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www.ucgraben.ac.cd
Par
EPIGRAPHE
La science est bonne car elle s’acquiert au fil du temps, c’est pour cela que l’homme depuis
sa création cherche toujours l’excellence, cela ne doit pas l’amener à ignorer celui qui est au-
dessus de tout (KATHAKA, 2007).
ii
DEDICACE
REMERCIEMENTS
La réussite est souvent l’œuvre de plusieurs contributions. C’est ainsi qu’il
convient dans le cadre de cette étude d’accorder un sentiment de gratitude à tous ceux qui, de
près ou de loin, ont apporté leurs parts dans l’édifice de ce modeste travail de recherche.
Nous remercions d’abord notre Dieu, le Tout Puissant pour la santé, l’intelligence et
l’endurance jusqu’au bout de cette étude.
Enfin, nous avons le réel plaisir d’exprimer notre profonde gratitude à tous les membres
de la famille, amis et camarades étudiants pour tous les moments de partage de connaissances
et d’entraide mutuel.
KASEREKASINDANI Etienne
iv
RESUME DU TRAVAIL
Pour y arriver, les enquêtes ont été menées auprès de 30 producteurs de l’arac
(brasseurs) de la ville de Butembo afin d’identifier et de décrire correctement les différents
procédés de fabrication de l’arac. Ensuite, les échantillons de leurs produis ont été récoltés
dans les conditions hygiéniques et analysés au laboratoire pour la caractérisation physico-
chimique et microbiologique.
Les résultats des enquêtes révèlent deux procédés (avec deux sous variantes dans
chaque procédé) de fabrication de l’arac en ville de Butembo. L’un utilisant la cendre comme
adjuvant(Pr2) et l’autre sans adjuvant(Pr1). Pr1 est subdivisé en deux sous procédés dont
Pr1.1 se caractérisant par l’ajout de toute la quantité du ferment (farine d’éleusine) pour
amorcer la fermentation (cfr figure 2 (Pr 1.1) et Pr1.2 le procédé avec ajout séquentiel de
ferment pendant 24h (figure 2 (Pr 1.2)). Le deuxième procédé Pr2 est quant à lui subdivisé en
Pr2.1 avec l’arac comme levain et Pr2.2 avec malt de mil comme levain. Cependant Pr1.1
reste le procédé le plus utilisé en ville de Butembo.
Les analyses physicochimiques révèlent un pH acide (4.1 à 4.4), pour l’arac issu
de tous procédés. Le procédéPr2.1 et le procédé Pr2.2 ont des teneurs en alcool presque égales
(8 et 8,75%) mais significativement supérieures à celles des procédésPr1.1 et Pr 1.2 (6 et
6,75%). Comparativement à la norme nationale de l’OCC tous les procédés ont des qualités
physicochimiques normales. Par contre, tous les échantillons analysés du point de vue
microbiologique n’ont pas été conformes à la norme car BAM supérieur à 105UFC. On
souligne également la présence des levures, de Listeria, de Bacillus spp, de staphylococcus
aureus et d’Escherichia coli dans les échantillons d’arac analysé.
Mots clés : Procédés, bière de maïs (arac), Butembo
v
ABSTRACT
This study proposes to analyze the artisanal manufacturing processes of arac in
the city of Butembo as well as the finished products which result from it, to identify the gaps
in order to improve its quality given the frequency of its consumption by much of the local
population.
The results of the surveys reveal two processes (with two sub-variants in each
process) for the manufacture of arac in the city of Butembo. One using ash as an adjuvant
(Pr2) and the other without adjuvant (Pr1). Pr1 is subdivided into two sub-processes including
Pr1.1 characterized by the addition of the entire quantity of ferment (finger flour) to initiate
fermentation (see figure 2 (Pr 1.1) and Pr1.2 the process with sequential addition ferment for
24 hours (figure 2 (Pr 1.2)). The second process Pr2 is subdivided into Pr2.1 with arac as
leaven and Pr2.2 with millet malt as leaven. However Pr1.1 remains the process the most used
in the city of Butembo.
Physicochemical analyzes reveal an acid pH for arac from all processes. The
Pr2.1 process and the Pr2.2 process have almost equal alcohol contents (8 and 8.75%) but
significantly higher than those of the Pr1.1 and Pr 1.2 processes (6 and 6.75%). Compared to
the OCC national standard, all processes have normal physicochemical qualities. On the other
hand, all the samples analyzed from a microbiological point of view did not comply with the
standard because BAM greater than 105 CFU. We also highlight the presence of yeasts,
Listeria, Bacillus spp, Staphylococcus aureus and Escherichia coli in the arac samples
analyzed.
Tableau 1 : Composition chimique approchée des principales parties des grains de maïs(%) .. 6
Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon l’âge, l’Ancienneté dans la production, Nombre de
production et la quantité ........................................................................................................... 15
Tableau 3 : Analyse de la variance des donnes relative au pH de 4 procédés de fabrication
d’arac ........................................................................................................................................ 18
Tableau 4 : Analyse de la variance des donnés relatives à la teneur en alcool de 4 procédés de
fabrication d’arac...................................................................................................................... 19
Tableau 5 : Analyse de la variance des donnés relatives à l’extrait réel de 4 procédés de
fabrication d’arac...................................................................................................................... 20
Tableau 6 : Analyse de la variance des données relatives à la densité primitive de 4 procédés
de fabrication d’arac ................................................................................................................. 21
Tableau 7 : L’analyse de la variance des données par rapport au dénombrement des germes
aérobies mésophiles totaux....................................................................................................... 22
vii
DEDICACE ................................................................................................................................ ii
ABSTRACT ............................................................................................................................... v
0. INTRODUCTION .............................................................................................................. 1
3.1.1. La description des procédés traditionnels de production de l’arac par les enquêtes . 15
ANNEXES ............................................................................................................................... 32
0. INTRODUCTION
0.1.PROBLEMATIQUE
Les céréales sont des produits de première importance en Afrique et constituent
une source énergétique et de micronutriments. Les céréales constituent la base de
l’alimentation humaine dans la plupart des pays du monde, du fait qu’elles apportent la plus
grande part des glucides de la ration alimentaire. Dans plusieurs pays d’Afrique, les céréales
représentent plus de 77 % des apports Calorifiques (MOUMOUNI, K. 2014).
En Afrique, ils occupent une place importante dans la consommation alimentaire.
Dans l’alimentation humaine, les céréales les plus importants restent le maïs, le blé, le riz, le
sorgho, le mil dont les niveaux de consommation varient d’un pays à un autre. Cependant, le
maïs est considéré comme la céréale la plus cultivée dans le monde dont les deux premiers
producteurs sont les États-Unis et la Chine. La production mondiale a fortement augmenté
depuis le début des années 2000. Elle atteindrait 1 007 millions de tonnes (Mt) en 2015. Le
maïs occupe aujourd’hui la première place dans le système alimentaire et reste la céréale la
plus consommée loin devant le riz et le sorgho. (GRAPHAGRI, 2016).
Certaines céréales telles que le maïs, le sorgho, et le mil sont souvent transformées
en farine et en boisson alcoolique (bière). Le maïs peut être utilisé directement ou sous forme
maltée et/ou fermentée dans la préparation de plusieurs aliments traditionnels tels que les
bouillies, les pâtes et les boissons alcoolisées et non alcoolisées. Ainsi, dans beaucoup de pays
africains, les bières des céréales (maïs, sorgho, petit mil) sont produites et constituent la
principale boisson alcoolisée des populations de savane, par opposition au vin de palme,
boisson des populations forestières (HAMADOU, M. ET AL., 2017).
Les marchés africains regorgent toute une gamme de boissons élaborées à partir
des ressources différentes. Certaines ne sont pas alcoolisées comme le « liha » produit à partir
du maïs ou le « Deha ». Par contre le tchoukoutou, le takoutou et le tchapalo (l’arac) sont des
bières alcoolisées à base de maïs produites généralement par les populations de l’Afrique. La
production de cette bière revêt un caractère socioéconomique remarquable et constitue une
importante source de revenus pour les femmes qui la produisent à l’échelle locale en utilisant
la technologie traditionnelle (FOKOU G, ET AL).
En RD Congo, le maïs (Zea mays) est la céréale dont la production atteint les 25
tonnes par an. Environ 41 % de cette production sont perdus, faute de moyens convenables de
conservation. Dans le but d’améliorer leur condition sociale, les femmes transforment une
2
partie de ces céréales en une boisson fermentée très appréciée par les consommateurs, appelée
l‘arac.
A l’Est de la République Démocratique du Congo, dans la province du Nord-
Kivu, précisément en ville de Butembo, cette boisson est connue sous le nom de
«Mantrakwa». En effet, c’est une bière traditionnelle obtenue par fermentation spontanée du
moût de maïs, d’éleusine germé et d’une grande quantité d’eau. Elle est très riche en calorie et
en vitamines du groupe B (MAOURA, T. ET AL., 2007).
En milieu de Butembo, la production de l’arac est une pratique traditionnelle
d’une grande importance acquise d’une culture des populations de la province de l’Ituri. Cette
pratique constitue un des symboles culturaux chez le peuple autochtone. Dans la culture
locale, cette bière est prise pour consolider les liens sociaux. C’est une boisson de communion
entre les gens.
Les procédés de fabrication de cette bière supposent une prise de risque pour les
consommateurs compte tenu de l’irrégularité de la qualité du produit obtenue dépendant d’une
fabrique à une autre et les conditions hygiéniques lors des préparations. Ce qui fait que la
qualité de cette boisson traditionnelle consommée par la population peut devenir source de
maladies et d’intoxication chronique.
Cependant, malgré l’importance attestée dans notre région, sa production est
encore confrontée à des problèmes d’ordre technique et de qualité. Obtenir traditionnellement,
l’arac demeure instable, de qualité inconstante et d’une durée de conservation très limitée (2 à
3 jours). Cette qualité inconstante se manifeste par l’arrière-goût désagréable ou par une forte
acidification induite par l’activité des microorganismes, facteurs qui occasionnent ainsi un
manque à gagner important aux producteurs. C’est ainsi que une analyse des procédés de
fabrication de l’arac s’avère nécessaire en milieu de Butembo pour identifier certaines étapes
à corriger dans l’amélioration de cette boisson culturellement acceptable.
D’une manière anticipative, les réponses aux questions de recherche ont été
formulées de la manière suivante en guise d’hypothèses :
Les pratiques traditionnelles à corriger dans les procédés pour améliorer la qualité
des produits se base sur le contrôle de règle d’hygiène à chaque étape de fabrication,
la maitrise des techniques de fabrication de celle-ci, ainsi que de faire une
fermentation contrôlée en sélectionnant une souche approprier pour la réalisation de
la fermentation.
La qualité microbiologique et physicochimique de l’arac produit à Butembo est loin
de respecter les normes de qualité reconnues au niveau nationale et donc représente
un danger aux consommateurs.
La revue de la littérature présentée dans cette partie du travail traite du maïs qui
est la céréale de base dans la production de l’arac dans les brasseries artisanaux, mais aussi à
la fermentation alcoolique. Dans la suite, un petit aperçu sera donné sur la fabrication de
l’arac car faisant l’objet du présent travail.
1.1. Le maïs
1.1.1. Origine
Le maïs (Zeamays) est une plante cultivée depuis des millénaires en Amérique
centrale, il aurait été domestiqué dans la région centrale du Mexique à partir de téosinte local.
La culture du maïs s’est ensuite propagée sur l’ensemble du continent américain, des Andes
au Canada, puis, à partir du XVIe siècle, sur tous les continents, en zone tropicale comme en
zone tempérée. Il serait arrivé en Afrique au XVIIe siècle (CIRAD-GRET, 2002).
Le maïs est une plante herbacée annuelle de hauteur variable et constituée d’une
tige unique de gros diamètre, constituée d’un empilement de nœuds et d’entre nœuds. Au
niveau de chaque nœud sont insérés une feuille et un bourgeon axillaire. Selon les variétés,
chaque plante porte entre 15 et 20 feuilles, de grande tailles (jusqu’à 10cm de large et 1 mètre
de long) et réparties alternativement d’un côté et de l’autre de la tige. Le système racinaire du
maïs est fasciculé ; de nombreuses racines dites adventives se développent à la base de la tige
et forment un réseau de racines d’égale dimension. Elles permettent l’ancrage mécanique de
la plante dans les couches superficielles du sol (www.gnispedagogie. org, 2019).
Le maïs est une plante monoïque: les fleurs mâles et femelles sont portées par la
même plante mais placées à des endroits différents : L'inflorescence femelle (l'épi) se
développe latéralement à partir d'un bourgeon axillaire, inséré à la base d'une feuille située au
milieu de la plante. L'épi possède 12 à 20 rangées d'ovules surmontées de longs styles, les
soies. L'inflorescence mâle (la panicule) est constituée d'épillet composé de deux fleurs.
Ramifiée, elle est située à l'extrémité de la tige.
Le maïs est une plante allogame c’est-à-dire que la fécondation est
majoritairement croisée (dans 90% des cas) et a lieu entre deux plantes distinctes. Les fleurs
femelles sont fécondées par le pollen d’une autre plante, l’hybridation est naturelle chez le
maïs. Par son origine tropicale, le maïs est une plante en C4, comme le sorgho ou la canne à
sucre. Ce métabolisme particulier confère au maïs un meilleur rendement pour la
photosynthèse – c’est-à-dire pour la conversion de l’énergie lumineuse en matière organique
que les céréales de nos latitudes qui sont des plantes en C3 (www.gnis-pedagogie.org, 2019).
5
Les autres glucides sont des sucres simples présents sous forme de glucose, de
saccharose et de fructose dans des proportions variant de 1 à 3 % du grain. La teneur en huile
varie de 3 à 18 %, la qualité de l’huile varie avec les variétés. L'huile de maïs a une faible
teneur en acides gras saturés : 11 % d'acide palmitique 2 % d'acide stéarique. En revanche,
elle contient des niveaux relativement élevés d'acides gras polyinsaturés, essentiellement
d'acide linoléique, avec une valeur moyenne d'environ 24 %. Dans les grains de maïs,
seulement deux vitamines liposolubles ont été répertoriées, la vitamine E et la pro vitamine A
ou bêta-carotène. Des quantités variables en riboflavine et en thiamine y ont été également
observées dans les grains de maïs (FLORADIN, P. 2014).
7
1.2.3.1.Les levures
Les levures sont des champignons unicellulaires ayant un diamètre de 5 à 10
microns. Leurs formes peuvent être rondes, elliptiques ou apicules. Les levures propices à la
fermentation du vin et de la bière appartiennent à la famille des Saccharomyces. Les levures
pour le pain sont de la même famille ; celles-ci sont cependant déconseillées pour la
fermentation alcoolique à cause du mauvais goût qu’elles risquent de donner au produit final.
En plus de l’alcool et du gaz carbonique, la fermentation produit en petite quantité des
produits secondaires dont : le glycérol, les acides succinique, acétique, lactique, citramalique,
des alcools de plus grosse taille, l’acétaldéhyde, des éthers et des esters. Les produits
secondaires sont très importants pour le goût et l’arôme de la boisson préparée et sont
l’empreinte laissée par la levure utilisée. La sélection d’une levure de qualité supérieure
donnera une boisson de qualité supérieure (ARCILA, M. ET AL., 1998).
comme le glucose sont dits simples car on retrouve une seule unité de base. Les sucres
fermentescibles sont des sucres simples : il y a entre autres le fructose (sucre contenu dans les
fruits) et le glucose ou dextrose (sucre contenu dans le maïs). Deux sucres doubles ou
disaccharides peuvent aussi être utilisés directement par les levures. Ce sont le saccharose
aussi appelé sucrose ou sucre de table et le maltose, sucre contenu dans le malt, parce que les
levures sont capables de les couper en deux ou les hydrolyser. Ils sont donc aussi considérés
comme des sucres fermentescibles (ARCILA, M. ET AL., 1998).
Eau potable Triage + Lavage Grains pourris, corps étrangers, Eau usée
Concassage
Emballer les grains concassés dans un sac imperméable et bien fermé Placer dans un silo (4
à 5 semaines)
Grains d’éleusine
Pétrissage Mouture
Refroidissement des
Eau mottes de pate Farine de malt d’éleusine
Levure sauvage Brassage
Fermentation (2jours)
Filtration
Drèches
L’Arac
Ce chapitre présente le cadre d’étude utilisé pour cette recherche. Dans la première
section de ce chapitre, nous présentons le milieu dans lequel la recherche s’est déroulée. En
suite les matériels et méthodes utilisés.
La présente étude a été réalisée en ville de Butembo. Celle-ci, située entre 0°05’ et
0°10’ de latitude N et 29°17’ et 29°18’ de longitude Est et à une altitude moyenne de 1750m
est localisée dans la province du NordKivu à l’Est de la République Démocratique du
Congo. Elle se trouve à la limite Nord du territoire de Lubero sur la route nationale N°2 à
330Km au Nord de la ville de Goma et à 55Km au Sud de la ville de Beni. Elle a une
superficie de 190,4Km2. La ville de Butembo jouit d’un climat tempéré équatorial sous
l’influence de l’altitude. La température moyenne annuelle est de 18,5°C (SAHANI, 2012).
Butembo. Il s’est déjà créé en ville de Butembo un marché pour le commerce des boissons
traditionnelles. Il s’agit du marché de Bwanandeke à Biasa (Furaha, 2021). Parmi les boissons
vendues en ce lieu, le « Kindingi » obtenu après distillation de la pâte fermentée à base du
maïs. Cette boisson reste prohibée suite à la présence dans son sein du méthanol. Ensuite la
Kasiksi (vin de banane) et l’arac. Il existe aussi à Butembo une boisson fortement alcoolisé en
appelé « Mbandule » issue de la distillation de la pâte fermentée à base de banane. Enfin le
« Libondo » (vin de palme).
2.2.1.1. Matériels
L’équipement nécessaire pour atteindre cet objectif était composé d’un questionnaire
d’enquête pour acquérir les données sur les procédés de production d’arac, un appareil photo
pour la prise des images, le logiciel Word pour la saisie du texte et le logiciel Excel pour le
traitement des données
2.2.1.2. Méthode
a) Sources des données
Deux sources principales des données ont été utilisées notamment les sources
documentaires et les enquêtes sur terrain.
Sources documentaires
Leur analyse nous a permis de comprendre certains aspects théoriques sur la production, le
marché et la consommation de la bière traditionnelle.
Sources issues des enquêtes sur terrain
Elle nous a permis d’avoir des données chiffrées sur les pratiques traditionnelles
et les procédés de fabrication de l’arac et d’appuyer nos hypothèses sur terrain. Les enquêtes
ont concernés exclusivement les producteurs de l’arac en ville de Butembo.
Réalisation des enquêtes
Pour bien mener notre étude et recueillir un maximum d’informations, nous avons
effectué des enquêtes au près des producteurs de l’arac (brasseurs).
13
2.2.2.2. Méthodes
Les Analyse physicochimiques et microbiologiques des produits fabriqués ont été
effectuées à la suite des enquêtes réalisées. Ainsi au total 4 procédés de fabrication de l’arac
14
ont été retenus en ville de Butembo. Pour les 30 brasseurs enquêtés, nous avons prélevé 16
échantillons d’arac en raison de quatre échantillons par procédé. Le prélèvement a été réalisé
de manière aseptique, l’échantillon est transmis et conservé en froid (-6 à -12°C) afin d’éviter
toute contamination de la part du manipulateur ou de l’environnement. Le matériel de
prélèvement et les récipients destinés à recevoir l’échantillon étaient propres et stériles.
Ce chapitre présente et discute les résultats auxquels nous avons abouti dans cette
étude. Dans un premier temps, nous présentons un portrait de production locale de l’arac en
nous servant des enquêtes et observations faites auprès des producteurs. Ensuite, nous allons
présenter les résultats sur la qualité physicochimiques et microbiologiques de l’arac. Enfin
nous allons discuter.
Les résultats de ces enquêtes relèvent deux procédés (avec deux sous variante dans chaque
procédé) présenter par les figure si dessous :
Trempage (24-48 h)
Lavage
Malte de mais
Séchage
Filtration
2ème Fermentation (12h)
L’arac
Pr 1.1
Fermentation proprement dite (24h)
Filtration
L’arac Pr 1.2
Figure 2 : Procédé de fabrication de l’arac avec deux systèmes de fermentation
(Pr 1.1 et Pr 1.2)
17
Trempage (24-48 h)
Lavage
Malte de mais
Séchage
Pr 2.1
Filtration
L’arac
Pr 2.2
Le pH d’arac
Les résultats de l’analyse de la variance des donnés de la valeur de pH de 4
procédés de fabrication d’arac étudiés sont consigné dans le tableau 1 ci-dessous.
Total 0,6343 15
Les résultats consignés dans le tableau 3 susmentionné indiquent qu’il existe une
différence significative entre les valeurs moyennes des pH dans les 4 procédés de production
d’arac
19
4,6
4,495
4,5 4,455
Valeurs moyenne de pH
4,4
4,3
a
b
4,2
4,1125 4,11
4,1
c d
4
3,9
Pr 1.1 Pr 1.2 Pr 2.1 Pr 2.2
Types de procédé
Total 29,75 15
Les résultats de l’analyse de la variance repris dans le tableau 4 ci-dessus,
montrent qu’il y a une différence significative entre les valeurs moyennes des teneurs en
alcool de quatre procédés de production d’arac. La différence significative révélée par
l’analyse de la variance susmentionnée a été confirmée par la comparaison multiple des
moyennes telles consignées sur la figure 5 ci-dessous :
20
10
8,75
9
Total 4,13489 15
A partir des résultats du tableau 5, il ressort qu’il y a une différence significative
entre les quatre procédés étudiés. Cette différence est confirmée par la comparaison des
moyennes par le test de la plus petite différence significative (Figure 6).
21
Le résultat présent sur la figure 6 ci-dessus montre que les teneurs en extrait réel
dans l’arac issues du procédé 2.1 et du procédé 2.2 ont été égales et significativement
supérieures que celles du procédé 1.1 et du procédé 1.2. En se fiant sur ce résultat, il est
évident de souligner que pour ce paramètre, tous les procédés de production d’arac sont
conformes à la norme de l’OCC qui stipule qu’une bière doit avoir un Extrait réel compris
entre 3,5 à 5,0.
La Densité primitive
Le tableau 6 ci-dessous récapitule les résultats de l’analyse de la variance des
donnés de la valeur de la densité primitive de 4 procédés de fabrication d’arac étudiés.
Total 134,9594 15
Les résultats consignés dans le tableau 6 ci-dessus illustrent encore une fois une
différence significative entre les valeurs moyennes des extraits réels dans l’arac issus de ces
quatre procédés. La comparaison multiple des moyennes par le test de la plus petite différence
significative telles que mentionné sur la figure 7 ci-dessous confirme cette différence.
22
25
0
Pr 1.1 Pr 1.2 Pr 2.1 Pr 2.2
Types de procédé
Total 2,3774E+11 15
Les résultats consignés dans le tableau 6 ci-dessus illustrent une différence
significative entre les valeurs moyennes des germes aérobies mésophiles totaux dans l’arac
issu de ces quatre procédés. La comparaison multiple des moyennes par le test de la plus
23
petite différence significative telles que mentionné sur la figure 8 ci-dessous confirme cette
différence.
250000
Valeurs moyennes GTMAe en UFC/1ml 210000 215000
192500
200000
150000 a
b
c
100000
50000
50000
d
0
Pr 1.1 Pr 1.2 Pr 2.1 Pr 2.2
Type de de procédé
Figure 8 : Valeurs moyennes des germes aérobies mésophiles totaux de l’arac (ppds=1.01)
Eu égard aux résultats de la figure 8 susmentionnée, on se rend compte que les
valeurs moyennes des germes aérobies mésophiles totaux d’arac issu des quatre procédés
étudiées ont été significativement différentes les unes des autres. Il faut souligner que pour ce
paramètre, trois procédés de production d’arac (Pr 1.1, Pr 1.2 et Pr 2.2) ont été classés non
conformes à la norme de l’OCC stipulant qu’une bière doit avoir des germes aérobies
mésophiles totaux inférieurs ou égaux à 105 UFC/ml. Ceux du procédé 2.1 pourraient être
acceptés car ils en-dessous de 105 (50 000) colonies/ml. Cette présence peut être due à une
contamination lors du prélèvement ou bien lors de la manipulation.
3.3. Discussion
Par contre pour notre étude, les étapes qui entrent en jeu dans les procédés de
fabrication de l’arac ne respectent pas les principes fondamentaux de la fabrication d’une
bière, d’où l’on doit faire appel à des pratiques d’hygiène et améliorer quelques failles. Les
résultats obtenus nous permettent de confirmer notre première hypothèse soulignant que les
pratiques traditionnelles à corriger dans les procédés pour améliorer la qualité des produits se
basent sur le contrôle des règles d’hygiène à chaque étape de fabrication, la maitrise des
techniques de fabrication de celle-ci, ainsi que faire une fermentation contrôlée en
sélectionnant une souche appropriée pour la réalisation de la fermentation.
moyennes du pH des bières étudiées varient de 4,11 à 4,9. Ces valeurs se rapprochent de
celles obtenues dans l’étude physico-chimique de bières de sorgho, (KOBAWILA.S., 2003).
Par ailleurs, nous avons montré que le degré alcoolique dans la bière, après
fermentation, est compris entre 6% et 8,75 %.ce résultat est corroboré par ceux trouvés par
LEONEL ET AL., 2015, sur la production de boisson alcoolique de céréales. Ces taux élevés
s’expliquent par la présence des microorganismes comme les levures jouant un rôle majeur
dans la production d’alcool au cours de la fermentation. Il est vrai que l’éthanol n’est pas
réellement toxique pour l’homme à dose modérée (moins de 0.6 g/kg/jour) (APFELBAUM.M.
ET AL., 1995), mais il peut se révéler néfaste chez les consommateurs à des doses élevées qui
n’ont aucune connaissance du type de fermentation.
Nous avons aussi montré que l’extrait réel augmente au cours de la fermentation.
Il ressort que les moyennes de l’extrait réel oscillent entre 3,24 et 4,14 %p/p. Cet extrait réel
se rapproche à celui obtenu par KOBAWILA(2003). Il est provoqué par l'activité fermenteuse
des microorganismes qui dégradent le glucose, principal substrat du milieu en produisant des
acides qui l’acidifient. Cependant, selon l’activité de croissance des microorganismes et
production des acides, il résulte une augmentation d’extrait réel (IDISE.O. ET AL.,2012).
La densité primitive présente des valeurs ascendant jusqu’à 20,485°Balling. Nos
résultats de la densité primitive corroborent ceux obtenus par IDISE.O. ET AL.,2012.
En effet, les études faites sur les bières traditionnelles en Afrique montrent que
ces boissons constituent un biotope complexe composé de plusieurs genres et espèces de
levures (KÜHLE. A. ET AL., 2001 ; NAUMOVA.E. ET AL., 2003). Dans ces types de boissons, les
levures constituent la flore dominante (DJOULDE.D., 2004). Leur prédominance est
probablement due au fait qu’elles sont apportées par inoculation du ferment traditionnel dans
le moût sucré pour assurer la fermentation alcoolique (YAO. A. ET AL., 1995 ; N’DA ET
COULIBALY, 1996) alors que les bactéries lactiques sont apportées par l’environnement et le
matériel utilisé. La qualité nutritionnelle et microbiologique de la bière produite dépend
étroitement des conditions de fermentation du moût. Dans ce travail, nous avons montré que
la présence des différents germes comme les levures, le Bacillusspp, l’Escherichiacoli et la
Listeria. Ces microorganismes seraient fortement impliqués dans ce processus d’altération des
bières artisanales (HUYNH ET AL., 2014). Les levures observées se limitent aux levures de
cultures et celles sauvages. Au vu de la flore totale, on noterait la présence d’autres
microorganismes autres que les levures telles que citer dans l’étude. Les microorganismes
rencontrés dans la bière sont inoffensifs mais altèrent le produit contaminé (DE CLERCK.J.,
1963).
27
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Cette étude a porté sur l’analyse des procédés artisanaux de fabrication de la bière
de maïs (arac) en ville de Butembo. Cette étude s’est assigné comme objectif général,
d’améliorer la qualité de l’arac produit en ville Butembo pour l’industrialisation. De manière
spécifique cette étude a visé d’une part à décrire les procédés traditionnels de fabrication
d’une Arac afin d’identifier les pratiques à améliorer pour arriver à un produit de bonne
qualité. D’une autre part, à déterminer la qualité physicochimique et microbiologique de
l’arac produit en ville de Butembo.
Les résultats des enquêtes révèlent deux procédés (avec deux sous-variantes dans
chaque procédé) de fabrication de l’arac en ville de Butembo. L’un utilisant la cendre comme
adjuvant(Pr2) et l’autre sans adjuvant(Pr1). Cependant, Pr1.1 reste le procédé le plus utilisé
en ville de Butembo. Les pratiques traditionnelles effectuées par les paysans brasseurs sont
loin de s’approcher du procédé conventionnel de production de la bière.
Même si les analyses physicochimiques montrent que l’arac fabriqué en ville de
Butembo respecte la norme nationale de l’OCC, les analyses microbiologiques révèlent
exactement le contraire dans tous les procédés inventoriés. Ainsi cette bière appelée arac reste
impropre à la consommation.
En guise de suggestion, nous recommandons :
Aux brasseurs d’acquérir de nouveaux matériels de brassage, de filtration, de
soutirage…, pour compléter l’existant ; et de bien respecter tant soit peu les conditions
d’hygiène.
De mettre en place un système de fermentation en sélectionnant une souche
approprier ;
De traiter et d’utiliser l’eau de forage en remplacement de celle du puits, pour
des raisons de qualité de cette eau ;
Les nouveaux recherches devront étendre leurs recherches pour expérimenter le
procédé Pr2.2 (ayant été jugé bonne par rapport aux autres) dans les respects des
conditions hygiéniques et procéder aux études de conservation et conditionnement de
l’arac avant industrialisation.
29
Référence bibliographiques
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ANNEXES
1. Détermination du pH
Principe :
Mode opératoire
L’alcool est chassé par distillation d’un échantillon de bière préalablement pesé et
la densité du distillat hygro-alcoolique obtenue sera à suite déterminé par la méthode
pycnometrique ou alcoométrique.
Mode opératoire
Prélever 100ml de la bière dans un ballon ;
Ajouter 50ml de l'eau distillée ;
Distiller jusqu' à obtenir 100ml de distillat ;
Mettre le distillat dans une burette après distillation ;
Enfin y plonger l’alcoomètre et la lecture se fait à la surface.
Principe
L’extrait réel est obtenu sur base de la densité du résidu de distillation rédilluer
avec de l’eau distillée.
Mode opératoire
Compléter à 100g avec l’eau distillée le résidu de distillation après refroidissement ;
33
Après avoir bien mélangé déterminer la densité à 20°C en suite lire la valeur de
l’extrait correspondant en g/100g dans la table de teneur en extrait réel.
Mode opératoire
( )
( )
Le dénombrement des germes s’est fait sur le milieu PCA (Plat Count Agar) en
utilisant la méthode de dilution décimale. Pour cette méthode, 9 ml d’eau physiologique
stérile sont mis dans un tube à essai et additionnés de 1 ml d’arac (dilution 1/10). De cette
dilution 1 ml est prélevé et ajouté dans 9 ml d’eau physiologique stérile (dilution 1/100). Pour
notre cas, nous nous sommes limités à la dilution 1/1000. Le choix de cette méthode dans la
culture microbienne se justifie par le fait que l’arac contiendrait plusieurs germes microbiens
et que faire une culture sur l’échantillon pure va produire des colonies en nappe dans la boite
de pétri, difficile à compter.
Les dilutions étant réalisées, les boites de pétri sont mises dans le champ stérile
crée par une lampe en alcool sur une paillasse pour empêcher la contamination. Un ml
d’échantillon de la dilution 1/1000 est coulé dans la boite de pétri et additionné au milieu
PCA stérilisé. Après sa solidification, la masse est portée en incubation à 37°C pendant 24 h.
34
6. Dans la préparation quelle sont les étapes et quelle est la durée maximale pour chaque
étape de la production
?..................................................................................………………………………………
…………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………….
7. Connaissez-vous d’autres procédés de production de l’arac ?
a) Oui) b) Non Si oui les quelles ?
8. Quelles sont les difficultés rencontrées dans la production de l’arac
9. Quelles sont vos suggestions pour la bonne production de l’arac ?......................................
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