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Année Scolaire 2023-2024 Collège Privé Mère Élisa De Cocody

Classe: Terminale A 2/ D
Matière: Philosophie Prof: M. VOLÉ BI

LEÇON 3: DIEU ET LA RELIGION

Objectif Spécifique Terminale: Établir L’impact De La Religion En Dieu Et La Pratique


Religieuse Sur La Liberté De L’homme

Notion : DIEU

INTRODUCTION

De façon générale, la religion est essentiellement une pratique humaine. Ce qui porte à croire
que l’homme est un être religieux.
Elle se présente comme une pratique amenant l’homme à l’accès ; l’acte de vaincre la
matière de m’ouvrir au corps pour naître à l’esprit, au progrès de l’âme à la libération de
l’esprit par rapport au sens.
Ce beau tableau que présente la religion l’incline à la soumission en Dieu en vue de
rechercher la quiétude de son âme aux vicissitudes du monde (de la vie).
Cependant, le respect des commandements religieux conditionne l’homme à un
DOGMATISME aveugle qui lui fait perdre sa liberté et devient pour ainsi aliéné.
Alors, faut-il dire que la pratique religieuse aliène-t-elle l’homme ?
La religion n’est-elle pas un secours pour la liberté humaine ?

I - LE RÔLE SOCIAL DE LA RELIGION


A - L’influence De La Religion Sur La Société
Jean Jacques ROUSSEAU, Philosophe Français affirmait dans Du CONTRAT SOCIAL que
tout citoyen a besoin d’une religion. En effet, le Contrat Social fondé sur la raison a besoin
d’un fondement religieux, d’un principe supérieur.
C’est la condition nécessaire pour cimenter véritablement le pacte d’association. À cet effet,
il bannit L’INCROYANT: << Non Comme impie mais comme insociable>>
L’État contractuel doit être fondé sur le sacré et créer une religion civile commune. De ce
fait, la religion est source de rassemblement des hommes au tour d’un idéal de vie
communautaire.
Elle tisse une chaîne de solidarité fondée sur le principe de “ L’Entraide Et De L’amour Du
Prochain “ en vue d’une existence heureuse au sein de la cité.
Grâce à ses enseignements fondés sur des valeurs morales, la religion épure les mœurs,
éduque les nations et contribue à solidifier les institutions sociales.
En tant que communauté fraternelle, la religion prône: “ L’amour et le Pardon “ elle instaure
la Paix et la Solidarité de la vie communautaire.
Sur le plan individuel, la religion se présente comme une assurance contre les dépressions,
les angoisses existentielles liées à la conscience de la mort ; Elle nous rassure qu’il-y-a une
vie après la mort et que la mort n’est pas le NÉANT parce qu’il y a la RÉSURRECTION qui
introduit l’homme dans le “ ROYAUME DE DIEU “
B - LA RELIGION COMME SOURCE D’OBLIGATION MORALE
Cherchant à donner un sens à la vie de l’homme, la religion satisfait au besoin de la
connaissance, elle participe à l’humanisation des individus en vue de leur intégration
harmonieuse dans la cité devenant ainsi une obligation morale. En clair, dans Crime Et
Châtiments, DOSTOÏEVSKI écrit que: << SI DIEU N’EXISTE PAS, ALORS TOUT EST
PERMIS >> En effet, tout serait permis dans un monde sans Dieu où les hommes vont se
livrer à leur appétit (Désirs). L’homme laisserait libre cours à tous ses instincts, à toutes les
malveillances sans la moindre crainte de châtiment.
La présence de Dieu est donc contraignante.
Elle nous amène à respecter les valeurs, à vivre selon une éthique et à nous affranchir de nos
instincts égoïstes. La religion libère de ce fait, l’emprise des passions animales et nous élève
à la moralité, symbole de notre humanité.
C’est pourquoi, la morale religieuse se présente comme un ensemble d’obligation, c’est à
dire le devoir à accomplir; De ce fait, les commandements religieux n’en rêve nullement
l’expression des libertés individuelles. On remarque alors que la religion est
considérablement indispensable dans la société. Ainsi affirmait Henri BERGSON dans Les
Deux Sources De La Morale Et De La Religion: << Quand On Interprète la à Religion D’une
Manière Ou D’une Autre, Qu’elle Soit Sociale Par Essence Ou Par Accident, Un Point
Incertain, Ce Qu’elle A Toujours Joué Un Rôle Social >> On peut donc comprendre
l’aspiration sans relâche de l’homme par rapport à l’absolue.
2 - L’obligation Morale
Partant de l’obligation morale, Emmanuel KANT (1724-1804) dans son œuvre Critique De
La Raison Pure dira: <<Agis Toujours De Telle Sorte Que Tu Puisses Ériger La Maxime De
Toute Action En Une Loi Universelle >> Selon lui, la loi morale échappe aux temps, elle est
même éternelle comme Dieu pour qui l’homme est lié grâce à la religion. C’est pourquoi
KANT déduit donc pour dire que: << La Religion Est La Connaissance De Tous Nos
Devoirs Comme Commandement Divin >> dans La Religion Dans Les Limites De La
Simple Raison.
En clair, pour KANT, l’obligation morale vient de l’obéissance de l’homme à Dieu. C’est de
ce fait que l’homme peut être véritablement libre.

II - L’ASPIRATION DE L’HOMME À L’ABSOLU


A - Définition Et L’évolution Du Phénomène Religieux
1- Définition Étymologique De La Religion
La religion regorge en son sein deux définitions étymologiques. D’une part, elle se réfère au
latin “ RELIGIO “ qui signifie <Respect Scrupuleux Des Règles> et d’autre part, “
RELEGARE “ qui signifie <Rassembler, Relier Pour Comprendre, Revoir, Avoir Soin... que
celui du “ RELIGARE “ qui signifie < Rattaché Aux dieux >.
Ces approches de la religion nous amène à comprendre qu’il y a une expérience spirituelle de
l’individu qui fait de la religion un mouvement de recueillement, de retour sur soi,
mouvement fondé sur un ensemble de croyances ou sur un sentiment de foi.
En plus, cette pratique s’inscrit dans une relation, celle de l’individu au sein d’une
communauté partageant les mêmes convictions religieuses ou celle d’un rapport de
transcendance entre l’homme et Dieu.
2- Les Différentes Formes De La Religion
La religion comprend une diversité de formes concrètes. Certaines religions sont “
ANIMISTES “ (Croyant Que L’esprit De Divinité A mis Les Êtres Naturels)
⁃ Les religieux POLYTHÉISTES (Admettant Plusieurs Dieux).
⁃ MONOTHÉISTE (Admettant Qu’un Seul Dieu)
Selon le positivisme d’Auguste COMTE d’après sa loi des trois (03) états: Il y a eu d’emblée
(FÉTICHISME “ ANIMISME “ ) Ensuite la POLYTHÉISME et enfin le MONOTHÉISME.
Par ailleurs, il y a aussi des Dieux qui ne renvoient à aucune religion (Les Dieux
D’ÉPICURE ou les Dieux de certains philosophes.
Le principe premier de toute explication rationnelle)
Ainsi, Émile DURKHEIM dans Les Fondements Élémentaires De La Vie Religieuse, << Il
Évolue Que Des Religions Sans Dieu >> L’essentiel BOUDISME tient dans proposition ou
< NOBLE VÉRITÉ > dont aucune renvoie originairement à une divinité.

3- L’attitude Religieuse: L’union Des Rites Et De La Foi


L’homme religieux reconnaît une dualité originelle:
Il vit d’un monde matériel mais il semble bien qu’il n’est pas que matière qu’il est aussi
esprit. C’est pourquoi l’attitude religieuse est-elle même double:
⁃ Tandis que la foi incline l’esprit, les rites et la coutume incline le corps. Ainsi Blaise
PASCAL dans PENSÉE stipule que: << Il Faut Que L’extérieur Soit Joint À L’intérieur
Pour Obtenir Dieu (...) Attendre Cet Extérieur Le Secours Est Un Être Superstitieux, Ne
Vouloir Pas Le Joindre À L’intérieur Est Un Être Superbe >>
Il montre par-là que la foi et les rites sont essentiels pour la religion et que l’un ne peut aller
sans l’autre. Celui qui ne fait qu’accomplir les gestes mécaniquement sans croire
véritablement est super-studieux.
Et celui qui se contente de la foi sans les rites est orgueilleux.
La religion est précisément cette tendance à concilier les deux.
C’est pourquoi PASCAL fait ce pari ;
⁃ “ Si Je Paris Que Dieu Existe Et Qu’il Existe En Effet, Alors Je Gagne Tout Le
Bonheur Possible “
⁃ “Mais Si Je Me Trompe, Je Ne Perds Rien Puisque Je N’ai Rien À Perdre Et À
Tout Gagner, Je Dois Donc Parier Que Dieu Existe Et De Croire En Lui.

Transition

Cependant, la foi exclue la raison ?

B- L’EXISTENCE DE DIEU, LA FOI ET LA RAISON


1- La Différence Entre La Foi Et La Raison
<< LA FOI EST UNE FERME ASSURANCE DES CHOSES QU’ON ESPÈRE, UNE
DÉMONSTRATION DE CELLE QU’ON NE VOIT PAS >> Hébreux 11 V 1.
Ce qui voudrait dire qu’avoir la foi, c’est croire sans voir. Vue la chose, croire sans preuve.
C’est également donner un acte de confiance qui ne s’appuie pas sur la raison. Au contraire
croire avec les preuves ce serait savoir et cela rendrait “inutile la Foi”. Ceux qui demandent
qu’on leur démontre l’existence de Dieu avant d’y croire s’éloigne de la foi.
La foi demande qu’on croie avant de savoir. Elle entend faire de la croyance la voie idéale
d’accès à la voie de la vérité.
C’est pourquoi Saint AUGUSTIN dans SERMONS écrit ceci: << CROIRE ET TU
COMPRENDRAS >>.
Contrairement à lui, Emmanuel KANT philosophe Allemand situe la foi à égale distance de
l’opinion et du savoir. Pour lui, l’opinion est une idée infondée objectivement et
subjectivement. Le savoir est fondé objectivement et subjectivement. Et la foi, elle est une
idée subjective suffisamment fondée. Mais ayant conscience de ne pas l’être objectivement.
La foi n’a pas besoin de se déclarer à l’objectivité pour se déclarer valide.
Dès lors, la religion n’exige aucun savoir quant à l’existence de ce qu’elle parle. Ainsi, Dénis
DIDÉROT dans Addition Aux Pensées Philosophiques fait noter que: << Si La Religion Est
Un Don Du Ciel, Et Que L’on Puisse En Dire Autant De La Foi, Le Ciel Nous A Fait Deux
Présents Incompatibles Et Contradictoires.>>
Mais faut-il autant considérer que la foi est irrationnelle ?
2- La Raison Contre Le Fanatisme
La foi n’a pas besoin de preuve mais elle ne va pas contre la raison et le fait qu’elle soit
autant authentique et sincère qu’elle résulte un véritable choix et c’est la raison qui guide ce
choix. En effet, se couper de toute forme de raison, c’est risquer de tomber dans le
“FANATISME” qui est la disposition de celui qui est animé pour une religion ou pour tout
autre cause d’une foi .... et d’un zèle aveugle.
En ce sens, le fanatisme est d’autant dangereux souligne VOLTAIRE qui croit ces actes
inspirés par la volonté de Dieu. Jean Jacques ROUSSEAU dans Lettre D’Alambert
soulignera d’ailleurs que: <<Le Fanatisme N’est Pas Une Erreur, Mais Une Fureur Aveugle
Et Stupide Que La Raison Ne Retient Jamais >>
De ce point de vue, peut-on encore dire que la foi religieuse nous demande d’abandonner
notre raison ?
3- La Conciliation De La Foi Et De La Raison
Les philosophes ont proposé une coexistence possible entre Foi et Raison. Dans la
perspective religieuse, la raison est donnée aux hommes par Dieu. Elle ne doit donc être ni
niée ni mal employée. On ne peut donc pas opposer Foi et Raison.
Pour Saint ANSELME, la Raison éclaire la Foi sans nier.
C’est sans qu’il propose ce qu’il pense être une preuve relationnelle de l’existence de Dieu
appelé ONTOLOGIQUE. Pour celui qui ne croit pas (L’ATHÉ) qui appelle “ L’INSENSÉ “
et le croyant peut s’accorder sur le sens du mot Dieu. Aucun d’entre eux ne peut se dire
intérieurement que Dieu n’existe pas. Tous en sont de l’existence de ce quelque chose: Dieu.
Alors, Dieu existe aussi bien dans notre esprit que dans la réalité.
Selon Saint ANSELME, son argument ne vient pas pour convaincre celui qui ne croit pas.
En effet, il écrit dans PROLONGION : << Ce N’est Pour Croire Que Je Cherche À
Comprendre; C’est Pour Comprendre Que Je Crois >>.
C’est que pour lui, la fonction de la raison n’est pas de produire à elle seule la certitude de
l’existence de Dieu mais seulement d’éclairer la Foi.
Le but d’ANSELME est de rejoindre ce que la croyance pose déjà comme argument.
Néanmoins, la Foi doit éclairer ces objets de croyance. Chercher des arguments pour éclairer
la Foi est dès lors un devoir pour l’être doué d’intelligence. En effet, la Foi véritable cherche
l’intelligence, elle pousse à une compréhension plus intelligente d’elle-même. Ainsi, conclut
Dieu dans la Bible: << Mon Peuple Perd Par Manque De Connaissance, De Savoir >>.

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