Vous êtes sur la page 1sur 10

Penser l’économie romaine

Cours n°1 : Introduction

– Clément Chillet –
Université Grenoble Alpes
Définitions contemporaines de l’économie:
1. « ENSEMBLE DE CE QUI CONCERNE LA PRODUCTION, LA
RÉPARTITION ET LA CONSOMMATION DES RICHESSES ET DE L’ACTIVITÉ
QUE LES HOMMES VIVANT EN SOCIÉTÉ DÉPLOIENT À CET EFFET ».
2. « SYSTÈME RÉGISSANT CES ACTIVITÉS »: EX. : ÉCONOMIE LIBÉRALE,
ÉCONOMIE, FÉODALE…
« allongement du questionnaire »
P. Veyne, Comment on écrit l’Histoire, Paris, Seuil, 1971
Cadastre
d’Orange
Cadastre d’Orange : une centurie
extr(ibutario) xii
col(oniae) xcviii <col(oniae)>.
Varius Calidus :
- xx jugères au tarif de 8 as, soit x deniers
- xvi jugères au tarif n (?) de 2 as, soit xi deniers
Appuleia Paulla :
- xlii jugères au tarif de 8 as, soit xxi deniers
- xvi jugères au tarif n ? de 2 as, soit xi deniers
Valerius Secundus :
- iv jugères au tarif de 8 as, soit xi deniers
Cicéron, les Devoirs, II, 11-14
Les objets qui sont à considérer pour la conservation de la vie sont les uns inanimés
comme l'or, l'argent, les fruits de la terre et toutes choses du même genre, les autres
animés, capables de mouvements spontanés qu'inspire le désir. Parmi ces derniers, il
y a des êtres privés de raison, d'autres raisonnables; sont privés de raison, les
chevaux, les bœufs et les autres animaux tels que les abeilles dont le travail (opus)
produit quelque chose d’utile à la vie humaine. Quant aux êtres raisonnables, on
admet qu'il en est de deux sortes : les dieux et les hommes. La piété, le respect des
choses saintes nous valent la bienveillance des dieux : immédiatement après les dieux,
ce sont les hommes qui peuvent être le plus utiles aux hommes. La même division
s'applique aux objets nuisibles et dangereux.
Toutefois, comme on ne croit pas que les dieux puissent nuire, ce sont les hommes
qu'on juge menacer le plus les hommes. Les choses même que nous avons dites
inanimées sont pour la plupart le résultat de l’activité humaine : travail manuel
(manus) et savoir (ars) ; sans lui nous ne les aurions pas et nous ne pourrions en user
sans le secours des autres hommes : les soins à donner à la santé, la navigation,
l'agriculture, la récolte et la conservation du grain nourricier et des autres fruits, rien
de tout cela n'était possible sans une certaine quantité de labeur humain (opera). De
même, les pierres nécessaires à notre usage ne seraient pas extraites de la terre, ni le
fer, ni le cuivre, ni l'argent, ni l'or qu'elle recèle ne seraient amenés au jour, sans la
main active de l'homme.
Quant aux abris qui nous protègent contre les froids rigoureux et les chaleurs
accablantes, de qui le genre humain aurait-il pu, à l'origine, en recevoir le don, de qui
pourrait-il, quand les intempéries, les tremblements de terre ou la vieillesse en ont
causé la chute, en attendre la restauration, si, grâce à la vie en commun, les hommes
n'avaient appris des hommes à se procurer ce secours ? Il faut en dire autant de la
construction des aqueducs, de l'aménagement des rivières, de l'irrigation des champs,
des digues où se brisent les lames, des ports creusés avec art; que pourrions-nous
avoir de tout cela sans le travail des hommes ? On voit clairement par ces exemples,
et bien d'autres, de quelle utilité sont pour nous les choses inanimées, quel parti nous
en tirons et en même temps que seules la main et la peine des hommes nous en
permettent l'usage.

Vous aimerez peut-être aussi