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ROTATION ET ASSOCIATION

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XXDÉFINITION ET RÔLE DANS LA RÉDUC- XXCONTRE QUELS BIOAGRESSEURS ?Contre
TION DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES : les adventices, les ravageurs et maladies
la rotation est l’action d’alterner les es- telluriques en ce qui concerne la rotation.
pèces cultivées (ou non) sur une même Contre tous les bioagresseurs en ce qui
parcelle pendant un cycle cultural. C’est un concerne l’association culturale.
des principes essentiels de la production
intégrée. La rotation contribue à rompre le XX SUR QUELLES CULTURES ?Pour la rota-
cycle des bioagresseurs, en particulier les tion  : sur toutes les cultures tropicales
ravageurs telluriques et les champignons annuelles et semi-pérennes. Pour l’asso-
pathogènes par l’introduction de cultures ciation culturale : sur toutes les cultures
non hôtes. Ainsi, le recours aux produits tropicales.
phytosanitaires est moindre que pour une
monoculture. XXQUAND ?En amont de la mise en place
d’un nouveau système de culture.
L’association culturale consiste à cultiver si-
multanément plusieurs espèces différentes XX DANS QUELLES CONDITIONS ?Les condi-
sur une même parcelle. Les cycles cultu- tions de mise en place des rotations et asso-
raux sont parallèles ou se chevauchent. ciations culturales sont précisées ci-après,
Une complémentarité des espèces est dans le paragraphe « Exemples de mise en
recherchée afin de rendre le système plus œuvre de la technique ».
résilient face aux bioagresseurs.
XXRÉGLEMENTATION :il est interdit d’ap-
pliquer un produit phytosanitaire sur une
association culturale s’il n’est pas homo-
logué sur chacune des cultures présentes.
De plus, les délais avant récolte doivent
correspondre à chacune des cultures.
Évaluation globale des performances XXTEMPS DE TRAVAIL :  il dépend des es-
agronomique (AGRO), environnementale (ENVIR),
économique (ECO) et d’organisation du travail pèces cultivées.
(TRAVAIL) de la technique

TRAVAIL ÉCO AGRO ENVIR

P E R F O R M A N C E S D E L A T E C H N I Q U E

GUIDE TROPICAL 129 FICHES TECHNIQUES


Détail des effets induits par la mise en œuvre de la technique

ORGANISATION DU TRAVAIL

EFFETS POSITIFS

-
EFFETS NÉGATIFS

 onnaissances nécessaires sur les éventuels effets allélopathiques des plantes.


C
Organisation de la main d’œuvre nécessaire pour gérer plus d’espèces.
Augmentation possible de la pénibilité du travail dans le cas des associations.

ÉCONOMIE

EFFETS POSITIFS


Moins d’achat de fertilisants et de produits phytosanitaires si les espèces culti-
vées se complémentent.
Sécurisation du revenu.
Rendements supérieurs à ceux des cultures pures dans 70% des cas.
Trésorerie supplémentaire due à la vente de la culture associée.
EFFETS NÉGATIFS

-

AGRONOMIE

EFFETS POSITIFS


Augmentation de la biodiversité cultivée.
Utilisation équilibrée des ressources du milieu lorsque les espèces mises en
association ont des caractéristiques complémentaires (système racinaire,
développement végétatif, durée des cycles).
Maintien de la structure et de la fertilité du sol.
Gestion de l’enherbement.
Possible réduction des dégâts des ravageurs avec les associations (perturbation
de leurs repères visuels et olfactifs).
Effet répulsif d’une plante sur les ravageurs et maladies de la plante associée.
EFFETS NÉGATIFS

-

QUALITÉ DES PRODUITS

EFFETS POSITIFS

Moins de résidus de produits phytosanitaires.


EFFETS NÉGATIFS
-

ENVIRONNEMENT

EFFETS POSITIFS

Préservation de la qualité de l’eau grâce à une moindre utilisation de fertilisants.


EFFETS NÉGATIFS

-

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CONSOMMATION D’ÉNERGIE

EFFETS POSITIFS

Consommation de carburants en moins car moins de passage pour la fertilisation.


EFFETS NÉGATIFS

-

Exemples de mise en œuvre de la technique

La
XX rotation en maraîchage

„„ Principes de base : petit pois, pomme de terre) avec les


- éviter de cultiver deux fois de suite une plantes peu couvrantes ou ne permettant
plante de la même famille afin de limiter pas de sarcler (carotte, navet, oignon) afin
la propagation des ravageurs et des mala- de limiter l’enherbement des parcelles.
dies souvent spécifiques à une famille. -a
 ttendre suffisamment longtemps avant
- éviter de cultiver deux fois de suite une de cultiver à nouveau une même plante
plante pour le même organe (fruit, feuille, au même endroit.
racine) afin d’exporter des éléments miné-
raux différents. Les légumes fruits ont des „„ Exemples d’espèces intéressantes à
besoins importants en éléments phos- insérer dans la rotation : pois et haricot
phorés, les légumes feuilles en éléments pour enrichir le sol en azote, maïs et canne
azotés et les légumes racines, tubercules à sucre pour assainir le sol, arachides, radis
et bulbes en éléments potassiques. ou navet pour piéger les nématodes, œil-
- planter en tête de succession les cultures let d’Inde (Tagetes sp.) pour repousser les
gourmandes (apports en matière orga- nématodes.
nique de plus de 2 kg/m²) telles que l’au-
bergine, le chou, le concombre, la courge,
le melon, la pomme de terre, la tomate
afin de valoriser les apports de matières
organiques. Il est préconisé d’effectuer
les successions culturales par ordre dé-
croissant d’exigence des cultures. TT A ssociation pomme liane x grenadier x
- alterner les plantes étouffant les adven- citronnelle en Guadeloupe.
tices ou autorisant un sarclage (tomate, (PHOTO : J. MAILLOUX, ASSOFWI)

GUIDE TROPICAL 131 FICHES TECHNIQUES


„„ Exemples de rotations conseillées  : „„ Exemples de rotations à éviter : tomate /
concombre / igname / roquette / piment, tomate, aubergine / tomate, solanacées /
persil / poivron / radis / haricot, tomate / cucurbitacées.
laitue / patate douce / maïs, chou / radis /
pois / laitue, etc...

Les
XX associations culturales

Lorsque plusieurs espèces sont cultivées - dans la culture dérobée, une première
en association, elles entrent nécessaire- culture est mise en place puis une deu-
ment en compétition pour l’accès à l’eau, xième alors que la première a atteint le
à la lumière et aux éléments nutritifs. Des stade reproductif mais n’est pas encore
choix techniques limitent cette concurrence récoltée. La deuxième culture se déve-
et développent la complémentarité des loppe sans être gênée par la récolte de
espèces mises en association. la première.

„„ Choix des espèces : les plantes puisent „„ Choix des densités de plantation  : la
différemment les éléments du sol en fonc- dominance trop marquée d’une culture
tion de leur système racinaire. Les herba- peut entraîner un mauvais rendement de
cées à enracinement fasciculé (alliacées, la culture associée. Des rendements inté-
bananiers) explorent les couches les plus ressants sont généralement obtenus avec
superficielles, les herbacées à enracine- des densités de plantation inférieures à
ment pivotant (carotte, légumineuses) uti- celles utilisées en cultures pures.
lisent un volume situé un peu plus bas et les
espèces ligneuses pérennes (arbres frui- „„ Choix de l’organisation spatiale : la mise
tiers, légumineuses ligneuses) explorent en place de l’association en rangs alternés
les couches profondes du sol. est la plus simple à gérer vis-à-vis des
opérations culturales. L’orientation des
„„ Choix des variétés : au sein d’une même rangs est importante lorsqu’une espèce
espèce, certaines variétés se prêtent mieux est plus haute qu’une autre. L’orientation
que d’autres à la culture en association. Par est/ouest améliore l’ensoleillement de la
exemple, un maïs dont les feuilles ont un culture basse.
port dressé fait moins d’ombre à la culture
associée qu’un maïs dont les feuilles sont „„ Exemple d’association :
horizontales. igname x concombre x haricot x malanga
en Guadeloupe :
„„ Choix des dates de plantation : les be- - s eptembre : jachère.
soins d’une culture varient en fonction de -m  ai : retournement de la terre, séchage
son stade de développement. La concur- des herbes.
rence entre espèces cultivées associées - avril : apport de compost, formation de
risque d’être d’autant plus forte que leurs billons de 40 à 60 cm de haut espacés de
périodes de besoin maximal coïncident. 2 à 2,50 m.
-m  ai : plantation de l’igname sur les bil-
„„ Les cycles des cultures peuvent être lons, semis du haricot sur un côté du bil-
décalés : lon, semis du concombre de l’autre côté.
- dans les cultures intercalaires, on plante - juin : récolte du concombre.
une culture à cycle court entre les rangs - juillet : récolte du concombre et récolte
de la plante au cycle plus long, espacée du haricot.
de manière habituelle (exemples : radis - août : plantation du malanga entre les billons.
x laitue, chou x aubergine, cucurbitacées -d  écembre : récolte de l’igname.
x agrumes). -a  vril : récolte du malanga.

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SS Parcelle associant plusieurs espèces


fruitières et vivrières (ananas, dachine,
bananier et igname) en Guadeloupe.
(PHOTO : G. HOSTACHE, INRA)

Autres
XX exemples :
BIBLIOGRAPHIE
Association maïs x patate douce x haricot Bibliographie à consulter :
en Guadeloupe, association maïs x haricot
x cucurbitacée en Martinique, association > ASSOFWI, 2012. Fiche Association de plantes

igname x chou caraïbes ou dachine ou – rotation des cultures. 2 p. [En ligne], disponible
giraumon ou gombo ou maïs ou haricot sur : http://assofwi.com/la_documentation_tech-
nique_068.htm
en Martinique, association banane plan-
> AGRISUD International, 2010. L’agroécologie en
tain x giraumon en Martinique, association pratiques. 187 p. [En ligne], disponible sur : http://
jeunes vergers x giraumon en Martinique, www.agrisud.org/fr/type-publications/guides/
association bananier x ananas aux Antilles
(attention, l’application d’Ethrel® est inter- Bibliographie consultée pour la rédaction de la fiche :
dite dans ce cas), associations cultures
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maraîchères x plantes aromatiques.

Association avec d’autres techniques alternatives :

en complément de toutes les autres techniques et des mesures prophylactiques (FT n°14). Pour plus d’informa-
tions, reportez-vous au tableau des compatibilités des techniques (page 180).

GUIDE TROPICAL 133 FICHES TECHNIQUES

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