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Matière : Charpente métallique CM

Niveau : 3ème LMD (GC+ TP)

Chapitre III. Assemblages

III.1 Introduction :
Un assemblage est un dispositif qui permet d’attacher et d’assembler plusieurs éléments entre
elles afin d’assurer la continuité de la structure dans les points assemblés. La fonction
principale d'un assemblage est de permettre la transmission correcte des efforts entre les
éléments qu’il réunit. Les moyens d’assemblages couramment utilisés dans la construction
métallique sont soit les assemblages boulonnés ou soudés. Les assemblages boulonnés
peuvent être réalisés en rivets, en boulons ordinaires ou en boulons haute résistance.

III. 1) Assemblage rivet :


Les rivets ont été le premier moyen d’assemblage utilisé en construction métallique, datant du
début de ce siècle. Un rivet est une tige cylindrique fabriquée en acier munie d’une tête, leur
diamètre varie généralement de 10 à 28 mm. Il existe 4 types de rivets La longueur du rivet
est fonction de l’épaisseur des pièces à assembler. Avant la pose du rivet il faut percer ou
poinçonner les pièces à assembler. Le diamètre de perçage des trous est : d0 = d +1 mm.

Pour les rivets à tête ronde


Mode de réalisation du trou Mode de rivetage Longueur du rivet
Par poinçonnage à la main Σt + (1.5d+ Σt /15)
par poinçonnage à la machine Σt + (1.5d+ Σt /10)
Par forage à la main Σt + (1.5d+ Σt /20)
Par forage à la machine Σt + (1.5d+ Σt /12)

Avec d: diamètre du rivet avant la pose;


Σt: épaisseur totale des pièces à assembler;

Les différents types de rivets.

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III.3 Assemblages par boulons :
Les boulons peuvent être classés selon leur mode de mise en œuvre qui conditionne
également le mode de transmission des efforts. On distingue les boulons ordinaires, mis en
place par un serrage sans spécification particulière, et les boulons précontraints (HR) pour
lesquels le serrage est nécessairement contrôlé.
III.3.1 Boulon ordinaire : Un boulon traditionnel est un ensemble constitué d'une vis, filetée
sur tout ou partie de sa longueur, d'un écrou et, le cas échéant, d’une ou deux rondelles. En
construction métallique, les têtes de vis les plus courantes sont de forme hexagonale mais il
existe également des vis à tête circulaire fraisée. Les vis utilisées en CM ont des diamètres de
12 à environ 36 mm.

III.3.1.1 Caractéristiques mécanique et géométrique des boulons ordinaires :


Les boulons sont produits en sept nuances d’aciers appelés classe de boulon. Chaque classe
donne une résistance à la limite élastique fyb et une résistance à la traction fub.
Classe 4.6 4.8 5.6 5.8 6.8 8.8 10.9
fyb (N/mm2) 240 320 300 400 480 640 900
fub (N/mm2) 400 400 500 500 600 800 1000

d (mm)
10 12 14 16 18 20 22 24 27 30
dm (mm)
18,3 20,5 23,7 24,6 29,1 32,4 34,5 38,8 44,2 49,6
2
A (mm ) 78,5 113,1 153,9 201 254,5 314 380 452 572 707
2
As (mm ) 58 84,3 115 157 192 245 303 353 459 561
d: Diamètre de la partie non filetée de la vis (mm)
dm: Diamètre moyen du boulon (mm)
A: Section nominale du boulon (mm2)
As: Section résistante de la partie filetée du boulon (mm2)

III.3.1.2 Mécanisme de fonctionnement d’un boulonnage ordinaire :


Pour assurer la continuité dans un assemblage par boulonnage ordinaire. Les boulons résistent
pour transmettre l’ensemble des efforts d’une pièce à une autre. On a trois cas de sollicitations
des boulons : traction, cisaillement et les deux à la fois.

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a) Assemblages travaillant au cisaillement :
Dans le cas d'un effort perpendiculaire à l'axe des boulons, les pièces assemblées par boulons
ordinaires sont supposées pouvoir glisser pour venir en contact avec les tiges. Les boulons
supportent alors une pression latérale dans les zones de contact et leur tige est cisaillée.

- Résistance du boulon au cisaillement par plan de cisaillement passe par la partie filetée:
0,6 f ub As
Fv. Rd 
Classes 4.6/ 5.6/ 6.6 et 8.8 M2

0,5 f ub As
Fv. Rd 
Classes 4.8/ 5.8/ 6.8 et 10.9 M2

Résistance du boulon au cisaillement par plan de cisaillement passe par la partie non filetée

0,6 f ub A
b)

Fv.Rd 
M2

fub = Résistance à la traction du boulon


γM2 = 1.25 : Coefficient partiel de sécurité au cisaillement
As: Section résistante de la partie filetée du boulon
A: Section nominale du boulon partie non filetée

0,6 f ur Ao
Fv.Rd 
 Pour les rivets : M2

fur = Résistance à la traction de l’acier du rivet.


Ao: Section nominale du boulon partie non filetée

b) Assemblages travaillant en traction :


Dans le cas d'un effort parallèle à l'axe des fixations. Pour tous les boulons, la résistance de
calcul en traction est :
0,9  f ub  As
Ft .Rd 
M2
fub = résistance à la traction du boulon
As = section résistant de la partie filetée du boulon
γM2 = 1.5 : Coefficient partiel de sécurité à la traction

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c) Assemblages soumis à des efforts combinés de cisaillement et de traction.
Une sollicitation inclinée sur les pièces assemblées donne une interaction entre le cisaillement
V T
et la traction dans le boulon d’assemblage ou rivet :  1
Fv.Rd 1,4 Ft .Rd
V : Effort de cisaillement appliqué à un boulon
T : Effort de traction appliqué à un boulon

III. 3.1.3 Vérification de la pression diamétrale.


Cette vérification tient compte des dimensions géométriques des pièces assemblées aux
voisinages du boulon ou du rivet. La vérification de la résistance à la pression diamétrale
s’effectue alors grâce à la relation suivante :
2,5 . f u .d .t
Fv ,sd  Fb. Rd 
M2

 e1 p 1 1 f 
Avec :   min ;  ; ub ;1
 0
3d 3d 0 4 fu 

fu = Résistance à la traction des pièces assemblées.


d = Diamètre nominal de la tige du boulon
do = Diamètre nominal du trou
do = Diamètre nominal du trou : do= d+1 mm ; d=12 et 14 mm
do= d+2 mm ; d=16 à 24 mm
do= d+3 mm ; d ≥ 27 mm
t = Épaisseur de la plus mince des pièces assemblées
e1 : Pince longitudinale, entre le centre de dernière trou et le bord
p1 : Distance entre deux trous, sens de l’effort
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III. 3.1.4 Vérification au poinçonnement :
Dans le cas où l'effort sollicitant les fixations est parallèle à leur axe, les pièces assemblées
doivent être capables de résister au poinçonnement exercé par les têtes ou les écrous. Dans ce
cas, la vérification à faire sera la suivante : Ft ,sd  B p.Rd

fu
B p.Rd  0,6 d m t p
 Mb

Bp.Rd = est la résistance au cisaillement par poinçonnement de la tête du boulon.


tp = épaisseur de la plaque sous la tête du boulon ou de l'écrou
dm = diamètre moyen de la tête du boulon ou de l'écrou (plus petite des deux valeurs).
fub = résistance à la traction du boulon
γM2 = 1.25
 Cette vérification est sans objet pour les rivets.

III. 3.2 Boulons HR (Haute Résistance) :


Un boulon HR est précontraint de manière à exercer une forte pression transversale sur les
pièces assemblées et par conséquent un frottement de l’interface de contact entre des deux
pièces fortement serrées entre elles.

les boulons à haute résistance à serrage contrôlé sont soumis à une précontrainte Fp,C mise en
place lors du serrage et qui représente environ 70 % de la résistance en traction du boulon.

Fp.Cd  0,7.f ub .As

Fp,c : Effort de précontraint d’un Boulon HR


fub : est la résistance à la traction du boulon
On utilise deux classes de boulon HR : 8.8 et 10.9

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a) Résistance au glissement pour les boulons à haute résistance :
La pression exercée par les boulons à haute résistance sur les éléments assemblés empêche
leur glissement, quand ces boulons sont utilisés, une résistance au glissement Fs.Rd.

k s .n.
Fs.Rd  Fp.C
 Ms

Avec :
Fp.C = effort de précontrainte autorisé dans les boulons HR.
 = coefficient de frottement des surfaces assemblées
n = nombre d'interfaces de frottement (Plan de frottement)
ks = facteur de forme du trou
ks = 1 Si les trous sont normaux
ks = 0,85 Si les trous sont surdimensionnés,
ks = 0,7 S'ils sont oblongs longs.
γMs = 1.25 Pour l'état limite ultime
γMs = 1.10 Pour l'état limite service

Le coefficient de frottement  entre les pièces assemblées dépend de leur état de surface
Coefficient de frottement 
Coefficient de frottement  État de surface
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et éventuellement métallisées par
0,50
projection d'aluminium ou d'un revêtement à base de zinc.
0,30 Surfaces nettoyées par brossage métallique ou à la flamme.
0,20 Surfaces non traitées.

b) Résistance à la traction dans les boulons HR:


La vérification de la résistance à la traction dans les boulons précontraints HR devient donc :

0,9 f ub . As
Ft ,Sd  Ft ,Rd 
M2

c) Traction et cisaillement combinés:


Si un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction T concomitant à un
effort de cisaillement V, la résistance au glissement par boulon doit être calculée :

k s n  ( Fp.C  0,8  Ft , Sd . )
 À l'état limite de service. Fs.Rd .ser 
 Ms.ser

k s n  ( Fp.C  0,8  Ft , Sd )
 À l'état limite ultime. Fs.Rd 
 Ms.ult

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III.3.3 Catégories d'assemblages :
On classe les assemblages en catégories selon la manière dont ils travaillent.
 Catégorie A : Assemblages réalisés par des boulons ordinaires travaillant au cisaillement
 Catégorie B : Assemblages réalisés par des à boulons HR résistants au glissement à ELS.
 Catégorie C : Assemblages réalisés par des boulons HR résistant au glissement à ELU.
 Catégorie D : Assemblages réalisés par des boulons ordinaires résistants à la traction
 Catégorie E : Assemblages par boulons HR travaillant à la traction.
III.4 Assemblages soudés :
Les assemblages soudés ont pour rôle de solidariser et assembler plusieurs pièces entre elles,
le soudage assurant les liaisons par la continuité de la matière. Cette liaison appelée cordon
de soudure est obtenue par réchauffement jusqu’à fusion des parties des pièces assemblées et
du métal d’apport. La réalisation d’un cordon nécessite une source de chaleur puissante et
régulière. Le procédé le plus courant utilisé en charpente métallique étant le soudage a l’arc
électrique avec apport de métal par électrode.

III.4.1 Genre de soudure :

On distingue

 Soudure d’angle
 Soudure en entaille
 Soudure en bout
 Soudure en bouchon

III.4.2 Préparation des bords des pièces à souder.


Cette opération consiste à diminuer l’épaisseur au bord des pièces à souder pour faciliter la
pénétration de la soudure. Cette opération s’appelle chanfrein, les différents types de
chanfreins utilisés en charpente métallique sont donnés dans les tableaux en dessous.
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Mode de chanfrein Valeurs Observation

t < 6mm
Sans c = 1  3mm

c
en X t = 1240mm
c = min (3mm ; t / 5) Symétrie donc élimine les
c t1
α = 60° phénomènes de
déformation ou de
en K t = 1240mm contraintes internes
c = min (3mm;t/5)
t α = 50°
c

t ≤ 15mm Permet de souder sans


en V c = min (3mm;t/5) tourner les pièces, mais il y
c t α =60° a un inconvénient. Lors du
refroidissement il y a des
b t = 1015mm déformations angulaires
en U c = min (3mm ; t / 5)
c b = t /2

en double b t = 1015mm Symétrie donc élimine les


U c = min (3mm ; t / 5) phénomènes de
c déformation ou de
contraintes internes

III.4.3 Calculs des cordons de soudures :


 Soudure d’angle :
 Définitions:
* Épaisseur utile “a : Épaisseur utile ou gorge d’un cordon de soudure.
* Longueur utile du cordon “ l ”: Longueur utile d’un cordon de soudure.

t (mm) 4 6 7 8 10 12 14 16 18
a (mm) 3 4 5 6 7 8 10 11 13

 Formule fondamentale
- L’état de contraintes qui réside dans le plan de gorge s’exprime en fonction de la contrainte
normale  et de la contrainte tangente  qui peuvent se décomposer respectivement en (⊥

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;//) et (⊥ ;// ) ; ces différents éléments sont représentées à la figure. Il est supposé une
distribution uniforme des contraintes dans la section de gorge de la soudure.

N : effort pondéré appliqué à chaque cordon,


σ: Contrainte normale perpendiculaire à la section du gorge; σ=Nσ/al
σ//: Contrainte normale parallèle à l’axe longitudinal du cordon; σ//=0 (elle est prise à zéro)
τ:Contrainte de cisaillement dans le plan de la gorge perpendiculaire à l’axe longitudinal du
cordon; τ= Nτ/al
//: Contrainte de cisaillement dans le plan de la gorge parallèle à l’axe longitudinal du
cordon; //= N///al
La résistance de la soudure d’angle est suffisante si les deux conditions sont vérifiées :
fu fu
 2  3( 2   //2 )  et  
 w  Mw  Mw
fu : Résistance à la rupture du métal de base
w : Coefficient de corrélation approprié
Mw : Coefficient partiel de sécurité

Les coefficients  w et Mw sont variables selon la nuance d’acier :

Nuances d’acier  Mw w w Mw


fy (MPa) fu (MPa)
235 360 1,25 0,80 1,00
275 430 1,30 0,85 1,10
355 510 1,35 0,90 1,20

Nous allons établir ci-après des formules de calculs pour des cordons reliant :
 Soit des pièces orthogonales
 Soit des pièces obliques.

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1) Cordons reliant des pièces orthogonales : Les cordons peuvent être frontaux, latéraux et
obliques.
a) Cordons frontaux :

N . cos 450 N . 2 N N .sin 450 N


    ;    et // = 0
2a.l 2a  l a  l . 2 a.2l 2.a  l

La formule fondamentale s’écrit :  w 2.N 2 6.N 2 fu


  ;
4.a  l  4.a  l   Mw
2 2 2 2

N 2
Soit : a.  l   w . MW
fu

b) Cordons latéraux :
 = 0  = 0 //  N / al

 N 
2
N 3
On obtient: 0  3  
fu
Soit : a.  l   w . Mw..
 a.  l   w Mw fu

c) Cordons obliques

N . sin  N . cos  N 3  sin 2


     ;  //  D’où a  l   w Mw
2a  l a l fu

2) Cordons reliant des pièces obliques :


Si : Désigne l’angle d’une des faces d’assemblage avec la perpendiculaire à l’autre face, on
distingue de la même façon des cordons frontaux, latéraux et obliques.
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a) Cordons frontaux :
Nous avons deux cordons, le premier est situé dans l’angle obtus, le second est situé dans
l’angle aigu. Pour l’angle obtus on vérifie :

    N 2  sin

N
cos(  ) ;   
N
sin(  ) ; // = 0 D’ou ; a  l   w Mw
a l 4 2 a l 4 2 fu

N 2  sin
De plus et pour l’angle aigu, on vérifie : a  l   w Mw
fu

b) Cordons latéraux :
De la même façon que pour des pièces orthogonales, on vérifie quel que soit l’angle, obtus ou

N 3
aigu, que : a  l   w Mw
fu

c) Cordons obliques
Dans le cas de cordons obliques, faisant un angle avec la direction de l’effort, on a :

N 3  1  sin   sin 2
Pour un angle obtus : a  l   w Mw
fu

N 3  1  sin   sin 2
Pour un angle aigu : a  l   w Mw
fu

Formule enveloppe

Il existe une formule enveloppe, qui dispense de tous les calculs précédents, qui place en
sécurité, quelle que soit l’orientation de l’effort et du cordon de soudure nous aurons:

N 3
a  l   w Mw
fu
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