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A I.A
PHYSIOUl' ARISTOTÉLICIENNE
ARISTOTE
TRADUCTIONS ET ÉTUDES
COLLECTION
PUBLIÉE PAR
L'INSTITUT SUPÉRIEUR DE PHILOSOPHIE DE L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN
INTRODUCTION
A LA
Physique Aristotélicienne
PAR
Auguste MANSION
CHARGÉ DE COURS A L'UNIVERSITÉ DE LOUVAIN
1913
LOUVAIN PARIS
INSTITUT Supérieur de Philosophie Librairie Félix alcan
1, rue des Flamands, 1 108, Boulevard St-Germain, 108
THE wr STUOIES
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îflN2
Monseigneur DEPLOIGE
I. — Textes d'Aristote.
ARISTOTELIS Opéra odidit Academia regia Borussica (Berol.
831-1870).
Vol. I-II. Aristoteles Graece ex rec. Imm. Bekkeri, 1831.
Vol III. Aristoteles Latine interpretibus variis, 1831.
Vol. "IV. Scholia in Aristotelevi collegit Ciirist.-Aug. Brandis,
1836.
Vol. V. Aristotelis, qui ferebantur, tibrorum frag?ne7ita collegit
V. Rose. Scholiorimi in Aristoteleni suiyplementum (H. Usener).
Index Arisiotelicus éd. H. Bonitz, 1870.
ARISTOTELIS Opéra omnia et Laliw, cura Indice nomi-
Graece
num Firmin-Djdot et soc. (Vol. I-
et rerumabsoliitissimo. Parisiisedd.
V, 1848-1874, cur. F. Dïbner, C. Bussemaker, Ae. Heitz).
* Sauf indication contraire, les citations ont été faites d'après cette édition ;
pour les traités dont il n'est pas renseigné d'édition spéciale, suivant l'édition Bekker.
Ml
Mil LISTE BIBLIOGRAPHIQUE GENKIULE.
~ *
De Anim,alihus Historia. Text. rec. Léon. Dittmeyer. Lipsiae.
1907.
— *
De Pariibus Aiiimalium, libri quattuor ex rec. Bernh. Lang-
KAVEL. Lipsiae, 1868.
— Mctaphysicn rec. W. Christ. Nova impress. Lipsiae,
'
1906.
— Metaphi/sica rec. et enarr. H. Bonitz. 2 vol. Bonnae, 1848-1849.
IL — Commentaires anciens.
CommenLaria in Aristotelem Graeca, édita consilio et auctori-
A LA
PHYSIQUE ARISTOTÉLICIENNE
CHAPITRE PREMIER.
{{) Zeller, Die Philosophie der Griochen, il, 2, 3"'e éd., 1879, p. 179-1 80.
ries d'après l'objet qu'elle envisage ; ainsi elle est poiétique, si elle
(3) 1025 b 18-28. Il n'y a d'ailleurs pas, que nous sachions, de passage où Aristote
définisse la pensée théorique : le mot sans doute est trop clair par lui-même.
4 CHAPITRE PREMIER.
(1) Eth. Me, VI, 2, 1139 a 6-b 13. Voir 1. il : rr?,- ^î'„f.r,rty.-ni oiavofa,- /ai y.»}
7cpy./.Ti/.ri; /z>jo-: TTOiyjrtxo; zo -:> /xî /.y./.û^ 7z)r}f)ï; lizi r.vi -liZooi. CÎT. Metdph., II (a),
i, 993 b 20-21.
(2) Melaph., VI (E), 1, 1026 a 6-19.
(3) Ibid., 1026 a 1-2.
OBJET ET SOURCES. 5
tome III, dans un ordre différent de celui de l'édition Bekker et avec quelques petits
écrits apocryphes de plus, De Coloribus, etc.
6 CHAPITRE PREMIER.
TrSOt VEOT/^TOi ^î^î '/Vf>0)i. TTcpî Çwv^S /.xl l)c/.-JXTQD. ÎTîpi à.VXTZVOnç (p. 436-480).
(o) Uîy. ~y. '"S.yj. iTToor/i, en clix livres, dont plusieurs ne sont pas authentiques ou
d'une authenticité douteuse (p. 486-638).
(6) WtrA ;wwv [j.opLu-^, en quatre livres (p. 639-697).
question.
Cette partie mise à exécution est facile à identifier; nous la
programme qui y est développé n'exclut pas le contenu du livre IV ; on sait que le lien
de ce livTe avec le reste de l'ouvrage est difiBcile à établir ; mais cette question n'a pas
d'importance ici et sort du cadre de cette étude.
(3) Ibid., 339ao-9.
(4) Cfr. Physic, I, 1, 484 a 14-16 ; 2, 184 b 26, 185 a 48; H, 2, 194 a 42 seqq. ;
ouvrages. Sans doute, ils se faisaient suite l'un à Fautre dès l'ori-
gine, mais n'étaient pas scindés de la façon dont ils le sont actuel-
lement (i). Ainsi l'on s'explique facilement la manière dont leur
contenu est rappelé ici, et qui sans cela pourrait paraître assez
désordonnée. En effet, les transformations mutuelles des éléments
sont citées avant la génération et la corruption, alors que le traité
sur ce point.
Il est moins aisé de déterminer avec certitude quels ouvrages
Aristote a en vue quand il annonce des études sur les animaux et
tion.
Nous avons donc les grands linéaments d'un plan général d'études
tradition de son école après lui nous ont appris sur l'enchaînement
des divers traités. Cette inspection par le dedans n'augmentera
pas la certitude de ce que nous savons déjà par ailleurs, mais
elle nous fera mieux voir le lien logique qui unit toutes les parties
de la science physique ; son objet général s'en dégagera par là-
(4) Cette étude du mouvement comprend les livres III- VIII. Cfr. Physic, III. 1,
début (200 b 12) : 'Ettsî o* j^ çûçt^ fiï/ s-jtij ^p'/Ji ^iv^J^sw^ /.xl az.ry.-'îo)ni, '^ oï /j-iBoSo^
rale aux traités suivants, elle expose les traits communs aux objets
plus spéciaux des ouvrages subséquents.
Le traité du Ciel nous lait connaître le système du monde
d'Aristote mais ce n'est pa? là son objet principal. En réalité,
qui ont pour siège la surface ou les profondeurs de notre globe (1).
Ainsi se termine l'élude des phénomènes communs au monde
organique et inorganique, et de ceux qui sont spéciaux à la
matière inorganisée.
Si l'on aborbe domaine de la vie on peut y retrouver à grands
le
même
traits la méthode qui va du général au spécial, de ce qui est
commun à toute une catégorie à ce qui est propre aux espèces qui
s'y rangent. Ainsi le Traité de l'Âme peut être regardé comme une
théorie générale de la Vie, puisque l'âme est un principe, et un
principe distinctif, des animaux et même de tous les êtres
vivants (2).
Le prologue du petit Traité du Sens et des Sensibles rattache
Malgré ces lacunes, cette rapide revue est assez complète pour
nous faire embrasser d'un coup d'oeil l'ensemble des sciences phy-
siques, leur enchaînement et leur suite logique dans la conception
d'Aristote. On aurait pu mentionner encore divers autres écrits
perdus, dont il est l'auteur, eux aussi relatifs à la nature et au
monde matériel (i) : mais il ne semble pas que leur perte soit fort
(1) Voir E. Heitz, Die verlorenen Scliriflen des Aristoleles. Leipzig, 1865. la
faire remarquer que c'est à ce titre qu'il en parle (5). Ainsi ces
(1) Olympiodore, -oâ^i; ,5, p. 7, 1-21, explique que ttî/sI twv r'y'JjTwv xlzir^v r^ç
fjnz'Mi vise les livres I et II, et TZîpi :rà7>j^ ziv>77£oj? yu7i/.>75 les livres V a VIII; il se
trouve embarrassé alors des livres III et IV, qui n'ont pas été mentionnés, et finit par
dire que le sujet dont ils traitent est compris d'une certaine façon dans la mention du
mouvement. — Pour Philopon (p. 4, 24-33), les causes premières sont la matière et
la forme (allusion aux livres I et II) ; Aristote parle encore dans le même traité des
ouvatrix, c'est-à-dire du temps, du lieu et du mouvement (objet des livres III et IV) ;
la mention -. -rzà^-n^ /iwçtîw^ :j>-j7iy.yii renvoie aux quatre derniers livres de la Physique.
— Alexandre d'Aphrodise ne spécifie pas les parties de l'ouvrage qui sont indiquées
au début de la Météorologie. — L'habitude de limiter aux livres V à VIII de la Physique
la désignation tte^jI xu-nniu^ pourrait venir de la manière dont Aristote formule ses
références k ces trois ou quatre derniers livres, qu'il désigne par < îv roî; iz-pi zivyîtswî >
(De Caelo, I, 5, 272 a 30; 7, 275 b 21), tandis qu'au livre VIII de la Physique, il ren-
voie à des passages de la première moitié de l'ouvrage par l'expression : < îv toU
fu'yiAoU -poTspo-j > (1, 251 a 8 ; 3, 253 b 8 ; 10, 267 b 20). C'est du moins ce qu'on
peut inférer des considérations de cet ordre que fait Simplicius dans son introduction
au livre VI de la Physique (p. 923-924). Gfr. Philopon, Physic, 3. 1-10.
(2) S. Thomas, In 1 1. Meteor., lect. 1, n. 3. Cfr. in 1 1. Physic, lect. 2. n. 1.
(4) Ibid., début, 200 b 42 'EttsÎ : o' >; oOii^ y-n iynv àpyri y.urj'jîui /aï /xsTa,5o>ïf^,
i-i CHAPITRE PREMIER.
livre premier aussi paraît bien s'y rattacher dès ses premières
lignes (i).
Voilà donc où il nous faudra chercher la véritable introduction
été touchés, dans une mesure plus ou moins grande, parles argu-
ments au moyen desquels les Eléates prouvaient l'unité et l'immo-
bilité de l'être ; sans souscrire à cette thèse prise dans son sens le
comme sous-titre à notre traité la mention Trept «d^wv (1), ils l'ap-
pliquèrent aux quatre ou cinq premiers livres, et réservèrent aux
derniers l'appellation par laquelle Aristote y
Trcpt xivyi^sw; (2),
(3) Simplicius {In Phys. éd. Diels) cite pour cette division de la Physique, — qu'il
admet lui-même, — Adraste (p. 4, 1. 11, p. 6, I. 4), Porphyre (p. 802, 1. 7), Androni-
cus (p. 923, 1. 9), et d'autres sans les nommer (p. 804, 1. 13), ainsi qu'un certain
(4) 184 a 10-16. Voir surtout 1. 14-16 : cr,\cv en /ai rrji T.ipX fVTSw; imiTift-r]-
TziipuTio-j oiOiC-z-jx^Oai TzpôtTo-j tù zsjii rà^ àp/à;. Comparez le début du chap. 2, 184 b
15 ; 'Avâ//./; û' y,TOt filTLi sTvai tïjv àpyr,/ ^ 7r)s?ou;, xt/.
LA DISCUSSION SUR LES PRINCIPES. 17
désigne est employé tout le long de ce livre dans des sens assez
divers. Il sert tout d'abord, disions-nous, dans l'expression r, nepi
cpjasw; èirtar/ia/;, la science de la nature : Aristote s'y donne
comme le continuateur de ceux que, d'un trait concis, il nomme
également o[ -zol 9Jo-£a); (5). L'emploi du mot dans ces expressions
ne fait évidemment que poser pour nous le problème de savoir
à quel objet il répond.
Dans d'autres passages, il sert de terme vague pour désigner
(1) PhysiC.^ I, 9, 192 b 2 : on aèv oj-j -.l'siv xpy^xi. xaù rivô^, /.xi Tzdrxi tô-j à/3i9aoy,
oKAipiiBcû Yiuù'j o-jT'ji;' -îtv.ivi 5; xll-r^f ^j-pyjr* xpXxaz'ioi j.v/oifivj. De toute évidence, cette
dernière xpyr, n'est pas un principe, au sens philosophique, mais le début d'un nouveau
développement. D'autre part, promesse de parler plus tard des formes physiques et
la
corruptibles (192 b 1) n'indique pas une prolongation de la dissertation sur les prin-
cipes, car elle s'étend aux traités faisant suite à la Physique aussi bien qu'au livre II.
(2) 184 a 14-15. Gfr. 2, 184 b 26 et 183 a 18.
(3) 184 a 15-16 : rà rzipi zx^ ôc.pyxi.
(4) 184 a 16-b 14. Voir 1. 22 : 1/ roûrcov yivîTai yvojpi/xjt ~x -jTOiyzlx Axi xi xpyxl
oixipoûni txZtx, c'est-à-dire les objets. Quand 184 a 11, on parle de uïdoooi. (disci-
plines) qui ont des principes, des éléments, etc., il faut comprendre que ce sont leurs
objets qui les ont, sinon la suite n'a plus de sens.
(5) 4, 187 a 35.
2
18 CHAPITRE II.
uns (7). C'est donc bien qu'il voit en eux les objets dont il aura à
vj ô'67ro/.îiaèv>7 fûîu; 8, 191 b 33 : auT>7 ... è^ôîcîa *; fJÛït,- ; 9, 192 S 10 .' où rtvà
(2) Ibid., 1, 184 a 17 ss. : T*i fù^n... yvcoot/iîijrcpa ; 6, 189 a 27 : r/;v rôiv ovtwv
^ûdiv, d'après les anciens; 6, 189 b 2 : /iîxv rux fj^i^j... ~6 rràv, pour les anciens
Bekker vulg. Pranll rejette cette phrase, mais précisément parce que le ms. E qu'il
suit dans son texte, présente l'équivalent k notre point de vue à la ligne 9 qu'il lit :
<c principes des êtres naturels par rapport à leur production » (i).
Disons tout de suite que les êtres naturels dont il est question
ici, sont ce que nous appellerions les corps de la nature ou les
substances matérielles ; ce point ne fait pas difficulté (2). Mais ce
qui doit nous arrêter, c'est l'intérêt primordial qu'attache Aristote
à leur production et à leurs changements : c'est à ce point de vue
qu'il en établit les principes; il en appelle à une induction évidente
pour dire que toute une partie d'entre eux du moins sont en
mouvement, et c'est pour lui un point de départ indiscutable.
Quel est donc ce lien si étroit qu'il voit entre la nature et le
devenir ? Pourquoi ne veut-il point entendre parler d'une étude
de la matière à l'état statique ? Un retour sur les théories de ses
prédécesseurs va nous l'apprendre. On sait que les écrits princi-
paux qu'ils nous ont laissés avaient pour objet la nature. Repl
G>jc7£&):, tel est le titre avec lequel la tradition nous en a transmis
quelques fragments et, qu'il soit primitif ou non, il répond suffi-
(i) Physic, I, 7, 191 a 3 : rrojzi aiv s-^v y.l v.^yjx\ Tù)V TTspl '/-:vi7iv 'vuytz&Jv,... ziprjrxi.
(2) Voir plus loin ce que nous en dirons à propos de Physic, II, 1, au cha-
pitre III, §1.
(3) E. Hardy, Der Begriff der Physis in der (inechischen Philosophie. Ersler Teil.
l'échange des éléments entre eux (1) c'est dans le même sens ;
critique de ces vues de J, Burnet. Sans nier que les anciens aient
attaché au mot cpû^t; le sens que celui-ci lui reconnaît, il croit que
Op. cit., 20. Voir Diels, Die Fragmente der Vorsokratiker, 2">e édition,
(1) p.
fragm. 8, p. 175, 15.
(2) Op. cit., p. 35. L'auteur s'appuie à tort sur ce bout de phrase : vJ^i,- o-j yùp
èo'v-i xac y.p/_Yi, qui îi'est qu'une conjecture de Mullach, Fragmenta Philosophorum
Graecorum, vol. I (1860), p. 121, v. 66. Voir le texte exact chez Diels, fragm. 8,
V. 10, p. 119, 7. Le mot ^jj^i^ ne s'y trouve même pas.
(3) J. Burnet, Early Greek Philosophy, 2»! éd. London, 1908. Voir l'Introduction,
VIL *i7t; p. 12.
(4) riî/yî qjÛTîwç. A study of the conception of Nature among the Presocratics.
(Extrait du vol. XLV des Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences).
Boston, 1910. Voir à la p. 96, note 69, la bibliographie relative k la controverse. Le
mémoire de M. Heidel résume suffisamment les arguments donnés de part et d'autre.
22 CHAPITRE II.
donc, car nous ne pouvons pas entrer plus avant dans la discussion
historique que demanderait le problème de la nature chez les
penseurs du vi^ et du v^ siècle Ainsi, dirons-nous, la yj^ic, cos-
mique englobait pour eux l'ensemble des phénomènes naturels,
dont le monde est le théâtre, avec la matière primitive dont ils les
Eléates tout aussi bien que de ceux des physiologues proprement dits ; c'est alors une
simple étiquette, consacrée par la tradition, mais sans valeur précise. — Pourtant, si
l'on prend, par exemple, les deux fragments que Ton a de Parménide, contenant le
mot 'f'j'^i.;, on constatera que dans un cas il y attache vaguement l'idée d'origine en
même temps que celle d'essence (Diel9, fragm. iO, p. 122); au contraire, dans l'autre
passage le sens parait être purement abstrait ; Diels le traduit par Beschaffenheit
(fragm. 16, p. 124).
{A) Physic, I, 2, 184 b 25, 183 a 15.
LA DISCUSSION SLR LES PRINCIPES. 20
pour une grande part celui que Platon et Aristote lui ont reconuu
en ridentiiiant aux recherches ûtol yz^iGictiz xaî cpQcûà; (1), sur
la génération et la corruption, ou en termes moins techniques, la
production et la destruction des choses. Toujours, en effet, l'idée
repi 5û<j£W5 trr3»fa. Il s'agit dans l'un et l'autre cas des recherches des Présocratiques.
Cf. Phiieb., 55 A; Rep. 346 A. Aristote, Physic., I, 8, 191 b 3i ; et II, 3, 194 b 21
et passhn. Cî le traité n. Tîveîïw; y.x-. <^Bopx;.
(2) Dœls, Parm. fragm. 8, p. 118-122. Voir v. 13-14 : rire yïvtîezi o>r' ôÀi>j4ai;
y. 21 : T6JÇ yèv£5^ uiv à Tèî^îrrai xat âr-^rroî oÀcÔco;. — MeliSS. p. 143 SS. fngUl. 1 ;
2 ; 7, (2) : ovr' av cnzoÀotro otrrs /utsl^gy yltotro otm utnxxosukstro oSrs àù'/sl o'jtz
aviarai" ci yàp ti toûtwv 7râ»^ot, oûx av In r* stij. v. yàp Érscoiovrai, x-Kf/xyi rc lôv ftr,
ô/iotov stvai, xiià àrroi>U79ai rà "Xpoi^sv io-». rà os cCx Ut 7(v£T6ai. etC. ; Iteffl. ff. 8.
(3) Voir DiELS, fragm. 9 et 11 fyfyvweai, — xaTaSvi;i«sw, èloUw-îeat), 15 :
(1) DiELS, fragm. 17 (p. 320-21) : tô Si /tviçOai xaî àTroiiuîGat oùx ôpBûi vo/xtÇousiv
oi ''E).).>;ve;* ovoï-j yxp ypriiiy. ytvîrai O'jSï à;roi)uTat, à),/' ÙTZo ko-JzorJ ypY]/j.xzoiV nuij.u.i's-
yerai t£ /.v.i Siv/z-pivercci. /.xl oOrw; av op^û^ y.cù.oifi t6 zi ytvîîôxt 'j'jfi.fiLT/izBv.i /ai rô
àTTo'XJ.uTOai oiy./.phfjfic/.i,
(2) DiELS, fragm. 7, p. 339 : /ai aùrô uiv toOto [c'est-k-dire la matière primitive]
xai àîoiov xai àQàva.TOv ïw/xa, twv 5e [leS autreS COrps] rà //.-:v ytvîrat, rà oi àTro/ît'nîi.
(3) Le devenir s'indique à peu près invariablement par le verbe /tviTÔai, ou par le sub-
stantif abstrait yiv^îi;; on peut y ajouter <pÙ7^ chez Empédocle et une fois le verbe
TtxTeiv. Mais pour la destruction des choses les termes sont plus nombreux : on trouve
une fois, chez Empédocle encore, le verbe fQdpi'jBxi, qu'emploie d'ordinaire Aristote,
mais on rencontre le plus souvent oX'j.uaOxi. et ses composés, avec les substantifs qui en
dérivent ; Platon d'ailleurs se sert aussi d'un de ces verbes dans ce sens, Phaedon,
96 A (otà Tî ànoiAuTui), Voir les autres dans les notes précédentes.
(4) Metaph.^ IV (F), 1010 a 7 : Tzâ^a-j opôivzei zctùrviv /.uojfjuvn-^ T/jv fùsvj.
LA DISCUSSION SUR LES PRINCIPES. 2,>
(1) Physic, I, ch. 2 (à partir de IS^i b 22). et ch. 3 jusqu'à la fin (187 a H).
(2) Ibid., chap. 4-9.
(3) PhysiCfy I, 2, 185 a 18 : IttîiJ/j Ttepi fùazMi /xï-j, ou fvsu.ùi Si ànopia^ 7u/jiy3atv£t
ffxé^/;^. Cette ponctuation est rejetée par les éditeurs ; mais Alexandre l'admet aussi
bien que l'autre (Simplicius in h. 1. p. 70, 1-20) , et elle a été suivie par Guill. de
Moerbeke ; elle est appuyée fortement par le passage presque parallèle du De Caeh^
m, 1, 298 b 17-18.
(4) Ibid., 184 b 2o-18o a 3.
26 CHAPITRE II.
(1) P/iysic, I, 2, 185 a 1-5, U-17. Cfr. Metaph., IV (P), 2, 1004 b 27 : zàvra
«vâ'/STat et? ri v> /ai zo /j-ô (>v, /.y.i î-j /.«i ~/.oO^;, olov ttzti; tou îvo';, xt'v>75i? ùi Toy
(2) Cfr. Physic, VllI, 3. 253 a 32-b 2. — D'ailleurs en fait tous ceux qui ont écrit
Trepi vÛT-w; ont reconnu l'existence du mouvement puisqu'ils ont traité de la formation
(1) Physic, I, 4.
ainsi il s'achemine pas à pas vers la thèse qui lui est chère.
D'abord les anciens choisirent comme principes des contraires;
ils avaient raison, car les principes ne dérivent pas les uns des
autres, ni de principes antérieurs; et d'autre part tout le reste
doit en dériver Or les contraires tout à fait primitifs sont dans le
même cas; car ils ne viennent pas les uns les autres, à toute
évidence, ni de rien d'antérieur, puisqu'ils sont primitifs. D'ailleurs
Fanalyse de la notion même du devenir et de ses termes montre
que ceux-ci ne peuvent être que des contraires.
Seulement les anciens ne les ont pas bien choisis pour qu'ils
pussent jouer le rôle de principes : les uns ont fait preuve de
plus de sagacité que les autres, suivant qu'il ont pris une paire
de contraires plus ou moins primitifs ; mais en somme il n'y a à
fy.vipdv.
cesseurs, même
en y ajoutant une part personnelle considérable.
Il abandonne donc résolument le terrain historique pour établir
d'une façon purement théorique sa propre explication du
devenir (i). Elle se résume en ces trois termes : la forme, la
(1) Ibid,, chap. 7. Voir le début (189 b 30) : 'Ho' ovv r^ad^ isyw/z-v -xpût-zov Tr.-pi
(-2) Ibid., voir 189 b 30 (note rn'cédeatc ), 190 a 13 (il i-àvrwvrwv viy^'V-^W').
190 b M, -20.
50 CHAPITRE II.
comme sujet aux animaux et aux plantes, le germe dont ils sortent;
mais, si celte indication est suffisante pour faire voir que ces êtres
ne surgissent pas du néant, elle ne l'est plus du tout pour fournir
une conception logiquement acceptable du devenir substantiel.
Aussi Aristote fait-il appel à une entité nouvelle qui sert de sujet
à la forme de la substance produite; on ne la saisit point direc-
tement, mais par une comparaison exprimée sous forme de
proportion : cette entité est à la substance déterminée et à l'être
(1) Le mot C/v; est employé dans ce chapitre 7, 190 b 23 : >î Ov; r, ipi9a>;ry- (d'après
la leçon des mss. et des éditions qui n'ont pas admis la correction de Bonitz en
à(5/5jO/jii7To;), et 191 a 10, comme terme de comparaison vis-à-vis de rà l^ovra uopy^v,
pour dire ce qu'est la matière première vis-à-vis de Vojzix ; dans ces deux cas il
désigne simplement les matériaux, qui d'une façon générale peuvent entrer dans une
production quelconque en recevant une nouvelle détermination. Quant aux zomouz-Ji
/«rà T/jv u).>jv (ou xai /.ar. T. 0>. Ms. E, Prantl), 190 b 8-9, le sens en est difficile
On ne peut pas dire non plus que l'être vienne de l'être, sauf
par accident : car l'être préexistant au devenir n'est point produit
dans le devenir; s'il y a en réalité de l'être produit, c'est parce
qu'il est autre que l'être préexistant.
(1) zoZro o' £v «/Xot; îiwpiffTat oi' àxpi^îta; /tài/ov. Physic. I, 8, 191 b 29. Il y a
quelque difficulté à assigner exactement le passage indiqué à cet endroit. Voir Bowtz,
Index Arist., 98 a 28, 103 b 42-46.
36 CHAPITRE II.
aussi bien que les Eléates, les physiciens postérieurs ont eu tort
en voulant réduire la part du devenir dans l'univers; n'osant pas
pousser le mépris du sens commun aussi loin qu'un Parménide
ou un Mélissus, ils ont essayé de sauver les principes de l'école
d'Elée, tout en admettant la variabilité du monde visible ; à cette
lin ils ont limité tous les phénomènes à des changements super-
ficiels en lesidentifiantàdesdéplacements d'éléments ou d'atomes.
Mais cette solution bâtarde perd sa raison d'être après la
entrer comme constituant dans l'être produit, c'est même pour cela
que celui-ci n'en vient pas de façon essentielle. Évidemment l'être
Tout le monde sait quels êtres sont dits naturels : ce sont les
animaux et leurs parties, les plantes, les corps élémentaires
simples. Or ce qui les distingue des autres, c'est qu'ils ont en eux-
(1) Metaph,, VII (Z), 7, 1032 a 12 : rwv Si yt/vo/xîvwv rà ak-j 9Ô'Jti •jvpnv.i.. Ta Sï
rkyr/i, rà o'y.~i tz'jto//xtou ; XII (A), 3, i070 a 6 : /; -/àp T-i/vy? y, ip'Jîîi yr/vsTati ri
T-'jyjn h r~j> v.'jzoïJ.y-O) ; Plvjsic, II, 6, 198 a 10 {xvr6tio!.zov, tÛ^*;, voÛ;, ç)Û7t;) ; An.
Post, II, 11, 9S a 7 (rûx/y, ?J7u, T-:xvvj). Cfr. Rhet., I, 10, 1368 b 34. — Il y a une
distinction à faire entre rvyy;, fortune, et x^rcjuarov, hasard (voir plus loin la discus-
sion qui en est faite Physic, II, 4, 5, G) ; mais quand il ne traite pas la question ex
professa, Aristote parait employer indifféremment les deux termes, et même de préfé-
rence rj//;, quoiqu'il lui assigne un sens plus restreint qu'à l'autre (Physic, 11,6,
197 a 36-37 : la rù/r, est une espèce d'aJro/xzr^v).
(2) Physic, II, 1, début, 192 b 8 : T&iv Ôvrwv rà /j.ïv ion ^Û7îi, rà Sï se a»a^ atTta?.
— L'opposition avec l'art se révèle tout le long du chapitre, 192 b 17-18 ; 27-32; 193 a
12-17, 193a31-b3; 193 b 8-12.
LA NATURE ET LES PHENOMENES NATURELS. 43
paraissait difficile de trouver dans l'élément constitutif des astres, l'éther, un principe
de repos, alors que le mouvement éternel est une de ses propriétés caractéristiques.
Mais il faut noter que précisément le ciel est passé sous silence ici dans l'énumération
des êtres naturels, tandis qu'il est expressément mentionné ailleurs dans des énumé-
rations semblables, Metaph., VII (Z), 2, 1028 b 8-13 ; Vlll (H), I, 1042 a 7-11. Que
l'on veuille donc voir une corrélation exacte ou qu'on n'en admette point entre les
trois classes principales d'êtres et les trois espèces de mouvements rapprochées dans
Phys., II, 1, toujours est-il que ces mouvements considérés dans tous ces êtres y
aboutissent à un point d'arrêt; ainsi la présente induction mène naturellement a la
conclusion qui pourrait à première vue faire difiDculté. — En outre, l'existence du
cinquième élément n'est établie qu'au livre I^r, chap. 2, du Jraité du Ciel ; or cet
ouvrage fait suite à la Physique ; Aristote ne pouvait donc pas tenir compte dans
celle-ci d'une innovation doctrinale dont il n'avait pas encore démontré le bien fondé.
(2) PhySîC, II, 1, 192 b 20 : oj; oSt/;^ tv?^ ç»y7£coi ùpyni Tiv-:; /.vA yùziy.i to~j xtvïT^eai
xaî •r/cefjLzlv î-j y jiïxpyii 7:p6)zo)i /.a6' xJrà /.où y.Yj /.x-rà !7uw.,5îj5v;)to;. La finale de Cette
définition est une paraphrase lumineuse du concis r, aOrà qui termine celle de Metaph.^
V (A), 4, 1015 a lo.
44 CHAPITRE m.
nature d'abord les êtres qui ont une nature, mais encore toutes les
propriétés qui leur conviennent essentiellement comme tels. Ainsi
il est naturel aux corps légers de se [)orter vers le haut, aux graves
de se porter vers le bas. Mais ces propriétés ne sont pas elles-
mêmes nature, ni ne possèdent une nature; elles n'ont qu'une
existence dépendante de l'être concret qui en est doué, et sont
une conséquence de la nature réalisée en lui.
avait posé en hypothèse contre les Eléates, qu'il fallait, sous peine
de détruire la physique en même temps que son objet, prendre
comme point de départ le l'ait que les êtres naturels sont en mou-
vement, soit tous, soit quelques-uns au moins ; il en appelait alors
à l'expérience ou à l'induction (2). C'est là, en effet, une consta-
tation qui s'impose ; mais ici la thèse va plus loin et porte sur
l'existence d'un principe en somme transcendant à l'expéiience.
Seulement l'inférence, en vertu de laquelle on y arrive, est si
immédiate qu'Aristote a pu sans abus de mots en faire une
évidence. Il n'en reste pas moins que tout ce qu'il ajoutera, dans
la suite, à sa théorie de la nature, participera à la faiblesse du
début et, pour tout dire, n'aura, comme fondement dernier, que
l'analyse fort succincte de l'expérience journalière et du langage
ordinaire, que nous avons résumée. Il est important de noter ce
point, avant de poursuivre à la suite du maître son étude de la
nature.
Celle-ci est donc un principe interne de certaines substances;
mais quel est-il ? Matière ou forme, puisque ce sont là les prin-
cipes constitutifs des corps suivant Aristote ? Elle est l'une et
c'est le bois, celle d'une statue, l'airain, car si, par exemple, on
enfouissait le lit, et qu'il germât, il n'en résulterait pas un autre
lit, mais simplement du bois. Etendant aux autres cette notion
prise aux objets artificiels, on dira que la nature (oi^^i;) et l'es-
sence {oitaU) des choses, c'est l'élément permanent qui garde ses
propriétés à travers toutes les transformations. Dans les êtres
naturels ce sera le principe constitutif qui aura avec tel état
(1) 193 b 3 : wTTc ôcllo-j zrjôizo-j r, ^Û7i5 av ilr, rwv ij/o'vrwv iv olCzo'.;; 7.vif]'siui
^PX^'* *?
(2) 193 b 6.
(3) De la 'fû^c^-, génération, croissance, nous allons avoir a parler à l'instant à
propos de Physic, II, 1, 193 b 12-17.
(4) La définition donnée en dernier lieu de la nature-forme, 193 b 3 (voy. note 1 ci-
dessus), doit d'ailleurs être complétée par la définition générale donnée au début du
chapitre (Physic, II, 1, 192 b 20, p. 43, note 2), où sont énumérées les formalités qui
lui donnent sa précision et sa rigueur; elles ne sont représentées dans la Metaph., V
(A) 4, lOlo a 15, que par les deux mots v^ aura, qui en sont un équivalent bref mais
•suffisant. Ainsi il y a correspondance parfaite entre les manières de voir d'Aristote
dans ses deux écrits.
(3) 193 b 8. . -
elle joue tout entière sur les rapports du mot ^J^t; avec le verbe
9"J£T0ai, naître, croître. Elle se base de plus sur les sens étymolo-
4
50 CHAPITRE III.
preuve qu'il donne est une fois de plus dirigée contre les anciens
dont l'attention s'était portée presque exclusivement sur la
matière.
Aussi verra-t-on dans la suite que c'est la nature-forme qui
occupe dans sa théorie, une place prépondérante; l'autre aspect
de la nature n'est mentionné que rarement et presque toujours on
rappelle, à cette occasion, qu'il n'est que secondaire (1).
§ 2. — Déviations de la définition.
qu'il vient d'établir quelques lignes plus haut. C'est le cas pour le
(1) Voir, outre les passagers de la Physique cités dans la note précédente, De Part.
Anim.. I, 1, 640 b 28; 641 a 25 et suiv. ; cfr. III, 2, 663 b 22; De Gen. An., IV, .4,
770 b 71.
(2) Physic, m, I, 200 b 12 ; VIII, 3, 2o3 b 5 ; 4, 234 b 16 ; De Caelo, I, 2, 268 b
16 ; m, 2, 301 b il; De Gen. Anim., II, 1, 735 a 3 ; 4, 740 b 37 ; Metaph., VI (E),
1, 1025 b 20 ; VllI (0). 8, 1049 b 9 ; Eih. Nie, VI, 4, 1140 a 13 ; RheU, 1, 10, 1369
a 35. Cfr. De Anima, II, 1, 412 b 16.
(8) Ci-dossus. chap. IF, p. 17 et 18.
LA NATURE ET LES PHÉNOMÈNES NATURELS. 51
dans les divers êtres naturels. Il ne faut pourtant point s'y tromper
et croire immédiatement à une transformation de la notion qui
nous occupe. Dans la plupart des cas ce n'est qu'une figure de
style, d'un usage commode pour exprimer les faits généraux du
monde matériel. Si les natures, comme telles, ont des propriétés
s'il leur est essentiel, par exemple, d'agir en vue d'une fin parti-
culière,on exprimera la même chose en disant que la Nature
poursuit une Fin. Inutile d'insister.
Le cas pourtant n'est pas toujours aussi simple il peut se faire :
l'on dit : la nature passe de façon continue des êtres inanimés aux
animaux (1), il n'y a pas moyen d'appliquer la même phrase à
chacune des natures dont la hiérarchie vérifie l'idée exprimée
dans la proposition générale; cependant, celle-ci n'implique rien
d'autre que l'existence de cette échelle des natures et n'entraîne
point une nouvelle acception du mot (2). Nous en sommes donc
encore au même point qu'il y a un instant.
Mais il y a le cas, analogue souvent dans la forme, mais fort
différent pour le fond, où (pOat; est employé, soit seul, soit avec
l'adjectif 6lr, ou a7:a(7a, pour désigner l'Univers matériel tout
entier; on parle de la même manière en français de la Nature (5).
Du moment qu'on use de ce terme en le mettant en rapport avec
les attributs du tout comme tout, il est clair qu'il ne s'agit plus
d'expressions collectives, qui pourraient s'appliquer aussi bien à
chacune des unités de la collection ou même à leur somme globale.
îtrs... >tT>. ; III, 1, 300 a 16 : r/;v yÛ7iv il àptôuwv ouviTTâjiv De Gen. et Corr.,
: 1, 3,
318 a 10 : àst f^opi. xxi -/ÉvsTt; où/ J7ro>2t7rsi t^v fxjiiv; De Anima, I, 2, 404 a 5 : r-n^
olv}i fJis.ùii îTOi/sTa (Biehl, Hicks) ; III, 5, 430 a 10 : h UTZxrjri -r?, yj-sn brî Tt T3 /zèv
ù/>j..., îTîpov 5; rà aiTiov /al 7roi>7Ti)cov, azI.\ Metaph., I (A), 3, 984 b 9 : -/svvvîTai
r>3v Twv ovTûiv Î.Û71V ; 6, 987 b 2 : -'.pi zni oIt,; ij>j7iùjç ; IV (f), 3, lOOo a 32 : id. ; 5,
1010 a 7 : Trâ^xv oowvtî^ rayr/jv /cv9u/jièv>;v t/;v ^jîiv ; XII (A>, 7, 1072 b 13 : •:/. zOLxùrv]^
cpv(7£w; appliquée aux anciens physiciens (1) et par suite, dans une
certaine mesure, la dénomination : r/ izepl c^'jcrsco; èTrioTy-f/y],
affirme avec une clarté très suffisante que c'est ce point de vue
qu'il adopte, pour poser sa distinction (4). Plus loin, il se demande
si le physicien doit étudier la matière, la forme, ou leur composé;
et pour la forme, jusqu'à quel point il faut s'en occuper respec-
tivement en physique et en philosophie première (o). Tout cela
suppose à l'évidence une étude de la nature entendue au sens
où elle a été définie dans les pages précédentes du même livre.
(1) Pnysic, I,"4. 187 a 35; II, 2, 193 b 29; III, 4, 203 a 16 ; VIII, 1, 230 b 15, et
(1) Nous avons signalé déjà, p. 18, not. â^et 4, deux passages de la Physique qui
sont de ce cas (Physic, I, 1, 184 a 17 ; 7, 189 b 31).
(2) Gfr. Metaph., V (A), 4, 1015 a 3-lU.
(3) Aristote emploie comme équivalents : /voipifMitrîpoi ou npôrepoi fù^u, UTzlâii ou
xarà Tôv /oyov. An. prioT., II, 23, 68 b 33; An. post., I, 2, 71 b 34 3, 72 b 27 ;
;
Top., V, 3, 131 a 13-26 (Cfr VI, 4, 141 b 5j : De Part. Anim., Il, 1, 646 a 2o ;
Metaph., VII (Z), 4, 1029 b 4 ; Eth. Nie, I, 2, 1095 b 2. Gfr. Physic, 1, 1, 184 a 16 ;
Reconnaître les êtres naturels est une tache aisée, tant qu'on se
borne à les distinguer des produits de l'art : à ce point de l'ana-
lyse, toute chose est un être de la nature, et ce n'est que pour
autant qu'on y considère le résultat de l'activité intelligente de
l'homme qu'elle peut être en même temps un objet artificiel ; un
meuble, grâce au travail de l'ébéniste, tombe dans la catégorie de
l'art, mais, restant toujours du bois, il n'en est pas moins, comme
tel, un être naturel.
Mais si l'on porte ses regards sur les phénomènes de l'univers,
la même distinction, tout en s'appliquant encore, n'est plus suili-
sante. En dehors des manipulations que l'homme fait subir aux
corps, leurs déterminent un ensemble de
activités réciproques
changements qu'à première vue on ne mettra pas tous sur la même
ligne au point de vue de leur relation à la nature.
Aristote les désigne également tous sous le nom de mouvements;
mais parmi les mouvements, les uns sont conformes à la nature
(Karà (pûaiv), les autres y sont contraires (îrapà cpûatv). Etant donné
que les corps ont chacun une nature propre, elle est, pour chacun
d'eux, principe d'un mouvement spécifique : celui-ci est le mouve-
ment naturel ; tout autre qui s'y oppose ou s'en écarte sera contre
nature ou plus exactement hors nature (1).
On identifie souvent les mouvements de cette dernière catégorie
aux mouvements dits violents ((^t'a), bien que ces deux classes ne
se recouvrent pas entièrement (2). La notion de violence est
Physic.^ IV, 8, 215 a 1 : Trâ^x /.tvv;7i; r, ^ia. r, /arà ^ùîiv. àvày/.vç 5'av TTsp n ^ixioç, îlvai
/.y.i T/jv /.y-à yjîtv* yi y.ij yàp jStxio^ izy.pà ^ûîtv Iitu, y; Si "Tzo.pà. fùiu ùnrépa. z/ji xccrà.
»07iv ; V, 6, 230 a 29 : î? bn rô ^3ix nxpà -^ùcrtv /r>. ; VIII, 3, 254 a 9 Ojts v«/5 ^
:
au|^>;7t; oî/0' vj ^i.y.io; £7rai y,{v/;7i5, ii //.ïj zivv77îTat Trapà yOfftv r,piiJ.o~j'i npÔTipo-J. 4, 255 ;
a 28 : T'i Syj nûp /.xi o -/q /.ivojvtzi ûtto nvc/^ ^ia /iaîv, otxv nctpà ^ûïiv, jjûffsi 5', orav
se; rà; aiirôiv zv-py-ixi ouvà/ist ovt« ; 255 b 31 : ît ^/j Trivra rà. zcvoû/Aîvst yj fùaEi
/iv£tT«i •<;'
Tvupù. fùiu /.où jUci, /.y.i tx tc jiiu /.xi TTxpù fùiiv Trâvra ÙTTO Tivoç xxl ûtt'
ir^ov, Twv Sï <^ûrsii TTà/tv /.tI. Cfr. De Caelo, I, 2, 269 a 5-12 ; 8, 276 a 22-30 ; 14, 296
32-33 ; m, 2, 300 a 21 suiv., surtout 301 b 19 : xfv>jffts oè >? /xèv xarà çjOtiv -n Si
IHxio^ Ttxix ; De Gen. et Corr.^ II, 6, 333 b 26 : '^aivSTai xal jilci /aî izxpoc. fvmv xivoû-
LA NATURE ET LES PHÉNOMÈNES NATURELS. 55
fjizjy. rù lù^au-x aoll /.y-y. i-Osiv, /.r/. ; etc. Voir BoNiTZ, Index Arist., p. 1.% b 2 ctsuiv.,
o2 et suiv. — On peut remarquer que dans les passages cités il n'est pas affirmé que
tout -jiccrA
f Û71V soit un effet de la violence, mais seulement que celui-ci est -acà
fv'yu ; la réciproque n'est pas rigoureusement vraie, comme on le verra plus loin a
propos des cas tératologiques.
(1) Eth. Nie, III, 1, mO b IS : îOixi or, tÔ ,3iaiov îtvai o'j l^wôcv >; xpy^Yi //.vjoèv
(2) Metaph., V (A), 5, 1015 a 26 : In rd ^ixto-j xai r, ^Ix' zoZto o'inri ri Ticr.pi r/jv
ôjS/ivjv y.xi T/;v rrpoat'^istv k/j.Tzooi^oj y.yi /.c^lurixo-j . Nous entendons ôpy-r, en un sens
purement physique, dans ce passage, de manière à l'opposer à -izpoxip-^u. Dans le
même livre, ch. 23, 1023 a 9 et surtout 18, le mot ipar, inclut à la fois la tendance
consciente et inconsciente. Voir aussi 1015 b 14-15.
(3) Dans De Caelo, II, 6, 288 a 19 suiv., Aristote ajoute aux mouvements zarà et
Tra&à î>ù7iv, un troisième terme, celui des piTZTc-Javjy ou corps mus suivant un mouve-
ment de projection; mais il y a dans ce cas un léger abus dans l'emploi des mots
/arà et 7ra/5à yûffiv, qui, à la suite de longues considérations sur un cas particulier
dans les chapitres précédents, ne servent plus à désigner ici que les mouvements
rectilignes de bas en haut et de haut en bas. Celui du pu-ktoùimi-^o-j est en l'occurrence
un mouvement originairement oblique ou perpendiculaire relativement aux mouvements
de sens vertical ; en réalité il est aussi Tixpù fùiiv.
56 CHAPITRE III.
Nous aurons à revenir plus loin sur cette notion. Quant au hasard,
on ne peut pas le mettre sur la même ligne, car ce n'est qu'une
cause par accident ; ce point doit également être examiné
ultérieurement.
L'opposition des mouvements naturels et violents trouve surtout
son application dans les changements dont la matière brute est le
(1) De Caelo, III, 2, 301 b 17 : Inzl Sï '^ùmi txïv Èîtiv r, h olvzÔ) OTrà/s/îJTX /.ivv77iOi;
/.y.rà yÛ7tv, oTov roi )>î9w t/;v xârw, SârTOv TtoiriTU zà y.y.TÙ ^ûv^-aty, t/;v ô; Trzoà '^-jtiv
ôlfji^ OCUTYI.
vivant (5).
(1) Ces diverses formes tcratologiques sont énumérées et décrites De Gen. Anim.^
IV, 3, 769 b 13, ^2o-27 ; 4, 770 b 8-9, 770 b 28-771 a 10, 772 b 13-773 a -29.
TÔJv à.-JX~r;poi-J ?';J'-«Jv* /y.i -/y.p T'y rkoy.^ y.-*y.~r,piv. ri; -:7Tt'v. Cff. 4, 773 a 13; 6, 775 â 15.
L'âvàr:v;/3ov â son tour peut se comparer au Tr/j/swaa, l'animal mutilé, car on peut
concevoir cette mutilation aussi bien comme l'effet d'une cause extérieure (violence, cfr.
Metaph , VII iZ), 16, 1040 b 13-16 oii -..j-u s'oppose à -^ix, dont l'action est une mutila-
tion. 7:/:,coj7i;), que comme résultat d'un développement naturel incomplet, une femelle
descendant d'un mâle, ou un animal stérile d'un générateur fécond {Metaph., VII (Z),
9, 1034 a 34 b 4 ; k rapprocher à ce point de vue De Gen. Anim., II, 3, 737 a 27 : rô
/ù.p b/jj-j 'ji-:~ip y-py--> -'^ri -;-•/; oj a ivov, et IV, 6, 77.5 a lo : ci'. 'j~'i'/'j.i}.f,X)-.it ''iTTZip
ù-joi-rrpiyj îlvxt r/jv *)c',.jTr.rx vv7i/./:v). Ainsi, d'une manière générale, Aristote opposera
les -rjpot'xy-y. aux animaux parfaits (r^Àux). en les mettant dans la même catégorie que
ceux qui n'ont pas ou n'ont pas encore un développement complet {De Anima, II, 4,
41o a 27 ; III, 1, 425 a 10 ; 9, 432 b 22-24). Ils ont tous ceci de commun qu'en eux la
nature ne se trouve pas réalisée adéquatement, comme on le dira à l'instant pour les
monstres (Voir note suivante;. Cfr. De Gen. Anim., I, 18, 724 b 31 (s^cî -upx ^j'^v»,
ojot -Yjpuy.y), et Hist. Anim., IV, 8, 533 a 11 {'^~ îv zf, -/vâizi ~-/:povu'-'jr,^ r/5"; fû^zoï^, à
propos des yeux de la taupe). animaux imparfaits, leur dénomination même
Pour les
implique cette conception. Ajoutons que le fait de donner le jour à des animaux,
imparfaits au moment de leur naissance, est une occasion de productions tératolo-
giques : il y a dans les deux cas dissimilitude d'avec le générateur {De Gen. Anim.,
IV, 4, 770 b 3 '.
(3) Hist. Anim,, I, 17, 490 b 14 : iaotco; ïi> xtzx-jl t^u iyOJ'^i txZ-j. -y. aopix /.xrx
^jïiv /zi IJ.Y; Tîpxrojcù:; V, 14, 544 b 21 : ix-j ;xr, Ti TzpOTipr, ôià rt Tîpxrwoî; ~x')oi -7
<^^rzpr.^ oiy. fi.y.Ç^r,i tvj; ^Ûtîîuç (Dittmever) ; VII, 6, 585 b 30 : v'-yvovrri o£ Z2t il
:.:vx-:/sojv xjx~r,pof.. O'.a-J ix )jw/ôiv y'jt.-oi /.xl 7JVyô)-J TJ'-ivot, /.xi ô.'Ot; TX T.yiX. '^j-vt
58 CHAPITRE III.
lOtxortç TtOi'i.x/x^^ /.yX 'jr,ixi~.y. lyoj~t; 7jyyiv/7, sTov yj }*''''' ''^'- '^'*^-i i ^^ GC5. AnVH.y
rV, 3, 767 b 0-8 {r.y.ç,t/.^'-.Âri/.t yàp r, çy^ij Èv roûrot^ ;/. toj -/ViO'Ji rpoTzo-j rivx) ; 4, 770 b
9 : £7rt yip zà rkpxç rwv -xpi -^jtiv ti, /t>. (Voir la notc Suivante) ; ibid., 1. 19-24.
Cfr. 771 a 6 {où/, iyoj-ry, r:tç>-j/.6ry. é^^îiv) ; 771 a 12 : -yçi/i'ixh'i-^rx -r,) v J7iv, et 1. 13 :
ri TTaoà 0V71V, pouF désigner les êtres difformes ; 772 b 13-15 . les membres multipliés
Tiapà f Û71V ; i6irf., 1. 29, l'un des deux dépérit, y-i ~y.yj. ©Jsiv 5v, car il se nourrit
(i) ht Gcn. Anim., IV, 4, 770 b 9 : ï^n yy.p zô -ipy; rôrj -ypx l'JT'.v ri, -zîx
çûs-iv o'dJ Tràiav xlXù r/jv &»; lui ro ÎTO/V Tzspi -/xp r/;v xii y.xi r/jv il y.jx//.r,j O'jBij
yîvcTai Tzxpù yÛTiv, à//' iv roî; W5 Èttî rô tzoX'j /aîv oOtw yi-fofxï-joii^ ijoiyoy.ï'joi; t.xx.
«>/.6Jî, ïizii y.xi To'jTO)/ £v onoi^ '^jij.^yh-.i Tzxpy. zr/j riçiv aiv rzOr/:v, xti </-:vroc w.,j
TU/ovTOj;, vjTrsv etvzi ouzîî rïpx; Six rô /ai ro "îzxpx ^ùîiv îtvai zpoTZO-j riva /zrà yij'.v.
ÔTxv iiY, f.px-zTryr, rviv /xrà r/;v 0/>;v r, /.yzx rô îtooj ç>v7iç. La monstruosité cst attribuée
(1) De Gen. et Corr., II, 10, 336 b 10, 19 : r, f9opx /.zl >; /JvïTt^ ^ r.y-x vO^iv.
(1) De Anima, II, 4, 415 a 23 et SUiv. : ..uTi/.wraTîV yàp r&iv ïpyu-j rol.i ^'Jjîtv,... rà
TiovFi'jy.i Irt^^o-f olo't auTiî',... tvy. Toû àît /.ai zo'j Oît'ou ixzrï-//j>7u ?, o'rj'X'jzy.C rràvr?: yx/>
ï/.i--.iO\i ôpr/îTzt, xat £/'.£^^ou £v-:/.3t 7:pccTTîi 'j'S'x TZpx-:~,i\. xarsc v-J7tv. — La Ulè^C peusée
est exprimée De Gen. Anim., II, 1, 731 b SS-TS'S b 1, mais le reste du texte porte sur
la nécessité de la diiïércnciation des sexes.
(2) De (ien. Anim.^ IV, 3, 7G7 b o-lO. La feindle y est dite y.-^x/y.uix rf. y'jT.i (1. 9).
(1) Physic, II, 5, 196 b 40 : ip^y-u zx y.-:v z-:i 'Ji-y.jT'.t: ydv.îvz rà o-: 'o; l~l ri
TToÀû,... Ittiv y. yt'yvîrzi xxt Tzxpx t/jtz ; ibid., 1. 12 <'t l. 20; 197 a 19 et 34; T. 19S
b 5 ; 8, 198 b 35 et 199 b 24 ; De Caelo, I, 12, 28:J a 32 : De Gen. et Corr., il,
6.333 b 4; /^e Part. Àntm., IIL 2. 663 b 28 ; De Gen. Aniin., IV. 4, 770 b 9 ;
iroul); De Part. Anim., III, 2, 663 b 28 (cfr. De Gen. Anim., IV, 4, 770 b 9) ; Mag.
Mot., Il, 8, 1206 b 38 ; Eth. Eud., VII, 14, 1247 a 31 Rhet., I. 2, 1369 a 32. ;
&2 CHAPITRE III.
(1) Physic. Il, 8, 198 b 34-199 a 7. Cfr. De Part. Anim., 1, 1, 641 b 20.
(2) Physic, VIII, 1, 252 a 11 : oJoèv ys xto^kto-j twv ^Û7-:i zat AXT'x 'vJï.v* y; yùp vûti;
yj.riy. -5-ji Ticçiw; : ibid., 1. 17 : â~/w5 iy_ti. rà ^'J7£i, xai or/^ izî aîv oOrw; Ôtï o'5X/w;,
Olo-J Zi — jp X-Jb) 5)V7il 9ipZTU.L AvA OM^ 0~'-
f-'''*
^"^ ^' O'-' = DC COLBIO^ IV, 2, 301 3 4 I
rrj «rà/roj; ojQîv sîtiv iripoy r, rô ~apà (fj-v^' r, /xp ric^i; r, o\'.-.i% xw cz'.70v;rwv j^'Jîi;
iîTfv (Cfr. II, 12, 293 a 2). Voir encore De Pari. Anim., I, 1, 641 b 18-23; De G%n.
Anim., III, 10, 760 a 31 {y.û r-: /.zr« yO^iv ï/îi rà^v); IV, 4, 770 b 14 (oii T.%py. rri-t
râÇiv zy.-'jzrri vise zv. 6t; ïTt ro -o/.'j o-jtu /ivo/x-.vjf, ibid., I. 12); Mag. Mor.., II, 8,
1206 b 38 : v; yap y'Jîc; àîi îj brtv y.lriv., roûrou '>>; i~i zô -ri'.Vj r. '.i-xjzo; Troinri/»}
-îîTiv, r, o; yi z'jyr, oùoîTîrî, à)./' àrâc/.rw; xat ô>; îzvyiJ ; Rhet., I, 10, 1369 a 3.j : yjtii
ôï, i-j'j)-/ /, r" 7.''.zi7. \i avTO'; /.xi zLzy:jixi'Y* r, yxp «ù ïj o*; '-.izi z'j Tzo'rj 'ttix'JTùtç
y.Tzo.'^y.vjn.,
LA NATURE ET LES PHÉNOMÈNES NATURELS. 63
(1) Physic, II, 8, 199 b 15 : sjtsi Ôiv. à~c nvog h v.JToU ypy,ni rJ-nyZi^ /ivo'juîva
à^i/vîÎTai v.^ Tt rè/o;, à^" ï/.y.'jzr,^ oè oJ -b xjzô ï/.xiroii ojoi ri -jyci^ àiî yu.îvTOi îût rô
(2) De Anima, III, 9, 432 b 23 : rà o; roiajrx rwv ;cJwv t;/£ix /ai ttïj TnspôifxxTà.
èffTiv* •JTtfiiiov 0'5Ti î7rt jViiT-vA.it. y.xi à/.a^v îyii /.ai v6(7iv. Gfr. II, 4, 415 S 26.
(3) De Part. Anim.^ I, 1, 641 b23 : -rzy.txy.-fo'j li /îyo^uiv tôùz zoûS' Hvîxa, ^tou av
fxhvjzy.L TiXci Ti Tîpôj ô r, /.t'vvjîi^ Tzzpxbti. itrjozvài ku.~ooi^ojroç. wîtî î'.vai yavîoôv Sri
effTi n TOtîJTOv, ô Stô /.ai /a/5v,a£v >ûîiv. o'j yàp or, ô rt £tu;^îv îç ixà^rou /hzza.t TXip-
ficiTOç, à//à To5î i/ roûoi, o-joi ïTTîiua zà -uyà^J ;/ zo~j zjyoJTOi »w/xaT5;.
CHAPITRE IV.
L OBJET DE LA PHYSIQUE.
TOC TOVTWv oZ<3x TTaà'jj /.7.I. Tx; /.vjYjTîi;. £rt o-: ttî-vi rà^ y.pyy.i, oixi z-rji TOiauTvj^ c jrLxi
tlsh' TÔJv yàp »V5£t 7uv£7rwT5Jv ri //îv èîri TOi/Aara y.ai [j.tyï^r,, 77. 0' lyti a'jiijy xac
(5) Voir Metaph., VII (Z), 11, 1037 a 14-16 : rrj6i:o-j nvi rn; -jun/rT^ /.xi Svjrïpxi
fùoto'fixi £,r/'3v ^ 7Ti/3t TXi y.\'7^T,rxi o'jilxi ^lotoix; XII (A), 1, 1869 3 30-b l : ovTtxi
Si rpiii, fiix aïv at7^»;rv7, r,; n [j.ïv ôr.'.Si.o; y; Si f^xpTYj,.., ïXîTvat /xîv or, fuffixnj^ (.«î^à
sciences théoriques exposées au L. VI (E), 1, (et XI (K), 7). Cfr. II (a), 3, 995 a 14-19 ;
physique étudie les êtres naturels, qui sont des substances corpo-
relles, en tant que ces êtres participent à la nature. Voilà pourquoi,
même en supposant connus parfaitement les êtres naturels, Aris-
tole a dû soigneusement établir ce qu'est la nature qui leur
donne leur qualification.
Mais au début d'un traité de physique, on ne sait pas à priori si
(1) Voir Physic, II, 2, début (193 b 22) : "K-îi oi 'jccooiîtzi -oi7.y_û; r, -^ jst^ yïyîzxi,
/itTù Toû-0 &î4ip>jr£ov t{vi oixfîptt. ô Ix-J-ZT, ij.y.rv/.'. i -ryj '^uzi/.o'J ; et la phrasc de trausi-
tlOD, 194 a 12 : i~ti o r, ^j^i^ Of/ôj;, -ri T£ î*05ç /.ai r, -i)/;, w; «v t\ ~içi iiacrr^roi
H) Ci-dessus, p. 4.
(-2) Metaph., VI (E), 1, 1026 a 13-16.
jxx'^r, ij.-x.ru. r,\, -^jj xov;/ov" in ij.ïjtji inx ux^y-iUXTx r, x/.iifjTX. /.xi vj yoi^\.TTX àiw/JSt,
l'objet de la phvsiul'e. 67
de la physique.
C'est là probablement la principale raison pour laquelle Aristote
n'a pas cru devoir dans sa Plujsique examiner les ditïérences qui
objet, non dans son extension la plus grande, mais dans les termes
qui sont précisément caractéristiques de la science métaphysique,
(1) Cfr. Physic. II, 2, 193 b 23, 194 b 15; I, 9, 192 a 35.
(1) En particulier l'être divin, auquel il est fait allusion dès que l'objet de la méta-
physique a été indique, loc. cit., 1026 a 16-17, 19-21 ; de la encore la qualificatiou de
théologique donnée immédiatement à cette science, ibid., 1026 a 19.
(2) P. 42-43.
Ce qui distinguera donc les deux sciences dont les objets sont
si intimement liés dans la réalité, ce ne sera pas cette réalité brute,
mais le point de vue spécial auquel on la scrutera et les formalités
(1) Cfr. Phijsic, 11, 2, 193 b 34, 194 a 14; Metaph., VI (E), 1, 1023 b 32-35,
1026 a 2, G, lo.
(2) /avrczvovîi oi zo'jto roioûvre^ [scil. rr, vî^tîi •/o)^^'.'Ç'iJ7£i\ /.y.i ol roc; '.ôix; JÏyOjri;'
ru yao yyîi/x /w/itiojTiv y^rrîv ô^vra ;/'>jot7ry. 7'J>v //x.^/j //xri/.wv. Phf/sic.^ 11,2, 193 b 35.
l'objet de la physique. 71
(1) De Anima, III, 4, 429 b 18 : -u/.u o' 'nzi rwv 1/ ù-jxipkTH 6jtu-> ri îOjO 6j; ri
mfxor fjLizy. suvE/oî^; y^o. Cîv. Metaph.,\ll (Z), o, 1031 a 2-6. Pour les comparaisons
avec le si^aov n y a pas de références directes aux déterminations mathématiques,
où il
voir Sop/i. El., 13, 173 b 10; 31, 182 a 4; Physic, I, 3, 186 b 18-23; Metaph,,
VIl(Z), 5, 1030 b 14-1031 al.
(2) Physic, II, 2, 19i a 13-lo; De Anima, lll, 4, 429 b 13-14; 7, 431 b 12-16;
Metaph., VII (Z), 10, 103.J a 4-7, 2o-27, et les textes cités dans la note suivante.
t ^
î2 CHAPITRE IV.
(1) Physic , H, 2 19-i a îi : '^y-'A 'j-- yy-l o-:toZ-> /.y.i zv^/swtto;... o>77tîo ôl^ 7iy.rj à//'
cjy 6}; ri /.a//T'j}.^v y-:/-rxt ; Mclaph., VI (E), 1, 1025 b 30 : rôiv o' 6/5i^oa-:vcjv /.ri tÔiJ
zl £771 TÔT. aïv o\jroii Ù7:icp-/-i w; zà 'ji./j.oj, ra o' 6)^ ro AoTtov. ^icf^'-pii ùi zoÛjtx cri rô fjt-iv
aiijLOJ 7Jvîi>.v5</(/.§vov Èttî //srà ro; O/v;,* Izrt. -/ùp rô //Jv 9t//iv xoû.r, ci.-, •/; oï /.oticrvu
7, 103? a 2; VIII (H), 6, lOio a .34 : v.d zo'j '^oyo-j r-. yè; :>>: tô ^' hkpyaii 'nzu ;
(1) De Caelo, III, l, 299 a 13 : ... rà aèv -:? àçaisèT-ro); AtytvhocL ra uaj>;uxTi/.a, rz
01 fjii/.x ;/ -cîTXTîîîoj^ ; De Anima, 1, 1, 403 b 14 :
["îp'l fôJv ai ar, /ojotîrôiv u-:v,
î-
Tîà/iv ô' iTzi T'Iiv £v àvaiOiTîi ôvrojv zà îuâ^j w^ rô siuov ; 7, 431 b 12 : ri ô-: iv
àf7i.pïiti /.t'/o^uEva v5ât ôi'i-tp av x.. r. X,.. oxjto} ".à iM'X^riu.oc.Tui.... v5îl ; 8, 432 3 4 :
EV TS'-^ ï'OcTl Zoli U.l'jhriToli TX JOrirÛ ïTTl, TX T£ VJ X'fXlSÏ'jz.l Xf/Ô IJ.V/X, Â.x\. ôsy. rôJv
ai<r5>5Twv i|ii5 y.xi -x~sr, , De Part. Antm., I, 1, 641 b 10 : ÎTi oè Twv Èç àsaiokîîoj
oi,Sfjiq olov t' zhxi Tvjv vvîixvjv Sr-co3ijTix;^v ; Metaph., XI (K), 3, 1061 a 28 : a
9, 1142 a 18. Gfr. Anal. Post., I, 18, 81 b 2 ; J/eiap/i., XIII (M), 2, 1077 a 36-b 10.
6
74 CHAPITRE IV.
peut servir à exprimer les rapports qu'ont entre eux les objets de
deux sciences mathématiques, l'arithmétique et la géométrie, la
abstrait.
Il faut remarquer que ces abstractions mathématiques possèdent
une antériorité logique (^^yc}) npozepo:/) sur les entités physiques,
parce qu'elles sont plus simples ou plus universelles (2). De leur
7rpoff3-£5-£aj;, oI(jy yioifitTpixi àpi^/xyjTix»;. iéyw o' ix TrpOT&STEw^, olov fiovàc^ owsia. «&îroi,
iTv/ixy) Si oîi'sLt. 0£to;* Taûrvîv sx 7r/35î^-:i£w;. Item Metaph., I (A), 2, 98'2 a 25.
(2) D'après Metaph., V (A), U, 1018 b 34, cette antériorité logique n'est qu'acci-
dentelle.
(3) Cette doctrine se trouve exposée dans la Mctaph., XIII (M), 2, 1077 a 36-b 14.
Voici la COncluaiûJl de ce passage (1.9-11) : Ôiin f^vipà^j on o-Jn rà Èç à'^xip'ivio*;
TCpOTfjOJ OJTi TÔ l/. lïpOI^'fjt'jii UOTî;0'SV* £/ TZpO'j'^'Z'jiOii yùp TOJ ).ÎU/W Ô AîUXOj «v3'jOW7r9j.
À£-/£T«l.
l'objet de la physique. 75
(1) Metaph., VII (Z), 4, 1029 b 29 : tô où /taâ-' aùzô Xkyirui. otx&i;, /.xi roùzo'j
£7ri. z6 /x:v ï/. -îzpoz^ï-zi'ji^, -zi 5' o\j, tô [J-ïi -/xp rw aurô x).>c<j Tr^oiî/.îI'I^ii /îyîrzi ô
ôptÇsrai, olcv st rà ^su/.w slvai opi^ofi-îvoç liyoi ).£UXOÛ àv3-pw7rou idyov ; 5, 1030 b 14 :
"Eytt S'àizopluv^ sâv ti; fn/ivj ôpiT/iôv slvai tôv ix Trpoff&STîûj; \6-/0'j, rtvo; £775:1 ioty/zc^
T'Iiv ovy^ àTT/ôJv à//à ïjv^îouxt^uévwv ; è/ Tzpoi^ï-JKa; yip X'iày/.rj 5>j).oûv. SuiTCIlt leS
exemples donnés dans le texte; ibid., 1031 a 1 : SôU-j rouo-j on [j.6'iT,ç, t-^- où'iia.^
isriv ô ôpi'spLOi. et yxp xal tôjv xIXuj xczTîjyopiôJv, àvâyx/; îx Tr^Oî^ÉTSw^ îTvai, oTo-j toO
TToioO xaî TîspiTToy* où yxp x-jzv xpiSrfxo\>, où5è rà ^riX\) x-iZM Çwau. rô ô'Ix TrpoTjéTîoj^ )r/w
76 CHAPITRE IV.
(1) Au livre IV (T), 2, 1004 a 6-9, on ne lit que la phrase suivante qui corresponde
au passage traduit dans le texte : I'sti yip h fdôsofoi oi'ymp h ii.x^r,ij.%z\:/.rji aî/5>.îv5;*
fkoâiTiiJ.y.'jVK
TTâ&y; rot; /jtsyè&ôît xai àpi&/xyjTe././3 -ipi àitâ/iov ; An. Pr., I, 41, 49 b 34-37; An. POSU^
I, 7, 75 a 38-b 20 10, 76 a 37-b 11 (Voir surtout 1. 3 : "E^rt ô' ISlx /^èv xxi â /au^â-
;
verai ecvxi, TTôpt à /; ïiîi'!Tr,[j.y) ^Etupst Ta ùitxpyo-JTX y.y.y xùrU, ocov fMOJxSx^ h xpi^fivt-
Ttx/;, >5 St yE(o/x£Tpix (sri[xûx xai ypxfifjLx;) ; 27, 87 a 35-37 ; II, 7, 92 b 15 : 9, 93 b z4;
Top., II, 3. 110 b 6; cfr. 1. 21-25.
(4) Eli effet, outre le passage cité Metaph., XI (K^ 1061 a 33, on ne trouve la
mention expresse de la quantité comme objet des mathématiques qu'au chapitre sui
vant du même livre, 1061 b 21, 24.
78 CHAPITRE IV.
(1) Metaph., V (A), 13, -'.^ov (v. 1020 a 7-19); Cat., 6, K b 20 seqq.
(2) Phygic, II, 2, 194 a 1-7.
l'objet de la physique. 79
plus concret dont il a été abstrait, ce qui vient s'y ajouter pour
former l'objet physique. Cette part de réalité, que néglige le
mathématicien, mais qui caractérise l'être tel que l'étudié le phy-
sicien, Aristote l'appelle la matière sensible (2). Cette dénomina-
tion est bien faite pour dérouter, surtout si l'on tient compte du
sens technique que souvent a chez lui le mot tir,, comme principe
du devenir (5). Il est évident au premier abord que sa signification
(1) A. E. Taylor, Ansiolle on his Predecessors being the first Book of his Meta-
physics. Chicago, 1907. Introduction, p. 23.
(2) j/î; yÀ-^br-v;. Arlstote emploie une fois comme synonyme 1 expression fuiixr, Gi»?,
est différente dans le cas présent, mais il n'est pas moins difficile
y a dans les êtres sensibles, mais en tant qu'ils ne sont pas sen-
sibles, comme les objets mathématiques » (1). Aristote distingue
signalé cet emploi du mot matière (4); voici pourquoi dans ce cas
spécial elle est qualifiée d'intelligible en s'opposanl à la matière
sensible. Celle-ci entre dans certaines définitions (comme dans
l'exemple du camus), mais non à titre de genre, et ainsi elle
(3) Cfr. Phyf!ic., Ill, 5, 20i b 5-7 ; De Caelo, III, 7, 306 a 26-i?8.
'\) Ci-dessus, p. 72.
l'objet de la physique. 81
matière sensible. Mais, même sans être projeté dans la réalité phé-
noménale, un cercle, conçu comme simple entité mathématique,
se distingue d'un autre cercle de même rayon comme un individu
d'un autre, et c'est la matière intelligible qui permet cette multi-
plication de la même essence en des sujets divers (2). Or cette
(1) Metaph., VIII (H), 6, 104o a 33 : hn è-: r-îç û//;; >: ,u-:v vo/jr/; ^ o' y.l7^r,v^, r.xi
àtîi T3y /O'/oy T& /JLÈv G/r; zd S' ivkp'/ti.x è^riv, olov zûzio; syviax ÈûtTîoîv. o-yy. Si tir, sj^îi
uiïJV, flriTZ •JQ-rjTYJ't fJLYirZ Xtîâ'yjr/ÎV, -jQ-j- 6~iO Ij n [îCvac] €77tV Ï/.X7T0-J, ÔjTTîO /.xi ôizip
ôv Ti, TÔ root, rà Tzoïo-^, rà -jzo-jo-k Cfr. V (A), 24, 1023 b 1 : î/. rôi atT.^)^r/7^ G).-/;;
y; ffuvaèT»? oxJiioi, i.\lx y.xi rà z}oo; Ix. rô; zoZ v.So^j; G/^ç ; VII (Z), 7, 1033 a 2-4. Voir
BowiTZ, Metaph., vol. 2, p. 37,^-376; Schweglrr, Metaph.. vol. 4. p. 153, n. II.
(2) Metaph., VII (Zj, 10, 103o b 33-1036 a 13 (1. 2 roO o\ îuvî/oj r,^r,, oIîv /.jxJov :
Touot, Twv xa3r' exaura tivo^ atïjjjroj r, vor]To'j (Àèyw Sk vo>;t9j; aèv olîv roj^ uxhrjy.x.-
f,
rtxoù^, oÙ7^v}robi Sk oXoj to-j^ -/^xXy.oZ; /.tlI ro'ji ÇuXivoy;), to'jtwv o' oux Ittiu opnuoi,
ài/à /zôTSt VOV7TSW5 ïj at73-/3(î£W5 •/va.'pt^ovTai... ; 1. 9 I ûiv; ti'>; /jlvj sùy^^rri Èïriv >j Sk
vorjTT,, oùi^rr, fjLVJ oloy j^a/zo^ xai çù/5v /.xi ôntj /-iviîT/j O).-/?, voijt/j ok >j iv toT; aiiBr,Toli
ÙTtàpxoDix fjLfi fi
atj&jrjTcz, ocov Tx /iz^/j/jtxTt/.â) ; 11, 1036 b 32-1037 a 5 1. 35 : Îttxi
yàp uXy) lyiojy xxi fir, xi-j^yjTÙK,. : 1. S : x'jaIou y.kv ovv oj/. Î'jTxi. toj y.xbolO'j, twv oè
xa&' £xa7T3t lirai u.kpr) txÎjtx [scil. rà >7ai/.vx/ia],..* îïti yxp rj OÀ>j >? /zèv atîâ'yjT/j »î 5é
vo*7t;î).
82 CHAPITRE IV.
(\) Comparez Metaph., Vlll (H), 3, 1043 b 28 : w^r' oùffîa^ hn «èv /jç èv^éxe^ai
sîvai 6f,rrj y.aX '/.oyrj^ clrj-j r-/}ç cuv^èrou, îàv re aîffÔvjT/; sâv t£ V057T/3 ri, aveC le début Q.U
chapitre 1043 a 29 : Aeî Cï /j.y) àyvocTv on l-Aoze /«v&àvet -OTtpov arjfiaivti rà ovoaa t/}v
5ÛV&ST0V ov'jiy.-i T/jv Ivé/jysiav /at tv;v ^uo^^v7V, otov... ypct-fs-iJifi Tiorepoi) Svàç îv /xvjxst fl
on ou«ç. Vtir aussi De Anima, 111, 4, 429 b 18 : ttà^iv S" lizl twv h xfaipkaei ôvtû»v
non materia individualis ; in intellectu enim hominis includitur caro et os, sed non
haec caro et hoc os. S. Tuom., In Physic, II, lect. 3, n. o. Cfr. In Meiaph., VII,
lect. 10.
(2) Metaph., VII (Z), 10, 1035 b :27 : i ^ iv&c.j-c; /.y.i i :--oi /.-A za o^tw; ïni t«v
y.Cf.h' -./."y-z-y, /.y.^O.^yj oè, o-j/. î-rriv '>v7Îa, à//à rj-j'iolo^i n va rou^î -o~j '^6-^o\> /.y'i z-oiti
T/j: Ay;: ojç /.zSro/ou* /.xSr' îzzttsv o" i/. -r/j^ l-yy.rr,^ S/vjç ô 'S.oj/.pxTVîç rior} iîT^v, Axi
STc Twv «).>wv ôij.Qiùii. Cfr. 1036 a 6-8; 11, 1037 a 5 : o^J/sv Si xai «n >; fxïv 'ii\JX'n oùtia.
>j Ttpûr-/}, zo Sz aûfxct. u/v;, i o' x-^^poiTZo^ 7) rô ^Ô)0-j to iÇ àfJLfovj wç ax^o'j.oxj' Sw/pâTvj;
Si xzi KopiiKOç, zl [xi-t /.set vj J/y/vj, oittov (oi uîv yip wj 'i/u)(vîv, oi S' «; t6 'jV'iOi.o-i)^ zl
S'u-:/û);, r; l-jy/i /-"oî /.aî Twy.z roS-, ôji-tp z6 /.y.^ôïoxf [te] /ai zi /x&' îzaîTOv. Voir le
contexte.
(3) Cette analyse est tirée en effet du livre VII de la Métaphysique, lequel est cou-
sacré tout entier à l'étude <le la substance sensible. Voir le début du chap. 2, 1028 b 8
seqq.
84 CHAPITRE IV.
(1) Metaph., V (A), 24. 1023 a 36-b 2 (cfr. a 29) ; VII (Z), 10, 1035 a 17-21 ; 1035
b 41-22; I()3f;a9-H; II, 1030 a 2î)-b 12; 1036 1)26-30; 1037 a 5-7.
(2) De Caclo, 1, 9, 278 b 3 : o J' ojpx-^ài l'szi... zù-j :/ r/j; j//;;,.. /lintTxi xpa
Toli-c'j o-:'.çy.i, (i'rt îç iûzvTo^ to'j fuii/.O'j /.«t x'.'j^-^to'j 'jx/i'styj/i a6)iji.y.T0i.
De plus, leur présence dans ces êtres ne parait point être une
pure simultanéité logique, mais aller jusqu'à une composition
réelle. Or,nous nous reportons aux énumérations de sub-
si
ainsi les parties de la main m sont pas des mains; mais elles sont
composées à leur tour de parties homogènes dites homéomères,
telles que la chair, les os, les nerfs, etc., qu'on peut, cette fois,
diviser plus avant sans leur faire perdre leur caractère d'os ou de
chair. Mais elles sont néanmoins composées encore d'autres corps,
à savoir les quatre éléments, la terre, l'air, l'eau et le feu, qui y
avec cette simple différence, que l'intelligence l'a saisi d'une façon
universelle, de manière que ce ne soit plus ce tout phénoménal
particulier, qu'on reconnaît comme Socrale, Coriscos, ou Callias,
mais l'ensemble de caractères extérieurs, communs à ces individus
et à bien d'autres. Ainsi ce que l'esprit conçoit quand il a de
l'universel d'expression concrète la connaissance qui se traduit
dans le langage par une définition, c'est l'objet tout entier, mais
saisi surtout" dans ce qu'il a de formel : cet objet étant un être
chairs, les os, les nerfs ne sont pas autre chose que l'humanité
qui y déploie son existence, et réciproquement.
Mais par le fait que ces points de vue distincts sont incomplets,
cas des corps élémentaires, il n'en est point ainsi, puisqu'on n'y
trouve d'autre composition que celle de la matière première et de
la forme élémentaire. Après ces explications, on voit comment on
peut admettre parfaitement sans abus de mots que ces corps soient
à eux-mêmes leur propre matière sensible c'est comme ensemble :
lieu les termes abstraits qui délimitent leur essence, bien que,
suivant une considération ultérieure, ces mêmes termes demandent
à être réalisés dans ce loul phénoménal déterminé.
Une autre diiîicullé, [dus générale, se résout suivant les mêmes
principes. On s'objecte tout naturellement : la physique se caracté-
rise comme la science des substances sensibles; celles-ci à leur
tour se distinguent en ce que leur définition inifdique une matière
sensible; mais si cette dernière esl identique, en dernière analyse,
à un corps de la nature, on en est au même point qu'avant, car
* *
entraîne dans l'être, doit trouver son origine dans des considé-
rations d'un autre ordre.
Si la matière sensible ne se rattache pas au mouvement à titre
porter tout entière sur ce qui apparaît, sur le contenu objectif du phé-
nomène. Dès lors, il sera facile de voir comment les êtres qui ont
choses, on irait à nier avec Heraclite qu'il y ait autre chose qu'un
écoulement perpétuel de fugaces réalités. Aristote finit bien par
prouver dans sa physique l'existence d'un être immobile, mais il
(1) T'y -^'/(vcv.îv'vv... /.y-v. -?,) y'n^r,-7f>. De Caclo, III, 7, 306 a 17.
(2) PhysiC.j VIII, 3, 253 a 28 : hjSkyZTC^i rù uèv àti -'Jy^ ovrwv à/iv/;ry ïTvxt, rà
o" v.v. y.ij'j-jixfjy., rà ti' ufj.-^ovifjotv /A£7aÀz//./33£vîtv. oT-.p r,y~u t.i/.-io-) £7.-i.v,.. Suit 11
preuve de cette thèse, qai d'ailleurs tire sa force de la démonstration de l'éteruité du
mouvement dans le monde, au chapitre premier du même livre, 2ol a 8-2oîî a 5.
l'objet de la physique. 95
conséquences (î2).
{{) Physic, III, 1, 200 b 33-201 a 15. Ailleurs Aristote distingue la génération et
la corruption des mouvements proprement dits et les réunit sous la dénomination
générale de changement (/z£Ta^o>./:), mais cette distinction n'a pas d'importance ici.
TIV05" £1 ydcp /ai x«à' u7ro/.îi/ièv5u rtv&j zx /z.oi/j.tTpf.AX Iîtiv, xXy arf^ r, yt /.«&' yrroxîi
î)i CHAPITRE IV.
(1) Metaph., lll (B) 2, 996-22 h i ; De Part. Ànim., I, 1, 641 b 10-12. Cependant
les mathématiques, tout en n'usant pas de la notion du bien (y/y.B6^) parce que le bien
est la fin d'une activité pratique, s'appuient souvent sur la notion du beau (xz/ov), en
tant que le beau se trouve dans l'ordre, la symétrie et le défini. Metaph., XIII (M); 3,
1078 a 31-b 5.
(2) Cfr., par exemple, Meteor., III, 5, 375 b 32, Metaph., XI (K), 2, 1060 b U.
(3) Physic, II, 2, 193 b 31 : TZtpi toÛtwv mèv oGv tt pay fji.(xz iÙît ai xai é /xa^yj/AStrixoç,
l'objet de la physique. 95
96 CHAPITRE IV.
appliquées.
(2) Physic, II, 2, 193 b 25 : en 17 àarpoloylv. ÏTspy. ïj fikpoi ti^î yufftxvTs* /t).
Celui-ci avait sans doute trouvé ces sciences litigieuses aux mains
des mathématiciens de profession ; la raison en est facile à com-
prendre : lui-même insinue assez clairement qu'il n'a pas de compé-
tence spéciale dans le domaine mathématique (3), il ne pouvait donc
songera en revendiquer pourlui, le physicien, une part qu'il n'aurait
lui fit découvrir une solution, qui ne manque pas d'élégance et qui
rentre dans la théorie générale des rapports du mathématique et
du physique.
Voici en quoi elle consiste : le cas de l'astronomie est semblable
à celui de la géométrie ; la géométrie s'occupe en dernière ana-
lyse de certaines déterminations de la réalité corporelle, qu'en-
visage également la physique, mais la géométrie les considère à
un point de vue différent, en faisant abstraction de leur apparte-
nance à la réalité corporelle. De même, à l'étude physique des
astres peut se joindre une élude mathématique des mêmes objets;
elle fera abstraction de la réalité de ces êtres, et n'en gardera que
tout juste ce qui doit servir de donnée aux problèmes géométriques
résolus par les astronomes. Leurs considérations portent donc en
fait sur les corps réels qui se meuvent dans le ciel, mais se
limitent aux relations purement mathématiques qui résultent de
leurs mouvements, sans inclure ou exclure en aucune façon que
ces relations appartiennent ou non à des réalités existantes.
On fera des raisonnements analogues pour montrer de même
que l'optique ne présente qu'un ensemble de relations géomé-
triques suggérées par l'expérience, mais indépendante de celle-ci,
et l'harmonique, un système similaire de rapports numériques (i).
On y ajoutera, si l'on veut, la mécanique qui est une applicatiou
de la géométrie solide ou stéréométrie (i2).
(3) An. Post.^ l, 7, 7o b 14 : ... o-jS' [s. e. £îti d-7|«tj â//yj ÎTrur/îu/j rô irkpx^, àii'
r, 6<zv. 'iuTwç l-j(t\. Ttpdi îc/>v;/a wtt' î'.vai ratreoov j~ô S'àrîpov, olov tx ÔTîrtxà Trpôî
y-Oifxî-rrAxv /.où ri âoy.ovi/.à Tcpo-, à<;t&/4>;rt)t/3V ; 9, 76, S 9-10; ibid., 22 : >;
ô' v.-àSii^i;
o\>A zffy.ptj.ozzu ï:r' «/io yîvoç, à//' r, w^ zlpy^rsci où 7ï&iy.îTpixaî ï~i rà^ fjLr,y7.'jixài ïj
Onzi/ui xat ai v.pi^fj.-/;Tiy.y.i £7rt rà; xpuîvixâ; ; 13, 78 b 3o : ... roixjra o' 1-z'vj ôix
.
oitTOJi £X-' ~p^Ji ÔcWr^lx Ôjît' î'.vai Qxripoj 'J~Ci ^zrzpo-j, olo-i ri 5~Ti/.à ~05^ /l'jiixirpiot.-i
xat Tsc ixr,Y,y.-jiA.'x. Toc; tTip-oiLtzpiy.-^ axï rx âp_a5vc/.à 'Jipàj àpi&,tt-/jTix/;v /.ai rsc fxivdjUfJX
TTp&ç à.'jTpo'/.oyi/.ri'j.
(i) Ibid., 13, 78 b 39 : lytùà't ùï /jvjotvj/jLoi tl'yu Inxi ro'jzui'i rwv iimTr, {xÔt-j , olo-J
à.9rpolo-/lx r, Tî ixx^riiJ.xTi./.T, xal t, vzuri/./?, xstî â.pii.O'nt.ri r, t£ fxx^yi{J.XTi/.r, xac vj y.XTX T/jv
(3) Ibid. y 27, 87 a 31 : ' A/.pi.iîVTÏpx o'imïT^yLnv; Itz 1.7 Tr,/j.r,i... r, uri /.xxr jZQ/.iiixv^o\J
T)îç /aâ^' Û7roxîi/*£vou, otov àpi^/u,>;Ti/>j xp/j-oviK/Ji, xat ^ Iç i).XTr6voiv rrii l/. 7r/35îà£7îw;,
olov yîCAiiJL-rpix; xpi'b u.rjrii'.f)
(4) An. Post , I, 9, 76 a 9-13 (rà /xi/ yxp 571 ÏTÏpxi i-tïT/j/iy;^..., zà ok oiori 7/75
aveu); 13, 78 b 34 ; ... âX>ov Si TOOTTOv Sixvïpii ro 5iOTc Toîi on rà oC xXïvn I7ri77/jtt>7i
éxârspav â's&jpstv. roiaûra S'I'STiv Six outwj Ij^si "^pài xXXrilx ô>77' slvxt ^xzîpo-j wTÔ
bicTtpo-j, olo-j ra ôim/.x Tzpàq fVjiu.iTplx-* , /t/. ; De Part. Anim., I, 1, 639 b 7-10.
Cfr. 640 a 14-15.
(5) An. Post., 1, 13, 79 a 10 : î/.îi iï /.yX :t/5o; 7/3V ^T7i//7v, c'j,- ajr*? TT/oôî T/;v yi'jttxi-
Tpixj, «//>; TTpii; TXÛ7>JV, otov TÔ TCipi T^i IpiOO^' T^ /itîV /Xp 071 'JJIL/.oZ îîoîvat, 73 Sï
On voit donc que, dans ses écrits logiques surtout, Aristote tend
à relier plutôt avec la physique, non seulement les sciences mathé-
matiques appliquées, mais même la géométrie et l'arithmétique.
(1) Physic, II, '2. Cfr. Melaph., VI (E), 1, etc. On ne peut faire état du passage de
la Metaph., III (B), 2, 997 b 34-998 a 6, (ni du passage parallèle XI (K), 1, 1059 b
9-l!2), oii Aristote semble arguer de rirréductibilité des objets de la géométrie et de
rastronomie aux réalités phéiioménales : il s'agit ici d'une aporie relative à la théorie
est clair, après ce qu'on vient de dire, que la physique doit pour
embrasser son objet dans sa totalité, le prendre sous ces trois
cet objet, l'être dénature, elle l'envisage tel qu'il se trouve exprimé
dans sa formule totale, et celle-ci contient toujours, de façon
implicite du moins, une matière à côté de la forme, tout comme
la définition du camus. On v retrouve donc la nature dans ses
deux significations, et par suite l'étude s'en impose sous ses deux
aspects (12).
clusion analysée ici (194 a 12-lo) avec ces passages, voir S. Thomas, In Physic, .
(3) Gfr. Physic, II, 8, 199 a 30-32. Voir plus loin, chap. VI, § 3.
(A) Nous combinons ici les explications de Theinistius (H, 2, p. 43. 3-26) et de
sous laquelle il est présenté, jointe aux incertitudes du texte (194 b 4), est cause de
ces difficultés. Malgré les bonnes indications de 0. Hamelin, op. cit., p. 70, nous ne
pouvons nous rallier à son interprétation : il néglige totalement d'expliquer comment
la physique est une science une du fait qu'on la compare ii des arts, subordonnés entre
eax. mais différents les uns des antres.
8
i06 CHAPITRE IV.
fait usage des choses, auquel on puisse à bon droit l'assimiler, car
tous les autres s'occupent de la production ou de l'adaptation de
la matière ; or dans la nature cette fonction n'a pas d'équivalent,
puisque la matière est donnée. Donc la science de la nature est
comme l'art du dépendamment de
pilote, qui connaît la forme, et,
(3) Physic, II, 1, 193 a 9-30. Voir ci-dessus chap. III, § 1, p. 46.
108 CHAPITRE IV.
rapports qu'il entend établir entre les deux principes aussi bien
dans la réalité que dans l'exposé scientifique. Il anticipe déjà de
cette façon sur les questions de méthode, dont il doit parler dans
la suite, et prépare le lecteur à embrasser insensiblement ses idées
à ce sujet. Il insinue, en effet, dès maintenant qu'il faut recher-
cher l'explication du monde matériel dans l'élément idéal des êtres,
dans l'essence exprimée par leur définition, plutôt que dans les
nition d'un objet, telle que la proposera le physicien, est celle qui
décrira cet objet comme résultant de l'union de la forme et de la
matière (1). \insi dans l'étude des animaux, par exemple, n'y a-
t-il pas lieu de fixer son attention sur les parties anatomiques
comme telles; la considération fort attentive qu'elles méritent leur
xat TÔv Tttpi fùsiui TZtpl TÔi ffuvâ'ijîw; xxî zni o).ni 0J7ixi, x'/.'j.x a/; Tipi to-jt'jjj à ,u/j
xaÀxÉa i^Dïibner, edit. Didot, vol. II, p. 263 : Alicujus enim causa iinumquodque
considérât) ; la suite xxi Tripe 7x~jtx, etc., se rapportant au su^wo^. En tenant compte
de la construction elliptique et fort désordonnée de tout ce passage, on parvient
ainsi à lui donner un sens continu fort acceptable, pourvu que l'on ne suppose pas
que la forme, dont il s'agit dans la question du début, est uniquement la forme des
êtres physiques ; en réalité Aristote vise toute forme quelle qu'elle soit ; de cette
manière son allusion à la philosophie première s'explique d'elle-même.
110 CHAPITRE IV.
même, mais dans la mesure où elle sert aux lins de leur art. Or il est
clair que s'il ne s'agit pas des formes des substances de la nature,
la considération n'en est d'aucune utilité au physicien ; il bornera
donc ses investigations à celles qui sont en rapport avec les êtres
physiques et laissera à d'autres le soin de faire l'étude de la forme
en soi. On sait d'ailleurs quelles essences sont de sa compétence :
(2) Pour l'explication des influences causales dans la génération des êtres de la
nature, voir plus loin chap. VI, § 1.
CHAPITRE V.
elle est consacrée tout entière à montrer quelle doit être la mé-
thode à suivre par le physicien.
Une lecture superficielle de ces quelques pages risque de donner
de leur contenu une impression quelque peu différente : l'ordon-
nance logique des matières ne ressort pas du premier coup et, par
suite, l'on ne distingue point l'idée maîtresse qui en domine tous
les développements. Quelques phrases de transition au début de
l'un ou l'autre chapitre sont insuffisantes à faire découvrir la trame
de l'ensemble (i), de sorte qu'on se trouve enlace de quatre ou cinq
petites études, qui se succèdent dans l'ordre suivant, sans lien
apparent : les causes et leurs divisions (chap. m) ; la fortune et le
hasard (chap. iv-vi) ; un nouveau paragraphe relatif aux quatre
genres de causes (chap. vu) ; la linalité dans la nature, et enfin
la nécessité dans la nature (chap. viii et ix).
(1) Physic, II, 3, début (194 b i6-23) : introduction à l'étude des causes; c. 4,
début (193 b 31) : la fortune et le hasard se rattachent aux causes; c. 8, début (198
b 10-16) : introduction à l'étude de la finalité et de la nécessité.
112 CHAPITRE V.
(3) Si l'on admet avec Zpller {Die Philosophie der Griechen, II, 2, p. 156) l'anté-
riorité des écrits logiques sur la Physique, on a dans An. Post., II, 11, 94 a 20-b 26
un bref exposé des quatre genres de causes, mais elles y sont considérées à un point
de vue spécial, celui de savoir comment on peut les mettre en évidence par le moyen
LA MÉTHODE ARISTOTÉLICIENNE EN PHYSIQUE.' 115
rôle dans le cours de la nature n'avait jamais été établi avec exac-
titude (1) ; or il était d'autant plus indispensable de le définir ici,
en effet, sont des fins, car, d'une certaine façon, on peut identifier
la cause formelle et la cause finale, et même la cause efliciente, eu
tenant compte de sa réalisation dans un sujet différent (5). Ainsi
l'importance de la cause finale dans l'étude scientifique de la
Les Tails rares, les cas tératologiques sont des effets du hasard,
qui correspondent aux fautes de l'artiste dans les productions
humaines.
Le dernier chapitre du livre applique, pour finir, cette manière
de voir au problème de la nécessité dans les phénomènes naturels
et par suite à la méthode de la physique : contrairement à ce que
soutenaient les anciens, la nécessité ne va pas des antécédents
aux conséquents, mais des conséquents aux antécédents; ceux-ci
conditionnent tout au plus négativement les résultats. C'est donc
sur toute la ligne le primat de la cause finale, conçue comme
forme ou idée.
On voit immédiatement comment l'étude de la causalité dans la
nature a pour son auteur la valeur d'une doctrine méthodologique;
Une fois établie la fonction directrice attribuée à la cause finale,
on n'envisage plus les problèmes du monde physique avec les
Ces considérations sans doute sont tort justes : il n'en est pas
moins vrai qu'Aristote ne s'est explicitement prononcé sur la
gibilité de l'univers.
Mais à part cette doctrine capitale, qu'il a seule exposée, il
genèse de la science n'en est pas moins grande : d'elle dérivent les
(1) Eth. Nie, VI, 9, 1142 a 11 : nr,fj.ûo-> o' ï^zi to'j IpTnu.i-^oj xaî èiOTi /îùifjLiTpi/.ol
fj.ï-^
vèoi /.aï [X'x'^rifj.xzi.ïLo'i yi)o-izy.i /.at no'^oi rà roiaÛTZ, opovi.u.o- o'cu So/.-l yîvîiâ'ai.
atTiov S'oTi Twv /a&' exaTTsc iiru vj ypov/jji;, y. ytvîTxc yvjjpt^a îç l/jt.r:ii.fiixç, vîo; o' ïu-
Tzzipoç OU/. lîTiv* —yô^oi yxp y^po-jov "xoiv. zÔ'j ly-Ticipixv' îttsc xxî T5Û7' 5v -rt; >s/.k'by.i.zo,
Sià. ri Byj y.5c9>7/xâTt/ô; /ièv TivÀi y'vjoiT' xv, TOfOi S' ^ fuviy.àç ou. fï on t« ,</£v oi' àfxipï-
cewî sîTtv, Tôjv o' xi xp-fxX \\ ïii.'Kiipi.ai-^- yrl. Gfr. 12,1143 b 11-14: De Div.per
Somn., 1, 4G2 b 14-16.
(2) De Gen. et Corr., 1, 2, 316 a 5-10.
(3) On la trouve dans deux passages célèbres d'Aristote, An. Post., II, 19. 100 a
3-9, et Melaph (A), 1, 980 b 2^-981 a 27. Pour Texpiication détaillée du premier,
, 1
donc acquis que la physique tire ses premiers principes d'une façon
médiate des données phénoménales fournies par les perceptions
des sens. Mais d'abord cette origine ne lui est pas propre, puisqu'il
en est de même pour la métaphysique ; ensuite l'expérience, qui
aide l'inlelligence à former les principes cherchés, n'a rien d'un
procédé méthodique, puisque c'est le résultat nécessaire d'un
nombre suilisamment grand d'observations soit intentionnellement
menées, soit simplement accidentelles ou habituelles.
Mais l'expérience, parce qu'elle se trouve à la base de plusieurs
sciences fort divergentes, et même de l'art et de la morale, doit
-se diversitier dans chaque cas : il est clair que le métaphvsicien
ne sera pas homme
expérimenté dans son domaine, parce qu'il
possède une longue pratique de la médecine ou de l'astronomie.
Aussi est-ce à juste titre qu'Aristote rappelle que les principes de
chaque science particulière doivent être demandés à l'expérience
qui leur est propre (1). La méthode d'observation qui caractérise
la physique comporte donc des éléments ultérieurs au moyen
desquels on devra en achever la description.
Pour distinguer une méthode de raisonnement, qui demeure en
contact avec la réalité observée, et qui est vraiment appropriée à
la philosophie de la nature, Aristote emploie l'adverbe ^-^c-t/c-ù:,
13 du commentaire.
(1) An. pr., I, 30, 43 a 17 ctô zi; a;v io/x; 7'}.^ ~-.pi l/.yyrov ly-zipix; I-jtl ~yo:-
:
148 CHAPITRE V.
(1) Physic.^ III, 5, 204 b 4 : ioytxw^ /xèv oZ-/ ffxoTrou/iâvoi^ èx tÔjv TîiûJvOs So^îiî-/ âv
oûx elvzi... 1. 10. ijpjTtxw; ôî /xz/jo^) &îW|2oÛ7tv l/. twv5î... (item, Metaph., XI (K) 10,
1066 b 21, 26) ; De Caelo, I, 10, 280 a 32 : ... Tzpoç oZ<; ^ujixw; /x-v -rzipi toZ oOpavaD
ftoto-i etpvjrai, xx^o^oj oè 7t&fA ÔcTZx-JTOi (xxî(|/a/jt.îvoi; isTXi xatl tts/bî toutou oyf/.ov '^ 12,
283 b 17 : xai yu^ixwç $ï xai /t/j xx^oXoxj (yxoTroûsiv «SûvaTOv... xt/. ; III, 5, 304 S 24 :
oûx ivoÉ'/îTczi toÛT'O ièysiv ç)U!Tixûjç /SouXo/xèvotî OewpsTv ; De Gen. et COTT., I, 2, 316 a
10 : tôoi o'âv Ti^ £x TO'JTùJV offov ^lasèpouTiv oi yuarcxôi; xxt Ao/txôi; îxottojvtî^ : DéiDOCritC
est le type des premiers car (1. 13) : A. S' «v fx-nivi olxzioiç xai ^ uuxou io'yoïç TrcTTîly&an,
403 a 29-b 19, la différence entre une définition dialectique et une définition physique.
— Pour plus de détail sur la méthode t logique >, voir Zeller, Die Philos, d. Griechen,
II, 2, p. 171, note 2.
(2) De Caelo, III, 1, 298 b 17 : oî Tttpi MsJ.iffao'v te xai napy.tviSnv, oO;, El xai ràiia
/r/ovxjixa/û»;, àU' où yjyixw; -/£ Oîl vo/xiiati /è/Eiv (Cfr. P/lJ/SIC, I, 2, 185 a 17-20. Voir
ci-des9U3 chap. II, p. 25, note 3); Metaph,, XIV (N), 3, 1091 a 18 : aÀ' h:itiSri
xoff/tOTTOi&Dffi [se. oi nwôayo'/SEioi] xaî yujixwi ^oûiovrxi iéyeiv, Stxaiov «utoj^ È|ETàÇ£cv
Ti Tttpl f\)9tbt;, \f. Zi T/:; -fri à^clvai /*.£&o5ou* xt).
LA MÉTHODE ARISTOTÉLICIENNE EN PHYSIQUE. 119
pas entre eux de convenance d'ordre idéal. Elle doit fournir ainsi
à la science les propositions générales qui trouvent leur application
dans toutes les parties de la physique, les vérités universelles dont
dépendent toutes les vérités ultérieures dans les domaines plus
spéciaux. Nous en verrons des exemples tout à l'heure.
La part de l'observation dans l'expérience, entendue au sens
aristotélicien, se trouve exprimée plus d'une fois par le mot £Trayoa'/>i,
cas cités. 11 n'y a, en etfet, que l'induction telle qu'il l'entend, qui
(1) De Part. An., Il, 1, 646 a 24-30 (5 i/.6joj 'Ti vavîoiv on to'jto-^ îyH zôv rpoKo-j
sa nature est nécessairement le lieu naturel d'un autre : tojto Sï ttitt^v h. rni l-vy^t/n;
<1. \A) ; Meteor., IV, i. 378 b 10 et suiv., la théorie des deux paires de qualités élémen-
taires, actives et passives, est résumée avec la remarque, 1. 14 : -^ cï Tzhn; ro'jruij ix
rÀi i-Ty.yw/Plç. — Voir encore Physic, VII, 2, 244 b 1-3 : il n'y a rien entre l'agent qui
altère et le patient qui subit l'altération : ryjro ot «5-?/ov -:? ï-y/'^y^; (1. 3).
(3) Physic, II, 1, 102 b 8 et suiv. Voir ci-dessus chap. 111, § 1, p. 42.
(4) Physic, II. 1. 193 n 3-9. Voir ci-dessus cliap III, § 1, p. 44-45.
(5) Physic, VIII, 3, 253 a 32 : rô /J.ïy ou-* tt'/vt' -;oi//£(v, /.y.\ to'jtqu ^r-v.v loyo-j
fùï-jzy; r/jv oit^j/îciv, àf/pot^Tiv. ri; hrt otzvy'!''; : ibid., 254 3 24-33 {/.xaû; /'-ivuv îTri...
(1) An. Pr., I, 30, 46 a 17-27 (>y;y3-£VT&iv... i/.xvo>â ''m-j ^aiv^uîvwv o{>TWâ ijp'.'^rjTXi
s:... zTTSoî^îi;... 'Jjtt' îzv /r,'^'^?, ri j~y.y/o-^ry. ~trA é/.3t7T<3v, r, tj.irzpoj cor, rà; XTToost'çît;
JTOt.uojî iayxvuîiv) ; MeteOT , 111, 2, 371 b 20 : raJTa: yi/itTxi -iijzy. [scil. le halO, Ctc]
ci:i Ta; aw-rz^ x'-i-x^ yÀ/v^/.oi;, ttoÔjtov oï où jx^v-j toc ~x^r, v.xi rx -yufi^xi'JOvTX izzpi
ÎaxitO'J xjtÔ^-/ ; Hist. An., I, 6, 491 a 7 : Txjra /zèv oov to'jtov riv rponov v.pr,TX<. v~jv
cô; rÙTT'^j,... L-JX —ocLtsv rx; J~xp-/o'j-JXi oix^^opx^ xxi rà î'ju^âJv^/.ûra Tràîi iaa.îzvoj'/îv,
ucra o£ tsjto rà; x-~ixi zoii-'ji) ~zipxzzo-j lùptl-i, /.tÀ. ; De l'art. An., I, 1, 639 b 7 :
7roT£|5Crv.... oîî /.at rdv yvj-ixov rà fxi-jofjuvx. TzpîoTOv rà ~tpi rù ^ôtx ^Zbtpr,sa.vx% r.xi ri
a-ov; TX TTiCri ixaiTOv, STrïiâ'' ovrw /â/siv rô otà rc xzl rà^ xlrix;, r, x'/./.oii 7r<uj ; t6td.,
i>40 a 13 : £^l/.£ O" £V7î>&-V àp-m.ZÏ'j-f -Û-JXL ... 5TI -TrpÔiTOV rx fXl-^ÔfAî-JX /yjTTTîîV TTîOt
£X"Ï7T5V yS/O:, il5r' 5JT&» rXi XlTl^i rC'JTÙiJ X:XT£3V, /.XL T.ipi yi/z'J-.'jj-.
i2) Physic, II, 7, 198 a 52 : Inù o' xi alnxL rkrrapi;, r.yA ttzîwv toj vuTixa-
i
.
CHAPITRE VI.
(1) Metaph., vu (Z), 7, 1032 a 13 : tzù-jzx Sï rù yiyvo'/Aîva ù-d rï TIV5Ç yr/vîrxt /.y.i
£x zi-joç y.aî Tt* ... Tô o'ùf' ou, twv (f-ûîsi ti svtwv. Gfr. Pliysic, II, 6, 198 a 3-4; De
Gen. Anim., II, 1, 734 a 30, b 21.
J24 CHAPITRE VI.
(i) De Part. Anim., I. l, 641 a 25 : t^; vO^tco,- oix'I»,' yv/o/j.iyy.i /.où ov7>;ç, -y}^ uï-j
'jj; u/v;â, rr,- o"w; oj'jiy.i. y.y.i £77iv y.xizr, /yj. 'jjç r, /.vi'yj-.y. /ai i»; ri r£/5ç. Gd'. De GciX.
Anim.^ V, 1, 778 b 1-13 : IfS productions naturelles ne sont pas seulement Tefifet dft
mouvements qu'on lui rapporte dans l'être vi\ant sont naturels (1. 16-18; :26-27); car
elle est en quelque sorte nature elle-même, soit prise dans sa totalité, soit en partie
seulement, comme le faii remarquer Arislote, dans la suite du passage cité ci-dessus.
De Part. Anim., I, 1, 641 a 28.
(2) Voir ci-dessus, p. 42, note 1.
3) Physic.^ II, 6, 198 a 2 : rni ôVîn'a, rôJv r^ioo-wv iv T^Tî Shî-J r, àpyr, T>î"â /.urjJtç^i
cxàrî/s&v avT'Itv [scil. rô avro/zaTOV xai y; t'Jj^»;]* r, yào tôjv y-jyîi n ï; twv xTtô oiy.joixi
•tiTt'cov ait -jn-v* ... îTiù o'Èarî ri y.jzouy.ro'j /.y.i r, rr/r, y/-iy. r,ri av f, v^j; yâvoiro a^risi
LA CAUSALITÉ ET l'aCTIMTÉ DE LA NATURE. 12o
(1) Rhetor., I, 10, i368 b 36 : -ivrsc ôsy. ur, oCv.utoj; -fjx—oj-a., TV. ;:- :-'. rv-/*;^
Ta Cl --.V7£i ry. oï v.y.. La iiature désigne ici l'instinct naturel aveugle, opposé a l'action
intelligente, comme dans Physic, II, 8, 199 a 26.
(2) Physic, U. 2, 194 a 21 : n ziy:^r, [xiu.v.zy.i r/iv y-^jt;. Cf. Ibxd., 8, 199 a 16;
Meteor.. IV. ?>. 381 b 6.
(3; Metaph , V (A), 12, 1019 a 15 : oûva/xi^ Vv/t-yx r aèv ôy/j, /.tv/j^so)^ /, txi-y.yjJÀc,
fi èv £Tè/3w ~r,
f,
ÎT-po-j ; ibtd., 1020 a 4 : xû/sto^ opog T-^i np'jim ojvaaîw: av iW, xpx'^
/*£T'y^).y-Ti/./; iv a)>.w v^ 77 ii/5 'Gfr. IX (0), 1, 1046 a iO); De Caelo, 111, 2, 301 b 17 :
ÈTTei oé f'JTU y.îv È^riv yj l-j xjrôj inziipyojny. y.ivy;7£jj; àp/v?, Cxt-^y.iJi.^ o'r, vt yjt'it r,
â»o, xri; Metaph., IX (0), 8, 1049 b 6 : (oûva/xu) ... ïk/tryi. xpyj, fizry.iyr-u.r; -:v
xÀÀOi À r, xÀ/o,... y.y.i yocp r, f^j-i: ï-j raOrîj ysvii rr, ovvauôi *
y^yy, 'j^-y /.vtr-Lr.r,, «/a o-j*.
(1) Meiaph., V (Aj, 12, 1019 a 15 : ôjva//^ 't:vjt-y.\. •< /^lèv à.y/f, /iwïtsoj,- o fjury.fio-
/Acvw, y.//. Y, tarpt/./, cjvau.iç cjo-a j~u.pyo\. rt.) -v rw tzrpîjouîvw, a/A ojy y, larptuoij-iio^.
•< U.Ï/ oZi zi/rr, àpyr, -:v s(//'.j, r, ce sJ-yi^ às/vj £v xjzZi. Cfr. De Gctt. Animcl.^ 11, 1,
735 a 2 ; 4. 740 b 28. — Eth, Me, VI, 4, 1140 a 10-16 : hn oï rè^v»? Triera ... 'Xv r,
à-py-f, îv T'I» ~(5ii5Ûvri à) /à yv; -:v t'Jj TOiî^/xÉvoi ... îv aûroîç yac î/5jîi [scil. rà /.arà
^•jçivj r/;v y.pyr/j,
(3) Metaph., V^II fZj, 8, 1033 b 7 : ri^ro yao briv ^ iv a//o> ytyvirat /; j~9 riyvrii
c j-'j 'f'Jizoj; r. ojyy.ixi'^i. (Cfr. VI (El, 1, 1025 b 22). On expliquera plus loin comment
la nature peut être cause d'une production dans un autre sujet.
(4) Metaph., VII (Z), 7, 1032 a 32 : az'> r-r/w;,' oi yijnzyi i7«v To t'.coi ÏV T?,
'l\)yr,. t'.ooi oi J.ï/O) -'j zi y,> zvjy.i z/.y.'7T0J xai tïjv Tiponri-j oj'iiot.i). Suit la description dU
raisonnement par lequel l'art aboutit de proche en proche au but qu'il poursuit (voir
a suite jusqu'à 1032 b 21 ; ibid., 9, 1034 a 24 : >; yyp n/yr, ri eiôo,- (a savoir quand
une maison est un produit de l'intellect) ; XII (A), 3, 1070 a 13 : £:rt uèv oCv nvôiv ré
T^oî Tt 'jj/. éî-ri Tzypy. rviv z^xt^sÏTr,-* oj'siv.i, olo-i otxta^ ri tiooi, îî jjly, y, zïyyr,, /r). ;
1. 29 : •/;
yy.p iy-pi/.Y, zi/yY, h ioyû^ rv;; v/i-fa; ï-,rh ; 4, 1070 b 33 : iiytcia yàp Tw^'»}
iaroc/vj, xac oixta; slo^î r, 5ti'.005/Jii/./; ; Z)e PdTt. Aflim., I, 1, 640 a 31 : /; Oî rî)(v>7
>cy^^ zoj ipyoj ô y.iVJ ty,^ {j'/y,^ nri-j ; De Getl. Anim.^ II, 1, 735 a 2 : •/;
yà/5 -zv/yri
ypyy, /aî ilôo? roj yiv<i/*£v^j, à)./' -;v îT-rio) ; j6ld., 4, 740 b 28 : >; ôè TiyyY, [xop^-n rwv
7ivo//-:vo)V ;v â/i'w ; ff/l. iVlC.. VI, 4, 1140 a 6 : CTïi o'... o-JùZfxioL oûzz zïyyr, Isti.-* /ïrij
ov /Jiîra )oyo\/ —rjKY,z\.%Y\ i^i^ eçrtv, ^jrî roiaurv; *; oj zîyyYj, ravrov av •»./; r-/v/; /zi îçtç
cause motrice (4). Quant à ceux où son activité est décrite comme
poiétique, ils ne soulèvent aucune discussion (5) : un tel genre
fuffiv, y.i z)/ai yEvâïSij iéyovTai Ttoir^siiç, jzàsai c'ctïiv «t 7r5i>7ff£tî r, àîTÔ rè^v/jâ V àirô
£xjyx^aîo>i i-e ûixvotaç. Gfr 1032 b 9 sq. Eth. Nie, VI, 4, 1140 a 1-23. Tout ce
i
chapitre est consacré à montrer que l'art est une £|i.- -oi/;tcx/; et non -pxy.Tixr,,
128 CHAPITRE VI.
c'est l'art, dit il, et non le bois qui fait le lit, tout comme ce n'est
pas l'eau qui fait d'elle-même un animal (5).
Ces preuves sont plus que suffisantes ; mais pour préciser le sens
(i) Physic, II, 3, 194 b 29 : ihi-J r, y.p/r, z-^i y. £-ra,5o //-;? r, 7rpwT>7.. . «s'/CK zo aotovv
EffTt hï TÔ TTOtïjTtxôv w; o'^vj T, àpy^r, zn^ xivvjîîw^. z6 5'oj îve/.a, ov ~oit,zi/..o.). ot; r, uyitiy. ou
(2) Physic, II, 3, 195 a 5 : zoZ àvJoiàvTo; xai c à-^iopiy.yzo-xou/.vj x.yÀ o y3îi/.o;[arTi5:J...
(3) De Gen. et Corr.^ II, 9 ; voir surtout 335 b 29 : ta; /zèv yxp 0//;, z6 Tïocyyu^ xaî
TÔ xtvelaTai, z6 o-: x.ivîTv x«t ttoieTv ïzïpy.ç, oj-jy.ij.iwi. or,j.o-J Si x«t ïizi rwv zïyyy) xai îTTi
Twv ^vvEi •/iv'5//ivwy* ou yv.p y.vzô TToieî zi ûSup ÇÛoj ï'i yùzoZ, ojc-. zo ç'Jiov x/tvï;v
àïV r. zïyyr, (Cfr 335 b 5-7). Remarquons qn'Aristolo ne dit point explicitement ici,
comme pour l'art, quelle est la cause efficiente dans les œuvres de la nature, mais on
peut assez facilement se convaincre que, dans l'exemple cité, c'est la nature elle-même,
ou l'animal, ce qui revient au même, au sens que nous avons déterminé au début
de ce paragraphe. De cette façon ce texte pourrait servir à montrer directement
l'efficience de la nature.
(4; Voir à ce sujet P/i.y.stc., II, 3, 195 a 32 (Cfr. 195 a 5) ou Metaph., V (A), 2,
1013 b 34.
LA CAUSALITÉ ET l' ACTIVITÉ DE LA NATURE. 1:29
dira mieux encore la nature, comme l'art, est une forme en vertu
:
aÎTiwTEisov Tî roxj yîvvàv, y.y.i îv aTaîcv î'.co!3^5"/îv co'jto /iyîiv ri "otîi^v, ouoictii £v t&
TOtç fùizei. /xi £v TîT^ 3CTÔ Tîyjr,:, c «v v; ziv/;rt/5v. .. tv7^ u.ï-j yù.p 'j*-r,i rK ~y.T/ii./ n-i /.ai
TÔ xivîlîôai, To $i /ivîTv /zi TZOLil'i ïrioy.i cjjic/xiùti. o/j'À&v Si /.%>. ï~i twv tï/Jv/j /.xi ÏTzi
Twv ç>ûïîi yiv5^Jvwv* zr/. ; De fart. Animal., I, 1, 641 b 29 : xpyr; xpy. v.yX -st/jn/ôv
Toû ÈÇ y.\)-o~j TÎ 7ZÉp/y.x. yûîîi yào raj-a. yjsrxi y^ûv i/ ro vtîj ; Dg Gen. Aflimal., Il,
4, 740 b 36 : v. ow» auT>j i^rtv T, â'iSî^Ti/-^ 'Y^y.'hi ''^'^^ \ix'\. /.yX 'C -/vjjôi-jy. ' /.y.i tojt' î^riv
C fû<îtç r; kxcfsrou, svuTrào/o'jîa axI h furo'.: y.xi èv Ç'ijoic Trà-Tiv. Cfr. 1, 732 â 3 ?q ; 6,
742a20-b 10.
(2) "Ave|Ocu-o,: «v&pco-cv v£vv5. Physic, II, 2, 194 b 13 (Cfr. 1, 193 b 8. 12); 7,
198 a 26 (Cfr. IIF, 2, 202 a 11-12), eipassim dans les autres ouvrages.
(3) Physic, II, 8, 198 b 16 : ix-' ê'x~or,iy.-j ri y.^ji/.'jîi -rr* ïJTiv 'j-h l'iv/.x rou
TToieTv, xr>.; De Somno^ 2, 453 b 17 : '/v/o/j-zj r/jv yjsiv hz/.x roM -ou'.-j: De Anima.
n» 4, 415 b 16 : oiTTTîo ô voû^ Ïj-ax to-j ~oiîT, zi'j aurôv TisoTTOv /.y.i r, p'JTt^.
(4) 'H (jp'jfft; ojê-:v /jiâr>7v ttoiîT, oj^èv -irAiy/o-», sans cesse répété avec quelques
variantes : De Caelo, 1, 4, 271 a 33; II, 11, 291 b 13 : De Atiima, IH. 9. 132 b 21-
2o; 12, 434 a 31 DeRespir., 10, 476 a 12-13; De Part. Animal., Il, 13. 638 a 8;
;
661 b 23; IV, 11, 691 b 4; 12, 694 a 15 13, 695 b 19; ^c Anim. Incessu, 2,
III, 1,
;
704 b 13; 8, 708 a 9; 12. 711 a 18; De Générât. Animal., Il, 4. 739 b 19; 3,
'41 b 4; 6, 744 a 36 V. 8, 788 h 21 Politic, I, 2. 1233 a 9 8, 1236 b 20. :
; ;
130 CHAPITRE VI.
(1) On peut trouver un relevé de ces expressions dans Bomtz, Index, p. 836 b 10 sq.
et mieux dans Hari>y, Op. cit., p. 203. n. 1. A noter surtout l'emploi de hy^oupytlv.
De Part. Animal., I, 5, 645 a 9 ; II, 9, 6U b 31 : De Animal. Incessu, 12, 71 i a 18;
De Gen. Animal., I, 23, 731 a 24 : 11, 6, 743 b 23. Ce verbe exprime excellemment
l'activité de l'artisan qui fa^-onne la matière ; dans ce sens on trouve t& oyjuioupyoûv,
opposé a i'j.y,, De Gen. et Corr., II, 3, 330 b 13; De Gen. Anim., I, 18, 723 b 29;
22, 7.30 b 1 ; II, 4, 738 b 12, 20 ; IV, 1,766 a 15; 4, 771 b 21.
(2) De Gen. Animal., II, 6, 742 a 28 : rf.i^rj ê'^vrwv, hiç y.ïy roZ 7Ùo'Ji,S yk'/ofisy>
iijy.i oj Évi/y, cvjzîpcij oï TÔJv rovrciu ivî/z tP,; àpy/ii r/j^ /.aY,Ti/.r,ç, /ai yîvvjjTiy.i^î (rô yàp
7rot>;ri/.(>v y.y.i /îvvïjrizo'v, r, toioûzv., TTpi^ to rroioO/zîvo'v ivri xat yîww/zsvov), rpiroo Ss
Toû '/pv^isiac/xj xac ot ypr,T'j:i tû té) 5^, 7r|5WTOV /zèv ûizûpytfi àv«y/«7ov Tt fj.6plov Iv u r}
«/>/''/ 'ni xivv^îî'jjç (/7c yàp £u6Ù5 TOÛTO /J.6pi6v «ïTi roy rï^o-j; £v /.y.i y.vpi6)TXT0v),
èTTîtrz /T/.
exerce son etîicience dans les phénomènes qui lui sont attribués.
Cette théorie est bien faite pour surprendre : elle a tout l'air
d'un retour aux doctrines des physiologues qui, suivant la termi-
nologie d'Aristote, rapportaient tout à la cause matérielle (3).
Toutefois, ne faut pas oublier que, d'accord avec ses devanciers,
il
prouver que tout être mu l'est par un autre; c'est là une consé-
homme; puis, parmi les êtres inanimés, cet autre : le feu fait
(i) Metapll., VII (Z), 8, 1033 b -Id : i-i y-iv cr, nvwv /.xi t^viov/ on. Ti /ivvàt»
roio'jTO'd y.î-j O'.ov ri •/îvv<yy.îv5v, oj y.i/rsi ro xjza ys 3'«»o' î» rô» y.<iO)y.^ xÀi.a: roi stôsi,
olov £v Toî; f-jiMOu' i-^dpoi'JZOi yip xvOîojttov -/iwi, îscv UT, Ti —xpx ^vTiv yivïjrxi, oTot
i--Oi yytivov. (Cfr. 9, 1034 a 22 : -Xi~y. -/i-pi-xt. il ôu.'ji/ja'ij 'Zi-.ip -X -.vTîi);
XII (A;, 3. lOTO a i : <xi-v. rxZrx ^ri i/icïT/: i/ c-j\>'jjyjuou yi/jirxt. o'j- x, /.r/. : De Gtn.
Animal,, 11, 1, 735 nS : k o- r^z ^ J7-:w: /.hr.'iti £v x-jz'/ [c. à d. dans le sperme] i»'
ntpxz (y,'jy. ^•jffîojç -.
v; ç •yo'j-jr,^ zà î:co; fJtv/t'.y.,
(2) Metaph., VII (Z), chap. 8; XII (A). 3, 1069 h 33-1070 b -i.
J54 CHAPITRE VI.
(1) "AOpwrro; x-A)ooit:o-j -/vj-jù /.yX r.lioç. Physic, II, 2, 194 b 13.
(2) Metaph.. VII (Z), 9, 1034 b 1 : oO -/xp Tràvra ojtw o£l ÇvjtcÎv cÔ; li àvô/swTTO'j
«•jf)rj(,}-:ïOi' /ai -/y.fi yjvvj £| à-jopo^, ëià vi/xiovo; oua i| yi/xto'vou, «//' îàv /j.r, 7Z-^pu/J.y. r,,
(3) De Gen. Anim., III, H, (voir surtout 7G2 b 12-18); Ilist. Anim., V, 1, 539 â
lo et suiv.
(4) De Gen. et Cor?\, I, 5, 320 b 17 : /î/vîTat uiv oj-j ù-nlû; îztpo-^ le, irkpou,.,. x.x:
UTZO TIV05 oe «îi cvT£/£}(£ta 0VTC5, r, of^oîioouç r, 0/j.oyevovi, oio-t ixvp utîo i^xipoi r, sc'JupojTto-;
ÛTt' àvOpojTTOV, /; wtt' £VT£/£/,îtx; " 9/Xripfji -/ù-p ovx ù~ù z-AÏT,po~j -/îvETai ; II, Chap. 4 :
(2; Mieux que dans YIndex Aristotelicus de Bonitz, qui ne pose guère de distinc-
tions (voir p. 785-787), on trouve un essai de classification des sens de wv: chez
Aristote, dans von Hertlino, Materie u. Form u. die Définition der Seele bei Aristo-
teles, Bonn, 1871, Section I, 4 : Die «-ix «; Iv j'yr.i v-Ssi, Voir surtout pp. 79-81.
(3) Sur la matière première, voir quelques bonnes pages dans C. Werner, Aristote
et l'Idéalisme platonicien, Paris 1910, p. 21-26.
(4) Physic, I, 6-9, surtout 191 a 6-13, 192 a 25-34 (Voir ci-dessus, chap. Il,
négatifs, — propre ii la matière première, mais seulement les principes qui doivent lui
faire attribuer logiquement ces caractères. Aristote les lui reconnaît explicitement
ailleurs. Cfr. Metaph. VJI(Z), 3, 1029 a 20-, Physic, IV, 9, 217 a 23; Z)e Gen. et
(1) De la combinaison des éléments, — terre, air, eau, feu, — résulte la première
synthèse [De Part. Animal., II, 1, 646 a 12) : il n'y a donc en eux d'autre composi-
tion que celle de matière première et de forme, car d'autre part ils se transmutent
entre eux {De Gen. et Corr., II, 1, 329 a 24; 4 per totum. Cfr. De Caelo, IV, 5,
312 a 30.
(4) Il suftit de se rappeler le bois matière du lit, l'airain, de la statue. Cfr. Physic.^
maieria in qua, qui est la matière englobée dans le composé déjà constitué.
LA CAUSALITÉ ET L ACTIVITE DE LA
NATURE. fr,7
VIII (H), 4, 4044 a 24). Cependant Aiistote affirme, PAystc, ^^IV, 5, 213 a
que eau 1
(^t maUère de l'air {.6 «. .^.. .;,
..,,,), ^ais il use là d'un
langage imprq,re. car
II mêle a cet endroit
la notion de détermination
locale avec celle de transform
ansioimaiion
tien
physique, de manière à les brouiller
presque complètement
l3) De Part. Anim., II, 4, 6oi 2. H- De Gen
et Corr., II, 8, 33o a 14
v'-n. ^-o
a 2o) Cfr. Phystc, I, 7, 190 b 3-5.
•
(5) De Gen. Anim., III, 41, "62 a 3o-b 48 Cfr. Hist. Anim.
i'*"/*., V
a 22 », i,
1 539
o^y
ss. ; 19, 550 b 32.
(6) De Gen. et Corr., II, 7, 334 b 46-20, 28-30 Metaph., V (A), 24, 4023 a 26-29
^
;
10
158 CHAPITRE VI.
(4) u/v; =
Tô ituiyo-). De Gen. Anim.,
1, 18, 724 b 5; Metaph., VIII (H), 4,
1044 b 10; Meteor., IV, 11, 389 a 29. Cfr. 10, 388 a 21 ; De Gen. et Corr., I, 7,
324 a 21 (Cf. 15), b 18 {k o' Vi-r, -n ulr, ;T9ce/7rixov); II, 9, 335 b 29; De Anima, III, 5,
430 a 19. 11 faut ajouter à ces textes tous ceux où Arislote assimile les rapports des
sexes à ceux de la matière avec l'agent. De Gen. Anim., I, 2, 716 a 5; 20, 729 a 28-
32, et passim. Dans Meteor., I, 2, 339 a 27-32 et H, 8, — 368 a 32-34, la matière,
en l'occurence ce sont les éléments, — est décrite comme un ttk^xov aussi bien au sens
de sujet réceptif des accidents (ÛTroxsiuevûv xai Trà^x"^) Que de patient vis-k-vis d'une
cause efficiente productrice de ces accidents.
LA CAUSALITÉ ET l' ACTIVITÉ DE LA NATURE. 139
matière seconde (2); mais de soi elle n'appartient qu'à l'ordre des
représentations et non à celui des entités extramentales.
Le dernier sens du mot matière doit donc être écarté lorsqu'il
s'agit de la nature et de son influence sur les phénomènes natu-
rels. Il en de même de l'idée de matière première, dont les
caractéristiques purement négatives excluent une action positive
quelconque.
Nous avons vu plus haut (5) qu'Aristote, en accordant à ses
devanciers l'identité de la nature avec la matière, n'avait pas
même fait de réserves sur l'exactitude de leurs opinions relatives
à l'essence des corps. Ainsi la matière, dont il s'agissait là, était
(1) Meiaph., VI E), I, lOâo b 32-34, 1026 a 3, 6, 15 -et XI (K), 7, 1064 a 23-â8j;
V (A), 24, 1023 a 36-b 2; VII (Z), 10, 1035 a 2-1036 a 12; 11, 1036 a 34-b 12,
1037 a i 10; De Caelo, I. 9, passini. — Voir dautres textes relatifs à la matière
entendue d'une lançon générale comme réalité eu laquelle une idée se trouve réalisée,
dans V. Hertling, Op. cit., p. 81, notes 1 et 2. Dans cette dernière note il faut
biffer la référence a Metaph., 1071 a 12, et corriger De roel. B. I, c. 11, en c. 9.
(2) Voir ci-dessus, chap. IV, § 2, p, 84-85, 88.
(3) Chap. m, § 1, p. 46.
140 CHAPITRE VI.
le patient, comme tel, est passif, c'est entendu, mais cela n'em-
pêche qu'il n'ait normalement sur l'agent une réaction pouvant
en modifier l'action et par là-même l'effet final (1). Cette réaction,
nous l'avons vu, produit chez les animaux les monstruosités et les
déviations du type normal (2) ; mais pour en saisir mieux le méca-
nisme descendons à quelques détails.
Quand en une matière donnée une cause efficiente exerce une
action propre à produire un effet déterminé, cette action est repré-
sentée comme un effort par lequel l'agent tend à dominer (xoarsrv)
la matière pour lui imposer une forme. S'il ne parvient pas à la
(1) De Gen. Animal., IV, 3, 768 b 15 : 'Anov oï toû (j.vj XUaBxi ràj xivy7ff£^ on rà
TTOioûv xat 7ràffj(£i ÙTto toÛ Ttx'syovTOi,,.. /.où oXui rà xtvoîiv l^oi roû izpÛTOU àvTixivîtTKÎ
Tiva xivYjiiv, y.rX.
(3) Meteor., IV, I, 378 b 31 : Étti ^'yj UnX^ xxi 'y^iur, yévEais fi&zoLJîoXrt ÛTTÔ TOÙTWV
Twv 5uvà//.ewv (SCil. leS puiSSanCCS actives), ô'rav ïx^iilloyov ix Tvji ^l/TToxEi/xîvyjî Ov;^
sa chaleur propre, qui exerce son action sur les qualités passives, servant ici de
matière. Gfr. 379 b 18-20; 32 33 ; 380 a 2-9. De m('me nu chap, 3, 380 b 6 ;
26-28.
De Gen. et Corr., II, 4, .'{31 a 23-1) 2.
LA CAUSALITÉ ET LACTIVITÉ DE LA NATURE. 141
dans ses caractères individuels, soit à plus forte raison dans l'inté-
pas toujours aussi aigu ; elle exerce souvent sur l'effet une influence
réelle tout en jouant un rôle purement passif. Ainsi, rien que par
sa distribution irrégulière dans l'espace, elle est l'origine d'une
foule de perturbations, que la régularité même des causes effi-
(1) De Gen. Animal., IV, chap. 3 et 4; voir en particulier : 769 b 12 : twv fivj
766 a 14 : ztTTîp r;
fQof;,(k £t? Tovvavrîov, /ai zô iJ.r, /.pxToOusvov ÙTzà roû 5v;/AtoupyoûvTOî
ÔMOL'jxr) /ji£Ta^à//îiv sè^ TouvavTt'ov, /.tÀ. ; 766 b lo : ApxT-^aa-j fxï-j oiîv tl^ xùrà «yîi,
zpaTïj&èv 5'âî; Touvavrtov /;iît3:^«//ei v; zU yôo/sàv. Ivavrt'ov Sï tw «ppîvi rà B-tj^v ; et IC
reste du chapitre,
(2) De Gen. et Corr., II, 10, 336 b 20-24.
(3) De Gen. Anim., IV, 10, 778 a 3-9 (1. 6 : où/. à/.pt/3o7 Sï èix n t/-;v t^^ u).>;^
(1) Metaph., VllI (H), 4, 1044 a 17 : hn n^ ol/.-iy. (scil. vh] sxà îtcj, oIo
fliyfi.y.roi t« y/JZîa r, Mnxpx, xo^Oî àï 7x TTizpà /; «/A' xttx; ibid. 1. 27 : îvîwv S'iTtpa.
7} u/v; èÇ àvày/.»;; irÉpwv ovrwv, oTov 7r|0coiV ou/, siv yèvoiTO £X Çû/ou, ouô' ÎTzi tvÎ /.fjovyri
y.lri.v. ToZx'j ' 'jj /'Arj TToi/j^ti -plo-jy. Èç IpLou r, ^'jIov. Gîv. infru, 1. o5 ; 1044 b 2;
XII (A), 2, 1069 l) 24-20; P/t//.ç:V.. II, 2, 194 b 8-9, mis en rapport avec ce qui
piécôdft.
(2) De Carlo, II, 5, 288 a 2 : >? y^jt,- ùù tzoiù tôjv £v5i;^û//svwv rà j3s>Ti7Tov. G(r De
l'art. Anim., II, 14, 658 a 23; IV, 10, 687 a 15; De Ànim. Incess., 2, 704 b 15.
LA CAUSALITÉ ET L ACTIVITÉ DE LA NATUPxE. 145
En
lité. effet, la forme et la ffn sont souvent numériquement les
mêmes; le générateur au contraire ne leur est identique que
spécifiquement, car il est réalisé dans un autre sujet. La matière,
elle, s'oppose à tous trois par sa notion qui en est radicalement
distincte (4). Il est donc naturel de chercher l'influence de la forme
sur le devenir dans sa fonction de cause tinale et il nous faut, par
conséquent, renvoyer cette question à section suivante; nous y
la
(1) Phystc, 11, 1, 192 b 32-34. Voir ci-dessus chap. 111, § 1, p. 44, note 3.
(2) Ci-dessus § 1, p. 123, note 1.
(t) Nous pouvons négliger les autres sens, qui n'ont point d'importance dans le
problème du devenir naturel, tel celui d'aspect ou de forme extérieurs, qui parait ôtre'
primitif pour îl^'y? et ix.ory^ri. Cfr Bonitz, Index Arist. p. 217 b 58, 474 a H.
(2) Quand dans Physic, I, 7, Aristote établit l'existence de trois principes, —
matière, privation, forme, — pour expliquer le devenir, il suppose continuellement
que le résultat, c'est l'être constitué sous telle détermination par la forme. Voir sur-
tout 190 b 10-30.
LA CAUSALITÉ ET l'aCTIMTÉ DE LA NATURE. 145
mais dans d'autres passages, c'est l'agent lui-même qui est appelé
forme et qui tend à imprimer sa propre détermination au pa-
tient (2). L'abus de mots est ici évident, mais partaitement expli-
cable. Comme on fait de la nature-forme un agent, parce que
l'agent véritable tient d'elle sa puissance active, on transforme
réciproquement l'agent en une forme, parce que c'est suivant sa
forme qu'il tente de s'assimiler le patient.
forme ici, c'est l'essence ; or, à lire Aristote, il semble bien que,
sauf le cas où la forme est prise pour l'agent, on peut toujours
l'identifier à l'essence.
l) Dans ce sens Arislote prouve. De Gen. et Cor., il, 9, qu'il faut, outre la maliére
et la forme, une cause luotrice pour expliquer le devenir. Comparez 33o a 30, 335
b.j-8 et 29-31.
;2 De Gen. Anim., IV, 4, 770 b IC (orav /z/j /.poLT-ri'^ri -r,t /.ara -r,i o/qv r\ /.XTX -à
v.coz tOsu). 11 faut y ajouter tous les endroits où les rapports de l'élément mâle à
IViément femelle, considéiés comme a^ent et patient, sont désignés par les termes de
fornip et matière. Ibid., 1, 18, TJi b 5. Cfr. I, 21, 729 a 9-11; 22, 730 b 1 4 15.
Il
146 CHAPITRE VI.
Ainsi nous pourrions réunir sous un seul chef toutes les défi-
nitions de la forme; si elle est la détermination de l'être à l'état
statique, elle lui donne par là même son intelligibilité, car une
chose n'est intelligible qu'en tant qu'elle est déterminée (5). Or,
nous venons de voir que dans tous les cas, sauf celui où elle est
(1) Anal. Post., II, li, 94 a 21 : -ô ri v. Crry.r, Plvjsic, II. 3, 194 b 20 (et
Metaph.^ V (A), 2, 1013 a 26) : «).>ov oï rà v.Soi xai zrj n'y.p7:oii//j.y.' ToZro rT î7riv o
3, 983 a 27 : -r/jv où^ix-^ xai TÔ -ri r,v ôTvzi, et 1. 28, rôv Joyov: 10, 993 a 17 : -^)
ioyw... toÛto S'Ï7tI TO Tt vjy slvai /.u.1 r, ouTta zo~j TzpU/u.ot.-oi; III (B), 2, 996 b 8 :
Tè ô' ee5oç b /oyo? ; VIII (H), 4, 1044 a 36 : rt ^'w^ cl^o^, zà ri h i'.'>ox. — Voir en
outre, BoNiT/, Index Arist., 434 b 13-59.
(2) Physic, II, 1, 193 a 31 et b 1 : ri ilSoi rà /.«rà riv làyo-j; 2, 194 a 20 :
ro\j iiSovi Axi roû ri qv stvat ; 194 b 10 : ro stoo; /.oùrô ri iiru (Gfr. 9, 200 a 14 :
£v Tw '/oyoil 1. 35 : aTTÔ rou bpiifxoxj xac roû /oyou) ; Mete07\, IV, 2, 379 b 25 :
fùijii.,, >5v Xkyofjivj wî e'.Soi /.y.i ovsix-j ; De Part. Anim., I, 1, 041 a 25 : rv;^ '^'Jîî&j^...
ieyo/*sv>j;... 6)^ oùitoc;. CÎV. 640 b 28 (r/jv t^îzv) ; III, 2, 663 b 23 : >; yy.rà. ri) 'i&/ri
yûaiç. Cfr. Meteor.^ IV, 2, 379 b 35 : io)ç -/dp i-j i-jç h ciùrf, b /oy-^^, yÛ7t; ro^r îîriv ;
(3) Pour cette raison Aristote dit que la matière, comme telle, est inconnaissable
(âyvwçToç), Metaph., VII (Zj, 10, 1036 a 8, car elle est indéterminée. Gfr i6/d., 3,
1029 a 20.
LA CAUSALITÉ ET L ACTIVITÉ DE LA NATURE. 147
La nature agit en vue d'une fin, et cette fin c'est la nature elle-
même : ces termes peuvent résumer la doctrine d'Aristote relative
à la finalité naturelle.
La première de ses affirmations est dirigée contre ses prédé-
cesseurs mécanistes : à ce titre, il la pose en thèse contre eux, et
(i) 198h34-i<J9a 7.
(3) 199 a 3 : £t ou-j r, 6)^ xnà S'jij.Ti-zùiixv.zoç, oo/.ù r, hîxôc TOJ îivai, /.z\.
LA CAUSALITÉ ET l'aCTIVITÉ DE LA NATURE. iA\)
et non point par les chocs de l'ambiance externe. Ceci nous mène
assez loin de cet anthropomorphisme qu'on décore parfois du nom
de théorie téléologique.
Les arguments suivants ne contredisent point cette interpré-
tation. Le deuxième de la série peut se formuler comme suit : en
toutes les clioses où il y a un terme final (1), les moments
consécutifs du développement qui y aboutit, sont les etïets d'une
action, qui a ce terme en vue. Mais à telle activité naturelle cor-
respond tel agent naturel, comme réciproquement les caractères
de l'agent naturel déterminent ceux de son activité. Si donc le
c'est la nature.
(1) 199 a 8 : ïn h i'ioi^ zi/'jç, ï'jzi rt, T'Svt^j -;vï/.y. -pxrTtry.t r'^ -p'iTiyj-j y.y.i ro
èf £|yi;. Daiis ce passage, rïU; n'est pas synonyme de oj ht/y., but, fin, il a simple-
ment le sens de terme, comme c'est le cas ailleurs (De Anima, II, -(, 415 h 10; De
Part. Anim., l, 1, 641 b 23).
(2) 199 a 8-15,
(3) I, I, 641 b 12 et su! V.
150 CHAPITRE VI.
deux cas exactement les mêmes rapports entre les divers moments
de la production.
Enlin, une dernière preuve (4) est tirée de la considération de
(1) 6il b 13 : i.» y.'jroTi t^Îç -cay v.y.7(v a//>; rt; ^.^'/'i ^^'- z'.rt'a roiavr/;.
êtres qui existent ou sont produits par nature une cause telle que
la fin. — Nul besoin d'insister ici sur l'exclusion de l'anthropomor-
phisme : elle est patente. De plus, Aristote affirme expressément
la présence de la cause finale dans les êtres mêmes qui tendent
vers une fin; sa téléologie reste donc conforme à elle-même tout le
germe ne peut sortir que tel animal (3). Par là se trouve condamné
le système d'Empédocle, qui supposait que le hasard des ren-
contres pouvait faire sortir n'importe quoi de n'importe quels
De Part. .4mm., II, 13, 657 b 1 ; Rhet., 1, 10, 1368 b 36 (Cfr. Oec, H, 1345 b 9).
Ce qui vient de la çO^i^ y est opposé à ce qui a son origine dans la -posipi'ji.i.
but de l'action (rô o\j, finis qui), ou bien, l'être au profil duquel
Tèio;); Politic, I, 2, 1252 b .32 : >; oi ci^ûii; ri/o; i-irh ' /-/; De Gen. Anim., 11. G,
une chose est faite ou existe (rô ô), finis cui) (1) : la nature est
Tun et l'autre, mais dans des cas différents ou du moins envisagés
de façons diverses.
Il nous faut reprendre ici l'examen de deux catégories possibles
de phénomènes naturels; nous les avons déjà considérées à propos
de Tefficience de la nature (2). Ou bien, il s'agii de la suite des
changements dont un être déterminé, — animal, plante, miné-
ral, — est le théâtre, ou bien de la génération de l'une de ces
substances.
Dans la première hypothèse la nature est plutôt la fin au profit
de laquelle les activités s'exercent. Elle en est de même l'origine ;
(1) De Anima, II, -i, AUJ b -2, et 20 : ôt—'l^ oî ri ni ivî/.z. t'. rs 'i'j /.xi ri '>. Cfr.
De Gen. Anim., II, 6, 742 a ±2 (ou il faut préférer le texte de l'éd. Didot. vol, III.
p. 360, 1. 21); Metaph., XII (A), 7, 1072 b 2; Phijsic, II, 2, 19-i a 3o.
nouveau est fin, au sens de but et résultat de l'action, car elle est
rS'ous nous sommes expliqué plus haut sur les limites de celte
règle de similitude entre la cause et l'effet (5). Par le fait seul de
leur existence, on est amené a reconnaitre que toute génération
ne va pas du même au même; par suite, s'il reste toujours vrai
que la nature prise comme forme est la lin de la génération, la
question se pose de savoir si et comment une telle génération
rplative des diverses lacultés, au point de vue de la possibilité de l'existence pour les
êtres vivants.
(^) V. 1^3.
LA CAUSALlTi: El LACTIMI K l)K LA ^AÏLRE. 155
l) De Caelo, H, :j -2S8 a :2; De Vita et Morte, i, 469 a 28. De Part. An., Il, 14,
4558 a 23; IV, 10. (')87 a lO-lo: De An. Incess., 2, 7i)4 b 16; etc. Cfr. en particulier
De Oeil. Anim., Il, 6, 744 b 16 :
'J'i'7~-.f, 0'.7.o>o;j.o: ùyaOo;, /.y.i r, i-'JTu 5vr;v àrroSà/isiv
(2) Tout le Traité de.s Parties des Animaux peut servir d'illustration a cette
âdirmatiou.
:}) De Part. Anim., III, 2. 663 b 31 ; IV, 2. 677 a 13; o, 679 a 29; De Gen.
Anim., Il, 6, 744 b 16-27.
4) De Caelo, II. 9, 291 a 24; De Part. Anim.. IV, 10, 686 a 22.
?o) Meteor.. H, 2, .354 b 32 Hi^t. Anim V, 8, 542 a 20; Z)c Part. An.,
; , III, 8.
670 b 3.3; IV, 5. 682 a 6; Z)e Gen. Anim., l. 23, 731 a 12: III, 2, 7.53 a 7 ; 7, 757
a 2.5; IV, 10, 778 a 4. Cfr. Physic, II, 8. 199 b 1.
laisse entendre clairement que l'usage qu'il en fait n'a qu'une valeur
de comparaison, et qu'en soi il le considère comme irréel (i). Il
faudrait donc, pour qu'on le prît dans la suite au sens littéral, que
les expressions, ne se trouve atténué par aucune réserve, ne
où il
(1) De Caelo, II, 9, 291 a 24 : 'Ziiz-p rô /j.è>>ov l7£70ai izoo-joiû-sy!; rv-;^ '^'J7-:oi,-. Cette
construction marque une hypothèse contraire à la réalité. Voir encore ibid., I, 3,
270 a 20 (£'>ix:v).
158 CHAPITRE M.
Ci) E. Hardy {Op. cil. p. 207, note -4) fait surtout beaucoup de cas du texte où
Aristole dit en parlant de la nature {De Part. Anim., 1,1, 641 b 12) : safvîrzt yxp,
atrta TOiaJTv;, r.> iy^oij.îJ AyQxTïip ri ^tpai-j /.xî zà •|j;^oôv =/ roO ~:;-.vr'>j. GcttC COn]p:i-
raison avec le froid et le chaud et leur dérivation du tout cosmique, loin de fane
conclure k une ç>ûti; universelle, qui engloberait toutes choses, réduit au contraire
l'importance de cette relation des natures particulièr?s avec celle du tout; car, il est
évident qu'Aristote ne conçoit pas, par exemple, le froid comme un être un, dont
tous les corps froids seraient des réalisations partielles, le froid entendu de cette
façon est une pure abstraction. — En outre, dans le passage qui nous occupe, il
parait assez clair qu'Aristote a en vue ce qu'il vient de dire aux lignes qui le précèdent
immédiatement (641 a 32 et suiv.) sur les rapports de l'âme et de la nature, et veut
insister sur la similitude des hommes avec les autres êtres de la nature, quand on fait
abstraction de la partie intellectuelle de l'âme : sa comparaison avec le froid et le
chaud s'explique ainsi par le contexte. Quant au texte de la Politique, 1, o, 1254 a 31,
s'il n'est pas une glose, il est certes peu probant; en toute hypothèse, on est forcé
d'attribuer à èx r-^i U-jxir; yucrEûar un sens difficile à concilier avec la grammaire, car
il faut exclure l'idée d'origine à cause de l'opposition exprimée entre les êtres animés
et inanimés. Bonitz {Index Arist.^ p. 223 b 11} compare la tournure en question a
celle où -:/. remplace un génitif partitif.
(2) De Caelo, I, 4, 271 a33 : i o-: iiô; /.y.i < ..v^i^ o-c;v /y.T/jv -oisDffiv.
(3) Hardy, Op. cit.., p. 20o, surtout note 2. Voir Dt Gen. et Corr.^ II, 10, 336
b 31-32 où ^ioç remplit le rôle attribué d'ordinaire à la v J7i,-,
(5) De Div. per Somn., 2, 463 b 14 : »; yù.p ^jti^ oy.uj.ov-u, «//.' o-j -jiiy.. Le sens de
ioLifioiioi est assez difficile à déterminer ici, mais son opposition avec ^v.^i indique a
coup sûr un rapport bien moins étroit avec la divinité.
160 CHAPITRE VI.
(3) Par exemple. De Part. Anim., 1, 1, 641 b 18-25 : du fait que le ciel est
ordonné, on conclut, sans même le dire explicitement, qu'il possède une tendance à
un terme; 5,645 a 23 : y./; zuy/.jzu; à>/' hiAy: n-^oi : les deux expressions sont
.prises comme équivalentes; Rhet.^ 1, 10, I3C9 a 32 : lin c'àrri tùxvjî //iv zu roiaûra
yiyvo/x£v:<, ^îwv >; rz atrtx à</'pt7T95 /.xî ///j ;v£/i tou yr/v-irai zat ur^n à-t uy^tz 'jj^ îTTt zà
TioV-j ii.r-z zzry.yfj.ï-iuii (même remarque). Gfr. Mag. Mor., II, 8, 1207 a 1 ss. Voir
encore les passages du De Caelo (II, 8, 289 b 25 ; 290 a 31 ; III, 2, 301 a 1 1) ou la
natun^ est dite ne rien l'aire au hasard (o^ ;t-'/-.v), — expression générale de la
finalité.
LA CAUSALITÉ ET l'aCTIVITÉ DE LA NATITIE. 161
(1) Physic, 11, 8, 199 b 15 : aOîJît Sjx à-Ro tivo? Èv ocÙtoT^ '^f'y.'^i t-wî^ôj^ xivoJaîva
àtpixv-îrxi iU ri tî/o^* /-/.. Cfr. 2, 194 a 29 (wv z\)-)ffO\)^ r/;î /tvv:7îw^ ojïv;; îurt rt
£ffX«TOv).
12
i6!2 CHAPITRE VI.
idée (Xoyo;) (i); car « tout ordre, dit-il, est une raison (2) ». En
traduisant ici le mot lôyoz par raison, nous voulons rendre l'équi-
même l'intelligible par excellence; or, c'est d'elle que tout part,
vers elle que tout converge, par elle que tout est réglé. On conçoit
donc que tout ce qui en dépend participe à son intelligibilité,
puisque tel est le but à atteindre, dans la nature comme dans l'art,
déroule toute une série de termes subordonnés les uns aux autres,
et qui s'expriment par une suite hiérarchique de syllogismes.
Leur principe, c'est l'essence de l'être, qu'exprime à son tour la
(1) De Caelo, II, 8, 289 b 21-290 a 6 (eiiXo/ov) ; De Gen. Anim., IV, 2, 767 a 16 :
(3) Physic, II, 9, 200 a 34 : koù r, à.p-^r^ àizô roZ bpiiixou /ai TOÛ /0/ou, oi-JHip il»
7r/9â|e«a; à» à toû Xoyt'jfi.oû) ; Metaph,, VII (Z), 7, 1034 a 30 : ôiîrs rijîTTsp £v TO^-
ffy/ioyiîwoTç TrâvTwv àpy_^ i) o\j<ji'x (Ix yàp Toû ri èsTiv o'i avÀÏoyiafxol sîaiv), ivraûSa Sk xi.
(4) Voir, outre les passages cités dans la note précédente et leur contexte, De Part,
Anim., I, 1, 639 b 26-640 a 6; 640 a 31-b 4; II, 1, 646 a 35-b 28; Metaph,,
Vil (Z), 7, 1032 a 15-26, comparé à 1032 a 35-b 30.
LA CAUSALITÉ ET l' ACTIVITÉ DE LA NATURE. 163
(1) Physic, VIII, ], 232 a 17 : àTr>w; î/ei zô f-Jciu, xr) , De Caelo, III, 2, 300
a 26 : xarà <f>ùi7L-j
f/.ï-j yy.p «z/w;, izxp'x ojtu ô' ïyzi -o//à; ixcaTO-j. Cff. De Gen.
>lmm., I, 1,715 b 14.
(2) Physic, II, 5, 197 a 32-35 : lazi uèv... zà aJTO>aTOv èv toIs lyStyjixk-JOi,
yiyvEffôai /*>; âTT/ôis /a>ïo' wj 17:1 to TTcÀû... ; 7, 198 b 6 I tô oè èx Toî/Ss. r, «Triî»; rj w; cttî
TÔ TIOÀÙ.
(1) Physic, II, 3, l9o a 23 : rà ô' a//a ô)^ rô ziJ.oç, /.c/.l TZ/xOdv rwv z//wv '
ro yxp
cl hz/.y. ;5:/ri7r'yv xzi rù'^ç, rô.v x/Joyj B-yzi îlvat (item, Metaph.^ V (A), 2, 1013
b 25); De Somno, 2, 4oo b 15-18 (... yi/o/zHv r/jv (pû^iv hz./.x roj -oie'v, toZto
^' yyaOov zi); Metaph.J (A), 3, 983 a 24-32 {rà ol lv£/.a xzi rx/a9ov); m (B), 2,
(2) Par ex., Physic.^ II, 2, 194 a 32 : ^o-A-Ty-t yxo o'j -5v e'vat tô £7/arov Tî/05,
à/ià Ta ;^.i)Ti7rov: De Somno, 2, 455 b 24; Mttaph., 111 ^B), 2, 996 a 22 (Cfr.
TToiîîv ,u/;o' irt .5i/Ttov... De Geu. Anim., II, i, 731 b 22 ... oj^ oi oià rà ^èXnov xai
; :
rr/j aîrt'zv r/;v -:vîxâ tivî;.... V. 8, 789 b 4 toioùtoi^ ... svsxà tivoî O'jîi, xxt zoZ r:tpi
; :
il, la nature faire, avec les moyens dont elle dispose, ce qu'il y a
de plus beau, de meilleur (!). Ce qu'elle produit est nécessaire à
l'animal ou sert à son bien-être; et il faut distinguer, dans chaque
cas, en présence de quelle modalité on se trouve (:2).
voir, — car une chose est parfaite, quand il n'y a plus rien qu'on
puisse y ajouter, bien entendu, dans son ordre (3) ; or c'est là le
(1) De Vita et Morte, 4, 469 a -28 ; Gfr. De Part, Anim., Il, 14, 058 a -23; IV, 10,
(1) Metaph., V (A), 16, 1021 b 15-20 (^O, -irnoK à/aO'.v) : XII (A), 7, 1072
b 30-34 (ri y.y.U-, y.yl ro r-r/ur.) : Gfr. PhySlC, VII, 3, 246 3 13-16 (Tî>£to^ iti-ZLizo^.
(2) De Gen. et Corr., II, 10, 336 b 27 : h y-y-iv» y.il zoZ ,W-io-joi ipïyt'^y.i ya/x;v
(6) Cfr. Melaph., XIII (MJ, 3, 1078 a 31. Voir Bonitz, Ind^x Arist., 4 a 22-25.
(7) De Part. Anim., I, 5, 645 a 23 : t^; /à/s //./j ruxovrw; à//' -:v£xcz nvo^ îv ros T1Î5
appliquée à l'ordre cosmique dans Metaph., 1 (A), 3, 984 b 11, 15, 21, et le couple
Tc. /.y.y'M^-rjj yrjx i^i77ov, ihid.^ XII (A), 7, 1072 b 32, mis en rapport avec tô àyaQôv
y.y.X ri 5r.i7r'.v, Md., 10, 1075 ail.
LA CAUSALITI-: ET l'aCïIVIIÉ DK LA NATURE. 167
(I) De Gen. et Corr., 11, 10, 336 b 10; Meteor., IV, 1, 379 a 4; De Gen. Anim.,
l\, 10, 778 a 7.
168 CHAPITRE VI.
choc des divers corps bruts entre eux, et alors elle retombe dans
la catégorie générale de nécessité, dont nous allons parler à
l'instant dans un premier paragraphe. Le suivant sera consacré
au hasard.
Nécessité et hasard, concepts assez disparates mais reliés entre
eux par le genre d'opposition à la nature qui leur est commun,
tous deux vont à rencontre de la tinalité, de façon diverse, bien
entendu, et c'est en tant que la nature pour Aristote est essen-
tiellement finalisée, que nous devons les considérer au même
chapitre.
§ 1 . — La nécessité.
prend dans un sens plus général, on s'aperçoit que les deux autres
n'en sont que des spécifications.
La division de la nécessité en deux classes néglige le second
terme de la division en trois, parce qu'elle considère seulement ce
qui est nécessaire dans les choses naturelles (4) : nous en dirons
un mot en finissant, et nous analyserons en premier lieu la néces-
sité absolue (a7:/w:) et la nécessité hypothétique (è; jTroôso-sroç).
(1) De Part. Anim., I, 1. 039 b 21 et siiiv. ; ce passage résume Physic, II, 8, 198
i) H-14, et 9, per toiiwi. Cfr. De Gen. Anim.. V, 1, 778 a 34-b 1.
(2) Metaph.. V (A), o, cap. avyy/z^&v; XII (A), 7, 1072 b 11-13 ; De Part Anim.,
], 1, 642 a 3-13. Dans ce dernier passage, Aristote ne mentionne expressément que la
première espèce de nécessité, et renvoie pour les doux autres, sans les désigner davan-
tage, au traité perdu -s-.t -.ùo^v^tz.. Cfr. Metaph., VI (E), 2, 1026 b 27-29; XI (K),
8, 1064 b 33.
(3) 1015 a 34 : t'. y.r, jvoe/^juîvov x/.j'mç É/îiv : 1072 b 13 : ro yr, ï/TjtyoïJ.ViO-i x\\(a<i
àV^: z-^ôj;. On remarquera ici l'emploi du verte svci/î^Oai, dont le sens équivoque
permet a Aristote de passer, sans qu'on le remarque, de la perpétuité de fait ^ la
nécessité de droit.
Physic. Il, 9, per tolum De Part. Anim., I, 1. 039 b 21 et suiv.
(4) ;
.(6) De Gen. et Corr., II, 11, 338 a 17-b 3. En général, pour l'identification de
t'éternel avec le nécessaire, voir ibid., 338 a 1-2; De Part. Anim., l. 1, 639 b 23;
De Gen. Anim., II, 1, 731 b 24. Cfr. Physic, III, 4, 203 b 30.
LES OnSTACLKS A l'aCTIVITÉ DE LA NATURE. 171
(1) Anal. /'/•., 1. 13, 32 b 6 (t'. àvay/z-'w); Anal. Post., 1, 30, 87 b -20 {ô>i
iva//.y.Iov); Topic, II, 6, H2 b 1 (-« <j.vj -:? iv^y/v;^) ; Physic, II, 5, 196 b 12 (roû
ÊÇ avx///;; xzt àîi); ibid. 1. 20 (to y.vay/.zTov); 7, 198 b 5 (--/ T'yjo-: àvâ//.»j tooî '
tô Si
tf. tojôî Z v-'/Ziç, / 'Jtz l-i r'> -5/v); De Gen. Anim., IV', 4, 770 b 11 (tï;v xv. yyX r/jï
Ê| àvay/.v:,: [çivîiv]); Metaph., V A), 30, 1025 a \o{lç à-rxyAv::); VI (E), 2, 1026 b 27
(tk uev xii 'Jiî'yvroiç â/ovra: /.7i È? ivxy/.v:^) ; XI (K), 8, 1064 b 32, 106o a 2 et suîv. ;
(4) Au sens propre r--voi-/<;y.-:vov ne s'applique pas au nécessaire. .4/j. Pr., I, 13,
32 a 18-21. La définition classiqne, contenue en ces lignes, parait impliquer l'existence
de fait, de même que les exemples de deux sortes donnés plus loin, (32 b 4-22) : ce
serait alors le contingent au sens strict. Mais par le contexte on voit bien qu'il n'en
est rien et que le simplement possible revient au premier plan (32 a 29-b 3) ou du
moins n'est pas exclu, puisqu'aux -ooràT^iç hotyoaviyi il peut y avoir deux sens, celui
d'existence de fait ou d'existence possible, (32 b 24-37). Notez que Vhoiyiryi, 1. 26-27,
signifie exclusivement joofesf, comme pour augmenter à plaisir la confusion.
Au courant de la plume, Aristote emploie très souvent hoïy-'^fioii au sens de pou-
voir, être possible sans y insister. Dans la logique il lui donne fréquemment son
sens spécifique de contingere, en particulier dans la division des propositions modales.
De Interpr., 12, 13.
172 CHAPITRE vu.
pas la lin qui est nécessaire, ce sont les conditions qui sont néces-
saires à la Mn; elles n'entraînent pas nécessairement son existence
mais elles la conditionnent négativement, vu que leur absence la
rendrait impossible.
Ces définitions étant posées, il est facile de prévoir quelle
nécessité Aristote reconnaîtra dans les événements naturels :
de plier cette matière à former l'être de nature, qui sans elle n'exis-
(3) De Part. Anim., II, 1, 646 a 31 et suiv. (i;r' àp-^^^ ir.' yp'/.'^r^)'
(4) De Gen. et Corr., II, 9, 335 b 7 : od oï npo'sihv.t. /ai rvjv rpiz-r,-^ [scil. xÎTtav],
y'v «TTitvT-:; //.tv 6-/uy',iTToii':(., '/.ïyii 5' oûSd:. Cfr. ibid. 1. 31-35; De Gen. Anim.^ Y.
1, 778 b 8 : [ol à.py7.loi fj^io/oyot] ojy swpwv — iîîou; o'jiv.i rà; «èrtz;, à//à /j6/0-^ tt,^
Tvô; i///:^ /ai ty^-j zâ^ /iv/.tîw^, /sec rxJra^ itnopizrù);, /r). Voir le COlUexte.
LES OBSTACLES A LACTIVITÉ DE LA NATURE. 17^.
dominé par la nécessité d'y parvenir; il est faux aux contraire que
ce processus soit la cause déterminante et suflisante du résultat
obtenu. 11 était voulu d'avance par la nature qui pose la tin.
avoue qu'en fait il peut y avoir concordance entre elles. Dans les
choses éternelles ou règne la nécessité absolue, elle existe toujours;
mais le cas est différent (1). Ici il s'agit de phénomènes plus
temporaires, où la finalité se sert en quehfue sorte, non seulement
de la nécessité hypothétique qui lui est propre, mais encore de la
nécessité brute de la matière (2). Les exemples de ce genre ne se
rencontrent pas fréquemment dans les écrits du Stagirite, mais ils
sont fort clairs (5) : c'est ainsi que l'on voit s'accorder la linalité
àvây/./;;, zr).
toujours chercher partout la lin, car il arrive qu'il n'y en ait point (2).
par la nécessité sans finalité. Ainsi l'œil est une partie de l'animal,
nécessaire hypothétiquement de par la constitution de l'animal,
(1) De Part. Anim.^ I, 1, 642 a 2 : -<///« ytvsrai on ùjôcy/.rj -, De Gen. Anim.^ II,
6, 743 b 16 : -î^vra uï -zôt/j-y... /î/.TÉov yîvî^Oi/i -/; /aîv Èç à.Jc/.-/y.r,ç, rô o' ov/. ïc, àvczyx>j;
à/}.' -:v-/5C -zvjoç, ; V, 8, 789 b 19 : ... o^y. yhznOy.L TU/^^sxt'vct /a/j Ivs/â tou ônXX' Iç
(2) De Part. Anim.^ IV, 2, 677 a 17 : où y.Y.-j oià tojto où 'Çr-ûv -àvra hzxx zboi,
y'ii.v. Ttv&Jv &V76JV . ^i^ùrcov i-t^jci. \\ àvâyxvjs (7'j//j3aîvsi ôi« raûra TrciZ/à.
(.3) Cfr. De Gen. Anim., II, 1, 731 b 20-24 : ('.j,- //jv U à.v5cyx>35 /-^î- toû tt/îwtou
/.uo'jyroi y.yX ô-oîyj 'jjrr^\ 6, 743 b 16 (tÔ y-tv èç u-iv.-//.rti, -?, o'oj/. ïi àvàyz/;; à»' vn/.x
(4) 11, 9.
forme à la nature (4) .Nous pouvons écarter les cas où elle pro-
viendrait de la libre volonté de l'homme ils sont en dehors de :
l'objet de celte étude. Mais il est clair que des forces résidant dans
des élres inanimés sont à même de causer des effets semblables :
i3) Aristote va même jusqu'à désigner la cause matérielle dans Anal. Post., II, il,
04 a 21, par ro tîvwv ojt<,)j àvàyxïj tout' îîvac mals il ne faut pas oublier que dans sa
;
logique (et c'est un écrit de cette classe que nous citons ici), les prémisses sont
regardées comme la matière de la conclusion; on peut rendre compte ainsi de ce que
l'expression peut avoir de trop absolu.
(A) Aristote oppose d'ailleurs explicitement la nécessité qui vient de la violence à
celle qui vient de la nature, Anal. Post., II, il, 94 b 37; Rhetor., I, 10, 1368 b 35.
(5) Anal. Post., II, 11, 95 a 1-3. Aristote oppose la nécessité à la tinalilé quelques
lignes avant, 94 b 36.
13
i78 CHAPITRE VII.
(1) Voir Meteor., 1, 3, 340 b 10 ss.; 341 a 1 ss., 28-31. Gfr. De Caelo, II, 7.
§ 2. — Le hasard.
(i) Chap. 4, 5 et 6.
(2) Physic, II, 4, 196 a 8-17.
(3) Chap. III, § 1, p. 42, et Chap, VI, § 1, p. 124.
faire jouer par rapport à cet ordre le rôle de l'exception par rapport
à la règle. Tout ce qu'on voit arriver normalement est une pro-
(1) Metapli., VI, (E), 2, 1020 b 3o-1027 a 8. De môme dans Physic, II, 8, 199 b ^3.
(2j Metaph., VI (E), 2, 1026 b 27-33: 1027 a 8-17.
un sujet (5).
(1) Comparez P/l/y.SlC, 11, 8, li)9 h 1-7 (1. 4 : tk Tipu-v. U'J.c/.pTr,ay.7y. ï/.îv^oit TOÛ'
^^J2 b 1 (Cfr De Somno, 1, 453 b 34); De Part. Anim., I, 1, G41 b 20-23; Rhet., 1,
10, 1369 a 32-b 5; Mag. Mor., II, 8, 1206 b 37-1207 a 2; Eth. Eud., VII, 14.
1247 a 31-33.
(4) Physic, II, 8, 199 a 3-5; De Gen. et Corr., II, 9, 333 b 7-10; De Part. Anim.,
I, 1, 641 b 23-28; 5, 645 a 23; Rhet., I, 10, 1369 a 32; Anal. Post., II, il, 95 a 8 :
De Gen. et Con., II, 6, 333 b 4-7; Rhel., 1, 10, 1369 a 32-34. Cfr. Mag. Mot. ft
Elh. Eud., les passages cités ci-dessus.
(6) De Caelo, III, 2, 301 a 9-H ; De Pari. Anim., I, I, 641 b IH 23 (Clr 20-28)-,
Rhet., I, 10, 1369 a 32-34 ; etc.
.
(1) Physic, 11, :j, 107 a 18 {il-^yj. ti -y,ùa/v/ov zrj t./.cv;. Civ 197 u 10 (< --//;...
iSriAoi ivO,9o;T'.i) ; De Gen. et Corr., II, 6, 333 b 7-12; Rhei., I, 5, 1362 a 6-1-2 ; Eth.
Eud., vu, 14, 1247 a 33w
(2) Anal. Post., I, 30, 87 b 19-27; Metaph., VI (E), 2. 1027 a 20-28. Cfr. P%s''
Il, 5, 197 a 9-10.
allusion (5).
Un autre exemple de hasard dans l'ordre naturel ne présente
pas d'opposition à la linalité, mais reste simplement en dehors
d'elle : il est fourni par certains caractères variables des animaux,
telle la couleur des yeux chez les hommes. Le mode particulier
de leur apparition nous est signalé par une expression qui a servi
plus d'une fois à désigner les eifets du hasard ; ils se produisent
arbitrairement (g-steo' stj/sv) ; aussi ne sont-ils pas en vue d'une
lin (4). Aristote rend raison de leur existence et de leur irrégula-
rité en recourant uniquement à la matière et à la cause motrice :
s'agit est celle d'une cause extérieure qui fait irruption dans le
champ d'activité d'un être de la nature pour lui imposer arbitrai-
(1) Physic, II, o, 196 b 10--22; De Interpr., 9, passim : An. Pr., 1, 13, 32 b »-
13; An. Post., I, 30, 87 b -20-21 Top., 11, 6, 112 b 1-15. Cfr. De Gen. Anim., IV,
;
qui par son iiiadaplation à la nature de l'être dans lequel elle doit
entrer, le force à subir ses exigences au lieu de se plier aux
siennes. Or, c'est principalement de ces deux manières que nous
avons cru pouvoir décrire l'action du hasard d'après Aristote.
Enlin, notons que dans les effets de la nécessité aussi bien que
dans les productions du hasard nous avons pu distinguer deux
ordres de faits, ceux qui vont directement à rencontre de la fina-
CONTINGENCE OU DÉTERMINISME.
seront donc liées par la nécessité sur une partie de leur cours,
mais il y a des points critiques, où on ne pourra plus assigner de
cause nécessaire à un fait lorsqu'on remonte la série, et desquels
on ne pourra non plus rien déduire avec certitude en descendant.
Kncore une fois, l'existence de la contingence dans le monde
se trouve ici clairement afïirmée, mais de plus on nous en donne I
la raison, c'est la présence de la causalité accidentelle, résultant
n'endemeure pas moins vrai que tout le reste paraît être aban-
donné à la contingence.
En résumé, nous avons vu d'abord qu'Aristote la suppose mêlée
aux événements d'ici-bas sous la forme du hasard et de l'arbi-
question du déterminisme.
Et pourtant, malgré toutes ces ailirmations favorables à la con-
tingence, nous croyons devoir dire que le système d'Aristote ne
pose aucune limite au déterminisme causal, si l'on met chaque
efl'et en rapport avec la somme des influences qui contribuent à sa
production. Grâce à la conception aristotélicienne de la finalité,
(1) Avicenne, cité par S. Thomas d'Aqiiin. In Metaph., lib. VI, lect. 3.
14
VM CHAPITRE VIII.
de rien dire dans ce sens, parce qu'à envisager les choses de celte
CONTINGENCE OU DÉTERMINISME. 195
(1) L'ensemble de ce chapitre peut servir à résoudre les difficultés que trouve
M. Ch. Werner {Op. cit., p. 124, note 1) dans les affirmations de Th. Gomperz rela-
tivement au déterminisme d'Aristote {Griechische Denker, III, p. 75). Nous sommes
d'accord pour le fond avec le savant auteur des Penseurs de la Grèce; nous croyons
que M. Werner n'a pas assez distingué les divers points de vue auxquels on peut poser
le problème du déterminisme dans la physique aristotélicienne.
CONCLUSION.
Mais s'il se voyait forcé de laisser ainsi hors de ses prises une
portion assez grande du réel perceptible, au moins a-t-il tenté un
grand effort pour la parquer dans les limites les plus étroites pos-
lai suffit même pas de grouper les phases du devenir autour d une
forme à laquelle elles conduisent ou dont elles dépendent; il relie
ces phénomènes avec les natures des substances d'une façon si
ERRATUM.
PAGKS.
Liste bihuographique générale vu.
§ 2. — Déviations de la définition 50
La nature universelle, 50. — La nature absolue, 53.
périence, 114.
Erratum 206
THt INSTITUTE OF MEDIAF.VAL STUOIES
»0 ELMSLEV PLACt
TORONTO 5, CANADA.
^0"=^O