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Ecole Supérieure d’Agriculture de Mograne (ESAM)

Année Universitaire 2020-2021

Cours :
Sociologie Rurale et Systèmes Agraires

Dr. Inès GHARBI


(inesgharbi21@yahoo.fr)
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Chapitre 2. Société rurale et
Changement agraire en Tunisie

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2.1. Aperçu Historique

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 La Tunisie a été soumise à la colonisation française en 1881
: instauration du régime du Protectorat.

 Principal objectif de la colonisation française :


l’accaparement des terres qui avaient un statut foncier flou :
les terres collectives et les habous.

 Terres collectives /« aradhi arouch » : vastes terres de parcours


ou de labours occupées par les tribus (Centre/Sud).

 habous : un bien foncier à caractère religieux, qui ne peut être


ni donné ni vendu, et que ses revenus reviennent à
l'aumône/aux pauvres. 4
 Achats auprès des grands propriétaires absentéistes et
des notables dans différentes régions.

 Problème d’accès à la propriété foncière.

 Etat colonial : consolider la propriété privée et favoriser


les transactions foncières.

 1 juillet 1885 : instauration de la première loi


d’immatriculation des terres : définir la situation
foncière de la terre et les droits de propriété. 5
 Ces terres étaient revendues à des agriculteurs français
qui devaient s'engager à résider sur leurs terres et à faire
de la mise en valeur directe.

 Ces terres étaient dans les régions les plus riches : les
sols assez fertiles pour permettre une activité agricole
continue et rentable.

 Développement des grandes fermes coloniales


mécanisées : utilisation des techniques modernes
(machines agricoles, nouvelles variétés, engrais
chimiques, irrigation, etc.)
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 Développement de l’infrastructure : la réussite de la
colonisation.

 Construction de routes, d'écoles, d'hôpitaux,


d’églises, création de points d'eau, de services
scientifiques pour la recherche agronomique.

 La colonisation a transformé les structures agraires


et les rapports socio-économiques entre les
paysans.
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 La mainmise de la colonisation sur des milliers
d'hectares de terres a eu pour conséquence de priver un
nombre considérable des ruraux de la terre qui les
faisait vivre.

 Les rapports traditionnels de production ont été


transformés à des rapports classiques entre propriétaires
et salariés ( petits locataires, métayers, khammés, etc.).

 Le métayage est : « un mode de coordination par lequel le


propriétaire foncier et le métayer se partagent la production
selon un certain pourcentage » (Colin, 1995).
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2.2. Réforme agraire après
l’Indépendance (1956)

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 Indépendance : 1956.

 Décolonisation agraire.

 Etat Indépendant : réduire le dualisme agraire :


des exploitations travaillant pour
l'autoconsommation et faiblement intégrées au
marché et des exploitations modernes qui
produisaient pour le marché (marchés extérieurs :
la France/l’Italie) .

 Généraliser le système de la propriété privée. 10


 Constitution du domaine privé de l’Etat : les terres
domaniales (500 000 ha ; 5% des terres agricoles du
pays).

 Ces terres proviennent de différents modes


d’acquisition :

 Liquidation des « habous » (décrets du 31 mai 1956


et du 18 juillet 1957).

 Rachat des terres des colons (protocoles du 13


octobre 1960 et du 2 mars 1963).

 Nationalisation des terres détenues par des


étrangers (loi du 12 mai 1964).
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 Apparition d’une masse énorme des paysans sans
terre (qui constituent la majorité de la population
rurale ) et sans travail : création d’emplois pour ces
« chômeurs ».

 Chômage et sous-emploi agricole : la misère des


ruraux.

 Exode rural intense et surpeuplement.

 Déséquilibre des structures foncières et sociales. 12

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