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Problèmes de Mathématiques

Fractions continues
Énoncé

Fractions continues

Notations
– On notera E(x) la partie entière de tout réel x.
– On désigne par S l’ensemble des suites (an )n≥1 de IR telles que an > 0 pour tout n ≥ 2.
Pour toute suite (an )n≥1 appartenant à S on pose :
1
∀ n ∈ IN∗ , [ a1 , a2 , . . . , an−1 , an ] = a1 + (1)
1
a2 +
1
a3 +
.. 1
.+
En particulier : 1
an−1 +
1 1 an
[ a1 ] = a1 , [ a1 , a2 ] = a1 + , [ a1 , a2 , a3 ] = a1 +
a2 1
a2 +
a3
Il est clair que si a1 , a2 , . . . , an sont rationnels, alors [ a1 , a2 , . . . , an ] est rationnel.

– Les identités suivantes découlent immédiatement de la définition :


1
∀ n ≥ 2, [ a1 , a2 , . . . , an ] = a1 + (2)
[ a2 , . . . , a n ]
h 1 i
∀ n ≥ 2, [ a1 , . . . , an−2 , an−1 , an ] = a1 , . . . , an−2 , an−1 + (3)
an

1
– On observe que si an > 1, l’égalité an = (an − 1) + permet d’écrire :
1
[ a1 , a2 , . . . , an−1 , an ] = [ a1 , a2 , . . . , an−1 , an − 1, 1 ] (4)

– A toute suite (an )n≥1 de IR, on associe les suites (pn ) et (qn ) définies par :

p−1 = 0 pn = an pn−1 + pn−2


  
p0 = 1
, , et ∀ n ≥ 1 (5)
q−1 = 1 q0 = 0 qn = an qn−1 + qn−2
p 1 = a1
 
p 2 = a2 a1 + 1
En particulier : et
q1 = 1 q 2 = a2 > 0
Une récurrence évidente de pas 2 montre que pour tout n ≥ 1, on a qn > 0.

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Énoncé

Partie I
Dans cette partie, (an )n≥1 désigne un élément quelconque de S.
Les relations (5) permettent de lui associer les suites (pn ) et (qn ).
1. Dans cette question, on va prouver la relation suivante :
pn
∀ n ∈ IN∗ , [ a1 , a2 , . . . , an−1 , an ] = (6)
qn
(a) Vérifier que la relation (6) est vérifiée pour les indices n = 1, 2, 3. [ S ]
(b) On fixe un indice n ≥ 1 et on définit la suite (a0 ) par :
1
∀ k 6= n, a0k = ak et a0n = an +
an+1
Comme dans les égalités (5), on associe à la suite (a ) les suites (p0 ) et (q 0 ).
0

p0 pn+1
Montrer l’égalité n0 = . [S]
qn qn+1
(c) Montrer que l’égalité (6) est vraie pour tout entier n ≥ 1. [ S ]

2. Etablir les relations suivantes :


(a) Pour tout entier n ≥ 0, pn+1 qn − qn+1 pn = (−1)n+1 [ S ]
(b) Pour tout entier n ≥ 1,
(−1)n+1
[ a1 , . . . , an , an+1 ] = [ a1 , . . . , an ] + (7)
qn qn+1
[S]
(c) Pour tout entier n ≥ 2,
n−1
X (−1)k+1
[ a1 , . . . , an ] = a1 + (8)
k=1
qk qk+1
[S]
3. Dans cette question, n est un entier ≥ 2 et t est un réel > 0.
(a) Par un raisonnement analogue à celui de la question I.1.b, montrer l’égalité :
tpn + pn−1
[ a1 , . . . , an , t ] = (9)
tqn + qn−1
[S]
(b) En déduire les deux égalités :
pn (−1)n+1
[ a1 , . . . , an , t ] − = (10)
qn qn (tqn + qn−1 )

pn−1 (−1)n t
[ a1 , . . . , an , t ] − = (11)
qn−1 qn−1 (tqn + qn−1 )
[S]

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Fractions continues
Énoncé

Partie II
Dans cette partie, la suite (an ) est à valeurs entières.
Plus précisément : a1 ∈ ZZ et ∀ n ≥ 2, an ∈ IN∗ .
A la suite (an ) on associe comme précédemment les suites (pn ) et (qn ).
Pour simplifier les notations, on pourra poser : ∀ n ≥ 1, rn = [ a1 , . . . , an−1 , an ].
pn
On rappelle que ∀ n ≥ 1, rn = .
qn
1. (a) Montrer que (pn )n≥1 est une suite de ZZ.
Prouver que (qn )n≥1 est une suite de IN∗ , strictement croissante à partir de n = 2.
Qu’en déduit-on concernant lim qn ? [ S ]
n→+∞

(b) Pour tout n de IN , montrer que pn et qn sont premiers entre eux. [ S ]

2. Dans cette question, on montre que la suite (rn ) est convergente vers un irrationnel.
(a) Montrer que la suite de terme général r2n est strictement décroissante et que la suite
de terme général r2n−1 est strictement croissante (utiliser I.2.b). [ S ]
(b) Montrer alors que la suite (rn ) est convergente. On pose ` = lim rn . [ S ]
n→∞
pn 1 1
(c) Montrer que pour tout n ≥ 1, on a : 0 < ` − < ≤ 2. [S]

qn 2
an+1 qn qn
(d) En déduire que ` est un nombre irrationnel [ S ]

Partie III
Soit x un nombre réel. On pose x1 = x et on note a1 = E(x1 ) sa partie entière.

– Si x1 est un entier, c’est-à-dire si x1 = a1 , on arrête là...


1
– Sinon, c’est-à-dire si 0 < x1 − a1 < 1, on pose : x2 = > 1.
x 1 − a1
1
On a donc : x1 = a1 + = [a1 , x2 ]. On pose alors a2 = E(x2 ) ≥ 1.
x2
– Si x2 est un entier, c’est-à-dire si a2 = x2 , on arrête là... On a alors x1 = [a1 , a2 ].
1
– Sinon, c’est-à-dire si 0 < x2 − a2 < 1, on pose : x3 = > 1.
x 2 − a2
1 1 1
On a donc : x2 = a2 + = [a2 , x3 ] et x1 = a1 + = a1 + = [a1 , a2 , x3 ].
x3 x2 1
a2 +
On note alors a3 = E(x3 ) ≥ 1 la partie entière de x3 . x3
On construit donc successivement x1 , a1 , x2 , a2 , . . . , xn , an , . . . de la manière suivante :
– x1 = x et a1 = E(x1 ) (a1 est un élément de ZZ).

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Fractions continues
Énoncé

– Soit n dans IN∗ . Si xn existe, on a x = [ a1 , . . . , an−1 , xn ] et on pose an = E(xn ).


Si xn est un entier (an = xn ) on arrête là... On a alors x = [ a1 , . . . , an−1 , an ].
1
Sinon, on pose xn+1 = > 1 et an+1 = E(xn+1 ) ∈ IN∗ .
x n − an
h 1 i
Avec cette définition, on a bien : x = a1 , . . . , an−1 , an + = [ a1 , . . . , an−1 , an , xn+1 ]
xn+1
Le procédé décrit ci-dessus est appelé développement du réel x en fraction continue (on pourra
abréger cette expression et parler simplement du développement du réel x.)
On notera bien que ce développement peut être fini ou infini.
On pose rn = [ a1 , . . . , an−1 , an ]. On dit que rn est la n-ième réduite du réel x.
On dit également que a1 , a2 , . . . , an sont les quotients partiels successifs de ce développement.
On définit les suites (pn ) et (qn ) comme indiqué dans les égalités (5).
pn
Il est clair que pn , qn , rn sont définis ⇔ an existe. D’après (6), on a toujours rn = .
qn
1. On va montrer que le développement de x est fini si et seulement si x est rationnel.
(a) Montrer que si le développement de x est fini, alors x est rationnel. [ S ]
m
(b) Réciproquement, on suppose que x = , où m est dans ZZ, d dans IN∗ .
d
Montrer que le développement de x est fini et que les entiers ak sont les quotients
successifs dans l’algorithme d’Euclide appliqué au couple (m, d). [ S ]
2. Dans cette question, on calcule les développements de deux nombres rationnels.
256
(a) Calculer les réduites rn et les quotients partiels an du développement de x = 117 . [S]

(b) On définit la suite de Fibonacci par F0 = F1 = 1 et ∀ n ≥ 2, Fn = Fn−1 + Fn−2 .


F15
Calculer les quotients partiels an dans le développement de x = . [S]
F14
3. Dans cette question, on établit quelques résultats portant sur la qualité de l’approximation
d’un réel x par ses réduites successives. Ces résultats supposent bien sûr l’existence des
coefficients an , xn , pn , qn , rn invoqués (ce qui ne pose pas de problème si x est irrationnel
car son développement est alors infini.)
(−1)n+1
(a) En utilisant I.3.b montrer que x − rn = .
qn (xn+1 qn + qn−1 )
En déduire que si x est irrationnel : lim rn = x. [ S ]
n→+∞

(b) Avec n ≥ 3 et en utilisant à nouveau I.3.b, montrer que |x − rn | < |x − rn−1 |. [ S ]


1 pn 1
(c) En utilisant an+1 ≤ xn+1 < an+1 + 1 montrer que < x − ≤ .

qn+1 qn+2 qn qn qn+1
En déduire à nouveau l’inégalité |x − rn+1 | < |x − rn |. [ S ]

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Fractions continues
Énoncé

(d) Dans cette question, on va montrer le résultat suivant, qui prouve que chaque réduite
rn de x est la meilleure approximation de x parmi tous les nombres rationnels dont
le dénominateur est inférieur ou égal à qn .
m m pn
Proposition : Soit r = un rationnel tel que 1 ≤ d ≤ qn . Alors x − ≥ x − .

d d qn
 Montrer que r ne peut pas être strictement compris entre rn et rn−1 .
 Conclure.
[S]

Partie IV
Dans toute la suite, (an ) est une suite d’entiers, avec a1 ∈ ZZ et ∀ n ≥ 2, an ∈ IN∗ .
On conserve les notations de la partie II (suites (pn ), (qn ), (rn )).
S’il n’y a aucune ambiguité sur la suite (an ), on notera par exemple [ a1 , a2 , a3 , a4 , . . . ] pour
désigner la limite de rn = [ a1 , a2 , a3 , . . . , an ] quand n → +∞.
Par exemple x = [ 1, 2, 3, 4 . . . ] est l’irrationnel de restes partiels an = 1 pour tout n ≥ 1.
Si les restes partiels ak de x = [ a1 , a2 , . . . , ap , ap+1 , . . . , ap+T , ap+1 , . . . , ap+T , . . . ] forment une
suite périodique à partir d’un certain rang (sur cet exemple à partir du rang p + 1, avec une
période T ) on notera x = [ a1 , a2 , . . . , ap , ap+1 , ap+2 , . . . , ap+T ].
Par exemple [ 1, 4, 3, 2, 5 ] désigne le développement illimité [ 1, 4, 3, 2, 5, 3, 2, 5, 3, 2, 5, . . . ]
1. Dans cette question on calcule le début du développement de π et de e, avec la précision
permise par une calculatrice.
(a) Avec π ≈ 3, 14159265359 trouver les six premières réduites de π. [ S ]
(b) Calculer les six premières réduites de e ≈ 2, 71828182846 [ S ]

2. On vérifie ici quelques propriétés des développements en fraction continue illimitée.


1
(a) Montrer que [ a1 , a2 , a3 , a4 , . . . ] = a1 + [S]
[ a2 , a3 , a4 , a5 , . . . ]
(b) Soit x = [ a1 , a2 , a3 , a4 , . . . ] le développement en fraction continue d’un irrationnel,
comme obtenu dans la partie III.
Soit (bn )n≥1 une suite d’entiers, avec bn > 0 pour tout n ≥ 1.
On suppose que [ b1 , b2 , b3 , b4 , . . . ] = x (au sens de la partie II).
Montrer que pour tout n ≥ 1, on a bn = an (ce résultat signifie que tout irrationnel
possède un unique développement en fraction continue illimitée.) [ S ]
(c) Pour tout entier n ≥ 1, prouver l’égalité :
[ an+1 , an+2 , . . . ]pn + pn−1
[ a1 , . . . , an−1 , an , an+1 , an+2 , . . . ] =
[ an+1 , an+2 , . . . ]qn + qn−1
[S]

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Fractions continues
Énoncé

3. Dans cette question, on calcule certains développements périodiques simples.



1+ 5
(a) Calculer le développement du nombre d’or φ = . [S]
2

(b) Calculer le développement de 2. [ S ]

(c) Montrer que 7 = [ 2, 1, 1, 1, 4 ]. [ S ]
4. Pour tout m de IN∗ , montrer qu’on a les développements suivants :

(a) [ m, 2m ] = m2 + 1 [ S ]

(b) [ m, m, 2m ] = m2 + 2 [ S ]

(c) [ m, 2, 2m ] = m2 + m [ S ]

Partie V

Les exemples précédents ont montré quelques développements périodiques.


On va maintenant considérer les irrationnels dont le développement en fraction continue est
périodique à partir
√ d’un certain rang. On dit qu’un irrationnel x est quadratique s’il peut
s’écrire x = r + s δ, où r et s sont rationnels et où δ est un entier > 0.
1. Montrer qu’un irrationnel x est quadratique si et seulement s’il est solution d’une équation
du second degré ax2 + bx + c = 0, avec (a, b, c) ∈ ZZ∗ × ZZ2 . [ S ]
2. Soit x un irrationnel. On suppose que le développement de x est périodique.
Autrement dit, il existe un entier n ≥ 1 tel que :
x = [ a1 , a2 , . . . , an , a1 , a2 , . . . , an , a1 , . . . ] = [ a1 , a2 , . . . , an ]
Montrer que x est quadratique. [ S ]
3. Montrer que le résultat précédent est encore vrai si le développement de x est périodique
à partir d’un certain rang c’est-à-dire si x s’écrit :

x = [ a1 , . . . , an , an+1 , . . . , an+T , an+1 , . . . ] = [ a1 , . . . , an , an+1 , . . . , an+T ]

[S]
4. Calculer x = [ 3, 2, 3, 5, 1 ]. [ S ]
5. On démontre (ce sera pour une prochaine fois...) la réciproque du résultat obtenu dans
les questions V.2 et V.3 : un irrationnel est donc quadratique si et seulement si son
développement en fraction continue est périodique au moins à partir d’un certain rang.
Cette caractérisation est un théorème de Lagrange (1798).

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Fractions continues
Corrigé

Corrigé du problème

Partie I
1. (a) On vérifie effectivement :
p1
– [a1 ] = a1 = car p1 = a1 et q1 = 1.
q1
p2 a2 a1 + 1 1
– = = a1 + = [ a1 , a2 ].
q2 a2 a2
– Enfin pour l’indice n = 3 :
1 a3 a1 a2 a3 + a1 + a3
[ a1 , a 2 , a 3 ] = a1 + = a1 + =
1 a2 a3 + 1 a2 a3 + 1
a2 +
a3
a3 (a1 a2 + 1) + a1 a3 p 2 + p 1 p3
= = =
a3 (a2 ) + 1 a3 q 2 + q 1 q3
[Q]

(b) La suite (a0 ) ne diffère donc de la suite (a) que pour le terme d’indice n.
 0
pk = pk
Par construction, on a donc les égalités : ∀ k ∈ {1, . . . , n − 1},
qk0 = qk
On en déduit les expressions de p0n et de qn0 :
1  pn−1 pn+1
 
0 0 0 0
 p n = an p n−1 + p n−2 = an + pn−1 + pn−2 = pn + =


an+1 an+1 an+1
 1  q n−1 q n+1
 qn0 = a0n qn−1
0 0
+ qn−2 = an + qn−1 + qn−2 = qn + =


an+1 an+1 an+1

p0n pn+1
On constate effectivement : 0
= . [Q]
qn qn+1

(c) On va démontrer la proposition suivante, pour tout entier n ≥ 1 :


pn
P(n) : Pour toute suite (a) de S, on a : [ a1 , a2 , . . . , an ] = .
qn
(Les suites (p) et (q) étant formées à partir de (a) comme indiqué dans (5).)
On sait que la propriété P(n) est vraie aux rangs 1, 2, 3.
Soit n un entier supérieur ou égal à 1. On suppose que P(n) est vraie.
Pour démontrer que P(n+1) est vraie, on forme la suite (a0 ) comme l’indique lénoncé,
et on lui applique l’hypothèse de récurrence P(n).

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Fractions continues
Corrigé

On trouve successivement :
h 1 i
[ a1 , . . . , an−1 , an , an+1 ] = a1 , . . . , an−1 , an + (voir relation (3))
an+1
= [ a01 , . . . , a0n−1 , a0n ] (définition de (a0n ))
p0n pn+1
= 0
= (P(n) et question (b))
qn qn+1

On a ainsi démontré la propriété au rang n + 1, ce qui achève la récurrence. [ Q ]


2. (a) Pour tout entier n ≥ 0, posons αn = pn+1 qn − qn+1 pn .
On constate d’abord que α0 = p1 q0 − q1 p0 = −1. Pour tout n ≥ 1, on a :

αn = (an+1 pn + pn−1 )qn − (an+1 qn + qn−1 )pn = pn−1 qn − qn−1 pn = −αn−1

Il en découle : ∀ n ≥ 0, αn = (−1)n α0 = (−1)n+1 . [ Q ]

(b) Le résultat est une conséquence des questions 1 et (2a). En effet :

pn+1 pn pn+1 qn − qn+1 pn (−1)n+1


[ a1 , . . . , an , an+1 ] − [ a1 , . . . , an ] = − = =
qn+1 qn qn qn+1 qn qn+1

[Q]
(c) Il suffit d’utiliser la question précédente au rang k, de k = 1 à k = n − 1.
Pour tout k de {1, . . . , n − 1}, on a en effet :

(−1)k+1
[ a1 , . . . , ak , ak+1 ] − [ a1 , . . . , ak ] =
qk qk+1
En additionnant membre à membre ces égalités, on trouve :
n−1
X (−1)k+1
[ a1 , . . . , an−1 , an ] − [ a1 ] =
k=1
qk qk+1

Ce qui est le résultat attendu car [ a1 ] = a1 . [ Q ]


3. (a) Fixons un entier n ≥ 2. On crée la suite (a0 ) en conservant tous les termes de la suite
(a) mais en remplaçant an+1 par t. On associe alors à la suite (a0 ) les suites (p0 ) et
(q 0 ), de la même manière que les suites (p) et (q) sont associées à la suite (a).
 0
pn+1 = tp0n + p0n−1 = tpn + pn−1
 0
pk = pk
Par construction : ∀ k ∈ {1, . . . , n} , et 0
qk0 = qk qn+1 = tqn0 + qn−1
0
= tqn + qn−1
p0n+1 tpn + pn−1
On a alors [ a1 , . . . , an , t ] = [ a01 , ..., a0n , a0n+1 ]= 0 = . [Q]
qn+1 tqn + qn−1

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Fractions continues
Corrigé

(b) On en déduit, en utilisant le résultat de I.2.a :

pn tpn + pn−1 pn pn−1 qn − pn qn−1 (−1)n−1


[ a1 , . . . , an , t ] − = − = =
qn tqn + qn−1 qn qn (tqn + qn−1 ) qn (tqn + qn−1 )

pn−1 t(pn qn−1 − pn−1 qn ) (−1)n t


[ a1 , . . . , an , t ] − = =
qn−1 qn−1 (tqn + qn−1 ) qn−1 (tqn + qn−1 )
[Q]
Partie II
p−1 = 0 pn = an pn−1 + pn−2
  
p0 = 1
1. (a) On a , , et ∀ n ≥ 1,
q−1 = 1 q0 = 0 qn = an qn−1 + qn−2
Les an sont entiers : une récurrence évidente de pas 2 montre que pn , qn sont entiers.
On sait que an ≥ 1 pour tout n ≥ 2. On a q1 = 1 et q2 = a2 ≥ 1.
Un récurrence évidente de pas 2 donne alors qn ≥ 1 pour tout n ≥ 1.
Il en découle : ∀ n ≥ 3, qn = an qn−1 + qn−2 ≥ an qn−1 + qn−2 > an qn−1 ≥ qn−1 .
La suite (qn ) est donc strictement croissante dans IN∗ à partir de n = 2.
On en déduit en particulier que lim qn = +∞. [ Q ]
n→+∞

(b) On sait que pour tout entier n ≥ 0, pn qn−1 − qn pn−1 = (−1)n .


C’est une identité de Bezout entre pn et qn , qui sont donc premiers entre eux.
pn
Ainsi la fraction rn = est irréductible (simplifiée). [ Q ]
qn
(−1)n (−1)n
2. (a) Pour n ≥ 1, la question I.2.b donne : rn+2 = rn+1 + et rn+1 = rn − .
qn+1 qn+2 qn qn+1
(−1)n (qn − qn+2 )
On en déduit : rn+2 − rn = (rn+2 − rn+1 ) + (rn+1 − rn ) = .
qn+2 qn+1 qn
Des propriétés de la suite (qn ), il découle que rn+2 − rn a le signe de (−1)n+1 .
r2n+2 − r2n < 0

La suite (r2n ) est strictement décroissante.
Ainsi : n ≥ 1 ⇒ [Q]
r2n+1 − r2n−1 > 0 La suite (r2n−1 ) est strictement croissante.
1
(b) En utilisant I.2.b, on voit que r2n − r2n−1 = → 0 quand n → +∞.
q2n−1 q2n
Conclusion : les suites (r2n )n≥1 et (r2n−1 )n≥1 sont adjacentes.
Il en découle que ces deux suites sont convergentes vers une même limite `, et donc
que la suite (rn )n≥1 (“réunion” des suites (r2n ) et (r2n−1 )) est convergente vers `.
[Q]

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Fractions continues
Corrigé

(c) D’après ce qui précède, ` est strictement comprise entre deux rn successifs.
pn pn+1 pn
On peut donc écrire, pour tout n ≥ 1 : 0 < ` − < − .

qn qn+1 qn
p
n+1 pn 1 1 1

I.2.b et II.1.a donnent : − = |rn+1 − rn | = ≤ 2
≤ 2
qn+1 qn qn+1 qn an+1 qn qn
pn
1 1
On a donc bien obtenu, pour n ≥ 1 : 0 < ` − < ≤ . [Q]

qn an+1 qn2 qn2
m
(d) Supposons par l’absurde ` ∈ Q, l c’est-à-dire ` = avec m ∈ ZZ et d ∈ IN∗ .
m p d
n 1 d
Pour tout n ≥ 1 on a 0 < − < 2 donc 0 < |mqn − pn d| < .

d qn qn qn
On sait que lim qn = +∞. On peut donc choisir N tel que qN ≥ d.
n→+∞

On en déduit 0 < |mqN − pN d| < 1 ce qui est absurde car mqN − pN d est entier.
Conclusion : la limite ` de la suite (rn ) est un nombre irrationnel. [ Q ]
Partie III
1. (a) Supposons que le développement du réel x en fraction continue est fini.
Par construction, il existe donc un entier n ≥ 1 tel que x = [ a1 , . . . , an−1 , an ].
Puisque a1 , . . . , an sont entiers (donc rationnels) on en déduit que x est un ration-
nel. [ Q ]

(b) Posons s−1 = m et s0 = d.


La division euclidienne de m par d s’écrit s−1 = s0 q1 + s1 , avec 0 ≤ s1 < s0 .
Plus généralement, supposons que l’algorithme d’Euclide appliqué au couple (m, d)
se déroule en exactement n étapes (avec n ≥ 1) comme indiqué ci-dessous :
 
 s−1 = s0 q1 + s1 étape 1  0 < s1 < s0
 
s 0 = s 1 q2 + s 2 étape 2 0 < s2 < s1

 


 

 
··· ··· ···

 

 
sk−2 = sk−1 qk + sk étape k avec 0 < sk < sk−1
 



 ··· ··· 


 ···
 



 sn−3 = sn−2 qn−1 + sn−1 étape n − 1 


 0 < sn−1 < sn−2
 
sn−2 = sn−1 qn étape n sn = 0
s  sk−2
k−2
A l’étape k, pour 1 ≤ k ≤ n, on a : qk = E . Posons yk = .
sk−1 sk−1
sk−2 sk 1
Si 1 ≤ k < n, on constate que = qk + , c’est-à-dire yk = qk + .
sk−1 sk−1 yk+1
1 s−1 m
Ainsi, pour 1 ≤ k < n, on a : yk+1 = . Or y1 = = = x.
yk − E(yk ) s0 d

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Corrigé

Les réels y1 , q1 , y2 , q2 , . . . , yn , qn sont formés exactement de la même manière que


x1 , a1 , x2 , a2 , . . . , xn , an sont formés à partir de x (cf préambule de la partie 2).
A chaque étape k, avec 1 ≤ k ≤ n, on a donc xk = yk et ak = qk .
sn−2
A l’étape n, on a an = qn = est entier, et le processus s’arrête. Conclusion :
sn−1
m
– Le développement en fraction continue du rationnel x = est fini.
d
– Soient a1 , . . . , an les quotients successifs dans l’algorithme d’Euclide appliqué au
couple (m, d). Les réduites du réel x sont :
r 1 = a1 , r2 = [a1 , a2 ] , ... , rn = [ a1 , a2 , . . . , an ] = x
[Q]
2. (a) On applique l’algorithme d’Euclide au couple (256, 117).

256 = 117 · 2 + 22, 117 = 22 · 5 + 7, 22 = 7 · 3 + 1, 7=1·7

On en déduit : a1 = 2, a2 = 5, a3 = 3, a4 = 7.
Les relations (5) donnent successivement :

p1 = 2p0 +p−1 = 2 p2 = 5p1 +p0 = 11 p3 = 3p2 +p1 = 35 p4 = 7p3 +p2 = 256


   

q1 = 2q0 +q−1 = 1 q2 = 5q1 +q0 = 5 q3 = 3q2 +q1 = 16 q4 = 7q3 +q2 = 117

Il est plus commode de calculer les pn et les qn en utilisant un tableau :

n = −1 n = 0 n = 1 n = 2 n = 3 n = 4
an 2 5 3 7
pn 0 1 2 11 35 256
qn 1 0 1 5 16 117

On a donc obtenu les résultats suivants :


p1 p2 11 p3 35 p4 256
r1 = = 2 r2 = = r3 = = r4 = =
q1 q2 5 q3 16 q4 117

[Q]
(b) Pour tout n, Fn > 0. On a donc Fn−2 < Fn−1 = Fn−2 + Fn−3 pour tout n ≥ 3.
Donc Fn = Fn−1 +Fn−2 représente la division euclidienne de Fn par Fn−1 pour n ≥ 3.
En revanche, la division euclidienne de F2 par F1 s’écrit F2 = 2F1 .
Si n ≥ 1, l’algorithme d’Euclide appliqué à (Fn+1 , Fn ) donne donc n − 1 quotients
partiels ak égaux à 1 (la première division est celle de Fn+1 par Fn et la (n − 1)-ième
est celle de F3 par F2 ) et un dernier quotient an égal à 2 (division de F2 par F1 ).
Fn+1
Ainsi = [ 1, 1, . . . , 1, 2 ] (l’entier 1 apparaissant n − 1 fois).
Fn

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Corrigé

En particulier (et il n’était évidemment pas utile de calculer F14 et F15 ) :


F15
= [ 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 2 ] (où 1 apparait 13 fois)
F14
Fn+1
Remarque : l’égalité (4) donne = [ 1, 1, . . . , 1, 1 ] (où 1 apparait n + 1 fois).
Fn
F15
En particulier = [ 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1, 1 ] (où 1 apparait 15 fois).
F14
[Q]
3. (a) On sait qu’on a les égalités : [ a1 , . . . , an , xn+1 ] = x.
(−1)n+1
Avec t = xn+1 , la question I.3.b donne : x − rn = .
qn (xn+1 qn + qn−1 )
Or x − rn a donc le signe de (−1)n+1 . Ainsi r2n+1 < x < r2n .
De la question II.2, il en découle que lim rn = x si x est irrationnel.
n→∞

Remarque : si x ∈ l l’expression de x − rn donne directement lim rn = x.


/ Q,
n→+∞

En effet, xn+1 ≥ an+1 ⇒ xn+1 qn + qn−1 ≥ an+1 qn + qn−1 = qn+1 .


1 1
On en déduit |x − rn | < ≤ 2 , puis lim rn = x car lim qn = +∞. [ Q ]
qn qn+1 qn n→+∞ n→+∞

(b) La question I.3.b (au rang n + 1 et avec t = xn+2 ) donne :

(−1)n (−1)n−1 xn+2


x − rn+1 = et x − rn =
qn+1 (xn+2 qn+1 + qn ) qn (xn+2 qn+1 + qn )
x − r qn
n+1
Par quotient terme à terme, on en déduit : = .

x − rn qn+1 xn+2
Or xn+2 ≥ 1 et qn+1 > qn (avec n ≥ 2). On en déduit |x − rn+1 | < |x − rn |.
Conclusion : non seulement x est toujours compris entre réduites successives rn et
rn+1 mais encore la distance |x − rn | est une fonction strictement décroissante. [ Q ]
(c) On sait que an+1 = E(xn+1 ).
On a donc an+1 ≤ xn+1 < an+1 + 1. On rappelle que qn+1 = an+1 qn + qn−1 .
On en déduit qn qn+1 ≤ qn (xn+1 qn + qn−1 ) < qn (qn+1 + qn ) ≤ qn+1 (qn+1 + qn )
Or qn+2 = an+2 qn+1 + qn ≥ qn+1 + qn car an+2 est dans IN∗ .
On a donc obtenu qn qn+1 ≤ qn (xn+1 qn + qn−1 ) < qn+1 qn+2 .
1 1 pn 1
On en déduit < = x − ≤

qn+1 qn+2 qn (xn+1 qn + qn−1 ) qn qn qn+1
pn+1
1 pn
Il en découle immédiatement x − ≤ < x − .

qn+1 qn+1 qn+2 pn
Ainsi, on retrouve l’inégalité : |x − rn+1 | < |x − rn |. [ Q ]

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Corrigé

(d)  Supposons par l’absurde que r soit strictement compris entre rn et rn−1 .
Alors la distance |rn − rn−1 | est strictement supérieur à la distance |r − rn−1 |.
n pn−1 pn qn−1 − qn pn−1
p 1
Mais |rn − rn−1 | = − = = (cf I.2)
qn qn−1 qn qn−1 qn qn−1
1 n−1 − dpn−1
mq
Ainsi |rn − rn−1 | > |r − rn−1 | ⇒ > .
qn qn−1 dqn−1
d
On en déduit |mqn−1 − dpn−1 | < ≤ 1 (on rappelle que 1 ≤ d ≤ q)
qn
m pn−1
L’entier mqn−1 − dpn−1 est donc nul, ce qui est absurde car 6= .
d qn−1
 Ainsi r n’est pas (contrairement à x) strictement compris entre rn−1 et rn .
Il s’ensuit que la distance |x − r| est au moins égale à la plus petite des deux
distances |x − rn | et |x − rn−1 |, c’est-à-dire à |x − rn | (cf III.3.b).
Ceci achève la démonstration de la proposition.
[Q]

Partie IV
1. Voir corrigé avec Maple sur feuille jointe.
22 333 355 103993 104348
(a) Pour π : r1 = 3, r2 = , r3 = , r4 = , r5 = , r6 = [Q]
7 106 113 33102 33215
8 11 19 87
(b) Pour e : r1 = 2, r2 = 3, r3 = , r4 = , r5 = , r6 = [Q]
3 4 7 32
1
2. (a) Pour tout entier n, on a : [ a1 , a2 , . . . , an ] = a1 + .
[ a2 , a3 , . . . , an ]
Le résultat s’en déduit par passage à la limite quand n → +∞. [ Q ]

(b) On a donc par hypothèse [ a1 , a2 , . . . , an , . . . ] = [ b1 , b2 , . . . , bn , . . . ].


1 1
Autrement dit a1 + = b1 + .
[ a2 , a3 , . . . , an , . . . ] [ b2 , b3 , . . . , bn . . . ]
Mais [ a2 , a3 , . . . , an , . . . ] > a2 ≥ 1. De même [ b2 , b3 , . . . , bn , . . . ] > b2 ≥ 1.
En prenant les parties entières, on en déduit l’égalité a1 = b1 .
Il en découle [ a2 , a3 , . . . , an , . . . ] = [ b2 , b3 , . . . , bn , . . . ].
On termine la démonstration par une récurrence évidente. [ Q ]

(c) On a visiblement l’égalité, avec 1 ≤ n < m :


h 1 i
[ a1 , . . . , an−1 , an , an+1 , . . . , am ] = a1 , . . . , an−1 , an +
[ an+1 , . . . , am ]
h i
= a1 , . . . , an−1 , an , [ an+1 , . . . , am ]

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Corrigé

En utilisant I.3.a, on en déduit, en posant t = [ an+1 , . . . , am ] :


tpn + pn−1
[ a1 , . . . , an−1 , an , an+1 , . . . , am ] =
tqn + qn−1
Avec n ≥ 1 fixé, et en faisant tendre m vers +∞, on en déduit :
[ an+1 , an+2 , . . . ]pn + pn−1
[ a1 , . . . , an−1 , an , an+1 , an+2 , . . . ] =
[ an+1 , an+2 , . . . ]qn + qn−1
[Q]
1
3. (a) Φ = [ a1 , . . . , an−1 , an , . . . ] étant la solution positive de x = 1 + , on a :
x
1
[ a1 , . . . , an−1 , an , . . . ] = 1 + = [ 1, a1 , . . . , an−1 , an , . . . ]
[ a1 , . . . , an−1 , an , . . . ]
On sait qu’on peut identifier terme à terme les développements illimités (cf IV-2-b).
On en déduit a1 = 1 et les égalités an+1 = an pour tout n ≥ 1.
Conclusion : le développement du nombre d’or est Φ = [ 1, 1, 1, . . . ] = [ 1 ]. [ Q ]
√ √ 1
(b) On écrit 2 + 1 = 2 + ( 2 − 1) = 2 + √ .
2+1

Donc 2 + 1 = [ a1 , . . . , an−1 , an , . . . ] = [ 2, a1 , . . . , an−1 , an , . . . ].
√ √
On en déduit 2 + 1 = [ 2, 2, . . . ] = [ 2 ] puis 2 = [ 1, 2, 2 . . . ] = [ 1, 2 ] [ Q ]

(c) On trouve successivement, à partir de x1 = 7, et avec les notations habituelles :
√ √
1 2+ 7 1 1+ 7
a1 = E(x1 ) = 2 x2 = = a2 = E(x2 ) = 1 x3 = =
x1 − 2 3 x2 − 1 2

1 1+ 7 1 √
a3 = E(x3 ) = 1 x4 = = a4 = E(x4 ) = 1 x5 = =2+ 7
x3 − 1 3 x4 − 1

1 2+ 7
a5 = E(x5 ) = 4 x6 = = = x2
x5 − 4 3
On trouve alors successivement a6 = a2 , x7 = x3 , a7 = a3 , etc.

Conclusion : 7 = [ 2, 1, 1, 1, 4, 1, 1, 1, 4, . . . ] = [ 2, 1, 1, 1, 4 ] [ Q ]
√ 1 √ 1
4. (a) On a m2 + 1 − m = √ donc m2 + 1 + m = 2m + √ .
2
m +1+m 2
m +1+m

Posons m2 + 1 + m = [ a1 , . . . , an−1 , an , . . . ].
L’égalité précédente donne : [ a1 , . . . , an−1 , an , . . . ] = [ 2m, a1 , . . . , an−1 , an , . . . ].
Par identification, on en déduit an = 2m pour tout n ≥ 1.

On en déduit m2 + 1 + m = [ 2m,, 2m, . . . ] = [ 2m ].

On soustrait l’entier m et on trouve : m2 + 1 = [ m, 2m, 2m, . . . ] = [ m, 2m ].
Exemples :

Avec m = 1 on retrouve évidemment le développement de 2.

Avec m = 2, on trouve : 5 = [ 2, 4, 4, . . . ] = [ 2, 4 ]. [ Q ]

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Corrigé


(b) On calcule les premières réduites de x = m2 + 2.
On utilise les notations habituelles, à commencer par x1 = x.

1 m2 + 2 + m
On a a1 = E(x1 ) = m, puis x2 = = .
x 1 − a1 2
1 √
On a alors a2 = E(x2 ) = m puis x3 = = m2 + 2 + m.
x 2 − a2

On trouve donc a3 = E(x3 ) = 2m puis x3 − a3 = m2 + 2 − m = x1 − a1 .
Dès lors, on trouve x4 = x2 , a4 = a2 , x5 = x3 , a5 = a3 , etc.

Conclusion : m2 + 2 = [ m, m, 2m, m, 2m, . . . ] = [ m, m, 2m ]

Exemple : 3 = [ 1, 1, 2, 1, 2, . . . ] = [ 1, 1, 2 ] [ Q ]

(c) Le calcul est analogue à celui de la question précédente. Ici x1 = m2 + m.
√ r
1 m2 + m + m 1
On a a1 = E(x1 ) = m, puis x2 = = =1+ 1+ .
x 1 − a1 m m
1 √
On a alors a2 = E(x2 ) = 2 puis x3 = = m2 + m + m.
x 2 − a2

On trouve donc a3 = E(x3 ) = 2m puis x3 − a3 = m2 + m − m = x1 − a1 .
Dès lors, on trouve x4 = x2 , a4 = a2 , x5 = x3 , a5 = a3 , etc.

Conclusion : m2 + m = [ m, 2, 2m, 2, 2m, . . . ] = [ m, 2, 2m ]

Exemple : 6 = [ 2, 2, 4, 2, 4, . . . ] = [ 2, 2, 4 ] [ Q ]

Partie V

1. Soit x = r + s δ un irrationnel quadratique, avec (r, s) ∈ Ql 2 , δ ∈ IN∗ .
Alors (x − r)2 = δs2 , c’est-à-dire x2 − 2rx + r2 − δs2 = 0.
On obtient une équation du second degré à coefficients entiers en multipliant par un entier
N > 0 assez grand (plus précisément tel quel N r2 et N s2 soient entiers.)
Réciproquement, soit x une solution réelle irrationnelle d’une équation ax2 + bx + c = 0
du second degré (a 6= 0) à coefficients entiers relatifs.

−b + ε δ
On a x = , avec ε = ±1 et δ = b2 − 4ac ∈ IN (δ > 0 sinon x serait rationnel.)
2a
b ±1
On conclut en posant r = − et s = . [Q]
2a 2a
2. Le résultat de la question IV-2-c s’écrit ici :
[ a1 , a2 , . . . , an , a1 , . . . ]pn + pn−1
x = [ a1 , a2 , . . . , an , a1 , a2 , . . . , an , a1 , . . . ] =
[ a1 , a2 , . . . , an , a1 , . . . ]qn + qn−1
xpn + pn−1
Autrement dit, x = , puis qn x2 + (qn−1 − pn )x − pn−1 = 0.
xqn + qn−1
Les coefficients de cette équation en x sont entiers : l’irrationnel x est donc quadra-
tique. [ Q ]

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Problèmes de Mathématiques
Fractions continues
Corrigé

3. Posons α = [ an+1 , . . . , an+T ].


On a l’égalité : x = [ a1 , . . . , an , an+1 , . . . , an+T , an+1 , . . . ] = [ a1 , . . . , an , α ].
αpn + pn−1 xqn−1 − pn−1
La question I.3.a donne alors : x = , donc α = .
αqn + qn−1 xqn − pn
D’après la question précédente, l’irrationnel α est quadratique.
Il existe donc des entiers a, b, c tels que aα2 + bα + c = 0.
On en déduit : a(xqn−1 − pn−1 )2 − b(xqn−1 − pn−1 )(xqn − pn ) + c(xqn − pn )2 = 0.
Après développement, on constate que x est racine d’une équation du second degré à
coefficients entiers. L’irrationnel x est donc quadratique. [ Q ]

4. On procède comme dans les deux questions précédentes. Soit α = [ 3, 5, 1 ].


On forme les pn et les qn pour a1 = 3, a2 = 5, a3 = 1 :

n = −1 n = 0 n = 1 n = 2 n = 3
an 3 5 1
pn 0 1 3 16 19
qn 1 0 1 5 6

19α + 16
Donc α = puis 6α2 − 14α − 16 = 0.
6α + 5

7 + 145
On en déduit α = (seule racine positive).
6
On forme ensuite les pn et les qn pour a1 = 3, a2 = 2 :

n = −1 n = 0 n = 1 n = 2
an 3 2
pn 0 1 3 7
qn 1 0 1 2

7α + 3
On en déduit x = [ 3, 2, 3, 5, 1 ] = [ 3, 2, α ] = .
2α + 1
√ √ √
7(7 + 145) + 18 67 + 7 145 115 − 145
Ainsi x = √ = √ = . [Q]
2(7 + 145) + 6 20 + 2 145 30

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