Vous êtes sur la page 1sur 382

André ARÈS

B.Sc. Phys. (Montréal) M S c . (Laval)


Professeur au Collège militaire royal de Saint-Jean
Saint-Jean. Québec.

Jules MARCOUX
B.A., B.Sc. App. (Laval), M.A., Ph.D. (Toronto)
Professeur au Collège militaire royal de Saint-Jean
Saint-Jean. Québec.

@! 1083 V A N HORNE, MONTREAL, QUE. H2V 1J6


r O U S DROITS RESERVÉS POUR TOUS PAYS
% C O P Y R I G H T 1970. BY L I O E C I N C .
Dépôt légal - le t r i m e s t r e 1970 Réalisé par TRANSCRIPTAICANADA
MONTREAL
Bibliothèque nationale du Quebec
7762-5616-5
PRÉFACE

Ce cours de mécanique a été préparé à l'intention des étudiants


des CEGEP. Il comprend la premiêre partie d un cours de physique en
trois volumes; les deux autres volumes sont ntitulés: Electricité
(tome 2) et Structure de la matière (tome 3) Nous avons présenté la
matière en suivant le plus fidèlement possib e les programmes des
CEGEP, options pré-universitaire et professionnelle. Il est évi-
dent, en parcourant la table des matières, que la matière est trop
abondante et qu'on ne peut aborder tous les sujets en un seul semes-
tre. Nous avons voulu, ce faisant, offrir au professeur un choix de
sujets afin qu'il puisse mieux adapter son cours à ses propres étu-
diants.

Kotre but, en faisant le choix des sujets, a été de donner à 1'é-


tudiant une préparation qui lui permettra de poursuivre des études
plus avancées en physique et dans les diverses branches du génie, de
l'éveiller aux grands problèmes de la physique contemporaine et enfin,
de lui montrer que la physique doit faire partie des connaissances
intellectuelles de tout homme cultivé.

Les étudiants qui fréquentent les cours de physique au CEGEP se


divisent en trois groupes principaux: les uns se préparent à une car-
rière dans les sciences pures, d'autres à une carrière dans les
sciences appliquées et enfin, d'autres à des carrières à caractère
aoins scientifique. Nous excluons ici les étudiants de l'option
professionnelle au sujet desquels nous reparlerons plus loin. Un
cours de physique, adapté aux trois groupes cités plus haut, est
très difficile, sinon impossible à élaborer. Les buts, les capaci-
tés et les motivations de chaque groupe sont trop différents. Nous
avons essayé, dans le choix des sujets et dans la façon de les pré-
senter, d'adapter le cours à ces trois groupes. Nous sommes convain-
cus cependant, qu'éventuellement, on devra préparer un cours de phy-
sique pour chacun de ces groupes.

A peine quatre ou cinq semaines après le début du cours, l'étu-


diant doit s'attendre à ce qu'on fasse appel aux notions de calcul
différentiel et intégral.

On trouvera dans chaque chapitre plusieurs problèmes solutionnés


en détails. Ceux-ci ont pour but d'indiquer à l'étudiant les diffé-
rentes étapes à suivre dans la solution de problèmes et de le con-
vaincre que la solution des problèmes de physique ne consiste pas
seulement dans une application aveugle de formules.

Les problèmes placés à la fin de chaque chapitre sont présentés


en ordre de difficultés croissantes. Quelques-uns sont des applica-
tions simples des notions expliquées dans le texte, de façon à fami-
liariser l'étudiant avec les unités et les ordres de grandeur des di-
verses quantités physiques; la plupart demandent de la réflexion et
une bonne compréhension des sujets étudiés. Nous donnons à la fin
du volume les réponses à tous les problèmes. Au CEGEP, l'étudiant
travaille la plupart du temps seul et doit par conséquent pouvoir vé-
rifier si ses résultats sont corrects. Plusieurs années d'enseigne-
ment nous ont appris que l'étudiant moyen ne fait d'abord que les
problèmes dont il peut contrôler le résultat; les autres problèmes,
il ne les fait pas ou les fait mal dans la plupart des cas.

Le manuel se divise en 15 chapitres. Les chapitres 1, 2 et 3


sont assez simples et peuvent être vus rapidement. Ils ont pour but
de préciser certaines notions fondamentales déjà étudiés au secon-
daire et d'uniformiser, le cas échéant, la préparation des étudiants
venant de différentes institutions. Le chapitre 2, qui traite de la
statique, a été placé au commencement dans le but de permettre à
l'étudiant de se familiariser avec les vecteurs avant d'aborder des
chapitres plus difficiles.

Les chapitres 4, 5 et 6 sont les plus importants. On doit les


aborder avec un soin et une attention spéciale. On notera la défini-
tion opérationnelle de la masse au chapitre 4. Le chapitre 6 traite
des mouvements dans le plan en général. Nous avons exposé avec beau-
coup de soin et de détails le problème difficile de la force centri-
pète.

Les chapitres 7 et 8 portent sur le travail et l'énergie. On


explique la notion de champ de force au début du chapitre 8 afin de
donner une bonne base à la définition, toujours difficile à ce ni-
veau, de l'énergie potentielle. On applique le principe de la con-
servation de l'énergie mécanique avec différentes formes de l'éner-
gie potentielle. Nous donnons à la fin du chapitre des notions brè-
ves sur le potentiel, les surfaces équipotentielles et le puits de
potentiel.

Au chapitre 9 on étudie la conservation de la quantité de mou-


vement. On y traite de collisïons élastiques et inélastiques vues
dans le système du laboratoire et dans le système du centre de masse.
Cette dernière quantité est définie avec précision. Dans ce chapitre,
on passe du mouvement d'une particule au mouvement d'un système de
particules et enfin, au mouvement d'un solide. A la fin du chapitre,
on analyse le problème de la fusée-engin, problème qui intéresse
beaucoup l'étudiant.

Les chapitres 10 et 11 portent sur la cinématique et la dynami-


que de rotation. Au chapitre 10, on définit le moment d'inertie et
on donne des exemples de calcul. Le chapitre 11 est plus difficile.
On y généralise la définition de moment d'une force ainsi que la dé-
finition du moment cinétique. A l'aide de ces définitions, on peut
expliquer de façon convenable le problème du mouvement de la toupie
gyroscopique.

Les c h a p i t r e s 1 2 e t 13 p o r t e n t s u r l a g r a v i t a t i o n e t l e mouve-
ment p é r i o d i q u e . I l s complètent un cours r é g u l i e r de mécanique.
Nous avons essayé de t r a i t e r de l a g r a v i t a t i o n de l a façon l a p l u s
i n t é r e s s a n t e p o s s i b l e , sachant que ce s u j e t c a p t i v e l ' é t u d i a n t . A
l a f i n du c h a p i t r e , nous donnons un b r e f aperçu de l a l o i de l a moin-
d r e a c t i o n a f i n d ' é l a r g i r un peu l e s h o r i z o n s des é t u d i a n t s l e s p l u s
brillants.

Nous avons pensé qu'on ne pouvait t e r m i n e r un cours de mécani-


que sans p a r l e r , même très brièvement, de mécanique o n d u l a t o i r e e t
de mécanique s t a t i s t i q u e . Ces s u j e t s compléteront l a formation d e
l ' é t u d i a n t q u i termine l ' é t u d e de l a mécanique au niveau du CEGEP.
Enfin, l a r e l a t i v i t é r e s t r e i n t e a r e t e n u n o t r e a t t e n t i o n durant un
chapitre entier. C e l l e - c i e s t t r a i t é e d e façon s e m i - q u a n t i t a t i v e .
Notre but e s t de p r é s e n t e r à l ' é t u d i a n t l e s concepts fondamentaux
d e l a r e l a t i v i t é s a n s t r o p l e s a l o u r d i r avec l e symbolisme mathéma-
tique .

Le système i n t e r n a t i o n a l de mesures (SI) a é t é u t i l i s é dans ce


volume. Nous avons gardé quelques problèmes, environ deux p a r cha-
p i t r e , dans l e s q u e l s l e système de mesures du monde anglophone a
é t é u t i l i s é (système FSS, Foot , Slug, Second). Ces problèmes s ' a d r e s -
s e n t aux é t u d i a n t s q u i s e d e s t i n e n t à l ' i n g é n i e r i e . Ceux-ci devront
a v o i r une c e r t a i n e f a m i l i a r i t é avec l e système FSS é t a n t donné q u ' i l s
auront à c o n s u l t e r , au cours de l e u r s é t u d e s , de nombreux ouvrages
f a i t s aux Etats-Unis e t en A n g l e t e r r e , e t c e c i encore pour p l u s i e u r s
années à v e n i r . Les p r o f e s s e u r s s e f e r o n t donc un d e v o i r d ' a v e r t i r
l e s é t u d i a n t s concernés à ce s u j e t .

S a i n t - J e a n 1976 Les a u t e u r s
INTRODUCTION

1.1 Vecteurs et scalaires


1.2 Addition de vecteurs - Méthode graphiqiie
1.3 Soustraction de vecteurs - Méthode graphique
1.4 Composantes d'un vecteur
1.5 Addition de vecteurs - >léthode analytique
1.6 Multiplication de vecteurs

!.l Introduction
!. 2 Notion de force
!. 3 Equilibre de translation - Définition
!.4 Diagramme de forces sur un corps en équilibre
!.5 Statique des corps solides - Définitions
Corps solide Sloment d'une force Translation et
rotation
!.6 Equilibre de translation et de rotation d'un corps solide
!.7 Exemples d'équjlibre d'un corps solide

3.1 Introduction
3.2 Mouvement rectiligne. Définitions
Espace parcouru Déplacement Vitesse moyenne et
instantanée Accélération moyenne Accélération
instantanée
3.3 Mouvement rectiligne avec accélération constante
3.4 Dérivation des équations du mouvement par intégration
3.5 Mouvement d'un corps en chute libre

CHAPITRE 4 - DYNAMIQUE D'UNE PARTICULE 1. MOUVEMENT RECTILIGNE

Introduction
Masse d'un corps - Définition
Force physique - Définition
Deuxième loi de Newton
Systèmes d'unités
Equations de dimensions et d'unités
Masse et poids
Mesure des masses et des poids
Applications de la deuxième loi de Newton
Troisième loi de Newton

CHAPITRE 5 - DYNAMIQUE D'UNE PARTICULE II. FORCES PHYSIQUES

5.1 Introduction
5.2 Forces constantes et équation du mouvement
5.3 Forces de frottement
5.4 Coefficient de frottement
5.5 Frottement dans un milieu visqueux
5.6 Autres forces variables

CHAPITRE 6 -DYNAMIQUE D'UNE PARTICULE III. MOUVEMENT DANS LE PLAN

6.1 Introduction
6.2 Mouvement dans le plan
6.3 Mouvement d'un projectile
6.4 Trajectoire et portée d'un projectile
6.5 Mouvement circulaire d'une particule
6.6 Accélération d'un mouvement circulaire uniforme
.7 Accélération d'un mouvement c i r c u l a i r e a c c é l é r é
.8 Force c e n t r i p è t e
.9 Force c e n t r i p è t e e t i n c l i n a i s o n des chemins
.10 Vitesses r e l a t i v e s

HAPITRE 7 - LE TRAVAIL

.1 Introduction
.2 D é f i n i t i o n du t r a v a i l . Force c o n s t a n t e
.3 D é f i n i t i o n du t r a v a i l . Force v a r i a b l e
.4 Effetd'uneforcesuruncorps
.5 T r a v a i l f a i t p a r une f o r c e v a r i a b l e
.6 Puissance

HAPITRE 8 - CONSERVATION DE L'ÉNERGIE

Introduction
Champs de f o r c e
Forces conservatives e t d i s s i p a t i v e s
Energie p o t e n t i e l l e
Conservation de l ' é n e r g i e
Application du p r i n c i p e de l a conservation de l ' é n e r g i e
Forces conservatives
Application du p r i n c i p e de l a conservation de l ' é n e r g i e
Forces non c o n s e r v a t i v e s .
P o t e n t i e l , s u r f a c e s é q u i p o t e n t i e l l e s , p u i t s de p o t e n t i e l

.1 Introduction 167
.2 Impulsion e t q u a n t i t é de mouvement l i n é a i r e d'une p a r t i c u l e 167
.3 Conservation d e l a q u a n t i t é d e mouvement 169
.4 Collision élastique e t collision inélastique 173
.5 Paramètre d e choc e t s e c t i o n e f f i c a c e 180
9.6 Centre de masse d'un système de particules - Définition 181
9.7 Mouvement du centre de masse 184
9.8 Collision dans le système du centre de masse 187
9.9 Mouvement d'une fusée-engin 188

Introduction
Déplacement, vitesse et accélération angulaire
Mouvement de rotation avec accélération constante
Vitesse et accélération tangentielle
Moment d'une force par rapport à un axe
Deuxième loi de Newton appliquée à la rotation.
Moment d'inertie
Calcul de quelques moments d'inertie
Energie cinétique de rotation
Moment cinétique d'un solide en rotation autour
d'un axe fixe

11.1 Introduction
11.2 Mouvement de translation et de rotation d'un
corps solide
11.3 Moment d'une force par rapport à un point
11.4 Moment cinétique
11.5 Mouvement de précession. Toupie et gyroscope

CHAPITRE 12 - L A GRAVITATION

12.1 Loi de la gravitation


12.2 Variation de "g" avec 1 'altitude
12.3 Vitesse d'un corps en chute libre
2.4 Travail fait par la force de gravitation 245
2.5 Mouvement d'un corps dans un champ de force gravitationnel 249
2.6 Calcul de quelques caractéristiques d'une orbite d'un
satellite artificiel 253
2.7 Masse inertielle et masse gravitationnelle 256
2.8 Principe de la moindre action 258

3.1 Introduction
3.2 Mouvement harmonique simple
3.3 Vitesse et accglération dans le MHS
3.4 Exemples de mouvements périodiques. Les pendules
3.5 Mouvement harmonique amorti
3.6 Mouvement harmonique amorti et entretenu

4.1 Introduction
4.2 La mécanique statistique
4.3 La mécanique des quanta ou mécanique ondulatoire

Introduction
Transformations de coordonnées et vitesses relatives
Transformations de Lorentz
La contraction des longueurs
La dilatation du temps
Applications
Transformations des vitesses
Variation de la masse avec la vitesse
Relation entre la masse et l'énergie
XIV

APPENDICE 1 CONSTANTES PHYSIQUES


3

APPENDICE II RELATION ENTRE LES SYSTEMES D'UNITÉS


3

APPENDICE I I I FONCTIONS TRIGONOMETRIQUES NATURELLES 3

APPENDICE IV CARACTÉRISTIQUES DE QUELQUES SATELLITES TERRESTRES 3

APPENDICE v CARACTÉRISTIQUES DU SYSTÈME SOLAIRE 3

RÉPONSES AUX PROBLEMES 3

INDEX ALPHABETIQUE 3
INTRODUCTION

Au début d'une seconde étape de l'étude de la physique, l'étu-


diant devrait s'arrêter et réfléchir sur les points suivants:

1.- Lorsqu'on affirme que la physique est une science exacte, ceci
n'implique pas que tous les résultats numériques ont une préci-
sion mathématique. En effet, on ne peut construire d'appareil
de mesure qui aurait une précision infinie, et toute mesure
physique est nécessairement entachée d'erreurs. De plus, dans
le plus simple des phénomènes que l'on doit étudier, par exem-
ple, un corps qui tombe en chute libre, il y a un grand nombre
de facteurs qui entrent en jeu: la résistance de l'air, l'at-
traction de la terre, la forme du corps, etc.; quelques-uns sont
peu connus et difficilement mesurables, d'autres sont mieux
connus. Pour obtenir des résultats pratiques, le physicien
doit se limiter aux aspects du phénomène qui sont mesurables
avec une certaine précision et il doit être capable d'évaluer
l'ordre de grandeur des quantités qu'il considère négligeables.

2.- La physique n'a pas encore dit le dernier mot sur n'importe le-
quel des phénomènes physiques, si simple soit-il. C'est sou-
vent une erreur de l'étudiant en physique de penser que cette
science peut fermer les livres sur un phénomène et proclamer
solennellement que l'on connaît tout sur le sujet. Il n'y a
aucun phénomène physique sur lequel on peut dire qu'il n'y a
plus de recherches à faire. Les développements de la physique
obligent souvent le physicien à revenir en arrière et à amélio-
rer l'interprétation qu'il a déjà donnée de certains phénomènes.
On a pensé longtemps que Newton avait élaboré une théorie
XVI

définitive en mécanique; aujourd'hui, on considère la mécanique


de Newton comme un cas particulier de mécaniques plus générales,
soit la mécanique relativiste, soit la mécanique ondulatoire.
Lorsque le physicien a donné son interprétation, en l'appuyant
sur des résultats expérimentaux indiscutables, il espère que
cette interprétation va durer quelque temps avant que quelqu'un
ne vienne l'améliorer. Le physicien, comme les autres hommes de
science, reste toujours en contact avec ses confrères, avec qui
il échange ses résultats de recherches au moyen de publications,
de périodiques et de congrès scientifiques. Aux Etats-Unis seu-
lement, il se publie près de 50,000 pages par année dans les re-
vues de physique, soit 140 pages par jour.

3.- Le domaine que l'on étudie en physique est très vaste; il com-
prend tous les phénomènes qui se passent dans la matière non vi-
vante. I l y a des physiciens qui étudient les galaxies, les
noyaux des atomes, les particules de l'espace, les verres opti-
ques, les transistors, les rayons X, l'intérieur de la terre,
les structures des molécules du cerveau, etc. Les physiciens
portent différents noms, ils peuvent s'appeler astronomes, chi-
mistes, électriciens, etc. mais ils ont tous le même idéal, la
connaissance de la nature. La physique est une science fonda-
mentale et elle constitue la base de toutes les sciences appli-
quées. Elle est à la matière inanimée ce que la biologie est à
la matière vivante. Au niveau de la structure moléculaire des
cellules, le biologiste rencontre le physicien. Il arrive que
le physicien, de par la nature même de son travail, s'attaque à
des problèmes qui ont préoccupé l'esprit des philosophes de
tous les temps. Des questions telles que: qu'est-ce que le
temps? qu'est-ce que l'univers? qu'est-ce que l'infini? qu1est-
ce qu'une force? viennent souvent hanter son esprit.

4.- On rencontre plusieurs notions de physique qui ne correspondent


pas aux notions habituelles que nous avons de certains
XVI 1

phénomènes. Ceci provient du fait que la physique a senti le


besoin de définir avec précision certaines notions vagues. Ain-
si, le mot force est employé dans des expressions comme force
morale, force physique, force économique etc., de même que la
notion de travail, de vitesse, d'énergie et de température ont
souvent plus d'une signification et on a dû préciser ces défini-
tions. I l ne faut donc pas s'étonner que le physicien définisse
les quantités qu'il doit utiliser. Il le fait souvent arbitrai-
rement; ce qui importe c'est que la notion soit précisée au moy-
en d'opérations expérimentales, de telle sorte que toute autre
personne puisse s'en servir avec certitude.

Les quantités fondamentales sont définies d'une faqon opéra-


tionnelle. Les quantités qui sont définies en termes d'autres
quantités fondamentales sont appelées quantités dérivées.
Ainsi, on choisit comme unité de longueur une tige d'un cer-
taine longueur qu'on appelle le mètre; pour l'unité de temps,
on choisit la seconde, et pour unité de masse on choisit le
kilogramme. Ces trois unités sont les unités fondamentales
d'où sont dérivées toutes les autres quantités qui vont nous in-
téresser en mécanique. Ces unités sont arbitraires, tout ce
que le physicien espère c'est que le monde scientifique les ac-
cepte. Elles sont promulguées dans des lois gouvernementales
dans presque tous les pays.

5.- L'étudiant doit se convaincre dès les premiers jours que sa


réussite dans l'analyse des phénomènes physiques est directe-
ment reliée à sa maîtrise de l'outil mathématique. La physi-
que essaie de décrire le plus rigoureusement possible les di-
vers phénomènes; pour cela, elle utilise un langage spécial qui
n'est pas celui des humanistes ou des philosophes: c'est le
langage des mathématiques. Ce langage a la propriété d'être
impersonnel en ce sens qu'il a la même signification pour tous,
indépendamment des individus et des cultures. L'étudiant doit
XVIII

donc accorder autant d'importance au cours de mathématiques


qu'au cours de physique. Dans l'étude de la mécanique qu'il
va entreprendre il doit posséder l'algèbre, connaître la tri-
gonométrie, la géométrie plane et analytique, avoir des notions
d'algèbre vectorielle, de calcul différentiel et intégral.
Dans la plupart des institutions, on dispense les deux derniers
cours parallèlement au cours de physique.

6.- C'est en appliquant la théorie qu'il vient d'apprendre à des


problèmes concrets que l'étudiant sait s'il a bien compris. Il
n'y a pas d'autre moyen de le vérifier. Il doit de plus se sou-
venir que le dernier mot dans une discussion sur un phénomène
physique dépend toujours d'un appareil de mesure.
NOTIONS D'A LGÈBRE VECTORIELLE
CHAPITRE 1

1.1 Vecteurs et scalaires

Tout au cours d'une étude sérieuse de la physique on rencontre


deux sortes de quantités qu'il faut définir avec précision: les
quantités vectorielles et les quantités scalaires.

Une quantité vectorielle est une quantité dirigée, c'est-à-dire,


une quantité qui n'est pas complètement déterminée par une valeur
numérique. Pour la déterminer complètement, il faut indiquer sa gran-
deur et son sens. Par exemple, on ne peut déterminer complètement la
quantité physique "vitesse" par la valeur 10 m/s, il faut aussi in-
diquer la direction et le sens de cette vitesse, soit 10 m/s vers
le nord ou dans la direction nord-sud.

Les autres quantités physiques qui ne sont pas des quantités di-
rigées s'appellent quantités scalaires, comme la masse d'un corps,
la température d'un objet, l'énergie d'une particule etc.

On représente graphiquement une quantité vectorielle par un vec-


teur que l'on définit de la façon suivante: un vecteur est une por-
tion de droite qui a une grandeur, une direction (par rapport à un
système de référence donné), un sens.

La figure 1.1 représente un vecteur. La droite AB indique la di-


rection du vecteur par rapport à une direction de référence xx'. Cette
droite s'appelle aussi ligne d'action du vecteur. La longueur ou gran-
deur du vecteur est donnée par la portion de droite ab, celle ci est
divisée en unités arbitraires (dans la figure, on a un vecteur de 4
unités de longueur). On indique le sens du vecteur par une flèche.
Le point a s'appelle origine du vecteur ou point d'application, le
point b est l'extrémité (la flèche).
Symboliquement, on représente le vecteur par une lettre surmontée
+ + + +
d'une flèche, v, V, F, a ou, dans les textes imprimés, par des varia-
tions du caractère des lettres.
Les quantités scalaires se composent (addition, soustraction, mul-
tiplication et division) suivant les lois de l'algèbre des nombres
réels. Par exemple, une masse de 5.0 kg ajoutée à une masse de 6.0 kg
donne une masse totale de 5.0 + 6.0 = 11.0 kg.
Les quantités vectorielles obéissent aux lois de l'algèbre vecto-
rielle que nous allons résumer dans les paragraphes suivants.

Puisqu'une quantité vectorielle comprend deux éléments importants,


une grandeur et un sens, il faut bien préciser la représentation sym-
bolique.
Le symbole 1représente un vecteur avec tous ses éléments. Si on
veut ne représenter que la grandeur, ou la valeur absolue du,vecteur,
+
on utilise le symbole A = / A I . On peut établir clairement la différen-
ce entre les quantités scalaires et vectorielles en considérant un
exemple.
La figure 1.2 représente deux forces de 10 N appliquées de diffé-
rentes façons sur un bloc. Dans le cas 1.2(a) la force résultante
(somme algébrique) est de 20 N. Dans 1.2(b) on voit que les deux
forces de 10 N appliquées de cette façon sur le bloc ne s'addition-
nent pas pour donner 20 N, puisque dans ce cas la force résultante
est zéro. Le cas 1.2(c) est plus général. La somme des deux forces est
de 14.1 N comme nous le verrons plus loin. L'addition arithmétique
de ces deux forces aurait donné, dans les 3 cas, une somme de 20 N,
tandis que l'addition vectorielle donne 20 N, 0.0 N et 14.1 N .

1.2 Addition de vecteurs. Méthode graphique

On veut additionner 2 vecteurs que l'on désigne par les symboles


2 et 3 (Fig 1-3). L'effet des vecteurs 1et 3 ne change pas si on
les déplace sur leur ligne d'action. On peut donc glisser les vecteurs
sur leur ligne d'action, jusqu'au point de rencontre en O. A ce point,
les deux vecteurs ont la même origine. Il faut remarquer que si ces
vecteurs représentaient deux forces appliquées sur un corps, ce glis-
sement sur leur ligne d'action ne changerait en rien leur effet sur
le corps. On dit que ces deux vecteurs sont concourants. De façon
plus générale, on définit l'égalité de deux vecteurs de la façon sui-
-+ -+
vante: 1 = B (fig. 1.4), si 1 et B ont la même grandeur, la même di-
rection et le même sens.
-+ -+ -+
La somme ou résultante des deux vecteurs A et B est le vecteur R,
égal en longueur à la diagonale du parallélogramme que l'on forme en
traçant des parallèles aux vecteurs 1 et 8 (Fig. 1.5). Ltopération
vectorielle de la somme consiste à tracer, à une échelle choisie ar-
-+
bitrairement, les deux vecteurs A et 8,ce qui indique bien leur orien
tation par rapport à un axe de,réfCrence Ox. On mesure ensuite la
+
longueur de la résultante R. Dans la figure 1.6, le vecteur a une
-+
longueur de 4 unités et le vecteur B une longueur de 6 unités. La
+
diagonale ou résultante R a une longueur de 9.7 unités et elle forme
un angle d'environ 11' avec le vecteur 8. Les angles 81 et O 2 valent
respectivement 14' et 43'. La méthode d'addition de vecteurs décrite
ci-dessus s'appelle méthode du paralléloeramme.
-+
On voit sur la figure 1.6 que si l'on place le vecteur B en posi-
tion CD, la résultante R , forme le troisième côté du triangle dont
la construction a été amorcée par les vecteurs 2 et 3 (Fig. 1.7).
On peut donc additionner deux vecteurs en les plaçant bout à bout
(origine de l'un sur l'extrémité de l'autre) et en complétant le
triangle. C'est la méthode du triangle. On généralise facilement
cette méthode pour en arriver à la méthode du polygone, plus pratique,
lorsqu'on doit additionner plusieurs vecteurs. On illustre cette opé-
ration de composition de vecteurs dans la figure 1.8, dans laquelle
on additionne les vecteurs 2, 8, ?, d et 2, en les placant bout à
bout; le vecteur résultant étant le vecteur ?t qui relie l'origine du
premier vecteur à l'extrémité du dernier vecteur. On démontre facile-
ment que cette résultante reste la même ïorsqu'on intervertit l'ordre
des vecteurs.
Pour simplifier l'écriture, on représentera la grandeur ou va-
leur absolue d'un vecteur dans ce texte par la lettre qui symbolise
le vecteur, moins la flèche. Ainsi, on peut écrire A = 4 unités,
-i
B = 6 unités. L'équation R = 10 unités n'a aucun sens.

1.3 Soustraction de vecteurs. Méthode graphique

Si on place un signe négatif en avant d'un vecteur, on change


le sens de ce vecteur, mais on ne change pas la direction ni la
+
grandeur. Dans la figure 1.9(a), le vecteur - A a la même grandeur
que le vecteur x,
mais il est de sens contraire. On peut donc rem-
placer l'opération de soustraction de vecteur par une addition, à
condition de changer le signe du vecteur que l'on doit soustraire.
Par exemple, si on veut soustraire le vecteur 3 du vecteur x
(Fig 1.9(b) ) , on doit changer le signe de 8 et additionner.
Dans la figure 1.9(c), on additionne les vecteurs 1 + 3 = 2,
tandis que dans la figure 1.9(d) on soustrait les vecteurs
+ + + +
A + (-B) = A - B = 8. La dernière figure 1.9(c) représente la sous-
traction faite par la méthode du triangle.

1.4Composantes d'un vecteur

-+
Considérons un vecteur A placé à un angle 8 par rapport à un axe
de référence x (Fig 1.10). On appelle Ax la composante du vecteur À
suivant l'axe x. On applique la définition du cosinus pour trouver
+
la grandeur de A%. En effet,

d'où
A
X
= A cos 8.
On procède de même pour la composante de 2 suivant l'axe y. On em-
ploie alors la définition du sinus,
Exemple 1.1

Un mobile se déplace à une vitesse de 50 km/h faisant un angle


de 30' avec l'axe x (Fig 1.11). Quelles sont les composantes du vec-
teur vitesse suivant les 2 axes?
Suivant x on a:
Vx = v cos.30°
= 50 cos 30°= 50 x 0.866
= 43.3 km/h,
et suivant y:
v = v sin 30'
Y
= 50 x 0.50
= 25 km/h.

On peut remplacer les directions x et y par les directions est


et nord ( F i g . 1.12). On a dans ce cas un mobile qui se déplace à
une vitesse de 43.3 kx/h vers l'est en même temps qu'il se déplace
à une vitesse de 25 km/h vers le nord. Le mouvement résultant sera
de 50 4m/h dans une direction qui forme un angle de 30' au nord de
l'est.

On peut calculer la composante d'un vecteur par rapport à un


axe quelconque. Dans la figure 1.13, la composante A , par rapport
à l'axe x1 est A cos 81, et la composante par rapport à l'axe x est
A COS e2.

1.5 Addition de vecteurs. Méthode analytique

Les vecteurs dont les directions sont parallèles s'additionnent


ou se soustraient comme des quantités arithmétiques.

L'équation

est une équation vectorielle qui représente l'addition de tout


vecteur 1et 3. Si ces deux vecteurs sont parallèles, comme les
vecteurs de la figure 1.14(a), on peut additionner les grandeurs
de ces vecteurs.
Dans ce cas, l'équation 1.3 devient:
A + B = C ,

Si l'on remplace les symboles par les valeurs absolues des vecteurs,
on obtient
3.0 + 4.0 = 7.0 unités.

Dans le cas où les vecteurs ont des directions parallèles mais où


ils sont de sens contraire (Fig. 1.14(b)), on répète la même opération
en ayant soin de donner un signe négatif à un des vecteurs. Les vec-
teurs de la figure deviennent; A = 3.0 unités, B = 4.0 unités. La
somme vaut:

A + (-Tt) = Tf
-+
Le vecteur résultant C a une grandeur égale à 1.0 unité et est di-
rigé dans le sens du vecteur affecté du signe négatif, soit le vecteur
+
B.
Lorsque les vecteurs ne sont pas parallèles, on doit trouver
leurs composantes suivant deux axes perpendiculaires et additionner
ces composantes suivant chaque axe, comme nous venons de le faire
pour des vecteurs parallèles

Considérons les trois vecteurs 2, 3 Tf


de la figure 1.15(a)
et
que nous voulons additionner. Le résultat de cette addition est,
comme nous l'avons déjà mentionné, un seul vecteur, appelé résul-
tante, qui est équivalent aux trois vecteurs 1, ?t et Tf.

Les trois vecteurs de la figure sont concourants et sont aussi


coplanaires (dans un même plan). On explique le procédé d'addition
des 3 vecteurs dans les étapes suivantes (Fig 1.15). En (a) on a
3 vecteurs qui décrivent une situation physique. Les angles a et 0
-+
donnent les directions des vecteurs B et Tf par rapport à la direction
de 1. En (b), on choisit un des vecteurs (le plus convenable) comme
axe x, dans ce cas le vecteur i,et on trace l'axe y perpendiculaire-
ment à x. En (c) on décompose les vecteurs suivant les deux axes x
et y. On aura donc sur l'axe x:
+
(1) le vecteur A qui est entièrement dirigé selon cet axe,
(2) le vecteur 5X' composante de 8 suivant x, sa grandeur est:
(3) le vecteur < composante de i' suivant x, sa grandeur est:
CX = C cos 6,
cette composante est négative puisque son sens est opposé
+
à celui de A considéré (conventionnellement) comme positif.
Sur l'axe y, on a:
-+
(1) le vecteur B composante de 8 suivant y, dont la grandeur
Y'
est:
B = Bsinu
Y
(2) le vecteur ? composante de Tf suivant y, dont la grandeur
Y'
est:
C =CsinB,
Y
cette composante est négative, étant de sens opposé à If
Y'
considéré comme positif.
Au lieu de 3 vecteurs, orientés de façon quelconque, nous avons
maintenant 5 vecteurs placés le long d'axes perpendiculaires. (Fig
l.S(c)). Ce système de vecteurs est beaucoup plus facile à addi-
tionner que le système original, puisque les vecteurs sont tous pa-
rallèles (dans 2 directions) .
L'opération suivante consiste à additionner les diverses compo-
santes sur les deux axes. Sur l'axe x, la composante totale sera:
R = A + B
X x - Cx

sur l'axe y, on aura de même:


R = B - C
Y Y Y
Le système original est donc réduit à 2 vecteurs placés à angle droit.
+
Rx et d (Fig 1.15(d)). La résultante de ces deux vecteurs est la
Y
diagonale du rectangle, la grandeur est donnée par la règle bien con-
nue :
L'orientation, angle 9 par rapport à l'axe x, est donnée par l'équa-
tion:

-+
Finalement, dans la figure 1.15(e) on a le vecteur unique R qui rem-
-+
place les trois vecteurs A, 3 et ? initiaux.

Si ces 3 vecteurs représentaient 3 forces appliquées sur un objet,


-+
on pourrait remplacer ces 3 forces par le vecteur R (résultante) sans
changer aucunement l'effet des trois forces sur l'objet.

Exemple 1.2

Considérons 4 forces appliquées sur un bloc, de la façon indiquée


-+ + -f
dans la figure 1.16(a). Supposons que les forces FI, F2 et F g sont
des tensions dans des cordes attachées à une voiture B et que la force
-+
Fq représente la force de résistance au mouvement de la voiture. La
grandeur des forces sera:

-+
Dans ce problème il est plus pratique de choisir les vecteurs F2 et
-f
Fq comme axe y (Fig 1.16(b)). Il s'agit, dans l'étape suivante, de
calculer les composantes des vecteurs suivant les 2 axes. Pour évi-
ter toute confusion, il est préférable d'inscrire ces composantes
dans un tableau approprié.

Tableau 1.1

Force Composante Composante


(KI x (NI y (NI

+ 30 cos 30°= + 25.9 + 30 sin 30°= + 15.0


+ 90 sin 90°= + 90.0
+ 6 0 sin 20°= + 20.5
- 100 sin 90C= - 100
1
Rx et F$ dans le tableau sont égales à la somme des composantes
elon x et selon y en tenant compte de leur signe:

+-
n peut donc remplacer les 4 forces par deux forces R et fi placées
X Y
angle droit, ou par une seule force (Fig. 1.16(c)) 8 dont on calcule
a grandeur à l'aide de l'équation 1.5; soit

n calcule l'angle 8 à l'aide de l'équation 1.6. On obtient:

'oh 8 = 40'. La force résultante sur la voiture est donc une force
e 39.6 N qui forme un angle de 4 0 " avec l'axe x . Si on avait u t i -
isé la valeur négative de Rx, on aurait trouvé, tg 0 = - 0.84.
:e qui donne un angle de 140" par rapport à l'axe x positif. En effet,
In peut vérifier que tg 40" = - tg 140".

Note: Lorsque la réponse à un problème est un vecteur, cette


réponse doit indiquer la grandeur, la direction et le,sens du
vecteur. S'il manque un de ces éléments, la réponse est incom-
plète. Il est avantageux, dans presque tous les cas, de repré-
senter graphiquement la réponse à un problème de composition de
vecteurs.

.6 Multiplication de vecteurs

Comme on doit k t y attendre, les règles de multiplication pour


es vecteurs sont différentes des règles de multiplication pour les
,calaires. On considère trois cas.

1) Multiplication d'un vecteur par un scalaire.


-h
;oit un vecteur A multiplié par un scalaire n. Le vecteur résultant
!st un vecteur qyi a la même direction que 1, mais dont la grandeur
est nA. Le scalaire n'affecte que la grandeur du vecteur et non sa
direction. Diviser un vecteur par un scalaire n équivaut à effec-
tuer l'opération de multiplication:

La multiplication par un nombre négatif a comme effet supplémentaire


de changer le sens du vecteur.

2) Multiplication d'un vecteur par un vecteur de telle sorte


que le résultat est un scalaire.
+
On définit le produit de 2 vecteurs A et formant un angle û entre
eux de la façon suivante:

Les quantités A , B, cos 8 étant des quantités scalaires, le résultat


est nécessairement un scalaire. Ce produit s'appelle produit scalai-
re. On en donnera la signification physique au chapitre sur le tra-
-
vai 1.

3) Multiplication d'un vecteur par un vecteur de telle sorte


que le résultat soit un vecteur.
Considérons les deux vecteurs 1 et 3 de la figure 1.17. Le produit
vectoriel de ces deux vecteurs s'exprime ainsi:

Le résultat du produit est un vecteur ? dont la grandeur est donnée

+ +
et dont la direction est perpendiculaire au plan formé par A et B.
Le sens de ? est déterminé à l'aide de la loi du tire-bouchon. Cette
loi s'exprime de la façon suivante: Si l'on tourne le tire-bouchon
dans le même sens de rotation que e (de 2 à s), -+le sens de pénétra-
tion du tire-bouchon indique le sens du vecteur C (Fig 1.18). Il
+ +
est évident que si on change l'ordre des vecteurs A et 8, on change
aussi le sens du vecteur 3. Ainsi,
+ + -b
Problème 1

PROBL~MES

Trouver graphiquement par les méthodes du parallélogramme


et du triangle la résultante des vecteurs de la figure 1.19.
On indique la grandeur des vecteurs en centimètres, entre
parenthèges.

Quelle est la valeur de la résultante des vecteurs de la


figure 1.20. (unités arbitraires) ?

Trouver graphiquement la composante des vecteurs sur l'axe x.


Les unités sont arbitraires. (Fig. 1.21).
Calculer à l'aide de la méthode analytique les composantes
des vecteurs du problème précédent.
Trouver graphiquement, par la méthode du polygone, la résul-
tante des 4 vecteurs coplanaires. L'unité de mesure est le
centimètre. (Fig. 1.22)
Composer ensemble À et 5 puis $ et ? du problème précédent.
Additionner les deux résultantes et vérifier que le résul-
tat est identique à celui qu'on obtient dans le problème 1.5.
+ +
Effectuer graphiquement l'opération A - B en utilisant les
vecteurs du problème 1.1.
Calculer, à l'aide de la méthode analytique, la résultante
des systèmes de vecteurs de la figure 1.23. L'unité de me-
sure est le centimètre.
Les trois forces de la figure 1.24 sont en équilibre; on
entend par ceci que la résultante des forces est nulle. Quel-
-+
le est la grandeur de F i ? L'unité de poids est le newton.
1 Un voilier est poussé par un vent de 20 km/h soufflant vers
le nord. Il est en même temps emporté par un courant qui
se déplace à 7.0 km/h vers l'est. Quelle est la vitesse ré-
sultante du voilier?
La grandeur des vecteurs 2 et 5 est de 4.0 et 8.0 unités,
respectivement. Calculer la valeur du produit scalaire
pour l'angle 8 entre les deux vecteurs égale à: 30°, 0°,
90°, 130°, 180'.
12 Problème 1
+ -t
1.12 Effectuer le produit vectoriel des vecteurs A et B du pro-
blème précédent pour les mêmes valeurs de l'angle 8. Tracer
un diagramme où l'on indique la direction et le sens des
vecteurs résultants.
1.13 Montrer que
a) 2 B= O quand 2 est perpendiculaire à 8.
b) 2 .*A = ~ 2 .

F 1.14 Montrer que le produit scalaire de deux vecteurs 2 et 8


peut s'écrire:
A . . i ; = A B + A B
x x Y Y
&(Ax, A ) e t ( B x , B )sont respectivement les composantes
Y Y
-f -+
cartésiennes des vecteurs A et B.
Suggestion. Effectuer le produit scalaire d 8 où d = Àx .
+ dY et d = +
blème 1.13.
a 5; utiliser ensuite les résultats du pro-

b 1.15 Montrer que la grandeur résultante de deux vecteurs d et 3


qui forment un angle e entre eux est donnée par:
R~ = A +~ B~ + 2 AB cos 8 .
Suggestion. Effectuer l'opération R~ = fi . -+R ou R = d + 8.
Utiliser les résultats du problème 1.13.
É Q U ~ L ~ B RDE
E T R A N SLA TlON
ET DE ROTATION
CHAPITRE 2

2.1 Introduction

La mécanique, dans sa définition la plus générale, est l'étude


des mouvements et des déformations que subissent les corps lorsqu'ils
sont soumis à des forces. Pour des raisons d'ordre pédagogique, on
divise la mécanique en trois parties. La première partie est la ci-
nématique qui étudie le mouvement des corps de façon abstraite, sans
s'occuper des forces qui agissent sur ces corps. En cinématique on
trouvera donc des relations entre l'espace et le temps.

La deuxième partie est la dynamique. Cette partie relie le mou-


vement des corps aux forces qui le produisent. Les relations que
l'on trouvera contiendront les quantités suivantes: la force, l'es-
pace et le temps.

La troisième partie s'appelle la statique et est théoriquement


un cas spécial de la 2e partie, la dynamique; on l'étudie comme une
entité distincte. La statique étudie les conditions auxquelles
doivent satisfaire les forces pour que les corps soient en équilibre.
On trouvera des relations entre les forces et l'espace.

2.2 Notion de force

On définira le concept de force d'une façon précise dans le cha-


pitre de la dynamique. Pour la bonne compréhension de la statique,
le "concept pratique'' que nous avons de la force, c'est-à-dire lfef-
fort musculaire déployé dans l'action de tirer, de pousser ou de
presser, nous suffit. Cette notion élémentaire de la force implique
tout de même que c'est une quantité dirigée, qui a un point d'appli-
cation, une grandeur, une direction et un sens; ce que nous avons
défini au chapitre précédent comme étant un vecteur. La force est
donc une quantité que l'on représentera par un vecteur et qui, évi-
demment, suivra toutes les lois de l'algèbre vectorielle étudiées
dans le chapitre précédent.

2.3 Équilibre de translation. Définition

On divise la statique en deux parties:


1) la statique d'une particule
2) la statique d'un corps solide.
Cette division est artificielle parce que la première partie est
incluse dans la deuxième; on établit cette distinction afin de facili-
ter la compréhension du sujet.

Nous commençons par la première partie: l'équilibre d'une par-


ticule. Rappelons qu'une particule est un objet sans dimension,
c'est l'équivalent du point en géométrie.

On dit qu'une particule est en équilibre de translation quand la


résultante des forces qui agissent sur elle est nulle. Cette défini-
tion de l'équilibre d'un corps n'indique pas que le corps est au re-
pos ou en mouvement, parce qu'un corps peut être en état d'équilibre
dans les deux cas. En effet, cette définition inclut le cas où un
corps en mouvement, animé d'une vitesse rectiligne uniforme, est aus-
si en état d'équilibre, c'est-à-dire où la force résultante agissant
sur le corps est nulle.
On exprime cette notion d'équilibre dans la première loi de
Newton qui s'énonce comme suit: tout corps au repos ou animé d'un
mouvement rectiligne uniforme va garder cet état à moins qu'une for-
ce n'agisse sur lui.

Un objet placé sur une table est au repos, donc il est en état
d'équilibre et la résultante de toutes les forces qui agissent sur
lui est nulle. Dans ce cas, les deux principales forces sont l'at-
traction de la terre et la poussée de la table. Une automobile sta-
tionnée sur une pente est aussi en équilibre sous l'effet des forces
qui agissent sur elle. Ces forces sont: l'attraction de la terre,
la poussée du chemin et le frottement entre les pneus et la route.
On lance une bille sur un plancher de bois (surface rugueuse)
st on s'aperçoit qu'elle ne conserve pas sa vitesse initiale. Plus
slle roule sur le plancher, plus la vitesse diminue et finalement
elle devient nulle. Les forces qui ont causé l'arrêt sont des forces
ie frottement: une force entre la bille et le plancher et une autre
entre la bille et l'air ambiant. Si on pouvait éliminer complète-
nent ces forces, la bille garderait son mouvement indéfiniment, aussi
invraisemblable que celà puisse paraître.
Il esr évident que l'on ne peut vérifier expérimentalement de
Façon absolue la deuxième partie de la première loi de Newton. Des
sxpériences de plus en plus précises nous permettent cependant d'en
nontrer la validité. L'élève pourra observer au laboratoire qu'on
s'approche assez bien de cette condition idéale lorsqu'on fait dé-
?lacer des mobiles sur des coussins d'air.
La définition d'équilibre que nous venons de donner s'applique
Seulement aux particules. On donnera une définition plus générale
3u paragraphe de l'équilibre des corps rigides.
La première loi de Newton appliquée à une particule s'écrit
symboliquement de la façon suivante:
+
Résultante des forces = C F = 0. (2.1)

Pour simplifier les calculs, on compose les forces dans un système


de coordonnées rectangulaires x et y. On peut poser:

ce qui peut aussi s'écrire de la fa5on suivante:

En des termes plus concrets on peut dire que les forces


qui tirent vers la droite sont égales aux forces qui tirent vers
la gauche et les forces qui tirent vers le haut sont égales aux
Forces qui tirent vers le bas. L'équilibre obtenu dans ces condi-
tions est l'équilibre de translation.
2.4 Diagramme de forces sur un corps en équilibre

Notons tout d'abord que, presque toujours dans cette étude de la


mécanique, des termes comme mobiles, bloc, objets, billes,etc.,repré-
sentent des particules, donc des corps sans dimension. La position
du point d'application sur ces particules n'a donc aucune importance.

a) Forces sur un bloc placé sur une table

Ce bloc est sous l'effet de deux forces principales. Celles-


ci sont (Fig. 2.l(a)):

1) l'attraction de la terre sur le bloc, qui est égale à son


-+
poids P. Le point d'application est conventionnellement au
centre du bloc.
-+
2) La poussée de la table sur le bloc, N. Le point d'appli-
cation est placé à la surface de la table. Le diagramme
des forces sur la "particule bloc" est représenté dans la
figure 2.l(b) où on a tracé des forces concourantes.
Il y a beaucoup d'autres forces qui agissent sur le bloc,
comme la force centripète due à la rotation de la terre,
la poussée d'Archimède due au fait que le bloc est dans un
mi lieu fluide (1 ' air) , les forces intermoléculaires aux
points de contact entre le bloc et la table . . . etc. Ces
+ -f
forces sont très petites par rapport à P et N et on ne s'en
préoccupe pas dans les problèmes de statique.

b) Forces sur un bloc placé sur un plan incliné

Les forces qui s'appliquent sur le bloc en équilibre (Fig 2.


sont les suivantes:
-f
P - son poids (toujours suivant la verticale)
8- la poussée du pian sur le bloc (toujours perpendiculaire
à la surface)
f - la force de frottement entre le bloc et le plan.

Si cette force était nulle, le bloc ne serait pas en équi-


libre et descendrait sur le plan avec un Imouvement accéléré.
Afin de simplifier les calculs, on uti lise les composantes
-+
de P parallèle et perpendiculaire au plan.; P suivant le plan,
X
et P suivant la normale. On voit sur le diagramme de la figu-
Y
re 2.3 que:

Appliquées à une particule, ces forces sont concourantes (fig. 2.4)


Les conditions d'équilibre de translation s'écrivent:
C F x = - P x + f = O
donc f = P
X

et CF = - P + N = O
Y Y
donc N = P
Y

C) Forces sur un mobile en mouvement rectiligne

L'automobile de la figure 2.5 est en mouvement rectiligne unifor-


me. D'après la première loi de Newton les conditions d'équilibre
de translation s'appliquent et on peut poser:

où 3 est la force de traction du moteur et les forces de ré-


sistance au mouvement (frottement avec le chemin et résistance
de l'air). Pour avoir l'équilibre des forces suivant x , il
faut que f = F, c'est-à-dire que la force de traction soit éga-
le aux forces de frottement.
De même, suivant y, on peut écrire:
Z F = - P + N = O
Y
d ) Cordes sous tension
-+
Dans l'exemple s u i v a n t , on suspend un b l o c de poids P à un
plafond au moyen d e t r o i s cordes (Fig 2 . 6 ) . On veut c o n n a î t r e
l e s t e n s i o n s dans l e s cordes A C , AB e t AD. Traçons un diagram-
me de f o r c e s q u i a pour c e n t r e l e p o i n t A, puisque t o u t e s l e s
forces passent par ce point (Fig. 2 . 7 ) .
La t e n s i o n T3 e s t connue: e l l e e s t é g a l e a u poids du b l o c P .
Le p o i n t A , soumis à l ' a c t i o n d e s t r o i s f o r c e s , e s t en é q u i l i b r e
e t on peut é c r i r e :

C Fx = - T2 c o s + T l COS el = O
( 2 6)
Z F = - P + T2 s i n O2 + Tl sin el = O
Y
Pour el = 60°, 8 2 = 30' e t P = 100 N , on o b t i e n t l e s deux
équations suivantes:

On r é s o u t c e système d e deux é q u a t i o n s à deux inconnues e t on


t r o u v e que T l = 86 N e t T2 = 50 K.

Les f o r c e s appliquées s u r une p a r t i c u l e en é q u i l i b r e ne


" t i r e n t t t pas t o u j o u r s s u r l a p a r t i c u l e , i l y a d e s montages
dans l e s q u e l s l a f o r c e 'fpousset' s u r l a p a r t i c u l e e t i l f a u t
s e s e r v i r de son jugement pour t r a c e r un diagramme de f o r c e
qui s o i t b i e n b a l a n c é .

A i n s i , dans l'exemple s u i v a n t (Fig. 2 . 8 ) , on s u p p o r t e un


poids 3 au moyen d'une corde CB e t d'une t i g e s a n s poids AB.
Le p o i n t B e s t en é q u i l i b r e sous l ' a c t i o n de t o u t e s l e s f o r c e s .
La corde t i r e s u r B t a n d i s que l a t i g e pousse s u r B . Ces f o r -
c e s s o n t r e p r é s e n t é e s dans l a f i g u r e 2 . 9 ( a ) .

I l f a u t remarquer que dans c e c a s l a t i g e e s t en compression,


au l i e u d ' ê t r e en t e n s i o n , comme l a corde. On indique l e s f o r c e s
a p p l i q u é e s s u r l a t i g e dans l a f i g u r e 2 . 9 ( b ) , t a n d i s que l e s f o r -
c e s exercées p a r l a t i g e s u r l e mur e t l e p o i n t B s o n t indiquées
s u r l a f i g u r e 2.9 (c) .
2.5 Statique des corps solides. Définitions
:orps solide

A l'encontre d'une particule, qui n'a pas de dimen-


sions physiques, un corps solide a des dimensions physiques bien
iéfinies. Une conséquence immédiate qui résulte de cette définition
?st que la position du point d'application des forces sur le corps
levient très importante. La tige de la figure 2.10 a une longueur
+
:t une épaisseur. La force F I appliquée en A n'a pas le même effet
+
luTune autre force F2 de même grandeur appliquée en B. La première
xoduit une translation de la tige, tandis que la deuxième, en plus
ie produire une translation, va produire une rotation.

inornent d'une force


Le moment d'une force par rapport à un point est le produit de
La force par la longueur de la normale abaissée du point à la ligne
+
i'action de la force. Le moment de la force FI appliquée en A sur
m e tige de longueur L (Fig. 2.11), par rapport au point O s'exprime
iinsi :
M = F I X - .L
O 2 (2.7)
-+
Le moment de la force F2 forment un angle avec l'axe de la tige,
)ar rapport au même point 0, s'écrit:
M'O = F2 x R (2.8)
)Ù OC est la distance perpendiculaire de la ligne d'action de la
Force au point O. Ce moment s'exprime en fonction de la longueur
ie la tige de la façon suivante:
L
M l = F2 x - sin 8. (2.9)
O 2
4u point de vue physique, le moment d'une force est une mesure de
l'efficacité d'une force à produire une rotation. Dans le système
dKS, les unités du moment sont des N-m et dans le système
'i
/c
sont des pi-lb. La figure 2.12 représente un roue de rayon R, mobi-
+
le autour de l'axe 0. Une force F appliquée en A à une distance R/2
ie l'axe a le même moment par rapport à cet axe qu'une force $12
~ppliquéeà une distance R de l'axe. En effet, les moments sont:

Dans les équations précédentes, nous avons utilisé les valeurs


absolues des f o r c e s de t e l l e s o r t e que l e s équations s o n t t o u t e s des
équatbns scalaires. Cependant, l e moment d'une f o r c e e s t une quan-
t i t é v e c t o r i e l l e , e t on l e d é f i n i t avec p r é c i s i o n au moyen du p r o d u i t
vectoriel. Nous p r é c i s e r o n s c e t t e d é f i n i t i o n dans un a u t r e c h a p i t r e .

Translation et rotation

Un corps s o l i d e s u b i t un t r a n s l a t i o n quand tous l e s p o i n t s du


corps s e déplacent s u r des t r a j e c t o i r e s p a r a l l è l e s . Ces t r a j e c t o i -
r e s peuvent ê t r e r e c t i l i g n e s ou c u r v i l i g n e s ( F i g . 2.13(a) e t ( b ) ) .

Un corps s o l i d e e s t en r o t a t i o n a u t o u r d ' u n axe quand chaque


p o i n t d é c r i t un c e r c l e autour de c e t axe. Une r o t a t i o n du c o r p s
s o l i d e de l a f i g u r e 2.14 autour de l ' a x e passant p a r O n ' e s t p a s
i d e n t i q u e à une r o t a t i o n a u t o u r de l ' a x e passant p a r 0 ' .

2.6 Équilibre de translation et de rotation d'un corps solide

Un corps s o l i d e e s t en é q u i l i b r e de t r a n s l a t i o n s ' i l e s t au
r e p o s , ou s ' i l s e déplace avec un mouvement r e c t i l i g n e uniforme.
Les c o n d i t i o n s s o n t l e s mêmes que dans l e c a s d'une p a r t i c u l e ,
soit:

11 e s t en é q u i l i b r e de r o t a t i o n s ' i l e s t au r e p o s , ou s ' i l t o u r -
ne avec un mouvement c i r c u l a i r e uniforme a u t o u r d ' u n axe. La condi-
t i o n d ' é q u i l i b r e , dans ce c a s , e s t que l e moment r é s u l t a n t des f o r -
c e s appliquées s u r l e c o r p s s o i t nul.

' blaxe de r o t a t i o n = 0.

Rappelons que l e moment d'une f o r c e s e c a l c u l e t o u j o u r s p a r rap-


p o r t à un p o i n t ou un axe de r o t a t i o n e t q u ' i l f a u t t o u j o u r s i n d i q u e r
l e p o i n t ou c e t axe p a r un i n d i c e , p l a c é à d r o i t e de M , p a r exemple
Mo, comme nous l ' a v o n s f a i t dans l e s é q u a t i o n s p r é c é d e n t e s . Notons
que l ' é q u a t i o n 2.11 r e p r é s e n t e un somme a l g é b r i q u e de moments, q u i
tendent à f a i r e t o u r n e r l e corps s o i t dans l e sens h o r a i r e ou dans
l e sens anti-horaire. On adopte a l o r s l a convention de s i g n e s s u i -
suivante: sens h o r a i r e , n é g a t i f e t s e n s a n t - i - h o r a i r e , p o s i t i f .
2.7 Exemples d'équilibre d'un corps solide

L'équilibre de translation d'un corps solide est indépendant de la


position du point d'application des différentes forces appliquées
sur le corps. Si le corps de la figure 2.15 (a) est en équilibre
-+ -f +
de translation sous l'effet des forces FI, F2 et F3, le corps de la
figure 2.15 (b), où seul le point d'application de ces forces a été
déplacé, est aussi en équilibre. La position du point d'application
n'affecte que l'équilibre de rotation.

Exemple 2.1 Forces paralléles

Considérons une tige uniforme AB, de poids négligeable et de


longueur L, supportée en un point O au 2/3 de sa longueur. (Fig.
2.16(a)). Quelles doivent être les forces (poids) qu'il faut appli-
quer en A et en B pbur que la tige soit en équilibre?

On obtiendra la condition d'équilibre de rotation si on a


(Fig. 2.16(b)):
C Mo = 0.

-i
Le moment de F2 par rapport à O est négatif, il vaut:
- (F2 x bras de levier),
ou - (F2 x OB),
ou - (F2 x L/3).
+
Le moment de F1 par rapport à O est positif, il vaut:
+ (Fi x bras de levier),
+ (FI x z),
2
+ (Fi x -
3
L).

+.
Le moment de FJ (réaction du support) par rapport au point O est
nul parce que son bras de levier est nul. L'équation 2.11 devient:
On a u r a donc é q u i l i b r e de r o t a t i o n pour t o u t e s l e s v a l e u r s d e
FI e t F2 q u i s a t i s f o n t l ' é q u a t i o n 2.12.

Comme l a t i g e e s t a u s s i en é q u i l i b r e de t r a n s l a t i o n , l a somme d e s
f o r c e s s u i v a n t y e s t n u l l e ( i l n ' y a pas d e f o r c e s u i v a n t x). On
a donc:
C F = + F 3 - F 2 - F 1 = O
Y
OU Fg = F1 + F2. (2.13)

+
S i l e poids P de l a t i g e n ' e s t pas n é g a l i g e a b l e ( F i g . 2.171,
l ' é t u d i a n t p e u t v é r i f i e r que l ' é q u i l i b r e de r o t a t i o n s e r a r é a l i s é
s i on a :
F p = -P + 2 F1
2

Remarque: Lorsqu'un corps s o l i d e e s t en é q u i l i b r e d e r o t a t i o n , l a


c o n d i t i o n C M = O e s t t o u j o u r s v a l i d e , q u e l que s o i t l e p o i n t (axe)
p a r r a p p o r t auquel on c a l c u l e l e s moments.

On p e u t v é r i f i e r c e t énoncé en u t i l i s a n t l e s données de l'exem-


p l e précédent (Fig. 2.16). Calculons l e s moments p a r r a p p o r t au
p o i n t A:

D'après 2.13, on p e u t é c r i r e :

d ' o ù on t i r e :
F2 = 2 F i .
L
De même, p a r r a p p o r t à un p o i n t C s i t u é à - d e A , on a :
4

L 5 3
+FI 4
X - + ( F 1 + F 2 ) x n L - F 2 x - 4L = 0

d'où, F2 = 2 F I .

On a donc é q u i l i b r e d e r o t a t i o n p a r r a p p o r t à n ' i m p o r t e q u e l
p o i n t d e l a t i g e quand F 2 = 2Fi.
Exemple 2.2 Forces non parallèles

L'exemple s u i v a n t e s t une a p p l i c a t i o n d e s c o n d i t i o n s d ' é q u i l i -


b r e à un s y s t è m e d e f o r c e s non p a r a l l è l e s . Quand t o u t e s l e s f o r c e s
a p p l i q u é e s s u r un c o r p s s o l i d e ( y c o m k r i s l e p o i d s ) s o n t c o n c o u r -
r a n t e s , on p e u t c o n s i d é r e r c e s o l i d e comme une p a r t i c u l e e t l e mo-
ment e s t n é c e s s a i r e m e n t n u l . Le montage i l l u s t r é d a n s l a f i g u r e
2 . 1 8 ( a ) e s t composé d ' u n c â b l e AC s o u t e n a n t une t i g e B D , d e p o i d s
n é g l i g e a b l e , e t un p o i d s de 100 N . On v e u t c a l c u l e r l a t e n s i o n
dans l a corde e t l a compression dans l a t i g e .

La f i g u r e 2 . 1 8 ( b ) r e p r é s e n t e l e diagramme d e t o u t e s l e s forces
appliquées s u r l a t i g e . On a :

1) l a f o r c e d e 100 N a - p l i q u é e a u p o i n t D ,
+
2) l a t e n s i o n T dans l a corde d i r i g é e nécessairement dans l a d i r e c -
t i o n de l a c o r d e ,
-+
3) l a poussée h o r i z o n t a l e F du mur s u r l a t i g e e n B , ( S i on e n l e -
X
v a i t l e mur, il f a u d r a i t t i r e r d a n s l e s e n s de F pour m a i n t e n i r
l a t i g e en p l a c e ) ,
-+
4) l a poussée F v e r t i c a l e du mur s u r l a t i g e en B . (Encore i c i ,
Y
s i on e n l è v e l e mur, il f a u t t i r e r v e r s l e b a s p o u r m a i n t e n i r
l a t i g e en p l a n c e ) .

Les c o n d i t i o n s d ' é q u i l i b r e a p p l i q u é e s a u système de f o r c e s s u r


l a t i g e nous d o n n e n t l e s r é s u l t a t s s u i v a n t s :

Les b r a s de l e v i e r p o u r l e s f o r c e s T e t F s o n t n u l s , p u i s q u e l a li-
X
gne d ' a c t i o n d e c e s f o r c e s p a s s e a u p o i n t C . On o b t i e n t l a v a l e u r de
F de l a d e r n i è r e é q u a t i o n . En e f f e t :
Y
-100 + 2.0 F = O
Y

En p l a ç a n t c e t t e v a l e u r de FT, d a n s l a deuxième é q u a t i o n , on t r o u v e
que T v a u t 2 1 2 N . E n f i n , à l ' a i d e d e l a p r e m i è r e é q u a t i o n , on t r o u -
ve que F v a u t 1 5 0 N.
X

La r é a c t i o n t o t a l e e n B ( F i g . 2 . 1 9 ) e s t :

F = m
X Y
= 41.502 + 502
= 157 N.
F
L ' a n g l e 0 e s t donnée p a r l a r e l a t i o n t g 8 = .(-et v a u t 18.3'.
Ex
-+ -+ +
L ' é t u d i a n t p e u t v é r i f i e r avec c e s v a l e u r s de T , F et F
X Y que l a som-
me a l g é b r i q u e d e s mon'ents p a r r a p p o r t à n ' i m p o r t e q u e l p o i n t d e l a
t i g e e s t nulle.
roblème 2

ROBLEMES
Tracer le diagramme de toutes les forces qui agissent sur
une automobile stationnée sur une pente.
Un bloc de 36 N est au repos sur un plan incliné qui forme un
angle de 37' avec l'horizontale. Calculer; a) la force
normale au plan, b) la composante du poids parallèle au
plan, c) la force de frottement.
Une force horizontale de 15 N tient en équilibre un bloc
placé sur un plan poli (frottement négligeable). L'angle
que fait le plan avec l'horizontale est de 30" (Fig. 2.20).
a) Quel est le poids du ~Joc? b) Quelle la valeur de la
L, ,L'
.
normale au plan?.;,,
Calculer la tension dans chacun des cables illustrés dans
les montages de la figure 2.21. Le poids est de 80 N.
Un poids de 100 N est suspendu au moyen d'une tige de
poids négligeable et d'un cable, comme on l'indique dans
la figure 2 . 2 2 . Calculer: a) la tension dans le cable et
b) la compression dans la poutre. Quelle sont les réactions
horizontales et verticales aux points A et B?
Une tige sans poids, de longueur L cm, est supportée en un
point O. A chaque bout on suspend 2 poids de 100 et 160 N
(Fig. 2.23) et on observe que la tige est en équilibre. A
quelle distance du point A doit on placer le support O?
Quelle est la réaction au point O? Est-elle vers le haut
ou vers le bas?
Une tige uniforme de 6.0 m de longueur pèse 20 N . Elle
est tenue en position horizontale à l'aide de 2 poids, soit
30 N et 50 N (Fig. 2.24). Quelle est la position du sup-
port C par rapport au point A? Quelle est la réaction du
support en C?
Une tige de 40 N est tenue en position horizontale au moyen
d'une corde et d'une poulie (Fig. 2.25). La tige peut pivo-
ter autour d'un axe fixe en O. Quelle est la valeur du
poids P qui conserve ce système en équilibre? Quelle est
la réaction horizontale en O?
26 Problème 2
Problème 2

2.9 Un p o i d s d e 100
t r e dans f i g u r e 2.26. Le p o i d s d e l a t i g e e s t d e 25
s o n c e n t r e de g r a v i t é e s t à s o n c e n t r e éométrique. Ca
c u l e r l a t e n s i o n T dans l e c a b l e CB e t es réactions h o r i -
z o n t a l e e t v e r t i c a l e du mur, a u p o i n t A

2 . 1 0 Une é c h e l l e de 8 . 0 m e s t appuyée c o n t r e un mur p o l i . L1é-


c h e l l e p è s e 160 h' ( F i g . 2.27). Quelles sont l e s r é a c t i o n s
du mur e n A e t du p l a n c h e r en B?

2 . 1 1 Q u e l l e s s o n t l e s r é a c t i o n s h o r i z o n a l e s dans l e s c h a r n i è r e s
A e t B de l a p o r t e i l l u s t r é e dans a f i g u r e 2.28? La p o r t e
p è s e 30
d.
2.12 On t i r e un b l o c de p i e r r e d e 200 N avec une f o r c e P de
120 N ( F i g . 2 . 2 9 ) . 4 quelle hauteur h doit-on appliquer
l a f o r c e pour que l a normale e n A s o i t n u l l e ? (Au moment
où l e b l o c commence à s e l e v e r en A)

2 . 1 3 Une t i g e d e b o i s d e 5 . 0 m e s t montée de f a ç o n à s o u t e n i r un
p o i d s d e 100 Y. La t i g e p è s e 30 N ( F i g . 2 . 3 0 ) . Quelle
e s t l a t e n s i o n T dans l a c o r d e ?
CINÉMA TIQUE
CHAPITRE 3

3.1 l ntroduction

Un corps est en mouvement si sa position par rapport à un point


de référence fixe change avec le temps. La cinématique étudie ce
mouvement en lui-mêne, sans s'occuper des forces qui le produisent.
On étudiera la relation entre les forces et les mouvements résul-
tants dans les chapitres qui traitent de la dynamique d'une parti-
cule et de la dynamique des corps solides. Dans la cinématique d'une
particule, l'on n'étudie que la translation de cette particule, tan-
dis que dans la cinématique d'un solide, on traite de la translation
et de la rotation de ce solide. On étudie d'abord le mouvement le
plus simple, celui d'un mobile sur une ligne droite (mouvement rec-
tiligne). A partir des résultats obtenus de cette première étude,
on les applique au mouvement dans le plan (mouvement curviligne).

3.2 Mouvement rectiligne. Définitions


Espace parcouru

Considérons un mobile qui se déplace sur une droite représentée


par l'axe x dans la figure 3. (a). Le mobile part du point A à la
position xi. Après un interva le de temps, il est en B; puis après
un autre intervalle il est en C et finalement il revient en B. La
distance totale parcourue est donc

-
A B + K + m

ou (x2 - x1) + (x3 -.x2) + (x3 - x?)

C'est une quantité scalaire.


Déplacement

On represente le déplacement du mobile par un vecteur


1l.indique le changement global de la position du mobile sans
s'occuper de ce qui se passe entre les positions initiale et finale.
On définit le déplacement comme suit dans le cas du mobile de la fi-
gure 3.l(a) .
déplacement = 3= position finale moins position initiale,

Comme l'indique la figure 3.1, on trace le .vecteur en partant de la


+
position initiale déterminée par le vecteur position x l , à la posi-
tion finale déterminée par le vecteur position XP. Dans certains cas
particuliers l'espace parcouru et le déplacement ont la même grandeur
en général, les deux ne sont pas identiques. L'espace parcouru est
un scalaire ayant toujours une valeur positive, tandis que le dépla-
cement peut être affecté de signes positifs ou négatifs. Cette dis-
tinction va nous permettre d'obtenir des équations du mouvement plus
générales, dans lesquelles on indique le sens des vecteurs vitesse et
accélaration.

Exemple 3.1

Un mobile part de l'origine O (Fig. 3.2(a)), se dirige vers la droite


et s'arrête à x = 6.0 m; il repart vers la gauche F o x s'arrêter de
nouveau à la position x = - 3.0 i. Calculer l'espace parcouru et
le déplacement.
L'espace parcouru est 6.0 + (6.0 + 3.0) = 15 m , tandis que le
déplacement est un vecteur dirigé vers la gauche et de grandeur égale
à 3.0 m (Fig. 3.2(b)).

Vitesse moyenne

Si le mobile de la figure 3.1 part du point A au temps ti et


s 'arrête en B au temps t2, il s'est déplacé pendant un intervalle
t2 - t 1. On définit la vitesse moyenne de ce mobile de la façon
suivante.
-
i

v = . déplacement
intervalle de temps écoulé
La v i t e s s e moyenne e s t un v e c t e u r e t e l l e e s t d é f i n i e à l ' a i d e
du v e c t e u r déplacement e t non pas à l ' a i d e de l ' e s p a c e parcouru. Re-
marquons que c e t t e d é f i n i t i o n de l a v i t e s s e moyenne e s t une d é f i n i -
t i o n physique e t q u ' e l l e ne correspond pas à l a n o t i o n h a b i t u e l l e
que nous nous f a i s o n s de l a v i t e s s e moyenne. A i n s i , un voyageur
prend 6 heures pour f a i r e l e t r a j e t de Montréal à Québec, avec r e t o u r
à Montréal, a une v i t e s s e moyenne n u l l e , puisque d ' a p r è s l ' é q u a t i o n
+- +-
3 . 1 l e p o i n t d e d é p a r t e s t l e même que l e p o i n t d ' a r r i v é (x2 - x l = 0 ) .
La n o t i o n p l u s é l é m e n t a i r e de l a v i t e s s e moyenne, qui ne t i e n t pas
compte de l a n a t u r e v e c t o r i e l l e de l a v i t e s s e , d o n n e r a i t
240 k m 240 km = 80 km/h comme v i t e s s e moyenne.
+

6.0 h
Exemple 3.2

C a l c u l e r l a v i t e s s e moyenne du mobile de l'exemple 3.1.


On suppose que l e mobile prend 10 secondes pour f a i r e l e t r a j e t de
x = 0 à x = 6 . 0 m , p u i s x = 6.0 à x = - 3.0 m .
On c a l c u l e l a v i t e s s e moyenne à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 3.2

C ' e s t un v e c t e u r de grandeur 0 . 3 0 m / s dans l e sens d e s x néga-


t i f s , donc v e r s l a gauche ( F i g . 3 . 3 ) . Notons que l e s i g n e n é g a t i f
de s e r a p p o r t e au sens de l a composante de l a v i t e s s e s u i v a n t x.

S i un mobile p a r t de l ' o r i g i n e ( p o s i t i o n xl = O ) au temps


t l = O , s a p o s i t i o n x , à un temps quelconque t , e s t donnée p a r
l ' é q u a t i o n 3 . 2 , dans l a q u e l l e on a posé t 2 = t e t x2 = X.

i -
X = Vt.

Vitesse ,instantanée

Dans l a f i g u r e 3 . 4 , un mobile e s t en A au temps t l e t en C au


temps t g . Sa v i t e s s e moyenne e s t donc:
C e t t e v i t e s s e moyenne nous donne peu de renseignements s u r l e compor-
tement du mobile e n t r e l e s p o i n t s A e t C . I l y a p l u s i e u r s façons d e
s e r e n d r e de A à C. Le mobile peut s ' y r e n d r e en s e déplaçant à v i -
t e s s e c o n s t a n t e , ou en augmentant s a v i t e s s e constamment, ou en aug-
mentant s a v i t e s s e j u s q u ' à B p u i s en l a diminuant j u s q u ' à C . . . etc.
Choisissons un c a s s i m p l e , c e l u i où l a v i t e s s e du mobile augmente
i i
de façon c o n s t a n t e du p o i n t de d é p a r t x l au p o i n t x 2 ( F i g . 3 . 5 ) .

La v i t e s s e moyenne dans l ' i n t e r v a l l e t 2 - t l est:

S i , au l i e u de c a l c u l e r l a v i t e s s e moyenne pour un p o i n t en B , on
diminue l ' e s p a c e e n t r e x l e t x2, l ' i n t e r v a l l e d e temps va diminuer
proportionnellement e t l a v i t e s s e moyenne c a l c u l é e va s e rapprocher
de l a v i t e s s e r é e l l e en A . S i on diminue l ' i n t e r v a l l e de temps
AX
(At + O ) , ax diminue a u s s i e t l e r a p p o r t -
At
tend v e r s une v a l e u r
limite; c e t t e valeur limite s'appelle l a v i t e s s e instantanée e t
s'exprime de l a façon s u i v a n t e :

I l l u s t r o n s c e raisonnement p a r un exemple. Considérons un


mobile q u i s e déplace s u i v a n t l a l o i du mouvement

Le t a b l e a u 3 . 1 donne l e s p o s i t i o n s du mobile pour d e s temps


q u i v a r i e n t de O à 5.0. Comme l a p o s i t i o n i n i t i a l e e s t x = 0, l a
grandeur du v e c t e u r déplacement a l a même v a l e u r que c e l l e de l ' e s -
pace parcouru; c e q u i nous permet d ' e n l e v e r l e s symboles v e c t o r i e l s .
Le mouvement d é c r i t dans l ' é q u a t i o n 3 . 6 n ' e s t p a s un mouvement u n i -
forme. On v o i t dans l e t a b l e a u e t l a f i g u r e 3.6 que l e s espaces
parcourus dans des temps égaux (1.0 s e c ) augmentent de p l u s en p l u s .
La v i t e s s e du mobile augmente donc avec l e temps.
Tableau 3.1

Déplacement temps
X t

(cm) (SI
0.O 0.0
2.0 1.O
8.0 2.0
18 3.0

Calculons la vitesse instantanée du mobile à t = 2.0 S. Utilisons


le procédé suggéré plus haut, c'est-à-dire cherchons la vitesse
moyenne entre la position xl = 8.0 cm et les positions successives
x2 (a, b, c, d.. .) (Fig. 3.7).

On détermine ces positions en choississant des intervalles de temps


toujours plus petits.

Tableau 3.2

X2 = 2t;

~
2.0 8.0 3.0 (a) 18.0
2.0 1 8.0 1 2.5 1 (b) 12.5 1
2.0
2.0 1 8.0
8.0 2 . 0 1
2.1 (c) 8.82
(d18.0802

2.0 8.0 2.0001 (f)

Le tableau 3.2 donne les différentes valeurs de x l et x p , pour des


temps t2 et tl. On voit que At = t2 - t l diminue de plus en plus
(3e colonne) et tend vers zéro.

On peut maintenant calculer la vitesse moyenne pour les intervalles


suivants:
-
denàa v = -At
=
3.0 - 2.0

n à b v = 2.5 - 2.0

n à c
-
v =
8'82 - = 8.2 cm/s
2.1 - 2.0
- 8'0802 - 8'0 = 8-02 cm/s
n à d v = 2.01 - 2.0

-
n à e v = 8'00801 - 8'0 = 8.001 cm/s
2.001 - 2.0

AX
On voit par cet exemple que lorsque At + O le rapport at, qui est
la vitesse moyenne, tend vers une valeur limite égale à 8.0 cm/s.
Cette valeur limite est la vitesse instantanée à t = 2.0s.

On peut répéter tous ces calculs pour d'autres valeurs de ti.

Ainsi, 5

tl = 3.0s on trouve v = 12 cm/s


inst
tl = 4.0s " Il v = 16 cm/s
inst
tl = 5.0s 'l " v = 20 cm/s
inst

Une autre façon d'obtenir la vitesse instantanée consiste à tra-


cer la courbe de x en fonction de t (eq. 3.4) et de calculer la pen-
te de la courbe à t = 2.0s. (Fig. 3.8). La pente de la courbe en P
est égale à tg 8 ou à -
At'
Si At diminue, Ax diminue aussi et à la
limite la valeur de tg 8 tend vers 8.0 cm/s.

nx
En mathématiques, l'expression lim -quand At + O est la dérivée
At
de x par rapport à la variable indépendante t. La vitesse peut
donc s'écrire:
Le procédé de dérivation d'une fonction remplace tous les calculs
AX quand At
que nous avons faits pour trouver la limite du rapport -
At
tend vers zéro.
Pour une fonction comme x = 2t2, la dérivée vaut
dx
- = 4t = v.
dt inst .
Pour t = 2.0s, on trouve que v = 8.0 cm/s; ce qui vérifie bien
inst
les calculs faits plus haut et indique en plus que la vitesse est
une fonction linéaire du temps.

Accélération moyenne

L'accélération d'une particule en mouvement sur une droite est


égale à la variation de la vitesse par rapport au temps.

Considérons une particule en A au temps tl animée d'une vitesse


+ -+
v1 (Fig 3.9). Au temps t2, elle est en B et sa vitesse est v2. Son
accélération moyenne tion suivante:

(3.8)
Si v2 > VI, il y a augmentation de vitesse du point A au point B
+
-
(a est positif) si v2 < vl, il y a diminution de vitesse ou décélé-
+
ration (a
est négatif). Remarquons que dans l'équation 3.8 on cal-
cule l'accélération en faisant une soustraction de vecteurs, mais
comme nous étudions présentement le mouvement rectiligne, l'opéra-
tion consiste à soustraire les grandeurs (valeur absolue) de vecteurs.
Appliquée au mouvement à deux dimensions, l'opération indiquée par
l'équation 3.6 doit se faire suivant toutes les règles de l'algèbre
vectorielle. Nous y reviendrons au chapitre 4.

Exemple 3.3

Quelle est la valeur de l'accélération moyenne dans les cas


suivants (Fig. 3.10(a))?
a) VI = 2.0 m/s à t l = 3.0s,
v2 = 10 m/s à t2 = 7 . 0 s .
La vitesse du mobile a augmenté avec une accélération
moyenne de 2.0 m/s2,

dans ce c.as on a une accélération vers la gauche, ce qui


indique que la vitesse vers la droite diminue.

Dans ce dernier cas, le mobile passe par le point A et va


s'arrêter à un point C quelque part à la droite de A et re-
vient. En passant de nouveau en A, sa vitesse est de
- 2.0 ')/S. L'accélératiac rzlculée est l'accflération
moyenne pour le trajet ACB (Fig. 3.10(c)). Elle est né-
gative parce qu'elle est toujours vers la gauche: de A à
C il y a diminutior de vitesse, donc accélération vers la
gauche, et de C à B il y a augmentation de vitesse, donc
encore accélération vers la gauche. En général, si l'accé-
-
lération est de signe contraire à la vitesse, la vitesse
décroît.

Accélération instantanée

L'accélération moyenne entre les points A et B (Fig. 3.10(a))


va se rapprocher de l'accélération instantanée au point A si on di-
minue la distance entre les points A et B. Il s'agit donc, pour
calculer cette accélération, d'utiliser les mêmes techniques qui nous
ont permis de calculer la vitesse instantanée au paragraphe précédent.
On définit ainsi l'accélération Instantanée:
-+
ainst. = lim
At+O
-
-b

a = lim
At&
-
A;
At

Chi a vu que, par définition, le terme de droite de cette équation


+
s'appelle la dérivée de v par rapport à t, et on écrit:
Dans presque tous les problèmes qui vont suivre, l'accélération que
l'on donnera sera l'accélération instantannée, et on la désignera par
-+
a. De même que l'on p,eut calculer la vitesse instantanée en mesurant
la pente de la courbe de x vs t, on peut mesurer l'accélération ins-
tantannée en calculant la pente de la courbe de v vs t.

Exemple 3.4

Une particule se déplace suivant la loi du mouvement


x = a t + bt2 où a = 4.0 m/s et b = 6.0m/s2.

a) Quelle est la vitesse et l'accélération du mobile en fonction


du temps?
On calcule la vitesse à l'aide de l'équation 3.7. On obtient:
v = -dx= a + 2 bt;
dt
L'accélération se calcule à l'aide derl'équation 3.9. Ce qui donne:

L'accélération est donc constante, puisque le temps n'apparait pas


dans cette dernière expression.

b) Quelle est la valeur de v et a aux temps t = 0, 2.0 et 10 secon-


des.
D'après l'équation précédente, l'équation de la vitesse s'écrit:

v = 4.0 + 12t,
et l'accélération est constante et elle vaut 12 rn/s2 , ce qui
donne :
à t = 0.0 s, v = 4.0 + O = 4.0 m/s a = 12 m/s2
t = 2.0 s, v = 4.0 + 24 = 28 rn/s a = 12 m/s2
t = 10 s, v = 4.0 + 120 = 124 m/s a = 12 m/s2.

3.3 Mouvement rectiligne avec accélération constante

L'accélération instantanée d'un mobile peut être variable ou


constante. L'on étudiera plus loin des exemples de mouvements dans
lesquels l'accélération est variable; tenons-nous en à l'étude com-
plète du mouvement d'un mobile avec une accélération constante. Ce
mouvement s'appelle mouvement uniformement accéléré.

Puisque l'accélération est constante en tout point d'une trajec-


toire rectiligne, elle est égale à l'accélération moyenne. L'équa-
tion 3.8 s'écrit:

Dans les transformations qui vont suivre, nous allons utiliser les
grandeurs numériques des vecteurs, puisque ceux-ci sont tous coliné-
+ +. +
aires. Par convention, on pose que les valeurs de x, v et a seront
positives si elles sont dans le sens positif de l'axe x , et négatives
dans le sens inverse. L'équation 3.10 s'écrit (Fig. 3.il (a)):

(5 11)

On considère un mobile qui se déplace sur l'axe x vers la droite.


Posons qu'au temps ti = O (au moment ou on fait partir le chronomè
.
tre) le mobile est en position xo, et a une vitesse vO Après un
temps t2 = t, il est en position x avec une vitesse v (Fig. 3.11(b
L'équation 3.11 devient:

v - v
a = -
t - O
O

-
temps t initiale + de vitesse.

Sous forme graphique, cette équatioz représente une droite de


pente a (Fig. 3.12). Une accélération est constante lorsque la vi-
tesse augmente de façon régulière à chaque instant; on peut dans ce
cas, calculer la vitesse (et seulement dans ce cas) moyenne de la
façon suivante:

On calcule la position x de la particule au temps t à l'aide de


l'équation 3.3

où x est la position au temps t = O. On remplace la valeur de


O
(équation 3.13) .dans l'équation précédente et on obtient:

On élimine le temps t entre les équations 3.12 et 3.14 et on obtient


la relation suivante:

On obtient un autre relation (très utile) quand on élimine la vitesse


v des équations 3.12 et 3.14. Ceci donne

Cette dernière équation est représentée graphiquement dans la figure


3.13. C'est l'équation d'une parabcle. Remarquons qu'à t = O la
pente de la courbe n'est pas nulle parce que v
O
# O. La pente de
la courbe en un point quelconque P est la vitesse v en ce point.

3.4 Dérivation des équations du mouvement par intégration

Il existe un procédé mathématique appelé intégration qui nous


permet d'obtenir les équations du mouvement à partir de l'accélé-
ration. C'est le procédé inverse du procédé de dérivation et on en
trouvera les détails dans un cours de calcul différentiel et intégral.
On suppose un mouvement avec accélération constante. On a défini
l'accélération comme étant la dérivée de la vitesse par rapport au
temps (Eq. 3.7). On peut donc écrire:
-dv = a = constante
dt
ou dv = a dt.

=l
On intègre les deux membres de cette équation:
Idv a dt;
après l'intégration, on obtient:
(3.17)

v = at + A ,
(a, étant une constante, n'est pas affecté par le procédé d1intégra-
tion). La constante A est déterminée par les conditions initiales
du mouvement. Si à t = O, la vitesse n'est pas nulle mais vaut vo,
la constante A devient vO' on a:
v = vO + at.
On a déjà défini comme étant égale à la dérivée du déplacement par
rapport au temps. On peut donc poser:

ou
dx = vO dt + at dt.
On procède de la même façon que ci-haut, c'est-à-dire

et l'on obtient après intégration:

ou la constante B est déterminée par les conditions initiales.


Si a t = O, x = xO' on a B = x O' et l'équation s'écrit:

Ce procédé d'intégration est beaucoup plus général et ne s1ap-


plique pas seulement quand llaccélérationest constante. C'est le
seul moyen que nous avons d'obtenir les équations du mouvement d'un
mobile quand llaccélérationn'est pas constante. Nous en verrons
quelques exemples au chapitre 5.
Exemple 3.5

Un m o b i l e p a s s e à un p o i n t A à une v i ~ e s s ede 1 0 m / s . Dix s e c o n -


d e s a p r è s il p a s s e à un p o i n t B à une v i t e s s e de 3 0 ~ / s . On suppose
que l e m o b i l e e s t à l ' o r i g i n e x = O a u tem-s t = C.

Q u e l l e e s t son a c c é l é r a t i o n ?
On c a l c u l e l ' a c c é l é r a t i o n au moyer a e I ' i p u a t i o n 3.12
V = v + at,

30 m/s = 1 0 m / s + 10 a ,
a = 2.0 m / s 2 .

On p o u r r a i t t o u t simplement d i r e , s a n s t r o ~s e p r é o c c u p e r
d e l a f o r m u l e , q u ' i l y a une a u p e c r a t i c n de v i t e s s e d e
20 m / s e n 10 s , conc 2.0 m / s e n 1.0 s , ou 2.0 m / s 2 .

Quelle d i s t a n c e l e mobile a - t - i l parcourue dans c e s 10 s ?

La v i t e s s e moyenne e s t -
+ 30 -
2
20 m/s e t 11 a voyagé
p e n d a n t 10 s , donc l a d i s t a n c e p a r c o J r J e esT:

Q u e l l e v i t e s s e a u r a - t - i l ap&s 30 s ?

v = v + at,

= 1 0 m / s +(2.0 m / s 2 x 30
= 70 m / s .

A q u e l l e d i s t a n c e du p o i n t A e s t - i l p a r t i ?
On p e u t r é p o n d r e à c e t t e q u e s t i o n en u t i l i s a n t l ' é q u a t i o n
3.15. La v i t e s s e i n i t i a l e e s t n u l l e , l a v i t e s s e v v a u t
1 0 m / s e t 1 ' a c c é l é r a t i o n v a u t 2.C r / s 2 .
e) Depuis combien de temps e s t - i l p a r t i ?
O + 10
Il a f a i t 25 m à une v i t e s s e moyenne de - 2
= 5.0 m/s.
On é c r i t l ' é q u a t i o n :

-
X = V t,
25 m = 5 . 0 m/s x t
d'où t = 5.0 S.

On F e u t a u s s i t r o u v e r c e r é s u l t a t a u moyen de l ' é q u a t i o n
3.16, En e f f e t ,
1
x = v ot + - 2a t 2

Exemple 3.6

Un m o b i l e p a s s e au p o i n t A à une v i t e s s e de 24 r / s . 1 E secondes
a p r è s on o b s e r v e q u ' i l r e p a s s e zu p o i n t A à une v i t e s s e en s e n s i n -
v e r s e de - 24 mls. ~ ' a c c é l é ? ~ t l n ens t c o n s t a n t e . (Fig. 3 . 1 4 ) .

a) ~ u s ~ u ' o eÙs t - i l a l l é ?
I l e s t é v i d e n t que l e m o b i l e s ' e s t r e n d u j u s q u l à un p o i n t
B , i l s ' e s t a r r ê t é , p u i s il e s t r e v e n u . L'accélératicn
é t m t c o n s t a n t e , s o v i t e s s e a p a s s é de 24 m / s 2 3 r/s
en 8 . 0 ; de même e n r e v e n a n t , l a v i t e s s e a p a s s é de O m / s
à 2- T/S a u s s i e n E.C s e c n - ? e s . L'accé1érat;o- e s t donc
de 3 . C m / s 2 e t e s t a i r i g é z -?ers l a gauche s n L t - 3 . 9 m / s 2
C o r n a i r s a ~ tla v i t e s s e l ~ i t i a l e(24 m / s e t ;a vitesse
f i n a l e en B ( O m / s ) , on c a ~ c , l e l a v i t e s s e mo:Tenne:

Il a donc p a r c o u r u pendant 8,C s , s o i t à l ' a l l e r , s o i t a u


retour:
b) Sapposons qu'au temps t = O le mobile est en A. Quelle en
est l'équation du mouvement?
On a la vitesse initiale v = 24 m/s e 1 l'accélération
O
a = - 3.0 m/s2.
On remplace ces valeurs dans l'équation 3.16, soit:
1 '
x = v t +-at2
O 2

et on obtient:
x = 24 t - 1.5 t2.

c) 0Ù est le mobile après 0, 8.0, 16 et 20 secondes?


Pourt=Os, x = O
t = 8.0 s, x = 24 x 8.0 - 1.5 x 8 , 0 2 = 96 m
t = 1 6 s , x = 2 4 x 1 6 - 1 . 5 ~ 1 6= ~O m
t = 20 s , x = 24 x 20 - 1.5 x 202 = - 120 m;
à t = 20 secondes le mobile est à 120 IE à g a ~ c h ede l'or:-
gine. C'est son déplacement. Notcns que l'espace parcou-
ru est

3.5 Mouvement d'un corps en chute libre

Galilée a démontré que lorsque des corps tombent en chute libre


ils ont la même accélération et que cette accélération est constante
Plusieurs corps partant d'une même hauteur arrivent à la surface de
la terre à la même vitesse. Strictement parlant, cette accélération
est constante si la résistance de l'air sur le corps (cette résis-
tance varie avec la forme du corps) est négligeable et si les hau-
teurs considérées sont petites par rapport au rayon de la terre.
On analysera cette dernière restriction en détail dans le chapitre
sur la gravitation. Cette accélération varie aussi avec l'endroit
où on est placé sur la terre. On peut facilement la mesurer avec
des montages simples: la machine d'Atwood, le pendule simple ou le
plan incliné. On désigne l'accélération par la lettre "g" et on
l'appelle l'accélération due à la pesanteur ou à l'attracbion de la
terre. C'est un vecteur dirigé vers le centre de la terre qui a
pour valeur (valeur pratique dans les problèmes qui vont suivre)
Les é q u a t i o n s du mouvement d ' u n c o r p s en c h u t e l i b r e s o n t l e s
é q u a t i o n s 3.12 à 3.16 que l ' o n a o b t e n u e s aux p a r a g r a p h e s p r é c é d e n t s
dans l e c a s d ' u n mouvement uniformément a c c é l é r é . On c h o i s i t l ' a x e
v e r t i c a l y comme axe d e r é f é r e n c e e t dans l a p l u p a r t d e s problèmes
i l e s t p r é f é r a b l e d e p r e n d r e l e p o i n t de r e n c o n t r e e n t r e l ' a x e y e t
l a s u r f a c e de l a t e r r e comme o r i g i n e du système. Les é q u a t i o n s 3 . 1 2
à 3 . 1 6 a p p l i q u é e s a u mouvement d ' u n c o r p s e n c h u t e l i b r e s ' é c r i v e n t :

Exemple 3.7

On l a i s s e tomber un o b j e t d ' u n e h a u t e u r d e 100 m .


Q u e l e s t l e temps d e c h u t e , l a p o s i t i o n e t l a v i t e s s e de l ' o b j e t
après 2.0 secondes?

P l a ç o n s l ' o r i g i n e du système en O (Fig 3 . 1 5 ) , l ' é q u a t i o n du mou-


vement e s t l ' é q u a t i o n 3.20

y = y. + vot - -12 g t 2 .
On f a i t v = 0 , Y = 0 , Y, = + 100 m. L'équation devient

D'où l ' o n t i r e :
t = 4.5 S .

Rappelons que y e s t l a p o s i t i o n a u temps t , e t y. l a p o s i t i o n au


temps t = 0 .
On c a l c u l e l a p o s i t i o n à l ' a i d e de l a même é q u a t i o n . Pour t = 2.0 S.

celle-ci s 'écrit :

= 8 0 . 4 m.
L a v i t e s s e i n i t i a l e de l ' o b j e t e s t n u l l e . Après 2.0 secondes s a
v i t e s s e e s t donnée p a r l ' é q u a t i o n 3 . 1 9 .
= -19.8 m/s.
E l l e e s t d i r i g é e v e r s Je b a s , d ' o u l e s i g n e n é g a t i f .

Exemple 3.8

On l a n c e une b a l l e v e r t i c a l e m e n t v e r s l e h a u t . La b a l l e r e v i e n t
a u s o l 8 s e c o n d e s a p r è s son d é p a r t . A q u e l l e h a u t e u r e s t - e l l e montée?

Le temps d e montée e s t é g a l a u temps de d e s c e n t e . L'étudiant


p o u r r a v é r i f i e r c e c i a u moyen d ' u n exemple numérique à l a f i n d u
chapitre.

La b a l l e monte donc pendant 4 s e c o n d e s e t d e s c e n d d a n s l e même


temps .
A l a descente, l a v i t e s s e i n i t i a l e e s t nulle. La p o s i t i o n i n i -
tiale est y = y e t l a position finale e s t y = O. L'équation devient:
O

y, = 78.4 m.

On t r o u v e l a v i t e s s e i n i t i a l e e n p o s a n t l ' é q u a t i o n de l a v i t e s s e
p o u r l a montée, s o i t :
v = v - gt

O = v - g t
d'où

On p e u t c a l c u l e r v d i r e c t e m e n t de l ' é q u a t i o n 3 . 2 0 .
On s a i t q u ' a p r è s 8 . 0 s l a b a l l e e s t r e v e n u e à s a p o s i t i o n i n i t i a l e
y = y, = O . On p e u t donc é c r i r e :
1
y = y o + vO t - -2g t 2
d'os l ' o n t i r e :
v = 3 9 . 2 m/s.

On l a n c e une b a l l e v e r t i c a l e m e n t v e r s l e sommet d ' u n é d i f i c e


d o n t l a h a u t e u r e s t d e 60 p i . La b a l l e d é p a s s e l ' é d i f i c e d ' u n e
d i s t a n c e d e 40 p i . ( F i g 3 . 1 6 )

a) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e i n i t i a l e d e l a b a l l e en O ?
On c a l c u l e c e t t e v i t e s s e à l ' a i d e d e l ' é q u a t i o n 3 . 2 1

v2 = vC - 2g ( y - Yo).

En e f f e t , d a n s c e t t e é q u a t i o n , y e s t l a h a u t e u r où v e s t n u l .
y O e s t 1.a p o s i t i o n de d é p a r t , donc O p i . Ceci donne:

c = v2 - 2g x (100 - O) p i ,

v2 = 2 x 32 p i / s 2 x 1 0 0 p i ,
O

b) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e de l a b a l l e au morent où e l l e t o u c h e
l e t o i t de l ' é d i f i c e e n r e t o m b a n t ?

On u t i l i s e l z mgme é q u a t i o n 3 . 2 1 d a n s l a q u e l l e on pose
y = 60 p i , y. = O, v = 80 p i / s . Ce q u ' o n é c r i t :

La s o l u t i o n a v e c un s i g n e p o s i t i f e s t l a v i t e s s e à l a montée
( v i s - à - v i s l e p o i n t B), e t 1.a sol.ution a v e c un s i g n e n é g a t i f
e s t l a v i t e s s e à l a descente, c'est-à-dire a u moment où l a
b a l l e touche l e t o i t .
Problème 3

3.1 On lance une b a l l e v e r t i c a l e m e n t v e r s l e h a u t . A l a moi-


t i é de s a hauteur maximale l a b a l l e a une v i t e s s e de 64 m/s.

a) Quelle s e r a l a hauteur maximale q u ' e l l e va a t t e i n d r e ?


b) Quelle e s t s a v i t e s s e i n i t i a l e au s o l ?
c) Quelle e s t son a c c é l é r a t i o n ?
d) Où s e r a - t - e l l e a p r è s 5.0 s ?
e) Quelle s e r a s a v i t e s s e à ce moment?.

3.2 Un b a t e a u f i l a n t à 30 km/h dépasse un a u t r e b a t e a u a r r ê t é .


Le p i l o t e de ce d e r n i e r b a t e a u décide de r e j o i n d r e l e p r e -
mier b a t e a u en 0 . 5 minute. Quelle devra ê t r e l 1 a c c é l é r a -
t i o n moyenne du b a t e a u ?

3.3 Une p a r t i c u l e s e déplace s u r une d r o i t e h o r i z o n t a l e .


Le t a b l e a u c i - c o n t r e donne l e s p o s i t i o n s de l a p a r t i c u l e
à différents instants.
a) T r a c e r un graphique de l a p o s i -
t i o n en f o n c t i o n du temps. t x
Quelle s o r t e de courbe e s t - c e ?
(SI (ml
b) T r a c e r un graphique du déplace-
O 1O
ment en f o n c t i o n du temps.
1 14
c) C a l c u l e r l a v i t e s s e moyenne de
2 26
l a p a r t i c u l e dans l e s i n t e r v a l -
3 46
les 0-1 s , 0-2 s , 0-3 s , 0-4 s ,
4 74
0-5 S.
5 110

d) C a l c u l e r l a pente de l a courbe t r a ç é e en b) aux p o i n t s


t = 1, 2, 3, 4 , 5 s . Que r e p r é s e n t e chacune de c e s
pentes?
e) F a i r e un graphique de c e s p e n t e s en f o n c t i o n du temps.
On d e v r a i t o b t e n i r une d r o i t e . Que r e p r é s e n t e l a pente
de c e t t e d r o i t e ?
f) Quelle e s t l ' é q u a t i o n du mouvement du mobile?

3.4 Une automobile p a r t de l a p o s i t i o n repos avec une a c c é l é r a -


t i o n constante. A un c e r t a i n moment e l l e a une v i t e s s e de
60 km/h; 100 m p l u s l o i n l a v i t e s s e e s t de 100 km/h.
Problème 3

Calculer:

a) l ' a c c é l é r a t i o n de l'automobile.
b) A quelle distance, vers l ' a r r i è r e , l'automobile
é t a i t - e l l e au repos?
c) Dans q u e l temps a - t - e l l e p a r c o u r u l e s 100 m?
d) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e moyenne p o u r p a r c o u r i r c e s 100 m?

3.5 Une p a r t i c u l e p a r t du r e p o s e t s e d é p l a c e avec une a c c é -


l é r a t i o n d e 4 . 0 m / s 2 d u r a n t 3.0 S. Ensuite e l l e s e dépla-
c e à v i t e s s e c o n s t a n t e d u r a n t 4 . 0 s , p u i s avec une a c c é l é -
r a t i o n de -2.0 m / s 2 , j u s q u ' a u moment où e l l e s ' a r r ê t e .

a) Durant combien de temps l a p a r t i c u l e a - t - e l l e é t é en mou-


vement?
b) Quelle e s t l a d i s t a n c e t o t a l e parcourue?
c) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e moyenne p o u r l e déplacement t o t a l
de l a p a r t i c u l e ?
d) Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n moyenne p o u r c e déplacement?

3.6 Du t o i t d ' u n é d i f i c e de 200 p i d e h a u t e u r on l a n c e un o b j e t


verticalement vers l e haut. La v i t e s s e i n i t i a l e d e l ' o b j e t
e s t d e 48 p i / s . En r e v e n a n t v e r s l e b a s , l ' o b j e t ne touche
p a s a u t o i t mais l o n g e l e mur de l ' é d i f i c e . Calculer:

a) l a d i s t a n c e e n t r e l e t o i t e t l e sommet de l a t r a j e c t o i r e
( r e c t i l i g n e ) de l ' o b j e t ;
b) l e temps d e v o l d e l ' o b j e t (du d é p a r t au moment ou i l
touche l e s o l )
c) l a v i t e s s e d e l ' o b j e t à l ' i n s t a n t où i l f r a p p e l e s o l .

3.7 Une f u s é e monte v e r t i c a l e m e n t . A l ' i n s t a n t où s a v i t e s s e


e s t de 800 m / s e l l e e s t à une h a u t e u r de 10000 m .
A c e moment, un morceau s ' e n d é t a c h e . Dans conbien de
temps a t t e i n d r a - t - i l l e s o l ? (On n é g l i g e la r é s i s t a n c e de
1' a i r )

3.8 Un homme a s s i s devant une f e n ê t r e d e h a u t e u r h v o i t monter


un o b j e t . I l remarque que l ' o b j e t p a s s e devant l a f e n ê t r e
en 1 . 0 S. Montrer que l ' o b j e t va s e r e n d r e à une h a u t e u r

x - g/2)2
= (h -,- , au dessus de l a f e n ê t r e .
Problème 3

3.9 Un automobiliste fait un voyage de 400 km aller et retour.


Il prend 8.0 heures pour l'aller et 1 0 h pour le retour.
Quelle est la vitesse moyenne à l'aller, au retour et pour
le voyage complet?

3.10 On donne dans le tableau ci-contre


les valeurs de la position d'un
mobile en fonction du temps. Cher-
cher l'équation x = (fonction de t)
qui peut représenter ces valeurs.
Quelle est l'accélération du mo- 2O
bile? Quelle est sa vitesse à 8O
t = 3.0 s?
1 Io 500

3.11 Au moyen d'accélérateurs on peut donner à des particules


de très grandes vitesses, de l'ordre de la vitesse de la
lumière (3.0 x 108m/s). On suppose qu'un proton entre
dans un accélérateur dont le tube d'accélération de 20 m
de longueur à une vitesse presque nulle.
Quelle accélération doit-il subir s'il sort de I'accélé-
rateur à une vitesse de 0 . 8 de la vitesse de la lumière?
(On néglige la variation de masse due à la vitesse)

3.12 Un motocycliste se déplace à une vitesse de 60 kmlh.


Il applique les freins. Quelle doit être son accéléra-
tion s'il veut arrêter dans 70 m?

3.13 Un bateau file à une vitesse vo. On arrête soudainement


le moteur et la vitesse décroit selon la loi:

On fera la démonstration de cette relation au chapitre 5 .


Dans l'équation, v est la vitesse au temps t et k est une
constante dépendant de la résistance que l'eau offre au
mouvement du bateau et de la masse de ce dernier.
a) Tracer la courbe de v en fonction de t pour vo = 34 km/h
-1
et k = 0 . 0 6 sec . Comment appelle-t-on cette courbe?
Problème 3

b) Quelle est l'accélération du bateau en fonction du temps


et en fonction de la vitesse v. Est-elle constante ou
variable?

3.14 Un mobile se déplace d'après l'équation du mouvement suivante:

x = at + bt2 où x est en cm.


Les valeurs de a et b sont 2.0 et 4.0 respectivement.
Quelles sont les unités des coefficients a et b?
Quelle est la position du mobile à t = 4.0 s et
t = 8.0 S.

Quelle est la vitesse du mobile en fonction du temps?


Est-ce une fonction linéaire?
Quelle est l'accélération du mobile. Est-elle fonction
du temps?

objet se déplace suivant la loi


x = 16 - 2.0 t3
x est exprimé en mètres et t en secondes.
Quelle est la position de l'objet à t = O à t = 1.0 s
t = 2.0 et t = 3.0 secondes?
Tracer la courbe de x en fonction de t.
Calculer la vitesse de l'objet en fonction du temps.
Quelle est cette vitesse à t = O et t = 4.0 S.
Calculer l'accélération de l'objet.
Calculer la pente de la courbe à t = 2.0 s et vérifier
qu'elle correspond à la vitesse trouvée en a).
Pourquoi l'accélération a-t-elle un signe négatif?
Quel est l'espace parcourue après 3.0 s?
Cette valeur est-elle différente de la position à
t = 3.0 s? Expliquer.
DYNAMIQUE D'UNE PARTICULE
1. MOUVEMENT RECTILIGNE
CHAPITRE 4

"Le changement de mouvement est proportionnel à la force motrice


appliquée et se fait dans la direction de la ligne droite dans laquel-
le cette force est appliquée".
1. Newton

4.1 Introduction

En statique, nous avons étudié la distribution des forces sur


les corps en équilibre de translation et de rotation. Sur ces corps,
la résultante des forces ou des moments, selon le cas, est nulle.
Lorsque cette résultante n'est pas nulle, il y a variation de mouve-
ment. C'est la relation qui existe entre cette variation de mouve-
ment et la force appliquée qui fait l'objet de la dynamique. L'énon-
cé que l'on cite en tête du chapitre est une traduction littérale de
la ze loi de Newton telle qu'il la formule dans son ouvrage "Philo-
sophiae Naturalis Principia Mathematical! (1687). Modernisons un peu
l'énoncé en utilisant la notation vectorielle et en appelant accélé-
ration, la variation de mouvement. On peut poser que l'accélération
est proportionnelle à la force appliquée, ce qu'on écrit symbolique-
ment :
+ +
a a F .

Le coefficient de proportionnalité entre les deux quantités est un


scalaire qui sera une mesure de la difficulté qu'offre un corps à
changer de mouvement, en d'autres mots, une mesure de son inertie.
Ce coefficient s'appelera la masse du corps, quantité que nous al-
lons définir plus exactement dans le prochain paragraphe. Des deux
quantités de l'équation 4.1 seul le terme "accélération" est bien
défini, l'autre terme, la force, est un mot vague utilisé couram-
ment dans p l u s i e u r s domaines avec d e s s e n s d i f f é r e n t s ; f o r c e d e c a -
r a c t è r e , f o r c e d e poussée d ' u n e p l a n t e , f o r c e de l a marée, f o r c e en-
t r e l e s planètes etc. ... I l e s t donc n é c e s s a i r e que l e concept d e
f o r c e s o i t b i e n p r é c i s é p a r une d é f i n i t i o n p h y s i q u e , comme nous l ' a -
vons f a i t dans l e c a s d e l a v i t e s s e moyenne e t comme nous l e f e r o n s
dans l e c a s du t r a v a i l .

4.2 Mûsse d'un corps. Définition

D ' a p r è s c e que nous avons exposé au p a r a g r a p h e p r é c é d e n t , nous


p o u r r i o n s d é f i n i r l a masse d ' u n c o r p s d e l a f a ç o n s u i v a n t e : l a masse
d ' u n c o r p s e s t un s c a l a i r e q u i e s t une mesure d e son i n e r t i e . Cette
d é f i n i t i o n n ' e s t cependant p a s a c c e p t a b l e au p h y s i c i e n q u i p r é f è r e
d é f i n i r une q u a n t i t é physique p a r l ' o p é r a t i o n q u ' i l f a u t f a i r e pour
mesurer c e t t e q u a n t i t é . On a p p e l l e c e g e n r e d e d é f i n i t i o n , d é f i n i -
t i o n opérationnelle.

L ' e x p é r i e n c e c h o i s i e pour d é f i n i r l a masse e s t une e x p é r i e n c e


"idéale", c ' e s t - à - d i r e q u ' e l l e - e s t d i f f i c i l e à r é a l i s e r en l a b o r a -
t o i r e , mais à c a u s e d e s a s i m p l i c i t é , e l l e d é c r i t b i e n l e phénomè-
ne à é t u d i e r .

La d e s c r i p t i o n du montage e s t à l a f i g u r e 4 . 1 ( a ) . La f i g u r e
r e p r é s e n t e 2 c h a r i o t s r e l i é s p a r un r e s s o r t comprimé R muni d ' u n
mécanisme de déclenchement D . Tout f r o t t e m e n t ( s u r l e p l a n P , dans
l e s e s s i e u x , ou q u i p r o v i e n t de l a r é s i s t a n c e de l ' a i r ) e s t c o n s i -
d é r é comme n é g l i g e a b l e . Au déclenchement, l e s deux c h a r i o t s s ' e n
vont dans d e s s e n s opposés e t a c c é l è r e n t a u s s i longtemps que l e
r e s s o r t a g i t s u r eux, de A à B . Pour l e s d i s t a n c e s au d e l à d e B1
e t B 2 , l a v i t e s s e e s t constante. (Fig. 4 . 1 ( b ) ) . Les c h a r i o t s p a r -
t e n t donc avec une v i t e s s e n u l l e en Al e t A2 e t a r r i v e n t en B1 e t
B 2 avec d e s v i t e s s e s non n u l l e s , i l s s o n t donc a c c é l é r é s . I l est
p o s s i b l e (mais d i f f i c i l e de l e f a i r e avec p r é c i s i o n ) de c a l c u l e r l e s
a c c é l é r a t i o n s d e s deux c h a r i o t s . Posons que l ' a c c é l é r a t i o n du cha-
r i o t (1) e s t a l e t c e l l e du c h a r i o t ( 2 ) , a 2 .

On d é f i n i t que l e r a p p o r t d e s a c c é l é r a t i o n s a l e t a2 e s t é g a l
au r a p p o r t i n v e r s e d e deux q u a n t i t é s m l e t m2 a p p e l é e s masse d e s
chariots c'est-à-dire
L'équation 4.2 est l'équation de définition de la masse. Notons
que si l'on change de ressort, le rapport des nouvelles accélérations
ai et a4 demeure le même. On peut écrire

Toute autre interaction, électrique, magnétique, gravitationnelle


etc.. produirait le même résultat. L'étape suivante consiste à
choisir (arbitrairement) une des masses comme masse étalon (masse
unité), et de comparer d'autres masses (chariots), à cette masse
étalon et ainsi on détermine la masse de tous les corps. L1équa-
tion 4.2 devient:

m. m a
étalonx étalon
=
inconnue
a inconnue
Cette expérience peut se répéter partout dans l'univers, aussi bien
sur la terre que sur la lune ou dans les espaces interplanétaires;
il y a une restriction cependant, c'est que le système de référence
dans lequel on mesure l'accélération ne soit pas accéléré, mais soit
au repos ou se déplace à vitesse constante par rapport à un autre
système (système de référence galiléen). Au point de vue pratique
cependant, cette expérience n'est pas réalisable et les physiciens
utilisent toutes sortes d'autres montages (balance, plan incliné,
dynamomètre, machine d'Atwood) pour déterminer avec précision la
masse des corps.

L'unité de masse (masse étalon) acceptée et utilisée dans le


monde entier est un objet de métal (cylindre de platine) gardé à
Paris au Bureau International des Poids et Mesures et qu'on appelle
le kilogramme. Cet étalon est soigneusement conservé et la plupart
des gouvernements en conservent une reproduction fidèle. Il forme,
avec l'unité de temps, la seconde, et l'unité de longueur, le mètre,
la base des unités fondamentales de la physique.
4.3 Force physique. Définition

Notons que la quantité de force, si familière dans la vie couran-


te, n'est pas une quantité fondamentale en physique, mais une quanti-
té dérivée. On la définit en utilisant la définition de la masse
donnée plus haut. L'équation 4.2 peut s'écrire sous la forme vecto-
rielle:
+ -+
mlal = - m2a2 (4 3)

L'interaction entre ml et m2 se manifeste sous la forme d'une quanti-


té appelée force, appliquée sur chacune des masses. On définit cette
force comme étant le produit de la masse par l'accélération.
L'équation 4.3 s'écrit donc:
-f -f
F12 = - F21 (4.4)
où Tl2est la force exercée sur la masse (1) par la masse (Z), et
+
F21 est la force exercée sur la masse (2) par la masse (1).
En général, on écrit:
-f --+
F = ma. (4.51
Cette équation est la loi fondamentale de la dynamique, et on l'ap-
pelle aussi la deuxième loi de Newton.
Appliquons à un chariot de masse étalon m une force F (Fig.4.2).
La force peut provenir de la compression d'un ressort ou de la pous-
sée d'une fusée et l'expérience peut se faire partout dans l'univers.
La force aui donne une accélération de 1.0 m/s2 à la masse de 1.0 ke
est, par définition, l'unité de force du système MKS et s'appelle
un newton.

4.4La deuxième loi de Newton

On voit, d'après la citation donnée en tête du chapitre, que


Newton a abordé le problème d'une autre façon. Cet énoncé se tra-
duit symboliquement par la relation
+
aa?
On peut aussi écrire que l'accélération est proportionnelle à la
force et inversement proportionnelle à la masse du corps.
Au lieu d'une proportionnalité, on élabore une équation de la façon
suivante:
i i
F = k m a (4.6)
dans laquelle k est un coefficient numérique dont la valeur dépend
i -+
des unités des quantités a, m et F. Dans le cas du système MKS ou,
+
pour une masse m égale à 1.0 kg, une accélération a de 1.0 m/s2, la
force 3 vaut 1.0 Newton et la valeur de la constante k est 1.0. On
a donc:
i i
F = ma.
+
De façon plus générale, F est la résultante de toutes les forces qui
agissent sur une masse m. L'accélération prend la direction de cette
résultante et l'équation devient:
+ +
I: F = ma. (4.7)
La deuxième loi de Newton (équation 4.7) est aussi connue sous le
nom de la loi fondamentale de la dynamique. Théoriquement, si on
connait toutes les forces qui agissent sur une particule .ou un ob-
jet quelconque, il est possible de connaitre son mouvement à chaque
instant.

Notons que la première loi de Newton n'est qu'un cas particulier


de la 2e. En effet, lorsque la somme des forces appliquées sur un
+
corps est nulle (1 F = O), l'accélération est nécessairement nulle.
On retrouve dans ce résultat les lois d'équilibre de translation
étudiées au chapitre 2.

Dans ce texte, nous allons utiliser indifféremment les expres-


sions 2e loi de Newton et loi fondamentale de la mécanique. Quel-
quefois, les auteurs francais appelent la première loi de Newton
le principe d'inertie; nous nous en tiendrons à la première appel-
lation.

4.5 Les systèmes d'unités

La simplicité avec laquelle nous avons défini les quantités


masse et force ne devrait pas tromper l'étudiant. Ce n'est qu'après
beaucoup de tatonnements et d'essais que ces définitions sont deve-
nues simples. Même si la physique se dit une science exacte, elle
n'est pas pour cela exempte des facteurs humains et historiques
dans son développement. Pendant longtemps les physiciens utilisaient
plusieurs systèmes d'unités selon qu'ils vivaient dans un pays ou
dans un autre. Il y a eu aussi et il y a encore des variations impor-
tantes entre les systèmes d'unités de la physique et les systèmes
d'unités de la vie courante. On entend encore parler de kilogramme-
poids, de livre masse, de poundal etc, ces termes peuvent se justi-
fier pour des raisons historiques et pratiques, mais ils sont de
moins en moins employés par les physiciens.

Le tableau suivant donne les trois principaux systèmes en usage


aujourd ' hui .

Le système de base est le système MKS dont les unités fondamentales


sont le mètre, le kilogramme et la seconde.

Les systèmes FSS (foot-slug-second) est utilisé surtout par les


ingénieurs du monde anglophone. Ses unités sont dérivés du système
MKS de la façon suivante:
1 slug = 14.59 kilogrammes,
1 pied = 0.3048 mètre,
1 livre = 4.45 newtons.
Le système CGS (centimètre-gramme-seconde) est utile surtout en
chimie et dans certaines parties de la physique où il est mieux
adapté aux ordres de grandeur des phénomènes à mesurer. Il est
relié au système MKS de la façon suivante:
1 gramme = 0.001 kilogramme,
1 centimètre = 0.01 mètre,
1 dyne = 1 0 - ~newton.
4.6 Équations de dimensions et d'unités

Maintenant que les quantités de base de la mécanique sont éta-


blies, il est important de considérer les équations de dimensions.
Les dimensions fondamentales sont celles de la masse M, de la lon-
gueur L et du temps T. Toutes les autres quantités que l'on ren-
contre en mécanique peuvent s'exprimer en terme de ces quantités
fondamentales. Par exemple, on tire de la deuxième loi les dimen-
sions de la force. En effet, on a:

F = ma,

Par convention, on place entre crochets les dimensions des différen-


tes quantités. A titre d'exemple, vérifions les dimensions de l'équa-
tion 3.16:
1
x = x + v t + -at2.
O 0 2
On trouve

d'où

On constate que le membre de gauche a les dimensions d'une lon-


gueur et que chaque partie du membre de droite a aussi les dimen-
sions d'une longueur.

Dans bien des cas on préfère utiliser les équations d'unités.


Au lieu des symboles très généraux de dimensions, on inscrit les
unités d'une quantité. Ainsi, la force devient:
(ml '
(NI = (kg) 0

L'étudiant devrait prendre l'habitude de toujours vérifier la cohé-


rence des dimensions et des unités des équations qu'il utilise. Il
peut, en ce faisant, éliminer beaucoup d'erreurs dans les exercices.
4.7 Masse et poids

La masse d'un corps et son poids sont deux quantités essentiel-


lement différentes. Encore aujourd'hui, alors que l'étudiant est
familier avec les termes d'apesanteur ou d'une accélération de plu-
sieurs "g", les notions de masse et de poids ne sont pas claires
dans son esprit.
Le poids d'un corps (sur la terre) est la force d'attraction que
la terre exerce sur lui. Cette force d'attraction varie avec l'alti-
tude du corps (elle diminue quand on s'éloigne du centre de la terre)
et aussi avec la position à la surface de la terre (à cause de la
configuratigation non sphérique de la terre). Dans les espaces inter-
stellaires, loin de tout astre, un corps n'a pas de poids. (Que l'é-
tudiant essaie de préciser ce qu'on entend par le poids de la terre
ou du soleil). Si, par un dispositif ou une expérience quelconque
on pouvait équilibrer la force d'attraction sur un corps, on aurait
le phénomène de l'apesanteur que l'on observe à l'intérieur d'un sa-
tellite en orbite.
A l'encontre du poids, la masse est une quantité scalaire inva-
riable par rapport à sa position dans l'univers. Pour les habitants
d'une planète, il y a une relation entre la masse d'un corps et son
poids sur cette planète. En effet appliquons la deuxième loi de
Newton à un objet placé à la surface de la terre. Dans ce cas, la
force appliquée est l'attraction de la terre sur le corps, ou par dé-
finition son poids 6, et l'accélération est celle d'un corps en chute
-+
libre soit g. L'équation 4 . 7 devient
-, +
P = mg. (4.8)

Exemple 4.1

Quel est le poids d'une masse de 1.0 kg sur la terre et sur la


lune?
Sur la terre, où g = 9.80 m/s2, le poids est
P = 1.0 kg x 9.80 m/s2,

= 9.80 N.
Près de la surface de la lune, si on laisse tomber un corps en chute
libre, il descend avec une accélération de 1.67 m/s2. Le poids dans
ce cas devient:
P = 1.0 kg x 1.67 m/s2
= 1.67 N.

4.8 Mesure des masses et des poids

En pratique, on mesure les masses avec une balance à plateaux.


La balance permet de comparer les poids de deux objets, et comme à
un endroit donné, ces poids sont proportionnels aux masses, on com-
pare indirectement les masses (Fig 4.3). En effet, l'équation 4.8
pour des poids ifl et rh2 devient

Lorsque le pointeur de la balance indique que la force du côté gau-


che est égale à la force du côté droit, les poids sont donc égaux
et on peut poser:
+ -f
P l = p2,
+ -+
m1g = m2g
c'est-à-dire ml = "'2.

On peut de cette façon trouver la masse de n'importe quel corps


en la comparant avec des multiples ou des sous-multiples de la masse
étalon.

La force peut être mesurée en utilisant l'équation qui la définit


à la section 4.4. En pratique cependant, cette méthode offre de gran-
des difficultés à cause des forces de frottement. Il est préférable
de mesurer les variations de forme et de dimensions produites sur
un corps par une force. Ainsi, un ressort à boudin s'allonge sous
l'effet d'une force et revient à sa position initiale lorsque la
force est enlevée (sous certaines conditions qui seront précisées
plus loin). Les appareils qui utilisent le ressort pour mesurer des
forces s'appellent des dynanomètres.
On peut cal-ibrer un dynanomètre de la façon suivante: suspendons au
r e s s o r t d e l a f i g u r e 4 . 4 une masse d e 1/9.80 k g (102 m i l l i g r a m m e s ) .
La f o r c e a p p l i q u é e s u r l e r e s s o r t s e r a d e 1 . 0 Newton. En e f f e t ,

On n o t e l a p o s i t i o n du p o i n t e u r T. I l e s t é v i d e n t que pour c a l i b r e r
l e dynamomètre on d o i t c o n n a i t r e l a v a l e u r de "g" avec p r é c i s i o n , à
l ' e n d r o i t de l'expérience. On c o n t i n u e l a g r a d u a t i o n d e l ' é c h e l l e
en c h o i s i s s a n t d e s masses a p p r o p r i é e s .

4.9 Applications de la deuxième loi de Newton

Les q u a t r e s exemples q u i s u i v e n t s o n t d e s a p p l i c a t i o n s d i r e c t e s
de l a deuxième l o i .

Exemple 4.2

-f
On a p p l i q u e une f o r c e F à deux b l o c s de masse 2 . 0 kg e t 1 . 0 kg
r e l i é s p a r une c o r d e . Les b l o c s peuvent s e d é p l a c e r s u r une t a b l e
polie (frottement négligeable). Q u e l l e f o r c e va p r o d u i r e une a c c é l é -
r a t i o n d e 2 . 0 m / s 2 e t q u e l l e e s t l a t e n s i o n dans l a c o r d e . ( F i g . 4 . 5 )

Les f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e s b l o c s s o n t i n d i q u é e s dans l a f i g u r e
4 . 6 Les f o r c e s a p p l i q u é e s s u i v a n t y n ' a f f e c t e n t p a s l e mouvement
+
p u i s q u ' i l n ' y a pas de f r o t t e m e n t . S u i v a n t x , on a l e s f o r c e s F e t
l a t e n s i o n dans l a c o r d e q u i s o n t a p p l i q u é e s s u r l e p r e m i e r b l o c .

Dans l e c a s de c e b l o c , l a deuxième l o i s ' é c r i t :


Le même p r i n c i p e a p p l i q u é a u deuxième b l o c d e v i e n t :
T = m2a = 1 . 0 kg x 2 . 0 m / s 2

On s u b s t i t u e c e t t e v a l e u r d a n s l a p r e m i è r e é q u a t i o n e t on t r o u v e :

On p o u r r a i t t r o u v e r l a f o r c e F d i r e c t e m e n t , s a n s a v o i r à c a l c u l e r
l a tension T. En e f f e t , l a f o r c e F donne à une masse t o t a l e d e
( 1 .O + 2 .O) kg une a c c é l é r a t i o n de 2 .O m / s 2 , q u e l l e que s o i t l a
d i s p o s i t i o n d e s m a s s e s , q u t e l l e s s o i e n t une d e r r i è r e l ' a u t r e ou
une a u - d e s s u s d e l ' a u t r e .

On p e u t donc é c r i r e :
F = (ml + m2) a
= 3 . 0 kg x 2.0 m/s2 = 6.0 N

Exemple 4.3

Ur. homce d e 7 0 kg s e t i e n t d e b o > ~st u r une b a l a n c e d a n s un a s -


censeur .

a) Q u e l e s t l e p o i d s , i n d i q u é p a r l a b a l a n c e quand l ' a s c e n s e u r
e s t au repos. ( ~ i g .4 . 7 )

Au r e p o s , l a p o u s s é e du p l a n c h e r ou d e l a b a l a n c e s u r l'homme
e s t é g a l e au p o i d s d e l'homme. Donc, on a :

b) Q u e l l e e s t s o n p o i d s l o r s q u ' i l monte a v e c une a c c é l é r a t i o n


d e 1 . 5 m/s2?

S i l'homme e s t a c c é l é r é , c ' e s t p a r c e q u ' i l y a une f o r c e r é s u l -


tante qui agit sur lui. Dans c e c a s , l a p o u s s é e du p l a n c h e r , re-
p r é s e n t é e p a r l a l e c t u r e s u r l a b a l a n c e , d o i t ê t r e p l u s g r a n d e que
l e p o i d s d e l'homme. On p e u t é c r i r e :
En m o n t a n t , l'homme s e senT p l u s l o u r d , sor. 2 o i d s d e v i e n t 791 N .

c) Q u e l l e s e r a l a l e c t u r e s u r l a b a l a n c e l o r s q u e l'homme d e s -
cend a v e c une a c c é l é r a t i o n d e 1 . 5 x/s2?
Dans c e c a s , on p e u t d i r e que l a f o r c e v e r s l e b a s e s t p l u s g r a n -
de que l a f o r c e v e r s l e h a u t . On é c r i t :

En d e s c e n d a n t l'homme s e s e n t p l u s l é g e r . S i l'ascenseur descendait


à une a c c é l é r a t i o n g , on v o i t f a c i l e m e n t d ' a p r è s c e t t e d e r n i è r e équa-
t i o n que l a l e c t u r e s u r l a b a l a n c e s e r a i t n u l l e .

Exemple 4.4

Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n d ' u n b l o c de masse m q u i d e s c e n d s u r


un p l a n i n c l i n é p o l i f o r m a n t un a n g l e 8 a v e c l ' h o r i z o n t a l e ( F i g 4 . 8 ) ?

-+
Les s e u l e s f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e b l o c s o n t : l a normale N
mg.
2

( p o u s s é e du p l a n ) e t son p o i d s S u r un p l a n h o r i z o n t a l , l a n o r -
male s e r a i t é g a l e a u p o i d s . S u r un p l a n i n c l i n é , s e u l e une composan-
t e du p o i d s e s t p e r p e n d i c u l a i r e a u p l a n , e l l e v a u t mg c o s 8. L'autre
composante, mg s i n 8 , e s t p a r a l l è l e a u p l a n e t e l l e e s t l a s e u l e f o r -
c e q u i p u i s s e p r o d u i r e une a c c é l é r a t i o n . Pour s i m p l i f i e r , on p l a c e
l ' a x e de r é f é r e n c e x s u i v a n t l a d i r e c t i o n du p l a n . La deuxième l o i
s'écrit:
C F = m a
X 9

mg s i n û = m a
X Y

a = g s i n û .
X

Pour û = 0' on a a = O ; on e s t s u r an p l a n h o r i z o c t a l e t l e b l o c
X
r e s t e au r e p o s . Pour 0 = 9 0 ° , on a a = g ; dans c e c a s , l e bloc
tombe e n c h u t e l i b r e .

Exemple 4.5

Q u e l l e a c c é l é r a t i o n une f o r c e de 0.50 l b v a - t - e l l e donner à un


b l o c de g l a c e d e 4 . 0 t o n n e s p l a c é s u r une p a t i n o i r e (Fio 4.9)?

Cn suppose q u ' i l n ' y a aucun f r o t t e m e n t e n t r e l e b l o c e t l a s u r -


face glacée. La s e u l e f o r c e h o r i z o n t a l e q u i a g i t s u r l e b l o c e s t
l a force de 0.50 l b . Le p o i d s n ' i n t e r v i e n t p a s d a n s l ' é q u a t i o n du
mouvement. On a p p l i q u e l a 2e l o i de Newton:

On c i t e cex exemple s i m p l e â f i n de r . o n t r e r que l e p o i d s n ' e n t r e


p a s d a n s l ' é q u a t i o n du mouvemenx s ' i l n ' y a p a s de f r o t t e m e n t . Une
p e t i t e f o r c e p e u t t o u j o u r s a c c é l é r e r une t r è s g r o s s e masse.

4.10 La troisième loi de Newton

C e t t e l o i s ' é n o n c e comme s u i t : à t o u t e a c t i o n c o r r e s n o n d une


r é a c t i o n é g a l e e n g r a n d e u r e t de s e n s opposé.

Du p o i n t de vue s t a t i q u e , c e p r i n c i p e s i g n i f i e t o u t simplement
q u ' u n e f o r c e ne p e u t p a s e x i s t e r t o u t e s e u l e : l e s forces n'exis-
t e n t qu'en p a i r e s . Que l ' é t u d i a n t e s s a i e d e s ' i m a g i n e r c e que p e u t
être une force toute seule. Les cas les plus évidents de paires de
forces sont les cas où on a attraction ou répulsion entre les objets.
Ainsi, la force entre deux charges électriques q i et q;. La force
que q i exerce sur q2 est la même que celle que q 2 exerce sur qi. On
pourrait dire la même chose pour les forces entre les masses gravita-
tionnelles.

Tous les autres genres de forces de la nature se ramènent en dé-


finitive aux forces fondamentales: électriques, gravitationnelles
etc. Considérons les forces suivantes:

a) La force exercée par un ressort à boudin Cette force provient


de la déformation de la structure atomique interne du métal avec le-
quel le ressort est fait. Les atomes de cette structure sont tenus
en place par des forces interatomiques de nature électrique. La ré-
résultante de toutes ces micro-forces est la force de rappel (réac-
tion) du ressort. L'action est la force produisant l'élongation
du ressort.

b) La force entre des billes en collision Cette force provient


aussi de la déformation de la structure atomique interne de chacune
des billes. Chaque bille subit une force nette égale et de sens
contraire.

C) La force exercée par un homme sur un mur Cette force provient


de la tension d'un muscle qui elle même est le résultat de forces
intermoléculaires. (Ces forces intermoléculaires varient suivant
la concentration en ions ~ a ' ) . La réaction provient de la défor-
mation du mur, d'où de forces interatomiques.

Toutes ces forces ne sont que la représentation macroscopique


d'un très grand nombre de forces (microscopiques) entre les atomes
et les molécules. Or toutes ces forces sont des forces "d'action
à distance'' qui se présentent en paires (action et réaction). Elles
varient suivant des lois de la forme l/rn.
Cette notion d'action à distance est difficile à saisir pour
l'esprit qui est habitué à analyser les forces "concrètes" de la
vie courante qu'on appelle forces à action locale (de contact).
Le physicien lui-même se sent mal à l'aise devant la notion d1ac-
tion à distance et tend dans ses recherches à proposer des "modèles
de l a nature" dans l e s q u e l s c e t t e notion e s t é l i m i n é e .

Considérons maintenant un exemple simple q u i va nous p e r m e t t r e


de b i e n p r é c i s e r l a n o t i o n d ' a c t i o n e t de r é a c t i o n . La f i g u r e 4.10
r e p r é s e n t e un b l o c p l a c é s u r une t a b l e . Les f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r
l e bloc s o n t l e s s u i v a n t e s :
+
N , l a poussée de l a t a b l e s u r l e b l o c ;
+
P, l ' a t t r a c t i o n de l a t e r r e s u r l e b l o c .

Considérons ( a r b i t r a i r e m e n t ) c e s f o r c e s comme des a c t i o n s .


Les r é a c t i o n s à ces f o r c e s s o n t :
fit l a poussée du b l o c s u r l a t a b l e
+
P ' l ' a t t r a c t i o n du b l o c s u r l a t e r r e .

Remarquons que l ' a c t i o n e t l a r é a c t i o n ne s o n t jamais a p p l i q u é e s


+ +
s u r l e même corps. Dans l'exemple c i - h a u t , N e t P s o n t a p p l i q u é s
s u r l e b i o c t a n d i s que 3' e s t appliquée s u r l a t a b l e e t sur l a 6'
terre. On c i t e souvent l e présumé paradoxe: s i l e chariot t i r e s u r
l e cheval avec une f o r c e é g a l e e t de s e n s c o n t r a i r e à c e l l e e x e r c é e
p a r l e cheval s u r l e c h a r i o t , i l ne peut y a v o i r de mouvement.

Etudions soigneusement t o u t e s l e s f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e
c h a r i o t ( F i g . 4 . 1 1 ) . Ce sont seulement ces f o r c e s q u i vont d é t e r -
miner son mouvement. Dans l a f i g u r e , on a omis de t r a c e r l e p o i d s
e t l a normale pour s i m p l i f i e r l e d e s s i n . Au p o i n t A , on a :

+
appliquée s u r l e c h a r i o t , c ' e s t l a f o r c e de t r a c t i o n .
FA,
4
appliquée s u r l a c o r d e , c ' e s t l a r é a c t i o n a F
Fi, A'
Au p o i n t B on a :
--+
FB, appliquée s u r l e c h a r i o t , c ' e s t l a poussée du chemin s u r
l e c h a r i o t ( f o r c e de f r o t t e m e n t ) ,
-+
appliquée s u r l e chemin, c ' e s t l a poussée du c h a r i o t s u r
Fi,
l e chemin.

Remarquons que s e u l e s l e s f o r c e s < et F


3

B
sont appliquées s u r l e

chariot. Donc r i F
3

A
= F
3

B
i l n ' y a pas de mouvement, e t s i $>%
+ +
i l y a a c c é l é r a t i o n du c h a r i o t . Les a u t r e s f o r c e s F ' e t F ' s o n t
A B
appliquées a i l l e u r s .

Du p o i n t de vue dynamique, l a t r o i s i è m e l o i de Newton implique


également que l e s a c c é l é r a t i o n s n ' e x i s t e n t pas t o u t e s s e u l e s , e l l e s
viennent a u s s i en p a i r e s . Au moment d'une c o l l i s i o n (Fig. 4.12)
e n t r e deux o b j e t s de masse m l e t m 2 , l e s f o r c e s appliquées s u r cha-
cun des o b j e t s sont égales e t de sens c o n t r a i r e . On a (équation 4 . 3 ) ,

L ' a c c é l é r a t i o n de l a masse ml n ' e s t p o s s i b l e que s i l a masse m2


e s t accélérée. Dans l e c a s du c h a r i o t e t du cheval, l 1 a c c é l é r a -
t i o n du système n ' e s t p o s s i b l e que s i l a t e r r e e s t a c c é l é r é e en sens
inverse.
Problème 4

4.1 Un objet a une masse de 3.0 kg sur la terre.


a) Quelle est sa masse sur la lune?
b) Quelle est sa masse à l'intérieur d'un satellite?
c) Quel est son poids sur la terre?
d) Quel est son poids sur la lune? (gL = 1.66 m/s2)
e) Est-ce qu'on peut calculer son acc6lération sur la
lune avec la loi F = ma.

4.2 Un bloc de 100 N est accroché à un bloc de 55 N au moyen


d'une corde et d'une poulie (Fig. 4.13). La surface est
polie. Calculer l'accélération du système et la tension
dans la corde.

4.3 On tire un bloc de 20 kg à l'aide d'une corde sur une


table sans frottement. L'accélération du bloc est de
2.0 m/s2. Quelle est la tension dans la corde et où
sera le bloc après 10 secondes s'il part du repos.
Quelle est la valeur de la normale au plan?

4.4 On tire une balle de fusil de 3.0 grammes dans un bloc


de bois. Elle y pénètre sur une longueur de 10 cm.
Connaissant la vitesse de la balle au moment du choc,
soit 40,000 cm/s, calculer:
a) la force moyenne qui décélère la balle,
b) le temps durant lequel la balle est en mouvement
dans le bloc.
-+
4.5 On pousse avec une force F , sur deux blocs, l'un de 1.0 N
et l'autre de 4.0 Ii, accolés l'un contre l'autre (Fig. 4.14).
Les blocs se déplacent sur une surface polie et prennent une
accélération de 5.0 m/ç2.
-+
a) Quelle est la force F requise?
b) Quelle est la force que les blocs exercent l'un sur
1 ' autre?
c) Refaire le problème en appliquant la force sur le bloc
de 4.0 N.
Problème 4

4.6 Deux masses m l e t m2 s o n t suspendues à une p o u l i e s a n s


masse. Montrer que s i m l > m2 l ' a c c é l é r a t i o n du système

Montrer a u s s i que l a t e n s i o n d a n s l a c o r d e e s t

4.7 Un p a s s a g e r d a n s un a s c e n s e u r observe que l e p o i d s d ' u n


b l o c p l a c é s u r une b a l a n c e p r è s d e l u i e s t de 300 N . I l
s a i t p a r a i l l e u r s que l e p o i d s de ce b l o c é t a i t d e 240 N
au départ.

a) Expliquer l a d i f f é r e n c e de poids.
b) Calculer l ' a c c é l é r a t i o n de l ' a s c e n s e u r .
c) E s t - c e que l e p a s s a g e r " r e s s e n t " quelque chose d a n s
l ' a s c e n s e u r en mouvement?
d) Quel s e r a i t l e p o i d s du b l o c s i l ' a s c e n s e u r d e s c e n d a i t
a v e c une a c c é l é r a t i o n d e 1 . 0 m/s2?
e) Quel s e r a i t l e p o i d s du b l o c s i l ' a s c e n s e u r d e s c e n d a i t
à v i t e s s e constante?
f) Q u e l l e e s t l a masse du b l o c quand l a b a l a n c e i n d i q u e
que son p o i d s e s t d e 300 N?

4.8 On v e u t d e s c e n d r e un p o i d s d e 500 N du sommet d ' u n é d i f i c e


a v e c un c â b l e q u i ne p e u t s u p p o r t e r que 460 Y . Suggérer
une s o l u t i o n à c e problème.

4.9 Un b l o c d e 70 N e s t suspendu à un b l o c de 140 N à l ' a i d e


d ' u n e c o r d e s a n s masse. ( F i g . 4 . 1 5 ) . Une f o r c e v e r t i c a l e
8, d i r i g é e v e r s l e h a u t , e s t a p p l i q u é e au b l o c d e 140 N .
a) C a l c u l e r F e t T ( t e n s i o n d a n s l a corde r e l i a n t l e s 2
b l o c s ) quand l e système a une a c c é l é r a t i o n d e 2 . 0 m / s 2
vers l e haut.

b) C a l c u l e r l a t e n s i o n T e t l ' a c c é l é r a t i o n du système
quand F = 170 K.
Problème 4

4.10 On applique une force de 20 N, formant un angle de 37" au


dessus de l'horizontale, sur un bloc de 40 kg. (Fig 4.16)
a) Quelle est la force normale au plan?
b) Quelle est l'accélération du bloc?
On applique la même force à 37" en dessous de l'horizontale.
Calculer
c) la force normale au plan;
d) l'accélération du bloc.

4.11 On observe qu'une masse de 2.0 kg descend sur un plan incliné


poli formant un angle de 24" avec l'horizontale avec une accé-
lération de 4.0 m/s2.
a) Calculer "g" utilisant les résultats de cette expérience.
b) Quelle serait l'accélération si au lieu d'une masse de
2.0 kg on avait une masse de 5.0 kg.

4.12 Un voyageur dans une automobile veut mesurer son accéléra-


tion. Il suspend un poids au toit de la voiture au moyen
d'une corde. Lorsque l'auto est en xarche, il observe que
la corde fait un angle de 0 " avec la verticale. Montrer
que l'accélération de l'automobile est donnée par l'expres-
sion:
a=gtgû

L'appareil décrit dans la figure 4.17 est composé d'une


masse M qui peut se déplacer sur une surface bien huilée
(frottement négligeable) et de deux ressorts. Il est
placé dans un sous marin qui navigue sur une trajectoire
rectiligne horizontale. L'observateur note les positions
de la flèche sur l'échelle fixe. Décrire le mouvement du
sous-marin lorsque ses observations sont les suivantes:
a) La flèche part de zéro et s'arrête à + 3 . Elle est immo-
bile pendant 1.0 minute, puis elle revient à zéro. Elle
occupe cette dernière position pendant 20 minutes puis
elle s'en va à -3 durant 1.0 minute. Elle revient ensui-
te à zéro.
Problème 4

b) La f l è c h e p a r t de z é r o e t s ' a r r ê t e à + 2 . Elle revient


à z é r o ou e l l e s ' i m m o b i l i s e d u r a n t 5 . 0 m i n u t e s , p u i s e l l e
monte à +5 en 1 . 0 minute e t e l l e r e v i e n t à z é r o ou e l l e
r e s t e d u r a n t 2.0 h e u r e s . Après c e temps, e l l e descend
s u b i t e m e n t à -5 en 30 secondes e t e l l e r e v i e n t à z é r o du-
rant 1.0 heure. A l a f i n de c e t t e p é r i o d e , e l l e s e p l a c e
à -1 d u r a n t q u e l q u e s minutes e t f i n a l e m e n t s e s t a b i l i s e
à zéro.
R e p r é s e n t e r dans un g r a p h i q u e
1) l ' a c c é l é r a t i o n ( é c h e l l e a r b i t r a i r e ) en f o n c t i o n du
temps .
2) l a v i t e s s e en f c n c t i o n du temps.
On a dans c e problème un exemple a s s e z g r o s s i e r d e l a na-
vigation inertielle.

4 . 1 4 On c a l i b r e l ' a p p a r e i l du problème p r é c é d e n t de t e l l e s o r t e
q u ' u n e d i v i s i o n de l ' é c h e l l e c o r r e s p o n d à une a c c é l é r a t i o n
d e 0.10 m / s 2 . Q u e l l e d i s t a n c e a p a r c o u r u l e sous-marin
dans l a p r e m i è r e p a r t i e du prcblème?

4 . 1 5 Une a u t c a o b i l e f i l a n t à 50 km/h e n t r e en c c l l i s i o n a v e c
un mur d e ciment r i g i d e . Durant l a c o l l i s i o n , l e d e v a n t
d e l ' a u t o m o b i l e s ' é c r a s e s u r une d i s t a n c e de 1 . 0 m .
a) Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n de l ' a u t o ~ o b i l e ?
b) A combien d e "pt' l e c o n d u c t e u r s e r a - t - i l exposé?
c) Le c o n d u c t e u r de 7 0 kg e s t r e t e n u en p l a c e a u moyen
d ' u n e c e i n t u r e de s é c u r i t é : Quelle d o i t ê t r e l a ten-
s i o n minimum que d o i t s u p p o r t e r c e t t e c e i n t u r e ?

4.16 On v e u t d e s c e n d r e un b l o c d e 100 N au moyen d ' u n e c o r d e


e t d'une p o u l i e . La c o r d e n e p e u t s u p p o r t e r que 80 N.
E s t - i l p o s s i b l e d e d e s c e n d r e l e b l o c avec c e t t e c o r d e ?

4 . 1 7 Un b l o c d e 40 l b e s t r e l i é à un a u t r e b l o c de 20 l b p a r
une c o r d e . Les deux b l o c s s o n t places s u r un p l a n i n c l i n é
p o l i formant un a n g l e de 37' a v e c l ' h o r i z o n t a l e . ( F i g . 4.18)
Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n du système e t l a t e n s i o n d a n s l a
corde?
Problème 4

4.18 Q u e l l e a c c é l é r a t i o n une f o r c e de 27 N v a - t - e l l e donner aux


t r o i s b l o c s de l a f i g u r e 4.19? ~ u e l l es e r a l a t e n s i o n dans
l e s deux c o r d e s A e t B ?

4.19 Sur un p l a n i n c l i n é , formant un a n g l e d e 37" avec l ' h o r i z o n -


l e , on pousse un b l o c de 100 N v e r s l a p a r t i e l a p l u s é l e -
v é e du p l a n . Q u e l l e d o i t ê t r e l a f o r c e u t i l i s é e s i on v e u t
l u i d o n ~ e rune a c c é l é r a t i o n de 4 . 0 m/s2?
DYNAMIQUE D'UNE PARTICULE
Il. FORCES PHYSIQUES
CHAPITRE 5

5.1 l ntroduction

Dans une étude é l é m e n t a i r e de l a dynamique, l e s f o r c e s que l ' o n


u t i l i s e s o n t s u r t o u t des f o r c e s c o n s t a n t e s . Les f o r c e s c o n s t a n t e s
s o n t r a r e s dans l a n a t u r e , e t s i on observe a t t e n t i v e m e n t l a p l u p a r t
des f o r c e s q u i nous e n t o u r e n t , on c o n s t a t e q u ' e l l e s s o n t v a r i a b l e s ,
s o i t en f o n c t i o n du temps s o i t en f o n c t i o n de l ' e s p a c e . Une étude
complète d e c e s f o r c e s n ' e s t p a s p o s s i b l e dans l e p r é s e n t ouvrage
p a r c e que l ' é t u d i a n t à qui il s ' a d r e s s e n ' a pas encore a c q u i s l a
s c i e n c e mathématique r e q u i s e . Nous pourrons cependant é t u d i e r q u e l -
ques unes de c e s f o r c e s v a r i a b l e s e t d é d u i r e l e u r e f f e t s u r l e s
corps.

5.2 Forces constantes et équation du mouvement

Les deux f o r c e s c o n s t a n t e s que l ' o n peut u t i l i s e r s a n s d i f f i -


c u l t é dans des expériences de physique s o n t l a f o r c e de g r a v i t a t i o n
(pour d e s p e t i t e s d i s t a n c e s de l a s u r f a c e de l a t e r r e ) e t l a f o r c e
de f r o t t e m e n t . Nous a l l o n s f a i r e une é t u d e c o m ~ l è t ede c e s f o r c e s
dans l e s s e c t i o n s de ce c h a p i t r e .

Lorsqulon applique p l u s i e u r s f o r c e s s u r une p a r t i c u l e ( F i g . 5 .


c a l c u l e l ' a c c é l é r a t i o n au moyen de l a 2è l o i de Newton:

F
OU encore a = -
m = Constante.
De c e t t e é q u a t i o n , on p e u t d é d u i r e l ' é q u a t i o n du mouvement de l a p a r -
t i c u l e de deux façons: 1) en i n t é g r a n t l ' é q u a t i o n comme on l ' a vu à
l a s e c t i o n 3 . 4 ou, 2) en u t i l i s a n t directement l ' é q u a t i o n 3.16 q u i
e s t l ' é q u a t i o n du mouvement d'une p a r t i c u l e l o r s q u e l ' a c c é l é r a t i o n
e s t constante. Afin d e pouvoir é l a b o r e r c e t t e é q u a t i o n , on d o i t ob-
t e n i r p l u s de renseignements s u r l e mouvement; c e s renseignements
s o n t i n c l u s dans l e s c o n d i t i o n s i n i t i a l e s du mouvement. L'exemple
s u i v a n t i l l u s t r e b i e n l e procédé à s u i v r e .

Exemple 5.1

Un bloc de 2.0 k g e s t en mouvement sous l ' e f f e t de 3 f o r c e s cons-


tantes: F i = 4.0 N e t F2 = 1 0 N , t o u t e s deux dans l e sens d e s x po-
s i t i f s , e t F3 = 8.0 N suivant l e s x négatifs (Fig. 5 . 1 ) . Le b l o c
p a r t de l ' o r i g i n e x = O à une v i t e s s e i n i t i a l e de 40 m/s. Quelle
e s t l ' é q u a t i o n de son mouvement?

Calculons d'abord l ' a c c é l é r a t i o n

On s a i t q u ' à t = O , x = O e t v = 40 m / s . Avec c e s données,


O
l ' é q u a t i o n 3.16 d e v i e n t :
x = x + v t + -1
a t 2
O O 2

C ' e s t l ' é q u a t i o n du mouvement du bloc où l e déplacement x e s t donné


en f o n c t i o n du temps t .

Lorsque l a f o r c e e s t v a r i a b l e , l ' a c c é l é r a t i o n e s t a u s s i v a r i a b l e
e t on ne peut pas u t i l i s e r l ' é q u a t i o n 3.16. Il f a u t t r o u v e r l ' é q u a -
t i o n du mouvement en p a r t a n t directement de l a 2e l o i , p l u s p r é c i s é -
ment en i n t é g r a n t l ' é q u a t i o n :
dv
F=ma=m-
dt'

ou m c o r e , F = m - d2x
dt2
j.3 Forces de frottement

Lorsqulon en v i e n t à f a i r e des a p p l i c a t i o n s p r a t i q u e s de l a
lynamique, i l f a u t t e n i r compte d e s f o r c e s d e f r o t t e m e n t q u i e x i s -
e n t t o u j o u r s e & r e un o b j e t mobile e t s o n m i l i e u , e x c e p t é p o u r
e s q u e l q u e s c a s d e mouvements dans un v i d e p o u s s é .

On d i v i s e généralement l e f r o t t e m e n t e n t r o i s s o r t e s ; l e f r o t t e -
lent d e g l i s s e m e n t , l e f r o t t e m e n t d e # r o u l e m e n t e t l e f r o t t e m e n t v i s -
ueux. S e u l l e p r e m i e r d e c e s f r o t t e m e n t s s e r a é t u d i é en d é t a i l dans
e s sections suivantes.

Considérons un b l o c r e p o s a n t s u r une s u r f a c e rugueuse h o r i z o n t a l e


3
Fig. 5 . 2 ) . Les f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e b l o c s o n t : l e p o i d s p
+
t l a r é a c t i o n normale N . Appliquons maintenant une f o r c e h o r i z o n t a -
+
e F . On o b s e r v e que s i c e t t e f o r c e e s t f a i b l e , l e b l o c r e s t e au r e p o s ;
l l e s e t r o u v e donc é q u i l i b r é e p a r une f o r c e d e s e n s opposée q u i e s t
a f o r c e de frottement ?. En augmentant l a f o r c e , on a r r i v e à une
a l e u r où l e b l o c " d é c o l l e " e t s e met en mouvement. Après c e l a , i l
s t p o s s i b l e d e g a r d e r l e b l o c en mouvement uniforme à l ' a i d e d ' u n e
s r c e légèrement i n f é r i e u r e à l a f o r c e d e " d é c o l l a g e "

Le t a b l e a u 5 . 1 donne une Tableau 5 . 1


é r i e d e v a l e u r s expérimenta-
+
r s pour l a f o r c e F a p p l i q u é e
Jr un b l o c , e t l e s v a l e u r s
xrespondanteç de 3. Dans
2s deux c o l o n n e s d e gauche
3 force de frottement a t -
: i n t son maximum d e 1 0 . 0 li
1 moment ou l e b l o c bouge.
~ r è sq u o i e l l e diminue e t
: f i x e à 9 . 0 N. Le b l o c
3
;t a c c é l é r é . Dans l e s deux c o l o n n e s d e d r o i t e , l a f o r c e F d e
iit bouger l e b l o c , e t d è s q u ' i l e s t en mouvement, une f o r c e d e 9 . 0
Zwtons e s t s u f f i s a n t e p o u r l e g a r d e r à v i t e s s e c o n s t a n t e .
De c e t t e s é r i e de l e c t u r e s , nous pouvons f a i r e l e s o b s e r v a t i o n s
suivantes:

1) l a f o r c e d e f r o t t e m e n t s ' a j u s t e automatiquement à l a f o r c e
appliquée j u s q u ' à une c e r t a i n e v a l e u r maximale. C e t t e v a l e u r maximale
de l a f o r c e correspond à l a f o r c e de f r o t t e m e n t s t a t i q u e .

2) l a force de frottement r e s t e constante lorsque l e bloc e s t


en mouvement uniforme ou a c c é l é r é . C ' e s t l a f o r c e de f r o t t e m e n t c i -
nétique. E l l e e s t t o u j o u r s de sens opposé a u mouvement.

De p l u s , d ' a u t r e s expériences montrent que l a f o r c e de f r o t t e m e n t


e n t r e deux s u r f a c e s sèches e t non l u b r i f i é e s e s t indépendante d e l a
grandeur d e s s u r f a c e s en c o n t a c t pour une même f o r c e normale
(Fig. 5 . 2 ) . E l l e v a r i e a u s s i t r è s peu avec l a v i t e s s e r e l a t i v e d e s
surfaces.

Le p h y s i c i e n q u i f a i t f a c e au problème du f r o t t e m e n t t e l que
nous venons de l ' e x p l i q u e r s e pose certainement p l u s i e u r s q u e s t i o n s ,
dont l e s s u i v a n t e s :

-Quelle e s t l a s u r f a c e de c o n t a c t r é e l l e e n t r e deux s u r f a c e s
rugueuses? On s a i t que l e s s u r f a c e s ne s e touchent qu'en q u e l -
ques p o i n t s e t que c e t t e s u r f a c e d o i t ê t r e t r è s p e t i t e ( F i g . 5 . 3 ) .

- E s t - c e qu'aux p o i n t s de c o n t a c t l a d i s t a n c e e n t r e l e s s u r f a c e s
e s t s i p e t i t e que l e s f o r c e s i n t e r - a t o m i q u e s e n t r e n t en j e u ?

- E s t - c e que l a f o r c e de f r o t t e m e n t dépend des s t r u c t u r e s c r y s -


t a l l i n e s du m a t é r i e l ? etc.

Devant t o u s ces problèmes non r é s o l u s l e p h y s i c i e n s e v o i t f o r c é


d ' a b o r d e r l e problème du f r o t t e m e n t d e façon empirique, q u i t t e à
y r e v e n i r p l u s t a r d l o r s q u e de nouveaux développements de l a phy-
s i q u e l u i p e r m e t t r o n t d e formuler une t h é o r i e p l u s complète.'
5.4 Coefficient de frottement

A la lumière des expériences commentées dans la section précéden-


te, on peut affirmer avec assez de certitude que la force de frotte-
ment est proportionnelle à la force normale aux surfaces en contact;
ou, symboliquement
f a N (5.3)

Si on veut en faire une équation, il suffit d'introduire un coeffi-


cient numérique mu) que nous appellerons coefficient de frottement.
Remarquons que l'équation 5.3 est une équation scalaire. On ne peut
-+
en faire une équation vectorielle parce que 3 et N ne sont pas dans
la même direction.
L'équation 5.3 devient
f = !JN

Ce coefficient p est réservé aux cas où l'on a deux surfaces en con-


tact seulement, par exemple, bois sur bois; on devra le déterminer
à chaque fois qu'on change la nature ou la qualité des surfaces.

On a vu précédemment que la force de frottement n'est pas la


même lorsque le bloc est arrêté et lorsque le bloc est en mouve-
ment. En conséquence, on définit deux coefficients de frottement,
l'un statique us et l'autre cinétique auquels vont correspondre
C
les forces de frottement statique et cinétique. Notons que S
est
défini lorsque f prend sa valeur maximale. On a donc:
S

Le tableau 5.2 de la page suivante donne quelques valeurs de coeffi-


cients de frottement entre deux surfaces.
Tableau 5 . 2

--
Acier s u r a c i e r l
0.15 1 0.09 1
1 Métal s u r g l a c e 1 0.03 j o.o1 1
l
Surfaces polies
(lubrifiées) .O5 Oao8 1

Exemple 5.2

Un b l o c de 20 N r e p o s e sur une t a b l e . Le c o e f f i c i e n t de f r o t t e -
ment c i n é t i q u e p e n t r e l a t a b l e e t l e b l o c e s t 0.20 e t l e c o e f f i -
c i e n t de f r o t t e m e n t s t a t i q u e i~ e s t d e 0.22.
a) Quelle f o r c e f a u t - i l appliquer, parallèlement à l a t a b l e ,
p o u r f a i r e bouger l e b l o c ?
La f o r c e d e f r o t t e m e n t e s t donnée p a r l ' é q u a t i o n 5 . 5 , s o i t :

f = P N

f = 0.22 x 20 N
f = 4.4 N.

Une f o r c e F d e 4 . 4 N e s t s u f f i s a n t e p o u r m e t t r e l e b l o c en
mouvemer,t.
b) Q u e l l e f o r c e F va m a i n t e n i r l e b l o c en mouvement uniforme?
Cette f o r c e F e s t égale à l a f o r c e de frottement c i n é t i q u e
f c a l c u l é e à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 5 . 6 .

c) Q u e l l e e s t l a f o r c e de f r o t t e m e n t s i F v a u t 1.5 I I )
La f o r c e d e f r o t t e m e n t e s t évidemment d e 1 . 3 'Y I,II;,~IJ~

l e bloc r e s t e au repos. I l f a u t une f o r c e d ' a u moins


4 . 4 N p o u r l e m e t t r e e n mouvement e t une d e 4 . 0 ' ' p o i ~ r
l e m a i n t e n i r e n mouvement.
Exemple 5.3

On l a n c e une r o n d e l l e à une v i t e s s e de 5 . 0 m / s s u r une p a t i n o i r e .


E l l e s ' a r r ê t e a p r è s a v o i r parcouru 30 m. Q u e l e s t l e c o e f f i c i e n t de
frottement e n t r e l a rondelle e t l a glace?

D ~ Sque l a r o n d e l l e ne touche p l u s l e b â t o n , l a s e u l e f o r c e q u i
a g i t s u r e l l e , dans l a d i r e c t i o n du mouvement, e s t l a f o r c e de f r o t -
-+
tementu N. La 2e l o i nous permet de p o s e r :
C

Dans c e t t e d e r n i è r e é q u a t i o n F i e t a sont des inconnues. On peut


C
ceperdant c a l c u l e r l ' a c c é l é r a t i o n , puisqu'on connait l a v i t e s s e i n i -
t i a l e , l a v i t e s s e f i n a l e e t l a d i s t a n c e parcourue. On l e f a i t au
moyen de l ' é q u a t i o n
v* = v2 + 2 a x
O
.
On o b t i e n t :
O = ( 5 . 0 ) ~ m ~ +/ s2 ~ x 30 rn x a

S i on pose que l a v i t e s s e e s t v e r s l a d r o i t e , l ' a c c é l é r a t i o n e s t


dans l e s e n s de l a f o r c e de f r o t t e m e n t , donc v e r s l a gauche e t né-
gative par rapport à l a vitesse. C ' e s t c e q u i explique l e s i g n e
n é g a t i f de l ' a c c é l é r a t i o n .
Avec c e t t e v a l e u r de a , l ' é q u a t i o n 5 . 7 nous permet de c a l c u l e r uc.
En e f f e t on a :
lJ N = u m g = m a ,
C

Exemple 5.4

Méthode expérimentale q u i permet de mesurer l e c o e f f i c i e n t de


frottement.

On peut mesurer facilement l e c o e f f i c i e n t de f r o t t e m e n t à l ' a i d e


d'un plan i n c l i n é ( F i g . 5 . 4 ) . Plaçons un bloc de poids P s u r un
plan incliné et soulevons le plan jusqu'à ce que le bloc
bouge. A ce moment, le bloc fait un angle Oc avec l'horizontale
et on a équilibre. On peut donc poser:

f = P sin 8 = UsN = us P cos 6c

D'où l'on tire le coefficient de frottement statique:

us = tg oc. (5.8)

On recommence l'expérience, mais cette fois on soulève le plan


jusqu'à ce que le bloc descende à vitesse constante. On a en-
core équilibre de translation pour 8 = c 'et on peut poser,
8'
comme on vient de le faire

f = P sin 6' = pcN = Uc P cos 8' .


Ce qui donne pour le coefficient de frottement cinétique:

p.c = tg e; (5.9)

Le frottement de roulement provient de la déformation des surfa-


ces en contact. Si les deux surfaces ne se touchaient qu'en un point
ce qui serait la condition idéale, le frottement de roulement serait
nul. La figure 5.5 illustre le genre de déformation qu'on peut trou-
ver. Dans un cas, la surface plane se déforme et dans l'autre la
roue se déforme. Dans les deux cas la normale et le poids n'étant
pas appliqués au même point, forment un couple qu'on appelle couple
de résistance au roulement.

b 5.5 Frottement dans un milieu visqueux

On entend par milieu visqueux un milieu gazeux ou un milieu li-


quide. Ainsi les avions, les automobiles les parachutes,etc, se dé-
placent dans un milieu visqueux. Nous allons étudier brièvement,
dans cette section, l'effet du frottement sur le mouvement dans un
tel milieu. A l'encontre du frottement de glissement, le problème
du frottement dans les gaz et les liquides peut être traité par des
méthodes t h é o r i q u e s e t e s t l e s u j e t de nombreuses recherches, s u r t o u t
par des ingénieurs s p é c i a l i s é s de l'hydrodynamique. Nous a l l o n s cepen-
dant résoudre l e problème de façon empirique e t poser que, dans un
domaine de v i t e s s e d é f i n i , l a f o r c e de frottement ou l a f o r c e de r é -
s i s t a n c e au mouvement e s t p r o p o r t i o n n e l l e à l a v i t e s s e du mobile
dans l e m i l i e u :
? a ;
+
OU encore 3= - bv. (5.10)

C e t t e f o r c e de f r o t t e m e n t s'oppose t o u j o u r s au mouvement, e l l e e s t
+
donc en s e n s i n v e r s e de l a v i t e s s e v. C ' e s t pourquoi on p l a c e un
s i g n e moins dans l ' é q u a t i o n . Le c o e f f i c i e n t b e s t déterminé expé-
rimentalement, il dépend de l a forme du mobile, de l a n a t u r e de s a
s u r f a c e , du m i l i e u visqueux e t d ' a u t r e s f a c t e u r s moins importants.
On imagine facilement que l ' a i l e d ' u n avion, l e nez d'un sous-marin,
un parachute, o n t des c o e f f i c i e n t s b t r è s d i f f é r e n t s . Dans l e cas
d ' u n e sphère q u i s e déplace dans un m i l i e u visqueux, on peut e x p l i -
c i t e r l e c o e f f i c i e n t b e t l ' é q u a t i o n 5.10 s ' é c r i t :

ou a e s t l e rayon de l a sphère e t n e s t l e c o e f f i c i e n t de v i s c o s i t é
du m i l i e u . C e t t e équation e s t connue sous l e nom de l a l o i de
Stokes. S i l a f o r c e c a l c u l é e au moyen de l ' é q u a t i o n 5.10 ne c o r r e s -
pond pas aux r é s u l t a t s expérimentaux, on e s s a i e d l a u t r ê s f o n c t i o n s
de v , p a r exemple:

n
f = - bv3 ou en g é n é r a l : f = - bv .

Un p i l o t e a r r ê t e soudainement l e moteur de son bateau e t s e l a i s -


s e a l l e r en eau calme. Quelle s e r a l a v a r i a t i o n de s a v i t e s s e avec
li- :~\iiipss i l a v i t e s s e i n i t i a l e e s t a e 44 m / s ? La nasse du b a t e a -
~ , h t d e !>O0 hg e t l e c o e f f i c i e n t b e s t de 31 N-s/n (Fig. 5.6).

Considérons l e s f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e bateau. que


D ~ S le
iiicteur est a r r ê t é , l a s e u l e f o r c e p a r a l l è l e à l a s u r f a c e d e l ' e a u , e s t
+ -f +
l a f o r c e de f r o t t e m e n t f . Les f c r c e s p e t N n ' a f f e c t e ~ t p a s du t o u t
l e modvemez; h o r i z o n t a l . Selo:. l a l o i f o n d a m e n t a l e de l a dynamique on
peut é c r i r e :

Au lieu ?e L ' a c c 6 l é r a t i o n 3, on p e u t é c r i r e Av/At. ( v o i r équation


3.8). On a d m c :

P u i s q u e l a f o r c e s u r l e b a t e a u e s t v a r i a b l e ( e l l e diminue à mesure
que l a v i t e s s e d i m i n u e ) l ' a c c é l é r a t i o n e s t a u s s i v a r i a b l e e t on p e u t
r é s o u d r e l ' g q u a t i o n 5.12 au moyen du c a l c u l i n t é g r a l . En s é p a r a n t
l e s variakles t e t v , c e t t e équation devient:

-
dv - - - dt;
v m

on i n t è g r e e n t r e l e s l i m i t e s s u i v a n t e s : v v a r i e de v à v e t t varie
de O à t .

On o b t i e n t :

~ ~ r idc tsé g r a t i o n on t r o u v e :
-S/m t
v = xi' e
O

Ce q u i d e v i e n t , a p r è s s u b s t i t u t i o n d e s v a l e u r s n u n é r i q u e s :

On v o i t que l a v i t e s s e d é c r o i t e x p o c e n t i e l l e m e n t a v e c l e temps.

L ' é t u d i a n t q u i n e m a i t r l s e p a s e n c o r e l e c a l c ~ li n t é g r z l p e u t
u t i l i s e r u r e a u t r e méthode q u i dozne un r é s u l t a t a p p r o x i n a t i f . On
p r c c è d e de l a f a ç o n s u i v a n t e . L ' é q u a t i o n 5.12 p e u t s ' é c r i r e :
Au temps t = O , v = 24 m/s. Choisissons cos inrervalles At
égaux à 3.0 S. Au cours des trois premières secondes, on a:

- - 0.062 X 44 x 3 . 0 = - 0.25 m j s

Après 3.0 s, la vitesse est réduite de 8.25 m/s et devient


44 - 8 . 2 5 = 35.75 m/s. Tableau 5.3
On recommence les calculs de
l'équation 5.16 avec cette der-
nière vitesse et de cette fa-
çon, on trouve la vitesse à
6.0, 9.0 et 12 ... secondes
après le départ. Les résultats
de ces calculs sont inscrits
dans le tableau 5.3. On les
représente sous forme graphi-
que dans la figure 5.7. On
suppose dans ce genre de calcul
que la vitesse reste constante pendant l'intervalle At et change a-
bruptement à la fin de l'intervalle; c'est pourquoi la courbe en
pointillé qui représente les valeurs du tableau descend en forme
d'escalier. La variation de la vitesse est représentée par la cour-
be en traits ponctués. Si l'on fait At très petit, les marches de
l'escalier deviennent de plus en plus étroites et le tracé en poin-
tillé tend vers la courbe continue. C'est ce qui arrive lorsqu'on
intègre une fonction. On vérifie qu'à t = 12 s, l'équation 5.15
devient

= 20.9 m/s.
Ce point tombe sur la courbe continue, qui est la courbe exacte
représentant l'équation 5.15. C'est une exponentielle décrois-
sante.
5.6 Autres forces variables

On décrit dans les paragraphes suivants que lques forces variables


souvent rencontrées dans l'étude de la phys ique .
1) La force élastique

Beaucoup de substances reprennent leur forme primitive


initiale après avoir été étirées ou comprimées. Cette propriété
de la substance s'appelle l'élasticité. On vérifie expérimenta-
lement que la force de rappel est proportionnelle à la déforma-
tion de la substance pour des déformations pas trop grandes par
rapport aux dimensions de la substance. C'est la loi de Hooke.
Appliquée à un ressort à boudin (Fig. 5 . 8 ) la loi peut s'écrire:

-f
où x est l'élongation du ressort par rapport à sa position de repos
A, et k est la constante d'élasticité du ressort. Comme la force
est variable l'accélération du bloc B est aussi variable. On appli-
que la 2e loi de Newton et on obtient l'équation différentielle du
mouvement, soit:
F = - kx=ma

On résout cette équation en l'intégrant ou par des méthodes appro-


chées. On fera, au chapitre 13, une analyse plus détaillée du mou-
vement résultant.
2) La force de gravitation

La loi d'attraction universelle de Newton s'énonce de la façon


suivante: la force d'attraction entre deux masses ml et m2 est
proportionnelle au produit des masses et inversement proportionnelle
au carré de la distance r qui les sépare (Fig. 5.9).
Ce qu'on écrit:
où G e s t l a c o n s t a n t e de g r a v i t a t i o n . L'équation du mouvement d'un
o b j e t de masse m i ( s a t e l l i t e ) , soumis à une f o r c e de g r a v i t a t i o n ,
e s t donnée en s o l u t i o n n a n t l ' é q u a t i o n F = mla dans l a q u e l l e F e s t
donnée p a r l ' é q u a t i o n 5.19. On é c r i t donc:

3) La force électrique

La l o i de l a f o r c e d ' a t t r a c t i o n ou de r é p u l s i o n e n t r e deux c h a r -
ges é l e c t r i q u e s e s t semblable à l a précédente (Fig. 5.10) . Elle est
donnée p a r l ' é q u a t i o n s u i v a n t e :

oÙ q l e t q2 sont l e s charges en présence e t 1/4?reO e s t une c o n s t a n t e .

La deuxième l o i d e v i e n t :

1
- -9192
- - ma,
~ T I € r~ 2

ou m e s t l a masse d e l a charge dont on considère l e mouvement.

Les f o r c e s v a r i a b l e s que nous venons de c i t e r s o n t l e s p l u s


importantes en physique g é n é r a l e . On p o u r r a i t a j o u t e r d ' a u t r e s
l o i s de f o r c e s , comme p a r exemple l a f o r c e e n t r e l e s molécules ou
l a f o r c e e n t r e l e s noyaux ou e n t r e 2 aimants e t c ; c e s f o r c e s
s e r o n t é t u d i é e s dans des cours de physique p l u s s p é c i a l i s é s .
Problème 5

5.1 Un bloc de 10 N descend à v i t e s s e constante s u r un plan


i n c l i n é qui forme un angle de 30" avec l ' h o r i z o n t a l e .
a) Quelle e s t l a f o r c e de frottement e n t r e l e b l o c e t l e
plan?
b) Quel e s t l e c o e f f i c i e n t de f r o t t e m e n t ?

5.2 On t i r e , au moyen d'une corde C , deux blocs dont l a niasse


e s t d e 2 . 0 kg e t de 4.0 kg respectivement (Fig 5.11)
Les b l o c s sont r e l i é s p a r une corde. Les c o e f f i c i e n t s de
frottement c i n é t i q u e e n t r e l e s b l o c s e t l a t a b l e s o n t :
0.20 pour l e b l o c de 4.0 kg e t 0.30 pour l e b l o c de 2 . 0 kg.
a) Quelles sont l e s t e n s i o n s Tl e t T p dans l e s cordes
lorsque l e s blocs s e déplacent à v i t e s s e constante?

b) Quelles sont l e s t e n s i o n s T i e t T2 lorsque l e s b l o c s


s e déplacent avec une a c c é l é r a t i o n de 4.0 m/s2?

c) Quelles s e r a i e n t l e s t e n s i o n s Tl e t Te s i l e f r o t t e -
ment é t a i t n é g l i g e a b l e e t que l e s b l o c s s e d é p l a ç a i e n t
avec une a c c é l é r a t i o n de 4.0 m/s2?

5.3 Une automobile f i l e à une v i t e s s e de 130 km/h. Quel


d o i t ê t r e l e c o e f f i c i e n t de frottement e n t r e l e s pneus
e t l e pavé pour que l'automobile p u i s s e s ' a r r ê t e r dans
100 m? Quelle e s t l a v a l e u r de l a f o r c e de frottement
s i l'automobile a une masse de 1500 kg?

5.4 Un b l o c de 20 N repose s u r l e plancher d'une b o î t e de ca-


mion. Le c o e f f i c i e n t de frottement s t a t i q u e e n t r e l e plan-
c h e r e t l e bloc e s t de 0.20.

a) Montrer l e sens de l a f o r c e de frottement quand l e


camion a c c é l è r e ou d é c é l è r e .

b) Q u e l l e d o i t ê t r e l ' a c c é l é r a t i o n maximale du camion de


t e l l e s o r t e que l e b l o c ne g l i s s e r a pas? a
Problème 5

5.5 Un bloc descend un plan incliné à une vitesse constante


lorsque l'angle que fait le plan avec l'horizontale est
de lSO. Quelle sera l'accélération du bloc lorsque l'an-
gle est augmenté de IO0?

5.6 On pousse un bloc de 20 N contre un mur avec une force de


30 K. Le bloc ne bouge pas (Fig. 5.12). Quel est le co-
efficient de frottement statique entre le bloc .et le mur?

5.7 Une force de 40 N est appliquée sur un bloc de 10 kg. La


force forme un angle de 37' au dessus de l'horizontale.
Le coefficient de frottement cinétique est de 0.30

a) Quelle est la force normale au plan?


b) Quelle est la force de frottement?
c) Quelle est l'accélération du bloc (après qu'il a bougé)?

5.8 Un bloc P l de 6.0 kg est tiré le long d'une table rugueuse


au moyen d'un poids P2 de 19.6 N, d'une corde et d'une pou-
lie (Fig. 5.13). Le coefficient de frottement entre la
table et le bloc est de 0.20. Quelle est l'accélération du
système? Quelle est la tension dans la corde?

5.9 Deux blocs, l'un de Y6 l b et l'autre de 32 lb sont reliés


par une corde de la façon indiquée dans la figure 5.14.
Le coefficient de frottement cinétique entre les blocs et
la surface est de 0.20. On applique une force F de 40 lb
au premier bloc. Calculer l'accélération du système et la
tension dans la corde.

5.10 Une force de 40 :; est appliquée sur un bloc de 10 kg. La


force fait un angle de 30 degrés en-dessous de l'horizon-
tale. Le coefficient de frottement cinétique entre le bloc
et la surface est 0.20.

a) Quelle est la force normale au plan?


b) Quelle est la force de frottement?
c) Quelle est l'accélération du bloc?
Problème 5

Un bloc de 96 X e s t r e l i é à un a u t r e bloc de 80 N au
moyen d'une corde e t d'une p o u l i e (Fig 5 . 1 5 ) . Le c o e f f i -
c i e n t de f r o t t e m e n t c i n é t i q u e e n t r e l e b l o c e t l e p l a n e s t
de 0 . 2 0 . Quelle e s t l ' a c c é l é r a t i o n du système dès que l e
bloc a bougé? Quelle e s t l a t e n s i o n dans l a corde?

Un bateau de 4 5 0 kg f i l e à une v i t e s s e de 40 km/h. On


a r r ê t e soudainement l e moteur e t l e b a t e a u s ' a r r ê t e après
a v o i r parcouru une d i s t a n c e de 12 m. Quelle e s t l a f o r c e
moyenne de l ' e a u qui s ' a p p l i q u e s u r l e bateau?.
-+
Une f o r c e c o n s t a n t e F a g i t s u r un mobile de masse m . Mon-
t r e r que, s i à t = O l e mobile e s t à l ' o r i g i n e des axes e t
-> 3
sa vitesse est v dans l e même sens que F , son déplacement
0)
e s t donné p a r l ' é q u a t i o n

5.14 On suppose un mécanisme q u i a g i t s u r un mobile de 2 . 0 kg


avec une f o r c e q u i v a r i e dans l e temps s u i v a n t l a l o i

F = 8 . O t I F en newtons)
Montrer que, s i à t = O l a v i t e s s e vaut 5 . 0 m/s e t l e mobile
e s t à l ' o r i g i n e , l a v i t e s s e e t l a p o s i t i o n au temps t sont
données par
v = 5.0 + 2 . 0 t 2

5.15 On a trouvé à l a s e c t i o n 5 . 5 que l a v i t e s s e d'un mobile


q u i s e déplace dans un m i l i e u visqueux e s t donnée p a r :

v = v e - @/ml t
O

à l a c o n d i t i o n que l a f o r c e de r é s i s t a n c e au mouvement s o i t
proportionnelle à l a v i t e s s e . On i n t è g r e une a u t r e f o i s
c e t t e d e r n i è r e équation e t on trouve:
mv
x = -
b
Problème 5

Calculer l a valeur x à t = O e t à t -t m . En d é r i v a n t l a
première é q u a t i o n , montrer que l a f o r c e e s t p r o p o r t i o n n e l l e
à la vitesse.

5.16 On a r r ê t e soudainement l e moteur d'une automobile de 1500 kg


q u i f i l e à 95 km/h s u r un chemin h o r i z o n t a l . T r a c e r l a cour-
be d e x en f o n c t i o n de t (problème p r é c é d e n t ) pour une v a l e u r
N- s
de b = 64 - . Quelle d i s t a n c e l ' a u t o m o b i l e p a r c o u r t - e l l e
m
avant de s ' a r r ê t e r ?

5.17 Quand un c o r p s de masse m ( g o u t t e de p l u i e , p a r a c h u t e e t c . )


tombe dans l ' a i r en chute v e r t i c a l e i l y a deux f o r c e s q u i
a g i s s e n t s u r l u i , l a p e s a n t e u r e t l a r é s i s t a n c e de l ' a i r
que l ' o n suppose p r o p o r t i o n n e l l e à v (= b v ) .
E c r i r e l ' é q u a t i o n d i f f é r e n t i e l l e du mouvement de c e c o r p s .
Montrer q u ' à un c e r t a i n moment l a v i t e s s e d e v i e n t constan-
t e (accélération nulle). On a p p e l l e c e t t e v i t e s s e , v i t e s s e
limite e t e l l e vaut:

Quelle e s t l a v i t e s s e l i m i t e d'une g o u t t e d ' e a u de 3 . 0 mm


dyne-s
de diamètre pour une v a l e u r de b é g a l e à 0.175 --?
cm
( 1 . 0 gramme d ' e a u pèse 980 dynes.)
DYNAMIQUE D'UNE PARTICULE
111. MOUVEMENT DANS LE PLAN
CHAPITRE 6

6.1 Introduction

Nous avons étudié, au chapitre 3, la cinématique d'une particule


pour un mouvement rectiligne. On aurait pu ajouter un chapitre sur
la cinématique d'une particule dans la plan, mais puisque cette étu-
de ne comporte aucune difficulté particulière, nous avons préféré
traiter ensemble la cinématique et la dynamique d'une particule pour
un mouvement à deux dimensions. Nous allons étudier en détail le
mouvement d'une particule soumise à la force de gravitation (pesan-
teur) et le mouvement d'une particule se déplacant sur une trajec-
toire circulaire.

6.2 Mouvement dans le plan

Considérons une particule P de masse m qui se aéplace dans un


plan (horizontal ou vertical). On suppose que la particule est sou-
-+ +
mise à deux forces; une selon x, Fx, et une selon y, F Elle se
Y'
déplace suivant la courbe .MT; on dit que son mouvement est curvi-
ligne (Fig. 6.1 (a)).
+
Le déplacement Ar d'une particule dans un plan est égal à la
-+ i
somme vectorielle des déplacements Ax et Ay suivant les axes x et
y (Fig. 6.1 (b)).

Ces déplacements sont complètement indépendants l'un de l'autre.


Ainsi, il est possible d'étudier le mouvement en considérant séparé-
ment les déplacements suivant x et suivant y.
i i
La figure 6.1 (c) représente les vitesses v . et v de la parti-
Y
cule en un point quelconque de la trajectoire. La somme des vites-
+ + +
ses, v + v e s t é g a l e au v e c t e u r v t o u j o u r s tangent à l a t r a j e c t o i -
X Y -+
r e à ce p o i n t . On démontre c e c i de l a façon s u i v a n t e . Appelons A r
l e v e c t e u r déplacement du p o i n t A au p o i n t A ' . En terme des compo-
s a n t e s x e t y , i l s'exprime a i n s i :
+ + +
Ar = Ax + Ay

La v i t e s s e e s t é g a l e à A;/A~ e t e l l e e s t dans l a même d i r e c t i o n que


-+
l e v e c t e u r Ar. Lorsqu'on diminue l ' i n t e r v a l l e de temps A t e n t r e l e s
+
p o i n t s A e t A ' , A r diminue en grandeur (segments AB, AC, AD . . . ) e t
s a d i r e c t i o n à l a l i m i t e , quand A t + O , d e v i e n t c e l l e de l a t a n g e n t e
à l a courbe (Fig. 6 . 2 ) . La v i t e s s e , dans t o u t mouvement, e s t donc
t o u j o u r s tangente à l a t r a j e c t o i r e . L'accélération

prend l a d i r e c t i o n d e l a f o r c e 3 e t n ' e s t p a s nécessairement t a n g e n t e


à l a courbe, comme c ' e s t l e c a s pour l a v i t e s s e . E l l e prend une d i -
r e c t i o n quelconque.

Les mouvements s e l o n l e s axes s o n t indépendants e t s o n t représen-


+
t é s pour une f o r c e F c o n s t a n t e au moyen des équations de l a cinéma-
t i q u e pour un mouvement r e c t i l i g n e uniformément a c c é l é r é ( E q . 3.10 à
3,14) s o i t :

6.3 Mouvement d'un projectile

Dans c e t t e s e c t i o n , nous f e r o n s l ' é t u d e du mouvement d ' u n p r o j e c -


t i l e sous l ' e f f e t de l a f o r c e d ' a t t r a c t i o n de l a t e r r e , c ' e s t - à - d i r e ,
sous l ' e f f e t de son p o i d s . Pour s i m p l i f i e r l e problème, on suppose
1) que l e p r o j e c t i l e e s t a s s e z p r è s de l a s u r f a c e de l a t e r r e , d e
s o r t e qu'on p u i s s e c o n s i d é r e r son a c c é l é r a t i o n comme c o n s t a n t e e t
2) que les forces de résistance de l'air soient négligeables. Le
problème consiste donc à trouver l'équation du mouvement et lféqua-
tion de la trajectoire du projectile.
+
Soit un projectile qu'on lance à une vitesse vO' qui forme un
angle 8 avec l'horizontale (Fig. 6.3). Dès qu'il est en mouvement,
il n'y a qu'une force qui agit sur le projectile, c'est son poids.
Cette force est dirigée vers le bas et produit une accélération de
grandeur "gv, aussi dirigée vers le bas, donc négative, parce qu'on
choisit conventionnellement le sens positif vers le haut. Lraccélé-
+ -+
ration a dans les équations 6.1 et 6.2 est remplacée par -g. On a
Y
donc :

Suivant la direction x, dès qu'il est en mouvement, il n'y a aucune


force qui agit sur le projectile. Après le départ, la vitesse sui-
vant x demeure constante. En effet, d'après la 2e loi, on peut po-
ser:
F = m a = O d'où a = O (6.4)
x X

A l'aide des équations 6.1, 6.2, 6.3 et 6 . 4 , on peut déduire les


équations du mouvement du projectile. Celles-ci s'écrivent:

-f
où, v et vOY sont les composantes x et y de v O' soit, v O cos 0
OX
et v sin 8. On a finalement, pour un projectile qui part de l'o-
O
rigine (x - y, = O) :

x = (vO cos 8) t,
1 (6.6)
y = (v0 sin 8) t - -
2 gt2,

v = v sin 8 - gt
Y 0
Exemple 6.1

On t i r e un b o u l e t de canon à une v i t e s s e d e 1000 m / s à un


a n g l e de 60" a v e c l ' h o r i z o n t a l e ( F i g . 6 . 4 ) :

a) Q u e l l e s s o n t l e s composantes x e t y d e l a v i t e s s e i n i t i a -
+
le v ?

La composante x e s t : v = v cos 8
OX 0

= 1000 m / s x c o s 60°
= 500 m / s
-+
La composante y de v est: v = v sin 8
OY 0

= 1000 m / s x s i n 60"
= 866 m / s .

b) Quel e s t l e déplacement ( p o s i t i o n p a r r a p p o r t à l ' o r i g i n e )


du p r o j e c t i l e a p r è s 2 . 0 s e c o n d e s ?

Le déplacement c a l c u l é à l ' a i d e d e s é q u a t i o n s 6 . 6 e s t :

x = (v cos 8 ) t

1
y = ( vO s i n 8 ) t - -gt2
2

Le p r o j e c t i l e e s t e n A s u r l a f i g u r e 6.4.

c) Quelle e s t s a v i t e s s e à t = 2.0s?
On c a l c u l e l a v i t e s s e à l ' a i d e d e s é q u a t i o n s 6 . 7 :

La v i t e s s e s u i v a n t x r e s t e c o n s t a n t e d u r a n t t o u t l e t r a j e t ,
t a n d i s que l a v i t e s s e s u i v a n t y e s t maximale a u d é p a r t , n u l -
l e a u p o i n t maximal B , e t maximale e n C , mais d e s e n s i n v e r -
se.
La v i t e s s e a u p o i n t A v a u t :

C e t t e v i t e s s e e s t t a n g e n t e à l a c o u r b e en A . On c a l c u l e
v
l ' a n g l e 4 à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n t g 4 = 2 = % - 1.69
v 500
X
6102 4 = 59.L0

Q u e l l e e s t l a v i t e s s e du p r o j e c t i l e a p r è s 2 0 s e c o n d e s ?

v = 5 0 0 rn/s,
X

v = 866 - 9.8 x 2 0 = 670 m / s


Y
La v i t e s s e a u p o i n t D e s t donc

v = J ( 5 0 0 ) 2 + (E:C)2 = 836 m / s

A q u e l moment l e p r o j e c t i l e s e r a - t - i l au p o i n t iaximum B ?
Le p r o j e c t i l e s e r a en B quand s a v i t e s s e s e l o n y s e r a
nulle. On p o s e ( E q . 6 . 7 ) :

O = v s i n Ei - g t

= 866 m/s - 9.3 m / s 2 x t

Q u e l l e e s t l a d u r é e du t r a j e t complet de O 3 C?
C e t t e d u r é e e s t é g a l e 5 2 f o i s l e temps c u l i l f a u t ?Our s e
r e n d r e en B . Le p o j e c t i l e p r e n d l e même temps pour mon-
t e r e t p o u r d e s c e n d r e , s e l - 58 s x 2 = 1°F S.

3n p e u t c a l c u l e r l e temps d ' u n e a u t r e f a ç o n . En e f f e t , a u p o i n t
C l e déplacement y e s t n u l . D ' a p r è s l ' é q u a t i o n 6 . 6 on o u t i e n t :

O = 866 ~ / xs t - 5 x 9 . 8 m / s 2 -i

Ce c-ui donne
t = 176 s .
g) Quelle e s t l a p o r t é e du p r o j e c t i l e ?
On d é f i n i t l a p o r t é e P comme é t a n t l a d i s t a n c e h o r i z o n t a l e
maximale parcourue p a r l e p r o j e c t i l e (Fig. 6 . 4 ) . Pendant
l e s 176 secondes où l e p r o j e c t i l e r e s t e d a z ç l e s a i r s , l e
p r o j e c t i l e a parcouru s u i v a n t x l a d i s t a n c e

h) A q u e l l e hauteur maximale l e p r o j e c t i l e s e r e n d r a - t - i l ?
On s a i t q u ' i l f a u t 88 s pour s e rendre en B . Il suffit
de t r o u v e r y pour c e t t e v a l e u r du temps. On o b t i e n t :

Ymax
= h = 8 6 6 m/s x 88 s - 9 . â m/ç2 x
L
@a ,-)2,2

= 3 8 , 2 6 2 m.

6.4 Trajectoire et portée d'un projectile

Les é q u a t i o n s du mouvement 6 . 6 ne donnent pas directement l a


t r a j e c t o i r e du p r o j e c t i l e . La t r a j e c t o i r e t r a c é e dans l e s f i g u r e s
6 . 3 e t 6.4 e s t une courbe de y en f o n c t i o n de x . On peut t r o u v e r
l ' é q u a t i o n de c e t t e courbe en éliminant l e temps e n t r e l e s deux
équations du déplacement 6 . 6 . De l a première équation on o b t i e n t
t = x/(v cos 8 ) . On i n t r o d u i t c e t t e v a l e u r dans l a deuxième équa-
O
t i o n e t on o b t i e n t :

Puisque l e s q u a n t i t é s e n t r e p a r e n t h è s e s sont des c o n s t a n t e s (données


du problème), l ' é q u a t i o n 6 . 8 e s t de l a forme:

y = a x - b x 2 . (6.9)

C ' e s t l ' é q u a t i o n d'une parabole r e n v e r s é e . Le déplacement y e s t


n u l pour deux v a l e u r s de x , s o i t x = O e t x = a / b .
Le p o i n t maximal B e s t à l a demi-portée, s o i t a/2b ( F i g . 6 . 5 ) e t
l a v a l e u r maximal e de x e s t l a p o r t é e P, s o i t :
2 v2 s i n 8 c o s 8 v2 s i n 20
O O
P =
g g

La p o r t é e e s t maximale pour s i n 2 0 = 1, ( v a l e u r maximale du s i n u s )


C e c i a r r i v e quand 28 = 90" c ' e s t - à - d i r e quand 0 = 45".

Avant de t e r m i n e r c e s p a r a g r a p h e s s u r l e mouvement d ' u n p r o j e c -


t i l e , p r é c i s o n s que l e mouvement r é e l , e n t e n a n t compte d e l'a r é s i s -
t a n c e d e l ' a i r , e s t beaucoup p l u s complexe. I l y a dans c e c a s deux
f o r c e s p r i n c i p a l e s q u i a g i s s e n t s u r l e p r o j e c t i l e , son p o i d s e t l a
r é s i s t a n c e d e l ' a i r , q u i e s t , comme nous l ' a v o n s vu, une f o r c e q u i
v a r i e avec l a v i t e s s e .

La combinaison d e c e s deux f o r c e s donne une t r a j e c t o i r e non sy-


m é t r i q u e a i n s i q u ' o n l ' i l l u s t r e dans l a f i g u r e 6 . 6 .

Exemple 6.2

Un a v i o n en v o l h o r i z o n t a l l a i s s e tomber une bombe. L'avion


v o l e à 4 0 0 mi/h ( 5 9 0 p i / s ) à une h û u t e u r de 3000 p i . A quelle dis-
t a n c e AB du p o i n t d e lancement l a bombe v a - t - e l l e toucher l e s o l ?
(Fig. 6.7)?

Le temps que p r e n d r a i t l e p r o j e c t i l e pour tomber s e l o n l a v e r t i -


c a l e OA e s t l e temps pendant l e q u e l l e p r o j e c t i l e s e r a en c h u t e li-
bre. Pendant c e temps, l a v i t e s s e h o r i z o n t a l e va l u i p e r m e t t r e d e
f r a n c h i r l a d i s t a n c e AB.

Le temps d e d e s c e n t e e s t donc donné, p o u r un p r o j e c t i l e q u i n ' a


aucune v i t e s s e v e r t i c a l e i n i t i a l e , p a r ( e q . 6 . 6 ) :
1
Y = Y, - pt2,

d ' o ù on t i r e : t = 13.6 S.
La d i s t a n c e AB d e v i e n t :
x = v t = 590 p i / s x 1 3 . 6 s = 8050 p i
X
= 1.52 m i .

Montrer que l ' é q u a t i o n 6 . 8 e s t c o h é r e n t e au p o i n t d e vue d e s


dimensions d e s d i v e r s e s q u a n t i t é s . On a:

Les f o n c t i o n s t r i g o n o m é t r i q u e s é t a n t d e s q u a n t i t é s s a n s dirnen-
s i o n , on n ' e n t i e n t p a s compte.

[LI = [LI - [LI


Chaque membre a la dimension de la l o n g u e u r .

6.5 Mouvement circulaire d'une particule

Considérons une p a r t i c u l e q u i s e d é p l a c e s u r une t r a j e c t o i r e


c i r c u l a i r e d e rayon R . On p e u t a v o i r l e s deux s i t u a t i o n s s u i v a n t e s :

a) La grandeur de la vitesse reste constante (Fig. 6.8(a)). On a


dans c e c a s un mouvement uniforme e t l a v i t e s s e e s t é g a l e à

où T e s t l e temps r e q u i s p o u r f a i r e un t o u r complet, c ' e s t - à - d i r e


l a période.

b) La grandeur de la vitesse change (Fig. 6.8 (b)) . On a dans


c e c a s un mouvement avec une a c c é l é r a t i o n t a n g e n t i e l l e , c 1 e s t -
à - d i r e une a c c é l é r a t i o n d i r i g é e s u i v a n t l a t a n g e n t e a u c e r c l e .
C e t t e a c c é l é r a t i o n p r o v i e n t de l a v a r i a t i o n de l a grandeur d e s
-f -+
v i t e s s e s 'v2 e t VI.

Dans l e s deux c a s , on observe que l a direct.ion du v e c t e u r v i -


t e s s e change à chaque i n s t a n t .

Rappelons i c i l a d é f i n i t i o n de l ' a c c é l é r a t i o n moyenne


donnée au c h a p i t r e 3 . (Eq. 3.8):

- d i f f é r e n c e de v e c t e u r s v i t e s s e
i n t e r v a l l e de temps.

C e t t e équation appliquée au mouvement c i r c u l a i r e nous per-


met de d i s t i n g u e r deux c a s .

l e r cas: l a grandeur de l a v i t e s s e e s t c o n s t a n t e , mais s a d i -


r e c t i o n change à chaque i n s t a n t . La v a l e u r de
-+ -+
(v2 - v l ) n ' e s t pas n u l l e .

C ' e s t l e cas du mouvement c i r c u l a i r e uniforme.

2e cas: l a grandeur e t l a d i r e c t i o n de l a v i t e s s e chan-


gent à chaque i n s t a n t . C ' e s t l e cas du mouve-
ment c i r c u l a i r e a c c é l é r é .

Ces deux cas correspondent aux s i t u a t i o n s i l l u s t r é e s dans l e s


f i g u r e s 6 . 8 (a) e t (b) que nous a l l o n s é t u d i e r avec p l u s de
d é t a i l s dans l e s prochains paragraphes.

6.6 Accélération d'un mouvement circulaire uniforme

Même s i l e t i t r e de ce paragraphe semble c o n t e n i r une contra-


d i c t i o n - a c c é l é r a t i o n e t mouvement uniforme - il n ' e n e s t r i e n .
Mouvement uniforme s i g n i f i e que l a grandeur de l a v i t e s s e e s t cons-
t a n t e e t n ' e s t p a s r e l i é e aux v a r i a t i o n s de l a d i r e c t i o n du v e c t e u r
vitesse.
Pour calculer l'accélération d'un mouvement circulaire uniforme,
il faut effectuer l'opération indiquée dans l'équation 6.10. La fi-
gure 6.9 représente 2 positions A et B d'un point mobile sur une
trajectoire circulaire. Si on rapporte le mouvement à une origine
arbitraire OO', l'angle A û est égale à (8' - 6). La particule est en
A au temps t et en B au temps t'.

On calcule l'accélération au moyen de l'équation 6.10:

L'opération vectorielle se fait de la façon suivante (Fig. 6.10).


+ -f
Au vecteur v' on additionne le vecteur -v. Le vecteur résultant est
+ + -f
av. Notons que l'angle entre les deux vecteurs v' et v est AB puis-
que les vecteurs qui indiquent la vitesse sont perpendiculaires au
rayon. Si on diminue l'intervalle de temps entre les points A et B,
-f
A B diminue et l'angle entre le vecteur vitesse et Av se rapproche de
90'. La direction de l'accélération est celle de A; (Eq. 6.ll), donc
. -
elle est perpendiculaire à la vitesse (qui -
- . elle, est tangente au cer-
cle) et dirigée vers le centre du cercle. C'est pourquoi on appelle
cette accélération l'accélération centripète.

L'angle A0 (Fig. 6.9) exprimé en radians vaut:

= - -arc AB - -
As
rayon R'

Pour des petites valeurs de A8 on peut aussi appliquer cette défi-


nition au triangle de vecteurs de la figure 6.10. On obtient:
Des deux équations 6.12 et 6.13 on conclut que:

-Av
=- As
v R
v
d'où AV = -
R
AS.

On divise les 2 membres par A t et on obti.ent.

AV
Lorsque At devient très petit, l'équation -tend vers l'accéléra-
At
tion instantange. En effet, à la limite, on peut écrire:

lim Av v lim As
~ t + o = R A ~ + OE

et finalement

L'équation 6.14 donne la valeur de l'accélératicn centripète.


Elle est la même partout sur le cercle puisque v est constant et,
comme nous l'avons vu déjà, elle est dirigée vers le centre du cer-
cle.

Exemple 6.4

Une automobile se déplace dans m e courbe Ee 400 m de rayon,


3 une vitesse constante de 25 k d h . Quelle est l'accélération de
l'automobile?

On transforme d'abord les km/h en m / s , on obtient:

La substitution des valeurs numériques dans l'équation 6.14 donne:


C'est un vecteur dirigé vers le centre de la trajectoire circu-
laire (Fig. 6.12).

6.7 Accélération d'un mouvement cirpulaire accéléré

Le mobile qui se déplace sur le cercle de la figure 6.13 a une


+ -+ -+
vitesse vl en A et une vitesse vg, différente en grandeur de VI,
en B. Ce mobile a deux accélérations, l'une centripète parce qu'il
ne se déplace pas en ligne droite, l'autre tangentielle parce que
la grandeur de la vitesse change quand le mobile passe du point A
(temps ti) au point B (temps tg).

On obtient l'accélération centripète au point A à l'aide de l'é-


quation 6.14:

où v est la grandeur de la vitesse instantanée au point A . Cette


-+
accélération est représentée par le vecteur a de la figure 6.14.
C
On calcule l'accélération tangentielle en ne tenant compte que
des grandeurs du vecteur vitesse.

a lim Av dv
inst = ~t -+ O E = dt = a ~ '

+
Cette accélération tangentielle est indiquée par le symbole aT
dans la figure 6.14.
L'accélération totale du mobile est la somme vectorielle de ces
accélérations, soit:

Elle n'est pas dirigée vers le centre du cercle.

Exemple 6.5

La vitesse d'une particule sur une trajectoire circulaire de


8.0 m de rayon varie selon la loi

v = 2.0t t 3.0tZ,

où t est en secondes et v en m/s.

a) Quelle est la valeur de la vitesse et de l'accélération


centripète à t = 2.0s?

v = 2.0m/s2 x 2.0s + 3.0 m/s3 x 2.0?s2 = 16 m/s

C'est une vitesse instantannée, tangente à la trajectoire


circulaire (Fig. 6.15). L'accélération centripète corres-
pondante à cette vitesse vaut (Eq. 6.15):

b) Quelle est la valeur de l'accélération tangentielle à


t = 2.0s?
On calcule cette accélération tangentielle en prenant
la dérivée de la vitesse, soit:

Pour t = 2.0s.
-
dv -- a = 2.0 m/s2 + 12 m/s2 = 14 m/s2.
dt T

L'accélération totale vaut:

a~
Elle fait un angle 8 donné par tg 0 = 7.
d
C

On trouve: 8 = 24'.

6.8 Force centripète

On a vu qu'un mobile qui se déplace sur une trajectoire circu-


laire, ou en général, sur toute trajectoire non rectiligne, est sou-
mis à une a c c é l é r a t i o n c e n t r i p è t e . D ' a p r è s l a 2è l o i d e Newton, un
c o r p s n e p e u t ê t r e a c c é l é r é à moins q u ' u n e f o r c e n ' a g i s s e s u r l u i .
Nous a p p e l o n s f o r c e c e n t r i p è t e l a f o r c e q u i p r o d u i t l ' a c c é l é r a t i o n
centripète. A l ' a i d e d e l ' é q u a t i o n 6 . 1 3 e t l a deuxième l o i d e
Newton on t i r e l a v a l e u r de c e t t e f o r c e , s o i t :

Exemple 6.6

Deux e n f a n t s d o n t l o mosse e s t de 3 0 kg chacun f o n t 1 5 t o u r s à


l a m i n u t e s u r un t o u r n i q u e t . La d i s t a n c e du c e n t r e du t o u r n i q u e t
aux e n f a n t s e s t de 3 . 0 m .

Pour s e t e n i r en p l a c e , l e s e n f a n t s d o i v e n t e x e r c e r une f o r c e
sur l e s barres transversales aa'. Q u e l l e e s t l a v a l e u r de c e t t e
force?

Calculons d'abord l a v i t e s s e d e s e n f a n t s . Celle-ci vaut:

A l ' a i d e d e l ' é q u a t i o n 6 . 1 7 , on c a l c u l e l a f o r c e c e n t r i p è t e ,
soit:
mv2 30 k g x ( 4 . 7 r n , / ~ ) ~
Fe- R - 3.0 m

Pour r e s t e r s u r une t r a j e c t o i r e c i r c u l a i r e , l e s e n f a n t s d o i v e n t
e x e r c e r une f o r c e de 2 2 2 N s u r l e s b a r r e s , s a n s q u o i , i l s v o n t
s ' e n a l l e r e n l i g n e d r o i t e s u i v a n t l a t a n g e f i t e a u p o i n t où i l s l a -
c h e n t p r i s e ( p o i n t A , F i g . 6 . 1 6 ( b ) ) à une v i t e s s e de 4.7 m / s . En
r é a l i t é , on d e v r a i t d i r e que l e s s u p p o r t s t i r e n t s u r l e s e n f a n t s
+
a v e c une f o r c e F . Cette force e s t dirigée vers l e centre. La r é
-+
action à F e s t l a force exercée p a r l e s enfants.
Supposons q u ' u n d e s e n f a n t s e s t a t t a c h é à son s u-p-p o r t e t q u ' i l
t i e n t d e v a n t l u i un d a m i e r . I l s ' a p e r ç o i t que l o r s q u ' i l p l a c e une
dame s u r l e damier c e l l e - c i s ' e n v i e n t v e r s l u i , il e n c o n c l u t q u e
l a dame e s t soumise à une f o r c e c e n t r i f u g e , p u i s q u ' e l l e t e n d à s ' é -
l o i g n e r du c e n t r e . Dans s o n s y s t è m e de r é f é r e n c e ( s y s t è m e a c c é l é r é
l a f o r c e e s t r é e l l e m e n t une f o r c e c e n t r i f u g e . Dans l e système d e
r é f é r e n c e du t o u r n i q u e t , il n ' y a q u ' u n e f o r c e c e n t r i p è t e .

Exemple 6.7

Au l i e u d ' u n t o u r n i q u e t q u i s e d é p l a c e d a n s un p l a n h o r i z o n t a l ,
c h o i s i s s o n s p o u r l e s e n f a n t s de l ' e x e m p l e p r é c é d e n t un t o u r n i q u e t
de'même dimension q u i s e d é p l a c e d a n s l e p l a n v e r t i c a l (Fig. 6.17)

Q u e l l e d o i t ê t r e l a v i t e s s e de r o t a t i o n p o u r que l ' e n f a n t a s s i s e n
h a u t s o i t s o u s l ' e f f e t de l ' a p e s a n t e u r p o u r q u e l q u e s s e c o n d e s ( c ' e s t -
à - d i r e q u ' i l s e s e n t e f l o t t e r d a n s l ' a i r e t que l e s b r a s a i e n t t e n -
dance à s ' é l e v e r ) ?

L'enfant a u r a c e t t e impression d'apesanteur lorsque l e s i è g e s u r


l e q u e l il e s t a s s i s n e p o u s s e r a p l u s s u r l u i . Ceci s e p r o d u i r a au
moment p r é c i s 03 s a v i t e s s e s e r a t e l l e que l a f o r c e c e n t r i p è t e s e r a
é g a l e à son poids. A c e moment, l a s e u l e f o r c e e x e r c é e s u r l ' e n f a n t
( F i g . 6 . 1 8 ( a ) ) s e r a son poids q u i s e r a exactement é g a l à l a f o r c e
centripète F . Notons que l a p o u s s é e du b a n c s u r l ' e n f a n t e s t n u l l e ,
ce q u i f a i t q u ' i l se s e n t s o u s l ' e f f e t d ' a u c u n e f o r c e .

On c a l c u l e l a v i t e s s e a u moyen de l ' é q u a t i o n 6 . 1 7 .

S o i t e n v i r o n 1 7 t o u r s à l a minute.

L ' a u t r e e n f a n t e n b a s (B) v a r e s s e n t i r un e f f e t c o n t r a i r e . I l
va s e s e n t i r pesant. En e f f e t l a c h a i s e e x e r c e deux f o r c e s s u r l u i ,
d ' a b o r d son p o i d s (même s ' i l ne t o u r n a i t p a s , l a f o r c e mg s e r a i t 1 2 )
p u i s e n s u i t e une f o r c e F pour l e f a i r e t o u r n e r s u r une t r a j e c t o i r e
de 3 . 6 a de rayon. Cette force F e s t é g a l e à son p c i d s . La pous-
s é e t o t a l e d e l a c h a i s e ( F i g . 6 . 1 8 ( b ) ) e s t donc 2 mg, s o i t 2 f o i s
son p o i d s . I l s e s e n t deux f o i s p l u s p e s a n t .

6.9 Force centripète e t inclinaison des chemins

Lorsqu'une p i e r r e a t t a c h é e à une c o r d e s e d é p l a c e s u r une t r a -


j e c t o i r e c i r c u l a i r e , c ' e s t l a t e n s i o n dans l a c o r d e q u i e s t l a f o r -
ce centripète. Dans l ' e x e m p l e 6 . 6 , c ' e s t l a t e n s i o n dans l e t o u r -
niquet qui e s t l a force centripète. Dans c e s deux c a s l e s o b j e t s
en r o t a t i o n s o n t a t t a c h é s à un a g e n t physique q u i l e s m a i n t i e n t sqr
une t r a j e c t o i r e c i r c u l a i r e . Q u ' a r r i v e - t - i l aux v é h i c u l e s comme d e s
b i c y c l e t t e s , d e s automobiles ou d e s wagons q u i s e d é p l a c e n t s u r d e s
t r a j e c t o i r e s courbes? C ' e s t à c e t t e q u e s t i o n que nous a l l o n s e s s a y e r
de répondre.

Représentons l e v é h i c u l e p a r une r o u e d e p o i d s d qui s e déplace


s u r une t r a j e c t o i r e de rayon R . Dans l a f i g u r e 6 . 1 9 (b) on r e p r é -
s e n t e l a r o u e vue d e d e s s u s . Les f o r c e s a p p l i o u é e s s u r l a r o u e s o n t
+
(Fig. 6.19(a)): 1 ) l a r é a c t i o n normale a u chemin N e t 2) l a f o r c e
-+
de frottement F. (P e s t a p p l i q u é s u r l e chemin). La s e u l e f o r c e
qui f a i t fonction de force c e n t r i p è t e e s t l e frottement e n t r e l a roue
e t l e chemin. Pour une r o u e de masse m , s e d é p l a ç a n t à une v i t e s s e
v, c e t t e force vaut:

I l n ' e s t p a s p o s s i b l e cependant que l a r o u e , dans l a p o s i t i o n q u ' e l l e


occupe à l a f i g u r e 6.19 ( a ) , "prenne" l a c o u r b e . Le b a s d e l a r o u e
va s u i v r e l e chemin, mais l e c e n t r e d e g r a v i t é de l a r o u e v a c o n t i -
n u e r en l i g n e d r o i t e . La roue vaadonc "pencher v e r s l a d r o i t e " e t
tomber.

On p e u t rémédier à c e t t e s i t u a t i o n d e deux f a ç o n s , s o i t en penchant


l a r o u e , s o i t e n i n c l i n a n t l e chemin. On i l l u s t r e l a p r e m i è r e d e
c e s f a ç o n s dans l a f i g u r e 6.20. La r o u e s e r a s t a b l e l o r s q u e l a r é -
-+
s u l t a n t e d e s f o r c e s q u i p o u s s e n t s u r l a r o u e ( l a normale N e t l a
force centripète F fournie par l e frottement) passe par l e centre
C
d e g r a v i t é de l a r o u e . Lorsque c e t t e c o n d i t i o n e s t r e m p l i e , on dé-
t e r m i n e 6 de l a f a ç o n s u i v a n t e :

a p r è s s i m p l i f i c a t i o n on o b t i e n t :

La deuxième f a ç o n e s t i l l u s t r é e dans l a f i g u r e 6 . 2 1 . Le chemin e s t


i n c l i n é d'un angle 8. Dans c e c a s a u s s i l a r o u e s e r a s t a b l e s i l a
poussée du p l a n s u r l a r o u e p a s s e p a r l e c e n t r e d e g r a v i t é . On d é -
t e r m i n e l ' a n g l e 8 comme précédemment e t on l e c a l c u l e a u moyen d e
-+
l ' é q u a t i o n 6.18. Dans ce c a s , F n ' e s t p a s une f o r c e d e f r o t t e m e n t ,
C
c ' e s t l a poussée h o r i z o n t a l e du p l a n s u r l a r o u e . C e l l e - c i , composée
+
avec l a poussée v e r t i c a l e b1, donne l a r é s u l t a n t e 3. I l e s t donc pos-
s i b l e dans c e d e r n i e r c a s de p a r c o u r i r une courbe s u r un chemin g l a c é
i n c l i n é ; cependant c e c i n ' e s t p a s p o s s i b l e d a n s l e c a s où on i n c l i n e
l a r o u e , p a r c e que d a n s c e c a s i l d o i t y a v o i r du f r o t t e m e n t . La
f i g u r e 6 . 2 2 donne une m e i l l e u r e r e p r é s e n t a t i o n d e s f o r c e s e t d u che-
min i n c l i n é .

Exemple 6.8

Une courbe dans une v o i e r a p i d e e s t i n c l i n é e d ' u n a n g l e d e 10'.


La courbe e s t une s e c t i o n d ' u n c e r c l e d e r a y o n de 3 0 0 n. A q u e l l e
v i t e s s e une automobile d o i t - e l l e p a r c o u r i r l a courbe s a n s c r a i n t e d e
dérapage?
On c a l c u l e l a v i t e s s e à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 6 . 1 8 , s o i t :

d ' o ù on t i r e l a v a l e u r de v , s o i t :
Nous avons vu que la résultante des forces sur la roue doit passer
par son centre de gravité. De cette façon, les moments de toutes
les forces par rapport au centre de la roue sont nuls, ce qui lui
donne sa stabilité. Appliquons ceci au cas d'une automobile qui se
-t
déplace dans une courbe à une vitesse v (Fig. 6.23). Les forces qui
i -f-
agissent sur ltautomobile sont les normales NA et NB aux points A et
B et la poussée du chemin (frottement) ?A etZB. Ces deux forces
sont les forces centripètes aux points A et B.

Lorsque ltautomobile est au repos, il est évident que NA = NB


et que f = f = O . A mesure que la vitesse augmente, NA diminue
A B
et NB augmente. une certaine vitesse, N A devient nulle et l'au-
A
tomobile est sur le point de renverser. Calculons les moments par
rapport au centre de gravité à une vitesse quelconque. Les moments
aui tendent à faire renverser ltautomobjle vers la droite sont:

On voit que pour une automobile de largeur 2a se déplaçant à une


vitesse v, que le moment résultant dépend de h, la hauteur du cen-
tre de gravité. Plus ce point est bas, (h petit) plus le moment
est petit, et conséquamment plus grande est la stabilité de l'auto-
mohi le.

6.10Vitesses relatives

En théorie, toutes les vitesses que l'on mesure sur la terre sont
des vitesses relatives par rapport à des systèmes de références atta-
chés à la terre ou à des étoiles. En pratique cependant on considère
la terre comme un système fixe auquel on réfère toutes les mesures
de déplacements, de vitesses ou dtaccélérations.

Nous allons considérer quelques exemples simples dans lesquels


la vitesse d'un mobile dépend de la position de ltobservateur.
S o i t deux a u t o m o b i l e s A e t B q u i s e d é p l a c e n t dans l a même d i -
+ +
rection à des vitesses v e t vB p a r r a p p o r t à l a t e r r e . La v i t e s -
A
s e de l ' a u t o m o b i l e A par rapport à B e s t donnée p a r :

-f
où e s t l a v i t e s s e de A p a r rapport à l a t e r r e e t v
AT TB est
l a v i t e s s e d e l a t e r r e p a r r a p p o r t à B, c e l l e - c i e s t é g a i e à
-VBT e t l ' é q u a t i o n d e v i e n t :

Exemple 6.9

Q u e l l e e s t l a v i t e s s e de l ' a u t o m o b i l e A p a r r a p p o r t à l ' a u t o m o -
b i l e B pour l e s v i t e s s e s de A e t B s u i v a n t e s ( o n c o n v i e n t que l e
sens p o s i t i f e s t vers l a d r o i t e ) :

l e r cas: v = + 5 0 km/h et vBT = + 70 km/h


AT
v
AB
= 50 - 70 = - 20 km/h, c ' e s t - à - d i r e ?Our un o b s e r v a -

t e u r dans l ' a u t o m o b i l e B, A semble s ' é l o i g n e r v e r s l a gau-


che à une v i t e s s e de 20 km/h.

2e c a s : v
AT
= + 50 k x / h et vBT = - 70 k d h .

v = 50 - ( - 7 0 ) = + 120 km/h.
AB
Les deux a u t o m o b i l e s s e r e n c o n t r e n t e t B v o i t A v e n i r v e r s
l u i à une v i t e s s e de 120 km/h. On r é s o u t l e problème d e
l a même f a ç o n l o r s q u ' o n a d e s v i t e s s e s dans un e s p a c e à
deux dimensions. Dans c e c a s , on t i e n t compte d e l a n a t u -
r e v e c t o r i e l l e de l ' é q u a t i o n 6.19.

La f i g u r e 6.24 r e p r é s e n t e un camion q u i s e d é p l a c e v e r s l a d r o i t e à
+
une v i t e s s e c o n s t a n t e u. Dans l a b o i t e d u camion, un garçon l a n c e
une b a l l e v e r t i c a l e m e n t v e r s l e h a u t .
Pour c e garçon, l a b a l l e s e d é p l a c e s u r une d r o i t e v e r t i c a l e e t l u i
retombe dans l e s mains. Le mouvement d e l a b a l l e n e l u i permet p a s
d e s a v o i r s ' i l e s t a r r ê t é ou en mouvement uniforme. On c o n s i d è r e l e
camion comme un système d ' a x e x e t y , mobile p a r r a p p o r t à un a u t r e
système d ' a x e XY q u i e s t f i x e ( t e r r e ) . Pour un o b s e r v a t e u r p l a c é
dans l e système f i x e , l a t r a j e c t o i r e d e l a b a l l e l a n c é e p a r l e g a r -
çon n ' e s t p a s une d r o i t e v e r t i c a l e mais une courbe (en p o i n t i l l é
+
sur l a figure). Pour l u i , l a b a l l e n ' a p a s seulement une v i t e s s e v
+
v e r s l e h a u t mais a u s s i une v i t e s s e u v e r s l a d r o i t e . La r é s u l t a n t e
-f
d e c e s deux v i t e s s e s e s t V . La v i t e s s e d e l a b a l l e pour un o b s e r v a -
t e u r dans l e systeme f i x e e s t donc:

i
où u e s t l a v i t e s s e du système mobile xy p a r r a p p o r t au système f i x e
-f
XY. La v i t e s s e u e s t quelque f o i s a p p e l é e v i t e s s e d T e n t r a i n e m e n t .

Exemple 6.10

Un b a t e a u p e u t s e d é p l a c e r à une v i t e s s e d e 10 kc!h e? eau calme.


I l t r a v e r s e une r i v i è r e où l e c o u r a n t a une v i t e s s e d e 6 . 0 km/h
(Fig. 6.25). Q u e l l e e s t s a v i t e s s e p a r r a p p o r t à un o b s e r v a t e u r s u r
l a rive?
S ' 1 l n ' y a v a i t p a s de c o u r a n r , l e b a t e a u t r a v e r s e r a i t l a r i v i è r e
s u r m e & o i t & p e r p e n d i c u l a i r e aux r i v e s , l a d r o i t e O A s u r l a f i g u r e .
L 1 s p 6 r z : e ~ c du b a t e a u o r i e n t e s o r b a t e a u dans l a d i r e c t i o n OA. Le
c o u r a n t l e d é p l a c e v e r s l a d r o i t e à chaque i n s t a n t e t s a n o u v e l l e d i -
r e c t l o ~e s ? OB.

Le système f i x e dans l e problème e s t l a r i v e e t l e système mobile


e s t l ' e a u dont l a v i t e s s e u = 6.C m / h . L ' é q u a ~ i o n6 . 2 0 s ' é c r i t :

-f
En v a l e u r a b s o l u e , V v a u t :
On c a l c u l e l ' a n g l e 8 a u moyen d e l a r e l a t i o n :
v 10
t g 13 = -
u
= -
6.0
= 1 . 6 6 ; on t r o u v e 8 = 59'.

Exemple 6.11

Un b a t e a u s ' e n v a v e r s l ' o u e s t à une v i t e s s e de 20 km/h. Un


v e n t de 1 5 . 0 km/h s o u f f Le du n o r d (Fig 6 . î 6 ) .

a) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e du v e n t p a r r a p p o r t a u b a t e a u ?
On p e u t é c r i r e :
-+ + -+
v = v + v
vb vT Tb.

Les v e c t e u r s v i t e s s e s s o n t p e r p e n d i c u l a i r e s e t on o b t i e n t l a g r a n -
.+
deur de v l a v i t e s s e du v e n t p a r r a p p o r t a u b a t e a u , à l ' a i d e
vb'
d e 1' é q u a t i o n :

b) Q u e l a n g l e l e f i l e t de fumée s o r t a n t de l a cheminée du b a t e a u
va-t-il f a i r e a v e c l a d i r e c t i o n du b a t e a u ?

La fumée v a p r e n d r e l a d i r e c t i o n du v e c t e u r v i t e s s e du v e n t
p a r r a p p o r t au bateau. En e f f e t , une p a r t i c u l e de fumée s e dk-
p l a c e à l a v i t e s s e du b a t e a u v e r s l ' o u e s t p l u s l a v i t e s s e du v e n t
v e r s l e sud. L'angle 0 vaut:
15
tg 8 = -
2O
= 0.75 d'où 8 = 37'.
Problème 6

6.1 On t i r e une b a l l e de f u s i l h o r i z o n t a l e m e n t à une v i t e s s e d e


760 m / s . Le f u s i l e s t f i x é à 1 . 0 m a u - d e s s u s du s o l .
En même temps, on l a i s s e tomber une a u t r e b a l l e d ' u n e hau-
t e u r d e 1 . 0 m.

a) Quelle b a l l e va frapper l e s o l l a première?


b) A q u e l l e d i s t a n c e du p o i n t d e d é p a r t l a b a l l e t i r é e
va-t-elle rencontrer l e sol?

6.2 Une b a l l e r o u l e s u r l e t o i t p l a t d ' u n e maison e t v i e n t f r a p -


p e r l e s o l , 12 m p l u s b a s , à une d i s t a n c e de 3 . 0 m .
C a l c u l e r l a v i t e s s e d e l a b a l l e a u moment où e l l e l a i s s e
le toit.

6.3 On l a n c e une b a l l e de g o l f h o r i z o n t a l e m e n t d ' u n t e e s u r é -


levé. Sa v i t e s s e e s t d e 90 m / s . A quelle distance sera-
t - e l l e tombée a p r è s 1 . 0 , 2 . 0 e t 3.0 s e c o n d e s ? Quelle d i s -
tance h o r i z o n t a l e a u r a - t - e l l e parcourue après 1.0, 2.0 e t
3 . 0 secondes?

6.4 On t i r e un b o u l e t de canon à une v i t e s s e d e 400 m/s, f o r -


mant un a n g l e de 37' avec l ' h o r i z o n t a l e .
a) C a l c u l e r l e s composantes x e t y d e l a v i t e s s e à t = 0.
b) A q u e l l e d i s t a n c e du p o i n t d e d é p a r t l e b o u l e t v a - t - i l
frapper l e sol?
c) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e du b o u l e t a p r è s l o s ? 40s?
d) Combien d e temps s e r a - t - i l d a n s l ' a i r ?

6.5 On l a n c e un b o u l e t à une v i t e s s e d e 250 m/s du h a u t d ' u n


édifice (Fig. 6.27).

a) Où s e r a l e b o u l e t a p r è s 45 s e c o n d e s ?
b) Q u e l l e s e r a s a v i t e s s e a p r è s 45 s ?
c) Q u e l l e e s t l ' é q u a t i o n de l a t r a j e c t o i r e du b o u l e t ?

6.6 Un f r a p p e u r a u b a s e b a l l f r a p p e l a b a l l e à une v i t e s s e d e
30 m/s d a n s l a d i r e c t i o n du champ c e n t r e e t formant un
a n g l e d e 45' avec l ' h o r i z o n t a l e . Le j o u e u r du champ cen-
t r e commence à c o u r i r ( v i t e s s e c o n s t a n t e ) a u moment o ù i l
Problème 6

entend l e coup e t r é u s s i t à a t t r a p e r l a b a l l e . I l était


à 100 m du f r a p p e u r . Calculer sa v i t e s s e .

6.7 On l a n c e un p r o j e c t i l e à une v i t e s s e de 60 m/s, f a i s a n t


un angle de 30" avec l l h o r i z o n t a l e . Tracer s a t r a j e c t o i r e
s u r un p a p i e r graphique.

6.8 Un bombardier descend à une v i t e s s e de 500 km/h f a i s a n t un


a n g l e de 30' avec 1 ' h o r i z o n t a l e (Fig. 6 . 2 8 ) . A une hauteur
de 600 m , i l l a i s s e tomber une bombe.

a) Dans combien de temps v a - t - e l l e f r a p p e r l e s o l ?

b) C a l c u l e r l a d i s t a n c e h o r i z o n t a l e à p a r t i r du p o i n t A ,
parcourue p a r l a bombe.
6.9 Une r o u t e s u r une voie r a p i d e f a i t une courbe de 250 m de
rayon. On veut i n c l i n e r l a v o i e de façon que des automo-
b i l e s s e déplaçant à 100 km/h p u i s s e n t prendre l a courbe
s a n s danger de g l i s s e r ou de r e n v e r s e r .
Quel a n g l e doit-on donner à l a voie?

6.10 La t a b l e t o u r n a n t e d ' u n phonographe tourne à une v i t e s s e


de 33 t o u r s à l a minute. On p l a c e un o b j e t s u r un disque
de 12 po à 5 . 0 po du c e n t r e e t c e l u i - c i r e s t e au r e p o s par
r a p p o r t au d i s q u e , mais i l e s t s u r l e p o i n t de g l i s s e r .
Quel e s t l e c o e f f i c i e n t de frottement s t a t i q u e e n t r e l 1 o b -
j e t e t l a s u r f a c e du disque?

6.11 Un pendule conique e s t composé d'une masse m e t d'une corde


L f i x é e à un p o i n t f i x e O (Fig. 6 . 2 9 ) . .Au l i e u de f a i r e dé-
p l a c e r l a masse dans un p l a n v e r t i c a l , comme on l e f a i t dans
l e c a s du pendule simple, on l a f a i t s e d é p l a c e r dans un
p l a n h o r i z o n t a l , de t e l l e s o r t e q u ' e l l e d é c r i t une s é r i e
d'ellipses. Pour s i m p l i f i e r , on suppose que l a courbe dé-
c r i t e p a r m e s t un c e r c l e (cas p a r t i c u l i e r d ' u n e e l l i p i e ) .
Montrer que l a période T du pendule (temps d'une r é v o l u t i o n )
e s t é g a l e à:

T = 2?T d FL cos 8 .
116 Problème 6

6.12 Un avion de 5000 kg boucle l a boucle (parcourt un cer-


c l e dans un p l a n v e r t i c a l ) à une v i t e s s e de 500 km/h.

a) Quelle d o i t - ê t r e l e rayon du c e r c l e pour que l ' a v i o n


dans l e h a u t du c e r c l e ne tombe p a s (mais s o i t s u r l e
p o i n t de tomber) ?
b) S i l e p i l o t e é t a i t a s s i s s u r une balance, quel poids
l i r a i t - i l dans l e haut e t dans l e bas du c e r c l e ?

6.13 N . Bohr a suggéré un des premiers modèles de s t r u c t u r e d e


l'atome. Dans ce modèle, l'atome simple d'hydrogène e s t
c o n s t i t u é d'un noyau c e n t r a l a u t o u r duquel g r a v i t e un é l e c -
tron. La d i s t a n c e de l ' é l e c t r o n au c e n t r e du noyau e s t de
5.3 x 10-11 mètre e t c e l u i - c i f a i t 6.6 x 1015 t o u r s à l a
seconde. La f o r c e qui t i e n t l ' é l e c t r o n s u r son o r b i l e e s t
une f o r c e de n a t u r e é l e c t r i q u e e n t r e l e proton ( p o s i t i f )
e t l'électron (négatif). La masse de I f é l e c t r o n vaut
9.1 x 1 0 - ~kg.
l Calculer:

a) l ' a c c é l é r a t i o n de l ' é l e c t r o n ;
b) l a f o r c e c e n t r i p è t e qui a g i t s u r l ' é l e c t r o n .

6.14 Un p i l o t e f a i t une plongée avec son avion à une v i t e s s e de


6 2 0 km/h. I l p a r c o u r t un demi c e r c l e dans un p l a n v e r t i c a l .
I l l i t s u r un instrument que son a c c é l é r a t i o n e s t de 5 g.
Quel e s t l e rayon de s a t r a j e c t o i r e c i r c u l a i r e ?

6.15 Un e n f a n t de 40 kg e s t suspendu à une corde de 2 . 0 m de


longeur d ' u n manège (pas de g é a n t ) . Quelle s e r a s a v i -
t e s s e (en t o u r s p a r minute) quand l ' a n g l e que f a i t l a corde
avec l a v e r t i c a l e s e r a de 20°? Quelle s e r a l a t e n s i o n dans
l a corde 1 c e moment ( F i g . 6.29)?
6.16 On suppose que l a t e r r e f a i t un t o u r s u r e l l e même dans
24 heures e t que son rayon à l ' é q u a t e u r e s t de 6361 km.
Quelle e s t l a f o r c e c e n t r i p è t e q u i s ' e x e r c e s u r un o b j e t
de 1 . 0 kg p l a c é 2 l ' é q u a t e u r . Q u e l s e r a i t son poids s i
l a t e r r c ?e toicrnait n a s ?

6.17 S i l a t e r r e t o u r n a i t p l u s v i t e , l a f o r c e c e n t r i p è t e aug-
m e n t e r a i t e t une p l u s grande p a r t i e du poids " f o u r n i r a i t "
cette force centripète. A quelle vitesse de rotation le
poids sera-t-il nul à l'équateur? Quelle serait la sensa-
tion que l'on éprouverait à ce moment-là?
6.18 Un bateau à moteur se déplace à une vitesse de 20 km/h
par rapport à l'eau. Il se dirige, perpendiculairement
à la rive, vers l'autre côté d'une rivière qui coule à
une vitesse de 6.0 km/h. Quelle est sa vitesse par rap-
port à la rive?

6.19 A quel angle (par rapport à la rive) le bateau du problè-


me précédent doit-il se diriger s'il veut arriver de l'au-
tre côté de la rivière en ligne directe avec son point de
départ?

6.20 Le bateau du problème 6.18 descend la rivière pendant deux


heures. Combien de temps prendra-t-il pour revenir à son
point de départ?

6.21 Un pilote veut se rendre à un endroit situé à 650 km au


nord et revenir. Son avion fait 320 km/h dans l'air au
repos. Un vent de 72 km/h souffle du sud. Durant combien
de temps volera-t-il? S'il n'y avait pas de vent, quel se-
rait son temps de vol?

6.22 Un observateur sur la terre observe qu'un avion se dirige


dans une direction de 6' au nord de l'est. Il observe de
plus qu'un vent de 80 km/h souffle directement du sud.
Avant que le vent s'élève, il s'en allait directement à
l'est.
Quelle est la vitesse de l'avion par rapport à l'air?

6.23 Un paquebot se dirige à 60 km/h directement vers l'ouest.


Un passager sur le pont observe que la fumée à la sortie
des cheminées se dirige vers le nord à une vitesse de 32
km/h. Quelle est la direction du vent par rapport à la
direction du bateau?
118 Problème 6

6 . 2 4 Un rameur s e d é p l a c e à une v i t e s s e d e 3 . 0 km/h. I l veut


t r a v e r s e r une r i v i è r e de 3 / 4 km d e l a r g e u r d o n t l e c o u r a n t
e s t d e 6 . 0 km/h. I l o r i e n t e s o n b a t e a u à un a n g l e d e 20'
en amont e t a r r i v e de l ' a u t r e c ô t é à un p o i n t s u r l a r i v e
s i t u é à 1.27 km en a v a n t de son p o i n t de d é p a r t . Quelle
e s t s a v i t e s s e p a r r a p p o r t à un o b s e r v a t e u r s u r l a r i v e ?
LE TRAVAIL
CHAPITRE 7

7.1 Introduction

La notion habituelle que l'on a du travail est une notion im-


précise. Elle relie le travail à certaines activités physiologiques
et mentales qui aboutissent presque toujours à la fatigue. Le phy-
sicien ne pouvant utiliser cette notion vague du travail s'est vu
contraint de trouver une définition qui lui permette de le mesurer
avec précision. Sa définition n'est apparentée que de loin à la
notion habituelle du travail et il ne faut pas s'étonner si elle
s'éloigne parfois de ce qui nous semble le "bon sens".

7.2 Définition du travail. Force constante

Soit une force ? constante appliquée sur un bloc pouvant se dé-


placer sur un plan horizontal poli (Fig. 7.1). -Le - -fourni
travail
-. --
+
par la force F est égal au produit de la composante de la force dans
+
la direction du mouvement, par la grandeur du déplacement x. On
le formule ainsi:

C'est la première fois que nous avons un produit de vecteurs. Le


résultat de ce produit n'est pas un vecteur mais un scalaire, parce
que la quantité physique de travail n'est pas une quantité dirigée.
Nous avons vu au chapitre premier la définition de ce produit, nous
l'avons appelé le produit scalaire. Dans ce cas, on écrit l'expres-
sion de la façon suivante:
L'équation 7.3 donne la valeur numérique du produit scalaire.
Elle est égale au produit des grandeurs des vecteurs par le cosinus
de l'angle qu'ils font entre eux. Les unités de travail sont les
suivantes: dans le système MKS, le travail est en newton-mètre, ce
qu'on appelle joule; dans le système FSS, le travail est en pi-lb,
cette unité n'a pas de nom particulier, dans le système CGS, le tra-
vail est en dyne-cm, ce qu'on appelle erg. On a les équivalences
suivantes entre les systèmes:

1 joule = IO7 ergs,


1 joule = 0.7376 pi-lb,
1 pi-lb = 1.356 joule,
1 électron-volt = lev = 1.6 x 10-l9 joule.

Lorsque la force et le déplacement sont dans le mêne sens, le


travail est positif; s'ils sont de sens contraire, le travail est
négatif. L'étudiant peut montrer que, si on applique plusieurs
forces sur un corps, la somme algébrique des travaux fournis par
les forces individuelles est égale au travail fait par la résul-
tante de toutes les forces.

Exemple 7.1

Une force de 10 N forme un angle de 23' avec l'horizontale.


Elle est appliquée sur un bloc de 2.0 kg. Quelle est le travail
fait par cette force après 2.0 secondes?

On doit d'abord trouver le déplacement du bloc. Cn calcule l'ac-


célération à l'aide de la 2e loi, soit:

10 N x cos 23' = 2.0 kg x a


X'
Après 2.0 s, le déplacement est:
1
x = v t + - at2,
O 2

On calcule le travail à l'aide de l'équation 7.1. Ce qui donne:

W = 10 N x 9.2 m x cos 23',


= 84.6 N-m,
= 84.6 joules.

7.3 Définition du travail. Force variable

La plupart des forces que l'on rencontre dans la nature ne sont


pas constantes mais variables, soit en grandeur, soit en direction,
soit en grandeur et en direction à la fois. Par exemple, la force
d'attraction de la terre sur un objet placé à une grande distance
du centre de la terre a toujours la même direction (vers le centre
de la terre) mais change en grandeur (elle diminue à mesure qu'on
s'éloigne du centre). Une force constante en grandeur, appliquée
tangentiellement à un cercle, change continuellement de direction.

Il faut donc généraliser la définition du travail que l'on a


donnée dans la section précédente, afin de pouvoir calculer le tra-
vail fait par une force quelconque. Lorsqu'on calcule le travail
-+
fait par une force constante F dans la direction d'un déplacement
-+ -+ -+
x, on observe que le produit F. x est égal à la surface sous la
courbe représentant F en fonction de x (Fig. 7.2) . Lorsque la for-
ce est variable (en grandeur seulement), et qu'on connait la loi de
la force, par exemple F = A X ~ou F = e-Bx, on peut tracer la cour-
be de F en fonction de x et calculer approximativement, pour de pe-
tits intervalles AX, le travail fait par la force moyenne dans cet
intervalle.

Ainsi, supposons Fi, la force moyenne entre les points a et b


(Fig. 7 . 3 ) , le produit de Fi par le déplacement Ax est égal au tra-
vail fait, soit:
AW = F1 X hx;

d e même dans l e s i n t e r v a l l e s bc e t cd,

AW2 = Fe X Ax,

AWg = F 3 x Ax.

On a f a i t l e s déplacements L x t o u s égaux. Le t r a v a i l t o t a l f a i t p a r
l a f o r c e F pour l e déplacement t o t a l a -t d est:

W = FlAx + F2Ax + F3Ax,


= CFAx, (7.4)
= s u r f a c e sous l a courbe (approx.)
entre les points a e t b .

I l e s t évident que p l u s l e s déplacements Ax s e r o n t p e t i t s , p l u s l a


v a l e u r moyenne de F va s e rapprocher de l a v a l e u r e x a c t e aux p o i n t s
a , b, c ... e t p l u s l a v a l e u r du t r a v a i l s e r a p r é c i s e . A l a limite,
c ' e s t - à - d i r e quand Ax tend v e r s zéro, l a somme des p r o d u i t s de l ' é -
quation 7 . 4 d e v i e n t :

Le d e r n i e r membre de c e t t e équation e s t l ' i n t é g r a l e de F dx lorsque


x v a r i e de a à b . On ne peut f a i r e l ' o p é r a t i o n indiquée p a r c e t t e
équation que s i l ' o n connait l a f o n c t i o n F = F(x). Le r é s u l t a t de
c e t t e i n t é g r a l e e s t exactement é g a l à l a s u r f a c e sous l a courbe e t
-k
correspond au t r a v a i l f a i t p a r l a f o r c e F pour un déplacement de a
à b.

Exemple 7.2

On applique une f o r c e , v a r i a b l e en grandeur, s u r un corps.


Elle varie suivant l a l o i

F = 3.0 x2,

où x e s t en mètres e t F en n e : i t o n s . Quel e s t l e t r a v o i l f a i t p a r l a
f o r c e l o r s q u e l e déplacement e s t de 6.0 m?
On r e p r é s e n t e s u r l a f i g u r e 7 . 4 l a v a l e u r de l a f o r c e à d i f f é r e n t s
déplacements:

La f i g u r e 7 . 5 r e p r é s e n t e l a c o u r b e d e F e n f o n c t i o n de x. Calculons
l e t r a v a i l d e f a ç o n a p p r o x i m a t i v e e n c h o i s i s s a n t un déplacement Ax
égal à 2.0 m. La v a l e u n de 12 f o r c e a u m i l i e u d - i k ~ l f c e m e n tnx e s t
donnée e n p o s a n t x = l.C m , x = 3 . 0 m e t x = 6 . 3 -1 c c ~ sl ' é q u a t i o n
7.6. Ces v a l e u r s s o n t :

+
Le t r a v a i l f a i t p a r l a f o r c e v a r i a b l e F p o u r un déplacement d e
x = O à x = 6 . 0 v a u t donc:

= 6.0 + 54 + 150 = 210 j o u l e s .

C e t t e v a l e u r e s t a p p r o x i m a t i v e ; s i on r é d u i s a i t Ax on s e r a p p r o c h e -
r a i t de l a v a l e u r exacte. L ' é t u d i a n t p e u t c a l c u l e r une n o u v e l l e v a -
l e u r du t r a v a i l e n f a i s a n t Ax = 1 . 0 m .

On o b t i e n t l a v a l e u r e x a c t e du t r a v a i l à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n
7.5, soit:
6. O 6.0 6. O
W=jFdx
O
=
J
/3.0x2dx
O
; [q] 0

= 216 j o u l e s .

On p o u r r a o b t e n i r l e s d é t a i l s du p r o c é d é d ' i n t é g r a t i o n d a n s un c o u r s
d e mathématiques. La v a l e u r p r é c i s e du t r a v a i l e s t de 216 j o u l e s e t
l a v a l e u r t r o u v é e p a r l e p r o c é d é r u d i m e n t a i r e d é j à d é c r i t e s t d e 210
jo.;les .
Dans c e r t a i n s c a s , on ne c o n n a i t p a s l a l o i de l a f o r c e , c ' e s t - à -
d i r e l a f o n c t i o n F = F ( x ) , mais on c o n n a i t , au moyen d ' u n e mesure
instrumentale d i r e c t e , l a valeur de l a f o r c e à c e r t a i n e s p o s i t i o n s .
Dans c e c a s , on n e p e u t p a s i n t é g r e r p u i s q u ' o n ne c o n n a i t p a s l a f o n c -
t i o n F = F(x). On p e u t c e p e n d a n t c a l c u l e r l e t r a v a i l f a i t p a r l a f o r -
c e en mesurant l a s u r f a c e sous l a courbe d e F en f o n c t i o n du déplace-
ment x. La f i g u r e 7.6 r e p r é s e n t e l ' é v o l u t i o n d'une f o r c e complexe
entre l e s points a e t b. Le t r a v a i l e s t é g a l à l a s u r f a c e sous l a
courbe. On n ' a q u ' à t r a c e r l a courbe avec s o i n s u r un p a p i e r q u a d r i l -
l é e t à compter l e s c a r r e a u x sous l a courbe, en f a i s a n t des approxi-
mations pour l e s c a r r e a u x incomplets. On d o i t évidemment exprimer l a
s u r f a c e d ' u n c a r r e a u en u n i t é s de t r a v a i l .

Exemple 7.3

Q u e l t r a v a i l f a u t - i l f a i r e pour a l l o n g e r un r e s s o r t a boudins
d'une longueur d e x i mètres?

La f o r c e r e q u i s e pour a l l o n g e r un r e s s o r t e s t v a r i a b l e . Elle est


directement p r o p o r t i o n n e l l e à l ' é l o n g a t i o n du r e s s o r t . On pose la l o i
de l a façon s u i v a n t e : ( F i g . 7 . 7 ) :

F a x
F = kx,

où k e s t l a c o n s t a n t e d ' é l a s t i c i t é du r e s s o r t . On p e u t c a l c u l e r l e
t r a v a i l au moyen d e s deux méthodes que l ' o n a d é j à é t u d i é e s . Le t r a -
-+
v a i l f a i t p a r F s u r un déplacement de x = O à x = x l e s t é g a l à l a
s u r f a c e sous l a courbe de F en f o n c t i o n d e x. C e t t e courbe e s t une
d r o i t e (Fig. 7.8). La s u r f a c e sous l a courbe e s t t r i a n g u l a i r e e t s a
valeur e s t :

base x hauteur - kxl kx:


2 - 2 = 2'
+
où kxl e s t l a v a l e u r de F quand x = x l . Le t r a v a i l W e s t donc é g a l
kx:
à -
2
.
On t r o u v e l e même r é s u l t a t p a r l a méthode d e l ' i n t é g r a l e .

En e f f e t ;

U = / O
x1
FdX = /kldx
O
x1
= [$]
x1

O
7.4 Effet d'une force sur un corps

Dans cette section, on étudie l'effet d'une force sur un corps


en gardant toujours à l'esprit la définition du travail. On consi-
dère les cas suivants:

a) On applique une force sur un corps et le corps reste au repos (Fig. 7.9)

Dans ce cas, le déplacement est nul et le travail est évidemment


nul. Il y a déformation du corps, et aussi longtemps que la défor-
mation se fait il y a un certain travail accompli, (si petit soit-il),
après quoi, la déformation étant complétée, il ne se fait plus de tra-
vail. Un homme qui pousse s mur* immobile ne fait pas de travail
point de vue physique, même rès un certain temps il va se sentir
fatigué.

b) Les forces appliquées sont perpendiculaires à la direction du mouvement

La figure 7.10(a) représente un bloc qui se déplace sous l'effet


+ -f
de la force F, à une vitesse v. La force 8 appliquée sur le blgc ne
fait pas de travail parce qu'elle est perpendiculaire au déplacement
On tire cette concluçion de la définition du travail. En effet, si
dans l'équation 7.1

W = Fx cos 0
on fait 0 = 90°, (cos O = O) on trouve que W = 0 .
+
Le même raisonnement est valable pour la force P appliquée sur le
bloc. La force centripète (Fig. 7.10(b)) est aussi toujours perpen-
diculaire au déplacement et ne fait aucun travail.

Un homme qui se tient au repos ou se déplace à une vitesse cons-


tante, avec un poids sur le dos, ne fait pas de travail au sens phy-
sique du mot. S'il se déplace à vitesse constante, il a fait du
travail en partant et il en fera en s'arrêtant, mais entre temps il
n'en fait pas.

c) Les forces appliquées sont parallèles à la direction d'un mouvement uniforme rectiligne
+
Le bloc de la figure 7.11 se déplace à vitesse constante v. I l
est donc en état d'équilibre de translation, ce qui signifie que:

Ici est la force motrice et 3 la force de frottement. Le travail


-f -f -+ -+
fait par la force F sur un déplacement x est F. x et le travail fai
par 2 sur le même déplacement est -Te;. La somme algébrique des
travaux est nulle.

Ceci ne permet pas d'affirmer que le moteur d'une automobile qui fi


à une vitesse constante de 50 km/h ne fait aucun travail, mais que le
travail fait par le moteur est égal au travail fait par la force de
frottement. Le travail total fait par le système (automobile et che-
min) est nul.

d) La résultante des forces appliquées sur un corps n'est pas nulle

Dans ce cas, le corps est accéléré et sa vitesse change d'un


point à un autre. Considérons un bloc de masse m qui se déplace sur
-+
une trajectoire rectiligne sous l'effet d'une force résultante F
+
(Fig. 7.12). Au point A, sa vitesse est vl et au point B elle est
-+ -+
v2. Le déplacement entre les points A et B est x. Le travail fait
par la force 3 qui produit un déplacement de A à B êst:
-+ -+
W = F.x (7.9)
e
D'après la 2 loi de Newton on peut poser:
W=max.

On a vu en cinématique que la vitesse v2 est reliée à vi par la re-


lation
v2 = vl + at, (7.11)
et que l'on calcule le déplacement par la formule
Substituons l e s v a l e u r s de a e t x des équations 7.11 e t 7.12 dans
l'équation 7 . 9 . On o b t i e n t :

+
On trouve que l e t r a v a i l f a i t p a r l a f o r c e F e s t é g a l e à l a d i f f é -
1
rence e n t r e deux v a l e u r s d'une expression de l a forme - 2
m v2.
C e t t e expression e s t t r è s importante en physique e t on l u i a donné
l e nom d ' é n e r g i e c i n é t i q u e , ou symboliquement E
C
. Rappelons que l a
-f
f o r c e F appliquée s u r l e corps e s t l a f o r c e r é s u l t a n t e . On p e u t é-
videmment c a l c u l e r l e t r a v a i l f a i t p a r chaque f o r c e ( f o r c e de f r o t t e -
ment, f o r c e motrice . . . ) e t , en t e n a n t compte du s i g n e du t r a v a i l ,
on a r r i v e r a i t à un s u r p l u s de t r a v a i l q u i s e r a i t é g a l à l a v a r i a t i o n
de l ' é n e r g i e c i n é t i q u e . Lorsque l ' é q u a t i o n 7.13 donne un r é s u l t a t
n é g a t i f , c ' e s t que l a v i t e s s e f i n a l e e s t p l u s p e t i t e que l a v i t e s s e
initiale. On a dans ce cas un t r a v a i l n é g a t i f , l a f o r c e e t l e dé-
placement s o n t en s e n s i n v e r s e . Au p o i n t de vue dimensionnel, l e s
dimensions de l ' é n e r g i e s o n t l e s mêmes que c e l l e s du t r a v a i l . En
effet:

= force x distance, (7.15)

ce q u i donne b i e n l e s dimensions d'un t r a v a i l . Les u n i t é s de l ' é n e r -


g i e c i n é t i q u e s o n t des j o u l e s dans l e système MKS e t des p i - l b dans l e
système FSS.

On o b t i e n t un r é s u l t a t p l u s g é n é r a l en u t i l i s a n t l e c a l c u l i n t é -
-f
gral. Considérons le travail fait par une force F, variable en gran-
deur, et dans la direction du déplacement rectiligne, de xl à x2.
On calcule ce travail à l'aide de l'équation 7.5, soit:

On peut exprimer la loi fondamentale de la dynamique de la façon


suivante:

On exprime l'accélération en fonction de v et de x (au lieu du temps)


comme suit:

A l'aide de ce résultat, l'équation 7.17 devient:

et après séparation des variables:

F dx = m v dv.

On intègre les deux membres de cette équation entre les limites xl et


x2, et VI et v2, les vitesses correspondantes à ces positions:

Après intégration, on obtient:

On retrouve les résultats déjà obtenus (équation 7.13).


D'une façon générale, on peut dire que même pour une force résultante
variable, le travail apparait sous forme d'une variation d'énergie
cinétique du corps.
Exemple 7.4

Un automobiliste f i l a n t a 8 5 km/h (23.6 n / s ) a r r ê t e soudainemect l e


moteur de s a v o i t u r e e t s e l a i s s e a l l e r sans appliquer l e s f r e i n s . Il
s ' a r r ê t e a p r è s a v o i r parcouru 200 m. La nasse de l ' a u t o e s t de 1200 k g .
Quelle e s t l a v a l e u r moyenne des f o r c e s de frottement q u i l ' a r r ê t e n t ?

Dès l ' a r r ê t du moteur, il n ' y a pas d ' a u t r e s f o r c e s qui a g i s s e n t s u r


l ' a u t o que l e s f o r c e s de f r o t t e m e n t . Le t r a v a i l f a i t p a r c e s f o r c e s
vaut :
W = - f x 200 m = - 200f j o ~ ~ l e s

L'énergie c i n é t i q u e de l ' a u t o passe de 1 / 2 mv: à zéro, s o i t :

- - 334 176 j o u l e s .

Cette V a r i a t i o n de l ' é n e r g i e a é t é p r o d u i t e par l a f o r c e f . Le t r a -


v a i l f a i t p a r c e t t e f o r c e vaut:

- 2 0 0 f = - 334 176 j o u l e s ,

e t finalement :
f = 1671 N .

7.5 Travail fait par une force variable

On a c h o i s i , pour donner un exemple de ce problème, une f o r c e


v a r i a b l e en grandeur mais c o n s t a n t e en d i r e c t i o n . Dans l a f i g u r e
7.13, l a f o r c e ? reste toujours horizontale. E l l e e s t appliquée
s u r une masse de poids b, soutenue p a r une corde de longueur L à un
p i v o t f i x e en O. I l e s t évident que l a f o r c e v a r i e en grandeur:
e l l e e s t presque n u l l e en A e t augmente à mesure que h s ' a c c r o î t .
On cherche l e t r a v a i l f a i t p a r c e t t e f o r c e pour soulever l e poids
d'une hauteur h . Toutes l e s f o r c e s qui a g i s s e n t s u r l e poids sont
r e p r é s e n t é e s s u r l a f i g u r e 7.14.
Le t r a v a i l dh' s u r un parcours ds v a u t :

Le t r a v a i l t o t a l e f f e c t u é s u r t o u t l e p a r c o u r s , du p o i n t A au p o i n t
B , e s t obtenu e n i n t é g r a n t c e t t e d e r n i è r e é q u a t i o n , s o i t :

I l n ' e s t pas p o s s i b l e d ' é v a l u e r c e t t e i n t é g r a l e s a n s r é d u i r e l e s


t r o i s v a r i a b l e s F , s e t 0 en une s e u l e . Puisque F e t s peuvent
s ' e x p r i m e r en f o n c t i o n de O , on c h o i s i t c e t t e d e r n i è r e comme v a r i a -
ble d'intégration. D'après l a f i g u r e , on p e u t p o s e r (notons que l a
masse s e déplace à v i t e s s e c o n s t a n t e ) :

T sin 8 = F
T COS e = P.

On d i v i s e ces é q u a t i o n s l ' u n e p a r l ' a u t r e e t on o b t i e n t :

C e t t e d e r n i è r e r e l a t i o n donne l a f o r c e en f o n c t i o n de 5 .
Exprimé en r a d i a n s , l ' a n g l e de correspondant à un déplacement ds
s'exprime de l a façon s u i v a n t e ( F i g . 7.15):

On remplace F e t ds d e l ' é q u a t i o n 7.20 p a r l e s v a l e u r s t r o u v é e s en


7.21 e t 7.22. Les l i m i t e s d ' i n t é g r a t i o n s o n t maintenant 5 = oO, e t

= P L / sin e dB
= P L (1 - cos OB) (7.23)

L'équation 7.23 donne le travail fait par la force F, toujours main-


tenue dans la direction horizontale, pour monter la masse d'une hau-
teur L (1 - cos OB) = h (Fig. 7.13). Le résultat 7.23 peut aussi
s'exprimer en posant P = mg.
W = mg L (1 - cos OB)
W = mgh.
Le travail fait par la force F horizontale est donc égal au travail
fait par une force verticale, de grandeur mg, sur un déplacement h.

7.6 Puissance

La puissance est un concept d'ingénieur plutôt qu'un concept de


physicien. Elle tient compte du temps que prend un mécanisme pour
produire un certain travail. Par exemple, le moteur d'une grue peut
lever un poids en 15 secondes alors que le moteur d'une autre grue
va lever le même poids en 5.0 secondes. On dit que la seconde grue
est plus puissante que la première parce qu'elle a fait le travail
dans un temps plus court.
On appelle puissance moyenne le quotient du travail fait par une
force F, par l'intervalle de temps t, durant laquelle cette force
est appliquée:
travail fait par la force F
P = intervalle du temps t

Si le travail ne se fait pas de façon uniforme, on définit la puis-


sance instantanée de la façon suivante:

Dans le système MKS, les unités de la puissance sont:


-N =- m -joule = watt.
s seconde
Le c h e v a l - v a p e u r , ou horse-power i n t e r n a t i o n a l (hp i n t . ) e s t d é f i n i
de l a façon suivante:
1 cv = 1 hp ( i n t ) = 736 w a t t s

Dans l e système FSS l a p u i s s a n c e s ' e x p r i m e en p i - l b / s . On a l e s


r e l a t i o n s suivantes e n t r e l e s différentes unités:

550 = 1 hp (FSS)
746 watts = 1 hp (FSS)

En p r a t i q u e on u t i l i s e l e s w a t t s pour l a p u i s s a n c e é l e c t r i q u e e t l e s
horse-power pour l a p u i s s a n c e mécanique.

Exemple 7.5

Un homme de 70 kg monte à t o u t e v i t e s s e , en c o u r a n t , t r o i s é t a g e s
d ' u n é d i f i c e ( 1 2 m) en 12 s e c o n d e s . Q u e l l e p u i s s a n c e a - t - i l développée
(environ)?

exprimée en horse-power ( i n t e r n a t i o n a l ) c e t t e p u i s s a n c e d e v i e n t :

686 W
= 0.93 h.p. (int.)
736 W/h.p. ( i n t . )

Une a u t r e u n i t é d e t r a v a i l que l ' o n u t i l i s e d a n s l ' i n d u s t r i e e s t l e


k i l o w a t t - h e u r e (kWh). C ' e s t l e t r a v a i l f a i t p a r un a g e n t q u i t r a v a i l l e
a u t a u x de 1 . 0 k i l o w a t t (1000 j o u l e s / s ) pendant une h e u r e ; i l v a u t
3.6 x 106 j o u l e s .

En g é n é r a l , on p e u t p o s e r que l o r s q u e une f o r c e F p r o d u i t un dé-


placement dx dans l a d i r e c t i o n d e l a f o r c e , l e t r a v a i l v a u t :

dW = F d x .

La p u i s s a n c e i n s t a n t a n é e s ' o b t i e n t a u moyen d e l ' é q u a t i o n 7.25,


soit:
P.inst . = F v.

:10 v est la vitesse instantanée.

Exemple 7.6

Un b a t e a u s e d é p l a c e à une v i t e s s e c o n s t a n t e de 40 km/h.
Le m o t e u r d é v e l o p p e - 2 2v. Quelles sont l e s f o r c e s de r é s i s t a n c e
de l ' e a u e t de l ' a i r ?

Le b a t e a u f i l a n t à v i t e s s e c o n s t a n t e , l a f o r c e m o t r i c e e s t é g a l e
aux forces f de frottement. D ' a p r è s l ' é q u a t i o n 7 . 2 8 on a :

P = F v
Problème 7

On applique une force de 130 Y, horizontalement, sur une voi-


ture de 75 kg. Le coefficient de frottement entre les pneus
et le chemin est de 0.10. Calculer:
a) la force de frottement;
b) la force qui va accélérer la voiture;
c) l'accélération de la voiture;
d) le travail fait par la force de frottement lorsque la
voiture s'est déplacée de 30 m;
e) le travail fait par la force de 130 N sur cette distance
de 30 m;
f) 1 'augmentation d l énergie cinétique de la voiture après
ce déplacement de 30 m.
Quelles conclusions peut-on tirer de ces trois derniers ré-
sultats?
Une automobile de 2.0 tonnes se déplace à une vitesse de
100 km/h. A quelle vitesse devra-t-elle se déplacer pour
doubler son énergie cinétique? Si, dans le premier cas,
on pouvait transformer complètement l'énergie cinétique en
travail mécanique, combien de j oules obtiendra-t - on 7
Les graphiques de la figure 7.16 donnent les valeurs d'une
force variable en fonction du déplacement x. Calculer
(approximativement) dans chaque cas le travail fait par la
force dans les limites de x que l'on a indiquées.
On lève un poids de 100 K au moyen d'une corde et d'une
poulie. Le poids se déplace à une vitesse constante de
20 m/s jusqulà une hauteur de 80 m. Calculer le travail
fait par la force.
On applique une force F de 24 N faisant un angle de 37" avec
l'horizontale (Fig. 7.17) sur un bloc de 100 kg. Quel est
le travail fait par la force lorsque le bloc parcourt une
distance de 20 m sur une surface polie? Vérifier que ce tra-
vail est égal à l'énergie cinétique que possède le bloc après
ce déplacement.
Problème 7

7.6 Une f o r c e v a r i e s u i v a n t l a l o i F = 3 . 0 x , dans l a q u e l l e F


e s t en newtons e t x en mètres. Calculer, par intégration
e t graphiquement, l e t r a v a i l f a i t p a r c e t t e f o r c e s u r un dé-
placement dont l e s l i m i t e s s o n t x = 2.0 m, e t x = 6.0 m.

7.7 Un obus de 50 N a une v i t e s s e de 6 0 0 m/s à l a s o r t i e d ' u n


canon de 3 . 0 m de long.

a) Quelle e s t l ' é n e r g i e c i n é t i q u e de l ' o b u s ?


b) Quelle e s t l a f o r c e moyenne q u i a g i t s u r l ' o b u s à l ' i n -
t é r i e u r du canon?
c) Quelle s e r a i t l a v i t e s s e d'une automobile de 1500 kg q u i
a u r a i t l a même é n e r g i e c i n é t i q u e ?

7.8 Une f o r c e de 30 N a g i t s u r une v o i t u r e q u i peut s e d é p l a c e r


s u r une v o i e f e r r é e . La f o r c e f a i t un angle de 15" avec l a
voie. On observe que l a v o i t u r e s e déplace à v i t e s s e cons-
tante. Quel t r a v a i l l a f o r c e a - t - e l l e f a i t lorsque l a v o i -
t u r e s ' e s t déplacée de 200 m? Quel t r a v a i l f a i t l a compo-
s a n t e de l a f o r c e p e r p e n d i c u l a i r e à l a voie?

7.9 Un é l e c t r o n frappe l ' é c r a n d'un tube de t é l é v i s i o n à une v i -


t e s s e de 2.0 x l o g cm/s. C a l c u l e r l ' é n e r g i e c i n é t i q u e . Com-
p a r e r c e t t e é n e r g i e avec c e l l e d'un proton qui a u r a i t l a mê-
-31
me é n e r g i e . La masse de l ' é l e c t r o n e s t de 9 . 1 x 10 kg,
-27
e t c e l l e du p r o t o n de 1.67 x 10 kg.

7.10 Une v o i t u r e de 4600 l b a t t e i n d une v i t e s s e de 60 mi/hs,4.0


secondes a p r è s son d é p a r t . Quelle e s t l a puissance moyenne
développée p a r son moteur?

7.11 On forme un pendule à l ' a i d e d'une masse de 2.0 kg e t d'une


corde de 1 . 0 m . Quel t r a v a i l d o i t - o n f a i r e pour d é p l a c e r
l e pendule de s a p o s i t i o n v e r t i c a l e à une p o s i t i o n horizon-
tale?

7.12 Un b l o c de 0 . 5 0 kg descend s u r un plan f a i s a n t un a n g l e de


37' avec l ' h o r i z o n t a l e . Le f r o t t e m e n t s u r l e p l a n e s t né-
gligeable. Le b l o c e s t a r r ê t é au b a s du p l a n en s e b u t a n t
c o n t r e un r e s s o r t (Fig. 7.18). La longueur du p l a n e s t de
2.5 m e t l e r e s s o r t e s t comprimé de 6 0 cm. Quelle e s t l a
c o n s t a n t e d ' é l a s t i c i t é du r e s s o r t ?

7.13 Un marteau p i l o n pèse 4000 S . L o r s q u ' i l tombe d ' u n e 1i;iiitciii'


de 1 . 0 m , en p a r t a n t du r e p o s , i l diminue l ' é p a i s s e u r d'iiiic
p i è c e de métal de 2.0 cm.

a) Quelle e s t l ' é n e r g i e c i n é t i q u e du marteau p i l o n au moment


où i l frappe l a p i è c e de métal?
b) Quelle e s t l a f o r c e moyenne exercée s u r l a p i è c e de
métal?

7.14 Une chaine de 12 p i de longueur e s t suspendue l e long d ' u n


mur. La chaine pèse 2 . 0 l b l e p i e d . Calculer l e t r a v a i l
f a i t pour monter l a chaine s u r l e mur au moyen des deux mé-
thodes s u i v a n t e s : ( F i g . 7.19)

a) En d i v i s a n t l a chaine en 6 s e c t i o n s d ' é g a l e longueur e t


en montant chaque s e c t i o n d'une h a u t e u r indiquée p a r s a
p o s i t i o n dans l a c h a i n e .
b) En u t i l i s a n t l e c a l c u l i n t é g r a l .

7.15 Une c e r t a i n e p e t i t e automobile a une p u i s s a n c e de 40 cv.


A combien de g r i l l e - p a i n de 1500 w a t t s c e t t e puissance e s t -
e 1l e é q u i v a l e n t e ?

7.16 Un homme u t i l i s e son r a s o i r é l e c t r i q u e de 10 w a t t s d u r a n t


t r o i s minutes chaque j o u r . En supposant que l e p r i x de l ' é -
l e c t r i c i t é e s t de $0.01 l e k i l o w a t t - h e u r e , pendant combien
de temps d e v r a - t - i l l ' u t i l i s e r pour dépenser $O.Io?

7.17 Une puissance de 6 0 cv e s t r e q u i s e pour g a r d e r une automo-


b i l e à une v i t e s s e c o n s t a n t e de 100 km/h s u r une r o u t e ho-
rizontale.

a) Q u e l l e e s t l a f o r c e de f r o t t e m e n t t o t a l e q u i a g i t s u r
l'automobile?
b) S i l'automobile pèse 14200 N , q u e l l e devra ê t r e l a p u i s -
sance développée l o r s q u ' e l l e monte une pente de 5' avec
l ' h o r i z o n t a l e à une v i t e s s e c o n s t a n t e de 65 km/h?

7.18 Une pompe d o i t pomper 1500 l i t r e s d ' e a u à l a minute dans un


p u i t s de 10 m de profondeur. La v i t e s s e de l ' e a u à l a s o r -
t i e de l a pompe e s t de 3 . 0 m/s. Q u e l l e p u i s s a n c e l e moteur
Problème 7 137

de la pompe doit-il avoir pour faire tout ce travail?


(Un litre d'eau pèse 9.8 N).
7.19 Un boulet de canon de 32 kg part à une vitesse de 990 m/s.
Combien vaut l'énergie cinétique à $0.05 du kilowatt-heure?
7.20 Un homme tire sur une voiture de 96 kg. Plus il avance,
plus il se sent fatigué et, par conséquent, plus la force
qu'il exerce diminue. On suppose que la loi de la force
est de la forme:
F = 21 (100 - x),

où xest en mètres et F en N (Le cas limite où x > 100 m


n'a pas de signification physique). Quel travail est ac-
compli par l'homme lorsqulil se déplace de 40 m?
CONSERVATION DE L'ÉNERGIE

CHAPITRE 8

8.1 Introduction

Dans les trois chapitres qui suivent, nous allons étudier les prin-
cipes de conservation et leurs applications en mécanique. Ces princi-
pes, au nombre de trois, pour le genre d'étude que nous faisons, sont
le principe de la conservation de l'énergie, le principe de la conser-
vation de la quantité de mouvement linéaire et le principe de la con-
servation du moment cinétique. Nous étudierons les deux derniers
dans les prochains chapitres.

Remarquons qu'en théorie on peut tout connaître du mouvement d'un


corps en utilisant la loi fondamentale de la dynamique. Dès que la
force est connue, on n'a qu'à résoudre l'équation:

Il arrive cependant que l'expression de la force est complexe et


que la solution de l'équation différentielle 8.1 est extrêmement dif-
ficile ou impossible à obtenir. Cette solution se présente sous la
forme
+ -f
x = x(t), (8 2 )

qui est l'équation du mouvement du mobile. Quand la solution est ini-


possible ou exige un travail trop long, on utilise les principes de
conservation pour s'aider à calculer les principales caractéristiques
du mouvement en question. Sans donner tous les détails du mouvement,
ces principes donnent souvent assez de renseignements et la solution
de l'équation 8.1 n'est plus requise. Nous verrons l'utilité des prin-
cipes dans le cas du mouvement planétaire et des collisions de parti-
cules. Avant de faire la mise en application directe du prinripe de
la conservation de l'énergie, qui est le premier principe que nous al-
lons étudier, il nous faut préciser les notions de champ de forces et
d'énergie potentielle.

8.2 Champ de forces

Dans la définition qui va suivre, le mot champ a une signification


plus étendue que la signification habituelle; il signifie en physique
une étendue à une deux ou trois dimensions. On définit un champ de
forces de la façon suivante:
C'est une région de l'es~ace. limitée ou illimitée. où à
chaque point est associé (se fait sentir)
p
p
.
une force déter-
minée en grandeur et en direction.

Les exemples suivants vont préciser la notion de champ de forces

1) Champ gravitationnel

C'est la région illimitée de l'espace autour d'une masse gravi-


tationnelle. La force qui se fait sentir dans ce champ est la force
d'attraction universelle entre deux masses, calculée au moyen de l'é-
quation de Newton:
G m1m2
F = T

La force diminue à mesure qu'on s'éloigne du centre C de force. On


définit l'intensité du champ en un point comme étant la valeur de la
force gravitationnelle exercée sur une masse unitaire. D'après 1'6-
quation 8.3, l'intensité du champ produit par m l à une distance r,
est:

Dans la figure 8.1, on représente le champ de forces, autour de la


terre. La force en A est plus grande qu'en B. La force est tou-
jours dirigée vers le centre de la terre et les vecteurs position
d'une masse m (point P) sont mesurées à partir du centre de la ter-
re, donc en sens contraire de la force. L'équation 8.3 s'écrit:
-+
ou u est un vecteur unitaire indiquant le sens positif des vecteurs
position et M, la masse de la terre. Près de la surface de la terre,
on peut considérer ce champ comme constant. (Fig. 8 . 2 ) . Dans ce cas,
la force est égale au poids de la masse placée dans le champ à la
surface de la terre, et l'intensité du champ est "g" N/kg ou "g"
lb/slug.

2 ) Champ de forces élastiques

C'est la région de l'espace où se fait sentir l'influence d'une


-+ -+
force élastique de la forme F = - kx (loi de Hooke). On représente
dans la figure 8.3 une molécule diatomique, On suppose dans certains
modèles de molécule que lorsqulon déplace légèrement un atome de sa
position d'équilibre, celui-ci subit une force de rappel qui obéit à
la loi de Hooke. On peut dire que les atomes se déplacent dans un
champ de forces élastique dont l'intensité est égale à la valeur de
la force. Les forces de rappel exercée par un ressort, une bande é -
lastique, une membrane élastique ou une balle de caoutchouc forment
aussi un champ de forces élastique, dans certaines limites de défor-
mation.

3) Champ de forces électriques

Considérons deux charges électriques ponctuelles dans l'espace.


Chacune subit une force donnée par la relation:

où Q et q sont les valeurs respectives des charges et r la distance


entre les deux charges (Fig. 8.4). E est une constante appelée per-
mittivité du vide. Vectoriellement, l'équation 8.6 s'écrit:
On peut avoir une force d'attraction ou de répulsion selon que les
charges sont de même signe ou de signes contraires. L'intensité du
champ au point P produit par la charge Q, c'est-à-dire la force exer-
cée sur une charge unitaire positive est donnée par la formule:

Il existe d'autres champs de forces, comme les champs de forces


magnétiques, nucléaires, moléculaires etc.... dont nous ne discute-
rons pas dans ce texte.

8.3 Forces conservatives et forces dissipatives

Considérons une force qui agit sur une masse se déplaçant sur un
trajet fermé. Si le travail total fait par cette force est nul,-on
dit que la force est conservative. Rappelons qu'un trajet fermé est
un trajet où les points initial et final coincident (Fig. 8.5(a)).
Les principales forces conservatives qui nous intéressent sont la
force de gravitation, la force élastique et la force d'attraction
et de répulsion entre deux charges électriques.
On montre facilement que la force de gravitation près de la sur-
face de la terre est une force conservative. En effet, considérons
la masse au point A , dans le champ gravitationnel de la terre
4
(Fig. 8.5(b)). La force du champ est mg dirigée vers le bas (centre
de la terre). On déplace cette masse avec une force égale ou plus
-+
grande à mg. Ceci importe peu, puisqu'on calcule seulement le tra-
4
vail fait par la force mg. La masse parcourt le trajet A B C D E F A.
Calculons le travail fait sur les différentes sections du parcours;

-mgxAB

O (la force est perpendiculaire au déplacement)


-mgxDC
O
-
- m g x - ~ ~ = m g x E

o.
Le t r a v a i l t o t a l f a i t s u r t o u t l e parcours fermé r é s u l t e de l a
somme de tous l e s t r a v a u x , c ' e s t - à - d i r e :

-
La f o r c e de g r a v i t a t i o n e s t donc une f o r c e c o n s e r v a t i v e .
Lorsqu'on c a l c u l e l e t r a v a i l f a i t p a r mg s u r une courbe quelconque
fermée, on r e t r o u v e l e même r é s u l t a t . En e f f e t , on peut d i v i s e r c e
+
)arcours en p e t i t e s e c t i o n s d s , de composantes dx e t dy (Fig. 8 . 6 ) ,
:t on c a l c u l e l e t r a v a i l à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n s u i v a n t e :

trajet trajet 'trajet

On peut a u s s i d é f i n i r une f o r c e c o n s e r v a t i v e de l a façon suivan-


.e: l e t r a v a i l f a i t par une f o r c e c o n s e r v a t i v e ne dépend que des
loints i n i t i a l e t f i n a l du t r a j e t ; i l e s t indépendant des déplacements
n t r e-
- ces p o i n t s . Montrons c e c i à l ' a i d e du diagramme de l a f i g u r e
.7. Calculons l e t r a v a i l f a i t p a r l o r s q u e l a masse passe du p o i n t
au p o i n t E . Le t r a v a i l f a i t en parcourant l e t r a j e t A B C D E
st:

e t r a v a i l f a i t en s u i v a n t l e t r a j e t A F E e s t :

e t r a v a i l f a i t en s u i v a n t ces deux t r a j e t s d i f f é r e n t s e s t donc l e


ême e t ne dépend que des p o i n t s i n i t i a l e t f i n a l A e t E .

I l e x i s t e un a u t r e genre de f o r c e , appelée f o r c e d i s s i p a t i v e ,
vec l a q u e l l e on ne peut pas r é p é t e r l e s expériences que nous venons
:faire. I l en r é s u l t e donc q u ' a v e c c e t t e f o r c e l e t r a v a i l f a i t s u r
1 t r a j e t fermé n ' e s t pas n u l . L'exemple l e p l u s f r é q u e n t , que l ' o n
3ncontre de c e t t e f o r c e e s t l a f o r c e de f r o t t e m e n t . Le t r a v a i l f a i t
ir c e t t e f o r c e e s t t o u j o u r s n é g a t i f , p u i s q u ' e l l e e s t t o u j o u r s de
sens c o n t r a i r e au déplacement. Calculons l e t r a v a i l f a i t p a r une
f o r c e de f r o t t e m e n t s u r l e t r a j e t fermé A B C D E F A de l a f i g u r e
8.7. Le t r a v a i l t o t a l e s t é g a l à

I l n ' e s t donc pas n u l . On p o u r r a i t facilement montrer que l e t r a v a i l


f a i t p a r une f o r c e d i s s i p a t i v e dépend du t r a j e t s u i v i .

8.4 Énergie potentielle

Considérons un corps dans l e champ g r a v i t a t i o n n e l de l a t e r r e .


I l e s t p l a c é à une d i s t a n c e r du c e n t r e . S i on l e l a i s s e a l l e r à
lui-même (on enlève t o u t e c o n t r a i n t e ) i l va s e m e t t r e en mouvement
v e r s l e c e n t r e de l a t e r r e , e t s a v i t e s s e à l a s u r f a c e va dépendre
de s a p o s i t i o n i n i t i a l e dans l e champ. Considérons de p l u s l e s a -
tomes formant l a molécule i l l u s t r é e dans l a f i g u r e 8 . 3 . I l s sont
dans un champ de f o r c e é l a s t i q u e . S i on l e s déplace de l e u r p o s i -
t i o n d ' é q u i l i b r e , i l s s e mettent en mouvement. La v i t e s s e q u ' i l s
ont a t t e i n t e l o r s q u l i l s p a s s e n t de nouveau à l e u r p o s i t i o n d ' é q u i -
l i b r e dépend du déplacement i n i t i a l dans l e champ. On r e t r o u v e l e s
mêmes o b s e r v a t i o n s pour tous l e s a u t r e s champs c o n s e r v a t i f s .

Dans l e s c a s que nous venons d ' é t u d i e r nous observons que l e


corps a de . l ' é n e r g i e puisque, s i on l e l a i s s e à l u i même dans l e
champ, i l s e met en mouvement. L'énergie q u ' i l possède e s t d i r e c -
tement r e l i é e à s a p o s i t i o n dans l e champ de f o r c e s e t s ' a p p e l l e
énergie p o t e n t i e l l e . On o b t i e n t l ' é n e r g i e p o t e n t i e l l e d'une p a r t i -
c u l e en un p o i n t x d'un champ c o n s e r v a t i f en c a l c u l a n t l e t r a v a i l
+
que f a i t l a f o r c e F , p r o d u i t p a r l e champ, l o r s q u l o n t r a n s p o r t e c e t t e
p a r t i c u l e d ' u n p o i n t x_ au p o i n t x . On l e formule a i n s i :

où l e t r a j e t s e f a i t s u r une d r o i t e e t x e s t un p o i n t de r é f é r e n c e
O
arbitraire. Le s i g n e n é g a t i f p r o v i e n t du f a i t que l e déplacement dx
est en sens inverse de la force.

On calcule la différence d'énergie potentielle entre deux points


xi et x2 à l'aide de l'équation 8.9. En effet, le travail fait par
la force conservative lorsqu'on déplace une particule d'un point xi
à un autre point xp est:
f X2
I

- j
x1
dx.

On peut relier ce travail à l'énergie potentielle de la particule en


chacun des points xl et x2, que l'on mesure par rapport au point de
référence x . En s'inspirant de la relation mathématique suivante:
O
c

= '
Ja
b

F(x)dx +
/

on peut écrire:

- /
i
Fdx = - 1 ": dx
XI XO
où LE est la différence d'énergie potentielle entre les points x i
P
et x2. Dans les paragraphes qui suivent, nous appliquons l'équation
8.9 aux différents champs de forces que nous avons étudiés dans la
section 8.1.

l e r cas. Champ gravitationnel près de la terre

Dans ce cas, la force est constante et égale au poids du corps.


Par rapport à la surface de la terre (position x = O), l'énergie po-
tentielle d'une masse m, à une hauteur h, est d'après l'équation 8.9:

= + mgh.

Le travail qu'il faut faire pour "monter" la masse à cette position


est mgh (Fig. 8.8). Puisque la force de gravitation est une force
conservative, le travail que peut faire mg en revenant à la surface
est aussi mgh. On peut donc définir l'énergie potentielle gravita-
tionnelle comme étant l'énergie emmagasinée dans une masse en rai-
son de sa position dans un champ de force.

2e cas. Champ gravitationnel. Cas général

On obtient la valeur de la force dans le champ gravitationnel de


la terre par l'équation 8.4.

Dans ce cas, pour des raisons d'ordre pratique, il est préférable de


prendre r + comme la position de référence, car à ce point la for-
ce est nulle. Quand la force est constante, on peut choisir le point
de référence x où l'on veut, mais quand la force varie avec la posi-
O
tion, il est utile de placer ce point où la force est nulle. Ce point
-
est à l'infini si la force est une fonction du genre 1 , et il est à
n
x
zéro si la force est une fonction du genre xn .
Des équations 8.9 et
8.13 on obtient:
E = - - GMm
P r

L'équation 8.14 donne la valeur de l'énergie potentielle d'un


corps de masse m à une distance r du centre de la terre. Remarquons
que l'énergie potentielle a une valeur maximale nulle à l'infini et
une valeur minimale, au centre de la terre (considérée comme masse
ponctuelle).

La différence d'énergie potentielle entre deux points rl et r2


(Fig. 8.9) dans le champ de forces s 'obtient en faisant l a différence
entre l'énergie potentielle à ces po ints. On a donc:

(8.15)

En partant de cette dernière équation, on peut re:trouver le ré-


sultat 8.12 dans le cas particulier où la distance r est presque é-
gale à R le rayon de la terre. Posons (Fig. 8.10) que rl = R + y1
et r2 = R + y 2 , et remplaçons ces valeurs de r dans l'équation 8.15.
Ceci donne:
Puisque y ] et y2 sont très petits, comparés à R, on peut aussi écrire

Le facteur -
GMm est la force d'attraction de la terre sur une mas.
R2
se m à la surface de la terre, c'est donc le poids mg de la masse m.
Cette dernière équation peut donc s'écrire:

Ce résultat est le même que celui que l'on a obtenu dans la sec-
tion précédente (Eq. 8.12) où l'on donne l'énergie potentielle d'une
masse à une hauteur h. ( y l = O, y2 = h ) .

Exemple 8.1

Quelle est l'gnergie potentielle d'un satellite de deux tonnes


qui se déplace à une distance de 800 mi de la surface de la terre?

On transforme d'abord les données dans le système MKS


La distance r devient:

La masse du satellite en kg est:

Les constantes G et M de l'équation valent:

G = 6.67 x 10-11 ~ - r n ~ / k ~ ~

M = 5.98 x 1 0 kg.
~ ~
L ' é n e r g i e p o t e n t i e l l e v a u t donc:

= - 94 x 109 j o u l e s .

3e cas. Champ élastique à une dimension

On é t u d i e l e champ de f o r c e p r o d u i t p a r un r e s s o r t à b o u d i n .
On a d é j à vu que l a l o i d e l a f o r c e é l a s t i q u e s ' é c r i t s o u s l a forme

F = - kx.

On c h o i s i t dans c e c a s l a p o s i t i o n d ' é q u i l i b r e du r e s s o r t comme p o s i -


t i o n où l ' é n e r g i e p o t e n t i e l l e e s t n u l l e . On c a l c u l e l ' é n e r g i e p o t e n -
t i e l l e a u p o i n t x à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 8.9. On o b t i e n t :

i x
E
P
= - j Fdx,
J xo

On o b t i e n t l e même r é s u l t a t en comprimant l e r e s s o r t a u l i e u d e
l'allonger.

Exemple 8.2

On a c c r o c h e un p o i d s de 10 lb à un r e s s o r r qu'on a l l o n g e de
1.0 pi. Le p o i d s e t l e r e s s o r t s o n t s u r un p l a ? h o r i z o n t a l . La cons-
t a c t e d ' é l a s t i c i t é e s t de 2000 l b / p i . Q u e l l e e s t l ' é n e r g i e p o t e n t i e l l e
du p o i d s e t à q u e l l e h a u t e u r d e v r a i t - i l ê t r e p l a c é dans l e champ d e
f o r c e s g r a v i t a t i o n n e l pour a v o i r l a même é n e r g i e p o t e n r i e l l e ?
L'énergie p o t e n t i e l l e du b l o c e s t l a même que l ' é n e r g i e
p o t e n t i e l l e é l a s t i q u e du r e s s o r t . On c a l c u l e c e t t e d e r n i è r e à
l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 8.17. On o b t i e n t :

= 1000 p i - l b

Pour a v o i r une é n e r g i e p o t e n t i e l l e g r a v i t a t i o n n e l l e de 1000 p i - l b


p a r r a p p o r t à l a s u r f a c e de l a t e r r e , l e poids d o i t ê t r e p l a c é à une
hauteur donnée p a r l a r e l a t i o n :

mgh = 1 0 0 0 p i - l b

10 x h = 1000 p i - l b

h = 100 p i .

8.5 Conservation de l'énergie

Au c h a p i t r e p r é c é d e n t , s e c t i o n 7 . 4 , on e s t a r r i v é à une conclu-
s i o n importante concernant l e t r a v a i l f a i t p a r l a f o r c e r é s u l t a n t e
appliquée s u r un o b j e t . On a vu que ce t r a v a i l é t a i t é g a l à l a va-
l
r i a t i o n d'une q u a n t i t é - m v 2 , qu'on a p p e l l e é n e r g i e c i n é t i q u e . La
2
r e l a t i o n ' obtenue é t a i t l a s u i v a n t e :

ou b i e n , lorsque l a f o r c e e s t v a r i a b l e e t que l e corps de masse m


p a s s e de xl à XZ:

x2

Dans l e s s e c t i o n s p r é c é d e n t e s , on a trouvé'que l e t r a v a i l t o t a l f a i t
p a r l a f o r c e F p r o d u i t p a r un champ c o n s e r v a t i f e s t
x2

IXlFdx.
On a vu (équation 8.11) que ce t r a v a i l e s t é g a l à l a d i f f é r e n c e
de l'énergie potentielle d'une masse entre les points x l et x2, soit:

Supposons que la force F des équations 8.18 et 8.19 soit la


même, c'est-à-dire que la seule force qui agit sur un c o q s de masse
m est la force produite par un champ. Dans ce cas, on peut aussi
calculer le travail fait par le champ à l'aide de l'équation 8.18.
Ce qu'on écrit:

D'où l'on tire:

L'équation 8.20 est une des équations les plus importantes que
nous ayons dérivées jusqu'ici. Elle signifie ceci: dans un champ
de forces conservatif, la somme des énergies potentielle et cinéti-
que en un point (1) est égale à cette même somme en un autre point
---
(2). En d'autres mots, dans un champ conservatif, l'énergie mécani-
que totale d'un système isolé E = E + E est constante.
T P C

On peut écrire 8.20 de la façon suivante:

Le principe que nous venons d'énoncer s'appelle le principe de


la conservation de l'énergie mécanique. Il s'applique à tous les
cas où les seules forces appliquées sur un corps sont des forces con-
servatives. Si d'autres forces agissent sur un corps, ce corps n'est
pas isolé, et le principe ne s'applique plus. Ces forces extérieures
peuvent donner de l'énergie au corps ou lui en enlever. Par exemple,
des forces dissipatives produisent une perte d'énergie mécanique
sous forme de chaleur. Dans ce cas, on n'a pas de conservation d ' é -
nergie mécanique, mais on a la conservation d'énergie totale (chaleur
électrique, nucléaire ....).
Nous avons discuté de la conservation de l'énergie mécanique pour
des mouvements à une dimension seulement, on peut facilement appli-
quer la même méthode pour des mouvements à deux et à trois dimensions
et les résultats obtenus sont les mêmes.

8.6Applications du principe de la conservation de l'énergie méciinique.


Forces conservatives

1) Corps en chute libre. Champ gravitationnel constant

On considère une balle de masse m qui tombe en chute libre. Elle


passe en un point (1) de hauteur y ] à une vitesse VI, et en un point
(2) de hauteur y2 à une vitesse v2 (Fig. 8.11).

L'énergie potentielle de cette balle près de la surface de la terre


est mgh. L'équation 8.21 de la conservation de l'énergie mécanique
s'écrit dans ce cas:
1
mg y1 + - m v:
2
(énergie totale (énergie totale
au point (1)) au point (2))

Etudions quelques cas particuliers

1) vl = O (la balle part du repos au point (1))

1
-2 m vz = mg (YI - y21

Energie cinétique = différence d'énergie potentielle.

2) vl = O et y2 = O. (v2 devient la vitesse à la surface de la terre


Exemple 8.3

C o n s i d é r o n s un p r o j e c t i l e d e 0 . 5 0 kg l a n c é à une v i t e s s e d e
1000 m/s à un a n g l e de 30" a u d e s s u s d e l ' h o r i z o n ~ a l e .

C a l c u l e r l ' é n e r g i e mécanique t o t a l e a u x p o i n t s O , B e t C d e l a
t r a j e c t o i r e du p r o j e c t i l e (Fig. 8.12) e t montrer q u ' e l l e e s t l a mê-
me e n chaque p o i n t de l a t r a j e c t o i r e , c ' e s t - à - d i r e :

E (O) = ET (B) = ET ( C l .
T

C a l c u l o n s chacune de c e s é n e r g i e s .

Au p o i n t O.
1
E
T
(O) = -
2
m v
O
+ mgyo

= x .50 x ( 1 0 0 0 ) ~+ C
2

= 250,000 j o u l e s .

Au p o i n t B.
1
E
T
(B) = -
2 mvg2 + mg ymax

On c a l c u l e f a c i l e m e n t l e s v a l e u r s d e vg e t ymax ( v o i r l ' e x e m p l e
6.1). E l l e s v a l e n t 866 n/s e t 12,755 m r e s p e c t i v e m e n r . L'énergie
t o t a l e en B devient:

= 250,000 j o u l e s .

Au p o i n t C:

Ce p o i n t e s t a t t e i n t 7 0 s e c o n d e s a p r è s l e d é p a r t . I l e s t à une
h a u t e u r d e 10990 m e t l e s v i t e s s e s v a l e n t v = 866 m/s e t
v = - 186 m / s . L'énergie t o t a l e au p o i n t C vaut:
Y
2 + v *) + mgyc
Y
= 196,138 + 53,851
= 250,000 j o u l e s .
Aux erreurs de calcul près, on voit que l'énergie mécanique tota-
le est la même aux trois points 0, B et C de la trajectoire paraboli-
que du projectile.

2) Satellite dans le champ gravitationnel terrestre

Considérons un satellite.qui se déplace dans le champ terrestre.


La trajectoire du satellite est une ellipse dont un des foyers est
en O (Fig. 8.13). L'énergie mécanique totale est la même en chacun
des points de la trajectoire. On peut écrire l'équation de la con-
servation de l'énergie en deux points quelconque A et B à des dis-
tances ri et 1-2du foyer. Le satellite a une vitesse vl au point B
et v2 au point A . On écrit pour ces deux points l'équation de l'é-
nergie mécanique totale:

où m est la masse du satellite et M, la masse de la terre. Nous re-


viendrons sur cette équation au chapitre 12 où l'on traite exclusive-
ment de la gravitation.

3) Mouvement dans u n champ de force élastique

Considérons un bloc de masse m accroché à un ressort de constante


d'élasticité k. Le bloc peut glisser sur un plan poli (Fig. 8.14).
D'après l'équation 8.21, on peut écrire que l'énergie totale en xl
est égale à l'énergie totale en x2, ce qu'on écrit:

L'équation de l'énergie mécanique totale s'écrit dans ce cas:

Etudions à l'aide de cette équation, les variations de l'énergie


en différents points du mouvement. Supposons le bloc au repos en po-
sition x = O (Fig. 8.15(a)). On lui donne une impulsion qui lui com-
+
munique une vitesse vl en ce point. A ce moment, toute son énergie
est sous forme d'énergie cinétique. A mesure que le bloc progresse
vers la droite, son énergie cinétique diminue et son énergie poten-
tielle augmente. La figure 8.15(b) donne la valeur de ces énergies
à un point quelconque x2. Après un certain temps, son énergie ciné-
tique devient nulle et l'énergie potentielle atteint un maximum
(Fig. 8.15(c)). Toute l'énergie cinétique du départ s'est transformé
en énergie potentielle. A partir de ce point x le bloc repart
max.
en sens inverse. Il revient à sa position x = O à la même vitesse
qu'il avait au départ. L'énergie potentielle s'est transformée en
énergie cinétique. Le bloc continue son mouvement vers la gauche et
va s'arrêter à un point x
max . où sa+vitesse
+
est nulle. 11 repart et
passe au point x = O à une vitesse v = VI. Puisqu'il n'y a aucune
force de frottement, le bloc ne s'arrêtera pas. Il va continuer son
mouvement de va-et-vient autour de la position d'équilibre. C'est
un mouvement périodique que nous allons étudier au chapitre 13.

Notons que l'énergie cinétique initiale est égale à l'énergie


totale du bloc. Cette énergie détermine aussi le déplacement maxi-

mal 'rnax. Etudions de plus près l'énergie potentielle du ressort.


1
On représente dans la figure 8.16, la fonction E = -kx2. C'est
P 2
une parabole. La valeur de l'énergie potentielle est limitée par la
valeur de l'énergie totale initiale du bloc. En un point quelconque
x, l'énergie potentielle est indiquée par la valeur de la fonction
en x, point A, et l'énergie cinétique par la distance AB, de sorte
qu'on a toujours:

On voit que le bloc oscille entre deux positions symétriques xmax


et que, au cours de son mouvement, il y a constamment transformation
d'énergie cinétique en énergie potentielle ou vice-versa.

Exemple 8.4

On laisse tomber un bloc de 10 N d'une arte es^^ fie 3.0 mètres.


Le bloc vient buter contre un ressort de constante :< = 24 N/m.
Quelle sera la compression x du ressort?
Posons que l'énergie potentielle de gravitation est nulle au ni-
veau C (Fig. 8.17). L'énergie totale aux points A , B et C est la mg-
me, même si on a deux forces conservatives différentes. On peut 6-
crire pour chacun de ces points:

Ces énergies sont égales et la meilleure façon de calculer x


est d'utiliser la première et la dernière équation, soit:

12x2 - lûx - 30 = O
d'où:
x = 2.05 m.

8.7 Applications du principe de la conservation de l'énergie mécanique.


Forces non conservotives

On a vu que l'énergie totale d'une particule qui se déplace sous


l'effet de forces conservatives reste constante. Si d'autres forces
non conservatives sont appliquées sur la particule, l'énergie méca-
nique totale n'est plus constante. La perte d'énergie mécanique en-
tre deux points A et B est égale au travail fait par la force dissi-
pative ou à l'énergie
--
perdue en chaleur.

On peut poser:

où W (f) est le travail fait par la force de frottement f.


Exemple 8.5

Un b l o c d e 1 . 0 kg p a r t du r e p o s du h a u t d ' u n p l a n i n c l i n é d e
2 . 0 m . de h a u t e u r ( F i g . 8 . 1 8 ) . Le c o e f f i c i e n t de f r o t t e m e n t e n t r e
l e bloc e t l e plan e s t 0.25. Q u e l l e e s t l a v i t e s s e du b l o c a u b a s
du p l a n ? Appliquons d i r e c t e m e n t l ' é q u a t i o n 8 . 2 4 . Le p o i n t A e s t
a u sommet du p l a n e t l e p o i n t B a u b a s . On é c r i t :

ET(A) - E (B) = W(f)


T

= (pmg c o s 8) x L

2.0 rn
= 0 . 2 5 x 1 . 0 kg x 9 . 8 m / s 2 x c o s 30' x ----
s i n 30" '

On t r o u v e : v = 4.72 m / s .
B

On p e u t r é s o u d r e c e problème e n c o n s i d é r a n t s e u l e m e n t l e s f o r c e s
q u i a g i s s e n t s u r l e b l o c e t en u t i l i s a n t l a l o i f o n d a m e n t a l e d e l a
dynamique. La f o r c e r é s u l t a n t e s u i v a n t l e p l a n e s t l a f o r c e q u i don-
ne une a c c é l é r a t i o n au b l o c . Z l l e v a u t mg s i n 6 - f ou
ng s i n 9 - p mg c o s 9 .

Cn pose l a l o i f o n d a m e n t a l e e t on o b t i e n t :

mg s i n O - pmg c o s e = m a

a = g sin a - ugcos e
a = 9 . 8 s i n 30' - 0.25 x 9 . 8 x cos 30'
= 2 . 8 ri/s2.

La l o n g u e u r du p l a n e s t

L = L -2 0 m - 4.0 m.
s i n 30'

On c a l c u l e l a v i t e s s e a u b a s du p l a n à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 3.15:


On voit qu'on arrive au même résultat par deux voies différentes.
Dans plusieurs cas l'emploi du principe de la conservation de l'éner-
gie présente souvent des avantages sur l'emploi du deuxième principe.

8.8 Potentiel, surfaces équipotentielles,puits de potentiel

Nous avons étudié jusqu'ici l'énergie potentielle d'une masse ou


d'une charge électrique dans un champ de force. Dans le champ de for-
ces gravitationnel constant (près de la surface de la terre), 1'6-
nergie potentielle d'une masse m est mgh. Par exemple, pour
m = 5.0 kg et h = 10 m, l'énergie potentielle est mgh = 5.0 kg x

9.8 m/s2 x 10 m = 490 joules. Au lieu de calculer l'énergie poten-


tielle pour chaque masse placée dans un champ de forces, on peut ca-
ractériser chaque point du champ par un scalaire qui est la valeur de
l'énergie potentielle par unité de masse à ce point. Ce scalaire,
appelé potentiel, est en réalité une énergie potentielle spécifique.
Le potentiel à une hauteur h, pour le champ dont nous venons de dis-
cuter, est
*m
= gh = 9 . 8 m/s2 x 10 m = 98
kg

A une hauteur de 50 mètres, le potentiel vaut:

Dans le cas général, l'énergie potentielle d'une masse m à une dis-


tance r du centre de la terre est donnée par l'équation (8.14):

Le potentiel U(r) à une distance r devient:


La fonction U(r) s'appelle fonction potentielle. Elle dépend seule-
ment de r. Elle donne la valeur de l'énergie potentielle de l'unité
de masse à la distance r. La figure 8.19 montre la forme du potentiel
gravitationnel pour r variant de zéro à l'infini.

Le potentiel électrique vaut, en suivant le même raisonnement,

11 a la même forme que le potentiel gravitationnel. 11 existe beau-


coup d'autres fonctions potentielles en physique. Par exemple', lors-
que deux nucléons (protons ou neutrons) forment un noyau d'atomes on
suppose quelquefois une fonction potentielle de la forme:

où Uo est une constante, ro la séparation des nucléons à l'équilibre


et r la position où le potentiel a une valeur U(r). On appelle ce
potentiel, potentiel d'Yukawa.
Lorsque deux atomes s'unissent pour former une molécule, ils
forment un oscillateur. La fonction potentielle pour l'oscillateur
est:

où k est la constante d'élasticité, r est la position à l'équilibre


O
Le.dernier terme g (r - ro) est très petit par rapport au premier
et tient compte dellanharmonicitéde l'oscillateur.

On appelle surfaces équipotentielles, les surfaces autour d'une


masse ou d'une charge électrique sur lesquelles le potentiel a la
même valeur. Par exemple, (on suppose la terre parfaitement sphéri-
que) tous les points à une hauteur de 10 m. de la surface de la ter-
re, forment une surface équipotentielle, où le potentiel vaut 98 jou-
les/kg. La surface à une hauteur de 11 m a un potentiel de 108 jou-
les/kg. Lorsqu'une masse de 1.0 kg passe d'une surface à l'autre,
son énergie potentielle a augmenté ou diminué de 108 - 98 = 10 joules.
Lorsqu'une particule est contrainte de rester sur une trajectoire
puits de potentiel. Par exemple,
limitée, on dit qu'elle est dans un -
un satellite autour de la terre qui évolue sur une trajectoire ellip-
tique (Fig. 8.20) est dans un puits de potentiel. Il ne peut se dé-
placer qu'entre les surfaces équipotentielles S i et S 2 . Si on veut
qu'il sorte du puits, on doit lui fournir de l'énergie additionnelle.
On peut prendre le mot puits à la lettre et imaginer une particule de
masse m au fond d'un puits réel. Elle est prisonnière dans le puits
de potentiel gravitationnel. Pour s'échapper du puits, il lui faut
acquérir une énergie égale à mgh. On dit que la particule peut sau-
ter la barrière de potentiel ab si elle a une énergie de mgh (Fig.
8.21). L'oscillateur que l'on a étudié dans la section 8.6 se dépla-
ce sur une droite limitée par les deux positions -x et + x Il
max max '
ne peut sortir de ces limites que si on lui fournit de l'énergie.
La forme du puits de potentiel est celle que l'on indique dans la
figure 8.16.
Problème 8

8.1 Quelle est la valeur du champ terrestre aux distances sui-


vantes :
a) à la surface de la terre (r = R)?
b) à 100 km de la surface?
c) à 1000 km de la surface?
Utiliser les valeurs suivantes:
R = 6370 km = 6.37 x 106 mètres.
11 N - m2
G = 6.67 x 10- MT = 6.0 x 1 0 kg.
~ ~
kg2

Près de la surface de 1% terre, on considère que le champ


de forces gravitationnelles est constant. Quel est la va-
leur du champ dans cette région, dans les systèmes MKS et
FSS ?
Montrez, à l'aide de la deuxième loi de Newton que les di-
mensions de l'intensité d'un champ de forces gravitationel-
les sont équivalentes aux dimensions d'une accélération.

On place une bande élastique de 0.40 m de longueur et de


constante k égale à 4 . 0 N/m sur un plan horizontal poli
(Fig. 8.22). On y accroche une masse m de 2.0 kg.
Calculer l'intensité du champ aux distances suivantes me-
surées à partir de la position de repos x : 6 . 0 4 . 0 2.0 1.0 m.
O
Faire un graphique de l'intensité du champ en fonction de
la distance.
On transporte d'un point A à un point B un objet de 3 0 N
dans le champ de gravitation terrestre. On indique le tra-
jet parcouru sur 1a figure 8.23. Montrer que le travail
fait est nul.
MBme question que dans le problème précédent, en utilisant
le trajet de la figure 8.24.
162 Problème 8

8.7 Quelle est l'énergie potentielle d'un objet de 50 kg placé


sur le toit d'un édifice de 12 m de hauteur

a) par rapport au plancher du rez-de-chaussée?


b) par rapport au plancher du sous-sol (4.0 m plus bas)?
c) par rapport au toit de l'édifice?

8.8 Un satellite de 800 kg est en orbite à une distance de


100 mi de la surface de la terre.

a) Calculer son énergie potentielle par rapport à la sur-


face de la terre.
b) Calculer son énergie potentielle par rapport à la sur-
face de la terre en supposant que le champ est constant
et égal à "g", sa valeur à la surface.
Indiquer la différence de ces deux valeurs en pourcentage.

8.9 De quelle longueur doit-on allonger un ressort dont la cons-


tante k = 20 N/m pour que l'énergie emmagasinée soit de 14.4
joules? Quelle serait la vitesse d'une bille de 1.0 kg qui
posséderait cette énergie?

8.10 On laisse glisser un bloc de masse m le long d'une surface


circulaire polie. (Fig. 8.25) Montrer que la vitesse du
bloc au bas du plan est donnée par la formule:
v =

8.11 Un bloc de 2.0 kg, glissant sur une surface polie, entre en
collision avec un ressort. Il comprime le ressort sur une
distance de 50 cm avant de s'arrêter. La constante dfélas-
ticité du ressort est de 20 N/m. Quelle est la vitesse du
bloc au moment du choc?

8.12 Un bloc de 30 lb descend sur un plan incliné qui fait un


angle de 37" avec l'horizontale. Le plan a une longueur
de 20 pi. Le coefficient de frottement entre le bloc et
le plan est de 0.25. Calculer, à l'aide du principe de
la conservation de l'énergie, la vitesse au bas du plan.
Quelle est la valeur du travail fait par la force de frot-
tement? Quelle serait la vitesse au bas du plan s'il n'y
avait pas de frottement?
Problème 8 163

8 . 1 3 Le r e s s o r t d ' u n dynamomètre s ' a l l o n g e d e 20 cm quand on s u s -


pend un p o i d s d e 4 . 0 N . Q u e l l e e s t l ' é n e r g i e p o t e n t i e l l e du
r e s s o r t quand on y suspend un p o i d s de 12 N?

8 . 1 4 Un b l o c d e 2 . 0 kg vient'se buter contre un r e s s o r t à une


v i t e s s e d e 2 . 0 m/s. Au c o u r s d e l a c o l l i s i o n , l e b l o c com-
prime l e r e s s o r t d ' u n e longueur d e 15 cm. La c o n s t a n t e d ' é -
l a s t i c i t é du r e s s o r t e s t de 275 N/m. Quel e s t l e c o e f f i c i -
e n t de frottement e n t r e l e b l o c e t l a surface?

8 . 1 5 On l a n c e un obus de 30 kg à un a n g l e de 45" avec l 1 h o r i z o n -


tale. L'obus monte à une h a u t e u r maximale de 1300 m. Quelle
e s t l a v i t e s s e d e l ' 9 b u s à l a s o r t i e du m o r t i e r . (Utiliser
l e p r i n c i p e d e l a c o n s e r v a t i o n de l ' é n e r g i e mécanique.) On
c o n s i d è r e l a s u r f a c e é q u i - p o t e n t i e l l e à 650 m. Montrer que
l ' é n e r g i e mécanique t o t a l e d e l ' o b u s à c e t t e h a u t e u r e s t l a
même e n montant q u ' e n d e s c e n d a n t .

8 . 1 6 Le p o t e n t i e l g r a v i t a t i o n n e l e s t donné p a r une courbe d e l a


forme U(r) = - -A-, ou A e s t une c o n s t a n t e . T r a c e r l a courbe
N-m2
pour A = 10 - e t r v a r i a n t de zéro à l ' i n f i n i .
kg
8 . 1 7 Un homme p l a c é au fond d ' u n p u i t s d e 20 m de p r o f o n d e u r v e u t
l a n c e r un o b j e t de 2 . 0 Y en d e h o r s du p u i t s .

a) Quelle e s t l a hauteur du p u i t s de p o t e n t i e l dans lequel


e s t l'objet?
b) Q u e l l e d o i t ê t r e l a v i t e s s e i n i t i a l e de l ' o b j e t pour
q u ' i l p u i s s e s a u t e r l a b a r r i è r e de p o t e n t i e l ?
c) Q u e l l e e s t l a d i f f é r e n c e d e p o t e n t i e l e n t r e l e s deux
surfaces?

8 . 1 8 Considérons un pendule formé d ' u n e masse m suspendue à une


c o r d e d e longueur L ( F i g . 8 . 2 6 ) . On l a i s s e p a r t i r l e pen-
dule de l a position B . Montrer que son é n e r g i e p o t e n t i e l l e
e n B e s t é g a l e à son é n e r g i e c i n é t i q u e en A . Quelle e s t l a
v a l e u r d e l ' é n e r g i e t o t a l e à une p o s i t i o n i n t e r m é d i a i r e , l e
p o i n t C , où eC = e/2?
164 Problème 8

8.19 Une balle de fusil de masse m et de vitesse v entre en col-


lision avec un morceau de bois de masse M pouvant se dépla-
cer sur une surface horizontale rugueuse. Le coefficient
de frottement entre le bloc et la surface est LI .
On obser-
ve qu'au cours de la collision la balle pénètre dans le bloc
sur une distance d, et de plus, que le bloc se déplace sur
la surface d'une distance L. Montrer que la force moyenne
de rgsistance du bloc sur la balle est donnée par la rela-
tion:

20 On lance un bloc de 15 kg vers le haut d'un plan incliné


formant un angle de 37Oavec l'horizontale. Le bloc parcourt
une distance de 3.0 m sur le plan avant de s'arrêter. Le
coefficient de frottement entre le bloc et le plan est 0.25.
Calculer:

a) l'augmentation d'énergie potentielle du bloc,


b) le travail fait par la force de frottement,
c) la vitesse du bloc au départ,
d) la vitesse du bloc au moment ou il revient à son point
de départ, en descendant.

8.21 Un bloc de 4.0 lb descend sur un plan incliné (Fig. 8 . 2 7 ) .


Quelle sera sa vitesse aux points A , B, C, et D si la sur-
face OAD est polie? Calculer la vitesse en B quand la sur-
face OA est rugueuse. Le coefficient de frottement est 0.20.
8 . 2 2 Un corps de masse m = 2 . 0 kg descend un plan incliné poli
d'une hauteur h = 1.0 m. Arrivé au bas du plan, il rencon-
tre une surface rugueuse BC de coefficient LI = 0.30. En C,
il monte sur une surface courbe CD polie (Fig. 8.28).

a) Quelle est la vitesse au bas du plan?


b) Quelle est la vitesse au point C?
c) A quelle hauteur va-t-il monter sur la surface CD?
d) A quelle endroit va-t-il finalement s'arrêter?
Problème 8 165

8.23 On laisse tomber un bloc de masse m = 1.0 kg d'une hauteur


2.0 m sur un ressort de constante k = 200 N/m (Fig. 8.29)

Quelle est la vitesse du bloc au moment où il touche le


ressort?
De quelle distance x le ressort sera-t-il comprimé?
A quelle hauteur le bloc rebondira-t-il?
A quelle hauteur le bloc rebondira-t-il si on suppose
que, durant le choc, il y a une perte d'énergie telle
que, de retour en A , son énergie ait diminué de 2.0
joules?
Si à chaque fois que le bloc frappe le ressort, on
suppose une même perte d'énergie, combien de fois le
bloc rebondira-t-il avant de s'immobiliser complètement?
QUANTITE DE MOUVEMENT
ET COLLISIONS
CHAPITRE 9

9.1 Introduction

Le produit d'une force.par son déplacement ou plus précisément


$.dS, donne un travail. Nous avons étudié le travail au chapitre
précédent et nous sommes arrivés au principe de conservation de l'é-
nergie mécanique lorsque la force est conservative. Dans les sec-
tions qui suivent, nous allons porter notre attention sur le produit
d'une force par le temps durant lequel elle est appliquée. Ce pro-
duit est relié à une autre quantité importante en physique qu'on ap-
pelle quantité de mouvement, et nous allons pouvoir déduire un autre
principe de conservation qui est celui de la conservation de la quan-
tité de mouvement. Ce dernier principe est d'une grande utilité dans
l'analyse des collisions.

9.2 Impulsion et quantité de mouvement linéaire d'une particule

La deuxième loi de Newton peut s'écrire, pour des variations fi-


nies de vitesse et de temps, de la façon suivante:

+ -+
FAt = mAv

Cette dernière opération est permise puisqu'on suppose la masse


constante. Cette équation nous amène à définir deux nouvelles quan-
-+
tités. La première, FAt, est
-le produit de la force par le temps
durant lequel elle est appliquée et s'appelle l'impulsion. La secon-
de est le produit d'une masse par sa vitesse et s'appelle la quantité
de mouvement que 1 'on désigne généralement par le symbole ?. On
a donc:

Dans le système MKS, l'impulsion est en newton-seconde, et en livre-


seconde dans le système FSS.

Les unités de la quantité de mouvement dans ces mêmes systèmes d'u-


nités sont le kilogramme-mètre par seconde et le slug-pied par secon-
de. La notion d'impulsion est surtout utilisée lorsqu'il s'agit de
force instantanée, c'est-à-dire une force dont l'action ne dure qu'un
temps très court. Cette force n'est généralement pas constante et ne
peut être mesurée directement.

L'équation 9.1 se lit comme suit: l'impulsion de la force résul-


tante appliquée sur un corps de masse m est égale à la variation de la
quantité de mouvement
--
de ce corps. L'impulsion et la quantité de
mouvement sont des quantités vectorielles. Pour des intervalles At
tendant vers zéro, l'équation 9.1 s'écrit:

L'impulsion totale pour une force agissant pendant un intervalle


de temps (t2 - tl) s'obtient en intégrant l'équation 9.2, soit:

Si la force est constante, l'gquation 9.3 devient:

Ainsi, une force de 100 lb appliquée pendant deux secondes va


produire la même variation de quantité de mouvement sur une masse m,
qu'une force de 200 lb appliquée pendant une seconde. On peut re-
présenter les forces variables par rapport au temps par des courbes
qui ont l'allure de celles que l'on a illustrées dans la figure 9.1.
i
Si les aires ' Fdt, sous les courbes, sont égales, l'impulsion to-
J
tale est la même dans les deux cas.
Exemple 9.1

Une b i l l e d e masse m = 2.0 kg f r a p p e un mur r i g i d e à une v i t e s s e


de 10 m / s . E l l e r e b o n d i t dans l a même d i r e c t i o n à une v i t e s s e de
8.0 m / s ( F i g . 9 . 2 ) .

a) Q u e l l e e s t l a v a r i a t i o n de l a q u a n t i t é de mouvement?

Les deux q u a n t i t é s de mouvement ( a v a n t e t a p r è s l e choc) é t a n t en


sens i n v e r s e s o n t de s i g n e c o n t r a i r e . On é c r i t :

--+
Le s i g n e n é g a t i f indique que l e v e c t e u r A(mv) e s t d i r i g é v e r s
l a gauche.

b) Quelle e s t l ' i m p u l s i o n s u b i e p a r l a b i l l e ?
~ ' a ~ r èl ' és q u a t i o n 9 . 3 , on é c r i t :

c) S i l a c o l l i s i o n a duré 0.02 seconde, q u e l l e e s t l a f o r c e moyenne


exercée s u r l a b i l l e ( r é a c t i o n du mur)?
Puisque l a f o r c e moyenne e s t c o n s t a n t e , on a , d ' a p r è s l ' é q u a t i o n 9 . 4 :

FAt = - 36 N-s

F = - - -36 - - 1800 N , v e r s l a gauche.


0.02 s

9.3 Conservation de la quantité de mouvement

Considérons une p a r t i c u l e d e masse m qui s e déplace à une v i t e s s e


+ +
v. Sa q u a n t i t é de mouvement e s t mv. D'après l a deuxième l o i d e
Newton, s i l a r é s u l t a n t e des f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r e l l e e s t n u l l e , l a
p a r t i c u l e s e déplace à v i t e s s e constante e t s a q u a n t i t é de mouvement
demeure inchangée.

+ i
d'où p a mv = c o n s t a n t e .
3
Lorsque l a d é r i v é e d'une q u a n t i t é (mv) e s t n u l l e , on en conclut
que c e t t e q u a n t i t é e s t c o n s t a n t e .

Considérons maintenant deux p a r t i c u l e s de masse ml e t m2. Les


-+ -+
f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r ces p a r t i c u l e s s o n t Fi e t F2, r é s u l t a n t e s de
toutes l e s forces extérieures, e t T12 e t ?21, l e s f o r c e s i n t e r n e s en-
t r e l e s p a r t i c u l e s (Fig. 9 . 3 ) . La deuxième l o i de Newton appliquée
à chacune des p a r t i c u l e s nous permet d ' é c r i r e :
pour l a p a r t i c u l e ( l ) ,

pour l a p a r t i c u l e ( 2 ) ,

Additionnons l e s équations 9 . 6 e t 9 . 7 . On trouve:

D'après l a t r o i s i è m e l o i de Newton, l a f o r c e i n t e r n e f n 1e s t égale


e t de sens c o n t r a i r e à f12. Donc, T21 + Zl2 = O. La q u a n t i t é
-+ -f
P = + p2 e s t é g a l e à l a q u a n t i t é de mouvement t o t a l e du système
de deux p a r t i c u l e s . La somme + F2 e s t l a r é s u l t a n t e des f o r c e s
e x t é r i e u r e s appliquées s u r l e s deux p a r t i c u l e s e t on l a r e p r é s e n t e
-+
par Z F. En t e n a n t compte de ces c o n s i d é r a t i o n s , l ' é q u a t i o n 9.8
s'écrit:
e t s e l i t de l a façon s u i v a n t e :

La somme des f o r c e s e x t é r i e u r e s appliquées s u r deux p a r t i -


c u l e s e s t é g a l e à l a v a r i a t i o n de l a q u a n t i t é de mouvement t o t a l e du
système de p a r t i c u l e s indépendemment des f o r c e s i n t e r n e s .

On p o u r r a i t r é p é t e r l a démonstration précédente pour p l u s i e u r s


p a r t i c u l e s e t on a r r i v e r a i t évidemment à l a même conclusion. On r e -
trouve donc, pour un système de p l u s i e u r s p a r t i c u l e s , un r é s u l t a t i-
dentique à c e l u i que l ' o n a obtenu dans l e cas d'une p a r t i c u l e (équa-
tion 9.5). En g é n é r a l , on a : lorsque l a somme des f o r c e s e x t e r n e s
appliquées s u r un système de p a r t i c u l e s e s t n u l l e ( C ? =
-
O),, on a
conservation de l a q u a n t i t é de mouvement t o t a l e du système, c ' e s t - à -
dire:

8= 7 - t -
p i + p 2 + p3
t
...... pn = c o n s t a n t e
3
(9.10)

Considérons l e cas simple d'une c o l l i s i o n e n t r e deux b i l l e s (Fig. 9 . 4 )


Les f o r c e s q u i e n t r e n t en jeu au c o u r s de l a c o l l i s i o n s o n t des f o r -
ces i n t e r n e s seulement, e t c e s f o r c e s ne changent pas l a q u a n t i t é de
mouvement t o t a l e du système des deux b i l l e s . On peut donc p o s e r que
l a q u a n t i t é de mouvement du système avant l a c o l l i s i o n e s t é g a l e à
l a q u a n t i t é de mouvement a p r è s l a c o l l i s i o n .

C e t t e équation de conservation e s t une équation v e c t o r i e l l e . Il


f a u t donc t e n i r compte dans tous l e s problèmes, des grandeurs e t des
d i r e c t i o n s des q u a n t i t é s de mouvement avant e t après l e choc.

Exemple 9.2

Les deux b i l l e s d e l a f i g u r e 9 . 5 o n t des masses ml = 2 . 0 kg


e t m2 = 3 . 0 k g . Les v i t e s s e s i n i t i a l e s s o n t v l = 10 m/s e t v2 =
8 . 0 m/s. On observe a p r è s l a c o l l i s i o n que l a b i l l e de 3.0 kg e s t a r r ê -
tée. Q u e l l e e s t l a v i t e s s e de l ' a u t r e b i l l e ? (Fig. 9 . 5 )
La q u a n t i t é d e mouvement a v a n t l a c o l l i s i o n de l a b i l l e ( 1 ) e s t :

mlvl = 2 . O kg x 10 m / s = 20 S-
k -m
S

Après l a c o l l i s i o n , l a q u a n t i t é de mouvement d e l a b i l l e ( 2 ) e s t n u l -
l e e t c e l l e de l a b i l l e ( 1 ) e s t 2 . 0 kg x v i . L ' é q u a t i o n de l a c o n s e r .
v a t i o n de l a q u a n t i t é d e mouvement ( 9 . 1 1 ) s ' a p p l i q u e i c i e t on ob-
tient :

D'où l ' o n t i r e l a v a l e u r d e v i , s o i t :

v i = - 2 . 0 m/s.

La b i l l e ( 1 ) f r a p p e l a b i l l e ( 2 ) q u i s ' a r r ê t e (v; = O ) , e t r e b o n d i t
e n s e n s i n v e r s e à une v i t e s s e de 2 . 0 m / s .

Exemple 9.3

Une b o u l e d e b i l l a r d de masse ml = 1 . 0 kg f r a p p e une a u t r e b o u l e


de 2 . 0 kg, a u r e p o s , à une v i t e s s e v l d e 3 . 0 m / s . (Fig. 9.6). ~ p è s
l a c o l l i s i o n , on n o t e que l e s a n g l e s d e d é v i a t i o n ( p a r r a p p o r t à l a
d i r e c t i o n i n i t i a l e ) 8' e t 4 s o n t r e s p e c t i v e m e n t d e 53' e t d e 37'.
Q u e l l e e s t l a v a l e u r d e s v i t e s s e s v i e t v; a p r è s l a c o l l i s i o n ( F i g .
9.6 (b))?

Comme aucune f o r c e e x t é r i e u r e a u s y s t è m e d e deux p a r t i c u l e s n ' i n -


t e r v i e n t a u c o u r s d e l a c o l l i s i o n , on p e u t p o s e r que l a q u a n t i t é de
mouvement t o t a l e ( v e c t e u r ) a v a n t l a c o l l i s i o n e s t é g a l e à l a q u a n t i t é
d e mouvement t o t a l e a p r è s l a c o l l i s i o n . près l a c o l l i s i o n , l e s bou-
---f -f
l e s o n t d e s q u a n t i t é s d e mouvement m2v3 e t m l v i dans d e s d i r e c t i o n s
formant un angle O et I$ avec la direction initiale. Ces quantités de
mouvement peuvent se décomposer suivant deux axes, x et y. Suivant y
(direction perpendiculaire à la direction initiale), la quantité de
mouvement est nulle avant la collision, elle doit être nulle aussi a-
près la collision. On peut donc écrire (Fig. 9.6 (c et d):

- m2v; sin I$ + mlvi sin O = O - (9.12)

Suivant x, il y a aussi conservation de quantité de mouvement, ce qui


s'écrit:

mlvl = mlvi cos O + m2v; cos @ . (9.13)

On substitue les quantités connues du dans les équations


9.12 et 9.13 et on obtient:

La solution de ce système de deux équations à deux inconnus donne:

9.4Collision élastique et collision inélastique

I l y a deux sortes de collisions et la distinction entre les deux


provient du fait de la conservation ou de la non-conservation de l'é-
nergie cinétique au cours de la collision. On a une collision élas-
tique lorsque l'énergie cinétique est conservée. Par exemple, une
collision entre des billes d'acier très dur est presque à 100% élas-
tique; les collisions entre les particules telles que les électrons,
les protons etc. sont aussi presque toujours élastiques.

On a une collision inélastique lorsque l'énergie cinétique n'est


pas conservée, c'est-à-dire, lorsqu'il y a perte d'énergie cinétique
au cours de la collision. Une collision peut être plus ou moins iné-
lastique, tout dépend de la nature des corps en contact et de leur
déformation. En général, on peut dire que plus un corps est déformé
au cours d'une collision (mastic sur mastic, balle de fusil sur sac
de sable), plus on a une collision parfaitement inélastique. Le de-
gré d'inélasticité d'une collision est déterminé par un coefficient
appelé coefficient de restitution que l'on définira ultérieurement.

On étudie en premier lieu la coliision élastique entre deux par-


ticules qui se déplacent sur une droite. On suppose que les parti-
cules n'ont pas de mouvement de rotation et se déplacent sur une sur-
face polie. La collision se fait suivant une droite qui relie les
centres des particules. On appelle ce genre de collision, collision
de plein fouet.
- Considérons deux particules de masse ml et m 2 se dé-
+ -f
plaçant à des vitesses V I et v2 vers la droite (Fig. 9.7(a)). Après
la collision, les particules se déplacent à des vitesses et 3
aussi vers la droite (Fig. 9.7(b)). Au cours de toute collision (sys-
tème isolé), il y a toujours conservation de la quantité de mouvement.
On a donc:

quantité de mouvement (avant) = quantité de mouvement (après)


+ + + +
mlvl + m2v2 = mlvi + m2v; (9.14)

(Les quantités primées réfèrent aux vitesses après la collision et on


adopte le sens des x positifs comme sens positif pour les quantités
de mouvement). Etant donné que la direction de tous les vecteurs
est la même, l'équation vectorielle 9.14 peut s'écrire sous sa forme
scalaire, soit:

La collision qu'on étudie est parfaitement élastique. On écrit


l'équation de conservation de l'énergie cinétique de la façon suivan-
te:
Les é q u a t i o n s 9 . 1 5 e t 9 . 1 6 s ' é c r i v e n t :

On d i v i s e 9.18 p a r 9 . 1 7 e t on o b t i e n t , a p r è s s i m p l i f i c a t i o n e t
réarangement d e s t e r m e s :

C e t t e é q u a t i o n montre que l a v i t e s s e r e l a t i v e d ' a p p r o c h e


( v l - v 2 ) e s t é g a l e en g r a n d e u r à l a v i t e s s e r e l a t i v e d e s é p a r a t i o n
( v i - v;), mais d e s e n s c o n t r a i r e . C ' e s t une p r o p r i é t é fondamentale
de t o u t e c o l l i s i o n é l a s t i q u e .

Exemple 9.4

Deux b i l l e s d e masse nl = 1 . 0 k g e t mp = 2 . 0 k g f o n t e n t r e e l l e s
une c o l l i s i o n d e p l e i n f o u e t p a r f a i t e m e n t é l a s t i g u e . Quelle e s t l a
v i t e s s e de chaque b i l l e a p r è s l a c o l l i s i o n , d a n s l e s c a s s u i v a n t s :

Il y a c o n s e r v a t i o n de l a q u a n t i t é d e mouvement. L'équation
9.15 s ' é c r i t :

La c o l l i s i o n é t a n t é l a s t i q u e , on p e u t a u s s i p o s e r que l e s v i t e s -
s e s r e l a t i v e s d'approche e t de sépâration sont égales e t de s i g n e s
contraires (équation 9.19):
Les solutions de 9.20 et 9.21 donnent:

La première bille reste au repos après le choc et l'autre s'en


éloigne à une vitesse de 3.0 m/s, sans changer de sens.

Les deux billes ont des vitesses en sens inverse. On écrit les
équations 9.15 et 9.19 en tenant compte des signes des vitesses et
on obtient:

3.0 m/s = - (v'1 - v')


2
.
On trouve v; = O et vi = - 3.0 m/s. La première bille retourne
vers l'arrière à une vitesse de 3.0 m/s tandis que l'autre s'immobi-
lise à l'endroit de la collision.

Dans le cas des collisions inélastiq~1.e~


l'équation 9.19 ne
tient plus. La vitesse relative de séparation après le choc est
plus petite que la vitesse relative d'approche. Le degré d'iné-
lasticité de la collision est indiqué par un coefficient e,
appelé coefficient de restitution. Il est égal au quotient
la vitesse relative de séparation par la vitesse relative d'ap-
proche, soit :

Ce coefficient peut prendre des valeurs situées entre O et 1. Pour


e = O , on a une collision parfaitement inélastique (mastic sur mas-
tic) et pour e = 1, on a une collision parfaitement élastique (équa-
tion 9.19). Les valeurs de e sont déterminées expérimentalement
pour chaque objet ou surface qui entre en collision.
Les forces qui entrent en jeu dans toutes les collisions que
nous pouvons observer (collisions macroscopiques) sont des forces
élastiques. Lorsqu'une balle en frappe une autre, les deux se dé-
forment au moment de la collision, et les forces de restitution sont
des forces élastiques. Si on poussait le problème plus loin, on
trouverait que ces forces élastiques sont en réalité des forces élec-
triques qui existent entre les atomes d'une substance solide. Quand
on déforme la surface d'un solide au moment d'une collision, les ran-
gée d'atomes se rapprochent l'une de l'autre et on sait qu'au delà
d'une certaine distance critique, les atomes se repoussent au lieu de
s'attirer. L'ensemble de ces forces constitue la force élastique
dont nous avons parlé et on voit aussi pourquoi elle diffère d'un so-
lide à un autre. Les différences dans l'élasticité proviennent des
différences des structures cristallines et de la nature des atomes.
Par exemple, la structure du cuivre solide n'est pas la meme que cel-
le du diamant; ces deux métaux auront par conséquent des coefficient
de restitution différents.

Exemple 9.5

On tire une balle de fusil de 0.02 lb dans un bloc de bois de


8.0 lb. La balle reste emprisonnée à l'intérieur du bloc (Fig. 9.8).
Celui-ci, avant de s'arrêter, se déplace d'une distance de 10.0 pi
sur une surface horizontale rugueuse. Le coefficient de frottement
entre le bloc et la surface est de 0.20. Quelle est la vitesse de
la balle immédiatement avant le choc?

Dans ce problème, on a une collision parfaitement inélastique.


Les deux objets qui entrent en collision restent unis après la col-
lision. Rappelons que dans ce genre de collision il y a quand même
conservation de la quantité de mouvement.

Avant la collision, la quantité de mouvement de la balle est de


1-( O 02 lb
v, et celle du bloc est nulle. Immédiatement après la

(Oao2 ;:
collision. la auantité de mouvement du bloc et de la balle est de
:
;i Ib y, dans laquelle V est la vitesse du bloc immé-
)
diatement après la collision. L'équation de la conservation de la
q u a n t i t é de mouvement s ' é c r i t :

On c a l c u l e V à l ' a i d e du p r i n c i p e de l a c o n s e r v a t i o n de l ' é n e r -
gie. En e f f e t , l a s e u l e f o r c e q u i a g i t . s u r l e b l o c a p r è s l a c o l l i -
s i o n e s t l a f o r c e d e f r o t t e m e n t f q u i v a u t f = UN = ( 0 . 2 0 x 8.0 l b ) =
1.6 lb. Le t r a v a i l f a i t p a r c e t t e f o r c e s u r l a d i s t a n c e de 1 0 . 0 p i
parcourue p a r l e bloc e s t :

1.6 l b 10.0 p i = 16 p i - l b

Ce t r a v a i l e s t é g a l à l ' é n e r g i e c i n k t i q u e i n i t i a l e du b l o c , -1
2
MV'.
On é c r i t donc:

On s u b s t i t u e c e r é s u l t a t dans l ' é q u a t i o n 9 . 2 3 e t c e c i nous permet


d ' o b t e n i n l a v a l e u r de l a v i ~ e s s ede l a b a l l e . On t r o u v e :

Comparons m a i n t e n a n t l ' é n e r g i e c i n é t i q u e de l a b a l l e à c e l l e du
b l o c a u moment du c h o c :

Pour l a b a l l e , on a : -
2
lb x (4500)'
32 p i / s 2
5 .2
= 6300 p i - l b

Pour l e b l o c , on a : -
2
x Ib x (11.3)'
32 ~ i / s ~
5 2
= 16 p i - l b

Le r a p p o r t d e v i e n t :

Ec 16.0 p i - l b =
Ec ( b a l l e ) - 6300 p i - l b

c e q u i i n d i q u e que p l u s d e 9 9 % de l ' é n e r g i e c i n é t i q u e e s t p e r d u e e n
c h a l e u r dans l e b l o c . Notons que même s ' i l y a une g r a n d e p e r t e d ' é -
n e r g i e mécanique a u moment du c h o c , l a q u a n t i t é d e mouvement e s t
néanmoins c o n s e r v é e .

Exemple 9.6

On l a i s s e tomber une s u p e r - b a l l e d ' u n e h a u t e u r de 5 . 0 m s u r un


plancher de ciment. E l l e remonte à une h a u t e u r d e 4 . 1 m . Quel e s t
l e c o e f f i c i e n t de r e s t i t u t i o n pour c e t t e c o l l i s i o n ( F i g . 9 . 9 ) ?

Au c o u r s d e l a c o l l i s i o n b a l l e - t e r r e , il y a c o n s e r v a t i o n d e l a
q u a n t i t é d e mouvement. La v i t e s s e d e r e c u l de l a t e r r e e s t t r è s pe-
t i t e e t n ' e s t p a s m e s u r a b l e ; p o u r n o s c a l c u l s , on l a suppose é g a l e à
zéro (v2 = O). U t i l i s o n s l ' é q u a t i o n de d é f i n i t i o n du c o e f f i c i e n t de
r e s t i t u t i o n ( 9 . 2 2 ) p o u r c a l c u l e r v;. On t r o u v e :

On p e u t c a l c u l e r v l e t v i en s e s e r v a n t du p r i n c i p e de l a c o n s e r v a -
t i o n de l ' é n e r g i e mécanique. En e f f e t :

1
mgh = -
2
mv: ,

On d i v i s e c e s deux é q u a t i o n s l ' u n e p a r l ' a u t r e e t à l ' a i d e d e 1 ' 6 -


q u a t i o n 9.25, on o b t i e n t :

Le c o e f f i c i e n t de r e s t i t u t i o n p o u r l a c o l l i s i o n e n t r e l a s u p e r

b a l l e e t l e p l a n c h e r de c i m e n t e s t donc é g a l e à 0 . 9 8 .
9.5 Paramètre de choc et section efficace

Dans l e c a s d e s c o l l i s i o n s e n t r e p a r t i c u l e s é l é m e n t a i r e s ( a t o -
mes, m o l é c u l e s , é l e c t r o n s , p r o t o n s , n e u t r o n s ) , l e problème e s t d i f -
f é r - e n t e t on d o i t g é n é r a l i s e r l a n o t i o n d e c o l l i s i o n . A cause de
l e u r s t r u c t u r e i n t e r n e , c e s p a r t i c u l e s forment a u t o u r d ' e l l e s d e s
champs de f o r c e s d e n a t u r e d i f f é r e n t e . Dans c e r t a i n s c a s , on a un
champ d e f o r c e é l e c t r i q u e , dont l a f o r c e v a r i e comme
r +;
dans d ' a u -
t r e ç c a s , on a d e s champs d e f o r c e s m o l é c u l a i r e ou n u c l é a i r e v a r i a n t
1
s u i v a n t d e s l o i s d e l a forme -. Prenons comme exemple l a c o l l i s i o n
n
e n t r e un p r o t o n ( c h a r g e p o s i t i v e ) e t un i o n ( p o s i t i f ) d ' u n g a z ou
d ' u n s o l i d e ( t r è s mince). On d i t dans c e c a s que l e p r o t o n e s t d i f -
f u s é p a r un champ d e Coulomb, p a r c e que l a f o r c e e n t r e l a c h a r g e po-
s i t i v e e t l e p r o t o n s u i t une l o i de l a forme l / r 2 . On a c o l l i s i o n
l o r s q u e l a p a r t i c u l e mobile e s t d é v i é e d e s a d i r e c t i o n i n i t i a l e p a r
l a p a r t i c u l e c i b l e , qu'on suppose au r e p o s . Le c o n t a c t p h y s i q u e
e n t r e l e s deux p a r t i c u l e s n ' e s t p a s n é c e s s a i r e . La d é v i a t i o n d e l a
p a r t i c u l e mobile dépend de l a d i s t a n c e à l a q u e l l e e l l e va p a s s e r du
c e n t r e de l a p a r t i c u l e c i b l e . C e t t e d i s t a n c e ( b l , b 2 ou b 3 , F i g . 9 . :
s ' a p p e l l e l e p a r a m è t r e de choc d e l a c o l l i s i o n . t e champ d e f o r c e
r é p u l s i f diminue à mesure q u ' o n s ' é l o i g n e d e l a p a r t i c u l e c i b l e , e t
l a p a r t i c u l e mobile s e r a moins d é v i é e s i b e s t g r a n d . On c a r a c t é -
r i s e l a s p h è r e d ' i n f l u e n c e a u t o u r de l a p a r t i c u l e c i b l e a u moyen d ' u .
ne q u a n t i t é appelée s e c t i o n e f f i c a c e . C e t t e q u a n t i t é a l e s dimensioi
d ' u n e s u r f a c e e t s a v a l e u r change s e l o n l e p o i n t d e vue c o n s i d é r é
dans l ' e x p é r i e n c e . P a r exemple, l a s e c t i o n e f f i c a c e de l a p a r t i c u l e
c i b l e pour une d i f f u s i o n d e s p a r t i c u l e s à un a n g l e d e 30" e t p l u s
s e r a n é c e s s a i r e m e n t p l u s p e t i t e que l a s e c t i o n e f f i c a c e où l a d i f -
f u s i o n s e f e r a à un a n g l e de 10" e t p l u s .

L ' é t u d e d e s s e c t i o n s e f f i c a c e s forme une p a r t i e i m p o r t a n t e d e


l a physique n u c l é a i r e . Le procédé e x p é r i m e n t a l l e p l u s i m p o r t a n t
de c e t t e b r a n c h e d e l a physique e s t l e bombardement de noyaux ( a t o -
mes) au moyen d e s p a r t i c u l e s é l é m e n t a i r e s comme d e s p r o t o n s , d e s
particules 2, d e s n e u t r o n s , d e s mésons e t c . Pour chacune de c e s p a r ,
t i c u l e s e t pour chacune d e s r é a c t i o n s que l ' o n é t u d i e , on d é t e r m i n e
une s e c t i o n - e f f i c a c e .
9.6 Centre de masse d'un système de particules. Définition

Il est important de bien distinguer entre le centre de gravité


et le centre de masse. Rappelons que le centre de gravité est le
point d'application de la résultante des forces gravitationnelles
(pesanteur) sur un corps. Le mot gravité indique bien qu'il s'agit
des forces de gravitation. Un expérimentateur dans l'espace, par
exemple dans un satellite, ne pourrait pas déterminer le centre de
gravité d'un objet puisque la force de gravitation n'a pas d'effet
au lieu où il se trouve. Il pourrait cependant déterminer un autre
point d'une distribution spatiale de masse qu'on appelle centre de
masse. En pratique, ce point, excepté pour des objets de très gran-
de dimension, comme des montagnes ou des nuages, est à la même po-
sition que le centre de gravité. Le concept de centre de masse, ce-
pendant, est plus fondamental que celui de centre de gravité;puis-
que ce point est toujours fixe pour un corps rigide, indépendamment
des forces gravitationnelles, ce qui n'est pas vrai du centre de
gravité.

Considérons deux particules de masse mi et m2. Par rapport à


un système d'axes x y , les particules ont les coordonnées suivan-
tes: (xl, Y I ) et (x2, y2) (Flg. 9.11). La position du centre de
masse (C.M.) est définie par les équations suivantes:

Exemple 9.7

Trouver la position du centre de masse du système de trois par-


tdcules de la figure 9.12. Les coordonnées sont en mètres.

On applique les formules précédentes, en tenant compte des si-


gnes des coordonnées et on trouve:
Le c e n t r e de masse e s t s i t u é d a n s l e t r o i s i è m e q u a d r a n t .

C a l c u l e r l e c e n t r e de masse du s y s t è m e d e " p a r t i c u l e s "


terre-lune.

Dans un t e l p r o b l è m e , où chaque p a r t i c u l e a d e s d i m e n s i o n s , on
s u p p o s e que l a masse e s t c o n c e n t r é e a u c e n t r e de masse de l a p a r t i -
cule, c'est-à-dire, à son c e n t r e g é o m é t r i q u e ; e t d a n s l e s c a l c u l s
de l a p o s i t i o n du C.M., on ne s ' o c c u p e p a s d e s d i m e n s i o n s p h y s i q u e s
des p a r t i c u l e s .

Pour s i m p l i f i e r l e s c a l c u l s , on p l a c e l ' o r i g i n e du s y s t è m e d'axe:


a u c e n t r e de l ' u n e d e s p a r t i c u l e s ( t e r r e ) e t l ' a u t r e p a r t i c u l e s u r
l ' a x e d e s x à une d i s t a n c e d . (Fig. 9 . 1 3 ) .

La p o s i t i o n du C.M. est:

Connaissant l e quotient - (=el) e t l a d i s t a n c e d ( 3 . 8 x 105 km)


MT
U

on c a l c u l e à l ' a i d e de l a p r e m i è r e é q u a t i o n . On t r o u v e :

-x=-- d 3.8 x lo5 km


= 4 . 6 3 x 1 0 3 km = 4630 km.
Mm El + 1

Comme l e r a y o n d e l a t e r r e e s t ie 5370 km, l e c e n t r e d e masse e s t


à l ' i n t é r i e u r d e l a s u r f a c e t e r r e s t r e , à e n v i r o n 17L0 k ~ de
, cette
surface.

La p o s i t i o n du c e n t r e de masse e s t i n d é p e n d a n t e du système d ' a -


x e s , e l l e n e dépend que d e s masses e t d e l e u r p o s i t i o n r e l a t i v e .

De f a ç o n g é n é r a l e , on t r o u v e l a p o s i t i o n du C.M. d e p l u s e u r s
p a r t i c u l e s a u moyen d e s formules s u i v a n t e s :

28)

L o r s q u ' i l s ' a g i t d ' u n s o l i d e , on p e u t t o u j o u r s , t h é o r i q u e m e n t ,


l e d i v i s e r en p e t i t e s masses Lmi e t u t i l i s e r l e s é q u a t i o n s 9.28.
En p r a t i q u e , on u t i l i s e l e c a l c u l i n t é g r a l dans l e q u e l l e s Ami f i -
n i e s d e v i e n n e n t d e s dm i n f i n i m e n t p e t i t s .

Vitesse du centre de masse

On c a l c u l e f a c i l e m e n t l a v i t e s s e du c e n t r e de masse p o u r un
système d e deux p a r t i c u l e s en mouvement en d é r i v a n t l e s é q u a t i o n s
9.26 e t 9.27. On o b t i e n t l a r e l a t i o n s u i v a n t e : (pour x s e u l e m e n t ) :

de même pour 7 et 7
Y z
. En g é n é r a l , pour un système de p l u s i e u r s
p a r t i c u l e s , on o b t i e n t :
Exemple 9.9

Deux particules de masse 2.0 kg et 5.0 kg se dirigent l'une vers


l'autre à des vitesses v l et v2 de 2.0 et 4.0 m/s (Fig. 9.14). Quel-
le est la position et la vitesse du C.M. à l'instant où les particu-
les sont distantes de 2.0 m?

On calcule la position du C . M . en plaçant une des particules à


l'origine d'un système d'axes. On trouve:

On obtient la vitesse à l'aide de l'équation 9.2, soit:

Le centre de masse se dirige vers la gauche à une vitesse de


2.28 m/s.

9.7 Mouvement du centre de masse

On calcule l'accélération du centre de masse d'un système de


deux particules en dérivant l'équation 9.29. On obtient:

OU encore,
- Zltl;aia
. (9.31)
yetzi
On peut relier cette accélération aux forces appliquées sur les
particules du système. En effet, nous avons vu dans la section
9.3, équation 9.9, que la somme des forces extérieures appliquées
sur les particules est égale au taux de variation de la quantité
de mouvement totale du système, indépendemment des forces internes
On obtient, pour deux particules:
En comparant 9 . 3 2 e t 9 . 3 0 , on p e u t é c r i r e :

S i au l i e u d e deux p a r t i c u l e s on a un système de p l u s i e u r s p a r t i c u l e s
je masse mi + m2 ...... m = hl, l ' é q u a t i o n 9.33 s ' é c r i t :

C e t t e é q u a t i o n a l a forme de l a l o i fondamentale de l a dynamique


i p p l i q u é e à une p a r t i c u l e de masse M. Le mouvement
-- -
du c e n t r e d e mas-
je d ' u n système d e p l u s i e u r s p a r t i c u l e s s e ramène donc a u mouvement
~ ~

l ' u n e s e u l e p a r t i c u l e de masse bi, p l a c é e a u c e n t r e de masse d u s y s t è -


p.
-
p -

le. L ' é q u a t i o n 9 . 3 4 p e u t donc s e l i r e :

Le c e n t r e d e masse d ' u n système de lu sieurs articules s e dé-


> l a c e sous l ' a c t i o n d e f o r c e s e x t é r i e u r e s comme s i t o u t e l a masse
-
-
-
-
-
p.
-

; t a i t c o-n c e n t-r é-e a u C.M. -e--


- -p.
t. l a-r--
é s u l-t.a-A
n t e d e s f o r c e s e x t é r i e u r e s ap-
~ l i q u é e sà c e p o i n t .
- - ...--- -.. .-
.

Notons que l o r s q u ' a u c u n e f o r c e e x t é r i e u r e n ' a g i t s u r l e s y s t è m e ,


e c e n t r e de masse r e s t e au r e p o s s ' i l e s t a u r e p o s , ou g a r d e s o n
iouvement r e c t i l i g n e uniforme, s ' i l en a un (a = O). C'est l a pre-
i i è r e l o i de Newton a p p l i q u é e à un système de p a r t i c u l e s .

C e t t e conclusion e s t t r è s générale. E l l e s'applique à tout sys-


èrne d e p a r t i c u l e s l i é e s ( c o r p s s o l i d e ) ou non l i é e s (molécules d ' u n
a z , système p l a n é t a i r e . . . ) . A i n s i , l o r s q u ' o n d i t que l a t e r r e t o u r -
e a u t o u r du s o l e i l e t l a lune a u t o u r d e l a t e r r e , en r é a l i t é , c ' e s t
e c e n t r e d e masse du système t e r r e - l u n e q u i s u i t l a t r a j e c t o i r e e l -
i p t i q u e autour du s o l e i l . De même, l o r s q u ' o n l a n c e un c o r p s s o l i d e
e forme i r r é g u l i è r e c ' e s t son c e n t r e de masse q u i p a r c o u r t un t r a -
j e c t o i r e p a r a b o l i q u e , même s i dans c e r t a i n s c a s i l n'y. a p a s d e masse
r é e l l e à ce point.

Considérons l e c a s d ' u n obus q u i é c l a t e e n un p o i n t A d e s a t r a -


j e c t o i r e (Fig. 9.15). La s e u l e f o r c e e x t e r n e q u i a g i t s u r l e c e n t r e
d e masse d e l ' o b u s e s t l a f o r c e de l a p e s a n t e u r . La t r a j e c t o i r e s u i -
v i e p a r l e c e n t r e d e masse s e r a une p a r a b o l e ( c h a p i t r e 6) a v a n t e t a -
p r è s l ' e x p l o s i o n , même s i dans c e d e r n i e r c a s l e s fragments d e l ' o b u s
s o n t d i s p e r s é s dans t o u t e s l e s d i r e c t i o n s . En e f f e t , l e s f o r c e s q u i
e n t r e n t en j e u a u c o u r s de l ' e x p l o s i o n s o n t d e s f o r c e s i n t e r n e s q u i
n ' a f f e c t e n t aucunement l e mouvement d u c e n t r e de masse.

Exemple 9.10

Ln homme de masse m = 80 k g , aebout s u r un r a d e a i de 5 C k g ,


e s t à 6 . 3 m d'un quai. ( F i g , 9,IC) I l se d é p l a c e d ' u n e d i s t a n c e
de 3 . 0 m s u r l e r a d e a u en s e r a ~ p r o c h a n tdu q u a i . A quelle distan-
ce s e trouve-t-il du q u a i a p r è s c e déplacement?

Nous avons i c i un système de deux p a r t i c u l e s (homme e t r a d e a u )


s u r l e q u e l n ' a g i t aucune f o r c e e x t é r i e u r e . Dans l a f i g u r e 9 . 1 6 ( a ) ,
on a p l a c é l'homme a u c e n t r e du r a d e a u , d e s o r t e que l e C.M. du s y s -
tème e s t à 0 . 0 m du q u a i . Dans l a f i g u r e 9 . 1 6 ( b ) , l'homme s ' e s t dé-
p l a c é de 3 . 0 m s u r l e radeau, ce f a i s a n t , l e radeau a r e c u l é . Le
c e n t r e d e masse du système r e s t e t o u j o u r s à 6 . 0 m, ? u i s q u ' â u c u n e
f o r c e e x t é r i e u r e n ' a g i t s u r l e système. On p e u t donc p o s e r :

On t r o u v e que l'homme e s t m a i n t e n a n t à une d i s t a n c e x = 4.84 m


du q u a i . Rappelons que l e s s e u l e s f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e s y s -
tème s o n t d e s f o r c e s i n t e r n e s ( m u s c l e s d e l'homme) é q u i v a l e n t e s à
l ' e x p l o s i o n de l ' o b u s du p a r a g r a p h e p r é c é d e n t .
9.8 Collision dans le système du centre de masse

I l e s t i n t é r e s s a n t e t t r è s u t i l e p a r f o i s de c o n s i d é r e r l e pro-
blème des c o l l i s i o n s d ' u n p o i n t de vue a u t r e que c e l u i que nous a -
vons adopté dans l a s e c t i o n 9 . 4 . A i n s i , j u s q u ' i c i nous avons u t i -
l i s é l e l a b o r a t o i r e ( s u r f a c e de l a t e r r e ) comme système de r é f é r e n -
ce. L'observateur é t a i t immobile p a r r a p p o r t au l a b o r a t o i r e e t ob-
s e r v a i t l e s p a r t i c u l e s q u i e n t r a i e n t en c o l l i s i o n . Quelles s e r o n t
s e s o b s e r v a t i o n s s ' i l e s t p l a c é au c e n t r e de masse?

Plaçons un observateur au c e n t r e de l a masse du système des deux


p a r t i c u l e s de l a f i g u r e 9 . 1 7 . Les p a r t i c u l e s ont l a même masse e t
l e u r v i t e s s e e s t l a même mais de s e n s c o n t r a i r e . L'observateur v o i t
l e s p a r t i c u l e s s e d i r i g e r v e r s l u i à l a même v i t e s s e , e l l e s s e f r a p -
pent e t r e t o u r n e n t à l a même v i t e s s e . Au moyen de l ' é q u a t i o n 9.26,
on trouve que l a p o s i t i o n du C.M. e s t t o u j o u r s à l a demi-distance
s é p a r a n t l e s p a r t i c u l e s e t que l a v i t e s s e du C . M . est nulle. La
q u a n t i t é d e mouvement du c e n t r e de masse e s t a u s s i n u l l e .

Nous venons de d é c r i r e un cas p a r t i c u l i e r où l e c e n t r e de masse


e s t au repos avant e t a p r è s l a c o l l i s i o n . Dans l e cas g é n é r a l ,
quand l e s masses e t l e s v i t e s s e s ne s o n t pas é g a l e s , l a q u a n t i t é de
mouvement du c e n t r e de masse n ' e s t pas n u l l e . E l l e e s t conservée
au cours de l a c o l l i s i o n . L'exemple s u i v a n t t r a i t e de ce c a s p l u s
g é n é r a l où l ' o n montre l e p o i n t de vue d ' u n observateur p l a c é a u
c e n t r e de masse d ' u n système de deux p a r t i c u l e s .

Exemple 9.11

Revenons aux deux p a r t i c u l e s de l'exemple 9 . 9 . Dans c e c a s , l e


C.M. s e déplace v e r s l a gauche à une v i t e s s e de 2.28 m/s ( F i g . 1 8 ( a ) ) .
L ' o b s e r v a t e u r , p l a c é au C.M., n ' a aucun r e p è r e e t ne s a i t p a s q u ' i l
s e déplace à une v i t e s s e c o n s t a n t e . Pour l u i , l a p a r t i c u l e de gauche
s'approche à une v i t e s s e de 4.28 m/s ( 2 . 0 m/s + 2 . 2 8 m/s) e t l a par-
t i c u l e de d r o i t e à une v i t e s s e de 1.72 m / s ( 4 . 0 m/s - 2.28 m/s).
(Fig 9.18(b)). Les q u a n t i t é s de mouvement de chaque p a r t i c u l e s o n t
égales.
En e f f e t (ml = 2 . 0 kg e t m2 = 5 . 0 kg)

Pour c e t o b s e r v a t e u r , l e s p a r t i c u l e s a r r i v e n t avec l a même quan-


t i t é de mouvement e t d e v r o n t r e t o u r n e r a v e c l a même q u a n t i t é d e mou-
vement, donc à d e s v i t e s s e s i d e n t i q u e s ( F i g . 9 . 1 8 ( c ) ) .

Pour un o b s e r v a t e u r dans l e l a b o r a t o i r e , l e s v i t e s s e s a p r è s l a
collision seront:
pour l a p a r t i c u l e d e gauche,

e t pour l a p a r t i c u l e de d n o i t e :

La c o l l i s i o n vue p a r c e t o b s e r v a t e u r e s t i l l u s t r é e dans l a f i -
gure 9.19. L'étudiant peut v é r i f i e r l a valeur des v i t e s s e s e t l a
c o n s e r v a t i o n de l a q u a n t i t é de mouvement p a r r a p p o r t a u l a b o r a t o i r e
à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 9.11.

9.9 Mouvement d'une fusée-engin

On é t u d i e l e mouvement d ' u n e f u s é e e n montée v e r t i c a l e . Consi-


d é r o n s l a f u s é e à un i n s t a n t quelconque. ( F i g . 9 . 2 0 ) . Sa masse e s t
M e t s a v i t e s s e e s t V vers l e haut. Après A t s e c o n d e s , l a f u s é e a
é j e c t é une masse d e gaz AM à une v i t e s s e v v e r s l e b a s . La v i t e s s e
d e l a f u s é e e s t m a i n t e n a n t V + AV e t s a masse M - A M .

Après n t s e c o n d e s , on a donc:
V --+ V + AV,

M --+ hl - AM.

La v i t e s s e v e s t l a v i t e s s e d'échappement du gaz p a r r a p p o r t à
l a fusée. Comme on é t u d i e l e mouvement d e l a f u s é e p a r r a p p o r t à
l a t e r r e , i l f a u t exprimer c e t t e v i t e s s e p a r r a p p o r t à c e système
de référence. C e l l e - c i e s t d i r i g é e v e r s l e b a s , donc n é g a t i v e , e t
a comme g r a n d e u r ( v - V) La s e u l e f o r c e e x t é r i e u r e q u i a g i t s u r
la fusée est la force d'attraction de la terre, dirigée vers le bas
et représentée par $ sur la figure 9.20. Les forces d'expulsion des
gaz sont des forces internes et ne changent pas la quantité de mou-
vement totale du système fusée-gaz. D'après l'équation 9.1, lfimpul-
sion produite par la force F agissant durant un temps At est égale à
la variation de la quantité de mouvement de la fusée. L'équation 9.1
s'écrit:

FAt = A(m v).

Appliquée au problème de la fusée, cette équation devient:

-FAt = [(M - AM) (V + AV) - (V - V) AM] - M V (9.36)


(a) (b 1 (cl

- FAt est l'impulsion, dirigée vers le bas; le terme (a) est la quan-
tité de mouvement de la fusée après l'expulsion des gaz; le terme
(b) est la quantitée de mouvement des gaz. Les termes (a) et (b)
représentent la quantité de mouvement du système après l'éjection,
et le terme (c), la quantité de mouvement du systsme avant l'éjection.

On développe l'expression précédente et on obtient:

- FAt = MV - VAbl + HAV - AVAM - vAM + VAM - MV,


- FAt = h A V - vAM.

Le terme AVAM est le produit de deux quantités très petites et on


peut ne pas en tenir compte par rapport aux autres termes de lfé-
quation.(valeur relative négligeable).

On divise 9.36 par At, et on obtient:

av est le produit d'une masse par une accélération; c'est la force


M -
At
résultante sur la fusée.

AM
v -
At a aussi les dimensions d'une force; c'est la poussée vers le
haut.
F est le poids de la fusée, dirigée vers le bas.
AM
La poussée P = v -
At
e s t une q u a n t i t é p r o p r e à l a f u s é e .
On v o i t que c e t t e poussée dépend d e v , l a v i t e s s e d ' é j e c t i o n du g a z ,
(donc d e l a p u i s s a n c e de l ' e x p l o s i o n q u i p o u s s e l e gaz) e t d e l a quan
t i t é d e gaz é j e c t é p a r u n i t é de temps.

Exemple 9.12

Une f u s é e p è s e 400 000 N s m l a rampe d e lancement. 3ans l e s


p r e m i è r e s secondes du d é p a r t , l a t u y è r e émet d e s gaz au t a u x d e
350 kg/s à une v i t e s s e de 3000 m / s (Fig. 9.21).

a) Q u e l l e e s t l a poussée t o t a l e s u r l a f u s é e au d é p a r t ?
La poussée e s t d e

La poussée r é s u l t a n t e v e r s l e h a u t e s t de
1,050,000 N - 400,000 N = 650,000 N

b) Q u e l l e e s t l a poussée r é s u l t a n t e a p r è s 60 s e c o n d e s ?

La f u s é e p e r d 350 k g / s x 9.8 m/s2 = 3430 N / s . Après 60 secon-


d e s , son p o i d s d e v i e n t :
400 000 N - 205 800 X = 194 200 N

On suppose que l e s g a z s o n t é j e c t é s a v e c une f o r c e c o n s t a n t e ,


c e q u i implique que l a poussée v e r s l e h a u t s e m a i n t i e n t à
1,050,000 N e t que l a f o r c e r é s u l t a n t e s u r l a f u s é e d e v i e c t :

1,050,000 N - 194,200 I< = 855,800 N

Considérons maintenant l e mouvement d ' u n e f u s é e s u r une t r a j e c -


t o i r e h o r i z o n t a l e (Fig. 9.22), ou p e r p e n d i c u l a i r e à l a d i r e c t i o n du
rayon de l a t e r r e . Dans c e c a s , l e p o i d s d e l a f u s é e n ' a f f e c t e p a s
du t o u t son mouvement e t e s t é g a l à z é r o dans l ' é q u a t i o n 9 . 3 7 . Il
y a c o n s e r v a t i o n d e l a q u a n t i t é de mouvement e t l a p o u s s é e s u r l a f u -
s é e v e r s l ' a v a n t e s t exactement é g a l e e t d e s i g n e c o n t r a i r e à l a pous
sée sur les gaz vers l'arrière (loi de l'action et de la réaction).
L'équation devient:

On multiplie par At et on sépare les variables (on suppose v cons-


tant pour toute la durée du mouvement). On doit placer un signe né-
gatif devant le deuxième terme parce que les deux forces sont de sens
contraire.

Sous forme différentielle, cette équation s'écrit:

On intègre dans les limites suivantes: V varie de O à V et M


varie de M (masse initiale) à M (masse à la vitesse V). On peut
O
écrire:

Exemple 9.13

Utilisons les données de l'exemple 9.12 pour calculer la vitesse


de la fusée après 60 secondes, c'est-à-dire, lorsque la masse de la
fusée est de 194,200 S t 9.8 z / ç 2 = 19,816 kg
Avec ces données, 1 'équation 9.39 s 'écrit:
On p e u t montrer que l a v a r i a t i o n de l ' é n e r g i e de l a f u s é e s e r a
maximale quand l a v i t e s s e d ' é j e c t i o n du gaz s e r a l a même que l a v i -
t e s s e de l a f u s é e . A c e t t e v i t e s s e , v = V 2 ( F i g . 9 - 2 3 ] , l e s gaz
n ' o n t aucune v i t e s s e h o r i z o n t a l e e t tombent s u i v a n t l a v e r t i c a l e pour
un o b s e r v a t e u r p l a c é s u r l a t e r r e . L ' e f f i c a c i t é de l a f u s é e e s t ma-
ximale dans ce c a s .

Pour une v i t e s s e VI de l a f u s é e ( V I < v ) , l e s gaz o n t une v i t e s s e


vers l ' a r r i è r e . Pour une v i t e s s e V 3 de l a f u s é e ( V g > v ) , l e s gaz
suivent l a fusée. Dans c e s deux c a s , l ' e f f i c a c i t é de l a f u s é e e s t
p l u s f a i b l e , p a r c e que l e s gaz o n t une c e r t a i n e é n e r g i e c i n é t i q u e
q u ' i l s enlèvent à l a fusée.
Problème 9

PROBLEMES

Q u e l l e e s t l a q u a n t i t é d e mouvement d e s mobiles s u i v a n t s :
Un camion dc 4000 kg qui s e 8Splace à 6 0 Lm/h?
Une a u t o d e 1500 kg q u i s e d é p l a c e à 100 km/h?
Un obus d e ?O l b cpi s e d é p l a c e à 2800 p i / s ?
Un é l e c t r o n q u i s e d é p l a c e à 106 m/s?

Un b a t e a u de 500 kg f i l e dans une d i r e c t i o n à 37" au nord-


e s t à une v i t e s s e de 30 km/h. Q u e l l e s s o n t l e s composantes
d e s a q u a n t i t é de mouvement v e r s l ' e s t e t v e r s l e nord?

Une b a l l e de 0.20 kg tombe s u r l e s o l d ' u n e h a u t e u r d e 2 . 0


mètres. E l l e r e b o n d i t à une h a u t e u r de 1 . 7 m è t r e . Quelle
e s t l a v a r i a t i o n de s a q u a n t i t é de mouvement?

L'obus d ' u n canon pèse 725 kg. I l s o r t du canon, dans l e -


q u e l il a p a r c o u r u une d i s t a n c e de 6 . 0 m , à une v i t e s s e de
800 m / s . Calculer

a) l ' a c c é l é r a t i o n de l'obus
b) l a f o r c e q u i pousse l ' o b u s
c) l e temps que l ' o b u s a p a s s é dans l e canon. Vérifier
que l ' i m p u l s i o n e s t b i e n é g a l e à l a v a r i a t i o n d e l a
q u a n t i t é de mouvement?

S i on s e r e p o r t e au problème p r é c é d e n t , q u e l l e e s t l a v i -
t e s s e d e r e c u l du canon s i c e l u i - c i p è s e 8 . 8 2 x 105 N . Com-
p a r e r l ' é n e r g i e c i n é t i q u e du canon avec c e l l e d e l ' o b u s .

Un homme d e 160 l b e s t a s s i s s u r une s u r f a c e g l a c é e . Il


p o u s s e une b o î t e de 20 l b à l ' a i d e de s e s p i e d s . La b o i t e
a c q u i e r t une v i t e s s e de 12 p i / s . Quelle e s t l a v i t e s s e de
r e c u l d e l'homme?

Deux b a l l e s , l ' u n e d e 3.0 kg e t l ' a u t r e de 6 . 0 k g f o n t une


c o l l i s i o n é l a s t i q u e de p l e i n f o u e t . Avant l a c o l l i s i o n ,
l a b a l l e d e 3 . 0 kg a v a i t une v i t e s s e de 12 m/s e t l ' a u t r e
é t a i t au repos.

a) C a l c u l e r l a q u a n t i t é d e mouvement t o t a l e du système
avant l a c o l l i s i o n ?
Problème 9

b) Quelle est la vitesse des deux balles après la collision?

9.8 Deux automobiles entrent en collision au coin d'une rue.


L'une pèse 9800 N et x~ientdu nord, à une vitesse de 60 km/h,
et l'autre pèse 14700 Y et vient de l'est à une vitesse de
50 km/h. A la collision, les deux automobiles restent acco-
lées. Quelle sera la vitesse du groupe après la collision
et dans quelle direction se dirigera-t-il?

9.9 Une capsule de 15 kg contenant des explosifs explose et


se divise en trois fragments. Deux sections de masse égale
à 2.9 kg s'en vont dans des directions formant un angle
de 30" entre elles, à des vitesses égales de 30 m/s.
Quelle est la grandeur de la vitesse et la direction du
ze fragment?
9.10 Un obus lancé à un angle de 45' à une vitesse de 550 m/s
explose au point maximum de la trajectoire en deux morceaux
égaux. Un de ces morceaux tombe verticalement à une vitesse
initiale nulle. A quelle distance du canon le deuxième mor-
ceau touche-t-il le sol?

9.11 Une mitrailleuse tire 160 coups à la minute. Chaque balle


pèse 0.14 N et sort du canon à une vitesse de 730 m/s.
Quelle est la force moyenne de recul sur la mitrailleuse?

9.12 Un pendule balistique est composé d'une masse M suspendue


à deux cordes (Fig. 9.24). On utilise cet appareil pour
mesurer la vitesse des balles de fusil. On suppose un bloc
de 90 N et une balle de 0.09 K. On tire dans le bloc une
balle à une vitesse de 850 m/s. Calculer:

a) la quantité de mouvement de la balle;


b) l'énergie cinétique de la balle;
c) la quantité de mouvement de l'ensemble bloc et balle
immédiatement après la collision;
d) la vitesse du bloc immédiatement après la collision;
e) la hauteur h à laquelle le bloc va s'élever.
Est-ce qu'il y a conservation de l'énergie cinétique
au cours d'une telle collision?
Problème 9 195

9 . 1 3 Une m i t r a i l l e u s e e s t p l a c é e s u r un c a n o t l é g e r . Le p o i d s
t o t a l d u c a n o t e t de son c o n t e n u e s t de 1112 N . La m i t r a i l -
l e u s e t i r e 160 b a l l e s d e 0.135 N à l a minute. La v i t e s s e
d e s b a l l e s e s t de 730 m / s . Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n du
canot?

9 . 1 4 Deux v o i t u r e s , l ' u n e de 1900 kg e t l ' a u t r e de 1200 kg, f i -


l a n t en s e n s i n v e r s e , f o n t une c o l l i s i o n de p l e i n f o u e t .
Les deux o n t une v i t e s s e d e 80 km/h au moment d e l a c o l l i -
sion. Elles restent accolées après l a collision. Calculer
l a v i t e s s e d e l ' e n s e m b l e immédiatement a p r è s l a c o l l i s i o n .
Bien p r é c i s e r l e s e n s d e c e t t e v i t e s s e . Q u e l l e e s t l a va-
l e u r du c o e f f i c i e n t d e r e s t i t u t i o n dans c e g e n r e d e c o l l i -
s i on?

9 . 1 5 Un wagon de 12 t o n n e s s e d é p l a c e à une v i t e s s e c o n s t a n t e de
10 km/h s u r une v o i e f e r r é e . A un c e r t a i n moment, a l o r s
q u ' i l p a s s e p r è s du q u a i d e chargement, on l a i s s e tomber une
c h a r g e d e 2 . 0 t o n n e s d e s a b l e dans l e wagon. Quelle e s t s a
v i t e s s e a p r è s c e chargement?

9 . 1 6 Une b a l l e d e P l b e s t r e l i é e à un axe O au moyen d ' u n e t i g e


s a n s p o i d s , d e longueur L . On l a l a i s s e tomber l i b r e m e n t
d ' u n e p o s i t i o n h o r i z o n t a l e OA ( F i g . 9 . 2 5 ) . A r r i v é e en C ,
e l l e f r a p p e un b l o c de S s l u g s . La c o l l i s i o n e s t p a r f a i t e -
ment é l a s t i q u e . Montrer que l a v i t e s s e du b l o c , un i n s t a n t
a p r è s l a c o l l i s i o n , e s t donnée p a r l a r e l a t i o n :

9 . 1 7 Deux b o u l e s de 2 . 0 e t 4 . 0 kg r e s p e c t i v e m e n t f o n t une c o l l i -
sion de p l e i n fouet. La p r e m i è r e b o u l e a une v i t e s s e d e
4 . 0 m / s v e r s l a d r o i t e e t l a seconde une v i t e s s e d e 10 m/s
v e r s l a gauche. La c o l l i s i o n e s t p a r f a i t e m e n t é l a s t i q u e .

a) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e du C . M . ?
b) Quelle e s t l a v i t e s s e r e l a t i v e d'approche?
c) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e d e chacune d e s b o u l e s a p r è s l e
choc?
Problème 9

d) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e r e l a t i v e de s é p a r a t i o n ?
e) V é r i f i e r que l a q u a n t i t é d e mouvement e t l ' é n e r g i e c i n é -
t i q u e s o n t l e s mêmes a v a n t e t a p r è s l a c o l l i s i o n .

9 . 1 8 On l a n c e une b a l l e d e 0.50 kg c o n t r e un mur v e r t i c a l . La


b a l l e f r a p p e l e mur à une h a u t e u r d e 1 . 5 m du s o l à une
v i t e s s e h o r i z o n t a l e d e 6 . 0 m/s. E l l e r e b o n d i t e t touche l e
s o l en un p o i n t s i t u é à 2 . 5 m du mur.

a) Q u e l l e e s t l a v i t e s s e de rebondissement d e l a b a l l e ?
b) Quel e s t l e c o e f f i c i e n t d e r e s t i t u t i o n ?
c) Q u e l l e q u a n t i t é d ' é n e r g i e c i n é t i q u e f u t perdue au moment
du choc?

9 . 1 9 Deux masses d e 1 . 0 kg s o n t r e l i é e s a u moyen d ' u n e c o r d e e t


d ' u n e p o u l i e d e masse n é g l i g e a b l e formant une machine d ' A t -
wood. La p o u l i e a un d i a m è t r e d e 10 cm.

a) C a l c u l e r l a p o s i t i o n du c e n t r e d e masse quand l e s deux


masses s o n t a u même n i v e a u ?
b) C a l c u l e r l ' a c c é l é r a t i o n du système s i on a j o u t e 20 g
à l ' u n e d e s masse?
c) E x p l i q u e r à l ' a i d e d ' u n d e s s i n comment s e comporte l e
c e n t r e d e masse dans l e mouvement obtenu en b ?

9 . 2 0 Trouver l a p o s i t i o n du c e n t r e d e masse d e t r o i s p a r t i c u l e s ,
une d e 4 . 0 kg e t deux d e 0 . 5 0 kg p l a c é e s aux t r o i s sommets
d ' u n t r i a n g l e é q u i l a t é r a l de c o t é L . P l a c e r une masse d e
0.50 kg à l ' o r i g i n e d e s a x e s .

9 . 2 1 Une molécule d ' e a u e s t composée d ' u n atome d'oxygène d e mas-


s e atomique 16 e t d e deux atomes d'hydrogène de masse a t o -
mique 1 . 0 ( F i g . 9 . 2 6 ) . Les t r o i s atomes f o n t e n t r e eux un
a n g l e de 105" (HOH). La d i s t a n c e OH v a u t 0.96 x 1oT8 cm.
Trouver l a p o s i t i o n du c e n t r e d e masse du système p a r r a p -
p o r t à un atome d'hydrogène.

9 . 2 2 Une f u s é e b r u l e du gaz au t a u x d e 12 k g / s . Les gaz s o n t


é j e c t é s à une v i t e s s e de 20,000 m / s . E l l e p a r t en p o s i t i o n
verticale.

a) Quelle e s t l a poussée s u r l a fusée?


b) S i l a f u s é e a une masse de 15000 kg, q u e l l e e s t l a f o r c e
r é s u l t a n t e exercée s u r e l l e au d é p a r t ? a p r è s 20 S ?
c) Quelle e s t l ' a c c é l é r a t i o n de l a fusée au d é p a r t ?
d) Est-ce que l a fusée peut fonctionner dans l e vide?
Comment p e u t - e l l e changer de d i r e c t i o n ?

9 . 2 3 Montrer que l a v i t e s s e d'une fusée e s t é g a l e à l a v i t e s s e


des gaz é j e c t é s à l ' a r r i è r e quand M = 5
e
où e e s t l a base
du logarithme n a t u r e l ?

9 . 2 4 Une f u s é e pesant 1 . 5 tonne e s t en mouvement dans une d i r e c -


t i o n p a r a l l è l e à l a s u r f a c e de l a t e r r e à une v i t e s s e cons-
t a n t e de 3 . 3 km/s. Sa t u y è r e peut émettre des gaz au taux
de 15 k g / s , à une v i t e s s e de 2500 m/s. On,fait partir
l e s moteurs pour une durée de 20 secondes.

a) Quelle e s t l a masse de l a fusée après 20 secondes?


b) Quelle e s t l a f o r c e de poussée s u r l a fusée?
c) Quelle e s t l ' a c c é l é r a t i o n au d é p a r t ?
d) Quelle e s t s a v i t e s s e a p r è s 20 s ?
CINËMATIQUE ET DYNAMIQUE
DE ROTATION 1. AXE FIXE
CHAPITRE 10

10.7 Introduction

On étudie dans ce chapitre la rotation d'un corps solide autour


d'un axe fixe. Lorsque l'axe de rotation n'est pas fixe, on a un
mouvement complexe de rotation et de translation du corps solide.
On traitera de ce genre de mouvement au prochain chapitre.

10.2 Déplacement, vitesse et accélération angulaire

La dérivation des équations du mouvement angulaire est analogue


à celle du mouvement rectiligne. Les concepts de déplacement, vites-
se et accélération angulaire reposent sur les mêmes raisonnements et
utilisent les mêmes notions de calcul différentiel et intégral; seuls
les symboles changent.

Au lieu de mesurer le déplacement angulaire en degrés, on le me-


sure, pour s.implifier les équations du mouvement, en radians. On
définit le radian de la façon suivante:

Le radian est l'angle sous-tendu au centre d'un cercle par un


arc dont la longueur est égale au rayon du cercle. L'angle 0 de la
figure lO.l(a) est égal à un radian; l'angle e l de la figure lO.l(b)
1 En général, on mesure l'angle en radian de la
est égal à -radian.
2
façon suivante (Fig . 10.1 (c) :
Dans un c e r c l e complet, on a donc:

a- r c
-rayon - 27rR -
- - 2rr r a d i a n s ou 6.28 r a d i a n s .
R

Un r a d i a n v a u t 360 d e g r é s + 6 . 2 8 = 5 7 . 3 d e g r é s . Notons que l e d é -


placement a n g u l a i r e n ' a p a s d e dimension p h y s i q u e p u i s q u ' i l e s t é-
g a l au r a p p o r t d ' u n e longueur s u r une l o n g u e u r . I l e s t donc l e
même dans t o u s l e s systèmes d ' u n i t é s .

Considérons un c o r p s s o l i d e P q u i p e u t t o u r n e r a u t o u r d ' u n a x e
O (Fig. 10.2). P a r r a p p o r t à un axe d e r é f é r e n c e x, l e rayon OA ( l e
p o i n t A e s t quelconque) f a i t un a n g l e 4 a v e c l ' a x e x , au temps t i .
Au temps t r , l e p o i n t A e s t r e n d u en B e t l e r a y o n OB f a i t un a n g l e
avec l ' a x e d e r é f é r e n c e . La v i t e s s e a n g u l a i r e moyenne du r a y o n
OA ou du c o r p s s o l i d e e s t d é f i n i e d e l a f a ç o n s u i v a n t e :

- déplacement a n g u l a i r e
W =
i n t e r v a l l e de temps

Pour un mouvement a n g u l a i r e uniforme, l a v i t e s s e a n g u l a i r e


i n s t a n t a n é e e s t é g a l e à l a v i t e s s e a n g u l a i r e moyenne. Lorsque l a
v i t e s s e angulaire varie, l a v i t e s s e instantanée vaut:

W e
lim ne
- 2 - .
de
inst at+O At dt

L ' a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e moyenne e s t d é f i n i e en p a r t a n t d e s v i -
t e s s e s i n s t a n t a n é e s wl e t w 2 d ' u n c o r p s en r o t a t i o n . E l l e vaut:

e t l'accélération instantanée:

lim Aw du
O
inst ~t + O ;it = Bf '
Le déplacement s'exprime en r a d i a n s , l a v i t e s s e a n g u l a i r e en
r a d / s e t l ' a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e en r a d / s 2 .

10.3 Mouvement de rotation avec accélération constante

I l e x i s t e un moyen simple de d é d u i r e e t de s e r a p p e l e r l e s équa-


t i o n s du mouvement de r o t a t i o n avec a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e c o n s t a n t e ;
c ' e s t de procéder p a r a n a l o g i e avec l e s équations du mouvement r e c t i -
ligne (chapitre 3 ) . On o b t i e n t l e s r e l a t i o n s s u i v a n t e s :

Mouvement r e c t i l i g n e Mouvement de r o t a t i o n

v = -dx
dt

a = -dv
= - d2x
dt dt2

10.4 Vitesse et accélération tangentielle

La f i g u r e 1 0 . 3 r e p r é s e n t e un corps s o l i d e en r o t a t i o n a u t o u r
d ' u n axe p a s s a n t p a r 0 . Dans un i n t e r v a l l e de temps A t , l e p o i n t
A e s t rendu en A ' e t B en B ' . Ces deux p o i n t s s e s o n t d é p l a c é s à
l a même v i t e s s e a n g u l a i r e puisque l e rayon OA s ' e s t déplacé d ' u n
angle A B . Cette vitesse angulaire e s t u = ae/at. ï i e s t évident,
d ' a p r è s l a f i g u r e 1 0 . 3 , que même s i l e s p o i n t s A e t B ont l a même
v i t e s s e a n g u l a i r e , i l s n'ont pas l a même v i t e s s e l i n é a i r e . L'arc
AA' parcouru p a r A en A t secondes e s t p l u s grand que l ' a r c BB' p a r -
couru p a r B dans l e même temps. On trouve l a r e l a t i o n e n t r e l a v i -
t e s s e a n g u l a i r e e t l a v i t e s s e l i n é a i r e de l a façon s u i v a n t e . Le
p o i n t A de l a f i g u r e 10.4 p a r c o u r t l ' a r c As en un temps A t . Le dé-
placement angulaire Aû exprimé en radian vaut:

As
Aû= -. (10.5)
r

On divise cette relation par :t et on multiplie par r. On obtient:

Si on fait tendre At vers zéro, on obtient comme limite de ces deux


quotients:

Le AS
r lim - = lim -
At At '
At -+ Û At + O
ce qui s'écrit:

da
La quantité -est w, la vitesse angulaire, et la quantité
ds est v,
dt
la vitesse linéaire instantanée. La dernière équation peut donc
s'écrire:

La vitesse v s'appelle la vitesse


- tangentielle parce qu'elle est
toujours tangente à la trajectoire du point. Pour obtenir l'accé-
lération tangentielle, on n'a qu'à dériver l'équation 10.6, soit:

Cette accélération est aussi dirigée suivant la tangente au point


considéré (Fig. 10.5). De plus, le point A parcourt une trajectoi-
re circulaire, et de ce fait, subit une accélération centripète ac'
dirigée vers l'axe de rotation. L'on a défini l'accélération ac au
v
chapitre 6 et elle est égale à -. On peut l'exprimer en fonction
r
de la vitesse angulaire instantanée w à l'aide de l'équation 10.6.
En effet:
a = -v2
- r2u2 - u2r. (10.8)
c r r
Notons que l ' a c c é l é r a t i o n c e n t r i p è t e e x i s t e t o u j o u r s d a n s un
mouvement d e r o t a t i o n , même l o r s q u e w e s t c o n s t a n t , t a n d i s que l ' a c -
c é l é r a t i o n t a n g e n t i e l l e e x i s t e s e u l e m e n t s i l e mouvement d e r o t a t i o n
e s t accéléré.

Exemple 10.1

"ne r o u e d e 50 CÏ- cc r a Tc- t o u r n e a u t o ~ rn ' - 3 , s ~f i x e à


une v i t e s s e i n i t i a l e de 6 û t o u r s / m i n . L ' a c c é l é r a t l o z de l a r o u e
e s t a = 3.0 t o u r s / s 2 . Ez~~J-cP:

a) l a v i t e s s e angulaire a p r è s 5.0 secondes.


La v i t e s s e a n g u l a i r e i n i t i a l e , e n r a d / s v a u 1 :

L ' a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e en r a d / s 2 v a u t :

On c a l c u l e l a v i t e s s e a n g u l a i r e a p r è s 5 . 0 s a u moyen de l a f o r m u l e

w = w + at.

E l l e vaut:
w = 2 7 ~r a d / s + 67 r a d / s 2 x 5 . 0 s = 3 2 7 m d / s = 100 r a d / s

b) l a v i t e s s e t a n g e n t i e l l e après 5.0 secondes. Cette v i t e s s e


vaut :

c) l e déplacement a n g u l a i r e a p r è s 5 . 0 s e c o n d e s . Ce déplacement
vaut :
1
e = u
O
t + - at2,
2
= 265 rad,

= 42.5 tours.

d) l'accélération tangentielle.

e) l'accélération centripète à t = 5.0 S. On calcule cette


accélération à l'aide de

a = w2r,

où w est la vitesse instantanée à t = 5.0 s calculée en ( a ) ;

f) l'accélération centy'ipète au temps t = O S.

10.5 Moment d'une force par rapport à un axe

Tout comme une masse est mise en mouvement de translation au


moyen d'une force, un corps solide est aussi mis en mouvement de
rotation au moyen d'une force; cependant, l'efficacité de cette
force à produire le mouvement de rotation dépend de son point d'ap-
plication par rapport à un axe de rotation. En effet, considérons
le solide de la figure 10.6. Ce solide peut tourner autour d'un
-+
axe fixe O, perpendiculaire au plan de la page. La force F 1 ap-
pliquée au point 0, sur l'axe, ne peut pas produire de rotation
+
autour de ce point; de même pour la force F 2 , dont la ligne d'action
+
passe par l'axe de rotation. La force F 3 , appliquée en C, va pro-
duire une rotation du corps, mais de façon moins efficace que la for-
+
ce F q , de même grandeur, mais appliquée plus loin en D. On voit,
par ce qu'on vient d'expliquer, que la grandeur de la force n'est
pas la seule quantité à considérer dans la rotation, mais que le
point d'application et la direction de la force par rapport à l'axe
de r o t a t i o n s o n t a u s s i importants.

La q u a n t i t é p h y s i q u e , q u i e s t une mesure de c e t t e e f f i c a c i t é à
p r o d u i r e une r o t a t i o n , s ' a p p e l l e l e moment d ' u n e f o r c e e t nous e n
formulons l a d é f i n i t i o n . Considérons un c o r p s s o l i d e N q u i p e u t
t o u r n e r a u t o u r d ' u n axe P P ' p a s s a n t p a r O ( F i g . 1 0 . 7 ) . On a p p l i q u e
+
une f o r c e F à un p o i n t A p l a c é à une d i s t a n c e r du c e n t r e . L ' a n g l e
+ + -f
e n t r e l e s v e c t e u r s F e t r e s t 8. Le moment de l a f o r c e F p a r r a p p o r t
à l ' a x e O e s t d é f i n i à l ' a i d e du p r o d u i t v e c t o r i e l de c e s deux v e c -
teurs (chapitre l ) , s o i t :

La g r a n d e u r d e M e s t :

s a d i r e c t i o n e s t c e l l e de l ' a x e de r o t a t i o n P P ' e t s o n s e n s e s t t e l
q u ' o n l ' i n d i q u e dans l a f i g u r e 10.7 ( r è g l e du t i r e - b o u c h o n ) . *

Exemple 10.2

+
Q u r i e s t l e moment du v e c t e u r F d e l a f i g u r e l3.7
s i F = 10 N , r = 2.0 n et ô = 30°?

La g r a n d e u r du v e c t e u r M e s t , s u i v a n t l ' é q u a t i o n 10.10:

M = 10 x 2.0 m x sin 3c0

= 16 :\-m.

La d i r e c t i o n de M e s t c e l l e d e l ' a x e P P ' e t l e s e n s e s t t e l
qu'on l ' i n d i q u e .

10.6 Deuxième loi de Newton appliquée 6 la rotation.


Moment d'inertie

Nous venons d e v o i r que l a g r a n d e u r d ' u n e f o r c e , que s a d i r e c t i o n


e t son p o i n t d ' a p p l i c a t i o n p a r r a p p o r t à un axe d e r o t a t i o n , s o n t

9 On r e n v o i e l e l e c t e u r a r c h a p i t r e p r e m i e r , podr p l u s d e d é t a i l s s u r
l a l o i du t i r e - b o d c h o n a p p l i q u é e a u p r o d u i t v e c t o r i e l .
trois facteurs importants dans l'étude de la rotation. Il y a encore
un autre facteur que nous n'avons pas mentionné et qui joue un rôle
important dans tout mouvement de rotation, c'est la masse du corps
en rotation ou, plus précisément, la distribution de la masse en ro-
tation par rapport à l'axe.
+
En dynamique de translation, si on applique une force F à un corps
+
de masse m, il acquiert une accélération a, quelle que soit la forme
du corps. On ne peut dire la même chose en dynamique de rotation.
+
Un même moment M, appliqué à deux corps de même masse m peut produire
des accélérations angulaires différentes.
Considérons les deux roues des figures 10.8(a) et lO.8(b). Les
+ -b
roues ont la même masse et on leur applique un même moment M = r x If.
On observe que la première roue acquiert une accélération plus grande
que la deuxième. On doit donc s'attendre à trouver, dans toute équa-
tion du mouvement d'un corps solide en rotation, un facteur qui tien-
dra compte de la distributi,onde la masse par rapport à l'axe de ro-
tatïon.

En partant de la deuxième loi de Newton, nous allons déduire l'é-


quation fondamentale du mouvement d'une particule en rotation, puis,
en généralisant, celle d'un corps solide en rotation. La deuxième
loi s'écrit:

Multiplions vectoriellement chaque côté de cette Gquation par un vec-


+
teur r en respectant l'ordre des vecteurs. On obtient:

Considérons une particule de masse m qui peut se déplacer sur une


+
trajectoire circulaire (Fig. 10.9). Dans ce cas, l'accélération a
est nécessairement l'accélération tangentielle et on peut écrire:
-+ +
Ir x a / = r a sin 90°,

La grandeur du moment M de l'équation 10.11 devient:


On exprime llaccélération tangentielle en fonction de l'accélération
angulaire à l'aide de l'équation 10.7. Ceci donne:

= m rL ci,

OU encore

On'voit donc que l'accélération angulaire est directement proportion-


nelle au moment -
appliqué
- sur la particule
- et inversement proportion-
nelle au produit mr2. Cette dernière quantité est importante dans
tous les mouvements de rotation et s'appelle moment d'inertie de la
masse m par rapport à l'axe de rotation. Elle est une mesure de
l'inertie de rotation de la masse m. C'est une quantité scalaire
symbolisée par la lettre 1 . L'équation 10.13 devient:

On obtient un résultat semblable mais plus général en répétant


le même procédé dans le cas d'un corps solide. Considérons un corps
solide de masse M en rotation autour d'un axe en O (Fig. 10.10).
Choisissons à des distances quelconques r l , r2, r 3 ...... plusieurs
masses élémentaires Aml, Am2, Am3 ...... Ces masses élémentaires
sont sous l'effet de plusieurs forces internes (corps solide) et ex-
+ + +
ternes. Appelons F i , F2, F3 la résultante de ces forces. Les moments
sur chaque masse élémentaire produisent une même accélération a de
chaque masse Am. On écrit l'équation 10.13 pour chaque masse, ceci
donne :
Ml = Am1 ri2 ci,

Mg = Am3 r32 ci, . , .. ,

On additionne ces équations et on obtient:

C hl = ( C Am. r.2)
1 1
ci . (10.15)
Le t e r m e d e gauche e s t l e moment r é s u l t a n t d e t o u t e s l e s f o r c e s e x t é -
r i e u r e s appliquées s u r l e s o l i d e . E t a n t donné q u ' i l s ' a g i t d ' u n
c o r p s s o l i d e r é e l , composé d ' u n e i n f i n i t é d e p a r t i c u l e s , l e c o e f f i -
c i e n t de cx devient, à l a limite:

1i m
Am. + O Cr.2Lmi = (10.16)

où 1 e s t l e moment d ' i n e r t i e du s o l i d e p a r r a p p o r t à l ' a x e de r o t a -


tion.
L' é q u a t i o n 1 0 . 1 5 p e u t m a i n t e n a n t s ' é c r i r e :

C ' e s t l ' é q u a t i o n f o n d a m e n t a l e de l a dynamique d e r o t a t i o n ou e n c o r e ,


l a deuxième l o i de Newton ( F = ma) a p p l i q u é e à l a r o t a t i o n . Rappe-
l o n s que l e s moments p a r r a p p o r t à un a x e d e r o t a t i o n p e u v e n t ê t r e
p o s i t i f s ou n é g a t i f s s e l o n q u ' i l s t e n d e n t à p r o d u i r e une r o t a t i o n
d a n s l e s e n s h o r a i r e ou a n t i - h o r a i r e
Dans l e système MKS, l e moment d i n e r t i e s ' e x p r i m e e n kg - m2
e t d a n s l e système FSS, i l s ' e x p r i m e e n s l u g - p i 2 . Dans l a s e c t i o n
s u i v a n t e , on c a l c u l e r a à l ' a i d e de 1 é q u a t i o n 1 0 . 1 6 l e moment d ' i n e r -
t i e d e q u e l q u e s o l i d e s de forme régu i è r e .
Exemple 10.3

Ceux masses p o n c t u e l l e s m de C . 2 5 kg s o n t r e l i é e s p a r une t i g e


de l o ~ g u e i r2L. L e s masses s c n t r i s e s e n r o t a t i o c a ü t 3 . x C'un a x e
0 0 ' à l ' â i a e d ' u n e f o r c e c c n s r a n r e P de 4 . 0 N , 6'-:ne ;ouLie e t d'une
r o u e 2e r a y o n R = 25 c m (Fig. 1 C . 1 1 ) . On suppose que l ' a x e de r o -
t a t i o z e t l a r o u e o n t d e s mo7,enrs d ' i n e r t i e n é g l i g e c h l e s . Calculer:

a) L'accélération ang,làirr e t t a n g e n t i e l l e :es p a s s e s p o u r


L = i.0 m.

On a p p l i q u e l'éq-aria? l C . l O . Le s e u l -noTenr a;;liqué


+
s x l ' a x e 0 0 ' e s t c e l u i c e l a f a n c e P p a r r a p p o r r à ce; a x e . Il
vaur :
Il nous faut maintenant calculer le moment d'inertie des masses par
rapport à l'axe 00' . On obtient sa valeur à 1 'aide de la formule
1 = C r.' m.. On trouve:
1 1

I = rn~2+ r n ~ 2= 2 m ~ 2 ,

On calcule a à l'aide de 10.14.

L'accélération tangentielle vaut donc:

b) Calculer l'accélération angulaire quand L = 0.50 m

Dans ce cas, le moment de la force P reste le même. Seul


le moment d'inertie change; il diminue, et on devrait trouver une ac-
célération plus grande. Ce moment d'inertie vaut:

1 = 2 x C.25 kg x (0.50)~m' = 3.125 kg-m2.

D'OÙ l'accélération angulaire:

On voit qu'en rapprochant les masses de l'axe d'une distance L / 2 ,


on multiplie l'accélération angulaire par le facteur 4.

10.7 Calcul de quelques moments d'inertie

Le calcul du moment d'inertie au moyen de l'équation 10.16 est


plutôt un exercice de mathématiques appliquées qu'un exercice de
physique. Nous nous en tiendrons dans cette section à ne donner
que quelques exemples simples, laissant à un autre cours les calculs
plus complexes

1) Moment d'inertie d'une tige cylindrique de masse M par rapport à un axe


passant par son centre.

Soit une tige homogène de masse spécifique p de longueur L et de


rayon R (Fig. 10.12). Le moment d'inertie par rapport à l'axe de ro-
tation 00' est donné par l'équation 10.16:

I00'
= 1 r2 dm.

Choisissons comme élément de masse dm une section de la tige de lon-


gueur dr. Son volume est:

et sa masse est:
dm = p dr.

On remplace le dm de l'équation 10.16 par cette dernière valeur. On


obtient:
r+L/i
= n~~ P r 2 dr
I00'
J-L/2

La valeur de r varie de -L/2 à +L/2, puisqu'on cherche le moment d t i -


nertie par rapport au centre de la tige. On effectue l'opération
d'intégration et on trouve:

La quantité 27R p L a été remplacée par la masse M de la tige.

On calcule le moment d'inertie par rapport à un bout de la tige


de la même façon; on n'a qu'à changer les limites d'intégration.
Dans ce cas (Fig. 10.13) on a:
Notons que le moment d'inertie de la tige par rapport à l'un des
bouts est 4 fois plus grand que le moment d'inertie par rapport à
son centre. On voit ici l'importance de toujours préciser l'axe
par rapport auquel on calcule le moment d'inertie.
de rayon R et d'épaisseur s par rapport à
2) Moment d'inertie d'une roue
un axe passant par son centre, perpendiculairement au plan de la roue
(Fig. 10.14). La roue est homogène, de masse M , et de masse spécifi-
que P.

On choisit un élément de volume dV de longueur dr, de largeur


r dB et d'épaisseur S. L'élément de masse dm vaut:

= s p d r r dB.

On a deux variables r et 8. Dans ce cas l'équation 10.16 s'écrit:

IOol = \r2 dm,

Après intégration on trouve:

On donne, dans la figure 10.15, les moments d'inertie de quelques


solides de forme régulière. On peut démontrer que le moment d'iner-
tie d'une solide par rapport à un axe parallèle à celui qui passe
par son centre de masse est donné par la relation:
où ICM e s t l e moment d ' i n e r t i e p a r r a p p o r t au C . M . , M l a masse du
s o l i d e e t d l a d i s t a n c e e n t r e l e s deux a x e s . Par exemple, on a d é j à
c a l c u l é que l e moment d ' i n e r t i e d ' u n e t i g e de masse M p a r r a p p o r t à
son C.M. (axe BB') est - Calculons maintenant l e moment d l i n e r -
t i e p a r r a p p o r t à un axe p a r a l l è l e AA' (Fig. 1 0 . 1 6 ) , p a s s a n t p a r l e
bout de l a t i g e . A l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 10.21, on peut é c r i r e :

Exemple 10.4

Une roue d e moment d ' i n e r t i e 1 de rayon R e t d e masse M ,


O'
peut t o u r n e r a u t o u r d'un axe en O ( F i g . 10.17). E l l e e s t mise e n
r o t a t i o n a u moyen d'un b l o c P de p o i d s mg, a t t a c h é à une corde en-
roulée autour de l a roue. On n é g l i g e t o u t f r o t t e m e n t e t l e p o i d s
de l a c o r d e . Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n du b l o c ?

On a p p l i q u e l a deuxième l o i de Newton aux deux c o r p s en mouvement


Sur l e b l o c P , on a deux f o r c e s : l e p o i d s mg v e r s l e b a s e t l a t e n -
-+
s i o n T dans l a corde v e r s l e h a u t . On s a i t que l e b l o c descend, c e
q u i indique que l a r g s u l t a n t e e s t v e r s l e b a s . On pose donc ( l ' a c -
célération e s t positive vers l e bas):

Le deuxième corps e n mouvement e s t l a r o u e , q u i ne peut a v o i r qu'un


*
mouvement de r o t a t i o n sous l ' e f f e t d'un moment. La f o r c e Mg, p a s s a n t
p a r l ' a x e de r o t a t i o n a un moment n u l p a r r a p p o r t à c e t axe. La f o r -
+
c e T , l a t e n s i o n dans l a c o r d e , a un moment TR. C ' e s t l e s e u l moment
q u i a g i t s u r l a roue e t q u i l u i donne son a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e . On
peut donc poser:
L ' a c c é l é r a t i o n a du b l o c e s t é g a l e à l ' a c c é l é r a t i o n t a n g e n t i e l l e d'un
p o i n t s u r l a r o u e , ce qu'on é c r i t :

= a = a = o R . (10.24)
abioc tan

Ce d e r n i e r r é s u l t a t e t l ' é q u a t i o n 10.23 donnent:

TR = 1
O
-.
a
R
(10.25)

On é l i m i n e T dans l e s é q u a t i o n s 10.22 e t 10.25 e t on t r o u v e pour a :

La v i t e s s e de r o t a t i o n de l a roue w a p r è s t secondes e s t :

La v i t e s s e d e t r a n s l a t i o n du b l o c a p r è s t secondes vaut:

10.8 Énergie cinétique de rotation

Un c o q s s o l i d e en r o t a t i o n possède d e l ' é n e r g i e c i n é t i q u e q u i
p r o v i e n t d e c e mouvement de r o t a t i o n . On c a l c u l e c e t t e é n e r g i e c i -
n é t i q u e d e r o t a t i o n , comme dans l e c a s de l ' é n e r g i e c i n é t i q u e d e
t r a n s l a t i o n , en p a r t a n t de l a deuxième l o i de Newton adaptée au
mouvement de r o t a t i o n . Considérons un mobile q u i peut t o u r n e r au-
t o u r d ' u n axe p a s s a n t p a r O sous l ' e f f e t d ' u n moment M (Fig. 1 0 . 1 8 ) .
Un p o i n t A du mobile s e déplace d'un a n g l e A 0 d u r a n t l ' i n t e r v a l l e A t
e t i l p a s s e en p o s i t i o n B . En f o n c t i o n d e l a v i t e s s e a n g u l a i r e , l a
deuxième l o i s ' é c r i t :

d'où
Le corps tourne d'un angle A B = a2 - 81; au cours de ce déplacement
angulaire, sa vitesse passe de wl en A à w2 en B . On suppose le
moment de la force constante et on intègre l'équation 10.26 dans les
limites déjà données. On obtient:

En examinant cette équation, on s'aperçoit que chaque membre pos


sède les unités d'un travail. En effet, dans le système MKS,

On se souvient que le radian n'a pas de dimension et n'affecte pas


1wL
les unités de travail des équations précédentes. La quantité -2
s'appelle énergie cinétique de rotation. L'équation 10.27 se lit
comme suit: Lorsqu'un corps solide est en rotation autour d'un axe
fixe, le travail fait par le moment de la force au cours d'un dépla-
cement angulaire e2 - e l est égal à la variation de l'énergie ciné-
tique de rotation.

Exemple 10.5

Uce roue de 24 kg et de 20 cm de rayon est mise en rotation par


une force P de 4.0 N tangente à la roue (Fig. 10.19). Quelle est
la vitesse angulaire de la roue après un déplacement de 2.66 tours à
partir du repos?

Calculons d'abord le moment de la force. Celui-ci vaut:

Le déplacement angulaire est de 2.66 tours ou 16.7 radians et la


vitesse angulaire initiale est nulle. Le moment d'inertie de la
roue est (10.20):
On a p p l i q u e d i r e c t e m e n t l ' é q u a t i o n 1 0 . 2 7 e t on o b t i e n t :

1
M O = - 1 w2
2

1
0.80 N-m x 16.7 r a d = - x 0 . 4 8 kg-m2 x u2,
2

d ' o ù on t i r e , o = 7.46 rad/s.

Exemple 10.6

On l a i s s e tomber une t i g e d e b o i s d o n t l a masse e s t m e t l a l o n -


gueur L, à p a r t i r d ' u n e p o s i t i o n v e r t i c a l e . On f a i t en s o r t e que
l ' e x t r é m i t é q u i t o u c h e l e s o l ne g l i s s e p a s . C a l c u l e r l a v i t e s s e du
bout l i b r e ( p o i n t A ) a u moment où il touche l e s o l en P. ( F i g . 1 0 . 2 0 ) .

Le moment q u i f a i t p i v o t e r l e mètre e s t . v a r i a b l e . Au d é b u t , il
+
e s t n u l , p u i s q u e l a f o r c e mg p a s s e p a r l ' a x e d e r o t a t i o n ; quand l e
mètre e s t e n p o s i t i o n OP, l e moment e s t maximal.

A un i n s t a n t donné, l e moment v a u t :

M = force x bras de l e v i e r
L
M = mg x -
2
s i n 6.

La v i t e s s e i n i t i a l e , quand O = 0 , e s t n u l l e . Le moment d ' i n e r t i e


du mètre p a r r a p p o r t à un bout e s t donné p a r l ' é q u a t i o n 1 0 . 1 9 , s o i t

Le t r a v a i l f a i t p a r l e moment au c o u r s du déplacement d e ra-


2
d i a n s e s t é g a l à l a v a r i a t i o n de l ' é n e r g i e c i n é t i q u e de r o t a t i o n du
mètre. On a p p l i q u e 1' é q u a t i o n 1 0 . 2 7 , s o i t :
Appliquée à ce problème, cette équation devient :

1 L~
mg L sin 9 d e = - m 3 w2
2 P
O

Pour L = 1.0 m et g = 9.8 rn/s2, u vaut 5.4 rad/s, et la vitesse lin6


P
aire du point P vaut wr = 1.0 m x 5.4 rad/s = 5.4 m/s.

10.9 Moment cinétique d'un solide en rotation autour d'un axe fixe

Considérons un solide en rotation (Fig. 10.21) autour d'un axe


fixe et appliquons la deuxième loi de Newton adaptée au mouvement de
rotation. On a (équation 10.14) :

et finalement:

Cette formule se lit ainsi: le moment (résultant) de la force


appliquée sur un corps en rotation est égal au taux de variation, par
rapport au temps, d'une quantité Io = L, appelé moment cinétique.

La quantité Iw est lféauivalent de la auantité de mouvement mv en


translation. La dénomination moment cinétique sera justifiée au
prochain chapitre lorsqu'on donnera une définition générale de cette
quantité. L'équation 10.28 s'écrit:

Notons que les quantités w, M et L sont des vecteurs qui dans le cas
général, quand l'axe de rotation n'est pas fixe, ne sont pas tous
dans la même direction. Dans le cas simple que nous traitons ici,
ces trois quantités vectorielles sont toutes portées par l'axe de
r o t a t i o n ( F i g . 1 0 . 2 1 ) ; c ' e s t pourquoi on l e s c o n s i d è r e i c i comme d e s
scalaires.

De l ' é q u a t i o n 1 0 . 2 9 , on p e u t d é d u i r e l ' i m p o r t a n t p r i n c i p e d e l a
c o n s e r v a t i o n d u moment c i n é t i q u e . En e f f e t , s i l e moment d e l a f o r c e
a p p l i q u é s u r l e mobile e s t n u l ( s o i t p a r c e que F e s t n u l l e ou que r
e s t nul) l'équation s ' é c r i t :

C e t t e é q u a t i o n n ' e s t v é r i f i é e que s i L e s t une c o n s t a n t e . On en


c o n c l u t que: quand l e moment a p p l i q u é s u r un c o r p s s o l i d e e s t n u l , l a
g r a n d e u r d e s o n moment c i n é t i q u e r e s t e c o n s t a n t . Son o r i e n t a t i o n e s t
nécessairement constante puisque l ' a x e de r o t a t i o n e s t f i x e .

Exemple 10.7

Un a c r o b a t e p i v c t e s u r l a p o i n t e d e s p i e d s à une v i t e s s e angu-
l a i r e d e 1 . 0 t o u r p a r seconde. I l t i e n t dans l e s mains, l e l o n g d e
son c o r p s , deux p o i d s d e 30 Il. La d i s t a n c e du poids 2 l ' a x e de r o -
t a t i o n l o r s q u e l e s b r a s s o n t en p o s i t i o n v e r t i c a l e e s t d e 30 c m .
L o r s q u ' i l s s o n t en p o s i t i o n h o r i z o n t a l e , c e t t e d i s t a n c e e s t de 1 . 0 m
(Fig. 10.22). Le moment d ' i n e r t i e d e l ' a c r o b a t e p a r r a p p o r t à l ' a x e
v e r t i c a l d e r o t a t i o n e s t d e 6 . 0 kg-m2.

On demande d e c a l c u l e r l a v i t e s s e a n g u l a i r e de l ' a c r o b a t e l o r s -
q u ' i l a l e s b r a s é t e n d u s (Fig. 1 0 . 2 2 ( b ) ) .

On c a l c u l e d ' a b o r d l e moment c i n é t i q u e i n i t i a l 1 w ' c e moment


O 0%
r e s t e c o n s t a n t même s i l a d i s t r i b u t i o n d e l a masse p a r r a p p o r t à
l ' a x e d e r o t a t i o n change a u c o u r s du mouvement. I l n ' y a aucune
force extérieure qui a g i t s u r l'acrobate. On p e u t p o s e r :

Calcul de 1 : ( P o i d s l e l o n g 'du c o r p s , r = 30 c m )
Calcul de 11 : (poids éloignés, r = 1 . 0 m)

On s u b s t i t u e ces v a l e u r s numériques dans l ' é q u a t i o n de conservation


1 0 . 3 1 e t on o b t i e n t :

La v i t e s s e de l ' a c r o b a t e a diminué de presque l a m o i t i é quand son


moment d ' i n e r t i e a doublé.

Bans l e problème p r é c é d e n t , on considère que l ' a c r o b a t e e t l e s


poids forment un système de corps en r o t a t i o n . C ' e s t l e moment c i -
n é t i q u e du système e t non pas de chacune de s e s p a r t i e s q u i e s t con-
servé. En e f f e t , supposons que l ' a c r o b a t e e s t en p o s i t i o n (a) (Fig.
1 0 . 2 2 ) a l o r s que s a v i t e s s e a n g u l a i r e e s t de 1 . 0 t o u r / s e t q u ' i l
l a i s s e tomber l e s poids. Son moment d ' i n e r t i e va diminuer mais s a
v i t e s s e ne changera p a s , parce que l e s poids f o n t encore p a r t i e du
du système, même s i l ' a c r o b a t e ne l e s t i e n t p a s , e t i l s conservent
l e u r v i t e s s e a n g u l a i r e , de s o r t e que l e moment I w r e s t e c o n s t a n t .
Problème 10

10.1 Une roue tourne 2.5 tours dans 30 secondes. Quelle est sa
vitesse angulaire en rad/s, degrés/s, rad/min, degrés/min,
tours/min ?

10.2 Une roue tourne à une vitesse angulaire de 250 tours/s.


On arrête soudainement le moteur qui l'a fait tourner et
on observe qu'elle fait 400 tours avant de s'arrêter.

a) Calculer l'accélération angulaire de la roue.


b) Combien de temps a-t-elle pris pour s'arrêter?

10.3 Une roue tourne d'un angle de 450 radians en 10 secondes


en partant du repos.
a) Calculer la vitesse moyenne de la roue.
b) Calculer l'accélération, en la supposant constante.
c) Calculer la vitesse instantanée à t = 10 S.

10.4 Le mouvement d'une roue pouvant tourner autour d'un axe fixe
est donné par la loi:

où e est en rad. et t en secondes.

a) Quelles sont les unités et les dimensions des constantes


numériques dans l'équation?
b) Calculer le déplacement angulaire après 2.0 s et 6.0 S.
c) Calculer la vitesse à t = 2.0 s et t = 6.0 S.
d) Quelle est la valeur de l'accélération angulaire?

10.5 L'accélération d'une roue varie suivant la loi:

Trouver
a) l'équation de la vitesse angulaire sachant qu'au
temps t = O la vitesse est nulle et
b) l'équation du déplacement en fonction du temps sachant
que le déplacement est au temps t = 0.
O
Problème 10

10.6 Un ventilateur tourne à une vitesse constante de 600


tours/min. (Fig. 10.23). Le diamètre de la lame est de
40 cm. Quelle est la vitesse linéaire

a) du bout de la lame?
b) d'un point situé à mi-chemin entre le bout et l'axe de
rotation? Quelle est la vitesse angulaire de ce dernier
point?

10.7 Utiliser les données du problème 10.6. Quelle est l'accélé-


ration centripète et tangentielle des deux points de la la-
me?

10.8 Un moteur électrique tourne à une vitesse de 1800 tours/min.


La poulie du moteur a un diamètre de 5.0 cm. . O n peut la re-
lier au moyen d'une courroie à trois autres poulies de 5.0,
7.0 et 12.0 centimètres.

a) Quelle est la vitesse angulaire de ces 3 dernières


poulies?
b) Quelle est la vitesse linéaire d'un point sur la cir-
conférence de chaque poulie?

10.9 Une roue de 1.0 m. de diamètre part du repos et atteint une


vitesse de 1000 rad/s après 10 S.

a) Calculer l'accélération angulaire de la roue.


b) Calculer le déplacement angulaire de la roue.
c) Calculer la vitesse angulaire à t = 3.0 S.

d) Calculer la vitesse linéaire d'un point P sur la circon-


férence à t = 3.0 S.

e) Calculer l'accélération tangentielle du point P à


t = 3.0 S.
f) Calculer l'accélération totale du point P à t = 3.0 S.

10.10 A quelle vitesse angulaire un ultracentrifuge doit-il tour-


ner pour qu'une particule située à 1.0 cm. du centre de ro-
tation soit soumise à une accélération de 250,000 g?

10.11 La figure 10.24 donne la forme de 3 molécules simples dans


leur état d'équilibre. Les masses atomiques relatives sont
Problème 10 221

d e 16.0 pour O , de 1 . 0 p o u r H e t de 35.4 pour C l . Calculer


l e moment d ' i n e r t i e de chaque molécule, en kg-rn2, par rapport
à un a x e p a s s a n t p a r l e c e n t r e d e masse. (La masse d u p r o -
t o n v a u t 1.67 x 10
- 27 kg e t 1 . 0 = 1 0 - ~cm.)
A
1 0 . 1 2 C a l c u l e r l e moment d ' i n e r t i e d e s o b j e t s énumérés c i - a p r è s ,
t o u s d e masse 8 . 0 kg;

a) une s p h è r e homogène d e 12 cm de d i a m è t r e , p a r r a p p o r t
à un d i a m è t r e
b) un anneau de 14 cm de d i a m è t r e e x t é r i e u r e t d e 10 cm
d e d i a m è t r e i n t é r i e u r , p a r r a p p o r t à un axe p e r p e n d i c u -
l a i r e à son p l a n e t p a s s a n t p a r son c e n t r e
c) un c y l i n d r e de 10 cm de rayon, p a r r a p p o r t à son a x e .

1 0 . 1 3 C a l c u l e r l e moment d ' i n e r t i e d e l a t e r r e en s u p p o s a n t q u ' e l l e


e s t une s p h è r e p a r f a i t e . V o i r l ' a p p e n d i c e 1 pour l e s cons-
tantes appropriées.

10.14 Un v o l a n t a un moment d ' i n e r t i e de 18 kg-m2. Quel moment


c o n s t a n t f a u t - i l a p p l i q u e r p o u r que l a r o u e a t t e i g n e une v i -
t e s s e d e 1000 r a d / s en 20 s , en p a r t a n t du r e p o s ?

10.15 Une r o u e de 20 kg e t de 5 . 0 cm d e rayon e s t mise e n r o t a t i o n


a u t o u r d ' u n axe f i x e au moyen d'une c o r d e e n r o u l é e s u r s a
jante. Q u e l l e d o i t ê t r e l a t e n s i o n dans l a c o r d e s i on v e u t
donner une a c c é l é r a t i o n d e 10 r a d / s 2 ?

1 0 . 1 6 L ' e s s i e u de l a r o u e du problème 1 0 . 1 5 a un d i a m è t r e d e 1 . 0
cm. On e n r o u l e l a c o r d e a u t o u r de l ' e s s i e u a u l i e u d e l a
jante. Q u e l l e d o i t ê t r e l a t e n s i o n dans l a c o r d e s i on v e u t
p r o d u i r e l a même a c c é l é r a t i o n s o i t 10 r a d / s 2 ?

10.17 Une meule de 18 po de d i a m è t r e p è s e 40 l b e t t o u r n e à une


v i t e s s e de 1000 tours/mn. On a r r ê t e l e moteur q u i l a f a i t
tourner. S i on p r e s s e un o u t i l c o n t r e l a meule a v e c une
f o r c e d e 10 l i v r e s on c o n s t a t e q u ' e l l e s ' a r r ê t e en 10 S.

Quel e s t l e c o e f f i c i e n t d e f r o t t e m e n t e n t r e l ' o u t i l e t l a
roue?
222 Problème 10

10.18 On représente dans la figure 10.25 un montage formé d'une


poulie de rayon 15 cm et pesant 8.0 N. La poulie est at-
tachée à une corde dont l'autre extrémité est fixée à un point
A. On néglige tout frottement sur l'axe de rotation.

a) Quelle sont les tensions T, T1 et T2 quand le système


est au repos? (On applique un frein sur la poulie pour
empêcher tout mouvement.)
b) Quelle sont les tensions T, T1 et T2 si on enlève l e
frein?
c) Quelle est l'accélération?
d) Vers quelle valeur tend T si ml > > > m2 et > > > hl?

10.19 Calculer l'énergie cinétique de rotation de la terre. Uti-


liser les résultats du problème 10.13.

10.20 Calculer l'énergie cinétique de rotation de la molécule


d'oxygène. Utiliser les résultats du problème 10.11 et
une vitesse de rotation égale à 2.0 x 1012 tours/s.

10.21 Calculer le moment cinétique des molécules du problème 10.11


en utilisant une vitesse angulaire de 2.0 x 1012 tours/s.

10.22 Calculer le moment cinétique d'une toupie formée d'une roue


de 300 g et de 5.0 cm de diamètre tournant autour d'un axe
de masse négligeable. La vitesse angulaire de la toupie est
de 500 tours/mn.

10.23 La roue A de la figure 10.26 a un moment d'inertie de 4.0


kg-m2 et une vitesse de 600 tours/mn. La roue B a un
moment d'inertie de 8.0 kg-m2 et une vitesse dans le
même sens de 1200 tours/mn. Les deux roues sont soudaine-
ment engagées l'une dans l'autre. Quelle est la vitesse
angulaire de l'ensemble?
CINËMA TIQUE ET DYNA MIQUE
DE ROTATION II. AXE MOBILE
CHAPITRE 11

1 1.1 Introduction

Dans c e c h a p i t r e , on é t u d i e en premier l i e u l e mouvement de t r a n s -


l a t i o n e t d e r o t a t i o n d ' u n mobile de forme simple. Dans ce mouvement,
l ' a x e de r o t a t i o n s e déplace s u i v a n t l e mouvement de t r a n s l a t i o n du
mobile a u l i e u de r e s t e r f i x e comme dans l e mouvement c i r c u l a i r e que
l ' o n a é t u d i é au c h a p i t r e précédent. Dans une deuxième p a r t i e , on
donne une d é f i n i t i o n g é n é r a l e des q u a n t i t é s , v i t e s s e a n g u l a i r e , mo-
ment d'une f o r c e e t moment c i n é t i q u e , a f i n de pouvoir t r a i t e r b r i è -
vement des mouvements pour l e s q u e l s l ' a x e de r o t a t i o n s e d é p l a c e p a r
r a p p o r t à un p o i n t .

11.2 Mouvement de translation et de rotation d'un corps solide

Le c a s g é n é r a l du mouvement d e t r a n s l a t i o n e t de r o t a t i o n d ' u n
corps s o l i d e de forme quelconque e s t l a i s s é à un cours d e mécanique
p l u s avancé. Nous nous en t i e n d r o n s i c i à t r a i t e r l e c a s du mouve-
ment d ' u n c o r p s à géométrie simple, comme l e c y l i n d r e e t l a s p h è r e
qui r o u l e n t s a n s g l i s s e r s u r un p l a n . I l y a dans ce c a s une r e l a -
t i o n b i e n d é f i n i e e n t r e l e mouvement de r o t a t i o n du c o r p s autour d e
son c e n t r e de masse e t l e mouvement l i n é a i r e de son c e n t r e de masse.

Considérons un c y l i n d r e de rayon r q u i r o u l e sans g l i s s e r s u r une


s u r f a c e p l a n e (Fig. 1 1 . 1 ) . Après un t o u r complet, l e p o i n t A e s t r e n -
du en A ' . Durant un temps t , i l a parcouru une d i s t a n c e é g a l e à l a
~ i i ~ c ~ i i f é r e r ide
c e l a r o u e , s o i t 2nr. La v i t e s s e du p o i n t A e s t donc:
Le c e n t r e de masse (C.M.), a parcouru dans l e même temps l a même
d i s t a n c e ; i l a donc l a même v i t e s s e e t on p e u t p o s e r :

puisque, l e même raisonnement s ' a p p l i q u e aux a c c é l é r a t i o n s . On énonce


ce r é s u l t a t de l a façon s u i v a n t e . Quand un corps r o u l e s a n s g l i s s e r
s u r une s u r f a c e , l a grandeur de l a v i t e s s e e t d e l ' a c c é l é r a t i o n t a n -
g e n t i e l l e s d ' u n p o i n t s u r l a c i r c o n f é r e n c e p a r r a p p o r t à l ' a x e de l a
roue e s t é g a l e à l a grandeur de l a v i t e s s e e t de l ' a c c é l é r a t i o n du
c e n t r e de masse p a r r a p p o r t à un p o i n t f i x e s u r l e s o l .

On a d é j à vu (équation 10.6) que l a v i t e s s e du p o i n t A e s t r e l i é e


à l a vitesse angulaire par l a relation:

On p e u t donc é c r i r e :

Exemple 11.1

+
Une f o r c e F, p a r a l l è l e au p l a n P , e s t a p p l i q u é e au c e n t r e d e
masse d ' u n c y l i n d r e de rayon r e t de masse M ( F i g . 1 1 . 2 ) . Le cy-
l i n d r e roule sur l e plan sans g l i s s e r . Quelle e s t l'accélération
aCi: l u c e n t r e de masse?

Sans s ' o c c u p e r du f a i t que l e c y l i n d r e t o u r n e ou non, il y a


mouvenent de t r a n s l a t i o n s u i v a n t x . On a p p l i q u e l a 2e l o i e t on
écrit:

C F = F - f = M a (11.3)
x CM'

+
Le c y l i n d r e t o u r n e a u t o u r d e son C.i9!. s a n s g l i s s e r . La f o r c e F,
q u i passe p a r l e c e n t r e de masse, a un moment n u l p a r r a p p o r t à c e
p o i n t ; e l l e ne c o n t r i b u e p a s à p r o d u i r e l a r o t a t i o n du c y l i n d r e .
La s e u l e f o r c e dont l e moment n ' e s t pas n u l p a r r a p p o r t au C.M. est
-+
l a force de frottement f . Dans c e c a s , on é c r i t l a f o r m u l e d e l a 2e
l o i appliquée à l a r o t a t i o n :

E M o = F x O + f r = IO a . (11.4)

1
Le moment d ' i n e r t i e p a r r a p p o r t a u C.M. étant -
2
Mr2 ( v o i r Fig. 10.15),
l ' é q u a t i o n 11.4 devient:

où a e s t l ' a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e du C.M. C e t t e a c c é l é r a t i o n angu-


l a i r e e s t r e l i é e à l ' a c c é l é r a t i o n l i n é a i r e a u C.M. par l a relation
a = a r e t l ' é q u a t i o n 11.5 d e v i e n t donc:
CM

ou e n c o r e :
Pl
f = - a
2 CM'

On s u b s t i t u e c e t t e v a l e u r d e f d a n s l ' é q u a t i o n 1 1 . 3 e t on o b t i e n t :

d'où:

S ' i l n ' y a v a i t p a s de f r o t t e m e n t , il n ' y a u r a i t p a s non p l u s d e


r o u l e m e n t e t l ' a c c é l é r a t i o n du C . M . , dans ce c a s , s e r a i t p l u s gran-
F
de e t é g a l e à - a u l i e u d e
M 3 M '

La v i t e s s e d ' u n p o i n t s u r l a c i r c o n f é r e n c e p a r r a p p o r t a u s o l
n ' e s t t a n g e n t i e l l e q u ' e n deux p o i n t s , e n N e t en M ( F i g . 1 1 . 3 ) . En
N , l a v i t e s s e e s t deux f o i s c e l l e du c e n t r e de masse. En e f f e t , l e
p o i n t N a une v i t e s s e de r o t a t i o n ( w r ) e t une v i t e s s e d e t r a n s l a t i o n
( v C M ) . Sa v i t e s s e t o t a l e e s t donc vCM + wr ou 2 v CM' En M l a v i -
tesse e s t nulle. En t o u t a u t r e p o i n t , P e t Q , e l l e e s t é g a l e à l a
somme v e c t o r i e l l e d e s deux v i t e s s e s e t d a n s une d i r e c t i o n non t a n -
g e n t i e l l e à l a circonférence.
Exemple 11.2

Une c o r d e e n r o u l é e a u t d u r d ' u n c y l i n d r e d e rayon R e t de masse M


e s t f i x é e à une p o u t r e . On l a i s s e d e s c e n d r e l e c y l i n d r e l i b r e m e n t .
Q u e l l e e s t l ' a c c é l é r a t i o n du c e n t r e de masse ( F i g . 1 1 . 4 ) ?

Il y a deux f o r c e s q u i a g i s s e n t s u r l e c y l i n d r e : son p o i d s Mg e t
l a t e n s i o n T dans l a c o r d e . Comme l e c y l i n d r e d e s c e n d , on c o n c l u t
que Mg e s t p l u s g r a n d d e T . Pour l e mouvement de t r a n s l a t i o n d u C.M.,
on p e u t donc p o s e r :

La r o t a t i o n a u t o u r d e C.M. s e f a i t s o u s l ' e f f e t d ' u n s e u l moment,


c e l u i d e l a f o r c e T p a r r a p p o r t a u C.M. Le moment d e l a f o r c e Mg
p a r r a p p o r t au même p o i n t e s t n u l . L ' é q u a t i o n du mouvement p o u r l a
r o t a t i o n , en t e n a n t compte du moment d ' i n e r t i e du c y l i n d r e
s'écrit:
T R = I a ,

On s a i t que l ' a c c é l é r a t i o n d ' u n p o i n t de l a c i r c o n f é r e n c e e s t


é g a l e à l ' a c c é l é r a t i o n du C.M. On p e u t donc r é é c r i r e l a d e r n i è r e
r e l a t i o n de l a f a ç o n s u i v a n t e :

T - L M ~
2 CM'

Des deux é q u a t i o n s 1 1 . 7 e t 1 1 . 8 , on t i r e :

Rappelons q u ' e n c h u t e l i b r e , l ' a c c é l é r a t i o n e s t é g a l e à g. L'ac-


c é l é r a t i o n e s t donc diminuée à c a u s e d e l a r o t a t i o n du c y l i n d r e .
Exemple 11.3

C a l c u l e r l a v a l e u r d e l ' a c c é l é r a t i o n du C.M. d a n s l ' e x e m p l e p r é -


c é d e n t e n u t i l i s a n t l e p r i n c i p e d e l a c o n s e r v a t i o n de l ' é n e r g i e mé-
canique.

Quand l e c y l i n d r e e s t d e s c e n d u s u r une d i s t a n c e h ( F i g . 1 1 . 4 ) ,
l e t r a v a i l f a i t p a r l e p o i d s e s t Mgh. Ce t r a v a i l e s t t r a n s f o r m é
en é n e r g i e c i n é t i q u e de t r a n s l a t i o n e t d e r o t a t i o n du c y l i n d r e . On
é c r i t l ' é q u a t i o n de c o n s e r v a t i o n d e l ' é n e r g i e mécanique d e l a f a ç o n
suivante :
1 1
Mgh = -
2
M v2 + - 1 w 2 .
CM 2 (11.9)

La v i t e s s e a n g u l a i r e e s t r e l i é e à l a v i t e s s e du C . M . p a r l a r e l a t i o n
v
CM
w = - e t l e moment d ' i n e r t i e e s t
R 2
-.
M R ~
C h s u b s t i t u e ces expressions

d a n s l ' é q u a t i o n 1 1 . 9 e t on t r o u v e :

près s i m p l i f i c a t i o n , on o b t i e n t :

gh =
vEM
-2
V4 e ~ 34
+-=-v
2
CM'

La d i s t a n c e p a r c o u r u e e s t donnée p a r l ' é q u a t i o n

v 2 = v 2 + 2 a x .

Appliquée à c e p r o b l è m e , c e t t e é q u a t i o n d e v i e n t ( v0 = O ) :

Les é q u a t i o n s 1 1 . 1 0 e t 11.11 donnent p o u r aCM l a v a l e u r s u i v a n t e :


Ce résultat est identique à celui que l'on a obtenu dans l'exemple
précédent.

11.3 Moment d'une force par rapport à un point

Jusqu'à maintenant nous n'avons pas tenu compte de la nature vec-


-+ -F
torielle du vecteur M et L puisque ces deux vecteurs étaient toujours
dans la même direction, c'est-à-dire, suivant l'axe de rotation (Fig.
+ -f
10.21). En général, M et L ne sont pas dans la même direction et il
faut tenir compte de leur orientation relative. Dans les sections
qui suivent, nous donnerons les définitions générales du moment d'une
force et du moment cinétique. On se servira de ces définitions dans
l'étude du mouvement du gyroscope.

Dans la figure 11.5, P est le point d'application de la force et


-F
sa position est donnée par le vecteur rO faisant un angle û avec la
i
force F. On définit le moment par rapport au point O par la relation:

-+ -f -+
La direction de M est perpendiculaire au plar. fait par r et F,
O
soit la direction Y; sa grandeur est:

On retrouve dans cette définition du moment d'une force celle


que l'on a donnée au chapitre 2. En effet, rO sin 8 = r, la dis-
tance perpendiculaire des points O à la ligne d'action de $. Dans
la figure 11.5, on a placé la force dans une direction parallèle
à l'axe Z pour simplifier la représentation graphique du moment.
La définition 11.12 est générale et s'applique, quelle que soit la
direction de la force. L'exemple suivant illustre le cas général.

Dans ce qui suit, on présume que l'étudiant a déjà étudié l'algèbre


vectorielle.
Exemple 11.4

Calculer le moment de la force


+ -f t i
F = 4.0 1 + 5.0 1 + 1.0 k ,

dont le point d'application est à la position suivante:

+ f t +
r = 1.0 1 + 10 1 + 4.0 k.
0

La force est en newtons et les distances sont en mètres. On effectue


l'opération indiquée par l'équation 11.12 et on trouve pour M:

d'où on a les composantes suivant les axes:

11.4 Moment cinétique

Considérons la particule de masse m, située à la position P ,


+
déterminée par le vecteur r (Fig. 1 1 . 6 ) . La particule a un moment
O -+
de rotation constant autour de l'axe Z. Sa vitesse angulaire est W .
La quantité de mouvement linéaire de la particule est:
+ 3
p = mv,
-t
et son moment cinétique L , par rapport au point 0, est défini par
l'équation:
i + +
Ce v e c t e u r L e s t p e r p e n d i c u l a i r e au p l a n f a i t p a r r et p. On r e t r o u v e
O
f a c i l e m e n t l e c a s p a r t i c u l i e r où on c a l c u l e l e moment c i n é t i q u e p a r
r a p p o r t à un p o i n t s u r l ' a x e , dans l e p l a n de r o t a t i o n , en remplaçant
+ i + i +
r p a r r dans l ' é q u a t i o n 1 1 . 1 5 . Le v e c t e u r r x mv donne un v e c t e u r L
O
s u r l ' a x e de r o t a t i o n . En c o n s i d é r a n t seulement l e s g r a n d e u r s d e s
+ i
q u a n t i t é s de l ' é q u a t i o n 1 1 . 5 , dans l e c a s où r e t v s o n t p e r p e n d i c u -
l a i r e s , on o b t i e n t :

Au c h a p i t r e p r é c é d e n t , nous avons é t u d i é c e t t e façon d ' e x p r i m e r l e


moment c i n é t i q u e .
+
La f i g u r e 11.7 r e p r o d u i t l e v e c t e u r L de l a f i g u r e 1 1 . 6 ; i l f a i t
un a n g l e a avec l ' a x e Z . La composante dans l e p l a n XY e s t LXy =
L sin a. E l l e e s t c o n s t a n t e en g r a n d e u r mais v a r i e en d i r e c t i o n a u
c o u r s du mouvement d e r o t a t i o n d e l a p a r t i c u l e . La composante L =
z
L c o s a e s t c o n s t a n t e en g r a n d e u r e t en d i r e c t i o n .

On r e t r o u v e l ' é q u a t i o n 1 0 . 2 9 , c e t t e f o i s é c r i t e v e c t o r i e l l e m e n t ,
s i on d é r i v e l ' é q u a t i o n 1 1 . 1 5 . En e f f e t :

+
Dans c e t t e é q u a t i o n , d-
r O e s t l a v i t e s s e de l a p a r t i c u l e , d i r i g é e
dt
i dTo +
suivant p . Le p r o d u i t v e c t o r i e l -
dt
x p e s t donc n u l . L'équation
11.17 s ' é c r i t :

On v o i t p a r c e t t e é q u a t i o n que l a v a r i a t i o n du moment c i n é t i q u e e s t
t o u i o u r s dans l a même d i r e c t i o n aue l e moment a n n l i a u é . Ce r é s u l t a t
v a nous s e r v i r à i n t e r p r é t e r l e mouvement d e p r é c e s s i o n d ' u n e t o u p i e
que l ' o n é t u d i e r a dans l a s e c t i o n s u i v a n t e . On remarque q u e , l o r s q u e
l e moment r é s u l t a n t e s t n u l , i l y a c o n s e r v a t i o n du moment c i n é t i q u e .
En e f f e t ,
imp lique que :
+
a) la grandeur de L reste constante, résultat que nous avons obtenu
au chapitre précédent;
+
b) la direction et le sens de L demeurent aussi inchangés.

11.5 Mouvement de précession. Toupie et gyroscope

Considérons une roue en mouvement de rotation autour de l'axe Y


j
.
sous l'effet d'une force F constante, appliquée tangentiellement à la
roue (Fig. 11.8). Le moment de la force par rapport au centre de la
roue est:

Ce vecteur moment est porté par l'axe de rotation Y. La grandeur du


moment cinétique est:

dans lequel 1 est le moment d'inertie de la roue par rapport à l'axe


i
de rotation. Le vecteur L est dans la même direction que w
O O'
c'est à dire sur l'axe de rotation. Si, soudainement, on augmente
la grandeur de la force, le moment cinétique augmente aussi. Cette
+
augmentation AL du moment cinétique est, d'après l'équation 11.17,
-f
dans la même direction que M, donc aussi sur l'axe Y.

La situation change si au lieu d'appliquer la force tangentielle-


ment à la roue, on l'applique à l'axe de rotation. La roue de la fi-
gure 11.9 tourne à une vitesse constante autour de l'axe Y. On ap-
i 7'
plique perpendiculairement à l'axe une force F , à une distance r du
O
centre. Avant d'appliquer la force, le moment cinétique de la roue
+
était L porté par l'axe Y. A l'instant où on applique la force,.le
O
moment produit est donné par l'équation:
donc dans l a d i r e c t i o n X . D ' a p r è s l a r e l a t i o n 11.17, l a v a r i a t i o n
-+
du moment c i n é t i q u e AL e s t dans l a d i r e c t i o n du moment de l a f o r c e .
Le moment c i n é t i q u e r é s u l t a n t e s t donc:
-+
L = LO + AZ. (11.20)

Ceci s i g n i f i e q u ' a p r è s un i n t e r v a l l e de temps A t , l a r o u e ne t o u r n e


+ -+
p l u s avec un moment c i n é t i q u e L mais a v e c un moment c i n é t i q u e L dé-
O +
p l a c é d ' u n a n g l e A9 p a r r a p p o r t à L .
Le f a i t d ' a p p l i q u e r une f o r c e
O
s u r l ' a x e de r o t a t i o n a f a i t t o u r n e r c e t a x e . Ce mouvement d e r o t a -
t i o n a u t o u r d e l ' a x e Z s ' a p p e l l e mouvement d e p r é c e s s i o n . On c a l c u l e
l a v i t e s s e a n g u l a i r e du mouvement de p r é c e s s i o n dans l ' e x e m p l e d e l a
f i g u r e 1 1 . 9 de l a f a ç o n s u i v a n t e . sr après l a f i g u r e , on p e u t p o s e r :

On d i v i s e p a r A t e t on o b t i e n t :

O r A L / A t e s t é g a l a u moment M d e l a f o r c e F p a r r a p p o r t au c e n t r e
Ae
On é c r i t donc, en a p p e l a n t -
at = Ci = v i t e s s e a n g u l a i r e d e p r é c e s s i o n :

Ce mouvement d e p r é c e s s i o n s e r e t r o u v e d a n s l e mouvement de l a
t o u p i e ou du gyroscope que nous é t u d i o n s dans l'exemple s u i v a n t .

Exemple 11.5

On donne une v i t e s s e de r o t a t i o n de 3000 tours/mn à une r o u e


de J. 1C K- e t 5 . 0 cm de r a d 2- . r o u e e s t montée d e l a f a ç o n il-
l u s t r é e d a n s l a f i g u r e 11.10. Ce ~ o n t a g ec o n s t i t u e une t o u p i e - g y r o s -
copique. L ' e s s i e u e s t de Tasse n é g l i g e a b l e e t l a r o u e e s t à une d i s -
t a n c e d = c . 2 cm du p o i n t f i x e O. Q u e l l e e s t l a v i t e s s e de p r é c e s -
si071 2?
On c a l c u l e d ' a b o r d l e moment d ' i n e r t i e 1:

I = -m ~2 = 2
1 X 0.10 kg x ( . 0 5 ) 2 ~ 2

La s e u l e f o r c e a p p l i q u é e s u r l ' a x e e s t l e p o i d s de l a r o u e v e r s l e
bas. Le moment de c e t t e f o r c e p a r r a p p o r t a u p o i n t f i x e v a u t :

La v i t e s s e a n g u l a i r e de r o t a t i o n e s t w = 3 3 û 2 tc,rs/mn = 314 r a c / s .
O
On c a l c u l e l a v i t e s s e de p r é c e s s i o n Q à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 1 1 . 2 1 .
On t r o u v e :

La r o u e t o u r n e a u t o u r de l ' a x e Z d a n s l e s e n s i n d i q u é p a r l a f l è c h e .
-f
Ce s e n s e s t t e l que l e v e c t e u r I w c h e r c h e t o u j o u r s à r e j o i n d r e l e
-+
v e c t e u r moment M .

Le v é r i t a b l e g y r o s c o p e ( F i g . 1 1 . 1 1 ) e s t c û n s t i ~ i éd ' u n e r o u e
de g r a n d moment d ' i n e r t i e . C e t t e r o u e e s t montée s u r une s u s p e n s i o n
composée d e deux c e r c l e s c o n c e n t r i q u e s d o n t l e s p i v o t s a f o r m e n t un a n -
g l e d r o i t (montage à l a c a r d a n ) .

Ce montage l u i permet de t o u r n e r d a n s t o u t e s l e s d i r e c t i o n s .

L'une d e s p r o p r i é t é s i m p o r t a n t e s du g y r o s c o p e e s t que s o n a x e
r e s t e d a n s une d i r e c t i o n f i x e p a r r a p p o r t aux é t o i l e s . Ceci pro-
v i e n t du f a i t que l e moment c i n é t i q u e ( v e c t e u r ) r e s t e c o n s t a n t en
g r a n d e u r e t e n d i r e c t i o n t a n t q u ' o n n ' a p p l i q u e p a s un moment s u r l ' a -
xe de r o t a t i o n . C ' e s t l ' é q u i v a l e n t en r o t a t i o n de l a première l o i
de Newton ( l o i d e l ' i n e r t i e ) . C e t t e p r o p r i é t é du g y r o s c o p e de main-
t e n i r une o r i e n t a t i o n f i x e e n f a i t un i n s t r u m e n t t r è s u t i l e d a n s l a
n a v i g a t i o n aérienne e t navale contemporaines. I l e s t à l a base de
t o u s l e s systèmes a F e l é s "riavigation p a r irrr:iet'.
Un montage a u s s i s i m p l e que c e l u i que l ' o n a i l l u s t r é d a n s l a
f i g u r e 1 1 . 1 2 , p e r m e t t r a i t a u c o n d u c t e u r d ' u n e a u t o m o b i l e ou a u p i -
l o t e d ' u n bateau de c o n n a î t r e , à t o u t i n s t a n t , son o r i e n t a t i o n dans
l e p l a n h o r i z o n t a l X Y , p a r r a p p o r t à son o r i e n t a t i o n au d é p a r t .
C e t t e d e r n i è r e a y a n t é t é f i x é e a u d é p a r t e n o r i e n t a n t l ' a x e du gy-
r o s c o p e dans l a d i r e c t i o n d é s i r é e . En p r a t i q u e , on m a i n t i e n t l a v i -
t e s s e a n g u l a i r e de l a r o u e d ' u n e f a ç o n c o n s t a n t e a u moyen d ' u n m o t e u r
é l e c t r i q u e ou d ' u n j e t d ' a i r .

0 n . o b s e r v e que beaucoup de mouvements s o n t i n f l u e n c é s p a r l ' e f f e t


gyroscopique. En e f f e t , d a n s l e c a s d e s a v i o n s à h é l i c e s , c e u x - c i
possè-ent un moment d ' i n e r t i e a s s e z g r a n d p a r r a p p o r t à l ' a x e d e r o -
t a t i o n e t l e mouvement de l ' a v i o n e s t a f f e c t é à chaque f o i s que c e l u i -
c i change de d i r e c t i o n . Ce changement de d i r e c t i o n a l i e u chaque
f o i s qu'on déplace l e s a i l e r o n s de d i r e c t i o n ; c e c i a pour e f f e t d'ap-
p l i q u e r un moment s u r l ' a x e d e s m o t e u r s , e t on o b s e r v e que l ' a v i o n p i -
que v e r s l e b a s l o r s q u ' o n v e u t t o u r n e r v e r s l a d r o i t e , e t q u ' i l p o i n -
t e v e r s l e h a u t l o r s q u ' o n v e u t t o u r n e r v e r s l a g a u c h e , c e c i p o u r une
h é l i c e qui tourne dans l e sens h c r s i r e par rapport au p i l o z e

L ' e f f e t g y r o s c o p i q u e s e f a i t a u s s i s e n t i r d a n s l e mouvement d ' u n


obus. C e l u i - c i , à l a s o r t i e du c a n o n , e s t animé d ' u n mouvement de
r o t a t i o n s u r lui-même. La r é s u l t a n t e d e s f o r c e s de r é s i s t a n c e d e
i +
l ' a i r R e t du p o i d s mg ( F i g . 1 1 . 1 3 ) e s t une f o r c e a p p l i q u é e s u r l ' a -
x e de r o t a t i o n X X ' . C e t t e f o r c e p r o d u i t un moment p a r r a p p o r t a u
c e n t r e de masse. C ' e s t c e moment q u i c a u s e une d é v i a t i o n d a n s l a
t r a j e c t o i r e de l ' o b u s . Cette déviation e s t vers l a d r o i t e s i , l o r s -
q u ' u n o b s e r v a t e u r l e r e g a r d e p a r l ' a r r i è r e , l ' o b u s t o u r n e dans l e
sens h o r a i r e .

Remarquons e n f i n que l o r s q u ' u n c o r p s p e s a n t t o u r n e a u t o u r d ' u n


p o i n t f i x e , il y a , e n p l u s du mouvement de p r é c e s s i o n d é c r i t p l u s
h a u t , un mouvement de n u t a t i o n .

Ce mouvement c o n s i s t e en une o s c i l l a t i o n très f a i b l e (impercep-


t i b l e d a n s l e c a s d e s g y r o s c o p e s c o u r a n t s ) de l ' a x e de r o t a t i o n OX
(Fig. 11.14). L ' i n t e r s e c t i o n de l ' a x e a v e c une s p h è r e a y a n t p o u r
c e n t r e l e p o k t O p r o d u i r a i t l e d e s s i n indiqué dans l a f i g u r e . L'arc
d e c e r c l e A B , r é s u l t a n t du mouvement de p r é c e s s i o n , n ' e s t p a s une li-
gne continue mais ressemble p l u t ô t à une d e n t e l l e d é c r i v a n t l e mouve-
ment de n u t a t i o n de l ' a x e de l a t o u p i e .
Problème 11

11.1 Montrer que l'accélération du centre de masse d'un cylindre


qui descend sans glisser sur un plan incliné qui forme
un angle 0 avec l'horizontale est donnée par:

aCM = A g sin 8 ,
3

Quelle serait l'accélération du cylindre s'il n'y avait pas


de frottement entre le plan et le cylindre?

11.2 Une grosse roue (disque plein) de locomotive, ayant 2.0 m


de diamètre, tourne sans glisser sur un rail. La vitesse
de la locomotive est de 100 km/h.

a) Quelle est la vitesse du centre de masse de la roue?


b) Combien de tours la roue tourne-t-elle par seconde?
c) Quelle est la vitesse d'un point sur la circonférence
de la roue par rapport à un observateur placé au centre
de la roue?
d) Quelle est la vitesse d'un point sur la circonférence,
situé au sommet de la roue, pour un observateur placé
sur la terre?

11.3 Une sphère, un cylindre creux et un cylindre plein partent


ensemble du haut d'un plan incliné faisant un angle de 37'
avec l'horizontale.

a) Calculer l'accélération du C.M. de chacun des mobiles


si le plan est poli.
b) Calculer l'accélération du C.M. de chacun des mobiles
si le plan est rugeux, c'est à dire si les mobiles
tournent sans glisser.
c) A quel endroit sur le plan sera chaque mobile après
1.0 s (en mètres)?

11.4 Les roues d'une automobile ont 40 cm de rayon. L1automo-


bile se déplace à une vitesse de 80 km/h.

a) Quelle est la vitesse angulaire des roues?


b) Quelle partie de la roue a la plus grande vitesse par
Problème 11

rapport au chemin, et quelle est cette vitesse?


c) Quelle est la vitesse minimale, par rapport au chemin,
qu'un point de la roue peut avoir?

11.5 Une corde est enroulée autour d'un cylindre plein de rayon
r = 4.0 cm et de masse m = 1.0 kg. L'autre bout de la cor-
de est fixé en A (Fig. 11.15). On laisse le cylindre tom-
ber librement.

a) Calculer l'accélération du centre de masse.


b) Calculer la tension dans la corde.
c) Calculer le temps requis pour descendre d'une distance
d = 40 cm.
d) Montrer que l'énergie cinétique totale en B est égale à
la variation de l'énergie potentielle du cylindre.

11.6 Une bille de masse m placée à une distance R i d'un axe de


rotation tourne à une vitesse angulaire m i . On l'éloigne
soudainement de l'axe jusqu'à une distance R2.

a) Calculer la vitesse angulaire dans cette nouvelle posi-


tion.
b) Montrer que l'énergie cinétique au cours du passage
d'une position à l'autre a diminué d'une valeur égale à

c) Montrer que cette énergie trouvée en b) est exactement


égale au travail fait par la force centripète au cours
du passage de la position R I à la position R 2 .

Une sphère de rayon R part du haut d'une rampe de hauteur


h. La sphère roule sans glisser (Fig. 11.16). Montrer
que la vitesse au bas du plan est donnée par v
On fait descendre sur un plan incliné un ensemble de deux
roues de 10 lb chacune, reliées par un essieu de 2.0 lb.
Le diamètre des roues est de 6.0 po et celui de l'essieu
de 1.0 po. Seul l'essieu est appuyé sur le plan et tour-
ne sans glisser (Fig. 11.17). Les roues tournent librement
de chaque côté du plan. On observe que les roues descen-
dent avec une accélération de 0.5 pi/s2. Quel est l'angle
du plan?

11.9 On place une tige de bois sur une patinoire (frottement né-
gligeable). On la frappe soudainement aux points C.M., A ,
B (Fig. 11.18). Décrire le mouvement dans ces trois cas.

11.10 Deux disques d'un rayon de 7.0 cm et de masse 1.5 kg sont


reliés au moyen d'un essieu d'un rayon de 20 cm et de masse
0.15 kg, de façon à former un yo - yo (Fig. 11.19). On
enroule une corde autour de l'essieu et on l'attache à un
point fixe A . Calculer l'accélération du centre de masse
du yo - yo lorsqu'on le laisse tomber librement.

11.11 Un cylindre de poids P = 320 kg et de rayon r = 60 cm roule


sans glisser sur une surface horizontale à une vitesse de
2.0 m/s (Fig. 11.20).

a) Calculer son énergie cinétique de rotation.


b) Calculer son énergie cinétique de translation.
c) Le cylindre arrive au bas d'un plan incliné faisant un
angle de 30' avec l'horizontale. Quelle distance L va-
t-il parcourir s'il roule sans glisser?

11.12 On applique un moment constant de 8.0 N-m sur une roue


de 30 kg et de 60 cm de rayon. La roue se déplace, en
roulant sur une surface horizontale, d'une distance de
3 . 8 m en 5.0 s en partant du repos.

a) Calculer l'accélération du centre de masse de la roue.


b) Calculer l'accélération angulaire de la roue.
c) Montrer que le travail fait par le moment est égal à
l'augmentation de l'énergie cinétique de la roue après
5.0 secondes.

11.13 Une masse de 4.0 kg est reliée, à l'aide d'une corde, à une
roue de la façon indiquée sur la figure 11.21. La roue a
une masse de 10 kg et un rayon de 0.30 m. Le coefficient
de frottement entre le plan et le bloc est de 0.25. On né-
glige le frottement sur l'essieu de la roue.

a) Quelle est l'accélération du bloc?


Problème 11

b) Quelle e s t l a t e n s i o n dans l a corde?


c) Quelle e s t l ' a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e de l a roue?

11.14 Une roue p e u t r o u l e r s u r une s u r f a c e s a n s g l i s s e r . Sur l a


c i r c o n f é r e n c e de l a roue on a t t a c h e une p e t i t e masse phos-
phorescente e t on f a i t r o u l e r l a roue dans une chambre obs-
curce. Décrire l e mouvement du p o i n t . Comment a p p e l l e - t - o n
l a courbe d é c r i t e p a r l e p o i n t ?

11.15 Un s a t e l l i t e de 1800 kg s e déplace s u r une o r b i t e e l l i p t i q u e .


C a l c u l e r s a q u a n t i t é de mouvement a n g u l a i r e dans l e c a s où
i l e s t à une d i s t a n c e de 1000 km de l a s u r f a c e de l a t e r r e e t
où s a v i t e s s e e s t de 6 . 6 km/s. Dans ce c a s , s a v i t e s s e e s t
p e r p e n d i c u l a i r e au rayon v e c t e u r . A quelle autre distance
de l a s u r f a c e de l a t e r r e l a v i t e s s e e s t - e l l e p e r p e n d i c u l a i -
r e au rayon v e c t e u r e t v a u t - e l l e 5 . 0 km/s?

11.16 Une t o u p i e de 110 g e s t en mouvement de r o t a t i o n a u t o u r


d'un p o i n t f i x e ( F i g . 11 - 2 2 ) . Son axe f a i t un angle de 30"
avec l a v e r t i c a l e e t dans son mouvement de p r é c e s s i o n e l l e
f a i t un t o u r en 5 . 0 S. C a l c u l e r l a v i t e s s e de r o t a t i o n de
l a t o u p i e sachant que son c e n t r e de masse e s t s i t u é à 3 . 3 cm
de l a p o i n t e e t que son moment d ' i n e r t i e e s t de 0.00025
kg-m2.

11.17 Une t o u p i e gyroscopique a une masse de 200 g e t son moment


d ' i n e r t i e p a r r a p p o r t à son axe de r o t a t i o n e s t de 2500
g-cm2. La t o u p i e e s t montée de l a façon indiquée s u r l a
f i g u r e 11.23. Le c e n t r e de masse de l a t o u p i e e s t à 5 . 0 cm
du p o i n t A e t s a v i t e s s e a n g u l a i r e de p r é c e s s i o n , l o r s q u f e l -
l e e s t en p o s i t i o n h o r i z o n t a l e , e s t de 0.20 t o u r / s .

a) C a l c u l e r l e moment exercé a u t o u r du p i v o t A .
b) C a l c u l e r l a v i t e s s e a n g u l a i r e ( t o u r s / s ) de l a t o u p i e .
c) Quelle e s t l a r é a c t i o n v e r t i c a l e du p i v o t A s u r l ' a x e ?
d) Q u ' a r r i v e - t - i l lorsque l a v i t e s s e a n g u l a i r e de l a t o u p i e
diminue? E s t - c e que l a v i t e s s e de p r é c e s s i o n aLigmente
ou diminue? (Voir équation 11.21).
e) T r a c e r l e diagramme des f o r c e s e t des moments s i l a p r é -
c e s s i o n s e f a i t dans l e sens h o r a i r e vu de dessus.
LA GRA VlTA TlON
CHAPITRE 12

12.1 Loi de la gravitation

Newton, en 1687, émit l'hypothèse de la'gravitation universelle


qu'il formula de la façon suivante: chaque particule de matière
dans l'univers attire chaque autre particule avec une force propor-
tionnelle au produit des
pp
masses -
------.
des
-.
particules,
- -- - inversement propor-
-----

tionnelle
-. au carré de la distance entre elles, et dirigée suivant
la droite
-- - ---
qui les -.joint; (Fig. 12.1) ce qu'on écrit symboliquement:
"'lm2
Fa-,
r2
OU encore:

où G est la constante de la gravitation universelle déterminée ex-


périmentalement à l'aide d'une balance à torsion (balance de Caven-
dish) Elle vaut

L'équation 12.1 ne s'applique qu'à des masses ponctuelles. Lorsque


les dimensions des objets ne sont pas négligeables par rapport à la
distance qui les sépare, on calcule la force par une méthode de som-
mation. Cependant, les corps sphériques de masse spécifique unifor-
me font exception à cette loi. En effet, on peut montrer rigoureu-
sement que pour ces corps sphériques, la force d'attraction sur un ob-
jet est la Même que si toute la masse était concentrée en son centre.
Ceci nous permet, dans les sections qui suivent, de calculer la force
entre la terre et un objet près de sa surface. Rappelons que ce ré-
sultat n'est applicable qu'aux corps de forme sphérique.

Devant le phénomène de gravitation, on se pose deux questions:


a) quelle est la valeur de la force d'attraction entre les masses?
et b) pourquoi les masses s'attirent-elles? L'équation 12.1 répond
à la première question mais elle ne donne aucune indication sur la
deuxième. La force de la gravitation est une force qui agit sans in-
termédlaire matériel entre les objets, comme les forces électriques,
nucléaires ou magnétiques ..... Ces forces restent pour le physicien
des mystères dont l'explication profonde lui échappe. On peut dire
que l'homme de science ne connait pas un phénomène s'il n'exerce au-
cun contrôle sur ce phénomène. C'est ce qui arrive dans le phénomè-
ne de la gravitation. La force d'attraction entre les masses est
toujours là; il peut annuler son effet par des moyens artificiels,
mais il ne peut pas l'enlever. Les recherches en physique théorique
contemporaine ont apporté certaines explications au phénomène de la
gravitation, lesquelles sont reliées aux propriétés de l'espace en-
tourant une masse; ces théories restent cependant, encore loin des
applications pratiques.

12.2 Variation de "gr' avec l'altitude

On a déjà défini le poids d'un corps comme étant la force d'at-


traction de la terre sur ce corps. On peut donc poser, pour un corpc
de masse m à la surface de la terre, (au point B , sur la figure 12.2)
la relation suivante:

poids = force d'attraction,

d'où:
où gs e s t l a v a l e u r de l ' a c c é l é r a t i o n g à l a s u r f a c e d e l a t e r r e . On
observe dans c e t t e d e r n i è r e équation que l l a c c é l é r a t i o n g e s t complè-
tement indépendante de l a masse du c o r p s . C ' e s t ce q u i e x p l i q u e que
tous l e s c o r p s ont l a même a c c é l é r a t i o n en chute l i b r e , a i n s i que Ga-
l i l é e l ' a observé.

On é c r i t une r e l a t i o n semblable pour un o b j e t p l a c é a u p o i n t A , à


une d i s t a n c e h de l a s u r f a c e de l a t e r r e ( F i g . 12.2) :

On d i v i s e l ' é q u a t i o n 1 2 . 3 p a r 12.2 e t on o b t i e n t

A i n s i , comme dans l e c a s de l a f o r c e d ' a t t r a c t i o n , g diminue comme


l ' i n v e r s e du c a r r é de l a d i s t a n c e . Le t a b l e a u 1 2 . 1 donne des v a l e u r s
de g e t l e p o i d s d ' u n e masse de 10.0 k g (poids de 98.0 N à l a s u r -
f a c e ) , pour quelques h a u t e u r s h .

On v o i t p a r l e s v a l e u r s i n s c r i t e s dans l e t a b l e a u que l ' a p p r o x i -


mation que l ' o n f a i t souvent, à s a v o i r que l a f o r c e d ' a t t r a c t i o n e s t
c o n s t a n t e p r è s de l a s u r f a c e de l a t e r r e , e s t v a l a b l e . En e f f e t , à
10 km au d e s s u s de l a s u r f a c e , l ' e r r e u r f a i t e s u r g e s t i n f é r i e u -
r e à un pour c e n t .

Tableau 1 2 . 1

Poids

98.0
9.76 97.6
12.3 Vitesse d'un corps en chute libre

On l a i s s e tomber un corps de masse m d ' u n p o i n t A à une d i s t a n c e


r du c e n t r e de l a t e r r e . On veut o b t e n i r s a v i t e s s e en un p o i n t s i -
t u é à une d i s t a n c e r du c e n t r e de l a t e r r e (Fig. 1 2 . 3 ) .

La s e u l e f o r c e q u i a g i t s u r l a masse e s t l a f o r c e de l a g r a v i t a -
ti on :
G hi m
F = (12.5)
ri

Lorsqulon f a i t une étude du mouvement d'un o b j e t sous l ' e f f e t de


l a f o r c e de l a g r a v i t a t i o n , i l f a u t t e n i r compte du f a i t que l e s v z
t_eurs f o r c e e t *lacement (mesures à p a r t i r du c e n t r e de l a t e r r e )
s o n t t o u j o u r s en s e n s c o n t r a i r e . Ceci e x p l i q u e l e s i g n e n é g a t i f dans
l'équation suivante. La deuxième l o i de Newton nous permet d ' é c r i r e :

dv dr
- - =G M
r2
m
m -d.r- - d t - m V ddv
- r'
(12.7)

Notons que l e mouvement e s t r e c t i l i g n e e t s e f a i t s u i v a n t l a d i -


r e c t i o n du rayon de l a t e r r e . On s é p a r e l e s v a r i a b l e s e t on i n t è g r e .
On o b t i e n t :
r v ,r

JO
vdv= - Gbl
1
J
dr

r
O
7"

La v i t e s s e v a r i e de z é r o , au d é p a r t , à v , l a v a l e u r de l a v i t e s s e à
une d i s t a n c e r du c e n t r e de l a t e r r e . La d i s t a n c e r v a r i e de r à r.
O
On e f f e c t u e l ' o p é r a t i o n e t on o b t i e n t comme r é s u l t a t :
C'est l'équation de la vitesse en fonction de r pour un corps qu'on
laisse tomber d'une distance r du centre de la terre.
O
Lorsqulune particule part d'une distance très grande, (ro + m) la
vitesse à la surface de la terre (r = R) vaut:

ce qui indique que la particule qui part de l'infini et qui "tombeM


sur la terre, arrive à la surface à une vitesse de 11.2 km/s.

12.4 Travail f a i t par la force de gravitation

On veut calculer le travail fait par la force d'attraction sur


un objet dont la masse est égale à 1.0 kg, qui part de l'infini et
tombe sur la terre en chute libre.
+
Pour un déplacement dr, le travail fait est:
+
d = F . dr = F dr cos 180°,

- - Fdr,

= -
G 11 dr.

Le travail total fait pour un déplacement de l'infini à la surface


de la terre, est:

C'est le travail fait sur une masse de 1.0 kg


On peut facilement retrouver le résultat de cette opération ma-
thématique en traçant la courbe de F en fonction de r. En effet, on
a vu au chapitre 7 que la surface sous cette courbe représente le
travail fait par la force F. On a tracé la courbe de la figure 12.4
pour r variant de R à -. Le tableau 12.2 indique quelques valeurs
que l'on a utilisées pour tracer cette courbe. Le travail total cal-
culé de cette façon vaut 6.1 x 107 joules. Ce qui concorde avec la
valeur déjà obtenue. L'étudiant peut vérifier qu'il y a près de 54
carreaux sous la courbe. Comme chaque carreau vaut 10"oules, le
travail total est 54 x 106 joules plus 7 x loô joules pour la partie
de la courbe comprise entre r = 60 et r = m.

Tableau 12.2

La force de gravitation est une force conservative, ce qui implique


qu'il y a conservation de l'énergie mécanique. On peut donc écrire
que le travail fait par la force de gravitation sur la masse de 1.0
kg, lorsqu'elle passe de l'infini à la surface de la terre, est égal
à son énergie cinétique à la surface de la terre. On a donc:

1
travail = - mv2,
2
1
6.3 x 107 joules = -
2
x 1.0 kg x v2,
d'où:

C'est l a v i t e s s e d'un objet qui tomberait d'une distance i n f i n i e s u r


la terre. Nous r e t r o u v o n s i c i l e même r é s u l t a t q u ' à l a s e c t i o n p r é -
cédente. Inversement, s i on v o u l a i t envoyer un o b j e t à l ' i n f i n i ,
c ' e s t à d i r e e n d e h o r s de l ' i n f l u e n c e de l a t e r r e , i l f a u d r a i t l u i
donner a u d é p a r t une v i t e s s e d ' a u moins 1 1 . 2 km/s. C ' e s t pourquoi
c e t t e v i t e s s e s ' a p p e l l e v i t e s s e d'échappement.
~p

12.5 Mouvement d'un corps dans un champ de force gravitationnel

On a vu a u p a r a g r a p h e p r é c é d e n t q u ' u n o b j e t l a i s s é l i b r e dans
un champ d e f o r c e g r a v i t a t i o n n e l e s t a t t i r é p a r l e c e n t r e d e f o r c e
e t s e d é p l a c e en l i g n e d r o i t e dans l a d i r e c t i o n d ' u n r a y o n . On p e u t
facilement imaginer l e cas simple suivant. On r e p r é s e n t e , d a n s l a
f i g u r e 1 2 . 5 ( a ) , un o b j e t en A à une d i s t a n c e r d e l a t e r r e , qu'on
l a i s s e l i b r e dans l e champ d e l a t e r r e . On suppose que l ' o b j e t p e u t
p a s s e r à t r a v e r s l a t e r r e au moyen d ' u n t u n n e l . L'objet e s t a t t i r é
v e r s l a t e r r e , a r r i v e à l a s u r f a c e à une grande v i t e s s e , p a s s e dans
l e t u n n e l e t s e r e n d j u s q u ' e n B d e l ' a u t r e c ô t é , où s a v i t e s s e e s t
nulle. I l r e p a r t de B, é t a n t encore a t t i r é vers l a t e r r e , e t r e t o u r -
n e d e l a même f a ç o n en A . L ' o b j e t e x é c u t e a i n s i un mouvement d ' o s -
c i l l a t i o n d o n t l e c e n t r e e s t l e c e n t r e de l a t e r r e .

Considérons m a i n t e n a n t un c a s p l u s complexe ( F i g . 1 2 . 5 ( b ) ) où on
l a n c e l ' o b j e t à une v i t e s s e i n i t i a l e 5 p e r p e n d i c u l a i r e à un rayon de
l a t e r r e . Après A t s e c o n d e s , l ' o b j e t a p a r c o u r u un déplacement t o t a l
+ -+ 4
A C , composé d e s déplacements v A t e t AB provenant de l a f o r c e d e
A
gravitation. Sa v i t e s s e en c e p o i n t e s t dans l a même d i r e c t i o n que
--+
l e déplacement AC. En C , i l s ' e s t r a p p r o c h é de l a t e r r e e t l a f o r c e
d ' a t t r a c t i o n e s t un peu p l u s g r a n d e . Dans l ' i n t e r v a l l e s u i v a n t At,
-+ -+
l ' o b j e t p a r c o u r t l e s déplacements CD e t v At. Son déplacement t o t a l
C
est 3.En c o n t i n u a n t a i n s i , on a r r i v e à une t r a j e c t o i r e q u i s e r a p -
proche d e l ' e l l i p s e . En f a i s a n t l e s A t p l u s p e t i t s , on c o n s t r u i r a i t
une t-
r a-
j e c t o i r e e l l i p t i q u e t e l l e que r e p r é s e n t é e dans l a f i g u r e 1 2 . 6 .
On v o i t dans c e t t e f i g u r e que l e s v i t e s s e s e n A e t B s o n t p e r p e n d i c u -
l a i r e s à l ' a x e de l ' e l l i p s e , mais de s e n s i n v e r s e . Les p o i n t s O e t
O ' sont l e s foyers de l ' e l l i p s e . Dans n o t r e exemple, l a t e r r e e s t
-+
p l a c é e au f o y e r O e t un rayon v e c t e u r r donne l a p o s i t i o n P d e l ' o b j e t
à chaque i n s t a n t . Les p o i n t s A e t B s ' a p p e l l e n t l ' a p o g é e e t l e p é r i -
gée.
- On p e u t v o i r maintenant que l e p r e m i e r c a s ( F i g . 1 2 . 5 ( a ) ) n ' e s t
q u ' u n c a s l i m i t e du second. En e f f e t , l a t r a j e c t o i r e e s t une d r o i t e ,
c ' e s t à d i r e une e l l i p s e i n f i n i m e n t a p l a t i e .

S i l a \ r i t e s s e i n i t i a l e e s t beaucoup p l u s g r a n d e , l ' o b j e t p o s s è d e
a u s s i une t r a j e c t o i r e courbe mais non fermée ( F i g . 1 2 . 7 ) . Cette tra-
j e c t o i r e e s t une p a r a b o l e e t l ' o b j e t s ' é c h a p p e v e r s l ' i n f i n i . C'est
l a t r a j e c t o i r e que s u i v e n t c e r t a i n e s comètes. Dans l e s t r o i s c a s que
l ' o n a é t u d i é s , on v o i t que l a t r a j e c t o i r e d ' u n o b j e t dans un champ
d e f o r c e g r a v i t a t i o n n e l dépend de l a v i t e s s e i n i t i a l e de l ' o b j e t .

La f i g u r e 1 2 . 8 r e p r é s e n t e p l u s i e u r s t r a j e c t o i r e s p o s s i b l e s pour
d e s v i t e s s e s d i f f é r e n t e s de lancement. Dans l a f i g u r e 1 2 . 8 ( a ) , l e s
v i t e s s e s d e lancement s o n t p e r p e n d i c u l a i r e s a u rayon t e r r e s t r e .
Dans l a f i g u r e 1 2 . 8 ( b ) , l e s v i t e s s e s de lancement s o n t à un a n g l e
d ' e n v i r o n 30' avec l a d i r e c t i o n p e r p e n d i c u l a i r e au r a y o n . Dans t o u s
l e s c a s , l e c e n t r e de l a t e r r e e s t l e foyer des t r a j e c t o i r e s .

On s a i t d ' a u t r e p a r t que l a f o r c e de g r a v i t a t i o n e s t une f o r c e


c o n s e r v a t i v e e t que dans ce c a s l e p r i n c i p e d e l a c o n s e r v a t i o n d e
l ' é n e r g i e mécanique t o t a l e s ' a p p l i q u e . Nous u t i l i s o n s i c i l e s r é s u l -
t a t s obtenus au c h a p i t r e 8 , en p a r t i c u l i e r l e s é q u a t i o n s 8 . 1 1 e t 8 . 2 0 .
L ' é n e r g i e t o t a l e d ' u n o b j e t de masse m, p l a c é à une d i s t a n c e r de l a
O
t e r r e de masse 11, e t animé d ' u n e v i t e s s e v s ' é c r i t de l a f a ç o n
O'
suivante:
E T = E + E
C P'

- -1m v 2 -.
- G M m
- 2 O r
O

C e t t e é n e r g i e t o t a l e de d é p a r t e s t é g a l e à l ' é n e r g i e t o t a l e en t o u t
a u t r e p o i n t d e l a t r a j e c t o i r e où l a v i t e s s e e s t v e t l a d i s t a n c e du
c e n t r e de l a t e r r e e s t r . On p e u t donc é c r i r e :
-1 m v 2 - G M m = l m v 2 G M m
- p .

2 O r 2 r

La solution mathématique complète de ce problème nous fournit les con-


clusions suivantes:

1) quand l'énergie totale dlun objet est négative ( E c~ E ~ ) ,


l'orbite est une ellipse;
2) quand l'énergie totale est nulle ( E = Ep), l'orbite est une
parabole ;
3) quand l'énergie totale est positive ( E C 7 E ~ ,) l'orbite est
un hyperbole.

bious nous limiterons dans ce texte au premier cas, c'est-à-dire


aux orbites elliptiques. Un autre principe de conservation s'appli-
que dans ce genre de mouvement, c'est celui de la conservation du mo-
ment cinétique. On peut le déterminer facilement. Reprenons l'équa-
tion ll.li, soit:

Lorsqu'il s'agit d'une force d'attraction (en général appelée force


centrale), le moment de la force sur la particule de masse m est nul
-+ i
puisque la force F et le rayon r sont dans la même direction. On a
donc:

d'où on conclut que: +


L = constante.
-t
De façon générale, L s'écrit:

Appliqué aux points A, B et C de la figure 12.9 on peut écrire:

L 3 = m r3v3 sin 8.
Comme il y a conservation de moment cinétique, on peut écrire:

m vlrl = m v2r2 = m v3r3 sin 8. (12.12)

Cette équation 12.12 est une autre façon d'exprimer la loi des
aires énoncée par Képler.
- L'équation peut s'écrire:

vlrl = v3r3 sin 8 = constante,

ou Csl et ns2 sont des distances parcourues sur l'orbite dans un


temps Ct (Fig. 12.10). Notons que

Aslrl As3~3
-- -- sin e = la surface balayée par le
2
rayon vecteur durant un temps At. La loi de Képler s'exprime ainsi:

le rayon vecteur joignant le foyer à un objet en orbite balaie


des surfaces égales en des temps égaux.

12.6 Calcul de quelques caractéristiques de l'orbite d'un satellite artificiel

Un des premiers satellites artificiels a été lancé à une hauteur


de 250 km à une vitesse de 8.3 km/s, perpendiculaire à la direction
du rayon terrestre, (Fig. 12.11). Le satellite pesait 4950 N à la
surface de la terre. Vérifions d'abord que l'énergie totale est né-
gative. Il est préférable de faire les calculs dans le système MKS.
On a ainsi les équivalences suivantes:

L'énergie totale vaut:

E
T
= 1 m v12
-
2
-
- G M m
r '
= (17.4 x lo9 - 30.6 x 109) joules,
= - 13.2 x log joules.

On voit que l'énergie totale est négative, ce qui implique que l'or-
bite est une ellipse. Le point de lancement A est à un sommet de
l'ellipse (Fig. 12.11). A l'aide des deux équations 12.11 et 12.12,
on peut calculer la position de l'autre sommet de l'ellipse et la vi-
tesse du satellite à ce point (point B sur la figure).

L'énergie totale en B est égale à l'énergie totale en A; ce qui


s'écrit:
1
-mvZ2 G M m
- -= - 13.2 x log joules. (12.14)
2 r2

De même, le moment cinétique en B est égal au moment cinétique en A:

Ces deux équations, 12.14 et 12.15, contiennent deux inconnus, soit


r2 et v2. La solution de ces deux équations donne les valeurs sui-
vantes:

v2 = 6.74 x lo3 m/s = 6.74 km/s,

r2 = 8.2 x 106 m = 8200 km.

Ces valeurs sont indiquées dans la figure 12.11. La longueur du


grand axe de l'ellipse est de 6620 km + 8212 km = 14832 km. Le point
B, l'apogée, est le point le plus éloigné de la terre; il est à
8212 km - 6370 km = 1842 km de la surface. A ce point, la vitesse
est minimale. On observe que pour les énergies données l'ellipse
n'est pas très applatie, elle a presque la forme circulaire. Si la
hauteur de lancement est plus grande, l'ellipse sera en général plus
allongée. Tous les calculs que nous venons d'effectuer pour trouver
v2 et r2, nous a u r i o n s pu l e s f a i r e s a n s t e n i r compte d e l a masse
du s a t e l l i t e . Un s a t e l l i t e de 500 kg ou une orange de q u e l q u e s
grammes lancés dans l e s mêmes c o n d i t i o n s vont a v o i r l a même o r b i t e .

Le c a s d e s o r b i t e s c i r c u l a i r e s e s t un c a s p a r t i c u l i e r d e s o r b i t e s
elliptiques. Dans c e c a s , l a d i s t a n c e du s a t e l l i t e a u c e n t r e d e l a
t e r r e e s t c o n s t a n t e , >de même que s a v i t e s s e . La f o r c e c e n t r i p è t e q u i
l u i donne son mouvement de r o t a t i o n e s t l a f o r c e d e g r a v i t a t i o n . Ce-
c i nous permet d ' é c r i r e , pour un s a t e l l i t e de masse m à une d i s t a n c e
r du c e n t r e d e l a t e r r e :

Pour q u ' u n s a t e l l i t e a i t une o r b i t e s t a b l e s u r une t r a j e c t o i r e


c i r c u l a i r e , i l f a u t donc que s a v i t e s s e s o i t é g a l e . Plus
l ' o r b i t e e s t p r è s de l a s u r f a c e t e r r e s t r e ( r p e t i t ) , p l u s l a v i t e s s e
d u s a t e l l i t e d o i t ê t r e grande. Calculons l a v i t e s s e d'un s a t e l l i t e
à une d i s t a n c e r = R ( 5 0 à 100 km a u - d e s s u s d e l a s u r f a c e ) . On a ,
d ' a p r è s 12.16:

Connaissant l a v i t e s s e , on p e u t c a l c u l e r l a p é r i o d e , c ' e s t - à - d i r e
l e temps que p r e n d l e s a t e l l i t e p o u r f a i r e une r é v o l u t i o n c o m p l è t e .
Cette période e s t de:

On é l è v e a u c a r r é e t on o b t i e n t :
On retrouve ici une des lois de Képler, dkns le cas particulier
des orbites circulaires. On énonce cette loi de la façon suivante:
le carré
- - de la période est proportionnel au cube du demi-grand axe
de l'orbite
-- (rayon du cercle). Cette loi est générale et elle s'ap-
plique aussi dans le cas des orbites elliptiques.

A l'aide des résultats précédents, on calcule la période d'un


satellite près de la surface de la terre. En effet:

= 83.4 minutes.

L'étudiant se rappelle sans doute que les premiers sputniks a-


vaient des périodes de révolution de l'ordre de 100 minutes.

12.7 Masse inertielle et masse gravitationnelle

Jusqu'ici nous avons étudié la masse dans deux situations tout à


fait différentes. Au chapitre 4, nous avons défini la masse à l'ai-
de de deux chariots reliés par un ressort. On aurait pu faire cette
opération de définition partout dans l'univers, même dans un lieu où
la force de gravitation est nulle. Cette définition n'a donc aucun
lien avec la loi de gravitation; la seule notion utilisée a été la
notion d'inertie, c'est-à-dire cette propriété que possèdent tous
les corps de se déplacer plus ou moins facilement sous l'effet d'une
force. Il convient donc d'appeler la masse définie de cette façon,
masse inertielle.

Dans le présent chapitre, nous étudions la masse dans un tout


autre contexte. La force de gravitation entre deux particules est
G G
proportionnelle au produit de deux quantités physiques m l m2 qu'on
qu'on appelle masse gravitationnelle des corps. Cette masse gravi-
tationnelle est une propriété qui caractérise les particules, tout
comme leur masse inertielle, leur charge, leur spin, etc.

La question suivante se pose: la masse inertielle et la masse


gravitationnelle ayant été définies de façons très différentes
sont-elles identiques? Et si elles le sont pas, quelle relation
existe-il entre elles?
Imaginons l'expérience suivante pour cumparer la masse inertielle
à la masse gravitationnelle. Considérons les deux masses my G
et m2
de la figure 12.12(a). Elles sont attachées à deux ressorts. La ten-
sion dans chaque ressort est FI et F2, et est égale à l'attraction
de la terre sur les masses. La grandeur de chaque force est donné
par la loi de l'attraction universelle, soit:

On suppose maintenant qu'un astronaute, dans son vaisseau spatial en


orbite autour de la terre, fait une expérience. Rappelons que dans
le vaisseau spatial règne l'état d'apesanteur (les forces de gravita-
tion sont annulées). Utilisant les mêmes corps et les mêmes ressorts,
(Fig. 12.12(b)), l'astronaute tire les masses avec une force telle que
les ressorts subissent exactement la même élongation que celle indi-
quée dans la figure 12.12(a). Les deux masses acquièrent des accélé-
rations al et a2; la deuxième loi de Newton s'applique; en uti-
1 1
lisant cette fois les masses inertielles ml et m2 , on écrit:

On sait de plus que Fi et F 2 sur la terre représentent les poids


des deux masses inertielles; ce qu'on écrit:

Les équations 12.22 montrent que les accélérations ai et ap, mesu-


rées par l'astronaute, sont égales à "g". Dans ce cas, le rapport
des deux équations 12.21 devient:
Après avoir comparé les équations 12.23 et 12.20, on peut écrire que
les masses gravitationnelles sont proportionnelles aux masses inerti-
elles, soit:

On ne peut pas montrer rigoureusement qu'elles sont identiques, mais


des résultats expérimentaux de plus en plus précis nous conduisent à
penser qu'elles le sont.

Il est surprenant de constater que des quantités physiques à pre-


mière vue aussi différentes l'une de l'autre que l'inertie et la gra-
vitation soient décrites par une même propriété. Le physicien a né-
gligé pendant longtemps de poser le problème de la signification fon-
damentale de cette égalité. Einstein utilisa ce fait et en fit la
base de sa théorie générale de la relativité. Il y travailla pendant
plusieurs années. Malheureusement, il n'y a pas encore eu de vérifi-
cations expérimentales probantes de ses travaux théoriques.

12.8 Principe de la moindre action

Jusqu'ici, nous avons étudié le comportement des corps en mouve-


ment selon deux points de vue. Le premier point de vue consiste à
appliquer la deuxième loi de Newton:

Connaissant la force en fonction du temps ou de la position, on peut


en déduire l'équation de la trajectoire. Le deuxième point de vue
consiste à aborder le problème en utilisant les divers principes de
conservation: conservation de l'énergie, de la quantité de mouve-
ment, etc.

Il y a une troisième façon de considérer le problème. Dans cette


dernière, au lieu de se poser la question: comment la nature résout-
elle son problème (vg. orbite d'une planète)? on se pose la question
suivante: pourquoi la nature agit-elle ainsi? On se trouve, dans ce
d e r n i e r c a s , à donner une c e r t a i n e f i n a l i t é aux phénomènes; c e u x - c i
s e p a s s e n t comme i l s d o i v e n t s e p a s s e r e t non p a s d ' u n e a u t r e f a ç o n

Considérons l e c a s d ' u n p r o j e c t i l e l a n c é dans l e champ d e l a g r a -


v i t a t i o n ; il d o i t d é c r i r e une c o n i q u e . Toute a u t r e t r a j e c t o i r e n ' e s t
pas dans l ' i n t e n t i o n d e l a n a t u r e . On p e u t s u p p o s e r q u ' i l e x i s t e une
c e r t a i n e fonction q u i , calculée à t o u s l e s p o i n t s de l a t r a j e c t o i r e ,
g a r d e une v a l e u r s t a t i o n n a i r e , s o i t minimale s o i t maximale. Illus-
t r o n s c e c i à l ' a i d e d ' u n exemple s i m p l e . Lorsqufune boule de q u i l l e s
r e v i e n t dans l e d a l o t , on l a v o i t o s c i l l e r a u t o u r d ' u n e l i g n e imagi-
n a i r e c e n t r a l e a u fond du d a l o t ( F i g . 1 2 . 1 3 ) . En langage imagé, on
p o u r r a i t d i r e que l a b o u l e s e c h e r c h e une t r a j e c t o i r e s t a b l e . Cette
t r a j e c t o i r e e s t évidemment l a d r o i t e i m a g i n a i r e au fond du d a l o t ,
q u ' e l l e s u i v r a a p r è s une p é r i o d e i n i t i a l e d e tatonnement. Dans c e c a s ,
l a f o n c t i o n q u i e s t minimale s u r l a t r a j e c t o i r e s t a b l e e s t l ' é n e r g i e
potentielle. On p e u t d i r e que l a b o u l e s e c h e r c h e une t r a j e c t o i r e
pour l a q u e l l e s o n é n e r g i e p o t e n t i e l l e e s t minimale. Dans l e c a s du
p r o j e c t i l e d a n s un champ d e g r a v i t a t i o n , i l s e p e u t q u ' a u d é p a r t i l
f a s s e comme l a b a l l e e t q u ' i l s e c h e r c h e une t r a j e c t o i r e où une c e r -
t a i n e f o n c t i o n s e r a minimale. Après un c e r t a i n temps, i l s u i t c e t t e
trajectoire stable.

C ' e s t Maupertuis q u i l e p r e m i e r , en 1747, a d é c o u v e r t c e t t e f o n c -


tion. I l l ' a appelée a c t i o n (A). C e t t e a c t i o n e s t égale au p r o d u i t
d e l a q u a n t i t é d e mouvement mv p a r une coordonnée d ' e s p a c e s,
soit:
A = mvç.

Son p r i n c i p e d e l a "moindre q u a n t i t é d ' a c t i o n " p e u t s ' e x p r i m e r de l a


facon suivante: quand un mobile d e masse - m s e d é-p--
l.
a c e dans un
n s e r v a t i f , d ' u n p o i n t A à un p o i n t B , l a t r a j e c t o i r e s u i -
champ c o-
v-
i e-
p a r l e mobile
-- e s t t e l l e que

e s t p l u s p e t i t e que p o u r t o u t e a u t r e t r a j e c t o i r e v o i s i n e . La q u a n t i -
t é mvs a l e s dimensions s u i v a n t e s :
FI[k] :LI = t r a v a i l x temps,

q u i s o n t l e s dimensions d e l ' a c t i o n . A p a r t i r d e c e p r i n c i p e ou d ' u n


a u t r e semblable, a p p e l é p r i n c i p e d ' H a m i l t o n , d o n t nous ne p a r l e r o n s
p a s , on p e u t , p a r un c a l c u l d e s v a r i a t i o n s , r e t r o u v e r l e s l o i s fonda-
m e n t a l e s de l a dynamique.

Au l i e u d ' u t i l i s e r l e c a l c u l d e s v a r i a t i o n s pour d é r i v e r l a t r a -
j e c t o i r e d ' u n mobile, c e que l ' o n f a i t dans l e s c o u r s de mécanique a-
v a n c é s , nous a l l o n s p a r t i r d ' u n e t r a j e c t o i r e s i m p l e e t m o n t r e r que l e
principe e s t valide.

S o i t une b a l l e d e p o i d s P = 9 . 8 0 N (masse = 1 . 0 kg) l a n c é e ho-


r i z o n t a l e m e n t d ' u n e h a u t e u r de 22 m à une v i t e s s e de 5 . 5 3 m/s.
Nous avons montré au c h a p i t r e 6 que l a b a l l e p a r c o u r t une t r a j e c t o i r e
p a r a b o l i q u e t e l l e q u ' i l l u s t r é e dans l a f i g u r e 6 . 7 . L'équation de l a
t r a j e c t o i r e e s t y = 0.16 x2 e t c ' e s t l a courbe ABD de l a f i g u r e 12.14.

Au l i e u d ' é v a l u e r l ' i n t é g r a l e donnée p l u s h a u t , nous a l l o n s d i v i -


s e r l e t r a j e t en 11 i n t e r v a l l e s égaux e t f a i r e l a somme s u i v a n t e : "

pour l e s t r o i s t r a j e c t o i r e s A C D ( d r o i t e ) , A D B ( p a r a b o l e ) e t
A E B (courbe q u e l c o n q u e ) . Ce f a i s a n t , nous a l l o n s t r o u v e r que l a
somme e s t minimale pour l a t r a j e c t o i r e p a r a b o l i q u e .

Le t a b l e a u 1 2 . 3 donne l e s v i t e s s e s v et v en v a l e u r s abso-
X Y
l u e s aux p o s i t i o n s y = 1, 3 , 5 ... m c'est-à-dire à la demi-intervalle.
Ces v i t e s s e s s o n t l e s mêmes pour l e s t r o i s . c o u r b e s . Rappelons que
7
v = I2gy.
Y

* On r é d u i t l ' i n t é g r a l e à s a d é f i n i t i o n . En e f f e t

l i m C mvAs = ,i mvds
AS-fO
J
Tableau 12.4

Tableau 1 2 . 3 1 Courbes 1
1 1 ACB ADB 1 .AEB 1

On a i n s c r i t dans l e t a b l e a u 12.4 l e s d i s t a n c e s .s pour chacun d e s


intervalles. Ces d i s t a n c e s s o n t mesurées d i r e c t e m e n t s u r l e s t r o i s
courbes A C B, A D B e t A E B e t sont a u s s i i n s c r i t e s s u r l e s cour-
bes d e l a f i g u r e 1 2 . 1 4 .

On a c a l c u l é l e s q u a n t i t é s mv.As. en p a r t a n t des v a l e u r s d e s t a -
1 1
b l e a u x 1 2 . 3 e t 1 2 . 4 e t e l l e s s o n t i n s c r i t e s dans l e t a b l e a u 1 2 . 5 , de
même que l e s sommes pour l e s onze i n t e r v a l l e s e t pour l e s t r o i s cour-
bes que l ' o n a i n d i q u é e s au b a s .
Tableau 12.5
m u S.
I l
-
ACB , IDB AEB

11
5m v .1 As.
1

On trouve le résultat auquel on s'attendait: l'action est minimale


pour la courbe réelle parcourue par le mobile, c'est-à-dire la para-
bole A D B, où l'action vaut 373.0 N-m-s. Notons que même pour
la ligne droite 4 C B, l'action est supérieure à celle que l'on a
calculée suivant la parabole. Pour trouver la valeur exacte de l'ac-
tion, il faudrait évidemment prendre des intervalles As qui tendent
vers zéro.

A l'aide d'un outillage mathématique adéquat, on pourrait montrer


que le principe s'applique aussi bien aux oscillations d'une masse
attachée à un ressort qu'à la trajectoire elliptique s'un satellite.
On peut arriver à la loi de Maupertuis en utilisant des notions
de mécanique déjà étudiés. Dans les chapitres précédents (chapitre
7 et 9), nous avons vu les relations suivantes:
La première d é f i n i t l l i m p u l s i o n , l a seconde d é f i n i t l e t r a v a i l . La
même f o r c e r e m p l i t deux f o n t i o n s : e l l e f a i t un t r a v a i l W, lors-
q u ' e l l e a g i t s u r une d i s t a n c e AB, e t e l l e p r o d u i t une v a r i a t i o n de
l a q u a n t i t é de mouvement A(mv) en un temps t 2 - tl.

Considérons c e s deux f o n c t i o n s de l a f o r c e à l a f o i s dans l a d i f -


f é r e n t i e l l e F ds d t q u i a l e s dimensions d'une a c t i o n . S i on c o n n a î t
l a f o r c e en f o n c t i o n du temps, on peut é c r i r e pour l ' a c t i o n t o t a l e :

c e que nous avons a n a l y s é p l u s haut e t que Maupertuis a appelé l ' a c -


tion. S i on connait l a f o r c e en f o n c t i o n de l ' e s p a c e , on peut é g a l e -
ment é c r i r e pour l ' a c t i o n t o t a l e :

C e t t e d e r n i è r e i n t é g r a l e p r é s e n t e un a u t r e a s p e c t du p r i n c i p e de l a
moindre a c t i o n . Comme e l l e e s t é q u i v a l e n t e à l a première, e l l e prend
a u s s i une v a l e u r minimale. On s a i t d ' a u t r e p a r t qu'une f o r c e t e n d
t o u j o u r s à d é p l a c e r son p o i n t d ' a p p l i c a t i o n dans s a propre d i r e c t i o n ,
d e manière que l e t r a v a i l f a i t s o i t maximal. S ' i l y a des c o n t r a i n -
t e s (plan i n c l i n é ) l e déplacement s u i v i e s t c e l u i pour l e q u e l l e t r a -
v a i l e s t maximal. Revenons à l ' i n t é g r a l e (Eq. 12.28); on a vu que
c e l l e - c i d o i t a v o i r une v a l e u r minimale, a l o r s que l e t r a v a i l f a i t
e s t maximal. On en c o n l u t donc que l e temps d o i t ê t r e minimal.
On peut donc d i r e que l a n a t u r e - t e n d à f a i r e un t r a v a i l maximal dans
un temps minimal.
Problème 12

PROBLÈMES

Deux gros chars d'assaut pesant 2 2 tonnes chacun se croisent


La distance entre leur centre de masse est de 15 pi. Quelle
est la valeur de la force de gravitation entre les deux vé-
hicules? Donner la réponse en livres et en newtons.

Exprimer dans le système d'unités FSS la valeur de la cons-


tante gravitation universelle.
Suggestion. On part de la valeur de la constante dans le
système MKS et on transforme 'les unités de chaque quantité
d'un système à l'autre.

Un homme pèse 800 i! sur la terre. Calculer son poids sur


la lune sachant que la masse de la terre est 81 fois celle
de la lune et que les rayons (approximatifs) des deux pla-
nètes sont de 6370 km et de 1600 hm respectivement.

A quelle distance au-dessus de la surface de la terre la


valeur de g est-elle rendue à 0.01 g?

On place deux masses de 100 kg et 200 kg à une distance de


10 mètres l'une de l'autre.

a) Quelle est la valeur du champ gravitationnel (grandeur


et direction) en un point situé à 6.0 m du point milieu
de la droite séparant les deux masses (Fig. 12.15).
b) Quelle force serait exercée sur une masse de 75 g pla-
cée en A?

En partant de la loi de la gravitation universelle, montrer


que l'on obtient la variation de g, en fonction de la
distance r au centre de la terre, par la relation:

où g est la valeur de g à une distance r.


r
Avec quelle vitesse doit-on lancer un projectile de la sur-
face de la terre pour que la hauteur maximale atteinte soit
égale au rayon de la terre? Refaire le problème en consi-
Problème 12

dérant g c o n s t a n t e t comparer l e s deux v a l e u r s .

12.8 Un des s a t e l l i t e s de l a p l a n è t e J u p i t e r f a i t un t o u r com-


p l e t d e l a p l a n è t e en 250 m i n u t e s . Le rayon de l ' o r b i t e e s t
d'environ 9.2 x 107 m .

a) C a l c u l e r l a v i t e s s e l i n é a i r e du s a t e l l i t e s u r son o r b i t e .
b) C a l c u l e r l a masse de J u p i t e r e t l a comparer avec c e l l e
de l a t e r r e .

12.9 On s a i t que l a d i s t a n c e t e r r e - s o l e i l e s t de 1 . 4 9 x 108 km e t


que l a p é r i o d e d e r é v o l u t i o n d e l a t e r r e a u t o u r du s o l e i l
e s t d e 365 j o u r s . C a l c u l e r l a masse du s o l e i l en p a r t a n t
d e c e s données.

12.10 On imagine l ' e x p é r i e n c e s u i v a n t e f a i t e s u r l a t e r r e , e n con-


s i d é r a n t l a t e r r e comme une s p h è r e p a r f a i t e . Un c a n o n i e r
p l a c e s o n canon p a r a l l è l e m e n t à l a s u r f a c e de l a t e r r e , à
une h a u t e u r d e 2 . 0 m . Il a à s a d i s p o s i t i o n d e s obus con-
tenant d i f f é r e n t e s charges explosives. A mesure q u ' i l aug-
mente l ' é n e r g i e de s e s o b u s , i l o b s e r v e q u ' i l s vont tomber
de p l u s en p l u s l o i n . près p l u s i e u r s e s s a i s , on c o n s t a t e
que l e c a n o n i e r s ' e s t f a i t t u e r p a r un de s e s p r o p r e s obus
q u i e s t venu l e t r a n s p e r c e r p a r en a r r i è r e .
Q u e l l e e s t l a v i t e s s e de c e t obus à l a s o r t i e du ca?on?

1 2 . 1 1 Q u e l l e e s t l a v a l e u r du champ g r a v i t a t i o n n e l de l a t e r r e e n
un p o i n t s u r l a t r a j e c t o i r e de l a l u n e ? A p a r t i r de c e t t e
v a l e u r , c a l c u l e r l a f o r c e d ' a t t r a c t i o n de l a t e r r e s u r l a
lune.

12.12 Un a s t r o n a u t e descendu s u r l a l u n e a a p p o r t é avec l u i un


fusil à ressort. I l s a i t que s u r l a t e r r e , à chaque f o i s
q u ' i l t i r e un p r o j e c t i l e , c e l u i - c i r e s t e 8 . 0 secondes dans
a I l r é p è t e son e x p é r i e n c e s u r l a l u n e e t l e p r o j e c -
t i l e p r e n d 47 secondes a v a n t d e r e v e n i r à son p o i n t de dé-
part. Quel e s t l e "g" de l a lune? E s t - c e que l e s p r o -
p r i é t é s é l a s t i q u e s de son r e s s o r t r e s t e n t l e s mêmes s u r l a
lune?

12.13 Montrer que dans l e c a s d ' u n e o r b i t e c i r c u l a i r e d e rayon r ,


Problème 12

l'énergie cinétique d'un satellite est égale à la moitié de


l'énergie potentielle et elle est de signe contraire. Mon-
trer aussi que l'énergie totale est égale à

12.14 Un satellite de 1000 kg se déplace sur une orbite circulaire


à 500 km au-dessus de la surface de la terre. Sa vitesse
est de 7.65 x 103 m/s.

a) Calculer le moment cinétique du satellite.


b) Calculer l'énergie cinétique du satellite.
c) Calculer l'énergie potentielle du satellite.
d) Calculer la force d'attraction sur le satellite en par-
tant de la loi de gravitation universelle.
e) Calculer la force centripète sur le satellite.
f) Quel facteur y a-t-il entre l'énergie potentielle et
l'énergie cinétique?

12.15 Pour diverses raisons, le satellite du problème précédent


perd de l'énergie au taux de 20 x 105 joules par tour com-
plet. Calculer les quantités suivantes après 1000 tours:

a) l'énergie totale;
b) l'énergie cinétique et l'énergie potentielle;
c) la vitesse du satellite;
d) le rayon de son orbite.

Suggestion. Quand un satellite perd de l'énergie, son é-


nergie totale devient plus négative.

12.16 On lance un satellite de 1500 kg à une distance de 950 km


au dessus de la surface terrestre. On lui donne une vi-
tesse horizontale de 10 km/ç.
Calculer:

a) son énergie cinétique;


b) son énergie potentielle;
c) son énergie totale;
d) sa quantité de mouvement angulaire;
Problème 12

e) sa vitesse minimale et sa distance maximale du foyer)


(à l'autre sommet de l'ellipse).

12.17 On lance un satellite de communication dans le plan équato-


rial de la terre. On veut que sa position demeure fixe par
rapport à un point sur la terre. Son orbite est circulaire.

a) Quelle doit-être son sens de rotation par rapport à la


rotation de la terre?
b) Quelle doit-être la période de rotation?
c) Quelle doit-Ctre la vitesse sur son orbite?
d) Quelle doit-être le rayon de son orbite?
MOUVEMENT PÉRIODIQUE
CHAPITRE 13

13.1 Introduction

Parmi les mouvements pour lesquels Ifaccélération n'est pas cons-


tante, le mouvement périodique prend une place à part parce qu'on le
retrouve dans un grand nombre de phénomènes physiques. C'est le mou-
vement des pendules, des planètes, des ondes optiques et acoustiques;
c'est aussi le mouvement qu'exécutent les atomes des molécules et des
cristaux.

On étudiera le mouvement des ondes en général au tome III de ce


cours de physique, où une attention spéciale sera accordée aux phé-
nomènes optiques et acoustiques.

Le chapitre se divise en trois parties inégales. La première


partie, la plus détaillée, traite du mouvement harmonique simple,
la deuxième, du mouvement harmonique amorti et finalement, la troi-
sième traite, très brièvement, du mouvement harmonique entretenu.

13.2 Le mouvement harmonique simple (MHS)

Considérons un bloc de masse m attaché à un ressort et pouvant


se déplacer sur une surface polie (Fig. 13.1). En (a), le ressort
n'est pas tendu et le bloc est au repos à la position x
O
. Déplaçons
maintenant le bloc jusqu'à la position xi, en comprimant le ressort.
On laisse aller le bloc et on observe que celui-ci retourne à son point
de repos , le dépasse et va s'arrêter à une position x2, telle que
(x2 - x0) = (x0 - xl). Après quoi la masse revient en xi, puis retourne
en x2 etc. Il va exécuter ce mouvement de va-et-vient indéfiniment,
considérant que toutes les forces de frottement sont nulles. On dit
que le bloc oscille autour d'une position fixe x
O
.
Le déplacement
maximal (x3 - XI) s'appelle l'amplitude du mouvement et est détermi-
né par la poussée initiale donnée à la masse. Le temps requis pour
accomplir le trajet complet, c'est-à-dire de xl + x2 -t xl s'appelle
la période du mouvement. Ce genre de mouvement s'appelle mouvement
harmonique simple (MHS).

Maintenant que nous avons décrit le mouvement, analysons-le de


plus près en considérant les forces qui agissent sur le bloc. Nous
avons déjà étudié à plusieurs reprises, dans les chapitres précédents,
+
la force exercée par un ressort. C'est une force variable F propor-
+
tionnelle au déplacement x du ressort:

où k est la constante d'élasticité du ressort. Cette équation n'est


valide que dans les limites d'élasticité du ressort.
Notons qu'on peut avoir d'autres forces qui produisent des mouve-
ments périodiques, comme par exemple F a l/r2, F a x2 etc., dans ce
cas, on a un mouvement harmonique, mais non pas un mouvement harmoni-
que simple. Ce dernier est produit seulement par une force F a x.
On l'appelle simple parce que son mouvement est représenté par une
des fonctions trigonométriques simples, sinus ou cosinus.
En tout temps, la force exercée sur le bloc de masse m (Fig.
13.2) est - k;. D'après la loi fondamentale de la dynamique, on écrit
l'équation du mouvement de la façon suivante:

OU encore

On appel le cette équation l'équation différentielle du mouvement.


Les deux variables de cette équation sont le déplacement x et le
temps t , La solution de cette équation du mouvement donne une é-
quation de la forme x = f(tj. Cette équation permet de déterminer
la position ou le déplacement du bloc en tout temps.

La solution de l'équation 13.3 est de la forme:

x = A cos (a t +Y),

où w, A et Y sont des constantes à déterminer. Elles sont reliées


aux conditions initiales du mouvement. On vérifie facilement que
cette équation est une solution de l'équation 13.3. En effet, on a:

dx -
- - A o sin (w t +Y),
dt

et -d2x
- - - AU' COS (U t + Y ).
dt2

On substitue cette dernière équation dans l'équation 13.3 et on ob-


tient:

k
- AU' cos (ut i. ?' ) + - A cos (kt + î ) = 0. (13.5)
m

Cette équation n'est égale à zéro que si:

Vérifions les dimensions de cette constante o . On a:

On en conclut donc que ut de l'équation 13.4 n'a pas de dimen-


sions. Coirune c'est l'argument d'un cosinus, ut représente un angle
exprimé en radians. s'appelle la fréquence angulaire du mouvement.
L'angle Y s'appelle -
angle ---phase
-de -. - initiale, aussi exprimé en radians.
- ou
La quantité entre parenthèses (ut + Y ) s'appelle l'angle de phase
simplement la phase. Le déplacement devient maximal pour des va-
leurs de la phase pour lesquelles le cosinus est égal à l'unité.
Dans ces cas, on a:

x
max
= A. (13.7)
Ce r é s u l t a t s i g n i f i e que A e s t l e déplacement maximal du b l o c . Ce
déplacement s ' a p p e l l e l ' a m p l i t u d e . Pour un w donné, i l e s t p o s s i b l e
d ' a v o i r t o u t e une f a m i l l e d e mouvements p é r i o d i q u e s , chacun é t a n t dé-
t e r m i n é p a r une a m p l i t u d e A e t un a n g l e d e phase i n i t i a l d é t e r m i n é s .

La f r é q u e n c e a n g u l a i r e w a une s i g n i f i c a t i o n p h y s i q u e b i e n p r é c i -
se. On a vue que w s ' e x p r i m e en r a d i a n s p a r u n i t é d e temps, ou r a -
d i a n s p a r seconde. Le temps r e q u i s pour f a i r e un t o u r complet (271 r a -
d i a n s ) s ' a p p e l l e l a p é r i o d e d ' o s c i l l a t i o n T d u mouvement e t e s t donnée
p a r 1' é q u a t i o n :

2n
En e f f e t , v é r i f i o n s que s i on a j o u t e à t une q u a n t i t é T = -
w '
dans l ' é q u a t i o n 13.3, l e b l o c e s t r e v e n u a u même p o i n t :

x = A c o s ( o ( t + T) + Y),
2 7I
= A cos (o t + w - + Y ) ,
W

= A cos (ut + 2n + Y ) ,

= A cos (ut + Y ) .

Comme l ' i n d i q u e l ' é q u a t i o n 1 3 . 8 , l a p é r i o d e dépend seulement d e


l a masse d e l a p a r t i c u l e e t de l a c o n s t a n t e du r e s s o r t ; e l l e n e dé-
pend p a s d e l ' a m p l i t u d e e t de l ' a n g l e de p h a s e i n i t i a l e . On p e u t
donc a v o i r avec un même r e s s o r t p l u s i e u r s mouvements d ' o s c i l l a t i o n
de même p é r i o d e , mais d ' a m p l i t u d e s e t d e p h a s e s i n i t i a l e s d i f f é -
rentes.

La f r é q u e n c e f ou l e nombre d ' o s c i l l a t i o n s p a r seconde e s t :

Notons que l e mouvement harmonique s i m p l e p o u r r a i t a u s s i b i e n


ê t r e r e p r é s e n t é p a r une f o n c t i o n s i n u s a u l i e u de c o s i n u s . En e f f e t :

COS 2 ),
( u t + Y ) = s i n ( u t + y + Z.

= s i n (ut + y ' ) .

On v o i t que s e u l l ' a n g l e de phase i n i t i a l e s t changé.


13.3 Vitesse et accélérntion dans le MHS

On déduit facilement la vitesse et l'accélération de la masse m.


Dérivons l'équation 13.4 par rapport au temps. On obtient:

dx
v = -=
dt
- A w sin ( w t +Y),
(13.10)

Comme on doit s'y attendre (F = - kx = ma), l'accélération est pro-


portionnelle au déplacement et est toujours de sens inverse. Préci-
sons maintenant toutes les notions que nous venons de donner sur le
mouvement périodique à l'aide d'un exemple.

Exemple 13.1

Un bloc de 30 g es7 relié à un ressoTt ce co:stante k = 2.0 I h , r n .

Le bloc peut glisse? sur -ne surface polie. Or. cé;lace le bloc
d'une distance de 2.0 cm et on le laisse zller ( F i g . 13.3).

a) Quelle est la période du mouvement?


On calcule la période à l'aide de l'équation 13.8. On ob-
tient:

71 T T
b) Trouver les positions du bloc après 5, 8,7,n et 0.15 S .

L'amplitude d'oscillation est A = 2.C cm. La fréquence angu-


2n
laire w vaut - soit 8.0
T'
rad
-.
L'équation du mouvement (13.4)
S
s 'écrit:

x = 2.0 cos (8.0 t + Y). (13.13)


On s a i t q u ' a u temps t = O , x = A = 2 . 0 cm. Cette condition
i n i t i a l e détermine l ' a n g l e de phase i n i t i a l e Y. En e f f e t , on
a:

2 . 0 = 2 . 0 c o s (O + Y ) .

Pour s a t i s f a i r e c e t t e é q u a t i o n , Y d o i t é g a l e r z é r o . L'équa-
t i o n 13-13 devient:

x = 2.0 cos 8.0 t . (13.14)

Les p o s i t i o n s a u x temps donnés p l u s h a u t s o n t :

à t = 2 S, x = 2.0 cos (8.0 x -


iI
rad),
16 16

= 2.0 c o s ' ,
2

= O;

à t = s, x = 2.0 cos ( 8 . 0 x rad),


8 8

= - 2.0 cm;

à t = s, x = 2.0 cos (8.0 x rad),


2 2 -

= + 2.0 cm;

à t = a s, x = 2.0 cos ( 8 . 0 a r a d ) ,
x = 2 . 0 Cr;

à t = 0.15 s, x = 2.0 c o s (8.0 x 0.15 r a d )


= 2.0 c o s 1 . 2 r a d = 2.0 c o s 6 g 0 ,
= + 0.72 cm;

Notons que l e b l o c r e v i e n t à s a p o s i t i o n d e d é p a r t a p r è s d e s
temps égaux à l T , 2T, 3T ..... On remarque de p l u s que l ' a n -
g l e ( 8 . 0 t ) e s t t o u j o u r s exprimé e n r a d i a n s . Les d i f f é r e n t e s
p o s i t i o n s s o n t indiquées s u r l a f i g u r e 13.4.

8 , z,
n 7 371
c ) Calculer l a v i t e s s e à t = 16, 0.15 S.

Pour t r o u v e r l ' é q u a t i o n de l a v i t e s s e d e c e b l o c , on d é r i v e
l ' é q u a t i o n 13.14. Ceci donne:
v = -dx
-
dt
- - 1 6 s i n 8.0 t , (13.15)

pourt=-s,
16
v = - 16 s i n ( 8 . 0 2 r a d )
16
= - 16 s i n -rad
2
,

e s t de
riode

pour
+ 2.0
t =
16
-
La v i t e s s e a u d é p a r t ( t = 0) e s t n u l l e .
cm p o s i t i f vers l a droite.

gauche à une v i t e s s e de 1 6 cm/s;

t =
TI
- v = - 16 s i n (n r a d ) ,
Le déplacement i n i t i a l
k p r è s un q u a r t d e ~ é -
s , l e bloc passe au c e n t r e e t s e d i r i g e v e r s l a

8 '
= o.

-
Le b l o c en C e s t a u b o u t de s a c o u r s e a p r è s a v o i r p a r c o u r u
une d i s t a n c e 2 A . A ce p o i n t , s a v i t e s s e p a s s e du s e n s néga-
t i f au sens p o s i t i f ;
3n
pour t = 16, v = - 16 s i n ( 8 . 0 x -
16
rad),

pour t = 0 . 1 5 s , v = - 16 s i n 6 g 0 ,

n n Urr
d ) Calculer l ' a c c é l é r a t i o n à t = 0, 5,e, ;6 .
L'accélération e s t l a dérivée de l a v i t e s s e p a r r a p p o r t au
temps. On d é r i v e l ' é q u a t i o n 1 3 . 1 5 e t on o b t i e n t :

dv
a = -
dt
= - 128 c o s 8 . 0 t ; (13.16)

O
pour t = O, a = - 128 c o s O ,
= - 1 2 8 cm/s2;

pour t = 2 a = -128 c o s ( 8 . 0 x .J r a d ) ,
16
16,
= -128 c o s :( r a d ) ,

= O;
pour t = -,
8
a = - 128 c o s ( 8 . 0 x Z I - r a d ) ,
8
p o u r t = 3ir- a = - 1 2 8 c o s ( 8 . 0 x - r3lT
ad),
16 16
= o.

Le mouvement du b l o c e s t r e p r é s e n t é graphiquement s u r l a f i g u r e
13.5. En 1 3 . 5 ( a ) , on v o i t l a v a r i a t i o n du déplacement ( p o s i t i o n pal
r a p p o r t au t e m p s ) . La p o s i t i o n x a une v a l e u r maximale é g a l e à
+ 2 . 3 c ~ e! t e l l e d é c r o i t e n s u i t e j u s q u ' à z é r o en s , ou un q u a r t
16
de p é r i o d e . E l l e d e v i e n t - 2.3 27, $s après.

En 1 3 . 5 ( b ) , l a v i t e s s e p a s s e de z é r o à - iE cm/s en un q u a r t d e
p é r i o d e , t a n d i s q u ' e n 1 3 . 5 ( c ) l ' a c c é l é r a t i o n p a s s e de - 1 2 8 cm/s2 à
z é r o en un q u a r t d e p é r i o d e , a p r è s q u o i e l l e d e v i e n t p o s i t i v e . La
f i g u r e 1 3 . 5 i l l u s t r e b i e n l a p é r i o d i c i t é du mouvement; a p r è s une p é -
riode 24 s , les t r o i s qcantités: d é p l a c e m e n t , v i ~ e s s ee t a c c é l é r a
t i o n reprennent l e u r valeur i n i t i a l e .

On d o i t r e m a r q u e r que l a f i g u r e 1 3 . 5 d é c r i t l e mouvement p a r t i c i
l i e r du b l o c d e l ' e x e m p l e 1 3 . 1 , d a n s l e s c o n d i t i o n s i n i t i a l e s i n d i -
quées. Les c o u r b e s d e l a f i g u r e a u r a i e n t d i f f é r e n t s p o i n t s d e dépai
p o u r d i f f é r e n t e s c o n d i t i o n s i n i t i a l e s ; c e s c o u r b e s g a r d e r a i e n t ceper
d a n t l a même a l l u r e , c ' e s t - à - d i r e c e l l e d ' u n e f o n c t i o n harmonique.

Nous avons é t u d i é , a u c h a p i t r e 8 , comment l ' o s c i l l a t i o n s e camp<


t e au p o i n t de vue é n e r g é t i q u e . E t a n t donné que l a f o r c e de r a p p e l
é l a s t i q u e e s t une f o r c e c o n s e r v a t i v e , il y a c o n s e r v a t i o n de l ' é n e r -
g i e mécanique t o t a l e .

La c o u r b e 8.18 donne l e s v a r i a t i o n s d e l ' é n e r g i e c i n é t i q u e e t d e 1'<


n e r g i e p o t e n t i e l l e en f o n c t i o n de l a p o s i t i o n de l a masse o s c i l l a n t e

13.4 Exemple de mouvement périodique: les pendules

a ) Le pendule simple
Le p e n d u l e s i m p l e e s t composé d ' u n e masse m appelée len-
t i l l e , a t t a c h é e à une c o r d e s a n s masse e t i n e x t e n s i b e , de l o n g u e u r
L. La c o r d e e s t a t t a c h é e à un p o i n t f i x e O ( F i g . 1 3 6 ( a ) ) . Lors-
q u ' o n d é p l a c e l e p e n d u l e d ' u n a n g l e 8, on o b s e r v e qu i l o s c i l l e a u -
tour de sa position d'équilibre A . En position B, à un angle 9 avec
la verticale, la force de rappel sur la lentille est mg sin 9 (Fig.
13.6(b)). Ce n'est pas une force qui varie linéairement avec le dé-
placement, comme dans le cas de la force élastique. On ne fera pas
l'étude complète du mouvement pour ce genre de force cdans ce volume.
On trouve cependant des résultats intéressants en se limitant à de
petits angles 9 . En effet, lorsque 9 est exprimé en radians, la va-
leur de l'angle et celle de son sinus sont presque égales pour des
valeurs de 8 plus petites que 15"; ceci nous permet de poser:
mg sin 0 -- mg 8. (13.18)

En tenant compte de ce résultat, l'équation du mouvement de la len-


tille s'écrit:

On écrit cette équation sous la forme de l'équation 13.3 et on a:

Par analogie avec ce que nous avons fait dans la section précédente
(équation 13.6), on obtient une solution harmonique de fréquence an-
gulaire w = Jg/L, OU encore de période:

L'équation 13.21 donne la période d'un pendule de longueur L pour


des amplitudes petites (8 < 15').

Exemple 13.2

Q u e l l e e s t l a p é r i o d e d ' a n p e n d u l e d e 1 . 0 r, 6 e l o i g u e u r à un e n -
droit où g = 9.80 m/s2? On c a l c u l e T à l ' a i d e d e 1 3 . 2 1 e t on o b t i e y t :

- 2.0 secondes.
Rappelons que l a p é r i o d e e s t l a d u r é e d ' u n e o s c i l l a t i o n complète,
( l e t r a j e t BACAB) (Fig. 1 3 . 6 ) . Lorsqu'un pendule a une p é r i o d e d e
2 . 0 s e c o n d e s , s a demie-période e s t de 1 . 0 s e c o n d e , e t on d i t q u ' i l
bat l a seconde; c ' e s t l e c a s du pendule du p r é s e n t exemple.

On d o i t remarquer que dans l ' a p p r o x i m a t i o n d e s p e t i t s a n g l e s


(e p e t i t s ) , l a p é r i o d e e s t i n d é p e n d a n t e de l ' a m p l i t u d e . Elle est
a u s s i indépendante d e l a masse de l a l e n t i l l e . E l l e dépend cependant
d e l a p o s i t i o n ( v a l e u r d e g ) où e l l e s e t r o u v e s u r l a t e r r e . L'étude
p l u s poussée d e c e problème, en t e n a n t compte d e l a n a t u r e non l i n é -
a i r e d e l a f o r c e d e r a p p e l , nous p e r m e t t r a i t d e c a l c u l e r l a p é r i o d e T
de façon plus p r é c i s e . C e l l e - c i nous e s t donnée p a r l ' é q u a t i o n s u i -
vante:

où .e O e s t l a v a l e u r maximale d e l ' a n g l e 8 .

b) Le pendule à torsion

La f o r c e d e r a p p e l du p e n d u l e à t o r s i o n p r o v i e n t d e s p r o p r i é -
t é s é l a s t i q u e s d e l a m a t i è r e ; e l l e v a r i e donc, dans c e r t a i n e s l i m i -
t e s , l i n é a i r e m e n t a v e c l e déplacement.

Considérons un d i s q u e de p o i d s mg, suspendu p a r un f i 1 f i x é en P


(Fig. 13.7). En p o s i t i o n d ' é q u i l i b r e , un r e p è r e t r a c é s u r l e d i s q u e
e s t en p o s i t i o n A. F a i s o n s t o u r n e r l e d i s q u e a u t o u r de l ' a x e OP ( f i l )
j u s q u ' à c e que l e r e p è r e s o i t en p o s i t i o n B . On l a i s s e a l l e r e t on
o b s e r v e que l e d i s q u e o s c i l l e a u t o u r du f i l comme a x e . Le r e p è r e p a s -
s e du p o i n t B a u p o i n t C , p u i s r e v i e n t e n B e t a i n s i d e s u i t e . Au
l i e u d ' u n e f o r c e d e r a p p e l , on a i c i un moment de r a p p e l ou c o u p l e d e
t o .r.-s i o n dont l a g r a n d e u r dépend de l a n a t u r e du f i l .
- On p o s e , ( l o i
d e Hooke), que c e moment e s t p r o p o r t i o n n e l a u déplacement a n g u l a i r e :

dans l e q u e l K e s t l a c o n s t a n t e de t o r s i o n . C o n n a i s s a n t l e moment
a p p l i q u é s u r l e d i s q u e e t son moment d ' i n e r t i e p a r r a p p o r t à l ' a x e
d e r o t a t i o n , on p e u t é c r i r e l ' é q u a t i o n du mouvement de l a façon s u i -
v a n t e ( v o i r c h a p i t r e 9):
C'est l1éq,uationd'un mouvement harmonique simple dans lequel, au
lieu d'un déplacement linéaire, on a un déplacement angulaire. On
écrit l'équation 13.24 sous la forme de l'équation 13.3 et on a:

La solution de cette équation est aussi une fonction harmonique,


soit un sinus soit un cosinus. La période est:

La période dépend du moment d'inertie du disque. Plus le moment


d'inertie est grand, plus la période sera longue. Elle varie aussi
inversement à l'élasticité K du fil. Avec un fil de peu d'élasticité
(une corde, par exemple), la période devient presque infinie, tandis
qu'elle est très courte pour des fils où K est assez grand (un fil
d'acier trempé, par exemple)

Exemple 13.3

Un disque de cuivre de masse m = 2.0 kg et de rayon 4.0 cm est


suspendu par son centre au moyen d'un fil d'acier. On met le dis-
que en oscillation et on trouve que la période est de 2.0 S. Quel-
le est la constante d'élasticité (torsionnelle) du fil?

Le moment d'inertie du disque par rapport à un axe passant par


son centre et perpendiculaire au plan du disque est (Fig. 10.20):

Appliquée au disque de cuivre, cette relation donne:


~ ' l'équation
~ ~(13.261, ~ K vaut:
~ la constante
è

Exemple 13.4

On veut trouver le moment d'inertie d'une hélice de bateau dont


le poids est de 6.0 lb. Pour ce faire, on l'attache à un fil d'acier
(problème précédent) et on la fait osciller. La période mesurée est
de 1.5 S. Calculer le moment d'inertie.

Il faut d'abord exprimer la constante de torsion 0.016 N-m/rad


dans les unités FSS. On fait les conversions nécessaires et on trou-
ve :

N -m
K = 0.016 -
rad
x
4.4 N/lb
x 3.28 pi/m,

On calcule le moment d'inertie à l'aide de l'équation 13.26. On a:

- ( 1 . 5 0 ) ~x ~12
~ x lb-pi
10-~
4a2

-4
= 6 . 7 x 10 ~ l u ~ - ~ i ~ .

13.5 Le mouvement harmonique amorti

Nous n'avons tenu aucun compte de l'influence des forces de frot-


tement sur les mouvements dans les sections précédentes. Et pour-
t a n t , c e t t e i n f l u e n c e e s t t r è s i m p o r t a n t e dans l e s mouvements que
l ' o n r e n c o n t r e en p r a t i q u e . Un o s c i l l a t e u r en mouvement dans un m i -
l i e u s a n s f r o t t e m e n t g a r d e r a i t s o n mouvement d ' o s c i l l a t i o n i n d é f i n i -
ment; son a m p l i t u d e e t s a p é r i o d e r e s t e r a i e n t c o n s t a n t e s a v e c l e temps.
Dans l e s c a s r é e l s que nous a l l o n s m a i n t e n a n t é t u d i e r , nous a l l o n s
v o i r que l ' a m p l i t u d e e t l a p é r i o d e v a r i e n t avec l e temps, quand on
t i e n t compte d e s f o r c e s d e f r o t t e m e n t .

Considérons un système o s c i l l a n t composé d ' u n e masse m e t d ' u n r e s -


s o r t de constante k (Fig. 13.8). On a t t a c h e à l a masse un p i s t o n P ,
d e masse n é g l i g e a b l e , p l o n g é dans lin l i q u i d e . Après l a mise e n mouve-
ment du système, on o b s e r v e que l ' a m p l i t u d e d e s o s c i l l a t i o n s , a i n s i
que l e u r p é r i o d e , v a r i e n t avec l a forme du p i s t o n P e t l a v i s c o s i t é
du l i q u i d e . Admettons que l a f o r c e d e f r o t t e m e n t e x e r c é e s u r l e p i s -
t o n dans l e l i q u i d e e s t p r o p o r t i o n n e l l e à l a v i t e s s e du p i s t o n :
-f +
F =-bv. (13.27)
f

Le s i g n e n é g a t i f i n d i q u e que l a f o r c e d e f r o t t e m e n t e t l a v i t e s s e s o n t
t o u j o u r s d e s e n s c o n t r a i r e , b e s t un c o e f f i c i e n t de f r o t t e m e n t . Une
a u t r e f o r c e a g i t s u r l a masse, c ' e s t l a f o r c e de r a p p e l du r e s s o r t ,
-f
- kx. C o n s i d é r a n t seulement c e s deux f o r c e s , l ' é q u a t i o n du mouvement
d e l a masse s ' é c r i t :

d2x
m 7=
dt
- kx - b v ,

OU encore

Cette équation d i f f é r e n t i e l l e a t r o i s s o l u t i o n s , suivant l e s d i f f é -


r e n t e s v a l e u r s d u c o e f f i c i e n t d e f r o t t e m e n t b e t de l a c o n s t a n t e d ' é -
l a s t i c i t é k. Nous donnons i c i l a s o l u t i o n d i r e c t e m e n t s a n s p a s s e r
p a r t o u s l e s d é t a i l s mathématiques, que l ' o n p o u r r a é t u d i e r dans un
a u t r e cours. Pour s i m p l i f i e r on f a i t c 2 = b2/4m2.
a) c2 w2: Le frottement du système est très grand (b est grand
>
par rapport à k). Dans ce cas, il n'y a pas d'oscillation.
On déplace la masse m d'une distance x et elle revient très
O
lentement à sa position d'équilibre. (Imaginer le piston
dans un liquide très visqueux, vg. mélasse). On dit que le
mouvement est trop amorti. La solution de l'équation 13.28
dans ce cas s'écrit:

X = xO e-(b/2m)t, [cash y t + -
2m Y
sinh y t].

La quantité y est reliée aux constantes du système par la re-


tion:

La solution ne contient aucune fonction périodique, car les


sinus et les cosinus hyperboliques ne sont pas des fonctions
harmoniques.
b) c2 = w2: Le frottement du système est tel que la masse re-
vient à sa position initiale dans un temps minimal. On dit
qu'on a amortissement critique. Qu'on pense à un arnortis-
seur de choc sur les automobiles. Celui-ci doit retrouver
sa position de repos le plus vite possible, sans osciller.
La solution de 13.28 est:

Encore ici, il n'y a aucun terme périodique dans la solution.


Comme dans le cas précédent, on a une décroissance exponenti-
elle du déplacement x.
c) c2 < u2: Le frottement du système est faible et le système
oscille avec une période autre que sa période naturelle. Son
amplitude décroît avec le temps. Dans ce cas, la solution de
l'équation 13.28 est:
où x est le déplacement initial,
O
w , la fréquence naturelle (sans frottement) du système
w', la nouvelle fréquence du système, plus petite que L

B , un angle de phase entre le mouvement non amorti et


mouvement amorti.
Le terme (A) de l'équation représente l'amplitude variable
avec le temps; elle décroît exponentiellement. Le terme (B)
est le terme indiquant un mouvement périodique, de fréquence
w l , donni par la relation:

On voit que si le frottement est nul (b O), w' est égal à


=

w, et que si b est différent de zéro, w ' est plus petit que


w. La période du mouvement amorti est donc toujours plus gran
de que la période naturelle du système oscillant.

Les figures 13.9(a) et (b) représentent les variations de l'am-


plitude avec le temps. Le déplacement initial est x
O
. Dans le cas
du mouvement trol) amorti, l'amplitude devient nulle après un temps
très long, tandis qu'à l'amortissement critique, elle devient nulle
dans un temps minimal. Dans les deux cas, il n'y a pas d'oscilla-
tion.

Dans la figure 13.9(b), on a le troisième cas dans lequel le sys-


tème est amorti mais oscille tout de même. On remarque qu'à chaque
oscillation l'amplitude diminue, comme l'indique l'équation 13.32.
La période du mouvement amorti T V est plus grande oue la période de
l'oscillation non amortie T.
13.6 Le mouvement amorti et entretenu

Tout mouvement périodique amorti perd de l'énergie à cause de la


production de chaleur provenant des frottements. On pourrait montrer
que le taux de variation de l'énergie totale par rapport au temps dé-
croît avec le carré de la vitesse de la masse oscillante:

où b est le facteur d'amortissement ou le coefficient de frottement.


Il est évident que si l'on veut maintenir un système oscillant
réel en mouvement, il faut lui fournir de l'énergie. Ainsi, le ba-
lancier d'une montre reçoit à chaque battement de l'énergie du res-
sort de la montre. Un tel mouvement s'appelle mouvement amorti et
entretenu.
Considérons un système oscillant amorti comme le précédent, au-
quel on ajoute une bielle. On attache à cette bielle un oscillateur
extérieur de fréquence a". On suppose que cet oscillateur exerce une
force de la forme: (Fig. 13.10):

F cos w" t. (13.34)


O

La force totale appliquée sur la masse devient:

La solution de cette équation donne la position x de la masse en


fonction du temps. On l'écrit de la façon suivante:

x = A cos (w" t - a),

où la quantité A est donnée par la relation


Fn /m
et l'angle de phase s par:

La masse m oscille avec la fréquence de l'oscillateur extérieur u t ' .


L'amplitude du mouvement .4 est une fonction complexe de w (la fréquen-
ce naturelle du système), de b (le facteur d'amortissement) et de w".
L'angle a est l'angle de phase entre les deux systèmes. On le calcule
à l'aide de l'équation 13.38.

La quantité dont nous avons besoin dans notre étude, c'est l'am-
plitude A . On voit que, pour w = w", l'amplitude prend une valeur
maximale. Cette valeur dépend du facteur b. Plus b est petit
(frottement faible) , plus 1 'amplitude devient grande; pour b + 0,
l'amplitude devient infiniment grande. Ces résultats sont représen-
tés graphiquement dans la figure 13.11 où on a tracé la courbe de
l'amplitude en fonction de la fréquence extérieure u". Lorsque
L, = on a le -
phénomène
. de résonance; pour cette valeur, l'amplitu-
- -- -

de de la masse m est maximale.


Problème 1 3

13.1 On a t t a c h e un b l o c de masse m à un r e s s o r t e t on l e met


en o s c i l l a t i o n . L'amplitude des o s c i l l a t i o n s e s t de 10 cm
e t l a fréquence de 5 . 0 c y c l e s / s .

a) E c r i r e l ' é q u a t i o n du mouvement du b l o c pour un a n g l e de


phase i n i t i a l n u l .
b) C a l c u l e r l a v i t e s s e maximale du b l o c .
c) C a l c u l e r l ' a c c é l é r a t i o n maximale.
d) A q u e l s temps l a v i t e s s e e t l ' a c c é l é r a t i o n s o n t e l l e s
maximales?
1
e) Où s e t r o u v e l e b l o c a p r è s -
40
seconde?

13.2 On suspend un poids de 25 4! à un r e s s o r t e t on observe


un allongement de 1 0 cm.

a) Quelle e s t l a c o n s t a n t e d ' é l a s t i c i t é du r e s s o r t ?
b) On t i e n t l e poids de 25 N à l a p o s i t i o n où l ' a l l o n -
gement du r e s s o r t e s t n u l e t on l e l a i s s e tomber.
Quelle e s t l a p é r i o d e de v i b r a t i o n du p o i d s ?
c) On recommence l ' e x p é r i e n c e avec un poids de 50 N.
Q u e l l e e s t l a p é r i o d e dans c e c a s ?

1 3 . 3 Montrer que l ' é n e r g i e t o t a l e d'un o s c i l l a t e u r de masse m,


en t o u t temps, e s t donnée p a r l ' é q u a t i o n :

où A e s t l e déplacement i n i t i a l ' .

13.4 Un pendule simple de 3 . 0 m de longueur o s c i l l e avec une


amplitude de 30 cm.

a) C a l c u l e r l a p é r i o d e du pendule.
b) C a l c u l e r l a v i t e s s e du pendule à son p o i n t l e p l u s b a s .
c) C a l c u l e r l ' a c c é l é r a t i o n du pendule à son p o i n t l e p l u s
bas e t à chaque bout de s a t r a j e c t o i r e .

13.5 C a l c u l e r l a longueur d ' u n pendule dont l a p é r i o d e e s t exac-


tement 2.0 secondes à un e n d r o i t où g e s t 9.85 m/s2.
Problème 13

13.6 Un corps de 7.0 kg est suspendu à un ressort et oscille avec


une période de 0.60 seconde. De quelle longueur le ressort
va-t-il se raccourcir lorsquton va enlever le corps.

13.7 Le déplacement d'un corps en oscillation est donné par 1'é-


quation

x = 12 cos 4.0 t, où x est en cm

a) Quelle est la fréquence angulaire du mouvement?


b) Quelle est la fréquence du mouvement?
c) Quelle est la période du mouvement?
d) Quelle est la vitesse maximale du corps?
e) Quelle est llaccélération maximale du corps?
f) Tracer la courbe de ces trois dernières quantités en
fonction du temps. Comparer les trois courbes, comme
dans la figure 13.5.

13.8 On observe qu'à un certain endroit un pendule formé d'une


corde de 1.20 m de longueur et d'une lentille de 5.0 N fait
100 oscillations complètes en 220 secondes. Quelle est la
valeur de l'accélération g à cet endroit? Quelle serait
la valeur de g si on remplaçait la lentille de 5.0 N p a r
une autre de 20 N 7

13.9 Un bloc de 5.4 lb est attaché à un ressort de constante


k = 60 lb/pi. Le montage est à la figure 13.1. Au temps
t = 1.0 s le bloc est en position x = O et est lancé à
une vitesse de +20 pi/s.
a) Calculer la fréquence angulaire o.
b) Calculer l'amplitude du mouvement et l'angle initial
de phase y.
c) Ecrire l'équation du mouvement du bloc.

13.10 Un corps oscille avec un mouvement harmonique simple sui-


vant l'équation:

x = 6.0 sin (3nt + i)


OH le temps est en secondes et les distances sont en centi-
mètres .
Problème 13

Quand t = 3.0 s, déterminer les quantités suivantes:

a) le déplacement
b) la fréquence angulaire d'oscillation
c) la vitesse et l'accélération
d) l'angle de phase initiale.

13.11 Une sphère solide de masse m = 2.0 kg et de rayon r = 10 cm


est suspendue à un point fixe à l'aide d'un fil (Fig. 13.12).
La constante de torsion du fil est de 5.0 x 104 dynes-cm/rad.
On tourne la sphère d'un petit angle par rapport à sa posi-
tion d'équilibre et on la laisse aller.
Quelle sera sa période d'oscillation?

13.12 Dans certaines horloges décoratives, le balancier est sus-


pendu à un fil et oscille dans un plan horizontal (Fig.
13.13). On observe que le balancier bat la seconde (la pé-
riode est 2.0 secondes).

a) Déterminer la constante de torsion du fil en suspendant,


au lieu du balancier, un disque de 1.0 kg et de 3.0 cm
de rayon. La période dans ce cas est T = 0.50 S.
b) A partir des données précédentes, déterminer le moment
d'inertie du balancier.

13.13 On fabrique un pendule de longueur L = 2.0 m. Calculer la


période de ce pendule pour eO = 5". Montrer, à l'aide de
l'équation 13.22, que la période calculée pour un angle
2 = 30" est environ 0.047 seconde plus grande que la va-
leur calculée précédemment.

13.14 On attache une sphère de métal de 2.0 kg à un ressort de


constante k = 10 N/m (Fig. 13.14).

a) Calculer la période d'oscillation de la sphère.


b) On place la sphère dans un bécher plein d'un liquide
visqueux et on la fait osciller. On trouve que la pé-
riode est de 3.0 S. Calculer la valeur du coefficient
de frottement b .
c) Décrire le mouvement de la sphère lorsqu'on la laisse
aller à partir d'un déplacement x = 5.0 cm. Tracer de
Problème 13

façon très approximative la courbe de l'amplitude en


fonction du temps.

13.15 Utilisons le même montage que le problème précédent, mais


cette fois changeons le liquide dans le bécher pour un li-
quide beaucoup plus visqueux. Au lieu d'un coefficient
N- s N- s .
b = 3.16 - on a dans ce cas un coefficient b = 8.9 -
m m

a) Quelle sorte d'amortissement a-t-on dans ce cas et jus-


tifier votre réponse?
b) Quelle est la fréquence angulaire du nouveau mouvement?
c) Ecrire l'équation 13.31 et tracer la courbe qu'elle re-
présente pour un déplacement initial de 5.0 cm.
MÉCANIQUE STATISTIQUE ET
MECANIQUE DES QUANTA
CHAPITRE 14

14.1 Introduction

La mécanique que nous venons d'élaborer très brièvement dans les


chapitres précédents s'appelle la mécanique classique ou la mécani-
que newtonnienne. C'est la première qui a été mise au point parce
qu'elle svoccupe de problèmes à l'échelle de l'homme, et aussi de
phénomènes physiques observés dans la vie courante.

A mesure que l'étude de la nature progressait et que le physicien


poursuivait plus profondément son étude des phénomènes, il s'aperçut
que la mécanique newtonnienne ne suffisait plus. L'application de
cette mécanique aux phénomènes nouveaux qu'il découvrait donnait des
résultats théoriques qui ne concordaient pas avec les résultats ex-
périmentaux.

Un des premiers problèmes avec lequel il fut confronté fut celui


du comportement d'ensembles d'un très grand nombre de particules,
comme les molécules d'un gaz. Pour résoudre ce problème, on a élabo-
ré vers 1880 une mécanique statistique appelée mécanique de Maxwell-
Boltzmann. Un peu plus tard, vers 1900, on s'aperçut aue des particu-
les animées d'une très grande vitesse, de l'ordre de 0.10 de la vi-
tesse de la lumière, ne suivaient pas les lois de la mécanique new-
tonnienne. Une nouvelle mécanique appelée mécanique relativiste a
alors été imaginée Far A. Einstein. La fin du X X ~siècle vit l'appa-
rition de la théorie des quanta, grace aux travaux de M. Planck. Cette
théorie amena de nouvelles recherches sur le comportement des atomes
et des molécules comme particules individuelles. De ces recherches
est sortie la mécanique ondulatoire ou mécanique des quanta, formu-
lée en 1926 par E. Schroedinger et W. Heisenberg.
Les deux dernières mécaniques, la mécanique relativiste et la mé-
canique ondulatoire sont plus générales que la mécanique newtonnienne.
Cette dernière est devenue un cas particulier de ces mécaniques, s'ap-
pliquant surtout a des objets relativement gros, par rapport aux ato-
mes, et se déplaçant à des vitesses faibles par rapport à la vitesse
de la lumière.

Dans les sections qui vont suivre, nous allons essayer de donner
à l'étudiant une vue panoramique de ces mécaniques afin de le situer
dans ce vaste champ de la connaissance de la physique contemporaine.
Notre méthodologie consistera à indiquer comment ces mécaniques dif-
fèrent de la mécanique classique, au moyen d'un exemple simple.

14.2 Mécanique statistique

Dans les chapitres précédents, on a étudié le mouvement de parti-


cules individuelles et le mouvement d'un grand nombre de particules
fortement liées les unes aux autres, ce qu'on a appelé corps solide.
Nous allons maintenant aborder le problème d'un très grand nombre de
particules faiblement liées les unes aux autres, comme le cas se pré-
sente dans un gaz. La théorie cinétique des gaz définit le gaz par-
fait Yomme un ensemble de particules matérielles qui se déplacent à
des vitesses variables dans toutes les directions. De plus, ces par-
ticules entrent en collision entre elles et avec les murs de l'en-
ceinte dans laquelle elles sont emprisonnées. On suppose que la pres-
sion dans l'enceinte est causée par les nombreuses collisions des
particules avec les murs, et que l'énergie cinétique moyenne des par-
ticules est reliée a la température du gaz. Il n'est évidemment pas
possible de connaitre exactement la position et la vitesse de chaque
particule individuelle afin d'en déduire les propriétés d'ensemble
du système, comme par exemple, la pression en fonction du volume.
Pour traiter des problèmes du comportement d'un ensemble de particu-
les, on a mis au point la mécanique statistique, qui, comme son nom
l'indique, allie les méthodes de la mathématique statistique aux
principes fondamentaux de la mécanique classique.

Considérons un ensemble de N particules (Fig. 14.1) de même masse


m et n'exerçant aucune force l'une sur l'autre. Ces particules en-
t r e n t constamment en c o l l i s i o n e t o n t , p a r conséquent, des v i t e s s e s
v a r i a b l e s ; quelques-unes peuvent ê t r e presque au r e p o s , t a n d i s que
d ' a u t r e s s e d é p l a c e n t à de t r è s grandes v i t e s s e s . On a donc ce qu'on
pourrait appeler l e désordre idéal. C ' e s t Maxwell q u i l e premier, en
p a r t a n t d e p r i n c i p e s de l a mécanique s t a t i s t i q u e c l a s s i q u e , a suggéré
une l o i de d i s t r i b u t i o n l a p l u s probable des v i t e s s e s d ' u n grand nom-
bre de particules. C e t t e l o i s e p r é s e n t e sous l a forme:

où N(v) e s t l e nombre de p a r t i c u l e s q u i possèdent une v i t e s s e v ,


m l a masse de l a molécule,
O
T l a température en K,
N l e nombre t o t a l de molécules,
k l a c o n s t a n t e de Boltzmann (1.38 x 10-23 j o u l e / m o l é c u l e - O ~ ) .
Le nombre d e p a r t i c u l e s qui o n t des v i t e s s e s comprises dans un i n -
t e r v a l l e Av e s t donné p a r :

Le q u o t i e n t AN/N r e p r é s e n t e l a f r a c t i o n du nombre de molécules


q u i ont une v i t e s s e comprise dans un i n t e r v a l l e v e t v + AV. Le
m e i l l e u r moyen de s a i s i r t o u t e l a p o r t é e de c e t t e équation e s t de
l ' a p p l i q u e r à un c a s p a r t i c u l i e r . Choisissons l a molécule d'oxygène.
Les données numériques sont l e s s u i v a n t e s :

T = 23OC ou 30O0K.

On s u b s t i t u e c e s v a l e u r s dans l ' é q u a t ion 1 3 . 1 e t c e l l e - c i d e v i e n t :


- - 6 . 4 ~ 1 0 - ~bvv~ (14. 2l
AN - - 36.6 x v2 e
N

C e t t e r e l a t i o n r e s t e t o u t de même a s s e z complexe e t ne permet pas


de v i s u a l i s e r ce qui s e passe. I l e s t p r é f é r a b l e de t r a c e r l a cour-
be de N(v)/N en f o n c t i o n de v e t d ' é v a l u e r directement s u r l a courbe
l e s q u a n t i t é s q u i nous i n t é r e s s e n t . Le t a b l e a u 1 4 . 1 donne quelques
v a l e u r s que l ' o n u t i l i s e pour t r a c e r l a courbe.
Tableau 14.1

-
AN (%) pour
N Av= 1

La courbe e s t r e p r é s e n t é e dans l a f i g u r e 1 4 . 2 . On n o t e l e s
points suivants:

1) Les v i t e s s e s v a r i e n t de z é r o à l ' i n f i n i . TouteS.les vitesses


s o n t donc p o s s i b l e s mais e l l e s n e s o n t p a s t o u t e s également proba-
bles. Pour une t e m p é r a t u r e donnée, i l y a d e s v i t e s s e s beaucoup
p l u s p r o b a b l e s que d ' a u t r e s .

2) Les v a l e u r s en ordonnées donnent l a p r o p o r t i o n du nombre de mo-


l é c u l e s q u i o n t une v i t e s s e d ' u n e v a l e u r donnée p a r r a p p o r t a u nom-
b r e t o t a l de molécules. P a r exemple, a u p o i n t A , l e nombre t o t a l
d e molécules q u i o n t une v i t e s s e de 200 m / s e s t de 1 1 . 2 x 10-~
(0.112%) du nombre t o t a l de m o l é c u l e s .

3) S i on v e u t c o n n a i t r e l e nombre d e molécules q u i o n t d e s v i t e s s e s
comprises dans un i n t e r v a l l e v i e t v 2 , on é v a l u e l a s u r f a c e s o u s l a
courbe e n t r e c e s deux v a l e u r s . P a r exemple, l a s u r f a c e s o u s l a cour-
be e n t r e l e s deux v i t e s s e s , 350 m / s e t 450 m / s ( p a r t i e hachurée, f i -
g u r e 1 4 . 2 ) , r e p r é s e n t e 20% d e l a s u r f a c e t o t a l e , donc 20% d e s rnolécu-
l e s o n t d e s v i t e s s e s comprises dans c e domaine. La s u r f a c e t o t a l e
s o u s l a c o u r b e c o r r e s p o n d à 100% d e s molécules dans un domaine de v i -
t e s s e s ' é t e n d a n t de z é r o à l ' i n f i n i . Ce nombre t o t a l s e t r o u v e en
intégrant l'équation 14.3.
4) La vitesse la plus probable est évidemment la vitesse qui corres-
pond au point maximal de la courbe. En ce point, la vitesse est de
394 m/s, et 0.206% des molécules ont cette vitesse.

5) La vitesse moyenne est calculée en partant de l'équation 14.3


et vaut 445 m/s. Elle est indiquée sur la courbe à une valeur de v
plus grande que la valeur probable.

6) On calcule aussi à partir de l'équation 13.3 la moyenne du carré


des vitesses, ce qu'on appelle la vitesse quadratique moyenne. La
racine carrée vaut:

On retrouve la vitesse quadratique moyenne dans plusieurs équations


de la théorie cinétique des gaz.

En résumé, on a les vitesses suivantes:

plus probable) = 394 = 0.817 0,


(moyenne) = 445 = 0.921 m,
Toutes ces vitesses sont indiquées sur la courbe de la figure
14.2.

La mécanique statistique dont nous venons de dire quelques mots


s'appelle la mécanique
---.. statistique
--
classique de Maxwell-Boltzmann.
---
Les résultats théoriques correspondent assez bien aux résultats ex-
périmentaux, excepté aux hautes densités, alors que les hypothèses
de départ (interraction nulle entre les particules) ne s'appliquent
pas. Cependant, cette mécanique a ses limites; pour des particules
qui ont des propriétés quantiques, elle ne s'applique pas. Dans ce
cas, on utilise deux autres mécaniques statistiques, celle de Fermi-
Dirac et celle de Bose-Einstein. Ces mécaniques utilisent, en plus
de la statistique classique, des principes de la théorie des quanta.
La mécanique de Fermi-Dirac s'applique bien à l'ensemble des parti-
cules que constituent les électrons libres dans un métal. On sait
que ces électrons libres sont directement reliés à la conduction é-
lectrique d'un métal. Il faut posséder une bonne connaissance de
la facon dont ils se distribuent, au point de vue énergétique, si
l ' o n veut é l a b o r e r une t h é o r i e s u r l a c o n d u c t i b i l i t é é l e c t r i q u e .
D ' a u t r e p a r t , pour e x p l i q u e r l a r é p a r t i t i o n s p e c t r a l e de l ' é n e r g i e
rayonnante d ' u n corps n o i r ( l o i de P l a n k ) , i l a f a l l u a p p l i q u e r l a
s t a t i s t i q u e de Bose-Einstein à l'ensemble des photons à l ' i n t é r i e u r
-
d'une c a v i t é . Ces mécaniques ont p l u s i e u r s a u t r e s a p p l i c a t i o n s en
physique e t s o n t devenues des o u t i l s i n d i s p e n s a b l e s au p h y s i c i e n .

14.3 Mécanique des quanta ou mécanique ondulatoire

On a é l a b o r é c e t t e mécanique a f i n d ' e x p l i q u e r des phénomènes qui


s e p a s s e n t au niveau atomique e t m o l é c u l a i r e . En e f f e t , a p r è s l a dé-
c o u v e r t e du quantum d ' é n e r g i e p a r M. Plank, i l n ' a pas é t é p o s s i b l e
d ' e x p l i q u e r , à p a r t i r de l a mécanique c l a s s i q u e , l e s phénomènes d ' é -
mission e t d ' a b s o r p t i o n d ' é n e r g i e lumineuse. C ' e s t l a mécanique des
quanta q u i a r é u s s i à e x p l i q u e r de façon s a t i s f a i s a n t e l a p l u p a r t de
c e s phénomènes. C ' e s t une mécanique a b s t r a i t e qui exige des connais-
sances mathématiques a s s e z s p é c i a l i s é e s . Dans 1 'exemple simple q u i
s u i t , nous essayons de montrer l ' a p p o r t p r i n c i p a l de c e t t e mécanique
à l a physique moderne. Nous a l l o n s é t u d i e r , dans c e t exemple, l e
comportement d'un r o t a t e u r simple en mécanique newtonnienne e t en
mécanique d e s q u a n t a .

Considérons un système de deux p a r t i c u l e s de masse m é g a l e , e t


r e l i é e s p a r une t i g e r i g i d e de masse n é g l i g e a b l e e t de longueur 2 r
(Fig. 14.3). Un mécanisme a p p r o p r i é f a i t t o u r n e r l e s p a r t i c u l e s
a u t o u r d'un axe p a s s a n t p a r l e u r c e n t r e de masse. Ce montage cons-
t i t u e un r o t a t e u r . Nous avons vu au c h a p i t r e 9 que l a l o i fonda-
mentale de l a dynamique (2e l o i ) s ' é c r i t , pour l a r o t a t i o n , de l a
façon s u i v a n t e :

Z M = - Idw
.
dt

L'équation donnant l ' é n e r g i e c i n é t i q u e du r o t a t e u r s ' é c r i t :

1
E = - 1u2, (14.5)
2

où 1 e s t l e moment d ' i n e r t i e des p a r t i c u l e s p a r r a p p o r t . à l ' a x e de


r o t a t i o n , e t w l a v i t e s s e a n g u l a i r e de r o t a t i o n . Dans ce c a s simple,
le moment d'inertie vaut:

Le moment cinétique des deux particules par rapport à l'axe de rota-


tion est donné par la relation:

L = Iw. (14.7)

En fonction du moment cinétique, on peut écrire l'énergie et la vi-


tesse angulaire sous la forme suivante:

Nous venons de traiter ce problème suivant les données de la mécani-


que classique. On voit, d'après l'équation 14.5, que le rotateur
peut avoir toutes les énergies possibles.
La courbe de l'énergie cinétique en fonction de la vitesse angu-
laire est continue (Fig. 14.4). Pour deux masses de 1.0 kg espacées
d'une distance de 20 cm, les énergies sont de l'ordre du joule. No-
tons de plus que le moment cinétique est aussi une fonction continue
de o (Eq. 14.7) et que ce moment peut prendre toutes les valeurs
possibles.
On pourrait penser que si on réduisait le système de masses aux
dimensions atomiques ou moléculaires, on trouverait les mêmes résul-
tats, c'est-à-dire que ces micro-systèmes suivraient les principes
de la mécanique classique. Les développements de la physique atomi-
que au début du xxe siècle nous ont obligé à remettre en question
certains fondements de la mécanique classique. Niels Bohr a proposé
un modèle d'atome composé d'un noyau central et d'électrons périphé-
riques. Ces particules étant électriquement chargées nous envoient
des messages, sous forme d'ondes électromagnétiques, qui nous permet-
tent de vérifier si les modèles proposés sont valables ou non. L'é-
tude de ces messages forme une partie importante de la physique appe-
lée la spectroscopie, soit nucléaire, atomique ou moléculaire selon
la particule que l'on étudie.
Dans le cas de molécules diatomiques homonucléaires, comme H 2 ,
02, N2 etc., on a supposé que cette molécule ressemblait à un rota-
teur qui tournait autour de son centre de masse. La figure 14.5(a)
représente une molécule composée de deux atomes séparés d'une distan-
ce d. De plus, les atomes sont animés d'un mouvement de vibration
par rapport au centre de masse (Fig. 14.5(b). Nous n'étudierons dans
ce qui suit que le mouvement de rotation.

L'équation fondamentale de la mécanique quantique ne ressemble en


rien à l'équation fondamentale de la mécanique newtonnienne. Elle
s'appelle l'équation de Schroedinger et s'écrit, dans le cas d'une
masse ponctuelle m, d'énergie totale E, et d'énergie potentielle V ,
de la façon suivante:

La quantité $ s'appelle fonction d'onde et la lettre représente


une constante fondamentale en physique et s'appelle la constante de
Planck. C'est le facteur de proportionnalité entre l'énergie E d'une
onde et la fréquence v de cette onde.

Appliquée au problème de la molécule d'oxygène, l'équation 14.9


devient:

m
ou P = Z, est la masse réduite. L'énergie potentielle V est nulle,
parce qu'on considère les deux atomes d'oxygène comme formant un ro-
tateur rigide (sans vibration). Les deux équations précédentes 14.10
et 14.11 ont été données uniquement afin de montrer à l'étudiant de
quelle façon la mécanique quantique aborde et résout les problèmes.
Ces équations exigent, pour en trouver la solution complète, une for-
mation mathématique avancée.

La solution de l'équation 14.11 nous conduit à des résultats sur-


prenants. En effet, seules certaines valeurs bien précises de l'éner-
gie E (valeurs propres) font qu'une solution $ de cette équation
(fonctions propres) puisse exister. Ces valeurs de llénegie sont
données par la relation:

où ,J, le nombre quantique rotationnel, peut prendre les valeurs O, 1,


2, 3 . . . . . Ainsi, pour

Seules ces énergies sont possibles pour les deux atomes d'oxygène en
rotation; les autres énergies sont exclues. On dit que l'énergie
est quantifiée, c'est-à-dire, qu'elle ne peut prendre que certaines
valeurs déterminées. On se rend compte, avec ce résultat, de toute
la différence qu'il y a entre le rotateur étudié précédemment, dont
les dimensions étaient macroscopiques, et le présent rotateur à di-
mensions atomiques. Pour le premier, toutes les énergies sont pos-
sibles; pour le second, seulement quelques-unes sont possibles. On
observe la même chose pour le moment cinétique. Celui-ci est expri-
mé en unités de h en mécanique quantique et les seules valeurs pos-
sibles de cette quantité sont:

Dans la figure 14.6, on représente le diagramme des niveaux d'é-


nergie possibles. Les états correspondant aux niveaux d'énergie
J = 0, 1, 2 . . . . sont des états stationnaires du système d'atomes.
Dans ces états, les atomes n'émettent pas d'énergie et leur moment
cinétique reste constant. Si, au cours d'une collision avec une
autre molécule, les deux atomes d'oxygène font un gain d'énergie (la
molécule tourne plus vite) les seuls sauts d'énergie qu'ils peuvent
faire sont ceux qui sont représentés dans la figure 14.6. Lorsque
le système change d'état stationnaire, il émet ou absorbe une onde
électromagnétique d'énergie égale à la différence d'énergie entre
les deux états. C'est ce message que nous détectons et analysons au
laboratoire. Ceci nous permet de vérifier que les hypothèses de la
mécanique sont correctes.

Les méthodes que l'on emploie en mécanique quantique s'appliquent


aussi aux systèmes macroscopiques, parce que cette mécanique nouvelle
est plus générale que la mécanique newtonnienne. La différence d'é-
nergie entre les états stationnaires, dans la mécanique classique, est
tellement faible, qu'on ne peut la détecter et à toutes fins pratiques,
on peut dire que l'énergie est continue et non quantifiée. On peut
facilement vérifier cet énoncé en comparant la différence d'énergie
entre les niveaux J = 1 et J = 2, pour les deux rotateurs déjà étu-
diés (macroscopique et microscopique), à l'aide de la formule 14.12.

Dans le cas du rotateur macroscopique, on a les données suivantes:

m = 1.0 k g = 1.0 x 103g, et r = 10 cm.

On calcule le moment d'inertie à l'aide de l'équation 14.6:

1 = 2mr2 = 2 x 1.0 x 103 x 102 = 2.0 x 105~-cm~.


-27
La constante de Plank vaut 6.62 x 10 erg-S.
On substitue ces valeurs dans l'équation 14.12 soit:

et pour J = 2, on obtient:

pour J = 1, on répète les calculs et on trouve:

E(J=l) = 5.5 x 10-60 erg.

La différence d'énergie entre ces états stationnaires vaut:

E ( J = l ) - E(J=2) = 10.0 x 10-60 erg.

Comme rotateur microscopique, on choisit la molécule d'oxygène.


Les données numériques sont:
-8
m = 16.0 x 1.66 x 10-24g et d = 1.21 x 10 cm.

Le moment d ' i n e r t i e vaut :

I = 2mr2 =

L ' é n e r g i e pour J = 2, vaut:

= 16.8 x 10
- 16 erg;

pour J = 1 on trouve:

E = 5.6 x 10
- 16 erg.

La d i f f é r e n c e d ' é n e r g i e e n t r e l e s deux é t a t s s t a t i o n n a i r e s v a u t :

= 11.2 x
- 16
10 erg.

Les v a l e u r s des d i f f é r e n t s niveaux d ' é n e r g i e sont indiquées s u r


l a f i g u r e 14.6. Lorsque l a molécule p a s s e du niveau J = 2 au niveau
-16
J = 1 e l l e émet une r a d i a t i o n d ' é n e r g i e é g a l e à 11.2 x 10 erg.
L o r s q u ' e l l e passe du niveau J = 1 au niveau J = 2 , e l l e absorbe une
r a d i a t i o n d ' é n e r g i e 11.2 x 10
- 16 e r g .

Comme nous l ' a v o n s indiqué au début, l e s atomes d'oxygène du sys-


tème précédent peuvent de p l u s , sous l ' i n f l u e n c e des chocs intermolé-
c u l a i r e s , e n t r e r en o s c i l l a t i o n autour de l e u r c e n t r e de masse. Ce
système o s c i l l a n t , comme l e système en r o t a t i o n , peut a u s s i s e résou-
d r e à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n de Schroedinger; on t r o u v e , t o u t comme
dans l e cas du r o t a t e u r , que c e t o s c i l l a t e u r ne peut prendre que c e r -
t a i n e s é n e r g i e s b i e n déterminées.

On peut résoudre t o u s l e s problèmes de l a mécanique c l a s s i q u e a -


vec l e s méthodes de l a mécanique quantique. En p r a t i q u e , cependant,
on adopte l a mécanique l a mieux adaptée a u problème, c e l l e q u i per-
met d'obtenir des solutions sans travailler inutilement. Lorsque
l'étudiant voit une toupie en mouvement et que les forces de frot-
tement diminuent sa vitesse angulaire, il peut se représenter menta-
lement que cette diminution de vitesse n'est pas uniforme mais qu'el-
le se fait par quantum.
Problème 14

14.1 Ecrire l'équation 14.1 pour la molécule d'hydrogène. Les


données numériques sont les suivantes:

m(H2) = 2.0 unités de masse atomique,


T = 23OC = 300°K,
k = 1.38 x 10-'~ joule/molécule-'K.

14.2 Dans les parcs d'amusement, un divertissement qui est popu-


laire auprès des enfants consiste à conduire de petites au-
tomobiles électriques dans un enceinte limitée d'environ
10 m x 15 m. Ces automobiles entrent en collision entre
elles-mêmes et avec les mûrs. Supposons le nombre d'autos
égal à 15, et qu'à un instant donné la distribution des vi-
tesses est la suivante:

nombre d'autos vitesse km/h

Calculer: a) la vitesse moyenne des autos,


b) leur vitesse quadratique moyenne.

14.3 On peut vérifier la loi de distribution des vitesses d'un


gaz à l'aide de l'appareil schématisé dans la figure 14.7.
Le gaz est contenu dans une enceinte S à l'intérieur de la-
quelle les molécules ont des vitesses différentes en gran-
deur et orientées dans toutes les directions. Les deux pla-
ques C sont percées d'un trou et ne laissent passer que les
molécules provenant de la source qui ont une vitesse dans
la direction 00'. Le faisceau de molécules est donc unidi-
rectionnel, mais la grandeur de la vitesse des molécules du
faisceau prend plusieurs valeurs. Arrivé en O' le faisceau
rencontre un ensemble de deux roues qui peuvent tourner au-
Problème 14 305

t o u r de l ' a x e A . La première roue R1 e s t percée d'une fen-


t e F I e t l a deuxième, d'une f e n t e F2 f a i s a n t un angle 0 p a r
rapport à F I . En D , on a l e d é t e c t e u r de molécules, d ' o r d i -
n a i r e une plaque f r o i d e s u r l a q u e l l e l e s molécules s e con-
densent. Tout l e montage e s t p l a c é dans une e n c e i n t e M où
l e v i d e e s t t r è s poussé, de façon à éliminer l e s e f f e t s des
a u t r e s gaz.

Expliquer comment, avec c e montage, on peut mesurer l a


d i s t r i b u t i o n des v i t e s s e s . Pour L = 30 cm e t 0 = 1.5' quel-
l e s s e r o n t l e s v i t e s s e s quand l e s roues tournent à des v i -
t e s s e s de 20, 40, 60 e t 100 t o u r s à l a seconde?

14.4 La courbe de l a f i g u r e 14.2 r e p r é s e n t e l a d i s t r i b u t i o n des


v i t e s s e s de N molécules d'oxygène. Posons que N e s t é g a l à
106 molécuies.

a) Compter l e nombre de carreaux sous l a courbe e t c a l c u l e r


à combien de molécules correspond chaque c a r r e a u .
b) Combien de molécules ont l a v i t e s s e l a p l u s probable?
c) Combien de molécules ont l a v i t e s s e moyenne?
d) Combien de molécules ont l a v i t e s s e quadratique
moyenne?
e) Combien de molécules ont une v i t e s s e de 800 m/s?
f) Combien de molécules ont une v i t e s s e comprise e n t r e
100 e t 200 m/s?
g) Combien de molécules ont une v i t e s s e comprise e n t r e
900 e t 1000 m/s?

14.5 Pour N = 106 molécules, t r a c e r l a courbe de d i s t r i b u t i o n


des v i t e s s e s pour l'hydrogène à T = 3 0 0 ' ~ . (Voir l e pro-
blème 1 4 . 1 ) . C a l c u l e r :

aj l a v i t e s s e l a p l u s probable (maximum de l a courbe)


b) l a v i t e s s e quadratique moyenne
c) l a v i t e s s e moyenne.
Comparer c e s v i t e s s e s avec c e l l e s de l'oxygène.

14.6 C a l c u l e r l e moment d ' i n e r t i e de l a molécule d'hydrogène


composée de deux atomes de masse 1 . 0 u n i t é atomique e t d i s -
t a n t s de 0 . 7 4 x 1 0 - ~cm.
Problème 14

14.7 A l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 14.13 e t des r é s u l t a t s des problèmes


p r é c é d e n t s , c a l c u l e r l e s é n e r g i e s de r o t a t i o n p o s s i b l e s pour
J = 0 , 1, 2 , 3 . T r a c e r un diagramme, comme c e l u i de l a f i g u -
r e 14.6 e t comparer vos r é s u l t a t s avec ceux que vous avec ob-
tenus pour l'oxygène.
RELA TIVITÉ RESTREINTE
CHAPITRE 15

15.1 Introduction

Nous nous proposons dans ce chapitre d'étudier brièvement une nou-


velle mécanique qui a trouvé des applications dans le monde de l'ex-
trêmement petit (atome) et aussi dans le monde d,e l'infiniment grand
(étoiles, galaxies). Cette mécanique a été élaborée au commencement
du siècle; elle a vu le jour de façon définitive à la publication
des premiers travaux de A . Einstein en 1905.
Vers la fin du siècle dernier, les physiciens se posaient beaucoup
de questions sur certains phénomènes physiques, ou plutôt sur certai-
nes expériences qui venaient d'être réalisées et qu'on ne pouvait ex-
pliquer à l'aide de la mécanique classique. L'expérience principale
dont on parlait à l'époque était celle de Michelson-Morley, en 1887.
Cette expérience avait pour but de mesurer le mouvement de la terre
par rapport à "l'éther1'environnant. Avant l'année 1900, on suppo-
sait que tous les corps ou plus généralement toute matière se bai-
gnait dans un milieu, en repos absolu, qu'on appelait éther. Les pro-
priétés de ce milieu n'étaient pas connues; on supposait son exis-
tence afin d'expliquer la propagation des ondes lumineuses. On savait
que la lumière était un phénomène ondulatoire, comme le son dans l'air
ou les ondes sur l'eau. Or, dans ces deux derniers cas, il faut un
milieu physique pour la propagation de l'onde; c'est pourquoi on a
supposé un milieu appelé éther dans lequel se propagerait l'onde lu-
mineuse.
En mécanique newtonnienne, comme nous l'avons vu au chapitre 6,
lorsque deux objets se déplacent l'un par rapport à l'autre, les vi-
tesses s'additionnent ou se soustraient selon le sens du mouvement.
A i n s i , l a v i t e s s e d e l a l u m i è r e mesurée d a n s l e s e n s A B , q u i e s t l e
s e n s de l a r o t a t i o n d e l a t e r r e a u t o u r d u s o l e i l ( F i g . 1 5 . 1 ) d e v r a i t
ê t r e d i f f é r e n t e d e l a v i t e s s e mesurée d a n s l e s e n s A ' B ' ou BA ou t o u -
t e autre direction. La d i f f é r e n c e d e s v a l e u r s d e l a v i t e s s e i n d i q u e -
r a i t l a v i t e s s e de l a t e r r e p a r rapport à l ' é t h e r . Cette expérience
a é t é r é a l i s é e p l u s i e u r s f o i s , p a r blichelson e t Morley à d i f f é r e n t s
p o i n t s d e l a t r a j e c t o i r e d e l a t e r r e , a u moyen d ' u n d i s p o s i t i f o p t i -
que t r è s s e n s i b l e , c a p a b l e de d é t e c , t e r l e s p e t i t e s v a r i a t i o n s d e v i -
tesse. Les r é s u l t a t s o n t t o u j o u r s é t é n é g a t i f s . Autrement d i t , au-
cune v a r i a t i o n d e l a v i t e s s e de l a l u m i è r e n ' e s t d é t e c t a b l e ; on a
t r o u v é que c e t t e v i t e s s e e s t c o n s t a n t e , q u e l l e que s o i t l a d i r e c t i o n
dans l a q u e l l e on l a mesure.

Parmi l e s e x p l i c a t i o n s q u ' o n a données a u r é s u l t a t de c e t t e expé-


r i e n c e , l a p l u s p l a u s i b l e , b i e n q u ' a s s e z r a d i c a l e pour l e temps, a
é t é donnée p a r F i t z g e r a l d e t L o r e n t z . Ces deux p h y s i c i e n s o n t imagi-
né que t o u s l e s c o r p s r i g i d e s s e c o n t r a c t e n t dans l a d i r e c t i o n d e
l e u r mouvement dans l ' é t h e r dans l e r a p p o r t 1/ 41 - v2/ c 2 , où v e s t
l a v i t e s s e du c o r p s e t c l a v i t e s s e de l a l u m i è r e . Cette explication,
n ' a y a n t aucune b a s e t h é o r i q u e , n ' a p a s s a t i s f a i t l e s c h e r c h e u r s d u
temps. La r e c h e r c h e s ' e s t cependant p o u r s u i v i e , en s ' i n s p i r a n t f o r -
tement d e l ' h y p o t h è s e d e F i t z g e r a l d e t L o r e n t z . Le théorème d e l a
composition d e s v i t e s s e s d e l a t h é o r i e c l a s s i q u e suppose que l e temps
e t l a longueur d ' u n o b j e t (espace) s o n t l e s mêmes dans t o u s l e s s y s -
tèmes d e r é f é r e n c e s , que c e u x - c i s o i e n t en mouvement ou non. On a -
v a i t en e f f e t , d e p u i s Newton q u i l ' a v a i t expressément formulé, un e s -
p a c e e t un temps a b s o l u c ' e s t - à - d i r e i n v a r i a b l e . L'éther é t a i t ce
repère absolu r e l i é à c e t espace absolu. On m e s u r a i t t o u t mouvement
p a r r a p p o r t à l ' é t h e r immobile. I l en é t a i t d e même pour l a mesure
du temps. La " q u a n t i t é d e temps" q u ' i l y a d a n s une seconde, l a q u e l l e
e s t d é f i n i e en s e s e r v a n t du mouvement d e l a t e r r e p a r r a p p o r t à l ' é -
t h e r , e s t aussi constante. Ce b e s o i n d ' a b s o l u é t a i t a n c r é dans l ' e s -
p r i t du c h e r c h e u r d u temps; ce q u i e s t n a t u r e l c a r d e t o u t temps
l'homme a t o u j n u r s v o u l u s e r é f u g i e r d e r r i è r e d e s v a l e u r s f i x e s .

C ' e s t à c e t e s p a c e e t à c e temps a b s o l u que E i n s t e i n s ' a t t a q u a


aux e n v i r o n s d e 1900 a f i n d ' e x p l i q u e r l e s r é s u l t a t s de l ' e x p é r i e n c e
de Michelson-Morley. I l p u b l i a , en 1905, son p r i n c i p e d e l a r e l a t i -
v i t é r e s t r e i n t e qu'on peut énoncer d e l a façon s u i v a n t e :

" S i , p a r r a p p o r t à un système de coordonnées S , les


l o i s physiques s o n t v a l a b l e s sous l e u r forme l a p l u s
simple, e l l e s s o n t également v a l a b l e s pour un système
S1 animé p a r r a p p o r t à S d'un mouvement de t r a n s l a t i o n
u n i f orme ."
On a j o u t e q u e l q u e f o i s un deuxième p r i n c i p e q u i s'exprime de l a façon
suivante:

La v i t e s s e de l a lumière e s t l a même dans l e système S 1


e t dans l e système S .

Ce deuxième p r i n c i p e n ' e s t en r é a l i t é qu'un cas p a r t i c u l i e r du


premier p r i n c i p e s i on présume que: l a v i t e s s e de l a lumière e s t une
c o n s t a n t e , e t que c ' e s t une l o i de l a n a t u r e .

A p a r t i r des deux p r i n c i p e s d é j à énoncés, nous a l l o n s d é r i v e r


une nouvelle mécanique q u i s ' a p p e l l e l a mécanique r e l a t i v i s t e r e s -
t r e i n t e (systèmes non a c c é l é r é s ) . En poussant l ' a n a l y s e davantage
(systèmes a c c é l é r é s ) on peut é l a b o r e r l a mécanique r e l a t i v i s t e gé-
n é r a l i s é e , domaine que nous n'aborderons p a s .

15.2 Transformations de coordonnées et vitesses relatives

On a p p e l l e système de r é f é r e n c e g a l i l é e n un système de r é f é r e n c e
en mouvement r e c t i l i g n e uniforme p a r r a p p o r t à un a u t r e système S au
repos ou p a r r a p p o r t à un a u t r e système a u s s i en mouvement uniforme.
Ce système s ' a p p e l l e a u s s i r é f é r e n t i e l de G a l i l é e ou r é f é r e n t i e l s -
nertie. Par exemple, un l a b o r a t o i r e mobile q u i s e déplace à v i t e s s e
constante e s t un système de r é f é r e n c e g a l i l é e n . Dans ce l a b o r a t o i r e ,
on p o u r r a i t f a i r e des mesures de l a masse d ' u n corps ou d e l a p é r i o d e
d ' u n pendule e t on t r u u v e r a i t l e s mêmes r é s u l t a t s que s i l e système
é t a i t au repos. Un ascenseur q u i monte avec une c e r t a i n e a c c é l é r a -
t i o n n ' e s t p a s un système g a l i l é e n , de même un système en r o t a t i o n
comme l a t e r r e n ' e s t pas un système g a l i l é e n à cause de l a f o r c e cen-
tripète.
Avec cette définition, on peut refomuler le principe de la rela-
tivité de la façon suivante:

toutes les lois de la physique sont valables sous leur


forme la plus simple dans tous les systèmes galiléens.
Comme corrolaire de ce principe, on peut poser que si toutes les lois
ont la même forme dans tous les systèmes galiléens, il est impossible
à un expérimentateur qui est à l'intérieur d'un système de faire une
expérience qui lui permettra de déceler sa propre vitesse, que cette
expérience soit en mécanique, en optique ou en électromagnétisme.
Dans ce qui suit, on déduit les équations de transformation lors-
qu'on veut passer d'un système galiléen à un autre système galiléen.
Revenons au problème du mouvement relatif déjà étudié. Soit un sys-
-+
tème de référence 0' animé d'une vitesse.uniforme et rectiligne u
(suivant x) par rapport à un système fixe O. La coordonnée d'un point
A (au repos dans Of) est x' dans le système 0' et x dans le système
O. T et Tl sont des horloges attachées à chaque système. La coor-
donnée du point A par rapport à 0, après un temps t est: (Fig. 15.2):

x = x' + ut.

Si l'observateur est dans le système O!, la coordonnée du point A est


évidemment x', en fonction de la vitesse u et du temps:

X' = X - Ut.

En général, dans un système tridimensionnel, on peut écrire les


équations de transformations suivantes:
du système 0' au système O du système O au système O'
X = X' + ut x' = x - u t
Y = Y' Y' = Y
z = z' z' = z (15.2)
t = t' t' = t

Remarquons qu'au départ les deux systèmes coincident et les horloges


marquent zéro. Après un temps t, les deux horloges marquent t se-
condes. On suppose, dans ces tranformations galiléennes que la vi-
tesse du système 0' ne change rien à l'espace parcouru et au temps
écoulé mesurés par un observateur dans le système 0. C'est là l'ou-
bli ou l'erreur fondamentale de la mécanique newtonnienne.

Exemple 15.1

On suppose un expérimentateur qui à l'aide d'un plan incliné vé-


rifie la formule F = ma dans le système 0'.

Il écrit sa formule Fx, = m


d2x1
. En appliquant la transformation
15.2, on voit que dans le système fixe l'équation conserve la même
forme. En effet:

Ce qui nous permet d'écrire:

puisque la force est la même dans les deux systèmes.

Dans l'exemple qui suit, on veut rappeler le théorème de compo-


sition des vitesses, tel qu'énoncé par la mécanique newtonnienne.
Les équations de transformation des vitesses proviennent des équa-
tions de transformatinn des coordonnées déjà étudiées.

Exemple 15.2

Une roue se déplace à une vitesse v de s . , km/h sur un wagon


(système 0') qui se déplace à une vitesse u de r 2 k k r / h par rapport
à la terre (système O)(Fig. 15.3).

a) Quelle est la vitesse de la roue par rapport au wagon?


Cette vitesse est évidemment de 5.0 km/-. C'est la vitesse
qu'observerait un observgteur assis sur le wagon.

b) Quelle est la vitesse de la roue p,ar rapport à la terre?


Cette vitesse vaut:
+ + +
v = v + u ,
= 5.3 km/h + 50 G k-/h = 55.0 km/h.
c) Quelle est la vitesse de la terre par rapport au wagon?
La terre s'éloigne du wagon à une vitesse de - 50 km/h.
L'expérience de Nichelson-Morley a montré que cette façon
d'additionner la vitesse ne s'applique pas à la lumière (en général
à tous les mobiles animés de très grandes vitesses, près de c) et
Einstein en a fait un principe. Supposons un voyageur de l'espace
qui se déplace à une vitesse V (Fig. 15.4). Dans un cas, il ren-
contre une particule P (photon) qui a la vitesse de la lumière c
par rapport au système 0. Il mesure cette vitesse et ne trouve pas
v + c mais c. Dans un autre cas, il se fait dépasser par la même
particule; il mesure encore cette vitesse et ne trouve pas c-V mais
encore c. C'est la situation où nous conduit le deuxième principe
de la relativité: la vitesse de la lumière est la même dans tous les
référentiels
- - - ..
galiléens.
.-.- -.-
. --.
.

15.3 Transformations de Lorentz

Nous devons maintenant faire appel à nos connaissances mathéma-


tiques afin d'obtenir les équations de transformation de coordonnées
entre deux systèmes de références. Ces transformations devront être
telles que la vitesse de la lumière soit toujours c dans les deux
systèmes.
-+
Soit les deux systèmes O et O' (Fig. 15.5). 0 ' a une vitesse u
constante par rapport à O. Considérons seulement le mouvement sui-
vant l'axe x. On a vu que la relation newtonnienne, pour passer d'un
système à l'autre, est:

x = x' + ut. (15.3)

Pour atteindre notre but, nous allons supposer une autre sorte d'é-
-
quation
-- de transformation. Au lieu de l'équation 15.3, supposons
que x est proportionnel à (x' + ut') où x ' est la coordonnée dans le
système O' et t' un nouveau temps mesuré par l'horloge T T :

x a (x' +ut'),

ou x = y(xt + ut'). (1'5. 4)


C'est une relation linéaire, la plus simple à supposer dans ce cas.
La quantité y est à déterminer à l'aide des hypothèses relativistes.
On ne peut prendre une relation du deuxième degré du genre
x = x12 + ut, puisqu'à un point de x' correspondraient deux points
de x .
La transformation inverse s'écrit:

x' = y(x - ut). (15.5)

Notons que les temps indiqués par les horloges T et T' ne seront pas
nécessairement les mêmes si on suppose que les horloges marquent zéro
lorsque les axes verticaux passant par O et 0' coincident.

Des équations 15.4 et 15.5, on isole t' en fonction de x et t, ce


qui donne:

- x - (x - ut)
Yu

La différentielle dt' s'écrit (seuls x et t sont des variables):

dt
-- dx - y2 (dx - udt)
YU

= ydt + (+) dx.

La différentielle dx' s'écrit (Eq. 15.5):

dx' = y (dx - udt).

On divise 15.8 par 15.7 et on obtient:


dx
On doit remarquer que - = v est la vitesse d'un objet par rapport
dt
dxt
au système O et que 7 est la vitesse de ce même objet mesurée dans
dt
le système 0'. Alors, l'équation 15.9 est tout simplement l'équation
de transformation de la vitesse v du système O au système 0'. Elle
s'écrit:

Revenons maintenant à notre problème initial. Pour quelle valeur de


y la vitesse de la lumière mesurée par des observateurs dans chacun
des systèmes O et 0' sera-t-elle la même?
Pour répondre à cette question, on a qu'à poser v' = v = c dans
l'équation 15.10. On obtient:

De cette équation, on tire la valeur de y, soit:

Puisque nous aurons à l'écrire souvent, simplifions un peu l'écritu-


u = B. L'expression 15.11 devient:
re et posons -
C

C'est Lorentz qui a fait cette transformation pour la première fois.


Les équations de transformation pour toutes les coordonnées devien-
nent :
X =Y (XI + ut') x' = Y (x - ut)
Y = Y' Y' = Y
z = z' z' = z
Afin de déterminer la transformation entre t et t l , on utilise les
équation de transformation de la coordonnée d'espace x. On substi-
tue la valeur de x de l'équation 15.4 dans l'équation 15.5 et on ré-
sout pour t. On remarque que si u est très petit par rapport à c, y
est égal à l'unité et les équations de transformation de Lorentz de-
viennent des équations de transformation galiléennes.

On a dérivé ces équations en partant du deuxième principe d1Eins-


tein. Le premier principe est aussi satisfait par ces équations.
Toute loi physique, mécanique ou électromagnétique, garde la même for-
m e lorsqu'on passe du système 0 ' mobile au système O fixe et vice-ver-
sa. Même les équations de l'électromagnétisme (équations de Maxwell)
gardent leur forme dans les deux systèmes, ce qui cependant n'est pas
vrai dans le cas des transformations de Galilée. Dans les prochaines
sections, nous allons étudier quelques conséquences de ces transforma-
tions et nuus allons arriver à des résultats qui vont sembler contrai-
res au "bon sens", c'est-à-dire à une observation superficielle de la
nature.

15.4 La contraction des longueurs

Les transformations de Lorentz permettent à un observateur, dans


un système de référence, de connaître ce qui se passe dans un autre
système. L'un ou l'autre système peut être "arrêté" ou les deux peu-
vent être en mouvement uniforme (systèmes galiléens).

Soit le système 0' animé d'une vitesse u par rapport au système


O (Fig. 15.6). L'observateur dans O' mesure une distance O'A' et
trouve évidemment O'A' = x ' . Un autre observateur dans le système O
regarde passer le système 0' et son horloge indique zéro au moment
où les origines coincident. A ce moment, le point A ' coincide aus-
si avec le point A. La distance O'A' est x' et la distance OA est x.
Ces deux distances sont égales. L'observateur de 0' peut calculer
O'A' = x' en se servant de la valeur mesurée OA = x, par l'observa-
teur de O. Utilisons l'équation de transformation:

x' = y(x - ut).


Comme son horloge marque zéro, la formule devient:

x' = yx,

La longueur x 1 est plus grande que x, puisque -


1 eçttou-
1/1-82
jours plus granil que l'unité. L'observateur O en déduit que la lon-
gueur x ' s'est contractée. Dans ce qui suit, on utilise O et 0' pour
désigner l'observateur de O et O', pour simplifier l'écriture.

Exemple 15.3

La vitesse de 0' par rapport à O est de 0.8 c. O' place une règle
de 1.0 mètre le long de l'axe x'. Quelle longueur l'observateur O
va-t-il mesurer?

La longueur mesurée par O dans ce cas est donnée par la relation:

alors d1 - = JOT36 = 0.6.

Lc ?remière équation s'écrit:

2 ' 0.2 x = 0.6 m.

L'observateur O, dans son système d'axes fixes, mesure 0.6 m


quand O' place une règle de 1.0 m sur l'axe. Il en conclut que le
mètre de 0' est contracté.

Calculons maintenant ce que 0' mesure dans son système si O place


une règle de 1.0 rn sur l'axe x. Pour O' la valeur de x est donnée
par la formule 15.13, soit:
X = y(x' + u t ' ) .

Au temps t ' = O , c e t t e r e l a t i o n d e v i e n t :

On c a l c u l e x ' en f a i s a n t x = 1 . 0 mètre, s o i t :

Les deux o b s e r v a t e u r s O e t O ' échangent l e u r s r é s u l t a t s e t s ' a p e r -


ç o i v e n t q u ' i l s o b t i e n n e n t l a même v a l e u r . C ' e s t un r é s u l t a t en accord
avec l a r e l a t i v i t é des mouvements. S i O pense que 0 ' avance, 0 ' peut
a u s s i bien penser que O r e c u l e p a r r a p p o r t à l u i . S ' i l n'en é t a i t
pas a i n s i , l a mesure des o b s e r v a t e u r s l e u r p e r m e t t r a i t de s a v o i r s ' i l s
s o n t en mouvement ou non.

15.5 La dilatation du temps

L'observateur O v e u t maintenant c o n n a î t r e l ' i n t e r v a l l e de temps


q u i s ' é c o u l e e n t r e deux battements de l ' h o r l o g e f i x e a t t a c h é e au
système de O f . La v i t e s s e de 0 ' p a r r a p p o r t à O e s t u à un battement
quelconque; quand l a p o s i t i o n de l ' h o r l o g e de 0 ' e s t à l a p o s i t i o n
x = 0 , O r è g l e son horloge à t i = O . Au battement s u i v a n t , i l n o t e
l e temps t 2 . A c e moment, l ' h o r l o g e a parcouru une d i s t a n c e x éga-
le à ut2. O c o n n a î t l e temps t 2 e t l a p o s i t i o n x de l ' h o r l o g e ; i l
p e u t c a l c u l e r l e temps t; au moyen de l a r e l a t i o n 15.14. On é c r i t :

t; = y j r 2 - $1 = Yb2 -
uut 2
2

c 'est-à-dire
ou encore, en fonction de y,

L'intervalle t2 dans O est donc plus grand que l'intervalle t; dans


0'. Il y a dilatation du temps pour l'observateur 0. Pour lui, tout
va plus lentement dans le système 0'; il en conclut que tous les mé-
canismes physiques ou biologiques sont ralentis dans leurs mouvements

Exemple 15.4

On utilise les deux systèmes de l'exemple précédent. 0' a une


horloge qui bat la seconde. Quelle sera, dans ce cas, la mesure de
O?

après l'équation 15.16 on a:

t2 = yt;

1
te = - t; = -
O. 6
x 1.0 seconde,
K=-E
= 1.66 seconde,
d 'où t 2 = 1.66 seconde.

La seconde de 0' correspond donc à 1.66 seconde de O et récipro-


quement comme nous l'avons déjà vu.

15.6 Applications

Dans les problèmes qui suivent, nous prenons la terre comme sys-
tème fixe. On sait que la terre se déplace dans l'espace à une vi-
tesse que nous ne pouvons pas mesurer de façon absolue. (Expérience
de Michelson-Morley). Sa vitesse est toujours relative par rapport
aux différents observateurs. Notre temps et notre longueur terres-
tre ne sont pas des quantités fixes; elles le sont pour nous, mais
des observateurs dans des systèmes planétaires différents mesurent
des temps et des longueurs différentes selon leur vitesse par rapport
à la terre.
Exemple 15.5

Un expérimentateur terrestre et un astronaute mesurent leur pouls


sur 1î terre et trouvent q ~ ' i lest le 70 battemenrs à la minute. On
lazce l'astrcraute dans l'espace aans un vaisseau sparial à une vites-
se Ue -- , - km/s. Un dispositif électrique enregistre les batte-
ments du coeur de l'astronaute et envoie un signal vers la terre à
chaque pulsztlon. Quel est le pouls mesuré par l'expérimentateur ter-
res;rP?f:

22 ;rocèce comme dans le problème 15.4. O règle son horloge à


zéro à un sLgral donné et il mesure t2 au signal suivant. L'équa-
tiox 15.16 donne

t* = y:;.

1
La valeur de t2 devient (tj = - minute):
70

1 1 .
t2 = - 70 mln = -
y 3
4
!
8 min. (15.17)
55

Pour l'observateur terrestre, le pouls de 0' est de 38.4 battements


à la minute.

XO\A iovchons une seconde fois, avec ce problème, à une conclusion


très inportante des transformations de Lorentz. L'astronaute et
l'observate~r terrestre ne sont pas d'accord sur la durée d'un batte-
ment. L'astronaute mesure 70 battements à la minute tandis que l'obs-
servateur mesure 38.4 battements. Pourtant, il n'y a qu'un seul mé-

>t Les données du problème sont évidemment hypothétiques. Il est im-


possible, avec toutes les techniques modernes, de donner de telles
vitesses à des astronautes.
canisme qui fonctionne. La différence entre les deux mesures provient
du fait que le mécanisme est au repos par rapport à l'astronaute, tan-
dis qu'ilest en mouvement par rapport à l'observateur terrestre.

Comme on doit accepter la validité des transformations de Lorentz,


on se voit forcé d'accepter la conclusion suivante: le temps de l'as-
tronaute est différent du temps de l'observateur, en d'autres mots,
la seconde de l'astronaute mesurée par l'observateur terrestre est
plus longue que la sienne sur la terre. L'observateur a aussi un
pouls de 70 battements à la minute. Il constate, en mesurant le pouls
de l'astronaute, que ce dernier vieillit moins vite que lui, puisque
son pouls est de 38.4 à la minute. Quant à 1 'astronaute, tout lui
semble normal: son pouls est de 70 à la minute (sa minute) et ses
horloges ne semblent pas du tout déréglées à cause de son mouvement.
Il faut qu'il en soit ainsi, parce que sans cela il pourrait faire
une expérience qui lui permettrait de déceler son mouvement. Notons
qu'on ne peut pas supposer que c'est la terre qui s'éloigne de l'as-
tronau-e et que ce dernier reste au repos, car celui-ci a certaine-
ment senti les effets de l'accélération du départ.

A son retour, est-ce que l'astronaute aura rajeuni du point de


vue physiologique par rapport à l'observateur terrestre? Nous lais-
sons la question en suspens.

Exemple 15.6 Le paradoxe du méson il .

Le méson p est une particule formée dans la haute atmosphère par


les rayons cosmiques venant de l'espace. Sa vie moyenne, mesurée au
-6
laboratoire (où on peut le produire), est de 2.2 x 10 S. Sa vites-
se par rapport à la terre est de 2.994 x 10' m/s, soit 0.998 de la
vitesse de la lumière. A une telle vitesse et avec une telle vie moy-
enne, le méson u ne peut parcourir dans l'atmosphère terrestre que:

On sait par ailleurs que ces mésons sont créés à des altitudes
beaucoup plus élevées, de l'ordre de 10,000 m et qu'on peut les dé-
celer à la surface de la terre. Nous sommes donc en face d'un pro-
blème insoluble en mécanique classique. Le principe de la relativi-
t é d e l ' e s p a c e e t du temps que nous avons e x p l i q u é nous permet d ' e x -
p l i q u e r c e paradoxe.

En e f f e t , l a d u r é e de v i e du méson e s t d e 2.2 x 1 0 -s~l o r s q u e


celui-ci e s t au repos par rapport à l a terre. Mais l o r s q u ' i l e s t e n
mouvement, s a d u r é e d e v i e d o i t a u g m e n t e r , p u i s q u e s o n temps s e d i l a -
t e p a r r a p p o r t à nous. (Comparer l a d u r é e du b a t t e m e n t du c o e u r d e
l'astronaute: s u r l a t e r r e il e s t de 1 / 7 0 s , et en mouvement, mesu-
r é de l a t e r r e il e s t de 1 / 3 8 . 4 s , donc beaucoup p l u s l o n g ) . On c a l -
c u l e l a d u r é e d e l a v i e du méson, l o r s q u ' i l e s t animé d ' u n e v i t e s s e
d e 2.994 x 1 0 8 m / s ,à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n 1 5 . 1 6 . On p o s e T p o u r l a
durée de v i e e t l ' é q u a t i o n devient:

On t r o u v e a l o r s p o u r T :

S i l e méson p p o u v a i t é m e t t r e une onde lumineuse à s a n a i s s a n c e


e t à s a m o r t , on t r o u v e r a i t , a u moyen de c e t t e o n d e , que p a r r a p p o r t
à l a t e r r e s a v i e moyenne e s t de 35 x 1 0- 6 S .

Avec une t e l l e v i e moyenne, l a d i s t a n c e p a r c o u r u e d e v i e n t :

C e t t e v a l e u r de 10,500 m correspond b i e n aux v a l e u r s expérimentales.

T r a n s p o r t o n s nous m a i n t e n a n t d a n s l e s y s t è m e de r é f é r e n c e du mg-
son. A s a c r é a t i o n , il e s t à 1 0 , 5 0 0 m d ' a l t i t u d e e t animé d ' u n e v i -
t e s s e de 0.998 c m / s . Le méson ne " v o i t ' ' p a s une h a u t e u r de 1 0 , 5 0 0 m ,
p a r c e que d a n s s o n système de r é f é r e n c e l ' e s p a c e e s t r é t r é c i , ou en-
c o r e s o n é t a l o n d e mesure e s t p l u s c o u r t . On c a l c u l e à q u e l l e h a u t e u r
l e méson s e " v o i t " à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n :
C ' e s t l ' a l t i t u d e que l ' o n a c a l c u l é e précédemment l o r s q u ' o n e s s a y a i t
de résoudre l e problème en n é g l i g e a n t l e s v a r i a t i o n s de l ' e s p a c e e t
du temps q u i é t a i e n t dues à l a v i t e s s e du méson.

15.7 Transformations des vitesses

-+
Un mobile M s e déplace p a r r a p p o r t au système 0 ' à une v i t e s s e v .
-+
O ' s e d é p l a c e à une v i t e s s e u p a r r a p p o r t à O ( F i g . 15.7). Quelle
e s t l a v i t e s s e du mobile M p a r r a p p o r t à O? En mécanique c l a s s i q u e ,
+ -+
l a réponse e s t simple. La v i t e s s e de M p a r r a p p o r t à O e s t v + u .
En mécanique r e l a t i v i s t e , on d o i t e f f e c t u e r l e s o p é r a t i o n s indiquées
p a r l e s t r a n s f o r m a t i o n s de Lorentz.

Supposons qu'à t ' = O l e mobile M e s t à x ' = O , y ' = c o n s t a n t e


e t z' = constante. Les coordonnées du mobile au temps t 1 s o n t donc:

X' = v t ' ,

y' = constante,

Z' = constante.

Pour t r o u v e r l e s coordonnées dans l e système 0 , on u t i l i s e l e s t r a n s -


formations 15.14 e t on trouve:

y = constante,

z = constante.

On e f f e c t u e l e s o p é r a t i o n s indiquées dans l a première é q u a t i o n e t on


trouve:
324

La v i t e s s e du mobile M p a r r a p p o r t à O e s t donc:

a u l i e u de u + v.

Exemple 15.7

Un noyau d'atome a c q u i e r t une v i t e s s e de 0 . 2 c dans un a c c é l é r a -


teur. A un c e r t a i n moment, il s e d é s i n t è g r e e t émet un é l e c t r o n q u i
a une v i t e s s e de 0 . 9 c p a r r a p p o r t à l u i . Quelle e s t l a v i t e s s e de
l ' é l e c t r o n p a r r a p p o r t au mur de l ' a c c é l é r a t e u r ?

On c a l c u l e c e t t e v i t e s s e à l ' a i d e de l ' é q u a t i o n précédente e t on


trouve :

En mécanique c l a s s i q u e , on a u r a i t trouvé: u + v = 0 . 2 c + 0.9 c = 1.1~.


Ce qui e s t impossible en r e l a t i v i t é , puisque l a v i t e s s e de l a lumière
e s t une v i t e s s e l i m i t e maximale. En e f f e t , même s i l ' é l e c t r o n é t a i t
émis à une v i t e s s e c , s a v i t e s s e p a r r a p p o t t à O ne s e r a i t pas p l u s
grande que c . On démontre c e c i de l a façon s u i v a n t e : remplaçons v
p a r c dans l ' é q u a t i o n 15.19 e t on o b t i e n t :

On peut déduire ce r é s u l t a t directement de l a forme des transforma-


t i o n s de Lorentz dans l e s q u e l l e s on trouve une r a c i n e n é g a t i v e dans
l e facteur y.

15.8 Variation de la masse avec la vitesse

Un des r é s u l t a t s l e s p l u s i n t é r e s s a n t s obtenus de l a r e l a t i v i t é
s p é c i a l e e s t l a v a r i a t i o n de l a masse avec l a v i t e s s e . On ne peut
v é r i f i e r expérimentalement l e s v a r i a t i o n s de longueur e t de temps
15.8 325

avec l a v i t e s s e à cause des grandes v i t e s s e s r e q u i s e s pour des o b j e t s


de grandeur macroscopique. On a cependant beaucoup de p e t i t s o b j e t s
( p a r t i c u l e s ) q u i s e déplacent à des v i t e s s e s de l ' o r d r e de grandeur
de c , e t q u i montrent des comportements i n e x p l i c a b l e s du p o i n t de vue
de l a mécanique c l a s s i q u e .

Pour t r o u v e r l a r e l a t i o n q u i e x i s t e e n t r e l a masse d ' u n o b j e t e t


s a v i t e s s e , on é t u d i e une c o l l i s i o n e n t r e d e u x ~ p a r t i c u l e si d e n t i q u e s ,
chacune d e masse m2 = ml, t e l l e q u ' e l l e e s t mesurée p a r chacun des
o b s e r v a t e u r s O ' e t O dans l e u r système r e s p e c t i f . Le système 0' s e
d é p l a c e à une v i t e s s e u p a r r a p p o r t a u système O (Fig. 1 5 . 8 ) . La v i -
t e s s e de l a p a r t i c u l e (1) e s t v l pour l ' o b s e r v a t e u r 0 , e t l a v i t e s s e
de l a p a r t i c u l e ( 2 ) e s t v2 pour l ' o b s e r v a t e u r 0 ' . Ces deux v i t e s s e s
s o n t é g a l e s e t s o n t p e r p e n d i c u l a i r e s aux axes x e t x l . Notons que l a
p a r t i c u l e m2 a une v i t e s s e n u l l e s u i v a n t x 1 pour O' e t une v i t e s s e u
s u i v a n t x pour O .

La f i g u r e 15.9 montre l e s deux p a r t i c u l e s au moment de l a c o l l i -


s i o n . On suppose l a c o l l i s i o n p a r f a i t e m e n t é l a s t i q u e . Après l a c o l -
l i s i o n , chaque observateur observe que s a p a r t i c u l e r e b o n d i t à l a
même v i t e s s e q u ' e l l e a v a i t avant l a c o l l i s i o n , mais dans l e sens con-
t r a i r e (Fig. 15.10). Pour chacun des o b s e r v a t e u r s de c e t t e c o l l i s i o n ,
i l d o i t y a v o i r conservation de l a q u a n t i t é de mouvement, puisque l e s
l o i s d e l a physique s o n t l e s mêmes pour t o u s l e s systèmes de r é f é r e n -
ce g a l i l é e n s . Etudions de p l u s p r è s l a conservation de l a q u a n t i t é
de mouvement dans l a d i r e c t i o n des axes y seulement.

Dans un temps A t 1 a p r è s l a c o l l i s i o n , l a p a r t i c u l e m p a r c o u r t
une d i s t a n c e L I . Sa v i t e s s e e s t donc:

v2'=
L'
at' -
Pour l ' o b s e r v a t e u r 0 , l a d i s t a n c e L q u ' i l mesure e s t é g a l e à L 1 p u i s -
q u ' i l n'y a pas de c o n t r a c t i o n dans l a d i r e c t i o n p e r p e n d i c u l a i r e à
l ' a x e x, mais l e temps A t q u ' i l mesure n ' e s t pas é g a l à A t ' . Pour
c e t observateur
La vitesse de la particule ( 2 ) , mesurée par 0, est:

De 15.20 et 15.21, on tire:

La variation de la quantité de mouvement (transversale) de la parti-


cule (2) doit être égale à la variation de la quantité de mouvement
de la particule (l), observée par 0. On écrit:

Puisque v2 n'est pas égale à VI, il faut, pour que cette équation soit
vérifiée, que les masses ne soient pas égales. La vitesse v2 est don-
née par l'équation 15.22. On la substitue dans 15.23 et on obtient:

h
2 mlv1 = 2 m2 -
Y
. (15.24)

On se rappelle que vl = v; d'après les données du problème.


L'équation 15.24 se réduit donc à l'expression suivante:

m2 = y ml. (15.25)

La masse ml = m est au repos et la masse m2 = m est animée d'une


O
vitesse u par rapport à l'observateur 0. De 15.11 et 15.25, on tire
la relation très générale de la variation de la masse par rapport à
la vitesse, soit:

On voit que la masse de la particule augmente à mesure que la vites-


se augmente. La masse se rapproche de l'infini quand u -+ c. En ef-
u2
fet, dans ce cas - + 1, et m +
c2
.
La courbe de la figure 15.11
représente graphiquement cette variation de la masse avec la vitesse.
L'augmentation de la masse avec la vitesse indique que l'inertie
de la particule augmente et que, par conséquent, les forces requises
pour donner une a c c é l é r a t i o n à une p a r t i c u l e ne s e r o n t p a s l e s mêmes
s i c e l l e - c i e s t au repos ou en mouvement. On a v é r i f i é expérimentale-
ment e t à p l u s i e u r s r e p r i s e s l ' é q u a t i o n 15.26 avec des é l e c t r o n s e t
a u t r e s p a r t i c u l e s s e déplaçant dans des a c c é l é r a t e u r s , à des v i t e s s e s
v o i s i n e s de l a v i t e s s e de l a lumière.

C e t t e équation nous indique a u s s i que l a v i - t e s s e de l a lumière e s t


une v i t e s s e maximale. A c e t t e v i t e s s e , l e s masses s o n t i n f i n i m e n t
grandes, l e s espaces s o n t n u l s e t l e s temps i n f i n i m e n t longs. (La
longueur des u n i t é s de mesure e s t n u l l e e t t o u t e s l e s horloges ou au-
t r e mécanismes s o n t a r r ê t é s ) .

Que d e v i e n t l a l o i fondamentale de l a mécanique avec c e t t e v a r i a -


dv
t i o n de masse? La l o i F = m - n ' e s t p l u s v a l a b l e . On d o i t a v o i r :
dt

F = -d dv dm
v -
d t (mv) = m -d +t dt ,

puisque m e s t v a r i a b l e .

15.9 Relation entre la masse et l'énergie

A p a r t i r de l ' é q u a t i o n 15.26, on p e u t facilement d é d u i r e d ' a u t r e s


r e l a t i o n s r e l a t i v i s t e s t r è s importantes. Commençons p a r l ' é n e r g i e
cinétique.

On peut c a l c u l e r l ' é n e r g i e c i n é t i q u e , d'un mobile, à l ' a i d e de


l ' é q u a t i o n du c h a p i t r e 7 q u i d é f i n i t l e t r a v a i l , s o i t :

dans l a q u e l l e v e s t l a v i t e s s e de l a p a r t i c u l e qu'on suppose d i r i g é e


d
s u i v a n t x . La v a l e u r de - (mv) e s t déterminée à l ' a i d e de l ' é q u a -
dt
t i o n 15.26. En e f f e t , é levons c e t t e d e r n i è r e équation au c a r r é .
On o b t i e n t :
On dérive, par rapport au temps et on trouve:

2 (mv)
d
(mv) = 2 m c2 -
dm
dt '

ou, après simplification:

d (mv)
- =
c2 -
- dm
dt v dt

On remplace dans l'équation 15.27 et on ecrit:

puisque d x = V.
t

Pour un corps qui est au repos initialement, on obtient:

Nous avons déjà vu que tout le travail fait sur une particule li-
bre (sans énergie potentielle) apparait sous la forme d'énergie ciné-
tique. Le résultat relativiste est le suivant (Eq. 15.30): l'énergie
cinétique est égale à une augmentation de masse multipliée par le car-
ré de la vitesse de la lumière. Nous savons par l'équation 15.30
qu'il y a une relation directe entre l'énergie et la masse. Elle
indique une équivalence complète entre ces deux quantités. Ainsi,
le principe de conservation de la masse, si souvent appliqué en chi-
mie, ne s'applique pas pour des objets qui sont animés d'une grande
vitesse; dans ces cas, seul le principe de la conservation de l'éner-
gie s ' applique.

L'équation 15.30 se généralise pour toute autre forme d'énergie,


puisque l'énergie cinétique peut facilement se transformer en d'autre
forme d'énergie (calorifique, électrique, nucléaire...). En général,
on peut dire que lorsque l'énergie d'un corps s'accroît de W, sa masse
W
s'accroît de .
cz
Exemple 15.8

Quelle est l'augmentation de la masse d'un mètre cube d'eau chauf-


fé de O à 100'~.

A O'C, la masse du mètre cube d'eau est de lob cm3 x 1.0 g/cm3 =

g. On a besoin de i.C calorie pour élever la température d'un


gramme d'eau de 1.0 C O . Le mètre cube a donc reçu, au total:
cal 100 = lo8 calories,
lob g x 1.0 x CO

= 4.18 x 10* joules,

= 4.18 x 1015 ergs.

L'augmentation de la masse devient:


W 4.18 x 1015 ergs
Am = T =
c (3.0 x 1010)2 (cm/s)2 '

= O. 464 x 1 0 - ~g,
-6
= 4 . 6 4 ~ 1 0 g,

ou 4.6 millionièmes de gramme.


Exemple 15.9

La masse d ' u n d e u t é r o n e s t de 2.01360 u n i t é s de masse atomique


-27
( 1 u.m.a. = 1.66 x 1 0 k g ) . C e t t e p a r t i c u l e e s t composée d ' u n p r o -
t o n e t d'un neutron. Ces deux p a r t i c u l e s , d a n s l e u r é t a t i s o l é , o n t
comme masse r e s p e c t i v e 1.00731 e t 1 . 0 0 8 6 7 u.m.a. Calculer l ' é n e r g i e
d e l i a i s o n du d e u t é r o n .

On v o i t que l a somme d e s masses du p r o t o n e t du n e u t r o n ne donne


p a s l a n a s s e du d e u t é r o n . En e f f e t :

La d i f f é r e n c e qu'on a p p e l l e d é f a u t d e masse e s t :

= (0.00238 x 1 . 6 6 x 1 0 - 2 7 ) k g ,

= 3.95 ~ o - ~ kOg .

C ' e s t l a masse q u i ' ' d i s p a r a î t " quand un p r o t o n e t un n e u t r o n s ' u n i s -


s e n t p o u r f o r m e r un d e u t é r o n . En r é a l i t é , c e t t e masse e s t t r a n s f o r -
mée en é n e r g i e d e l i a i s o n . On c a l c u l e c e t t e é n e r g i e à l ' a i d e d e 1 ' 6 -
quation 15.26. On a :

W = A m c2,
-30
= 3 . 9 5 x 10 kg x ( 3 . 0 x 1 0 ~ m)2 / ~
s2,
-13
= 3 . 5 5 ~ 1 0 joule.
Problème 15

PROBLEMES

Montrer que dans l e s c a s où v < < c , on a l a r e l a t i o n s u i -


vante:

Suggestion: U t i l i s e r l e théorème du binôme.

Un t r a i n de 0 . 8 kilomètre de longueur f i l e à une v i t e s s e de


150 km/h. C a l c u l e r l a diminution de longueur du t r a i n (en
pouces) mesurée p a r un observateur f i x e s u r l a t e r r e ( u t i l i -
s e r l e s approximations du problème p r é c é d e n t ) .

Les é l e c t r o n s , dans c e r t a i n s a c c é l é r a t e u r s , peuvent a t t e i n -


d r e des v i t e s s e s é g a l e s à 0.99 c . Quelle e s t l e u r masse à
ces v i t e s s e s ?

Montrer que l a masse au r e p o s d ' u n é l e c t r o n e s t é q u i v a l e n t e


à 0.511 MeV. Quelle e s t l a v a l e u r , en é n e r g i e , de l a masse
au r e p o s du proton?

Un moteur fonctionnant s u r 60 c y c l e s / s e s t en o p é r a t i o n dans


un v a i s s e a u s p a t i a l . A chaque t o u r , i l émet une é t i n c e l l e .
C e l l e - c i e s t captée s u r l a t e r r e e t on c o n s t a t e que s a f r é -
quence e s t de 55 c y c l e s / s . Quelle e s t l a v i t e s s e du v a i s -
seau p a r r a p p o r t à l a t e r r e ?

On chauffe un kilogramme d ' e a u de O°C à 100°C. Quelle e s t


l'augmentation d e s a masse?

T r a c e r l a courbe de m/mo en f o n c t i o n de v/c en u t i l i s a n t


v
des v a l e u r s de - é g a l e s à:
C

On d é f i n i t l ' u n i t é d ' é n e r g i e , l ' é l e c t r o n - v o l t , comme é t a n t


l ' é n e r g i e d ' u n é l e c t r o n a c c é l é r é par une d i f f é r e n c e de po-
t e n t i e l de 1 . 0 v o l t . Q u e l l e d e v r a i t ê t r e l a d i f f é r e n c e de
p o t e n t i e l aux bornes d ' u n a c c é l é r a t e u r pour qu'un é l e c t r o n ,
p a r t a n t du r e p o s , a i t une masse à l a s o r t i e de l 1 a c c é l é r a -
t e u r de 1 . 0 1 mo?
Problème 15

15.9 Quelle est la vitesse d'un électron qui a une énergie ciné-
tique de 300,000 eV?

Suggestion: Calculer d'abord l'augmentation de masse Am de


cette énergie, puis la masse totale (m + Lm).
O

15.10 Un satellite de 5.0 tonnes file à une vitesse de 30,000 km/h.


Calculer:
a) son énergie cinétique d'après la mécanique newtonnienne,
b) la variation de sa masse (voir problème 15.1).
c) son énergie cinétique d'après la mécanique relativiste.

15.11 Un gros ressort servant d'amortisseur à de la machinerie


lourde a une constante d'élasticité de 6.0 x 107 K/m. Quelle
est l'augmentation de sa masse lorsqu'il est comprimé de
15 cm?

15.12 Combien d'argent obtiendra-t-on, à 0.02 du kilowatt-heure,


pour toute l'énergie contenue dans 1.0 lb de cuivre au re-
pos?

15.13 Montrer que la quantité de mouvement p, égale à mv, est re-


liée à l'énergie totale par la relation:

15.14 L'expérience de Michelson-blorley a été l'origine de tous


les développements de la théorie de la relativité. Répon-
dre en quelques mots aux questions suivantes:

a) Qui étaient Michelson et Morley?


b) Donner une description de l'appareil qu'ils ont utilisé
dans leur expérience.
c) Décrire leur expérience et les résultats obtenus, rela-
tifs à la théorie de la relativité.
d) Relier ces résultats aux travaux déjà faits à l'époque
et au développement de la relativité.

15.15 Montrer que


E = mc2 - m c2 +
1
-mv2
O 2

quand v << c (voir problème 15.1).


Appendice 1

APPENDICE I

CONSTANTES PHYSIQUES

I l t e s s e d e l a lumière c = 3.0 A 10% m/s

C o n s t a n t e d e g r a v i t a t Ion G = 6.67 x 10-1' l ' - $ / k g 2

Constante d e Planck h = 6.63 y 10-" joule-seconde

Siasse d e l ' é l e c t r o n a u r e p o s m = 9.11 IO-'' kg


e
.-
Masse du p r o t o n a u r e p o s m = 1.67 i 1 0 - ~ kg
'
P
Charge d e l ' é l e c t r o n e = 1.60 x 10-l3 coulomb

Rayon moyen d e l a t e r r e RT = 6.3: s l o a mètres

Rayon moyen d e l a l u n e R = 1.74 y mètres


1 0 ~
L

Masse d e l a t e r r e MT = 5.98 A 1 0 kg
~ ~

blasse de l a l u n e ML = 12.5 x 1 0 - ~N
T

D l s t a n c e moyenne t e r r e - l u n e = 3.8 x l o 5 km

D i s t a n c e moyenne t e r r e - s o l e i l

Volume d e l a t e r r e

Slasse s p é c i f i q u e de l a t e r r e

L ' i t e s s e o r b i t a l e de l a t e r r e
Appendice 1

Accélération d e l a p e s a n t e u r g = 9.80665 m / s 2
(normale) = 32.1740 p i / ç 2
Appendice 2

APPENDICE I I

RELATION ENTRE LES SYSTEMES D~UNITÉS

LONGUEUR :

1 mètre (m) 100 c e n t i m è t r e s (cm)


1 micron (v) 1 0 - ~cm = 10
-6 m
O
-10
1 ~ n ~ s t r &(A)n 1 0 - ~cm = 10
1 pouce (po) 2 .S4O cm
1 pied ( p i ) 30.48 cm
1 m i l l e (mi) 5280 p i
1609 m
1 cm 0.3937 PO

1 kilomètre (km) 0.6214 m i

VOLUME:

1 l i t r e (II) 1000 cm3


0 .ZN98 g a l l o n (canadien)
0.26417 g a l l o n (américain)
35.19 onces ( f 1) (canadien)
33.81 onces ( f 1) (américain)
1 gii 1loi1 (canaci i e n ) 277.3
1 pied cube 28.32 11
1 p i e d cube 6.229 g a l l o n s canadiens
1 pouce cube 16.39 cm3

MASSE:

= 1,000 milligrammes (mg)


Appendice 2

1 kilogramme (kg)
= 6.024 x 1oZ6 u n i t é s de masse atomi-
que (uma)
1 tonne (métrique) = 1000 kg
1 slug = 14.59 kg

FORCE:

1 newton ( N ) = 105 dynes


= 0.2248 l i v r e
1 l i v r e (lb) = 4.448 N
= 4.448 x l o 5 dynes

ENERGIE:

1 j o u l e (J) 107 e r g s
0.738 p i e d - l i v r e
0.239 c a l o r i e (cal)
1 . 0 N-m
1 pied-livre (pi-lb) 1.356 j o u l e
0.3239 c a l o r i e
3. 766 x 1 0 - ~
kW-h
8 . 4 6 4 x 1018 SV
1 é l e c t r o n v o l t (eV) 1.602 x 1 0 - l ~
erg
1.602 x joule
MeV
10-~
3 . 6 x 106 j o u l e s

PUISSANCE:

1 horse-power (hp) 550 p i - l b / s


746 w a t t s
1 w a t t (W) 1 joule/s
107 e r g s / s
1 hp ( i n t e r n a t i o n a l )
= 1 cheval-vapeur 736 w a t t s
Appendice 2

1 B r i t i s h Thermal
Unit (Btu) par heure = 0.2161 p i - l b / s
= 3.929 x 1 0 - ~hp
= 0.2930 .watt.
APPENDICE I I I

FONCTIONS TRIGONOMÉTRIQUES NATURELLES

Angle
I
De- Co- Tan- De- Ra- Co- Tan-
gré Sinus Sinus gente gré dian Sinus Sinus gente
- -
O o.O00 1.000 0.000
l0 .O18 1.000 ,018 46'
2" .O35 0.999 .O35 47O
3 O . O52 .999 .O52 48"
4O ,070 .998 .O70 49O
5O .O87 ,996 .O88 50'
6' .IO5 .IO5 51'
7 O ,122 52"
8O ,139 53O
9O ,156 54O
loO ,174 55O
11° ,191 56'
12" 208 57O
13' .225 58'
14' ,242 59"
15O 259 60O
16' .276 61'
17' ,292 62'
lBO .309 63"
1go ,326 64O
zoo .34? 65"
21° .358 66"
2Z0 ,375 67'
23" .391 68'
24' .407 69O
25 O .A23 70O
26' ,438 71'
27' ,454 72"
28' .470 73O
29 O .485 74O
30 .500 75"
31' ,515 76"
32" .530 77O
33O .545 78"
34O ,559 79O
35 .574 80"
36 O .588 81"
37O ,602 82'
38' .616 83'
39 O .629 84"
40' .643 85'
41" .658 86"
42' .669 87'
43O .682 88"
44O .695 89'
45.3 ,707 90O
-
Appendice 4

APPENDICE IV

CARACTÉRISTIQUES DE QUELQUES SATELLITES TERRESTRES

Nom e t Masse V i t . au Vit. à Energie


Apogée Période Excentri-
d a t e du périgée 1 ' apog: totale
lancement (kg) (km) (min) cité
(Wh1 (Wh1 (joules)

SPUTNIK 1

4 o c t 57

EXPLORER 1

1 f e v 58

VOSTOK 1

12 a v r i l 6 1

APOLLO 7

11 o c t 68

ALOUETTE 1

29 s e p t 62

EXPLORER 33

l e r j u i l 66

SYNCOM 1

26 j u i l 63

LUNE
Appendice 5

APPENDICE V

CARACTÉRISTIQUES DU SYSTEME SOLAI R E

Distance Vitesse
Planète Durée Durée d e Nombre Masse Densité
moyenne d'échap-
du 1 'année de
du s o l e i l pement
jour lunes terres- (eau = 1)
( l o b km)
tres)

Mercure

Vénus

Terre

Mars

Jupiter 12 ans

Saturne 29 a n s

Uranus 84 a n s

Neptune

Pluton
- - t,~
16 h 165 ans
Solution 1

RÉPONSES AUX PROBLEMES

CHAPITRE 1

1.1 (a) 17 cm, 17" avec È 1.8 (a) 1 4 . 4 cm, 40' avec Tf
(b) 14 cm, 30" avec È (b) 2 4 . 6 cm, 126' avec 2
(c) 11 cm, 33" avec 3
(d) 36 cm, 88' avec 2

1.2 (a) +30 u n i t é s 1.10 2 1 . 2 km/h, 72" au nord de


(b) -24.0 unités l'est
(c) O unité
1.11 (a) 27.7
1.3 (a) 8.6unités (b) 32
(b) 12.7 (cl O
(c) 14.1 If (d) - 20.5
(d) 11 " (e) - 32
(e) 5.0 II

(f) O unité

1.5 13 cm, 45' avec È

1.7 [a) 7 . 0 c m , 87' a v e c 1


(b) 14 cm, 60' avec 1
(c) 1 2 . 6 cm, 52' avec 1
(d) 5 2 . 8 cm, 41" avec 1
Solution 2 - 3

CHAPITRE 2

2.2 (a) 28.8 N


(b) 21.6 N
(c) 21.6 N

2.3 (a) 26 N
(b) 30 N

2.4 (a) Tl = 41.5 N


T 2 = 72 N
T 3 = 80 N
(b) T l = 40 N
T 2 = 40 N
T3 = 80 N
(c) T l = 92 N
T 2 = 46 N
T 3 = 80 N

2.5 (a) 70 N 2.12 h = 0.83 m


(b) 70 N
A =-49.4N,B =+49.4N 2.13 T=314K
X
A = +49.4 N , B = +49.4 N
Y Y

2.6 ( 0 . 6 1 L) cm
260 N
Vers l e haut

CHAPITRE 3

3.1 (a) 418 m (d) +327 m


(b) 90 m / s (e) - 4 1 m/s
(c) - 9 . 8 m/s2
Solution 4

3.2 0.55m/s2 3.10 x = 5.0 t2


10 cm/s2
3.3 (a) parabole 30 cm/s
(c) 4.0 m/s, 8.0 m/s, 12 m/s
16 m/s, 20 m/s 3.11 14.4 x 1014 m/s2
(f) x = 10 + 4 t2 3.12 -5.5 m/s2

3.4 (a) 2.46 m/s2 3.13 (a) exponentielle décroissante


(b) 56 m
dv
(c) 4.5 s (b) = - voke-kt
(d) 22.1 m/s = - kv, variable

3.5 (a) 13 s
3.14 (a) cm/s, cm/s2
(b) 102 m
(b) 72 cm, 272 cm
(c) 7.8 m/s
(c) v = 2.0 + 8.0 t(cm/s)
(d) 1.2 m/s2
oui
(d) 8.0 cm/s2
3.6 (a) 36 pi
non
(b) 5.4 s
(c) 123 pi/s 3.15 (a) 16 m, 14 m,
O m, - 38 m
(c) v = - 6 t2 m/s
zéro, - 96 m/s
(dl a = - 12 t(m/s)
(g) 54 m

CHAPITRE 4

4.1 (a) 3.0 kg


(b) 3.0 kg
(c) 29.4 N
(d) 5.0 N
( e ) oui
Solution 5

4.10 ( a ) N = 380 N
(b) a = 0 . 4 0 m/s2
(c) N = 404 N
(d) a = 0.40 m/s2
4.4 ( a ) 24 x 107 dynes
(b) 5.0 IO-^ 4.11 (b) 4.0 m/s2

4.5 ( a ) 2.55 N 4.14 540 m pendant l a p r e m i è r e


(b) 2 . 0 N minute,
( c ) 2.55 N e t 0.51 N 21,600 m à v i t e s s e c o n s t a n t e ,
540 m pour a r r ê t e r ,
4.7 ( a ) Le p o i d s est a c c é l é r é T o t a l : 22,680 m
v e r s l e haut
(b) 2.45 m/s2 4.15 ( a ) 96 m/s2
(d) 215.5 N (b) 1 0 g
( e ) 240 N (c) 6720 N
(f) 24.5 kg
4.16 On l e descend avec une a c c .
4.8 Une a c c é l é r a t i o n d e d e 1.96 m/s2
0.85 m/s2 v e r s l e b a s
4.17 a = 19.2 p i / s 2
4.9 ( a ) F = 253 N , T = 84.3 N T = zéro
(b) a = - 1.86 m / s 2
T=56N

CHAPITRE 5

5.1 (a) 5.0 N


(b) 0.58
Solution 6

5.2 (a) Tl = 1 3 . 7 N
T2 = 5.9 N
(b) Tl = 3 7 . 7 N
T2 = 1 3 . 9 N 5.10 (a) 118 N
(c) Tl = 2 4 . 0 N (b) 23.6 N
T2 = 8.0 N (c) 1.1 m/s2

5.4 (b) 1.96 m/s2

5.15 zéro

5.7 (a) 74N


(b) 2 2 . 2 N
(c) 0 . 9 8 m / s 2

5.8 (a) 1.0m/s2


(b) 17.7 N

CHAPITRE 6

6.1 (a) I l s arrivent ensemble 6.4 (a) vx = 320 m / s


au s o l v = 240 m / s
Y
(b) 343 m (b) 15694 m
( c ) vx = 320 m/s,
v = 142 m / s ,
Y

( d ) 49 s
Solution 7

6.5 (a) x=7955m 6.14 605 m


y = - 1976 m
(b) vx = 176.6 m / s 6.15 417 N , 21.8 tours/mn
v = - 264 m / s
Y
(c) y = x - - 6375
l x2 6.16 0.034N

6.8 (a) 6.0 s 6.18 21 km/h


(b) 720 m 73.3' avec l a r i v e

6.9 17.5' 6.19 72.6' avec l a r i v e

6.12 (a) 1957 m 6.21 4.08 h , 4.0 h


(b) O , double
6.22 765 km/h
6.13 (a) 9.1 * 1oZ2 m/s2
(b) 8.25 x 1 0 - ~N 6.23 28'

CHAPITRE 7

7.1 (a) 73.5 N 7.3 a) 16 j b ) 10 p i - l b


(b) 56.5 N
(c) 0.87 m / s 2 7.4 8000 j o u l e s
(d) -2205 J
( e ) 3900 J 7.5 384 j o u l e s
( f ) 1695 J
7.6 48 j o u l e s
7.2 141.4 km/h
7.7 x los joules
Solution 8

7.7 (a) 9.2 x lo5 J 7.13 (a) 4000 j o u l e s


(b) 3.06 x 105 N (b) 200 000 N
(c) 126 km/h
7.14 (a) 144 p i - l b
7.8 5800 j o u l e s
O pi-lb 7.15 20

7.9 18.2 x 10-l7 j o u l e ( é l e c - 7.16 55 ans


t ron)
3.34 x 1 0 - l ~
jouie 7.17 (a) 1594 N
(proton) (b) 70 cv

7.10 250 h . p . 7.18 3.5 cv

7.11 19.6 j o u l e s 7.19 $0.22

7.12 k = 41 N/m 7.20 1600 N-m

CHAPITRE 8

8.1 (a) 9 . 8 N/kg 8.8 (a) 10.0 x l o g joules


(b) 9.5 N/kg (b) 12.9 x l o g joules
(c) 7.4 N/kg (c) 29%

8.7 5880 J 8.12 22.5 p i / s


7840 J 120 p i - l b
ziro 27.6 p i / s

8.13 3.6 j o u l e s
Solution 9

8.21 vA = 24 p i / s
vg = 1 9 . 6 p i / s
vC = 13.8 p i / s
v,, = z é r o
8.17 (a) 40 j o u l e s V
E = 13.4 p i / s
(b) 1 9 . 8 m/s
(c) 40 j o u l e s 8.22 (a) 4.4m/s
(b) 2.8 m/s
8.20 (a) 265 J (c) 0.41 m
(b) 88 J (d) 0.56mde B
(c) 6.8 m/s
(d) 4.85 m/s 8.23 (a) 6.25m/s
(b) 0.48 m
(c) 2.0m
(d) 1.8 m
(e) 10 f o i s

CHAPITRE 9

9.1 kg-m
66480 -
S
9.5 6 . 4 m/s
41550 l ' E (canon)
1750 s l u g s - p i E(obus) =
s
-25 kg-m
9.11 x 10
S

9.2 2500-
kg- m 9.7 36 kg-m
S
s
3318 " - 4.0 m/s e t 8 . 0 m/s

kg-m 9.8 37.4 km/h


9.3 24.2 -
S 38.6" a v e c l a d i r e c t i o n
est-ouest
Solution 9

9.9 18.3 m/s 9.18 (a) 4 . 5 m/s


165' avec l ' u n e ou l ' a u t r e (b) 0.75
d e s deux s e c t i o n s (c) 3.93 joules

9.10 46300 m 9.19 (a) p o i n t m i l i e u


(b) 9 . 7 cm/s2
9.11 27.8 N
9.20 = 0.50 L, 7= 0.70 L
9.12 ( a ) 7.8 %
9.21 = 0.76 x 10-~
cm
(b) 3318 J -
y = 0.52 x cm
10-~
(c) 7.8

(d) 0.848 m/s 9.22 (a) 240,000 N


( e ) .O367 m (b) 93,000 N
(f) EC(bloc) = 3 . 3 J 11,700 N
E C ( b a l l e ) = 3318 J (c) 6.2m/s

9.14 18.1 km/h dans l e s e n s d e 9.24 (a) 1200 kg


l ' a u t o l a plus pesante, (b) 37500 N
zéro (c) 25 m/s2
(d) 3860m/s
9.15 8.58 km/h

9.17 (a) - 5 . 3 m/s


(b) 14 m / s
( c ) vi = - 14.7 m/s

i
v = - 0.66 m/s
(d) -14 m / s
S o l u t i o n 10

CHAPITRE 10

10.1 n/6 r a d / s 10.8 (a) 6 0 ~ ,4 2 . 8 ~ , 2 5 1 ~r a d / s


30 deg/s (b) 471 cm/s pour l e s
10n rad/rnin trois
1800 deg/rnin
0.083 t o u r / s 10.9 (a) 100 r a d / s 2
5 . 0 tours/min (b) 5000 r a d
(c) 300 r a d / s
10.2 - 490 r a d / s 2 (d) 150 m/s
3.2 s (e) 50 m/s2
(f) 45000 m/s2
10.3 (a) 45 r a d / s
(b) 9.0 rad/s2 10.10 15600 r a d / s
(c) 90 r a d / s
10.11 I(HC1) = 2.67 x 10-47 kg-rn2
10.4 (.a .) 2.0 r a d / s 4.0 rad/s2 I(H20) = 1 . 9 6 x 1 0 - kg-rn2
~ ~
[TI- l [TI - 2 1(02) = 19.5 x 1 0 - ~ 'kg-rn2
(b) 20 r a d , 156 r a d
(c) 18 r a d / s , 50 r a d / s 10.12 (a) 0.01152 kg-mî
(d) 8.0 rad/s2 (b) 0.0296 " "

Il Il
(c) 0.04
10.5 (a) w = 1.0 t 4
(b) e = 0.20 t 5 + B o 10.13 97 x 1 0 kg-m2
~ ~

10.6 (a) 400~1cm/s 10.14 900 N-m


(b) 200n cm/s
208 r a d / s 10.15 5.0 N

10.7 (a) Ac = 78956 cm/s2 10.16 50 N


AT = O
(b) Ac = 39478 cm/s2 10.17 0.49
A = O
T
S o l u t i o n 11

10.18 (a) T = 23 S 10.20 15.5 x 1 0 - ~ 'joules


Tl = 10 ;.;
T2 = 5 . 0 N
(b) T =21.7 N
Tl = 7 . 4 N
T2 = 6 . 3 N
(c) 2.58 m/s2
(d) 18 N

10.19 26 x 1 0 j o~u l e~s

CHAPITRE 11

11.1 a = g sin 6 11.6 (a) (a2 wi

11.2 (a) 27.7 m / s


(b) 4.40 t o u r s / s
(c) 27.7m/s
11.9 dans l e s 3 cas l e C.M. se
(d) 55.4m/s
d é p l a c e s u i v a n t AB; d a n s l e s
deux d e r n i e r s , i l y a en
11.3 (a) gsin 8
p l u s , r o t a t i o n a u t o u r du C . M .
5 1
-
7
g s i n 6 , - g s i n 8,
2
1 1 . 1 0 a C M= 1 . 4 3 m / s 2
2
-
3
g sin 6

2.1m, 1.47m, 1.96m 11.11 (a) 319.4N-m


(b) 640 K-m
55.5 rad/s (c) 0.61 m
e n h a u t , 160 kmlh
e n b a s , O km/h 11.12 (a) 0.30m/s2
(b) 0.5 rad/s2
6.5 m / s 2
313 N 11.13 (a) 1.75m/s2
0.35 s (b) 8.75 N
(c) 5.85 rad/s2
S o l u t i o n 12

11.14 Cycloïde 11.17 (a) 980,000 dynes-cm


(b) 50 t o u r s / s
11.15 (a) 8.7 x 10l3+ (c) 196,000 dynes
(d) augmente
(b) 3450 km

CHAPITRE 12

12.3 157 N 12.14 (a)


(b 1
12.4 9 R (cl
(dl
12.5 (a) 25 x 10-11 N/kg (el
26' d e l a d i r e c t i o n CA (f)
(b) 1.9 x 10-Il N
12.15 (a)
12.7 8.0 x 103 m / s (b 1
11.0 x 103 m / s (g constant)
(cl
12.8 (a) 3 8 . 5 ~103 m / s (dl
(b) 2. O 1027 k g
12.16 (a)
12.9 1 9 . 7 x 1 o Z 9 kg
Solution 13

12.17 (a) même s e n s (c) 3 . 0 8 kmls


(b) 24 h e u r e s (d) 35600 km

CHAPITRE 13

13.1 (a) x = 10 cos OT t


lT 13.9 (a) u = 19 r a d / s
(b) 314cm/s (b) A = 1.O5 p i
(c) 9 . 8 x l o 3 cm/s2 4 = - 17.6 radians
(d) 1/20 s , z é r o (c) x = 1.05 cos ( 1 9 t - 1 7 . 6 )
(e) 7.07cm

13.2 (a) k = 250 K / m 13.10 (a) - 5.2cm


(b) T = 0.64 s (b) u = 3.ir r a d / s
(c) 0.91 s (c) v = -
28.2 C ~ / S
a = + 465 cm/s2
13.4 (a) T = 3.5 s (d) 4 = I T / ~r a d

(b) 0.54m/s
(c) zéro, - 0.96 m/s2 13.11 T = 8.0 s

13.5 1.0 mètre 13.12 (a) K = 7 . 1 x 10


-2 fi
rad

(b) 1 = 7.2 x 1 0 ' ~kg-$


13.6 9.0 cm

13.13 T = 2.8 s
13.7 (a) w = 4 . 0 rad/s
(b) f = 0.64 s - ' 13.14 (a) T = 2.8 s
(c) T = 1.57 s
(d) 48 cm/s
(e) 192 cm/s2
13.15 (a) amortissement c r i t i q u e
13.8 9.78 m/s2 (b) u t = zéro
l e même
Solution 14 - 15

CHAPITRE 14

14.5 (a) 1576 m/s


(b) 1936 m/s
(c) 1780 m/s
14.4 (a) 203 carreaux 4 fois plus grande
4930 molécules par
carreau
(b) 2060 molécules
(c) 2020 molécules 14.7 Eo = O
-16
(d) 1900 molécules El = 0.024 10 x erg
(e) 400 molécules -
E2 = 0.072 x 10 16 erg
-16
(f) 66,500 molécules EJ=0.144x10 erg
(g) 11,300 molécules

CHAPITRE 15

15.8 5100 volts

15.4 931 Mev

15.11 Am = 6.2 x 10-l3 slug

15.12 $230 millions


Index

Accélération, Conservation,
angulaire, 199 énergie, 150
centrifuge, 106 moment cinétique, 217, 231
centripète, 102, 104 quantité de mouvement, 169
instantanée, 36
mouv. circ. accéléré, 103
mouv. circ. uniforme, 100 Elasticité,
moyenne, 35 Champ de force élastique, 141
tangentielle, 201 constante, 270
énergie potentielle, 149
Action, 258 loi de Hooke, 270

Amortissement critique, 282 Energie,


cinétique de rotation, 213
Amplitude - MHS, 272 cinétique de translation, 151
conservation, 150
oscillations, 276
Centre de masse, 181 potentielle, 144
mouvement, 189 potentielle élastique, 149
vitesse, 183 potentielle gravitationnelle, 146

Champ de force, Equations dimensionnelles, 58


définition, 140
élastique, 141 Equilibre,
électrique, 141 forces parallèles, 21
gravitationnel, 140 forces non parallèles, 24
de rotation, 20
Collisions, translation, 14
coefficient d'élasticité, 176
dans le syst. du C.M., 187 Ether, 307
élastiques, 173
inélastiques, 175
paramètre de choc, 180 Fitzgerald et Lorentz, 308
section efficace, 180
Index

Force, Horse-power, 132


champ de, 140
conservative - dissipative, 142
non conservative, 156 Impulsion, 167
diagramme, 16
élastique, 85, 270 Inclinaison des chemins, 107
électrique, 86
équilibre, 14
frottement, 75 Joule, 127
gravitationnelle, 85
notion, 13
résultante, 15 Masse,
centre de, 181
Fréquence angulaire, 271 définition, 50
et poids, 59
Frottement, équivalence avec énergie, 327
coefficient, 77, 281 gravitationnelle, 256
glissement, 75 inertielle, 256
roulement, 75 mesure, 60
statique, cinétique, 76 unité, 54
visqueux, 75, 80 variation avec la vitesse, 324

Fusée-engin, Maxwell - Boltzmann,


efficacité, 192 distribution de, 293
mouvement, 188
poussée, 190 Mécanique,
des quanta, ondulatoire, 297
newtonnienne, 307
Gravitation, relativiste généralisée, 309
champ, 140 relativiste restreinte, 307
constante, 241 statistique, 292
loi de, 241
mouvement d'un corps, 249 Michelson - Morley,
variation de t f g ' f , 242 expérience, 307

Gyroscope, 233 blolécule diatomique, 299


Index

Moment, Oscillations,
cinétique d'un solide, 216, 229 amorties, 280
d'inertie, 207 amplitude, 272
d'une force, 19 énergie, 276
par rapport à un axe, 204 entretenues, 284
par rapport à un point, 228 fréquence, 272
MHS, 269
Moment d'inertie, période, 272
calcul, 209 phase, 271
définition, 207 résonance, 285
valeurs, 211

Mouvement, Paramètre de choc, 180


chute libre, 43, 244
circulaire d'une particule, 99 Pendule,
dans le plan, 91 à torsion, 278
de nutation, 234 simple, 276
déplacement, 30
de précession, 231 Période,
équation, 39, 73 d'un satellite, 255
harmonique amorti, 280
harmonique entretenu, 284 Phase,
harmonique simple, 269 angle de, 271
périodique, 269
rectiligne, 17, 29 Planck,
constante, 299

Newton, Poids,
deuxième loi, 55, 205 centre de gravité, 181
loi de gravitation, 241 définition, 59
première loi, 14 mesure, 60
troisième loi, 6 4
Potentiel,
définition, 158
Orbites elliptiques, 251, 253 puits, 160
surface équipotentielle, 159
Index

P r é c e s s i o n , 232 Rotation,
a c c é l é r a t i o n a n g u l a i r e , 199
P r i n c i p e de l a moindre a c t i o n , 258 axe f i x e , 199
a x e mobile, 223
P r o j e c t i l e , 92 déplacement a n g u l a i r e , 199
p o r t é e , 98 v i t e s s e , 199
t r a j e c t o i r e , 97

Puissance, 131 S a t e l l i t e , 154


i n s t a n t a n é e , 131 é n e r g i e , 251
moyenne, 131 o r b i t e , 250
moment c i n é t i q u e , 252
P u i t s de p o t e n t i e l , 160 p é r i o d e , 255

Schroedinger,
Q u a n t i t é de mouvement, équation d e , 299
c o n s e r v a t i o n , r o t a t i o n , 217
c o n s e r v a t i o n , t r a n s l a t i o n , 169 S e c t i o n e f f i c a c e , 180
l i n é a i r e , 167
moment c i n é t i q u e , 216, 230 Statistiques,
Bose-Einstein, 296
Fermi - Dirac, 297
Radian, 199 Maxwell - Boltzmann, 292

R e l a t i v i t é r e s t r e i n t e , 307 S u r f a c e s é q u i p o t e n t i e l l e s , 158
c o n t r a c t i o n des longueurs, 316
d i l a t a t i o n du temps, 318
équivalence masse-énergie, 327 Toupie-mouvement, 233
paradoxe du méson p 321
p r i n c i p e s fondamentaux, 309 T r a v a i l , 119
t r a n s f o r m a t i o n de coordonnées, 314 f a r c e c o n s t a n t e , 119
t r a n s f o r m a t i o n d e v i t e s s e s , 323 f o r c e d e g r a v i t a t i o n , 245
v a r i a t i o n masse-énergie, 324 f o r c e v a r i a b l e , 121

Résonance, 285
Unités - systèmes, 56
R o t a t e u r , 297
Niveau d ' é n e r g i e , 300
Microscopique, 300
Index

Vecteurs, 1
addition, 2
composantes, 4
concourants, 6
coplanaires, 6
multiplication scalaire, 10
multiplication vectorielle, 10
soustraction, 4

Vitesse,
angulaire, 199
du centre de masse, 183
instantanée, 31
moyenne, 30
moyenne, 296
plus probable, 296
quadratique, 296
relatives, 109
tangentielle, 201

Watt, 131

Vous aimerez peut-être aussi