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BULLETIN

D’INFORMATION
DE LA FPGL
Fédération des Professeurs
de Grec et de Latin a.s.b.l.

Edité avec l’appui de l’Administration générale de


l’Enseignement et de la Recherche scientifique.
Service général du Pilotage du système éducatif.

Périodique bimestriel n° 159 – mars-avr 2007 (ne paraît pas en juillet-août) – Bureau de dépôt : Bruxelles X
Sommaire
Assemblée générale 3
Présentation par Ghislaine VIRE
Interventions de la FPGL auprès de la Ministre 5-6
Editorial 7-8
In memoriam J.-P. VERNANT 9
Hommage à André Deisser 10-12
Pierre SOMVILLE
Euroclassica 13-17
Hubert MARAITE, Paul IEVEN
Chronique des livres et publications 18-23
Daniel GUILLAUME
Des pirates en Méditerranée 24-26
Robert HARRIS
ESOPE, Le renard et le chien 27
Colette GOEDERT
Agenda culturel 28-31
Jean-Louis BRISMEE
Publications de la FPGL 32

Site de la F.P.G.L.: http://www.fpgl.be


Siège social - secrétariat membres adhérents : Noëlle HANEGREEFS
(admin@fpgl.be) Avenue Gabriel-Emile Lebon, 119/9 - 1160 - Bruxelles
Présidence : Jean-Louis BRISMÉE, Petite rue du Moulin, 45 - 1070 – Bruxelles
(presidence@fpgl.be)
Vice-Présidence : Colette GOEDERT, Engerstraat, 43 - 3071 - Erps-Kwerps
Paul IEVEN, Avenue Chantecler, 26 - 1420 - Braine-L’Alleud
Secrétariat membres effectifs : Francis MASSILLON (secret@fpgl.be)
Rue Lambert, 49 - 4432 - Alleur
Trésorerie : Chantal LEITZ (tresor@fpgl.be)
Rue des Combattants, 4 - 6870 - Saint-Hubert
Rédaction du Bulletin d’information : Laurent DUCHESNE (lduchesne@fpgl.be)
rue des Ecoles, 3 – 4530 Villers-le-Bouillet

2 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Assemblée générale statutaire de la F.P.G.L.
Ordre du jour : Samedi 17 mars 2007 à l’Université libre de
9h30 : Accueil Bruxelles
9h45 : Assemblée générale Campus du Solbosch (Bâtiment H – Local 1301)
Avenue Paul Heger
10h30 : Débat d’actualité
1050 BRUXELLES
(les décrets « Arena »)

A 11h15, conférence par


Monsieur Lambros COULOUBARITSIS,
Professeur à l’Université libre de Bruxelles

La question de la souffrance
dans la pensée grecque antique
12h30 : Verre de l’amitié
13h15 : Buffet convivial (réservation indispensable)
Réservation du repas (20 €) auprès de Chantal Leitz, Trésorière
Rue des Combattants 4 à 6870 SAINT HUBERT – chantalleitz@hotmail.com

Présenter Lambros Couloubaritsis en quelques lignes constitue une véritable


gageure, tant ses talents sont multiples et sa production scientifique abondante. Je
vais donc tenter de souligner quelques traits saillants de son parcours académique
et scientifique, en laissant au lecteur qui ne le connaîtrait pas le soin de découvrir
les autres facettes de sa personnalité lors de la conférence qu’il donnera à
l’occasion de notre assemblée générale.
La philosophie ancienne a toujours été au cœur des recherches et de
l’enseignement de Lambros Couloubaritsis, comme l’attestent ses premiers
travaux portant sur Aristote : son mémoire de licence consacré à La notion de
doxa chez Aristote, sa thèse de doctorat intitulée L’être et le changement chez
Aristote. Essai sur la possibilité d’un système métaphysique aristotélicien, ainsi
que son premier livre publié sous le titre L’avènement de la science physique.
Essai sur la Physique d’Aristote (éd. Ousia, 1980), qui a fait l’objet d’une seconde
édition réactualisée et enrichie sous le titre La Physique d’Aristote en 1997 (éd.
Ousia)
Très rapidement les recherches de Lambros Couloubaritsis se sont centrées sur
deux questions essentielles, d’une part, la question du passage du mythe à la
philosophie et, d’autre part, celle des relations entre l’un et l’être. Ce sont
précisément ces deux questions qui sous-tendent l’ouvrage qu’il publia en 1994
Aux origines de la philosophie européenne. De la pensée archaïque au
néoplatonisme (De Boeck, Bruxelles) où il retrace l’évolution de la philosophie
des Présocratiques à Damascius, en passant par Platon, Aristote, Plotin et Saint
Augustin. Cet ouvrage unanimement apprécié - et pas simplement par les
spécialistes - a valu à notre collègue le prix Gegner de l’Académie des Sciences

3 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


morales et politiques de France et le prix Duculot de l’Académie royale de
Belgique, Classe des Lettres.
S’il met la pensée ancienne au centre de ses préoccupations, Lambros
Couloubaritsis ne s’enferme pas pour autant dans le passé ; il questionne le passé
dans le but d’y déceler l’espace dans lequel la pensée continue à se déployer au-
delà de l’époque où elle éclôt et sans doute est-ce pour cette raison et parce qu’il
fait preuve d’indéniables qualités pédagogiques dans la présentation de ses idées
que ses ouvrages connaissent un grand succès, comme en témoignent les
rééditions dont la plupart d’entre eux ont fait l’objet. Tous les philologues
classiques se souviennent de l’ouvrage monumental que notre collègue a consacré
à l’Histoire de la philosophie ancienne et médiévale (Grasset, Paris) dont ces
feuillets se sont fait l’écho au moment de sa sortie de presse en 1998. Véritable
somme de plus de treize cents pages, cet ouvrage dresse un portrait fouillé et
érudit des figures, connues et moins connues, qui ont jalonné l’histoire de la
philosophie jusqu’à l’aube de la Renaissance.
Au fil du temps Lambros Couloubaritsis a embrassé des problématiques plus
vastes, touchant à des questions essentielles pour l’homme, quelle que soit
l’époque à laquelle il vit. Tel est le cas dans son dernier ouvrage La proximité et
la question de la souffrance humaine. En quête de nouveaux rapports de l’homme
avec lui-même, les autres, les choses et le monde (éd. Ousia, 2005). Partant du
constat que les nouveaux moyens techniques anéantissent les distances et mettent
en évidence le rôle primordial des proximités relationnelles de l’homme avec lui-
même, avec les autres et avec les choses, Lambros Couloubaritsis analyse la triple
structure de la souffrance d’après laquelle «la souffrance s'impose par sa
singularité, se diffuse aux autres qui l'éprouvent autrement que l'être souffrant, et
se laisse transfigurer par les discours politiques, les psychothérapies, les médias,
la littérature et les mythes.» A l’issue de cette analyse, Lambros Couloubaritsis
propose d’ouvrir de nouveaux chemins d’espoir pour l’humanité en définissant
«de nouveaux rapports de l'homme au monde, dominés par des proximités qui
tiendraient enfin compte de la souffrance comme mesure, et non comme
conséquence d'un mal».
Ses curiosités l’ont amené à collaborer à de nombreux projets interdisciplinaires,
notamment dans le cadre de centres ou d’unités de recherche travaillant en
partenariat avec d’autres universités, belges ou étrangères ; c’est ainsi qu’on le
retrouve au sein du Centre de Philosophie ancienne, du Centre de
Phénoménologie et d’Herméneutique, du Centre interdisciplinaire d’Etude des
Religions et de la Laïcité, ainsi que dans l’unité de recherche en Histoire
médiévale. Sa réputation a largement débordé le cadre de nos frontières, puisqu’il
a reçu les insignes de docteur honoris causa dans plusieurs universités ; outre
l’Université de Liège, je signalerai l’Université d’Oradéa (Roumanie),
l’Université de Crète et l’Université d’Athènes.
Chercheur infatigable, ardent défenseur de l’antiquité gréco-romaine, enseignant
capable de passionner ses étudiants même pour des matières ardues, philosophe
soucieux d’ancrer sa réflexion dans son époque et de la nourrir de son expérience
d’homme, intellectuel conscient de la responsabilité qui lui incombe de rendre les
fruits de ses recherches accessibles aux non spécialistes, tels sont les traits
marquants de la personnalité de Lambros Couloubaritsis.

Ghislaine VIRE, Professeur à l’ULB

4 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Interventions de la FPGL auprès de la Ministre
Madame Marie ARENA
Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française
chargée de l’Enseignement obligatoire et de la Promotion sociale
Place Surlet de Chokier 15-17
1000 Bruxelles

FPGL Siège social : Avenue Gabriel-Emile Lebon 119/9 - 1160 Bruxelles


Courriel : admin@fpgl.b

Objet : avant-projet de décret relatif à l’enseignement en immersion linguistique

Bruxelles, le 25 novembre 2006

Madame la Ministre,

La Fédération des Professeurs de Grec et de Latin, association pluraliste, a lu


avec beaucoup d’attention votre avant-projet de décret cité en rubrique et souhaite vous
faire part de ses réactions.
Nous ne cherchons aucunement à remettre en cause l’enseignement en
immersion linguistique mais nous nous devons d’émettre quelques réflexions sur des
points qui nous sont chers.
Nous avons été vivement interpellés par le §4 de l’article 9, visant
l’apprentissage en immersion linguistique démarrant au premier degré de
l’enseignement secondaire. En effet, d’après votre texte, les élèves qui débutent
l’apprentissage en immersion à ce niveau n’ont plus accès au libre choix des activités
complémentaires, puisque celles-ci « doivent » être réservées au renforcement de la
langue d’immersion. Nous comprenons mal cette restriction : elle conduit à une
discrimination entre ces élèves et les autres élèves de la Communauté française qui, eux,
ont cette possibilité.
Il nous semble, au contraire, qu’il devrait être donné précisément aux élèves en
immersion la possibilité de soutenir, voire d’approfondir leur niveau de connaissance de
la langue française. A cet égard, devons-nous vous rappeler le rôle d’adjuvant idéal que
peut jouer ici le latin ? Malheureusement, dans le cadre de votre avant-projet, les élèves
n’y auraient plus accès.
Nous estimons que le nombre d’heures que vous autorisez dans le tronc commun
pour l’apprentissage en immersion (jusqu’à treize heures) devrait suffire à atteindre
l’objectif, du moins pour des élèves ayant déjà pratiqué cette langue dans le cadre des
cours de l’enseignement primaire. Rien ne s’oppose, dès lors, à ce qu’ils aient le droit
de choisir, comme les autres, une ou plusieurs activités complémentaires.
En vous remerciant pour votre bienveillante attention et dans l'attente de votre
prompte réponse, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à nos sentiments
respectueux.

Le Président Vice-Président Secrétaire


Jean-Louis Brismée Paul Ieven Francis Massillon
(CEPEONS) (Enseignement catholique) (Enseignement de la
Communauté)

5 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Madame Marie ARENA
Ministre-Présidente du Gouvernement de la Communauté française
chargée de l’Enseignement obligatoire et de la Promotion sociale
Place Surlet de Chokier 15-17
1000 Bruxelles

FPGL Siège social : Avenue Gabriel-Emile Lebon 119/9 - 1160 Bruxelles


Courriel : admin@fpgl.b

Objet : avant-projet de décret relatif à l’enseignement en immersion linguistique

Bruxelles, le 27 janvier 2007

Madame la Ministre,

Le 25 novembre 2006, la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin vous a


adressé un courrier relatif à l’avant-projet cité en rubrique. Nous n’avons
malheureusement reçu de votre part ni réponse ni accusé de réception.
Depuis lors, de nombreux membres de notre association ainsi que des parents
d’élèves ont continué à nous contacter. Souvent inquiets à propos des futures modalités
qui vont régir l’enseignement en immersion linguistique, ils se demandent si le libre
choix des activités complémentaires au premier degré sera laissé aux élèves ayant opté
pour cette forme d’enseignement comme à tous les autres élèves.
Afin de pouvoir les éclairer et, nous l’espérons, les rassurer, nous nous
permettons de vous demander à nouveau votre avis sur la question et vous renvoyons,
pour mémoire, notre lettre précédente.
En vous remerciant de votre attention et dans l’attente de votre réponse, nous
vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments respectueux.

Le Président Vice-Président Secrétaire


Jean-Louis Brismée Paul Ieven Francis Massillon
(CEPEONS) (Enseignement catholique) (Enseignement de la
Communauté)

6 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Editorial Chers collègues,
Alors que les grilles du premier degré pour la rentrée de septembre
2007 sont en train de se négocier ou de se concrétiser sur base du
contrat pour l’école, il nous a paru important de rappeler quelques
notions et de préciser, aussi clairement que possible, ce que prévoyait
le texte et ce qu’il ne prévoyait pas. Nous évoquerons l’organisation
du premier degré dans les écoles qui pratiquent l’apprentissage d’une
langue moderne par immersion dès que les discussions en cours
auront abouti. Pour notre part, nous avons demandé des précisions au
Cabinet, sans avoir eu de réponse au moment de mettre sous presse.
Nous espérons que vous pourrez utiliser les pistes de réflexion qui
suivent pour maintenir au sein de votre école la place du latin et des
langues classiques.
Avant d’en venir à l’analyse du texte officiel, quelques remarques
préliminaires s’imposent :
- Les grilles de première année doivent répondre aux exigences du
décret à partir de septembre 2007 : pour la deuxième, on peut attendre
septembre 2008, ce qui semble judicieux puisque des précisions seront
apportées par rapport à certains points.
- Que ce soit pour l’année 2007-2008 ou pour les suivantes, les grilles
de première et de deuxième peuvent être semblables ou différentes.
- Il n’est nulle part fait mention d’heures supplémentaires consacrées à
la remédiation. Celle-ci fait donc désormais partie intégrante de la
pédagogie développée en classe

Concernant l’organisation des grilles du premier degré, nous


reprendrons ci-dessous le texte original des paragraphes importants
pour nos disciplines. Il s’agit donc

De porter, dans toutes les écoles, la grille commune hebdomadaire à


28 périodes de cours.
Cette mesure permettra d’augmenter le nombre de périodes
consacrées à l’apprentissage du français – et tout particulièrement du
savoir lire et du savoir écrire – ou des mathématiques. Les actuels
cours d’éducation par la technologie et d’éducation artistique seront
intégrés dans la formation commune

De définir la fonction et l’organisation des activités au choix dans le


cadre suivant :
- les activités au choix portent, dans chaque école, sur 4 périodes
hebdomadaires ;
- elles sont consacrées au renforcement des compétences visées dans
la grille commune en mettant en oeuvre des méthodologies différentes.
Elles relèvent des quatre domaines suivants :
- français (latin, théâtre, ateliers de poésie ou d’écriture, etc.);
- langue moderne (celle sur laquelle a porté le choix dans la
grille commune);
- sciences et technologies en ce compris les mathématiques
- activités sportives et artistiques.

7 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


- quand un établissement proposera une grille avec 4 périodes d’une
même activité, il devra également proposer au moins une grille
comportant 2 fois deux périodes d’activités relevant de domaines
différents ;
- quand le renforcement portera sur les compétences liées à
l’éducation par la technologie, un maximum de 2 périodes
hebdomadaires pourra être consacré à chacun des secteurs au sein
desquels ces compétences seront exercées
- elles ne pourront en rien constituer un prérequis pour l’orientation
choisie au deuxième degré (choix de la filière qualifiante ou de
transition, choix d’une option).

A la lumière du texte officiel, nous pouvons faire les constatations


suivantes :

- Désormais le tronc commun compte obligatoirement 28 périodes


hebdomadaires, pas une de plus, pas une de moins. Cette formation
commune contient une heure supplémentaire de français en 1e et de
math en 2e. L’activité artistique se voit amputer d’une heure en 1ère.

- Le latin vient désormais en renforcement du français. Même si


certains estiment qu’il ne s’agit plus que d’une initiation, le latin n’en
demeure pas moins, à nos yeux, une matière à part entière. Il ne s’agit
pas de « faire du français » au cours de latin, mais bien de travailler
sur la langue latine. Le cours de latin est conçu pour venir compléter
et renforcer les compétences acquises au cours de français. Et la
langue latine est un extraordinaire outil pour atteindre ces objectifs.
Ainsi, les élèves se trouvent devant une matière neuve et, sans « passé
négatif » en latin, ils peuvent donc démarrer ce cours avec pleine
confiance. En outre, les mécanismes du latin, s’ils sont soulignés en
classe, s’ils sont travaillés, s’ils sont mis en parallèle avec le français,
favoriseront l’acquisition des compétences de base à atteindre au
terme du premier degré.

- Toutes les situations existantes devraient pouvoir être maintenues, à


la notable exception de l’imposition à tous les élèves de l’école de 4
heures hebdomadaires d’une seule et même activité complémentaire.
Le décret prévoit en effet l’obligation dans ce cas de proposer une
deuxième grille, dont le contenu devra être différent de ce que
contiendrait la 1e grille. Ainsi, si une école propose une grille avec 4
heures de latin, elle doit nécessairement en proposer une autre avec 2
fois 2 heures d’activités complémentaires différentes : cela peut être 2
heures de latin et 2 heures de sciences, d’informatique ou de langue
moderne. Toutefois, il reste possible à l’école d’imposer à tous les
élèves une grille unique comportant parmi les activités
complémentaires 1, 2, ou 3 heures de latin.
Le texte ne semble pas interdire que 3 heures de latin soient couplées
avec par exemple une heure d’atelier d’écriture : rien n’empêche que
ces deux activités soient enseignées par un même professeur (de latin)

8 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Voici quelques pistes qui devraient vous permettre d’argumenter en
faveur des langues anciennes auprès de vos directions. Une fois
encore, c’est en vous mobilisant dans votre établissement, en
participant aux conseils de participation et autres organes de
concertation que vous pourrez faire valoir votre point de vue.
Article collectif A toutes et à tous nous souhaitons bon courage et plein succès.

In memoriam
Jean-Pierre Vernant, grand résistant et helléniste, est mort1
Jean-Pierre Vernant est mort mardi 9 janvier, à l’âge de 93 ans.
Rappelons qu’il avait donné une conférence pour la FPGL en
1995, à Mariemont sur le thème "Ulysse en personne".
Celui dont les travaux ont bouleversé le regard sur l'homme et
le monde de la Grèce antique, du CNRS (1948) à l'Ecole
pratique des hautes études (1958), puis au Collège de France
(1975).
En marge de cette aventure collective, Vernant, dont la
renommée internationale s'impose bien avant la distinction
suprême – la médaille d'or du CNRS en 1984 –, fut aussi un défenseur acharné du grec.
Toujours mobilisé par la défense des langues anciennes, dont il s'alarmait de la mort
programmée par les options scolaires, le philosophe y voit plus qu'un enjeu d'érudition,
le problème de la dette envers les origines. "Notre monde n'est compréhensible que si
on cherche comment ça a été fabriqué." Relayée par les mondes romain et arabe, la
civilisation grecque participe d'un creuset méditerranéen, matrice humaine, où Vernant
tente de "comprendre ce qui aujourd'hui est précieux". Ce qui mérite d'être passé au fil
des générations. Comme le témoin d'un relais entre égaux. C'est cette mission que Jean-
Pierre Vernant s'est choisie, et qu'il a impeccablement remplie, avec l'ardeur d'un esprit
libre en résistance.
Bibliographie sélective
Chez Maspero : Mythe et pensée chez les Grecs (1965) ; Mythe et société en Grèce
ancienne (1974) ; Religion grecque, religions antiques (1976) ; Religion, histoires,
raisons (1979).
Chez d'autres éditeurs : Les Origines de la pensée grecque (PUF, 1962) ; La Mort
dans les yeux (Hachette, 1985) ; L'Individu, la mort, l'amour (Gallimard, 1989) ; Mythe
et religion en Grèce ancienne (Seuil, 1990) ; L'Univers, les dieux, les hommes. Récits
grecs des origines (Seuil, 1999).
Les Mémoires : Entre mythe et politique (Seuil, 1996) et La Traversée des frontières
(Seuil, 2004).
Avec Pierre Vidal-Naquet : Mythe et tragédie en Grèce ancienne (tome 1 : éd.
Maspero, 1972 ; tome 2 : La Découverte, 1986) ; Travail et esclavage en Grèce
ancienne (Complexe, 1988).
Avec Marcel Détienne : Les Ruses de l'intelligence (Flammarion, 1974) ; La Cuisine
du sacrifice en pays grec (Gallimard, 1979).
Sous la direction de Jean-Pierre Vernant : L'Homme grec (Seuil, 1993) ; Mythes
grecs au figuré, de l'Antiquité au baroque (Gallimard, 1996).
1
Philippe-Jean Catinchi, Le Monde, 10.01.07

9 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Trois lettres, trois perles (suite)
En souvenir d’André Deisser

2. Lettera amorosa
(Pline le Jeune, VII, 5)
Qu’il se souvienne de l’éruption du Vésuve ou de la mort de son oncle, nous
évoque le barreau ou les lectures publiques, se confie à son ami Tacite ou décrive
complaisamment ses somptueuses villas, l’intérêt documentaire et le charme des lettres
de Pline ne sont plus à prouver, même si, souvent, il n’a pas grand-chose à dire et,
presque toujours, pousse la coquetterie littéraire au-delà du tolérable. Le sénateur nanti,
richissime avocat d’affaires et bientôt ami de l’empereur, ne laisse pas, à terme, de nous
fatiguer par son aimable contentement de soi et cet art qu’il a, dans ses lettres soi-disant
privées mais accuratissime scriptae, d’outrer sans cesse la pointe et de poser face à la
postérité en littérateur. Tout le monde sait cela et s’y résigne : on le lit et relit, quand
même…
Pourtant, lorsqu’il s’adresse, à trois reprises, à Calpurnia, l’épouse aimée, le ton
change. On a l’impression qu’il a subitement quelque chose à dire, chose importante
venue du cœur et, comme par miracle, l’afféterie décroît en proportion inverse de la
charge émotive dont est lesté le message. L’effet de style alors se justifie, car il cesse
d’être une expression de surface.
Dans la première de ces trois lettres (VI, 4) il s’enquiert du voyage et de l’état de
santé de Calpurnia, partie se faire soigner en Campanie. Elle lui manque, il imagine sans
cesse le pire et lui réclame une ou deux lettres quotidiennes afin d’être rassuré.
L’épouse s’exécute, lui écrit, sans doute des choses tendres, mais irrémédiablement
perdues (quel dommage !). Toutefois, grâce à la réponse de Pline (VI, 7), nous pouvons
nous faire une idée du contenu de ces missives : Calpurnia s’ennuie, se réjouit de ses
lettres et faute de mieux, se replonge dans ses ouvrages, qui lui assurent, en quelque
sorte, une présence symbolique de l’absent. Pline fait de même, lit et relit les lettres de
sa femme, pour conclure :
Tu tamen frequentissime scribe, licet hoc ita me delectet ut torqueat
« mais toi, écris-moi le plus souvent possible, même si me fait souffrir ce plaisir que j’y
éprouve ».
Comme on peut le voir, dans ces deux textes, Pline met encore en évidence ses
propres inquiétudes, son propre manque, son petit plaisir narcissique à se savoir lu
(grands dieux !) et cette injonction renouvelée, afin de recevoir, lui, le courrier tant
attendu. Enfin, touchante, la pointe finale en oxymore fait se confondre la peine et le
plaisir. Décidément, l’homme éprouve une immense difficulté à sortir de lui-même.
Dans la troisième et dernière lettre, pourtant, (VII, 5) s' il continue à se plaindre
et à évoquer son manque de l’autre (c’est toujours lui qui reste l’épicentre du propos),
cette missive semble bien meilleure que les deux précédentes en ce qu’on y perçoit un
ton d’une telle sincérité, d’une telle simplicité expressive qu’elle emporte l’adhésion la
plus totale.
Il n’en revient pas lui-même. Il est hors de lui : Incredibile est quanto desiderio
tui tenear.
« Je ne parviens pas à croire à quel point je suis possédé du désir que tu sois là ».
Le génitif objectif y a toute sa force, mais c’est ainsi qu’on parle à Rome, et
qu’on écrit. Le desiderium aussi est un mot fort : il évoque le manque, le creux de
l’absence. On croirait presque lire un vers de Catulle ! C’est l’amour, ponctue-t-il (in

10 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


causa amor primum) comme s’il en avait soudain la révélation : « nous qui ne nous
quittions jamais » (deinde non consuevimus abesse)… il en perd le sommeil, la voit
dans ses rêves éveillés et le jour, aux heures habituelles, se rend, comme un
somnambule, à la porte de sa chambre et s’en revient tout triste comme si elle lui en
avait refusé l’accès (…maestus ac similis excluso a vacuo limine recedo). Cette dernière
allusion culturelle, la seule de la lettre, semble de la meilleure venue, car elle jaillit
spontanément sous sa plume (ou son calame) : c’est l’exclamation élégiaque de l’amant
éconduit, qui se lamente sur le seuil de la belle, dans le plus pur style alexandrin du
παρακλαυσίθυρον. Ici, point d’afféterie, point de pose, mais une référence naturelle
à un genre littéraire bien connu et des plus pratiqués, parfaitement sertie, pierre fine,
dans l’anneau d’or de l’émotion. Le bon aloi de la figure sonne juste et plein en ce
moment de haut lyrisme où il arrive au cœur de surprendre la manière, et en quelque
sorte, de la court-circuiter. Imprévue et néanmoins bridée, l’allusion n’en a que plus
d’éclat.
Après ce sommet, le propos retombe un peu : Pline dit se jeter dans le travail et
les occupations pour se « divertir ». Et la pointe, chez lui seconde nature, reprend le
dessus, assortie d’un beau chiasme :
Aestima tu quae vita mea sit, cui requies in labore, in miseria curisque solacium
« Alors, représente-toi ce qu’est ma vie : je trouve mon repos dans le travail, dans le
malheur et dans la peine ma consolation ».
A noter que le terme cura désigne aussi bien le souci dans son acception
générale que le tourment amoureux, – sens le plus fréquent chez les Elégiaques. Enfin,
ces dernières considérations quant au refuge qu’offrent à l’homme ses occupations
sonnent vrai, elles aussi. Ce point de vue, bien viril, de la peine de cœur dont
l’amoureux ne peut se laisser investir totalement, rappelle précisément ce que Hero
reprochait à Léandre dans sa fameuse « lettre » des « Héroïdes » d’Ovide. Seule la
femme s’y livre toute, du moins dans le contexte social traditionnel, bien connu depuis
l’antiquité. Mais, la société y peut-elle grand-chose ? Didon, Phèdre ou Pentésilée n’en
continuent pas moins à nous parler une langue que nous comprenons.

3. Une généreuse nostalgie


(IUL., ep. In Galliis scriptae, 4 [ep. 46], 427, a-c)1

Vers 355-357, Julien, jeune César, est en Gaule : Lutèce et environs… Loin de
tout, au milieu d’un peuple barbare qui risque, nous dira-t-il, de lui faire oublier le grec
(id, 8, [ep. 55], 441, b-c).
Il repense alors – comme le fera Rimbaud – au soleil (son Dieu) et à la mer.
Comme on le comprend ! Il pense aussi aux rivages de sa jeunesse, sur la rive droite de
l’Hellespont, et à ce petit domaine « de quatre terres » dont il vient d’hériter de sa
grand-mère. Et s’il y pense, c’est pour en faire don à l’un de ses anciens maîtres,
Evagre, nécessiteux comme tous les professeurs qui ne sont pas devenus des stars de la
sophistique. Voilà qui ne manque pas de grandeur. A cette occasion, il nous décrit le
lieu de son souvenir et l’objet même du cadeau qu’il fait à son correspondant.
Mis à part le trope souvent artificiel du locus amoenus (grotte, ruisseau, prairie,
Nymphes et Naïades…), il est peu de vraies descriptions de paysage dans les lettres
antiques. Elles sont d’autant plus évocatrices : la halte du Phèdre chez Platon ou la
route de Cnossos au Diktè au début des Lois, tel ex-cursus flamboyant chez Tacite
1
Ed. J. BIDEZ, L’Empereur Julien, Lettres, Paris, CUF, Les Belles Lettres, 1924 (rééd. 1972).

11 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


(Annales, XIV, 5) : noctem sideribus illustrem et placido mari quietam ; les roches, les
bois et les eaux évoquant chez Sénèque quelque présence numineuse (Lettre 41)… On
en recenserait quelques autres, mais assurément, notre lettre de Julien en ferait partie.

La précision mémorielle dont ce texte fait preuve est d’abord topographique : la


villa se situe face à la Propontide, sur la rive droite, juste sous Chalcédoine et donc à
quelque vingt kilomètres de Constantinople. En un certain point de la côte, – sans doute
est-ce le λόφος dont Julien nous parle, – une sorte de promontoire s’avance dans la
mer. C’est là que la maison et les terrains avoisinants sont situés : à moins de quatre
kilomètres de la côte (quelque « deux cents stades », nous est-il précisé). On peut donc
voir de là par temps clair la ville, les îles et les navires qui vont et viennent. Voilà pour
le lieu.
Julien ajoute alors quelques précisions qualitatives : pas de bruit, pas de port, pas
de marchands, et surtout, nulle déjection, nul détritus, mais toujours du poisson frais et
palpitant, du smilax, des mousses et de l’herbe… De cet endroit de délices, ajoute-t-il,
quel bonheur, après lecture, que de se reposer l’œil en embrassant un tel horizon.
On pense aux mots de Valéry :
« O récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux »

Toutefois, tout «marin » soit-il, ce lieu béni est loin d’être un cimetière. Ce dont
se souvient le prince, c’est que dans sa prime adolescence, alors qu’il n’était encore
qu’un µειράκιον (le fanciullo de l’italien) il y passait de merveilleux étés. Une fois
mûr, dit-il, il y revint souvent, y lire et réfléchir, toujours avec un égal bonheur. Voilà ce
qu’il offre au « pauvre » Evagre. Et le souvenir attendri se mue en cadeau.
Il y a là beaucoup de délicatesse, on en conviendra, et de générosité. Enfin, cette
lettre, sans doute entièrement autographe, se termine sur une mention existentielle que
je trouve si précise et si précieuse : « Je t’ai écrit ceci en toute hâte à la lumière de ma
lampe » (τὴν ἐπιστολὴν ἐπισύρων πρὸς λύχνον γέγραφα).
C’est donc la nuit. Toutes les affaires du jour sont réglées et Julien peut enfin,
selon une habitude qui lui restera, s’adonner aux joies du souvenir et de l’amitié. C’est
la nuit, d’ailleurs, qu’il écrira le plus souvent ses « grands » textes, qu’ils soient dédiés à
Hélios, à la Mère des dieux ou au panégyrique de tel ou tel. Mais ce « petit écrit » que
nous venons d’évoquer me semble empreint de bien plus de magnificence et de vérité
que n’importe quel discours à l’apparat souvent trompeur.

Nous conclurons avec Gaston Boissier, qui nous livre dans les premières pages
de son Cicéron et ses amis (Paris, Hachette, 1884, 7e éd., p.8) un bel éloge du genre
épistolaire. Certes, il pense entre autres et avant tout à Atticus, destinataire de quelques
missives, archétypales par leur spontanéité, leur bilinguisme abrupt et leur tremblé
émotionnel. Toutefois, et puisqu’il n’est de science que du général, ce qu’il nous dit
convient parfaitement à notre propos. Ecoutons-le :

« Pour être agréable à toute heure et sur tous les sujets, ainsi que
le demande une correspondance suivie, il faut avoir surtout une
imagination vive et mobile, qui se laisse saisir par les
impressions du moment et change brusquement avec elles. C’est
la première qualité de ceux qui écrivent bien les lettres ; j’y
Pierre SOMVILLE ULg
joindrai, si l’on veut, un peu de coquetterie ».

12 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Euroclassica Congrès d'EUROCLASSICA
(Stockholm, du 28 octobre au 1er novembre 2006)

C'est à l'Université de Stockholm qu'eut lieu cette année le congrès


d'EUROCLASSICA. Après l'ouverture officielle, le samedi 28
octobre, par F. de Oliveira, président de l'Association, le professeur H.
Aili du département de philologie classique nous entretint de sainte
Brigitte (14e s.), patronne de Suède, et de la version latine de ses
Révélations (thèmes traités et tradition manuscrite).
La fin de l'après-midi et la matinée du 29 furent consacrées à
l'Assemblée Générale (cf. article ci-joint).
L'après-midi vit se succéder plusieurs conférenciers traitant de sujets
aussi divers que l'illustration des derniers jours de Pompéi par la
littérature, la peinture, le cinéma et l'opéra (H.-J. Glücklich,
Allemagne), une méthode d'apprentissage du latin par recours aux
techniques de l'informatique (F. Riegler, Autriche), la contribution des
langue et littérature grecques à l'humanité (M.E. Giatrakou, Grèce), et
une interprétation, sur base de la linguistique moderne, de certaines
particules latines telles que autem, nam, enim, igitur, ergo… (P. Mc
Fadden, USA).
Les exposés du lendemain, non dénués d'intérêt, concernaient la
culture et les sciences du pays organisateur; c'est ainsi que nous
apprîmes à connaître le savant et théosophe E. Swedenborg (1688-
1772), les naturalistes C. von Linné (1707-1779) connu pour sa
classification des plantes, et P. Artedi (1705-1735) et son
Ichthyologia.
La journée suivante se déroula dans un lycée où deux professeurs
autrichiens nous initièrent à l'application pratique des nouvelles
techniques à l'étude du latin.
Le colloque se clôtura le 1er novembre par l'excursion à la célèbre
ville universitaire d'Uppsala, située à 70 kilomètres au Nord de la
capitale. La visite, bien qu'ayant lieu sous une tempête de neige, nous
permit néanmoins d'admirer l'imposante cathédrale gothique, le
Gustavianum, le plus ancien bâtiment (érigé au 17e s.) conservé de
l'Université (fondée en 1477) avec son "théâtre anatomique où
s'effectuaient des dissections en public, converti en musée en 1997,
ainsi que la Carolina Rediviva, bibliothèque abritant, parmi ses
trésors, le Codex Argenteus ou Bible d'argent, écrite probablement au
début du 6e s. avec de l'encre argentée et contenant la plus ancienne
Hubert MARAITE
traduction germanique (gotique) du texte sacré.

L’assemblée générale d’Euroclassica


Cette année l’assemblée générale de l’association européenne, dont la
FPGL est membre depuis 15 ans, s’est tenue dans la capitale suédoise
les 28 et 29 octobre derniers. Treize associations de professeurs de
grec et de latin y étaient représentées.

13 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Ce fut d’abord l’occasion d’accueillir un nouveau membre : désormais
la Hongrie fera partie d’Euroclassica sous la houlette du professeur
Adamik Tamas, président de l’Association des Etudes Anciennes de
Hongrie, qui devient ainsi la vingt-troisième association membre
d’Euroclassica.
A côté de questions plus techniques concernant les finances, les statuts
ou les rôles attribués à chacun pour assurer le dynamisme de
l’association, les représentants ont passé en revue les activités ou
projets en cours.
Le site internet d’Euroclassica (http://www.euroclassica.net/) est bien
vivant. Il est géré par deux collègues autrichiens qui ont établi des
liens avec chacune des associations membres et qui mettent à jour
régulièrement le site en diffusant, par exemple, des bulletins
d’informations de différentes associations.
Dans le domaine des publications, Euroclassica se montre active. Elle
publie chaque année son propre bulletin d’informations, dans une
version papier ou informatique ; il peut être obtenu sur simple
demande. En outre, en juillet 2006, la publication préparée par notre
collègue anglais J. Bulwer a vu le jour ; intitulée Classics Teaching in
Europe, elle rassemble des contributions de quatorze associations qui
présentent l’enseignement des langues classiques dans leur pays. Le
projet Europatria, quant à lui, suit son cours ; chaque association est
invitée à présenter son pays à partir de textes latins qui y sont
rattachés. Cette année, les représentants d’Allemagne, de Suisse et de
Belgique francophone ont présenté leurs contributions. Pour la FPGL,
c’est notre collègue H. Maraite ainsi que J.-M. Yante, professeur à
l’UCL qui ont rédigé un très intéressant chapitre consacré aux
Territoires belges à l’époque romaine et au Moyen Age. Ajoutons
encore que le projet vidéo destiné à présenter par l’image
l’enseignement du latin et du grec en Europe s’est enrichi d’une
sixième séquence, celle de l’Allemagne, réalisée par son représentant
H.-J. Glüecklich.
L’assemblée s’est également penchée sur les académies d’été
d’Euroclassica. L’Academia Latina a été organisée à Rome, pour la
deuxième fois, par notre collègue suédoise ; elle a rassemblé vingt-
trois élèves européens dont les témoignages sont très enthousiastes.
Elle sera dorénavant organisée tous les deux ans. Rendez-vous donc
en 2008, à Rome, pour les rhétoriciens latinistes qui le souhaitent.
L’Academia Homerica a connu sa neuvième session à Chios. Le
moment est venu d’après M.-E. Giatrakou, la directrice de cette école
d’été destinée aux étudiants et professeurs hellénistes, de donner un
souffle nouveau à son projet. Elle est aidée dans cette tâche de
renouvellement par notre collègue suisse C. Haller. Toutes deux se
sont efforcées de tenir compte des remarques des uns et des autres
pour améliorer encore l’organisation de ce beau projet consistant à
rassembler autour d’Homère et du grec ancien des jeunes et moins
jeunes venus des quatre coins d’Europe et d’ailleurs pour partager une
passion et des valeurs communes. Le programme de cette nouvelle

14 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Academia Homerica se trouve sur le site FPGL. Et enfin, une
nouvelle académie Euroclassica est en chantier, L’Academia
Ragusina. La représentante croate envisage de réunir à Dubrovnik des
élèves et étudiants intéressés par le thème de l’Humanisme en Europe.
Les membres d’Euroclassica ont ensuite écouté le représentant
autrichien, Alfred Reitermayer, leur faire un bilan du projet qu’il
coordonne sur le programme scolaire européen. En tenant compte des
remarques de chacun, notre collègue a terminé de rédiger les deux
programme pour l’étude du latin et du grec. Au cours de l’assemblée
générale, il a présenté des exemples de tests imaginés sur base de ces
programmes et il invite chaque représentant à faire de même. Il
précise que son objectif n’est pas de remplacer les programmes
nationaux mais peut-être de donner une référence pour un éventuel
certificat d’étude européen en latin ou en grec.
Ce projet, comme bien d’autres, nécessite le soutien de parlementaires
européens. Chaque association est invitée à en rechercher. L’initiative
de notre collègue allemand H. Meissner devrait y contribuer. Avec
l’aide d’Euroclassica, il s’efforce de diffuser partout en Europe un
texte au titre très évocateur L’Antiquité crée des liens. Initiative pour
une formation humaniste en Europe. Il espère recueillir des signatures
de plusieurs personnalités d’Europe marquant leur adhésion à ce
manifeste et ainsi constituer au profit de nos disciplines une espèce de
force de pression.
Les représentants ont encore évoqué brièvement la situation des
langues classiques dans leurs pays. A côté de l’optimisme de
quelques-uns, comme les délégués de l’Allemagne, des Pays-Bas ou
de la Belgique néerlandophone, l’inquiétude est plus ou moins grande.
Plusieurs soulignent aussi la pénurie de professeurs dans nos
disciplines. Afin d’objectiver au mieux ces constats, chaque membre
est invité à transmettre les chiffres de fréquentation des cours de latin
et de grec dans son pays.
Enfin divers points ont été évoqués. Les représentants regrettent en
majorité l’ancienne formule du concours international de grec ancien ;
le comité est chargé de prendre contact avec les organisateurs pour
transmettre les doléances et tenter d’améliorer cette compétition. Un
nouveau centre de documentation Euroclassica pourrait voir le jour à
l’Université Humboldt de Berlin. Les contacts avec d’autres
associations classiques comme l’American Classical League ou la
fédération française Cnarela se poursuivent ou reprennent. Enfin le
prochain congrès Euroclassica est annoncé : il aura lieu à Saint-
Petersbourg, du 19 au 23 septembre 2007 (le programme figure sur
notre site FPGL).
Merci à nos collègues suédois, et particulièrement à Eva Schough
Paul IEVEN Tarandi, pour leur chaleureuse hospitalité nordique.

15 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Prochaines activités organisées dans le cadre
d’Euroclassica
Trois activités organisées dans le cadre d’Euroclassica sont
présentées, en résumé, dans les paragraphes qui suivent . Vous
trouverez le texte complet annonçant, en anglais, chacun de ces
événements sur le site internet de notre association, sous la rubrique
« agenda » (http://www.fpgl.be/), ou sur le site d’Euroclassica :
( http://www.euroclassica.net/ )

1. La 10ème Academia Homerica


Pour la 10ème édition de l’Academia Homerica, l’équipe internationale
des responsables a fourni un effort particulier pour améliorer encore
l’organisation de cette rencontre européenne d’hellénistes et lui
donner un souffle nouveau.
Dates du séjour : du 13 au 23 juillet 2007.
Lieux : arrivée à Athènes, séjour à Chios, excursions sur l’île de
Chios, sur l’île voisine d’Oinousses et dans les sites archéologiques
turcs de Teos et Claros, retour à Athènes.
Participants : étudiants (1er ou 2ème baccalauréat en langues et
littératures anciennes), adultes hellénistes ou philhellènes.
Frais de participation : 500 Euros (tous frais compris, sauf les
boissons, depuis l’arrivée à Athènes jusqu’au retour à Athènes ; le
prix du billet d’avion Bruxelles-Athènes-Bruxelles n’est donc pas
compris).
Date limite d’inscription : le 30 avril 2007.
Trois sessions :
- Une session pour les étudiants comprenant notamment des cours sur
l’œuvre et le monde d’Homère (notamment la lecture du livre 23 de
l’Odyssée), des excursions, une initiation au grec moderne et aux
danses traditionnelles.
- Une session pour les hellénistes comprenant des conférences sur le
sujet Homère dans le monde ainsi que des visites de différents sites.
- Une session offrant des cours intensifs de grec moderne agrémentée
d’excursions.

2. Le congrès d’Euroclassica à Saint-Pétersbourg


Le congrès annuel d’Euroclassica aura lieu à Saint-Pétersbourg du 19
au 23 septembre 2007.
L’assemblée générale d’Euroclassica aura lieu le samedi 22 septembre
2007.
Au programme : différentes conférences (en allemand, anglais et
français), plusieurs excursions dans la ville et les environs (en autocar
et bateau), visite des sections classiques du musée de l’Hermitage,
visite du département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale,
ainsi que deux repas prévus pour les congressistes.
Frais de participation aux conférences: 75 Euros ; des suppléments
sont prévus pour les excursions. Chaque participant s’occupe lui-

16 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


même de son voyage jusqu’en Russie et de son séjour à Saint-
Pétersbourg.
Date limite d’inscription : officiellement le 1er mars, mais un délai
supplémentaire d’un mois est accordé à nos membres qui n’ont pu être
prévenus plus tôt.

3. La 1ère Academia Ragusina


Une nouvelle académie patronnée par Euroclassica verra le jour à
Dubrovnik, en Croatie, du 22 au 27 octobre 2007.
Thèmes : - L’Europe après la chute de l’Empire romain
d’Occident ;
- Tradition grecque et romaine en Europe du début du
Moyen Age jusqu’à l’apparition de l’imprimerie.
Participants : une session est destinée à des étudiants universitaires (en
langues et littératures anciennes), une autre à des élèves du dernier
degré de l’enseignement secondaire (sections classiques) ; les élèves
de moins de 18 ans doivent être accompagnés de leur professeur.
Au programme : conférences, visites archéologiques, ateliers
pédagogiques, concours, dîner de gala.
Frais de participation : 350 Euros incluant le logement, 5 petits-
déjeuners et 5 dîners, les cours et les excursions.
Date limite d’inscription : 1 juillet 2007.
L’Academia Ragusina ne sera organisée qu’avec un minimum de 25
participants.
Nota bene : Pour tout renseignement supplémentaire au sujet de ces
trois annonces, n’hésitez pas à consulter les sites internet cités plus
haut ou à prendre contact avec Paul Ieven (pieven@scarlet.be).
L’Academia Latina, qui a eu lieu avec succès en 2006, n’est
Paul IEVEN organisée que tous les deux ans ; la prochaine session est donc prévue
en août 2008.

Maîtriser sa langue maternelle


L’immersion linguistique que prône Madame Beaufays dans le courrier des lecteurs du
23 décembre est tout sauf une éducation citoyenne pour les enfants de Wallonie. (…)
Nos enfants qui possèdent très mal la connaissance que ce soit orale ou écrite du
français se retrouvent confrontés à une langue étrangère avec sa culture et sa façon de
penser sans avoir acquis les leurs. Ils vont être amenés à baragouiner une ou plusieurs
langues sans en posséder aucune. Cela constitue un handicap majeur pour le futur lors
d’études supérieures. Je ne suis pas un unilingue borné. Je n’ai pas été immergé
linguistiquement dans ma jeunesse, je parle presque couramment l’espagnol et j’ai une
bonne pratique de l’allemand, de l’anglais et du néerlandais. J’ai appris ces langues
après avoir bien assis ma connaissance du français, aidé par une étude du latin.
Par expérience, j’ai constaté qu’il était très difficile de réussir des études supérieures
scientifiques ou littéraires sans posséder parfaitement sa propre langue.
L’enregistrement de la matière enseignée vu sa quantité et sa complexité nécessite une
connaissance approfondie du français pour acquérir l’esprit de synthèse nécessaire à son
étude. (…)
Philippe WARNIER, Neupré

17 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Chronique des livres et publications

Robert HARRIS, Imperium, Plon, 2006. Traduit de l’anglais par


Natalie Zimmerman1.
« Mon nom est Tiron. Pendant trente-six ans, j'ai été le secrétaire
particulier de l'homme d'Etat romain Cicéron. Au début, cela s'est
révélé excitant, puis surprenant, puis difficile et, enfin, extrêmement
dangereux. Pendant toutes ces années, je crois qu'il a passé plus de
temps avec moi qu'avec quiconque, y compris sa famille. J'ai assisté à
ses entretiens privés et porté ses messages confidentiels. J'ai consigné
par écrit ses discours, ses lettres, ses oeuvres littéraires, même ses
poèmes - un tel flot de mots que j'ai dû inventer un système d'écriture
abrégée afin de pouvoir le suivre, système qui est toujours utilisé pour
retranscrire les délibérations du Sénat et pour lequel on m'a
récemment accordé une modeste pension. Celle-ci, ajoutée à divers
legs et à la générosité de quelques amis, me suffit pour vivre ma
retraite. Je n'ai pas de gros besoins. Les vieux vivent d'air pur, et je
suis très vieux - près de cent ans, du moins c'est ce qu'on me dit.
Au cours des décennies qui ont suivi sa mort, on m'a souvent
demandé, généralement à mi-voix, comment était réellement Cicéron,
mais je me suis toujours tu. Comment aurais-je pu déterminer qui
était un espion du gouvernement et qui ne l'était pas ? Je m'attendais
à tout moment à être arrêté. Mais puisque ma vie atteint son terme et
que je n'ai plus peur de rien - pas même de la torture car je ne
durerais pas un instant entre les mains du carnifex ou de ses
assistants -, j'ai décidé de répondre par cette oeuvre. Je me fonderai
sur ma mémoire, et sur les documents qui m'ont été confiés. Comme le
temps qui me reste ne pourra être que court, je me propose d'écrire
vite, en utilisant mon système de notes, sur quelques dizaines de petits
rouleaux du plus fin papyrus - du Hieratica, rien de moins - que je
conserve depuis longtemps à cet effet. Je réclame à l'avance votre
indulgence pour mes erreurs et maladresses de style. Je prie aussi les
dieux de me laisser arriver à la fin avant que ma propre fin ne me
rattrape. Les dernières paroles que Cicéron m'a adressées ont été
pour me demander de dire la vérité à son sujet, et c'est ce que je vais
m'employer à faire. S'il n'apparaît pas toujours comme un parangon
de vertu, eh bien, qu'il en soit ainsi. Le pouvoir confère à un homme
bien des privilèges, mais des mains propres en font rarement
partie. »2

Lorsque Tiron, le secrétaire particulier d'un sénateur romain, ouvre la


porte à un étranger terrorisé, il déclenche une suite d'événements qui
vont propulser son maître au sein d'une des plus célèbres et
dramatiques affaires de l'Histoire. L'étranger est un Sicilien victime de
Verrès, gouverneur vicieux et corrompu. Le sénateur en question, c'est
1
Voir aussi article de l’auteur p. 24.
2
Que Tiron ait écrit une vie de Cicéron est attesté à la fois par Plutarque et Asconius Pedianus (Milon,
38) : elle a cependant disparu avec l’effondrement général de l’Empire romain.

18 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Cicéron, un jeune et brillant avocat déterminé à atteindre l'imperium -
pouvoir suprême au sein de l'Etat.
Par la voix captivante de Tiron, nous sommes plongés dans l'univers
perfide et violent de la politique romaine qui, par bien des points,
ressemble étonnamment à celle d'aujourd'hui, avec ses
compromissions, ses alliances douteuses et momentanées, ses
trahisons, sa corruption; tout cela a pour toile de fond l’irrésistible
ascension d’un homme - intelligent, sensible, mais aussi arrogant et
roublard - dans sa lutte pour accéder au pouvoir suprême.
Au travers d’une série d’événements historiques (guerres contre les
esclaves, contre les pirates), judiciaires (les affaires Verrès ou
Fonteius e. a.) ou politiques, nous revivons les doutes, les hésitations,
les obstacles à franchir par le jeune avocat romain pour tenter de
secouer les lourdes machines qu’étaient la justice et le Sénat romain,
tout cela en tentant de se ménager des appuis dans la plèbe sans trop
susciter l’hostilité de la classe sénatoriale et en essayant de gagner
l’appui des hommes politiquement forts de l’époque, fussent-ils
Laurent DUCHESNE d’intérêts opposés.

Voyage chez les empereurs romains, Grand in-4, textes de Catherine


SALLES, aquarelles de J.C. GOLVIN, 62 reconstitutions en couleurs,
Editions Actes Sud, Errance, Paris, 2006.
La plupart des empereurs de Rome se firent bâtir des palais qui
rivalisaient de luxe et de démesure. Néron avec sa Maison Dorée à
Rome, Tibère avec sa villa perchée sur les hauteurs de Capri, Hadrien
avec son énorme propriété dans les environs de Rome. Chacun y
rechercha un décor surprenant, modifiant l'environnement pour qu'il
corresponde à ses souhaits les plus extravagants. Le faste de ces palais
avait étonné les auteurs antiques, leurs vestiges provoquent
l'admiration des visiteurs actuels. C'est avec les empereurs qui
dirigèrent le monde méditerranéen que Jean-Claude Golvin et
Catherine Salles nous entraînent dans un voyage extraordinaire parmi
les constructions les plus originales de l'Antiquité, vouées au plaisir et
à la magnificence.
Grandiose ! Magnifique ouvrage, superbes reconstitutions des palais impériaux ! Historien
spécialiste de la Rome impériale, je confirme l’exactitude des commentaires (Catherine Salles
est une excellente référence). Après avoir contemplé la Domus Aurea, l’Aula Palatina, Capri ou
la villa Hadriana, vous trouverez « Gladiator » mesquin, presque minable comparé à la
splendide réalité passée…

Jean-Louis Brunaux, Les Gaulois , Les Belles Lettres, 314 p., 2e


tirage 2005.
Ces Francs qui, ignorés de César et Tacite, apparaissent dans l'Histoire
vers notre IIIe siècle, étaient des Germains (ils vivaient donc dans les
vastes et impénétrables forêts de Germanie) qui s'allièrent aux Goths
pour envahir des contrées orientales puis, après diverses péripéties
dont les détails se trouvent dans tout honnête dictionnaire, se
tournèrent vers l'ouest, devinrent mercenaires des Romains, se
révoltèrent, se soumirent (etc.) pour finalement se débarrasser de toute
tutelle et envahir la Gaule en 447, et s'y établir définitivement.

19 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Mettant ainsi fin à la civilisation gallo-romaine qui avait succédé en
une lente mutation à la civilisation gauloise.
Ce que fut cette civilisation, Jean-Louis Brunaux en fait un brillant, et
raisonnable, exposé dans Les Gaulois, ouvrage qui nous apprend ce
que l'on peut savoir de certain sur les mœurs et activités de ce peuple,
divisé en multiples tribus : Cocosates, Diablintes, Véliocasses,
Nitiobroges, Latobices, Mandubiens, Graiocèles... Brunaux les
recense toutes en une liste de trois pages.
Exposé raisonnable, ai-je écrit, car les Gaulois ayant négligé
d'inventer un alphabet (ou d'en voler un), ils ignoraient l'écriture --
carence assez gênante pour qui entreprend de parler d'un peuple sans
se fier uniquement aux récits de voisins conquérants, parfois assez
condescendants dans leurs propos -- mais Brunaux n'avance que ce
qui est avéré, ou plausible, montrant a contrario que les mythes
romantiques sur Nos-ancêtres-les-Gaulois sont pure invention.
Analphabètes, les Gaulois étaient de brillants inventeurs : on leur doit,
prétendait mon premier livre d'Histoire, le pantalon (les braies) et la
charrue ; ils étaient surtout de farouches guerriers, plus impétueux
que compétents, d'où leurs éphémères victoires et une définitive
défaite.
Ils avaient aussi, nous apprend Brunaux, la passion du vin, ce qui
explique peut-être les aléas de leur conduite batailleuse.
Ai-je ainsi fait un honnête et complet compte-rendu de la civilisation
gauloise ?
Michel DESGRANGES Je le crains.
J.L. BRUNAUX, Les druides, Des philosophes chez les barbares,
Seuil.
Philologue et archéologue, Jean-Louis Brunaux cherche la vérité
derrière la noble figure de Panoramix.
Qu'est-ce qu'un druide? «Un prêtre gaulois ou celtique, dont les fonc-
tions étaient d'ordre religieux, pédagogique et judiciaire », explique
Le Petit Robert, qui rappelle l'origine latine d'un mot entré dans la
langue française au début du XIIIe siècle.
Tout en indiquant la célèbre coutume, transmise jusqu'à nos jours par
les aventures d'Astérix, qui consiste à cueillir « le gui sacré sur les
chênes, avec une faucille d'or ».
Sur ce dernier point, nous avons le témoignage de Pline l'Ancien,
source évidente de notre dictionnaire. Mais dans quelle mesure est-il
fiable? Son ancienneté est-elle garante de sa validité? Est-il bien sûr,
d'autre part, que le druide soit l'équivalent d'un prêtre? Que veut dire
au juste l'expression « gaulois ou celtique» quand on sait que les
Gaulois font partie du groupe celtique? Quelle réalité précise recou-
vrent chez les druides ces fonctions religieuses, pédagogiques et judi-
ciaires qui leur sont attribuées? En avaient-ils d'autres?
On le voit, il semble qu'il y ait peu de définitions lexicographiques qui
suscitent autant de problèmes que celle des druides.
Comme si un voile de légende venait toujours s'interposer quand il est
question de ces personnages trop aisément récupérables par les
politiciens et les marchands d'illusions.

20 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


La recherche de la vérité exige des qualités de détective. C'est le
métier que revendique Jean-Louis Brunaux, chercheur au CNRS, pra-
ticien éprouvé de l'archéologie et de la philologie et habile comme
personne à marier les deux disciplines, à se servir de l'une pour
confirmer ou relativiser l'autre.
Auteur d'une bonne synthèse sur les Gaulois (publiée par Les Belles
Lettres), Brunaux a toutes les qualités requises pour soumettre les
druides à un savant et nécessaire striptease qui les dépouille de ces
vêtements mythologiques ou folkloriques, accumulés sur eux au fil
des âges, et les fasse apparaître tels qu'ils étaient vraiment. Non «des
ermites retirés de la vie séculière », mais des savants engagés, des
philosophes inscrits «au centre de l'action politique et sociale », dont
les maîtres mots étaient «moralisation» et « harmonisation ».
Pour obtenir ce résultat surprenant, le chercheur déploie un esprit
critique permanent, attentif à éviter les pièges que lui tendent les
discours des grands hommes (César ou Cicéron) qui déforment la
réalité à des fins politiques. Reconnaissons-le, Les Druides de
Brunaux, cet essai d'histoire totale, synchronique et diachronique, ne
s'adresse pas aux impatients. Elle a beau être comparée à
«l'investigation policière », la quête des origines dans le maquis des
textes n'a rien d'une aventure de Sherlock Holmes. Les philologues
admireront (en particulier la reconstitution de l'œuvre ethnologique de
Poseidonios d'Apamée). Les autres, on l'espère, retiendront cette
vérité toujours bonne à prendre: on ne fait pas de l'histoire avec de
Michel GRODENT l'idéologie. Retrouver les vrais druides, c'est renoncer au « celtisme »,
Le Soir, 29.12.06 à ses pompes et à ses œuvres.

LIVRES
Jackie PIGEAUD, La Maladie de l'âme. Etude sur la relation de
l'âme et du corps dans la tradition médico-philosophique antique.
Les Belles Lettres, Collection Etudes Anciennes (Série grecque),
Paris, 2006, 592p.

Anna HELLER, "Les Bêtises des Grecs". Conflits et rivalités entre


cités d'Asie et de Bithynie à l'époque romaine, 129 av. J.C. - 235
ap. J.C., Bordeaux, Ausonius, diffusion De Boccard, 428 p., 2006.

Claude AZIZA, Néron, le mal aimé de l'histoire, Gallimard,


"Découvertes", 128 p., 2006.
- Néron autrement

Jean-Pierre CORTEGGIANI, Les grandes pyramides. Chronique


d'un mythe, Gallimard, "Découvertes", 128 p., 2006.

L'Odyssée d'Homère et Jean-Marc ROCHETTE (artiste-peintre),


traduit du grec par Mario Meunier, Albin Michel, 368 p., 2006.
- magistrale adaptation d'Homère (aquarelles et lavis)

21 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Larousse des civilisations antiques, sous la direction de Catherine
Salles, Larousse, 336 p., 2006.

Georges DEPYRAT, La monnaie romaine (211 av. J.C. - 476 ap.


J.C.), Coll. des Hespérides, Ed. Errance, Paris, 216 p., 2006.

Philippe de Carlos, Le Dico de l'Archéologie, Ed. de la Martinière


Jeunesse, Paris, 126 p., 2006.

Alain FERDIERE, François MALRAIN, Véronique MATTERNE,


Patrice MENIEL, Anne NISSEN JAUBERT, Histoire de
l'agriculture en Gaule (500 av. J.C. - 1000 ap. J.C.), Coll.
Archéologiques, Ed. Errance, Paris, 232 p., 2006.

Katia LADRIL, Il était une fois... Rome, Editions Publibook, 2006,


192 pp.
L'auteure - liégeoise ! - met à la portée de tous - enfants comme ceux
qui n'ont jamais étudié le latin ou qui l'ont oublié - l'histoire de Rome.

REVUES
Christophe VENDRIES, Le combat de coqs, une passion grecque,
dans l'Histoire n°317, février 2007, pp. 65-67.

Catherine SALLES, Les villas de l'empereur Tibère (règne de 14 à


37 ap. J.C.), dans l'Archéologue n°87, décembre 2006-janvier 2007.
- la villa maritime de Sperlonga, la villa Iovis à Capri (reconstitutions
de J.C. GOLVIN)

Les Stoïciens, le bon usage des passions, de Sénèque à Michel


Foucault, dans le magazine littéraire, n° 461, février 2007, pp.26-60.

Le WEB
http://www.ancientgreece.co.uk
British Museum: un professeur en ligne! Site destiné aux élèves de 7 à
14 ans.
http://www.exploratorium.edu/archimedes/index.html
Un palimpseste d'Archimède livre ses secrets

RECENTIORA
France : Déplacement par la route d'un tronçon de 30 tonnes prélevé
sur un aqueduc romain conduisant à Lyon (à Chaponost dans le
Rhône).

22 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Inde : A 450 km au sud-est de Bombay, le site de la ville de Ter
(Tagara) nécessite des fouilles urgentes. Cette ville, qualifiée de
"Pompéi indienne" fut créée au IIème siècle av. J.C. et dut, en tant que
comptoir commercial mentionné dans un texte grec du Ier siècle,
entretenir des contacts avec Rome et la Grèce: du matériel romain, des
sculptures et objets en terre cuite, des bijoux et de l'ivoire y ont été
découverts lors de sondages. Pillé et recouvert de briqueteries quasi
inamovibles, le site antique risque de sombrer dans l'oubli.
Egypte : Découverte à Saqqarah d'un sarcophage de médecin daté de
2000 av. J.C. Ses instruments chirurgicaux ont été trouvés à côté de
son nom.
Italie : Découverte sous la colline palatine, près du Colisée, d'insignes
impériaux se rapportant à l'empereur Maxence battu par Constantin en
321.
Rome : Un an après sa fermeture pour raisons de sécurité, la Domus
Aurea, résidence de l’empereur Néron, au cœur de Rome, a été
rouverte, le temps que les amateurs puissent découvrir le travail des
restaurateurs. La date d’ouverture officielle au public n’est pas
connue.
Belgique : A Liège, des sarcophages, stèles, figurines, amulettes et
bijoux égyptiens oubliés depuis des décennies dans les combles de la
maison de Curtius devraient dans les années à venir (peut-être en
2008) constituer la section égyptologique d'un "Grand Curtius"
restauré.
Italie : Coup de froid dans les relations entre le Musée Getty de Los
Angeles et l'Italie devant la fin de non-recevoir de ce dernier sur la
restitution de 21 des 52 objets réclamés par les autorités de la
péninsule.
Paris : Petite leçon sur Homère: exposition de la Bibliothèque
nationale de France (BNF). Evocation de l'élaboration puis de la
transmission de l'Iliade et de l'Odyssée et de ses résonances jusqu'à
aujourd'hui. Présentation de la plus ancienne édition de l'Odyssée
(papyrus du IIIème siècle av. J.C.), manuscrits du Moyen Age.
Extraits de films, extraits de l'épopée sur audioguide. Jusqu'au 26 mars
2007. Site François Mitterrand, quai François-Maurice, 75013 Paris.
Italie : Pompéi, le 24 août 79, sous la chaleur de l'été! A revoir peut-
être. Plutôt en octobre. Les Pompéiens portaient en effet des
vêtements de laine. Dattes et noix étaient abondantes et un denier
d'argent découvert dans la maison "du bracelet d'or" a été frappé par
Titus proclamé imperator pour la quinzième fois (après septembre 79).
Daniel GUILLAUME
L'Histoire n°317 de février 2007.

23 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Pirates en Méditerranée
(un parallèle historique )
A l’automne de l’an 68 avant Jésus-Christ, la seule superpuissance
militaire du monde connut un profond ébranlement psychologique
suite à une audacieuse attaque terroriste perpétrée en son cœur-même.
Le port de Rome à Ostie fut incendié, la flotte de guerre fut détruite, et
deux sénateurs parmi les plus éminents furent kidnappés avec leurs
gardes du corps et leurs collaborateurs.
L’incident, pour dramatique qu’il ait été, n’a pas beaucoup attiré
l’attention des historiens modernes. Mais l’histoire est variable. Un tel
événement, qui donnait tout juste matière à une note de bas de page il
y a cinq ans, revêt à présent, dans notre monde d’après le 11
septembre 2001, une importance nouvelle et inquiétante. Car dans la
panique qui suivit l’attaque, le peuple romain prit des décisions qui
l’engagèrent sur la voie de la destruction de sa Constitution, de sa
démocratie et de sa liberté. On ne peut s’empêcher de se demander si
l’histoire n’est pas en train de se répéter.
Voyez plutôt la similitude. Ceux qui commirent cette attaque
spectaculaire n’étaient en service commandé pour aucune puissance
étrangère : aucune nation n’aurait osé attaquer Rome de façon aussi
provocatrice. Ils étaient bien plutôt les rebelles laissés pour compte du
monde : « les hommes ruinés de toutes les nations » pour reprendre les
mots du grand historien allemand du XIXe siècle, Theodor Mommsen,
« un Etat pirate doté d’un remarquable esprit de corps [en français
dans le texte, NDT]. »
Comme Al Qaïda, ces pirates étaient assez peu organisés, mais
capables de répandre la peur de façon disproportionnée parmi les
citoyens qui s’étaient crus à l’abri de toute agression. Pour citer à
nouveau Mommsen : « Le père de famille latin, le voyageur sur la
voie Appia, le visiteur distingué aux bains du paradis terrestre de
Baiae n’étaient plus un seul instant assurés de leurs biens ni de leur
vie. »
Que fallait-il faire ? Au cours des siècles précédents, la Constitution
de la Rome antique avait développé un complexe système d’équilibre
des pouvoirs dans le but d’empêcher que trop de pouvoir soit
concentré entre les mains d’un seul individu. Le consulat, élu
annuellement, était détenu conjointement par deux hommes. Les
commandements militaires étaient limités dans leur durée et sujets à
des renouvellements réguliers. Les citoyens ordinaires étaient
accoutumés à un degré de liberté tout à fait remarquable : s’écrier «
Civis Romanus sum » - « Je suis un citoyen romain » - garantissait
votre sécurité à travers le monde.
Mais la panique fut telle après les événements d’Ostie, que les gens
furent disposés à voir ces droits mis en danger. Le plus éminent soldat
de Rome, Gnaeus Pompeius Magnus (plus connu comme Pompée le

24 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Grand), alors âgé de 38 ans, fit en sorte qu’un de ses lieutenants, le
tribun Aulus Gabinius, puisse proposer une nouvelle loi, proprement
ahurissante, sur le Forum de Rome.
L’historien grec Plutarque écrivit à ce propos :
« Pompée devait se voir remettre non pas seulement
le commandement naval suprême, mais ce qui
revenait en fait à une autorité absolue et un pouvoir
incontrôlé sur tous. Peu d’endroits du monde romain
restaient au-delà de ces [nouvelles] limites. »
Finalement, Pompée se vit attribuer la quasi-totalité
du Trésor romain – 144 millions de sesterces – afin
de financer sa « guerre contre le terrorisme », qui
impliquait de construire une flotte de 500 navires et
de lever une armée de 120000 fantassins et 5000
cavaliers. Une telle accumulation de pouvoir n’avait
pas de précédent, et il y eut littéralement une émeute
au Sénat lorsque le projet de loi y fut débattu.
Néanmoins, lors d’un tumultueux rassemblement de
masse au centre de Rome, les opposants à Pompée furent intimidés et
poussés à la soumission, la Lex Gabinia (Loi de Gabinius) fut adoptée
(illégalement), et le pouvoir fut remis à Pompée. Lorsqu’au final il prit
la mer, il lui fallut moins de trois mois pour balayer les pirates hors de
toute la Méditerranée. Même en tenant compte du génie de Pompée
pour ce qui concernait la stratégie militaire, un soupçon se fait jour : si
les pirates purent être vaincus si promptement, il est fort peu probable
qu’ils aient pu représenter une si grave menace au départ.
Mais il n’était plus temps de soulever de telles questions. Grâce à la
ruse la plus éculée de tout le bréviaire politique – attiser une panique,
telle que toute voix dissidente puisse être rejetée sous l’accusation de
« laxisme » voire de « traîtrise » - le peuple avait abandonné des
pouvoirs qui ne lui seraient jamais rendus. Pompée demeura six ans au
Moyen-Orient, mettant sur pied des régimes marionnettes à travers la
région, et devenant l’homme le plus riche de tout l’empire.
Ceux parmi nous qui ne sont pas Usaméricains ne peuvent
qu’observer, pris de doute, la facilité similaire avec laquelle les
anciens droits et libertés de l’individu sont en train d’être abdiqués
aux USA suite au 11 septembre 2001. Le vote au Sénat jeudi dernier
[28 septembre 2006, NdT], qui vise à dénier le droit à l’habeas corpus
aux personnes détenues pour terrorisme, leur refusant le droit de faire
appel de leur détention devant un tribunal ; la formulation
précautionneuse au sujet de la torture, qui n’interdit d’infliger que de
« graves » souffrances physiques ou psychologiques en vue d’obtenir
des informations ; la recevabilité juridique de preuves recueillies aux
USA sans mandat de perquisition ; la possibilité donnée au Président
de déclarer « combattant ennemi » n’importe quelle personne résidant
légalement aux USA – tout cela constitue un glissement historique de
la répartition des pouvoirs entre les citoyens et l’exécutif.

25 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Un Usaméricain intelligent et sceptique se moquerait sans doute de
l’idée que ce qui s’est produit depuis le 11 septembre 2001 pourrait
présager de la destruction d’une constitution séculaire; mais alors, je
présume qu’un Romain intelligent et sceptique aurait bien pu faire de
même en 68 av. JC.
En réalité, cependant, la Lex Gabinia fut le commencement de la fin
de la République romaine. Elle créa un précédent. Moins d’une
décennie plus tard, Jules César – qui selon Plutarque fut le seul
homme, lors du débat au Sénat, à défendre l’attribution d’un
commandement spécial à Pompée – se vit accorder une semblable
souveraineté militaire étendue en Gaule. Auparavant, l’État, à travers
le Sénat, gouvernait largement ses forces armées; dès lors, les forces
armées commencèrent à assumer la direction de l’État.
Cela introduisit également un flot d’argent dans un système électoral
qui avait été conçu pour une période non impériale, plus simple.
César, de même que Pompée, ayant à sa disposition toutes les
ressources de la Gaule, devint immensément riche, et utilisa sa fortune
pour financer sa propre faction politique. Dès lors, le résultat des
élections fut largement déterminé par la quantité d’argent dont
disposaient les candidats pour acheter les électeurs. En 49 av. JC, le
système s’écroula complètement, César traversa le Rubicon – et le
reste, comme on dit, c’est de l’histoire ancienne.
Il se peut que la République romaine ait été condamnée de toute
façon. Mais la réaction disproportionnée face à l’attaque d’Ostie a
incontestablement précipité le cours des choses, affaiblissant les
limites imposées à l’aventurisme militaire et corrompant le processus
politique. Il faudra plus de 1800 ans avant que n’apparaisse, aussi
imparfait fut-il, un régime politique comparable de loin à la
démocratie romaine.
La Lex Gabinia est une illustration classique de la « loi des
conséquences noneffets pervers » : elle a porté un coup fatal à
l’institution qu’elle était censée protéger. Espérons que le vote au
Robert HARRIS Sénat US n’aura pas le même résultat.

Robert Harris, 30 septembre 2006. Traduit de l’anglais en français par


Xavier Rabilloud et révisé par Fausto Giudice, membres de Tlaxcala,
le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique
(www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft : elle est libre de
toute reproduction, à condition de respecter son intégrité et de
mentionner auteurs et sources.
URL de cet article :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=1296&lg=fr

26 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


Notre fable d’Esope

Ἀλώπηξ καὶ κύων.

Ἀλώπηξ εἰς ἀγέλην προβάτων εἰσελθοῦσα, θηλαζόντων


τῶν ἀρνίων ἓν ἀναλαβοµένη, προσεποιεῖτο καταφιλεῖν.
Ἐρωτηθεῖσα δὲ ὑπὸ κυνὸς τί τοῦτο ποιεῖ· ʺ Tιθηνοῦµαι
αὐτό, ἔφη, καὶ προσπαίζω. ʺ Καὶ ὁ κύων ἔφη· ʺ Καὶ νῦν,
ἐὰν µὴ ἀφῇς τὸ ἀρνίον ἀφʹ ἑαυτῆς, τὰ κυνῶν σοι
προσοίσω. ʺ
Πρὸς ἄνδρα πᾳδιουργὸν καὶ µῶρον κλέπτην ὁ λόγος
εὔκαιρος.

LE RENARD ET LE CHIEN.

Après s’être infiltré dans un troupeau de brebis, un renard s’était emparé


d’un des jeunes agneaux qui tétaient encore. Et il faisait semblant de le
cajoler lorsqu’un chien lui demanda ce qu’il faisait. « J’en prends soin et je
joue avec lui », dit-il. « Je vais te faire des cajoleries de chien si tu ne
t’éloignes pas immédiatement de cet agneau », lui cria le chien.
Cette fable s’applique à l’homme sans scrupule et au voleur insensé.

(Traduction originale de Colette Goedert)

27 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


AGENDA CULTUREL
FORMATIONS-CONFERENCES

Formations IFC Formations CeCaFoC


Inscription indispensable (uniquement
selon la procédure renseignée). Inscription indispensable
Consulter la brochure IFC disponible - en utilisant du formulaire ad hoc de la
dans les écoles ou le site Internet de brochure CECAFOC disponible dans
l’IFC : www.ifc.cfwb.be. les écoles,
Ulysse ou les défis de l'intelligence - ou via le site Internet du Segec
nomade (www.segec.be/cecafoc ),
par Paul-Augustin DEPROOST, Le grec aujourd’hui : quelles
Monique MUND, Brigitte VAN perspectives pédagogiques ?
WYMEERSCH, Myriam WATTHEE- Intervenants : Thomas DEBRUX,
DELMOTTE Marie-Bernadette MARS et autres
Vendredi 16 mars 2007 de 9 à 16h. personnes-ressources
Jeudi 10 mai 2007 de 9 à 16h. Jeudi 19 avril 2007 de 9 à 16h30
Collège Erasme Institut de la Providence (Gosselies)
Place Blaise Pascal, 1 Faubourg de Bruxelles, 105
1348 Louvain-La-Neuve 6041 Gosselies

Des textes au musée : exploitation Vocabulaire et étymologie : des mots


pédagogique des collections romaines venus pas à pas du fond des âges.
et gallo-romaines Par M.-E. DUQUENNE, M. GIJSEN,
2 jours : Vendredi 9 mars 2007 L. LAVRY
Vendredi 23 mars 2007 Mercredi 09 mai 2007 de 14 à 17h.
Par Brigitte FOSSION, Alain FUND
MEURANT, Gisèle VANBEVEREN, Rue Grafé, 1 – 5000 Namur
Musées Royaux d'Art et d'Histoire
Parc du Cinquantenaire, 10
1000 Bruxelles Bruxelles

Le renforcement de la langue Au 43, Boulevard du Jardin Botanique,


française comme compétence 1000 - Bruxelles - salle des examens
transdisciplinaire par le biais des 18e journée de Linguistique latine sur
langues anciennes : Les langues le thème Recherches récentes sur le
anciennes au service de la maîtrise de verbe latin
la langue française. Outils et pistes 14h : accueil des participants
d'exploitation, par Ghislaine VIRE, 14h15 : Annette Ruelle (F.U.S.L.),
Hilde DE WINTER, Marie-France « Sémantique historique, linguistique de
VANDEGUCHT, Charlotte l'énonciation et exégèse juridique :
VANHALME perspectives croisées autour du verbe
Jeudi 15 mars 2007 de 8h30 à 16h30 latin agere »
ULB Campus du Solbosch (Salle 15h15 Joseph Dalbera (UMR 6039
Baugniet) « Bases, corpus et langage » -
Avenue Jeanne, 44 - 1050 Bruxelles Université de Nice - Sophia Antipolis),
Tél. : 02 650 28 59 « Le parfait de l'indicatif latin : un tiroir
Courriel : sztalberg@ulb.ac.be verbal monosémique » (à la lumière des
romans latins)

28 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


16h15-16h45 : pause Courriel :
16h45-17h45 : Muriel Lenoble asblalexandre.charleroi@brutele.be
(F.U.S.L.), « Les personnes actives dans Site : www.alexandrelegrand.be
le passif impersonnel du type uenitur :
Alexandrie, phare des sciences
des acteurs en coulisse et/ou à antiques par la professeur Anne TIHON
l'avant-scène » (UCL) :
Chaque exposé sera suivi d'une Vendredi 16 mars 2007
discussion - participation gratuite
Géométrie appliquée de l'antiquité à
Renseignements : longree@fusl.ac.be
nos jours: du tunnel de Samos au
Les Evaluations externes des tunnel sous la Manche, par le
apprentissages des élèves (conférence- professeur Jean DOYEN (ULB)
débat) par Martine HERPHELIN et Vendredi 27 avril 2007
Sébastien DELATTRE
Le 21 avril de 9h.30 à 12h.15
ULB (Campus du Solbosch) Woluwé-Saint-Pierre
Bâtiment U (Local UB.3.131) Centre Culturel de Woluwe-Saint-Pierre
Av. Depage – 1000 Bruxelles (salle Jean Capart)
Tél. : 02 650 54 62 Avenue Ch. Thielemans, 93
Courriel : npirart@ulb.ac.be 1150 Bruxelles
Tél. : 02 773 05 81
Senenmout récompensé par Fax. : 02 773 18 93
Hatshepsout : l’‘humble serviteur’ et Site : www.art-
les ‘écrits des ancêtres’ culture.be/centcult/centcult.htm
par L. DELVAUX
Dimanche 4 mars à 10h30 Les Juifs en Égypte : la communauté
Conférences de la Diffusion culturelle juive d'Éléphantine par M. D. Wojczyk
Auditorium du Musée du Samedi 03 mars 2007 à 14h.
Cinquantenaire
Parc du Cinquantenaire La famille d'Akhenaton dans la Vallée
1000 Bruxelles des Rois : les énigmes de la tombe n°
Tél.: 02 741 72 11 55, par Mme N. Bozet
Fax.: 02 733 77 35 Samedi 17 mars 2007 à 14h.
Couriel: info@kmkg-mrah.be Le mythe d'Horus et Seth dans la
Site: www.kmkg-mrah.be littérature égyptienne
Pratiquait-on les sacrifices humains par M. Broze
dans l’Israël antique ? Samedi 21 avril 2007 à 14h.
Vendredi 16 mars 2007 à 18 heures
Cercle de Grec Classique de Bruxelles. La Journée d'Egyptologica : les
Rue des Bollandistes, 40 (En face du pharaons de la Vallée des Rois
Collège Saint Michel) - 1040 Bruxelles Samedi 12 mai 2007 à partir de 10h.
Tél. : 02 727 68 36
Centre culturel
Charleroi Rue Jules Hans 4
"Alexandre le Grand" - Association 1421 Braine L'Alleud
Culturelle Belgo-Hellénique de Tél. : 010 24 74 94
Charleroi Site : http://www.asbl-kheper.net
Maison des Médecins Panorama de la sculpture de l’Égypte
rue du Parc - 6000 Charleroi ancienne par Sarah Gonzalez
Tél. / Fax.: 071 41 30 45 Samedi 10 mars 2007 à 16h

29 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


De la Déesse Arduina à Sainte-Brigide Paris
à Lobbes... Trésors engloutis d'Egypte
Lundi 2 avril à 19h. Du 10 décembre 2006 au 14 mars 2007
Crypte de la Collégiale Saint-Ursmer de Galeries nationales du Grand Palais - 3
Lobbes avenue du Général Eisenhower - 75008
Rue de l'Église, 1 - 6540 Lobbes Paris
Tél. : 0496 10 49 99 Tel : 01 44 13 17 17
Site : http://users.skynet.be/ext-ulb- site:
eaudheure/ www.rmn.fr/galeriesnationalesdugrandp
alais/
La nécropole de Saqqarah dévoilée. De
Djéser au Sérapéum par Perrine Pilette Praxitèle
Samedi 14 avril 2007 à 16h du 23 mars au 16 juin 2007
Musée du Louvre (Aile Richelieu) -
Exploration du Monde 75001 Paris (FR).
Egypte, la magie des couleurs par Info: 00 33 1 40 20 50 50.
Maximilien Dauber
Pessac
Au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles
Rue Ravenstein, 23 - 1000 Bruxelles Itinéraires d’archéologues
Tél. : 02 507 82 00 Voyages en aquarelles de Jean-Claude
Mercredi 7 mars à 20h15 ; Jeudi 8 mars Golvin
à 16h00 ; Vendredi 9 mars à 20h15 ; Archéopôle d’Aquitaine
Samedi 10 mars à 16h30 ; Dimanches Institut Ausonius
11 et 18 mars à 15h00 Esplanade des Antilles 8
33600 Pessac
Au Théatre Royal de Namur Jusqu’au 30 mars 2007
Place du Théâtre, 2 - 5000 Namur
Tél. : 081 22 60 26 Stasbourg
Site Internet: Archéopub. La survie de l'Antiquité
http://www.explorationdumonde.be dans les objets publicitaires
Musée archéologique
Palais Rohan – Palais Rohan
EXPOSITIONS Place du Château, 2
670000 Strasbourg
Musée Royal de Mariemont Jusqu’au 31 décembre 2007
Pharaons noirs. Sur la piste des Tél. : 00 33 3 88 52 50 00
quarante jours
Chateauneuf-Les-Martigues
Du 9 mars au 26 août 2007
Chaussée de Mariemont, 100 Les bâtisseurs de tumulus en Provence
7140 Morlanwez Musée des Amis de Castrum vetus
Tél. : 064 27 37 70 / 064 27 37 79 Montée de Ruines, 4
Site : www.musee-mariemont.be Châteauneuf-les-Martigues
Jusqu’au 30 juin 2007
Toulouse
Genève
Le verre dans l'Antiquité
Musée Saint-Raymond L’île des Lusignan ou Chypre
Place Saint-Sernin d’Aphrodite à Mélusine
31000 Toulouse Rue Charles-Galland, 2
Jusqu'au 1er avril 2007 1206 Genève
OO33/5 61 22 31 44 Jusqu’au 25 mars 2007

30 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


THEATRE Théâtre Poème
rue d'Ecosse, 30 - 1060 Bruxelles
Le Retour d’Ulysse de MONTEVERDI Tél. : 02 538 63 58
Les 12 et 15 mai 2007 à 20h. Fax. : 02 534 58 58
Le 13 mai à 15h. Plaute, la nouvelle comédie
Théâtre de la Monnaie Vendredi 9 mars à 11h.
Rue Léopold, 4 - 1000 Bruxelles Mardi 13 mars à 11h. et à 14h.
Tél. : 070 / 23.39.39 L’affaire Catilina
Site: www.lamonnaie.be Lundi 26 mars à 10h.30
En tournée Horace – Virgile : Le bonheur est dans
Danse à la ville, d’après les Adelphes le pré
de Térence par les Latini (Enghien) Jeudi 29 mars à 14h.
Réservation : Plaute, la nouvelle comédie
latinicecilemarc@yahoo.com Le 12 mars à Liège (Outremeuse)
Les vendredi 2 mars et samedi 3 mars Le 13 mars à Bruxelles (Uccle)
2007 à 20h. à Enghien dans la chapelle Les 27, 28 et 29 mars à Namur
du Collège Saint-Augustin. Inscriptions avant le 20 janvier
Le mercredi 18 avril 2007 à 20h.15 à Pour ces lieux et dates, renseignements
Bruxelles, aux Facultés universitaires auprès des « Amis de l’Enseignement »
Saint-Louis (107, rue du Marais) Tél. : 042 271 378 / 0495 35 83 35
Le 19 mars à Namur (Maison de la Sur demande
Culture) - Satire et mondanités
du 25 mars 2007 au 2 avril 2007 en - Philosophes à vendre et filles à marier
FRANCE à Angers et Nantes, dans le - Trois dérives côté cœur : textes
cadre des Journées de l'Antiquité d’Apulée, Catulle et Ovide
organisées par Monsieur TOUCHEFEU - Les Annales de Tacite : chroniques
d’Empire

Cotisation annuelle de membre effectif 2007


Si un bulletin de virement est joint à votre périodique, c’est bien sûr une invitation de la part de la
Trésorerie à régler votre cotisation 2007 ou vos cotisations 2006 et 2007. . Merci d’avance.
Pour la Belgique Cotisation ordinaire
Etudiant (postsecondaire) : 7,50 €
jusqu’à obtention du diplôme d’aptitude à l’enseignement secondaire et pour
une durée de 5 ans maximum)
Isolé : 15 €
Ménage classique : 20 €
Cotisation d’honneur :
Isolé ou ménage classique: 25 €
Pour l’étranger (Europe) 20 € (minimum)
A verser au n° de CCP 000-0238227-92 de la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin,
a.s.b.l.  (Pour l’étranger, IBAN 12 0000 2382 2792, BIC BPOTBEB1)
Comment savoir si vous êtes en règle de cotisation ? Jetez un coup d’oeil sur l’étiquette informatisée
qui porte votre adresse: dans le coin supérieur droit apparaît l’année de votre dernière cotisation.
Pour le "Bulletin" de mars-avril 2007, nos listes d'adresses sont à jour jusqu'au
5 février 2007.

31 FPGL N° 159 — mars-avril 2007


.

Publications de la FPGL
Opération de déstockage : tarif complètement revu ! Profitez de notre offre !
Certaines publications sont en voie d'épuisement et ne seront pas rééditées.
1. Langues anciennes, civilisation contemporaine par Georges THINES 3,00 €
2. A vous qui enseignez encore les langues anciennes par Jean LECLERCQ 3,00 €
3. Le MEMOSCOPE, jeu de racines grecques 5,00 €
4. Langues anciennes, langues essentielles 5,00 €
5. Nous, les philologues par Jean PREAUX 3,00 €
6. Hippocrate au lycée par Robert JOLY 3,00 €
7. La tragédie grecque et l’actualité intellectuelle du Ve s.
Le Philoctète de Sophocle par Jacqueline de ROMILLY (en voie d’épuisement) 3,00 €
8. Musique et poésie en Grèce antique par François DUYSINX 5,00 €
9. La femme et l’inégalité en droit romain par Jacques-Henri MICHEL 5,00 €
10. La Colonne Trajane par Salvatore SETTIS 5,00 €
11. Le calendrier romain par Albert DEMAN 5,00 €
12. Actes de la Journée “Compétences transversales et langues anciennes” 5,00 €
13. Les vertus de la traduction par Arthur BODSON 3,00 €
14. Extraits des “Gnîmai monÑsticoi” de Ménandre
avec traduction et lexique par André CHEYNS 3,00 €
15. La Nuit des Chimères, un texte de Christian BAGGEN 5,00 €
Monsieur Tirésias rencontre Chiron, Parthénopé, Pan, la Sphinx,
le Minotaure, Méduse et Apollon… un must !
Enfin disponible : le tee-shirt « F.P.G.L. » 5,00 €
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Editeur responsable du “Bulletin d’Information”: Laurent Duchesne, Rue des Ecoles, 3 4530 Villers-le-Bouillet

32 FPGL N° 159 — mars-avril 2007

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