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Réalisé par :
BOULARBAH Zahra
HAJJI Basma
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SOMMAIRE
Conclusion
INTRODUCTION
Les opportunités qu’offre la finance islamique sont importantes, elle permet de renforcer et
diversifier le secteur financier en répondant à une forte demande latente. Pour saisir ces
opportunités, il est primordial de disposer d’une vision claire, déclinée en objectifs concernant
la finance islamique, chose qui n’est pas connue à ce jour, du moins du grand public. Les
instruments financiers par compartiment (banque, takaful et marchés des capitaux) viendront
se greffer à cette vision pour servir l’intérêt du secteur d’une manière spécifique et du marché
d’une manière générale. C’est sur le marché des capitaux que se rencontrent les offres et
demandes de capitaux à court, moyen et long terme. Donc l’objectif de cette communication
est de fournir un essai de modélisation du comportement du choix des produits financiers
islamiques. Pour le faire les banques islamiques doivent respecter les trois principes directeurs
des institutions, il s’agit notamment de la prohibition de l’intérêt ou ‘’ riba ‘’, même de toute
spéculation et incertitude et ainsi d’encourager le principe de partage des profits et des pertes.
Puisque les banques islamiques ne peuvent ni verser ni percevoir des intérêts dans leurs
opérations, elles sont donc obligées d’innover et d’élaborer des instruments de financement et
d’investissement qui couvrent tous les besoins financiers de la population . A cette fin, les
banques islamiques disposent d’un large éventail d’instruments financiers parmi lesquels elles
peuvent choisir en fonction de la nature des opérations et de la préférence énoncée par les
entrepreneurs. Alors Comment s’organise le marché des capitaux islamique pour assurer le
bon fonctionnement de la finance islamique ?
2- La taille du marché
Les marchés des capitaux islamiques représentent 27 % de l’actif mondial des institutions
financières islamiques, avec une valeur d’environ 591,9 milliards de dollars. Le Marché
financier islamique international (IIFM) a indiqué récemment dans son rapport annuel 2019
consacré aux sukuk (pluriel de « sakk », ancêtre du mot « chèque ») que ceux-ci représentent
l’instrument financier le plus populaire du secteur. Les sukuk sont des certificats
d’investissements qui confèrent à leurs détenteurs une part des profits générés par les actifs
financés. Le rapport de l’IIFM indique que les émissions mondiales de sukuk en 2018 se sont
chiffrées à 123,2 milliards de dollars, en augmentation de 5,5% par rapport à 2017(116,7
milliards de dollars).
1- Le marché financier
En finance islamique l'émission des actions sur le marché se fait via des contrats dits de
Moudaraba, en effet ce type de contrat prend la forme d'une société de participation dans
laquelle on pourrait distinguer les deux parties: la première qui investit le capital et la
deuxième qui propose un savoir faire. La méthode de distribution et la date de début de
négociations de titres doivent être bien figurer dans le prospectus pour éviter tout élément
d’incertitude. Marché primaire et marché secondaire Comme celui des places financières
conventionnelles, le marché primaire est le lieu de rencontre des demandes de fonds, émanant
d’entreprises émettant des titres nouveaux, et de l’offre de capitaux en provenance des
banques. Notons que l’Islam proscrit l’émission d’instruments financiers, en particulier les
obligations, à un prix différent du pair pendant la période de placement. Pour autant, cette
interdiction ne réduit pas les besoins des institutions islamiques en instruments de
financement de moyen et long terme. En pratique,
une solution a consisté en l’émission d’obligations s’appuyant sur le Qard hassan, ne
fournissant aucun revenu, mais auxquelles sont attachés des warrants donnant droit à l’achat
d’actions de la firme émettrice, à un prix fixe pendant une période déterminée. Une autre piste
exploratoire serait l’allongement de la durée des produits moudaraba. Concernant le marché
secondaire, le négoce de produits financiers est légitime en Islam, les prix sur ce marché sont
librement soumis à la loi de l’offre et de la demande, mais certaines pratiques qui
accompagnent le commerce de titres sont illicites, comme la spéculation. Enfin, le concept
d’efficience des marchés renvoie, en Islam, à l’idée que ceux-ci doivent contribuer de manière
optimale à la justice, à l’équité et au bien-être dans la société.
a- Le marché primaire
Sur le marché financier islamique primaire, les entreprises ont la possibilité de lever les fonds
nécessaires à leur projet sur le principe de la comparaison des anticipations de profits des
différents fonds alloués. Cette comparaison se fait grâce à l’accumulation et à la diffusion par
le marché financier, de l’information relative aux entreprises. Il en résulterait une
amélioration de la répartition, de l’allocation des fonds car du fait de la sélection, ceux-ci
alimenteront les projets les plus rentables. Ce qui est mis en valeur ici, c’est l’efficacité hors
pair d’un système d’allocation des ressources fondé tout d’abord sur la rentabilité des
placements effectués dans le secteur réel de l’économie. Le marché primaire est le marché
préféré pour l’entreprise afin de trouver de nombreux financements. Son objectif est de
canaliser l’épargne vers les investissements à long terme pour fournir à l’entreprise divers
moyens de lever les fonds indispensables à la croissance de son activité. Ces investissements
sont représentés dans le marché par les obligations et les actions. Le rôle du marché primaire
islamique ne se diffère pas dans le fond de celui présent dans les places financières
conventionnelles, mais un filtrage automatique est indispensable pour éviter le commerce et
l’échange de tous les produits financiers qui pourraient transgresser les directives islamiques.
L’émission d’actions est effectuée sur une base du concept de Moudaraba.
b- Le marché secondaire
Le développement du marché primaire exige cependant le développement simultané d’un
marché secondaire. Ce dernier permet en effet de satisfaire la préférence pour la liquidité des
épargnants détenteurs de titres financiers, en leur présentant la possibilité de les vendre
rapidement. D’où le placement pour le long terme, d’une masse plus importante d’épargne. La
négociation des produits financiers est tolérée dans l'islam et les prix vont être soumis aux lois
de l'offre et de la demande, mais les activités de spéculation sont interdites. Cependant, les
placements ne sont pas sans risques : risque de faillite de l’entreprise et risque lié à la capacité
de l’entreprise d’engendrer des profits. L’existence d’un marché secondaire est indispensable
afin de garantir la liquidité des institutions islamiques comme n’importe quel autre système.
Ainsi, si on encourageait les épargnants à vendre rapidement leurs titres et à un moindre coût,
ceci va pousser les investisseurs à investir dans des instruments à plus long terme et à plus
haut risque. Pour assurer la légitimité du commerce des actions, il faut éviter quelques
pratiques qui l’accompagnent, par exemple, la spéculation qui est totalement interdite. Donc,
il faut prendre des mesures strictes afin de contrôler le respect de cette interdiction. La
transparence et la disponibilité des informations sont parmi les exigences de l’efficience des
marchés financiers.
2- Le marché monétaire
Une des activités principales du marché monétaire islamique est la canalisation des surplus de
fonds d’une institution financière vers le projet de placement) et de partage des profits) d’une
autre. Car cette dernière manque de fonds pour y faire face ou car elle estime l’engagement
financier trop important et préfère en conséquence le partage des risques. En outre,
l’intervention de la banque centrale peut ici se révéler nécessaire, en particulier dans les
périodes où les occasions de placement) sur la base du partage des profits, ne trouvant pas de
possibilités de financement par les banques elles-mêmes, requièrent un prêteur ultime : les
risques de perte en capital (issus des achats et des ventes de titres financiers) et les moyens
de diminuer ces risques. Les détentions stériles d’argent dans les comptes courants ou en
monnaie et les moyens de les rendre quantitativement les plus faibles possibles. La
nécessité ou non pour chacun des «modèles bancaires» de détenir des réserves sur les
dépôts en comptes courants pour ce qui est du premier modèle et les dépôts pour prêts
concernant le second. Le marché monétaire est un lieu où s’échangent les titres de courte
durée contre les liquidités. Il est réservé aux entreprises et institutions financières qui peuvent
emprunter ou prêter des liquidités sur des durées courtes. Il permet de satisfaire les besoins de
financement des banques, de l'État mais aussi des entreprises, grâce aux placements à courte
échéance de tout investisseur.
Enfin Le marché financier islamique est régit par des normes chariatiques qui interdisent toute
transaction ne respectant pas les principes islamiques et éthiques. Par contre, le marché
financier conventionnel est caractérisé par la présence de certaines opérations, dont la
réalisation n’est pas tolérée par la charia, et qui peuvent parfois avoir des effets négatifs sur la
performance des marchés financiers. Cet état de chose nous a poussé à procéder à un
traitement minutieux des caractéristiques de certains outils financiers conventionnels, afin
d’aboutir à dégager et à éclaircir les spécificités des titres financiers islamiques.
Les sukuk (pluriel du mot arabe « Sakk ») sont des titres à valeur égale représentant des parts
indivises :
dans la pleine propriété ou dans l’usufruit d'un actif
tangible ou dans le bénéfice de prestations et services
ou dans des actifs d'un projet déterminé ou dans une activité d’investissement
spécifique.
Selon l’IIFM (International Islamic Financial Market), le Sukuk est un certificat
d’investissement qui pourrait être vu comme étant l’équivalent islamique des 15 obligations
conventionnelles avec néanmoins des différences fondamentales. L’AAOIFI définit les
Sukuks comme étant des « certificats de valeur égale représentant des parts indivises dans la
propriété des actifs tangibles, usufruit et service ou dans la propriété des actifs d’un projet ou
d’une activité d’investissement ». Les Sukuks permettent alors aux investisseurs de détenir
des participations dans les actifs sous-jacents avec une rémunération qui sera fonction de la
performance de ces actifs.
Pendant la durée de l’investissement, les avantages et les risques des actifs sous-jacents
reviennent aux porteurs de sukuk, ce qui leur donne droit à une part des revenus générés.
C’est essentiellement les caractéristiques de cette rémunération des porteurs de sukuk qui
donne à ces produits une certaine similarité avec les obligations conventionnelles.
Les porteurs de sukuk se partagent les profits réalisés par la performance de l'actif sous-jacent
mais sont aussi exposés à son risque au prorata de ce qu'ils détiennent. Cette spécificité les
différencie des obligations conventionnelles.
Les sukuk ne représentent généralement pas des créances pour leurs porteurs (sauf, dans des
cas particuliers tels que, par exemple, les sukuk Salam). En droit musulman, les créances ne
peuvent en effet pas faire l’objet de titrisation dans le seul but d’être négociées sur un marché
secondaire.
Les sukuk sont émis sur la base d’un contrat conforme aux préceptes de la sharia, ce qui
implique que les règles liées à leur émission et à leur négociation doivent être également
conformes au droit musulman. Par conséquent, une levée de fonds via des sukuk ne peut être
utilisée que dans des actifs ou des projets sharia-compatibles.
2- Les différents types de sukuk
Selon l’AAOIFI, il existe à ce jour un peu moins d’une quinzaine de types de sukuk résumés
ci-après. Leur caractère sharia compatible a été admis par le Sharia-Board de l'AAOIFI, qui
est constitué d’experts de différentes régions du monde et dans les diverses écoles de droit
musulman. Les avis émis par ce Sharia-Board sont souvent fondés sur les résolutions prises
par l'Académie Internationale de Fiqh (organe de l’OCI8), qui réunit également des experts
contemporains des différentes écoles de droit musulman. Il est à noter que ces normes de
l'AAOIFI constituent une référence pour les institutions de finance islamique qui opèrent en
Afrique dans des pays où l’application du rite Malékite prédomine. Aujourd’hui, la tendance
internationale semble s’orienter vers la conformité aux standards de l’AAOIFI.
D’après le tableau précèdent, Il existe plusieurs types de Sukuks. Leurs montages diffèrent
selon le type de l’actif sous-jacent. Les types les plus utilisés sont :
A- Instruments de participation :
a- Sukuk de Mousharaka(Participation au capital)
Titres de participation qui représentent des projets ou des activités gérés selon les principes de
Mousharaka en désignant l’un des associés ou un tiers pour la gestion. Similaire à une joint
venture, l’apport en capital est réalisé selon des pourcentages définis au préalable.
La Moucharaka est une formule de financement participatif. Ainsi, dans ce type de
financement, la banque et le client participent ensemble au financement d’une opération et
assument conjointement le risque au prorata de leur participation. Les profits ou les pertes
sont répartis entre le client et la banque sur des bases fixées à l’avance d’accord des parties.
La formule de financement Moucharaka implique une parfaite connaissance du marché et des
clients afin de minimiser les risques de pertes de la banque, d’autant plus que le financement
peut être à court, moyen et long terme.
MECANISME
Le capital du projet est fourni par la banque et un ou plusieurs partenaires. Les profits et
pertes sont partagés au prorata de l’apport financier de chacun. Tous les cocontractants ont un
droit de regard sur la gestion du projet. Dans le cas d’un diminishing Musharaka,
l’entrepreneur peut racheter progressivement les parts de la banque.
b- sukuk de mudaraba
Le financement Moudaraba est accordé aux clients jouissant d’une bonne moralité et d’une
parfaite maîtrise de leur domaine d’activité mais ne disposant de ressources financières leur
permettant d’exploiter leur expertise.
Ainsi, dans le contrat de Moudaraba, le client apporte son expertise et la banque apporte le
financement nécessaire à la réalisation de l’opération. Sur les profits générés par l’opération,
le client est rémunéré pour son travail et son expertise, tandis que la banque est rémunérée
pour son apport en capital. Si l’opération est déficitaire, le client perd son effort et la banque
perd ses fonds.
Mécanisme
La banque fournit la totalité du capital à un entrepreneur pour le financement d’un projet. En
contrepartie ce dernier fournit son savoir-faire et son capital humain. Les profits sont partagés in-fine
selon un ratio préétabli. Les pertes sont entièrement supportées par la banque sauf en cas de
négligence, fraude ou mauvaise exécution du contrat. Ce type de contrat est souvent utilisé pour des
transactions à court terme pour tout ce qui touche au fond de roulement. Du côté du Passif des
banques, il existe aussi de tels contrats, mais ceux-ci sont illimités. La banque a le droit d’utiliser
les fonds des déposants pour un large panel de projets. Cette combinaison actif-passif de ce type de
contrat est appelée Mudaraba.
b- Salam
C’est une vente avec livraison différée.
Sukuk Al Salam est un certificat d’investissement émis dans l’objectif de mobiliser des fonds
Salam qui seront destinés à financer un bien qui sera livré à terme (principe du contrat Salam)
mais avec un paiement au comptant. L’émetteur du Sukuk est le vendeur du bien alors que les
détenteurs des certificats sont en effet les investisseurs (acheteurs du bien à financer). Ces
investisseurs paient en avance (levée des fonds) dans un SPV (special purpose vehicule- une
entité ad hoc) en contrepartie d’une promesse de livraison à une date ultérieure (paiement spot
avec livraison à terme). Les biens sont généralement vendus après livraison et la rémunération
des investisseurs est dans ce cas constituée du bénéfice réalisé par l’écart entre le prix d’achat
et le prix de revente.
MECANISME
L’acheteur paie comptant le prix négocié à l’initiation du contrat. Le vendeur livre le bien à
terme. Afin d’éviter toutes confusions, le vendeur signe une promesse de livraison au vendeur
en stipulant les modalités de la vente (nature des marchandises, quantités, prix, délais et
modalités de livraison et/ou de vente pour le compte de la Banque).
Ce contrat est une exception, car dans la théorie la Chari’a prohibe la vente d’un objet que
l’on ne détient pas (bay al ma’adoum). A l’époque du Prophète, les Arabes dépendant
régulièrement du commerce saisonnier et de l’agriculture, il était courant d’effectuer des
contrats Salam. Le hadith qui suit confirme la validité de cette transaction: “[when] The
Prophet came (to al Madinah) we used to do Salam sell forward against cash payment until
the season” (Al Bukhari, cite par Kahf ET Khan, V4, p.269).
c- La ijara
L’ijara wa iktina consiste pour la banque à acquérir des biens qu’elle met à la disposition du
client sur la base d’un contrat de location-vente. Dans ce cas, la banque perçoit un loyer pour
le service rendu. Le client verse les loyers dans un compte d’investissement islamique dont le
solde créditeur sera affecté au terme de l’opération à l’achat du bien objet du contrat. Ce
compte d’investissement dans lequel sont déposés les loyers est rémunéré par la banque au
profit du client.
d- L’istisna’a
L’Istisna’a est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie demande à une autre de lui
fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une rémunération payable d’avance, de
manière fractionnée ou à terme. La formule de l’Istisna’a, mise en pratique par une Banque
Islamique peut revêtir l’aspect d’une opération triangulaire faisant intervenir aux côtés de la
Banque, le Maître de l’ouvrage et l’Entrepreneur dans le cadre d’un double l’Istisna’a.
La formule de l’Istisna’a permet donc, d’apporter son concours dans le cadre de travaux de
construction, de réfection, d’aménagement et de finition d’ouvrages de masse et aussi de
financer la construction d’équipements de production et de transport.
Les porteurs de sukuk al WAKALA sont propriétaires des actifs (leurs risques et avantages
compris) représentés par les Sukuk. Ils ont droit aux éventuels profits générés par
l’investissement. Très souvent la rémunération du wakil est indexée sur le résultat. A la
différence du Sukuk Moudaraba, les souscripteurs dans un sukuk Wakala ne partagent pas les
profits selon un ratio déterminé mais reçoivent uniquement les profits déterminés à la
signature. Tout excès de revenu sera conservé par le Wakil en tant que rémunération de
surperformance.
Le risque de marché : Ce risque pourrait être considéré comme étant un risque de taux de
rendement. Les sukuk qui rémunèrent selon une base fixe (ijara, istitna’a ou salam) sont tous
exposés à ce type de risque en cas de changement des taux de marché. Il est important de
noter que les sukuk qui ont comme benchmark le Libor sont également exposés
(indirectement) aux fluctuations des taux de marché. De plus, les sukuk dont la maturité est
plus longue sont exposés à un risque de marché naturellement plus élevé ce qui entraine un
risque de crédit.
Le risque de crédit : Il existe des risques de crédit qui sont propres aux produits
financiers islamiques en particulier les sukuk. A titre d’exemple, les émissions de sukuk se
réalisent le plus souvent dans des places financières émergentes où les méthodes de gestion de
risques ne sont pas assez sophistiquées. De plus vu la prohibition de l’intérêt, le
rééchelonnement de la dette à des taux plus importants n’est pas possible. Ceci implique un
risque de défaut plus important que dans les produits de financements conventionnels. De
plus, il existe des risques particuliers associés à certains sukuk. Par exemple, le sukuk Salam
est exposé au risque que les matières premières ne soient pas livrées à terme. Les sukuk
Istitna’a impliquent un risque de performance du côté du vendeur (l’émetteur). En général, les
sukuk sont exposés au risque de
chute de la valeur de marché de l’actif sous-jacent ce qui risque de réduire le montant du
remboursement à échéance.
Le risque de liquidité : lorsqu’il n’y a pas d'acheteur sur le marché secondaire pour les
sukuk, ils se vendront avec une prime d’illiquidité qui compensera le fait que les détenteurs de
Sukuk soient obligés de les détenir jusqu’à la maturité.
Le risque Sharia : on parle de risque Sharia lorsque l’émetteur ne tient pas ses
engagements contractuels, et rend ainsi le contrat nul aux yeux de la Sharia. On retrouve dans
le contrat de sukuk les événements qui annulent ce contrat. Il ne faut pas tomber dans l’excès
d’innovation qui pourrait conduire à de nouvelles fatwas sur les Sukuk non conformes à la
Sharia ce qui pourrait nuire à la réputation de l'arrangeur / émetteur.
Cette technique est utilisée souvent par les banques qui veulent déposer leur excédent de
liquidité chez la banque centrale tout en respectant le principe du dépôt garanti ou sécurisé.
Selon la doctrine islamique, le dépôt (Wadiaa) est composé de fonds versés par des épargnants
ou dans notre cas par des banques commerciales islamiques à la banque centrale qui accepte
les recevoir.
b- Moudaraba interbancaire :
Les banques disposant de réserves excédentaires peuvent investir leurs excédents sur le
marché monétaire interbancaire et les banques déficitaires peuvent capitaliser sur ce surplus
en utilisant le concept de Moudaraba. Dans ce cas, les banques excédentaires seront rab Lmal
et les banques déficitaires seront des entrepreneurs.
c- Wakala mourabaha :
C’est une technique utilisée par la banque centrale qui consiste à prêter la banque déficitaire
une somme d’argent, la dite liquidité est utilisée par la banque pour payer une transaction
avec un Fournisseur en faveur d’un client contre l’achat d’un bien qui coûte la somme prêter.
Par la suite la banque déficitaire revend le bien au client avec le prix d’achat plus une marge
bénéficiaire et à l’échéance elle va rembourser sa dette à la banque centrale avec une marge
bénéficiaire.
Lorsqu'une IFI A, a besoin d'un montant pour une journée par exemple, elle s'endette auprès
de la banque centrale ou auprès d'une autre IFI excédentaire B du montant voulu et par la
présentation des garanties nécessaires. Le jour qui suit, la banque A rembourse sa dette et
s’engage à confier, dans le futur, à la banque B le même montant pour une journée ou la
moitié du montant pour deux journées, et ainsi de suite. Il est à repérer qu'en pratique les deux
parties se fixent un délai déterminé ou un plafond de notes à ne pas dépasser pour que le solde
des deux banques soit équilibré.
e- Sukuk Al Ijara :
C’est l'un des instruments les plus populaires pour gérer le risque de liquidité islamique en
Moyen Orient. La banque déficitaire demande à une entité ad-hoc d'émettre sur le marché
monétaire des Sukuk à court terme. Le produit de souscription servira à acquérir l'actif de la
banque qui va être faire l’objet de la location par la suite
Les loyers seront distribués aux investisseurs, qui pourront être des banques excédentaires. À
l'échéance, qui coïncide avec la fin du mandat de bail, l'entité ad-hoc (SPV) revendra l'actif à
la banque au prix de marché. Cette opération expose la banque à un risque de fluctuation des
prix de marché.
f- Accord de vente-rachat (Sell and Buy Back Agreement SBBA):
L'accord de vente-rachat est l'une des opérations commerciales du marché monétaire
islamique. Conclue entre deux banques, celle qui est en besoin de liquidité (le vendeur) cède
des actifs à la banque qui est en excédent de liquidité (acheteur) à un prix convenu. Les deux
parties concluent ensuite une promesse bilatérale (muwa'adah) dans laquelle l'acheteur promet
de revendre ledit actif au vendeur à un prix convenu
La transaction SBBA doit avoir une échéance fixe. La durée maximale de la transaction
SBBA ne doit pas dépasser un an.
GII est un titre islamique émis conformément à la charia et constitue un instrument alternatif
de dette pour le gouvernement, Il est émis par adjudication concurrentielle par la banque
centrale malaisienne (Bank Negara Malaysia) au nom du gouvernement malaisien.
• Le socially aware muslim index (SAMI): le premier indice Islamique, lancé sur le
marché en 1998 , qui constatait l‘évolution de 500 compagnies dans lesquelles il était
possible d‘investir conformément à la Charia.
• Le Dow Jones Islamic Market Index (DJIMI) : Lancé en février 1999, le DJIMI
reflète l’évolution des sociétés de 66 pays dans le monde qui respectent les critères de
la finance islamique. Il reflète les fluctuations des cours de plus de 2 700 entreprises
• Le Standard and Poor’s Sharia (S&P Sharia) : L’agence Standard & Poor’s a lancé,
en 2006, la version islamique de ses indices de référence ainsi que d’autres nouveaux
indices. composé des valeurs du S&P 500 jugées conformes à la Sharia
• Le Kuala Lumpur Sharia Indexou le KLSI: lancé en 2007 dans le cadre d‟un
partenariat entre la FTSEet la bourse de la Malaisie. L‟indice reflète la performance
des sociétés cotées à la bourse de la Malaisie et jugées compatibles avec la Sharia, à
condition qu‟elles respectent les exigences de la FTSEen matière de liquidité.
CONSISTE A FAIRE SORTIR DE L’INDICE LES ENTREPRISES OPERANT DANS LES SECTEURS
CINEMA, MUSIQUE…).
UNE FOIS CE PREMIER TEST DE PASSAGE REUSSI ET QUI REDUIT SIGNIFICATIVEMENT LA LISTE
DES «CANDIDATS», IL FAUT UN AUTRE EXAMEN OU FILTRAGE FINANCIER
TRADITION PROPHETIQUE,.
On peut conclure ce travail en disant qu’il y’a vraiment une existence d’un marché des
capitaux islamique qui respecte les normes Chariatique et que la finance islamique
surperforme en quelque sorte la finance classique, surtout en période de crise. Cela s’explique
par la loyauté des investisseurs éthiques. Ces derniers sont typiquement des investisseurs de
long terme qui ne vendent pas leurs titres à la première averse. Ils sont moins enclins à retirer
leur capital dans les périodes de chute boursière ce qui assure une stabilité des cours de
l’action des sociétés dans lesquelles ils investissent.
Conclusion
La finance islamique s’impose de plus en plus dans l’économie mondiale et devient l’un des
secteurs les plus dynamiques. L’originalité du système financier repose sur des
investissements
éthiques, mais aussi sur un partage plus juste des coûts et des risques. Un modèle qui
s’impose de plus en plus comme une évidence pour le monde musulman.
Au Maroc, Les banques participatives connaissent une croissance rapide depuis leur
introduction malgré les retards de lancement. En 2015, Bank Al-Maghrib a commencé à
approuver, au cas par cas, les demandes des banques d'ouvrir des banques ou des fenêtres
islamiques et de commencer à formuler des réglementations bancaires islamiques claires pour
les banques et les industries. Lors de la réunion trimestrielle de Bank Al-Maghrib en
décembre 2018, le gouverneur de la banque Abdellatif Jouahri s'est déclaré satisfait du
développement du secteur de la « banque participative ». Le pays compte aujourd'hui plus de
70 banques et institutions financières fournissant des services financiers conformes à la
charia, qui ont jusqu'à fin décembre 2018, un total de 4,4 milliard de dirhams en prêts selon
Bank Al-Maghrib.
La finance islamique est fondée sur les principes de la loi islamique, la shari'a, cherche à
transmettre une vision de justice, d'équité et de transparence. La finance islamique se
distingue de la finance conventionnelle par la mise en avant d'idée d'éthique et de morale
islamique en puisant leurs sources dans la révélation divine, dans la sunna et dans les
pratiques économiques et financières à l'époque du prophète Mohammed (SWS). Elle est
notamment fondée sur l'interdiction de l'intérêt et la responsabilité sociale de l'investissement.
Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d'un investissement avec les résultats du
Volume 3, numéro 1 (2019) projet concret associé. L’islam interdit les transactions tant
civiles que commerciales faisant recours à l'intérêt (ribâ) ou à la spéculation (maysir).
Toutefois, les mécanismes utilisés dans la pratique reviennent souvent à rémunérer le prêt
http://fr.financialislam.com/les-indices-islamiques.htm
https://ribh.wordpress.com
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01223873/document
http://www.irti.org/English/Research/Documents/IES/French/fr023.pdf
https://lematin.ma/journal/2017/lindice-boursier-islamique-une-piece-maitresse-de-lecosysteme-
en-construction/275844.html
https://telquel.ma/2018/04/18/finance-participative-le-conseil-superieur-des-oulemas-submerge-
par-les-texte reglementaires_1591879/?utm_source=tq&utm_medium=normal_post
www.cdvm.gov.ma
https://www.scholarvox.com/catalog/search/searchterm/La%20finance%20islamique?searchtype=ti
tle
Sommaire
SOMMAIRE.............................................................................................................................................2
Introduction...........................................................................................................................................2
Chapitre 1 : Présentation du marché de capitaux islamique..................................................................3
Section 1 : Notion, Rôle et taille du marché de capitaux islamique....................................................4
1- Le rôle du marché des capitaux islamique..............................................................................4
2- La taille du marché.................................................................................................................4
Section 2 : Les compartiments du marché des capitaux islamique.....................................................5
1- Le marché financier................................................................................................................5
a- Le marché primaire.................................................................................................................6
b- Le marché secondaire.............................................................................................................6
2- Le marché monétaire..............................................................................................................7
3- Les actions et les sociétés par actions....................................................................................7
a- Les actions conformes à la charia...........................................................................................7
b- Les sociétés par actions..........................................................................................................8
Section 3 : Les conditions d’admission au marché des capitaux islamique...........................8
Chapitre II : Les instruments du marché des capitaux islamique............................................................9
Section 1 : Les instruments du marché financier islamique................................................................9
1- Les Sukuk, définition et caractéristiques................................................................................9
2- Les différents types de sukuk................................................................................................10
A- Instruments de participation....................................................................................................11
a- Sukuk de Mousharaka(Participation au capital)...................................................................11
b- sukuk de mudaraba..............................................................................................................12
B- Les instruments de financement..................................................................................................12
a- La Morabaha.........................................................................................................................12
b- Salam....................................................................................................................................13
c- La ijara..................................................................................................................................14
d- L’istisna’a................................................................................................................ 14
e- Sukuk de Wakala d’investissement (Acquisition et Gestion d’actifs).......................15
3- Les risques liés aux Sukuk.....................................................................................................15
Section 2 : Les instruments du marché Monétaire islamique...........................................................16
a- Les Dépôts compatibles à la Charia (Wadiaa).......................................................................16
b- Moudaraba interbancaire.....................................................................................................16
c- Wakala mourabaha..............................................................................................................16
d- Les Compensations mutuelles entre les IFI...........................................................................16
e- Sukuk Al Ijara........................................................................................................................17
f- Accord de vente-rachat (Sell and Buy Back Agreement SBBA).............................................18
g- Government Investment Issues (GII)....................................................................................18
Section 3 : Les indices boursiers islamiques.....................................................................................18
1- Principaux indices boursiers islamiques...................................................................................18
2- CONSTRUCTION DES INDICES BOURSIERS ISLAMIQUES...........................................................19
a- Les critères qualitatifs (ou filtrage extra-financier)...............................................................19
b- Les critères quantitatifs (ou filtres financiers.......................................................................19
Conclusion............................................................................................................................................20
Bibliographie & Webographie..............................................................................................................21