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ASTEE-Guide Diagnostic Permanent 2020 VF
ASTEE-Guide Diagnostic Permanent 2020 VF
DU DIAGNOSTIC
PERMANENT
GUIDE TECHNIQUE
Ce guide a été réalisé par le groupe de travail
Diagnostic permanent rattaché à la commission
1ÈRE ÉDITION
Assainissement de l’Astee. VERSION 2020
Remerciements aux personnes suivantes, qui ont participé à la relecture finale de l’ouvrage :
Audrey Allouch (Prolog Ingénierie), Pauline Bertrand (SAUR), Eric Bourneau (Communauté
d’Agglomération Pays Basque), François Chaumeau (Département Seine Saint-Denis), Laurent Coty
(Grand Besançon Métropole), Vincent Desloges (Département des Hauts-de-Seine), Cédric Fagot (ACO),
Guillaume Fardeau (FluksAqua), Muriel Floriat (Amorce), Stéphane Garnaud-Corbel (OFB), Lilian
Gouineau (DDTM 27), Matthieu Herve (Métropole du Grand Lyon), Lionel Hude (FluksAqua), Christophe
Lanier (SIAH Croult et Petit Rosne), Frédérique Larrarte (Université Gustave Eiffel - IFSTTAR), Yoann
Laurent (Eau du Ponant), Damien Lehembre (SAUR), Régine Marti (Artelia), Flavien Michel (Nantes
Métropole), Héloïse Monnier-Cesbron (H2O Performances), Ronan Philippe (Métropole du Grand Lyon),
Nicolas Revel (SUEZ), Anne Rothenbuger (Communauté d’agglomération de Belfort), Frédéric Wachowiak
(Veolia Eau France) ; ainsi que la Direction de l’eau et de l’assainissement du département de la Seine-
Saint-Denis (Stéphanie Barone, Godefroy Belhomme, Fabien Desétables, Guillaume Oudin, Fabienne
Ribouet, Frédérick Vandelannoote)
Remerciements aux personnes de l’Astee ayant assuré le suivi du groupe de travail :
Céleste Charbonnier
Adeline Clifford
L’Association Scientifique et Technique pour l’Eau valeurs qui en font la force, dont en premier lieu
et l’Environnement (Astee) est une association le respect de la diversité qui la compose et la
française reconnue d’utilité publique. Elle est capacité à construire des consensus. Elle est un
constituée de près de 4 000 membres, personnes carrefour de réflexions, de rencontres,
morales et physiques, professionnels de l’eau d’échanges et d’informations ouvert à l’ensemble
(eau potable, assainissement, gestion écologique des acteurs publics et privés. Elle promeut des
des ressources en eaux et des milieux aqua- solutions concrètes au bénéfice du développe-
tiques) ainsi que des déchets et de la propreté ment durable des services publics de l’environ-
urbaine. nement, par l’élaboration de doctrines collectives
sur les meilleures pratiques, par l’accompagne-
L’Astee a pour vocation la mutualisation des
ment du progrès et des innovations, par le
connaissances, des pratiques et des savoir-faire,
partage des retours d’expérience et la mutuali-
et d’en faciliter l’accès au bénéfice de chacun. Elle
sation des compétences, au bénéfice de la
est également sollicitée pour consolider des avis
performance.
ou des recommandations aux pouvoirs publics.
L’Astee est le correspondant national des associa-
Depuis 1905, l’AGHTM, renommée Astee en 2004,
tions européennes et mondiales équivalentes de
a su s’adapter aux évolutions de nos métiers et
l’Eau et des Déchets comme l’IWA, l’ISWA et l’EWA.
de leur environnement, tout en restant fidèle aux
SOMMAIRE
Avant-propos 6
Liste des acronymes 5
Partie 1 : Volet réglementation 7
1.1. Les objectifs du diagnostic permanent 8
1.2. Le contenu du diagnostic permanent 8
1.3. La production documentaire et la transmission aux autorités 9
Partie 2 : Éléments de cadrage 10
2.1. Les principes généraux du diagnostic permanent 10
2.2. La notion de « diagnostic » 11
2.3. La notion de « continu » 14
2.4. L’articulation avec les autres démarches 15
Partie 3 : Initialisation et lancement de la démarche de diagnostic permanent en deux étapes 18
3.1. ÉTAPE 1 : phase d’initialisation 18
3.2. ÉTAPE 2 : lancement de la démarche d’amélioration continue 24
3.3. Coûts / bénéfices 25
Fiches techniques 26
Fiche 1 : Organiser l’acquisition et la gestion de la donnée 26
Fiche 2 : Contribuer à une bonne gestion patrimoniale 33
Fiche 3 : Maîtriser la disponibilité des ouvrages et des équipements électromécaniques 37
Fiche 4 : Maîtriser l’encrassement 40
Fiche 5 : Réduire les mauvais branchements sur réseau séparatif 43
Fiche 6 : Réduire les eaux claires parasites d’infiltration (cas des réseaux EU ou unitaires) 50
Fiche 7 : Connaître, suivre et contrôler les raccordements non domestiques 54
Fiche 8 : Vérifier la capacité du système au regard du besoin actuel et futur 58
Fiche 9 : Optimiser via la modélisation hydraulique des réseaux d’assainissement 61
Fiche 10 : Réduire les déversements et débordements des eaux usées par temps de pluie 67
Fiche 11 : Connaître le milieu récepteur et ses usages, pour piloter le système d’assainissement 73
Fiche 12 : Gérer la production du gaz Hydrogène Sulfuré (H2S) et la nuisance olfactive associée 77
Bibliographie 83
LISTE DES ACRONYMES
Le concept de diagnostic permanent est sédui- pour réduire l’impact du système d’assainisse-
sant et ambitieux : qui pourrait l’imaginer par ment sur le milieu récepteur, au regard d’enjeux
exemple pour notre santé ? Pour autant il est en environnementaux et sanitaires. Il vise également
passe de devenir une réalité pour notre secteur à améliorer le service rendu à l’usager de l’eau.
d’activité dans une déclinaison adaptée aux
systèmes d’assainissement. _
L’idée n’est pas totalement nouvelle car on en « Il vise également à améliorer le
trouve les prémices dans l’Arrêté du 22 décembre
1994 avec la notion d’auto-surveillance, et que service rendu à l’usager de l’eau »
des démarches s’approchant de ce diagnostic ont _
été lancées localement dans les années 1990
dans certaines collectivités. Mais c’est l’Arrêté du Reste maintenant à mettre en œuvre ce diagnostic
21 juillet 2015 qui consacre réglementairement permanent !
le principe du diagnostic permanent puisqu’il
Comment répondre aux exigences réglemen-
impose sa généralisation pour les systèmes
taires ? Quelles organisations et méthodes choi-
d’assainissement supérieurs ou égaux à 10 000
sir ? Comment sélectionner les actions, existantes
équivalents habitants avant fin 2020.
ou à créer, correspondant à un contexte local
_ particulier ?
C’est pour répondre à ces questions que l’Astee
« connaître, en continu, a décidé de créer un groupe de travail dédié à
le fonctionnement et l’état l’établissement d’un guide, avec le concours
structurel du système financier de la Direction de l’Eau et de la
d’assainissement » Biodiversité du Ministère de la Transition
Écologique et Solidaire.
_
Fruit de la mise en commun d’expériences et
En complétant des études diagnostiques espa- d’expertises de professionnels de collectivités,
cées, des actions d’améliorations parfois peu d’administrations, de bureaux d’études, d’orga-
structurées, insuffisamment coordonnées, voire nismes publics et d’opérateurs privés, le présent
incohérentes, le diagnostic permanent devrait guide a pour objectif de faciliter la mise en œuvre
par exemple permettre de « connaître, en et le déploiement du diagnostic permanent,
continu, le fonctionnement et l’état structurel du principe vertueux au service de l’environnement
système d’assainissement », de prévenir ou et de la santé publique.
identifier dans les meilleurs délais les dysfonc-
tionnements du système, et donc d’y remédier.
Hubert Dupont,
Au-delà de l’impact sur le milieu récepteur et du
risque, c’est un outil de connaissance du fonc- Président de la commission Assainissement
tionnement réel du réseau qui vise à orienter le de l’Astee
programme d’exploitation et d’investissement
PARTIE 1 | VOLET RÉGLEMENTATION 7
PARTIE 1
VOLET
RÉGLEMENTATION
L’Arrêté du 21 juillet 2015 1 modifié fixe les pres- (EH)2 au plus tard le 31 décembre 2020. Pour
criptions techniques applicables aux systèmes celles de taille inférieure à 10 000 EH, un diagnos-
d’assainissement collectif et aux installations tic périodique est à faire, et à réviser à une fré-
d’assainissement non collectif, à l’exception des quence n’excédant pas dix ans (Figure 1 : Mise en
installations d’assainissement non collectif rece- œuvre des diagnostics). Ce diagnostic périodique
vant une charge brute de pollution organique est indispensable pour tous les systèmes d’assai-
inférieure ou égale à 20 EH. nissement. Il constitue, avec le programme d’ac-
tions et le zonage assainissement, le Schéma
Son article 12 prévoit, en application du code
Directeur Assainissement.
général des collectivités territoriales (R.2224-15),
que les maîtres d’ouvrage mettent en place « une L’obligation (et son seuil des 10 000 EH) est
surveillance des systèmes de collecte des eaux usées appréciée à l’échelle de l’agglomération d’assai-
et des stations d’épuration en vue d’en maintenir et nissement mais le diagnostic permanent s’ap-
d’en vérifier l’efficacité, d’une part, du milieu récep- plique à l’échelle du (ou des) système(s)
teur du rejet, d’autre part ». d’assainissement.
Celui-ci mentionne ainsi une obligation de mettre Cette obligation peut être mentionnée dans
en place un diagnostic permanent pour les ag- l’arrêté préfectoral d’autorisation de la station
glomérations d’assainissement de taille supé- d’épuration, mais cela n’est pas systématique,
rieure ou égale à 10 000 équivalents habitants l’arrêté ministériel s’appliquant de fait.
Agglomération Agglomération
d’assainissement d’assainissement
< 10 000 EH ≥ 10 000 EH
1
Arrêté du 21 juillet 2015 relatif aux systèmes d’assainissement collectif et aux installations d’assainissement non collectif,
à l’exception des installations d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique inférieure
ou égale à 1,2 kg/j de DBO5.
2
Une évolution réglementaire en préparation (non actée à ce jour) pourrait abaisser ce seuil à 2 000 EH,
en assortissant l’obligation d’un délai complémentaire.
PARTIE 1 | VOLET RÉGLEMENTATION 8
Tel que précisé par le commentaire technique de de façon optimisée sur les plans technique et
l’Arrêté du 21 juillet 2015 modifié (dans sa partie financier et dans l’objectif de réduire les impacts
2 : Autosurveillance, Fiche 11 : Diagnostic perma- des rejets du système d’assainissement sur les
nent), il s’agit avant tout d’une « démarche milieux récepteurs.
construite, portée et coordonnée par le ou les
maîtres d’ouvrage d’un système d’assainisse- Les paragraphes ci-après mentionnent rigoureu-
ment ». Il regroupe l’ensemble des moyens et sement les éléments issus des textes. Les parties
pratiques mis en œuvre pour évaluer l’état et le 2 et 3 fourniront par la suite plus de détails sur
fonctionnement d’un système d’assainissement la lecture et l’interprétation qui peut en être
en vue d’en améliorer l’exploitation et de pro- donnée dans un objectif de clarification et d’aide
grammer les actions nécessaires à son évolution à la mise en œuvre.
Le contenu du diagnostic permanent est à définir La nature et la fréquence des moyens et pra-
selon les besoins et enjeux propres au système tiques mis en œuvre sont également adaptés aux
d’assainissement et la sensibilité de la masse besoins et enjeux propres à chaque système et
d’eau réceptrice dans laquelle s’effectuent les à la sensibilité des masses d’eau réceptrices.
rejets. Il pourra ainsi intégrer des thèmes tels que :
Le diagnostic permanent sera mis en œuvre par
t la gestion des entrants dans le système tous les moyens appropriés : autosurveillance
d’assainissement : connaissance, contrôle et des déversoirs d’orage, des déversements de la
suivi des raccordements domestiques et non station, enregistrement des débits horaires dans
domestiques ; les principaux émissaires (points caractéris-
tiques), diagnostic eaux claires parasites, bilan
t l’entretien et la surveillance de l’état
des flux, modélisation, inventaire des rejets non
structurel du réseau : inspections visuelles ou
domestiques, contrôles de branchements parti-
télévisuelles des ouvrages du système de
culiers, inspections télévisées (ITV), tests visant à
collecte ;
évaluer la résistance mécanique des ouvrages,
t la gestion des flux collectés/transportés et suivi pluviométrique…
des rejets vers le milieu naturel : installation
Il est à mettre en place au plus tard le 31 décembre
d’équipements métrologiques et traitement/
2020, pour les agglomérations d’assainissement
analyse/valorisation des données obtenues ;
de taille supérieure ou égale à 10 000 EH.
t la gestion des sous-produits liés à
l’exploitation du système d’assainissement.
(Art. 12 de l’Arrêté du 21 juillet 2015)
PARTIE 1 | VOLET RÉGLEMENTATION 9
La communication vers les autorités administratives (service en charge du contrôle, Agence ou Office
de l’eau) s’effectue au travers :
Manuel d’autosurveillance Agglomération de Page 1/73 Bilan annuel XXXX Page 1/28
Logos
BILAN ANNUEL
sur le système d’assainissement
(système de collecte et système de traitement)
Manuel d’autosurveillance Année XXXX
Pour les agglomérations d’assainissement > 2 000 EH
Système de collecte
Nom Système de collecte N° Sandre : XXXXXXXXXXXX
Agglomération d’assainissement > 2 000 EH – Modèle de Manuel d’autosurveillance V1.0 – MEDDTL – 10/2011
Agglomération d’assainissement > 2 000 EH – Modèle de Bilan annuel V1.0 – MEDDTL – 10/2011
3
Disponible sur : http://assainissement.developpement-durable.gouv.fr/services.php
PARTIE 2 | ÉLÉMENTS DE CADRAGE 10
PARTIE 2
ÉLÉMENTS
DE CADRAGE
2.1 | LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DU DIAGNOSTIC PERMANENT
Le diagnostic permanent constitue une démarche globale qui vise la bonne gestion
du système d’assainissement. Il ne se limite donc pas au diagnostic, il intègre
l’ensemble des actions qui jalonnent cette démarche.
Acquisition de données
(Phase d’état des lieux initiale
1
ou de fin de boucle)
Calcul des
indicateurs
Les boucles de rétroaction sont encadrées autant référer au guide « La ville et son assainissement »
que possible par le schéma directeur d’assainis- du (Cerema, 2003) pour connaître les caractéris-
sement (SDA). Elles doivent porter aussi bien sur tiques d’un bon indicateur.
les éventuelles insuffisances structurelles fonc-
Le diagnostic permanent doit offrir une vision
tionnelles ou liées à l’exploitation. L’articulation
rétrospective et prospective de l’état et des
avec le SDA est précisée au paragraphe 2.4.1.
performances du système d’assainissement.
Selon les thèmes retenus, les données et indica-
t L ’analyse rétrospective a pour but de vérifier
teurs associés peuvent être de différentes
si les objectifs initialement visés, notamment
natures : taux de renseignement des caractéris-
lors du précédent SDA, sont atteints ou en
tiques du réseau (date de pose, date de réhabi-
voie de l’être, et quelles sont les raisons des
litation, environnement, matériau, dimensions,
éventuelles difficultés ou retards rencontrés
profondeur…), note d’état du patrimoine, pluvio-
(évolutions des hypothèses de travail,
métrie, métrologie du réseau d’assainissement
pertinence des actions engagées, moyens
(niveaux d’eau, débits, concentrations, flux…),
alloués…).
indicateur de rejet en temps de pluie, taux de
jours non-conformes, percentile 95 de concen- t L ’analyse prospective consiste en
trations de polluants dans le milieu, taux d’ob- l’actualisation de l’analyse réalisée lors du
servation au sein de différentes classes de qualité schéma directeur d’assainissement, en
du milieu (très bon état, bon état…), nombre et tenant compte du réalisé, à la fois du point
nature des plaintes (débordements, odeurs…). de vue des hypothèses (projets urbains,
Le diagnostic permanent ayant pour vocation population, usages et développement
l’observation de tendances, il est essentiel de économique… Cf. Fiche 8 : Vérifier la capacité
s’assurer de la représentativité et de la reproduc- du système au regard du besoin actuel
tibilité des mesures et des indicateurs qui y sont et futur) prises en compte initialement et de
associés. À titre d’exemple, l’augmentation de la celui des actions effectivement mises en
précision des mesures peut le cas échéant mettre œuvre entre temps.
en évidence des évolutions qui ne correspondent
Ces analyses doivent déboucher le cas échéant
pas à la réalité. La nature, la densité et fréquence
sur une redéfinition des priorités et un
des observations doivent être adaptées au cas
redéploiement voire une augmentation de
par cas en fonction des problématiques suivies,
moyens de manière à atteindre l’objectif visé.
et soigneusement documentées. On pourra se
Le diagnostic repose sur l’acquisition et l’analyse l’environnement. (cf. Fiche 1 : Organiser l’acquisi-
de données, et suppose une métrologie adaptée. tion et la gestion de la donnée)
La métrologie regroupe tous les dispositifs de
mesure qui permettent d’appréhender le fonc- Toute acquisition de données doit s’inscrire dans
tionnement et l’état structurel du système une organisation propre à orienter les investiga-
d’assainissement ainsi que son impact sur tions, à valider les données et à les valoriser.
PARTIE 2 | ÉLÉMENTS DE CADRAGE 12
De même, le respect du cadre fixé par la régle- Tout écart avec ces objectifs constitue en soi un
mentation et les plans de prévention et de ges- dysfonctionnement. L’évaluation de leurs consé-
tion des déchets se traduit par des objectifs quences vis-à-vis des enjeux (se référer à la Liste
visant la gestion des sous-produits de l’assainis- des fiches techniques par enjeu) permettra de
sement (boues, refus de dégrillage, graisses…). les hiérarchiser et de définir le programme
d’actions adapté.
Les causes de dysfonctionnements sont consi- Dans un second temps, la localisation géogra-
dérées, d’une part, selon la nature des phéno- phique des dysfonctionnements est classique-
mènes en jeu, d’autre part, selon leur localisa- ment déterminée par des investigations plus
tion. Elles peuvent être structurelles (capacité fines menées sur les branches du réseau incri-
insuffisante au regard des charges à collecter et minées (recherche des mauvais branchements,
à traiter, pente insuffisante) ou liées à l’exploi- des surfaces imperméabilisées raccordées sur
tation (pannes de pompes, colmatage générant le réseau eaux usées ou unitaire, recherche des
des déversements, présence de polluants établissements rejetant des substances dange-
toxiques perturbant le fonctionnement de la reuses, etc.).
station ou mettant en cause la qualité des boues
Les causes de dysfonctionnements sont hiérar-
produites, etc.).
chisées autant que possible de façon à élaborer
Le diagnostic consistera donc à identifier dans des scénarios d’amélioration et de mettre en
un premier temps la quantité et la variabilité des œuvre des actions préventives et correctives
phénomènes observés au moyen d’une métro- telles que le prévoit la boucle de rétroaction
logie qui pourra renseigner sur leur nature (ex : illustrée précédemment.
déversements sur un réseau séparatif, intrusion
d’eaux claires parasites, présence de substances
dangereuses ou d’éléments traces métalliques
dans les boues laissant suspecter des rejets
illicites dans le réseau, etc.).
PARTIE 2 | ÉLÉMENTS DE CADRAGE 13
Si l’on prend l’exemple d’un bassin de collecte sur le littoral drainé par un réseau
séparatif et contrôlé par un trop-plein de poste déversant par temps de pluie,
on peut définir la boucle de rétroaction ci-après.
tÉ
laboration et comparaison de scénarios d’amélioration : lancement
d’une campagne de sensibilisation des particuliers, déconnexion des eaux
pluviales à la source ou mise en conformité des branchements ou renfor-
cement du réseau en aval
t Validation d’un programme hiérarchisé des actions préventives et
correctives : par exemple déconnexion et infiltration des eaux pluviales à
la source
t Prise en compte de ce programme dans la réalisation ou l’actualisation du SDA
La notion de « continu » qui est censée expliquer nfin, certains cycles peuvent durer plusieurs
tE
la notion de « permanent » est difficile à appré- années. Ces derniers peuvent correspondre
hender à première vue car elle peut laisser à des opérations lourdes telles que les
supposer que le diagnostic permanent exclut le travaux de mise en séparatif, mise en
diagnostic périodique ou même toute forme conformité des branchements, mise en
d’investigation ponctuelle, voire qu’il repose œuvre des bassins d’orages, et autres
uniquement sur une métrologie permanente du travaux de renforcement, de restructuration
type « mesure en continu des débits surversés » et de réhabilitation des réseaux.
par exemple.
Attention, le terme « continu » doit donc ici être
En réalité, la notion de « continu » recouvre distingué de celui qui caractérise le suivi métro-
différents aspects. logique (mesure « continue », « discontinue »
avec périodicité ou « ponctuelle »).
Elle suppose l’enchaînement continu des tâches
qui jalonnent la boucle de rétroaction illustrée La notion de « continu » s’applique également à
ci-dessus. C’est là qu’intervient la notion de la validation et l’interprétation des données,
durée du cycle. Cette durée est fonction de la qu’elles soient acquises de manière continue ou
dynamique du phénomène observé et de son non. On notera à ce sujet l’importance qui réside
amélioration, de même qu’elle découle de la à la mise en place d’une organisation propre à
précision du dispositif d’observation. assurer cette validation entre l’exploitant et la
cellule métrologique (ex : réunions périodiques),
ertains cycles auront une durée « courte »
tC
de manière à bien contextualiser la mesure.
de quelques heures à quelques jours.
Il s’agit en général des cycles liés à la bonne Dans un registre un peu différent, le diagnostic
exploitation du système (réparations permanent permet de capitaliser les données et
diverses, curage, etc.). d’assurer une continuité du « savoir-faire » métier
au sein du service assainissement.
’autres cycles vont durer quelques
tD
semaines à quelques mois (infiltration des
eaux pluviales à la parcelle, maîtrise des
effluents non domestiques…).
PARTIE 2 | ÉLÉMENTS DE CADRAGE 15
Schéma
Directeur
Diagnostic
Permanent
Exploitation
quotidienne
Attention, il ne s’agit pas d’établir un simple état et correctives réalisées avec les informations
des lieux des connaissances mais de mettre en obtenues à travers la métrologie, que cette
relation, chaque année, les actions préventives dernière soit continue ou non.
1 2
Rappeler le contenu du diagnostic Mettre en relation les indicateurs
et des attendus du SDA : de performance et de moyens
objectifs et programmation des avec les actions préventives
actions préventives et correctives et correctives réalisées
Il s’agit d’une boucle de rétroaction à part entière fait partie intégrante du diagnostic permanent.
qui alimente ainsi la démarche de diagnostic Pour plus d’information, se reporter à la note de
permanent. L’ARD est une démarche continue qui cadrage de l’Astee sur le sujet (Astee, 2020).
PARTIE 3
INITIALISATION ET
LANCEMENT DE LA DÉMARCHE
DE DIAGNOSTIC PERMANENT
EN DEUX ÉTAPES
La diagnostic permanent se construit à l’échelle
du système d’assainissement.
Dans le cas où plusieurs maîtres d’ouvrages y interviennent, la démarche
doit être coordonnée par soucis d’homogénéisation et de cohérence globale
des indicateurs et des actions. La construction du diagnostic permanent
comprend deux étapes.
ÉTAPE 1 ÉTAPE 2
« La connaissance du système passe par l’acquisi- Ces éléments pourront être complétés de
tion, la capitalisation et l’analyse des données manière ponctuelle ou pérenne par des investi-
existantes » (cf. Commentaire technique, partie gations complémentaires ou recherches d’infor-
2, fiche 11) qui permettent de connaître : mations tels que des documents d’aménagement
et d’urbanisme ou des données historiques.
t les différents éléments qui composent le
système d’assainissement : structure du Afin de réaliser cet état des lieux, il convient :
réseau, localisation et description des
e s’assurer de la bonne acquisition des
td
ouvrages, pentes, diamètres, et toute
données aussi bien celles issues de la
information utile à la connaissance et la
métrologie que de l’exploitation ;
compréhension du fonctionnement
hydraulique du système. La mise à jour e connaître le patrimoine ;
td
régulière du plan des réseaux e connaître les milieux récepteurs ;
td
d’assainissement prévu par l’article 12 de
l’Arrêté du 21 juillet 2015 participe à cette e connaître la vulnérabilité au niveau des
td
connaissance ; habitants et des activités économiques.
t l’état structurel et fonctionnel des ouvrages Pour être capable de réaliser l’état des lieux,
du système de collecte via les investigations, trois leviers opérationnels ont été identifiés
l’historique des opérations de maintenance, (Tableau 1). Pour chaque levier opérationnel, le
le suivi des interventions et des plaintes... guide propose un ou plusieurs axes de travail
détaillés dans une fiche technique spécifique
t le comportement hydraulique du système pour aider l’utilisateur à mener à bien sa
d’assainissement sur des longues chroniques démarche.
et dans des configurations variées ;
t les informations collectées dans un objectif
de gestion patrimoniale.
Tableau 1 : Fiches techniques associées aux leviers opérationnels permettant de réaliser l’état des lieux
PARTIE 3 | INITIALISATION ET LANCEMENT 20
tD
escriptif tP
erformance
Estimation du nombre d’habitants Taux moyen de renouvellement
desservis par un réseau de collecte des des réseaux
eaux usées, unitaire ou séparatif
Indice de connaissance et de gestion
Nombre d’autorisations de patrimoniale des réseaux de collecte
déversement d’effluents des EU
d’établissements industriels au réseau
Taux de points noirs sur 100 km
de collecte des eaux usées
(désordres fréquents)
Taux de réclamation écrite pour mille
abonnés
Taux de débordement
Inventaire au descriptif détaillé du
réseau (plan du réseau, matériaux,
diamètre, linéaire et cartographie)
Autres indicateurs SISPEA adéquats…
PARTIE 3 | INITIALISATION ET LANCEMENT 21
4 : Établir un programme Disposer d’une feuille de route court, moyen ou long terme
d’actions des actions à mener
De la même manière que l’état des lieux a été permet donc de naviguer entre les enjeux, leviers
établi, chaque enjeu (ou sous-enjeu) s’appuie sur et fiches de manière à construire progressive-
des leviers opérationnels et des fiches techniques ment le diagnostic permanent.
pour orienter la démarche. Le tableau ci-après
Le tableau ci-dessous permet de faire le lien naviguer entre les fiches techniques en cliquant
entre les enjeux de la collectivité et les leviers sur les liens, et visualiser rapidement quelles
opérationnels identifiés, avec les fiches tech- fiches peuvent répondre à quels enjeux.
niques qui composent le guide. Il est possible de
Leviers
Enjeux Collectivité Sous-enjeux Risques / impacts Fiches du guide méthologique
opérationnels
Être en conformité Être en conformité Non conformité du Mettre en place Fiche 1 : Organiser l’acquisition et la
réglementaire volet collecte système l’autosurveillance gestion de la donnée
d’assainissement : réglementaire
diminution des aides Se référer aux leviers Fiche 6 : Réduire les eaux claires
financières, sanctions opérationnels de parasites d’infiltration (cas des
financières, «Préserver le milieu réseaux EU ou unitaire)
sanctions récepteur et les Fiche 8 : Vérifier la capacité du
administratives, usages», «Gérer le système au regard du besoin actuel et
sanctions pénales, freins patrimoine» et futur
au développement de «Maîtriser l’empreinte Fiche 3 : Maîtriser la disponibilité des
l’urbanisme… environmentale» équipements électromécaniques
Fiche 4 : Maîtriser l’encrassement
Fiche 5 : Réduire les mauvais
branchements sur réseau séparatif
Fiche 10 : Réduire les déversements et
débordements des eaux usées par
temps de pluie
Être en conformité Mettre en place Fiche 1 : Organiser l’acquisition et la
volet station l’autosurveillance gestion de la donnée
réglementaire
Respecter l’arrêté du Documents standard : notice
21 juillet 2015 (normes d’exploitation
de rejet et/ou Fiche 3 : Maîtriser la disponibilité des
rendement) équipements électromécaniques
PARTIE 3 | INITIALISATION ET LANCEMENT 23
Leviers
Enjeux Collectivité Sous-enjeux Risques / impacts Fiches du guide méthologique
opérationnels
Préserver et restaurer S’assurer de Impact sur Connaître la capacité Fiche 1 : Organiser l’acquisition et la
le milieu récepteur et l’adéquation de la l’environnement du réseau gestion de la donnée
les usages capacité du système à (dégradation de la (hydraulique) et de la Fiche 8 : Vérifier la capacité du
la taille de qualité du milieu station (hydraulique + système au regard du besoin actuel et
l’agglomération récepteur) charge) futur
Réduire les rejets de Suivre les Fiche 1 : Organiser l’acquisition et la
pollution (quantité, Impact sur la déversements gestion de la donnée
qualité) performance technico- Fiche 9 : Optimiser via la modélisation
économique du système hydraulique des réseaux
(mise en charge du d’assainissement
réseau, surcharge de la
station...) Suivre le milieu Fiche 11 : Connaître le milieu
récepteur récepteur et ses usages, pour piloter
le système d’assainissement
Impact sur les activités
Fiche 1 : Organiser l’acquisition et la
économiques à l’aval
gestion de la donnée
Impact sur l’image de
Fiche 9 : Optimiser via la modélisation
l’agglomération
hydraulique des réseaux
(attractivité)
d’assainissement
Gérer les Fiche 5 : Réduire les mauvais
raccordements branchements sur réseau séparatif
domestiques Fiche 10 : Réduire les déversements et
débordements des eaux usées par
temps de pluie
Gérer les Fiche 7 : Connaître, suivre et contrôler
raccordements non les raccordements non domestiques
domestiques
Maîtriser l’écoulement : Fiche 4 : Maîtriser l’encrassement
suivre l’encrassement, Fiche 10 : Réduire les déversements et
gérer le stockage dans débordements des eaux usées par
le réseau et/ou en temps de pluie
bassin
Maîtriser les ECPi Fiche 6 : Réduire les eaux claires
parasites d’infiltration (cas des
réseaux EU ou unitaire)
Gérer le patrimoine Evaluer l’intégrité des Mauvaise maîtrise des Évaluer l’étanchéité du Fiche 6 : Réduire les eaux claires
(Maîtrise des actifs investissements et du réseau parasites d’infiltration (cas des
investissements) budget réseaux EU ou unitaire)
Fiche 2 : Contribuer à une bonne
gestion patrimoniale
Évaluer les risques de Fiche 12 : Gérer la production du gaz
corrosion : évaluation Hydrogène Sulfuré (H2S) et la nuisance
des risques H2S olfactive associée
Fiche 2 : Contribuer à une bonne
gestion patrimoniale
Maîtriser l’état du Fiche 2 : Contribuer à une bonne
patrimoine gestion patrimoniale
Maîtriser l’empreinte Améliorer la résilence Dégradation de la Évaluer les risques H2S Fiche 12 : Gérer la production du gaz
environnementale et du territoire au qualité de vie (pollution Favoriser la gestion Hydrogène Sulfuré (H2S) et la nuisance
les nuisances changement eau, air…) intégrée des eaux olfactive associée
climatique pluviales Fiche 10 : Réduire les déversements et
Plaintes des usagers du
débordements des eaux usées par
Améliorer le cadre de service
temps de pluie
vie
Fiche 7 : Connaître, suivre et contrôler
les raccordements non domestiques
Prévenir les Mise en péril de la Gérer les Fiche 5 : Réduire les mauvais
débordements et les sécurité des personnes raccordements branchements sur réseau séparatif
inondations et des biens domestiques
Maîtriser l’écoulement : Fiche 4 : Maîtriser l’encrassement
suivre l’encrassement, Fiche 10 : Réduire les déversements et
les déversements, les débordements des eaux usées par
mises en charge, temps de pluie
l’évolution des apports Fiche 8 : Vérifier la capacité du
système au regard du besoin actuel et
futur
Maîtriser les eaux Fiche 6 : Réduire les eaux claires
claires parasites parasites d’infiltration (cas des
d’infiltration réseaux EU ou unitaire)
PARTIE 3 | INITIALISATION ET LANCEMENT 24
Taux de
valeur
curage curatif
Évolution
Nombre de de l’indicateur
valeur en fonction
points noirs
des actions
Linéaire mises en œuvre.
annuel de Objectif atteint ?
valeur
curage Si non,
préventif pourquoi ?
Programme
d’actions
Taux
à revoir en
d’encrassement
fonction de
des réseaux valeur
l’évolution des
et des
indicateurs ?
canalisations
*Unité précisée pour l’exemple : la fréquence varie selon l’indicateur entre 1 semaine et 5 ans
Tableau 3 : Exemple de rendu du suivi des indicateurs pour le levier « maîtrise de l’encrassement »
Il est à noter que le diagnostic permanent de leurs conséquences, puis une hiérarchisation
implique une démarche d’amélioration continue. des actions, une élaboration des scénarios
Chaque suivi d’indicateur permet une acquisition d’amélioration et une mise à jour du programme
d’informations suivie d’une analyse et identifica- d’actions (travaux, interventions, etc.).
tion des dysfonctionnements, de leurs causes et
PARTIE 3 | INITIALISATION ET LANCEMENT 25
tL
a réalisation de l’état des lieux tL
a valorisation des données et production
d’initialisation : cette étape n’est à réaliser documentaire : le temps à y consacrer peut
qu’une fois lors de la mise en œuvre, la varier selon le degré d’automatisation de la
première année. Cet état des lieux peut démarche. L’automatisation de ce processus
provenir d’une étude schéma directeur peut cependant nécessiter un investissement
d’assainissement récente. Il porte sur : dans une application ad hoc.
la récupération des données Ce temps à passer permet directement ou indirec-
(cf. Fiche 1 : Organiser l’acquisition tement d’en éviter d’autres :
et la gestion de la donnée) ;
tD
irectement en optimisant les coûts
la définition des enjeux ; d’exploitation. Par exemple, favoriser
la définition des leviers opérationnels qui le curage préventif qui est moins coûteux que
permettront d’atteindre les objectifs fixés ; le curatif, et permet également d’affecter
la construction des indicateurs ; les coûts de curage là où ils sont vraiment
nécessaires.
l’analyse croisée pour définir des plans
d’actions. t I ndirectement en planifiant l’acquisition de
Une comparaison avec la mise en œuvre d’un données pour affiner la connaissance sur le
schéma directeur peut se faire pour estimer le réseau et ainsi mieux affecter les coûts
temps à passer : à savoir environ deux à six mois d’investissement. Par exemple, la mise en
de travail équivalent ingénieur pour un schéma œuvre de campagnes ponctuelles permettra
directeur réactualisé tous les 10 ans. d’affiner le fonctionnement du réseau et le
calage du modèle hydraulique et ainsi
tL
’analyse des données : traitement des optimiser le volume de bassin de stockage à
données au pas de temps adéquat (pour ne construire.
pas attendre la fin de l’année pour prendre les
décisions). Une analyse continue des données Enfin, cela est également une opportunité pour
est à privilégier. Elle pourra servir à la mise en les collectivités de s’approprier le diagnostic per-
place d’un bilan mensuel. manent et donc la connaissance de leur système
d’assainissement.
FICHE 1 FICHES OUTILS 26
ORGANISER L’ACQUISITION
ET LA GESTION DE LA DONNÉE
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
S’agissant également de suivre des évolutions au fiche rappelle les principales recommandations
cours du temps, il est nécessaire d’acquérir, de gérer relatives à la mise en place d’un système de gestion
et d’archiver ces données de manière rigoureuse et de données, adapté au diagnostic permanent.
transparente, à l’aide d’outils et de méthodes appro-
priés et correctement documentés. La présente
En liaison avec les différents acteurs internes et Les données utilisées, leurs méthodes de valorisa-
externes concourant à la production, à la validation tion et les outils employés doivent être documentés
et au traitement des données, celui-ci veillera à la à travers des enregistrements (inventaires,
cohérence d’ensemble, à la documentation et à la métadonnées), des procédures (modes opératoires)
qualité des jeux de données produits et des bilans et des notices de paramétrage.
qui en sont dérivés.
Il est également recommandé de décrire les Pour ces données chronologiques, il est conseillé
méthodes et les outils mis en œuvre, notamment : d’adapter le pas de temps d’archivage de la don-
née aux objectifs (valeurs indicatives à adapter
t l a liste et les modalités d’administration
aux enjeux réels du maître d’ouvrage).
des outils utilisés systèmes d’archivage
électronique, gestion électronique de luie : stockage au pas de temps de 5
tP
documents, bases de données, SIG, outils de minutes ou encore, stockage de l’horodate de
traitement de données ; chaque incrément de 0,1, 0,2 ou 0,5 mm
t les méthodes de validation des données ébit/hauteur en réseau : stockage au pas
tD
(principes, logiciels, paramétrages) ; de temps horaire, voire moins (5-10 minutes)
t les méthodes d’exploitation des données lorsque cela se justifie, notamment en cas
validées à des fins d’élaboration d’indicateurs d’utilisation pour le calage d’un modèle
ou de bilans (principes, paramétrages). hydraulique par temps de pluie
Certaines données telles que les mesures de pluie auteur du milieu naturel (plan d’eau,
tH
ou les mesures en réseau d’assainissement rivière, estuaire...) : stockage au pas de temps
peuvent être gérées à l’aide d’outils adossés à des de quelques minutes à quelques heures
bases de données. Ceux-ci intègrent des fonction- auteur du toit de la nappe : stockage au
tH
nalités d’aide à la validation des mesures, de pas de temps mensuel par exemple
production de bilans ou d’analyses hydrologiques
(calcul de taux d’eaux claires parasites, calcul de
surface active...), communément utilisées pour le
diagnostic permanent.
C’est le cas notamment de l’ensemble des don- capteurs de qualité des eaux, préleveurs, capteurs
n é e s d e gest ion patri m on i al e du r é se a u de positions de vannes, état de disponibilité
d’assainissement : d’équipement…), dont les principales caractéris-
tiques peuvent être utilement rappelées en tant
t c ouches SIG par type d’objet (regards,
que champ attributaire (type de capteur, cote
tronçons, ouvrages spéciaux) et tables
d’implantation…). Les modalités plus précises
attributaires associées ;
d’implantation et les caractéristiques détaillées
t localisation et accès aux plans informatiques peuvent faire l’objet de fiches descriptives, facile-
non géoréférencés (type AutoCAD, plans ment accessibles par l’intermédiaire de liens,
papiers ou synoptiques) ; depuis le SIG.
t s uivi et représentation des données Le SIG permet aussi la gestion des données expli-
d’inspection et d’intervention (ITV, rapports catives de la production d’effluents par zone de
d’inspection, niveaux d’encrassement, note collecte d’eaux usées et bassins versants hydrolo-
d’état par tronçon…). giques : couches SIG établies par le service urba-
nisme de la collectivité, cadastre, cadastre vert,
On se reportera pour cela au guide de l’Astee
données publiques géoréférencées (modèle
« Gestion patrimoniale des réseaux d’assainisse-
numérique de terrain, Ilôts IRIS pour la population,
ment » (Astee, 2015) pour le choix des indicateurs
mode d’occupation des sols (MOS)…). Le croise-
à cartographier.
ment de ces données avec celles du réseau aide
Dans le même esprit, le SIG permet de représenter à établir un découpage en zones de collecte et en
le réseau de mesures (pluviomètres, capteurs de bassins versants, et leur consolidation à des échelles
niveau, capteurs de niveau de dépôt, débitmètres, pertinentes pour le diagnostic permanent.
4
En complément, une symbologie SIG dédiée aux réseaux d’eau et d’assainissementest (Astee, 2020b),
actuellement en cours de réalisation, sera bientôt sur le site internet de l’Astee.
Notons également l’intérêt du SIG pour la gestion Pour certaines données, cela suppose un travail
des données relatives aux parcelles raccordées : régulier de vérification pouvant aller de simples
industriels, conformité des branchements, gestion contrôles visuels (tableaux, cartes, courbes) à la
des eaux pluviales à la parcelle... Toutes ces don- mise en œuvre d’algorithmes d’aide à la détection
nées peuvent être enregistrées et exploitées à d’anomalies (généralement disponibles dans les
travers les champs attributaires des parcelles. Par outils courants de gestion de données). Ce travail
ailleurs, les comptes-rendus de terrain (rapport systématique débouche sur une qualification des
de conformité, plans, description du dispositif de données (brute, validée, mode dégradé...), accom-
respect du zonage pluvial...) peuvent être associés pagnée le cas échéant de commentaires. Quelles
à cette base via des outils spécifiques. que soient les méthodes employées, il est indis-
pensable de les compléter par des échanges tout
En raison des incidents matériels ou des erreurs
aussi réguliers avec les équipes en charge de leur
humaines qui peuvent affecter les processus de
production, seul moyen de s’assurer d’une bonne
mesure ou de collecte de données, il est néces-
interprétation et du suivi des incidents
saire de mettre en place des procédures de vali-
constatés.
dation pouvant impliquer des intervenants dis-
tincts de ceux chargés de leur acquisition.
L’analyse de l’état des données et des outils disponibles, de même que des pratiques
d’exploitation en vigueur, à un moment donné, peut parfois déterminer des besoins
de renforcement et d’amélioration de différents ordres.
On peut noter par exemple :
t l’acquisition de données nouvelles, Ce type de démarche peut par exemple viser, selon
la densification spatiale de mesures un échéancier progressif (3 à 5 ans) :
existantes, des redéploiements dans le cadre
ne couverture totale du réseau sur le SIG
tu
d’une rationalisation de réseaux d’observation ;
(100% des regards et 100% des tronçons
t la mise en place de nouveaux outils, renseignés) ;
le paramétrage de nouvelles fonctionnalités
t le renforcement de la surveillance métrologique
sur des outils existants ;
du réseau ;
t l’amélioration des pratiques de validation
t la validation systématique, chaque mois, de
et d’exploitation des données…
l’ensemble des données d’autosurveillance ;
Un tel projet peut nécessiter des investissements
matériels (dispositifs de mesure, logiciels, para-
t le renseignement sous SIG de l’ensemble des
résultats de campagnes d’inspection du réseau
métrage, équipements informatiques) et humains
(niveau d’encrassement, note d’état du
(recrutement, formation, réorganisation) consé-
patrimoine) ;
quents et s’étaler sur plusieurs années. De même,
il peut être nécessaire de prévoir l’acquisition ne meilleure valorisation des données
tu
récurrentes de certaines données (fourniture de disponibles dans les outils de Gestion de la
données météorologique). Il peut donc être judi- maintenance assistée par ordinateur (GMAO)...
cieux d’entreprendre de telles évolutions dans le
cadre d’une démarche globale destinée à évaluer
et hiérarchiser les besoins, puis à en déterminer
les priorités. Par analogie avec un vocabulaire
communément employé dans d’autres contextes,
une telle démarche pourrait être vue comme un
schéma directeur d’acquisition et de gestion
de données.
Annexe
hauteur, débit ou pollution sur le réseau de collecte nécessite de répondre au
préalable aux questions ci-après.
POURQUOI INSTRUMENTER ?
Pour chaque point de mesure et la zone de collecte qu’il caractérise, définir et prioriser les
objectifs car une sonde ou un prélèvement ne peut que très rarement répondre à tous.
Une visite préalable de la part du chargé d’étude L’analyse devra intégrer les mesures disponibles
Annexe
permet de caractériser les gammes de hauteur sur des points de mesures éventuellement exis-
et débit afin de guider le choix de la technologie. tants en amont ou en aval. Si un modèle hydrau-
Cette visite est indispensable pour rechercher le lique est disponible, il pourra de même être mis
meilleur compromis entre le lieu de la mesure et à profit pour compléter l’analyse.
ce que l’on va réellement pouvoir mesurer dans
Le dispositif de mesure à mettre en place dépend
des conditions données, compte-tenu des
en effet des caractéristiques hydrauliques du site
contraintes.
à instrumenter (profil en long, singularités
Dans certains cas et selon les enjeux, il peut être hydrauliques, poste de relevage...), des objectifs
utile de réaliser une campagne temporaire de d’exploitation du point de mesure, de la présence
mesure de débit, voire une modélisation som- de dépôts, de l’accessibilité du point de mesure…
maire (voir Fiche 9 : Optimiser via la modélisation
hydraulique des réseaux d’assainissement).
Remarque 1 : ces points peuvent être pré-situés au cours d’une analyse préalable en
croisant le découpage en zones de collecte et en bassins versants avec :
Ceci permet en effet d’anticiper des zones d’usure prématurée du réseau, des sources
d’eau claire ou encore de pollution qui seront surveillées et quantifiées par la mesure.
Remarque 2 : le nombre de points de mesures pour quadriller le réseau de collecte peut
évoluer au cours du temps. Une première phase peut consister en l’installation de quelques
Annexe
points importants sur le réseau, puis au vu des premiers résultats, des zones d’étude pour-
ront être précisées avec l’ajout de points de mesures intermédiaires.
Une fois ces éléments collectés et étudiés, une visite de terrain site par site permettra :
COMMENT INSTRUMENTER ?
Voir références bibliographiques (Bertrand-Krajewski, 2000 ; 2001).
ET ENSUITE ?
Une fois un site instrumenté, et à la suite de t c aractériser les apports sous différents
quelques mois de fonctionnement, il est néces- contextes (saison, niveau de nappe, niveau
saire d’en faire une première exploitation détail- du milieu récepteur, contexte particulier
lée afin de (exemple d’un point de mesure hau- d’exploitation) : temps sec (profil moyen
teur-vitesse-débit) : hebdomadaire au pas de temps horaire des
t identifier d’éventuelles conditions dans niveaux et des débits, taux d’eaux claires
lesquelles certains mesures sont perturbées parasites, volumes d’eaux usées), temps de
(pertes d’écho) et rechercher des solutions pluie (temps de réponse, surface active).
pour y remédier soit au niveau local Le point de mesure peut alors faire l’objet d’une
(déplacement de sondes, renforcement du exploitation courante, avec :
signal, échantillonnage des mesures...), soit
t la mise en œuvre d’un programme de
au niveau de la validation des mesures
maintenance adapté au type de matériel, aux
(interpolation, lissage, application d’une
conditions du site et aux enjeux : nettoyage
relation hauteur-débit...) ;
périodique et vérifications d’usage,
t c aractériser les plages de variation de enregistrement des données d’exploitation
niveaux, de vitesses (le cas échéant) et de (états d’encrassement du matériel et de la
débits, en temps sec et en temps de pluie ; section de mesure constatés, écarts par
ces informations permettent par la suite, lors rapport à la référence lors des contrôles,
de la validation des mesures, de contribuer à réglages effectués, remplacement...) ;
la détection d’anomalies ;
ne validation a minima mensuelle des
tu
t c aractériser les relations existant entre les mesures et selon les enjeux, la mise en
mesures de niveau, de vitesse et de débit : œuvre en temps différé, voire en temps réel,
relation niveau-vitesse, relation niveau-débit ; de procédés simples de détection
de même que précédemment, ces automatique d’anomalie (absence de signal,
informations peuvent contribuer au mesure hors plage habituelle, variation de la
processus de validation des mesures ; mesure hors plage habituelle...) ;
ne valorisation régulière des mesures
tu
obtenues à l’aide d’indicateurs et de bilans
adaptés aux des objectifs visés.
Retour vers la liste des fiches par enjeu
FICHE 2 FICHES TECHNIQUES 33
L’Arrêté du 21 juillet 2015 indique explicitement que le diagnostic permanent est entre
autres destiné à connaître, en continu, l’état structurel du système d’assainissement
et qu’il peut notamment porter sur la surveillance de l’état structurel du réseau au
travers d’inspections visuelles ou télévisuelles des ouvrages du système de collecte.
Il indique par ailleurs, que le maître d’ouvrage tient à jour le plan du réseau et des
branchements, conformément aux dispositions de l’article L. 2224-8 du code général
des collectivités territoriales.
La gestion patrimoniale s’appuie de son coté sur le contexte du diagnostic permanent. En particu-
des données d’investigations, telles que les ITV, lier, la consultation du chapitre 3 du guide fournira
les données d’exploitation et le suivi permanent des informations précieuses sur le cycle et le détail
du fonctionnement du réseau, pour identifier les des différentes étapes de la gestion patrimoniale.
tronçons ou ouvrages à investiguer ou à réhabili-
La présente fiche reprend simplement quelques
ter en priorité à court et moyen terme dans le
principes généraux largement détaillés dans le
cadre des Programmes pluriannuels d’investisse-
guide.
ment (PPI), et également à long terme dans une
planification plus stratégique (Astee, 2015). Selon le guide, « la gestion patrimoniale d’une
infrastructure consiste à la maintenir en état, tout
Le lien entre la gestion patrimoniale et le diagnos-
au long de son cycle de vie, pour optimiser le coût
tic permanent est donc évident6. Connaître et
des opérations d’acquisition, d’exploitation ou de
inventorier le patrimoine, évaluer et suivre son
réhabilitation afin de fournir un niveau de service
état structurel, mettre en place des plans d’action,
performant qui répond à la fois aux besoins et aux
sont des actions incontournables, pierres angu-
attentes et ce, en cohérence avec l’évolution des
laires de toute démarche d’amélioration continue
attentes des usagers, des technologies disponibles
de la performance du système d’assainissement.
et du cadre règlementaire. »
La gestion patrimoniale des réseaux d’assainisse-
Dans un contexte où le patrimoine du système
ment a fait l’objet de travaux de l’Astee qui ont
d’assainissement est généralement vieillissant et
conduit à la publication en décembre 2015 d’un
parfois peu ou mal connu et documenté, du fait
guide de l’Astee 7 « Gestion patrimoniale des
qu’il s’agit d’un réseau enterré, il est ainsi néces-
réseaux d’assainissement », réalisé en partenariat
saire de mettre en place une démarche visant
avec l’Onema, faisant référence dans ce domaine,
notamment à améliorer la connaissance de son
aussi bien concernant les aspects techniques que
patrimoine, à réaliser des investigations priorisées
financiers.
permettant d’évaluer l’état de santé des ouvrages
Le lecteur pourra s’appuyer sur ce document pour puis de planifier et de réaliser des travaux de
la mise en œuvre de la gestion patrimoniale dans réhabilitation ou de renouvellement.
6
La connaissance du patrimoine est une obligation réglementaire (décret du 27 janvier 2012 – descriptif détaillé – et arrêté du 2
décembre 2013 – indicateurs RPQS)
7
Disponible sur le site internet de l’Astee : https://www.astee.org/publications/
gestion-patrimoniale-des-reseaux-dassainissement-bonnes-pratiques-aspects-techniques-et-financiers/
Le patrimoine à considérer est constitué des col- Parmi les investigations in situ permettant d’ac-
lecteurs, mais également de tous les ouvrages et quérir cette connaissance, on peut citer :
organes de régulation ainsi que des stations de
t l e géoréférencement et la description (par
pompage.
exemple pentes, diamètres…) des ouvrages
Ces actions et investigations consistent notam- composant le système d’assainissement ;
ment en :
t l es inspections visuelles ou télévisuelles (IVP,
t l a prise en compte des données existantes : ITV), des tests visant à évaluer la résistance
données patrimoniales, données mécanique des ouvrages…
d’exploitation, données d’environnement,
Ces investigations permettent notamment :
programme de voirie, etc. ;
t l a mise à jour régulière du plan des réseaux
t l ’élaboration d’un programme d’investigations
d’assainissement prévu à l’article 12 de l’arrêté
afin de compléter la connaissance
du 21 juillet 2015 et au décret du 27 janvier
patrimoniale ;
2012 ;
t l a réalisation des investigations in situ (visites
t l ’évaluation de l’état de chaque élément
ponctuelles, ITV, auscultations...) ;
de patrimoine. Par exemple, il est préconisé
t l ’évaluation de l’état de santé du patrimoine d’attribuer une note à chaque tronçon
(état structurel...) et de ses conséquences. On de collecteur (recommandation du guide
peut citer la méthodologie française « Gestion patrimoniale des réseaux
développée par le projet national RERAU d’assainissement » de travailler sur une
(réhabilitation des réseaux d’assainissement échelle d’évaluation à quatre niveaux, à savoir
urbain, Le Gauffre et al., 2004) sur laquelle 1 : état neuf, 2 : bon état, 3 : réhabilitation
s’appuient un certain nombre d’outils à moyen terme ou si opportunité,
développés par des bureaux d’études ou en 4 : réhabilitation à court terme).
interne par les gestionnaires et les opérateurs
L’évaluation de l’état de chaque élément de patri-
de réseaux.
moine couplée à une analyse de risque (selon
Comme rappelé dans la partie 2 du Commentaire différents critères d’impacts – cf. § 3.4.2 du guide
Technique, fiche 11, de l’Arrêté du 21 juillet 2015, « Gestion patrimoniale des réseaux d’assainis-
les investigations in situ sont définies, dimension- sement ») en cas de défaillance doit permettre de
nées et sectorisées au regard de besoins préala- définir des priorités de travaux de réhabilitation
blement identifiés à partir des données dispo- ou de renouvellement.
nibles : niveau de connaissance du patrimoine,
proportion d’eaux claires parasites de nappe ou
d’origine météorique, ancienneté des ouvrages ou
équipements composant le système d’assainisse-
ment, étude de stabilité des terrains, présence de
fortes charges roulantes, présence régulière des
conduites dans des eaux de nappe, mise en charge
fréquente des canalisations, présence de rejets
non domestiques.
Le suivi dans le temps et l’évaluation des actions reposent sur des indicateurs de
performance et de moyens à actualiser chaque année. Ils concernent à la fois la
connaissance du patrimoine et le suivi de son état.
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Autrement dit, et même si des dispositions sont d’assainissement. Il en résulte des pressions
envisagées pour limiter les risques de défaillance supplémentaires et parfois significatives sur les
ou faciliter les opérations de maintenance, le milieux récepteurs par rapport à ce qu’elles
raisonnement se cantonne aux seules conditions auraient pu être en leur absence. L’expérience
de fonctionnement optimales du système, et non acquise grâce à l’autosurveillance montre qu’en
à ses conditions réelles de fonctionnement. l’absence d’efforts particuliers, les rejets annuels
supplémentaires aux déversoirs d’orage, dus aux
Sur le réseau, les incidents fréquemment rencon-
indisponibilités, peuvent atteindre 30 %, 50 %,
trés peuvent être des colmatages de grilles ou de
voire plus, des volumes qui auraient été norma-
pompes au niveau de postes de relevage ou
lement rejetés en condition normale de
encore des incidents électromécaniques divers. Il
fonctionnement.
peut aussi s’agir de l’encrassement excessif de
certains tronçons du réseau et de la perte pro- À ce titre, la réduction de la fréquence et de la
gressive de capacité qui en résulte. On peut éga- durée des incidents et des indisponibilités repré-
lement mentionner les indisponibilités program- sente une piste d’amélioration souvent non
mées pour inspection, entretien et maintenance, négligeable, qu’il est opportun de valoriser et de
aussi bien des équipements électromécaniques suivre dans le cadre d’une démarche de diagnostic
que de portions du réseau (curage, réhabilitation, permanent. Sur cet aspect particulier, cette
travaux). démarche rejoint celle de l’analyse des risques de
défaillance des systèmes d’assainissement (cf.
Que ce soit au niveau du système de collecte ou
Note de cadrage - Analyse des risques de défail-
du système de traitement, les événements
lance, Astee 2020a), dont elle doit être un prolon-
concernés pourraient avoir pour conséquence
gement et qu’elle doit contribuer à faire vivre.
une baisse du rendement global du système
MAÎTRISER L’ENCRASSEMENT
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Le sable, les lingettes et les graisses, associés à une faible vitesse de l’écoulement,
sont responsables de l’encrassement des réseaux de collecte.
En effet, un nombre important de matières solides Ces différentes causes d’encrassement conduisent
minérales et organiques se trouvent dans l’eau à une diminution de la capacité hydraulique du
usée, dont la composition et la quantité dépendent réseau voire à sa mise en charge pouvant entrai-
de leur origine : eaux usées domestiques, eaux ner la manifestation de débordements et le
usées industrielles, eaux pluviales. Certains de ces déversement d’eaux usées non traitées vers le
éléments sont normalement présents dans ces milieu récepteur (cf. Liste des fiches techniques
réseaux (sables, matières en suspension), d’autres par enjeu). D’autres anomalies peuvent apparaître
ne devraient pas y être (lingettes, racines…). comme des problèmes de corrosion et d’odeurs
L’encrassement peut être aggravé par des carac- dus à la production de sulfures dans les dépôts
téristiques intrinsèques aux réseaux (faible pente, formés dans les conduites (voir Fiche 2 et Fiche
influence aval ou autres anomalies qui ralentissent 12).
l’écoulement...).
Afin de limiter l’encrassement du réseau, il est
Les réseaux des zones industrielles sont égale- important de surveiller régulièrement, via des
ment impactés par ces encrassements. En effet, visites terrain et/ou des appareils de mesures
les effluents qui y sont rejetés contiennent les adaptés, la stabilité de la hauteur d’eau dans les
substances les plus diverses : matières en suspen- réseaux.
sion, matières oxydables, matières nutritives.
En cas d’encrassement, des travaux structurels ou
Les graisses sont également des matières contri- de curage restent parmi les solutions les plus
butrices importantes de l‘encrassement. efficaces pour garantir le retour au libre écoule-
Généralement les dépôts de graisses sont provo- ment des eaux.
qués par un ralentissement de l’effluent. Ils
En plus de la surveillance, il est donc nécessaire
peuvent également résulter d’une mise en tur-
de cibler les zones à risques d’encrassement
bulence de l’effluent qui, par formation de
(étude des pentes et des vitesses) et les zones
mousses, entraîne un collage de ces graisses en
d’encrassement effectif (historique et résultats
partie haute de la canalisation. L’encrassement
des actions de curage et d’inspection) pour déter-
par les graisses est souvent provoqué dans les
miner les zones concernées par une probléma-
zones à forte densité de population, par les rejets
tique d’encrassement afin de mettre en place une
des industries agro-alimentaires et par les
politique de curage adaptée à chacune de ces
restaurants.
zones.
Pour rappel, on appelle « point noir » tout point Cette cartographie peut être superposée avec
structurellement sensible du réseau nécessitant celles concernant les débordements et déverse-
au moins deux interventions par an (préventive ments pour essayer de mettre en évidence des
ou curative), quelle que soit sa nature (contre- liens de cause à effet. Le nombre et la localisation
pente, racines, déversement anormal par temps des désobstructions, débordements, déverse-
sec, odeurs, mauvais écoulement…) et le type ments, points noirs sont des informations géné-
d’intervention requis (curage, lavage, mise en ralement synthétisées dans :
sécurité...).
t le rapport annuel d’activité du service d’eau
(régie ou délégataire) ;
t le bilan annuel ;
t le Schéma Directeur d’Assainissement.
Une analyse de l’évolution des tonnages de
matières curées et déposées en centre de traite-
ment (ou en station) en distinguant l’origine
(réseau, chambres à sables) ainsi que le suivi de
la méthode utilisée (avec ou sans extraction de
matière) peuvent également compléter le
diagnostic.
À COURT TERME
Suite à la cartographie du nombre de désobstruc- Malgré cela, en cas d’engorgement d’un collecteur
tions et des points noirs, il est possible d’affiner la ou branchement, un curage curatif est obligatoire
connaissance du niveau d’encrassement du et effectué en urgence pour mettre fin aux obs-
réseau par : tructions, rétablir l’écoulement des réseaux et
branchements, et mettre fin aux débordements
t les inspections visant à relever ou estimer les
des postes de relèvement ou de refoulement.
taux d’encrassement (ex : relevés manuels
d’encrassement) ; La désobstruction des réseaux d’eaux usées est
suivie d’une analyse des causes et de propositions
t les inspections visant à relever les anomalies de solutions pour les réduire ou les supprimer.
structurelles (ex : ITV) qui pourraient conduire
à des encrassements ; Toutes les interventions sont répertoriées dans
un fichier de suivi qui permet, sur les secteurs à
t l’installation de sondes d’encrassement pour risque ou ayant déjà présenté des soucis, d’envi-
des mesures directes ou indirectes (amont/ sager des actions à moyen et/ou long terme.
aval, bouchage de pompes par des lingettes
par exemple…).
L’analyse multicritère (nombre de désobstruction,
connaissance des points noirs, relevés d’encras-
sement, historique d’interventions, données
patrimoniales) permet de proposer un programme
de curage préventif optimisé.
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Les erreurs de branchement d’eaux usées sur des réseaux pluviaux, voire
parfois directement sur le milieu récepteur, constituent des sources de pollution
permanentes ou chroniques des milieux aquatiques.
Elles représentent, en tant que telles, des appelés « prise de temps sec ». Si ces équipements
non-conformités du système d’assainissement au non réglementaires permettent bien d’éviter le
titre de la DERU ; elles peuvent également provo- rejet de tout ou partie des eaux usées en temps
quer des non-conformités locales vis-à-vis des sec vers le milieu récepteur, leur efficacité atteint
objectifs de qualité des eaux (potabilisation, DCE, vite ses limites en temps de pluie. De plus, du fait
baignade, conchyliculture...). de l’introduction collatérale d’eaux pluviales dans
le système d’assainissement, ces ouvrages
Dans certains cas, les écoulements d’eaux rési-
peuvent aussi provoquer des non-conformités du
duaires constatés en aval de réseaux pluviaux
système d’assainissement (cf. Fiche 10 : Réduire
sont interceptés vers le système de collecte d’eau
les déversements et débordements des eaux
usée par l’intermédiaire d’ouvrages palliatifs
usées par temps de pluie).
Ces campagnes de mesure se font aux points voire de concentration des effluents. Pour des
caractéristiques de l’ensemble des réseaux plu- raisons de précision et de coût des mesures on
viaux, en commençant par leurs exutoires et en privilégie généralement l’analyse de la concentra-
remontant de proche en proche vers les princi- tion moyenne journalière en azote ammoniacal et
paux nœuds de jonction de l’arborescence de en DCO.
chaque réseau. Les observations réalisées
Une fois les données collectées, le diagnostic
consistent la plupart du temps en une estimation
consiste à établir une carte du réseau d’eaux
du débit instantané, accompagnée de tests colo-
pluviales indiquant, tronçon par tronçon, un flux
rimétriques NH4 permettant d’estimer approxima-
estimatif de pollution issue de ces mauvais rac-
tivement le nombre d’EH mal raccordés. En cas de
cordements (généralement un ordre de grandeur
constat d’écoulement d’eaux usées caractérisé, il
exprimé en L/s, ou en nombre d’EH, ou encore
peut être opportun de quantifier les débits, voire
sous la forme d’un commentaire : « présence de
les flux en jeu à travers un ou plusieurs cycles de
traces d’eaux usées » …).
24H ou de 48H de mesures en continu de débit,
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Les raccordements d’eaux claires sur réseaux d’eaux usées, appelés également Eaux
Claires Parasites de Captage (ECPC) résultent de l’ensemble des raccordements non
conformes ou illicites sur le réseau d’eaux usées strictes.
Généralement ponctuels, ils peuvent être tempo- ainsi que des surcharges de STEU. Pour ces diffé-
raires, intervenant pendant ou juste après une pluie rentes raisons, la résorption de ces défauts de
(cas des branchements d’eaux pluviales ou drains raccordement fait l’objet de prescriptions qua-
mal raccordés) ou permanents (raccordement de si-systématiques dans les études de schémas
sources au réseau d’eaux usées, cas des busages directeurs de systèmes d’assainissement compor-
des anciens rus ou eaux de refroidissement). tant des secteurs séparatifs.
La collecte des ECPC par les réseaux d’eaux usées Les problématiques associées à la présence
strictes génère des sur-débits temporaires ou d’ECPC permanentes, ainsi que les moyens d’in-
permanents pouvant engendrer des déverse- vestigations se rapprochent de ceux utilisés pour
ments vers le milieu naturel (conduisant à une détecter les ECPI (se reporter alors à la Fiche 6 :
pollution du milieu naturel et une non-conformité Réduire les eaux claires parasites d’infiltration).
par rapport à l’Arrêté du 21 juillet 2015), des
débordements sur voirie ou chez les particuliers,
Nota
t L es ECPC (Eaux Claires Parasites de t L es ECPP (Eaux Claires Parasites
Captage) et les ECPI (Eaux Claires Parasites Permanentes) et ECPM (Eaux Claires
d’Infiltration), mentionnées dans ce guide, Parasites Météoriques), classant les ECP
classant les ECP suivant leur origine. suivant leur temporalité. Certaines
méthodes de calculs utilisées pour estimer
les taux d’ECP conduisent à utiliser cette
seconde classification.
Le diagnostic consiste à calculer les taux d’ECPC sur différents secteurs, afin de définir pour
chacun le couple :
La surface active mal raccordée est généralement On peut également regarder les cartes anciennes
calculée à partir du survolume de temps de pluie qui permettent de repérer l’ancien réseau hydro-
(incluant les déversements en amont) et le cumul graphique, drains, sources... Ces données peuvent
de pluie enregistré sur le bassin versant concerné. expliquer la présence d’ECPC.
Sa détermination passe donc par une connais-
sance de la pluviométrie, soit grâce à l’implanta-
tion d’un réseau suffisamment dense de pluvio-
mètres sur le bassin de collecte concerné, soit par
l’utilisation de l’imagerie radar.
Le couple (Surface active mal raccordée ; Proportion de surface active mal raccordée) permettra de
cibler les secteurs sur lesquels il est nécessaire de faire des investigations en priorité et quel type de
méthode d’investigation appliquer.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS
Difficultés
t L es améliorations ne peuvent apparaître t L es indicateurs de performance dépendent
qu’après un avancement significatif des très fortement du contexte dans lequel ils
actions de diagnostic. Ainsi, il est possible sont calculés. Par exemple, ils dépendent
qu’au début de la démarche, seuls les de la pluviométrie (qui varie d’une année à
indicateurs de moyens évoluent. une autre), de la hauteur des nappes, des
t L es améliorations qui sont réalisées sont configurations du réseau, etc. Ainsi,
parfois difficiles à quantifier sur une faible certaines variations dans ces indicateurs
durée. Parfois les améliorations ne se peuvent être dues à ce contexte et non à
verront qu’après plusieurs années de des améliorations ou des dégradations.
réalisation des actions correctives. Dans la mesure du possible, il sera donc
préférable de comparer des indicateurs
calculés dans le même contexte ou de les
calculer sur plusieurs années glissantes.
L’évolution de ces indicateurs sera comparée aux objectifs de performance fixés dans l’état des
lieux initial. Les actions de diagnostic et les actions correctives seront adaptées en conséquence
afin de permettre l’atteinte de l’objectif dans le secteur concerné et le délai envisagé.
Nota
t L es ECPC (Eaux Claires Parasites de t L es ECPP (Eaux Claires Parasites
Captage) et les ECPI (Eaux Claires Parasites Permanentes) et ECPM (Eaux Claires
d’Infiltration), mentionnées dans ce guide, Parasites Météoriques), classant les ECP
classant les ECP suivant leur origine. suivant leur temporalité. Certaines
méthodes de calculs utilisées pour estimer
les taux d’ECP conduisent à utiliser cette
seconde classification.
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
ilution de la pollution
tD de traitement va traiter, plus d’effluents que
prévu. Cela peut mener à une usure accélérée des
Les volumes supplémentaires correspondant à
ouvrages et une surconsommation énergétique.
des ECPI vont fortement diluer les effluents. Les
effets peuvent être de deux ordres. Un effluent
trop concentré peut accélérer la formation d’H2S. Impact financier et environnemental négatif
Un effluent trop dilué peut perturber le process
de traitement de la station. ugmentation du risque de déversement ou de
tA
débordement en temps de pluie vers le milieu
Impact financier négatif ou positif naturel, voire en temps sec
Les volumes supplémentaires correspondant à
ollicitation forte des stations de pompage des ECPI vont augmenter le taux de saturation des
tS
et de la STEU réseaux en temps sec : c’est-à-dire diminuer la
Les volumes supplémentaires correspondant à proportion du réseau qui reste disponible pour
des ECPI vont fortement augmenter le volume de encaisser les dysfonctionnements éventuels ou
temps sec qui transite dans le système. Ainsi, les les survolumes éventuels de temps de pluie.
stations de pompage vont pomper, et la station
Retour vers la liste des fiches par enjeu
FICHE 6 FICHES TECHNIQUES 51
Ainsi, si cette proportion est réduite, les risques présence d’H2S dans un système d’assainissement
de débordements (sur chaussée, chez les rive- présente un risque important pour la sécurité des
rains) ou de déversements vers le milieu naturel agents qui y interviennent, participe fortement à
sont accrus. la dégradation du patrimoine et peut générer des
problèmes d’odeurs et donc d’acceptation des
Impact environnemental négatif usagers important.
Le diagnostic consiste à calculer les taux d’ECPI sur différents secteurs, afin de définir pour
chacun un couple :
Ce couple permettra de cibler les secteurs sur lesquels il est nécessaire de faire des investigations
en priorité et quel type de méthode d’investigation appliquer.
Une fois les ECPI précisément localisées, on pourra lancer des actions
correctives pour les supprimer.
Afin de réaliser en priorité les actions avec un Lors de la réhabilitation d’un tronçon, on prendra
meilleur ratio efficacité / coût, les travaux envisagés soin de reprendre également les branchements
seront hiérarchisés grâce à des critères de type : privés pour une efficacité totale (et de vérifier
alors de la conformité des raccordements
uantité d’ECPI ;
tq
concernés).
résence de la nappe, influence de la marée
tp En fonction des cas, les travaux consisteront
ou d’un cours d’eau sur les collecteurs ; soit en :
t t aux de saturation des réseaux (par exemple : es réparations ponctuelles ;
td
QECPI/ Qmax théorique du réseau) sur le tronçon à
réhabiliter ou à l’aval si pertinent ; ne réhabilitation ;
tu
roblématique de déversements ;
tp n renouvellement total du tronçon et des
tu
branchements.
révision de l’urbanisation à venir ;
tp
t c oût induit par les ECPI ;
t c oût des travaux.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS
Difficultés
de la démarche mais complexe, pour trois raisons principales.
L’évolution de ces indicateurs sera comparée aux objectifs de performance fixés dans l’état des
lieux initial. Les actions de diagnostic et les actions correctives seront adaptées en conséquence
afin de permettre l’atteinte de l’objectif dans le secteur concerné et le délai envisagé.
CONNAÎTRE, SUIVRE
ET CONTRÔLER
LES RACCORDEMENTS
NON DOMESTIQUES
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
On distingue généralement parmi les eaux usées, celles issues des usages
domestiques de l’eau (tels que le lavage du linge, la douche, …) et les autres
qualifiées d’eaux usées non domestiques issues des activités économiques
présentes sur le territoire (Code de la Santé Publique – Article L. 1331-10).
8
Loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit
Retour vers la liste des fiches par enjeu
FICHE 7 FICHES TECHNIQUES 55
Pour pouvoir assurer une bonne maîtrise des t v érifier qu’ils respectent bien la réglementation
risques liés à la collecte de ces effluents non en vigueur, notamment qu’ils disposent d’une
domestiques (assimilables domestiques ou non), autorisation de déversement en bonne et due
il importe de : forme (voir en sus d’une convention de
ien connaître les établissements présents sur
tb déversement) et qu’ils en appliquent les
le territoire et les risques qu’ils peuvent prescriptions définies ;
générer (notamment il s’agit d’identifier les t le cas échéant, procéder aux régularisations
établissements selon la typologie d’effluents nécessaires ;
générés (assimilés domestiques ou non uis s’assurer du bon respect dans le temps
tp
assimilés domestiques, au sens de la loi des prescriptions définies via des contrôles
Warsmann 2, et les activités des établissements réguliers.
pouvant influencer la nature des émissions) ;
Cette étape consiste à répondre à la question : y a-t-il une bonne maîtrise des
raccordements non domestiques sur le système d’assainissement et si non,
quelle est la nature du (ou des) problème rencontré et sur quel bassin de
collecte en particulier ? Cette étape est fondamentale pour pouvoir définir les
actions à envisager et les délais pour améliorer à la situation.
Le suivi dans le temps et l’évaluation des actions repose sur des indicateurs
de performance et de moyens.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS
VÉRIFIER LA CAPACITÉ
DU SYSTÈME AU REGARD
DU BESOIN ACTUEL ET FUTUR
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Par « capacité adaptée », on entend à minima être en cohérence avec les exigences réglementaires
(voir enjeu Être en conformité réglementaire », dans la Liste des fiches techniques par enjeu).
t c apitalisant les données nécessaires (situation n calculant les indicateurs permettant de faire
te
actuelle versus à venir, notamment un point le point sur la situation (voir paragraphe 4).
annuel avec les services de l’urbanisme sera
Si ces indicateurs évoluent vite en différant des
mis en place pour identifier les tendances
hypothèses du schéma directeur d’assainisse-
d’évolution et projets susceptibles d’avoir un
ment, cela peut conduire à avancer son actualisa-
impact) ;
tion afin de redéfinir les actions, les travaux et les
t s i nécessaire, en développant les modèles priorités de ce dernier.
nécessaires pour évaluer la situation ;
INDICATEURS DE MOYENS
INDICATEURS DE PERFORMANCE
Nota
utilement contribuer au diagnostic permanent des systèmes d’assainissement.
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
ermettre une interprétation plus poussée des t t ester et dimensionner des solutions aux
tp
bilans d’autosurveillance, à travers notamment dysfonctionnements éventuels liés aux
la construction de bilans de référence, hors problématiques précitées dans cette liste.
incident, hors chômages programmés, hors
Ce type d’outil ne constitue pas un incontournable
crues... Ce qui permet par différence d’estimer
surtout pour les plus petites collectivités. Il est
l’impact de ces différents types de facteurs sur
cependant préconisé notamment en cas de
les bilans bruts de rejets aux déversoirs d’orage ;
réseau maillé et/ou soumis à influence aval.
ermettre d’évaluer les impacts des
tp Pour décliner une méthodologie, on pourra se
configurations temporaires (chômages, référer au Mémento Technique (Astee, 2017), faisant
crues...) ; écho à l’instruction technique IT 77-284 de 1977.
La construction d’un modèle hydraulique néces- les bassins versants (BV). Les couches SIG utiles à
site une bonne description préalable du système cet effet sont : altitudes du terrain naturel (MNT,
d’assainissement, respectivement du point de vue courbes de niveau…), données de population et
des apports, de celui de la structure du réseau, de d’emploi par îlots, mode d’occupation des sols…
celui de ses réglages (vannes, déversoirs, stations
Le découpage de l’agglomération d’assainisse-
de pompage...), mais aussi des contraintes amont
ment en bassins versants élémentaires doit être
et aval susceptibles d’en conditionner le fonction-
adapté au cas par cas en fonction de la structure
nement. Cette description doit être faite à une
du réseau et des enjeux locaux. Des tailles com-
échelle adaptée (taille des bassins versants, lon-
prises entre quelques ha et quelques dizaines
gueur des tronçons) et repose sur des hypothèses
d’ha sont couramment rencontrées. Ce décou-
simplificatrices qu’il convient de bien maîtriser. Ce
page sera l’occasion d’un questionnement sur la
travail de consolidation et d’analyse est, en tant
représentativité des engouffrements des zones
que tel, instructif et déterminant pour la mise en
pentues. De la même manière, le découpage du
place d’un diagnostic permanent.
réseau en tronçons doit être adapté en tenant
La construction d’un modèle hydraulique néces- compte des changements de section, de pente ou
site la création d’une base de données validées de direction de la canalisation. Il n’est par ailleurs
de la structure du réseau. pas utile d’intégrer tous les tronçons au modèle,
notamment les tronçons situés les plus en amont.
egard : NOM, X, Y, ZTN, Zfil d’eau
tR
Les tronçons ainsi définis présentent des lon-
ronçons : nom du regard amont, nom du
tT gueurs de quelques mètres à quelques centaines
regard aval, type de section (circulaire, ovoïde…), de mètres.
taille de la section, rugosité des parois Sauf utilisation en temps réel, et compte-tenu des
t F iches descriptives des ouvrages particuliers : puissances de calcul disponibles aujourd’hui, le
nombre de bassins versants ou le nombre de
déversoirs d’orage : hauteur, longueur
tronçons modélisés ne sont plus réellement des
et orientation de la crête ;
contraintes pour les choix de discrétisation.
postes de pompage : courbes de pompage,
côtes d’arrêt et de démarrage ; Il sera enfin nécessaire de préciser pour chacun
des ouvrages réglables ou régulés, leurs positions
vannes : type et taille de la section
de réglage ou leurs consignes de régulation. La
de passage
représentation permise par le logiciel est généra-
Cette base de données sera intégrée ou complé- lement simplifiée (loi 0D), le niveau de détail doit
tée dans un outil SIG, sur la base duquel il sera en donc être adapté pour améliorer au maximum sa
outre possible de tracer, mesurer et caractériser représentativité.
souvent tout à fait pertinent mais très complexe projections futures (population, projets urbains),
à comprendre pour une tierce personne qui la simulation de différentes pluies. Il est donc
reprend le modèle. Ces artifices de modélisation indispensable de tenir un premier registre, un
doivent donc être décrits de manière très détaillée simple fichier de type tableur, qui précise les
dans le cahier de paramétrage (vues du modèle, objectifs et les hypothèses attachées à chacun des
explications, résultats attendus...). fichiers de modélisation construits. Ce registre de
suivi est à compléter ensuite à chaque création
L’objectif du document est d’une part de décrire
d’une nouvelle version du modèle ou d’un nou-
et de justifier la manière avec laquelle le modèle
veau type de simulation.
est construit et d’autre part de favoriser une cer-
taine homogénéité de construction et de mise à RÈGLES DE PARTAGE DU MODÈLE
jour du modèle indépendamment des différents
La détermination du mode de partage du modèle
intervenants, qui se succèdent au cours du temps.
entre collaborateurs et/ou avec des partenaires
Ce cahier est à mettre à jour chaque fois que des
est essentielle et détermine le choix des licences
évolutions de pratique interviennent.
dont il faut disposer pour cela. Travailler en local
CAHIER DE FICHES NŒUD ET DE SYNOPTIQUES sur un ordinateur aboutit à la coexistence de
différentes versions du modèle, chacune partiel-
Le modèle peut être décrit à l’aide de fiches détail-
lement à jour sur une zone d’étude donnée seu-
lant pour chaque nœud caractéristique du réseau
lement. Il est donc préconisé de stocker les fichiers
(maillage, chute, déversoir, vanne, station de
du modèle sur un serveur auquel chacun peut
pompage, bassin de rétention…), son emplace-
accéder pour travailler de manière partagée. Deux
ment, ses modalités d’accès, ses caractéristiques
solutions sont alors possibles :
géométriques, des photos, ses modalités de
fonctionnement, les choix de modélisation rete- t s tocker le modèle sur un serveur et disposer
nus en lien avec le cahier de paramétrage. d’une licence partagée ;
L’ensemble des fiches nœud ainsi créé peut être t s tocker le modèle sur un « cloud » :
utilement complété par un ou plusieurs synop- la synchronisation entre collaborateurs
tiques montrant l’emplacement et l’imbrication de permet la mise à jour partagée du modèle
ces ouvrages au sein du réseau modélisé. tout en continuant de travailler en local.
REGISTRE DE SUIVI DES MODIFICATIONS Dans les deux cas, des sauvegardes régulières,
APPORTÉES ET DES VERSIONS DU MODÈLE inaccessibles en écriture, sont nécessaires.
Dès le stade de la création du modèle, plusieurs Ce paragraphe n’est de loin pas exhaustif sur la
versions sont susceptibles de coexister : il peut y problématique, il faut retenir qu’il est essentiel de
avoir différents jeux de calage, différentes trancher cette question dès le début de la démarche.
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS
La collecte des eaux pluviales par les réseaux d’assainissement séparatifs pour
eaux usées ou unitaires génère des sur-débits temporaires qui conduisent
généralement à des rejets directs d’eaux usées dans le milieu naturel par les
trop-pleins ou déversoirs d’orage (DO).
Ils peuvent également conduire à des déborde- ont été déterminés au niveau national. Ainsi, la
ments sur la chaussée ou chez les particuliers. note technique du 07 septembre 2015 exprime,
Enfin, ces sur-débits peuvent provoquer une dans le cas de systèmes de collecte unitaires ou
surcharge hydraulique de la station de traitement mixtes, des critères de déversement par temps de
des eaux usées (STEU) se traduisant par une pluie suivant trois approches :
dégradation du traitement et une augmentation
0 jours calendaires par DO et par an ;
t2
de la pollution rejetée (by-pass, départs de
boues…). Ces rejets polluants, s’ils interviennent u 5 % des volumes d’eaux usées produites au
to
trop souvent ou en trop grande quantité, peuvent niveau du système d’assainissement sur l’année ;
compromettre la qualité du milieu récepteur ou
remettre en cause la conformité des installations
u 5 % des flux de pollution produits au niveau
to
du système d’assainissement sur l’année.
vis-à-vis de la réglementation. Il faut alors cher-
cher à les réduire, voire à les supprimer. De plus, Comme indiqué dans le commentaire technique
la gestion des eaux pluviales dans les systèmes de l’Arrêté du 21 juillet 2015 les réseaux séparatifs
d’assainissement séparatifs des eaux usées ou ne doivent ni déverser ni déborder par temps de pluie
unitaires génère des coûts de fonctionnement qui (et a fortiori par temps sec). De même, certains
peuvent s’avérer très lourds. Ce constat doit SDAGE et SAGE peuvent fixer des prescriptions en
conduire à réduire autant que possible les surfaces matière de limitation des rejets.
imperméables raccordées.
Au-delà de ces prescriptions, il revient aux études
Les différents désordres liés à l’introduction réalisées dans le cadre ou en amont du diagnostic
d’eaux pluviales dans les réseaux destinés à et du schéma directeur d’assainissement des eaux
collecter les eaux usées peuvent être résolus, usées (SDA) d’évaluer les niveaux de rejet accep-
soit en augmentant les capacités de transfert tables par temps de pluie en fonction de la vulné-
des eaux usées vers la station ainsi que les rabilité du milieu récepteur, des éventuels usages
capacités de traitement, soit en déconnectant situés en aval de l’agglomération (baignade, pro-
les surfaces imperméabilisées de ces réseaux. duction d’eau potable, conchyliculture, pêche à
La gestion des eaux usées par temps de pluie pied…) et de l’objectif de bon état des masses
fait appel à différentes techniques qu’il convient d’eaux fixés par la Directive cadre Européenne sur
de choisir soigneusement et qui sont souvent l’Eau 2000/60/CE du 23 octobre 2000. In fine, ces
complémentaires. niveaux de rejet sont fixés par le préfet dans l’acte
administratif encadrant les rejets des installations
La Directive eaux résiduaires urbaines 91/271/CEE
de collecte et de traitement des eaux usées.
du 21 mai 1991 a fixé un premier cadre réglemen-
taire pour la bonne conception et la bonne gestion Pour décliner une méthodologie, on pourra se
du système d’assainissement des eaux usées, référer à « La ville et son assainissement » édité
notamment par temps de pluie. Cette directive a par le Cerema (ex-CERTU) en juin 2003.
été transposée en droit national dans le code
Les objectifs de limitation ou de suppression des
général des collectivités territoriales et des arrêtés
rejets ainsi que les délais associés doivent être
ministériels successifs depuis 1994. Des critères
clairement indiqués dans le SDA.
de conformité des réseaux de collecte à la Directive
Pour ce qui est du réseau, l’état des lieux et le La métrologie peut s’étendre le cas échéant au
diagnostic des déversements par temps de pluie milieu naturel quand ce dernier apparaît comme
reposent en premier lieu sur une métrologie particulièrement vulnérable aux rejets urbains
temporaire ou permanente permettant de mesu- (mesures de débit et de flux polluants). Dans ce
rer, sur une durée suffisante, c’est-à-dire choisie cadre, des stations de surveillance de la qualité du
en fonction de la dynamique des phénomènes milieu sont parfois installées en aval des grandes
que l’on veut observer, les périodes de déverse- agglomérations.
ment ainsi que les volumes d’eaux usées déversés.
Pour les réseaux de grande taille, une modélisa-
En général, l’objectif est d’évaluer la fréquence et
tion hydraulique est souvent indispensable pour
la quantité de pollution journalière rejetée sur une
obtenir une chronique des rejets fiable et repré-
année météorologique moyenne. L’identification
sentative des conditions météorologiques
des points de déversement repose sur une
moyennes (voir Fiche 9 : Optimiser via la modéli-
connaissance préalable du réseau aussi complète
sation hydraulique des réseaux d’assainissement).
que possible qui est généralement obtenue
Elle permet en outre de simuler les actions cor-
grâce à la gestion patrimoniale, ou aux retours
rectives. Une métrologie complémentaire des
terrains.
débits collectés sur différentes branches du
Il est possible de compléter la connaissance des réseau est également utile pour caler le modèle
rejets par des mesures de la pollution rejetée, soit et préciser la localisation des surfaces actives. On
à l’aide de préleveurs, soit à l’aide d’une mesure s’orientera autant que possible vers un calage en
en continu de la turbidité par exemple. continu du modèle, beaucoup plus performant
que le calage classique sur trois pluies.
De la même manière, l’analyse du fonctionnement
de la STEU par temps de pluie découle d’une
métrologie permanente ou temporaire associée
à des mesures de flux polluants.
Si l’on a constaté des rejets trop importants au De même, une étude spécifique du potentiel de
regard des obligations réglementaires et/ou de déconnexion des surfaces actives permettra
l’impact sur le milieu et des usages, le diagnostic d’identifier les parcelles à déraccorder. Cette
consiste ensuite à rechercher les causes de la étude peut être envisagée dans le cadre du SDA
surcharge du système d’assainissement par temps ou en amont. La méthodologie de ce type d’études
de pluie. Il s’agit d’identifier les surfaces actives et/ semble aujourd’hui consolidée. Elle repose géné-
ou les éventuelles insuffisances capacitaires du ralement sur un traitement d’images satellite
réseau et de la STEU. Le panel d’investigations est complétée par des visites sur le terrain ou, à
assez classique. Il consiste généralement à faire défaut, l’analyse des photographies fournies par
une analyse du fonctionnement global du couple les Street View de Google par exemple. Il est très
réseau/STEU, suivie, le cas échéant, par des inves- utile de croiser les résultats obtenus avec la nature
tigations plus fines sur différentes branches du du maître d’ouvrage pressenti de manière à
réseau visant à rechercher les surfaces actives. réduire le nombre d’interlocuteurs et permettre
Lorsque le réseau est séparatif, aucun rejet n’est ainsi une plus grande efficacité des opérations de
toléré, ces investigations reposent alors égale- déconnexion (ex : écoles, casernes, OPH…). On
ment sur des campagnes de contrôles de bran- renverra aux nombreuses publications et actes de
chements (test à la fumée, au colorant…). colloques disponibles sur le sujet. En particulier,
on pourra se référer aux travaux menés par l’as-
sociation APUR ou par le GRAIE.
D’une manière plus générale, les techniques de gestion des eaux usées par temps
de pluie dépendent de la nature du réseau.
On misera de préférence sur la réduction des peuvent être occasionnés par les réseaux non
surfaces imperméabilisées raccordées aux étanches, particulièrement au niveau des bran-
réseaux des eaux usées à travers la gestion des chements. Leur réhabilitation peut donc consti-
eaux pluviales à la source ou la mise en conformité tuer une réponse appropriée dans certains cas. Si
des raccordements (cf. Fiche 5 : Réduire les mau- ces mesures ne sont pas suffisantes, on peut alors
vais branchements sur réseau séparatif). On sait envisager le renforcement du réseau, voire celui
aujourd’hui que les sur-débits par temps de pluie de la STEU, sans exclure les bassins tampon.
RÉSEAUX UNITAIRES
Les actions correctives visent, en premier lieu, à réseaux séparatifs ou dans le cadre de travaux de
déconnecter les surfaces imperméabilisées en mise en séparatif peut nécessiter des délais assez
privilégiant l’infiltration des eaux pluviales dès lors longs car la maîtrise d’ouvrage est généralement
qu’elle est économiquement viable, puis à mobi- privée (plusieurs années).
liser au maximum les capacités de stockage des
Cette mise en conformité peut concerner les
collecteurs à travers le calage des déversoirs
raccordements mais aussi l‘étanchéité des bran-
d’orage (en vérifiant que l’augmentation de la ligne
chements. Il arrive que certaines collectivités se
d’eau amont pour les pluies intenses ne génère
portent maître d’ouvrage sur la partie privée afin
pas de débordements). Le cas échéant, cette
d’accélérer les travaux, mais ce cas de figure est
mobilisation des capacités du réseau peut faire
peu fréquent.
appel à la gestion en temps réel. Enfin, les actions
correctives visent à augmenter les capacités de L’ensemble des actions décrites ci-dessus doivent
transfert et de stockage des eaux usées vers la être programmées par le SDA. Ce dernier com-
station ainsi que les capacités de traitement. porte les objectifs de performance attendus à des
échéances fixées ainsi que les objectifs de moyens
On peut citer, parmi les opérations structurantes
pour les atteindre.
les plus classiques : la mise en oeuvre des bassins
d’orage, le renforcement des collecteurs ou des Le dimensionnement des ouvrages peut être réa-
stations de pompage et des conduites de refou- lisé dans le cadre d’études spécifiques reposant le
lement associées, les travaux de restructuration cas échéant sur une métrologie complémentaire.
des réseaux avec notamment leur mise en sépa- En cas de présence de réseaux unitaires, il est
ratif ou en « pseudo-séparatif » (les réseaux impératif de mener conjointement l’élaboration
« pseudo-séparatifs » permettent de s’affranchir du schéma eaux usées avec celle du schéma et du
des travaux de mise en conformité de la partie zonage pluvial de manière à prévenir toute collecte
privative des raccordements à condition qu’ils d’eaux pluviales supplémentaires dans ces réseaux.
soient suffisamment dimensionnés). Le renforce- On peut également envisager de réduire la quan-
ment de la station porte sur la capacité hydrau- tité d’eaux pluviales collectée dans le cadre des
lique et aussi organique dans la mesure où la opérations de requalification urbaine par exemple.
quantité de pollution déversée aujourd’hui par les
réseaux unitaires (et qu’il convient de traiter) reste
importante. On peut également envisager, à la
marge, la mise en œuvre de stations de traitement
au droit de certains déversoirs d’orage mais cha-
cune d’entre elles doit respecter les objectifs de
limitation des rejets correspondant à la taille de
l’agglomération d’assainissement tels que le pré-
voit la réglementation.
À l’instar des travaux visant la gestion des eaux
pluviales à la source, la mise en conformité de la
partie privative des branchements au droit des
Le suivi dans le temps et l’évaluation des actions reposent sur des indicateurs de
performance et de moyens. Ils doivent être clairement identifiés dans le SDA.
En cas de retard sur l’échéancier prévu, ce dernier privée (mise en conformité des branchements,
doit également prévoir de renforcer des moyens déconnexion des surfaces actives à la source…).
mis en œuvre et, le cas échéant, de définir un plan
L’ensemble des indicateurs fait l’objet d’un suivi
« B », notamment au regard des actions dont la
annuel.
collectivité ne maîtrise pas les délais, c’est-à-dire
lorsqu’elles reposent sur la maîtrise d’ouvrage
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS
iveau de réalisation des opérations programmées par le schéma directeur pour réduire
tN
les rejets par temps de pluie
our les travaux de déconnexion des eaux pluviales :
tP
INDICATEURS GLOBAUX
surface active calculée annuellement à partir surface active déconnectée du réseau eaux
des mesures de débits réalisées et comparaison usées ou unitaire (mise en séparatif, mise en
avec les objectifs de réduction attendus ainsi conformité des branchements, gestion des eaux
que la surface censée avoir été déconnectée. On pluviales à la source, tous autres travaux de
prendra garde d’évaluer cette surface sur la déconnexion des eaux pluviales du réseau des
base d’évènements pluvieux spatialement eaux usées) telle que mesurée à partir des
homogènes. En général, deux pluviomètres images satellite ou autre application
suffisent pour s’en assurer. On tiendra compte cartographique et comparaison de cette surface
du fait que le ressuyage conduit à des valeurs à la surface totale à déconnecter et les mesures
de surfaces actives plus importantes en période effectuées (cf. supra).
de nappe haute qu’en période de nappe basse ;
AUTRES INDICATEURS
t Mise en conformité des branchements en t Déconnexion et gestion des eaux pluviales
présence de réseaux séparatifs ou dans le à la source incluant la voirie (pour les réseaux
cadre de travaux de mise en séparatif : suivi séparatifs, les indicateurs qui suivent peuvent
des enquêtes de non-conformité permettant être associés à ceux de la mise en conformité
de consolider chaque année : des branchements) :
nombre d’enquêtes réalisées et la nombre d’enquêtes réalisées et
comparaison de ce nombre par rapport au comparaison de ce nombre par rapport au
nombre total de branchements en zone nombre total de branchements (objectif :
séparative (objectif : apprécier si le volume apprécier si le volume d’enquêtes est
d’enquêtes est adapté au besoin) ; adapté au besoin) ;
nombre de non-conformités identifiées en nombre de constats de déconnexion des
distinguant très clairement celles qui se surfaces imperméabilisées en vue d’une
traduisent par un rejet d’eaux pluviales dans gestion des eaux pluviales à la source ;
le réseau d’eaux usées ; évaluation de la surface imperméabilisée
nombre de constats de résorption de déconnectée en vue d’une gestion des eaux
non-conformité (c’est-à-dire de déconnexion pluviales à la source.
des surfaces imperméabilisées) ;
évaluation de la surface imperméabilisée
déconnectée.
1 | PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Aussi, à l’aval des rejets, en cas de résilience insuf- t toxicité aiguë ou chronique due à la
fisante des milieux récepteurs (cours d’eau, plan rémanence des micropolluants présents
d’eau, mer...), les écosystèmes peuvent subir des dans le milieu, avec des effets biologiques
impacts de différentes natures : potentiellement néfastes sur le
t impacts hydraulique et morphodynamique comportement et la croissance des
liés aux forts débits par temps de pluie organismes aquatiques. La présence de
notamment et aux apports de particules nombreux micropolluants peut également
en suspension ; rendre problématique la production d’eau
potable.
t impacts thermiques causés par une
température des rejets d’eaux usées plus Le diagnostic permanent a pour ambition de
élevée que celle du milieu récepteur ; mettre en place une démarche permettant de ré-
duire ou maintenir à un niveau acceptable l’impact
tdésoxygénation des milieux liée à la
du système d’assainissement sur le(s) milieu(s)
consommation d’oxygène par les bactéries
récepteur(s), dans une logique d’amélioration
qui consomment la matière organique ou de
continue. Il s’agit de préserver les milieux et la bio-
façon indirecte à l’eutrophisation. Dans ce
diversité qu’ils hébergent mais également de pro-
dernier cas, les apports en matière
téger les usages à l’aval (ressources en eau pour
organique et nutriments induisent une
la production d’eau potable, conchyliculture, acti-
prolifération excessive de végétaux. La
vités de loisirs tels que baignade, pêche…).
détérioration associée est susceptible de
provoquer des mortalités piscicoles et d’avoir
une incidence sur la potabilisation de l’eau,
ainsi que sur la pratique de certaines
activités (baignade, pêche à pied, tourisme,
conchyliculture...) ;
Aussi, connaître le milieu récepteur (il peut y Il s’agit de s’approprier les enjeux et les priorités
en avoir plusieurs), son état, son usage et son du milieu pour orienter les actions à retenir
évolution dans le temps est indispensable pour pour le système d’assainissement, soit en
guider la démarche de diagnostic permanent et quelque sorte de « piloter par l’aval » le système
notamment : d’assainissement.
Par la suite, le suivi dans le temps présente un
t définir les enjeux de préservation du double enjeu : il s’agit de s’engager dans une
milieu aquatiques et de leur usage ; démarche continue d’évaluation avec réajuste-
ment des actions mises en œuvre en fonction
t définir le niveau d’effort nécessaire au
du ratio bénéfice / niveau d’effort, et d’objectiver
niveau du système d’assainissement pour en
les résultats pour pouvoir valoriser les efforts
maîtriser l’impact, au regard de la sensibilité
réalisés. Il s’agit alors d’observer la trajectoire
du milieu récepteur mais aussi des autres
parcourue par l’état du milieu, d’où on est parti,
pressions s’exerçant sur le milieu (autres
vers où on va et avec quelle tendance d’évolu-
rejets, dégradation hydromorphologique…) ;
tion (amélioration/dégradation), pour évaluer la
t prioriser les actions à l’échelle du système gestion globale du système d’assainissement
d’assainissement en agissant prioritairement (exploitation / investissements) et l’adapter si né-
sur les secteurs où la qualité du milieu cessaire, toujours dans la logique du « pilotage
s’avère la plus dégradée. par l’aval ».
Encart 1
plusieurs types de mesures peuvent être utilisés :
L’état des lieux / le diagnostic visera à identifier t vérifier s’il existe un processus en place
les manques en matière de connaissance du mi- d’analyse des données issues du suivi. La
lieu et des usages à l’aval. Pour l’établir, le maître synthèse des données existantes permettra
d’ouvrage pourra : au regard des référentiels définis (DCE
tidentifier la donnée existante (voir encart notamment) d’établir l’état des milieux
n°1) sur les stations de mesures des réseaux récepteurs dans lesquels le système
nationaux (RNB, REMI, REPHY, RNO, ...) et d’assainissement déverse (bon/mauvais…)
réseaux locaux complémentaires, à l’amont et d’identifier les usages à l’aval à préserver.
et à l’aval des principaux rejets ; Une vision géographique permettra
également d’établir les secteurs les plus
identifier le suivi particulier au sein du
t
dégradés et les zones à enjeux du fait des
milieu récepteur à l’aval des principaux
usages à corréler avec les points de rejets du
déversements. Ce suivi peut parfois être exigé
système et les impacts évalués a priori (voir
par les arrêtés préfectoraux (notamment en
Encart 2). Enfin, un bilan de l’évolution sur les
cas de risque de dégradation du milieu selon
dix dernières années pourra également être
article 18 de l’Arrêté du 21 juillet 2015 - voir
réalisé pour évaluer de façon globale la
Encart 2) ou mis en œuvre de façon volontaire
tendance d’évolution (amélioration /
(mesures physico-chimiques,
dégradation) au regard des actions
bactériologiques, indices biotiques, bouées de
entreprises (et de l’évolution des flux
mesures en continu, …) ;
déversés). À partir de cela, les nouvelles
vérifier s’il existe un inventaire des usages
t stratégies et orientations à retenir pour la
recensés des masses d’eau (activités de suite pourront être définies. Les nouveaux
loisirs, aquaculture, ...) et une révision usages seront également à intégrer dans cette
régulière ; redéfinition d’objectifs.
En matière d’hygiène et de sécurité, Sadowski À titre d’exemple, les zones balnéaires situées
(2012), rappelle les références principales des dans un climat chaud et sec en été, et connais-
règles générales et des circulaires qui s’ap- sant une forte variation de population saison-
pliquent et notamment en matière de prévention nière, sont très sensibles à la problématique H2S :
des risques chimiques, d’aération et assainisse-
te
n été, la forte température estivale couplée
ment des locaux, de contrôles des installations
avec la baisse de niveau de nappe et de pluvio-
et des valeurs limites d’exposition.
métrie augmente de manière significative le
L’Arrêté du 21 juillet 2015 modifié (Article 11), risque de développement de l’H2S. De plus, les
quant à lui, fixe un premier cadre réglementaire riverains sont extrêmement exigeants par rap-
pour la bonne conception des installations d’as- port aux nuisances olfactives sur leur lieu de
sainissement afin de les concevoir « de façon à ce vacances ;
que leur fonctionnement et leur entretien mini-
te
n hiver, bien que la température ait baissé et
misent l’émission d’odeurs » et les exploiter « de
que les eaux parasites s’introduisent dans le
façon à minimiser l’émission d’odeurs ».
réseau, le temps de séjour des effluents dans
Les objectifs attendus, ainsi que les délais asso- les réseaux (dimensionnés pour la population
ciés pour la mise en place d’un plan d’actions estivale) est plus élevé et le risque de produc-
spécifique, doivent être clairement indiqués dans tion d’H2S reste très élevé.
le SDA selon la gravité, la sensibilité et la réma-
nence des problématiques H2S.
Il est nécessaire de caractériser à la fois l’air (taux
d’H2S, direction de l’air) et l’eau (taux de sulfures,
redox, pH…) pour être capable de réaliser un dia-
gnostic clair et trouver ensuite les actions adap-
tées (actions préventives ou curatives).
t la connaissance fonctionnelle des instal- Cet état de lieux peut s’appuyer également sur
lations ; les résultats d’éventuelles campagnes de me-
sures de H2S et/ou de sulfures réalisées ponc-
tu
n diagnostic simple des points critiques,
tuellement ou en continu dans les ouvrages, et
notamment les postes de relevage et tronçons
sur toute autre étude réalisée à ce sujet, par
de refoulement en ce qui concerne sa capacité
exemple dans le cadre du schéma directeur du
de production de sulfures. Ce diagnostic se
système d’assainissement.
réalise à l’aide d’un ou plusieurs outils simples
et fiables, alimentés par les paramètres simples L’analyse des résultats de ce diagnostic, couplé
à mesurer ou récupérer, par exemple les avec les résultats de l’instrumentation et les
calculs de temps de séjour ; les analyses de éventuelles analyses de taux de sulfures facilite-
criticité de type Fayoux (Sadowski, 2012) ou ront la mise en place d’un plan d’actions H2S et
similaires (pour une analyse critique spécifique odeurs permettant de maîtriser la production
des risques de production d’H2S sur la base des des sulfures dans les installations et d’identifier
paramètres « indicateurs » faciles à mesurer), les actions permettant de la réduire.
ou par des calculs théoriques de la production
de sulfures sur les parois et dans les conduites
de refoulement à une température donnée en
utilisant, par exemple sur la base des équa-
tions de Boon et Lister (1975) ou de Pomeroy
et Parkhurst (1971)…
Les éléments potentiels de l’état des lieux peuvent être synthétisés comme suit :
Calculer la capacité théorique Compléter l’état des lieux du Calculs « Boon & Lister »
de production de sulfures plan d’actions « odeurs » avec ou similaires
dans chacune de vos la base de données
installations de refoulement structurelles et techniques
quantifiées et vérifiées
Identification du risque de Prioriser les sites dans le plan Analyse de criticité basée
l’H2S poste par poste d’actions sur le tableau de Fayoux
par exemple
Récupérer l’historique des Compléter l’état des lieux du Études existantes, base
éventuelles études et/ou plan d’actions odeur avec la de données
mesures de H2S et sulfures base de données historiques
sur votre réseau
Campagnes d’analyses et/ou Connaître les taux de H2S en Sondes H2S ; sondes de
de mesures H2S et/ou odeurs temps réel en période de température,
risque « haut » conductivité...
S
H H
PLAN D’ACTIONS
Le plan d’actions peut se rapporter aux actions décrites ci-dessous.
Non
Risque de production d’H2S
Oui
Oui
Quantités et nuisances
Campagnes de mesures négligeables
quantitatives et qualitatives
des composés odorants
Risque élevé
Oui
Figure 5 : Logigramme d’aide à la décision de mise en place d’une unité de traitement
INDICATEURS DE PERFORMANCE
INDICATEURS DE MOYENS