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Introduction
Les quantités comme la température, la masse, le temps et la longueur sont représentées par
des scalaires. Toutefois, il existe d’autres quantités dont la description nécessite une amplitude,
une direction et un sens ; on parle alors de vecteurs. Le vecteur est un outil mathématique fré-
quemment utilisé par les physiciens et les physiciens, les mathématiciennes et les mathémati-
ciens. En effet, certaines propriétés des vecteurs sont utilisées en mécanique (force, vitesse, etc.)
et en électricité (champs électrique).
En mathématiques, on considère les droites et les plans comme des ensembles de points.
Pour décrire la relation entre les point, les droites et les plans, ou des mouvements dans
l’ensemble des points, on utiliser le concept de vecteur. Les droites, les plans, et l’espace tridi-
mensionnel sont des exemples d’espaces euclidiens de dimension 1, 2 et 3, respectivement. Nous
limiterons la plupart de nos exemples aux espaces euclidiens habituels IR, IR2, IR3,…IRn.
L’ensemble IR est considéré comme une droite (la droite réelle), l’ensemble IR 2 comme un plan
(le plan cartésien) et l’ensemble IR3 comme l’espace tridimensionnel. L’ensemble IRn (n>3) est
une généralisation de l’espace IR3 dans laquelle les points sont repérés par des n-uplet de nombre
réels.
En géométrie vectorielle, on utilise les nombres réels comme scalaires. Les scalaires ser-
vent à mesurer les positions, les angles, les longueurs, les aires, les volumes, etc. Le mot scalaire
vient de scale qui signifie mesure.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 1 Ammar Yahia, Génie Civil
Objectifs d’apprentissage
- Déterminer l’origine, l’extrémité, la direction, le sens ainsi que la norme d’un vecteur
géométrique,
- Définir les vecteurs nuls, les vecteurs équipollents, les vecteurs parallèles, les vec-
teurs opposés et les vecteurs unitaires,
- Effectuer les opérations sur les vecteurs géométriques (addition et soustraction de
vecteurs, produit d’un vecteur par un scalaire),
- Déterminer les composantes d’un vecteur géométrique dans IR2, IR3 et IRn,
- Calculer la norme d’un vecteur géométrique.
- Déterminer l’angle entre deux vecteurs,
- Représenter un vecteur géométrique dans le plan et dans l’espace,
- Calculer le produit scalaire et le produit vectoriel de deux vecteurs.
Références
1. Gilles Charron et Pierre Parent, Algèbre linéaire et géométrie vectorielle. Édition Études
Vivantes. 1999.
2. Germain Beaudoin, Calcul vectoriel et linéaire, Tome1. Les presses de l’Université Laval.
1984.
3. Vincent Papillon, Vecteur, matrices et nombres complexes (Chapitre 1 – Points et vecteurs).
Modulo Éditeur, 1993.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 2 Ammar Yahia, Génie Civil
1.1 Notions préliminaires
Cette partie est une récapitulation d’un certain nombre de notions mathématiques nécessaires à
la bonne compréhension de la matière traitée dans le cadre du cours d’algèbre linéaire. Ces no-
tions devraient normalement être déjà étudiées au collège.
Remarques
1) Les réels IR se divisent en deux grandes classes : les rationnels (Q) et les irrationnels (I). Les
irrationnels se distinguent des rationnels en ce qu’ils ne peuvent être exprimés sous la forme
a
d’un quotient , où a et b sont des entiers.
b
Exemple
2) Concernant les ensembles numériques mentionnés ci-haut, la situation globale pourrait se ré-
sumer par le diagramme ensembliste suivant:
C
I
R Z Q
N R
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 3 Ammar Yahia, Génie Civil
1.1.2 Propriétés usuelles
a) Fermeture
On dit qu’un groupe A est fermé pour la loi * (ou que (A, *) possède la propriété de
fermeture) si et seulement si la loi * est partout définie dans A. En notation symbolique, A
est fermé pour l’opération * si et seulement si :
2
(x, y) A , (x * y) A
Exemples
b) Associativité
On dit que la loi * est associative dans A (ou que (A, *) possède la propriété
d’associativité) si et seulement si :
3
(x, y, z) A , (x * y) * z = x * (y * z)
Exemples
1. L’addition et la multiplication dans IR sont des opérations associatives.
ab
2. L’opération * définie dans IR par a*b = n’est pas associative, puisqu’on a le contre-
2
exemple : (1*3) *5 ≠ 1*(3*5). En effet, on a:
1 3 25 7
(1* 3) * 5 *5 2*5
2 2 2
1* (3 * 5) 1* 3 5 1* 4 1 4 5 7
2 2 2 2
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 4 Ammar Yahia, Génie Civil
c) Commutativité
On dit que la loi * est commutative dans A (ou que (A, *) possède la propriété de
commutativité) si et seulement si :
2
(x, y) A , x * y = y * x
Exemples
d) Élément neutre
Un ensemble A muni d’une loi * possède un neutre «e» si et seulement si :
x A, x*e = e*x = x
b b 2 4ac b b 2 4ac
x1 = et x2 =
2a 2a
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 5 Ammar Yahia, Génie Civil
1.1.5 Lois des cosinus et des sinus A
Valeur absolue
a si a 0
a a a
a si a 0
Définition 1: Un vecteur géométrique est un être mathématique qui possède une grandeur et une
direction et qu’on peut représenter géométriquement par un segment de droite
orienté, c’est-à-dire une flèche.
Si AB est un vecteur géométrique (voir figure), il est caractérisé par les éléments suivants :
(1) une origine: point de départ du segment (le point A);
(2) une extrémité: point d’arrivée du segment, où nous trouvons une pointe de
flèche (le point B);
(3) une direction : donnée par la droite supportant (contenant) le segment AB (ou
par toute droite parallèle à par exemple la droite ’);
(4) un sens : de l’origine (A) allant vers l’extrémité (B);
(5) une norme: la longueur de AB, notée || AB || qui est la distance entre l’origine et
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 6 Ammar Yahia, Génie Civil
l’extrémité du vecteur. (On emploie aussi les mots module ou longueur comme
synonymes de norme)
Remarques
1. Nous utiliserons le mot orientation pour signifier à la fois la direction et le sens d’un
vecteur géométrique.
2. Traditionnellement, on distinguait les mots sens et direction : cette dernière constituait la
caractéristique commune à toutes les droites parallèles au vecteur, chaque direction
comprenant alors deux sens opposés (par exemple de gauche à droite ou de droite à gauche
sur un axe horizontal, et du haut en bas ou du bas en haut sur un axe vertical). Pourtant, on
emploie couramment des expressions comme « en direction de Sherbrooke », où le terme
direction inclut la notion de sens. C’est pourquoi nous ne distinguons pas ces deux mots.
Dans le cadre de ce cours, l’expression « direction d’un vecteur » signifie «direction
orientée » : elle traduit également l’idée d’un sens.
3. Les physiciens et les mathématiciens nord-américains ont laissé tomber la distinction entre
direction et sens, pour ne garder que le mot direction. Il est difficile d’évaluer
numériquement un sens, alors qu’il est facile d’évaluer une direction orientée définie par la
mesure d’un ou de plusieurs angles. Dans certains ouvrages, on trouve l’expression
orientation pour désigner ce que nous appelons la direction.
Notations
- Le vecteur géométrique est souvent symbolisé par deux majuscules consécutives
surmontées d’une flèche (par exemple, AB ), la première majuscule correspondant au
point d’origine du vecteur et la seconde à son point d’extrémité.
- On peut aussi symboliser ce vecteur à l’aide d’une seule lettre surmontée d’une flèche
(par exemple V ). Bien sûr, la flèche au-dessus de la lettre n’a alors rien
d’indispensable; elle n’est qu’une manière parmi d’autres de différencier les lettres
représentant des vecteurs de celles représentant des scalaires.
Exemple
Précisons les caractéristiques du vecteur AB (figure ci-dessus) :
1. A est l’origine du vecteur
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 7 Ammar Yahia, Génie Civil
2. B est l’extrémité du vecteur
3. La droite appelé support du vecteur AB , donne la direction du vecteur. Toute
droite parallèle à donne également la direction du vecteur.
- Nous caractérisons la direction du vecteur AB par l’angle ≤ < 180°) que
forme le support du vecteur avec une droite horizontale.
- Cet angle est mesuré de la droite horizontale vers dans le sens inverse des
aiguilles d'une montre.
4. Le sens du vecteur AB indique que le déplacement s’effectue de l’origine A vers
l’extrémité B.
Le sens de deux vecteurs se compare uniquement lorsque ces deux vecteurs ont la
même direction.
5. La longueur du vecteur AB est la distance entre A et B. La longueur de AB est
notée || AB ||. Précisons que || AB || > 0 lorsque A et B sont différents et || AB || = 0
lorsque A et B coïncident.
Définition 2: Le vecteur nul, noté 0 , est le vecteur géométrique dont l’origine et l’extrémité
coïncident.
Remarques
1) la direction et le sens de 0 sont indéterminés
2) la norme de 0 est 0, c’est-à-dire || 0 || = 0
3) si || v || = 0, alors v = 0
Définition 3: Deux vecteurs géométriques sont dits équipollents (ou égaux) si et seulement si
ils ont :
a) Une même longueur (même norme)
b) Une même direction, et
c) Un même sens
Par exemple, les vecteurs v et w tracés ci-dessous sont équipollents. On signifie cela en
écrivant : v = w .
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 8 Ammar Yahia, Génie Civil
L’équipollence des vecteurs a les propriétés suivantes:
(1) Réflexivité : u = u
(2) Symétrie : u = v ⇒ v = u
(3) Transitivité : u = v et v = w ⇒ u = w
Exemple
Soit le parallélogramme ABCD suivant :
A B
D C
a) Les vecteurs AD et AB sont-ils égaux ? justifiez votre réponse.
b) Les vecteurs AD et CB sont-ils égaux ? justifier votre réponse.
c) Trouver un vecteur égal au vecteur CD .
Soit E l’ensemble des points de l’espace euclidien et soit T une transformation de E dans E.
La fonction T est une translation si pour toute paire de points (A, B) de E le segment orienté
d’origine T(A) et d’extrémité T(B) est équipollent au segment orienté d’origine A et
d’extrémité B (c’est-à-dire si ces deux segments ont la même direction, le même sens et la
même longueur).
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 9 Ammar Yahia, Génie Civil
Un vecteur est la donnée simultanée d’une longueur, d’une direction et d’un sens. On peut
imaginer un vecteur comme une translation. Le vecteur nul est la translation nulle ; c’est le
seul vecteur dont la longueur est nulle et dont le sens et la direction ne sont pas définis.
Les vecteurs ont de nombreuses applications. Conçus en premier lieu pour résoudre des
problèmes de physique, et plus particulièrement de mécanique, les vecteurs ont été appliqués
aussi dans d’autres domaines, notamment la biologie et l’économie.
En mécanique, la branche de la physique qui s’intéresse au mouvement, on a adopté un
segment de droite orienté comme représentation géométrique d’un vecteur. Grâce à ce modèle,
les physiciens ont pu distinguer les quantités physiques qui ne comportent qu’une grandeur
(masse, longueur, volume, etc.), et qu’on appelle scalaires, des quantités physiques qui
comportent une grandeur et une direction (vitesse, force accélération, etc.).
Ainsi, on représente un vent de 5 km/h venant du sud par le vecteur u , et un vent du nord-
ouest de 10 km/h par le vecteur v .
Comme l’intensité du vent du nord-ouest est deux fois plus grande que celle du vent du sud,
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 10 Ammar Yahia, Génie Civil
le segment de droite qui représente le vecteur v est deux fois plus long que celui qui représente
le vecteur u . La longueur du vecteur u est de 5 unités, alors que celle du vecteur v est de 10
unités.
Par ailleurs, les physiciens décrivent les forces qui s’exercent sur un objet en mouvement sur
un plan par un schéma du type suivant, où les vecteurs représentent les forces.
Les biologistes n’ont pas tardé à appliquer les principes élaborés par les physiciens à
l’étude des corps vivants (dont le corps humain) en mouvement : ils ont ainsi créé la
biomécanique.
La représentation géométrique d’un vecteur adoptée par les physiciens se transpose
naturellement dans un système de coordonnées à deux dimensions (le plan) ou à trois dimensions
(l’espace).
Il y a deux opérations élémentaires qu’on peut faire sur les vecteurs : on peut additionner deux
vecteurs et on peut multiplier un vecteur par un scalaire.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 11 Ammar Yahia, Génie Civil
Si deux vecteurs géométriques n’ont pas la même origine, on peut quand même les
additionner. Par exemple, pour additionner les vecteurs AB et CD de la figure II ci-dessus, on
peut procéder comme suit: du point A (origine de AB ), on construit le vecteur AD ' = CD . Les
vecteurs AB et AD ' ayant même origine, on est ramené à la situation précédente, et le vecteur
cherché est AM = AB + AD ' = AB + CD .
Remarques
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 12 Ammar Yahia, Génie Civil
Propriétés de l’addition des vecteurs
Si V est l’ensemble des vecteurs géométriques, alors u , v et w V
Propriété 1 : Fermeture u + v V
Propriété 2 : Commutativité
Soit les vecteurs u et w :
À partir de la dernière figure ci-dessus, complétons le parallélogramme et construisons r =
v + w , comme dans la figure ci-contre. De cette nouvelle figure, la règle suivante ressort avec
évidence :
v + w = r = w + v (si, bien entendu, on additionne selon la méthode du triangle).
Propriété 3 : Associativité
Considérons les trois vecteurs u , v et w :
En conservant cette dernière disposition, construisons (par la méthode du triangle): ( u + v ) +
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 13 Ammar Yahia, Génie Civil
w , d’une part, et u + ( v + w ), d’autre part:
La règle suivante ressort alors avec évidence: ( u + v ) + w = u + ( v + w ).
Exemple
Soit et deux vecteurs, et soit à déterminer le vecteur u = v – w .
On a: u = v – w = v + (– w ), où – w est le vecteur inverse)
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 14 Ammar Yahia, Génie Civil
D’où on obtient facilement le vecteur u = v – w (ci-contre) :
Remarques
1) k 0 = 0 k IR
2) (-1) v = - v v V
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 15 Ammar Yahia, Génie Civil
l’origine du plan. Traçons ensuite les supports des vecteurs i et j (comme sur la figure).
B M
o A
i
M étant un point quelconque du plan, traçons le vecteur OM puis construisons le
parallélogramme OBMA, dont OM est une diagonale et dont deux côtés reposent sur les supports
des vecteurs i et j . Alors on a : OM = OA + OB .
Puisque il existe un couple unique (x, y) tels que OA = x i et OB = y j , on peut donc aussi
écrire : OM = x i + y j .
Ainsi donc, à chaque point M du plan correspond un couple unique (x, y) R2 tel que OM =
x i + y j et, réciproquement, à chaque couple (x, y) R2 correspond un point M unique du plan
tel que OM = x i + y j . On dit que (O, i , j ) est un repère du plan.
Les réels x et y sont appelés les composantes ou coordonnées du point M(x, y). On les
appelle aussi respectivement l’abscisse et l’ordonnée de ce point dans le repère (O, i , j ). On
identifie le point M en écrivant : M = (x, y) ou encore M(x, y).
Les considérations précédentes concernant les vecteurs géométriques du plan s’étendent de
façon toute naturelle à l’ensemble des vecteurs géométriques de l’espace géométrique. On se sert
ordinairement des minuscules ( i , j , k ) pour symboliser les vecteurs d’une base orthonormée de
IR3.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 16 Ammar Yahia, Génie Civil
Soit i , j et k trois vecteurs géométriques non coplanaires (et par conséquent linéairement
indépendants) et soit O un point fixe de l’espace qui sera appelé l’origine. Traçons les axes Ox,
Oy et Oz correspondant respectivement aux repères (O, i ), (O , j ) et (O , k ).
Soient v un vecteur IR3 et M le point tels que OM = v (voir figure).
z
V
C
M
k
y
O
j B
A i
x
Le point M détermine d’une seule manière un parallélépipède dont OM est une diagonale et
dont trois arêtes reposent sur les axes. Les points A, B et C étant tels que le suggère la figure, on
a:
v = OA + OB + OC
OA x i
où : OB y j
OC z k
Donc d’une manière unique on a : v = OA + OB + OC = x i + y j + z k .
On dit que l’ensemble ( i , j , k ) est une base pour l’ensemble des vecteurs de l’espace et
que x, y et z sont respectivement la première, la deuxième et la troisième composante du vecteur
v dans la base ( i , j , k ). On écrit en abrégé v = (x, y, z) pour signifier que v = x i + y j + z
k.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 17 Ammar Yahia, Génie Civil
D’autre part, tout point M de l’espace géométrique s’identifie de façon unique dans le repère
(O, i , j , k ) par ses trois coordonnées appelées respectivement l’abscisse, l’ordonnée et la cote
du point M.
Définition 1: On dit de deux vecteurs géométriques non nuls qu’ils sont orthogonaux si, issus
d’une même origine, ils sont perpendiculaires.
Définition 2: On dit d’une base qu’elle est orthonormée si les vecteurs qui la composent sont
orthogonaux deux à deux et de même norme, cette norme étant retenue comme
unité de mesure.
L’utilisation d’une base orthonormée facilite grandement les calculs des distances et des
angles. Dans les graphiques, on dispose généralement les vecteurs de la base comme ci-dessous :
à gauche pour le cas du repère (O; i , j ) de IR2 et à droite pour le cas du repère (O ; i , j , k ) de
IR3.
Remarque
Du fait que les vecteurs i , j , et k ont même norme et que celle-ci est retenue comme unité de
mesure, on a donc par définition : || i || = || j || = || k || = l.
Définition 1: Un vecteur algébrique v , dans IR2, est définie par v = (x, y), où x et y IR.
Soit i et j deux vecteurs non parallèles de l’espace vectoriel des vecteurs géométriques du
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 18 Ammar Yahia, Génie Civil
plan et soit O l’origine du plan.
Soit v un vecteur quelconque du plan et soit OM le vecteur d’origine O, équipollent à v
( OM = v ). Après avoir disposé les vecteurs i et j de telle manière que leurs origines se
confondent avec le point O, construisons le parallélogramme OAMB dont OM soit une diagonale
et dont deux côtés reposent sur les supports des vecteurs i et j . On a alors:
v = OM = OA + OB
M v
B
j
o
A i
Et comme il existe deux réels précis x et y tels que OA = x i et OB = y j , on peut écrire:
v =xi +y j.
Tout vecteur dans IR2 peut donc ainsi être exprimé, de façon unique, comme combinaison
linéaire des vecteurs i et j . On dit que les vecteurs i et j constituent une base pour l’ensemble
des vecteurs géométriques du plan. Cette base se note ( i , j ).
Les scalaires x et y sont respectivement appelés la première composante et la seconde
composante du vecteur v dans la base ( i , j ). On identifie v en écrivant: v = (x, y)
Ainsi donc l’expression v = (x, y) se rapporte nécessairement à une base déterminée ( i , j ) et
signifie que v = x i + y j .
Remarque
Les deux réels (x, y) sont en fait les coordonnées du point terminal de v , lorsque son point
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 19 Ammar Yahia, Génie Civil
initial est confondu avec l’origine O.
Définition 3: Soit u = (u1, u2) et v = (v1, v2) deux vecteurs rapportés à une même base. Les
vecteurs u et v sont équipollents ou égaux si et seulement si leurs composantes
respectives sont égales, c’est-à-dire que :
u = v si et seulement si u1 = v1 et u2 = v2
Définition 4: Soit u = (u1, u2). Le vecteur opposé à u , noté - u , se définit ainsi: - u = (-u1, -
u2).
Exemple
Définition 5: Soit A(xa, ya) et B(xb, yb) deux points dans IR2. Les composantes du vecteur
AB sont : xb - xa et yb - ya, ainsi AB = (xb - xa, yb - ya).
Exemple
Soit les points A(1, -3), B(-4, 2), C(5, -2) et D(0, 3).
1. Représenter les vecteurs AB et CD dans le plan cartésien
2. Déterminer les vecteurs AB et CD .
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 20 Ammar Yahia, Génie Civil
Soit les vecteurs u = (5, 1) et v = (2, 3). Représenter graphiquement et déterminer les
composantes du vecteur r = u + v .
Définition: Soit les vecteurs u = (u1, u2) et v = (v1, v2). La somme des vecteurs u et v , notée
u + v , est définie u + v = (u1 + v1, u2 + v2).
Exemples
1) u = (-1, 4) et v = (2, -7), alors : u + v = (-1, 4) + (2, -7) = (-1+2, 4-7) = (1, -3)
2) Soit les points A(2, 3) et B(7, 5). Déterminer les composantes de AB .
AB = AO + OB = OB - OA = (7, 5) + (-2, -3) = (5, 2).
Définition: Soit le vecteur u = (u1, u2) et le scalaire k, où k un réel. Le produit du vecteur u
par le scalaire k, noté k u , est définie par : k u = (ku1, ku2)
Exemples
1) Soit u = (4, -6). Calculer 3 u et -2 u
3 u = 3(4, -6) = (3x4, 3x-6) = (12, -18)
-2 u = -2(4, -6) = (-2x4, -2x-6) = (-8, 12)
2) Soit u = (3, -5), v = (-4, 0) et w = (-3, 2). Calculer 2 u + 4 v , 3 u - 5 w , et 5 u + 2( v +3 w ).
Pour calculer la norme d’un vecteur algébrique, il suffit de calculer la longueur du vecteur
qui le représente. Considérons dans le plan, rapporté à la base orthonormée ( i , j ), un vecteur
quelconque v = (x, y) = x i + y j . Disposons v de telle manière que son origine se confonde
avec l’origine O (figure).
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 21 Ammar Yahia, Génie Civil
En vertu du théorème de Pythagore, on peut écrire : || v ||2 = ||x i ||2 + ||y j ||2
||x i || = |x | || i || = |x| et ||y j || = |y | || j || = |y|, il résulte alors :
|| v ||2 = x2 + y2 (dans R, |x|2 = x2).
|| v || = x2 y 2
Théorème 1: si u = (u1, u2), alors || u || = u1 u2
2 2
Corollaire 1: si, dans le repère (O; i , j ) de IR2 on connaît deux points A(a1, a2,) et B(b1, b2),
alors AB = (b1 – a1, b2 – a2) et, par conséquent: || AB || = (b1 a1 ) 2 (b2 a2 ) 2 .
On retrouve donc ici la formule familière pour le calcul de la distance de deux points (les
points A(a1, a2,) et B(b1, b2), en l’occurrence).
Exemple
La norme de v = (– 5, 4) rapporté à la base ( i , j ) est: || v || = (5) 2 (4) 2 = 41
Définition 1: Un vecteur algébrique v dans IR2 est un vecteur unitaire si || v || = 1
Exemple
1 3
7 1 4
Soit u = (1, 1), v = ( , ), i = (1, 0) et AB où A( , ) et B( , 1 ). Identifier les
2 2 5 5 5
vecteurs unitaires parmi ces vecteurs.
1
Théorème 2: Soit v , un vecteur algébrique non nul dans IR2. Si u = v , alors u est un
v
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 22 Ammar Yahia, Génie Civil
vecteur unitaire parallèle à v .
On note l’angle entre les vecteurs u et v , l’angle entre les vecteurs u et ( u + v ) et
la direction du vecteur u .
Si on exprime la longueur des segments de droite en fonction des normes (modules) des
vecteurs correspondants, alors la longueur du vecteur résultant est :
|| u + v || = || u || 2 || v || 2 2 || u |||| v || cos( )
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 23 Ammar Yahia, Génie Civil
|| v ||2 = || u + v ||2 + || u ||2 - 2|| u |||| u + v ||cos
Donc, l'angle entre les vecteurs|| u || et || u || + || v || est donné par :
|| u v || 2 || u || 2 || v || 2
arc cos( )
2 || u |||| u v ||
On tire également du graphique précédent que la direction du vecteur résultant u + v
est + .
Remarque
Il n’est pas nécessaire de retenir ces formules, mais il est important de comprendre la
démarche à suivre pour trouver la norme et la direction de la somme de deux vecteurs.
Exemple
Trouver la longueur et la direction du vecteur résultant des vecteurs u et v suivants.
y
o u + v x
v
Pour trouver la norme et la direction du vecteur u + v , il faut d’abord calculer la longueur des
vecteurs u et v . Or,
2
|| u ||cos45° = 2 || u || 2 2 = 2,828
cos 45
et de manière analogue,
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 24 Ammar Yahia, Génie Civil
4 8
|| v ||cos30° = 4 || v || 3 = 4,618
cos 30 3
On en déduit que :
64 8
|| u + v || = || u || 2 || v || 2 2 || u |||| v || cos =
2(2 2) ( 3 ) cos 75 6
8
3 3
|| u v || 2 || u || 2 || v || 2
L’angle entre les vecteurs u et u + v est : arc cos( ) 48
2 || u |||| u v ||
Par conséquent, la direction du vecteur résultant u + v est d’environ 357° (soit 45° - 48°= -
3°, ou 357°).
Tous les points et les vecteurs de cette section sont donnés en fonction d’un système
tridimensionnel d’axes à angle droit. Avant d’aborder l’étude des vecteurs dans IR3, il est utile
de se familiariser avec la représentation graphique dans l’espace.
Exemple
Définition 1: Un vecteur algébrique v , dans IR , est définie par v = (x, y, z), où x, y et z IR.
3
Remarques
1) Bien remarquer qu’ici encore les coordonnées du point M dans le repère (O, i , j , k ) et les
composantes du vecteur OM dans la base (O, i , j , k ) prennent respectivement les mêmes
valeurs, c’est-à-dire qu’on a la règle : M = (x, y, z) ~ OM = (x, y, z)
2) Le repère (O, i , j , k ) sert à identifier les points (à l’aide de leurs coordonnées), alors que la
base ( i , j , k ) sert à identifier les vecteurs (à l’aide de leurs composantes). Ajoutons que,
dans une base donnée, deux vecteurs équipollents ont nécessairement les mêmes composantes
(et ceci même s’ils occupent des endroits géométriquement différents) alors que, dans un
repère donné, deux points n’ont les mêmes coordonnées (disposées dans le même ordre, bien
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 25 Ammar Yahia, Génie Civil
sûr) que s’ils sont confondus.
3) Signalons qu’il est de rigueur de tenir compte de l’ordre dans lequel les vecteurs sont
énumérés (ce qui n’est généralement pas le cas quand on énumère les éléments d’un ensemble
ordinaire). Par exemple si, par référence à la base ( i , j , k ) on écrit w = (3, 2, 5), cela
signifie que w = 3 i + 2 j + 5 k et non pas, par exemple, 3 j + 2 k + 5 i , (où l’ordre des
vecteurs i , j , k n’est plus le même).
Définition 1: Le vecteur nul, noté 0 , se définit ainsi dans IR3: 0 = (0, 0, 0)
Définition 2: Les vecteurs i , j et k de la base se définissent ainsi dans IR : i = (1, 0, 0), j =
3
(0, 1, 0) et k = (0, 0, 1)
Définition 3: Soit u = (u1, u2, u3) et v = (v1, v2, v3) deux vecteurs rapportés à une même base.
Les vecteurs u et v sont équipollent ou égaux si et seulement si leurs
composantes respectives sont égales, c’est-à-dire que :
u = v si et seulement si u1 = v1, u2 = v2 et u3 = v3
Définition 4: Soit u = (u1, u2, u3). Le vecteur opposé à u , noté - u , se définit ainsi: - u = (-u1, -
u2, -u3).
Définition 5: Soit A(xa, ya, za) et B(xb, yb, zb) deux points dans IR3. Les composantes du
vecteur AB sont : xb - xa, yb - ya et zb - za ainsi AB = (xb - xa, yb - ya, zb - za).
Exemple
Soit les points A(3, 0, -7), B(-2, 3, 4) et C(5, -6, 1). Déterminer les composantes des
vecteurs AB , BC , CA et AC .
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 26 Ammar Yahia, Génie Civil
Addition de vecteurs algébriques dans IR3
Définition: Soit les vecteurs u = (u1, u2, u3) et v = (v1, v2, v3). La somme des vecteurs u et v ,
notée u + v , est définie par u + v = (u1 + v1, u2 + v2, u3 + v3).
Exemple
Si les vecteurs u = (4, -5, 2) et v = (-3, -1, 6), alors :
u + v = (4, -5, 2) + (-3, -1, 6) = (4-3, -5-1, 2+6) = (1, -6, 8)
Exemple 1
1) Soit u = (4,-5, 3). Calculer -4 u .
-4 u = -4(4,-5, 3) = (-4x4, -4x-5, -4x3) = (-16, 20, -12)
2) Soit u = (4, 0, -3) et v = (-2, 3, 4). Calculer 2 u - 4 v et u + 5 v
3) Calculer 3 i - j + 5 k
Théorème: si u = (u1, u2, u3), alors || u || = u1 u2 u32
2 2
Preuve: Considérons le vecteur u = (u1, u2, u3) rapporté à la base orthonormée ( i , j , k ).
Disposons u de telle manière que son origine se confonde avec l’origine O (figure).
z
u3
u
u2
o y
u1
x A
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 27 Ammar Yahia, Génie Civil
|| OA || 2 u3 = u1 u2 u3
2 2 2 2
En vertu du théorème de Pythagore, on peut écrire: || u || =
(car || OA || u12 u22 ).
Corollaire: Si, dans le repère (O; i , j , k ) on connaît deux points A(a1, a2, a3) et B(b1, b2, b3),
alors AB = (b1 – a1, b2 – a2, b3 – a3) et, par conséquent:
|| AB || = (b1 a1 ) 2 (b2 a2 ) 2 (b3 a3 ) 2 .
On retrouve donc ici la formule pour le calcul de la distance de deux points (les
points A(a1, a2, a3) et B(b1, b2, b3), en l’occurrence.
Exemples
1) Soit A(-4, 3, 0) et B(-5, 1, -2), deux points de l’espace. Calculer || AB ||.
|| AB || = (5 4) 2 (1 3) 2 (2 0) 2 = 9 =3
2) Si, dans le repère (O; i , j , k ) on a les points A(1, 2, 3) et B(0, –1, 2), alors la distance de
A à B, notée d(A,B), est :
d(A,B) = || AB || = (0 1) 2 (1 2) 2 (2 3) 2 = 11
Soit une sphère dont le centre C a pour coordonnées orthogonales x0, y0, z0, et de rayon R.
Les coordonnées orthogonales x, y, z de tout point M de la sphère devront satisfaire la relation
|| CM || = R, soit : (x – x0)2 + (y – y0)2 + (z – z0)2 = R2
Remarque
Quand on fait le calcul de la norme d’un vecteur, il est parfois avantageux de faire intervenir
la règle ||r v || = |r| || v ||.
Par exemple, si v = (– 25, 50, –75), alors on peut écrire v = – 25(1, –2, 3), et par suite la
norme de v peut se calculer comme suit :
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 28 Ammar Yahia, Génie Civil
|| v || = |-25| ||(1, -2, 3)|| = |-25| ||(1, -2, 3)|| = 25 (1) 2 (2) 2 32 = 25 14
Définition: Un vecteur algébrique v dans IR3 est un vecteur unitaire si || v || = 1
Applications
1) Si, dans un repère (O; i , j , k ), on a les deux points A(2, 5, -1) et B(-4, 0, 5).
Calculer les composantes du vecteur AB
Solution: AB = OB - OA = (-4-2, 0-5, 5+1) = (-6, -5, 6).
2) Si, dans un repère (O ; i , j , k ), on a les deux points A(2, -5, 1) et B(-4, 0, 5).
Calculer les composantes du vecteur AB et BA
Solution: AB = OB - OA = (-4-2, 0+5, 5-1) = (-6, 5, 4).
BA = OA - OB = (2+4, -5-0, 1-5) = (6, -5, -4) = - AB
3) Soit un repère (O; i , j , k ) et les points A(1, 2, 3), B(1, -1, 4) et C(4, 5, 2).
Trouver le point D tel que : CD = AB
Solution: Une bonne manière de trouver les coordonnées du point D est de trouver les
composantes du vecteur OD .
OD = OC + CD = OC + AB ( CD = AB )
OD = (4, 5, 2) + (1-1, -1-2, 4-3) = (4, 2, 3).
4) Soit le point A = (2, –4, –1) ainsi que le vecteur v = (1, 1, 1) dans le repère (O ; i , j , k ).
Trouver un point B tel que AB ait même orientation que v et soit de norme 2.
Solution: Pour connaître le point B demandé, évaluons le vecteur OB , O étant l’origine. On a
(figure):
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 29 Ammar Yahia, Génie Civil
OB = OA + AB
v v v
Mais on veut que la norme de AB = 2 (puisque étant de norme 1, 2 sera de
|| v || || v || || v ||
norme 2 en plus d’avoir même orientation que v). Alors,
v 2
OB = OA + 2 = OA + v
|| v || 111
2 2 2 2
= (2, -4, -1) + (1, 1, 1) = (2 + , -4 + , -1 + )
3 3 3 3
Note: Vecteur unitaire (ou normé)
On dit d’un vecteur géométrique dont la norme égale l’unité qu’il est unitaire (ou normé). Par
exemple, les vecteurs de la base orthonormée ( i , j , k ) sont unitaires. Étant donné un vecteur
non nul quelconque v , on trouve souvent avantage à le comparer à un autre vecteur, vo , qui, tout
en ayant même orientation que v , soit unitaire. Pour obtenir ce vecteur, il suffit de déterminer
v
.
|| v ||
IRn.
Définition 2: La dimension d’un vecteur algébrique est donnée par le nombre de composantes
du vecteur.
Exemples
1) Le vecteur u = (1, -3, 2, 5) est un vecteur de dimension 4.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 30 Ammar Yahia, Génie Civil
2) Le vecteur u = (0, 0, 0, 0, 5) est un vecteur de dimension 5.
Définition 2: Les vecteurs e1 , e2 , e3 , … en se définissent ainsi dans IRn:
e1 = (1, 0, 0, …,0) (ou i )
e2 = (0, 1, 0, …,0) (ou j )
e3 = (0, 0, 1, …,0) (ou k )
en = (0, 0, 0, …,1)
Définition 3: Soit u = (u1, u2, u3,….un) et v = (v1, v2, v3,..., vn) deux vecteurs de même
dimension. Les vecteurs u et v sont équipollents ou égaux si et seulement si les
composantes respectives sont égales, c’est-à-dire: u1 = v1, u2 = v2, u3 = v3, un = vn
Définition: Soit les vecteurs u = (u1, u2, u3,….un) et v = (v1, v2, v3,….vn). La somme des
vecteurs u et v , notée u + v , est définie par u + v = (u1 + v1, u2 + v2, u3 + v3,…
un + vn).
Exemple
Si les vecteurs u = (4, -5, 2, 1, 5) et v = (-3, -1, 6, 0, -1), alors :
u + v = (4, -5, 2, 1, 5) + (-3, -1, 6, 0, -1) = (4-3, -5-1, 2+6, 1+0, 5-1) = (1, -6, 8, 1, 4)
Définition: Soit le vecteur u = (u1, u2, u3,….un) et le scalaire k, où k un réel. Le produit du
vecteur u par le scalaire k, noté k u , est définie par : k u = (ku1, ku2, ku3,…, kun)
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 31 Ammar Yahia, Génie Civil
Norme d’un vecteur algébrique dans IRn
Théorème: si u = (u1, u2, u3,…., un), alors || u || = u1 u2 u3 ... un2
2 2 2
Remarques
1) Si le produit scalaire de 2 vecteurs non nuls est nul, ces deux vecteurs sont orthogonaux: on
aura en effet cos ( u , v ) = 0.
2) La formule du produit scalaire sert également à calculer l’angle entre deux vecteurs non nuls
dont on connaît les modules et le produit scalaire.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 32 Ammar Yahia, Génie Civil
y
x
Exemples
1) Dans IR2, une force constante F 5 j est appliquée à un point mobile P contraint à se déplacer
en ligne droite du point (-2, 0) au point (1, 3). On cherche le travail T fait par la force F lors
de cette translation.
2
T = F . d = || F || || d || cos = ||5 j || || (3,3) || cos x 2 x unités d'énergie
4 2
2) Si l’angle entre deux vecteurs u et v est de 60° et si les modules de ces deux vecteurs sont
respectivement de 4 et de 7, calculer alors le produit scalaire de ces deux vecteurs.
u . v = || u || || v || cos 4 x 7 x cos 60° = 4 x 7 x 0,5 = 14
3) Soit u = (2, -7, 0) et v = (-3, -1, 4) deux vecteurs de l’espace. Calculer le produit scalaire de
ces deux vecteurs.
u . v = (u1 v1 + u2 v2 + u3v3) = (2 x -3 + -7 x -1 + 0 x 4) = -6 + 7 + 0 = 1
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 33 Ammar Yahia, Génie Civil
Propriété 3 : a ( u . v ) = (a u ). v = u . (a v )
Propriété 4 : u . 0 = 0
Propriété 5 : u . u = || u ||2
Propriété 6 : Deux vecteurs non nuls sont perpendiculaires si set seulement si u . v = 0
u u
w1 u
v v
v
w3
En appliquant le théorème du produit scalaire, on aura: u . w = 0 et v . w = 0. Un système
ax by cz 0
d’équations peut être alors établi:
dx ey fz 0
Dans ce système homogène d’équations linéaires, le nombre d’inconnu est supérieur au
nombre d’équations. Par conséquent ce système admet une infinité de solutions.
Nous allons voir dans le chapitre 3 comment résoudre ce système d’équations. Une solution
particulière de ce système est donnée par :
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 34 Ammar Yahia, Génie Civil
x = bf – ce, y = cd – af et z = ae – bd, alors le vecteur w est donné par :
b c a c a b
w ( x, y, z ) , ,
e f d f d e
Définition: Soit u (u1, u2, u3) et v (v1, v2, v3), deux vecteurs de IR3. Le produit vectoriel des
vecteurs u et v , noté u x v , est défini par :
u2 u3 u1 u3 u1 u2
u x v = , ,
v
2 3v v1 v3 v1 v2
Le produit vectoriel de deux vecteurs est un vecteur, d’où le nom de produit vectoriel. Voilà
un moyen de retenir facilement la formule du produit vectoriel:
u = (u1, u2, u3) et v = (v1, v2, v3), alors
u xv = u1 u 2 u 3 , u1 u 2 u 3 , u1 u 2 u 3
v1 v 2 v3 v1 v 2 v3 v1 v2 v3
Exemples
1) Si u = (2, -1, 3) et v = (-4, 6, 5), calculer le produit vectoriel u x v
Réponse: u x v = (-23, -22, 8)
Remarque
À l’aide du produit scalaire, il est facile de vérifier que ( u x v ) est perpendiculaire à la fois
à u et à v . En effet, (-23, -22, 8).(2, -1, 3) = (-23, -22, 8).(-4, 6, 5) = 0
2) Soit u = (-2, 1, 3) et v = (4, 0, 5). À l’aide du produit vectoriel, déterminer un vecteur
perpendiculaire à la fois à u et à v .
Une autre façon de mémoriser cette définition est de l’associer au calcul du déterminant
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 35 Ammar Yahia, Génie Civil
i j k
(notion à étudier au chapitre 4). u x v u1 u2 u3
v1 v2 v3
3) Soit u = (-2, 4, 5) et v = (0, -2, 7). Calculer u x v et v x u
Théorème 1: Si u et v deux vecteurs de IR3, alors || u x v ||2 = || u ||2 || v ||2 – ( u . v )2
Aide :
Considérer deux vecteurs u (a, b, c) et v (e, f, g) et développer les deux membres de l’égalité
Théorème 2: Si u et v deux vecteurs non nuls de IR3, alors :
|| u x v || = || u |||| v || sinoùformé par les vecteurs u et v .
Preuve
Nous savons que : || u x v ||2 = || u ||2 || v ||2 – ( u . v )2
= || u ||2 || v ||2 – (|| u |||| v || cos)2
= || u ||2 || v ||2 – || u ||2|| v ||2 cos
|| u ||2 || v ||2 (1 – cos2factorisation)
|| u ||2 || v ||2 sin21-cos2sin
d'où || u x v || || u || || v ||sincar
Remarque
Il est facile de vérifier que le produit || u x v ||, u et v sont deux vecteurs non nuls, est
Définition: Soit u (u1, u2, u3) et v (v1, v2, v3) deux vecteurs non nuls de IR3. Le produit
vectoriels u x v peut être défini comme suit: u x v = || u ||.|| v || sin U
est l'angle formé par les vecteurs u et v
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 36 Ammar Yahia, Génie Civil
U est un vecteur unitaire et perpendiculaire à u , à v et au plan engendré par u et
v . Le sens de U est déterminé par la règle de la main droite ou règle de la vis.
Exemples
1) Calculer les produits vectoriels i x j , k x j et i x k
a) i x j = || i |||| j || sin U = 1 x 1 x1 k ( U = k ) = k
b) k x j = || k |||| j || sin U = 1 x 1 x1(- i ) ( U = - i ) = - i
b) i x k = || i |||| k || sin U = 1 x 1 x1(- j ) ( U = - j ) = - j
2) À l’aide du produit vectoriel, démontrer que sin(A – B) = sinA cosB – cosA sin B
Soit u (cos B, sin B, 0) et v (cos A, sin A, 0) deux vecteurs unitaires
u x v = (0, 0, cosB sinA – cosAsinB)
De plus u x v = || u |||| v || sin(A - B) k (définition)
= 1 x 1 sin(A - B) k = (0, 0, sin(A - B))
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 37 Ammar Yahia, Génie Civil
de rotation. Le moment de force est donné par l’expression r x F et son intensité est
|| ||. L’intensité du moment est égale au module du produit vectoriel :
|| || = || r || || F || sin
Exemple:
sur un boulon
Le produit vectoriel peut être utilisé pour calculer l’air des figures géométriques.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 38 Ammar Yahia, Génie Civil
Théorème: Soit u et v deux vecteurs de R3. L’air A du parallélogramme engendré par les
vecteurs u et v est donné par : A = || u x v ||
Définition: Soit u , v et w trois vecteurs de R . Le produit mixte des vecteurs u , v et w est
3
défini par u . ( v x w ).
Exemple
Soit u = (2, -1, 4), v = (1, 0, 5) et w = (-3, 6, -8). Calculer le produit mixte u . ( v x w ).
u . ( v x w ) = (2, -1, 4).( (1, 0, 5) x (-3, 6, -8))
Théorème: si u = (u1, u2, u3), v = (v1, v2, v3) et w = (w1, w2, w3) sont trois vecteurs de IR3,
u1 u2 u3
alors u . ( v x w ) = v1 v2 v3 (à étudier dans le chapitre 3)
w1 w2 w3
Théorème: Soit u , v et w trois vecteurs de R .
3 u
Le volume V du parallélépipède
w
engendré par les vecteurs u , v et
v
w est donné par V = | u . ( v x w )|,
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 39 Ammar Yahia, Génie Civil
Preuve
Soit la parallélépipède:
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 40 Ammar Yahia, Génie Civil
Exercices
4. Soit ABCD un parallélogramme. Si, comme l’indique la figure, on pose AB = v et BV= w ,
exprimer les vecteurs AC , CD et BD en fonction des vecteurs v et w .
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 41 Ammar Yahia, Génie Civil
5. Démontrer la règle :
MN = ON – OM , M, N et O étant trois points quelconques. (Suggestion : Invoquer la
relation de Chasles: MN = MX + XN ;)
6. Soient les points A(3, 4, –1), B(0, –2, 1) et C(3, 2, 1) dans le repère (O ; i , j , k ).
(a) Déterminer (par leurs composantes disposées en triplets) les vecteurs AB , AC et BC .
(b) Calculer || AB ||, || AC || et || BC ||.
7. Calculer la norme de chacun des vecteurs v1 = (1, –2, 4), v2 = (36, 24, –48), v3 = (100, 200,
300) et v4 = (–42, –14, –21) décrits dans la base ( i , j , k ).
8. Calculer la distance d(A,B) des points A et B de l’espace (repère orthonormé) si :
(a) A = (1, 2, -1) et B = (4, 2, 0) ;
(b) A = (3, 2, 1) et B = (0, 2, -3).
9. Dans le repère (O ; i , j , k ). Considérons les points A(3, 4, 5) et B(0, –1, –2).
a. Donner le point milieu M du segment AB.
b. Déterminer le point N du segment AB qui soit trois fois plus près de A que de B.
10. Trouver le vecteur unitaire v0 ayant même direction et même sens que v = (4, –12, 3) (base
orthonormée).
11. Trouver un vecteur w d’orientation opposée à celle de v = (2, –1, 3) (base orthonormée) et de
norme 7.
12. Étant donné dans le repère (O ; i , j , k ) le point A(4, 2, 1), trouver un point B tel que
AB soit parallèle à v = (1, 2, 2) et de norme 5. (Attention : Deux solutions sont possibles.)
13. Soient ABC un triangle et O un point quelconque. Posons : v = AB et w = AC
a. Exprimer les vecteurs AB , CB et AC en fonction des vecteurs v et w .
b. Exprimer les vecteurs v , w et v + w en fonction des vecteurs OA ,
OB et OC .
14. Si ABCD est un quadrilatère tel que OB – OA = OC – OD , O étant un point quelconque,
montrer que ABCD est un parallélogramme.
15. Sachant que, dans tout triangle, « un côté quelconque est plus petit que la somme des deux
autres et plus grand que leur différence », prouver la règle (concernant les vecteurs
géométriques): || v + w || « || v || + || w ||. (Rappelons que la notation || v || représente la norme
de v ).
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 42 Ammar Yahia, Génie Civil
16. En se basant sur la même loi des triangles qu’à l’exercice précédent, démontrer cette autre
règle : || v – w || » || v || – || w ||.
17. Montrer que si AB + CD – AM = CB – CM , alors D = C.
18. Soient u = AB , v = AE et w = AD , trois vecteurs de même origine A, formant trois arêtes
du cube ABCDEFGH dessiné ci-contre. Exprimer en fonction de u , v et w les quatre
vecteurs d’origine commune A, et d’extrémités respectives C, F, G et H.
GIN 601 – Introduction au calcul matriciel Chap. 1 - 43 Ammar Yahia, Génie Civil