Vous êtes sur la page 1sur 3

Sylvie Fontaine, Lorraine Savoie-Zajc et Alain Cadieux. 2013.

Évaluer les
apprentissages Démarche et outils d’évaluation pour le primaire et le secondaire. Les
éditions CEC

Chapitre 6 : La différenciation en évaluation (p.86 à 101)

Que signifie la différenciation en évaluation?


Quels sont les niveaux de différenciation en évaluation?
Quelle démarche doit-on adopter pour différencier en évaluation?

La différenciation en évaluation est fondamentale pour l’égalité des chances de


réussites chez tous les élèves. En tant qu’enseignant, réussir à faire de la bonne
différenciation en évaluation requière plusieurs compétences professionnelles, par
exemple d’avoir le sens de l’observation, du jugement et l’esprit de collaboration avec les
membres de l’équipe pédagogique. Selon la Politique d’évaluation des apprentissages,
les situations d’évaluation ne doivent pas augmenter le sentiment de différence chez les
élèves. Il faut prendre en considération, en tant qu’enseignant, qu’une réussite ne signifie
pas exactement la même chose d’un élève à l’autre (selon ses forces et ses défis
personnels à relever.)

Définition de la différenciation en évaluation (p.86) :


Action d’utiliser divers moyens ou stratégies évaluatives en fonction des caractéristiques
ou besoins d’un ou de plusieurs élèves, à des fins de reconnaissance ou d’aide à
l’apprentissage d’un contenu de formation.

Différencier correspond à faire une action planifiée pour favoriser la réussite de


l’élève ayant des besoins particuliers.

Il y a trois étapes à la différenciation en évaluation :


1) Procéder à la régulation proactive (recueillir de l’information sur les besoins
particuliers des élèves pour réussir à déterminer le profil d’apprenant de chaque
élève dans la classe, à l’aide de l’observation faite lors de l’enseignement)
2) Planifier la différenciation pédagogique (sur le contenu, les structures, les
processus et les productions)
3) Utiliser des stratégies évaluatives pour faire de la différenciation en évaluation à
l’aide de la différenciation pédagogique qui a été exécutée lors des leçons
préparatoires à la situation d’évaluation

Selon le Groupe de travail sur la différenciation pédagogique en Outaouais, plus les


connaissances des enseignants sur leurs élèves et sur le contexte d’apprentissage dans
lequel évolue leurs élèves est grande, plus ils seront aptes à faire de la différenciation
pédagogique efficace.

Selon la Politique d’évaluation des apprentissages tous les agents d’éducation


(l’élève, l’enseignant, les parents, la direction et les autres intervenants scolaire) ont tous
un rôle à jouer dans la différenciation en évaluation.

Ils ont tous un rôle à jouer et ils doivent s’assurer de bien comprendre le rôle qui est
le leur. Celui de l’élève est de faire de l’autoévaluation. Le rôle de l’enseignant est
d’élaborer, à l’aide de stratégies évaluatives, des situations qui permettent d’observer, de
juger et de décider des actions à employer en vue de faire progresser l’élève. Il écoute,
pose des questions, prend des notes, corrige des travaux, complète des grilles… tout en
prenant en considération le contexte familiale dans lequel évolue l’élève.

Au Québec, il y a trois niveaux de différenciation, allant pour l’ensemble du groupe


aux élèves éprouvant énormément de difficultés. Ces niveaux comprennent la flexibilité
pédagogique, les adaptations et les modifications.

Pour renforcir l’autonomie des élèves, on peut les encourager à faire de l’auto-
observation, de l’autoévaluation et de l’autorégulation.

Exemples d’adaptations :
 Permettre à l’élève de faire un travail dans un autre local qui est plus calme que
celui de ses pairs pour l’aider à mieux se concentrer et à être moins stressé
 Offrir du temps supplémentaire lors de l’exécution des travaux
 Réaménager le texte
 Permettre l’utilisation d’outils et d’appareils de lecture
 Permettre l’utilisation d’un magnétophone
 Faire une entrevue avec l’élève
 Permettre l’utilisation de la synthèse vocale
 Permettre l’utilisation d’un organisateur graphique
 Permettre la présence d’un accompagnateur
 Permettre l’utilisation d’une aide technologique

Le plan d’intervention est conçu pour les élèves présentant des difficultés
d’apprentissage importantes (comme chez ceux présentant des déficiences intellectuelles)
et démontre les objectifs en lien avec les contenus, les exigences et les critères
d’évaluation qui sont spécifiques aux besoins de l’élève. Il démontre quels savoirs
essentiels l’élève devra acquérir pour développer les compétences visées et quelles
modifications nous devons faire au programme, quels moyens nous devons utiliser pour
qu’il progresse. Le bulletin de l’élève sera adapté à cette intervention et l’élève sera
exempté des épreuves uniques ministérielles.

Dans la différenciation pédagogique, il existe une approche appelé « approche basée


sur la réponse à l’intervention ». Cette approche comprend trois niveaux. Dans le
premier, on retrouve la flexibilité pédagogique où une intervention est faite auprès de
tous les élèves de la classe. Dans le deuxième, on retrouve les mesures d’adaptations où
des adaptations supplémentaires sont faites auprès d’élèves qui ne réussissent pas malgré
l’aide apporté au premier niveau. Dans le troisième niveau, on retrouve les modifications
où on procède à une intervention intensive auprès des élèves en difficulté malgré l’aide
apporté dans les deux premiers niveaux.

Il est important pour faire de la différenciation pédagogique efficace de s’organiser.


Pour y arriver, il faut avoir recours à une procédure. Par exemple
1) La définition du contexte
2) La planification
3) La collecte de l’information
4) Le jugement
5) La décision-action

Vous aimerez peut-être aussi