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Séance 2: L´éco sociale et les grands courants de l´économie

Document 1.1 : L´econ repensée

« Microéconomie : Hypothèses et résultats »


La micoécon. part des unités élémentaires de décision (agents) : les ménages et les entreprises.
Elle s´intéresse à leurs choix et aux rapports de ceux-ci avec les prix. Elle met l´accent surtout
sur les équilibres du système. C´est-à-dire, les situations où les choix des agents sont
compatibles.
(La macroéconomie raisonne de façon globale à partir de concepts tels que le produit,
consommation, investissement. Ces concepts sont les « agrégats ». Elle vise à estimer les
relations entre les divers agrégats pour en tirer conclusions de politique écon.

L´équilibre générale n´est pas assuré → Modèles de concurrence imparfaite.

La microéconomie née environ les années 1870 : Pères fondateurs : Walras, Jevons (anglais),
Menger (autrichien). Son but est de fonder l´étude de l´écon. sur une base scientifique et de
déduire les lois les + fondamentales du fonctionnement de l´écon.
Pour cela, ils essaient de construire un modèle théorique simplifié de l´échange marchand. Ce
modèle met en présence des CONSOMMATEURS et PRODUCTEURS. (On les considère
rationnels et cherchant à maximiser leur intérêt). Ils sont placés dans des conditions particuliers
d´échange = CONCURRENCE PARFAITE. L´obj de ce modèle est d´expliquer l´econ dans
son ensemble.

Ajd´hui, Microécon. est identifiée à la théorie NEOCLASSIQUE.

« L´hypothèse de la rationalité des agents »

2 unités élémentaires de l´analyse microecon : Consommateur (ménages) et Producteur


(entreprises) qui font des échanges sans être contraints de la faire. Comme, nul n´est obligé,
chacun échange en visant son propre gain.
Ménages disposent de ressources et cherchent à faire des échanger. Comme ils sont
rationnels, ils cherchent à augmenter leur satisfaction.
Entreprises : fonction (f) de production : Q maximale de produits qu´elles peuvent
obtenir à partir des divers inputs (comme le travail, matières primes, etc.). Comme elles sont
rationnelles leur obj. est maximiser le profit.
Pour rendre cette modélisation possible, le microéconomiste doit ajouter de
nouvelles hypothèses (sinon, il a l´incertitude de combien sera le taux d´échange, d´où les
individus se rencontrent et de leur aptitude au marchandage). La plus simple de ces nouvelles
hypothèses es d´avoir un personnage fictif qui fixe un prix unique pour chaque bien

« Le paradoxe de la concurrence parfaite »

Concurrence parfaite : Pour être sûr que l´offre (O) et la demande (D) d´1 bien s´effectuent
dans les meilleures conditions, il faut supposer que les O et les D individuelles sont regroupés,
additionnées, puis confrontées. → On peut parler de la D et l´offre d´1 bien donné.
Il faut adopter aussi d´autres hypothèses :
A) Les prix (P) des biens sont affichés par(x) 1 entités extérieure aux agents.
B) Les agents connaissent ces P et a partir d´eux, les agents formulent des O et D.
C) O et D indiv. sont regroupées, additionnées et confrontées globalement par un
personnage fictif.
* S´il n´y a pas d´égalité des O et des D, les P sont modifiés et les processus
recommence jusqu´à obtention des conditions d´équilibre.
La Concurrence Parfaite est alors une forme d´org sociale extrêmement centralisée, reposant sur
un personnage fictif (commissaire-priseur) qui propose des P, en informe les agents, reçoit leurs
O et D, cherche à les rendre compatibles et, enfin, organise les échanges.

Mais l´idée qu´on fait habituellement du marché est à l´opposé de celle de la décentralisation.
Pourquoi, ce modèle occupe une place si importante en microécon ?
- Une forte centralisation est proposée pour éviter de traiter de situations caractérisées
par des négociation multilatérales, à l´issue indéterminée.
- L´équilibre de concurrence parfaite représente une affectation de ressources entre les
individus qui est optimale. (Optimale = Optimum de Pareto : Il n´est pas possible d
´augmenter la satisfaction d´un individu sans détériorer celle d´au moins un autre. Toutes les
possibilités d´échanges mutuellement avantageux sont épuisées. Ce n´est pas nécessairement
une situation socialement juste. Cependant, l´économiste ne se soucie de la justice, mais de l
désigner les situations efficientes.) Le microéconomiste accorde 1 place importante aux
optimums de Pareto qui sont des états efficients. → Recommandation des pol. écon. qui
conduisent à ces états.

« Un modèle avant tout mathématique »

Le modèle de concurrence parfaite doit son succès à sa simplicité sur le plan mathématique. Le
modèle permet le traitement mathématique de résultats.

Priorité est accordée à l´existence d´un système de prix d´équilibre assurant la cohérence interne
du modèle.

Prix d´équilibre : Démontré années 50. C´est considéré comme l´acquis le plus important de
la théorie économique. Il intéresse probablement plus un planificateur qu´un défenseur de l
´econ de marché.

La démonstration de l´existence d´un équilibre gén est le seul résultat de la microécon.

Comment le système parvient-il alors à l´équilibre ?


→ Loi de l´O et D. Le commissaire-priseur confronte globalement les O et les D, fait
varier les P, en cherchant la valeur d´équilibre. Ce qui se passe c´est que le « tâtonnement » de
prix ne conduit pas à l´égalité de l´O et D pour tous les biens. Le tâtonnement peut continuer
indéfiniment, puisque le système est instable.

(La « main invisible », c´est-à-dire que les mouvements de prix se guident à eux seuls les choix
individuels de façon à les rendre compatibles n´a pas aucun fondement sur le plan
mathématique. Laisser jouer librement l´O et D ne conduit nullement à une situation
harmonieuse, où chacun pourrait réaliser ses plans).
Cette situation est due à l´effet de substitution (je peux substituer le bien plus cher à un
autre ce qui fait baisser la D) et de revenu (j´ai plus de sous ce qui augmenter la D). On ne peut
pas non plus déduire des « lois » gén. à partir des seuls choix indiv.

« Dépasser le cadre de la concurrence parfaite »


Quelques microéconomistes proposent d´autres modèles, à savoir : concurrence IMparfaite,
théorie des contrats, écon de l´info, modèles issus de la théorie des jeux
- Concurrence imparfaite : Certaines entreprises sont supposées fixer les prix (le reste
de l´écon conserve les caractéristiques de la concurr parfaite, notamment la centralisation). Ces
modèles ont échoué pour prouver l´existence d´un équilibre gene. Les microécon sont donc
contraints d´adopter une approche d´équilibre partiel.
-Théorie des contrats : Étudie les relations bilatérales (entre un seul vendeur et un seul
acheteur). OBJ : Trouver le contrat qui permet d´approcher le + possible une situation efficace,
même si chaque agent est guidé par son seul intérêt et adopte un comportement opportuniste →
inefficience.
- Théorie des jeux : Des choix individuellement rationnels ne conduisent pas forcément
à une issue « collectivement » rationnelle.

La microécon, et notamment sa théorie de l´équilibre gén., est souvent considérée comme le


pilier de la science écon. Elle tire sa force de l´utilisation abondante des maths. MAIS si on se
laisse pas impressionner par les équations et les symboles mathématiques, on es alors frappé par
le caractère très particulier du cadre envisagé dans ces modèles et par la minceur des résultats
obtenus.

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Doc 1.2 Socioéconomie : Derrière la marché, le lien social

Socioéconomistes : On ne peut pas concevoir l´econ. hors des relations humaines.

Les crises mettent en évidence la nature des systèmes et des personnes qui les composent. (p.e.
la crise boursière asiatique = clientélisme, collusion entre milieux d´affaires, administrations et
gouvernements) . Les manuels d´écon ne parlent pas de ces aspects de l´écon.

Marc Granovetter : « L´action écon. est modelée et contrainte par la structure des relations
sociales dans lesquelles tout acteur écon. réel est inscrit ». Les systèmes écon. d´insèrent dans le
tissu social, sont imbriqués dans un ensemble de réseaux sociaux, d´institutions qui en fait des
« constructions sociales » contingentes.

« La force des liens faibles »

La socioéconomie est une grande famille de pensée qui regroupe les :


- Regulationnistes
- Conventionnalistes
- Évolutionnistes
Leur seul point en commun est de rejeter la vision désincarnée du marché proposé par le
modèle « orthodoxe » de l´économie néoclassique. De leur côté, les socioéconomistes sont des
hétérodoxes.

Thorstein VEBLEN (1857 – 1929) : Au début du XXe siècle, critique la conception de l´écon.
vue comme un système physique auto-équilibre. L´écon est des formes sociales vivantes qui
naissent, se développent, survivent ou disparaissent.
Les institutions écon se constituent sur la base de routines, conduites conventionnelles,
et coutumes. Bref, on ne peut pas comprendre les formes écon hors des conduites sociales des
hommes qui les animent. (p.e. Veblen observait que les aristocrates et bourgeois du XIXe siècle
dépensaient leur bien, non d´une façon rationnelle, mais d´une façon ostentatoire.

Karl POLANYI (1886 – 1964) : « Encastrement » de l´économique dans le social. Le social ce


sont les institutions, les normes, règles, lois, routines, réseaux, valeurs qui façonnent les
marchés réels.
Joseph SHUMPETER (1883 – 1950) : S´intéresse à la dynamique du capitalisme, ses cycles de
croissance.

François Perroux (1903 – 1987) : Structures écon ne peuvent être comprises sans la prise en
compte des relations de pouvoir.

Albert HIRSHMAN : Dévoile la « morale cachée » de l´econ moderne.

Le problème c´est que les individualités marquants de la socioéconomie n´ont jamais su


doter la socioécon d´1 programme de recherches bien établi.

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« Vers la constitution d´un mouvement »

1990 : USA : l´Association internationale pour le développement de la socioécon

Handbook of Socioeconomics

Review of Heterodox Economics

En France (F) : Association pour le développement de la socioécon.


Rencontres et débats sur l´institutionnalisme, hétérodoxie en écon., socioécon. Dans ces
rencontres deux écoles ont une place centrale :
- École de la régulation : Née au milieu des années 70 : Analyse du fordisme et le
régulation qui aurait dominé les économies occidentales depuis l´après-guerre. Plus tard, les
études régulationnistes se sont déployées dans plusieurs directions : étude des pays en
développement, écon en transition de l´Est, trajectoires nationales du capitalisme.
L´obj est de tenter d´articuler l´analyse des institutions sociales à celle de l´organisation écon.
Les diff types de capitalistes sont toujours vus dans leur histoire, leur dynamique et leurs
trajectoires spécifiques. Le capitalisme français n´est pas le même que le capitalisme anglo-
saxon.
Chaque capitalisme suit une voie qui lui est propre. Le rôle de l´écon est de saisir la logique
spécifique des formes écon.
L´École de la régulation se rapproche de l´École des conventions.

- École des conventions : Prend en compte les normes implicites, règles communes,
croyances partagées, c´est-à-dire, les conventions qui structurent les relations de travail et les
règles du marché.
Il n´y a pas de procédures totalement rationnelles pour déterminer le P d´1 bien, la qualité du
travail, etc.
Si les acteurs écon devaient dans cesse négocier, calculer, etc. pour définir le P des choses,
aucune transaction ne serait possible. Pour choisir une solution, on a recours a des conventions.
Elles opèrent comme réducteurs d´incertitude. (p.e.) entre employeurs et salariés pour
déterminer le salaire (W) et la qualité du travail, on a recours à 1 convention, c´est-à-dire, une
norme commune qui se définit dans l´interaction, négociation. Cela devient un « référentiel
commun ».
Les conventions changent d´1 secteur à l´autre, d´1 pays à l´autre. Elles peut être renégociées
au fil du temps.
Pensée hétérodoxe possède de grandes ambitions : ouvrir une nouvelle voie pour l´analyse
écon en y intégrant les institutions, les réseaux, normes, règles, valeurs qui encadrent l
´organisation des marchés.
Pour parvenir à devenir une véritable alternative, il y a plusieurs défis :
- Manque d´unité consubstantiel à la pensée hétérodoxe.
- Surmonter tentation de s´enfermer dans un discours critique à l´égard des
néoclassiques. Pour cela, il faut un programme de recherches qui ouvrent la voie à des
connaissances nouvelles.

Doc 1.3 Néokeynésienes : l´É réhabilité ?

John Maynard KEYNES (1883 – 1946)

Keynésianisme : Grand courant dominant dans les années 60.


Principes simples : - Le marché est sources de déséquilibres : chômage, surproduction,
krachs. Pour cette raison, l´État (É) doit intervenir dans le circuit écon pour réamorcer la
pompe de consommation et production.
Années 60 et 70 : « Keynésianisme hydraulique » : Circuit écon est une grande machine
dont l´E est le pilote. Il peut agir en manipulant certains leviers (politiques budgétaire ou
monétaire) pour relancer l´écon.
« Retour des néokeynésiens »
Les 1970 : Crise
Les 1980 : Inflation, chômage, déficits publiques → déclin du keynésianisme. Le
keynésianisme subit aussi des attaques du libéralisme.

Nouvelle génération de théoriciens « néokeynésiens » apparaît, comme Gregory Mankiw, l´un


des chefs de file de la NUKE (New Keynesians) Ils sont surtout des USA. Ils ne sont pas
fétiches de l´E ni idolâtres du marché.
Keynésianisme nouvelle manière : Mixte intégrant les acquis de la microéconomie et
des apports des néoclassiques. Leur vision de l´econ n´est pas unifiée en un cadre cohérent,
mais ils conservent quelques principes majeurs de Keynes : imperfection du marché et
nécessité de l´intervention de l´É.
Ils formulent de théories et propositions nouvelles pour l´emploi, commerce
international, développement.
Le keynésianisme orthodoxe fait porter la responsabilité du chômage par le
sous-emploi, lui-même lié à l´insuffisance de la D ≠ Néokeynesiens admettent qu´il existe aussi
des facteurs liés à l´O (p.e. les entreprises peuvent avoir des diff pour embaucher). Ils prennent
en compte les rigidités du travail (L), les effets « d´hystérésis » [la persistance d´un phénomène
écon. alors que sa cause principale a disparu. C´est la façon d´explique un phénomène de
moyen ou long terme qui n´a pas d´explication évidents, notamment pour le chômage et
inflation] et, finalement des causes traditionnellement keynésiennes.
Par conséquent, étant donné que le chômage a plusieurs composants, c´est
nécessaire d´intervenir à plusieurs niveaux : réduire les coûts du L par la diminution des charges
sociales (pas les salaires [W]), aider à la relance de la D, pratiquer une politique monétaire non
restrictive
Commerce international : Néokeynesiens soutiennent le principe d´1 aide de l
´É pour encourager et stimuler certaines industries nationales.
Pays en développement : L´É peut avoir un rôle stimulant dans le décollage
écon.

J. Stiglitz : 1993 : « Circonstance écon changeants requièrent 1 politique écon souple. C´est
impossible de concevoir les normes fixes dans une écon en évolution rapide.

Doc 1.4 Du nouveau sur le commerce international

Science écon. se renouvelle en découvrant de nouveaux champs comme celui de l´entreprise et


en aboradant des domaines traditionnels depuis des perspectives nouvelles
- Théorie de la croissance
- Théorie du commerce international

Ricardo disait que les nations avait intérêt à échanger entre elles : Si chacun met à profit ses
atouts → un bien supérieur pour toutes. Mais l´observation des flux du commerce mondial
montre une réalité différente : La plupart des échanges ont lieu entre des pays similaires et dans
les mêmes marchés. Comment expliquer cette situation, il n´y a pas d´avantages comparatifs d
´1 pays par rapport à l´autre. C´est cela le but des nouvelles théories du commerce
international.
- Concurrence monopolistique : Nombre de producteurs est limité à cause du coût d
´investissement. → Concurrence imparfaite : Rendements sont croissants.
(Si Renault décide de faire une nouvelle gamme de voiture, il faut qu´elle fasse un
investissement initial, mais elle démultiplie ses bénéfices si elle vend 200 000
voitures au lieu de 150 000) → Dans cette situation, un producteur ne peut pas
multiplier les gammes. Pour cela, la théorie montre qu´il est avantageux de
commercer entre pays sur des produits similaires afin de partager un marché
plus vaste.
Il y a des théories qui déroutent aussi comme celle qui dit que les États (É) ont
intérêt à aider leurs entreprises nationales pour conquérir un marché. C´est la « politique
commerciale stratégique » Ce coup de pouce est contraire aux règles de l´OMC.

la croissance
Depuis de 2 siècles, les économistes essaient d´expliquer par quels mécanismes la richesse
produite par une nation augmente ou pas sur la courte ou longue terme. Ils émettent la
hypothèse qu´il y en a 3 :
1) Le K
2) Le L
3) Le résidu : ensemble d´autres facteurs comme le progrès technique.

Les 1980 : Recherches sur las croissance avance : On parle des innovations, infrastructures ou
compétences. Ces facteurs ont déjà été connus par les économistes classiques. Ce qu´il y a de
nouveau c´est qu´il ces nouvelles théories soulignent l´importance des facteurs résiduel. Ceux-
ci ne sont pas extérieurs à la logique écon mais très imp. pour les décisions d´investissement. Si
une entreprise réalise des investissements en son équipement, cela aura des répercussions sur le
niveau global du K technique. Une nouvelle machine implique de nouveaux apprentissages qui
profite d´autres entreprises, même les concurrentes : Notion d´externalités positives.

K humain : Si j´améliore mon K humain, ces compétences peuvent être valorisées sur la
marché du travail et bénéficier aux autres entreprises.
La même chose peut s´appliquer dans le cas des infrastructure. Ces nouvelles théories
reviennent à réhabiliter l´É et ses investissements dans les infrastructures et l´éducation. Les
investissements ont des effets durables.
Au contraire des classiques, ces nouvelles théories parlent du maintien, voire l´aggravation,
des écarts entre les pays industrialisés et les pays en développement.

D´autres développements récents :

- Régime de croissances (École de régulation : explication de la longue phase de croissance


pendant les 30 Glorieuses grâce à l´intérvention de l´État, mode de production de masse, etc.
vs. croissance durable (importance de l´environnement)
- Savoir mieux apprécier les variations dues à des effets strictement comptables.

les entreprises
Pendant longtemps, l´entreprise d´après les économistes ne fut qu´un agent de production avec
un but : maximiser ses bénéfices.
1937 : Question : Pourquoi y a-t-il des entreprises ? Si le marché est le meilleur lieu d
´allocation de ressources, pourquoi pas traiter le personnel comme des sous-traitants, en
négociant au jour le volume et le P du L ? Problème : Ce type de gestion supposerait des
transactions permanentes → ↑ coût de transactions . C´est pour cela que l´entreprise abolit la
loi du marche en son sein pour éviter de plus hauts coûts de transaction. Dans une relation
marchande, les transactions ne sont pas gratuites. Parfois, il vaut mieux stabiliser que
renégocier sans cesse.

Théorie des coûts de transaction développée dans les années 80 par O. WILLIAMSON, un
auteur néo-institutionnaliste.

D´autres théories écon. ont été développées concernant les entreprises :


Théories de la firme, théorie de l´agence, th. des droits de propriété, th. des conventions.
Elles toutes cherchent à comprendre si l´entreprise est un marché en miniature.

Document 1.5 Le poids des croyances

Les croyance peuvent avoir des effets importants sur la politique écon. Depuis les
années 1980, une tendance conduit les économistes à accorder une place plus grande aux
anticipations individuelles, aux croyance et aux représentations. Cela a à voir avec les
crédibilité des pol. écon, réputation des banques centrales ou la confiance des marchés
financières. Ce changement est lié à l´hypothèse d´anticipations rationnelles et dans l´étude des
interactions stratégiques.
Pourtant, l´écon. orthodoxe ne laisse guère place aux représentations indiv. et aux
croyances. Économistes libéraux considèrent que les prix fournissent toute l´info dont nous
avons besoin. C´est-à-dire, les acteurs écon peuvent prendre des décisions efficaces sans
connaître le fonctionnement global de l´econ. Cette analyse ne laisse aucune place aux
dynamiques intersubjectives. C´est essentiellement la rareté qui détermine la valeur des
marchandises. La rareté est une donnée objective qui s´impose à tous les agents,
consommateurs et producteurs à travers les système de P. À partir de cela, on peut mesurer les
fondamentaux de l´écon, comme les techniques de production .
Les croyance des agents et les relations entre eux ne jouent qu´un rôle secondaire.

« La révolution des anticipations rationnelles »


Mais, l´analyse que nous venons de voir paraît-elle être insuffisante. L´acteur écon. doit
prendre en considération la manière dont l´écon., dans son ensemble, fonctionne. C´est-à-dire,
les anticipations sont un élément central de la dynamique écon. Les décisions dépendent
aussi d´opérations cognitives, à savoir, penser les interactions marcoécon.
J. MUTH, en 1960, avance l´hypothèse d´anticipations rationnelles. Cela consiste à
postuler que les anticipations des agents étaient conformes au modèle du modélisateur.
On peut parler d´une révolution des anticipations rationnelles. Ce qui est
révolutionnaire c´est l´idée que les agents écon. ont besoin de se forger 1a représentation de l
´écon avant d´agir. Il faut avoir une interprétation du fonctionnement global du système avant
d`entreprendre. L´activité cognitive des agents n´est pas limitée aux seuls calculs et
informations, elle vise aussi à construire de modèles.
Dans un premier temps, cette dimension critique n´est pas pleinement perçue. Des
théoriciens qui croient fermement à la conception libérale de l´econ. utilisent la hypoth. d
´anticipations rationnelles. Leur travail ne laisse pas de place au travail d´interprétation.
Les « nouveaux classiques » croient que le fait que les agents soient capables de penser
correctement la nature des chocs écon rend plus efficients et + habiles les ajustements du
marché. → Adaptation aux contraintes de rareté est + rapide et + sure.
« Des croyances autoréalisatrices »

Mais, au fur et à mesure que les modèles avec anticipation rationnelles sont utilisés, il
devient évident que la lecture restrictive que nous venons de voir doit être abandonnée. Si l
´action des agents dépend de la manière dont ils représentent la fonctionnement de l´écon, on a
des phénomènes nouveaux : Les croyance qui ont des effets sur la dynamique écon s´éloigne
des valeurs déterminées par les fondamentaux de l´écon. En effet, les croyances peuvent
modifier les enchaînements macroecon dans un sens qui valide les croyances initiales. Cela
bouleverse la conception « objectiviste » de l´ordre marchand.

La variable décisive est la façon dont les agents interprètent la rareté. On peut voir cette
importance en deux cas : les équilibres de taches solaires et les bulles spéculatives rationnelles.
Quant aux taches solaires, la croyance selon laquelle, les taches solaires ont un effet sur l´econ
suffit à produire comportements que font varier les P. C´est une prophétie autoréalisatrice.
Dans le 2e cas avec les bulles spéculatives, on voit un résultat de même nature. (Bulle
spéculative : Une situation dans laquelle, il y a un écart durable entre la valeur d´un titre, selon
l´observation des fondamentaux et les cours auquel il est côté. L´interprétation traditionnelle
consiste à voir l´effet d´1 irrationalité des marchés, sans rapport avec les fondamentaux. Mais,
théorie des bulles rationnelles propose une interprétation opposée. Il peut être rationnel pour
un investisseur d´acheter un titre, aujourd´hui, même si le P est supérieur à sa valeur
fondamentale dès lors que cet agent anticipe que le P du titre augmentera, demain, sous l´effet
des croyances du marché. → dynamique de hausse continue → autovalidation de croyances.
Ces 2 théories imposent une remise en cause radicale à l´econ orthodoxe : Contraintes
de rareté et principe concurrentiel ne suffisent pas à déterminer les grandeurs écon (taux d
´intérêt, croissance, etc.)
Donc, un nouveau problème surgit : Comment déterminer ces croyances ? Il faudrait
chercher, dans la rationalité instrumentale (hypothèse selon laquelle les agents atteignent leurs
buts en utilisant la meilleures combinaison possible des moyens dont ils disposent. Le +
important c´est la cohérence de leurs choix. Cette hypothèse essaie de rendre possible la
formalisation mathématique des comportements écon. C´est irréaliste, mais elle a inspiré d
´autres hypothèses.) le principe que permette de sélectionner les croyances acceptables ; quelles
prédictions sont conformes aux réalités.

« Les limites de l´analyse classique »

Le principe de rationalité est trop faible. Une croyance peut s´avérer rationnelle parce
qu´elle donne naissance a des comportements qui la valident. Cette crise théorique est très liée
à nos écon fortement financiarisées. On a une régulation dominée par la finance. C´est-à-dire,
on vit dans un régime d´opinion globale. Les marchés financiers sont des lieux où un travail d
´interprétation s´élabore des données macroécon. et d´évaluation de la politique écon qui
influence l´ensemble des décisions privées. Or, l´opinion financière a une logique
essentiellement autoréférentielle. Chaque investisseur cherche à anticiper les croyances des
autres. Pour évaluer une proposition, chaque opérateur s´interroge sur sa capacité à recueillir l
´adhésion des autres intervenants. Tous analysent le problème sous le même angle. Il y a une
dynamic d´autoréalisation des croyances qui perturbe la logique de formation de l´opinion
financière.
L´analogie entre la sphère fiancière et la théor. écon est étroite. Ils font face au
problème du fondement des croyances. Toutes deux sont menacées par une crise d
´indétermination autoréférentielle. La période contemporaine est une période de fortes
mutations. L ´incertitude financière y traduit une incertitude + profonde. Il s´agit de construire
un nouveau consensus social. Ce consensus ne peut pas être basé sur une analyse purement
instrumentale. Il faut tenir compte du rôle des valeurs et normes de l´ensemble du groupe. Il
est nécessaire de penser l´encastrement de l´écon dans son environnement social.
Document 2 : Sociologie économique et économie politique (Ughetto)
Sociologie économique et économie politique, Pascal Ughetto

Introduction :

Les phénomènes économiques ont une importance croissante dans notre société, ce qui a deux
conséquences sur l’étude de ces derniers :

- ça justifie l’existence d’une discipline qui leur soit explicitement consacrée

- il est également nécessaire de ne pas laisser l’économie sous le seul regard des
économistes, et que d’autres disciplines se penchent sur ces phénomènes.

 Ca légitime l’existence de la sociologie économique.

 Et ca mène à des confrontations entre les points de vue des différentes


disciplines, à la coexistence de différentes théories, et à de nouveaux rapports
entre elles.

Économie et sociologie : au temps de la rivalité


Importance particulière reconnue à l’économie dans les sociétés modernes : elle
procèderait, pour une part importante, du souci individuel de réaliser son intérêt,
à travers la négociation libre de contrats sur des marchés.
Le marché est conçu comme un « lieu abstrait où s’agrègent et se confrontent les
demandes et les offres d’un même produit, au moyen d’une concurrence portant
sur le rapport entre les quantités et les prix. », et il est vu comme une forme
d’organisation centrale. Autres caractéristiques :

• les offreurs et les demandeurs d’une marchandise sont tous définis par une
nature rationnelle.

• les relations qu’ils nouent sont de nature ponctuelle, c’est-à-dire qu’elles ne


durent que le temps de la transaction, pour des raisons d’intérêt individuel.

• Les individus de même catégorie (offreurs ou demandeurs) sont dans une


relation de rivalité, tandis que ceux de catégorie opposée défendent des
intérêts symétriques.  Cela s’exprime dans le rapport d’échange, où le
marché peut concilier les intérêts de chacun, et garantir (ou non) l’ordre
social.

 Questionnement : Une société peut-elle « tenir » sur la base de ces principes ?

Le marché concurrentiel, théorie économique de la société et modèle normatif


Le modèle du marché concurrentiel est au centre du débat :
- Apparition de cette notion entre le XVIIème et le XVIIIème siècles, mise au
centre de l’explication économique par Adam Smith, qui s’appuie sur les notions
de marché et d’accumulation du capital, avec l’image de la « main invisible »
qui pousse chaque individu à réaliser l’intérêt de tous en même temps qu’il
réalise son intérêt individuel. La concurrence assure la croissance (accumulation
du capital), qui permet le plein-emploi, et aucun intérêt intermédiaire ne doit
venir perturber le jeu de la concurrence sur les marchés pour que cela
fonctionne.
- Reprise de cette notion sous une forme qui explicite sa dimension normative par
les auteurs de la « révolution marginaliste » (Menger, Jevons, Walras) origine
de la théorie néoclassique. Idée qu’une économie est un ensemble d’individus
dont l’activité économique fondamentale est le calcul économique. Quelques
grands postulats décrivent cette activité économique :

• la rareté des ressources (état naturel)

• les dotations en ressources de chaque agent (naturelles aussi)

• le calcul maximisateur des agents : ils ne peuvent pas tout avoir, mais
cherchent à obtenir le maximum envisageable par le biais des transactions
qu’ils réalisent.

• L’échange des ressources est une modalité privilégiée d’accomplissement de


l’intérêt ça fait du marché le lieu fondamental de l ‘économie, et un lieu de
rencontres entre individus maximisateurs.

 C’est donc une économie décentralisée qui est ici défendue, et


l’argumentation qui vise à prouver son efficacité repose sur une hypothèse
d’économie pure : on se place dans un cadre fictif, où on verrait les individus
agir selon leur nature sans rencontrer d’obstacles.

 C’est de l’individualisme méthodologique : seuls les individus agissent, et


il est regardé comme on scientifique de faire reposer l’analyse sur des
catégories jugées métaphysiques, comme les classes sociales.

 Ces théories soulèvent la problématique de l’équilibre ne développant


l’idée selon laquelle l’intérêt de chacun est réalisé par leur participation à
l’échange.

La dimension socio-historique opposée au naturalisme économiciste


Débats sur la place qu’il faut accorder au marché pour expliquer les
phénomènes économiques de l’époque :
- Fin XIXème siècle - début XXème siècle : contestation par des économistes et
des sociologues de la place centrale accordée au marché : c’est vu comme peu
réaliste, et ça ne mènerait pas forcément à un ordre social et à un ordre
économique stables. Les dimensions sociale et historique sont mises en avant
pour expliquer l’économie plutôt que le marché.
- Questionnement sur les principes de la modernité, vécus comme un ébranlement
en puissance de l’ordre social, qui ont été développés par la Révolution française
et par la Révolution industrielle. L’économie est alors vue, dans l’approche
sociologique, comme un des éléments qui permet d’expliquer l’ordre des
sociétés modernes, et on ne s’intéresse donc pas exclusivement à elle. Il est
démontré que la prédominance de l’économie dans l’ordre social moderne est
une construction historique, devenue dominante et conçue comme allant de soi
seulement récemment.
- Pour les sociologues, si la société moderne « tient », ce n’est pas seulement
parce qu’il y a une recherche des intérêts individuels de chacun, mais c’est aussi
parce que des normes sociales, observables à travers des institutions et de la
socialisation, poussent les individus à agir conformément aux principes de la
modernité.
- Critiques des théories libérales sur le marché développées aussi par les
économistes. F. List : la dynamique spontanée du marché est plus d’accroître des
rapports de force inégaux initiaux que de réaliser l’intérêt de chacun, voire de
tendre à détruire les possibilités d’existence de ceux dont le développement
économique est moins avancé. Or, si un tel rapport de force inégal risque
d’anéantir les forces productives, la vie de la collectivité est aussi mise en cause.
 Les institutions en peuvent pas par conséquent se subordonner aux forces
économiques abstraites de la concurrence et voir nier leur caractère socialement
construit.
- Cette idée mène au développement d’une approche économique
institutionnaliste ou historiciste en Allemagne (puis dans d’autres pays), qui
dans la querelle des méthodes s’opposera à des auteurs comme Menger sur le
débat suivant : la démarche scientifique en sciences sociales doit-elle permettre
de découvrir des lois universelles, ou des lois socio-historiques ?
- Marx : le marché est socialement et historiquement constitué et institué. C’est un
rapport social, pas un rapport entre des objets et des valeurs. Il n’a pas toujours
existé et n’existera pas toujours. Il ne garantit pas la stabilité, au contraire, les
rapports marchands et d’exploitation impliquent la récurrence des crises.
- Keynes : L’économie, au lieu d’être représentée comme une série de marchés,
doit être représentée comme un circuit, où les décisions des différents groupes
d’acteurs ont des répercussions en chaine les unes sur les autres, dans un
contexte où l’incertain domine, et où chacun doit prendre des décisions en se
faisant une idée de ce que va être l’état de l’économie découlant des attitudes des
autres.  Dans cette configuration, la possibilité d’une dynamique récessive et
du chômage naît.

 On peut observer à travers toutes ces théories une critique venant de l’analyse
économique adressée à l’économie pure, en forte convergence avec les
problématiques sociologiques.

Les choses se figent : deux disciplines, deux territoires


- Création de la sociologie économique, dans un contexte où la sociologie
prétend constituer une théorie de la société qui peut englober les diverses
approches du social, et devient en même temps une simple discipline à côté
d’autres, et se retire donc de ce qui est du domaine des économistes.
- Cependant, une critique du modèle du marché continue d’être faite à la fois en
sociologie et en économie (ex : forte influence de la pensée marxiste jusque dans
les années 1970).
- Dans les années 1970 et 1980, une théorie se développe en France : la théorie
de la régulation, inspirée de Marx et de Keynes. Elle développe le projet de faire
une analyse économique de la croissance te des crises en se référant à la
dynamique des institutions, considérées comme produits des rapports sociaux
dans leurs formes historiques.
- Les conditions de confrontation des deux disciplines vont ensuite se rejouer
dans la période récente.

Économie et (nouvelle) sociologie : rapports sereins entre points de vue


spécialisés
La rationalité : du normatif à une analyse positive des comportements ?
- L’hypothèse de rationalité est longtemps demeurée le point nodal des
oppositions entre analyse économique de type néo-classiques et approches
sociologiques. L’idée souvent développée dans l’approche sociologique était la
suivante : le comportement des individus ne s’explique pas par leur rationalité,
mais il doit être analysé dans une perspective holiste, où leur socialisation (ex :
le milieu social dans lequel ils vivent) qui les inscrit dans un ensemble qui les
dépasse les amène à prendre une telle ou une telle autre décision.
- Maintenant, cette hypothèse de rationalité n’est plus autant rejetée par la
sociologie, où on cherche même à analyser ses possibilités heuristiques. Chez les
économistes, elle est également moins vue comme un élément normatif.
- Renouvellements de la théorie néoclassique, avec la « nouvelle micro-
économie », dont la portée se manifeste dans les années 1970-1980 :

• Théorie des jeux, développée après la GM2 : analyse de la prise de décision


d’individus rationnels en interaction.

• « économie de l’information » : développement en même temps que les


théories de l’assurance dans les années 1960. Rend compte du rôle joué par
la détention asymétrique de l’information vis-à-vis des relations
contractuelles, à l’aide de deux concepts : l’anti-sélection : risque précédant
la conclusion d’un contrat de voir le marché sélectionner les transactions les
moins favorables par suite de l’incertitude sur la qualité du bien ; et l’aléa de
moralité : une fois le contrat conclu, l’une des parties peut s’estimer protégée
et tenter d’exploiter à son avantage la fait que l’autre ne peut pas observer
son comportement en permanence, ce qui eut abaisser l’utilité que l’autre
retirait du contrat.
 Ces théories ont toutes les deux un point commun : l’idée selon laquelle,
pour qu’une solution d’équilibre soit réalisable, il faut que, sur le marché
concurrentiel, les agents disposent de toute l’information nécessaire à leur
prise de décision, et soient empêchés de conclure des accords bilatéraux en
dehors du dispositif général du marché. Ca rend plus compliquée
qu’auparavant l’idée de rationalité des agents, puisque l’information est
inégalement détenue. L’individu doit, dans sa propre rationalité, intégrer les
croyances et l’information de l’autre pour prendre des décisions, et la
manipulation entre les individus est intégrée dans leurs calculs
maximisateurs en même temps que les objets et leurs prix.

 Ca étend le champ d’analyse des décisions rationnelles des individus à


toute situation empiriquement observable. C’est la « théorie standard
étendue ».
- Cette théorie permet d’expliquer des phénomènes autrefois tenus sous silence.
Le marché perd de sa prééminence dans les explications de l’économie : c’est
toujours un objet structurant, mais il fait surgir d’autres phénomènes : le souci
de garantir la transaction contre les effets de l’incertitude fait naître l’utilité de
dispositifs contractuels ou institutionnels hors marché cette idée est à l’origine
de la théorie des contrats, et ça permet notamment de rendre compte de
l’existence des entreprises. On passe d’une théorie de l’économie comme
ensemble de marchés à une théorie de l’économie comme ensemble de contrats.

 Point très emportant pour comprendre le rapport qu’économistes et


sociologues vont respectivement pouvoir établir à l’égard de ces
renouvellements théoriques :
- En voulant introduire du réalisme dans la théorie, on a perdu le point de vue
général sur l’économie.
- Les capacités d’analyse de la rationalité ont été multipliées par les néoclassiques,
et intéressent par conséquent même les sociologues, mais les limites de cette
rationalité ont en même temps été révélées.
- En même temps, ça ouvre la voie à de nombreuses réflexions sur la rationalité,
en mobilisant notamment les résultats des travaux de sciences cognitives  elle
peut désormais devenir cognitive, située, ou encore inscrite dans des réseaux
sociaux et ainsi engager des interactions entre l’individuel et le collectif qui
posent en de nouveaux termes l’idée de rationalité : elle n’exclut pas le collectif,
mais elle s’y articule.  elle gagne un degré supplémentaire de réalité
empirique.
- Ca amène des économistes à construire des théories alternatives à la « théorie
standard étendue », notamment avec l’économie des conventions et la théorie
évolutionniste, liée à l’hypothèse de rationalité cognitive qui est plus appréciée
par les sociologues.

La nouvelle sociologie économique, ou le rapport non conflictuel l’analyse


économique
- Les rapports entre sociologie et économie se modifient dans ce contexte, et ça
va amener au développement de la sociologie économique.
- On pense désormais qu’il ne faut pas se contenter de s’interroger sur
l’historicité du monde capitaliste, mais sur la manière dont il fonctionne
effectivement.
- Avec le renouvellement de la notion de rationalité, on s’intéresse moins
qu’avant au modèle du marché et à la rationalité dont est porteuse la théorie néo-
classique.

 Le rapport à l’économie peut alors s’établir sur des bases moins


conflictuelles, et on peut regarder les phénomènes à partir de perspectives
disciplinaires diverses.
- Cependant, ça n’empêche pas que la démarche sociologique critique les excès de
la démarche économique, quand ils mènent à un impérialisme économique, qui
nuit à la diversité des regards.
- La sociologie s’intéresse en fait aux mêmes objets que l’économie, mais en
revendiquant une autre démarche d’analyse : elle veut montrer que les
phénomènes économiques ne vont pas de soi : exemple de la théorie de
Granovetter : le comportement économique n’est pas explicable à partir de la
seule action : il faut aussi prendre en compte dans les explications que l’action
est nécessairement située socialement. Les individus sont moins pris dans des
rapports sociaux que dans des réseaux sociaux, des relations interpersonnelles.
C’est le thème de l’encastrement social, emprunté à Karl Polanyi, à une nuance
près : contrairement à Polanyi, il refuse de penser qu’avant l’apparition des
sociétés modernes, l’économie aurait été complètement immergée dans les
autres sphères (sociale, politique, culturelle) et contenue par elles, et qu’elle se
serait ensuite pleinement différenciée et autonomisée. Au contraire, Granovetter
pense qu’il faut considérer la manière dont le social continue d’être un cadre
actif de l’action économique. Cette approche de l’économie se détache du souci
d’analyser l’historicité des rapports entre l’économique et le socio-politique, ce
qui caractérise la tendance générale de cette période.
- En réalité, on veut toujours « dénaturaliser » l’économique, mais étant donné
que sa prégnance nous oblige tous à agir de manière rationnelle, on s’attache
désormais à montrer que l’action dotée d’une certaine forme de rationalité
économique n’est pas donnée naturellement, mais socialement construite.
Exemples :

• Garcia : le marché n’émerge jamais tout seul, mais doit être institué par un
processus social. L’institution de l’homo oeconomicus doit faire l’objet
d’une construction sociale. L’économie moderne ne libère pas les individus
de leurs liens socio-politiques, mais les reconfigure, ouvrant des espaces de
liberté tout en reconduisant également sous son égide les anciens rapports de
domination.

• V. Zelizer : les valeurs culturelles sont les seuls à être susceptibles d’aider à
comprendre ce qui permet de considérer qu’on va trouver naturel de traiter
une demande ou une attente sur un mode marchand ou non. Ex : abandonner
un enfant parce qu’il coûte cher de s’en occuper, et être prêt à payer pour
adopter un enfant fait naître un marché de l’adoption de bébés. Puis
changement dans les mentalités où l’enfant prend un coût affectif, et où on
ne l’abandonne plus comme ça pour des raisons financières.
- On ne nie plus l’existence de l’homo oeconomicus, mais on étudie la manière
dont il doit être équipé pour pouvoir effectivement calculer et exercer sa
rationalité

 Développement d’une sociologie des processus marchands, pour analyser ce


qui permet aux offres et aux demandes de se rencontrer effectivement.

 On pense que cette rencontre ne se fait pas spontanément, mais que des
dispositifs de médiation interviennent, assumées par des professionnels du
marché, ainsi que toute une variété d’équipements, qui aident les consommateurs
à se repérer et à calculer (=à exercer leur rationalité)
- Ces travaux prennent acte du renouvellement de l’analyse économique, et se
développent plus ou moins en complémentarité avec l’économie de
l’information. Insistance sur l’importance des dispositifs institutionnels
(dispositifs de jugement et de promesse) indispensables aux marchés
contemporains, dans la question de la qualité dans les critères et de la difficulté
de l’exercice du choix par les demandeurs. Ils rejoignent ainsi des économistes
comme Akerlof ou Stiglitz.
- Apport de P. Bourdieu à ces théories : il s’intéresse à ce qui vient fonder les
croyances économiques, cad les anticipations dites rationnelles.

La diversité des liens entre approches économiques et sociologiques sur


l’économie.
Quelles sont les nouvelles formes de relations entre l’économie et la sociologie
économique ?
- Cohabitation entre la « théorie standard » et des théories alternatives dites
« hétérodoxes ». Point commun : rejet de la représentation de l’économie des
néoclassiques, y compris de l’idée que c’est avant tout une série de marchés.
- Pour les hétérodoxies, les marchés et la concurrence supposent l’existence des
entreprises, car la concurrence et les marchés ne sont rien d’autre que ce qu’en
font les stratégies des firmes : recherche de différenciation, d’innovation, et de
prise d’avantage sur les autres pour survivre et obtenir temporairement un
surprofit.

 Les traditions critiques comme celle de Keynes sont prolongées par ces
théories : nos économies sont considérées en premier lieu comme des
« économies monétaires de production » (Barrère, 1985), et non comme des
économies de marché.

 Même quand elles s’intéressent au marché, ces théories s’intéressent à l’enjeu


de la production, à travers des problématiques comme celles de:
• l’innovation (théorie évolutionniste)

• les mondes de production et l’apprentissage collectif (économie des


conventions)

• le rapport salarial (théorie de la régulation)


Et elles accordent de l’importance aux enjeux de réorientation de la
spécialisation de nos économies sur des critères de compétitivité hors-coût,
négligés ou niés par des perspectives néo-classiques.
- D’autres disciplines portent de l’intérêt à l’ordre économique moderne,
particulièrement dans des perspectives qui s’appuient sur Mauss et Polanyi.
Apparition des notions de réciprocité et de don dans les analyses du M.A.U.S.S.
et de l’économie solidaire, comme n’étant pas assimilables à des formes
archaïques du comportement et de lien social, mais comme :

• Des fondements des interactions humaines (M.A.U.S.S.)

• Des formes d’organisation prenant place à côté du marché et de l’économie


mixte (économie solidaire)

 Les relations entre les théories économiques et les approches


sociologiques, soit à la problématique classique des fondements sociaux de
l’ordre économique moderne, soit à diverses composantes de la sociologie
économique, deviennent très variées.

Conclusion :
Avec la nouvelle sociologie économique, l’existence d’un regard proprement
sociologique sur l’économie est rendu légitime Ca permet d’interroger les
résultats de la science économique quand elle se veut trop impérialiste.
L’économie et la sociologie n’ont pas fini de problématiser dans des termes
différents l’analyse des mêmes objets, mais elles sont moins destinées à
modifier leur regard respectif l’une au contact de l’autre qu’à approfondir la
spécificité de leur regard.

___________
Document 3 : Économie sociale

1) « Les sources de l´ES ».

L´ES puise ses origines dans des pratiques très anciennes.


- Moyen Âge : guildes, compagnonnages
- Plusieurs écoles de pensée : tradition socialisante, sociale-chrétienne, libérale
(initiatives d´entraide), école solidariste (GIDE)

École de tradition socialisante


-Saint-Simon (1760 – 1825) : Défend, en opposition au libéralisme, un modèle industriel qui a
pour but de procurer le plus possible de bien-être à la classe ouvrière.
- Fourier (1772-1837) : Avec le phalanstère (la communauté de travailleurs dans son système)
répartition des biens selon le travail, le K et le talent.
-Goudin (1817 – 1888) : Crée le familistère→ des conditions de vie confortables dans 1 esprit
communautaire.
- Bouchez (1796 – 1865) : Un apôtre de l´association ouvrière et un pourfendeur de la
concurrence et l´entrepreneur qui sont, pour lui, des parasites.

« École du christianisme social »


Elle s´intéresse beaucoup à la charité chrétienne. Elle plaide pour les solidarité des
nantis envers les + défavorisés. Préconise davantage le patronage que l´asso ouvrière ou la
communauté.
- F. LE PLAY (1806 – 1882)Défend le patronage contre le libéralisme.
1866 : Fonde une Société d´écon. sociale.
1867 : Il introduit l´es à l´Expo universelle.

- F. RAIFFEISEN (1818 – 1888) : Crée en Allemagne l´Assoc pour le pain → Lutter


contre la famine.
Jette les bases pour le crédit mutuel en constituant une banque pour
mettre aux paysans d´échapper aux taux usuraires .

« École libérale »
- John Stuart MILL (1806 – 1873) : L´asso de production est un
moyen de rationaliser le système écon, d´augmenter la productivité, d
´associer tous les travailleurs aux résultats de l´entreprise.
- Frédéric BASTIAT (1801 – 1850) : Concept d´asso progressive et
volontaire.
- Léon Walras (1834 – 1910) : L´un des fondateurs de l´econ.
néoclassique
1896 : Études d´econ sociale. Une façon différente de faire de
l´econ publique, prise en compte des problèmes sociaux.
3 niveaux d´analyse écon :
A)Econ politique pure : domaine du vrai. Identification
et définition des lois naturelles
B) Econ appliquée : domaine de l´util. L´étude des
moyens les + econ d´utilisation de ces lois.
C) Econ sociale : Domaine du juste : L´appréciation de
la valeur morale de ces applications.

- Charles GIDE (1847 – 1932) : l´École de Nîmes qui en 1885 crée la


1ere Fédération française des coopératives de consommation basé sur l
´expérience de Rochdale en Angleterre.
À l´École de Nîmes, Gide théorisa la « République coopérative » : la
coopération de consommation → transformation sociale.
Similaire à Walras : Distinction entre écon. pure, écon. appliquée, et écon
sociale
Différent : Gide consacre devantae à l´étude de l´econ. coopérative et
des ? sociales.
(Rochdale : source de mouvement coopérative. Par extension de la notion
même d´écon sociale car elle intègre les principes : égalité, contrôle
démocratique [un homme=une voix], liberté d´adhésion, justice écon
[répartition des bénéfices au prorata de chaque membre], équité, neutralité
religieuse et politique, éducation des membres.)

De son apparition au milieu de XIXe siècle, jusqu`à sa résurgence dans le dernier quart du XXe
siècle, selon les époques et auteurs, on peut voir 3 types d´approches complémentaires :
1) Volonté de rupture académique et intellectuelle
2) Approche centrée sur l´id d ´1 secteur écon. spécifique
3) Approche insistant sur dimension politique du projet d´écon sociale.

2) « Rupture avec écon politique traditionnelle »


Gide et Walras considèrent l´econ sociale comme 1 discipline académique qui rompt
avec le modèle d´analyse dominant auparavant.
- Gide : Prone la suppression du profit et l´abolition du salariat au profit de sociétariat.
1887 : « Revue d´econ politique » : Réaction aux économistes libéraux.
1893 : Expose l´idée de solidarité en tant que programme écon. »
« Principes d´econ publique » : Réédité 26 fois et traduits en 19 langues

- Walras : Bien qu´il soit considéré comme un des fondateurs de l´analyse néo-
classique, sa pensée constitue une rupture essentielle :
Avec la tradition classique : Il veut introduire les maths en écon.
Avec conception ultra-libérale de l´écon : Intérvention étatique est parfois
nécessaire pour conjuguer « l´intérêt et la justice ».
(C´est comparable à la notion de l´Econ. sociale du marché « Soziale Marktwirtschaft » en
Allemagne au lendemain de la IIGM : Concilier la liberté et justice sociale )

« Réinterprétations »
La notion d´ES de Weber peut se comparer à celle de Gide et Walras. Weber la
considère aussi une science.
1909 : Weber intitule « ÉS » la collection qu´il dirige. Dans cette collection, il publie
Économie et société en 1922.
ES pour Weber :
Théorie écon : Étude des phénomènes écon, histoire écon, faits historiques concrets
Sociologie : Signification culturelle des faits observés.

Swedberg propose « dépasser la définition formelle de l´econ centrée sur le marché »


Faire le lien entre les approches gidienne et walrasienne et d´autres approches académiques plus
récentes comme la socio-économie ou la sociologie économique.
Ces approches s´intéressent davantage à l´encastrement social » de l´econ qu`à l
´explication de ses conséquences sociales et ils émettent l´hypothèse que l´écon est dépendant
de qqch d´autre que de lui-même. Bien que Walras ne partagerait pas cette dernière
affirmation, elle et l´encastrement social répondent à un même obj initial : la remise en ? des
analyses dominantes jugées insuffisantes. (Au début du XXe siècle : écon politique classique
jugée insuffisante / aujd´hui (fin des 1990) : l´econ néo-classique)

3. « ÉS comme secteur écon »


C´est la 2e approche : L´ES est un secteur écon spécifique, original organisé selon des
règles propres et sur analyse des org. d´econ sociale en tant qu´organisations écon spécifiques
distinctes des entreprises capitalistes et des admon. publiques. Pour marquer cette distinction :
terme « tiers-secteur » ou « 3e secteur »

« Difficultés de délimitation »
Bien que tout un pan de l´écon s´écarte des lois du marché et de la régulation
bureaucratique, il est cependant difficile d´en cerner les contours.
Diff. terminologies selon les pays : secteur à but non lucratif (USA), secteur volontaire
(RU), écon populaire (Amér. latine)….
Bien que marginale, on peut également mentionner 1 conception d´ES qui peut être
rencontrée dans les milieux académiques qui portent leur attention sur la nature des biens
produits. ES pour eux, c´est le secteur des biens collectifs (culture, santé, défense) qui relève
du secteur non-marchand.

(Secteur non-marchand : ensemble de biens et services auxquels on ne peut pas associer un P


de marché en rapport avec leur coût de production car leur financement ne dépend pas
majoritairement de leur vente sur le marché. Leur financement est partiellement assuré par des
impôts et cotisations).

(Bien collectif : Vérifie 2 propriétés :


- Non-rivalité : consommation du bien par un individu n´altère pas la Q disponible
pour les autres individus
- Non-exclusion : Mettre ce bien à disposition d´1 consommateur le rend accessible à
une infinité de consommateurs).

1900 : Expo universelle : Gide : Rapport que est le 1r déplacement de la ? de l´ES du


champ intellectuel et académique vers le champ écon concret. Il oriente l´évolution de terme
ES vers son sens moderne. Mais, il faudra attendre plusieurs décennies pour que les facteurs
politiques et institutionnels permettent à cette approche d´avoir la légitimité et reconnaissance
suffisantes pour s´imposer ai plan légal.

« Constat d´1 double échec »


ES trouve une première légitimité dans les travaux d´économistes comme H.
HANSMANN : Il existe certaines situations dans lesquelles ni le marché, ni l´É parviennent à
apporter une réponse satisfaisantes aux besoins exprimés par société. Il y a des défaillances de
marché et de l´E lorsque l´on se trouve en situation de D non solvables.
Les org d´ES sont capables de produire à moindre coût que l´admin. publique et sont
perçues comme plus dignes de confiance que l´entreprise privée à but lucratif et apparaissent à
fournir une réponse plus satisfaisante.
Les org d´ES apparaissent pour « équilibrer les effects les + inhumains du
développement écon. »
XIXe siècle : Coopératives de crédit mutuel agricole avec obj de fournir aux
paysans les moyens financiers de rester propriétaires de leur outil de production /Sociétés de
secours mutuel : pour couvrir les accidents du travail et maladie)
Plus récemment : Assos ou coopératives : Donner réponse aux problèmes d
´exclusion sociale et des évolution démographiques.

« Principes d´organisation »
La notion d´ÉS qui est imposée en France au début des 1980 et la plupart des pays d
´Europe a sa traduction théorique dans les travaux de C. VIENNEY. Il approfondit et étend à l
´ensemble des org d´ES l´analyse développée par G. FAUQUET dans son « Secteur coopératif »
(1935). L´ES regroupe les coopératives, mutuelles et les assos qui ont une activité de
production. Ces orgs présentent la particularité de combiner une association de personnes et
une entreprise. Leur condition discriminante est l´adhésion au principe de non-domination du
K, donner la primauté à la gestion du service sur la gestion de rapport, au service rendu sur le
profit dégagé, à l´activité sur la rentabilité, aux droits de personne sur les droits de la propriété.
Les bénéficiaires de ces activités ne sont pas des actionnaires ni investisseurs. C´est la principe
de la non-domination du K qui se traduit par le respect de quelques principes fondamentaux : 1
personne = 1 voix ; rémunération volontairement limitée du K investi ; affectation d´1 partie des
excédents dégagés à 1 réserve impartageable.
En 1980, les organisations de ce type institutionnalisent cette définition dans une charte.
1980 : Charte rédigée par les pouvoirs publics français institutionnalise cette définition.
1981 : Délégation à l´ES
1986 : Rapport par le Conseil Écon et social
1989 : Communication du Conseil de Ministres dans le sein de la CEE. Les
fondations y sont ajoutées aux mutuelles coopératives et assos

« Importance du secteur »
Dans la plupart des pays, il existe des organisations qui présentent des caratéristuqes
similaires et assurent des activités comparables.
France : Mutuelles d´assurance pour l´automobile
Mutuelles de santé
Bcp d´agricultures adhérés à une coopérative
Domaine bancaire : Crédit agricole et Crédit mutuel parmi les plus
performants et les + importants.
Les assos sont considérés comme les orgs qui ont créé le + d´emplois su cours
des années 1970.
USA : Secteur à but non lucratif (ne comprenant pas les coopératives) représente
presque 4% du PIB et 7% de l´emploi.
Japon : Coopératives de consommation sont particulièrement puissantes : Elles
rassemblent plus de 15% de la POP.

4. « Dimension politique du projet d´ES »


Une 3e approche de l´ES a à voir avec le versant social.H. DESROCHE distingue l´ES
« instituante » de l´ES « instituée ».
Davantage que ses résultats econ, il s´agit de souligner les « effets induits » de l´ES qui,
au-délà de sa capacité à produire en mettant en œuvre une forme originale d´org écon, remplit
une f plus qualitative. C´est la notion d´utilité sociale.
De son côté, Gide, dans son programme de « République coopérative » qu´il expose
`des 1889 considère la coopération non comme un moyen, mais comme une fin. Il lui confère
un rôle de transformation sociale, de réorganisation de la société fondée sur la généralisation de
la coopération de consommation. Cela conduirait, finalement, à l´abolition du salariat et a l
´émancipation sociale. Le projet ne s´est pas réalisé. En fait, dès les années 1930, on assiste à
une diversification du mouvement coopérative plutôt qu´à une hégémonie des coopératives de
consommation : On a des coopératives agricoles, de crédit agricoles, de production.
En tout cas, l´influence de Gide sera déterminante et inspirera le socialisme de Jaurès :
la coopération, pour lui, est « élément nécessaire à la transformation sociale »

Après les travaux de Gide et Walras, la place accordée à l´ES au sein des grands débats
est demeurée assez marginale. C´est le libéralisme qui devient dominant.

Cependant, après la chute du mur de Berlin et la montée de l´exclusion et des inégalités


dans les pays à écon libérale, l´ES retrouve un regain de légitimité sociale et apparaisse comme
un solution altérnative davantage porteuse d´un autre sens que le libéralisme. Un nombre
croisant d´analystes écon ou politiques insistent sur la nécessité d´encourager le développement,
à côté de l´E et du marché d´un 3e secteur pour répondre aux nouveaux besoins sociaux et
améliorer la situation sur le marché de l´emploi. Parmi eux, on peut citer Alain LIPIETZ, Alain
CAILLÉ et Jean-Louis LAVILLE. Un rapport de l´OCDE de 1996, reprend la même idée.
Ce phénomène, au début des années 1980, n´était pas encore aussi fort parce que les
grands débats parlaient rarement de l´ES. Pour sortir d´une crise ou construire un nouveau
modèle de développement, le débat se centrait en la nationalisation ou reprivatisation.
L´ES n´est pas un modèle idéal. Elle n´est pas non plus un modèle globalement
alternatif. C´est un modèle alternatif dans certaines cas, pour répondre à certains besoins, en
raison de qualités que ne posséderaient pas les autres modèles. L´ES a des spécificités
méritoires. Selon François BLOCH-LAINÉ, c´est un lieu d´expression d´1 démocratie, elle a la
capacité à produire du lien social, aptitude à l´innovation sociale, contribution au
développement local.
L´ES, par conséquent, apparaît adapte pour concilier certaines exigences de la politique
de l´emploi et la politique sociale qui apparaissent et les bouleversements que la plupart des
sociétés développées ont connus : montée du chômage, vieillissement de la POP, généralisation
du L féminin,… Pour tenter d´apporter une réponse à ces nouveaux défis, certains parlent de la
« nouvelle écon sociale » qui s´est considérablement développée dans la plupart des pays
développés.
- USA et Canada : « Communautés de développement écon communautaire » : org que
prennent en charge des tâches concernant la communauté où elles sont implantées. →
Révistalisation écon et sociale au niveau locale.
- Italie, Suède ou en Espagne : Coopératives sociales : Elles associent des usagers,
travailleurs sociaux, pouvoirs publics et POP exclu du marché du travail.
- France : Associations intermédiaires (qui essaient de faire le lien entre chômeurs et
employeurs), régies de quartier (l´insertion des habitants d´1 quartier, entreprises d´insertion
(structures qui emploient des POP en insertion).

Cette approche de l´ES pourrait encore se développer si l´incapacité du modèle libéral à


résoudre ces problèmes se confirmait.

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