A- mise en scène de la souffrance / de la détresse du personnage
: registre pathétique( champs lexicaux ( souffrance et désespoir / ponctuation expressive : exclamatives , interrogatives ) , apostrophe ... B- une passion destructrice qui le domine et l'écrase: mal abominable , pulsion meurtrière: Champ lexical du meurtre + figures d'amplification : hyperboles, anaphores ... C- lutte / résistance du personnage et prise de conscience de son impuissance face au mal ( la fatalité ) lutte physique : fonction cathartique des sanglots ( pathos ) lutte morale : réflexion et analyse du mal ( logos) Mais , elles restent vaines puisque le mal triomphe par son aspect incurable / inéluctable : passé et présent . la représentation du tragos : le bouc -émissaire : il paye pour les autres , les générations précédentes.
2- rapport du texte aux deux titres :
A : titre de l'œuvre : La Bête Humaine : Le personnage correspond à cette dénomination oxymorique par les deux aspects de sa personnalité : * La bestialité qui apparait dans sa pulsion meurtrière et qui se déploie à travers un champ lexical et des figures d'analogie qui assimilent Jacques à une bête enragée . * Son humanité qui ne disparait pas entièrement : lutte contre cette bestialité + tentative de rationaliser et de conceptualiser le mal qui le domine : réflexion , introspection et rétrospection . B- titre de l'extrait : "la fêlure" : -Au sens propre , une fêlure revoie à une fissure , ce qui laisse entendre la séparation, mais pas entière , d'un objet en deux parties , une crevasse plutôt qu'une véritable cassure . L'image de la fêlure est déroulée à travers une métaphore filée : trou , cassure , perte d'équilibre... Qui renvoie d'une part à ce sémantisme de la fissure et accompagne le thème du dédoublement et de l'hybridité monstrueuse que l'on retrouve dans le titre de l'oeuvre : la Bête Humaine ,; et d'autre part à cette maladie psychologique , cette folie atavique qui le détermine. .
3- les marques du discours indirect libre dans le texte :
Le discours indirect libre est un discours rapporté qui réunit les caractéristiques des discours direct et indirect : on parle de discours semi-intégré à la narration . *Construction du discours direct : absence de subordination: pas de verbe introducteur ni de conjonction / ponctuation expressive qui fait l'aspect vivant du discours direct. La ponctuation qui marque l'indépendance du discours direct est absente : pas de deux points ni de guillemets . * transformations du discours indirect en ce qui concerne les temps verbaux , les pronoms personnels , les déictiques de lieu et de temps... Sa fonction dans le texte est d'introduire le lecteur dans la psychologie du personnage dont on rend audible la voix intérieure . Dans ce sens, la quasi-totalité de l'extrait se donne à lire comme un monologue intérieur .
4- l'extrait illustre la thèse du roman naturaliste ou roman expérimental à travers différents
aspects : A- analyse psychologique d'un cas clinique : discours indirect libre et focalisation degré 0 / comparaison et interrogations > vers une explication scientifique et rationnelle du problème ( influence du positivisme scientifique de l'époque) Jacques Lantier : un cas clinique : champ lexical de la maladie / du mal . B- le thème de l'hérédité ou le déterminisme génétique ( pas de déterminisme social dans cet extrait ) : voir champs lexicaux de la famille et de la génétique ( sang / générations... + champ lexical de l'ivrognerie comme atavisme familial . C- métastase du mal : de Jacques comme échantillon d'expérimentation > toute la famille : voir litote : " la famille n'était guère d'aplomb ." > du spécifique au générique . ( termes génériques ) .