Vous êtes sur la page 1sur 12

Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

Chapitre 3 : RADIOACTIVITE RADIOACTIVITE

Henry Becquerel (physicien français) 1 - Radioactivité naturelle


Pierre Curie (physicien français) 2- Cinétique de désintégration
Marie Curie (physicienne et chimiste française) 2– Radioactivité artificielle
Irène et Fréderic Joliot (physiciens français)
3– Application et risques de la radioactivité

Becquerel, Henry (1852–1908),


physicien français, reçoit le prix Nobel 1– RADIOACTIVITE NATURELLE
de physique en 1903 pour sa La radioactivité est une émission de radiations (du latin radius qui veut dire rayon) suite à
découverte de la radioactivité en 1896
provenant des sels uraniques.
l’instabilité de certains noyaux. Ces éléments sont dits radioactifs. En 1896 Henri
Becquerel découvrit que les sels uraniques (sulfates double d’uranyl et de potasium)
Curie, Pierre (1859-1906) titulaire du arrivaient à impressionner une plaque photographique même en absence de la lumière. Ce
prix Nobel de physique en compagnie phénomène éliminait le doute envers les rayons x, proposés par wilhelm Roentgen en
de son épouse Marie Curie et H.
Becquerel.
1895. Ernest Rutherford découvre la nature du rayonnement. La radiation émise est de
nature différente, on y trouve deux sortes ( et  ) influencées par les champs magnétique
Curie, Marie (1867-1934, Marie et électrique et une troisième (  ) insensible aux champs précédents.
Sklodovska, polonaise de naissance),
physicienne et chimiste française,
reçoit deux prix Nobel : un de
physique pour la découverte du radium
en 1903 et l’autre de chimie en 1911
pour le polonium.

Henri Becquerel

Figure 19 : nature du rayonnement


1.1 L’émission 
La particule  est émise généralement des nucléides lourds (Z), elle a une masse de 4,0
uma et porte deux charges positives, c’est pourquoi on la représente parfois par le noyau
d’Hélium qui possède les mêmes caractéristiques. Il s’agit des atomes ionisés selon
Rutherford. Ce rayonnement relève des interactions fortes.

Exemple : Thorium  + Radium

Th  + Ra

142 n 2n 140n
90 p 2p + 88p
Pierre et marie curie

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 36 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 37


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

L’élément radioactive (X) se transforme en un autre élément également radioactif ou


stable (Y) suivi d’émission d’une particule  ( 24 He  ). 1.3 Rayonnement 
Ces particules sont neutres de charges et se propagent en ondes électromagnétiques. Leur
longueur d’onde varie de 0,05 à 0,25 Å. Elles constituent un de nature semblable aux
A A 4
Z X  Z 2Y   photons, la seule différence se manifeste dans l’énergie qu’ils transportent. Lors de la
relaxation ou la désexcitation du noyau (passage de l’état excité à l’état fondamental), le
réarrangement du noyau libère l’excès d’énergie sous forme de rayon γ en même temps
que les particules  ou . Ce sont donc des photons très énergétiques.
1.2 L’émission 
La particule  est de charge négative et de masse très petite, proche de la masse de E = hν et m = hν/c2
l’électron. Assimilée plutard, par Becquerel en 1899, à un électron qui se déplace à une
très grande vitesse. Cette particule est émise des nucléides dont le rapport N / Z est trop
élevé. Quand il y a excès de neutrons dans le noyau, une conversion du neutron en proton
peut avoir lieu avec émission d’une particule  (- ou 0-1e). Le nombre de masse du noyau
α
ne change pas dans ces conditions, seul le nombre de charge varie. La désintégration
ressort de l’interaction faible.

ou
n e + p β
n - + p γ
figure 20 : réarrangement du noyau
La particule  se présente sous forme de  - (0–1e ) ou en  + ( 0+1e ).
Exemple : la transformation du carbone 14 en azote 14 est suivie d’une émission d’une L’émission  ne change rien dans la quantité de protons ni d’ailleurs dans le nombre de
particule - . neutrons, mais elle fait diminuer la masse atomique d’une quantité égale à hυ/c2 . A la
14 14 0 différence de la particule  qui abaisse le nombre de masse du noyau de 4 uma et que la
6C 7N + -1 e
particule  influe sur le nombre de charge en le faisant passer de Z = n à Z = n + 1.
Où n est un entier naturel.
L’autre différence est leur pouvoir pénétrant à travers les objets. Une feuille de papier
7 p+ suffit pour bloquer une particule , une épaisseur de 0,35 mm de plomb pour bloquer une
6p 0 +
-1e 7n particule . Alors que pour la particule , il faut une épaisseur de 100 mm de Pb, et ceci
8n
pour une énergie cinétique de 1 MeV.
Un rayonnement  est 10 à 30 fois plus dangereux que le rayonnement  ou . En
Le schéma général de la réaction est le suivant : revanche le pouvoir de pénétration dans les tissus est plus faible.

A A   

Z X  Z 1 Y  
Feuille de papier 0,35 mm de Pb 100 mm de Pb

Figure 21 : Pouvoir pénétrant des particules , ,  (Ec=1MeV)

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 38 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 39


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

1.4 Familles radioactives naturelles A étant l’activité absolue dont l’unité est le nombre de désintégrations par seconde ou par
Certains éléments radioactifs connaissent des désintégrations successives des noyaux minute et également le nombre de radiations émises par seconde ou par minute. Le
formés. Cette série de désintégrations constitue une famille radioactive qui aboutit par dispositif de détection est un compteur de radiation. Le plus utilisé est le compteur Geiger-
affiliation à un nucléide stable. Ces familles sont issues principalement des nucléides Muler, GM (annexe 3). Les instruments de mesure ne peuvent donner la valeur de A,
lourds présentées comme suit : seulement dans le cas où leur rendement est de 100%. L’ancienne unité de l’activité (A )
est le curie (Ci) et ses sous multiples (mCi, µCi). Il correspond à la désintégration de 1g
 Famille de l’uranium dont les nombres de masse des nucléides sont égaux à de radium. De nos jours on utilise beaucoup plus le Becquerel comme unité de l’activité
4n+2, où n est un entier naturel. radioactive.
 Famille de l’actino-uranium, A = 4n + 3.
 Famille du thorium, A = 4n. - 1 Ci = 3,7.1010 dps
- 1 mCi = 10-3 Ci
Toutes ces familles aboutissent à l’isotope stable du plomb. - 1 µCi = 10-6 Ci
Une autre famille a été ajoutée plus tard. Elle concerne les éléments artificiels dont le - 1 Bq = 1dps (1 désintégration par seconde)
nombre de masse, A = 4n + 1.
En terme d’exposition aux radiations nucléaires d’autres unités sont utilisées. Le Gray
2- CINETIQUE DE DESINTEGRATION (1Gy =1joule/kg) correspond à l’énergie que provoque un rayonnement avec la matière
La cinétique de désintégration s’applique aussi bien, à la désintégration radioactive (habituellement le rad, 1rad =10-2Gy). En biologie, d’autres facteurs sont pris en
naturelle qu’à la désintégration radioactive artificielle. Elle ne dépend ni de la température considération tel que la nature du rayonnement, l’étalement de l’irradiation dans le tissu et
ni de la combinaison chimique dans laquelle se trouve l’élément radioactif, le seul facteur dans le temps. La dose utilisée est la dose biologiquement équivalente. Il s‘agit du Sievert
qui influe est le temps. La désintégration des noyaux radioactifs suit la loi de décroissance (1Sv =1000 radiographies). Un écran de télévision peut transmettre une dose de 50  Sv.
établie expérimentalement par Rhutherford et Soddy en 1902. Une dose de 8 Sv entraîne la mort dans les heures qui suivent.

2.1 Le nucléide formé est stable Loi de décroissance radioactive : l’étude de l’évolution des noyaux dans le temps, basée
Activité radioactive : Soit la désintégration du corps A en corps B qui est non radioactif sur la diminution du nombre de noyaux radioactifs, permet de retrouver le nombre de
(stable), la vitesse de la désintégration s’exprime par -dn/dt où n est le nombre d’atomes noyaux restants à un instant donné comme elle permet de remonter dans le temps pour
radioactifs présent à l’instant t. Puisqu’il s’agit d’une disparition ou plutôt d’une déterminer un temps relatif à une désintégration, qui pourrait être une date ou un âge.
diminution du nombre d’atomes radioactifs, le terme dn/ dt est négatif. L’étude -dn/dt = n, une relation qui ne tient pas compte de l’âge des noyaux mais uniquement du
expérimentale montre que la transformation de A en B dans le temps est une loi linéaire, nombre de noyaux non transformés à l’instant t.
A = nλ qui ne dépend que de la quantité n et
d’une constante λ spécifique au matériau -dn/dt Soit, –dn/dt = n   –dn/n =  dt
considéré. En effet, l’activité est :
Une équation différentielle du 1 er ordre à variables séparées dont la primitive aboutit à la
-dn/dt = A ou -dn/dt= nλ loi de la désintégration appelée loi de décroissance radioactive.

n est le nombre de noyaux qui se désintègrent et Au temps t = 0 → n = n0 (n0 , nombre initial d’atomes de l’élément radioactif ).
 est la constante radioactive (s-1), n est par t → n (n , nombre d’atomes non désintégrés à l’instant t).
conséquent nombre de noyaux qui se
n t
désintègrent par seconde. La pente de la droite dn
(figure 28) représente  et en même temps la 
n0 n
    dt
0
vitesse spécifique de désintégration. n
ln   t
n0
n

Figure22 : activité en fonction de n

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 40 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 41


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

Comme nA = n0 e-At
n = n0 e- t et en multipliant par λ on aura : A = A0 e- t
Alors, dnB = A n0 e-At dt - B nB dt
dnB/dt + B nB = A n0 e-At
Si on représente par analogie nB par k e-Bt on aura une équation différentielle,

dnB/dt + B k e-Bt = A e-At n0


n
cette équation différentielle du premier ordre a pour solution générale,
n0
 A n 0 e   At
n B  ke Bt 
B  A
La constante k est déterminée en considérant l’état initial comme condition limite.
à t = 0, nB = 0
t n
nB  k  A 0  0
B  A
A n0
k
Figure 23 : loi de décroissance radioactive B   A

D’où
2.2 Le nucléide formé est lui même radioactif  A n0e  B t A n0e   At
La désintégration envisagée est une suite de 2 étapes tenant compte des constantes nB  
B  A B   A
radioactives A et B A n0
Mettons en facteur
B   A
A B
D’où
A B C
 A n0e  B t A n0e   At
nB  
à t = 0, n0 0 0 B  A B   A
A n0
à t 0, nA nB nC Mettons en facteur
B   A

Le corps A se désintègre en B puis celui-ci en C considéré comme stable. Afin d’étudiée


la cinétique de désintégration, nous allons raisonner par rapport à B en suivant la variation  An0
nB dans le temps. Si nous considérons une quantité de noyaux de B, transformée pendant
l’instant dt et celle formée à partir de A pendant le même instant, les quantités dnB et dnA
nB 
B   A

e   A t  e   t 
peuvent êtres exprimées de la manière suivante,

dnB = (A nA - B nB) dt


2è méthode
dnB est la quantité encore non transformée. dnB = (A nA - B nB) dt
dnB/dt + B nB = A nA

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 42 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 43


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

dnB/dt + B nB = A n0 e-At A  B, la première étape est très rapide. A se désintègre plus vite que B.
En multipliant les deux termes de l’équation par e+Bt A un instant donné il n’y a pratiquement plus de A,
(dnB/dt + B nB = A n0 e-At) e+Bt par contre beaucoup de B, le rapport :
On arrive à une expression de forme différentielle nA / nB 0
nB dnB/dt = 0
dnB/dt . e+Bt+ B nB . e+Bt = A n0 e-At . e+Bt B = 0, dans ce cas là,
dnB/dt . e+Bt+ B nB . e+Bt = A n0 e(B-A)t nB = -n0 (e-At – 1) = n0 (1 – e-At),
d/dt.( e+BtnB) = A nAe(B-A)t qui représente n0 –n ,
B est donc un élément stable et
Aprés intégration, nB est la quantité transformée.

e+Bt nB . e+Bt = (A / (A -B )n0 e(B-A)t + C A  B, B se désintègre plus vite que A,
à un temps donné, il s’établit un équilibre
En utilisant les conditions aux limites, on définit la constante d’intégration C entre A et B.
à t = 0 la quantité initiale est n0, n B = 0
tel que :
(A / (A -B )n0 + C = nB = 0
n A B  A tmax t

C=- A n0 / (A -B ) = +A n0/ (B -A ) nB A
Figure 24 : nB en fonction du
si encore A  B , on peut faire une approximation temps
 A n0 (  B   A ) t n0A à ce niveau en considérant
nB e  B t  e 
 A  B a  B λB-λA ≈ λB

A n0 A nA = B nB
nB e  B t  (e ( B   A ) t  1)
 A  B

 A n0 3- PERIODE RADIOACTIVE
nB e  B t  (e B  .e  At .e   B t  e   Bt )
 A  B Il y a des nucléides radioactifs qui restent longtemps pour se désintégrer ; alors que
d’autres nucléides se décomposent en une fraction de seconde. Le temps nécessaire à la
désintégration est la période. Elle est appelée aussi temps de demi-vie. La période est le
 An0 temps pour lequel la moitié du nombre de noyaux à l’origine a subi une désintégration,
nB  ( e   At  e   B t ) représentée par T.
A  B Soit à l’instant t, n = n0 /2
Dans ce cas la loi de désintégration devient :
Discussion:
Le nombre de noyaux passe par un maximum au temps tm tel que dnB / dt = 0 (figure 31) n = n0 / 2 = n0 e-t

ln B /  A n0 / 2 = n0 e-t ou 1 / 2 = e-t
tm 
B   A
ln ½ = ln e-t -ln 2 = -t
Nous considérons les cas où :
Enfin t = ln 2 /  = T ou T = 0,693 / 

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 44 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 45


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

1 1 0
Pour n = n0/2 t= T 1 p  0 n  1 e (2)
n = n0/4 t= 2T Cette émission est possible pour une énergie d’excitation supérieure à 1,8 MeV.
n = n0/8 t= 3T
n = n0/16 t= 4T 2ème cas : Radioactivité avec capture d’électrons.
n = n0/2 m t= mT avec m est un entier positif
48 0 48
n= no e -λmT
ou n= no 2 -m
, m est le nombre de périodes 23 V 1 e  22 Ti  h (3) (photons x)

La période n’est pas influencée par le nombre initial de noyaux, la pression et par la L’absorption des électrons conduit à la transformation du noyau avec émission des RX.
température. Elle constitue une caractéristique d’un nucléide radioactif.
Dans le tableau suivant nous présentons un exemple de période de certains nucléides. 3ème cas : Noyau à excès de neutrons (émission  -)
3 3 0
Nucléides Radioactivité Période 1 H  2 He  1 e (4)
17 17 0
14
C  5,7 . 103 ans 7 N  8 O  1 e (5)
40 9 1 1 0
K  1,3 . 10 ans n  p  e
115
0 1 1 (6)
In  5 . 1014 ans La transmutation se déroule avec conversion d’un neutron en un proton à l’intérieur du
226
Ra ,  1,6 . 103 ans noyau.
235
U 7,1 . 108 ans
,  5- LES TYPES DE REACTIONS NUCLEAIRES
13
N (*) + 9,9 mn Nous avons discuté jusqu'à présent de la radioactivité naturelle, c’est à dire les substances

qui se désintègrent naturellement. D’autres désintégrations se font suite au choc entre le
noyau et des particules extérieures (protons, deutons, hélions, électrons ou à l’aide de
Tableau 3 : périodes des nucléides radioactifs, (*) nucléide artificiellement radioactif
photons ). Ces réactions nucléaires se subdivisent en trois groupes :
- les transmutations nucléaires
La radioactivité  est suivie d’un dégagement d’énergie. Si on prend 1g de Ra et on
- les fissions nucléaires
suppose que tous les noyaux émettent leurs particules  en même temps, l’énergie
- les fusions nucléaires.
dégagée (478,000 kcal/noy) suffirait pour faire rouler une voiture pendant des années.
5.1 Equilibre des réactions
4- RADIOACTIVITE ARTIFICIELLE L’équilibre des réactions nucléaires se base sur le principe de la conservation de la
masse et de la charge.
En plus de la radioactivité  -,  + et , on en connaît encore la radioactivité à neutron et à
capture d’électron.
1er cas : noyaux à excès de protons (émission  +) ΣA (produits) = ΣA (réactifs)
30 30 0 ΣZ (produits) = ΣZ (réactifs)
15 P  14 Si  1 e  (1)
5.2 Réaction de fission nucléaire.
Les noyaux à excès de protons donnent lieu à une radioactivité  + qui provient de la
conversion d’un proton à l’intérieur du noyau (réaction 3). Ces réactions sont issues suite à un bombardement d’un noyau lourd par des particules
légères pour former des noyaux plus légers.

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 46 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 47


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

He

2
H Li

He

Figure 25 : Eclatement du noyau de Li par accélération de particules


à 125000 volts.

Le bombardement de l’uranium-235 par des neutrons aboutit à la formation de Baryum et


du Krypton ou encore à d’autres noyaux.

235
92 U  01n  143
56 Ba  90
36 Kr  301 n (7)
Figure 26 : schéma de réaction en chaîne
139 90
Xe 
54 Sr  7 01n
38
5.3 Réaction de fusion
Ce type de réactions se base sur la fusion des nucléides légers pour former des nucléides
235
92 U  01n plus lourds (noyau cible, Z 4).
Exemple:
135 97 (8)
53 I  39 Y  401n 1
2
H  H  1
3 4
2
1
He 
0 n (9)
6 2 4
Le schéma réactionnel conçu passe par un noyau intermédiaire instable qui se transforme 3 Li  H  2 He
1 2 (10)
en d’autres produits. L’opérateur qui oriente la réaction vers telle ou telle voie est l’énergie
1 3 4
cinétique du neutron.
1 H  H  1 2 He (11)
X1 + x 10n 2 2 3 1
235 1 236 1 H  H  1 2 He  n
0 (12)
92U + 0n 92U
X2 + x 10n 2 2 4
1 H  H  1 2 He (13)
Les réactions de fission sont accompagnées d’un fort dégagement d’énergie (l’énergie
dégagée d’un kilogramme d’uranium est équivalente à l’énergie dégagée par la Dans les bombes à hydrogène on provoque les réactions (1) et (2).
combustion de 2 500 tonnes de charbon ou à celle fournie par l’explosion de 12 000 tonnes Les réactions de fusion libèrent des quantités d’énergie considérables. La réaction (1) par
de dynamite). Ces réactions libèrent à chaque fission deux à trois neutrons, qui à leur tour exemple, fournie 17,6 MeV par formation d’un noyau d’He, soit 2.108kcal par 1g d’He
déclenchent d’autres réactions. Ce sont des réactions qui s’enchaînent. formé. La réaction (2) en fait 22,3 MeV par noyau de Li.
Pour qu’elles soient amorcées, les réactions de fusion demandent de très hautes
températures. A ces dernières, la matière n’est plus formée d’atomes et de molécules mais
elle devient un plasma dans lequel les noyaux et les électrons sont mélangés (figure 34)

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 48 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 49


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

Plasma de Irène et Fréderic Joliot, 1934). Le phosphore 30 formé est un nucléide instable. Il se
transforme en 3014Si en émettent un positron et un neutrino.
0 +
+1 e est désigné par la particule  qui a la même masse que celle de l’électron mais de
charge opposée.

Compteurs de protons
Ecran ( ZnS) Ecran ( ZnS)
paraffine

Berilium

Particules élémentaires Po α N Po α N
Matière molécules atomes (présence chaotique)

Figure 27 : état de plasma obtenu à haute température

Proton
Dans la bombe H, la réaction est amorcée par une pile atomique de fission qui apporte une Neutrons Protons
chaleur suffisante au déclenchement de la réaction de fusion. Cette réaction n’est pas
contrôlable. Elle se produit en quelques millionièmes de seconde et atteint jusqu’à 20
millions degrés. Le rayon de destruction total est de plusieurs kilomètres. Les réactions qui Figure 28. Réalisation de la
dégagent une très forte énergie sont dites thermonucléaires. Celles-ci et jusqu’à présent, ne première transmutation artificielle –
sont pas contrôlables à cause des problèmes de matériaux. découverte du proton Figure 29. Découverte du neutron

5.4 Les réactions par transmutation


La réaction (18) a permis à Chadwick de poursuivre et approfondir la nature d’un
Ces réactions utilisent les particules , des protons ou deutons comme particules de rayonnement observé par les Juliot qui ne serait pas chargé. Le chercheur faisait partie du
bombardement. Le noyau cible est en général supérieur ou égal à 4). Le nucléide ainsi laboratoire de Rhutherford qui lui aussi a prévu des particules neutres dans le noyau.
formé a une masse égale ou voisine à celle du noyau cible (le nombre de masse ne change L’expérience fait que les particules provenant du Be étaient capables d’éjecter des protons
pratiquement pas ou très peu). Le noyau formé peut être stable ou lui même radioactif donc ils sont dotés d’une haute énergie et par conséquent d’une masse importante d’au
moins égale à celle des protons. Il les appela neutrons.
Exemple :
14
N  24He  17 1 6- APPLICATION DES ISOTOPES
7 (14)
8 O  1 H Représentation 147N (, p)17O
6.1 Profit militaire
27 4 30 1
13 Al  2 He  15 P  0 n (15) Représentation 27
13Al (, n) P 30 La bombe atomique fut découverte en 1943 après avoir appris de la possibilité de la
fission de l’atome à la fin de l’année 1938. Celle- ci est conçue en utilisant une charge
6 2
3 Li  1 H  37Li  11H (16) Représentation 6
Li (d, p) 7 Li de 235U et de l’234U qui est un isotope artificiel en présence des neutrons pris en
séparation. Leur action ne prendra effet qu’au moment de la collision.
23
11 Na  H 1
1 Mg  n (17)
23
12
1
0 Représentation 23
Na (p, n) 23Mg La bombe H a été également conçue en partant des isotopes d’hydrogène et du lithium.
9 4 12 1 A la différence, celle-ci a besoin d’une pile atomique pour l’amorçage.
4 Be  2 He  6 C  0 n (18)
9
Représentation 4Be (α, n)126C

La réaction (14) a permis de mettre en évidence le proton (Rutherford), (15) est la


première réaction qui a servi à la découverte au nucléide radioactif artificiel (expérience

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 50 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 51


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

 Datation des pièces archéologiques.


Premier essai thermonucléaire Le processus se base sur le carbone -14 issu de l’atmosphère à partir de la conversion de
(bombe H) effectué par les
Américains, le 1er novembre
l’azote 14, en présence des neutrons cosmiques.
1952, sur l'atoll d'Eniwetok dans 14 1 14 1
l'océan Pacifique. 7 N  n 0 6 1 C  H
Le carbone -14 produit, est oxydé en CO2, absorbé par les plantes, passe chez les animaux
et l’être humain à travers le cycle de la vie. Pendant la vie, un équilibre est établi entre la
disparition et l’apparition du 14C. Cependant après la vie, seule la disparition du 14C
Explosion thermonucléaire
continue à se faire par désintégration .
Le carbone -14 a une activité égale à 15,3 dpm par gramme et une période de 5868 ans. Au
6.2 Profit énergétique
fur et à mesure que l’échantillon vieillit son activé diminue. En se basant sur la variation
L’isotope de l’uranium 235 est fissible, dégage de l’énergie. Pour qu’une exploitation
de l’activité on arrive à déterminer l’âge du bois, des os et des pièces archéologiques avec
efficace, des absorbeurs de neutrons sont utilisés pour éviter l’effet des réactions en chaîne
une précision de ±100 ans. Cette méthode est efficace jusqu’à l’âge de 50 000 ans.
qui conduisent à l’explosion instantanée (principe de la bombe atomique).
Fermi en 1942 réalisa le premier réacteur nucléaire pour la production de l’électricité. Le
 Datation des roches, âge de la terre.
schéma présenté par la figure 37 en est un exemple.
De telles recherches se basent sur le rapport 206Pb / 207Pb. Ce dernier est déterminé par
dosage dans un minerai de l’uranium. Le 206Pb et 207Pb sont les nucléides prédominants
provenant de la désintégration radioactive de 238 U et 235U.

206 207 238 235


Pb Pb U U

à t = 0, 0 0 N’0 N’’0

t, n’ n’’ N’t N’’t

n’ = N’0 (1 – e-’t) ’ ( 238U) = 1,50.10-10 ans-1

n’’ = N’’0 (1 – e-’’t) ’’ (235U) = 10-9 ans-1

Le rapport 206Pb / 207Pb = n’ /n’’ = N’ 0 (1- e-’t) / N’’0 (1 – e-’’t)

Figure 30 : Schéma d’une installation d’une centrale Comme, N’0 / N’’0 = N’ t / N’’t. e-’t / e-’’t
nucléaire pour la production de l’électricité.
Alors
-’t -’t -’’t -’’t
n’ / n’’ = N’t (1 – e ) / N’’t ( e ). e / (1 – e )
6.3 Profit scientifique et technologique
Les isotopes ont connus une large application dans les domaines d’archéologie, de La spectrométrie de masse donne la teneur de n’, n’’, N’ et N’’. A partir de ce rapport on
géologie, de biologie, en médecine et dans la chimie. calcule ensuite le temps (t, l’âge).

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 52 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 53


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

 Les isotopes en biologie, médecine, chimie et autres 7- DANGERS PROVOQUES PAR LES RADIATIONS NUCLEAIRES
Cette méthode permet de suivre certaines traces d’éléments, la vitesse de répartition de
certaines substances à travers les organismes vivants, la localisation des tumeurs et sa 1- Destruction massive (effet de la chaleur, souffle de l’explosion, brûlures)
destruction par radiothérapie. Elle permet également de déterminer les mécanismes 2- Destruction ou modification de la physiologie animale et végétale (effet des
réactionnels en chimie et en biochimie etc…. radiations sur les cellules).
3- Contamination de l’environnement due aux déchets et aux postières nucléaires
Obtention d’une image du cerveau en 4- Risque de fuite de radiations des réacteurs nucléaires.
utilisant les rayons γ. (gauche)

Etude de la répartition de l’iode


radioactif au niveau du foie. (droite)

Etude de la répartition du phosphore radioactif au


niveau des différentes parties de la plante après
utilisation d’un engrais témoin.

Figure 32 : Little boy : la bombe d’Hiroshima

Scintigraphie
Vérification d’une zone de soudage par les
rayons γ

Hiroshima après la bombe Nagasaki après la bombe

Figure 33 : images montrant les conséquences


Figure 31 : images d’applications des méthodes nucléaires

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 54 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 55


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

241 A
95 Am  93 Np   (2)
EXERCICES CORRIGES
113 131
48Cd(x, ) 54Xe (3)
Exercice 3-1 (filiation radioactive et type de radioactivité) 23 23
Na (x, n) Mg (4)
Le plomb-206 provient d’une filiation radioactive de l’uranium-238. Les noyaux qui 238
génèrent de cette filiation sont présentés dans le tableau ci-dessous. U(x ,5n)251100Fm (5)
1. A quelle famille radioactive naturelle appartient cette filiation ? Justifier votre réponse. 
2. Retrouver par le calcul le nombre de particules  et  qui apparaissent de cette filiation. 239 239 239
92U  ZNp  ZPu (6)
3. Donner les différentes filiations qu’on rencontre en radioactivité d’une manière 235
générale. U (n,) . (7)
5. Compléter le tableau ci-dessous par l’émetteur ( ou ). Ecriver correctement, en 2) Expliquer les réactions ci-dessous
prenant de votre choix, deux réactions une de type  et une autre de type . 27
6. Ecrire le schéma général qui illustre les étapes de cette filiation. Al + 42He  3015P + 10n (8)
30 30
On donne Z = 92 pour l’uranium et Z=82 pour le plomb. 15P  14Si + + (9)
3) Donner la forme explicite de la représentation de Berthe sans donner de détails.
27
Période unité émetteur Al(p,)28Si (10)
uranium-238 4,468 milliards d’années 35
Cl(n,) 36Cl (11)
Thorium-234 24,10 jours 37
Cl(p, p4n3)21Na (12)
Protactinium-234 6,70 heures 23
uranium-234 245 500 ans
Na(n,) 24Na (13)
37
Thorium-230 75 380 ans Cl (n,) 38Cl (14)
113
Radium-226 1600 ans Cd(n,) X (15)
14
Radon-222 3,8235 jours N(,p)17O (16)
2
Polonium-218 3,10 minutes H (n) 1H (17)
Plomb-214 26,8 minutes 4) Quelle est le processus de réalisation des réactions suivantes :
248 18 261
Bismuth-214 19,9 minutes 96Cm( O, 5n) 104Rf (18)
238 12 246
Polonium-214 164,3 microsecondes 92U ( C, 4n) 98Cf (19)
235
Plomb-210 22,3 ans U(n ,2n) 54Xe, 10038Sr
134
(20)
238 239
Bismuth-210 5,013 jours U(n,) U (21)
Polonium-210 138,376 jours 5) Quel genre de radioactivité peut –on rencontrer dans ces réactions. Quels sont les
Plomb-206 Stable différents types de réactions qu’on peut trouver ici. Justifier votre réponse
3-3 (période, activité, constante radioactive)
1. Une certaine substance radioactive dont la demi-vie est de 10 s émet 2.107 particules
3-2 (réactions nucléaires) alpha par seconde.
a) Calculer la constante de désintégration de cet isotope.
1) Compléter les réactions suivantes : b) Calculer l'activité de cette substance Bq.
c) Combien y a-t-il de noyaux radioactifs dans cette substance ?
27
13 Al  24He  30
15P  A
X
Z (1) d) Combien en restera-t-il après 30 secondes ?

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 56 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 57


Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications Chimie 1 : Structure de la matière Chapitre 3 : Radioactivité et applications

2. On mesure en laboratoire l'activité spécifique de 238U. On trouve que 1 mg d'un proportion, dans la roche, du potassium et de l'argon. Cette méthode permet de dater
échantillon d'Uranium 238U émet 740 particules alpha/minute. Calculer la constante de l'ensemble dés 4,6 109 ans d'histoire de la terre.
désintégration de l'238U et sa période.
Au moment de leur formation ces roches ne contiennent pas d'argon, puis le potassium 40
3-4 (énergie d’une réaction) disparaît en même temps que l'argon apparaît. Pour dater la formation de cette roche, un
Le radon 220 a une demi-vie de 54 s tandis que le radon 222 a une demi-vie de 3,6 jours. géologue analyse un échantillon d'obsidienne et constate que les atomes d'argon y sont 2,5
1. Que représentent ces deux substances ? fois moins nombreux que les atomes de potassium 40.
2. Ecrire l'équation de la désintégration  du radon 220. 1. Donner la composition des noyaux de potassium 40 et d'argon 40.
3. En fait le noyau fils est dans un état excité et émet un rayon gamma pour se désexciter. - Ecrire les équations de réactions nucléaires possibles, en précisant les lois de
Ecrire les équations de cette désintégration. conservation utilisées qui permettent à partir du potassium 40 de former l'argon 40
4. Les particules émises lors d'une désintégration radioactives sont dangereuses parce d'une part et le calcium 40 (Z=20) d'autre part.
qu'elles ont une grande énergie cinétique. Considérons la désintégration du radon 220
étudiée en début d'exercice. Calculer l'énergie cinétique de la particule émise si on la 2. Cette roche contient 5% en masse de K, 0,012% est sous forme de potassium 40.
considère égale à l'énergie libérée par la réaction de désintégration elle même. Exprimer - Calculer la constante radioactive  du potassium 40 en an-1 et en s-1 .
le résultat en joule puis dans une unité plus adaptée aux réactions nucléaires. - Calculer l'activité d'un échantillon de masse m = 100g.
Données : Radon (Z=86) - Pour dater la formation de la roche, le géologue utilise le graphe ci-dessous donnant
le rapport NAr / NK en fonction du temps. Déterminer l'age approximatif de la roche.
216 220
particule Po  Rn
masse kg 3,58603.10 -25
6,6447.10 -27
3,65259 10-25
3.

La charge de l'électron est e = -1,6 .10-19 C


La vitesse de la lumière est c = 2,998.108 m.s-1

3-5 (Étude des déchets et radioprotection)


La fission de l'uranium 235 produit, entre autres nucléides, le césium 137, émetteur
radioactif . Un employé de la centrale reste accidentellement durant une heure à
proximité de la source de 1,0 g de césium 137. Durant cette exposition, il absorbe,
uniformément sur l'ensemble du corps, 5 % des rayons  d'énergie 0,66 MeV émis par
cette source. On suppose que l'activité de cette source est égale à 3,0 1012 Bq. Sachant que
l'employé a une masse de 70 kg, calculer la dose absorbée en gray (ou J.kg-1).
- La notion de dose n'est pas suffisante pour expliquer les relations " doses-effets ". C'est
pourquoi on lui assortit un paramètre " qualité " du rayonnement traduisant la nature du
rayonnement incident. Ainsi le produit de ce coefficient appelé EBR par la dose absorbée
traduit une " dose équivalente " exprimée en sievert (Sv); la dose maximale annuelle
autorisée est de 50 mSv. Calculer la dose absorbée reçue par l'employé de la centrale
victime de l'accident sachant que l'EBR vaut dans ces conditions 0,06. Commenter ce
résultat.
3-6 (datation au potassium)
Certaines roches volcaniques contiennent du potassium (symbole K) dont une partie est
l'isotope 40 (Z=19 ; A=40) qui se désintègre en calcium 40Ca et en un gaz inerte l'argon
40
Ar (Z=18). La demi-vie du potassium 40 étant 1,25 109 ans, la datation sera basée sur la

Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 58 Ramdane BENAZOUZ Janvier 2011 59

Vous aimerez peut-être aussi