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PROSOPOGRAPHIE
CHRÉTIENNE
DU BAS-EMPIRE

Sylvain DESTEPHEN

PROSOPOGRAPHIE
DU
DIOCÈSE D'ASIE
(325-641)

Association des amis du Centre d'histoire et civilisation de Byzance


52, rue du Cardinal Lemoine — 75005 Paris
2008
Cet ouvrage est le troisième tome de la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire
fondée par Henri Irénée MARROU et Jean-Rémy PALANQUE sous les auspices de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Le tome 1, consacré par André MANDOUZE à la Prosopographie de l'Afrique


chrétienne (303-533), a paru en 1982 aux Éditions du CNRS. Le tome 2, dirigé
par Charles et Luce PIETRI, offre la Prosopographie de l'Italie chrétienne (313
604); ses deux volumes ont paru en 1999-2000 à l'École française de Rome.
Le tome 3, consacré par Sylvain DESTEPHEN à la Prosopographie du diocèse
d'Asie (325-641), est ici publié par l'Association des amis du Centre d'histoire
et civilisation de Byzance.

Deux centres de recherches, associés au sein de l'UMR 8167 du CNRS, sont


désormais en charge des tomes suivants de la série. Le Centre Lenain de
Tillemont, promoteur de la collection dès son origine, complétera la série des
provinces latinophones. Au Centre d'histoire et civilisation de Byzance incombe
la même tâche pour les diocèses orientaux.

C) Association des amis du Centre d'histoire et civilisation de Byzance — 2008

Maquette et composition : Sylvain Destephen

9"782916 7'16 121

ISBN 978-2-916716-12-1 Prix 180 €


A mon père
REMERCIEMENTS

Cet ouvrage est la version remaniée d'une thèse de doctorat soutenue à la


Section des sciences historiques et philologiques de l'École Pratique des Hautes
Etudes le 18 décembre 2004. Le jury était formé de M. Roland Delmaire,
professeur à l'Université Lille III, M. Denis Feissel, directeur d'études à l'École
Pratique des Hautes Études (Iv° section), M. Bernard Flusin, professeur à l'Uni
versité Paris IV Sorbonne et directeur d'études à l'École Pratique des Hautes
Etudes (v° section), M" Charlotte Roueché, professeur au King's College de
Londres et M. Pierre Maraval, professeur à l'Université Paris IV Sorbonne. Que
tous trouvent ici l'expression de ma gratitude pour leurs remarques qui ont permis
de corriger et d'enrichir ce travail.
Celui-ci n'aurait jamais trouvé sa forme définitive si, durant sa lente et parfois
difficile élaboration, je n'avais reçu le soutien et les encouragements de M. Denis
Feissel. Il a choisi le sujet d'étude et a su en fixer les limites. Par ses conseils et
ses remarques prodigués au cours d'entretiens réguliers, il m'a permis de mener
ce travail à bien, de l'améliorer sur la forme comme sur le fond et de résoudre des
problèmes généraux ou plus ponctuels. Par ces quelques lignes nécessairement
trop brèves, je tiens à lui exprimer ici ma profonde reconnaissance.
Plusieurs membres du monde scientifique m'ont apporté leur aide par une
relecture attentive et critique des notices les plus importantes par leur taille et
leur valeur pour l'histoire de l'Orient chrétien.Je tiens à remercier M. Frédéric
Alpi du CNRs, M. André Binggeli du CNRs, M" Marie-Hélène Congourdeau du
CNRs, M" Christiane Fraisse-Coué du CNRS, M. Jean-Pierre Mahé de l'Institut de
France, M" Sophie Métivier de l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne et le
R. P Bernard Sesboüé S. J. du Centre Sèvres.
La liste des amis qui ont accepté de lire ma thèse, d'en discuter certains
points, de me permettre la consultation d'ouvrages peu accessibles ou de m'en
courager, est plus longue et j'espère n'en omettre aucun. Il s'agit de M" Marie
Anne Di Costanzo, M. Philip Ditchfield, M" Ivana Jevtié, M. Georges Kiourt
zian. M" Mireille Ko, M" Ivelyna Kyutchoukova, M" Etleva Nallbani,
M. Mikael Nichanian, M. Michiel Op de Coul, M" Ioanna Rapti, M" Nathalie
Roques, M. Kostis Smyrlis et M" Vera Tchentsova.Je tiens aussi à exprimer ma
profonde gratitude à M" Nathalie Augendre et à M. Vincent Déroche qui ont relu
avec soin l'introduction et à M. Eric Thoreau-Girault qui a revu l'essentiel de
cette thèse avec constance et acribie.
Je n'aurais pu mener cette recherche dans les mêmes conditions et l'achever
dans le même laps de temps sans le soutien financier offert par l'École Pratique
des Hautes Études qui m'a accordé une allocation de recherches durant la période
2000-2003.Je sais gré pour leur aide à M" Anna-Claude Delay (f) et Catherine
Piganiol de la bibliothèque byzantine du Collège de France, et à M. Thierry Gan
chou de la bibliothèque du Centre d'histoire et civilisation de Byzance.En outre,
M. Fabien Tessier m'a fourni une aide informatique et cartographique des plus
précieuses.
Je tiens enfin à exprimer ma reconnaissance à M" Bernadette Martin-Hisard
qui, par son enseignement suivi à la Sorbonne durant l'année 1992-1993, m'a fait
la première connaître et apprécier l'histoire byzantine.

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AVANT-PROPOS

Les origines
La conception de recueils prosopographiques remonte à l'essor de la recherche
historique allemande. À la fin du xIx° siècle, l'accumulation des connaissances
grâce au dépouillement des sources et à la collecte des inscriptions à travers le
monde méditerranéen aboutit au lancement d'une prosopographie de l'Empire
des trois premiers siècles. A la même époque, Theodor Mommsen (1817-1903)
et Adolf von Harnack (1851-1930) conçoivent un projet équivalent pour le Bas
Empire. La disparition des promoteurs et l'accumulation des difficultés expliquent
l'abandon du projet en 1933, tandis que la Prosopographia Imperii Romani diri
gée par Edmund Groag (1873-1945) et Arthur Stein (1871-1950) se poursuit.Au
lendemain de la guerre, l'idée d'une prosopographie du Bas-Empire est reprise
par Arnold Hugh Martin Jones (1904-1970) qui lance un appel en 1950 à la
communauté scientifique internationale. Il trouve un accueil favorable, en
particulier auprès de Henri Irénée Marrou (1904-1977) et de Jean-Rémy Palanque
(1898-1988). D'un commun accord, l'entreprise est scindée en deux équipes
travaillant en collaboration. Aux Britanniques échoit la prosopographie des élites
civiles, militaires et intellectuelles. Au terme d'une longue enquête, menée par
Arnold Jones, John Morris (1913-1977) et John Robert Martindale et enrichie
des travaux préparatoires du projet initial fournis par l'Académie des sciences de
Berlin, les trois tomes de la Prosopography ofthe Later Roman Empire couvrant
la période 260-641 sont parus de 1971 à 1992.
Comme autrefois l'Oriens Christianus de Le Quien paru en 1740, les
chercheurs français, sous la direction d'Henri Irénée Marrou, puis d'André
Mandouze (1916-2006) et Charles Pietri (1932-1991) ont décidé de procéder par
grandes zones géographiques. Le choix de rassembler tous les clercs mais aussi
les laïcs engagés dans la vie de l'Église explique la nécessité de ce découpage.
Deux tomes de la Prosopographie chrétienne du Bas-Empire sont parus entre
1982 et 2000. Le premier concerne l'Afrique du début de la grande persécution
en 303 à la reconquête de Justinien en 533. Le second traite de l'Italie et des îles
voisines depuis l'édit de Milan en 313 jusqu'à la mort du pape Grégoire le Grand
en 604. Tandis que les tomes sur la Gaule et l'Espagne sont en préparation,
1'Empire romain d'Orient ne bénéficie pas de travaux comparables. Cette étude
vient combler en partie cette lacune, et révèle l'immense tâche qui reste à accom
plir pour les autres diocèses, en particulier l'Orient et l'Égypte qui réclameront
un long travail d'équipe pour faire face à la grande quantité des sources dispo
nibles ".

A PAPAcoNsTANTINoU, « La Prosopographie chrétienne du Bas-Empire. II. Le cas du


volume égyptien », in M.-F. BAsLEz et F. PRÉvoT (éd.), Prosopographie et histoire reli
zieuse.Actes du colloque tenu en l'Université Paris XII-Val de Marne les 27 & 28 octobre
2000, Paris, 2005, p. 315-328.
AVANT-PROPOS

Les limites
En 1973, André Mandouze écrivait : « Notre Prosopographie chrétienne de
l'Afrique du Bas-Empire n'est évidemment pas un livre à lire, mais un ouvrage
à consulter- à consulter chaque fois qu'on veut se documenter sur un personnage
chrétien ou non, impliqué entre 303 et 533 dans l'histoire de l'Afrique chré
tienne » *. Si les premiers mots conviennent à notre enquête, la suite ne s'y
applique pas. Nous avons conçu la prosopographie chrétienne comme une proso
pographie ecclésiastique et monastique : les personnages recensés sont tous des
membres de l'Église ou des milieux conventuels. Par conséquent, les laïcs connus
pour leur activité au sein d'une communauté religieuse ne sont pas pris en
compte. Sont également exclus de notre enquête les personnages originaires du
diocèse d'Asie dont la carrière ecclésiastique s'est déroulée à l'extérieur Autre
restriction, le répertoire rassemble des clercs et des moines dont le nom est attesté
ou restitué, mais non les anonymes. Seuls deux anonymes sont mentionnés pour
Éphèse afin de préciser les avènements de leurs prédécesseurs et de leurs succes
seurs. A la différence du volume sur l'Afrique, mais à l'instar du volume sur
l'Italie, les fastes fournis après le répertoire dressent une liste des évêques de
chaque siège et non de l'ensemble de ses clercs. •. •z :
La limite haute de notre enquête est 325, l'année du concile de Nicée. A la *-
différence du volume africain, nous excluons les martyrs de la grande persécution
de Dioclétien. Ce choix s'explique par l'avènement d'une Église officielle dont
les représentants commencent à être mieux connus grâce à l'essor des sources
chrétiennes, en particulier conciliaires. L'Asie Mineure offre l'originalité de
compter des communautés chrétiennes dès le l" siècle, mais les renseignements
sont très lacunaires jusqu'au Iv° siècle. La limite basse est placée à la mort de

:•
--

#
l'empereur Héraclius, en 641, qui correspond à une rupture chronologique
majeure : les Perses puis les Arabes envahissent l'Empire d'Orient et provoquent .St
--
---
par réaction sa réorganisation en profondeur. Le vII° siècle souffre d'une pauvreté
documentaire perceptible dès la fin du siècle précédent. Les sources diminuent
en volume et changent de nature. Les histoires séculières et ecclésiastiques ou les
inscriptions se réduisent ou disparaissent, tandis que des sources comme les
s
à
|---

chronographies ou les sceaux prennent une place essentielle, mais n'offrent pas | --
-
autant de renseignements. Enfin, le choix de l'année 641 est imposé par la - .° -
publication entre 1998 et 2001 des cinq volumes de la Prosopographie der mittel
byzantinischen Zeit qui couvrent la période 641-867.
Notre enquête est limitée au diocèse civil d'Asie créé au terme des réformes
administratives de Dioclétien en 293-297. Le découpage de ce diocèse en douze
provinces (Asie, Carie, Hellespont, Îles, Lycaonie, Lycie, Lydie, Pamphylie de
Pergè et Pamphylie de Sidè abrégées plus loin en Pamphylie P et Pamphylie S.,
Phrygie Pacatienne, Phrygie Salutaire, Pisidie) a été réalisé en plusieurs étapes.
Pour harmoniser les notices et localiser le lieu d'activité de chacun, les
personnages sont rattachés à un évêché et à une province suivant les découpages
ecclésiastiques au moment de leur stabilisation durable, soit aux v°-vi° siècles.
Lorsque la notice est antérieure à cette époque, la situation ecclésiastique
contemporaine est indiquée.

* A. MANDOUZE, « Introduction à la prosopographie chrétienne de l'Afrique du Bas


Empire », REL, 51, 1973, p. 289.

10
AVANT-PROPOS

Les noms de personnes


Dans une région hellénisée en profondeur, où les langues indigènes ne sont
plus attestées après le Haut-Empire, proposer les noms des personnages suivant
leur forme grecque va généralement de soi. Cela implique que les noms issus de
sources non grecques sont aussi hellénisés dans le titre de la notice. Lorsqu'une
discussion cherche à déterminer la forme exacte du nom, les formes dans les
autres langues sont fournies à titre de comparaison. Quand les personnages ont
une origine non asianique, leur nom est hellénisé pour éviter de distinguer entre
de simples variantes. La translittération des noms du grec en alphabet latin n'est
systématique que pour les titres des notices. En revanche, dans le corps des
notices, nous conservons la forme française du nom pour les personnages bien
connus, membres ou non du clergé du diocèse d'Asie. On trouve ainsi Basile de
Césarée, Cyrille d'Alexandrie ou Jean d'Éphèse. Ces choix relèvent parfois de
l'arbitraire. Nous avons ainsi préféré Amphilochios à Amphiloque, Eunomios à
Eunome. La translittération n'est pas stricte : elle est tempérée par l'influence des
formes latines contemporaines.

Les noms de lieux


Le problème des toponymes se pose en termes différents car il relève moins
de la translittération que du choix d'une forme. Il est vain de tenter de corriger les
sources tardives quand elles fournissent des formes distinctes de celles de la
période hellénistique ou du Haut-Empire. Les sources tardives, en particulier les
actes des conciles, abondent en toponymes fautifs au regard du passé. Nous
indiquons ces formes dans le corps de la notice en cas de discussion, mais nous
avons évité de les corriger systématiquement. Certains toponymes apparaissent
sous des formes parallèles dont le répertoire et les fastes se font toujours l'écho.
L'attribution de chaque individu à une province et surtout à un évêché est
parfois difficile quand elle dépend d'une inscription isolée, et elle se révèle inap
propriée pour une hiérarchie religieuse dont l'organisation n'obéit pas aux règles
de l'Église officielle. Les notices rédigées à partir d'une inscription mentionnent
le lieu de la découverte. Si la pierre ne provient pas du site même d'un siège
épiscopal, nous attribuons toujours l'inscription à l'évêché le plus proche dans
un périmètre d'environ 15 km.Au-delà, l'attribution devient hypothétique et plu
sieurs solutions sont possibles dans les régions où les évêchés sont peu nombreux
et leur ressort étendu. Nous donnons à la fin de cet ouvrage un répertoire des 328
évêchés attestés dans le diocèse d'Asie entre le Iv° et le VII° siècle, avec une série
de trois cartes permettant de les situer dans la mesure du possible.

11
ABRÉVIATIONS

AASS Acta Sanctorum


Abhand. Bayer. Abhandlungen der Bayerischen Akademie der Wissenschaften
Abhand. Gött Abhandlungen der Gesellschaft der Wissenschaften zu Göt
tingen
ABSA
Annual ofthe British School at Athens
A4
ApyatoAoyuxôv AeAtiov
ACO Acta Conciliorum CEcumenicorum
AEMO
AHC
Archäologisch-epigraphische Mittheilungen aus Osterreich
Annuarium historiae conciliorum
AJPh
American Journal of Philology
AnatSr Anatolian Studies
AnBoll Analecta Bollandiana
AncSoc
Ancient Society
Annuario Annuario della Scuola archeologica di Atene e delle Missioni
italiane in oriente
AnTard
Antiquité tardive
Anseiger Anzeiger der Osterreischichen Akademie der Wissenschaften
in Wien, Phil.-hist. Klasse
Arastirma Araytirma Sonuçlari Toplantisi
ArkDerg Arkeoloji Dergisi
ASNP
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di
Ath Mift
Lettere e Filosofia
Mitteilungen des Deutschen archäologischen Instituts. Athe
BALAC nische Abteilung
Bulletin d'ancienne littérature et d'archéologie chrétiennes
Barrington Atlas R. J. A. TALBERT (éd.), Barrington Atlas of the Greek and
BBKL Roman World, Princeton, 2000.
BCH Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon
BCLAB Bulletin de Correspondance Hellénique
Bulletin de la Classe des Lettres de l'Académie royale de
BEFAR Belgique
Berl. Woch. Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome
BHG Berliner philologische Wochenschrift
BHL Bibliotheca hagiographica Graeca
BHO Bibliotheca hagiographica Latina
BSHAR Bibliotheca hagiographica Orientalis
B51 Bulletin de la section historique de l'Académie roumaine
BSNAF Byzantinoslavica
BSS Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France
Bull. ép. Bibliotheca Sanctorum
Bull Rylands Bulletin épigraphique (in Revue des Études Grecques)
Bulletin oftheJohn Rylands Library
ABRÉVIATIONS

CAG Commentaria in Aristotelem Graeca


CArch Cahiers Archéologiques. Fin de l'Antiquité et Moyen Âge
CChr Ser Gr. Corpus Christianorum, Series Graeca
CChr Ser Lat. Corpus Christianorum, Series Latina
CFHB Corpus Fontium Historiae Byzantinae
CIG Corpus Inscriptionum Graecarum
CIL Corpus Inscriptionum Latinarum
CJ Code Justinien
CoptEnc The Coptic Encyclopedia
CPG Clavis Patrum Graecorum
CPL Clavis Patrum Latinorum
CSCO Scr Arab. Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, Scriptores
Arabici
CSCO Scr Syr Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium, Scriptores
Syri
CSEL Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum
CSHB Corpus Scriptorum Historiae Byzantinae
CTh Code Théodosien
CUF Collection des Universités de France
CVSF Afhand. Christiania Videnskabs-Selskabs forhandlinger Afhandling
DACL Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie
DCB A Dictionary of Christian Biography, Literature, Sects and
Doctrines
DECA Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien
Denkschriften Denkschriften der Osterreichischen Akademie der Wissen
schaften
DHGE Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques
DOP Dumbarton Oaks Papers
DSp Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique
AX Aaoôexovnotoxà Xpovuxoi
EEBX Entetnpig étatpeiog Bu avtuvóv ontovôôv
EO Échos d'Orient
EOMIA C. H. TURNER, Ecclesiae Occidentalis monumenta iuris anti
quissima, Oxford, 1899-1930.
EpAnat Epigraphica Anatolica
ETAM Ergänzungsbände zu den Tituli Asiae Minoris
EvTh Evangelische Theologie
GCS Die griechischen christlichen Schriftsteller der ersten drei
Jahrhunderte
GOTR Greek Orthodox Theological Review
GRBS Greek, Roman and Byzantine Studies
HC J.-M. MAYEUR et alii (dir.), Histoire du christianisme, 2. Nais
sance d'une chrétienté (250-430) ; 3. Les Églises d'Orient et
d'Occident (432-610), Paris, 1995 et 1998.
HE Histoire ecclésiastique
HThR Harvard Theological Review
HThSt Harvard Theological Studies
HZ Historische Zeitschrift
IG Inscriptiones Graecae
IK Inschriften griechischer Städte aus Kleinasien
14
ABRÉVIATIONS

IstMitt Istanbuler Mitteilungen. Deutsches archäologisches Institut.


Abteilung Istanbul
JA Journal Asiatique
JAC Jahrbuch fiir Antike und Christentum
Jahreshefte Jahreshefte des österreichischen archäologischen Instituts
in Wien
JDAI Jahrbuch des deutschen archäologischen Instituts
JEChSt Journal ofEarly Christian Studies
JOB Jahrbuch der österreichischen Byzantinistik
JRS Journal of Roman Studies
JTHISt Journal ofTheological Studies
MANSI J. D. MANSI, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima Col
lectio, Florence-Venise, 1759-1798.
MGH AA Monumenta Germaniae Historica, Auctores Antiquissimi
MGH Ep. Monumenta Germaniae Historica, Epistolae
MGH Ep. Mer Kar Monumenta Germaniae Historica, Epistolae Merowingici et
Karolini aevi
MGH Scr Mer Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rerum Mero
vingicarum
MiChA Mitteilungen zur Christlichen Archäologie
Mitth. Rainer Mittheilungen aus der Sammlung der Papyrus Erzherzog
Rainer
MUSJ Mélanges de l'Université Saint-Joseph
Nachr. Gött. Nachrichten von der Gesellschaft der Wissenschaften zu
Göttingen
OrChr Oriens Christianus
OCA Orientalia Christiana Analecta
OCP Orientalia Christiana Periodica
ODB The Oxford Dictionary of Byzantium
OLA Orientalia Lovaniensia Analecta
OLP Orientalia Lovaniensia Periodica
Orientalia Orientalia. Commentarii periodici Pontificii instituti biblici
PBSR Papers ofthe British School at Rome
PCBE Prosopographie chrétienne du Bas-Empire
PG Patrologia Graeca
PIR Prosopographia Imperii Romani
PL Patrologia Latina
PLP Prosopographisches Lexicon der Palaiologenzeit
PLRE Prosopography of the Later Roman Empire
PmbZ Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit
PO Patrologia Orientalis
PP La Parola del Passato
PPS Pravoslavnyi Palestinskij Sbornik
PTS Patristische Texte und Studien
RAC Reallexicon fiir Antike und Christentum
RdA Rivista di Archeologia
RdAC Rivista di Archeologia Cristiana
RE Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft
REAug Revue des Études Augustiniennes
REB Revue des Études Byzantines
15
ABRÉVIATIONS

RECAM Regional Epigraphic Catalogues ofAsia Minor


RechAug Recherches Augustiniennes
RechThéologie Recherches de Théologie ancienne et médiévale
REG Revue des Études Grecques
REL Revue des Études Latines
RHE Revue d'histoire ecclésiastique
RNum Revue numismatique
ROC Revue de l'Orient chrétien
Röm. Quart. Römische Quartalschrift fiir christliche Altertumskunde und
Kirchengeschichte
RPh Revue de philologie, littérature et histoire anciennes
RpThK Realencyklopädie fiir protestantische Theologie und Kirche
RSR Revue des sciences religieuses
SBerBayer Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften
SBerBerlin Sitzungsberichte der Preußischen Akademie der Wissenschaften
SBerWien Sitzungsberichte der Akademie der Wissenschaften in Wien
SBS Studies in Byzantine Sigillography
SChr Sources chrétiennes
Schriften Straßburg Schriften der wissenschaftlichen Gesellschaft in Straßburg
ScrClassIsr Scripta Classica Israelica
SEJG Sacris Erudiri. Jaarboek voor Godsdienstwetenschappen
SERP W. M. RAMSAY (éd.), Studies in the History and Art of the
Eastern Provinces of the Roman Empire, Aberdeen, 1906.
SG Subseciva Groningana. Studies in Roman and Byzantine Law
ST Studi e Testi
StCl Studii Clasice
TAM Tituli Asiae Minoris
TAPA Transactions and Proceedings of the American Philological
Association
TAVO Tübinger Atlas des Vorderen Orients
ThGl Theologie und Glaube
TIB Tabula Imperii Byzantini
TM Travaux et Mémoires du Centre de recherche d'histoire et
civilisation de Byzance
TU Texte und Untersuchungen zur Geschichte der altchristlichen
Literatur
VigChr Vigiliae Christianae
VV Vizantijskij Vremennik
YCS Yale Classical Studies
WSt Wiener Studien. Zeitschrift fiir classische Philologie
ZKG Zeitschrift fiir Kirchengeschichte
ZkTh Zeitschrift fiir katholische Theologie
ZNW Zeitschrift für die neutestamentliche Wissenschaft und die
Kunde der àlteren Kirche
ZSavRG Kan.Abt. Zeitschrift der Savigny-Stiftung fiir Rechtsgeschichte. Kano
nistische Abteilung
ZslavPh Zeitschrift fiir slavische Philologie

16
INTRODUCTION

L'objet de cette introduction est de donnerun aperçu des principales catégories


de sources étudiées pour l'élaboration de cette prosopographie du diocèse d'Asie.
Leur nombre et leur diversité imposent de se limiter aux sources offrant les ren
seignements les plus nombreux : les documents issus des réunions ecclésiastiques,
les historiens de l'Église officielle ou de courants dissidents, les textes hagiogra
phiques, les lois et les inscriptions. Ces sources sont replacées dans leur contexte
historique, leurs caractéristiques sont présentées et une appréciation critique est
proposée, en particulier pour les actes des conciles et des synodes dont l'apport à
cette étude est essentiel.

I. LES SOURCES CONCILIAIRES ET SYNODALES

Le propos de cette partie n'est pas de retracer l'histoire précise des différentes
assemblées ecclésiastiques de l'Empire romain d'Orient entre le Iv° et le vII° siècle,
mais de noter les particularités essentielles des sources lorsqu'elles mentionnent
des évêques du diocèse d'Asie. L'emploi des termes de concile et de synode
n'obéit pas à des règles strictes en français. Le latin ne connaît que concilium et
le grec oûvoôoç. Nous avons utilisé le terme de concile pour les assemblées
considérées par la tradition comme des conciles œcuméniques ou dont le caractère
« universel » se manifeste par le nombre de participants et leur diversité géo
graphique. Par le mot synode, nous désignons toutes les autres assemblées
ecclésiastiques. Si l'importance des effectifs n'est pas un critère déterminant, le
mode de convocation établit une distinction un peu plus nette car la convocation
d'un concile est une prérogative de l'empereur tandis que la réunion d'un synode
est du ressort d'un membre de la hiérarchie ecclésiastique. Toutefois, l'empereur
peut convoquer ou du moins autoriser la réunion d'un synode, comme à Lam
psaque en 364. L'objet des conciles comme des synodes est de régler le sort d'un
membre de l'Église, de traiter des affaires d'une circonscription religieuse
(évêché, province, diocèse, patriarcat) ou des problèmes dogmatiques ou discipli
f131feS.

l. De Nicée à l'affaire de Bostra (325-394)

Nicée (325)
Le concile de Nicée, inauguré par l'empereur Constantin le 20 mai 325,
constitue le point de départ chronologique de cet ouvrage. Ce choix s'explique
par la portée historique du concile en raison de la présence du souverain qui
donne un caractère officiel inédit à cette réunion. Nombre d'assemblées ecclésias
tiques ont certes eu lieu avant 325, de manière plus ou moins publique selon le
climat de tolérance religieuse, mais aucun concile hormis celui d'Arles n'a
INTRODUCTION

bénéficié de la mise à disposition des services de l'État et de la présence du


souverain. Les synodes attestés avant 325 concernent les affaires religieuses
d'une ou plusieurs provinces, comme à Éphèse sous l'évêque Polykratès, à la fin
du II° siècle. Le concile d'Antioche de 268, qui condamne Paul de Samosate pour
hérésie, a une dimension exceptionnelle par le nombre de ses membres (70 ou
80) et l'extension géographique des régions représentées (Syrie, Palestine, Asie
Mineure). Le concile d'Arles en 314 ne trouve pas de parallèle en Orient dans les
synodes d'Ancyre en 314 et de Néocésarée, peut-être en 319. Seul le concile de
Nicée offre un point de comparaison car lui aussi a été convoqué par Constantin.
Tandis que le concile d'Arles est un concile général des évêques occidentaux
destiné à régler la querelle donatiste, le concile de Nicée s'étend à l'Empire pour
juger de la doctrine d'Arius et, au-delà, établir une foi et une discipline communes.
Son caractère œcuménique se fonde sur la présence d'évêques des diocèses
orientaux, de représentants de grands sièges occidentaux, dont Rome et Carthage,
et de prélats venus de pays voisins comme la Gothie, la Perse ou l'Arménie.
La décision de Constantin de convoquer le concile à Nicée, les difficultés de
transport et la diffusion de l'arianisme expliquent le poids écrasant des prélats
orientaux par rapport à leurs collègues d'Occident. Ces derniers comptent quatre
évêques et deux prêtres, les deux légats du pape, auxquels s'ajoutent une douzaine
d'évêques d'Illyricum. Cependant, pour souligner l'universalité de la réunion,
certaines listes prétendent ne pas indiquer les noms des évêques occidentaux car
ils ne sont soupçonnés d'aucune hérésie. Sur les quelque 220 Pères conciliaires
attestés, 115 environ sont originaires d'Asie Mineure. Cette zone géographique
est occupée à l'ouest et au sud par le diocèse d'Asie, à l'est et au nord par le dio
cèse du Pont. L'extrémité sud-est de l'Asie Mineure correspond aux provinces
d'Isaurie et de Cilicie intégrées au diocèse d'Orient. Le diocèse d'Asie, dans ses
limites de la fin du Iv° siècle (soit après la création de la province de Lycaonie),
envoie entre 60 et 64 représentants (évêques et chorévêques) qui se répartissent
de manière équitable entre les différentes provinces de ce diocèse. Nous laissons
de côté le problème du nombre exact des membres qui varie de 195 environ à
300. Quant au chiffre de 318 membres, il s'explique par la volonté de faire
coïncider l'effectif des Pères conciliaires avec celui des serviteurs d'Abraham
fourni par un passage du livre de la Genèse ". Le nombre de prélats est donné par
la liste des souscriptions compilée peu après le concile. Cette liste est connue par
de nombreuses recensions transmises en une demi-douzaine de langues.
La plupart des listes ont été éditées à la fin du xIx° siècle sous le titre Patrum
Nicaenorum nomina par H. Gelzer, H. Hilgenfeld et O. Cuntz *. Elles sont
disposées par langue. Les listes latines et grecques sont les plus nombreuses. On
trouve d'abord quatre familles de manuscrits latins qui totalisent chacune entre
195 et 217 noms ". Ces listes, rassemblées en cinq familles, ont été éditées au
tournant des xIx°-xx° siècles par C. H. Turner dans ses Ecclesiae Occidentalis

' M. AUBINEAU, « Les 318 serviteurs d'Abraham (Gen., XIV, 14) et le nombre des Pères au
concile de Nicée (325) », RHE, 61, 1966, p. 5-43 ; H. CHADwICK, « Les 318 Pères de
Nicée », RHE, 61, 1966, p.808-811.
* H. GELzER, H. HILGENFELD et O. CUNTz, Patrum Nicaenorum nomina Latine Graece
Coptice Syriace Arabice Armeniace, Leipzig, 1898 (editio princeps).
* Patrum Nicaenorum nomina, p. 2-57.

18
INTRODUCTION

monumenta iuris antiquissima ". Les deux éditions ont privilégié les manuscrits
de la Collectio Dionysio-Hadriana. Celle-ci tire son nom de la collection cano
nique remise par le pape Hadrien I" à Charlemagne en 774, et complète celle du
moine Denys le Petit parue à Rome en 500-520. On trouve ensuite deux listes
grecques, l'une de 212 noms de Théodore le Lecteur, un historien du début du
vr siècle * (une liste sans doute empruntée à l'historien du v° siècle Socrate "),
l'autre tirée du Vaticanus gr 44 " avec 165 noms car la fin manque. Elle est com
plétée par une liste de 301 noms d'un manuscrit apparenté, le Vaticanus gr. 1587,
éditée en 1950 par E. Honigmann*.
Une liste copte fragmentaire de 162 noms, liée à celle de Théodore le Lecteur,
est fournie par un manuscrit du musée Borgia de Rome ". Puis on trouve deux
listes syriaques selon le plan des Patrum Nicaenorum nomina. La première liste
syriaque de 218 noms, issue d'un monastère de Nitrie en Égypte, est la traduction
réalisée en 501/2 à Hiérapolis (Euphratésie) d'après un original grec ". Deux
autres versions lui sont associées, l'une de 227 noms en grec et en syriaque
(Mardin Orth. 309) ", l'autre de 222 noms d'après la Chronique du patriarche
jacobite Michel d'Antioche, mort en 1099 *. La seconde liste syriaque, de 221
noms, est d'Abdiso bar Berikha (ou Ebedjesu), métropolite nestorien de Nisibe
mort en 1318 ". Cette liste, qui correspond en partie à celle de Théodore le
Lecteur, est apparentée à la liste syriaque de 214 noms attribuée à Maruta de
Maipherkat, actif au tournant des Iv°-v° siècles. Elle a été publiée en dehors des
Patrum Nicaenorum nomina ". La liste arabe de 318 noms, extraite du manuscrit
1628 de la Bodléienne, est une version étendue de la liste grecque". La liste
arménienne de 211 noms provient de la collection canonique du catholicos
Jean III le Philosophe (717-728)".
* C. H. TURNER, Ecclesiae Occidentalis monumenta iuris antiquissima. Canonum et
conci-liorum Graecorum interpretationes Latinae, I, l, 1, Oxford, 1899, p. 64-81 et I, l,
2, Oxord, 1904, p. 97-98 (évêques du diocèse d'Asie uniquement).
* Patrum Nicaenorum nomina, p. 61-70 = SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 46-51.
* G. C. HANsEN, Sokrates Kirchengeschichte, Berlin, 1995 (GCS, neue Folge, 1), p. LI ;
cf. E. ScHwARTz, « Die Aktenbeilagen in den Athanasiushandschriften », in Nachr Gött.,
phil-hist. Klasse, 1904, p.398 ; repris in ID., Gesammelte Schriften, III. Zur Geschichte
des Athanasius, Berlin, 1959, p.82.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 71-75.
" E. HoNIGMANN, « Une liste inédite des Pères de Nicée : cod. Vatic. gr. 1587, fol. 355'
356 », Byzantion,20, 1950, p. 64-69.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 79-93.
* Ibid. p. 97-117.
" H. KAUFHoLD, « Griechisch-syrische Väterlisten der frühen griechischen Synoden »,
OrChr. 77, 1993, p. 57-66 ; V. RUGGIERI, « The IV Century Greek Episcopal Lists in the
Mardin Syriac. 7(olim Mardin Orth. 309/9) », OCP, 59, 1993, p. 327-342.
º MicHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 247-253.
º Patrum Nicaenorum nomina, p. 118-141.
" A. VooBUs. The Canons Ascribed to Mârûtâ of Maipherqat and Related Sources,
Louvain. 1982 (CSCO, 440, Scr Syr, 192), p. 98-101.
* Patrum Nicaenorum nomina, p. 144-181.
* Ibid. p. 185-215 ; cf. A. MARDIRossIAN, Le Livre des canons arméniens (Kanonagirkº
Hayoc ) de Yovhannès Awjnec'i. Église, droit et société en Arménie du IV au viir siècle,

19
INTRODUCTION

Cette série de listes n'est pas exhaustive en raison de l'existence de versions


orientales inédites ou inaccessibles, mais cela ne prête pas à conséquence dans
#--
la mesure où nous avons consulté les deux listes principales, la liste grecque dite
de Théodore le Lecteur et la liste latine de la Collectio Dionysio-Hadriana. La
présentation des listes dans les différentes langues a fait l'objet de deux mises au
point récentes, l'une en relation avec l'édition de la liste bilingue du manuscrit
Mardin Orth. 309, l'autre en guise de postface à la réédition des Patrum Nicaeno
rum nomina ".
Ces listes constituent néanmoins une source limitée pour l'étude de la
carrière des membres du diocèse d'Asie. Il s'agit d'une énumération d'évêques :

(et de chorévêques) avec leur siège respectif, rassemblés par province. Nous
ignorons leur position dogmatique et leurs interventions pendant le concile car
les actes ne sont pas conservés. Il subsiste le symbole, les vingt canons et une
lettre à l'Église d'Alexandrie. L'origine du décret pascal est discutée. La perte
des procès-verbaux de Nicée est irréparable et l'on ignore la date de cette
disparition. On a même mis en doute l'existence officielle de procès-verbaux du
concile de Nicée ". Il existait cependant des collections privées. Vers 475, le
Pseudo-Gélase de Cyzique affirme avoir lu un parchemin que son père avait
reçu de l'évêque Dalmatios de Cyzique, attesté entre 426 et 431. Il faut prendre
cette affirmation avec prudence car les actes de Nicée ne sont pas attestés ailleurs.
L'enregistrement des débats est systématique seulement dans le cas des affaires
judiciaires car les procès-verbaux constituent un élément de la procédure. En
revanche l'enregistrement des pourparlers est superflu pour les autres questions
et les autres assemblées ecclésiastiques ".
Sardique (343)
La promulgation du symbole de Nicée ne met pas un terme à la controverse
christologique, avivée par le regain de faveur dont bénéficient les anti-nicéens à
la fin du règne de Constantin. Ses fils, Constant et Constance II, tentent une con
ciliation et choisissent comme lieu de réunion Sardique, entre les deux moitiés
de l'Empire. Un concile s'y déroule durant l'automne 343 et rassemble 170
évêques d'après Athanase d'Alexandrie. Les historiens du v° siècle Socrate et
Sozomène, dépendantd'Athanase, indiquentenviron300participantsd'Occident
-
et 76 d'Orient, tandis que Théodoret de Cyr donne 250 participants. Athanase
parle de plus de 300 évêques ayant souscrit en sa faveur. Il fournit la lettre
synodale avec 284 noms, mais précise que certains ont souscrit sans venir au
concile. Il affirme qu'avant le concile près de 63 évêques d'Asie, de Phrygie et
d'Isaurie avaient écrit en sa faveur, et donne un total de 344 évêques ". La

Louvain, 2004 (CSCO, 606, Subsidia, 116), p.537-538.


" H. KAUFHOLD, op. cit., p. 7-18 : C. MARKSCHIEs, Patrum Nicaenorum nomina, p. 275-283.
" A. WIKENHAUSER, « Zur Frage nach der Existenz von nizänischen Synodalprotokollen »,
in F. J. DOLGER (éd.), Konstantin der Grosse und seine Zeit. Gesammelte Studien. Festgabe
zum Konstantins-Jubiläum 1913 und zum goldenen Priesterjubiläum von Mgr Dr.
A. de Waal, Freiburg im Breisgau, 1913, p. 122-125.
" E. CHRYsos, « Konzilsakten und Konzilsprotokolle vom 4. bis 7. Jahrhundert », AHC,
15, 1983, p.31 et 38.
* ATHANASE D'ALExANDRIE, Histoire des ariens, 15, 3, p. 190, l. 14 (170) ; ID., Apologie
contre les ariens, 48, 2-50, 3, p. 124, l. 29-p. 132, l. 3 (284) ; ibid., 50, 3, p. 132, l. 4-7 ;

20
INTRODUCTION

différence (284 + 63 = 347) s'explique peut-être par la souscription de clercs


dépourvus de la dignité épiscopale.
Le dénombrement des participants est compliqué par la division en deux
conciles rivaux. Hostiles à Nicée, les évêques des diocèses d'Asie, du Pont et
d'Orient quittent Sardique après l'envoi d'une lettre synodale dont la liste des
souscriptions est connue par Hilaire de Poitiers. Elle compte 73 noms, dont une
vingtaine d'évêques d'Asie *. Hilaire fournit aussi la lettre synodale envoyée par
les Occidentaux au pape Jules. Cette lettre contient 60 noms chez Hilaire, 284
chez Athanase *. La liste d'Hilaire précise le siège des signataires qui appa
raissent sans ordre apparent. En revanche, la liste d'Athanase, qui ne précise ni
la dignité ni le siège, dispose plus ou moins les signataires par province, sauf
pour le premier tiers de la liste. Nous relevons la présence d'un seul prélat d'Asie,
un évêque de l'île de Ténédos.
Comme pour Nicée, il n'y a pas traces d'actes conciliaires. Notons l'existence
de deux listes latines conservées dans un manuscrit de la bibliothèque capitulaire
de Vérone et éditées en 1738 par Scipione Maffei. La première liste, avec 27
signatures sans mention de siège ni de province, termine la lettre adressée par les
Occidentaux aux Églises de Maréotide. La seconde liste, dans une lettre d'Atha
nase aux mêmes Églises, est souscrite par 61 Pères (évêques et légats) dont une
vingtaine sans précision géographique º. De nouveau, l'évêque de Ténédos est
le seul représentant du diocèse d'Asie. Ces deux lettres ne rassemblent pas les
souscriptions de tous les évêques présents au concile des Occidentaux. Le dernier
signataire de la lettre synodale précise qu'il a souscrit à la place des autres
évêques. Dans sa lettre, Athanase fournit ce détail : « et même si tous les évêques
ne sont pas venus souscrire, cependant (les décrets) sont souscrits par tous (les
évêques), et ils ont souscrit pour tous (les évêques) » (et licet non omnes scribere
episcopi occurrerunt, attamen ab omnibus scripta sunt, et pro omnibus scripse
runt) *.

Séleucie d'Isaurie (359)


Désireux de rétablir l'unité confessionnelle de l'Empire, Constance II réunit
les évêques de la partie occidentale en concile à Rimini. Forts de l'appui impérial,
les chefs du parti anti-nicéen obtiennent de leurs adversaires la souscription à un
symbole définissant le Fils comme semblable (ou homoios) au Père. De leur côté,
les évêques orientaux sont rassemblés à Séleucie d'Isaurie, le 27 septembre 359.
A la différence des autres conciles du Iv° siècle, nous avons une connaissance
précise de la chronologie des séances, du contenu des débats et des interventions

SocRATE, HE, II. 20, 5, p. 118, l. 1-3 (300 et 76) ; SozoMENE, HE, III, 12, 7, p. 117, l. 2-3
(300 et 76) : THÉODORET DE CYR, HE, II, 7, 1, p. 100, l. 16-17 (250) ; cf. NICÉTAs CHONIATÈs,
Trésors de la foi orthodoxe, VI, 13, PG, 140, col. 20 B ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 12,
PG. 146, col. 257 B.
* HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 74-78.
* Ibid. B II. 4.p. 126-139 ; ATHANASE D'ALExANDRIE, Apologie contres les ariens, 48, 2
50.3.p. 123-132.
* CoNcILE DE SARDIQUE, Lettre synodale aux Églises de Maréotide, PG, 26, col. 1332 C
1333 B : éd. TURNER, EOMIA, I, 2,4, p. 657 sq. (non vidi) ; ATHANASE D'ALExANDRIE, Lettre
aux Églises de Maréotide, col. 1334A-1335 C ; éd. TURNER, op. cit., p. 659-662 (non vidi).
* CoNcILE DE SARDIQUE, op. cit., col. 1333 A-B ; ATHANASE, op. cit., col. 1334 A.

21
INTRODUCTION

les plus notables grâce à Hilaire de Poitiers et Sabinos d'Héraclée qui ont participé
au concile. Composée vers 375 et aujourd'hui perdue, l'œuvre de Sabinos s'appa
rente plus à un traité polémique anti-nicéen qu'à un recueil d'actes conciliaires
malgré son titre (Xuvoyoyń). Elle est connue par Socrate et Sozomène qui l'ont
utilisée à la place des actes originaux *. Sabinos reflète le courant homéousien
majoritaire à Séleucie d'Isaurie, à la fois hostile à Nicée et aux ariens. Son parti
pris explique l'importance accordée aux représentants homéousiens.
Le concile de Séleucie réunit environ 150 membres d'après Socrate, 160
selon Athanase *. Hilaire compte 105 homéousiens, un petit groupe de nicéens
d'Égypte et 19 évêques anoméens (ariens radicaux). De leur côté Épiphane et
Socrate mentionnent respectivement 43 et 36 anoméens º, regroupant sans doute
de manière polémique les véritables anoméens avec les ariens modérés ou :
homéens. Pour le reste, les partisans de Nicée ne devaient pas être plus d'une
dizaine. Les listes de présence ont disparu et il reste une liste de souscriptions et
une liste de condamnations. Épiphane fournit la liste des prélats qui ont souscrit
à la profession de foi homéenne rédigée le 28 septembre. Cette liste indique 42
évêques avec leur siège, sauf pour les cinq premiers, les membres les plus
importants dont le siège est connu *. On compte neuf évêques du diocèse d'Asie
venus de Lydie, de Lycie, des Îles et des deux Phrygie.Après l'échec des discus
sions, les homéousiens déposent le 1" octobre les principaux évêques homéens.
Athanase indique neuf évêques déposés et huit excommuniés. Les autres sources
mentionnent seulement huit évêques déposés *.
Constantinople (360)
Le triomphe du parti homéousien est de courte durée en raison du soutien
apporté par Constance II aux homéens. A la fin de 359, l'empereur obtient par la
contrainte que les délégués homéousiens du concile de Séleucie d'Isaurie
souscrivent à la profession de foi homéenne du concile de Rimini. Au début de
360, les dirigeants du parti homéen se réunissent dans la capitale avec les évêques
de la province voisine de Bithynie qui leur est acquise. Les actes de ce synode
sont perdus à l'exception de la lettre synodale à l'évêque d'Alexandrie. Elle est
conservée par Théodoret, mais Sozomène constitue la source principale car il
fournit la liste des évêques homéousiens déposés, parmi lesquels les évêques de
Cyzique, de Pergame et de Sardes. Sozomène a dû employer des actes rédigés
dans un sens homéen plutôt que la collection conciliaire homéousienne de Sabi
nos " Ajoutons une troisième source négligée : la Chronique pascale. Le synode
* W.-D. HAUSCHILD, « Die antinizänische Synodalaktensammlung des Sabinus von Hera
klea », VigChr, 24, 1970, p. 113-114.
*SoCRATE, HE, II, 39,5, p. 169, l.9;ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 1, p.239, l. 14.
º HILAIRE DE PorTIERs, Contre Constance, 12, SChr, 334, p. 192-194 : ÉPIPHANE DE SALA
MINE, Panarion, 73, 26,8, t. III, p. 301, l. 13 ; SoCRATE, HE, II, 39, 16, p. 170, l. 16.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 26, 1-8, p. 299-301.
* ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 7-10 ; SULPICE SÉvÈRE, Chro
niques, II, 42, 6, éd. HALM, p. 96, l. 7-8, 8-13 ; éd. SENNEvILLE-GRAvE, p. 322, l. 22-28 ;
SoCRATE, HE, II, 40, 43, p. 176, l. 3-8 : CAssIoDoRE, HE, V. 34, 38, p. 274, l. 197-p. 275,
l. 205.
" THÉODORET DE CYR, HE, II, 28, p. 163-165 : SozoMÈNE, HE, IV, 24, p. 178-181 ; cf.
W.-D. HAUsCHILD, op. cit., p. 119.

22
INTRODUCTION

y est daté de 360 et l'intronisation d'Eudoxios, le nouvel évêque de la capitale,


du 27 janvier. La Chronique pascale indique la présence de 72 évêques et fournit
une liste de souscriptions de seulement 53 prélats sans mention de siège. La
différence d'effectif s'explique par la formule « et les autres (évêques) » placée
à la fin de la liste ". Sozomène indique 50 participants à ce synode *. Dans les
deux cas, le nombre prouve que le synode rassemble des évêques venus de plu
sieurs provinces et non de la seule Bithynie. Des identifications sont possibles
avec des évêques homéens présents à Séleucie d'Isaurie.

Lampsaque et ses suites (364-366)


Cette cité accueille vers l'automne 364 un synode des évêques homéousiens
d'Hellespont, de Bithynie ou d'autres provinces qui partagent cette foi. De nou
veau, les historiens de l'Église duv° siècle compensent en partie l'absence d'actes
conciliaires *. Les Pères confirment la profession de foi d'Antioche de 341,
annulent celle de Rimini, condamnent l'anoméisme, rétablissent les évêques des
titués à Constantinople et déposent les chefs du parti homéen. Mais ces derniers
bénéficient du soutien de Valens qui renouvelle le 5 mai 365 les condamnations
prononcées en 360. Il réunit un synode homéen à Nicomédie et contraint Éleusios
de Cyzique, la principale figure du courant homéousien, à y souscrire. En réaction,
les évêques homéousiens tiennent des synodes à Smyrne, en Pisidie, en Isaurie,
en Pamphylie, en Lycie et dans d'autres lieux non précisés par les sources. Une
ambassade est envoyée pour gagner le soutien du pape Libère et lui remettre une
lettre synodale conservée sans liste de souscriptions *. La réponse de Libère, en
366, transmise par Socrate et Cassiodore, nomme 64 évêques (61 dans la version
latine) sans leur siège *. Des identifications sont possibles, mais le nombre de
synodes homéousiens en Asie Mineure interdit de considérer les destinataires de
la lettre pontificale comme des évêques du seul diocèse d'Asie.

Constantinople I (381)
Empereur en 379, Théodose I" est favorable au Fils consubstantiel (homo
ousios) avec le Père. Dès 380, il promulgue un édit qui impose la foi de Nicée et
plusieurs lois qui répriment les dissidents. Il convoque dans la capitale un concile
qui s'ouvre en mai 381. Les actes conciliaires ont disparu, nous ne possédons ni
liste de présence ni procès-verbaux. Le nombre des Pères conciliaires est de 150
selon la tradition. Il est plus élevé à l'ouverture du concile qui accueille des
partisans de la foi de Nicée, mais aussi 36 évêques homéousiens, en particulier
d'Hellespont. Le débat sur le Saint-Esprit entraîne le départ des homéousiens
dont on ne connaît que les principaux membres, parmi lesquels les évêques de
Cyzique et d'Éphèse. Le concile s'achève le 9 juillet par une lettre synodale
adressée à Théodose I" et une série de canons, le premier anathématisant toute
hérésie, en particulier celle des anoméens, des homéens et des homéousiens.
L'original de la définition dogmatique ou Tome et des anathématismes a disparu.

" Chronique pascale, a. 360, p. 543-544.


* SozoMENE, HE, IV. 24, 1, p. 178, l. 11.
* SocRATE, HE, IV, 4, p. 232 ; SozoMÈNE, HE, VI, 7, 1-9, p. 245-246.
* SoCRATE, HE, IV. 12, 10-20, p. 239-240 ; SozoMENE, HE, VI, 11, 1-3, p. 250-251.
* SocRATE, HE. IV. 12, 22, p. 240-241 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 25, 1, p. 423 ; Ph. JAFFÉ,
Regesta Pontificum Romanorum, I, p. 35, n. 228.

23
INTRODUCTION

Ces documents sont connus par la lettre des évêques orientaux réunis à Constan
tinople en 382 (listes et procès-verbaux perdus) envoyée au pape Damase et aux
évêques rassemblés en synode à Rome ". Il existait une collection privée des
canons de 381 et 382, propriété de l'évêque Palladios d'Amasée, attesté en 431.
Cette collection a été constituée par un Valérianos, soit l'évêque d'Amasée pré
sent à Constantinople en 381, soit l'évêque d'Iconium présent à Éphèse en431 ".
Déjà en 451, on ne possédait plus les actes de Nicée et de Constantinople, mais
seulement leurs décisions réunies en un codex *.
La tradition a conservé la liste des évêques qui ont souscrit aux canons en
381. Nous avons collationné les cinq versions existantes. Jusqu'à la fin du
xIx° siècle, on connaissait deux listes latines anciennes. La première, de Denys le
Petit, a été publiée dans la seconde moitié du xvIII° siècle. Elle compte 155
évêques ou représentants d'évêques (prêtres, lecteur) classés par province avec
leur siège ". Les délégations sont inégales, indice de l'adhésion ou, en creux, de
l'opposition au credo de Nicée-Constantinople. On compte 74 clercs d'Orient,
56 d'Asie (dont 49 des quatre provinces de l'est et du sud du diocèse), 16 du
Pont, 8 de Thrace et 2 d'Egypte. Il convient de rapporter ces chiffres au nombre
de sièges existant dans chaque diocèse. La Prisca canonum interpretatio latina, --
éditée au xvIII° siècle, est une liste de 157 noms plus récente et plus fautive ".
Une liste syriaque de 153 noms est fournie par la Chronique de Michel le Syrien,
publiée au début du siècle dernier ". Les évêques ou leur délégué sont indiqués
avec leur siège et disposés par province. La dernière liste, la seule en grec, a été
publiée en 1914 * d'après deux manuscrits de Patmos datés de 800 environ. Les
noms des 153 membres présents ou représentés et leur disposition se retrouvent
à quelques détails près dans les listes de Denys le Petit et de Michel le Syrien.
Plus récemment, on a édité une liste bilingue grec-syriaque du manuscrit Mardin
Orth. 309. Dans nombre de cas, cette liste de 156 ecclésiastiques permet
d'améliorer les listes latines et la liste grecque de Patmos ".

* THÉODORET DE CYR, HE, V, 9, 1-18, p. 289-294 : CAssIoDoRE, HE, IX, 14, p. 510-516.
" E. ScHwARTz, « Die Kanonessammlungen der alten Reichskirche », ZSavRG, 56, Kan.
Abt., 25, 1936, p. 23 ; repris in ID., Gesammelte Schriften, IV. Zur Geschichte der alten <
Kirche und ihres Rechts, Berlin, 1960, p. 181-182 (Valérianos d'Iconium), contra
E. HoNIGMANN, « The Original Lists of the Members ofthe Council of Nicaea, the Robber
Synod and the Council of Chalcedon », Byzantion, 16, 1942-1943, p. 21 (Valérianos
d'Amasée).
<
* E. CHRYsos, « Die Akten des Konzils von Konstantinopel I (381) », in G. WIRTH (éd.),
Romanitas - Christianitas. Untersuchungen zur Geschichte und Literatur der römischen
Kaiserzeit Johannes Straub zum 70. Geburtstag am 18. Oktober 1982 gewidmet, Berlin
New York, 1982, p.428.
* MANSI, III, col. 568 A-572 B.
* MANSI, VI, col. 1176 B-1 181 B.
" MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 313 B-320 B.
* C. H. TURNER, « Canons attributed to the Council of Constantinople, A.D. 381, together with
the names of the bishops, from two Patmos MSS IIOB IIOT », JThSt, 15, 1914, p. 161-178.
* H. KAUFHOLD, « Griechisch-syrische Väterlisten der frühen griechischen Synoden »,
OrChr, 77, 1993, p. 72-78 et 42 ; V. RUGGIERI, « The IV Century Greek Episcopal Lists in
the Mardin Syriac. 7 (olim Mardin Orth. 309/9) », OCP, 59, 1993, p. 342-351.

24
INTRODUCTION

Constantinople (394)
En 394, un synode se déroule dans la cathédrale Sainte-Sophie et rassemble
37 évêques venus dans la capitale pour mettre un terme au schisme de l'Église de
Bostra. Le nombre d'évêques présents, l'identité et les interventions des membres
les plus éminents à la séance du 29 septembre sont connus par un ouvrage du
pape Pélage I", Pour la défense des Trois Chapitres, sans doute rédigé au début
de l'année 554, alors qu'il était encore diacre. Une liste de vingt noms et plusieurs
interventions sont transmises par un recueil grec de décisions synodales et de
décrétales des évêques de Constantinople et, par erreur, comme 135° canon du
concile de Carthage de 419 chez Théodore Balsamon, un canoniste byzantin du
xIr siècle. La réédition de la version grecque a montré que la liste des membres
connus du synode de394 suit un ordre protocolaire : les archevêques d'Alexandrie,
de Constantinople et d'Antioche, les métropolites puis les évêques. Les versions
du recueil de droit canon et de Théodore Balsamon dérivent d'une même source,
la Collection des XIVtitres. Elles ont été combinées avec la version de Pélage en
une nouvelle édition ".

2. D'Éphèse à Chalcédoine (401-451)


La controverse chrysostomienne (400-404)
Lors d'une réunion du synode permanent à Constantinople sous l'évêque Jean
Chrysostome, vraisemblablement au printemps400, l'évêque d'Éphèse est accusé
d'avoir commis sept délits par l'un de ses évêques suffragants. L'échec d'une
commission d'enquête, le décès de l'accusé et une lettre d'invitation du clergé
d'Éphèse et des évêques d'Asie incitent Jean Chrysostome à se rendre sur place.
Il réunit à Éphèse au début de 401 un synode dont les listes et les procès-verbaux
sont perdus. Leur existence est attestée par le biographe de Jean Chrysostome,
Palladios, témoin de cette réunion. Le synode rassemble tous les évêques de Lydie,
d'Asie, de Carie et de Phrygie, au total 70 prélats, soit plus que les 41 sièges con
nus au Iv° siècle et moins que les 80 sièges attestés entre 325 et 431. Les noms et
les sièges ne sont pas indiqués. Le déroulement et les décisions sont connus par
Palladios º. Le prestige de Jean Chrysostome semble à son zénith, mais son rigo
risme ascétique et ses interventions en dehors de son ressort, comme à Éphèse,lui
valent de sérieuses inimitiés.Un synode de 44 membres dont 36 évêques égyptiens
a lieu en septembre 403 dans la villa dite du Chêne, près de Chalcédoine. L'assem
blée convoque Jean Chrysostome qui refuse de comparaître et réunit de son côté
un synode formé de 7 métropolites et 33 évêques de plusieurs provinces*. Si les
listes des deux synodes sont perdues, le contenu des treize séances du synode du
Chêne est connu par Photius qui en a résumé les procès-verbaux au Ix° siècle ".

" PÉLAGE I", Défense des Trois Chapitres, II, p. 9-10 ; Sententiae synodales et sanctiones
pontificiae, PG, 119, col. 821 C-825 A ; THÉODORE BALsAMON, In can. CXXXV conc.
Carth., PG. 138, col. 449 C-454 A ; cf. E. GERLAND et V. LAURENT, Corpus Notitiarum
episcopatuum, I, Chalcédoine, 1936, p. 5 et 8 ; E. HoNIGMANN, Trois mémoires posthumes,
Bruxelles, 1961, p. 4-16.
* PALLADIos, Dialogue, XIII-XV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 83-91 ; éd. MALINGREY et LE
cLERcQ, p. 272-296.
* Ibid. VIII, p.48, l. 18-20 ; p. 172, l. 177-179.
* PHoTIUs, Bibliothèque, 59 (Synode du Chêne), t. I, p. 52-57.

25
INTRODUCTION

Éphèse I (431)
La période qui s'ouvre avec le concile d'Éphèse en 431 et se termine par le
concile de Constantinople II en 553 constitue le « siècle d'or » des sources
conciliaires. Leur édition par le philologue allemand Eduard Schwartz occupe la
première série des Acta conciliorum œcumenicorum (abrégés en ACO). Il n'est
pas question de présenter tous les documents, mais d'offrir un aperçu des diffé
rentes collections. Le concile d'Éphèse est convoqué par Théodose II pour le
7 juin 431 afin de régler le conflit entre les évêques Nestorius de Constantinople
et Cyrille d'Alexandrie. Par une décision unilatérale, Cyrille ouvre le concile le
22 juin 431 sans attendre l'arrivée de la délégation orientale hostile à ses positions
dogmatiques, et obtient la destitution de Nestorius en son absence. L'arrivée des
Orientaux le 26 juin aboutit à l'ouverture d'un concile rival qui dépose Cyrille et
l'évêque d'Éphèse, son principal allié.Au terme d'un imbroglio qui occupe l'été
431, le concile se termine dans la discorde et la confusion par l'élection en oc
tobre d'un nouvel évêque de Constantinople et la fuite de Cyrille à Alexandrie.
Les six premiers fascicules des ACO sont occupés par la Collectio Vaticana.
Il s'agit de la version grecque privilégiée par Eduard Schwartz alors qu'elle
représente la version la plus récente et la plus remaniée en faveur de Cyrille. Elle
rassemble des documents préconciliaires liés à sa controverse avec Nestorius
entre 429 et 431 (ACO, I, 1, 1). On trouve aussi des documents conciliaires avec
les procès-verbaux des séances cyrilliennes du 22 juin, 10, 11, 16 et 17 juillet, ou
extra-conciliaires comme des lettres, des sermons ou des mandements impériaux
(ACO, I, 1, 2-3). L'habitude d'ajouter ces documents aux actes des conciles
s'explique par des raisons de propagande religieuse ". Le volume suivant est
occupé par des documents post-conciliaires, pour l'essentiel les lettres des négo
ciations de paix entre Cyrille et Iôannès d'Antioche en 432-433 (ACO, I, 1, 4).
La composition de la Collectio Vaticana est ensuite moins rigoureuse. Elle ras
semble un exposé dogmatique de Cyrille, la définition de Nicée, des lettres de
Nestorius, de Théodose II et de Cyrille, antérieures au concile ou contemporaines,
les actes de la séance du 26 juin du concile des Orientaux et des lettres de cette
assemblée (ACO, I, 1, 5). Les derniers documents de la Collectio Vaticana ont de
nouveau pour objet la controverse entre Nestorius et Cyrille, avec en particulier
le Contre Nestorius de Cyrille, la critique de ses douze capitula par Théodoret de
Cyr, la réponse de Cyrille et l'apologie de ses capitula (ACO, I, 1,6). La collection
grecque la plus ancienne est la Collectio Seguierana qui, avec la Collectio Athe
niensis elle aussi achevée avant 811, offre des documents absents de la Collectio
Vaticana. On trouve un traité de Cyrille sur la Mère de Dieu, une autre apologie
de ses capitula et plusieurs symboles. Son originalité réside dans les documents
du concile des Orientaux (lettres, pétitions, homélies) et les actes de la séance du
22 juillet du concile cyrillien et de séances indéterminées. La fin est occupée par
des lettres post-conciliaires, en particulier de Célestin I" et Sixte III, et par des
documents sur la réunification de l'Église (ACO, I, l, 7). Ce volume se termine
par deux collections mineures dont les documents trouvent leur équivalent dans
la Collectio Vaticana, hormis un mémoire et une homélie de Cyrille, et une
homélie de l'évêque Paulos d'Émèse sur la paix de 433.
Même si les procès-verbaux d'Éphèse ont été rédigés en grec, c'est dans les
collections latines qu'on trouve les versions les plus anciennes et les moins rema

" E. SCHWARTz, « Zweisprachigkeit in den Konzilsakten », Philologus, 88, 1933, p. 248.

26
INTRODUCTION

niées. Le premier volume correspond à la Collectio Veronensis, plus brève que


les autres collections latines. Elle rassemble des actes préconciliaires, conciliaires
(dont un montage des séances du 22 juin et du 22 juillet) et post-conciliaires avec
un parti pris cyrillien. Elle est d'inspiration romaine car elle recèle de nombreux
documents de la chancellerie pontificale et doit dater du vi° siècle (ACO, I, 2). La
Collectio Turonensis est la plus ancienne collection latine (ACO, I, 3), constituée
vers le milieu du vi° siècle ou peu avant avec des documents rassemblés à
Alexandrie (d'où leur caractère procyrillien) et peut-être aussi à Constantinople
(d'où les pièces extra-conciliaires). La Collectio Casinensis, éditée dans le même
volume, est inégale. La première partie, favorable à Cyrille, reprend des pièces
fournies par la Collectio Turonensis. En revanche, la seconde partie (ACO, I, 4)
est originale carelle contient des documents uniques en faveur des Orientaux. Ils
proviennent surtout de la Tragœdia, une œuvre apologétique perdue du comte
Eirènaios, un ami de Nestorius présent au concile. Les deux parties de la Collectio
Casinensis sont du diacre romain Rusticus, qui a établi une traduction à partir de
manuscrits grecs et latins disponibles dans le monastère des Acémètes, sur le
Bosphore. Ilacomposé cette œuvre en liaison avec laquerelle desTrois Chapitres,
après la mort de Justinien (565). Le dernier fascicule d'actes latins (ACO, I, 5)
rassemble plusieurs collections. La première, la Collectio Palatina, est une œuvre
composite. Les deux premiers tiers sont de Marius Mercator, écrivain latin établi
à Constantinople au plus tard en 429, qui a réuni dans son Commonitorium des
textes pour alimenter la controverse contre Nestorius et Pélage. Il fournit des
sermons, des homélies et des lettres de Nestorius dont l'original grec est perdu.
Le dernier tiers est occupé par un florilège lié aux Trois Chapitres, du deuxième
quart du vi° siècle. La Collectio Sichardiana est composée surtout de lettres post
conciliaires regroupées à la même époque que la Collectio Palatina, mais en
faveur des Trois Chapitres. De la Collectio Quesneliana sont tirées seulement
une lettre d'Athanase d'Alexandrie et deux de Cyrille. Enfin, la Collectio Winte
riana contient des documents connus par la Collectio Atheniensis dont elle doit
dériver. Elle aurait été composée entre le vII° et le Ix° siècle ".
Il faut ajouter une version copte connue par deux manuscrits fragmentaires
découverts à Akhmîm, en Haute Égypte, près de l'actuelle Sohag. Ils ont fait
l'objet d'une édition et d'une traduction française à la fin du xIx° siècle, et d'une
traduction allemande sans édition au début du siècle dernier ". La version copte
relate des événements qui se déroulent entre le 22 mars (départ du monastère de
Pbôou du protagoniste, l'higoumène Victor) et la séance du 22 juin du concile
cyrillien. Elle fournit des documents sans équivalent dans les ACO mais d'une
historicité douteuse. Deux passages présentent un intérêt prosopographique : le

" À propos des collections conciliaires, voir les introductions d'E. ScHwARTz aux ACO ;
E. AMMAN. « L'affaire Nestorius vue de Rome », RSR, 23, 1949, p. 12-22 ; C. FRAIssE
CoUE, La crise initiale du concile d'Éphèse (428-1" juillet 431), Paris, 1991, thèse dacty
lographiée, I. p. 11-31 ; R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon,
Liverpool. 2007, 1, p. 78-85.
* U. BoURIANT, La Bibliothèque du Deir-Amba Shenoudi. 2" partie : Actes du concile
d'Éphèse, in Mémoires publiés par les membres de la mission archéologique française au
Caire. VIII, 1, 1892 ; W. KRAATz, Koptische Akten zum Ephesinischen Konzil vom Jahre
431. Ubersetzung und Untersuchungen, Leipzig, 1904 (TU, 11, 2) ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ,
op. cit.. t. I. p. 41-56.

27
INTRODUCTION

premier est la liste des 36 évêques partisans de Nestorius dans une lettre du
concile cyrillien à l'empereur le 1" juillet. Toutefois, la Collectio Vaticana et la
Collectio Turonensis offrent, l'une en grec et l'autre en latin, une liste de meilleure
qualité avec 33 noms ". Le deuxième passage est le procès-verbal incomplet de
la séance du 22 juin avec une liste de présence de 159 noms et les interventions
des évêques en faveur de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius. Là encore, les
versions grecque et latine sont d'un plus grand intérêt *. La version copte a été
rédigée dans un but apologétique et hagiographique, ce qui en limite la valeur.
Elle dépeint Cyrille en champion de l'orthodoxie et fait de Victor un personnage
éminent, ce qu'aucune source grecque ou latine ne confirme.
Dans les notices des évêques du diocèse d'Asie présents à Éphèse du côté de
Cyrille (plus de 50) ou de Nestorius et d'Iôannès d'Antioche (moins de 30), nous
renvoyons aux collections selon l'ordre de l'édition d'Eduard Schwartz. Les
collections grecques sont donc mentionnées avant les collections latines, la ver
sion copte rejetée à la fin. Pour les mentions des prélats sur les listes de présence,
de souscriptions ou d'intervention, nous n'indiquons pas la place dans chaque
collection, mais d'après la première collection éditée, la Collectio Vaticana. Ce
choix peut sembler malheureux car c'est la collection la plus récente et la plus
remaniée. Mais, pour les évêques d'Asie, les mentions ne varient que d'une ou
deux places selon les collections. Lorsque les écarts sont plus importants, nous
les indiquons. De même, quand l'ordre des évêques offre des variantes, surtout
parmi les métropolites et les archevêques, ou que des personnages présents dans
certaines collections sont absents dans d'autres, nous le précisons en rappelant la
valeur de chaque collection.

Éphèse « II » et ses origines (448-449)


Au synode permanent à Constantinople, le 8 novembre 448, Eutychès, un
archimandrite de la capitale, est accusé d'hérésie. À l'issue de son interrogatoire,
il est condamné et destitué le 22 novembre : 30 évêques (11 d'Asie) et 24 archi
mandrites souscrivent à cette décision. Eutychès fait appel de ce jugement au
pape Léon, à Dioskoros d'Alexandrie, à la population de la capitale et bénéficie
de l'appui de la cour. Le 8 avril 449, Théodose II ordonne la révision de son
procès. Le 13 avril, un nouveau synode de 34 évêques (14 d'Asie) confirme la
sentence. Le 27 avril, une seconde révision instruite par de hauts magistrats
aboutit à la même conclusion, mais à la demande de Dioskoros, Théodose II
convoque un concile pour le 1" août à Éphèse. La première séance se déroule le
8 août en présence de 130 évêques. L'assemblée est dominée par Dioskoros :
Eusébios de Dorylée, l'accusateur d'Eutychès, et l'évêque Flavianos de Constanti
nople, président des synodes de 448-449, sont condamnés et déposés. Eutychès
est réhabilité. Les séances suivantes, au nombre et à la chronologie imprécis,
traitent de sept évêques hostiles au monophysisme et aboutissent à la destitution
de six d'entre eux. Toutes ces décisions sont confirmées par Théodose II *.

º Actes coptes d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 37-38 : tr. KRAAIz, p. 36-37 ; cf. ACO, I,
1, 3, p. 12, l. 33-p. 13, l. 4 : ACO, I, 3, p. 98, l. 11-27.
* Ibid., tr. BoURIANT, p. 60-139 ; tr. KRAATz, p. 61-129 ; cf. ACO, I, l, 2, p. 3-31 ; ACO, I,
3, p. 52-63.
º E. ScHwARTz, Der Prozeß des Eutyches, in SBerBayer, phil.-hist. Abteilung, 1929, Heft
7, p. 6-93 , G. MAY, « Das Lehrverfahren gegen Eutyches im November des Jahres 448.

28
INTRODUCTION

L'importance dogmatique de l'affaire d'Eutychès explique la conservation


des minutes de son procès, les seules d'un synode permanent parvenues intactes.
Elles ont été étudiées au concile d'Éphèse en 449 dont les actes de la première
séance ont, à leur tour, été lus à la première séance du concile de Chalcédoine, le
8 octobre 451. Les enregistrements de ces assemblées se trouvent donc enchâssés
les uns dans les autres. La lecture est en outre compliquée par les commentaires
impromptus d'évêques des assemblées postérieures. Il est parfois difficile de
démêler l'écheveau des interventions car certains personnages ont été présents à
toutes ces réunions, sauf la seconde révision qui se limite à un interrogatoire de
témoins et à la mise par écrit de leurs dépositions. La tournure juridique de
l'affaire, l'accusation de falsification, les revirements, la nécessité enfin de véri
fier les propos de chacun expliquent le soin apporté à la conservation des procès
verbaux.
Eduard Schwartz a édité ensemble les actes des différentes assemblées entre
448 et 451 puisqu'ils se trouvaient réunis dès l'origine. Hormis deux collections
de lettres, les actes grecs de la première séance du concile d'Éphèse étudiés au
concile de Chalcédoine occupent l'essentiel du premier volume (ACO, II, 1, 1).
La version grecque des actes est établie d'après une demi-douzaine de manuscrits.
Les deux plus importants sont le Venetus 555 du xI° siècle et le Vindobonensis
hist. gr. 27 du xII° siècle, et remontent à une version établie après le concile de
553. Les actes conservent les listes de présence et de souscriptions, les interroga
toires, les interventions des membres et les pièces fournies par chacune des
parties. Ils indiquent la chronologie précise des séances du synode de 448 et des
deux révisions de 449. À la différence des actes d'Éphèse de 431, ceux des
réunions à Constantinople de 448-449 semblent plus objectifs, dans la mesure où
les deux camps avaient intérêt à les conserver pour disculper ou condamner
Eutychès, Flavianos et Eusébios. En revanche, les actes du concile de 449 sont
sujets à caution car les débats ont été menés par Dioskoros. Les actes de ces
assemblées ont fait l'objet de critiques au cours de leur examen. La méthode des
secrétaires est elle-même discutable car leur consignation des interventions n'est
pas systématique. Au synode du 13 avril 449, un secrétaire de Constantinople
déclare qu'il est fréquent d'attribuer les propos d'un seul à tout le synode quand
ils ont été approuvés par écrit ou par acclamation. Le même individu reconnaît
que de nombreux propos ne sont pas consignés sans demande expresse (du
président de séance ou des membres de l'assemblée) ".
La négligence des secrétaires semble courante : Augustin relate une conférence
à Cirta en 395/7 où les secrétaires cessent leur travail car ils estiment que les
interventions sont trop désordonnées, ce qui n'empêche pas de poursuivre les
débats *. Il insiste sur la surveillance exercée lors de la rédaction des actes du
synode de Zerta de 412, où l'on échange les secrétaires de chaque partie pour
contrôler l'enregistrement des propos tenus *. Durant les réunions tenues entre
448 et 451, les adversaires s'accusent de mal consigner les débats et surtout de
les falsifier A Chalcédoine, Dioskoros est accusé d'avoir empêché les secrétaires
des autres participants de prendre des notes pour remanier ensuite à loisir les

Zur Vorgeschichte des Konzils von Chalkedon », AHC, 21, 1989, p. 1-61.
*ACO. II. 1, 1, p. 170, l. 34-p. 171, I. 2 : ACO, II, 1, 1, p. 173, l. 32-34.
* AUGUsTIN, Lettres, XLIV, 2, CSEL, 34, 2, p. 111, l. 3-7.
* Ibid., CXLI, 2, CSEL, 44, p. 236, l. 20-25.

29
INTRODUCTION

procès-verbaux. Cet incident confirme le fait que les deux autres présidents du
concile de 449, les évêques de Césarée de Cappadoce et de Jérusalem, avaient
chacun un secrétaire chargé de noter les débats.
Les actes de 448-451 existent en deux versions latines. La première ou Collec
tio Novariensis de re Eutychis (ACO, II, 2, 1), transmet des actes de la première
séance du concile de 449 rassemblés sur ordre du pape Léon I" avant le concile
de Chalcédoine. Les actes des synodes de 448-449 ont été laissés de côté pour
une raison inconnue. Cette collection présente des extraits ou des résumés d'actes
qui omettent les listes de présence, d'interventions et de souscriptions. La seconde
version latine est plus récente d'un siècle. Elle a été achevée en août 566 par le
diacre Rusticus. Comme dans la version grecque, les actes des synodes de 448
449 et des conciles de 449-451 se trouvent mêlés (ACO, II, 3, 1). La version
latine reproduit la version grecque, mais des dépositions sont supprimées ou
abrégées quand le traducteur les a jugées trop nombreuses ou répétitives. Même
si les deux versions latines n'ont pas la valeur de la version grecque, elles
permettent de la compléter et de mieux connaître la version grecque originale
aujourd'hui disparue.
Les versions grecque et latines des actes de Chalcédoine transmettent les
procès-verbaux des réunions de 448-449 et de la première séance du concile
d'Éphèse du 8 août 449 Notre connaissance des autres séances dépend d'un
manuscrit lacunaire (British Museum Add. 14530) contenant une version syriaque
achevée le 10 mai535 par l'archimandrite du monastère Saint-Eusébios de Kafra,
à l'est d'Apamée. Le manuscrit a été édité en 1917 avec une traduction allemande,
des index et des commentaires ". Il ne suit pas le déroulement des débats de
manière aussi rigoureuse que les versions grecque et latines. La datation de la
deuxième séance du concile est ainsi discutée. D'après la version syriaque, les
Pères se réunissent le 22 août, mais une source contemporaine indique trois jours
entre la déposition de Flavianos (8 août) et celle de Domnos d'Antioche º, soit
le 10 août selon le mode de calcul de l'époque. La version syriaque fournit une
liste de présence calquée sur celle du 8 août et rassemble les procès de sept
évêques orientaux condamnés. La place occupée par chaque cas est inégale. Si
l'importance accordée à Domnos traduit la volonté des Pères d'Éphèse, en
revanche l'intérêt pour Ibas d'Édesse illustre les préoccupations de l'auteur du
manuscrit, contemporain de la querelle des Trois Chapitres. Le nombre élevé
d'affaires laisse penser que le concile d'Éphèse a connu plusieurs séances après
le 8 août. Il est impossible de proposer une datation même indicative car on
ignore si l'ordre de la version syriaque correspond à celui des séances. Des
reconstitutions ont été proposées ". Pour les affaires importantes, les débats sont
détaillés et les pièces (lettres, sermons, libelles) conservées. Les débats sont résu
més et les pièces sont absentes ou abrégées pour les autres procédures. En règle
générale, les listes de présence, de déclaration et surtout de souscriptions sont
incomplètes.

" Akten der Ephesinischen Synode vom Jahre 449, éd. J. FLEMMING, tr. G. HoFFMANN, in
Abhand. Gött., phil.-hist. Klasse, neue Folge, XV, 1, 1917.
* NESTORIUs, Le Livre d'Héraclide de Damas, p. 304.
"J.-P. MARTIN, Le pseudo-synode connu dans l'histoire sous le nom de Brigandage d'Éphèse
d'après les actes retrouvés en syriaque, Paris, 1875, p. 55-56 : C.-J. HEFELE et H. LECLERCQ,
Histoire des conciles, II, 1, tr., Paris, 1908, p. 620-621, n. 3.

30
INTRODUCTION

Les légats ont refusé la lecture des procès-verbaux de ces séances au concile
de Chalcédoine, arguant de l'illégalité du concile d'Éphèse de 449". Ils ont dû
rapidement disparaître après leur annulation. La condamnation du concile
d' Ephèse, qualifié de « brigandage » par le pape Léon en juillet 451, s'est peut
être accompagnée d'une destruction des procès-verbaux par damnatio memoriae.
Ils sont ignorés du concile de 553 alors qu'ils offraient des pièces à charge contre
Ibas d'Edesse et Théodoret de Cyr, deux des évêques anathématisés en 553. La
faible objectivité de ces procès-verbaux ne plaidait pas en faveur de leur conser
vation, sauf dans des milieux favorables à Dioskoros. La version syriaque n'est
pas exempte du soupçon de manipulation car elle émane d'un archimandrite qui
partage plus ou moins la doctrine de Dioskoros. Les actes conservés sont donc le
fait soit du parti monophysite, dominant en 449, soit du parti dyophysite, majo
ritaire en 451. Ils reflètent une vision partiale pour qui n'appartient à aucun de
ces groupes. En exil, Nestorius, volontiers polémique , écrit : « Parmi les choses
qui avaient été dites par eux, les partisans de Cyrille et d'Eutychès recueillaient
celles qui leur convenaient et choisissaient celles qui leur plaisaient ; les partisans
de Flavianos en faisaient autant à l'encontre de ceux-ci » ".

Chalcédoine (451)
La mort subite de Théodose II, le 28 juillet 450, et l'avènement de Marcien
renversent le rapport de force entre partisans et adversaires du monophysisme. Le
23 mai 451, Marcien convoque à Nicée un concile qui s'ouvre de manière infor
melle le 1" septembre, mais est transféré à Chalcédoine. L'objectif est d'annuler
les décisions du concile d'Éphèse de 449, d'innocenter les évêques condamnés et
de châtier leurs accusateurs. La première séance rassemble le 8 octobre 451 plus
de 340 participants, mais seulement cinq Occidentaux (trois légats italiens et
deux évêques africains). Les autres membres sont originaires d'Orient, d'Égypte,
du Pont, d'Asie et de Thrace. Les douze provinces du diocèse d'Asie sont re
présentées par des délégations importantes pouvant compter jusqu'à vingt
évêques.Seules les Îles, la Lycaonie et les deux Pamphylie envoient moins de dix
évêques chacune. Au total, la liste de présence mentionne 134 évêques d'Asie
regroupés par province, soit le plus grand rassemblement de prélats de ce diocèse
attesté par les sources. Les séances sont de nature doctrinale ou disciplinaire,
parfois les deux. La 1" et la 3° séance sont consacrées à l'instruction du procès de
Dioskoros qui est condamné et déposé, tandis que Flavianos, à titre posthume, et
Eusébios de Dorylée sont réhabilités. Les anciens membres du concile d'Éphèse,
la plupart présents en 451, échappent à toute sanction par souci de réconciliation.
Les séances des 10, 17 et 22 octobre, cette dernière en formation restreinte,
explicitent le dogme. Les discussions aboutissent à une séance solennelle le
25 octobre, en présence de l'empereur Marcien, et à l'approbation de la foi définie
aux réunions précédentes. La liste de souscriptions compte plus de 454 noms,
mais de nombreux métropolites ont souscrit pour leurs suffragants absents, un
procédé déjà utilisé au concile des Occidentaux à Sardique. Les dernières séances,
entre le 26 octobre et le 1" novembre, traitent de cas individuels, de querelles
entre prélats ou sièges rivaux et de l'approbation des nouveaux canons.

"ACO. II. 1.3, p. 38 [397], l. 6-14.


" NEsToRIUs, Le Livre d'Héraclide de Damas, p. 311 (tr. F. NAU).

31
INTRODUCTION

Le nombre élevé de listes fournies par la version grecque explique que les
actes de Chalcédoine constituent notre première source d'informations. Leur
examen révèle l'existence de 197 évêques, 3 chorévêques, 3 prêtres et 2 diacres
du diocèse d'Asie. Aucune source n'offre une telle richesse prosopographique.
Pour de nombreux sièges, nous ne connaissons entre 325 et 641 que l'évêque
présent ou représenté en 451. Les listes de Chalcédoine, comparées à celles de
Nicée et des deux conciles d'Éphèse, ont attiré l'attention d'Eduard Schwartz et
d'Ernst Honigmann *. Plusieurs souscriptions ont été corrigées, certains doublets
signalés, des identifications proposées. Eduard Schwartz a également interprété
l'absence de nombreux évêques de Lycaonie et de Phrygie Salutaire à la 3° séance
du 13 octobre, comme une réaction à l'absence des commissaires impériaux
(garants de la légitimation du concile par l'État") et à la condamnation de
Dioskoros pour des motifs disciplinaires et non dogmatiques. Les plus grandes
avancées concernent la genèse des actes. La rédaction des procès-verbaux de
Chalcédoine a été exécutée sous le contrôle des commissaires impériaux présents
à toutes les séances, hormis la 3°. La liste de présence de cette séance est indépen
dante des autres listes et acquiert un caractère plus original (d'où son absence par
exemple de la version latine). Pour les autres séances, les listes de présence
suivent un ordre hiérarchique et géographique traduisant une volonté de distinguer
lestitulaires des grands sièges, les légats et les métropolites du reste de l'épiscopat.
Les métropolites sont répartis par diocèse, sauf la Thrace et l'Illyricum, et les
évêques par province, à quelques exceptions près. La liste de souscriptions de la
séance solennelle du 25 octobre, la « liste uniforme » (Einheitsliste) selon la
formule d'Eduard Schwartz, a servi de modèle aux listes des autres séances. Elle
a été modifiée à l'occasion, mais de manière superficielle. Les listes de présence
ont été ajoutées a posteriori et non élaborées en 451, tandis que la « liste uni
forme » a été publiée avec la version officielle des actes vers 454, parfois au prix
de quelques inexactitudes ou d'ajouts anachroniques.
L'ordre et la numérotation des séances posent problème. Les versions grecque
et latine mentionnent les séances selon un ordre chronologique, mais intervertissent
la 2° et la 3° séance. Les actes grecs énumèrent dix-sept séances, les actes latins
seize par omission de la deuxième séance du 31 octobre. Il faut ajouter les deux
séances du 20 octobre placées à la fin des actes grecs, mais absentes de la version
latine. Plusieurs séances sont datées du même jour (20, 26, 30 et 31 octobre).
D'autres sources dénombrent moins de séances ". Sous la 7° séance non datée
(ou 15° selon la version latine) sont réunis les vingt-sept premiers canons approu
vés à différents moments. Cette séance est suspecte car dépourvue de listes et de

* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten der Synoden von Chalkedon, Nicaea und
Konstantinopel, in Abhand. Bayer, phil.-hist. Klasse, Neue Folge, Heft 13, 1937 ; E. HoNIG
MANN, « Sur les listes des évêques participant aux conciles de Nicée, de Constantinople et
de Chalcédoine », Byzantion, 12, 1937, p. 323-347 ; ID., « The Original Lists of the Mem
bers ofthe Council of Nicaea, the Robber-Synod and the Council of Chalcedon », Byzantion,
16, 1942-1943, p. 20-80.
º E. CHRYsos, « Konzilspräsident und Konzilsvorstand. Zur Frage des Vorsitzes in den
Konzilien der byzantinischen Reichskirche », AHC, 10, 1978, p. 8.
" ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 93, l. 16 (14 séances) : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIV,
ACO, II, 5, p. 123, l. 19-20 (12 sessions et 16 séances — in duodecim secretariis et sedecim
actionibus).

32
INTRODUCTION

débats. Seule la version grecque fournit les listes de présence des 2° et 3° séances.
C'est aussi le cas sous une forme abrégée pour les deux séances du 20 octobre, la
troisième séance du 26 octobre, celle du 29 octobre, la seconde séance du 30 oc
tobre et les deux premières séances du 31 octobre. La dernière séance est datée
du 28 octobre alors que le contenu des débats indique le 1" novembre. Le compte
rendu de la séance finale du 1" novembre mentionne l'existence d'une troisième
séance datée du 31 octobre dont les minutes sont lues le 1" novembre. L'ordre
des séances, respecté hormis pour les 2° et 3° séances, est rompu à la fin des
collections qui mentionnent deux séances datées du 20 octobre, bouleversant la
numérotation des autres séances indiquée sur les procès-verbaux. Devant une
telle complexité, il est impossible de numéroter avec certitude les séances à partir
du 20 octobre. Dans la rédaction des notices, les séances sont disposées de
manière chronologique et leur numéro est indiqué pour les séances antérieures au
20 octobre º. Nous avons rejeté à la fin la 7° séance non datée qui rassemble les
vingt-sept premiers canons.
Dans son édition des actes grecs de Chalcédoine, Eduard Schwartz a fourni en
plus des procès-verbaux des différentes séances plusieurs collections épistolaires
anciennes liées à la tradition manuscrite des actes. Le premier volume d'actes
grecs (ACO, II, 1, 1) débute par deux collections de lettres. La première réunit des
lettres de la période inter-conciliaire du pape Léon I", des empereurs Valentinien III,
Théodose II et Marcien, des augustae Galla Placidia, Eudoxia et Pulchérie. La
deuxième rassemble des lettres de Flavianos de Constantinople et surtout du pape
Léon écrites avant Éphèse ou avant Chalcédoine. Les autres lettres sont connues
par la précédente collection. Dans le volume suivant (ACO, II, 1, 2), une troisième
collection épistolaire réunit des lettres pré-conciliaires, conciliaires et post

* Nous indiquons ici la disposition des séances selon la version grecque : ACO, II, l, l,
p.55-196 (actio 1 du 8 octobre avec l'examen des actes de 448-449) ; ACO, II, 1, 2, p. 3
[199]-42 [238] (actio 2 du 13 octobre, en réalité la 3° séance, avec la condamnation de
Dioskoros) ;ACO, II, 1,2, p. 69[265]-84[280](actio3 du 10 octobre de nature dogmatique,
en réalité la 2 séance) : ACO, II, 1, 2, p. 84 [280]-121 [317] (actio 4 du 17 octobre de
nature dogmatique) ;ACO, II, 1,2, p. 121 [317]-130 [326] (actio 5 du 22 octobre de nature
dogmatique) : ACO, II, l, 2, p. 130 [326]-158 [354] (actio 6 du 25 octobre de nature
dogmatique) : ACO, II, 1,2, p. 158 [354]-163 [359] (actio 7 non datée avec les 27 canons) ;
ACO. II. 1, 3, p.3 [362]-7 [366] (actio 8 du 26 octobre sur les ressorts de Jérusalem et
d'Antioche) ; ACO, II, 1, 3, p. 7 [366]-11 [370] (actio 9 du 26 octobre sur Théodoret de
Cyr) : ACO. II, 1,3, p. 11 [370]-16 [375](actio 10 du 26 octobre sur Ibas d'Édesse) ;ACO,
II. 1.3. p. 16 [375]-42 [401] (actio 11 du 27 octobre avec la fin de l'examen d'Ibas
d'Édesse) : ACO, II, l, 3, p. 42 [401]-53 [412] (actio 12 du 29 octobre sur Stéphanos et
Bassianos d'Éphèse) ;ACO, II, 1, 3, p. 53 [412]-56 [415] (actio 13 du 30 octobre avec la
fin de l'examen de Stéphanos et de Bassianos) ; ACO, II, 1, 3, p. 56 [415]-62 [421] (actio
14 du 30 octobre sur Nicomédie et Nicée) ;ACO, II, 1,3, p. 63 [422]-83 [442] (actio 15 du
31 octobre sur Sabinianos de Perrhè) ; ACO, II, 1, 3, p. 83 [442]-85 [444] (actio 16 du
31 octobre sur la lettre de Léon au concile) ; ACO, II, 1, 3, p. 86 [445]-99 [458] (actio 17
du 1" novembre sur le 28° canon défini le 31 octobre) ;ACO, II, 1, 3, p.99[458]-101 [460]
(actio 18 du 20 octobre sur les archimandrites eutychiens Karôsos et Dôrothéos) ; ACO, II,
1.3. p. 101 [460]-110 [469] (actio 19 du 20 octobre sur Tyr et Beyrouth). Une autre
disposition des séances est proposée par E. CHRYsos, « 'H ôud to #tç t6ov ouveôpiov tñç èv
Xoº.xnôóvi Oixouuevuxmg Xuvóôou », KAmpovouia, 3, 1971, p. 259-284.

33
INTRODUCTION

conciliaires. Elle contient des lettres sans équivalent en latin comme les réponses
du pape Léon et de l'évêque Petrus de Ravenne à Eutychès, et deux lettres
d'Anatolios de Constantinople et de Marcien à Léon, l'auteur de la plupart des
lettres transmises. Les procès-verbaux des autres séances occupent le reste de ce
volume et le volume suivant (ACO, II, 1, 3) dont la fin accueille des documents
conciliaires (allocution de Marcien, florilège patristique, lettre du pape Léon lue
au concile) et post-conciliaires (constitutions impériales, lettres de Marcien et de
Pulchérie).
L'édition des actes latins est plus composite. Le premier volume correspond
à la Collectio Novariensis de re Eutychis (ACO, II, 2, l). Le volume suivant
rassemble des pièces de la Collectio Vaticana (ACO, II, 2, 2) présentée ci-dessus
avec le concile d'Éphèse de 431. On trouve les convocations à Nicée et à Chalcé
doine, des extraits ou des résumés des séances du 13, 23, 25, 26 et 27 octobre
avec des listes de présence très réduites et aucune liste de souscriptions. Cette
collection contient aussi trois constitutions impériales. Eduard Schwartz a ensuite
réuni les canons de Chalcédoine transmis par six collections canoniques latines.
Il manque toujours le 28° canon controversé qui établit les prérogatives de
l'évêque de Constantinople sur les diocèses de Thrace, du Pont et d'Asie. La
Collectio Prisca fournit une liste organisée par province de 165 souscriptions à
ces canons et leur ajoute cinq canons du concile de 381, dont celui sur la primauté
d'honneur de Constantinople après Rome. Les autres versions latines mentionnent
ces canons soit sans précision (Denys le Petit, codex Hagensis 9 avec vingt-cinq
canons), soit à la fin de la séance du 25 octobre (Collectio Dionysiana Aucta,
Collectio canonum Hispana, codex Veronensis 60) ".
Le début du volume suivant des actes latins (ACO, II, 3, l) est occupé par une
collection de lettres dont la version grecque se trouve dans les deux collections
au début du premier volume des actes grecs (ACO, II, l, 1). Le reste contient les
procès-verbaux de la première séance de Chalcédoine et des actes des assemblées
de 448-449, d'après la traduction de Rusticus. Des différences existent dans les
procès-verbaux des autres séances du deuxième volume d'actes latins (ACO, II,
3, 2). La 3° séance est dépourvue de liste de présence, celle de la 2° séance se
limite aux magistrats. La traduction a parfois provoqué une perte d'informations,
comme les interventions des Pères sur le Tome du pape Léon, à la 4° séance du
17 octobre. Présentes dans la version grecque, les 158 réponses se résument à des
souscriptions dans la version latine ". Dans un cas, la version latine est plus
détaillée que la version grecque, preuve que Rusticus a traduit d'après une version
grecque différente de la version conservée. A la 3° séance du 13 octobre, chaque
membre approuve la destitution de Dioskoros. Dans la version grecque, outre la

" ACO, II, 2, 2, p.31 [123]-45 [137] (Collectio Prisca) ; ACO, II, 2, 2, p. 51 [143]-60
[152] (Denys le Petit : canons seuls) ; ACO, II, 2, 2, p. 63 [155]-77 [169] (Collectio
Dionysiana Aucta : séance du 25 octobre sans les canons) : ACO, II, 2, 2, p. 81 [173]-96
[ 188] (Collectio Hispana : canons à la suite de la séance du 25 octobre) ; ACO, II, 2, 2,
p.99 [191]-102 [194] (codex Meermano-Westreenianus ou Hagensis 9 : canons seuls) ;
ACO, II, 2, 2, p. 105 [197]-109 [201] (codex Veronensis 60 : 25 canons seuls placés à la 7º
séance non datée) ;ACO, II, 3, 3, p.92 [531]-98 [537] (version de Rusticus : canons seuls
placés à la 15° séance non datée).
" ACO, II, 1, 2, p.94 [290]-109 [305] (version grecque) ; cf. ACO, II, 3, 2, p. 106 [365]
1 12 [37l] (version latine).

34
INTRODUCTION

déclaration des légats, seule l'intervention d'Anatolios de Constantinople est


détaillée. La version fournit ensuite la liste des clercs qui entérinent ce jugement,
avec leur nom et leur siège. Dans la version latine, les interventions des 192
Pères sont consignées. Bien que récurrentes, certaines manifestent des réserves,
ce que la version grecque a supprimé, peut-être délibérément ".
Le dernier volume d'actes latins (ACO, II, 3, 3) regroupe les procès-verbaux
des séances tenues entre le 26 octobre et le 1" novembre.A plusieurs reprises, la
version latine a supprimé des listes de présence transmises par la version grecque
(20, 26, 29, 30 et 31 octobre). Le traducteur a ainsi omis les listes de présence qui
sont déjà abrégées dans la version grecque. Ces choix lui ont peut-être été imposés
par les manuscrits disponibles. En raison d'effectifs très importants et d'une prise
de note approximative, les secrétaires ont sans doute évité de relever chaque fois
le nom de tous les participants. Les compilateurs des actes grecs et leur traducteur
latin ont dû juger ces séances moins importantes puisqu'elles ne sont pas dogma
tiques mais disciplinaires. La fin du dernier volume des actes latins est occupée
par une adresse dogmatique du concile à l'empereur Marcien et un florilège
patristique reconnaissant l'existence de deux natures dans le Christ après l'union
(ACO, II. 3, 3).

3.De l'Encyclique de Léon au concile des Trois Chapitres (457-553)

L'enquête de l'empereur Léon (457-458)


La réception de Chalcédoine inaugure une période de tensions avec la
constitution de hiérarchies religieuses dissidentes. La mort de Marcien le
27 janvier 457 et l'avènement de Léon suscitent des espoirs parmi les monophy
sites qui se révoltent à Alexandrie et assassinent le 28 mars l'évêque Protérios,
remplacé par le monophysite Timothée AElure. L'empereur recourt alors à une
procédure peu courante. Il envoie une encyclique au pape, aux patriarches, aux
métropolites et à quelques ermites célèbres pour les interroger sur la validité de
l'ordination de Timothée AElure et du symbole de Chalcédoine. La lettre de Léon
doit dater de l'automne 457. Deux réponses portent une date : celle du pape Léon
( 1º décembre 457) et celle de l'ascète Baradotos d'Antioche (27 août 458). Cet
écart chronologique prouve que les destinataires n'ont pas tous répondu rapide
ment º. Les suppliques des partis alexandrins rivaux, la lettre de Léon et les
réponses ont été rassemblées sur ordre de l'empereur et publiées. Cet ouvrage
appelé Encyclique est connu d'après une version latine remontant au milieu du
vr siècle. L'édition d'Eduard Schwartz repose principalement sur le Parisinus
lat. 12098 qui réunit d'autres documents comme le Bréviaire du diacre Liberatus
de Carthage, rédigé vers 560-565, une série de lettres adressées à Théodore de
Mopsueste, des lettres d'Isidore de Péluse, des extraits de Cyrille d'Alexandrie
ou le traité Sur la Trinité de Théodoret de Cyr. Ces pièces forment la Collectio
Sangermanensis (ACO, II, 5).

" ACO. II. 1, 2, p. 28 [224]-34 [230] (version grecque) ; ACO, II, 3, 2, p. 45 [304]-71
[330] (version latine).
" T. ScHNrTLzER, Im Kampfe um Chalcedon. Geschichte und Inhalt des Codex Encyclius
von 458. Rome, 1938, p. 22-23.

35
INTRODUCTION

La lettre de Léon est adressée aux dignitaires de l'Église selon un ordre


hiérarchique et géographique ". La chancellerie impériale fournit un aperçu de la
hiérarchie et des circonscriptions ecclésiastiques de l'Empire d'Orient au milieu
du v° siècle. La lettre est adressée au pape, aux patriarches de Constantinople,
d'Antioche et de Jérusalem (le titulaire controversé du siège d'Alexandrie est
mis de côté), aux métropolites d'Orient, aux trois ermites orientaux (Iakôbos de
Cyr, Syméôn le Stylite et Baradotos), aux métropolites du Pont, d'Asie, de Thrace
et d'Illyricum. À la suite des métropolites sont mentionnés les archevêques auto
céphales.À l'exception du pape et des ermites, tous les destinataires ont le titre
d'évêque, tandis que les métropolites indiquent leur rang dans les réponses.
L'adresse de l'encyclique est incomplète : le métropolite du Pont Polémoniaque
(Pont) est omis alors que sa réponse est conservée, sans doute une faute du
copiste. En revanche, l'absence des métropolites de Prévalitane, de Mésie I et de
Dacie Ripaire (Illyricum) s'explique peut-être par la situation politique confuse
de ces provinces. Seules 37 réponses sont conservées alors que l'encyclique
mentionne 65 destinataires. Les réponses suivent un même modèle avec de rares
variantes. C'est une réponse collective du métropolite et de ses suffragants réunis
en synode, condamnant Timothée AElure et approuvant la foi de Chalcédoine.
Quatre réponses sont individuelles en raison de la fonction de leur auteur (Léon I",
Anatolios de Constantinople, Baradotos et Ioulianos de Cos, le représentant
officieux du pape). Les métropolites de Cappadoce I, des Îles et de Scythie ont
répondu sans réunir de synode provincial.
Dans l'adresse de l'encyclique, les métropolites des douze provinces du
diocèse d'Asie sont nommés, ainsi que les archevêques autocéphales de Smyrne
(Asie) et d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne). La Collectio Sangermanensis fournit
les réponses de six provinces (Hellespont, Îles, Lycie, Lydie, Pamphylie de Pergè,
Pisidie). Les réponses des six autres provinces sont perdues (Asie, Carie, Lycao
nie, Phrygie Pacatienne, Phrygie Salutaire, Pamphylie de Sidè). Seule la lettre
synodale de Pamphylie de Sidè condamnait Timothée AElure, mais rejetait
Chalcédoine. Les lettres sont précieuses d'un point de vue prosopographique.A
la différence des réponses d'autres diocèses, celles du diocèse d'Asie n'ont pas
de listes de présence, sauf les synodales de Pamphylie de Pergè (sans les sièges)
et de Pisidie (avec les sièges). Cependant, toutes les lettres sont accompagnées
d'une liste de souscriptions avec le nom des évêques et leur siège. Dans le cas de
la Lydie, la synodale cite les titulaires de 20 des 28 ou 29 sièges attestés entre 325
et 641. En Hellespont, les évêques des 16 sièges de cette province sont présents.
On peut dès lors regretter la disparition des synodales de provinces dont le réseau
épiscopal est très dense, comme l'Asie ou les Phrygie.
Nous datons les réponses du diocèse d'Asie de 458 bien qu'on ne possède
aucune précision chronologique, hormis le cadre fourni par les réponses du pape
Léon et de l'ascète Baradotos, soit entre le 1" décembre 457 et le 27 août 458. Il
est possible que certaines synodales dépassent ces limites. La proximité du dio
cèse d'Asie suppose que l'encyclique est rapidement parvenue à ses destinataires
et que leurs réponses ont été renvoyées plus tôt d'Asie que de diocèses lointains
ou troublés. Mais l'envoi de l'encyclique dans la capitale provinciale, la convo
cation des évêques suffragants, leur acheminement jusqu'à la métropole pendant
l'hiver et leurs délibérations ont sans doute pris plusieurs mois.

" MANsI, VII, col. 912 A-920 E = PG, 85, col. 1613 A-1621 A : ACO, II, 5, p. 22-24.

36
INTRODUCTION

L'encyclique du patriarche Gennadios (458/9)


Cette encyclique du patriarche de Constantinople en son synode est adressée
aux métropolites et au pape Léon pour combattre les pratiques simoniaques, en
particulier au sein de l'Eglise de Galatie. Si les destinataires ne sont pas désignés,
une longue liste de souscriptions détaille les participants au synode. La liste
éditée par J. D. Mansi contient 81 souscriptions, un chiffre confirmé par l'édition
d'Eduard Schwartz d'après deux manuscrits grecs (Patmiaci 172 et 173). Cette
édition corrige plusieurs noms de personnes et de lieux ". L'ordre des signataires
est hiérarchique : le patriarche Gennadios, les métropolites puis les évêques.
Cette liste se distingue par le manque d'ordre géographique à l'intérieur des
corps d'ecclésiastiques de même dignité. Cette présentation, sans les regroupe
ments caractéristiques des listes conciliaires ou synodales remaniées, plaide en
faveur d'une origine ecclésiastique plutôt que civile. Les prélats sont mentionnés
avec le nom de leur siège à une exception près. Les métropolites sont distingués
des évêques par la formule « évêque de la métropole de X ». Ce titre est employé
pour quatre prélats qui ne sont pas à la tête d'une province : les évêques de Bizyè
(Europe), Parion (Hellespont), Séleucie et Laodicée (les deux en Syrie I). Il doit
s'agir d'un titre honorifique. Au milieu du vII° siècle, la plus ancienne notice
épiscopale du patriarcat de Constantinople, dite du Pseudo-Épiphane, atteste que
les sièges de Bizyè et de Parion sont des archevêchés autocéphales.
La date de l'encyclique de Gennadios n'est pas connue avec précision. On la
situe en 458 ou 459. La présence parmi les signataires de prélats auteurs ou sous
cripteurs des synodales envoyées à Léon indique au plus tôt la première moitié
de l'année 458. Les métropolites et les évêques des diocèses proches de la capitale
comme la Thrace, l'Illyricum et surtout le Pont sont nombreux, à la différence
des prélats d'Asie. Les dignitaires de ces diocèses ont dû se réunir en synode
pour répondre à Léon avant de se rendre au synode de Gennadios. Selon une
chronologie serrée, ils auraient assisté à leur synode provincial à la fin de 457
puis au synode de la capitale au début de 458. Mais certains, originaires de
régions éloignées, ne pouvaient assister aux deux assemblées en un temps si
court. C'est le cas des évêques égyptiens, même si certains sont réfugiés dans la
capitale depuis la mort de Protérios. Ils ne pouvaient pas être à Constantinople
avant mars 458, date de réouverture du trafic maritime. Parmi les signataires de
l'encyclique de Gennadios figure Stéphanos d'Hiérapolis, métropolite d'Euphra
tésie. Même si la Collectio Sangermanensis n'a pas transmis sa synodale en
réponse à Léon, il est probable qu'elle date au plus tôt du premier semestre 458
en raison de la lenteur des communications. La présence à Constantinople
d'évêques égyptiens et du métropolite Stéphanos d'Hiérapolis permet de dater
l'encyclique de Gennadios de la seconde moitié de 458 ou du début de 459.

Éphèse « III » (475)


En janvier 475, Basilisque prend le pouvoir en renversant Zénon. Favorable
au monophysisme, il rétablit dans ses fonctions Timothée AElure qui lui inspire
son Encyclique favorable aux définitions dogmatiques de Nicée, Constantinople
et Éphèse (431 et 449), mais hostile au Tome de Léon et à la définition de Chalcé
" GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANSI, VII, col. 912 A-920 E ; PG,
85, col. 1613 A-1621 A ; E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma. p. 176-177, n. 1.

37
INTRODUCTION

doine. Les historiens Zacharie le Rhéteur et Michel le Syrien, tous les deux
monophysites, avancent les chiffres de 700 et de 600 signataires de l'Encyclique.
Évagre le Scholastique, historien dyophysite, parle de 500 ". Ces disparités sont
inattendues car Évagre dépend de Zacharie. Zacharie et Michel le Syrien ont
peut-être exagéré le nombre pour surpasser celui des Pères de Chalcédoine ou bien
Évagre l'a minoré par souci inverse. Timothée se rend ensuite à Éphèse où un
synode se déroule en septembre ou début octobre 475 ". L'hostilité à l'encontre
d'Akakios de Constantinople, le rétablissement à Éphèse d'un évêque anti
chalcédonien par Timothée AElure et la référence aux conciles de 431 et de 449
expliquent le choix de cette cité. Zacharie constitue la source d'information
essentielle. Les membres du synode d'Éphèse souscrivent à l'Encyclique et ana
thématisent le Tome et Chalcédoine. Zacharie a transmis une supplique des
évêques d'Asie réunis à Éphèse, sans préciser s'il est question de la province ou
du diocèse. Il nomme sept évêques sans leur siège. Le premier cité est l'évêque
d'Éphèse, preuve qu'il s'agit probablement d'une lettre des évêques de la pro
vince et non du diocèse. S'il est fréquent que les évêques d'une province envoient
une synodale, il n'existe pas de lettre de tout un diocèse. Les évêques d'Asie
manifestent leur adhésion à l'Encyclique et réclament la déposition d'Akakios.
Les évêques des autres régions envoient une déclaration se référant à Nicée, mais
Zacharie ne donne pas de détail *. Lachute de Basilisque fin août476, l'annulation
de ses décisions par Zénon et la déposition des responsables du synode d'Éphèse
expliquent la disparition des listes et des procès-verbaux de cette assemblée. Les
participants avaient tout intérêt à effacer les traces de leurs tergiversations
passées. Selon Michel le Syrien, les évêques d'Asie auraient, dans une dernière
volte-face, affirmé croire comme Chalcédoine ".

Les synodes de Constantinople (518 et 520)


Par esprit de conciliation et sous l'influence d'Akakios, Zénon promulgue
l'Hénotique fin 483. Il reconnaît Nicée et les capitula cyrilliens, condamne
Nestoriuset Eutychès, rejette Chalcédoine. L'adhésion d'Akakioset sa communion
avec Pierre Monge, patriarche d'Alexandrie soupçonné de monophysisme, in
citent le pape Félix II à l'excommunier. Le schisme « acacien » dure jusqu'à la fin
du règne d'Anastase. L'avènement de Justin en 518 marque un retour en force des
partisans de Chalcédoine. Le 15 juillet, le patriarche de Constantinople Iôannès II
est obligé, sous la pression populaire, de reconnaître Chalcédoine et d'anathéma
tiser le patriarche monophysite Sévère d'Antioche. Le 16 juillet, il rétablit dans
les diptyques les quatre conciles œcuméniques, le pape Léon et les patriarches de
Constantinople Euphèmios et Makédonios II, exilés par Anastase pour leur
attachement à Chalcédoine. Le 20 juillet, le synode permanent adresse à Iôannès II
une pétition correspondant aux demandes populaires formulées les 15 et 16 juillet.
Le synode transmet les décisions prises au patriarche Iôannès III de Jérusalem et
à Épiphanios de Tyr, le métropolite de Phénicie I. Chacun réunit un synode qui
" ZACHARIE DE MITYLENE, HE, V, 2, tr. I, p. 147, l. 30-31 : ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 104, l.29 ;
MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II, p. 146 A.
" M. REDIEs, « Die Usurpation des Basiliskos (475-476) im Kontext der aufsteigenden
monophysitischen Kirchen », AnTard, 5, 1997, p. 216-217.
* ZACHARIE DE MrTYLENE, HE, V. 3, tr. I, p. 148-149 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II, p. 147 A.

38
INTRODUCTION

entérine, le 6 août et le 16 septembre, la lettre de la capitale. Poursuivant sa


politique religieuse, Justin se réconcilie avec Rome. Le 28 mars 519, Iôannès II
raye des diptyques ses cinq prédécesseurs ainsi que les empereurs Zénon et Anas
tase. En février 520, Épiphanios succède à Iôannès II, disparu fin 519 Le synode
permanent envoie le 9 septembre une lettre au pape Hormisda pour lui annoncer
cet événement.
Deux collections constituent les grandes sources ecclésiastiques pour cette
période. La Collectio Avellana est un recueil en latin d'une centaine de documents
variés, certains inventés. Ils émanent pour l'essentiel d'empereurs, d'évêques
d'Illyricum, d'Afrique et d'Italie, de conciles romains et surtout de papes. Ils
couvrent la période 367-553. Les pièces ont été rassemblées sous Pélage I", entre
556 et 561. L'édition de la Collectio Avellana remonte à la fin du xIx° siècle ". La
Collectio Sabbaitica est une autre compilation, cette fois de langue grecque. Elle
provient du monastère chalcédonien de Saint-Sabas en Palestine et alimente la
polémique contre les monophysites et les origénistes. Elle a été éditée par Eduard
Schwartz (ACO, III). Ce volume est formé d'éléments composites : extraits de
Grégoire le Thaumaturge et de Basile de Césarée, symboles conciliaires, lettres
forgées contre Pierre le Foulon, patriarche monophysite d'Antioche (470-488),
édit dogmatique de Justinien condamnant l'origénisme (janvier 543). L'essentiel
est occupé par des actes réunis à la demande du patriarche Pétros de Jérusalem
(524-552) lors des travaux du synode réuni dans sa cité le 19 septembre 536.Les
actes d'autres assemblées ecclésiastiques ont été lus et incorporés aux procès
verbaux du synode de Jérusalem, d'où leur actuelle imbrication. Se trouvent ainsi
réunis des lettres du pape Hormisda, des évêques de Constantinople, Jérusalem
et Tyr, de clercs et de moines d'Orient et de la capitale, le récit des événements
des 15 et 16 juillet 518, les actes des synodes permanents de 518 et 520, du con
cile de 536 à Constantinople et du synode de Jérusalem la même année.
Cinq documents sont utiles pour le diocèse d'Asie. La narration des événe
ments du 15 juillet 518 mentionne un groupe de douze prélats du Pont et d'Asie *.
Malgré son caractère anecdotique, elle respecte les préséances avec la mention
de trois métropolites et de neuf évêques (l'un usurpant le titre de métropolite). La
lettre en faveur de Chalcédoine remise par les archimandrites de la capitale le
20 juillet 518 aux membres du synode permanent indique neuf prélats sans leur
siège ", mais il est possible de les identifier. La pétition du synode permanent
adressée le 20 juillet 518 à Iôannès II pour rétablir Chalcédoine et rompre avec
Sévère d'Antioche est le document le plus important car il fournit une liste de 42
souscriptions ". Le nom de la province est indiqué dans 19 cas, surtout pour les
sièges homonymes ou obscurs. Les métropolites (6 du Pont, 1 de Thrace et 1
d'Asie) ont souscrit en premier, sans ordre géographique. Ils sont suivis de 34
évêques (dont 22 d'Asie) disposés selon un ordre géographique approximatif
entre les différents diocèses et entre les provinces d'un même diocèse.
La lettre envoyée au synode permanent par Épiphanios de Tyr après le synode
de Phénicie I, le 16 septembre 518, mentionne trois destinataires dont l'identité est

" Collectio Avellana, éd. O. GUENTHER, 2 vol., Leipzig, 1895-1898 (CSEL, XXXV, 1-2).
*ACO. III. p. 74, l. 3-12.
" Ibid. p. 67, l. 1-5.
T Ibid. p. 66, I. 2-34.

39
INTRODUCTION

connue par d'autres documents ". Ce sont les métropolites d'Héraclée (Europe), de
Cyzique (Hellespont) et de Chalcédoine (Bithynie), chacun appartenant à l'un des
trois diocèses soumis au patriarcat de Constantinople. Enfin, la lettre du synode
permanent envoyée le 9 septembre 520 au pape Hormisda mentionne dans son
protocole six métropolites sans leur siège (deux par diocèse) ". La lettre est sous
crite par vingt prélats avec leur nom, leur siège, rarement leur province ". La
première moitié de la liste est occupée par onze métropolites sans aucun ordre
géographique. Il y a de nouveau un équilibre entre les diocèses (trois métropolites
de Thrace, quatre d'Asie et autant du Pont). Deux métropoles sont des archevêchés
autocéphales : Eudoxiopolis en Europe (diocèse de Thrace) et Milet en Carie
(diocèse d'Asie). Pour cette raison, leurs titulaires souscrivent après les métropolites
de plein droit. Les neuf évêques sont originaires de six provinces du diocèse d'Asie,
sept sont venus en compagnie de leur métropolite.

La conférence avec les sévériens (532)


Justinien succède à son oncle Justin en 527. La politique religieuse de la
première partie de son règne vise à reformer l'union confessionnelle brisée
depuis Chalcédoine. En 532, sans doute au printemps ", Justinien organise un
colloque entre cinq évêques chalcédoniens d'Asie, d'Orient, d'Illyricum, de
Thrace et du Pont et cinq à huit évêques monophysites d'Euphratésie et
d'Osrhoène (Orient), partisans de Sévère, l'ancien patriarche d'Antioche. La
réunion ou Collatio cum Severianis est attestée par deux sources latines : le Bré
viaire de Liberatus de Carthage et la lettre de l'évêque Innokentios de Maronée
(Rhodope) au prêtre Thômas de Thessalonique, une lettre rédigée peu après la
rencontre *. L'original grec est perdu. A la différence de Liberatus, la lettre
d'Innokentios fournit un récit détaillé car son auteur a participé à la réunion. Il
reproduit en particulier les interventions du porte-parole chalcédonien, Hypatios
d'Éphèse. La précision d'Innokentios laisse supposer une copie ou une adaptation
du procès-verbal de la réunion. Il existe deux autres relations reflétant cette fois
le point de vue adverse. La première a été publiée et traduite au début du xx° siècle
d'après un manuscrit syriaque du vIII° siècle. La seconde a été découverte dans un
manuscrit fragmentaire syriaque du vIII° ou Ix° siècle et publiée plus récemment
avec une traduction º. La première recension syriaque dérive peut-être du

" ACO, III, p. 80, l. 31-34.


" Collectio Avellana, 234, p. 710, l. 27-p. 711, l. 1.
" Ibid., p. 713, l. 18-p. 714, l. 2.
" E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, II, Paris, 1959, p. 378-379 ; S. BRock, « The Con
versations with the Syrian Orthodox under Justinian (532) », OCP, 47, 1981, p. 87 ;
J. SPEIGL, « Das Religionsgespräch mit den severianischen Bischöfen in Konstantinopel
im Jahre 532 », AHC, 16, 1984, p. 265 ; P MARAvAL, in J.-M. MAYEUR et alii (dir.), Histoire
du christianisme, 3. Les Églises d'Orient et d'Occident (432-610), Paris, 1998, p.303.
* LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, IX, in ACO, II, 5, p. 110, l. 1-6 ; INNOKENTIos DE
MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, in ACO, IV, 2, p. 169-184.
" Résumé syriaque de la Collatio cum Severianis, éd. et tr. F. NAU, « Le concile monophy
site de 531 », in Documents pour servir à l'histoire de l'Église nestorienne, II, 2, 2, Paris,
1919 (PO, XIII, 2, p. 192 [82]-196 [86]) ; Fragments syriaques de la Collatio cum Seve
rianis, éd. et tr. S. BRoCK, op. cit., p. 92-112.

40
INTRODUCTION

biographe de Sévère, Jean de Beth Aphthonia, qui fut présent*. L'examen des
quatre sources permet de reconstituer le déroulement de la conférence sur la
christologie de Chalcédoine. Le récit de la dernière journée diverge entre les
sources, mais atteste la présence de Justinien et du Sénat. Au terme de la réunion,
un seul évêque rejoint les rangs chalcédoniens. L'échec du colloque s'explique
par les conditions posées par les monophysites à la réconciliation : l'anathéma
tisation du Tome et de Chalcédoine.

Le concile sous Mènas (536)


Un concile a lieu en 536 dans la capitale contre Sévère et ses partisans : Pétros
d'Apamée (Syrie II), le moine syrien Zôoras et Anthimos. Évêque de Trébizonde
(Pont) et membre de la délégation chalcédonienne au colloque de 532, Anthimos
est devenu patriarche de Constantinople en 535. Suspendu par le pape Agapet
pour monophysisme, il est remplacé par le chalcédonien Mènas. Les actes du
concile de 536 sont transmis par la Collectio Sabbaitica car ils ont été envoyés à
Pétros de Jérusalem avec une lettre de Mènas. Les actes du concile de la capitale
ont été lus et insérés aux procès-verbaux du synode de Jérusalem du 19 juillet
536.La disposition des actes des cinq séances du concile de Constantinople suit
l'ordre de leur lecture à Jérusalem. Le début est occupé par les procès-verbaux de
la dernière séance du 4 juin 536. Ils sont plus longs que ceux des autres séances
car ils contiennent les documents lus à cette occasion, en particulier les pièces
des synodes de 518 et 520. Les procès-verbaux du concile de 536 mentionnent
les membres du concile et les signataires des suppliques adressées au souverain
ou au concile. Elles contiennent des listes d'évêques, d'archimandrites et de
moines de Constantinople, de Syrie, de Palestine et du Sinaï. Les procès-verbaux
conservent le récit très vivant des recherches menées pour convoquer Anthimos
qui demeure introuvable. Au terme des trois assignations réglementaires à
comparaître, Anthimos est destitué et excommunié. La dernière séance, la plus
importante, condamne Sévère, Pétros et Zôoras. Ces sanctions sont confirmées
par une constitution impériale ajoutée au procès-verbal de cette séance *.
Malgré la modestie de ses effectifs, le concile de 536 a un caractère œcumé
nique.Les sièges d'Antioche et de Jérusalem, de Césarée de Cappadoce, d'Ancyre
(Galatie I) et de Corinthe (Hellade) ont délégué un apocrisiaire. Alexandrie n'est
pas représentée car ce siège est disputé entre deux anti-chalcédoniens. C'est sans
doute pourquoi aucun évêque d'Égypte n'est présent La délégation pontificale
est formée de cinq évêques et de deux diacres qui apparaissent sur les listes de
souscriptions juste après le patriarche Mènas. Les secrétaires puis les copistes
ont noté et conservé leurs interventions en latin, ce qui est exceptionnel. Ce n'est
pas le cas pour l'évêque Mégas de Bérée (Syrie I), qui signe en syriaque à la fin
de la 4° séance, mais dont la souscription est conservée seulement en grec. Pour
l'essentiel, les métropolites, les archevêques autocéphales et les évêques sont
originaires d'Orient, du Pont et surtout d'Asie. Les diocèses d'Illyricum et de
Thrace sont peu représentés pour une raison inconnue. Comme jadis à Nicée, les
listes de 536 mentionnent des prélats de royaumes vassaux ou récemment intégrés

" ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 15, tr. II, p. 84, l. 18-20 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 15, tr. II,
p.203 : cf. S. BRoCK, op. cit., p. 88.
" ACO. III. p. 119-123 ; cf. JUsTINIEN, Novelles, XLII, p. 263-269.

41
INTRODUCTION

à l'Empire : un évêque du Bosphore (Crimée), de Zicchie (Lazique), de Persarmé


nie et de Sophène (Haute Mésopotamie).
Chacune des cinq séances comporte une liste de présence dont la précision
indique le soin apporté aux préséances.À l'instar des conciles d'Éphèse mais à la
différence du concile de Chalcédoine, le concile sous Mènas n'est pas dirigé par
un commissaire impérial et ne mentionne aucun haut magistrat sur ses listes de
présence. Cette absence du pouvoir civil n'entraîne pas une plus grande liberté
d'expression. Les débats sont conduits par Mènas avec le clergé de la capitale et
les légats pontificaux. Les évêques ne sont pas invités à donner leur avis et ne font
pas d'intervention spontanée ou individuelle, comme c'était le cas au v° siècle. Ils
se contentent de souscrire aux décisions en s'exprimant de manière répétitive. Les
listes de présence offrent l'originalité d'indiquer la disposition des membres du
concile par rapport au patriarche assis au centre. Le respect de la hiérarchie est
évident dès la l" séance du 2 mai 536. À la droite de Mènas siègent les légats
pontificaux, les archevêques autocéphales et une quinzaine d'évêques dont la
moitié d'Orient ; à gauche sont installés les métropolites, un archevêque auto
céphale et une quinzaine d'évêques du Pont et d'Asie surtout. Le reste de la salle
est occupé par les clercs italiens, les apocrisiaires et le clergé de la capitale.
L'absence de magistrats et de secrétaires impériaux doit expliquer les
divergences entre les listes de présence et de souscriptions. Ces différences sont
négligeables pour les listes de présence des 3° et 4° séances des 10 et 21 mai. En
revanche, les autres listes de présence et de souscriptions contiennent des diffé
rences notables, les effectifs variant entre 64 et 93 Pères, sans toutefois remettre
en cause la hiérarchie. Le patriarche de Constantinople est suivi des légats qui
précèdent les métropolites, ces derniers ayant le pas sur les archevêques auto
céphales et, a fortiori, sur les évêques. Les clercs italiens et les apocrisiaires
figurent en fin de liste. Métropolites et archevêques autocéphales précisent par
leur souscription qu'ils sont des évêques métropolitains et prennent soin d'indi
quer leur province. La même formule étant employée sans distinction par les
deux catégories de dignitaires, la différence de statut apparaît dans la disposition
des Pères. Les souscriptions des métropolites de plein droit sont regroupées et
placées avant celles des archevêques autocéphales, malgré quelques entorses à
cette règle. Les préséances se manifestent davantage sur les listes de présence
où les métropolites sont tout de suite à la gauche du patriarche tandis que les
archevêques autocéphales sont à sa droite, mais après les légats. Sur les listes de
souscriptions, les archevêques autocéphales conservent leur distance vis-à-vis
des simples évêques sans parvenir au rang des métropolites de plein droit. Le
regroupement géographique des dignitaires ecclésiastiques reste approximatif
pour les métropolites et les archevêques autocéphales, mais semble plus strict
pour les évêques suffragants qui indiquent toujours leur siège, rarement leur
province. La répartition des évêques révèle une hiérarchie entre l'Orient, le Pont
et l'Asie. Il est impossible de déterminer la place de la Thrace et de l'Illyricum
car leurs représentants sont trop peu nombreux pour être significatifs.

Constantinople II (553)
Les délégués monophysites de 532 avaient réclamé l'anathème contre Théo
dore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et Ibas d'Édesse, coupables, à leurs yeux,
de soutien à Nestorius et d'opposition à Cyrille. Toujours à la recherche d'une
union entre chalcédoniens et monophysites, Justinien promulgue en 544 ou 545

42
INTRODUCTION

un édit dogmatique condamnant à titre posthume Théodore, Théodoret et Ibas.


Cette décision ouvre la querelle des Trois Chapitres.Justinien obtient l'adhésion
des patriarches grecs puis contraint le pape Vigile, transféré à Constantinople,
de souscrire en 548 à cette condamnation. Devant l'hostilité de l'épiscopat
occidental à excommunier trois prélats réhabilités à Chalcédoine, de crainte de
condamner Chalcédoine et le dyophysisme, le pape fait volte-face en 550 et
réclame la convocation d'un concile. Le conflit avec Justinien s'exacerbe en
55l puis s'adoucit en 552 sans trouver de solution. Le concile de Constantinople
dit des Trois Chapitres s'ouvre le 5 mai 553, mais Vigile refuse d'y assister Les
Pères conciliaires tiennent huit séances, entre le 5 mai et le 2 juin. A la différence
des autres actes conciliaires, ceux de Constantinople II sont conservés seulement
en latin. Édités par J. Straub en 1971 (ACO, IV, 1), ils remontent à la traduction
latine réalisée lors du concile pour Vigile. Des clercs italiens ont dû la rapporter
à Rome tandis que la version grecque a disparu. Comme les autres synodes et
conciles du vi° siècle, celui de 553 se déroule dans la capitale.Cette centralisation
résulte du contrôle impérial sur la définition de l'orthodoxie et de la polarisation
dudébat entre grands sièges. Les difficultés de Rome menacée par les invasions,
les querelles intestines à Alexandrie et Antioche, le moindre prestige de
Jérusalem, enfin l'appui impérial expliquent le « monopole » de Constantinople
sur les affaires ecclésiastiques. Cette évolution s'accompagne de l'effacement
des métropolites du Pont, d'Asie et de Thrace qui ont pris l'habitude de séjourner
dans la capitale et dont la subordination a été instituée à Chalcédoine.
Les procès-verbaux des huit séances portent l'empreinte du contrôle impérial
dans leur rédaction et le déroulement des débats. Les listes de présence sont
l'œuvre des secrétaires tandis que les listes de souscriptions rassemblent les
signatures des évêques, conférant une plus grande authenticité à la forme des
noms de lieux et de personnes ". Les listes de souscriptions ont donc plus de
valeur que les listes de présence et ce principe s'applique à toutes les assemblées
ecclésiastiques. Le problème de la forme exacte des noms se pose car la version
grecque est perdue tandis que le traducteur et le copiste ont rendu en latin les
noms grecs sans toujours prêter attention au genre et au cas. Les listes de présence
dénotent un caractère plus « œcuménique » du concile de 553 que de celui de
536.Les patriarches d'Alexandrie et d'Antioche sont venus en personne, et n'ont
pas envoyé d'apocrisiaires comme en 536. Le patriarche de Jérusalem est repré
senté par trois évêques suffragants et non un simple clerc. Le siège romain n'est
pas représenté en raison de l'opposition de Vigile. Les patriarches et leurs
représentants sont suivis d'une quarantaine de métropolites répartis de manière
équitable entre l'Orient, l'Asie et le Pont. L'Illyricum et la Thrace envoient en
semble cinq métropolites. On note la présence d'un petit groupe d'évêques
africains dont l'un représente Carthage. La fin de la liste des métropolites est
confuse car elle mentionne des archevêques autocéphales et des évêques. Le
reste de la liste indique la présence d'une centaine d'évêques de tous les diocèses
sous contrôle impérial. A la différence du concile de 536, le concile de 553
accueille des évêques égyptiens, tandis que ceux de Thrace et d'Illyricum sont
toujours peu nombreux face aux gros contingents d'Orient, du Pont et d'Asie.
Seules les quatre premières séances des 5, 8,9 et 13 mai sont dotées de listes
de présence qui copient, à peu de détails près, la liste de présence de la première

"E CHRYsos, Die Bischofslisten des V Ôkumenischen Konzils (553), Bonn, 1966, p.34.

43
INTRODUCTION

séance. Pour les trois séances suivantes des 17, 19 et 26 mai, les listes de présence
ne donnent le nom que des dix membres les plus importants. Ces listes abrégées
suivent l'ordre du début de la liste de présence de la première séance. Les
secrétaires du concile se sont contentés d'écrire que les noms des autres évêques
sont indiqués dans la première séance ". Les procès-verbaux de la 8° et dernière
séance du 2 juin fournissent une liste de présence conforme à celle de la première
séance, et une liste de souscriptions (la seule de tout le concile) avec 165 noms,
dont une quinzaine de noms absents des listes de présence qui mentionnent 152
prélats. La fin de la liste de souscriptions mentionne dix de ces évêques absents
des listes de présence, ce qui suppose un ajout à la liste du 2 juin ". Hormis les
patriarches, tous les membres portent le titre d'évêque sur les listes de présence.
L'ordre suivi sur les listes de présence pour les prélats de même dignité n'obéit à
aucune logique géographique. C'est aussi le cas pour les évêques, ce qui est rare.
L'unique liste de souscriptions donne des précisions géographiques absentes des
listes de présence. Près d'une cinquantaine de Pères ont indiqué leur dignité, leur
siège et leur province. Certaines souscriptions sont développées, voire orne
mentales. Le signataire emploie une expression honorifique pour sa fonction, une
formule d'humilité pour sa personne et souligne la sainteté de son Église.
Comme en 431 et en 451, toutes les provinces du diocèse d'Asie ont envoyé
une délégation en 553. Elles sont généralement peu importantes mais leur taille
varie beaucoup. Cette remarque vaut pour l'Orient, le Pont et l'Égypte. Six des
provinces du diocèse d'Asie ont envoyé moins de six évêques (Hellespont, Îles,
Lycie, Lydie, Pamphylie de Pergè et Pamphylie de Sidè).Absents, les métropolites
d'Hellespont et de Phrygie Pacatienne sont représentés par un suffragant. Des 55
prélats d'Asie présents ou représentés au concile,23 sont originaires des provinces
intérieures de Pisidie et des deux Phrygie. L'envoi d'une délégation importante
ne dépend donc pas des facilités de transport ou de la proximité avec la capitale.
La province voisine d'Hellespont ne dépêche que deux évêques, celle de Lydie
trois. En revanche, les évêques de la province d'Asie présents en 536 et 553 vien
nent de la côte ". La Lycaonie est la seule province d'Asie dont le métropolite ne
soit ni présent ni représenté : Pastor d'Iconium est fidèle au pape, d'où l'absence
de ses suffragants ". Alors que les débats du concile de 536 étaient contrôlés par
Mènas et son clergé, ceux de 553 le sont plus encore, même si les commissaires
impériaux sont absents dans les deux cas ". Les évêques n'interviennent pas et se
contentent d'acquiescer aux textes envoyés par la chancellerie impériale, comme
la lettre dogmatique de Justinien du 5 mai dont l'essentiel est repris dans la
profession de foi lue à la 3 séance du 9 mai. L'absence de débat est frappante :
le concile est devenu une chambre d'enregistrement. A la 7° séance du 26 mai, le
questeur du palais lit une lettre de Justinien réclamant la radiation de Vigile des
diptyques : le concile accepte sans discuter.

" ACO, IV, 1, p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17.
* E. CHRYsos, op. cit., p. 51.
"P CULERRIER, « Les évêchés suffragants d'Éphèse aux 5°-13° siècles », REB, 45, 1987.
p. 145.
" E. CHRYsos, Die Bischofslisten des V Okumenischen Konzils (553), p.95.
" ID., « Konzilspräsident und Konzilsvorstand. Zur Frage des Vorsitzes in den Konzilien
der byzantinischen Reichskirche », AHC, 10, 1978, p. 14.

44
INTRODUCTION

II. LES SOURCES LITTÉRAIRES

l. L'histoire ecclésiastique

Eusèbe, Jérôme et Rufin


L'évêque Eusèbe de Césarée de Palestine est né vers 260 et mort en 339 ou
340. De son œuvre, ici importent sa Chronique et son Histoire ecclésiastique. La
Chronique est inspirée de la chronique universelle chrétienne de l'historien grec
Sextus Julius Africanus, actif à Jérusalem au début du III° siècle. La première
partie, ou Chronographie, retrace dans son ancienne version l'histoire depuis la
naissance d'Abraham jusqu'en 300. Dans sa seconde version, elle court jusqu'à
la célébration des vingt ans de règne de Constantin (325/6). Le dessein apolo
gétique est évident : prouver l'antériorité du christianisme par rapport aux autres
religions, en particulier le paganisme. L'original est perdu et il subsiste un abrégé
traduit en arménien au vi° siècle d'après une version grecque et une version
syriaque. La deuxième partie ou Canons offre une présentation synoptique de
l'histoire des grands empires de l'Antiquité, aboutissant à une fusion progressive
en une histoire universelle unique au fil des conquêtes de l'Empire romain et des
progrès du christianisme. Si la version grecque a disparu, nous possédons la
version latine de Jérôme. C'est une adaptation plus qu'une traduction du texte
d'Eusèbe. Poussée jusqu'en 378, la version hiéronymienne de la Chronique
d'Eusèbe date de 380-381 et connaît une révision en 382. Dans l'optique de cette
étude, elle fournit des renseignements de second ordre sur la crise arienne.
D'un point de vue prosopographique, l'Histoire ecclésiastique est plus impor
tante que la Chronique. Elle commence à la naissance de Jésus.Ayant achevé la
rédaction de son histoire vers 312, Eusèbe la prolonge jusqu'à la victoire en 324
de Constantin sur Licinius. L'auteur a lu de nombreuses sources prénicéennes
aujourd'hui disparues. Celles qui sont conservées révèlent les libertés prises avec
la version originale. Eusèbe retranscrit peu ses sources et offre plutôt un résumé
ou une interprétation. Son objectif est d'étudier la succession des apôtres jusqu'à
son époque, les grands événements de l'histoire ecclésiastique, les pasteurs et les
docteurs les plus importants, avec un vif intérêt pour les hérésies, les persécutions
et les juifs. Il donne ainsi la liste des évêques de quatre grands sièges : Rome,
Antioche, Alexandrie et Jérusalem. Eusèbe permet de reconstituer en partie les
fastes épiscopaux de quelques autres sièges comme Athènes, Laodicée de Syrie
ou Césarée de Palestine. Au-delà, nous sommes mal renseignés. Son attention se
porte sur les individus illustres plutôt que sur les communautés, comme il l'avoue
dans son introduction. Par conséquent, il est exclu de reconstituer, pour la période
prénicéenne, les fastes épiscopaux du diocèse d'Asie d'après l'histoire d'Eusèbe.
Seul le grand homme, qu'il soit évêque, docteur, martyr ou hérésiarque, retient
son intérêt. Les communautés d'Asie sont mentionnées quand elles ont abrité un
personnage estimé d'Eusèbe et des auteurs dont il dépend.
Deux provinces concentrent les renseignements d'Eusèbe sur l'histoire
religieuse du diocèse d'Asie : l'Asie et la future province de Phrygie Pacatienne.
L'importance de l'Asie s'explique par la dimension de ses Pères. Éphèse est la
cité d'Asie la plus mentionnée car elle a hébergé Jean l'Evangéliste et eu pour
pasteurs Timothéos et Polykratès. Ce dernier a adressé au pape Victor un exposé
de la tradition pascale des Églises d'Asie qui révèle une uniformisation liturgique
dans la région à la fin du II° siècle. Polykarpos a suscité l'intérêt d'Eusèbe.

45
INTRODUCTION

Premier évêque de Smyrne, disciple de Jean, correspondant d'Ignace d'Antioche


et des Philippiens, compagnon de Papias d'Hiérapolis, père spirituel d'Irénée de
Lyon, contradicteur de Marcion et conseillé par le pape Anicet, Polykarpos révèle
les relations de l'Église d'Asie avec les chrétientés d'Orient et d'Occident. À
titre exceptionnel, Eusèbe transmet la lettre de l'Église de Smyrne sur la mort de
Polykarpos, exécuté en 167. Cette lettre, d'autres correspondances et des men
tions de martyrs renseignent sur Magnésie du Méandre, Pergame ou Tralles. La
place de la future province de Phrygie Pacatienne illustre les quatre centres
d'intérêt d'Eusèbe : les grands hommes, les querelles doctrinales, les hérésies et
les persécutions. Il juge bon de mentionner Hiérapolis pour l'apôtre Philippe et
ses évêques Papias et Apollinarios. Il fait allusion à Laodicée du Lycos lors d'un
débat sur la date de Pâques. La Phrygie se distingue en outre comme foyer du
montanisme. Enfin, Eusèbe relate sous Dioclétien les exactions de la soldatesque
et les martyres qui ont probablement touché la cité d'Euménéia, peuplée seu
lement de chrétiens. § de Synnada, dans la future province de Phrygie
Salutaire, est connue pour sa règle de réintégration des hérétiques. Nous sommes
bien moins documentés pour les autres provinces. Quelques passages sont
consacrés à Iconium et Laranda en Lycaonie, à Sardes et Philadelphie en Lydie.
Eusèbe se contente le plus souvent de nommer un évêque ou un martyr célèbres.
Il fait en revanche grand cas de Mélitôn de Sardes et détaille la liste de ses écrits.
Incidemment, il fait allusion aux Eglises de Trôas (Hellespont), Pergè (Pamphylie)
et Philomèlion (Pisidie). Le sud du diocèse reste dans l'ombre. Rien n'est dit des
Îles, de la Carie, de la Lycie et de la future Pamphylie de Sidè.
En 402, à la demande de son patriarche Chromatius d'Aquilée, le prêtre Rufin,
retiré dans un monastère, traduit l'histoire d'Eusèbe. Il donne naissance à la
première histoire ecclésiastique de l'Occident latin. Cette œuvre, comme son
original grec, a connu une grande postérité. Rufin traduit l'Histoire ecclésiastique
d'Eusèbe avec la même liberté que Jérôme à l'égard de la Chronique. Il offre une
version remaniée d'Eusèbe, plus souvent abrégée que développée, qui présente
l'intérêt de poursuivre Eusèbe jusqu'en 395. A la différence de son modèle, Rufin
est plus intéressé par les questions de doctrine que par les récits et les anecdotes
en raison de son rôle dans la querelle origéniste. Il traduit ainsi des œuvres
d'Origène, d'auteurs attachés à Origène comme Eusèbe ou les Pères cappadociens.
La dernière partie de son histoire fournit des renseignements originaux sur la
controverse arienne, en particulier sur la seconde génération de théologiens
ariens, Aétios d'Antioche et son disciple Eunomios. Ses informations sont intéres
santes si on les replace dans un contexte occidental, de moindre valeur comparées
aux sources grecques. Dans d'autres écrits, comme son Commentaire sur le Sym
bole des Apôtres ou son traité De l'altération des livres d'Origène, Rufin met en
relation les partisans d'Eunomios avec d'autres groupes hétérodoxes.

Socrate, Sozomène et Théodoret


Le v° siècle est une période faste pour l'histoire ecclésiastique car on possède
trois histoires de cette époque transmises dans leur intégralité. La première est de
Socrate dit le Scholastique, né vers 380 à Constantinople et mort après 443. C'est
peut-être un juriste et cette formation éclaire son œuvre qui couvre la période
306-439. À la différence d'Eusèbe et de Rufin, Socrate divise son récit en livres
qui correspondent chacun à un règne et établit un lien plus étroit entre l'Église et
l'État. Il s'intéresse autant aux événements religieux que séculiers ou militaires,

46
INTRODUCTION

au point de tracer une voie moyenne entre histoire ecclésiastique et historiographie


classique. Il a comme Eusèbe le goût du récit, des controverses et des hérésies.
En revanche, ses études et sa profession peuvent expliquer la clarté de la langue,
l'exactitude des faits et l'objectivité certes relative. Son lieu de résidence justifie
son intérêt pour les événements de la capitale au détriment du reste de l'Empire.
Socrate se distingue de ses prédécesseurs et de ses successeurs par l'importance
accordée aux documents et rappelle ainsi Eusèbe. Il cite des sources civiles (lois
et lettres impériales) ou religieuses (histoires et documents ecclésiastiques, lettres
et traités), sans les manipuler ou les résumer. Il possède un sens critique et prend
soin de souligner la partialité du recueil de Sabinos d'Héraclée. Conscient des
erreurs de Rufin, Socrate remanie son propre ouvrage en une deuxième version,
celle qui est conservée. Son intérêt pour les affrontements personnels plutôt que
les controverses dogmatiques suscite des réserves. Il retrace l'histoire de l'Église
sous forme d'un combat entre des personnages de premier plan comme Arius et
Athanase. Les évolutions lentes et paisibles de l'Église, sur le plan liturgique ou
institutionnel, sont délaissées ou occultées. La fin est occupée par l'épiscopat de
Proklos qui clôt la période des crises arienne et nestorienne. Socrate souhaite que
les Églises, les cités et les peuples vivent en paix, mais craint que cette paix
n'aboutisse à priver de matière les historiens futurs. Si l'Église n'avait pas connu
de dissensions, il n'aurait pu accomplir sa tâche.
Les renseignements de Socrate sont de première importance et ne sont souvent
transmis par aucune autre source, sinon des auteurs qui en dépendent comme
Sozomène, Cassiodore, Théodore le Lecteur, Sévère d'Antioche, Jean d'Éphèse,
Barhadbesabba "Arbaïa, Théophane, Nicétas Choniatès ou Nicéphore Calliste.
Cette liste non exhaustive souligne l'influence de Socrate sur les historiographies
grecque, latine et syriaque. Même dans le cadre restreint du diocèse d'Asie, l'ap
port de Socrate est évident. A l'occasion de l'élection contestée de Proklos en
434 comme évêque de Constantinople, il justifie sa translation de siège en multi
pliant les parallèles, dont certains enAsie. Il a conservé des documents pontificaux
ou synodaux avec leurs souscriptions, comme la lettre du synode homéousien
d'Antioche de 363 ou la lettre des synodes homéousiens d'Asie Mineure en 365
et la réponse du pape Libère. L'intérêt de Socrate pour les groupes dissidents ne
se limite pas aux seuls homéousiens défendus par Sabinos. Il consacre des
développements aux novatiens et aux eunomiens. Son appartenance à l'Église
schismatique des novatiens explique sans doute sa relative tolérance, même s'il
reprend pour l'essentiel le récit partial d'Athanase sur la controverse arienne.
Sa connaissance de l'histoire du diocèse d'Asie reflète le point de vue de la
capitale. Hormis des mentions d'Amphilochios d'Iconium, d'Optimos d'Antioche
ou d'Hèrakleidès d'Éphèse, ses renseignements concernent surtout l'Hellespont
tandis que le sud du diocèse est ignoré. Socrate fournit des détails précieux sur le
synode de Lampsaque en 364, les novatiens de Cyzique ou les homéousiens de
Germè. Cyzique occupe plus de place que n'importe quel autre siège du diocèse.
Nous connaissons ainsi les péripéties des élections épiscopales de 360 et de 425
et les carrières des évêques Eleusios et Eunomios. Socrate atteste l'existence à
Cyzique et dans ses environs de plusieurs communautés religieuses et mentionne
leurs sanctuaires. Sa connaissance de Cyzique englobe son économie et sa popu
lation. Il consacre même un récit hagiographique à l'évêque Silvanos de Trôas au
début du v° siècle. Le fait de vivre à Constantinople explique la focalisation sur
l'histoire de la capitale et des provinces voisines. Il est ainsi mieux informé des

47
INTRODUCTION

affaires de Bithynie que des autres provinces du diocèse du Pont.


Natif d'un village près de Gaza, lui aussi juriste dans la capitale, Sozomène
utilise Socrate, dans une moindre mesure Olympiodore de Thèbes, mais se garde
de le dire. Il a peut-être utilisé Philostorge (ou une source commune), Eunape de
Sardes et l'Histoire acéphale de l'Église d'Alexandrie. Il dispose ses livres par
règne hormis les deux premiers consacrés à Constantin. Sozomène choisit comme
point de départ 324, date finale de son abrégé historique aujourd'hui perdu. Il se
place ainsi dans la continuité d'Eusèbe et non de Socrate. Le neuvième et dernier
livre de Sozomène, rédigé avant 448, s'arrête en 425. Dans sa dédicace à t
Théodose II, vers 443, il lui proposait de remanier le texte selon son bon plaisir.
Il projetait d'atteindre 439 comme Socrate, mais une mort soudaine explique
peut-être cette interruption brutale. Sozomène ne soutient pas la comparaison
avec Socrate qu'il plagie sans vergogne et sans le nommer. Il fournit rarement le
texte des documents qu'il mentionne et préfère en donner le sens général, manque
d'esprit critique, copie ou résume Socrate, ajoute peu et commet des erreurs en
réorganisant sans précaution la matière dont il dépend. Il est toutefois impossible
de le réduire à un abréviateur de Socrate. Son objectif est différent de son contem
porain qu'il veut surpasser, d'où son choix de le passer sous silence. Son propos,
plus littéraire qu'historique ou apologétique, l'amène à préférer le style aux
détails et aux dates, à employer une belle langue pour éviter la sécheresse docu
mentaire, à escamoter les citations pour ne pas alourdir l'exposé et obtenir un
récit continu. Même s'il accorde une grande place aux affaires séculières et avoue
son ignorance des questions théologiques, Sozomène demeure une source impor
tante. Il fait même preuve d'originalité vis-à-vis d'Eusèbe et de Socrate, dont il
se distingue par l'utilisation des souvenirs personnels et des témoignages oraux,
l'attirance pour l'érémitisme et le monachisme, le goût pour les miracles et l'irra
tionnel et son intérêt pour le christianisme à l'extérieur de l'Empire. Ces parti
cularités trouvent leur explication dans sa biographie : l'origine sémitique d'un
auteur peut-être sauvé miraculeusement, un grand-père converti par un ascète
local et une patrie propice à l'anachorèse et située aux confins du monde romain.
Comme Eusèbe et Socrate, il s'intéresse aux hérétiques et aux sectes. La
controverse arienne est l'objet principal de son histoire qui cite des pièces incon
nues de Socrate pour la période 351-381. Indépendamment de Socrate, il utilise
Rufin, Eusèbe, les écrits anti-ariens d'Athanase, les histoires monastiques de
Rufin et de Palladios et l'Histoire des moines d'Égypte. Il fournit des informations
nouvelles sur le synode arien d'Antioche en 338/9, le concile oriental de Sardique
en 343, les synodes homéousiens d'Ancyre en 358 et de Carie en 365. Il précise
les relations du pape Damase (366-384) avec l'Illyricum et l'Orient, le rôle
d'Amphilochios d'Iconium en Asie après 381 ou des évêques proches de Jean
Chrysostome auprès du pape Innocent avant 403. Sur ce point, il a peut-être utilisé
Palladios. Il privilégie les hommes qui « font » l'histoire et consacre une large
place aux évêques engagés dans les controverses, a fortiori quand ils sont titulaires
d'un siège important. Hormis le prêtre Arius, les ecclésiastiques les plus cités sont
les évêques d'Alexandrie, d'Antioche, de Constantinople, de Rome et de Jéru
salem. Certains prélats compensent la médiocrité de leur siège par une activité
polémique comme Basilios d'Ancyre et Théognis de Nicée, les deux évêques
d'Asie Mineure les plus mentionnés. C'est pourquoi les évêques d'Asie, qui ne
comptent ni théologien ni hérésiarque, occupent une place de second ordre. Les
deux seuls prélats à susciter l'intérêt de Sozomène sont les mêmes que pour

48
INTRODUCTION

Socrate : Éleusios et Eunomios, évêques d'un siège proche de la capitale et parti


cipants actifs aux controverses théologiques. Ils prennent du relief seulement
après l'élimination de leurs chefs respectifs, Basilios d'Ancyre et Aétios.
Originaire d'Antioche, issu d'un milieu bilingue grec-syriaque, Théodoret est
ordonné évêque de Cyr (Euphratésie) en 423, et meurt entre 458 et 466. Il est
l'auteur d'une œuvre abondante et variée. Son Histoire ecclésiastique, écrite
entre 444 et 450, revêt une importance particulière dans le cadre de cette étude.
A la suite de Socrate et de Sozomène, Théodoret se présente en continuateur
d'Eusèbe. Il couvre la période 323-428, mais le règne de Théodose II est à peine
traité, d'où une histoire plus brève que les précédentes. Théodoret prend soin de
ne pas aborder la querelle entre les Orientaux et Cyrille d'Alexandrie où il a joué
un rôle important. Théologien et polémiste, il évite pourtant de faire allusion à
cette querelle et s'attaque à l'ennemi commun, Arius. Ici il suit les traces de ses
contemporains, ailleurs il s'en écarte et gagne en intérêt. Il cite des documents
inédits sur la crise arienne, traite de nouveaux groupes hérétiques comme les
messaliens réfugiés en Pamphylie. Sa formation religieuse et sa fréquentation
des milieux érémitiques lui donnent un ton engagé très favorable au monachisme.
Théodoret voit dans la lutte contre les hérétiques et les païens une révélation du
plan divin selon une pensée téléologique. Son engagement explique une histoire
tournée vers les affaires ecclésiastiques, au point de subordonner parfois le pou
voir civil au pouvoir religieux. A Nicée, il prête à Constantin la volonté de couvrir
les fautes de l'épiscopat (pour ne pas déshonorer cette fonction). Il dépeint Valen
tinien I" appréciant la liberté de parole d'Ambroise de Milan lors de son élection
en 374. Amphilochios d'Iconium manque de respect au jeune Arcadius pour
inciter en 383 son père Théodose I" à réprimer les ariens qui méprisent le Fils de
Dieu. La scène la plus édifiante est la pénitence de Théodose I" après le massacre
des Thessaloniciens en 390. Socrate omet cette anecdote, à la différence de Sozo
mène dont le récit est toutefois moins dramatique que celui de Théodoret.
Il renoue avec le ton apologétique d'Eusèbe, ce qui nuit à l'objectivité, mais
offre l'occasion d'étudier plus à fond les questions de foi. On retrouve les figures
centrales des querelles christologiques du Iv° siècle, avec un intérêt plus grand
pour Antioche et ses titulaires orthodoxes, schismatique ou hérétiques. Ce recen
trage s'opère au détriment d'Alexandrie et surtout de Constantinople. Ce point
de vue provincial relativise le poids de la capitale et profite aux autres régions
comme le Pont. Les Pères cappadociens occupent une place plus importante,
Basile de Césarée l'emporte sur Basilios d'Ancyre. Son épiscopat en Orient et sa
large culture théologique expliquent ces choix de Théodoret. On note un intérêt
nouveau pour le diocèse d'Asie.Amphilochios d'Iconium devient le protagoniste
de l'anecdote édifiante avec Théodose I" et son fils Arcadius. Transmis seulement
par des sources hagiographiques, ce récit est d'une historicité incertaine. En
revanche, Eunomios et Éleusios de Cyzique l'intéressent moins. Il fait toutefois
des homéousiens les défenseurs de la souveraineté de l'Église face aux immixtions
de Constance II. Théodoret invente à l'occasion des citations pour montrer une
Église sinon supérieure, du moins indépendante du pouvoir impérial.

Le Pseudo-Gélase, Théodore le Lecteur et Évagre


Gélase de Cyzique serait l'auteur d'une Collection du saint concile de Nicée
(Eüvtœyuo tñç èv NuKoiq dyioç ouvóôou). Le titre est postérieur à l'auteur qui
désigne son œuvre comme une histoire ecclésiastique. Le contenu ne correspond

49
INTRODUCTION

pas davantage à ses intentions : le premier livre est consacré à Constantin, le


troisième à ses actions en faveur du christianisme. L'ouvrage ne va pas au-delà
de 335 et se concentre sur les événements religieux. L'auteur se dit fils d'un
prêtre de Cyzique et, après des discussions avec des monophysites en 475/6, a
étudié l'histoire de Nicée dans un but apologétique. Il a utilisé un manuscrit de
l'évêque Dalmatios de Cyzique qui contenait les discours, les actes et les décisions
du concile. Cette collection privée est peut-être à l'origine des renseignements
inédits sur les évêques chargés de diffuser les décisions du concile en Asie,
Hellespont, Lydie, Carie et Phrygie. La collection est toutefois d'une authenticité
douteuse car les documents extraits, comme les discussions des Pères avec le
philosophe païen Phédon, ont peut-être été forgés par l'auteur dont l'identité est
inconnue. Son nom résulte d'une confusion commise au xvI° siècle par son pre
mier éditeur moderne avec Gélase de Césarée de Palestine, un continuateur
d'Eusèbe de la seconde moitié du v° siècle à l'œuvre perdue. L'éditeur a mal
compris un passage de Photius qui disposait de deux histoires ecclésiastiques. La
première, anonyme, avait pour titre Les actes du concile de Nicée (Tà kotô tnv
èv NuKoiq oûvoôov) mais, comme Photius l'a noté, ce n'est pas un recueil
d'actes. Il s'agit en réalité de la Collection du saint concile de Nicée. La seconde,
cette fois de Gélase de Césarée, était intitulée Histoire ecclésiastique, mais le
titre serait postérieur à l'ouvrage publié à l'origine sans titre particulier. Il faut
renoncer à vouloir identifier l'auteur de la Collection du saint concile de Nicée.
Une édition récente l'a intitulée Histoire ecclésiastique anonyme. C'est une
histoire qui utilise plusieurs auteurs : Eusèbe, Rufin, Socrate, Théodoret, Gélase,
le prêtre Jean par ailleurs inconnu et Philippe de Sidè, auteur vers 430 d'une
histoire ecclésiastique aujourd'hui fragmentaire. Nous désignons l'auteur comme
le Pseudo-Gélase de Cyzique dans les notes et la bibliographie.
Théodore, lecteur à Sainte-Sophie de Constantinople au début du vi° siècle,
est l'auteur de deux œuvres. L'Histoire tripartite en quatre livres compile des
extraits de Socrate, de Sozomène et de Théodoret, en raison de leur caractère
synoptique. L'Histoire tripartite couvre la période 306-439 suivant le cadre
chronologique fixé par ces trois historiens. Elle est parvenue sous forme de
fragments, mais un épitomé du vII° siècle permet d'en connaître les grandes
lignes. Parfois infidèle à ses sources, l'Histoire tripartite apporte peu d'informa
tions nouvelles qu'il faut sans doute attribuer à Théodore. Malgré des répétitions
et des omissions, l'ouvrage est utile pour établir le texte de Socrate, de Sozomène
et de Théodoret car il souligne parfois leurs divergences. L'Histoire tripartite est
à la base de la traduction latine réalisée vers 560 par Epiphanius à la demande de
Cassiodore. Sa postérité concerne donc l'Occident plus que l'Orient puisqu'elle
repose sur le succès au Moyen Âge de la version latine de l'histoire ecclésiastique
tripartite de Cassiodore. L'Histoire ecclésiastique, en quatre livres, est la seconde
œuvre de Théodore. Elle prolonge son Histoire tripartite et s'étend de 439 à 518.
Les deux ont connu le même destin : perte de l'original, conservation de frag
ments, transmission par le même épitomé. L'horizon de Théodore se rétrécit sur
le plan géographique (Constantinople), historiographique (partialité) et théma
tique (événements religieux). Comme l'Histoire tripartite, l'Histoire ecclésiastique
offre de rares renseignements qui n'apportent rien de neuf à l'histoire du diocèse
d'Asie.
Évagre est né vers 536/7 à Épiphanie (Syrie II) et mort après 594.Juriste de
formation et de profession d'où son surnom de « scholastique », il exerce sans

50
INTRODUCTION

doute la fonction de conseiller auprès du patriarche Grègorios d'Antioche (570


593). Son Histoire ecclésiastique, découpée en six livres, couvre la période 428
594. Ignorant l'œuvre de Théodore le Lecteur, Évagre se présente en continuateur
de Socrate, de Sozomène et de Théodoret, même s'il emploie un style savant et
archaïsant, influencé par une culture classique et biblique. La rareté des sources
pour la seconde moitié du v° siècle l'amène à utiliser l'histoire du monophysite
Zacharie le Rhéteur, dans sa forme originale aujourd'hui perdue. En réaction à
son ton polémique, Évagre défend Chalcédoine et réfute Zacharie. Il garde une
certaine hauteur de vue et le traitement des empereurs, dont les règnes forment le
cadre de ses livres, ne dépend pas toujours de leur position dogmatique.Aux
historiens de l'Église, il mêle les auteurs profanes, surtout Procope, et les auteurs
locaux. Il utilise Malalas, l'épitomé perdu d'Eustathios d'Épiphanie qui résume
Zosime et Priscus, et l'histoire de son parent Iôannès d'Épiphanie, lui aussi con
seiller de Grègorios d'Antioche et auteur d'une histoire perdue de la guerre perse
de 572 à 591.L'histoire d'Évagre a une grande valeur documentaire. Le livre II
offre un résumé des actes de Chalcédoine, surtout des six premières séances. La
retranscription est fidèle et indique l'emploi de bons manuscrits. Il mentionne
aussi l'encyclique de Léon de 457 et les réponses dont certaines sont connues par
le seul résumé d'Évagre. C'est le cas de la réponse négative donnée par Amphi
lochios de Sidè, le métropolite de Pamphylie. Ajoutons des textes dogmatiques
importants publiés par la chancellerie impériale comme l'Hénotique de Zénon en
484, l'Encyclique et l'Anti-Encyclique de Basilisque en 475-476, l'édit d'union
confessionnelle de Justin II vers 571. Si la polémique anti-païenne et l'intérêt
pour les hérésies sont propres aux histoires de l'Église, Évagre se distingue de
ses prédécesseurs par son intérêt pour les grandes figures monastiques de Syrie
et de Palestine. Il accorde une large place à la vie des saints et à leur culte,
manifeste aussi un intérêt original pour les grands travaux, les réformes admi
nistratives, les pays voisins. Son histoire se trouve par conséquent à la croisée de
deux traditions historiographiques, l'une ecclésiastique et chrétienne, l'autre
séculière et classique. Dans la deuxième moitié, la distinction instaurée entre les
événements profanes et les événements religieux tend s'effacer au profit des
seconds tout en s'ouvrant aux faits et gestes des saints. Évagre mélange les genres
comme Théophylacte Simocatta et annonce la disparition prochaine de l'histoire
ecclésiastique et de l'histoire séculière au profit des deux types privilégiés du
Moyen Age, la chronique universelle et les vies de saints *.

* Voir P. ALLEN, Evagrius Scholasticus, Louvain, 1981 ; T. D. BARNEs, Constantine and


Eusebius, Cambridge (Mass.)-Londres, 1981 ; G. F. CHESNUT, The First Christian Histo
ries. Paris, 1977 : G. MARAsco (éd.), Greek & Roman Historiography in Late Antiquity,
Leyde-Boston, 2003 ; T. URBAINCzYK, Theodoret of Cyrus, Ann Arbor, 2002 ; M. WALL
RAFF. Der Kirchenhistoriker Sokrates, Göttingen, 1997 ; le Dictionnaire d'histoire et de
géographie ecclésiastiques, le Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien,
l'Oxford Dictionary of Byzantium et le Bibliographisch-Biographisches Kirchenlexicon ;
les introductions dans les Sources chrétiennes et Die griechischen christlichen Schrift
steller der ersten drei Jahrhunderte.

51
INTRODUCTION

2. L'hagiographie

Cette rubrique regroupe près de quatre-vingts sources variées qui ont en


commun de rapporter l'histoire, les actes ou les paroles d'un saint. Il s'agit selon
le cas d'une vie de saint, d'apophthegmes, d'une invention de reliques, d'un récit
de martyre, d'un éloge ou d'une commémoration dans un calendrier liturgique.
Les vies de saints peuvent se répartir soit de manière chronologique selon leur
ancienneté et leur authenticité, soit de manière thématique selon qu'elles traitent
d'un saint vivant en Asie, originaire d'Asie mais qui a mené une vie de sainteté
en dehors, ou d'un saint étranger lié à un clerc ou un moine asianique. Si l'on suit
un partage chronologique, les vies de saints ont été rédigées pour l'essentiel à
trois époques distinctes. Dans le premier cas, la vie a été écrite peu de temps
après la mort du saint par un personnage qui l'a connu et rapporte des faits qui
ont une grande valeur historique en raison de l'ancienneté du texte et de la
contemporanéité de l'auteur. Ce cas rare est illustré par la vie de Nikolaos de
Siôn, évêque de Pinara (Lycie), mort en 564. Souvent plusieurs générations
séparent le saint de son hagiographe. C'est le cas de la vie d'Eusébia de Mylasa
(Carie), morte dans la seconde moitié du v° siècle. Gérasimos, moine de Lycie et
ascète en Terre sainte mort en 475, est mentionné dans plusieurs vies de saints
palestiniens du moine Cyrille de Scythopolis, actif en 550-560. En règle générale,
l'écart est plus important, même si l'auteur prétend avoir connu le saint. C'est le
cas de Krispinos, auteur sans doute au vi° siècle de la vie de l'évêque Parthénios
de Lampsaque (Hellespont), qui a vécu dans le premier tiers du Iv° siècle.
La deuxième période, peu féconde, correspond aux « siècles obscurs » byzan
tins, entre la seconde moitié du vII° et la première moitié du Ix° siècle. L'écart
chronologique se creuse, les événements se simplifient, le récit suit le modèle de
vies de saints célèbres et laisse libre cours à l'imagination de l'auteur avec des
remaniements et des anachronismes. Cette époque voit la rédaction de vies qui
résument parfois des vies anciennes aujourd'hui perdues, comme celle de l'évêque
Agapètos de Synaos (Phrygie). Les abrégés de vies de saints ou épitomés datent
pour la plupart de cette époque d'inventaire des ressources hagiographiques
disponibles, dont le résultat s'est traduit par la perte des vies anciennes et l'élabo
ration du synaxaire de Constantinople qui recense les saints célébrés dans l'Église
byzantine. La place accordée à chaque saint se résume à une brève notice.
La dernière grande phase de production hagiographique, la plus riche, se
situe aux x°-xI° siècles avec Syméon Métaphraste, actif dans la seconde moitié du
x° siècle, et les ménologes des empereurs Basile II (976-1025) et Michel IV le
Paphlagonien (1034-1041). Le ménologe dit de Basile II offre des notices bio
graphiques courtes, tandis que le ménologe de Michel IV (dit de Baltimore)
contient des vies plus longues mais moins nombreuses. Pour l'Asie, les deux
ménologes ne recèlent pas de matériaux qui ne soient connus de sources hagiogra
phiques plus anciennes, en particulier Syméon Métaphraste. Ce haut fonctionnaire
de l'administration centrale des postes est l'auteur d'un ménologe qui rassemble
près de 150 textes. Il a souvent réécrit ou remanié ses sources hagiographiques
pour les accorder au goût du temps et aux exigences du ménologe. Il transmet un
grand nombre de vies et de récits édifiants dont la version originale a disparu.
C'est le cas du martyre et de l'invention à Skepsis des reliques de Kornèlios le
Centurion par Silvanos, évêque de Trôas (Hellespont) au début du v° siècle. Nous
lui devons la première version conservée en grec de la légende des Sept Dormants,

52
INTRODUCTION

d'Éphèse d'après des mémoires peut-être rédigés au milieu du v° siècle par


l'évêque Stéphanos d'Éphèse. Il faut aussi noter le synaxaire arménien de Ter
Israël qui dérive de celui de Constantinople, et le synaxaire arabe jacobite dont
dépend le synaxaire éthiopien. Ajoutons le martyrologe romain d'époque mo
derne qui compile des sources anciennes, les ménologes jacobites médiévaux de
langue syriaque, importants pour connaître le sanctoral monophysite, enfin le
calendrier palestino-géorgien rédigé au x° siècle.
Sur le plan thématique, nous pouvons également répartir les textes hagiogra
phiques en trois catégories. La première catégorie, la moins importante, rassemble
les textes sur des saints actifs en Asie. Ils sont peu nombreux car les modes
d'acquisition de la sainteté passent par la pratique de l'ascétisme, de l'érémitisme
et de la réclusion, des formes de piété peu courantes en Asie. On ne connaît pas
en Asie de saint moine, higoumène, anachorète ou stylite. Eusébia, originaire de
Rome et installée à Mylasa, est une exception. Paulos de Lystra (Lycaonie) reste
douteux car il est peut-être médiéval. L'Asie ne possède aucun grand centre
monastique, aucun lieu célèbre de retraite. Il existe des foyers d'ascétisme, mais
ils sont périphériques comme l'Olympe de Bithynie, ou tardifs comme le Latmos.
Pour les clercs asianiques, le chemin vers la sainteté passe par l'épiscopat : les
saints issus du clergé sont tous des évêques. Citons, pour le Iv° siècle, Kyntianos
de Séleucie (Pamphylie), Parthénios de Lampsaque (Hellespont), Agapètos de
Synaos (Phrygie), Éphraïm de Mylasa (Carie) et Amphilochios d'Iconium (Ly
caonie), seul Père de l'Église actif en Asie. Nous trouvons au v° siècle Silvanos
de Trôas (Hellespont) ; au vi° siècle Nikolaos de Pinara (Lycie) et Timothéos de
Proconnèse (Hellespont) ; enfin, au tournant des vi°-vII° siècles, Pausikakos de
Synnada (Phrygie Salutaire). Ajoutons pour terminer l'énigmatique Athanasios
d'Adramyttion (Asie) et les dirigeants de communautés dissidentes reconnus par
leurs fidèles comme saints.
Une autre catégorie est constituée des saints originaires d'Asie, mais qui l'ont
quittée. Ce sont des moines et des moniales du v° siècle, surtout de Lycie, partis
vers les grands foyers érémitiques et cénobitiques. En Égypte s'établissent Lou
kios et son disciple Longinos, en Palestine Gérasimos et Konôn, à Constantinople
Matrôna de Pergè et Markellos l'Acémète originaire d'Éphèse. L'attrait de
l'Orient explique la présence en Égypte, dans le Sinaï et en Palestine de clercs et
de moines d'Asie.
La troisième catégorie rassemble les textes dont le protagoniste est lié à des
clercs ou des moines asianiques. C'est la catégorie la plus importante par le
nombre de sources et les renseignements. La tradition sur Jean Chrysostome
offre ainsi d'abondants détails pour reconstituer la carrière de nombreux clercs
d'Asie. Elle dépend d'abord des œuvres de Palladios, un témoin direct, mais
aussi d'auteurs secondaires comme le patriarche Géôrgios d'Alexandrie et le
Pseudo-Hèsychios de Jérusalem, sans compter les rédacteurs anonymes des
versions abrégée et postmétaphrastique. Les autres textes hagiographiques
concernent surtout des saints voisins du diocèse d'Asie, comme Olympias à
Constantinople, Élisabeth à Héraclée, Daniel le Stylite près de Sosthénion,
Hypatios à Roufinianai, Théodore à Sykéôn. Des saints de régions plus éloignées
entretiennent aussi des relations avec l'Asie comme Porphyrios de Gaza et Pierre
l'Ibère au v° siècle, Sévère d'Antioche, Sabas en Palestine et Daniel le Scétiote
au vr siècle.
Il faut mentionner les Asianiques qui ont fait œuvre d'hagiographe. L'attribu

53
INTRODUCTION

tion reste parfois hypothétique comme les mémoires sur les Sept Dormants, peut
être de Stéphanos d'Éphèse, ou la Passion d'Artémios attribuée par certains
manuscrits au moine Iôannès de Rhodes (Îles) actif aux vi°-VII° siècles. D'autres
œuvres sont en revanche apocryphes comme la vie de Basile de Césarée par
Amphilochios d'Iconium ou de Jacques Baradée par Jean d'Éphèse. Deux
évêques d'Asie sont connus par leurs écrits hagiographiques : Théodôros d'Ico
nium, auteur au début du vi° siècle d'une lettre sur les saints Kèrykos et Ioulitta
avec un remaniement du récit de leur martyre, et Hilariôn de Sidè (Pamphylie I)
qui a composé sans doute au vII° siècle un récit de la passion d'Eustathios, de
Thespésios et d'Anatolios. Zacharie le Rhéteur, évêque de Mitylène (Îles),
occupe une place originale car il est l'auteur de plusieurs vies de saints mono
physites avant son revirement confessionnel et son adhésion à l'Église officielle
marquée par son élévation au siège métropolitain de Mitylène. Il subsiste un
court fragment de sa Vie de Pierre l'Ibère, tandis que la Vie d'Isaias, un anachorète
de Palestine, est conservée et celle de l'évêque Théodôros d'Antinoé (Thébaïde I)
est perdue. Son « chef-d'œuvre hagiographique » est la Vie de Sévère d'Antioche,
son ami intime.

3. Les sources anti-nicéennes, monophysites et nestoriennes

Le trait commun à ces œuvres est de défendre une position opposée au courant
doctrinal sanctionné a posteriori par l'Église officielle et le pouvoir impérial. Il
s'agit de sources variées : histoires ecclésiastiques, vies de saints, lettres, traités
théologiques, florilèges, homélies, etc. Soumises à la critique, écrites dans un
contexte de controverse ou de persécution, elles adoptent un ton apologétique et
polémique. Elles constituent une littérature de combat souvent rédigée en position
de faiblesse et convaincue de défendre l'orthodoxie d'une minorité contre une
majorité tombée dans l'erreur. En raison de leur valeur prosopographique, nous
avons fait le choix de ne présenter que les œuvres historiques parmi ce corpus
aux limites incertaines. Il n'est pas question d'aborder les écrits dogmatiques de
Didyme l'Aveugle, de Théodore de Mopsueste ou de Sévère d'Antioche. Bien
que nous ayons utilisé ces traités pour la rédaction de certaines notices, il suffira
de se reporter aux clercs d'Asie qui ont correspondu ou polémiqué avec eux, à
savoir Eunomios au Iv° siècle et Ioulianos d'Halicarnasse (Carie) au vi° siècle, les
deux seuls théologiens d'envergure défendant une position dissidente en Asie.

Philostorge
Eunomios et son Église, plus que sa pensée transmise par les réfutations de
Basile de Césarée et de Grégoire de Nysse, sont connus par le témoignage de
Philostorge. Originaire de Cappadoce et habitant sans doute la capitale, il a fré
quenté Eunomios dont il partage les idées et a rédigé une histoire ecclésiastique
en douze livres achevée vers 433, et conservée par Photius sous forme d'un long
épitomé. Des fragments sont transmis dans une vie anonyme de Constantin et
une passion de saint Artémios, attribuée au moine Iôannès de Rhodes ou à Jean
Damascène. Philostorge poursuit Eusèbe jusqu'en 425 et se distingue de Socrate,
de Sozomène et de Théodoret par son antériorité et donc son indépendance. Il
dépend en revanche beaucoup d'Olympiodore de Thèbes pour les événements
politiques de l'Occident du premier quart du v° siècle. C'est la seule histoire con
servée dont la position dogmatique s'oppose à l'Église officielle. Philostorge est

54
INTRODUCTION

l'auteur d'une apologie perdue du christianisme, dirigée contre le philosophe


néoplatonicien Porphyre. Partisan ardent d'Eunomios, Philostorge est issu d'une
famille fidèle au dogme eunomien du Fils dissemblable (anomoios) du Père. Il
manifeste un parti pris évident et emploie un ton polémique qui nuisent à l'objecti
vité de son récit, connu seulement par Photius dont les remaniements expliquent
peut-être la rareté des documents dans l'épitomé, alors que Philostorge fait
souvent allusion à des lettres et des actes conciliaires.
Ce n'est pas une histoire de l'Église, mais une apologie de l'Église anoméenne,
depuis les tribulations de ses deux fondateurs, Eunomios et son maître Aétios,
jusqu'à son échec et sa disparition. L'histoire est axée sur le destin de ces deux
hommes et leurs relations tumultueuses avec les empereurs et les dirigeants de
l'Église. L'intérêt de Philostorge pour l'Église anoméenne est d'autant plus sin
gulier qu'il retrace l'histoire d'une communauté affaiblie après la disparition
d'empereurs favorables ou indifférents comme Constance II, Jovien et Valens, et
vouée à disparaître sous le coup des persécutions décrétées à partir de 381. La
relégation d'Eunomios en Cappadoce en 383 et sa mort après 392, les divisions
entre ses fidèles contraignent Philostorge à se détourner de son objet réduit à une
secte moribonde, mais aussi des affaires religieuses et des successions épiscopales,
pour consacrer la fin de son histoire aux événements séculiers et aux catastrophes
naturelles. Cette ouverture vers l'histoire profane ne lui est pas seulement dictée
par la ruine de son Église, elle reflète une large culture dont témoignent certains
passages sur l'astronomie, la médecine ou la géographie. Pétri de philosophie et
de théologie, il se distingue des autres historiens par son intérêt pour les questions
dogmatiques, notamment christologiques. Représentant d'une époque empreinte
d'intellectualisme spéculatif et de religiosité, Philostorge accorde une place
importante au surnaturel, exprime à l'occasion un déterminisme apocalyptique et
raconte les miracles accomplis par les évêques de l'Église anoméenne. Il ne porte
en revanche aucun miracle au crédit d'Aétios ou d'Eunomios. On peut supposer
qu'il a senti le besoin d'asseoir la légitimité de ces évêques obscurs en recourant
au merveilleux. Il cite ou résume aussi parfois des vies de saints et des passions.

Zacharie le Rhéteur, Jean Rufus et Jean Diacrinomène


Déjà mentionné pour ses vies de saints, Zacharie le Rhéteur (vers 465-après
536) est un écrivain monophysite de langue grecque, originaire de Gaza et lié à
Sévère d'Antioche rencontré durant des études de rhétorique et de droit à
Alexandrie et Beyrouth. Son œuvre majeure est une Histoire ecclésiastique
consacrée à la seconde moitié du v° siècle, une période pauvre en sources narra
tives. C'est une œuvre de circonstance, rédigée entre 492 et 495, à la demande
d'un fonctionnaire palatin désireux de connaître l'histoire de l'Église de 450 à
491.Comme son dédicataire, Zacharie est un partisan de la politique monophysite
modérée de Zénon. Son orientation suscite les critiques d'Évagre dont l'Histoire
ecclésiastique se présente en partie comme une réfutation de Zacharie. La défaite
du parti monophysite après la mort d'Anastase en 518, sa persécution par les
empereurs du vr siècle et le ralliement de Zacharie à l'Église officielle expliquent
la disparition en pays grec de son Histoire ecclésiastique, bien que sa valeur
documentaire justifie pour Évagre son utilisation. Elle est transmise aujourd'hui
en syriaque, car seuls les pays de langue syriaque hostiles à Chalcédoine avaient
intérêt à la conserver. Il ne s'agit pas d'une traduction mais d'une adaptation faite
entre 555 et 569 par un moine jacobite anonyme, établi à Amida (Mésopotamie).

55
INTRODUCTION

Sur les douze livres de la version syriaque, seuls quatre livres sont tirés de la
version grecque (livres III à VI). Même ces livres ne sont pas une traduction
fidèle car ils ont subi des ajouts, des coupes et des remaniements. Les livres I, II
et VII à XII sont du moine qui a également utilisé d'autres sources. L'Histoire
ecclésiastique de Zacharie est donc une œuvre composite. C'est pourquoi, dans
la bibliographie et les notes, nous avons séparé l'histoire de Zacharie en deux
parties : les livres qui dérivent de son histoire lui sont attribués, tandis que les
autres livres dus au moine sont placés sous le nom de « Zacharie Continué ».
Cette histoire a rencontré un faible écho dans le monde grec, hormis Évagre et les
auteurs qui en dépendent comme Nicéphore Calliste. Elle a connu le succès dans
le monde monophysite de langue syriaque, ce dont témoignent la Chronique de
Zuqnin rédigée après 775, autrefois dite du Pseudo-Denys de Tell Mahré, et la
Chronique de Michel le Syrien, mort en 1099.
A l'époque où le moine d'Amida adapte en syriaque l'Histoire ecclésiastique
de Zacharie, les deux principales œuvres de Jean Rufus, ses Plérophories et sa Vie
de Pierre l'Ibère, sont traduites dans cette langue ". Jean Rufus partage de nom
breux points communs avec Zacharie : une origine palestinienne, des études de
droit à Beyrouth, la fréquentation de Pierre l'Ibère et l'épiscopat (Maïouma), mais
en conservant sa foi. Les Plérophories, rédigées en grec vers 515 contre les
chalcédoniens, forment un recueil d'anecdotes liées à des monophysites parfois
célèbres, parfois obscurs, de la seconde moitié du v° siècle. Ces récits sont
regroupés en près de quatre-vingt-dix chapitres. Le ton apologétique nourrit la
polémique par un recours constant au surnaturel sous forme de prodiges, de
visions et de prédictions. Plusieurs membres du clergé du diocèse d'Asie sont
connus par le témoignage de Jean Rufus. Certains récits mentionnent des prélats
chalcédoniens en position d'accusés, de coupables ou de pénitents. C'est le cas
des évêques Amphilochios de Sidè et Épiphanios de Pergè. Quelle que soit la
confession des personnages, il s'agit surtout d'évêques, d'higoumènes, de moines
et de solitaires établis dans les provinces méridionales du diocèse, en particulier
en Pamphylie. Cela laisse penser que cette région a été sensible au monophysisme
prêché par plusieurs patriarches syriens et égyptiens. Nous laissons de côté la Vie
de Pierre l'Ibère, le maître de Jean Rufus et son prédécesseur sur le trône épiscopal
de Maïouma, car elle ne fournit pas de renseignements prosopographiques utiles,
à l'exception de détails concernant le moine lycien Longinos, devenu higoumène
de l'Énaton d'Alexandrie. L'attribution de cette Vie reste discutée.
Jean Diacrinomène (du grec ôuokpuvóuevoç, c'est-à-dire « hésitant » ou
« scrupuleux »), est un historien monophysite de Syrie auteur d'une Histoire
ecclésiastique en dix livres, rédigée entre 512 et 518. Elle couvre la période 429
518. Le choix de 429 révèle que Jean Diacrinomène se présente en continuateur
des historiens du v° siècle, bien qu'il s'en distingue par son orientation doctrinale.
Il veut traiter de la période faste du monophysisme sous le règne d'empereurs
favorables ou tolérants (Zénon, Basilisque, Anastase). Son histoire a presque
disparu et il en subsiste de courts fragments rassemblés en appendice à l'édition
moderne de l'Histoire ecclésiastique de Théodore le Lecteur, car l'historien
monophysite a été utilisé par son contemporain chalcédonien. Il est difficile de

" B. FLUsIN, « L'hagiographie palestinienne et la réception du concile de Chalcédoine »,


in J. O. RosENQvIsT (éd.), AEIMſ2N. Studies Presented to Lennart Rydén on His Sixty-Fifth
Birthday, Uppsala, 1996 (Studia Byzantina Uppsaliensia, 6), p. 43.

56
INTRODUCTION

juger de la valeur d'un écrit en lambeaux. Notons, dans le cadre de cette étude,
que certains fragments donnent des renseignements secondaires sur les péripéties
du concile d'Ephèse, en 431.

Jean d'Éphèse et Barhadbesabba 'Arbaïa


, Les œuvres de Jean d'Éphèse (vers 507-après 588) ont été écrites en syriaque.
A une époque où l'Histoire ecclésiastique de Zacharie le Rhéteur et les
Plérophories de Jean Rufus sont traduites du grec en syriaque, Jean d'Éphèse fait
l'économie d'une rédaction en grec, indice du déclin des communautés monophy
sites hellénophones ou de leur disparition sur le plan officiel. En optant pour le
syriaque, sa langue maternelle, plutôt que le grec qu'il connaît, Jean d'Éphèse
choisit de s'adresser aux seuls monophysites de langue syriaque. Hormis une
histoire perdue de la persécution de 536-537 menée en Orient par le patriarche
Éphraïm d'Antioche, nous connaissons deux œuvres de Jean d'Éphèse : les Vies
des saints orientaux rédigées en 565/6 et étendues en 567/8, recueil biogra
phique de cinquante-huit monophysites que l'auteur a connus, et surtout une
Histoire ecclésiastique en trois parties de six livres chacune. Les deux premières
parties, de Jules César à 571, ont disparu et sont connues par des citations de la
Chronique de Zuqnin et de la Chronique de Michel le Syrien. La troisième partie
de l'histoire de Jean d'Éphèse, dont le titre n'est pas assuré, est parvenue presque
intacte. Elle s'étend de 571 à 588. Bien que le point de vue confessionnel et le ton
apologétique soient évidents, Jean d'Éphèse rédige une histoire de qualité, au
récit bien mené et riche en informations religieuses et séculières quand il écrit
dans les périodes de calme. En revanche, dans les moments de persécution, il
offre un récit plus décousu, d'une valeur historique moindre, où le recours aux
connaissances personnelles compense mal l'impossibilité de consulter des
documents et des témoins. Nous avons la chance d'avoir cette histoire, même s'il
n'en subsiste que la troisième partie, car elle faillit disparaître à de nombreuses
occasions.Sans équivalent dans le monde grec pour la richesse de ses informations,
l'Histoire ecclésiastique de Jean d'Éphèse est sans doute la première œuvre de ce
genre écrite en syriaque. Elle constitue une source de premier ordre pour connaître
l'histoire mouvementée des communautés monophysites en pays grec à la fin du
vr siècle et, plus largement, l'histoire de l'Empire d'Orient sous les règnes de
Justin II, de Tibère II et de Maurice. Se présentant comme un avocat de la vérité,
Jean d'Éphèse semble avoir pris conscience qu'il décrivait un monde en voie de
disparition, d'où son effort pour le dépeindre une ultime fois avant qu'il ne
sombre dans l'oubli, sous le coup des persécutions et des unions avec l'Église
officielle, toutes ordonnées par les empereurs.
Barhadbesabba 'Arbaïa est originaire du Beit 'Arbaïé près du Tigre. Prêtre et
surveillant en chef de l'école théologique de Nisibe, il compose l'Histoire des
saints Pères persécutés à cause de la vérité, un ouvrage syriaque de la fin du
vf siècle. Son éditeur propose de l'identifier à l'évêque de Halwan Bar Had
besabba 'Arbaïa, attesté en 605. Ce n'est pas une histoire ecclésiastique, mais
trente-deux chapitres disposés de manière presque chronologique et consacrés à
un clerc qui a défendu la foi ou un à hérésiarque qui l'a attaquée. Hormis les deux
premiers chapitres sur Satan et d'anciennes hérésies, les dix-sept chapitres
suivants sont réservés à la crise arienne et aux figures éminentes de l'Église et
des courants dissidents depuis Nicée jusqu'à Théodore de Mopsueste. Le récit
est parfois enrichi d'extraits de documents comme une lettre de convocation à

57
INTRODUCTION

Nicée ou des citations patristiques dans le chapitre sur Théodore de Mopsueste.


Parfois, l'auteur mélange les genres, comme dans le chapitre sur Grégoire le
Thaumaturge qui prend l'allure d'un récithagiographique aux miracles nombreux.
L'intérêt de l'auteur porte sur Nestorius, son affrontement avec Cyrille présenté
comme une querelle personnelle, le concile d'Éphèse de 431 et l'exil définitif de
Nestorius. Bien que nestorien, l'auteur prend soin dans les onze chapitres relatifs
à ces questions de consulter et de citer des sources favorables à Nestorius comme
sa correspondance, son apologie intitulée le Livre d'Héraclide de Damas ou les
actes du concile des Orientaux, mais aussi des sources défavorables comme
Socrate, des lettres de Cyrille ou des actes du concile cyrillien d'Éphèse. Les
citations et les résumés de l'auteur sont assez fidèles aux documents conciliaires
conservés. Son ouvrage se termine par deux chapitres consacrés à des penseurs
nestoriens éminents des vº-VI° siècles : Narsai, fondateur de l'école de Nisibe, et
Abraham, son neveu et successeur. L'œuvre de Barhadbesabba 'Arbaïa a inspiré
en partie deux autres sources nestoriennes, le Livre des Scolies de Théodore Bar
Koni, rédigé en 792/3, et la Chronique de Séert, qui couvre la période 250-650 et
a été composée après 828 ".

III. LES SOURCES JURIDIQUES ET DOCUMENTAIRES

1. Les Codes et les Novelles


L'apport de ces sources à la connaissance du clergé d'Asie est limité comme
l'illustrent deux études, l'une sur l'épiscopat *, l'autre sur l'organisation ecclésia
stique dans l'Antiquité tardive ". Le caractère normatif des lois explique la rareté
des données prosopographiques et nous nous limiterons à des exemples précis.
Une loi du 30 juillet 381, peu après le concile de Constantinople, institue dans les
diocèses des prélats comme représentants officiels de l'orthodoxie. Les évêques
désireux d'être admis dans l'Église catholique doivent être en communion avec
ces prélats désignés par le pouvoir. Des parallèles sont fournis par deux lois du
18 novembre 404 et du 6 août 425 qui nomment certains évêques garants de la

" Voir l'introduction de J. BIDEz à l'Histoire ecclésiastique de Philostorge dans Die


griechischen christlichen Schriftsteller der ersten drei Jahrhunderte ; G. MARAsco, « The
Church Historians (II) : Philostorgius and Gelasius of Cyzicus », in G. MARAsco (éd.),
op. cit., p. 257-289 ; les introductions de E. W. BRooks et de F. NAU aux œuvres historiques
et biographiques de Zacharie, Jean Rufus et Jean d'Éphèse dans le Corpus Scriptorum
Christianorum Orientalium et la Patrologia Orientalis ; la thèse toujours inédite de
J. J. VAN GINKEL, John of Ephesus, Groningen, 1995 ; enfin les articles consacrés à ces
auteurs dans le Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, de l'Oxford Dictio
nary of Byzantium et du Bibliographisch-Biographisches Kirchenlexicon. Nous renvoyons
également aux notices biographiques de Zacharie et de Jean d'Éphèse qui figurent dans
notre répertoire au nom de Zacharias l et Iôannès 43.
* K. L. NoETHLICHs, « Materialen zum Bischofsbild aus den spätantiken Rechtsquellen »,
JAC, 16, 1973, p. 28-60.
* C. ScHwEIzER, Hierarchie und Organisation der römischen Reichskirche in der Kaiser
gesetzgebung vom vierten bis sechsten Jahrhundert, Berne-Francfort-New York-Paris,
1991 .

58
INTRODUCTION

juste foi ". La loi du 30 juillet 381 atteste l'intervention du pouvoir impérial dans
le domaine du dogme, non pour l'établir, mais pour sanctionner la définition de
Constantinople. Pour l'Asie, ce pouvoir de déterminer l'orthodoxie ou non des
métropolites et des évêques est accordé à Amphilochios d'Iconium et à Optimos
d'Antioche de Pisidie, qui ontassisté au concile avec la plupart de leurs suffragants.
En donnant force de loi aux décisions conciliaires, le pouvoir impérial les intègre
à sa législation qui, depuis Constantin, favorise la position juridique de l'Église
dans l'Empire. En adoptant la définition du concile comme condition à l'exercice
de l'épiscopat, la loi distingue l'Église officielle incarnée parles Pères de Constan
tinople, des groupes jugés schismatiques ou hérétiques. Le refus de souscrire à la
définition et de communier avec Amphilochios et Optimos autorise les autorités
civiles à expulser les évêques récalcitrants. Si ces mesures ont été appliquées,
elles ont dû surtout toucher les provinces de la moitié ouest du diocèse (Hellespont
et Asie), absentes au concile car dominées par des évêques homéens et surtout
homéousiens depuis Lampsaque en 364, voire depuis Nicée.
La reconnaissance d'une orthodoxie par le pouvoir civil implique de distinguer
les dissidents. Dès 326, une loi de Constantin précise que les hérétiques ne bénéfi
cient pas des immunités accordées au clergé catholique. Le sort de la communauté
eunomienne illustre cette politique d'exclusion puis de répression. Dès janvier
381, soit avant le concile, une loi interdit les cultes hérétiques. Les mesures se
multiplient après le concile et l'échec de la conférence de 383, en interdisant aux
eunomiens d'édifier des églises et de se réunir pour célébrer leur culte, que ce
soit dans un lieu public ou privé, en ville ou à la campagne. Les règnes d'Arcadius
(395-408) et de Théodose II (408-450) correspondent à une aggravation de la
répression. Elle vise à marginaliser les eunomiens en leur interdisant l'accès aux
fonctions publiques et en limitant leurs droits successoraux, et à décapiter leur
Église en expulsant d'abord les évêques et les prêtres eunomiens de la capitale,
puis l'ensemble des clercs de toutes les cités. La répression se mue en éradication
avec la décision en 398 de rechercher et de brûler en présence de juges les livres
des eunomiens, leur dissimulation étant passible de mort.
À la différence de la loi du 30 juillet 381 de portée générale, d'autres textes
donnent des renseignements prosopographiques plus spécifiques. C'est le cas
d'une loi du 28 août 436 qui accorde un avantage fiscal indéterminé à l'évêque
Kyros d'Aphrodisias. L'octroi exceptionnel de privilèges est une faveur où la
politique se mêle aux intérêts personnels, comme avec l'affaire des eunuques
eunomiens en 383, ou avec la jalousie d'Eutropios, le favori d'Arcadius, envers
Eunomios. La confiance de Justinien explique aussi l'ambassade confiée en 533
à Hypatios d'Éphèse en Italie. L'échange de lettres entre Justinien et le pape
Jean II. qui rappelle la mission d'Hypatios, est conservé dans le Code promulgué
sous sa forme définitive en 534. En revanche, la mention de l'évêque Eustathios
de Tlôs (Lycie) et du diacre Pistos de Telmessos (Lycie) en préambule d'une
Novelle du 1" février542, obéit à une logique inverse de la loi de 436. Il ne s'agit
plus de créer une exception à une disposition générale, mais de tirer d'un cas
particulier une règle commune à l'Empire. Justinien tranche comme autorité
juridique suprême un différend peut-être lié à une querelle d'héritage entre deux

" CTh. XVI. 4, 6, p.854-855 (18 novembre 404) ; Novelles de Sirmond, 6, in Th. MoMM
sEN et P M. MEYER, Theodosiani libri XVI cum constitutionibus Sirmondianis, Berlin,
1895, p.912, l. 14-20 (6 août 425).

59
INTRODUCTION

clercs qui ont formulé un recours auprès de juges d'appel. Enfin, une Novelle de
mars 535 légifère sur les esclaves réfugiés dans les monastères en citant un
jugement rendu par Justinien dans une affaire similaire portée à sa connaissance
par Zôsimos de Lycie, sans doute un higoumène.
Les lois font connaître les structures ecclésiastiques, en particulier l'épisco
pat, mais aucune n'est consacrée aux structures du diocèse d'Asie. Les réformes
administratives de cette région sont sans conséquence sur les structures ecclé
siales. Les Novelles XXIV et XXV du 18 mai 535 instituent en Pisidie et en
Lycaonie deux nouveaux gouverneurs aux compétences civiles et militaires pour
combattre le banditisme. Les Novelles XLI et L du 18 mai 536 et du 1" septembre
537 établissent la préfecture des îles et détaillent les conditions pour y interjeter
appel.Une seule réforme administrative a une incidence : contre les empiètements
du commandant militaire de Lycaonie et de Lydie et de ses envoyés en Phrygie
et en Pisidie, une loi du 8 février 553 autorise les évêques de ces provinces à
interdire l'entrée de leur cité à ces fonctionnaires ". Les cas les plus intéressants
proviennent du Pont. La Novelle XXVIII, du 16 juillet 535, crée un moderator
dans les provinces réunies d'Hélénopont et du Pont Polémoniaque.À cette occa
sion, la loi fournit la liste des cités des deux provinces, mais aussi de Lazique et
des peuples du Caucase occidental. La Novelle XXIX institue le même jour un
préteur pour la Paphlagonie et l'Honoriade, et détaille leurs douze cités. La
Novelle XXXI, du 18 mars 536, divise l'Arménie en quatre provinces et indique
pour chacune sa capitale et ses autres cités. À la fin des Novelles XXVIII et
XXIX, le législateur se défend d'innover en matière ecclésiastique car il conserve
les métropoles religieuses avec leur droit d'ordonner des suffragants et le droit
du patriarche de Constantinople d'ordonner ces métropolites ". La volonté de
respecter les divisions ecclésiastiques se retrouve dans la création par Justinien,
en 529, de la Théodoriade. Cette province est formée de trois cités de Syrie I et
d'une cité de Syrie II avec Laodicée pour métropole, mais demeure soumise à
Antioche ". Le maintien des circonscriptions est confirmé a contrario par une
exception. La Novelle IX, du 14 avril 535, érige en archevêché Iustiniana Prima
(Dacie méditerranéenne) et détaille son ressort et ses privilèges. Le souverain
veut honorer son lieu de naissance dont la localisation est jugée meilleure que
celle de Thessalonique. Il défend la soustraction de Iustiniana Prima et de ses
suffragants à l'autorité de l'archevêque de Thessalonique dont les prérogatives
sur l'Illyricum sont injustifiées puisqu'elles s'appuient sur le découpage des
circonscriptions civiles. Le décalque entre État et † n'est donc pas systéma
tique : le remaniement des circonscriptions de l'un n'entraîne pas celles de
l'autre. L'inverse est également vrai comme l'illustre le cas de la Pamphylie
formant une seule province civile et deux provinces ecclésiastiques.
La création de Léontopolis témoigne de la même volonté de préserver les di
visions ecclésiastiques. D'après une loi de Zénon (474-491) reprise dans le Code
de Justinien, toute cité refondée ou créée doit posséder son évêque en charge des
affaires ecclésiastiques. Il est interdit de priver une cité de son statut d'évêché ou
de son territoire et de la soumettre à une autre cité. Après avoir mentionné la
réintégration des églises endommagées par les barbares sous l'évêque de Tomis

" JUSTINIEN, Novelles, CXLV, p. 713, l. 20-28.


" Ibid., XXVIII, 2, p. 213, l. 31-p. 214, l. 6 : ibid., XXIX, 1, p. 219, l. 33-p. 220, l. 4.
" MALALAs, XVIII, 39, éd. DINDORF, p. 448, l. 11-16, éd. THURN, p. 376, l. 4-9.

60
INTRODUCTION

(Scythie), la loi aborde le cas de Léontopolis. « En raison de l'honneur et de la


vénération du victorieux martyr Konôn » (rtpòç tuunv koû 0eporteiov toû xoMÀt
vixou uciptupoç Kóvovoç), cette localité a été érigée en cité de plein droit. Au
terme d'une querelle sur son statut religieux, l'empereur décide que la cité ne
possédera pas d'évêque, mais restera soumise à celui d'Isauropolis (en
Lycaonie) ". La loi veut concilier deux tendances antagonistes : le principe
d'accommodement qui assimile chaque cité à un évêché, et le respect de l'organi
sation ecclésiastique déjà existante. L'empereur parvient à un équilibre au prix
d'une exception juridique : la cité non épiscopale de Léontopolis reste soumise à
la cité épiscopale d'Isauropolis, mais seulement en matière religieuse.

2.Les inscriptions

Les inscriptions sont, avec les papyrus, les seuls textes de l'Antiquité parvenus
sans intermédiaire, mais à la différence des papyrus dont la fragilité limite la
conservation aux régions arides, les inscriptions proviennent de tout l'Empire,
surtout d'Asie Mineure. La densité épigraphique de cette région s'explique par
son urbanisation " : sous le Haut-Empire, l'Asie proconsulaire compte plus de
300 cités. L'inscription doit être visible et lisible, d'où l'emploi de majuscules et
d'un emplacement privilégié. Elle contribue à la reconnaissance sociale et à la
promotion d'un individu et de sa parenté. Ce goût de la distinction accordée par
les autorités municipales ou acquise par le citoyen talentueux et bienfaiteur est
inséparable des élites urbaines antiques car la valeur et le statut dépendent de leur
reconnaissance publique et de la conservation de leur souvenir ". Cela explique
l'abondance d'inscriptions honorifiques (mais aussi funéraires) comme en
témoigne un discours attribué par erreur à Jean Chrysostome et dont l'auteur est
Astérios l'Homilète, écrivain d'Antioche ou de ses environs actif aux Iv°
v° siècles ".

« Les rois accordent des statues triomphales à leurs commandants victorieux, les
magistrats élèvent aux auriges et aux athlètes des portraits et des statues qui consacrent

* CJ. I. 3.35 (36), p. 23-24 ; cf. E. CHRYsos, « Zur Entstehung der Institution der autoke
phalen Erzbistümer », BZ, 62, 1969, p. 268-271 ; K. BELKE, Galatien und Lykaonien,
Vienne. 1984 (TIB, 4), p. 180, s. v. « Isauropolis » ; ID., « Von Isaura zu Leontopolis », in
B. BoRKoPP et Th. STEPPAN (éd.), AI6OXTPQTON. Studien zur byzantinischen Kunst und
Geschichte. Festschrift für M. Restle, Stuttgart, 2000, p. 13.
* G. WooLF, « Monumental Writing and the Expansion of Roman Society in the Early
Empire ».JRS, 86, 1996, p. 37.
" G. WooLF, op. cit., p. 29 et 32.
"AsTÉRIos L'HoMILETE, Homélies, I, p. 13= PG,55, col. 35 : 'Etuvuxiouç uèv dvôpudivtoç
oi Baou2.eig toîç otpotmyoîç vukmooouv dvott0éoou : vuknqpópouç ôè eikóvoç koù
ctrºag ëyeipououv àpxovteç ñvuóxotç koù d8Antoîç, koù t(0 ènttypoppiott doç otóuott
·xrpuxa tnç vixnç tnv ÛÀnv èpyd Govtot. "AAAou ôè to)uv èv BiB) ouç koi Ypo ppoou
toi ; értaivouç toîç vuKntoîçypoſq)ouot, tnv éoutóov èv tqp èroivqpôûvouuv ioXupotépov
tov ëxaivouuévov ôeî5ou 6é).ovteç. Koi ÀoyoYpdq)ou, Koi Coypdq)ou, koù Xo Àkeutoù,
«ai 2.t8o72.ürttat, xai ôñuot xoi öpxovteç, koâ tó) etç koi xóopou toùç vuKntòg 0ou
ud3ouoiv - oûôeiç ôè q)eûyovtoç xoi un to)euñoovtoç eikóvo éypove, Ko0oirtep vûv ô
Aauiô.

61
INTRODUCTION

leur victoire et, (usant de) l'inscription comme d'une bouche, ils font de la matière un
héraut de leur victoire. D'autres, en revanche, rédigent des louanges dans des livres et
des écrits à l'adresse des vainqueurs, désireux de montrer par la puissance de l'éloge
qu'ils sont plus forts que ceux qu'ils louent. Ainsi des auteurs de discours et des
peintres, des bronziers et des sculpteurs, des peuples et des magistrats, des villes et des
campagnes admirent les vainqueurs. Mais nul n'a réalisé une image de celui qui s'est
enfui sans combattre, comme maintenant dans le cas de David. »

Au-delà de l'anecdote, on constate un déclin général des inscriptions, en


particulier honorifiques, dès le III° siècle, avant le triomphe du christianisme. La
conversion du souverain et des élites citadines n'explique donc pas cette
évolution. L'importance du statut social et du cursus honorum, le souci du
prestige et le goût de l'éloge sont toujours présents au début du Iv° siècle dans
l'épitaphe de l'évêque Eugénios de Laodicée (Pisidie) ", mais leur expression
publique, donc épigraphique, devient rare. La disparition de l'évergétisme et le
repli sur la sphère privée semblent la cause de ce déclin ".

Répartition
Sur les 1402 clercs et moines d'Asie rassemblés dans cette étude, 496 sont
connus seulement ou en partie par les inscriptions, soit 35%. L'apport semble
considérable, mais il est relatif en regard de la richesse de l'épigraphie païenne.
Plusieurs catalogues d'inscriptions donnent une idée de cette répartition inégale.
À Éphèse, on dénombrait en 1981 environ 2590 inscriptions dont près de 210
entre Constantin et le vII° siècle. Le catalogue de Smyrne compte 905 numéros
que nous classons en quatre périodes : 302 aux III°-l" siècles avant J.-C., 553 aux
r"-III siècles après J.-C., 46 aux Ivº-vir siècles et 4 aux vIII"-xv° siècles. À
Aphrodisias, pour la période 250-550, on compte 230 inscriptions contre peut
être 2000 entre 20 avant et 250 après J.-C. A Milet, sur 1580 inscriptions éditées,
65 sont chrétiennes. Elles deviennent rares dans le sud. La Lycie fournit une
vingtaine de textes pour plus de trente évêchés. Le catalogue des inscriptions de
Sidè et de son territoire dénombre 6 inscriptions chrétiennes sur un total de 385
pierres. Le résultat change vers l'intérieur. Le premier volume des Monumenta
Asiae Minoris Antiqua publie 128 textes chrétiens sur 285 inscriptions trouvées
à Laodicée et dans un périmètre d'environ 30 km. D'après deux autres volumes,
Synnadaa fourni78 inscriptions dont 17 chrétiennes.Le catalogue des inscriptions
du musée de Konya contient 26 inscriptions chrétiennes sur 223 ". Notre propre
dénombrement vient corroborer cette disproportion dans la répartition des témoi
gnages épigraphiques. On peut diviser le diocèse d'Asie en trois parties : une
zone pauvre en inscriptions chrétiennes (le sud avec seulement 17 inscriptions

" W. WIsCHMEYER, « M. Iulius Eugenius. Eine Fallstudie zum Thema "Christen und
Gesellschaft im 3. und 4.Jahrhundert" », ZNW, 81, 1990, p. 230-231.
" G. WooLF, op. cit., p. 39.
" R. MERKELBACH et alii, Die Inschriften von Ephesos, I-VII, Bonn, 1979-1981 (IK, 11
17,2) ; G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, I-II, Bonn, 1982-1987 (IK, 23 et 24,1) ;
C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, Londres, 1989, p. XX ; P. HERRMANN,
Inschriften von Milet, VI, 2-3, Berlin-New York, 1998-2006 ; J. NoLLÉ, Side im Altertum,
II, Bonn, 2001 (IK, 44) : MAMA, I, IV et VI : B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions
in the Konya Archaeological Museum, Ankara, 2002 (RECAM, IV).

62
INTRODUCTION

mentionnant des clercs ou des moines), une zone riche (l'est avec 229 inscriptions)
et une zone intermédiaire (l'ouest et le centre avec respectivement 114 et 72
inscriptions) ". Cette distribution explique la surreprésentation des clercs des
provinces orientales, mais il faut éviter de mesurer la christianisation au nombre
d' inscriptions : si leur densité atteste une christianisation profonde du plateau
anatolien dès le Iv° siècle, leur rareté en Lycie ne prouve pas la vigueur du
paganisme. Le hasard et la possibilité des fouilles, la désertion ou l'occupation
des sites, la conservation ou la destruction des pierres sont des facteurs qui
relativisent la valeur historique de ce dénombrement.

Typologie
Moins nombreuses, les inscriptions chrétiennes sont également moins variées
que les inscriptions païennes. A Cyzique, parmi 596 inscriptions hellénistiques et
impériales connues au début du xx° siècle, on dénombrait 27 inscriptions adminis
tratives (décrets, octrois de proxénie, sénatus-consulte), 26 listes (prytanes et
éphèbes), 53 inscriptions honorifiques, 93 inscriptions religieuses et votives
païennes, 345 inscriptions funéraires ". Ces dernières constituent près de 58 %
des inscriptions antérieures au IV° siècle. Ces catégories disparaissent ensuite, à
l'exception des décrets (constitutions impériales), et surtout des épitaphes. Au
Haut-Empire, elles représentent déjà entre 70 et 90% des inscriptions latines ".
Dans le cadre géographique et chronologique de cette étude, la proportion est de
62 % (266 sur 432) ". Cette large proportion est une chance car les épitaphes
sont autant de témoignages prosopographiques. L'épitaphe appartient le plus
souvent à une tombe individuelle et conserve le souvenir du défunt mais aussi de
celui qui le commémore. C'est une originalité de l'épigraphie romaine par rapport
à l'épigraphie grecque antérieure et une expression de la romanisation ". Dans
sa version courante, inspirée du formulaire païen, l'épitaphe débute par « ci-gît ».
On dit parfois que la personne « a trouvé le repos » ou « est décédée ». Un parent
est mentionné en premier lorsqu'il a rendu les derniers honneurs au disparu. Le
vocabulaire architectural est également riche, mais sa diversité est géographique
et non sémantique. Le tombeau est désigné dans les provinces occidentales par
uvnueîov et uvñuo plutôt qu'ûróuvmuo, oopóç plutôt qu'Urtooópuov, parfois

" Ouest 114 inscriptions (Asie 36, Carie 42, Hellespont 13, Îles 23), centre 72 (Lydie 19,
Phrygie Pacatienne 23, Phrygie Salutaire 30), sud 17 (Lycie 6, Pamphylie de Pergè 9,
Pamphylie de Sidè 2), est 229 (Lycaonie 115, Pisidie 114).
° F. W. HAsLUCK, Cyzicus, Cambridge, 1910, p. 263-295.
" G. WooLF, op. cit., p. 23 et n. 3.
" 266 inscriptions funéraires, 82 votives (formule votive seule), 75 dédicatoires (offrande
explicite d'un objet ou d'un élément architectural) et 9 inscriptions diverses, surtout
juridiques (deux rescrits réglant les relations entre deux églises, une reconnaissance du
privilège d'asylie, une lettre pastorale organisant les services funéraires, une liste de per
sonnes jugées pour une raison inconnue, une borne de délimitation d'une propriété privée,
un contrat de vente d'une concession funéraire, un contrat de mise en culture et une accla
mation à l'adresse d'un évêque). Ajoutons pour finir l'instrumentum formé d'une coupe,
d' un encensoir, d'un service de cuillers, d'un unguentarium et des pièces du trésor de
Sainte-Siôn (Kumluca).
º E. A. MEYER, « Explaining the Epigraphic Habit in the Roman Empire : the Evidence
ofEpitaphs ».JRS, 80, 1990, p. 75 et 81.

63
INTRODUCTION

0éouç plutôt que 0nkiov, plus rarement tûp Boç ou mpq0ov. Dans les provinces
méridionales (Isaurie comprise), nous rencontrons beaucoup les termes ooouoto
0mkm et 0mkm, quelquefois mpq0ov. Le vocabulaire est plus varié dans les provinces
centrales. Par ordre de fréquence dans ce corpus, on trouve tûpßoç et oñuo,
moins toiqoç et uvnueîov ou uvñuo, peu mp(oov et Kountripuov. Par synecdoque,
les termes tit\oç ou titÀov et otmÁn désignent le monument funéraire ".
Les autres inscriptions sont des invocations et des textes votifs pour l'accomplis
sement d'une prière en faveur de l'auteur ou de sa famille, en souvenir (ûrtèp
pvñung) d'un parent défunt ou d'un compagnon. L'invocation est adressée à Dieu,
moins souvent à la Vierge ou à un saint. La formule est presque toujours Kópue
ßoñ0eu, « Seigneur, porte secours ». Les fidèles usent de la formule « en ex-voto »
(ûtèp eùxñç), ou de la forme « ayant fait un vœu » (eûëciuevoç). Ces invocations
et ces ex-voto sont dans leur majorité très simples. Dans certains cas, en remer
ciement, le fidèle a fait réaliser des travaux dans le sanctuaire. La distinction entre
inscriptions funéraires et inscriptions votives n'est pas stricte, une épitaphe pouvant
débuter par une invocation à la divinité pour assurer le salut du défunt. La mention
de travaux est commune aux inscriptions dédicatoires qui permettent de connaître
les progrès de la christianisation. Elles attestent le rôle déterminant de l'épiscopat
dans l'édificationd'églises, d'oratoireset de martyria, et révèlent parfois l'existence
de cultes locaux et de lieux de pèlerinage.

Datation
L'inscription offre deux catégories de critères de datation, internes et externes.
Les premiers correspondent aux informations fournies par le texte. La mention
d'une date constitue l'un de ces éléments internes. Le jour est noté par un chiffre ;
quand le mois n'est pas chiffré mais nommé, il correspond au calendrier julien,
rarement au calendrier asianique. Le mois est souvent suivi de l'année d'indic
tion suivant le cycle fiscal de quinze ans établi par Dioclétien. De manière plus
traditionnelle, l'année est calculée suivant l'ère de Sylla (85 avant J.-C.) ou, plus
souvent, suivant l'ère d'Actium (31 avant J.-C.) ". En revanche, l'année de règne
est indiquée seulement à partir de Justinien et cette pratique se maintient durant le
règne de ses successeurs. Si l'emploi combiné des éléments de datation est tout à
fait exceptionnel (seules dix inscriptions indiquent une année précise), il arrive de
rencontrer des inscriptions utilisant l'un ou l'autre de ces éléments, parfois même
plusieurs, mais ne permettant pas de déterminer leur date exacte.
Le formulaire employé est un autre élément important de datation interne. Les
formules funéraires et votives sont trop courantes pour déterminer une chronologie
précise, mais la formule « en mémoire » (uvňung x6puv) ne s'emploie guère après
le Iv° siècle. L'usage d'épithètes honorifiques pour un clerc ou un moine se géné
ralise aux v°-vi° siècles. Leur absence renvoie soit à une époque antérieure, soit à
un groupe religieux dissident.
Le gentilice Aurelius, diffusé dans tout l'Empire romain par la constitution
antonine de 212, indique une date haute car son emploi décline en Orient dès la
première moitié du Iv° siècle, voire dès les années 250 ", pour disparaître com

" Pour les II°-III° siècles, voir J. KUBINSKA, Les monuments funéraires dans les inscriptions
grecques de l'Asie Mineure, Varsovie, 1968, p. 15-31.
" V. GRUMEL, La chronologie, Paris, 1958, p. 213-214.
" E. A. MEYER, op. cit., p.94.

64
INTRODUCTION

plètement ensuite ". L'usage épigraphique de l'Asie diffère de la pratique des


papyrus où le gentilice se maintient jusqu'au vII° siècle ". Mais la rédaction d'un
document officiel explique la nécessité de donner son nom complet, voire sa
profession ", alors que ces précisions sont inutiles sur un document privé comme
une épitaphe.Ajoutons qu'à l'instar de l'Egypte, l'utilisation du gentilice Aurelius
est inhabituelle dans le clergé après le Iv° siècle. Usuel dans le bas clergé et rare
parmi les évêques, le gentilice ne prouve pas l'appartenance à un groupe social
élevé. Notons qu'aucun clerc ne souscrit à un concile ou à un synode avec son
gentilice. Le changement de nom de certains évêques lors de leur ordination a dû
accélérer l'abandon du gentilice. Cette pratique, mieux attestée en milieu mo
nastique, expliquerait l'absence en Asie de moine avec gentilice, bien que cette
possibilité existe en Égypte jusqu'au vr siècle. D'un autre côté, le gentilice
Flavius. porté par Constantin et donné dès le Iv° siècle aux hauts fonctionnaires,
est dès lors utilisé par des membres de la classe sénatoriale comme l'épouse de
l'évêque Eugénios de Laodicée. Il se répand aux vº-vi° siècles parmi les petits
fonctionnaires, les notables provinciaux et les soldats, mais est inusité dans le
clergé d'Asie (sauf un prêtre) comme d'Égypte " Si les clercs ne portent pas le
gentilice Flavius, en revanche des parents laïcs continuent parfois de l'indiquer
sur les inscriptions. Les gentilices très rares Aelius, Iulius et Sempronius (par
ordre décroissant de fréquence) indiquent une date haute, tandis que Claudius et
Valerius ne sont pas attestés, alors qu'ils sont encore répandus à la même époque
chez les laïcs.
La correction de la langue est un élément de datation interne beaucoup plus
incertain. Dans une vision décadentiste de l'histoire de l'Empire du Iv° au
vir siècle, la barbarisation de la langue s'accroîtrait au fil des invasions et du
temps. On aboutit alors à une pétition de principe : la langue est nécessairement
incorrecte quand elle est tardive, l'inscription est tardive parce que sa langue est
incorrecte. En réalité, il faut distinguer l'origine sociale et culturelle des auteurs
du texte.Au Iv° siècle, des clercs des zones rurales de Phrygie écrivent déjà dans
un grec très fautif, presque phonétique, tandis que certains évêques et prêtres des
siècles suivants se piquent toujours de poésie, voire d'isopséphie, même si nous
constatons un déclin indéniable du nombre d'épigrammes chrétiennes après la
fin du Iv° siècle.
Les éléments externes de datation des inscriptions offrent des renseignements
à manipuler avec précaution. La forme des lettres est un indicateur chronologique
qu'il ne faut pas employer de manière trop systématique. Les critères paléogra
phiques permettent parfois de distinguer des inscriptions du Iv° siècle de celles
des siècles suivants où l'écriture est plus caractéristique. Sous Justinien, des

' ^ C'est ce que révèle l'examen des corpus de Macédoine, d'Aphrodisias, d'Isaurie, de
Phrygie, de Pisidie et de Lycaonie. Voir aussi S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft
des spätantiken Kleinasiens, Stuttgart, 2005, p. 66-69.
" L'Égypte est un cas particulier en raison du maintien des gentilices Aurelius et surtout
Flavius pour indiquer une position sociale : J. G. KEENAN, « An Afterthought on the
Names Flavius and Aurelius », ZPE, 53, 1983, p. 250.
' " ID. « The Names Flavius and Aurelius as Status Designations in Later Egypt », ZPE,
11.1973, p.51.
" K. A. WoRP, « On the Aureliate of Clergy and Monks », ZPE, 151, 2005, p. 149-151.
Étude d'ensemble, J. G. KEENAN, op. cit., ZPE, 11, 1973, p. 33-63 et 13, 1974, p. 283-304.

65
INTRODUCTION

originalités paléographiques et le recours systématique à certaines abréviations


de dates, d'épithètes, de chiffres et de monnaies offrent une datation mieux assu
rée, d'où l'attribution d'inscriptions au vi° plutôt qu'au v° siècle. Dans le cadre de
cette étude, il apparaît que les inscriptions les plus nombreuses datent du Iv° siècle
tandis que les siècles suivants indiquent une raréfaction progressive des
inscriptions, surtout après la seconde moitié du vi° siècle. C'est ainsi que les
inscriptions datables du vII° siècle sont rares ". Comme pour la langue, le tracé
des lettres ne dépend pas du seul caractère précoce ou tardif de l'inscription :
l'emploi d'un lapicide est un critère plus social que chronologique.
La présence d'éléments décoratifs constitue un autre élément externe de
datation. Il peut s'agir de symboles paléochrétiens ou d'ornements classiques
que l'on trouve dans le premier cas sur des épitaphes du sud-ouest de la Lycaonie,
dans le deuxième cas sur des inscriptions funéraires du nord de la Phrygie
Pacatienne. Une croix au début de l'inscription et surtout au-dessus des noms de
clerc et de personne divine, indique les vi°-vII° siècles plutôt que les Ivº-v° siècles.
Dernier élément externe de datation, les données archéologiques permettent
parfois de replacer l'inscription dans son contexte. C'est le cas des inscriptions
sur pierre ou mosaïque retrouvées dans des sanctuaires lors de fouilles. En
revanche, les inscriptions funéraires étant rejetées par la loi à l'extérieur des
sanctuaires et du périmètre urbain, les informations sont plus rares car les zones
rurales sont moins étudiées. En règle générale, ces épitaphes ont été découvertes
en surface, au gré des missions d'exploration.

3. Les sceaux

Les sources sigillographiques contribuent peu à cette étude. Grâce aux sceaux,
une quinzaine de clercs seulement sont connus, tous évêques à l'exception de
deux diacres. La représentation d'une figure divine ou sainte est peut-être l'indice
d'une piété personnelle ou d'un culte local. A la différence des inscriptions, les
sceaux mentionnent le siège de leur propriétaire. Nous connaissons ainsi certains
évêchés absents des sources littéraires. Quand le sceau n'indique aucun siège,
nous l'attribuons à la cité où il a été retrouvé car les sceaux circulent fort peu 2.
A partir du vII° siècle, les sceaux supplantent les inscriptions comme source
documentaire principale au moment où ces dernières connaissent un déclin
irrémédiable. Il n'est pas possible de mettre en relation le déclin des unes avec
l'essor des autres car leurs usages ne sont pas de même ordre. La volonté de
conserver sur la pierre le souvenir d'un clerc ne correspond pas au rôle d'authen
tification du sceau sur les documents privés et publics.

" Répartition chronologique indicative : III°-Iv° siècle 23 inscriptions, Iv° siècle 130, Iv°
v° siècle 60, v° siècle 9, v°-vI° siècle 129, vi° siècle 32, vi°-vII° siècle 30, vII° siècle 14, date
indéterminable 5.
º J.-C. CHEYNET et C. MoRRIssoN, « Lieux de trouvaille et circulation des sceaux », SBS,
2, 1990, p. 105-136.

66
RÉPERTOIRE
PROSOPOGRAPHIQUE
AARON, prêtre en Asie 560

Originaire d'Arménie, Aarôn entre jeune au couvent, sans doute celui de Samuel,
à Edesse. Il atteint la prêtrise, s'adonne aux tâches manuelles et excelle dans les
pratiques ascétiques '. Il se lie avec le prêtre Léontios * (—» Léontios 10) et côtoie
pendant trente ansJean d'Éphèse (—> Iôannès 43) en Orient et surtout à Constanti
nople ". Il participe avec lui aux campagnes de conversion de païens en Asie ". Il
meurt le 22 octobre 560 au couvent de Sykai, un faubourg de la capitale *.
'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 38, PO, XVIII, 4, p. 641 [439]-643 [441].
—* Ibid., 39, p. 645 [443]-646 [444]. —* Ibid., 38, p. 643 [441]. —* Ibid., 39, p. 650
[448]. —* Ibid., 38, p. 643 [441]-644 [442].

ABERKIOS 1, diacre de Prymnessos (Phrygie Salutaire) IVe S. ?

D'après une inscription de Sülün, le site de l'antique Prymnessos, Aberkios (écrit


'ABtpxtoç), fils de Porphyrios, a érigé un monument funéraire pour lui, son
épouse Théoprépia (Oeurtpertin) et leurs enfants ".
' W. M. RAMsAY, Cities and Bishoprics ofPhrygia, II, p. 736-737, n° 672 et fig.

ABERKIOS 2, évêque d'Hiérapolis (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 283° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 245° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. Six autres évêques de
Phrygie Salutaire manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme
le signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires
impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement
disciplinaires et non dogmatiques *. Le nom d'Aberkios apparaît néanmoins à la
fin de la 3° séance en 127° position dans la version grecque et en 109° position
dans la version latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ".
Il occupe la 245° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *.
Aberkios est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon.
Il déclare, en 144° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de
Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres.Aberkios apparaît

69
ABLABIOS

en 263° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à


laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 269° position à la définition
de la foi". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Aberkios apparaît en
132° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit
les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, Aberkios souscrit, d'après
la Collectio Prisca, en 89° position aux canons établis à Chalcédoine " Aberkios
porte le nom du saint évêque d'Hiérapolis de la seconde moitié du II° siècle connu
par une longue inscription versifiée " et plusieurs textes hagiographiques *.
'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 10 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 19. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 15.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. — * ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 33 ;
ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 8. —* ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 32. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 107 [303], l. 22-26 ; ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 16. —'ACO, II, 1, 2, p. 136 [332].
l. 41 ;ACO, II, 3,2, p. 146 [405], l. 30. —*ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 20 ;ACO, II, 2,
2, p. 76 [168], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II.
p. 68 A, n° 334. — " ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 8 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 26.
—"ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 6. —" Inter alia R. MERKELBACH, EpAnat, 28, 1997,
p. 125-139 = ID., Philologica, p. 381-399. — * BHG 2-4b ; BHG Auct. 3z-4b : BHG Nov.
Auct. 3z-4a.

ABLABIOS, diacre ? de Tralla (Lydie) V°-VI° S. ?

Une épitaphe découverte au nord-est de Tralla mentionne ce personnage dont la


fonction repose en grande partie sur une restitution ".
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 127-128,
n° 347 ter.

ABRAHAM 1, prêtre en Asie Ca 560

Originaire d'un village de Sophanène, Abraham se rend à Constantinople pour


prendre l'habit monastique, certainement au couvent de Sykai, dans la banlieue
de la capitale. Il fait alors connaissance avec Jean d'Ephèse (—» Iôannès 43).
Après deux années de probation, il devient moine à un âge avancé. Au bout de
cinq ans de formation, il est admis au sacerdoce. C'est alors qu'il est rejoint par
son fils, Zautas (—» Zautas) et son neveu Daniel (—» Daniel 3). Il intervient pour
qu'ils soient également admis dans le monastère. Tous les trois participent, en
compagnie des prêtres Aarôn et Léontios (—» Aarôn, Léontios 10) aux missions
d'évangélisation en Asie et convertissent des milliers de païens. De retour dans
la capitale, il meurt en présence de Jean. Il est enterré aux côtés d'Aarôn et de
Léontios. Plus tard, son fils Zautas le rejoint dans la tombe ".

'JEAN D'ÉPHEsE, Vies des saints orientaux, 40, PO, XVIII, 4, p. 647 [445]-651 [449].

70
ABRAMIOS

ABRAHAM 2, diacre en Asie Ca 550

La vie de ce clerc est liée à celle de trois diacres (—» Kyriakos 11, Barhadbesabba,
Sergios). Originaire de Perse,Abraham se distingue par sa force verbale et surtout
physique. Comme ses compagnons, il participe aux campagnes de conversion de
païens menées par Jean d'Ephèse (-» Iôannès 43) dans les régions montagneuses
d' Asie. Tous les quatre meurent dans un bref laps de temps et sont inhumés
ensemble ".

" JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 43, PO, XVIII, 4, p.658 [456]-660 [458].

ABRAMIOS, évêque d'Éphèse (Asie) post 553

Un passage du Pré spirituel de Jean Moschos fait une brève allusion à Abramios.
Fondateur du monastère des Abrahamites à Constantinople, il se rend ensuite à
Jérusalem où il fonde le couvent des Byzantins et devient plus tard archevêque
d'Éphèse ". Ces trois renseignements ne sont datés que de façon relative. En tant
que fondateur du monastère des Byzantins, Abramios en est peut-être le premier
higoumène.Jean Moschos lui donne le titre très flou d'abba. On sait aussi que le
patriarche Grégoire d'Antioche entra jeune dans ce même monastère dont il
devint rapidement le supérieur*. Cet événement doit se placer au milieu du
vi° siècle ou au début des années 560, ce qui fournit un terminus ante quem à
l'higouménat d'Abramios.Son épiscopat doit donc se placerentre celui d'Andréas
en 541-553 (—» Andréas 6) et celui de Roufinos en 596 (—» Roufinos 5), les fastes
d'Éphèse étant complets de502/3à553(—» Théosébios 7, Hypatios 4,Andréas 6).
Abramios a déjà été proposé comme successeur plutôt que prédécesseur
d'Andréas *. Un monastère d'Abramios est cependant attesté à Constantinople
bien avant 553 : un passage de la Vie de Matrôna de Pergè (milieu du v° siècle)
indique Akakios, archimandrite du monastère d'Abramios situé à Constantinople
au troisième mille ". Antônios, prêtre et archimandrite du monastère d'Abramios,
est présent lors du synode de 518 *. Au concile de 536, on précise qu'Abramios
est déjà mort ". Il ne peut s'agir de l'Abramios connu par Jean Moschos puisqu'il
ne pouvait être évêque d'Éphèse à cette époque. On a par conséquent proposé de
distinguer deux monastères fondés à Constantinople par deux Abramios
différents ', l'un vers le milieu du v° siècle, l'autre probablement dans la seconde
moitié du vi° siècle. Il nous paraît difficile de voir dans l'Abramios mentionné
dans la Vie de Matrôna de Pergè et celui mort entre 518 et 536 un seul et même
individu, à moins de supposer une durée de vie très longue. La difficulté peut être
surmontée si l'on suppose que cette source transpose au milieu du v° siècle une
réalité postérieure, puisque la Vie, qui prétend décrire des événements qui se sont
déroulés sous l'empereur Marcien (451-457), a été rédigée au vi° siècle. Deux
homélies d'Abramios corroborent sur plusieurs points le peu d'informations que
nous avons sur lui. La première homélie a pour thème la fête de l'Annonciation,
la seconde est consacrée à la fête de la Présentation de Jésus au Temple. Au
détour d'une phrase, l'homélie sur l'Annonciation dénonce ceux qui s'efforcent
d'introduire dans l'Église les dogmes de « l'impie » Origène ". Il s'agit d'une
allusion claire à la controverse origéniste. Celle-ci prend de l'ampleur dans les
années 530 et conduit Justinien à condamner cette doctrine en 543 et convoquer

71
ABRAS

un concile à Constantinople en 553 pour obtenir une même sentence. L'homélie


d'Abramios, hostile aux origénistes, a par conséquent été composée vers le
milieu du vi° siècle. D'autre part, les défenseurs d'Origène se recrutent surtout
parmi les moines de Palestine, or Abramios connaît bien ce milieu puisqu'il a
fondé un monastère à Jérusalem, près du Mont des Oliviers. Dans la même
homélie, il révèle sa connaissance personnelle de la vie religieuse en Palestine :
il critique les Palestiniens et les Arabes voisins qui persistent à ne pas fêter la
Nativité le 25 décembre comme les autres chrétiens ". Ces deux détails incitent à
penser qu'au milieu du vi° siècle, Abramios est encore à la tête de son monastère
à Jérusalem et que la fondation de son monastère à Constantinople se place dans
la première moitié du vi° siècle plutôt que la seconde. « Nous ignorons combien
d'années après 553 il fut intronisé » ". Son hostilité à l'origénisme palestinien et
sa fidélité à l'orthodoxie impériale expliquent peut-être sa promotion au siège
prestigieux d'Éphèse.
'JEAN MoscHos, Préspirituel, 97, PG, 87.3, col. 2956 C-D. —* ÉvAGRE, HE, V, 6, p. 201,
l. 29-p. 202, l. 3. —* E. HoNIGMANN, BCLAB, 36, 1950, p. 555-556 : ID., Évêques et
évêchés monophysites, p. 121, n. 4. — " Vie de Matrôna de Pergè, 6, in AASS, nov. III.
p. 793 E ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie de Matrôna de Pergè, 8, PG, 116, col. 928 B = AASS,
nov. III, p. 815 B. — * ACO, III, p. 68, l. 19. — ° ACO, III, p. 33, l. 18-19 ; ibid., p. 44,
l. 24-25 ; ibid., p. 143, l. 32-33. — " R. JANIN, La géographie ecclésiastique, III, p. 4.
—" ABRAMIos D'ÉPHÈSE, Homélies, PO, XVI, 3, p.446 [22], l. 17-19. —* Ibid. p. 443
[19], l. 4-8. — " E. HoNIGMANN, op. cit., p. 556.

ABRAS, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Leukios a érigé un tombeau pour son père « Abras, le révérentissime prêtre de la


sainte Église de Dieu des Novatiens à laquelle lui aussi appartenait » CABpQ tſp
eû)\o peotoitq) tpeoßt0épqp0ñç toû Oeo0 dyioç èKÀnoiog toov Nouotóov èv ñ kè
èrto)u0eûooto)'. Cette dernière précision n'implique pas que Leukios ait détenu
une charge religieuse. Il faut également noter que même dans les groupes ascé
tiques, les clercs n'ont pas toujours pratiqué le célibat *. La pierre provient de
Kadinhani, 15 km à l'ouest de Halici, l'ancienne Laodicée. On a proposé de dater
cette inscription de 375 environ d'après son style ". Une autre étude la placerait
de manière hypothétique au début du Iv° siècle ".

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 92, n° 172 et ph. —* W. WISCHMEYER, Griechische und


lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte derAlten Kirche, p. 63, n° 40. — * W. M. CAL
DER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 75-76, n° 2.
—* F. BLANCHETIERE, Le christianisme asiate aux ir et iir siècles, p. 510-511, n° 180.

ACHILLIADÈS, évêque d'Élaia (Asie) 43 1

Le 13 août 431, une dizaine d'évêques présents à Constantinople envoient une


lettre au concile d'Ephèse. Bloqués dans la capitale, ils ne peuvent se rendre dans
la métropole d'Asie, mais assurent les membres du concile cyrillien de leur entier
soutien ". Parmi les auteurs de cette lettre figure en4° position l'évêque Achilliadès

72
ADÈLOS

d'Élaiaº. Le concile cyrillien ne le mentionne pas dans sa réponse ".


| AC0, I, l, 3, p. 42, l. 31-p. 43, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 140, l. 1-p. 141, l. 9. —* ACO, I, 3,
p 140, l. 7. —* ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 22-p. 44, l. 35.

ACHOLIOS, évêque de Laranda (Lycaonie) 451

Ilapparaît en 295° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 257° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
l37 position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 41° à reconnaître le caractère
juste et légitime de la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie ". Il souscrit à la
déposition de Dioskoros en 158° position dans la version grecque et en 71°
position dans la version latine des actes du concile *. Son nom est répété en 202°
position dans la version latine ". Il occupe la 257° place sur la liste de présence
lors de la 4° séance du 17 octobre ". Acholios est interrogé comme nombre de
Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 137° position, que cette
lettre est en accord avec les définitions de Nicée, Constantinople I et Cyrille
d'Alexandrie, et souscrit au Tome *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux précisent les noms des 58 premiers membres. Acholios apparaît
en 275 position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 281° position à la définition
de la foi". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Acholios apparaît en
l23 position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit
les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Il signe en 130° position à la place de l'évêque Sabas de Paltos (Sy
fie l)" Il s'agit du cas rare dans un concile d'un évêque absent remplacé par un
évêque d'une province et d'un diocèse distincts (—» Nounéchios 3, Pergamios 1).
Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. À une séance non datée, Acholios souscrit, d'après la Col
lectio Prisca, en 115° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'4C0.II. 1, 1, p. 63, l.22 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 31. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 27.
- AC0, II. 1, 2, p. 6 [202], l. 25. —*ACO, II, 1, 2, p.30 [226], l. 22 ; ACO, II, 3, 2,
p.53[312]. l. 18-20 —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l.26 ;ACO, II,3,2, p.74 [333], l. 27.
-'AC0.Il. 3, 2, p.90 [286], l. 13. —' ACO, II, 1,2, p. 90 [286], l. 44. —*ACO, II, 1,
2 p 106 [302], l. 36-38 ;ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 9. —"ACO, II, 1,2, p. 137 [333],
l7: ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 10. — "ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 32 ; ACO, II, 2,
: p 75 [167], l.4 : ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p 67A n° 297. — "ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 38 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 18.
- ACO, II. 1.3, p.93 [452]. l. 5 : ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 24. —º ACO, II, 2, 2,
p.43 [l35]. l. 32.

ADELOS, chorévêque de Laodicée (Pisidie) 451

ll remplace l'évêque Messalinos de Laodicée (—» Messalinos), absent au concile

73
AÉTIOS 1

de Chalcédoine. Adèlos est mentionné en 306° position sur la liste de présence


lors de la séance d'ouverture, le 8 octobre 451 ". Il siège à la 268° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il occupe la 268°
place sur la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Il apparaît en 286° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
292° position à la définition de la foi *.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 33 : ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 8. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 28.
—* ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 11. —* ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 18 ; ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 21. —* ACO, II, 1, 2, p. 150 [346], l. 3 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427],
l. 20.

AÉTIOS 1, évêque de Pionia (Hellespont) 431

Il apparaît en 41° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Aétios n'est ensuite mentionné dans aucun document émanant
du concile cyrillien ou du concile des protestataires. A la séance du 22 juillet, il
est absent de la liste de présence, mais apparaît en 106° position sur la liste de
souscription à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne
proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée *. Les procès-verbaux
des séances précédentes ne fournissant pas le détail des évêques présents, il n'est
pas possible de savoir quand Aétios a rejoint les cyrilliens. Son revirement s'est
produit entre le 22 juin et le 22 juillet. Par esprit de conciliation, Théodose II
convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figure Aétios en 17° position ".

'ACO, I, 4, p. 29, l. 13 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p. 386. —*ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 33] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 38] ;
ACO, I, 3, p. 137, [l. 27] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 21 ; ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 4. —* ACO, I,
1, 3, p. 35, l. 17 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 13.

AÉTIOS 2, évêque d'Isauropolis (Lycaonie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, Aétios est représenté par
son métropolite, l'évêque Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros l), qui sous
crit au nom d'Aétios en 362° position à la définition de la foi ".
'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 13 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 20.

74
AGAPÈTOS 1

AGALLIASIS, diaconesse de Mèlos (Îles) IV° S.

Dans les catacombes de Mèlos, une épitaphe indique la présence, avec Agalliasis,
de prêtres (—» Asklèpios 1, Asklèpiodotos, Elpizôn), de vierges (—» Eutychia,
Klaudianè) et de leur mère ". § interdisant l'inhumation collective de
clercs et de femmes, il doit s'agir des membres d'une même famille.

" G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 87-88,
n° 24 et pl. VIII.

AGALMATIA, vierge de Smyrne (Asie) post 325

Cette vierge au nom singulier, fille de Mamalios, premier curiale de la cité de


Smyrne, se rend à Lampsaque (Hellespont) pour être délivrée du mauvais esprit
par un exorcisme de l'évêque Parthénios (—» Parthénios)'. Dans la version
métaphrastique et la version abrégée de la Vie de Parthénios, elle est appelée
Dionysia par confusion avec un autre personnage *.
" KRIsPINos, Vie de Parthénios, VI, PG, 114, col. 1353 C. — * Vie de Parthénios, 10,
éd LATYsEv, p.309, l. 8-9 ; Épitomé de la Vie de Parthénios, 10, éd. LATYsEv, p. 23, l. 11
12.

AGAPÈTOS 1, évêque de Synaos (Phrygie puis Phrygie Pacatienne) ca 324

Si l'historicité de ce personnage ne semble guère faire de doute, son identification


reste sujette à discussion. Le témoignage le plus ancien est fourni par l'historien
anoméen Philostorge, mort dans les années 430, et dont l'Histoire ecclésiastique
est connue sous la forme d'un résumé dû à Photius. On lit : « A propos d'Agapètos,
le compagnon d'hérésie qui, issu du registre militaire, fut établi prêtre par des
coreligionnaires et plus tard évêque de Synnada. Il [Philostorge] raconte à son
propos de nombreux prodiges, il dit non seulement qu'il ressuscita des morts,
qu'il repoussa et chassa de nombreux autres maux, mais encore qu'il fut l'auteur
d'autres travaux incroyables, et qu'il se disposa à convertir nombre de païens au
christianisme » ("Ott tepi 'Ayontntoû toû ouvoupeou6 tou, ôç koi èk koto Móyou
ctpattootukoÛ rtpeoßötepóç te kotéotn topô tôv ôuoqºpóvov koi Xuvoôoov
étioxortoç óotepov Itepi yoÛv toûtou toMMà tepotoMoyôv, vekpoûç te oùtöv
drvootnoot 2.éyel koù ItoMMóv ö0\Moov 1to06ov qpuyoôeutùv yevéo0ou koi
ë2.atnpo, où unv d)Aà koù Itopoôóčov ö0\Moov épyov ômuloupyóv· koù ItoMÀoùç
é3 E2_2.mvoov eiç tôv Xplottovuopiòv uetoto #oo0ol topookeucoou)'. Vers
l 1O0, la Souda mentionne à son tour ce personnage en apportant des renseigne
ments assez différents. « Agapètos évêque de Synaos, qu'Eusèbe de Pamphile
loue beaucoup et dont il fait mention de prodiges extraordinaires, de déplacements
de montagnes et de fleuves, de résurrections de morts. Alors qu'il était soldat,
Maximin voulut le tuer parce qu'il était chrétien, car il apprit que de nombreuses
personnes admiraient extrêmement les prodiges qu'il avait accomplis » ('Ayortm
tóç - èrtioxontoç Xuvoôoov, ôv èv èrtoivqp toÀÀ q0 ti6etot EûoéBuoç ô Ilopiq)i)\ou
xai Baupicºtoov oûto0 è#otoiov uvrîunv toteîtou, ôpôv uetootooelç xoù

75
AGAPÈTOS !

totou(ov Koù veKpôv èyépoetç. Koi ótt otpotu6ºtnv övto ñßouÀiî0nMo #uuîvoç
doç Xpuotuovòv drtokteîvot, ôuà tò Ituv0oveo0ou ItoÀÀoùç tà tpòç oùtoû
teÂoûgevo ûrtepoyouévouç) *. L'auteur anonyme de la Souda consacre mani
festement une notice au personnage cité chez Philostorge, mais se réfère à Eusèbe
de Césarée alors que les œuvres de ce dernier ne mentionnent pas Agapètos.
Comme Papadopoulos-Kérameus l'a noté, il est très probable que l'auteur de la
Souda cite Eusèbe à la place de Philostorge. Son erreur serait due à l'emploi
d'une compilation d'extraits d'histoires ecclésiastiques où Eusèbe figurait en
première place en raison de son ancienneté. On retrouve dans la Souda l'origine
militaire et le don de résurrection *. Cependant, nous notons une contradiction
importante entre les deux notices pour l'évêché, Synnada pour Philostorge et
Synaos pour la Souda. Un saint Agapètos, évêque de Synaos et non de Synnada,
est connu par diverses sources hagiographiques médiévales ". Le martyrologe de
l'Église romaine indique le 24 mars la fête Synnadae in Phrygia sancti Agapiti
episcopi*, mais il s'agit d'une œuvre moderne dont l'auteur, le cardinal Baronius,
est responsable de cette erreur ". A la suite de Papadopoulos-Kérameus, nous
pensons que Synaos est probablement la forme correcte et Synnada la forme
fautive. Celle-ci est due à une confusion de Philostorge (ou à un chaînon de la
tradition manuscrite qui sépare Philostorge de Photius), confusion d'autant plus
explicable que le siège de Synnada est beaucoup plus connu et peut avoir été
substitué au siège obscur de Synaos '. Agapètos n'est donc pas un successeur de #
l'évêque Prokopios de Synnada, présent au concile de Nicée, comme on l'a
proposé à tort (-» Prokopios 1)*. Synnada est la métropole de Phrygie Salutaire
tandis que Synaos est un petit évêché de Phrygie Pacatienne. Toutefois, au début
du Iv° siècle, la Phrygie forme une seule province ecclésiastique comme l'attestent
les listes de souscription au Symbole de Nicée. Papadopoulos-Kérameus, en
comparant les renseignements fournis par les sources conservées, a montré que
l'évêque Agapètos de Philostorge et de la Souda et le saint Agapètos des textes
liturgiques et hagiographiques ne font qu'un. Ils effectuent une carrière militaire
sous un empereur païen et sont victimes de persécutions. Ils deviennent ensuite
évêques, accomplissent les mêmes miracles et convertissent de nombreux païens.
De toute évidence, il s'agit du même personnage ". Il est à noter que Photius
considère l'évêque Agapètos comme un « compagnon d'hérésie » de Philostorge,
c'est-à-dire qu'Agapètos est un évêque anti-nicéen, peut-être même anoméen
comme l'historien. La célébrité dont dut bénéficier très tôt le culte de ce saint
évêque thaumaturge a dû vite effacer son hétérodoxie de la mémoire des fidèles.
La meilleure source d'information est fournie par une Vie conservée dans le
manuscrit grec 376 de labibliothèque synodale de Moscou. Ce manuscrit présente
une version abrégée du ménologe impérial et rassemble les Vies de saints pour les
mois de février et de mars ". Comme on l'a noté, « la vie est édifiante ; mais elle
est bien loin de ressembler à un document contemporain » ". En effet, la Vie se
termine par une invocation au Seigneur pour venir en aide aux fidèles, leur
donner de la force contre leurs ennemis et assurer « la destruction complète des
Arabes infidèles » ('Ayopnvſov dvouoûvtov tnv è#oÄó0peuouv) *. D'après les
formes lexicales et syntaxiques employées dans la Vie, son auteur ne serait pas
antérieur au x° siècle ". L'éditeur a supposé non sans raison que la Vie du ma
nuscrit moscovite est une version abrégée d'un texte plus long, en raison du
passage suivant dans le synaxaire de l'Église de Constantinople : « Et il accomplit
de nombreux autres miracles, et son histoire en dénombre une centaine voire

76
AGAPÈTOS 1

davantage » (Koà étepo ItoAAà eipy6ooto 0œóuoto, ôv tòv dpt0uòv tepi tà


# Kœtòv ñ xoà It) eiovo m kot'oûtòv iotopio tepuéxet)". Or la Vie d'Agapètos
ne contient qu'un peu moins de cinquante miracles ". Cependant, nous sommes
d'avis de considérer ce chiffre de cent miracles comme purement symbolique.
Agapètos est originaire d'une famille chrétienne de Cappadoce. Encore jeune, il
entre dans un monastère situé dans les montagnes de la région de Synaos.
L'existence d'un monastère en Phrygie à la fin du III° ou au début du Iv° siècle est
douteuse et indique l'aspect en partie légendaire de la vie. Il est particulièrement
apprécié de son higoumène, Abraham, qui lui prédit un grand avenir et lui
enseigne les Écritures. Alors que Dioclétien et Maximien sont empereurs, soit
entre 284 et 305,Agapètos est placé auprès d'un évêque anonyme à qui Abraham
révèle le sort glorieux qui attend son protégé. A l'annonce de la fin des persé
cutions, peut-être une allusion à l'édit de tolérance de Galère en 311, Agapètos
revient dans son monastère où il vit dans l'ascèse et la prière. Il s'occupe des
services du monastère, « faisant montre par là du comble de l'humilité » (tò
ürtepBo(AAov èvte00ev tñç torteuvoooeooç èvôeukvóuevoç). Il accomplit ses
premiers miracles ". Remarqué par l'empereur Licinius en raison de sa grande
taille et de sa force physique, Agapètos est enrôlé dans la troupe contre son gré.
Cet événement, s'il était historique, devrait se placer alors que Licinius est seul
souverain en Orient, soit après 313. Même au sein de l'armée, Agapètos ne
néglige pas son engagement premier et soigne les maladies des hommes et des
bêtes. Diffamé auprès de Licinius, il fait la démonstration devant l'empereur de
son habileté dans le maniement des armes et du don de guérison qu'il détient de
Dieu ". Chrétien avoué et convaincu, il est victime de la persécution de Licinius.
Lors du martyre de Victôrinos, Dôrothéos, Théodoulos et Agrippa, il est blessé
d'un coup de lance et laissé pour mort. Ces événements doivent se placer au tout
début des années 320. Après l'éviction de Licinius, en 324, Agapètos est libéré
du service militaire pour avoir délivré du démon un des esclaves préposés au
service de l'empereur Constantin ". Les souffrances endurées durant la persé
cution de Licinius expliquent qu'Agapètos est considéré comme un confesseur
par le synaxaire de l'Église de Constantinople " Revenu dans son monastère
près de Synaos, il reprend sa vie ascétique pendant une période indéterminée.Un
dimanche, il se rend à la cathédrale pour la messe. L'évêque lui fait subir une
épreuve : à trois reprises, il le fait mettre dehors par l'un de ses diacres, mais à
chaque fois Agapètos vient se replacer toujours plus près de l'autel.Ayant fait la
preuve de sa vertu et de sa piété, il est revêtu par l'évêque de la dignité sacerdotale
alors qu'il portait jusque-là l'habit d'ermite. L'évêque meurt peu de temps après
et d'un commun accord, les rênes de l'Église de Synaos sont confiées à Agapètos.
Il incarne un modèle pour tous, dispensant tous les jours l'enseignement religieux
et soignant les malades *. Ce thème du saint guérisseur est repris plus d'une
quinzaine de fois dans une brève acolouthie médiévale qui lui est consacrée *.
Agapètos y est qualifié de « médecin thaumaturge » (iotpòç 0ouuotoupyóg) *.
D'après la Vie, Constantin le convoque à Constantinople et lui propose le trône
épiscopal de la cité qu'Agapètos refuse, mais il accepte des dons en faveur des
nécessiteux º. Tout cela est sans aucun fondement historique et vise à souligner
la célébrité et l'humilité du saint homme. Peu de temps après cette rencontre, il
se rend à Cyzique où l'évêque est décédé. Il s'agit peut-être de Théônas ou
d'Ascholios (—» Théônas, Ascholios). Agapètos se joint au synode pour choisir
un successeur. Cette présence est très suspecte car le siège de Synaos faisant

77
AGAPÈTOS 1

partie de la province de Phrygie, rien ne justifie la présence de son titulaire au


synode d'Hellespont. Alors que les évêques sont dans l'embarras pour choisir
un candidat, Dieu le désigne au saint par une vision nocturne *. Outre
Constantinople * et Cyzique, l'action et la célébrité d'Agapètos atteignent aussi
Nicomédie * et Héraclée de Thrace *". Deux épisodes méritent un commentaire.
Un hiver, à la demande de l'évêque Damianos de Silandos (—» Damianos), le
saint parvient à déplacer de son ancien lit, par une seule prière, un fleuve causant
des dommages aux riverains et surtout à l'église de Silandos *. Synaos, l'actuelle
Simav, est située à environ 40 km au nord-est de Silandos, la moderne Kara
Selendi. Synaos domine la haute vallée du Makestos (Simav Çay). Silandos,
dans la province de Lydie, se trouve vers le fond de la vallée du Selendi Çay, un
affluent du Gediz (l'antique Hermos). Ce pouvoir de faire divaguer les cours
d'eau est l'objet d'autres récits miraculeux * et se révèle précieux dans une
région sujette aux crues et aux inondations ". Ces détails s'accordent avec la
situation topographique de Synaos. La cité se trouve au-dessus d'une plaine avec
un petit lac entouré de marécages. Le second épisode notable concerne l'évêque
Markianos de Lampsaque, successeur de Parthénios, qui envoie à Agapètos des
moines pour qu'il règle le conflit qui les oppose entre eux (—» Markianos l,
Parthénios) ". Markianos est unévêque du partide Makédonios de Constantinople,
un pneumatomaque. Doit-on en inférer qu'Agapètos partage cette doctrine ?
Cela contredit Photius qui voit en Agapètos un « compagnon d'hérésie » de
Philostorge, lui-même un fervent partisan d'Eunomios de Cyzique et de
l'anoméisme, mais non de Makédonios (—» Eunomios 1). Cette contradiction
peut être surmontée si l'on estime que la notion d'hérésie constitue ici pour
Photius un terme générique rassemblant toutes les tendances anti-nicéennes
divisant l'Eglise au Iv° siècle. Un autre passage de la Vie, qui ne suit pas de
chronologie stricte, nous ramène à l'époque où Parthénios est sur le point de
monter sur le trône épiscopal de Lampsaque. Agapètos se rend auprès de lui en
songe *. Les miracles accomplis par Agapètos sont nombreux et variés : il délivre
les individus possédés par le démon, soigne les victimes de maladies physiques
ou mentales, ressuscite les morts, prévoit l'avenir, a des visions, protège les
récoltes contre les sauterelles, arrête la tempête en mer, déplace les rochers et
abaisse les montagnes. Agapètos est aussi un bâtisseur. Lors du retour de sa
première entrevue avec Constantin, il essuie une violente tempête. Pour remercier
Dieu de l'avoir protégé, il construit dans sa cité un sanctuaire pour les martyrs
Victôrinos, Dôrothéos, Théodoulos et Agrippa ". Il ressuscite l'un des architectes
de son église, indice de travaux de construction, d'embellissement ou de
rénovation, comme l'atteste l'installation d'énormes colonnes dans l'église ".
Conscient que sa fin est proche, Agapètos retourne dans son monastère demander
aux frères de prier pour que Dieu ne l'abandonne pas. Les ayant salués, il regagne
son église et peu après, en présence du clergé et des habitants, il remet son âme
dans les mains des anges le 18 février. Son corps est déposé dans le tombeau
« des pères », sans doute ses prédécesseurs sur le trône de Synaos, où des miracles
se produisent tous les jours *.

" PHILosToRGE, HE, II, 8, p. 19, l. 11-p. 20, l. 5. — * Souda, A 156, t. I, p. 20, l. 11-15 ;
cf. AASS, mars III, p. 480-481. —* A. PAPADOPoULos-KÉRAMEUs, Varia graeca sacra,
p. XVI-XVII. — * Synaxaire de Constantinople, 18 février, 4, col. 473, l. 26 (BHG 35e) ;
cf. K. DoUKAKIs, Méyoç Xvvačaptotijg, 18 février, II, p. 299 ; Ménologe de Basile II.

78
AGAPÈTOS 1

18 février, PG, 117, col. 320 C ; Vie d'Agapètos (BHG Nov. Auct. 35), éd. PAPADOPoULos
KERAMEUs, p. 1 14 titre ; éd. LATYsEv, in Ménologe anonyme byzantin, 18 février, I, p. 93
titre : Ménée géorgien, 18 février, p. 45 ; Acolouthie en l'honneur d'Agapètos, p. 130 l. 2.
-* Martyrologe romain, 24 mars, p. 110, 7. — ° G. ELDARov, in BSS, I, col. 305, s. v.
« Agapeto ». — 'A. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, Varia graeca sacra, p. XVIII-XIX ; G. EL
DARov. loc. cit. : R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 193
194. n. 27 l. — * M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 827 ; A. HARNACK, Die Mission
und Ausbreitung des Christentums, II, p. 771, n. 1 ; G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica
Orientalis, I, p. 167. — "A. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, op. cit.,p. XVI-XVIII. —"A. EHR
HARD, Uberlieferung und Bestand des hagiographischen und homiletischen Literatur, III,
p.342 : F. HALKIN, Le ménologe impérial de Baltimore, p. 7. — " H. DELEHAYE, AnBoll,
29. 1910, p.325. — * Vie d'Agapètos, 58, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 129, l. 6-7 ;
éd. LATYSEv, p. 106, l. 13-14. — " A. PAPADOPoULos-KÉRAMEUs, Varia graeca sacra,
p. XV. — " Synaxaire de Constantinople, 18 février,4, col. 474, l. 41-43. — * A. PAPADo
PoULos-KÉRAMEUs, op. cit., p. XV. — " Synaxaire de Constantinople, col. 473, l. 25-44 ;
Ménologe de Basile II, 18 février, PG, 117, col. 320 C-D ; Vie d'Agapètos, 1-3 bis,
éd PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 114, l. 1-p. 115, l. 32 ; éd. LATYsEv, p. 93, l. 5-p. 94, l. 18.
— " Synaxaire de Constantinople, col. 473, l. 44-col. 474, l. 3 ; Ménologe de Basile II,
18 février, PG, 117, col. 320D ; Vie d'Agapètos,4-6, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 115,
l 33-p. 117, I. 4 ; éd. LATYSEv, p. 94, l. 19-p. 95, l. 18. — " Synaxaire de Constantinople,
col. 474. l. 3-20 : Ménologe de Basile II, 18 février, PG, 117, col. 320 D ; Vie d'Agapètos,
10-1l, éd. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, p. 117, l. 30-p. 118, l. 13 ; éd. LATYSEv, p. 96, l. 8
23. — " Synaxaire de Constantinople, col. 473, l. 27. —* Ibid., col. 474, l. 20-26 ;
Ménologe de Basile II, 18 février, PG, 117, col. 320D ; Vie d'Agapètos, 12-13, éd. PAPADo
PoULos-KÉRAMEUs, p. 118, l. 14-32 ; éd. LATYSEv, p. 96, l. 24-p. 97, l. 5. —* Acolouthie
en l'honneur d'Agapètos, p. 130, l. 5 ; ibid., p. 131, l. 14 ; ibid., p. 132, l. 6 ; ibid., p. 132,
l7 : ibid. p. 132, l. 28 ; ibid., p. 133, l. 1-2 ; ibid., p. 133, l. 16 ; ibid., p. 133, l. 21 ; ibid.,
p. 133, l. 23 : ibid., p. 134, l. 28 ; ibid., p. 134, l. 29 ; ibid., p. 135, l. 17 ; ibid., p. 138,
L 22 : ibid. p. 139, l. 14 : ibid., p. 139, l. 25 ; ibid., p. 139, l. 27. —* Ibid., p. 130, l. 5.
—* Vie d'Agapètos, 14, éd. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, p. 118, l. 33-p. 119, l. 7 ; éd. LATY
sEv, p.97. l. 6-15. —* Ibid., 16, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 119, l. 24-29 ; éd. LATY
sEv. p.97. l. 32-37. —* Ibid., 26, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 121, l. 26-p. 122, l. 2 ;
éd LATYsEv. p. 99, l. 27-37. — * Ibid., 17, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 119, l. 30
p. 120, l. 10 : éd. LATYSEv, p. 98, l. 1-15. — * Synaxaire de Constantinople, col. 474,
L 34-37 : Vie d'Agapètos, 18, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 120, l. 11-17 ; éd. LATYSEv,
p.98. l. 16-22. — * Synaxaire de Constantinople, col. 474, l. 37-41 ; Vie d'Agapètos, 21,
éd PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 120, l. 28-32 ; éd. LATYsEv, p. 98, l. 32-36. —* Ibid., 21,
éd PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 120, l. 28-32 ; éd. LATYsEv, p. 98, l. 32-36 ; ibid., 39-40,
éd PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 124, l. 16-31 ; éd. LATYSEv, p. 102, l. 5-18. — " Ibid.,
29-30, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 122, l. 12-25 ; éd. LATYSEv, p. 100, l. 10-22.
—" Vie d'Agapètos, 23, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 121, l. 4-8 ; éd. LATYsEv, p. 99,
l 5-9. — * Ibid., 50, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 127, l. 30-33 ; éd. LATYSEv, p. 104,
l 11-14 —* Ibid., 15, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 119, l. 8-23 ; éd. LATYSEv, p. 97,
L 16-31. —* Ibid., 47-48, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 126, l. 3-18 ; éd. LATYsEv,
p 103, l. 22-36. — * Ibid., 56-57, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 128, l. 14-p. 129, l. 2 ;
éd LATYsEv, p. 105, l. 25-p. 106, l. 9.

79
AGAPÈTOS 2

AGAPÈTOS 2, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 406/425

L'historien Socrate rapporte que l'évêque Théodosios de Synnada persécute les


hérétiques, en particulier les macédoniens dirigés par leur évêque nommé
Agapètos (—» Théodosios 3). Théodosios ne cherche pas à propager la foi
orthodoxe mais à extorquer des fonds. Il n'hésite pas à armer son clergé et à
livrer les hérétiques aux tribunaux. « Il estimait que les magistrats de la province
ne lui suffisaient nullement pour une sanction. S'étant rendu à Constantinople, il
fit la demande d'ordonnances du préfet (du prétoire) » (oi tñç èrtopXioçöpxovteç
oÙôopôç è&opkeîv oût© 1tpòç tuuopiov èôókouv, dvoôpopuôov èrti thv
KovotovtuvoûrtoMuv èrtopXukôv tpootoyudtoov èôéeto). En son absence,
Agapètos, ayant reçu le conseil de son clergé, rassemble ses fidèles et les convainc
d'adopter la foi homoousienne. Une fois cette conversion obtenue, il se rend à
l'église (la cathédrale de Synnada) avec tout le peuple, les macédoniens convertis
et les orthodoxes de souche. Agapètos prend alors le trône de Théodosios, prêche
la consubstantialité et se rend maître des églises dépendantes de Synnada. Peu
après, Théodosios revient dans sa cité, fort « du personnel préfectoral » (tnv
ètopxukhv Boñ0euov), mais ignorant la nouvelle situation. Repoussé par tous les
habitants, il retourne à Constantinople se plaindre auprès de l'évêque Attikos
(406-425). Ce dernier juge le dénouement de l'affaire profitable pour l'Église
orthodoxe. En effet, l'action d'Agapètos a permis la conversion des hérétiques,
la réunification de la communauté de Synnada et l'éviction d'un évêque cupide
et violent. Attikos conseille à Théodosios de se retirer. Il adresse même une lettre
à Agapètos pour qu'il conserve l'épiscopat et ne craigne rien de Théodosios'.
Les autressources, reprenant le récit de Socrate, n'ajoutent aucun renseignement*,
sinon quelques détails d'ordre chronologique. La Chronique de Zuqnin date cet
événement de l'an 722 de l'ère d'Antioche, soit en 410-41 1 ; la Chronique de
Michel le Syrien place étrangement ce récit sous le règne d'Honorius (395-423),
empereur romain d'Occident *. Ces informations ont un intérêt limité car la
structure annalistique de la Chronique de Zuqnin a contraint son auteur à attribuer
à une année précise des événements dont la chronologie exacte lui était inconnue,
tandis que la mention du règne d'Honorius révèle l'ignorance chez Michel le
Syrien de la sphère de compétence de cet empereur.

' SoCRATE, HE, VII, 3, 1-13, p. 349, l. 10-p. 350, l. 9. —* CAssIoDoRE, HE, XI, 3, 1-6,
p. 632, l. 1-p. 633, l. 31 : SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Lettres choisies, V, 6, tr. II, p. 310-312 ;
NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 11, PG, 146, col. 1092 B-1093 A. —* Chronique de
Zuqnin, a. 722, tr. I, p. 142, l. 9-10 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 1, tr. II, p. 9.

AGAPÈTOS 3, évêque de Rhodes (Îles) 457-458/9

L'empereur Léon envoie à la fin de l'année 457 une lettre encylique aux titulaires
de grands sièges et aux métropolites pour savoir si le concile de Chalcédoine doit
être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie
doit être validée. Agapètos est mentionné en 39° position ". Il répond sans doute
vers le milieu du mois de mars à l'empereur Léon *. Sa lettre est pleine de flatte
ries à l'adresse du souverain dont la première mission est de conserver intacte la
foi en la Trinité, « car vous êtes véritablement prêtre et empereur par nature »

80
AGAPIOS 2

(uere namque sacerdos et natura imperator existis). Agapètos est reconnaissant


à Léon d'avoir vaincu les barbares et rétabli la paix, sans dédaigner pour autant
l'avis des prêtres sur les affaires d'Alexandrie et de Chalcédoine. Dans le premier
cas, Timothée s'est rendu coupable d'un grand crime. Dans le second cas, il n'a
pas été possible de réunir en synode les évêques de la province des Îles. Bien
qu'ils aient été convoqués avant l'arrivée de l'encyclique de Léon, le mauvais
temps et les distances ne leur ont pas permis de se rassembler. Pressé par le
magistrianos Eudoxios *, dépêché par l'empereur pour recueillir les réponses des
différents synodes provinciaux, Agapètos lui a fait connaître son opinion. Il
propose que Timothée soit exclu de l'épiscopat, de la cléricature et de la com
munion, et convoqué à Constantinople pour y être jugé en présence de l'empereur
ou devant un synode. Traçant un parallèle entre le concile de Nicée et celui de
Chalcédoine, Agapètos reconnaît la définition dogmatique de ce dernier et
rappelle son approbation par le pape Léon et presque tous les évêques occidentaux.
Il supplie l'empereur de bâillonner les hérétiques pour leur imposer discipline et
obéissance. Comparé à David et Daniel, Léon doit consolider les Églises et
pérenniser la foi. Agapètos conclut sa lettre en annonçant l'envoi prochain de la
décision prise par le synode provincial. Cette réponse n'est pas conservée. Il se
peut que le synode des Îles ne se soit finalement pas réuni ou que l'administration
impériale se soit contentée de la réponse du seul métropolite. En 458 ou 459,
Agapètos souscrit en 11° position à l'encyclique que Gennadios de Constantinople
et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites pour
combattre les simoniaques de l'Église de Galatie ".
'ACO, II, 5, p. 24, l. 39. —* Ibid., p. 63, l. 38-p. 65, l. 40 ; cf. T. SCHNITZLER, Im Kampfe
um Chalcedon, p. 22-23. — * PLRE, II, p. 412, s. v. « Eudoxius 3 ». — " GENNADIOs DE
CoNSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 A, [n° 11] ; PG, 85, col. 1620,
[n ll ] , E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 176,
n. 1, n° 11.

AGAPIOS 1, évêque de Tènos (Îles) 343

Il souscrit en 54° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules. D'après l'étude des manuscrits et des listes de
souscription au concile oriental de Sardique, on a proposé d'identifier l'évêché
d'Agapios (a thenco) avec celui de Tènos*.

'HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 7, n° 54. —* A. L. FEDER,


in SBerWien, 166, V. 1911, p. 86-87.

AGAPIOS 2, évêque d'Éphèse (Asie) Ca 385

Marinos, évêque arien de Constantinople, choisit comme évêque d'Éphèse

81
AGATHODÔROS

Agapios, mais peu après une dispute de préséance surgit entre eux.Alors que les
Goths prennent le parti d'Agapios, nombre de clercs ariens, mécontents de cette
vaine compétition, les abandonnent tous les deux pour embrasser la foi
homoousienne. Cette division des ariens de Constantinople se perpétue pendant
35 ans, jusqu'au règne de Théodose II, sous le consulat de Plintha, un Goth arien.
Par esprit de réconciliation, les ariens décident de taire l'objet de la dissension ".
Marinos est élu évêque par les ariens de Constantinople à la mort de Dèmophilos,
vers 385, mais est peu après remplacé par un autre évêque arien, Dôrothéos *.
Quant au consulat de Plintha, il se place en 419 *.
' SoCRATE, HE, V. 23, 9-10, p. 306, l. 7-18 ; SozoMENE, HE, VII, 17, 13, p. 326, l. 26
p.327, l. 7 : CAssIoDoRE, HE, IX, 40, 6-8, p.566, l. 22-35 ; Souda, A 3834, t. I, p. 347,
l. 21-25, s. v. « 'Apetovóç » ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 30, PG, 146, col. 844 C-D.
—* M. SIMONETTI, in DECA, 2, p. 1561, s. v. « Marinos de Constantinople ». — * PLRE,
II, p.892-893, s. v. « Fl. Plintha ».

AGATHODÔROS, évêque d'Isba (Pamphylie de Sidè) 519

Il est l'un des prélats bannis probablement en 519 sur ordre de Justin I" pour
monophysisme. Son nom est uniquement transmis par les sources syriaques ou
traduites du syriaque ". Le début de son épiscopat n'est pas daté. L'identification
et la localisation de son siège posent problème. Les traducteurs de la Chronique
de Zuqnin et de Michel le Syrien écrivent Ison et Aisôn avec un point d'interro
gation, celui de la Chronique de 846 parle d'Iassos. Cette dernière lecture est à
écartercarAgathodôros est cité parmi des évêques d'Isaurie.Selon E. Honigmann,
le syriaque 'YswN équivaut au grec 'Ioouoov, autre forme de "lopov *. Isba est
attestée dans les Notitiae comme évêché suffragant de Sidè en Pamphylie ", mais
sa localisation reste inconnue ".

" Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 13 ; Chronique de 846, p. 173, l. 14 : MICHEL
LE SYRIEN, IX, 13, tr. II, p. 173 A : MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177. — * E. HoNIGMANN,
Évêques et évêchés monophysites, p. 134. —* J. DARRoUzEs, Notitiae episcopatuum,
p.495, s. v. « Isba ». —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Ortsnamen, p. 201, $ 381 : D. STIER
NON, in DHGE, XXVI, col. 138, s. v. « Isba » ; H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und
Pamphylien, 2, p. 570, s. v. « Isba ».

AGATHÔN, évêque de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Tas, fils de Paulos, a érigé un monument funéraire avec son épouse
Tatas et leurs enfants Paulos et Agathôn pour son frère Agathôn, « archiprêtre »
(dpXuept), c'est-à-dire évêque ". La pierre provient de Meydan, moins de 9 km à
l'est de Laodicée. Une croix prouve que le personnage est chrétien.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 111, n° 208 et ill.

82
AIDÉSIOS 2

AGÔGIOS, évêque de Tripolis (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 5° place parmi les évêques de Lydie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 136 ; ibid., p. 34 B, n° 131 ; ibid., p. 35 A,


n 131 , ibid., p.35 B, n° 123 ; ibid., p. 66, n° 130 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 21) ;
ibid. p. 91, n° 138 ; ibid., p. 109, n° 133 ; ibid., p. 133, n° 135 ; ibid., p. 169, n° 222 ; ibid.,
p.203, n° 128 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 134 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 134 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 134 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 20, [n° 131] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 67, n° 177 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62,
n° 141 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 140 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.251 A, n° 137.

AIDÉSIOS 1, évêque de Cos (Îles) 343

Il souscrit en 47° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient leurs principaux partisans
dont le pape Jules.

' HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 76, l. 17, n° 47.

AIDÉSIOS 2, évêque d'Isinda (Pamphylie de Pergè) 431

Il apparaît en 50° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Aidésios semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 186° position à la condamnation de Nestorius *. Cette
signature soulève quelques doutes car Aidésios est absent de la liste de présence
au début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la
plupart des évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième
lettre de Cyrille à Nestorius. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin
invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche dénonce en son concile
les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie,
de manière polémique, d'hérétiques messaliens *. Lors des séances des 10, 11 et
l6 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Lors de la séance du 22 juillet, Aidésios est de nouveau absent de la liste
de présence, mais apparaît en 90° position sur la liste de souscription à la décision
du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession
de foi que le credo de Nicée *. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque

83
AILIANOS

ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une
conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probable
ment avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués avant leur départ.
Parmi les signataires du mandatum figure Aidésios en 81° position ".

'ACO, I, 4, p. 29, l.22 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p. 386. —* ACO, I, 1,2, p. 63, [l. 17]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30
31. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12
13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — * ACO, I, 1, 7, p. 1 14,
[l. 17] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 22] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 11] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 6 ; ACO,
II, 3, 1, p. 231, l. 17. — ° ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 2 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 38.

AILIANOS, clerc d'Iconium ?(Lycaonie) 375/7

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée à l'évêque Amphilochios


d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 * et l'été 377 *.
Basile qualifie Ailianos de « frère », ce qui indique probablement son statut
d'ecclésiastique. Ce dernier est venu régler une affaire le concernant dont le
détail n'est pas fourni et lui apporter une lettre d'Amphilochios.

" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 217, l. 2. — * Y. CoURTONNE, note à BAsILE
DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148. —* P. J. FED
wick.in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au v siècle, p.398 ;
W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET, Basile le Grand,
p.410.

AIMILIOS, évêque de Laodicée (Phrygie Pacatienne) VII° S.

Ce prélat est connu par un sceau portant la mention d'« Aimilios, indigne évêque
de la métropole de Laodicée » (AiuuXiou dvo#iou èrtuokórou tñç Aooôukéoov
puntpoortóÄeoç)'. Il s'agit de la métropole de Laodicée en Phrygie Pacatienne.
'J. NESBITT et N. OIKONOMIDÈs, Catalogue of Byzantine Seals, 3, p. 36, n° 21.1 (Collection
de Dumbarton Oaks n° 58.106.262).

AITHÉRICHOS, évêque de Smyrne (Asie) 448-457

La vie d'Aithérichos avant son accession à l'épiscopat est connue par Nestorius.
Bien que l'hostilité affichée limite la valeur de ce témoignage, la précision des
renseignements fournis est exceptionnelle. Les données biographiques concernant
les évêques du diocèse d'Asie sont en effet rares. Nestorius affirme qu'Aithérichos
était « un paysan inculte qui n'arrivait même pas à saisir les choses claires ».
L'information est polémique, mais révèle l'extraction très basse du personnage.
Après avoir été élevé comme eunuque, probablement au sein de la maisonnée de
quelque puissant, Aithérichos est donné au palais impérial. Là, poussé par « une
grande ambition de pouvoir et de grandeur », il parvient à être nommé évêque de

84
AITHÉRICHOS

Smyrne alors qu'il ne possède, au dire de Nestorius, aucune des qualités requises ".
Cet exemple prouve le rôle déterminant que peuvent jouer les autorités du palais
dans le choix des évêques et l'attribution des sièges. Le cas semble même suffi
samment répandu et accepté pour que cette nomination ne soit pas jugée contraire
aux canons, même par un adversaire comme Nestorius. Le fait d'être un eunuque
n'est pas reproché à Aithérichos. Nestorius n'invoque pas le premier canon de
Nicée car ce canon exclut du clergé seulement les hommes qui se sont mutilés
eux-mêmes, mais non ceux qui ont été châtrés par leur maître, comme ce doit être
le cas d'Aithérichos. Son origine, probablement germanique d'après son nom,
explique sa castration car le droit romain interdit cette pratique sur les sujets de
l'Empire. Il est présent en 448 au synode de la capitale lorsque s'ouvre le procès
d'Eutychès. À la2 séance du 12 novembre, l'évêque Flavianos de Constantinople
déclare que la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius et la lettre
d'union de Cyrille à Iôannès d'Antioche sont conformes au credo de Nicée. Il
demande à chaque participant de s'exprimer sur cette question *. Les évêques
Basilios de Séleucie (Isaurie) * et Séleukos d'Amasée (Hélénopont)* défendent
le caractère orthodoxe de ces lettres et énoncent leur profession de foi. L'évêque
Saturninos de Marcianoupolis (Mésie II) demande que toute personne ne
partageant pas cette opinion soit exclue et excommuniée *.Aithérichos s'empresse
de manifester son accord". Pendant le reste du procès d'Eutychès, il n'intervient
jamais.À la fin du synode, le 22 novembre, il souscrit à la condamnation d'Euty
chès en 8° position '. Dans la Collectio Novariensis de re Eutychis, Aithérichos
souscrit en 5° position*. Il apparaît à la 82° place sur la liste de présence à la
séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 8 août 449". Chargé de réviser le
procès d'Eutychès, le concile procède à la lecture des procès-verbaux du synode
de Constantinople de 448. Lorsqu'on lit la déclaration d'Aithérichos, celui-ci se
défend d'avoir tenu de tels propos". Étonné de cette réaction, l'évêque Dioskoros
d'Alexandrie, qui préside le concile, demande une explication à Iôannès, prêtre
et primicier des notaires de l'Église d'Alexandrie.Celui-cirépond qu'Aithérichos
récuse le témoignage du procès-verbal qu'il juge faux. Dioskoros se tourne alors
vers Aithérichos et lui demande de s'expliquer ". L'évêque de Smyrne raconte
qu'à peine arrivé à Constantinople, il a assisté au procès d'Eutychès. Flavianos
lui a demandé de souscrire (aux lettres de Cyrille), mais Aithérichos lui a adressé
une réponse dilatoire et s'est contenté d'affirmer son attachement aux conciles de
Nicée et d'Éphèse I *. Aithérichos avoue ne pas savoir si sa déposition a été
falsifiée mais réaffirme n'avoir rien dit de semblable. Dioskoros se contente de
ces explications maladroites et ordonne qu'on poursuive la lecture des procès
verbaux du synode de 448 ". Nestorius interprète cet entretien comme une
tentative de Dioskoros pour inciter Aithérichos à déclarer que les procès-verbaux
du synode de 448 ont été remaniés. La manœuvre se serait révélée inutile car
Aithérichos n'aurait pas compris ce qu'on tentait de lui faire dire ". Aithérichos
occupe la 68° place sur la liste des 113 prélats qui donnent leur avis sur l'affaire
d'Eutychès, le déclarant orthodoxe et demandant sa réintégration comme archi
mandrite et prêtre ". Étrangement, l'évêque de Smyrne est mentionné parmi des
évêques originaires des trois Palestines et non au sein du groupe des évêques de
la province d'Asie. Plus étrange encore, la prise de position d'Aithérichos est en
violation des instructions de Théodose II remises aux commissaires impériaux,
le comte du consistoire Elpidios et le tribun Eulogios ". Les instructions pré
cisaient que ceux qui ont jugé Eutychès en 448 doivent, au concile d'Éphèse,

85
AITHÉRICHOS

garder le silence et ne pas prendre part aux jugements ". Cette règle n'a pas été
respectée puisque Basilios de Séleucie (Isaurie) et Séleukos d'Amasée (Héléno
pont), membres du synode de Constantinople, ont également émis un avis
favorable à Eutychès lors du concile d'Éphèse. Aithérichos occupe la 55° place
sur la liste des évêques qui approuvent, à la demande de Dioskoros, la déposition
de Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée en Phrygie Salutaire
(-» Eusébios 11)". La 1" séance se termine par la condamnation de Flavianos et
d'Eusébios. Aithérichos y souscrit en 102° position ". Il apparaît en 195° position
sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine,
le 8 octobre 451 *. Il se trouve à la première place des évêques d'Asie. La lecture
des procès-verbaux du concile d'Éphèse met de nouveau Aithérichos en fâcheuse
posture. Il se lève et prend la parole pour se justifier. Lors du procès d'Eutychès
en 448, il n'aurait fait qu'imiter les autres membres du synode et souscrire à la
définition de Nicée et d'Éphèse I. Ce qui a été écrit ensuite, il l'ignore *".
Dioskoros, interrogé sur sa propre responsabilité au concile de 449, somme
Aithérichos de produire deux témoins. Sans doute incapable de le faire, l'évêque
de Smyrne tente de détourner le débat en affirmant « penser comme Cyrille
(d'Alexandrie) » *. Les commissaires impériaux et les membres du Sénat
interviennent alors pour qu'Aithérichos révèle l'identité de ceux qui auraient
assisté à son interrogatoire par Dioskoros. Selon Aithérichos, c'est en présence
de tous que Dioskoros lui aurait demandé de s'expliquer sur sa participation au
procès d'Eutychès *. Thalassios de Césarée de Cappadoce intervient à son tour.
Lui-même menacé à Chalcédoine pour avoir présidé avec Dioskoros le concile
d'Éphèse de 449, il accuse Aithérichos de revenir sur une déposition qui ne lui a
pas été extorquée par la force *. Dioskoros s'indigne que les calomnies d'Aithéri
chos ne lui valent aucune sanction et dénonce la partialité du concile. Mais le
secrétaire du consistoire Véronicianos poursuit la lecture des actes du concile de
449 *. Il semble étrange que le débat soit ainsi clos alors que les explications
maladroites d'Aithérichos prouvent sa versatilité entre 448 et451.Les commissai
res impériaux, les membres du Sénat et surtout les Pères conciliaires ont préféré
concentrer leurs attaques sur Dioskoros, devenu le bouc-émissaire, plutôt que de
sanctionner les membres du concile de 449 qui, dans leur grande majorité, sont
également présents au concile de Chalcédoine. Aithérichos occupe la 157° place
lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est
présent en 73° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 112° à approuver
la condamnation de Dioskoros *. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 91°
position º, précédé par un autre évêque d'Asie, Mamas d'Aninèta (—» Mamas 1).
En revanche, Aithérichos occupe de nouveau la première place parmi les évêques
d'Asie sur la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre. Il y apparaît en 159°
position ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Aithérichos apparaît en 175° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 178° position à la définition de la foi par
l'entremise du diacre Paulos (—» Paulos 16) *. De nouveau, pour les séances du
26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Comme son métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4) et tous
les autres évêques de la province d'Asie, Aithérichos n'assiste pas à la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Son nom apparaît pourtant en 27* position sur la

86
AITHÉRICHOS

liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères
envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la
suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. L'ensemble de ces
renseignements atteste bien la participation et le soutien d'Aithérichos au concile
de Chalcédoine, mais souligne aussi le rôle très limité qu'il y a joué. Le continua
teur de l'historien monophysite Zacharie de Mitylène force le trait lorsqu'il
présente Aithérichos comme l'un des organisateurs de ce concile. Cet auteur se
fourvoie aussi en faisant d'Aithérichos un représentant de « l'école » de Diodore
de Tarse et Théodore de Mopsueste, et un partisan de la double nature du Christ
à l'égal de Nestorius, Théodoret de Cyr, Ibas d'Édesse, André de Samosate et
Iôannès d'Aigaiai ". Les revirements d'Aithérichos prouvent surtout la superficia
lité de ses convictions dogmatiques et dénotent un certain opportunisme sur le
plan religieux. Il apparaît en 48° position dans la lettre encyclique qu'envoie
l'empereur Léon fin 457 pour savoir si le concile de Chalcédoine doit être main
tenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie doit être
validée *. Léonadresse cette lettre aux titulaires de grands sièges, aux métropolites
et aux archevêques. La présence d'Aithérichos parmi les destinataires de ce
document officiel prouve qu'à une date postérieure à Chalcédoine mais antérieure
à cette encyclique, Smyrne est devenue une métropole honoraire. Le fait que le
texte soit adressé à Etherico reuerentissimo episcopo Smyrnae ne contredit pas
cette élévation de Smyrne car le terme évêque doit être ici compris dans le sens
générique de titulaire d'un siège épiscopal, quel qu'il soit ". La promotion de
Smyrne au rang d'archevêché autocéphale est confirmée par une inscription
découverte au milieu du xIx° siècle au sud de la ville. Ce texte prie le Seigneur de
se souvenir d'« Aithérichos, notre archevêque » (Ai6epixou toû dpXueIttokótou
nuſov) ".

'NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 311. —* ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114,
L 14 : ACO, II, 3, 1, p.93, l. 18-p. 94, l. 5. —* ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ;ACO, II, 3,
1, p.97, l. 11-23. — * ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29-p. 118, l. 4 ; ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 24
p.98, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ;ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 14-17. — ° ACO, II,
1, 1. p. 118, l. 20-22 ; ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 18-20. — " ACO, II, 1, 1, p. 145, l. 27-28 ;
ACO, II, 3. 1, p. 129, l. 9-10. —* ACO, II, 2, 1, p. 19, l. 13. —*ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 20 ;
ACO. II. 3, 1, p. 55, l. 25. —"ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 23 ; ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 21.
— "ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 24-27 ; ACO, II, 2, 1, p. 52, l. 34-p. 53, l. 2 ; ACO, II, 3, 1,
p.98. l. 22-25. — * ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 28-p. 119, l. 2 ; ACO, II, 2, 1, p. 53, l. 3-8 ;
ACO. II, 3, l, p. 98, l. 26-p. 99, l. 4 ; NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 311-312.
—"ACO, II, 1, 1, p. 119, l. 3-14 ; ACO, II, 2, 1, p. 53, l. 9-17 ; ACO, II, 3, 1, p. 99, l. 5
15. — " NESTORIUs, op. cit., p. 312. — * ACO, II, 1, 1, p. 184, l. 39 ;ACO, II, 3, 1, p. 184,
L 7-11. — " PLRE, II, p. 419, s. v. « Eulogius 3 » et p. 536, s. v. « Helpidius 5 ».
— " ACO, II, 1, 1, p. 72, l. 21-24 ;ACO, II, 3, 1, p. 47, l. 18-21. —" ACO, II, 1, 1, p. 193,
l38 : ACO, II. 3, 1, p. 246, l. 6-10. — "ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 17. — * ACO, II, 1, 1,
p.60. l. 39 : ACO, II, 3, 1, p. 34, l. 25. —* ACO, II, 1, 1, p. 119, l. 15-21 ; ACO, II, 3, 1,
p. 99, l. 16-22. —*ACO, II, 1, 1, p. 119, l. 22-23 ;ACO, II,3, 1, p. 99, l. 23-24. —* ACO,
II. 1, 1, p. 119, l. 24-26 ;ACO, II, 3, 1, p. 99, l. 25-27. —*ACO, II, 1, 1, p. 119, l. 27-28 ;
ACO, II. 3, 1, p. 100, l. 1-2. —* ACO, II, 1, 1, p. 119, l. 29-32 ; ACO, II, 3, 1, p. 100,
l 3-6 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p.42. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 10.
—* ACO. II. 1, 2, p. 5 [201], l. 4. —* ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 11 ; ACO, II, 3, 2,

87
AITHÉRIOS

p. 61 [320], l. 17-21. —*ACO, II, 1,2, p. 36 [232], l. 38 ;ACO, II, 3,2, p.75 [334], l. 20.
—"ACO, II, 1,2, p. 88 [284], l. 34. —"ACO, II, 1,2, p. 134 [330], l.40 ;ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 10. —*ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 4 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165]. l. 8 ;
ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 10-11 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 229.
—* LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 A ;ACO, II, 3, 2, p.99 [358], l. 29.
—* ZACHARIE CONTINUÉ, HE, VII, 8, tr. II, p. 33, l. 7-13. —* ACO, II, 5, p. 24, l. 10.
—* P. CULERRIER, REB, 45, 1987, p. 143 et n. 12. — " G. PETzL, Die Inschriften von
Smyrna, I, p. 265, n° 559.

AITHÉRIOS, évêque d'Asie 509/532

Aithérios est originaire d'Asie et possède la dignité épiscopale (tñ dpXuepoooûvn


tetunuévoç). Après un pèlerinage à Jérusalem, alors qu'il tente de repartir,
Aithérios est forcé par des vents contraires d'accoster à Ascalon. Suivant les
commandements donnés par un ange apparu en songe, il se rend au monastère de
Sabas, au sud-est de Jérusalem, et rencontre Iôannès l'Hésychaste avec lequel il
reste deux jours. Il apprend d'Iôannès que celui-ci est évêque de Kolônéia en
Cappadoce (II) et le dit à Sabas ". Sa mission accomplie, Aithérios dut regagner
ensuite l'Asie. Ce séjour en Palestine non daté est antérieur à 532, date de la mort
de Sabas mentionnée ensuite, et postérieur à l'arrivée d'Iôannès dans la laure de
Sabas en 509. Le siège d'Aithérios n'est pas précisé. Une interpolation a laissé
croire par erreur qu'il s'agissait d'Éphèse. Dans le synaxaire arménien, au jour
de la fête d'Iôannès de Kolônéia, il est fait mention d'Aithérios *. Les renseigne
ments fournis sont toutefois inexacts. D'après cette source, l'identité véritable
d'Iôannès aurait été révélée à Aithérios par une vision de Sabas et Aithérios aurait
écrit l'histoire d'Iôannès.

" CYRILLE DE SCYTHOPOLIs, Vie d'Iôannès l'Hésychaste, 15, p. 213, l.2-p. 214, l. 3.
— * Synaxaire arménien, 8 Maréri (15 mai), PO, XXI, 4, p. 462 [1506].

AKADÈMIOS, évêque de Pappa (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Selon


les listes de souscription à la définition de la foi, il est mentionné entre la 7º et la
10° place dans le groupe des évêques de Pisidie ". Une partie des listes de
souscription mentionne à la place ou en plus d'Akadèmios de Pappa un autre
Akadèmios, évêque de Mortine ou Mustene *. La solution la plus simple est de
voir dans ces deux évêques homonymes un seul et même individu comme l'une
des listes latines l'indique : Academius Mortinensis Paporum *. L'identification
du toponyme Mortine ou Mustene reste problématique. On a proposé de le
considérer comme une corruption de Mordiaion, ancien nom d'Apollônia de
Pisidie " ou de Misthéia, autre évêché de Pisidie qui formait avec Pappa le
territoire de la tribu des Orondikoi *. Une troisième solution a été proposée :
rapprocher ce toponyme de l'ethnique ô Mopôuœvóç mentionné dans une
inscription de Pisidie et considérer cet endroit comme un locus attributus de
Pappa " avec laquelle il aurait pu former un évêché double. Mais cet ethnique
doit plutôt se rattacher à Sôzopolis dont le nom ancien était Mordiaion '.

88
AKAKIOS 1

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 154 ; ibid., p. 38 B, n° 151 ; ibid., p. 67, n° 149
(= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 31) ; ibid., p. 93, n° 158 ; ibid., p. 111, n° 154 ; ibid.,
p. 133, n° 155 ; ibid., p. 177, n° 284 ; ibid., p. 205, n° 147 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1,
p.70-71, n° 154 ; ibid., I, l, 2, p. 100, n° 154 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100,
l 29. [n° 152] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 64, n° 191 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993. p. 339, n° 190 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 A, n° 187. —* Patrum
Nicaenorum nomina, p. 39 B, n° 141 ; ibid., p. 93, n° 156 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1,
p.71, n° 154 : ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 154 ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69,
n 259 : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 64, n° 188 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993,
p.339, n° 187 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 A, n° 184. —* Patrum Nicaenorum
nomina. p. 39 A, n° 149. — * E. HoNIGMANN, Byzantion, 12, 1937, p. 339. —* ID., Byzan
tion. 14, 1939, p. 36-37. — ° E. ScHwARTz, Uberdie Bischofslisten, p. 68-69. — " K. BELKE
et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 387, s. v. « Sözopolis ».

AKAKIOS 1, évêque de Kotenna (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 99° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Akakios est le 29 à donner son avis. Il estime que cette lettre est bien conforme
à la foi de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 82° position à la
condamnation de Nestorius *. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin
invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche dénonce en son concile
les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie,
de manière polémique, d'hérétiques messaliens ". Lors des séances des 10, 11 et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Lors de la séance du 22 juillet, Akakios apparaît sur la liste de présence
en 99 position ", et souscrit en 53° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée '. C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août que
Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie,
Memnôn d'Éphèse et Nestorius (-» Memnôn)*. Voulant ignorer les divisions
entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères
conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les
destinataires, dont les sièges ne sont jamais précisés, figurent trois Akakios. Si le
premier Akakios mentionné en 6° position est sans aucun doute Akakios de
Mélitène, les deux autres mentionnés en 7° et 12° position sont soit l'évêque de
Kotenna soit l'évêque homonyme d'Arka(Arménie II) ". Mais on a fait remarquer
que cette sacra est adressée seulement à des titulaires de grands sièges, des
métropolites et des évêques éminents. Elle désignerait en 7º et 12° position non
pas les humbles évêques de Kotenna et d'Arka, mais l'évêque Akakios de Scy
thopolis, métropolite de Palestine II, et l'évêque de Bérée dont l'âge vénérable et
l'aura compensaient l'obscurité de son siège. Calquée sur la liste d'invitation au
concile du 19 novembre 430, la sacra n'aurait pas pris en compte l'absence de
ces deux prélats ". Plus tard, par esprit de conciliation, Théodose II convoque les
représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence
contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant

89
AKAKIOS 2

le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du man


datum figure en 87° position Akakios, qui ne peut être que l'évêque de Kotenna
ou celui d'Arka, Akakios de Mélitène étant l'un des représentants cyrilliens à
Constantinople ".

" ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 11] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 32 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 4] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ; tr KRAATz, p. 64. —*ACO, I, 1,2, p. 18,
l. 13-16 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 109 ;tr KRAATz, p. 104.
—* ACO, I, 1, 2, p. 59, [l. 30]. —*ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1, 3, p. 53,
l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22
23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —° ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 15] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 27 ;
ACO, II, 3, l, p. 200, l. 15. —' ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 13] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 24] ;
ACO, I, 3, p. 136, [l. 7] ; ACO, I, 5, p. 111, l. 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 8. —* ACO, I,
1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 : ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. —" ACO, I, 1, 3, p. 31,
l. 4 ou 5 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 29. —"A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 371-372. — " ACO,
I, 1, 3, p. 36, l. 5 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 41.

AKAKIOS 2, évêque de Proconnèse (Hellespont) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, Akakios est représenté par
son métropolite, l'évêque Diogénès de Cyzique (—» Diogénès 2), qui souscrit au
nom d'Akakios en 346 position à la définition de la foi'. À la fin de la séance du
31 octobre, Diogénès souscrit de nouveau au nom d'Akakios en 183° position sur
la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de Con
stantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.

'ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 26 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 21. —* ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 27 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 16.

AKAKIOS 3, évêque d'Antandros (Asie) 458/9

Il souscriten26° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople


et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 pour combattre les simoniaques au sein de l'Église de Galatie ".
" GENNADIos DE CONSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANSI, VII, col. 917 C, [n° 26] ; PG,
85, col. 1620, [n° 26] : E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n° 26.

AKAKIOS 4, moine d'Asie Ca 550-625

Iôannès le Sabaïte (—» Iôannès 54) raconte à Jean Climaque l'histoire de ce jeune
moine originaire de la même laure que lui en Asie. Il devient le disciple d'un
autre moine très âgé qui mène une vie désordonnée. Celui-ci l'injurie et le frappe
quotidiennement. Iôannès le Sabaïte, qui rencontre Akakios chaque jour, l'encou

90
AKYLAS 1"

rage à tenir bon ll meurt après neuf années de mauvais traitements. Akakios
répond même après sa mort à un vieux moine venu l'interroger. Frappé par ce
prodige, sonancien maître s'établit pour le reste de son existence dans une cellule
près de sa tombe, adopte une vie réglée, en répétant chaque jour : « J'ai commis
un meurtre »'.

' JEAN CLIMAQUE, Échelle sainte, PG, 88, col. 720B-721 A ;Synaxaire de Constantinople,
27 novembre, 3, col. 261-262 ; cf. K. DoUKAKIs, Méyaç Xvvačaptotrjg, 26 novembre,
XI. p.575-577.

AKYLAS l, chorévêque d'Isaurie (puis de Lycaonie ?) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Selon


les listes de souscription à la définition de la foi, il occupe entre la 14° et la 16°
place parmi le groupe des prélats d'Isaurie présents sur les listes de souscription ".
A l'époque de Nicée, le nord de l'Isaurie inclut en partie la province de Lycaonie
qui sera créée vers 371. Akylas était peut-être le chorévêque d'un district situé
sur le territoire de la future province.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 187; ibid., p.46 B, n° 187 ; ibid., p. 47 A,


n° 186 : ibid. p. 47 B, n° 174 ; ibid., p. 69, n° 184 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 22) ;
ibid. p. 113, n° 188 ; ibid., p. 137, n° 186 ; ibid., p. 159, n° 126 ; ibid., p. 209, n° 181 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 78-79, n° 188 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 188 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100. n° 188 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 10, [n° 186] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 67, n° 158 : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 167 = V. RUG
GIERI, OCP. 59, 1993, p.338, n° 166 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 163.

AKYLAS l", prêtre d'Appia (Phrygie Pacatienne) IV° S.

Une épitaphe métrique, mêlant des références à l'Ancien et au Nouveau Testa


ment, mentionne la tombe d'Akylas, « ministre de Dieu, aimé des anges, dirigeant
du peuple, ayant à l'esprit de justes pensées selon la loi » (Au[t]oupyòv 6)eo0,
dvyé2.ouç te to0ntóv, Moo0 Itpootoiuevov, vóuqp t[à] ôikeo q'povóov). Il a été
marié à Kyrilla et a eu trois fils mariés à de jeunes épouses toutes nommées Am
mia : Trophimos, Patrikios et Kyrillos « à qui sur les sanctuaires (?) Dieu a donné
une gloire éternelle parmi les mortels » (ueoo ' (ov vooîç (?) Oeòç ôôkev KÄéoç
à 38utov èv uepórteoouv)'. Si la première citation indique bien qu'Akylas est un
prêtre. peut-être un évêque, en revanche la seconde est de sens trop incertain pour
voir en ses fils des prêtres. On a supposé qu'Akylas avait été victime de la grande
persécution débutant en 303 *, mais cela reste douteux ". La pierre a été trouvée à
Zemme. aujourd'hui Çayirbasi, dans la haute vallée du Tembris ", environ 15 km
au nord-est d'Appia et 35 km au sud-est de Kotyaéion.

'A PETRIE, in W. M. RAMsAY (éd.), SERP, p. 125-126, n° 7 et fig. ; ibid., p. 130 ;


cf W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et C. W. M. Cox,JRS, 15, 1925,p. 144 ; R. MERKELBACH
et J. STAUBER. Steinepigramme, 3, p. 259, n° 16/31/82. —* J. G. C. ANDERsoN, in W. M.
RAMsAY (éd.). SERP. p. 201 : F. BLANCHETIÈRE, Le christianisme asiate aux ir et iir siècles,

91
AKYLAS 2

p. 376 ; ibid., p. 480 ; ibid., p. 503, n° 114. —* A. WILHELM, in SBerBerlin, 27, 1932,
p.846. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 420, s. v. « Zemme ».

AKYLAS 2, évêque d'Aurokra (Phrygie Salutaire) 449-451

Cet évêque fait partie du groupe des 28 prélats réunis dans le baptistère de la
cathédrale de Sainte-Sophie le 8 avril 449 à qui Théodose II fait savoir qu'il a
décidé d'ordonner la révision du procès d'Eutychès ". Akylas est absent au
concile d'Éphèse réuni en août 449. Il apparaît en 286 position sur la liste de
présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
451 *. Il occupe la 248° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la
définition du dogme *. Il est absent de la liste de présence à la 3° séance du
13 octobre. Cette séance conclut le procès de Dioskoros d'Alexandrie instruit
lors de la 1" séance. Six autres évêques de Phrygie Salutaire manquent dans cette
même liste. Cela a été interprété comme le signe d'une sourde opposition à une
séance tenue en l'absence des commissaires impériaux et à la condamnation de
Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires et non dogmatiques ". Le
nom d'Akylas apparaît néanmoins à la fin de la 3° séance en 189° position dans
la version grecque et en 243° position dans la version latine de la liste des
souscriptions à la déposition de Dioskoros *. Il occupe la 248° place sur la liste de
présence lors de la4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20et22 octobre,
les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Il
apparaît en 266° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 272° position à
la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Akylas
apparaît en 134° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non datée, Akylas souscrit,
d'après la Collectio Prisca, en 122° position aux canons établis à Chalcédoine ".
Il est à noter que le nom du siège est indiqué dans la version grecque davantage
sous la forme AÛpokpo que sous la forme Aùpok)eio fournie par le Synekdèmos
d'Hiéroklès ou AüpoxAo par la Notice du Pseudo-Épiphane ". On a estimé que
de ce toponyme dérait l'ethnique Aùpoknvñ, hellénisé plus tard en AÙÄoxpiivn *.
Mais cette interprétation a été remise en cause et une origine thrace a été
proposée ".

'ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 22 : ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 16. —* ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 13 ;
ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 22. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 18. —* E. ScHwARTz, Uber die
Bischofslisten, p. 49. —* ACO, II, 1,2, p. 39 [235], l. 16 : ACO, II, 3, 2, p. 80 [339], l. 27.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 35. —' ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 44 : ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 23 : ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 12 ;
ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 26 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 338.
—"ACO, II, 1, 3, p. 93 [452], l. 11 ;ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 28. —"ACO, II, 2, 2,
p. 44 [136], l. 7. — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 678.5, p. 29 ; J. DARROUzEs, Notitiae
episcopatuum, p. 211, 1 *; cf. K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 198,
s. v. « Aurokla ». — * W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 480-481.

92
ALEXANDROS 2

— " L. ZGUSTA, Kleinasiatische Ortsnamen, p. 110-111, $ 120.

AKYLAS 3, évêque de Prymnessos (Phrygie Salutaire) 518

Le nom de cet évêque apparaît en 25° position sur la liste des souscriptions qui
accompagne la pétition que le synode de Constantinople adresse au patriarche
lôannès le 20 juillet 518 afin qu'il rétablisse la foi de Chalcédoine et rompe avec
Sévère d'Antioche ".

'ACO, III, p. 66, l. 7.

AKYLINOS, évêque de Podaléia (Lycie) 458

Il apparaît en 14° position (Aquilinus episcopus Padullenus) dans la réponse du


synode de Lycie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie
approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée
AElure.

'ACO, II, 5, p. 63, l. 29.

ALEXANDROS 1, évêque de Korydalla (Lycie) 375/7

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée à l'évêque Amphilochios


d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 * et l'été 377*.
Basile demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un homme de confiance
pour connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie et
étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des anti-nicéens. Basile
dresse une liste de ces individus à visiter dont il faut d'abord vérifier l'orthodoxie,
parmi lesquels Alexandros, un ancien moine devenu évêque de Korydalla.

'BASILE DE CÉsARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 20. —* Y. CoURTONNE, note à


BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148.
- P J. FEDwick, in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au
n^ siècle, p. 398 : W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET,
Basile le Grand, p.410.

ALEXANDROS 2, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

La pierre tombale qu'il a dressée en mémoire de sa mère, la diaconesse Nonna


(- Nonna), a été trouvée dans le cimetière du village d'Insuyu, environ 25 km à
l'est de Çesmelisebil où l'on a reconnu le site de l'ancienne Gdanmaa'.

W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113, n°539 et dessin p. 143.

93
ALEXANDROS 3

ALEXANDROS 3, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Matrôna, fille de Meiros, avec ses fils Flôros et Meiros (qui est prêtre), a
érigé une pierre tombale pour son mari, le prêtre Alexandros, et pour le prêtre
Markos dont le lien de parenté n'est pas indiqué (—» Meiros 5, Markos 2)'. La
pierre a été découverte à Sarayönü, à moins de 10 km au nord de Halici, l'ancienne
Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 99, n° 184 et ph.

ALEXANDROS 4, prêtre ? de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Firmios, avec ses fils Konôn et Alexandros, a érigé une stèle funéraire
pour son épouse ". Firmios et Konôn exercent la fonction de prêtre (—» Firmios,
Konôn 3), mais cela est moins sûr pour Alexandros car l'inscription est presque
illisible à cet endroit. La pierre a été découverte à moins d'un kilomètre de Kinik,
localité moderne située à 14,5 km à l'est de Hal1c1, le site de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 110, n° 207, ph. et ill.

ALEXANDROS 5, prêtre de Meiros ?(Phrygie Salutaire) IV° S.

Il est mentionné dans une longue inscription funéraire gravée sur un autel. Elle
mentionne différents membres de sa famille, en particulier son épouse Appè, sa
fille Kyrilla, son gendre Sôsthénès et sa petite-fille Domna. L'épitaphe se termine
par la formule montaniste : « des chrétiens pour des chrétiens »'. L'inscription
provient d'Aykirikç1, dans la haute vallée du Tembris, à environ 15 km au sud-est
de Demirözü, l'antique Meiros. Cette précision a une valeur indicative puisque la
hiérarchie montaniste est affranchie des circonscriptions de l'Église orthodoxe.
Toujours à Aykirikçi, l'épitaphe du soldat Domnos rassemble les membres de sa
famille sur plusieurs générations. On compte en particulierAlexandros et Chrysos
(—» Chrysos 1), « des fils de Domnos, prêtres chrétiens qui ont pris la direction
du peuple, songeant à la justice selon la loi, des hommes excellents d'un grand
cœur » (Aóuvou ioi Xpnotiovol Itpeoßûtepou Moo0 Itpeotopevou vóuqp ôikeo
q)povoÛvteç övöpeç dpuotñeç ueyoÄiitopeg). Alexandros, Chrysos et leurs
familles sont les dédicants du monument érigé pour leur père. De son mariage
avec Appè, Alexandros a eu dix enfants dont Kyrilla : il est assez âgé pour avoir
une petite-fille. Il est à noter qu'on retrouve la formule propre aux montanistes
« des chrétiens pour des chrétiens » *. Toutes ces indications laissent à penser
qu'il s'agit très probablement du même personnage mentionné dans la première
inscription funéraire. On a émis l'hypothèse que la formule Moo0 Itpeotouevot
(Itpoioto(uevou) faisait d'Alexandros et Chrysos des chorévêques *. Par ailleurs,
il apparaît qu'Alexandros et Chrysos n'ont pas servi dans l'armée alors que leur
père était un ancien soldat. Ils ont dû bénéficier des lois de 313 et 334 libérant les
clercs et les lettrés de toutes les charges. L'épitaphe de Domnos serait donc
postérieure à 334 ".

94
ALEXANDROS 8

' E. GIBsoN, The « Christians for Christians » Inscriptions of Phrygia, p. 76-79, n° 28 et


pl. XXIII : W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 394-400, n° 62, fig. 70
et pl 25 : R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 243-244, n° 16/31/82.
— * E. GIBSON, op. cit., p. 8O-84, n° 29 et pl. XXIV ; W. TABBERNEE, op. cit., p. 371-385,
nº 60, fig. 67 et pl. 25. — * S. NMITCHELL, Anatolia, II, p. 107 et n. 451. —* CTh, XVI, 2, 2,
p.835(3l3); CTh, XIII, 4, 2, p. 746 (334) ; cf. S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft
des spätantiken Kleinasiens, p. 129 et n. 59.

ALEXANDROS 6, prêtre de Tyraéion ? (Pisidie) IV° S.

Alexandros avec son neveu Théodoulos a érigé une tombe pour son frère Kosmiôn
(—» Kosmiôn 1), un prêtre, et peut-être pour Timothéos dont le lien de parenté est
obscur '. La pierre a été découverte à Atlanti, 38,5 km au sud-ouest de Gdanmaa,
33 km au nord-ouest de Laodicée et 28 km au nord-est de Tyraéion.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 124, n° 591 et dessin p. 146.

ALEXANDROS 7, évêque d'Hadrianéia (Hellespont) ante 434

Le transfert de Proklos du siège de Cyzique à celui de Constantinople, en 434,


ayant été jugé non-canonique par certains (-» Proklos 1), l'historien Socrate et
les sources qui en dérivent dressent une liste des cas de transfert légitime, dont
celui d'Alexandros, passé de Basilinoupolis en Bithynie à Hadrianéia ".
" SocRATE, HE, VII, 36, 16, p. 385, l. 26-p. 386, l. 1 ; Traité des transferts, 8, REB, 42,
1984, p. 172 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 5, tr. II, p. 24 B ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclé
siastique, col. 158 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 39, PG, 146, col. 1192 B.

ALEXANDROS 8, évêque d'Arkadioupolis (Asie) 431

Il apparaît en 74° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Alexandros est le 50 à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est en
accord avec la foi de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 60° position
à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Alexandros figure de nouveau sur la liste de présence en 74°
position *, et il souscrit en 101° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure
Alexandros en 78° position '. La localisation d'Arkadioupolis pose problème.

95
ALEXANDROS 9

Les tentatives d'identification avec Teira ou Titakaza ne sont pas convaincantes,


faute de preuves suffisantes *. Le Synekdèmos d'Hiéroklès mentionne ce siège,
sous la forme erronée 'Aôpuoûrto\tç, entre Hypaipa et Dios Hiéron. Ces cités
sont situées dans la vallée du Caystre. Arkadioupolis est également mentionnée
dans les notices épiscopales du vII° au xII° siècle ".

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 23] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 7 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 20] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66; tr KRAAIz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 20,
l. 20-23 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 115 ;tr KRAATz, p. 108
109. —* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 28]. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. — * ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 32] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 21.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 28] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 33] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 22] : ACO,
I, 5, p. 113, l. 17 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 28. — ' ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 1 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 37. —* W. M. RAMSAY, The Historical Geography of Asia Minor, p. 114 ;
G. HIRSCHFELD, in RE, II, 1, col. 1 157, s. v. « Arkadiupolis » : J. KEIL, in RE, VI A, 2,
col. 1483-1484, s. v. « Titakaza » ; L. RoBERT, Villes d'Asie Mineure, p. 149, n. 5 ;
A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 79. — " J. DARRoUzEs,
Notitiae episcopatuum, p. 451, s. v. 'ApxoôtoûrtoÀuç 'Aoioç.

ALEXANDROS 9, évêque de Colophon (Asie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de
son suffragant, Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom d'Alexandros
en 417° position à la définition de la foi '.

'ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 41 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 27.

ALEXANDROS 10, évêque de Magnésie du Sipyle (Asie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de
son suffragant, Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom d'Alexandros
en 412° position à la définition de la foi ".

'ACO, II, 1,2, p. 153 [349]. l. 36 : ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 22.

ALEXANDROS 11, évêque de Monaulè (Asie) 45 l

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, parl'entre
mise de son suffragant, l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au

96
ALEXANDROS 13

nom d'Alexandros en 428° position à la définition de la foi ". Alexandros est le


seul évêque connu de la cité de Monaulè. Elle n'est pas mentionnée chez Hiéro
klès ni dans les notices épiscopales et sa localisation est inconnue. On connaît le
toponyme drypoç Móvou) uç grâce à une inscription découverte près de Tralles *.
Notons aussi l'emploi de l'ethnique MovouÀio par deux femmes sur une inscrip
tion votive du territoire de Silandos, dans l'est de la Lydie *.

• ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 11 : ACO, II, 3, 2, p. 174 [433], l. 5. —* W. RUGE, in RE,
XVI. 1, col. 74.s. v. « örypoç Móvou)uç » ; L. ZGUSTA, Kleinasiatische Ortsnamen, p. 394,
$ 831-2 — * G. PETZL, Die Beichtinschriften Westkleinasiens, p. 8, n°5, l. 14 et 16.

ALEXANDROS 12, évêque d'Okè (Hellespont) 451-458

Cetévêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Diogénès de Cyzique (-» Diogénès 2), qui souscrit au nom
d'Alexandros en 342° position à la définition de la foi ". A la fin de la séance du
31 octobre, Diogénès souscrit de nouveau au nom d'Alexandros en 183° position
sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Il apparaît en 7°
position dans la réponse en 458 du synode d'Hellespont à l'enquête de l'empereur
Léon'. Les évêques d'Hellespont approuvent le maintien de Chalcédoine et
jugentinvalide l'élection de Timothée AElure. La localisation d'Okè fait problème.
Ona découvert une inscription d'une 'Okonvôv kooun, mais elle provient de l'est
de la Bithynie. Il ne peut s'agir de l'évêché d'Hellespont ", même si cette hypo
thèse a été reprise *. L'évêché d'Okè est attesté dans le Synekdèmos d'Hiéroklès
entre Hippoi et Skepsis, sous la forme Oktoíônpov, ainsi que dans la Notice du
Pseudo-Épiphane ("Qxn) et dans plusieurs autres notices épiscopales jusqu'au
XIIf siècle ". La mention du Synekdèmos peut indiquer la présence d'un gisement
de fer En Hellespont, on connaît une seule mine de fer à Karaaydin Maden, 3 km
au sud-ouest de Kalkim ', mais il s'agit d'Argyria connue de Strabon".
'ACO. II. 1, 2, p. 151 [347]. l. 22 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 17. —* ACO, II, 1, 3,
p 94 [453]. l. 25 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 15. —* ACO, II, 5, p. 69, l. 3. —*W.
RiGE, in RE, XVII, 2, col. 2302, s. v. « Oka ». —* L. ZGUsTA, Kleinasiatische Ortsnamen,
p 433. $ 922-3. — ° HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 664.3 ; J. DARROUzÈs, Notitiae episcopa
tuum.p. 207, l * : ibid., p. 220,2 º ; ibid., p. 234,9 "; ibid., p. 253,4 º ; ibid., p. 276,
7" : ibid. p.297, 9 " : ibid., p.312, 10"; ibid., p. 355, 13". —' B. PITARAKIs, RNum,
l53, 1998, p. 153. —* G. HIRsCHFELD, in RE, II, 1, col. 801, s. v. « Argyria l ».

ALEXANDROS 13, évêque de Séleucie (Pisidie) 451-458

lapparaît en 303° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 265° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 69°
position à la 3° séance du 13 octobre où il est dit par erreur évêque de Séleucie
dlsaurie '. Il est le 86 à manifesterson accord avec la condamnation de Dioskoros

97
ALEXANDROS 14

d'Alexandrie décidée par le concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en


137° position dans la version grecque et en 99° position dans la version latine des
actes du concile *. Il occupe la 257° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux
ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Alexandros apparaît en 283°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 289° position à la définition de la foi*.
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détail
lent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Alexandros apparaît en 59°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Il signe en 54° position la lettre qu'à la fin du concile, les Pères envoient
au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la suprématie
du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de
présence n'indique que les 58 premiers membres. Alexandros est absent de la
liste des souscriptions aux canons établis à Chalcédoine que fournit la Collectio
Priscalors d'une séance non datée. Il est mentionné en 5° position dans la réponse
du synode de Pisidie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte
en 5° position º. Les évêques de Pisidie approuvent le maintien de Chalcédoine
et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 30 ; ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 5. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], I. 35.
— * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 43. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 25 ; ACO, II, 3, 2,
p. 58 [317], l. 20-22. —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l. 13 ;ACO, II,3,2, p.75 [334], l. 27.
— ° ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 8. —' ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 15 : ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 18. —* ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 40 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 14 ;
ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 17 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 307.
— "ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 5 : ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 19. —" LÉON LE GRAND,
Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 965 A ; ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 30. —"ACO, II, 5,
p. 51, l. 3. — * ACO, II, 5, p. 55, l. 39.

ALEXANDROS 14, évêque de Parlaos (Pisidie) IV°-V° S.

D'après une inscription votive découverte à Kocapinar (l'ancienne Parlaos),


« sous le très vénérable évêque Alexandros » (èrtà toÛ èôeouuotoitou èrtuokórtou
'A) e36vôpou), quatre diacres ont fondé un oratoire ". Cette inscription a été
datée par son éditeur du v° siècle selon des critères paléographiques pour identifier
ce personnage avec l'évêque homonyme de Séleucie Sidèra attesté en 458
(—» Alexandros 13). Toutefois ce nom est courant, la pierre provient de Parlaos et
non de Séleucie Sidèra et le formulaire permet d'étendre la datation au siècle
précédent.

' B. PACE, Annuario, 3, 1916-1920, p. 48-49, n° 37.

ALEXANDROS 15, sous-diacre de Termessos ?(Pamphylie de Pergè) IV°-V° s.

Il est connu par son épitaphe gravée sur un sarcophage sans aucun décor trouvé

98
ALEXANDROS 18

à Evdir Khan ", moins de 10 km à l'est de Termessos, où l'on a découvert une


nécropole. Le sarcophage d'Alexandros fait partie d'un groupe de sarcophages
qu'on a datés du Ivº ou du v° siècle *. Après la fonction, l'épitaphe mentionne le
mot 'AouovoÛ que les éditeurs ont compris comme une origine géographique.
Toutefois. il pourrait s'agir d'un anthroponyme comme on le trouve par exemple
en Cilicie *. Dans ce cas, Alexandros serait le fils d'Asianos. Il est à noter enfin
que l'attribution de cette inscription au siège de Termessos est hypothétique car
on a identifié Evdir Khan à l'ancienne Eudokias qui est unie à Termessos jusqu'au
milieu du v° siècle (—» Timothéos 6)*.

' R. HEBERDEY, TAM, III, p. 285, n°936 a. —* V. VIALE,Annuario,8-9, 1925-1926, p. 380,


n°31. — * J. KEIL et A. WILHELM, MAMA, III, p. 108, n° 118. —* H. HELLENKEMPER et
F HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 533-535, s. v. « Eudokias (2) ».

ALEXANDROS 16, lecteur de Nakôléia ?(Phrygie Salutaire) IV°-V° S.

Il est mentionné sur une épitaphe rupestre : « tombeau d'Alexandros et de son


fils lecteur de la sainte Église de Dieu des Novatiens » (uvmuîov 'A)e#óvôpou
nô uioû divoyvoootou tñç &yioç toû Oeoû tôv Nouotuovóv èkÀnoioç)'. Le
texte provient des environs du village d'Erten, environ 15 km àl'est de Mètropolis
(aujourd'hui sans doute les ruines d'Oynes, 50 km au nord d'Afyon-Karahisar)*.
A la différence de Mètropolis de Pisidie, Mètropolis de Phrygie Salutaire n'est
pas un évêché. Il faut peut-être rattacher cette inscription à Nakôléia, aujourd'hui
Seyitgazi, environ 30 km au nord-ouest d'Erten.

' C. H. E. HAsPELs, The Highlands ofPhrygia, I, p. 318, n° 50 et II, pl. 618. —* K. BELKE
et N. MERsIcH, Phrygien und Pisidien, p. 340, s. v. « Mètropolis ».

ALEXANDROS 17, évêque d'Élouza (Phrygie Pacatienne) 536

Cet évêque apparaît de manière intermittente au concile de Constantinople de


536 Il figure à la 65° place lors de la 3° séance du 10 mai ", et lors de la 4° séance
du 2l mai à la 64° place *. Son nom est en revanche absent des souscriptions qui
accompagnent la condamnation du patriarche Anthimos prononcée à la fin de la
4 séance, et celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et du moine Zôoras à
la 5° séance.

ACO. III. p. 162, l. 40. —* Ibid., p. 171, l. 14.

ALEXANDROS 18, évêque de Dionysioupolis (Phrygie Pacatienne) 553

Il occupe la l 16° place lors des l", 2° et 4° séances, et la 115° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7 séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la l 15° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en

99
ALEXANDROS 19

119° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de


Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ". Il est à noter qu'Alexandros est dit
episcopus Dionysii. C'est une originalité du traducteur qui d'habitude rend les
évêchés se terminant en -polis par un adjectif substantivé ", comme Anastasio
politanus ou Tiberiopolitanus pour citer des exemples en Phrygie Pacatienne.

'ACO, IV, 1, p. 6, l. 36 ; ibid., p. 23, l. 17 ; ibid., p. 35, l. 30 ; ibid., p. 42, l. 18. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l.27 ; ibid.,
p. 229, l. 13. —* E. CHRYsos, Die Bischofslisten, p. 36.

ALEXANDROS 19, clerc ? de Meiros ?(Phrygie Salutaire) VI° S.

Il est connu par une inscription de Çukurlar qui proviendrait d'Avdan-Tesvikiye,


environ 10 km au nord du site où Meiros est localisé. Il s'agit d'une invocation
au Seigneur pour « Doxandros ecclésiastique » (Aočovôpqp èx(KÄnouo)otux(0).
C'est la solution proposée par les éditeurs pour cette inscription qui combine une
ligne de texte et deux monogrammes ". Le personnage serait un clerc inférieur*.
Pour le premier monogramme, on lit Alexandros plutôt que Doxandros, nom
sans parallèle parmi le clergé asianique. La fonction, également sans parallèle,
semble douteuse d'après les lettres du second monogramme (AKANOET) sans qu'on
puisse proposer de solution. Ajoutons que les monogrammes sont reliés par un
kappa accompagné d'un signe abréviatif. Il s'agirait plutôt d'une invocation au
Seigneur en faveur de deux individus.

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et C. W. M. Cox, JRS, 18, 1928, p. 38, n° 254 et fig. 13 ;
C. H. E. HASPELs, The Highlands of Phrygia, I, p. 335, n° 97. —* S. HUBNER, Der Klerus
in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 25, n 70

ALEXANDROS ? 20, évêque de Smyrne (Asie) V°-VI° S.

Une inscription très fragmentaire provenant de Smyrne et conservée à l'Ashmo


lean Museum d'Oxford mentionne un évêque dont le début du nom est restitué ".
Ménandros et Euandros peuvent aussi convenir, mais sont moins fréquents.

" G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, II, 1, p. 326. n° 855 et II, 2, pl. 29.

ALEXANDROS 21, archidiacre d'Euménéia (Phrygie Pacatienne) V°-VI° S.

Il est connu par une stèle remployée dans le mur de la mosquée de Çivril, environ
12 km au sud-ouest d'Isikli, près du site d'Euménéia ".
' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et C. W. M. Cox, JRS, 16, 1926, p. 68, n° 190 et fig. 18.

100
ALPHIOS 1

ALEXANDROS 22, diacre d'Hadrianéia ?(Hellespont) V°-VI° S.

Ce clerc est connu par une invocation qu'il est difficile de rattacher à un évêché
précis '. L'inscription, aujourd'hui disparue, a été retrouvée à Tasköy, environ
40 km au sud-est d'Hadrianéia, aux confins de l'Hellespont avec la Bithynie et la
Phrygie Pacatienne.Alexandros cumule la fonction de diacre et le métier d'entre
preneur (èpyo)cipoç).

' E. ScHwERTHEIM, Die Inschriften von Hadrianoi und Hadrianeia, p. 121, n° 195.

ALKIMÈDÈS, évêque de Silandos (Lydie) 451

Il apparaît en 233° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 195° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est en 194°
position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 156° à
approuver la déposition de Dioskoros d'Alexandrie de toute fonctionsacerdotale ".
Il souscrit à la condamnation de Dioskoros en 180° position dans la version
grecque et en 132° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe
la 197° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des
58 premiers membres. Il apparaît en 213° position sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il
souscrit en 217° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Le nom d'Alkimèdès apparaît en 175° position sur la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière
séance. le l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers
membres. A une séance non datée, Alkimèdès souscrit, d'après la Collectio
Prisca, en 62° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II. 1. 1, p. 61, l. 37 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 31. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 6.
—*ACO. II. 1, 2, p.7 [203], l. 41. —*ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 14 ; ACO, II, 3, 2,
p.67 [326]. l. 10-13. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 7 , ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 31.
—*ACO, II. 1, 2, p.89 [285], l. 28. — " ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 34 ; ACO, II, 3, 2,
p.145 [404]. l. 13. —* ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 3 : ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 1 ;
ACO. II. 3, 2, p. 165 [424], l. 25 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 259.
—"ACO. II. 1, 3, p.94 [453], l. 14 ; ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 6. —"ACO, II, 2, 2,
p.42 [134]. l. 16.

ALPHIOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il est connu par la tombe que sa fille, Aurèlia Hèliodôra, a érigée avec son fils
Eugénios pour son mari Philagrios ". L'inscription provient de Sarayönü,8 km au
nord de Halic1, l'ancienne Laodicée.

101
ALPHIOS 2

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 13-14, n° 73 et pl. 5.

ALPHIOS 2, évêque de Myndos (Carie) 451

Il apparaît en 276° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 238° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il manque sur la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. On a interprété l'absence des
évêques de Phrygie Salutaire et de Lycaonie comme le signe d'une sourde
opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impériaux et à la
condamnationde Dioskorosd'Alexandrie pourdes motifs seulement disciplinaires
et non dogmatiques ". C'est peut-être aussi le cas d'Alphios à moins d'imputer
son absence à l'inattention des secrétaires du concile. Son nom manque aussi sur
la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros à la fin de la 3° séance. Il
siège en 238° position lors de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Alphios apparaît en 256° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en
262° position à la définition de la foi ". Les noms d'Alphios et des évêques cariens
Diogénès d'Orthôsia et Zôtikos d'Harpasa (—» Diogénès 3, Zôtikos 3) sont tous
absents de la Collectio Dionysiana Aucta et chez Michelle Syrien. La souscription
d'Alphios en 262° position serait un ajout ', à moins de considérer son absence de
certaines versions comme un oubli lorsque ces listes ont été compilées *. De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Alphios souscrit en 65° position au cours de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance du 1" novem
bre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.À une séance
non datée, Alphios souscrit, d'après la Collectio Prisca, en l 15° position aux
canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 12. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 8.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], I. 25.
—* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 34 : ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 23. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 149 [345], l. l l ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 14. — ' E. ScHwARTz, op. cit. p. 54.
— " E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 78. — °ACO, II, 1, 3, p.91 [450]. l. 1 1 ;
ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 25. —"ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 19.

AMACHIOS, évêque de Settai (Lydie) 451

Il apparaît en 230 position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 '. Il occupe la 192° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
187° position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 155° à juger régulière la
condamnation de Dioskoros d'Alexandrie par le concile ". Il souscrit à la
déposition de Dioskoros en 182° position dans la version grecque et en 133°
position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 194° place sur

102
AMARANTOS

la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20
et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres.Amachios apparaît en 210° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
214 position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Le nom d'Amachios apparaît en 176° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il signe en 48° position la lettre qu'à
la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de
Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers
membres. À une séance non datée, Amachios souscrit, d'après la Collectio
Prisca, en 59° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO. II. 1. 1, p. 61, l. 34 : ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 28. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 3.
—'ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 34. —* ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 13 ;ACO, II, 3, 2,
p.67 [326]. l. 6-9. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 31.
-"ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l.25. —' ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l.31 ; ACO, II, 3,2,
p 145 [404]. l. 10. —*ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 40 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 35 ;
AC0, II, 3, 2, p. 165 [424], l.22 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 255.
—'ACO. II. 1, 3, p.94 [453], l. 15 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 7. —" LÉON LE GRAND,
Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 D ;ACO, II,3,2, p. 100 [359], l. 19. —"ACO, II,2,2,
p.42 [134], l. 13.

AMANTIOS, évêque de Pergame ?(Asie) VI°-VII° S.

Une inscription sur un fragment d'ambon conservé à Berlin constitue la dédicace


de cet évêque ". Elle a été découverte au début du xx° siècle entre Soma, dans la
vallée du Caïque, et Pergame, mais rien ne permet de l'attribuer avec certitude à
ce siège.

'O. WULFF, Altchristliche und mittelalterliche byzantinische und italienische Bildwerke,


I. p. 64, n° 188.

AMARANTOS, diacre de Prymnessos (Phrygie Salutaire) IV° S.

Après avoir vécu cinquante ans, avec son frère Kyriakos, ce diacre a édifié un
monument funéraire pour lui, son frère et leurs familles ". Une récente étude a
relevé dans cette épitaphe une citation de saint Paul sans parallèle épigraphique *,
mais a attribué par erreur cette inscription au siège de Synnada. L'inscription
provient de Mihail, aujourd'hui Nuribey, 5 km au sud-est de Sülün, le site de
Prymnessos.

W M. RAMsAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 741, n° 677 ; W. H. BUCKLER,


W M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 11, n°33 et pl. 16.* A. E. FELLE, Biblia
epigraphica, p. 231-232, n° 498.

103
AMBRAKIOS

AMBRAKIOS, évêque de Milet (Carie) 343


, :
Il souscrit en 57° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont "ºi ,
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 12, n° 57.

AMIA, diaconesse de Tyraéion ?(Pisidie) V°-VI° S.

D'après son épitaphe, une tombe réunit les dépouilles des « dévots défunts »
(eiortouôéoov uoko [po]v), Flavios Alexandros (sans doute un notable) et la
diaconesse Amia ('Auing). Il doit s'agir d'une association de pieux laïcs. Ils ont
élevé une stèle en mémoire de Meinos (Meivou)'. On a proposé de corriger ce
nom singulier en Meiros *. La pierre a été découverte à Mahmuthisar, aujourd'hui
Beykonak, 16 km au sud-est d'Ilgin, l'ancienne Tyraéion. Le nom Ammia et ses
dérivés sont très courants en Phrygie *.

' L. JoNNEs, The Inscriptions ofthe Sultan Dagi, I, p. 83-84, n° 388. — * J. G. C.ANDERsoN,
JHS, 18, 1898, p. 126, n° 89 avec dessin. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p. 59-62, $ 57-16/8.

AMMIANOS, diacre de Parlaos (Pisidie) IV°-V ° S.

D'après une inscription votive découverte à Kocapinar (l'ancienne Parlaos), sous


l'évêque Alexandros (-» Alexandros 14), quatre « diacres de la sainte Église
catholique de Dieu » (ôudkovou tñç óyioç toû Oeo0 Ko0oÀukñç èKKÀno iog)
parmi lesquels Ammianos ont fondé un oratoire '. Cette inscription a été datée
par son éditeur du v° siècle selon des critères paléographiques, mais le formulaire
permet d'étendre la datation au siècle précédent.

' B. PACE, Annuario, 3, 1916-1920, p. 48-49, n° 37.

AMMÔN, prêtre de Sainte-Siôn (Lycie) ante 542

D'après une version latine ancienne de sa Vie, lors de son deuxième voyage à
Jérusalem, Nikolaos de Siôn (—» Nikolaos 8) est accompagné de trois prêtres (de
son monastère), Ammôn, Artémas (—» Artémas) et Hermaios, en latin Hermeus
(-» Hermaios 2)'. La version grecque la plus ancienne ne fournit pas le nom des
compagnons de Nikolaos. Elle précise qu'ils sont deux * et qu'Artémas est resté *

au monastère durant le pèlerinage de son frère ".

104
AMMÔNIOS 2

' Vie de Nikolaos de Siôn, éd. ANRICH, I, p. 63, l. 15-16 (= BHL 6148). —* Ibid., 27,
éd ANRICH, I. p. 23, l. 16 ; vers. SEvcENko, p. 50, l. 14. —* Ibid., 39, éd. ANRICH, I, p. 33,
19-10 : vers. SEvcENko, p. 68, l. 12-13.

AMMONIOS 1, évêque d'Aphrodisias (Carie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 2° place parmi les évêques de Carie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Bien que métropolite de Carie, Ammônios n'est pas le
premier évêque de sa province mentionné sur les listes. Cette singularité se
retrouve pour d'autres provinces comme la Palestine, l'Isaurie ou l'Asie sans
qu'on puisse donner d'explication pertinente.

· Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 A, n° 169 ; ibid., p. 42 B, n° 168 ; ibid., p. 43 A,


n° 167 : ibid. p.43 B, n° 156 ; ibid., p. 68, n° 165 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 13) ;
ibid. p. 74. n° 131 : ibid., p. 111, n° 169 : ibid., p. 135, n° 172 ; ibid., p. 155, n° 85 ; ibid.,
p.207, n° 162 : C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 169 ;ibid., I, 1,2, p. 98, n° 169 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 169 : MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 3, [n° 167] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 125 : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65,
n 208 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 207 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.252 B. n° 203.

AMMONIOS 2, évêque de Laodicée (Pisidie) 404

Ce personnage apparaît lors de la condamnation et de la déposition de Jean


Chrysostome de l'évêché de Constantinople. Les informations le concernant sont
à prendre avec circonspection car toutes les sources lui sont hostiles. Il participe
dans la capitale à une réunion des principaux adversaires de Jean, parmi lesquels
Léontios d'Ancyre (Galatie I), Brissôn de Philippes (Macédoine) et Akakios de
Bérée (Syrie I). Jean se présente et réclame une enquête sur les accusations
portées contre lui ". Cette réunion est postérieure au synode du Chêne, en septem
bre 403, qui a condamné une première fois Jean avec le soutien de Théophilos
d'Alexandrie. Elle est antérieure aux troubles de la fête de Pâques, soit le 17 avril
404 Georges, patriarche d'Alexandrie vers 620-630 et auteur d'une Vie de Jean,
précise que cette réunion a lieu deux mois après l'homélie de Jean comparant à
mots couverts l'impératrice Eudoxie à Hérodiade *. D'après Palladios,Ammônios
est séduit par les promesses financières de l'empereur (Arcadius) pour nuire à
Jean De conserve avec Léontios d'Ancyre, Ammônios incite Akakios de Bérée
et Antiochos de Ptolémaïs (Phénicie I) à confirmer la décision de Théophilos et
à priver Jean de toute possibilité de défense. Ils s'appuient sur le 4° canon du
concile d'Antioche de 341 stipulant que tout évêque déposé par un synode qui a
réintégré sa charge sans accord d'un synode perd le droit de se défendre et doit
être expulsé.Toutefois, la valeur du canon est contestée par les partisans de Jean.
Avec Léontios, Akakios et Antiochos, Ammônios se rend auprès de l'empereur
pour qu'il convoque dix évêques favorables à Jean pour régler cette controverse.
Deux évêques du parti de Jean persuadent l'empereur de ne pas l'expulser sans
motif*. La menace est écartée de manière temporaire car Jean est finalement

105
AMMÔNIOS 3

déposé et de nouveau exilé, cette fois de manière définitive, le 20 juin 404.

" SocRATE, HE, VI, 18, 6, p. 341, l. 15-20 ; CAssIoDoRE, HE, X, 17, 1, p. 610, l. 1-6 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIII, 18, PG, 146, col. 993 B. — * GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie
de Jean Chrysostome, 51, p. 224. — * PALLADIos, Dialogue, IX, éd. CoLEMAN-NoRToN,
p. 53, l. 4-p. 54, l. 2 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 186, l. 53-p. 188, l. 83 ; GEORGES
D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 52, p. 225-226.

AMMÔNIOS 3, évêque d'Abydos (Hellespont) 518

Lors de l'entrée du patriarche Iôannès de Constantinople dans Sainte-Sophie le


dimanche 15 juillet 518, la foule lui demande en criant de reconnaître le concile
de Chalcédoine et d'anathématiser Sévère d'Antioche. Les évêques présents font
pression en ce sens et anathématisent Sévère. Parmi les douze évêques dont le
nom est précisé, Ammônios figure en 9° place ". Il apparaît en 17° place sur la
liste des souscriptions de la pétition que le synode de la capitale envoie au
patriarche le 20 juillet afin de rétablir Chalcédoine et condamner Sévère *.
'ACO, III, p. 74, l. 9. —* Ibid., p. 65, l. 30.

AMPHILOCHIOS 1, évêque d'Iconium (Lycaonie) ca 373-post 394

I. Les années de formation (ca 341/3-373).


Notre connaissance de sa vie dépend pour l'essentiel des écrits des Pères
cappadociens, en particulier des lettres de Basile de Césarée et de Grégoire de
Nazianze. En revanche, la Vie anonyme " et la Vie par Syméon Métaphraste * sont
des œuvres tardives, en grande partie fictives, présentant les caractéristiques
traditionnelles des hagiographies et sans grande valeur historique. La généalogie
d'Amphilochios nous est connue par les épigrammes de Grégoire de Nazianze
réunies dans l'Anthologie Palatine. Il n'est pas nécessaire de reconstituer ici la
parenté qui lie Amphilochios à son cousin Grégoire, ce travail ayant déjà été
réalisé ". Le père d'Amphilochios, que nous appelons Amphilochios l'Ancien,
est le frère de Nonna, la mère de Grégoire. Amphilochios l'Ancien est le fils de
Philtatios et de Nonna l'Ancienne. La famille est originaire de la petite cité de
Diocésarée (sans doute Nazianze ") où Amphilochios l'Ancien, mettant à profit
ses talents d'orateur, exerce une profession juridique au point de l'emporter par
ce biais sur les autres Cappadociens *. Amphilochios l'Ancien épouse Livia qui
" Vie d'Amphilochios d'Iconium (BHG 73), PG, 39, col. 13-26.
* SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Amphilochios d'Iconium (BHG 72), PG, 116, col. 956
969.
* PLRE, I, p. 1140.
* A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 182, contra W. RUGE, in
RE, XVI, 2, col. 2101, s. v. « Nazianzos » : F. HILD et M. RESTLE, Kappadokien, p. 171,
s. v. « Diokaisareia » : ibid., p. 244, s. v. « Nazianzos ».
*Anth. Pal., VIII, 134-135 et 138, t. VI, p. 73 et74 : cf. M.-M. HAUSER-MEURY, Prosopogra
phie zu den Schriften Gregors von Nazianz, p. 29-30, s. v. « Amphilochius I » ; PLRE, I,

106
AMPHILOCHIOS 1

lui donne trois enfants : Amphilochios, Euphèmios et Théodosia. Livia meurt


encore jeune à la même époque que son fils Euphèmios, décédé à l'âge de vingt
ans peu avant de se marier. Cette dernière disparition afflige beaucoup Amphi
lochios qui est très lié à son frère, au point même de former sa moitié selon
Grégoire °. Le décès d'Euphèmios, de peu postérieur à celui de Livia, doit se
placer au début des années 360.
Libanios révèle dans une lettre adressée à Amphilochios l'Ancien qu'il est le
professeur de rhétorique de ses fils « dont la principale qualité est d'être doués
pour les lettres » (ôv xep6Aotov tô tpòç Aóyouç eû teſpuxévot)'. Cette lettre est
datée par son éditeur de 361, mais on a suggéré de la dater plus précisément du
début de l'année scolaire 361-362". À cette époque, Amphilochios et son frère
Euphèmios suivent donc les leçons de Libanios à Antioche. Puisque ces études
sont en règle générale entamées vers l'âge de 18 ou 20 ans, on peut en déduire
d'une part que la naissance d'Amphilochios se place vers 341/3, d'autre part que
les deux frères ont peu d'années de différence. Toujours en 361, Libanios écrit à
Oulpianos ", gouverneur de la province de Cappadoce. Amphilochios l'Ancien
est, dit-il, « mon condisciple, ton collaborateur, un habile précepteur et le père
d'enfants qui suffisent à faire honneur à leur père » (èpiòç oupqpoutntñç koi oòç
ovotpotucótnç xoù touôeuthç ôe#tòç koù Itoiôoov to thp dpxoûvtov eiç tuuñv
ratpi) ". Peut-être faut-il supposer qu'Amphilochios l'Ancien s'est d'abord
chargé personnellement de l'éducation de ses enfants (tout comme il apprit la
rhétorique à son neveu Grégoire de Nazianze ")avant de devenir un collaborateur
du gouverneur de Cappadoce et de prendre la décision d'envoyer ses fils suivre
les leçons de son vieil ami Libanios. Celui-ci écrit de nouveau à Amphilochios
l'Ancien et souligne que ses enfants lui font honneur (éott oou tò ôuà toùç
roiôoç tupu6o8ou). Il incite son correspondant à prévoir l'octroi de riches domai
nes pour ses fils. L'espoir qu'il place en eux constitue en effet une consolation de
sa vieillesse (toîç uiéouv étoiuo Ce touqpópouç dypoùç koi topouu0oû tò
ynpoç toîç drtò toûtov èÀItiouv) *. Cette lettre daterait d'après son éditeur de
l'année 361.
Vers 363 ou 364 plutôt qu'en 362 º, Grégoire écrit à son cousin Amphilochios
pour lui demander de défendre un diacre du nom d'Euthalios que des membres

p. 57-58.s. v. « Amphilochius 2 ».
*Anth.Pal., VIII, 118-123, t. VI, p. 68-70 ; cf. M.-M. HAUSER-MEURY, op. cit., p. 113, s. v.
« Livia » : ibid., p. 30-32, s. v. « Amphilochius II » ; ibid., p. 71, s. v. « Euphemius I » ;
ibid., p. 167, s. v. « Theodosia » ; PLRE, I, p. 511, s. v. « Livia » ; ibid., p. 58, s. v.
« Amphilochius 4 » ; ibid., p. 298, s. v. « Euphemius 1 » ; ibid., p.902, s. v. « Theodo
S13 ».

· LIBANIos. Lettres, 634, vol. X, p. 581, l. 20-p. 582, l. 3 ; cf. PLRE, I, p. 505-507, s. v.
« Libanius l ».
' P PETIT, Les Étudiants de Libanius, p.54.
" PLRE. I, p.973-974, s. v. « Vlpianus 3 » ; P. PETIT, Les fonctionnaires dans l'œuvre de
Libanius, p. 258-259, s. v. « 292. Ulpianus I ».
" LIBANIos, Lettres, 670, vol. X, p. 611, l. 12-p. 612, l. 9.
"Anth. Pal., VIII, 133, t. VI, p.73.
* LIBANIos, Lettres, 671, vol. X, p. 612, l. 12-18.
" J. B. LIGHTFooT, in DCB, 1, p. 104, s. v. « Amphilochius », contra K. HoLL, Amphilo
chius von Ikonium, p. 8-9.

107
AMPHILOCHIOS 1

du bureau du gouverneur de la province (oi tñç ñyeuovukñç to #eoç) ont entrepris


d'inscrire parmi les personnes redevables de l'impôt en or". Cette demande
d'intervention s'explique si Amphilochios, une fois achevées ses études de
rhétorique à Antioche, exerce la profession d'avocat. Dans une nouvelle lettre º,
Grégoire rappelle l'amitié paternelle qui le lie à Amphilochios tout en recon
naissant n'avoir pas entretenu cette amitié. Il le prie d'intervenir en faveur de
Nikoboulos (époux d'Alypiana, nièce de Grégoire "). Pour cela, il doit venir,
participer au procès en prenant la défense de Nikoboulos et éviter de rencontrer
la partie adverse. Cette lettre doit dater d'entre 365 et 369, si on la met en relation
avec une autre lettre de Grégoire adressée à Sôphronios dans laquelle il recom
mande également Nikoboulos alors que Sôphronios n'est pas encore maître des
offices d'Orient ". Dans une nouvelle lettre envoyée au même personnage,
Grégoire intercède en faveur d'Amphilochios accusé à tort d'être impliqué dans
quelque malversation financière. Grégoire presse Sôphronios, originaire de la
même région que lui, de venir en aide à Amphilochios calomnié ". D'après la
lettre de Grégoire à Kaisarios, sans doute le futur préfet de la capitale en 365 ",
Amphilochios, que Grégoire considère comme un fils, s'est trouvé compromis
dans cette affaire après avoir travaillé avec un individu dont l'identité n'est pas
précisée ". Grégoire fait aussi appel au rhéteur Thémistios, un ami du père
d'Amphilochios, pour prodiguer ses conseils et son aide º. Nous ne connaissons
pas le détail de toute cette affaire à laquelle Amphilochios semble être mêlé bien
malgré lui.
Une autre lettre de Grégoire révèle un changement de situation radical dans la vie
d'Amphilochios. Peut-être blessé par les attaques injustes, il a abandonné le
métier d'avocat et la capitale pour revenir dans sa région natale. Il vit retiré à la
campagne, à Ozizala (dans les environs de Nazianze *), où il mène une existence
humble. Il cultive des légumes et en fournit à Grégoire qui attend la visite de
Basile de Césarée. Grégoire précise qu'Amphilochios connaît Basile *. Dans
une autre lettre datant de la même époque, soit vers 370-373, Grégoire se plaint
de recevoir trop peu de légumes. Il décrit l'environnement quotidien d'Amphilo
chios comme une région certes riche de jardins, de rivières, de bois et de vergers,
mais pauvre en blé, au point que Grégoire s'occupe d'en fournir à son cousin en
échange d'un approvisionnement en légumes *. Une nouvelle lettre révèle une
situation presque de disette, malgré les dénégations d'Amphilochios présentées
à Grégoire sur le ton de la plaisanterie. L'emploi du pluriel dans cette lettre laisse

" GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Lettres, IX, t. I, p. 12.


* Ibid., XIII, t. I, p. 20-21.
" M.-M. HAUSER-MEURY, op. cit., p. 129.
" GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Lettres, XXI, t. I, p. 29-30 ; cf. PLRE, I, p. 847-848, s. v.
« Sophronius l ».
" ID., Lettres, XXII, t. I, p. 31-32.
" PLRE, I, p. 168-169, s. v. « Caesarius 1 ».
* GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Lettres, XXIII, t. I, p. 31-32.
* Ibid., XXIV, t. I, p. 32-33.
* F. HILD et M. RESTLE, Kappadokien, p. 252, s. v. « Ozizala » ; R. PoUCHET, Basile le
Grand, p. 383, n. 2.
* GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Lettres, XXV, t. I, p.33.
* Ibid., XXVI, t. I, p. 34.

108
AMPHILOCHIOS 1

entendre qu'Amphilochios ne vit pas dans une complète solitude *. Au cours


d'un voyage dans les cités des régions montagneuses près de la Pamphylie,
Grégoire a fait la rencontre d'un individu appelé ou surnommé Glaukos (on ne
sait s'il s'agit d'un marin, d'un pêcheur ou d'un habitant de la côte º), qu'il
envoie porter une lettre à Amphilochios. Il lui recommande d'offrir l'hospitalité
à Glaukos sans oublier de lui servir des légumes *. Dans une dernière lettre
datant de cette époque, Grégoire reproche à Amphilochios de se sentir honoré par
ses relations avec un Arménien qu'il accuse d'être un barbare *. L'identification
de ce personnage dont Grégoire tait le nom est malaisée. S'il est question
d'Eustathios de Sébastée (Arménie I), comme l'ont proposé les Mauristes, cette
lettre serait antérieure à la rupture définitive d'Eustathios avec Basile qui date du
printemps 373. Toutefois, cette identification reste très incertaine *.
Basile adresse une lettre à Amphilochios de la part d'Hèrakleidès " datée de 372
ou 373 ". Se remémorant une conversation qu'il a eue autrefois avec son corre
spondant, Hèrakleidès * fait acte de contrition en regrettant son inclination
première pour les discours prononcés en public. Désireux d'avoir un compagnon,
voire un directeur de conscience, dans son cheminement spirituel vers le
dépouillement, Hèrakleidès désire la venue de son ami Amphilochios. Ce dernier
a exprimé des craintes qu'Hèrakleidès ne retourne à ses penchants d'origine.
Celui-ci rit au passage du goût toujours marqué chez Amphilochios pour l'activité
juridique et la rhétorique, mais il n'en souhaite pas moins sa présence. En effet,
de passage à Césarée de Cappadoce, Hèrakleidès s'est réfugié dans l'hospice des
pauvres qui est près de la ville. Il doit s'agir de la Basiliade, la célèbre fondation
charitable de Basile. Lors d'une visite de ce dernier, Hèrakleidès l'a interrogé sur
la pauvreté, l'aumône et le mode de vie. De l'aveu même d'Hèrakleidès,Amphilo
chios lui avait déjà fourni des instructions sur ces sujets. Hèrakleidès prie son
ami de le rejoindre pour partager avec lui l'enseignement de Basile. Sachant
Amphilochios attaché à son père âgé mais aussi à l'anachorèse (qu'il ne peut
pratiquer puisqu'il vit auprès de son père), Hèrakleidès lui conseille d'obtenir la
permission de venir rencontrer Basile pour profiter de son esprit. La teneur de
cette lettre où l'idéal cénobitique est défendu par Hèrakleidès avec l'appui de
Basile explique que dans sept témoins de la famille manuscrite la plus importante,
cette lettre porte le titre : « À Amphilochios de la part d'Hèraklios (sic) à propos
de l'ascèse et de la vie monastique » ('ApiqpuMoxiq) doç topà 'HpokMiou Itepi
doxmoeooç xoù Biou uovoxuKo0)*.
Cet appel d'Hèrakleidès n'est pas resté lettre morte auprès d'Amphilochios. Une

* GREGOIRE DE NAzIANzE, Lettres, XXVII, t. I, p. 34.


* M.-M. HAUsER-MEURY, Prosopographie zu den Schriften Gregors von Nazianz, p. 86,
s. v « Glaucus ».
* GREGoIRE DE NAzIANzE, Lettres, XXVIII, t. I, p.35.
* Ibid., LXII. t. I, p. 81.
* M.-M. HAUsER-MEURY, op. cit., p. 184-185, n. 9.
" BAsILE DE CÉsARÉE, Lettres, CL, t. II, p. 71-75.
" Y. CoURToNNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 71 ; P. J. FEDwick, The Church and
the Charisma, p. 145 ; W.-D. HAUsCHILD, Basil von Caesarea, 2, p. 167, n. 147 ; R. PoU
cHET, Basile le Grand, p.410.
" E VENABLEs, in DCB, 2, p.901-902, s. v « Heraclidas 3 ».
" P J. FEDwick, Bibliotheca Basiliana universalis, I, p. 313 (7).

109
AMPHILOCHIOS 1

autre lettre du corpus basilien, destinée d'après son adresse à l'évêque Innokentios,
a été jugée inauthentique ". D'après une étude assez récente, elle aurait pour
auteur Amphilochios lui-même et constituerait la réponse de ce dernier aux
conseils et à l'invitation de l'évêque de Césarée transmis par Hèrakleidès *. Elle
daterait de la fin 372 ou du début 373 ". Après une introduction quelque peu
rhétorique, Amphilochios remercie son correspondant pour sa lettre qualifiée de
précieuse. Il se recommande à sa prière, souhaite bénéficier de son aide spirituelle
et s'entretenir avec lui. Basile est tout particulièrement loué pour sa piété à
l'égard de l'Esprit saint, sans doute par réaction aux attaques dont il est peut-être
l'objet pour sa fréquentation d'Eustathios de Sébastée. Cette insistance aurait
même valeur de profession de foi de la part de l'auteur de cette lettre ". A la suite
de cette missive, il faut supposer une entrevue à Césarée entre Amphilochios,
Basile et peut-être aussi Hèrakleidès. Basile fait déjà figure de maître spirituel
dont Amphilochios recherche les conseils.
II. Les premières années d'épiscopat (373-374).
Faustinos, évêque d'Iconium, est soucieux d'organiser sa succession de son
vivant (—» Faustinos). L'information nous est fournie par une lettre de Basile de
Césarée adressée à un évêque désigné sous le nom d'Innokentios *. On a d'abord
considéré cette lettre comme une œuvre apocryphe de Basile ". Toutefois, une
étude approfondie a rétabli l'authenticité de cette lettre et corrigé l'identité du
destinataire ". Basile répond à un prélat désireux que l'évêque de Césarée lui
envoie un successeur. Basile a cherché le candidat idéal non pas au sein du sénat
urbain comme on l'a traduit jusque-là, mais parmi le clergé de sa cité (Ttepu
BMeyCiuevoç èv tqp ouveôpiqp tqp Kotô tùv tó)uv)". Son choix s'est porté sur le
fils spirituel d'Hermogénès, ancien évêque de Césarée, dont le nom n'est pas
fourni. Ce prêtre anonyme de l'Église de Césarée a été identifié à Mélétios*.
Toutefois Basile a appris que le vieux prélat a déjà sollicité un individu vertueux
que Basile apprécie personnellement, mais d'une valeur moindre que son candi
dat. Basile attend une réponse pour connaître la décision de son correspondant.
Celui-ci a été identifié à Faustinos d'Iconium et son candidat à Amphilochios ".
Cette lettre daterait de 371 ou de 372 ". Le passage d'une lettre adressée à
Eusébios de Samosate * et datée de l'automne 373 *, apporte de nouvelles

* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, L, t. I, p. 130-131 ; cf. P. J. FEDwICK, The Church and the
Charisma, p. 155 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. XXX ; ID., Bibliotheca Basiliana
universalis, I, p. XVI.
* J.-R. PoUCHET, OCP, 54, 1988, p. 28-45.
* Ibid., p. 42 ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 1, p. 195.
" Ibid., p. 41.
* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, LXXXI, t. I, p. 182-184.
"P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 155 ; ID., in Basil ofCaesarea, I, p. XXX ;
ID., Bibliotheca Basiliana universalis, I p. XVI.
"J.-R. PoUcHET, OCP, 54, 1988, p. 9-18.
" Ibid., p. 14-15 et n. 19 : W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 1, p. 144.
* J.-R. PoUCHET, op. cit., p. 17.
* Ibid., p. 21-23.
* Ibid., p. 19 ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 1, p. 210, n. 358.
* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CXXXVIII, 2, t. II, p. 56, l. 21-26.
* Y. CoURTONNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P J. FEDwICK, The Church and the

110
AMPHILOCHIOS 1

informations sur la suite de cette affaire de succession épiscopale. Basile révèle


un changement très important dans la géographie ecclésiastique de la région. Il
écrit : « Iconium est une cité de Pisidie, autrefois la première après la plus grande.
Maintenant établie première à la tête d'une partie constituée de diverses portions,
elle a reçu la direction d'une province particulière. Celle-ci nous appelle pour
une visite afin que nous lui donnions un évêque car Faustinos est mort » ('Ikóvuov
tó.tç èoti tñç IItouôioç, tò uèv to Motòv uetà thv ueyiotmv m Itpótm, vûv ôè
xoi œûtn rtpootn tpoko0ntou uépouç ô èx ôtoqpópov tumucttoov ouvox0èv
ërapxiaç iôioç oixovouiœv ëôé#oto. Aütn ko) eî muôç eiç èrtiokeyuv, óote
aûtñ ôoÛvou èrtiokortov. TeteMeutñket yàp ô q)ouotîvoç). D'une part, ce
passage révèle la création de la province de Lycaonie avec pour capitale Iconium.
Jusque-là cette cité se trouvait dans la province de Pisidie. Elle y était considérée
comme la première après Antioche de Pisidie qualifiée ici de cité « la plus
grande ». La Lycaonie est issue de la réunion de cités appartenant à l'est de la
Pisidie, au sud de la Galatie et au nord de l'Isaurie. D'autre part, la création de
cette province semble être contemporaine de la mort de Faustinos. Si cette
création est antérieure à sa mort, Faustinos est le premier métropolite de la
province de Lycaonie. Si elle est postérieure, alors il s'agit d'Amphilochios. Il est
difficile de trancher dans un sens ou dans l'autre. L'empressement du clergé de
la cité à se tourner vers Basile pour obtenir un nouvel évêque et une possible
intervention impériale à cette occasion laissent penser que le siège d'Iconium a
pris soudain un grand relief en raison de son élévation au rang de métropole juste
après la mort de Faustinos (—> Iôannès 1). Le choix s'est porté sur Amphilo
chios.
Dans une lettre " datée de la fin 373 plutôt que de 374 *, Basile félicite Amphi
lochios d'avoir reçu l'ordination malgré ses réticences. Il écrit qu'Amphilochios
en acceptant cette fonction a été amené au milieu de la Pisidie, une précision sans
doute plus géographique qu'administrative. Un passage a retenu l'attention des
érudits et a suscité des commentaires variés. C'est une citation de I Rois, IX, 3 :
« Des ânesses sont perdues pour qu'il y ait un roi d'Israël » (övou drtóÄÄuvtot,
iva Baou eùç 'lopon) yévntot)". Dans les Écritures, ce passage intervient
alors que Saül est parti à la recherche des ânesses de son père. Il rencontre Samuel
qui, averti par Dieu, lui donne l'onction royale. Dans le contexte historique de
l'ordination d'Amphilochios, faut-il voir dans les « ânesses perdues » une
métaphore peu flatteuse de ses prédécesseurs au trône d'Iconium ? Certains ont
interprété cette citation comme une critique de Faustinos, dont le manque de
caractère l'aurait rendu peu apte à la fonction épiscopale ". D'autres ont préféré
y voir de manière plus vraisemblable une allusion au destin d'Amphilochios
venu à Iconium pour une raison quelconque et choisi contre sa volonté pour

Charisma, p. 146 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16 ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius von


Caesarea, 1, p. 165, n. 116.
" BAsmLE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXI, t. II, p. 92-94.
"Y. CoURToNNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 410,
contra P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ; ID., in Basil of Caesarea, I,
p 16 : W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 1, p. 169, n. 166.
" BAsILE DE CÉsARÉE, op. cit., p. 93, l. 13-14.
" M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 1068-1069 ; R. JANIN, in DHGE, XVI, col. 739
740.s. v. « Faustin 9 ».

111
AMPHILOCHIOS 1

devenir évêque ". Dans la suite de sa lettre, Basile demande à Amphilochios de


faire preuve de courage, de diriger son Église avec détermination, d'en changer
les mauvaises habitudes (peut-être prises par Faustinos) et de sauver ses ouailles
alors que soufflent « les vents hérétiques ». Le siège d'Iconium est sans doute
l'objet de disputes entre nicéens et ariens.Très paternel, Basile prie son correspon
dant de venir lui rendre visite. Dans une lettre qui daterait de 374 º, Amphilochios
est recommandé par Basile au comte Iobinos, sans doute en poste dans la région.
L'identification de ce dernier personnage est indécise º. Basile fournit une
précision pour ses relations avec le nouvel évêque d'Iconium. Il écrit qu'Amphilo
chios a vécu assez longtemps avec lui (èrti t\eîov ouyyeyevño0ot muîv). Cette
affirmation semble quelque peu exagérée car nous avons vu que leurs relations
jusqu'à l'ordination n'ont jamais été très étroites. Certes, suivant la lettre 50,
Amphilochios a accepté de rencontrer Basile, mais on ne sait pas si cette entrevue
a bien eu lieu. Libanios aurait également adressé une lettre de félicitations à
Amphilochios en apprenant l'élévation de son ancien élève à l'épiscopat après
une retraite à la campagne. Comme dans sa lettre à Optimos d'Antioche de
Pisidie (—» Optimos), Libanios voit dans la fonction d'évêque l'occasiond'utiliser
les ressources de la rhétorique et de faire de brillantes déclamations ". L'authen
ticité de cette lettre a toutefois été mise en doute *.
L'élévation d'Amphilochios au siège d'Iconium semble avoir créé quelques
dissensions au sein de sa famille. Nous avons vu par les lettres de Grégoire de
Nazianze et celle d'Hèrakleidès qu'il vivait, depuis 370 environ, retiré sur un
domaine rural d'Ozizala et s'occupait de son vieux père. Pour soulager la peine
d'Amphilochios l'Ancien, Grégoire lui écrit en comprenant la tristesse du père
tout en se réjouissant de l'ordination du fils. Il lui apprend par ailleurs la mort de
son propre père, Grégoire l'Ancien (en 374), et exprime son affliction. Grégoire
se défend ainsi des reproches d'indifférence qu'Amphilochios l'Ancien lui a
adressés. Il rappelle la visite qu'il lui a rendue avant l'élection pour dissiper tout
malentendu. Grégoire n'a pu lui rendre une seconde visite, retenu par la mort
récente de son père. Enfin il invite Amphilochios l'Ancien à exprimer de meilleurs
sentiments et à cesser de l'accuser injustement d'être responsable du sort de son
fils. Il ajoute cette précision : « nous accusant, nous qui n'avons commis aucun
tort, alors qu'à dire vrai, nous avons subi la même tyrannie du fait d'amis com
muns que tu considérais seuls comme bienfaiteurs » (muôç oitucôuevoç toùç
oùôèv dôuko0vtoç, dXÀ' ei ôeî td0n0èç eirteîv, tô ïoo tupovvn0évtoç ûrtò
tóov Kouv(ov piXov xoù oûç uóvouç eùepyétoç èvóut,eç) ". Comme l'a déjà noté
l'éditeur des lettres de Grégoire, celui-ci fait allusion à son ordination forcée au
siège de Sasima (Cappadoce) sous la pression de son père Grégoire l'Ancien et
de Basile de Césarée. Par cette remarque, Grégoire laisse entendre qu'Amphilo

* J.-R. PoUCHET, OCP, 54, 1988, p. 27-28, n. 80.


* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXIII, t. II, p. 96, l. 12-14 ; cf. Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 16.
* W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 2, p. 170, n. 179 ; R. PoUCHET, Basile le
Grand, p. 417, n. 6.
* LIBANIos, Lettres, 1543, vol. XI, p. 560, l. 14-p. 561, l. 17.
* O. SEECK, Die Briefe des Libanius, p. 59, n. 1.
* GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Lettres, LXIII, t. I, p. 81-83.

1 12
AMPHILOCHIOS 1

chios était hostile à son ordination, ce que corroborent les témoignages de Basile
et de Libanios (dans le cas où sa lettre ne serait pas pseudépigraphe). De manière
certes imagée, Libanios parle d'enlèvement et de ravisseurs pour décrire cette
élévation. Quant à Amphilochios l'Ancien, réputé pour sa culture tant profane
que chrétienne, il est mort à un âge avancé sans qu'on puisse préciser l'année de
sa disparition. Il est enseveli dans le tombeau déjà occupé par son épouse et son
fils, hors de Diocésarée, sa ville natale ".
Notons que le choix d'Amphilochios a dû revenir finalement au clergé d'Iconium
plutôt qu'à Basile. Ce dernier précise dans salettre envoyée peu après l'ordination :
« c'est lui qui maintenant encore, alors que, comme tu le dis toi-même, tu fuyais
non pas notre personne, mais l'appel que tu t'attendais à recevoir par notre
intermédiaire, c'est lui qui t'a saisi dans les inévitables filets de la grâce et qui t'a
conduit au cœur de la Pisidie » (ô koi vûv oe qpeûyovto, doç oûtòç qpñç, oùx
muſiç, d0 Aà tnv ôu' muóov Itpooôokouévnv KMñouv, toîç dqpûktouç ôuctûouç tñç
yaputoç oœynveºoo ç koi dyoyôov eiç tô uéoo tñç IIuouôioç) *. Une fois pris
acte du choix de Faustinos, Basile a abandonné son projet de candidature et
appuyé la démarche de son collègue en incitant Amphilochios à se préparer à la
succession de Faustinos. En attribuant à Dieu la responsabilité des événements,
Basile semble avouer ne pas être l'initiateur de l'ordination. Il paraît donc inutile,
contrairement à une idée avancée ", de voir en cette élection une intervention
directe de Basile dans les affaires de l'Église d'Iconium. Les sources hagiographi
ques (mais aussi Nicéphore Calliste) auraient travesti cette immixtion par souci
de défendre l'autonomie de la Lycaonie. L'intervention y serait devenue une
élection accomplie avec le suffrage des anges et recueillant le soutien des
habitants et du clergé d'Iconium et des évêques de la province ". Il est tout à fait
possible d'envisager un ralliement a posteriori de Basile au choix de Faustinos
sans intervention directe dans une élection épiscopale ne dépendant que des
autorités ecclésiastiques d'Iconium et de Lycaonie. Bien que sollicité par le
clergé de cette cité pour lui donner un évêque, Basile semble s'être contenté
d'appuyer le candidat désigné par Faustinos, à savoir Amphilochios.
III. Les relations avec Basile de Césarée (374-379).
Une fois établi à la tête de l'Église d'Iconium, Amphilochios devient un inter
locuteur régulier de Basile si l'on en juge par sa correspondance conservée. Entre
374 et 377, Basile envoie à Amphilochios plus d'une quinzaine de lettres qui
nous sont parvenues. On a remarqué de manière pertinente que cette corre
spondance s'explique en partie par l'impréparation du nouvel évêque d'Iconium
à ses fonctions, au moins sur le plan théologique ". En effet, les lettres de Basile
répondent souvent à des questions soulevées parAmphilochios. Cette constatation

* Anth. Pal., VIII, 131-132 et 136, t. VI, p. 72 et 74.


* BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXI, t. II, p. 93, l. 4-7, tr. Y. Courtonne.
" D. STIERNoN, in DHGE, XX, col. 787, s. v. « Ikonion ».
"Synaxaire de Constantinople, 18 octobre, col. 149-150, apparat critique, l. 44-45 ; ibid.,
23 novembre, 2, col. 248, l. 22-23 ; Vie d'Amphilochios, I-II, PG, 39, col. 16A-17 B ;
SYMÉoN METAPHRAsTE, Vie d'Amphilochios, 3-4, PG, 116, col. 957A-960 C ; Ménologe de
Basile II. 19 octobre, PG, 117, col. 116 B ;Synaxaire arménien, 10 Sahmi (19 octobre), PO,
XV. 3, p.337 [401]-338 [402] ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XI, 20, PG, 146, col. 629 C-D.
" G. ELDARov, in BSS, I, col. 1182, s. v. « Anfilochio » ; R. PoUCHET, Basile le Grand,
p.408.

113
AMPHILOCHIOS 1

simple contredit l'image hagiographique du saint qui, avant son ordination, brille
tant par son ascèse que par sa connaissance de l'Écriture sainte º. On a noté que
la difficulté d'administrer la Lycaonie est peut-être accrue par le caractère
artificiel de cette région dépourvue de tradition d'unité ecclésiastique et composée
d'éléments disparatesº.
En 374 ", Basile loue le zèle d'Amphilochios au sujet des affaires de « l'Église
des Isauriens » ou « d'Isaura », c'est-à-dire de l'évêché d'Isaura (plus tard appelé
Isauropolis) en Lycaonie plutôt que de la province voisine d'Isaurie. Cela ne
constituerait pas nécessairement un cas d'immixtion dans la mesure où Iconium
est la métropole. Dans une lettre perdue, Amphilochios avait préalablement fait
connaître à Basile ses projets. Ce dernier avoue son inquiétude devant la difficulté
à trouver des candidats dignes de diriger l'Église. Basile conseille de rechercher
un individu expérimenté pour être placé à la tête de la cité. Nous en déduisons
que l'évêché d'Isaura est alors vacant. Basile souhaite : « d'abord donner des
prélats aux petites communautés ou aux bourgs principaux qui possèdent depuis
longtemps un siège d'évêques, et qu'alors nous mettions en place celui de la
cité » (rtpótepov toîç uuKponto)uteiouç ñtou untpokoouiouç toîç èx to Motoû
èrtuokórtoov 6póvov èxoûoouç ôoûvou toùç tpoiotopévouç, koi tóte tòv tng
ItóÄeoç dvootmooouev)º. Basile incite Amphilochios, métropolite de Lycaonie,
à circonscrire l'autorité de l'évêque d'Isaura (cité qui possède le titre de métropole
d'après les listes de Nicée) en ordonnant les titulaires des sièges épiscopaux des
petites agglomérations voisines dépourvues du statut de cité. Il s'agit de suffra
gants de l'évêque d'Isaura et peut-être de simples chorévêques. La lettre a laissé
supposer qu'Isaura exerce une autorité sur ces bourgades mais non sur l'ensemble
de la province ". De peur qu'une fois établi le futur évêque d'Isaura ne s'oppose
aux interventions de l'évêque d'Iconium, Basile presse Amphilochios de pourvoir
sans plus attendre aux sièges vacants des bourgades soumises à Isaura. Basile
songe même à limiter la sphère d'influence directe de l'évêque de cette cité et à
réserver à l'évêque d'Iconium le choix des candidats sur ces agglomérations. La
suite de la lettre concerne un certain Géôrgios que Basile a interrogé suivant les
instructions d'Amphilochios. Basile lui suggère l'envoi d'un mémoire pour
savoir dans quel sens il doit intervenir pour obtenir la faveur de personnes
influentes. Basile mentionne le frère Valérios, sans doute un évêque, qu'il a
entretenu par lettre à la demande d'Amphilochios puis aborde les affaires de
Nysse de manière très elliptique. La fin de la lettre est occupée par une exégèse

* Synaxaire de Constantinople, 23 novembre, 2, col. 248, l. 19-22 ; Synaxaire arménien,


10 Sahmi (19 octobre), PO, XV, 3, p. 337 [401].
" K. HoLL, Amphilochius von Ikonium, p. 17.
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CXC, t. II, p. 141-144 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE DE
CÉSARÉE, op. cit., p. 141 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 16 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 2, p. 176, n. 238, contra R. PoU
CHET, Basile le Grand. p. 410 (374/5).
º BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., t. II, p. 142, l. 26-28 ; cf. P. J. FEDwICK, RechThéologie, 48,
1981, p. 12-13.
" E. ScHwARTz, Nachr Gött., 1905, p. 283-284 : ID., Uber die Bischofslisten, p. 75 ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 38-39 ; A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern
Roman Provinces, p. 137-138 : S. MITCHELL, Anatolia, II, p. 71-72 ; K. BELKE, in B. BoR
Kopp et Th. STEPPAN (éd.), AIOOXTPQTON, p. 12.

114
AMPHILOCHIOS 1

scripturaire et la mention d'une lettre de Sympios de Séleucie d'Isaurie qui désire


être reçu dans la communion de Basile. Celui-ci a transmis sa réponse à
Amphilochios pour obtenir son agrément et remettre sa lettre à Sympios. Ce
personnage doit être le destinataire d'une lettre de Basile datée de 374 mais dont
l'adresse porte par erreur le nom d'Amphilochios".
Dans la lettre 200*, datable de l'été 374 ou de l'année 375, Basile se plaint
d'avoir été immobilisé pendant tout l'hiver par une maladie et les affaires de
l'Église. Il envoie sa lettre par le biais de Mélétios, un prêtre de l'Église de
Césarée. Basile demande au Seigneur d'accorder la paix aux Églises et prie
Amphilochios de venir lui rendre visite « lorsque tu auras réglé les affaires de
Lycaonie de manière apostolique comme tu l'as entrepris » (èrtetôôv ôuo0ñç tô
xatà tnv Auxooviov drtooto\ucóç doç èvñp#oo). S'agit-il de troubles créés par
des ariens ou du problème des ordinations dans le diocèse d'Isaura ? Nous ne
savons pas à quel événement précis Basile fait ici allusion. Il recommande à
Amphilochios de prendre soin de Mélétios et de Mélitios, un autre prêtre de
Césarée. Il conclut en précisant qu'il l'attend pour la cérémonie en mémoire de
saint Eupsychios (martyrisé à Césarée sous Julien l'Apostat) ", et souhaite ne
pas avoir à lui rappeler cette demande. Une autre lettre de Basile contient à
nouveau une invitation à Amphilochios à venir pour la fête d'Eupsychios ".
Basile date cette célébration annuelle du 5 septembre, ce qui semble être une
erreur de sa part car cette précision contredit la date du 7 septembre qu'il fournit
dans une autre lettre ". Il conseille de venir trois jours plus tôt au martyrium de
l'hospice (sans doute la Basiliade). L'année de cette lettre 176 est problématique
et les datations varient entre 374 et 375 *. Nous sommes tenté de la dater d'avant
septembre 374, ce qui en ferait un renouvellement de l'invitation proposée dans
la lettre 200. D'après la seconde lettre, Amphilochios semble avoir assisté à la
commémoration d'Eupsychios car Basile fait une allusion à l'effet produit sur
l'auditoire de Césarée lors d'une brève conversation avec Amphilochios (èk tñç
ltxpôç èxeivnç ouvtuxioç) ". Pour persuader son correspondant de venir de
nouveau à Césarée, Basile utilise l'exemple des devoirs du fils envers son père.
Cette formule n'est pas rhétorique et ne s'explique pas seulement par la différence

" BASILE DE CésARÉE, Lettres, CXCI, t. II, p. 144-145 : cf. Y. CoURToNNE, note à BAsILE DE
CÉSARÉE, op. cit., p. 144 ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 16, n. 87 ; ID., Bibliotheca Basiliana universalis, I, p. 405 ;
W.-D. HAUscHILD, op. cit., 2, p. 176, n. 249 ; R. PoUCHET, op. cit., p. 193, n. 2 ; ibid.,
p.418, n.5.
"BASLE DE CesARÉE, Lettres, CC, t. II, p. 164-166 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE DE
CESARÉE, op. cit., p. 164 ; P. J. FEDwick, The Church and the Charisma, p. 148, contra
* J. FEDwick, in Basil of Caesarea, I, p. 16 : W.-D. HAUscHILD, op. cit., 2, p. 180, n. 281 ;
R PoUcHET, op. cit., p.410.
"R AUBERT, in DHGE, XV, col. 1419-1420, s. v « Eupsychius ».
'BasilE De CesARÉE, Lettres, CLXXVI, t. II, p. 112-113.
" lbid. CLXXVI, t. II. p. 113, l. 18-19, contra ibid., C, t. I, p. 219, l. 23 ; cf. W.-D. HAU
ºHiLD, op. cit., 2, p. 172, n. 199.
* Y CoURTONNE, note à BAsILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 112 ; P J. FEDwICK, The Church and
the Charisma, p. 147 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 2,
* 16: R. PoUCHET, op. cit., p.410.
BasiLE DE CÉsARÉE, Lettres, CLXXVI, t. II, p. 113, l. 11.

115
AMPHILOCHIOS 1

d'âge car moins d'une génération les sépare. C'est une manière de souligner à la
fois les liens affectifs qui unissent Basile à Amphilochios, mais aussi la préémi
nence morale et la direction spirituelle qu'exerce le premier sur le second.
On a proposé une autre reconstitution possible de ces courriers importants. La
lettre 176, alors datée de l'été 376, constituerait la première invitation à venir
assister à la célébration de saint Eupsychios à Césarée et à présider les cérémonies
aux côtés de Basile. L'entrevue mentionnée dans la lettre 176 ne serait pas une
allusion à la venue d'Amphilochios, mais plutôt la référence à une « visite
éclair » qui constituerait la première rencontre entre l'évêque d'Iconium et le
peuple de Césarée. La lettre 200, datée du printemps 375, serait une nouvelle
invitation à participer à la Saint-Eupsychios selon une « tradition déjà établie ».
Cette lettre conseille à Amphilochios d'anticiper sa venue de trois jours pour
participer à la liturgie célébrée à un martyrium de la Basiliade distinct de celui
d'Eupsychios et donc en l'honneur d'un autre martyr, peut-être Mamas fêté le
2 septembre.Quant à la chronologie flottante de la commémorationd'Eupsychios,
elle ne serait pas due à une erreur de copiste ou à une distraction de Basile, mais
à une volonté de ce dernier d'attirer plus facilement les fidèles à la fête du
2 septembre en anticipant de deux jours la fête d'Eupsychios déplacée du 7 au
5 septembre ".
De 374 ou 375 date une longue lettre canonique de Basile adressée à Amphilochios
en réponse aux questions qu'il lui a posées ". Les lettres canoniques de Basile
occupent une place particulière au sein de sa correspondance, constituant autant
de petits manuels de droit canon. Sans entrer dans le détail des seize points
abordés dans la lettre en question, notons que le premier concerne la valeur du
baptême accompli par les différents groupes hétérodoxes qu'on rencontre à cette
époque en Anatolie. Le baptême des katharoi a fait l'objet d'un échange de lettres
aujourd'hui perdues entre Basile et Amphilochios, ce dernier ayant défendu la
tradition locale dans le règlement de cette affaire. Il est question des montanistes
(appelés ici pépouzéniens du nom de leur capitale religieuse en Phrygie
Pacatienne), dont le baptême est jugé sans valeur. Suivant l'exemple des Pères,
Basile rappelle à Amphilochios le rejet absolu du baptême administré par des
hérétiques (manichéens, valentiniens, marcionites, montanistes) et l'admission
conditionnelle de celui des schismatiques (katharoi, encratites, hydroparastates).
Les autres points concernent entre autres des questions de morale sexuelle, de
discipline ecclésiastique, de pénitence, de mariage, de réception des hérétiques.
Dans cette lettre, Basile cite aussi l'affaire compliquée de l'évêché de Misthéia
(—» Sévèros 1). Il s'attelle enfin au problème d'interprétation d'un passage de la
Genèse que lui a soumis Amphilochios. Basile adresse une deuxième longue
lettre canonique au jeune métropolite de Lycaonie datée d'entre 375 et 376 ". Il
précise avoir été retardé par une grave maladie dans l'expédition de cette lettre

" R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 411-415.


" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXXXVIII, t. II, p. 120-131 : cf. Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 112 ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ;
ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16 : R. PoUCHET, op. cit., p.410.
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CXCIX, t. II, p. 154-164 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE
DE CÉSARÉE, op. cit., p. 141 : P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 : ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17 , W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 2, p. 16 : B. GAIN, L'Église de
Cappadoce au rv siècle, p. 397 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p.410.

116
AMPHILOCHIOS 1

qui répond à des questions posées par Amphilochios. Basile mentionne le cas de
la réception du prêtre Bianôr au sein de l'Eglise d'Iconium (—» Bianôr). Outre les
questions abordées dans la précédente lettre canonique, Basile s'intéresse aux
problèmes du rapt des femmes et du remariage. Un paragraphe est consacré au
baptême de trois sectes ascétiques attestées en Lycaonie : les encratites, les
saccophores et les apotactites. Basile souligne à nouveau l'existence d'un usage
différent : il rebaptise les membres de ces groupes désireux d'intégrer son Église,
tandis qu'en Lycaonie comme à Rome une telle pratique est interdite.
En 375, peut-être au mois de mars, Basile adresse une nouvelle lettre à Amphilo
chios en s'excusant de ne pas lui écrire souvent ". Il argue de l'absence de tout
courrier se rendant de Césarée à Iconium. Il mentionne le cas d'Elpidios, qui est
en chemin auprès de son maître pour rejeter des fausses accusations portées
contre lui par des ennemis. Basile recommande à Amphilochios Elpidios dont il
atteste la droiture. L'identification de ce personnage et de son maître reste sujette
à caution : un esclave ou un affranchi de la région d'Iconium pour les uns, un
assesseur de Thérasios, le gouverneur de la province de Cappadoce pour les
autres ". Elpidios est porteur d'une lettre de Basile pour Amphilochios. Ensuite,
il mentionne la fuite en un lieu sûr de Grégoire de Nysse (arrêté et sommé de
comparaître devant Dèmosthénès, le vicaire du Pont ") et les troubles qui agitent
le siège cappadocien de Doara, victime des exactions d'un individu anonyme
dépeint sous les traits d'un monstre, peut-être l'évêque du lieu ou un fonction
naire " Basile dit être informé des complots que trament ses ennemis à la cour
de Constantinople (muîv ôè oi èx6poi tàç èrtußouMàç èrti toû otpotontéôou
tupeûououv). Une fois de plus, Basile demande à Amphilochios de venir lui
rendre visite et lui apporter son soutien. Il conclut sa lettre en annonçant
l'achèvement de son livre sur l'Esprit saint. Suivant le conseil de clercs à Césarée,
Basile ne l'a pas envoyé tout de suite à Amphilochios car il l'a rédigé sur papyrus
(èv xotptn). Or Amphilochios désire le recevoir sur parchemin (èv oopiotiq). On
a émis l'hypothèse qu'il souhaitait en faire un usage fréquent et le transmettre
ensuite à d'autres évêques ". Basile annonce l'envoi de son ouvrage, bien qu'avec
retard, à la condition de trouver un courrier capable d'une telle mission.
Basile adresse une nouvelle lettre, sans doute dans la première moitié de l'année
375 *, où il réitère son souhait de rencontrer Amphilochios et de bénéficier de
ses conseils. Basile précise qu'il y a longtemps qu'il n'a pas vu Amphilochios.
Peut-être faut-il en déduire qu'Amphilochios est venu à Césarée en septembre

T BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXXXI, t. III, p. 36-38 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE
DE CÉsARÉE, op. cit., p. 36 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 3, p. 202, n. 58 ; R. PoUCHET,
op. cit., p.410.
" W.-D. HAUscHILD, Basilius von Caesarea, 3, p.203, n. 174, contra B. GAIN, L'Église de
Cappadoce au rv siècle, p. 25, n.93 ; cf. PLRE, I, p.909, s. v. « Therasius ».
" PLRE. I. p. 249, s. v. « Demosthenes 2 ».
" B. GAIN, op. cit., p. 286, n. 63 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 3, p. 203, n. 177.
" R. PoUcHET, op. cit., p. 431.
* BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCI, t. II, p. 166 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE DE
CÉsARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 ; ID., in Basil of
Caesarea, I. p. 17 : W.-D. HAUscHILD, op. cit., 2, p. 180, n. 282 , B. GAIN, L'Église de
Cappadoce au rv siècle, p.397, contra R. PoUCHET, op. cit., p. 410 (automne 375).

117
AMPHILOCHIOS 1

374 pour la fête d'Eupsychios, mais n'est pas revenu ensuite voir son voisin.
Toute possibilité de visite a été compromise par la maladie qui a immobilisé les
deux protagonistes au dire de Basile. Une autre lettre serait datée de 375 ou
376 *. Son objet est fort bien résumé par le titre que plusieurs manuscrits lui
donnent : « au même, parce que la maladie a empêché la rencontre » (tq) oûtſ0
ótt mdppoootio tnv ouvtuxiov èko6Muoev)*. Basile fait allusion à une nouvelle
maladie dont il a souffert au point d'avoir été empêché de se rendre au sanctuaire
des martyrs. Nous ne savons pas s'il s'agit de celui d'Eupsychios ou d'un autre
martyrium. Basile demande à Amphilochios de lui pardonner son absence et de
reporter de quelques jours leur rencontre pour régler avec lui des affaires dont il
ne précise pas la nature. Ces détails laissent à penser que la réunion prévue entre
les deux métropolites n'avait probablement pas pour objet la célébration de saints
martyrs, et donc de saint Eupsychios, mais plutôt la résolution d'affaires pen
dantes nécessitant la présence ou du moins le conseil de Basile suivant une
requête d'Amphilochios.Ses relations épistolaires attestent parailleurs l'existence
de liens étroits entre les Églises de Césarée de Cappadoce et d'Iconium, à la fois
sur le plan ecclésiologique mais aussi dogmatique. Dans une lettre de 375/6
adressée aux prêtres de Néocésarée (Pont Polémoniaque) avant son voyage dans
le Pont, Basile dresse une carte des régions qui lui sont unies. En Asie Mineure,
il mentionne les provinces de Pisidie, de Lycaonie, d'Isaurie, des deux Phrygie et
d'Arménie *. Il faut noter l'absence de toute la moitié occidentale du diocèse
d'Asie, sans doute en raison de la domination exercée dans cette région par
l'épiscopat anti-nicéen, qu'il soit homéen (arianisme modéré soutenu par
l'empereur Valens) ou surtout homéousien. Outre le Pont et la Lycaonie, Basile
intervient aussi dans les affaires de la province voisine de Pisidie où il s'est rendu
pour régler des affaires concernant l'Isaurie, comme il le révèle dans une lettre
qu'il adresse à Mélétios d'Antioche au cours de l'automne 376 *. Mais il est
également possible que Basile désigne ici non pas la province d'Isaurie mais
l'évêché d'Isaura. Il s'agirait dans ce cas d'une rencontre (un synode ?) avec
Amphilochios au cours de l'été 376 ", sans doute la rencontre reportée à la
demande de Basile pour des raisons de santé, mais qui n'aurait finalement pas été
annulée.
Au début de 376, Basile envoie une lettre qui semble être une réponse à une
missive de l'évêque d'Iconium ". Alors que la situation de l'Église est apaisée,
* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCII, t. II, p. 166-167 : P J. FEDwICK, The Church and the
Charisma, p. 148 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 17 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 2, p. 16 ;
B. GAIN, loc. cit. : R. PoUCHET, loc. cit.
" P. J. FEDwICK, Bibliotheca Basiliana universalis, I, p.317.
* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCIV, 7, t. II, p. 179, l. 3-5 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE
DE CÉSARÉE, op. cit., p. 172 , P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17 ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 2, p. 180, n. 283.
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVI, t. II, p. 207, l. 1-4 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BAsILE
DE CÉSARÉE, op. cit., p.207 , P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 : ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17 ; B. GAIN, op. cit., 2, p. 395 : W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3,
p. 187, n. 21.
" W.-D. HAUsCHILD, op. cit., p. 187, n. 22 ; K. BELKE, in B. BoRKOPP et Th. STEPPAN (éd.),
AIOOXTPQTON, p. 12.
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXXXII, t. III, p. 38-39 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BAsILE

118
AMPHILOCHIOS 1

Amphilochios a pu célébrer une fête religieuse (la Nativité ou l'Épiphanie"). À


la différence de la Lycaonie, la Cappadoce connaît une situation beaucoup plus
troublée. Grégoire de Nysse a été condamné et contraint à l'exil sous la pression
des hérétiques (lors d'un synode qu'ils ont organisé à Nysse). Basile invite
Amphilochios à venir à Césarée. Il loue par ailleurs l'assiduité de son corre
spondant à ses fonctions, lui qui n'hésite pas à travailler la nuit à la lueur d'une
lampe, et souligne au passage le goût de ce dernier pour les confiseries. La lettre
se termine par une allusion à des questions posées par Amphilochios et « des
réponses qui ont été fournies dans le mémoire » (yeyóvooi tuveç èv t(pûrtouvmott
xſo dtoxpioeuç). On ignore en fait quel texte doit être identifié au mémoire
mentionné ici. Suivant la tradition manuscrite et les opinions de plusieurs
chercheurs ", il est fort possible que les lettres233-235, voire 233-236, constituent
ces Mémoires pour Amphilochios (ûtouvmotuKô tpòç tòv 'ApiqpuÀóXuov). La
première lettre concerne le problème de l'activité de l'intelligence humaine (n
toû voÛ èvépyeuo) ". La deuxième lettre, qui fait presque une citation littérale du
traité de Basile sur l'Esprit saint, est un commentaire à opposer aux ariens, plus
spécialement aux eunomiens, lorsqu'ils demandent si l'on doit adorer ce que l'on
connaît ou ce que l'on ignore *. La lutte contre les eunomiens explique sans
doute que certaines sources hagiographiques aient inventé un dialogue entre
Amphilochios et Eunomios*. La troisième lettre aborde les relations entre la foi
en Dieu et la connaissance de Dieu en soulignant l'importance de la seconde.
Basile prend soin toutefois de bien distinguer les différentes significations du
second terme pour mieux réfuter le sophisme (eunomien) affirmant que la
connaissance de Dieu équivaut à la connaissance de la nature de Dieu ". On a
supposé que la dernière lettre, aussi longue que les trois précédentes lettres
réunies, constituait seule le « mémoire » mentionné plus haut en raison de son
contenu davantage pastoral que dogmatique *. On y retrouve pourtant des
questions théologiques déjà débattues, en particulier celle de la connaissance
divine *. Basile cite les anoméens (ou eunomiens) qui défendent la dissemblance
du Fils avec le Père selon l'essence et l'infériorité du Fils avec le Père selon la
dignité. Amphilochios a proposé ce sujet à la réflexion de Basile, sans doute

DE CÉSARÉE, op. cit., p. 38 ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 149 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17 ; B. GAIN, op. cit., p. 398 ; R. P C. HANsoN, The Search for the
Christian Doctrine of God, p. 630, n. 142, contra W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 204,
n 181 : R. PoUCHET, op. cit., p.410.
" W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 204, n. 183.
" K. HoLL, Amphilochius von Ikonium, p. 25, n. 1 ; P. J. FEDwICK, in Basil of Caesarea, I,
p. 17, n.91 ; cf. W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 204, n. 186 ; R. PoUCHET, op. cit., p. 437.
" BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXXXIII, t. III, p. 39-41 ; cf. P. J. FEDwICK, Bibliotheca
Basiliana universalis, I, p.319.
* ID. Lettres, CCXXXIV, t. III, p. 41-44 ; cf. P. J. FEDwICK, op. cit., I, p. 319 ;W.-D. HAUs
CHILD, op. cit., 3, p. 205, n. 193.
" Vie d'Amphilochios, IV, PG, 39, col. 20 C-24 A ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Amphilo
chio5, II, PG, 116, col. 960 C-965 A.
" BAsILE DE CÉsARÉE, Lettres, CCXXXV, t. III, p. 44-47 ; cf. P. J. FEDwICK, op. cit., I,
p.320 : W.-D. HAUscHILD, op. cit., 3, p. 205, n. 201.
" W.-D. HAUscHILD, op. cit., 3, p. 205, n. 206.
" BAsILE DE CÉsARÉE, Lettres, CCXXXVI, t. III, p. 47-55.

119
AMPHILOCHIOS 1

parce qu'il se sent moins bien armé que son collègue et ami de Césarée dans la
polémique anti-arienne. Basile déploie alors toutes ses ressources pour lui fournir
un argumentaire scripturaire défendant la consubstantialité. Il explique au passage
divers points d'interprétation difficile des Évangiles et de l'Ancien Testament.
Dans le reste de sa lettre, il aborde pêle-mêle plusieurs sujets, répondant à
différentes questions d'Amphilochios concernant les encratites et leurs interdits
alimentaires ou les individus convaincus du rôle déterminant du destin. Contre
ces derniers, Basile, trop fatigué pour leur répondre de manière développée, se
contente d'inviter Amphilochios à recourir « aux pointes de la rhétorique qui te
sont propres » (toîç oikeiouç tñç pntopukñç dkiouv). Il peut s'agir d'une allusion
à la formation et au talent oratoires de son destinataire. Notons que la réponse de
Basile et la question d'Amphilochios constituent un double aveu de faiblesse. Le
premier se sent trop faible physiquement pour porter la contradiction. Le second
se sent incapable de livrer une réfutation sur le plan intellectuel ou théologique.
Il est ensuite question de l'émersion (unique) dans le baptême dont Basile ne
comprend pas la raison car Amphilochios a admis, d'après lui, la triple immersion
(et donc la triple émersion). Après un problème d'accentuation, Basile aborde la
distinction entre l'essence et l'hypostase et offre un bref exposé de théologie
trinitaire pour répondre à ceux qui défendent la similitude de ces deux termes et
sont donc coupables de sabellianisme. La lettre s'achève presque par une règle de
vie pour surmonter les moments difficiles. La lettre 248 se présente comme une
suite de la lettre 236 dont elle prolonge le dernier thème existentiel par la foi dans
le Seigneur et le salut. Elle doit dater elle aussi du début de l'année 376 ". Après
une allusion aux persécutions sans doute menées par le vicaire Dèmosthénès, la
lettre se termine par une demande adressée à Amphilochios d'envoyer quelqu'un
prendre le livre que Basile a écrit : son traité de l'Esprit saint très certainement.
D'après son éditeur, Basile de Césarée aurait commencé la rédaction de son traité
Sur le Saint-Esprit dans les derniers mois de l'année 374 *. Mais suivant le
renseignement fourni par la lettre précédente, il n'a été envoyé à Iconium que
vers la fin de l'année 376 ou au début de l'année 377. Cet ouvrage est dédié à
Amphilochios. Pour cette raison, pendant un siècle et demi, ce traité est connu et
cité de préférence sous le titre de Lettre à Amphilochios sur le Saint-Esprit " ou
d'Amphilochia ". Dans son préambule, Basile vante le goût de son correspondant
pour le savoir et l'effort. Il est important de relever l'emploi du mot « frère »,
alors que Basile emploie généralement le mot « fils » pour désigner le métropolite
de Lycaonie. À la demande d'Amphilochios, Basile s'est résolu à lui fournir des
éclaircissements dans sa quête de la vérité alors que le climatestàlacontroverse ".
Basile a ainsi été interrogé sur l'emploi de certaines particules qui, malgré leur

" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXLVIII, t. III. p. 86-87 ; cfY. CoURTONNE, note à BAsILE
DE CÉSARÉE, op. cit., p. 86 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 149 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17, contra W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 219, n. 356 ; R. PoU
CHET, op. cit., p.410.
" B. PRUCHE, introduction à BASILE DE CÉSARÉE, Sur le Saint-Esprit, p. 50.
" Inter alia SÉvERE D'ANTIOCHE, Lettres choisies, V. 6, tr. II, p. 312-313 ; JEAN DAMASCÈNE,
Trois discours sur les images, III, 48, p. 147, l. 1-2 ; cf. B. PRUCHE, op. cit., p. 37.
" NICÉPHORE CALLISTE, HE, XI, 20, PG, 146, col. 629 C.
" BASILE DE CÉSARÉE, Sur le Saint-Esprit, I, 1, p. 250, l. 1-p. 252, l. 20.

120
AMPHILOCHIOS 1

petitesse, possèdent une très grande signification(dans le discours théologique) ".


Il rappelle l'origine du débat. Il a récemment adressé une prière en public et
récité une doxologie, en parlant tantôt « du Fils avec l'Esprit saint » (to0 Yioû
oùv too Tlveûuoti tqo &yiqp), tantôt « du Fils dans le Saint-Esprit » (toû Yioû èv
to dryiq) IIveûuœtu). Des membres de l'auditoire ont accusé Basile d'user de
paroles contradictoires.Aussi, désireux d'être utile à ces individus ou du moins
d'en protéger ceux qui les côtoient, Amphilochios a demandé une instruction
concernant précisément l'emploi de ces particules (oûv, èv) ". Nous ne savons
pas si Basile fait ou non allusion à une prière publique récitée lors de la commémo
ration de saint Eupsychios ou d'une autre célébration ". Dans l'affirmative et
dans le cas où il s'agirait de la fête de l'an 374, on pourrait supposer la présence
d'Amphilochios. Tout le traité de Basile vise à justifier l'usage de sa doxologie
en défendant la consubstantialité et l'égalité d'honneur entre le Père, le Fils et
l'Esprit saint. A la fin, Basile loue le caractère pondéré et calme de son correspon
dant afin de ne pas révéler ses paroles, sans doute par crainte qu'elles ne soient
détournées de leur sens par des adversaires. Il termine son ouvrage en offrant la
possibilité à Amphilochios, dans le cas où le traité n'aurait pas répondu à toutes
ses questions, d'en poser de nouvelles tout en l'invitant à se livrer lui-même à la
recherche ".
Sur le Saint-Esprit de Basile rencontre un écho direct chez Amphilochios.Jérôme
écrit : « Amphilochios, évêque d'Iconium, m'a récemment lu un livre, Sur le
Saint-Esprit, qu'il est Dieu, qu'il doit être adoré et qu'il est tout-puissant »
(Amphilochius, Iconii episcopus, nuper mihi librum legit De Spiritu Sancto, quod
Deus, et quod adorandus, quodque omnipotens sit) ". Il s'agirait donc d'un
traité aujourd'hui perdu et composé sur le même sujet que celui de Basile. Ce
témoignage unique et peu explicite (« un livre » et non « son livre ») laisse
supposer une confusion avec le traité de Basile, mais Jérôme a pour habitude de
mentionner dans ses notices biographiques seulement les œuvres du personnage
en question. Quant au lieu où Amphilochios fit une lecture de son ouvrage à
Jérôme, il s'agit peut-être de Constantinople à l'époque du concile ". La polémi
que théologique autour de la personne de l'Esprit saint occupe également la lettre
synodale qu'Amphilochios a probablement rédigée peu de temps après la
réception du traité. Elle date peut-être de 377 ou du début de 378 ". Certains
manuscrits l'attribuent par erreur à Basile ". Cette lettre est l'unique témoignage
conservé d'un synode tenu à Iconium dont nous ignorons tout par ailleurs. Elle
ne comporte pas de liste de souscriptions, mais doit être de la main même du
métropolite de Lycaonie plutôt que de l'un de ses suffragants conviés au synode
provincial. D'après ce texte, Amphilochios a reçu des lettres d'individus dont il

* BAsILE DE CÉSARÉE, Sur le Saint-Esprit, I, 2, p. 254, l. 34-41.


º Ibid. I. 3, p.256, l. 1-p. 258, l. 12.
" B. PRUCHE, op. cit., p.42.
* BAsILE DE CEsARÉE, Sur le Saint-Esprit, XXX, 79, p. 530, l. 17-28.
" JEROME. Hommes illustres, CXXXIII, p. 55, l. 6-8 ; cf. SOPHRONIos, Hommes illustres,
CXLI. p. 61, I. 19-21.
" J. B. LIGHTFooT, in DCB, 1, p. 106, s. v. « Amphilochius » ; K. HoLL, op. cit., p. 27 ;
O. BARDENHEwER. Geschichte der altkirchlichen Literatur, III, p. 222, n. 1.
" B. PRUCHE, op. cit., p.55 : R. PoUcHET, Basile le Grand, p. 432, n. 4 ; ibid., p. 437.
" B. GAIN, SEJG, 27, 1984, p. 19-25.

121
AMPHILOCHIOS 1

connaissait auparavant la réputation et l'intégrité de leur foi. Ce sont des ecclé


siastiques (tñç dyortnç ûpu(ov, tñç eÙMopeioç ûpôov), plus particulièrement des
prêtres ou peut-être des évêques (touuévov dyo06ov). Invité à participer au
synode, Basile a été empêché de venir pour des raisons de santé, mais Amphilo
chios invite ses destinataires à ne pas négliger pour autant la lettre qu'il leur
adresse, car il est muni du livre que Basile a composé précisément sur ce sujet ".
Il s'agit bien entendu du traité Sur le Saint-Esprit, car la défense de l'Esprit saint
forme la matière de cette lettre synodale. Nous ne savons pas si l'on doit identifier
ce synode auquel Basile n'a pu participer à la rencontre avec Amphilochios
envisagée puis annulée par Basile pour des problèmes de santé (voir la lettre 202
ci-dessus).
La lettre synodale proclame le caractère catholique et apostolique du concile de
Nicée. Elle justifie le silence des Pères conciliaires sur la question de l'Esprit
saint par leur intérêt à expliquer le dogme du Monogène face à l'hérésie d'Arius.
Ils ont pris néanmoins soin de n'introduire aucune autre nature dans la Trinité, ni
de séparer l'une des trois personnes. Mais une fois le doute semé au sujet de
l'Esprit, « il est nécessaire de revenir à la source de la foi à laquelle ont puisé
aussi les Pères de Nicée pour établir la définition de la foi » (dvœyxœîov èrtl tnv
Itnyñv dvotpéxeuv tñç tioteoç è# mg koi oi kotô Nikouov totépeç dvoppuoo
pievou tùv ék0eouv tñç tioteoç èrtoimoov) ". Ce recours à la Bible elle-même
et non à l'autorité du Symbole de Nicée est justifié par le besoin de répondre aux
critiques des adversaires de la consubstantialité et de l'égalité d'honneur de
l'Esprit saint. En effet, ces adversaires récusent également la christologie du
concile de Nicée. Amphilochios fait appel à un passage de l'Évangile selon
Matthieu, XXVIII, 19 : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les
baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » S'appuyant sur cette
citation, il défend l'idée qu'on doit non seulement baptiser, mais encore instruire
de cette manière. Ce commandement divin récuse le sabellianisme par son
affirmation des trois hypostases, et fait taire les anoméens, les ariens et les
pneumatomaques par la manifestation des trois personnes et hypostases et par la
confession d'une seule nature et divinité. Se faisant un défenseur de la tradition
évangélique, Amphilochios souligne la contradiction de ses adversaires à compter
l'Esprit parmi les créatures tout en l'invoquant dans le baptême. Ce serait pour
lui se rendre coupable tout à la fois de polythéisme et d'athéisme ". Ne voulant
pas dépasser les limites d'une lettre, il pense que ses correspondants se satisferont
du début de son exposé, le reste se déduisant de lui-même. La lettre se termine
par une prière à ses destinataires de ne pas prêter le flanc aux attaques ennemies
en ne fournissant aucune autre occasion de discorde. Il faut sans doute comprendre
que certains prêtres ou évêques de Lycaonie, dont Amphilochios connaît les
combats en faveur de l'orthodoxie, ont d'une manière ou d'une autre commis
quelque faute mise à profit par leurs adversaires. Il conclut la lettre synodale par
un rappel de la nécessité de glorifier l'Esprit avec le Père et le Fils dans les
doxologies, car blasphémer contre l'Esprit est un péché impardonnable ". La
lettre synodale se termine donc par une défense de la théologie trinitaire de

"AMPHILOCHIos D'IcoNIUM, CEuvres, p. 219, l. 1-25.


" Ibid., p. 219, l. 26-p. 220, l. 45.
º Ibid., p. 220, l. 46-68.
" Ibid., p. 220, l. 69-p. 221, l. 91.

122
AMPHILOCHIOS 1

Basile. Dans le poème de Grégoire de Nazianze adressé à son ami Vitalianos, il


est possible de voir une allusion à une dévotion personnelle à la Trinité
d'Amphilochios et de Bosporios, peut-être l'évêque de Kolônéia (Cappadoce II),
« pour qui aussi la terrible affliction des maladies est domptée par des prières, la
vénération de la Trinité et des sacrifices » (oiç äpo xoù otuyepn voûoov
utoôö uvot'dvin eùxoîç te Tpu6ôoç te oeB6opott, koû 0uéeooi)".
A l'automne 376 voire en 377 plutôt qu'en 375, Basile entretient par une nouvelle
lettre Amphilochios de l'affaire concernant le « frère » Ailianos, sans doute un
clerc de l'Église d'Iconium (-» Ailianos)". Ce personnage est venu à Césarée
régler de lui-même une affaire dont le détail nous est inconnu, faute de renseigne
ments précis.Ailianos s'est également chargé d'amener une lettre d'Amphilochios
et de rapporter la réponse de Basile jusqu'à Iconium. Fatigué par son voyage
dans le Pont et par la maladie, Basile demande à être présent dans les prières de
son correspondant. Il requiert également de lui l'envoi en Lycie d'un homme de
confiance pour connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie
et étrangères à « la pensée asianique » (tò 'Aouovòv qppóvnuo), c'est-à-dire à la
doctrine des anti-nicéens (homéens et surtout homéousiens). Basile dresse une
liste de ces individus à visiter dont il faut d'abord vérifier l'orthodoxie et obtenir
la communion. Il s'agit d'évêques et de certains clercs des cités de Korydalla,
Limyra, Myra, Patara, Telmessos et Phellos. Basile précise que ces individus lui
ont été désignés (on ne sait par qui) et n'ont rien à craindre des hérétiques. Une
fois leur orthodoxie confirmée, Basile souhaite inviter l'un de ces clercs de Lycie.
Dans la conclusion de sa lettre, il écrit à propos du siège d'Amphilochios :
« l'Eglise d'Iconium qui nous esttrès chère » (thv to0euvototnvnuîv èKKMmoiov
tnv Ixoviou).Cette formule révèle l'importance qu'accorde Basile au métropolite
d'Iconium à la fois comme allié de sa politique religieuse, mais aussi comme
relais de cette dernière au sein du diocèse d'Asie.
Sans doute à la fin de 376 ou au début de 377, Basile envoie une troisième lettre
canonique à Amphilochios ". Fatigué par son voyage dans le Pont, Basile a
trouvé à son retour une lettre d'Amphilochios qui l'a beaucoup réconforté. Il lui
propose de le retrouver à l'Euphémiade. C'est un domaine de la famille d'Amphi
lochios situé entre Nysse et Nazianze, sans doute dans les environs de cette cité
ci ". Basile précise devoir se rendre à Nazianze car il vient d'apprendre la
démission de Grégoire, l'évêque du lieu. Rappelant de manière très allusive une
conversation avec Amphilochios au sujet d'une autre affaire, Basile mentionne le

" GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Poèmes, III, v. 243-244, PG, 37, col. 1497 ; cf. M.-M. HAUSER
MEURY, Prosopographie zu den Schriften Gregors von Nazianz, p. 179, s. v. « Vitalianus II ».
º BAsILE DE CÉsARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 217-218 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BAsILE
DE CÉsARÉE, op. cit., p. 217 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 17 ; B. GAIN, op. cit., p.398 ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 190,
n 58-59 ; R. PoUcHET, op. cit., p.410.
" BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVII, t. II, p. 208-217 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE
DE CÉsARÉE, op. cit., p. 208 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148 : 375 ;
ID. in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, op. cit., p. 398 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 3,
p. 188. n. 27 : R. PoUcHET, op. cit., p.410.
" Anth. Pal., VIII, 129, t. VI, p. 71-72 ; cf. W. RUGE, in RE, VI, 1, col. 1167, s. v. « Euphe
mias » : F. HILD et M. RESTLE, Kappadokien, p. 176, s. v. « Euphêmias » ; W.-D. HAU
scHILD. op. cit., 3, p. 188, n. 29.

123
AMPHILOCHIOS 1

cas d'un individu pressenti par les deux métropolites. Ayant appris la maladie de
cet individu jugé compétent par Amphilochios, Basile propose de choisir un autre
candidat parmi ceux qui ont chargé Basile et Amphilochios d'établir quelqu'un à
leur tête (eivot tòv ko0nyoûuevov). Basile rejette d'avance le choix de Maké
donios et reste ouvert à toutes les propositions. Il charge Amphilochios de former
ce néophyte en vue de ses nouvelles fonctions. D'après les commentateurs
modernes qui ont tenté de décrypter ces informations obscures, il s'agirait peut
être de la désignation par Basile et Amphilochios, sollicités par le clergé local, du
titulaire d'un des sièges placés sous l'autorité de Makédonios qui serait peut-être
évêque d'Isaura (—» Makédonios 2)". Le reste de la lettre est occupé par des
problèmes canoniques déjà abordés dans les deux lettres précédentes (rapt,
pénitence, morale sexuelle, mariage). D'un point de vue chronologique, il s'agit
probablement du dernier témoignage conservé de la correspondance de Basile
avec Amphilochios. Nous ne savons rien de leurs relations jusqu'à la mort de
Basile, le 1" janvier 377 ou 378 (et non 379 comme le veut la tradition) ".
IV La seconde partie de son épiscopat (380-post 394).
Placé comme il se doit à la tête de l'importante délégation des évêques de
Lycaonie, il occupe entre la 89° et la 98° place selon les listes de souscription aux
canons du concile de Constantinople, qui s'ouvre en mai 381 et se termine le
9 juillet ". De nombreuses sources attestent par ailleurs la présence d'Amphilo
chios parmi les principaux prélats ". La place importante tenue par Amphilochios
au sein de l'épiscopat du diocèse d'Asie est mise en relief par une loi des
empereurs Gratien, Valentinien I" et Théodose I" datée du 30 juillet 381. Elle
ordonne que toutes les Églises doivent être rendues aux évêques « qui confessent
que le Père, le Fils et l'Esprit saint sont d'une seule majesté et d'une seule vertu,
d'une même gloire, d'une seule splendeur » (qui unius maiestatis adque virtutis
patrem et filium et spiritum sanctum confitentur eiusdem gloriae, claritatis
unius). Les évêques de la province et du diocèse d'Asie doivent être dans la
communion d'Amphilochios et d'Optimos s'ils souhaitent être admis au sein de
l'Église catholique. Autrement, ils seront expulsés de leurs Églises comme
hérétiques *. On a noté, en mettant cette loi en parallèle avec un passage de
Sozomène º, que l'évêque d'Iconium fait partie d'un petit groupe d'évêques
autour de Théodose I" désignés comme représentants de l'orthodoxie et avec qui
doivent être en communion tous les évêques désireux d'être considérés comme

" B. GAIN, op. cit., p. 403-404 : W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 188, n. 31.
"P MARAvAL, REAug, 34, 1988, p.31 (377), contra J.-R. PoUcHET, RHE, 87, 1992, p. 17
(378).
º C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 92 : MANSI, III, col. 570 B, n° 93 ; MANsI, VI,
col. 1179, n° 98 : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 94 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p.347, n° 89 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n° 93.
º THÉODORET DE CYR, HE, V, 8, 4, p. 287, l. 23 ; Liber de Sectis, IV, 2, PG, 86, l,
col. 1219 D ; ANASTASE LE SINAITE, Hodègos, III, 2, p. 81, l. 27-28 ; Chronique de 724,
p. 117, l. 14 ; Vie d'Amphilochios, III, PG, 39, col. 17 C-20 A : THÉOPHANE, A. M. 5876,
p. 69, l. 18 : ZONARAs, XIII, 19, 3, t. III, p. 90, l. 13 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I,
p.312 D ; Chronique de Séert, PO, V, 2, p. 262 [150]-263 [151] ; Synaxaire arménien,
10 Sahmi (19 octobre), PO, XV, 3, p. 338 [402].
* CTh, XVI, 1, 3, p.834, l. 8.
º SozoMENE, HE, VII, 9, 6, p. 312, l. 15-23.

124
AMPHILOCHIOS 1

orthodoxes ".Enrevanche,onne peut suivre Socrate quiaffirme qu'Amphilochios


et Optimos ont obtenu « le patriarcat » du diocèse d'Asie º, à moins d'envisager
ce « patriarcat » comme une simple prééminence morale. En effet, de nombreuses
sources comptent alors Amphilochios et Optimos au rang des figures religieuses
les plus éminentes *. Une inscription sur mosaïque récemment découverte dans
labasilique Saint-Pauld'Antioche de Pisidie mentionne OptimosetAmphilochios.
Le texte est étrange : « était évêque des ariens Dèmophilos Grègorios, Optimos
brillait en Pisidie et Amphilochios à Iconium » (èttokórtet (sic) ôè tóôv 'Apuœvôv
Anuéq'uÀoç Tpmyópuoç, ôtéMourtev ôè "Orttuuoç èv IIuotôiq koû 'Auq)uMóxuoç èv
Ixoviq) ". Le fait de trouver sur une même inscription l'évêque de Constan
tinople désigné au passé comme arien et les évêques Optimos et Amphilochios
de confession nicéenne est très singulier. Dèmophilos est certes un contemporain
d'Optimos et d'Amphilochios puisqu'il a été ordonné en 370 à l'instigation de
Valens et destitué en 380 par Théodose I". Il faut peut-être supposer, d'après
l'emploi de l'imparfait, que cette mosaïque a été rédigée après la mort d'Optimos
datée entre 387 et 394.
En marge du concile de Constantinople, Grégoire de Nazianze établit son testa
ment le 31 mai 381. L'une de ses dispositions concerne au premier chef notre
personnage. Il est fait mention du domaine de Kanotala (situé environ 10 km au
sud de Nazianze º) dont le titre d'acquisition, selon la volonté de Grégoire, doit
être restitué à Amphilochios, car l'accord liant les deux parties a été rompu tandis
que Grégoire a récupéré le prix et transmis depuis longtemps la propriété de ce
bien º. Amphilochios souscrit au testament en 2° position, après Grégoire lui
même et avant Optimos ". La plupart des autres signataires sont des évêques de
la province de Lycaonie venus bien évidemment à Constantinople en compagnie
d'Amphilochios pour participer au concile.
Selon Théodoret de Cyr, peu après le retour en 391 à Constantinople de Théo
dose I" parti en Occident écraser l'usurpation de Maxime, se place un événement
important provoqué par Amphilochios, mais dont l'historicité est incertaine. Il se
trouve alors dans la capitale. Nicéphore Calliste fournit cette précision à propos
d'Amphilochios : « un des évêques qui séjournaient là, nullement rompu aux
affaires. d'ailleurs âgé et qui s'entendait aux questions divines » (évo ye övto
tov èrtuônuoûvtov ènttokórtoov, tpdyuoou uèv ñktoto èvtpußñ, rtpeoßûtnv ô'

* E. HERMAN, in A. GRILLMEIER et H. BACHT (éd.), Das Konzil von Chalkedon, II, p. 473.
* SocRATE, HE, V, 8, 16, p. 281, l. 6-7 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 13,9, p. 509, l. 29 ; MICHEL
LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 312 D ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 13, PG, 146, col. 781 D.
* THÉoDoRET DE CYR, HE, IV, 30, 3, p. 270, l. 8-11 ; THÉODORE LE LECTEUR, HT, III,
épitomé, 205, p. 73, l. 9 ; FACUNDUs, Pour la défense des Trois Chapitres, VIII, 7, 7,
p.255.l. 64 : Liber de Sectis, III,4, PG,86, 1, col. 1215 C ;JAcQUEs D'ÉDEssE, Chronique,
p.225 : Chronique de Zuqnin, a. 693, tr. I, p. 142, l. 10 ; THÉOPHANE, A. M. 5866, p. 61,
L 19 : PHoTIUs, Bibliothèque, 226 (Eulogios d'Alexandrie), t. IV, p. 109, l. 3 ; Ibid., 228
(Éphrem d'Antioche), t. IV, p. 118, l. 6 et p. 152, l. 13 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 9, tr. I,
p.322 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XI, 44, PG, 146, col. 726 C.
* M. TASLIALAN, in Müze, 7, 1996, p. 231 ; ID., in Actes du l" Congrès international sur
Antioche de Pisidie, p. 14.
* F. HILD et M. RESTLE, Kappadokien, p. 198, s. v. « Kanotala ».
º GRÉGoIRE DE NAzIANzE, Testament, PG, 37, col. 393 A ; éd. BEAUCAMP, p. 36, l. 78-81.
" Ibid., PG, 37, col. 393 C-D ; éd. BEAUCAMP, p. 38, l. 101-103.

125
AMPHILOCHIOS 1

öAMooç koi tepi tô 6eîo voûv ëxovto)". L'auteur suggère la présence dans la
capitale d'évêques venus quémander des faveurs à l'empereur Amphilochios
prie Théodose I" que les assemblées d'ariens soient expulsées des cités, mais
l'empereur rejette cette demande qu'il juge excessive. Il revient à nouveau au
palais et, voyant que Théodose siège avec Arcadius alors enfant, salue le père
mais non le fils. Théodose demande à Amphilochios de saluer Arcadius, mais
l'évêque déclare que l'honneur rendu à Théodose suffit. Fâché, ce dernier déclare
que manquer de respect à son fils équivaut à l'insulter lui-même. Prenant l'em
pereur aux mots, Amphilochios lui répond : « crois bien qu'aussi le Dieu de toute
chose éprouve du dégoût pour ceux qui blasphèment contre son Fils seulengendré,
et Il (les) déteste pour leur ingratitude envers leur sauveur et bienfaiteur »
(rtiotevoov ôù oûv xoù tòv tôv óÂov 0eòv toùç tôv oiòv oûtoû tòv uovoyevñ
BMœoqpnuoûvtoç BôeMûtteo0ou, xoù doç dxopiotouç Ttepi tòv oootñpo koù
eûepyétnv yeyevnuévouç uuoeîv). Comprenant alors ces actes et ces paroles,
Théodose décrète un édit interdisant les assemblées d'hérétiques *. De manière
étrange, Sozomène fournit presque les mêmes informations (placées avant le
concile de 381), mais ne précise pas le nom de l'ecclésiastique intervenu auprès
de Théodose, dépeint comme un prêtre âgé d'une cité obscure ". Comme l'ont
noté les chercheurs qui ont étudié sur cette question ", le récit de Théodoret
permet de dater de manière assez précise l'intervention d'Amphilochios.Arcadius
est élevé au rang d'Auguste en janvier383 º. Il n'existe aucune loi correspondant
à celle mentionnée par Théodoret. En revanche, deux lois, datées du 25 juillet et
du 3 décembre 383, organisent la répression contre les hérétiques et interdisent
leurs réunions ". Par conséquent, la rencontre entre l'évêque et l'empereur se
place entre janvier et juillet 383 et non en 392 suivant la chronologie induite par
le récit de Théodoret. La volonté d'Amphilochios d'impliquer l'empereur à cette
occasion et de le dresser contre les hérétiques révèle son impossibilité à remplir
par la simple persuasion la mission qui lui a été légalement confiée dans le
diocèse d'Asie depuis 381 ". L'entrevue avec Théodose I", en raison de son
caractère édifiant, trouve un large écho dès la fin de l'Antiquité et davantage
encore au Moyen-Age, dans les sources hagiographiques " et historiques ".
" NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 9, PG, 146, col. 772 A ; cf. H.-G. BECK, REB, 24, 1966,
p. 23-24.
* THÉODORET DE CYR, HE, V, 16, 1-5, p. 305, l. 12-p. 306, l. 8 : CAssIoDoRE, HE, IX, 25,
1-5, p. 534, l. 1-p. 535, l. 22.
º SozoMÈNE, HE, VII, 6,4-7, p. 307, l. 23-p. 308, l. 13.
"J. B. LIGHTFOoT, in DCB, 1, p. 106, s. v. « Amphilochius » ; K. HoLL, Amphilochius von
Ikonium, p. 28-30 ;G. BAREILLE, in DThC, I,2, col. 1122, s. v. « Amphilochius » ;G. ELDA
ROv, in BSS, I, col. 1 183, s. v. « Anfilochio ».
" PLRE, I, p. 99, s. v. « Arcadius 5 ».
* CTh, XVI, 5, 11-12, p.859-860.
" K. HoLL, op. cit., p. 30.
" Synaxaire de Constantinople, 18 octobre, col. 149-150, apparat critique, l. 48-54 ;
ibid., 23 novembre, 2, col. 249, l. 7-col. 250, l. 7 ; Vie d'Amphilochios, V, PG, 39,
col. 24 B-25 C ;SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Amphilochios, VII-VIII, PG, 116, col. 965 D
968 C ; Ménologe de Basile II, 19 octobre, PG, 1 17, col. l 16 B-C ; Synaxaire arménien,
10 Sahmi (19 octobre), PO, XV, 3, p.338 [402]-339 [403].
"JEAN DE NIKIoU, LXXXIII, titre, p. 232 ; ibid., LXXXIII, 6-12, p. 326-327 ; GEoRGEs LE

126
AMPHILOCHIOS 1

La lutte que mène Amphilochios contre les mouvements hérétiques prend ensuite
pour cible les messaliens appelés aussi euchites ou adelphiens, du nom de leur
principal dirigeant. Il s'agit d'une secte chrétienne qui pratique un ascétisme
sévère. Suivant l'Histoire ecclésiastique de Théodoret de Cyr, l'évêque Lètôïos
de Mélitène (Arménie II), se rendant compte de la présence de nombreux mona
stères messaliens, décide d'en expulser les occupants et de brûler les bâtiments ".
De la même manière, Amphilochios, ayant découvert l'arrivée de messaliens, les
expulse de son diocèse ". L'évêque Flavianos d'Antioche apprend également
1'existence de messaliens dans la cité d'Édesse (Osrhoène). Il y envoie un groupe
de moines qui ramène à Antioche les hérétiques pour les juger. Au cours de son
interrogatoire Adelphios, trompé par Flavianos, dévoile toute sa doctrine, en
particulier l'absence de toute valeur accordée au baptême. Les messaliens sont
alors expulsés de Syrie et se réfugient en Pamphylie où ils répandent leur
doctrine º. Dans un autre ouvrage de Théodoret, son Abrégé des fables héréti
ques, l'histoire du messalianisme est également reconstituée, bien que dans un
ordre chronologique légèrement différent. Il mentionne d'abord l'interrogatoire
d' Adelphios par Flavianos, puis les lettres de Lètôïos contre les messaliens, enfin
il mentionne notre personnage. Il écrit : « Amphilochios, le meilleur de tous, qui
dirigeait l'Église d'Iconium, confondit de manière très exacte l'hérésie, en insé
rant dans les procès-verbaux enregistrés par lui leurs déclarations qui montraient
à l'évidence l'écart de doctrine » (ô ôè Itovtoov öptotoç 'AuqpuMóxuoç, ô toû
Ixoviou tnv èxxXmoiov i6ûvoç, dkpupéotepov tnv oïpeouv èotnÀiteuoe, toîç
Urt èxeivou rtpox0eîouv ûntouvrîuoouv èvte0eukô)ç oûtóôv tàç poovog, èvopyôç
ôn2.ooooç toû ôóyuotoç tnv ôtoqpopov) ". Des collections d'actes réunies
contre les messaliens sont aussi attribuées par Timothéos de Constantinople à
Cyrille d'Alexandrie, Flavianos et Théodotos d'Antioche, Lètôïos et Amphilo
chios ". Dans d'autres sources, la succession des événements est différente :
elles mentionnent Amphilochios et Lètôïos avant Flavianos º. Enfin, Photius a
lu les actes d'un synode qui a rassemblé vingt-cinq évêques à Sidè, en Pamphylie,
sous la présidence d'Amphilochios. L'objet de cette réunion, par ailleurs incon
nue, est l'hérésie des messaliens, appelés aussi euchites ou adelphiens. Après
leur condamnation, une lettre synodale est envoyée à Flavianos qui organise à
son tour le procès des messaliens ". Ce synode mérite quelques commentaires.

MoNE. IX. 8, éd. DE BooR, II, p. 576, l. 3-21 ; IV, 99, PG, 110, col. 708A-B ; ZONARAs,
XIII. 19. 10-14, t. III, p. 91, l. 10-p. 92, l. 7 ;CEDRENUs, I, p. 555, l. 15-p. 556, l. 6 ; MICHEL
LE SYRIEN, VII, 9, tr. I, p. 323 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 9, PG, 146, col. 772 A-D.
" THÉoDoRET DE CYR, HE, IV, 11, 3, p. 230, l. 3-6 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 11, 8, p. 403,
L 46-49.
" THÉoDoRET DE CYR, HE, IV, 11, 4, p. 230, l. 6-10 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 11, 9, p.403,
L 50-52 , JEAN DAMASCENE, Livre des hérésies, 80, PG, 94, col. 736 C ; éd. KoTTER, p. 47,
1. 120.
* THEoDoRET DE CYR, HE, IV, 11, 5-8, p. 230, l. 10-p. 231, l. 20 ; CAssIoDoRE, HE, VII,
11. 10-13.p. 403, l. 52-p. 404, l. 88.
" THÉoDoRET DE CYR, Abrégé des fables hérétiques, IV, 11, PG, 83, col. 429 B-432 C.
" TIMoTHÉos DE CoNsTANTINOPLE, Sur la réception des hérétiques, PG, 86, 1, col. 48 A.
" THEoDoRE LE LECTEUR, HT, III, épitomé, 192, p. 71, l. 5-10 ; THÉOPHANE, A. M. 5868,
p. 63, L. 14-20 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 7, tr. I, p. 300 A.
" PHoTIUs. Bibliothèque, 52 (Synode de Sidè), t. I, p. 36, l. 1-p. 37, l. 15.

127
AMPHILOCHIOS 1

D'une part, le fait qu'il soit organisé à Sidè, donc à l'extérieur de la province de
Lycaonie, et que la direction en revienne à Amphilochios, témoignent du rayonne
ment moral et religieux de ce métropolite au-delà des limites de sa seule province.
Cette position singulière a été sanctionnée, comme nous l'avons vu, par la loi du
30 juillet 381. D'autre part, on a estimé que le nombre des évêques présents au
synode de Sidè dépassait les effectifs de la province de Pamphylie et impliquait
la venue d'évêques de la province de Lycaonie qui aurait été également touchée
par le messalianisme ". Si la présence de messaliens en Lycaonie est attestée par
le témoignage de Théodoret, il existe en revanche plus de vingt-cinq sièges
épiscopaux dans la province ecclésiastique de Pamphylie aux Ivº-v° siècles.
L'assemblée de Sidè serait alors un simple synode provincial. La date de ce
synode est habituellement placée en l'an 383, c'est-à-dire à la suite de la lé
gislation impériale anti-hérétique ". Toutefois, une récente étude consacrée à
l'histoire du messalianisme a reconstitué de manière plus assurée la succession
des événéments. Le procès des messaliens à Antioche, leur condamnation par
l'évêque Flavianos et leur translation de Syrie en Pamphylie doivent se placer
avant le synode de Sidè et leur condamnation prononcée par Amphilochios et les
vingt-cinq évêques réunis autour de lui. En revanche, il n'est pas possible de
replacer précisément l'action de l'évêque Lètôïos dans une chronologie même
relative, bien qu'elle soit liée au procès d'Antioche. Pour le synode de Sidè, en
recourant à des témoignages indirects, on a proposé une date postérieure à 394,
voire autour de 400, mais il s'agirait d'une hypothèse reposant sur des arguments
erronés. Le synode de Sidè, postérieur à la condamnation d'Antioche, doit sans
doute se placer après la législation anti-hérétique des années 381-383 ".
Après avoir démissionné de ses fonctions d'évêque de la capitale, Grégoire de
Nazianze revient en Cappadoce. Victime d'une maladie manifestement sérieuse,
il écrit à son cousin pour le remercier des innombrables lettres envoyées dans un
but d'élévation spirituelle (Itpòç èTtiyvooouv). Grégoire lui demande de prier et
d'intercéderen sa faveur chaque fois qu'il communie. Il qualifie son correspondant
de « très pieux » (ô 0eooeBéotote), une mention unique dans tous les écrits de
Grégoire ". D'après son éditeur, la lettre se place à la fin de l'été ou à l'automne
382. Dans une autre missive toujours adressée à Amphilochios, Grégoire révèle
la venue de son cousin à Parnassos (Cappadoce II) à la suite d'une invitation.
Dans cette cité, il a réfuté la calomnie lancée contre un évêque très honorable et
très révérend dont Amphilochios et Grégoire partagent la doctrine. Amphilochios
aurait fait la démonstration de l'inanité des accusations. Grégoire l'invite à faire
un plus long voyage, à venir témoigner et à arbitrer face aux contestataires avec
d'autres évêques. Grégoire conclut en adressant ses salutations ainsi que celles
des personnes qui l'entourent à Amphilochios et « aux frères avec toi » (tùv oùv
ooï dôe).qpótnto) ". La lettre est datée par son éditeur entre la fin de 383 et le
début de 384. Elle a pour objet la défense de l'évêque Bosporios de Kolônéia

" K. HoLL, Amphilochius von Ikonium, p. 34.


" J. B. LIGHTFooT, in DCB, 1, p. 106, s. v. « Amphilochius » ; K. HoLL, op. cit., p. 35-38 ;
G. ELDAROv, in BSS, I, col. 1 182, s. v. « Anfilochio ».
" K. FITsCHEN, Messalianismus und Antimessalianismus, p. 30-35.
" GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Lettres, CLXXI, t. II, p. 60-61 ; cf. M.-M. HAUsER-MEURY,
op. cit., p. 187, s. v. « 8eooeBéototoç ».
" Ibid., CLXXXIV, t. II, p. 74-75.

128
AMPHILOCHIOS 1

(Cappadoce II), accusé à tort d'hétérodoxie. Si nous comprenons bien, après être
venu à Parnassos faire la preuve de l'innocence de Bosporios, Amphilochios est
convié à venir (sans doute à Césarée de Cappadoce), en accord avec ses évêques
suffragants, rendre un arbitrage entre les évêques cappadociens divisés sur la
question de l'appartenance juridictionnelle du siège de Kolônéia. Le problème
tourne autour de la délimitation des ressorts entre la Cappadoce I (métropole
Césarée) et la récente province de Cappadoce II (métropole Tyane). On ne sait
pas si Amphilochios est intervenu directement ou non. Dans l'affirmative, cela
ne semble toutefois pas avoir réglé la querelle puisque Grégoire a été contraint de
faire appel à Nektarios de Constantinople pour que la question ne soit pas tranchée
par des juges civils º. L'affaire trouve sa solution par une constitution impériale
promulguée le 4 février 384 qui reconnaît aux clercs le privilège de ne relever
que des tribunaux ecclésiastiques ".
La fréquentation d'Olympias, une aristocrate résidant à Constantinople, révèle
les séjours fréquents d'Amphilochios dans la capitale. Palladios, l'auteur ano
nyme de la Vie d'Olympias, et Georges d'Alexandrie énumèrent les évêques qui
bénéficient des largesses en terre et en argent de cette riche bienfaitrice. On
compte Amphilochios, Optimos, Grégoire de Nysse (Cappadoce I), Pétros de
Sébastée (Arménie I) et Épiphanios de Salamine (Chypre). D'après ces sources,
Optimos meurt à Constantinople et Olympias elle-même lui ferme les yeux ".
Cette mort se place entre 387 et394. Olympias est liée de longue date à l'entourage
d'Amphilochios. On sait par Grégoire de Nazianze que le père d'Olympias,
Séleukos, a confié l'éducation de sa fille à Théodosia, la sœur de l'évêque d'Ico
nium. Elle est qualifiée de « Chiron féminin » (0mÂutépnXetpoviç) º. Théodo
sia fait sans doute partie « d'un cercle de femmes pieuses, riches et influentes, le
même peut-être qui accueille et patronne Grégoire et qui plus tard soutiendra
Jean Chrysostome » º. C'est sans doute elle qui héberge Grégoire lors de sa
venue comme évêque de la capitale fin 378 ou début 379 ". On ignore en
revanche quel crédit accorder à Grégoire lorsqu'il affirme à propos d'Amphilo
chios « qu'[il a] conduit à Dieu avec la pure Thècle, un ange retentissant de
vérité. un objet de ma fierté » (tòv érteuvo Oeſp, OékÄn ye oùv dyvñ, "AyyeMov
dtpexing ëpunxéo, kôôoç èpieio) *. Faut-il interpréter ces vers comme l'indice
d'une dévotion personnelle d'Amphilochios à sainte Thècle ? Nous ne savons
pas. On a voulu y voir l'indice d'une intervention de Grégoire dans l'abandon par
Amphilochios de toute activité mondaine et sa retraite à Ozizala vers 369 ou
370 ". Les deux passages sont extraits de l'épithalame composé par Grégoire
pour Olympias lors de ses noces fin 384 (et non en 386) avec Nébridios, préfet

* GRÉGoIRE DE NAzIANzE, Lettres, CLXXXV, t. II, p. 75-76.


" Const. Sirm., 3, p.909-910 ; cf. J. HAIIAR, Le synode permanent, p. 58-59.
* PALLADios, Dialogue, XVII, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 110, l. 8-14 ; éd. MALINGREY et
LECLERcQ. p.348, l. 195-201 ; Vie d'Olympias, XIV, p. 436, l. 9-p. 438, l. 21 ; GEORGEs
D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 50, p. 222-223.
* GREGoiRE DE NAzIANzE, Poèmes, VI, v. 99, PG, 37, col. 1549.
" J. BERNARDI, La prédication des Pères cappadociens, p. 164.
° ID. VigChr. 38, 1984, p.354.
"GREGoIRE DE NAzIANzE, Poèmes, VI, v. 102-103, PG, 37, col. 1550.
"J. B. LIGHTFooT, in DCB, 1, p. 105, s. v. « Amphilochius » ; K. HoLL, Amphilochius von
Ikonium. p. 10-11.

129
AMPHILOCHIOS 1

de Constantinople ". On a supposé qu'Amphilochios assista à ce mariage


d'après un passage de Grégoire indiquant la présence d'évêques lors de la céré
monie (topñv èrtuokórtoov óuuMoç) ".
En 394, après la dédicace de la basilique des Saints-Apôtres édifiée près de
Chalcédoine par le préfet du prétoire Roufinos (d'où son nom de Roufinianai), se
tient un synode rassemblant trente-sept évêques parmi lesquels Théophilos
d'Alexandrie, Nektarios de Constantinople, Flavianos d'Antioche, Gélasios de
Césarée (Palestine I), Grégoire de Nysse et Amphilochios. Le but est de mettre
un terme au schisme qui déchirait le siège de Bostra (Arabie) depuis la déposition
contestée de l'évêque Bagadios au profit d'Agapios ". Le synode se déroule
dans le baptistère de Sainte-Sophie, le 29 septembre (du moins la séance qui
nous est connue)". D'après la liste de présence insérée au début du procès
verbal, Amphilochios occupe la septième position ". Cette place privilégiée se
justifie à la fois par le statut métropolitain du siège d'Iconium, mais aussi par la
stature morale et religieuse de son titulaire sanctionnée officiellement par la loi
de 381. Il est néanmoins mentionné après Grégoire de Nysse, ce qui est étrange
car Nysse est un simple évêché. Là aussi, la dimension personnelle du titulaire de
ce siège explique cette position singulière.Amphilochios et Grégoire de Nysse se
connaissent par ailleurs, comme l'atteste sa lettre adressée à Amphilochios et lui
demandant l'envoi d'ouvriers pour la construction d'un martyrium à Nysse ".
C'est sans doute la deuxième lettre sur ce sujet car le début laisse entendre que le
correspondant connaît le projet. Grégoire décrit le martyrium de manière très
détaillée pour permettre à son correspondant d'évaluer le nombre de maçons
nécessaires à la réalisation des travaux. Notons qu'il existait du temps de César
Baronius, cardinal de 1596 à 1607 et historien de l'Église, une autre lettre de
Grégoire de Nysse adressée à Amphilochios et aujourd'hui perdue ".
Nous ignorons la date de disparition d'Amphilochios. Les différents chercheurs
qui ont étudié la question considèrent généralement l'absence de l'évêque d'Ico
nium durant le procès et la déposition de Jean Chrysostome comme preuve d'une
mort antérieure à 401-403. Remarquons seulement que dans une lettre datée de
397 ou 398 et adressée à l'orateur Magnus ", Jérôme parle au passé des Cappado
ciens Basile, Grégoire (de Nazianze) et Amphilochios qui ont à ce point rempli
leurs ouvrages de doctrines et de sentences des philosophes qu'il ne sait plus si
l'on doit les admirer pour leur érudition profane ou leur science des Écritures".
Amphilochios est fêté le 18 octobre, le 22 novembre, le 23 novembre et le 12 dé

" PLRE, I, p. 620, s. v. « Nebridius 2 » ; date corrigée par R. DELMAIRE, Les responsables
des finances impériales au Bas-Empire (rv-vr s.), p. 89-92.
" GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Lettres, CXCIII, 1, t. II, p. 84, l. 3 ; cf. K. HoLL, op. cit., p.40.
" PÉLAGE I", Défense des Trois Chapitres, II, p. 9, l. 8-27 ; cf. E. HoNIGMANN, Trois
mémoires posthumes, p. 12, n° 4 [ ] et p. 37.
" C.-J. HEFELE et H. LECLERCQ, Histoire des conciles, II, l, p. 97-98, n. 7 ; E. GERLAND et
V. LAURENT, Corpus Notitiarum episcopatuum, I, p. 3 ; E. HoNIGMANN, op. cit., p. 21-26.
" MANsI, III, col. 851 C : Sententiae synodales et sanctiones pontificiae, PG, 119,
col. 821 C : cf. E. GERLAND et V. LAURENT, op. cit., I, p. 5, n° 7 ; ibid., p. 8, n° l l.
" GRÉGOIRE DE NYssE, Lettres, XXV, éd. MARAvAL, p. 288-300.
" K. HoLL, op. cit., p.40.
" PLRE, I, p.535, s. v. « Magnus 10 ».
" JÉROME, Lettres, LXX, 4, éd. HILBERG, p. 706, l. 15-p. 707, l. 3.

130
AMPHILOCHIOS 1

cembre selon les manuscrits du synaxaire de l'Église de Constantinople ". Le


23 novembre est la date de la version principale. Elle est reprise dans les sources
occidentales ". Ce flottement chronologique se retrouve dans le calendrier
palestino-géorgien où Amphilochios est commémoré le 22 novembre, le 10 et le
ll décembre ". Dans d'autres sources orientales, on trouve le 19 octobre (date
également retenue par le ménologe de Basile II º) et le 12 décembre ".
V. L'œuvre d'Amphilochios.
L'objet de ce dernier chapitre n'est pas d'étudier en détail chacun des écrits
conservés de l'évêque d'Iconium, mais d'offrir un rapide aperçu de la variété de
sa production ". Nous avons vu qu'outre sa correspondance avec les différents
Pères cappadociens, est perdu son hypothétique traité Sur le Saint-Esprit connu
par Jérôme. Dans cette optique de lutte anti-hérétique est composée vers 377-378
la lettre synodale défendant la doctrine de l'Esprit saint et attaquant tous ses
contradicteurs ariens, anoméens et pneumatomaques ". Un troisième ouvrage
mérite quelques commentaires. Il s'agit d'un traité polémique conservé dans un
seul manuscrit de la bibliothèque de l'Escorial dont le début et la fin ont disparu.
Les auteurs modernes l'ont intitulé Contre la fausse ascèse ou Contre les héré
tiques ". Le premier éditeur de ce traité en a attribué avec vraisemblance la
paternité à Amphilochios d'Iconium ". Il appuie son identification sur un
passage où l'on lit : « cela se produisit également dans notre cité lorsque le saint.
apôtre Paul était dans la maison d'Onèsiphoros » (ô yéyove koi èti tñç muetépoç
tó).coç yevouévou toû dryiou drtootó\ou IloÛMou èv tſô oïkqp 'Ovnouqpópou) ".
Or cette indication désigne sans équivoque la cité d'Iconium. Le traité anonyme
a été mis en relation avec de courts fragments d'un ouvrage d'Amphilochios
intitulé Sur les écrits d'autres prétendus en usage chez les hérétiques (Ilepi tôv
veuôertuYpdqpov tôv topà oipetukoîç) connu par un passage du concile de
Nicée II (787) ". On a conclu à la probable appartenance de ces fragments au
traité d'Amphilochios Contre la fausse ascèse en raison d'expressions communes
et d'un recours à l'ironie caractéristique de l'évêque d'Iconium. On a enfin

"Synaxaire de Constantinople, 18 octobre, p. 149-150, apparat critique, l. 41,42,45, 54,


55 : ibid. col. 151-152, apparat critique, l. 32 ; ibid., 25 novembre, col. 253, l. 50 ; ibid.,
22 novembre, col. 243-244, apparat critique, l. 58 ; ibid., 23 novembre, 2, col. 248, l. 18
19: cf. K. DoUKAKIs, Méyaç Xvvočaptotriç, 23 novembre, t. XI, p.487 ; Synaxaire de
Constantinople, 12 décembre, col. 303-304, apparat critique, l. 45,46,58 ; ibid., col. 305
306, apparat critique, l. 40.
" Martyrologe romain, 23 novembre, p. 540, 5.
" Calendrier palestino-géorgien, 22 novembre, p. 105 ; ibid., 10 décembre, p. 109 ;
ibid. 11 décembre, p. 109.
º Ménologe de Basile II, 19 octobre, PG, 117, col. 116 B.
| Synaxaire arménien, 10 Sahmi (19 octobre), PO, XV, 3, p. 337 [401] : Ménée géorgien,
12 décembre, p.36.
* H. R. DRoBNER, ThGl, 77, 1987, p. 14-35 et 179-196.
" AMPHILocHios D'IcoNIUM, CEuvres (CPG Suppl. 3243), p. 219-221.
" Ibid. (CPG Suppl. 3242), p. 185-214.
" G. FICKER, Amphilochiana, I, p. 135-136
"AMPHILocHios D'IcoNIUM, op. cit., 18, p. 202, I. 674-676.
"MANsI. XIII, col. 176A-C ; PG, 39, col. 116 D-117 A ;AMPHILoCHIos D'IcoNIUM, op. cit.
(CPG Suppl. 3245, 18), fragmentum X, p. 235-236.

131
AMPHILOCHIOS 1

remarqué que le traité Contre la fausse ascèse vise deux sectes, les encratites et
les apotactites, mentionnées dans deux lettres canoniques (les lettres 188 et 199
des années 374-376) envoyées par Basile à la demande d'Amphilochios ". On a
émis l'hypothèse que les partisans de l'évêque Eustathios de Sébastée étaient
dénoncés également dans le traité ".
On compte neuf homélies conservées en grec dans leur intégralité ou presque,
certaines prononcées lors de grandes fêtes liturgiques (Nativité, Présentation,
Samedi saint, Pâques), et prenant pour sujet des passages ou des récits tirés des
Évangiles, plus rarement de l'AncienTestament *. Une dernière homélie, consa
crée au patriarche Abraham, existe en traduction copte uniquement ". D'autres
écrits nous sont connus grâce aux fragments réunis avec soin par l'éditeur de
l'ensemble des œuvres conservées. Nous pouvons citer en particulier un discours
sur le Fils et une exégèse de la citation de Jean, 14, 28 « le Père est plus grand
que moi » ", qui témoignent de l'activité d'Amphilochios dans les querelles
christologiques impliquant les eunomiens hostiles à la consubstantialité du Fils
avec le Père. Outre les discours et les homélies, il nous est parvenu seulement en
traduction syriaque un exposé dogmatique ou Symbole extrait d'une collection
patristique anti-hérétique, appelée aussi Florilège anonyme d'Édesse, et offerte à
un monastère monophysite en 562. On a suggéré que cette profession de foi, qui
défend la consusbstantialité et l'égalité des trois Personnes de la Trinité, en
particulier de l'Esprit saint, et reprend la foinicéenne, serait un travail préparatoire
au concile de Constantinople et daterait par conséquent de 380 environ *.
Parmi les œuvres conservées, les Iambes à Séleukos occupent une place particuliè
re par leur forme métrique et leur contenu didactique. Longtemps ils ont été
attribués parerreur à Grégoire de Nazianze en raison de leur nature et se retrouvent
ainsi dans l'un des volumes de la Patrologia Graeca consacrés à Grégoire ". Or
les manuscrits attribuent bien ces iambes à Amphilochios. Cela est corroboré par
le témoignage de Cosmas Indicopleustès, un écrivain nestorien du milieu du
vi° siècle ". Ce poème en trimètres iambiques est dédié à Séleukos º, neveu
d'Olympias qu'Amphilochios avait l'habitude de fréquenter à Constantinople
comme nous le savons. L'évêque d'Iconium prodigue au jeune Séleukos des
conseils pour mener une vie pieuse et suivre des études supérieures sans offrir
pour autant un programme scolaire. On a noté que l'un des principaux intérêts de
ce poème est de se terminer par une longue liste des textes de l'Ancien et du
Nouveau Testament jugés authentiques (vers 251-319) ". Cette dernière partie

" G. FICKER, Amphilochiana, I, p. 137-169.


" C. BoNIs, GOTR, 9, 1963, p. 88-90.
* AMPHILOCHIos D'IcoNIUM, CEuvres (CPG Suppl. 3231-3235, 3237-3239, 3249), p. 1
179.
" Ibid. (CPG Suppl. 3240), p. 274-307.
" Ibid., fragmenta I-II (CPG Suppl. 3245, 1-2), p. 227-230.
" Ibid. (CPG Suppl. 3244), p. 314-319 ; cf. R. ABRAMovsKI, ZNW, 29, 1930, p. 134 ;
C. DATEMA, introduction à AMPHILOCHIOs D'ICONIUM, CEuvres, p. 311-313.
º PG, 37, col. 1577-1600.
" CosMAs INDICoPLEUsTÈs, Topographie chrétienne, VII, 68, t. III, p. 129, l. 8.
" PLRE, I, p.819, s. v. « Seleucus 2 ».
" J. B. LIGHTFooT, in DCB, 1, p. 106, s. v. « Amphilochius ».

132
AMPHILOCHIOS 1

est passée dans les collections canoniques de l'Église orthodoxe ". D'après
l'éditeur moderne et traducteur des Iambes à Séleukos, cet ouvrage révèle une
forte influence de Basile et de son célèbre traité d'éducation de la jeunesse non
seulement sur le fond mais encore sur la forme dans les parties concernant la
littérature et la fréquentation des spectacles publics. Amphilochios serait égale
ment dans la dépendance littéraire des catéchèses de Cyrille de Jérusalem qui
participa au concile de Constantinople en 381 et qu'Amphilochios rencontra
peut-être à cette occasion ". Quant au choix de la forme métrique, il s'expliquerait
à la lumière du modèle fourni par Grégoire de Nazianze, par la conviction de
l'avantage du vers sur la prose pour instruire les jeunes gens sur des sujets
difficiles. La forme métrique permettrait aussi de rivaliser avec la poésie païenne
en se référant aux auteurs classiques ".
On peut noter enfin parmi les œuvres faussement attribuées à Amphilochios, une
lettre à Séleukos dont l'inauthenticité a fait l'objet de nombreuses discussions ",
un éloge de Basile de Césarée " et une Vie du même qui circulait en grec mais
aussi en traduction latine et arménienne ". Il s'agit d'une compilation tardive.
Comme on l'a justement écrit, « la Trinité, la divinité et la consubstantialité du
FilsetduSaint-Espritconstituèrentles points principaux desonenseignement » ".
Toutefois, les jugements portés sur l'œuvre d'Amphilochios d'un point de vue
théologique tendent à lui dénier le statut de « quatrième Père cappadocien », tout
en lui reconnaissant un talent littéraire et un goût marqué pour la polémique et
plus encore, pour l'édification, appuyés sur une solide culture rhétorique. En
revanche, les questions spéculatives, la mystique et les connaissances théoriques
semblent être restées au-delà de son horizon, sans doute par manque de formation
et d'intérêt philosophiques ". Le goût d'Amphilochios pour la belle langue,
reflet de sa bonne éducation, est souligné par le poète Georges de Pisidie dans les
années 620 : « Introduisant les initiés aux paroles inspirées de Dieu, tu as regorgé
d'agrément dans ton discours » ('Qç uuotoyoyòç tôv 0eortveûotoov Móyov tò
teprtvov eûrtópnooç èv t© oqp Móyq) ".

* ZoNARAs. In Can. XXVII Conc. Carth., PG, 138, col. 121 C ; cf. O. BARDENHEwER,
Geschichte der altkirchlichen Literatur, III, p. 224.
" E. OBERG, JAC, 16, 1973, p. 68-69.
º Ibid. p. 73-74.
" C. DATEMA, introduction à AMPHILoCHIos D'ICONIUM, CEuvres, p. XXIV-XXV ; cf.
PHoTIUs. Bibliothèque, 229 (Éphrem d'Antioche), t. IV, p. 149, l. 29 : ibid., p. 169, l. 9
p 170. l. 16.
" Ps.-AMPHILoCHIos D'ICONIUM, Éloge de Basile de Césarée (CPG II, 3252 ; BHG et BHG
Nov. Auct. 260z).
* HINCMAR DE REIMs, Vie de Rémi, 15, p. 299, l. 8 ; Synaxaire arménien, 24 Kalotz
(1" janvier), PO, XVIII, 1, p. 150[836] inter alia ; cf. Ps.-AMPHILoCHios D'IcoNIUM, Vie de
Basile de Césarée (CPG II, 3253 ; BHG et BHG Nov. Auct. 246 y-z, 247-260 ; BHL et
BHL Nov. Suppl. 1022-1024) ; cf. AASS, Juin, II, p.938-956.
" G. BAREILLE, dans DThC, I, 2, col. 1123, s. v. « Amphilochius ».
" K. HoLL, Amphilochius von Ikonium, p. 111-114 et 237 ; O. BARDENHEwER, Geschichte
der altkirchlichen Literatur, III, p. 225-227 ; C. DATEMA, introduction à AMPHILOCHIos
D'IcoNIUM, CEuvres, p. XVII-XXX.
" GEoRGEs DE PisIDIE, Épigrammes, XCIII, p. 64.

133
AMPHILOCHIOS 2

AMPHILOCHIOS 2, évêque de Sidè (Pamphylie de Sidè) ante 426-post 458

I. Le problème messalien jusqu'en 431.


Amphilochios et les autres évêques de Pamphylie reçoivent une lettre d'Attikos,
évêque de Constantinople de 406 à 425, leur enjoignant de chasser les messaliens
de partout. Après son élection (28 février 426), Sisinnios de Constantinople
envoie une lettre avecThéodotos d'Antioche à Vérinianos de Pergè,Amphilochios
et à tous les évêques de Pamphylie (—» Vérinianos). Dans cette lettre synodale,
l'évêque Néôn, dont le siège n'est pas mentionné, proclame que toute personne
soupçonnée d'être tombée, en paroles ou en actes, dans l'erreur messalienne, ne
peut plus conserver sa fonction, même si elle promet de se repentir. Tout individu
qui les aiderait, qu'il soit évêque ou non, encourt la même sanction ". Ces lettres
révèlent que la région de Pamphylie demeure à cette époque un foyer très actif de
messalianisme. Le synode de Sidè, présidé par Amphilochios d'Iconium (—» Am
philochios 1), n'a pas réglé de manière définitive ce problème *. Pour preuve,
une loi des empereurs Théodose II et Valentinien III du 30 mai 428 interdit à une
quinzaine de groupes hérétiques, dont les messaliens, de se réunir et de prier sur
le sol romain *. En 430 ou 431, Cyrille d'Alexandrie adresse une courte lettre à
Amphilochios lui recommandant de faire preuve de pragmatisme (oikovouio) à
l'égard des anciens messaliens qui souhaitent réintégrer l'Église ". Il leur suffit
pour cela d'anathématiser leur hérésie. Cyrille juge inutile d'être trop minutieux
dans l'examen des repentis en leur soumettant des extraits tirés de leurs livres,
car ce sont des gens ordinaires. De même, il ne lui paraît pas nécessaire qu'ils
anathématisent certains « noms » (ôvóuoto), sans doute ceux des hérésiarques s,
Cyrille conclut sa lettre en demandant à nouveau d'user de pragmatisme plutôt
que de rigueur (tò dkpußég). Tous les conseils donnés par Cyrille sont géné
ralement compris comme une tentative pour modérer Amphilochios ". Celui-ci
aurait posé des conditions jugées excessives à la réconciliation des messaliens
repentis. Mais une nouvelle interprétation a été récemment proposée '. En
interrogeant les anciens messaliens sur leurs dirigeants et le contenu de leur
doctrine, Amphilochios se serait montré indulgent. En effet, il leur aurait permis
de s'exprimer trop librement. Cyrille préfère que les repentis se limitent à une
seule formule d'anathème. Mais conscient que ses propos pourraient être mal
compris, il se défend à la fin de sa lettre de vouloir faire plaisir à certains. A
l'instar d'Attikos, Sisinnios et Théodotos, Cyrille aurait prêché la fermeté auprès
d'Amphilochios.
II. Le concile d'Éphèse en 431.
Au concile d'Ephèse, les évêques pamphyliens se divisent selon leur province.
Vérinianos et quatre de ses suffragants de Pamphylie de Pergè apparaissent sur la
liste des 68 évêques ou représentants d'évêques qui adressent une lettre de

" PHoTIUs, Bibliothèque, 52 (Synode de Sidè), t. I, p. 38, l. 3-p. 39, l. 2.


* K. FrTsCHEN, Messalianismus und Antimessalianismus, p. 36 et 40-41.
* CTh, XVI, 5, 65, 2, p.878, l. 18.
* CYRILLE D'ALExANDRIE, Lettres, LXXXII, PG, 77, col. 376A-B ; Codex Vaticanus
gr 1431, p. 20, l. 9-23.
* G. FICKER, Amphilochiana, I, p. 261.
" Ibid., p. 260-262.
' K. FITSCHEN, op. cit., p. 44.

134
AMPHILOCHIOS 2

protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille et à Juvénal de Jérusalem*.


Ces évêques critiquent la convocation unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse
pour le 22 juin sans attendre les légats ni les évêques orientaux.A leurs côtés se
trouve également un évêque de Pamphylie de Sidè, Paulos d'Orymna (—» Pau
los 8). En revanche,Amphilochios apparaît en 19 position sur la liste de présence
lors de la séance d'ouverture du concile cyrillien d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Il est
accompagné de neuf évêques de Pamphylie de Sidè. Comme E. Schwartz l'avait
déjà noté, pour la première fois Sidè et Pergè sont désignées comme métropoles.
Cette dénomination est originale car la province de Pamphylie est divisée sur le
plan ecclésiastique mais non sur le plan administratif". Pergè reste la métropole
civile de Pamphylie. Mais Pergè et Sidè jouissent avant le concile d'Ephèse
d'une place éminente parmi les évêchés de Pamphylie comme la lettre de
Sisinnios de Constantinople et Théodotos d'Antioche le révèle en 426 ou 427.
D'après Photius, ce document est adressé à Vérinianos de Pergè, Amphilochios
de Sidè et aux autres évêques de Pamphylie. La position de Vérinianos avant
celle d'Amphilochios s'explique sans doute par le statut plus élevé de Pergè,
métropole à double titre.Au concile d'Éphèse, Amphilochios est invité à se
prononcer sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius. Il est le 12° à donner son avis et estime que
cette lettre est bien conforme à la foi de Nicée et y souscrit ". Lors de l'examen
de la deuxième lettre de Nestorius à Cyrille, Amphilochios intervient à nouveau.
Il fait la plus longue des trente-quatre déclarations conservées dans les actes du
concile. Il estime que la lettre démontre le caractère étranger et infâme des
doctrines de Nestorius et qu'elles s'opposent à la foi droite *. A la fin de cette
première séance du 22 juin, Amphilochios souscrit en 9° position à la sentence de
déposition de Nestorius ". Dans une lettre au concile cyrillien, le clergé de
Constantinople cite Amphilochios en 8° position parmi les destinataires ".
Vérinianos est en revanche mentionné à la 11° place. Les auteurs de la lettre
approuvent la condamnation de Nestorius et rappellent leur attachement à
l'orthodoxie. Ni la destitution de Cyrille et de Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn)
par Iôannès d'Antioche le 26 juin, ni la décision de Théodose II d'annuler la
destitution de Nestorius le 29 juin, ne sont encore connues à Constantinople. La
lettre du clergé est donc postérieure au 23 juin (date de l'annonce par le concile
cyrillien de la déposition de Nestorius) et antérieure au 29 juin. Le revirement de
Vérinianos doit se placer entre ces mêmes dates.
Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la destitution de
Nestorius, Iôannès d'Antioche dénonce en son concile les partisans de Cyrille,
parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie d'hérétiques messa

'ACO, I. 4 p. 27, l. 15-27 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse


(428-1" juillet 431), t. II, p.386.
'ACO. I, 1, 2. p. 4, [l. 2] ; ACO, I, 2, p. 27, l. 35 ; ACO, I, 3, p. 53, [l. 5] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 62 , tr. KRAATz, p. 62.
" E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 14, n. 1.
"ACO. I. 1.2.p. 16, l. 1-4 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 103 ;
tr KRAAIz, p.99.
*ACO. I, 1, 2, p. 35, l. 27-29.
*ACO. I, 1. 2, p. 55, l. 12.
"ACO. I, 1, 3, p. 14, l. 14 ;ACO, I, 3, p. 95, l. 15.

135
AMPHILOCHIOS 2

liens ". Sur la liste de présence du 22 juin, on compte, comme nous l'avons vu,
onze évêques des deux Pamphylie. Si l'on ajoute dès le 22 juin Vérinianos aux
cyrilliens, comme le fait la Collectio Veronensis, même si son ralliement est
probablementunpeu postérieuràcette date,onobtient douze évêques pamphyliens
du côté cyrillien. Iôannès d'Antioche porte une accusation polémique, mais sans
doute en partie fondée. A plusieurs reprises, les évêques de Pamphylie ont été
incités à faire preuve de fermeté à l'égard des messaliens. Dans sa lettre de 430
ou de 431, Cyrille pense qu'Amphilochios « estimera qu'il n'y a pas mieux que
l'amitié et l'amour pour des frères » (où ôè öueuvov mymoetot q'uÀioç xoù
dyortnç tñç Itpòç dôeMpoûg) ". On a proposé de voir dans ces « frères » des
évêques collègues d'Amphilochios qui recourent dans l'affaire du messalianisme
à d'autres principes qu'à celui d'accommodement (oikovouio) ". Aux séances
des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés
selon l'ordre préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent
aucune indication. Lors de la séance du 22 juillet, Amphilochios apparaît sur la
liste de présence après Vérinianos, en 21° position ", mais souscrit avant Véri
nianos, en 20° position, à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
Lors d'une séance dont on ne peut déterminer la date, le concile se penche sur le
cas des messaliens *". Amphilochios et Valérianos d'Iconium (—» Valérianos)
présentent au concile un exposé commun sur les messaliens de Pamphylie. Si
Valérianos semble marcher sur les traces d'Amphilochios d'Iconium dans la lutte
contre les messaliens (—» Amphilochios 1), on peut en revanche noter l'absence
de Vérinianos alors que la séance aborde un problème spécifique à la Pamphylie.
Au cours de l'examen, on lit une lettre synodale de Sisinnios de Constantinople
apportée par Valérianos. La lettre est approuvée par Valérianos, Amphilochios et
tous les évêques de Pamphylie et de Lycaonie. Ce document doit correspondre à
la lettre de Sisinnios et Théodotos d'Antioche conservée par Photius. Il est
précisé : « bien évidemment les actes d'Alexandrie sont également confirmés »
(BeBoiov övtov ôn)oôn koù tov Itertpoyuévov èv 'AÄe#ovôpeiq). Il s'agit de
la seule allusion à ce synode alexandrin autrement inconnu. La lettre de Cyrille à
Amphilochios reflète peut-être les décisions arrêtées par le synode d'Alexandrie
au sujet des messaliens. La condition posée par Cyrille à la réconciliation des
messaliens est reprise par le concile d'Éphèse. En effet, les Pères décrètent que
toute personne convaincue ou soupçonnée de messalianisme doit anathématiser
cette hérésie selon les termes contenus dans la lettre synodale de Sisinnios. En ce
cas, les clercs conservent leur fonction et les laïcs restent en communion. Sinon

"ACO, I, 1,5, p. 126, l. 30-31 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse,
t. II, p.488 et p. 600, n. 175.
" CYRILLE D'ALExANDRIE, op. cit., col. 376 A : Codex Vaticanus gr. 1431, p. 20, l. 10-11.
" K. FITsCHEN, op. cit., p. 44 et 49.
" ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;
ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
"ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 21] ; ACO, I, 3, p. 120, l. 15 ; ACO, I, 5, p. 85, l.31 , ACO, II, 3,
1, p. 197, l. 27.
*ACO, I, 1, 7, p. 112, l. 19 ; ACO, I, 2, p. 70, [l. 22] ; ACO, I, 3, p. 134, l. 28 ;ACO, I, 5,
p. 110, l. 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 4.
* ACO, I, 1, 7, p. 117, l. 1-p. 118, l. 15 ;ACO, I, 5, p.354, l. 34-p. 355, l. 23.

136
AMPHILOCHIOS 2

les clercs sont déchus de leur rang au sein de l'Église et les laïcs sont anathèmes.
Il est interdit aux monastères d'accueillir des membres de l'hérésie. Le concile
souligne que Valérianos, Amphilochios et tous les évêques de la province se sont
efforcés en ce sens. Le concile anathématise l'Askètikon, un livre messalien
apporté par Valérianos. Si un autre problème se pose, Valérianos, Amphilochios,
les évêques de Pamphylie, Lycie et Lycaonie sont chargés de le résoudre.
Afin d'apaiser un concile divisé entre cyrilliens et orientaux, Théodose II con
voque ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués avant leur
départ. Parmi les signataires du mandatum figure Amphilochios en 8° position *.
De manière assez étrange, Amphilochios ne participe pas au nouveau concile
réuni à Éphèse au mois d'août 449. Cette absence est d'autant plus singulière
qu'Amphilochios est le seul des douze métropolites du diocèse d'Asie à ne pas
s'être rendu à ce concile. Faut-il voir dans cette particularité une manifestation
d'hostilité à l'encontre d'un concile jugé trop partial ? On ne peut supposer du
fait d'une maladie ou pour toute autre raison, qu'Amphilochios ait été empêché
de venir à Éphèse. Si cela avait été le cas, il aurait pris soin comme certains
métropolites de se faire représenter par un évêque suffragant.
lll. Le concile de Chalcédoine en 451.
Lors de la séance inaugurale du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, il
occupe la 22° place *. Au cours de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la défi
nition de la foi, il occupe la 16° place *. Il est mentionné en 24° position sur la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Convaincu que son sort est déjà
scellé, Dioskoros d'Alexandrie a pris la décision de ne plus siéger au concile.
Une première délégation tente de le convaincre sans succès de se présenter. Le
concile envoie une deuxième ambassade.Amphilochios réclame que la délégation
soit retardée d'un ou deux jours. L'évêque lydien Ménékratès de Kérassai
(- Mé-nékratès) intervient contre cette proposition. Il demande, de manière
ironique, s'il faut attendre trois mois un individu qui a semé partout le désordre.
Le concile ne prend pas en compte la réclamation d'Amphilochios et envoie
aussitôt la deuxième délégation auprès de Dioskoros *. C'est un nouvel échec.
Après le refus de Dioskoros d'obéir aux trois assignations à comparaître
réglementaires, le concile décide de le sanctionner.Amphilochios est le 22° prélat
à approuver la décision du concile de condamner Dioskoros. Il estime cette
décision juste parce que Dioskoros a refusé de se présenter devant l'assemblée
après la troisième assignation *'. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 21°
position selon la version grecque des actes, en 29° position d'après la version
latine*. À la 4 séance du 17 octobre, Amphilochios occupe la 16 place *. Il est
interTogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en

fACO, I. 1,3, p. 35, l. 6 : ACO, I, 5, p.365, l. 2.


"AC0.II. 1, 1, p. 56, l. 29 : ACO, II, 3, 1, p. 29, l. 17.
*AC0.II. 1,2, p.70 [266]. l. 29.
*AC0.II. 1,2, p.3 [199], l.29.
*AC0.II. 1,2, p. 12 [208], I. 21-30 ;ACO, II, 3, 2, p. 23 [282], l. 19-29.
"AC0.II. 1,2, p.30 [226], l. 3 : ACO, II, 3,2, p. 50 [309], l. 14-19.
"AC0.II. 1,2, p.35 [231], l. 8 ;ACO, II, 3,2, p. 73 [332], l. 9-10.
"AC0.II. 1,2, p.85 [281], l. 20 ;ACO, II, 3, 2, p. 103 [362], l. 19.

137
AMPHILOCHIOS 2

22 position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée, º
Constantinople I et Éphèse, et souscrit au Tome " Il occupe la 21° place à la se
séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth ". Il ºº
est mentionné à la même place lors de la séance dogmatique du 22 octobre *. : ne l
Amphilochios apparaît en 21° position sur la liste de présence de la séance rrº
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Cette place rºxxº
mérite quelques commentaires car la liste de présence de la séance du 25 octobre ##
a justement servi de « liste modèle » (Einheitsliste), pour reprendre l'expression - Tºxº
de E. Schwartz. En siégeant en 21° position, Amphilochios se trouve parmi les # #!
métropolites du diocèse d'Orient et non avec les métropolites du diocèse d'Asie. tºrri
La raison de cette place singulière est inexpliquée ". On peut ajouter qu'à la ni trt
différence de la 1" séance du concile d'Ephèse, Amphilochios est toujours eiit .
mentionné sur les listes de Chalcédoine avant son collègue de Pamphylie, srx :
Épiphanios de Pergè (-» Épiphanios 2). Cette situation est sans doute due à rºx,
l'ancienneté et à l'autorité d'Amphilochios plutôt qu'à une préséance de Sidè sur s#,
Pergè *. Cette solution est validée par les listes des conciles de Constantinople
de 536 et 553 et par la Notice du Pseudo-Épiphane. Dans ces trois sources, Pergè s
occupe chaque fois une place plus élevée que Sidè. Déjà à Éphèse, lors de la ##
séance du 22 juillet 431, Vérinianos de Pergè se trouvait généralement avant et
non après Amphilochios. A Chalcédoine, durant la séance du 25 octobre 451, ses |
Amphilochios souscrit en 21° position à la définition de la foi ". A la séance du ºn - -

26 octobre, il siège en 21° position ". Cette séance est occupée par l'examen de #
l'accord entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur : tz ,
siège respectif. Amphilochios approuve la solution de Maximos et de Juvénal ". -,
Il occupe de nouveau la 21° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas ºx
de Théodoret de Cyr ". Celui-ci est restauré dans ses fonctions après avoir s .
anathématisé Nestorius, Eutychès et ceux qui ne professent pas la foi orthodoxe. ,
Sophrônios de Constantina (Osrhoène) et Iôannès de Germanicée (Euphratésie) |
sont sommés par le concile de prononcer les mêmes anathématismes. Les •
membres du concile demandent à Amphilochios d'anathématiser tout de suite .s
Eutychès. Amphilochios s'exécute ". Les commissaires closent la séance juste ·
après cette déclaration. La démarche des Pères est inattendue et laisse entendre §
que la foi d'Amphilochios est entachée du soupçon de monophysisme. Si l'on * ..

ajoute à cela la démarche d'Amphilochios en faveur de Dioskoros avant l'envoi ,


de la deuxième délégation du concile, il faut rejeter l'hypothèse d'une opposition ·
"ACO, II, 1, 2, p.96 [292], l. 9-14 ;ACO, II, 3, 2, p. 107 [366], l. 20. #
"ACO, II, 1, 3, p. 102 [461], l. 29. ·
* ACO, II, 1, 2, p. 122 [318], l. 1 ;ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 7. ,ss
º ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 15 : ACO, II, 3, 2, p. 139 [398], l. 19. |
* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 19. <e .
* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 63.
*ACO, II, 1,2, p. 142 [338], l. 14 : ACO, II, 2,2, p. 74 [166], l. 13 ;ACO, II, 3, 2, p ſ57
[416], l. 28 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 269.
" ACO, II, 1, 3, p.4 [363], l. 5 : ACO, II, 3, 3, p. 7 [446], l. 34.
* ACO, II, 1, 3, p. 6 [365], l. 28-31 ; ACO, II, 3, 3, p. 4 [443], l. 32-p. 5 [444],
II, 3, 3, p. 10 [449], l. 9-12. , \(0 .
*ACO, II, 1, 3, p.8 [367], l. 3 : ACO, II, 3, 3, p. 11 [450], l. 26. \) , º .
"ACO, II, l, 3, p. 11 [370], l. 14-16 ;ACO, II, 3, 3, p. 15 [454], l. 19-21. ' \\ \ … .

138
AMPHILOCHIOS 2

in absentia d'Amphilochios au concile d'Éphèse de 449 Il siège en 20 position


à une autre séance datée du 26 octobre ". Cette séance entreprend l'examen de
l'affaire d'Ibas d'Édesse. Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de
présence n'est fournie. Une autre séance a lieu le 27 octobre pour confirmer
l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste
de présence n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour objet la querelle
entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos,
Stéphanos 4). Amphilochios est mentionné en 20° position sur la liste de
présence *. Aucune liste de présence n'est fournie pour la séance du 30 octobre
consacrée au règlement de l'affaire de Bassianos et Stéphanos. Au cours d'une
autre séance du 30 octobre, les Pères conciliaires étudient le différend qui oppose
le métropolite de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de Nicée.
Amphilochios occupe la 21° place *. Il est mentionné à la même place lors de la
séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie),
déposé au concile d'Éphèse en 449*. Il est de nouveau en 21° position à l'autre
séance du 31 octobre occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile
de Chalcédoine *.
Alafin de la journée du 31 octobre, en l'absence des commissaires, des légats et
d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre séance. Cette réunion
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Amphilochios ainsi que tous ses évêques suffragants venus
à Chalcédoine n'assistent pas à cette séance particulière. Le métropolite et les
évêques de Pamphylie de Pergè adoptent la même attitude. À la dernière séance,
le l" novembre, Amphilochios occupe la 21° place sur la liste de présence *.
Cette séance est occupée par les discussions entre partisans et adversaires du
canon établi la veille en faveur du siège de Constantinople. Manifestement,
Amphilochios se range dans le camp des adversaires car il n'a pas siégé à la
séance du 31 octobre, ni souscrit au canon établi alors, ni signé la lettre envoyée
au pape Léon par le concile (ou du moins une partie) pour annoncer la déposition
de Dioskoros et justifier la suprématie de Constantinople. A une séance non
datée, Amphilochios aurait souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 40° position
aux canons établis à Chalcédoine, dont le 28° canon en faveur de Constantinople ".
Ce témoignage est suspect car Amphilochios est absent de la liste de souscription
au 28 canon dans les autres collections conciliaires.
IV L'encyclique de Léon en 457.
Amphilochios apparaît en 47° position dans la lettre encyclique que l'empereur
Léon envoie fin 457 pour savoir si le Symbole de Chalcédoine doit être maintenu
et si l'élection de Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie doit être vali
dée". À titre de comparaison, Épiphanios de Pergè est mentionné en43° position.
Léon adresse cette lettre aux titulaires des grands sièges, aux métropolites et aux

"ACO, II, 1,3, p. 12 [371], l. 19.


*AC0.II. 1,3, p.43 [402], l. 17.
"AC0.II. 1,3, p. 56 [415], l.40.
"ACO, II, 1, 3, p. 63 [422], l. 39.
"AC0.II. 1,3, p.84 [443], l. 29.
"ACO, II, 1, 3, p.86 [445], l. 37 ;ACO, II, 3,3, p.99 [538], l. 32.
"AC0.II.2.2. p.41 [133], l.29.
"AC0, II, 5, p. 24, l.9.

139
AMPHILOCHIOS 2

archevêques. Les réponses des synodes provinciaux, en 458, ne sont connues


qu'en traduction latine grâce à la Collectio Sangermanensis. Si la réponse du
synode de Pergè est conservée, en revanche la réponse du synode de Sidè manque.
La Pamphylie de Sidè n'est pas la seule province du diocèse d'Asie dont la
réponse ne soit pas conservée : c'est aussi le cas de l'Asie, la Carie, la Lycaonie,
la Phrygie Pacatienne et la Phrygie Salutaire. D'après les lettres synodales
conservées, toutes les provinces approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent
invalide l'élection de Timothée AElure. La disparition de la réponse du synode de
Pamphylie de Sidè est regrettable car Amphilochios passe pour s'être opposé non
seulement à l'élection de Timothée AElure, mais aussi à la réception du dogme de
Chalcédoine.
Cette information est fournie par plusieurs sources monophysites " et chalcédo
niennes ". De la lettre d'Amphilochios à l'empereur Léon ne subsiste en grec
qu'une phrase : « ils chercheront en effet refuge auprès de maîtres qui ont parlé
de deux natures » (koto peûčovtou yàp eig tuvoç ôtôooko0\ouç ôûo qpûoeuç
eipnkótog) ". Cette citation se trouve également chez Léontios de Jérusalem *.
La lettre est connue plus en détail grâce à Zacharie de Mitylène et Michel le
Syrien. D'après le témoignage d'Évagre le Scholastique, répété par Nicéphore
Calliste, Zacharie de Mitylène aurait inséré cette lettre dans son Histoire ecclé
siastique ". Cette œuvre nous est parvenue dans la traduction syriaque d'un
moine anonyme d'Amida réalisée en 569, travail de compilation plutôt que de
stricte traduction, qui ne donne qu'un résumé de la lettre d'Amphilochios. Mais
la lettre a continué de circuler dans une version syriaque plus fidèle à l'original
grec d'après la longue citation que propose Michel le Syrien dans sa Chronique,
rédigée à l'extrême fin du xI° siècle. En croisant les renseignements fournis par
Zacharie de Mitylène avec ceux de Michel le Syrien, on parvient à reconstituer
la teneur de cette lettre ". En accord avec les évêques de sa province,Amphilochios
écrit à l'empereur Léon en critiquant les actes de Chalcédoine et la doctrine du
Tome du pape Léon. Il blâme la décision de reconnaître deux natures dans le
Christ après l'union, ce qu'il considère être un blasphème inspiré de Nestorius.
Parler de deux natures mais d'une seule personne est selon lui incompréhensible.
Pour Amphilochios, chaque nature correspond à une seule personne. Il faut
confesser une seule hypostase et une seule nature. On reconnaît ici une critique
de la profession de foi de l'évêque Flavianos au synode de Constantinople, le
12 novembre 448 º, reprise le 22 novembre 448 par Eusébios de Dorylée lors du
procès d'Eutychès (—» Eusébios 11) *. Ils reconnaissaient deux natures dans le

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, préf., tr. I, p. 116, l. 21-24 et p. 117, l. 10-12 ; JEAN DE
NIKIoU, LXXXVIII, 20, p. 357 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II, p. 145 B.
" LÉONTIos DE JÉRUSALEM, Questions contre les monophysites, PG, 86, 2, col. 1841 A-B ;
ÉvAGRE, HE, II, 10, p. 61, l. 27-30 : NICEPHORE CALLIsTE, HE, XV. 19, PG, 147, col. 57 C-D.
* AMPHILOCHIos DE SIDE, Lettre à l'empereur Léon (CPG III, 5965), PG, 77, col. 1516.
* LÉONTIos DE JÉRUSALEM, Questions contre les monophysites, PG, 86, 2, col. 1841 B.
º ÉvAGRE, HE, II, 10, p. 61, l. 31-32 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 19, PG, 147,
Col. 57 D.
* ZACHARIE DE MITYLENE, HE, IV, 7, tr. I, p. 124, l. 14-30 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II,
p. 145-148 B.
* ACO, II, 1, 1, p. 114, l. 9-10 ;ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 28-p. 94, l. 1.
* ACO, II, 1, 1, p. 140, l. 18-19 ;ACO, II, 2, 1, p. 54, l. 11-12 ;ACO, II,3, 1, p. 123, l. 9-10.
»

140
AMPHILOCHIOS 2

Christ après l'Incarnation, en une seule hypostase et une seule personne. Proklos
était à l'origine de cette formulation christologique (—» Proklos 1) ". En con
damnant la doctrine des deux natures, sous prétexte qu'il s'agirait d'une
innovation source de confusion, Amphilochios renouvelle l'argument avancé par
Dioskoros à Ephèse en 449 pour justifier la déposition de Flavianos et Eusébios *.
Amphilochios appuie ses positions dogmatiques sur des citations extraites des
Saintes Écritures et des Pères de l'Église. Il implore l'empereur d'annuler les
décisions de Chalcédoine car elles divisent les croyants. Il dénonce aussi la
violence et la partialité qui ont régné au concile. D'un autre côté, il censure la
consécration de Timothée AElure car, dit-il, elle a eu lieu de manière non cano
nique.Au dire de Zacharie, son opposition au concile de Chalcédoine et au Tome
de Léon place Amphilochios sous la menace du « partinestorien ». Bien qu'arien,
le maître des milices d'Orient Aspar intervient en sa faveur auprès de l'empereur
Léon et obtient qu'Amphilochios soit délivré de tout danger. Cependant, ses
adversaires ne peuvent être des nestoriens au sens strict. Michel le Syrien évite
ce terme polémique voulu par Zacharie et use d'une périphrase plus juste. Il écrit
qu'Amphilochios est en butte à l'hostilité de « ceux qui avaient condamné saint
Timothée [AElure] ». Il s'agit bien sûr des tenants de Chalcédoine.
Le revirement doctrinal d'Amphilochios entre 451 et 457 incite certaines sources
monophysites à excuser son adhésion initiale au concile de Chalcédoine, au point
même de fabriquer une « légende dorée ». D'après Zacharie de Mitylène, Diosko
ros aurait déclaré sa profession de foi à Chalcédoine et remporté l'adhésion de
Juvénal de Jérusalem, Thalassios de Césarée de Cappadoce, Anatolios de
Constantinople, Amphilochios, Eusébios d'Ancyre, Eustathios de Beyrouth et
même Eusébios de Dorylée, tous hostiles à la doctrine des deux natures jugée
nestorienne, et soucieux de n'introduire aucune innovation. Mais les intrigues
d'Iôannès de Germanicée, de Théodoret de Cyr et des autres « nestoriens » abou
tirent à la condamnation de Dioskoros parce qu'il ne voulait pas confesser deux
natures après l'union, à l'instar de Nestorius *. Zacharie rapporte que la sou
scription d'Amphilochios aurait été extorquée : Aétios, diacre et notaire de
l'Église de Constantinople, l'aurait frappé sur la tête pour le faire signer ". A la
différence de la première affirmation, celle-ciaune part de vérité carAmphilochios
se plaint dans sa lettre à Léon des violences commises à Chalcédoine. Selon une
chronique anonyme syriaque du vIII° siècle, Amphilochios aurait même assisté au
concile d'Éphèse en 449, joué un rôle prépondérant à l'égal de Dioskoros,
Juvénal, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4) et Eustathios de Beyrouth, et
souscrit à la déposition de Flavianos et d'Eusébios ". La même source ajoute
qu'il fut l'un des principaux membres du concile de Chalcédoine où il adhéra à
la déposition d'Eutychès *. Pour un auteur du vIII° siècle, il n'y a pas de
contradiction puisque les monophysites à cette époque tenaient Eutychès pour
hérétique. C'est sans aucun doute l'opposition d'Amphilochios au concile de
Chalcédoine qui lui valut l'honneur d'être mentionné dans trois ménologes

" G. MAY.AHC, 21, 1989, p.45 et n. 292.


"ACO, II. 1, 1, p. 191, l. 9-28 ;ACO, II,2, 1, p. 76, l. 17-33 ;ACO, II, 3, 1, p. 238, l. 9-27.
" ZACHARIE DE MrTYLÈNE, HE, III, 1, tr. I, p. 103, l. 7-20.
" Ibid. p. 105, l. 20-21.
" Chronique de 724, p. 117, l. 27-p. 118, l. 14.
* Ibid. p. 118, l. 15-p. 119, l. 5.

141
AMPHILOCHIOS 2

jacobites médiévaux ".


Mais une autre tradition monophysite présente l'originalité de peindre Amphi
lochios sous un jour défavorable. Les Plérophories de Jean Rufus, évêque de
Maïouma (Palestine I), contiennent une curieuse anecdote.Jean Rufus tient cette
information d'un évêque nommé Épiphanios, sans doute Épiphanios de Magydos
(Pamphylie S.), quilui-même tenait cette histoire de son maître spirituel, Épiktètos,
archimandrited'ungrandmonastère monophysite de Pamphylie(-» Épiphanios 2,
Épiktètos). Épiktètos aurait eu la vision des métropolites des deux provinces de
Pamphylie,Amphilochios de Sidè et Épiphanios de Pergè enfoncés dans la boue.
En pleurs, Épiktètos s'approche d'Amphilochios et lui demande la cause de son
malheur, lui qui a « toujours brillé par la perfection de la vie ». Amphilochios dit
souffrir pour avoir souscrit au concile de Chalcédoine ". Michel le Syrien
rapporte la même anecdote qu'il tire de Jean Rufus º, sans remarquer qu'elle va
à l'encontre de la pieuse image d'Amphilochios qu'il donne plus loin. Dans la
version arménienne de la Chronique de Michel le Syrien, seul subsiste le récit de
Jean Rufus ". Du revirement d'Amphilochios, il n'est nulle part question.
L'existence de ces deux traditions opposées est peu commune et soulève des
interrogations. On ne peut arguer que le temps a déformé la vérité car l'Histoire
ecclésiastique de Zacharie de Mitylène est rédigée vers492-495 (—» Zacharias l),
et les Plérophories de Jean Rufus en 515 environ. L'hostilité religieuse est égale
ment à écarter puisque ces deux sources sont monophysites. Notons enfin que le
changement doctrinal d'Amphilochios est attesté par trop de sources, à la fois
monophysites et chalcédoniennes, pour être fictif. Eulogios, patriarche orthodoxe
d'Alexandrie (581-608), donne sans doute un élément de réponse. D'après
Eulogios, cité par Photius ", des mille six cents évêques (chiffre exagéré) qui
répondirent à la lettre encyclique de l'empereur Léon, aucun n'exprima une
opinion distincte de celle de Chalcédoine, à l'exception d'Amphilochios. Cela,
nous le savons déjà par les autres sources. Mais Eulogios ajoute : « peu après, lui
aussi donnason accord » (ôguet'où toÄù koâ oûtòçôu'ûrtoypoqpñgouveqpoôvnoe).
Partisan du dyophysisme en 451, puis rallié au monophysisme en 457-458,
Amphilochios est en fin de compte revenu à sa position initiale : l'adhésion au
dogme de la double nature du Christ approuvé au concile de Chalcédoine. Cette
dernière volte-face doit expliquer l'image négative d'Amphilochios contenue
dans la vision d'Épiktètos. De toute évidence, aux yeux de la communauté
monophysite de Pamphylie, Amphilochios est retombé dans l'hérésie. Sa con
damnation de Chalcédoine envoyée à Léon est du coup ignorée ou passée sous
silence. Ce choix est dicté par le changement d'attitude d'Amphilochios qu'on
ne peut plus citer en exemple comme le seul évêque à s'être élevé contre la
doctrine de Chalcédoine. En revanche, Zacharie de Mitylène et les sources qui en
dépendent semblent ne pas avoir eu connaissance de l'ultime péripétie.
On ignore la fin de l'épiscopat d'Amphilochios, mais Zacharie fournit un rensei
gnement surprenant. Du temps de l'empereur Basilisque, en 476, tous les évêques

º Ménologes jacobites, PO, X, 1, p. 36 [36], l. 8 ; ibid., p. 66 [66], l. 8 ; ibid., p. 115


[115], l. 11-12.
" JEAN RUFUs, Plérophories, LXXXV, PO, VIII, 1, p. 139 [539], l. 3-16.
º MICHEL LE SYRIEN, VIII, 11, tr. II, p.86.
" MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 166-167.
" PHOTIUs, Bibliothèque, 230 (Eulogios d'Alexandrie), t. V, p. 55, l. 29-38.

142
ANANIAS

souscrivent à son Anti-Encyclique, qui annule sa précédente encyclique favorable


au monophysisme. Deux évêques refusent d'y souscrire : Amphilochios de Sidè
et Épiphanios de Magydos ". Cet événement se place un demi-siècle après la
première mention d'Amphilochios sur le siège de Sidè. Certes, des épiscopats
d'une exceptionnelle durée sont possibles même s'ils sont rares, qu'on songe à
Akakios de Bérée ou à Basiliskos de Cyzique (—» Basiliskos). Bien que cette
information se trouve dans une partie de l'Histoire ecclésiastique rédigée par
Zacharie lui-même, elle n'est pas mentionnée dans le corps du texte, mais
seulement dans la préface au cinquième livre. La disposition actuelle de cette
source n'est pas l'œuvre de Zacharie, mais de son remanieur qui a résumé ou
supprimé certaines parties de l'Histoire de Zacharie et rajouté des livres entiers.
La préface du cinquième livre ne peut donc pas être de Zacharie, elle est de son
abréviateur. Moins au fait des événements religieux que l'auteur qu'il simplifie,
il a probablement fondu deux événements en un seul : l'opposition solitaire
d'Amphilochios dans sa réponse à l'encyclique de Léon et le refus isolé d'Épi
phanios de Magydos de souscrire à l'Anti-Encyclique de Basilisque. Un détail
des Plérophories plaide en ce sens.Jean Rufus tient l'anecdote sur Amphilochios
d'un évêque pamphylien du nom d'Épiphanios, très certainement le titulaire du
siège de Magydos. Or Épiphanios ne connaît pas directement Amphilochios, il se
contente de transmettre un récit de l'archimandrite Épiktètos qui, lui, devait
connaître les deux métropolites de Pamphylie. De plus, si Amphilochios avait
adopté la même attitude qu'Épiphanios àl'égard de l'Anti-Encyclique, Épiphanios
aurait vanté les vertus de son métropolite auprès de Jean Rufus, au lieu de ne
parler que de son adhésion au concile de Chalcédoine.
L'ultime revirement d'Amphilochios de Sidè est resté peu connu, y compris des
sources chalcédoniennes. Vers 620, le moine Antiochos, du couvent de Saint
Sabas en Palestine, adresse un long manuel de vie monastique à Eustathios,
supérieur du couvent d'Attalinè à Ancyre (Galatie I), région dont Antiochos est
lui-même originaire. Le dernier chapitre, consacré au « royaume des cieux »,
contient une longue liste de mouvements hétérodoxes. Il indique, parmi une
douzaine de partisans du moine Eutychès, « Amphilochios le Pisidien » ('ApqptÄó
Xioç ô IItoiông) ". Le nom très rare d'Amphilochios et sa mention parmi les
principaux représentants du monophysisme incitent naturellement à identifier ce
personnage à notre évêque de Sidè. Il est probable que IIuoiông est une correction
malheureuse de Xiônç ".

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, préf., tr. I, p. 143, l. 30-32. — "ANTIOCHOs DE SAINT
SABAs. Pandecte de la Sainte Écriture, CXXX, PG, 89, col. 1848 B ; cf. G. BARDY, in
DSp. 1.col. 701-702,s. v. « Antiochus » ; H. RAHNER, in LThK, 1, col. 655, s. v. « Antiochos
v. Mar Saba ». — " G. FICKER, Amphilochiana, I, p. 266.

ANANIAS, évêque d'Adada (Pisidie) 381

Il occupe entre la 105° et la 114° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
'C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 108 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 109] ; MANsI,
VI. col. 1179 C. [n° 114] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 110 = V. RUGGIERI,

143
ANASTASIA

OCP, 59, 1993, p. 348, n° 105 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 109.

ANASTASIA, vierge de Pappa (Pisidie) V°-VI° S.

D'après son épitaphe trouvée à Yunuslar (le site de l'ancienne Pappa), Anastasia
mourut à 60 ans en qualité de vierge (xpóvouç # top0évo[g])'.
" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 61, n° 337 et dessin p. 170.

ANASTASIOS 1, évêque de Ténédos (Îles) 431

Il apparaît en 37° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Il souscrit en 38° position à une lettre du concile des Orientaux
au clergé et au peuple d'Hiérapolis en Euphratésie *. Iôannès d'Antioche et ses
partisans mettent en garde les habitants d'Hiérapolis contre les nouvelles en
voyées par le concile cyrillien, dont les décisions sont invalidées. Cette lettre est
sans doute de peu postérieure au 26 juin, date de l'arrivée d'Iôannès d'Antioche
à Éphèse et de la déposition de Cyrille et Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn) qui
est mentionnée. Le 1" juillet, le concile cyrillien envoie une lettre à l'empereur.
De crainte que le comte des domestiques Kandidianos ne rapporte les événements
de manière biaisée, les cyrilliens s'adressent à Théodose II pour légitimer la
déposition de Nestorius. Ils demandent à l'empereur de convoquer Kandidianos
et cinq représentants du concile pour connaître la vérité. Ils accusent certains
évêques partisans d'Iôannès d'Antioche d'être des pélagiens ou des adversaires
de l'orthodoxie, d'autres d'avoir déjà été déposés depuis plusieurs années pour
des fautes graves. Les cyrilliens dénoncent également le climat de violence que
fait régner le comte Eirènaios à Éphèse et concluent leur lettre par la liste des
évêques favorables à Iôannès d'Antioche *. Anastasios est cité en 30 position ".
A la fin de la séance du 17 juillet et après l'échec de la troisième et dernière
députation citant Iôannès d'Antioche à comparaître, le concile cyrillien excom
munie l'évêque d'Antioche et les membres de son concile. Anastasios n'apparaît
pas sur la liste des évêques excommuniés. Cette sentence d'excommunication est
suivie d'une encyclique envoyée par le concile cyrillien pour faire connaître les
noms des excommuniés, parmi lesquels l'évêque de Ténédos figure bien cette
fois-ci, en 30 position *. Ce renseignement n'est fourni que par la Collectio Casi
nensis, traduction latine réalisée au vi° siècle par le diacre Rusticus. Ni la Collectio
Vaticana ni la Collectio Atheniensis ne mentionnent le nom d'Anastasios dans
leur version de l'encyclique. Pour trouver un terrain d'entente entre les deux
factions du concile qui se sont condamnées réciproquement, l'empereur Théo
dose II organise une conférence contradictoire à Constantinople. Les délégués
orientaux, empêchés par des moines cyrilliens d'atteindre la capitale, se rendent
à Chalcédoine. Dans une lettre postérieure au 1 1 septembre, le concile des
protestataires exhorte ses délégués à résister aux pressions. De manière plus
précise, il leur demande d'obtenir l'annulation des mesures prises par les cyril

144
ANASTASIOS 3

liens et la dissolution du concile pour permettre aux évêques de rentrer chez eux
alors que l'hiver approche ". Anastasios signe cette lettre en 29° position '. De
nouveau, il n'est mentionné que dans la Collectio Casinensis. Il fait l'objet d'une
lettre de Maximianos de Constantinople, de deux légats pontificaux et des
évêques envoyés dans la capitale pour procéder à l'élection du nouvel évêque de
Constantinople, le 25 octobre 431. Cette lettre doit dater de la fin de l'année 431.
Elle est adressée au clergé et au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la
destitution d'Anastasios, condamné pour ses opinions nestoriennes. Il a été
dénoncé par un prêtre de son Église (-» Timothéos 7). Des mémoires envoyés à
Constantinople par le concile d'Éphèse ont confirmé la culpabilité d'Anastasios.
La direction de l'Eglise de Ténédos est confiée, selon la « coutume ancienne », à
lôannès de Lesbos (—» Iôannès 11)*. On peut comprendre qu'Anastasios a été
élu de manière illégale car il est accusé de s'être emparé du trône épiscopal ".
Mais il n'est pas sûr que cette situation fût irrégulière car Iôannès de Lesbos se
trouvait aux côtés d'Anastasios dans la lettre de protestation du 22 juin.Anastasios
est cependant le second et dernier évêque de Ténédos qui soit attesté. On peut
affirmer que Ténédos s'est retrouvée de manière durable sous l'autorité de
l'évêque de Lesbos.Un évêque de Lesbos et Ténédos est attesté en451 (—» Flôren
tios 3) et les notices épiscopales ne mentionnent aucun évêché à Ténédos. La
Collectio Casinensis fournit une liste des évêques déposés pour avoir refusé de
communier avec Cyrille. Ce document présente l'originalité de détailler le sort
de chacun des condamnés. D'après cette source, Anastasios abandonna son siège,
rejoignit ceux qui étaient en exil et mourut dans cette situation ".

'ACO, I. 4, p. 29, l. 9 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


I" juillet 431), t. II, p. 386. — * ACO, I, 4, p. 46, l. 3. —* ACO, I, 1, 3, p. 10, l. 24-p. 13,
L7 : ACO, I. 3, p.96, l. 3-p. 98, l. 32. — * ACO, I, 1, 3, p. 13, l. 4 ;ACO, I, 3, p. 98, l. 26 ;
Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p.38 ; tr KRAATz, p. 37. —* ACO,
I.4.p. 242, l. 37. — ° ACO, I, 1, 7, p. 77, l. 36-p. 78, l. 35 ; ACO, I, 4, p. 65, l. 21-p. 67,
L 40 : ACO, I, 5, p. 375, l. 16-p. 376, l. 14. — ' ACO, I, 4, p. 67, l. 36. —* ACO, I, 1, 7,
p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. — "ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 19. — "ACO, I, 4, p. 204, l. 6.

ANASTASIOS 2, decanus de Sardes (Lydie) V°-VI° S.

Une épitaphe retrouvée dans un cimetière tardif près de l'ancien temple d'Artémis
mentionne Anastasios et son épouse Eusébia ". Le terme decanus désigne parfois
un fossoyeur, mais peut avoir d'autres sens.

' W. H. BUCKLER et D. M. RoBINsoN, Sardis, VII, 1, p. 140, n° 173 et ill. n° 159.

ANASTASIOS 3, diacre de Tralles (Asie) V°-VI° S.

Ce clerc est connu par une inscription votive dans le pavement de mosaïque d'un
sanctuaire de Tralles qui semble avoir disparu ". Originaire d'Alexandrie,Anasta
sios est sans doute un diacre desservant l'Église de Tralles. Il exerce la profession
de médecin.

145
ANASTASIOS 4

" F. B. PoLJAKov, Die Inschriften von Tralles und Nysa, I, p. 199, n° 244.

ANASTASIOS 4, évêque de Myra (Lycie) VII° S.

Un sceau a pour légende « d'Anastasios évêque de Myra » ('Avootooiou ètt


okórtou Müpoov)'.

' G. ZACos et A. VEGLERY, Byzantine Lead Seals, I, 3, p. 1665, n° 2940 et pl. I, 200.

ANATOLIOS 1, chorévêque d'Isaurie (puis Lycaonie ?) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Selon


les listes de souscription à la définition de la foi, il occupe entre la 10° et la 13°
place parmi le groupe des prélats d'Isaurie présents sur les listes de souscription l .
A l'époque de Nicée, le nord de l'Isaurie inclut en partie la province de Lycaonie
qui sera créée vers 371.Anatolios était peut-être le chorévêque d'un district situé
sur le territoire de la future province.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 183 ; ibid., p. 46 B, n° 183 : ibid., p. 47 A,


n° 183 ; ibid., p.47 B, n° 169 : ibid., p. 68, n° 180 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 18) ;
ibid., p. 113, n° 184 ; ibid., p. 159, n° 132 ; ibid., p. 209, n° 177 ; C. H. TURNER, EOMIA, I,
1, 1, p. 78-79, n° 184 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 184 : ibid., I, 1,2, p. 100, n° 184 : MARUTA DE
MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 9, [n° 182] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 163
= V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 142 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B,
n° 159.

ANATOLIOS 2, évêque de Cyzique (Hellespont) 404

Il fait peut-être partie d'une ambassade de partisans de Jean Chrysostome avec


Pansophios de Pisidie, Dèmètrios de Pessinonte (Galatie Salutaire), Eugénios de
Phrygie et deux diacres de la capitale (—» Pansophios, Eugénios 14). Seul l'épito
mé de la Vie de Jean Chrysostome mentionne la présence d'Anatolios au sein de
cette délégation '. Jean Chrysostome, Palladios et Georges d'Alexandrie indi
quent à sa place un évêque syrien nommé Pappos*. Les émissaires atteignent
Rome après l'arrivée de la première lettre de Théophilos d'Alexandrie au pape
Innocent annonçant la déposition de Jean au concile du Chêne (septembre 403)
et trois jours après la remise d'une pétition par Eusébios, diacre de Constantinople
partisan de Jean, invitant le pape à attendre pour mieux découvrir les intrigues de
Théophilos. L'ambassade délivre aux Occidentaux trois missives : une lettre de
Jean, une lettre des quarante évêques qui sont en communion avec lui et une
lettre de son clergé. Ces lettres ne peuvent arriver à Rome avant mai 404 car elles
mentionnent des événements survenus dans cette ville lors de la veillée de Pâques
(17 avril404) *.Après laseconde dépositionetl'exil définitifde JeanChrysostome,
le 20 juin 404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles. Palladios mentionne
parmi les victimes Anatolios, dont le siège n'est pas indiqué, et qu'on dit être allé
en Gaule ". Il s'agit peut-être de l'évêque de Cyzique.

146
ANATOLIOS 5

' Épitomé de la Vie de Jean Chrysostome, 47, p.363. —*JEAN CHRYsosToME, Lettres au
pape Innocent, I, PG, 52, col. 529 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 68, l. 13-14 ; PALLADIos,
Dialogue, I, éd. COLEMAN-NORTON, p. 7, l. 28 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 62, l. 172 ;
GEoRGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 47, p. 213. — * C. PIETRI, Roma Chri
stiana, II, p. 1300, n. 3. —* PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 127,
L 19 : éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 399, l. 66 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean
Chrysostome, 60, p. 240.

ANATOLIOS 3, évêque d'Olympos (Lycie) 458

Il apparaît en 12° position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête


de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

' ACO. II, 5, p. 63, l. 26.

ANATOLIOS 4, évêque de Lydie 458

Il signe en 14° position (Anatolius episcopus helleonorum) la réponse du synode


de Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques lydiens approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.
L'identification de son siège est problématique car on a proposé sans raison de
voir en helleonorum le nom Xo)\éoov *. Un évêché de Sala, même s'il est absent
chez Hiéroklès, est bien attesté dans les notices épiscopales dès le vII° siècle *.
Cette identification reste toutefois hypothétique ", d'autant que la même liste
mentionne Iulianus episcopus Salae (-» Ioulianos 7) en qui l'on a voulu voir un
évêque de Satala *. Il paraît plus simple de considérer Ioulianos comme un évêque
de Sala. En revanche, le problème d'Anatolios reste sans solution.

'ACO, II, 5, p. 57, l. 33. —* Ibid., apparat ; cf. W. M. RAMSAY, The Historical Geography
ofAsia Minor, p. 122. —* J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 208, 1 *. —* R. SCHIEF
FER, ACO, IV, 3, 2, p. 32, s. v. « Anatolius (9) ». —* Ibid., p. 268, s. v. « Iulianus (27) ».

ANATOLIOS 5, évêque de Kymè (Asie) 553

Ilsiège à la77° place lors des deux premières séances du concile de Constantinople,
le 5 et le 8 mai 553 '. Au cours de la 2° séance, le concile demande d'envoyer les
évêques Théodôros de Limyra (Lycie), Anatolios de Kymè et Diogénianos de
Sôzopolis (Pisidie), assistés de trois ekdikoi de Constantinople, exhorter quatre
évêques occidentaux, en séjour dans la capitale, à venir au concile (—» Théo
dôros 17, Diogénianos) *. Ces quatre évêques sont Primasius d'Hadrumète
(Byzacène), Sabinianus de Zapara (Macédoine Seconde), Proiectus de Naissus
(Dacie méditerranéenne) et Paulus de Iustiniana Secunda (Dardanie). De retour,
durant la même séance, Anatolios déclare s'être rendu dans la demeure impériale
du lieu-dit Palea, en compagnie de l'ekdikos Pétros, et d'avoir tenté sans succès
de convaincre l'évêque Sabinianus de Zapara de rejoindre le concile *. Pétros

147
ANATOLIOS 6

confirme ses propos ". Durant les 3° et 4° séances des 9 et 13 mai, Anatolios
occupe la 76° place *. En ce qui concerne les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et
26 mai, les actes du concile ne détaillent pas les ecclésiastiques présents, mais
précisent que ce sont les mêmes que lors de la 1" séance ". Anatolios siège à la
77° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin '. Il est alors le 78° à souscrire
aux anathématismes prononcés contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
' ACO, IV, 1, p. 5, l. 32 ; ibid., p. 22, l. 20. —* Ibid., p. 29, l. 24. —* Ibid., p. 30, l. 3-9.
— * Ibid., p. 30, l. 10-11. —* Ibid., p. 34, l. 29 ; ibid., p. 41, l. 21. — " Ibid., p. 73, l. 17
18 : ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —' Ibid., p. 205, l. 25. —* Ibid., p. 227,
l. 26.

ANATOLIOS 6, diacre d'Éphèse (Asie) V°-VI° S.

La pierre tombale de ce clerc et médecin provient de l'église des Sept Dormants,


à Ephèse ".

" R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.447, n° 4206.

ANDRAGATHOS, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Ce prêtre a érigé avec ses frères (oùv tôv dôeÂqpô(v) uou) Antônios, Charikos,
Markos et Paulos un tombeau pour leur père Aurèlios Paulos ". On a proposé de
dater cette inscription entre 330 et 450*. La pierre a été trouvée à KadInhani,
environ 15 km à l'ouest de Halici, anciennement Ladik (l'antique Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 104, n° 193 et ph. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p. 252, n°56.

ANDRÉAS 1, évêque de Satala (Lydie) 451

L'évêque Kossinios d'Hiérocésarée (—» Kossinios) le remplace en 225° position


sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine,
le 8 octobre 451 ". Kossinios le remplace de nouveau à la 187° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Andréas n'est pas
mentionné sur la liste de présence de la 3° séance du 13 octobre. Il est pourtant le
171° à approuver condamnation de Dioskoros d'Alexandrie *. Il souscrit à la
déposition de Dioskoros en 298° position dans la version latine des actes du
concile tandis qu'il est absent de la version grecque ". Kossinios apparaît à sa
place en 189 position sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *.
Andréas serait pourtant présent puisqu'il est interrogé comme nombre de Pères
conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 126 position, que cette lettre est
en accord avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième
lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances

148
ANDRÉAS 2

des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58


premiers membres. Andréas est de nouveau remplacé par Kossinios en 205°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien '. Andréas souscrit par l'entremise de son collègue
d'Hiérocésarée en 209° position à la définition de la foi*. La mention à
Chalcédoine de deux évêques de Satala, Andréas de Lydie et Anatolios d'Arménie
Première explique peut-être l'omission de ce dernier dans certaines versions de
la liste des souscriptions du 25 octobre (Collectio Dionysiana Aucta, Michel le
Syrien). Confondant les deux évêchés, le compilateur a dû croire qu'il s'agissait
d'une répétition et a biffé le nom d'Anatolios ". De nouveau, pour les séances du
26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Le nom d'Andréas apparaît en 129° position sur la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Sa signature est apposée par un
évêque Dionysios, vraisemblablement Dionysios d'Attaléia, originaire de Lydie
comme Andréas (—» Dionysios 3). Pour la dernière séance, le 1" novembre, la
liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non
datée, Andréas souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 60° position aux canons
établis à Chalcédoine ". Le fait qu'Andréas soit le plus souvent remplacé nous
laisse penser qu'il n'assista pas au concile de Chalcédoine. Sa présence aux 3° et
4 séances s'expliquerait par la négligence du compilateur omettant de préciser
qu'il était représenté. Il existe d'autres cas similaires. Quant à la liste de
souscriptions de la Collectio Prisca, elle ne précise pas que certains prélats sont
en réalité représentés.

'ACO. II. 1, 1, p. 61, l. 29 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 23. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 40.
—*ACO. II, 1, 2, p.33 [229], l. 29 ; ACO, II, 3, 2, p. 69 [328], l. 6-9. —* ACO, II, 3, 2,
p.82 [341]. l. 26. —* ACO, II, 1, 2, p. 89 [285], l. 20. — " ACO, II, 1, 2, p. 105 [301],
L 14-18 : ACO, II, 3, 2, p. 111 [370], l. 30. —' ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 26 ;ACO, II,
3, 2, p. 145 [404], l. 5. —*ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 35 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165],
l.36 : ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 16 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 256.
— " E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 78. — "ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 4 ;
ACO. II. 3, 3, p. 106 [545], l. 23. —"ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 14.

ANDRÉAS 2, évêque de Tlôs (Lycie) 451-458

Il apparaît en 225° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il siège à la 147° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Andréas n'est pas
mentionné sur la liste de présence de la 3° séance du 13 octobre. Il est pourtant le
52 à approuver la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie *. Il souscrit à la
déposition de Dioskoros en 120° position dans la version grecque des actes du
concile et en 154° position dans la version latine ". Il siège en 189° position de la
4 séance du 17 octobre *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Il occupe la 222°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Andréas souscrit en 226° position à la définition de
la foi '. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne

149
ANDRÉAS 3

détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Andréas apparaît en 82°


position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace *. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, la liste des souscriptions
aux canons de Chalcédoine fournie par la Collectio Prisca indique en 64° position
parmi des évêques du diocèse d'Asie Andreas achaiae ". Seuls deux évêques
Andréas sont présents au concile : l'évêque de Satala étant déjà mentionné par la
Collectio Prisca en 60° position (—» Andréas 1), Andreas achaiae doit désigner
Andréas de Tlôs sous une forme corrompue. Il apparaît en 7° position dans la
réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les
évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide
l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 8 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 9. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 15.
—* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 33 ; ACO, II, 3, 2, p. 54 [313], l. 31-p. 55 [314], l. 3.
—*ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 22. —* ACO, II, 1, 2,
p. 89 [285], l. 37. — ° ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 43 ;ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 22.
— ' ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 14 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 32 ; ACO, II, 3, 2,
p. 166 [425], l. 5 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 G, n° 288. —* ACO, II, 1, 3,
p.91 [450], l. 31 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 10. —* ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 18.
— "ACO, II, 5, p. 63, l. 21.

ANDRÉAS 3, archimandrite en Carie 518/538

Une lettre incomplète de Sévère d'Antioche rédigée durant son exil est adressée
à deux prêtres et archimandrites monophysites de Carie, Andréas et Phôtios
(—» Phôtios 2)'. Ces derniers lui avaient demandé son opinion après avoir reçu
dans leur communion et élevé au diaconat un ancien nestorien ou chalcédonien.
Sévère juge cette réception conforme aux canons si l'individu a anathématisé son
hérésie et exprimé un repentir Son ordination comme diacre nécessite en
revanche une période de pénitence, une confession de son péché et l'anathème de
son hérésie adressés aux évêques monophysites *. Sévère envoie pour information
une copie du traité rédigé autrefois contre l'évêque Théodotos de Joppè
(Palestine I) qui ne respectait pas les canons en imposant une seconde onction
aux anciens nestoriens *.

' SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Lettres choisies, I, 60, tr. I, p. 179-191. —* Ibid., p. 180-183.
—* Ibid., p. 185-186.

ANDRÉAS 4, évêque d'Amyzôn (Carie) 536

Il participe à la plupart des séances du concile de Constantinople en 536 : 49° à


la 1" séance du 2 mai !, 50° à la 2° séance du 6 mai *, 24° à la 3° séance du 10 mai ",
encore 24° à la 4° séance du 21 mai". En revanche, il ne souscrit pas à la condam
nation d'Anthimos durant cette même séance, ni à celle de Sévère d'Antioche,
Pétros d'Apamée et Zôoras au cours de la 5° séance.

150
ANDRÉAS 6

'ACO, III, p. 127, l. 20. —* Ibid., p. 155, l. 40. —* Ibid., p. 161, l. 38. —* Ibid., p. 170,
l. 15.

ANDRÉAS 5, évêque de Peltai (Phrygie Pacatienne) 536

Il est présent à toutes les étapes du concile de Constantinople de 536 : 27° à la l"
séance du 2 mai ", 29° à la 2° séance du 6 mai*, 22° à la 3° séance du 10 mai *, 22°
de nouveau à la 4° séance du 21 mai 536 ". Son nom apparaît aussi en 49° position
parmi la liste des souscriptions à la sentence du patriarche Mènas contre
Anthimos *, en 47° position lors de la 5° séance du 4 juin ", et en 61° position sur
la liste des souscriptions jointe à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros
d'Apamée et Zôoras '.

"ACO, III. p. 126, l. 39. —* Ibid., p. 155, l. 18. —* Ibid., p. 161, l. 36. —* Ibid., p. 170,
L 13. —* Ibid., p. 184, l. 33. — ° Ibid., p. 28, l. 37. — ' Ibid., p. 117, l. 8.

ANDRÉAS 6, évêque d'Éphèse (Asie) 541-553

Michel le Syrien est le seul à nous apprendre qu'après la déposition d'Hypatios


(-» Hypatios 4), Andréas lui succède sur le trône d'Éphèse ". Cet événement
n'est pas daté. Le dernier témoignage concernant Hypatios est sa présence au
synode de Gaza dans les premiers mois de l'année 540. La première mention
d'Andréas date de la fin 541. Procope raconte que le fils adoptif de Bélisaire,
Théodosios, devenu l'amant d'Antônina, épouse du général, vivait retiré à Éphèse
avec un trésor que Bélisaire le soupçonnait de lui avoir volé. Il décide de punir
Théodosios et envoie pour se faire Phôtios, fils d'un premier mariage d'Antônina,
qui lui a révélé toute l'affaire. Théodosios prévenu de son arrivée cherche asile
dans l'église Saint-Jean. L'évêque de la cité, Andréas, acheté par Phôtios, lui
livre Théodosios, en violation du droit d'asylie attaché à tout sanctuaire *. Pendant
une décennie, aucun renseignement n'est fourni au sujet d'Andréas, jusqu'à
l'affaire des Trois Chapitres. Lors du concile à Constantinople, en 553, le pape
Vigile refuse de siéger, mais publie un texte dogmatique, le Constitutum, le
14 mai. Mesure de compromis, cet écrit débute par des louanges à l'adresse de
l'empereur, suivies d'une profession de foi que le patriarche Mènas, les évêques
Théodôros Askidas de Césarée de Cappadoce, Andréas d'Éphèse, Théodôros
d'Antioche de Pisidie (—» Théodôros 14), Pétros de Tarse et de nombreux autres
évêques ont donnée au pape, sans plus de précisions *. Les circonstances qui ont
accompagné la remise de cette profession de foi nous ramènent un an en arrière.
Lors du conflit ouvert entre Vigile et Justinien au sujet de l'édit de juillet 551
condamnant les Trois Chapitres, l'empereur tenta à plusieurs reprises de faire
plier le pontife en usant de la force. Pour fuir les violences, le pape se réfugia
dans la basilique Sainte-Euphémie à Chalcédoine durant la nuit du 23 au
24 décembre 551. Là, il publia le 5 février552 une encyclique qui excommuniait,
entre autres, Théodôros Askidas, jugé principal responsable des divisions de
l'Église ", ainsi que le patriarche Mènas et tous les métropolites et les archevêques
autocéphales relevant de son autorité (cum omnibus metropolitanis et metropoli
tanis episcopis ad tuam dioecesim pertinentibus) *. Justinien a alors adopté une

151
ANDRÉAS 6

méthode moins brutale qui s'est probablement traduite par l'envoi à Chalcédoine
de Mènas et de cette délégation de métropolites dont Andréas d'Éphèse fait
partie ". La remise de leur profession de foi constitue une démarche de conciliation
avec le pape. Dans le but de rétablir la communion avec lui, les métropolites
affirment leur fidélité aux quatre conciles œcuméniques et au Tome de Léon '.
Dans ces conditions, le pape accepte de revenir à Constantinople. Même si la
question des Trois Chapitres est éludée, la profession de foi dut satisfaire Vigile
pour qu'il choisisse de la reproduire au début de son Constitutum. Cette action
collective de Mènas et des métropolites se situe entre l'encyclique du 5 février
552 et le retour du pape à Constantinople en juin. Mais tous ces efforts se révèlent
inutilescarVigile décidefinalementdene pasassisterauconcile de Constantinople.
Lorsque la première séance s'ouvre, le 5 mai 553,Andréas d'Éphèse occupe la 9°
place *. Les trois patriarches Eutychios de Constantinople (Mènas est mort entre
temps), Apollinarios d'Alexandrie et Domnos d'Antioche avec seize métropolites
et évêques, dont Andréas, se rendent le jour même auprès du pape pour l'inviter
à se joindre au concile ". Sous prétexte de maladie, le pape repousse sa réponse
au lendemain. Lors de la 2° séance du 8 mai, Andréas occupe la même place ".
L'archidiacre et primicier des secrétaires Diodôros rapporte que la délégation,
avec Andréas, s'est rendue chez le pape voilà deux jours, soit le 6 mai ". Les
prélats rendent compte de leur seconde visite au cours de laquelle Vigile a de
nouveau refusé de venir en raison du faible nombre d'évêques occidentaux puis
a demandé un délai de réflexion de vingt jours *. Après ce rapport, Diodôros
déclare qu'à son tour l'empereur a envoyé la veille, soit le 7 mai, quatre hauts
magistrats et douze métropolites et évêques, dont Andréas, auprès du pape ". Les
fonctionnaires indiquent que leur démarche accomplie le 7 mai, en compagnie
des douze prélats, s'est soldée par un échec ". Lors des 3°, 4° 5° et 6° séances les
9, 13, 17 et 19 mai, Andréas siège toujours à la 9° place ". Il est à noter pour les
5°, 6° et 7° séances que les listes de présence indiquent seulement les prélats les
plus importants. Andréas est l'unique évêque de tout le diocèse d'Asie à être
mentionné. Pour les autres évêques, les actes du concile précisent que ce sont les
mêmes que lors de la première séance. Au cours de la 6° séance consacrée à la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse,ThéodôrosAskidas,Andréas d'Éphèse, Mégéthios
d'Héraclée de Thrace et Eusébios de Tyr prennent la parole ". Ils tentent de
prouver que lors du concile de Chalcédoine cette lettre avait été indirectement
condamnée ". Comme il n'est pas possible que les quatre aient parlé ensemble,
il est plus vraisemblable de penser que seul Théodôros Askidas, figure de proue
dans la controverse sur les Trois Chapitres, a pris la parole, appuyé par ses trois
collègues. Andréas se révèle ainsi être un soutien de Théodôros Askidas. On peut
même se demander s'il n'était pas parmi les évêques qui, outrepassant l'interdic
tion du pape comme le rapporte Vigile dans son décret d'excommunication daté
du 14 août 551 mais rendu public le 5 février 552, avaient célébré trente jours
avant (soit au milieu du mois de juillet 551) une messe dans l'église du palais
Placidien où était affiché l'édit de Justinien condamnant les Trois Chapitres,
déposé le patriarche Zôïlos d'Alexandrie, hostile à cette condamnation, et élu à
sa place Apollinarios ". Ces provocations marquaient l'adhésion de Théodôros
Askidas et de ses partisans, dont Andréas très certainement, à la politique
religieuse de Justinien et manifestaient leur contestation de l'autorité de Vigile.
Ces actes valurent à leurs auteurs, comme nous l'avons vu, d'être déposés et
excommuniés. On comprend alors mieux la présence d'Andréas au sein de la

152
ANDRÉAS 9

délégation de métropolites venue à résipiscence auprès de Vigile entre février et


juin 552. Durant la fin du concile de Constantinople, Andréas occupe de nouveau
la 9 place à la 7° séance du 26 mai ", à la 8° et dernière séance du 2 juin º, et sur
la liste des souscriptions aux anathématismes prononcés en clôture du concile
contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas.
Comme pour les dix-huit premiers signataires, la formule d'anathème d'Andréas
est recopiée en toutes lettres *.

' MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 251 B. — * PRoCoPE, Anecdota, III, 4, p. 20, l. 8 ;
cf. PLRE, III A, p. 222, s. v. « Belisarius 1 » ; ibid., III B, p. 1292, s. v. « Theodosius 8 » ;
ibid., III A. p. 91-93, s. v. « Antonina l » ; ibid., III B, p. 1037-1039, s. v. « Photius 2 ».
— * Collectio Avellana, 83, p. 232, l. 19. —*VIGILE, Lettres, 1, p. 2, l. 25-p. 3, l. 1.
—* Ibid., 2, p. 14, l. 21-23. — ° C.-J. HEFELE et H. LECLERCQ, Histoire des conciles, III, 1,
p.63 : P MARAvAL, in HC, III, p. 419. — ' Collectio Avellana, 83, p. 231-234. —* ACO,
IV. 1. p. 3, l. 15. —* Ibid., p. 18, l. 25. — " Ibid., p. 20, l. 14. — " Ibid., p. 24, l. 19.
— * Ibid., p. 24, l. 31-p. 27, l. 5. — " Ibid., p. 27, l. 10. — " Ibid., p. 27, l. 24. — * Ibid.,
p.32, l. 14 : ibid., p. 39, l. 14 ; ibid., p. 73, l. 15 ; ibid., p. 137, l. 14. — " Ibid., p. 143,
l 14. — " Ibid., p. 143, l. 14-p. 146, l. 32. — " VIGILE, Lettres,2, p. 13, l. 8-25. — "ACO,
IV. 1, p. 183, l. 14. — * Ibid., p. 203, l. 18. —* Ibid., p. 222, l. 23-31.

ANDRÉAS 7, économe de Milet (Carie) V°-VI° S.

Une inscription fragmentaire sur une architrave mentionne cet économe '.
' P HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 2, p. 140, n°973 et pl. 53, n° 321.

ANDRÉAS 8, clerc de Cyzique (Hellespont) V°-VI° S.

Une colonne provenant d'un cimetière au sud de BandIrma (l'ancienne Panormos)


porte l'inscription : ópot ôtopiÇovteç tô ôiko(uo) ueto #ù Mokeôoviou (sic) toÛ
ëvôo3(ototou) x(où) 'Avôpéou toû eû)\oß(eotoitou), « bornes délimitant les
droits entre Makédonios, le gloriosissime, et Andréas, le révérentissime »'. Cette
seconde épithète est employée uniquement pour les clercs.

' H. G. LoLLING, AthMitt, 9, 1884, p. 26 ; H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques


chrétiennes d'Asie Mineure, p. 11, n° 27 ; cf. PLRE, II, p. 698, s. v. « Macedonius 6 ».

ANDRÉAS ? 9, évêque ? de Barata (Lycaonie) V°-VI° S.

Une inscription fragmentaire d'une grotte de PInarbas1 contient une invocation à


Dieu en faveur de son serviteur dont le nom est mutilé. On ne lit que les deux
premières lettres du nom et les trois premières de la fonction ". Nous proposons
le nom d'Andréas en raison seulement de sa plus grande fréquence, mais d'autres
solutions sont également possibles comme Anastasios, Anthimos, Antônios *, ou
bien Anatolios ou Antiochos.

153
ANDRÉAS 10

" G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 70, n° 64.


—* D. STIERNON, in DHGE, XX, col. 794, s. v. « Ikonion ».

ANDRÉAS 10, évêque ? d'Éressos ?(Îles) ca 600-650

Deux sceaux, l'un trouvé au sud de la bibliothèque de Celsus, à Éphèse, l'autre


conservé dans une collection privée, présentent des similitudes évidentes. L'édi
teur pense que le monogramme est celui d'un 'Avöpéou ou 'Avôpéo 'Epeooo0 '.
Si la lecture du nom ne fait pas de doute, celle du toponyme est en revanche
sujette à caution, tout comme la fonction exercée. L'existence d'un évêché à
Éressos est contredite par son absence de la Notice du Pseudo-Épiphane.
' W. SEIBT, in Litterae numismaticae Vindobonenses, p. 145-148, n° 1 a et b.

ANDRÉAS 11, évêque de Lampsaque ?(Hellespont) Ca 550-650

Parmi les pièces d'un trésor découvert à Lampsaque en 1847, on trouve huit
cuillers en argent sur lesquelles sont gravés des sentences de sages païens ou des
vers en latin. Les monogrammes indiquent qu'elles sont la propriété d'un évêque
Andréas, peut-être de Lampsaque, à supposer que le trésor n'y ait pas été apporté
d'ailleurs ". Ces objets sont datés d'après les poinçons d'autres pièces du trésor
qui s'étendent de la fin du règne de Justinien à celui d'Héraclius *.

" R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 1, p. 640-642, n° 07/07/03. —* F. BA


RATTE, CArch, 40, 1992, p. 5.

ANDRÉAS 12, diacre de Pergame (Asie) VII° S.

Il est connu par un sceau, fait remarquable étant donné le rang peu élevé qu'il
occupe au sein de l'Église et le faible nombre de sceaux ecclésiastiques conservés
datant de la fin de l'Antiquité. On lit : « Mère de Dieu, viens au secours d'Andréas,
diacre de Pergame » (Oeotóke pom0et 'Avôpéou ôuokó(vou) Ilepyopou)'.
" J. NESBITT et N. OIKONOMIDEs, Catalogue ofByzantine Seals, 3, p. 44, n° 28.2 (Collection
de Dumbarton Oaks n° 58.106.5122).

ANDRONIKOS, diacre de Tralla (Lydie) IV°-V° S.

Découverte au début du xx° siècle, son inscription peut-être funéraire semble


avoir depuis disparu ". Nous reproduisons la datation que proposent ses premiers
éditeurs * sans possibilité de vérification.
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 128,
n° 347. —* J. KEIL et A. voN PREMERSTEIN, Bericht über eine dritte Reise in Lydien und
den angrenzenden Gebieten Ioniens ausgeführt 1911, p. 55, n° 62.

154
ANIKÈTOS 2

ANENKLÈTOS 1, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlios Alexandros et son épouse Aurèlia Loulianè ont érigé de leur vivant un
monument funéraire pour leur fils appelé Anenklètos comme son grand-père
paternel qui était prêtre ". La pierre provient de Kavakli Pinar, à environ 2,5 km
à l'ouest de la gare de Sarayönü, localité située à 8 km au sud-est de Halic1,
l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 95, n° 177 et ph.

ANENKLÈTOS 2, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV°-V° S.

Il est connu par le tombeau que son fils Diomèdès lui a érigé d'après une
inscription métrique dont la fin, peu claire, laisse entendre qu'Anenklètos a édifié
une église. Le texte provient de Kuyulusebil, environ 4 km au nord-ouest de
Çesmelisebil, la localité moderne où l'on localise le siège de Gdanmaa'.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 118, n° 561 et pl. 30 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER,


Steinepigramme, 3, p. 60, n° 14/02/03.

ANIKÈTOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Deux frères, Eugraphios et Diophantos, prêtres (—» Eugraphios 1, Diophantos 1),


ont érigé un tombeau pour leur prédécesseur Anikètos, « prêtre des apotactites »
(rtpeopûtEpoç tôv 'Artotoktutôôv). Il s'agit d'une secte ascétique ". La pierre
provient d'un village au nord-ouest de Sarayönü, 8 km au nord de Halic1,
l'ancienne Laodicée. Au sud de cette cité a été découverte une inscription men
tionnant un monastère de cette même secte (—» Gaios 5, Primos 1).

' W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay,


p.85-86, n° 8 : ID., MAMA, I, p. 93, n° 173.

ANIKÈTOS 2, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Il est connu par son épitaphe métrique gravée dans une tabula ansata. Le texte
loue les nombreuses qualités du défunt : son honnêteté (èo0Móg), son obéissance
à Dieu (qpu).mxooç), sa clémence (tpoiuotog) et son amour de la Loi divine
(ot2.évvouoç). Anikètos, prêtre (dpntmp), est « un compagnon du Christ, un élu
de Dieu » (ôrdov Xptoto0, èy\ektòç ôè toû Oeo0). La tombe a été construite
par ses « enfants » (téxvo)'. La stèle a été trouvée dans le mur d'un khan dans
le bourg de Zivarik (aujourd'hui Altinekin), identifié de manière hypothétique à
la localité antique de Congusso *, mais cette dernière n'étant pas un évêché, nous
ne savons pas à quel siège cette inscription doit être rattachée. Il ne faut pas
l'attribuer à la cité de Laodicée de Pisidie ", trop éloignée. Les évêchés les plus
proches sont Perta (Geimir) à 23 km au sud-est, Gdanmaa (Çesmelisebil) à
environ 44 km au nord-ouest et Psibèla " (Azak) à environ 30 km dans la même

155
ANTIOCHOS 1

direction. L'attribution à Perta est une simple possibilité.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 127, n° 237 et ph. a et b ; G. LAMINGER-PASCHER, Beitràge zu


den griechischen Inschriften Lykaoniens, p. 112-113, n° 172 ; R. MERKELBACH et J. STAU
BER, Steinepigramme, 3, p. 85, n° 14/06/07. —* K. BELKE, Galatien und Lykaonien,
p. 153, s. v. « Congusso ». —*Th. DREw-BEAR, Gnomon, 59, 1987, p. 606. — * K. BELKE,
op. cit., p. 217, s. v. « Psibëla ».

ANTIOCHOS 1, évêque d'Aurèl(ian)oupolis (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 7º place parmi les évêques de Lydie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Bien que les différentes listes de souscription indiquent
Aurèlianoupolis, il n'existe pas d'évêché de ce nom en Lydie. Le toponyme le
plus proche d'un point de vue orthographique et correspondant à un siège
épiscopal est Aurèlioupolis (nommé d'après Marc Aurèle). La leçon Aurèlia
noupolis peut provenir soit d'une erreur remontant à la liste de souscription
originelle du concile de Nicée soit d'un changement de nom. Dans ce cas, il faut
supposer qu'Aurèlioupolis aurait pris temporairement le nom d'Aurèlianoupolis
au Iv° siècle, ce qui paraît peu probable.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 B, n° 133 ; ibid., p. 35 A, n° 133 ; ibid., p. 35 B,


n° 125 ; ibid., p. 66, n° 133 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 19) ; ibid., p. 91, n° 140 ;
ibid., p. 109, n° 137 : ibid., p. 133, n° 137 : ibid., p. 169, n° 224 ; C. H. TURNER, EOMIA, I,
1, 1, p. 68-69, n° 136 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 136 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 136 ; MARUTA DE
MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 21, [n° 133] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 67,
n° 176 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 143 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993,
p.336, n° 142 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 A, n° 139.

ANTIOCHOS 2, évêque d'Hiérocésarée (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 7º et la 9° place parmi les évêques de Lydie présents selon les
listes de souscription à la définition de la foi ". La présence de cet évêque au
concile de Nicée est rendue problématique par sa mention seulement sur une liste
grecque, celle de Théodore le Lecteur sans doute empruntée à l'historien Socrate,
et dans deux listes syriaques. Dans toutes les autres listes, cet évêque est omis.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 66, n° 132 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 18) ; ibid.,
p. 109, n° 137 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 21-22, [n° 135].

ANTIOCHOS 3, évêque de Sanaos (Phrygie Pacatienne) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Nounéchios de Laodicée (—» Nounéchios 3), qui souscrit

156
ANTIPATROS 1

au nom d'Antiochos en 383° position à la définition de la foi'. À la fin de la


séance du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau au nom d'Antiochos en 185°
position sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.
'ACO. II, 1, 2, p. 152 [348], l. 39 ;ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 15. —* ACO, II, 1, 3,
p.94 [453]. l. 32 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 21.

ANTIOCHOS 4, évêque de Milet (Carie) V°-VI° S.

Une inscription disparue porte l'acclamation : « À notre très saint archevêque


Antiochos, nombreuses années. Fils de Dieu (donne)-lui la vie » ('Avtuóxou toû
dryuſotdt[ou] muſov dpxueIttokónto[u] ItoMAà tà ét[m]. Y(i)è O(eo)û Conv où
tſo])'. Antiochos est inconnu. Le statut de métropole n'est pas attesté pour Milet
avant 520 (—» Eulogios 2). Si cette inscription est antérieure à 520, elle constitue
le premier témoignage de l'érection de Milet au rang d'archevêché autocéphale.

P HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 2, p. 138, n°963.

ANTIPATROS 1, évêque de Kaunos (Lycie) 451

Il apparaît en 241° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 203° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il siège en 144°
position lors de la3° séance du 13 octobre *. Il est le 49° à approuver la condamna
tion de Dioskoros d'Alexandrie et sa privation de toute dignité sacerdotale ".
Antipatros est mentionné en 119° position dans la version grecque et en 150°
position dans la version latine de la liste des souscriptions à la déposition de
Dioskoros *. Son nom est répété par erreur en 169° position dans la version
grecque ". Il occupe la 205° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Il apparaît en 221° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 225° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Antipatros est absent de la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Cette singularité
mérite d'être soulignée car Antipatros est le seul évêque de Lycie venu à
Chalcédoine à ne pas souscrire à cette séance controversée alors que son métropo
lite est présent (—» Rômanos 2). Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, l, p. 62, l. 7 : ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 8. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 14.
—' ACO. II, 1, 2, p. 6 [202], l. 32. — * ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 30 ; ACO, II, 3, 2,
p.54 [313], l. 21-23. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 24 ;ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 18.
—"ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 38. — ' ACO, II, 1, 2, p. 89 [285], l. 36. —*ACO, II, 1,

157
ANTIPATROS 2

2, p. 135 [331], l. 42 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 21. —"ACO, II, 1, 2, p. 148 [344],
l. 13 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 30 : ACO, II, 3,2, p. 166 [425], l. 4 : MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 286. —"ACO, II, 1, 3, p.89 [448], l. 19-p. 94 [453]. l. 32 ;
ACO, II, 3, 3, p. 102 [541], l. 20-p. 108 [547], l. 21.

ANTIPATROS 2, évêque de Lycie ? 518

Le nom de cet évêque apparaît en 38° position sur la liste des souscriptions qui
accompagne la pétition que le synode de Constantinople adresse au patriarche
Iôannès le 20 juillet 518 pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère
d'Antioche ". Le siège n'est pas indiqué, mais Antipatros figure parmi un groupe
d'évêques de Lycie.

'ACO, III, p. 66, l. 26.

ANTÔNINOS 1, évêque d'Éphèse (Asie) ante 400-400/1

Une réunion du synode permanent se tient un dimanche à Constantinople durant


la 13°indiction sous l'épiscopat de JeanChrysostome, c'est-à-dire entre septembre
399 et septembre 400, vraisemblablement au printemps 400. L'évêque Eusébios
de Valentinianoupolis remet à Jean un libelle contre Antôninos d'Éphèse qui
comporte sept chefs d'accusation (—» Eusébios 7)'. Antôninos a fondu des objets
pris sur le trésor de l'Église pour en verser le produit à son fils. Il s'est emparé du
marbre de l'entrée du baptistère et l'a employé dans son bain privé. Il a pris des
colonnes de l'église qui gisaient là depuis de nombreuses années pour les élever
dans son triclinium. (On a supposé que ces colonnes attestaient une rénovation
ou un agrandissement de l'église, peut-être endommagée par des tremblements
de terre dans les années 359-366 *.)Antôninos a conservé auprès de lui un esclave
coupable d'homicide. Il a aliéné les terres léguées à l'Église par Basilina ", mère
de l'empereur Julien décédée vers 332-333, et s'est emparé du produit de la
vente. Séparé un temps de son épouse, l'évêque l'a reprise avec lui et en a eu des
enfants. Enfin, Antôninos s'est révélé coupable de simonie par la mise à l'encan
des ordinations épiscopales selon les revenus des candidats. Eusébios ajoute que
les évêques qui ont acheté leur ordination et celui qui en a tiré profit, à savoir
Antôninos, sont présents au synode. Jean Chrysostome prodigue en vain des
paroles d'apaisement. Devant l'insistance d'Eusébios, il demande à l'évêque
Paulos d'Héraclée (Europe), apparemment un partisan d'Antôninos, de réconcilier
le métropolite avec son évêque suffragant. Jean quitte la salle de réunion pour se
rendre à l'église célébrer la messe dominicale ". Mais Eusébios se rend discrète
ment dans l'église et interrompt Jean au cours de la liturgie en remettant de
nouveau un libelle contenant les mêmes accusations contre Antôninos. Jean
prend le document et, trop troublé pour continuer l'office, se retire après avoir
confié à l'évêque Pansophios de Pisidie le soin de célébrer le culte (—» Panso
phios)*. Établi dans le baptistère avec les autres évêques, Jean convoque Eusébios
et lui demande s'il maintient ses accusations. Devant sa réponse affirmative,
lecture est faite de son libelle. Les prélats les plus âgés conseillent d'enquêter en
premier sur l'accusation d'aliénation des biens mobiliers et immobiliers de

158
ANTÔNINOS 1

l'Église *. Interrogé par Jean, Antôninos nie, tout comme les évêques accusés
d'avoir versé de l'argent. Dans l'impossibilité de faire comparaître les témoins,
Jean décide de se rendre en Asie pour mener l'enquête en personne. Inquiet,
Antôninos se rend auprès de Gaïnas ", le maître des milices dont il gère les biens
dans sa province, et le convainc d'intervenir pour empêcher Jean de quitter la
capitale *. La manœuvre dilatoire réussit. Mais, de crainte qu'Antôninos ne
profite de ce répit pour corrompre les témoins ou faire pression sur eux, Jean en
son synode diligente une mission d'enquête formée de trois évêques : Synklètios
de Traianoupolis (Rhodope), Hèsychios de Parion (Hellespont) et Palladios
d'Hélénoupolis (Bithynie), biographe de Jean et notre principale source d'infor
mations. Synklètios et Palladios se rendent à Smyrne tandis qu'Hèsychios, ami
d'Antôninos, prétexte une maladie pour renoncer à sa mission (—» Hèsychios 5).
Les deux enquêteurs attendent à Hypaipa, en plein été, la comparution des
témoins qu'Eusébios est incapable de présenter. En effet, Antôninos est parvenu
entretemps à les retourner en sa faveur par la corruption et l'intrigue. Eusébios
s'enfuit alors en secret à Constantinople. Après quarante jours d'une vaine
attente, les deux enquêteurs écrivent à tous les évêques de la province d'Asie
pour l'exclure de la communion. Trente jours plus tard, les enquêteurs décident
de revenir dans la capitale où ils rencontrent Eusébios. Celui-ci se réfugie derrière
une prétendue maladie et s'engage à produire des témoins ". Sur ces entrefaites
Antôninos décède.Jean reçoit une lettre du clergé d'Éphèse et des évêques de la
province d'Asie lui demandant de venir pour régler les affaires de l'Église
d'Éphèse, malmenée « depuis longtemps » par les partisans d'Arius et les indivi
dus cupides se prétendant orthodoxes. Le clergé d'Ephèse craint que le trône ne
tombe entre les mains d'un personnage indésirable ". Il s'agit probablement
d'une allusion d'une part aux anciens évêques d'Éphèse de tendance arienne
(—» Mènophantos, Agapios 2), d'autre part à Antôninos lui-même. Nous en
déduisons aussi que l'épiscopat d'Antôninos a duré plusieurs années, c'est-à-dire
qu'il a été ordonné évêque avant l'an 400 au moins. Bravant la maladie et l'hiver,
Jean se rend à Éphèse pour trouver une solution. Ce détail chronologique, fourni
par Palladios et les sources qui en dépendent ", permet de dater la mort
d'Antôninos de la fin 400 ou du début 401.L'enquête est menée à Éphèse par un
synode de quelque soixante-dix évêques de Lydie, d'Asie, de Carie et de Phrygie,
sous la présidence de Jean Chrysostome. Eusébios, l'accusateur d'Antôninos, se
présente devant l'assemblée pour obtenir la condamnation des six évêques
reconnus coupables d'avoir acheté leur ordination au terme de ces deux ans
d'enquête. Après l'audition de nombreux témoins clercs et laïcs et l'obtention
des aveux des six évêques simoniaques, d'anciens curiales ayant fui leurs charges,
le synode décrète, suivant la proposition de Jean, leur déposition et la restitution
par les héritiers d'Antôninos des sommes que les évêques ont versées *. Six
nouveaux évêques, choisis pour leur pauvreté, leur probité et leur piété, sont
ordonnés.Après avoir enquêté sur les circonstances de l'ordination d'Antôninos,
Jean Chrysostome lui donne pour successeur son propre diacre, Hèrakleidès
(—» Hèrakleidès 2) ". Lors du synode du Chêne, en septembre 403, les adversaires
de Jean dressent une liste d'accusations pour motiver sa déposition. D'après Pho
tius, qui a lu les procès-verbaux aujourd'hui perdus de ce synode, le 10° grief
adressé à Jean est d'avoir ordonné évêque Antônios, pourtant coupable d'avoir
violé des tombes ". On doit probablement distinguer cet individu de l'évêque
Antôninos, bien que ce dernier soit appelé Antônios dans le résumé par Photius

159
ANTÔNINOS 2

de la Vie de Jean Chrysostome écrite par Georges d'Alexandrie ". Deux raisons
incitent à distinguer Antônios d'Antôninos. Au synode du Chêne, les adversaires
de Jean lui ont reproché d'avoir placé Hèrakleidès à la tête de l'Église d'Éphèse.
Si cela avait été aussi le cas d'Antôninos, ses adversaires n'auraient pas manqué
une occasion de s'attaquer à l'évêque de Constantinople. D'autre part, si Antôni
nos avait été ordonné par Jean, on comprendrait mal le soin que celui-ci a apporté
dans une affaire qui aurait révélé son erreur dans le choix du candidat. Une Vie
de Jean Chrysostome attribuée à Hèsychios de Jérusalem (mort dans les années
430) mais qui se révèle être un pseudépigraphe ", aggrave en ces termes le grief
de simonie opposé à Antôninos : « C'était en effet une habitude païenne de
vendre et d'acheter le sacerdoce » (é0oç yàp ñv è0vucòv toû to) eîv xoû dyo
po(Geuv tùv iepoooóvnv) ".
" PALLADIos, Dialogue, XIII, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 83, l. 9-p. 84, l. 7 ; éd. MALINGREY
et LECLERCQ, p. 274, l. 150-p. 276, l. 176 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chryso
stome, 32, p. 158-159 ; Vie de Jean Chrysostome, 15, p. 399-400. —* R. HARREITHER,
MiChA, 8, 2002, p. 81. —* PLRE, I, p. 148, s. v. « Basilina ». —* PALLADIos, Dialogue,
XIV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 84, l. 16-27 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 276, l. 10
p. 278, l. 21 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 159-160. — * PAL
LADIos, Dialogue, XIV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 84, l. 27-p. 85, l. 12 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 278, l. 22-35 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 160.
— " PALLADIos,Dialogue,XIV,éd. CoLEMAN-NoRTON,p. 85,l. 12-p. 86,l. 6 ;éd. MALINGREY
et LECLERCQ, p. 278, l. 35-p. 280, l. 60 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome,
32, p. 160-161. — " PLRE, I, p. 379-380, s. v. « Gainas ». —* PALLADIos, Dialogue, XIV,
éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 86, l. 6-p. 87, l. 2 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 280, l. 6l
p. 282, l. 85 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 161-162. — " PAL
LADIos, Dialogue, XIV, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 87, l. 2-p. 88, l. 12 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 282, l. 86-p. 286, l. 126 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome,
32, p. 162-163 ; Vie de Jean Chrysostome, 15, p.399. —" PALLADIos, Dialogue, XlV,
éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 88, l. 12-23 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 286, l. 126-p. 288,
l. 139 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 163. — " PALLADIos,
Dialogue, XIV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 88, l. 23-24 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 288,
l. 140-141 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 163 ; Vie de Jean
Chrysostome, 15, p. 400. — * PALLADIos, Dialogue, XV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 89,
l. 1-p. 90, l. 22 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 290, l. 1-p. 294, l. 35 : GEORGEs D'ALExAN
DRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 164-165 ; Vie de Jean Chrysostome, 15, p. 400.
— " PALLADIos, Dialogue, XV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 91, l. 1-1 l ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 296, l. 42-53 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 165
166 ; Vie de Jean Chrysostome, 15, p. 400-401 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIII, 9, PG,
146, col. 957 C. —" PHoTIUs, Bibliothèque, 52 (Synode du Chêne), t. I, p. 53, l. 18-19.
— * Ibid., 96 (Georges d'Alexandrie), t. II, p. 55, l. 13-p. 56, l. 34. — " M. AUBINEAU,
Les homélies festales d'Hésychius de Jérusalem, I, p.XX. — " Ps.-HÈSYCHIos DE JÉRUSA
LEM, Vie de Jean Chrysostome, 15, p. 457.

ANTONINOS 2, évêque de Germè (Hellespont) 429

Ce personnage est connu par l'historien Socrate et les sources qui en dépendent .
Suivant la politique d'intolérance religieuse de Nestorius contre les hérétiques,

160
APELLAS

Antôninos se livre dans sa cité à la persécution des macédoniens qui répliquent


en l'assassinant. En représailles, Nestorius obtient de l'empereur Théodose II la
confiscation des églises des macédoniens à Constantinople, à Cyzique et dans les
zones rurales de l'Hellespont. Cette mesure entraîne le ralliement de nombreux
macédoniens à l'Église orthodoxe. L'historien nestorien Barhadbesabba 'Arbaïa
donne une version similaire des événements, mais offre l'originalité d'appeler
Antôninos « notre évêque » *, indice de l'adhésion d'Antôninos sinon à la
doctrine, du moins à la personne de Nestorius. D'après le comte Marcellin, la
confiscation qui suit l'assassinat d'Antôninos se place durant le consulat de
Flôrentios et Dionysios *, c'est-à-dire en 429.
' SocRATE, HE, VII, 31, 2-5, p. 379, l. 11-24 ;CAssIODORE, HE, XII, 4, 16-19, p. 666, l. 64
80 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 31, PG, 146, col. 1157 D-1160 A. —* BARHADBESABBA
'ARBALA, Histoire des saints Pères, XXI, PO, IX, 5, p. 530 [42], l. 4-11. — * MARCELLIN,
a 429, p. 77, l. 10-15 ; PLRE, II, p.478-480, s. v « Fl. Florentius 7 » ; ibid., II, p. 365
366.s. v. « Fl. Dionysius 13 » ; cf. D. STIERNON, in DHGE, XX, col. 973, s. v. « Germè ».

ANTONINOS 3, prêtre de Philadelphie (Lydie) IVe-Ve S. ?

Pour son gendre Basiliskos, Antôninos a fait construire un tombeau d'après une
épitaphe gravée sur une colonne ".
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 126,
n 345 bis.

ANTONIOS, évêque de Dokimion (Phrygie Salutaire) 343

Il souscrit en 16° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 '. Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules.

· HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 75, l. 4, n° 16.

APELLAS, évêque de Kibyra (Carie) 431

Il apparaît en 64° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Apellas est le 74 à donner son avis. Il déclare souscrire à ces deux textes*. À la
fin de cette séance, il souscrit en 39° position à la condamnation de Nestorius *.
Lors des séances des 10, l l et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques
sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du
17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Apellas

161
APELLIOS

figure de nouveau sur la liste de présence en 64° position *, et il souscrit en 109°


position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Apellas en 82° position '.

"ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 13] : ACO, I, 2, p. 28, l. 41 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 10] : Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 23,
l. 31-32 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 123 : tr. KRAAIz, p. 115.
—* ACO, I, 1,2, p. 56, l. 28. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 22] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 38 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 11.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 36] ; ACO, I, 2, p. 73, [l. 2] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 30] ; ACO,
I, 5, p. 113, l. 24 ; ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 7. — ' ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 3 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 39.

APELLIOS, évêque de Pisidie 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Pergamios d'Antioche (—» Pergamios l), qui souscrit au
nom d'Apellios en 399 position à la définition de la foi ". Le siège de cet évêque
n'est pas indiqué dans les sources conciliaires.

'ACO, II, 1,2, p. 153 [349], l.21 ;ACO, II, 3,2, p. 173 [432], l. 6.

APHOBIOS, évêque de Koloè (Asie) 431

Il apparaît en 78° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Aphobios est le 60° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est bien
conforme à la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 67" position à
la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Aphobios figure de nouveau sur la liste de présence en 78° position º,
et il souscrit en 67* position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit
de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun des
deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les mem
bres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des
instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Aphobios
en 55° position '.

162
APHTHONÈTOS

"ACO, I, l, 2, p. 5, [l. 27] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 11 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 24] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 22,
l 1-3 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 118 ; tr KRAATz, p. 111.
—'ACO, I. 1,2, p. 58, [l. 5]. —*ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO I. 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—*ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 36] ;ACO, I,5, p. 87, l. 6 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 25. — ° ACO,
L l,7, p. 113, [l. 28] ;ACO, I, 2, p. 71, [l. 38] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 21] ;ACO, I, 5, p. 112,
l 14 : ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 22. —' ACO, I, 1, 3, p. 35, l.29 : ACO, I, 5, p. 365, l. 25.

APHRODISIOS, évêque de Magydos (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 7° place parmi les évêques de Pamphylie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Pamphylie forme une seule province
ecclésiastique au concile de Nicée.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40A, n° 163 ; ibid., p. 40 B, n° 162 ; ibid., p. 41 A,


n 16l : ibid., p.41 B, n° 152 ; ibid., p. 68, n° 159 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 21) ;
ibid. p. 73, n° 85 : ibid., p. 111, n° 163 : ibid., p. 135, n° 166 ; ibid., p. 151, n° 64 : ibid.,
p 159, n° 120 : ibid., p.207, n° 156; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 163 ;
ibid. I. 1, 2, p. 98, n° 163 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 163 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p 100, l. 33, [n° 161] : E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n°81 ; H. KAUFHOLD,
OrChr. 77, 1993, p. 65, n° 202 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 201 : MICHEL LE
SYRIEN, VII. 2, tr. I, p.252 B, n° 197.

APHTHONÈTOS, évêque d'Héraclée du Latmos (Carie) 431

Ilapparaît en 62° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Aphthonètos est le 78° à donner son avis. Il dit croire dans l'un et l'autre texte *.
Alafin de cette séance, il souscriten35° position à la condamnation de Nestorius ".
Lors des séances des 10, 1 l et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques
sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du
l7 juillet ne donnent pas d'indication.Lors de la séance du 22 juillet,Aphthonètos
figure de nouveau sur la liste de présence en 62° position º, et il souscrit en 73°
position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Aphthonètos en 89° position '.
Il est enfin mentionné dans une lettre de Maximianos de Constantinople et des
évêques envoyés dans la capitale pour procéder à l'élection du nouvel évêque de
Constantinople. Cette lettre est postérieure au 25 octobre (date de l'élection de
Maximianos). Elle est adressée au clergé et au peuple de l'île de Ténédos pour
annoncer la destitution de leur évêque Anastasios (—» Anastasios 1), condamné

163
APHTHONIOS

pour ses opinions nestoriennes". La lettre précise que le concile d'Éphèse a


envoyé à Constantinople des mémoires prouvant la culpabilité d'Anastasios
grâce au témoignage de plusieurs clercs, parmi lesquels Aphthonètos ".
'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 11] ;ACO, I, 2, p. 28, l. 39 ;ACO, I, 3, p. 54, [l. 8] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 65 ; tr KRAAIz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p 24,
l. 13-16 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 124 : tr KRAATz, p. 116.
—* ACO, I, 1, 2, p. 56, l. 23. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 20] ;ACO, I, 5, p. 86, l. 36 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 9. — ° ACO,
I, 1, 7, p. 113, [l. 34] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 5] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 27] ;ACO, I, 5, p. 112,
l. 20 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 28. — ' ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 6 ; ACO, I, 5, p. 365, l.42.
—"ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —"ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 10.

APHTHONIOS, prôtoprêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Un bloc divisé en deux panneaux indique d'un côté le tombeau qu'Aphthonios


s'est construit de son vivant, à droite celui qu'a érigé un individu dont le nom est
en partie effacé (Elpidios, Helladios ?), fils du curiale Généthlios. L'inscription a
été datée de la seconde moitié du Iv° siècle ". Elle provient de Soguk Pinar, à
environ 13 km à l'ouest du site de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 17, n° 89 et pl. 6.

APIKRATIOS, prêtre d'Hypaipa (Asie) V°-VI° S.

Une pierre trouvée dans l'ancien cimetière arménien d'Ôdemis, à environ 3 km


du site d'Hypaipa, est sans doute l'épitaphe d'un prêtre de cet évêché ". Le nom
est écrit 'ArteuKpotio[u]. Les éditeurs ont proposé de le corriger en 'EtuKpdtuoç,
mais une inscription chrétienne de Syros donne le nom 'Artuxpoivtuoç *.
' R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.385, n° 3845. —* G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des
Cyclades, p. 181, n° 117 et pl. XXXVIII.

APOLLINARIOS, prêtre d'Iconium ?(Lycaonie) IV° S.

Son épitaphe a été trouvée à Sadettin Hani, environ 20 km au nord-est d'Iconium.


D'après ce texte métrique, Apollinarios est mort jeune car il fut « arraché pré
cipitamment à l'Église et au peuple » (óprtoyi(g) toxéoç drt ' èxXnoing te xè
Àoo0).

' W. M. RAMSAY, Luke the Physician, p. 388, n° 17 : R. MERKELBACH et J. STAUBER,


Steinepigramme, 5, p. 35, n° 24/21 (14/07/10)

164
APPHIANOS 2

APPAS 1, lecteur de Laodicée (Pisidie) IV° S.

« Appas, lecteur, fils de Faustinos, tout jeune (et) de belle stature » ("At[rt]oç
dvarvo6otnguiòç q)ouotívou vecotepoç eùpleyé0nç), est mentionné sur l'épitaphe
du tombeau que lui a érigé sa mère, Aurèlia Faustina, diaconesse (—» Faustina)'.
La pierre provient de Kadinhan1, environ 15 km à l'ouest de Halic1 (l'ancienne
Laodicée). On a proposé de la dater entre 330 et 450*. Le nom Appas est surtout
répandu dans le centre de l'Anatolie (Phrygie, Pisidie, Lycaonie, Galatie) *.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 104, n° 194 et ill. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p. 254-255, n° 64 ; ID., Luke the Physician, p. 394-395, n° 24. —* L. ZGUSTA, Kleinasia
tische Personennamen, p. 71-73, $ 66-8.

APPAS 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Pour Aurèlios Appas, son épouse Antônina et leur fille Iouliana, encore en vie, un
dédicataire inconnu (peut-être le fils d'Appas) a fait graver une épitaphe sur une
stèle, de son vivant et à ses frais ". Bien qu'Appas soit prêtre et eunuque, il n'est
pas nécessaire d'interpréter cet état dans un sens métaphorique ou faire d'Appas
un hérétique *. Le fait d'être eunuque ne s'oppose pas à la cléricature tant qu'il
n'est pas le résultat d'une auto-mutilation. L'inscription a été découverte à Halici,
le site de Laodicée.

W. M. CALDER, MAMA,VII, p. 12, n° 67 et pl. 4. —* ID., in W. H. BUCKLER et W. M. CAL


DER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 90-91, n° 11 et ill.

APPLA, vierge de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Un prêtre, au nom illisible, a construit pour ses sœurs (d'esprit ou de sang ?), les
vierges Aurèlia Appia et (Aurèlia) Nai- (—» Nais ?), une tombe ". La pierre a été
découverte à Kosmaz, 10 km à l'ouest de Halici, le site de l'antique Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 12, n° 66 et pl. 4.

APPHIANOS 1, évêque de Philadelphie (Lydie) 458

Il signe en 13° position (Afianus episcopus Filadelphiae) la réponse du synode de


Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO. II. 5, p. 57, l. 22.

APPHIANOS 2, lecteur de Lycie Ca 550

Le trésor de Kumluca, d'origine discutée (—» Eutychianos 3), comprend le revê

165
ARABIOS

tement en argent d'un autel offert par l'évêque Parègoros (—» Parègoros) pour la
mémoire et le repos de ses frères et neveux Nikolaos, Sévèros et Apphianos. Ce
dernier est lecteur ". L'éditeur note qu'Apphianos est le nom d'un Lycien mar
tyrisé en Palestine *, et vénéré à Partaessos, en Lycie *.
' I. SEvcENko, in EcclesiasticalSilver Plate, p. 55, n° 23 et pl. S612. —* Ibid., p.50 et n. 82.
—* Vie de Nikolaos de Siôn, 57, éd. ANRICH, I, p. 44, l. 16-17 ; vers. SEvcENko, p. 88, l. 4.

ARABIOS, évêque de Synaos (Phrygie Pacatienne) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, Arabios est représenté par
son métropolite, l'évêque Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios3), qui sous
crit au nom d'Arabios en 385° position à la définition de la foi ". A la fin de la
séance du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau au nom d'Arabios en 185°
position sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.

'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 41 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 17. —*ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 32 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 21.

ARAUNIOS ?, évêque de Liménai (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 5° place parmi les évêques de Pisidie présents sur les listes de souscrip
tion à la définition de la foi ". Le nom de cet évêque pose problème car les listes
donnent nombre de variantes : Sranios, Aranius, Apagnius, Granios, Araunios,
Araunicus, Uranius, Géranios. S'appuyant sur deux listes syriaques et une famille
de listes latines, on a considéré, au terme d'une série d'hypothèses et de postulats,
Granios comme la forme correcte *. Nous préférons la forme 'Apoûvuoç Auuevov
de la liste de Théodore le Lecteur empruntée à l'historien Socrate. Ce choix est
hypothétique car la valeur de cette liste reste discutée. Certains la considèrent
comme un extrait authentique du Corpus canonum d'Antioche qui aurait contenu
la liste originale de Nicée º, d'autres estiment qu'elle est de seconde main ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 150 ; ibid., p. 38 B, n° 147 : ibid., p. 39 A,


n° 146 ; ibid., p. 39 B, n° 138 ; ibid., p. 67, n° 145 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 32) ;
ibid., p. 93, n° 153 ; ibid., p. 109, n° 150 ; ibid., p. 133, n° 151 ; ibid., p. 175, n° 267 : ibid.,
p.205, n° 143 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 150 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 150 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 150 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 27, [n° 148] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 250 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 64,
n° 186 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 339, n° 185 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 252 A, n° 182. —* E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 36, n° 150. —* H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 7-8. — " C. MARKSCHIEs, postface aux Patrum Nicaenorum nomina,
p.275-276.

166
ARCHÉLAOS

ARCHÉLAOS, évêque de Myndos (Carie) 431

Il apparaît en 66° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Archélaos est le 73° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est
identique et conforme à la foi de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en
38° position à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli". Au cours de la séance du 16 juillet, Akakios de Mélitène, accédant à
une demande de Cyrille et de Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn), propose au
concile d'envoyer une délégation constituée des évêques Archélaos de Myndos,
Paulos de Lampè (Crète) et Pétros de Parembolai (Palestine I). Ils doivent se
rendre auprès d'Iôannès d'Antioche pour le convaincre de se présenter devant le
concile avec ses partisans. Les trois évêques partent accomplir leur mission puis
reviennent *. Firmos de Césarée de Cappadoce demande que les évêques révèlent
le résultat de leur mission ". Paulos de Lampè fait son rapport en premier. Il
raconte comment ils se sont rendus à la maison où logeait Iôannès d'Antioche,
mais la porte était bloquée par de nombreux soldats. Ils ont tenté d'expliquer la
raison de leur présence, en vain. Iôannès d'Antioche refusa de les recevoir '.
Archélaos de Myndos précise que les soldats se montrèrent menaçants, certains
ayant même dégainé leur épée ou brandi des gourdins*. Pétros de Parembolai
confirme à son tour l'échec de leur ambassade ". En ce qui concerne la séance du
17 juillet, les procès-verbaux ne fournissent aucune liste de présence ou de
souscription. Lors de la séance du 22 juillet, Archélaos figure de nouveau sur la
liste de présence en 66 position ", et il souscrit en 108° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une
conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probable
ment avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires
du mandatum figure Archélaos en 54° position *. Il apparaît enfin dans une lettre
de Maximianos de Constantinople et des évêques envoyés dans la capitale pour
procéder à l'élection du nouvel évêque de Constantinople. Cette lettre doit dater
de la fin de l'année 431 (après le 25 octobre) sans qu'on puisse être plus précis.
Elle est adressée au clergé et au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la
destitution de leur évêque Anastasios (—» Anastasios 1), condamné pour ses
opinions nestoriennes " La lettre précise que le concile d'Éphèse a envoyé à
Constantinople des mémoires prouvant la culpabilité d'Anastasios grâce au
témoignage de plusieurs clercs, parmi lesquels Archélaos ".

' ACO, I. 1,2, p. 5, [l. 15] ;ACO, I, 2, p. 28, l. 43 ;ACO, I, 3, p. 54, [l. 12] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ;tr KRAAIz, p. 63. —* ACO, I, 1,2, p. 23, l. 26
30 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 122 ; tr KRAAIz, p. 114-115.
—*ACO. I, 1,2, p. 57, [l. 27]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO. I. 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
— * ACO. I, 1, 3, p. 17, l. 10-21 ;ACO, I, 2, p. 76, l. 31-40 ;ACO, I, 3, p. 100, l. 35-p. 101,
L 8. -°ACO. I, 1, 3, p. 17, l. 22-24 ; ACO, I, 2, p. 76, l. 41-p. 77, l. 3 ; ACO, I, 3, p. 101,
19-13. —' ACO, I, 1, 3, p. 17, l. 25-34 ;ACO, I, 2, p. 77, l. 4-13 ;ACO, I, 3, p. 101, l. 14

167
ARÉTIANOS

23. —* ACO, I, 1, 3, p. 18, l. 1-4 ; ACO, I, 2, p. 77, l. 14-17 ; ACO, I, 3, p. 101, l. 24-28.
—*ACO, I, 1, 3, p. 18, l. 5-13 ; ACO, I, 2, p. 77, l. 18-26; ACO, I, 3, p. 101, l. 29-38.
—"ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 24] ; ACO, I, 5, p. 86, l.40 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 13.
—"ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 35] ;ACO, I, 2, p. 73, [l. 1] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 29] : ACO,
I, 5, p. 113, l. 23 : ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 6. — * ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 29 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 25. —" ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —" ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 10.

ARÉTIANOS, évêque d'Antandros (Asie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de
son suffragant, Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom d'Arétianos
en 410° position à la définition de la foi ".

'ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 34 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 20.

ARISTODÈMOS 1, évêque de Phasèlis (Lycie) 458

Il apparaît en 16° position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête


de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 63, l. 31.

ARISTODÈMOS 2, évêque de Philomèlion (Pisidie) 553

Il occupe la 72° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 71° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6 et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 72° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 73°
place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

"ACO, IV, 1, p. 5, l. 27 : ibid., p. 22, l. 15 ; ibid., p. 34, l. 24 ; ibid., p. 41, l. 16. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 205, l. 20 ;
ibid., p. 227, l. 18.

ARISTOKRATÈS, évêque de Cos (Îles) V°-VI° S.

L'ouvrage édifié sous cet évêque, d'après l'ex-voto gravé sur un pilastre pour le
salut du clergé et du peuple ", devait être un édifice religieux important en raison
de l'implication de toute la collectivité.

168
ARISTONIKOS

' M. SEGRE, Iscrizioni di Cos, t. 1, p. 268, n° EV 348 et t. 2, pl. 148.

ARISTOKRITOS, évêque d'Olympos (Lycie) 431-451

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il souscrit néanmoins à la fin de cette séance en 197° position à la
condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Aristokritos manque de nouveau sur la liste de présence, mais
souscrit pourtant en 109° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par
esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun
des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les
membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des
instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Aristokri
tos en 77" position ". Absent des listes de présence au concile de Chalcédoine, cet
évêque souscrit en 264° position à la définition de la foi à la fin de la séance
solennelle du 25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien. Il n'est
mentionné que dans la Collectio Dionysiana Aucta et chez Michel le Syrien *.

"ACO. I, 1, 2, p. 64, [l. 6]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I. 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I. 1, 7, p. 117, [l. 14] ;ACO, I, 2, p. 75, l. 6 : ACO, I, 3, p. 140, [l. 14] ; ACO, I,
5, p. 1 16. l. 14 : ACO, II, 3, 1, p. 235, l. 12. —*ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 40 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 36. —* ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p.66 B. n° 276.

ARISTONIKOS, évêque de Laodicée (Phrygie Pacatienne) 431

À l'issue de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 22 juin 431, il souscrit


en 150 position à la condamnation de Nestorius". Étrangement, Aristonikos est
absent de la liste de présence au début de cette même séance et ne donne pas son
avis. à la différence de la plupart des évêques, sur la conformité de la deuxième
lettre de Cyrille à Nestorius avec le Symbole de Nicée. Lors de la séance du
22 juillet, Aristonikos est de nouveau absent de la liste de présence, mais apparaît
en 25° position sur la liste de souscription à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée *. Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure
Aristonikos en 13° position *. C'est probablement sous l'épiscopat de ce person
nage ou de l'un de ses prédécesseurs immédiats que le siège d'Hiérapolis est
élevé au rang d'archevêché autocéphale (—» Vénantios).

'ACO. I. 1, 2, p. 61, [l. 16]. —* ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 24] ; ACO, I, 2, p. 70, [l. 37] ;

169
ARISTOPHANÈS

ACO, I, 3, p. 135, [l. 12] ; ACO, I, 5, p. 110, l. 33 ; ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 9. — * ACO, I,
1, 3, p. 35, l. 8 ;ACO, I, 5, p.365, l. 3.

ARISTOPHANÈS, évêque de Savatra (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 91° et la 100° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '.
' C. H. TURNER,JThSt, 15, 1914, p. 169, n°94 ; MANsI, III, col. 570 D, [n°95] ; MANsI, VI,
col. 1179 B, [n° 100] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n°96 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p.347, n°91 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 95.

ARMATIOS, évêque de Misthéia (Lycaonie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1), qui souscrit
au nom d'Armatios en 366° position à la définition de la foi ".

'ACO, II, 1,2, p. 152 [348], l. 17 : ACO, II, 3,2, p. 171 [430], l. 24.

ARMÉNIOS 1, diacre de Gdanmaa ? (Lycaonie) III°-IV° S.

Mennéas, fils du diacre Arménios (—» Mennéas 1), a érigé une pierre tombale
avec l'aide de ses fils, Ailios Euthydikos, Ailios Arménios et Ailios Périklès '. La
pierre provient d'Insuyu, 25 km à l'est de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113-114, n° 542 et pl. 28.

ARMÉNIOS 2, évêque de Pisidie 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Pergamios d'Antioche (—» Pergamios 1), qui souscrit au nom d'Arménios en
405° position à la définition de la foi ". Le siège n'est pas indiqué.
'ACO, II, 1,2, p. 153 [349], l. 27 ;ACO, II, 3,2, p. 173 [432], l. 12.

ARMÉNIOS 3, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) 509/519

Une inscription « en ex-voto et pour la mémoire très vénérable » ([û]rtèp eùxñ|g


Kè] oeuv[ototn]g uvmung) d'un groupe de douze personnes mentionne ce prêtre,
sans doute à l'occasion de la construction d'un martyrium de saint Cyrice plutôt
que d'une tombe collective prenant le nom de martyrium comme on l'a proposé '.

170
ARRIANOS

D'après le texte gravé sur un autre côté de la pierre mais qui semble de la même
main, la fondation date du 1" décembre de l'an 540 (ou peut-être 550) de l'ère
d'Actium, c'est-à-dire 509 (ou 519) de notre ère. L'inscription a été découverte à
Gözlü,27 km au nord de Halic1(Laodicée)et 28 km au sud-ouest de Çesmelisebil
(Gdanmaa).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 170, n° 323 a et b.

ARMÉNIOS 4, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) 509/519

Il est mentionné avec le personnage précédent ".


"W. M. CALDER, MAMA, I, p. 170, n° 323 a.

ARRIANOS, évêque de Lydie 363-Ca 379/380

Ce personnage, lié à son parent Kandidos(—» Kandidos), est connu par Philostorge
dont l'Histoire ecclésiastique, transmise par un résumé de Photius, offre un récit
tortueux. Philostorge mentionne la rédaction d'un tome par Euzôïos d'Antioche
en faveur de la doctrine d'Aétios. Cette œuvre de circonstance se place peu après
la mort de l'empereur Julien (26 juin 363) suivant le récit de Philostorge. Celui
cidécritensuite un séjouràConstantinople d'Aétioset Eunomios(—» Eunomios 1)
quiordonnent une série d'évêques, « parmi lesquels Kandidos et Arrianos placés
àlatête des Églises de Lydie et d'Ionie » (ôv Kövôtôoç uèv xoû 'Appuovòç toîç
catà Auôiov xoù Ioviov èKKÀmoiouç èqºiotovtot)'. Nous comprenons que
Kandidos dirige l'Église anoméenne en Lydie, et Arrianos celle d'Ionie. À
première vue, l'Ionie semble désigner la province d'Asie. (C'est ainsi qu'Éphèse
est en lonie d'après Philostorge *.) Cette répartition semblerait s'expliquer par la
présence d'ariens dans les provinces de Lydie et d'Asie d'après la lettre du
synode d'Ancyre de 358 *. La suite de l'Histoire ecclésiastique de Philostorge
contredit pourtant l'hypothèse qui ferait d'Arrianos un évêque anoméen d'Asie.
Philostorge écrit qu'Aétios se rend en Lydie « pour établir Kandidos et Arrianos
dans leurs Églises » (Kóvôtôov koû 'Appuœvòv toîç èkkAnoiouç èvtôpûoot).
ATianos est donc un évêque anoméen de Lydie, comme Kandidos. L'évêque
Théodosios de Philadelphie, connu pour son goût des femmes, ressent ces ordi
nations comme une condamnation de son mode de vie dépravé. Il rassemble en
synode (ouvéôpuov) huit autres évêques de Lydie et, ensemble, ils adressent une
lettre à Eudoxios de Constantinople et à Maris de Chalcédoine (Bithynie) contre
Aétios et les partisans de Kandidos (—» Théodosios 1). Ils contestent la légalité
de ces ordinations car Aétios, déchu du diaconat, est toujours sous le coup d'une
censure et a pratiqué ces ordinations de manière précipitée et contre l'avis
général. Mais Eudoxios, lié à Eunomios par ses serments et à Euzôïos par ses
engagements, se contente d'inviter Théodosios et ses partisans à s'en prendre à
ceux qui ont accompli les ordinations plutôt qu'à ceux qui les ont reçues ". Jovien,
empereur chrétien, succède à Julien. Des partisans de Kandidos et d'Arrianos,
qui sont des parents du nouvel empereur, se rendent à Édesse (en septembre
octobre 363) pour se porter à sa rencontre et éviter qu'il ne se laisse gagner par

171
ARTÉMAS

Athanase d'Alexandrie. Mais Jovien choisit de ne favoriser aucun parti *. D'après


le récit de Philostorge, c'est à cette époque qu'Eudoxios de Constantinople
adresse une lettre à Euzôïos contre Kandidos et Arrianos ". Eudoxios craint sans
doute la constitution d'une hiérarchie anoméenne formant une Église anti
nicéenne parallèle à celle qu'il prétend diriger et s'inquiète de l'influence que
Kandidos et Arrianos pourraient exercer sur Jovien en tirant profit de leur lien de
parenté. Peu après la mort de l'évêque anoméen Théodoulos de Chairétapa
(Phrygie Pacatienne), devenu évêque en Palestine, et de son successeur immédiat
Kartérios (—» Théodoulos 1), Arrianos accompagne Eunomios en Orient avec
Euphronios, Iôannès (—» Iôannès 2), le successeur de Kartérios, et Ioulianos de
Cilicie. Ils rencontrent à Antioche Théophilos l'Indien, évêque anoméen sans
siège précis, pour régler les affaires de leur Église en Orient'. La date de cette
réunion reste incertaine. Si l'on suit l'ordre chronologique de Philostorge, cette
réunion se place entre la bataille d'Andrinople (9 août 378)*, et la proclamation
de Théodose I" comme empereur à Sirmium (19 janvier 379) ". On a également
proposé de placer cette rencontre entre le décret de Théodose I" adressé au peuple
de Constantinople (27 février 380) et son entrée dans la capitale (24 novembre
380) ". Arrianos partage avec plusieurs évêques anoméens le don d'accomplir
des miracles ". Il est probable qu'il a conservé son statut d'évêque, au moins
nominalement, jusqu'à la promulgation en 383 d'une législation répressive à
l'égard des anoméens.

' PHILosToRGE, HE, VIII, 2, p. 105, l. 1-7. —* Ibid., III, 2, p. 32, l. 3. —* ÉPIPHANE DE
SALAMINE, Panarion, 73, 2, 5, t. III, p. 269, l. 24. —* PHILosToRGE, HE, VIII, 4, p. 106,
l. 3-27. —* Ibid., VIII, 6, p. 107, l. 5-9. — ° Ibid., VIII, 7, p. 107, l. 10-11. — ' Ibid., IX.
18, p. 124, l. 20-p. 125, l. 6. —* Ibid., IX, 17, p. 123, l. 10-p. 124, l. 19. — " Ibid., IX, 19,
p. 125, l. 7-17. — " R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution,
p.316-319. —" PHILosToRGE, HE, IX, 1, p. 116, l. 3.

ARTÉMAS, archimandrite de Sainte-Siôn (Lycie) post 564

Après l'achèvement et la dédicace du sanctuaire de Sainte-Siôn, Nikolaos


(—» Nikolaos 8) en reçoit la direction. Il prend pour le service de l'église ses
frères Artémas et Hermaios (—» Hermaios 2). Artémas est ordonné prêtre et
nommé deutérarios ". Lors de la venue de clercs au monastère de Sainte-Siôn,
Nikolaos envoie son deutérarios au réfectoire pour les servir*. Deux épisodes
voient Artémas s'opposer à son frère. Il profite de l'absence de Nikolaos lors de
son deuxième voyage à Jérusalem pour embaucher près de 75 ouvriers d'Arnéai
(cité au nord-ouest de Myra), sans compter les artisans, pour tailler des pierres.
Ils échouent à retourner un bloc et seul le retour de Nikolaos aidé de douze
moines règle le problème ". Peu après, Nikolaos rencontre son frère dans la
cuisine. Artémas lui reproche de se reposer dans sa cellule tandis qu'il passe son
temps à travailler. A cette occasion Artémas précise qu'il est le frère aîné de
Nikolaos ". Ce dernier différend est attribué aux œuvres du démon. Lors de
travaux dans le monastère, Nikolaos confie à son frère le soin d'apporter le dîner
aux 83 ouvriers qui travaillent sur place *. Preuve de l'affection qui les lie,
Nikolaos vient quelques jours plus tard réconforter Artémas effrayé par le bruit
d'un démon ". Deux ans après l'épidémie de peste bubonique, vers 544, Nikolaos

172
ARTÉMISIOS

annonce à Artémas et aux autres moines qu'il va se rendre dans les sanctuaires
voisins offrir des paires de bœufs aux habitants qui souffrent de la famine ".
Artémas est auprès de son frère lorsqu'il rend l'âme le 10 décembre 564. La
source le désigne comme prêtre, au moment de l'agonie de Nikolaos, mais
l intitule archimandrite juste après la mort du saint. Artémas lui succède donc à
la tête du monastère de Sainte-Siôn *. Bien que, de manière hypothétique, on ait
proposé de faire d'Artémas l'auteur la Vie de Nikolaos de Siôn, Hermaios reste
l'auteur le plus probable (—» Hermaios 2).

" Vie de Nikolaos de Siôn, 7, éd. ANRICH, I, p. 8, l. 7-10 ; vers. SEvcENko, p. 28, l. 12-16.
— * Ibid. 25, éd. ANRICH, I, p. 21, l. 17 : vers. SEvcENko, p. 48, l. 13. —* Ibid., 39,
éd. ANRICH, I, p.33 : vers. SEvcENko, p. 66-68. —* Ibid., 44, éd. ANRICH, I, p. 36-37 ;
vers SEvcENKo, p.74. —* Ibid.,45, éd. ANRICH, I, p. 37 ; vers. SEvcENko, p. 76. —° Ibid.,
46, éd. ANRICH, I, p.38 ; vers. SEvcENKo, p. 76. — ' Ibid., 56, éd. ANRICH, I, p. 43, l. 15 ;
vers SEvcENko, p. 88, l. 7. —* Ibid., 78, éd. ANRICH, I, p. 54, l. 1 et 6-7 ; vers. SEvcENko,
p. 110, l. 17 et 25.

ARTÉMIDÔROS, évêque de Sardes (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 1" place parmi les évêques de Lydie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi'.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 132 ; ibid., p. 34 B, n° 127 ; ibid., p. 35 A,


n° 127 : ibid., p.35 B, n° 119 ; ibid., p. 66, n° 126 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 17) ;
ibid. p. 91, n° 134 ; ibid., p. 109, n° 129 ; ibid., p. 131, n° 131 ; ibid., p. 203, n° 124 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 130 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 130 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 130 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 19, [n° 127] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 196 ; ibid., p. 69, n° 252 (?) ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77,
1993, p. 62, n° 137 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 136 ; MICHEL LE SYRIEN, VII,
2, tr. I. p. 251 A, n° 133.

ARTÉMIOS ?, prêtre de Naxos (Îles) V°-VI° S.

Sur une frise de l'église Saint-Jean-l'Évangéliste à Adisaros est conservée une


inscription votive lacunaire ". Le nom restitué a valeur d'exemple, tout autre nom
se terminant par-eutoç comme Anthémios peut convenir.

" G. KIoURTzIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 103, n° 32
et pl. X.

ARTÉMISIOS, prêtre d'Iasos (Carie) V°-VI° S.

Une mosaïque de la basilique de l'acropole d'Iasos mentionne ce clerc ".


' W. BLUMEL, Die Inschriften von Iasos, II, p. 104, n° 423.

173
ASCHOLIOS

ASCHOLIOS, évêque de Cyzique (Hellespont) post 325

Ce personnage est connu par des sources hagiographiques relatives à la vie de


Parthénios de Lampsaque (—» Parthénios). Convaincu que ce thaumaturge ne
doit pas rester au rang de simple prêtre, Ascholios le convoque à Cyzique et le
persuade de recevoir l'évêché de Lampsaque ". Parthénios étant évêque de
Lampsaque alors que Constantin est seul empereur (324-337), Ascholios est un
successeur de Théônas, le titulaire de l'évêché de Cyzique présent au concile de
Nicée en 325 (—» Théônas) *.

" KRISPINos, Vie de Parthénios, III, PG, 114, col. 1349 B ; Vie de Parthénios, 5, p. 305,
l. 35-p. 306, l. 3 ; Épitomé de la Vie de Parthénios, 5, p. 21, l. 16-24 ; Synaxaire de
Constantinople, 7 février, 1, col. 448, l. 31 ; Ménologe de Basile II, 7 février, PG, 117,
col. 301 A ; cf. K. DoUKAKIs, Méyoç Xvvo5aptotijç, 7 février, II, p. 117. —* R. JANIN, in
DHGE, IV, col. 900, s. v. « Ascholius 1 ».

ASIGNIOS, évêque de Traianoupolis (Phrygie Pacatienne) 553

Durant le concile de Constantinople, en 553, il agit à la place de son métropolite


absent, Iôannès de Laodicée (—» Iôannès 39). Il occupe la 44° place lors des l",
2°, 3° et 4° séances, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17,
19 et 26 mai, les actes ne détaillent pas les membres présents, mais précisent que
leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *. Il occupe la 44° place lors
de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 42° place aux anathématismes
contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre d'Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 4, l. 31 ; ibid., p. 21, l. 27 ; ibid., p. 33, l. 31 ; ibid., p. 40, l. 27. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 28; ibid.,
p. 226, l. 5.

ASKLÈPIADÈS 1, évêque de Trapézoupolis (Phrygie Pacatienne) 431

Il apparaît en 57° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Asklèpiadès semble rallié aux cyrilliens
car il souscrit en 155° position à la condamnation de Nestorius *. Cette signature
est douteuse car Asklèpiadès est absent de la liste de présence au début de cette
même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart des évêques,
sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille à
Nestorius. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous
les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la
séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet,
Asklèpiadès est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en
189 position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne
proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".

174
ASKLÈPIADÈS 3

* ACO, I, 4, p. 29, l.29 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
I" juillet 431), t. II, p.386. — * ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 27]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO. I. 3, p. 99, l. 12-13. — * ACO, I, 1, 7, p. 117, [l. 6] ;ACO, I, 2, p. 74, l. 40 ;ACO, I,
3. p. 140, l. 6 ;ACO, I, 5, p. 116, l. 7 ; ACO, II, 3, 1, p. 235, l. 4.

ASKLÈPIADÈS 2, prôtoprêtre de Rhodes (Îles) 431

Il est mentionné dans une lettre de Maximianos de Constantinople et des évêques


envoyés dans la capitale pour procéder à l'élection du nouvel évêque de Constan
tinople, le 25 octobre 431. Cette lettre doit dater de la fin de l'année 431. Elle est
adressée au clergé et au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution
de leur évêque Anastasios (-» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nesto
riennes'. La lettre précise que le concile d'Éphèse a envoyé à Constantinople des
mémoires prouvant la culpabilité d'Anastasios grâce au témoignage de plusieurs
clercs, parmi lesquels Asklèpiadès *.

" ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —* ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 11.

ASKLÈPIADÈS 3 ?, évêque de Tralles (Asie) 484/8

Au début et à la fin de l'édition des conciles de Constantinople et Jérusalem en


536 sont fournies deux versions presque identiques d'une collection de lettres
adressées à l'évêque monophysite d'Antioche Pierre le Foulon. Parmi ces lettres
se trouve celle d'Asklépiadès ". Cet évêque reproche à Pierre le Foulon d'avoir
ajouté au Trisagion que le Fils de Dieu a été crucifié. Il rappelle au passage
l'origine céleste de cette hymne et conclut par une liste de menaces d'anathèmes
à l'encontre de Pierre le Foulon. La collection contient également une lettre de
Félix II(III) qui permet de situer l'ensemble de la collection entre la condamnation
pontificale de 484 et la mort de Pierre vers 488. Mais il est inutile de trop insister
sur ces problèmes de datation. Depuis le xvII° siècle, le caractère fictif de l'en
semble de ces lettres a été démontré *. La lettre d'Asklèpiadès contient d'ailleurs
de grosses erreurs de chronologie : Photin de Sirmium est placé au concile de
Nicée et Paul de Samosate à celui de Constantinople. D'après une étude de
E. Schwartz, cette collection a été fabriquée par un ou plusieurs moines chalcédo
niens de Constantinople ou de ses environs, lorsque vers 511-512 des moines
palestiniens et antiochiens monophysites, dont le futur Sévère d'Antioche, ont
tenté d'introduire dans la capitale l'ajout théopaschite au Trisagion « qui fut
crucifié pour nous » (ô otoupo0eiç ôu'muôç). Celui ou ceux qui ont forgé les
lettres n'avaient pas le grec pour langue maternelle, et le latin leur était plus
familier*. Ces lettres apocryphes connaissent un succès précoce car elles sont
transmises par deux traductions latines anciennes, l'une conservée intégralement
dans la Collectio Avellana ", l'autre en partie dans le Berolinensis Latinus 79 *.
La liste des menaces d'anathème à l'encontre de Pierre le Foulon qui conclut la
lettre d'Asklèpiadès se trouve aussi dans une collection épistolaire de l'abbaye
de Saint-Germain-des-Prés".

175
ASKLÈPIADÈS 4

'ACO, III, p. 10, l. 24-p. 12, l. 3 = E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum


Acacianischen Schisma, p. 132, l. 15-p. 134, l. 3 ; ACO, III, p. 224, l. 18-p. 225, l. 40.
—* O. GUNTHER, in Nachr Gött., 1894, p. 117. —* E. ScHwARTz, op. cit., p. 292-293 et
296. — * Collectio Avellana, 76, p. 200, l. 1-p. 204, l. 26. — * O. GUNTHER, op. cit.,
p. 121 ; E. ScHwARTz, op. cit., p. 115. — ° ACO, II, 5, p. 155, l. 1-19.

ASKLÈPIADÈS 4, prêtre de Laodicée (Pisidie) V°-VI° S.

Il est connu par une inscription fragmentaire gravée sur une cuve baptismale,
avec son épouse Vénavia (Oûevouinç)'. L'inscription a été trouvée dans des
ruines au sud du village de Kestel, aujourd'hui Beykavag1, environ 15 km à
l'ouest de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 19, n° 100 et ill. p. 128.

ASKLÈPIODOTOS, prêtre de Mèlos (Îles) IV° S.

Dans les catacombes de Mèlos se trouve une épitaphe indiquant la présence, en


plus d'Asklèpiodotos, de deux prêtres(—» Asklèpios 1, Elpizôn), d'une diaconesse
(—» Agalliasis) et de deux vierges (-» Eutychia, Klaudianè) avec leur mère '.
L'Église interdisant l'inhumation collective de clercs et de femmes, il doit s'agir
des membres d'une même famille.

" G. KIOURTzIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 87-88,
n° 24 et pl. VIII.

ASKLÈPIOS 1, prêtre de Mèlos (Îles) IV ° S.

Dans les catacombes de Mèlos se trouve une épitaphe indiquant la présence, en


plus d'Asklèpios, de deux prêtres (—» Asklèpiodotos, Elpizôn), d'une diaconesse
(-» Agalliasis) et de deux vierges (-» Eutychia, Klaudianè) avec leur mère ".
L'Église interdisant l'inhumation collective de clercs et de femmes, il doit s'agir
des membres d'une même famille.

' G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 87-88,
n° 24 et pl. VIII.

ASKLÈPIOS ? 1", moine ? d'Antioche (Pisidie) VI° S.

Il apparaît sur l'inscription d'un arc de ciborium découvert dans le village d'Elegi
(autrefois Çiftlik),9 km à l'ouest du site d'Antioche de Pisidie. ". La fonction est
hypothétique et repose sur la mention d'un higoumène avant Asklèpios (—» Dôro
théos 4). Le nom Asklèpiodotos est également possible.

' V. RUGGIERI, JÔB, 56, 2006, p. 270-271, n° 1a et p. 291, ph.

176
ATHANASIOS 2

ASKLÈPIOS 2, prôtolecteur de Dokimion ?(Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il est connu par une inscription fragmentaire découverte dans le village de Kilise
Orhaniye. On a supposé qu'elle provenait de la même église qu'une inscription
mentionnant un évêque et son clergé (-» Iôannès 46)'. Cette localité, aujourd'hui
appelée Gökçeyayla, est identifiée au site de Malos (à distinguer de l'évêché de
Pisidie) *. Comme Malos n'est pas un siège épiscopal, nous attribuons de manière
hypothétique ce clerc à Dokimion, environ 25 km au sud de Gökçeyayla.

* C. H. E. HASPELs, The Highlands of Phrygia, I, p. 320, n° 54 et II, pl. 619. —* K. BELKE


et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 334-335, s. v. « Malos (2) ».

ASTÉRIOS, diacre de Daldis (Lydie) IV° S.

Une inscription votive trouvée dans le village d'Hacihidir, environ 8 km au nord


est de Daldis, a été gravée par le diacre Astérios et sa mère, la diaconesse Épi
phania (—» Epiphania 1)'.

' P HERRMANN, TAM, V, 1, p. 210, n° 643.

ATHANASIOS 1, évêque de Trôas (Hellespont) 409/425

À la fin de son récit sur le martyre et l'invention des reliques de Kornèlios le


Centurion, Syméon Métaphraste, ou plutôt l'auteur ancien qu'il adapte, fournit
cette information : « à la mort de l'évêque Silvanos [de Trôas], Athanasios et
Philostorgios sont élus àl'épiscopat, l'un de Trôas, l'autre de Skepsis » (XuMuovoû
ôè toÛ èrtuoxórtou te) eutmoovtoç, tnv uèv Tpoooôéov èrttokorthv 'A0ovoouoç,
tnv ôè Xixewoioov q>uÀootópyloç èyxeupiÇovtou)'. La correspondance géogra
phique, la proximité chronologique et l'homonymie laisseraient à penser qu'une
confusion s'est produite dans l'attribution des sièges lors de la rédaction primitive
ou de la réécriture de ce récit : Athanasios serait l'évêque de Skepsis attesté en
431, et Philostorgios un évêque de Trôas (—» Silvanos 2, Athanasios 3, Philostor
gios). Cependant la fin du récit confirme que Philostorgios dirige Skepsis.

" SYMÉON MÉTAPHRASTE, Martyre de Kornèlios, XVIII, PG, 114, col. 1309A-B.

ATHANASIOS 2, évêque de Paros (Îles) 431

Il apparaît en 60 position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". À la fin de cette séance, il souscrit en 71°
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ".
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Athanasios figure de nouveau sur la liste de présence
en 60 position ", et il souscrit en 185° position à la décision du concile cyrillien
de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo

177
ATHANASIOS 3

de Nicée *. Les listes du 22 juin et du 22 juillet indiquent la présence 'A0ovooiou


Ilopooo(o)i0ou, Athanasio Parositi, alors qu'il signe dans les listes de souscrip
tions 'A0ovoouoç èrtiokortoç IId pou tñç vñoou, Athanasius episcopus Pari
insulae. Cette différence doit provenir d'une erreur des secrétaires du concile.
Elle a été expliquée par une confusion entre Athanasios de Parosetson homonyme
de Paralos, en Egypte, d'après les leçons fournies par certains manuscrits (rtopo
oou tñç vñoou, topo Mou, vñoou MCipou) ".
'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 9] ; ACO, I, 2, p. 28, l. 37 ;ACO, I, 3, p. 54, [l. 6] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 : tr KRAATz, p. 63. —* ACO, I, 1, 2, p. 62,
[l. 12]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59,
l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 86,
[l. 18] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 34 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 7. —* ACO, I, 1, 7, p. 117, [l. 2] ;
ACO, I, 2, p. 74, [l. 36] ; ACO, I, 3, p. 140, [l. 2] ; ACO, I, 5, p. 116, l. 3 ; ACO, II, 3, 1,
p. 234, l. 29. — ° E. ScHwARTz, in Miscellanea Francesco Ehrle, II, p. 60.

ATHANASIOS 3, évêque de Skepsis (Hellespont) 431

Il apparaît en 43° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


envoient une lettre de protestation, sans doute le 21 juin 431, à Cyrille d'Alexan
drie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation unilatérale
par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats ni les
Orientaux. Mais dès le lendemain, Athanasios semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 173° position à la condamnation de Nestorius *. Cette
signature suscite des doutes car Athanasios est absent de la liste de présence au
début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart
des évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius. A cette occasion justement, Hèsychios de
Parion (—» Hèsychios 5) précise qu'il semble le seul représentant de sa province.
Cette indication, bien qu'inexacte en raison de la présence d'un autre évêque
d'Hellespont, Iôannès de Proconnèse (—» Iôannès 12), jette le doute sur l'authen
ticité de la souscription d'Athanasios. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Athanasios est de nouveau absent de la liste de présence.
Il souscrit pourtant en 170 position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
'ACO, I, 4, p. 29, l. 15 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 24]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1,7, p. 117, [l. 25] ;ACO, I, 2, p. 74, [l. 21] ;ACO,
I, 3, p. 139, [l. 23] ;ACO, I, 5, p. 115, l. 22 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 12.

ATHANASIOS 4, évêque de Xanthos (Lycie) 458

Il apparaît en 9 position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête

178
ATHANASIOS 7

de l'empereur Léon '. Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé


doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 63, l.23.

ATHANASIOS 5, moine de Carie post 491

Sa vie est connue à travers celle de son frère Paralios, étudiant que rencontre
Zacharie de Mitylène lors de ses études à Alexandrie (—» Paralios, Zacharias 1).
Athanasios est chrétien comme son nom l'indique, alors que ses frères sont
païens. Il entre au couvent de Salomon, à l'Énaton d'Alexandrie, en même temps
que le sophiste Stéphanos ". Après 484, Paralios vient à Alexandrie étudier la
grammaire et malgré les injonctions de ses frères, rencontre dans leur monastère
Athanasios et Stéphanos qui lui prouvent l'inanité du paganisme *. Après bien
des péripéties, Paralios est baptisé et rejoint son frère au monastère *. A la suite
du décès de Stéphanos (après 491), Athanasios retourne avec Paralios en Carie
où ce dernier fonde un monastère dont Athanasios assure la direction avec son
père. Paralios meurt peu après, mais Athanasios continue encore quelque temps
à convertir de nombreux païens ".
' ZACHARIE DE MrTYLENE, Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 14 [14], l. 5-p. 15 [15], l. 2. —* Ibid.,
p 15 [15]. l. 3-17 ; ibid., p. 20 [20], l. 14-18. —* Ibid., p. 39[39], l. 8-11. —* Ibid., p. 43
[43]. l. 12-p. 44 [44], l. 3.

ATHANASIOS 6, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Selon son épitaphe métrique, « il a accompli avec sainteté la fonction de prêtre


en faisant vœu d'une continence vénérable » (0óôkov èt<e)>éÀeooev eiepéooç
ôoioç eùxóuevoç èvKpdtuov oeuvñv)'. Comme l'a noté l'éditeur, il ne s'agit
pas nécessairement d'un membre de la secte des encratites. La pierre a été décou
verte dans le village de Dedeler qui est situé à 35 km au sud-est de Çesmelisebil
(Gdanmaa), 33 km à l'est de Hal1c1 (Laodicée) et 32 km au nord-ouest de Geimir
(Perta).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 124, n° 233 et ph.

ATHANASIOS 7, prêtre de Lycaonie ? 593-596

En juillet593, Grégoire le Grand écrit au patriarche Iôannès le Jeûneur. Il rappelle


que dans une précédente correspondance, il lui avait demandé des informations
concernant Iôannès, prêtre de Chalcédoine, et des moines d'Isaurie dont l'un, le
prêtre Athanasios, avait reçu la bastonnade dans l'église du patriarche ". Iôannès
le Jeûneur avait déjà dit à Grégoire tout ignorer de cette affaire. Mais le pape,
indigné, demande qu'on ne lui cache rien, accuse unjeune membre de l'entourage
d'Iôannès le Jeûneur d'avoir répondu à la place du patriarche pour éluder le
problème et dépêche le diacre Sabinianus * pour qu'il s'entretienne directement

179
ATHANASIOS 7

avec lui de ce problème *. Le pape écrit à Iôannès le Jeûneur le 1" juin 595 pour
l'informer qu'il a bien reçu sa lettre concernant les affaires des prêtres Iôannès et
Athanasios mais que les troubles causés par les Lombards l'obligent à différer sa
réponse ". En septembre 595, Grégoire répond au comte Narsès *, versé dans les
questions religieuses, qui lui demande son avis concernant un ouvrage rassemblant
les erreurs dogmatiques attribuées à Athanasios qu'Iôannès le Jeûneur a envoyé
au pape. Le pontife y reconnaît des influences manichéennes et pélagiennes. Il
révèle également que lors du concile de Rome, les accusations d'hérésie portées
contre le prêtre Iôannès de Chalcédoine par ses adversaires ont été rejetées ". Une
lettre de Grégoire datée d'août 596, adressée directement à Athanasios, récapitule
toute l'affaire '. D'après les informations fournies par Iôannès le Jeûneur à Gré
goire, Athanasios avait été trouvé en possession d'un livre hérétique. Ayant été
frappé, le prêtre avait alors fait appel au pape. Pour prouver son orthodoxie,
Athanasios a finalement envoyé une profession de foi à Grégoire dans laquelle il
a condamné toutes les hérésies et reconnu les quatre conciles œcuméniques ainsi
que celui des Trois Chapitres. Interdiction lui a été faite de lire l'ouvrage hé
rétique. En conséquence, Grégoire juge Athanasios innocent de toute hérésie. Il
est libre de retourner dans son monastère. Le pape précise qu'Athanasios est
prêtre monasterii sancti Mile cui est uocabulum Tannaco en Lycaonie *. Jusque
là, il avait indiqué qu'Athanasios était d'Isaurie, employant ce terme sans doute
d'une manière vague. Grégoire attend la lettre synodale l'informant officiellement
de l'élection du nouveau patriarche, Kyriakos, pour annoncer à ce dernier en
octobre 596 l'issue de l'affaire. Au passage, il indique qu'Athanasios est de
Lycaonie ". Mais dans une lettre de juin 597 adressée aux patriarches Eulogios
d'Alexandrie et Anastasios d'Antioche, le pape parle de l'affaire des moines
d'Isaurie accusés d'être hérétiques ". On a proposé d'identifier Athanasios à un
homonyme, prêtre d'Isaurie, qui fit le récit au pape de la vision qu'eut un moine
hypocrite condamné à être livré à un dagron. Cette anecdote édifiante, survenue
à Iconium, en Lycaonie, dans un monastère dit « des Galates », est consignée
dans les Dialogues rédigés par le pape Grégoire après juillet 593 et avant no
vembre 594 selon leur éditeur. Pour cette raison, on a supposé qu'Athanasios se
trouvait à Rome à cette époque ".

" GRÉGOIRE LE GRAND, Lettres, III,52, éd. EwALD et HARTMANN, I, p. 208, l. 24 ; éd. NoRBERG,
p. 197, l. 18 ;JEAN DIACRE, Vie de Grégoire le Grand, III, 10, PL, 75, col. 135 C ; ibid., III.
54, col. 165 B. — * PCBE, 2, 2, p. 1966-1968, s. v. « Sabinianus 3 ». —* GRÉGOIRE LE
GRAND, op. cit., III, 52, éd. EwALD et HARTMANN, I, p. 208-210 ; éd. NoRBERG, p. 197-199.
— " Ibid., V, 44, éd. EwALD et HARTMANN, I, p. 343, l. 31 ; éd. NoRBERG, p. 336, l. 210.
—* PLRE, III B, p.932-933, s. v. « Narses 9 ». — " Ibid., VI, 14, éd. EwALD et HARTMANN,
I, p. 392, l. 2 ; éd. NoRBERG, p. 382, l. 3. — ' Ibid., VI, 62, éd. EwALD et HARTMANN, I,
p. 437-438 ; ibid., VI, 65, éd. NoRBERG, p.440-442 ; JEAN DIACRE, op. cit., IV, 23,
col. 187 B ; ibid., IV. 36, col. 198 D-199 D. —* GRÉGOIRE LE GRAND, op. cit., VI, 62,
éd. EwALD et HARTMANN, I, p. 437, l. 27-28 ; ibid., VI, 65, éd. NoRBERG, p. 441, l. 7 ; JEAN
DIACRE, op. cit., IV, 36, col. 198 D. — " GRÉGOIRE LE GRAND, op. cit., VII, 4, éd. EwALD et
HARTMANN, I, p. 445, l. 3 : éd. NoRBERG, p. 447, l. 31-32. —" Ibid., VII, 31, éd. EwALD et
HARTMANN, I, p. 480, l. 4 ; éd. NoRBERG, p. 493, l. 51. — " GRÉGOIRE LE GRAND, Dia
logues, IV, 40, 10-1 1, p. 144-147 : cf. P. ANTIN, commentaire à GRÉGOIRE LE GRAND,
Dialogues, p. 145, n. 10 ; PCBE, 2, 1, p. 214-215, s. v. « Athanasius 2 ».

180
ATIANIS

ATHANASIOS 8, évêque d'Adramyttion (Asie) IV°-VIIe S. ?

Ce saint évêque est connu par un discours du logothète Constantin Acropolite


(fin XIII'-début xIv° siècle)'. Athanasios est originaire de Derkos, en Thrace.
Élevé par des parents très vertueux, il est confié à des grammairiens, apprend
ensuite larhétorique auprès de précepteurs puis étudie l'Écriture sainte.Remarqué
pour sa vie pure, il reçoit le sacerdoce. Il possède la faculté de connaître l'avenir
et pratique beaucoup l'aumône *. Au cours d'un voyage à Adramyttion, il est
ordonné évêque. Il manifeste toujours les mêmes vertus de piété, d'élévation
spirituelle, de charité, d'équité et de modération. A sa mort, son corps est déposé
dans un tombeau et fait l'objet d'un culte. En effet, de ce tombeau s'écoule un
parfum dont les malades s'enduisent le corps pour apaiser toutes leurs souffrances
même incurables *. Le discours se conclut par une prière sous forme de louanges
à l'adresse du bienheureux Athanasios ". Il est difficile de situer dans le temps
l'épiscopat d'Athanasios. On peut simplement recourir à de fragiles arguments a
silentio en notant l'absence de persécutions païennes, de querelles sur les images
et d'invasions musulmanes.

CONSTANTIN ACROPOLITE, Discours sur saint Athanasios d'Adramyttion (BHG 192) ;


cf H. DELEHAYE, AnBoll,29, 1910, p. 324-326 : ID.,AnBoll,51, 1933, p. 270 ;G. D. GoRDINI,
in BSS, II, col. 549, s. v. « Atanasio ». —* CONSTANTIN ACROPOLITE, op. cit., 1-5, p. 141, l. 1
p. 143, l.22. —* Ibid., 6-9, p. 143, l. 23-p. 146, l. 1. —* Ibid., 9-11, p. 146, l. 1-p. 147, l. 9.

ATHÈNODÔROS, évêque de Dorylée (Phrygie puis Phrygie Salutaire) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 5° place parmi les évêques de Phrygie présents sur les listes de souscrip
tion à la définition de la foi ". La Phrygie forme une seule province ecclésiastique
au concile de Nicée.

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 143 ; ibid., p. 34 B, n° 139 ; ibid., p. 37 A,


n 139 : ibid., p. 37 B, n° 131 ; ibid., p. 67, n° 139 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 23) ;
ibid. p. 71, n° 31 ; ibid., p.91, n° 146 ; ibid., p. 109, n° 142 ; ibid., p. 133, n° 143 ; ibid.,
p l47, n° 26 : ibid., p. 203, n° 135 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 142 ; ibid.,
l, l,2, p. 98, n° 142 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 142 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100,
L 24, [n° 140] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 64, n° 30 ; H. KAUFHOLD, OrChr,
77, 1993, p. 63, n° 149 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 148 ; MICHEL LE SYRIEN,
VII.2.tr. I. p.251 B, n° 145.

ATIANIS, diaconesse d'Iconium ?(Lycaonie) IV° S.

D'après une épitaphe, Tabeis a enterré sa sœur Atianis ". La localisation est
incertaine car la pierre provient d'un pont situé sur la route de Konya vers Kara
man. Le nom Attianis est également attesté à Isaura Palaia *.
' J. R. S. STERRETT.An EpigraphicalJourney in Asia Minor, p. 199, n° 210. —* L. ZGUSTA,
Kleinasiatische Personennamen, p. 109, $ 119-19.

181
ATTALOS 1

ATTALOS 1, évêque de Prostanna (Pisidie) 381

Il occupe entre la 103° et la 113° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '.
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 107 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 108] : MANsI,
VI, col. 1179 C, [n° 113] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 109 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.348, n° 103 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 108.

ATTALOS 2, évêque de Malos (Pisidie) 458

Il est mentionné en 15° position sans précision de siège dans la réponse du synode
de Pisidie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 14°
position (Attalus episcopus Malinopoleos)*. Les évêques de Pisidie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Il
souscrit en 66° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople
et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église galate *. On lit : « Attalos,
évêque de Malos, j'ai souscrit » ("AttoMoç èrtiokotoç MoMnvóv ûrtéypovo).
" ACO, II, 5, p. 51, l. 6. —* Ibid., p. 56, l. 9. —* GENNADIos DE CoNSTANTINOPLE, Lettre
encyclique, MANSI, VII, col. 920 A, [n° 66] ; PG, 85, col. 1620, [n° 66] ; E. ScHwARTz,
Publizistische Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 176, n. 1, n° 66.

ATTALOS 3, prêtre de Smyrne ?(Asie) V°-VI° S.

Un encensoir en bronze acheté à Smyrne en 1905 par W. Froehner et conservé au


Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale porte une inscription votive
de ce prêtre et vendeur de légumes (MoxovortóMou)'. Son métier indique une
situation très modeste.

' C. MoNDÉSERT, Syria, 37, 1960, p. 122-123 (collection Froehner n° 467).

ATTAS, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV°-V° S.

Le prêtre Mennéas, fils de Phrougios, ainsi que Domnos, Arestidès et Mènophilos


ont érigé une pierre tombale pour leur frère, le prêtre Attas (—» Mennéas 3)'.
S'agit-il d'une fraternité d'esprit plutôt que de sang ? Le nom Attas est typique
de la Phrygie et des provinces limitrophes *.
' J. R. S. STERRETT, An Epigraphical Journey in Asia Minor, p. 198-199, n° 208. —* L.
ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 106-107, $ 119-9.

182
AUXANIÔN

AUGOUSTINOS, évêque de Markianè (Lycie) 458/9

Ilsouscriten66 positionàl'encycliqueque l'évêque Gennadios deConstantinople


et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 pour combattre les simoniaques de Galatie ". Sa souscription indique :
« Augoustinos, évêque de Néa Markianè,j'ai souscrit » (Aùyouotîvoçèrtiokontoç
véog Mopkuovñç ûrtéypovo). Nous ne connaissons aucune Néa Markianè. Ce
siège doit probablement correspondre à l'évêché de Markianè, en Lycie *.

' GENNADIos DE CONSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANSI, VII, col. 920 C, [n° 66] ; PG,
85, col. 1620-1621, [n° 66] ; E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n° 66. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2,
p.713-714, s. v. « Markianë ».

AULOS, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Son épitaphe, marquée d'une simple croix, a été découverte à Kandil, dans la
chaîne du Kale Dag, à la limite entre la Lycaonie et la Galatie Première, environ
40 km au nord de Çesmelisebil identifié au site de l'ancienne Gdanmaa ".

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 109, n° 517 et dessin p. 143.

AURISKOS, diacre d'Hydè ?(Lycaonie) V°-VIe S.

Une épitaphe mentionne ce personnage, fils du prêtre Konôn (—» Konôn 17)'. La
pierre provient d'Ambar, environ 12 km à l'est d'Akçasehir identifiée à Hydè.

' G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 103, n° 140.

AUXANIANOS, évêque d'Eukarpia (Phrygie Salutaire) 381

Il occupe entre la 127° et la 138° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet381 ". Bien que la version
grecque fournisse Aû$oivukoç, ce nomestdouteux. Nous lui préféronsAuxanianos,
attesté par une version latine et un manuscrit bilingue de Mardin *.
'C. H. TURNER.JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 130; MANsI, III, col. 570 D, [n° 131] : MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 138] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 132 = V. RUGGIERI,
OCP. 59, 1993, p. 349, n° 127 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 131.
—* C. H. TURNER, op. cit., p. 177 ; H. KAUFHOLD, loc. cit. = V. RUGGIERI, loc. cit.

AUXANIÔN, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Il est connu par l'épitaphe que son épouse, Aurèlia Hilara, a fait graver sur une
pierre tombale en forme d'autel ". La pierre vient de Kolukisa, sans doute l'ancien

183
AUXANÔN l

bourg de Kissia, 26,5 km au sud-ouest de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 166, n° 314 et ph.

AUXANÔN 1, prêtre d'Apamée (Pisidie) 381

Il occupe entre la 114° et la 124° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet381 ". Il remplace l'évêque
d'Apamée de Pisidie, absent au concile ou peut-être décédé (—» Théodoulos 2).

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 117 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 118] ; MANsI,
VI, col. 1180A, [n° 123] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 119 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 348, n° 114 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 118.

AUXANÔN l", prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

D'après une inscription fragmentaire en partie métrique, aujourd'hui disparue,


Markianos et Aurèlios Konôn, sans doute des frères, ont probablement érigé une
tombe pour Auxanôn, prêtre « du Dieu immortel »'.

' P LE BAs et W. H. WADDINGTON, Inscriptions grecques et latines recueillies en Grèce et en


Asie Mineure, III, 1, p. 303, n° 1188 (texte) ; ibid., III, 2, p. 290, n° 1188 (commentaires).

AUXANÔN 2, évêque de Bryzos (Phrygie Salutaire) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Marinianos de Synnada (—» Marinianos), qui souscrit au
nom d'Auxanôn en 354° position à la définition de la foi ".

'ACO, II, 1,2, p. 151 [347], l. 40 ;ACO, II, 3,2, p. 171 [430], l. 4.

AUXANÔN 3, évêque de Promissos (Phrygie Salutaire) 45 1

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Marinianos de Synnada (—» Marinianos), qui souscrit au
nom d'Auxanôn en 351° position à la définition de la foi ". Auxanôn est le seul
évêque connu de Promissos. Sa localisation est inconnue. On a considéré
Promissos comme une forme de Prymnessos *, mais la mention au concile de
Chalcédoine d'un évêque de Prymnessos (—» Iakôbos 2) prouve qu'il s'agit de
deux sièges différents.

'ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 38 : ACO, II, 3, 2, p. 171 [430]. l. 2. — * J. DARRoUzEs,


Notitiae episcopatuum, p. 510-51 1, s. v. « Prymnèsos ».

184
AUXENTIOS

AUXANÔN4, évêque de Prymnessos (Phrygie Salutaire) IV°-V° S.

Il est connu par une invocation gravée sur un linteau ou une corniche et découverte
remployée dans une fontaine à Isiklar ". La nature de la pierre pose problème.
Dans le cas où il s'agirait d'un élément d'édifice religieux, on a jugé que l'usage
de la citation de Luc 23, 42 (« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras
comme roi ») indiquerait la fin du v° siècle ou le début du vi**, mais cela reste
incertain. Quant à Isiklar, appelée aujourd'hui Eski1Siklar Mahallesi, cette localité
est située à 14 km au sud-est du site de Prymnessos. Contrairement à ce qui a été
affirmé, Auxanôn est distinct de l'évêque homonyme présent en 451 au concile
de Chalcédoine º, car celui-ci est évêque de Promissos et non de Prymnessos
(—» Auxanôn 3).

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 12, n° 35 et pl. 17.


— * A. E. FELLE, Biblia epigraphica, p. 215, n° 455. — * K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien
und Pisidien, p. 282-283, s. v. « Isiklar ».

AUXANÔN 5, évêque d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) 553

Ce métropolite de Phrygie Pacatienne (episcopus Hierapolitanorum metropoleos)


occupe la 49 place lors des l", 2° et 4° séances, et la 48° place lors de la 3° séance
du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et 7°
séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 49° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 47°
place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse ". La titulature d'Auxanôn confirme l'élévation
d'Hiérapolis au rang de métropole attestée dès 457 (—» Philippos 8).

"ACO, IV. 1, p. 5, l. 4 ; ibid., p. 21, l. 33 ; ibid., p. 34, l. 1 ; ibid., p. 40, l. 33. —* Ibid.,
p.73. l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 35 ;
ibid. p. 226, l. 16.

AUXANON ? 6, prêtre ? d'Akmonia (Phrygie Pacatienne) IV°-V° S.

Il est connu par une inscription votive gravée lors de la construction d'un
sanctuaire en l'honneur d'un saint, par exemple Tryphôn ou Géôrgios. Le nom et
la fonction du personnage sont hypothétiques car ils reposent en grande partie sur
une restitution '. La pierre provient de Susuz,26 km au nord-est de Téménouthèrai
(Usak) et 4 km environ d'Akmonia (Ahat).

' W. M. RAMsAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 564, n° 458.

AUXENTIOS, évêque de Termessos (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 9° position dans la réponse du synode de Pamphylie de Pergè

185
AUXIBIOS

en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 14° position (Auxen
tius episcopus Termissae) *. Les évêques pamphyliens approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 3. —* Ibid., p. 60, l. 22.

AUXIBIOS, prêtre ? de Bargylia (Carie) V°-VI° S.

Une inscription sur un chancel rappelle le pavage de la nef et la construction des


chancels d'un édifice religieux de Bargylia par ce personnage ". Sa prêtrise est
hypothétique carelle repose sur la lettre It-précédée de l'épithète oiôeouudototoç,
qui pourrait qualifier un père de la cité ou un palatin *. Il peut également s'agir du
principalis (rtpooteûov) ou d'un membre (rtoÀuteûouevoç) de la curie.

" G. TRAINA, OCP, 56, 1990, p. 190, n° 2 et pl. 3. —* D. FEIssEL, Bull. ép., 1991, p. 550,
n° 730.

AUXIDIANOS, évêque de Lydie 363

L'ordination par Aétios vers 362 de deux évêques anoméens en Lydie, Arrianos
et Kandidos, sème le trouble dans la province (—» Arrianos, Kandidos). L'évêque
Théodosios de Philadelphie, connu pour son goût des femmes, ressent ces
ordinations comme une condamnation de son mode de vie dépravé. Il rassemble
en synode (ouvéôpuov) huit autres évêques de Lydie dont Auxidianos. Ensemble,
ils adressent une lettre à Eudoxios de Constantinople et à Maris de Chalcédoine
(Bithynie) contre Aétios et les partisans de Kandidos (—» Théodosios 1). Ils
contestent la légalité de ces ordinations car Aétios, déchu du diaconat, est toujours
sous le coup d'une censure et a pratiqué ces ordinations de manière précipitée et
contre l'avis général. Mais Eudoxios invite Théodosios et ses partisans à s'en
prendre à ceux qui ont accompli les ordinations plutôt qu'à ceux qui les ont
reçues ". Cette affaire semble n'avoir connu aucune suite. L'avènement le 26 juin
363 de Jovien, parent d'Arrianos et de Kandidos, a probablement incité Eudoxios
à temporiser et les évêques de Lydie à oublier leurs griefs.

' PHILosToRGE, HE, VIII, 4, p. 106, l. 3-27.

AZIOS, prêtre de Korna ?(Lycaonie) IV ° S.

Pour son père Mennéas, Azios a érigé une pierre tombale ". L'inscription a été
découverte sur le pont d'Ipisin, sur la route d'Alibey-Köy à Apa. Alibey-Köy se
trouve 17 km à l'est de Dinorna Hüyük (identifiée de manière hypothétique à
Korna) et Apa, 16 km au sud-est de Dinorna. Ipisin n'apparaît sur aucune carte.
D'après les cartes modernes, il existe deux ponts sur la route entre Alibey-Köy et
Apa, 3 et 7 km à l'ouest d'Alibey-Köy, soit 15 et 11 km à l'est de Dinorna Hüyük.
Le nom Azios ou Azos est attesté en Phrygie *.

186
BARACHOS

* G. RADET et P. PARIs, BCH, 10, 1886, p. 507, n° 14. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische


Personennamen, p. 48, $ 20-1/2.

BACCHOS, évêque d'Antioche (Pisidie) 536

Ce métropolite joue un rôle actif durant le concile de Constantinople en 536.


Lors de la l" séance du 2 mai, il est présent à la 33° place ", à la 35° place au cours
de la 2° séance du 6 mai*, et à la 40° place lors de la 3° séance du 10 mai*. Durant
cette séance, le patriarche Mènas et les membres du concile chargent les évêques
Théagénès de Synnada (—» Théagénès), Bacchos d'Antioche de Pisidie et Chri
stophoros de Porphyréôn (Phénicie paralienne), assistés par deux ekdikoi et deux
secrétaires de Constantinople, de remettre au patriarche Anthimos qui se cache
son assignation à comparaître devant le concile ". Le délai de comparution, le
troisième accordé par Mènas à Anthimos, est ramené de dix à six jours d'après le
texte de l'assignation signée le 15 mai par Mènas *. Lors de la 4° séance du
2l mai, Bacchos est présent à la 40° place ". C'est alors que les sept envoyés
présentent à tour de rôle un compte rendu de leur mission. Après Théagénès,
Bacchos indique qu'ils se sont rendus dans divers endroits de la capitale, mais
n'ont pu trouver Anthimos '. Ses propos sont confirmés par les membres de la
délégation*. À la fin de la 4° séance, Bacchos souscrit en 17" position à la
condamnation d'Anthimos ". Il est 32° à la 5° séance du 4 juin ". Son nom figure
à la 18° place parmi la liste des souscriptions qui accompagne la condamnation
des évêques Sévère d'Antioche et Pétros d'Apamée et du moine Zôoras au cours
de cette même séance ".

'ACO. III, p. 127, l. 4. —* Ibid., p. 155, l. 25. —* Ibid., p. 162, l. 14. —* Ibid., p. 169,
L 6. —* Ibid., p. 176, 15. — ° Ibid., p. 170, l. 32. — ' Ibid., p. 175, l. 6-11. —* Ibid.,
p. 174, l. 30-p. 175, l. 5 ; ibid., p. 175, l. 12-32 ; ibid., p. 175, l. 33-40 ; ibid., p. 176, l. 1
20 : ibid., p. 176, l. 21-25 ; ibid., p. 176, l. 26-27. —* Ibid., p. 183, l. 9. —" Ibid., p. 28,
L 22. — " Ibid., p. 114, l. 25.

BALABION, prêtre ? de Laodicée (Pisidie) III°-IV° S.

loulia Anatolè, de son vivant, a érigé en mémoire un autel « pour Balabiôn,


prêtre » : le texte grec indiquerait, après restitution, BoAo Buov[t It]p(eo Butépq).
La pierre provient de Kadinhan1, soit environ 15 km à l'ouest de Halic1 (l'ancienne
Laodicée). On a proposé de voir en Balabiôn non pas une possible forme locale
du nom Balbiôs attesté en Isaurie, mais un développement du nom latin Balabius *.
Le gentilice Iulius indique une date haute.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 147, n° 275 et ph. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen


namen, p. 1 18, $ 140-2 et n. 46.

BARACHOS, évêque de Naxos (Îles) 451

Lors de la séance solennelle du concile de Chalcédoine du 25 octobre 45 l à

187
BARHADBESABBA

laquelle assiste l'empereur Marcien, il souscrit en 344° position à la définition de


la foi'. Cet évêque n'est mentionné que dans la Collectio Dionysiana Aucta et la
Chronique de Michel le Syrien. Il est absent durant le reste du concile.

'ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 32 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 D, n° 356.

BARHADBESABBA, diacre en Asie Ca 550

La vie de ce clerc est liée à celle de trois diacres (—» Abraham 2, Kyriakos 11,
Sergios). Originaire du village d'Ar"a Rabtha en Ingilène, il fait montre de
ferveur et d'obéissance. Avec ses camarades, il participe à l'activité missionnaire
de Jean d'Éphèse (-» Iôannès 43) dans les montagnes d'Asie. Les quatre diacres
décèdent dans un bref laps de temps et sont enterrés ensemble ".

'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 43, PO, XVIII, 4, p.658 [456]-660 [458].

BARLAMÉNOS, évêque de Pergame (Asie) 363

Après lamort de l'empereur Julien, le 26 juin363, les évêques du partihoméousien


tentent de gagner la faveur du nouveau souverain, Jovien, lors de son séjour à
Antioche. Mélétios d'Antioche réunit dans sa cité un peu moins d'une trentaine
d'évêques, principalement orientaux. D'un commun accord, ils adressent à
Jovien comme gage de leur orthodoxie une lettre synodale qui reconnaît le terme
de consubstantialité et contient une copie de la définition de la foi de Nicée '.
Barlaménos apparaît en 10° position sur la liste de souscription qui accompagne
la lettre *. Il est le seul membre du synode originaire du diocèse d'Asie.
" SoCRATE, HE, III, 25, 10-17, p. 226, l. 7-32 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 4, 9-13, p.389, l. 31
p.390, l. 58. — * SoCRATE, HE, III, 25, 18, p. 227, l. 4 ;CAssIoDoRE, HE, VII, 4, 14, p. 390,
l. 62.

BASILIKOS, évêque de Palaiapolis (Asie) 451

Il apparaît en 212° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 174° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
107° position à la 3° séance du 13 octobre ". Le texte indique par erreur BoouXuko0
OeoôoouourtóÄeoç au lieu de BootÀuko0 IloMouôç tóÄeooç. Il est le 121° à
approuver l'exclusion de toute dignité sacerdotale et l'excommunication de
Dioskoros d'Alexandrie par le concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros
en 285° position dans la version latine mais est absent de la version grecque des
actes *. Il occupe la 176 place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Basilikos apparaît en 192°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 195° position à la définition de la foi *.

188
BASILIOS 2

Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms


que de 47 à 58 membres. Comme les autres évêques de la province d'Asie, il
n'assiste pas à la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace.

' ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 16 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 10. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 27.
— * ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 38. —*ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 20 ; ACO, II, 3, 2,
p.62 [321], l. 22-25. —* ACO, II, 3, 2, p. 82 [341], l. 12. — ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285],
L 7. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 13 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 27. —* ACO, II,
1.2. p. 147 [343], l. 21 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 16 ;ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 2 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 237.

BASILIOS 1, anachorète de Lycie Ca 375-450

Diacre d'Antioche, Basilios mène une vie d'anachorète en Thébaïde pendant


35 ans, puis se rend en Lycie où il vit en ermite dans une caverne au bord de la
mer 12 ans durant. Découvert, il établit à la demande des habitants de la région
un monastère masculin et un autre féminin ". Il part à Constantinople, maudit en
public Nestorius et interpelle l'empereur Théodose II qui, selon lui, ne confesse
pas la Trinité. Arrêté, battu, condamné à l'exil, il est sauvé par la population qui
l'emmène à l'église Sainte-Euphémie où il reste un temps. L'empereur l'aurait
fait venir pour lui présenter ses excuses et accepter sa demande de convoquer un
concile pour condamner Nestorius *. Ces événements édifiants, racontés par Jean
Rufus, ne sont nulle part corroborés, mais offrent une chronologie indicative :
présence dans la capitale entre 428 (avènement de Nestorius) et 430 (convocation
du concile d'Éphèse), fondation de monastères avant 428/430, ermite en Lycie
entre 4 16/418 et 428/430, anachorète en Thébaïde de 381/383 à 416/418 environ.
Durant son séjour à Constantinople, il fait la rencontre de Pierre l'Ibère, alors
enfant, à qui il donne le goût de la vie monastique *. On sait que Pierre reste otage
jusqu'en 437-438. Rien n'indique que Basilios soit retourné plus tard en Lycie.

" JEAN RUFUs, Plérophories, XXXV, PO, VIII, 1, p. 78 [478], l. 3-p. 79 [479], l. 4 ; MICHEL
LE SYRIEN, VIII, 11, tr. II, p. 78-79. —*JEAN RUFUs, op. cit., XXXV, p. 79 [479], l. 5-p. 81
[481]. l. 7 et XXXVI, p. 82 [482], l. 1-2 ; MICHEL LE SYRIEN, op. cit., p. 79 ; MICHEL LE
SYRIEN, vers. arm., p. 161-162, 37. —* JEAN RUFUs, op. cit., XXXV, p. 78 [478], l. 4-6.

BASILIOS 2, évêque de Kaunos (Lycie) 359

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de l'Orient grec sur ordre de Constance II. On compte 160 évêques
qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires, menés entre autres par Silva
nos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (-» Éleusios), et homéens, minori
taires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios d'Antioche.
Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien radical ou anoméen.
La première séance, qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec et le
départ temporaire des acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui est lue
lors de la 3° séance du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce document

189
BASILIOS 3

daté du 28 septembre ". Il raconte le déroulement de la première séance du concile


en dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens rejettent le
terme de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Écritures, condam
nent la dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent en revanche
leur semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du deuxième
concile de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Seul Épiphane de
Salamine, dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi-ariens, donne la
liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre *. On lit, en 17° position, la mention
suivante : « Basiléios, évêque de Kaunos de Lydie » (BooiÀetoç èrtioxortoç
Kouviov tñç Auôioç)*. Cette souscription est problématique car il n'existe pas
d'évêché de ce nom en Lydie. Nous proposons de corriger Lydie en Lycie car
cette province compte un évêché de Kaunos. Après l'échec des discussions
doctrinales, la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition d'Aka
kios et de ses partisans en leur absence. Certains sont excommuniés mais non
déposés. C'est le cas d'un évêque sans précision de siège appelé Basilikos par
Athanase d'Alexandrie ". Nous supposons que Basilikos et Basilios sont un seul
et même individu. Une délégation conduite par les évêques Basilios d'Ancyre
(Galatie I) et Eustathios de Sébastée (Arménie I) se rend à Constantinople pré
senter à Constance II les procès-verbaux du concile et tenter de gagner sa faveur,
en vain. Constance II penche du côté des homéens. Ces derniers prennent une
revanche l'année suivante sur leurs adversaires avec le soutien de l'empereur. La
Chronique pascale conserve la liste partielle, datée du 27 janvier 360, des
soixante-douze évêques qui souscrivent à la déposition de Makédonios de
Constantinople et à l'élection d'Eudoxios. Un évêque Basiliskos apparaît en 38°
position *. Il s'agit peut-être de l'évêque de Kaunos dont le nom aurait été trans
mis sous une forme corrompue.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 29,3-9, p.257, l. 35-p. 258, l. 20 : ÉPIPHANE DE


SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 : SocRATE, HE, II, 40, 8
17, p. 172, l.4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 26, 1-8, t. III,
p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73,26,4, t. III, p. 300, l. 15. —*ATHANASE D'ALExAN
DRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 9-10. —* Chronique pascale, a. 360, p. 544, l. 7.

BASILIOS 3, évêque d'Éphèse (Asie) ca 443-444

Le concile de Chalcédoine étudie le 29 octobre 451 le cas de deux évêques


d'Éphèse, Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos, Stéphanos 4). À la fin de la
séance, les commissaires impériaux estiment que les deux rivaux se sont montrés
indignes de l'épiscopat, mais laissent au concile le choix de prendre une décision.
Les Pères se divisent sur la question du lieu d'ordination du nouvel évêque
d'Éphèse. Léontios, évêque de Magnésie du Méandre (-» Léontios 5), affirme
que depuis saint Timothée, vingt-sept évêques se sont succédé et tous ont été
ordonnés à Éphèse, exception faite de Basilios, ordonné de force à Constantinople
(doôe), ce qui a fait couler beaucoup de sang (oqpoyoi)'. Aétios, archidiacre de
l'Église de Constantinople, rappelle que plusieurs évêques d'Éphèse ont été, soit
ordonnés, soit confirmés dans la capitale. Il cite l'exemple de Basilios, ordonné
par Proklos en présence de l'empereur Théodose II et de Cyrille d'Alexandrie
(-» Proklos l) *. Ce dernier détail laisse penser que Basilios a été ordonné lors du

190
BASILIOS 4

synode de Constantinople daté de 443 environ auquel Cyrille assista. Athanasios


de Perrhè (Euphratésie) se présenta devant ce synode pour réclamer justice contre
Ibas d'Édesse. Bassianos rapporte que Basilios, succédant à l'évêque Memnôn
(-» Memnôn), a convoqué un synode provincial qui lui révèle la violence dont
Bassianos a été victime. Jaloux de Bassianos, Memnôn avait tenté de l'éloigner
d'Ephèse, en l'ordonnant contre sa volonté évêque d'Euaza, mais Bassianos
refusa cette fonction. Basilios décide d'ordonner un nouvel évêque d'Euaza, de
rétablir Bassianos dans la communion et de le placer au rang d'évêque.À la mort
de Basilios, le peuple, le clergé et les évêques placent de force Bassianos sur le
trône d'Ephèse *. Bassianos cite comme témoin Olympios de Théodosioupolis
(-» Olympios l), sans doute l'évêque d'Euaza ordonné à sa place par Basilios.
Mais Olympios souligne l'irrégularité de l'ordination de Bassianos ". Après
quatre ans d'épiscopat, Bassianos a été chassé d'Éphèse par Stéphanos. D'après
une indication chronologique fournie par Kassianos, un prêtre fidèle à Bassianos
(—» Kassianos), cet événement a lieu le jeudi 15 avril 448 *. On en déduit que
Bassianos est élu évêque en 444 et que Basilios est mort la même année.

'ACO, II, 1, 3, p.52 [411], l. 32-34 ; ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 31-33. —* ACO, II, 1,
3, p.52 [411], l. 39-p. 53 [412], l. 2 ; ACO, II, 3, 3, p. 62 [501], l. 4-8. —* ACO, II, 1, 3,
p.46 [405], l. 19-35 ; ACO, II, 3, 3, p.55 [494], l. 6-22. —*ACO, II, 1, 3, p.49 [408],
L 3-23 ; ACO, II, 3, 3, p. 58 [497], l. 1-17. —* P. BATTIFOL, EO, 23, 1924, p. 388 ;
E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 151.

BASILIOS 4, évêque de Nakôléia (Phrygie Salutaire) 451-458/9

Il apparaît en 287° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 249° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
l09 position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Cette séance
conclut le procès de Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. En
revanche, sept évêques de Phrygie Salutaire manquent sur cette même liste. Cela
a été interprété comme le signe d'une sourde opposition à une séance tenue en
l'absence des commissaires impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour
des motifs seulement disciplinaires et non dogmatiques ". La position de Basilios
apparaît d'autant plus singulière. Il est le 123° à approuver la déposition de
Dioskoros *. Basilios est mentionné à la fin de la 3° séance en 74° position dans
la version grecque et en 95° position dans la version latine de la liste des
souscriptions à la déposition de Dioskoros ". Il occupe la 249° place sur la liste de
présence lors de la 4° séance du 17 octobre '. Basilios est interrogé comme
nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 142° position,
que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et Constantinople I,
avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ".
Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms
que des 58 premiers membres. Basilios apparaît en 267° position sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien ". Il souscrit en 273° position à la définition de la foi ". Pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Le nom de Basilios apparaît en92° position sur la liste des souscriptions

191
BASILIOS 5

de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople


sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il est mentionné en 42° position
sur la liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les
Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros etjustifier
la suprématie du siège de Constantinople *. Pour la dernière séance, le l" no
vembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une
séance non datée, Basilios souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 99° position
aux canons établis à Chalcédoine ". Il souscrit en 40° position à l'encyclique que
l'évêque Gennadios de Constantinople et le synode permanent adressent à Léon
et à tous les métropolites en 458 ou 459 contre les simoniaques de Galatie. Basi
lios est dit èrtiokotoç Nouk\éoov qu'il faut corriger en èrtiokotoç Nokokeioç ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 14 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 23. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 19.
—* ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 40. — * E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p.49.
—* ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 22 ;ACO, II, 3, 2, p. 62 [321], l. 30-33. — ° ACO, II, 1, 2,
p.36 [232], l.21 ; ACO, II, 3, 2, p.75 [334], l. 23. —'ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 36.
—* ACO, II, 1,2, p. 107 [303], l. 13-16 ;ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 14. —"ACO, II, 1,
2, p. 136 [332], l. 45 ; ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 2. — "ACO, II, 1, 2, p. 149 [345].
l. 24 ;ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 11 ;ACO, II, 3,2, p. 167 [426], l. 27 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 337. — "ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 6 ; ACO, II, 3, 3, p. 105
[544], l. 22. — * LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 C ; ACO, II, 3, 2,
p. 100 [359], l. 10. —" ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 16. — " GENNADIos DE CoNsTANTI
NOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 D, [n° 40] ; PG, 85, col. 1620, [n° 40] ;
E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 176, n. 1, n° 40.

BASILIOS 5, évêque d'Otrous (Phrygie Salutaire) 451

Lors de la séance solennelle du concile de Chalcédoine du 25 octobre 451 à


laquelle assiste l'empereur Marcien, Basilios est représenté par son métropolite,
l'évêque Marinianos de Synnada (-» Marinianos), qui souscrit au nom de Basilios
en 356° position à la définition de la foi ". A une séance non datée, Basilios
souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 119° position aux canons établis à
Chalcédoine (Basilius ocyrensis) *.

"ACO, II, 1,2, p. 152 [348], l. 1 : ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 6. — * ACO, II, 2, 2, p. 44
[136], l. 4.

BASILIOS 6, évêque de Siai (Asie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, Basilios est représenté par
son métropolite, l'évêque Stéphanos d'Ephèse (—» Stéphanos 4). Celui-ci, par
l'entremise de son suffragant, Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom
de Basilios en 427* position à la définition de la foi ".

' ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 10 : ACO, II, 3, 2, p. 174 [433], l. 4.

192
BASILISKOS

BASILIOS 7, évêque de Mylasa (Carie) ca 450-600

Cet évêque est mentionné dans la dédicace d'un édifice situé à Seyköy, environ
2km au nord de Mylasa'. Il s'agit d'une église consacrée à saint Étienne qui
s'ajoute à l'oratoire dédié au même saint qu'Eusébia, appelée aussi Xénè, fit
construire près de la cathédrale de Mylasa(—» Eusébia).Au xIx° siècle, la tradition
locale identifiait les ruines de Seyköy au monastère d'Eusébia *. Les travaux de
construction et de décoration du sanctuaire de Seyköy ont été achevés dans la
seconde moitié du v° ou au vi° siècle. L'évêque Basilios a laissé aussi son nom sur
la dédicace d'un oratoire des saints Serge et Bacchus d'après une inscription
remployée dans une maison de Mylasa *.

' W. BLUMEL, Die Inschriften von Mylasa, I, p. 231, n° 621. —* V. RUGGIERI et alii, OCP,
68, 2002, p. 69. —* W. BLUMEL, op. cit., p. 231, n° 622.

BASILIOS 8, prêtre de Barata (Lycaonie) VI°-VII° S.

Il est connu par une inscription trouvée dans une église de Madensehir ".

' W. M. RAMsAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p. 541, n° 34 et dessin
p.543 ; G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 84, n°95.

BASILISKOS, évêque de Cyzique (Hellespont) ca 477-post 527 ?

La carrière civile de Basiliskos, qu'il n'est pas question de retracer ici, est liée à
celle de son père Armatos, magister militum praesentalis de l'empereur Zénon ".
Après l'assassinat de son père, vers 477, Basiliskos n'est pas tué contrairement à
ce qu'affirme une source fort tardive *. Il perd certes son titre de César* mais en
raison de son jeune âge et sans doute aussi d'une intervention de l'impératrice
Ariane, sa parente, il est épargné ". Il est ensuite tonsuré et nommé lecteur des
Blachernes pour certains *, prêtre ou clerc pour d'autres ". Après une période
difficile à évaluer mais de toute façon brève, Basiliskos devient archevêque de
Cyzique alors qu'il est encore un enfant. Le fait d'avoir revêtu la pourpre
impériale expliquerait cette élévation ". Des témoignages tardifs précisent que
Basiliskos dirigea pour le mieux la métropole de l'Hellespont*. Le 20 juillet 518,
le synode de Constantinople adresse une pétition au patriarche Iôannès afin qu'il
restaure le concile de Chalcédoine et qu'il rompe avec Sévère d'Antioche. Le
nom de Basiliskos occupe la 3° place sur la liste des souscriptions ". Cette pétition
du synode permanent va dans le sens de la lettre que les archimandrites de la
capitale ont remise au synode le 20 juillet et dont l'adresse mentionne en 2° place,
après Théophilos d'Héraclée (Europe), l'évêque Basiliskos de Cyzique ". Pour
manifester son accord avec les décrets synodaux de Constantinople qui ont rétabli
le concile de Chalcédoine et déposé Sévère, Épiphanios de Tyr, après réunion
d'un concile dans sa cité le 16 septembre 518, envoie une lettre aux évêques du
synode de la capitale sans mentionner le patriarche Iôannès. Basiliskos est à nou
veau cité en 2° place ". Après le décès du patriarche Iôannès de Constantinople à
la fin de 519, son successeur, Épiphanios, est élu en février 520.Pour mettre un

193
BASILISSA

terme définitif aux conséquences du schisme acacien et rétablir l'unité avec


Rome, Justin, Justinien et Épiphanios envoient chacun une lettre de réconciliation
au pape Hormisda datée du 9 septembre *. A son tour, le synode de la capitale,
composé de dix métropolites et de dix évêques, lui adresse un courrier. Basiliskos
y est mentionné deux fois, toujours à la deuxième place après le métropolite
Théophilos d'Héraclée ". Par cette lettre, le synode prévient le pape du décès
d'Iôannès et de l'élection d'Épiphanios dont l'orthodoxie est soulignée. Le
synode exprime à plusieurs reprises sa volonté de paix au sein de l'Eglise. Les
émissaires du concile, Iôannès, évêque de Claudioupolis (Isaurie), Hèraklianos,
prêtre et syncelle du patriarche Épiphanios, et Kônstantinos, diacre de Sainte
Sophie, remettent cette lettre au pape le 30 novembre 520. La date de la mort de
l'évêque de Cyzique est inconnue, mais il est toujours en vie sous Justinien
d'après Victor de Tunnuna qui semble confondre Basiliskos, surnommé Léon,
avec Léon II, le fils de Zénon mort en 474 ". Un épiscopat d'un demi-siècle est
possible si l'on songe que Basiliskos fut élevé très tôt à la dignité épiscopale.

" PLRE, II, p. 211-212, s. v. « Basiliscus 1 » ; ibid., p. 148-149, s. v « Armatus ». — * LEON


LE GRAMMAIRIEN, p. 116, l. 21. —* PRoCoPE, Guerres, III, 7, 23, p.343, l. 20-p. 344, l. 2.
—*JEAN DE NIKIOU, LXXXVIII, 46, p. 360 ; THÉOPHANE, A. M. 5969, p. 125, l. 9-13.
— * MALALAs, XV, 7, éd. DINDORF, p. 382, l. 7-9 = éd. THURN, p. 305, l. 8-11 ; PHOTIUs,
Bibliothèque, 79 (Candidus), t. I, p. 164, l. 44 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 6, tr. II, p. 148 ;
MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 170 : BAR HEBRAEUs, Chronographie, p. 70. — ° ÉvAGRE,
HE, III, 24, p. 122, l. 1-8 ; ZONARAs, XIV. 2, 27, éd. PINDER, t. III, p. 131, l. 17 , THÉoDoRE
ScoUTARIoTE, p. 88, l. 8-11 : ÉPHREM, Imperatorum et patriarcharum recensus, p. 50,
v. 1020-1024 ; CONSTANTIN MANAssÈs, p. 129, v. 2996-2997 ; MICHEL GLYcAs, Annales,
IV, p.490, l. 22-p. 491, l. 2 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XVI, 8, PG, 146, col. 132 B.
— " Chronique pascale, a. 484, p. 603, l. 14-18 : MICHEL LE SYRIEN, loc. cit. : BAR
HEBRAEUs, loc. cit. — * THÉOPHANE, loc. cit. , NICÉPHORE CALLIsTE, loc. cit. — "ACO, III,
p. 65, l. 6. — " Ibid., p. 67, l. 3. — " Ibid., p. 80, l. 34. — * Collectio Avellana, 232,
p.701-703 (Justin) ; ibid., 233, p.707-710 (Épiphane) ; ibid., 235, p. 715-716 (Justinien).
— " Ibid., 234, p. 710, l. 27 ; ibid., p. 713, l. 22. — " VICTOR DE TUNNUNA, a. 475, p. 188,
l. 31-34 ; cf. B. CROKE, GRBS, 24, 1983, p.90.

BASILISSA, diaconesse d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

« Kointos, fils d'Hèraklios, premier magistrat du bourg » (Koivtoç 'Hpok).tou


rtpootokountng) partage sa tombe avec son épouse Matrôna et ses enfants Ani
kètos et Katilla. La tombe a été érigée par la femme d'Anikètos, Basilissa, et son
fils unique appelé peut-être Numitor (Neuetopiqp)'. Ce dernier étant encore en
bas âge, l'ordination de Basilissa est récente lors de l'érection de la pierre *.
' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 56, n° 318. — * S. HUBNER, Der
Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, VIII, p. 56, n° 318.

BASSIANOS, évêque d'Éphèse (Asie) ca 444-448

Lors de la séance du 29 octobre 451, Bassianos, ancien évêque d'Éphèse, Se

194
BASSIANOS

présente devant le concile de Chalcédoine en compagnie du prêtre Kassianos


(-» Kassianos). Bassianos dit avoir adressé une supplique à l'empereur pour se
plaindre de la violence dont il a été victime. En retour, l'empereur a envoyé une
lettre au concile. Bassianos demande au concile qu'on lise la lettre impériale,
qu'on l'écoute et que ses droits soient défendus. Le concile autorise le magistrianos
et secrétaire du consistoire impérial Véronicianos " à lire la lettre. Cette missive,
rédigée au nom des empereurs Valentinien III et Marcien, demande au concile
d'étudier l'affaire présentée par Bassianos et d'arrêter une décision. On donne
ensuite lecture de la supplique remise par Bassianos aux deux souverains *. Il se
plaint d'avoir subi des violences et des dommages. Certains prêtres, qui avaient
reçu la communion de ses mains, ont osé commettre des actes terribles et interdits
par les lois. Il raconte comment, après avoir célébré la messe, il a été saisi,
maltraité, traîné sur l'agora, enfermé puis dépouillé de son manteau sacerdotal.
L'un des auteurs de ces méfaits a été établi à sa place sur le trône épiscopal. Les
biens de Bassianos lui ont été volés et certains de ses esclaves ont été battus à
mort et leurs corps déposés devant les portes de la cathédrale d'Éphèse. Il s'estime
innocent et supplie le concile de lui rendre justice. C'est Stéphanos, l'actuel
évêque d'Éphèse (-» Stéphanos 4), qu'il accuse d'avoir pris son trône et ses
biens et il réclame qu'on enquête pour savoir s'il est coupable *. Les commissaires
impériaux se tournent vers Stéphanos et lui demandent de répondre à l'accusation.
Stéphanos propose de faire entrer Léontios de Magnésie du Méandre, Maionios
de Nysa. Protérios de Myrina (—» Léontios 5, Maionios 2, Protérios) et les autres
évêques d'Asie présents car il est en accord avec eux. Les commissaires deman
dent à Stéphanos de répondre d'abord " et refusent par conséquent d'écouter ses
témoins Stéphanos nie que Bassianos ait été ordonné évêque d'Éphèse. Il l'ac
cuse de s'être emparé du trône épiscopal pendant une vacance avec une foule en
armes et des bénéficiaires de distribution alimentaire gratuite (ö0\Moov tuvôv
ëpœvopiov *). Son expulsion est donc canonique et légitime. Stéphanos prétend,
quant à lui, avoir été élu par quarante évêques d'Asie, les notables, tout le clergé
et la cité d'Éphèse ". Il ajoute être membre du clergé d'Éphèse depuis 50 ans. On
en déduit qu'il est devenu clerc durant l'épiscopat d'Hèrakleidès (401-404).
Bassianos accuse Stéphanos de tromperie et dit que son élection est canonique.
Pour mieux expliquer les circonstances de son ordination, Bassianos remonte à
l'époque de Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn). Alors qu'il était prêtre de l'Église
d'Ephèse, Bassianos se consacrait aux pauvres et construisit en leur faveur un
hospice de soixante-dix lits. Jaloux de la popularité que cette action valut à
Bassianos. Memnôn décida de l'éloigner de la cité. Dans ce dessein, il l'ordonna
contre sa volonté évêque d'Euaza. Bassianos n'accepta pas. La réaction de Mem
nôn fut terrible : l'évêque d'Éphèse frappa trois heures durant Bassianos près de
l'autel. au point de couvrir de sang l'Évangile et l'autel. Bassianos refusa néan
moins de quitter la ville et de rejoindre le siège où il avait été nommé. Il persista
dans son refus jusqu'à la mort de Memnôn auquel succéda Basilios(—» Basilios 3).
Ce dernier réunit un synode provincial et, ayant appris de cette assemblée les
violences dont Bassianos avait été victime, nomma Olympios évêque d'Euaza
(—» Olympios 1) à la place de Bassianos qui fut réintégré dans la communion et
rétabli dans l'épiscopat. On en déduit que son opposition à Memnôn valut à
Bassianos d'être excommunié et exclu du rang d'évêque. À la mort de Basilios,
le peuple, le clergé et les évêques, dont Olympios, ont placé Bassianos de force
sur le trône. Cette élection a été confirmée par un mémorandum puis une sacra

195
BASSIANOS

de l'empereur (Théodose II) portée par le silentiaire Eustathios '. Bassianos se


rendit alors à Constantinople où il fut reçu par l'empereur qui le réconcilia avec
Proklos, l'évêque de la capitale (—» Proklos 1). On en déduit que ce dernier était
jusque-là hostile à l'élection de Bassianos. Celui-ci communia alors avec Proklos
et tous les évêques présents (sans doute les membres du synode permanent).
Proklos adressa ensuite une lettre synodale à la cité et au clergé (d'Éphèse) ainsi
qu'aux évêques (de la province d'Asie). Puisque Bassianos mentionne cette sy
nodale dans sa défense, elle devait certainement confirmer son élection. Pendant
quatre ans, Bassianos occupa le siège d'Éphèse et vécut en paix. Durant cette
période, il ordonna dix évêques et de nombreux clercs. Des rapports des mêmes
évêques et du clergé adressés à Marcien et Pulchérie et une lettre de l'empereur
le confirment. Cependant, le lendemain de la lecture de cette lettre, juste après la
fin de l'office, Bassianos fut violenté, séquestré, privé de son manteau sacerdotal
et de ses biens. C'est alors que Stéphanos fut choisi pour le remplacer ". Stéphanos
demande que les évêques (d'Asie) présents puissent dire la vérité aux com
missaires. Ces derniers s'interrogent sur la raison de son appel aux évêques.
Stéphanos répond que les évêques pourront faire une déposition sur tout ce qui
s'est passé. Pour avoir pris le trône à l'aide d'une foule en armes et de certains
éranarioi (peut-être les bénéficiaires de sa fondation pieuse "), Bassianos a été
chassé par un jugement des évêques de Constantinople, d'Alexandrie et d'An
tioche, et Stéphanos fut alors établi. Il prétend que cette décision a obtenu l'accord
de Théodose II et de tout le synode (de la capitale). L'empereur a envoyé Eusta
thios, primicier des silentiaires, rendre un jugement entre Bassianos, son clergé
et les pauvres que Bassianos aurait lésés.Après trois mois passés à Éphèse pour
instruire l'affaire, Eustathios a rendu un verdict accepté par Bassianos. Tout cela
est connu du clergé, des pauvres et de l'Église. Stéphanos demande qu'on
permette aux évêques de venir témoigner. Il ajoute qu'au terme de quatre années,
Bassianos a été déposé par les évêques de Rome et d'Alexandrie, comme l'atteste
une lettre du pape Léon ". Une lettre du concile de Chalcédoine au pape fait peut
être allusion à cette lettre perdue de Léon. Les Pères y abordent le problème des
troubles engendrés par les périodes de vacance épiscopale. Ils précisent que
« cela n'est pas inconnu de votre sainteté, surtout l'affaire des Éphésiens, qui
vous ont souvent importuné » (quod uestram sanctitatem non latet, praesertim
causa Ephesiorum, qui uobis saepe molestiam ingesserunt)".
Les commissaires interrogent Stéphanos pour savoir s'il reconnaît que Bassianos
a détenu l'Église d'Éphèse comme évêque pendant quatre ans. Stéphanos accuse
son rival d'avoir exercé un pouvoir usurpé, de ne pas avoir été ordonné et de
s'être établi à la pointe de l'épée. Il réclame à nouveau que les évêques soient
autorisés à venir. Mais les commissaires préfèrent interroger Bassianos sur les
circonstances de son ordination. Celui-ci se défend d'avoir été auparavant évêque
d'Euaza, car il ne s'y est jamais rendu, et réclame une enquête sur les violences
qu'il a subies. Stéphanos obtient qu'on lise les canons ". Léontios de Magnésie
du Méandre lit le 16° canon du concile d'Antioche de 341 qui menace de dépo
sition tout évêque non titulaire qui s'empare d'un siège vacant sans l'accord du
synode provincial. Il lit ensuite le 17" canon qui excommunie l'évêque ordonné
qui refuse son élection et l'Église qui lui a été confiée, jusqu'à ce qu'il accepte
ou que le synode de la province prenne une décision. Les commissaires demandent
à Bassianos de dire qui l'a établi au siège d'Éphèse. Celui-ci ne peut citer que le
nom de l'évêque Olympios (d'Euaza-Théodosioupolis), et prétend ne pas se sou

196
BASSIANOS

venir des autres *. Alors que les débats tournent à l'avantage de Stéphanos,
l'évêque Loukianos de Bizyè (Europe) prend la parole. Il rappelle que Bassianos
a été reçu par Proklos et Théodose II. L'empereur les a convoqués et a fait d'eux
des amis. Loukianos s'interroge alors sur la raison de l'expulsion de Bassianos.
Stéphanos rétorque qu'il s'agit de la décision de Flavianos de Constantinople ".
Les commissaires décident alors d'écouter la déposition de l'évêque Olympios.
Son témoignage est accablant pour Bassianos. A la mort de Basilios, lui-même
dans sa cité. Le clergé d'Éphèse lui demanda de venir ordonner un nouvel évêque
d'Éphèse. Olympios se rendit à Éphèse et attendit en vain l'arrivée des évêques
nécessaires pour que l'ordination fût canonique. Après trois jours d'attente, il
reçut la visite de clercs lui demandant quoi faire car il n'y avait pas d'autres
évêques. Il leur répondit qu'il était contraire aux canons qu'un évêque officiât
seul. C'est alors que Holosirikos ", comitianus, pénétra l'arme à la main dans la
maison où Olympios logeait. Avec deux ou trois cents hommes, il transporta
Olympios dans la cathédrale où se déroula l'intronisation de Bassianos. Ce der
nier accuse aussitôt Olympios de mentir*. Les commissaires poursuivent leur
enquête en interrogeant des membres du clergé de Constantinople. Le prêtre
Théophilos déclare que Proklos a reçu Bassianos dans la communion, l'a honoré
de lettres synodales et a placé son nom dans les diptyques où il était récité jusque
récemment. Les clercs de la capitale confirment les propos de Théophilos. Les
commissaires demandent à Stéphanos de dire comment il sait que Bassianos a été
écarté de l'épiscopat et s'il a été ordonné lui-même par le synode. Stéphanos
mentionne des lettres (toutes perdues) de l'évêque d'Alexandrie, de Théodose II
et surtout du pape Léon décrétant que Bassianos ne peut pas être évêque. Sté
phanos prie les commissaires de convoquer les secrétaires pour révéler de quelle
manière Bassianos a été expulsé et comment, lui, a été établi ".
Bassianos rappelle que quatre ans durant Stéphanos fut à son service comme
prêtre et a célébré la liturgie et a communié avec lui, même le jour où Bassianos
fut renversé.Tandis que Bassianos était séquestré pendant trois mois, Stéphanos
a été consacré par des évêques ordonnés par Bassianos. Celui-ci souligne ainsi
une contradiction chez son adversaire : si Bassianos n'est pas un évêque légitime,
les évêques et les clercs qu'il a consacrés ne le sont pas davantage (et par
conséquent l'ordination de Stéphanos est invalide). Bassianos reçoit le soutien
du prêtre Kassianos, venu avec lui au concile. Il raconte comment Stéphanos
remplaça Bassianos. D'après son récit, Stéphanos et l'évêque Maionios de Nysa
menèrent Kassianos dans le baptistère et voulurent lui faire jurer sur l'Évangile
de suivre Bassianos. Kassianos tenta de résister, mais fut contraint de jurer sous
la menace. Peu après, le cinquième jour de Pâques, ils séquestrèrent Bassianos et
maltraitèrent Kassianos. Fidèle à son serment, ce dernier fut réduit à vagabonder
à Constantinople. Cela fait quatre ans qu'il vit ainsi ". Cette indication permet de
fixer la chronologie de toute l'affaire.Ce cinquième jour de Pâques correspond
au jeudi 15 avril 448 plutôt qu'au jeudi 24 avril 447 ". La durée de l'épiscopat de
Bassianos étant également de quatre ans, on en déduit que Bassianos est devenu
évêque au plus tôt en 444 et qu'il a ordonné Stéphanos comme prêtre la même
année, avant que ce dernier ne devienne évêque à son tour en 448.
D'après les récits de Bassianos et de Stéphanos, on parvient à reconstituer en
partie la trame des événements " À la mort de Basilios, Bassianos prétend être
ordonné sous la pression du peuple, du clergé et des évêques. Sa légitimité est
contestée. En dépit de deux documents impériaux (ûrtouvnotuKóv, oo kpo) qui le

197
BASSIANOS

confirment dans ses fonctions, Bassianos éprouve le besoin de se rendre à


Constantinople. L'empereur Théodose II intervient à nouveau et fait de Proklos
et Bassianos des amis. Cette formule de Bassianos laisse entendre que l'évêque
de Constantinople lui était défavorable, au moins dans un premier temps, pour
une raison inconnue. Cette hostilité n'est peut-être pas liée aux circonstances de
l'élévation de Bassianos sur le trône d'Éphèse. L'absence de consultation dans le
choix du candidat a pu susciter l'animosité de Proklos. Depuis Chrysostome,
l'évêque de Constantinople intervenait fréquemment pour ordonner ou confirmer
le titulaire du siège prestigieux d'Éphèse. Conforté par la sacra de Théodose II
et des lettres synodales de Proklos, Bassianos a pu diriger en paix son Église
pendant quatre années. Mais un différend a surgi entre Bassianos et son clergé
car l'évêque aurait lésé les pauvres de sa cité, sans doute en dérobant des biens
qui leur étaient destinés. C'est alors que des évêques et des clercs ont adressé des
rapports (dvoq)opoi) à l'empereur, qui a tout de suite répondu par écrit. Un
silentiaire a porté ce message à Éphèse. Il doit s'agir du silentiaire Eustathios,
décédé au moment du concile. Les versions divergent ensuite. Selon Bassianos,
le message délivré par le silentiaire lui est favorable, mais le lendemain il est
renversé et reste séquestré trois mois durant. D'après Stéphanos, Eustathios a
instruit pendant trois mois (tpeîç uñvoç èntoinoev ôuoyuvóoxoov) l'affaire
opposant Bassianos à son clergé au sujet des pauvres. Eustathios a rendu une
sentence publique que Bassianos a approuvée. Celui-ci a ensuite remis son accord
par écrit (tòv ópov óvtep óptoev ô uoko puoç Eùoto0uoç, koteôé#oto koù
ôpoÀoyioç è#é0eto). On note dans les deux versions la durée de trois mois. Elle
doit désigner un même événement vu sous un angle différent. Le lendemain de
l'arrivée du silentiaire, Stéphanos a renversé Bassianos et l'a fait incarcérer trois
mois. Pendant ce temps, Eustathios dut mener son enquête. Anticipant un verdict
favorable, Stéphanos s'est fait élire à la place de Bassianos alors que ce dernier
n'avait pas été jugé ni condamné.
La reconstruction chronologique est confirmée par l'intervention de Loukianos
de Bizyè. Il rappelle que Bassianos a été évêque pendant quatre ans sans conteste
ni opposition et qu'il a ordonné durant cette période dix évêques et de nombreux
clercs, parmi lesquels Stéphanos qui fut son prêtre. Comment est-il donc possible,
s'interroge Loukianos, que Bassianos soit maintenant expulsé contrairement aux
canons alors que Proklos a communié avec lui et l'a confirmé dans sa fonction
par des lettres synodales ?Loukianos reçoit le soutien de l'évêque Méliphthongos
d'Ioulioupolis (Galatie I). Au nom des évêques siégeant près de lui, il demande
que Bassianos ne soit pas blâmé ni débouté sans jugement. Stéphanos se contente
de rappeler que son adversaire a été déposé par le pape Léon. L'évêque Kékropios
de Sébastopolis (Arménie I) prend alors la parole : « Seigneur Stéphanos,
apprends de quoi est capable l'évêque Flavianos même après la mort » (Kûpu
Xtéq)ove, uo0e tóoo ôûvotot qPÄo puovòç ô èrtiokonoç koi uetà 06votov).
Tous les évêques et les clercs de Constantinople acclament la mémoire de Flavia
nos, car il tient sa vengeance posthume et fait éclater la vérité (iôe èxôikmouç,
ïôe d) iî0euo, qbAo Buovòç uetô 06votov Gn). Les évêques louent ensuite l'empe
reur Marcien ". Ces interventions révèlent l'hostilité du concile à l'égard de
Stéphanos. C'est parce que Flavianos a expulsé Bassianos que Stéphanos a pu
devenir évêque d'Éphèse. Stéphanos lui-même l'a reconnu ". En parlant de
vengeance et de vérité, les Pères de Chalcédoine reprochent à Stéphanos d'avoir
trahi Flavianos en souscrivant à sa déposition au concile d'Éphèse en 449 *.

198
BASSIANOS

Considérant l'enquête terminée, les commissaires demandent l'avis du concile.


Celui-ci répond que la justice réclame Bassianos et que les canons doivent être
appliqués. Cette déclaration est favorable à Bassianos. Cependant, les commis
saires estiment qu'aucun des rivaux n'est digne d'être évêque de la cité d'Éphèse :
Bassianos pour avoir fait usage de la violence, Stéphanos pour avoir recouru aux
complots et à la fraude. En conséquence, il est juste qu'un autre individu
connaissant la foi soit élu et établi à vie. Libre de décider, le concile approuve les
commissaires *. Ce brusque revirement d'opinion du concile paraît étrange. On
a proposé de considérer la première réponse favorable à Bassianos comme celle
de ses partisans et non de tout le concile *. La proposition des commissaires
reçoit le soutien des légats Paschasinus de Lilybée et Lucensius d'Asculum,
d'Anatolios de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée *. A peine ces paroles
prononcées, les évêques d'Asie se jettent aux pieds des membres du concile et
implorent qu'on leur donne à la rigueur Bassianos, car si un autre évêque est
ordonné ici, à Chalcédoine, leurs ouailles seraient massacrées et la cité détruite
(ôoºnvoi nuîv xôv Boooiœvòv eiç xaxôv oïpeouv, èrei ei tiç ôôe xetpoto
vn8ein, koi tà Itouôio muſov drto0vſoket koâ n tóÂug drtóÁÀutou). Une nouvelle
fois la sympathie va à Bassianos, non à Stéphanos. Les commissaires confirment
l' invalidité des deux rivaux, mais demandent au concile de dire où doit être
ordonné l'évêque d'Éphèse d'après les canons. Les opinions divergent : les
évêques (d'Asie probablement), appuyés par Léontios de Magnésie du Méandre,
soutiennent qu'il doit être ordonné dans la province d'Asie *. Cette position est
contestée par les représentants de l'Église de Constantinople, le prêtre Philippos
et l'archidiacre Aétios. Ils révèlent que tous les évêques d'Éphèse (depuis 401)
ont été soit ordonnés soit confirmés à Constantinople (—» Hèrakleidès 2, Kasti
nos 1, Memnôn, Basilios 3). Les membres du concile réclament l'application des
canons. Les clercs de la capitale défendent pour leur Église ce droit d'ordination
en s'appuyant sur les privilèges accordés par le concile de Constantinople en
38l. La divergence des points de vue oblige les commissaires à reporter au
lendemain leur décision º. Il est à noter que les clercs de la capitale ont interprété
de manière abusive les 2° et 3° canons du concile de Constantinople pour asseoir
leur revendication *.
Le lendemain 30 octobre 451, l'affaire de Bassianos et Stéphanos est à nouveau
traitée par le concile.Aucune liste de présence n'est fournie. Les commissaires
demandent au concile de prendre une décision. Ils proposent trois solutions :
élire un nouvel évêque, restaurer Bassianos ou conserver Stéphanos. Anatolios
de Constantinople et les légats Paschasinus et Lucensius sont d'avis de rejeter les
deux rivaux, mais l'évêque Ioulianos de Cos (Îles), un représentant du pape,
intervient pour qu'aucun des deux ne soit exclu (-» Ioulianos 2) º. Déroutés par
cet avis auquel ils ne s'attendaient sans doute pas, les commissaires font apporter
l'Évangile au milieu de la salle de réunion et demandent de nouveau au concile
de prendre une décision dans l'intérêt de l'Église. Les évêques de Constantinople,
Antioche et Jérusalem, le légat Paschasinus, les métropolites de Césarée de
Cappadoce, Ancyre, Cyzique, Myra, Nicomédie, Synnada ainsi que les évêques
de Cos. Chalcédoine et Dorylée sont unanimes pour juger Bassianos et Stépha
nos indignes de l'Église d'Éphèse ". Maximos d'Antioche et Ioulianos de Cos
précisent que le choix du nouveau titulaire du siège d'Éphèse doit revenir aux
évêques de la province d'Asie. Suivant les avis d'Anatolios et de Paschasinus,
les commissaires proposent que Bassianos et Stéphanos soient écartés de leurs

199
BASSIANOS

fonctions pour violation des canons. Un nouvel évêque doit être élu. Les deux
évêques déposés conservent cependant leur dignité et reçoivent de l'Église
d'Éphèse une confortable pension annuelle fixée à deux cents pièces d'or Le
concile approuve ces décisions. Suivant une demande de Bassianos réclamant les
biens qui lui ont été volés, les commissaires demandent qu'ils lui soient restitués
si la culpabilité de Stéphanos ou d'autres personnes est démontrée ".
Si l'on ignore tout de Stéphanos après le concile de Chalcédoine, les sources
monophysites se sont intéressées au sort de Bassianos. L'historien du vi° siècle
Zacharie de Mitylène présente les circonstances de l'éviction de Bassianos d'une
manière tout à fait singulière *. Sans faire mention de la querelle avec Stéphanos,
ni de la déposition des deux rivaux par le concile en 451, il parle d'une démission
et d'une fuite de Bassianos, motivées par son refus de souscrire aux actes de
Chalcédoine. A Bassianos aurait succédé Iôannès (—» Iôannès 20), dont l'ordi
nation provoqua des troubles dans la cité d'Éphèse. Autre source hostile à
Chalcédoine, Michel le Syrien affirme que « le fidèle » Bassianos fut exilé et
remplacé par Iôannès, qualifié d'hérétique ". Ces informations tendancieuses
sont contredites sur plusieurs points par les procès-verbaux du concile de
Chalcédoine. Bassianos n'a pas abdiqué, il a été déposé. Il ne s'est pas exilé pour
une raison dogmatique, mais a été déposé pour un motif disciplinaire. Iôannès est
le successeur de Stéphanos, qui resta en fonction jusqu'à la fin du concile, et non
de Bassianos, qui ne put récupérer son siège d'évêque perdu en 448. Que
Bassianos ait préféré l'exil plutôt que de rester à Éphèse est néanmoins plausible
car il n'avait plus aucun avenir dans sa cité. Son hostilité à Chalcédoine est
également vraisemblable, puisqu'il est mentionné dans les seules sources
monophysites. Les raisons de cette opposition sont en revanche sujettes à caution.
D'après Zacharie, Bassianos renonça à son siège pour ne pas être contraint de
souscrire aux décrets de Chalcédoine. Ce motif semble très suspect car Bassianos
ne pouvait ignorer, lorsqu'il parut à la séance du 29 octobre 451, que l'assemblée
conciliaire avait approuvé quatre jours plus tôt une profession de foi favorable à
la double nature du Christ, lors d'une séance solennelle en présence de l'empereur
Marcien. En demandant au concile de le rétablir dans ses anciennes fonctions,
Bassianos reconnaissait la légitimité du concile. Ce n'est qu'après le concile,
sans doute amer de son échec et de sa destitution, qu'il dut faire courir le bruit
qu'il avait préféré quitter son siège pour la défense de sa foi.Ainsi, il passait sous
silence la confirmation de sa déposition en 45l et les circonstances non canoniques
de son élection vers 444.

" PLRE. II, p. 1156.s. v. « Veronicianus 2 ». —* ACO, II, 1,3, p. 44 [403], l. 20-39 ;ACO,
II, 3, 3, p. 53 [492], l. 1-17 —*ACO, II, 1, 3, p.45 [404], l. 1-p. 46 [405], l. 3 : ACO. II.
3, 3, p. 53 [492], l. 18-p. 54 [493], l. 25. —*ACO, II, 1, 3, p. 46 [405], l. 4-10 : ACO, II,
3, 3, p. 54 [493], l. 26-30. —* DU CANGE, p. 432-433, s. v. « èpœvo puou » : LIDDELL-SCoTT,
p. 680, s. v. « èpovuotç » ; cf. P. BATTIFOL, EO, 23, 1924, p.386, n. 1 ; C. Foss, Ephesus
after Antiquity, p. 25, n. 9. — ° ACO, II, 1, 3, p. 46 [405]. l. 11-18 : ACO, II, 3, 3, p.54
[493], l. 31-p. 55 [494], l. 5. — " PLRE, II, p.434, s. v. « Eustathius 5 ». —* ACO, II. 1,
3, p. 46 [405]. l. 19-p. 47 [406], l. 15 : ACO, II, 3, 3, p. 55 [494], l. 6-p. 56 [495], l. 6 ;
cf. P. NoRTON, Episcopal Elections, p. 226. — " Ibid., p. 228. —"ACO, II, l, 3, p. 47
[406], l. 16-36 : ACO, II, 3, 3, p. 56 [495], l. 7-25. — " LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII,
PL, 54, col. 961 C : ACO, II, 3, 2, p. 98 [357], l. 36-37 : cf. P. BATTIFOL, op. cit., p.394.
— " ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 1-17 : ACO, II, 3, 3, p.56 [495], l. 26-p. 57 [496], l. 8.

200
BASSÔNAS

— * ACO, II, 1, 3, p. 48 [407], l. 18-31 ;ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 9-23. —º ACO, II,
l.3.p. 48 [407], l. 32-36 ; ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 24-27. —" PLRE, II, p.567, s. v.
« Holosiricus ». — * ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 37-p. 49 [408], l. 24 : ACO, II, 3, 3,
p.57 [496], l. 28-p. 58 [497], l. 18. —"ACO, II, 1,3, p.49 [408], l. 25-p. 50 [409], l. 16 ;
ACO. II.3.3, p. 58 [497], l. 19-p. 59 [498], l. 8. —"ACO, II, 1,3, p.50 [409], l. 10-28 ;
ACO. II. 3, 3, p. 59 [498], l. 9-27. —" P. BATTIFoL, EO, 23, 1924, p. 388 ; E. HoNIGMANN,
Patristic Studies, p. 151. — "P BATTIFOL, op. cit., p. 387-388 et 393 ; E. HoNIGMANN,
op. cit.. p. 152-153. —*ACO, II, 1, 3, p. 50 [409], l. 29-p. 51 [410], l. 15 ;ACO, II, 3, 3,
p.59 [498]. l. 28-p. 60 [499], l. 20. —* ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 36 ;ACO, II, 3, 3,
p.57 [496], l. 27. —* P BATTIFOL, op. cit., p.389. —* ACO, II, 1, 3, p. 51 [410], l. 16
36 : ACO. II, 3, 3, p. 60 [499], l. 21-34. —* P BATTIFOL, op. cit., p. 389, n. 1. —* ACO,
II. 1.3.p. 51 [410], l. 33-p. 52 [411], l. 16 ; ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 1-17 ; PCBE, 2,
2, p. 1591-1599, s. v. « Paschasinus 1 » ; ibid., p. 1312-1319, s. v. « Lucensius ».
—*ACO. II. 1, 3, p. 52 [411], l. 17-34 ;ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 18-34. —* ACO, II,
1.3.p. 52 [411], l. 35-p. 53 [412], l. 10 ;ACO, II,3,3, p. 62 [501], l. 1-3-p. 62 [501], l. 15.
— * C.-J. HEFELE et H. LECLERCQ, Histoire des conciles, II, 2, p. 759, n. 1. — *ACO, II,
1.3.p. 53 [412], I. 15-37 ;ACO, II, 3,3, p. 62 [501], l. 20-p. 63 [502], l. 10. — "ACO, II,
1.3.p. 53 [412], l. 38-p. 55 [414], l. 9 ;ACO, II, 3, 3, p. 63 [502], l. 11-p. 64 [503], l. 17.
—"ACO, II, 1,3, p. 55 [414], l. 10-p. 56 [415], l. 1 ;ACO, II, 3,3, p. 64 [503], l. 18-p. 65
[504]. l. 11 : ÉvAGRE, HE, II, 18, p.93, l. 8-10 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 30, PG, 147,
col. 116 B. — * ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, préf, tr. I, p. 116, l. 20-21 et p. 117, l. 6
7 : ibid. IV. 5, p. 121, l. 1-6 ; ibid., IV, 12, p. 142, l. 33 ; ibid., V, préf., p. 143, l. 23-24.
—* MICHEL LE SYRIEN, IX, 4, tr. II, p. 141 B.

BASSONAS, évêque de Néapolis (Pisidie) 451-458

Il apparaît en 307° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 269° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
183 position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 186° à approuver l'exclusion
de Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité sacerdotale et sa privation de toute
fonction ecclésiastique, décidées par le concile ". Les actes mentionnent à ces
deux occasions comme évêque de Néapolis non pas Bassônas mais Be0eo)\oouç
ou Bc8eo2.conç. Il doit s'agir du nom indigène de cet évêque pisidien *. Il souscrit
à la déposition de Dioskoros en 101° position dans la version grecque et en 86°
position dans la version latine des actes du concile ". Dans cette dernière version,
la souscription de Bassônas est répétée en 301° position sous la forme Vitesalas
episcopus Neapolitanae ciuitatis suscripsi ". Il occupe la 269° place sur la liste de
présence lors de la4° séance du 17 octobre *. Pour les séances des 20et22 octobre,
les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Bassônas
apparaît en 287° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 293° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom de
Bassônas apparaît en 156° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres. Bassônas est absent de la

201
BASSOS 1

liste des souscriptions aux canons établis à Chalcédoine que fournit la Collectio
Prisca lors d'une séance non datée. Il est mentionné en 7° position dans la réponse
dusynode de Pisidieen458àl'enquêtede l'empereurLéon(Bassus Neaspoleos) *.
Il signe ce texte en 7° position (Bassonas episcopus Neaspoleos) ". Le synode de
Pisidie approuve Chalcédoine et juge invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 34 ;ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 9. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 39.
—* ACO, II, 1,2, p. 7 [203], l. 30. —* ACO, II, 1,2, p. 34 [230], l. 3 ;ACO, II, 3, 2, p. 70
[329], l. 28-p. 71 [330], l. 2. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 37, n. 2.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 6 ; ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 13. — ' ACO, II, 3, 2,
p.82 [341], l. 29. —* ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 12. —"ACO, II, 1, 2, p. 137 [333],
l. 19 ;ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 22. — "ACO, II, 1, 2, p. 150 [346], l. 5 ; ACO. II, 2,
2, p. 75 [167], l. 18 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 22 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p. 67 B, n° 311. —"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 34 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546]. l. 22.
— * ACO, II, 5, p. 51, l. 4. — * ACO, II, 5, p. 56, l. 2.

BASSOS 1, évêque de Karpathos (Îles) 343

Il souscrit en 55° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 '. Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules. On a corrigé la souscription Bassus episcopus a Car
opto uos in domino bene ualere en Bassus a Carpatho opto *. En revanche, la
possible identification avec un évêque homonyme présent au concile de Sirmium,
en 351, semble trop hypothétique pour être retenue car le siège n'est pas précisé
et le nom de Bassos est assez commun ".

" HILAIRE DE POITIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 8-9, n°55. —* A. L. FEDER,
in SBerWien, 166, V, 1911, p. 87-88. — * HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques,
B VII, 9, p. 170, l. 7 ; cf A. L. FEDER, op. cit., p. 87.

BASSOS 2, prêtre de Philomèlion (Pisidie) 381

Il occupe entre la 116° et la 127° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Il souscrit à la
place de l'évêque Théosébios de Philomèlion (—» Théosébios 2).

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 119 : MANsI, III, col. 570 D, [n° 120] : MANsI,
VI, col. 1180A, [n° 127] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 121 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 116 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 120.

BASSOS 3, évêque de Siai (Asie) 449

Cet évêque n'est mentionné qu'à la première séance du concile d'Éphèse, le

202
BIANÔR

8 août 449. Il souscrit en 103° position à la déposition de Flavianos de Constan


tinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) ".

' ACO, II. 3, 1, p. 256, l. 18.

BÉSOULAS, diacre de Philomèlion (Pisidie) IV° S.

D'après son épitaphe, il a érigé un tombeau de son vivant sous un évêque dont le
nom est peu lisible (-» Parègorios 2). Bésoulas est « diacre de la sainte Église
catholique et apostolique de Dieu » (ôudikov tñç ko0oMeukñç kn drtootoMeukñç
dryeiaç toû Oeoû èxÀnoeioç). Le texte se termine par une menace de rendre
compte à la Trinité si l'on porte la main sur ce tombeau. L'inscription provient
d'Aksehir, la localité moderne occupant le site de Philomèlion.

' L. JoNNEs, The Inscriptions ofthe Sultan Dagi, I, p. 23-24, n° 50 et pl.

BIANOR, prêtre d'Iconium (Lycaonie) 375/6

Il est mentionné dans une lettre canonique de Basile de Césarée à Amphilochios


d'Iconium qu'on date de 375 ou de 376 (—» Amphilochios 1)'. Basile répond à
une question que lui a posée son amiAmphilochios mais dont nous ne connaissons
pas le détail. L'enjeu concerne la réception ou non dans le clergé d'Iconium du
prêtre Bianôr qui a prêté serment à Antioche auprès d'un homme infidèle non
identifié, mais s'est établi à Iconium. Basile conseille à Amphilochios de le
recevoir dans sonclergé après lui avoirinfligé une pénitence *. Sinous comprenons
bien, Bianôr s'était déjà engagé à célébrer la liturgie auprès d'un hérétique de
l'Église d'Antioche (l'évêque arien Euzôïos lui-même ?), mais a abandonné cette
cité pour s'installer à Iconium. Le fait que Basile transige a été interprété comme
l'indice d'une pénurie de prêtres en Lycaonie, y compris à Iconium *. On a vu en
Bianôr un prêtre d'Antioche « qui, en raison, sans doute, de son orthodoxie, a été
contraint de prêter serment de ne plus exercer son sacerdoce » ". Cette seconde
interprétation semble moins convaincante. Notons que le nom Bianôr est local.
Des sources hagiographiques mentionnent un saint Bianôr originaire de Pisidie
et martyrisé à Isaura *. Nous supposons que le prêtre Bianôr est originaire de
Pisidie ou de Lycaonie, ce qui expliquerait sa facile admission au sein du clergé
d'Iconium bien qu'il soit membre de celui d'Antioche.

' P J. FEDwIcK, The Church and the Charisma, p. 148 ; ID., in Basil ofCaesarea, I, p. 17 ;
W.-D. HAUscHILD, Basilius von Caesarea, 2, p. 16 ; B. GAIN, L'Église de Cappadoce au
rv siècle, p.397 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 410. —* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres,
CXCIX. 17, t. II, p. 155, l. 1-14. — * K. HoLL, Amphilochius von Ikonium, p. 20.
— " R. PoUcHET, op. cit., p.423. —* Synaxaire de Constantinople, 10 juillet, 2, col. 811,
l 14-17 : cf. K DoUKAKIs, Méyaç Xvvačaptotrjg, 10 juillet, VII, p. 141 ; AASS, juillet III,
p.54 F : cf. R. JANIN, in DHGE, VIII, col. 1386, s. v. « Bianor » ; G. ELDARov, in BSS, III,
col. 177, s. v. « Bianore e Silvano ».

203
BITOS

BITOS, évêque de Prymnessos (Phrygie Salutaire) 381

Il occupe entre la 126° et la 137° place sur les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople qui finit le 9 juillet 381 '. Bitos est un nom grec *.
' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 129 ; MANsI, III, col. 571 A, [n° 130] : MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 137] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 131 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 126 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 319 B, n° 130.
—* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 125, $ 173 ; ibid., p.682.

CHARÈS, évêque de Dionysioupolis (Phrygie Pacatienne) 451

Il est mentionné en 269° position sur la liste de présence lors de la séance


d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 231° place
lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est
absent de la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut
le procès de Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. Charès occupe
la 248° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *. A la
différence de nombre de Pères conciliaires, il n'est pas invité à se prononcer sur
le Tome de Léon. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Il apparaît en 249° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 255° position à la définition de la foi *. Pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de
47 à 58 membres. Le nom de Charès est absent de la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace, alors que son métropolite, Nounéchios
de Laodicée est bien présent (—» Nounéchios 3). Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres. Il est à noter
que si la forme ancienne est Dionysoupolis, les actes indiquent Dionysioupolis,
« modification ecclésiastique pour faire disparaître le dieu païen du nom de la
ville » ". Étienne de Byzance, qui dépend de sources anciennes - donc non chré
tiennes —, mentionne la forme païenne ', tandis que les Notitiae episcopatuum
emploient la forme christianisée *.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 35 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 5. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 1.


— * ACO, II, l, 2, p. 90 [286], l. 20. — "ACO, II, l, 2, p. 136 [332], l. 27 : ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 16. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 4 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 21 ;
ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 346.
— ° E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 35, n. 1. —' ÉTIENNE DE BYzANCE, Ethnika,
p.455, l. 1 et 6-7. —* J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 213, 1 º; ibid., p. 226,
2º ; ibid., p. 241, 3 * ; ibid., p. 260,4 ".

CHARISIOS, prêtre de Philadelphie (Lydie) 428/431

D'après la version copte des actes du concile d'Éphèse, le commissaire impérial


Kandidianos arrive le 16 juin 431 ". Une source nestorienne propose le 6 juin *.

204
CHARISIOS

Selon la version copte, Kandidianos se rend auprès de Nestorius, puis va trouver


les partisans de Cyrille d'Alexandrie. Invoquant un ordre de Théodose II, il exige
qu'on chasse certains cyrilliens, parmi lesquels le prêtre Charisios. Les cyrilliens
protestent et rappellent au comte qu'il a été nommé pour veiller au maintien de
l'ordre et non pour troubler le concile. Mais le comte empêche les évêques de
continuer à parler et ordonne aux individus désignés par un édit de quitter Éphèse
dans un délai de trois jours. S'ils n'ont pas obéi d'ici-là, ils seront expulsés avec
la rigueur que les lois imposent *. Charisios est considéré comme un adversaire
de Nestorius que celui-ci veut exclure des débats. Si Charisios quitte Éphèse, son
éloignement est temporaire. Les Pères conciliaires se réunissent le 22 juillet 431
dans le palais épiscopal de Memnôn (—» Memnôn), sous la présidence de Cyrille.
C'est une séance dogmatique. Elle a pour objet la confirmation du Symbole de
Nicée et l'étude du libelle remis par le prêtre Charisios ". L'affaire est introduite
par Pétros, prêtre et primicier des notaires d'Alexandrie. Charisios, prêtre et
économe de Philadelphie, a révélé que certains hérétiques de Lydie avaient voulu
abandonner leurerreuretêtre intégrés dans l'Église.À Constantinople,Anastasios
et Phôtios, deux partisans de Nestorius, ont envoyé en Lydie les prêtres Antônios
et Iakôbos apporter un exposé dogmatique nestorien afin que les hérétiques
repentis y souscrivent. Pétros s'appuie sur le libelle remis par Charisios et le
texte nestorien avec les souscriptions des personnes trompées *. On lit ensuite le
libelle de Charisios.Jugeant qu'il est de son devoir de réfuter ceux qui enseignent
de fausses doctrines, Charisios accuse Nestorius d'hérésie. Il affirme que les
prêtres Anastasios et Phôtios, désireux de propager cette hérésie, ont recommandé
lakôbos à l'évêque de Philadelphie. Sur place, Iakôbos est parvenu à tromper des
clercs et à obtenir leurs signatures à son exposé hérétique. Charisios demande la
lecture du Symbole de foi nestorien, des souscriptions des gens égarés et des
lettres de recommandation d'Anastasios et de Phôtios en faveur d'Iakôbos. Il
précise que ces individus l'ont excommunié et privé de sa fonction ". Toute cette
affaire n'est pas datée. Elle se place durant l'épiscopat de Nestorius, soit entre le
10 avril 428 et le 22 juin 431. On lit la profession de foi de Charisios qui prouve
sa fidélité aux Symboles de Nicée et de Constantinople ", une copie du Symbole
hérétique *, et une liste de vingt et une souscriptions à ce même Symbole ". Ces
souscriptions suivent un modèle commun : chacun reconnaît la vraie foi orthodoxe
et, après avoir supplié l'évêque Théophanios de Philadelphie (—» Théophanios),
rejoint l'Église catholique. Chaque individu a anathématisé toute hérésie, en
particulier celle des quartodécimans, approuvé l'exposé de la foi qu'on lui a
présenté et anathématisé ceux qui ne célèbrent pas la fête de Pâques comme
l'Église catholique. Trois anciens dirigeants quartodécimans se sont adressés à
Théophanios, mais aussi au chorévêque Iakôbos et à Charisios (—» Iakôbos 1)".
En accord avec son évêque, du moins dans un premier temps, Charisios a accepté
l'admission des anciens quartocédimans. On compte aussi quelques novatiens. Il
est à noter que les lettres d'Anastasios et de Phôtios ne sont pas lues malgré la
demande de Charisios. Le concile décrète qu'il n'est permis à personne de
produire, d'écrire ou de composer un credo autre que celui défini à Nicée, et de
le présenter aux païens, aux juifs ou aux hérétiques qui souhaitent se convertir à
la foi droite. Les évêques et les clercs qui ne respecteront pas ce décret seront
privés de leur fonction, les laïques seront excommuniés. Les mêmes sanctions
sont prévues s'ils enseignent ou croient dans le Symbole hérétique produit par
Charisios ou dans la doctrine de Nestorius ". Ce Symbole a eu un large écho.

205
CHARISIOS

Dans son libelle d'appel au pape Léon après sa condamnation au synode de


Constantinople en novembre 448, Eutychès aurait cité cet extrait des actes
d'Éphèse ". Il s'appuya sur cette décision afin de prouver que ses accusateurs,
les évêques Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée s'étaient rendus
coupablesd'innovationetavaient violé le décretdu22 juillet431 (—» Eusébios 11).
Mais seule la Collectio Novariensis de re Eutychis fournit ce renseignement. La
version de ce libelle conservée dans la correspondance de Léon ne contient
aucune référence au Symbole hérétique que Charisios présenta à Éphèse. Marius
Mercator est le premier à attribuer ce Symbole à Théodore de Mopsueste ". En
438, dans une lettre à Proklos de Constantinople, Cyrille condamne les écrits de
Théodore et mentionne cette définition de la foi « emplie de pensées perverses
d'où, pour ainsi dire, coule à flot l'impiété de Nestorius » (ôteotpoupévov yé
piouoov èvvouôv, koi tnv Neotopiou ôuooépeuov oiovei tôç tmyo Gouoov). Il
préfère, à l'instar du concile d'Éphèse, ignorer le nom de son auteur, de peur que
certains Orientaux ne se séparent de l'Église ". Mais dans sa lettre à Iôannès
d'Antioche, Cyrille désigne Théodore de Mopsueste comme l'auteur de cet
exposé ". A son tour, Sévère d'Antioche attribue le Symbole à Théodore ", et
dans trois des quatres mentions qu'il fait de Charisios, il souligne que Théodore
est l'auteur de ce Symbole ". Pour Michel le Syrien, Charisios a produit un Sym
bole composé par Théodore ". Cette attribution explique les fréquentes mentions
de Charisios ou des lettres de Cyrille qui s'y réfèrent dans les sources grecques "
et latines "pendant l'affaire desTrois Chapitres et au concile de Constantinople II,
le 17 mai 553 *. Mais il s'agissait en réalité d'une calomnie comme l'évêque
Facundus d'Hermiane tenta à l'époque de le démontrer, en vain *.

'Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 23 ;tr. KRAATz, p. 19 ; cf. PLRE,
II, p. 257-258, s. v. « Fl. Candidianus 6 ». —* BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des
saints Pères, XXIII, PO, IX, 5, p. 543 [55], l. 5. —* Actes coptes du concile d'Éphèse
(431), tr. BoURIANT, p. 18-19 ; tr. KRAATz, p. 15-16. —* ACO, I, 1, 7, p. 84, l. 28-p. 88,
l. 36. — * ACO, I, 1,7, p. 96, l. 2-18 ;ACO, I, 2, p. 65, l. 29-p. 66, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 128,
l. 8-24 ; ACO, I, 5, p. 96, l. 8-24 ; ACO, II, 3, 1, p. 211, l. 6-23. — ° ACO, I, 1, 7, p. 96,
l. 19-p. 97, l. 15 ;ACO, I, 2, p. 66, l. 11-41 ; ACO, I, 3, p. 128, l. 25-p. 129, l. 22 ;ACO, I,
5, p. 96, l. 25-p. 97, l. 21 ; ACO, II, 3, 1, p. 211, l. 24-p. 212, l. 25. —' ACO, I, 1,7, p. 97,
l. 16-24 ; ACO, I, 2, p. 67, l. 1-11 ; ACO, I, 3, p. 129, l. 23-p. 130, l. 2 ; ACO, I, 5, p. 97,
l. 22-30 ;ACO, II, 3, 1, p. 212, l. 26-p. 213, l. 3. —* ACO, I, 1, 7, p. 97, l. 25-p. 100, l. 4 ;
ACO, I, 2, p. 67, l. 12-p. 68, l. 42 ; ACO, I, 3, p. 130, l. 3-p. 132, l. 4 ; ACO, I, 5, p.97,
l. 31-p. 99, l. 26 ; ACO, II, 3, 1, p. 213, l. 4-p. 215, l. 21. —"ACO, I, 1, 7, p. 100, l. 5
p. 105, l. 19 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 1-32 ; ACO, I, 3, p. 132, l. 5-p. 133, l. 10 ;ACO, I, 5,
p. 99, l. 27-p. 104, l. 17 ;ACO, II, 3, 1, p. 215, l. 22-p. 221, l. 22. — "ACO, I, 1,7, p. 104,
l. 20 ; ibid., p. 105, l. 1 ; ibid., p. 105, l. 12 ; ACO, I, 5, p. 103, l. 27 ; ibid. p. 104, l. 3 ;
ibid., p. 104, l. 11 ; ACO, II, 3, 1, p. 220, l. 21 ; ibid., p. 221, l. 3 ; ibid., p. 221, l. 14.
— "ACO, I, 1, 7, p. 105, l. 20-p. 106, l. 8 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 33-p. 70, l. 4 ; ACO, I, 3,
p. 83, l. 27-p. 84, l. 8 ;ACO, I, 3, p. 133, l. 11-23 ; ACO, I, 5, p. 104, l. 18-29 ;ACO, II, 3,
1, p. 221, l. 23-p. 222, l. 4. — * ACO, II, 2, 1, p. 42, l. 30-35. — " ACO, I, 5, p. 23, l. 39.
— " CYRILLE D'ALExANDRIE, Lettres, 72, PG, 77, col. 345 A ; Codex Vaticanus gr 143l,
p. 18, l. 15-19 ; cf. R. DEvREEssE, Essai sur Théodore de Mopsueste, p. 149 et 256-257.
— * ACO, I, 5, p. 315, l. 5. — " SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Contre le Grammairien, III, 29,
p. 71, l. 20-31. —" ID., Philalèthe, p. 148, l. 32-p. 149, l. 5 ; ibid., p. 150, l. 5-9 , ID.,
Lettres choisies, V, 6, tr. II, p. 299-300 , ibid., V, 14, p.348. — " MICHEL LE SYRIEN, VIII,

206
CHRISTODOULOS 2

10, tr. II, p. 57. —" JUSTINIEN, Lettre contre les Trois Chapitres, PG, 86, 1, col. 1081 B =
PL, 69, col. 313 B = éd. ScHwARTz, Drei dogmatische Schriften Iustinians, p. 64, l. 1-2 ;
LEONTIos DE BYZANCE, Contre les nestoriens et les eutychiens, III, 18, PG,86.1, col. 1368 A ;
cf. R. DEvREEssE, op. cit., p. 256, n. 11-12. — * FACUNDUs, Pour la défense des Trois
Chapitres, III, 2, 22-23, p. 78, l. 168-p. 79, l. 180 ; PÉLAGE I", Défense des Trois Chapitres,
II. p. 5. l. 5-16 ; VIGILE, Constitutum, in Collectio Avellana, 83, p. 287, l. 9-20 ; LIBERATUs
DE CARTHAGE, Bréviaire, X, ACO, II, 5, p. 112, l. 25-27 ; RUSTICUs LE DIACRE, Discussion
contre les Acéphales, PL, 67, col. 1212 B. —*ACO, IV, 1, p. 110, l. 9-14. —* FACUNDUs,
op. cit.. III,2,24, p. 79, l. 183-184 ;ibid., III,3,7, p. 91, l. 50-p. 92, l. 58 ;cf. R. DEvREEssE,
op. cit., p. 256 et n. 13.

CHARITÔN, évêque d'Appia (Phrygie Pacatienne) 458/9

Il souscrit en 50° positionàl'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople


et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 afin de combattre les simoniaques au sein de l'Église de Galatie '.
' GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 920 A, [n°50] ; PG,
85, col. 1620, [n° 50] ; E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma. p. 176, n. 1, n° 50.

CHRISTODOULOS 1, diacre de Mélitopolis (Hellespont) Ca 325

Il est le père de l'évêque Parthénios de Lampsaque (—» Parthénios)'. Il faut noter


que le synaxaire de l'Église de Constantinople et le ménologe dit de Basile II
l'appellent par erreur Christophoros, tandis que l'auteur du synaxaire arménien
s'est trompé en plaçant Parthénios à Mélitène par confusion avec Mélitopolis *.
L'analphabétisme de Parthénios et sa pratique de la pêche indiquent un milieu
familial modeste, à moins qu'il ne s'agisse d'un topos biblique.

" KRISPINos, Vie de Parthénios, I, PG, 114, col. 1348 A ; Vie de Parthénios, 1, p. 303, l. 24
25 : cf. K. DoUKAKIs, Méyaç Xvvačapuo trjç, 7 février, II, p. 115-116. — * Synaxaire de
Constantinople, 7 février, 1, col. 447, l. 27 ; Ménologe de Basile II, 7 février, PG, 117,
col. 300 D : Synaxaire arménien, 2 Méhéki (8 octobre), PO, XXI, 1, p. 7 [1051] ;
cf. J.-M. SAUGET, in BSS, X, col. 342, s. v. « Partenio ».

CHRISTODOULOS 2, évêque de Méthymne (Îles) 520

Il est mentionné en 13° position dans une lettre du 9 septembre 520 envoyée par
dix métropolites et dix évêques réunis en synode dans la capitale afin d'annoncer
au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son successeur
Épiphanios et exprimer leur volonté de paix au sein de l'Église (à la suite du
schisme acacien)'.

' Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 15.

207
CHRISTOPHOROS 1

CHRISTOPHOROS 1, évêque d'Arkadioupolis (Asie) 553

Cet évêque occupe la 65° place lors des l", 2° et 4° séances, et la 64° place lors de
la 3° séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°,
6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des mem
bres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l"
séance *. Il occupe la 65° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit
en 64° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 5, l. 20 ; ibid., p. 22, l. 8 ; ibid., p. 34, l. 17 ; ibid., p. 41, l. 9. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. — * Ibid., p. 205, l. 13 ;
ibid., p. 227, l. 7.

CHRISTOPHOROS 2, évêque d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) ca 575-625

Ce prélat est connu par un sceau de l'Ermitage à l'effigie de saint Philippe et


portant la mention : « Christophoros, métropolite d'Hiérapolis de Pacatienne »
(Xpuotopópoç untportoÀitmç 'IeportóÄeoç Ilokotuovñg)'. La datation initiale
attribuait ce sceau au vII° siècle. Une nouvelle datation indique que ce sceau entre
dans le cadre chronologique de cette étude *.
" V. LAURENT, Le corpus des sceaux de l'Empire byzantin, V, 1, p. 554-555, n° 728 et pl. 99
(Ermitage M 6368). —* V. SANDRovskAJA, VV, 29, 1968, p. 251 et pl. III, 2.

CHRYSANTHIOS 1, évêque de Bagis (Lydie) 449

Il occupe la 100 place sur la liste de présence à la première séance du concile


d'Ephèse, le 8 août 449. Il souscrit en 95° position à la déposition de Flavianos
de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) *. Chrysanthios est
mentionné en 81° position sur la liste de présence à la 2° séance du 22 août *.
'ACO, II, 1, 1, p. 81, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 12. —* ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 9.
—*Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 17.

CHRYSANTHIOS 2, lecteur de Rhodes (Îles) V°-VIe S. ?

Près de Lindos, dans l'église de la Panaghia Zoodochou Pigis, se trouve une


colonne sur laquelle est inscrit l'ex-voto de ce personnage ".
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 50,
n° 131 ; ANONYME, AA, 37, 2, 1982, p. 404, n° 6.

208
CHRYSOS 1

CHRYSIPPOS, prêtre de Dorylée (Phrygie Salutaire) 449

Déposé au concile d'Éphèse le 8 août 449, Eusébios de Dorylée (-» Eusébios 11)
fait appel de cette décision auprès du pape Léon. Son libelle d'appel est porté par
Chrysippos et le diacre Kônstantinos (-» Kônstantinos 1)'.

'ACO, II, 2, 1, p. 81, l. 9.

CHRYSOGONOS, évêque de Kymè (Asie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de
son suffragant, Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom d'Eutropios
en 411° position à la définition de la foi '.
"ACO. II, 1, 2, p. 153 [349], l. 35 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 21.

CHRYSOS 1, prêtre de Meiros ?(Phrygie Salutaire) IV ° S.

Il fait partie des dédicants de la longue épitaphe du soldat Domnos rassemblant


les membres de sa famille sur plusieurs générations. On compte en particulier
Chrysos et Alexandros (—» Alexandros 5), « des fils de Domnos, prêtres chrétiens
qui ont pris la direction du peuple, songeant à la justice selon la loi, des hommes
excellents d'un grand cœur » (Aóuvou ioi Xpnotiovol tpeoßótepou Moo0 tpe
tauevou vóuqp ôixeo q)povoûvteç övöpeç dpuotñeç ueyoÀntopeç). Alexandros,
Chrysos et leurs familles sont les dédicants du monument érigé pour leur père.
De son mariage avec Tatiana, Chrysos a eu cinq enfants ; il est assez âgé pour
avoir une belle-fille. Il faut noter l'emploi de la formule propre aux montanistes
« des chrétiens pour des chrétiens »'. On a supposé que la formule Moo0 tpeoto
uEvol (2.oo0 rtpoiotopevou) faisait de Chrysos et Alexandros des chorévêques *.
L'inscription vient d'Aykurikç1, dans la haute vallée du Tembris, 15 km au sud
est de Demirözü, l'ancienne Meiros. Cette précision a une valeur relative car la
hiérarchie montaniste est affranchie des circonscriptions de l'Eglise orthodoxe.
Par ailleurs, il apparaît qu'Alexandros et Chrysos n'ont pas servi dans l'armée
alors que leur père était un ancien soldat. Ils ont dû bénéficier des lois de 313 et
334 libérant les clercs et les lettrés de toutes les charges. L'épitaphe de Domnos
serait donc postérieure à 334 *.

· E. GIBsoN, The « Christians for Christians » Inscriptions of Phrygia, p. 80-84, n° 29 et


pl. XXIV : W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 371-385, n° 60, fig.
67 et pl. 25 , R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 243-244, n° 16/31/82.
—* S. MrTcHELL, Anatolia, II, p. 107 et n. 451. —* CTh, XVI, 2, 2, p. 835 (313) ; CTh,
XIII, 4, 2. p. 746 (334) ; cf. S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft des spätantiken
Kleinasiens, p. 129 et n. 59.

209
CHRYSOS 2

CHRYSOS ? 2, sacristain d'Hadrianè ?(Pamphylie de Pergè) V°-VIe S. ?

Deux inscriptions votives gravées sur un pilier proviennent d'une église et sont
conservées dans le village d'Erikli, 3 km au nord-ouest d'Aziziye et 23 km à l'est
d'Egnes, où l'on situe la cité épiscopale d'Hadrianè. La première inscription est
en faveur d'Alexandros, la seconde est « un vœu de Chrisros (?), sacristain »
(eûkhXpuopo0 topouovopiou)'. Ce nom est sans doute déformé par le lapicide.
Il faut peut-être le corriger en XpuooÛ.

" G. E. BEAN, AnatSt, 9, 1959, p. 112, n° 86.

DALMATIOS, évêque de Cyzique (Hellespont) 426-431

À la mort de l'évêque Attikos de Constantinople, le 10 octobre 425, deux prêtres


briguent sa succession : Proklos et Philippos de Sidè (—» Proklos 1). Le choix du
peuple se porte sur un autre candidat, Sisinnios. Élu le 28 février 426, Sisinnios
prend la décision d'ordonner évêque de Cyzique son rival malheureux, Proklos.
Mais les habitants de cette cité préviennent sa venue en élisant un moine et ascète
nommé Dalmatios. Ils se défendent d'avoir violé une loi interdisant une ordination
épiscopale sans l'accord de l'évêque de la capitale. Les Cyzicéniens prétendent
qu'il s'agit d'un privilège personnel accordé au seul Attikos. Proklos préfère
rester à Constantinople où ses prêches lui valent la célébrité ". Écrivant un peu
plusd'unsiècle après ces événements, Liberatus de Carthage reprendl'information
de Socrate, mais ajoute que cette élection déplut à d'importants personnages du
palais, sans les nommer*. D'après le silence des sources, cette réaction n'a pas
débouché sur une véritable remise en cause de Dalmatios. La décision de Proklos
de respecter le choix des Cyzicéniens lui a été peut-être été dictée par le manque
de soutien de Sisinnios. Le maintien de Dalmatios comme métropolite d'Helles
pont a dû être finalement avalisé par Sisinnios. Les Documents monophysites
conservent une apologie de Paulos le Noir, patriarche jacobite d'Antioche (564
578), rédigée en 580 par Sergios, reclus d'un couvent de Nicée. Sergios cite le
passage de l'historien Socrate relatif à Dalmatios, et ajoute une indication très
précieuse : Dalmatios a été établi par des évêques légitimes qui avaient certes le
pouvoir de procéder à des ordinations, mais qui se sont rendus coupables en
approuvant des gens (comme Dalmatios) qui ont piétiné la loi, bien que les
évêques aient obéi à une coutume alors en vigueur Sergios trace un parallèle
entre cette élection et l'ordination jugée frauduleuse du patriarche Pétros par des
monophysites d'Alexandrie, alors que Paulos avait déjà nommé Théodôros
évêque ". Dans le cas de Dalmatios, Sergios reconnaît la validité de son ordination
car elle a été accomplie par des évêques, tandis que pour Pétros, ceux qui l'ont
ordonné avaient déjà été déposés de leur dignité épiscopale. En 431, Dalmatios
se rend au concile d'Éphèse. Alors qu'on attend les évêques orientaux, une
altercation éclate. Les clercs et les serviteurs de l'évêque Iôannès de Proconnèse
(Hellespont) sont frappés par les clercs de son métropolite, Dalmatios (-» Iôan
nès 12). A cette nouvelle, le comte des domestiques Kandidianos " se rend devant
les évêques rassemblés pour accuser les coupables. Les évêques lui conseillent
soit de renvoyer les clercs auprès de leur évêque Dalmatios pour être jugés, soit
simplement de menacer les serviteurs. Dans § on répand la fausse rumeur

210
DALMATIOS

que les partisans de Cyrille d'Alexandrie sont responsables de ces désordres.


Kandidianos convoque au prétoire Iôannès de Proconnèse et les clercs de
Dalmatios. Donnant foi aux affirmations de Dalmatios, Kandidianos rend un
jugement défavorable à l'évêque Iôannès : il est reconnu comme fauteur de
troubles, saisi et expulsé de la ville avec ses clercs. Les évêques protestent contre
ce qu'ils estiment être un abus de pouvoir de Kandidianos. Ils demandent au
comte des domestiques de relaxer Iôannès et ses clercs, de se borner aux ordres
de l'empereur et de ne pas faire le jeu de Nestorius. La version copte du concile
d'Éphèse est la seule source à fournir ces informations favorables à Iôannès de
Proconnèse, partisan de Cyrille, et hostiles à Dalmatios, allié de Nestorius *. Elle
date ces événements du 17 juin, mais sa chronologie est parfois défaillante.
L'arrestation et l'expulsion d'Iôannès de Proconnèse, si elles ont été effectives,
ne semblent pas avoir duré longtemps puisque cet évêque assiste aux travaux du
concile. Dalmatios apparaît en 7° position parmi les 68 évêques ou représentants
d'évêques qui adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à
Cyrille et Juvénal de Jérusalem ". Ils critiquent la convocation unilatérale par
Cyrille du concile pour le 22 juin sans attendre les légats ni les Orientaux. Mais
l'autorité de Dalmatios est contestée. Sur cinq suffragants qui l'accompagnent au
concile, trois signent la lettre de protestation, mais deux se rangent du côté
cyrillien, Iôannès de Proconnèse et Hèsychios de Parion (—» Hèsychios 5).
Dalmatios est également mentionné en 9° position sur la liste de souscriptions qui
accompagne la relation envoyée par Nestorius à Théodose II'. Cette lettre non
datée est envoyée avant l'arrivée d'Iôannès d'Antioche (le 26 juin). Elle informe
l'empereur que Nestorius et les protestataires ont attendu l'arrivée des évêques
d'Orient, d'Italie et de Sicile, tandis que les évêques d'Égypte et d'Asie ont
décidé d'ouvrir le concile. La lettre dénonce le climat de violence qui règne à
Éphèse. L'intervention de l'empereur est requise pour assurer la sécurité à Éphèse
et faire respecter l'ordre au concile *. La relation est peut-être antérieure à la
déposition de Nestorius car elle n'en fait pas mention. Le concile cyrillien dépose
Nestorius le 22 juin au soir et notifie le lendemain cette décision à l'évêque de
Constantinople. Par conséquent, la relation de Nestorius doit dater au plus tard
du 22 juin. Il est intéressant de constater que plusieurs prélats, dont Dalmatios,
ont disparu de la version fournie par la Collectio Vaticana ". C'est un indice des
remaniements que cette collection a subis afin de supprimer les noms des évêques,
d'abord favorables à Nestorius, qui ont ensuite rejoint le camp de Cyrille. Le
soutien de Dalmatios à l'évêque de Constantinople est singulier car il a été élu
évêque de Cyzique contre le candidat de la capitale. De manière paradoxale, la
politique interventionniste de Nestorius dans le diocèse d'Asie a dû favoriser un
rapprochement avec Dalmatios. Nestorius avait décrété la confiscation aux
macédoniens de leurs églises à Cyzique et dans les zones rurales de l'Hellespont
après l'assassinat de l'évêque de Germè (-» Antôninos 2) ". Cette mesure avait
dû nécessiter la collaboration de Dalmatios. Ce dernier a pu ainsi récupérer de
nombreux lieux de culte et disperser une communauté schismatique hostile à son
autorité. Le caractère fictif du ralliement rapide de Dalmatios à Cyrille est
conforté par d'autres indices. A la fin de la première séance, il aurait souscrit en
171° position à la condamnation de Nestorius ", alors qu'il est absent de la liste
de présence au début de cette même séance et qu'il signe la relation de Nestorius
datée du 21 ou du 22 juin. D'autre part, il est anormal qu'un métropolite signe en
171" position, à la suite de la plupart des évêques présents et, en particulier, de ses

211
DALMATIOS

propres suffragants, les deux évêques qui soutiennent Cyrille et ne signent pas la
lettre de protestation. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent
seulement que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent aucune indication. Lors de
la séance du 22 juillet, Dalmatios apparaît sur la liste de présence en 25° posi
tion ". Il souscrit en 23° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne modifiant le credo de Nicée (les nestoriens sont visés) ". Fin
juillet ou début août, Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de
Cyrille, Memnôn d'Éphèse et Nestorius (—» Memnôn) *. Voulant ignorer les
divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux
Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi
les destinataires figure Dalmatios en 39° position ". Plus tard, par esprit de
conciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent fin août ou début septembre des instructions à leurs délégués.
Parmi les signataires du mandatum figure Dalmatios en 3° position ". Vers 475,
le Pseudo-Gélase de Cyzique, dans la préface de son Histoire ecclésiastique, dit
avoir lu un vieux parchemin que son père, prêtre de l'Église de Cyzique, avait
reçu de Dalmatios. Ce manuscrit contenait les discours, les actes et les décisions
du concile de Nicée, aujourd'hui disparus ". Ce témoignage doit être pris avec
beaucoup de circonspection car l'existence d'actes conservés du concile de Nicée
n'est attestée par aucune autre source. Notons enfin qu'il existe sur le sol en mo
saïque d'une église ruinée d'Artéméa (l'actuelle Gönen), une inscription au nom
de l'évêque Dalmatios ". Il doit s'agir de notre personnage, mais l'attribution
reste hypothétique dans l'attente d'une édition de cette inscription.

" SocRATE, HE, VII, 28, 1-3, p. 376, l. 26-p. 377, l. 3 : THÉODORE LE LECTEUR, HT. IV.
épitomé, 325, p. 94, l. 22-24 ; CAssIoDoRE, HE, XII, 3, 7-9, p. 662, l. 27-p. 663, l. 36 ;
THÉOPHANE, A. M. 5921, p. 87, l. 18-23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 3, tr. II, p. 13 B : NICÉ
PHORE CALLIsTE, HE, XIV, 29, PG, 146, col. 1153 D-1156 A. —* LIBERATUs DE CARTHAGE,
Bréviaire, VII, ACO, II, 5, p. 106, l. 4-13. —* Documents monophysites, p. 187, l. 25
p. 188, l. 37. — * PLRE, II, p. 257-258, s. v. « Fl. Candidianus 6 ». — * Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 20-21 ; tr KRAATz, p. 17-18. — °ACO, I, 4,
p. 28, l. 18 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428-1" juillet
431), t. II, p. 386. —' ACO, I, 4, p. 31, l. 20. —* ACO, I, 4, p. 30, l. 5-p. 31, l. 29.
—"ACO, I, 1, 5, p. 13, l. 23-p. 15, l. 9. —" SocRATE, HE, VII, 31, 5, p. 379, l. 21-23.
—"ACO, I, 1,2, p. 62, [l. 21-22] : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT,
p. 72 : tr. KRAATz, p. 65. —º ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
— " ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 25] : ACO, I, 3, p. 120, l. 20 : ACO, I, 5, p. 85, l. 36 : ACO,
II, 3, 1, p. 198, l. 2. —" ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 22] : ACO, I, 2, p. 70, [l. 36] : ACO, I,
3, p. 135, [l. 11 ] ; ACO, I, 5, p. 110, l. 31 : ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 7. — " ACO, I, 1, 3,
p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 : ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. — " ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 9 ;
ACO, I, 3, p. 112, l. 2. —"ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 3 : ACO, I, 5, p.364, l. 39. — " Ps.
GÉLASE DE CYzIQUE, HE, préf., 2, éd. LoEsCHCKE-HEINEMANN, p. 2, l. 7-15 ; éd. HANSEN,
p. 1, l. l 1-19. — " R. JANIN, Les églises et les monastères des grands centres byzantins,
p. 199 et n. 5.

212
DANIEL 1

DAMIANOS, évêque de Silandos (Lydie) post 325

Un hiver, à la demande de Damianos, l'évêque Agapètos de Synaos parvient par


la prière à déplacer de son ancien lit un fleuve causant des dommages aux
riverains et à l'église de Silandos (—» Agapètos 1)'. Synaos, l'actuelle Simav, est
située à 40 km au nord-est de Silandos, la moderne Kara Selendi. Damianos est
sans doute le successeur de Markos, présent à Nicée en 325 (—» Markos 1).

" Vie d'Agapètos, 21, éd. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, p. 120, l. 28-32 ; éd. LATYSEv, in
Ménologe anonyme byzantin, 18 février, I, p. 98, l. 32-36 ; Synaxaire de Constantinople,
18 février, 4, col. 474, l. 37-41.

DANIEL 1, évêque de Kadoi (Phrygie Salutaire) 449-451

Ilest mentionné en 12° position sur la liste de présence au synode de Constantinople


chargé de la révision du procès d'Eutychès, le 13 avril 449 ". Bien que son nom
soit absent de la liste de présence à la l" séance du concile d'Éphèse le 8 août
449, il souscrit néanmoins en 104° position à la déposition de Flavianos de
Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) *. Il apparaît en 265°
position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de
Chalcédoine, le 8 octobre 451 *. Il occupe la 227° place lors de la 2° séance du
10 octobre consacrée à la définition du dogme ". Il est présent en 60° position à la
3 séance du 13 octobre *. Il est le 86° à approuver la privation de Dioskoros
d'Alexandrie de toute dignité ecclésiastique et son exclusion de la communion
selon la volonté du concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 263°
position dans la version latine des actes du concile '. Il n'est pas mentionné dans
la version grecque. Il occupe la 229 place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre *. A la différence de nombre de Pères conciliaires, il n'est
pas invité à se prononcer sur le Tome de Léon. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Daniel apparaît en 245° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
251° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Il
est mentionné en 151° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non datée,
Daniel souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 54° position aux canons établis à
Chalcédoine *. Son nom est répété par erreur en 93° position ".

: ACO, II. 1, 1, p. 148, l. 17 ;ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 13. —*ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 19.
—*ACO. II, 1, 1, p. 62, l. 31 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271],
L 38. —* ACO, II, 1, 2, p.4 [200], l. 34. — ° ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 19 : ACO, II, 3,
2. p.58 [317], l. 1-4. —' ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 20. —* ACO, II, 3, 2, p. 90 [286],
L 16 —* ACO. II, 1, 2, p. 136 [332], l. 23 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 12. — "ACO,
II. 1.2. p. 148 [344], l. 40 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 16 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426],
l 3 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 341. — " ACO, II, 1, 3, p. 93 [452],

213
DANIEL 2

l. 29 ;ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 14. — * ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 8. — " ACO, II,
2, 2, p. 43 [135], l. 10.

DANIEL 2, évêque de Lampsaque (Hellespont) 451

Il apparaît en 222° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 '. Il occupe la 184° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la3° séance du 13 octobre. Il souscrit néanmoins à la condamna
tion de Dioskoros en 239° position dans la version grecque et en 264° position
dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 186° place sur la liste de
présence lors de la4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20et22 octobre,
les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Il
apparaît en 202° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 205° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Daniel est
mentionné en 56° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non datée, Daniel souscrit,
d'après la Collectio Prisca, en 100° position aux canons établis à Chalcédoine ".

"ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 26 : ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 20. —* ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 37.
—* ACO, II, 1,2, p. 41 [237], l. 9 ;ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 3. — * ACO, II, 1, 2, p. 89
[285], l. 17. —* ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l.23 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 2.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 31 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 4 ;ACO, II, 3, 2, p. 165
[424], l. 12 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 226. — ' ACO, II, 1, 3, p.91
[450], l. 2 ; ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 16. —* ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 17.

DANIEL 3, diacre en Asie ca 550

Peu après l'ordination d'Abraham au couvent de Sykai dans la banlieue de


Constantinople (—» Abraham 1), son fils Zautas (—» Zautas) et son neveu Daniel
font le voyage de Syrie à Constantinople pour recevoir l'habit monastique.
Abraham intervient en leur faveur et ils sont admis au couvent de Sykai. Après
quelques années, Daniel et Zautas deviennent diacres. Pendant plusieurs années,
ils participent aux missions de conversion des païens organisées par Jean
d'Éphèse en Asie (-» Iôannès 43). C'est alors que meurt Daniel. Il est enterré au
monastère de Gordiana, près d'Antioche de Carie ".

'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 40, PO, XVIII, 4, p. 649 [447]-650 [448].

DAPHNOS 1, évêque de Derbè (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 98° et la 107° place selon les listes de souscription aux canons

214
DAVID

du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 101 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 102] : MANsI,
VI. col. 1179 B, [n° 107] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 103 = V. RUGGIERI,
OCP. 59, 1993, p.348, n° 98 ; MICHEL LE SYRIEN, VII,8, tr. I, p.317 B, n° 102.

DAPHNOS 2, évêque de Magnésie du Méandre (Asie) 431

Cet évêque n'est mentionné que deux fois au concile d'Éphèse. À la fin de la
séance d'ouverture du 22 juin 431, il souscrit en 191° position à la condamnation
de Nestorius ". Lors de la séance du 22 juillet, il apparaît en 57° position sur la
liste de souscription à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée *. Il est
étrange de constater à la fois l'absence de Daphnos à l'ouverture des séances du
22 juin et du 22 juillet sur les listes de présence et sa mention à la fin des mêmes
séances sur les listes de souscriptions. Nous en concluons que les souscriptions
de Daphnos sont sans doute des ajouts.

' ACO. I. 1, 2, p. 63, [l. 25]. —* ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 17] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 28] ;
ACO, I. 3, p. 136, [l. 11] ; ACO, I, 5, p. 112, l. 3 : ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 12.

DARIOS, évêque de Misthéia (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 94° et la 103° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
C. H. TURNER.JThSt, 15, 1914, p. 169, n°97 ; MANsI, III, col. 570 C, [n°98] ; MANSI, VI,
col. 1179 B, [n° 102] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n°99 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p.347, n° 94 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 98.

DAVID, évêque d'Hadrianéia (Hellespont) 451-458

Il apparaît en 216° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 178° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Il souscrit néanmoins à la
condamnation de Dioskoros d'Alexandrie en 179° position dans la version
grecque et en 266° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe
la 180 place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des
58 premiers membres. Il apparaît en 196° position sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il
souscrit en 198° position à la définition de la foi ". Pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux détaillent les noms de 47 à 58 membres. David est
mentionné en 145° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,

215
DÈMÈTRIOS 1

d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres.À une séance non datée, Daniel souscrit,
d'après la Collectio Prisca, en 96° position aux canons établis à Chalcédoine *. Il
apparaît en 5° position dans la réponse du synode d'Hellespont en 458 à l'enquête
de l'empereur Léon ". Les évêques d'Hellespont approuvent le maintien de Chal
cédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 14. — * ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 31.
—* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 6 ; ACO, II, 3, 2, p.81 [340], l. 23. —*ACO, II, 1, 2,
p. 89 [285], l. 11. —* ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 17 : ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 31.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 24 ; ACO, II, 2, 2, p. 72 [164], l. 35 ; ACO, II, 3, 2,
p. 165 [424], l. 6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 220. —' ACO, II, 1, 3,
p.93 [452], l. 23 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 10. —* ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 13.
— "ACO, II, 5, p. 69, l. 1.

DÈMÈTRIOS 1, lecteur de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV ° S.

Aurèlia Maria, avec ses enfants parmi lesquels Aimiliana, Hoplôn et Dèmètrios,
lecteur, a érigé une tombe pour leur père, le diacre Diomèdès (—» Diomèdès 1").
La pierre a été découverte à KuSça, sur le versant sud du Kale Dag, à la limite
entre la Lycaonie et la Galatie Première, environ 25 km au nord-est de Çesmeli
sebil identifié à Gdanmaa ".

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 104-105, n° 484.

DÈMÈTRIOS 1", évêque de Téménouthyrai (Phrygie Pacatienne) IV°-V° s.


Il est connu par une inscription votive découverte à Usak, localité moderne iden
tifiée au siège de Téménouthyrai ".

' CIG, IV, p. 463-464, n°9265 ; W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II.
p.558, n° 443.

DÈMÈTRIOS 2, lecteur d'Éphèse (Asie) VI°-VII° S. ?

Il est connu par un graffite sur une paroi de l'église rupestre du versant nord du
Bülbüldag, colline au sud d'Éphèse '. On dénombre dans cette église une trentaine
de graffites d'époques diverses. La datation de la peinture sur laquelle le graffite
a été réalisé pourrait fournir un terminus post quem. Malheureusement, on ne
peut employer que des critères stylistiques qui n'offrent aucune datation absolue.
Les couches les plus anciennes dateraient des IV°-v° siècles, la couche suivante
serait probablement pré-iconoclaste *.
' H. ENGELMANN, D. KNIBBE et R. MERKELBACH, Die Inschriften von Ephesos, IV. p. 158,
n° 1285 (18). —* R. PILLINGER, MiChA, 7, 2001, p. 21-22.

216
DIATIMOS

DEUTÉRIOS, évêque d'Aphrodisias (Carie) 576/7-ante 582

Pendant trente-cinq ans, Deutérios accompagne Jean d'Éphèse (—» Iôannès 43)
dans ses campagnes de conversion des païens en Asie, Carie, Phrygie et Lydie au
point de devenir son homme de confiance. Ensemble ils construisent 99 églises
et 12 monastères ". C'est durant sa quinzième année de règne, en 541-542, que
Justinien confia à Jean la mission d'achever de christianiser ces régions *. Les
trente-cinq années d'évangélisation nous amènent en 576-577. C'est alors que
Jean. âgé et persécuté, ordonne Deutérios évêque et en fait le successeur de
Paulos d'Aphrodisias (—» Paulos 28). Il reçoit la charge des églises et des mona
stères de Carie qu'il visite et soutient. Paulos a adhéré en 571 au chalcédonisme,
mais on ignore pourquoi Jean a attendu plusieurs années avant de donner un
nouvel évêque aux monophysites de Carie. La disparition d'Ioulianos d'Alabanda
(—» Ioulianos 13), peut-être devenu, après la conversion de Paulos, le dernier
évêque monophysite de Carie s'il était encore en vie à ce moment-là (sa date de
mort n'est pas connue), a pu rendre cette ordination indispensable à l'encadrement
des fidèles de cette province. Jean d'Éphèse ne donne pas à Deutérios le titre
d'évêque d'Aphrodisias, mais le mentionne comme « évêque des orthodoxes
dans la région de Carie »*. À la mort de Paulos d'Aphrodisias, réordonné après
son adhésion à Chalcédoine évêque d'Antioche de Carie,. les chalcédoniens
tentent sans succès de convaincre Deutérios de le remplacer Agé, il s'éteint dans
la capitale avant 582, date probable de la rédaction du deuxième livre de l'Histoire
ecclésiastique de Jean d'Éphèse dans lequel sa mort est mentionnée ".
"JEAN D'ÉPHEsE, HE, II, 44, p. 81, l. 8-15. —* MICHEL LE SYRIEN, IX, 24, tr. II, p.207 B.
—* JEAN D'ÉPHEsE, HE, II,44, p. 81, l. 16. —* Ibid., II,44, p. 81, l. 16-26 ; E. HoNIGMANN,
Évêques et évêchés monophysites, p. 219 et n. 5.

DLAMONIOS, évêque de Thyatire (Lydie) 458

Il signe en 17° position (Diamonius episcopus Thyaterenus) la réponse du synode


de Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II. 5. p. 57, l. 36.

DIATIMOS, évêque ? de Limyra (Lycie) 375/7

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée à Amphilochios d'Iconium


(—, Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 * et l'été 377 ". Basile
demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un homme de confiance pour
connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie et étrangères
à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des anti-nicéens. Basile dresse
une liste des individus à visiter dont il faut vérifier l'orthodoxie, parmi lesquels
Diatimos. La fonction de Diatimos est omise, indice possible que l'évêque, les
prêtres et les laïcs autour de lui seraient homéens ". On a également supposé que
Diatimos serait un prêtre et que l'absence de son évêque indiquerait l'appartenance

217
DIODÔROS

de ce dernier à un courant doctrinal opposé à Basile *. L'hypothèse a enfin été


avancée que Diatimos ne serait sans doute qu'un laïc ".
' BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 21. — * Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148.
—* P. J. FEDwICK, in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au
IV siècle, p. 398 ; W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET,
BasileleGrand,p. 410. — * W.-D. HAUsCHILD,op. cit.,3,p. 190,n. 66.—* R. M. HARRIsoN,
AnatSt, 13, 1963, p. 119. " H. C. BRENNECKE, Studien zur Geschichte der Homöer, p. 191,
n. 79.

DIODÔROS, évêque de Ténédos (Îles) 343

Il est le seul évêque du diocèse d'Asie présent aux côtés des Occidentaux lors du
concile de Sardique, à l'automne 343. Il souscrit en 25° position à la lettre que le
concile juge opportun d'envoyer au pape Jules, dont le siège apostolique est
désigné comme tête de l'Église ". D'après une autre source, Diodôros souscrit en
31° position à la lettre synodale du concile occidental de Sardique *. Les auteurs
de la lettre rappellent le refus des évêques orientaux de venir siéger et dénoncent
parmi eux des tenants de l'hérésie d'Arius responsables de diverses exactions
commises à l'encontre de clercs. D'autre part, les Pères de Sardique innocentent
Athanase d'Alexandrie, Markellos d'Ancyre et Asklèpas de Gaza. Ils déposent et
excommunient les principaux dirigeants du parti arien en Orient, parmi lesquels
le métropolite d'Éphèse (-» Mènophantos). Ils concluent leur lettre en demandant
au pape de faire connaître ses décisions aux évêques de Sicile, de Sardaigne et
d'Italie *. Le Codex Veronensis 60 contient une série de documents relatifs au
concile de Sardique conservés en traduction latine. On trouve en particulier une
lettre d'Athanase aux Églises de Maréotide, en Égypte, qui rappelle la déposition
des principaux évêques orientaux du parti arien et annonce l'envoi de la synodale
de Sardique. Cette lettre est suivie d'une liste de 61 souscriptions, dont celle en
14° position d'un évêque Liodorus, un nom inédit. Comme l'a noté l'éditeur de
ce texte, il faut sans doute corrigeren Diodorus ". Il doit s'agir de notre personnage.
Ce soutien de Diodôros aux évêques occidentaux lui attire les attaques des
évêques anti-nicéens. Avec l'appui du pouvoir impérial, ils obtiennent sous un
#
quelconque prétexte la destitution et le remplacement de leurs adversaires, parmi tº

lesquels Diodôros d'Asie (Atóôopoç ô èv 'Aoiq) *. Cette déposition doit avoir


suivi de peu le concile de Sardique. L'Asie ne désigne pas la province mais la
région ". On peut rapprocher cette mention de la souscription de Diodôros à la
$
lettre synodale de Sardique fournie par Hilaire : Diodorus ab Asia de Tenedos '. º!

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, B II, 4, p. 135, l. 4, n° 25. —* ATHANASE


D'ALExANDRIE, Apologie contre les ariens, 48, 2, p. 125, l. 6. — * HILAIRE DE PorTIERs,
op. cit., p. 126, l. 7-p. 139, l. 7. —*ATHANASE D'ALExANDRIE, Lettre aux Églises de
Maréotide, PG, 26, col. 1334 B ; cf. ibid., col. 1333 D, n. 76. —* ID., Histoire des ariens,
5, 2, p. 185, l. 14-19 ; ibid., 19, 2, p. 192, I. 18-19. — ° C. H. TURNER, EOMIA, I, 2, 3,
p.553, n° 25. — ' HILAIRE DE PorTIERs, loc. cit.

218
DIOGÉNÈS 2

DIODOTOS, évêque de Lysinia (Pamphylie de Pergè) 451-458

Il apparaît en 331° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 293° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est mentionné en
79° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Il exprime en
93° position son accord à la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie décidée
par le concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 163° position dans la
version grecque et en 256° position dans la version latine des actes *. Il occupe la
293° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ".Aux séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux détaillent les 58 premiers membres. Il
apparaît en 312° position sur la liste de présence de la séance du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 325° position à la définition
de la foi*. Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres évêques de Pamphylie de
Pergè, Diodotos est absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. Il est mentionné en 4° position dans la
réponse du synode de Pamphylie de Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur
Léon ". Il signe ce texte en 4° position ". Les évêques pamphyliens approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

*ACO. II. 1, 1, p. 64, l.22 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 4. —* ACO, II, 1,2, p. 77 [273], l. 23.
—*ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 10. —* ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 32 ; ACO, II, 3, 2,
p.59 [318]. l. 14-15. —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l.31 ;ACO, II, 3,2, p. 81 [340], l. 13.
—*ACO. II, 1, 2, p.91 [287], l. 37. — ' ACO, II, 1, 2, p. 138 [334], l. 3 ; ACO, II, 3, 2,
p. 148 [407], l. 14. —*ACO, II, 1, 2, p. 150 [346], l. 39 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 7 ;
ACO. II. 3, 2, p. 169 [428], l. 26 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 263.
—*ACO, II, 5, p. 58, l. 2. —"ACO, II, 5, p. 60, l. 12.

DIOGÉNÈS 1, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Il est le père d'Aurèlia Eugénia qui a érigé avec sa famille une stèle funéraire pour
son mari Andronikos ". La pierre provient de Kolukisa, sans doute l'ancien bourg
de Kissia. 26,5 km au sud-ouest de Çesmelisebil que l'on identifie à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 166, n° 315, ph. et ill.

DIOGÉNÈS 2, évêque de Cyzique (Hellespont) 449-451

II siège en 18 position lors de la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449'.


Au cours de cette séance, Dioskoros d'Alexandrie demande la permission de
donner lecture des actes du synode de Constantinople de 448 consacré au procès
d'Eutychès. Diogénès est le 6° à répondre positivement *. Il donne en 11° position
son avis sur le cas d'Eutychès. D'après les dépositions d'Eutychès, Diogénès
estime que celui-ci adhère à l'exposé de la foi de Nicée et d'Éphèse I et demande

219
DIOGÉNÈS 2

qu'il soit rétabli dans ses fonctions de prêtre et d'archimandrite ". Il est le 10 à
approuver la déposition de Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée
(-» Eusébios 11) comme Dioskoros l'a proposé ". Diogénès souscrit en 9 posi
tion à cette décision *. Il siège en 9° position à la 2° séance du 22 août ". Invité à
se prononcer sur le sort d'Ibas d'Édesse (Osrhoène), Diogénès juge que ses écrits
sont contraires à la pensée des Pères et qu'en conséquence Ibas doit être déposé
de la dignité épiscopale et excommunié. Il devra en outre restituer à l'Église
d'Édesse l'argent (qu'on l'accusait d'avoir dérobé) '. Diogénès reconnaît ensuite
la culpabilité de l'évêque Daniel de Carrhes (Osrhoène)*. Neveu d'Ibas, Daniel
de Carrhes était accusé d'avoir volé des biens sacrés et mené une vie indigne
d'un évêque. Diogénès approuve aussi la décision du concile de déposer
Théodoret de Cyr (Euphratésie) de toute fonction sacerdotale et de l'exclure de
la communion ". Il exprime enfin son accord avec les décisions prises par les
Pères conciliaires contre Domnos d'Antioche " (il doit être déposé). Diogénès
occupe la 13° place à la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le
8 octobre 451 ". Au cours de la lecture du procès-verbal du concile d'Éphèse de
449, une dispute éclate à propos de l'ordre adopté sur la liste de présence à la l"
séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449. Les évêques orientaux se plaignent de
voir Flavianos de Constantinople mentionné seulement en 5° position. C'est le
signe, à leurs yeux, que Flavianos a été calomnié et qu'il était déjà condamné
avant même de paraître à ce concile *. En effet, sur cette liste de présence,
Flavianos est précédé de Dioskoros d'Alexandrie, du légat Jules de Pouzzoles et
des évêques Juvénal de Jérusalem et Domnos d'Antioche. L'évêque Paschasinus
de Lilybée, légat du pape Léon, intervient : il reconnaît à Anatolios de
Constantinople le droit d'occuper la première place et accuse les membres du
concile de 449 d'avoir placé Flavianos au 5° rang ". En disant que les Orientaux
connaissent les canons ", Diogénès sous-entend que les présidents du concile de
449 ont agi au mépris des canons en plaçant Flavianos à la 5° place au lieu de la
première. Diogénès intervient de nouveau lors de la lecture de la profession de
foid'Eutychès,insérée dans les actesd'Éphèse.Ilaccuse Eutychèsd'apollinarisme
pour avoir invoqué le Symbole de Nicée sans les additions apportées par les
Pères conciliaires (en 381) contre les opinions d'Apollinaire, de Valentin et de
Makédonios de Constantinople ". Un autre passage de la profession de foi
d'Eutychès suscite des réactions. Eutychès y déclare anathématiser « ceux qui
disent que la chair de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ est descendue du
ciel » ". Eusébios de Dorylée fait remarquer qu'Eutychès n'a pas précisé d'où
provient la chair du Christ ". Par cette formule, Eutychès se conformait certes à
la foi de Nicée et condamnait Apollinaire, mais il prenait également soin de
passer sous silence la double nature du Christ à laquelle il était opposé. Diogénès
lui aurait alors demandé de dire d'où provient la chair du Christ, mais Eutychès
n'aurait pas répondu ". Cette intervention à laquelle Diogénès fait allusion n'est
pas conservée dans les extraits des procès-verbaux du concile d'Éphèse de 449
lus à Chalcédoine. À la 2 séance du 10 octobre 451 consacrée à la définition du
dogme, Diogénès occupe la 9 place ". Il est mentionné de nouveau en 9 position
sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre ". En raison du refus de
Dioskoros de comparaître, des délégations sont envoyées par le concile pour le
sommer de venir se présenter. Au retour de la deuxième délégation, Diogénès
demande à l'un de ses membres, le lecteur Hypatios, de lire les notes qu'il a
prises ". Hypatios s'exécute et fait le compte rendu de l'échec de cette mission

220
DIOGÉNÈS 2

auprès de Dioskoros. Diogénès est le 8° à approuver la déposition de Dioskoros


de toute fonction sacerdotale, en accord avec la décision prise par le pape Léon,
Anatolios de Constantinople et tout le concile. Diogénès, comme certains autres
Pères conciliaires, justifie sa prise de position par le refus de Dioskoros de se
rendre au concile au terme des trois convocations réglementaires, et non par un
quelconque motif dogmatique *. Diogénès souscrit à la déposition de Dioskoros
en 8° position dans la version grecque et en 10° position dans la version latine *.
Il est mentionné à la9° place sur la liste de présence à la4° séance du 17 octobre *.
Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il
affirme, en 7º position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée
et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Ne
storius, et souscrit au Tome *. Cette déclaration est lue le 19 mai 553, lors de la
6 séance du concile de Constantinople II consacrée aux actes du concile de
Chalcédoine *. Toujours au cours de la 4° séance du 17 octobre 451, treize
évêques égyptiens remettent une supplique dans laquelle ils exposent leur foi et
anathématisent Arius, Eunomios (-» Eunomios 1), Mani et Nestorius *. Le
concile leur reproche de n'avoir pas condamné Eutychès. Il exige de ces évêques
qu'ils souscrivent au Tome de Léon et qu'ils anathématisent Eutychès et sa
doctrine *. Diogénès souligne que c'est à cause d'Eutychès que le concile s'est
réuni à Chalcédoine. Par conséquent, les évêques doivent souscrire au Tome *.
Le légat Paschasinus vilipende les palinodies des Égyptiens " Le concile menace
d'hérésie toute personne qui est en désaccord avec le Tome ". Diogénès demande
même si des individus qui ignorent le contenu de leur foi sont capables d'ordonner
un évêque (pour remplacer Dioskoros) *. Sous la pression du concile, les évêques
égyptiens finissent par anathématiser Eutychès. On lit ensuite une supplique
remise à l'empereur de la part de moines eutychiens dirigés par les archimandrites
Karôsos et Dôrothéos ". Après cette lecture, Diogénès intervient. Il proteste
contre la venue de l'archimandrite Barsauma qui avait demandé qu'on égorge
Flavianos au cours du concile d'Éphèse en449*. Les évêques accusent Barsauma
d'avoir répandu la sédition à travers la Syrie et poussé des milliers de moines à
l'émeute ". De toute évidence, la protestation de Diogénès a été ignorée malgré
l'appui du concile, puisque les commissaires impériaux poursuivent leur enquête
sur les moines eutychiens et interrogent plus loin Barsauma. Lors de la séance du
20 octobre consacrée à l'affaire de Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth (les
deux en Phénicie paralienne), Diogénès est mentionné en 12° position sur la liste
de présence *. Il occupe la même place à la séance du 22 octobre ". Pour aboutir
à un accord, les commissaires proposent de réunir dans le martyrium de Sainte
Euphémie un conseil restreint composé de six évêques du diocèse d'Orient, trois
d'Asie, trois du Pont, trois d'Illyricum, trois de Thrace, d'Anatolios de Constanti
nople et des légats romains *. Le diocèse d'Asie est en fin de compte représenté
par quatre évêques : Diogénès de Cyzique, Léontios de Magnésie, Flôrentios de
Sardes et Eusébios de Dorylée (-» Léontios 5, Flôrentios 2) ". Les membres de
cette commission se mettent d'accord sur une définition de la foi ". Diogénès
apparaît en 12° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 12 position à
la définition de la foi*. Il souscrit également au nom de six évêques absents de
la province d'Hellespont*. Lors de la séance du 26 octobre, Diogénès siège en
12 position ". Cette séance est consacrée à l'examen de l'accord trouvé entre
Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif.

221
DIOGÉNÈS 2

Diogénès est le 9° à approuver cet accord *. Il occupe la 12° place à l'autre séance
du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de Cyr*. Diogénès occupe la 11°
place à une autre séance datée du 26 octobre ". Cette séance entreprend l'examen
de l'affaire d'Ibas d'Édesse. Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste
de présence n'est fournie. Diogénès est toutefois bien présent car il approuve à la
suite, entre autres, des légats et des évêques Anatolios et Juvénal, le choix de ne
pas lire les actes du concile d'Éphèse de 449*. Les légats s'opposaient à cette
lecture parce que le pape Léon avait condamné ce concile. On donne ensuite
lecture du jugement rendu par Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth lors du
synode de Tyr en 449. Diogénès juge valable la définition de la foi proposée par
Phôtios et Eustathios (en 449) et estime que les accusateurs d'Ibas sont en accord
avec cette définition de la foi ". Puisqu'Ibas avait aussi accepté cette définition,
il n'avait aucune raison d'être déposé à Éphèse en 449. Cette déclaration de
Diogénès est citée dans un écrit du pape Vigile, le texte dogmatique appelé
Constitutum du 14 mai 553 ". Adversaire résolu de la politique religieuse de
Justinienetduconcile de Constantinople II,Vigile proteste contre lacondamnation
d'Ibas et défend son orthodoxie. Une autre séance a lieu le 27 octobre 451 pour
confirmer l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem.
Aucune liste de présence n'est fournie. La séance du 29 octobre aborde la querelle
entre deux évêques rivaux d'Éphèse, Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos,
Stéphanos 4). Diogénès est mentionné en 11° position sur la liste de présence ".
Au terme de l'examen de cette affaire, les commissaires impériaux jugent
Bassianos et Stéphanos indignes de l'épiscopat. Ils demandent aux évêques de la
province d'Asie si des troubles risquent d'éclater en cas d'élection d'un nouvel
évêque à Éphèse. Pour les éviter, le concile doit indiquer où cette élection aura
lieu selon les canons *. Les évêques répondent que cette élection doit se dérouler
dans la province d'Asie º. Diogénès intervient. Il estime qu'il est de coutume
que l'élection se déroule à Constantinople et non dans la province où l'on ordonne
des vendeurs de conserves car dans ce cas il s'agit d'un renversement de la
coutume (oo) youopiouç xeupotovo0ou koù ôuô toûto dvotportù yivetou) ".
C'est une allusion méprisante à Bassianos et Stéphanos. Aucune liste de présence
n'est fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de
Bassianos et Stéphanos. Les commissaires demandent aux Pères conciliaires de
dire lequel des rivaux doit conserver le trône d'Éphèse ou bien s'ils en sont tous
les deux indignes. Les uns après les autres, les membres se prononcent en faveur
de l'élection d'un nouvel évêque. Diogénès est d'avis de s'en remettre aux
évêques de la province d'Asie, les plus à même de savoir quelle mesure adopter
pour éviter des troubles à Éphèse *. Diogénès revient donc sur ses déclarations
de la veille. Après avoir écouté les opinions des uns et des autres, les commissaires
prennent la décision de déposer Bassianos et Stéphanos et de procéder à une
nouvelle élection ". Le concile approuve cette décision jugée conforme aux
canons ". C'est également l'opinion de Diogénès qui estime que les commissaires
ont pris la meilleure décision *. Au cours d'une autre séance le 30 octobre, les
Pères conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie,
Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Diogénès occupe la 12° place
sur la liste de présence ". Il siège à la même place lors de la séance du 31 octobre
consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile
d'Éphèse en 449". Diogénès est de nouveau en 12 position à l'autre séance du
31 octobre occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile de

222
DIOGÉNÈS 2

Chalcédoine ".Àlafin de lajournée du 31 octobre, enl'absence des commissaires,


des légats et d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre séance.
Cette réunion établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Diogénès souscrit à cette décision en 5° position *.
Comme lors de la séance du 25 octobre, Diogénès souscrit au nom de sept
évêques de sa province absents au concile de Chalcédoine ". À la dernière séance,
le 1" novembre, Diogénès occupe une fois de plus la 12° place sur la liste de
présence ". A la suite d'une protestation des légats contre le canon adopté la
veille en faveur du siège de Constantinople, les commissaires demandent aux
évêques des diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont souscrit à cette décision de leur
propre volonté ou sous la contrainte º. Diogénès s'avance au milieu de l'assem
blée et déclare comme devant Dieu qu'il a souscrit de son plein gré ". Il apparaît
en 5° position sur la liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du
concile.les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros
et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". A une séance non datée,
Diogénès souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 9° position d'après la
Collectio Prisca, en 12° position selon la Collectio Hispana ".

'ACO. II. 1, 1, p. 78, l.27 ; ACO, II, 3, 1, p. 53, l. 28. —*ACO, II, 1, 1, p. 98, l. 8-10 ;
ACO. II, 2, 1, p. 50, l. 27 ;ACO, II, 3, 1, p. 75, l. 20-22. — * ACO, II, 1, 1, p. 183, l. 16-21 ;
ACO, II, 3, 1, p. 174, l. 18-22. —* ACO, II, 1, 1, p. 192, l. 32 ;ACO, II, 3, 1, p. 240, l. 18
20. — * ACO, II, 1, l, p. 195, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 5. — ° Actes syriaques du
concile d'Éphèse (449), p. 7, l. 29. —' Ibid., p. 63, l. 26-32. —* Ibid., p. 71, l. 43-45.
— * Ibid., p. 111, l. 33-36. —" Ibid., p. 149, l. 37-39. — " Ibid., p. 149, l. 37-39.
— " ACO. II, 1, 1, p. 56, l. 18 ;ACO, II, 3, 1, p. 29, l. 7. — * ACO, II, 1, 1, p. 77, l. 27-31 ;
ACO. II. 3, 1, p. 53, l. 1-4. — " ACO, II, 1, 1, p. 78, l. 1-2 ; ACO, II, 3, 1, p. 53, l. 5-6 ;
cf. PCBE, 2, 1. p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 » ; PCBE, 2, 2, p. 1591-1599, s. v.
« Paschasinus 1 ». — "ACO, II, l, 1, p. 78, l. 3-4 ;ACO, II, 3, 1, p. 53, l. 8-10. — * ACO,
II. 1.1.p. 91, l. 21-30 : ACO, II, 3, 1, p. 67, l. 28-p. 68, l. 5. — " ACO, II, 1, 1, p. 92, l. 7
8 : ACO. II. 2, 1, p. 49, l. 33-34 ; ACO, II, 3, 1, p. 68, l. 17-18. — " ACO, II, 1, 1, p.92,
L 9-10 : ACO, II, 3, 1, p. 68, l. 19-20. —" ACO, II, 1, 1, p. 92, l. 11-12 ; ACO, II, 3, 1,
p 68, L 21-22 : ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 70, l. 27-29 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 30, PG,
147. col. 89 B ; cf. R. PRICE et M. GADDIs, The Acts ofthe Council ofChalcedon, 1, p. 158,
n 117. — "ACO, II, 1,2, p. 70 [266], l. 20. — "ACO, II, 1,2, p. 3 [199], l. 14. —*'ACO,
II. 1.2. p. 13 [209], l. 17-19 ; ACO, II, 3, 2, p. 24 [283], l. 26-28. —*ACO, II, 1, 2, p. 29
[225]. l.30 : ACO, II, 3, 2, p. 47 [306], l. 19-26. —* ACO, II, 1, 2, p. 34 [230], l. 33 ;
ACO. II.3.2.p. 72 [331], l. 15. — * ACO, II, 1,2, p.85 [281], l. 11 ;ACO, II, 3, 2, p. 103
[362]. l. 12. — * ACO, II, 1, 2, p.94 [290], l. 28-29 ; ACO, II, 3, 2, p. 106 [365], l. 30.
— * ACO. IV. 1, p. 174, l. 15. —º ACO, II, 1, 2, p. 110 [306], l. 27-p. 111 [307], l. 12 ;
ACO. II.3.2, p. 114 [373], l. 23-p. 115 [374], l. 17. —*ACO, II, 1, 2, p. 111 [307], l. 13
16 : ACO. II. 3, 2, p. 115 [374], l. 18-21. —*ACO, II, 1, 2, p. 111 [307], l. 17-20 ; ACO,
II. 3.2, p. 115 [374], l. 22-25. —*ACO, II, 1, 2, p. 112 [308], l. 11-14 ; ACO, II, 3, 2,
p. 116 [375]. l. 27-30. —º ACO, II, 1, 2, p. 112 [308], l. 15-17 ; ACO, II, 3, 2, p. 116
[375]. L 31-33. —* ACO, II, 1, 2, p. 112 [308], l. 18-19 ;ACO, II, 3, 2, p. 117 [376], l. 1
2. —*ACO, II, 1, 2, p. 115 [311], l. 40-p. 116 [312], l. 24 ; ACO, II, 3, 2, p. 121 [380],
L 8-p. 122 [381], l. 7. — * ACO, II, 1, 2, p. 116 [312], l. 26-28 ; ACO, II, 3, 2, p. 122
[381]. l. 8-10 : ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 89, l 15-19 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 53 ;
NicEPHORE CALLIsTE, HE, XV, 30, PG, 147, col. 109 C. —* ACO, II, 1, 2, p. 116 [312],
L 29-30 : ACO, II, 3, 2, p. 122 [381], l. 11-12 ; ÉvAGRE, op. cit., p. 89, l 19-21 ; NICÉPHORE

223
DIOGÉNÈS 3

CALLIsTE, op. cit., col. 109 C-D. — "ACO, II, 1, 3, p. 102 [461], l. 18. — " ACO, II, 1, 2,
p. 121 [317], l.29 ;ACO, II,3,2, p. 128 [387], l. 27. —*ACO, II, 1,2, p. 123 [319], l. 29
34 ;ACO, II,3,2, p. 131 [390], l. 7-11. —*ACO, II, 1,2, p. 125 [321], l. 35-37 ;ACO, II,
3,2, p. 133 [392], l. 26-27. —"ACO, II, 1,2, p. 126 [322], l. 12-p. 127 [323], l.8 : ACO,
II, 3,2, p. 134 [393], l.5-p. 135 [394], l. 5. —"ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l.5 : ACO, II,
3, 2, p. 139 [398], l. 9. —*ACO, II, 1, 2, p. 142 [338], l.2 : ACO, II, 2, 2, p.72 [164].
l. 32 : ACO, II, 3, 2, p. 157 [416], l. 18 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 217.
—*ACO, II, 1,2, p. 151 [347], l. 20-28 ;ACO, II, 3,2, p. 170 [429], l. 15-16. —*ACO,
II, 1, 3, p. 3 [362], l. 25 ; ACO, II, 3, 3, p. 7 [446], l. 23. — * ACO, II, 1, 3, p. 6 [365],
l. 26-27 ;ACO, II, 3, 3, p. 4 [443], l. 31 : ACO, II, 3, 3, p. 10 [449], l. 7-8. — * ACO, II. 1,
3, p. 7 [366], l. 33 ; ACO, II, 3, 3, p. 11 [450], l. 15. — " ACO, II, 1, 3, p. 12 [371], l. 8.
—*ACO, II, 1, 3, p. 39 [398], l. 1-2 ; ACO, II, 3, 3, p.48 [487], l. 4. —*ACO, II, 1, 3,
p.41 [400], l. 1-5 ;ACO, II, 3, 3, p. 50 [489], l. 18-21. —* CollectioAvellana, 83, p. 299,
l. 23 = ACO, IV. 2, p. 159, l. 17. —º ACO, II, 1, 3, p. 43 [402], l. 6. —*ACO, II, 1, 3,
p. 52 [411], l. 22-27 ; ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 22-26. —* ACO, II, 1, 3, p. 52 [411],
l. 28 ;ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 27. —*ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 29-31 : ACO, II,
3, 3, p. 61 [500], l. 28-30. —* ACO, II, 1, 3, p. 54 [413], l. 36-39 ; ACO, II, 3, 3, p. 64
[503], l. 7-10. —*ACO, II, 1,3, p.55 [414], l. 10-15 ;ACO, II, 3,3, p. 64 [503], l. 18-22.
—º ACO, II, 1, 3, p. 55 [414], l. 16 : ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 23. —*ACO, II, 1, 3,
p.55 [414], l. 17-18 ;ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 24. —*ACO, II, 1,3, p. 56 [415]. l. 29.
— "ACO, II, 1, 3, p. 63 [422], l. 28. — "ACO, II, 1, 3, p. 84 [443], l. 18. —*ACO, II, 1,
3, p. 89 [448], l. 24 ; ACO, II, 3, 3, p. 102 [541], l. 25. —º ACO, II, 1, 3, p. 94 [453],
l. 24 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 14-16. —"ACO, II, 1, 3, p. 86 [445], l. 26 : ACO, II,
3,3, p. 99 [538], l. 21. — " ACO, II, 1,3, p. 96 [455], l. 23-25 ;ACO, II,3,3, p. 111 [550].
l. 1-3. — " ACO, II, 1,3, p.96 [455], l. 26-27 ;ACO, II,3,3, p. 111 [550], l. 4-5. — " LÉoN
LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 963 A : ACO, II, 3,2, p. 98 [357], l. 31. — " ACO,
II, 2, 2, p. 40 [132], l. 25 : ACO, II, 2, 2, p.93 [185], l. 17.

DIOGÉNÈS 3, évêque d'Orthôsia (Carie) 451

Il est représenté par son prêtre Théoktistos (—» Théoktistos 2) en 277° position
sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine,
le 8 octobre 451 ". Théoktistos représente Diogénès en 239° position lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Théoktistos est absent
durant toute la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de Diosko
ros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. L'absence de plusieurs évêques de
Phrygie Salutaire et de Lycaonie a été interprétée comme le signe d'une sourde
opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impériaux et à la
condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires et non
dogmatiques ". Peut-être est-ce aussi le cas de Diogénès, seul évêque de Carie
absent de la 3° séance à moins que Théoktistos ait préféré de ne pas s'engager sur
un tel sujet. Diogénès, par l'entremise de son prêtre, occupe la 239 place sur la
liste de présence de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux précisent les noms des 58 premiers membres.
Diogénès, en la personne de Théoktistos, apparaît en 257° position sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien *. Le prêtre souscrit au nom de son évêque en 263° position à la définition
de la foi ". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent

224
DIOGÉNIANOS

les noms que de 47 à 58 membres. À la différence du métropolite de Carie mais


à la suite de plusieurs évêques de cette province, Diogénès est absent de la liste
des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège
de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. On ne peut pas
savoir s'il s'agit d'un choix de Théoktistos qui aurait refusé de prendre position
sur une question controversée sans consulter son évêque. Pour la dernière séance,
le 1" novembre, la liste de présence ne détaille que les 58 premiers membres.

"ACO. II, 1, 1, p. 63, l. 4 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 13. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 9.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. — * ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 26.
—* ACO, II, l, 2, p. 136 [332], l. 35 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 24. — ° ACO, II, 1,2,
p. 149 [345], l. 12 : ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 15.

DIOGÉNÈS4, évêque d'Augoustopolis (Phrygie Salutaire) 553

Il occupe la 134° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 133° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7 séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 133° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, mais c'est un
autre évêque de sa province, Mégas de Meiros (—» Mégas) qui souscrit pour lui
en 138° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *. Pour une raison inconnue, Diogénès a
été incapable de souscrire à ces décisions importantes, bien que présent au début
de la 8° séance, mais il a pris soin d'être représenté par son collègue Mégas ".

' ACO. IV. 1, p. 7, l. 18 ; ibid., p. 23, l. 35 ; ibid., p. 36, l. 11 ; ibid., p. 42, l. 36. —* Ibid.,
p.73. l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 7 ; ibid.,
p.230. I.9. — * E. CHRYsos, Die Bischofslisten, p. 46-49.

DIOGÉNIANOS, évêque de Sôzopolis (Pisidie) 553

Il siège à la75° place lors des deux premières séances du concile de Constantinople,
les 5 et 8 mai 553 ". Au cours de la 2° séance, le concile demande d'envoyer les
évêques Théodôros de Limyra (Lycie), Anatolios de Kymè (Asie) et Diogénianos
de Sôzopolis (—» Théodôros 17,Anatolios 5), assistés de trois ekdikoi de Constan
tinople. exhorter quatre évêques occidentaux, de séjour dans la capitale, à venir
siéger au concile *. De retour, Diogénianos déclare s'être rendu d'abord dans la
demeure de Maxentianos, en compagnie de l'ekdikos Théodôros, pour convaincre
l'évêque Proiectus de Naissus (Dacie méditerranéenne) de rejoindre le concile.
Puis il a entrepris la même démarche auprès de l'évêque Paulus de Iustiniana
Secunda (Dardanie), qui résidait dans la demeure de Germanos, près du port de
Kaisarios. Dans les deux cas, il a échoué ". L'ekdikos Théodôros confirme les
propos de Diogénianos ". Durant les 3° et 4° séances des 9 et 13 mai, Diogénianos
occupe la 74° puis la 75° place *. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai,
les actes du concile ne fournissent pas le détail des ecclésiastiques présents, mais
précisent que ce sont les mêmes que lors de la 1" séance ". Diogénianos siège à

225
DIOMÈDÈS 1

la 75° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin '. Il est le 76° à souscrire aux
anathématismes prononcés contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et
la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

'ACO, IV, 1, p. 5, l. 30 ; ibid., p. 22, l. 18. —* Ibid., p. 29, l. 25. —* Ibid., p. 30, l. 12-21.
—* Ibid., p. 30, l. 22-26. —* Ibid., p. 34, l.27 ; ibid., p.41, l. 19. —° Ibid., p. 73, l. 17-18 ;
ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. — " Ibid., p. 205, l. 23. —* Ibid., p. 227, l. 23.

DIOMÈDÈS 1, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Makédonios, fils de ce prêtre (dpntmp), a érigé un tombeau pour sa défunte


épouse Nonnia. La pierre a été découverte à Çesmelisebil, identifiée à l'ancienne
Gdanmaa'.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 191, n° 370.

DIOMÈDÈS 1", diacre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV ° S.

Sa tombe a été construite par sa femme, Aurèlia Maria, et ses enfants parmi
lesquels Aimiliana, Hoplôn et Dèmètrios, lecteur (—» Dèmètrios 1). La pierre a
été trouvée à KuSça, sur le versant sud du Kale Dag, à la limite entre la Lycaonie
et la Galatie Première, environ 25 km au nord-est de Çesmelisebil identifié à
Gdanmaa'.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 104-105, n° 484.

DIOMÈDÈS 2, prêtre d'Iconium ?(Lycaonie) IV° S.

Ce prêtre a érigé par l'entremise de ses fils une tombe « pour Meiros, surnommé
Myrtilos, son petit-fils » ([Mi]pqp t(ô xoi (sic) Mup[tiÀ]qp èyyóvqp oûto[U])'. La
pierre a été découverte à Çariklar, 22 km au sud de Konya (Iconium) et 21 km au
nord-est de Zoldera (Lystra).

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 54, n° 305.

DIOMÈDÈS 3, évêque d'Amblada (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451, il est représenté par son métropolite, Onèsiphoros d'Iconium (-» Onèsipho
ros 1), qui souscrit à sa place en 361° position à la définition de la foi'.
'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 12 ;ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 19.

226
DIONYSIOS 3

DIONYSIOS 1, prêtre de Stektorion (Phrygie Salutaire) III°-IV° S.

Aurèlios Dionysios (Aùp(ñAtoç) Alovoioioç) a édifié son tombeau de son


vivant '. A la suite de l'éditeur qui attribuait cette épitaphe à la fin du III° siècle ou
au Iv° siècle, on a proposé de la dater du III° siècle *. La pierre provient de Micil,
7.5 km au nord-est de Mentes, village près duquel est localisé Stektorion *.
' W. M. RAMsAY, Cities and Bishoprics ofPhrygia, II, p. 719-720, n° 654. —* F. BLANCHE
TIERE, Le christianisme asiate aux Ir et iir siècles, p. 499, n° 81. — * K. BELKE et N. MER
sicH, Phrygien und Pisidien, p. 389, s. v. « Stektorion ».

DIONYSIOS 2, évêque d'Antioche (Carie) 451

Il occupe la 253° place sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il est mentionné en 215° position lors
de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il occupe la
87" place à la 3° séance du 13 octobre *. Dionysios est le 102° à approuver la
décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité sacerdo
tale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 164° position dans la version
grecque et en 216° position dans la version latine *. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Dionysios apparaît en 217° position sur la liste de présence de la 4°
séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur
le Tome de Léon. Il déclare, en 149° position, que cette lettre est en accord avec
les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille
d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome '. Seule la version latine des actes
fournit ce renseignement. Dionysios occupe la 233° place lors de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en
239 position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Le nom de Dionysios apparaît en 67° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives de Constantinople sur les
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II. 1, 1, p. 62, l. 19 : ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 20. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 26.
—*ACO. II. 1,2, p.5 [201], l. 18. —*ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 1 : ACO, II, 3, 2, p. 60
[319]. l. 13-15. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 32 ; ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 28.
—*ACO, II. 1, 2, p.90 [286], l. 4. — ' ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 21. —* ACO, II, 1,
2. p. 136 [332]. l. 11 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 33. —"ACO, II, 1, 2, p. 148 [344],
1 27 : ACO. II, 2, 2, p. 75 [167], l. 24 ; ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 19 ; MICHEL LE
SYRIEN. VIII. 10, tr. II, p. 67 B, n°316. —"ACO, II, 1, 3, p. 91 [450], l. 13 : ACO, II, 3,
3.p. 104 [543]. l. 27.

DIONYSIOS 3, évêque d'Attaléia (Lydie) 451-458

Il occupe la 234° place sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du

227
DIONYSIOS 4

concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il est mentionné en 196° position lors
de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il occupe la
115° place à la 3° séance du 13 octobre *. Dionysios est le 133° à juger régulière
la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction
ecclésiastique ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 159° position dans la
version grecque et en 136° position dans la version latine *. Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Dionysios apparaît en 198° position sur la liste de présence de la 4°
séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur
le Tome de Léon. Il déclare, en 129° position, que cette lettre est en accord avec
les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille
d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome '. Dionysios occupe la 214° place
lors de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ".
Il souscrit en 218° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Le nom de Dionysios apparaît en 128° position sur la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il souscrit aussi
en 129° position à la place de l'évêque Andréas de Satala (—» Andréas 1) ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence ne détaille que les 58
premiers membres. A une séance non datée, Dionysios souscrit, d'après la
Collectio Prisca, en 63° position aux canons établis à Chalcédoine *. Il signe en
11° position (Dionysius episcopus Attaliae) la réponse du synode de Lydie en 458
à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent le maintien
de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 38 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 32. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 7.
— * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 32 ;ACO, II, 3, 2, p. 64
[323], l. 7-10. —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l. 27 ;ACO, II,3,2, p. 77[336], l. 4. — ° ACO,
II, 1, 2, p. 89 [285], l. 29. — " ACO, II, 3, 2, p. 105 [301], l. 28-33 ; ACO, II, 3, 2, p. 112
[371], l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 35 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 14.
— "ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 4 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 37 ; ACO, II, 3, 2, p. 165
[424], l. 26 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 257. —"ACO, II, l, 3, p.93
[452], l. 3 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 22. —"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 4 : ACO, II,
3, 3, p. 106 [545], l. 23. — * ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 17. —" ACO, II, 5, p. 57, l. 30.

DIONYSIOS 4, évêque d'Héraclée du Latmos (Carie) 451

Il est en 257° position sur la liste de présence de la séance d'ouverture du concile


de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il est mentionné en 219 position lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il occupe la 82° place
à la 3° séance du 13 octobre ". Dionysios est le 97º à approuver la décision du
concile d'exclure Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ou dignité sacerdotale
pour avoir refusé de se présenter devant l'assemblée au terme des trois assignations
à comparaître ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 209 position dans la
version latine des actes conciliaires *. Il n'est pas mentionné dans la version
grecque. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Dionysios apparaît en 221° position sur

228
DIOPHANTOS 1

la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre


de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 153° position, que cette
lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome '. Il
occupe la 237° place lors de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 243° position à la définition de la foi*. Pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les noms de 47 à
58 membres. Dionysios apparaît en 69° position sur la liste des souscriptions de
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

"ACO. II. 1, 1, p. 62, l. 23 : ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 24. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 30.
—* ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 13. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 36 ;ACO, II, 3, 2,
p.59 [318], l. 25-29 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p.51. —* ACO, II, 3, 2, p. 79
[338]. l. 21. — ° ACO, II, 1,2, p.90 [286], l. 8. — ' ACO, II, 3, 2, p. 108 [304], l. 24-29 ;
ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 28. —* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 15 ;ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 4. —*ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 31 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 28 ;
ACO. II. 3, 2, p. 166 [425], l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 320.
— "ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 15 : ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 29.

DIONYSIOS 5, évêque d'Eukarpia (Phrygie Salutaire) 536

Absent des listes de présence du concile de Constantinople, il souscrit néanmoins


le 21 mai 536 en 68° position à la condamnation d'Anthimos !, et le 4 juin en 84°
position à celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras *.
'ACO, III, p. 185, l. 30. —* Ibid., p. 118, l. 21.

DIONYSIOS 6, chantre de Léros (Îles) VI°-VII° S.

Le musée de Rhodes conserve l'épitaphe « de Dionysios, le récitant des versets


de la sanctissime Église de Lyros » (Atovuoiou toû otixoMóyou tñç èv Aûpq)
drytoot(dtng) èxÀnoioç)'. L'éditeur a proposé, de manière convaincante, de cor
riger Aépqp par en Añpqp. Dionysios serait par conséquent un clerc de Léros, une
île située au nord de Cos et dont le siège dépend de la métropole de Rhodes selon
la notice du Pseudo-Épiphane qui mentionne « (l'évêché) de Léros » (tòv Aé
pou) *.

G. PUGLIESE CARRATELLI, Annuario, 30-32, 1952-1954, p. 302 [56], n° 88 et fig. 68.


—* J. DARRoUzEs, Notitiae episcopatuum, p. 213, l*.

DIOPHANTOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Deux frères, Eugraphios et Diophantos, prêtres, ont construit une tombe pour
leur prédécesseur Anikètos (—» Eugraphios 1, Anikètos 1), « prêtre des apotacti

229
DIOPHANTOS 2

tes » (ntpeoßûtEpoç tôv 'Artotoxtutôôv). C'est une secte ascétique. On a considéré


que le lien entre les deux frères était seulement spirituel ". La pierre vient d'un
village au nord-ouest de Sarayönü, moins de 10 km au nord de Halici, l'ancienne
Laodicée.Au sud de cette cité a été découverte une inscription mentionnant un
monastère de la même secte (—» Gaios 5, Primos l).

" W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay,


p. 85-86, n°8 ; ID., MAMA, I, p. 93, n° 173.

DIOPHANTOS 2, prêtre de Lystra (Lycaonie) VI°-VII° S.

Une plaque de chancel fragmentaire porte sur son rebord supérieur une inscription
en faveur de Kortérios (Kartérios ?) et de Diophantos ". La pierre a été découverte
à Hatunsaray, près du site de Lystra.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 10, n° 51 et dessin p. 162 ;


G. LAMINGER-PASCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 148, n° 207 et
dessin p. 256.

DIOS, diacre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Il est connu par la pierre tombale que son fils, Aurèlios Miros, et sa sœur Pribis.
ont érigée pour leur mère Valentilla. La pierre vient de Zengen (Ozkent), 20 km
au sud de Çesmelisebil où l'on a reconnu le site de l'ancienne Gdanmaa '.
" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 121, n° 579.

DIOTRÉPHÈS, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV°-V° S.

D'après une inscription métrique, en mémoire de Nexis (ou bien de Nexion), son
ascendant (rtpó|yovog]), le prêtre Diotréphès a érigé un tombeau avec sa sœur, la
diaconesse Messalina, ainsi que pour ses enfants (—» Messalina)'. La pierre vient
de Zengen (Ozkent), 20 km au sud de Çesmelisebil où l'on a localisé le site de
Gdanmaa '.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 122, n° 585 et dessin p. 146 ; R. MERKELBACH et J. STAU
BER, Steinepigramme, 3, p. 71, n° 14/03/05.

DIPHAS, diacre de Nakôléia ?(Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il est connu par une stèle votive découverte à Kuyucak, 27 km au sud de Dorylée
et 17 km au nord-ouest de Nakôléia ". Ce nom isolé semble douteux *.

" C. W. M. Cox et A. CAMERON, MAMA, V, p. 89, n° 191 et pl. 45. — * L. ZGUSTA, Klein
asiatische Personennamen, p. 149, $ 289.

230
DOMNINOS 1

DOMNA 1, vierge d'Isaura ? (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Orestianos, fils de Kyros, a élevé une pierre tombale pour sa fille Aurèlia
Domna, qui « s'est distinguée par la virginité et l'amour du travail » (ôuevev
Ko0oov top8eveiq xoù qpuAepyiq)'. La pierre a été découverte près de Yenisu
(Alkaran). On a voulu dater cette inscription du III° siècle en la rapprochant d'une
épitaphe du début du III° siècle où sont mentionnés Septimia Domna, Aurèlios
Orestès et Kyros *. Le caractère chrétien de l'inscription est incertain *.
' W. M. CALDERet J. M. R. CoRMACK,MAMA,VIII,p. 20,n° 117etpl. 7. — * A. M. RAMSAY,
in W. M. RAMsAY (éd.), SERP, p. 33-35, n° 12 et fig. 12. — * S. MrTCHELL, Anatolia, II,
p.58. n. 40.

DOMNA 2, kanonikè de Laodicée (Pisidie) IV ° S.

De son vivant, elle a érigé un tombeau pour son frère, un diacre dont le nom est
omis, et pour elle-même. On lit : « kanonikè Domna de l'Église des purs » (ko
vovuxn Aóuvo tñç èxAnoeioç tôv xo0opôv). Une kanonikè est une religieuse
qu'on trouve aussi dans l'Eglise officielle. L'éditeur estime que cette inscription
est postérieure à 420 (en fait 428) en raison de l'interdiction d'employer le nom
de novatien. Les novatiens auraient alors remplacé le terme de novatien par celui
de katharos ". Mais le terme katharos est déjà présent dans le canon 8 de Nicée
en 325 et Basile de Césarée l'emploie dans une lettre en 374/5. De plus, la loi de
428 mentionne les novatiens pour leur interdire « toute innovation », c'est-à-dire
toute construction *. La pierre a été trouvée à Dagdere, environ 11 km au sud-est
de Halic1, le site de Laodicée.

' B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum,
p.71. n° 204 et fig. 240-241. —* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXXXVIII, t. 2, p. 121,
L 1 : CTh, XVI, 5, 65, p.878, l. 14-15 (omis) ; CJ, I, 5, 5, p. 51.

DOMNINOS 1, évêque de Kotyaéion (Phrygie Salutaire) 431

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il souscrit néanmoins en 169° position à la condamnation de
Nestorius " Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous
les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la
séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet,
Domninos est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en
30 position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne
proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Toutes ces absences
font planer un doute sur la présence effective de Domninos au concile d'Éphèse.
Toutefois, un dernier document atteste le soutien apporté par Domninos aux
partisans de Cyrille d'Alexandrie. En effet, les membres du concile cyrillien
remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués.
Parmi les signataires du mandatum figurent deux Domninos en 28° et 37°
position *. Il s'agit des évêques de Kotyaéion et d'Opous (Hellade) sans qu'on

231
DOMNINOS 2

puisse les distinguer. D'après Malalas, l'ancien préfet du prétoire Kyros, disgrâcié
par Théodose II, est ordonné évêque à Kotyaéion, probablement peu avant Noël
441 (-» Kyros 2). Quatre évêques de cette cité ont déjà été assassinés par les
habitants du lieu. L'empereur leur envoie, en Kyros, un homme accusé à tort de
paganisme afin qu'il soit tué *. (D'autres sources répètent cette information mais
indiquent Smyrne ".) Domninos est peut-être l'un des évêques assassinés de
Kotyaéion.

'ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 17]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 30] ;ACO, I, 2, p. 71, [l. 1] ;ACO, I, 3, p. 135, [l. 19] ; ACO. I,
5, p. 111, l. 5 ;ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 15. —*ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 16 ;ACO, I, 5, p.365,
l. 12 ;ACO, I, 1,3, p. 35, l. 20 ;ACO, I,5, p. 365, l. 16. —* MALALAs, XIV. 16, éd. DINDORF,
p.362, l. 6-11 ; éd. THURN, p. 282, l. 28-32. — " Chronique pascale, a. 450, p. 588, l. 16
18 ; JEAN DE NIKIOU, LXXXIV, 53, p. 340 ;THÉOPHANE, A. M. 5937, p. 97, l. 8-10.

DOMNINOS 2, évêque de Baris (Hellespont) 458

Il souscrit en 16° position (Domninus episcopus Varenus) dans la réponse du


synode de la province d'Hellespont en 458 à l'enquête de l'empereur Léon '. Le
synode approuve le maintien de Chalcédoine et juge invalide l'élection de Timo
thée AElure.

'ACO, II, 5, p. 69, l. 12.

DOMNOS 1, évêque d'Aspendos (Pamphylie puis Pamphylie de Sidè) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 4° place parmi les évêques de Pamphylie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Pamphylie forme une seule province
ecclésiastique au concile de Nicée.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40 A, n° 160 ; ibid., p. 40 B, n° 159 : ibid., p.4l A,


n° 158 ; ibid., p. 41 B, n° 149 ; ibid., p. 67, n° 156 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 7) ;
ibid., p. 111, n° 160 : ibid., p. 135, n° 163 : ibid., p. 147, n° 12 : ibid., p. 207, n° 153 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 160 ; ibid., I. 1, 2, p. 98, n° 160 : ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 160 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 32, [n° 158] : H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 199 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.340, n° 198 : MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 194.

DOMNOS 2, diacre de Perta (Lycaonie) IV° S.

Sa pierre tombale a été élevée par des individus dont le nom a disparu '. La stèle
vient d'Obruk, 13 km à l'est de Geimir, le site de Perta.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 50, n° 280.

232
DOMNOS 5

DOMNOS 3, évêque de Kana (Lycaonie) IV°-V° S.

Sa pierre tombale a été dressée par son épouse Gaia et ses enfants ". Suivant les
premiers éditeurs de cette inscription, on a inséré Domnos dans les fastes épisco
paux de Kana entre Eustratios, présent au concile de Constantinople en 381, et
Eugénios, présentauconcile de Chalcédoine en451 (-» Eustratios, Eugénios 16) *.
Pourtant rien ne permet de dater l'inscription exclusivement entre 381 et 451.
Cette épitaphe métrique a été découverte à Besagil, autrefois Gene, la localité
moderne qu'on identifie au siège de Kana.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 39-40, n° 221 a et dessin p. 165.


— * K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 185, s. v. « Kan(n)a » ; D. STIERNON, in DHGE,
XX. col. 794, s. v. « Ikonion » ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 110,
n° 14/10/01..

DOMNOS 4, diacre de Parlaos (Pisidie) IV°-V° S.

D'après une inscription votive découverte à Kocapinar (l'ancienne Parlaos), sous


l'évêque Alexandros (-» Alexandros 14), quatre « diacres de la sainte Église
catholique de Dieu » (ôudikovou tñç dyioç toû Oeoû ko0oÀukñç èKKÄnoioç),
parmi lesquels Domnos, ont fondé un oratoire ". Cette inscription a été datée par
son éditeur du v° siècle selon des critères paléographiques, mais le formulaire
permet d'étendre la datation au siècle précédent.

B. PACE. Annuario, 3, 1916-1920, p. 48-49, n° 37.

DOMNOS 4", prêtre de Meiros ?(Phrygie Salutaire) V°-VIe S.

Une stèle funéraire précise que Domnos est « prêtre du domaine d'Eizikon, sur
le territoire de Meiros » (tpeoßûtepoç Xoopioo EiQukô èvopioç Mipou)'. La
pierre a été trouvée à Basaran, environ 15 km au nord-est de Malos (Gökçeyayla),
qui n'est pas un évêché, 50 km à l'est de Meiros (Demirözü) et 35 km au nord de
Dokimion (Iscehisar). On se trouve à la limite entre la Phrygie Salutaire et la
Galatie Salutaire.

W. M. CALDER, MAMA, I, p. 211, n° 403 et fig. ; cf. L. ZGUSTA, Kleinasiatische Orts


namen. p. 195, $ 366, s. v. « EuGukov » ; K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien,
p.206.s. v. « Basaran » ; ibid., p. 246, s. v. « Eizikon ».

DOMNOS 5, prêtre de Perta ?(Lycaonie) V°-VI° S.

Il est connu par l'épitaphe de son fils, sans doute un notable, Flavios Helladios
(q>2.6(Btog) 'EAA6ôuoç ueiòç Aóuvou rtpeop(utépou) toÄù kóôtpoç èv06ôe
Kite)'. La pierre vient de Mesarlik, à moins de 10 km au nord de Zivarik (aujour
d'hui AltInekin), cette dernière localité étant située à 23 km au nord-ouest de
Perta.

233
DORMAGLÈS

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 20, n° 104 d et pl. 7.

DORMAGLÈS, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Les Aurèlioi Appas, Alexandros et Paula ont érigé une stèle funéraire pour leur
père Dormaglès ". La pierre est remployée dans un pont au nord de Dokuz, à
18,5 km au sud-est de Hallc1, le site de l'ancienne Laodicée. L'éditeur a lié ce
nom unique * à Dormapéas attesté en Lycaonie.
" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 112, n° 210 et ph. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen
namen, p. 151, $ 300-1.

DÔROTHÉOS 1, prêtre de Dokimion (Phrygie Salutaire) IV° S.

Il a érigé un tombeau pour ses deux filles mortes peu avant leur mariage suivant
une épitaphe métrique très restituée ". L'inscription provient d'Iscehisar, la loca
lité moderne qui occupe le site de l'antique Dokimion.

' W. M. RAMsAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 743-744, n° 684 et fig.

DÔROTHÉOS 2, évêque de Myrina (Asie) 431

Il apparaît en 71° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Dôrothéos est le 62 à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est en
tout point conforme à la foi des saints Pères de Nicée *. A la fin de cette séance,
il souscrit en 68° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des
10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Dôrothéos figure de nouveau sur la
liste de présence en 71° position º, et il souscrit encore en 71° position à la décision
du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession
de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une
conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probable
ment avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires
du mandatum figure Dôrothéos en 65° position '. Un problème se pose avec la
mention dans les actes du même concile d'Eustathios qui est lui aussi évêque de
Myrina (—» Eustathios 6).

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 20] : ACO, I, 2, p. 29, l. 4 : ACO, I, 3, p. 54, [l. 17] : Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 : tr KRAATz, p. 63. —* ACO, I, l, 2, p. 22,
l. 6-9 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 118-119 ; tr KRAAIz,
p. 111. —*ACO, I, 1, 2, p. 58, [l. 6]. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 : ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12

234
DORYMÉNÈS

13. — * ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 29] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 45 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 18.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 32] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 3] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 25] ; ACO,
I. 5. p. 112, l. 18 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 26. —'ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 9 ; ACO, I, 5,
p.366, l. 2.

DOROTHÉOS 3, évêque de Cos (Îles) 518

Il apparaît en 16° position sur la liste des souscriptions qui accompagne la pétition
que le synode de Constantinople adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet 518
pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère d'Antioche ".

'ACO, III, p. 65, l. 29.

DOROTHÉOS 4, higoumène d'Antioche (Pisidie) VI° S.

Le musée de Yalvaç conserve les fragments d'un arc du ciborium d'une église,
provenant du village d'Elegi (autrefois Çiftlik), 9 km à l'ouest du site d'An
tioche de Pisidie. On lit : « vœu du domaine de Pidra. L'ouvrage a été élevé sous
Dôrothéos, higoumène, et Asklèpios (?) » (eûxù Xoopiou IIiôpov : éotntõ ëpyov
[è]rti Aoopo8éou nyouuévou koi 'AokÀmrtto[-)'. La fonction d'Asklèpios est in
certaine (—» Asklèpios l"). Le domaine de Pidra doit appartenir au territoire
d'Antioche. Ce toponyme est attesté au x° siècle *.

"V. RUGGIERI,JOB,56,2006, p. 270-271, n° 1a et p. 291, photo. —* F. HILD, ibid., p. 289


290.

DORYLÔTOS ?, prêtre de Barata (Lycaonie) VI°-VII° S.

Son inscription a été retrouvée dans une église de Degle, sur le Kara Dag, environ
4.5 km à l'ouest de Madensehir". Le nom Dorylôtos (peut-être pour Doryalôtos)
repose sur une restitution plausible, mais sans parallèle. On a daté cette inscription
entre 700 et 800 *, mais la forme des lettres indique une datation plus haute.
' W. M. RAMsAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p. 546, n° 44 et dessin
p.543 : G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 85, n°99.
— * W. M. RAMSAY et G. L. BELL, loc. cit.

DORYMÉNÈS, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Dométios, surnommé la Tour, est le « fils de Doryménès, prêtre, fils de Diomè


dès, fils d'Oneisos » (uiòç AopupIévou rtpeoß(utépou)Atouiîôou Ovetoou)'. La
pierre tombale a été découverte à Akörenkisla (aujourd'hui Oguzeli) identifié au
site d'Anzoulada. L'évêché le plus proche est Perta, 21 km au sud.

W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 51, n° 291 et pl. 12.

235
DOULOS

DOULOS, diacre d'Antioche (Pisidie) V°-VI° S.

Son inscription votive a été retrouvée à Körküler, environ 16 km au nord-ouest


de Yalvaç '. D'après l'éditrice, on lit : ûrtèp eùxñç Aoû)\ou ôuoxóvou IIABIOY, mais
la copie indique AOYAOY, un nom attesté entre la Pisidie et la Phrygie *. On peut
corriger AOYAOY en AOYAOY car cette inscription votive est aussi en faveur d'un
oncle nommé Doulos, mais une correction inverse du nom de l'oncle est possible.
IIABIOY ne peut pas désigner le nom du père qui est mentionné (—» Mennéas 10).

' B. LEvICK,AnatSt, 17, 1967, p. 120-121, n° 56. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen


namen, p. 154, $ 306-4.

DOUMÉTAOS, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Markos, le diacre Sisinnos et Alexandros ont dressé une stèle funéraire
pour ce personnage (-» Sisinnos 1)'. La pierre, découverte à Konya, semble
avoir disparu. Le nom est également attesté à Laodicée de Pisidie *.
' J. R. S. STERRETT,An EpigraphicalJourney in Asia Minor, p. 203, n° 215. —* L. ZGUSTA,
Kleinasiatische Personennamen, p. 155, $ 310.

DOXA 1, moniale de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Une stèle est érigée en sa mémoire par la moniale Mélanippè (—» Mélanippè).
Doxa est une « révérentissime sœur » (eù)\oßeotdtn dôe) qpñ) et une « vénérable
moniale » (oeuvñ dokntpin)'. Il doit s'agir d'une parenté spirituelle, mais il
n'est pas certain que Mélanippè et Doxa soient membres de la secte des encratites
(ou novatiens) d'après leur appartenance à « la sainte Église de Dieu » et l'usage
du célibat *, car cette formule et cette pratique se retrouvent parmi les orthodoxes.
La pierre vient de Halic1, le site de Laodicée.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 93, n° 174 et ill. —* W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et


W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 81, n° 5.

DOXA 2, économe d'Isauropolis ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Sa pierre tombale la désigne comme : « Doxa, économe, la vénérable » (Aó#o


oikovóuetooo m oeuvñ). On a proposé de dater cette inscription vers 360-400 en
estimant que Doxa est la femme d'un économe ou peut-être l'économe d'un
couvent féminin ". Le caractère chrétien de cette inscription est incertain. Selon
une étude iconographique, la pierre daterait du v° siècle *. Elle a été découverte à
dans la localité de Dorla, aujourd'hui Aydogmus. Une épitaphe de Pisidie men
tionne une autre femme économe (—» Eirènè).

' W. M. RAMsAY, Luke the Physician, p. 392-393, n° 22. — * A. M. RAMSAY, JHS, 24,
1904, p. 283, n° 24 et dessin.

236
EIRÈNAIOS

DRAKONTIOS 1, évêque de Pergame (Asie) 360

Un synode se réunit à Constantinople en 360 à la demande de Constance II pour


confirmer la profession de foi adoptée au concile de Rimini l'année précédente.
Ce synode, qui marque le triomphe du parti homéen, aboutit à la déposition d'une
série d'évêques homéousiens, parmi lesquels Drakontios à qui l'on reproche sa
translation d'un siège de Galatie non précisé à celui de Pergame ". Le canon 15
du concile de Nicée interdit en effet les translations épiscopales.

" SocRATE, HE, II, 42, 5, p. 179, l. 23 ; ibid., II, 43, 8, p. 180, l. 25 : SozoMÈNE, HE, IV, 24,
3. p. 179, l. 2 : ibid., IV, 24, 11, p. 180, l. 22-23 ; CAssIoDoRE, HE, V, 36, 3, p. 278, l. 18
19 : ibid., V. 39, 1, p. 282, l. 4-6 ; BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XI,
PO, XXIII, 2, p. 242 [66], l. 15 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, V, 20,
PG, 139, col. 1379 B ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 45, PG, 146, col. 412 A ; ibid., IX,
46. col. 416 B.

DRAKONTIOS 2, évêque d'Érythrées (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son suffragant,
l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom de Drakontios en
414° position à la définition de la foi ".

"ACO, II. 1, 2, p. 153 [349], l. 38 : ACO, II, 3,2, p. 173 [432], l. 24.

EIDOMÉNEUS, lecteur d'Antioche (Pisidie) ca 375/7-post 387

Deux mosaïques de la basilique Saint-Paul d'Antioche de Pisidie ont été dédiées


par le lecteur Eidoméneus et par le laïc Eutychianos sous l'épiscopat d'Optimos
mentionné au début de chaque inscription (—» Optimos)'.
' D. M. RoBINsoN, TAPA, 57, 1926, p. 234, n° 67-68 et pl. XXXIX ; M. TASLIALAN, in
Actes du I" Congrès international sur Antioche de Pisidie, p. 13-14 ; cf. E. KITZINGER, in
Mansel'e Armagan. Mélanges Mansel, t. I, p.393.

EIRENAIOS, évêque d'Harpasa (Carie) Ca 508/11-ante 519

Un florilège orthodoxe de la fin du vII° siècle cite un extrait d'un ouvrage perdu
que cet évêque, partisan de l'Hénotique de Zénon, écrivit contre le concile de
Chalcédoine et contre le pape Léon ". Cette information donnée par le florilège et
la similitude avec le début d'un passage d'un livre de Kyros de Tyane (Cappadoce
Seconde) contre Chalcédoine et le Tome de Léon *, ont laissé supposer qu'Eirè
naios avait composé son traité à la même époque que Kyros, lors de la politique
de l'empereur Anastase en faveur de l'Hénotique, entre 508 et 511 *. L'absence
d'Eirènaios de la liste des évêques monophysites déposés probablement en 519

237
EIRÈNÈ

par Justin I" laisse penser qu'il était mort avant.

" Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, 41, xxxIv, p. 312, l. 15-23 (CPG III, 71 13).
—* Ibid., 41, xxxv, p. 313, l.2-4. —* E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites,
p. 124-125.

EIRÈNÈ, économe de Néapolis ? (Pisidie) IV ° S.

Elle a érigé une pierre tombale pour son époux, Stachys (Xtoxut t© iôiqp dvôpi
oepivotdtqp). Elle est fille de Longillianos, peut-être surnommé Sévèros (Eipnvn
AovyuMMuœvoû koi Xeoumpou), et économe (oikovóutooo). Si l'inscription est
chrétienne, la fonction n'est pas incompatible avec le mariage car Eirènè a pu
entrer au monastère après la mort de son époux. La pierre provient de Çavundur,
à 8,5 km à l'est de Néapolis (aujourd'hui sans doute Sarki Karaagaç), l'évêché le
plus proche. Notons une épitaphe de femme économe en Lycaonie (-» Doxa 2).

'J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition to Asia Minor, p. 216, n° 345.

EISTRATÈGÈS, diaconesse de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Avec son fils Pankratios, elle a élevé une stèle en mémoire de son mari Ménnas,
de sa belle-sœur (dvôpoôéMpn)Alexandria et de son fils Domnos ". L'inscription
provient de Gözlü, 27 km au nord de Halici (Laodicée) et 28 km au sud-ouest de
Qesmelisebil (Gdanmaa).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 171, n° 324 et ph. b.

EKDIKIOS, évêque de Tènos (Îles) 553

Il occupe la 127° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 128° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 126° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
131° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 7, l. 11 ; ibid., p. 23, l. 28 ; ibid., p. 36, l. 4 ; ibid., p. 42, l. 2. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 38 ;
ibid., p. 229, l. 36.

ÉLAPHIA, diaconesse de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Une stèle de Nevenne (aujourd'hui Bahçesaray, 9 km au sud-est de Laodicée),


est divisée en deux panneaux. Sur celui de gauche, on lit les noms d'Aurèlios

238
ÉLEUSIOS

Antônios, fils de Meiros, de sa tante Élaphia et de Mennéas. D'après le panneau


droit, « Élaphia, diaconesse de la religion des encratites » ('EMœſpio ôuoxóvtooo
tñç 'Evxpotóov 6ptokiog), a érigé un tombeau pour le prêtre Pétros avec son
frère Polychronios (—» Pétros 1)'.

· W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 13, n° 69 a et b et pl. 5.

ÉLEUSIOS, évêque de Cyzique (Hellespont) post 351-383

I. Des origines à 358.


Nous ignorons le début de l'épiscopat d'Éleusios. Le trône de Cyzique est occupé
jusqu'en 351 par Germinios, ensuite transféré sur le siège de Sirmium (Panno
nie Seconde) où il se révèle un actif collaborateur d'une politique anti-nicéenne
(- Germinios). L'opposition doctrinale entre Germinios et Éleusios s'explique
peut-être par un revirement du clergé local ou par le jeu d'influences extérieures
contradictoires dans le choix de l'évêque de Cyzique. Cette seconde hypothèse
trouve sa confirmation dans le témoignage de Socrate et des sources dépendant
de lui. L'historien relate que Makédonios, évêque de Constantinople (341-360),
trouble l'ordre dans les provinces et les cités voisines de son siège en favorisant
ses partisans. Il ordonne Éleusios évêque de Cyzique et Marathônios évêque de
Nicomédie (Bithynie)'. L'élévation de Marathônios date de 342 environ *, mais
cette date ne s'accorde pas avec les fastes épiscopaux de Cyzique ni avec le
témoignage de Socrate qui place les deux ordinations à la même époque. Il est
plus simple de supposer que Socrate a réuni en une seule phrase deux événements
éloignés dans le temps. Sozomène suit Socrate en présentant Marathônios et
Éleusios comme deux créatures de Makédonios qui l'aident à semer le trouble
dans la capitale et les villes voisines. Le premier, diacre de l'Église de Constan
tinople et intendant d'hospices et de monastères masculins et féminins, est
ordonné évêque de Nicomédie comme l'affirmait Socrate. Quant à Éleusios,
placé à la tête de l'évêché de Cyzique, Sozomène précise qu'il a « accompli non
sans distinction un service au palais. On dit, ajoute-t-il, que l'un et l'autre étaient
honnêtes quant à leur vie, certes enclins à maltraiter ceux qui glorifient le Fils
comme consubstantiel au Père, mais pas aussi résolument que Makédonios »
( EX.Eûotov ôè KuÇikou, oûx doñuoç èv toîç BoouAeiouç otpotevooiuevov.
"Auqpoo ôé qpoouv dyo0öoyevéo0ou tòv Biov, ortouôoioo ôè Kokôooot toùç ôuooÛ
oiov tqo rto.tpl tòv uiòv ôočo Govt0ç, d)\À'oùx dirtMóç oûtoç (oç Mokeôóvtoç) *.
Nous en déduisons qu'Éleusios a d'abord fait une carrière civile au sein des
services palatins à Constantinople. En exerçant ces fonctions dans la capitale, il
dut entrer en relation avec Makédonios et devenir l'un de ses partisans. À
Cyzique. Éleusios reproduit les agissements de Makédonios dans la capitale en
ordonnant la démolition complète de l'église des novatiens ". Notons toutefois

' SocRATE, HE, II, 38, 3-4, p. 164, l. 2-7 ; CAssIoDoRE, HE, V, 31, 1, p. 260, l. 1-6 ;
NICEPHORE CALLISTE, HE, IX, 42, PG, 146, col. 389 B.
* M. SIMONETTI, in DECA, 2, p. 1531-1532, s. v. « Marathonius de Nicomédie ».
'SozowENE, HE, IV, 20, 1-2, p. 170, l. 1-9 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe,
V. 16. PG. 139, col. 1376A-B.
" SocRATE. HE, II, 38, 28, p. 167, l. 2-5 ; SozoMÈNE, HE, IV, 20, 2, p. 171, l. 9-10 ;

239
ÉLEUSIOS

qu'à la différence de Makédonios, la politique d'intolérance religieuse d'Éleusios


ne vise que les novatiens et non les partisans de la consubstantialité. Les « ortho
doxes » semblent avoir eu moins à pâtir d'Éleusios que de Makédonios. Cela
explique sans doute le jugement nuancé de Sozomène que nous venons de
mentionner.
II. Les synodes d'Ancyre et de Sirmium en 358.
Alors qu'il est en exil en Phrygie, Hilaire de Poitiers adresse à la fin de l'année
358 ou sans doute au début de l'année suivante son traité Des synodes aux
évêques des provinces de Germanie, de Gaule et de Bretagne. Il dénonce l'hété
rodoxie du parti arien et l'influence qu'il exerce en Orient. Il fournit en particulier
cette précision : « en effet, à l'exception de l'évêque Éleusios et de quelques
personnes avec lui, dans leur majorité, les dix provinces d'Asie parmi lesquelles
je réside, ne connaissent pas véritablement Dieu » (Nam absque episcopo Eleusio
et paucis cum eo, ex maiori parte Asianae decem provinciae, intra quas consisto,
vere Deum nesciunt). Il ajoute ensuite que ces mêmes évêques sont à la recherche
de l'unité de la foi depuis que l'hérésie a éclaté au synode de Sirmium à la suite
du revirement d'Ossius *. Hilaire fait allusion au synode de Sirmium, réuni en
357, durant lequel Ossius de Cordoue (Bétique), figure historique du concile de
Nicée, fut contraint de signer une profession de foi condamnant les termes
d'homoousios et d'homoiousios, et par conséquent favorable à la doctrine arienne.
En réaction à ce synode de 357 et au synode arien d'Antioche la même année, des
évêques se réunissent en synode à Ancyre sous la présidence de Basilios d'Ancyre
(Galatie I) et de Géôrgios de Laodicée (Syrie I), au printemps 358. Ils rédigent
une profession de foi et l'apportent la même année à Sirmium en vue de sa ratifi
cation. Ce nouveau synode de Sirmium se déroule en présence de Constance II et
aboutit à la promulgation d'une formule favorable à Basilios et à ses partisans.
Hilaire ajoute que Basilios, Eustathios (de Sébastée en Arménie I) et Éleusios,
par crainte de provoquer quelque scandale, ont préféré taire une partie du début
de la profession de foi d'Ancyre amenée à Sirmium. Hilaire condamne cette
attitude car il sait que les deux professions de foi sont dissemblables. Il appuie
ses dires non sur une simple rumeur mais sur les exemplaires qu'il a obtenus
d'évêques dont il ne mentionne pas l'identité ". Ces détails attestent la présence
d'Eleusios au synode d'Ancyre en 358 et au synode de Sirmium la même année.
Ce témoignage est corroboré par celui de Sozomène : Basilios, Eustathios, Éleu
sios et le prêtre Léontios, un ancien membre de la chambre impériale, ont en effet
constitué la délégation envoyée par le synode d'Ancyre auprès de l'empereur à
Sirmium. Ils y rencontrent le prêtre Asphalios, envoyé par l'évêque Eudoxios
d'Antioche et partisan de l'arianisme radical d'après Sozomène. Asphalios est
porteur d'une lettre de Constance II (à l'adresse d'Eudoxios). Sur l'intervention
des émissaires du synode d'Ancyre, l'empereur découvre l'hétérodoxie des
membres du synode d'Antioche et prend la décision de les condamner '. Au
même moment se place le rappel d'exil du pape Libère relégué à Béroè, en

NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 42, col. 392 B.


* HILAIRE DE PoITIERs, Des synodes, 63, PL, 10, col. 522 C-523 A.
" Ibid., 90, col. 542 A-543 A.
" SozoMÈNE, HE, IV, 13, 5-6, p. 156, l. 10-18 ; NICÉTAs CHONIATEs, Trésors de la foi
orthodoxe, VI, 18, PG, 140, col. 24 C-D ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 36, col. 368 D
369 A.

240
ÉLEUSIOS

Thrace. Constance II le convoque à Sirmium où se trouvent des émissaires des


évêques d'Orient : il s'agit des délégués du synode d'Ancyre. L'empereur force
le pape à confesser que le Fils n'est pas consubstantiel au Père. Basilios, Eusta
thios et Éleusios poussent le souverain à agir en ce sens (le synode d'Ancyre
ayant condamné l'homoousios). Ils réunissent en une seule formule les décisions
prises contre Paul de Samosate, Photin de Sirmium et l'exposé de la foi du synode
d'Antioche en 341 pour condamner une hérésie dissimulée sous la notion d'ho
moousios, peut-être le sabellianisme professé par le prédécesseur et adversaire de
Basilios, l'évêque Markellos. Basilios, Eustathios et Éleusios parviennent à obte
nir l'accord de Libère, de quatre évêques africains dont le siège n'est pas indiqué,
mais aussi d'Ursace de Singidunum (Mésie I), de Germinios de Sirmium (ancien
évêque de Cyzique) et de Valens de Mursa(Pannonie II), trois évêques d'Illyricum
partisans de l'arianisme. Basilios et ses compagnons obtiennent de Libère une
excommunication des adversaires de l'homoiousios visant expressément Eu
doxios d'Antioche et les disciples d'Aétios, favorables à l'arianisme radical *.
L'intérêt de Sozomène pour le synode de Sirmium en 358 et le rôle de premier
plan accordé à Basilios, Eustathios et Éleusios indiquent sans doute l'emploi par
Sozomène d'une source homéousienne, identifiée au Recueil (Xuvoyooym)
constitué vers 375 par l'évêque Sabinos d'Héraclée (Europe) d'après des docu
ments conciliaires et synodaux". Le soutien d'Éleusios à Basilios et aux formules
doctrinales d'Ancyre et de Sirmium de 358 révèle son adhésion à l'homoiousios :
Éleusios est l'undes principaux évêques homéousiens en Orient. Les homéousiens
sont parfois dits semi-ariens par leurs adversaires comme Épiphane de Salamine
(Chypre). Cette appellation est impropre et polémique car elle sous-entend une
fausse proximité théologique entre homéousiens et ariens. D'après la doctrine
des homéousiens, le Fils est semblable au Père selon l'essence (óuouoç kot'
oüoiœv), mais n'est pas consubstantiel (ôpiooûouoç) comme l'ont proclamé les
membres du concile de Nicée. Le témoignage de Philostorge, partisan de l'aria
nisme radical, doit aussi être écarté quand il affirme qu'Éleusios et ses comparses
professent la doctrine de la consubstantialité ". De même, faire d'Eusébios de
Nicomédie (Bithynie), d'Eleusios, d'Eusèbe de Césarée (Palestine I) et de Théo
gnis de Nicée (Bithynie) des partisans de l'arianisme " est un amalgame sans
valeur car seuls le premier et le dernier se rapprochent des thèses d'Arius.
III. Le concile de Séleucie en 359.
Désireux de rétablir la concorde au sein de son épiscopat, Constance II envisage
sous la pression des adversaires de Basilios la tenue d'un double concile, l'un à
Rimini pour la partie occidentale de l'Empire, l'autre à Nicomédie puis à Séleucie
d'Isaurie pour les évêques orientaux. À Sirmium, les ariens modérés ou homéens
organisent la résistance à Basilios et à ses partisans. Les homéens proposent une
doctrine intermédiaire entre nicéens et homéousiens d'une part, et anoméens ou
ariens radicaux d'autre part. L'évêque Markos d'Aréthuse (Syrie II) est chargé
de préparer le texte. La nouvelle profession de foi datée du 22 mai 359 est un
compromis entre la formule de 357 et celle de 358. Basilios est contraint d'y sou
scrire.Cette théologie de la voie moyenne reçoit le soutien décisif de l'empereur

" SozoMENE, HE, IV, 15, 1-3, p. 158, l. 1-19.


" W.-D. HAUsCHILD, VigChr, 24, 1970, p. 120.
* PHILosToRGE, HE, VIII, 17, p. 115, l. 15-22.
" GERMANos DE CONSTANTINOPLE, Sur les hérésies et les synodes, 13, PG, 98, col. 52 A.

241
ÉLEUSIOS

qui tente de faire triompher ce courant pourtant minoritaire. L'opposition entre


homéens et homéousiens se nourrit de divergences théologiques et non de simples
querelles de personne comme le soutient Épiphane de Salamine. Son témoignage
a toutefois l'intérêt d'indiquer les principaux représentants des deux courants.
Du côté homéen, on trouve Akakios de Césarée (Palestine I), Mélétios d'Antioche,
Ouranios de Tyr(Phénicie paralienne)et Eutychios d'Éleuthéropolis (Palestine I).
Du côté homéousien, outre Basilios, on compte Géôrgios de Laodicée, Silvanos
Éleusios, Makédonios de Constantinople, Eustathios de Sé
de Tarse (Cilicie I),
bastée et Anianos d'Antioche (le successeur et adversaire d'Eudoxios) *. Seule
une source nestorienne mentionne Diodôros de Tarse aux côtés de Silvanos,
Basilios et Éleusios dans leur combat contre l'arianisme radical ". Le rôle d'Éleu
sios dans ce groupe semble être devenu de plus en plus important, du moins aux
yeux de ses adversaires. A la même époque éclate une querelle entre le prêtre
Aérios du Pont, responsable de l'hospice de Sébastée, et son ancien ami, l'évêque
de cette cité Eustathios. Aérios professe qu'il n'y a aucune différence entre
évêque et prêtre. Malgré les pressions, il ne modifie pas ses positions et entre en
guerre ouverte avec son évêque. Épiphane écrit : « il fut en effet persécuté avec
les partisans de Basilios, d'Eleusios et d'autres » (èôu66x0n yàp uetô tôv tepi
Booi\etov koû 'EÀeûouov xoù Mourtoûç)". L'évêque de Cyzique est par consé
quent l'une des figures éminentes du courant homéousien, sans avoir toutefois
l'envergure de l'évêque d'Ancyre.
Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359
des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires, me
nés par Géôrgios de Laodicée, Sôphronios de Pompèioupolis (Paphlagonie) et
Éleusios", et homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée et Eu
doxios d'Antioche. Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien
radical ou anoméen. On trouve enfin quelques nicéens. La première séance, qui
se tient le 27 septembre, se solde par un échec et le départ temporaire des acaciens,
mécontents que Silvanos de Tarse, l'un des porte-parole homéousiens, défende
comme unique formule celle d'Antioche de 341 qui leur est défavorable. Restés
entre eux, les homéousiens lisent la profession de foi d'Antioche qu'ils approuvent
par vote durant la deuxième séance, le 28 septembre. Le lendemain 29 septembre,
alors que Makédonios de Constantinople et Basilios d'Ancyre sont arrivés à
Séleucie, les acaciens font leur retour. Ils protestent contre la présence de
Makédonios et de Basilios affirmant qu'ils ont déjà été déposés. Le comte
Léônas, représentant impérial ", lit un texte qu'Akakios lui a communiqué lors
de cette troisième séance. Plusieurs sources ont transmis ce document daté du
28 septembre ". Il raconte le déroulement de la première séance du concile en
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73,23,4-5, t. III. p. 296, l. 12-22.
* BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XVII, PO, XXIII, 2, p. 314 [138].
l. 8-10.
" ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 75, 2, 6, t. III, p.334, l. 13.
" SocRATE, HE, II, 39, 17, p. 170, l. 18 : SozoMÈNE, HE, IV. 22, 7, p. 173, l. 4.
" PLRE, I, p. 498-499, s. v. « Leonas ».
" ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 29, 3-9, p. 257, l. 35-p. 258, l. 20 : ÉPIPHANE DE
SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 : SoCRATE, HE, II, 40, 8
17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20 : SozoMÈNE, HE, IV, 22, 10-18, p. 173, l. 13-p. 174, l. 23.

242
ÉLEUSIOS

dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens rejettent le terme
de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Écritures, condamnent la
dissemblance (anomoios) du Fils avec le Père, et confessent en revanche leur
semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du deuxième synode de
Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Sôphronios de Pompèioupolis
critique ces changements dogmatiques quotidiens qui contredisent la vérité de la
foi ". Suivant la chronologie de Socrate, le lendemain soit le 30 septembre,
Akakios argumente contre les critiques adressées par Sôphronios. Il rappelle que
la foi de Nicée a été altérée à de nombreuses reprises et rien n'empêche qu'une
autre foi soit publiée. Akakios s'attire les foudres d'Éleusios qui souligne que
l'objet du synode n'est pas de connaître ni de recevoir une foi inconnue et rejetée,
celle élaborée entre Markos d'Aréthuse et Basilios. Il s'agit d'une critique de
Basilios, désapprouvé par les membres du parti homéousien pour avoir souscrit
à la formule de Sirmium de 359 ". La perte de prestige de Basilios semble avoir
profité à Éleusios qui joue dès lors un rôle de premierplan parmi les homéousiens.
D'après Éleusios, le but du concile est de confirmer la foi des Pères, c'est-à-dire
la formule d'Antioche de 341 comme le précise Socrate. Ce dernier reproche à
Éleusios d'oublier que les Pères de Nicée sont les prédécesseurs des Pères
d'Antioche qu'ils ont investis dans le sacerdoce. Suivre les Pères d'Antioche
équivaut pour Socrate à commettre inconsciemment un parricide en reniant les
Pères de Nicée. Les Pères d'Antioche ne sont pas légitimes dans la mesure où ils
ont condamné ceux qui les ont ordonnés. Socrate regrette qu'aucune de ces
objections n'ait été adressée à Éleusios. Le débat porte ensuite sur la profession
de foi d'Akakios. Ses partisans confessent que le Fils est semblable (homoios) au
Père selon la volonté mais non la nature *. Attaqué sur une ancienne lettre adres
sée à Makédonios dans laquelle il admettait l'homoiousios et même l'homoousios,
Akakios juge inutile d'entrer dans de telles arguties. Éleusios intervient pour
écarter ce sujet de la discussion et renouvelle son appel à suivre la formule
d'Antioche : toute personne introduisant une innovation dans cette formule serait
étrangère à la piété et à l'Église. Ces paroles valent à Éleusios les acclamations
de ses partisans. La séance est alors levée. Le lendemain, le 1" octobre, les aca
ciens refusent à nouveau de siéger*. Après les avoir convoqués à plusieurs
reprises, les homéousiens décident d'excommunier et de déposer leurs principaux
adversaires absents parmi lesquels Akakios bien sûr, mais aussi Ouranios de Tyr
et Eudoxios d'Antioche. Il est important de noter la place accordée au point de
vue homéousien et à la formule du synode d'Antioche tant chez Socrate que chez
Sozomène (avec un plus grand sens critique chez Socrate). Cette particularité
indique sans doute l'utilisation par ces deux historiens non pas des actes synodaux
originaux, mais du récit de Sabinos d'Héraclée favorable aux homéousiens *.

" SozoMENE, HE, IV, 22, 19, p. 174, l. 23-26.


" G. BARDY, in J.-R. PALANQUE, G. BARDY et P. DE LABRIOLLE, Histoire de l'Église, 3,
p. 166.
* SocRATE, HE, II, 40, 24-31, p. 174, l. 10-p. 175, l. 4 ; SozoMÈNE, HE, IV, 22, 20, p. 174,
L 26-p. 175, l. 4 : CAssIoDoRE, HE, V, 34, 26-30, p. 272, l. 142-p. 273, l. 171 ; NICÉPHORE
CALLIsTE, HE, IX, 43, col. 400 B-D.
* SozoMENE, HE, IV, 22, 22-23, p. 175, l. 9-18 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 43,
col. 400 D-401 A.
* W.-D. HAUsCHILD, VigChr, 24, 1970, p. 113-114.

243
ÉLEUSIOS

IV La déposition de 360 et ses conséquences immédiates.


Les victimes du concile de Séleucie prennent une revanche dès la fin de l'année
359 sur leurs adversaires homéousiens avec le soutien de l'empereur Théodoret
de Cyr (Euphratésie) fournit des détails intéressants sur les origines et le dérou
lement du synode de Constantinople. De retour d'Occident, Constance II est
approché par Akakios qui porte des accusations contre des évêques présents à la
cour, en particulier Kyrillos de Jérusalem (qui a rejoint les rangs homéousiens au
concile de Séleucie). Un groupe de personnes influentes profite de l'occasion
pour convaincre l'empereur de rassembler non pas tout un synode, mais seulement
dix dirigeants, parmi lesquels Eustathios, Basilios, Silvanos et Éleusios.Arrivés
en octobre 359 dans la capitale pour présenter au souverain les procès-verbaux
du concile de Séleucie et tenter de gagner sa faveur, les délégués homéousiens
demandent à Constance II qu'Akakios soit convaincu de blasphème et d'illégalité.
L'empereur, suivant les instructions du parti acacien, remet à plus tard cette
affaire et aborde la question de la foi. Enhardi par leur ancienne intimité, Basilios
ose déclarer que Constance II complote contre les dogmes apostoliques. L'em
pereur lui demande de tenir sa langue et le juge responsable du trouble qui agite
les Églises. Eustathios tente une manœuvre de diversion en faisant mention des
blasphèmes d'Eudoxios d'Antioche. Il produit l'exposé de la foi d'Eudoxios
(adopté au synode d'Antioche en 357) qui déclare que le Fils est dissemblable
(anomoios) du Père. Interrogé par Constance II sur ce texte qu'on vient de lire,
Eudoxios en attribue la paternité à Aétios *. Sommé de s'expliquer devant l'em
pereur, Aétios, qui s'attend à être loué pour ce texte, reconnaît qu'il en est l'auteur.
Considérant qu'il s'agit d'une extrême impiété, Constance II ordonne qu'il soit
exilé dans quelque village de Phrygie. Profitant de la situation, Eustathios accuse
de nouveau Eudoxios d'embrasser l'opinion d'Aétios avec qui il a partagé le toit
et le couvert. Pour preuve de son innocence, Eudoxios est amené sur ordre de
l'empereur à anathématiser la profession de foi d'Aétios. Menacé d'être exilé à
son tour, Eudoxios rejette la doctrine qu'il avait jusque-là défendue, mais retourne
la situation en réclamant la condamnation de l'homoousios par Eustathios et ses
compagnons (dont Éleusios bien entendu). D'après les récits de Sozomène et de
Philostorge, au terme de discussions et de pressions, l'empereur contraint les
délégués homéousiens à souscrire le 31 décembre 359 à la profession de foi
homéenne du concile de Rimini ". Théodoret de Cyr offre une autre version,
certes plus favorable aux émissaires orientaux mais incohérente : Silvanos aurait
tenté de défendre la notion d'homoousios *. Ce détail semble peu crédible dans
la mesure où Eustathios, homéousien, est un partisan de la similitude mais non
de la consubstantialité du Fils avec le Père. Théodoret de Cyr semble réinterpréter
les débats du synode dans un sens homoousien sans voir de contradiction à placer
cette apologie dans la bouche d'un opposant de l'homoousios. L'intervention de
Silvanos ne convainc d'ailleurs aucune des personnes présentes, tandis que les
partisans d'Eudoxios et d'Akakios produisent un grand brouhaha. Irrité (par les
propos de Silvanos), Constance II menace d'exil les homéousiens. Ils lui répon
dent par une formule qui est sans doute de Théodoret : « Éleusios, Silvanos avec
les autres dirent que lui possédait le pouvoir de punir, et eux (celui de décider) de

*THÉoDoRET DE CYR, HE, II, 27, 1-7, p. 158, l. 19-p. 160, l. 7.


*" SozoMÈNE, HE, IV. 23, 8, p. 178, l. 2-8 : PHILosToRGE, HE, IV, 12, p. 65, l. 22-28
* THÉoDoRET DE CYR, HE, II, 27, 10-19, p. 160, l. 19-p. 162, l. 6.

244
ÉLEUSIOS

la piété et de l'impiété, mais qu'ils n'abandonneraient pas l'enseignement des


Pères » ('EÀ eûotoç ôè koi XuMBovòç oùv toîç ö0\Mouç koù oûtòv éqpooov èčou
oiœv ëxeuv tñç tuuopioç koù oqp6ç oùtoùç tñç eûoeBeioç ñ ôuooepeioç où
unv rtpomoeo0ol tnv Itotpqºov ôuôooko Àiov). Théodoret prétend que Con
stance II admire la sagesse et le courage de leur franchise, mais n'en décrète pas
moins l'exil des évêques homéousiens et donne ordres pour qu'ils soient rempla
cés. Eudoxios s'empare du siège de la capitale tandis qu'à Cyzique Eunomios
(-» Eunomios 1) succède à Éleusios qui est expulsé. Les évêchés détenus par les
partisans de Basilios et d'Éleusios sont redistribués aux partisans d'Eudoxios*.
La sentence de déposition est souscrite le 27 janvier 360 par au moins 53 des 72
évêques présents au synode *. Elle décapite toute la direction du parti homéousien,
soit une quinzaine de prélats, dont Makédonios de Constantinople, Hypatianos
d'Héraclée (Europe), Basilios d'Ancyre et Éleusios º, condamnés non pour des
raisons dogmatiques mais sur de simples prétextes de discipline ecclésiastique *.
Éleusios est déposé pour avoir baptisé et ordonné diacre un ancien prêtre du culte
d'Hèraklès à Tyr, accusé de se livrer à la magie, et réfugié à Cyzique où il avait
reçu le diaconat en feignant d'être chrétien. Même lorsque Éleusios avait appris
cela, il ne l'avait pas exclu de l'Église (-» Hèraklios 2). Il a également ordonné
clerc sans examen des individus condamnés auparavant par Maris de Chalcédoine
(Bithynie), un arien modéré *. Les évêques déposés sont chassés de la capitale
par les acaciens ". Après la destitution d'Éleusios, Maris et Eudoxios, avec l'ac
cord de Constance II, consacrent évêque de Cyzique Eunomios, qui accepte à
condition que son maître Aétios soit libéré de la sentence d'exil prononcée contre
lui lors du synode de Constantinople. Une période de trois mois est alors prévue
(pour revenir sur cette sanction) ". Cette demande pose un problème à Eudoxios,
récompensé du siège de Constantinople pour avoir abandonné l'arianisme radical
et condamné la profession de foi de son ancien coreligionnaire Aétios.
Selon le témoignage de Socrate, Makédonios, ne supportant pas sa déposition,
cherche à se rapprocher du groupe qui avait obtenu la déposition d'Akakios de
Césarée au concile de Séleucie. Pour cela, il envoie des émissaires auprès de Sô
phronios de Pompèioupolis et d'Éleusios. Il les incite à adhérer au dogme défini
* THÉoDoRET DE CYR, HE, II, 27, 20-21, p. 162, l. 6-18 : ibid., II, 29, 1, p. 165, l. 12-15 ;
CAssIoDoRE, HE, V. 42, 12-13, p. 288, l. 42-48 ; ibid., V, 43, 1, p. 290, l. 4-7.
* Chronique pascale, a. 360, p. 543, l. 18-21.
* Histoire acéphale, IV, 5, p. 154, l. 31 ; SozoMÈNE, HE, IV, 24, 3, p. 179, l. 1 ;THÉODORET
DE CYR. Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83, col. 417 A ; THÉODORE LE LECTEUR,
HT. II. épitomé, 107, p. 52, l. 23 ;CAssIoDoRE, HE, V, 36, 3, p. 278, l. 17 ; BARHADBESABBA
'ARBAIA. Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 280 [104], l. 12-14 ; Chronique
maronite, p. 52, l. 30-31 ;THÉODORE BAR KONI, Livre des scholies, XI, 64, p. 240 ; AGAPIos,
Histoire universelle, PO, VII, 4, p. 573.
* SozoMENE, HE, IV, 24, 4, p. 179, l. 2-5 ; CAssIoDoRE, HE, V, 36, 4, p. 278, l. 29-33.
* SocRATE, HE, II, 42, 4, p. 179, l. 17-18 ; SozoMÈNE, HE, IV, 24, 10, p. 180, l. 14-20 ;
NICETAs CHoNIATEs, Trésors de la foi orthodoxe, V, 20, PG, 139, col. 1379 A ; NICÉPHORE
CALLISTE, HE, IX, 45, col. 409 A.
" SozoMÈNE. HE, IV. 25, 4, p. 182, l. 9-10 : CAssIoDoRE, HE, V, 37, 5, p. 280, l. 34-35.
" PHILosToRGE, HE, V, 3, p. 68, l. 6-p. 69, l. 4 ; SoCRATE, HE, IV, 7, 1, p. 233, l. 19-21 ;
SozoMENE, HE, IV, 25, 6, p. 182, l. 20-21 ; CAssIoDoRE, HE, V, 37, 7, p. 280, l. 47 ; ibid.,
VII. 18.5.p. 415, l. 20-23 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, IX, 46, col. 416 B.

245
ÉLEUSIOS

pour la première fois au synode d'Antioche (en 341) et confirmé au synode de


Séleucie. Il propose de qualifier cette doctrine d'homoiousios. Cette démarche
aboutit au rassemblement de nombreux adhérents autour de Makédonios, ce qui
leur vaut le nom de macédoniens *. Socrate ajoute : « et tous ceux qui, au synode
de Séleucie, s'opposèrent aux partisans d'Akakios, professèrent ouvertement
l'homoiousios qu'ils n'avaient pas clairement articulé jusque-là » (óoou te èv tû
Kotô XeMeóxeuov ouvóôq) toîç tepi 'Akdiktov ôuekpi0noov, qpovepôç tô ôuo
toûotov èôoyuotuoov, tò tpótepov oùx èktpovoûvteç oûtó) *. L'assertion est
erronée car le terme d'homoiousios est déjà attesté au synode de Sirmium en 357
qui en interdit l'emploi, et au synode d'Ancyre en 358 qui le défend ". On peut,
à la rigueur, estimer que le ralliement des adversaires d'Akakios autour de la
personne de Makédonios a peut-être permis de renforcer la place de l'homoiou
sios au cœur de leur doctrine. Suivant le récit de Sozomène, Makédonios tend à
s'écarter des opinions d'Akakios et d'Eudoxios après sa déposition, ce qui est
faux puisqu'il leur était déjà opposé. Toujours selon la même source, c'est après
sa condamnation qu'il commence à affirmer que l'Esprit saint n'est qu'un
serviteur dépourvu des propriétés du Père et du Fils. C'est pour cette raison que
les homéousiens réunis autour de Makédonios sont appelés macédoniens mais
aussi, de manière polémique, pneumatomaques. Sozomène cite Éleusios et Eu
stathios comme des représentants de ce courant. Il permet en plus de dresser une
carte de son extension géographique limitée : Constantinople, laThrace, la Bithy
nie, l'Hellespont et « les provinces périphériques », un terme vague révélant une
perte d'influence de ce courant à mesure qu'on s'éloigne de la capitale et des
régions limitrophes. La foule se montre séduite par le mode de vie, le langage et
le caractère de ces hommes *. Ces qualités sont présentées sous un jour mitigé
par la Souda. La notice biographique consacrée à Eleusios et Marathônios indique
que l'un est de Cyzique et l'autre de Constantinople. Incapables d'atteindre un
niveau de maîtrise suffisamment élevé dans le discours pour mener les foules, ils
pratiquent une vie faite d'austérité et de modération. Ils fondent des monastères
masculins et féminins et s'attachent une foule nombreuse qui voit dans leur
ascèse une preuve de piété ". Ces informations confirment celles fournies par
Socrate et Sozomène. Eleusios et Marathônios ont fondé plusieurs couvents, l'un
à Cyzique dont il est originaire, l'autre dans la capitale, ce qui leur vaut une
grande popularité.
V Eunomios à Cyzique.
A l'arrivée d'Eunomios à Cyzique, un ordre impérial (tpóotoyuo toû Boou) éoog)
est publié décrétant l'expulsion d'Éleusios, sans doute parce qu'Éleusios a rejoint
son siège après le concile de Constantinople. L'ordre de Constance II est appliqué,
mais les partisans d'Éleusios construisent un oratoire à l'extérieur de la cité pour
se réunir ". Il est possible qu'Éleusios ait continué d'exercer son ministère auprès
* SoCRATE, HE, II, 45, 1-2, p. 182, l. 21-27 : CAssIoDoRE, HE, V, 41, 1-2, p. 285, l. 1-11.
* SoCRATE, HE, II, 45, 3, p. 182, l. 27-p. 183, l. 3.
* M. SIMONETTI, in DECA, 1, p. 1186-1 187, s. v. « homéousiens ».
* SozoMÈNE, HE, IV, 27, 1-3, p. 183, l. 23-p. 184, l. 7 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, IX. 47,
col. 417 D-420 A.
* Souda, E 813, t. II, p. 245, l.2-10.
" SoCRATE, HE, IV, 7, 2-4, p. 233, l. 21-27 : CAssIoDoRE, HE, VII, 18, 6-7, p. 415, l. 23
27 , BARHADBESABBA 'ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 280 [104],

246
ÉLEUSIOS

de ses fidèles, devenant en quelque sorte un évêque de Cyzique hors les murs
tandis que la cité est aux mains de son rival, Eunomios. Cette hypothèse est con
tredite par Philostorge dont le récit est très favorable à Eunomios. Il écrit que les
évêques déposés en 360 sont envoyés en exil, cite le cas de Basilios d'Ancyre
expédié en Illyricum et indique que les autres évêques sont envoyés dans divers
lieux sans plus de précision *. Tous ces témoignages ne sont pas inconciliables :
des partisans de l'homoiousios ont continué à célébrer le culte dans les faubourgs
de Cyzique (peut-être àArtakè ?)sous la direction de clercs ordonnés par Éleusios
en l'absence de ce dernier. En effet, seul l'évêque a été visé par les mesures de
déposition et d'exil. Selon Socrate, Eunomios, établi par Eudoxios à la place
d'Éleusios, stupéfie l'auditoire par son usage de la dialectique. Ne supportant pas
« la vanité de son langage » (oûtoû tòv Mečucòv tûqpov), les Cyzicéniens expul
sent Eunomios de leur cité. Ce dernier se rend à Constantinople, rejoint Eudoxios
et devient un évêque sans siège (oxoMoîoç ôè èrtioxoroç ñv)*. De manière
étrange et fautive, Sozomène reprend ces différents événements mais, comme
Socrate, les place sous le règne de Valens " pour une raison que nous ignorons.
Il explique la cause de l'hostilité des Cyzicéniens à l'encontre d'Eunomios : il
n'a pu s'empêcher d'amener au milieu du débat la doctrine de son maître Aétios ".
Or l'anoméisme constitue une doctrine radicalement opposée à l'homéousisme
professé par Éleusios et défendu, sinon par l'ensemble, du moins par une partie
agissante de la communauté chrétienne de Cyzique. La version de Théodoret de
Cyr offre davantage de péripéties. Lorsque Eunomios s'empare du trône de
Cyzique, Eudoxios lui conseille de dissimuler son opinion pour n'offrir aucun
prétexte d'accusation. Il suit ses conseils, mais des habitants lui tendent un piège
en l'incitant à s'adresser aux assemblées de l'église. Eunomios dévoile alors
publiquement le fond de sa pensée. Ses adversaires se précipitent aussitôt à Con
stantinople pour le dénoncer. Eudoxios tente d'éluder la question, mais après des
atermoiements, menacé d'exil par l'empereur, il conseille à Eunomios de fuir
Cyzique. Celui-ci s'exécute mais en garde rancune à Eudoxios qu'il accuse de
l'avoir trahi ainsi que son maître Aétios *. Philostorge affirme qu'après le départ
d'Eunomios, aucun évêque n'est établi à sa place ". La partialité de cette source
envers l'anoméisme la rend suspecte. Même s'il est certain qu'Éleusios a récupéré
son trône épiscopal après la fuite d'Eunomios, aux yeux de Philostorge, la cité est
restée privée d'évêque légitime puisque Éleusios a été condamné et déposé en
360 et qu'Eunomios a abandonné ses fonctions sans être destitué.
VI. Les années 361-381.
Très vague, Socrate place la tenue de plusieurs synodes rassemblant Makédonios

L 14-p. 281 [105], L 2.


" PHILosToRGE, HE, V, 1, p. 66, l. 7-8.
" SocRATE, HE, IV. 7, 10-11, p. 234, l. 11-16 ;CAssIoDoRE, HE, VII, 19,3-4, p.416, l. 15-21.
* SozoMENE, HE, VI, 8, 7-8, p. 248, l. 4-11 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi
orthodoxe, VI, 22, col. 28 C ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XI, 5, col. 597 C ; cf. H. C. BREN
NECxE. Studien zur Geschichte der Homöer, p. 63, n. 31 ; ibid., p. 217, n. 246.
" SozoMENE, HE, VI, 26, 1, p. 272, l. 18-21 ; ibid., VI, 26, 14, p. 274, l. 20-26 ;THÉODORE
BAR KoNI, Livre des scholies, XI, 64, p. 240.
* THÉoDoRET DE CYR, HE, II, 29, 2-10, p. 165, l. 15-p. 167, l. 6 ; CAssIoDoRE, HE, V, 43,
1-10, p.290, l. 7-p. 292, l. 47 ;THÉoDoRE BAR KONI, loc. cit.
º PHILosToRGE, HE, IX, 13, p. 120, l. 11-12.

247
ÉLEUSIOS

deConstantinople,Éleusios,EustathiosdeSébastée,SôphroniosdePompèioupolis
et leurs partisans durant l'exil d'Hilaire de Poitiers. Ils convoquent les évêques
qui ont partagé leur point de vue au synode de Séleucie, anathématisent les
évêques du parti acacien, rejettent la profession de foi de Rimini et confirment
celle lue à Séleucie, c'est-à-dire celle d'Antioche de 341 *. Heureusement, la
chronologie est précisée par Sozomène qui place ces synodes juste après la mort
de Constance II (le 3 novembre 361). Éleusios a dû profiter de la disparition du
souverain pour revenir à Cyzique. L'historien précise que l'emploi du terme de
macédonien pour désigner ces individus naît à cette époque. Interrogés, on ne
sait par qui, sur leurs différences avec les acaciens, les macédoniens répondent
par l'intermédiaire de Sôphronios. Ils repoussent à la fois l'homoousios qui tend
à fondre en une unité les personnes distinctes du Père et du Fils, et l'anomoios
qui implique une trop grande distance dans la relation entre le Père et le Fils.
Désireux d'éviter ce qu'ils jugent être deux erreurs, ils défendent une position
intermédiaire où « le Fils est semblable au Père selon l'hypostase » (óuouov ei
vou t© Itotpi tòv uiòv ko0'0ntóotoouv)*. -

L'avènement de Julien marque le début d'une période difficile pour Eleusios. Il


a dû toutefois profiter du décret d'amnistie pour récupérer son siège épiscopal ".
D'abord prudent et tolérant, le nouveau souverain agit de plus en plus ouvertement
contre les chrétiens dont il attise les dissensions et en faveur du paganisme qu'il
tente de rétablir. Il ordonne que soit reconstruite l'église des novatiens à Cyzique
détruite par Éleusios sous le règne de Constance II. Il prévoit une lourde amende
pour Éleusios s'il n'achève pas les travaux sur ses propres deniers en l'espace de
deux mois ". Cet épisode doit se placer à la fin de 361 ou plutôt en 362. En effet,
la politique anti-chrétienne de Julien débute par la loi du 17 juin 362 qui expulse
les chrétiens de l'enseignement. L'ordre de reconstruction atteste la présence
d'Éleusios sur le trône de Cyzique à cette époque. Sozomène mentionne ensuite
un événement qui concerne Cyzique et son évêque, mais sa chronologie est
flottante. Le récit se situe entre la lettre de Julien aux habitants de Bostra (Arabie)
pour leur enjoindre d'expulser leur évêque Titos, soit le 1" juillet 362, et l'expul
sion d'Athanase d'Alexandrie, soit le 24 octobre 362. C'est entre ces dates que
des habitants de Cyzique envoient une ambassade à l'empereur concernant leurs
affaires mais aussi la restauration des temples païens. Julien loue leur soin pour
la religion et promet son soutien. Le passage suivant est très précieux pour
connaître la politique d'évangélisation forcée conduite par Éleusios dans sa cité.
Sozomène écrit : « aussi [Julien] expulsa-t-il Éleusios, l'évêque de leur cité, pour
avoir semé la ruine dans les temples, outragé les espaces sacrés, édifié des
hospices pour les veuves, établi des couvents pour les vierges consacrées et
persuadé les païens de délaisser les cultes ancestraux » (xoù Ekeûoiov ôè tòv
top' oùtoîç èrtiokortov tñç Itó) eoç eip#ev, dog Muunvciuevov toîç vooïg Koï
toîç teuéveouv èvuppioovto koi Xnpotpoqpeîo kotookeudoovto koi top8e

* SocRATE, HE, III, 10, 3-5, p.205, l. 4-12 ; CAssIoDoRE, HE, VI, 25, 1-2, p. 341, l. 1-8 ;
NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, VI, 20, col. 25 C-D : NICÉPHORE CALLIsTE,
HE, X, 18, col. 489 D-492 A.
* SozoMÈNE, HE, V. 14, 1-3, p. 213, l. 1-17.
" H. C. BRENNECKE, Studien zur Geschichte der Homöer, p. 100, n. 21.
* SoCRATE, HE, III, 11, 3, p. 206, l. 7-11 : SozoMÈNE, HE, V, 5, 10, p. 200, l. 14-16 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, X, 5, col. 452 C ; ibid., X, 20, col. 496 A.

248
ÉLEUSIOS

v(ovoç iepóov Itop0évov ouotnooiuevov koû toùç 'EMAnvtotàç Itei0ovto tôv


ratpiov duekeîv). Nous comprenons qu'Éleusios a accaparé des propriétés des
temples pour y établir des établissements charitables et religieux. La destruction
de sanctuaires païens est une opération menée à l'initiative d'Éleusios. Elle est en
contradiction avec la législation impériale : depuis Constantin, les temples sont
souvent fermés, leurs terres confisquées, mais aucune démolition n'est décrétée,
du moins officiellement. De telles mesures sont prises seulement au siècle
suivant. Julien interdit l'entrée de la cité à des étrangers chrétiens, partisans
d'Eleusios, de peur qu'ils ne fomentent une sédition avec leurs coreligionnaires
de la cité et des ouvriers des manufactures publiques de tissus de laine et des ate
liers monétaires (tóv drtòtñç rtóÄeoç Xptotuovôv koi tôv ônuooiov èpuoupyóov
Kai tóov texvutôv toû vouiouotoç), installés à Cyzique par les précédents empe
reurs. Conscient de l'importance numérique des chrétiens, Julien leur permet en
apparence de continuer à se rassembler pour célébrer le culte. Son action vise à
désarticuler l'Eglise en s'attaquant non pas aux simples croyants mais à leur
encadrement pastoral. Il expulse les clercs et les évêques de chaque cité pour
empêcher les assemblées de chrétiens puisque nul ne pourra plus enseigner la
religion et célébrer le culte. Julien estime que les clercs incitent les foules à la
discorde. C'est sous ce prétexte qu'il ordonne l'expulsion de Cyzique d'Éleusios
et de ses partisans alors que, de l'avis de Sozomène, il n'y a ni dissension ni pré
mice de dissension (oûte otooeooçyevouévnç oûte yiveo0ou Itpooôokouévnç) ".
Nous ignorons la date du retour d'Éleusios à Cyzique qui doit se placer après la
mort de Julien et l'avènement de Jovien, le 27 juin 363.
La cité de Lampsaque, dans la province d'Hellespont, accueille en 364 un synode
des évêques homéousiens. Il est probable, bien qu'il ne soit mentionné à aucun
moment, qu'Éleusios a participé à ce synode réunissant des partisans de l'homoi
ousios. Selon Socrate, alors que Valentinien I" est parti en Occident, Valens est
sollicité dans la capitale par la plupart des prélats partisans de Makédonios.
L'empereur croit, par erreur, que ces évêques sont en accord avec Eudoxios et
Akakios de Césarée. La réunion se tient sans l'empereur, parti à Antioche sur
veiller la frontière. En l'absence de toute activité militaire des Perses, Valens
persécute la communauté homéousienne d'Antioche ". A Lampsaque, les évê
ques homéousiens confirment la foi d'Antioche définie en 341, anathématisent
celle de Rimini de 359, condamnent les partisans d'Akakios et d'Eudoxios et
déposent ces deux chefs du parti homéen. D'après Socrate, durant une brève
période. Éleusios et ses partisans tirent profit de l'impuissance d'Eudoxios, du
fait de la révolte de Prokopios (septembre 365-mai 366), pour former le parti le
plus puissant ". Une fois la révolte écrasée, Valens tente d'imposer l'arianisme
modéré et manifeste sa colère contre le synode de Lampsaque qui a déposé des
évêques homéens et anathématisé la profession de foi de Rimini. Parvenu à
Nicomédie, l'empereur y convoque Éleusios, rassemble un conseil (ouvéôpuov)
d'évêques homéens et le contraint à accepter leur profession de foi. D'emblée il
refuse, mais menacé d'exil et de confiscation de ses biens, il donne finalement
son accord à la foi arienne. Revenu dans sa cité, Éleusios se plaint que cet accord
" SozoMENE. HE. V. 15,4-10, p. 214, l. 6-p. 215, l. 6 ; CAssIoDoRE, HE, VI, 27, 1-5, p. 342,
l. 1-p. 343, l. 28 : NICÉPHORE CALLISTE, HE, X, 20, col. 493 B-496 A.
" SocRATE. HE. IV. 2,2-7, p. 230, l. 25-p. 231, l. 13.
" ID. HE. IV. 4, 2-6, p. 232, l. 2-16 ; cf. PLRE, I, p. 742-743, s. v. « Procopius 4 ».

249
ÉLEUSIOS

lui a été extorqué et demande à ses fidèles de trouver un autre évêque car il a failli
à sa foi. Mais les habitants de Cyzique ne veulent pas d'un autre évêque et
refusent qu'il quitte son Église. Celui-ci continue par conséquent de la diriger*.
Ce n'est pas à cette époque qu'Eunomios est établi à sa place par Eudoxios
comme l'écrit Théodore le Lecteur º". Ce dernier ramasse en une même phrase la
confession extorquée par Valens, le retour honteux d'Eleusios à Cyzique récla
mant son remplacement et l'élévation d'Eunomios. Cette erreur est répétée par
Théophane *. Sozomène offre un récit très proche de celui de Socrate, mais le
lieu de convocation d'Éleusios est placé à Nicée et non à Nicomédie º. Ces
événements doivent se dérouler après la mort de Prokopios, trahi et assassiné par
ses propres troupes le 27 mai 366.
Valentinien et Valens ont pris un décret, connu à Alexandrie le 5 mai 365, ordon
nant que les évêques déposés et expulsés sous Constance II, revenus sur leurs
sièges sous Julien, soient de nouveau expulsés. Les curies des cités n'expulsant
pas leur évêque sont menacées d'une lourde amende de trois cents livres d'or ".
Cet édit semble avoir épargné Éleusios. Lors de son séjour en Bithynie après la
fin de la révolte de Prokopios, Valens convoque Éleusios pour le contraindre
d'adhérer à sa foi. Il n'est nulle part fait mention d'un rappel d'exil. Bien au
contraire, les récits de Socrate et de Sozomène laissent penser qu'Éleusios a fait
un aller-retour entre sa cité et la résidence impériale. Cela suppose qu'il est
toujours l'évêque titulaire de Cyzique à cette date. S'il était resté ou revenu dans
sa cité, il aurait outrepassé l'édit d'expulsion de Valens, et ce dernier n'aurait
sans doute pas manqué de lui en faire grief lors de sa comparution. Or, dans son
entrevue de 366, Valens cherche à le gagner à l'arianisme modéré et non à le
châtier pour avoir ignoré un édit. De plus, Eleusios se résout à accepter la
profession de foi de Rimini sous peine d'exil et de confiscation des biens. Ces
deux menaces auraient été dénuées de sens si Éleusios était toujours sous le coup
de l'édit d'expulsion. Notons toutefois qu'il est possible de concilier une dépo
sition d'Éleusios en 365 (et un très hypothétique rétablissement d'Eunomios)
avec les détails de l'entrevue de 366. L'édit de Valens est antérieur à la tentative
d'usurpation de Prokopios qui correspond, selon Socrate, à la période où les
homéousiens forment le parti ecclésiastique le plus puissant. Profitant des
troubles et de la paralysie au sommet de l'empire, Éleusios a pu regagner son
siège. Une fois son pouvoir rétabli, et suivant une politique d'union confession
nelle, Valens a probablement préféré laisser Éleusios en place en échange de son
adhésion forcée à l'arianisme modéré plutôt que l'exiler. L'expulser de nouveau
aurait ravivé les tensions à Cyzique alors que la cité était restée fidèle à Valens et
avait été assiégée par Prokopios. Une reconstitution voisine a été proposée *.
L'hypothèse d'une déposition d'Éleusios en 365 est renforcée par la réaction des
prélats homéousiens. Privés de leurs principaux représentants et confrontés à

* SoCRATE, HE, IV, 6, 1-8, p. 233, l. 1-18 : CAssIoDoRE, HE, VII, 18, 1-4, p.414, l. 1
p. 415, l. 20 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, VI, 22, col. 28 B-C.
* THÉODORE LE LECTEUR, HT, III, épitomé, 164, p. 64, l. 11-15.
* THÉOPHANE, A. M. 5859, p. 56, l. 3-8.
* SozoMÈNE, HE, VI, 8, 4-6, p. 247, l. 15-p. 248, l. 4; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XI, 5,
col. 597 A-C.
* Histoire acéphale, V, 1, p. 158, l. 1-p. 160, l. 10.
* R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 293-294.

250
ÉLEUSIOS

l'hostilité de l'empereur, ils se tournent en dernier recours vers l'Occident. Ils


envoient une ambassade formée des évêques Eustathios de Sébastée, Silvanos de
Tarse et Théophilos de Kastabala (Cilicie II) au pape Libère. Dans leur lettre, les
délégués soulignent qu'ils « reconnaiss[ent] le synode qui a eu lieu à Lampsaque,
à Smyrne et dans diverses autres localités des évêques orthodoxes » (ôuoMoyoÛ
uEv tnv oûvoôov thv yevouévnv èv Aouwoikqp koû èv Xuópvn koû èv étépouç
ôtaqbópouç tórtouç tôv ôp0oôóčov èrtuokóntov)*. Ils ajoutent à la fin de leur
message qu'ils sont « les délégués des synodes de Lampsaque, de Smyrne et des
autres (localités) » (ntpéoßetç ouvóôoov Aouwoikou, Xuûpvnç xoù tôv Mourtôv) ".
Socrate se trompe en affirmant que le synode de Lampsaque (364) se réunit sept
ans après le concile de Séleucie d'Isaurie (359)*. La réponse de Libère aux
évêques homéousiens d'Orient doit dater de 366. Elle ne mentionne aucun Éleu
sios *. Comment faut-il interpréter cette omission ? La lettre de Libère donne la
liste des évêques qui, par leur participation aux différents synodes, prouvent
qu'ils bénéficient d'une liberté de mouvement. En revanche, l'absence des
grandes figures homéousiennes comme Éleusios s'explique fort bien s'ils sont
sous le coup de l'édit d'expulsion de 365. Il est possible d'envisager une appli
cation sélective par Valens des sanctions disciplinaires de 360, ne visant que les
dirigeants de premier plan du parti homéousien (ou macédonien). C'est ainsi que
l'évêque Héortasios de Sardes, déposé en 360, est sans doute mentionné dans la
lettre de Libère, ce qui en fait un membre de l'un des synodes et donc un prélat
homéousien épargné par l'édit de 365 (—» Héortasios 1).
À la suite du synode de Lampsaque, un autre se déroule à Cyzique. On tient cette
information de Basile de Césarée dans une lettre qu'il adresse à la fin de l'année
376 à l'évêque Patrophilos d'Aigaiai (Cilicie II) pour le mettre en garde contre
les agissements d'ariens qui viennent d'arriver dans son diocèse. Il dresse une
liste des professions de foi publiées par ces individus : Ancyre, Séleucie, Constan
tinople, Lampsaque, Nikè de Thrace et « maintenant » Cyzique. Il affirme ignorer
le contenu de cette dernière profession de foi. Il a entendu dire qu'elle taisait la
consubstantialité, défendait la semblance selon l'essence (tò Kot' oùoiov óuo
lov) et blasphémait avec Eunomios contre l'Esprit saint ". L'énumération des
différents synodes et le résumé de leurs positions dogmatiques les désignent sans
équivoque comme homéousiens. Cela convient avec la lettre de Basile qui
critique en termes à peine voilés Eustathios de Sébastée. Il semble évident que le
synode de Cyzique s'est déroulé sous la présidence d'Éleusios, l'évêque ho
méousien du lieu. Il date de 376 ou de peu avant. La mention d'Eunomios n'a ici
qu'une valeur polémique pour couvrir la doctrine anoméenne et la doctrine
homéousienne du même opprobre. Il est évident que les membres de ces synodes
n'ont jamais admis Eunomios en leur sein. Basile commet une erreur peut-être

* SocRATE, HE, IV, 12, 10, p. 239, l. 11-13.


" ID. HE. IV. 12, 18, p. 240, l. 19.
" ID. HE. IV. 4, 2, p. 232, l. 3-4.
" SocRATE. HE, IV, 12, 22, p. 240, l. 28-p. 241, l. 7 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 25, 1, p.423,
3-14 : Ph. JAFFÉ, Regesta Pontificum Romanorum, I, p. 35, n. 228.
* BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXLIV, 9, t. III, p. 82, l. 18-p. 83, l. 24 ; cf. P. J. FEDwICK,
The Church and the Charisma, p. 149 ;ID., in Basil ofCaesarea, I, p. 17 ;W.-D. HAUsCHILD,
Basilius von Caesarea, 3, p. 214, n. 214 ; H. C. BRENNECKE, Studien zur Geschichte der
Homöer. p. 217, n. 246 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 397.

251
ÉLEUSIOS

volontaire en citant la profession de foi du synode de Constantinople. L'assemblée


de 360 a adopté une profession de foi homéenne et décrété la déposition des
principaux évêques homéousiens. Il est fort douteux qu'Eustathios ait accepté la
profession de foi de Constantinople qui reprenait celle du synode homéen de
Nikè de Thrace réuni en 359". Les sources ne fournissent ensuite aucun rensei
gnement direct concernant Eleusios jusqu'en 381, hormis un passage difficile de
Philostorge.
En compagnie de Dôrothéos d'Héraclée (Europe) et de quelques autres évêques
anonymes, Dèmophilos de Constantinople se rend à Cyzique pour établir un
évêque. Ilestincapable d'accomplirsamission devantl'attachement des habitants
à la doctrine de l'homoiousios qu'Eleusios leur a enseignée. Accédant à leur
demande, Dèmophilos et sa suite anathématisent Aétios et Eunomios et qualifient
publiquement ce dernier d'anoméen en parole et par écrit. Ils prononcent la
même sentence contre la foi d'Aétios et d'Eunomios et contre leurs partisans.
Philostorge écrit ensuite : « ils admettent l'ordination, sans tolérer qu'un autre
individu l'obtienne, sinon celui que leurs suffrages ont désigné. Celui-ci, une fois
ordonné, aussitôt proclama ouvertement la consubstantialité » (0qpiotovtou tnv
Xeupotoviov, oùx étepóv tuvo toûtmv (ûrt)eM0eîv dvooxópevou, dÄÀ' ôv oûtóov
oi \yñqpou rtpooétottov : ô ôé ye xeupotovn8eiç eû0ùç Mourtpôç èxñputte tò
ôuooûouov) *. Un premier problème est posé par la chronologie de ces évé
nements. Dèmophilos, partisan d'un arianisme modéré à l'instar d'Eudoxios, lui
succède comme évêque de la capitale au printemps 370. Dans l'Histoire ecclé
siastique de Philostorge, d'après la version abrégée de Photius, le passage est
placé entre l'exil d'Eunomios à Naxos décrété par le nouveau préfet Modestos ",
et la translation de Dôrothéos sur le siège d'Antioche à la mort de l'évêque Eu
zôïos ". Modestos est préfet du prétoire d'Orient entre 369 environ et 377 °.
D'après une récente étude, l'exil d'Eunomios se placerait en 370 ", peut-être lors
du séjour à Cyzique de Valens attesté par une loi du 10 juin. Cela pourrait
expliquer la soudaine intervention des autorités civiles et religieuses à Cyzique ".
Notons que le décès d'Euzôïos se place en 375. Or, l'ordination d'un nouvel
évêque de Cyzique entre 370 et 375 pose problème car Éleusios, sans doute
expulsé en 365, est attesté sur ce siège en 366. Faut-il comprendre qu'Éleusios
exerce son autorité sur la seule communauté homéousienne qui se réunit dans les
faubourgs ? Aux yeux de la capitale, Cyzique est-elle privée d'évêque légitime
depuis la fuite d'Eunomios en 360 ? Dans ce cas, l'entrevue entre Éleusios et
Valens en 366 n'aurait pas la valeur d'une reconnaissance officielle, mais serait
une manœuvre tactique de Valens. Éleusios serait toléré comme évêque hors les
murs º dans la mesure où il adhère à l'homéisme et bénéficie d'appuis sérieux à
Cyzique. C'est peut-être au cours de son séjour à Cyzique que Valens, prenant
conscience de l'anarchie de l'Église locale, a pressé Dèmophilos d'agir L'inter
" W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 217, n. 344.
º PHILosToRGE, HE, IX. 13, p. 120, l. 12-23.
º ID., HE, IX. 11, p. 120, l. 4-7.
" ID., HE, IX, 14, p. 120, l. 24-25.
º PLRE, I, p. 605-608, s. v. « Modestus 2 ».
" R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p.300.
" CTh, XI, 36, 17, p. 651 : cf. R. P VAGGIONE, op. cit., p. 300, n. 238.
* Cf. R. P VAGGIONE, op. cit., p. 293, n. 197.

252
ÉLEUSIOS

vention de Dèmophilos dans les affaires de Cyzique s'inscrit dans une pratique
illustrée par Makédonios et Eudoxios qui ont ordonné respectivement Éleusios et
Eunomios. Cyzique semble dans la dépendance étroite de Constantinople. Pour
tant, les habitants rejettent la tentative d'immixtion de Dèmophilos et le forcent
à anathématiser l'anoméisme et ses représentants. Dèmophilos confère certes
l'ordination à un nouvel évêque dont le nom est omis, mais le choix du candidat
lui a été imposé par la population. Bien que fidèles à l'homoiousios prêché par
Éleusios, les Cyzicéniens élisent un évêque homoousien, un courant pourtant
rejeté par les homéousiens. Comment interpréter ce choix ? Les chrétiens, con
traints d'élire un évêque, ne pouvaient accepter un autre homéousien en raison de
la présence d'Éleusios et de sa grande popularité. Choisissant le « moindre mal »,
les Cyzicéniens ont préféré un évêque homoousien et non homéen comme l'au
raient souhaité les autorités de la capitale. Un candidat anoméen était impensable.
La proximité plus grande des homéousiens avec les homoousiens plutôt qu'avec
les homéens explique leur ralliement progressif à l'Église impériale après 381. Il
faut par conséquent supposer l'existence à Cyzique de deux évêques concurrents,
l'un officiel résidant dans la ville, et l'autre officieux limité aux faubourgs. De
telles situations existent à l'époque dans les grands sièges orientaux.
VII. Les années 381-383.
Au concile de Constantinople, en mai 381, la délégation des évêques macédoniens
compte trente-six membres, la plupart d'Hellespont. Ils sont conduits par Éleusios
et Markianos de Lampsaque (—» Markianos 1) ". L'empereur Théodose II et les
évêques fidèles à sa politique religieuse tentent de rallier Éleusios et ses partisans,
rappelant que la profession de foi remise par leurs ambassades à Libère recon
naissait la définition de Nicée. Mais les homéousiens rejettent cette profession de
foi et déclarent préférer confesser la foi arienne plutôt que la consubstantialité.
Sur ces mots, ils quittent Constantinople et invitent par écrit leurs partisans à ne
pas reconnaître la foi de Nicée ". Le concile de Constantinople s'achève le
9 juillet par une lettre synodale adressée à Théodose I" et la publication d'une
série de canons. Le premier canon, qui s'inscrit dans la tradition du concile de
Nicée. anathématise toute hérésie, en particulier celle des anoméens, des homéens
(appelés ariens ou eudoxiens) et « celle des semi-ariens, c'est-à-dire des
pneumatomaques » (tnv tôv ñuuopeioov eitouv rtveuuotoud.xoov). Le 30 juillet,
les décrets du concile sont confirmés par une loi de Théodose I" qui ordonne
l'expulsion des hérétiques et la confiscation de leurs églises ". L'année suivante,
les évêques orientaux réunis de nouveau en concile à Constantinople adressent
une lettre synodale au pape Damase et aux évêques réunis avec lui en synode à
Rome. Les Pères confessent l'unique divinité, puissance et essence du Père, du
Fils et de l'Esprit saint en trois hypostases parfaites, adoptant ainsi une position
dogmatique contraire à celle des macédoniens qui accordent à l'Esprit saint une
dignité inférieure à celle des deux autres personnes de la Trinité. Ils qualifient de
blasphème les positions des eunomiens, des ariens et des pneumatomaques qui,

" SocRATE, HE, V, 8, 5, p. 279, l. 23-25 ; SozoMÈNE, HE, VII, 7, 2-3, p. 308, l. 16-22 ;
THÉoDoRE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 231, p. 77, l. 28-p. 78, l. 1 ; CAssIODORE, HE, IX,
10.5. p. 507, I. 21-23 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 257 (Vie de Paulos de Constantinople),
t VIII. p. 17, l. 26-29 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 10, col. 773 A-B.
" SocRATE, HE, V, 8, 7-10, p. 279, l. 26-p. 280, l. 11 ; SozoMÈNE, HE, VII, 7,4-5, p. 309,
" CTh. XVI, 1, 3, p.834, l. 13-15.

253
ÉLEUSIOS

à leurs yeux, divisent l'essence, la nature ou la divinité elle-même. Dans une


dernière tentative de conciliation avec les principaux courants hétérodoxes,
Théodose I" invite à Constantinople en juin 383 les chefs des différents partis
ecclésiastiques pour y produire une profession de foi détaillant leur théologie
trinitaire. L'évêque Nektarios de Constantinople et l'évêque novatien de la capi
tale, Agélios, remettent un exposé défendant l'homoousios. Les ariens modérés
sont représentés par Dèmophilos, leur évêque à Constantinople, les ariens radi
caux ou anoméens par Eunomios, et les macédoniens ou homéousiens par
Éleusios.Après avoir reçu leurs écrits, l'empereur se retire et prie Dieu de l'aider
à déterminer la vérité. Au terme d'un examen minutieux, il condamne les
professions de foi qui introduisent une séparation au sein de la Trinité et approuve
seulement celles qui défendent l'homoousios. Satisfait des novatiens,Théodose I"
adopte une loi en leur faveur pour qu'ils soient assurés de posséder leurs propres
oratoires et que leurs églises bénéficient des mêmes privilèges que les églises
orthodoxes *. On ignore les conséquences de cette loi sur la communauté
novatienne de Cyzique persécutée par Éleusios puis favorisée par Julien.
Par une loi du 3 décembre 383, l'empereur interdit aux eunomiens, aux ariens,
aux macédoniens, aux apollinaristes et à toutes les autres sectes de se réunir et de
fonder des églises, que ce soit dans des lieux publics ou privés, de célébrer leur
culte, de donner la communion et d'ordonner des prêtres ". Sozomène ajoute
qu'ils sont privés de la faculté d'enseigner la religion, expulsés des villes et des
campagnes et privés de la citoyenneté accordée aux autres sujets de l'Empire ".
On ne sait malheureusement pas où passe la frontière entre hérétiques et hété
rodoxes dans l'esprit de Sozomène. Socrate ajoute : « les dirigeants des autres
cultes, en raison du désaccord entre eux, encoururent la condamnation des com
munautés placées sous eux et, en proie à l'embarras et à l'affliction, ils s'en
allèrent » (oi ôè rtpoeotóôteç tôv ö0\Àov 0pmokeuôv èx tñç tpòç éoutoùç
ôuoq)oovioç èv Kotoyvoooet topà toîç 0qp' éoutoùç Mooîç èyeyóveloœv, dun
Xoviq te koà Mûrtn kotooxe0évteç dvex6 pouv) *. Cette remarque peut illustrer
la déception des partisans des différents courants après l'échec de la conférence
de 383. Certains souhaitaient peut-être surmonter leurs divergences avec les
tenants de l'homoousios. Toutefois, dans l'optique de son Histoire ecclésiastique
à la gloire de l'orthodoxie officielle, cette remarque de Socrate doit être prise
avec circonspection. L'auteur se plaît manifestement à présenter de manière
biaisée les mouvements sectaires. Leur sommet est occupé par des évêques
querelleurs hostiles à la politique impériale présentée sous un jour très favorable,
tandis que la base est constituée de simples fidèles désireux de rejoindre la seule
Église légitime. D'après Socrate, les chefs sectaires envoient à leurs coreligion
naires des lettres pour les rassurer, constatant que nombre d'entre eux ont adhéré
à l'homoousios ". Plus qu'une irrépressible attraction de tous les hétérodoxes

* SocRATE, HE, V. 10, 24-28, p. 284, l. 18-30 : SozoMÈNE, HE, VII, 12, 9-11, p.315, l. 29
p.316, l. 5 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 19, 12-14, p. 525, l. 57-p. 526, l. 70 ; NICÉPHORE CAL
LISTE, HE, XII, 15, col. 789 A.
* CTh, XVI, 5, 12, p.859-860.
" SozoMENE, HE, VII, 12, 11, p.316, l. 9-12.
* SoCRATE, HE, V. 10, 29, p. 284, l. 31-p. 285, l. 1 : SozoMÈNE, HE, VII, 12, 10, p.316,
l. 6-8 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 19, 15, p.526. l. 70-73.
" SoCRATE, HE, V, 10, 30, p. 285, l. 1-5 ; SozoMÈNE, HE, VII, 12, 10, p.316, l. 8-9 ;

254
ÉLIAS 1

vers l'Église officielle, le soutien de Théodose I" au concile de Constantinople


et, surtout, sa politique de persécutions ont dû favoriser la désertion des courants
hétérodoxes et leur repliement dans un sens plus sectaire en les contraignant à la
clandestinité.Théodose I" veut faire partager sa foi à ses sujets (órtooç ôuóqppoveç
aût(pyévouvto tepi tò 6eîov) et félicite les convertis ".
Probablement expulsé de son Église et interdit de prêcher l'homoiousios, Éleusios
disparaît des sources. La dernière mention est fournie par une lettre de Grégoire
de Nazianze adressée à Nektarios de Constantinople, datée par son éditeur de 387
environ. Grégoire se plaint de la présence dans sa région, en Cappadoce, de
disciples de Makédonios qui se prétendent évêques en répétant qu'ils ont été
ordonnés par Éleusios ". L'ancien évêque de la capitale reproche peut-être à
mots couverts à son successeur de faire preuve d'une trop grande mansuétude à
l'égard des macédoniens qui continueraient, en dépit de leur condamnation, à
former une hiérarchie ecclésiastique distincte. Grégoire réfute la validité des
ordinations accomplies par Éleusios. D'une part, une ordination épiscopale
réclame la présence de trois évêques, d'autre part, une ordination conférée par un
évêque condamné et déposé est sans valeur canonique. En refusant aux macé
doniens le droit d'ordonner des évêques, Grégoire se conforme à la législation de
Théodose I" promulguée dans les années 381-383. En revanche, ce passage
n'implique pas que Grégoire conteste l'affirmation de ces individus se disant
ordonnés par Éleusios ", à moins de supposer qu'Éleusios était déjà décédé à
cette époque et que certains de ses partisans, privés d'évêques, usurpaient ce titre
ense prévalant d'ordinations fictives, voire posthumes (-» Épiphanios 4). On ne
peut, à partir du témoignage isolé de Grégoire, déterminer un terminus post quem
pour la date de mort d'Éleusios.
CAssIoDoRE, HE, IX, 19, 15, p. 526, l. 73-78. — " SozoMÈNE, HE, VII, 12, p. 316, l. 12-15.
— " GREGoIRE DE NAZIANZE, Lettres, CCII, 5, éd. GALLAY, p.88. — "M.-M. HAUSER-MEU
RY, Prosopographie zu den Schriften Gregors von Nazianz, p. 62-63, s. v. « Eleusius ».

ÉLIAS 1, évêque d'Hadrianoupolis (Lycie) 449

Il occupe la 48° place sur la liste de présence à la l" séance du concile d'Éphèse,
le 8 août 449 '. Il approuve la décision du concile de priver de leurs fonctions
Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) *. Ce
renseignement n'est fourni que par la version latine des actes. Il souscrit à la
déposition de Flavianos et Eusébios en 43° position. Rômanos de Myra, métropo
lite de Lycie (-» Rômanos 2), signe à sa place car Élias déclare ne pas savoir
écrire *. Aucune des tentatives d'identification avec Olympos (Lycie), Hadrianè
(Pamphylie P) et Hadrianoupolis (Pisidie) n'étant concluante ", la localisation du
siège d'Hadrianoupolis reste problématique. Élias est le seul titulaire connu.
'ACO. II, 1, 1, p. 79, l.22 : ACO, II, 3, 1, p. 54, l. 24. —*ACO, II, 3, 1, p. 243, l. 22.
—* ACO, II, 3, 1, p. 254, l. 8-9. — * W. M. RAMSAY, The Historical Geography of Asia
Minor. p.421 , E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 37-38 et n. 46-48 ; D. STIER
NoN, in DHGE, XXII, col. 1475, s. v. « Hadrianopolis de Lycie » ; H. HELLENKEMPER et
F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 420, s. v. « Adrianupolis ».

255
ÉLIAS 2

ÉLIAS 2, évêque de Blaundos (Lydie) 451

Il occupe la 226° place sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il est mentionné en 188° position lors
de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il occupe la
193° place à la 3 séance du 13 octobre *. Élias est le 160 à approuver la décision
du concile d'exclure Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 183° position dans la version grecque et
en 291° position dans la version latine des actes conciliaires *. Il n'est pas
mentionné dans la version grecque. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Élias
apparaît en 190° position sur la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre ".
Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il
déclare, en 130° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de
Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, et souscrit au Tome par l'intermédiaire de Kônstantinos qualifié de
·kópuoç '. Élias occupe la 206 place lors de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 210° position à la définition
de la foi ". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Élias est absent de la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace alors que le métropo
lite et les autres évêques de Lydie sont mentionnés. Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.À une
séance non datée, Élias souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 56 position aux
canons établis à Chalcédoine ". Son nom est répété par erreur en 84° position ".

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 24. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 41.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 40. — * ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 18 : ACO, II. 3, 2,
p. 67 [326], l. 27-29. —* ACO, II, 1,2, p. 39 [235], l. 10 : ACO, II,3,2, p.79 [338], l. 21.
— °ACO, II, 1,2, p. 89 [285], l. 21. —' ACO, II, 3, 2, p. 105 [301], l. 34-37 : ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 28. —*ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 27 : ACO, II, 3, 2, p. 145 [404].
l. 6. —"ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 36 : ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 33 ;ACO, II, 3, 2,
p. 165 [424], l. 18 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 253. —"ACO, II, 2, 2,
p.42 [134], l. 10. — "ACO, II, 2, 2, p.42 [134], l. 38.

ÉLIAS 3, sacristain de Kyanéai (Lycie) V°-VI° S.

On a retrouvé dans les ruines de Davazlar, au nord de Kyanéai, une inscription


fragmentaire : on lit : « sous Élias, sacristain, vœu de S-» (èri 'H) iq topouovo
piqp eùxn X-)'. Les éditeurs attribuent à cette pierre un fragment mentionnant un
domaine inconnu identifié de manière hypothétique au site moderne de Davazlar,
à 5,5 km au nord-est de Kyanéai (-]N xopiou Ap)oke ortèp kouuiioeo[g-) *. A la
ligne suivante, l'inscription mentionne des enfants et un don de deux nomismata
(-] tôv tékvov éôokov xpuoô vo(uiouoto) B ). Les éditeurs ont invoqué la res
semblance des lettres et de la décoration de ces deux fragments pour les attribuer
à une même inscription. Cela reste hypothétique car certaines lettres sont dissem
blables, en particulier le lambda et surtout l'alpha.

256
ÉLISSAIOS

R. BEHRwALD, H. BLUM, C. SCHULER et M. ZIMMERMANN, in F. KoLB (éd.), Lykische Studien,


4.p. 202, n° 27 a et pl. 32,4. —* Ibid., p. 202-203, n° 27 b et pl. 33.1 ; cf. H. HELLENKEMPER
et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 453, s. v. « Arloke » ; ibid., p. 514, s. v. « Da
vazlar ».

ÉLISSAIOS, évêque de Sardes (Lydie) post 558-post 572

Absent de la liste des ordinations épiscopales accomplies par Jacques Baradée


vers 558, Elissaios est sans doute devenu membre de la hiérarchie monophysite
après cette date. Il est attesté dans les Documents monophysites au cours de
l'affaire trithéite qui éclate dans les années 567-569 et divise les monophysites.
Une entrevue est organisée à ce propos début 567 dans le palais d'Hormisdas, à
Constantinople, entre jacobites et trithéites. Un accord doctrinal ou syndoktikon
est conclu, mais les trithéites reviennent sur leur décision le lendemain. On
convient alors d'un second syndoktikon condamnant le trithéisme. Élissaios
souscrit à ce texte '. Aucun des deux accords ne met un terme aux querelles. De
son côté, l'empereur Justin II tente de réunifier l'Église. C'est à Callinique
(Osrhoène), sans doute vers avril 567, de retour d'une ambassade en Perse, que
le patrice Iôannès ouvre des négociations *. L'offre d'union des chalcédoniens est
repoussée par les monophysites, eux-mêmes divisés entre représentants jacobites
et trithéites. Élissaios est compté parmi les partisans de Jacques Baradée ". Le
3 janvier 568, les archimandrites monophysites de Syrie du Nord adressent un
syndoktikon aux évêques jacobites présents à Constantinople, dont Élissaios,
pour défendre l'orthodoxie des chefs jacobites mais aussi condamner le tri
théisme ". Dans un autre document, les archimandrites témoignent aux mêmes
clercs de leur fidélité envers le patriarche Paulos d'Antioche, attaqué par les
trithéites *. Vers 568, les évêques jacobites de la capitale adressent une lettre à
l'Église monophysite d'Orient qui retrace l'affaire depuis 567 ". Une dernière
tentative de conciliation échoue l'hiver 568-569 à Gerbedisso, dans l'ouest de
l'Euphratésie, à mi-distance entre Kastabala et Dolichè. Les évêques jacobites
d'Orient décident d'envoyer une condamnation du trithéisme aux évêques à
Constantinople à laquelle Élissaios souscrit '. Par une lettre synodale rédigée
probablement en 569, les évêques jacobites à Constantinople et les autres en
Orient excommunient les chefs trithéites, Konôn de Tarse (Cilicie I) et Eugénios
de Séleucie (Isaurie). Élissaios ratifie la sentence ". Les évêques jacobites de la
capitale envoient cette excommunication au clergé monophysite d'Arabie ".
Dans leur réponse, les archimandrites d'Arabie félicitent les évêques pour leur
action ". Les trithéites réagissent. Ils obtiennent de Justin II la tenue d'un
colloque à Constantinople, arbitré par le patriarche Iôannès de Sermin. A l'issue
de vaines discussions, l'empereur décide en 571, avec l'aide du patriarche, de
contraindre les monophysites à l'union ". On sait, grâce à Jean d'Éphèse, que les
évêques jacobites ont cédé après avoir été emprisonnés, maltraités et harcelés *.
Elissaios est enfermé dans le monastère de Dios d'où il espère s'évader, puis
dans une cellule du palais patriarcal où il se retrouve en compagnie de Paulos
d'Antioche, Jean d'Éphèse (-» Iôannès 43) et Stéphanos de Chypre ". Soumis
aux pressions et aux privations, trompés par le patriarche, ils cèdent tous au bout
de trente-trois jours de discussions, non sans avoir au préalable anathématisé à
haute voix le concile de Chalcédoine ". Élissaios refuse cependant qu'Iôannès de

257
ELPIDIOS

Sermin l'envoye à Sardes pour y être déposé puis consacré de nouveau. Par défi,
il demande dans ce cas au patriarche de lui administrer aussi le baptême ".
Élissaios est finalement transféré au monastère d'Abraham Affaibli par une
longue détention dans ce couvent de la capitale, il est autorisé à se rendre aux
bains chauds sous la surveillance de ses gardiens ". Il a dû être libéré peu après.
Jean d'Éphèse, dernier à s'opposer à l'union forcée,estisolé dans le xénodochéion
d'Euboulos. Une délégation envoyée par l'empereur et le patriarche, peut-être
vers 572, l'invite sans succès à communier avec les synodites, et ainsi à rejoindre
Paulos d'Antioche et Élissaios ". Michelle Syrien mentionne le projet de Justin II
d'envoyer à Rome, en vue de la paix de l'Église, un groupe de sept évêques
jacobites, dont Élissaios. Inquiet, Iôannès de Sermin aurait fait échouer cette
entreprise, d'une historicité douteuse ". Les dernières indications relatives à
Elissaios sont fournies par Michel le Syrien. Après son refus d'être réordonné
évêque, il est envoyé en exil par Iôannès de Sermin ". Cet exil doit être de courte
durée puisque Élissaios est apparemment libre à l'époque de l'emprisonnement
de Jean d'Ephèse dans le xénodochéion d'Euboulos, vers 572. Il est précisé plus
loin qu'il continua d'habiter à Constantinople ".

" Documents monophysites, p. 111, l. 30. —* PLRE, III A, p. 672-674, s. v. « Ioannes 81 ».


—* MICHEL LE SYRIEN, X, 2, tr. II, p. 287 A. — * Documents monophysites, p. 117, l. 15.
—* Ibid., p. 126, l. 10. — " Ibid., p. 101, l. 34 ; ibid., p. 108, l. 19. — ' Ibid., p. 131, l. 27 ;
ibid., p. 136, l. 10. —* Ibid., p. 136, l. 19 ; ibid., p. 142, l. 12. —* Ibid., p. 142, l.23 ;
ibid., p. 143, l. 13. — " Ibid., p. 145, l. 26-27. — " MICHEL LE SYRIEN, X, 4, tr. II, p. 294
295 B. — *JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 13-29, p. 8-27. —" Ibid., I, 15, p. 9, l. 29-p. 10, l. 2 ;
ibid., I, 17, p. 12, l. 34. — " Ibid., I, 24, p. 23, l. 22-28 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II,
p. 298 B. —" JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 24, p. 10, I. 4-9 : MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II,
p. 297 B. — " JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 15, p. 10, l. 10-16. —" Ibid. II, 4, p.41, l. 16 ;
MICHEL LE SYRIEN, X, 6, tr. II, p. 300 A. —" MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II, p. 295 B.
— " Ibid., X, 5, tr. II, p. 297 B. — * Ibid., X, 6, tr. II, p. 300 B.

ELPIDIOS, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 582/602

Sous le règne de l'empereur Maurice (582-602), durant les travaux de restauration


de l'église Saint-Dorymédôn à Synnada, l'évêque des lieux, Elpidios, découvre
les restes de saint Akakios. Martyrisé au III° siècle, Akakios a été inhumé à
l'époque par un prêtre du nom de Géôrgios dans le tombeau d'un autre saint de
Synnada, Dorymédôn, avant que ce dernier ne soit martyrisé avec saint Trophimos
sous le règne de l'empereur Probus (276-282). Pour célébrer la découverte des
reliques de saint Akakios, une église est édifiée '.

'Synaxaire arménien, 5 Margats (11 juin), PO, XXI, 5, p. 566 [1610].

ELPIDOPHOROS, évêque d'Anastasioupolis (Carie) 553

Cet évêque occupe la 130 place lors des l", 2° et 4° séances, et la 129° place lors
de la 3° séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les
5°, 6 et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des

258
ENTRÉCHIOS

membres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la
l" séance *. Il occupe la 129° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et
souscrit en 134° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *. Si l'appartenance
d'Anastasioupolis à la Carie ne fait aucun doute d'après les actes de 553, son
identification pose problème. Cet évêché est absent de toutes les notices épisco
pales et doit s'y trouver sous un autre nom. Dans le Synekdèmos, il est cité entre
deux cités connues, Ériza et Kibyra". Cela permet de placer Anastasioupolis
dans l'est de la Carie. Ramsay et Jones ont proposé de l'identifier à Kidrama s,
Diverses raisons plaident en faveur de cette solution. A l'inverse d'Anastasiou
polis, Kidrama est absente du Synekdèmos, mais est présente dans les notices
épiscopales ". Elle a, en outre, frappé un monnayage qui la situe vers la frontière
orientale de la Carie '. Ramsay a situé Kidrama dans la haute vallée du Méandre,
hypothèse reprise ensuite par plusieurs savants*. Mais l'origine du nom Kidrama
et les cultes païens de cette cité ont incité Robert à rechercher Kidrama dans le
sud-est de la Carie, entre Tabai et Kibyra. C'est là, sur la colline de Yorga, qu'il
adécouvert des ruines que plusieurs indices lui ont permis d'attribuer à Kidrama ".
Il se garde en revanche d'identifier Kidrama à Anastasioupolis ".

' ACO, IV. 1, p. 7, l. 14 ; ibid., p. 23, l. 31 ; ibid., p. 36, l. 7 ; ibid., p. 42, l. 32. —* Ibid.,
p.73. l. 17-18 : ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 3 ; ibid.,
p. 230, l. 3. —* J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p.8 ; HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 689.7,
p.33. —* W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, I, p. 184 ; A. H. M. JoNEs, The
Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p. 397, n.92. — " J. DARROUzÈs, op. cit., p. 497, s. v.
« Kindrama ». — ' W. M. RAMSAY, loc. cit. ; L. BURCHNER, in RE, XI, 1, col. 380, s. v.
« Kidramos » : L. RoBERT, Villes d'Asie Mineure, p. 206-207. —* W. M. RAMSAY, loc. cit. ;
L BURCHNER. loc. cit. ; R. JANIN, in DHGE, XII, col. 828, s. v. « Cidramus ». — " L. RoBERT,
op. cit. p. 21 1-231 ; cf. A. H. M. JoNEs, op. cit., p. 28/29, carte. — " Ibid., p. 204, n. 4.

ELPIZÔN, prêtre de Mèlos (Îles) IV° S.

Dans les catacombes de Mèlos, une épitaphe indique la présence, avec Elpizôn,
de deux prêtres (-» Asklèpios 1,Asklèpiodotos), d'une diaconesse (-» Agalliasis)
et de deux vierges (-» Eutychia, Klaudianè) avec leur mère '. L'Église interdisant
l'inhumation collective de clercs et de femmes, ce sont probablement les membres
d'une même famille.

G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 87-88,


n° 24 et pl. VIII.

ENTRÉCHIOS, évêque de Chios (Îles) 431

Le 13 août 431, une dizaine d'évêques présents à Constantinople envoient une


lettre au concile d'Éphèse. Bloqués dans la capitale, ils ne peuvent se rendre dans
la métropole d'Asie, mais assurent les membres du concile cyrillien de leur entier
soutien ". Parmi les auteurs de cette lettre figure l'évêque Entréchios en 2°
position *. La réponse du concile cyrillien mentionne de nouveau Entréchios en

259
ÉPAPHRODITOS

2° position *. Le concile prend acte du soutien apporté par les évêques, et leur
demande de dénoncer auprès de l'empereur les délits commis par Iôannès
d'Antioche contre Cyrille d'Alexandrie et Memnôn d'Éphèse (—» Memnôn). Les
membres du concile cyrillien comprennent que les évêques à Constantinople ne
peuvent pas les rejoindre car eux-mêmes, à Ephèse, sont bloqués par terre et par
mer. Ayant constaté que leur première lettre n'était pas arrivée à destination, les
membres du concile cyrillien joignent une copie de ce document et une relation
à remettre à l'empereur ".

'ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 31-p. 43, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 140, l. 1-p. 141, l. 9. —* ACO, I, 3,


p. 140, l. 6-7. —*ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 23. —*ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 22-p. 44, l. 35.

ÉPAPHRODITOS, lecteur de Rhodes (Îles) 431

Lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse le 22 juin 431, une délégation


est envoyée à Nestorius pour lui remettre une assignation à comparaître. Cette
délégation est composée des évêques Théodoulos d'Élousa (Palestine III),
Andèrios de Chersonèse (Crète), Théopemptos de Kabasa (Égypte) et du lecteur
Épaphroditos, secrétaire (votópuoç) de l'évêque Hellanikos de Rhodes (—» Hella
nikos 1)'. Le texte de l'assignation (rtopovoyvoootuxóv, anagnosticum) explique
la raison de cette ambassade. Au lendemain du premier refus de Nestorius de
venir siéger, l'assemblée a jugé nécessaire de lui envoyer de nouveaux délégués,
parmi lesquels Épaphroditos*. De retour, Théopemptos de Kabasa annonce
l'échec de leur mission. Les envoyés du concile ont trouvé de nombreux soldats
barrant l'entrée de la maison où résidait Nestorius. Finalement, le tribun Flôren
tios * leur a délivré un message de Nestorius. Celui-ci a décidé d'attendre l'arrivée
de tous les évêques (c'est-à-dire les Orientaux en retard) ". Théodoulos d'Élousa *
et Andèrios de Chersonèse " confirment les propos de Théopemptos. À la diffé
rence des trois évêques, Épaphroditos, simple lecteur, n'est pas amené à faire de
rapport devant le concile. Envoyé pour mettre par écrit l'entretien, Épaphroditos
n'a été d'aucune utilité puisque Nestorius n'a pas reçu la délégation. Le concile
s'est alors contenté d'un simple rapport oral et non d'un compte rendu en bonne
et due forme '. Un cas similaire est fourni par Anysios, lecteur et secrétaire de
l'évêque Firmos de Césarée de Cappadoce, envoyé le même jour avec quatre
évêques pour tenter une ultime démarche auprès de Nestorius*.

'ACO, I, l, 2, p. 10, l. 3 ; ACO, I, 2, p. 33, l. 32 ;ACO, I, 3, p. 58, l. 15 ; Actes coptes du


concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p.83 : tr KRAAIz, p. 78. —*ACO, I, 1, 2, p. 10, l. 10
11 : ACO, I, 2, p. 33, l. 39 ;ACO, I, 3, p. 58, l. 23 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431),
tr. BoURIANT, p. 83 ; tr KRAATz, p. 78. —* PLRE, II, p.477, s. v « Florentius 3 ». — * ACO,
I, 1, 2, p. 10, l. 17-31 : ACO, I, 2, p. 34, l. 4-16 : ACO, I, 3, p. 58, l. 29-p. 59, l.8 : Actes
coptes du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 85-86 : tr KRAAIz, p. 79-80. —* ACO. I,
1, 2, p. 11, l. l ; ACO, I, 2, p. 34, l. 17 : ACO, I, 3, p. 59, l. 9 ; Actes coptes du concile
d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p.86 : tr KRAAIz, p.81. —°ACO, I. 1,2, p. 11, l. 2-4 : ACO.
I, 2, p. 34, l. 18-20 : ACO, I, 3, p. 59, l. 10-12 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431),
tr. BoURIANT, p.86 : tr. KRAATz, p.82. — ' C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile
d'Éphèse, t. IV, p. 1155 —* ACO. I, 1, 2, p. 11, l. 12 : ACO, I, 2, p. 34, l.28 : ACO, I. 3,
p. 59, l. 20 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 88 : tr KRAAIz, p.83.

260
ÉPIPHANIA2

ÉPHÉSIOS, évêque de Komama (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 2° position dans la réponse du synode de Pamphylie de Pergè


en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 2° position (Ephesius
episcopus Comamenus) *. Les évêques approuvent le maintien de Chalcédoine et
jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 2. —* Ibid., p. 60, l. 10.

ÉPHRAIM, évêque de Mylasa (Carie) Ca 325-450

La Vie d'Eusébia précise que peu avant la mort de la sainte à Mylasa (—» Eusébia),
l'évêque Paulos (—» Paulos 18), accompagné de toute la cité, était parti célébrer
saint Éphraïm, ancien évêque de Mylasa enterré dans le lieudit Leukè Kômè ".
Ces événements s'étant déroulés sans doute dans la seconde moitié du v° siècle,
saint Éphraïm n'étant ni martyr ni confesseur, son épiscopat doit se placer après
la Paix de l'Église mais avant l'arrivée d'Eusébia à Mylasa.
" Vie d'Eusébia, 12, p. 112, l. 20-24 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Eusébia, 11, PG, 114,
col. 992 D : Vie d'Eusébia, 6, in Ménologe de Baltimore, p. 359 ; cf. K. DoUKAKIs, Méyoç
Evvačapio trig, 24 janvier, I, p. 533.

ÉPIKTÈTOS, archimandrite de Pamphylie ca 450

Supérieur d'un grand monastère monophysite de Pamphylie, il a pour disciple


l'évêque Épiphanios, très certainement le titulaire du siège de Magydos, en
Pamphylie de Pergè (-» Épiphanios 4) Épiktètos a la vision des métropolites
pamphyliens, Amphilochios de Sidè et Épiphanios de Pergè (-» Amphilochios 2,
Epiphanios 2), enfoncés dans la boue pour avoir souscrit à Chalcédoine. Cette
histoire est transmise par Épiphanios à Jean Rufus'.
· JEAN RUFUs, Plérophories, LXXXV, PO, VIII, 1, p. 139 [539], l. 3-16 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII. 11, tr. II, p.86 ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 166-167, 68.

ÉPIPHANIA 1, diaconesse de Daldis (Lydie) IV° S.

Une inscription votive trouvée dans le village d'Hacihidir. environ 8 km au nord


est de Daldis, a été gravée par les soins de la diaconesse Epiphania et de son fils
le diacre Astérios (—» Astérios)'.

P HERRMANN, TAM, V. 1, p. 210, n° 643.

ÉPIPHANIA 2, diaconesse d'Aizanoi (Phrygie Pacatienne) 507 ?

D'après une épitaphe, son tombeau a été érigé par Markellos et son fils lors de la

261
ÉPIPHANIOS 1

première indiction peut-être de l'an 518 ( pIH)'. Cette datation est contredite par
d'autres éditeurs qui ont lu 591 (b9A) et 593 (b9r). Selon l'ère d'Actium, on
obtient 483/4, 561/2 ou 563/4 ; selon l'ère de Sylla, 428/9, 506/7 ou 508/9.
Aucune de ces années ne correspond à la première indiction sauf 591 qui, dans
l'ère de Sylla, a une période commune avec la première indiction du 1" au
22 septembre 507 *. Cette solution est hypothétique. L'inscription a été découverte
à Yadegan-Köy, un village au nord d'Aizanoi.

'A. FoNTRIER, BCH, 7, 1883, p.502-503, n° 2 ; cf. B. LEvICK et alii, MAMA, IX, p. 181,
n° P100. — * ID., op. cit., p. LIv.

ÉPIPHANIOS 1, évêque de Kolossai (Phrygie Pacatienne) 449-451

Bien qu'absent de la liste de présence à la 1" séance du concile d'Éphèse le


8 août 449, il occupe la 107° place sur la liste des souscriptions à la déposition de
Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11)'. Absent
au concile de Chalcédoine, son métropolite, Nounéchios de Laodicée (—» Nouné
chios 3) signe à sa place en 380° position à la définition de la foi lors de la séance
du 25 octobre 451 *. Nounéchios signe au nom de son suffragant en 185° position
lors de la séance du 31 octobre en faveur du canon établissant les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ".

'ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 24. —* ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 36 ; ACO, II, 3, 2, p. 172
[431], l. 12. —* ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 32 ; ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 21.

ÉPIPHANIOS 2, évêque de Pergè (Pamphylie de Pergè) 449-458

Il occupe la75 place sur la liste de présence lors de la première séance du concile
d'Ephèse, le 8 août 449 ". Il est le 61° prélat à donner son avis sur le cas d'Eutychès
en le déclarant orthodoxe et en demandant sa réintégration comme archimandrite
et prêtre *. Il approuve en 48° position la condamnation de Flavianos de Constanti
nople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) *. Il souscrit à cette décision en
98° position ". Lors de la 1" séance du concile de Chalcédoine le 8 octobre 451,
Basilios de Séleucie (Isaurie) demande d'interroger entre autres les métropolites
de Lycaonie, de Phrygie (Salutaire) et de Pergè afin qu'ils déposent sur les
Évangiles que Dioskoros avait proféré des menaces à l'encontre de ceux qui
auraient refusé de souscrire à la déposition de Flavianos *. Le métropolite de
Lycaonie, Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1) prend la parole. Il affirme
qu'à Éphèse on a lu aux évêques présents un canon interdisant à tout clerc ou laïc
d'enquêter sur la foi. Onèsiphoros se tourna alors vers les évêques assis près de
lui. Il s'agissait de Marinianos de Synnada, métropolite de Phrygie Salutaire, et
d'Épiphanios de Pergè (-» Marinianos). Onèsiphoros estima que ce canon avait
pour seule raison de fournir un prétexte à la déposition de Flavianos. Épiphanios
dit à Onèsiphoros que, s'il fallait s'en prendre à quelqu'un, c'était à Eusébios de
Dorylée et non à Flavianos. Dioskoros fit venir ensuite ses notaires et lire le
décret de déposition de Flavianos. Plusieurs évêques dont Onèsiphoros se jetèrent
aux genoux de Dioskoros, le suppliant, au pire, de censurer Flavianos, mais non

262
ÉPIPHANIOS 2

de le déposer. Dioskoros se leva, et interprétant l'attitude des évêques comme


une rébellion, en appela aux comtes militaires. Saisis de frayeur, Onèsiphoros et
ses compagnons souscrivirent à la déposition de Flavianos". À Chalcédoine,
Dioskoros accuse Onèsiphoros de mensonge. Il affirme n'avoir pas appelé les
comtes à l'aide et réclame l'audition de témoins. Dioskoros demande à Marinianos
de Synnada s'il a agité la menace de recourir à la force par l'entremise des
comtes '. Malheureusement pour Dioskoros, Marinianos confirme les propos
d' Onèsiphoros. Il déclare avoir embrassé les genoux de Dioskoros avec Onèsipho
ros, Nounéchios de Laodicée (—» Nounéchios 3) et d'autres évêques et avoir
tenté de persuader Dioskoros de ne pas déposer Flavianos à cause d'un simple
prêtre (Eutychès). Les évêques étaient toujours à ses genoux, suppliant, lorsque
Dioskoros fit entrer les comtes et une forte troupe munie de chaînes. Les évêques
ont alors souscrit*. Dioskoros, peut-être de guerre lasse, annonce qu'il produira
des témoins pour prouver que les dépositions sont fausses, mais laisse le
commissaire impérial poursuivre son enquête et remettre à plus tard l'examen de
cette question ". En fait, Dioskoros ne s'expliquera pas davantage sur cette affaire,
ou du moins il n'en aura plus l'occasion. Malgré les abus de Dioskoros dont il se
fait l'écho à Chalcédoine, Épiphanios continua d'assister au concile d'Éphèse
puisqu'il est mentionné en 58° position sur la liste de présence à la 2° séance du
22 août 449". À la différence de nombreux métropolites, Épiphanios n'a jamais
pris la parole durant les débats de cette séance. Ce mutisme traduit peut-être une
sourde opposition à la série de dépositions qui furent prononcées durant cette 2°
séance. Lors de la séance inaugurale du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451,
il occupe la 46 place ". Au cours de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la
définition de la foi, Épiphanios occupe la 37" place *. Il est mentionné en 25°
position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 23° prélat
à approuver la décision du concile de condamner Dioskoros. Épiphanios motive
son choix par le refus de Dioskoros de s'être présenté devant l'assemblée après
trois assignations à comparaître ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 36°
position selon la version grecque des actes, en 30° position d'après la version
latine *. À la 4 séance du 17 octobre, Épiphanios occupe la 38 place ". Il est
interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en
24° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée,
Constantinople I et Éphèse, et souscrit au Tome ". Il occupe la 46 place à la
séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth ". Il
est mentionné à la même place lors de la séance dogmatique du 22 octobre ".
Épiphanios apparaît en45° position sur la liste de présence de la séance solennelle
du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 45° position
à la définition de la foi*. À la séance du 26 octobre, il siège en 45 position*.
Cette séance est chargée d'examiner l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche
et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif Épiphanios occupe
la 43° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de Cyr
(Euphratésie) º. Il siège de nouveau en 45° position à une autre séance datée du
26 octobre *. Cette séance commence l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse
(Osrhoène). Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est
fournie. Une autre séance a lieu le 27 octobre pour confirmer l'accord conclu
entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de présence
n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour objet la querelle entre deux
évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos, Stéphanos 4).

263
ÉPIPHANIOS 2

Épiphanios est mentionné en 45 position sur la liste de présence *. Aucune liste


de présence n'est fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au règlement de
l'affaire de Bassianos et Stéphanos. Au cours d'une autre séance du 30 octobre,
les Pères conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie,
Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Épiphanios occupe la 45
place *. Il n'est pas mentionné lors de la séance du 31 octobre consacrée à l'évê
que Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile d'Éphèse en 449. La
liste de présence n'indique les noms que des 47 premiers membres. Épiphanios
se trouve donc au-delà de ce rang, ce qui est inhabituel si l'on compare les places
qu'il a occupées dans les séances précédentes. On peut aussi supposer une
absence d'Épiphanios à cette séance. Il est de nouveau en 45 position à l'autre
séance du 31 octobre occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile
de Chalcédoine ". A la fin de la journée du 31 octobre, en l'absence des commis
saires, des légats et d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre
séance. Cette réunion établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Épiphanios ainsi que tous ses évêques
suffragants venus à Chalcédoine n'assistent pas à cette séance particulière. A la
dernière séance, le 1" novembre, il occupe la 46 place sur la liste de présence *.
Cette séance est occupée par les discussions entre partisans et adversaires du
canon établi la veille en faveur du siège de Constantinople. Manifestement, Épi
phanios se range dans le camp des adversaires car il n'a pas siégé à la séance du
31 octobre, ni souscrit au canon établi alors, ni signé la lettre envoyée au pape
Léon par le concile (ou du moins une partie) pour annoncer la déposition de
Dioskoros et justifier la suprématie de Constantinople. Épiphanios apparaît en
43° position dans la lettre encyclique que l'empereur Léon envoie fin 457 pour
savoir si le concile de Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée
AElure comme évêque d'Alexandrie doit être validée *. Léon adresse cette lettre
seulement aux titulaires des grands sièges, aux métropolites et aux archevêques.
Épiphanios est mentionné en l" position dans la réponse du synode de Pamphylie
de Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 1" posi
tion ". Si les membres du synode sont mentionnés dans le protocole de la lettre,
il apparaît qu'Epiphanios en est l'auteur même s'il déclare s'exprimer avec
l'assentiment de ses suffragants.Après avoir longuement fait l'éloge de la piété
et du zèle de l'empereur en faveur de la paix dans l'Église, Épiphanios rappelle
l'envoi au souverain d'une précédente lettre dans laquelle il a exposé son opi
nion sur l'orthodoxie et affirmé son attachement à la foi du concile de Nicée. En
réponse à l'encyclique impériale, Épiphanios, déplorant la division des simples
gens, affirme tenir en très haute estime le concile de Nicée, mais présente une
conception restrictive du concile de Chalcédoine, du Tome de Léon et de la
doctrine de la double nature du Christ. Tous trois constituent des réfutations de
l'hérésie, mais n'offrent pas matière à un enseignement doctrinal, même si Épi
phanios rejette l'idée d'une nature unique du Verbe et se déclare en faveur du
maintien de Chalcédoine. Les réserves émises sur l'utilité et la clarté de la défi
nition de Chalcédoine (et donc du Tome), également présentes mais sous une
forme atténuée dans la lettre synodale des évêques d'Arménie Première º, ont
laissé supposer qu'Épiphanios adoptait une voie moyenne entre partisans et
adversaires de Chalcédoine, en particulier vis-à-vis de l'autre métropolite pam
phylien, Amphilochios de Sidè (—» Amphilochios 2) ". La synodale prie ensuite
l'empereur d'intervenir pour restaurer l'unité de l'Église. Quant à Timothée

264
ÉPIPHANIOS 3

AElure, la gravité de ses méfaits, d'après le récit qu'en ont fait les évêques égyp
tiens dans leur supplique à l'empereur (expression d'un doute sur la véracité de
ce témoignage ? "), le rend indigne de toute dignité ecclésiastique et justifie sa
condamnation. Mais, sur ce point, Épiphanios préfère s'en remettre au jugement
de l'empereur et des Pères. Les Plérophories, composées vers 515 par Jean Ru
fus, évêque de Maïouma (Palestine I), présentent une curieuse anecdote relative
à Épiphanios.Jean Rufustient cette informationd'un évêque nommé Épiphanios,
sans doute Épiphanios de Magydos (Pamphylie de Pergè), qui lui-même avait eu
connaissance de cette histoire par son maître spirituel, Épiktètos, archimandrite
d'un grand monastère monophysite de Pamphylie (-» Épiphanios 4, Épiktètos).
Epiktètos aurait eu la vision des métropolites des deux provinces de Pamphylie,
Amphilochios de Sidè et Épiphanios de Pergè enfoncés dans la boue pour avoir
souscrit à Chalcédoine *.

' ACO. II, 1, 1, p. 80, l. 13 : ACO, II, 3, 1, p. 55, l. 18. —* ACO, II, 1, 1, p. 184, l. 32 ;
ACO. II. 3, 1, p. 182, l. 27-28. —* ACO, II, 1, 1, p. 193, l. 31 ;ACO, II, 3, 1, p. 245, l. 9
12. —* ACO, II, 1, 1, p. 195, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 12. —* ACO, II, 1, 1, p. 180,
L 3-9 : ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 1-7. — ° ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 14-28 ; ACO, II, 3, 1,
p. 170, l. 12-26. —' ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 29-32 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 27-30.
—*ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 33-40 : ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 31-p. 171, l. 8. —*ACO, II, 1,
1. p. 180, l. 41-p. 181, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 171, l. 9-12. — "Actes syriaques du concile
d'Éphèse (449), p. 9, l. 8. —"ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 9.
—* ACO, II. 1,2, p. 71 [267], l. 11. —"ACO, II, 1,2, p. 3 [199], l. 30. —"ACO, II, 1,
2. p.30 [226]. l. 4 : ACO, II, 3, 2, p. 50 [309], l. 20-26. — * ACO, II, 1, 2, p. 35 [231],
L 23 : ACO, II, 3, 2, p. 73 [332], l. 11. — " ACO, II, 1, 2, p. 85 [281], l. 44. — " ACO, II,
1, 2. p. 96 [292]. l. 20-25 ; ACO, II, 3, 2, p. 107 [366], l. 22. —*ACO, II, 1, 3, p. 103
[462]. I. 14. — " ACO, II, 1, 2, p. 122 [318], l. 29 ; ACO, II, 3, 2, p. 130 [389], l. 1.
—*ACO. II, 1,2, p. 131 [327], l. 39 : ACO, II, 3,2, p. 140 [399], l. 9 —* ACO, II, 1,2,
p. 143 [339]. l. 6 : ACO, II, 2, 2, p.74 [166], l. 4 ; ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 25 ;
MicHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 261. —* ACO, II, 1, 3, p. 4 [363], l. 33 ;
ACO, II. 3, 3, p.8 [447], l. 20. —* ACO, II, 1, 3, p.8 [367], l. 29 : ACO, II, 3, 3, p. 12
[451 ]. l. 17. — * ACO, II, 1, 3, p. 13 [372], l. 4. — * ACO, II, 1, 3, p. 44 [403], l. 2.
—*ACO, II, 1, 3, p.57 [416], l. 25. —º ACO, II, 1, 3, p.85 [444], l. 13. —*ACO, II,
I. 3, p.87 [446], l.23 ; ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 24. —*ACO, II, 5, p. 24, l. 5.
—* ACO, II, 5, p. 58, l. 1. — "ACO, II, 5, p. 60, l. 7. —* ACO, II, 5, p. 70, l. 15-22.
— * T. ScHNITZLER, Im Kampfe um Chalcedon, p. 86, 88-89 et 100-101. —* Ibid., p. 37 ;
cf. ACO. II.5.p. 11, l. 35-p. 17, l. 20. —* JEAN RUFUs, Plérophories, LXXXV, PO, VIII,
I. p. 139 [539], l. 3-16 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 11, tr. II, p.86 ; MICHEL LE SYRIEN, vers.
arm... p. 166-167.

ÉPIPHANIOS 3, évêque de Midaéion (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 282° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 244° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. Six autres évêques de Phry
gie Salutaire manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme le

265
ÉPIPHANIOS 4

signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires
impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement
disciplinaires et non dogmatiques*. Épiphanios occupe la 245 place sur la liste
de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre
de Pères conciliaires sur le Tome de Léon et déclare, en 146° position, que cette
lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome *. Ce
renseignement n'est fourni que par la version latine des actes conciliaires. Pour
les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que
des 58 premiers membres. Épiphanios apparaît en 262 position sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien ". Il souscrit en 268° position à la définition de la foi '. De nouveau, pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de
47 à 58 membres. Son nom apparaît en 105° position sur la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. Épi
phanios est indiqué en 57° position sur la liste des signatures qui accompagne la
lettre qu'à la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la
déposition de Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". À
une séance non datée, Épiphanios souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 121°
position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l.9 : ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 18. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 14.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 31.
—* ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 18. — ° ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 40 : ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 29. —'ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 19 : ACO, II, 2, 2, p.76 [168], l. 7 ;
ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 22 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 333.
—*ACO, II, 1,3, p. 92 [451], l. 19 ;ACO, II,3,3, p. 105 [544], l. 35. —* LÉON LE GRAND.
Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 965 A ;ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 36. —"ACO, II, 2, 2,
p. 44 [136], l. 6.

ÉPIPHANIOS 4, évêque de Magydos (Pamphylie de Pergè) 476

Né à Pergè, il grandit dans un monastère puis devient évêque de Magydos (appelé


aussi Mygdalon), en Pamphylie de Pergè ". Il est le disciple de l'archimandrite
monophysite Épiktètos (—» Épiktètos)*. Hostile à la révocation de l'Encyclique
de Basilisque et à la promulgation de son Anti-Encyclique en 476, Épiphanios
abandonne son siège ". Il se rend à Jérusalem où il mène une vie ascétique en
compagnie de la diaconesse Ourbikia, fille d'un évêque de Crète, et du frère de
celle-ci, Euphrasios. Ne voulant pas se soumettre à l'évêque chalcédonien de la
ville, ils sont privés de leurs biens et chassés ". Ils se réfugient à Alexandrie et
sont recueillis par les milieux monophysites, dont l'évêque Timothée AElure et
son successeur Pierre Monge *. Ils repartent en Palestine et s'établissent à Maïou
ma, près de Gaza, pour le restant de leurs jours ". Sévère d'Antioche précise
qu'ils quittent Alexandrie lors des troubles qui suivent la mort de Timothée
AElure, ce qui placerait leur retour en Palestine en 477 '. En raison des persécu
tions qu'il a subies avant de trouver refuge à Maïouma, Épiphanios est considéré

266
ÉPIPHANIOS 5

comme un confesseur par certaines sources monophysites*. Ayant rejoint Pierre


l'Ibère, c'est très certainement dans le monastère de ce dernier qu'Épiphanios
rencontre Jean Rufus ". Il y ordonne prêtres les deux successeurs de Pierre l'Ibère,
Théodôros le Scholastique et Iôannès Canopitès, ainsi que Sévère, futur patriarche
d'Antioche et son camarade Pétros de Césarée. Ces derniers se font moines peu
avant la mort de Pierre l'Ibère en 491 ". Lors de son séjour à Constantinople,
entre 508 et 511, Sévère est accusé par l'évêque chalcédonien Iôannès de Clau
dioupolis (Honoriade) d'avoir reçu une ordination non valide car accomplie par
un évêque hors de son diocèse. Sévère répond qu'Épiphanios, qui est alors
décédé, a ordonné des prêtres à la demande même de l'évêque de Maïouma,
Pierre l'Ibère, et s'est ainsi conformé aux canons ". En revanche, le cas d'Isaias
l'Arménien provoque une controverse durable. Celui-ci prétend avoir été fait
évêque par Épiphanios sur son lit de mort.Une telle ordination n'est pas régulière.
Dans une lettre de 519 ou 520, Sévère défend la mémoire d'Épiphanios contre
cette calomnie. Il précise que dans son testament Épiphanios qualifie seulement
Isaias de prêtre et qu'il a choisi le comte Eusébios d'Alexandrie comme son
exécuteur º. D'autres sources indiquent qu'Isaias reçut l'ordination des mains
d'Epiphanios décédé ". Cette tradition est attestée au vi° siècle à Alexandrie ".
La date de la mort d'Épiphanios se place après celle de Pierre l'Ibère en491 mais
avant le départ de Sévère pour la capitale en 508. Sévère a enterré Épiphanios
dans le monastère qu'il a lui-même fondé ". On ignore la raison de l'inhumation
d'Épiphanios dans le monastère de Sévère plutôt que dans le monastère de Pierre
l' Ibère.

' SÉvERE D'ANTIOCHE, Lettres choisies, I, 1, tr. I, p. 7 ; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD,


Lvkien und Pamphylien, 2, p. 701-702, s. v. « Magydos ». —* JEAN RUFUs, Plérophories,
LXXXV. PO, VIII, 1, p. 139 [539], l. 4-5. —* JEAN RUFUs, op. cit., XLIV, p. 95 [495],
l. 5-7 : ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, préf., tr. I, p. 143, l. 31-32 ; ibid., V, 5, p. 152,
L 17 : SÉvERE D'ANTIoCHE, op. cit., p. 7-8 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II, p. 147 A.
—* JEAN RUFUs, op. cit., p.95 [495], l. 8-p. 96 [496], l. 16. —* ZACHARIE DE MrTYLÈNE,
HE. V. 5, p. 152, l. 19. — ° JEAN RUFUs, op. cit., XLIV, p. 96 [496], l. 18-p. 97 [497], l. 1.
— " SÉvÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 8. —* JEAN RUFUs, op. cit., XLIV, p. 96 [496], l. 15 ;
ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 100 [100], l. 8. — " JEAN RUFUs,
op. cit., LXXXV, p. 139 [539], l. 5. — " ZACHARIE DE MrTYLÈNE, op. cit., p. 100 [100],
l. 8-1O : TIMOTHÉos DE CoNsTANTINOPLE, Sur la réception des hérétiques, PG, 86, 1,
col. 45 B. — " SÉVÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 7-8. — * Ibid., II, 3, p. 218-222.
— * TIMOTHÉos DE CoNsTANTINOPLE, loc. cit. ; Chronique de Séert, II, 10, PO, VII, 2,
p.120 [28]. — " LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XX, ACO, II, 5, p. 135, l. 2-4.
— * SÉvERE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 221.

ÉPIPHANIOS 5, évêque de Pitanè (Asie) 536

Absent des listes de présence du concile de Constantinople, il signe néanmoins


en 71° position la condamnation d'Anthimos le 21 mai 536 ", et en 85° position
celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras le 4 juin *.
"ACO, III. p. 186, I. 4. —* Ibid., p. 118, l. 26.

267
ÉPIPHANIOS 6

ÉPIPHANIOS 6, évêque d'Aizanoi (Phrygie Pacatienne) V°-VI° S.

Il est connu par l'inscription commémorant la dédidace d'un sanctuaire consacré


à saint Étienne, doté d'un atrium, d'un ambon et d'un baptistère (ô pópoç x(oû)
ô öußoo[v] k(oû) m koMuußi6po)'. Le texte est daté du mois d'avril de la septième
indiction sans précision de l'année. La pierre provient du village de Tepecik situé
à 6 km environ au nord-ouest de Çavdarhisar, l'ancienne Aizanoi.

" B. LEvICK et alii, MAMA, IX, p. 171-172, n° 560 (c) et pl. XLV.

ÉPIPHANIOS ? 7, prêtre de Barata (Lycaonie) V°-VI° S.

Il est connu par une inscription trouvée à Madensehir ". Le nom est incertain car
on lit les lettres EIIOY©IE disposées autour d'une croix.

" W. M. RAMSAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p. 558, n° 67 et dessin
p. 543 ; G. LAMINGER-PASCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 89, n° l 10.

ÉPITHYMÈTOS, évêque de Léros ?(Îles) V°-VI° S.

Une inscription fragmentaire conservée au monastère de Patmos rappelle qu'« a


eu lieu l'inauguration ou la consécration du saint autel du glorieux apôtre et
théologue Jean sous notre sanctissime évêque Épithymètos » (èyéveto tà
èvkévuo ñtou n dvuépooouç toû dyiou 6uouootnpiou toû èvôó#ou 'Artoot62 ou
K(où) O(e)oÄóyou 'looovvou èrti toû ôouot(oitou) èrttokó(rtou) muſov 'Etu6upun
toû). L'événément est daté du 13° jour du 5° mois de la 5° indiction en présence
de l'économe Théodôros (—» Théodôros 20)'. Le 5° mois correspond à Dystros
dans le calendrier de la province d'Asie et commence le 24 janvier. Le 13° jour
correspond au 5 février. Patmos ne formant pas un évêché, l'attribution de cette
dédicace à l'évêché voisin de Léros est hypothétique.

" G. MANGANARo, Annuario, 41-42, 1963-1964, p. 346, n° 50 et fig.

ÉPITYNCHANOS, évêque de Germè (Hellespont) 536

Cet évêque est présent à toutes les séances du concile de Constantinople en 536.
Il occupe la 25° place lors de la 1" séance du 2 mai ", la 26° place lors de la 2°
séance du 6 mai *, la 20° place lors de la 3° séance du 10 mai * et de la 4° séance
du 10 mai". À la fin de cette même séance, il signe en 52 place la sentence de
condamnation d'Anthimos prononcée par le patriarche Mènas *. Au cours de la
séance de clôture du concile le 4 juin, il occupe la 20 position ", mais il signe de
nouveau en 52° place la condamnation des évêques Sévère d'Antioche et Pétros
d'Apamée et du moine Zôoras '.

'ACO, III, p. 126, l. 37. —* Ibid., p. 155, l. 15. —* Ibid., p. 161, l. 34. — * Ibid., p. 170,
l. 11. —* Ibid., p. 185, l. 3. — ° Ibid., p. 28, l. 9. — ' Ibid., p. 116, l. 24.

268
ÉRECHTHIOS 2

ÉRASIMOS, évêque de Kibyra (Carie) 553

Il occupe la 105° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 104° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7* séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 104° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit à la
même place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
' ACO, IV, 1, p. 6, l. 25 ; ibid., p. 23, l. 6 ; ibid., p. 35, l. 19 ; ibid., p. 42, l. 7. —* Ibid.,
p.73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 16 ;
ibid. p. 228, l. 25.

ÉRASINOS, évêque d'Iasos ?(Carie) VI°-VII° S.

Lestampille d'un unguentarium trouvé à Iasos indique : « d'Érasinos, évêque »


('Epœoivou èrttokó(rtou))'. On ignore s'il est un évêque d'Iasos qui a rapporté
cet objet ou un évêque de Palestine où le nom est attesté à cette époque *. En
effet, l'unguentarium était fabriqué dans cette région et sans doute destiné à
l'envoi d'un liquide liturgique. La production des unguentaria s'étend de la fin
du vi° siècle au début du vIII° siècle, avec un apogée au vII° siècle *.
" D. BALDONI et C. FRANco, RdA, 19, 1995, p. 126, n° 30 et fig. 3, 5 et 6. —* SEG, 28,
1978, p.391, n° 1396 ;ibid., p.392, n° 1398 ;SEG,46, 1996, p. 545, n° 1826. —* D. BAL
DoNI et C. FRANCo, op. cit., p. 121-122 et 124.

ÉRECHTHIOS 1, évêque de Gdanmaa (Galatie Salutaire puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° ou la 4° place parmi les évêques de Galatie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ". L'évêché de Gdanmaa est détaché de la
Galatie et intégré à la Lycaonie lors de la création de cette province vers 371.

Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 122 ; ibid., p.32 B, n° 117 ; ibid., p. 33 A,


n° 1 18 : ibid., p. 38 B, n° 111 ; ibid., p. 66, n° 116 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 10) ;
ibid. p. 91, n° 125 ; ibid., p. 107, n° 119 ; ibid., p. 131, n° 121 ; ibid., p. 177, n° 279 ; ibid.,
p 201, n° 113 ; ibid., p. 201, n° 114 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 64-65, n° 120 ;
ibid. I. 1, 2, p. 97, n° 120 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 120 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p.100. l. 15-16, [n° 119] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 245b ; H. KAUF
Hot D. OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 127 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 335, n° 126 ;
MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 250 B, n° 123.

ÉRECHTHIOS 2, évêque d'Antioche (Pisidie) 434/446

Cet évêque nous est connu par deux de ses homélies. La première est prononcée

269
ÉRENNIANOS

dans la cathédrale de Constantinople, lors de la fête de l'Épiphanie, en présence


de l'évêque Proklos (434-446), seul indice chronologique pour situer la carrière
d'Érechthios. Dans cette homélie, celui-ci conteste la doctrine de la double nature
du Christ après l'Incarnation. Timothée AElure (457-477), dans son traité contre
le concile de Chalcédoine, invoque l'autorité d'Érechthios. C'est la raison de la
présence d'un fragment de cette homélie en traduction syriaque dans un florilège
anti-chalcédonien ". Le même passage est également conservé en grec *. Il a été
réfuté par les tenants de la christologie de Chalcédoine. On connaît par Photius
une lettre du patriarche Éphraïm d'Antioche (527-545) adressée à deux ascètes
de Cilicie II, Iôannès et Domnos, à qui il donne des arguments pour répondre aux
attaques des partisans de Sévère d'Antioche. Éphraïm écrit que les monophysites,
pour défendre leur foi en une nature unique du Verbe incarné, invoquent l'autorité
de Grégoire le Thaumaturge, Athanase d'Alexandrie, Jules de Rome, Cyrille
d'Alexandrie et Érechthios " Éphraïmreproche à Érechthios de ne pas comprendre
la notion de nature du Verbe incarné qu'emploient les Pères mentionnés. Il cite
un passage de son Homélie sur l'Épiphanie. Selon Éphraïm, l'erreur d'Érechthios
s'explique par son adhésion à la doctrine d'Eutychès, comme de nombreux
« saints auteurs » l'ont montré, et par son ignorance des sources scripturaires et
patristiques". Contemporain d'Éphraïm, l'auteur anonyme du Liber de Sectis
récuse l'autorité d'Érechthios qu'on ne peut compter parmi les Pères de l'Église
comme le fait Timothée AElure. Un prêtre de Timothée AElure, du nom de Kyros,
avait déjà fait cette remarque à son évêque *. Une autre homélie d'Érechthios,
consacrée à la Nativité, est conservée intégralement en syriaque ". Son auteur est
dit par erreur évêque de Tarse. Comme dans son Homélie sur l'Épiphanie, il cite
de nouveau Isaïe (Is., IX,6). Érechthios soutient que les Pères n'ont pas enseigné
les deux natures et souligne que les Saintes Écritures ne contiennent pas cette
formule '. Le même argument se trouve dans la profession de foi du moine Euty
chès lors de son procès à Constantinople en448". Érechthios conclut son homélie
en jetant l'anathème « sur quiconque attribue deux natures au Fils de Dieu et
quiconque dit que le corps de Notre-Seigneur vient du ciel et qu'il n'a pas pris
corps de Marie » ". -

' ÉRECHTHios, Homélie sur l'Épiphanie, PO, XIII, 2, p. 169 [59]-p. 170 [60]. —* Ibid.,
PG, 86, 2, col. 3321 A-B ; Codex Vaticanus gr 1431, p. 116. —* PHoTIUs, Bibliothèque,
229 (Éphraïm d'Antioche), t. IV. p. 152, l. 16-p. 153, l.21. —* Ibid., p. 155, l. 37-p. 156,
l. 12. —* Liber de Sectis, VIII, 5, PG, 86, 1, col. 1257 B. — ° ÉRECHTHIos, Homélie sur la
Nativité, PO, XIII, 2, p. 171 [61]-p. 180 [70]. — ' Ibid., p. 178 [68], l. 2-4. —* ACO, II,
1, 1, p. 124, l. 29-33 ; ACO, II, 3, 1, p. 105, l. 9-12 —" ÉRECHTHios, Homélie sur la
Nativité, PO, XIII, 2, p. 180 [70], l. 1-3.

ÉRENNIANOS, évêque de Myra (Lycie) 431

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il souscrit en 101° position seulement à la condamnation de
Nestorius ". Lors des séances des 10, 1 l et 16 juillet, les actes indiquent que tous
les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la
séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet,
Érennianos figure sur la liste de présence en8 position ". Cette position privilégiée

270
EUAGORAS

est d'autant plus singulière qu'elle n'est indiquée que par la Collectio Atheniensis.
Erennianos souscrit en 16° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
Entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août, Théodose II envoie une
lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et
de Nestorius (-» Memnôn) *. Voulant ignorer les divisions entre partisans de
Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans
distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les destinataires, dont les
sièges ne sont jamais précisés, Erennianos est mentionné en 48° position ". Le
13 août, des évêques cyrilliens présents à Constantinople envoient une lettre au
concile. Bloqués dans la capitale, ils ne peuvent se rendre à Éphèse, mais assurent
les membres du concile de leur entier soutien ". L'adresse de cette lettre indique
Erennianos en 7° position *. Ce dernier semble occuper une place importante au
concile, nommé juste après Memnôn et avant Théodotos d'Ancyre (Galatie I) et
Akakios de Mélitène (Arménie II). Plus tard, par esprit de conciliation, Théo
dose II convoque les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figure Érennianos en 2° position". Cette situation privi
légiée s'explique par l'absence des principaux dirigeants du concile d'Éphèse à
ce moment précis. Cyrille et Memnôn sont aux arrêts, tandis que l'évêque Juvénal
de Jérusalem, les légats pontificaux et les évêques les plus importants ont été
envoyés comme déléguésàConstantinople.Ilestdoncexceptionnelqu'Érennianos
se retrouve avec Vérinianos de Pergè (—» Vérinianos) à la tête du concile.

'ACO. I. 1, 2, p. 59, [l. 25]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO. I. 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—*ACO. I, 1, 7, p. 85, [l. 8]. —* ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 15] ; ACO, I, 2, p. 70, [l. 30] ;
ACO, I. 3. p. 135, [l. 4] ; ACO, I, 5, p. 110, l. 24 ; ACO, II, 3, 1, p. 228, l. 31. — * ACO, I,
1.3.p. 31. l. 1-p. 32, l. 10 : ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. — ° ACO, I, 1, 3, p. 31,
l. 10 : ACO, I, 3, p. 112, l. 3. — ' ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 31-p. 43, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 140,
L 1-p. 141, l. 9. —* ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 1 ; ACO, I, 3, p. 140, l. 5. —"ACO, I, 1, 3,
p.35, l. 3 : ACO, I, 5, p. 364, l. 39.

EUAGORAS, évêque d'Élouza (Phrygie Pacatienne) 451

Absent au concile de Chalcédoine, le métropolite de Phrygie Pacatienne, l'évêque


Nounéchios de Laodicée (—» Nounéchios 3), signe à la place de son évêque suf
fragant Euagoras en 381° position à la définition de la foi lors de la séance du
25 octobre 451 ". L'évêque Nounéchios de Laodicée signe de nouveau au nom de
son suffragant absent en 185° position lors de la séance du 31 octobre en faveur
du canon établissant les prérogatives du siège patriarcal de Constantinople sur les
trois diocèses du Pont, d'Asie et d'Illyricum *.
"ACO. II. 1, 2, p. 152 [348], l. 37 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 13. —* ACO, II, 1, 3,
p.94 [453]. l. 32 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 21.

271
EUAGRIOS 1

EUAGRIOS 1, évêque de Mitylène (Îles) 351 ?-360 ?

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques répartis entre homéousiens, majoritaires, menés entre
autres par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (-» Éleusios), et
homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche. On trouve un évêque Euagrios parmi eux ". Akakios s'est assuré le
soutien des délégués du parti arien radical ou anoméen. La première séance, qui
se tient le 27 septembre, se solde par un échec et le départ temporaire des acaciens.
Ceux-ci rédigent une profession de foi lue lors de la 3° séance du 29 septembre.
Plusieurs sources ont transmis ce document daté du 28 septembre *, qui relate le
déroulement de la première séance du concile en dénonçant les abus commis par
les homéousiens.Les acaciens rejettent le terme de consubstantialité (homoousios)
comme étranger aux Écritures, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père
(anomoios), et confessent leur semblance (homoios) en se référant à la profession
de foi du deuxième synode de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée.
Seul Épiphane de Salamine, dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi
ariens, donne la liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre ". On lit, en 27"
position, la mention : « Euagrios, évêque de Mitylène (de la province) des Iles »
(Eûdiypuoç èrtiokontoç MutuÄñvmç tôv Nmooov)". Après l'échec des discussions
doctrinales, la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition d'Aka
kios et de ses partisans en leur absence. Euagrios est du nombre des évêques
déposés *. Une délégation conduite par les évêques Basilios d'Ancyre (Galatie I)
et Eustathios de Sébastée (Arménie I) se rend à Constantinople afin de présenter
à l'empereur Constance II les procès-verbaux du concile. Les acaciens prennent
leur revanche l'année suivante grâce au soutien de l'empereur La Chronique
pascale conserve la liste partielle, datée du 27 janvier 360, des soixante-douze
évêques qui souscrivent à la déposition de Makédonios de Constantinople et à
l'élection d'Eudoxios. Un évêque Euagrios est mentionné en 24° position ". Il
s'agit peut-être de l'évêque de Mitylène. Notons enfin qu'Euagrios, selon Phi
lostorge, partage avec plusieurs évêques anoméens le don d'accomplir des
miracles ". Nous proposons parailleurs une identification hypothétique d'Euagrios
de Mitylène avec un évêque homonyme, dont le siège n'est pas précisé, lors du
synode de Sirmium en 351 *.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 2, p. 239, l. 17. —* Ibid., 29, 3-9, p.257,
l. 35-p. 258, l. 20 : ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73,25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299,
l. 25 : SocRATE, HE, II, 40, 8-17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE,
Panarion, 73, 26, 1-8, t. III, p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 5, t. III, p.300,
l. 25. — * ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 8 ; SoCRATE, HE, II, 40,
43, p. 176, l. 5-6 ; SULPICE SÉvÈRE, Chroniques, II, 42, 6, éd. HALM, p. 96, l. 10 ;
éd. SENNEVILLE-GRAvE, p. 322, l. 25 ; CAssIoDoRE, HE, V, 34, 38, p. 274, l. 200-201.
— " Chronique pascale, a. 360, p.544, l. 4. — ' PHILosToRGE, HE, IX, 1, p. 116, l. 4.
—" HILAIRE DE PoITIERs, Fragments historiques, B VII, 9, p. 170, l. 6.

272
EUANDROS 1

EUAGRIOS 2, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Euagrios, fils de Domnos, a érigé un tombeau pour son grand-père, le


prêtre Euagrios, pour son épouse Masè et sa sœur Sousanna ". La pierre a été
découverte à Ketchiji (graphie de l'éditeur), près de Konya.

* H. S. CRoNIN, JHS, 22, 1902, p. 356, n° 109.

EUAGRIOS 3, évêque de Valentia (Phrygie Pacatienne) 431

Il apparaît en 58° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent collectivement une lettre de protestation, sans doute le 21 juin 431, à
Cyrille d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convo
cation unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre
les légats ni les Orientaux. Il souscrit en 49° position à une lettre envoyée par le
concile des Orientaux au clergé et au peuple d'Hiérapolis, en Euphratésie *.
Iôannès d'Antioche et ses partisans mettent en garde les habitants d'Hiérapolis
contre les nouvelles envoyées par le concile cyrillien dont les décisions sont
invalidées. Cette lettre est sans doute de peu postérieure au 26 juin, date de
l'arrivée d'Iôannès d'Antioche et des évêques orientaux à Éphèse et de la déposi
tion de Cyrille et de Memnôn d'Éphèse indiquée dans la lettre (—» Memnôn).
Déduire de son nom, emprunté à l'empereur arien Valens (364-378), que l'évêché
de Valentia adopte dès ses origines une position probablement hérétique qui
expliquerait son soutien en faveur de Nestorius ", est pour le moins excessif. La
localisation précise de Valentia demeure aujourd'hui inconnue. D'après l'ordre
suivi par le Synekdèmos d'Hiéroklès, ce siège est situé quelque part entre Thémi
sônion et Sanaos, c'est-à-dire dans la partie méridionale de la province, mais il
n'est pas possible d'être plus précis ".

'ACO. I. 4.p. 29, l. 30 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
l" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 4, p. 46, l. 14. —* W. M. RAMSAY, Byzantion, 6,
1931.p. 22 et n. 3. —* HIÉROKLEs, Synekdèmos, 666.4, p. 24 ; cf. K. BELKE et N. MERsICH,
Phrygien und Pisidien, p. 411, s. v. « Ualentia ».

EUANDROS 1, évêque de Diokléia (Phrygie Pacatienne) 451

Il apparaît en 274° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 236° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. Six autres évêques de
Phrygie Salutaire manquent sur cette même liste. Cela a été interprété comme le
signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires
impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement discipli
naires et non dogmatiques *. Le nom d'Euandros apparaît néanmoins à la fin de
la 3° séance en 170° position dans la version latine de la liste des souscriptions à
la déposition de Dioskoros ". Son nom est répété par erreur en 222° position *.

273
EUANDROS 2

Euandros est en revanche absent de la version grecque. Il occupe la 236 place


sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du
Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Euandros apparaît en 254°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 260° position à la définition de la foi *.
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Euandros figure en 125°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres.À une séance non datée, Euandros souscrit, d'après
la Collectio Prisca, en 68° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 10. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272]. l. 6.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 3, 2, p. 78 [337], l. 9.
—* ACO, II, 3,2, p. 80 [339], l. 4. —°ACO, II, 1,2, p. 90 [286], l. 23. —'ACO, II, 1,2,
p. 136 [332], l. 32 : ACO, II, 3,2, p. 146 [405], l. 21. —* ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 9 ;
ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 26 ;ACO, II, 3,2, p. 167 [426], l. 12 : MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 68 B, n° 348. —"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 1 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545],
l. 20. — " ACO, II, 2, 2, p.42 [134], l. 22.

EUANDROS ? 2, évêque de Cyzique (Hellespont) IV°-V° S.

Une épitaphe fragmentaire indique le nom d'un évêque dont on ne lit que les
lettres -ANAPOY ". Plutôt que le nom Neikandros proposé par l'éditeur, qui est trop
long et inédit dans le clergé asianique, nous préférons celui plus court et plus
courant d'Euandros. Ménandros est également possible. A la deuxième ligne, on
a restitué [óy]iou tveûuot[og] *. Mais on a aussi proposé de lire [dy]iou tveuuo
t[uKoo], ce qui ferait de ce personnage un évêque montaniste ".
' E. ScHwERTHEIM, EpAnat, 1, 1983, p. 117, n° 17. —* Ibid. —* J. et L. RoBERT, Bull. ép.,
1984, p. 475, n° 341 ; cf. SEG, 33, 1983, p. 325, n° 1071, apparat critique : W. TABBERNEE,
Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 516-517, n° 86 et fig. 95.

EUANDROS 3, évêque de Cnide (Carie) 553

Il occupe la 151° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 150° place lors de la 3°
séance du concile œcuménique de Constantinople, les 5, 8, 9 et 13 mai 553 ".
Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes conciliaires ne donnent
pas les listes détaillées des membres présents, mais précisent que leurs noms sont
les mêmes que lors de la 1" séance *. L'évêque Euandros occupe la 150° place
lors de la 8º et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 155° place aux anathéma
tismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à
Ibas d'Édesse ".

'ACO, IV, 1, p. 7, l. 38 : ibid., p. 24, l. 11 : ibid., p. 36, l. 28 : ibid., p. 43, l. 13. —* Ibid.,

274
EUDÈMOS 1

p. 73, l. 17-18 , ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 24 ;
ibid., p. 230, l. 36.

EUBOULOS, évêque de Lystra (Lycaonie) ca 630

Un florilège orthodoxe de la fin du vII° siècle contient deux extraits d'un ouvrage
composé par cet évêque contre un document du patriarche jacobite Athanasios I"
d'Antioche envoyé à l'empereur Héraclius ". Le document d'Athanasios doit
correspondre au long libelle adressé à Héraclius vers 630, dans lequel le patriarche
expose en détail ses positions dogmatiques *. En réaction, Euboulos a composé
ce discours. Dans les deux extraits conservés, il veut montrer que la nature et
l'hypostase correspondent chez Cyrille d'Alexandrie à des notions différentes (et
non semblables comme les monophysites le soutiennent). Rien n'autorise à dater
avec précision le discours d'Euboulos de 634, comme on l'a proposé *, d'autant
que ce discours constitue sans doute une réponse rapide au patriarche Athanasios
dont la mort est datée de 631 environ.

' EUBoULos DE LYSTRA, Contre Athanasios, pseudo-évêque des Sévériens, in Doctrina


Patrum de Incarnatione Verbi, 22, xIII, p. 141-148. —* MICHEL LE SYRIEN, XI, 2, tr. II,
p.405-408 ; cf. W. H. C. FREND, The Rise of the Monophysite Movement, p. 346.
—* D. STIERNoN, in DECA, 1, p.821, s. v. « Éobule (sic) de Lystra ».

EUDÈMOS 1, évêque de Patara (Lycie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il est


le seul évêque de Lycie présent sur les listes de souscription à la définition de la
foi ". Dans certaines listes latines, coptes et syriaques, Eudèmos est devancé par
Adôn de Lycie *. C'est une confusion ancienne entre la souscription de l'évêque
Théodôros d'Ouasada (—» Théodôros 2), et le mot Lycie introduisant la souscrip
tion d'Eudèmos *. Notons enfin que sur la liste grecque de Théodore le Lecteur
empruntée à l'historien Socrate, il est fait mention de Nikolaos de Myra ". La
présence de ce saint au concile de Nicée est bien entendu légendaire.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40A, n° 156 ; ibid., p. 40 B, n° 155 ; ibid., p. 41 A,


n° 154 : ibid., p.41 B, n° 145 ; ibid., p. 67, n° 152 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 2) ;
ibid. p. 93, n° 162 ; ibid., p. 111, n° 156 ; ibid., p. 135, n° 159 ; ibid., p. 147, n° 18 ; ibid.,
p. 179, n° 307 ; ibid., p. 205, n° 149 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 72-73, n° 156 ;
ibid. I. 1, 2, p. 98, n° 156 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 156 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 100, l. 30, [n° 154] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 283 ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 195 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 194 ; MICHEL LE
SYRIEN. VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 190. — * Patrum Nicaenorum nomina, p. 40 B, n° 154 ;
ibid. p.41 A, n° 153 ; ibid., p.41 B, n° 144 ; ibid., p. 93, n° 161 ; ibid., p. 135, n° 158 ;
H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 194 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340,
n° 193. —* H. GELzER, Patrum Nicaenorum nomina, p. XLIII ; E. ScHwARTz, Uber die
Bischofslisten, p. 69 : E. HoNIGMANN, Byzantion, 12, 1937, p. 331 ; ID., Byzantion, 14,
1939. p. 37. — " Patrum Nicaenorum nomina, p. 73, n° 81 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12,
p.50. l. 2).

275
EUDÈMOS 2

EUDÈMOS 2, évêque de Patara (Lycie) 375/7-38 |

Il est mentionné dans une lettre que Basile de Césarée adresse à l'évêque
Amphilochios d'Iconium, métropolite de Lycaonie (—» Amphilochios 1)'. Cette
lettre est datée entre 375 * et l'été 377 *. Basile demande à son correspondant
d'envoyer en Lycie un homme de confiance pour connaître les personnalités de
cette province fidèles à l'orthodoxie et étrangères à la « pensée asiate », c'est-à
dire à la doctrine des anti-nicéens. Basile dresse une liste de ces individus à
visiter dont il faut d'abord vérifier l'orthodoxie, parmi lesquels Eudèmos. Un
évêque Eudèmos de Patara figure entre la 119° et la 130° place selon les listes de
souscription aux canons du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet
381 ". Il s'agit très probablement du même personnage. En revanche, le participant
au concile de 381 doit être distingué de son homonyme qui participe au concile
de Nicée en 325 du fait de l'attestation d'un autre évêque de Patara en 359
(-» Eudèmos 1, Eutychianos 1).

" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 21. —* Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. , P. J. FEDwIcK, The Church and the Charisma, p. 148.
—* P. J. FEDwICK, in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au
IV siècle, p. 398 ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET,
Basile le Grand, p.410. — * C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 122 ; MANsI, III,
col. 571 A, [n° 123] ; MANSI, VI, col. 1180 A, [n° 130] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993,
p. 77, n° 124 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 349, n° 119 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I,
p.318 B, n° 122.

EUDOKIA, supérieure d'un couvent de Cyzique (Hellespont) 626/632

Dans une lettre à l'évêque Iôannès de Cyzique (—» Iôannès 58), métropolite
d'Hellespont, Maxime le Confesseur mentionne le retour auprès de ce métropolite
d'Eudokia et des moniales sous sa direction ". La lettre date entre 626 et 632 *.
L'attaque conjointe des Perses sassanides et des Avars sur Constantinople en 626
avait certainement contraint cette communauté religieuse à abandonner Cyzique
et peut-être à chercher refuge en Afrique du Nord, à l'instar d'autres ecclésia
stiques comme Maxime.

" MAxIME LE CONFESSEUR, Lettres, 31, PG, 91, col. 625 B. —* P SHERwooD, Annotated
Date-List, p. 27-28.

EUDOKIOS ?, évêque d'Aphrodisias (Carie) 381

Il occupe entre la 130° et la 142° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Il est difficile de
déterminer la forme exacte du nom (Ekdikios ?). De manière hypothétique, nous
choisissons Eudokios présent dans le manuscrit bilingue Mardin Orth. 309 et
dans la traduction latine de Denys le Petit sous une forme voisine (Eudoxius) *.

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 133 ; MANsI, III, col. 571 B, [n° 134] : MANsI,

276
EUDOXIOS 1

VI, col. 1180 B, [n° 142] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 135 = V. RUGGIERI,
OCP. 59, 1993, p. 349, n° 130 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 319 B, n° 134 et n. 14.
— * V. RUGGIERI, REB, 54, 1996, p. 223.

EUDOXIOS 1, évêque de Chôma (Lycie) 431-458

Il apparaît en 17" position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Ephèse, le 22 juin 431 ". Cette situation est exceptionnelle car cet
évêque se retrouve parmi les métropolites. Elle s'explique par l'absence de tout
autre représentant de la province de Lycie au début de la première séance. Invité
à se prononcer sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre
de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, Eudoxios est le 65° à donner son avis. I1
estime que cette lettre est bien conforme à la foi de Nicée et y souscrit *. A la fin
de cette séance, il souscrit en 196° position à la condamnation de Nestorius *.
Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques
sont disposés selon l'ordre préétabli". Eudoxios joue un rôle actif durant la
séance du 16 juillet. Après un premier échec, une délégation est envoyée par le
concile sur proposition de Juvénal de Jérusalem. Elle est chargée d'assigner
Iôannès d'Antioche à comparaître devant l'assemblée *. Cette délégation est
formée des évêques Eudoxios, Timothéos de Termessos et Eudokias et Eustathios
de Dokimion (—» Timothéos 6, Eustathios 5). Ils se rendent à la maison où réside
Iôannès d'Antioche puis retournent au concile. Eudoxios fait son rapport en
premier. Il raconte comment les trois évêques, arrivés devant la maison d'Iôannès
d'Antioche, ont trouvé des soldats l'épée dégainée et quelques clercs. Ils ont
expliqué aux clercs la raison de leur présence. Ces derniers ont transmis la
nouvelle à Iôannès d'Antioche qui a refusé que ses clercs donnent une réponse à
des individus qu'il considérait comme déposés et excommuniés. Les évêques
demandèrent aux clercs qui les avaient déposés et excommuniés. Ils répondirent
que c'était Iôannès d'Antioche. Les évêques ont alors tenté sans succès d'en
savoir davantage ". Timothéos " puis Eustathios * confirment les propos d'Eudo
xios. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas de liste de
présence. Lors de la séance du 22 juillet, Eudoxios occupe la 18° place sur la liste
de présence ". Il se retrouve étrangement, comme lors de la première séance,
parmi les métropolites. Cette situation s'explique peut-être par l'absence du
métropolite, Érennianos de Myra (-» Érennianos), dont le nom, s'il apparaît dans
la Collectio Atheniensis, est en revanche absent de la Collectio Palatina. Eudoxios
souscrit en 98° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par
esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun
des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les
membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des
instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Eudoxios
en 98 position ". L'évêque de Chôma n'assiste pas au concile d'Ephèse en 449
et semble être arrivé en retard au concile de Chalcédoine car son nom manque sur
les listes de présence des deux premières séances des 7 et 10 octobre 451. Il est
mentionné en 140° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *.
Il est le 44° à approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie
de tout pouvoir sacerdotal ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 110°

277
EUDOXIOS 2

position dans la version grecque et en 78° position dans la version latine des actes
du concile ". Son nom est répété par erreur dans la version latine en 146° po
sition ". Eudoxios est absent de la 4° séance du 17 octobre 451 consacrée à la
lecture du Tome de Léon. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Il ne figure pas sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien. Néanmoins il souscrit en 340° position à la définition de la
foi ". Eudoxios souscrit également en 341° position à la place de Palladios de
Korydalla, un évêque de Lycie (—» Palladios 1)". De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Le nom d'Eudoxios figure en 141° position sur la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il apparaît en 33° position sur la
liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères
envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la
suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. Eudoxios apparaît en
2° position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête de l'empereur
Léon *. Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent
invalide l'élection de Timothée AElure.

" ACO, I, 1,2, p. 3 [l. 26] ;ACO, I, 2, p. 27, l. 32 ;ACO, I, 3, p. 53, [l. 3] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 62 : tr. KRAATz, p. 62. —* ACO, I, 1, 2, p. 22,
l. 18-22 ; Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 119-120 ; tr. KRAATz,
p. 112. —* ACO, I, 1,2, p. 64, [l. 4-5]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. —* ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 5-7 ;ACO, I, 2, p. 78, l. 6-7 ; ACO, I, 3, p. 102, l. 26-28.
— ° ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 8-19 ; ACO, I, 2, p. 78, l. 8-19 ; ACO, I, 3, p. 102, l. 29-p. 103,
l. 6. —' ACO, I, 1,3, p. 19, l. 20-25 ;ACO, I, 2, p. 78, l. 20-24 ;ACO, I, 3, p. 103, l. 7-12.
—*ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 26-33 ; ACO, I, 2, p. 78, l. 25-32 ; ACO, I, 3, p. 103, l. 13-20.
—"ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 18] ;ACO, I, 3, p. 120, l. 12 ; ACO, I, 5, p. 85, l. 28 ;ACO, II,
3, 1, p. 197, l. 24. —"ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 25] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 30] ; ACO, I, 3,
p. 137, [l. 19] : ACO, I, 5, p. 113, l. 14 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 25. —"ACO, I, 1, 3,
p. 36, l. 11 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 4. — * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 28. —"ACO, II, 1,
2, p. 30 [226], l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 54 [313], l. 4-6. — " ACO, II, 1, 2, p. 37 [233],
l. 15 ;ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 5. — * ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 14. —"ACO, II,
1, 2, p. 151 [347], l. 17 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 21 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429].
l. 12 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 277. — " ACO, II, 1, 2, p. 151 [347],
l. 18-19 ;ACO, II, 3,2, p. 170 [429], l. 13-14. — " ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 19 ;ACO,
II, 3, 3, p. 107 [546], l. 6. — " LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 B ;ACO,
II, 3, 2, p. 99 [358], l. 39. —*ACO, II, 5, p. 63, l. 16.

EUDOXIOS 2, évêque d'Étenna (Pamphylie de Sidè) 451

Il apparaît en 331° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 298° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Eudoxios est mentionné
en 77° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre ". Il exprime

278
EUELPISTOS

en 91° position son accord à la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie décidée


par le concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros d'Alexandrie en 279°
position dans la version latine des actes du concile *. Il n'est pas indiqué dans la
version grecque. Il occupe la 298° place sur la liste de présence lors de la 4° séance
du 17 octobre ". Eudoxios est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur
le Tome de Léon. Il déclare, en 32° position, que cette lettre est en accord avec la
foi définie à Nicée, Constantinople I et Éphèse I, avec la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne détaillent que les 58 premiers membres.
Eudoxios apparaît en 317° position sur la liste de présence de la séance solennelle
du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 330 position
à la définition de la foi". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres
évêques de Pamphylie de Sidè, Eudoxios est absent de la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres.

"ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 27 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 10. —* ACO, II, 1,2, p.77 [273], l. 28.
—*ACO, II, 1,2, p. 5 [201], l. 8. —*ACO, II, 1,2, p. 31 [227], l. 30 ;ACO, II, 3,2, p.59
[318]. l. 10-11. —* ACO, II, 3, 2, p.82 [341], l. 6. — ° ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l.42.
— ' ACO, II. 1, 2, p.97 [293], l. 26-30 ;ACO, II, 3, 2, p. 107 [366], l. 31. —* ACO, II, 1,
2. p. 138 [334], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 148 [407], l. 19. —"ACO, II, 1, 2, p. 151 [347],
L 6 : ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 15 : ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 1 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII. 10, tr. II, p. 66 B, n° 271.

EUELPISTOS, chorévêque de Lesbos (Îles) 451

Il apparaît en 310° position à la place de l'évêque Flôrentios de Lesbos (—» Flôren


tios 3) sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de
Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il représente Flôrentios en 272° position lors de
la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Eudoxios est
absent de liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Flôrentios est représenté
par un autre chorévêque (—» Eulogios 1). De nouveau au nom de Flôrentios,
Euelpistos occupe la 272° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre qui examine le Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre,
les procès-verbaux précisent les noms des 58 premiers membres. Euelpistos
représente Flôrentios en 290° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Flôrentios
souscrit en 298° position à la définition de la foi par l'entremise de son chorévêque
Euelpistos *. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès
verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres
évêques des Îles, Euelpistos est absent de la liste des souscriptions de la séance
du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence indique seulement les 58 premiers membres. Dans les listes
de présence aux séances des 8, 10, 17 et 25 octobre, il est mentionné comme
« Euelpistos, chorévêque tenant la place de Flôrentios de Ténédos » (EÙeÀItio

279
EUÈTHIOS 1

tou xoopertioxóntou èrtéxovtoç tôv tótov q)Aopevtiou Tevéôou). Dans le cas de


la liste de souscriptions de la séance du 25 octobre, Flôrentios est indiqué avant
son représentant Euelpistos et dit évêque de Lesbos et de Ténédos (qpAoopévtuoç
èrtiokotoçAéoßouTevéôou öpiooç ûrtéypowo ôuà EÙeArtiotou xoopertioxórou).
La titulature fournie par les listes de souscription, remplies par les évêques eux
mêmes, a plus d'autorité que celle indiquée par les listes de présence dressées par
les secrétaires du concile. Cette différence s'explique peut-être également par le
fait qu'Euelpistos soit chorévêque. Cette fonction est très rare dans le diocèse
d'Asie à la différence des diocèses du Pont et d'Orient. Elle doit s'expliquer par
l'étendue et la discontinuité territoriale de l'évêché de Lesbos, comme le reflète
la titulature de Flôrentios qu'appose Euelpistos sur la liste des souscriptions lors
de la séance du 31 octobre. L'existence de ce chorévêque est peut-être due aussi
à une volonté de l'évêque de Lesbos de respecter le particularisme de l'Église de
Ténédos qui possédait un évêque déposé peu après le concile d'Éphèse en 431
(—» Anastasios 1). Privé de son siège épiscopal, Ténédos aurait reçu de l'évêque
de Lesbos un chorévêque : Euelpistos. Celui-ci a dû être considéré comme le
représentant de l'évêque de Ténédos par les secrétaires du concile, alors qu'en
réalité il était celui de l'évêque de Lesbos comme il prit soin de le préciser.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 37 : ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 12. —*ACO, II, 1, 2, p.77 [273], l. 1.
—* ACO, II, 1, 2, p. 91 [287], l. 15. —*ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], I. 22 : ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 25. —* ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 6 : ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 1.

EUÈTHIOS 1, évêque d'Éphèse (Asie) 365 ?-38 l

La Bibliothèque du patriarche Photius conserve une version de la Vie de Paulos


de Constantinople, évêque entre 340 et 350. Lors du concile de Constantinople
qui s'ouvre en mai 381, la Vie indique qu'Éleusios de Cyzique, Markianos de
Lampsaque, Euèthios d'Éphèse et « quelques autres », sont les chefs « de la
troupe hérétique » (to0 ô' oipetuKoû otiqpoug) qui compte en tout trente-six
membres (-» Éleusios, Markianos 1)'. Il s'agit des trente-six évêques homéou
siens (ou pneumatomaques) venus au concile de Constantinople qui, ayant refusé
de souscrire au Symbole de Nicée, ont préféré se retirer sans attendre la fin du
concile, datée du 9 juillet. On a soutenu que le siège d'Éphèse était détenu en 381
par un évêque nommé Mènophantos, mais il s'agit très certainement d'une
confusion avec l'évêque d'Éphèse présent au concile de Nicée (-» Mènophantos).
La relative rareté du nom Euèthios et la proximité doctrinale de notre personnage
avec Éleusios incitent à proposer une possible identification de l'évêque d'Éphèse
avec un homonyme mentionné en première position dans la lettre du pape Libère
adressée en 366 aux évêques homéousiens d'Orient *, en réponse à l'envoi d'une
ambassade dans la seconde moitié de l'année 365. Il est probable que dans la
version latine, le nom grec Eùn0iq) est rendu fautivement par Eustathio *.
" PHoTIUs, Bibliothèque, 257 (Vie de Paulos de Constantinople), t. VIII, p. 17, l. 26-29.
—* SoCRATE, HE, IV, 12, 22, p. 240, l. 28. —* CAssIoDoRE, HE, VII, 25, 1, p. 423, l. 3 ;
Ph. JAFFÉ, Regesta Pontificum Romanorum, I, p. 35, n. 228.

280
EUGÉNIOS 1

EUÈTHIOS 2, évêque de Cyzique (Hellespont) 457-458

L'empereur Léon envoie à la fin de l'année 457 une lettre encylique à tous les
titulaires de grands sièges et aux métropolites pour savoir si le concile de
Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque
d'Alexandrie doit être validée. Euèthios est mentionné en 36° position ". De
manière étrange, il occupe la première place des évêques du diocèse d'Asie en
précédant même l'évêque Iôannès d'Éphèse, métropolite d'Asie (-» Iôannès 20).
Euèthios souscrit en 1" position à la réponse du synode d'Hellespont en 458 à
l'enquête de l'empereur Léon *. Les évêques de la province approuvent le main
tien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

*ACO. II. 5, p. 23, l. 30. —* Ibid., p. 68, l. 36.

EUÈTHIOS 3, évêque de Smyrne (Asie) VI° S.

La dédicace de restauration des chancels d'une église mentionne cet évêque et


son économe, le prêtre Onèsimos (—» Onèsimos 3)'.
' G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, II, 2, p. 365-366, n° XXXV et fig. p. 366.

EUGÉNIOS 1, évêque de Laodicée (Pisidie) ca 315-ca 340

Sa longue épitaphe fut redécouverte en 1908 sur son sarcophage brisé au sud de
HalicI, le site de l'ancienne Laodicée ". Une édition très partielle de cette épitaphe
avait été publiée à la fin du xIx° siècle *. Cette inscription était déjà connue au
xvIII° siècle, mais elle fut d'abord attribuée par erreur au siège de Laodicée du
Lycos, en Phrygie Pacatienne ". Markos Ioulios Eugénios est le fils du curiale
Kyrillos Keler de Kouessos ou plutôt Kouessa (Koumooéoog). On ne sait rien par
ailleurs de ce personnage " ni de cette localité, qui devait se trouver quelque part
sur le territoire de la cité de Laodicée puisque Kyrillos Keler est un membre de
sa curie. On a rapproché Kouessa de deux inscriptions, l'une de Laodicée et
l'autre de Tyraéion, où l'ethnique Kounooeûç apparaît *. Sur l'épitaphe d'Eu
génios, on lit l'abréviation BOYA, que la plupart des éditeurs développent en
Bou2.(euto0). Le cas grammatical désigne Kyrillos Keler. On a toutefois proposé
le nominatif Bou).(eutñç) à la place du génitif; dans ce cas, la fonction de curiale
se rapporterait à Eugénios lui-même et non à son père ". Sa famille est sans doute
chrétienne car il n'est nulle part fait mention d'une conversion ultérieure ou d'un
baptême tardif. On a proposé de manière hypothétique de lier la famille
d'Eugénios à Gaios Ioulios Patrikios (To(etoç EioûÄuoç Ilotpiktog), le dédicataire
d'une double tombe découverte à KadInhani, environ 15 km à l'ouest de Halic1 '.
Ce personnage a dressé une stèle pour sa tante Orestinè, qui a vécu dans la
continence (èvxpoteuoouévn), et pour son frère Mnèsithéos. Selon son éditeur,
l'épitaphe, antérieure à 350, indiquerait une adhésion à la secte des encratites *.
Mais ce rapprochement est fragile car il ne repose que sur l'emploi du même
gentilice et sur la volonté d'identifier l'évêque Eugénios à un dirigeant de la
secte ascétique des saccophores (—» Eugénios 7). D'après son épitaphe, nous

281
EUGÉNIOS 1

datons la naissance d'Eugénios du dernier quart du III° siècle. L'inscription précise


qu'il a « accompli son service dans le bureau du gouverneur de Pisidie » (ot[p]o
teuo[du]evo[g] èv tû kotà IIuouôiov nyeuovuxñ td #t). On a cru qu'il s'agissait
du service militaire dans la cohorte des gardes du corps du gouverneur ", mais à
la lumière de plusieurs témoignages littéraires et papyrologiques contemporains,
il apparaît qu'Eugénios a effectué un service comme bureaucrate au sein de
l'administration provinciale (officium) ". On a voulu réconcilier le sens classique
de militia (service militaire) avec le sens tardif (un service quel qu'il soit) en
considérant Eugénios non pas comme un véritable militaire ou un simple civil,
mais de manière vague comme un individu travaillant au service de l'Etat ", ce
qui n'est pas contradictoire avec un poste de fonctionnaire. Les partisans du
service militaire ont tiré parti d'un argument a silentio de l'épitaphe. L'évêque
aurait préféré taire le détail de sa carrière militaire car il dut être contraint de
sacrifier aux dieux païens *. Pourtant le soin que le défunt prend de rappeler
qu'il a « servi avec honneur » (uet ' ètuteu[u]ioç otpotevod uevo[g]), prouve
assez la fierté qu'il tire de sa carrière. Eugénios doit donc avoir été fonctionnaire
à Antioche de Pisidie. Dans une étude récente consacrée à cet évêque, on a
souligné que la réforme des provinces et de l'administration réalisée sous la
tétrarchie a permis d'offrir de nombreuses opportunités de carrière aux membres
des élites locales ". Eugénios a sans doute été l'un des premiers fonctionnaires à
travailler dans le tout nouvel officium du gouverneur de la province de Pisidie,
dont la création et le choix d'Antioche pour capitale seraient le résultat d'une
décision de l'empereur Galère. Suivant les conclusions d'un récent article con
sacré à Antioche de Pisidie, ces remaniements administratifs sont datés au plus
tôt de 309 et vraisemblablement de 310 ". Dans son épitaphe, Eugénios indique
son mariage avec Flavia Ioulia Flavianè, fille de Gaios Nestorianos. Il s'agit d'un
personnage de rang sénatorial (ouvkÀntuKo0), donc d'un statut supérieur à celui
d'Eugénios qui appartient à une famille curiale. Cette alliance correspond à une
promotion sociale : elle mérite d'apparaître sur l'épitaphe de l'évêque Eugénios
dont l'esprit est très empreint de valeurs aristocratiques. Hormis cela, nous
ignorons tout de l'épouse et du beau-père d'Eugénios º, en particulier s'ils sont
d'une famille chrétienne ou païenne. Ajoutons qu'il est tout à fait atypique, pour
un clerc, de fournir de tels détails sur sa belle-famille. C'est une preuve
qu'Eugénios s'enorgueillit de son alliance matrimoniale ". Entre-temps, ajoute
l'épitaphe, l'empereur Maximin Daïa promulgue une loi qui contraint les
chrétiens à sacrifier, sans les autoriser à abandonner le service. Il s'agit de la
seule indication permettant de préciser la chronologie de la carrière d'Eugénios.
Ce décret se place quelque part entre 309/10, l'année de la proclamation de
Maximin comme Auguste, et 313, l'année de sa mort. Il doit s'agir du décret de
persécution de 312, dont l'exemplaire retrouvé à Kolbasa, en Pamphylie, est daté
du 6 avril ". Eugénios ajoute cette importante précision : « ayant subi une
multitude d'épreuves sous le gouverneur Diogénès, je me suis empressé d'aban
donner le service en conservant la foi des chrétiens » (tAeiotoç ôè óoog
ßooo vou[g] 0Itoueivoç èti Auoyévouç nyeuóvoç, ortouôoooç ôè drtoÀÀoynvol
tñg otpoteioç tnv tov Xpeuotuovóov tiotuv qpu)ooooov). Eugénios a été victime
de persécutions antichrétiennes, mais n'a pas succombé, ce qui lui confère le
statut de confesseur parmi ses coreligionnaires. On a pensé qu'Eugénios n'avait
été victime que de poursuites judiciaires en raison de sa position sociale ". Son
supérieur hiérarchique est par ailleurs connu. Il s'agit de M. Valerius Diogenes,

282
EUGÉNIOS 1

gouverneur de Pisidie attesté entre 311 et 312 par plusieurs inscriptions, et


manifestement un fervent partisan de la répression des chrétiens ". Eugénios est
un membre de son administration justement à l'époque où Antioche est érigée en
capitale de la province de Pisidie. Une fois sa carrière de fonctionnaire aban
donnée, Eugénios se réfugie à Laodicée où il passe un bref laps de temps (xpóvov
t[e] Bpoxùv ôtatpeivoç èv tû Aooôukéov ItóÄt). Cette formule très vague doit
couvrir quelques années. C'est à cette époque, vers 315, qu'il est institué évêque
de Laodicée par « la volonté de Dieu Tout-Puissant » (ßouÁñoeu toû tovto
rpd.topoç 6eoÛ). Selon ses propres dires, il a exercé cette fonction pendant 25
ans. ce qui place sa mort vers 340. Il a rempli sa mission « avec beaucoup
d'honneur » (uetà ItoM[À]ñç èTtuteuuioç), une formule déjà utilisée pour décrire
la carrière civile. Le reste de l'épitaphe est consacré non pas à l'action pastorale
d'Eugénios, mais à son évergétisme. Il a reconstruit depuis les fondations l'église,
probablement la basilique épiscopale de Laodicée rasée durant la persécution. Il
détaille avec une fierté évidente les travaux : la construction de portiques, d'un
quadriportique, la réalisation de peintures et de mosaïques, d'une fontaine, d'une
porte monumentale ([o]toôôv te koi tetpootóoov koù Coypoq)uô[v] koù kevtm
ceoov xè ûôpeiou koi tportÛMou). Il ajoute que ces travaux ont été complétés par
« tous les ouvrages de décoration sur pierre » (Itôou toîç Àu0o&oïkoîç ëpyoug),
c'est-à-dire des revêtements, des linteaux, des chancels, peut-être aussi des
chapiteaux ". La fin de l'épitaphe détaille les préparatifs menés par Eugénios
pour édifier son tombeau et rédiger l'épitaphe, « pour l'ornement de l'Église et
de ma famille » ([eiç kóo]uov tñç te èk[Anoioç x]è toÛ yévouç uou), pour
reprendre l'une des restitutions possibles qui trahit encore l'influence des valeurs
aristocratiques sur l'esprit d'Eugénios.

' W. M. CALDER, The Expositor, 6, 1908, p. 385-386 ; cf. ID., MAMA, I, p. 89-91, n° 170 et
ph. — * M. LAURENT, BCH, 20, 1896, p. 244-245 : W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics
of Phrygia, II, p. 543-545, n° 410 bis. — * M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 794.
—* PLRE, I, p. 293, s. v. « M. Iul. Eugenius 7 ». — * K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien
und Pisidien, p.318, s. v. « Kuèssa ». — ° W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and
Testimonia, p. 433-434, n° 69, fig. 78 et pl. 28 ; L. M. WHITE, Social Origins of Christian
Architecture, II, p. 175, n. 73. — ' W. TABBERNEE, op. cit., p. 433. —* W. M. CALDER, in
W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 87, n°9.
—* W. M. CALDER, The Expositor, 6, 1908, p.394. ; ID., The Expositor, 7, 1909, p. 320 ;
W. M. RAMsAY, Luke the Physician, p. 340-341, n° 1 ; C. M. KAUFMANN, Handbuch der
altchristlichen Epigraphik, p.249. — "P FRANCHI DE'CAVALIERI, Note agiografiche, 3,
p.61-63 et 72-73 ; P BATTIFOL, BALAC, 1, 1911, p. 27-28 ; E. BUONAIUTI, Athenaeum, 8,
1920. p. 13 ; M. GUARDUCCI, Epigrafia greca, IV, p. 395, n° 6. — " R. MERKELBACH et
J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 80-81, n° 14/06/04. — * W. M. RAMSAY, Luke the
Physician, p.341. — " W. WIsCHMEYER, ZNW, 81, 1990, p. 235. — " M. CHRIsToL et
Th. DREw-BEAR,AnTard,7, 1999, p. 70. — * PLRE, I, p. 343, s. v. « Fl. Iulia Flaviana 2 » ;
ibid., p. 625, s. v. « Gaius Nestorianus ». — " W. WISCHMEYER, op. cit., p. 234-235.
— " ID., Griechische und lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte der Alten Kirche,
p.35, n° 4 : S. MrTCHELL, JRS, 78, 1988, p. 116-119 : cf. S. CoRcoRAN, The Empire of the
Tetrarchs, p. 187. — " C. RAPP, Holy Bishops in Late Antiquity, p. 204. — " PLRE, I,
p.257, s. v. « Valerius Diogenes 8 ». — " L. RoBERT, Hellenica, XI-XII, p. 34 ; cf.
W. WISCHMEYER, loc. cit.

283
EUGÉNIOS 2

EUGÉNIOS 2, évêque d'Apollônias (Carie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la3° place parmi les évêques de Carie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 B, n° 169 ; ibid., p. 43 A, n° 168 ; ibid., p. 43 B,


n° 157 ; ibid., p. 68, n° 166 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 14) ; ibid., p. 74, n° 115 ;
ibid., p. 111, n° 170 ; ibid., p. 135, n° 173 ; ibid., p. 155, n° 86 : ibid., p. 207, n° 163 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 170 : ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 170 , ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 170 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 4, [n° 168] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 109 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 209 = V. RUG
GIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 208 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 204.

EUGÉNIOS 3, évêque d'Eukarpia (Phrygie puis Phrygie Salutaire) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 6° ou la 7° place parmi les évêques de Phrygie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Phrygie forme une seule province
ecclésiastique au concile de Nicée.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 145 ; ibid., p. 34 B, n° 141 : ibid., p. 37 A,


n° 140 ; ibid., p. 37 B, n° 132 ; ibid., p. 67, n° 141 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 25) ;
ibid., p. 109, n° 144 ; ibid., p. 133, n° 145 : ibid., p. 179, n° 293 ; ibid., p. 205, n° 137 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 144 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 144 ; ibid., I, l, 2,
p. 100, n° 144 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 25, [n° 142] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion,20, 1950, p. 68, n° 222 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 150 = V. RUG
GIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 149 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 146.

EUGÉNIOS4 ?, évêque de Lysinia (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 343


Il souscrit en 14° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules. La souscription, conservée seulement en latin, in
dique : Eugeus episcopus a Lisinia. On a constaté que sous la forme Eugeus il
faut sans doute lire le nom Eugénios *.

' HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 75, l. 2, n° 14. — * A. L. FEDER,


in SBerWien, 166, V, 1911, p. 74.

EUGÉNIOS 5, prêtre d'Euménéia ?(Phrygie Pacatienne) 351

Eugénios et sa fille Prokla ont érigé pour Tryphôn un tombeau daté du 2° mois de

284
EUGÉNIOS 7

l'an 435 (ère de Sylla), soit entre le 24 octobre et le 23 novembre 351 ". Cette
stèle-porte a été trouvée au village de Mentes, 10 km au sud-ouest du site de
l'antique Euménéia, et proviendrait de la région de Sébastè *.

' Th. DREw-BEAR, Nouvelles inscriptions de Phrygie, p. 110-111, n° IV, 49 et pl. 36.
— * M. WAELKENs, Die Kleinasiatischen Türsteine, p. 183, n° 455 et pl. 68.

EUGÉNIOS 6, évêque de Posala (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 99° et la 108° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 102 ; MANsI, III, col. 570 C, [n° 103] ; MANsI,
VI. col. 1179 B, [n° 108] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 104 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.348, n°99 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n° 103 et n. 20.

EUGÉNIOS 7, évêque ? de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il est connu par une épitaphe métrique découverte à Halic1, l'ancienne Laodicée,
qui l'associe à Sévèros (—» Sévèros 3). Celui-ci est « évêque général, dirigeant
du peuple saccophore » (rtovertiokontov mymtñpo [À]ooô ookkoqpópou). La suite
concerne Eugénios au premier chef. En effet, le tombeau contient aussi « les
restes d'Eugénios, craignant Dieu, qu'il (Sévèros) laissa (après lui), un digne
conducteur du troupeau spirituel » ([Àei]uyovov Eûyeviou te 0(eo)uôéoç ôv
·xoté).uwev, [rtoiu]vnç tveuuœtukñç ö #tov ñvioxov)'. Dès l'édition princeps, on
a voulu l'identifier à Eugénios de Laodicée, un évêque de la première moitié du
Iv° siècle connu par son épitaphe (-» Eugénios 1) *. Bien que soutenue par
plusieurs chercheurs, cette théorie présente des faiblesses : elle jette le doute sur
les persécutions dont l'évêque Eugénios fut victime et repose sur la simple ho
monymie entre les deux personnages *. Dans l'épitaphe de l'évêque Eugénios
(—» Eugénios l), rien n'indique qu'il soit le successeur de Sévèros et le dirigeant
de la secte des saccophores. Dans l'épitaphe de Sévèros, nulle mention n'est faite
de la persécution qu'a connue l'évêque Eugénios (—» Eugénios 1). Seul Sévèros
a été récompensé par Dieu, peut-être de la couronne des martyrs. Quant à la
datation de cette inscription, on s'accorde à penser qu'elle daterait de la fin du Iv°
ou du début du v° siècle. Elle ne serait donc pas contemporaine de la mort de
Sévèros, mais aurait été gravée lors de la réunion des restes (ou des reliques ?) de
Sévèros avec celles d'Eugénios en un même mausolée. Cette théorie repose sur
la restitution d'une ligne, aujourd'hui très abîmée, où l'on a voulu lire : « et
maintenant le mémorial bien réalisé les contient tous les deux » ([vûv t'eû]dokm
tov uvnlu' éxet duqpotépoug]) ". Mais d'autres restitutions ont été proposées *.
Le dernier éditeur donne comme terminus ante quem pour la rédaction de cette
inscription funéraire une loi du 30 mai 428 des empereurs Théodose II et Valen
tinien III qui proscrit plusieurs groupes dont les saccophores ", mais ils sont
condamnés dès 381-383 '.

' W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay,

285
EUGÉNIOS 8

p. 71, n° 1 et pl. VII, 1 ; ID., MAMA, I, p. 91-92, n° 171 et ph. ;W. WisCHMEYER, Griechische
und lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte der Alten Kirche, p. 59, n° 36 ;
W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 437-444, n° 70, fig. 79 et pl. 29 ;
B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum, p. 76
77, n° 216 et fig. 258 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 80-82,
n° 14/06/04. —* W. M. CALDER, JRS, 10, 1920, p. 47-59, n° 2 ; cf. F. BLANCHETIERE, Le
christianisme asiate aux Ir et Iir siècles, p. 376 ; ibid., p. 480 ; ibid., p. 509-510, n° 176.
— * W. WIsCHMEYER, loc. cit. ; S. MrTCHELL, Anatolia, II, p. 102 ; L. M. WHITE, Social
Origins of Christian Architecture, II, p. 174, n. 72. —* W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER
et W. M. CALDER (éd.), loc. cit. ; ID., MAMA, loc. cit. ; W. TABBERNEE, op. cit., p.439.
—* W. M. CALDER, JRS, 10, 1920, p. 57 ; H. GRÉGOIRE, Byzantion, 1, 1923, p. 697 ;
P. FRANCHI DE'CAVALIERI, Note agiografiche, 7, p. 127-133 : A. WILHELM, in SBerBerlin,
27, 1932, p.843. — ° CTh, XVI, 5,65, p.878 (omis) ; CJ, I,5,5, p.51. —' CTh, XVI, 5,
7, 3, p.858, l. 10 (8 mai 381) ; CTh, XVI, 5, 9, 1, p.858, l. 8 (31 mars 382) ; CTh, XVI,
5, 11, p.859, l. 3 (25 juillet 383).

EUGÉNIOS ? 8, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Eugénios avec son épouse Magna et leurs enfants a érigé une pierre tombale pour
sa fille Aurèlia Domna et son neveu Timodèmos. Le nom de ce clerc est hypothé
tique car il repose en grande partie sur une restitution ". La pierre, dans un état
fragmentaire, provient de Kolukisa, sans doute l'ancien bourg de Kissia, 26,5 km
au sud-ouest de Çesmelisebil que l'on identifie à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 165, n° 313 et ph.

EUGÉNIOS 9, prêtre d'Iconium ? (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Sisinnos et son épouse Pankratia ont élevé une pierre tombale pour leur
père, le prêtre Eugénios ". La forme des lettres et l'emploi du gentilice indiquent
le Iv° siècle, bien qu'on ait étendu sans raison la datation de cette inscription au
siècle précédent *. La pierre est conservée à Konya et son lieu d'origine est
ignoré. Notons qu'on a proposé d'identifier Aurèlios Sisinnos avec un diacre
homonyme d'Iconium (—» Sisinnos 1) *.
' H. S. CRONIN, JHS, 22, 1902, p. 118-119, n° 43 avec dessin. —* B. H. McLEAN, Greek
and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum, p. 69, n° 198. —* Ibid.

EUGÉNIOS 10, prêtre d'Isauropolis ? (Lycaonie) IV° S.

Une pierre tombale, ornée de l'alpha et de l'oméga disposés de part et d'autre


d'une croix gravée à gauche d'un livre ouvert, mentionne ce personnage ". La
pierre provient d'Alisa, 4 km au sud-ouest de Dorla, aujourd'hui Aydogmus.

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. M. Cox, JRS, 14, 1924, p. 60, n° 66 et pl. XI.

286
EUGÉNIOS 13

EUGÉNIOS 11, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Valentilla, Léontios et Katmaros, un nom attesté en Phrygie et proche du


celte Catumaros ", ont édifié un tombeau pour le prêtre Eugénios qui « a beaucoup
oeuvré en faveur la sainte Église de Dieu des purs » (rtoAAà xouóvtoç ûrèp tñç
dryiaç toû Oeo0 èxXmoioç tôv Ko0opôv). Eugénios est un novatien. Le reste du
texte est une hymne métrique à la louange de Dieu, du « premier ange » (la
deuxième personne de la Trinité) et d'Eugénios. Mort jeune, il est connu « pour
sa félicité, sa richesse, sa noblesse et son courage » (öMpqp te ItMoûtqp te èüyevin
te xè 8o pou). Il fut bon avec les pauvres et éminent au sein de sa bourgade *.
Cette épitaphe témoigne d'un goût marqué pour la culture classique et la poésie
homérique même à l'intérieur des groupes ascétiques anatoliens ". Le sarcophage
a été découvert à Bashüyük, localité située à environ 12 km au nord-est de Halic1,
le site de l'antique Laodicée.

" L. ZGUsTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 218-219, $ 554. — * W. M. CALDER, in


W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 76, n° 5 et pl. VII, 2 ;
R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 82-84, n° 14/06/05. — * W. WIsCH
MEYER, Griechische und lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte der Alten Kirche,
p. 65, n° 41.

EUGÉNIOS 12, diacre de Gdanmaa ? (Lycaonie) IV° S.

Il a érigé avec son fils Mennéas un tombeau pour sa femme Thékla, sa mère la
diaconesse Matrôna (-» Matrôna), sa sœur Léontianè et ses enfants Matrôna et
Épiktètè '. La pierre provient de Zengen (aujourd'hui Ozkent), 20 km au sud de
Cesmelisebil où l'on a reconnu le site de l'ancienne Gdanmaa ". On a proposé de
dater cette inscription entre 375 et 450 *.
' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 199, n° 383 et pl. —* S. HUBNER, Der Klerus in der Gesell
schaft des spätantiken Kleinasiens, p. 145, n 164.

EUGÉNIOS 13, diacre de Meiros ?(Phrygie Salutaire) IV° S.

Une inscription très effacée mentionne trois personnages : « Zôtikos, un fils


précieux, Eugénios ensuite qui est un pieux diacre, le troisième Kallistos qui est
bien l'enfant de sa patrie » ([Z]ootukòv yóvov èo8Móv, Eùyévuov étuto Ittotòv
ôtaxovov ôvto, tòv tpitov Ko(MÀuotov totpiôoç yvmouov övto). On a suggéré
qu'il s'agissait de trois frères d'après la mention cinq lignes plus loin du mot
vioîg au milieu d'une ligne illisible ". Les éditeurs ont attribué l'inscription à la
cité d'Appia, mais le village de Sevdigin, d'où vient le texte, se trouve à 25,5 km
au sud-ouest d'Appia alors que que la cité de Meiros se trouve à moins de 13 km
au nord-est.

B. LEvIck et alii, MAMA, X, p. 5-6, n° 15 et pl. I.

287
EUGÉNIOS 14

EUGÉNIOS 14, évêque de Phrygie 404

Il fait partie d'une ambassade de partisans de Jean Chrysostome avec Pansophios


de Pisidie, Dèmètrios de Pessinonte (Galatie Salutaire), Pappos de Syrie et deux
diacres de la capitale (-» Pansophios)'. Les émissaires atteignent Rome après
l'arrivée de la première lettre de Théophilos d'Alexandrie au pape Innocent
annonçant la déposition de Jean au concile du Chêne (septembre 403) et trois
jours après la remise d'une pétition par Eusébios, diacre de Constantinople
partisan de Jean, invitant le pape à attendre pour mieux découvrir les intrigues de
Théophilos. L'ambassade délivre aux Occidentaux trois missives : une lettre de
Jean, une lettre des quarante évêques qui sont en communion avec lui et une
lettre de son clergé. Ces lettres ne peuvent arriver à Rome avant mai 404 car elles
mentionnent des événements survenus lors de la veillée de Pâques (17 avril
404) *. Après la seconde déposition et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le
20 juin 404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles. Palladios mentionne par
mi les victimes Eugénios qui « est dans sa patrie » (èotuv èv tû totpiôu) *. Cette
formulation laisse supposer qu'à la différence d'autres partisans de Jean, Eugénios
n'a pas été envoyé en exil, mais a peut-être été assigné à résidence.

" JEAN CHRYsosTOME, Lettres au pape Innocent, I, PG, 52, col. 529 ; éd. MALINGREY, p. 68,
l. 14 ; PALLADIos, Dialogue, I, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 7, l. 29 ; éd. MALINGREY et LE
CLERCQ, p. 62, l. 173 ; ibid., II, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 8, l. 16 ; éd. MALINGREY et LE
CLERCQ, p. 68, l. 14 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 47, p. 213.
— * C. PIETRI, Roma Christiana, II, p. 1300, n. 3. — * PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLE
MAN-NORTON, p. 127, l. 12 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p.398, l. 59 ; GEORGEs D'ALE
xANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 60, p. 240.

EUGÉNIOS 15, évêque de Barata (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1), qui souscrit au nom d'Eugénios en
360 position à la définition de la foi '.

'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 11 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 18.

EUGÉNIOS 16, évêque de Kana (Lycaonie) 45 |

Il apparaît en 292° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 254° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. Trois autres évêques de
Lycaonie manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme le signe
d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impé
riaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires
et non dogmatiques ". Le nom d'Eugénios apparaît néanmoins à la fin de la 3°

288
EUGÉNIOS 17

séance en 155° position dans la version grecque et en 199° position dans la version
latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ". Il occupe la
254° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée au
Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Eugénios occupe la 272°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 278° position à la définition de la foi ".
Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Le nom d'Eugénios apparaît en 121° position sur la liste
des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège
de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour la dernière
séance, le l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers
membres.A une séance non datée, Eugénios souscrit, d'après la Collectio Prisca,
en 113° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO. II. 1, 1, p. 63, l. 19 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 28. — * ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 24.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 23 ;
ACO, II. 3, 2, p.79 [338], l. 10. —* ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 41. — ° ACO, II, 1, 2,
p.137 [333], l.4 : ACO, II, 3,2, p. 147 [406], l. 7. —'ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 29 ;
ACO. II. 2, 2, p. 75 [167], l. 1 : ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 4 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr II, p. 67 A, n° 298. —* ACO, II, 1, 3, p. 92 [451], l. 36 ;ACO, II, 3, 3, p. 106 [545],
l 15. —*ACO, II, 2,2, p. 43 [135], l. 30.

EUGÉNIOS 17, évêque de Kotenna (Pamphylie de Sidè) 451

Il siège en 337° position sur la liste de présence à la séance d'ouverture du concile


de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 299° place à la 2° séance du
10 octobre consacrée à la définition du dogme *. La liste de présence de la 3°
séance du 13 octobre indique bien en 78° position un évêque de Kotenna, mais il
est appelé Markianos ". Markianos est le 92° prélat à approuver la décision du
concile de condamner Dioskoros d'Alexandrie ". Si la version grecque désigne
bien Markianos comme évêque de Kotenna, la version latine note étrangement :
Marcianus episcopus Stephanorum. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en
280 position dans la version latine (Marcianus episcopus Cotenae ciuitatis
suscripsi) *. Il n'est pas mentionné dans la version grecque. Le titulaire du siège
de Kotenna retrouve le nom d'Eugénios sur la liste de présence de la 4° séance du
17 octobre où il siège en 299° position ". Interrogé comme nombre de Pères
conciliaires sur le Tome de Léon, il déclare, en 33° position, déposer comme les
autres Pères et souscrire au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Eugénios
occupe la 318° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 333° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme tous les
évêques de Pamphylie de Sidè venus au concile de Chalcédoine, Eugénios est
absent sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique

289
EUGÉNIOS 18

que les 58 premiers membres.À une séance non datée, Eugénios souscrit, d'après
la Collectio Prisca, en 127° position aux canons établis à Chalcédoine ". Les
changements de nom de l'évêque de Kotenna ont été interprétés comme l'emploi
par un même personnage de son véritable nom et de son signum ". L'index pro
sopographique des Acta conciliorum œcumenicorum propose de distinguer deux
évêques : Eugénios de Kotenna et Markianos de Kotyaéion *. Toutefois, les
leçons fournies par les différentes versions des actes plaident en faveur du siège
de Kotenna. On a également supposé que Markianos aurait été le représentant de
l'évêque Eugénios ", mais les actes précisent toujours que le représentant agit à
la place du titulaire, ou mentionnent le titulaire seul, même s'il est absent et donc
représenté par un autre clerc. L'absence d'Eugénios à la 3° séance du 13 octobre
et la mention de Markianos seulement à cette même séance renforcent l'hypothèse
d'un seul personnage employant deux noms.

'ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 11. —*ACO, II, 1,2, p. 77 [273], l. 29.
—* ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 9. —*ACO, II, 1,2, p.31 [227], l. 31 ;ACO, II, 3,2, p. 59
[318], l. 12-13. —* ACO, II, 3, 2, p.82 [341], l. 7. —°ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 43.
— " ACO, II, 1, 2, p.97 [293], l. 31-33 ;ACO, II, 3, 2, p. 107 [366], l. 32. —* ACO, II, 1,
2, p. 138 [334], l.9 : ACO, II, 3, 2, p. 148 [407], l. 20. —"ACO, II, 1, 2, p. 151 [347],
l. 9 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 17 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 4 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 273. —"ACO, II, 2, 2, p.44 [136], l. 12. — " E. ScHwARTz,
Uber die Bischofslisten, p. 32, n. 1 ; V. LAURENT, BCLAB, 26, 1945, p. 4 (36)-5 (37) et
n. 1. — * R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 305, s. v. « Marcianus 4 ». — * R. PRICE et
M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 2, p. 39, n. 30.

EUGÉNIOS 18, évêque de Tymandos (Pisidie) 458

Il est mentionné en 13° position (Eugenius Tymiandi) dans la réponse du synode


de Pisidie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte à la 12° place
(Eugenius episcopus Tymiandi)*. Les évêques de Pisidie approuvent le maintien
de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Il est à noter que
la forme correcte est Tymandos et non Tymiandos comme l'indique la source.

" ACO, II, 5, p. 51, l. 6. —* Ibid., p. 56, l. 7.

EUGÉNIOS 19, économe de Cos ? (Îles) V° S.

Il est connu par une inscription dédicatoire de Kalymna gravée sur un chapiteau
rappelant l'achèvement sous sa direction de travaux, sans doute dans la basilique
du Christ d'où provient l'inscription. La basilique daterait du v° siècle ", ce qui
s'accorde avec la forme des lettres employées. Comme Kalymna n'est pas un
évêché, il faut peut-être rattacher cette île à l'évêché de Léros, au nord, ou à
l'évêché de Cos, au sud. L'histoire culturelle et politique de Kalymna est certes
liée à celle de Cos à l'époque classique *, mais l'on ignore sa situation admi
nistrative au Bas-Empire. Par conséquent, Eugénios est soit l'économe au service
de l'évêque de Cos (ou de Léros), soit l'économe préposé à la gestion des biens
de la basilique de Kalymna.

290
EUGÉNIOS 23

* M. SEGRE, Tituli Calymnii, p. 212, n° 229 et pl. CXXII. —* L. BURCHNER, in RE, X, 2,


col. 177l, s. v. « Kalymna ».

EUGÉNIOS 20, prêtre d'Éphèse (Asie) IV°-V° S.

Sur le couvercle d'un sarcophage disparu, autrefois déposé dans un caveau au


sud-est de la porte de Magnésie, à Éphèse, ce prêtre et ses héritiers ont fait graver
leur épitaphe '. Le formulaire est banal, mais le décor de la chambre funéraire
dénote une prégnance du paganisme et appartient à une époque où l'iconographie
funéraire n'est pas encore totalement christianisée.

R. MERKELBACH et J. NoLLÉ, Die Inschriften von Ephesos, VI, p. 161, n° 2253 b.

EUGÉNIOS 21, archidiacre d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) VI° S.

Une inscription funéraire d'Hiérapolis d'origine inconnue indique : « Eugénios,


le très humble archidiacre et préposé (au sanctuaire) du saint et glorieux apôtre et
théologue Philippe » (Eûyévuoç ô ëM6]xuotoç dpxlôudik(ovog) k(où) èq)eot(ô)ç)
toû dryiou x(oû) èvôó#ou dItootó\ou k(où) 0eoMóyou qbuÀitrtou)'. On a daté
cette inscription du v° siècle, voire de son deuxième quart *. L'hypothèse d'une
appartenance d'Eugénios à l'Église montaniste º, qui reste infondée, explique la
datation haute proposée. D'une part, la destruction du martyrium de Philippe, au
milieu du v° siècle, ne sous-entend pas son abandon définitif. D'autre part, la
titulature du saint indique le vi° siècle.

' W.JUDEICH, in C. HUMANN et alii (éd.), Altertiimer von Hierapolis, p. 76, n° 24. —* P. VER
zoNE. CArch, 8, 1956, p. 38 ;W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 502
508. n° 83 et fig. 92. —* Ibid., p. 508.

EUGÉNIOS 22, prêtre de Pappa (Pisidie) V°-VIe S.

Il est connu par une inscription gravée sur un fronton, sans doute un élément de
son tombeau ". Elle a été découverte à Yunuslar, l'ancienne Pappa.

· W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 60-61, n° 336 et dessin p. 170.

EUGÉNIOS 23, économe de Magnésie du Méandre (Asie) V°-VIIe S.

Un fragment de colonne découvert à Burgaz, 11 km à l'ouest de Magnésie du


Méandre, indique une construction effectuée sous ce personnage et contient une
invocation au Seigneur en faveur de deux contremaîtres (uoiotopeç) appelés
Iôannès et Kosmas. Le dernier éditeur date ce texte du vII° siècle , mais une
datation plus haute est possible. Eugénios est l'économe de son évêché et non un
fonctionnaire municipal ou un intendant de domaine comme on l'a proposé dans
un premier temps *.

291
EUGÉNIOS 24

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 44,
n° 117. — * J. KEIL, Jahreshefte, 11, 1908, Beiblatt, col. 165-166, n°9 et fig.

EUGÉNIOS 24, évêque d'Euménéia ? (Phrygie Pacatienne) IV°-VII° S.

Il est connu par une inscription inédite trouvée à Icikli '. Le siège épiscopal le
plus proche dans cette partie de la haute vallée du Méandre est Lounda, aujour
d'hui Isabey, à environ 12 km au sud-ouest d'Icikli, mais l'évêché de Lounda
n'apparaît pas avant la fin du vIII° siècle. Le siège le plus probable est Euménéia,
aujourd'hui IS1kl1, environ 40 km au nord-est, dans la même vallée. Faute de
reproduction, la datation est hypothétique.

" K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 276, s. v. « Icikli ».

EUGRAPHIOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Deux frères, Eugraphios et Diophantos, prêtres, ont construit une tombe pour
leur prédécesseur Anikètos (—» Anikètos 1, Diophantos 1). Ce dernier est « prêtre
des apotactites » (rtpeoßûtepoç tôv 'Artotoktutóov), une secte ascétique. On a
jugé que le lien entre les deux frères était seulement spirituel ". La pierre, datée
par son éditeur de la fin du Iv° siècle ou du début du v° siècle, provient d'un
village au nord-ouest de Sarayönü, 8 km au nord de Halic1, l'ancienne Laodicée.
Au sud de cette cité a été découverte une inscription mentionnant un monastère
de cette même secte (—» Gaios 5, Primos 1).

" W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay,


p. 85-86, n° 8 ; ID., MAMA, I, p. 93, n° 173.

EUGRAPHIOS 2, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV°-V° S.

D'après une inscription métrique, Eugraphios a construit une tombe pour ses
parents, Eulalios, fils de Kratéros, et Basilissa '. La pierre a été trouvée à Azak
qui correspondrait à l'antique Pegella. Comme cette localité n'est pas un évêché,
nous attribuons cette inscription au siège de Gdanmaa, aujourd'hui probablement
Qesmelisebil, 14 km au nord-ouest d'Azak.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. XXIII ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme,


3, p. 67, n° 14/02/13.

EULALIOS 1, évêque d'Iconium (Pisidie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 1" place parmi les évêques de Pisidie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". Lors du concile de Nicée, le siège d'Iconium
se trouve en Pisidie , la province de Lycaonie n'apparaît que vers 37 l environ.

292
EULALIOS 3

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 147 ; ibid., p. 36 B, n° 143 ; ibid., p. 37 A,


n° 142 : ibid., p.37 B, n° 134 ; ibid., p. 66, sub n° 132 omis, cf. apparat (= SoCRATE, HE, I,
l3, 12, p. 49, l. 28) ; ibid., p.93, n° 149 ; ibid., p. 109, n° 146 ; ibid., p. 133, n° 147 ; ibid.,
p. 175, n° 271 ; ibid., p. 205, n° 139 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 146 ;
ibid., I. l, 2, p. 98, n° 146 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 146 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p.100. l. 26, [n° 144] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 248 ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 64, n° 182 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 339, n° 181 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 A, n° 178.

EULALIOS 2, évêque de Pionia (Hellespont) 451

Il apparaît en 217* position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 179° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est mentionné en
186 position de la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Eulalios est le
165° prélat à approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie
de toute fonction sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 199°
position dans la version grecque et en 245° position dans la version latine des
actes *. Il occupe la 181° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Eulalios apparaît en 197° posi
tion sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 199° position à la définition de la foi*.
Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Eulalios souscriten96° position à la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et
de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, Eulalios souscrit, d'après
la Collectio Prisca, en 50° position aux canons établis à Chalcédoine ".

' ACO. II. 1. 1, p. 61, l. 21 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 15. —* ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 32.
—*ACO, II, l, 2, p. 7 [203], l. 33. —*ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 23 ; ACO, II, 3, 2,
p.68 [327]. l. 14-17. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 26 ;ACO, II, 3, 2, p.81 [340], l. 1.
—*ACO. II, 1, 2, p. 89 [285], l. 12. — " ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 18 : ACO, II, 3, 2,
p.144 [403]. l. 32. —* ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 25 ;ACO, II, 2, 2, p. 72 [164], l. 36 ;
ACO. II. 3. 2, p. 165 [424], l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 221.
—' ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 10 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 26. — " ACO, II, 2, 2,
p.42 [134]. l. 4.

EULALIOS 3, évêque de Siblia (Phrygie Pacatienne) 451

Il apparaît en 268° position sur la liste de présence de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 230° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Bien qu'absent de la liste de présence
à la 3° séance du 13 octobre, il souscrit néanmoins à la déposition de Dioskoros
d'Alexandrie en 231° position dans la version grecque et en 206° position dans la
version latine des actes *. Il occupe la 232° place sur la liste de présence lors de

293
EULOGIOS 1

la4° séance du 17 octobre ". Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent que les 58 premiers membres. Eulalios apparaît en 248° position sur
la liste de présence de la séance du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien *. Il souscrit en 254° position à la définition de la foi". Pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Eulalios souscrit en 103° position à la séance du 31 octobre qui établit
les droits de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace '. Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers
membres. A une séance non datée, Eulalios souscrit, d'après la Collectio Prisca,
en 70 position aux canons établis à Chalcédoine *.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 34 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 4. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 41.
—* ACO, II, 1, 2, p. 40 [236], l. 30-31 ; ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 18. —*ACO, II, 1,
2, p. 90 [286], l. 19. —* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 26 : ACO, II, 3, 2, p. 146 [405],
l. 15. —" ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 3 ;ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 18 ; ACO, II, 3, 2,
p. 167 [426], l. 6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 343. — ' ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l. 17 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 33. —*ACO, II, 2, 2, p.42 [134], l. 24.

EULOGIOS 1 ?, chorévêque de Lesbos (Îles) 451

Il apparaît seulement à la 3° séance du concile de Chalcédoine, le 13 octobre 451.


Il appose en 223° position la signature de l'évêque Flôrentios de Lesbos (—» Flô
rentios 3)sur la liste dessouscriptions à ladéposition de Dioskoros d'Alexandrie ".
Flôrentios, malade, est incapable de signer. Pendant le reste du concile, il est
représenté par un autre chorévêque, Euelpistos (—» Euelpistos), ce qui rend
l'existence d'Eulogios suspecte.

'ACO, II, 1, 2, p. 40 [236], l. 15-16.

EULOGIOS 2, évêque de Milet (Carie) 520

Il est mentionné en 11° place dans une lettre datée du 9 septembre 520 envoyée
par dix métropolites et dix évêques, réunis en synode dans la capitale afin
d'annoncer au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son
successeur Épiphanios et exprimer leur volonté de paix dans l'Église (à la suite
du schisme acacien)'. Sa souscription (Eulogius misericordia Dei episcopus
Milesiae ciuitatis metropolitanus) est le plus ancien témoignage connu de l'élé
vation de Milet au rang d'archevêché autocéphale.

" Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 11.

EULOGIOS 3, évêque de Pergè (Pamphylie de Pergè) 553

Il occupe la 38° place aux quatre premières séances du concile de Constantinople,


les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les
actes ne détaillent pas les membres présents, mais précisent que les noms sont les

294
EUNOMIOS 1

mêmes qu'à la 1" séance *. Il occupe la 38° place lors de la 8° et dernière séance
du 2 juin, et souscrit en 36° place aux anathématismes contre Théodore de Mop
sueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, l, p. 4, l. 25 ; ibid., p. 21, l. 21 ; ibid., p. 33, l. 25 ; ibid., p. 40, l. 21. — * Ibid.,
p.73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 22 ;
ibid. p. 225, l. 31.

EUNOMIOS 1, évêque de Cyzique (Hellespont) 360-361 ?

I. Les origines (ca 335-ca 355).


La plus ancienne référence à ce personnage est fournie par un passage d'une
homélie d'Astérios le Sophiste. Cette homélie avait déjà suscité des doutes de la
part de son éditeur qui soupçonnait une interpolation ancienne ". Mort en 341,
Astérios le Sophiste aurait en effet dénoncé Eunomios à une époque où ce dernier
était encore enfant. Une étude récente a démontré que l'auteur de l'homélie ne
serait pas Astérios le Sophiste, mais un homonyme actif à Antioche ou dans ses
environs à la fin du Iv° ou au début du v° siècle *. Nous lui avons donné le nom
d'Astérios l'Homilète dans les notes et la bibliographie. Dans le passage en
question, le baptême eunomien par immersion unique et la distinction d'essence
au sein de la Trinité sont dénoncés *. Ce texte écarté pour son caractère apocryphe,
le plus ancien témoignage proviendrait d'Athanase d'Alexandrie. Dans sa troi
sième lettre à l'évêque Sérapiôn de Thmuis (Augustamnique I), Athanase défend
la divinité de l'Esprit saint. Eunomios est cité avec Eudoxios (d'Antioche puis de
Constantinople) et Eusébios (de Nicomédie en Bithynie) pour son rôle au sein de
l'hérésie arienne ". Cette lettre, longtemps datée de 347 ou de 348, ferait douter
de l'authenticité de ce témoignage en raison de sa précocité, mais elle daterait en
réalité de 360, l'année d'élévation d'Eunomios à l'épiscopat.
Notre connaissance d'Eunomios repose beaucoup sur l'Histoire ecclésiastique
de Philostorge résumée par le patriarche de Constantinople Photius (858-867 et
877-886), en raison de l'appartenance de l'auteur lui-même à la secte eunomienne.
Cette adhésion est soulignée par plusieurs sources dont certaines dénoncent non
sans raison la partialité de Philostorge à l'encontre des adversaires d'Eunomios,
en particulier de Basile de Césarée *. D'après Photius, Philostorge serait l'auteur
d'un éloge d'Eunomios ", allant jusqu'à prêter des pouvoirs miraculeux à Euno
mios et à plusieurs autres évêques anoméens '. La famille de Philostorge est

M. RICHARD, Asterii Sophistae Commentariorum in Psalmos quae supersunt, p.VIII.


* W. KINzIG, in LThK, 1, col. 1101, s. v. « Asterios ».
º AsTÉRios L'HoMILETE, Homélies, XXVI, 3, p. 206, l. 21-p. 207, l. 9 ; cf. W. KINzIG, In
Search ofAsterius, p. 143-145.
"ATHANASE D'ALExANDRIE, Lettres à Sérapiôn, IV, 5, PG, 26, col. 645.
* Inter alia PHILosToRGE, HE, titre, p. 1, l. 1-3 ; JEAN DAMASCÈNE, Passion d'Artémios, 4,
PG. 96, col. 1256A et B ; éd. BIDEz, p. 153, l. 22-23 et p. 154, l. 12-13 ; éd. KoTTER,
p.203, l. 3-4 et p. 204, l. 12-13 ; PHOTIUs, Bibliothèque, 40 (Philostorge), t. I, p. 24, l. 12
16 et p. 25, l. 36-42.
" PHILosToRGE, HE, III, 21, p. 49, l. 1-2.
| Ibid. IX, 1, p. 116, l. 1-7.

295
EUNOMIOS 1

originaire de Borissos, un bourg de Cappadoce Seconde où vivait son grand


père, un prêtre du nom d'Anysios. Celui-ci avait quatre fils et une fille appelée
Eulampion, la mère de Philostorge. Par son père et par sa mère, elle était adepte
de la consubstantialité, mais son mari Kartérios la convertit à la doctrine d'Eu
nomios, ainsi que ses frères, son père et ses autres parents". À l'âge de vingt ans,
Philostorge rencontre Eunomios à Constantinople (soit au plus tard en 383). Il ne
tarit pas d'éloges à son égard, tant sur le plan physique, en dépit de ses dartres
blanches, que sur le plan oratoire malgré son bégaiement ". Rufin d'Aquilée
indique aussi cette maladie de peau dont Eunomios souffrait ". C'est sans doute
pour cette raison qu'il est jugé de complexion maladive ".
Le Contre Eunomios de Grégoire de Nysse (Cappadoce I) fournit plusieurs ren
seignements précieux sur les origines, l'enfance et la formation d'Eunomios.
Basile est le seul à attribuer une origine galate à Eunomios º, mais c'est une
approximation que ce dernier n'a pas manqué de rectifier. Dans son Apologie de
l'Apologie, Eunomios rappelle qu'il est Cappadocien, mais Grégoire explique la
confusion de Basile en fournissant une précision géographique. Eunomios habi
tait Oltisèris, dans la région de Korniaspa, située sur les confins entre la Cappadoce
et la Galatie (èv dvovûuqp tuvi tng Kopvuoortuvñç èoxotug) ". Cette assertion
de Grégoire ne s'oppose pas nécessairement au témoignage de Philostorge et de
Sozomène qui placent à Dakora, près de Césarée, le domaine d'Eunomios. Les
deux toponymes sont mentionnés comme des lieux de résidence et non de
naissance ". Korniaspa, identifiée à l'actuelle Yozgat ou à ses environs, est la
première étape sur la route qui mène de Tabia(Galatie I) à Sébastée (Arménie I) *.
L'autorité de Basile explique la persistance, au moins jusqu'au vII° siècle, d'une
tradition considérant Eunomios comme galate ". Priskos, son grand-père pater
nel, semble posséder une origine obscure et avoir légué comme seul héritage un
moulin et les esclaves le faisant fonctionner, si l'on en croit les propos méprisants
de Grégoire qui stigmatise le milieu modeste d'Eunomios ". Son père, dont le
nom n'est jamais mentionné, est un excellent homme selon Grégoire (pour mieux
souligner l'ignominie du fils ou peut-être par ironie "). Pauvre mais travailleur,
ce modeste paysan possède un lopin de terre. Durant l'hiver, libéré des tâches
agricoles, il a l'habitude d'enseigner l'alphabet aux enfants et en tire sa sub

* PHILosToRGE, HE, IX, 9, p. 119, l. 19-26.


* Ibid., X, 6, p. 128, l. 10-20.
" RUFIN D'AQUILÉE, HE, X. 26, t. 3, p.989, l. 26-27.
" GEORGES LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV, 3, p. 254, l. 12.
* BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, l, p. 144, l. 33.
" GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 105, p. 57, l. 20-p. 58, l. 2 : cf. ibid., I, 34,
p. 33, l. 17 ; J.-A. RoDER, Gregor von Nyssa, p. 183-184 et 241.
" X. LE BACHELET, in DThC, V, 1, col. 1501-1502, s. v. « Eunomius » : cf. E. VENABLEs, in
DCB, 2, p. 287, s. v. « Eunomius 3 » ; M. SPANNEUT, in DHGE, XV, col. 1399, s. v.
« Eunomius de Cyzique ».
º F. HILD et M. REsTLE, Kappadokien, p. 215, s. v. « Korniaspa ».
" GEORGES LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV. 3, p. 254, l. 3.
" GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 34, p. 33, l. 20-23 ;cf. T. A. KoPECEK,A History
of Neo-Arianism, II, p. 505-506 , R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene
Revolution, p. 4, n. 27.
" J.-A. RoDER, op. cit., p. 184.

296
EUNOMIOS 1

sistance ". On peut aussi comprendre qu'il taillait des lettres pour l'apprentis
sage de l'alphabet*. Plutôt que de continuer le dur labeur de son père, Eunomios
étudie la tachygraphie puis entre au service d'un membre de sa famille qui lui
verse un salaire en échange de ses services de scribe. Un passage de l'Histoire
ecclésiastique de Théodoret de Cyr a laissé penser qu'Eunomios avait même
introduit une amélioration dans la technique de prise de notes, mais cette hypo
thèse a été réfutée *. Il était possible d'apprendre la tachygraphie à Tyane d'après
Grégoire de Nazianze *. Eunomios devient ensuite le précepteur des enfants de
son employeur, de jeunes adolescents. A ce point de son récit, Grégoire décide de
passer sous silence, pour une raison que nous ignorons, la vie d'Eunomios dans
sa patrie et à Constantinople, ainsi que l'occupation et les individus avec qui il
fut découvert *. Cette formule très elliptique s'éclaire au témoignage d'autres
historiens.
Un autre résumé du début de la vie d'Eunomios nous est offert par deux passages
très similaires de BarhadbeSabba "Arbaïa (historien nestorien actif à la fin du
vr siècle) et de Nicétas Choniatès (historien et théologien mort en 1217) qui ont
puisé à une même source identifiée au Contre Eunomios de Théodore de Mo
psueste. Barhadbesabba serait davantage fidèle au texte que Nicétas. Les parents
d'Eunomios étaient des affranchis d'ancêtres de Basile de Césarée (très douteux).
Après avoir donné à leur fils une éducation de base, ses parents l'envoient
apprendre la tachygraphie. A la mort de ses parents, Eunomios se rend à Constan
tinople. entre dans la maison d'un parent et exerce la fonction de pédagogue. Il
semble être un pédagogue dans le sens étymologique du terme, c'est-à-dire qu'il
accompagne les enfants. Il partage leur éducation et, de là, tire son goût pour la
grammaire et la rhétorique. Ayant maltraité ces enfants, Eunomios est fouetté par
son maître, expulsé de Constantinople et menacé d'un châtiment public s'il reste.
Il part à Antioche suivre les leçons d'un sophiste obscur dont l'identité n'est pas
indiquée. Profitant de sa progressive notoriété, le sophiste exige de ses étudiants
un salaire. Incapable de payer, Eunomios le quitte et se lie à Eudoxios. Il adhère
à l'arianisme et fait la connaissance d'Aétios dont il devient le secrétaire. (Plus
tard), Eudoxios lui accorde la dignité de diacre puis de prêtre *.
II. Eunomios et Aétios (ca 355-360).
Selon Philostorge, la réputation du théologien arianisant Aétios étant parvenue
aux oreilles d'Eunomios, celui-ci décide de quitter la Cappadoce et se rend à
Antioche. Le séjour dans la capitale est passé sous silence. Eunomios rencontre
l'évêque Sékoundos de Ptolémaïs (Libye Supérieure), l'un des deux membres du
concile de Nicée qui a refusé de condamner Arius. Sékoundos lui recommande

" GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 49, p. 39, l. 3-13.


* J.-A. RoDER, Gregor von Nyssa, p. 201-203.
* THÉoDoRET DE CYR, HE, IV, 18, 8-9, p. 241, l. 11-17 ; CAssIODORE, HE, VII, 34, 2-3,
p.435, l. 3-9 : cf. L. PARMENTIER, RPh, 33, 1909, p. 238-245, contra W. WEINBERGER, WSt,
34. 1912.p. 74-76.
* GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Lettres, CLVII, 2, t. II, p. 48.
* GRÉGoIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 50, p. 39, l. 13-23 ; cf. J.-A. RODER, op. cit.,
p. 203-204.
* BARHADBEsABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 277 [101],
1.4-p. 280 [104], l. 3 : NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, V, 31, PG, 139,
col. 1391 B-C ; cf. R. P. VAGGIONE, JThSt, 31, 1980, p. 407 et 434.

297
EUNOMIOS 1

Aétios qui réside à Alexandrie. On a proposé de dater l'arrivée d'Eunomios à


Antioche de 346 environ, et son séjour à Alexandrie entre 346 et 350, mais cette
datation haute ne repose sur aucun témoignage explicite et il faut sans doute pla
ceren348-350 les années de formation d'Eunomios auprès d'Aétios, qui n'accède
au diaconat qu'en 346*. À Alexandrie, Eunomios partage la vie d'Aétios et suit
son enseignement*. On sait par Socrate qu'Arius s'était constitué une collection
de lettres en sa faveur qui fut ensuite utilisée par les ariens, les eunomiens et les
macédoniens *. Cette collection a peut-être été transmise par Sékoundos à
Eunomios. Les sources répètent qu'Eunomios est le disciple et le secrétaire
d'Aétios *. Dans ses écrits, Eunomios se serait vanté de cette relation *. En
revanche, il est faux de voir en Eudoxios un disciple d'Eunomios ". Dans sa
réfutation de l'Apologie d'Eunomios, Basile de Césarée déclare qu'Aétios est le
premier à avoir clairement déclaré et enseigné que le Fils est dissemblable du

* T. A. KoPECEK, A History ofNeo-Arianism, I, p. 96, n. 1 ; ibid., I, p. 106 : ibid., I, p. 145


(348-350) ; R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 2, n. 9 ;
ibid., p. 9 ; ibid., p. 29 ; ibid., p. 148 (346).
* PHILosToRGE, HE, III, 20, p. 48, l. 19-23 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, IX, 17, PG, 146,
col. 292 C.
* SoCRATE, HE, I, 6, 41, p. 12, l. 19-24 ; CAssIoDoRE, HE, I, 18, 6, p. 74, l. 25-32 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, VIII, 11, PG, 146, col. 49 D.
* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 27, p. 30, l. 19-20 ; ibid., I, 36, p. 31, l. 19-20 ;
AMBROISE DE MILAN, De la foi, I, 6, 44, p. 18, l. 12 ; PHILAsTRIUs DE BREsCIA, Des hérésies,
LXVIII, 1, p. 245, l. 1 ; DIDYME L'AvEUGLE, Commentaire sur les Psaumes, XXIV, 16,
p. 86, l. 18 : ibid., XXXIV, 17, p. 221, l. 16-17 : ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76,
t. III, p. 231, l. 22-23 : ibid., 73,38, 3, t. III, p. 312, l. 28-29 ; ibid., 76,54,32, t. III, p.413,
l. 32-33 ; EUSÈBE DE CÉSARÉE, Chronique, vers. hiér., p. 246, l. 23-24 ; AUGUSTIN, Des
hérésies, LIV, p. 324 ; SoCRATE, HE, II, 35, 14, p. 151, l. 15-16 : ibid., IV, 13, p. 243,
l. 13 ; SozoMÈNE, HE, VI, 26, 7, p. 273, l. 15-16 ; THÉODORET DE CYR, HE, II, 24, p. 153,
l. 25 ; ibid., II, 29, 12, p. 167, l. 15 ; ID., Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83,
col. 417 A et 421 B ; PS.-ARNOBE, Praedestinatus, LI, PL, 53, col. 606 A ; ibid., LIV,
col. 606 C ; PROsPER D'AQUITAINE, a. 1148, p. 459 ; GENNADE, Hommes illustres, XXV,
p. 71, l. 13 et 22 ; THÉODORE LE LECTEUR, HT, II, épitomé, 92, p. 44, l. 26-27 ; ibid., 107,
p. 50, l. 38 ; ibid., 129, p. 58, l. 7 ; ibid., 171, p. 65, l. 17 ; ibid., 172, p. 65, l. 21 ;
CAssIoDoRE, HE, V, 13, 12, p. 233, l. 41-42 ; ibid., V. 32, 3, p. l. 12 ; ibid., V, 43, 12,
p.292, l. 56 ; ibid., VII, 26, l, p. 427, l. 3 ; BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints
Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 278 [102], l. 16-17 ; TIMOTHÉos DE CoNsTANTINOPLE, Sur la
réception des hérétiques, PG, 86, 1, col. 24 B ; ANTIOCHOs DE SAINT-SABAs, Pandecte de la
Sainte Écriture, CXXX, PG, 89, col. 1848 A ; IsiDoRE DE SÉviLLE, Étymologies, VIII, 5,
39, t. I, l. 8 : Chronique maronite, p. 52, l.31 et 34 ;JAcQUEs D'ÉDEssE, Chronique, p.219 ;
JEAN DAMAsCENE, Livre des hérésies, 76, PG, 94, col. 725 A ; éd. KoTTER, p. 40, l. 3-4 ;
THÉoDoRE BAR KoNI, Livre des scholies, XI, 64, p. 240 : THÉOPHANE, A. M. 5861, p. 58,
l. 5-6 et 9-10 ; Chronique de 846, p. 154, l. 27 ; Synodicon Vetus, 57, p. 52, l. 12-13 ;
AGAPIos, Histoire universelle, PO, VII, 4, p. 574 ; Souda, A 571, t. I, p. 58, l. 8 et p. 59,
l. 9-10 ; ibid., A 4450, t. I, p. 415, l. 29-33 ; ibid., E 3598, t. II, p.459, l.21 : MICHEL LE
SYRIEN, VII, 7, tr I, p. 298 A.
* SozoMÈNE, HE, VI, 27, 1, p. 274, l. 28-p. 275, l. 1.
" GEORGEs LE MoINE, IV, 180, PG, 110, col. 608 C ; LÉON LE GRAMMAIRIEN, p.92, l. 6 ;
CEDRENUs, I, p. 530, l. 17.

298
EUNOMIOS 1

Père selon la substance. Cependant, il reconnaît à Eunomios le mérite d'avoir


parachevé et répandu cette doctrine dans le but d'en devenir le chef". Originaire
d'Antioche,Aétios aété ordonné diacre par l'évêque arien Léontios d'Antioche *.
Sa conception de Dieu comme substance inengendrée et dissemblable (dvóuouoç)
du Fils est exposée dans le Syntagmation, opuscule théologique rédigé sans doute
au début d'octobre 359 plutôt que vers 363 *. Philostorge préfère Aétios pour la
puissance des démonstrations et la promptitude des réparties, Eunomios pour la
clarté de son enseignement et la juste mesure de ses leçons ". On obtient l'image
d'un Aétios apte à manier le concept et d'un Eunomios doué pour l'expliquer.
Selon Philostorge, Eudoxios, devenu évêque d'Antioche en 357, ordonne Euno
mios au diaconat, mais celui-ci n'accepte pas cette fonction avant de parvenir à
une connaissance plus précise de la foi *. Suivant le récit polémique de Théodoret
de Cyr, Aétios et Eunomios rentrent à Antioche une fois Eudoxios ordonné
évêque de cette cité et passent leur temps en festins, profitant de la simplicité de
leurs fidèles pour vivre dans le confort*. En 357 ou 358, Eudoxios réunit dans
sa cité un synode anoméen auquel Aétios et Eunomios ont dû assister. En réaction
au synode de Sirmium de 357 et au synode anoméen d'Antioche, des évêques
homéousiens se réunissent de leur côté en synode à Ancyre au printemps 358
sous la présidence de Basilios d'Ancyre (Galatie I) et de Géôrgios de Laodicée
(Syrie I). Ils rédigent une profession de foi et l'apportent à Sirmium en vue de sa
ratification. Ce nouveau synode de Sirmium se déroule en présence de l'empereur
Constance II et aboutit à la promulgation d'une formule favorable à Basilios et à
ses partisans. La délégation envoyée par le synode d'Ancyre auprès de l'empereur
à Sirmium y rencontre le prêtre Asphalios, envoyé par Eudoxios d'Antioche.
Asphalios est porteur d'une lettre de Constance II pour Eudoxios, mais sur
intervention des émissaires d'Ancyre, l'empereur, découvrant l'hétérodoxie des
membres du synode d'Antioche, prend la décision de les condamner ".
Philostorge donne une version différente, à la fois plus informée et plus partiale.
Basilios, appuyé par Eustathios de Sébastée (Arménie I) et plusieurs autres
partisans, calomnie Aétios, Eudoxios et Théophilos dit l'Indien. Ils sont accusés
d'avoir eu connaissance de la conspiration du César Gallus*. Convaincu par
Basilios, l'empereur exile Théophilos à Héraclée du Pont, ordonne à Eudoxios de
quitter Antioche et de rentrer chez lui. En présence de Constance II, Basilios
participe ensuite à une controverse où il affirme que le Fils est semblable en tout

* BAsILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, 1, p. 144, l. 27-p. 146, l. 40.


* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion,76, t. III, p. 231, l. 20-21 ; ibid.,73,38,3, t. III, p. 312,
L 30 : THÉoDoRET DE CYR, HE, II,24, p. 154, l. 2 ; ibid., II, 27,8, p. 160, l. 7-9 ;CAssIODORE,
HE, V. 32, 3, p. 263, l. 13-14.
* L. R. WICKHAM, JThSt, 19, 1968, p. 550 (363), contra T. A. KoPECEK, A History ofNeo
Arianism, I, p. 225-227 (359).
* PHILosToRGE, HE, VIII, 18, p. 115, l. 23-27.
* Ibid. IV. 5, p. 61, l. 3-5.
* THÉoDoRET DE CYR, HE, II, 27, 9, p. 160, l. 11-19 ; cf. GRÉGOIRE DE NYssE, Contre
Eunomios, I. 55, p. 41, l. 5-7.
" SozoMENE, HE, IV, 13, 5-6, p. 156, l. 10-18 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi
orthodoxe, VI, 18, PG, 140, col. 24 C-D ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 36, PG, 146,
col. 368 D-369 A.
" PLRE, I, p. 224-225, s. v. « Fl. Claudius Constantius Gallus 4 ».

299
EUNOMIOS 1

point au Père et omet la question de la substance. Philostorge l'accuse de se


rallier par opportunisme à la doctrine homéenne en prenant soin de ne pas heurter
l'empereur. Cette profession de foi est confirmée par le Sénat. La nouvelle étant
parvenue à Antioche, Eunomios reçoit le diaconat et se rend en ambassade auprès
de Constance II pour obtenir l'annulation des décrets. Il est capturé en chemin
par des partisans de Basilios et envoyé à Midaéion (Phrygie Salutaire). Aétios,
tombé entre les mains des partisans de Basilios, est exilé à Pépouza (Phrygie
Pacatienne). Eudoxios se retire en Arménie, sa patrie. Soixante-dix autres indivi
dus sont condamnés au bannissement ". De manière paradoxale, l'hostilité de
Basilios et d'Eustathios à l'encontre d'Eunomios accroît sa notoriété ". La colère
de Constance II est brève. Eudoxios semble bénéficier dès 359 d'un rétablissement
sur son siège car il assiste au concile de Séleucie d'Isaurie en septembre 359.
Eunomios et son maître Aétios ont probablement profité du même régime de
faveur. Le concile de Séleucie d'Isaurie voit le triomphe du parti homéousien aux
dépens des homéens conduits par Akakios de Césarée (Palestine I), mais aussi
des anoméens. Eunomios dit avoir été condamné par défaut et avoir trouvé refuge
dans sa patrie ". Ce témoignage semble attester la présence d'Eunomios au sy
node de Séleucie d'Isaurie qui constitue pour lui un revers de courte durée.
III. Le synode de Constantinople en 360 et l'Apologie.
L'auteur anonyme de l'Histoire acéphale soutient l'idée qu'Eudoxios diffuse une
hérésie héritée d'Aétios et de Patrikios de Nicée (Bithynie), en communion avec
Eunomios, Hèliodôros de Sôzousa (Palestine I) et Stéphanos de Ptolémaïs (Libye
Supérieure). Faire d'Aétios et de Patrikios les deux inspirateurs de l'anoméisme
est contestable, tant le rôle du premier est sans commune mesure avec celui du
second. Fort de l'appui de Constance II, Akakios de Césarée obtient la réunion
d'un synode à Constantinople qui décapite le parti homéousien, soit une quinzaine
de prélats, dont Makédonios de Constantinople, Hypatianos d'Héraclée (Europe)
et§ de Cyzique (—» Éleusios)*. Il faut ajouter Basilios d'Ancyre à la liste
des évêques déposés. La sentence de déposition est souscrite le 27 janvier 360
par au moins 53 des 72 évêques présents au synode ". Maris de Chalcédoine (Bi
thynie) et Eudoxios, en accord avec l'empereur, consacrent Eunomios évêque de
Cyzique (Hellespont). Il accepte à condition qu'on libère Aétios de la sentence
d'exil prononcée par l'empereur contre lui à la fin de 359. Une période de trois
mois est prévue (pour revenir sur cette sanction)". Cette demande dut poser

* PHILosToRGE, HE, IV, 8, p. 61, l. 17-p. 62, l. 24 ; cf. GRÉGOIRE DE NYssE, Contre
Eunomios, I, 33, p. 33, l. 6-16 : ibid., I, 35, p. 34, l. 1-3 ; THÉODORET DE CYR, HE, II, 27,
12, p. 161, l. 1-3 ; ID., Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG,83, col. 417A-B ;J.-A. Ro
DER, Gregor von Nyssa, p. 168-170 et 185-186.
" GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 55-56, p. 41, l. 12-24.
" Ibid., I, 62, p. 44, l. 4-7 ; ibid., I, 79, p. 49, l. 20-22.
* Histoire acéphale, IV, 5, p. 154, l. 26-34.
* Chronique pascale, a. 360, p. 543, l. 18-21.
" JÉRÔME, Hommes illustres, CXX, p. 52, l. 28 ; PHILosToRGE, HE, V, 3, p. 68, l. 6-p. 69,
l.4 ; SoCRATE, HE, IV, 7, 1, p. 233, l. 19-21 ; SozoMÈNE, HE, IV, 25, 6, p. 182, l. 20-21 ;
ibid., VI, 8, 7, p. 248, l. 4-7 : THÉODORET DE CYR, HE, II, 27, 21, p. 162, l. 17-18 : ID.,
Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83, col. 417 A ; THÉODORE LE LECTEUR, HT. II,
épitomé, 107, p. 52, l. 23 ; CAssIoDoRE, HE, V, 37, 7, p. 280, l. 47 ; ibid., V, 42, 12, p. 288,
l. 47-48 ; ibid., VII, 18, 5, p. 415, l. 20-23 ; SOPHRONIos, Hommes illustres, CXXVIII,

300
EUNOMIOS 1

problème à Eudoxios, récompensé du siège de Constantinople pour avoir aban


donné l'anoméisme et condamné la profession de foi d'Aétios.Selon Épiphane
de Salamine (Chypre), c'est par crainte de l'empereur qu'Eudoxios a abandonné
Aétios. Il professe un arianisme moins radical qu'Aétios º, mais en secret, il
n'aurait pas cessé de croire en l'anoméisme ". Son ordination comme évêque,
alors que son maître est exilé, provoque sans doute un déchirement moral chez
Eunomios. Il se retrouve du côté d'Eudoxios et d'Akakios, les responsables de la
condamnation d'Aétios ". Sozomène affirme que personne, pas même Eunomios,
n'osa défendre Aétios*. Lié par son serment en faveur d'Aétios, Eudoxios écrit
à Euzôïos, son successeur sur le trône d'Antioche, le priant de réunir un synode
pour innocenter Aétios. Euzôïos refuse et demande à Eudoxios de le faire lui
même. Eudoxios persiste néanmoins et obtient d'Euzôïos l'engagement de rem
plir cette mission ".
Pourse défendre des accusations d'hétérodoxie ", Eunomios rédige une Apologie,
sa seule œuvre parvenue intacte avec sa profession de foi. L'Apologie est un dis
cours très rhétorique d'une grande puissance dialectique. Ce talent est d'ailleurs
un sujet d'inquiétude pour le clergé catholique ". Basile reconnaît que c'est un
ouvrage brillant º, souligne deux fois le large savoir de son adversaire º, sans
doute par dérision. L'Apologie s'adresse à la fois à un auditoire et à de futurs lec
teurs, d'où une possible réécriture de ce texte influencé par le Syntagmation
d'Aétios *. L'Apologie aurait d'abord été rédigée sous une forme brève pour des
auditeurs, puis retravaillée sous une forme plus étendue en vue de sa diffusion.
Pour s'attirer la bienveillance de l'auditoire, Eunomios confesse un seul Dieu
Père tout-puissant, le Fils seul engendré de Dieu et Verbe, et l'Esprit saint*. Il
évite la notion conflictuelle de consubstantialité et les relations entre les trois
Personnes de la Trinité. Il se contente d'affirmer une ressemblance d'action entre
le Père et le Fils, donnant l'impression d'être homéen. Le but est de proposer une
profession de foi acceptable aux partisans et aux adversaires de Nicée. La dé
monstration de l'Apologie concerne chaque Personne de la Trinité. Elle définit

p.59. l. 14-19 ; BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XV, PO, XXIII, 2,
p.293 [l 17]-p. 294 [118] ; GEORGES LE MoINE, IX, 2, éd. DE BooR, II, p. 536, l. 10-11 = IV,
188, PG. 110, col. 657 B [438] ;Souda, E 3598, t. II, p.459, l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VII,
7.tr. I. p. 298-299 A ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, IX, 17, PG, 146, col. 292 D ; ibid., IX, 46,
col. 416 B : ibid., XI, 5, col. 597 C.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, t. III, p. 231, l. 23-p. 232, l. 2.
* Ibid. 73,38, 2, t. III, p.312, l. 22-28.
* THEoDoRET DE CYR, HE, II, 29, 1, p. 165, l. 9-15 ; CAssIoDoRE, HE, V, 43, 1, p. 290, l. 1
7.
" SozoMENE, HE, VI, 26, 13, p. 274, l. 19-20.
" PHILosToRGE, HE, VII, 5, p. 83, l. 3-10.
*EUNoMIos, Apologie, 1, p. 236, l. 18-19.
* SozoMENE, HE, VII, 6, 2, p. 307, l. 13-15 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 8, PG, 146,
col. 769 B.
* BAsILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, 1, p. 146, l. 38.
* Ibid., I. 21, p. 246, l. 2 ; ibid., I, 21, p. 250, l. 36.
" EUNoMios, Apologie, 2, p. 238, l. 1-5.
* Ibid. 5, p. 240, l. 1-6.

301
EUNOMIOS 1

Dieu comme « substance inengendrée » (oûoio dyévvntoç) º, et en déduit que


Dieu ne peut être ni sujet à la génération ni capable de partager sa nature avec ce
qui est engendré ". Eunomios défend la transcendance absolue de Dieu, et justifie
ainsi l'inégalité essentielle du Fils avec le Père. Puisque le Fils est engendré et le
Père inengendré, ils sont d'essence différente, le premier inférieur au second.
L'auteur insiste sur les notions d'engendré et d'inengendré car il attache un
intérêt tout particulier aux mots ; la différence des noms implique une différence
des substances suivant une opinion déjà formulée par le moyen platonisme *. Le
Fils « est devenu le serviteur le plus accompli » (teÀeuótotoç yéyovev ûrtoupyóg)
du Père *. La finalité de ce développement est de faire appel aux citations scriptu
raires (même si le terme « inengendré » est absent de la Bible) mais aussi à la
raison pour réfuter la similitude de substance et reconnaître la supériorité du
Père ". La dernière Personne de la Trinité suscite peu de commentaires. L'auteur
conçoit l'Esprit saint comme une création (toinuo) du Fils et lui attribue une
troisième place en nature et en ordre, lui refusant toute divinité et toute puissance
démiurgique ". L'Apologie se termine par une longue profession de foi qui
rappelle le caractère inengendré du Père, incomparable en substance, en puissance
et en pouvoir avec le Fils, engendré par le Père et créateur du Saint-Esprit. Ce
passage présente des similitudes avec le Syntagmation d'Aétios *.
La fin fournit des indices qui replacent l'œuvre dans son contexte. L'auteur parle
à des personnes présentes, avec qui il est en communion, et les prie de rendre un
jugement impartial sans se laisser tromper par les conspirations et les mensonges
du grand nombre ". L'auteur déclare attendre le Jugement dernier pour faire la
preuve de sa piété car le royaume des cieux est promis à ceux qui souffrent pour
la vérité ". Deux professions de foi sont ajoutées en appendice à l'Apologie et lui
sont peut-être de peu postérieures. La première définit Dieu comme inengendré,
incorruptible, indivisible, sans partage de sa substance avec le Fils qui est en
gendré et qui a fait l'Esprit saint. La seconde, plus courte, définit Dieu comme

* EUNOMIos, Apologie, 7, p. 246, l. 13 ; ibid., 10, p. 254, l. 18-19 ; cf. GRÉGOIRE DE NYssE,
Contre Eunomios, II, 23, p. 233, l. 11-17 ; ibid., II, 42, p. 238, l. 11-12 ; ibid., II, 484,
p.367, l. 25-27 ; ibid., II, 534, p. 382, l. 11-12 ; ibid., II, 554, p. 388, l. 29-30 ; ibid., III,
8, 25, p. 247, l. 20-23 ; M. V. ANAsTos, in P. J. FEDwICK (éd.), Basil of Caesarea, I, p. 73
74 ; K.-H. UTHEMANN, ZKG, 104, 1993, p. 148 (Apologie) et 159-161 (Apologie de
l'Apologie) ; B. SESBOUÉ, Saint Basile et la Trinité, p. 27-37.
" EUNOMIos, Apologie, 8, p. 250, l. 1-4.
* Ibid., 12, p. 256, l. 3-p. 258, l. 5 ; ibid., 18, p. 270, l. 17-18. ; ibid., 24, p. 282, l. 26-28 ;
cf. GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, III, 1,4, p. 4, l. 20-25 ;T. A. KoPECEK, A History
of Neo-Arianism, I, p. 122 ; ibid., I, p. 275 ; ibid., II, p. 321-322 ; ibid., II, p. 329-332 ;
ibid., II, p. 460-464 ; K.-H. UTHEMANN, op. cit., p. 150-151 (Apologie) et 169 (Apologie de
l'Apologie).
* EUNOMIos, Apologie, 15, p. 264, l. 18-21.
" Ibid., 20, p. 274, l. 6-12 ; ibid., 21, p. 276, l. 16-p. 278, l. 19 ; ibid., 27, p. 292, l. 13-14 ;
cf. T. A. KoPECEK, op. cit., II, p. 323 ; K.-H. UTHEMANN, op. cit., p. 147-148.
" EUNOMIos, Apologie, 25, p. 286, l. 28-33.
* Ibid., 26-27, p. 288-292 ; cf. M. ALBERTz, Untersuchungen über die Schriften des
Eunomius, p. 14-15.
" EUNOMIos, Apologie, 27, p. 292, l. 22-27 ; ibid., 27, p. 294, l. 34-35.
" Ibid., 27, p. 294, l. 39-46 et l. 49-50.

302
EUNOMIOS 1

inengendré, incréé et non-fait et le Fils comme un produit de la génération


(yévvnuo). Le Saint-Esprit est la première des œuvres du Fils, produit par ordre
du Père grâce à l'activité et à la puissance du Fils º. La diversité des créations
prouve selon Eunomios une différence d'essence des créateurs ". D'après ces
indices, le discours a été prononcé dans un climat de controverse, lors d'une
assemblée ecclésiastique où Eunomios dut répondre à des attaques et prouver son
orthodoxie à un auditoire déjà en communion avec lui.
Dans sa réponse à l'Apologie appelée le Contre Eunomios, Basile revient sur les
circonstances qui ont entouré la rédaction de l'Apologie. Le Contre Eunomios est
l'une des principales œuvres de Basile ". Il affirme que l'Apologie est une fiction
qui a permis à son auteur de révéler sa doctrine sous prétexte de répondre à des
attaques en passant sous silence la nature desaccusations, le nom des contradicteurs
et le lieu. Pour Basile, il ne peut s'agir ni du concile de Séleucie d'Isaurie où les
ariens ne sont pas venus (ce qui est inexact) ni du synode de Constantinople,
dominé par les ariens (ce qui est vrai). Mais il termine par ses mots : « quant à
lui, cet irrésistible et habile auteur de discours, il a remporté Cyzique pour prix
de son impiété » (aùtòç ôè oûtoç ô öuoxoç xoû ôeuvòç Àoyoypóqoç 60Xov tñç
doeBeioç tnv KûGukov drtnvéykoto)º. Cette information contredit l'idée d'un
contexte fictif". Basile semble même reconnaître l'existence de son auditoire ".
Puisqu'Eunomios a été ordonné évêque de Cyzique au terme du synode de
Constantinople, nous pensons que l'Apologie a été prononcée à ce synode ".
IV Basile de Césarée, adversaire d'Eunomios.
La réfutation d'Eunomios par Basile de Césarée donne naissance à son traité
intitulé Contre Eunomios. Lors d'un séjour à Eusinoè (Hélénopont), tandis
qu'Eustathios de Sébastée allait se rendre au synode de Lampsaque (en 364),
Basile dictait ses notes *. Nous tirons ces informations d'une lettre de Basile à
Eustathios datée de 375, peut-être même de l'été ". À cette date, le Contre
Eunomios est donc achevé. Dans une autre lettre adressée au sophiste Léontios ",

* EUNOMIos, Apologie, 28-29, p. 296-299 ; cf. M. ALBERTz, op. cit., p. 15 ;T. A. KoPECEK,
op. cit., II, p. 402-405.
" K.-H. UTHEMANN, ZKG, 104, 1993, p. 147 (Apologie) et 157-158 (Apologie de l'Apolo
gie).
" JÉRôME, Hommes illustres, CXVI, p. 51, l. 23 ; PHILosToRGE, HE, VIII, 12, p. 114, l. 1-2 ;
SôPHRoNIos, Hommes illustres, CXXIV, p. 57, l. 25-p. 58, l. 1 ; Souda, B 150, t. I, p.458,
l. 11.
" BAsILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, 2, p. 148, l. 1-p. 154, l. 73.
" Ibid., II. 1, p. 10, l. 16-p. 12, l. 19.
" Ibid., II. 14, p. 52, l. 23.
" L. R. WICKHAM, JThSt, 20, 1969, p. 237-239 ; B. SESBOUÉ, introduction à BASILE DE
CÉSARÉE. Contre Eunomios, p. 29-33, contra M. SPANNEUT, in DHGE, XV, col. 1401, s. v.
« Eunomius de Cyzique » (366 ?) ; L. ABRAMovsKI, in RAC, 6, col. 939, s. v. « Eunomios »
(366 ?).
* BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXXIII, 5, t. III, p. 14, l. 5-9.
"Y. CoURToNNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, t. III, p. 8 ; P J. FEDwICK, The Church
and the Charisma, p. 148 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 17 ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius
von Caesarea, 3, p. 192, n. 79.
" PLRE, I, p.501, s. v. « Leontius 10 ».

303
EUNOMIOS 1

datée généralement de 365 *, Basile mentionne l'envoi de ses écrits contre Eu


nomios. Il demande à Léontios de donner son avis sur cet écrit et d'en user contre
des individus « ignobles » (dyevvég) ". Deux autres lettres, datées de 375 et de
376, témoignent de la controverse théologique. Basile déclare combattre l'ano
méen et l'hérésie de Sabellius ". Il croit être la cible d'une guerre menée par les
partisans de l'anoméisme ". Le Contre Eunomios attaque l'Apologie dont il fait
de larges citations. Sans entrer dans le détail de cette réfutation, nous en relevons
les points essentiels.
L'accusation de goût pour l'artifice verbal, pour la machination rhétorique, pour
la pure technique oratoire est récurrente. L'emploi de texvoMoyio et de ses
dérivés (téxvn, téxvoopo, texvdo, texvuKóg) est frappant ". Basile reproche à
Eunomios d'être un « technologue », c'est-à-dire de faire un emploi artificieux
du langage, et non un théologien qui s'inspire de la parole divine. Dans le
prolongement de cette critique, Basile emploie une douzaine de fois le terme de
sophisme pour disqualifier les raisonnements de son adversaire ". Il lui reproche
à tort de recourir aux syllogismes d'Aristote et Chrysippe et de « tirer vanité de
la tournure des discours » (èvo Bpûveo0ot tñ tôv Àóyov otpopñ)". Pour Épi
phane de Salamine, les anoméens veulent démontrer l'existence de Dieu et la
non-divinité du Fils par des syllogismes aristotéliciens et géométriques *.
Astérios d'Amasée (Hélénopont) oppose la simplicité de saint Pierre aux « enfan
tillages » d'Arius et d'Eunomios qui prétendent mesurer l'incommensurable par
des syllogismes". Némésios d'Émèse (Phénicie libanaise)reproche à la position
eunomienne sur la nature humaine de tenter de concilier sans succès la pensée de
Platon avec celle d'Aristote, dont la terminologie lui est en partie empruntée ".
* Y. CoURTONNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, t. I, p. 50 ; P J. FEDwICK, The Church
and the Charisma, p. 14 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 1 1 ; W.-D. HAUSCHILD, op. cit., 1,
p. 174, n. 120.
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, XX, t. I, p. 51, l. 25-33.
" ID., Lettres, CCX, 4, t. II, p. 193, l. 3-7.
" ID., Lettres, CCXII, 2, t. II, p. 199, l. 20-23.
" ID., Contre Eunomios, I, l, p. 142, l. 9-11 ; ibid., I, 1, p. 146, l. 51-53 ; ibid., I, 2, p. 150,
l. 19-21 : ibid., I, 5, p. 238, l. 53 ; ibid., I, 8, p. 192, l. 6-7 ; ibid., I, 8, p. 198, l. 67-69 ;
ibid., I, 9, p. 200, l. 30-p. 202, l. 31 ; ibid., I, 9, p. 202, l. 47 ; ibid., I, 18, p. 238, l. 29-3O ;
ibid., I, 20, p. 244, l. 17-22 ; ibid., II, 5, p. 24, l. 13-14 ; ibid., II, 10, p. 38, l. 1-2 ; ibid., II,
11, p. 42, l. 7 ; ibid., II, 24, p. 102, l. 49 ; ibid., II, 25, p. 106, l. 15-16 ; ibid., II, 26, p. 11O,
l. 20-21 ; ibid., II, 27, p. 1 14, l. 31 ; ibid., III, l, p. 144, l. 11-14 ; cf. E. VANDENBUsscHE,
RHE, 40, 1944-1945, p. 47-72.
" Ibid., I, 3, p. 158, l. 17 ; ibid., I, 4, p. 162, l. 1 l ; ibid., I, 5, p. 178, l. 100 ; ibid., II. 3,
p. 18, l. 28 ; ibid., II, 11, p. 42, l. 13 ; ibid., II, 12, p. 46, l. 24 ; ibid., II, 14, p. 52, l. 19 ;
ibid., II, 15, p. 58, l. 35 , ibid., II, 25, p. 104, l. 9 ; ibid., II, 26, p. 110, l. 33 ; ibid., II, 27,
p. 112, l. 13 ; ibid., II, 28, p. 122, l. 56.
" Ibid., I, 5, p. 172, l. 43-p. 174, l. 45 : ibid., p. 174, l. 50 ; cf. T. A. KoPECEK, A History of
Neo-Arianism, II, p. 280-281, n. 2.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, t. III, p. 232, l. 4-7.
* ASTÉRIos D'AMASÉE, Homélies, VIII, 14, 2, p. 95, l. 29-p. 96, l. 4.
" NÉMÉsIos D'ÉMÈSE, De la nature de l'homme, 2, p. 30, l. 18-22 : ibid., 2, p. 31, l. 5-8 :
ibid., 3, p. 43, l. 16-p. 44, l. 4 ; cf. R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene
Revolution, p. 119-121.

304
EUNOMIOS 1

L'attachement à Aristote se trouve aussi chez Aétios *. En réalité, ces traditions


philosophiques sont éloignées d'Eunomios : il est davantage influencé par le
néoplatonisme (peut-être découvert lors de son séjour à Alexandrie)et la méthode
dialectique établie par la seconde sophistique *. De son côté, Eunomios accuse
Basile d'être tributaire d'Épicure et d'Aristote ". Une paraphrase d'Aristote offre
ce résumé d'Eunomios : « il a fait ce sophisme en concluant ainsi : le Père étant
plus grand que le Fils par la cause, (et) la cause (étant plus grande) par nature, le
Père est donc plus grand que le Fils par nature » (èooqpiooto oûtoo ouv6eiç : ô
totnp ueiÇov toû uioû tſp oitiq), tò oïtuov qpûoeu, ô totnp öpo ueiGov toû
uioû tn qpûoeu) *. Par leurs artifices oratoires aristotéliciens et leurs sophismes,
les eunomiens sont accusés d'avoir falsifié le mystère de la vérité ". Théodoret
de Cyr écrit qu'Eunomios « faisait de la théologie un discours artificieux » (tnv
Beo).oyiov texvoMoyiov drtéqpnve) ". Seul Maruta de Maipherkat, au tournant
des Ivº-v° siècles, bien qu'hostile à leur conception du Fils simple créature, estime
qu'Arius et Eunomios n'ont pas dénaturé les Ecritures, à la différence de Makédo
nios ". L'accusation de Basile a connu un grand succès : à la fin du vII° siècle, un
florilège qualifie Eunomios et ses partisans de « nouveaux sophistes » *. La
Souda, composée vers 1100, recopie l'historien Socrate qui dépeint Eunomios
rivalisant avec le style captieux de son maître, perdant son temps en petits mots
et élaborant des sophismes qu'il ne comprend pas. Il est la verbosité même ".
Sur un plan moins formel, Basile s'attaque à l'emploi du concept d'inengendré
car Eunomios le considère comme la substance de Dieu, ce qui tend à limiter la
nature de Dieu. La démonstration de Basile aboutit à une idée essentielle : la
substance de Dieu est certes inengendrée, mais on ne peut dire que l'inengendré
soit sa substance ". Poussant le raisonnement d'Eunomios, Basile estime qu'en
définissant la nature de Dieu, Eunomios prétend connaître la substance de Dieu,
or la substance divine est invisible à tous, sauf au Fils et à l'Esprit saint*. D'autre
part, refuser la génération entre l'inengendré et l'engendré revient à blasphémer
le Père et le Fils. À grand renfort de citations scripturaires, Basile rappelle que le
* SocRATE, HE, II, 35, 6-9, p. 150, l. 18-p. 151, l. 3 ; CAssIoDORE, HE, V, 13, 5-8, p. 232,
l. 13-25.
" J. DE GHELLINCK, RHE, 26, 1930, p. 5-42 ; J. DANIÉLOU, REG, 69, 1956, p. 412-432 ;
E. MUHLENBERG, in M. HARL(éd.), Écriture etpenséephilosophique, p. 234 ;T. A. KoPECEK,
A History of Neo-Arianism, I, p. 242-251 ; K.-H. UTHEMANN, ZKG, 104, 1993, p. 143
175 : cf. GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, II, 398-405, p. 342, l. 21-p. 344, l. 25.
" GREGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, II, 410-411, p. 345, l. 25-p. 346, l. 11.
"Anonymi in Aristotelis sophisticos elenchos paraphrasis, p. 12, l. 30-32.
" GEoRGEs LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV, 3, p. 254, l. 8-9.
*THÉODORET DE CYR, Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83, col. 420 B.
" MARUTA DE MAIPHERKAT, Documents nestoriens sur le concile de Nicée, tr. O. BRAUN, De
sancta Nicaena synodo, p.49.
*ANAsTAsE LE SINAITE, Contre les monophysites, 1, p. 89, l. 73-74.
* Souda. E 3598, t. II, p.459, l. 22-24 ; ibid., II 2019, t. IV, p. 168, l. 13-18 ; cf. SocRATE,
HE, IV. 7.5-8, p. 233, l. 28-p. 234, l. 8 ; SozoMÈNE, HE, VI, 26, 3, p. 272, l. 25-p. 273,
l 2 : CAssIoDoRE, HE, VII, 19, 1-2, p. 415, l. 2-13.
" BAsILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, 10, p. 206, l. 36-37 et 40-41 ; ibid., I, 11, p. 208,
l. 12-14 : cf. K.-H. UTHEMANN, ZKG, 104, 1993, p. 161.
" Ibid., I. 12, p. 212, l. 1-3 ; ibid., I, 14, p. 220, l. 15-16.

305
EUNOMIOS 1

Fils est l'image du Père, et ruine ainsi l'opposition d'Eunomios à la communauté


du Père et du Fils selon l'essence ". Ceux qui disent que la substance n'est pas
commune au Père et au Fils, estime Basile, sont aussi impies que les partisans de
la dissemblance (tò dvóuouov) de susbtance entre les deux ". Il achève le premier
livre par une défense de l'égalité et de la similitude du Fils avec le Père. Comme
l'a compris Basile, en exaltant le Père, Eunomios a minoré le Fils, au point d'en
faire presque une simple créature *.
Dans le deuxième livre, Basile lui reproche son emploi des notions de Père et de
Fils comprises comme des substances et non des propriétés, et son recours partiel
et partisan aux témoignages scripturaires ". Basile récuse le terme de « produit
de la génération » (yévvnuo) qui oppose l'engendré à l'inengendré afin de
prouver la dissimilitude des substances. Le terme yévvnuo est condamnable car
il n'est jamais employé dans les Écritures à propos du Fils. Contre l'idée d'une
infériorité fondamentale du Fils, Basile montre que le Fils est co-éternel au Père.
Selon Basile, le Fils possède une « co-naturalité avec le Père » (tò oupqpuèg t©
Ilotpi) car ils ont « une essence de même nature » (tò ôuoqpuèç tñç oûoiog) ".
Basile remet à plus tard l'examen des textes mal compris par son contradicteur ",
mais cette œuvre n'a jamais vu le jour. Il réaffirme son attachement à la consub
stantialité du Père avec le Fils ". Il s'attaque enfin à la hiérarchisation introduite
par Eunomios qui affirme que le Fils est une créature du Père et l'Esprit-Saint
une créature du Fils. Pour Basile, Eunomios est le premier à blasphémer ainsi
contre le Saint-Esprit et à opposer le Fils à l'Esprit. Plus polémique, il associe
Eunomios à Montan, Mani et Marcion ".
Le troisième et dernier livre du Contre Eunomios, consacré au Saint-Esprit, est
beaucoup plus court que les deux précédents, sans doute en raison de la brièveté
de la troisième partie de l'Apologie traitant du même thème, ou peut-être par las
situde de l'auteur ". C'est ce qui explique sans doute que Barhadbesabba 'Arbaïa
croit que le Contre Eunomios est formé de deux livres ". Basile admet que
l'Esprit soit le troisième en ordre et en dignité après le Père et le Fils, mais non
d'une troisième nature ". Il veut prouver que le Saint-Esprit fait partie de la
divinité, et que la sainteté est présente dans les trois hypostases ". Il démontre

* BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, 18, p. 234-238.


" Ibid., I, 19, p. 240, l. 25-32.
* Ibid., I, 26, p. 264, l. 25-27 ; ibid., I, 27, p. 268, l. 16-17.
" Ibid., II, 5, p. 22, l. 1-3 ; ibid., II, 5, p. 24, l. 10-17 ; cf. BASILE DE SÉLEUCIE, Sermons,
XXXII, 1, PG, 85, col. 349 C-352 A : ibid., XXXIII, 2, col. 361 C.
" BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, II, 6, p. 35-37 ; ibid., II, 7-8, p. 28-34 ; ibid., II,
12-14, p. 44-50 : ibid., II, 15, p. 60, l. 44-51 ; ibid., II, 16, p. 64, l. 30-31 ; ibid., II, 18,
p. 74, l. 45-47 ; ibid., II, 15, p. 58, l. 31 : ibid., II, 28, p. 120, l. 34.
" Ibid., II, 20, p. 82, l. 32-p. 84, l. 34.
" Ibid., II, 28, p. 118, l. 27-29.
" Ibid., II, 32, p. 132-142 ; ibid., II, 33, p. 138, l. 16-17 : ibid., II, 34, p. 140, l. 3 et 17 ;
cf. EUNOMIos, Apologie, 20, p. 274, l. 20-21, contra BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des
saints Pères, III, PO, XXIII, 2, p. 199 [23], l. 6-12.
" M. V. ANAsTos, in P. J. FEDwICK (éd.), Basil of Caesarea, I, p. 117-118.
" BARHADBESABBA "ARBAIA, op. cit., p. 282 [106], l. 15-17.
" BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, III, 1, p. 146, l. 24-26.
" Ibid., III, 3, p. 154, l. 4-5 ; ibid., III, 7, p. 172, l. 36-p. 174, l.38.

306
EUNOMIOS 1

l'unicité entre l'Esprit saint et Dieu pour souligner la nature divine du Saint
Esprit illustrée par le baptême ". L'opposition d'Eunomios au caractère divin de
l'Esprit saint explique que Basile, dans une lettre qui daterait de 376, l'accuse de
blasphémer contre la troisième Personne de la Trinité ". Quant aux livres IV et
V du Contre Eunomios, dont le caractère apocryphe est connu, ils sont commentés
plus bas dans la partie consacrée à la réaction de l'Orient face à la pensée euno
mienne. Il faut noter par ailleurs que l'anathème jeté sur Eunomios par Basile,
peu après son avènement lors d'un synode à Césarée, est très douteux car l'histo
ricité de cette réunion ne repose sur aucun témoignage ".
D'après son éditeur, Basile commence la rédaction du traité Sur le Saint-Esprit à
la fin de l'année 374 ", mais son dédicataire, Amphilochios d'Iconium (Lycao
nie), ne le reçoit que fin 376 ou début 377 (-» Amphilochios 1). Basile lui fournit
des éclaircissements alors que le climat est à la controverse º. Il a été interrogé
sur l'emploi de prépositions qui ont une signification importante ". Lors d'une
prière en public, Basile a récité une doxologie en parlant tantôt « du Fils avec
l'Esprit saint » (toû Yioû oùv tqp IIveûuotl tſp dryiq), tantôt « du Fils dans le
Saint-Esprit » (toû Yioû èv t© dryiqp IIveûuoti). Amphilochios a demandé des
renseignements concernant l'emploi des prépositions oûv et èv ". Sur le Saint
Esprit justifie la consubstantialité et l'égalité d'honneur entre le Père, le Fils et
l'Esprit saint. Il contient plusieurs allusions à l'anoméisme, comme la vaine
discussion du vocabulaire trinitaire afin d'établir une différence de nature et donc
une hiérarchisation reposant sur une différence d'expression et de numérotation
des trois Personnes divines ". Nous retrouvons la dénonciation d'un emploi
artificieux du langage, issu de la philosophie païenne et utilisé pour défendre la
dissemblance des natures des Personnes et controuver la simplicité de la foi ".
L'œuvre homilétique de Basile témoigne de son activité de polémiste contre
l'anoméisme. Un commentaire de la phrase d'ouverture de l'Evangile de Jean,
« au commencement, était le Verbe », le conduit à critiquer l'artifice oratoire qui
vise à démontrer les différences de terminologie et alimenter un enseignement
blasphématoire contre l'Esprit saint. Une homélie sur le martyre de Mamas
critique l'explication artificielle des modes de génération qui ferait appel à des
causes extérieures pour mieux séparer les Personnes divines ". L'homélie XXIV,
selon l'édition Migne, est consacrée à la réfutation des sabelliens, d'Arius et des
anoméens. Au nom de l'orthodoxie, Basile combat d'un côté les partisans de

" BAsILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, III, 4, p. 160, l. 38-39 ; ibid., III, 5, p. 164, l. 33
37.
" ID., Lettres, CCXLIV, 9, t. III, p. 83, l. 23-24 ; cf. P. J. FEDwICK, The Church and the
Charisma, p. 149 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 17 ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius von
Caesarea, 3, p. 214, n. 214.
"Synodicon Vetus, 66, p. 60, l. 4-6.
" B. PRUCHE, introduction à BASILE DE CÉSARÉE, Sur le Saint-Esprit, p. 50.
" BASILE DE CÉSARÉE, Sur le Saint-Esprit, I, 1, p. 250, l. 1-p. 252, l. 20.
º Ibid., I. 2, p. 254, l. 34-41.
" Ibid., I, 3, p. 256, l. 1-p. 258, l. 12.
º Ibid. II, 4, p. 262, l. 19-33 ; ibid., XVIII, 44, p.402, l. 1-6.
" Ibid., III, 5, p. 264-266 ; ibid., IV, 6, p. 270, l. 27-32 ; ibid., VI, 13, p. 288, l. 20-21.
" BAsILE DE CÉSARÉE, Homélies, XVI, 4, PG, 31, col. 480 C-481 A (CPG II, 2860) ; ID.,
Homélies, XXIII,4, col. 597 B (CPG II, 2868); cf. J. DE GHELLINCK, RHE, 26, 1930, p. 17.

307
EUNOMIOS 1

Sabellius, de l'autre ceux de la dissemblance. En rendant un culte à une création


et non au créateur, les sabelliens introduisent les idées des païens. En confessant
un Fils par le nom et en rejetant sa substance divine comme s'il était une création,
les anoméens renouvellent le judaïsme ". Pour Isidore de Péluse, le dogme de la
Trinité contredit les juifs et Sabellius par la distinction des propriétés entre les
trois Personnes, Arius et Eunomios par l'union en dignité et en substance ".
Basile dénonce les anoméens qui concèdent le nom du Fils en parole, mais
l'associent aux créatures. Contre les anoméens, il souligne l'union du Père et du
Fils d'après la similitude de leur nature ; contre les sabelliens, il insiste sur la
différence des Personnes ". Le problème de l'énumération des Personnes di
vines, devenue une numérotation et une graduation chez les anoméens, est aussi
l'objet de cette homélie. Parler de deux Personnes n'implique pas d'introduire
une altérité entre elles (comme le fait Eunomios dans son Apologie). En dénom
brant un Père et un Fils tout en confessant une seule essence pour les deux, on
contredit à la fois Sabellius et l'anoméen ". Cette idée est reprise par Grégoire
de Nysse *.
Face à un auditoire qui ne semble pas lui être acquis d'emblée (est-ce un artifice
oratoire ?), Basile défend l'Esprit saint dont l'union avec le Fils ne connaît ni
distinction ni séparation º. Il définit la Trinité par ces mots : « reçois l'union
inséparable des trois Personnes incorporelles (et) parfaites. En effet, là où le
Saint-Esprit est présent, là aussi est la demeure du Christ ; là où est le Christ, il
est clair que le Père aussi est présent » (tpuſov doouditoov te)\eiov dxo puotov
ôéxou thv ouvouoiov. "Ortou yàp &yiou IIveûuotoç topouoio, èxeï Koï
Xpuotoû èntônuio ótou ôè Xpuotòç, èkeî koà ô Ilothp Ito peott ônÁovótu) ".
La fin de l'homélie concentre ses attaques sur la doctrine eunomienne. C'est
ainsi que la tradition contredit les anoméens qui, « par un médiocre sophisme et
par un faux raisonnement trompeur se poussent eux-mêmes dans l'abîme » (ôuà
puuKpoo ooqºiouotoç koi kußôm) ou topo Moyuoplo0 éoutoùç o0o0ouv èrti tò
Boipo0pov). L'accusation de tout inclure en un concept est lancée *. Basile
ressent la nécessité de porter la contradiction lorsqu'il écrit : « nous ne laisserons
pas sans réfutation la sottise de ceux qui croient tout comprendre par leur
intelligence » (unouyxoopmooouevtnv övouov oûtóv dvé) eyktov, tôv oiouévov
toivto tñ éoutſov ôuovoiq KotetÀnqpévou). Pour lui, l'exposé des anoméens sur
l'Esprit saint est artificieux car il repose sur des syllogismes, au point de se
demander s'ils ne l'ont pas présenté seulement à « de misérables femmelettes ou
à des eunuques semblables aux femmes » (yuvoukopiouç d0Miouç, ñ toîç yeitool
tôv yuvouKſov eùvoûXouç) ".
Il s'agit d'une allusion polémique de Basile aux milieux favorables à Eunomios,

" BASILE DE CÉSARÉE, Homélies, XXIV, 1, col. 600 B-601 B (CPG II, 2868) ; cf. GRÉGOIRE
DE NYssE, Contre Eunomios, III, 2, 156-165, p. 103, l. 5-p. 106, l. 22.
" IsIDORE DE PÉLUSE, Lettres, III, 49, PG, 78, col. 841 B-C.
" BASILE DE CÉSARÉE, Homélies, XXIV, 2, col. 601 B-604 C.
* Ibid., XXIV, 3, col. 604 C-605 B.
* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 194-204, p. 83, l. 14-p. 86, l. 16.
º BASILE DE CÉSARÉE, Homélies, XXIV, 4, col. 605 B-609 C.
* Ibid., XXIV, 5, col. 609 C.
* Ibid., XXIV, 6, col. 612 B-613 C.
* BASILE DE CÉSARÉE, Homélies, XXIV, 7, col. 613 C-617 B.

308
EUNOMIOS 1

à savoir certains eunuques etdes aristocrates. Les relations mondaines d'Eunomios


sont confirmées par un discours de Grégoire de Nazianze prononcé à Constanti
nople en 380. Il désigne la place publique et le banquet comme deux lieux où les
eunomiens répandent leurs idées ". La controverse religieuse ne serait pour ces
individus que l'une des facettes de leur vie de plaisir, au même titre que les
courses de chevaux, les spectacles, les chansons, les festins *. Jérôme, qui a
résidé dans la capitale, dénonce la gourmandise et la volupté des eunomiens º.
Epiphane de Salamine accuse les anoméens de fornication et de tous les vices ".
Le prétendu goût d'Eunomios pour le plaisir est encore vilipendé au vII° siècle ".
Ces témoignages doivent être pris avec réserve. L'existence dans la capitale
d'eunuques convertis à l'anoméisme est certes confirmée par l'affaire des
cubiculaires eunomiens expulsés du palais impérial en 383 *. Une loi datée du
4 mai 389 interdit aux eunuques eunomiens de tester ou d'hériter ". En revanche,
les débordements sensuels relèvent de la calomnie et sont contredits par les faits.
En 380 ou peu après, les eunomiens d'Antioche conditionnent l'entrée du clergé
homéen dans leur communion à un véritable redressement moral ".
V Eunomios, évêque de Cyzique (360-361 ?).
À l'arrivée d'Eunomios, un édit impérial ordonne l'expulsion d'Éleusios de
Cyzique, ce qui implique qu'il a néanmoins rejoint son siège après le synode de
Constantinople. L'ordre de Constance II est appliqué, mais les partisans d'Éleu
sios construisent un oratoire à l'extérieur de la cité pour se réunir º. Il est
possible qu'Éleusios ait continué d'exercer son ministère auprès de ses fidèles,
devenant un évêque de Cyzique hors les murs tandis que la cité est aux mains
d'Eunomios. Cependant cette hypothèse est contredite par Philostorge, selon qui
les évêques déposés en 360 sont envoyés en exil ". Selon Socrate, Eunomios
stupéfie l'auditoire par son usage de la dialectique. Ne supportant pas « son
enflure verbale » (oûtoû tòv \e#ukòv t0qpov), les Cyzicéniens expulsent de leur
cité Eunomios qui se rend à Constantinople pour y rejoindre Eudoxios et devient
un évêque sans siège (oxoMoîoç ôè èrtiokontog)". Sozomène reprend ces mêmes
événements, mais comme Socrate qu'il doit utiliser, il les place par erreur sous le

* GRÉGoIRE DE NAZIANzE, Discours, XXVII, 2, PG, 36, col. 13 B ; éd. GALLAY et JoURJON,
p.72. l. 7-8.
* Ibid. XXVII, 3, PG, 36, col. 16 A ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 76, l. 15-19.
* JÉRôME, Commentaires sur Osée, I, 3, 13/15, p. 254, l. 389-391.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, t. III, p. 232, l. 10-11.
" GEoRGEs LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV, 3, p. 254, l. 12.
* PHILosToRGE, HE, X, 6, p. 127, l. 23-p. 128, l. 1.
º CTh. XVI, 5, 17, p.861.
" PHILosToRGE, HE, X, 1, p. 126, l. 8-10.
* SocRATE, HE, IV. 7, 2-4, p. 233, l. 21-27 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 18, 6-7, p. 415, l. 23
27 : BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 280 [104],
L 14-p. 281 [105], l. 2.
" PHILosToRGE, HE, V, 1, p. 66, l. 7-8.
" SocRATE, HE, IV, 7, 10-11, p. 234, l. 11-16 ; CAssIoDORE, HE, VII, 19, 3-4, p. 416, l. 15
21 : BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 280 [104],
L 12-p. 281 [105], l. 2 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 4, tr. I, p. 276-277 A ; ibid., VII, 6, tr. I,
p.291 B : AGAPIos, Histoire universelle, PO, VII, 4, p. 573-575 ; Chronique de Séert, PO,
IV.3. p.307 [97].

309
EUNOMIOS 1

règne de Valens ". Il explique l'hostilité des Cyzicéniens : Eunomios a introduit


la doctrine d'Aétios ", or l'anoméisme constitue une doctrine radicalement
opposée à l'homéousisme professé par Éleusios et défendu par certains habitants
de Cyzique. Accusé par le clergé de cette ville d'être un adepte d'Arius et de
doctrines nouvelles, Eunomios est convoqué à Constantinople par Eudoxios pour
« faire au peuple un sermon sur le dogme » (t(p Moqp tpooouuMñoot tepi toû
ôóyuotog). Par cette formule, Sozomène désigne probablement une réunion où
Eunomios doit se justifier des accusations portées contre lui. Innocenté, il est
invité à regagner son siège, mais refuse de retourner vivre avec des individus qui
le tiennent en suspicion, et en tire prétexte pour se retirer ". Le récit de Sozomène
est, pour l'essentiel, corroboré par celui de Philostorge qui se plaît à montrer Eu
nomios triomphant devant le clergé de la capitale de tous ses contradicteurs et
rappelant Eudoxios à ses engagements envers Aétios ". En revanche, l'abandon
de sa fonction épiscopale est passé sous silence.
Nous ignorons la chronologie précise de la convocation d'Eunomios à Constanti
nople, de sa défense convaincante et de son départ définitif de Cyzique. Il faut
sans doute placer ces événements en 360 ou l'année suivante. Philostorge raconte,
après la convocation dans la capitale, qu'Eunomios prononce pour le peuple à la
demande d'Eudoxios une homélie le jour de l'Épiphanie *. En raison de son
contenu (le Fils serviteur du Père), ce sermon doit avoir été prononcé dans la
capitale plutôt qu'à Cyzique. Le sujet permettrait de dater le sermon du 6 janvier
361 et de situer quelque temps plus tôt la convocation d'Eunomios dans la capi
tale. L'hypothèse de dater ce sermon du 6 janvier 360 et de le placer à Cyzique "
est fragile dans la mesure où le synode de Constantinople se termine au plus tôt
le 27 janvier. La version de Théodoret de Cyr offre davantage de péripéties.
Lorsque Eunomios reçoit le trône de Cyzique, Eudoxios lui conseille de dissimuler
son opinion pour n'offrir aucun prétexte d'accusation. Il suit ses conseils, mais
des habitants lui tendent un piège en l'incitant à s'adresser aux fidèles assemblés.
Eunomios dévoile alors le fond de sa pensée. Ses adversaires se précipitent
aussitôt à Constantinople pour le dénoncer. Eudoxios cherche à éluder la question,
mais après bien des atermoiements, menacé d'exil par l'empereur, il conseille à
Eunomios de fuir Cyzique. Celui-ci s'exécute mais en garde rancune à Eudoxios
qu'il accuse de l'avoir trahi ainsi que son maître Aétios ". Dans une autre œuvre,
" SozoMÈNE, HE, VI, 8, 7-8, p. 248, l. 4-11 ; JAcQUEs D'ÉDEssE, Chronique, p. 220 ;
THÉOPHANE, A. M. 5859, p. 56, l. 3-8 ; ID., A. M. 5861, p. 58, l. 5-15 ; NICÉTAs CHONIATÈs,
Trésors de la foi orthodoxe, VI, 22, PG, 140, col. 28 C ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XI, 5,
col. 597 C ; cf. H. C. BRENNECKE, Studien zur Geschichte der Homöer, p. 63, n. 31 ; ibid.,
p. 217, n. 246 ; R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 292
294.
º SozoMÈNE, HE, VI, 26, 1, p. 272, l. 18-21 ; ibid., VI, 26, 14, p. 274, l. 20-26 ;THÉoDoRE
BAR KONI, Livre des scholies, XI, 64, p. 240.
" SozoMENE, HE, VI, 26,5-6, p. 273, l. 7-15.
" PHILosToRGE, HE, VI, 1, p. 70, l.2-p. 71, l. 2.
* Ibid., VI, 2, p. 71, l. 3-14.
* R. P. VAGGIONE, op. cit., p. 230-232.
" THÉODORET DE CYR, HE, II, 29, 2-10, p. 165, l. 15-p. 167, l. 6 : THÉoDoRE LE LECTEUR,
HT, II, épitomé, 110, p. 52, l. 29-33 ; ibid., 164, p. 64, l. 11-15 ; ibid., 171, p. 65, l. 16-20 ;
CAssIoDoRE, HE, V, 43, 1-10, p. 290, l. 7-p. 292, l. 47 ; GERMANos DE CoNsTANTINOPLE, Sur

310
EUNOMIOS 1

Théodoret de Cyr donne une version de moindre valeur car en contradiction avec
toutes les autres versions connues. Eudoxios aurait déposé Eunomios, qui décide
de prendre la tête de sa secte en se retirant dans quelque confin de Pamphylie ".
Selon Philostorge, personne n'a remplacé Eunomios comme évêque après son
départ. D'après cet historien, c'est seulement entre 370 et 375, accompagné de
Dôrothéos d'Héraclée (Europe) et de quelques évêques anonymes, que Dèmophi
los de Constantinople (successeur d'Eudoxios) se rend à Cyzique pour établir un
évêque. Il ne peut accomplir sa mission car les habitants sont attachés à la doctrine
de l'homoiousios enseignée par Éleusios.À la demande des habitants, Dèmophilos
et sa suite anathématisent Aétios et Eunomios et qualifient publiquement ce
dernier d'anoméen en parole et par écrit. Ils prononcent la même sentence contre
la foi d'Aétios et d'Eunomios et contre leurs partisans. Le nouvel évêque ordonné
professe ouvertement la consubstantialité ".
VI. Entre le Bosphore et l'exil (361-380).
Rappelé d'exil après la disparition de l'empereur Constance II (3 novembre 361)
par le nouvel empereur Julien ", Aétios réside dans la capitale en compagnie
d'Eunomios ". Ils organisent alors un synode avec plusieurs évêques fidèles à
leur doctrine : on compte Léontios de Tripolis (Lydie), Théodoulos de Chairétapa
(Phrygie Pacatienne), Serras de Paraitonion (Libye Inférieure), Hèliodôros de
Sôzousa (Palestine I) et Théophilos l'Indien (—» Léontios 1, Théodoulos 1). On
trouve aussi des individus attirés par leur doctrine (il s'agit probablement de
clercs et de simples laïcs). Certains des évêques présents ont refusé de souscrire
à la condamnation d'Aétios (en 360) et au « tome des Occidentaux » (c'est-à-dire
la formule homéenne adoptée lors du concile de Rimini en 359). En compagnie
d'Eunomios, les membres du synode ordonnent Aétios évêque sans siège précis
et plusieurs autres personnages dont l'identité n'est pas précisée. Philostorge
écrit : « Eudoxios n'était alors pas fâché du tout, au contraire il apporta souvent
ses suffrages en faveur de ceux du parti d'Aétios qui étaient sur le point d'être
ordonnés » (oùôèv téooç toû EÙôo#iou ôuoxepoivovtoç, dÄÄô koi yñqpouç
ro)J.dxuç ûrtèp tôv ueAMóvtov xelpotoveîo0ou toîç tepi 'Aéttov tpokoui@ov
toç). Pendant ce temps, Euzôïos d'Antioche rassemble un synode de neuf évêques
qui lèvent les sanctions ecclésiastiques prises contre Aétios (depuis le concile de
360). Il délivre également l'évêque Serras de la menace d'une déposition pour ne
pas avoir souscrit à la déposition d'Aétios et au tome des Occidentaux. Ce synode
d'Antioche daterait de décembre 362 ". Une fois ces deux mesures prises,
Euzôïos adresse une lettre à Eudoxios pour l'en informer, mais la persécution
anti-chrétienne éclate (lors du séjour de Julien à Antioche) et réduit ses efforts à

les hérésies et les synodes, 21, PG, 98, col. 60 A ; THÉODORE BAR KONI, loc. cit.
* THÉoDoRET DE CYR, Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83, col. 417-420 B ;
cf TIMOTHÉos DE CoNsTANTINOPLE, Sur la réception des hérétiques, PG, 86, 1, col. 24 B ;
Chronique maronite, p. 52, l. 30-p. 53, l. 21.
* PHILosToRGE, HE, IX, 13, p. 120, l. 12-23.
" ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, 54, 36, t. III, p. 414, l. 11-13 ; SozoMÈNE, HE, V,
5.9. p. 200, l. 10-13 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, X, 5, PG, 146, col. 452 C.
" THÉoDoRET DE CYR, HE, II, 29, 11, p. 167, l. 7-12 ; CAssIoDoRE, HE, V, 43, 11, p. 292,
1.47-52.
" R. P. VAGGIONE, Eunomius ofCyzicus and the Nicene Revolution, p. 278, n. 104 (362),
contra T. A. KoPECEK, A History of Neo-Arianism, II, p. 412-413 (361).

311
EUNOMIOS 1

néant ". Nous comprenons qu'Euzôïos a voulu réhabiliter Aétios en se confor


mant aux demandes pressantes d'Eudoxios. Après la mort de Julien en Perse
(26 juin 363) et l'avènement de Jovien º, la communauté anoméenne s'agite à
nouveau. Euzôïos et ses partisans publient alors un tome dogmatique en faveur
d'Aétios, mais Euzôïos ne prend pas la peine de l'achever. Aétios et Eunomios,
présents dans la capitale, décident de prendre en main leur destin. Ils interprètent
sans doute le faible engagement d'Euzôïos et surtout d'Eudoxios comme un acte
de rupture º. Ils vont en Lydie ordonner deux évêques, Kandidos et Arrianos
(-» Kandidos, Arrianos). Théodoulos de Chairétapa est transféré en Palestine sur
un siège inconnu. A Constantinople, profitant des défections nombreuses dans le
parti d'Eudoxios, Aétios et Eunomios ordonnent Poiménios évêque de la ville.
Cet acte ruine les espoirs d'union d'Eudoxios. Poiménios étant disparu peu après,
Aétios et Eunomios lui donnent pour successeur Flôrentios et nomment Thallos
évêque de Lesbos (—» Thallos). Ils ordonnent Euphronios pour le Pont, la Galatie
et la Cappadoce, Ioulianos pour la Cilicie, Théophilos l'Indien à Antioche, Ser
ras, Stéphanos et Hèliodôros pour les deux Libye et l'Égypte ". Une hiérarchie
parallèle est ainsi établie dans les diocèses de l'empire romain d'Orient.
L'affaire des ordinations d'évêques eunomiens en Lydie connaît un rebondisse
ment. L'évêque Théodosios de Philadelphie (—» Théodosios 1), partisan de la
doctrine anoméenne, mais connu pour son goût des femmes, ressent la venue
d'Aétios en Lydie pour établir Kandidos et Arrianos comme une condamnation
de son mode de vie. Il réunit huit évêques de Lydie dont Auxidianos (siège
inconnu) et Phoibos de Polychalandos (—» Auxidianos, Phoibos). Dans une lettre
adressée à Eudoxios et à Maris de Chalcédoine (Bithynie) contre Aétios et
Kandidos, ce synode conteste la régularité des ordinations car Aétios, déchu du
diaconat et promu illégalement à l'épiscopat, est toujours sous le coup d'une
censure et a pratiqué ces ordinations de manière précipitée et contre l'avis
général. Eudoxios, lié par des serments à Eunomios et par des écrits à Euzôïos,
se contente d'inviter Théodosios et ses partisans à s'en prendre à ceux qui ont
accompli plutôt qu'à ceux qui ont reçu les ordinations ". L'issue de la dispute
est inconnue. La réaction d'Eudoxios est surprenante car il semblait en mauvais
termes avec les anoméens depuis l'élection de Poiménios. Il a peut-être choisi de
ne pas s'en prendre à Kandidos et Arrianos, membres de la famille de Jovien. Les
anoméens cherchent à profiter de ce lien de parenté pour rencontrer Jovien à
Édesse (septembre ou octobre 363), et éviter qu'il ne favorise Athanase d'Alexan
drie, mais l'empereur choisit la neutralité º. Selon un témoignage hagiographique
isolé et peu crédible, Jovien se serait converti à l'hérésie eunomienne à son retour
sur le sol romain ".

" PHILosToRGE, HE, VII, 6, p. 84, l. 1-p. 86, l.4 : cf. ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76,
54, 36, t. III, p. 414, l. 13-14 ; THÉODORET DE CYR, HE, II, 29, 12, p. 167, l. 17-19 ;
CAssIoDoRE, HE, 43, 12, p. 292, l. 52, p. 292, l. 58-59.
º Ibid., VIII, 1, p. 104, l. 2-11.
* SoCRATE, HE, IV, 13, 1-2, p. 243, l. 11-14 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 26, 1-2, p.427, l. 1-4.
º PHILosToRGE, HE, VIII, 2, p. 105, l. 1-23.
* Ibid., VIII, 3-4, p. 105, l. 27-p. 106, l. 27.
º Ibid., VIII, 6, p. 107, l. 5-9.
* JEAN DAMASCÈNE, Passion d'Artémios, 70, PG, 96, col. 1317 C-D ; éd. BIDEz, apparat
critique, p. 107, l. 32-33 ; éd. KoTTER, p. 244, l. 1-9.

312
EUNOMIOS 1

Preuve d'un nouveau revirement, Eudoxios adresse peu après à Euzôïos une
lettre hostile à Kandidos et Arrianos. Fâché par ce courrier, Euzôïos reproche à
Eudoxios son intention, l'exhorte à changer d'opinion, et critique sa lenteur à
remplir son engagement en faveur d'Aétios ". Euzôïos se révèle plus conciliant
avec les anoméens que son apologie inachevée pour Aétios ne le laissait supposer.
Mais cette attitude opportuniste ne suffit pas à le rendre sympathique aux yeux
de Philostorge qui compare Eudoxios et Euzôïos à Iannès et Iambrès, les deux
mages rivaux de Moïse *. La protection hypothétique dont les anoméens auraient
pu bénéficier de la part de Jovien s'évanouit à sa mort (17 février 364).
L'avènement de Valens en Orient inaugure une période difficile. Malgré la faveur
dont il jouit auprès de Valens, Eudoxios ne fait rien pour annuler la condamnation
d'Aétios. De son côté, Euzôïos n'essaie pas de faire appliquer les décisions du
synode d'Antioche (de 362). Il moque les partisans d'Aétios et de Théophilos
l'Indien en les appelant oùpovopottog, « illuminés » en quelque sorte. Ce terme
serait une allusion à la prétention des anoméens d'accéder aux vérités célestes en
affirmant connaître la nature de Dieu ". Eudoxios utilise cette moquerie à
l'église contre les anoméens. Philostorge qualifie ces actions d'apostasie. Aétios
et Eunomios rompent avec Eudoxios et Euzôïos. Comme nous l'avons vu, ils
établissent Flôrentios évêque, puis quittent la capitale. Aétios s'établit à Lesbos,
dans un domaine près de Mitylène donné par Julien. Eunomios se retire sur sa
propriété, près des remparts maritimes de Chalcédoine. C'est un domaine dont il
gère les revenus. Sans être en charge d'aucune église, Aétios et Eunomios sont
toujours considérés par leurs fidèles comme des pères et des dirigeants. Philo
storge précise qu'après son départ de Cyzique, Eunomios ne célébra plus la
liturgie, bien que toujours consulté par les évêques anoméens sur les affaires
ecclésiastiques ".
Durant l'absence de Valens, parti combattre les Perses, éclate la révolte du comte
Prokopios (28 septembre 365)". Parent de Julien, enfui en Mésopotamie à
l'avènement de Jovien, il change souvent de cachette et trouve refuge dans le
domaine d'Eunomios, en l'absence de ce dernier. De là, il passe à Constantinople
et prend le pouvoir. Abandonné de ses généraux, défait par Valens, Prokopios
s'enfuit à Nicée où il est trahi. Il est livré à Valens qui le fait décapiter (27 mai
366) ". Durant l'usurpation, Eunomios se rend auprès de Prokopios de passage
à Cyzique pour demander et obtenir la libération d'individus emprisonnés pour
leur soutien à Valens. Eunomios fait cette démarche sous la pression de parents
des prisonniers et s'en retourne sitôt la mission accomplie ". Prokopios pardonne
à ceux qui lui ont résisté, et fait mettre aux fers le seul Sérènianos, le comte des
domestiques ". A la même époque, un magistrat envoyé par Prokopios adminis
trer Lesbos, traduit en justice Aétios, accusé d'avoir soutenu Valens. Deux frères,
Errénianos et Gerrésianos, qui ont longtemps vécu avec Eunomios, sont accusés

º PHILosToRGE, HE, VIII, 7, p. 107, l. 10-15.


" Ibid. IX. 2, p. 116, l. 8-10.
" T. A. KoPECEK, A History ofNeo-Arianism, II, p. 423.
"PHILosToRGE, HE, IX, 3-4, p. 116, l. 11-p. 117, l. 14.
"PLRE, I. p. 743, s. v. « Procopius4 ».
" PHILosToRGE, HE, IX, 5, p. 117, l. 15-p. 118, l. 6 ; cf. PLRE, loc. cit.
* Ibid. IX. 6, p. 118, l. 7-12.
"AMMIEN MARCELLIN, XXVI, 8, 11 ; cf. PLRE, I, p.825, s. v. « Serenianus 2 ».

313
EUNOMIOS 1

du même crime passible de la peine de mort. Un membre de la cour intervient et


obtient leur libération. Aétios rentre à Constantinople et vit avec Eunomios et
Flôrentios. Il meurt peu après, en présence d'Eunomios qui lui ferme la bouche
et les yeux, et lui organise de splendides funérailles avec ses fidèles ".
Alors qu'Eudoxios est auprès de Valens à Marcianoupolis (Scythie), le clergé de
Constantinople décrète l'expulsion d'Eunomios (Philostorge indique par erreur
Aétios car ce dernier est déjà mort). Eunomios part à Chalcédoine, peut-être pour
se mettre en sécurité, et écrit à Eudoxios, en vain. Celui-ci est partisan d'une plus
grande rigueur à son sujet ". L'accusant d'avoir caché Prokopios sur son do
maine, le préfet du prétoire Auxonios " exile en Maurétanie Eunomios, emmené
en plein hiver. Cet événement daterait de 367 ". Arrivé à Mursa (Pannonie II), il
est bien traité par l'évêque Valens qui va plaider sa cause avec Domninos de
Marcianoupolis auprès de Valens. Ce dernier, après avoir rappelé Eunomios
d'exil, exprime le désir de le voir, mais Eudoxios empêche cette rencontre.
Eudoxios décède à Nicée (Bithynie) peu après et Dèmophilos de Bérée (Thrace)
lui succède au siège de Constantinople (printemps 370). Le préfet Auxonios est
remplacé par Modestos qui, également hostile à Eunomios, l'exile à Naxos pour
avoir troublé les Églises et les cités". La décision aurait été prise en 370, peut
être lors du séjour à Cyzique de Valens attesté par une loi datée du 10 juin ".
Sans doute avec le soutien des autorités, Dèmophilos persécute les eunomiens ".
L'action de Valens prouve l'inanité d'une source hagiographique affirmant son
adhésion à l'anoméisme ". L'exil d'Eunomios à Naxos n'a pas duré au-delà du
règne de Valens.
Le gouvernement de l'empire d'Orient par Gratien entre août 378 et janvier 379
se révèle très défavorable à Eunomios et à ses fidèles. Gratien, en accord avec le
jeune Valentinien II, rappelle tous les individus exilés par Valens et autorise la
liberté de culte, mais les eunomiens, les photiniens et les manichéens sont en
revanche expulsés des églises ". Ces informations de Socrate et de Sozomène
sont en partie confirmées par une loi du 3 août 379 et par une loi du 10 janvier
381 des empereurs Gratien, Valentinien II et Théodose I", qui interdisent en ville
tous les cultes hérétiques, en particulier ceux des photiniens, des ariens et des
eunomiens ". Notons que si le culte eunomien est interdit, en revanche tous les

" PHILosToRGE, HE, IX, 6, p. 118, l. 13-28.


" Ibid., IX, 7, p. 118, l. 29-p. 119, l. 2.
" PLRE, I, p. 142-143, s. v. « Auxonius 1 ».
" R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 288.
" PHILosToRGE, HE, IX,8, p. 119, l. 3-18 ; ibid., IX, 11, p. 120, l. 4-7 ;cf. PLRE, I, p. 605
608, s. v. « Modestus 2 ».
" CTh, XI, 36, 17, p. 651 ; cf. R. P. VAGGIONE, op. cit., p. 300 et n. 238.
" PHILosToRGE, HE, IX, 14, p. 122, l. 1-3.
"JEAN DASMASCÈNE, Passion d'Artémios, 70, éd. KoTTER, p. 245, l. 25 ; éd. BIDEz, apparat
critique, p. 1 10, l. 11-12.
º SocRATE, HE, V, 2, 1, p. 275, l. 18-24 ; SozoMÈNE, HE, VII, 1, 3, p.302, l. 10-15 ;
CAssIoDoRE, HE, IX, 2, 5, p. 494, l. 19-22 ; Souda, T 427, t. I, p. 539, l. 13-15 ; NICÉTAs
CHONIATEs, Trésors de la foi orthodoxe, V. 25, PG, 139, col. 1382 A ; ibid., VI, 25, PG,
140, col. 29 B ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 1, PG, 146, col. 749 B.
" CTh, XVI, 5,5-6, p.856-857; cf. A. DI BERARDINo, in É. REBILLARD et C. SoTINEL (éd.),
L'évêque dans la cité du IV au V siècle, p. 44 et n. 40.

314
EUNOMIOS 1

exilés sont libres de revenir. Cette disposition est certainement mise à profit par
Eunomios pour quitter Naxos et rejoindre Chalcédoine. Cette hypothèse est
confirmée par deux témoignages. D'une part, Sozomène affirme que sous Valens,
après la dispute avec son clergé de Cyzique et sa séparation des ariens, Eunomios
vit en Bithynie, près de Constantinople. Cela concorde avec la localisation de
Chalcédoine. De partout on lui rend visite en masse, les uns pour éprouver (son
talent oratoire), les autres pour l'écouter ". C'est peut-être à cette époque qu'il
faut placer les discussions entre Eunomios et le novatien Sisinnios que le premier
aurait souvent fui par crainte de sa puissance dialectique º. Ces événements ne
peuvent pas dater de l'épiscopat de Sisinnios (395-407) ", postérieur à la mort
d'Eunomios. D'autre part, Eunomios ordonne Kartérios puis Iôannès pour rem
placer le défunt Théodoulos, ancien évêque de Chairétapa transféré en Palestine
(—» Kartérios, Iôannès 2). A cette occasion, Eunomios se rend à Antioche avec
lôannès, Arrianos et Euphronios. Philostorge précise qu'ils partent de Constan
tinople (et non de Naxos). A Antioche, ils rencontrent Ioulianos de Cilicie et
Théophilos l'Indien et règlent avec eux les affaires (de leur Église) dans le reste
de l'Orient ". La date de ce « synode » anoméen est incertaine. Selon la chrono
logie de Philostorge, elle se place entre la bataille d'Andrinople (9 août 378) "
et la proclamation de Théodose I" comme empereur à Sirmium (19 janvier
379) ". On a proposé aussi de placer cette rencontre entre l'édit de tolérance de
Gratien et l'avènement de Théodose I", ou entre l'édit de Théodose I" adressé au
peuple de Constantinople (27 février 380) et son entrée dans la capitale (24 no
vembre 380) ".
VII. Grégoire de Nysse et Eunomios.
Selon le témoignage de Philostorge, en réponse aux réfutations de son Apologie
faites par Basile de Césarée et Apollinaire de Laodicée (Syrie I), Eunomios entre
prend la rédaction de cinq livres contre Basile et la lecture du premier livre aurait
provoqué la mort de Basile ". Photius affirme avoir lu l'ouvrage d'Eunomios
(ce qui est fort douteux), et compte seulement trois livres *. Le nombre exact
des livres formant l'Apologie de l'Apologie d'Eunomios est compliqué par le
témoignage que fournit la correspondance de Grégoire de Nysse. Dans une lettre
adressée à son frère, Pétros de Sébastée (Arménie I), il dit avoir composé un
traité contre Eunomios. Il n'a cependant pas eu le temps de réfuter les deux livres
d'Eunomios car il ne les a reçus en prêt que dix-sept jours sans pouvoir les

" SozoMENE, HE, VII, 6, 2, p. 307, l. 15-19 ;THÉODORE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 256,
p.81. l. 18-19 ;CAssIoDoRE, HE, IX, 11, 1, p. 506, l. 1-5 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 8,
PG. 146, col. 769 B-C.
" SocRATE, HE, VI, 22, 2, p. 345, l. 12-15 ; SozoMÈNE, HE, VIII, 1, 9, p. 348, l. 15-19 ;
Souda, X 481, t. IV, p. 366, l. 1-3 ; ibid., X 482, p. 367, l. 1-5 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE,
36, PG, 146, col. 869 B.
" R. JANIN, EO, 28, 1929, p. 393.
" PHILosToRGE, HE, IX, 18, p. 124, l. 20-p. 125, l. 6.
" Ibid., IX, 17, p. 123, l. 10-p. 124, l. 19.
" Ibid., IX. 19, p. 125, l. 7-17.
" E. CAvALCANTI, Studi eunomiani, p. 18 ; T. A. KOPECEK, A History of Neo-Arianism, II,
p.496 : R. P VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 316-319.
" PHILosToRGE, HE, VIII, 12, p. 114, l. 1-5.
* PHoTIUs, Bibliothèque, 138 (Eunomios), t. II, p. 106, l. 12-13.

315
EUNOMIOS 1

copier ". Il parle ailleurs de trois livres ". Selon un article qui tente de recon
stituer l'histoire de cette controverse, le traité d'Eunomios et la réfutation de
Grégoire n'auraient pas été publiés en une seule fois. Le témoignage de Philo
storge, plus sûr que celui de Photius, montre que la parution du traité d'Eunomios
est de peu antérieure à la mort de Basile, le 1" janvier 379. Eunomios aurait
composé dans un premier temps deux livres pour contredire le premier livre du
Contre Eunomios de Basile (les deux livres que Grégoire eut entre les mains
pendant un bref laps de temps º). Entre 379 et 382 seraient parus un troisième
livre d'Eunomios (connu de Grégoire) contre le livre II de Basile et un quatrième
et un cinquième livre contre le livre III du Contre Eunomios. Grégoire parle
d'une œuvre écrite durant une longue période de loisir et en secret ; Eunomios
n'aurait épargné ni son temps ni ses efforts et aurait travaillé pendant plusieurs
olympiades ", soit douze ans au moins. Il a donc commencé à rédiger sa réfu
tation au plus tard en 366 ". Cette période correspond à son exil à Naxos *.
Il est aujourd'hui assuré que les passages de l'Apologie de l'Apologie dans le
Contre Eunomios sont issus seulement des trois premiers livres dont Grégoire a
eu connaissance. Les deux livres suivants sont inconnus de Grégoire, peut-être
par une volonté délibérée d'Eunomios. On sait les difficultés rencontrées par
Grégoire pour obtenir un exemplaire des premiers livres de l'Apologie de l'Apolo
gie diffusés seulement parmi les amis d'Eunomios après la disparition de
Basile ". La politique d'intolérance religieuse de Théodose I" après le concile
de Constantinople en 381 a peut-être incité Eunomios à davantage de discrétion
dans la propagation de ses idées. Cette hypothèse peut s'accorder avec l'idée
qu'Eunomios aurait utilisé l'Apologie de l'Apologie en réunions publiques à
Constantinople juste après son retour d'exil (mais avant 381) pour faire connaître
sa doctrine et remporter des adhésions ". De son côté, Grégoire a lu son Contre
Eunomios à Grégoire de Nazianze et à Jérôme (certainement lors du concile de
Constantinople en mai 381) ". Les sources mentionnent le Contre Eunomios

" GRÉGOIRE DE NYssE, Lettres, XXIX, 1-2, p.308, l. 1-p. 310, l. 13 ; cf. ID., Contre Eu
nomios, II, 1, p. 226, l. 10-11 ; ibid., II, 2, p. 226, l. 16 ; ibid., II, 5, p. 227, l. 22 ;
R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 79 ; B. PoTTIER, Dieu et le Christ selon
Grégoire de Nysse, p. 21-22.
" GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 691, p. 226, l. 2 ; ibid., III, 1, 4, p. 4, l. 19.
º Ibid., I, 93, p. 53, l. 24-25.
" Ibid., I, 6, p. 24, l. 5-10 ; ibid., I, 12-13, p. 26, l. 1-11 ; cf. GERMANos DE CoNsTANTINOPLE,
Sur les hérésies et les synodes, 21, PG, 98, col. 60 B ; PHoTIUs, Bibliothèque, 138 (Euno
mios), t. II, p. 106, l. 15-17.
" F. DIEKAMP, BZ, 18, 1909, p. 3-4 et 7-9 ; cf. M. ALBERTz, Untersuchungen über die
Schriften des Eunomius, p. 34-36 ; W. JAEGER, introduction à GRÉGOIRE DE NYssE, Contre
Eunomios, t. 2, p. XII ; M. SPANNEUT, in DHGE, XV, col. 1402, s. v. « Eunomius de
Cyzique » ; L. ABRAMOvsKI, in RAC, 6, col. 940, s. v. « Eunomios » ; B. SESBoUÉ,
introduction à BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, p. 44-45 ; R. P. VAGGIONE, Eunomius :
the Extant Works, p. 79-85.
" R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 300-302 ; cf.
J.-A. RODER, Gregor von Nyssa, p. 144.
" PHOTIUs, Bibliothèque, 138 (Eunomios), t. II, p. 106, l. 27-30.
" R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 88-89.
" JÉRÔME, Hommes illustres, CXXVIII, p. 54, l. 12-13.

316
EUNOMIOS 1

comme une œuvre majeure de Grégoire º, principal contradicteur d'Eunomios


après Basile ". Pour couper court à une rumeur accusant Grégoire de ne pas
réfuter Eunomios, l'évêque de Nysse s'est employé à défendre la mémoire de son
frère Basile calomnié, et à combattre la doctrine eunomienne en exposant sa
propre foi ". Sollicité par Grégoire, Pétros de Sébastée répond par une lettre
riche en références bibliques, mais non historiques. Il voit dans le zèle d'Eunomios
contre la foi une manœuvre diabolique ".
La structure de l'ouvrage d'Eunomios, intitulé d'après Grégoire "l'Apologie de
l'Apologie, est assez mal connue car l'ouvrage a disparu, sauf les citations, le
plus souvent brèves, faites par Grégoire dans son Contre Eunomios. Grégoire
veut souligner les faiblesses du raisonnement de son adversaire et ne contribue
pas à sa bonne compréhension ". Si l'on en croit Photius, Grégoire n'aurait pas
fait de réfutation systématique d'Eunomios ", mais cette affirmation est à rejeter.
On estime que le Contre Eunomios de Grégoire suit dans ses grandes lignes le
plan de l'Apologie de l'Apologie, avec des modifications qui empêchent de repla
cer avec certitude les citations d'Eunomios dans leur ordre d'origine. Le premier
livre défend l'Apologie contre les critiques de Basile par un retour sur les cir
constances du discours prononcé par Eunomios (en 360), puis justifie l'usage du
terme inengendré appliqué à la nature de Dieu. Le deuxième livre est plus
théologique et concentre sa recherche sur la définition de la nature divine en
recourant au mot « inengendré ». Le troisième livre est consacré au Fils considéré
comme un produit de la génération ". L'étude des fragments d'Eunomios
transmis par Grégoire dépasse le cadre de cette notice et a fait l'objet de plusieurs
travaux qui les ont rassemblés, traduits et commentés ". Relevons seulement
quelques passages de Grégoire qui renseignent sur le talent littéraire d'Eunomios.
Bien entendu ces remarques sont négatives. Grégoire raille « les bavardages de
son préambule, ces sotadées indolents et relâchés » (tà èv Ttpoouuiouç oûto0
tepetiouato, tô BMoxóôn toÛto koù Itopote8puupévo oootoôeto) ". C'est le
seul témoignage transmis sur l'usage de la métrique dans la prose d'Eunomios.
La verbosité et l'emphase, les étrangetés stylistiques, l'obscurité de la pensée et

* PHoTIUs, Bibliothèque, 6 (Grégoire de Nysse), t. I, p. 8, l. 16-17 ; Souda, T 451, t. I,


p.542, l. 23-24 ; NICÉTAs CHONIATEs, Trésors de la foi orthodoxe, V, 30, PG, 139,
col. 1389 A ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XI, 19, PG, 146, col. 628 B.
" SozoMÈNE, HE, VI, 26, 10, p. 274, l. 7-8 ; THÉODORET DE CYR, Abrégé des fables
hérétiques, IV. 3, PG, 83, col. 417A , THÉODORE LE LECTEUR, HT, III, épitomé, 197, p. 72,
l 3-5 : ibid., 203, p. 73, l. 1-4 ; GERMANos DE CONSTANTINOPLE, Sur les hérésies et les
synodes, 21, PG, 98, col. 60A-B.
" GREGOIRE DE NYssE, Lettres, XXIX, 3-10, p. 310, l. 13-p. 314, l. 62.
" Ibid., XXX, 2, p. 316, l. 7-11.
" GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 24, p. 29, l. 26.
" K.-H.UTHEMANN, ZKG, 104, 1993, p. 156.
" PHoTIUs, Bibliothèque, 6 (Grégoire de Nysse), t. I, p. 8, l. 20-21.
" R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 92-95.
* Th. DAMs, La controverse eunomienne, p. 55-118 (non vidi) ; R. P. VAGGIONE, Euno
mius : the Extant Works, p. 99-127 ;T. A. KoPECEK, A History ofNeo-Arianism, II, p. 444
493 : B. PoTTIER, Dieu et le Christ selon Grégoire de Nysse, p. 464-498.
* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 17, p. 27, l. 11-13 ; cf. W. J. W. KosTER,
Mnemosyne, 16, 1963, p. 136 ; J.-A. RODER, Gregor von Nyssa, p. 159-160.

317
EUNOMIOS 1

la sinuosité des démonstrations sont également critiquées par Photius º, qui


résume en quelques phrases les nombreuses critiques de Grégoire éparpillées
dans tout le Contre Eunomios. Grégoire reproche à Eunomios de recourir à des
néologismes, de réaliser des associations de mots ou d'idées incongrues,
d'employer une langue atticiste empruntée et fautive, de pratiquer les artifices
sophistiques et les syllogismes º. Grégoire trace même un parallèle moqueur
entre le style et l'expression d'Eunomios et ceux d'Isocrate et surtout de Philon
d'Alexandrie *.
VIII. Persécution, marginalisation et disparition (380-392/5).
Le règne de Théodose I" ouvre pour les anoméens une période plus difficile que
sous Constance II, Valens ou Gratien. Sozomène rapporte une curieuse anecdote :
la réputation des discours d'Eunomios parvient à Théodose I" qui exprime le
désir de le rencontrer. L'impératrice Flacilla º, attachée à Nicée, de crainte
qu'Eunomios par son talent oratoire ne convainque son époux, le fait renoncer à
son projet d'entrevue *. Ce récit est incroyable car tous les faits contredisent
une attirance du souverain pour la pensée d'Eunomios. À peine entré dans la
capitale (24 novembre 380), l'empereur confie les églises aux partisans de la
consubstantialité et expulse ariens et eunomiens de la ville. Il se peut que
Philostorge anticipe d'un an cette décision. Les évêques homéens de Constan
tinople, de Nicée et d'Antioche sont également frappés ". À Antioche, deux
prêtres, Astérios et Krispinos, réunissent un synode avec des évêques des cités
voisines. Il doit s'agir de clercs homéens. Ils demandent aux partisans d'Eunomios
d'être admis dans leur communion. En réponse, les eunomiens posent comme
condition d'annuler la condamnation d'Aétios et de ses écrits et de purifier leur
mode de vie. Ces exigences sont rejetées et valent à Eunomios et ses fidèles
d'être appelés ueteopo\éoXoç, c'est-à-dire de prononcer des paroles en l'air *.
L'existence d'une communauté eunomienne à Constantinople est attestée par des
discours de Grégoire de Nazianze prononcés dans la capitale, entre juillet et
novembre 380. Dans le discours 27, Grégoire qualifie les eunomiens de personnes
habiles dans les discours, de sophistes, de jongleurs de mots (kußtotol Móyoov),

* PHoTIUs, Bibliothèque, 138 (Eunomios), t. II, p. 107, l. 34 sq.


* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 14, p. 26, l. 11-15 ; ibid., I, 32, p. 32, l. 16
p. 33, l. 2 : ibid., I, 64, p. 44, l. 10-14 ; ibid., I,94, p. 54, l. 6-17 ; ibid., I, 111, p. 60, l. 1-2 ;
ibid., I, 112, p. 60, l. 5-16 ; ibid., I, 114, p. 61, l. 8-9 ; ibid., I, 122, p. 63, l. 22 ; ibid., I,
159, p. 75, l. 2-3 ; ibid., I, 163, p. 76, l. 14-15 ; ibid., II, 147, p. 268, l. 12-14 : ibid., II,
304, p. 315, l. 24-25 ; ibid., II, 549, p. 185, l. 6-11 : ibid., II, 556, p. 187, l. 8-9 : ibid., II,
561, p. 188, l. 19-27 ; ibid., II, 563, p. 189, l. 14-15 ; ibid., II, 596, p. 197, l. 24-25 : ibid.,
II, 608, p. 201, l. 25 : ibid., III. 2, 13, p. 56, l. 7-8 ; etc.
* Ibid., III,5,24, p. 168, l. 11-18 ; ibid., III, 7,8-9, p. 217, l. 18-p. 218, l. 10 ; cf. T. A. Ko
PECEK, A History of Neo-Arianism, II, p. 504-505.
* PLRE, I, p. 341-342, s. v. « Aelia Flavia Flacilla ».
* SozoMÈNE, HE, VII, 6, 3, p. 307, l. 19-23 ;THÉODORE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 230,
p. 77, l. 23-25 : CAssIoDoRE, HE, IX, 11, 2, p. 506, l. 5-10 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII,
8, PG, 146, col. 769 C.
º PHILosToRGE, HE, IX, 19, p. 125, l. 7-17 : cf. SozoMÈNE, HE, VI, 26, 11, p. 274, l. 8
11.
* PHILosToRGE, HE, X, 1, p. 126, l. 2-12 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 8, PG, 146,
col. 769 A-B.

318
EUNOMIOS 1

qui font du mystère divin un médiocre artifice (texvûôpuov)º. Or la nature


divine est, comme le souligne Grégoire dans un autre discours, insaisissable et
incompréhensible *". Le discours 29 consacré au Fils est riche d'allusions à
Eunomios. Outre les dénonciations d'habileté verbale de son adversaire *" et de
recherches excessives sur la nature divine º, Grégoire s'interroge sur le terme
« créature » (xtuÇóuevov) appliqué au Fils º. Poussant à l'extrême la thèse
eunomienne du Père inengendré et du Fils engendré, Grégoire en tire le paradoxe
que l'opposition radicale entre les substances des deux implique que l'engendré
n'est pas issu de Dieu (ce qui aboutirait à limiter sa puissance). Cette opinion est
repoussée avec force : le Père n'est ni un nom de substance ni un nom d'action,
mais un nom de relation avec le Fils º". C'est une idée essentielle avancée par
Basile dans son Contre Eunomios. Dans un discours sur le Saint-Esprit, l'adver
saire imaginaire de Grégoire (Eunomios ou un sectateur) est accusé de raisonner
par syllogismes et d'introduire les notions d'inengendré et d'absence de principe
(dans sa définition de la nature de Dieu). Ces termes sont inauthentiques car
absents de l'Écriture *. L'argument avait déjà été avancé par Épiphane de Sala
mine *. Jérôme mentionne un ouvrage de Grégoire en deux livres (le traducteur
grec de Jérôme parle d'un seul) contre Eunomios *", mais nous ne savons pas à
quelle œuvre précise il se réfère. Il doit s'agir des discours 29 et 30 sur le Fils *.
C'est sans doute parce qu'il est uni aux Pères cappadociens dans leur lutte contre
les eunomiens que des sources hagiographiques ont inventé un dialogue entre
Amphilochios d'Iconium (Lycaonie) et Eunomios (—» Amphilochios 1) *".
Amphilochios retrouve son cousin Grégoire au concile réuni dans la capitale. Le
concile de Constantinople s'ouvre en mai 381. Son objet sera bien résumé par

"GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Discours, XXVII, 1, PG, 36, col. 12 A-13 A et 13 B ; éd. GALLAY
et JoURJON, p. 70, l. 1, 11-16 et p. 74, l. 14-16 ; ibid., XXIX, 15, col. 93 B-C ; éd. GALLAY
et JoURJON, p. 208, l. 13-15 ; cf. Souda, T 450, t. I, p. 541, l. 16.
* GRÉGoIRE DE NAZIANzE, Discours, XXVIII, 5, col. 32 B ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 110,
l. 1 1-12.
* Ibid., XXIX, 1, col. 73 A ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 176, l. 1-2 ; ibid., XXIX, 7,
col. 81 C ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 190, l. 3 ; ibid., XXIX, 16, col. 96 B ; éd. GALLAY et
JoURJoN, p. 212, l. 24-25 ; ibid., XXIX, 21, col. 101 D-104 B ; éd. GALLAY et JoURJON,
p.222. l. 1-p. 224, l. 27. -

* Ibid. XXIX, 11, col. 88 C ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 200, l. 15-16.


º Ibid., XXIX, 4, col. 77 C ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 182, l. 2-4.
* Ibid., XXIX, 10, col. 85 D ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 196, l. 1-5 ; ibid., XXIX, 11,
col. 88 C : éd. GALLAY et JoURJON, p. 198, l. 10-11 ; ibid., XXIX, 16, col. 96 A ; éd. GALLAY
et JoURJON, p. 210, l. 9-14.
º Ibid., XXXI, 7, col. 140 C ; éd. GALLAY et JoURJON, p. 286, l. 1-2 ; ibid., XXXI, 8,
col. 141 B : éd. GALLAY et JoURJON, p. 290, l. 11-15 ; ibid., XXXI, 23, col. 157 C ; éd. GAL
LAY et JoURJON, p.318, l. 1-4 ; ibid., XXXI, 23, col. 160A-B ; éd. GALLAY et JoURJON,
p.320. l. 21-23 ;THÉOPHANE, A. M. 5866, p. 61, l. 11-17.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, 22, 7, t. III, p. 370, l. 6-13.
º JÉRôME, Hommes illustres, CXVII, p. 52, l. 8-9 ; SôPHRONIos, Hommes illustres, CXXV,
p.58, l. 16.
* M. SPANNEUT, in DHGE, XV, col. 1404, s. v. « Eunomius de Cyzique ».
º Vie d'Amphilochios,4,PG,39,col. 20 C-24A ;SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Amphilochios,
2.PG, 116, col. 960 C-965A; cf. Ménologe de Basile II, 19 octobre, PG, 117, col. 116 B.

319
EUNOMIOS 1

Grégoire le Grand dans une lettre synodale de février 591 qui présente le concile
de Constantinople comme une réfutation d'Eunomios et de Makédonios º. On
trouve cette remarque avec des variantes dans d'autres sources *". Le concile
accueille des évêques macédoniens (ou homéousiens) *, mais aucun évêque
eunomien. Théodose I" et les évêques fidèles à sa politique tentent de rallier sans
succès les homéousiens. Ceux-ci avouent préférer confesser la foi arienne plutôt
que la consubstantialité, puis se retirent et invitent leurs partisans à ne pas
reconnaître Nicée *. Le concile s'achève le 9 juillet par une lettre synodale
adressée à Théodose I" et la publication d'une série de canons. Le premier canon
anathématise toute hérésie, en particulier celle des anoméens, des homéens
(appelés ariens ou eudoxiens) et des homéousiens (appelés semi-ariens ou
pneumatomaques). Le septième canon traite de la réintégration dans l'orthodoxie
des transfuges d'une dizaine de groupes dissidents. Les eunomiens, les
montanistes, les sabelliens et les autres hérétiques sont reçus comme s'ils étaient
des païens. Ils sont acceptés comme chrétiens le premier jour, admis comme
catéchumènes le deuxième jour, exorcisés le troisième, puis longuement instruits
dans la foi avant de recevoir le baptême. Le canon précise que les eunomiens
pratiquent le baptême par immersion unique. Ce canon n'est pas authentique : il
aurait été ajouté entre 560 et 860 *.
Cette tradition baptismale est toutefois confirmée par plusieurs autres sources
dont les plus anciennes sont contemporaines du concile. Elles fournissent des
détails importants : le baptême est reçu la tête en bas et administré à tous les
convertis, ariens compris º. D'après Philostorge, les eunomiens accomplissent
une immersion, mais baptisent au nom de la mort que le Seigneur a subie une
seule fois *. Philostorge n'étant connu que par le résumé de Photius, on soup
çonne ce dernier d'avoir inséré ce détail polémique, même si certains historiens
modernes l'ont jugé plausible º". Le silence de Grégoire de Nysse sur ce rite
eunomien, bien qu'il aborde plusieurs fois cette cérémonie º, laisse penser à une
º GRÉGOIRE LE GRAND, Lettres, I, 24, éd. EwALD et HARTMANN, I, p. 36, l. 21 : éd. NoRBERG,
p. 32, l. 361 ; cf. JEAN DIACRE, Vie de Grégoire le Grand, II, 4, PL, 75, col. 89 C.
* ÉvAGRE, HE, I, 1, p. 6, l. 8-11 : GERMANos DE CoNsTANTINOPLE, Sur les hérésies et les
synodes, 22, PG, 98, col. 60 D ; Ps.-SÉVÈRE D'ASHMOUNAIN, Histoire des patriarches, X,
PO, I, 4, p. 424 [160] ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 312 B.
* SocRATE, HE, V, 8, 5, p. 279, l. 23-25 : SozoMENE, HE, VII, 7, 2-3, p.308, l. 16-22 ;
THÉODORE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 231, p. 77, l. 28-p. 78, l. 1 ; CAssIoDoRE, HE, IX,
10, 5, p. 507, l. 21-23 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 257 (Vie de Paulos de Constantinople),
t. VIII, p. 17, l. 26-29 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 10, PG, 146, col. 773 A-B.
* SocRATE, HE, V, 8, 7-10, p. 279, l. 26-p. 280, I. 11 : SozoMENE, HE, VII, 7,4-5, p.309,
l. 1-9 : CAssIoDoRE, HE, IX, 12, 7-8, p. 507, l. 25-p. 508, l. 35 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE,
XII, 10, col. 773 B-C.
* M. F. WILEs, in Studia Patristica, XXX, p. 341-342.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, t. III, p. 232, l. 7-10 : ibid., 76, 54, 32-35, t. III,
p. 414, l. 1-11 : DIDYME L'AvEUGLE, Sur la Trinité, II, 15, PG, 39, col. 720 A ; GEORGEs LE
HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV, 3, p. 254, l. 9-11.
* PHILosToRGE, HE, X, 4, p. 127, l. 12-16 ; cf. Canons apostoliques, 50, in Constitutions
apostoliques, VIII, 47, 50, p. 290, l. 202-p. 292, l. 208.
* T. A. KoPECEK, A History of Neo-Arianism, I, p. 160 : ibid., II, p. 399.
º GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 53, p. 40, l. 20 : ibid., I, 288-289, p. 111, I. 21

320
EUNOMIOS 1

innovation tardive, inconnue de Grégoire. Ce dernier précise qu'Eunomios ne


baptise pas au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais au nom du démiurge
et créateur, père du Monogène et Dieu *. Plusieurs historiens racontent comment
le baptême a été une source de divisions. Si Eunomios a introduit l'immersion
unique, en revanche le baptême célébré au nom de la mort du Christ serait une
innovation de deux dissidents rivaux de l'Église eunomienne : Théophronios le
Cappadocien et Eutychios établi à Constantinople *. Théodoret de Cyr men
tionne l'immersion unique accomplie pour la mort du Christ selon Eunomios (et
non selon des dissidents). Le rite aurait en fait évolué : à l'origine, le baptisé est
plongé jusqu'à la poitrine en évitant les parties génitales, par la suite l'eau est
versée seulement sur la tête. Une troisième variante, fantaisiste, consisterait à
emmailloter le baptisé des pieds jusqu'à la poitrine avant de verser l'eau. Théo
doret prétend tenir ces informations d'anciens eunomiens º. Barhadbesabba
"Arbaïa fournit les mêmes informations qu'il doit tirer du Contre Eunomios
perdu de Théodore de Mopsueste. Celui-ci constituerait alors la source de Théo
doret. Barhadbesabba mentionne une autre pratique tout aussi extravagante, celle
d'une communion pratiquée une fois par an où le vin est remplacé par le sang
d'un agneau sacrifié dont la chair est consommée par les seuls prêtres. Cette
« abomination » aurait contraint Eunomios à en nier l'existence º".
Théodoret de Cyr est peu crédible et son Abrégé des fables hérétiques (AipetuKñç
xaxouu8ioç èrtutoum), qui décrit le baptême eunomien, rassemble des histoires
inventées par les adversaires des mouvements dissidents pour les discréditer.
Épiphane de Salamine reconnaît dans le Panarion qu'Eunomios « rebaptise les
[nouveaux convertis] au nom du Dieu incréé, au nom du Fils créé et au nom de
l'Esprit sanctificateur et créé par le Fils créé » (dvo porttiGet ôè oùtoùç eiç
övouo18eo0dxtiotou koù eiç övouo uioû kextuopiévou koi eigövouo rtveûpiotoç
dryuœotuxoû xoû ûrtò toû xextuopiévou uioû ktuo0évtoç) *. Le problème de la
discipline baptismale deseunomiens doitêtre misen relation avec les Constitutions
apostoliques. On a supposé que le compilateur des Constitutions apostoliques
serait eunomien ou puiserait à une même source qu'Eunomios (peut-être Loukia
nos d'Antioche, maître d'Arius et martyr en 312 ?). La question est débattue *.
p. 112.l. 3 , ibid., II, 51, p. 69, l. 3-20 ; ibid., III, 4, 2, p. 134, l. 17-18 (inter alia).
* GREGoIRE DE NYssE, Contre Eunomios, III, 9, 61, p. 287, l. 12-17.
* SocRATE. HE, V, 24, 2-6, p.306, l. 26-p. 307, l. 10 : SozoMENE, HE, VI, 26, 2-9, p. 272,
L 21-p. 274, I. 2 ; ibid., VII, 17,8, p.326, l. 2-7 ;THÉODORE LE LECTEUR, HT, III, épitomé,
196. p. 71, l. 23-p. 72, l. 2 : ibid., 256, p. 81, l. 18-23 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 40, 10-12,
p.567. l. 41-52 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 7, tr. I, p. 300 A ; AGAPIos, Histoire universelle,
PO.VII.4. p.574 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 30, PG, 146, col. 840 D-841 D.
*° THEoDoRET DE CYR, Abrégé des fables hérétiques, IV. 3, PG, 83, col. 420 B-D : TIMO
THEos DE CoNsTANTINOPLE,Sur la réception des hérétiques, PG,86, 1, col. 24 B-C : cf. THÉo
P#ANE. A. M. 5867, p. 62, l. 23-26 ; AGAPIos, Histoire universelle, PO, VII, 4, p.574.
* BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 281 [105],
L 13-p. 282 [106], l. 11.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, 54, 33, t. III, p. 414, l. 3-5 ; cf. M. WILEs, in
Studia Patristica, XXX, p.340.
* M. ALBERTz, Untersuchungen über die Schriften des Eunomius, p. 36-40 ; G. WAGNER,
In Mélanges Botte.p. 536 ; R. P VAGGIONE, Eunomius ofCyzicus and the Nicene Revolution,
p.259, contra M. METzGER (éd.), Constitutions apostoliques, t. II, p. 14-16 et 22.

321
EUNOMIOS 1

Le 50° canon apostolique et la glose des Constitutions apostoliques plaident


contre cette attribution. Le canon ordonne de déposer tout évêque ou prêtre qui
n'accomplirait pas les trois immersions, mais une seule immersion au nom de la
mort du Christ. La glose justifie la triple invocation et la triple immersion. Le
canon vise les eunomiens dont le baptême par immersion unique est une particu
larité, mais ce canon serait une interpolation non-nicéenne ". On peut concilier
l'invocation triple avec l'immersion unique en supposant que les eunomiens
auraient pratiqué les deux rites ensemble pour éviter d'impliquer une égalité et
une similitude entre les Personnes et ne pas faire de la Trinité un agent divin
unique possédant des noms différents º. Selon cette hypothèse, le canon 50 des
Constitutions apostoliques perd alors son caractère anti-eunomien. Si l'immersion
unique est une innovation d'Eunomios, en revanche l'invocation de la mort du
Christ est le fait de Théophronios et d'Eutychios. Seul Théodoret de Cyr dans
son Abrégé attribue cette dernière pratique à Eunomios, mais nous savons
l'invraisemblance de ce témoignage. Il est donc possible que le canon 50 ait une
origine eunomienne et soit hostile seulement aux dissidents eunomiens, avant de
recevoirdans l'Église officielle une intentionanti-eunomienne globale confondant
délibérément les pratiques des différents groupes eunomiens *.
Le 19 juillet 381, soit dix jours après la fin du concile de Constantinople, une loi
interdit aux eunomiens, aux ariens et aux partisans d'Aétios (étrangement distin
gués des eunomiens) d'édifier des églises en zone urbaine comme en zone rurale
(alors que la loi du 10 janvier 381 ne concerne que les villes º). Les propriétés
où seraient bâtis illégalement ces lieux de réunion sont menacées de confiscation,
ce qui amena peut-être la saisie du domaine possédé par Eunomios près des
remparts maritimes de Chalcédoine *. Le 30 juillet, les décrets du concile sont
confirmés par une loi de Théodose I" qui ordonne l'expulsion des hérétiques et
la confiscation de leurs églises º. En 382, les évêques réunis de nouveau en
concile à Constantinople adressent une lettre synodale au pape Damase et aux
évêques réunis en synode à Rome. Les Pères confessent l'unique divinité, puis
sance et essence du Père, du Fils et de l'Esprit saint en trois hypostases parfaites,
adoptant une position dogmatique hostile aux anoméens et aux macédoniens. Les
Pères qualifient de blasphème les opinions de ces groupes qui, à leurs yeux,
divisent l'essence, la nature ou la divinité elle-même ". Déjà en 372, dans son
Tome envoyé à Paulinos d'Antioche, Damase avait anathématisé Arius et Euno
mios qui, au-delà des différences de mots, soutiennent que le Fils et le Saint
Esprit sont des créatures º".

* Constitutions apostoliques, VIII, 47, 50, t. III, p. 290, l. 202-p. 292, l. 208 ; cf. R. WIL
LIAMs, in M. R. BARNEs et D. H. WILLIAMs (éd.), Arianism after Arius, p. 164-165.
* R. WILLIAMs, op. cit., p. 174-176.
* M. WILEs, in Studia Patristica, XXX, p. 340-341 et 345.
º CTh, XVI, 5, 6, 3, p.857, l. 9-14.
* CTh, XVI, 5, 8, p.858 : cf. T. A. KoPECEK, A History of Neo-Arianism, II, p. 514-515.
* CTh, XVI, 1, 3, p.834, l. 13-15.
* THÉoDoRET DE CYR, HE, V, 9, 11-12, p. 292, l. 13-p. 293, l. 3 ; ibid., V, 9, 19, p. 294,
l. 20-26 ; CAssIoDORE, HE, IX, 14, 13, p. 513, l. 86-p. 514, l. 97 ; ibid., IX, 14, 22, p. 516,
l. 148-154 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 16, PG, 146, col. 792 A-797 A.
*" DAMASE, Lettres, IV, PL, 13, col. 359 A ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 2, 1, p. 285 A, l. 41
44 : THÉODORET DE CYR, HE, V, 11, 2, p. 298, l. 7-9 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 16, 4, p. 519,

322
EUNOMIOS 1

Par souci de conciliation, Théodose I" invite en juin 383 les chefs des différentes
tendances à livrer une profession de foi détaillant leur théologie trinitaire. Cette
réunion dans la capitale reconnaît l'existence de plusieurs courants au sein des
héritiers d'Arius ou, du moins, des adversaires de Nicée. Outre les homéousiens,
les homéens et les eunomiens sont convoqués. En Occident, Ambroise de Milan,
dans son De la foi rédigé en 380, se fait l'écho des divisions qui affaiblissent les
héritiers d'Arius. Les ariens éviteraient même Eunomios accusé d'avoir trahi la
doctrine d'Arius tout en reprenant en réalité son enseignement. Cette affirmation,
contestable pour les homéens, a une valeur polémique. Ambroise répartit les
ariens en deux groupes principaux, les uns avec Eunomios et Aétios, les autres
avec Palladius (sans doute l'évêque de Ratiaria en Dacie ripaire), Dèmophilos de
Constantinople et Auxentius de Milan. L'auteur souligne la scission de ceux qui
séparent le Fils du Père *. La présentation des Églises dissidentes en courants
hétérodoxes toujours plus nombreux veut prouver l'inanité de leurs doctrines.
Nektarios de Constantinople et l'évêque novatien de la capitale, Agélios, remet
tent un exposé défendant la consubstantialité. Les homéens sont représentés par
Dèmophilos, les anoméens par Eunomios, et les macédoniens ou homéousiens
par Eleusios de Cyzique. Après avoir reçu leurs écrits, l'empereur se retire. La
profession de foi d'Eunomios nous est parvenue par l'intermédiaire de Grégoire
de Nysse qui l'a longuement réfutée *. Nous nous contentons de mentionner ce
texte qui a été réédité, traduit et commenté *. Cette profession de foi résume
l'anoméisme sans rien concéder sur les points essentiels. Après examen des
professions de foi, Théodose I" condamne celles qui introduisent une séparation
dans la Trinité et approuve celles qui défendent la consubstantialité. Satisfait de
la profession de foi des novatiens, Théodose I" promulgue une loi leur permettant
de posséder des églises et leur accordant les mêmes privilèges qu'aux églises
orthodoxes º. Les anoméens connaissent un sort tout différent.
Suivant Philostorge, c'est après l'élévation d'Arcadius au rang d'Auguste (janvier
383) et l'assassinat de Gratien (25 août 383) qu'un scandale éclate à Constanti
nople. Théodose I" découvre que certains cubiculaires sont eunomiens et les
bannit du palais. Il y avait déjà eu, peut-être au tout début de son règne, une tenta
tive de certains courtisans eunomiens pour convertir l'empereur *. La présence
d'eunomiens plus tard à la cour est confirmée par une lettre de Synésios de
Cyrène aux prêtres de Pentapole et de Ptolémaïs (Libye Supérieure) ". Il dé
L 16-18 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 7, tr. I, p. 300 A ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 18, PG,
146. col. 800 C.
* AMBRoIsE DE MILAN, De la foi, I, 6, 45, p. 19, l. 16-23.
* GRÉGoIRE DE NYssE, Réfutation de la profession de foi d'Eunomios (CPG II, 3136) ;
cf PHoTIUs, Bibliothèque, 7 (Grégoire de Nysse), t. I, p. 9, l. 30.
* EUNoMios, Profession de foi, éd. R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 150
158 : cf. M. ALBERTz, op. cit., p. 42-48 ; R. P. VAGGIONE, op. cit., p. 131-133 ; T. A. KOPE
cEx. A History of Neo-Arianism, II, p. 520-527.
* SocRATE. HE, V. 10, 24-28, p. 284, l. 18-30 ; SozoMÈNE, HE, VII, 12,9-11, p. 315, l. 29
p.316, l.5 : CAssIoDoRE, HE, IX, 19, 12-14, p. 525, l. 57-p. 526, l. 70 ; NICÉPHORE
CALLIsTE, HE, XII, 15, col. 789 A.
* SozoMENE, HE, VII, 6, 1, p.307, l. 9-13 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 8, PG, 146,
col. 769 B.
* SYNÉsios DE CYRENE, Lettres, 4, éd. GARzYA, p. 8, l. 4-p. 10, l. 20 : tr. RoQUEs, p. 4-6.

323
EUNOMIOS 1

couvre, en 412 ou 413 *, que des prêtres eunomiens sont envoyés par Kyntianos
dont les partisans vantent l'influence à lacour.Synésios engage ses correspondants
à rechercher leurs hôtes, révéler l'identité des prêtres et les expulser. On suppose
l'envoi d'eunomiens en Syrie d'après une autre lettre º, mais l'identité de ces
personnages est très incertaine. Cinq vers des Hymnes de Synésios relèveraient
en outre de la polémique anti-eunomienne * À la fin de 383,Théodose I"bannit
Eunomios de Chalcédoine et l'exile à Halmyris, en Mésie Inférieure. (Le scandale
des cubiculaires est un prétexte, le problème est la popularité dont jouit toujours
Eunomios retiré en Bithynie.) Le Danube étant pris dans la glace, les barbares en
profitent pour s'emparer de la ville. Eunomios est envoyé à Césarée de Cappadoce.
Haï des habitants pour ses écrits contre Basile, on lui permet de vivre sur son
domaine de Dakora, près du mont Argée, sur le territoire de Césarée º". Il faut
relier cet exil à plusieurs lois, datées entre le 25 juillet 383 et le 21 janvier 384,
qui répriment les hérétiques (dont les eunomiens) en interdisant leurs réunions et
en expulsant leurs dirigeants de toutes les cités en général et de la capitale en
particulier*. Dans une lettre datée de 387 environ, Grégoire de Nazianze écrit à
Nektarios qu'Eunomios réside en Cappadoce, et précise : « mais, s'il n'entraîne
pas tout le monde dans sa propre perte, il s'estime brimé » (d)\À' ei un tovtoç
tſ éoutoû drtooÀeiq ouveq)e) kóoouto, Çnuiov xpivet)º. Nous comprenons
qu'Eunomios, interdit de prêcher, vit à juste titre sa relégation comme une
sanction. Lorsqu'il compose ses biographies de religieux, vers 392, Jérôme dit
qu'Eunomios vit en Cappadoce et qu'il écrit beaucoup contre l'Église *.
Peu avant sa mort, Eunomios est impliqué dans les déchirements de son propre
mouvement. Les divisions sont suscitées par Théophronios et Eutychios : le
premier défend l'idée d'une connaissance de Dieu en évolution tandis que le
second soutient que le Fils connaît le moment de sa mort.Tous les deux reçoivent
l'excommunication des « chefs de l'hérésie » (rtpoeotootoov tñç oipéoeoog). Il
doit s'agir d'évêques eunomiens assemblés en un synode. Théophronios réunit
autour de lui un groupe de dissidents appelés les « (eunomio)théophroniens ».
Eutychios se rend auprès d'Eunomios sur son lieu d'exil (Dakora), mais il est
devancé par une délégation envoyée de Constantinople par les eunomiens de
stricte observance. (Ce détail révèle la présence de clercs eunomiens dans la

* D. RoQUEs, Synésios de Cyrène et la Cyrénaïque du Bas-Empire, p. 286 ; ibid., p. 375 ;


ID., Étude sur la Correspondance de Synésios de Cyrène, p. 233.
* SYNÉSIos DE CYRÈNE, Lettres, 44, éd. GARzYA, p. 83, l. 13-14 ; tr. RoQUEs, p. 64 ;
cf. D. RoQUEs, Étude sur la Correspondance de Synésios de Cyrène, p. 115, n.86.
º ID., Hymnes, I, v. 222-226, p. 50 ; cf. E. CAVALCANTI, Studi eunomiani, p. 116-117.
º PHILosToRGE, HE, X, 5-6, p. 127, l. 17-p. 128, l. 10 ; SoCRATE, HE, V, 20, 1, p. 294,
l. 10-13 : ibid., V, 20, 4, p. 294, l. 17-21 ; SozoMÈNE, HE, VII, 17, 1, p. 324, l. 16-p. 325,
l. 1 ;THÉODORE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 256, p. 81, l. 18-19 ;CAssIoDoRE, HE, IX, 36,
1, p. 555, l. 1-3 ; ibid., IX, 36, 2, p. 555, l. 6-10 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I. p. 321 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 29, PG, 146, col. 837 C-839 C ; cf. F. HILD et M. RESTLE,
Kappadokien, p. 192, s. v. « Incesu ».
* CTh, XVI, 5, 11-13, p.859-860.
* GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Lettres, CCII, 6, éd. GALLAY, p. 88-90 ; cf. SozoMÈNE, HE, VI,
27, 2-10, p. 275, l. 4-p. 276, l. 25.
* JÉRÔME, Hommes illustres, CXX, p. 52, l. 28-29 ; SôPHRONIos, Hommes illustres,
CXXVIII, p. 59, l. 16-18.

324
EUNOMIOS 1

capitale malgré les lois de 383-384.) De manière surprenante, Eunomios se


prononce en faveur d'Eutychios et prie avec lui bien que ce dernier soit sous le
coup d'une excommunication. Eunomios meurt peu après. Eutychios revient
dans la capitale, mais devant l'opposition de l'évêque eunomien anonyme, fonde
sa propre secte, les « (eunomio)eutychiens ». C'est alors que Théophronios et
Eutychios ont modifié la tradition baptismale (instituée par Eunomios) *.
IX. La secte eunomienne après Eunomios.
Sa disparition a peut-être incité à cesser la répression. Une loi du 20 juin 394
annule l'interdiction faite aux eunomiens (par la loi 4 mai 389 º) de tester ou
d'hériter Théodose I" et ses fils Honorius et Arcadius souhaitent que les euno
miens « vivent selon le droit commun » (vivant iure communi)º. Cette décision
ne légitime pas le culte eunomien : les lois du 15 avril et du 9 juillet394 interdisent
aux hérétiques d'instituer des évêques, de se réunir, de prêcher ou d'être instruits
dans leur foi. Les souverains rappellent aux autorités judiciaires d'appliquer la
loi et de ne faire preuve d'aucune complaisance *.Théodose I" mort le 17 janvier
395, son fils Arcadius lui succède en Orient. Il est dominé par Roufinos, son
préfet du prétoire º. Ce changement de régime trouve un écho dans la législation
anti-hérétique. Une loi du 13 mars 395 renouvelle les amendes et les supplices
prévus contre les hérétiques qui contreviendraient à la loi et révoque les conces
sions faites aux eunomiens (par la loi du 20 juin 394). Une loi du 30 mars prohibe
toutes les réunions hérétiques, publiques ou privées ". Cette interdiction répétée
traduit peut-être une difficulté d'application. L'assassinat de Roufinos (27 no
vembre 395), et son remplacement comme favori par Eutropios º, préposite de
la chambre, inaugurent de nouvelles persécutions, même si le droit de tester et
d' hériter est de nouveau accordé aux eunomiens le 25 décembre 395 (et non le
24 juin comme le texte l'indique à tort) *. A cette époque, les ariens eteunomiens,
minés par leurs divisions, ont déjà perdu nombre de leurs adeptes passés à
l'orthodoxie officielle º. Le corps d'Eunomios est transféré de Dakora à Tyane
(Cappadoce II) pour être gardé par des moines. « Jaloux en effet de sa gloire,
(Eutropios) n'accepta pas que sa dépouille rejoigne celle de son maître (Aétios),
bien que de nombreuses personnes le lui eussent demandé instamment. En outre,
il ordonna par lettres officielles que ses livres soient détruits » (Bookoivov yàp
œÙtGo toû xXéouç, oùôè tòv vexpòv oûto0 toqpñç tuxeîv tñç uetô toû ôtôo
axd2.ou ouvexoopet, Koitou toMMà toMMôv ôen0évtov dÂÄô koi tàç BiBMouç
autoÛ ônuooiouç Ypo uploouv dqpovigeo0ot ôteto #oto) ". La loi du 21 avril

* SozoMENE, HE, VII, 17,2-8, p. 325, l. 1-p. 326, l.2-7 ; cf. SoCRATE, HE, V, 24,5, p. 307,
1 5-6 ;CAssIoDoRE, HE, IX,40, 12, p. 567, l. 49-50 ;G. BAREILLE, in DThC,V, 1, col. 1514
1515.s. v. « Eunomioeutychiens ».
* CTh. XVI. 5, 17, p.861.
* CTh, XVI.5, 23, p.863 ; cf. É. MAGNoU-NoRTIER, Le Code Théodosien, livre XVI, et sa
réception au Moyen Âge, p. 228, n.83.
* CTh. XVI, 5, 22 et 24, p.863.
* PLRE, I. p. 778-781, s. v. « Rufinus 18 ».
* CTh. XVI, 5, 25-26, p.863-864.
* PLRE. II, p.440-444, s. v. « Eutropius 1 ».
* CTh. XVI, 5, 27, p.864 : cf. É. MAGNoU-NoRTIER, op. cit., p. 232, n. 90.
* SozoMÈNE. HE, VIII, 1, 6, p. 348, l. 1-5.
* PHILosToRGE, HE, XI, 5, p. 135, l. 22-27 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIII, 1, col. 925 C.

325
EUNOMIOS 1

396 expulse des cités les prédicateurs et les théologiens eunomiens (auctores
doctoresque Eunomianorum facinoris), et surtout les clercs *. Une loi du 4 mars
398 chasse les clercs eunomiens ou montanistes de toutes les villes, bannit les
organisateurs de leurs réunions, confisque leurs biens et menace de mort ceux qui
enfreindraient la loi. Leurs livres doivent être recherchés et brûlés en présence de
juges. Leur dissimulation est passible de mort car ces ouvrages sont jugés
maléfiques *. Malgré ces dispositions, les partisans d'Eunomios l'auraient
apparemment vénéré d'après le témoignage de Jérôme. Celui-ci souligne le
comportement contradictoire des eunomiens qui n'entrent pas dans les basiliques
révérer les reliques des apôtres et des martyrs, mais adorent leur chef dont ils
jugent les écrits supérieurs aux Évangiles*.
L'intérêt des disciples pour l'œuvre d'Eunomios ne lui a pas évité la destruction.
Ils ont pourtant tenté de préserver les écrits de leur maître. Déjà Basile de Césarée
et Grégoire de Nysse avaient eu bien des difficultés à trouver un exemplaire de
l'Apologie et de l'Apologie de l'Apologie que les eunomiens gardaient cachées *.
Hormis l'Apologie et la profession de foi transmises par Basile et Grégoire, les
oeuvres d'Eunomios ont disparu et ne sont connues que par les mentions de leurs
contradicteurs. On découvre un traité Sur le Fils dans un florilège contre les
monophysites et les monothélites intitulé Contre les monophysites. Il est attribué
à Anastase le Sinaïte, mais son origine est incertaine. Dans une première citation
dont l'authenticité est contestée, Eunomios distingue la volonté du Père créateur
de la volonté du Fils créé. Dans un second passage, Eunomios et ses partisans
sont qualifiés de « nouveaux sophistes » qui se complaisentenlivres grotesques *.
Philostorge révèle l'existence de lettres d'Eunomios qui, à ses yeux, surpassent
toutes ses œuvres *". Photius a lu ses lettres et en dénombre une quarantaine. Il
accuse Eunomios de ne pas suivre les règles du genre épistolaire par manque de
pratique *". Eunomios a également écrit un commentaire en sept livres sur
l'épître aux Romains ainsi que d'autres ouvrages. « Celui qui veut en faire l'expé
rience trouverait dans la verbosité le simplisme des réflexions » (ô Bou)\óuevoç
Iteîpov Ao peîv eûpmoou èv toÀu)\ečiq tnv tôv vonuotov eûté\euœv), selon
Socrate *. C'est sans doute dans ce commentaire qu'Eunomios aurait prétendu
connaître la nature divine aussi bien que Dieu lui-même º. Au-delà de cette

* CTh, XVI, 5, 31, p.865 ; cf. CTh, XVI, 5, 32, p.865.


* CTh, XVI, 5, 34, p.866.
*" JÉRÔME, Contre Vigilantius, 8, PL, 23, col. 347 A ; éd. FEIERTAG, p. 19, l. 19-22.
* PHoTIUs, Bibliothèque, 137 (Eunomios), t. II, p. 106, l. 3-4 et 27-30.
*ANASTASE LE SINAITE, Contre les monophysites, l, p. 88, l. 36-43 : ibid., p. 89, l. 71-76 ;
cf. R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 170-173, contra M. ALBERTz, Untersu
chungen über die Schriften des Eunomius, p. 54 ; L. ABRAMovsKI, in RAC, 6, col. 938-939,
s. v. « Eunomios ».
*" PHILosToRGE, HE, X, 6, p. 128, l. 19-20.
º" PHoTIUs, Bibliothèque, 138 (Eunomios), t. II, p. 107, l. 17-p. 108, l. 21.
* SoCRATE, HE, IV, 7,7-9, p. 234, l. 6-10 ;CAssIoDoRE, HE, VII, 19,2, p. 415, l. 11-p. 416,
l. 15 : BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 280 [104],
l. 1-12 ; cf. Souda, E 3598, t. II, p.459, l. 29-32 ; ibid., II 2019, t. IV, p. 168, l. 13-18.
* SoCRATE, HE, IV, 7, 12-15, p. 234, l. 16-26 : THÉoDoRE LE LECTEUR, HT, III, épitomé,
172, p. 65, l. 21-24 ; ibid., 173, p. 65, l. 25-p. 66, l. 4 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 19, 5-7,
p. 416, l. 21-32 ; BARHADBESABBA 'ARBAIA, Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2.

326
EUNOMIOS 1

formule détournée de son sens, il faut reconnaître à la théologie d'Eunomios


« une note scientifique et même rationaliste » *".
La secte eunomienne survit difficilement à la mort de son fondateur. La crise est
aggravée par la disparition d'Eudoxios, le chef de la communauté de Constanti
nople. Il faut sans doute identifier ce personnage à un prêtre eunomien mentionné
par Philostorge. Il a pour successeur Loukianos, fils d'une sœur d'Eunomios, qui
sombre dans la cupidité et le vice. De crainte d'être puni, il se sépare du reste des
eunomiens et se désigne comme chef d'une importante faction constituée d'indi
vidus portés aux mêmes vices *. La répression explique le nom de « troglodytes »
employé par Théodoret de Cyr car les eunomiens ont pris l'habitude de se réunir
en secret. Il ajoute qu'ils sont très peu nombreux à son époque, et ne sont présents
que dans un tout petit nombre de cités où ils tentent de passer inaperçus *". La loi
du 6 juillet 399 revient sur certains excès en supprimant l'interdiction de tester et
d'hériter (peut-être réitérée à l'occasion de la loi du 21 avril 396 *"), et en
annulant la dégradation juridique au rang de pérégrin. L'interdiction de se réunir
est maintenue sous peine de mort pour le gérant du lieu et de confiscation pour le
propriétaire. Les évêques sont bannis et privés de leurs biens *. La liberté de
tester et d'hériter connaît une nouvelle péripétie sous Théodose II (408-450).
Une loi du 1" mars 410 renouvelle l'interdiction du 13 mars 395 : si un eunomien
meurt sans héritier, ses biens sont confisqués, de même les donations faites à des
eunomiens. Une loi datée du même jour menace le bureau de la res privata, dont
certains employés seraient tentés de dissimuler des biens appartenant à des
eunomiens. Comme la loi du 9 juillet 394, elle admet que des membres de
l'administrationcentrale ou provinciale sontdeconnivence avec deseunomiens º".
Les lois du 29 mars 413 et du 6 novembre 415 interdisent les conventicules
eunomiens : les célébrants et les hôtes sont frappés de proscription et de
confiscation de leurs biens. La réitération du baptême entraîne le bannissement
du baptisé et du prêtre, les restrictions successorales de la loi du 1" mars 410 sont
maintenues ". Les dernières mentions dans la législation impériale datent des
années 420. Il s'agit soit d'un renouvellement des lois de Théodose I" et d'Arca
dius contre les groupes sectaires (dont les eunomiens), comme pour les lois du
9 avril et du 8 juin 423 º, soit d'une interdiction pour les eunomiens d'entrer
dans la fonction publique, saufl'armée où ils doivent accomplir leur service. Une
loi du 21 février 410 avait interdit aux membres des sectes de quitter le service

p.281 [105], l. 2-13 ; Chronique de Zuqnin, a. 679, tr. I, p. 135, l. 13-18 ; MICHEL LE
SYRIEN. VII, 7, tr. I, p. 299 A ; cf. R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 167
170 et 173-175 : ID., Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution, p. 253-257.
** M. SPANNEUT, in DHGE, XV, col. 1403, s. v. « Eunomius de Cyzique ».
º PHILosToRGE, HE, XII, 11, p. 148, l. 1-8 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIII, 1, PG, 146,
col. 925 B-C : cf. PHILosToRGE, HE, X, 12, p. 131, l. 4.
* THÉoDoRET DE CYR, Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83, col. 421 B ;TIMOTHÉos
DE CoNsTANTINOPLE, Sur la réception des hérétiques, PG, 86, l, col. 24 C.
*T CTh. XVI, 5, 31-32, p. 865 ; cf. R. DELMAIRE, in Les lois religieuses des empereurs
romains de Constantin à Théodose II, I. Code Théodosien XVI, p. 280, n. 1.
" CTh. XVI, 5, 36, p.866-867.
" CTh. XVI. 5, 49-50, p.871 ; cf. CTh, XVI, 5, 24, p.863.
* CTh. XVI, 6,7, p.883-884 ; CTh, XVI, 5,58, p.875-876.
* CTh. XVI, 5, 59-60, p.876.

327
EUNOMIOS 1

du gouverneur (ou militia cohortalina) et la curie *. La dernière loi, du 30 mai


428, interdit la prière et la réunion à seize groupes hérétiques. Les eunomiens
sont cités en septième position. Notons le renouvellement d'interdictions connues
(entrée dans la fonction publique hormis le service militaire, legs, héritages, réi
tération du baptême). On a mis en relation cette loi avec l'avènement de Nestorius
sur le trône de Constantinople en avril 428 *.
Nous trouvons une dernière allusion à la secte d'Eunomios sous le règne de
Justinien (527-565). Théodosios, le fils adoptif de Bélisaire alors maître des
milices d'Orient, serait né en Thrace de parents eunomiens. Son adoption
s'accompagne d'un nouveau baptême en juin 533 *. Relevons enfin un extrait
du traité de l'évêque Iôannès de Nicée (Bithynie) envoyé à Zacharias, catholicos
de Grande Arménie de 855 à 877. Iôannès précise les conditions de réintégration
dans l'Église de nombreux groupes hérétiques ou schismatiques. Il recommande
d'administrer le baptême aux eunomiens *. Ce témoignage, qui reprend en
partie les conseils disciplinaires des lettres canoniques de Basile de Césarée,
constitue un règlement général et non une preuve de la survivance de groupes
eunomiens réfugiés en Arménie.
X. L'Orient contre Eunomios.
La pensée eunomienne rencontre un large écho d'après le nombre des Pères de
l'Église qui la réfutent Même si les jugements sont tous hostiles, ils témoignent
d'une large diffusion des idées d'Eunomios connues surtout à travers les réfuta
tions des Pères cappadociens. Nous avons vu que le Contre Eunomios de Basile
de Césarée constitue la première réaction. Si l'attribution des trois premiers livres
à Basile est certaine, l'authenticité des livres IV et V * est mise en doute depuis
le début du xvIII° siècle au moins º". L'accord se fait pour y reconnaître une
oeuvre apocryphe. L'identification de l'auteur est problématique. D'après Jérôme,
Didyme et Apollinaire de Laodicée seraient auteurs chacun d'une réfutation
d'Eunomios *. Dans une note d'un manuscrit syriaque, à la fin d'un passage du
livre IV du Contre Eunomios, un copiste a indiqué qu'il s'agissait de chapitres
dictés par Didyme d'Alexandrie contre les ariens. Cette information doit être
prise avec précaution car, comme le souligne l'auteur de la découverte, on ne
peut fournir aucune preuve formelle en faveur de cette attribution *. Pour cette
raison, voir dans ces deux livres l'œuvre de Didyme l'Aveugle ne fait pas l'una

* CTh, XVI, 5, 61, p. 877 : cf. CTh, XVI, 5,48, p.871.


* CTh, XVI, 5, 65, p.878-879 : CJ, I, 5, 5, p.51 : cf. É. MAGNOU-NoRTIER, Le Code
Théodosien, livre XVI, et sa réception au Moyen Âge, p. 294, n. 253, contra R. DELMAIRE,
in Les lois religieuses des empereurs romains de Constantin à Théodose II, I. Code Théo
dosien XVI, p.336.
* PRocoPE, Anecdota, I, 15-16, p. 7, l. 18-p. 8, l. 6 : cf. PLRE, III B, p. 1292, s. v. « Theo
dosius 8 ».
* NICON DE LA MONTAGNE NoIRE, Pandectes, PG, 86, l, col. 69 B.
* PG, 29, col. 672-768 (CPG II, 2571).
* P MARAN, PG, 29, p. CLXXIV-CLXXV : J. GARNIER, ibid., p. CCXXXV-CCXXXVI
et col. 671-672.
* JÉRÔME, Hommes illustres, CXX, p. 52, l. 29-30 : ID., Lettres, XCVIII, 6, p. 191, l. 2 ;
cf. SÔPHRONIos, Hommes illustres, CXXVIII, p. 59, l. 18 ; PHILosToRGE, HE, VIII, 12,
p. 114, l. 1-2.
* J. LEBON, Le Muséon, 50, 1937, p. 62-64.

328
EUNOMIOS 1

nimité. D'après une étude consacrée à cet écrit pseudépigraphe, il s'agirait de


l'œuvre d'Apollinaire. Par syllogisme et exégèse, le livre IV, daté de 360 environ,
réfute l'Apologie d'Eunomios, dont il fait des citations, et les trois premières
propositions du Syntagmation d'Aétios. Le livre V, de peu postérieur au livre IV,
daterait de 362 ou 363. Il défend l'activité créatrice de l'Esprit saint contre la
pneumatologie dévalorisante d'Eunomios º". L'attribution n'étant pas assurée,
nous désignons dans les notes et la bibliographie l'auteur des livres IV et V sous
le nom du Pseudo-Basile de Césarée.
Déformant les propos d'Eunomios, il reproche à ce dernier de qualifier le Fils de
produit de la génération (yévvnuo) alors qu'Eunomios le considère comme seule
création (uovóxtuotog). Pour le Pseudo-Basile, la notion de Fils seul engendré
(uovoyevmg) n'est pas compatible avec celle de création º". Contre la conception
hiérarchisée de la Trinité, le Pseudo-Basile considère, d'après un passage de
l'Évangile de Jean, 17, 10 (« tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est
à toi est à moi »), « qu'il est question de leur similitude et de leur substance à la
fois identique en tout point et semblable, (et) non de créatures » (ótt Itepi tñç
ououotntoç xoù tñç kotà tovto drtopo)Aoiktou koi ôuoioç oûoioç oûtóov, où
rtEpl xtiopcitov ôuo)\eX0eig). On relève une critique déjà formulée par le vrai
Basile : les ariens croient au Christ et le vénèrent comme la première œuvre
(rtoinuo) de Dieu, parmi celles dénuées d'essence *. Citant un extrait où Paul
défend l'égalité de Jésus avec Dieu, le Pseudo-Basile rejette les notions de dis
semblance et d'inégalité qui rendent Eunomios plus impie que les juifs. Le
livre V est consacré à l'Esprit démiurge et à l'Esprit image du Fils º. La formule
paulinienne de l'identité d'énergie du Saint-Esprit est reprise dans le but de réfu
ter la diversité de substance avec Dieu et la différence des substances et donc des
énergies *. On trouve dans les deux livres des critiques du goût d'Eunomios
pour la dialectique. Le Pseudo-Basile oppose la foi à la démonstration. C'est une
allusion à une idée répandue : Eunomios prétendrait avoir atteint par sa pensée la
connaissance de Dieu. Il est accusé de détourner les dogmes divins ; au lieu
d'écouter les paroles divines avec crainte et de les recevoir avec piété, il élabore
les sophismes les plus insensés contre la piété. Les incroyants sont infectés par
leur goût pour les examens absurdes et les joutes oratoires, suivant une formule
de Paul. Il faut croire ce qui est, non s'ingénier à l'étudier de manière impie. Si
questionner l'engendrement de Dieu est insensé, ne pas y croire l'est davantage,
car ces recherches aboutissent à découvrir l'impiété *.
D'Orient provient une réfutation intitulée Dialogues sur la sainte Trinité. Cette
œuvre attribuée à Athanase d'Alexandrie est elle aussi apocryphe *. Elle simule
des débats entre un orthodoxe et différents contradicteurs (anoméen, apollinarien,

* F. X. RiscH, Pseudo-Basilius, p. 12-23.


* Ps.-BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, IV, 3, PG, 29, col. 689 C-D ; cf. F. X. RISCH,
op. cit. p. 144, n. 70.
* Ibid. IV. 3, 1, col. 689 D-692 A ; ibid., IV. 3, 3, col. 693 A.
" E. CAvALcANTI, Studi eunomiani, p. 56-66.
* Ps.-BAsILE DE CÉsARÉE, Contre Eunomios, IV, 3, 3, col. 708 B-C, cf. Phil., 2, 6 ; ibid.,
V. col. 717A-B.
* Ibid. IV. 3, 3, col. 692 D ; ibid., V, col. 736 A-B ; ibid., V, col. 752 A-B, cf. I Tim., 6,
4 : ibid. V. col. 752 B ; ibid., V, col. 752 C.
" Ps.-ATHANASE D'ALExANDRIE, Dialogues sur la sainte Trinité, PG, 28, col. 1116-1285.

329
EUNOMIOS 1

macédonien). Le deuxième dialogue réfute des scholies d'Eunomios et du Syn


tagmation d'Aétios º". D'après une étude des Dialogues sur la sainte Trinité *,
le deuxième dialogue serait formé d'œuvres à l'origine indépendantes sans doute
retravaillées et interpolées. Il s'agirait d'un traité composite. Dépendant de la
théologie trinitaire des Pères cappadociens, mais antérieurs au traité de Didyme
Sur la Trinité qui aurait lu le deuxième dialogue, le premier dialogue daterait de
380 et le deuxième de 390. Les dialogues n'étant pas de Didyme, on leur suppose
une origine anatolienne º. Les scholies d'Eunomios sont introduites sous forme
de gloses au Syntagmation, lui-même présenté comme une lettre d'Aétios ". On
a suggéré l'idée que les autres questions et affirmations attribuées à l'anoméen
dans les dialogues seraient d'Eunomios (ou d'un partisan), bien que ces passages
ne puissent être attribués à aucune œuvre connue ". La scholie d'Eunomios à
Aétios concerne la distinction entre volonté et essence de Dieu, la première
connaît un début et une fin tandis que la seconde est infinie. Multipliant les
références aux Psaumes et à la Genèse, Eunomios souligne qu'il existe une seule
essence divine, mais plusieurs manifestations de la volonté comme l'illustre la
création du monde et des éléments qui le constituent, dont les « êtres intelligibles »
(tôv vontóôv), c'est-à-dire le Fils et le Saint-Esprit *.
Du traité de Didyme l'Aveugle Sur le Saint-Esprit ne subsiste que la traduction
de Jérôme, postérieure à 385, tandis que l'original a disparu. La version grecque
étant utilisée par Ambroise dans son traité Sur le Saint-Esprit composé en 380, il
faut dater le traité de Didyme de peu avant. Suivant un plan très structuré, Didyme
explique d'abord la nature de l'Esprit saint, puis sa place au sein de la Trinité
avant d'aborder son action. Il souligne l'absence de différence dans le baptême
octroyé au nom des trois Personnes pour mieux dénoncer le baptême accordé
sans les trois Personnes ". Il sait que les eunomiens accomplissent une seule
immersion au nom du Père ". Nous avons vu que la discipline baptismale des
anoméens suscite de nombreuses réactions. Épiphane de Salamine affirme ainsi
que les eunomiens rebaptisent ceux qui viennent à eux et que le baptisé est tenu
par les pieds et la tête en bas ". Nous ne savons pas davantage quel crédit
accorder à Astérios d'Amasée qui déclare que les eunomiens, comme les païens,
ne rendent pas de culte aux martyrs ". Ce témoignage trouve néanmoins une
confirmation de la part de Jérôme ". Contre l'anoméisme, Didyme souligne à

* Ps.-ATHANASE D'ALExANDRIE, Dialogues sur la sainte Trinité, II, PG, 28, col. 1157 D
1201 B.
*A. HERON, JThSt, 24, 1973, p. 103-104.
*A. HERON, JThSt, 24, 1973, p. 113-114 et 119-122.
" Ps.-ATHANASE D'ALExANDRIE, Dialogues sur la sainte Trinité, II, 5, col. 1164 D.
" R. P. VAGGIONE, Eunomius : the Extant Works, p. 166-167.
* Ps.-ATHANASE D'ALExANDRIE, op. cit., II, 6, col. 1165A-B = R. P. VAGGIONE, op. cit.,
p. 176.
" DIDYME L'AvEUGLE, Sur le Saint-Esprit, 100-102, p. 238-240.
* ID., Sur la Trinité, II, 15, PG, 39, col. 720 A.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76, t. III, p. 232, l. 7-10 ; ibid., 76, 54, 32-35, t. III,
p.414, l. 1-11 ; cf. GEORGEs LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV, 3, p. 254, l. 9-1 1.
* ASTÉRIos D'AMASÉE, Homélies, X, 7, 3, p. 139, l. 18-22.
"JÉRÔME, Contre Vigilantius,8, PL,23, col. 347 A ; éd. FEIERTAG, p. 19, l. 19-22 ; cf. ibid.,
10, col. 348 C ; éd. FEIERTAG, p. 22, l. 19-23.

330
EUNOMIOS 1

plusieurs reprises l'unité de nature et de volonté entre le Fils et l'Esprit saint*.


L'éditeur du traité Sur le Saint-Esprit a vu une possible allusion à la hiérarchisation
anoméenne des trois Personnes de la Trinité, caricaturée sous forme de père, fils
et petit-fils ".
Sur la Trinité se révèle d'un maniement délicat. Bien que classé parmi les dubia
et spuria selon la classification de la Clavis Patrum Graecorum ", nous avons
fait le choix d'y voir l'œuvre de Didyme. Sur la Trinité est considéré « comme le
monument capital de l'activité littéraire de Didyme » ". Cette attribution est
hypothétique car Sur la Trinité est transmis par un seul manuscrit fragmentaire.
Dans le premier livre, plusieurs passages répondent aux adversaires de la divinité
du Fils. Le Fils n'est ni un élément de la création ni un agent au service de la
création. Il est hérétique de considérer que le Fils est engendré et que l'Esprit en
procède. Le rayonnement (le Fils) n'est pas hors de la lumière divine (le Père),
car celle-ci possède le rayonnement de manière co-naturelle (ouuqpûtoç). La
différence de nom n'implique pas de différence de substance entre le Père et le
Fils consubstantiels *. Ces idées réfutent certaines thèses de l'Apologie, voire
de l'Apologie de l'Apologie où Eunomios avait établi une hiérarchie des sens de
la lumière en correspondance avec les degrés de l'être ". Les anoméens sont
visés lorsque l'auteur juge impie de supposer que le Fils est engendré du néant
ou d'une substance dissemblable. En affirmant que le Fils est dissemblable parce
qu'engendré, ils rabaissent au rang des choses intelligibles par notre nature ce qui
relève de la divinité ineffable. La génération n'implique pas de dissemblance,
sinon on ne pourrait affirmer qu'Adam et Ève sont d'une nature équivalente à la
nôtre. Suivant l'Écriture, on ne peut tenir le Fils ou le Saint-Esprit pour plus petit
ou dissemblable du Père, car à trop honorer le Père, on afflige le Fils et fait
violence à l'Esprit *. Le livre II est consacré au Saint-Esprit et vise à réfuter les
macédoniens. Didyme affirme l'unité de substance du Saint-Esprit au-delà de la
diversité des termes. Par son recours à Aristote et à la technique oratoire, Euno
mios est accusé d'avoir détourné le débat et obscurci la vérité *. Didyme affirme
la consubstantialité du Saint-Esprit avec le Père et le Fils, contre les ariens, les
eunomiens et les macédoniens unis par leur ignorance de l'Écriture ". Parce
* DIDYME L'AvEUGLE, Sur le Saint-Esprit, 85, p. 224, l. 4-5 et 8-9 ; ibid., 122, p. 258, l. 1
2 : ibid., 130, p. 266, l. 2 ; ibid., 231, p. 352, l. 5-6.
* Ibid., 269, p.384, l. 10.
º CPG II, 2570 : cf. PG, 39, col. 269-992.
º A. VAN RoEY, in DHGE, XIV, col. 421-422, s. v. « Didyme l'Aveugle » ; cf. L. DoU
TRELEAU, commentaire à DIDYME L'AvEUGLE, Sur le Saint-Esprit, p. 42-43 et p. 204-205,
n. l.
* DIDYME L'AvEUGLE, Sur la Trinité, I, 7, PG, 39, col. 272 A ; ibid., I, 8, col. 276 A ; ibid.,
I. 9. col. 277 C ; ibid., I, 10, col. 292 C-293 A ; ibid., I, 11, col. 293 A ; ibid., I, 15,
col. 308 A.
* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, III, 10, 19, p. 296, l. 25-p. 297, l. 13 ; cf.
T. A. KoPECEK, A History ofNeo-Arianism, II, p. 491-492.
* DIDYME L'AvEUGLE, Sur la Trinité, I, 15, col. 321 B ; ibid., I, 16, col. 332 A ; ibid., I, 16,
col. 332 B : ibid., I, 16, col. 333 C-336A ; ibid., I, 16, col. 337 C ; ibid., I, 26, col. 385 D
388 A ; ibid., I, 34, col. 433 C ; ibid., I, 35, col. 437 B-C.
* DIDYME L'AvEUGLE, Sur la Trinité, II, 3, col. 465 A ; ibid., II, 3, col. 478 C.
* Ibid., II, 11, col. 661 B ; ibid., II, 12, col. 673 B.

331
EUNOMIOS 1

qu'il est le Sauveur, le Fils accomplit d'une manière semblable tout ce que le
Père accomplit et ne peut lui être dissemblable ".
La connaissance de l'œuvre de Didyme, en partie disparue après sa condamnation
pour origénisme, a bénéficié de la découverte de papyrus. Ce sont les papyrus
découverts en 1941 à Toura, près du Caire, abandonnés là au vi° siècle par des
moines de Saint-Arsène désireux de se débarrasser de livres tenus pour hérétiques.
Plusieurs commentaires qui abordent la question eunomienne de manière inci
dente sont ainsi connus. Citant l'Évangile de Jean, Didyme rappelle dans son
Commentaire sur les Psaumes que le Fils vit à travers le Père, mais non que le
Père vivifie le Fils comme l'affirment les eunomiens ". Il n'hésite d'ailleurs pas
à juger folle leur prétention à connaître Dieu comme il se connaît lui-même ".
Épiphane de Salamine prête à Aétios le même blasphème ". Didyme souligne
des contradictions dans la pensée eunomienne. Il mentionne une citation d'Aétios
où ce dernier banalise l'emploi du terme « monogène » élargi à d'autres éléments
de la création, et non réservé au Christ seul. Il corrige les eunomiens qui placent
le Verbe dans une position subalterne face au Père º". Dans le Commentaire sur
l'Ecclésiaste, les ariens et les eunomiens sont coupables de défendre l'adoption
du Fils par le Père *. L'adoptianisme est pourtant absent, à notre connaissance,
chez Aétios et Eunomios. Cette accusation avait déjà été formulée par Alexandros
d'Alexandrie contre Arius en 324 et par Athanase d'Alexandrie contre le même
adversaire en 350 ou 351 º. On soupçonne une simplification tendancieuse qui
placerait Arius et Eunomios dans la succession de Paul de Samosate et de Photin
de Sirmium. Les anoméens sont également mentionnés dans un passage d'Épi
phane sur Paul de Samosate *. Didyme se fait-ill'écho d'une évolution doctrinale
des eunomiens vers une théologie trinitaire toujours plus hiérarchique ? Nous
l'ignorons, mais force est de constater un durcissement des positions d'Eunomios
entre ses deux Apologies º. Didyme reproche enfin aux ariens, aux manichéens
et aux eunomiens de manipuler les textes sacrés. Il écrit : « de nombreux (euno
miens) retirent les paroles de l'enchaînement de la vérité et de l'Écriture et (les)
appliquent à d'autres idées impies » (rtoÀÀoi tà pntà drtò toû eipuoÛ tng
dÀn0eioç koi tñç Ypoqºñç è&oipououv koi eiç ö0 Mo uetoqpépououv vonuoto
doeBm) *.
" DIDYME L'AvEUGLE, Sur la Trinité, III, 2, col. 789 C.
" ID., Commentaire sur les Psaumes, XX, 1, p. 2, l. 5-10.
" Ibid., XXI, 27, p. 51, l. 7-8 ; ibid., XXI, 27, p. 52, l. 13-14 ; cf. THÉODORET DE CYR,
Abrégé des fables hérétiques, IV, 3, PG, 83, col. 421 A ; NIL D'ANCYRE, Lettres, I, 16, PG,
79, col. 88 C-D.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 76,4,2, t. III, p. 344, l. 18-21.
* DIDYME L'AvEUGLE, Commentaire sur les Psaumes, XXI, 27, p. 52, l. 6-7 ; ibid., XXIV.
16, p. 86, l. 18-20 , ibid., XXXIV, 17, p. 221, l. 16-18 ; ibid., XLIV, 3, p. 335, l. 27-p. 336,
l. 2.
* ID., Commentaire sur l'Ecclésiaste, IX, 9a, p. 276, l. 1-3.
* THÉODORET DE CYR, HE, I, 4, 12-13, p. 11, l. 18-23 ; ATHANASE D'ALExANDRIE, Sur les
décrets du concile de Nicée, 6, 1-2, p. 5, l. 23-30 ; cf. T. A. KoPECEK, A History of Neo
Arianism, I, p. 124-126.
* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 65, 6, 1, t. III, p. 8, l. 23-27.
* K. H. UTHEMANN, ZKG, 104, 1993, p. 165.
* DIDYME L'AvEUGLE, Commentaire sur l'Ecclésiaste, X, 9, p. 302, l. 12-16.

332
EUNOMIOS 1

Dans le Trésor de la sainte et consubstantielle Trinité, composé entre 423 et 425,


Cyrille d'Alexandrie, dépendant du troisième discours d'Athanase d'Alexandrie
contre les ariens, aurait fait appel à un autre traité qu'on a identifié de manière
hypothétique au Contre Eunomios perdu de Didyme l'Aveugle. L'œuvre de
Cyrille compte environ trente-cinq citations d'Eunomios. Ces passages et leurs
réfutations sont introduits le plus souvent par les formules dvti6eouç doç èk tôv
Eùvouiou, oxç è# dvtu8éoeooç tôv Eûvouiou ou èpoºtnotç doç èk tôv Eùvouiou.
On ne sait pas s'il s'agit de véritables citations d'Eunomios tirées d'un traité
perdu ou de positions eunomiennes générales º. Les passages, rassemblés dans
une reconstitution de l'œuvre d'Eunomios *, abordent des thèmes chers à sa
théologie. Il est question de la génération du Fils et de sa finitude par opposition
au Père inengendré et éternel º. On note des citations qui reflètent l'intérêt
d'Eunomios pour le nominalisme appliqué aux relations entre les Personnes de
la Trinité et, en particulier, à la nature du Verbe ". Cyrille présente de manière
polémique la prétention des eunomiens à connaître Dieu aussi bien que Dieu se
connaît lui-même ". Le fait que ses contradicteurs prêtent à Eunomios cette
formule apocryphe prouve que Cyrille n'a pas une connaissance directe de sa
pensée, mais seulement pas le biais d'une réfutation. Il est évident que ces cita
tions prêtées à Eunomios ont été retravaillées par Cyrille car elles sont parfois
présentées sous forme de questions que les adversaires peuvent aisément qualifier
de sophismes. Un autre passage défend l'idée que le Fils n'est pas issu du Père
lui-même, mais lui est semblable en toute chose *. Ce plaidoyer pour l'óuouoç
·xatà Itovto, c'est-à-dire pour la quatrième formule de Sirmium º, est incroyable
dans la bouche d'Eunomios car elle ne correspond pas à sa doctrine. On lui prête
en revanche plusieurs attaques plausibles contre la consubstantialité ". Mention
nons pour mémoire deux autres œuvres de Cyrille, l'une antérieure (les Dialogues
sur la Trinité) l'autre postérieure (le Commentaire sur l'Évangile de Jean) au
Trésor de la sainte et consubstantielle Trinité, qui relèvent de la polémique anti
arienne, mais ne font aucune allusion explicite à Eunomios. Il est donc exagéré
de résumer les Dialogues à une attaque dirigée contre Eunomios et l'arianisme

* CYRILLE D'ALExANDRIE, Trésor de la sainte et consubstantielle Trinité (CPG III, 5215),


PG, 75, col. 9-656 ; cf. PHoTIUs, Bibliothèque, 136 (Cyrille), t. II, p. 105, l. 31-40 ;
R. P VAGGIoNE, Eunomius : the Extant Works, p. 180.
* R. P VAGGIONE, op. cit., p. 181-185.
* CYRILLE D'ALExANDRIE, Trésor de la sainte et consubstantielle Trinité, V, PG, 75,
col. 57 B-C : ibid., col. 60 D ; ibid., col. 69 A ; ibid., 75, col. 69 C-D ; ibid., VI, col. 72 D
73 A , ibid., col. 73 D-76 A ; ibid., col. 81 C-D ; ibid., VII, col. 96 C ; ibid., col. 97 B ;
ibid., col. 100 A ; ibid., col. 100 B-C ; ibid., X, col. 129 A ; ibid., XXVIII, col. 421 D
424 A : ibid., XXXI, col. 441 B-C ; ibid., XXXI, col. 441 B-C.
* Ibid., XIX, col. 316 C-D ; ibid., col. 317 B-D ; ibid., col. 321 A-B ; ibid., col. 321 D
324 A : ibid., col. 325 A ; ibid., col. 325 C ; ibid., XXV, col. 412 C ; ibid., XXVI,
col. 413 C : cf. A. BENITo Y DURAN, Augustinus, 5, 1960, p. 207-226.
" CYRILLE D'ALExANDRIE, op. cit., XXXI, col. 445 D ; ibid., col. 449A-B.
* Ibid. VI, col. 77A-B.
" R. P VAGGIONE, op. cit., p. 181, n. 2.
" CYRILLE D'ALExANDRIE, op. cit., IX, col. 112 B-C ; ibid., col. 113 B ; ibid., col. 113 D ;
ibud. X. col. 124 D ; ibid., col. 125 C ; ibid., col. 128 C ; ibid., XI, col. 140 B-C ; ibid.,
col. 144 D ; ibid., XIX, col. 313 A-B.

333
EUNOMIOS 1

pour démontrer que l'ingénération ne constitue pas une substance en soi, et faire
du Commentaire une réfutation des blasphèmes d'Eunomios *. En revanche, la
lettre festale de l'année 424 dénonce de manière plus directe la théorie du langage
des eunomiens et ses implications théologiques ".
Au sein du diocèse d'Orient, la réfutation de la doctrine eunomienne est l'œuvre
de deux théologiens de premierplan,Théodore de Mopsueste et Jean Chrysostome.
Encore prêtre, Jean Chrysostome prononce neuf homélies à Antioche entre 386
et 387. L'activité d'Aétios dans cette cité dont Eudoxios a été évêque, fait
d'Antioche le berceau de l'anoméisme. Rappelons qu'Aétios est originaire de
cette cité *. On compte aussi des eunomiens à Cyr (Euphratésie) ", et Théodoret
déclare avoir composé contre eux un ouvrage (aujourd'hui perdu) *. Les deux
premières homélies de Jean prononcées en septembre-octobre 386 combattent
l'affirmation prêtée à Aétios et Eunomios que la substance divine est intelligible
par l'esprit humain. Cette critique se trouve chez plusieurs auteurs, dont Grégoire
de Nysse ". Les homélies de Jean défendent l'incompréhensibilité de Dieu
(IIepi dikoto Añrttou) ". Dans la troisième homélie, fin 386, il formule des
reproches originaux mais gratuits à l'encontre des anoméens, comme de manquer
de culture scripturaire, de témoigner d'une curiosité excessive, de trop aimer les
raisonnements, de rechercher la gloire ". Devenu évêque de Constantinople,
Jean découvre dans la capitale la menace d'une hérésie jugée omniprésente d'a
près son homélie du 28 février 398 sur la consubstantialité du Fils avec le Père *.
Ses exhortations à combattre l'hérésie rencontrent un écho immédiat puisqu'une
loi du 4 mars 398 réprime les eunomiens ". Nous notons une allusion de Jean
Chrysostome aux anoméens dans une homélie sur le psaume 1 15 : « J'ai cru,
c'est pourquoi j'ai parlé ». Tout comme dans l'homélie du 28 février, Jean vise à
la fois les juifs et les eunomiens qu'il accuse d'être incapables de psalmodier la
vérité ; les premiers n'ont pas reconnu que le Christ est le fils de Dieu, les seconds
considèrent que le Christ est une créature et une œuvre de Dieu. L'argument
paraît original : au lieu de critiquer la doctrine trinitaire d'Eunomios pour la place

* PÉTRos DE CALLINIQUE, Contre Damianos, III, 30, p. 356, l. 255-p. 358, l. 261 ; ibid.,
p. 362, l. 313-319 ; ibid., III, 38, p. 88, l. 49-68 (apud DAMIANos D'ALExANDRIE, Contre les
trithéites, 12).
º CYRILLE D'ALExANDRIE, Lettres festales, XII, 6, PG, 77, col. 689 C-692 A ; éd. BURNs,
p. 74, l. 1-p. 76, l. 28 ; cf. S. WEssEL, Cyril ofAlexandria and the Nestorian Controversy,
p. 61-66.
* SozoMÈNE, HE, VI, 26, 12, p. 274, l. 12-13.
" THÉODORET DE CYR, Lettres, CXIII, éd. AZÉMA, p. 63, l. 17-25.
* ID., Lettres, CXVI, éd. AzÉMA, p. 70, l. 25-26.
* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 177-186, p. 79, l. 9-p. 81, l. 18 ; ibid., II, 67
147, p. 245, l. 18-p. 268, l. 17 ; ibid., III, 1, 103-110, p. 38, l. 17-p. 41, l. 18 ; PROKLos DE
CONSTANTINOPLE, Tome aux Arméniens, PG, 65, col. 869 B ; ibid., PL, 67, col. 416 B ;
ZACHARIE CONTINUÉ, HE, II, 5, tr. I, p. 96, l. 16-18 ;AGAPIos, Histoire universelle, PO, VII,
4, p.575 ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 102.
" JEAN CHRYsosToME, Homélies sur l'incompréhensibilité de Dieu, II, p. 142, l. 13-14 ;
ibid., II, p. 154, l. 141-142 ; ibid., II, p. 154, l. 157-159.
* Ibid., III, p. 186, l. 9-14 ; ibid., III, p. 188, l. 18-24.
* JEAN CHRYsosTOME, Homélies sur la consubstantialité, XI, p. 288, l. 21-22.
* CTh, XVI, 5, 34, p.866.

334
EUNOMIOS 1

dépréciée qu'elle octroie au Fils, Jean juge cette doctrine impie car elle fait de
Dieu non pas un géniteur, mais un simple créateur ".
Le rapprochement avec le judaïsme apparaît chez Théodore de Mopsueste
(Cilicie II), sans doute avant 392 *. Il place Eunomios dans la droite ligne de la
doctrine arienne qui reconnaît dans le Fils une œuvre et une créature de Dieu.
Théodore estime que cette doctrine abaisse la nature divine du Fils ; simplement
créée, sa nature n'existerait pas dès l'origine et proviendrait du néant. Affirmer
que la substance du Fils est créée revient pour Théodore à imiter les mythes
païens (c'est-à-dire leur théogonie) *. La distinction entre la substance du Père
et celle du Fils aboutit pour certains auteurs à une forme de polythéisme ". Outre
ses homélies catéchétiques, Théodore a composé un traité Sur l'incarnation du
Seigneur contre les apollinaristes et les anoméens alors qu'il était prêtre à
Antioche, soit dans les années 380. Il s'agit d'une œuvre de plus de quinze mille
lignes regroupées en quinze livres. Son but est de démontrer par les Écritures la
plénitude de la divinité et de l'humanité de Jésus *. Il est aussi l'auteur d'une
défense de Basile de Césarée contre Eunomios. Il l'écrit dans le préambule de
son Commentaire sur l'Évangile de Jean, dédié à l'évêque Porphyrios dont
l'identification pose problème *. Théodoret de Cyr résume les trente-six années
d'épiscopat de Théodore comme une lutte contre les partisans d'Arius, d'Euno
mios et d'Apollinaire ". L'existence d'un Contre Eunomios de Théodore (parfois
intitulé à tort Pour Basile contre Eunomios) est attestée par plusieurs sources qui
en louent la profondeur de pensée et d'argumentation et son souci de réfuter
Eunomios presque mot à motº. Nous n'abordons pas la question de la forme
originelle, de l'étendue et de la publication de cette œuvre perdue. Les fragments,
conservés par Socrate, Barhadbesabba "Arbaïa et Nicétas Choniatès ont été
rassemblés, traduits et commentés en détail *. Aveuglé par la critique visant

" JEAN CHRYsosToME, Homélie sur le Psaume 115, p. 352, l. 12-23.


* THÉoDoRE DE MoPsUESTE, Homélies catéchétiques, I, 11, p. 19 ; ibid., XIII, 8, p. 381 ;
cf. BASILE DE SÉLEUCIE, Sermons, III, 3, PG, 85, col. 57 B ; ibid., XXII, 1, col. 265 A.
* Ibid., III, 12, p. 71 : ibid., V, 9, p. 111 ; ibid., XIII, 8, p. 381.
" IsIDORE DE PÉLUsE, Lettres, II, 143, PG, 78, col. 588 D-589 A ; ibid., III, 334, col. 990 D
992 A : JEAN DAMAsCENE, Livre des hérésies, 76, PG, 94, col. 725 A ; éd. KoTTER, p. 40,
L 3-4 ; CEDRENUs, I, p. 510, l. 9 ; ibid., p. 512, l. 1-3.
* GENNADE, Hommes illustres, XII, p. 65, l. 28-33.
" THÉoDoRE DE MopsUESTE, Commentaire sur l'Évangile de Jean, préf., p. 1, l. 10-12 ;
cf. R. DEvREEssE, Essai sur Théodore de Mopsueste, p. 290.
*THÉoDoRET DE CYR, HE, V, 40, 2, p. 348, l. 2-7 ; ID., Abrégé des fables hérétiques, IV,
3, PG, 83, col. 417 A ; CAssIoDoRE, HE, X, 34, 3, p. 627, l. 8-p. 628, l. 1 l ; cf. PROKLos,
Lettres, I. PG, 65, col. 854 C : ACO, IV, 1, p. 84, l. 20.
* THÉoDoRE LE LECTEUR, HT, I, épitomé, 105, p. 49, l. 26-27 ; BARHADBESABBA "ARBAIA,
Histoire des saints Pères, XIV, PO, XXIII, 2, p. 283 [107], l. 1-3 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 4
(Théodore de Mopsueste), t. I, p. 7, l. 41-p. 8, l. 2-6 ; ibid., 6 (Grégoire de Nysse), t. I, p. 8,
L 17-22 : ibid., 177 (Théodore de Mopsueste), t. II, p. 181, l. 23-26 ; NICÉTAs CHONIATEs,
Trésors de la foi orthodoxe, V, 30, PG, 139, col. 1389 A ; Chronique de Séert, PO, V, 2,
p.290 [178] ; ABDISo BAR BERIKHA, Carmen continens Catalogum Librorum omnium Eccle
siasticorum, éd. AssEMANI, Bibliotheca orientalis Clementino-Vaticana, III, 1, p. 33 A, l. 25.
* R. P. VAGGIoNE, JThSt, 31, 1980, p. 403-470.

335
EUNOMIOS 1

Théodore de Mopsueste dans les années 530, Léontios de Byzance n'hésite pas à
écrire qu'il a rivalisé avec Eunomios et finalement l'a surpassé. Son Contre
Eunomios devient un plaidoyer contre Basile et en faveur d'Eunomios º. En
revanche, Facundus d'Hermiane, lors de l'affaire des Trois Chapitres, fait des
allusions au Contre Eunomios de Théodore pour en défendre l'orthodoxie ".
D'après des témoignages tardifs º, Diodore de Tarse (Cilicie I) et Évagre le
Pontique auraient réfuté les idées d'Eunomios. Nous ne savons pas s'il est
question pour Évagre d'une œuvre particulière, ou d'un point de doctrine. D'après
Barhadbesabba 'Arbaïa, Diodore aurait composé un livre contre les anoméens.
De son côté, Abdiso bar Berikha (dit Ébedjesu), métropolite nestorien de Sobé
(Nisibe) mort en 1318, mentionne dans le catalogue des œuvres de Diodore un
livre contre Eunomios º. Il doit s'agir du même ouvrage. Les critiques de la
doctrine eunomienne proviennent aussi des théologiens monophysites. Philoxène
d'Hiérapolis (Euphratésie) accuse Eunomios de rejeter dans l'Incarnation la
présence d'une âme dans l'enveloppe humaine reçue de Marie, la divinité tenant
lieu d'âme ". Sévère d'Antioche consacre plusieurs passages à réfuter Eunomios.
Il présente, avec raison, sa doctrine comme celle de la dissemblance du Fils avec
le Père, le premier étant une créature du second. Pour frapper son auditoire,
Sévère efface les divergences théologiques lorsqu'il présente l'eunomianisme
comme une simple réitération bavarde et compliquée de l'arianisme º. Il rappelle
la dénonciation par Basile de l'artifice verbal d'Eunomios, coupable par son
emploi de la philosophie d'avoir fait un usage nouveau des mots (kouvoq)oovio
tôv ôvoudtoov). Sévère connaît la doctrine eunomienne par l'intermédiaire du
Contre Eunomios de Basile de Césarée et de lettres de Grégoire de Nazianze ".
C'est dans la réfutation de Damianos, patriarche jacobite d'Alexandrie (578
606), par Pétros de Callinique, patriarche jacobite d'Antioche (581-591), qu'on
trouve la connaissance la plus précise de la doctrine eunomienne en milieu
monophysite. Liée à la condamnation des trithéites, la querelle a pour point de
départ la volonté de Damianos de prouver l'existence d'une seule substance
divine au point de la distinguer des hypostases. Des trois livres du Contre
Damianos seuls subsistent, en grande partie, les deux derniers transmis en
syriaque. Dans le livre II, Pétros accuse son adversaire d'avoir assimilé les noms
des Personnes de la Trinité à trois substances, à l'instar des ariens, tandis que le

º LÉONTIos DE BYzANCE, Contre les Nestoriens et les Eutychiens, III, 21, PG, 86, l,
col. 1369 A ; ibid., III, 43, col. 1384 D.
* FACUNDUs, Pour la défense des trois chapitres, III, 5, 2, p. 90, l. 10 ; ibid., VIII, 4, 15,
p. 241, l. 124 ; ibid., IX, 4, 43, p. 281, l. 370-371 ; ibid., X, 7, 22, p. 324, l. 57.
* BAR HEBRAEUs, Le Candélabre du Sanctuaire, PO, XXII, 4, p. 514 [26], l. 3-7 ;
Chronique de Séert, PO, V, 2, p. 275 [163].
º BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XVII, PO, XXIII, 2, p. 315 [139],
l. 16 ;cf. ibid., p. 314[138], l. 10 ;ABDIsoBAR BERIKHA, op. cit., p. 29 A, l. 8 ;cf. R. P. VAG
GIONE, JThSt, 31, 1980, p. 443-444.
º PHILoxÈNE DE MABBoUG, Explication de toutes les hérésies, PO, XIII, 2, p. 248 [138],
l. 11-12.
* SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Homélies cathédrales, 71, PO, XII, 1, p. 63 [63] ; ibid., 81, PO,
XX, 2, p. 360 [194] ; ibid., 109, PO, XXV, 4, p. 757 [251].
º ID., Lettres à Serge le Grammairien, p. 130, l. 1-5 ; ID., Contre le Grammairien, I, 3,
p. 15, l. 30 ; ibid., III, 8, p. 97, l. 24-33 ; ibid., III, 31, p. 87, l. 11-17.

336
EUNOMIOS 1

livre III vise à démontrer que les hypostases ne sont pas que des mots ou des
propriétés ". Damianos estime en réalité que l'hypostase n'est pas Dieu, ni en
substance ni en nature ". L'objet de la dispute explique l'usage intensif par
Pétros du Contre Eunomios de Basile de Césarée (plus de 180 citations), du
Contre Eunomios et de la Réfutation de Grégoire de Nysse (près de 230 citations).
Ajoutons que Pétros fait une douzaine de citations des deux derniers livres
apocryphes du Contre Eunomios de Basile, preuve que ce traité circule sous cette
forme en Syrie à la fin du vi° siècle *. Il fournit aussi des renseignements sur la
structure du Contre Eunomios de Grégoire, considéré avec raison comme un écrit
composé en deux temps, mais il pense à tort que les deux premiers livres forment
une œuvre distincte des dix derniers (en fait le livre III)º. Pétros condamne
inlassablement Eunomios pour avoir défendu une différence de substance entre
les hypostases du Père et du Fils en opposant ontologiquement ingénération et
génération ". Il reprend l'association, déjà établie par Théodore de Mopsueste,
entre eunoméisme, polythéisme et judaïsme ". Pétros reproche à Damianos son
style obscur, compréhensible d'Eunomios seul ". Il l'accuse enfin de n'avoir
pas compris Eunomios en lui attribuant la croyance en une substance commune
de la Trinité, confondant les positions d'Eunomios et de Grégoire de Nysse ".
" R. Y. EBIED, A. VAN ROEY et L. R. WICKHMAN, introduction à PÉTRos DE CALLINIQUE,
Contre Damianos, p. XIV-XXV.
" PETRos DE CALLINIQUE, Contre Damianos, III, 38, p. 106, l. 282-p. 108, l. 286.
* Ibid. II, 11, p. 148, l. 32-36 (= ibid., III, 8, p. 196, l. 95-97 et p. 200, l. 144-145) ; ibid.,
II. 22, p.324, l. 115-128 (= ibid., II, 22, p. 334-336, l. 244-246, 252-254, 259-261, 266
268 et 273-276) : ibid., III, 33, p.478, l. 219-224 et 225-230).
* Ibid., III, 19, p. 530, l. 308 ; ibid., p. 538, l. 411-418 ; ibid., p. 540, l. 427-431.
* Ibid., II, 9, p. 120, l. 226-229 ; ibid., II, 10, p. 130, l. 22-26 et 41-48 ; ibid., p. 136-138,
l88-90 et 98-140 ; ibid., p. 144, l. 208-222 ; ibid., II, 11, p. 154, l. 142-p. 156, l. 146 ;
ibid. III. 17, p.456, l. 202-213 ; ibid., p.458, l. 246-p. 462, l. 288 ; ibid., p. 466, l. 331
333 : ibid., p. 474, l. 412-417 ; ibid., p. 482, l. 539-p. 484, l. 545 ; ibid., III, 18, p. 500,
L 181-p. 502, l. 202 ; ibid., III, 20, p. 2, l. 6-9 ; ibid., p. 10-12, l. 104-107 et 111-114 ;
ibid. III, 22, p. 74, l. 186-190 ; ibid., III, 26, p. 190, l. 14-15 ; ibid., p. 192, l. 29-30 ; ibid.,
p. 194, l. 49-52, 57-58 et 64-65 ; ibid., p. 196, l. 82-83 ; ibid., p. 200, l. 110-112 = ibid.,
p.202, l. 135-136 : ibid., p. 204, l. 160-165 ; ibid., p. 208, l. 203-208 ; ibid., p. 212, l. 252
257 : ibid., III, 27, p. 222, l. 6-9 ; ibid., p. 224, l. 42-p. 226, l. 45 ; ibid., p. 240, l. 232
p.242, I. 238 : ibid., p. 256, l. 425-428 ; ibid., III, 28, p. 302, l. 357-360 ; ibid., III, 30,
p.338. l. 44-p. 340, l. 50 ; ibid., p.358, l. 267-268 ; ibid., p. 364, l. 333-335 ; ibid., III, 31,
p.408, I. 414-416 ; ibid., p. 410, l. 428-431 ; ibid., III, 36, p. 40, l. 55-60 ; ibid., III, 38,
p.90. l. 80-82 : ibid., III, 39, p. 110, l. 19-22 ; ibid., p. 132, l. 251-254 ; ibid., p. 142,
l 359-360 : ibid., III, 40, p. 146, l. 21-22 ; ibid., III, 41, p. 192, l. 308-313 ; ibid., III, 45,
p.308, l. 221-223.
* Ibid. II, 11, p. 152, l. 102-107 ; ibid., III, 15, p.416, l. 461-464 ; ibid., III, 30, p. 342,
L 81-85 , ibid., III, 39, p. 110, l. 10-14 ; ibid., p. 116, l. 78-81 ; ibid., p. 118, l. 96-100 ; ibid.,
p. 132, I. 257-p. 134, l. 270 ; ibid., III, 40, p. 146, l. 13-18 ; ibid., III, 45, p.318, l. 324-328.
* Ibid., III, 31, p. 398, l. 318-321.
" Ibid., II, 1 l, p. 164, l. 263-266 ; ibid., III, 26, p. 190, l. 2-9 ; ibid., p. 202, l. 138-144 ;
ibid. p. 212. l. 262-266 : ibid., p. 214, l. 281-284 ; ibid., p. 220, l. 337-342 ; ibid., III, 27,
p 224, l. 27-30 ; ibid., p. 234, l. 155-158 ; ibid., p. 236, l. 165-173 ; ibid., p. 238-240,
L 199-203 et 205-207 : ibid., p.266, l. 529-534.

337
EUNOMIOS 1

Notons pour mémoire les deux discours intitulés Contre les eunomiens composés
par Andronikianos, un chrétien versé en philosophie dont on ne sait rien sinon le
bref compte rendu négatif de Photius ". Des réfutations sont également issues
d'autres groupes religieux de moindre importance. Selon le patriarche Photius,
Agapios, l'un des douze disciples directs de Mani, aurait lui aussi combattu la
doctrine d'Eunomios ". Ce témoignage est à prendre avec circonspection en
raison d'un problème de chronologie. Mani étant martyrisé par le roi Shapur I"
en 274 ou 277, il paraît exclu de croire que l'un de ses disciples ait pu connaître
et réfuter la pensée d'Eunomios dont les premiers écrits datent de 360.
À partir du v° et plus encore au vi° siècle, Eunomios est mentionné avec les autres
grands hérésiarques sur les listes d'anathématismes des actes conciliaires, des
lettres synodales orthodoxes et monophysites ou des édits impériaux ". Euno
mien est une insulte qu'on jette à la face de son ennemi pour le discréditer. Par
exemple, les évêques orientaux, en particulier Théodoret de Cyr (détracteur de la
conception eunomienne jugée réductrice de l'Incarnation "), accusent Cyrille
d'Alexandrie d'avoir exprimé dans ses Capitula des idées d'Arius, d'Eunomios
et d'Apollinaire de Laodicée. C'est l'un des prétextes de l'excommunication de
Cyrille et de sa déposition. Cette calomnie, récurrente au concile d'Éphèse en
431 et dans les années suivantes, oblige Cyrille à se défendre de tout rapport avec
ces hérésiarques *. N'en concluons pas à une connaissance confuse de cette

* PHoTIUs, Bibliothèque, 45 (Andronikianos), t. 1, p. 30, l. 34-39.


* Ibid., 179 (Agapios), t. II, p. 187, l. 15-16.
"ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 10 ;ACO, I, 2, p. 80, l. 22 ; ACO, I, 3, p. 105, l. 29 : ACO, II, 1,
2, p. 110 [306], l. 35 ; ACO, II, 3, 2, p. 114 [373], l. 32 (cf. ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 88,
l. 20) ; ACO, III, p. 12, l. 23 ; ACO, III, p. 24, l. 23 ; ACO, III, p. 87, l. 36 : ACO, III,
p. 120, l. 3 (cf. JUSTINIEN, Novelles, XLII, p. 263, l. 20) ; ACO, III, p. 201, l. 14 (JUSTINIEN,
Édit contre Origène) ; ACO, IV, 1, p. 218, l. 8 ; Documents monophysites, p. 4, l. 32-p. 5,
l. 4 ; ibid., p. 78, l. 31 ; ibid., p. 86, l. 13-14 ; ibid., p. 214, l. 12 ; ibid., p. 232, l. 19-20 ;
MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 258 B ; ibid., X, 2, p. 290 A ; ibid., X, 14, p. 331 B ;
ibid., X, 26, p. 386 A ; ibid., p. 389 A ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XVII, 27, PG, 147,
col. 289 A.
" THÉoDoRET DE CYR, Éranistès, préf., p. 62, l. 4-6 ; ibid., II, p. 112, l. 20-21 ; ibid.,
p. 117, l. 30-p. 118, l. 1 ; ibid., p. 119, l. 23-25 ; ibid., p. 140, l. 10-12 ; ibid., appendice,
p. 254, l. 11-14 ; ibid., p. 263, l. 24-27 ; ID., Lettres, XXI, éd. AzÉMA, p. 76, l. 20-23 ;
ibid., LXXXIII, éd. AzÉMA, p. 218, l. 12-15 ; ibid., CIV, éd. AzÉMA, p. 27, l. 4-12 et p. 28,
l. 2-4 ; ID., Abrégé des fables hérétiques, V, 2, PG, 83, col. 449 C ; ID., Commentaire de la
première épître aux Corinthiens, XV, PG, 82, col. 357 A-C ; cf. Documents monophysites,
p. 180, l. 3-13 : Liber de Sectis, IV, 5, PG, 86, 1, col. 1223 B ; NICÉTAs CHoNIATEs, Trésors
de la foi orthodoxe, V. 30, PG, 139, col. 1389 A.
* ACO, I, 1, 3, p. 8, l. 11 ; ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 8 ;ACO, I, 1, 3, p. 40, l. 13 ;ACO, I, 1, 3,
p. 41, l. 14 et 22 ; ACO, I, 1, 3, p. 50, l. 9 ; ACO, I, 1, 3, p. 72, l.29 : ACO, I, 1, 3, p. 84,
l. 13 et 32 : ACO, I, 1, 3, p. 86, l. 10 : ACO, I, 1, 5, p. 121, l. 31 : ACO, I, 1, 5, p. 122, l. 22
et 27 ; ACO, I, 1, 5, p. 125, l. 10 : ACO, I, 1, 5, p. 132, l. 23 : ACO, I. 1, 6, p. 6, l. 6 : ACO,
I, l, 6, p. 34, l. 24 : ACO, I, 1, 6, p. 121, l. 4 ; ACO, I, 1, 6, p. 123, l. 7 ;ACO, I, l, 7, p. 23,
l. 29 : ACO, I, 1, 7, p. 41, l. 18 : ACO, I, 1, 7, p. 42, l. 25 : ACO, I, 1, 7, p. 74, l. 12 : ACO,
I, 1, 7, p. 76, l. 19 ;ACO, I, 1,7, p. 149, l. 21 et 24 ;ACO, I, 2, p. 80, l. 20 ;ACO, I, 2, p. 87,
l. 16 ;ACO, I, 3, p. 105, l. 27 ; ACO, I, 3, p. 142, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 171, l. 33 ;ACO, I, 4,
p. 36, l. 16 ; ACO, I, 4, p. 37, l. 9 : ACO, I, 4, p. 39, l. 27 ;ACO, I, 4, p. 49, l. 15 ; ACO, I,

338
EUNOMIOS 1

doctrine. Encore au milieu du vII° siècle, Eunomios est célèbre dans la capitale
pour avoir prêché la dissemblance du Fils avec le Père ". En Orient, on connaît
sa théorie du Verbe simple création (ktiouo) de Dieu ". Les légendes s'emparent
aussi d'Eunomios. Une tradition fantaisiste raconte que le diable voulut convertir
à l'eunomianisme l'empereur Anastase (491-518) à la fin de son règne, ce qui
suscita l'opposition de la population orthodoxe de la capitale *. Une tradition
populaire prétend qu'on voyait sur le forum de Constantin à Constantinople, sous
Théodose II, un bas-relief de marbre qui représentait Arius avec Sabellius,
Makédonios et Eunomios. Ce monument était un tel objet d'exécration, que les
passants avaient l'habitude de déféquer, d'uriner et de cracher dessus ".
XI. L'Occident et l'anoméisme.
A la différence de la partie orientale de l'Empire, les provinces occidentales
n'ont, à notre connaissance, pas été touchées par Eunomios. Nous n'avons trouvé
trace d'aucune communauté ou d'aucun ecclésiastique se réclamant de l'ano
méisme. Le détail de cette doctrine et ses textes grands fondateurs (Syntagmation,
Apologie) ne semblent connus que par les réfutations de leurs adversaires orien
taux.Aussi les détracteurs en Occident regroupent-ils souvent sans précaution les
eunomiens avec les autres héritiers de la pensée d'Arius, dans une condamnation
collective des adversaires de Nicée.Ambroise de Milan,en un seul développement,
apporte ainsi la contradiction à Arius, Sabellius, Photin de Sirmium, Eunomios et
à un manichéen ". Il se fait l'écho du reproche adressé aux eunomiens de
prétendre expliquer la naissance du Christ par les traditions de la philosophie
(païenne) ". Sa connaissance de l'eunomianisme est imparfaite, au point de lui
trouver une parenté avec le marcionisme dans la croyance au dualisme ", or
cette conception est absente chez Eunomios, même si Grégoire de Nysse l'accuse
de manichéisme quand il dissocie l'unité de nature et de volonté, ou insiste sur la
bonté de Dieu pour dénigrer la création ". A la fin du Iv° siècle, Philastrius de
Brescia, dans son opuscule sur les hérésies, écrit que les eunomiens défendent
l'existence de trois substances (divines) en or, en argent et en bronze ; le Père a
fait le Fils, une créature, ce dernier ayant fait à son tour le Saint-Esprit ".

4, p. 53, l. 14 : ACO, I, 4, p. 71, l. 21 ; ACO, I, 4, p. 76, l. 35 ; ACO, I, 4, p. 96, l. 24 et 27 ;


ACO, I, 4, p. 102, l. 6 ;ACO, I, 4, p. 104, l. 27 ;ACO, I, 4, p. 147, l. 23 ;ACO, I, 4, p. 220,
l 22 ;ACO, I, 5, p. 40, l. 28 et 32 ;ACO, I, 5, p. 83, l. 32 ;ACO, I, 5, p. 123, l. 11 ;ACO, I,
5. p. 124, l. 13 ; ACO, I, 5, p. 150, l. 6 ; ACO, I, 5, p. 151, l. 11 et 18 ; ACO, I, 5, p. 171,
L 26 ;ACO, I, 5, p. 261, l. 34 ;ACO, I, 5, p. 263, l. 8 et 37 ;ACO, I, 5, p. 290, l. 13 ;ACO,
I.5.p. 293, l. 38 ;ACO, I, 5, p. 312, l. 6 ; ACO, I, 5, p.318, l. 9 ; ACO, I, 5, p. 372, l. 1 ;
ACO, I, 5, p. 374, l. 4 ;ACO, II, 1,2, p. 51 [247], l. 26 ;ACO, IV, 1, p. 132, l. 2.
" Miracles d'Artémios, 41, p. 214, l. 11.
" ANAsTAsE LE SINAITE, Hodègos, IV, p. 86, l. 95.
º Excerpta Valesiana, 78, p. 22, l. 20-26.
" Parastaseis, 39, p. 44, l. 3-9 ; Patria, II, 43, p. 173, l. 7-12.
"AMBRoIsE DE MILAN, De la foi, I, 8, 57, p. 25, l. 28-42.
" ID., Du sacrement de l'Incarnation du Seigneur, 2, 7, p. 227, l. 4-10.
" ID., Des devoirs, I, xxv, 117, t. I, p. 151 ; ID., Hexaméron, II, 5, 20, p. 58, l. 5-11.
* GRÉGOIRE DE NYssE, Contre Eunomios, I, 503-509, p. 171, l. 24-p. 173, l. 22 ; ibid., III,
9.4, p. 265, l. 14-22.
" PHILAsTRIUs DE BREsCIA, Des hérésies, LXVIII, 1, p. 245, l. 1-5 ; cf. Ps.-HEGEMONIUs,
Contre les hérésies, p. 328, l. 38-42.

339
EUNOMIOS 1

Sa connaissance de la langue grecque et son installation en Palestine ont mis


Jérôme en contact direct avec les controverses de l'Orient. Il soutient Épiphane
de Salamine qui, dans sa lutte contre les origénistes, s'oppose à Iôannès II,
l'évêque de Jérusalem (386-417). Epiphane affirme qu'Arius et ses successeurs
anoméens ont tiré leurs arguments d'Origène *. Jérôme adresse vers 400 un
opuscule au sénateur romain Pammachius º, un ami d'enfance et d'études.
Selon Jérôme, Épiphane accuse Iôannès d'être arien et sectateur d'Eunomios
qualifié d'athée ", un terme souvent employé pour son maître, Aétios. Mais
Iôannès n'est pas eunomien comme Jérôme le reconnaît. Il lui reproche de s'em
porter contre Marcion, Apollinaire de Laodicée, Eunomios, Mani et Arius, mais
de préserver Origène *. L'opposition de Jérôme à Eunomios se retrouve chez
Sôphronios, peut-être un ami de Jérôme, qui aurait réfuté Eunomios sous une
forme plus brève que les Contre Eunomios de Grégoire de Nysse et de Théodore
de Mopsueste *. Dans ses commentaires sur les prophètes, Jérôme dénonce le
goût des eunomiens pour les conjectures, les concepts approximatifs, les formules
spécieuses, les faux raisonnements et les arguments par accumulation (syllogismis
et enthymematibus, immo sophismatibus et pseudomenis atque soritis). On note
que Jérôme fait montre de sa science oratoire. Il explique l'emploi de ces termes
de la philosophie païenne. « En effet, écrit-il, toutes leurs doctrines, alors qu'elles
se figent dans la glace et ne peuvent pas s'élever, trouvent place et repos parmi
les subtilités épineuses d'Aristote et de Chrysippe » (Omnia enim dogmata eo
rum, cum frigeant, et uolare non possint, sedem sibi et requiem inter Aristotelis
et Chrysippi spineta reperiunt) ". La comparaison des doctrines d'Eunomios à
des buissons épineux (tà ô'dikov06ôn) se retrouve chez le Pseudo-Césaire, un
monophysite du milieu du vi° siècle ". Il s'agit d'une attaque polémique car
Basile de Césarée recourt lui aussi à l'aristotélisme et au stoïcisme ".
On trouve des allusions à Eunomios dans la controverse entre Jérôme et Rufin
d'Aquilée, qui défend la pensée d'Origène dont certains passages sont associés à
la doctrine eunomienne. Des écrits pseudoclémentins auraient été, d'après Rufin,
falsifiés dans un sens anoméen ". Dans une lettre, Jérôme condamne Arius,

* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 64,4, 2, t. II, p.410, l. 3-7 ; cf. SocRATE, HE, IV. 26,
8-10, p. 260, l. 25-p. 261, l. 4.
* PLRE, I, p. 663, s. v. « Pammachius ».
* JÉRÔME, Contre Jean de Jérusalem, 9, PL, 23, col. 362 C.
* Ibid., 18, col. 370 A.
* PHoTIUs, Bibliothèque, 5 (Sôphronios), t. I, p. 8, l. 8-15 ; ibid., 6 (Grégoire de Nysse),
t. I, p. 8, l. 21-22 ; ibid., 138 (Eunomios), t. II, p. 106, l. 30-p. 107, l. 32.
" JÉRÔME, Commentaires sur Amos, I, 1, 4.5, p. 220, l. 270-273 ; ID., Commentaires sur
Naum, III, 13/17, p. 574, l. 676-679.
* Ps.-CÉSAIRE, Questions et réponses, 213, p. 190, l. 70-75 ; cf. R. RIEDINGER, introduction
au Ps.-CÉSAIRE, op. cit., p. VIII ; ID., in LThK, 8, col. 866, s. v. « Pseudo-Kaisarios ».
" B. SESBOUÉ, commentaire à BAsILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, p. 76-89.
" JÉROME, Apologie contre Rufin, II, 17, éd. LARDET (CChr, Ser. Lat.), p. 50, l. 1-10 ;
éd. LARDET (SChr), p. 144, l. 1-10 (cf. RUFIN D'AQUILÉE, De l'altération des livres
d'Origène, 3, p. 9, l. 1-12) ; ibid., II, 17, éd. LARDET (CChr, Ser. Lat.), p. 51, l. 29-37 ;
éd. LARDET (SChr), p. 146, l. 29-37 ; ibid., II, 19, éd. LARDET (CChr, Ser. Lat.), p. 55, l. 11
14 ; éd. LARDET (SChr), p. 154, l. 11-14 ; ibid., III, 42, éd. LARDET (CChr, Ser. Lat.), p. 1 12,
l. 35-40 ; éd. LARDET (SChr), p. 326, l. 35-40.

340
EUNOMIOS 1

Eunomios et Mani, ailleurs il associe les eunomiens aux ariens et aux macé
doniens ". De son côté, Rufin met en relation les eunomiens avec ces deux
groupes hétérodoxes, mais reconnaît leurs divergences *. Il mentionne l'habileté
d'Eunomios dans la dialectique ". C'est un lieu commun parmi les adversaires
d'Eunomios. Quant au Livre de la foi, il faut écarter son attribution à Rufin ; il
s'agit d'un autre Rufin, prêtre pélagien hostile à Origène. Membre du monastère
de Jérôme, il est envoyé à Rome auprès de Pammachius. Il y compose entre 413
et 428 ce traité qui fait deux allusions à Eunomios d'un relatif intérêt. Dans le
premier passage, le Pseudo-Rufin dit qu'Arius et Eunomios jugent le Fils et
l'Esprit distincts de la substance du Père. Malgré cela, ils baptisent au nom du
Père, du Fils et de l'Esprit saint et croient en la rémission des péchés lors du
baptême par la sanctification des trois Personnes. Mais ils blasphémeraient le
Fils et le Saint-Esprit en estimant que les baptisés reçoivent la sanctification du
Père seul, contredisant ainsi l'épître aux Corinthiens qui affirme que les croyants
sont sanctifiés etjustifiés par les trois Personnes et démontre ainsi leur consubstan
tialité ". De toute évidence, le Pseudo-Rufin est évasif car il ne connaît pas la
doctrine baptismale d'Arius et d'Eunomios. Dans le second passage, ariens et
eunomiens sont accusés d'altérer la simplicité de l'Ecriture sainte et de travestir
la vérité en détournant les mots de leur sens commun. Ils appuient leur hérésie
sur des arguments spécieux et des sophismes afin de distinguer le Fils seul
engendré de la substance du Père *.
La réception de la doctrine eunomienne dans l'Occident latin semble ignorer
Aétios. Les différentes allusions associent Eunomios à Arius, dans un but
polémique, et mentionnent Aétios seulement comme le maître d'Eunomios alors
qu'il est le fondateur de l'anoméisme. C'est un indice d'une simplification et
d'un appauvrissement, reflet du peu d'intérêt pour une hérésie que l'Occident
ignore. Le témoignage d'Augustin d'Hippone est très révélateur quand il affirme
qu'il n'y a pas d'eunomiens en Afrique, mais en Orient ". Le nom d'Eunomios
n'est toutefois pas inconnu dans cette région. Dans une controverse à Carthage
avec l'arien Pascentius ", Augustin obtient que son adversaire anathématise
Arius et Eunomios mentionnés par son ami Alypius ". Chez Augustin, les
eunomiens sont souvent associés aux ariens, plus rarement aux macédoniens ".
Leur doctrine est parfois présentée de manière caricaturale en leur prêtant des

" JEROME, Lettres, CXXIV, 15, p. 117, l. 13 ; ibid., CXXXIII, 11, p. 258, l. 8-10 ; ID.,
Commentaires sur l'épître aux Éphésiens, II, 4, PL, 26, col. 528 B.
* RUFIN D'AQUILÉE, HE, XI, 26, t. 3, p.990, l. 6-13 ; ID., Commentaire du Symbole des
Apôtres. 37, p. 172, l. 36-p. 173, l. 38.
* ID. HE, X, 26, t. 3, p.989, l. 27-28.
" Ps.-RUFIN D'AQUILÉE, Livre de la foi, XV, p. 70, l. 11-36 ; cf. JÉRÔME, Commentaires sur
l'épître aux Éphésiens, II, 4, PL, 26, col. 528 B.
" ID. op. cit., LII, p. 130, l. 28-p. 132, l. 1.
" AUGUsTIN, Sermons, XLVI, 18, PL, 38, col. 280 ; éd. LAMBoT, p. 545, l. 453-457.
" PCBE, 1, p. 827-829, s. v. « Pascentius 1 ».
" AUGUsTIN, Lettres, CCXXXVIII, 4, p. 535, l. 6-13.
" ID., Lettre aux catholiques, III, 6, p. 287, l. 18-19 ; ID., Enarrationes in Psalmos,
LXVII, 39, p.897, l. 29 : ID., Sermons, LXXI, 5, PL, 38, col. 448 ; ID., Contre le discours
des ariens, XXXVI, PL, 42, col. 707 ; ID., Traité sur l 'Évangile de Jean, LXXVIII, 2,
p.524. l. 19-26.

341
EUNOMIOS 2

formules très réductrices comme dire que le Christ n'est pas Dieu ". Ils sont
accusés de mal interpréter l'invocation du Père, du Fils et de l'Esprit dans le
baptême ". Augustin est plus précis quand il met en relation la croyance des
eunomiens en l'Incarnation avec leur dogme de la dissemblance *. Il mentionne
Épiphane de Salamine comme une source d'information sur la doctrine euno
mienne ". Pour Épiphane, les anoméens distinguent le Christ de Dieu et voient
dans le Christ une créature dépourvue de ressemblance avec Dieu ". Dans son
grand œuvre sur la Trinité, Augustin attaque la pensée d'Eunomios, qualifiée de
ridicule dialectique, et l'idée que le Christ est engendré par la volonté du Père
soumise au changement*. Une scholie d'Eunomios souligne en effet la
multiplicité des manifestations de la volonté divine ". C'était également un sujet
de discorde entre Théophronios et Eutychios, les dissidents eunomiens. Sans
vouloir prétendre à l'exhaustivité, notons que les sources latines contiennent
d'autres mentions d'Eunomios, soit dans une condamnation collective des héré
siarques, soit pour rappeler sa doctrine de la dissemblance entre les Personnes
divines ". La différence avec l'Orientest frappante lorsqu'on voit la connaissance
encore assez détaillée que possèdent de la pensée eunomienne des écrivains
ecclésiastiques comme Germanos de Constantinople *(715-730) ou le nestorien
Théodore Bar Koni " à la fin du vIII° siècle, même si ce dernier dépend d'Épi
phane. À la même époque en Occident, le souvenir d'Eunomios s'est évanoui,
hormis chez Adon de Vienne ".

" AUGUSTIN, Enarrationes in Psalmos, LII, 4, p. 640, l. 8. — " ID., Du baptême contre
les donatistes, III, 15, 20, p. 211, l. 8-9. — * ID., Sermons, CLXXXIII, 6, PL, 38,
col. 990 ; cf. ibid., CLXXXII, 7, col. 988. —º ID., Des hérésies, LI, p.322. —* ÉPI
PHANE DE SALAMINE, Panarion, 70, cap., t. III, p. 232, l. 2-4. —* AUGUSTIN, De la Trinité,
XV, xx, 38, p. 515. —* Ps.-ATHANASE D'ALExANDRIE, Dialogues sur la sainte Trinité, II,
6, PG, 28, col. 1165A-B. — " PRosPER D'AQUITAINE, a. 1149, p. 459 ; JEAN CAssIEN, De
incarnatione Domini contra Nestorium libri VII, I, 2, 2, p. 238, l. 13-15 ; Collectio
Avellana, 73, p. 184, l. 10-13 ; ibid., 95, p. 371, l. 18 ; ibid., app. I, p. 777, l. 9 ; PÉLAGE II,
Lettres et décrets, V, 11, PL, 72, col. 728 A-B ; éd. EwALD et HARTMANN, II, p.459, l. 28 ;
IsIDoRE DE SÉvILLE, Chronique, a. 351, p. 469 ; ID., Étymologies, VIII, 5, 39, t. I, l. 7-11.
— * GERMANos DE CONSTANTINOPLE, Sur les hérésies et les synodes, 21, PG, 98, col. 60 A
B ; ibid., 48, col. 85 A. — "THÉODORE BAR KONI, Livre des scholies, VI, 59, p. 27 : ibid.,
IX, 4, p. 142 ; ibid., IX, 5, p. 143 ; ibid., XI, 64, p. 239-240 ; ibid., XI, 70, p. 243 : ibid.,
XI, 71, p. 244. — "ADON DE VIENNE, Chronique, VI, PL, 123, col. 94 D et 98 A.

EUNOMIOS 2, diacre de Perta (Lycaonie) V°-VI° S.

Sa pierre tombale le mentionne en compagnie de sa mère Matrôna ". Cette stèle,


très simple, a été trouvée à Karadüsen Yayla, environ 3 km au nord-est de Geimir,
le site de l'ancienne Perta.

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 50, n° 283 et dessin p. 168.

342
EUPHÈMIOS

EUPEITHIOS, évêque de Stratonicée (Carie) 451

Il apparaît en 259° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 221° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est mentionné en
84° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Eupeithios est
le 99° prélat à approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie
de toute fonction ou dignité sacerdotale. Eupeithios motive son avis par le refus
de Dioskoros d'obtempérer aux trois assignations réglementaires à comparaître ".
Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 170° position dans la version grecque
et en 21 1° position dans la version latine des actes *. Il occupe la 233° place sur la
liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Eupeithios est interrogé
comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 148°
position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de
Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et
souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Eupeithios apparaît en 239°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 245° position à la définition de la foi ".
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Eupeithios souscrit en 157° position
à la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le
l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une
séance non datée, Eupeithios souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 50° position
aux canons établis à Chalcédoine ".

"ACO. II. 1, 1, p. 62, l. 25 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 26. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 32.
—*ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 32. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 38 ;ACO, II, 3, 2,
p.60 [319], l. 3-6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 51. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234],
L 39 : ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 23. —°ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 10. —'ACO, II,
1.2.p. 108 [304], l. 3-7 ;ACO, II,3,2, p. 112 [371], l. 23. —*ACO, II, 1,2, p. 136 [332],
L 17 : ACO, II. 3, 2, p. 146 [405], l. 6. —"ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 33 : ACO, II, 2,
2, p.75 [167], l. 30 ; ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p 67 B. n° 322. —"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 35 : ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 23.
—"ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 23.

EUPHÈMIOS, évêque d'Aphrodisias (Carie) 519

En raison de son monophysisme Euphèmios, archevêque d'Aphrodisias, est


déposé par Justin I" probablement en 519. Le prélat, exilé, meurt au cours de la
persécution ". Une inscription fragmentaire trouvée à Aphrodisias fournit après
restitution le texte suivant : « sous le très saint évêque Euphèmios » ('Erti to0
ooſuototou èrttoxórtou Eûqp]muiou) *. On a proposé un rapprochement avec
l'évêque monophysite homonyme. L'hypothèse est d'autant plus séduisante que
le nom est rare en Asie Mineure.

' Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 4 ; Chronique de 846, p. 173, l. 5-6 ; MICHEL

343
EUPHRONIOS

LE SYRIEN, IX, 13, tr. II, p. 172 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177. —* C. RoUECHÉ,
Aphrodisias in Late Antiquity, p. 97-98, n° 60 et pl. XV.

EUPHRONIOS, diacre de Laodicée (Phrygie Pacatienne) 449

Au début de la 2° séance du concile d'Éphèse, le 22 août 449, le prêtre d'Alexan


drie et primicier des notaires Iôannès prend la parole. Il annonce le retour des
délégations envoyées (le 20 août) par le concile auprès des légats du pape Léon
et de Domnos, évêque d'Antioche, pour les persuader de venir siéger ". Juvénal
de Jérusalem demande d'autoriser les évêques à faire leur rapport *. Les évêques
Olympios d'Euaza et Ioulianos d'Hypaipa (—» Olympios 1, Ioulianos 4) et les
diacres Montanios d'Aphrodisias (—» Montanios) et Euphronios de Laodicée
font leur entrée. Ils déclarent s'être rendus à la demande du concile à l'endroit où
résidaient les légats, l'évêque Julius de Pouzzoles et le diacre Hilarus *. Ils ne les
ont pas trouvés et se sont entretenus avec le notaire romain Dulcitius " qui était
indisposé. Les envoyés lui annoncèrent que le concile avait été retardé et qu'il se
réunirait le lundi (22 août). De son côté, Dulcitius leur apprit que Julius et Hilarus
se trouvaient dans le martyrium de Saint-Jean. Il s'engagea à les persuader de
venir au concile. Le lendemain matin (21 août), la délégation eut un nouvel en
tretien avec Dulcitius. Ce dernier annonça que les légats ne siégeraient pas au
concile car les lettres d'accréditation du pape Léon les autorisaient uniquement à
régler l'affaire d'Eutychès *. Prenant acte de l'échec des délégations envoyées
auprès des légats et de Domnos d'Antioche, Thalassios de Césarée de Cappadoce
propose que le concile se poursuive ". Les actes conciliaires ne précisent pas de
quelle Laodicée Euphronios est originaire. Il doit s'agir de la métropole de Phry
gie Pacatienne dont le titulaire est présent au concile (-» Nounéchios 3) alors que
l'évêché de Syrie Première n'est pas représenté.

'Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 30-39. —* Ibid., p. 9, l. 40-43.


— * PCBE, 2, 2, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 » ; ibid., p.989-992, s. v. « Hilarus 2 ».
—* PCBE,2,2, p. 606-607, s. v. « Dulcitius 3 ». —* Actes syriaques du concile d'Éphèse
(449), p. 9, l. 44-p. 11, l. 19. — " Ibid., p. 11, l. 38-p. 13, l. 5.

EUPHROSYNÈ, abbesse de Cyzique (Hellespont) VII° S. ?

Une épitaphe du monastère Saint-Georges de Cyzique indique : « ci-gît notre


sainte mère Euphrosynè qui repose » (èv06ôe kotokute m ooio u(m)tmp muôv
Eûq)pooûvu Kupu8îoo)'. Le premier éditeur a noté le tracé grossier des lettres *.

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 10,
n° 23 : G. KIoURTziAN, in B. GEYER et J. LEFORT (éd.), La Bithynie au Moyen Âge, p. 52.
—* F. W. HASLUCK, JHS, 24, 1904, p. 35, n° 53.

EUPHROSYNOS, évêque de Rhodes (Îles) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il

344
EUPRÉPIOS

occupe la l" place parmi les évêques de la province des Îles présents sur les listes
de souscription à la définition de la foi'. Il est à noter, sur ces listes, que le groupe
des évêques des îles réunit par erreur deux sièges de la province des Îles, Rhodes
et Cos, et deux sièges insulaires extérieurs à cette province, Lemnos et Corcyre.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 A, n° 164 ; ibid., p. 42 B, n° 163 ; ibid., p. 43 A,


n° 162 : ibid., p.43 B, n° 153 ; ibid., p. 69, n° 160 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 19) ;
ibid. p. 111, n° 164 ; ibid., p. 135, n° 167 ; ibid., p. 179, n° 294 : ibid., p. 207, n° 157 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 164 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 164 ; MARUTA DE
MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 1, [n° 162] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68,
n° 239 : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 203 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993,
p.340, n° 202 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 198.

EUPOROS, évêque d'Hypaipa (Asie) 431

Il apparaît en 73° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. À la fin de cette séance, il souscrit en 50°
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Euporos figure de nouveau sur la liste de présence en
73° position ", et il souscrit en 119° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée *. Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople pour une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Eu
poros en 46° position ".

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 22] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 6 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 19] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 : tr. KRAATz, p. 63. —* ACO, I, 1,2, p. 57,
[l. 13]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 : ACO, I, 1, 3, p. 59,
l 12-13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 86,
[L 31] : ACO, I, 5, p. 87, l. 1 : ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 20. —* ACO, I, 1, 7, p. 115, [l. 10] ;
ACO. I. 2. p. 73, [l. 11] ; ACO, I, 3, p. 138, [l. 5] ; ACO, I, 5, p. 114, l. 5 ; ACO, II, 3, l,
p.232. l. 17. — ° ACO, I, 1, 3, p. 35, l.25 : ACO, I, 5, p. 365, l. 21.

EUPRÉPIOS, évêque de Cyzique (Hellespont) 553

Absent lors du concile de Constantinople, il est représenté par l'évêque Iôannès


d'Ilion (—» Iôannès 37) qui occupe la 13° place lors des quatre premières séances,
les 5, 8, 9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les
actes ne donnent pas le détail des membres présents, mais précisent que les noms
sont les mêmes que lors de la 1" séance *. Iôannès d'Ilion occupe la 13° place lors
de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en même position pour le compte
de son métropolite aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,Théodoret
de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ". Dans le cas des dix-huit premiers

345
EUSÉBIA

prélats ayant signé cette condamnation, leur souscription est précédée d'une for
mule d'anathème identiquet.

'ACO, IV, 1, p. 3, l. 21 ; ibid., p. 20, l. 20 ; ibid., p. 32, l. 20 ; ibid., p. 39, l. 20. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p.203, l. 24 ;
ibid., p. 223, l. 27.

EUSÉBIA, diaconesse de Mylasa (Carie) Ca 450-500

D'après sa Vie, Eusébia est la fille unique d'une noble famille romaine, promise
en mariage à un riche aristocrate ', mais elle préfère se consacrer à Dieu. Elle
convainc deux jeunes servantes de s'enfuir avec elle après avoir secrètement
distribué sa fortune aux pauvres. Les trois femmes se rendent à Alexandrie puis
arrivent à Cos où elles vivent quelque temps. Pour rester incognito, Eusébia
adopte le nom de Xénè *. Elle rencontre un prêtre nommé Paulos (—» Paulos 18)
qui accepte, devant ses supplications, de les conduire dans sa cité, Mylasa ".
Xénè achète un bâtiment près de la cathédrale où elle fonde un oratoire consacré
à saint Étienne puis un couvent, « son monastère dit de Cos » (tò uovootriptov
oûtñç Koïvòv dovóuo Cov), Xénè cachant sa véritable identité ". Paulos se charge
de surveiller les deux établissements (èq)póvtuſev oûtóov). Peu après, il devient
évêque et ordonne Xénè diaconesse *. Au terme d'une vie de mortifications,
Xénè rend l'âme dans l'oratoire de Saint-Étienne. Dans le ciel apparaît une croix
entourée d'une couronne d'étoiles qui révèle la sainteté de Xénè ". Ses obsèques
sont célébrées par l'évêque, le clergé et toute la population de Mylasa et des
environs. Des guérisons miraculeuses se produisent tandis que le signe céleste
suit la dépouille de Xénè jusqu'à son inhumation à Sykinios, à l'entrée sud de
Mylasa '. L'église aujourd'hui disparue de la Panaghia à Peçinköy, au sud de
Mylasa, fut peut-être le lieu d'inhumation de Xénè *. Peu après ses deux
compagnes décèdent, la dernière révélant aux autres moniales sur son lit de mort
toute l'histoire de Xénè ". La Vie d'Eusébia ne comporte aucun indice chrono
logique. On note seulement que Nicéphore Calliste mentionne Xénè parmi des
ascètes qui, pour la plupart, sont morts dans la seconde moitié du v° siècle ".
Deux ménologes jacobites commémorent la fête de Xénè le 24 janvier ". L'apport
des synaxaires est très inégal. Le synaxaire de Constantinople fournit un résumé
juste de la Vie d'Eusébia, mais sans renseignement nouveau º. Les deux versions
du synaxaire arménien de Ter Israël résument avec une relative fidélité la même
Vie d'Eusébia ", alors que le synaxaire arabe jacobite d'Alexandrie et le synaxaire
éthiopien qui le recopie multiplient les aberrations : Eusébia se réfugie à Chypre
auprès de l'évêque Epiphane de Salamine (367-403) puis s'établit à Alexandrie
chez l'évêque Théophilos (384-412) ". Le ménologe de l'empereur Basile II,
composé vers 979, contient une notice brève, mais assez juste, bien qu'elle
attribue la fondation d'Eusébia à Paulos ". Le ménologe de l'empereur Michel IV
le Paphlagonien (1034-1041) contient également une version abrégée de la Vie
d'Eusébia ". Un éloge de sainte Eusébia écrit au début du xIv° siècle par Théodore
Métochite reste inédit ". L'indication chronologique que suggère le contexte
chez Nicéphore Calliste est corroborée par une récente étude. On a relevé plu
sieurs expressions christologiques qui semblent caractéristiques d'une influence
monophysite, ce qui placerait la rédaction de la Vie à la fin du v° ou au début du

346
EUSÉBIOS 1

vr siècle ". Au xIx° siècle, existaient au nord-est de Mylasa, à environ une heure
de route, les ruines d'un monastère que la tradition locale attribuait à Eusébia ".
Il s'agissait en réalité d'un autre couvent, dédié à saint Étienne Prôtomartyr par
l'évêque Basilios de Mylasa (—» Basilios 7). La Vie d'Eusébia indique clairement
que le couvent de la sainte se trouvait près de la cathédrale, à l'intérieur de la
ville *.

' Vie d'Eusébia, 2, p. 107, l. 5-10 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Eusébia, 1-2, PG, 114,
col. 981 B-C. —* Vie d'Eusébia, 2-7, p. 107, l. 11-p. 109, l. 14 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE,
op. cit., 2-4, col. 984 A-985 D. —* Vie d'Eusébia, 8-10, p. 109, l. 22-p. 110, l. 36 ;
SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 5-7, col. 985 D-989A. —* Vie d'Eusébia, 10, p. 110,
L 36-p. 111, l. 10 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 7, col. 989A-B. — * Vie d'Eusébia, 11,
p. 111. l. 11-15 : SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 7-8, col. 989 B. — ° Vie d'Eusébia, 15,
p. 114, l. 16-19 et 16, p. 114, l. 30-32 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 13, col. 996A-C ;
NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 52, PG, 146, col. 1249 B. — " Vie d'Eusébia, 18-22, p. 115,
l.4-p. 116.l. 27 ;SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 14-16, col. 996 D-997 D. —*V. RUGGIERI
et alii, OCP, 68, 2002, p. 41-42. —" Vie d'Eusébia, 22, p. 116, l. 29-p. 117, l. 3 ; SYMÉON
METAPHRAsTE, op. cit., 17, col. 1000A-B. —" NICÉPHORE CALLISTE, loc. cit. ; cf. G. GENTz
et F. WINKELMANN, Die Kirchengeschichte des Nicephorus Callistus, p. 140-141. — " Mé
nologes jacobites, PO, X, 1, p. 71 [71], l. 2 ; ibid., p. 118 [118], l. 9. — * Synaxaire de
Constantinople, 24 janvier, 1, col. 419-420 ; cf. K. DoUKAKIs, Méyaç Xvvačaptorrig,
24 janvier, I, p. 531-535. — " Synaxaire arménien, 23 Kalotz (31 décembre), PO, XVIII,
1, p. 126 [812]-127 [813] et 148 [834]-150 [836]. — " Synaxaire d'Alexandrie, 29 toubeh
(24 janvier), tr. BAssET, PO, XI, 5, p. 742 [708]-745 [711] : tr. FoRGET, t. I, p. 440, l. 22
p.441, l. 38 ; Synaxaire éthiopien, 29 terr (24 janvier), PO, 45, 1, p. 231, l. 21-p. 233,
L 34. — * Ménologe de Basile II, 18 janvier, PG, 117, col. 265A-C. — " Vie d'Eusébia
(BHG 634a), in Ménologe de Baltimore, p. 355-363. — " BHG Auct. 634m. — " V. RUG
GIERI et alii, op. cit., p. 69. — " Ibid., p. 74. — * Vie d'Eusébia, 10, p. 111, l. 1-4.

EUSÉBIOS 1, évêque d'Antioche (Carie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 1" place parmi les évêques de Carie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi'. Bien que simple évêque, Eusébios est indiqué avant
Ammônios d'Aphrodisias, métropolite de Carie (—» Ammônios 1). Cette singula
rité, qui a déjà été relevée *, se retrouve pour d'autres provinces comme la
Palestine, l'Isaurie ou l'Asie sans avoir d'explication satisfaisante *.
' Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 A, n° 168 ; ibid., p. 42 B, n° 167 ; ibid., p. 43 A,
n° 166 : ibid., p.43 B, n° 155 ; ibid., p. 68, n° 164 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 12) ;
ibid. p. 73, n°87 ; ibid., p. 111, n° 168 ; ibid., p. 135, n° 171 ; ibid., p. 207, n° 161 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 168 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 168 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 168 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 3, [n° 166] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20. 1950, p. 66, n° 83 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 207 = V. RUG
GIERI. OCP. 59, 1993, p. 340, n° 206 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 202.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 74, n. 63. —* K. LUBECK, Reichseinteilung
und kirchliche Hierarchie des Orients, p. 95-97.

347
EUSÉBIOS 2

EUSÉBIOS 2, chorévêque ? d'Isaura (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 17° place parmi les évêques d'Isaurie présents sur les listes de sou
scription à la définition de la foi ". Le siège d'Isaura a été détaché de l'Isaurie lors
de la création de la province de Lycaonie vers 371. Dans aucune des souscriptions
Eusébios n'est dit évêque d'Isaura. On trouve en grec Eùoéptoç topouxioç,
Eûoéßetoç topoukioç 'Hoovvûpoç (sic) ou Eûoéßuoç 'Iooupio (sic) *. Dans la
plupart des listes latines, Eusébios est dit évêque parichiae Isauriae ou diocesis
Isauriae ". Les listes en langues orientales reproduisent ou traduisent la notion de
ropouxio ". Une liste contenue dans un manuscrit syriaque (British Museum
add. 14528) daté de 501/2 revêt un intérêt particulier par la précision unique de
la souscription. Le texte, traduit en latin, mentionne : Eusebius paroiciae Isau
ropolis *. Il s'agit d'un anachronisme car le nom Isauropolis, qui remplace celui
d'Isaura, n'est pas attesté avant le v° siècle. Selon toute apparence, Eusébios
n'est pas évêque d'Isaura mais d'un siège mineur situé dans le district d'Isaura.
Deux détails des listes de souscription plaident en faveur de cette hypothèse. On
note la présence à Nicée d'un évêque Silvanos de « Mètropolis » parmi les prélats
d'Isaurie. Cette souscription ne désigne pas le métropolite de toute la province,
qui est sans doute déjà l'évêque de Séleucie, mais probablement le « métropolite »
du district d'Isaura, autrement dit le titulaire du siège d'Isaura (—» Silvanos l).
D'autre part, Eusébios est mentionné à la fin de la liste des prélats d'Isaurie.
Cette place peut s'expliquer par le statut d'Eusébios, évêque non de plein droit
mais dépendant de l'évêque d'Isaura. Il serait donc un chorévêque. Enfin, dans
une lettre à Amphilochios d'Iconium qu'on date de 374, Basile de Césarée
s'intéresse au cas de l'Église des Isauriens ou d'Isaura (-» Amphilochios 1).
Basile souhaite : « d'abord donner des prélats aux petites communautés ou aux
bourgs principaux qui possèdent depuis longtemps un siège d'évêques, et alors
plaçons celui de la cité » (ntpótepov toîç uuKpontoÁtteiouç ñtou untpokoouiouç
toîç èk to Mouo0 ènuokórtoov 6póvov èxoûoouç ôo0vou toùç Ttpoiotopévouç,
Koi tóte tòv tñç tóÄeoç dvootmooouev) ". Basile incite Amphilochios, métro
polite de Lycaonie, à limiter les prérogatives de l'évêque d'Isaura en ordonnant
à sa place les titulaires des sièges épiscopaux des petites agglomérations voisines
dépourvues du statut de cité. Cette lettre a permis de supposer qu'Eusébios était
l'évêque de l'une des « localités attribuées » au siège d'Isaura ', autrement dit un
chorévêque.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 188 ; ibid., p. 46 B, n° 188 ; ibid., p. 47 A,


n° 187 ; ibid., p. 69, n° 185 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 23) ; ibid., p. 113, n° 189 ;
ibid., p. 137, n° 190 : ibid., p. 159, n° 119 : ibid., p. 209, n° 182 ; C. H. TURNER, EOMIA,
I, 1, l, p. 80-81, n° 189 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 189 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 101, l. 11, [n° 187] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 67, n° 156 ; H. KAUFHoLD,
OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 168 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.338, n° 167 : MicHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 164. —* Patrum Nicaenorum nomina, p. 69, n° 185 (=
SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 23) ; E. HoNIGMANN, loc. cit. : H. KAUFHOLD, loc. cit. =
V. RUGGIERI, loc. cit. — " Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 188 ; ibid., p. 46 B,
n° 188 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 80-81, n° 189. — * Patrum Nicaenorum nomina,
p. 137, n° 190 : ibid., p. 159, n° 119 ; ibid., p. 209, n° 182 : cf. H. KAUFHOLD, OrChr, 77,
1993, p. 23. — * Patrum Nicaenorum nomina, p. 113, n° 189. — ° BASILE DE CÉSARÉE,

348
EUSÉBIOS 6

Lettres, CXC, t. II, p. 142, l. 26-28. — " E. ScHwARTz, in Nachr. Gött., 1905, p. 283-284 ;
ID., Uber die Bischofslisten, p. 75 ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 38-39 ;
A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 137-138.

EUSÉBIOS 3, évêque de Milet (Carie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 4° ou la 5° place parmi les évêques de Carie selon les listes de souscrip
tion à la définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 A, n° 171 ; ibid., p. 42 B, n° 171 ; ibid., p. 43 A,


n° 170 ; ibid., p. 43 B, n° 159 ; ibid., p. 68, n° 168 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 13) ;
ibid. p. 74, n° 116 ; ibid., p. 111, n° 172 ; ibid., p. 135, n° 175 ; ibid., p. 155, n° 88 ; ibid.,
p. 169. n° 215 : ibid., p. 207, n° 165 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 172 ;
ibid., I. 1, 2, p. 98, n° 172 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 172 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 101, l. 4, [n° 170] : E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 110 ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 211 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 341, n° 210 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 206.

EUSÉBIOS 4, évêque de Dorylée (Phrygie Salutaire) 343

Il souscrit en 22° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules.

" HILAIRE DE PoITIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 75, l. 12, n° 22.

EUSÉBIOS 5, évêque de Magnésie du Méandre (Asie) 343

Cet évêque souscrit en 37° position à la synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
par cette synodale la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos
d'Ancyre, d'Asklèpas de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient
également leurs partisans dont le pape Jules.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 76, l. 7, n° 37.

EUSÉBIOS 6, évêque de Pergame (Asie) 343

Il souscrit en 27* position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à

349
EUSÉBIOS 7

l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent


la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules.Toujours dans la même liste, la souscription Eusebius
episcopus a Pergamo apparaît en 43° position *. Il semble plus simple de voir une
répétition de la souscription d'un même individu plutôt que celle d'un évêque de
l'obscure cité de Pergamon en Thrace º, attestée par les sources mais dépourvue
de siège épiscopal. On a proposé d'identifier Eusébios de Pergame avec un ho
monyme présent au concile de Gangres, en 341 ". Cette hypothèse semble trop
fragile pourêtre retenue car il est fort peu vraisemblable qu'un évêque de Pergame
participe à ce concile et se retrouve, de surcroît, en première place sur la liste de
souscriptions aux canons de Gangres même si cette liste ne mentionne pas les
sièges dont les évêques sont titulaires *.

" HILAIRE DE PoITIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 75, l. 19-20, n° 27. —* Ibid.,
p. 76, l. 13, n° 43. —* A. L. FEDER, in SBerWien, 166, V, 1911, p.83. —* M. LE QUIEN,
Oriens Christianus, I, col. 715. —* C. H. TURNER, EOMIA, II, 2, p. 146, n° 1.

EUSÉBIOS 7, évêque de Valentinianoupolis (Asie) 400-401

Ce personnage nous est connu par Palladios lors de l'affaire d'Antôninos, évêque
d'Éphèse, coupable de nombreux sacrilèges et délits (-» Antôninos 1). Palladios
et les auteurs qui le recopient mentionnent le siège de cet évêque sous la forme
fautive de Valentinoupolis ' qu'il faut corriger en Valentinianoupolis, un évêché
d'Asie bien attesté dans les sources conciliaires et les notices épiscopales.

' PALLADIos, Dialogue, XIII, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 83, l. 16-17 ; éd. MALINGREY et LE
CLERCQ, p. 274, l. 157-148 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 159 ;
Vie de Jean Chrysostome, 15, p. 399 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 96 (Georges d'Alexandrie),
t. II, p. 55, l. 13-14.

EUSÉBIOS 8, évêque de Clazomènes (Asie) 431-451

Il occupe la 86 place à la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 22 juin


431 ". A la fin de cette séance, il est le 63° signataire sur la liste de déposition de
Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous
les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la
séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Eusébios occupe de nouveau la
86 place à la séance du 22 juillet ". Il souscrit en 117° position à la décision du
concile de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée *. C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août
que l'empereur Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille
d'Alexandrie, de Memnôn d'Ephèse et de Nestorius (—» Memnôn) °. Voulant
ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur
écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord.
Parmi les destinataires est mentionné un Eusébios en 40° position '. On ne compte
pas moins de six évêques différents portant ce nom au concile d'Éphèse, mais on

350
EUSÉBIOS 9

a fait remarquer que cette lettre est adressée seulement à des titulaires de grands
sièges, des métropolites et des évêques éminents. Notre personnage n'entre dans
aucune de ces catégories *. Ce problème d'identification se pose dans le document
suivant. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent
cinq Eusébios en 25°, 108°, 117°, 124° et 139° position ". L'évêque de Clazomènes
est certainement l'un d'entre eux.Absent au concile d'Éphèse en 449, Eusébios
assiste au concile de Chalcédoine. Il siège en 196° position à la 1" séance du
8 octobre 451 ". Il occupe la 158° place à la 2° séance du 10 octobre consacrée à
la définition du dogme ". Il est présent en 166° position à la 3° séance du
13 octobre *. Il est le 70° prélat à approuver la décision du concile de condamner
Dioskoros d'Alexandrie ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 88° position
dans la version grecque et en 111° position dans la version latine ". Son nom est
répété par erreur dans la version grecque en 123° position *. Eusébios siège à la
160 place lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée au Tome de Léon ". Il
apparaît en 176° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 179° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme son
métropolite et les autres évêques de la province d'Asie, Eusébios n'assiste pas à
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour l'ultime séance du 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 35] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 19 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 32] ; Actes coptes
du conciled'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr. KRAATz, p. 63. —* ACO, I, 1, 2, p. 57,
[l 33]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59,
L 12-13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 87,
[l 2] : ACO, I, 3, p. 120, l. 31 ;ACO, I, 5, p. 87, l. 14 ;ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 2. —* ACO,
I. 1, 7, p. 115, [l. 8] ;ACO, I, 3, p. 138, [l. 3] ;ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 15. — ° ACO, I, 1, 3,
p.31. l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. — ' ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 9 ;
ACO, I. 3, p. 112, l. 2. —* A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p.374. —"ACO, I, 1, 3, p. 35,
L 14 : ACO, I, 5, p. 365, l. 10 ;ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 16 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 9 ;ACO, I, l,
3, p. 36, l. 20 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 13 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 24 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 17 ;
ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 31 ;ACO, I, 5, p. 366, l. 24. — "ACO, II, 1, 1, p. 60, l. 40 ; ACO, II,
3.l. p. 34, l. 26. — "ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 11. — * ACO, II, 1,2, p.7 [203], l. 13.
—º ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 57 [316], l. 7-9. —" ACO, II, 1, 2,
p.36 [232], l.35 ; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 10. — º ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 29.
— " ACO. II, 1, 2, p. 88 [284], l. 35. —"ACO, II, 1, 2, p. 134 [330], l. 41 ; ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 11. — " ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 5 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 10 ;
ACO. II, 3, 2, p. 164 [423], l. 12 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 231.

EUSÉBIOS 9, évêque de Magnésie du Sipyle (Asie) 431

Il apparaît en 90° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Ephèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité avec le

351
EUSÉBIOS 10

Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,


Eusébios est le 67" à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est bien
conforme à l'exposé de la foi des saints Pères de Nicée *. A la fin de cette séance,
il souscrit en 62° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des
10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Eusébios figure de nouveau sur la
liste de présence en 90° position *, et il souscrit en 58° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée ". C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois
d'août que l'empereur Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de
Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et de Nestorius (—» Memnôn) '.
Voulant ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche,
l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trou
ver un accord. Parmi les destinataires est mentionné Eusébios en 40° position *.
On ne compte pas moins de six évêques différents portant ce nom au concile
d'Éphèse. Mais on a fait remarquer que cette lettre est adressée seulement à des
titulaires de grands sièges, des métropolites et des évêques éminents. Notre
personnage n'entre dans aucune de ces catégories ". Ce problème d'identification
se pose dans un autre document. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une
conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probable
ment avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués.Parmi les signataires
du mandatum figurent cinq Eusébios en 25°, 108°, 117°, 124° et 139° position ".
L'évêque de Magnésie du Sipyle est certainement l'un d'entre eux.

'ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 2] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 23 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 36] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 : tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, l, 2, p. 22,
l. 27-30 ; Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 120 : tr. KRAATz, p. I 12
113. — * ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 31]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 : ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. —* ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 6] : ACO, I, 5, p. 87, l. 18 : ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 6.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 18] : ACO, I, 2, p. 71, [l. 29] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 12] : ACO,
I, 5, p. 112, l. 4 : ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 13. — ' ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 : ACO,
I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. —* ACO, I, 1, 3, p. 31, l.9 : ACO, I, 3, p. 112, l. 2.
— "A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 374. — "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 14 ; ACO, I, 5, p.365,
l. 10 : ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 16 ;ACO, I, 5, p. 366, l. 9 ;ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 20 : ACO, I,
5, p. 366, l. 13 : ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 24 : ACO, I, 5, p. 366, l. 17 ; ACO, I, 1, 3, p. 36,
l.31 ;ACO, I, 5, p.366, l. 24.

EUSÉBIOS 10, prêtre et économe d'Éphèse ?(Asie) 43 1

Il est mentionné dans une lettre de l'évêque Maximianos de Constantinople et


des évêques envoyés dans la capitale pour procéder à son élection, le 25 octobre
431. Cette lettre doit dater de la fin de l'année 431. Elle est adressée au clergé et
au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution de leur évêque Anasta
sios (—» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nestoriennes '. La lettre
précise que le concile d'Éphèse a envoyé à Constantinople des mémoires prouvant

352
EUSÉBIOS 11

la culpabilité d'Anastasios grâce au témoignage de clercs dont « Eusébios, le


prêtre et économe du saint apôtre Timothée » (EÙoéßuoç ô tpeopÛtepoç koù
oixovóuoç toû dryiou drtootóÁou Tuuo0éou) *. Comme le culte de saint Timothée
est attesté à Éphèse, il se peut qu'Eusébios soit prêtre et économe d'un sanctuaire
ou d'un monastère consacré au premier évêque de cette cité.

'ACO, I. 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —*ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 11-12.

EUSÉBIOS 11, évêque de Dorylée (Phrygie Salutaire) post 431-post 452


I. La lutte contre Nestorius.
Le rôle que joue Eusébios contre Nestorius avant d'accéder à l'épiscopat justifie
qu'on s'intéresse à sa carrière civile, même si elle a déjà été brièvement reconsti
tuée '. La première mention d'Eusébios remonte à une époque difficile à 428 ou
429. Durant un sermon de Nestorius dans la cathédrale de Constantinople, un
individu se lève au milieu de l'auditoire et interrompt l'évêque. Cet homme, un
laïc d'une grande culture et animé d'un zèle religieux fervent, s'écrie soudain :
« le Verbe qui a précédé les siècles a connu une seconde naissance, c'est-à-dire,
selon la chair et d'une femme » (tòv rtpoou6 vuov Aóyov koi ôeutépov ûrtoueîvot
yévvnouv, ôn).ov ôè, ótt thv kotà oopko, koâ èx yuvouKóç). Un proche de
Nestorius, le prêtre Anastasios d'Antioche, avait déjà suscité l'opposition de
certains lors d'un prêche en déclarant que nul ne devait appeler Marie Théotokos
carelle n'était qu'une femme et il était impossible que Dieu fût né d'une femme *.
Mais, pour la première fois, on critique publiquement la doctrine de Nestorius et
l'on défend l'idée que la Vierge est la mère de Dieu, Théotokos. Ces propos
divisent aussitôt l'assistance : les uns félicitent l'auteur, les autres le condamnent.
Nestorius en vient à s'interposer. Nous devons ces informations à un traité anti
nestorien composé vers 430 par Cyrille d'Alexandrie *. On a estimé que cette
oeuvre fut composée en réaction au quatrième sermon de Nestorius prononcé à la
fin de l'année 428 qu'Eusébios aurait transmis à Cyrille ". Dans sa traduction
latine de sermons de Nestorius vers 431, Marius Mercator * relate ces événements
en termes identiques ". Les deux auteurs ne révèlent pas le nom de l'adversaire
de Nestorius. À notre connaissance, la première identification est fournie par un
opuscule attribué au pape Gélase I" (492-496), les Gesta de nomine Acacii. Il est
dit qu'Eusébios, alors agens in rebus, s'opposa aux blasphèmes que prêchait
Nestorius au sein de l'Église '. Vers 530, Théodore le Lecteur et Léontios de
'C. GoRE. in DCB, 2, col. 356, s. v. « Eusebius (34) » ; E. ScHwARTz, in RE, VI, 1, col. 1444,
s, v « Eusebios 30 » : G. BAREILLE, in DThC, V, 2, col. 1532, s. v. « Eusèbe de Dorylée » ;
PLRE. II. p. 430-431, s. v. « Eusebius 15 ».
* SoCRATE, HE, VII, 32, 1-3, p. 380, l. 1-6.
' CYRILLE D' ALExANDRIE, Contre Nestorius, I, 5, PG, 76, col. 41 D-44 A ; ACO, I, 1, 6,
p 25. l. 40-p. 26, l. 10.
"M TETz, EvTh, 21, 1961, p.357.
* PCBE. 2.2. p. 1499-1504, s. v. « Marius Mercator ».
" MARIUs MERCATOR, Sermons de Nestorius, III, PL, 48, col. 769 B-770 A.
| Gesta de nomine Acacii, 5, in Collectio Avellana, 99, p. 441, l. 6-10 ; ibid., appendice III,
p.797, l. 1.

353
EUSÉBIOS 11

Byzance présentent aussi Eusébios comme le premier adversaire de Nestorius.


Le second ajoute qu'à cette époque, il se distinguait au barreau de la capitale *.
Dans son Histoire ecclésiastique, achevée en 593, Évagre le Scholastique écrit
qu'Eusébios, alors avocat (pmtoop), fut le premier à réfuter Nestorius ". Les
chroniqueurs Théophane (début du Ix° siècle) et Cedrenus (xII° siècle) apportent
les mêmes informations, mais Eusébios est présenté comme un juriste (oXoko
otuKóç) en fonction à la Basilique de Constantinople ". Nicéphore Calliste (mort
vers 1335), fidèle à Évagre, présente Eusébios comme un avocat (piitop) ". Il
n'est pas possible de savoir si ces divergences reflètent l'incertitude des sources
ou les étapes d'une même carrière, d'autant qu'Eusébios peut avoir été en même
temps scholastique et agens in rebus *. Si les sources s'accordent à considérer
Eusébios comme un praticien du droit, elles sont en revanche muettes sur ses
origines. Seul Nestorius, qui écrit plus de vingt ans après les événements, précise
qu'Eusébios vient d'Alexandrie ". Il faut néanmoins considérer ce renseignement
avec beaucoup de circonspection car Nestorius laisse peut-être entendre que son
contradicteur est, sinon une créature de Cyrille, du moins son allié en raison
d'une origine commune.
L'opposition à Nestorius connaît un nouveau coup d'éclat peu après. Un placard
anonyme est affiché sur les murs de la capitale, sans doute au début de l'année
429. Le texte est conservé dans la version grecque des actes du concile d'Éphèse
fournie par la Collectio Vaticana ". Au nom de la Trinité, l'auteur adjure tous
ceux qui auront en main ce document de le montrer aux clercs et aux laïcs de la
ville pour leur prouver que Nestorius professe l'hérésie de Paul de Samosate
(évêque d'Antioche déposé en 268). Il trace un parallèle entre des citations de
Paul de Samosate et des extraits de sermons de Nestorius, afin de prouver que les
deux hommes partagent les mêmes opinions : l'un et l'autre nient la divinité du
Christ dont ils font un simple homme. Le texte se termine par une menace d'ana
thème contre quiconque distingue le Fils engendré du Père de celui enfanté par la
Vierge. De manière assez paradoxale, l'auteur prononce la condamnation de
Nestorius en s'appuyant sur le Symbole de l'Église natale de ce dernier.Antioche.
Il emprunte en outre une citation à l'évêque de cette cité présent au concile de
Nicée, Eustathios, même si cette citation est en réalité tirée d'un écrit pseudo
athanasien ". Ces références antiochiennes permettent de donner plus de poids à
l'acte d'accusation en lui conférant une apparente objectivité. C'est seulement un
siècle après, avec Léontios de Byzance, que ce texte, qualifié de « contestation »
(ôuopuoptvpio), est attribué à Eusébios ". Le silence des autres sources est éton

*THÉODORE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 328, p. 95, l. 6-7 ; LÉONTIos DE BYzANCE, Contre
les nestoriens et les eutychiens, III, 43, PG, 86, 1, col. 1389 B.
" ÉvAGRE, HE, I, 9, p. 17, l. 3-7.
"THÉOPHANE, A. M. 5923, p. 88, l. 18-30 : ibid., A. M. 5940, p. 99, l. 28-29 : CEDRENUs. I.
p.593, l. 6-7.
" NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 32, PG, 146, col. 1160 B ; ibid., XIV, 47, col. 1224 C.
* E. ScHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches, p. 78, n. 1.
" NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 296.
" ACO, I, 1, 1, p. 101, l. 2-p. 102, l. 23 : cf. S. WEssEL, Cyril ofAlexandria and the Nesto
rian Controversy, p. 219-220 et n. 105.
* M. TETz, EvTh, 21, 1961, p. 362.
" LÉONTIos DE BYZANCE, loc. cit.

354
EUSÉBIOS 11

nant que ce soit au concile d'Éphèse en 431 ou au concile de Chalcédoine en


45l. Nous avons pris le parti de considérer Eusébios comme l'auteur probable de
la Contestation. Il est singulier qu'un juriste alexandrin, versé dans les questions
dogmatiques et en poste à Constantinople, ait pris l'école de théologie d'Antioche
comme modèle d'orthodoxie. Si l'on considère qu'Eusébios est un agent de
Cyrille, il peut s'agir d'une manœuvre pour se concilier l'Église d'Antioche.
L'assimilation de la doctrine de Nestorius à celle de Paul de Samosate, proposée
par la Contestation, a rencontré un faible écho. Dans une homélie prononcée le
6 décembre 430, Nestorius condamne Paul de Samosate, tout en réaffirmant sa
préférence pour le terme de Christotokos plutôt que pour celui de Théotokos ".
Cette déclaration de Nestorius n'est pas une réponse à Eusébios, mais à la
polémique qui l'oppose à Cyrille. Certes, l'idée que Nestorius est un disciple de
Paul de Samosate circule dans la capitale. Marius Mercator, dans une lettre peut
être antérieure au concile d'Éphèse, compare les doctrines de Nestorius et de
Paul de Samosate. Il conclut néanmoins à leur dissemblance ". Il est à noter que
le sermon du 6 décembre est conservé dans une unique traduction latine du même
Marius Mercator. On ne trouve par ailleurs aucune accusation de monarchianisme
dans les écrits de Cyrille ". En Occident, le placard attribué à Eusébios semble
être resté inconnu. Dans le De incarnatione Domini contra Nestorium, traité anti
nestorien de Jean Cassien commandé par le futur pape Léon, il n'est nulle part
question de Paul de Samosate ; celui-ci est remplacé par Pélage et son sectateur
gaulois, Leporius. Jean Cassien a utilisé une lettre du pape Célestin à Nestorius
et plusieurs sermons de l'évêque de Constantinople ". Ceux-ci doivent faire
partie des documents que Cyrille reçut de la capitale en 429 *. Cyrille déclare ne
passavoir comment ces documents lui ont été apportés On peut faire l'hypothèse
invérifiable qu'ils lui ont été expédiés par Eusébios. A l'été 430, Cyrille envoie
plusieurs pièces à Rome, parmi lesquels des extraits de sermons de Nestorius et
un florilège patristique traduits en latin, pour dénoncer Nestorius auprès de
Célestin *. Ce sont les documents dont Jean Cassien dut disposer. Il est possible
de rapprocher deux passages de Jean Cassien de la Contestation attribuée à
Eusébios, mais ces similitudes s'expliquent facilement. Les deux auteurs tirent
leurs citations d'une même source : les sermons de Nestorius. En outre, les
citations de Jean Cassien étant plus longues ne peuvent dériver des citations
contenues dans la Contestation. Il aurait d'ailleurs été plus judicieux pour
Eusébios de dénoncer Nestorius à Rome par l'envoi de quatre homélies contro
versées plutôt que par un exemplaire de sa Contestation *.
La querelle entre Nestorius et Cyrille aboutit à la convocation par l'empereur
Théodose II d'un concile œcuménique à Ephèse. La réunion doit se tenir le 7 juin
43l.jour de Pentecôte, mais le retard de certaines délégations oblige à en différer

"ACO, I. 5, p. 39, l. 19-p. 45, l. 22.


' MARIUs MERCAToR, Lettre, in ACO, I, 5, p. 28, l. 11-31.
"C FRAIssE-CoUe, La crise initiale du concile d'Éphèse, t. I, p. 224, n.70.
*E.AMANN, RSR, 23, 1949, p. 231.
* E. ScHwARTz, in Schriften Straſ}burg, 1914, 20, p. 3.
*ACO. I. 1.5, p. 10. l. 14-p. 12, l. 23 ; ACO, I, 1, 7, p. 171, l. 8-p. 172, l. 8 ; cf. E. AMANN,
RSR. 23. 1949.p. 212.
* JEAN CAssIEN. De incarnatione Domini contra Nestorium, VI, 9, 3, p. 336, l. 10-16 ;
ibid. VII. 17. 1, p.372, l. 18-p. 373, l. 1 ; cf. E. ScHwARTz, op. cit., p. 16.

355
EUSÉBIOS 11

l'ouverture. D'après la version copte des actes du concile d'Éphèse, le comte des
domestiques Kandidianos º, commissaire impérial envoyé au concile, arrive le
16 juin *. Cette date paraît fort douteuse. Il est difficile de croire que l'envoyé de
Théodose II soit arrivé neuf jours après la date prévue pour la tenue du concile.
Une source nestorienne indique en effet que Kandidianos est parvenu à Éphèse
en même temps que Nestorius soit bien avant le 6 juin *. Quoi qu'il en soit,
toujours d'après la version copte, Kandidianos se rend d'abord auprès de
Nestorius avec qui il s'entretient de longues heures, puis va trouver les partisans
de Cyrille. Là, invoquant un ordre de l'empereur, il exige qu'on chasse certains
cyrilliens, parmi lesquels Eusébios qualifié de scholastique. Les cyrilliens
protestent et rappellent au comte qu'il a été nommé pour veiller au maintien de
l'ordre et non pour troubler le concile. Mais le comte empêche les évêques de
continuer à parler et ordonne aux individus désignés par un édit de quitter la ville
d'Éphèse dans un délai de trois jours. S'ils n'ont pas obéi d'ici-là, ils seront
expulsés avec toute la rigueur que les lois imposentº. On a proposé d'identifier
le scholastique Eusébios avec le laïc adversaire de Nestorius *. Mais il se peut
que les sources coptes aient compté dans les rangs des cyrilliens des personnages
célèbres pour leur opposition à Nestorius, même s'ils ne furent pas en réalité
présents au concile d'Éphèse *.
On ne possède aucun renseignement sur Eusébios entre 431 et 448. Cyrille écrit
dans son traité anti-nestorien qu'Eusébios était encore laïc (xoù teÁſov uèv èv
Moïkoîç étu) lorsqu'il se dressa contre Nestorius en 428 ou 429 ". Le traité de
Cyrille datant de 430, on en déduit qu'Eusébios était clerc à cette date. Lorsqu'il
apparaît de nouveau dans les sources, en 448, il est déjà évêque de Dorylée, dans
la province de Phrygie Salutaire. Rien ne permet de déterminer l'année de son
élévation à cette fonction car les fastes épiscopaux de Dorylée sont lacunaires.
II. Le synode de Constantinople de 448.
De même qu'Eusébios fut le premier à s'opposer à la doctrine de Nestorius dès
428-429, il est aussi l'homme par qui l'affaire d'Eutychès éclate. Le 8 novembre
448, dans le sèkrèton du palais épiscopal de Constantinople, s'est réuni le synode
permanent sous la présidence de l'archevêque Flavianos. On donne lecture d'une
relation envoyée par Flôrentios de Sardes contre deux évêques suffragants,
Iôannès d'Hyrkanis et Kossinios d'Hiérocésarée (—» Flôrentios 2, Iôannès 13,
Kossinios). L'objet de cette relation n'est pas connu. Les clercs qui ont apporté
cette missive attendent qu'un jugement soit rendu lorsque se lève un membre du
synode, Eusébios. Celui-ci remet un libelle et demande qu'on le lise et l'insère
dans le procès-verbal de la réunion. Du fait de cette intervention, le synode
abandonne le cas de Flôrentios qu'il traitait jusque-là et se penche sur cette
nouvelle affaire. En s'adressant au synode tout entier et non au seul archevêque,
Eusébios force la main de Flavianos et saisit la plus haute instance juridictionnelle

* PLRE, II, p. 257-258, s. v. « Fl. Candidianus ».


* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 23 : tr. KRAATz, p. 19.
* BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XXIII, PO, IX, 5, p. 543 [55]. l. 5.
* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 18-19 ; tr KRAAIz, p. 15-16.
* W. KRAATz, commentaire aux Actes coptes du concile d'Éphèse (431), p.204.
* C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse, t. I, p. 341-342, n. 148.
" CYRILLE D'ALExANDRIE, Contre Nestorius, I, 5, PG, 76, col. 41 D ; ACO, I, l, 6, p. 26,
l. 1.

356
EUSÉBIOS 11

ecclésiastique, après le concile œcuménique ". Devant l'insistance d'Eusébios,


Flavianos fait lire son libelle par le prêtre et notaire Astérios. Eusébios accuse
Eutychès, prêtre et archimandrite du monastère de Job dans le quartier de
l'Hebdomon, de nier les dogmes de l'orthodoxie. Eusébios souligne que lui
même n'a jamais été soupçonné d'hérésie, qu'il a toujours combattu les hérétiques
(sans doute une allusion à son accusation de Nestorius) et qu'il confesse la foi
droite, invoquant les conciles de Nicée et d'Éphèse et plusieurs Pères de l'Église.
Il prie le synode d'ordonner la comparution d'Eutychès afin qu'il réponde des
accusations et corrige ses erreurs *. Eutychès fit plus tard le reproche à Eusébios
d'avoir déposé un acte d'accusation qui contenait des affirmations vagues et ne
précisait pas de quelle hérésie il s'était rendu coupable ". Il était courantd'exposer
le chef d'accusation seulement de manière générale et non en détail, le plaignant
réservant pour les débats la désignation plus précise de l'hérésie ". Bien qu'Eu
sébios ne soit pas le premier contradicteur d'Eutychès, il a acquis ce statut dans
les sources *. Depuis447,Théodoret de Cyret Domnos d'Antioche ont également
dénoncé et combattu l'enseignement d'Eutychès, mais la foi controversée du
premier et l'attitude ambiguë du second au concile de 449 les disqualifiaient aux
yeux de la postérité pour jouer le rôle de champions de l'orthodoxie.
Stupéfait par la lecture du libelle d'accusation d'Eusébios, Flavianos cherche une
conciliation. Il propose à Eusébios d'aller chez Eutychès discuter avec lui de la
foi. S'il est dans l'erreur, le synode le convoquera pour qu'il se défende. Eusébios
déclare s'être entretenu très souvent avec Eutychès sur les questions de foi.
Malgré ses exhortations, Eutychès a persisté dans l'erreur Eusébios peut prouver
ses assertions par le témoignage de personnes ayant assisté à ces entretiens.
Nestorius, de son côté, retranscrit les conversations qu'Eusébios aurait eues avec
Eutychès. Nous accordons un faible crédit à ces informations carelles proviennent
d'un adversaire d'Eusébios et d'Eutychès, exilé dans le désert égyptien depuis
plusieurs années. D'après cette source, Eutychès tient en haute estime Eusébios
pour s'être opposé à Nestorius. Désireux d'éradiquer le nestorianisme, Eutychès

" E. ScHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches, p. 69 ; G. MAY, AHC, 21, 1989, p.9.
*ACO. II. 1, 1, p. 100, l. 3-p. 101, l. 30 ; ACO, II, 2, 1, p. 3, l. 4-18 ; ACO, II, 3, 1, p. 77,
L 18-p. 79, l. 15 : Liber de Sectis, IV. 6, PG, 86, 1, col. 1225 A ; ZACHARIE CoNTINUE, HE,
II. 2. tr. I, p. 86, l. 6-8 : NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 47, PG, 146, col. 1224 C ; cf.
R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 1, p. 169, n. 145.
"ACO. II. 1, 1, p. 94, l. 28 ; ACO, II, 2, 1, p. 49, l. 38-39 : ACO, II, 3, 1, p. 71, l. 22-23 ;
cf W. DE VRIEs, OCP, XLI, 1975, p. 371.
" E. ScHwARTz, op. cit., p. 66-67 ; G. MAY, op. cit., p. 12.
* NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 298 ; Vie d'Abundius, 11, in AASS, avril I,
p.93 F-94 A : Gesta de nomine Acacii, 5, in Collectio Avellana, 99, p. 441, l. 5-11 : ibid.,
p.443. l. 1-5 ; ibid., appendice III, p. 797, l. 1 ; THÉODORE LE LECTEUR, HE, I, épitomé,
344. p.97. l. 19-23 : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 5-7 et
10-12 : ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, II, 2, tr. I, p. 86, l. 6-7 ; ÉvAGRE, HE, I, 9, p. 17, l 3-7 ;
Liber de Sectis, IV, 6, PG, 86, 1, col. 1225 A ; ibid., IV, 7, col. 1225 C-D ; GERMANOS DE
CoNsTANTINOPLE, Sur les hérésies et les synodes, 27, PG, 98, col. 64 D-65 A ; THÉOPHANE,
A M. 5940, p. 99, l. 28-p. 100, l. 2 ; EUTYCHIos D'ALExANDRIE, Annales, PL, 111,
col. 1052 B = XV,4, tr. PIRONE, p. 262 , MICHELLE SYRIEN, VIII,5, tr. II, p. 23 A ; NICÉPHORE
CALLIsTE, HE. XIV, 47, PG, 146, col. 1224 C ; ABU'L-BARAKÂT, Lampe des ténèbres, II,
PO.XX. 4, p.729 [155]-730 [156].

357
EUSÉBIOS 11

propose qu'Eusébios se rende auprès de l'empereur pour condamner ceux qui


admettent deux natures (dans le Christ après l'union). Mais Eusébios refuse car
ni le concile d'Éphèse ni Cyrille n'ont condamné ceux qui professent deux
natures. L'Église a le droit, selon Eusébios, d'affirmer qu'il existe dans le Christ
deux natures sans confusion, une nature divine consubstantielle au Père et une
nature humaine consubstantielle aux hommes. Eutychès reproche à son interlocu
teur de parler comme Nestorius. Eusébios se justifie : il s'est élevé contre
Nestorius non parce que ce dernier défendait deux natures, mais parce qu'il
professait deux Fils et ne reconnaissait pas la Vierge comme mère de Dieu.
Eutychès accuse alors Eusébios de mentir Nestorius n'a jamais prétendu qu'il
existait deux Fils, mais deux natures. Pour cette raison, la Vierge n'a pas enfanté
le Fils de Dieu, mais seulement l'humanité qui est unie au Fils. Eutychès est
d'autant plus disert à propos de la doctrine de Nestorius qu'il s'exprime sous la
plume de Nestorius lui-même. Il conclut en professant qu'après l'union, le Fils
est consubstantiel au Père dans la divinité, mais n'est pas consubstantiel aux
hommes. Convaincu qu'Eutychès tient des propos hétérodoxes contraires au
concile d'Éphèse et à Cyrille, Eusébios se résout à le dénoncer*. De fait, au
synode de Constantinople, Eusébios adjure ses membres de convoquer Eutychès
pour le réfuter. Flavianos tente vainement de convaincre Eusébios de se rendre au
monastère d'Eutychès pour trouver un accord et éviter de semer le trouble dans
l'Église. Face à la résolution d'Eusébios, le synode accepte d'insérer son libelle
dans le procès-verbal. Une délégation de clercs est envoyée auprès d'Eutychès
pour lui lire le libelle et l'assigner à comparaître ". Désireux de montrer qu'il
accuse une doctrine et non une personne, Eusébios prend soin de souligner qu'il
fut autrefois un ami d'Eutychès. Cette information est confirmée par d'autres
sources *.
La 2° séance du synode de Constantinople s'ouvre le 12 novembre 448, sous la
présidence de Flavianos et en présence de dix-huit évêques.Tout de suite, Eusébios
prend la parole. Il rappelle avoir accusé Eutychès de corrompre la foi orthodoxe
et réclamé sa convocation. Il se déclare prêt à le réfuter. Eusébios demande alors
qu'on lise la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius car le concile d'Éphèse a
reconnu que ce texte dogmatique est en accord avec la définition de Nicée et les
Écritures. La foi d'Eusébios est conforme à cette lettre. Il réclame également que
soit lue et insérée dans les procès-verbaux la lettre d'union de Cyrille à Iôannès
d'Antioche. Puisque Eusébios accuse Eutychès de déviance religieuse, il est
nécessaire que le synode s'entende sur une norme doctrinale. Pour cette raison,
Eusébios propose les deux célèbres lettres de Cyrille, d'une portée dogmatique
considérable, sur lesquelles il va construire toute son accusation ". Flavianos
autorise la lecture des lettres. Eusébios prie les membres du synode d'approuver
ces lettres. Flavianos déclare que les lettres de Cyrille ont correctement interprété
le concile de Nicée. Il confesse que le Christest de deux natures après l'Incarnation,
en une seule hypostase et une seule personne. Ceux qui pensent autrement doivent
être exclus de la prêtrise et de l'Eglise. Flavianos demande aux membres du

* NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 296-298.


" ACO, II, 1, 1, p. 102, l. 1-29 : ACO, II, 3, 1, p. 79, l. 16-p. 80, l. 16.
* LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 5 ; Liber de Sectis, IV. 6.
PG, 86, l, col. 1225 A ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 47, PG, 146, col. 1224 C.
" G. MAY, AHC, 21, 1989, p. 17-18.

358
EUSÉBIOS 11

synode de se prononcer". À tour de rôle, chacun reconnaît que la profession de


foi de Flavianos est conforme à l'enseignement des Pères et de Cyrille en
particulier. Eusébios prend ensuite la parole. Il propose que le prêtre et notaire
Astérios, accompagné de diacres et de notaires, se rende auprès des évêques
descendus dans la capitale mais absents au synode pour qu'ils donnent également
leur avis. Flavianos accepte la demande d'Eusébios et lève la séance ".
Le synode se réunit de nouveau le lundi 15 novembre. Eusébios rappelle que
quatre jours se sont écoulés (il compte à partir de la séance du 12 novembre)
depuis qu'il s'est présenté devant le synode pour accuser Eutychès de corrompre
la foi. Il réclame qu'on interroge les émissaires envoyés par le synode auprès
d'Eutychès. Flavianos souscrit à cette requête. Le prêtre et défenseur Iôannès dit
s'être rendu au monastère d'Eutychès, en compagnie du diacre Andréas. Ils lui
ont remis des copies du libelle (d'accusation) et l'ont assigné à comparaître pour
qu'il se défende devant le synode. Mais Eutychès refusa, arguant qu'il ne pouvait
jamais quitter le monastère. Il accusa Eusébios d'être son ennemi depuis long
temps et de l'avoir calomnié. Eutychès se déclara prêt à souscrire aux définitions
de Nicée et d'Éphèse, tout en plaçant l'Écriture au-dessus des Pères. Eutychès lut
ensuite une profession de foi reconnaissant une seule nature du Christ après
l'Incarnation et rejetant le dogme des deux natures car, selon lui, il ne se trouvait
rien de semblable dans les écrits des Pères ni dans les saintes Écritures. Les
propos d'Iôannès sont confirmés par le diacre Andréas ainsi que par Athanasios,
diacre de l'évêque Basilios de Séleucie d'Isaurie, qui les avait suivis chez
Eutychès. Eusébios déduit de ces dépositions que la pensée d'Eutychès est impie
et contraire aux exposés des Pères et rappelle qu'il dispose de témoins prêts à
confirmer l'hétérodoxie d'Eutychès. A sa demande, Flavianos accepte l'envoi
d'une deuxième délégation chargée de remettre à Eutychès la lettre de convocation
que l'évêque a rédigée. Selon le 74° canon apostolique trois assignations à com
paraître sont prévues pour les évêques. Eutychès est assimilé à un évêque car il
est poursuivi devant la justice synodale *. La lettre de convocation est lue à la
demande d'Eusébios. Il est demandé à Eutychès de se présenter sans délai devant
le synode pour répondre de l'accusation d'hérésie ".
Tandis que les délégués du synode sont partis accomplir leur mission et qu'on lit
les exposés de la foi des saints Pères, Eusébios se lève et fait une nouvelle
intervention. Il affirme qu'Eutychès a envoyé un écrit dans les monastères (de la
capitale) pour inciter les moines à se révolter. Il demande que le prêtre du
martyrium de l'Hebdomon dise si Eutychès a bien envoyé ce texte afin qu'on y
souscrive. Flavianos ordonne à ce témoin de se présenter devant le synode. Le
prêtre Abramios révèle les manœuvres d'Eutychès. Celui-ci avait expédié à
l'archimandrite Manuel un écrit dogmatique pour recueillir sa signature. Manuel
avait alors envoyé Abramios chez le prêtre Astérios pour que ce dernier informe

*ACO. II. 1, 1, p. 103, l. 5-p. 114, l. 14 ; ACO, II, 2, 1, p. 51, l. 29-p. 52, l. 17 ; ACO, II, 3,
I, p.80. 1. 26-p. 94, l. 5 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 16-19.
"ACO, II. 1, 1, p. 123, l. 9-17 ; ACO, II, 3, 1, p. 103, l. 21-28.
° G. MAY, AHC, 21, 1989, p. 24 et n. 148; M. GADDIs., There is No Crime for Those Who
Have Christ, p. 291.
"ACO. II. 1, 1, p. 123, l. 22-p. 126, l. 26 ; ACO, II, 1, 1, p. 159, l. 5-p. 161, l. 21 ; ACO,
II.2.1.p. 4, I. 17-p. 5, l. 6 ;ACO, II,2, 1, p. 53, l. 24-25 ;ACO, II, 3, 1, p. 104, l. 4-p. 107,
L 17 : ACO, II, 3, 1, p. 143, l. 12-p. 146, l. 12.

359
EUSÉBIOS 11

Flavianos. Suivant une proposition d'Eusébios, Flavianos prend la décision


d'envoyer des émissaires dans les monastères de la capitale, des faubourgs et de
Chalcédoine pour savoir qui a été sollicité par Eutychès". À ce moment, le
diacre et notaire Aétios annonce le retour des prêtres Mamas et Théophilos, les
deux envoyés du concile au monastère d'Eutychès. Mamas fait le rapport de leur
mission. Ils ont rencontré des moines d'Eutychès affirmant que leur archimandrite
malade ne pouvait les recevoir. Les deux prêtres ont refusé de lire leur message
(la lettre de convocation de Flavianos), que ce soit à ces moines ou à un repré
sentant d'Eutychès, nommé Éleusinios. Finalement, ils ont brièvement révélé le
contenu de leur message. Informé par ses moines, Eutychès a consenti à les
recevoir et à lire le document, mais est resté sur ses positions. Il s'était fixé
comme règle de ne jamais quitter son monastère et peu lui importait la décision
que pourraient prendre Flavianos et le synode. Résolu à ne pas sortir, il déclarait
inutile de lui envoyer une troisième délégation. De leur côté, Mamas et Théophilos
ont refusé de prendre ou d'écouter un texte qu'Eutychès tenta de leur remettre,
puis sont partis. Théophilos confirme le rapport de Mamas. Après cette audition,
Eusébios accuse Eutychès de chercher de faux prétextes. Il réclame au synode
d'ordonner la venue d'Eutychès, même contre son gré. Respectueux des
prescriptions canoniques, le synode décide l'envoi d'une troisième délégation.
La comparution est fixée au 17 novembre *.
La 4° séance du synode se déroule le 16 novembre. Elle est occupée par l'audition
de l'archimandrite Abraham et de trois diacres du monastère d'Eutychès, Éleusi
nios, Kônstantinos et Kônstantios. Eutychès les a envoyés dire à Flavianos qu'il
était malade. A cette nouvelle, Flavianos décide de suspendre l'enquête dans
l'attente qu'Eutychès recouvre la santé. Il le prie néanmoins de se rendre au
synode pour qu'il puisse se repentir, se confesser et anathématiser sa faute. Dans
ce type de procès, il n'est en effet pas permis à l'accusé de se faire représenter.
Flavianos rappelle qu'Eutychès était sorti de son monastère pour lutter contre
Nestorius au nom de la vérité. Il l'invite à en faire autant. Si Eutychès avoue son
erreur, il obtiendra le pardon. Alors que la séance semble terminée et que les
membres se sont levés, Flavianos fait une curieuse intervention. Il s'excuse à
demi-mots d'être contraint de poursuivre cette affaire à cause du zèle brûlant de
l'accusateur, Eusébios. Par l'avertissement et la prière, Flavianos a tenté de
convaincre Eusébios de renoncer à ses poursuites, sans succès ". Cette déclaration
prouverait que Flavianos n'est pas un juge impartial ". Enclin à accepter les
excuses d'Eutychès et à lui pardonner, l'évêque fait preuve de bienveillance à
l'égard de l'accusé et cherche à tempérer la fougue de l'accusateur Cela ne fait
pas de lui un partisan de la doctrine d'Eutychès. La profession de foi de Flavianos
le place au-dessus de tout soupçon. Son rôle au procès d'Eutychès et au concile
d'Ephèse en 449 le prouve suffisamment. Dans ce premier volet du procès,
l'action de Flavianos est dictée par le souci de trouver un règlement à l'amiable,

"ACO, II, 1, 1, p. 126, l. 27-p. 127, l. 27 ;ACO, II,2, 1, p. 5, l. 7-36 ;ACO, II.3, 1, p. 107,
l. 18-p. 108, l. 20 : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 26-28.
* ACO, II, l, l, p. 127, l. 28-p. 129, l. 32 : ACO, II, 2, 1, p. 6, l. 1-p. 7, l. 26 : ACO. II. 3,
1, p. 108, l. 21-p. 111, l. 2
*ACO, II, 1, 1, p. 129, l. 33-p. 131, l. 13 : ACO, II, 2, 1, p. 7, l. 27-p. 8, l.30 : ACO, II, 3,
1, p. 1 l 1, l. 3-p. 112, l. 25 : cf. M. GADDIs., loc. cit.
" G. MAY, op. cit., p.31.

360
EUSÉBIOS 11

mais ses efforts se heurtent à la détermination d'Eusébios.


A la 5° séance du 17 novembre, le diacre et notaire Aétios annonce le retour des
membres de la troisième délégation envoyée auprès d'Eutychès. Memnôn, prêtre
et sacristain (oxeuoqpûAo #), est d'abord interrogé. Après lecture de la lettre de
convocation, Eutychès annonce aux émissaires avoir dépêché l'archimandrite
Abraham auprès du synode pour souscrire à sa place aux formules de Nicée,
d'Éphèse et de Cyrille. Eusébios interrompt alors Memnôn. Il rappelle que
l'accusation porte sur l'action passée et non à venir d'Eutychès. Suffit-il, s'inter
roge l'évêque de Dorylée, qu'Eutychès donne son accord pour qu'Eusébios soit
jugé vaincu ?Flavianos rappelle qu'Eusébios ne peut se désister de son accusation,
de même qu'Eutychès a le droit de se défendre. Eusébios mentionne une fois
encore les témoins qu'il peut citer à charge contre Eutychès et l'accuse, en termes
à peine voilés, de faire des déclarations de bonnes intentions pour échapper à la
justice. Flavianos assure Eusébios que même si Eutychès promet de souscrire
aux définitions des Pères, il doit répondre de l'accusation et présenter sa
défense *. Le comportement d'Eusébios est inspiré par la crainte d'une volte
face d'Eutychès. Si celui-ci souscrit aux textes constituant d'après le synode la
norme dogmatique, l'accusation d'hérésie s'effondre. Dans ce cas, selon la
procédure habituelle, l'accusé est en droit de poursuivre devant la même juridic
tion l'accusateur pour calomnie et de réclamer sa destitution en appliquant la loi
du Talion ". Après cette interruption, Memnôn reprend le cours de son récit.
Durant l'entretien qu'il eut avec Eutychès, celui-ci pria Flavianos et le synode de
lui accorder une semaine de répit. Eutychès annonça sa venue pour le lundi
suivant (22 novembre). Le prêtre Épiphanios et le diacre Germanos corroborent
cette déposition. Eusébios oriente ensuite les débats vers la révolte qu'Eutychès
est accusé d'avoir fomentée. Les prêtres Pétros et Patrikios, les deux émissaires,
ont appris de la bouche de certains archimandrites qu'Eutychès avait bien envoyé
un écrit dogmatique à divers chefs de monastères pour obtenir leur souscription.
Eusébios réclame l'application de la peine prévue par les canons (la déposition)
à l'encontre d'Eutychès dont les opinions sont contraires à la foi. Il l'accuse en
outre de parjure : après avoir promis de ne jamais quitter son couvent, Eutychès
s'apprête à venir devant le synode ". Cette dernière attaque est malhonnête car
dans les deux cas, Eutychès est coupable aux yeux de son accusateur : soit il
refuse de comparaître au terme de la troisième assignation et il est sanctionné par
les canons, soit il accepte de se présenter et il est parjure. D'après Flavianos,
toutes les dépositions montrent que les opinions d'Eutychès sont contraires à la
fois et qu'il a tenté de semer la discorde au sein de l'Église. Les canons le
condamnent à être privé de la dignité sacerdotale et de la direction de son
monastère. Flavianos accepte néanmoins le délai réclamé par Eutychès. S'il ne se
présente pas le lundi suivant, il encourra les peines prévues par les canons ".

"ACO. II. 1, 1, p. 131, l. 14-p. 132, l. 13 ;ACO, II, 2, 1, p. 8, l. 31-p. 9, l. 14 ;ACO, II, 3,
l, p 112, l. 27-p. 113, l. 29.
" A WILLE. Bischof.Julian von Kios, p. 12-13 ; E. ScHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches,
p.67 : G. MAY, AHC, 21, 1989, p. 13-14 et 32-33.
*ACO. II. 1. 1. p. 132, l. 14-p. 134, l. 23 ; ACO, II, 2, 1, p.9, l. 15-p. 10, l. 38 ; ACO, II,
3.l. p. 113, l. 30-p. 116, l. 16.
"ACO. II. 1. 1, p. 134, l. 24-33 ; ACO, II, 2, 1, p. 10, l. 39-p. 11, l. 6 ; ACO, II, 3, 1,
p. 116. l. 17-25.

361
EUSÉBIOS 11

La 6° séance se tient le 20 novembre. En raison de son acte d'accusation qu'il a


mis par écrit, Eusébios demande de convoquer ses témoins le jour de la comparu
tion d'Eutychès. Il s'agit du prêtre Narsès, syncelle d'Eutychès, de l'archimandrite
Maximos, son ami, du diacre Kônstantinos, son apocrisiaire, et du diacre
Éleusinios, membre de son monastère. Signe d'un revirement d'opinion, Flavia
nos accepte enfin la requête d'Eusébios. Entre-temps, Eusébios propose qu'on
écoute les prêtres Mamas et Théophilos qui, lors de leur rapport, ont omis certains
propos d'Eutychès. Théophilos, seul émissaire présent, est interrogé par Flavia
nos. Lors de son entrevue avec Eutychès, raconte Théophilos, l'archimandrite
refusa de reconnaître la double nature du Christ, malgré les arguments des deux
émissaires, rétorquant que cette formule ne se trouvait pas dans l'Écriture.
Mamas, qui vient d'arriver au synode, confirme les propos de Théophilos.
Comme lui, il a choisi de passer sous silence ces paroles car les envoyés du
synode avaient reçu pour seule mission de remettre la lettre de convocation à
Eutychès et de connaître sa réponse. Les dépositions des émissaires sont insérées,
sur ordre de l'archevêque Flavianos, dans le procès-verbal de la réunion *.
La 7° et dernière séance se déroule le lundi 22 novembre 448.Tandis qu'Eusébios
est introduit devant le synode, Flavianos envoie à deux reprises des clercs
chercher Eutychès, mais ce dernier est introuvable. Le deuxième groupe d'émis
saires a cependant appris qu'Eutychès projetait de se rendre devant le synode
accompagné de nombreux soldats, moines et gardes du préfet. A peine ces paroles
sont-elles prononcées qu'on annonce l'arrivée d'Eutychès. Son escorte accepte
de le laisser entrer à la condition que le synode promette de le laisser partir
librement. Flavianos choisit d'écouter en premier le silentiaire Magnos º. Il
semble que cet envoyé de Théodose II soit arrivé en même temps que le groupe
d'Eutychès. Magnos lit un message de l'empereur adressé au synode. Par
attachement à la foi orthodoxe définie aux conciles de Nicée et d'Éphèse et par
rejet de tout scandale, Théodose II a envoyé le préfet du prétoire et patrice
Flôrentios *, dont l'orthodoxie est prouvée, assister à la réunion. Le synode
acclame l'empereur Eutychès se présente devant le synode, suivi peu après de
Flôrentios *. Les soldats et les gardes du préfet, le message inattendu de
l'empereur et l'envoi d'un représentant pour assister au procès indiquent les
appuis dont bénéficie Eutychès au sommet du pouvoir. Flôrentios ordonne
qu'Eusébios et Eutychès se tiennent au milieu de la salle et qu'on lise les procès
verbaux de l'affaire depuis le début.Au cours de la lecture de la lettre d'union de
Cyrille à Iôannès d'Antioche, qui confesse que le Christ est consubstantiel au
Père selon la déité et consubstantiel aux hommes selon l'humanité, Eusébios
provoque une interruption. Il accuse Eutychès de ne pas croire ainsi. Flôrentios
demande qu'on interroge Eutychès pour savoir s'il accepte ce dogme. Eusébios
intervient aussitôt et réclame la lecture de la suite des procès-verbaux qui attestent
la culpabilité d'Eutychès. Il ne veut subir aucun tort si Eutychès manifeste à
présent son approbation. S'il faut de nouveau prouver sa culpabilité, dit-il, que

* ACO, II, 1, 1, p. 134, l. 1-p. 137, l. 15 : ACO, II, 2, 1, p. 11, l. 8-p. 12, l. 37 ;ACO, II, 3,
1, p. 116, l. 26-p. 119, l. 16.
* PLRE, II, p. 700, s. v. « Magnus 1 ».
* PLRE, II, p.478-480, s. v. « Florentius 7 ».
* ACO, II, 1, 1, p. 137, l. 16-p. 139, l. 6 ;ACO, II, 2, 1, p. 12, l. 38-p. 14, l. 17; ACO, II.
2, 1, p. 54, l. 3-10 ; ACO, II, 3, 1, p. 119, l. 18-p. 121, l. 19.

362
EUSÉBIOS 11

les évêques Méliphthongos d'Ioulioupolis (Galatie I), Jovianos de Débeltos


(Hémimont) et Ioulianos de Cos (Îles)viennent apporter leur témoignage (-» Iou
lianos 2). Flavianos reconnaît que l'évêque de Dorylée a confondu Eutychès, et
que celui-ci doit s'expliquer sur les faits passés pour obtenir la réconciliation.
Eusébios explique sa soudaine intervention : il craint qu'Eutychès, qui est riche,
ne réussisse par ses manœuvres à l'envoyer en exil, lui qui est pauvre et sans
ressources, à l'Oasis (comme Nestorius). Eusébios accepte d'être privé de la
dignité épiscopale s'il est convaincu d'avoir calomnié. Le préfet Flôrentios
demande à nouveau qu'on interroge Eutychès sur sa foi et sur la divergence avec
ce qu'il professait avant. Une fois encore, Eusébios insiste pour qu'Eutychès soit
jugé selon les procès-verbaux passés et non d'après son consentement actuel.
Flavianos le rassure pleinement sur ce point : même si Eutychès manifeste à
présent son accord, Eusébios ne court aucun risque et les procès-verbaux gardent
toute leur valeur*.
La dernière intervention de Flôrentios a suscité des commentaires contradictoires.
Selon E. Schwartz, le commissaire impérial reconnaît que la preuve a été fournie,
mais l'estime superficielle. Pour cette raison, il demande à interroger Eutychès.
Du coup, il change la nature du procès : il transforme l'interrogatoire d'une
procédure accusatoire en celui d'une procédure inquisitoire (cognitio). Cette
dernière offrirait l'avantage pour l'accusé de n'avoir rien à nier et de pouvoir
organiser ses réponses selon les circonstances. La demande de Flôrentios aurait
été interprétée par le synode comme un ordre et acceptée sans opposition ".
G. May a émis une opinion sensiblement différente. D'après lui, la remarque de
Flôrentios laisse entendre qu'il soupçonne Eutychès d'avoir changé d'opinion
par opportunisme. C'est pourquoi il a requis du synode de passer d'une procédure
accusatoire à une procédure inquisitoire. Dans la procédure accusatoire, Eusébios
et Eutychès avancent à tour de rôle leurs arguments et leurs preuves. En revanche,
dans la procédure inquisitoire, les débats sont conduits par le président du
tribunal, Flavianos, seul habilité à mener l'interrogatoire. Cependant le ques
tionnement de l'accusé par le président du tribunal existe aussi dans la procédure
accusatoire. G. May conclut que la procédure accusatoire a continué malgré
l'objection de Flôrentios. Il en veut pour preuve que « tout l'interrogatoire auquel
Eutychès fut soumis eut pour point de départ et comme contenu les seules
questions d'Eusébios » *. Il est certain que même s'il s'est produit un changement
procédural, comme E. Schwartz le soutient, le cours du procès n'a connu aucun
revirement. Certes, si l'on considère la suite des événements, on peut supposer
que Théodose II, sur les conseils de membres influents de sa cour, au premier
chef son favori Chrysaphios º, le filleul d'Eutychès, a dépêché Flôrentios pour
influencer le synode en faveur d'Eutychès.Toutefois le zèle d'Eusébios, l'engage
ment de Flavianos et les déclarations hétérodoxes d'Eutychès ont emporté la
décision non seulement du synode mais encore de Flôrentios. Le commissaire
impérial considère lui aussi la confession de la double nature du Christ après

*ACO. II. 1, 1, p. 139, l. 7-p. 140, l. 16 ; ACO, II, 2, 1, p. 14, l. 18-p. 15, l.31 ; ACO, II,
3, I. p. 121, l. 20-p. 123, l. 7 ; cf. E. SCHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches, p. 82 ; G. MAY,
AHC.21. 1989, p. 41-43.
" E. ScHwARTz, op. cit., p. 81.
* G. MAY, op. cit., p. 43-44.
" PLRE, II, p.295-297, s. v. « Chrysaphius ».

363
EUSÉBIOS 11

l'union comme la norme dogmatique ". Il partage donc la foi professée par Eu
sébios, Flavianos et les autres membres du synode.
Eusébios propose qu'on demande à Eutychès s'il adhère aux deux lettres de Cy
rille et s'il reconnaît une union des deux natures en une seule personne et une
seule hypostase. Il s'agit de la formule christologique employée par Flavianos
lors de la 2° séance du 12 novembre et acceptée par tous les membres du synode.
Flavianos demande à Eutychès s'il confesse l'union à partir de deux natures.
L'archimandrite répond par l'affirmative. Sans doute étonné par cette réponse à
laquelle il ne s'attendait pas, Eusébios interroge directement Eutychès pour
savoir s'il reconnaît deux natures après l'union et confesse que le Christ nous est
consubstantiel selon la chair. Eutychès fait remarquer qu'il s'est présenté au
synode non pour discuter, mais pour exposer sa foi consignée dans un écrit qu'il
propose à la lecture ". Le refus d'Eutychès de répondre à Eusébios peut
surprendre, il est pourtant fondé. Malgré sa formation de juriste et peut-être
emporté par son envie d'en découdre, Eusébios vient en effet de commettre une
erreur de procédure qui n'a pas échappé à son adversaire. Le plaignant n'est pas
autorisé à interroger directement l'accusé, il doit le faire par l'entremise du
président du tribunal. Conscient du vice de forme qu'il a provoqué, Eusébios se
met en retrait º. Il craint sans doute de fournir un prétexte à Eutychès pour exiger
l'annulation de toute l'affaire. Pour éviter un autre faux-pas, Eusébios laisse à
Flavianos et Flôrentios la conduite de l'interrogatoire comme il se doit. Devant
le refus de Flavianos de faire lire son exposé dogmatique, Eutychès est contraint
d'énoncer lui-même sa profession de foi. Si le synode avait accepté de lire sa
confession, l'enjeu des débats aurait porté non plus sur les procès-verbaux des
séances précédentes, mais sur le présent document. Eusébios craignait cela par
dessus tout car Eutychès risquait d'être acquitté et son accusateur déposé pour
calomnie. Dans sa profession de foi, Eutychès emploie la formule de Nicée
confirmée à Éphèse, mais évite de parler d'une ou de deux natures. Au terme
d'un interrogatoire serré, Flôrentios somme Eutychès de répondre à la question
essentielle : le Christ né de la Vierge est-il consubstantiel (au Père selon la
divinité et aux hommes selon l'humanité) et composé de deux natures après
l'union ? Eutychès confesse deux natures avant l'union, mais une seule nature
après l'union ". Les propos d'Eutychès seront confirmés par Basilios de Séleucie
d'Isaurie au concile de Chalcédoine, en 451 ". Cette fois-ci, l'archimandrite lève
toute ambiguïté sur ses convictions religieuses. Elles sont en pleine contradiction
avec la norme religieuse établie par le synode. En conséquence, Flavianos
prononce sa condamnation. Reconnu coupable des blasphèmes de Valentin et
d'Apollinaire, Eutychès est exclu du rang de prêtre, excommunié et privé de sa
fonction d'archimandrite. Toute personne qui continuera à le fréquenter sera

"ACO, II, 1, 1, p. 144, l. 21-23 ;ACO, II, 2, 1, p. 18, l. 17-18 ; ACO, II, 3, 1, p. 127, l. 24
26.
"ACO, II, 1, 1, p. 140, l. 17-24 et p. 141, l. 5-7 ; ACO, II, 2, 1, p. 15, l. 32-p. 16, l. 7-10 ;
ACO, II, 2, 1, p. 54, l. 11-12 et 22 ;ACO, II, 3, 1, p. 123, l. 8-15 et p. 124, l. 1-3 ; ZACHARIE
CoNTINUÉ, HE, II, 2, tr. I, p. 86, l. 25-26.
º E. ScHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches, p. 68, n. 3 ; ibid., p.81.
º ACO, II, 1, 1, p. 141, l. 8-p. 143, l. 11 ; ACO, II, 2, 1, p. 16, l. 11-p. 17, l. 28 ; ACO, II,
3, 1, p. 124, l. 4-p. 126, l. 13.
"ACO, II, 1, 1, p. 93, l. 17-39 ;ACO, II, 3, 1, p. 70, l. 1-23.

364
EUSÉBIOS 11

également excommuniée º. Outre Flavianos, cette sentence est souscrite par


vingt-neuf évêques présents, dont Ioulianos de Cos, représentant officieux du
pape Léon à Constantinople, et vingt-deux représentants de monastères de la
capitale et des environs. Il est à noter que le nom d'Eusébios n'apparaît pas sur
la liste des souscriptions. Son rôle d'accusateur devant le synode, transformé
pour l'occasion en tribunal, lui interdisait d'apposer sa signature.
III. L'intervention du pape Léon.
Cependant Eutychès mène une très active contre-attaque pour obtenir la révision
de son procès. Il sollicite les autorités civiles et religieuses. Il fait ainsi appel au
pape Léon du verdict dans une lettre datant probablement de la fin de l'année
448. Il présente au pape une version très partiale de l'affaire ". Il reproche à
Eusébios, inspiré par le démon, d'avoir remis à Flavianos et à d'autres personnes
se trouvant rassemblées dans la capitale un libelle l'accusant d'hérésie, afin de
lui causer du tort et de semer le trouble dans l'Église. Retenu dans son monastère
par une grave maladie en raison de son grand âge, Eutychès envoya d'abord sa
profession de foi par écrit, mais Flavianos ne voulut ni la recevoir ni même la
faire lire. Flavianos lui demanda ensuite de confesser deux natures et d'anathé
matiser ceux qui niaient cette doctrine, mais Eutychès refusa. Il ne voulut pas
aller au-delà de la définition de Nicée, sachant que les Pères de l'Église (dont les
papes Jules et Félix) avaient rejeté cette même doctrine. Sans même attendre les
explications d'Eutychès, on leva la séance et prononça sa condamnation prévue
avant même l'enquête. Physiquement menacé, il ne dut son salut qu'aux prières
du pape et à l'intervention de soldats. Les archimandrites des autres monastères
furent contraints de souscrire à sa destitution. Pour se justifier, il s'estima obligé
d'afficher des écrits dans la ville. Eutychès, qui avait vécu soixante-dix ans dans
la continence et la chasteté, réclamait la protection de Léon pour obtenir un juge
ment impartial. Il joint à sa lettre le libelle d'accusation d'Eusébios, son propre
libelle refusé par le synode, sa profession de foi et une collection de témoignages
patristiques au sujet des deux natures. La Collectio Novariensis de re Eutychis
offre une version très semblable de cette lettre connue seulement en traduction
latine ".
Le 18 février 449, Léon écrit à Flavianos ". Le pape a été alerté sur le cas d'Eu
tychès par une lettre de l'empereur Théodose II, inquiet pour la paix de l'Église.
Léon s'interroge sur les raisons qui ont poussé Flavianos à garder le silence sur
le scandale et à ne pas l'avoir informé. Il mentionne la lettre d'Eutychès qui
estime avoir été injustement accusé par Eusébios et excommunié. Le pape répète
les critiques de l'archimandrite sur la conduite du procès. Toutefois, il attend de
connaître de Flavianos le fond de l'affaire avant de prendre une décision. Le
même jour, Léon envoie une lettre à Théodose II ". Il avoue ne pas connaître les
raisons qui ont poussé Flavianos à excommunier Eutychès, bien qu'il ait reçu une

° ACO, II, 1, 1, p. 145, l. 10-19 ; ACO, II, 2, 1, p. 18, l. 28-p. 19, l. 6 ; ACO, II, 3, 1,
p 128, l. 19-27.
"LÉoN LE GRAND, Lettres, XXI, PL, 54, col. 714 A-718 B ;ACO, II,4, p. 143, l. 29-p. 145,
l. 25.
" ACO. II. 2, 1, p. 33, l. 12-p. 34, l. 34.
* LEoN LE GRAND, Lettres, XXIII, PL, 54, col. 731 B ; ACO, II, 4, p. 4, l. 18-p. 5, l. 25 ;
ACO, II, 1, 2, p. 46 [242], l. 20-p. 47 [243], l. 14.
" Ibid. XXIV, PL, 54, col. 736 A ; ACO, II, 4, p. 3, l. 13-p. 14, l. 15.

365
EUSÉBIOS 11

lettre de ce dernier. Le pape se plaint que la copie du libelle d'Eusébios, envoyée


par Eutychès, accuse l'archimandrite d'hérésie mais ne précise pas les raisons de
sa réprobation. La situation est d'autant plus obscure qu'Eutychès a dit adhérer
au concile de Nicée. Léon réclame d'être tenu informé et mentionne la lettre qu'il
vient d'envoyer à Flavianos. Comme nous l'avons vu au début du procès
d'Eutychès, il est d'usage que le chef d'accusation soit de portée générale.
E. Schwartz note que la remarque de Léon n'est donc pas une critique d'Eusébios,
mais la simple constatation qu'il n'a pas été renseigné sur la teneur du procès ".
Flavianos a pourtant tenu à informer Léon, comme en témoigne la lettre qu'il lui
envoie fin 448 ou début 449 ". Il déplore que l'un des clercs placés sous son
autorité ait été séduit par le démon. Il reconnaît qu'Eutychès s'est opposé à
Nestorius, mais aussi à la définition de la foi de Nicée et aux deux lettres dogma
tiques de Cyrille, en professant les blasphèmes de Valentin et d'Apollinaire.
Eutychès n'a pas hésité à déclarer devant le synode que le Christ ne peut être en
deux natures après l'Incarnation, en une hypostase et une personne, car sa chair
et son corps sont différents des nôtres. Flavianos joint à sa lettre les procès
verbaux du synode et rappelle le verdict rendu contre Eutychès. Flavianos
demande à Léon d'informer ses évêques pour les mettre en garde contre Eutychès
et qu'ils n'entretiennent aucune relation avec lui.Avant la fin mars 449, Flavianos
envoie une autre lettre à Léon *. Il accuse Eutychès d'avoir fait renaître l'hérésie
d'Apollinaire et de Valentin et de l'avoir répandue dans de nombreux esprits. Il
expose de nouveau la doctrine d'Eutychès sur l'Incarnation. Au mépris des actes
du concile d'Éphèse, Eutychès ne s'estimait coupable d'aucune faute.Accusé
par l'évêque Eusébios, il s'est rendu devant le synode qui l'a déposé pour s'être
éloigné de la foi.A cette lettre, Flavianos joint les décisions prises contre Euty
chès. Ce dernier, au lieu de venir à résipiscence, a semé le trouble dans l'Eglise
en affichant des placards et en adressant des traités à l'empereur. Flavianos
précise avoir reçu la lettre de Léon des mains du comte Pansophios ". Ce dernier
lui a appris qu'Eutychès avait également écrit à Léon une lettre pleine de men
songes pour tromper le pape. Flavianos demande à Léon de confirmer par lettre
la déposition d'Eutychès. Les deux lettres de Flavianos à Léon sont conservées
en grec et en latin. Le pape accuse réception de la première lettre de Flavianos
dans sa réponse datée du 21 mai 449 ". Il reconnaît qu'Eutychès s'est exprimé
contre la foi orthodoxe, et promet d'envoyer un écrit plus détaillé à ce sujet.
IV. Les deux révisions du procès d'Eutychès en 449.
Mais entre-temps à Constantinople, la position de Flavianos et donc d'Eusébios,
liés par la condamnation d'Eutychès, s'est considérablement affaiblie. Répondant
à une demande de Dioskoros d'Alexandrie, Théodose II lui envoie une lettre
datée du 30 mars 449 qui fixe au 1" août la réunion d'un concile œcuménique à
Éphèse ". Par cette décision, l'empereur conteste le verdict du synode de 448 et
" E. ScHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches, p. 66, n. 1.
" LÉON LE GRAND Lettres, XXII, PL, 54, col. 723 A-728 B : ACO, II, 1, 1, p. 36, l. 8-p. 37,
l. 26 ; ACO, II, 2, 1, p. 21, l. 11-p. 22, l. 30 ; ACO, II, 3, 1, p. 7, l. 22-p. 9, l. 2.
* LÉON LE GRAND Lettres, XXVI, PL, 54, col. 743 B-748 C ; ACO, II, l, 1, p. 38, l. 11
p. 40, l. 13 : ACO, II, 2, 1, p. 23, l. 2-p. 24, l. 13 ; ACO, II, 3, 1, p. 9, l. 12-p. 11, l. 8.
" PLRE, II, p. 829, s. v. « Pansophius ».
" LÉON LE GRAND, Lettres, XXVII, PL, 54, col. 751 B-752 B : ACO, II, 4, p.9, l. 2-13.
* ACO, II, 1, 1, p. 68, l. 1-p. 69, l. 8 ;ACO, II, 2, 1, p. 42, l. 37-p. 43, l. 30 ;ACO, II, 3, 1,

366
EUSÉBIOS 11

prend parti en faveur d'Eutychès. Le 8 avril, Théodose II fait savoir à un groupe


de vingt-huit métropolites et évêques réunis dans le baptistère de la cathédrale
Sainte-Sophie, qu'il a décidé d'ordonner la révision du procès d'Eutychès ". Le
l3 avril, sous le portique de la cathédrale, se tient un nouveau synode pour exa
miner les procès-verbaux du synode de l'année précédente. Comme il le déclarera
au prochain concile, Eutychès s'était en effet plaint que les procès-verbaux
avaient été falsifiés ". Flavianos assure toujours la présidence du synode du
13 avril 449, mais il est flanqué par trois représentants de l'empereur : le patrice
Flôrentios, le comte Mamas et le tribun Makédonios ". Sur la liste des trente
cinq membres, Eusébios occupe la 19° place ". Dès le début, apprenant qu'Euty
chès n'est pas présent et qu'il a choisi de se faire représenter, Eusébios demande
l'autorisation de quitter l'assemblée. On déduit de l'absence de réponse de
Flavianos qu'Eusébios est resté. Il reçoit l'appui de Méliphthongos d'Ioulioupolis
qui estime que la présence de l'accusé est nécessaire dans une affaire aussi grave.
De manière diplomatique, Méliphthongosse range toutefois à l'avis de l'empereur
qui autorise Eutychès, excommunié, à envoyer ses représentants pour étudier les
propos tenus par Eusébios et Flavianos lors du synode de 448. Le patrice Flôren
tios laisse entrer les délégués d'Eutychès, les moines Kônstantinos, Éleusinios et
Kônstantios. Selon la décision impériale, les membres présents au synode de 448
doivent dire si, après lecture des procès-verbaux, les dépositions des deux parties
sont exactes ". On lit la supplique adressée par Eutychès aux empereurs Théo
dose II et Valentinien III où il accuse Flavianos d'avoir falsifié le procès-verbal,
l'ayant comparé avec la version conservée dans ses archives. C'est pourquoi il
réclame la réunion d'un nouveau synode pour interroger les membres du synode
de 448 en présence de l'évêque Thalassios de Césarée de Cappadoce. En réponse
à cette supplique se trouve une note (ûrtoonueiooouç, annotatio) de l'empereur
réclamant que l'affaire soit examinée avec le plus grand soin ".
Eusébios reste muet durant l'étude des procès-verbaux des six premières séances
du synode de 448*. Lors de la lecture des actes de la 7° et dernière séance du
22 novembre 448, il rappelle qu'il s'est élevé contre la possibilité que l'accord
d'Eutychès avec la formule christologique de Flavianos pût se retourner contre
lui (sous forme d'un procès pour calomnie). Éleusinios prend ensuite la parole et
reproche à Flavianos d'avoir refusé la profession de foi présentée par Eutychès,
qui aurait, selon Éleusinios, contenu le credo de Nicée confirmé à Éphèse. Mais
Eusébios propose de laisser au futur concile le soin de se prononcer sur ce

p.42. l. 30-p. 43, l. 32.


* ACO. II, 1, 1, p. 150, l. 1-p. 151, l. 2 ; ACO, II, 2, 1, p. 56, l. 29-34 ;ACO, II, 3, 1,
p 133, l. 25-p. 134, l. 26.
"ACO, II, 1, 1, p. 147, l. 32-33 ;ACO, II, 2, 1, p. 56, l. 3-4 : ACO, II, 3, 1, p. 131, l. 20-21.
" PLRE, II, p.478-480, s. v. « Fl. Florentius 7 » ; ibid., p. 704, s. v. « Mamas 1 » ; ibid.,
p.698.s. v. « Macedonius 5 ».
"ACO, II, 1, 1, p. 148, l. 27-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 22-23.
" ACO, II, 1, 1, p. 151, l. 6-p. 152, l. 19 ; ACO, II, 2, 1, p. 57, l. 1-40 ; ACO, II, 3, 1,
p. 135, l. 1-p. 136, l. 11.
" ACO. II. 1, 1, p. 152, l. 20-p. 153, l. 10 : ACO, II, 2, 1, p. 58, l. 1-20 ; ACO, II, 3, 1,
p 136, I. 12-p. 137, I. 2.
*ACO. II. 1, 1, p. 153, l. 11-p. 167, l. 16 ;ACO, II, 2, 1, p. 58, l. 21-p. 67, l. 12 ;ACO, II,
3, 1. p. 137, l. 3-p. 154, l. 2.

367
EUSÉBIOS 11

problème. Le patrice Flôrentios clôt le débat en reconnaissant que Flavianos a


refusé la profession de foi d'Eutychès et a exigé qu'il s'explique lui-même ".
Peu après, Kônstantinos demande qu'on interroge Basilios de Séleucie d'Isaurie
sur des propos qu'il aurait tenus et qui lui ont valu d'être blâmé par Eusébios.
Flôrentios repousse à plus tard cette requête et laisse poursuivre la lecture du
procès-verbal ". Basilios avoue avoir tenté de convaincre Eutychès qu'il disait la
même chose que le synode s'il confessait une seule nature du Verbe incarné et
devenu homme, la déité étant issue du Père, la chair de Marie. Eusébios a pensé
que Basilios donnait des conseils à Eutychès et s'est emporté contre lui *.
Kônstantios accuse Flavianos puis Eusébios d'avoir demandé à Eutychès de
reconnaître deux natures après l'union et d'anathématiser ceux qui n'admettent
pas deux natures. Thalassios de Césarée soutient Kônstantios. L'interrogatoire
des membres présents au synode de 448 aboutit à des réponses confuses. Basilios,
Timothéos de Primoupolis (Pamphylie S.) et le diacre Aétios disent avoir entendu
Eusébios poser cette question (—» Timothéos 8). Eudoxios de Bosphoros ajoute
que Flavianos, partisan de la doctrine exposée par Eusébios, a voulu forcer Euty
chès à y adhérer. Séleukos d'Amasée (Hélénopont), Ioulianos de Cos et Longinos
de Chersonèse (Crète) ne se souviennent de rien à cause du tumulte qui régnait
alors. Selon le patrice Flôrentios, Flavianos a seulement demandé si Eutychès
confessait deux natures après l'union *. Seul le témoignage de Flôrentios est
confirmé par les actes de 448 qui nous sont parvenus. Quant à l'omission dans le
procès-verbal du prétendu appel d'Eutychès aux évêques de Rome, d'Alexandrie,
de Jérusalem et de Thessalonique, pendant la lecture de sa condamnation, Flôren
tios affirme qu'Eutychès lui en a fait part à voix basse une fois le synode dissout.
Tous les évêques affirment ne pas avoir entendu un semblable appel. Flôrentios
clôt l'assemblée en déclarant transmettre au souverain le compte rendu de cette
réunion et en estimant qu'il ne subsiste plus aucune accusation contre les notaires
de Flavianos ". Le synode du 13 avril 449 s'achève par la reconnaissance de la
validité des procès-verbaux du synode de 448, ce qui équivaut à confirmer la
déposition d'Eutychès.
Mécontent de cette décision défavorable à Eutychès et après un nouvel appel de
ce dernier, Théodose II ordonne une deuxième révision de son procès. Une com
mission se réunit dès le 27 avril 449, sous la présidence du maître des offices
Flavios Aréobindos Martialis, assisté du comte Kartérios *. On procède d'abord
à la lecture de la supplique d'Eutychès adressée à Théodose II et Valentinien III.
Clamant son orthodoxie, Eutychès accuse Eusébios de l'avoir calomnié et d'avoir
organisé un complot. Il cite le témoignage du silentiaire Magnos, envoyé par

"ACO, II, 1, 1, p. 167, l. 17-37 ;ACO, II, 2, 1, p. 67, l. 13-29 ;ACO, II, 3, 1, p. 154, l. 3
22.
* ACO, II, 1, 1, p. 170, l. 5-10 ; ACO, II, 2, 1, p. 68, l. 28-33 ; ACO, II, 3, 1, p. 157, l. 13
19.
* ACO, II, 1, 1, p. 173, l. 19-31 et p. 174, l. 9-13 ; ACO, II, 2, 1, p. 71, l. 18-29 et p. 72,
l. 4-7 ; ACO, II, 3, 1, p. 162, l. 1-14 et 28-31.
* ACO, II, 1, 1, p. 174, l. 25-p. 175, l. 26 ; ACO, II, 2, 1, p. 72, l. 16-30 ; ACO, II, 3, l,
p. 163, l. 12-p. 164, l. 21 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 46-47.
" ACO, II, 1, 1, p. 175, l. 27-p. 176, l. 24 ; ACO, II, 3, 1, p. 164, l. 22-p. 165, l. 27.
* PLRE, II, p. 729, s. v. « Fl. Areobindas Martialis » ; ibid., p. 262, s. v. « Fl. Carte
rius 2 ».

368
EUSÉBIOS 11

l'empereur pour assister Eutychès lors de la séance du 22 novembre 448. À


l'annonce de l'entrée d'Eutychès, Magnos aurait entendu Flavianos parler de la
déposition de l'archimandrite *. Eutychès accuse ainsi Flavianos d'avoir anticipé
sur la décision du synode et décidé seul de sa condamnation avant même d'avoir
écouté sa défense. Déjà le 13 avril 449, le diacre Kônstantinos, membre du
monastère d'Eutychès, avait adressé le même reproche ", sans aucun succès.
Interrogé par le maître des offices, Magnos dit s'être présenté le 22 novembre
448 à la résidence de Flavianos pour lui annoncer la venue de Flôrentios au
synode. Flavianos aurait estimé cette présence inutile et montré à Magnos un
document contenant la sentence contre Eutychès, condamné pour ne pas avoir
comparu après la deuxième assignation. Tout cela s'est passé avant la réunion du
synode. Le tribun Makédonios ajoute qu'à la fin du synode, le prêtre et notaire
Astérios accusa l'archimandrite Abraham et les notaires d'avoir falsifié les actes.
Sur ordre de Flavios Aréobindos, ces deux déclarations sont insérées dans le
procès-verbal de la réunion ". De manière assez étrange, les accusations ont été
prises en compte par les commissaires impériaux sans discussion ni débat con
tradictoire. Les commissaires ont peut-être reçu consigne de Théodose II de
simplement rassembler des preuves contre Flavianos sans prendre de décision.
Celle-ci appartenait au concile œcuménique qui devait se réunir quelques mois
plus tard.
V Le concile d'Éphèse en 449.
La première séance du concile d'Éphèse se déroule le 8 août 449. La présidence
en est confiée à Dioskoros d'Alexandrie, acquis à la cause d'Eutychès. Ce choix
révèle le dessein de l'empereur : Flavianos et Eusébios doivent être condamnés,
Eutychès réhabilité. D'après Nestorius, qui se plaît à tracer un parallèle entre la
destinée de Flavianos et la sienne, Théodose II aurait cherché depuis le synode
de 448 à se venger d'Eusébios et aurait usé de la corruption et de la force pour
rallier les évêques indécis*. Évagre ajoute qu'Eusébios s'estima victime des
intrigues de Chrysaphios ". L'auteur anonyme d'une chronique syriaque résume
bien les choses en écrivant que Théodose II convoque le concile d'Éphèse à
cause de Flavianos, d'Eusébios et d'Eutychès ". Le nom d'Eusébios n'apparaît
pas sur la liste de présence au concile. Les instructions de Théodose II remises
aux commissaires impériaux, le comte du consistoire Elpidios et le tribun Eulo
gios º, précisent que ceux qui ont jugé Eutychès en 448 doivent, au concile,
garder le silence et ne pas prendre part aux jugements ". Cette règle n'a pas été
respectée de manière stricte puisque Basilios de Séleucie (Isaurie), Séleukos
d'Amasée (Hélénopont) et Aithérichos de Smyrne (Asie), tous les trois membres
du synode de 448, ont pris position lors du concile d'Éphèse (-» Aithérichos).
Toutefois, ces instructions ne s'appliquent pas au cas d'Eusébios qui a joué le

*ACO. II. 1, 1, p. 177, l. 26-p. 178, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 167, l. 3-14.


*ACO. II. 1, 1, p. 173, l. 37-39; ACO, II, 2, 1, p. 71, l. 34-35 ;ACO, II, 3, 1, p. 162, l. 19-20.
*ACO, II, 1, 1, p. 178, l. 3-p. 179, l. 13 ; ACO, II, 3, 1, p. 167, l. 15-p. 169, l. 4.
*NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 299 et 301.
" ÉvAGRE, HE, II, 2, p. 39, l. 1 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 47, PG, 146, col. 1225 A ;
ibid...XV. 2, PG, 147, col. 13 C.
" Chronique de 724, p. 107, l. 23-25.
" PLRE, II, p.536, s. v. « Helpidius 5 » ; ibid., p. 419, s. v. « Eulogius 3 ».
*ACO, II, 1, 1, p. 72, l. 21-24 ; ACO, II, 3, 1, p. 47, l. 18-21.

369
EUSÉBIOS 11

rôle d'accusateur mais non de juge. L'absence d'Eusébios de la liste des Pères
traduit en réalité de la part des autorités un choix délibéré de l'exclure des débats.
Le concile d'Éphèse débute par la lecture de la profession de foi et du libelle
remis par Eutychès. Comme nous l'avons vu, ce libelle contient, entre autres
reproches à l'égard des deux principaux responsables du procès de 448, une
accusation d'Eusébios pour complot et calomnie. Il reproche à l'évêque de Dory
lée d'avoir délivré un libelle d'accusation pour hérésie sans préciser de quelle
hérésie il s'agissait. Eutychès conteste également l'impartialité de Flavianos en
précisant que celui-ci était un grand ami de l'accusateur (ce que les procès
verbaux du synode de 448 démentent) ". Il adresse une supplique aux empereurs
Théodose II et Valentinien III dans laquelle il proteste de sa foi pure et orthodoxe
et accuse Eusébios d'avoir organisé un complot pour mieux le calomnier en
l'accusant d'hétérodoxie. De plus, le silentiaire Magnos, envoyé par l'empereur
pour assister Eutychès, aurait entendu à l'évêché Flavianos parler de déposer
Eutychès (alors que ce dernier n'avait pas encore eu l'occasion de se défendre) *.
À son tour, le concile d'Éphèse procède à l'examen des procès-verbaux du
synode de 448. Flavianos fait figure de principal responsable. Pour se défendre,
il rappelle qu'Eutychès a eu pour accusateur Eusébios et demande au concile
d'ordonner sa comparution. Plus tard, au concile de Chalcédoine, Eusébios
prétend qu'on l'a empêché de se présenter. Mais Dioskoros, soutenu par Juvénal
de Jérusalem qui dirigea avec lui le concile d'Éphèse, avance un argument de
poids : le comte Elpidios avait reçu ordre de Théodose II qu'Eusébios ne se
présente pas. Mais à Chalcédoine, les commissaires et le Sénat récuseront cette
interprétation des instructions impériales " : Théodose II interdisait que les juges
de 448 s'expriment au concile de 449, mais ne faisait aucune mention de
l'accusateur d'Eutychès. L'hostilité des Pères du concile d'Éphèse à l'égard
d'Eusébios éclate au cours de la lecture des procès-verbaux de la séance du
22 novembre 448. Eusébios avait alors demandé à Eutychès s'il confessait deux
natures après l'Incarnation et s'il reconnaissait que le Christ est consubstan
tiel aux hommes selon la chair. Le concile réclame la mort d'Eusébios, qu'on le
brûle, qu'on le coupe en deux comme il a divisé le Christ. Dioskoros fait jeter
l'anathème sur quiconque reconnaît deux natures dans le Christ ". La lecture de
la profession de foi d'Eutychès suscite l'adhésion générale. Les membres du
concile estiment qu'il s'agit de la foi des Pères et déclarent Eusébios impie ".
Un extrait des actes de Chalcédoine montre que certains prélats du concile
d'Éphèse considéraient Eusébios comme le principal responsable de toute l'af
faire. À Chalcédoine en effet, Basilios de Séleucie demande qu'on interroge les
métropolites de Lycaonie, de Phrygie Salutaire et de Pamphylie pour témoigner

" ACO, II, 1, 1, p. 94, l. 24-p. 96, l. 20 ; ACO, II, 2, 1, p. 49, l. 35-p. 50, l. 2 ; ACO, II, 3,
1, p. 71, l. 19-29.
* ACO, II, 1, 1, p. 177, l. 26-p. 178, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 167, l. 3-14.
"ACO, II, 1, 1, p. 96, l. 21-p. 97, l. 2 : ACO, II, 3, 1, p. 73, l. 24-p. 74, l. 11 : ÉvAGRE, HE,
II, 18, p. 71, l. 20-25.
"ACO, II, 1, 1, p. 140, l. 25-32 ;ACO, II, 2, 1, p. 51, l. 17-21 et p. 54, l. 13-20: ACO, II,
3, 1, p. 123, l. 16-23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 7, tr. II, p. 32 B ; ibid., VIII, 10, tr. II. p. 42 ;
BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 166.
" ACO, II, l, 1, p. 141, l. 20-29 ; ACO, II, 2, 1, p. 54, l. 29-p. 55, l. 6 : ACO, II, 3, 1,
p. 124, l. 15-23.

370
EUSÉBIOS 11

sur les Évangiles que Dioskoros avait proféré des menaces à l'encontre de ceux
qui auraient refusé de souscrire à la déposition de Flavianos. Onèsiphoros
d'Iconium (—» Onèsiphoros 1) prend la parole. Il affirme qu'on lut aux évêques
présents à Éphèse un canon qui interdisait à tout clerc ou laïc d'enquêter sur la
foi. Onèsiphoros se tourna alors vers les évêques assis près de lui. Il s'agissait de
Marinianos de Synnada et d'Épiphanios de Pergè (-» Marinianos, Épiphanios 2).
Onèsiphoros estima que ce canon avait pour seule raison de fournir un prétexte à
la déposition de Flavianos. Épiphanios dit à Onèsiphoros que, s'il fallait s'en
prendre à quelqu'un, c'était à Eusébios de Dorylée et non à Flavianos ".
Une fois Eutychès déclaré orthodoxe et rétabli dans sa dignité de prêtre et sa
fonction d'archimandrite, le concile d'Éphèse Se tOurne COntre SeS aCCuSateurS,
Flavianos et Eusébios. A la fin de la lecture des actes de la séance du premier
concile d'Éphèse (22 juillet431), Dioskoros rappelle que les Pères y condamnent
toute personne s'opposant à son contenu dogmatique. Dioskoros tire argument
de cette décision pour réclamer la déposition de Flavianos et d'Eusébios qui,
selon Dioskoros, ont tout bouleversé ". À ses yeux, Flavianos et Eusébios sont
coupables d'avoir introduit la formule christologique « en deux natures ».
Commence alors la longue liste des déclarations des membres du concile. Sans
surprise, l'un après l'autre, malgré l'opposition du légat Hilarus ", ils recon
naissent que Flavianos et Eusébios sont coupables d'avoir modifié la foi de Nicée
confirmée à Éphèse et méritent, par conséquent, d'être exclus de l'épiscopat".
Fort de l'appui du concile, Dioskoros obtient que tous les membres souscrivent à
la condamnation de Flavianos et d'Eusébios ".
A l'issue de la séance du 8 août 449, le concile adresse une lettre à l'empereur.
Cette lettre n'est contenue ni dans les actes du concile d'Éphèse, lus au concile
de Chalcédoine et grâce auxquels nous connaissons le détail de la séance du
8 août, ni dans la version syriaque, source unique pour la séance du 22 août.
Connue par le traité de Timothée AElure contre le concile de Chalcédoine, cette
lettre aurait été envoyée le jeudi 18 ou le vendredi 19 novembre ". Reprenant les
arguments de Dioskoros, le concile juge légitime la déposition de Flavianos et
d'Eusébios pour avoir abandonné la voie de la vérité, innové dans le domaine de
la foi et enseigné des « subtilités » en complète violation des décrets du premier
concile d'Éphèse ". Outre les actes conciliaires, de nombreuses sources mention
nent la condamnation de Flavianos et d'Eusébios ". La sentence de déposition
est confirmée par un décret de Théodose II envoyé à l'évêque d'Alexandrie, sans

*ACO. II. 1, 1, p. 180, l. 3-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 1-26.


"ACO, II, 1, 1, p. 191, l. 9-28 ;ACO, II, 2, 1, p. 76, l. 17-33 ;ACO, II, 3, 1, p. 238, l. 9-27.
" PCBE, 2, 1, p.989-992, s. v. « Hilarus 2 ».
*ACO, II, 1, 1, p. 192, l. 3-p. 194, l. 38 ;ACO, II, 3, 1, p. 239, l. 6-p. 258, l. 12 ; ÉvAGRE,
HE, II. 4, p. 44, l. 26-p. 45, l. 15 = ibid., II, 18, p. 72, l. 20-p. 73, l. 8 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII. 10, tr. II, p. 47-48.
"ACO. II. 1, 1, p. 194, l. 39-p. 195, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 252, l. 20-p. 258, l. 12.
" J.-P. MARTIN, Le Pseudo-synode, p. 167.
" Ibid. p. 171-172.
" Gesta de nomine Acacii, 7, in Collectio Avellana, 99, p. 443, l. 1 ; ibid., appendice III,
p.796. l. 34 ; ZACHARIE DE MrTYLÈNE, HE, III, 1, tr. I, p. 102, l. 2 ; THÉODORE LE LECTEUR,
HE. I, épitomé, 328, p. 98, l. 30 ; INNOKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 11
et 13, ACO, IV, 2, p. 170, l. 35-36 et 41-42 ; PÉLAGE I", Défense des Trois Chapitres, VI,

371
EUSÉBIOS 11

doute peu après la seconde et dernière séance du concile d'Éphèse, le 22 août


449. Si l'original grec est perdu, cette loi est conservée en traduction latine et, en
partie, dans la version syriaque du concile d'Éphèse ". Théodose II justifie les
condamnations prononcées par le concile en accusant Flavianos et Eusébios
d'être des sectateurs de Nestorius et d'avoir suscité des divisions entre les Églises.
Afin d'extirper l'hérésie qu'ils ont introduite, l'empereur a convoqué le concile
d'Éphèse et approuvé la décision d'exclure de l'épiscopat non seulement
Flavianos et Eusébios, mais aussi Domnos d'Antioche, Théodoret de Cyr et
d'autres qui se sont rendus indignes de leur siège épiscopal en participant à
l'hérésie !!!.
VI. Le soutien du pape Léon.
Bien que le triomphe de Dioskoros et d'Eutychès soit total, les deux principales
victimes du concile d'Éphèse, Flavianos et Eusébios, tentent un dernier recours
auprès de Rome. Flavianos envoie un libelle d'appel au pape Léon ". Bien que
ce document ne soit pas daté, il suit de très près la déposition de Flavianos, le
8 août 449, car l'ancien archevêque de Constantinople meurt sur le chemin de
l'exil à Hypaipa, en Asie, le 11 août, peut-être à la suite de mauvais traitements.
Flavianos réclame le secours de Léon pour défendre la foi foulée aux pieds par
Dioskoros. Il prétend avoir gagné le soutien des évêques réunis à Éphèse, à
l'exception notable de Dioskoros, qui le poursuivait de sa haine. Celui-ci a con
voqué brusquement le concile. Il a empêché par la menace Flavianos, ainsi que
les membres du synode de 448 et ses clercs d'être entendus. Après avoir écouté
la supplique d'Eutychès, Dioskoros a rétabli ce dernier dans ses fonctions et
contraint les membres du concile à le déclarer catholique, menaçant d'anathème
celui qui ne professerait pas une seule nature après l'union. Tirant ensuite
argument des canons du concile d'Éphèse (de 431), Dioskoros a prononcé la
condamnation de Flavianos et d'Eusébios, forçant les évêques malgré leurs
pleurs à souscrire à cette décision. Flavianos n'oublie pas de préciser que Diosko
ros a refusé qu'on lise la lettre envoyée par Léon au concile. Comme il tentait de
faire appel de sa condamnation, une troupe de soldats fit irruption pour expulser
Flavianos, qui trouva refuge dans une dépendance de l'église, mais sous la
surveillance de gardes, pour l'empêcher de dénoncer ces violences au pape.
p. 62, l. 33-p. 63, l. 1 : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XII, ACO, II, 5, p. 118, l. 10 ;
VICTOR DE TUNNUNA, a. 448, p. 184, l. 21 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, II, 3, tr. I, p. 87, l. 12 ;
ÉvAGRE, HE, I, 10, p. 18, l. 6 ; Liber de Sectis, IV, 7, PG, 86, 1, col. 1225 D ; IsIDORE DE
SÉVILLE, Hommes illustres, version récente, 10, PL, 83, col. 1089 A ; JEAN DE NIKIoU,
LXXXVII, 35, p. 352 : Chronique d'Édesse, a. 756, p. 7, l. 27-28 : Chronique de 724,
p. 118, l. 14 ; Chronique de Zuqnin, a. 757, tr. I, p. 159, l. 13 ; THÉOPHANE, A. M. 594 1,
p. 100, l. 5 : Chronique de 846, p. 162, l. 15 : EUTYCHIos D'ALExANDRIE, Annales, PL, 1 l 1,
col. 1052 D = XV, 5, tr. Pirone, p. 263 : SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Réfutation d'Eutychios.
PO, III, 2, p. 169 [49] ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 7, tr. II, p. 33 B : ibid., VIII, 10, tr. II.
p.37 : MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 150 ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique.
col. 158 et 166 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 47, PG, 146, col. 1225 D.
"ACO, II, 3, 2, p. 88 [347], l. 14-p. 89 [348], l. 24 : Actes syriaques du concile d'Éphèse
(449), p. 151, l. 26-p. 155, l. 7.
" ACO, II, 3, 2, p. 88 [347], l. 23-p. 89 [348], l. 3 : Actes syriaques du concile d'Éphèse
(449), p. 153, l. 12-22.
º ACO, II, 2, 1, p. 77, l. 8-p. 79, l. 15.

372
EUSÉBIOS 11

L'existence du libelle prouve que Flavianos a trouvé le moyen de faire parvenir


son message à Léon. Flavianos exhorte Léon à faire savoir l'injustice dont il
s'estime victime et à écrire à tous les membres du concile d'Éphèse, Dioskoros y
compris. Il conclut en appelant de ses vœux un concile réunissant les Pères
d'Occident et d'Orient pour défendre la foi et anéantir le mal qui a été fait.
Par l'entremise du prêtre Chrysippos et du diacre Kônstantinos (—» Chrysippos,
Kônstantinos 1), Eusébios fait aussi parvenir un libelle d'appel au pape Léon ".
Rappelant la tradition du Saint-Siège de défendre ceux qui souffrent de l'injustice
et vantant l'orthodoxie et la charité de son correspondant, Eusébios considère
Léon comme son ultime recours. La découverte de l'hétérodoxie d'Eutychès a
poussé Eusébios à le dénoncer auprès de Flavianos et du synode. Lors de sa
comparution, Eutychès a exposé sa doctrine contraire à la tradition de l'Église.
En conséquence, il a été exclu de la prêtrise et de la direction de son monastère.
Léon ne peut l'ignorer, car Eusébios a eu connaissance des lettres que Flavianos
a envoyées au pape à ce sujet. Mais les empereurs ont décidé de convoquer un
concile à Ephèse. Eusébios s'y est rendu. Malgré les demandes répétées de
Flavianos, Dioskoros a interdit l'entrée du concile à Eusébios avec la complicité
des commissaires impériaux. Des soldats ont gardé Eusébios à la porte de l'église,
sous prétexte qu'il aurait jugé Nestorius orthodoxe. Condamné, menacé d'être
frappé par une foule déchaînée, Eusébios s'est réfugié dans l'église avant de se
retrouver sous bonne garde ", isolé dans un réduit sans lumière. Eusébios im
plore Léon de ne pas tenir compte de la condamnation inique que Dioskoros a
extorquée aux évêques présents au concile. Il réclame d'être rétabli dans sa
dignité épiscopale, dans la communion et remercie d'avance le pape.
Le ferme soutien de Théodose II en faveur de Dioskoros et d'Eutychès ruine les
espoirs d'Eusébios d'être rapidement restauré dans ses fonctions. Sa cause n'est
pas pour autant oubliée à Rome. Léon envoie une ambassade à Constantinople
porteuse d'une lettre datée du 16 juillet 450 relative à l'élévation d'Anatolios à la
place de Flavianos. Lorsque les légats arrivent, la situation est bouleversée par la
disparition subite de Théodose II, mort le 22 juillet dans un accident de chasse.
Le nouvel empereur, Marcien, et son épouse, Pulchérie, sœur de Théodose II,
sont des partisans de l'orthodoxie romaine exposée dans une lettre de Léon à
Flavianos, connue sous le nom de Tome de Léon. Le 21 octobre 450, les légats
assistent à un synode dans le baptistère de la cathédrale Sainte-Sophie réunissant
Marcien, Anatolios, le clergé de la capitale et les évêques qui ont refusé de
souscrire à la déposition de Flavianos (et donc d'Eusébios). Le but de cette
réunion est de juger de la foi de ces évêques pour les garder en communion avec
Rome. (Ces détails sont connus par un fragment de manuscrit syriaque conservé
à la Bibliothèque Vaticane ".) Le Tome de Léon est présenté par l'un des légats,
l'évêque Abundius de Côme ". D'après la Vie de ce dernier, les quatre légats, en
accord avec l'affirmation d'Eusébios et la sentence de Flavianos et avec l'assen
timent de Léon, anathématisent Eutychès et tous ceux qui disent qu'il existe une
seule nature dans le Christ avant l'Incarnation ". La mention d'Eusébios

º ACO. II, 2, 1, p. 79, l. 19-p. 81, l. 10.


* LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XII, ACO, II, 5, p. 118, l. 25.
" Synode de Constantinople (450), MUSJ, 15, 1930, p. 35-50.
" PCBE, 2, 1, p. 5-6, s. v. « Abundius 1 ».
" Vie d'Abundius, 11, in AASS. avril I, p.93 F-94 A.

373
EUSÉBIOS 11

s'explique d'autant mieux que l'ancien évêque de Dorylée a trouvé refuge auprès
de Léon, comme le pape l'indique à l'impératrice Pulchérie dans une lettre du
13 avril451. Dans cette même lettre, Léon indique qu'Eusébios a été injustement
remplacé par un nouvel évêque qui dévaste l'Église dont Eusébios était en
charge ". Victor de Tunnuna ajoute que Dioskoros trouva des successeurs à
Eusébios, Théodoret de Cyr (Euphratésie) et Ibas d'Édesse (Osrhoène) ". Ce
sont les seules allusions rencontrées à propos du successeur d'Eusébios, ordonné
sans doute peu de temps après le concile d'Éphèse. Ces passages contredisent
Liberatus de Carthage qui affirme que nul n'a remplacé Eusébios ". Toujours le
13 avril, Léon envoie une autre lettre à l'attention de l'évêque Anatolios. Il
l'informe qu'Eusébios est auprès de lui dans sa communion. Il rappelle que ce
dernier a supporté de nombreux périls et peines au nom de la foi. Il souhaite
qu'Anatolios défende l'Église de Dorylée afin que rien ne soit détruit en son
absence et que nul ne lui porte préjudice, jusqu'à ce qu'Eusébios parvienne
auprès d'Anatolios avec les lettres que Léon lui a confiées º, ce qui confirme
qu'Eusébios est parvenu à se réfugier à Rome. Gélase I" nous apprend en outre
qu'Eusébios est resté moins d'un an en exil avant de s'enfuir à Rome (ante
annum ferme de exilio fugiens Romam uenerat) *. Cet exil est également indiqué
par le Synodicon Vetus ". Eusébios est donc arrivé à Rome au milieu de l'année
450. Il est resté sous la protection de Léon au moins jusqu'au 13 avril 451, puis
il est parti pour Constantinople avec des messages du pape. L'avènement de Mar
cien et l'adhésion d'Anatolios au Tome de Léon ont créé des conditions favorables
à son retour.
VII. Le concile de Chalcédoine en 451.
Voulu par l'empereur, le concile de Chalcédoine s'ouvre le 8 octobre 451, en
dépit des réticences initiales du pape qu'Eusébios tenta peut-être de vaincre ".
Eusébios occupe la 58° place sur la liste de présence *. Il n'est pas avec ses
collègues de Phrygie Salutaire, mais avec des évêques de Syrie I, juste après le
groupe formé par les légats, les titulaires des grands sièges et les métropolites.
Cette position particulière trouve son explication, selon E. Schwartz, dans les
principes régissant les listes de présence pour les actiones 8 à 17 (séances du 26
au 31 octobre) ". Ces listes ne sont pas complètes, elles indiquent en règle
générale les noms des 58 premiers membres. Afin de ne pas laisser croire que
seuls les métropolites auraient participé à ces séances, ont été ajoutés les noms
des quatre évêques suivants d'après la liste modèle du 25 octobre : à savoir trois
évêques de Syrie Ietl'évêque de Dorylée. Eusébios, par sa stature de « compagnon
d'infortune du martyr Flavianos », pour reprendre une formule d'E. Schwartz, et
de vainqueur d'Eutychès et Dioskoros, devait apparaître sur toutes les listes. De

" LÉON LE GRAND, Lettres, LXXIX, PL, 54, col. 915A-B ;ACO, II, 4, p. 38, l. 12-16.
" VICTOR DE TUNNUNA, a. 451, p. 185, l. 25-26.
" LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XII, ACO, II, 5, p. 118, l. 32-33.
º LÉON LE GRAND, Lettres, LXXX, PL, 54, col. 915 B ; ACO, II, 4, p. 40, l. 13-18.
* Gesta de nomine Acacii, 12, in Collectio Avellana, 99, p. 444, l. 13-14 ; ibid., appendice
III. p.797, l. 9-10.
º Synodicon Vetus, 89, p. 78, l. 7-8.
* NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 2, PG, 147, col. 13 C.
* ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 26 : ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 21.
* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 44.

374
EUSÉBIOS 11

sorte que son nom aurait été avancé pour être conservé dans les listes abrégées et
en constituer la conclusion. On peut ajouter que sa place privilégiée est justifiée
par le rôle d'accusateur qu'Eusébios joue lors de cette séance. Le patriarche
Germanos de Constantinople (715-730) et l'auteur anonyme d'une chronique
syriaque contemporaine forcent un peu le trait en présentant Eusébios comme
I'un des dirigeants du concile ". Sa présence ne prouve cependant pas qu'il ait
récupéré son rang d'évêque et son siège avant la réunion du concile de Chalcé
doine. C'est au cours de la 3° séance du 13 octobre qu'Eusébios a été restauré
dans ses fonctions.
Alors que Dioskoros s'est assis au milieu des Pères conciliaires, Eusébios
s'avance et demande qu'on lise ses suppliques. Il déclare avoir été victime d'un
tort de la part de Dioskoros. Ce dernier a porté préjudice à la foi, fait assassiner
Flavianos et déposer de manière injuste Flavianos et Eusébios. Les commissaires
impériaux et le Sénat ayant donné leur accord, Véronicianos º, secrétaire du
divin consistoire, lit les suppliques d'Eusébios adressées aux empereurs Valenti
nien III et Marcien. Eusébios réclame justice pour les outrages qu'il a subis de
Dioskoros, accusé de corruption active, et demande que celui-ci réponde des
actes qu'il a établis contre lui (lors du concile de 449) car ces actes prouvent que
Dioskoros partage l'hérésie d'Eutychès et qu'il est étranger à la foi orthodoxe.
Dioskoros se défend en rappelant que le concile d'Éphèse a été convoqué par
Théodose II. Il demande lui aussi la lecture des actes du concile. Commissaires
et sénateurs accèdent à la requête formulée par les deux adversaires *.
Au cours de l'étude des actes du concile de 449, l'évêque Stéphanos d'Éphèse
(—» Stéphanos 4) affirme avoir reçu la communion du prêtre Elpidios, de diacres
(de l'Église de Constantinople) et de l'évêque Eusébios lorsque les commissaires
Elpidios et Eulogios ont fait irruption dans le palais épiscopal avec des soldats et
environ trois cents moines d'Eutychès. Ils furent sur le point d'assassiner
Stéphanos, l'accusant d'avoir reçu des ennemis de l'empereur et d'être lui-même
un ennemi de l'empereur. Stéphanos répondit qu'il avait seulement fait preuve
d'hospitalité et qu'il était tout à fait étranger à l'affaire (d'Eutychès). Stéphanos
précise qu'Eusébios sait l'accueil qu'il a réservé aux clercs de la capitale ".
Mais Eusébios ne fait aucune intervention pour confirmer les propos de Stéphanos.
Ce silence traduit sans doute de la part d'Eusébios une opposition à Stéphanos,
l'un des artisans de sa déposition. La lecture des actes est ensuite interrompue par
Aétios, diacre de l'Église de Constantinople. Il souligne que la lettre de Léon au
concile d'Éphèse n'a été ni reçue ni lue. Son absence des actes prouve qu'elle n'a
pas été insérée au procès-verbal. Il reçoit l'appui des évêques d'Orient, d'Eusébios
et de Théodôros de Claudioupolis (Isaurie). Dioskoros prétend avoir demandé
deux fois que la lettre de Léon soit lue et presse les commissaires d'interroger
Juvénal de Jérusalem et Thalassios de Césarée. Il répète avoir réclamé par deux

* GERMANos DE CoNsTANTINOPLE, Sur les hérésies et les synodes, 28, PG, 98, col. 64 C ;
Chronique de 724, p. 118, l. 21.
* PLRE. II, p. 1156, s. v. « Veronicianus 2 ».
*ACO. II. 1, 1, p. 66, l. 10-p. 67, l.28 ;ACO, II, 3, 1, p. 41, l. 1-p. 42, l. 21 : ÉvAGRE, HE,
II. 4, p. 42, l 18-p. 44, l. 8 = ibid., II, 18, p. 67, l. 19-p. 69, l. 22 ; IsIDoRE DE SÉvILLE,
Hommes illustres, version récente, 10, PL, 83, col. 1089 A-B ; NICÉPHORE CALLISTE, HE,
XV. 30, PG, 147, col. 85 C-88 C.
*ACO, II, 1, 1, p. 75, l. 26-33 ;ACO, II, 3, 1, p. 50, l. 19-25.

375
EUSÉBIOS 11

fois la lecture de la lettre de Léon. Ces propos font sortir Eusébios de ses gonds :
il accuse l'évêque d'Alexandrie de mentir. Les commissaires ignorent la remarque
et se tournent vers Juvénal, qui déclare que personne n'avait eu entre les mains la
lettre de Léon. Thalassios se défend d'avoir empêché quoi que ce soit, mais lui
seul n'aurait pu ordonner la lecture de la lettre, faute d'une autorité suffisante.
Satisfaits des réponses, les commissaires poursuivent la lecture des actes ".
Eusébios réclame qu'on interroge Stéphanos pour savoir si ses notaires ont pris
en notes les actes et s'ils ont été violentés par les notaires de Dioskoros. Les com
missaires demandent à Stéphanos de répondre. L'évêque d'Éphèse raconte que
ses deux notaires, Ioulianos, maintenant évêque de Lébédos (Asie), et le diacre
Krispinos (—» Ioulianos 5, Krispinos), ont effectivement subi des violences : les
notaires de Dioskoros ont effacé les tablettes sur lesquelles Ioulianos et Krispinos
prenaient des notes et ont failli leur casser les doigts en voulant prendre leur
écritoire. Les notaires de Stéphanos n'ont donc pas pris en notes les actes.
L'évêque d'Éphèse accuse ainsi Dioskorosd'avoirempêché les autres participants
de prendre des notes pour remanier ensuite à loisir les procès-verbaux. Stéphanos
ajoute que les évêques ont souscrit sur une liste le jour de l'examen d'Eutychès.
Ceux qui ne l'ont pas fait le jour même ont souscrit le lendemain après avoir reçu
des assurances de la part de Stéphanos. Répondant à Eusébios qui lui demande
des précisions, Stéphanos dit que les évêques ont souscrit sur une liste vierge au
moment même de la déposition de Flavianos. Dioskoros intervient pour qu'on
lise la déclaration de Stéphanos lors du concile d'Éphèse car il se défend de
l'avoir forcé à déposer. Mais l'évêque Akakios d'Ariarathéia (Arménie II) con
firme les propos de Stéphanos : les évêques ont souscrit une liste vierge sous la
contrainte, et ils ont été bloqués dans l'église jusqu'au soir par des soldats en
armes et des moines º. De temps à autre, Eusébios prend la parole. Il rappelle
qu'il a étudié les Écritures et n'a pas fait preuve d'innovation " : il accuse à
nouveau Dioskoros de mentir et reçoit à cette occasion le soutien de l'évêque de
Cyzique (—» Diogénès 2) " ; il souligne l'obscurité de la profession de foi
d'Eutychès sur l'Incarnation º. Il obtient que les commissaires enquêtent sur sa
non-admission à Ephèse. Dioskoros et Juvénal prétendent que cette décision fut
prise par le comte Elpidios. Thalassios de Césarée prétend ne pas être l'auteur de
cette décision. Dioskoros tente de retourner la situation à son profit en faisant
remarquer la présence de Théodoret de Cyr, pourtant condamné à Éphèse. Les
commissaires sont obligés de se justifier : Eusébios et Théodoret siègent en
qualité d'accusateurs de Dioskoros". Étrangement, dans la Vie de Dioskoros du
Pseudo-Théopistos, l'évêque de Dorylée n'est jamais mentionné. Les deux prin
cipaux adversaires de Dioskoros y sont Marcien et Juvénal de Jérusalem.

" ACO, II, 1, 1, p. 83, l. 24-p. 85, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 59, l. 2-p. 60, l. 20.
" ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 28-p. 88, l. 16 ; ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 19-p. 64, l. 14 : ÉvAGRE,
HE, II, 18, p. 70, l. 5-19 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 30, PG, 147, col. 89 A-B.
" ACO, II, 1, 1, p. 88, l. 21-31 ;ACO, II, 3, 1, p. 64, l. 18-27.
"ACO, II, 1, 1, p. 91, l. 15-30 ; ACO, II, 3, 1, p. 67, l. 22-p. 68, l. 5 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 41.
* ACO, II, 1, 1, p. 92, l. 9-17 ;ACO, II, 3, l, p. 68, l. 19-26 : ÉvAGRE, op. cit., p. 70, l. 25
27 : NICÉPHORE CALLIsTE, op. cit., col. 89 B.
" ACO, II, 1, 1, p. 96, l. 23-p. 97, l. 14 : ACO, II, 3, 1, p. 73, l. 26-p. 74, l. 20 : ÉvAGRE,
op. cit., p. 71, l. 20-p. 72, l. 6 : NICÉPHORE CALLISTE, op. cit., col. 89 D-92 A.

376
EUSÉBIOS 11

Durant les débats, les commissaires s'étonnent que Dioskoros ait reçu dans sa
communion Eutychès, dont la pensée était contraire aux dogmes, et déposé Fla
vianos et Eusébios, qui confessaient ces dogmes. Dioskoros se contente de
renvoyer aux actes ". Au terme de son interrogatoire, il reconnaît la formule « à
partir de deux natures », mais récuse la formule « en deux natures ». Il estime
devoir dire la vérité car sa vie en dépend. Eusébios s'emporte contre lui et
l'accuse de l'avoir déjà tué. Dioskoros répond ne devoir d'explications qu'à
Dieu. Eusébios rappelle que Dioskoros relève des lois humaines, c'est pourquoi
il réclame justice contre lui ". La l" séance du 8 octobre 451 s'achève sur la
décision des commissaires impériaux et des membres du Sénat de reconnaître
que Flavianos et Eusébios ont été injustement déposés par le concile d'Éphèse et
qu'ils n'ont commis aucune faute envers la foi. En revanche, si Marcien est
d'accord, les dirigeants du concile d'Éphèse, à savoir Dioskoros, Juvénal de
Jérusalem, Thalassios de Césarée de Cappadoce, Eusébios d'Ancyre (Galatie I),
Eustathios de Beyrouth (Phénicie paralienne) et Basilios de Séleucie d'Isaurie
doivent être sanctionnés et privés de la dignité épiscopale ". Les évêques
d'Orient et leurs alliés acclament cette sentence. Les évêques d'Illyricum et leurs
partisans reconnaissent s'être trompés à Éphèse et demandent pardon. Les
Orientaux adressent des louanges à l'empereur, récitent le Trisagion et qualifient
Dioskoros d'impie et d'assassin. Avant que la séance ne soit levée, les commis
saires et les sénateurs demandent à chaque évêque présent de fournir par écrit un
exposé de sa foi ".
Lors de la 2° séance du 10 octobre, Eusébios siège en 48° position, toujours parmi
des évêques de Syrie I ". Les commissaires rappellent qu'à l'issue de la précé
dente séance, une enquête a montré que Flavianos et Eusébios ont été déposés de
manière inique. Il convient maintenant d'établir la vraie foi º. Cette exhortation
est relue à la 6° séance de Constantinople II, le 19 mai 553 ". Lors de la séance
du 10 octobre 451, les Pères se consacrent à la définition du dogme. Le nom
d'Eusébios n'apparaît pas sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Il
est pourtant bien présent comme le révèlent les actes. Aétios, archidiacre et
primicier des notaires de Constantinople annonce la remise par Eusébios de
nouveaux libelles contre Dioskoros. Le légat Paschasinus ", évêque de Lilybée,
autorise leur lecture. Le texte est rédigé par Eusébios en son nom propre, mais
aussi au nom de Flavianos et de la foi orthodoxe. Eusébios rappelle la longue
liste des accusations qu'il a portées contre Dioskoros au cours de la 1" séance :
confession de l'hérésie d'Eutychès, usage de la corruption pour diriger le concile
d'Éphèse, refus de reconnaître à Eusébios et Flavianos le droit de se défendre,
" ACO, II. 1, 1, p. 112, l. 3-7 ; ACO, II, 3, 1, p. 91, l. 20-23.
"ACO. II. 1, 1, p. 120, l. 13-21 ;ACO, II, 3, 1, p. 100, l. 20-26 : NESTORIUs, op. cit., p.322.
"ACO, II, 1, l, p. 195, l. 10-24 ; ACO, II, 3, 1, p. 258, l. 13-27 ; ACO, II, 3, 2, p. 104
[363]. l. 1-16 : ÉvAGRE, HE, II,4, p. 44, l. 9-p. 45, l. 15 : ibid., II. 18, p. 72, l. 20-p. 73, l. 8
= ibid. II. 18, p. 86, l. 19-p. 87, l. 9 ; NICÉPHORE CALLISTE, op. cit., col. 92 B-D ; ibid.,
col. 108 A-C.
"ACO. II. 1, 1, p. 195, l. 25-p. 196, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 258, l. 28-p. 259, l. 17.
"ACO. II, 1,2, p.71 [267], l. 23.
*ACO. II, 1, 2, p.77 [273], l. 37-p. 78 [274], l. 16 : ACO, II, 3, 2, p.4 [263], l. 8-24.

* ACO. IV, 1, p. 166, l. 30-p. 167, l. 7.


" PCBE, 2, 2, p. 1591-1599, s. v. « Paschasinus 1 ».

377
EUSÉBIOS 11

falsification des procès-verbaux, souscription des Pères sur une feuille vierge,
atteinte à la piété, aux canons et aux lois. Eusébios implore les membres du
concile de suspendre les mesures prises contre lui à Éphèse, de lui rendre la
dignité sacerdotale, d'anathématiser la doctrine de Dioskoros et de le punir.
Après cette lecture, Eusébios demande à être mis en présence de son adversaire.
Cette requête est soutenue par Anatolios de Constantinople et Maximos
d'Antioche ". Eusébios n'obtiendra jamais entière satisfaction car Dioskoros,
persuadé que son sort est déjà scellé, a pris la résolution de ne plus siéger parmi
les membres du concile.
Une première délégation est envoyée auprès de Dioskoros. Elle est composée des
évêques Kônstantinos de Bostra (Arabie), Akakios d'Ariarathéia (Arménie II),
Attikos de Zèla (Hélénopont) et du lecteur et notaire Himérios. Les émissaires
délivrent à Dioskoros un message du concile l'invitant à se présenter pour
répondre aux libelles d'Eusébios. Dioskoros prétend être bloqué par des agents
et des gardes impériaux (uoyuotpuovoi et oXoMópuou). Le maître des offices
permet à Dioskoros de comparaître. Dioskoros réclame alors la présence des
commissaires et du Sénat pour examiner les libelles remis par Eusébios. En
raison de leur absence, il choisit de ne pas se rendre devant le concile. Eusébios
demande qu'on insère la déclaration prise en notes par Himérios ". A la demande
de Maximos d'Antioche, une nouvelle délégation est envoyée à Dioskoros à qui
Eusébios reproche de chercher des prétextes pour ne pas se rendre devant le
concile. La délégation est formée des évêques Pergamios d'Antioche de Pisidie
(—» Pergamios l), Kékropios de Sébastopolis (Arménie I), Roufinos de Samosate
(Euphratésie) et du lecteur et notaire Hypatios. Le concile adresse un message à
Dioskoros pour qu'il se présente et réponde des nouvelles accusations d'Eusébios.
De retour devant l'assemblée, les émissaires rapportent le refus de Dioskoros de
comparaître en raison de l'absence des commissaires impériaux et du Sénat ". À
l'annonce de cette nouvelle, Eusébios rappelle que son accusation vise Dioskoros
et personne d'autre. Cette précision s'explique par la demande de Dioskoros que
soient également présents les autres responsables du concile d'Éphèse (Juvénal
de Jérusalem, Thalassios de Césarée, Eusébios d'Ancyre, Basilios de Séleucie,
Eustathios de Beyrouth). Eusébios presse le concile de convoquer une troisième
fois Dioskoros pour qu'il entende ses accusations ". Sa demande n'est pas
satisfaite sur-le-champ. Le concile fait lire quatre libelles d'accusation, remis par
des clercs et un laïc d'Alexandrie contre leur évêque.Après cette lecture, le légat
Paschasinus propose l'envoi d'une troisième délégation. Elle rassemble les
évêques Frankiôn de Philippoupolis (Thrace), Loukianos de Bizyè (Europe) et
Iôannès de Germanicée (Euphratésie). Par un dernier message, le concile informe

º ACO, II, 1, 2, p.8 [204], l. 11-p. 9 [205], l. 34 ; ACO, II, 3, 2, p. 17 [276], l. 29-p. 19
[278], l. 26 : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIII, ACO, II, 5, p. 120, l. 25-28 ; ÉvAGRE,
HE, II, 18, p. 73, l. 25-p. 74, l. 6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 40 ; NICÉPHORE
CALLISTE, HE, XV, 30, PG, 147, col. 93 A-B.
"ACO, II, 1,2, p. 10 [206], l. 33-p. 12 [208], l. 7 ;ACO, II,3,2, p. 21 [280], l. 6-p. 23 [282],
l.5 : ÉvAGRE, op. cit., p. 74, l. 9-p. 75, l. 13 : NICÉPHORE CALLIsTE, op. cit., col. 93 C-D.
" ACO, II, 1, 2, p. 12 [208], l. 8-p. 14 [210], l. 26 : ACO, II, 3, 2, p. 23 [282]. l. 6-p. 26
[285], l. 18 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIII, ACO, II, 5, p. 120, l. 35-38.
"ACO, II, 1,2, p. 14 [210], l. 27-37 ;ACO, II,3,2, p. 26 [285], l. 19-29 : ÉvAGRE, op. cit.,
p. 76, l. 3-17 ; NICÉPHORE CALLIsTE, op. cit., col. 96 B-C.

378
EUSÉBIOS 11

Dioskoros qu'il sera passible des sanctions prévues par les canons s'il refuse de
se présenter au terme de cette troisième assignation. La mission est un échec,
Dioskoros persiste dans son refus de venir ". Paschasinus demande au concile
de punir Dioskoros. Les Pères se décident à déposer Dioskoros et à le priver de
toute dignité sacerdotale. A l'issue de cette séance, le concile envoie une lettre
aux empereurs pour leur annoncer la destitution de Dioskoros. Le concile motive
son verdict par le refus de Dioskoros de faire lire le Tome de Léon, la réhabilitation
d'Eutychès malgré sa condamnation par Léon, les illégalités commises aux
dépens d'Eusébios, l'excommunication de Léon prononcée par Dioskoros, son
refus de s'amender et de comparaître malgré les trois convocations ".
Eusébios est mentionné à la 49° place sur la liste de présence de la 4° séance du
17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome
de Léon. Il affirme qu'il est en accord avec la définition de Nicée et d'Éphèse et
y souscrit en 20 position º. Les commissaires et le Sénat obtiennent qu'on lise
des extraits d'actes pour rappeler les décisions prises lors des deux premières
séances des 8 et 10 octobre. Une fois cette lecture achevée, ils demandent au
concile de faire connaître sa décision au sujet de la foi º. Au cours des débats,
treize évêques égyptiens présentent une supplique dans laquelle ils exposent leur
foi et anathématisent Arius, Eunomios, Mani et Nestorius. Les membres du
concile réclament qu'ils anathématisent également Eutychès et adhèrent au Tome
de Léon. Au nom de ses collègues, l'évêque Hiérakis d'Aphnaion (Augustam
nique I) répond que toute personne doit être anathématisée, même Eutychès, si
elle ne professe pas le contenu de leur supplique. En ce qui concerne le Tome, les
évêques attendent la décision de leur archevêque. Hiérakis rappelle que le concile
de Nicée a établi que les évêques d'Égypte doivent obéir au siège d'Alexandrie.
Eusébios l'accuse de mentir". Hiérakis soutient en effet une interprétation
extensive, sinon abusive, du 6° canon de Nicée. Ce canon reconnaît seulement
l'autorité de l'évêque d'Alexandrie sur les provinces d'Égypte, de Libye et de
Pentapole. Comme ils l'avouent un peu plus loin, les évêques égyptiens craignent
d'être assassinés, de retour dans leurs diocèses, s'ils souscrivent à un texte dog
matique (le Tome de Léon) que Dioskoros a rejeté. Eusébios repousse l'argument
avancé par Hiérakis. Il souligne que les évêques représentent tous les Égyptiens
(et non le seul Dioskoros)et doivent être en accord avec le concile œcuménique º.
Sous la pression du concile, les treize évêques égyptiens, en rupture avec
Dioskoros, anathématisent Eutychès, et souscrivent au Tome.
La séance du 20 octobre est occupée par l'affaire de Phôtios de Tyr et d'Eustathios
de Beyrouth, tous les deux en Phénicie paralienne. Eusébios est mentionné en 58°

"ACO. II, 1,2, p. 24 [220], l. 35-p. 27 [223], l. 38 ;ACO, II, 3, 2, p. 40 [299], l. 23-p. 44
[303]. l. 27 : ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 75, l. 14-p. 76, l. 14.
*ACO. II. 3, 2, p.83 [342], l. 9-p. 84 [343], l.31 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 17 (Concile de
Chalcédoine), t. I, p. 12, l. 39.
* ACO, II. 1, 2, p.86 [286], l. 11.
º ACO, II, 1,2, p.95 [291], l.42-p. 96 [292], l. 3 ;ACO, II, 3,2, p. 107 [366], l. 18.
º ACO, II, 1, 2, p. 92 [288], l. 9-p. 93 [289], l. 19 ; ACO, II, 3, 2, p. 103 [362], l. 32
p. 105 [364], l. 15.
* ACO, II, 1, 2. p. 110 [306], l. 27-p. 111 [307], l. 40 ; ACO, II, 3, 2, p. 114 [373], l. 23
p. 116 [375], l. 16.
" ACO, II, 1,2, p. 113 [309], l. 15-16 ;ACO, II, 3,2, p. 118 [377], l. 7-8.

379
EUSÉBIOS 11

position sur la liste de présence ". Il occupe la même place à la séance du


22 octobre ". Constatant que les Pères ont souscrit au Tome de Léon, les commis
saires proposent qu'on insère le contenu de cette lettre dans la définition de la foi.
Ils se heurtent à certains évêques, dont Eusébios, qui refusent qu'on élabore une
autre définition (que celle de Nicée confirmée à Éphèse) º. On ne peut pas
interpréter cette réaction comme une opposition au Tome de Léon, puisque tous
les Pères y ont souscrit lors de la séance du 17 octobre. Il s'agitd'une manifestation
en faveur de la formule dogmatique proposée peu avant par Anatolios de
Constantinople. Mais les légats insistent pour que le Tome soit pris en compte.
Afin d'aboutir à un accord, les commissaires proposent de réunir dans le marty
rium de Sainte-Euphémie un conseil restreint formé de six évêques du diocèse
d'Orient, trois d'Asie, trois du Pont, trois d'Illyricum, trois de Thrace, d'Anatolios
de Constantinople et des légats du Saint-Siège ". Le diocèse d'Asie est en fin de
compte représenté par quatre évêques : Diogénès de Cyzique (Hellespont),
Léontios de Magnésie du Méandre (Asie), Flôrentios de Sardes (Lydie) et
Eusébios (-» Léontios 5) ". Les membres de cette commission se mettent d'ac
cord sur une définition de la foi ". Eusébios apparaît en 57* position sur la liste
de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien º. Il souscrit en même position à la définition de la foi ".
Eusébios occupe la 57° place lors de la séance du 26 octobre consacrée à l'accord
trouvé entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur
siège respectif". Il occupe la 55° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde
le cas de Théodoret de Cyr". Il siège en 57° position à une autre séance datée du
26 octobre ". Cette séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse.
Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est fournie.
Eusébios approuve le rétablissement d'Ibas au sein de l'épiscopat ". Cette décla
ration est citée dans un écrit du pape Vigile, son texte dogmatique appelé
Constitutum du 14 mai 553 ". Adversaire résolu de la politique religieuse de
Justinien et du concile de Constantinople II, Vigile proteste contre la condamna
tion d'Ibas et défend l'orthodoxie de ce dernier. La séance du 29 octobre 451
concerne laquerelle entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos
(—» Bassianos). Eusébios est mentionné en 57° position sur la liste de présence ".

º ACO, II, 1, 3, p. 103 [462], l. 28.


" ACO, II, 1, 2, p. 123 [319], l. 1 ; ACO, II, 3, 2, p. 130 [389], l. 14.
* ACO, II, 1, 2, p. 124 [320], l. 22-26 ;ACO, II, 3, 2, p. 132 [391], l. 6-10.
"ACO, II, 1, 2, p. 123 [319], l. 29-34 : ACO, II, 3, 2, p. 131 [390], l. 7-11.
"ACO, II, l, 2, p. 125 [321], l. 35-37 : ACO, II, 3, 2, p. 133 [392], l. 26-27.
" ACO, II, 1, 2, p. 126 [322], l. 12-p. 127 [323], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 134 [393], l. 5
p. 135 [394], l. 5 ; ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, III, 1, tr. I, p. 103, l. 10-11.
º ACO, II, 1, 2, p. 132 [328], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 21.
" ACO, II, 1, 2, p. 143 [339], l. 22 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168]. l. 3 ;ACO, II, 3, 2, p. 159
[418], l. 11 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 329.
"ACO, II, 1, 3, p.5 [364], l. 4 ;ACO, II, 3, 3, p.8 [447], l. 32.
º ACO, II, 1, 3, p.8 [367], l. 43 : ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 30.
" ACO, II, 1, 3, p. 13 [372], l. 18.
" ACO, II, 1, 3, p. 42 [401], l. 7-8 : ACO, II, 3, 3, p. 52 [491], l. 5-6.
" Collectio Avellana, 83, p. 301, l. 22-24.
"ACO, II, 1, 3, p. 44 [403], l. 16.

380
EUSÉBIOS 11

Il se prononce pour la déposition des deux rivaux et l'élection d'un nouvel


évêque ". Les divergences entre les Pères obligent les commissaires à repousser
au lendemain la décision finale. Aucune liste de présence n'est fournie pour la
séance du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire. Les commissaires
demandent aux Pères conciliaires de dire lequel des deux rivaux doit conserver
le trône d'Éphèse ou s'ils en sont tous les deux indignes. Eusébios juge que les
deux sont devenus évêques en violation des canons ". Au cours d'une autre
séance, toujours le 30 octobre, les Pères étudient le différend qui oppose le métro
polite de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Eusébios
occupe la 57° place sur la liste de présence *. Il siège en 47° position lors de la
séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie),
déposé au concile d'Éphèse en 449 ". Il figure en 57" position à l'autre séance
du 31 octobre employée à la lecture de la lettre du pape Léon au concile de
Chalcédoine ".
A la fin de la journée du 31 octobre se déroule une autre séance, en l'absence des
commissaires, des légats et d'une partie des Pères. Cette réunion établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace. Eusébios souscrit à cette décision en 28° position ". Lors de la dernière
séance, le 1" novembre, il occupe la 58° place sur la liste de présence ". Cette
séance est occupée par la controverse que le canon voté la veille a suscitée dans
les rangs du concile. Eusébios justifie sa décision : « J'ai souscrit de mon plein
gré, car j'ai lu moi-même ce canon au très saint pape à Rome, en présence des
clercs de Constantinople, et il l'a approuvé » (ékôov ûrtéypouyo, èteuôn koù tòv
Kuvóvo toÛtov tſp & yuototqp Itcinq èv 'Pooun èyô) dvéyvov topóvtov tôv
xknpuKóov KoovotovtuvourtóÄeooç xoû diteôé#oto oûtóv) ". Dans cette réponse,
Eusébios ne fait pas allusion au 28° canon de Chalcédoine car on imagine mal
comment il aurait pu lire au pape, lors de son exil à Rome entre 450 et 451, un
canon approuvé ensuite à Chalcédoine. Au début de la séance du 1" novembre
45l, avaient été lus les 6° et 7° canons de Nicée qui accordent une préséance à
Alexandrie, Rome, Antioche et Jérusalem ". Mais ces canons ne concernent pas
Constantinople et Eusébios précise avoir lu un canon au pape Léon. En revanche,
durant la séance du 29 octobre, les clercs de la capitale ont recouru aux 2º et 3°
canons du concile de Constantinople pour défendre le droit de leur siège à
ordonner des métropolites ". Le canon qu'Eusébios lut au pape et que ce dernier
approuva, en présence de clercs de Constantinople venus à Rome pour une raison
que nous ignorons, doit correspondre au 3° canon, qui accorde en effet une
primauté d'honneur à Constantinople après Rome. Cette hypothèse est confir
mée par le fait que les trois premiers canons du concile de 381 ont été lus au

"ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 12-16 ;ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 14-17.


"ACO. II. 1, 3, p.54 [413], l. 34-35 ;ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 6.
º ACO, II, 1, 3, p. 57 [416], l. 39.
"ACO. II, 1, 3, p. 64 [423], l. 27.
"ACO. II. 1, 3, p.85 [444], l. 27.
"ACO, II. 1, 3. p. 90 [449], l. 11 : ACO, II, 3, 3, p. 103 [542], l. 21.
"ACO. II. 1, 3, p.87 [446], l. 37 ;ACO, II, 3, 3, p. 101 [540], l. 3.
"ACO, II, 1, 3, p.97 [456], l. 28-30 ; ACO, II, 3, 3, p. 112 [551], l. 4-6.
"ACO, II. 1.3, p.95 [454], l. 16-29 ; ACO, II, 3, 3, p. 109 [548], l. 18-31.
"ACO, II, 1, 3, p. 53 [412], l. 5-7 : ACO, II, 3, 3, p. 62 [501], l. 10-12.

381
EUSÉBIOS 12

début de la séance du 1" novembre 451, et qu'à cette époque, ils formaient un
texte unique qualifié de lettre synodale ".
Le nom d'Eusébios apparaît en 26° position sur la liste des signatures qui
accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour
annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Cons
tantinople ". Lors d'une séance non datée, Eusébios souscrit aux canons établis
à Chalcédoine en 61° position d'après la Collectio Prisca ". Le 6 juillet 452,
Marcien promulgue une constitution adressée au préfet du prétoire Palladios, au
préfet d'Illyricum Valentinianos, au préfet de la ville Tatianos et au maître des
offices Vincomalos *. Cette loi abolit la constitution de Théodose II confirmant
les décisions du concile d'Éphèse de 449 à l'encontre de Flavianos, d'Eusébios
et de Théodoret de Cyr, « car des évêques qu'un décret synodal a célébrés pour
la défense de la foi ne peuvent être condamnés par une constitution » (ètetônrtep
où ôûvovtou èx ôuoto #eoç ètiokontou kotoKpiveo0ou oûç èrti tn puMoxn tñ
tñç tioteoç ouvoôuKn wmqpoç èkóopnoev) ". C'est la dernière mention que
nous ayons d'Eusébios.

" ACO, II, 1, 3, p.96 [455], l. 1-22 ;ACO, II, 3, 3, p. 110 [549], l. 8-30 ; cf. R. PRICE et
M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 3, p. 86-87, n. 39-40. — " LÉON LE
GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 A ; ACO, II, 3, 2, p.99 [358], l. 28. —"ACO,
II, 2, 2, p. 42 [134], l. 15. — * PLRE, II, p. 820-821, s. v. « Palladius 9 » ; ibid., p. 1 137,
s. v. « Valentinianus 1 » ; ibid., p. 1053-1054, s. v. « Tatianus 1 » ; ibid., p. 1169-1 170,
s. v. « Ioannes Vincomalus ». —º ACO, II, 1, 3, p. 122 [481], l. 5-7 : ACO, II, 3, 2, p. 90
[349], l. 22-23.

EUSÉBIOS 12, évêque d'Hadrianè (Pamphylie de Pergè) 5 19

Il est l'un des évêques monophysites bannis par l'empereurJustin I"probablement


en 519. Connu seulement par des sources syriaques ou traduites du syriaque ',
son nom n'est pas assuré, la Chronique de Zuqnin indique Eusébianos et Michel
le Syrien Eusebona.

" Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 12 : Chronique de 846, p. 173, l. 13 ; MICHEL
LE SYRIEN, IX, 13, tr. II, p. 173 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177.

EUSÉBIOS 13, évêque de Cyzique (Hellespont) 536-54 l

Absent des listes de présence lors des deux premières séances du concile de
Constantinople des 2 et 6 mai 536, il apparaît en 36 place lors des 3° et 4° séances
des 10 et 21 mai '. Durant la 4° séance, il est le quatrième à souscrire à la sentence
du patriarche Mènas prononcée contre l'ancien patriarche Anthimos *. Lors de la
dernière séance du 4 juin, il est en 29° position ", mais signe en 11° place la
condamnation de Sévère d'Antioche, de Pétros d'Apamée et de Zôoras lors de la
clôture du concile ". Les places subalternes qu'occupe l'évêque de Cyzique dans
les listes de présence, 36° ou 29°, sont trompeuses car il siège au 3° rang à la
gauche du patriarche. Il réapparaît dans les sources quelques années plus tard.
Disgrâcié en mai 541, privé de ses charges et de ses biens, Jean de Cappadoce est

382
EUSTATHIOS 1

ordonné diacre ou prêtre à Artakè, faubourg de Cyzique (-» Iôannès 35). Il aurait
formé une conspiration avec quelques propriétaires terriens locaux et fait
assassiner l'évêque Eusébios *. Selon une autre version, Eusébios aurait entretenu
de mauvais rapports avec ses ouailles et empêché leurs plaintes d'être entendues.
Des jeunes gens l'auraient alors tué sur l'agora. Jean de Cappadoce, hostile à
l'évêque, est accusé à tort d'avoir participé à ce complot ". Une commission
formée de cinq sénateurs est chargée d'enquêter, mais la culpabilité de Jean n'est
pas démontrée puisqu'il est seulement exilé à Antinoé, en Égypte '. Procope
affirme que cette accusation infondée n'est en réalité qu'une manœuvre de
l'impératrice Théodora destinée à perdre Jean aux yeux de Justinien *. En 547,
les assassins sont condamnés à l'amputation d'une main ".

' ACO, III, p. 162, l. 10 ; ibid., p. 170, l. 28. —* Ibid., p. 182, l. 14. — * Ibid., p. 28, l. 19.
—* Ibid., p. 114, l. 6. — * MALALAs, XVIII, 89, éd. DINDORF, p. 480, l. 16-p. 481, l. 2 =
éd. THURN, p.406, l. 79-86. — ° PRocoPE, Guerres, I, 25, 37-39, p. 140, l. 19-p. 141, l. 1 ;
PHoTIUs, Bibliothèque, 63 (Procope), t. I, p. 72, l. 23. — ' MALALAs, loc. cit. ; Excerpta de
insidiis, 47, p. 172, l. 31-p. 173, l. 12 = MALALAs, frg., éd. THURN, p.406, l. * 1-14.
— * PRocoPE, Anecdota, XVII, 40-44, p. 111, l. 2-19. —" MALALAs, XVIII, 101,
éd. DINDORF, p. 483, l. 17-21 = éd. THURN, p. 410, l. 45-48.

EUSÉBIOS 14, évêque de Palaiapolis (Asie) 536

Le nom de cet évêque n'apparaît pas sur les listes de présence aux 1" et 2° séances
du concile de Constantinople les 2 et 6 mai 536. En revanche, il occupe la 62°
place au cours de la 3° séance du 10 mai ", la 61° place lors de la 4° séance du
21 mai *. Le même jour, il signe en 35° position la sentence de Mènas contre
Anthimos *. Absent de la liste de présence à la dernière séance du 4 juin, son nom
est pourtant mentionné en 54° position dans les souscriptions qui accompagnent
la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras ".

'ACO, III, p. 162, l. 37. —* Ibid., p. 171, l. 11. —* Ibid., p. 184, l. 9. —* Ibid., p. 116, l. 28.

EUSÉBIOS 15, évêque ? de Léros ?(Îles) V°-VI° S.

Une inscription fragmentaire conservée au monastère de Patmos a été lue :


t KEBC to(0) d.(yiou) [--]| EÛoeßio(u) k[--]'. Nous proposons de lire : K(ópu)e
Bo(n8eu) t0 d [yuotot9 èntokórt9 -] | Eûoeßi9 k[oû -] (« Seigneur, viens au
secours du sanctissime évêque Eusébios et... »). Patmos n'étant pas évêché, il
faut peut-être rattacher cette inscription à l'évêché voisin de Léros, à moins d'y
voir l'invocation d'un évêque en pèlerinage à Patmos.

' G. MANGANARo, Annuario, 41-42, 1963-1964, p.345, n° 49 et fig. 40.

EUSTATHIOS 1, évêque de Pinara et de Sidyma (Lycie) 359

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359

383
EUSTATHIOS 2

des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On


dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (Hellespont), et
homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche (-» Éleusios). Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti
arien radical ou anoméen. La première séance, qui se tient le 27 septembre, se
solde par un échec et le départ temporaire des acaciens. Ceux-ci rédigent une
profession de foi qui est lue lors de la 3° séance du 29 septembre. Plusieurs
sources ont transmis ce document daté du 28 septembre ', qui relate le dérou
lement de la première séance du concile en dénonçant les abus commis par les
homéousiens. Les acaciens rejettent le terme de consubstantialité (homoousios)
comme étranger aux Écritures, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père
(anomoios), et confessent en revanche leur semblance (homoios) en se référant à
la profession de foi du deuxième concile de Sirmium en 351, de tendance arienne
modérée. Seul Épiphane de Salamine (Chypre), dans le chapitre de son Panarion
consacré aux semi-ariens, donne la liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre *.
On y lit en 16° position : « Eustathios, évêque de Pinara et de Sidyma » (Eù
oto0uoç èrtiokortoç IIuvo pov koà Xuôûuov) *. Après l'échec des discussions
doctrinales, la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition
d'Akakios et de ses partisans en leur absence. Il se peut que l'évêque Eustathios
excommunié par les homéousiens soit le titulaire du siège de Pinara ". Toutefois,
on compte parmi les partisans d'Akakios un autre Eustathios, évêque de Séleucie
(Syrie I). Une délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Galatie I) et Eustathios
de Sébastée (Arménie I) se rend à Constantinople pour présenter à Constance II
les procès-verbaux du concile et tenter de gagner sa faveur, en vain. En effet,
Constance II penche du côté des homéens. Ces derniers prennent une revanche
l'année suivante sur leurs adversaires avec le soutien de l'empereur. La Chronique
pascale conserve la liste partielle, datée du 27 janvier 360, des soixante-douze
évêques qui souscrivent à la déposition de Makédonios de Constantinople et à
l'élection d'Eudoxios. Un évêque Eustathios est mentionné en 48° position *. Il
s'agit peut-être de notre personnage. Le concile de 360 aboutit également à la
condamnation d'Aétios, le chef des ariens radicaux ou anoméens. La titulature
d'Eustathios indique qu'il est le détenteur d'un évêché double alors que Sidyma
est séparée de Pinara au siècle suivant (—» Hypatios 2).

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 29,3-9, p. 257, l. 35-p. 258, l. 20 : ÉPIPHANE DE


SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 : SoCRATE, HE, II, 40, 8
17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 26, 1-8, t. III,
p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 3, t III, p. 300, l. 14. — " ATHANASE D'ALExAN
DRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 10. — * Chronique pascale, a. 360, p. 544, l. 9.

EUSTATHIOS 2, évêque de Parion (Hellespont) ante 364

Il se rend à l'enterrement de l'évêque Parthénios de Lampsaque (Hellespont) en


compagnie d'Hypatianos d'Héraclée (Europe) et des évêques anonymes de
Cyzique et de Mélitopolis (tous les deux en Hellespont)'. Cet évêque est peut
être de tendance homéousienne (—» Parthénios).

384
EUSTATHIOS 4

KRIsPINos, Vie de Parthénios, XV, PG, 114, col. 1365 A ; Vie de Parthénios, 24, p. 316,
Épitomé de la Vie de Parthénios, 23, p. 27, l. 33.
l. 30 :

EUSTATHIOS 3, évêque de Mètropolis (Pisidie) 381

Il occupe entre la 109° et la 118° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 112 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 113] ; MANsI,
VI. col. 1179 C, [n° 118] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 114 = V. RUGGIERI,
OCP.59. 1993, p.348, n° 109 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 113.

EUSTATHIOS 4, évêque d'Attaléia ? (Pamphylie de Pergè) ante 431

Seules les collectiones Atheniensis et Winteriana conservent, l'une en grec et


l'autre en latin, une lettre du concile d'Éphèse adressée au synode de Pamphylie
« à propos d'Eustathios, leur ancien métropolite » (rtepi Eûoto0iou to0 yevoué
vou aûtóov untpontoMitou)'. Il n'est pas possible de savoir à l'issue de quelle
séance du concile ce document non daté a été envoyé. Le titre est étrange pour
deux raisons. La lettre est destinée au synode de Pamphylie sans distinction, ce
qui ne peut guère signifier que les évêques des deux provinces de Pamphylie se
réunissent en un synode unique. Il paraît plus simple de penser que les rédacteurs
n'ont pas jugé utile de préciser à quelle province de Pamphylie cette lettre
s'adressait. L'autre difficulté est la fonction de métropolite prêtée par Eustathios.
Cette information est erronée car au concile d'Éphèse, les deux métropoles de
Pamphylie, à savoir Sidè et Pergè, sont occupées par Amphilochios et Vérinianos
(—» Amphilochios 2, Vérinianos). Eustathios n'est probablement pas métropolite
mais évêque. D'après cette lettre, il a été ordonné de manière régulière. Confronté
à divers problèmes non précisés, coupable d'une grande inertie et victime des
rumeurs d'adversaires anonymes, Eustathios a remis sa démission. Le synode
provincial a élu à sa place Théodôros, sans doute l'évêque d'Attaléia connu par
ailleurs (—» Théodôros 6). Eustathios s'est rendu au concile d'Éphèse pour con
server la dignité et le nom d'évêque. L'assemblée constate qu'il a été déposé de
manière légale (sans doute lors de son remplacement par Thédodôros), mais qu'il
n'a pas été reconnu coupable. Plutôt que de faire des reproches à un homme âgé,
obligé de vivre depuis de longues années en dehors de sa ville natale, le concile
accède aux prières d'Eustathios. Malgré sa démission, le concile lui reconnaît le
droit de porter le titre et le nom d'évêque, mais Eustathios ne peut exercer de
fonctions sacerdotales sans la présence ou l'accord d'un autre évêque. Cette
clause ruine l'hypothèse qui, pour justifier l'emploi du titre de métropolite,
suppose qu'Eustathios est devenu évêque de Pergè après Vérinianos *.
'ACO.I. 1,7.p. 123,l. 24-p. 124,l. 25 ; ACO, I,5,p. 356, l. 15-p. 357,l. 7. —* E. GERLAND
et V. LAURENT, Corpus Notitiarum Episcopatuum, I, p. 87, n. 215.

385
EUSTATHIOS 5

EUSTATHIOS 5, évêque de Dokimion (Phrygie Salutaire) 431

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il souscrit néanmoins en 170° position à la condamnation de
Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous
les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Eustathios de Dokimion joue
un rôle actif durant la séance du 16 juillet.Après un premier échec, une délégation
est envoyée par le concile sur proposition de Juvénal de Jérusalem. Elle est
chargée d'assigner Iôannès d'Antioche à comparaître devant l'assemblée ". Cette
délégation est formée des évêques Timothéos de Termessos et d'Eudokias, Eusta
thios de Dokimion et Eudoxios de Chôma (—» Timothéos 6, Eudoxios l). Ils se
rendent à la maison où réside Iôannès d'Antioche puis retournent au concile.
Eudoxios de Chôma fait son rapport en premier. Il raconte comment les trois
évêques, arrivés devant la maison d'Iôannès d'Antioche, ont trouvé des soldats
l'épée dégainée et quelques clercs. Ils ont expliqué aux clercs la raison de leur
présence. Ces derniers ont transmis la nouvelle à Iôannès d'Antioche qui refusa
de répondre à des individus qu'il considérait comme déposés et excommuniés.
Les évêques ont demandé aux clercs l'identité de celui qui les avait déposés et
excommuniés. Les clercs répondirent que c'était Iôannès d'Antioche lui-même.
Les évêques ont alors tenté sans succès d'en savoir davantage ". Timothéos de
Termessos * puis Eustathios de Dokimion " confirment les propos d'Eudoxios de
Chôma. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication.
Lors de la séance du 22 juillet, Eustathios est de nouveau absent de la liste de
présence. Il souscrit pourtant en 31° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée '. Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople envued'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure
Eustathios en 38° position *.

"ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 19]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 5-7 ; ACO, I, 2, p. 78, l. 6-7 : ACO, I, 3, p. 102, l. 26-28.
—*ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 8-19 : ACO, I, 2, p. 78, l. 8-19 : ACO, I, 3, p. 102, l. 29-p. 103,
l. 6. —* ACO, I, 1,3, p. 19, l. 20-25 ;ACO, I, 2, p. 78, l. 20-24 : ACO, I, 3, p. 103, l. 7-12.
— ° ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 26-33 ; ACO, I, 2, p. 78, l. 25-32 ;ACO, I, 3, p. 103, l. 13-20.
— " ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 31] ;ACO, I, 2, p. 71, [l. 2] ; ACO, I, 3, p. 135, [l. 20] : ACO,
I, 5, p. 111, l. 6 : ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 16. —* ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 21 : ACO, I, 5,
p.365, l. 17.

EUSTATHIOS 6, évêque de Myrina (Asie) 431

Il souscrit en 41° position à une lettre envoyée par le concile des Orientaux au
clergé et au peuple d'Hiérapolis (Euphratésie)'. Iôannès d'Antioche et ses
partisans mettent en garde les habitants d'Hiérapolis contre les nouvelles
envoyées par le concile cyrillien dont les décisions sont invalidées. Cette lettre
est sans doute de peu postérieure au 26 juin 431, date de l'arrivée d'Iôannès

386
EUSTATHIOS 9

d'Antioche à Éphèse, et de la déposition de Cyrille et de Memnôn d'Éphèse,


mentionnée dans la lettre (—» Memnôn). Le problème est qu'un autre évêque de
Myrina du nom de Dôrothéos (—» Dôrothéos 2) est bien attesté au concile d'É
phèse, du côté des cyrilliens, entre le 22 juin et le 22 juillet 431. Dôrothéos est
évêque de Myrina en Asie comme les sources grecque et copte l'indiquent *. Par
conséquent, soit Eustathios est évêque de la même cité et dispute ce siège à
Dôrothéos, soit il est évêque d'un siège homonyme. Il existe une Myrina sur la
côte ouest de l'île de Lemnos º, mais elle n'est pas mentionnée dans le Synekdèmos
d'Hiéroklès et le siège de l'évêché de Lemnos fut situé à Héphaïstéia, puis à
Kokkinos, jamais à Myrina ". A moins d'imaginer un évêché que les autres
sources ignorent, il paraît plus simple de penser à une rivalité entre deux évêques
pour le siège de Myrina en Asie, sans qu'il soit possible de savoir qui d'Eustathios
ou de Dôrothéos a été élu de manière irrégulière.

'ACO, I.4.p. 46, l. 6. —*ACO, I, 1,2, p. 22, l. 6 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431),
tr BoURLANT, p. 118 ; tr. KRAATz, p. 111. — * H. TREIDLER, in RE, XVI, 1, col. 1093, s. v.
« Myrina ». — " J. KoDER, Aigaion Pelagos, p. 174, s. v. « Hèphaisteia »; ibid., p. 201, s. v.
« Kotzinos ».

EUSTATHIOS 7, évêque de Savatra (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1), qui souscrit au nom d'Eustathios en
363° position à la définition de la foi ".

ACO, II. 1, 2, p. 152 [348], l. 14 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 21.

EUSTATHIOS 8, évêque de Temnos (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Stéphanos d'Éphèse (—» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son suffragant,
l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom d'Eustathios en 413°
position à la définition de la foi ".

ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 37 : ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 23.

EUSTATHIOS 9, prêtre d'Antiphellos (Lycie) 458

En raison d'une douleur aux mains, ce prêtre souscrit en 458 à la place de l'évêque
Théodôros d'Antiphellos (—» Théodôros 8)en 18° position à la réponse du synode
de Lycie à l'encyclique de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO. II. 5, p. 63, I. 32-33.

387
EUSTATHIOS 10

EUSTATHIOS 10, évêque de Philadelphie (Lydie) 518

Lors de son entrée dans Sainte-Sophie le dimanche 15 juillet 518, le patriarche


Iôannès de Constantinople est pris à partie par la foule qui lui demande de
reconnaître le concile de Chalcédoine et de condamner Sévère d'Antioche. Un
groupe d'évêques présents durant ces événements insiste auprès du patriarche et
anathématise Sévère. Parmi la douzaine d'évêques mentionnés figure Eustathios'.
Cet « évêque de la métropole de Philadephie de la province de Lydie » (èrtiokontoç
tñç q>uMoôeMpéoov untportóÄeoç tñç Auôôv èrtopxioç), apparaît de nouveau en
18° position sur la liste des souscriptions qui accompagne la pétition que le
synode de la capitale adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet 518 pour qu'il
rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère d'Antioche *. Le fait que l'évêché
de Philadelphie soit désigné comme métropole de Lydie est anormal car Sardes
est la métropole de cette province. Il s'agit apparemment d'une tentative d'Eusta
thios d'usurper ce titre au profit de son siège.

'ACO, III, p. 74, l. 10-11. —* Ibid., p. 65, l. 12.

EUSTATHIOS 11, évêque de Tibérioupolis (Phrygie Pacatienne) 536

Son nom apparaît en 60 position lors de 3° séance du concile de Constantinople


le 10 mai 536 ", et en 59° position au cours de la 4° séance du 21 mai *. A la fin
de cette séance, il est le 43° à souscrire à la sentence de Mènas contre Anthimos ".
Lors de la dernière séance du 4 juin, il occupe la 50° place sur la liste de présence ",
et la 43° dans celle des souscriptions accompagnant la condamnation de Sévère
d'Antioche, de Pétros d'Apamée et de Zôoras *.
'ACO, III, p. 162, l. 35. —* Ibid., p. 171, l. 9. —* Ibid., p. 184, l. 23. — * Ibid., p. 28,
l. 40. —* Ibid., p. 116, l. 11.

EUSTATHIOS 12, évêque de Tlôs (Lycie) 536-542

Bien que le nom de cet évêque ne figure dans aucune des listes de présence lors
des cinq séances du concile de Constantinople en 536, il souscrit néanmoins en
73° position à la condamnation d'Anthimos lors de la 4° séance du 21 mai ', et en
72° position à celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras lors de la
5° séance du 4 juin *. Une Novelle datée du 1" février 542 indique en préambule
que Justinien a eu connaissance d'un procès entre Eustathios, et Pistos, diacre de
l'Église de Telmessos (-» Pistos)*. À la suite du jugement rendu par le gouverneur
de la province, un recours a été formulé auprès des juges d'appel. Ceux-ci se sont
alors tournés vers l'empereur pour savoir s'ils devaient trancher l'affaire selon
les lois en vigueur au moment du jugement en première instance ou selon les lois
promulguées depuis. Justinien opte pour la première solution. Le différend oppo
sant Eustathios à Pistos n'est pas précisé. Il s'agit peut-être d'un héritage car ce
sujet occupe cinq des six chapitres de cette loi ".

' ACO, III, p. 186, l. 9. —* Ibid., p. 117, l. 25. —* JUsTINIEN, Novelles, CXV, p.534, l. 31.

388
EUSTOCHIOS

—* Ibid. p.535-549.

EUSTOCHIOS, évêque de Dokimion (Phrygie Salutaire) 448-451

Il est présent au synode de Constantinople lors du procès d'Eutychès. Au cours


de la 2 séance du 12 novembre 448 sont lues la deuxième lettre de Cyrille
d'Alexandrie à Nestorius et la lettre d'union de Cyrille à Iôannès d'Antioche. A
la suite et à la demande de l'évêque Flavianos de Constantinople, chaque membre
du synode doit donner son avis sur ces deux lettres et fournir une profession de
foi qui sera intégrée aux procès-verbaux des débats. Eustochios estime que le
credo de Nicée, les lettres de Cyrille, les canons et la foi définis à Éphèse
concordent. Il affirme croire de manière identique et juge étranger à l'Eglise
quiconque pense autrement ". Il souscrit le 22 novembre en 19° position à la
condamnation d'Eutychès *. Eustochios fait partie du groupe des 28 prélats à qui
Théodose II fait savoir le 8 avril 449 dans le baptistère de la cathédrale de
Constantinople qu'il est résolu à ordonner la révision du procès d'Eutychès *. Un
nouveau synode se réunit alors dans la capitale pour régler cette affaire le 13 avril
449. Eustochios occupe la 22° place sur la liste de présence ". La séance du
13 avril est occupée par la lecture des procès-verbaux de la troisième à la septième
séance du synode de 448. Après leur lecture, le diacre Éleusinios, membre du
monastère d'Eutychès, fait remarquer qu'il manque une phrase de la profession
de foi d'Eutychès. Celui-ci aurait dit que sa foi était pareille à celle de Nicée et
d'Éphèse *. Aétios, diacre et notaire de Constantinople, obtient des commissaires
impériaux qu'on interroge les évêques présents au synode de 448 pour qu'ils
confirment ou non les propos d'Eutychès et qu'ils indiquent si le contenu des
procès-verbaux est juste ". En effet, Eutychès avait fait appel de sa condamnation
en arguant d'une falsification des procès-verbaux. Eustochios est le 9° prélat
interrogé. Il affirme simplement déposer comme les témoins précédents (qui ont
nié les propos prêtés à Eutychès) et avoue ne pas savoir ce que les procès-verbaux
contiennent '. De manière implicite, il reconnaît la validité de la condamnation
d'Eutychès en 448. C'est peut-être pour cette raison qu'il est absent du concile
d'Éphèse en 449 qui réhabilite Eutychès. En revanche, Eustochios est présent en
285° position à la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
45l ". Il occupe la 247° place à la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition
de la foi ". Il apparaît en 122° position sur la liste de présence à la 3° séance du
13 octobre ". Il est le 140° prélat à estimer régulière l'exclusion de Dioskoros
d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale conformément à l'avis des Pères
conciliaires ". Eustochios souscrit à la déposition de Dioskoros en 66 position
dans la version grecque et en 96° position dans la version latine des actes du
concile *. Dans la version latine, son nom est répété par erreur en 288 position ".
A la 4° séance du 17 octobre, il occupe la 247° place ". Il est interrogé comme
nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 141° position,
que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I,
avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au
Tome *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Eustochios apparaît en 265° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 271° position à la définition de la foi ". De

389
EUSTORGIOS 1

nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent


les noms que de 47 à 58 membres. Le nom d'Eustochios apparaît en 91° position
sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres. A une séance non datée, Eustochios souscrit, d'après la Collectio
Prisca, en 85° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II, 1, 1, p. 122, l. 20-26 ; ACO, II, 3, 1, p. 103, l. 1-6. —*ACO, II, 1, 1, p. 146,
l. 11 ;ACO, II,2, 1, p. 20, l. 2 ;ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 24. —* ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 20 ;
ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 14. — "ACO, II, 1, 1, p. 148, l. 32 ;ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 26.
—* ACO, II, 1, 1, p. 168, l. 30-34 ;ACO, II, 2, 1, p. 68, l. 5-8 ;ACO, II, 3, 1, p. 155, l. 24
28. — ° ACO, II, 1, 1, p. 168, l. 35-p. 169, l. 2 ; ACO, II, 2, 1, p. 68, l. 9-13 ; ACO, II, 3,
1, p. 155, l. 29-p. 156, l. 3. — " ACO, II, 1, 1, p. 169, l. 33-34 ;ACO, II, 3, 1, p. 156, l. 30
31. —* ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 21. —*ACO, II, l, 2, p. 76
[272], l. 17. — "ACO, II, 1, 2, p. 6 [202]. l. 10. — "ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 39 ;
ACO, II, 3, 2, p. 65 [324], l. 5-7. — * ACO, II, 1,2, p. 36 [232], l. 13 ;ACO, II, 3, 2, p. 75
[334], l. 24. — " ACO, II, 3, 2, p.82 [341], l. 15. —" ACO, II, 1, 2, p. 90 [286]. l. 34.
— * ACO, II, 1, 2, p. 107 [303], l. 8-12 ; ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 13. —" ACO, II,
1,2, p. 136 [332], l. 43 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 32. — " ACO, II, 1,2, p. 149 [345],
l. 22 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 10 : ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 25 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 336. — " ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 5 ; ACO, II, 3, 3,
p. 105 [544], l. 21. — "ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 1.

EUSTORGIOS 1, évêque de Dios Hiéron (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son
suffragant, Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom d'Eustorgios en
422° position à la définition de la foi ". Eustorgios est le premier évêque connu de
siège. Hièroklès mentionne Dios Hiéron entre Arkadioupolis et Euaza *, deux
cités localisées dans la haute vallée du Caystre. Cet indice géographique est
confirmé par le monnayage impérial de Dios Hiéron qui représente ce fleuve et
par Ptolémée qui place Dios Hiéron sur le versant sud du Tmôlos *. Renommé
Christoupolis au concile in Trullo en 691 ", Dios Hiéron est appelé Pyrgion à
partir de la fin du Ix° siècle dans les sources conciliaires * et à partir du x° siècle
dans les notices épiscopales ". Cette dénomination a permis d'identifier Dios
Hiéron à l'actuelle Birgi '.

'ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 32. — * HIÉROKLEs,
Synekdèmos, 659.12. —* L. BURCHNER, in RE, V, 1, col. 1084, s. v. « Atòç iepóv 1 ».
— * MANSI, XI, col. 993 C. —* MANsI, XVII, col. 376 E : cf. R. JANIN, in DHGE, XIV,
col. 515, s. v. « Dioshiéron ». — " J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p.310, 10 "
apparat : ibid., p. 383, 15 "º; ibid., p. 401, 17 " : ibid. p. 407, 17 " et apparat ; ibid.,
p.409 ", l. 14-15, cf. ibid., p. 163 ; ibid., p.414, 19 ". —' L. BURCHNER, loc. cit. ;
R. JANIN, loc. cit. ; G. FEDALTO, Hierarchia Ecclesiatica Orientalis, I, p. 12l , Barrington
Atlas, 56 G5.

390
EUTHALIOS

EUSTORGIOS 2, évêque de Skepsis (Hellespont) 451

Il est absent durant tout le concile de Chalcédoine en 451. Lors de la séance


solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté
par son métropolite, l'évêque Diogénès de Cyzique (—» Diogénès 2), qui souscrit
au nom de son évêque suffragant Eustorgios en 344° position à la définition de la
foi '. A la fin de la séance du 31 octobre, Diogénès souscrit de nouveau au nom
d'Eustorgios en 183° position sur la liste des souscriptions au canon établissant
les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace *.

"ACO. II, 1, 2, p. 151 [347], l.24 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 19. —*ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 26 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 15.

EUSTRATIOS, évêque de Kana (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 97° et la 106° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 100 : MANsI, III, col. 570 C, [n° 101] ; MANsI,
VI. col. 1179 B, [n° 106] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 102 = V. RUGGIERI,
OCP.59. 1993, p.347, n°97 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n° 101.

EUTHALIOS, évêque de Colophon (Asie) 431

Il apparaît en 87° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin431 ". Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Euthalios est le 54° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est en
accord avec la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 69 position
à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Euthalios figure de nouveau sur la liste de présence en 87°
position º, et il souscrit en 78° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de
chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Eu
thalios en 70 position '.

· ACO, I. 1, 2, p. 5, [l. 36] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 20 : ACO, I, 3, p. 54, [l. 33] : Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 : tr KRAAIz, p. 63. -* ACO, I, 1, 2, p. 21,
L 5-8 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 116 ; tr KRAATz, p. 109
110. — * ACO, I, 1, 2, p. 58, [l. 8]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92,
l 32-33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12

391
EUTHÈRIOS 1

13. —* ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 3] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 15 ; ACO, II, 3, 1, p. 200, l.3.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 5] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 10] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 32] : ACO,
I, 5, p. 112, l. 25 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 5. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 37 ;ACO, I, 5,
p.365, l. 33.

EUTHÈRIOS 1, évêque de Stratonicée (Lydie) 431

Il apparaît en 31° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Euthèrios semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 179° position à la condamnation de Nestorius *. Cette signa
ture suscite des doutes car Euthèrios est absent de la liste de présence au début de
cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart des
évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius. Lors de la séance du 22 juillet, Euthèrios est de
nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en l 11° position à la
décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre
profession de foi que le credo de Nicée *. La présence d'Euthèrios est de nouveau
douteuse. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représen
tants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence
contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant
le 11 septembre, des instructions à leurs délégués avant leur départ. Parmi les
signataires du mandatum figure Euthèrios en 127° position ".

'ACO, I, 4, p. 29, l. 3 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p. 386. —*ACO, I, 1, 3, p. 63, l. 2. —* ACO, I, 1, 7, p. 115, [l. 2] ;
ACO, I, 2, p. 73, [l. 4] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 32] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 26 : ACO, II, 3, 1,
p. 232, l. 9. — * ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 25 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 18.

EUTHÈRIOS 2, évêque de Sardes (Lydie) ca 454-458

Dans la version latine des actes de la 3° séance du concile de Chalcédoine, le


13 octobre 451, on lit en 182° position sur la liste des souscriptions à la déposition
du patriarche Dioskoros d'Alexandrie : Eutherius episcopus Sardenae ciuitatis
suscripsi '. Il faut sans doute voir sous la forme corrompue Sardena le siège de
Sardes *. Puisque cette cité est occupée par un autre évêque lors du concile
(—» Flôrentios 2), l'insertion postérieure d'Euthérios *, sans doute son successeur
immédiat, a dû se produire lors de la publication officielle des actes de Chal
cédoine, vers 454. L'empereur Léon envoie à la fin de l'année 457 une lettre
encylique à tous les titulaires des grands sièges et aux métropolites pour savoir si
le concile de Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée AElure
comme évêque d'Alexandrie doit être validée. Euthèrios est mentionné en 38°
position ". Il souscrit en l" position à la lettre synodale qu'adressent les évêques
de Lydie l'année suivante à l'empereur Léon *. Les évêques de Lydie approuvent
Chalcédoine et dénoncent l'élection de Timothée AElure.

392
EUTROPIOS 2

'ACO, II, 3, 2, p. 78 [337], l. 23. — * ACO, II, 3, 2, loc. cit., apparat ; E. SCHwARTz, ACO,
II.6. p. 23, s. v. « Eutherius » ; R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 179, s. v. « Eutherius (1) ».
— * R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 2, p. 106, n. 171.
—*ACO, II, 5, p. 23, l. 32. —* Ibid., p. 57, l. 17.

EUTROPIOS 1, diacre de Philadelphie (Lydie) 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie. Ces schismatiques, désireux d'embrasser l'ortho
doxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont souscrit
sans le savoir à un Symbole hérétique. Un ancien quartodéciman du nom de
Damalios a ainsi souscrit à ce Symbole. Il a eu recours au diacre Eutropios, fils de
Théodôros, pour signer à sa place ". On a proposé sans raison d'attribuer la
fonction de diacre à Théodôros plutôt qu'à son fils *. A la différence de Damalios,
Eutropios savait peut-être qu'il s'agissait d'un Symbole hérétique, révélant ainsi
ses convictions nestoriennes, ou bien avait été induit en erreur, comme d'autres
membres du clergé de Philadelphie, par un émissaire de Nestorius à cette occasion
(—» Charisios).

'ACO, I. 1, 7, p. 101, l. 26 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 16 ; ACO, I, 3, p. 132, l. 25 : ACO, I, 5,


p. 101, l. 4 : ACO, II, 3, 1, p. 217, l. 14 ; cf. R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 179, s. v.
« Eutropius (1) ». — * R. MILLAR, ScrClassIsr, 23, 2004, p. 125.

EUTROPIOS 2, évêque d'Étenna (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 103° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité
avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, Eutropios est le 37° à donner son avis. Il déclare que cette lettre est
tout à fait conforme à Nicée *. Étrangement il ne souscrit pas à la condamnation
de Nestorius. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la
destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche dénonce en son concile les partisans
de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie, de manière
polémique, d'hérétiques messaliens ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli".
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. A la
séance du 22 juillet, Eutropios signe de nouveau la liste de présence en 103°
position *, mais ne souscrit pas à la condamnation de toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée. Ces singularités dans l'attitude
d'Eutropios au cours du concile d'Éphèse n'ont pas d'explication, à moins de
supposer un oubli sur la liste des souscriptions du 22 juin, ensuite reproduit sur
la liste du 22 juillet qui recopie la précédente.

ACO, I. 1, 2, p. 6, [l. 15] ;ACO, I, 2, p. 29, l. 36 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 8] : Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 68 ; tr KRAATz, p. 64. —*ACO, I, 1, 2, p. 19,
L 13-16 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 111-112 ; tr KRAATz,
p. 106. —* ACO, I, 1,5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92,

393
EUTROPIOS 3

l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. —* ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 19] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 31 ; ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 20.

EUTROPIOS 3, évêque d'Euaza (Asie) 431

Il apparaît en 77° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Eutropios est le 53° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille s'accorde
avec la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 65° position à la
condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Eutropios figure de nouveau sur la liste de présence en 77° position º,
et il souscrit en 61° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
' ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 26] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 23] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 21,
l. 1-4 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 116 ; tr KRAATz, p. 109.
—* ACO, I, 1,2, p. 58, [l. 1]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 35] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 5 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 24. — ° ACO,
I, 1,7, p. 113, [l. 21] ;ACO, I, 2, p. 71, l. 32 ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 15] ;ACO, I, 5, p. 112,
l. 7 : ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 16.

EUTROPIOS 4, évêque de Pergame (Asie) 449-451

Il est mentionné en 95° position sur la liste de présence à la 1" séance du concile
d'Éphèse le 8 août 449 '. Invité à se prononcer sur le cas d'Eutychès, il est le 79°
membre à le déclarer orthodoxe et à demander son rétablissement comme archi
mandrite et prêtre *. Eutropios occupe la 68° place sur la liste des évêques qui
acceptent, sur proposition de Dioskoros, de priver Flavianos de Constantinople
et Eusébios de Dorylée de leurs fonctions (—» Eusébios 11) *. Il souscrit en 90°
position à la déposition de Flavianos et Eusébios ". Il occupe la 76 place sur la
liste de présence à la 2° séance du 22 août *. Eutropios est absent au concile de
Chalcédoine. Lors de la séance du 25 octobre à laquelle assiste Marcien, il est
représenté par son métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci,
par l'entremise de son suffragant, l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros),
souscrit au nom d'Eutropios en 407° position à la définition de la foi ".

' ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 33 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 7. —* ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 10 : ACO.
II, 3, 1, p. 186, l. 4-9. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 9 ;ACO, II, 3, 1, p. 248, l. 3-4. — * ACO,
II, 3, 1, p. 256, l. 4 — * Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 15. — ° ACO.
II, 1,2, p. 153 [349], l. 31 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 17.

394
EUTROPIOS 6

EUTROPIOS 5, évêque d'Adada (Pisidie) 451-458

Il apparaît en 296° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 258° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
162° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 66° à manifester son accord
avec la privation de Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ecclésiastique
selon la décision de Léon de Rome, Anatolios de Constantinople et du concile ".
Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 133° position dans la version grecque
et en 114° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 258°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Eutropios est
interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en
134° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de
Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et
souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Eutropios apparaît en 276°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 282 position à la définition de la foi".
Etrangement, en 404° position, le métropolite de Pisidie, Pergamios d'Antioche
(—» Pergamios 1) signe à la place d'un suffragant absent du nom d'Eutropios ".
Il doit s'agir de l'évêque d'Adada dont le nom se retrouve ainsi deux fois sur la
liste des souscriptions ". On relève un cas similaire pour un autre évêque de
Pisidie, Maximinos de Zorzèla (—» Maximinos). De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Eutropios apparaît en 97° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour l'ultime séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. Il figure sous un nom
déformé en 2° position dans la réponse du synode de Pisidie en 458 à l'enquête
de l'empereur Léon (Euprepius episcopus Adadenus) ". Il signe ce texte en 2°
position (Euprepius episcopus Adadorum) ". Les évêques de Pisidie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 23 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 32. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 28.
—*ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 9. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 56
[315]. l. 27-30. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 39; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 13.
—*ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 1. —' ACO, II, 1, 2, p. 106 [302], l. 18-22 ; ACO, II, 3,
2.p. 112 [371], l. 6. —* ACO, II, 1,2, p. 137 [333], l. 8 : ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 11.
—*ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 33 ;ACO, II,2,2, p. 75 [167], l. 7 ;ACO, II, 3,2, p. 168
[427], l.8 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 300. —"ACO, II, 1, 2, p. 153
[349]. l. 26 : ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 11. — " E. HoNIGMANN, Byzantion, 12, 1937,
p.347 : ID., Byzantion, 16, 1942-1943, p. 45. — * ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 11 : ACO,
II. 3, 3, p. 105 [544], l. 27. —"ACO, II, 5, p. 51, l. 2-3. —"ACO, II, 5, p. 55, l. 36.

EUTROPIOS 6, évêque d'Aurèlioupolis (Lydie) 458/9

Il souscrit en 34° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constanti


nople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites

395
EUTROPIOS 7

en 458 ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église de Galatie '.


' GENNADIos DE CONSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 D, [n° 34] : PG,
85, col. 1620, [n° 34] ; E. SCHWARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n° 34.

EUTROPIOS 7, évêque d'Éphèse (Asie) ca 548/9

La plus ancienne mention de cet évêque se trouve dans la troisième section de la


Plérophorie de la foi orthodoxe et apostolique, lettre pastorale adressée à ses
fidèles par le patriarche jacobite Iôannès d'Antioche, identifié à Iôannès I"
(630/631-648), pour dénoncer le caractère non canonique des ordinations de la
hiérarchie julianiste ". L'auteur, qui emploie en partie des documents fournis par
des dissidents de cette Église *, remonte à la première ordination irrégulière. Il
raconte comment à la mort de l'évêque julianiste Prokopios (—» Prokopios 3), ses
sectateurs prennent sa main pour ordonner un nouvel évêque nommé Eutropios.
À son tour, il ordonne évêque le moine Rômanos du couvent de Beit Mar Isaac,
Moïse de Birta, Sergios de Hirta et Théodosios ". La Chronique de Zuqnin offre
un récit sensiblement différent". L'histoire se place à Éphèse, en l'an 860 (soit
548/549). D'après cette source, Prokopios est un évêque converti au julianisme
qui s'installe à Éphèse.Après sa mort, sept prêtres font venir le moine Eutropios
et posent la main du défunt sur sa tête pour le consacrer. Eutropios ordonne
ensuite dix nouveaux évêques qu'il envoie à Constantinople, à Alexandrie, en
Syrie, en Perse, chez les Himyarites, en Sophène, en Arzanène et en Arménie.
L'auteur anonyme de la Chronique de Zuqnin, qui écrit après 775, indique que
ces missions ont eu surtout du succès en Sophène et en Arzanène. Il précise aussi,
après avoir interrogé des prêtres âgés qui ont approché les julianistes, que ces
derniers se sont divisés sur la question de l'ordination posthume au point de fon
der une Église séparée à Éphèse. Michel le Syrien donne une version abrégée de
l'histoire de Prokopios et Eutropios *. L'accusation d'ordination frauduleuse par
imposition de la main d'un mort semble trop répandue pour être véridique
(-» Épiphanios 4, Ioulianos9, Prokopios 3).
" R. DRAGUET, Le Muséon, 54, 1941, p. 59-60. —* Ibid., p. 63. —* JEAN I" D'ANTIoCHE,
Plérophorie, p. 84. — " Chronique de Zuqnin, a. 860, tr. II, p. 92-93. — * MICHELLE SYRIEN,
IX, 31, tr. II, p. 263-264 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 198.

EUTYCHIA, vierge de Mèlos (Îles) IV° S.

)
Dans les catacombes de Mèlos se trouve une épitaphe indiquant la présence
d'Eutychia, de sa sœur vierge (—» Klaudianè), de leur mère Eutychia, de trois
prêtres (—» Asklèpios l, Asklèpiodotos, Elpizôn) et d'une diaconesse (—» Agallia
sis)'. L'Église ne permettant pas l'inhumation collective de clercs et de femmes,
il s'agit des membres d'une même famille. ,
' G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 87-88,
n° 24 et pl. VIII.

396
EUTYCHIANOS 2

EUTYCHIANOS 1, évêque de Patara (Lycie) 359

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, s'ouvre le 14 septembre 359


à la demande de l'empereur Constance II. Il rassemble 160 évêques qui se
répartissent entre homéousiens, majoritaires, menés entre autres par Silvanos de
Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (Hellespont), et homéens, minoritaires,
conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios d'Antioche (-» Éleu
sios). Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien radical ou
anoméen. Après l'échec des discussions doctrinales, la majorité homéousienne
décrète la déposition d'Akakios et de ses partisans, qui ont quitté le concile le
27 septembre. On compte un Eutychios parmi les évêques excommuniés ". Une
délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Galatie I) et Eustathios de Sébastée
(Arménie I) se rend à Constantinople présenter à l'empereur Constance II les
procès-verbaux du concile. Par ailleurs, plusieurs sources ont transmis la lettre
synodale du concile de Séleucie d'Isaurie représentant le point de vue des
partisans d'Akakios *. Cette lettre date du 28 septembre. Elle raconte le déroule
ment du concile en dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens
rejettent le terme de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Écritu
res, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent
en revanche leur semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du
deuxième concile de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Épiphane de
Salamine (Chypre), dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi-ariens,
donne la liste des 43 prélats qui ont souscrit à cette lettre *. On lit, en 15° position,
la mention suivante : « Eutychianos, évêque de Patara de Lycie » (EûtuXuovòç
èrtioxortoç Ilotopov tñç Auxiog)*. Nous supposons qu'Eutychios, l'évêque
excommunié par les homéousiens, n'est autre qu'Eutychianos sous un nom dé
formé.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 10. —* Ibid., 29, 3-9, p. 257,
L 35-p. 258.l. 20 : ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73,25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299,
L 25 : SocRATE, HE, II, 40, 8-17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE,
Panarion, 73, 26, 1-8, t. III, p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 3, t. III, p. 300,
| 13.

EUTYCHIANOS 2, évêque de Baris (Hellespont) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Diogénèsde Cyzique(—» Diogénès 2), qui souscritau nomd'Eutychianos
en 345° position à la définition de la foi'. À la fin de la séance du 31 octobre,
Diogénès souscrit de nouveau au nom de son suffragant absent en 183° position
sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Eutychianos est le
premier titulaire connu de Baris. Hiéroklès mentionne cette cité sous la forme
Baptortn, entre Proconnèse et Parion *. La localisation reste incertaine. On a
proposé de la situer à l'embouchure du Granique, près de l'antique Priapos ". A
la lumière de témoignages antiques et médiévaux, on a aussi proposé la vallée de
l'Aisépos, à l'actuelle Gönen *. Cette localisation reste fragile ", certains préférant

397
EUTYCHIANOS 3

situer Baris plus à l'ouest, entre Priapos, Parion et Zéléia ".

'ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 20. —*ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 26 ; ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 16. —* HIÉROKLEs, Synekdèmos, 662.3.
— " W. M. RAMSAY, The Historical Geography ofAsia Minor, p. 159 ; L. BURCHNER, in RE,
III, 1, col. 18, s. v. « Baris 5 ». — * F. W. HASLUCK, Cyzicus, p. 105-109. — ° R. JANIN, in
DHGE, VI, col. 808, s. v. « Baris 1 ». — ' A. H. M. JoNEs, The Cities ofthe Eastern Roman
Provinces, p.91 ; S. PIRKER, TAVO, B VI 12.

EUTYCHIANOS 3, évêque de Lycie Ca 550

Sur la cinquantaine d'objets qui forment le trésor de Kumluca, 33 ont été offerts
par une seule et même personne, l'évêque Eutychianos. Parmi ceux qui portent
son nom ou son monogramme, hormis trois patènes ", deux encensoirs * et deux
vases º, on compte surtout des supports de lampes (ou polykandèla)* et quelques
lampes sur pied *. Certains objets méritent une attention toute particulière : deux
vases liturgiques portant l'invocation « Sainte Siôn, viens au secours d'Eutychia
nos, évêque » ('Ayio Xuoôv, Bori0u EûtuxuovoÛ èrtuokórtou), et six polykandèla
avec le monogramme d'Eutychianos invoquant aussi la sainte Siôn. Certains ont
pensé que le trésor provenait du monastère de Sainte-Siôn, près de Myra ". Les
avis restent partagés car le monastère est à 40 km du lieu de découverte, Büyük
Asar, où a été localisé l'évêché de Korydalla.Aussi a-t-on proposé d'attribuer ce
trésor à une église placée également sous le vocable de la sainte Siôn, mais à
Korydalla '. Un support de lampe et un encensoir ont été offerts « pour le souvenir
et le repos d'Eutychianos de (très) bienheureuse mémoire » ". Ces pièces ont
donc été ajoutées au trésor après la mort de l'évêque, par des proches ou des
fidèles, alors que les inscriptions des autres objets indiquaient qu'Eutychianos
était en vie au moment de leur donation.

' I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 53, n° 1 et 2 et pl. S1.1 et S3.1. — * Ibid.,
p. 54, n° 10 et 15, pl. S18.2. —* Ibid., p. 55, n° 21. —* Ibid., p. 54, n° 11, 15 et 17 et
pl. S25.1, S46.3, S44.1-2 ; ibid., p. 55 : liste des monogrammes. —* Ibid., p. 54, n° 14 et
pl. S37.1-2, S38.1, S39.1 et S41.2-3. — " Ibid., p. 50-51. — ' H. HELLENKEMPER, in Eccle
siastical Silver Plate, p. 69 ; H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2,
p. 655-657, s. v « Korydalla ». —* I. SEvcENko, loc. cit., p. 54, n° 17 et pl. S44.1-2.

EUTYCHIOS 1, évêque de Séleucie (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° ou la 4° place parmi les évêques de Pisidie selon les listes de souscrip
tion à la définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 149 ; ibid., p. 38 B, n° 146 ; ibid., p.39 A,


n° 145 , ibid., p. 39 B, n° 137 : ibid., p. 67, n° 144 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 31) ;
ibid. p. 93, n° 152 : ibid., p. 109, n° 149 ; ibid., p. 133, n° 150 : ibid., p. 175, n° 268 : ibid.,
p.205, n° 142 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 149 : ibid., I, 1,2, p. 98, n° 149 ;
ibid., I, l, 2, p. 100, n° 149 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 27, [n° 147] ;

398
EUTYCHIOS 4

E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 267 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 64,
n° 185 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.339, n° 184 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.252 A, n° 181.

EUTYCHIOS 2, évêque de Smyrne (Asie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 4° place parmi les évêques d'Asie sur les listes de souscription à la
définition de la foi'. Le Pseudo-Gélase de Cyzique apporte une information
concernant le rôle d'Eutychios après le concile. Il est chargé par Théônas de
Cyzique d'annoncer avec Marinos de Trôas les décisions du concile de Nicée aux
Eglises d'Asie, d'Hellespont, de Lydie et de Carie (—» Théônas, Marinos 1) *.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 128 ; ibid., p. 32 B, n° 123 ; ibid., p. 33 A,


n° 123 ; ibid., p. 33 B, n° 116 ; ibid., p. 66, n° 122 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 15) ;
ibid. p. 91, n° 131 ; ibid., p. 107, n° 125 ; ibid., p. 131, n° 127 ; ibid., p. 203, n° 120 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 126 ; I, 1, 2, p. 98, n° 126 ; I, 1, 2, p. 100,
n° 126 : MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 17-18, [n° 124] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 271 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 133 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 132 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 A,
n° 129. —* Ps.-GÉLASE DE CYzIQUE, HE, II, 28, 6, éd. LoEscHCKE et HEINEMANN, p. 105,
l 10-12 ; éd. HANSEN, p. 86, l. 1-3 = Ps.-GÉLASE DE CYzIQUE, HE, II, 38, 7, éd. LoEsCHCKE
et HEINEMANN, p. 136, l. 10-12 ; éd. HANSEN, p. 111, l. 26-28.

EUTYCHIOS 3, chef quartodéciman de Lydie 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie en Lydie. Ces schismatiques, désireux d'embras
ser l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils
ont souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. La liste de leurs souscriptions
est lue au concile. D'après ce document, le chef (é#opxoç, princeps, primus) de
la secte, Eutychios, du domaine (xopiov) d'Aulax, déclare avoir supplié l'évêque
Théophanios de Philadelphie, le chorévêque Iakôbos et le prêtre et économe
Charisios (—» Théophanios, Iakôbos 1, Charisios) de le recevoir au sein de
l'Église. Eutychios a ensuite anathématisé toute hérésie, en particulier celle des
quartodécimans ". Le domaine d'Aulax est situé entre Sardes et Philadelphie *.
Dans deux versions latines, Eutychios est dit par erreur chorévêque ".

' ACO, I. 1, 7, p. 104, l. 17 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 30 : ACO, I, 3, p. 133, l. 6 ;ACO, I, 5,


p. 103, l.25 : ACO, II, 3, 1, p. 220, l. 18. —* P. SCHREINER, OCP, 35, 1969, p.386, n. 4 ;
D. FEIssEL, Tyche, 11, 1996, p. 108, n. 12. —* ACO, I, 3, p. 133, l. 6 ; ACO, II, 3, 1,
p.220, l. 18.

EUTYCHIOS 4, évêque de Théodosioupolis (Asie) 431

Il apparaît en 75° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du

399
EUTYCHIOS 4

concile d'Éphèse, le 22 juin431 ". Invité à se prononcer sur la conformité avec le


Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Eutychios est le 102° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est en
accord avec la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 54° position
à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Eutychios figure de nouveau sur la liste de présence en 75°
position *, et il souscrit en 162° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". L'identification de cet évêché fait problème car trois évêchés de la
province d'Asie ont reçu le nom de Théodosioupolis. Il s'agit d'Euaza, de Néa
Aulè et de Perpérinè. L'évêque d'Euaza est présent en 431 au concile d'Éphèse
(—» Eutropios 3). A la différence de Perpérinè, Néa Aulè porte encore le nom de
Théodosioupolis en 451 d'après la souscription de son évêque au concile de
Chalcédoine (—» Philippos 6), mais on ne peut pas en déduire qu'en 431 Eutychios
est l'évêque de l'ancienne Perpérinè ", et ainsi compléter les listes épiscopales ",
car l'attribution d'Eutychios au siège de Néa Aulè reste possible. Puisque le nom
Perpérinè resurgit en 451 (—» Paulinos 1), il faut en déduire qu'après la mort de
Théodose II (en 450), il y eut des tentatives pour revenir au nom ancien, mais qui
ont échoué ". Le Synekdèmos d'Hiéroklès indique encore Théodosioupolis ", et
les notices épiscopales mentionnent jusqu'au xII° siècle ce siège sous son double
nom (ô OeoôoouourtóÄeoç ñtou Ileprtepivmg)". L'ordre des noms est révélateur.
Une liste épiscopale fait de Théodosioupolis et Perpérinè deux sièges distincts
par erreur *. Perpérinè était proche de Pergame et relevait de sa juridiction au
Haut-Empire ". Elle a été identifiée au xIx° siècle aux ruines près d'Asagibey
(dans le massif séparant Adramyttion de Pergame) ". Toutefois, à environ 3 km,
on a découvert un autre établissement près d'Okçular, mais l'absence de ruines
antiques sur ce site laisse entendre que l'évêché de Perpérinè est resté près d'Asa
gibey après l'adoption du nom Théodosioupolis. Au Moyen Age, il a été déplacé
un peu plus loin pour des raisons défensives (près d'Okçular) en conservant son
double nom ". Bien que le nom Perpérinè varie dans les sources anciennes ",
Ileprtepnvň est la forme classique, devenue Ileprtepivn par itacisme ". La forme
Perpérinè domine dans les actes conciliaires et les notices épiscopales.

" ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 24] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 8 ; ACO, I, 3, p. 54, l. 21 ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 : tr KRAAIz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 27,
l. 17-22 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 131-132 ; tr KRAATz.
p. 122. —* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 19]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. —* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 33] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 22.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 16] ; ACO, I, 2, p. 74, [l. 12] ;ACO, I, 3, p. 139, [l. 14] ; ACO,
I, 5, p. 115, l. 13 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 3. — ' J. STAUBER, Die Bucht von Adramytteion,
I, p. 294 et n. 163. —* M. LE QUIEN, Oriens christianus, I, col. 709-712 ; G. FEDALTo,
Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I, p. 132. — "J STAUBER, Die Bucht von Adramytteion,
I, p.315, n. 194. — " HIÉROKLEs, Synekdèmos, 661.9. — " J. DARROUzÈs, Notitiae episco
patuum, p.207, 1 " ; ibid., p. 219, 2 º" ; ibid., p. 233, 3 " ; ibid., p. 252, 4 º ; ibid.,
p. 275, 7 º ; ibid., p. 297,9 * ; ibid., p. 311, 10 * ; ibid., p.355, 13 *. —º J. DARRoUzEs,
op. cit., p. 16 ; ibid., p. 219, 2 º". — " W. M. RAMSAY, The Historical Geography of

400
FAUSTINA

Asia Minor, p. 13 ; W. RUGE, in RE, XIX, 1, col. 890-891, s. v. « Perperene » ; A. H. M.


JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 82-83. — " W. M. RAMSAY, op. cit.,
p. 457, contra W. RUGE, op. cit., col. 891-892. — * J. STAUBER, op. cit., p. 315-316.
— " L. ZGUSTA, Kleinasiatische Ortsnamen, p. 485-486, $ 1047. — " W. RUGE, op. cit.,
col. 890.

EUTYCHIOS 5, prêtre ? de Bargylia (Carie) V° S. ?

Ilest connu parune inscription provenant de Bargylia. Lafonction esthypothétique


car seule la lettre pi a été gravée après le nom ".
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 78, n° 230*.

EUTYCHIOS 6, archimandrite du couvent des Lycaoniens (Cp.) 518-ante 536

Le 20 juillet 518, les chefs des couvents de Constantinople remettent au synode


de la capitale une lettre demandant que le patriarche lôannès revienne sur ses
positions en anathématisant Sévère d'Antioche. A la 20° place figure Eutychios,
prêtre et archimandrite du monastère des Lycaoniens près de Saint-Laurent ". Cet
établissement se trouve dans le quartier des Pulcherianae, au pied de la v° colline *.
Au concile de 536, les mentions de Zôsimos, prêtre et higoumène du monastère
d'Eutychios des Lycaoniens (—» Zôsimos 3) º, laissent à penser qu'Eutychios,
probablement mort à cette époque, en fut sans doute le fondateur.

"ACO, III, p. 70, l. 31-32. —* R. JANIN, La géographie ecclésiastique, III, p. 119.


—*ACO, III, p. 36, l. 12 ; ibid., p. 47, l. 20.

EUTYCHIOS 7, prêtre de Synnada (Phrygie Salutaire) 571

L'épitaphe de « Kyrilla, fille d'Eutychios prêtre, qui fut épouse d'Artémôn, fils
d'Obbotaniatès (?) surnommé Kroubélès » (KupiÀÀo 0uyo.tmp Eùtuxiou rtpeo
Butépou youeti yevouévn 'Aptéuovoç 'OBBotovuotou èrtikMnv KpoupeÀn) est
datée avec précision : Kyrilla est décédée en janvier de la quatrième indiction, la
sixième année du règne de Justin, lors de son second consulat ". Cela correspond
à janvier 571. L'inscription vient de Bedes, 8 km au sud de Suhut où se trouve le
site de Synnada. Mentionnons qu'on a voulu faire d'Artémôn un membre de la
famille des Botaniates *, ce qui se heurte à l'écart chronologique considérable et
impose une correction du document.

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 31-32, n°94 et pl. 27.
—* G. BUCKLER, Byzantion, 6, 1931, p. 405-410 et pl.

FAUSTINA, diaconesse de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Faustina, diaconesse (ôud kovoç), a érigé un tombeau pour son fils Appas

401
FAUSTINOS

(—» Appas 1) ". La pierre vient de Kadinhani, environ 15 km à l'ouest de Halici


(l'ancienne Laodicée).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 104, n° 194 et ill. ; cf. W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p. 254-255, n° 64 ; ID., Luke the Physician, p. 394-395, n° 24.

FAUSTINOS, évêque d'Iconium (Pisidie puis Lycaonie) Ca 370-ca 373

Dans son huitième discours, Grégoire de Nazianze décrit les derniers instants de
sa sœur Gorgonia, disparue vers 370. Il mentionne à plusieurs reprises la présence
d'un ecclésiastique aux côtés de sa sœur mourante. Il s'adresse à lui en ces
termes : « le meilleur et le plus accompli des pasteurs, le pasteur de cette sainte
brebis » (ô) touuévoov öpuote koi teÂe(otote, ô toû iepoÛ Itpopoitou èxeivou
Itouuñv). Ce prélat, qui n'est jamais nommé, est le témoin de deux prodiges
accomplis par Gorgonia : la connaissance du jour de sa mort * et son décès
immédiat après la réception de la communion salvatrice ". Grégoire, absent lors
du trépas de sa sœur, tient ces informations de ce personnage anonyme. Il écrit :
« ô toi, son père spirituel, qui as observé avec minutie le miracle et nous l'a
appris » (ô où tótep èxeivng tveuuoturé, ô xoù tnpiiooç dxptBóç tò 6oôuo,
«où muîv yvopiooç) ". Grégoire révèle plus loin que Gorgonia était assistée
durant son agonie par un groupe de proches et d'étrangers. Ses dernières paroles
sont recueillies par « le pasteur qui a toujours observé avec attention ses actes »
(ô toivto tmpóov tô èkeivnç èrtueMóôç touuñv)*. De manière vraisemblable, on
a proposé d'identifier le père spirituel de Gorgonia avec l'évêque Faustinos
d'Iconium ". Une lettre de Basile de Césarée adressée à un évêque appelé Inno
kentios mérite quelques commentaires car elle intéresserait Faustinos au premier
chef'. On l'a d'abord considérée comme une lettre apocryphe de Basile *.
Toutefois, une étude approfondie a rétabli l'authenticité de cette lettre et corrigé
l'identité du destinataire ". Basile répond au courrier d'un prélat désireux que
l'évêque de Césarée lui envoie un successeur de son vivant. Basile a cherché le
candidat idéal non pas au sein de la curie, mais parmi le clergé de la cité (rtepu
BMewCºuevoç èv t(p ouveôpiqp t© kotô thv tóÁuv) ". Son choix s'est porté sur le
fils spirituel d'Hermogénès, ancien évêque de Césarée, dont le nom n'est pas
fourni. Ce candidat présente aux yeux de Basile toutes les qualités requises :
longue expérience du sacerdoce, orthodoxie, connaissance des canons, pratique
de la continence, de l'ascèse et de la discipline, dénuement. Basile se déclare prêt
à envoyer l'homme idoine à son correspondant si ce dernier le désire. Ce prêtre
anonyme de l'Église de Césarée a été identifié à Mélétios ". Toutefois Basile a
appris que le vieux prélat a déjà sollicité un individu vertueux que Basile apprécie
personnellement, mais d'une valeur moindre que le candidat proposé par l'évêque
de Césarée. Basile attend une réponse pour connaître la décision de son correspon
dant. Celui-ci a été identifié à Faustinos d'Iconium et son candidat à Amphilochios
(—» Amphilochios 1) *. Cette lettre daterait de 371 ou de 372 ". Une lettre en
voyée à Eusébios de Samosate " et datée de la fin de l'été ou de l'automne 373 º,
apporte de nouvelles informations sur la suite de cette affaire de succession
épiscopale. Basile y révèle un changement très important dans la géographie
ecclésiastique de la région : « Iconium est une cité de Pisidie, autrefois la première
après la plus grande : maintenant première elle-même, elle est à la tête d'une

402
FAUSTINOS

partie qui, constituée de diverses portions, a reçu l'organisation d'une province


particulière. Celle-ci nous appelle pour une visite afin que nous lui donnions un
évêque car Faustinos est mort » ('Ikóvuov Itó)\tç èoti tñç IIuotôioç, tò pièv
tokatöv uetà thv ueyiotmv m ntpo6tm, vûv ôè koâ oûth Itpótm tpoko0ntot
uépouç ô èx ôtoqpópov tumuditoov ouvox0èv èTtopxioç iôioç oikovouiov
ëôé#oto. Aütn koÀeî muôç eiç èrtiokeyuv, óote oûtû ôoûvou èrtiokotov.
Tete2.eutrixet yàp ô q)ouotîvoç). D'une part, ce passage révèle la création de la
province de Lycaonie avec pour capitale Iconium.Jusque-là, cette cité se trouvait
dans la province de Pisidie, où elle avait le premier rang après Antioche de Pisi
die. La Lycaonie est issue de la réunion de cités appartenant à l'est de la Pisidie,
au sud de la Galatie et au nord de l'Isaurie. D'autre part, la création de cette
province semble à peu près contemporaine de la mort de Faustinos. Si sa mort est
antérieure à cette création, Faustinos est seulement un évêque suffragant d'An
tioche de Pisidie. Si sa mort est postérieure, il est le premier métropolite de la
province de Lycaonie. Il est difficile de trancher dans un sens plutôt que dans
l'autre. L'empressement du clergé de la cité à se tourner vers Basile pour obtenir
un nouvel évêque et une possible intervention impériale à cette occasion laissent
penser que le siège d'Iconium a pris soudain un grand relief en raison de son
élévation au rang de métropole juste après la mort de Faustinos (-» Iôannès 1).
Le choix s'est finalement porté sur Amphilochios, l'ami de Basile et le cousin de
Grégoire de Nazianze. Dans une lettre " datée de la fin 373 ou du début de 374 ",
Basile félicite Amphilochios d'avoir accepté l'ordination malgré ses réticences
initiales. Mais un passage a particulièrement retenu l'attention des érudits et a
suscité des commentaires assez variés. Basile cite I Rois, IX, 3 : « Des ânesses
sont perdues pour qu'il y ait un roi d'Israël » (övou dtóMÀuvtot, ïvo BootMeùç
lopan) yévntat)". Dans les Écritures, ce passage intervient alors que Saül est
parti à la recherche des ânesses de son père. Il rencontre par hasard Samuel qui,
averti par Dieu, lui donne l'onction royale. Dans le contexte historique de
l'ordination d'Amphilochios, faut-il voir dans les « ânesses perdues » une mé
taphore peu flatteuse de ses prédécesseurs au trône d'Iconium ? Certains ont
interprété cette citation comme une critique de Faustinos, dont le manque de
caractère l'aurait rendu peu apte à la fonction d'évêque ". D'autres ont préféré de
manière plus vraisemblable y voir une allusion au destin d'Amphilochios venu à
Iconium pour une raison quelconque et choisi contre sa volonté pour devenir
évêque *.
" GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Discours, VIII, 16, PG, 35, col. 808 D-809 A ; éd. CALVET
SEBASTI, p. 282, l. 12-13. —* Ibid., VIII, 19, PG, 35, col. 812 C ; éd. CALvET-SEBASTI,
p.288, l. 20-22. —* Ibid., VIII, 18, PG, 35, col. 809 C-812 C ; éd. CALvET-SEBASTI,
p 286, l. 15-22. —* Ibid., VIII, 22, PG, 35, col. 813 C ; éd. CALvET-SEBASTI, p. 292, l. 2
3. —* Ibid., VIII, 22, PG, 35, col. 816 A ; éd. CALVET-SEBASTI, p. 294, l. 21-22. — ° M.-A.
CALvET-SEBASTI, ibid., p. 60. — " BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, LXXXI, t. I, p. 182-184.
—" P J. FEDwIcK, The Church and the Charisma, p. 155 ; ID., in Basil of Caesarea, I,
p. XXX : ID., Bibliotheca Basiliana universalis, I, p. XVI. —"J.-R. PoUCHET, OCP, 54,
1988, p. 9-18. "J.-R. PoUCHET, op. cit., p. 14-15 et n. 19 ; W.-D. HAUsCHILD, Basilius von
Caesarea, 1, p. 144."J.-R. PoUCHET, op. cit., p. 17. — * Ibid., p. 21-23. — " Ibid., p. 19 ;
W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 1, p. 210, n. 358. — " BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CXXXVIII,
2.t. II.p. 56, l. 21-26. — * Y. CoURTONNE, note à BASILE DECÉSARÉE, loc. cit. : P J. FEDwICK,
The Churchand the Charisma, p. 146 ;ID., in BasilofCaesarea, I, p. 16 ;W.-D. HAUSCHILD,

403
FAUSTOS 1

Basilius von Caesarea, 1, p. 165, n. 116 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 280. — " BASILE
DE CÉSARÉE, Lettres, CLXI, t. II, p. 92-94. — " Y. CoURTONNE, note à BASILE DE CÉSARÉE,
loc. cit. ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 410, contra P. J. FEDwICK, The Church and the
Charisma, p. 147 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16 ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius von
Caesarea, 1, p. 169, n. 166. —" BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 93, l. 13-14. — " M. LE
QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 1068-1069 ; R. JANIN, in DHGE, XVI, col. 739-740,
s. v. « Faustin 9 ». — "J.-R. PoUCHET, OCP, 54, 1988, p. 27-28, n. 80.

FAUSTOS 1, évêque de Panémouteichos (Pamphylie puis Pamphylie P) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 6° place parmi les évêques d'Isaurie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Pourtant l'évêché de Panémouteichos, situé dans l'ouest
de la Pamphylie, est trop éloigné pour appartenir à la province d'Isaurie *. Au
concile de Nicée, la Pamphylie forme une seule province ecclésiastique.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 44 A, n° 177 ; ibid., p. 44 B, n° 177 ; ibid., p. 45 A,


n° 176 ; ibid., p. 68, n° 174 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 21) ; ibid., p. 74, n° 148 ;
ibid., p. 113, n° 178 ; ibid., p. 137, n° 181 : ibid., p. 157, n° 118 : ibid., p. 209, n° 171 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 178 : ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 178 ; MARUTA DE
MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 7, [n° 176] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 67,
n° 142 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 157 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993,
p.337, n° 156 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 153. — * E. HoNIGMANN, By
zantion, 12, 1937, p.338, n. 3 ; ibid., p. 340 : ID., Byzantion, 14, 1939, p. 38, n° 178 ;
cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 775-776, s. v. « Panemo
teichos ».

FAUSTOS 2, évêque de Liménai (Pisidie) 381

Il occupe entre la 106° et la 115° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 109 : MANsI, III, col. 570 D, [n° 110] : MANsI,
VI, col. 1179 C, [n° 115] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 111 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.348, n° 106 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n° 110.

FIRMIOS, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Firmios (Aùpn(Àuoç) q)épunog), avec ses fils Konôn et Alexandros,


eux-mêmes prêtres (—» Konôn 3, Alexandros 4), a érigé une stèle funéraire pour
son épouse dont le nom est sans doute Olympô ('OÄÛvrtoo)'. La pierre a été
découverte à moins d'un kilomètre de K1n1k, localité moderne située à 14,5 km à
l'est de Hallc1, le site de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 110, n° 207, ph. et ill.

404
FLAKKOS 1

FLAKILLOS, évêque d'Iasos (Carie) 451

Il apparaît en 255° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 238° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Flakillos siège à la
91° place à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 106° prélat à approuver la décision
des Pères conciliaires de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité ou
fonction sacerdotale. Il motive son choix par le refus de Dioskoros de s'être
présenté devant l'assemblée après trois assignations à comparaître ". Il souscrit à
la déposition de Dioskoros en 223° position selon la version latine *. Il n'est pas
mentionné dans la version grecque. Il siège en 219° position lors de la 4° séance
du 17 octobre consacrée au Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre,
les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Flakillos
apparaît en 235° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 241° position à
la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. A la différence
du métropolite de Carie (—» Kritônianos), mais à la suite de plusieurs évêques de
cette province, Flakillos est absent de la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de
présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 21 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 22. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 28.
—'ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 22. —* ACO, II, 1,2, p.32 [228], l. 5 ;ACO, II, 3,2, p. 60
[319], l. 26-29 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 51. —* ACO, II,3,2, p. 80 [339], l. 5.
—*ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 6. —' ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 13 ; ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 2. —*ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 29 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 26 ;
ACO, II. 3, 2, p. 166 [425], l. 21 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 318.

FLAKKOS 1, évêque d'Hiérapolis (Phrygie puis Phrygie I ou II) 325-343

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 7º ou la 8° place parmi les évêques de Phrygie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ". Il souscriten61° position à la lettre synodale
que les évêques orientaux ont expédiée après avoir quitté leurs collègues occi
dentaux au concile de Sardique, à l'automne 343 *. Les évêques orientaux, de
tendance anti-nicéenne, renouvellent la condamnation d'Athanase d'Alexan
drie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils
excommunient leurs principaux partisans dont le pape Jules. Rien ne permet de
déterminer de laquelle des deux Hiérapolis, celle de Phrygie Pacatienne ou celle
de Phrygie Salutaire, Flakkos est l'évêque.Au concile de Nicée, la Phrygie forme
une seule province ecclésiastique alors qu'elle est divisée en Phrygie Pacatienne
et Phrygie Salutaire au concile de Sardique.

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 146 : ibid., p. 36 B, n° 142 ; ibid., p. 37 A,


n° 141 : ibid., p. 37 B, n° 133 ; ibid., p. 67, n° 142 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 21) ;
ibid., p. 72, n° 65 ; ibid., p. 109, n° 145 ; ibid., p. 133, n° 146 ; ibid., p. 171, n° 226 ; ibid.,

405
FLAKKOS 2

p. 205, n° 138 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 145 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 145 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 145 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 25, [n° 143] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 65, n° 64 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63,
n° 151 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 150; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 251 B, n° 147. —* HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 17.

FLAKKOS 2, évêque de Sanaos (Phrygie puis Phrygie Pacatienne) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 2° place parmi les évêques de Phrygie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". Au concile de Nicée, la Phrygie forme une
seule province ecclésiastique.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 140 ; ibid., p. 36 B, n° 136 ; ibid., p. 37 A,


n° 136 ; ibid., p. 37 B, n° 128 ; ibid., p. 67, n° 136 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 24) ;
ibid., p. 91, n° 143 ; ibid., p. 91, n° 144 ; ibid., p. 109, n° 139 ; ibid., p. 133, n° 140 : ibid.,
p. 177, n° 291 ; ibid., p. 203, n° 132 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 139 ;
ibid., I, 1,2, p. 98, n° 139 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 139 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 100, l. 23, [n° 137] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 241 ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 146 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 145 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 142.

FLAVIANOS 1, évêque d'Adramyttion (Asie) 449-451

Il est mentionné en 92° position sur la liste de présence à la 1" séance du concile
d'Éphèse, le 8 août 449'. Il est le 77" prélat à donner son avis sur Eutychès en le
déclarant orthodoxe et en demandant son rétablissement comme archimandrite et
prêtre *. Il accepte en 65° position la décision de Dioskoros d'Alexandrie, Juvénal
de Jérusalem, Domnos d'Antioche, Stéphanos d'Éphèse (Asie) et Thalassios de
Césarée de Cappadoce, de priver Flavianos de Constantinople et Eusébios de
Dorylée (Phrygie Salutaire) de tout sacerdoce (—» Stéphanos 4, Eusébios 11) *.
Flavianos souscrit en 87° position à la déposition de Flavianos et Dioskoros *. Il
est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance du 25 octobre à laquelle
assiste Marcien, il est représenté par son métropolite, Stéphanos d'Éphèse
(—» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son suffragant, l'évêque Hespéros
de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom de Flavianos en 408° position à la
définition de la foi *.

' ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 4. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 8 ;ACO,
II, 3, 1, p. 185, l. 21-27. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 7 : ACO, II, 3, 1, p. 247, l. 14-17.
—*ACO, II, 3, 1, p.256, l. 1. —* ACO, II, 1,2, p. 153 [349], l. 32 : ACO, II, 3, 2, p. 173
[432], l. 18.

FLAVIANOS 2, évêque de Kotenna (Pamphylie de Sidè) 536

Cet évêque occupe la 50 place à la 1" séance du concile de Constantinople, le

406
FLÔRENTIOS l

2 mai 536 " ; la 51° place lors de la 2° séance, le 6 mai * ; la 25° place lors des 3°
et 4° séances, le 10 et 21 mai *. Il souscrit à la condamnation d'Anthimos en 58°
place lors de la 4° séance ", et à celles de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras en 70° place à la fin de la dernière séance du 4 juin *.
"ACO, III. p. 127, l. 21. —* Ibid., p. 155, l. 41. —* Ibid., p. 161, l. 39 ; ibid., p. 170,
l. 16. —* Ibid., p. 185, l. 12. —* Ibid., p. 117, l. 21.

FLAVIANOS 3, prêtre du monastère des Lycaoniens (Constantinople) 536

Ce prêtre et deutérarios représente en 26° position le prêtre et higoumène Modestos


(-» Modestos 3) parmi les supérieurs des monastères de la capitale dont les noms
figurent sur les listes de présence aux quatre premières séances du concile de
Constantinople, entre le 2 et le 21 mai 536 ". C'est alors que sont lus trois docu
ments qui avaient été adressés au pape Agapet, à Justinien, et aux membres du
concile pour obtenir la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras. Flavianos a signé, au nom de Modestos, chacune de ces lettres envoyées
par des archimandrites de la capitale, d'Orient, de Palestine et du Sinaï*.

'ACO, III, p. 129, l. 13 : ibid., p. 157, l. 18 ; ibid., p. 164, l. 16 ; ibid., p. 172, l. 39.
—* Ibid., p. 143, l. 16 ; ibid., p. 35, l. 18 ; ibid., p. 46, l. 28.

FLÔRENTIOS 1, évêque d'Ankyra Sidèra (Lydie puis Phrygie Pac.) 325-343


Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il
occupe la 6° place parmi les évêques de Lydie sur les listes de souscription à la
définition de la foi'. Il souscrit en 51° position à la lettre synodale que les évêques
orientaux ont expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile
de Sardique, à l'automne 343 *. Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne,
renouvellent la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre,
d'Asklèpas de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs
principaux partisans dont le pape Jules. L'évêché d'Ankyra Sidèra, cité parmi les
sièges de la province de Lydie dans toutes les listes du concile de Nicée, est par
la suite attribué à la province de Phrygie Pacatienne *.

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 137 ; ibid., p. 34 B, n° 132 ; ibid., p. 35 A,


n° 132 : ibid., p. 35 B, n° 124 ; ibid., p. 66, n° 131 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 17) ;
ibid. p. 91, n° 139 ; ibid., p. 109, n° 134 ; ibid., p. 133, n° 136 ; ibid., p. 169, n° 223 ; ibid.,
p.203, n° 129 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 135 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 135 ;
ibid. I. 1, 2, p. 100, n° 135 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 20-21, [n° 132] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 67, n° 194 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62,
n° 142 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 141 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.251 A, n° 138. —* HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 2-3.
— * E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 74.

407
FLÔRENTIOS 2

FLÔRENTIOS 2, évêque de Sardes (Lydie) 448-ante 454

Le 8 novembre 448 se tient une réunion du synode permanent dans le sèkrèton


du palais épiscopal de Constantinople sous la présidence de l'archevêque Flavia
nos. On donne lecture d'une relation envoyée par Flôrentios de Sardes contre
deux évêques suffragants, Iôannès d'Hyrkanis et Kossinios d'Hiérocésarée
(—» Iôannès 13, Kossinios). L'objet de cette relation n'est pas connu. Les clercs
ayant apporté cette missive attendent qu'un jugement soit rendu lorsque se lève
Eusébios de Dorylée (Phrygie Salutaire), un membre du synode (—» Eusébios l 1).
Eusébios remet un libelle et demande qu'on le lise et l'insère au procès-verbal'.
Il vient de déposer une accusation d'hérésie contre l'archimandrite Eutychès. Du
fait de cette intervention, le synode abandonne l'affaire de Flôrentios qu'il traitait
jusque-là et se penche sur le cas d'Eutychès. Flôrentios apparaît au concile
d'Ephèse en 26° position sur la liste de présence lors de la l" séance du 8 août
449 *. Il sert d'interprète aux légats du pape Léon, l'évêque Julius de Pouzzoles
et le diacre Hilarus de Rome. Ces derniers obtiennent qu'on lise la lettre d'invita
tion adressée par Théodose II à Léon *. On ne peut déduire de sa connaissance du
latin une origine occidentale de Flôrentios. Sa participation active au concile
d'Éphèse en 449 souligne son absence de solidarité avec les légats et son rallie
ment à la politique religieuse de Dioskoros d'Alexandrie. Ce comportement
tranche avec celui d'Ioulianos de Cos (Îles) dont l'origine romaine explique en
partie son unité d'action avec les légats (—» Ioulianos 2). Au concile de 449, on
lit la lettre envoyée par l'empereur pour presser le concile de trouver un accord
sur la foi avant de prendre une autre décision.Thalassios de Césarée de Cappadoce,
l'un des présidents du concile, demande d'étudier cette question ". Julius précise,
par l'intermédiaire de Flôrentios, que les instructions qu'ont reçues les légats ont
pour seul objet la question de la foi *. L'évêque de Sardes est le 7° prélat qui
répond positivement à la demande de Dioskoros de lire les actes du synode de
Constantinople de 448 ". Il traduit également les déclarations des légats Julius et
Hilarus qui vont dans le même sens '. L'étude des procès-verbaux du synode de
448 commence par le libelle d'Eusébios de Dorylée. L'évêque Julius intervient à
la lecture de la définition de la foi établie par Cyrille d'Alexandrie à Éphèse et
mentionnée dans ce libelle. Il exprime, par la bouche de Flôrentios, le complet
accord du Saint-Siège avec cette définition *. Flôrentios est le 19° membre du
concile à donner son avis sur l'affaire d'Eutychès. Il le déclare orthodoxe et
demande son rétablissement comme archimandrite et prêtre ". Après la lecture
des actes de la séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431, Dioskoros rappelle
une déclaration des Pères condamnant toute personne opposée au contenu dog
matique de cette séance. Dioskoros demande à chaque membre de faire une
déposition pour savoir s'il est juste ou non de sanctionner celui qui a enquêté au
delà de ce qui a été établi à Éphèse. L'évêque Julius déclare, par l'intermédiaire
de Flôrentios, que le Saint-Siège partage cette position ". Flôrentios dit adhérer
à la foi définie par les Pères à Éphèse ". Il approuve en 17" position la décision
du concile de priver de leurs fonctions Flavianos de Constantinople et Eusébios
de Dorylée pour avoir violé les lois divines *. Il souscrit en 20° position à la
déposition de Flavianos et d'Eusébios ". Flôrentios occupe la 15° place sur la
liste de présence de la 2° séance du 22 août 449 ". Il est le 13° à donner son avis
sur le cas d'Ibas d'Édesse (Osrhoène). Il estime qu'Ibas s'est rendu coupable de
cupidité envers Dieu. En raison du vol de vases sacrés et de sa trahison jugée

408
FLÔRENTIOS 2

digne de Judas, il doit être dépouillé de la dignité sacerdotale. Il doit également


être exclu du corps des prêtres pour avoir favorisé la division de l'Église par ses
propos, et rendre compte de l'argent qu'il a dérobé à l'Église et dont il a fait un
mauvais usage *. Le cas suivant concerne Daniel de Carrhes (Osrhoène), neveu
d'Ibas. Flôrentios estime que Daniel est dépouillé de l'honneur de la prêtrise
puisqu'il a reconnu sa faute devant les juges et qu'il a déjà remis sa démission ".
Quant à Théodoret de Cyr (Euphratésie), par ses écrits, il a répandu son poison
dans le peuple et mérite d'être privé de l'honneur épiscopal et de la communion
des laïcs ". Au concile de Chalcédoine, Flôrentios siège à la 20° place lors de la
séance d'ouverture du 8 octobre 451 ". Contrairement au concile d'Éphèse de
449, Flôrentios ne sert pas d'interprète aux légats. Il occupe la 11° place à la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi ". Les commissaires
impériaux et les membres du Sénat proposent que les dirigeants de chaque
diocèse, accompagnés d'un ou deux membres de leur diocèse, délibèrent sur la
foi et fassent connaître leur résolution ". Mais plutôt que d'élaborer un nouveau
credo, les évêques déclarent s'en tenir à celui déjà défini*. Flôrentios prend
alors la parole. Il constate que les participants sont habitués à suivre les conciles
de Nicée et d'Éphèse, la foi de Cyrille d'Alexandrie et de Célestin de Rome, et le
Tome de Léon. Il juge par conséquent impossible d'improviser sur la foi sans
accorder un délai afin que les Pères étudient la question selon un plan convenable.
Ayant souscrit au Tome de Léon, Flôrentios estime, en ce qui le concerne, ne pas
avoir besoin de corriger le credo *. Mais, à la demande de Kékropios, évêque de
Sébastopolis (Arménie I), les commissaires impériaux acceptent qu'on lise
l'exposé de la foi des Pères de Nicée et le Tome de Léon *. Flôrentios occupe la
29 place à la 3° séance du 13 octobre *. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros commencé lors de la 1" séance. Quatre libelles accusant Dioskoros
sont remis par des clercs et un laïc d'Alexandrie. Après leur lecture, Flôrentios
propose de convoquer Dioskoros une troisième fois selon les règles et, en cas de
refus, d'appliquer ce que les canons prévoient (la déposition)*. L'évêque
Paschasinus de Lilybée, légat du pape Léon, et Aétios, archidiacre et notaire de
Constantinople, appuient la demande de Flôrentios *. Le concile prend alors la
décision d'envoyer auprès de Dioskoros une troisième et dernière délégation
formée des évêques Frankiôn de Philippoupolis (Thrace), Loukianos de Bizyè
(Europe) et Iôannès de Germanicée (Euphratésie) *. Cette troisième ambassade
se solde par un échec. Flôrentios est le 28° prélat à approuver la décision des
légats et des Pères conciliaires de priver Dioskoros du sacerdoce et de la
communion *. En 130° position, l'évêque Ménékratès de Kérassai (Lydie) dit
approuver la décision de son métropolite (Flôrentios) et du concile (—» Méné
kratès) *. À la fin de la 3° séance, Flôrentios souscrit à la déposition de Dioskoros
en 31° position dans la version grecque et en 34° position dans la version latine ".
Cette même version latine indique en 87° position Florentius episcopus ciuitatis
orion suscripsi ". Il s'agit peut-être de l'évêque de Sardes répété par erreur et
sous une forme corrompue sur cette liste de souscription. Flôrentios occupe la 11°
place à la 4° séance du 17 octobre *. Il est interrogé comme nombre de Pères
conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 21° position, que cette lettre est en
accord avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième
lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ". Toujours au
cours de la 4° séance, treize évêques égyptiens remettent une supplique dans
laquelle ils exposent leur foi et anathématisent Arius, Eunomios, Mani et

409
FLÔRENTIOS 2

Nestorius. Le concile leur reproche de n'avoir pas condamné Eutychès. Flôrentios


leur demande de prouver leur propos ". Les prélats égyptiens sont finalement
obligés d'anathématiser Eutychès pour éviter l'accusation d'hérésie. Flôrentios
siège à la 14° place lors de la séance du 20 octobre consacrée au différend qui
oppose Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth (tous les deux en Phénicie
paralienne)º. Il occupe de nouveau la 14° position à la séance du 22 octobre *.
Afin d'aboutir à un accord dogmatique, les commissaires proposent de réunir
dans le martyrium de Sainte-Euphémie de Chalcédoine un conseil restreint
composé de six évêques du diocèse d'Orient, trois d'Asie, trois du Pont, trois
d'Illyricum, trois de Thrace, d'Anatolios de Constantinople et des légats du
Saint-Siège ". Le diocèse d'Asie est en fin de compte représenté par quatre
évêques : Diogénès de Cyzique (Hellespont), Léontios de Magnésie (Asie),
Flôrentios de Sardes et Eusébios de Dorylée (—» Diogénès 2, Léontios 5, Eusé
bios 11) *. Les membres de cette commission se mettent d'accord sur une
définition de la foi ". Flôrentios apparaît en 14° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 14° position à la définition de la foi ". Lors de la séance du 26 octobre,
il siège en 14° position *. Cette séance est consacrée à l'examen de l'accord
trouvé entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur
siège respectif. Il occupe la 14° place à la seconde séance du 26 octobre qui
aborde le cas de Théodoret de Cyr*. Flôrentios occupe la 13° place à une séance
datée du 26 octobre ". Cette séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas
d'Édesse. Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est
fournie. Flôrentios est toutefois bien présent car il manifeste son accord avec les
autres Pères conciliaires en faveur du rétablissement d'Ibas*. Cette déclaration
est citée dans un écrit dogmatique du pape Vigile, le Constitutum du 14 mai
553 ". Adversaire résolu de la politique religieuse de Justinien et du concile de
Constantinople II, Vigile proteste contre la condamnation d'Ibas et défend son
orthodoxie. Une autre séance a lieu le 27 octobre 451 pour confirmer l'accord
conclu entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de
présence n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour objet la querelle entre
deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos, Stépha
nos 4). Flôrentios est mentionné en 13° position sur la liste de présence ".Aucune
liste de présence n'est fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au
règlement de cette affaire. Au cours d'une autre séance le 30 octobre, les Pères
conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios
de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Flôrentios occupe la 14° place sur la liste
de présence ". Il siège à la même place lors du la séance du 31 octobre consacrée
à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile d'Éphèse en
449". Flôrentios est de nouveau en 14° position à l'autre séance du 31 octobre
occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine ". A
la fin de la journée du 31 octobre, en l'absence des commissaires, des légats et
d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre séance qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace. Flôrentios souscrit à cette décision en 5° position ". A la dernière séance,
le 1" novembre, il occupe une fois de plus la 14° place sur la liste de présence *.
Après la protestation des légats contre le canon adopté la veille en faveur du
siège de Constantinople, les commissaires demandent aux évêques des diocèses
d'Asie et du Pont s'ils ont souscrit à cette décision de leur propre volonté ou sous

410
FLÔRENTIOS 2

la contrainte º. Flôrentios s'avance au milieu de l'assemblée et déclare n'avoir


subi aucune pression et avoir souscrit de son plein gré *. Le nom de Flôrentios
apparaît en 7° position sur la liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la
fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de
Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople *. À une séance
non datée, Flôrentios souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 13° position
d'après la Collectio Prisca, en 14° position selon la Collectio Hispana*.
'ACO, II, l, 1, p. 100, l. 3-13 ; ACO, II, 3, 1, p. 77, l. 18-27 ; LIBERATUs DE CARTHAGE,
Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 7-12. —*ACO, II, 1, 1, p. 78, l. 35 : ACO, II, 3, 1,
p.54, l. 2. — * ACO, II, 1, 1, p. 82, l. 28 ; ACO, II, 2, 1, p. 44, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 58,
l. 10 : ACO, II, 1, 1, p. 83, l. 1 ; ACO, II, 2, 1, p. 44, l. 14 ; ACO, II, 3, 1, p. 58, l. 13 ;
cf. PCBE, 2, 1, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 » ; ibid., p.989-992, s. v. « Hilarus 2 ».
—*ACO, II, 1, 1, p. 86, l. 16-23 ;ACO, II, 2, 1, p. 47, l. 1-23 ;ACO, II, 3, 1, p. 62, l. 5-12.
—*ACO, II, 1, 1, p. 86, l.25 ; ACO, II, 2, 1, p. 47, l. 25 ; ACO, II, 3, 1, p. 62, l. 14.
—°ACO, II, 1, 1, p. 98, l. 10-12 ; ACO, II, 3, 1, p. 75, l. 23-24. — ' ACO, II, 1, 1, p. 99,
L 10-16 : ACO, II, 2, 1, p. 50, l. 33-38 ;ACO, II, 3, 1, p. 76, l. 26-p. 77, l. 3. —*ACO, II,
1, 1, p. 101, l. 11-13 ;ACO, II,2, 1, p. 51, l. 22-23 ;ACO, II, 3, 1, p. 78, l. 27-28. —*ACO,
II. 1, 1, p. 183, l. 29 ; ACO, II, 3, 1, p. 175, l. 34-p. 176, l. 6. — "ACO, II, 1, 1, p. 190,
L 23-25 ; ACO, II, 3, 1, p. 237, l. 5-6. — " ACO, II, 1, 1, p. 190, l. 32 ; ACO, II, 3, 1,
p. 237, l. 16-18. — * ACO, II, 1, 1, p. 192, l. 39 ;ACO, II, 3, 1, p. 241, l. 12-14. — * ACO,
II. 1, l, p. 195, l. 9 ;ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 13. —" Actes syriaques du concile d'Éphèse
(449), p. 7, l. 31. — * Ibid., p. 65, l. 28-37. — " Ibid., p. 73, l. 8-12. —" Ibid., p. 111,
L. 37-43. — " ACO, II, 1, 1, p. 56, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 29, l. 9. — "ACO, II, 1,2, p. 70
[266]. l. 22. — *ACO, II, 1, 2, p. 78 [274], l. 25-31 ;ACO, II, 3, 2, p. 5 [264], l. 5-11.
—*ACO, II. 1, 2, p. 78 [274], l. 32-34 ;ACO, II, 3, 2, p. 5 [264], l. 12-14. —* ACO, II,
1,2, p.78 [274], l. 35-p. 79[275], l. 2 ;ACO, II,3,2, p.5 [264], l. 15-21 ; ÉvAGRE, HE, II,
18, p.80. l. 3-5 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XV, 30, PG, 147, col. 100 B. —* ACO, II, 1,
2, p.79 [275], l. 3-10 ; ACO, II, 3, 2, p.5 [264], l. 22-28. —*ACO, II, 1, 2, p.4 [200],
L 3. — * ACO, II, 1,2, p. 24[220], l. 31-34 ;ACO, II,3,2, p. 40 [299], l. 19-22. — * ACO,
II. 1, 2, p. 24 [220], l. 35-p. 25 [221], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 40 [299], l. 23-30 ; cf. PCBE,
2, 2, p. 1591-1599, s. v. « Paschasinus 1 ». —* ACO, II, 1, 2, p. 25 [221], l. 3-5 ; ACO,
II.3.2. p. 41 [300], l. 1-3. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l.9 : ACO, II, 3, 2, p. 51 [310],
L 11-15. —*ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 29 ; ACO, II, 3, 2, p. 63 [322], l. 28-30.
—*ACO, II, 1, 2, p. 35 [231], l. 18 : ACO, II, 3, 2, p. 73 [332], l. 16. —º ACO, II, 3, 2,
p.75 [334], l. 14. —* ACO, II, 1, 2, p. 85 [281], l. 13 ;ACO, II, 3, 2, p. 103 [362], l. 14.
—*ACO, II, 1,2, p. 96 [292], l. 4-8 ;ACO, II, 3,2, p. 107 [366], l. 19. —*ACO, II, 1,
2 p. 112 [308], l. 1 ; ACO, II, 3, 2, p. 116 [375], l. 17. —* ACO, II, 1, 3, p. 102 [461],
l. 20. —* ACO. II. 1, 2, p. 121 [317], l. 31 : ACO, II, 3, 2, p. 128 [387], l. 29. —º ACO,
II. 1, 2. p. 123 [319], l. 29-34 ;ACO, II, 3, 2, p. 131 [390], l. 7-11. —* ACO, II, 1, 2,
p. 125 [321]. l. 35-37 : ACO, II, 3, 2, p. 133 [392], l. 26-27. —*ACO, II, 1, 2, p. 126
[322]. l. 12-p. 127[323], l.8 ;ACO, II,3,2, p. 134 [393], l.5-p. 135 [394], l. 5. — "ACO,
II. 1, 2, p. 131 [327], l. 7 : ACO, II, 3, 2, p. 139 [398], l. 11. — "ACO, II, 1, 2, p. 142
[338]. l. 4 : ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 28 ; ACO, II, 3, 2, p. 157 [416], l. 20 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII. 10, tr. II, p. 66 A, n° 248. — * ACO, II, 1, 3, p.3 [362], l. 27 ; ACO, II, 3, 3,
p.7 [446]. l. 25. — * ACO, II, 1, 3, p. 7 [366], l. 35 : ACO, II, 3, 3, p. 11 [450], l. 17.
—* ACO, II, 1, 3, p. 12 [371], I. 10. — * ACO, II, 1, 3, p. 42 [401], l. 5-6 ; ACO, II, 3, 3,
p.52 [491], l. 3-4. —* Collectio Avellana, 83, p. 301, l. 19-21. — " ACO, II, 1, 3, p.43
[402]. L 8. — * ACO, II, 1, 3, p. 56 [415], l. 31. — "ACO, II, 1, 3, p. 63 [422], l. 30.

411
FLÔRENTIOS 3

—*ACO, II, 1, 3, p. 84 [443], l. 20. —* ACO, II, 1, 3, p. 89 [448], l. 25 ; ACO, II, 3, 3,


p. 102 [541], l. 26. —*ACO, II, 1, 3, p.86 [445], l.28 ;ACO, II, 3, 3, p.99 [538]. l. 23.
—*ACO, II, 1, 3, p.96 [455], l. 23-25 ;ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 1-3. —*ACO, II,
1, 3, p.96 [455], l. 28-29 ;ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 6-7. —* LÉON LE GRAND, Lettres,
XCVIII, PL, 54, col. 963 A ; ACO, II, 3, 2, p.98 [357], l. 33. —* ACO, II, 2, 2, p.41
[133], l. 2 ; ACO, II, 2, 2, p.93 [185], l. 19.

FLÔRENTIOS 3, évêque de Lesbos (Îles) 449-451

Absent de la liste de présence à la l" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449,


il souscrit néanmoins en 101° position à la déposition de Flavianos de Constan
tinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11)'. Il est remplacé par son
chorévêque, Euelpistos (—» Euelpistos) qui est mentionné en 310° position sur la
liste de présence de la 1" séance du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 *.
Euelpistos occupe, au nom de Flôrentios, la 272° place à la2° séance du 10 octobre
consacrée à la définition du dogme ". Flôrentios siège personnellement en 98°
position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 113° prélat à approuver la décision
des Pères conciliaires d'exclure Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction
sacerdotale et de la communion pour avoir refusé de se rendre auprès du concile
malgré les trois assignations réglementaires *. Flôrentios souscrit à la déposition
de Dioskoros en 223° position dans la version grecque et en 241° position dans la
version latine. La main tremblante à cause de la maladie, Flôrentios fait apposer
sa signature par les soins du chorévêque Eulogios qui n'apparaît nulle part
ailleurs (—» Eulogios 1) ". A la 4° séance du 17 octobre consacrée au Tome de
Léon, Flôrentios est représenté par Euelpistos en 272° position '. Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Flôrentios est représenté en 290° position sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien ". Il souscrit par l'intermédiaire d'Euelpistos en 298° position à la
définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Flôrentios
apparaît sous la plume d'Euelpistos en 132° position sur la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Le nom de Flôrentios est répété
par erreur dans la version latine en 152° position ". Flôrentios souscrit en 56°
position à la lettre envoyée à la fin du concile au pape Léon pour annoncer la
déposition de Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople *.
Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. La titulature de Flôrentios varie selon les séances et rend
problématique l'identification de son siège. Dans les listes de présence des
séances de Chalcédoine des 8, 10, 13, 17 et 26 octobre 451, Flôrentios est dit
évêque de Ténédos. C'est aussi le cas sur la liste des prélats qui approuvent la
décision du concile de déposer Dioskoros d'Alexandrie. En revanche, Flôrentios
est dit évêque de Lesbos et Ténédos sur la liste des souscriptions à la définition
de la foi le 25 octobre. Selon la version latine de la Collectio Dionysiana aucta
et la version syriaque de Michel le Syrien de cette même liste, Flôrentios est
évêque de Mitylène ". Dans la version latine de la liste de souscription du 8 août
449 et dans la lettre envoyée au pape Léon, Flôrentios est dit « episcopus Tenedu

412
FLÔRENTIOS 4

et Pordoselenae et littorum » et « episcopus Lesbi Tenedi et litoris » ". La titula


ture complète de Flôrentios est fournie par les listes des souscriptions des séances
du 13 et du 31 octobre 451. Il est dit « évêque de Lesbos, Ténédos, Porosélènè et
des littoraux » (èrtiokortoç Aéoßou Tevéôou IlopooeÁñvnç Aiyuo)\ôv) ". Iôan
nès de Lesbos employait déjà une titulature à peu près similiaire lors du concile
d'Ephèse en 431 (—» Iôannès 11). Les renseignements fournis par les listes de
souscription sont de toute évidence plus détaillés que ceux donnés par les listes
de présence. Ils n'ont d'ailleurs pas la même valeur. La titulature fournie par les
listes de souscription remplies par les évêques eux-mêmes a plus d'autorité que
la titulature indiquée par les listes de présence dressées par les secrétaires du
concile. Les différences sont peut-être aussi dues au fait qu'Euelpistos soit
chorévêque. Cette fonction est très rare dans le diocèse d'Asie, à la différence du
diocèse du Pont. Elle doit s'expliquer par l'étendue et la discontinuité territoriale
de l'évêché de Lesbos comme le reflète la titulature de Flôrentios. L'existence
d'un chorévêque est peut-être due à une volonté de l'évêque de Lesbos de re
specter le particularisme de Ténédos qui s'était naguère dotée d'un évêque,
déposé peu après le concile d'Éphèse en 431 (-» Anastasios 1). Sans être un
évêché à part entière, Ténédos aurait reçu de la part de l'évêque de Lesbos un
chorévêque : Euelpistos. Celui-ci a dû être considéré comme le représentant d'un
évêque de Ténédos par les secrétaires du concile, alors qu'en réalité il était celui
de l'évêque de Lesbos comme il prit soin de le préciser. De son côté, E. Schwartz
a déduit des souscriptions l'existence d'un évêque de Ténédos dont les compé
tences ecclésiastiques se seraient étendues à l'île de Porosélènè et aux possessions
continentales de Mitylène sur la côte asiatique ". Cette interprétation présente le
défaut de ne pas prendre en considération la disposition des toponymes dans les
titulatures développées : Lesbos est toujours nommée avant et non après Ténédos
(sauf sur la liste de souscription de la séance du 13 octobre). L'évêque Flôrentios
est davantage lié au siège de Lesbos qu'à celui de Ténédos. Ajoutons qu'Ana
stasios, dont l'élection fut irrégulière, est le second et dernier évêque attesté de
l'île de Ténédos. Enfin, Ténédos n'est pas mentionnée sur la liste des évêchés du
Pseudo-Épiphane au vir siècle.
' ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 16. —* ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 37 ; ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 12.
—*ACO, II, 1, 2, p. 77 [273], l. 1. —*ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 29. —* ACO, II, 1, 2,
p.32 [228], l. 12 ;ACO, II, 3,2, p. 61 [320], l. 22-27. — ° ACO, II, 1,2, p. 40 [236], l. 14 ;
ACO, II, 3, 2, p.80 [339], l. 25. — ' ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 15. —* ACO, II, 1, 2,
p. 137 [333]. l. 22 : ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 25. — "ACO, II, 1, 2, p. 150 [346],
l. 1O : ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 30 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 27 ; MICHEL LE
SYRIEN. VIII. 10, tr. II. p. 68 B, n° 355. — "ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 37 : ACO, II, 3,
3, p. 105 [544], l. 15. —"ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 17. — * LÉON LE GRAND, Lettres,
XCVIII. PL, 54, col. 965 A ; ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 34. — " ACO, II, 2, 2, p. 76
[168]. l. 30 : MICHEL LE SYRIEN, ibid. — " ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 16 ;ACO, II, 3, 2, p. 100
[359], l. 34. — * ACO, II, 1, 2, p. 40 [236], l. 14 ; ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 37 : ACO,
II.3.3. p. 105 [544], l. 15. — " E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 38, n. 2.

FLORENTIOS 4, évêque d'Hadrianoupolis (Pisidie) 451-458

Il siège à la 308° place lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine,

413
FONTÈIANOS

le 8 octobre 451 ". Il occupe la 270° place à la 2° séance du 10 octobre consacrée


à la définition du dogme *. Il est présent en 151° position à la 3° séance du
13 octobre *. Il est le 57° à approuver la décision des Pères conciliaires d'exclure
Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ecclésiastique ". Flôrentios souscrit à
la déposition de Dioskoros en 133° position dans la version grecque et en 217*
position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 270° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme
nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Flôrentios déclare, en 133°
position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de
Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et
souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Flôrentios apparaît en 288°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 294° position à la définition de la foi ".
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. A la différence de son métropolite
(—» Pergamios 2), mais à l'instar de quatre autres évêques de Pisidie, Flôrentios
est absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, Flôrentios souscrit,
d'après la Collectio Prisca, en 109° position aux canons établis à Chalcédoine ".
Il est mentionné en 8° position dans la réponse du synode de Pisidie en 458 à
l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 8° position ". Les évêques de
Pisidie approuvent Chalcédoine et invalident l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 35 : ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 10. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 40.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 39. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 38 ; ACO, II, 3, 2,
p.55 [314], l. 20-24. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 40 ;ACO, II, 3,2, p. 79 [338], l. 29.
— ° ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 13. —' ACO, II, 1, 2, p. 106 [302], l. 11-17 : ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 5. —* ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 20 : ACO, II, 3, 2, p. 147 [406],
l. 23. — "ACO, II, 1,2, p. 150 [346], l. 6 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 19 : ACO, II, 3, 2,
p. 168 [427], l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 312. — " ACO, II, 2, 2,
p. 43 [135], l. 26. — "ACO, II, 5, p. 51, l. 4. — * ACO, II, 5, p. 56, l. 3.

FONTÈIANOS, évêque de Sagalassos (Pisidie) 451-458/9

Il apparaît en 305° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 267" place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
159 position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 39° à manifester son accord
avec l'exclusion de Dioskoros d'Alexandrie de l'ordre ecclésiastique selon la
décision du concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 106° position
dans la version grecque et en 46° position dans la version latine des actes du
concile *. Il occupe la 267 place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre ". Fontèianos est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le
Tome de Léon. Il déclare, en 135° position, que cette lettre est en accord avec les
Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille

414
FRONTINOS 2

d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les deux séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Fontèianos apparaît en 285° position sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il sous
crit en 291° position à la définition de la foi ". De nouveau pour les séances du 26
au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Fontèianos apparaît en 167° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les trois
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il signe en 50° position la lettre qu'à la
fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de
Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence indique uniquement les 58 premiers
membres.A une séance non datée, Fontèianos souscrit, selon la Collectio Prisca,
en 55° position aux canons établis à Chalcédoine *. Son nom est répété par erreur
en 104° position dans la même collection canonique ". Il souscrit en 79° position
à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople et le synode permanent
adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458 ou 459 afin de combattre
les simoniaques au sein de l'Église de Galatie ".
* ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 32 : ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 7. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 37.
— * ACO, II, 1,2, p. 7 [203], l. 6. — * ACO, II, 1,2, p. 30 [226], l. 20 ;ACO, II, 3,2, p. 53
[312]. l. 11-14. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 11 ; ACO, II, 3, 2, p. 73 [332], l. 31.
—*ACO. II, 3, 2, p.91 [287], l. 10. — " ACO, II, 1, 2, p. 106 [302], l. 23-28 ;ACO, II, 3,
2. p. 112 [371], l. 7. —*ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 17 ; ACO, II, 3, 2, p. 147 [406],
l. 20. —*ACO, II, 1,2, p. 150 [346], l. 2 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 16 ; ACO, II, 3, 2,
p. 168 [427]. l. 19 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 309. —"ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 6 : ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 33. — " LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII,
PL, 54. col. 965 D ;ACO, II, 3,2, p. 100 [359], l. 22. — * ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 9.
— * ACO, II,2,2, p. 43 [135], l. 21. —" GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique,
MANsI. VII, col. 920 E, [n° 79] ; PG, 85, col. 1621, [n° 79] ; E. ScHwARTz, Publizistische
Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 177, n. 1, n° 79.

FRONTINOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Ce prêtre, le diacre Masas et Aurèlios Mamas, fils du prêtre Rhodôn, ont érigé
une épitaphe pour eux-mêmes de leur vivant (-» Masas, Rhodôn 1). La pierre
provient de Sarayönü, 8 km au nord de Halici, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER. MAMA, I, p. 96, n° 178 et ill.

FRONTINOS 2, lecteur de Gdanmaa ?(Lycaonie) V°-VI° S.

Le prêtre Flavios Iôannès (—» Iôannès 48), selon les instructions des deux frères
(èqbetuòç övqpoo dôekqpeóov), Frontinos et Miros, a érigé un tombeau en leur mé
moire avec l'aide d'autres membres de sa famille. Comme l'éditeur l'a noté, les
erreurs de syntaxe rendent obscurs les liens de parenté ". L'emploi du gentilice
Flavius par un clerc asianique est unique et indique une position sociale sans

415
FRONTÔN l

doute élevée de la famille. La pierre provient d'Insuyu, environ 25 km à l'est de


Qesmelisebil que l'on identifie à l'ancienne Gdanmaa.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113, n° 540 et dessin p. 143.

FRONTÔN 1, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV° S.

D'après une épitaphe métrique, il a érigé la tombe de son épouse Venavia, morte
jeune en laissant un enfant en bas âge ". La pierre proviendrait du village de De
deler à 35 km au sud-est de Çesmelisebil (Gdanmaa), 33 km à l'est de Halici
(Laodicée) et 32 km au nord-ouest de Geimir (Perta).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 124-125, n° 234 et ph. ; R. MERKELBACH et J. STAUBER,


Steinepigramme, 3, p. 96, n° 14/06/22.

FRONTÔN 2, évêque de Phasèlis (Lycie) 451

Il apparaît en 237º position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 199° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
141° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 46° à manifester son accord
avec la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction
épiscopale et sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 112°
position dans la version grecque, en 148° position dans la version latine des actes
du concile *. Il occupe la 101° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre consacrée au Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre,
les procès-verbaux détaillent les 58 premiers membres. Frontôn apparaît en 217*
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 221° position à la définition de la foi ".
Pour les séances du 26 au 31 octobre, les actes détaillent 47 à 58 membres.
Frontôn apparaît en 167º position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur le Pont,
l'Asie et la Thrace ". Pour l'ultime séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non datée, Frontôn souscrit,
d'après la Collectio Prisca, en 44° position aux canons établis à Chalcédoine ".

"ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 3 : ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 4. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 10.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 29. — * ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 27 : ACO, II, 3, 2,
p.54 [313], l. 10-13. —* ACO, II, 1,2, p.37 [233], l. 17 : ACO, II, 3,2, p.77 [336], l. 16.
— °ACO, II, 3, 2, p.89 [285]. l. 32 —' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 38 : ACO, II, 3, 2,
p. 145 [404], l. 17. —* ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 9 : ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l.26 ;
ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 30 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 282.
—"ACO, II, 1, 3, p. 94 [453], l. 23 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 13. —"ACO, II, 2, 2,
p.41 [133], I. 33.

416
GAIOS 4

GAIOS 1, prêtre d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Sa pierre tombale a été érigée par son épouse, Makrina (dont le nom est en partie
restitué)'. La pierre a été découverte entre Güdelisin et Kizil Kuyu, soit 11 km et
16 km au sud-est de Dorla, aujourd'hui Aydogmus. La pierre serait postérieure à
26O *.

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 36-37, n° 204 : G. LAMINGER


PAscHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 36, n° 11. — * S. MITCHELL,
Anatolia, II. p. 58, n. 40.

GAIOS ? 2, chantre d'Isaura ? (Lycaonie) III°-IV° S.

Il a fait graver une longue inscription métrique en mémoire de son vieil ami,
l'évêque Nestôr, et de sa sœur plutôt que de son épouse Mammeis (—» Nestôr 1,
Mammeis)'. Le nom est hypothétique car il repose sur une restitution. On a aussi
supposé qu'il était le fils de Nestôr*. Si les talents de Gaios (öx' öpuotoç èv
üuvoug, teîoev drtò oq)eté[png téxvng]) désignent la fonction de chantre, ils ont
aussi laissé supposer une formation scolaire poussée *. La pierre a été trouvée à
Dineksaray, 8 km au nord-ouest de Dorla (aujourd'hui Aydogmus).

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 23-25, n° 132 et dessin p. 165 ;


G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 190-191, n° 306 ;
R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 113-114, n° 14/12/01 : cf. S. MrT
cHELL, Anatolia, II, p. 58, n. 40. — * A. WILHELM, in SBerBerlin, 27, 1932, p.805.
— * S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 248.

GAIOS 3, évêque de Lyrbè (Pamphylie puis Pamphylie de Sidè) 381

Il occupe entre la 83° et la 89° place selon les listes de souscription aux canons
établis au concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. À cette
époque, la Pamphylie forme une seule province ecclésiastique. La localisation de
Lyrbè reste très problématique. D'après l'ordre suivi par Ptolémée et Hiéroklès,
cette cité se trouve quelque part dans la partie orientale de la Pamphylie *. On a
proposé de localiser Lyrbè à Hisar près de Sihlar, 15 km au nord-est de Sidè, lieu
jusque-là identifié à Séleucie *.
" C. H. TURNER,JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 83 : MANsI, III, col. 570 A, [n° 84] : MANsI, VI,
col. 1179 A, [n° 89] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n° 88 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993. p.347, n° 83 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 87. —* W. RUGE, in RE,
XIII. 2. col. 2498, s. v. « Lyrbe ». — * J. NoLLÉ, Arastirma, 6, 1988, p. 257-259 ; H. HEL
LENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 694-696, s. v. « Lyrbè ».

GAIOS 4, diacre de Tyraéion (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Domna a érigé une tombe en mémoire de son mari Gaios '. La stèle a été

417
GAIOS 5

trouvée à Çavusci Köy, 13 km au nord-ouest d'Ilgin, l'ancienne Tyraéion.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 35, n° 176 ; L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan
Dagi, I, p. 79, n° 371.

GAIOS 5, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Le prêtre Gaios et ses compagnons dans la prêtrise du monastère des apotactites


(ouvrtpeoßÛ[tepou toû tôv] 'Artotoktutô[v... uo]vootnpiou), ont érigé pour Pri
mos, peut-être leur prôtoprêtre, une pierre tombale (-» Primos 1)'. L'inscription
vient du fort byzantin édifié à Bedel Kale avec des pierres prises dans les environs º,
moins de 10 km au sud-ouest de Halic1, le site de l'ancienne Laodicée.Au nord de
cette cité a été découverte une inscription mentionnant un groupe de prêtres de
cette même secte ascétique (—» Anikètos 1, Diophantos l, Eugraphios l).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 17, n° 88 et pl. 6. —* ID., Bull. Rylands, 13, 1929, p. 265
266.

GAIOS 6, évêque d'Alia (Phrygie Pacatienne) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios 3), qui souscrit au nom de
Gaios en 387° position à la définition de la foi ". A la fin de la séance du 31 octobre,
Nounéchios signe de nouveau au nom de son suffragant absent en 185° position
sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.

'ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], I. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 19. —*ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 32 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 21.

GAIOS 7, évêque de Syédra (Isaurie puis Pamphylie de Sidè) 451

Il apparaît en 93° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 '. Il est mentionné parmi un groupe
d'évêques isauriens. Gaios occupe la 76° place lors de la 2° séance du 10 octobre
consacrée à la définition du dogme *. Il se trouve de nouveau dans le groupe des
évêques d'Isaurie. Il est absent de la 3° séance du 13 octobre qui conclut le procès
de Dioskoros d'Alexandrie par sa destitution. Il occupe la 77° place sur la liste de
présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ".
Gaios est encore cité parmi des évêques d'Isaurie. Il s'agit soit d'une particularité
de circonstance (comme Eusébios de Dorylée mentionné parmi des évêques de
Syrie Première), soit de l'indice que l'évêché de Syédra appartient toujours en
451 à la province d'Isaurie.Au concile de Nicée, l'évêque de Syédra était en effet
placé parmi les évêques d'Isaurie (—» Nestôr l). Syédra se trouve à la limite entre
la Pamphylie de Sidè et l'Isaurie. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les

418
GAIOS 7

procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Gaios est
absent de la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien. Seuls la Collectio Dionysiana Aucta (vi° siècle) et
Michel le Syrien (xi° siècle) l'indiquent comme signataire de la définition de la
foi *. Ces deux sources le placent parmi les évêques de la province de Pamphylie
de Sidè. Elles sont dans le vrai. Depuis le vi° siècle en tout cas, Syédra fait bien
partie de la province de Pamphylie d'après le Synekdèmos d'Hiéroklès et la
mention au concile de Constantinople de 536d'untitulaire de ce siège (—» Stratoni
kos) parmi des évêques du diocèse d'Asie *. Cette appartenance est confirmée au
vir siècle par la Notice du Pseudo-Épiphane et la souscription au concile in Trullo
de 692 de Géôrgios, « évêque de la cité de Syédra de la province de Pamphylie »
(èrtioxontoç tóÄeooç Xuôpôv tñç Ilopiqpû)\oov èrtopXioç) ". Pour les séances du 26
au 31 octobre 451, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Gaios est absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. On ne peut savoir s'il adopte la position des évêques d'Isaurie
ou de Pamphylie de Sidè et en déduire son appartenance à l'une ou l'autre
province car les évêques de ces deux provinces ne souscrivent pas à ce canon
controversé (à l'exception notable du métropolite Basilios de Séleucie d'Isaurie).
Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. La situation de Syédra dans la géographie ecclésiastique du
v* siècle est donc problématique. Malgré les mentions de Gaios parmi les évêques
d'Isaurie aux séances des 8, 10 et 17 octobre, les principales études sur les listes
épiscopales indiquent Syédra dans la province de Pamphylie de Sidè et non en
Isaurie '. Ce choix est étayé par la conviction d'E. Schwartz que la place de Gaios
parmi les évêques d'Isaurie résulte d'une erreur et que son absence des listes de
présence et de souscription à la séance du 25 octobre reflète le désordre de ces
mêmes listes ". Au contraire, E. Honigmann avance l'idée que Syédra est encore
avant 45 l une cité isaurienne et que son rattachement à la Pamphylie de Sidè
daterait de 451 ou peu après. Cela expliquerait, selon lui, que la liste de souscrip
tion ait été remaniée en conséquence, en supprimant Gaios du groupe des évêques
d'Isaurie mais en oubliant de le replacer parmi les évêques de Pamphylie de Sidè,
d'où son omission sur la liste de souscription à la séance du 25 octobre ". Ce re
maniement ne pouvant avoir lieu avant l'élaboration en 454 de la « liste modèle »
(Einheitsliste) des évêques présents à Chalcédoine, on en déduit que l'évêché de
Syédra appartient encore en 451 à la province d'Isaurie mais qu'il est attribué
peu de temps après à la province de Pamphylie de Sidè. Cependant l'historien
Kapitôn de Sidè désigne encore Syédra comme une cité d'Isaurie vers 500 ".

"ACO, II. 1, 1, p. 58, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 31, l. 24. —* ACO, II, 1, 2, p. 72 [268], l. 8.
—* ACO. II, 1, 2, p.86 [286], l. 39. — * ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 14 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 270. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 682.9, p. 30; ACO,
III. p. 117, l. 18. — ° J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 208, 1 " : MANsI, XI,
col. 997 A : leg.Xuéôpov. — ' E. ScHwARTz, Uberdie Bischofslisten,p. 24 ;E. HoNIGMANN,
Byzantion, 16, 1942-1943, p. 52 : H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2,
p.866-869.s. v. « Syedra ». —* E. ScHwARTz, op. cit., p. 53. — " E. HoNIGMANN, op. cit.,
p.69. —" H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., p. 867 et n. 12.

419
GÉLASIOS

GÉLASIOS, prêtre de Boubôn (Lycie) 458

Il souscrit à la place de l'évêque Rômanos de Boubôn (—» Rômanos 3) en 20


position à la réponse du synode de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur
Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent
invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 63, l.35.

GÉMELLOS 1, évêque de Mélitopolis (Hellespont) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Diogénès de Cyzique (—» Diogénès 2), qui souscrit au nom de Gémellos
en 343 position à la définition de la foi'. À la fin de la séance du 31 octobre,
Diogénès souscrit de nouveau au nom de son suffragant en 183° position sur la
liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de Constanti
nople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.
' ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 23 : ACO, II. 3, 2, p. 170 [429], l. 18. —* ACO, II. 1, 3,
p.94 [453]. l. 26 : ACO, II. 3, 3, p. 108 [547], l. 16.

GÉMELLOS 2, évêque de Stratonicée (Lydie) 451-458

Il apparaît en 232° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 194° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est en l l7º
position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 135° à
approuver la décision du concile d'expulser Dioskoros d'Alexandrie de son siège
épiscopal ". Il souscrit à la condamnation de Dioskoros en 186 position dans la
version grecque et en 137° position dans la version latine des actes du concile *.
Il occupe la 197° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ".
Gémellos est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon.
Il déclare, en 154° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de
Nicée et de Constantinople I (sans mentionner la deuxième lettre de Cyrille
d'Alexandrie à Nestorius), et souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux précisent les noms des 58 premiers membres. Il
apparaît en 212° position sur la liste de présence de la séance du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 216 position à la définition
de la foi ". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Le nom de Gémellos apparaît en 101° position
sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers
membres. A une séance non datée, Gémellos souscrit, d'après la Collectio Prisca,
en 47º position aux canons établis à Chalcédoine ". Il apparaît en 10 position
dans la réponse du synode d'Hellespont en 458 à l'enquête de l'empereur Léon *.

420
GENNADIOS 1

Les évêques de cette province approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent


invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO. II. 1, 1. p. 61, l. 36 : ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 30. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 5.
—* ACO, II. 1,2, p. 6 [202], l. 5. —*ACO, II. 1,2, p. 32 [228], l. 34 ;ACO, II, 3, 2, p. 64
[323]. l. 14-16. —* ACO, II. 1, 2, p. 39 [235], l. 13 : ACO, II, 3, 2, p.77 [336]. l. 5.
—°ACO. II, 1,2, p. 89 [285], l. 27. —'ACO, II, 1,2, p. 108 [304], l. 30-33 : ACO, II, 3,
2. p. 112 [371]. l. 29. —* ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 33 : ACO, II, 3, 2, p. 145 [404],
L 12. — * ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 2 : ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 38 : ACO, II, 3, 2,
p. 165 [424]. l. 24 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 258. —"ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l. 15 : ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 31. — " ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 1.
—º ACO, II. p. 57, l. 29.

GÉNÉTHLIOS, évêque de Dorylée (Phrygie Salutaire) 553

Il occupe la 96° place lors des l", 2° et 4° séances, et la 95° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6 et
7 séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 95° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en l 16°
place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

'ACO, IV. 1, p. 6. l. 16 ; ibid., p. 22, l. 39 ; ibid., p. 35, l. 10 : ibid., p. 41, l. 40. —* Ibid.,
p.73. l. 17-18 : ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 7 ; ibid.,
p.229. l. 8.

GENNADIA, religieuse de Cos (Îles) V°-VI° S.

Une inscription de Cos, sous l'évêque Hellanikos (—» Hellanikos 2), porte la dé
dicace d'un xénodochéion construit et pavé de mosaïques aux frais de Gennadia
Phoib-'. Le second nom est probablement un patronyme suivi d'un signe abrévia
tif, mais l'éditeur lit « Phoibè » en utilisant la première lettre de la ligne suivante
alors que l'espace suffisait pour écrire un èta après Phoib-. Il est vrai que Phoibè
est le nom de la première diaconesse chrétienne *. Gennadia est « révérentissime »
(eu/.apeotdtn), épithète caractéristique des ecclésiastiques. Son nom a été resti
tué de manière très hypothétique sur une inscription fragmentaire qui présente
avec la précédente certaines similitudes ".
' M. SEGRE, Iscrizioni di Cos, t. 1, p. 269, n° EV 350 et t. 2, pl. 149. — * PAUL, Romains,
16, 1. — * M. SEGRE, op. cit., t. 1, p. 269, n" EV 351 et t. 2, pl. 149.

GENNADIOS 1, évêque de Téôs (Asie) 449-451

Il occupe la 96 place lors de la l" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449'. Il


est le 86° prélat à donner son avis sur Eutychès en demandant son établissement

421
GENNADIOS 2

comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 69° position la décision du


concile de priver Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée (Phrygie
Salutaire) de leurs fonctions (—» Eusébios 11) *. Son siège est dit par erreur
prouinciae Achaiae au lieu de prouinciae Asiae. Il souscrit à la déposition de
Flavianos et d'Eusébios en 91° position ". Il occupe la 77° place à la 2° séance du
22 août 449 *. Gennadios est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté
par son métropolite, l'évêque Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci,
par l'entremise de son suffragant, l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros),
souscrit au nom de son évêque absent en 415° position à la définition de la foi ".
'ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 34 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 8. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 17 ;ACO,
II, 3, 1, p. 187, l. 4-7. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 10 ; ACO, II, 3, 1, p. 248, l. 5-7.
—* ACO, II, 3, 1, p.256, l. 5. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 16.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 39 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 25. x


GENNADIOS 2, évêque d'Akmonia (Phrygie Pacatienne) 451 •:

Il apparaît en 271° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 233° place lors de la 2°
-
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est mentionné en
185° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Il approuve en
164° position l'exclusion de Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ecclésia
stique selon la décision du concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en
149° position dans la version grecque et en 194° position dans la version latine *.
Il est absent de la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à
l'étude du Tome de Léon. Il apparaît en 251° position sur la liste de présence de s !
la séance solennelle du 25 octobre ". Il souscrit en 257° position à la définition de
la foi '. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Gennadios apparaît en 66 position
sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres. A une séance non datée, il souscrit, d'après la Collectio Prisca,
en 123° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 37 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 7. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 3.


—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 32. —* ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 22 : ACO, II, 3, 2, ,
p. 68 [327]. l. 10-13. —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l. 17 ;ACO, II, 3,2, p.79 [338]. l. 5.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 29 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 18. — ' ACO, II. 1, 2,
p. 149 [345], l. 6 : ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 22 : ACO, II, 3, 2, p. 167 [426]. l. 9 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 347. —* ACO, II, 1, 3, p.91 [450]. l. 12 ;
ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 26. — "ACO, II, 2, 2, p. 44 [136], l. 8.
·e

GENNADIOS 3, évêque de Mossyna (Phrygie Pacatienne) 45 |

Il apparaît en 273° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture

422
GENNADIOS 4

du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 235° place lors de la


2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. La liste de la 3°
séance du 13 octobre indique en 67° position la présence 'A0ovooiou Meoñvnç *.
On a proposé de corriger Meoñvmç en Mooûvoov ". Athanasios de Mossyna
(Mooûvoov, Mossynon) accepte en 83° position que Dioskoros d'Alexandrie soit
privé de toute dignité sacerdotale et de la communion selon la décision du
concile *. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 265° position dans la version
latine des actes du concile qui indique Athanasius episcopus Monsinon suscripsi".
Il n'est pas mentionné dans la version grecque. Dans cette même liste, Gennadios
souscrit en 197° position dans la version grecque et en 237° position dans la
version latine '. E. Schwartz avait noté cette discordance sans pouvoir la ré
soudre *. Plutôt que d'imaginer l'existence de deux évêques se disputant un
même siège, on a proposé avec vraisemblance l'emploi par un même individu de
son vrai nom et de son signum ". Gennadios est mentionné en 235° position sur la
liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon ". Il apparaît en 253° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
259° position à la définition de la foi *. Pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux détaillent les noms de 47 à 58 membres. Gennadios apparaît en
64° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Son nom est répété en 108° position ". Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO. II, 1, 1, p. 62, l. 39; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 9. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 5.
— * ACO, II, 1, 2, p. 4 [200], l. 41. — " Ibid. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 22 ; ACO,
II, 3, 2, p. 58 [317], l. 12-14. —°ACO, II, 3,2, p. 81 [340], l. 22. —' ACO, II, 1,2, p. 39
[235]. l. 24 : ACO, II, 3, 2, p. 80 [339], l. 21. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten,
p. 35, n. 3; cf. R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 2, p. 39,
n 29 —* V. LAURENT, BCLAB, 26, 1945, p. 4 (36)-5 (37). — "ACO, II, 1,2, p. 90 [286],
L 22. — " ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 31 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 20. — * ACO,
II. 1, 2, p. 149 [345], l. 8 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 27 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426],
l. 11 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 349. —º ACO, II, 1, 3, p.91 [450],
l. 10 : ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 24. —" ACO, II, 1, 3, p. 92 [451], l. 23 ; ACO, II, 3,
3, p. 106 [545], l. 4.

GENNADIOS 4, évêque d'Asie 475

Cet évêque, dont le siège n'est pas connu, assiste au synode provincial d'Éphèse
en septembre ou octobre 475 et apparaît parmi les évêques d'Asie signataires
d'une supplique adressée aux Augustes Basilisque et Marc ". On peut reconstituer
ce texte en croisant les renseignements fournis par Zacharie de Mitylène avec
ceux d'Évagre le Scholastique *. Les évêques d'Asie dénoncent, sans les nommer,
leurs adversaires menacés du feu éternel. Il s'agit de l'évêque Akakios de
Constantinople et de ses partisans. Les évêques se plaignent d'avoir été forcés
d' accepter leur doctrine. Ils ont en revanche souscrit à l'Encyclique de Basilisque
de leur plein gré et non sous la contrainte comme leurs ennemis l'affirment de
manière calomnieuse. Ils se disent prêts à endurer les pires tourments au nom de

423
GENNADIOS 5

la vraie foi, et approuvent les conciles de Nicée, de Constantinople et les deux


conciles d'Éphèse. Ils anathématisent le Tome de Léon et Nestorius. Zacharie dit
que leur message contient d'autres éléments, mais ne donne aucun détail. D'après
la dernière citation que fait Évagre de ce texte, les évêques d'Asie demandent à
Basilisque que soit rendue effective la déposition d'Akakios prononcée par le
synode d'Éphèse. On a proposé d'identifier Gennadios à l'évêque homonyme de
Téos en Asie, à celui d'Akmonia ou encore à celui de Mossyna, deux sièges de
Phrygie Pacatienne (—» Gennadios 1, Gennadios 2, Gennadios 3) *. La supplique
ayant été probablement souscrite par des évêques de la seule province d'Asie et
non de tout le diocèse, seule la première hypothèse est plausible.

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, 3, tr. I, p. 148, l. 5. —* Ibid., V. 3, tr. I, p. 148, l. 4-p. 149,
l. 4 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. —* K. AHRENs et G. KRUGER, Die sogenannte
Kirchengeschichte des Zacharias Rhetor, p. 324.

GENNADIOS 5, évêque d'Asie 475

Cet évêque, homonyme du précédent, figure dans les mêmes circonstances et son
siège est également inconnu ".
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, 3, tr. I, p. 148, l. 6.

GENNAIOS, évêque d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) VI° S.

Il est mentionné dans une inscription de la grande église près des thermes
commémorant la fondation par le prêtre Kyriakos et ses filles Iôanna et Kyriakè
d'une église consacrée au Christ, lors de la huitième indiction (—» Kyriakos 15).
On lit au début : « sous notre sanctissime et révérentissime archevêque et pa
triarche Gennaios » (èrtà toû dyuot(oitou) Koï 6eop(uÀeototou) dpxuertuokó(rtou)
muſov (koi) It(œt)pud{y}pxo[u] Tevvoiou). Ce texte indique la construction ou la
restauration d'une église ". La titulature de Gennaios a suscité de nombreux
commentaires. On a d'abord proposé de la considérer comme une réponse de
l'évêque d'Hiérapolis au titre d'archevêque de Laodicée détenu par le métropolite
de Phrygie Pacatienne, et au titre de patriarche de Pépouza porté par le chef de
l'Église montaniste *. Renversant cette théorie, on a ensuite proposé de voir en
Gennaios un patriarche montaniste de Pépouza ". Notons enfin qu'on a voulu
dater cette inscription de 535 environ, date supposée de l'octroi du titre de métro
polite à l'évêque d'Hiérapolis ". Mais l'évêque d'Hiérapolis porte déjà le titre de
métropolite de manière épisodique au concile d'Éphèse en 431 et de manière
officielle dans l'encyclique de Léon en 457 (—» Vénantios, Philippos 8). Il est
plus simple de considérer le titre de patriarche comme une dignité honorifique
revêtue par un prélat de l'Église orthodoxe, car le titre d'archevêque porté par un
patriarche montaniste de Pépouza à Hiérapolis serait inexplicable *. Ajoutons
que l'inscription d'un évêque et patriarche à Komba (Lycie) renforce cette solu
tion (—» Makédôn 3).

' W. JUDEICH, in C. HUMANN et alii (éd.), Altertiimer von Hierapolis, p. 74-75, n° 22 ;

424
GÉÔRGIOS 4

H. GRÉGoIRE, Byzantion, 8, 1933, p. 70 ; W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and


Testimonia, p.497, n° 82 et fig. 91 ; cf. B. A. MYsTAKIDÈs, EEBX, 12, 1936, p. 178.
— * H. GRÉGOIRE, op. cit., p. 75-76 ; A. STROBEL, Das heilige Land der Montanisten,
p.92 : cf. K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p. 269, s. v. « Hierapolis (1) ».
—* W. TABBERNEE, op. cit., p. 499-502 ; C. TREVETT, Montanism, p. 211. —* P. VERzONE,
CArch. 8. 1956, p.38. —* D. FEIssEL, Bull. ép., 2000, p. 606, n° 846.

GÉORGIOS 1, évêque de Paros (Îles) Ca 550-600

Sur une plaque de chancel de l'ancienne cathédrale de Paros (Katapoliani), quatre


monogrammes, caractéristiques de la seconde moitié du vi° siècle, invoquent
l'aide de la Vierge en faveur de l'évêque Géôrgios ". Ce prélat doit être un proche
successeur de l'évêque Hylasios (—» Hylasios).

' G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 124-125,
n° 58 et pl. XV.

GÉORGIOS ? 2, évêque d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) VI° S.

Sur une inscription fragmentaire sans doute dédicatoire ", on a proposé de resti
tuer le nom et la fonction de ce personnage *.
' C. LANCKoRoNsKI, G. NIEMANN et E. PETERsEN, Städte Pamphyliens und Pisidiens, I,
p. 163, n° 28. —* H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie
Mineure, I, p. 106, n° 307.

GÉORGIOS 3, économe de Cnide (Carie) V°-VIe S. ?

À Gerbekse (autrefois Gerbekilise), au début de la presqu'île de Cnide, on a


trouvé sur le côté gauche de la porte d'une église byzantine ruinée l'inscription
votive de ce personnage ".

W. BLUMEL, Die Inschriften der rhodischen Peraia, p. 93 n° 341 ; A. BREssoN, Recueil


des inscriptions de la Pérée rhodienne, p. 85, n° 55 a (7/6/1/50).

GÉORGIOS 4, diacre de Cnide (Carie) V°-VI° S.

Ce clerc est connu par une inscription votive découverte sur le linteau de la même
porte que le personnage précédent ; il se peut que les deux ne fassent qu'un, ce
diacre pouvant être en même temps économe. Il s'agit d'une inscription gravée
« en ex-voto et pour le salut et la rémission des péchés de Géôrgios, le révéren
tissime diacre, et de tout le clergé du port de commerce » (ûrtèp eùxñç koà
cotnpioç xoù dqbéoeooç óuoptuſov Teopyiou toû eÛMo Beotoitou ôuokóvo[u] koù
zavtoç toû x).(n)p(t)x(oû) toû èvrtopiou)'. Mais on pourrait restituer la dernière
ligne de la manière suivante : toÛ KM(ñ)p(ou) k(oû) toÛ èvTtopiou.

425
GÉÔRGIOS 5

" W. BLUMEL, Die Inschriften der rhodischen Peraia, p. 93-94, n° 342 : A. BREssoN, Recueil
des inscriptions de la Pérée rhodienne, p. 85, n° 55 b (7/6/1/50).

GÉÔRGIOS 5, higoumène à Cyzique (Hellespont) 626/32-634/40

Réfugié en Afrique, Maxime le Confesseur, dans une lettre à l'évêque Iôannès de


Cyzique (—» Iôannès 58), recommande au prélat de confier les moines qui revien
nent dans la cité (après s'être enfuis devant l'invasion perse et avare de 626) au
prêtre et higoumène Géôrgios ". Dans une autre lettre, Maxime loue les qualités
de Géôrgios qu'Iôannès va retrouver. Il le désigne comme « mon saint père
Géôrgios » *. Cette formule indique peut-être que Géôrgios était le supérieur du
monastère Saint-Georges de Cyzique où vécut Maxime, avant les troubles de
626. Il peut s'agir aussi d'une simple formule de politesse. Les deux lettres sont
datées entre 626 et 632*. L'un des Opuscules théologiques et polémiques de
Maxime est adressé « autrès saint prêtre ethigoumène Géôrgios » ", probablement
le même personnage. A la demande de son correspondant, Maxime lui envoie un
court exposé dogmatique sur le mystère christologique où il aborde la question
de la volonté, futur enjeu de la controverse monothélite. À deux reprises, il quali
fie Géôrgios de « père » *. Cette œuvre se situe entre 634 et 640 °.
" MAxIME LE CoNFEssEUR, Lettres, 29, PG,91, col. 624 A. —* Ibid., 31, PG,91, col. 625 C.
— * P SHERwooD, Annotated Date-List, p. 27-28. — * MAxIME LE CONFESSEUR, Opuscules
théologiques et polémiques,4, PG,91, col. 56 D. —* Ibid., col. 57 Aet 61 D. — ° P. SHER
wOOD, op. cit., p.41.

GÉÔRGIOS 6, moine à Synnada (Phrygie Salutaire) Ca 590-650

D'après un ajout géorgien au Pré spirituel de Jean Moschos, le frère Géôrgios,


de la cité de Synnada, raconte l'histoire d'un prêtre anonyme de Philomèlion
(Pisidie) qui, après avoir célébré la messe, retrouva sain et sauf son fils enlevé
par les loups ". Les récits datables se placententre Grégoire le Grandet Constant II.
Cette histoire doit dater de la même période.

" JEAN MoscHos, Pré spirituel, suppl. géorg., 27, p. 421.

GÉÔRGIOS 7, évêque d'Éphèse ?(Asie) VII° S.

Un sceau, sans doute découvert à Smyrne, porte comme légende : « De Géôrgios,


métropolite » (Teoopyiou | untportoÀt(tou))'. Le siège n'est pas précisé, mais la
dignité désigne le siège d'Éphèse si le sceau a été frappé dans la province d'Asie.
La circulation des sceaux étant limitée, cette identification est plausible.

" V. LAURENT, Le corpus des sceaux de l'Empire byzantin, V, 1, p. 742, n°935 et pl. 126
(Ermitage).

426
GÉRASIMOS

GÉORGIOS 8, lecteur d'Akarassos ?(Lycie) VII° S.

Une inscription rappelle la vente parce clerc, pour la somme de douze nomismata,
d'un endroit à son oncle Paulos, en présence d'un témoin nommé Kyriakos du
domaine de Mortôn (Xoo(piou) Moptovoç). Il s'agit d'une parcelle pour un usage
funéraire d'après la menace d'une amende de huit nomismata en cas d'inhumation
illégale ". L'inscription vient du village de Macun dans la vallée du Dereköy Dere
qui aboutit au Karagöl. Dans la plaine autour de ce lac, se situe au nord la cité
d'Akarassos (sans doute Elmal1), à environ 13 km de Macun.

'G. E. BEAN, Journeys in Northern Lycia 1965-1967, p. 35, n° 62 et ph. n° 50 ; cf. H. HEL
LENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 736-737, s. v. « Mortön ».

GÉORGIOS 9, sous-diacre d'Héraclée du Latmos (Carie) VII° S. ?

Une inscription votive rappelle que ce clerc et ses parents ont embelli la grotte du
Pantokratôr, située à moins d'un kilomètre de la cité ".

'H GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 75, n° 226".

GÉRASIMOS, moine de Lycie post 451-475

Lessources relatives à Gérasimos sont, pour l'essentiel, de nature hagiographique.


On compte deux Vies grecques. La première, que nous appelons la Vie A, a été
composée dans la seconde moitié du vi° siècle à partir de la Vie d'Euthymios de
Cyrille de Scythopolis, et complétée à la fin du vII° siècle d'un emprunt au Pré
Spirituel de Jean Moschos. Elle a été éditée en 1897 par A. Papadopoulos-Kéra
meus dans ses Analekta ". La seconde version, ou Vie B, postérieure au vII° siècle
car elle emprunte le même récit au Pré Spirituel, a été éditée en 1907 par le
même érudit*. Le moine Cosmas le Rhéteur, auteur au xIII° siècle d'une Vie de
Gérasimos, fournit en outre des renseignements inconnus des sources anciennes *.
Gérasimos serait originaire du village de Drosos en Cappadoce, ses parents
auraient pour nom Iôannès et Maria. Le saint aurait lui-même porté le nom de
Grègorios. Cosmas donne une chronologie : entrée au monastère à l'âge de neuf
ans, départ pour la Terre sainte à seize ans. Ces précisions laissent supposer que
l'auteur a voulu éclairer la période la plus obscure de la vie de Gérasimos par
l'adjonction de détails inventés à l'occasion. Pour cette raison, nous avons laissé
de côté la Vie de Cosmas. Nous citons pour mémoire une Vie éthiopienne de
Gérasimos ". Cette version très romancée ne contient aucun renseignement
historique qu'on ne connaisse par ailleurs. L'essentiel est consacré au voyage et
au séjour du saint dans l'île merveilleuse des bienheureux. D'après les deux Vies
grecques, Gérasimos est né en Lycie de parents chrétiens à une date indéterminée.
Consacré dès l'enfance à la vie monastique, il se distingue par son goût pour
l'érémitisme. Il mortifie son corps par une ascèse rigoureuse, lutte contre les
démons et vit dans les régions isolées de sa province natale. Il se rend en Palestine
pour visiter les Lieux saints et s'établit dans le désert près de la mer Morte. Cette
installation doit avoir lieu peu après 451, durant les troubles suscités en Palestine

427
GÉRASIMOS

par la réception de Chalcédoine. À l'instar d'autres anachorètes, Gérasimos a


d'abord soutenu les positions des adversaires du concile, dont le principal est
Théodosios, l'usurpateur du siège de Jérusalem. Par sa réputation de sainteté,
l'ermite Euthymios attire à lui Gérasimos dans le désert de Roubâ. Euthymios
convainc Gérasimos et d'autres anachorètes, au terme d'un long séjour, de revenir
à l'orthodoxie *. Ce revirement doit se placer entre 452, l'année du renversement
de Juvénal de Jérusalem par Théodosios, et 457, l'année indiquée un peu plus
loin dans la Vie d'Euthymios. C'est dans le désert, à un mille du Jourdain, que
Gérasimos fonde une laure. Le centre est occupé par un cénobion qui héberge les
novices pour les former à la vie monastique. Les moines confirmés ne résident
pas dans le cénobe, mais à l'écart dans soixante-dix cellules individuelles. Le
samedi et le dimanche, ces moines reviennent au cénobe pour célébrer la messe
avec le reste de la communauté. Gérasimos exige des ermites le plus grand
dénuement et leur confie comme occupation manuelle des travaux de vannerie.
Lorsque des ermites demandent qu'on les autorise à chauffer de l'eau, à prendre
des aliments cuits et à lire sous une lampe, Gérasimos estime que cela correspond
au mode de vie des cénobites, mais non des anachorètes. La réputation de piété
qui entoure la laure de Gérasimos incite les habitants de Jéricho à se rendre
auprès des ermites en fin de semaine, mais ces visites dérangent leur solitude ".
Dans le Sinaiticus gr 524, cette description quelque peu idéalisée de la laure de
Gérasimos se trouve interpolée dans la Vie d'Euthymios '. Ce dernier a l'habitude
de prendre avec lui plusieurs anachorètes, dont Gérasimos, de rester avec eux
dans le désert de Koutila et de Roubâ du 14 janvier au dimanche des Rameaux et
de leur donner la communion chaque dimanche *. Encore jeune, Kyriakos rejoint
Euthymios qui l'envoie auprès de Gérasimos. En raison de son âge, Kyriakos est
admis au cénobe où il reste cinq ans. Un matin, Gérasimos lui demande de
l'accompagner à l'enterrement d'Euthymios dont la mort lui a été révélée par une
vision. L'auteur anonyme de la Vie A dit tenir ces informations de Kyriakos ". La
mort d'Euthymios est datée avec précision du 20 janvier 473. En 474, Gérasimos
accueille le jeune Sabas ". Gérasimos est devenu un modèle de vertu et d'ascé
tisme pour les anachorètes qu'il guide vers le salut en répandant la piété dans le
désert. Selon la Vie A, Gérasimos meurt le 5 mars 475, mais la Vie B date cet
événement du 24 mars ". Cyrille de Scythopolis et Syméon Métaphraste
confirment toutefois la date du 5 mars 475 *. Le martyrologe romain et deux
ménologes jacobites indiquent aussi le 5 mars ". La mention dans ces ménologes
suppose que Gérasimos est aussi reconnu comme un saint par les monophysites.
Le calendrier palestino-géorgien mentionne Gérasimos, s'il s'agit bien du même
personnage, à quatre reprises : le 9 février, le 3 mars, le 5 mars et le 23 août ".
Cyrille affirme deux fois que Kyriakos a passé neuf ans près de Gérasimos ".
L'anachorète Sabbatios le Cilicien est présent à l'enterrement de Gérasimos ".
L'auteur de la Vie A précise que Gérasimos prend soin avant de mourir de confier
la direction de la laure à « ses frères selon la chair », Basilios et Stéphanos qui
meurent six ans plus tard, soit en 481. Les Pères de la laure nomment alors
Eugénios comme successeur. Il dirige la laure pendant quarante-cinq ans et meurt
le 19 août 526 ". Gérasimos est célèbre pour avoir soigné un lion qui, par
reconnaissance, suivit partout le saint homme comme un animal de compagnie.
L'histoire de Gérasimos et du lion se place trois ans environ avant sa mort d'après
la Vie B. Ce récit, emprunté à Jean Moschos, a connu une grande fortune si l'on
en croit les nombreuses sources qui le mentionnent ", à l'exception de Cyrille de

428
GERMANOS 1

Scythopolis antérieur au Pré Spirituel. Le récit du lion occupe par exemple plus
de la moitié d'un discours sans grand intérêt du logothète Constantin Acropolite
(fin xIII°-début xIv° siècle) en l'honneur de Gérasimos ". Les deux tiers de la
notice du synaxaire de l'Église de Constantinople sur Gérasimos traitent de
l'histoire du lion ". Dans cette source, la vie de Gérasimos est située en Thébaïde
et l'épisode du lion est emprunté à Sôphronios de Jérusalem. Ces informations
sont reprises dans un épitomé de la Vie de Gérasimos ". Le ménologe de l'empe
reur Basile II, vers 979, place aussi la vie de Gérasimos en Thébaïde et traite
principalement de l'histoire du lion *. L'assonance du nom Gérasimos avec
Hiérônymos expliquerait que l'histoire du lion se retrouve dans la Vie de saint
Jérôme *.

" Vie A (BHG 693), in A. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, Avo(Àlexto iepooo/lvuutuxñg o toxvo


Àoyiag. IV. 8, p. 175-184 : cf. H. GRÉGOIRE, BZ, 13, 1904, p. 114-135 ; B. FLUsIN, Miracle
et histoire dans l'œuvre de Cyrille de Scythopolis, p. 40. —* Vie B (BHG 694), PPS, 19,
1907, p. 115-123 ; cf. K. DOUKAKIs, Méyoç Xvvačoptotrjç, 4 mars, III, p. 35-42.
— * CosMAs LE RHÉTEUR, Vie de Gérasimos, PPS, 19, 1907, p. 124-135. — * Vie de
Gérasimos (BHO 324). —* Vie A, 1, p. 175, l. 1-p. 176, l. 8 : Vie B, 2-3, p. 116, l. 6
p. l 17, l.22 : CYRILLE DE SCYTHOPOLIs, Vie d'Euthymios, 27, p. 44, l. 19-p. 45, l. 4.
— ° Vie A, 2-4, p. 176, l. 9-p. 179, l. 4 : Vie B, 5-7, p. 118, l. 3-p. 119, l. 30 ; SYMÉON
MÉTAPHRAsTE, Vie d'Euthymios, 89-91, PG, 114, col. 672 A-673 C ; NICÉPHORE CALLISTE,
HE, XIV, 52, PG, 146, col. 1249A-B. — ' B. FLUsIN, op. cit., p. 228-231. — * CYRILLE DE
SCYTHoPoLIs, Vie d'Euthymios, 32, p. 51, l. 11-14 ; ibid., p. 56, l. 28. — " Vie A, 5, p. 179,
l.5-p. 180, l. 6 : CYRILLE DE SCYTHOPOLIs, op. cit., 40, p. 60, l. 19-20 ; ID., Vie de Kyriakos,
4-5, p. 224, l. 23-p. 225, l. 17. — " CYRILLE DE SCYTHOPOLIs, Vie de Sabas, 12, p. 95, l. 6
11. — " Vie A. 6, p. 180, l. 7-8 : ibid., 10, p. 184, l. 4-6 ; Vie B, 8, p. 119, l. 31-p. 120, l. 2.
— * CYRILLE DE SCYTHOPOLIs, Vie de Kyriakos, 5, p. 225, l. 20 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie
d'Euthymios, 93, PG, 114, col. 673 C. —º Martyrologe romain, p. 85, 5 : Ménologes
jacobites, PO, X, 1, p. 73 [73], l. 7 ; ibid., p. 120 [120], l. 2. — " Calendrier palestino
géorgien, 9 février, p. 49 : ibid., 3 mars, p. 53 : ibid., 5 mars, p. 54 : ibid., 23 août, p. 86.
— * CYRILLE DE SCYTHoPoLIs, Vie de Kyriakos, 5, p. 225, l. 17-19 : ibid., 20, p. 235, l. 1-2.
— " Vie A, 9, p. 183, l. 1-20 : Vie B, 12, p. 122, l. 10-26. — " Vie A, 10, p. 184, l. 6-13.
—" Vie A. 7-9, p. 180, l. 19-p. 184, l. 3 ; Vie B, 8-12, p. 120, l.2-p. 123, l. 5 : JEAN
MoscHos, Pré spirituel, CVII, PG, 87, 3, col. 2965 B-2969 B : BHG Auct. 696e et 696f ;
CosMAs LE RHÉTEUR, Vie de Gérasimos, 13-15, p. 131, l. 15-p. 134, l. 14. — " CONSTANTIN
AcRoPoLITE, Discours sur saint Gérasimos, p. 31-39 ; cf. PLP, 1, p. 49, s. v. « 'Akponto
kitng Kovotovtîvoç » (520). — * Synaxaire de Constantinople, 4 mars, 5, col. 507
508 : cf. K. DoUkAkis, Méyaç Xvvagopiotrig, 4 mars, III, p. 33-34 —* Épitomé de la
Vie de Gérasimos, p. 24. —* Ménologe de Basile II. 4 janvier, PG, 117, col. 337A-B.
— º J.-M. SAUGET, in BSS, VI, col. 200, s. v. « Gerasimo » ; M. L. CASANovA, in BSS, VI,
col. 1 132, s. v. « Iconografia di Girolamo ».

GERMANOS 1, périodeute de Synaos(Phrygie puis Phrygie Pacatienne) post 324

Un passage de la Vie de l'évêque Agapètos de Synaos mentionne ce personnage


présenté comme un périodeute '. Cette fonction est tout à fait inhabituelle dans le
diocèse d'Asie, et Germanos est l'un des deux périodeutes attestés dans cette ré
gion (—» Parthénios). Il ne s'agit pas nécessairement d'un anachronisme même si

429
GERMANOS 2

la Vie d'Agapètos daterait au plus tôt du x° siècle (—» Agapètos 1). D'après cette
source, Germanos lègue à l'Église de Synaos un terrain propice à la culture des
légumes, mais se ravise et tente de récupérer ce bien.Agapètos, qui est alors qua
lifié de saint pour la première fois dans la Vie, estime que c'est commettre un tort
que de reprendre un don fait à Dieu. Ces paroles prononcées, un fleuve en crue
inonde aussitôt le terrain en litige ; Germanos reconnaît sa faute et décide de ne
plus réclamer le terrain. A cette époque, la Phrygie forme une seule province
ecclésiastique.

" Vie d'Agapètos, 29, éd. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, p. 122, l. 12-19 ; éd. LATYSEv, in
Ménologe anonyme byzantin, 18 février, I, p. 100, l. 10-16.

GERMANOS 2, prêtre de Tyraéion ?(Pisidie) IV°-V° S.

Longos a érigé une stèle pour son père Germanos, « révérentissime prêtre de la
sainte Église des orthodoxes « (eù)opeot6tq tpe[o]Butépou tñç dryioç èxkn
oioç tôv ôptoôóčov)'. Cette référence à l'orthodoxie s'explique par la présence
dans la région de nombreuses hérésies. La pierre a été trouvée à Düger, environ
20 km au nord-est d'Ilgin (l'ancienne Tyraéion).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 154, n° 290 et ph.

GERMINIOS, évêque de Cyzique (Hellespont) 351

À l'initiative de l'empereur Constance II, plusieurs évêques orientaux antinicéens


conduits par Eusébios de Constantinople se réunissent à Sirmium (Pannonie II)
pour statuer sur le sort de l'évêque du lieu, Phôtinos, un disciple de Markellos
d'Ancyre (Galatie I). Après la condamnation et la déposition de Phôtinos, Con
stance II transfère sur le siège de Sirmium l'évêque Germinios de Cyzique '. Le
reste de son épiscopat sort du cadre de cette étude.

" ATHANASE D'ALExANDRIE, Histoire des ariens, 74, 5, p. 224, l. 25.

GÉRONTIOS, évêque d'Arkadioupolis (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son suffragant,
l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom de Gérontios en
423° position à la définition de la foi ".

'ACO, II, 1,2, p. 154 [350], l. 6 : ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 33.

430
GORGONIOS 2

GLAUKOS 1, prêtre de Philadelphie ?(Lydie) IV°-V° S.

D'après son épitaphe, ce clerc est mort le premier jour du mois de Lôos, c'est-à
dire le 24 juin. La mention de l'année, oubliée ou ajoutée à la peinture, manque
et celle de l'indiction est lacunaire (10°, 11°, 12°, 13°, 14° ou 15°). Ce clerc n'est
pas originaire de Cnide comme on l'a supposé (yévouç Kvuôo Àiov)'. Faute de
reproduction, nous suivons la datation proposée par les éditeurs *. La pierre a été
découverte à Alemsahli, 30 km au sud-est d'Alasehir (Philadelphie) et 33 km à
l'ouest de Güney identifié de manière hypothétique à Tralla.

* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Ortsnamen,p. 272, $ 535 ;cf. J. SUNDwALL, Die einheimischen


Namen der Lykier, p. 87; ibid., p. 110. — * J. KEIL et A. voN PREMERSTEIN, Bericht über
eine dritte Reise in Lydien und den angrenzenden Gebieten Ioniens ausgeführt 1911,
p.55-56. n° 65.

GLAUKOS 2, évêque d'Alia (Phrygie Pacatienne) 553

Il occupe la 119° place lors des 1" et 2° séances, et la 118° place lors des 3° et 4°
séances du concile de Constantinople, les 5, 8, 9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6°
et 7" séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 118° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
122° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.

'ACO, IV, 1, p. 7, l. 3 ; ibid., p. 23, l. 20 ; ibid., p. 35, l. 33 ; ibid., p. 42, l. 21. —* Ibid.,
p.73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 30 ;
ibid. p. 229, l. 18.

GORGONIOS 1, évêque d'Ouasada ?(Lycaonie) 518

Il apparaît en 39° position sur la liste des souscriptions qui accompagne la pétition
que le synode de Constantinople adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet 518
pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère d'Antioche ". Mentionné
parmi des évêques de Lycie, ce personnage est intitulé èrtiokotoç Oûpoôioç. Ce
toponyme corrompu désigne peut-être Oinoanda en Lycie, ou bien Ouasada en
Lycaonie *. Nous penchons pour la deuxième solution car entre 515 environ et
520, le siège d'Oinoanda semble occupé par un autre évêque (—» Palmantios).

'ACO. III. p. 66, l. 27. —* E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites, p. 136-137 ;


cf. K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 239, s. v. « Uasada ».

GORGONIOS 2, diacre d'Hyrkanis (Lydie) V°-VIe S. ?

Il est connu par son inscription votive trouvée au village de Çullugörece, environ
17 km au sud-est d'Hyrkanis'.

431
GOULASIS

' P. HERRMANN, TAM, V, 2, p. 473, n° 1332.

GOULASIS, diaconesse de Lystra ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Aurèlios Loukios et Aurèlia Ouaka ont érigé une pierre tombale pour leur sœur
Goulasis ". Cette inscription a été trouvée à Seçme, 15 km à l'est du site de Lystra
et à moins de 10 km au nord-est de Dinorna-Hüyük identifiée de manière hypo
thétique à l'ancienne Korna. On a supposé qu'elle datait du début du III° siècle,
c'est-à-dire avant 212, car la défunte (à la différence des autres personnages
mentionnés) ne porte pas le gentilice Aurelius *. Toutefois, bien des inscriptions
postérieures n'indiquent pas de manière systématique le gentilice de chaque
individu. Une étude estime que l'épitaphe est postérieure à 260 *. Si le nom
Goulasis semble unique, des formes voisines sont attestées en Pisidie et en
Isaurie ".

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 12-13, n° 64 et pl. 4. — * G. LAMIN


GER-PASCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 166, n° 250. — * S. MrTCHELL,
Anatolia, II, p. 58, n. 40. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 137, $ 233-1
et $ 233-3/4.

GOURDOS 1, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

Sur son épitaphe métrique découverte à Konya, on lit : « il était parmi les hommes
un prêtre du Dieu Très-Haut » (ñev èv dv6pórtouç iepeùç Oeoû ûyiotou)'. On a
supposé que le personnage était membre de la secte des hypsistianoi à laquelle
appartint un temps le père de Grégoire de Nazianze *. Il semble en revanche
excessif de considérer Gourdos comme un évêque de cette secte d'après son titre
de iepeûç *. La formule affirmant que Gourdos « dort là comme une colombe »
(év0'eûôet óote té) eto) fait allusion à la douceur et à la pureté de la mort ". La
stèle a été dressée par Trokondas, « un successeur et un compagnon » (ôudôoXoç
koû ôrtooov). Il doit s'agir d'un prêtre (-» Trokondas). Le mot ôrtoiov n'implique
cependant pas la subordination de Trokondas vis-à-vis de Gourdos comme on l'a
proposé *.

' H. S. CRONIN, JHS, 22, 1902, p. 124-125, n° 58 : W. M. RAMSAY, Luke the Physician,
p. 389-390, n° 19 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 102, n° 14/07/04.
— * W. M. RAMSAY, op. cit., p.403. —* D. STIERNON, in DHGE, XXV, col. 786, s. v.
« Ikonion » ; cf. G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, III, p. 45. — * V. SCHUL
TzE, Altchristliche Städte und Landschaften, II, 2, p.347. —* W. M. RAMSAY, op. cit.,
p.389-390, n° 19.

GOURDOS 2, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Gourdos a érigé une stèle pour son fils adoptif, Tyrannos ". La pierre a
été trouvée à Konya. On a proposé d'identifier Gourdos au personnage précé
dent º, mais ce rapprochement ne repose que sur l'homonymie.

432
HARMONIOS

' J. R. S. STERRETT, An Epigraphical Journey in Asia Minor, p. 192, n° 197 avec dessin.
— * W. M. RAMSAY, Luke the Physician, p.390.

GRÈGORIOS 1, prêtre d'Iconium ?(Lycaonie) IV° S.

D'après son épitaphe métrique découverte à Sadettin Hani, environ 20 km au


nord-est de Konya, Grègorios est mort jeune car il fut « enlevé précipitamment à
l'Église et au peuple » (óptoyei(ç) toxélog] drt'èxAnoing te kè Mo]oû)'. On
retrouve à Sadettin Hani la même formule dans l'épitaphe sans doute contempo
raine d'un prêtre (-» Apollinarios). On a constaté que des épitaphes métriques
étaient prêtes à l'emploi et attendaient l'insertion du nom du défunt *, ce qui
relativise leur personnalisation. Il est téméraire de déduire de l'absence de
commanditaire dans cette épitaphe qu'elle serait postérieure à celle du prêtre
Apollinarios où le commanditaire est cité ", car cette dernière n'est pas nécessai
rement le modèle de l'autre.

W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 56, n° 320 et pl. 14 ; R. MERKELBACH


et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 101, n° 14/07/03. — * H. S. CRONIN, JHS, 22, 1902,
p.362, n° 126. —* W. M. RAMsAY, Luke the Physician, p. 388, n° 17.

GRÈGORIOS 2, évêque de Lydie 404

Après la seconde déposition et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le 20 juin


404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles. Palladios mentionne parmi les
victimes « Grègorios de Lydie qui est, dit-on, en Phrygie » (Tpnyópuoç ô tñç
Auôiag 2.éyetat èv qPpuyiq)'. Il doit probablement s'agir d'un évêque de Lydie
exilé en Phrygie.

' PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 127, l. 8 ; éd. MALINGREY et LE


CLERCQ, p.398, l. 54 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 60, p. 240.

GRÈGORIOS 3, prêtre de Maionia (Lydie) V°-VI° S.

Lors des fouilles d'une église, on a trouvé sur un panneau orné d'une croix l'ex
voto de ce clerc. Nous lisons : « vœu de Glègoréios (sic), prêtre... » (eùxn TÀmyo
peiou rtp(eo)B(utépou)...)'. La pierre provenant de Çaglayan, près de Charakipolis
qui n'est pas évêché, nous l'attribuons au siège de Maionia.

' H. MALAY, Researches in Lydia, Mysia and Aiolis, p. 85, n°82 et pl. 60, fig.

HARMONIOS, évêque de Lampsaque (Hellespont) 458

En 458, il souscrit en 14° position à la réponse du synode d'Hellespont à l'enquête


de l'empereur Léon ". Les évêques de cette province approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

433
HÈGÉMONIOS

' ACO, II, 5, p. 69, l. 10.

HÈGÉMONIOS, évêque de Gdanmaa (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. À séance du 25 octobre 451 à laquelle


assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite, Onèsiphoros
d'Iconium (—» Onèsiphoros 1), qui souscrit en 364° position à la définition de la
foi en son nom ('Hyeuoviou tóÄeoç Tôovuoûtou, Igemonio Gedammao)'.

'ACO, II, 1,2, p. 152 [348], l. 15 : ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 22.

HÉLÈNÈ, moniale de Thyatire (Lydie) VI°-VII° S.

L'épitaphe d'Hélènè doit être celle d'une moniale d'après la formule : « elle qui
a mené une vie angélique sur terre » (m tòv d(y)yeÀukòv (Biov) èrti yñç toÀuteu
oopévm)'. La pierre a été découverte sur le site de l'ancienne Thyatire.

" P. HERRMANN, TAM, V, 2, p. 412, n° 1159 et pl. XV.

HÈLIODÔROS 1, évêque de Pinara (Lycie) 458

L'archidiacre Nikolaos (—» Nikolaos 4) souscrit à sa place, en 21° position, à la


réponse du synode de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur Léon ". Les
évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide
l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 63, l. 36.

HÈLIODÔROS 2, clerc d'Aphrodisias (Carie) V°-VI° S.

À l'extérieur des remparts de la cité d'Aphrodisias a été trouvée une inscription


très fragmentaire, peut-être une dédicace, mentionnant « Hèliodôros, le très
humble » ('HÂuóôoopoç ô è)\oix(totog))'. Cette épithète est employée par les
évêques mais aussi par les clercs inférieurs.

' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 164, n° 106 et pl. XXVIII.

HELLADIOS 1, prêtre de Konana (Pisidie) 381

Il occupe entre la 115° et la 125° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. Il représente le
siège de Kana alors que l'évêque est absent pour une raison inconnue. Certaines
listes syriaques indiquent comme nom Eulalios *.

434
HELLADIOS 4

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 118 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 119] ; MANsI,
VI, col. 1180A, [n° 125] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 120 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 348, n° 115 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.318 B, n° 119 et n. 16.
— * H. KAUFHOLD, loc. cit. = V. RUGGIERI, loc. cit. ; MICHEL LE SYRIEN, loc. cit.

HELLADIOS 2, évêque d'Adramyttion (Asie) 431

Absent de la liste de présence à la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le


22 juin 431, il est toutefois interrogé au cours de cette même séance sur la
conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexan
drie à Nestorius. Helladios est le 123° à donner son avis. Il déclare que sa foi est
conforme à celle de Nicée et à celle de la lettre de Cyrille '. À la fin de cette
séance, il souscrit en 147° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des
séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet
ne donnent pas d'indication. De nouveau, lors de la séance du 22 juillet, Helladios
ne figure pas sur la liste de présence. Il souscrit pourtant en 34° position à la
décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre
profession de foi que le credo de Nicée ".
'ACO, I. 1, 2, p. 30, l. 23-25 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT,
p 138 : tr. KRAATz, p. 128. —* ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 11]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I. 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 34] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 5] ; ACO,
L 3, p. 135, [l. 23] ;ACO, I, 5, p. 111, l. 9 ;ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 19.

HELLADIOS 3, évêque de Stektorion (Phrygie Salutaire) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Marinianos de Synnada (—» Marinianos), qui souscrit au nom de son
suffragant en 350° position à la définition de la foi'.
"ACO. II. 1,2, p. 151 [347], l. 36 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 31.

HELLADIOS 4, évêque de Panémouteichos (Pamphylie de Pergè) 536

Bien qu'absent des listes de présence au concile de Constantinople en 536, il


signe à la 74° place la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras prononcée par le patriarche Mènas le 4 juin ".

' ACO, III, p. 117, l. 29.

435
HELLADIOS 5

HELLADIOS 5, prêtre d'Assos (Asie) V°-VI° S.

Une inscription sur une arche de l'église d'Assos conserve le souvenir d'une
évergésie ". Helladios est prêtre et curiale : 1tpeop(utépou) k(où)rtoÀuteuoué(vou).
Il a participé avec son fils Loukianos à la construction ou à l'embellissement
d'un édifice qui n'est peut-être pas l'église où l'inscription a été trouvée car la
pierre a pu être remployée. La fonction de curiale indique le rang élevé du prêtre
Helladios dans la société locale, mais constitue une rareté car les clercs ne doivent
assumer aucune charge séculière d'après les canons.

' R. MERKELBACH, Die Inschriften von Assos, p. 73, n° 35 a et pl. X.

HELLANIKOS 1, évêque de Rhodes (Îles) 43 1

Il apparaît en 13° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Au cours de cette séance une délégation est
envoyée auprès de Nestorius pour lui remettre une assignation à comparaître au
concile. Parmi les émissaires, on compte le secrétaire d'Hellanikos, Épaphroditos
(-» Épaphroditos)*. Invité à se prononcer sur la conformité avec le Symbole de
Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, Hellanikos est
le 8° à donner son avis. Il dit être en accord avec la foi de Nicée et le contenu de
la lettre de Cyrille ". Lors de l'examen de la deuxième lettre de Nestorius à
Cyrille, Hellanikos intervient de nouveau. Il condamne implicitement le contenu
de cette lettre en confessant que la Vierge est Mère de Dieu ". A la fin de cette
séance, il souscrit en 14° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des
séances des 10, 1 l et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet
ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, il apparaît sur la liste
de présence en 14 position ', et souscrit en 22° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée *. C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août
que l'empereur Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille
d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse (—» Memnôn) et de Nestorius ". Voulant
ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empe
reur écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un
accord. Parmi les destinataires figure Hellanikos en 31° position ". Plus tard, par
esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun des
partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du
concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions
à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure en 6° position
Hellanikos ".

'ACO, I, 1, 2, p. 3 [l. 22] : ACO, I, 2, p. 27, l. 28 : ACO, I, 3, p. 52, [l. 37] : Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 62 ; tr KRAATz, p. 61. — * ACO, I, 1, 2, p. 10.
l. 3 : ACO, I, 2, p. 33, l.32 : ACO, I, 3, p. 58, l. 15 : Actes coptes du concile d'Éphèse
(431), tr. BoURIANT, p. 83 ; tr KRAATz, p. 78. — 'ACO, I, l, 2, p. 15, l. 14-18 : ACO, I. 2,
p. 40, l. 25-28 : ACO, I, 3, p. 62, l. 30-34 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431),
tr. BoURIANT, p. 102 : tr. KRAAIz, p.98. — " ACO, I, 1, 2, p. 32, l. 11-13 : ACO, I, 2, p. 44,

436
HÉORTASIOS 2

l. 16-18 : ACO, I. 3, p. 64, l. 3-5. —* ACO, I, 1, 2, p. 55, [l. 18]. — ° ACO, I, 1, 3, p. 53,
l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22
23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —' ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 14] ; ACO, I, 3, p. 120, l. 8 ;
ACO, I, 5, p. 85, l. 24 ;ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 20. —*ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 21] ; ACO,
I. 2, p. 70, [l. 35] ;ACO, I, 3, p. 135, [l. 10] ;ACO, I, 5, p. 110, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 229,
l. 6. — "ACO, I, l, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29.
— "ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 8 : ACO, I, 3, p. 112, l. 1. — "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 5 ; ACO,
I. 5, p.365, l. 1.

HELLANIKOS 2, évêque de Cos (Îles) V°-VI° S.

Une inscription trouvée à Cos mentionne cet évêque. Durant son épiscopat, un
xénodochéion a été construit par Gennadia (—» Gennadia)'. Le nom d'Hellanikos
a été restitué sur un bloc fragmentaire dont la partie conservée présente de
grandes similitudes avec le bloc intact *.
· M. SEGRE. Iscrizioni di Cos, t. 1, p. 269, n° EV 350 et t. 2, pl. 149. —* Ibid., t. l, p. 269,
n EV 351 et t. 2, pl. 149.

HÉORTASIOS 1, évêque de Sardes (Lydie) 360-366

Un synode se réunit à Constantinople en 360 à la demande de Constance II pour


confirmer la profession de foi adoptée au concile de Rimini l'année précédente.
Ce synode, qui marque le triomphe du parti homéen, aboutit à la déposition d'une
série d'évêques homéousiens, parmi lesquels Héortasios à qui l'on reproche
d'être devenu évêque de Sardes sans l'approbation des évêques de Lydie ". Le
nom de son successeur est connu (—» Théosébios 1). Certains évêques homéou
siens sont exilés. Cette mesure, annulée par l'empereur Julien en 362, est rétablie
par Valens en 365. En réaction, les homéousiens tiennent plusieurs synodes. Ils
envoient une délégation au pape Libère pour gagner son soutien. Dans sa réponse,
en 366, Libère mentionne en 10 position un évêque Héortasios *. Il doit s'agir du
même personnage déposé en 360 et sans doute rétabli peu après.

' SocRATE, HE, II, 42, 5, p. 179, l. 21 ; SozoMÈNE, HE, IV, 24, 3, p. 179, l. 2 : ibid., IV, 24,
11. p. 180, l. 20-22 : CAssIoDoRE, HE, V, 36, 3, p. 278, l. 18 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors
de la foi orthodoxe, V, 20, PG, 139, col. 1379 B ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 45, PG,
146. col. 412 A. —* SocRATE, HE, IV, 12, 22, p. 240, l. 29 : CAssIoDORE, HE, VII, 25,
p.423, l. 5 : P JAFFÉ, Regesta Pontificum Romanorum, I, p. 35, n° 228.

HÉORTASIOS 2, évêque d'Appia (Phrygie Pacatienne) IV° S.

Il est connu par son épitaphe qui le présente comme « un honorable eunuque »
(tiutoç eùvoûxoç), formule que nous comprenons de manière littérale et non de
manière métaphorique comme on l'a proposé jusque-là, car le fait d'être un
eunuque ne s'oppose pas à la fonction d'évêque dans la mesure où il ne s'agit pas
d'une automutilation. Héortasios est mort jeune, laissant une mère éplorée qui

437
HÉORTIKIOS

avait déjà souffert dans sa jeunesse de la perte de son jeune époux. La pierre a été
découverte dans le village de Keçiler, moins de 8 km au sud-ouest d'Appia '.
D'après la forme des lettres, nous datons cette inscription du Iv° siècle et non des
II°-III° siècles comme on l'a récemment proposé *.
" C. W. M. Cox, in W. M. CALDER et J. KEIL (éd.), Anatolian Studies Buckler, p. 63-66.
—* B. LEvICK et alii, MAMA, X, p. 47, n° 152 et pl. XVI ; S. HUBNER, Der Klerus in der
Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 24.

HÉORTIKIOS, évêque de Mètropolis (Pisidie) - 451

Il apparaît en 300° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 262° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 96°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 110° à approuver que Dioskoros
d'Alexandrie soit privé de toute fonction ou dignité sacerdotale selon la décision
des Pères conciliaires ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 128° position
dans la version grecque et en 98° position dans la version latine des actes du
concile *. Les trois mentions d'Héortikios durant la 3° séance le désignent chaque
fois par erreur comme évêque de Nikopolis au lieu de Mètropolis. Il occupe la
264° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à
l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Héortikios apparaît
en 280° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 286° position à la définition
de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Il apparaît en 158° position sur la
liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la
dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 27 ;ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 2. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 32.
—* ACO, II, 1,2, p. 5 [201], l. 27. —*ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 9 ;ACO, II, 3, 2, p. 61
[320], l. 9-12. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 34 ; ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 26.
—°ACO, II, 3, 2, p. 91 [287], l. 5. —'ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 12 : ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 15. —*ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 37 ;ACO, II, 2,2, p.75 [167], l. 11 ;
ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 13 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 304.
—"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 36 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 24.

HÈRAKLAS, prêtre de Cos (Îles) VI° S.

D'après une inscription trouvée à Cos, ce prêtre ('HpokMôç) et un lecteur (-» Sté
phanos 10) sont les auteurs d'un ex-voto gravé sur une corniche '.
' M. SEGRE, Iscrizioni di Cos, t. 1, p. 269, n° EV 353 et t. 2, pl. 149.

438
HÈRAKLEIDÈS 2

HÈRAKLEIDÈS 1, évêque de Panémouteichos(Pamphylie puis Pamph. P) 381


Il occupe entre la 85° et la 95° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet381 ". La liste de souscription
présente pour ce personnage le texte suivant : Miôoç Ilovépou 'Hpok\eiônç
Teixouç. Ce passage a éveillé des doutes car il n'existe aucun évêché de Panémos
ou de Teichos en Pamphylie, mais seulement un évêché de Panémouteichos *. Il
s'agit d'une corruption de la liste qu'on a corrigée en 'Hpok\eiông Iloveuou
teixouç, Miôoç étant considéré comme une dittographie du nom 'HpokAEIAHC*
et non un autre évêque ". La Pamphylie forme une seule province ecclésiastique
à l'époque du concile de Constantinople.

'C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 88-89 ; MANsI, III, col. 570 B, [n° 89-90] ;
MANsI. VI, col. 1179 A, [n° 93-95] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n° 90-91 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 347, n° 85-86 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B,
n°90 et n. 8. —* W. M. RAMSAY, The Historial Geography of Asia Minor, p. 409 ;
H. GELzER, BZ, 12, 1903, p. 128 ; C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 173 ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 11, 1936, p.441 ; W. RUGE, in RE, XVIII, 3, col. 586, s. v. « Panemoteichos ».
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 83 ; W. RUGE, loc. cit. — * H. HELLENKEMPER
et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 775-776, s. v. « Panemoteichos ».

HÈRAKLEIDÈS 2, évêque d'Éphèse (Asie) 401-403/4

À la mort d'Antôninos, évêque d'Éphèse, Jean Chrysostome se rend (en 401)


dans cette cité pour régler les affaires ecclésiastiques (—» Antôninos 1). Alors que
les Éphésiens ne s'accordent pas sur le choix du nouveau prélat, Jean ordonne
comme évêque d'Éphèse un de ses diacres, Hèrakleidès. Originaire de Chypre,
ce dernier a vécu parmi les moines de Scété en Égypte.Ancien disciple d'Évagre
le Pontique, fin connaisseur des Écritures, il a été pendant trois ans le diacre de
Jean Chrysostome ". Hèrakleidès a peut-être reçu son nom en l'honneur d'un
saint homonyme, compagnon de saint Barnabé dans l'évangélisation de l'île de
Chypre devenu ensuite évêque de la cité chypriote de Tamassos *. La décision de
JeanChrysostome de choisir son propre diacre comme évêque d'Éphèse provoque
de graves incidents *. De manière étrange, Socrate donne deux versions de ces
événements : dans la première, le choix d'Hèrakleidès est la cause de troubles car
il est jugé indigne de l'épiscopat "; dans la seconde, ce choix apaise les dissensions
entre les deux partis rivaux *. En revanche, ces versions présentent un point
commun : une fois Hèrakleidès choisi, Jean Chrysostome est contraint de retarder
son retour vers la capitale. Les sources favorables à Jean tiennent à souligner la
régularité de cette ordination : elles précisent que soixante-dix évêques ont
intronisé Hèrakleidès". Le destin de cet évêque est étroitement lié à celui de son
protecteur. Lors du synode du Chêne, en septembre 403, les adversaires de Jean
dressent une liste d'accusations pour motiver sa déposition. D'après Photius, qui
a vu les actes aujourd'hui perdus de ce synode, la treizième et dernière séance est
consacrée à Hèrakleidès. Il est accusé par l'évêque Makarios de Magnésie (Asie)
d'une faute inconnue tandis que d'autres évêques s'opposent à sa destitution
(—» Makarios 2)'. Le moine Iôannès remet un libelle d'accusation contre Hèra
kleidès. Il lui reproche d'être un partisan d'Origène et d'avoir été convaincu du

439
HÈRAKLEIDÈS 2

vol des vêtements du diacre Akylinos à Césarée (Palestine I). Un autre adversaire,
l'évêque Isaak, accuse à son tour Hèrakleidès d'être un sectateur d'Origène. Il
affirme que l'évêque Épiphane de Salamine (Chypre) a refusé qu'il participe à la
prière et à la communion. La présence d'Hèrakleidès auprès de Jean Chrysostome
expliquerait, selon Isaak, le refus d'Épiphane de communier avec Jean". D'après
Photius, les adversaires de Jean au synode du Chêne ne prononcent pas la dépo
sition d'Hèrakleidès en raison de l'opposition de quelques évêques ". Socrate et
les sources qui en dépendent présentent une version différente de celle contenue
dans les actes du synode du Chêne. Cette divergence peut s'expliquer par la
partialité des procès-verbaux du synode, rédigés par des ennemis de Jean, tandis
que Socrate se fait l'écho d'une tradition favorable à Jean. Selon Socrate, l'en
quête au synode du Chêne porte sur la régularité de l'ordination d'Hèrakleidès et
non sur son origénisme, qui est sans doute vrai car il est un ancien disciple
d'Évagre le Pontique. L'affaire est instruite par Théophilos d'Alexandrie, le
principal adversaire de Jean, et en l'absence d'Hèrakleidès. On l'accuse d'avoir
injustement frappé et enchaîné des personnes dans la cité d'Éphèse. Le rapport
entre ces événements et l'enquête sur son ordination n'est pas évident. Peut-être
lui reproche-t-on d'avoir muselé les opposants à son ordination. Autrement, on
peut penser que l'accusation d'ordination frauduleuse s'étant révélée infondée,
on a cherché de nouveaux chefs d'accusation. Jean et ses partisans dénoncent
l'irrégularité d'un procès qui se déroule en l'absence de l'accusé, mais leurs
adversaires décident de passer outre et de procéder à l'audition des témoins à
charge. Ce coup de force provoque une vive opposition entre Alexandrins et
Constantinopolitains et dégénère en une émeute sanglante qui provoque la fuite
de Théophilos et des siens ". Malgré ce revirement imprévu, il n'est pas certain
qu'Hèrakleidès soit parvenu à récupérer son siège. Après la seconde déposition
et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le 20 juin 404, ses adversaires s'en
prennent à ses fidèles. Dans une lettre datée sans doute de la fin 404, Jean écrit
depuis son exil de Koukousos (Arménie II) à son amie et alliée, Olympias, qui vit
à Constantinople. Celle-ci lui a donné des informations sur Hèrakleidès, certaine
ment l'évêque d'Éphèse. Ces nouvelles sont assez graves pour que Jean autorise
son ancien diacre, s'il le souhaite, à donner sa démission et à tout abandonner car
il n'y a plus d'autre possibilité ". Le sort dramatique d'Hèrakleidès est révélé par
Palladios, le biographe deJean. Dans son Dialogue sur la vie deJean Chrysostome,
composé en 408, Palladios écrit qu'Hèrakleidès est encore en prison º, et que
son incarcération à Nicomédie (Bithynie) dure depuis quatre ans ". D'après
Palladios et Photius, Théophilos et ses partisans ont déposé Hèrakleidès et l'ont
remplacé par un personnage anonyme, appelé l'eunuque du tribun Victor. Cet
individu est dépeint comme un débauché et un ivrogne de la pire espèce ".
L'ordination d'Hèrakleidès trouve un écho près de cinquante ans plus tard. Le
29 octobre 451, le concile de Chalcédoine étudie le cas de deux évêques d'Éphèse,
Bassianos et Stéphanos (—» Bassianos, Stéphanos 4). A la fin de la séance, les
commissaires impériaux estiment que les deux rivaux se sont montrés indignes
de l'épiscopat, mais laissent au concile le choix de prendre une décision. Les
Pères se divisent sur la question du lieu d'ordination du nouvel évêque d'Éphèse.
Léontios, évêque de Magnésie du Méandre (Asie), affirme que depuis saint
Timothée, vingt-sept évêques se sont succédé et tous ont été ordonnés à Éphèse,
à l'exception de Basilios, ordonné de force à Constantinople, ce qui a fait couler
beaucoup de sang (-» Léontios 5, Basilios 3) ". Aétios, archidiacre de l'Église

440
HÈRAKLEIDÈS 2

de Constantinople, rappelle que plusieurs évêques d'Éphèse ont été soit ordonnés,
soit confirmés dans la capitale. Il cite l'exemple d'Hèrakleidès, ordonné avec
l'accord de l'évêque de Constantinople ". Aétios minimise l'intervention directe
de Jean Chrysostome pour défendre la régularité de l'ordination d'Hèrakleidès.
On a proposé de lui attribuer la version longue de l'Histoire lausiaque de
Palladios ". Certains manuscrits indiquent comme auteur de la recension longue
« Hèrakleidès évêque de Cappadoce » ". Des manuscrits latins présentent cet
auteur comme un disciple de saint Antoine. Il existe également une traduction
latine ancienne de cette version longue dès la fin du v° ou au début du vi° siècle.
Par ailleurs, la Vie anonyme d'Olympias est presque identique au chapitre 56 de
cette recension longue. Son auteur affirme avoir personnellement connu la sainte
et fournit des indices chronologiques qui permettent de situer cette Vie vers 440.
L'auteur de la Vie anonyme et celui de la recension longue de l'Histoire lausiaque
seraient un même homme, un évêque de Cappadoce actif vers 440 et identifié à
Hèrakleidès ou Hèrakleidas, évêque de Nysse attesté entre 431 et458. On suppose
qu'Hèrakleidès d'Éphèse, après avoir été déposé, a été réhabilité et transféré à
Nysse. Mais l'auteur même de cette longue série d'hypothèses reconnaît que les
deux personnages homonymes peuvent difficilement ne faire qu'un. Cette identi
fication a été reçue avec beaucoup de circonspection ".

" PALLADIos, Dialogue, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 92, l. 8-10 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ,
p.300. l. 81-83 : SocRATE, HE, VI, 11, 11, p. 329, l. 24-p. 330, l. 6 ; ibid., VI, 15,8, p.336,
L 23-25 : ibid., VI, 19, 7, p. 344, l. 7-8 : SozoMÈNE, HE, VIII, 6, 2, p. 358, l. 12-15 ;
GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 166 : NICÉPHORE CALLISTE, HE,
XIII.9. PG. 146, col. 957 C. —* G. LUCCHESI, in BSS. IV, col. 1280-1281, s. v. « Eraclide
diTamassos ». —* GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32, p. 166 : PHOTIUs,
Bibliothèque, 96 (Georges d'Alexandrie), t. II, p. 56, l. 28-30 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, l,
tr II. p. 5. —* SoCRATE, HE, VI, 11, 11, p. 329, l. 24-p. 330, l. 4. —* Ibid., VI, 11, 11,
p.330, l. 7-11. — ° PALLADIos, Dialogue, XV, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 92, l. 7 ; éd. MA
LINGREY et LECLERCQ, p. 300, l. 79-80 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIII, 29, PG, 146,
col. 1025 C-D. — ' PHoTIUs, Bibliothèque, 59 (Synode du Chêne), t. I, p. 52, l. 32-38 ;
ibid. t. I. p. 57, l. 12-14. —* Ibid., t. I, p. 55, l. 18-42. — " Ibid., t. I, p. 52, l. 35-p. 53,
L 37. — " SocRATE, HE, VI, 17, 1-6, p. 339, l. 19-p. 340, l.8 : SozoMENE, HE, VIII, 19, 2,
p.374. l. 21-p. 375, l. 1 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIII, 18, col. 989A-B. — " JEAN
CHRYsosToME, Lettres, XIV. 4, PG, 52, col. 617 ; ibid., IX, 4, éd. MALINGREY, p. 231, l. 46
48. — * PALLADIos, Dialogue, XV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 92, l. 7-8 : éd. MALINGREY et
LEcLERcQ, p. 300, l. 80-81. — " Ibid., XX, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 127, l. 15-16 ;
éd. MALINGREY et LECLERCQ, p.398, l. 62-63 : NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIII, 29, PG, 146,
col. 1025 D. — " PALLADIos, Dialogue, XV, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 92, l. 10-25 ; éd. MA
LINGREY et LECLERCQ, p. 300, l. 83-99 : PHoTIUs, Bibliothèque, 96 (Georges d'Alexandrie),
t II. p.56. l. 31-33 : ibid., t. II, p. 62, l. 42-46 : NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIII, 29, PG,
146, col. 1025 D. —º ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 32-34 : ACO, II, 3, 3, p. 61 [500],
131-33. — " ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 39-p. 53 [412], l. 2 : ACO, II, 3, 3, p. 62 [501],
L 4-8. — " E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 104-122. — " C. BUTLER, commentaire de
PALLADIos, Histoire lausiaque, p. 183, n. 3 : cf. PL,74, col. 343 sq. — "A.-M. MALINGREY,
commentaire de la Vie d'Olympias, p.394-396.

441
HÈRAKLEIDÈS 3

HÈRAKLEIDÈS 3, prêtre de Maionia (Lydie) V°-VI° S.

Son épitaphe a été découverte à Esenyaz1 (autrefois Gürnevit), au sud-est de


Maionia '.

' H. MALAY, Researches in Lydia, Mysia and Aiolis, p. 149-150, n° 178 et pl. 131, fig. 183.

HÈRAKLEIDIANOS, évêque de Settai (Lydie) 458

Il signe en 16° position (Heraclidianus episcopus Settenus) la réponse du synode


de Lydie en458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques lydiens approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 57, l. 35.

HÈRAKLÉÔN, évêque de Tralles (Asie) 431

Il apparaît en 80 position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Ephèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Hèrakléôn est le 71° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est bien
conforme à la foi de Nicée *. A la fin de cetteséance, il souscrit en 49 position à
la condamnation de Nestorius *. A cette occasion, Hèrakléôn précise qu'il porte
le surnom de Théophilos. Il est vrai que ce nom convient mieux à un évêque que
celui d'Hèrakléôn, d'origine païenne. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ".
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Hèrakléôn figure de nouveau sur la liste de présence en
80 position º, et il souscrit sous son double prénom en 56° position à la décision
du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession
de foi que le credo de Nicée. La version latine indique Heracleon qui et Theofa
nius ". C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août que
l'empereur Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille
d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et de Nestorius (—» Memnôn) '. Voulant
ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur
écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord.
Parmi les destinataires est mentionné Théophilos en 51° position ", que les index
prosopographiques identifient, depuis E. Schwartz, à Hèrakléôn. Cette identifica
tion a été rejetée car la lettre impériale est adressée à des titulaires de grands
sièges, des métropolites et des évêques éminents. Hèrakléôn de Tralles n'entre
dans aucune de ces catégories ". Plus tard, par esprit de conciliation, Théodose II
convoque les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue
d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figure Hèrakléôn en 22° position ".

' ACO, I, 1,2, p. 5, [l. 29] ;ACO, I, 2, p. 29, l. 13 ;ACO, I, 3, p. 54, [l. 26] ;Actes coptes du

442
HÈRAKLIOS 2

concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ;tr KRAAIz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 23, l. 14
20 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 121-122 ; tr KRAATz, p. 114.
—*ACO, I, 1,2, p. 57, [l. 11]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I. 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 38] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 8 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 27. — ° ACO,
I. I, 7, p. 113, [l. 16] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 26] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 9] ; ACO, I, 5, p. 112,
l 1 : ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 11. —' ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111,
l 25-p. 112, l. 29. —" ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 3. —"A. CRABBE,
JThSt, 32, 1981, p. 376. —"ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 13 ;ACO, I, 5, p.365, l. 9.

HÈRAKLÈS, diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Eirènè son épouse, Aurèlios Mnèsithéos et Aurèlios Eugénios, ses fils,
ont érigé pour leur époux et père une pierre tombale à sa mémoire. L'inscription
a été trouvée à KadInhan1, environ 15 km à l'ouest de Halic1, l'ancienne Laodicée.
Elle est datée par son éditeur entre 330 et 450'.

' W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888, p. 253-254, n° 63.

HÈRAKLIOS 1, évêque de Baris (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 8° et la 11° place parmi les évêques de Pisidie selon les listes de
souscription à la définition de la foi'.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 155 ; ibid., p. 38 B, n° 152 ; ibid., p. 39 A,
n° 151 : ibid., p. 39 B, n° 142 ; ibid., p. 67, n° 150 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 32) ;
ibid. p. 93, n° 159 ; ibid., p. 111, n° 155 ; ibid., p. 135, n° 156 : ibid., p. 179, n° 309 ; ibid.,
p.205, n° 148 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 72-73, n° 155 , ibid., I, 1,2, p. 98, n° 155 ;
ibid. I. 1, 2, p. 100, n° 155 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 29, [n° 153] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 284 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 64,
n° 192 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 339, n° 191 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.252 A, n° 188.

HERAKLIOS 2, diacre de Cyzique (Hellespont) ante 360

Un synode se réunit à Constantinople en 360 à la demande de Constance II pour


confirmer la profession de foi adoptée au concile de Rimini l'année précédente.
Ce synode, qui marque le triomphe du parti homéen, aboutit à la déposition d'une
série d'évêques homéousiens dont Éleusios de Cyzique (-» Éleusios). On lui
reproche d'avoir baptisé et ordonné diacre Hèraklios. Cet ancien prêtre d'Hèraklès
à Tyr (Phénicie paralienne), accusé de se livrer à la magie, s'était réfugié à Cyzi
que où il avait reçu le diaconat en feignant d'être chrétien. Quand Éleusios l'a su,
il ne l'a pas exclu de l'Église '.
" SocRATE, HE, II, 42, 4, p. 179, l. 17-18 ; SozoMÈNE, HE, IV, 24, 10, p. 180, l. 14-18 ;

443
HÈRAKLIOS 3

NICÉTAS CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, V, 20, PG, 139, col. 1379 A ; NICÉPHORE
CALLISTE, HE, IX, 45, PG, 146, col. 409 A.

HÈRAKLIOS 3, prêtre de Tyraéion ?(Pisidie) IV° S.

On a découvert à Eldes, environ 22 km au sud-est d'Ilgin, sur le site de l'ancienne


Tyraéion, l'épitaphe de la tombe collective de trois prêtres (—» Patrikios 5, Po
lykarpos 2) parmi lesquels Hèraklios ('HpokÀtg)'. Il s'agit probablement des
membres d'une même famille, et non de trois victimes d'une persécution * ou de
trois anciens comme on l'a proposé ".

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 36, n° 181 et dessin p. 131. —* W. M. RAMsAY, Luke the
Physician, p. 395, n° 25. — * L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 91-92,
n° 402.

HÈRAKLIOS 4, évêque de Kidyessos (Phrygie Pacatienne) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios 3), qui souscrit au nom de son suffragant
en 386 position à la définition de la foi ". A la fin de la séance du 31 octobre,
Nounéchios signe de nouveau au nom d'Hèraklios en 185° position sur la liste
des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.

' ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 1 : ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 18. — * ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l.31 : ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 20.

HÈRAKLIOS 5, lecteur d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) V°-VI° S.

Il a versé un nomisma pour la mosaïque du narthex d'une basilique près de Çalis


dag Tepesi, l'ancienne Olbia '. Attaléia est l'évêché le plus proche.

' S. SAHIN, EpAnat, 33, 2001, p. 151 et pl. 21, fig. 7 : D. FEIssEL, Bull. ép., 2002, p.770, n° 623.

HERMAIOS 1, évêque de Boubôn (Lycie) 381

Il occupe entre la 124° et la 135° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '.
#e •,
•.

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170 [n° 127] : MANsI, III, col. 571 A, [n° 129] : MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 135] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 129 = V. RUGGIERI, sºt
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 124 : MICHEL LE SYRIEN, VII. 8, tr. I, p. 318 B, n° 128. º
-

* .

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444
HERMÉIAS

HERMAIOS 2, moine de Sainte-Siôn (Lycie) ante 542-post 564

Une fois le sanctuaire de Sainte-Siôn achevé et dédié, Nikolaos (—» Nikolaos 8)


en devient le supérieur. Il prend ses frères Artémas (—» Artémas) et Hermaios
comme disciples pour le service de l'église ". Hermaios est probablement présent
lorsque son frère rend l'âme le 10 décembre 564. Bien qu'il ne soit pas mentionné
dans le principal manuscrit grec, son nom est présent dans une version latine
ancienne *. Il semble nécessaire de restituer en grec le nom d'Hermaios et de
corriger le texte qui emploie le mot « frère » au pluriel mais n'indique
qu'Artémas *. Cette même version latine précise qu'Artémas, Hermaios et
Ammôn (—» Ammôn) accompagnent Nikolaos lors de son deuxième voyage à
Jérusalem ". Mais la version grecque atteste la présence à Sainte-Siôn d'Artémas
durant ce même voyage *. Il est donc probable que les deux prêtres qui suivent
Nikolaos de Siôn dans son pèlerinage sont Hermaios et Ammôn. L'emploi
fréquent du « nous » au cours du voyage et de nombreux détails indiquent que
l'auteur anonyme de la Vie de Nikolaos de Siôn est un témoin oculaire de ce
pèlerinage. Cet auteur vit dans l'intimité de Nikolaos et bénéficie par ailleurs
d'un accès direct aux archives du monastère, si l'on en croit la précision des
dépenses en tête de bétail ", en vin ', en blé *, en argent " ou le nombre d'ouvriers
embauchés " qu'il fournit dans son récit. Parmi les personnes proposées comme
auteur possible de la Vie de Nikolaos de Siôn, à savoir Artémas, Hermaios,
l'archidiacre Nikolaos (—» Nikolaos 10), le diacre Paulos d'Oumbè (—» Paulos 29)
et le diacre et cellérier Nikolaos (—» Nikolaos 11)", Hermaios semble le plus
probable.

' Vie de Nikolaos de Siôn, 7, éd. ANRICH, I, p. 8, l. 7 : vers. SEvcENko, p. 28, l. 12.
—* Ibid. éd. ANRICH, I, p. 64, l. 21 (= BHL 6156). —* Ibid., éd. ANRICH, II, p. 250 et
n I : vers. SEvcENko, p. 17 et p. 110, l. 16 : H. BLUM, Die Vita Nicolai Sionitae, p. 125,
ch 78, n. 2. — " Vie de Nikolaos de Siôn, éd. ANRICH, I, p. 63, l. 15-16 (= BHL 6148).
—* Ibid. 39, éd. ANRICH, I, p. 33, l. 9-10 : vers. SEvcENko, p. 68, l. 12-13. —° Ibid., 54,
55. et 56-57, éd. ANRICH, I, p. 42, l. 7, 12 et 15, p. 43, l. 4 et p. 43-45, passim ;
vers SEvcENko, p. 84, l. 3-4, p. 86, l. 10 et 15, p. 86, l. 9 et p. 86-90, passim. —' Ibid.,
55 et 56, éd. ANRICH, I, p. 43, l. 6 et 9 et p. 44, I. 1 : vers. SEvcENko, p. 86, l. 11 et 14 et
p.88. l. 11. —* Ibid., 55, 56 et 59, éd. ANRICH, I, p. 43, l. 7 et 9, p. 44, l. 1 et p. 46, l. 5 ;
vers SEvcENko, p. 86, l. 12 et 15, p. 88, l. 12 et p. 92, l. 8. —" Ibid., 56, 58 et 69,
éd. ANRICH, I. p. 43, l. 18, p. 45, I. 27-28 et p. 50, l. 22 ; vers. SEvčENko, p. 88, l. 11,
p.92. l. 12 et p. 102, l. 19. — " Ibid., 39 et 45, éd. ANRICH, I, p. 33, l. 13 et p. 37, l. 20 ;
vers SEvcENko, p. 68, l. 17 et p. 76, l. 7-8. — " Ibid., éd. ANRICH, II, p. 220 ;
vers SEvcENko, p. 11 : H. BLUM, op. cit., p. 8.

HERMÉIAS, évêque d'Abydos (Hellespont) 451-458

Il apparaît en 221° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 183° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
190 position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 163° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ecclésiastique ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 132° position dans la version grecque et

445
HERMÈS 1

en 158° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 185°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude
du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Herméias apparaît en 201°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 204° position à la définition de la foi ".
Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les noms de
47 à 58 membres. Herméias apparaît en 144° position sur la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur le Pont, l'Asie et laThrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres. À une séance non datée, il
souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 51° position d'après la Collectio
Prisca ". Il souscrit en 9° position à la réponse du synode d'Hellespont en 458 à
l'encyclique de l'empereur Léon ". Les évêques d'Hellespont approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 25 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 19. —* ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 36.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 37. — * ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 21 ; ACO, II, 3, 2,
p. 68 [327], l. 7-9. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 38 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 26.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 16. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 22 ; ACO, II, 3, 2,
p. 145 [404], l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 30 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 3 ;
ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 11 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 225.
—"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 22 : ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 9. —"ACO, II, 2, 2,
p. 42 [134], l. 5. — " ACO, II, 5, p. 69, l. 5.

HERMÈS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Konôn, Papas, Anikètos et Miros ont érigé une tombe pour leurs parents
Hermès et Asiatikè '. L'inscription vient de Sarayönü, 8 km au nord de Halici,
l'ancienne Laodicée. On a proposé de la dater entre 330 et 450 *.
' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 97, n° 180 et ph. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p. 251-252, n° 54.

HERMÈS 2, prêtre de Rhodes ? (Îles) IV°-V° S.

Une inscription métrique rappelle qu'il a construit une tombe pour son fils
Hermès mort à l'âge de 25 ans. La pierre a été découverte environ 15 km à l'est
de Skali, dans l'île de Nisyros ". Nous proposons d'attribuer ce clerc à Rhodes
car l'histoire politique de Nisyros est liée à celle de Rhodes, bien que Nisyros
soit plus proche de l'évêché de Cnide *.
' IG, XII, 3, p. 25, n° 107. — * R. HERBsT, in RE, XVII, 1, col. 764, s. v. « Nisyros 1 ».

446
HERMOLAOS 2

HERMOGÉNÈS, évêque ? de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Domna, fille « de l'évêque Hermogénès » ('Epployévou dpx(t)epéoç), a érigé une


pierre tombale pour son mari Antônios '. Le terme d'dpXuepeûç désigne chez les
chrétiens un évêque en poésie, mais l'absence d'épithète et de symboles chrétiens
rend hypothétique le caractère chrétien de cette inscription. Hermogénès pourrait
être païen, dpxlepeûç étant employé par exemple pour les prêtres du culte impé
rial. La pierre a été découverte à Sarayönü, moins de 10 km au nord de Halic1,
l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 148, n° 277 et ill.

HERMOLAOS 1, évêque d'Attouda (Phrygie Pacatienne) 431

Il apparaît en 56° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Hermolaos semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 184° position à la condamnation de Nestorius *. Cette
signature soulève des doutes car Hermolaos est absent de la liste de présence au
début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart
des évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Hermolaos est de nouveau absent de la liste de présence. Il
souscrit pourtant en 183° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
Toutes ces absences font planer un doute sur la présence précoce d'Hermolaos au
concile cyrillien d'Éphèse. Toutefois, un dernier document témoigne du soutien,
certes tardif, apporté par Hermolaos aux partisans de Cyrille d'Alexandrie. En
effet, les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 sep
tembre, des instructions à leurs délégués convoqués à Constantinople par
Théodose II en vue d'une conférence contradictoire. Parmi les expéditeurs du
mandatum figure Hermolaos en 56° position *.

'ACO, I, 4, p. 29, l. 8 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


l" juillet 431), t. II, p. 386. —* ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 25]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 : ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO. I, 3, p. 99, l. 12-13. — * ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 38] : ACO, I, 2, p. 74, [l. 34] ;ACO,
I.3.p. 139, [l. 36] : ACO, I, 5, p. 116, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 26. —* ACO, I, 1, 3,
p.35. l. 30 : ACO, I, 5, p. 365, l. 26.

HERMOLAOS 2, diacre de Smyrne (Asie) V°-VIe S.

Sur un fragment de pilier provenant de Smyrne et conservé au musée d'Oslo, on

447
HERMÔN

lit l'inscription votive de ce diacre qui a fait ériger les colonnettes et l'entablement
(tô kudovuo oùv tqô kooopitn) d'un sanctuaire d'église probablement ".
' S. EITREM, CVSF, 1909, Afhand., 9, p. 12-14, n° 8.

HERMÔN, évêque de Kéramos (Carie) V°-VI° S.

Une inscription votive au nom de cet évêque ' doit provenir d'un lieu de culte et
a été gravée après la fin de travaux. On a proposé de dater cette inscription de la
fin du vi° ou du début du vII° siècle, mais sans raison apparente ".
" E. VARINLIOGLU, Die Inschriften von Keramos, p. 62, n° 64. — * V. RUGGIERI, EpAnat, 30,
1998, p. 155, n° 1 et pl. 14, n° 1-3 : D. STIERNON, in DHGE, XXVIII, col. 1281, s. v. « Ké
ramos » : G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, III, p. 38.

HESPÉROS, évêque de Pitanè (Asie) 451

Il apparaît en 210° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 '. Il occupe la 172° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
120° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il approuve en 138° position que
Dioskoros d'Alexandrie soit privé de toute fonction ecclésiastique selon la
décision des Pères conciliaires ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 99°
position dans la version grecque et en 121° position dans la version latine des
actes du concile *. Son nom est répété par erreur dans la version grecque en 137*
position ". Il occupe la 174° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Hespéros apparaît en 190° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en
193° position à la définition de la foi ". Le métropolite d'Asie, Stéphanos d'Ephèse
(—» Stéphanos 4), signe à la place de ses suffragants absents par l'entremise
d'Hespéros ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès
verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les sautres
évêques de sa province, Hespéros n'assiste pas à la séance du 31 octobre qui
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 14 : ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 8. —*ACO, II, 1, 2, p. 74 [270]. l. 25.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 8. — * ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 37 : ACO, II, 3, 2, p. 64
[323], l. 28-p. 65 [324], l. 2. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 4 ;ACO, II,3,2, p.76 [335],
l. 20. — ° ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 4. — ' ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 5. —* ACO, II,
1, 2, p. 135 [331], l. 11 : ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 25. —"ACO, II, 1, 2, p. 147 [343],
l. 19 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [ 165]. l. 21 : ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 26 : MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 242. — "ACO, II, 1, 2, p. 154 [350]. l. 12 : ACO, II. 3,
2, p. 174 [433], l. 6.

448
HÈSYCHIOS 3

HÈSYCHIOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) III°-IV° S.

Il est connu par son épitaphe métrique : « le prêtre de la Trinité, Hèsychios, sage,
véridique (et) fidèle ouvrier du Christ, l'ami de tous » (ô tñç Tpudôoç iepùç (sic)
'Hoúxuog ooqpòç d)n0ùç ttotòç è[p]ydtmç Xp(toto0) tdi[vtoo]v ô piÀoç)'.
L'inscription a été trouvée à Sarayönü, environ 8 km au nord de Halici, l'ancienne
Laodicée. Les différents éditeurs de ce texte l'ont daté des III°-Iv° siècles *, ou
entre 330 et 450 *, voire avant 400 d'après la formule de malédiction gravée à la
fin de l'inscription pour empêcher l'usage frauduleux de la tombe ".

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 84, n° 162. —* R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepi


gramme, 3, p. 97, n° 14/06/95. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888, p. 249-250, n°45.
—* ID., Luke the Physician, p. 396-397, n° 26.

HÈSYCHIOS 2, évêque de Néapolis (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° place parmi les évêques de Pisidie sur les listes de souscription ".
' Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 B, n° 145 : ibid., p. 39 A, n° 144 ; ibid., p. 39 B,
n° 136 : ibid., p. 67, n° 143 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 30) ; ibid., p. 93, n° 151 ;
ibid. p. 109, n° 148 ; ibid., p. 133, n° 149 ; ibid., p. 161, n° 151 ; ibid., p. 175, n° 269 ;
ibid. p.205, n° 141 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 148 ; ibid., I, 1,2, p. 98,
n° 148 : ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 148 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 27,
[n° 146] : E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 249 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77,
1993.p. 64, n° 184 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 339, n° 183 : MICHEL LE SYRIEN, VII,
2.tr. I. p. 252 A, n° 180.

HÈSYCHIOS 3, chorévêque d'Isaurie (puis Lycaonie ?) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Selon


les listes de souscription à la définition de la foi, il occupe entre la 8° et la9° place
parmi les prélats d'Isaurie ". À cette époque, le nord de l'Isaurie inclut une partie
la province de Lycaonie créée vers 371. Hèsychios est peut-être chorévêque d'un
district situé sur le territoire de la future province.

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 44 A, n° 180 ; ibid., p. 44 B, n° 180 ; ibid., p. 45 A,


n 179 : ibid. p.45 B, n° 167 ; ibid., p. 68, n° 177 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 24) ;
ibid. p. 113, n° 181 : ibid., p. 137, n° 184 : ibid., p. 137, n° 189 ; ibid., p. 171, n° 225 ;
ibid. p. 209, n° 174 : C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, l, p. 78-79, n° 181 : ibid., I, 1, 2, p. 98,
n° 181 : ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 181 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 8,
[n° 179] : E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 217 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77,
1993. p. 63, n° 160 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 159 : MICHEL LE SYRIEN, VII,
2.tr I. p. 251 B, n° 157.

449
HÈSYCHIOS 4

HÈSYCHIOS4, évêque de Kotenna(Pamphylie puis Pamphylie de Sidè) 381


Il occupe entre la 82° et la 92° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. A cette époque, la
Pamphylie forme une seule province ecclésiastique.

" C. H. TURNER,JThSt, 15, 1914, p. 169, n°86; MANsI, III, col. 570 B, [n° 87] : MANsI,VI,
col. 1179 A, [n° 92] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n° 87 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p. 346, n° 82 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 316 B, n° 86.

HÈSYCHIOS 5, évêque de Parion (Hellespont) 400-431

Vers mai-juin 400, alors que plus d'une vingtaine d'évêques d'Asie se trouvent à
Constantinople, l'un d'entre eux, Eusébios de Valentinianoupolis (Asie) accuse
publiquement de simonie son métropolite, Antôninos d'Éphèse (-» Eusébios 7,
Antôninos 1). Jean Chrysostome décide, en accord avec le synode, d'envoyer
trois représentants pour enquêter sur place : Synklétios de Traianoupolis (Rho
dope), Palladios d'Hélénoupolis (Bithynie) et Hèsychios. La participation
d'Hèsychios tourne vite court. Ami d'Antôninos, il prétexte une maladie pour ne
pas effectuer cette mission ". Il apparaît en 12° position sur la liste de présence
lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 22 juin 431 *. Hèsychios se
retrouve ainsi parmi les métropolites. Cette situation particulière s'explique sans
doute par l'absence à cette séance de tout autre représentant de cette province, le
métropolite d'Hellespont, Dalmatios de Cyzique (—» Dalmatios) ayant d'abord
pris le parti de Nestorius. Invité à se prononcer sur la conformité avec le Symbole
de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, Hèsychios
est le 122° à donner son avis. Il déclare confesser la foi définie à Nicée que
Cyrille a confirmée dans sa lettre ". À cette occasion, il précise qu'il semble être
le seul de sa province. Cette assertion est contredite par la présence d'un autre
évêque d'Hellespont, Iôannès de Proconnèse (—» Iôannès 12). Mais elle jette le
doute sur l'authenticité de la souscription de Dalmatios. En effet, celle-ci figure
à la fin de cette liste dans la Collectio Vaticana qui a connu par ailleurs des
remaniements. À la fin de la première séance, Hèsychios souscrit en 72 position
à la condamnation de Nestorius ". Aux séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. À la séance du
22 juillet, il apparaît sur la liste de présence en 13° position ", de nouveau parmi
les métropolites (avant celui d'Hellespont), et souscrit en 83° position, cette fois
ci après Dalmatios. Hèsychios approuve la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure en
19 position Hèsychios *.

" PALLADIos, Dialogue, XIV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 87, l. 11 et 18 ; éd. MALINGREY et


LECLERCQ, p. 284, l. 94 et 102 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 32,

450
HÈSYCHIOS 6

p. 162. —* ACO, I, 1, 2, p.3 [l. 21] ; ACO, I, 2, p. 27, l. 27 ; ACO, I, 3, p. 52, [l. 36] ;
Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 61 : tr KRAATz, p. 61. —* ACO,
I, l.2.p. 30, l. 18-22 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 138 ;
tr KRAAIz, p. 128. — * ACO, I, 1,2, p. 58, [l. 14]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO,
I.3.p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3,
p. 99, l. 12-13. — ° ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 13] ; ACO, I, 5, p. 85, l. 23 ;ACO, II, 3, 1,
p. 197, l. 19. — ' ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 10] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 15] ; ACO, I, 3, p. 137,
[l. 4] : ACO, I, 5, p. 112, l. 30 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 10. —* ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 11 ;
ACO, I, 5, p.365, l. 7.

HÈSYCHIOS ? 6, prêtre d'Augoustopolis (Phrygie Salutaire) ca 512-524

D'après son biographe, Eustratios, le patriarche Eutychios de Constantinople


(552-565 et 577-582) est originaire de la bourgade de Théiou Kômè en Phrygie ".
Il est baptisé à Augoustopolis *, indice que Théiou Kômè se trouve dans le
voisinage de cet évêché situé de manière probable dans la moyenne vallée de
l'Akar Çay ". On date la naissance d'Eutychios de 512 environ *. Il est élevé par
son grand-père, à la fois prêtre de l'Église d'Augoustopolis et gardien des trésors
sacrés (rtpeo Bûtepoç xoù qpû)o3 tôv iepôv keumMioov). Ce personnage,
anonyme dans la Vie d'Eutychios composée par Eustratios, reçoit le nom
d'Hèsychios dans le synaxaire de l'Église de Constantinople et dans le ménologe
dit de l'empereur Basile II *. Dès son plus jeune âge, Eutychios est instruit dans
la tradition des Écritures par son grand-père ". Le synaxaire et le ménologe
présentent même ce grand-père comme un thaumaturge ". On a supposé que la
notice du synaxaire était l'œuvre d'un abréviateur de la Vie d'Eutychios qui la
résuma de manière hâtive au point d'attribuer à Eutychios la fonction de skeuo
phylax et de donner le nom d'Hèsychios au grand-père *. Eutychios vit avec son
grand-père dans le domaine (oixoç) appelé « jusqu'à aujourd'hui » Klônas
(rameau). Le domaine avait reçu ce bien étrange vocable à cause des douze frères
du grand-père qui étaient surnommés les « rameaux » (KMovCiôeç) ". On a
considéré par erreur ce domaine comme un monastère ". Après avoir vécu auprès
de son grand-père pendant douze ans, soit de 512 à 524 environ, Eutychios est
envoyé dans la capitale par ses parents et son grand-père afin d'y recevoir
l'enseignement « de la culture profane » (tñç é#oo touôeiog) ". On a proposé
d'identifier Alexandros, le fils d'Hèsychios, le père d'Eutychios et le mari de
Synésia, décrit par Eustratios comme un scholarios proche du général Bélisaire,
avec le chef de la cavalerie qui accompagna Bésilaire lors de sa campagne en
Italie contre les Ostrogoths en 537 *.

EUsTRATIos, Vie d'Eutychios, p. 7, l. 101-103 ; Synaxaire de Constantinople, 6 avril,


col. 587, l. 6-10 ; Ménologe de Basile II, 6 avril, PG, 117, col. 383 C : cf. K. DoUKAKIs,
Méyag Xvva5aptotrjç, 18 février, IV, p. 81. — * EUsTRATIos, Vie d'Eutychios, p. 10,
L 206-207. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 402-403, s. v. « Theiu
kómë ». —* R. JANIN, in DHGE, XVI, col. 94-95, s. v. « Eutychius 11 ». —* Synaxaire
de Constantinople, loc. cit. ; Ménologe de Basile II, loc. cit. — " EUSTRATIos, Vie
d'Eutychios, p. 10, l. 219-224. — ' Synaxaire de Constantinople, 6 avril, col. 587, l. 12 ;
Ménologe de Basile II, 6 avril, PG, 117, col. 383 C. —* Synaxaire de Constantinople,
6 avril. col. 587, l. 13 ; C. LAGA, commentaire à EUSTRATIos, Vie d'Eutychios, p.XXX.

451
HÈSYCHIOS 7

— " EUSTRATIos, Vie d'Eutychios, p. 10, l. 228-p. 11, l. 237. — " F. R. TROMBLEY, GOTR,
30, 1985, p. 52. — " EUSTRATIos, Vie d'Eutychios, p. 12, l. 265-268et272-275. — * PLRE,
III A, p. 42-43, s. v. « Alexander 2 » ; ibid., p. 44, s. v. « Alexander 7 ».

HÈSYCHIOS 7, prôtoprêtre d'Iasos (Carie) V°-VI° S.

Sur la porte et l'entrée d'un tombeau rupestre se trouvait une longue inscription
isopséphique aujourd'hui disparue ". Hèsychios, fils de Pisôn, était sophiste et
prôtoprêtre. À un âge avancé, il a fait le choix de mener une vie solitaire (ou de
se retirer dans un monastère isolé) : « et ayant désiré une retraite solitaire, celle
ci a été mon choix » (koi uovhv uovrîpn èrtl0upiiooç toûtn œipetm ue — lire
oütn oipetiî uou). Une étude récente a proposé de dater cette inscription des Ir
III° siècles sans justifier cette date trop haute *.
' W. BLUMEL, Die Inschriften von lasos, II, p. 101-102, n°419. —* P AsTRoM, PP. 56, 2001,
p. 5-8.

HÉTOIMASIOS, évêque de Philadelphie (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° place parmi les évêques de Lydie sur les listes de souscription à la
définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 134 ; ibid., p. 34 B, n° 129 ; ibid., p. 35 A,


n° 129 ; ibid., p.35 B, n° 121 ; ibid., p. 66, n° 128 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 19) ;
ibid., p. 91, n° 136 ; ibid., p. 109, n° 131 ; ibid., p. 131, n° 133 ; ibid., p. 175, n° 265 ; ibid.,
p.203, n° 126 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 132 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 132 ;
ibid., I, l, 2, p. 100, n° 132 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 19-20, [n° 129] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 251 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62,
n° 139 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 138 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr I,
p. 251 A, n° 135.

HEURÉSIOS 1, évêque de Termessos (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 325


Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il
occupe la 2 place parmi les évêques de Pamphylie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Pamphylie forme une seule province
ecclésiastique à l'époque du concile de Nicée. On ignore d'après la titulature si
Heurésios est également évêque d'Eudokias qui forme avec Termessos un évêché
double attesté jusqu'au milieu du v° siècle *(—» Timothéos 6).

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 40A, n° 158 : ibid., p. 40 B, n° 157 ; ibid., p.41 A,
n° 156 , ibid., p. 41 B, n° 147 , ibid. p. 67, n° 154 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 5) ;
ibid., p. 75, n° 160 ; ibid. p. 111, n° 158 , ibid., p. 135, n° 161 : ibid., p. 163, n° 159 : ibid.,
p.207, n° 151 : C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, l, p. 72-73, n° 158 : ibid., I, 1,2, p. 98, n° 158 ;
ibid., I, l, 2, p. 100, n° 158 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 31, [n° 156] ;

452
HIÉROPHILOS

E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 282 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65,
n° 197 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 196 : MICHEL LE SYRIEN, VII. 2, tr. I,
p. 252 B, n° 192. — * H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 533-535,
s. v. « Eudokias (2) ».

HEURÉSIOS 2, évêque d'Asie 395

Il est mentionné dans une loi du 3 septembre 395 adressée au proconsul d'Asie
Aurèlianos précisant qu'Heurésios est un hérétique qui, pour cette raison, n'a pas
droit au titre d'évêque ".
CTh. XVI, 5, 28, p.864 ; cf. PLRE, I, p. 129, s. v. « Aurelianus 5 ».

HIÉRIOS, évêque de Panémouteichos (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 10° position (Pierius) dans la réponse du synode de Pamphy


lie de Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon '. Il signe ce texte en 11°
position (Hierius episcopus Panemotichi) *. Les évêques approuvent le maintien
de Chalcédoine etjugent invalide l'élection de Timothée AElure. Il faut sans doute
considérer le nom Pierius comme une faute de copiste en raison du caractère tout
à fait inusité de ce nom en Asie.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 3. —* Ibid., p. 60, l. 19.

HIÉRON, évêque d'Anastasioupolis (Phrygie Pacatienne) 553

Il occupe la 118° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 117° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la l 17° place lors de la 8º et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
121° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV. 1. p. 7, l. 2 ; ibid., p. 23, l. 19 ; ibid., p. 35, l. 32 ; ibid., p. 42, l. 20. —* Ibid.,
p.73, l. 17-18 : ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 29 ;
ibid. p. 229, l. 16.

HIÉROPHILOS,évêque deTrapézoupolis(Phrygie Pacatienne) ante 434

En 434, l'élection de Proklos au trône de Constantinople suscite des critiques car


la translation épiscopale est interdite par les canons, Proklos ayant déjà été ordon
né évêque de Cyzique (Hellespont) en 426 (-» Proklos l). L'historien Socrate
défend la régularité de ce changement de siège en donnant une série de précédents
dont celui d'Hiérophilos, évêque de Trapézoupolis (Phrygie Pacatienne) puis de

453
HILARIANOS

Plôtinoupolis (Hémimont)'. Il n'est pas possible de dater avec précision cet


événement répété par les sources qui recopient Socrate *.
" SoCRATE, HE, VII, 36, 19, p.386, l. 4-6. —* CAssIoDORE, HE, XII, 8, 16, p. 674, l. 44
p. 675, l. 45 ; Traité des transferts, 11, p. 173 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 39, PG,
146, col. 1192 C.

HILARIANOS, évêque de Pergè (Pamphylie de Pergè) 536

Il est présent à chacune des séances du concile réuni par le patriarche Mènas à
Constantinople en 536. Il occupe la 34° place à la l" séance du 2 mai ", la 36º
place à la 2° séance du 6 mai *, et la 41° place aux 3° et 4° séances du 10 mai * et
21 mai*. Durant la 4° séance, il souscrit à la sentence de Mènas contre Anthimos
à la 19° place *. Présent au 33° rang à la dernière séance du 4 juin ", il souscrit à
la condamnation des évêques Sévère d'Antioche et Pétros d'Apamée (Syrie
Seconde) et du moine Zôoras à la 20° place ".

'ACO, III, p. 127, l. 5. — * Ibid., p. 155, l. 26. —* Ibid., p. 162, l. 15. —* Ibid., p. 170,
l. 33. —* Ibid., p. 183, l. 13. — ° Ibid., p. 28, l. 23. — ' Ibid., p. 114, l. 29.

HILARIÔN, évêque de Sidè (Pamphylie de Sidè) VII° S.

Une Passion des saints Eustathios, Thespésios et Anatolios, martyrisés à Nicée


(Bithynie) au début du Iv° siècle, est connue par deux manuscrits, l'un des xi'
xII° siècles (Vaticanus Palatinus gr 4), l'autre du xv° siècle (Atheniensis 2470).
Celui-ci a pour titre complet : « Martyre des saints et glorieux martyrs Eustathios,
Thespésios et Anatolios composé par Hilariôn, le sanctissime métropolite de
Sidè » (Moptópuov tôv dyioov koû èvôóčoov uoptûpov Eûoto0iou, Oeorteoiou
koû 'AvotoMiou ouyYpoqpèv Ûrtò 'IMopiovoç toû d yuotoitou untportoÀitou
Xiông)'. L'auteur, qui affirme s'être consacré pour la première fois à la littérature
hagiographique, s'adresse non pas à de simples lecteurs mais à un auditoire peut
être fictif*. Plusieurs détails laissent à penser que ce texte date vraisemblablement
du vII° siècle. Hilariôn mentionne la fonction d'archidiacre, inconnue de l'Église
primitive ", ou l'usage de fixer des croix sur les murs ", postérieur aux grandes
persécutions, qu'on peut rapprocher de la pratique de peindre des croix sur les
parois des boutiques et des maisons à Jérusalem ou à Sardes aux vi°-vII° siècles *.
Ces croix sont par ailleurs appelées dans la Passion des oiyvo, une acception du
mot oiyvov inconnue des auteurs des Ivº-v° siècles. L'auteur emploie la formule
èv okeupiq). Le terme okeupiv est attesté chez Léontios de Néapolis, actif dans
la première moitié du vII° siècle, pour désigner une caisse. Ici, il désigne une
boîte où les hosties sont conservées ". Ces différents détails incitent à dater la
Passion des saints Eustathios, Thespésios et Anatolios et son auteur, Hilariôn de
Sidè, du VII° siècle.

" HILARIÔN DE SIDÈ, Passion d'Eustathios, Thespésios et Anatolios, titre, p. 288 ;


cf. F. HALKIN, ibid., n. 1. — * HILARIÔN DE SIDÈ, op. cit., 1, p. 290. —* Ibid., 7, p. 299 ;
cf. F. HALKIN, ibid., n. 3. — * HILARIÔN DE SIDÈ, op. cit., 7, p. 298 ; cf. F. HALKIN, ibid.,

454
HILARIOS 2

n. 2. —* B. MAZAR, in Y. YADIN (éd.), Jerusalem Revealed, p. 38 ;J. STEPHENs CRAwFoRD,


The Byzantine Shops at Sardis, p. 17-18 ; ibid., p. 26 ; ibid., p. 122. — ° HILARION DE
SIDE, op. cit., 3, p. 294 ; cf. F. HALKIN, ibid., n. l ; cf. LÉONTIos DE NÉAPoLIs, Vie de
Syméon le Fou, éd. RYDÉN, p. 161, l. 18 ; éd. FESTUGIÈRE, p. 95, l. 18.

HILARIOS 1, évêque de Telmessos (Lycie) 375/7

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée adressée à l'évêque


Amphilochios d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 *
et l'été 377 *. Basile demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un homme de
confiance pour connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie
et étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des anti-nicéens.
Basile dresse une liste de ces individus à visiter dont il faut d'abord vérifier
l'orthodoxie, parmi lesquels Hilarios.

' BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 23. — * Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148.
—º P J. FEDwick, in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au
rV siècle, p. 398 ; W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET,
Basile le Grand, p. 410.

HILARIOS 2, évêque d'Isaura (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 100° et la 109° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Les listes grecques
et syriaques indiquent Il(l)yrios, la liste latine Ilarius. Ces variantes ont fait
hésiter sur le nom exact de cet évêque : certains ont opté pour Illyrios *, d'autres
ont préféré ne pas choisir*. Toutefois, un évêque Hilarios de l'Église d'Isaura
souscrit en 6° position au testament de Grégoire de Nazianze, le 31 mai 381 ". Il
s'agit bien sûr du même personnage, ce qui prouve que seule la forme Hilarios
est correcte *. Notons que ce personnage est toujours dit évêque d'Isaura ou de la
cité des Isauriens, mais non d'Isauropolis car cette forme n'est pas attestée avant
le v° siècle. La forme Isaura correspond aux témoignages numismatiques ".

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 103 ; MANsI, III, col. 570 C, [n° 104] ; MANsI,
VI. col. 1179 B, [n° 109] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 105 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 348, n° 100 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 104.
— * K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 180, s. v. « Isauropolis ». —* D. STIERNON, in
DHGE, XXVI, col. 135, s. v. « Isauropolis » ; G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica
Orientalis, I, p. 270. —* GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Testament, PG, 37, col. 396A ; éd. BEAU
cAMP.p. 38.l. 113-115. —* M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 1085 ;W. M. RAMSAY,
The Historical Geography ofAsia Minor, p. 343 ; J. BEAUCAMP, commentaire à GRÉGOIRE
DE NAzIANzE, Testament, p. 73 ; M.-M. HAUSER-MEURY, Prosopographie zu den Schriften
Gregors von Nazianz, p. 98, s. v. « Hilarius ». — " A. H. M. JoNEs, The Cities of the
Eastern Roman Provinces, p. 137-138 ; D. STIERNON, in DHGE, XXVI, col. 132, s. v.
« Isauropolis ».

455
HILAROS

HILAROS, prêtre de Tyraéion (Pisidie) III°-IV° S.

« Ailia Basilissa, fille d'Hilaros prêtre... » ('EÀio BooiÀtooo 0uyotnp EiAdpou


Itpeoßu(tépou)...), a érigé un monument funéraire avec son fils Patrikios pour
son mari dont le nom est illisible. On a proposé Patrikios'. L'inscription a été
découverte à Ilgin (l'ancienne Tyraéion).

" L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 70, n° 328.

HIMÉROS, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il est mentionné sur la pierre tombale qu'il a érigée en mémoire de son fils
Môkios ?(Mou[k]ñou)'. L'inscription a été trouvée à Kadinhani, environ 15 km
à l'ouest de Halic1, l'ancienne Laodicée. L'éditeur a proposé de dater ce texte
entre 330 et 450.

' W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888, p. 253, n° 60.

HYAKINTHOS, évêque de Milet (Carie) 536-539/42

Il participe au concile de Constantinople sous le patriarche Mènas en 536, bien


que son nom soit absent des listes de présence aux différentes séances. Il souscrit
en 28° place à la condamnation de l'ancien patriarche Anthimos lors de la 4°
séance du 21 mai ", et en 30° place à celle de Sévère d'Antioche, de Pétros
d'Apamée et de Zôoras lors de la 5° et dernière séance du 4 juin *. Dans les deux
cas, il signe : « Hyakinthos, par la miséricorde de Dieu évêque de la métropole
de Milet » ( Yoikuv0oç èÀ éeu 0eoû èrtiokontoç tñç MuÀnoioov untpotó) eoog). Cet
évêque est également connu par la dédicace de la porte de la citadelle de Milet,
qui mentionne le couple impérial, Justinien et Théodora, le consul et préfet du
prétoire Jean de Cappadoce (—» Iôannès 35), le consulaire de Carie Nonnos,
Hyakinthos - èttokoto0vtoç Yokiv0ou toû dyuot(oitou) muſov dpxueIttokó
(rtou)— et le père de la cité, le comte Iôannès *. La présence hiérarchisée de toutes
ces autorités permet certes de dater cette inscription d'avril-août 538, mais non
de savoir quel rôle Hyakinthos a tenu à cette occasion. Une autre inscription, très
lacunaire, trouvée à Milet, mentionne à nouveau cet évêque ". Le texte n'est pas
un fragment de procès-verbal d'une séance du tribunal du consulaire de Carie,
comme l'a supposé son premier éditeur. Il s'agit d'un rescrit de Justinien
confirmant, par l'intermédiaire d'un haut fonctionnaire, sans doute le quaestor
exercitus, le droit d'asylie d'un oratoire voué à l'archange Gabriel. Le gouverneur
de la province de Carie et l'évêque Hyakinthos doivent respecter ce privilège.
Cette inscription n'est pas datée, toutefois la Carie est détachée de la préfecture
d'Orient et placée sous l'autorité du quaestor exercitus à partir de 536. Une
édition récente de cette inscription propose de la dater entre 539 et 542 *.

'ACO, III, p. 183, l. 32. —* Ibid., p. 115, l. 20. —* P. HERRMANN, Inschriften von Milet,
VI, 1, p. 35-36, n° 206 et pl. 16 : cf. PLRE, III B, p.948, s. v. « Nonnus 1 ». — * H. GRÉ
GOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes de l'Asie Mineure, p. 68-69, n° 220

456
HYPATIOS 4

bis : cf. PLRE, III B, p. 639, s. v. « (Fl.) Petrus Paulus Ioannes 21 » et « Fl. Marianus
loannes 22 ». —* D. FEIssEL, in P. HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 3, p. 290-295,
n° 1576 et pl. 45.

HYLASIOS, évêque de Paros (Îles) Ca 550

L'ancienne cathédrale de Paros compte plusieurs dédicaces et invocations. Dans


la nef principale est mentionné cet évêque ". C'est probablement sous Hylasios
que le complexe épiscopal de Paros, daté de la fin du règne de Justinien, a été
construit. Les travaux semblent s'être poursuivis après la mort d'Hylasios, sous
un successeur (—» Géôrgios 1).

" G. KIoURTzIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 120-124,
n° 51-57 et pl. XIII-XV.

HYPATIOS 1, lecteur de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Il est mentionné en compagnie du diacre Mennéas sur une épitaphe fragmentaire


découverte à Çesmelisebil qu'on identifie à Gdanmaa (-» Mennéas 7)'.
W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 119, n° 564 et dessin p. 145.

HYPATIOS 2, évêque de Sidyma (Lycie) 458

Il apparaît en 10 position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête


de l'empereur Léon'. Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 63, l. 24.

HYPATIOS 3, évêque de Germè (Hellespont) 458/9

Ilsouscriten37°positionàl'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople


et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 afin de combattre les simoniaques au sein de l'Église de Galatie ".
' GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 D, [n° 37] ; PG,
85, col. 1620, [n° 37] ; E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n° 37.

HYPATIOS 4. évêque d'Éphèse (Asie) 519-540/1

I. Jusqu'au colloque de 532.


Le début de l'épiscopat de ce personnage est connu grâce à un renseignement

457
HYPATIOS 4

fourni par le chroniqueur Michel le Syrien, mort en 1099, et probablement


† à la deuxième partie disparue de l'Histoire ecclésiastique de Jean
d'Ephèse (-» Iôannès 43). Convoqué à Constantinople pour manifester publique
ment son adhésion à la définition dogmatique de Chalcédoine sur ordre de
l'empereur Justin I", l'évêque monophysite Théosébios d'Éphèse (—» Théosé
bios 7) obtient un délai de réflexion de trois jours. Il profite de ce bref répit pour
convoquer ses clercs afin qu'ils désignent son successeur et rend l'âme. Le choix
des clercs se porte sur Hypatios ". Cette promotion doit probablement se placer
au milieu de l'année 519. Pendant toute la décennie 520, aucun témoignage
n'existe sur l'activité épiscopale d'Hypatios. Avec le patriarche Épiphanios de
Constantinople et le prêtre Eusébios, probablement un membre du clergé de la
capitale, Hypatios accueille en 530 saint Sabas *, venu à Constantinople pour
remettre à Justinien une pétition de moines palestiniens.Les prélats accompagnent
saint Sabas auprès de l'empereur puis de son épouse *. Le voyage de Sabas est
daté d'avril 530, son départ de Constantinople du mois de septembre *. En 532,
sans doute au printemps *, Hypatios participe au colloque organisé par Justinien
entre chalcédoniens et monophysites (Collatio cum Severianis). Cette rencontre
voulue par l'empereur pour tenter de rétablir l'unité de l'Église est attestée par
des sources fidèles " ou opposées " à l'orthodoxie officielle. Le parti chalcédonien
est représenté par cinq évêques, mais seul Hypatios est mentionné dans toutes les
sources, indice du rôle dominant qu'il joue au sein de cette délégation *. Trois
membres étaient déjà présents dans la capitale : Stéphanos de Séleucie (Isaurie),
Anthimos de Trébizonde (Pont Polémoniaque) et Dèmètrios de Philippes (Macé
doine I), même si ce dernier ne participe finalement pas à la réunion pour des
raisons de santé. En revanche, Hypatios, Iôannès de Bizyè (Europe)et Innokentios
de Maronée (Rhodope)sont venus sur demande écrite de l'empereur*. Innokentios
de Maronée est l'auteur d'une lettre adressée à Thômas, prêtre de Thessalonique
(Macédoine I), qui contient un récit détaillé des débats. C'est la principale source
de renseignements. La délégation monophysite compte de cinq à huit membres
selon les sources, tous originaires des provinces d'Euphratésie, d'Osrhoène et de
Mésopotamie : les évêques Sergios de Cyr, Thômas de Germanicée, Philoxénos
de Dolichè, Pétros de Théodosioupolis, Iôannès de Constantina, Nonnos de
Circésium et, de manière moins assurée, l'évêque Thômas de Dara et peut-être

" MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 251 B.


* CYRILLE DE SCYTHoPoLIs, Vie de Sabas, 71, p. 173, l. 16.
* Ibid., 71, p. 173, l. 11-p. 174, l. 11.
* Ibid., 70, p. 173, l. 10-11 ;74, p. 179, l. 10-11.
* E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, II, p.378-379 ; S. BRock, OCP, 47, 1981, p. 87 ;
P. MARAvAL, in HC, 3, p.303.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, inACO, IV,2, p. 169-184 : LIBERATUs
DE CARTHAGE, Bréviaire, IX, dans ACO, II, 5, p. 110, l. 1-6.
' Résumé syriaque de la Collatio cum Severianis, PO, XIII, 2, p. 192 [82]-196 [86] ;
Fragments syriaques de la Collatio cum Severianis, OCP, XLVII, 1981, p. 92-112.
* INNOKENTIOs DE MARONÉE, op. cit., 3, p. 169, l. 8 , LIBERATUs DE CARTHAGE, op. cit., IX,
p. 110, l. 2 ; Résumé, p. 195 [85], l. 17 : Fragments, 2, p.92.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 3, p. 169, l. 9-11 ; Résumé, p. 195 [85], l. 17-p. 196
[86], l. 2 ; Fragments, 2, p.92.

458
HYPATIOS 4

l'abbé Jean de Beth Aphthonia ". Sont également présents des clercs, des moines
et surtout les apocrisiaires des patriarches de Constantinople et d'Antioche ainsi
qu'un moine représentant les higoumènes établis à Jérusalem ". L'empereur
donne une audience séparée aux deux groupes avant l'ouverture du colloque,
d'abord aux Orientaux présents dans la capitale avant septembre 531 *, qui lui
remettent une profession de foi", puis au patriarche Épiphanios et aux délégués
chalcédoniens, ces derniers arrivés après les monophysites. Justinien expose les
motifs de leur convocation ".
II. Le colloque de 532.
Les débats se déroulent dans le triclinium héptaconque du palais d'Hormisdas º,
sous la présidence du patrice Stratégios, tenant lieu de maître des offices ". Au
cours de la première journée, après un discours introductif de Stratégios, les
Orientaux rappellent leurs motifs d'opposition contenus dans la profession de foi
donnée à l'empereur ". Ce texte est transmis par Zacharie Continué et Michel le
Syrien qui précisent, à la suite de ce texte, que Jean de Beth Aphthonia, le bio
graphe de Sévère d'Antioche, écrivit le récit de ces discussions ". Hypatios, qui
a lu la profession de foi, note que les Orientaux condamnent Chalcédoine, mais
obtient qu'ils déclarent Eutychès hérétique ". Le but d'Hypatios est de pousser
les Orientaux à la contradiction. Sa première tentative concerne la réception
d'Eutychès par Dioskoros d'Alexandrie et le concile d'Éphèse en 449*. Il les
interroge ensuite sur la raison de leur condamnation d'Eutychès s'il a fait
pénitence comme ils l'affirment*. Il note enfin le caractère injuste de l'anathé
matisation de Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (Phrygie
Salutaire) à Éphèse en 449 alors qu'au même concile Eutychès fut reconnu
orthodoxe (—» Eusébios 11)*. La première journée se termine de manière diffé
rente selon les sources. D'après la lettre d'Innokentios de Maronée, les Orientaux
avouent qu'Eutychès est hérétique et que les fautes commises par Dioskoros et le
concile de 449, rendaient nécessaire et juste le concile de Chalcédoine *. Dans la
version monophysite, les Orientaux obtiennent des chalcédoniens la recon

"INNoKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre,6, p. 169, l. 26-p. 170, l. 1 ; Résumé,


p.192 [82], l. 5-6 : ÉLIE, Vie de Jean de Tella, p. 39, l. 5 ; cf. J. SPEIGL, AHC, 16, 1984,
p.272.
" Ibid., 6, p. 170, l. 1-6 ; Fragments, 3, p.92 ; cf. J. SPEIGL, op. cit., p. 271.
* CYRILLE DE SCYTHoPoLIs, Vie de Sabas, 74, p. 179, l. 8-11.
º Résumé, p. 195 [85], l. 1-4 ; Fragments, 1, p.92.
" INNoKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 4, p. 169, l. 15-20 ; Fragments, 2, p.92.
" INNoKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 6, p. 169, l. 25 ; LIBERATUs DE
CARTHAGE, op. cit., IX, p. 110, l. 4 ; Fragments, 3, p.92.
" Ibid., 5, p. 169, l. 22-23 ; ibid., 7, p. 170, l. 9 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, op. cit., IX,
p. 110, l. 3-4 ; Fragments, 3, p.92 ; PLRE, II, p. 1034-1036, s. v. « Fl. Strategius 9 ».
" INNoKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 8-9, p. 170, l. 6-27.
"ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 15, tr. II, p. 79, l. 24-p. 84, l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 22,
tr II, p. 196A-203.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 10, p. 170, l. 27-32.
* Ibid., 11, p. 170, l. 32-37 ; Résumé, p. 196 [86], l. 2-4 ; Fragments, 4, p.94.
* Ibid. 12-13, p. 170, l. 37-43 ; Fragments, 5-7, p. 94-96.
* Ibid. 14-17, p. 170, l. 43-p. 171, l. 22.
* Ibid., 16, p. 171, l. 12-14 ; ibid., 18, p. 171, l. 22-27.

459
HYPATIOS 4

naissance de l'orthodoxie de Dioskoros et abordent ensuite d'autres sujets de


discussion qui ne sont pas détaillés, dont le problème des ordinations accomplies
lors du concile de Chalcédoine *.
Le deuxième jour, Hypatios ouvre la séance en rappelant aux Orientaux leurs
aveux de la veille *. A la différence de la première journée, la deuxième session
a un caractère nettement plus théologique.Après avoir lu leur profession de foi *,
les Orientaux reprochent au concile de Chalcédoine d'avoir innové en employant
la formule « en deux natures » après l'Incarnation. C'est contredire selon eux
Cyrille d'Alexandrie et ses prédécesseurs qui enseignent une seule nature du
Verbe incarné après l'union réalisée à partir « de deux natures » *. Hypatios les
invite à s'expliquer*. Pour appuyer leurs propos, les Orientaux produisent
différentes citations des Pères de l'Église qui reconnaissent la nature unique du
Verbe incarné après l'union º. Hypatios doute de l'authenticité de ces documents
que Cyrille n'a jamais cités. Il estime que seuls Arius et Apollinaire de Laodicée
ont fait preuve d'innovation en confessant une seule nature du Verbe incarné.Au
contraire, les Pères ont de leur côté défendu les deux substances ou natures ", et
n'ont jamais parlé d'une seule nature ". Manifestement en difficulté, Hypatios
affirme que les documents produits par les Orientaux sont soit forgés par les
apollinaristes, soit de nature suspecte même s'ils se trouvent dans les archives du
patriarcat d'Alexandrie, elles-mêmes sujettes à caution *.
Devant le rejet de leurs preuves considérées comme apocryphes, les Orientaux
déclarent à Hypatios qu'il ne peut tout de même pas nier les douze anathématismes
ou Capitula de Cyrille, reçus au concile d'Éphèse en431, mais non à Chalcédoine.
Hypatios reconnaît que Chalcédoine a confirmé tous les documents d'Éphèse qui
condamnaient la doctrine de Nestorius ". La non-réception des Capitula à
Chalcédoine s'explique, selon Hypatios, par la volonté d'éviter tout malentendu
lié à l'ambivalence de la notion d'hypostase chez Cyrille ". Les Orientaux
abordent alors de nouveau le problème soulevé par les formules « de deux
natures » et « en deux natures ». Hypatios estime que Chalcédoine a reconnu
« une seule personne et une seule substance en deux natures » par souci de clarté
vis-à-vis d'Eutychès partisan d'une seule nature º. Les Orientaux demandent
l'autorisation de produire une lettre de Cyrille qui condamne les deux natures
après l'union. Hypatios offre une fin de non-recevoir. En mal d'argument, il
affirme ne reconnaître que les lettres de Cyrille à Nestorius et aux Orientaux
reçues à Chalcédoine dont il cite des passages pour étayer ses positions. Quant

* Résumé, p. 196 [86], l. 5-6 : Fragments, 9-10, p.96.


* INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 20, p. 171, l. 31-39.
* Fragments, 12, p.96.
* INNOKENTIOs DE MARONÉE, op. cit., 21, p. 171, l. 40-43.
* Ibid., 21, p. 171, l. 43-p. 172, I. 2.
* INNOKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 22, p. 172, l. 2-7 ; Résumé, p. 193
[83], l. 3-8.
" Ibid., 23, p. 172, l. 7-17.
º Ibid., 24, p. 172, l. 17-29.
* Ibid., 25-27, p. 172, l. 29-p. 173, l. 18.
* Ibid., 28, p. 173, l. 18-29 : Résumé, p. 195 [85], l. 6.
* Ibid., 29-31, p. 173, l. 29-p. 174, l. 13.
* Ibid., 32-35, p. 174, l. 13-p. 175, l. 31.

460
HYPATIOS 4

aux autres lettres, il ne les condamne pas mais ne les reçoit pas non plus ". Le
débat se poursuit par la lecture de plusieurs extraits de lettres de Cyrille adressées
à Eulogios le Prêtre, aux Orientaux, à Succensos de Diocésarée (Isaurie), relatifs
au Verbe incarné après l'union des deux natures ". Hypatios tente de montrer que
les extraits cités, ainsi que des passages de l'évangile de Luc et des écrits de
Grégoire de Nazianze, de Grégoire de Nysse et d'Ambroise de Milan enseignent
la doctrine des deux natures *. Le fait que les Orientaux abandonnent ensuite ce
sujet de discussion laisse à penser qu'Hypatios est parvenu à faire taire les
oppositions de ses contradicteurs sur la question des formules. Hypatios révèle sa
connaissance des textes patristiques, en particulier ceux de Cyrille d'Alexandrie,
et en propose une habile exégèse qui conforte la définition du Verbe incarné « en
deux natures » énoncée au concile de Chalcédoine. Toutefois l'une des sources
monophysites offre un récit bien différent. Elle mentionne la lecture d'extraits de
Cyrille, de Grégoire de Nazianze et d'Athanase d'Alexandrie qui reconnaissent
la nature unique du Verbe incarné et ne le divisent pas en deux natures ". Le
succès d'Hypatios est bien relatif car selon les sources monophysites, les évêques
chalcédoniens repoussent au lendemain les citations des Pères qui ont employé
la formule « en deux natures », pour finalement ne pas les apporter ". Innokentios
de Maronée révèle qu'après la deuxième journée de débats, on prépara de
nombreux témoignages sur les deux natures ", mais se garde bien de dire que ces
témoignages n'ont pas été utilisés.
Les Orientaux attaquent ensuite de front le concile de Chalcédoine dont la
réception est pour eux une source de division et de scandale au sein de l'Église *.
De manière peu diplomatique, Hypatios rétorque que la souscription au concile
de Chalcédoine ne pose aucun problème aux fidèles. Ceux-ci ne doivent pas se
soucier de l'opinion des hérétiques qui, par leurs nombreuses innovations (En
cyclique de Basilisque, Hénotique de Zénon, ajout théopaschite au Trisagion),
ont été la source de scandales ". Les Orientaux reprochent en particulier au
concile de Chalcédoine la réception de Théodoret de Cyr et d'Ibas d'Édesse ".
Au cours de la première journée de discussions, Hypatios avait largement tiré
argument de la réception d'Eutychès par Dioskoros et le concile d'Éphèse en 449
pour contraindre les Orientaux à reconnaître les erreurs commises par leur parti.
Dans la deuxième journée, c'est au tour des Orientaux de contester la validité du
concile de Chalcédoine en raison de la réception d'Ibas et de Théodoret,
adversaires de Cyrille déposés au concile d'Ephèse en 449 et convaincus de
nestorianisme. Hypatios défend leur réception à Chalcédoine sur la base de
l'anathème contre Nestorius auquel ils ont souscrit, même si ce fut de manière

* INNokENTios DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 36-43, p. 175, l. 31-p. 177, l. 17.
" Ibid. 44-56, p. 177, l. 18-p. 179, l. 15.
" Ibid. 57-63, p. 179, l. 15-p. 180, l. 3.
" Ibid. 25-29, p. 104-106.
* Résumé, p. 193 [83], l. 8-9 ; Fragments, 31-32, p. 106 : ibid., 34, p. 108 ; cf. J. SPEIGL,
AHC, 16, 1984, p. 277.
" INNoKENTios DE MARONÉE, op. cit., 79, p. 182, l. 23-24.
* Ibid., 64, p. 180, l. 4-5 ; ibid., 66, p. 180, l. 14-15.
º Ibid. 64-67, p. 180, l. 5-25.
" Ibid. 68, p. 180, l. 25-26 ; Résumé, p. 195 [85], l. 4-5 : Fragments, 14, p.98.

461
HYPATIOS 4

forcée ". Dans le cas de Théodoret, Hypatios reconnaît à l'instar du concile de


Chalcédoine ne pas admettre son opposition aux Capitula cyrilliens *. Un extrait
d'une lettre de Cyrille adressée aux Orientaux est lu. Il prouve que le patriarche
d'Alexandrie a pardonné à ceux qui lui ont fait du tort et s'est en particulier
réconcilié avec Théodoret de Cyr comme en témoignent les lettres amicales
qu'ils ont échangées ". Les Orientaux font cependant remarquer que Théodoret
a été reçu à Chalcédoine sans avoir anathématisé ses écrits hostiles à Cyrille *.
En ce qui concerne Ibas d'Édesse, les Orientaux citent la déclaration des légats
romains à Chalcédoine qui reconnaissent Ibas comme orthodoxe, puis ils sont
autorisés à lire la lettre d'Ibas à Maris le Perse ". Cette lettre attribuée par erreur
à l'évêque d'Édesse contient une vive critique de Cyrille et de ses Capitula. Les
Orientaux demandent à Hypatios si la réception d'Ibas par le concile et le contenu
de sa lettre lui paraissent justes ". Le porte-parole de la délégation chalcédonienne
rétorque qu'Ibas a été jugé innocent, que le concile ne pouvait pas dans ce cas
l'exclure ", et que la lettre de Cyrille adressée à Valérianos d'Iconium (Lycaonie)
prouve que la lettre d'Ibas ne fut ni condamnée ni jugée nestorienne par le
patriarche d'Alexandrie (-» Valérianos)*. La deuxième journée s'achève ainsi
par la défense du concile de Chalcédoine qui, sur la question de Théodoret et
Ibas, a suivi l'exemple de Cyrille *. Dans l'une des sources monophysites, la
controverse sur Théodoret * et Ibas * se place avant l'examen de la foi à partir
des témoignages de Cyrille º, et non après comme c'est le cas dans la lettre
d'Innokentios de Maronée. Selon la même source, à la fin de la deuxième séance,
les évêques chalcédoniens seraient allés informer l'empereur ". Cette démarche
aurait eu lieu au mépris de la demande formulée par les évêques monophysites et
acceptée par tous que les comptes rendus des discussions soient faits au souverain
en présence des deux délégations et non d'une seule *. Cette version partisane
laisse entendre que les évêques chalcédoniens, impuissants à soutenir la contro
verse, auraient mis un terme aux discussions en faisant appel à l'empereur. Or il
était dans l'intérêt du souverain d'intervenir pour éviter une exacerbation des
débats et aboutir à un compromis ".
Le récit de la troisième séance diverge beaucoup entre les sources disponibles.
D'après les informations fournies par les textes syriaques, les évêques chal
* INNOKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 68, p. 180, l. 26-34.
* Ibid., 70, p. 180, l. 34-p. 181, l. 2.
" Ibid., 71-73, p. 181, l. 2-20 ; Fragments, 15, p.98.
* Fragments, 17, p. 100.
* Ibid., 18-21, p. 100-102.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 74, p. 181, l. 20-21 et 75, p. 181, l. 26-p. 182, l.4.
º Ibid., 74, p. 181, l. 21-26.
* Ibid., 76, p. 182, l. 4-9 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, IX, p. 110, l. 1-6 ; Frag
ments, 23, p. 104.
º INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 77-78, p. 182, l. 10-22.
* Fragments, 14-17, p. 98-100.
* Ibid., 18-23, p. 100-104.
* Ibid., 24-30, p. 104-106.
" Ibid., 34, p. 108.
* Ibid., 33, p. 106.
" J. SPEIGL, AHC, 16, 1984, p. 278-279.

462
HYPATIOS 4

cédoniens se rendent auprès de l'empereur et envoient chercher les évêques


monophysites. Interrogés par l'empereur, ils répondent que leur profession de foi
et les débats menés depuis deux jours prouvent qu'ils sont orthodoxes, contraire
ment aux accusations portées contre eux par certaines personnes (sans doute
leurs opposants). L'empereur reconnaît leur orthodoxie, mais refuse d'entendre
leur compte rendu des deux premières séances ". Il propose, pour mettre un
terme au schisme, qu'ils se rendent auprès des patriarches de Rome, d'Alexandrie,
d'Antioche et de Jérusalem pour les interroger sur la foi. Les délégués mono
physites refusent, à cause de leur grand âge et de leur faiblesse physique, jugeant
d'ailleurs inutile de demander l'avis d'adversaires. L'empereur répète sa
demande, mais les Orientaux résistent, estimant entre autres raisons que les
canons ne les autorisent pas à fournir une profession de foi commune ni à régler
seuls une question aussi importante ". Dans la version chalcédonienne également,
Justinienassiste àlatroisième séance.Après consultationdu patriarche Épiphanios
de Constantinople, il se rend au colloque où il prononce un discours en présence
du Sénat et des deux délégations, les évêques chalcédoniens installés sur un banc
avec les hauts fonctionnaires, les évêques orientaux assis sur un autre banc ".
Bien qu'Innokentios loue ce discours, il n'en donne pas le détail *. Il précise en
revanche que les Orientaux ont accusé en secret leurs adversaires auprès de
l'empereur de ne pas confesser que Dieu a souffert dans la chair, qu'Il est un de
laTrinité, que la même personne a accompli les miracles et connu les souffrances.
L'empereur interroge à ce sujet les chalcédoniens ". Hypatios se défend de toutes
ces attaques et, citant Grégoire de Nazianze et les conciles d'Éphèse et de
Chalcédoine, délivre au nom de sa délégation une profession de foi orthodoxe et
accuse de calomnie ceux qui leur prêtent une opinion contraire ". Après le
colloque, l'empereur convoque au palais Hypatios et les évêques qui s'étaient
réunis avec lui et, en présence du Sénat, annonce qu'à l'issue des deux jours de
discussions et d'un troisième jouren sa présence, pardes propositions raisonnables
et pacifiques, en faisant preuve de douceur et de patience, l'évêque oriental
Philoxénos de Dolichè (neveu de Philoxène de Mabboug) a été convaincu (et
sera plus tard transféré sur le siège métropolitain de Salamine de Chypre), tandis
que les autres ont persisté º. Innokentios reconnaît que la patience de l'empereur
s'est révélée vaine. Cependant, de nombreux clercs et moines monophysites pré
sents au colloque ont communié avec les évêques chalcédoniens avant de s'en
retourner dans leurs églises et monastères, estimant avoir été trompés (par leur
propre hiérarchie) *. L'échec en 532 du colloque de Constantinople s'explique
sans doute par les conditions inadmissibles aux yeux d'Hypatios et de ses
collègues que les monophysites ont posées à toute réconciliation : l'anathéma
tisation du Tome de Léon et du concile de Chalcédoine ". Pourtant, sur un point,

" Fragments, 34-38, p. 108.


" Résumé, p. 193 [83], l. 10-15 ; Fragments, 38-43, p. 108-110.
" INNoKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 79-80, p. 182, l. 23-30.
* Ibid. 80-81, p. 182, l. 30-p. 183, l. 5.
" INNoKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 82-83, p. 183, l. 6-14.
* Ibid., 84-86, p. 183, l. 14-33.
* Ibid., 87-88, p. 183, l. 34-p. 184, l. 5 ; C. HADJIPsALTIs, Byzantion, 31, 1961, p. 215-216.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 89-90, p. 184, l. 5-18.
" Résumé, p. 194 [84], l. 13-15.

463
HYPATIOS 4

les monophysites vont, a posteriori, obtenir satisfaction. Outre Diodore de Tarse


(Cilicie I), Nestorius et Eutychès, ils réclament que leurs adversaires anathé
matisentThéodore de Mopsueste (Cilicie II),Théodoret de Cyret Ibas d'Édesse *.
Ce sont précisément les trois évêques condamnés par Justinien dans son édit
dogmatique sur les Trois chapitres en 544 et par le concile de Constantinople en
553. Comme le colloque de 532, ces deux événements s'inscrivent dans la poli
tique impériale de réconciliation religieuse.
III. L'ambassade en Italie de 533.
Le rôle important joué par Hypatios à la cour apparaît de nouveau peu après la
rencontre avec les évêques orientaux. Le 15 et le 22 mars 533,Justinien promulgue
deux édits dogmatiques condamnant les nestoriens ", mais n'aborde pas le pro
blème des natures du Christ, par souci d'apaisement entre chalcédoniens et
monophysites. Hostiles à ces édits qui admettent la notion de Théotokos, les
membres du couvent des Acémètes, à Constantinople, font appel au pape Jean II
et lui envoient les moines Kyros et Eulogios. L'empereur adresse une lettre datée
du 6 juin 533 au pape pour le mettre en garde. Les deux émissaires sont Hypatios
d'Éphèse et Dèmètrios de Philippes (Macédoine I) ". Ce dernier avait été absent
du colloque de 532 pour raison de santé ". Les deux prélats ont dû arriver à
Rome au début de l'été 533. Les porteurs de la missive impériale sont mentionnés
dans la réponse de Jean II datée du 25 mars 534 *, qui condamne les moines
acémètes, et dans la citation de la lettre de Justinien insérée dans la réponse du
pape ". La lettre de Justinien et la réponse du pape se retrouvent également
intégrées au Code de Justinien avec les mêmes dates du 6 juin 533 et du 25 mars
534 respectivement ". On déduit de ces indications chronologiques que la
réponse de Jean II n'a pas été transmise par Hypatios et Dèmètrios, restés à Rome
jusqu'à l'été 534 au moins. Le pape précise d'ailleurs qu'un seul porteur s'est
chargé de remettre sa lettre ". Un échange de lettres datées du 14 et du 18 mars
536, entre Justinien et le pape Agapet alors présent à Constantinople, rappelle
l'ambassade d'Hypatios et de Dèmètrios auprès du défunt Jean II ". En Italie,
leur mission n'a pas seulement des motifs religieux. À leur arrivée, le royaume
ostrogothique se trouve dans une situation fragile en raison de la lutte d'influences
entre Théodat, neveu d'un roi Théodoric au crépuscule de la vie, et Amalasonthe,
sa fille ". Désireux de vendre les domaines qu'il possède en Étrurie en échange
d'une grande somme d'argent et de la dignité de sénateur ", Théodat rencontre

" Résumé, p. 195 [85], l. 4-5.


" JUSTINIEN, Code, I, 1, 6, p. 7-8 ; ibid., I, 1, 7, p. 8-10.
" PRoCoPE, Guerres, V, 3, 5, p. 15, l. 20 : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIX, p. 134,
l. 25 ; Liber pontificalis, LVIII, p. 285, l. 4.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, op. cit., 3, p. 169, l. 13-14.
* Collectio Avellana, 84, p. 321, l. 26 ; ibid., p. 327, l. 22.
* Ibid., 84, p. 324, l. 25.
" JUSTINIEN, Code, I, 1, 8, 6, p. 1 1 ; ibid., I, 1, 8, 21, p. l l ; ibid., I, 1, 8, 37, p. 12.
* E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, II, p. 337, n. 1.
" Collectio Avellana, 82, p. 229, l. 9 ; ibid., 91, p. 343, l. l l ; ibid., p. 344, l. 19 ; ibid.,
p.346, l. 36.
" PLRE, II, p. 1067-1068, s. v. « Theodahadus » : ibid., p. 1077-1084, s. v. « Fl. Theode
ricus 7 » ; ibid., p. 65, s. v. « Amalasuintha ».
" PRoCoPE, Guerres, V, 3, 5, p. 15, l. 15-18.

464
HYPATIOS 4

en secret Hypatios et Dèmètrios et leur demande de transmettre sa proposition à


l'empereur ". De son côté, Amalasonthe, inquiète des manœuvres menaçantes de
son fils Athalaric", décide de donner le pouvoir à Justinien pour se préserver des
Goths ", hostiles à sa politique de rapprochement avec l'Empire. Sur ces entre
faites, un ambassadeur impérial, le sénateur Alexandrosº, débarqué à Ravenne
probablement au printemps 534, rejoint à Rome Hypatios et Dèmètrios, puis
retourne à Ravenne entamer des pourparlers avec Amalasonthe *. La rencontre
entre Alexandros et Amalasonthe a lieu dans l'été 534 ". Leurs missions accom
plies, tous les émissaires s'en retournent à Constantinople, sans doute à l'automne
534. Alexandros dévoile à l'empereur les projets d'Amalasonthe. Hypatios et
Dèmètrios lui annoncent l'offre de Théodat et défendent son projet en soulignant
que le pouvoir et les terres que possède ce prince en Étrurie lui permettent de
tenir ses engagements *.
IV Le concile de Constantinople en 536.
Hypatios participe en 536 au concile réuni à Constantinople contre l'ancien
patriarche Sévère d'Antioche et ses partisans, parmi lesquels l'évêque Pétros
d'Apamée (Syrie II), le moine syrien Zôoras et Anthimos. Ce dernier, évêque de
Trébizonde (Pont polémoniaque) et membre de la délégation chalcédonienne au
colloque de 532, fut élu patriarche de Constantinople en 535 mais suspendu de
ses fonctions par le pape Agapet pour monophysisme et remplacé le 13 mars 536
par l'orthodoxe Mènas. À la séance d'ouverture du concile, le 2 mai, Hypatios
apparaît sur la liste de présence seulement en 30° position, mais occupe la
première place à la gauche du patriarche Mènas *. Parmi les métropolites du
diocèse d'Asie, il est devancé, fait étrange, par Zacharie de Mitylène (Îles), aux
deux premières séances (-» Zacharias 1). A la 3° séance Zacharie est rétrogradé
alors qu'Hypatios conserve tout au long du concile sa place privilégiée à côté du
patriarche.Lors de la 2 séance du 6 mai, Hypatios signe en 32 position, et en 34°
position lors des 3° et 4° séances du 10 et du 21 mai ". A la fin de la 4° séance,
l'audition d'une dernière série de comptes rendus montre que les recherches pour
retrouver Anthimos (caché dans le palais de Théodora) se sont révélées
infructueuses *. Il est ensuite fait lecture d'une déclaration des légats romains
qui affirment s'en tenir aux décisions prises par Agapet (décédé le 22 avril) à
l'encontre d'Anthimos*. Hypatios, mentionné comme « très saint évêque
d'Ephèse, métropole de la province des Asiates », prend alors la parole au nom
de l'assemblée et prononce un assez long discours, le seul discours du concile
émanant d'un prélat du clergé grec ". Il accuse Anthimos d'avoir violé les canons,

" PRocoPE, Guerres, V, 3, 9, p. 16, l. 8-11.


* PLRE, II, p. 175-176, s. v. « Athalaricus ».
" PRocoPE, Guerres, V, 3, 11-12, p. 16, l. 14-21.
* PLRE, III A, p. 41-42, s. v. « Alexander 1 ».
* PRocoPE, Guerres, V, 3, 13, p. 16, l. 21-22 ; ibid., V, 3, 15, p. 17, l. 12-17.
" E. STEIN, op. cit., II, p. 336.
* PRocoPE, Guerres, V, 3, 29, p. 19, l. 9-16.
*ACO, III, p. 127, l. 1.
" Ibid. p. 155, l. 22 ; ibid., p. 162, l. 8 ; ibid., p. 170, l. 26.
" Ibid. p. 174, l. 30-p. 176, l. 27.
" Ibid., p. 178, l. 8-12.
" Ibid. p. 178, l. 17-p. 180, l. 14.

465
HYPATIOS 4

d'être fidèle à la doctrine d'Eutychès, d'avoir semé le trouble au sein de l'Église


de Constantinople et trompé les autorités religieuses et politiques. Hypatios
rappelle les vaines tentatives d'Agapet pour ramener Anthimos à l'orthodoxie et
l'acceptation de la formule « en deux natures », et approuve les sentences que le
pape a prononcées contre lui. Il conclut en demandant que l'ancien patriarche
soit exclu de l'Église, chassé de l'évêché de Trébizonde et privé de toute dignité
sacerdotale conformément aux décisions d'Agapet. Mènas prend ensuite la
parole et proclame lasentence de dépositionetd'excommunication d'Anthimos ".
Hypatios souscrit en 2° position à cette décision, juste après Mènas *. Lors de la
5° et dernière séance du 4 juin, Hypatios apparaît sur la liste de présence en 27"
position ". Il est en 9° position, à la suite du patriarche et des légats romains mais
avant tous les autres prélats, sur la liste des souscriptions qui accompagne la
condamnation de Sévère d'Antioche, de Pétros d'Apamée et du moine Zôoras ".
Cette souscription, comme les précédentes, explique sans doute que le patriarche
Germanos de Constantinople (715-730) compte Hypatios parmi les principaux
soutiens de Mènas lors de ce concile *.
V Autres témoignages.
Hypatios est également connu par des témoignages épigraphiques retrouvés sur
les lieux de son activité épiscopale, Éphèse. Une pragmatique sanction de Justi
nien, antérieure à 533 d'après la titulature impériale employée, a été découverte
dans la basilique Sainte-Marie, lieu de déroulement du concile en 431 ". Ce texte
fragmentaire est adressé à Hypatios et concerne les droits de l'église Saint-Jean
§ (sans doute alors en reconstruction). Le début d'une autre inscription
est tout ce qui reste d'un second rescrit. Contemporain du précédent, Justinien l'a
adressé aumême « Hypatiostrès saintarchevêque d'Éphèse » (après restitution)".
Ces deux inscriptions sont gravées sur la même pierre, l'une au verso, l'autre au
recto. Une troisième inscription, intacte cette fois, a été elle aussi retrouvée dans
la basilique Sainte-Marie. Il s'agit d'une lettre pastorale d'Hypatios pour
l'enterrement des morts*. Elle constitue l'unique source détaillant l'organisation
des services funéraires dans une cité en dehors de Constantinople. Le clergé de
Sainte-Marie prend en charge l'organisation et le financement des pompes
funèbres municipales mais, à la différence de la capitale, ne reçoit aucune
contribution de l'État ou des corporations professionnelles. Deux lois de Justinien,
datées de 537, réglementent les services funéraires et l'inhumation des pauvres à
Constantinople ". Il est probable que la lettre pastorale d'Hypatios est de peu
"ACO, III, p. 180, l. 15-p. 181, l. 14.
* Ibid., p. 182, l. 9.
" Ibid., p. 28, l. 17.
* Ibid., p. 114, l. 1.
* GERMANos DE CoNSTANTINOPLE, Sur les hérésies et les synodes, 35, PG, 98, col. 72 D.
* R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p. 434-435, n° 4133 a = M. AMELoTTI et L. MIGLIARDI ZINGALE, Le costituzioni giustinianee
nei papiri e nelle epigrafi, p. 108-109, n° 5 A.
" R. MERIç et alii, op. cit., VII, 2, p. 434-435, n° 4133 b = M. AMELoTTI et L. MIGLIARDI
ZINGALE, op. cit., p. 108-109, n° 5 B.
* R. MERIç et alii, op. cit., VII, 2, p. 437-438, n° 4135 ; cf. G. DAGRON, in Hommes et
richesses dans l'Empire byzantin, t. II, p. 168-169.
" JUsTINIEN, Novelles, XLIII, p. 269-273 ; ibid., LIX, p. 316-324.

466
HYPATIOS 4

postérieure à cette législation.


La visite de Daniel de Scété à Éphèse se place sous l'épiscopat d'Hypatios, sans
qu'on puisse en déterminer la date avec précision. Trois fois capturé par des
pillards, l'ascète égyptien parvient à se libérer, mais est contraint de tuer l'un de
ses ravisseurs.Désireux d'expierce crime, il se rendàAlexandrie oùTimothéos IV
(III), patriarche monophysite de 518 à 535, l'absout.Afin d'apaiser sa conscience,
il part pour Rome recevoir du pape une complète absolution, puis poursuit son
chemin par Constantinople, Éphèse, Antioche et Jérusalem où il obtient à chaque
fois le pardon ". Si ce récit est véridique, c'est des mains d'Hypatios que Daniel
de Scété a obtenu l'absolution lors de son passage à Éphèse. Si le récit est imagi
naire, il indique néanmoins qu'Éphèse jouit encore au vr siècle d'un prestige qui
la place au même rang que les patriarcats, en dépit de son abaissement au profit
de Constantinople depuis le concile œcuménique de 451.
Le colloque de 532, l'ambassade de 533-534 et le concile de 536 traduisent
l'influence de l'évêque d'Éphèse au cours des années 530. Hypatios est de toute
évidence l'un des prélats les plus en vue à la cour de Constantinople et jouit de la
confiance de l'empereur, du pape et du patriarche de la capitale qui, tour à tour,
le choisissent pour remplir une mission importante. Son implication personnelle
dans la défense de l'orthodoxie et son talent dans les discussions théologiques en
font un membre éminent du clergé chalcédonien. Cette opinion est confirmée par
les fragments conservés de l'œuvre d'Hypatios. Un passage d'une lettre à
l'évêque Ioulianos d'Adramyttion (-» Ioulianos 11), siège suffragant d'Éphèse,
est tout ce qui reste de ses Questions variées (XuupuuKtà Gmtmuoto) dédiées à ce
même évêque ". Le texte, conservé pour son intérêt argumentatif lors de
l'iconoclasme, constitue le plus ancien « traité » sur le culte des images. Loin
d'être un ardent iconophile, Hypatios estime que les images ne sont qu'un pis
aller. Elles doivent servir de guide spirituel aux gens sans éducation ; pour les
personnes instruites, elles sont superflues. Il défend la présence des icônes peintes
dans les sanctuaires, mais ne justifie pas leur culte. Dans les Chaînes subsistent
également des fragments des commentaires d'Hypatios sur les Psaumes et sur les
douze prophètes ".
VI. La fin de l'épiscopat d'Hypatios.
Les dernières années d'Hypatios sont obscures. Il est présent au concile de Gaza,
qui se déroule au début de 540 ". Cette assemblée est chargée de traiter du cas
de Paulos de Tabennèse, patriarche d'Alexandrie responsable de la mort d'un
diacre sous la torture. Pour le juger se réunissent à Gaza, le diacre Pélage (le futur
pape Pélage I""), apocrisiaire du pape Vigile, ainsi que les patriarches Éphraïm
d'Antioche et Pétros de Jérusalem. Parmi les évêques présents, seul Hypatios est
nommé ". Paulos est reconnu coupable, déposé de son trône patriarcal et
remplacé par le moine palestinien Zôïlos. La fin de l'épiscopat d'Hypatios n'est
connue que par une mention unique dans la Chronique de Michel le Syrien : « Il
[Théosébios]eut pour successeur Hypatios, qui fut reconnu manichéen et déposé.

" Vie de Daniel le Scétiote, 8, p. 28, l. 1.


* HYPATIos D'ÉPHESE, Fragments, p. 127-129.
º Ibid. p. 129-153.
º E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, II, p. 391 et n. 1.
" PCBE. 2, 2, p. 1710-1716, s. v. « Pelagius 3 ».
º LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XXIII, p. 139, l. 28.

467
HYPATIOS 4

Andréas lui succéda » ". Si cette information est véridique, elle se place entre le
concile de Gaza daté des premiers mois de l'année 540 (voire au plus tôt de
538/9) et la première mention de l'évêque Andréas d'Éphèse (-» Andréas 6) à la
fin de l'année 541. Le motif de déposition d'Hypatios est trompeur L'accusation
de manichéisme est invraisemblable car cette religion a presque disparu d'Asie
Mineure, même si elle compte encore quelques sectateurs à Constantinople dans
les années 520 d'après Zacharie de Mitylène, auteur de Sept chapitres contre les
manichéens et d'une Réfutation de cette doctrine. On ne peut imaginer Justinien
choisir comme porte-parole de son Église un clerc soupçonné de manichéisme
alors que les manichéens sont passibles de la peine de mort depuis une loi de
527 ". Le prétendu « manichéisme » doit en réalité cacher une hérésie chrétienne.
L'accusation étant portée par une source jacobite, il est impossible qu'Hypatios
se soit converti au monophysisme, vu le rôle essentiel qu'il joue lors du colloque
avec les évêques orientaux. Le nestorianisme est également à écarter, car lors de
ce même colloque Hypatios déclare à plusieurs occasions que Nestorius est un
hérétique auteur de blasphèmes ". En outre, en désignant la basilique d'Éphèse
comme l'église « de la toute-sainte, glorieuse Mère de Dieu (Théotokos) et
toujours vierge Marie » ", Hypatios emploie une formule proche de celle
adoptée au concile en431 et donc opposée à Nestorius. Une hérésie est susceptible
d'avoir séduit Hypatios et provoqué sa chute : l'aphthartodocétisme professé par
l'évêque Ioulianos d'Halicarnasse (Carie)déposé probablementen519(—» Ioulia
nos 9). Trois raisons plaident en faveur de cette possibilité. D'abord, l'accusation
de manichéisme est fréquemment employée dans les sources monophysites et
parfois chalcédoniennes contre Ioulianos et ses partisans ". Ensuite, les évêques
orientaux présents au colloque de 532 avaient en secret accusé devant l'empereur
leurs adversaires, dont le principal est Hypatios, de ne pas confesser que Dieu a
souffert dans la chair ". Cette affirmation constitue le cœur de la doctrine
julianiste sur l'incorruptibilité du corps du Christ. Enfin, une communauté fidèle

" MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 251 B.


" JUSTINIEN, Code, I, 5, 5, p. 51 : ibid., I, 5, 12, 3, p.53.
" INNOKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thômas le Prêtre, 23, p. 172, l. 9 : ibid., 24, p. 172,
l. 18 : ibid., 28, p. 173, l. 24 ; ibid., 49, p. 178, l. 12 : ibid., 66, p. 180, l. 18 : ibid. 74,
p. 181, l. 24 : ibid., 77, p. 182, l. 14.
" R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII. 2,
p. 437-438, n° 4135, l. 19-20.
" SÉVÈRE D'ANTIOCHE, Contre l'Apologie de Julien, sous-titre, p. 149, l. 8-9 : ibid., l 1,
p.204, l. 29-30 ; ibid., 12, p. 210, l. 33-35 ; ibid., 14, p. 223, l. 27-28 ; ibid., 19, p. 245,
l. 30-31 ; ID., Apologie du Philatèthe, p. 1, l. 4-5 ; ibid., p. 13, l. 12 ; ibid., p. 58, l. 13 : ID.,
Lettres, 97, PO, XIV. 1, p. 194 [364] : ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, III, 1, tr. I, p. 104, l. 30
31 : Documents monophysites, p. 16, l. 30 ; ibid., p. 228, l. 36 : Réfutation des blasphèmes
manichéens proférés par un disciple des julianistes, p. 293-303 : ZACHARIE CoNTINUÉ, HE.
IX, 16, tr. II, p. 88, l. 9-10 : TIMOTHÉos DE CoNSTANTINOPLE, Sur la réception des hérétiques,
PG, 86, 1, col. 58 A : ANAsTASE LE SINAITE, Hodègos, XIV, 2, p. 261, l. 59-61 : Ps.-SÉvÈRE
D'AsHMOUNAIN, Histoire des patriarches, XIII, PO, I, 4, p. 453 [189]-454 [190] : MICHEL LE
SYRIEN, IX, 31, tr. II, p. 265 A ; ibid., IX, 34, tr. II, p. 277 B : DENYs BAR SALIBI, Contre les
Arméniens, I, p. 8.
" INNOKENTIOs DE MARONÉE, op. cit., 82, p. 183, l. 8.

468
IAKÔBOS 2

à l'évêque d'Halicarnasse est attestée à Éphèse dans les années 540". Mais le
silence complet des autres sources rend la déposition d'Hypatios sujette à caution
et son adhésion à l'aphthartodocétisme hypothétique.

* Chronique de Zuqnin, a. 860, tr. II, p. 90, l. 29 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 31, tr. II,
p. 263 A.

IAKOBOS 1, chorévêque de Philadelphie (Lydie) 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie. Ces schismatiques, désireux d'embrasser
l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont
souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. La liste de leurs souscriptions est
lue au concile. D'après ce document, trois quartodécimans, dont le chef de la
secte Eutychios (—» Eutychios 3), déclarent avoir supplié l'évêque Théophanios
de Philadelphie (—» Théophanios), le chorévêque Iakôbos et le prêtre et économe
Charisios (-» Charisios) de les recevoir au sein de l'Église ". Engagé aux côtés
des anti-cyrilliens durant le concile, Théophanios savait certainement que les
quartodécimans avaient souscrit à un Symbole adapté aux doctrines de Nestorius.
Il en allait sans doute de même d'Iakôbos qui, s'il avait été orthodoxe, aurait dû
dénoncer la manœuvre, comme le fit Charisios lors du concile. Il est à noter que
les trois quartodécimans qui ont souscrit au Symbole falsifié proviennent des
domaines (xopio) d'Aulax et de Sagarios fils de Pythas, et d'un village (kooun)
du nom de Paradioxylos. Résidant à la campagne, ils sont les seuls à s'être tournés
vers Iakôbos. Bien que ces toponymes ne soient pas localisés, à l'exception
d'Aulax situé entre Sardes et Philadelphie *, ils devaient se trouver sur le territoire
où Iakôbos officiait en tant que chorévêque.

' ACO, I. 1, 7, p. 104, l. 19 ;ACO, I, 5, p. 103, l. 27 ; ACO, II, 3, 1, p. 220, l. 20 : ACO, I,


1.7. p. 105, I. 1 : ACO, II, 3, 1, p. 221, l. 3 ; ACO, I, 1, 7, p. 105, l. 11 ; ACO, I. 5, p. 104,
L 11 : ACO, II, 3, 1, p. 221, l. 13. —* P. SCHREINER, OCP, 35, 1969, p.386, n. 4 ;
D. FEIssEL, Tyche, 11, 1996, p. 109, n. 12.

LAKOBOS 2, évêque de Prymnessos (Phrygie Salutaire) 451

Lors de la séance solennelle du 25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur


Marcien, Iakôbos est représenté par son métropolite, l'évêque Marinianos de
Synnada (—» Marinianos), qui souscrit au nom de son suffragant en 355° position
à la définition de la foi'. À une séance non datée, Iakôbos aurait souscrit, d'après
la Collectio Prisca, en 120° position aux canons établis à Chalcédoine *. Ce
témoignage est étrange puisque Iakôbos est apparemment absent au concile. Son
métropolite aura sans doute souscrit aux canons à sa place.

' ACO. II, 1, 2, p. 151 [347], l. 41 ;ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 5. —* ACO, II, 2, 2,
p.44 [136], l. 5.

469
IDDOUAS

IDDOUAS, évêque de Smyrne (Asie) 431-437

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il souscrit néanmoins en 149° position à la condamnation de
Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous
les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la
séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet,
Iddouas est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en 27°
position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée *. Cependant les listes fournies
par la Collectio Veronensis et la Collectio Palatina ne mentionnent pas son nom
à la fin de la séance du 22 juillet. Ces absences répétées jettent un doute sur la
réalité des souscriptions d'Iddouas. Elles cachent peut-être un ralliement tardif à
Cyrille. Toutefois, un dernier document atteste le soutien, certes tardif, apporté
par Iddouas aux partisans de l'évêque d'Alexandrie. En effet, les membres du
concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions
à leurs délégués convoqués à Constantinople par Théodose II en vue d'une
conférence contradictoire. Parmi les expéditeurs du mandatum figure Iddouas en
16° position ". Dans une lettre datée du 18 décembre 437 adressée à Proklos de
Constantinople, le pape Sixte III approuve le jugement que Proklos a récemment
rendu en innocentant Iddouas, mais ne fournit aucun détail sur les raisons de ce
procès *. L'origine du nom Iddouas est mystérieuse. Il faut peut-être le rapprocher
des noms lôôouç et lôôtç attestés en Isaurie et en Pisidie ".

'ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 15]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
— * ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 26] ; ACO, I, 3, p. 135, [l. 14] ; ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 11.
—*ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 10 ;ACO, I, 5, p.365, l. 6. —* SIxTE III, Lettres, IX, 3, PL, 50,
col. 613 A-B. — ° L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 192, $ 452-2 et 452-3.

INDAKOS, évêque d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Apas, fils de Kouanzaphéas ('AItôç KouovÇoqpéouç), a érigé de son vivant une


tombe pour lui et pour « son frère Indakos, évêque juste (et) aimé » (dôeXqpqp
oûtoû 'Ivôokſp èrttokóntqp ôuKéq) dyoqpnt(p)'. On a vu en Indakos un chorévêque
soumis à l'évêque voisin de Barata et on a proposé de dater cette inscription du
Ivº voire du III° siècle *. Le même auteur a repoussé dans le temps une inscription
qu'il avait d'abord datée des années 210-240 *. La pierre provient d'un cimetière
à Yürük-Köy (aujourd'hui Yörükcamili) où l'on a trouvé des pierres originaires
de Yenisu (autrefois Alkaran). Yörükcamili est à 22 km au nord-est d'Aydogmus
(autrefois Dorla). L'attribution de cette épitaphe à Isaura est donc hypothétique.
Le nom Indakos est bien attesté en Isaurie ".

" G. LAMINGER-PASCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 205, n° 346.


— * W. M. RAMSAY, Luke the Physician, p. 385, n° 14 ; S. MITCHELL, Anatolia, II, p. 58,
n. 41. — * ID., in W. M. RAMSAY (éd.), SERP, p. 41. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Perso
nennamen, p. 202, $ 473-8.

470
INZOUS

INDOUS, diacre d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Klèmens a érigé pour son frère Indous une pierre tombale qui a été retrouvée à
Dineksaray, 8 km au nord-ouest de Dorla (aujourd'hui Aydogmus)'. La forme
des lettres et surtout les décorations indiquent le Iv° siècle et l'inscription serait
même peut-être antérieure à 260*. Outre la Lycaonie, on rencontre le nom Indous
en Pisidie, en Isaurie et en Cilicie *.

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 23, n° 131 et dessin p. 165 ;


G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 189-190, n° 304.
— * S. MrTCHELL, Anatolia, II, p. 58, n. 40. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen
namen, p. 201-202, $ 473-6.

INNOKENTIOS 1, archimandrite de Pamphylie ca 450-ante 518

Jean Rufus, évêque de Maïouma de Gaza (Palestine I) reprend dans ses Pléro
phories une histoire d'Innokentios, archimandrite d'un monastère en Pamphylie ".
L'orientation religieuse de l'auteur et la nature polémique de l'œuvre indiquent
qu'Innokentios est lui aussi monophysite. Les circonstances de sa rencontre avec
Jean Rufus sont inconnues, sans doute s'est-il réfugié en Palestine après son refus
d' adhérer à Chalcédoine. Innokentios raconte une anecdote concernant un anacho
rète anonyme de Pamphylie peu avant ce concile. Les Plérophories étant rédigées
sous le patriarcat de Sévère d'Antioche (512-518), la vie d'Innokentios se place
entre ces deux événements.

* JEAN RUFUs, Plérophories, IX, PO, VIII, 1, p. 21 [421]-22 [422] ; Chronique de Zuqnin,
a 757, tr. I, p. 162, l. 19-30 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 11, tr. II, p. 71 ; MICHEL LE SYRIEN,
vers. arm., p. 156, 8.

INNOKENTIOS 2, évêque d'Eudokias (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 13° position dans la réponse du synode de Pamphylie de


Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 15° position
(Innocentius episcopus Eudociados)*. Les évêques approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Pour la première
fois, Eudokias apparaît comme un évêché à part entière, distinct du siège de
Termessos auquel elle était unie jusque-là*.

' ACO, II, 5, p. 58, l. 3. —* Ibid., p. 60, l. 23. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien
und Pamphylien, 2, p. 533-535, s. v. « Eudokias (2) ».

INZOUS, évêque de Korna (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 93° et la 102° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. Le nom Inzôs est
attesté en Lycaonie *.

471
IÔANNÈS 1

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n°96 : MANsI, III, col. 570 C, [n°97] ; MANsI, VI,
col. 1179 B, [n° 102] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 98 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p. 347, n°93 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n°97. —* L. ZGUsTA,
Kleinasiatische Personennamen, p. 203, $ 474.

IÔANNÈS 1, évêque ? d'Iconium (Lycaonie) ca 373

Ce personnage n'est mentionné que dans la version métaphrastique de la Vie


d'Amphilochios d'Iconium, d'une faible valeur historique (-» Amphilochios l).
Cette source indique qu'Amphilochios, après avoir accompli sa quarantième
année dans l'ascèse, est appelé par la providence divine sur le trône d'Iconium à
la mort d'Iôannès ". La mention de la quarantième année est très suspecte car elle
ne correspond pas à l'âge d'Amphilochios lors de son élection (trente ans envi
ron), encore moins à la durée de sa retraite solitaire. Si Iôannès a existé, son
épiscopat doit être très bref et se placer après celui de Faustinos (—» Faustinos).

' SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Amphilochios, 2, PG, 116, col. 957 A.

IÔANNÈS 2, évêque de Chairétapa (Phrygie Pacatienne) Ca 379/80

Peu après la mort de l'évêque anoméen Théodoulos de Chairétapa devenu évêque


en Palestine et de son successeur immédiat Kartérios (—» Théodoulos 1, Karté
rios), Eunomios se rend en Orient en compagnie de plusieurs évêques anoméens,
dont Iôannès, le successeur de Kartérios (—» Eunomios 1). Ils rencontrent à
Antioche Théophilos l'Indien, évêque anoméen sans siège précis, pour régler les
affaires de leur Église en Orient'. La date de cette réunion est incertaine. Si l'on
suit de manière stricte l'ordre chronologique de l'Histoire ecclésiastique de
Philostorge, cette réunion se place entre la bataille d'Andrinople (9 août 378) *,
et la proclamation de Théodose I" comme empereur à Sirmium (19 janvier379) *.
On a également proposé de placer cette rencontre entre l'édit de Théodose I"
adressé au peuple de Constantinople (27 février 380) et son entrée dans la capitale
(24 novembre 380)*.

" PHILosToRGE, HE, IX, 18, p. 124, l. 20-p. 125, l. 6. —* Ibid., IX, 17, p. 123, l. 10-p. 124,
l. 19. —* Ibid., IX, 19, p. 125, l. 7-17. —* R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the
Nicene Revolution, p.316-319.

IOANNÈS 3, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Domnos, fils d'Iôannès, a érigé une tombe avec son épouse Laodikè, de
leur vivant ". Le texte provient de Kuyulusebil, environ 4 km au nord-ouest de
Qesmelisebil, la localité moderne où l'on localise le siège de Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 115, n° 551.

472
IÔANNÈS 8

IÔANNÈS 4, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Son épouse Aurèlia Domna, son fils Konôn et son gendre Pétros lui ont érigé une
tombe ". La pierre a été découverte à Kadinhani, environ 15 km à l'ouest de
Hal1c1, l'ancienne Laodicée.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 100, n° 186 et ph.

IOANNÈS 5, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il est connu par son épitaphe trouvée dans un han près de Nevenne (aujourd'hui
Bahçesaray),9 km au sud-est de Laodicée ". L'éditeur pense que cette inscription
est postérieure au Iv° siècle, mais le formulaire est typique de cette période.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 20, n° 102 et dessin p. 128.

IOANNÈS 6, diacre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

Aurèlia Antônia et son fils Markianos ont dressé une pierre tombale pour leur
mari et père, Iôannès ". La pierre a été découverte à Konya.
" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 54, n° 302 et pl. 14 ; B. H. McLEAN,
Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum, p. 69, n° 199 et fig.
235.

IOANNÈS 7, évêque de Lydie 404

Après la seconde déposition et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le 20 juin


404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles. Palladios mentionne parmi les
victimes « Iôannès de Lydie qui est, dit-on, en Macédoine » ('loodvvmç ô tñç
Auôioç ) éyovtou èv Moxeôoviq)'. Il doit s'agir d'un évêque de Lydie exilé en
Macédoine. L'identification avec Iôannès de Gordos (Lydie) puis de Proconnèse
(Hellespont) *, ne repose que sur une homonymie très courante (-» Iôannès 12).

" PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 127, l. 5-6 : éd. MALINGREY et LE
cLERCQ, p.398, l. 52 : GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 60, p. 240.
— * A.-M. MALINGREY et P. LECLERCQ, commentaire à PALLADIos, op. cit., p. 398, n. 3.

IOANNÈS 8, moine en Carie ? post 404

Après la seconde déposition et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le 20 juin


404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles. Palladios mentionne parmi les
victimes « Iôannès d'Aithrion qui bâtit de ses mains un monastère à Césarée »
( Iooovvng ô toû Ai8piou uovootriptov ouvexpótnoev èv Kouoopeiq)'. Aithrion
est un quartier de Constantinople dont la localisation précise reste inconnue *. On

473
IÔANNÈS 9

a proposé de lire plutôt èv Kotoopeiq par èv Kopiq d'après la leçon de certains


manuscrits *.

" PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 128, l. 2-3 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 400, l. 71 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 60, p. 240.
—* R. JANIN, Constantinople byzantine, p.306. —* A.-M. MALINGREY et P. LECLERCQ,
commentaire à PALLADIos, op. cit., p. 400, n. 3.

IÔANNÈS 9, prêtre de Baris (Pisidie) 419

Une inscription mentionne la construction d'un édifice, ëp(yov), un sanctuaire


dédié à saint Georges. On lit ouvoôio, sans doute une association pieuse. Ces
mots sont suivis d'une liste de vingt noms dont, en première place, celui de ce
prêtre(Eiooovvnç). Ilasupervisé les travaux d'après larestitution èp(yertuotmoog).
On trouve ensuite le [rtpo]oyov Abramios, un fonctionnaire municipal '. L'in
scription, remployée dans une fontaine d'Isparta (l'ancienne Baris), est datée de
l'an 450, soit 365 d'après l'ère de Sylla ou plus probablement 419 selon l'ère
d'Actium. On a retrouvé une inscription très semblable, réalisée la même année
par la même association près de Séleucie Sidèra

' J. R. S. STERRETT, An EpigraphicalJourney in Asia Minor, p. 118-119, n°89 ; cf. LIDDEL


SCOTT, Revised Supplement, p. 258, s. v. « tpooyoov ».

IÔANNÈS 10, évêque d'Aurèlioupolis (Lydie) 431

Il apparaît en 32° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Mais dès le lendemain, Iôannès semble
rallié aux cyrilliens puisqu'il souscrit en 182° position à la condamnation de
Nestorius *. Cette signature soulève quelques doutes car Iôannès est absent de la
liste de présence au début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la
différence de la plupart des évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée
de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius. Lors de la séance du 22 juillet, Iôan
nès est de nouveau absent de la liste de présence, mais apparaît en l 12° position
sur la liste de souscription à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Entre la
fin du mois de juillet et le début du mois d'août, l'empereur Théodose II envoie
une lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse
et de Nestorius (—» Memnôn)". Voulant ignorer les divisions entre partisans de
Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans
distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les destinataires, dont
l'évêché n'est jamais précisé, figurent deux Iôannès en 11° et 29° position *.
L'évêque Iôannès d'Aurèlioupolis est peut-être l'un des deux. On a fait remarquer
que cette lettre est adressée seulement à des titulaires de grands sièges, des
métropolites et des évêques éminents, que notre personnage n'entre dans aucune
de ces catégories, et que les deux Iôannès correspondraient à l'évêque d'Antioche
et à l'évêque de Damas, métropolite de Phénicie libanaise ". Ces problèmes

474
IÔANNÈS 11

d'identification surgissent dans un dernier document. Par esprit de conciliation,


Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum apparaissent quatre Iôannès en 34°,
129°, 133° et 137° position '. Iôannès d'Aurèlioupolis est très probablement l'un
d'eux.

' ACO, I, 4, p. 29, l. 4 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d 'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —*ACO, I, 1, 2, p. 63, [l. 9]. — * ACO, I, 1, 7, p. 115, [l. 3] ;
ACO, I, 2, p. 73, [l. 5] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 33] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 27 ; ACO, II, 3, 1,
p. 232, l. 10. — *ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29.
— * ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 5 ou 7 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 29 ou 31. — " A. CRABBE, JThSt, 32,
1981, p.371 et 373. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 19 ; ACO, I, 5, p.365, l. 15 ; ACO, I, 1, 3,
p. 36, l.26 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 19 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 28 : ACO, I, 5, p. 366, l. 21 ;
ACO, I. 1, 3, p. 36, l. 30 ;ACO, I, 5, p. 366, l. 23.

IOANNÈS 11, évêque de Lesbos (Îles) 431

Iôannès apparaît en 28° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques


qui adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Dès le lendemain, Iôannès semble rallié aux cyrilliens puisqu'il
souscrit en 156° position à la condamnation de Nestorius. Il se désigne comme
évêque de Lesbos *. Cette signature soulève quelques doutes car Iôannès est
absent de la liste de présence au début de cette même séance et ne donne pas son
avis, à la différence de la plupart des évêques, sur la conformité de la deuxième
lettre de Cyrille à Nestorius avec le Symbole de Nicée. Lors des séances des 10,
ll et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Iôannès est de nouveau absent de la
liste de présence. Il souscrit pourtant en 47° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée ". Les absences répétées d'Iôannès laissent planer un doute sur
sa présence réelle au concile cyrillien d'Éphèse. Durant la séance du 22 juillet, il
est dit « évêque de Lesbos des rivages sélèniaques » (èrtiokotoç tñç Aéopou
toov XeAnvuokóov oiyuo Móv, episcopus Lesbi Selenicatorum). Cette désignation
semble singulière car Iôannès ne précise pas de quelle partie de Lesbos il est le
titulaire, mais se déclare « évêque de tout Lesbos » (Iohannes episcopus totius
Lesbi) *. Autrement dit, en 431, l'île de Lesbos forme un seul évêché, dont le
siège est Mitylène. Les évêchés de Méthymne et d'Éressos n'existent pas encore.
Les premières attestations de ces évêchés sont fournies par une lettre du synode
permanent au pape Hormisda (en 520) pour Méthymne ", et peut-être par un
sceau de la première moitié du vir siècle pour Éressos (-» Andréas 10). Une col
lection conciliaire latine donne l'explicationdes prétendus « rivagessélèniaques ».
Elle mentionne « Iohannes episcopus Lesbopordoselenensis et littorum » '. Iôan
nès est évêque de Lesbos et de Porosélènè (appelée aussi Pordosélènè), une petite

475
IÔANNÈS 11

île située à l'est de Lesbos, près du continent*. Au concile de Chalcédoine, en


451, Porosélènè est toujours unie à Lesbos (—» Flôrentios 3). Quant aux « ri
vages », il faut comprendre que l'autorité de l'évêque Iôannès s'exerce non
seulement sur tout Lesbos et Porosélènè, mais encore sur le littoral asiatique
voisin. Cette hypothèse est confortée par Strabon et Tite-Live qui mentionnent
l'existence d'une pérée de Mitylène dans une zone proche de Porosélènè ". C'est
entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août 431 que Théodose II
envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn
d'Éphèse et de Nestorius (—» Memnôn) ". Voulant ignorer les divisions entre
partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères
conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les
destinataires, dont les sièges ne sont jamais précisés, deux Iôannès sont cités en
11° et 29 position ". L'évêque de Lesbos est peut-être l'un d'eux, mais on a fait
remarquer que cette lettre est adressée seulement à des titulaires de grands sièges,
des métropolites et des évêques éminents, que notre personnage n'entre dans
aucune de ces catégories, et que les deux Iôannès correspondraient à l'évêque
d'Antioche et à l'évêque de Damas, métropolite de Phénicie libanaise *. Plus
tard, par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun
des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les
membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des
instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent quatre
Iôannès en 34°, 129°, 133° et 137° position ". La présence de l'évêque de Lesbos
est possible sous l'une de ces quatre signatures, bien qu'on dénombre cinq évê
ques homonymes favorables à Cyrille. Un dernier document atteste néanmoins le
ralliement, certes tardif, d'Iôannès de Lesbos au parti cyrillien. Il s'agit d'une
lettre de l'évêque Maximianos de Constantinople et des évêques envoyés dans la
capitale pour procéder à son élection (le 25 octobre). Cette lettre doit dater de la
fin de l'année 431. Elle est adressée au clergé et au peuple de l'île de Ténédos
pour annoncer la destitution de leur évêque Anastasios (-» Anastasios 1), en
raison de ses opinions nestoriennes ". A cette occasion, Maximianos ordonne
aux habitants de Ténédos de préserver toutes les affaires ecclésiastiques « en
obéissant selon l'antique coutume au révérentissime évêque de Lesbos, Iôannès »
(ûrtoko0ovteç kotô tnv dpxoiov ouvn0etov tq0 tñg Aéopou èrtuoxórqo t(0
eûko Beotót(p loovvn)". Une raison administrative et une raison doctrinale
doivent expliquer le choix de l'évêque de Constantinople de confier l'Eglise de
Ténédos à lôannès. D'une part, Lesbos est, à cette époque, l'évêché le plus
proche de Ténédos au sein de la province des îles ; d'autre part son titulaire est
considéré comme un défenseur de l'orthodoxie et un adversaire des nestoriens.
La référence à une « antique coutume » indique sans doute qu'avant l'érection
d'un évêché à Ténédos, les chrétiens de cette île dépendaient de l'évêque de
Lesbos. On a également proposé d'interpréter ce passage comme une référence
au droit d'un évêque de gérer un siège voisin en cas de vacance, le temps d'élire
un nouvel évêque ", mais Anastasios est le second et dernier évêque de Ténédos
attesté. Soit son élection était irrégulière et Ténédos a été replacée sous l'autorité
de l'évêque de Lesbos, soit elle était régulière et la mise sous tutelle de Ténédos
a duré jusqu'à la désignation d'un successeur orthodoxe à Anastasios. La première
hypothèse semble préférable car un évêque Flôrentios de Lesbos et de Ténédos
est attesté en 451, et l'absence de Ténédos de la notice épiscopale du Pseudo
Épiphane indique que cette île n'avait plus le statut d'évêché au vIr siècle.

476
IÔANNÈS 12

'ACO, I, 4, p. 28, l.40 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. — * ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 29]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 7] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 18] ;ACO,
I. 3, p. 136, [l. 1] ; ACO, I, 5, p. 111, l. 22 ; ACO, II, 3, l, p. 230, l. 2. — * ACO, I, 1, 2,
p. 61, [l. 29]. — ° Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 15. — ' ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 2.
— " E. ScHwARTz, in Miscellanea Francesco Ehrle, II, p.58. — " STRABON, XIII, 1, 49 et
52 : TrTE-LIvE, XXXVII, 21 ; cf. A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Pro
vinces.p. 85 et p. 399, n.97 ;J. STAUBER, Die Bucht vonAdramytteion, I, p. 163. — "ACO,
I. 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. — " ACO, I, 1, 3, p. 31,
l.5 et 7 : ACO, I, 3, p. 111, l. 29 et 31. — * A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 371 et 373.
— * ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 19 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 15 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 26 ; ACO, I,
5, p.366, l. 19 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 28 ; ACO, I, 5, p.366, l. 20 ; ACO, I, 1, 3, p. 36,
L 30 ;ACO, I, 5, p.366, l. 23. — "ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. — * ACO, I,
l. 7, p. 138, l. 21-22. — " E. GERLAND et V. LAURENT, Corpus Notitiarum Episcopatuum,
I. p. 90, n. 237.

IOANNÈS 12, évêque de Gordos (Lydie) puis de Proconnèse (Hellespont) 431


Alors que nombre d'évêques convoqués pour le concile d'Éphèse attendent
l'arrivée de l'évêque Iôannès d'Antioche et des évêques orientaux, une altercation
éclate. Les clercs et les serviteurs de l'évêque Iôannès de Proconnèse sont frappés
par les clercs de son métropolite, Dalmatios de Cyzique (-» Dalmatios). À cette
nouvelle, le comte des domestiques Kandidianos " se rend devant les évêques
rassemblés pour accuser les coupables. Les évêques lui conseillent soit de
renvoyer les clercs auprès de leur évêque Dalmatios pour être jugés, soit simple
ment de menacer les serviteurs. Dans Ephèse, on répand la fausse rumeur que les
cyrilliens sont responsables de ces désordres. Kandidianos convoque au prétoire
Iôannès de Proconnèse et les clercs de Dalmatios. Donnant raison à Dalmatios,
Kandidianos rend un jugement défavorable à l'évêque Iôannès : il est reconnu
comme fauteur de troubles, saisi et expulsé de la ville avec ses clercs. Les évêques
cyrilliens protestent contre ce qu'ils estiment être un abus de pouvoir de
Kandidianos. Ils lui demandent de relaxer Iôannès et ses clercs, de se borner aux
ordres de l'empereur et de ne pas faire le jeu de Nestorius. La version copte du
concile d'Éphèse est la seule source à fournir ces informations qui sont favorables
à Iôannès de Proconnèse, partisan de Cyrille d'Alexandrie, et hostiles à Dalmatios,
allié dans un premier temps de Nestorius *. Elle date ces événements du 17 juin,
mais sa chronologie est parfois défaillante. L'arrestation et l'expulsion de Iôannès
de Proconnèse, si elles ont été effectives, ne semblent pas avoir duré longtemps
puisque cet évêque assiste aux travaux du concile. Il apparaît en 27º position sur
la liste de présence à la séance d'ouverture du concile cyrillien, le 22 juin ". Invité
à se prononcer sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre
de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, Iôannès est le 14° à donner son avis. Il
affirme faire la même déposition qu'avant lui, l'évêque Prothymios de Konana
(Pisidie), qui a estimé que la foi de Nicée ne diffère en rien de celle contenue
dans la lettre de Cyrille (—» Prothymios)". A la fin de cette séance, il souscrit en
80 position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre

477
IÔANNÈS 12

préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi


cation. Lors de la séance du 22 juillet, Iôannès apparaît de nouveau sur la liste de
présence en 27" position '. Étrangement, son nom est absent de la liste des sous
criptions à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée. C'est entre la fin du mois de
juillet et le début du mois d'août que l'empereur Théodose II envoie une lettre
confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et
Nestorius (—» Memnôn)*. Voulant ignorer les divisions entre partisans de Cyrille
et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction,
pour les presser de trouver un accord. Parmi les destinataires, dont l'évêché n'est
jamais précisé, figurent deux Iôannès en 11° et29° position ". L'évêque de Procon
nèse est peut-être l'un des deux, mais on a remarqué que cette lettre est adressée
seulement à des titulaires de grands sièges, des métropolites et des évêques émi
nents. Notre personnage n'entre dans aucune de ces catégories. Les deux Iôannès
correspondraient à l'évêque d'Antioche et à l'évêque de Damas, métropolite de
Phénicie libanaise ". De nouveau, ces problèmes d'identification surgissent dans
un dernier document. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite
les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une confé
rence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement
avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du
mandatum apparaissent quatre Iôannès en 34°, 129°, 133° et 137° position ". Bien
qu'aucun des personnages ne soit suivi du nom de son siège, Iôannès de Procon
nèse est sans doute le premier d'après la position qu'il occupe d'habitude dans
les autres documents. En 434, l'élection de Proklos au trône de Constantinople
suscite des critiques car la translation épiscopale est formellement interdite par
les canons, Proklos ayant déjà été ordonné évêque de Cyzique en 426 (—» Pro
klos 1). L'historien Socrate défend la légalité de ce changement de siège en
donnant une série de précédents dont celui d'Iôannès, évêque de Gordos (Lydie)
puis de Proconnèse *. Il n'est pas possible de dater avec précision cet événement
répété par les sources qui copient Socrate ". Il s'agit vraisemblablement de notre
personnage en raison de la proximité chronologique.

" PLRE, II, p. 257-258, s. v. « Fl. Candidianus 6 ». —* Actes coptes du concile d'Éphèse
(431), tr. BoURIANT, p. 20-21 ; tr. KRAATz, p. 17-18. —* ACO, I, 1,2, p. 4, [l. 10] ;ACO, I,
2, p. 28, l.28 : ACO, I, 3, p. 53, [l. 13] : Actes coptes du concile d'Éphèse (431),
tr. BOURIANT, p. 63 ; tr KRAATz, p. 62. — " ACO, I, 1, 2, p. 16, l. 11-12 ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 104 : tr. KRAATz, p. 100. —* ACO, I, 1, 2, p. 58,
[l. 26]. — " ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59,
l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — ' ACO, I, 1, 7, p. 85,
[l. 27] ;ACO, I, 3, p. 120, l. 22 ;ACO, I, 5, p. 86, l. 1 ;ACO, II, 3, 1, p. 198, l. 4. —* ACO,
I, l, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. —*ACO, I, l, 3, p. 31,
l. 5 ou 7 : ACO, I, 3, p. 111, l. 29 ou 31. — " A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 371 et 373.
— "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 19 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 15 ;ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 26 : ACO, I,
5, p. 366, l. 19 : ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 28 : ACO, I, 5, p. 366, l. 21 ; ACO, I, 1, 3, p. 36,
l. 30 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 23. — * SoCRATE, HE, VII, 36, 14, p.385, l. 24-25.
—" CAssIoDORE, HE, XII, 8, 11, p. 674, l. 38-39 ; Traité des transferts, 6, p. 172 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 39, PG, 146, col. 1192 B.

478
IÔANNÈS 14

IOANNÈS 13, évêque d'Hyrkanis (Lydie) 448-458

Le 8 novembre 448 se tient une réunion du synode permanent dans le sèkrèton


du palais épiscopal de Constantinople sous la présidence de l'archevêque Flavia
nos. On donne lecture d'une relation envoyée par Flôrentios de Sardes contre
deux évêques suffragants, Iôannès d'Hyrkanis et Kossinios d'Hiérocésarée
(-» Flôrentios 2, Kossinios). L'objet de cette relation n'est pas connu. Les clercs
qui ont apporté cette missive attendent qu'un jugement soit rendu lorsque se lève
un membre du synode, Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11). Celui-ci remet un
libelle et demande qu'on le lise et l'insère dans le procès-verbal ". Eusébios vient
de déposer une accusation d'hérésie contre l'archimandrite Eutychès. Du fait de
cette intervention, le synode abandonne l'affaire de Flôrentios qu'il traitait
jusque-là et se penche sur le cas d'Eutychès. A la 2° séance du 12 novembre,
l'évêque Flavianos déclare que la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius et la lettre d'union de Cyrille à Iôannès d'Antioche sont conformes au
credo de Nicée. Il demande à chaque participant de s'exprimer sur cette question *.
Les évêques Basilios de Séleucie (Isaurie) * et Séleukos d'Amasée (Hélénopont) *
défendent le caractère orthodoxe de ces lettres et énoncent leur profession de foi.
L'évêque Saturninos de Marcianoupolis (Mésie II) demande que toute personne
ne partageant pas cette opinion soit exclue et excommuniée *. Iôannès manifeste
son assentiment et juge étranger à la foi orthodoxe toute personne qui pense
autrement ". Lors de la séance du 22 novembre, Iôannès souscrit à la déposition
d'Eutychès en22°position '. Il est absentaux conciles d'Éphèse et de Chalcédoine
en 449 et en 451. Il apparaît en 4° position dans la réponse du synode de Lydie en
458 à l'enquête de l'empereur Léon *. Les évêques de Lydie approuvent le main
tien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 100, l. 3-13 ; ACO, II, 3, 1, p. 77, l. 18-27 ; LIBERATUs DE CARTHAGE,
Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 7-12. — * ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114, l. 14 ;
ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5. — * ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ; ACO, II, 3, 1,
p.97, l. 11-23. —* ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29-p. 118, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 24-p. 98,
L 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ; ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 14-17. — ° ACO, II, 1, 1,
p. 123, l. 4-8 : ACO, II, 3, 1, p. 103, l. 16-20. — ' ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 15 ; ACO, II, 2,
1, p. 20, l. 5 ; ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 28. —* ACO, II, 5, p. 57, l. 23.

IOANNÈS 14, évêque de Bargylia (Carie) 449-451

Il siège à la 15° place lors de la séance du synode de Constantinople, le 13 avril


449 '. Cette assemblée est chargée de la révision du procès d'Eutychès condamné
l'année précédente. Iôannès est dit évêque « de la cité de Byrkala de la province
de Carie » (tñç Bupko Ànvóv tóÄeoç èrtopxioç Kopioç, byrcadenopolitanus
prouinciae Cariae). Certains manuscrits latins (Vaticanus Reginensis 1045,
Parisinus 16 832) indiquent comme leçon hyrcanopolitanus. On serait tenté de
croire que la souscription est corrompue et qu'elle désigne l'évêché d'Hyrkanis
dont le titulaire, présent au synode de Constantinople en 448, s'appelle Iôannès
(—» Iôannès 13). Mais l'indication de la province rend cette correction impossible
car Hyrkanis est située en Lydie et non en Carie. Iôannès est absent au concile
d'Éphèse de 449, sans doute en raison de la part active qu'il prit dans la lutte

479
IÔANNÈS 15

contre Eutychès. Absent des listes de présence aux premières séances du concile
de Chalcédoine, le nom d'Iôannès apparaît néanmoins lors de la séance solennelle
du 25 octobre 451. Il souscrit en 296° position à la définition de la foi *. Le nom
du siège est, cette fois-ci, correctement écrit (BopyuAiou, Bargylii). Cette
souscription a suscité des interrogations. On a estimé qu'elle était un ajout *.
Iôannès est également absent des listes de souscriptions fournies par la Collectio
Dionysiana Aucta et Michel le Syrien. La mention d'Iôannès de Bargylia loin du
groupe des évêques de Carie expliquerait peut-être ces omissions ". On compte
en effet un intervalle de quelque cinquante places entre les souscriptions de la
plupart des évêques cariens et celle d'Iôannès. Pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Iôannès apparaît en 122° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace *. Son nom apparaît également en 40° position sur la
liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères
envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la
suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. À une séance non
datée, Iôannès souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 69° position aux canons
établis à Chalcédoine ".

' ACO, II, 1, 1, p. 148, l. 20 : ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 16. —* ACO, II, 1, 2, p. 150 [346],
l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 26. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p.54.
:
—* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 79. —* ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 2 ;
ACO, II, 3,3, p. 106 [545], l. 21. — ° LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 C ;
ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 6. — ' ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 23.

IOANNÈS 15, évêque de Rhodes (Îles) 449-451

Il occupe la 20 place à la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449'. Il est le


82° membre de ce concile à donner son avis sur le cas d'Eutychès. Il demande
son rétablissement comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 26° position
la condamnation de Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée
(Phrygie Salutaire) pour avoir violé les canons de Nicée et d'Éphèse I (—» Eusé
bios 11) *. Il souscrit en 14° position à la déposition de Flavianos et d'Eusébios *.
À la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, il est
représenté en 54° position par son suffragant, l'évêque Tryphôn de Chios
(-» Tryphôn 1) *. Ni Iôannès ni Tryphôn ne sont mentionnés sur la liste de
présence à la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi. A la 3°
séance du 13 octobre, Iôannès de Rhodes siège à la 31° place sans Tryphôn °. Il
est le 30 prélat à approuver la décision du concile de priver Dioskoros
d'Alexandrie de toute dignité ou fonction épiscopale '. Il souscrit en 73° position
dans la version grecque des actes, en 33° position d'après la version latine ". Les
trois mentions d'Iôannès de Rhodes tirées de la 3° séance n'indiquent pas qu'il
soit représenté par Tryphôn de Chios. On est tenté de croire qu'il a siégé en
personne lors de cette séance. Pourtant, il se trouve sur la liste des souscriptions
parmi les simples évêques et non avec les autres métropolites. En outre, Tryphôn
de Chios signe juste avant et non après son métropolite comme il sied à tout ,
480
IÔANNÈS 15

évêque suffragant.Ajoutons enfin que toutes les autres mentions d'Iôannès de


Rhodes tirées des actes du concile de Chalcédoine indiquent qu'il est représenté
par Tryphôn. Plutôt que d'imaginer la présence d'Iôannès de Rhodes seulement
à la 3° séance, il est plus simple de croire qu'il a été absent au concile. Les listes
de la 3° séance se seraient bornées à noter sa présence sans préciser que Tryphôn
de Chios agissait à sa place. Tryphôn est absent de la liste de présence de la
séance du 17 octobre qui a pour objet l'étude du Tome de Léon. Comme pour la
2° séance du 10 octobre, l'absence de Tryphôn explique celle de son métropolite.
Lors de la séance du 20 octobre consacrée à l'affaire de Phôtios de Tyr et
Eustathios de Beyrouth(tous les deux en Phénicie paralienne),Tryphôn représente
Iôannès en 54° position sur la liste de présence *. Il est mentionné à la même
place lors de la séance dogmatique du 22 octobre ". Tryphôn représente Iôannès
en 53° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 53° position à la définition
de la foi ". D'une manière inexplicable, la souscription d'Iôannès de Rhodes,
apposée par Tryphôn, est repoussée à la fin de la série des souscriptions de
métropolites. Elle se trouve ainsi isolée des souscriptions des autres métropolites
du diocèse d'Asie par celles des métropolites d'Illyricum et de Thrace *. À la
séance du 26 octobre, Tryphôn siège à la place d'Iôannès en 53° position ". La
version latine oublie de préciser que Tryphôn représente Iôannès. Cette séance
est occupée par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche et
Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif. Tryphôn représente
Iôannès à la 51° place lors de la seconde séance du 26 octobre qui aborde le cas
de Théodoret de Cyr (Euphratésie)". Tryphôn siège au nom d'Iôannès en 53°
position à une autre séance datée du 26 octobre ". Cette séance entreprend
l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse (Osrhoène). Celle-ciest réglée le 27 octobre,
mais aucune liste de présence n'est fournie. Une autre séance a lieu le 27 octobre
pour confirmer l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusa
lem. Aucune liste de présence n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour
objet la querelle entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos
(—» Bassianos, Stéphanos 4). Iôannès est représenté par Tryphôn en 53° position
sur la liste de présence ". Aucune liste de présence n'est fournie pour la séance
du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de Bassianos et Stéphanos. Au
cours d'une autre séance du 30 octobre, les Pères conciliaires étudient le différend
qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de
Nicée. La liste de présence mentionne Tryphôn agissant au nom d'Iôannès de
nouveau en 53° position ". Tryphôn, et donc Iôannès, ne sont pas mentionnés lors
de la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphra
tésie), déposé au concile d'Éphèse en 449 La liste de présence n'indique les
noms que des 47 premiers membres. Puisque Tryphôn est toujours mentionné en
53° ou 54° position, il est normal qu'il n'apparaisse pas sur cette liste. Iôannès est
représenté par Tryphôn en 53 position à l'autre séance du 31 octobre occupée
par la lecture de la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine ". A la fin de
la journée du 31 octobre, en l'absence des commissaires impériaux, des légats
pontificaux et d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre séance.
Cette réunion établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace.Tryphôn, au nom d'Iôannès, souscrit à ce canon en
30 position ". A la dernière séance, le 1" novembre, Tryphôn occupe pour Iôan
nès la 54° place sur la liste de présence ". Dans la version latine, comme pour la

481
IÔANNÈS 16

séance du 26 octobre, seul Tryphôn est mentionné. La séance du 1" novembre est
occupée par la controverse qu'a suscitée le canon établi la veille au profit de
Constantinople.

'ACO, II, 1, 1, p. 78, l. 29 ; ACO, II, 3, 1, p. 53, l. 30. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 13 ;
ACO, II, 3, 1, p. 186, l. 17-20. —*ACO, II, 1, 1, p. 193, l. 8 ;ACO, II, 3, 1, p. 242, l. 13
17. —"ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 7. —* ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 21 ;ACO, II,3, 1, p. 30, l. 17.
—"ACO, II, l, 1, p.4 [200], l. 5. —'ACO, II, 1,2, p. 30[226], l. 11 ;ACO, II, 3,2, p.51
[310], l. 21-24. —*ACO, II, 1, 3, p. 103 [462], l. 22-23. —"ACO, II, 1,2, p. 122 [318],
l. 37. —"ACO, II, 1, 2, p. 132 [328], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 17. —"ACO,
II, 1, 2, p. 143 [339], l. 16 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l.29 ; ACO, II, 3, 2, p. 159 [418],
l. 6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 353. — * E. ScHwARTz, Uber die
Bischofslisten, p. 19 ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 64. —º ACO, II, 1,3,
p.4 [363], l. 41 ;ACO, II, 3,3, p.8 [447], l. 28. — "ACO, II, 1,3, p.8 [367], l. 37 ;ACO,
II,3,3, p. 12[451], l. 25. — " ACO, II, 1,3, p. 13 [372], l. 12-13. —" ACO, II, 1,3, p.44
[403], l. 11-11. — " ACO, II, 1, 3, p. 57 [416], l. 33-34. —"ACO, II, 1, 3, p. 85 [444].
l. 21-22. —"ACO, II, 1,3, p.90[449], l. 13 ;ACO, II,3,3, p. 103 [542], l.23. —*ACO,
II, 1, 3, p. 87 [446], l. 31-32 ;ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l.32.

IÔANNÈS 16, évêque d'Alinda (Carie) 451

Il apparaît en 254° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 216° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 83°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 98° à approuver la décision des
Pères conciliaires de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité ou fonction
sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 165° position dans la
version grecque et en 210° position dans la version latine des actes du concile *.
Il occupe la 218° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ".
Iôannès est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon.
Il déclare, en 157* position, que cette lettre est en accord avec les définitions de
Nicée, de Constantinople I et de Cyrille d'Alexandrie, et souscrit au Tome ". Pour
les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que
des 58 premiers membres. Iôannès apparaît en 234° position sur la liste de présen
ce de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *.
Il souscrit en 240° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Iôannès apparaît en 68° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour l'ultime séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 21. —*ACO, II, 1,2, p.75 [271], l. 27.
— * ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 14. — * ACO, II, 1, 2, p.31 [227], l. 37 ; ACO, II, 3, 2,
p.59 [318], l. 30-p. 60 [319], l. 2. —* ACO, II, 1,2, p.38 [234], l.33 ;ACO, II,3,2, p.79
[338], l. 22. —" ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 5. —' ACO, II, 1, 2, p. 108 [304], l. 42
p. 109 [305], l. 2 ;ACO, II, 3,2, p. 112 [371], l. 32. —*ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 12 ;
ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 1. —"ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 28 ;ACO, II,2,2, p.75

482
IÔANNÈS 18

[167]. l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B,
n° 317. — " ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 14 ; ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 28.

IÔANNÈS 17, évêque d'Amyzôn (Carie) 451

Il apparaît en 260° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 222° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 85°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 100° à approuver la décision des
Pères conciliaires de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité ou fonction
épiscopale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 168° position dans la
version grecque et en 214° position dans la version latine des actes du concile *.
Il occupe la 224° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ".
lôannès est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon.
Il fait, en 148° position, une déposition identique à celle des autres membres du
concile '. Iôannès n'est mentionné que dans la version latine. Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Il apparaît en 240° position sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il
souscrit en 246° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Iôannès apparaît en 115° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le
l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. À une
séance non datée, Iôannès souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 107° position
aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II. 1, 1, p. 62, l. 26 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 27. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 33.
—*ACO. II, 1, 2, p.5 [201], l. 16. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 39 ; ACO, II, 3, 2,
p.60 [319], l. 7-9. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 36 ; ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 26.
—*ACO, II. 1, 2, p. 90 [286], l. 11. —' ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 20. —* ACO, II, 1,
2. p. 136 [332], l. 18 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 7. —"ACO, II, 1, 2, p. 148 [344],
L 34 : ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 31 ; ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 26 ; MICHEL LE
SYRIEN. VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 323. — "ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 29 ; ACO, II, 3,
3, p. 106 [545], l. 10. — "ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 24.

IÔANNÈS 18, évêque de Baretta (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, parl'entremise de son suffragant,
l'évêque Hespéros de Pitanè (-» Hespéros), souscrit au nom d'Iôannès en 423°
position à la définition de la foi ". Il est le seul titulaire connu du siège de Baretta.
Chez Hiéroklès, Baretta apparaît entre les cités de Palaiapolis et d'Aulioukômè *.
On en a déduit que Baretta se trouve quelque part dans la haute vallée du Caystre ".
Sa localisation précise demeure inconnue.

483
IÔANNÈS 19

'ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 174 [433], l. 3. —* HIÉROKLEs,


Synekdèmos,660.5. —* L. BURCHNER, in RE, III, 1, col. 14,s. v. « Baretta » ; A. H. M. JoNEs,
The Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p. 79.

IÔANNÈS 19, évêque de Cnide (Carie) 451

Il apparaît en 263° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 225° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 92°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 107° à approuver la décision des
Pères conciliaires de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité ou fonction
sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 246° position dans la
version grecque des actes du concile *. Il n'est pas mentionné dans la version
latine. Il occupe la 227° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre ". Iôannès est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le
Tome de Léon. Il déclare, en 151° position, que cette lettre est en accord avec les
Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille
d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Iôannès apparaît en 243° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en
249° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Iôannès apparaît en 70° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 29 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 10 —*ACO, II, 1,2, p.75 [271], l.36.
—*ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 23. —* ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 6 ;ACO, II, 3,2, p. 60
[319], l. 30-32. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 41 ;ACO, II, 3, 2, p.80 [339], l. 6.
—" ACO, II, 1,2, p.90 [286], l. 14. —' ACO, II, 1,2, p. 108 [304], l. 16-19 ;ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 20. —"ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l.21 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405].
l. 10. —"ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 37 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 34 : ACO, II, 3,
2, p. 166 [425], l. 29 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 326. — "ACO, II. 1,
3, p.91 [450], l. 16 ; ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 30.

IÔANNÈS 20, évêque d'Éphèse (Asie) 451-457

Lors de la séance du 30 octobre 451, les membres du concile de Chalcédoine


sont unanimes pour juger Bassianos et Stéphanos, deux évêques rivaux d'Éphèse,
indignes de ce siège (-» Bassianos, Stéphanos 4)'. Maximos d'Antioche * et
Ioulianos de Cosº (iles) précisent que le choix du nouveau titulaire du siège
d'Éphèse doit revenir aux évêques de la province d'Asie (—» Ioulianos 2). Se
conformant aux avis d'Anatolios de Constantinople et du légat Paschasinus de
Lilybée ", les commissaires proposent que Bassianos et Stéphanos soient démis
de leurs fonctions pour violation des canons. Un nouvel évêque doit être élu *,

484
IÔANNÈS 20

mais les commissaires ne précisent pas de quelle manière. Liberatus de Carthage


écrit que les deux rivaux sont déchus et qu'un nouvel évêque est ordonné ". Bien
que reconnu indigne de son siège, Stéphanos, qui n'a été ni excommunié ni exclu
de l'épiscopat, continue de représenter sa cité puisqu'il apparaît à la séance du
l" novembre. Le concile de Chalcédoine présente un cas similaire. Ibas est
réintégré dans la communion et rétabli dans ses fonctions, mais l'Église d'Édesse
continue d'être représentée par l'évêque Nonnos, jusqu'à ce que le synode de la
province d'Osrhoène règle son sort. Il est difficile de savoir si le successeur de
Stéphanos est désigné par le synode de la province d'Asie ou par le siège de
Constantinople selon le 28° canon de Chalcédoine qui établit les prérogatives de
la capitale sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. La seule source est
Zacharie de Mitylène (—» Zacharias 1), dont le parti pris monophysite nuit à
l'objectivité de son Histoire ecclésiastique. D'après Zacharie, Iôannès est le
successeur de Bassianos ". L'épiscopat de Stéphanos est ignoré. Zacharie raconte
qu'il se produisit beaucoup de meurtres lors de l'entrée d'Iôannès à Éphèse après
la « démission » de Bassianos, qui aurait préféré s'enfuir plutôt que de souscrire
aux décisions du concile de Chalcédoine". Les graves troubles à Éphèse
s'expliquent sans doute aussi par le mode de désignation du nouvel évêque :
lôannès n'a probablement pas été choisi par les Éphésiens, mais par l'évêque de
Constantinople. Deux détails de la séance de Chalcédoine du 29 octobre 451
plaident en ce sens. Devant trancher l'affaire de Stéphanos et de Bassianos, les
évêques d'Asie se jettent aux pieds des membres du concile et implorent qu'on
leur donne à la rigueur Bassianos pour mettre fin à leurs malheurs, car si un autre
évêque est ordonné ici, à Chalcédoine, leurs ouailles seraient massacrées et leur
cité détruite ". L'un des évêques, Léontios de Magnésie du Méandre (-» Léon
tios 5), rappelle que depuis saint Timothée il y a eu vingt-sept évêques qui furent
tous ordonnés à † Seul Basilios a été ordonné de force à Constantinople et
des meurtres onteu lieu(—» Basilios 3) ". L'hypothèse d'une ordinationd'Iôannès
àConstantinople et non à Éphèse estrenforcée par Zacharie. Il affirme qu'Iôannès
atrahi les droits et les honneurs de son siège par convoitise du pouvoir Du temps
de l'auteur, soit vers492-495, les Éphésiens appellent encore Iôannès « le traître »
et ont effacé son nom du Livre de vie ". Nous comprenons qu'Iôannès a renoncé
aux droits de son siège en acceptant qu'il soit subordonné à Constantinople,
obtenant en contrepartie de l'évêque de la capitale d'être désigné comme évêque
d'Éphèse. Ce compromis a suscité l'hostilité durable d'une partie au moins des
Éphésiens et la suppression d'Iôannès des diptyques de leur Église. Zacharie
écrit que l'empereur Léon reçoit une lettre de Timothée AElure, en 457, souhaitant
la réunion d'un concile. Craignant pour les privilèges qu'il a, selon Zacharie,
injustement obtenus à Chalcédoine, Anatolios de Constantinople intervient au
près de l'empereur pour le convaincre de ne pas convoquer un nouveau concile,
et d'envoyer à la place une lettre encyclique aux évêques afin de connaître leur
opinion sur Chalcédoine et l'ordination de Timothée AElure *. En fait, le principal
adversaire d'un nouveau concile n'est pas Anatolios, mais le pape Léon, qui écrit
à de nombreuses reprises à l'empereur Léon en ce sens. Ses interventions ne sont
pas motivées par la défense des récents privilèges de Constantinople auxquels il
s'oppose, mais par son attachement à la christologie de Chalcédoine dont il est le
principal inspirateur à travers son Tome. Nous voyons que Zacharie mentionne
l'élévation contestée d'Iôannès sur le trône d'Ephèse, puis les manœuvres
attribuées à Anatolios. Les deux événements s'expliquent par les prérogatives

485
IÔANNÈS 20

accordées au siège de Constantinople, à Chalcédoine, au détriment en particulier


de l'évêque d'Éphèse. L'intervention auprès de l'empereur Léon de Timothée
AElure, partisan du monophysisme, est liée à son élévation irrégulière sur le trône
d'Alexandrie, le 16 mars 457. La situation est aggravée par l'assassinat le 28 mars
de son rival, l'évêque chalcédonien Protérios. Un groupe d'évêques égyptiens et
de clercs d'Alexandrie adresse une supplique à l'empereur pour dénoncer les
agissements de Timothée AElure. Ils ont demandé à l'empereur d'informer non
seulement le pape, mais aussi les évêques d'Antioche, de Jérusalem, de Thessalo
nique, d'Éphèse et tous les autres évêques. Ils ont également remis des libelles à
Anatolios de Constantinople pour qu'il prenne connaissance de leur affaire ". La
lettre des Égyptiens à Anatolios contient aussi la mention d'un courrier, qualifié
cette fois de lettre synodale, envoyé au pape, aux évêques d'Antioche, de Jérusa
lem, de Thesalonique, d'Éphèse et aux autres évêques". Comme l'écrit Zacharie,
l'empereur renonce à son projet de concile et envoie à la fin de l'année 457 une
lettre encylique à tous les titulaires des grands sièges et aux métropolites pour
savoir si le concile de Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée
AElure comme évêque d'Alexandrie doit être validée. Iôannès est mentionné en
37° position ". Il est précédé par l'évêque Euèthios de Cyzique, métropolite
d'Hellespont (—» Euèthios 2). Parmi les destinataires apparaît l'évêque Aithé
richos de Smyrne (-» Aithérichos). L'élévation du siège de Smyrne, ancien
évêché suffragant d'Éphèse, au rang d'archevêché autocéphale, se place entre
451 et 457, soit durant l'épiscopat d'Iôannès. Peut-être Aithérichos a-t-il profité
de l'opposition rencontrée par Iôannès dans sa propre cité pour libérer Smyrne de
la tutelle d'Éphèse. La réponse du synode de la province d'Asie à l'encyclique de
Léon n'est pas conservée. Mais l'on sait par ailleurs qu'à l'exception de la Pam
phylie de Sidè, toutes les provinces ont approuvé Chalcédoine et rejeté l'élection
de Timothée AElure. La fin de l'épiscopat d'Iôannès n'est pas connue. Zacharie et
les sources qui le recopient lui donnent pour successeur Paulos, un évêque mono
physite attesté en 475 (—» Paulos 17) ". Cette année-là, d'après le témoignage de
Zacharie, lors du concile monophysite d'Éphèse, Timothée AElure rétablit Paulos
comme évêque d'Éphèse. Il lui restitue les droits dont le siège de Constantinople
s'était emparé à Chalcédoine grâce à la flagornerie et à la trahison d'Iôannès que
le concile fit évêque à la place de Bassianos ". Cela confirme l'hypothèse que la
renonciation d'Iôannès à l'autonomie ecclésiastique d'Éphèse au profit de Con
stantinople lui a permis de devenir évêque. D'après le témoignage d'Évagre,
Paulos « avait été ordonné, selon la coutume plus ancienne, par les évêques de la
province » (èkexeupotóvnto uèv dvà tùv dpxouotépov ouvñ0etov ûrtò tóov tng
èrtopxioç ètioxórtov)". Cette précision, qu'Évagre tire certainement de
Zacharie, souligne la régularité de l'ordination de Paulos effectuée au niveau de
la province par contraste avec celle d'Iôannès décidée à la suite de Chalcédoine.
Notons enfin qu'il faut rejeter l'attribution à Iôannès de la dédicace d'un linteau
de labasilique Sainte-Marie d'Éphèse ". L'identification du dédicant à l'historien
Jean d'Éphèse est également à écarter (-» Iôannès 43)*. D'après le contenu de
la dédicace, nous l'attribuons à un autre évêque Iôannès, de la fin du vi° ou du
début du vII° siècle (—» Iôannès 55).

'ACO, II, 1, 3, p. 53 [412], l. 38-p. 55 [414], l.9 : ACO, II, 3, 3, p. 63 [502], l. 11-p. 64
[503], l. 17. —*ACO, II, 1, 3, p. 54 [413], l. 20-23 ; ACO, II, 3, 3, p. 63 [502], l. 30-32.
—*ACO, II, 1,3, p. 54 [413], l. 31-33 ;ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 4-5. —* PCBE, 2, 2,

486
IÔANNÈS 21

p. 1591-1599, s. v. « Paschasinus 1 ». —* ACO, II, 1, 3, p.55 [414], l. 10-13 ;ACO, II, 3,


3, p. 64 [503], l. 18-21. — ° LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIII, ACO, II, 5, p. 122,
l. 32-33. — ' ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, préf., tr. I, p. 116, l. 20 ; ibid., p. 117, l. 6-7 ;
ibid., V, préf., tr. I, p. 143, l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 4, tr. II, p. 141 B. —* ZACHARIE DE
MrTYLÈNE, HE, IV, 5, tr. I, p. 121, l. 1-3. — "ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 17-21 ;ACO, II,
3, 3, p. 61 [500], l. 18-21. —"ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 32-34 ; ACO, II, 3, 3, p. 61
[500], l. 31-33. — " ZACHARIE DE MrTYLÈNE, HE, IV, 5, tr. I, p. 121, l. 4-6. — * Ibid.,
p. 121, l. 6-15. — " ACO, II, 5, p. 15, l. 31-35. — " ACO, II, 5, p. 20, l. 36-39. — * ACO,
II,5, p. 23, l. 31. — " ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, 12, tr. I, p. 142, l. 33-34 ; Chronique
de Zuqnin, a. 800, tr. II, p. 1, l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 4, tr. II, p. 141 B. — " ZACHARIE
DE MrTYLÈNE, HE, V, préf., tr. I, p. 143, l. 19-23. —" ÉvAGRE, HE, III, 6, p. 106, l. 10-12 ;
NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XVI, 5, PG, 147, col. 128 B. — " H. GRÉGOIRE Recueil des
inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 34, n° 105 ; V. SCHULTZE, Altchrist
liche Städte und Landschaften, II, 2, p. 118 ; J. KEIL, in Forschungen in Ephesos, IV, l,
p.98, n° 28 ; C. Foss, Ephesus after Antiquity, p. 29 ; G. TRAINA et M. FALLA CASTEL
FRANCHI, in G. CAVALLo et alii (éd.), Scritture, libri e testi, II, p. 620. —* R. HEBERDEY,
Jahreshefte,8, 1905, Beiblatt, col. 78 ;J. N. BAKHUIZEN vAN DEN BRINK, De Oud-christelijke
monumenten van Ephesus, p. 114.

IOANNÈS 21, évêque de Trapézoupolis (Phrygie Pacatienne) 451

Il apparaît en 270° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 232° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il manque sur la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Néanmoins, il est au cours de cette
même séance le 82° prélat à approuver la décision des Pères conciliaires de priver
Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ou dignité sacerdotale *. Il souscrit à la
déposition de Dioskoros en 198° position dans la version grecque et en 240°
position dans la version latine des actes du concile ". Il occupe la 234° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Iôannès apparaît en 250° position sur la
liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 256° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Iôannès apparaît en 108° position sur la liste
des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège
de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers
membres.À une séance non datée, Iôannès souscrit, d'après la Collectio Prisca,
en 117° position aux canons établis à Chalcédoine ". Cette mention indique
Iohannis Tripolitanus. E. Honigmann a cru qu'il s'agissait de l'évêque Iôannès
de Tripolis, attesté dans une lettre du synode de Lydie à l'empereur Léon en 458
(—» Iôannès 25) ". Cette identification ne semble pas satisfaisante. D'une part, la
Collectio Prisca mentionne Iohannis Tripolitanus parmi les évêques de Phrygie
Salutaire et non de Lydie. D'autre part, le siège de Tripolis est occupé au concile
de Chalcédoine par Paulos (—» Paulos 10). Il ne peut y avoir deux titulaires d'un
même évêché à moins de faire l'hypothèse d'une rivalité comme le propose

487
IÔANNÈS 22

E. Honigmann. Or les listes épiscopales de Chalcédoine, à la différence de celles


d'Éphèse en 431, ne présentent pas de cas similaires. Bien que le siège d'Éphèse
soit disputé entre Stéphanos et Bassianos (-» Stéphanos 4, Bassianos), seul Sté
phanos est mentionné dans les listes de présence et de souscription. Il semble
plus simple de voir en Iohannis Tripolitanus une forme corrompue de Iohannis
Trapezopolitanus et de considérer que la liste de la Collectio Prisca désigne bien
l'évêque de Phrygie Pacatienne, ce qu'admet également l'index prosopogra
phique des Acta Conciliorum CEcumenicorum ".
"ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 36 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 6. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l.2.
—* ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 21 ; ACO, II, 3, 2, p. 58 [317], l. 9-11. — * ACO, II, l, 2,
p.39 [235], l.25 ; ACO, II, 3, 2, p.80 [339], l. 24. —* ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l.21.
— ° ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 28 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 17. — ' ACO, II, 1,2,
p. 149 [345], l. 5 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 8 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 352. —* ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 22 ;
ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 3. —"ACO, II, 2, 2, p. 44 [136], l. 2. — " E. HoNIGMANN,
Byzantion, 16, 1942-1943, p. 49, n.99. — " R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 252, s. v.
« Iohannes 129 ».

IÔANNÈS 22, évêque d'Ariassos (Pamphylie de Pergè) 458

En 458, il est mentionné en 12° position dans la réponse du synode de Pamphylie


de Pergè à l'enquête de l'empereur Léon '. Il signe ce texte en 11° position
(Iohannis episcopus Ariassi)*. Les évêques approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 3. — * Ibid., p. 60, l. 20.

IÔANNÈS 23, évêque de Maionia (Lydie) 458

Il signe en 7º position (Iohannis episcopus Maeoniae) la réponse du synode de


Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 57, l. 26.

IÔANNÈS 24, évêque de Poimanènon (Hellespont) 458

Il souscrit en 15° position (Iohannis episcopus Poemanenus) à la réponse du sy


node d'Hellespont en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de cette
province approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de
Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 69, l. 11.

488
IÔANNÈS 29

IÔANNÈS 25, évêque de Tripolis (Lydie) 458

Il apparaît en 20° et dernière position dans la réponse du synode de Lydie en 458


àl'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. La Collectio Prisca
indique en 117° position comme signataire des canons du concile de Chalcédoine
en 451, parmi les évêques de Phrygie Pacatienne, Iohannis Tripolitanus *. Plutôt
que d'attribuer cette signature à l'évêque Iôannès de Tripolis º, il doit s'agir de la
souscription corrompue d'Iôannès de Trapézoupolis (—» Iôannès 21).

"ACO. II.5, p. 57, l. 39. —*ACO, II,2,2, p. 44 [136], l. 2. —* E. HoNIGMANN, Byzantion,


16, 1942-1943, p.49.

IÔANNÈS 26, évêque de Gargara (Asie) 518

Il apparaît en 28° position parmi les souscriptions à la pétition que le synode de


Constantinople adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet518 pour qu'il rétablisse
Chalcédoine et rompe avec Sévère d'Antioche ".
' ACO, III, p. 66, l. 11.

IÔANNÈS 27, évêque d'Hydè (Lycaonie) 518

Il occupe la 36° place sur la liste des souscriptions que les évêques du synode de
Constantinople joignent à la pétition qu'ils envoient au patriarche Iôannès le
20 juillet 518 en faveur de Chalcédoine et contre Sévère d'Antioche ".

"ACO, III, p. 66, l. 23.

IÔANNÈS 28, évêque de Mètropolis (Pisidie) 518

Le 20 juillet 518, le synode réuni à Constantinople envoie au patriarche Iôannès


une pétition pour rétablir Chalcédoine et rompre avec Sévère d'Antioche. Le
nom de cet évêque apparaît en 32° position parmi les souscriptions ".
'ACO, III, p. 66, l. 17.

IÔANNÈS 29, évêque d'Olympos (Lycie) 518-520

C'est à la 41° place que ce prélat souscrit à la pétition que le synode de


Constantinople envoie au patriarche Iôannès le 20 juillet 518 en faveur de
Chalcédoine et contre Sévère d'Antioche ". Il est mentionné en 16° place dans
une lettre datée du 9 septembre 520 envoyée par dix métropolites et dix évêques
réunis en synode dans la capitale afin d'annoncer au pape Hormisda le décès du
patriarche Iôannès, l'élection de son successeur Épiphanios et exprimer leur

489
IÔANNÈS 30

volonté de paix dans l'Église (à la suite du schisme acacien)*.

'ACO, III, p. 66, l. 30. —* Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 21.

IÔANNÈS 30, évêque de Sennéa (Pamphylie de Sidè) 518

Le 15 juillet 518, le patriarche Iôannès de Constantinople est sommé par la foule


réunie dans Sainte-Sophie de revenir au chalcédonisme. Un groupe d'évêques
présents durant ces événements pousse en ce sens et anathématise Sévère
d'Antioche. Parmi eux figure en 7° place cet évêque ('looovvou toû 0eoqpu) eo
toitou èrttokórtou Xevvéov tñç IIouqpóMoov xoôpoç)'. Son nom apparaît encore à
la 30° place sur la liste des souscriptions de la pétition adressée par le synode de
la capitale au patriarche le 20 juillet pour rétablir Chalcédoine et condamner
Sévère ('Ioodvvmç èÀéet Oeoû èrtiokontoç tñç ûuotôv tóÄeoç tñç Ilopiqpû Moov
Xoôpoç)*. Alors que l'éditeur des actes du concile, E. Schwartz, a considéré
ûuotôv comme une erreur et a proposé de la corriger en Xevvéov, E. Honigmann
a envisagé l'existence d'un évêché d'Hymatai*, mais celui-ci n'est mentionné
dans aucune source et il vaut mieux s'en tenir à la correction de E. Schwartz ".
On note qu'à la différence de son prédécesseur au concile d'Éphèse en 431
(—» Nektarios 2), sans doute titulaire de Sennéa et Kasai réunies en un seul évê
ché, Iôannès est évêque de Sennéa seulement.

'ACO, III, p. 74, l. 8. —* Ibid., p. 66, l. 13. —* E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés


monophysites, p. 135-136. — * H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2,
p.839, s. v. « Sennea ».

IÔANNÈS 31, évêque d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) 520

Il est mentionné en 15° place dans une lettre datée du 9 septembre 520 envoyée
par dix métropolites et dix évêques réunis en synode dans la capitale afin d'annon
cer au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son successeur
Épiphanios et exprimer leur volonté de paix (à la suite du schisme acacien)'.
" Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 19.

IÔANNÈS 32, évêque de Midaéion (Phrygie Salutaire) 536

Absent aux deux premières séances du concile de Constantinople en 536, il


apparaît à la 66° place lors de la 3° séance du 10 mai', et à la 65° place lors de la
4 séance du 21 mai*. À la fin de cette séance, il souscrit en 63° position à la
sentence de condamnation d'Anthimos prononcée par le patriarche Mènas *. De
nouveau absent de la liste de présence lors de la 5° et dernière séance du 4 juin, il
souscrit néanmoins le même jour en 59° position à la condamnation de Sévère
d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras ".

'ACO, III, p. 162, l. 41. —* Ibid., p. 171, l. 15. —* Ibid., p. 185, l. 21. —* Ibid., p. 117, l. 3.

490
IÔANNÈS 35

IÔANNÈS 33, évêque de Podaléia (Lycie) 536

Le nom de cet évêque est absent de toutes les listes de présence lors des différentes
séances du concile de Constantinople en 536.Toutefois, à la fin de la 5° et dernière
séance du 4 juin, il souscrit en 58° place à la condamnation de Sévère d'Antioche,
Pétros d'Apamée et Zôoras ".

'ACO, III, p. 117, l. 1.

IÔANNÈS 34, évêque de Traianoupolis (Phrygie Pacatienne) 536

Ce personnage est présent à chaque étape du concile de Constantinople en 536.


Il occupe la 47° place lors de la 1" séance du 2 mai ", la 48° lors de la 2° séance
du 6 mai *, la 33° lors de la 3° séance du 10 mai * et lors de la4° séance du 21 mai*.
Au cours de cette même séance, il est le 54° à souscrire à la condamnation de
l'ancien patriarche Anthimos*. Il est 24° lors de la 5° et dernière séance du 4 juin.
Les actes indiquent par erreur que le siège est dans la province de Phrygie Salu
taire, et non de Phrygie Pacatienne ". Cette faute est corrigée sur la liste, datée du
même jour, des souscriptions à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros
d'Apamée et Zôoras, où l'évêque occupe la 67° place '.

"ACO, III, p. 127, l. 18. —* Ibid., p. 155, l. 38. —* Ibid., p. 162, l. 6. —* Ibid., p. 170,
l. 24. — * Ibid., p. 185, l. 6. —° Ibid., p. 28, l. 13. — ' Ibid., p. 117, l. 16.

IÔANNÈS 35, prêtre ou diacre de Cyzique (Hellespont) 541

Disgrâcié en mai 541, privé de ses charges et de ses biens, le préfet Jean de Cap
padoce est ordonné diacre à Artakè, faubourg de Cyzique, d'après Malalas. Selon
Procope, on obligea Jean à revêtir l'habit de prêtre pour l'empêcher d'assumer
des charges civiles ". D'après un manuscrit d'autorité douteuse, il serait devenu
prêtre en prenant le nom de Pétros *. L'évêque Eusébios de Cyzique (—» Eusé
bios 13) aurait entretenu de mauvais rapports avec ses ouailles et empêché leurs
plaintes d'être entendues. Des jeunes gens l'auraient alors tué sur l'agora. Jean,
hostile à l'évêque, est accusé à tort d'avoir participé à ce complot*. Une commis
sion de cinq sénateurs est chargée d'enquêter, mais la culpabilité de Jean n'est
pas démontrée puisqu'il est seulement exilé à Antinoé (Thébaïde I)*, peut-être
en août 541 *. Procope affirme que cette accusation infondée n'est en réalité
qu'une manœuvre de l'impératrice Théodora destinée à perdre Jean aux yeux de
Justinien ".

* PRocoPE, Guerres, I, 25, 31-32, p. 139, l. 20-p. 140, l. 5. —* Ibid., I, 25, 31, p. 139,
apparat. —* Ibid., I, 25, 37-39, p. 140, l. 19-p. 141, l. 1 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 63 (Pro
cope). t. I. p. 72, l. 23. —* MALALAs, XVIII, 89, éd. DINDORF, p. 480, l. 16-p. 481, l. 2 =
éd. THURN, p.406, l. 79-86 ; Excerpta de insidiis, 47, p. 172, l. 31-p. 173, l. 12 = MALALAs,
frg.éd. THURN, p. 406, l.*1-14. —* PLRE, IIIA, p. 633-634, s. v. « Ioannes 11 » —" PRO
coPE, Anecdota, XVII, 40-44, p. 111, l. 2-19.

491
IÔANNÈS 36

IÔANNÈS 36, évêque d'Apamée (Pisidie) 553

Absent des listes de présence à toutes les séances du concile de Constantinople,


en 553, il souscrit néanmoins en 162° place aux anathématismes contre Théodore
de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 231, l. 9.

IÔANNÈS 37, évêque d'Ilion (Hellespont) 553

Il remplace son métropolite absent, l'évêque Euprépios de Cyzique (—» Eupré


pios), durant tout le concile de Constantinople, en 553. Il occupe la 13° place lors
des quatre premières séances du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai
553 '. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas
le détail des membres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes
qu'à la l" séance *. Il occupe la 13° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin,
et souscrit en même place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *. Dans le cas des dix-huit :
premiers prélats ayant signé cette condamnation, leur souscription est précédée
d'une formule d'anathème identique recopiée mot pour mot.

'ACO, IV, 1, p. 3, l. 21 ; ibid., p. 20, l. 20 ; ibid., p. 32, l. 20 ; ibid., p. 39, l. 20. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p.203, l. 24 ;
ibid., p. 223, l. 27.

IÔANNÈS 38, évêque de Kérassai (Lydie) 553

Il occupe la 124° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 123° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 123° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
129° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de r
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
" ACO, IV, 1, p. 7, l. 8 ; ibid., p. 23, l. 25 ; ibid., p. 36, l. 1 ; ibid., p. 42, l. 26. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 35 ;
ibid., p. 229, l. 32.

IÔANNÈS 39, évêque de Laodicée (Phrygie Pacatienne) 553

Durant tout le concile de Constantinople, en 553, ce métropolite est remplacé par


son suffragant, l'évêque Asignios de Traianoupolis (—» Asignios). Asignios occu
pe en son nom la 44° place lors des l", 2°, 3° et 4° séances, les 5, 8, 9 et 13 mai
553 ". Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas
le détail des membres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes

492
IÔANNÈS 42

que lors de la l" séance *. Toujours pour le compte d'Iôannès, Asignios occupe
de nouveau la 44° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
42 place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr
et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.

'ACO, IV, 1, p. 4, l. 31-32 ; ibid., p. 21, l. 27 ; ibid., p. 33, l. 31 ; ibid., p. 40, l. 27.
— * Ibid., p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204,
l 29 ; ibid., p. 226, l. 6.

IÔANNÈS 40, évêque de Léros (Îles) 553

Il occupe la 138° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 137° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7* séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 137° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
142° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV. 1, p. 7, l. 23 ; ibid., p. 23, l. 39 ; ibid., p. 36, l. 15 ; ibid., p. 42, l. 40. —* Ibid.,
p.73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 11 ;
ibid. p. 230, l. 15.

IÔANNÈS 41, évêque de Myrina (Asie) 553

Il occupe la 68° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 67° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 68° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit de
nouveau en 68° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théo
doret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 5, l. 23 ; ibid., p. 22, l. 11 ; ibid., p. 34, l. 20 ; ibid., p. 41, l. 12. —* Ibid.,
p.73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 205, l. 16 ;
ibid., p. 227, l. 12.

IÔANNÈS 42, évêque de Chios (Îles) Ca 558-566/8

Originaire du village de 'Aina da Frakha, en Mésopotamie, Iôannès, de son vrai


nom Kasis, est un ami d'enfance de Jean d'Éphèse (-» Iôannès 43). À l'âge de
quinze ans, ils intègrent ensemble le couvent fondé par Iôannès Ourtaya où ils
reçoivent une formation de moine ". En raison de son expulsion d'Amida, la
communauté résidait alors dans le monastère de Mar Mama à Hazyn, dans la
région de Tysf*. Pendant trente ans, Iôannès et Jean d'Éphèse partagent les
vicissitudes de ce groupe, errant d'un couvent à l'autre *. Pour cette raison, les

493
IÔANNÈS 43

deux amis décident de partir vers l'Occident, probablement à Constantinople,


mais Iôannès continue son voyage seul en Égypte, en Grèce, en Illyricum, à
Rome et dans d'autres régions non précisées où il vit du fruit de son travail
manuel dont il distribue les bénéfices en aumônes ". Après un périple de treize
ans et sans doute à la demande de Jean d'Éphèse, il débarque à Chios et s'installe
dans le martyrium de Saint-Isidore. En raison d'un xénodochéion fondé par
l'impératrice Théodora, l'île est un lieu de refuge pour les monophysites
persécutés ou exilés *. Pendant cinq ans, il travaille sans relâche les feuilles de #

palmier dattier, donne ses gains aux nécessiteux et pratique l'ascétisme, ce qui lui
vaut l'admiration des monophysites ". En visite dans l'île, Jacques Baradée
accompagné de deux évêques, Konôn de Tarse (Cilicie I) et Eugénios de Séleucie
(Isaurie), ordonne Iôannès évêque de Chios contre sa volonté '. Jean d'Éphèse le
compte parmi les religieux monophysites importants à son époque ". Un peu plus
tard, il participe à une campagne de conversion de païens d'Asie en compagnie
de Jean d'Éphèse pendant environ un an, puis ils se rendent tous les deux à
Constantinople. L'évêque de Chios met un terme à sa fonction et se retire au
monastère de Sykai, faubourg de la capitale (Péra), en même temps que le prêtre
Léontios (—» Léontios 10)". Il décède trois ans après ". La date précise de sa
mort n'est pas connue, mais Jean d'Éphèse indique qu'il est encore vivant au
moment de la rédaction de la Vie du prêtre Léontios ". Comme la plupart des Vies
des saints orientaux datent de 566 avec des ajouts en 567 et 568, la disparition
d'Iôannès se place entre 566 et 568. Sachant que le voyage de Jacques Baradée
en Asie a lieu vers 558, il est alors possible de proposer la chronologie suivante :
naissance vers 507, entrée au couvent avec Jean d'Éphèse vers 522, départ de la
communauté vers 540, pérégrinations entre 540 et 553, installation à Chios vers
553, ordination épiscopale vers 558, participation à une campagne de conversion
en Asie peu après, retraite à Sykai vers 563-565, décès entre 566 et 568. Les
trente ans d'errance couvriraient alors la période s'étendant de l'entrée dans le
couvent d'Iôannès Ourtaya (vers 522) à l'installation à Chios (vers 553).

"JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 51, PO, XIX, 2, p. 159 [505] ; ibid., 39, PO,
XVIII, 4, p. 646 [444] : Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242
[587]. —* JEAN D'ÉPHÈSE, op. cit., 14, PO, XVII, 1, p. 214 [214] ; ibid., 18, PO, XVII, 1,
p. 260 [260] ; ibid., 35, PO, XVIII, 4, p. 608 [405]. —* Ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 159
[505]-160 [506]. —* Ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 160 [506]-161 [507]. —* Ibid., 51, PO,
XIX, 2, p. 161 [507]-162 [508]. —° Ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 162 [508]. —' Ibid., 39,
PO, XVIII, 4, p. 647 [445] ; ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 162 [508]-163 [509] : Ps.-JEAN
D'ÉPHÈSE, op. cit., p. 242 [587]. —* Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 83, l. 11.
—*JEAN D'ÉPHÈSE, op. cit., 51, PO, XIX, 2, p. 163 [509] ; ibid., 39, PO, XVIII, 4, p. 646
[444]. —" Ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 164 [510]. — " Ibid., 39, PO, XVIII, 4, p. 647
[445].

IÔANNÈS 43, évêque d'Éphèse (Asie) ca 558-ca 588

I. Des origines au premier exil.


La vie de Jean d'Éphèse est mieux connue que celle de n'importe quel autre clerc
du diocèse d'Asie. Par les détails qu'il fournit lui-même, il est possible de recon
stituer toute son existence, de sa naissance à sa mort. Il est désigné de manière

494
IÔANNÈS 43

variable selon les sources. L'appellation la plus courante est celle de « Jean
d'Asie »'. Il s'agit, selon Michel le Syrien, patriarche jacobite d'Antioche mort
en 1099, d'un surnom lié aux nombreuses conversions que Jean a accomplies en
Asie *. Son origine mésopotamienne est précisée par son nom « Jean d'Amida » *.
L'auteur de la Vie apocryphe de Jacques Baradée est le seul qui l'appelle « Jean
le Syrien » *. D'après sa fonction ecclésiastique, il est aussi nommé « évêque
d'Asie » *, « évêque d'Éphèse » * ou « archevêque de la métropole d'Éphèse »'.
Ces variantes remontent pour une part à l'auteur lui-même qui, dans son Histoire
ecclésiastique, se désigne comme « évêque d'Éphèse »", « Jean d'Éphèse » ",
« Jean d'Asie »", ou « Jean d'Asie c'est-à-dire d'Éphèse »". Par souci d'uni
formité, il est toujours désigné ici dans les notes et la bibliographie sous le nom
de Jean d'Éphèse.
Jean est originaire de la région d'Ingilène, au nord d'Amida (Mésopotamie). Son
village natal est peut-être 'Aina da Frakha, d'où est originaire Kasis (-» Iôan
nès 42) avec qui Jean a passé son enfance º, ou bien Ar'a Rabtha, où se trouve le
" JAcQUEs D'ÉDEssE, Chronique, p. 245 ; Chronique de Zuqnin, a. 853, tr. II, p. 58, l. 7 ;
ibid., a. 874, tr. II, p. 104, l. 22 ; DENYs BAR SALIBI, Contre les Melkites, VI, p. 43 ; MICHEL
LE SYRIEN, VII, 1, tr. I, p. 239 ; ibid., VII, 1, tr. I, p. 240 A ; ibid., VII, 1, tr. I, p. 242 A ;
ibid., VIII, 7, tr. II, p. 28 ; ibid., IX, 19, tr. II, p. 186 A ; ibid., IX, 19, tr. II, p. 189 B ; ibid.,
IX. 28, tr. II, p.235 A ; ibid., IX, 28, tr. II, p. 239 B ; ibid., IX, 30, tr. II, p. 248 B ; ibid.,
IX. 30, tr. II, p. 252 A ; ibid., IX, 30, tr. II, p. 255 A ; ibid., IX, 32, tr. II, p. 268 B ; ibid.,
IX. 33, tr. II, p. 269 A ; ibid., X, 1, tr. II, p. 284 B ; ibid., X, 2, tr. II, p. 287 A ; ibid., X, 3,
tr. II. p. 292 A ; ibid., X, 4, tr. II, p. 294 B ; ibid., X, 5, tr. II, p. 295 B ; ibid., X, 6, tr. II,
p.300 A ; ibid., X, 6, tr. II, p. 303 B ; ibid., X, 14, tr. II, p. 332 B ; ibid., X, 18, tr. II,
p.349 ; ibid., X, 19, tr. II, p.353 ; ibid., X, 20, tr. II, p. 358 ;Synodicon syriaque, [Lxxxv],
t.II. p. 177, l. 17 ; ibid., p. 182, l. 26 ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 19 ; ibid., p. 113 ;
ibid. p. 176-177 ; Chronique de 1234, XXXVIII, p. 146, l. 14 ; BAR HEBRAEUs, Chronique
ecclésiastique, col. 226 ; ibid., col. 228 ; ibid., col. 238 ; ID., Chronographie, p. 75.
* MICHEL LE SYRIEN, IX, 24, tr. II, p. 208 B ; ibid., IX, 33, tr. II, p. 271 B ; ibid., X, 20, tr. II,
p.355-356.
* Ibid., IX, 30, tr. II, p.257 A ; ibid., IX, 33, tr. II, p. 270 B ; ibid., IX, 33, tr. II, p. 271 B ;
ibid., X, 13, tr. II, p. 324 ; ibid., X, 20, tr. II, p. 355-356 ; BAR HEBRAEUs, Chronique
ecclésiastique, col. 196 ; ID., Chronographie, p. 74.
* Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [588].
* Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 82, l. 26 ; ibid., a. 855, tr. II, p. 83, l. 10 et p. 90,
l.2 : ibid., a. 861, tr. II, p.94, l. 19 ; ibid., préf., tr. II, p. 108, l. 31 ; MICHEL LE SYRIEN, X,
13, tr. II, p. 324 ; Chronique de 1234, LVII, p. 152, l. 29 ; ibid., LXI, p. 156, l. 26 ; BAR
HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 196 ; ID., Chronographie, p. 74.
* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, 2, p. 158 [504] ; MICHEL LE
SYRIEN, X, 13, tr. II, p. 324 ; ibid., X, 17, tr. II, p. 346 ; ibid., X, 20, tr. II, p.357.
" Documents monophysites, p. 94, l. 36 ; ibid., p. 99, l. 22.
" JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 41, p. 78, l. 32 ; ibid., III, 15, p. 104, l. 13 ; ibid., IV, 45, p. 172,
l. 3-4.
* Ibid., V. 1, p. 192, l. 1-2.
" Ibid., V, 7, p. 195, l. 8.
" Ibid., V, 7, p. 195, l.27.
* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 35, PO, XVIII, 4, p. 608 [406]-609 [407] ;
ibid., 36, PO, XVIII,4, p. 625 [423] ; ibid., 39, PO, XVIII,4, p. 646 [444] ; ibid., 51, PO,

495
IÔANNÈS 43

monastère de Marô, et où naquit le diacre BarhadbeSabba (—» Barhadbesab-ba)".


Il naît vers 507 dans un milieu monophysite. Sa famille est liée à celle du moine
Maré, un autre ami d'enfance originaire du village voisin de Beth Marka. A l'âge
d'un an et demi, soit vers 508-509, il est frappé de la maladie qui a emporté tous
ses frères aînés. Désespérés, ses parents l'apportent au stylite Marô pour obtenir
une prière du saint homme. Il leur assure que l'enfant ne mourra pas avant lui,
mais le bébé décède. L'absorption de quelques lentilles ramène miraculeusement
l'enfant à la vie. Marô demande aux parents de garder l'enfant pendant deux ans
en lui donnant des lentilles aussi souvent qu'il le voudra, puis de le ramener. La
période écoulée, vers 510-511, Jean est confié comme prévu au stylite ". Dans le
monastère de Marô, Jean entretient de bonnes relations avec celui qu'il appelle
son père spirituel". Le vieil homme l'instruit dans les Écritures et lui prodigue
des conseils, des avertissements et des remontrances ". Marô se tient sur sa
colonne depuis vingt ans lorsque surgit un grave danger. Une nuit, il réveille les
membres de la communauté et leur annonce l'arrivée prochaine de barbares.
Vingt jours plus tard, un groupe de Huns traverse l'Euphrate. Cette invasion
daterait de 515 ". Les moines se réfugient dans une forteresse voisine, à
l'exception de Marô et trois autres frères qui restent sur place. Le monastère est
épargné par miracle. Au terme de vingt-neuf ans et quinze jours passés sur sa
colonne, Marô décède. Jean décide de quitter le monastère en raison de sa parenté
avec le nouvel higoumène. Il s'agrège aux moines monophysites du couvent
d'Iôannès Ourtaya, expulsés d'Amida en 521 lors de la persécution décrétée par
l'empereur Justin I"". Ce changement dans la vie de Jean doit avoir lieu non
vers 524, d'après les indices chronologiques de la Vie de Marô, mais vers 521
522, car Jean déclare avoir quinze ans, comme son ami Kasis, quand il rejoint les
Pères amidéniens. Ensemble, ils apprennent à lire la Bible ".
Cette communauté de 700 à 750 personnes s'est retirée au village de Hazyn, dans
la région de TySf. Elle est formée des moines de divers couvents d'Amida et de
ses environs qui conservent leur autonomie et leur hiérarchie. Alors qu'il dit être
encore un garçon, Jean fait la connaissance de l'ascète Abbi le Nazirite qui se
joint au groupe et se charge de l'instruction religieuse des jeunes membres. Abbi
meurt après neuf années passées avec les moines, c'est-à-dire vers 530. Jean
accomplit les tâches de la semaine au service de la communauté en compagnie
d'un hebdomarios appelé Iakôbº. L'accueil permanent de nouveaux membres
persécutés facilite sans doute le développement d'une épidémie de peste qui
entraîne la mort de 84 moines, sans compter les hôtes *. Plus loin, l'auteur
précise que la communauté, évaluée cette fois-ci à mille membres, s'est installée

XIX, 2, p. 159 [505].


" JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 4, PO, XVII, 1, p. 64 [64] ; ibid., 43, PO,
XVIII, 4, p. 659 [457].
" Ibid., 4, PO, XVII, 1, p. 60 [60]-64 [64] ; ibid., 36, PO, XVIII, 4, p. 624 [422]-628 [426].
* Ibid., 4, PO, XVII, 1, p.72 [72] ; ibid., 13, PO, XVII, 1, p. 197 [197].
" Ibid., 4, PO, XVII, 1, p. 76 [76]-77 [77].
" E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, II, p. 105 et n. 5.
" JEAN D'ÉPHÈSE, op. cit., 4, PO, XVII, 1, p. 78 [78]-84 [84].
" Ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 159 [505]-160 [506].
* Ibid., 14, PO, XVII, l, p. 214 [214]-220 [220] ; ibid., 15, PO, XVII, 1, p. 221 [221].
* Ibid., 18, PO, XVII, 1, p. 260 [260]-261 [261].

496
IÔANNÈS 43

depuis son départ d'Amida dans le couvent de Mar Mama, à Hazyn. Bien que les
vastes locaux lui suffisent à peine, elle y reste cinq ans (521-526). C'est dans ce
cadre que Jean s'exerce aux pratiques ascétiques, aux exercices spirituels et aux
tâches domestiques *. Il fait la connaissance d'un moine appelé Iôannès le
Nazirite qui lui explique le sens de la soumission à Dieu *. A cette époque
doivent se placer ses rencontres avec Paulos, un anachorète ; Addai, chorévêque
d'Anzitène réfugié dans les montagnes à l'est d'Amida ; Harfat, ancien évêque
d'Arsamosate (Mésopotamie) qu'il revoit sept ans plus tard ; et Élias de Dara, à
ne pas confondre avec Élie, le biographe de l'évêque Iôannès de Tella (Osrho
ène) *. Ces courts voyages indiquent la relative liberté de mouvement dont
bénéficie Jean. La communauté s'installe ensuite dans le monastère des Peupliers,
à la limite orientale du territoire d'Amida. En 529, des membres du couvent,
parmi lesquels se trouve Jean, rendent visite de nuit à l'évêque Iôannès de Tella
(ou de Constantina), expulsé de sa cité pour monophysisme. Il les ordonne tous
diacres *. Le séjour aux Peupliers dure deux ans et demi d'après l'auteur, ce qui
ne concorde pas avec les neuf ans et demi d'exil depuis l'expulsion d'Amida (en
521) qu'il indique peu après. Il faut sans doute corriger comme le propose
l'éditeur les deux ans et demi en quatre ans et demi, et dater ce séjour de 526-530
plutôt que 526-528, car c'est en 530 que les moines sont autorisés par Justinien à
regagner leurs couvents d'Amida*. Quatre ans plus tôt, soit en 526, Syméôn, le
chef de la communauté, meurt au couvent des Peupliers. Abba, originaire d'Arza
nène comme Syméôn, lui succède. Abba s'est occupé de l'éducation de Jean. Le
retour à Amida permet de déposer les ossements de Syméôn, que Jean a eu
l'honneur de porter, dans le monastère d'Iôannès Ourtaya *".
Dans la cité, Jean rencontre de simples fidèles comme les sœurs Maria et Euphè
mia, deux pieuses laïques qui pratiquent l'ascétisme et la charité *. L'auteur ne
vit toutefois pas à l'intérieur de la ville, car le couvent d'Iôannès Ourtaya est
situé sur le côté nord de la cité, à l'extérieur du rempart *. De l'époque de la vie
en communauté près d'Amida doivent dater les visites de Jean au couvent du
vieil ascète Zacharias ", et aux divers monastères fondés par deux frères anacho
rètes, Addai et Abraham ". Il précise que cela fait dix-neuf ans depuis la mort de
Marô (vers 521-522) qu'il est dans ce couvent, « à la fois quand il était persécuté
et quand il était en paix ». C'est alors que Thômas, Stéphanos et Zautas, notaires
et syncelles de Maras, évêque d'Amida mort en 529, rapportent en ville les

* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 35, PO, XVIII, 4, p. 607 [405]-618 [416].
* Ibid., 3, PO, XVII, 1, p.36 [36]-55 [55].
* Ibid., 6, PO, XVII, 1, p. 116 [116] ; ibid., 36, PO, XVIII, 4, p. 626 [424]-628 [426] ;
ibid., 8, PO, XVII, 1, p. 124 [124]-135 [135] ; ibid., 11, PO, XVII, 1, p. 163 [164]-166
[166] ; ibid., 30, PO, XVIII, 4, p. 575 [373]-576 [374].
* Ibid., 24, PO, XVIII, 4, p. 521 [319].
* Ibid., 35, PO, XVIII, 4, p. 618 [416]-620 [418].
* Ibid., 58, PO, XIX, 2, p.222 [568]-224 [570]
* Ibid., 12, PO, XVII, 1, p. 181 [181].
* Ibid., 13, PO, XVII, 1, p. 197 [197] ; ibid., 17, PO, XVII, 1, p. 250 [250] ; ibid., 29, PO,
XVIII, 4, p.562 [360] ; ibid., 58, PO, XIX, 2, p. 218 [564].
"Ibid. 19, PO, XVII, 1, p.266 [266]-273 [273] ; ibid., 20, PO, XVII, 1, p.273 [273]-283
[283].
" Ibid., 22, PO, XVII, 1, p.299 [299]-300 [300].

497
IÔANNÈS 43

reliques du prélat puis intègrent le couvent d'Iôannès *. Cela correspondrait à


540-541, date impossible car la communauté, de nouveau persécutée, est alors en
exil. L'arrivée de Thômas, de Stéphanos et de Zautas doit plutôt avoir lieu après
la fin de la première persécution, vers 530. Jean occupe une cellule voisine de
celles des trois hommes. Il se lie avec eux, surtout avec Thômas dont il admire la
piété exigeante et l'ascétisme sévère.Au bout de deux ans, vers 532, ils décident
de repartir.Jean les accompagne jusqu'à Antioche où tous se séparent : Stéphanos
va à Constantinople, Zautas accompagne Thômas qui se rend en Égypte, où il
avait autrefois suivi Maras en exil, pour reprendre sa vie d'anachorète *. Rentré
au monastère, Jean sollicite la permission de rejoindre Thômas en Égypte et
renouvelle sa demande pendant deux ans (532-534). Il est finalement autorisé à
partir*. En Palestine, il est hébergé dans le monastère de Thômas à Beth Gubrin,
c'est-à-dire Éleuthéropolis. Là, un vieux moine aveugle lui raconte l'attaque et la
prise d'Amida par le roi perse Kavad en 502 *. Arrivé à Alexandrie, il visite
l'Énaton et retrouve Thômas à moins de 20 km au sud du monastère de Saint
Mènas, à environ 40 km au sud-ouest de la capitale égyptienne. Jean reste avec
lui pendant trois mois. Il passe aussi vingt jours avec Suzanna, une thaumaturge
d'Arzanène retirée dans une grotte près du village voisin de Mendis, et avec les
autres anachorètes de la région. Jean reçoit la bénédiction de Thômas et des
autres Pères du désert, parmi lesquels Zautas.Alors qu'il fait le tour des commu
nautés, il rencontre au couvent d'Andréas un moine qui lui avoue avoir volé les
reliques que possédait un moine de l'Énaton. Jean l'accompagne pour qu'il
restitue ce qu'il a dérobé puis rentre en Syrie ". Il se rend ensuite à Constantinople
chez Stéphanos ". C'est probablement à cette époque qu'ont lieu les entretiens
de Jean avec l'ancien stylite Zôoras de Sophanène, qui vit retiré dans le faubourg
de Sykai *, de l'autre côté de la Corne d'Or.
II. De l'errance à l'installation à Constantinople.
La paisible vie monastique de Jean prend fin lors d'une deuxième persécution. Il
estime la durée de son séjour dans le couvent d'Iôannès Ourtaya à sept ans et
demi ", ce qui est presque exact. Son retour est daté de 530 environ et l'expulsion
violente des monophysites par le patriarche chalcédonien Éphraïm d'Antioche se
produit durant l'hiver 536-537. Jean a écrit une histoire de cette persécution ",
mais elle a disparu. Les groupes de moines sont contraints de s'éparpiller dans
diverses contrées de Mésopotamie et d'Osrhoène. Par exemple, les membres du
couvent des Hourounayatê, situé entre Édesse,Amida et Samosate, se répartissent
parmi les autres communautés monophysites, dont celle de Jean qui en accueille
une dizaine ". Les moines du couvent d'Iôannès Ourtaya s'installent dans un

* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 13, PO, XVII, 1, p. 193 [193]-197 [197].
* Ibid., 13, PO, XVII, 1, p. 197 [197]-208 [208].
* Ibid., 13, PO, XVII, 1, p.209 [209].
* Ibid., 58, PO, XIX, 2, p.217 [563]-218 [564].
* Ibid., 13, PO, XVII, 1, p.208 [208]-210 [210] ; ibid., 27, PO, XVIII, 4, p.554 [352]
558 [356] ; ibid., 32, PO, XVIII, 4, p.586 [384]-592 [390].
* Ibid., 13, PO, XVII, 1, p. 211 [211].
* Ibid., 2, PO, XVII, 1, p. 32 [32]-33 [33].
* Ibid., 35, PO, XVIII, 4, p. 620 [418] ; ibid., 58, PO, XIX, 2, p. 224 [570].
" Ibid., 35, PO, XVIII, 4, p. 607 [405] ; Chronique de Zuqnin, a. 837, p. 28, l. 4-5.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 19, tr. II, p. 186 A.

498
IÔANNÈS 43

monastère d'un village de Gumathène, à l'ouest d'Amida, puis dans celui des
Peupliers d'où ils sont à nouveau expulsés. Ils se réfugient sur les montagnes, au
monastère dit de la Noix, dans le village appelé 'BDYHR. Trois ans plus tard, vers
539-540, ils partent vers la région de Claudias (dans une boucle de l'Euphrate) et
s'établissent dans le monastère des Huttes *. Là, un homme fortuné du nom de
Thômas º, fils d'un prince arménien, avait fondé vers 524 un monastère double
pour lui, sa famille et sa domesticité ". D'après Jean, ce n'est qu'au terme de
vingt-trois ans d'exil que les moines furent autorisés à réintégrer leurs anciens
monastères de la région d'Amida*. Le retour daterait d'après cette information
de 559-560. Dans l'Histoire ecclésiastique dite de Zacharie le Rhéteur(—» Zacha
rias 1), poursuivie et traduite en syriaque en 569 par un moine anonyme d'Amida
(« Zacharie Continué » dans la bibliographie et les notes), on précise cependant
que les moines sont revenus à Amida en 553 *. Moins de deux ans plus tard, les
moines sont expulsés une troisième fois et se dispersent entre le mont Izala au
sud d'Amida, les environs de Dara et le désert de "Arab, entre Carrhes et
Théodosioupolis, où ils se trouvent encore à la mort de Justinien, en 565 ". Mais
Jean n'est plus membre de la communauté itinérante d'Iôannès Ourtaya, bien
qu'il semble s'y être rendu par la suite. On sait que l'archimandrite Abba s'est
réfugié pendant cinq ans dans la capitale pour fuir la persécution avant de revenir
en Orient. C'est peut-être en sa compagnie que Jean s'est rendu à Constantinople
en 540. Trois ans après le décès d'Abba à Claudias, Jean s'est chargé de faire
parvenir ses ossements dans le couvent d'une cité, sans doute Amida*. L'éditeur
place de manière hypothétique cette translation de reliques en 548. Mais on
ignore le moment précis du départ d'Abba à Constantinople qui peut avoir eu
lieu en 536-537 ou en 539-540, voire après. Le séjour de Jean à Claudias se
placerait entre 541-542 et 544-545 au plus tôt. Il est peut-être à mettre en relation
avec le voyage qu'il fait depuis Constantinople pour rendre visite au reclus Ser
gios, qui vit près du village de Kales à l'ouest d'Ingila, et recevoir sa bénédiction
avant qu'il ne meure ".
Établi à Constantinople, peut-être depuis 540, Jean se rend de nouveau en Égypte
en541.A Constantina(ouTella), il passe une nuit avec un couple de monophysites
originaires d'Amida, Théophilos et Maria ". Arrivé à Alexandrie, il rend visite à
la patricienne Césaria de Samosate ". Issue d'une riche famille, elle a pris l'habit
monastique et mène une vie ascétique.Jean passe de nombreuses nuits à converser
avec elle, mais au risque de la vexer, lui déconseille de partir dans le désert vivre
seule dans un puits. Elle décide alors de fonder deux monastères *. Il ne retrouve
* JEAN D'ÉPHEsE, Vies des saints orientaux, 35, PO, XVIII, 4, p. 620 [418]-621 [419] ;
ibid. 58, PO, XIX,2, p. 224 [570]-225 [571].
* PLRE, III B, p. 1319, s. v. « Thomas 17 ».
" JEAN D'ÉPHÈSE, op. cit., 21, PO, XVII, 1, p.291 [291]-297 [297].
* Ibid., 35, PO, XVIII, 4, p. 621 [419]-622 [420].
* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, XII, 7, p. 144, l. 6 ; ibid., p. 145, l. 18-20.
" JEAN D'ÉPHÈSE, op. cit., 35, PO, XVIII, 4, p. 622 [420]-623 [421].
" Ibid., 58, PO, XIX,2, p.225 [571].
" Ibid., 5, PO, XVII, 1, p.93 [93]-94 [94].
* Ibid., 52, PO, XIX, 2, p. 178 [524]-179 [525].
* PLRE, II, p. 248-249, s. v. « Caesaria 3 ».
* JEAN D'ÉPHESE, Vies des saints orientaux, 54, PO, XIX, 2, p. 185 [531]-191 [537].

499
IÔANNÈS 43

pas les anachorètes Thômas et Zautas º, décédés vers 537 et 540 si l'on rectifie
une erreur de Jean. Celui-ci indique que Thômas a pratiqué l'ascétisme pendant
vingt-six ans, mais sachant qu'il est arrivé en Égypte en compagnie de l'évêque
Maras d'Amida expulsé en 521, il ne peut être mort en 547 car Jean ne semble
pas être retourné en Égypte après 541. Comme l'éditeur, il faut corriger vingt-six
ans en seize ans et dater sa mort des environs de 537. C'est probablement au
retour que Jean rencontre à Rhodes l'évêque monophysite Iôannès d'Héphaïstos
(Augustamnique I). Ensemble, ils cheminent jusqu'à Constantinople. Chaque
étape est l'occasion de rencontrer des groupes de quelque 150 à 200 fidèles.
Alors que des clercs chalcédoniens célèbrent l'office au-dessous, dans la tribune
de l'église de Tralles, en Asie, Jean assiste à l'ordination de plus de 50 prêtres par
l'évêque Iôannès, tandis que 70 autres sont ordonnés dans la cour de l'église
Saint-Jean à Éphèse (Asie). Les routes des deux hommes se séparent à cet
endroit : Jean continue son voyage jusqu'à Constantinople, tandis que l'évêque
d'Héphaïstos se rend à Chios, à Alexandrie et en Palestine ". Durant ses voyages
à Constantinople, Jean prend l'habitude de faire une halte à l'aller et au retour,
parfois pendant plusieurs jours, dans une famille de pieux laïques d'Amida instal
lés à Mélitène. Jean localise cette cité en Cappadoce º, bien qu'elle appartienne
à la province d'Arménie II.
Constantinople est devenue à cette époque un lieu de refuge pour les clercs
monophysites. De Mésopotamie, de Syrie, d'Arménie, d'Asie Mineure, d'Alexan
drie, ils fuient les persécutions et recherchent la protection de l'impératrice
Théodora qui leur est favorable. Au dire de Jean, même si tous n'obtiennent pas
satisfaction º, 500 d'entre eux sont logés dans le palais d'Hormisdas que Théo
dora a mis à leur disposition, au point de faire ressembler ce palais à un vaste
désert rempli d'anachorètes. Certains y reconstituent leurs congrégations et
suivent les règles de la vie monastique. Pour sa part, Jean n'indique pas avoir été
logé au palais d'Hormisdas ". La souveraine, qui pourvoit à toutes les dépenses,
leur rend visite tous les deux ou trois jours. Même Justinien s'y rend fréquem
ment*. Les relations étroites de Jean avec nombre de ses coreligionnaires les
plus éminents dénotent le rôle influent qu'il semble jouerau sein de lacommunauté
monophysite de la capitale.Jean assiste à la mort de l'évêque perse Syméôn, qui
peut être datée de 540.Après sa disparition, il habite pendant deux ans (540-542)
avec un prêtre attaché à Syméôn nommé Paulos. Ils sont hébergés par le patrice
Probus º, neveu de l'empereur Anastase, jusqu'à la mort de Paulos ". Lorsque la
peste atteint Constantinople en 542, Jean se trouve dans la capitale ". L'historio
graphie syriaque a été frappée par son récit de l'épidémie car il en a été un témoin

* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 13, PO, XVII, 1, p.210 [210]-211 [211] et
n. 1, p. 210 [210].
* Ibid., 25, PO, XVIII, 4, p.537 [335]-539 [337].
* Ibid., 31, PO, XVIII, 4, p.582 [380]-584 [382].
* Ibid., 24, PO, XVIII, 4, p.522 [320].
" Ibid., 47, PO, XVIII, 4, p. 680 [478].
* Ibid., 47, PO, XVIII, 4, p. 677 [475]-680 [478].
* PLRE, II, p.912-913, s. v. « Fl. Probus 8 ».
"JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 10, PO, XVII, 1, p. 155 [155]-158 [158].
" Ibid., 53, PO, XIX, 2, p. 185 [531].

500
IÔANNÈS 43

oculaire *. Cette année 542 marque un tournant dans la vie de l'auteur. Il est
chargé par Justinien de la conversion des païens dans les quatre provinces d'Asie,
de Carie, de Phrygie (sans distinction) et de Lydie ". C'est sans doute la raison
pour laquelle le moine de Zuqnin, qui écrit à la fin du vIII° siècle, compte Jean
parmi les personnalités monophysites les plus éminentes en 543-544". Pendant
trente-cinq ans, soit de 542-543 à 577-578, Jean parcourt ces régions º. Bien
qu'à cette époque l'empereur tolère la protection que son épouse accorde aux
monophysites, il est étrange qu'il confie à l'un d'eux la mission d'évangéliser
des païens. On imagine mal Jean d'Éphèse, qui a souffert pendant de longues
années des persécutions des chalcédoniens, s'efforcer pendant trente-cinq ans de
diriger les nouveaux fidèles vers l'Église rivale. C'est pourtant bien ce qui s'est
passé. D'après Michel le Syrien, qu'on ne peut soupçonner d'être favorable aux
chalcédoniens, Jean a accepté de convertir les païens au christianisme dans la foi
chalcédonienne, « parce que le saint qui les convertissait jugeait qu'il valait
mieux qu'ils quittassent l'erreur du paganisme même pour le chalcédonisme » ".
L'hypothèse d'une mission dirigée par Jean d'Éphèse, mais constituée de prêtres
des deux confessions est plausible, même siJean ne donne guère de renseignement
à ce sujet ". Dans ses écrits, Jean mentionne des clercs qui participent aux con
versions, mais tous sont monophysites. Les chalcédoniens n'apparaissent jamais,
sinon au sein du clergé local qui s'oppose à Jean. Il est pourtant difficile de croire
que Justinien ait accepté de confier l'évangélisation aux seuls adversaires de
Chalcédoine.
III. Les campagnes de conversion en Asie Mineure.
Jean dirige d'abord ses pas vers les montagnes qui surplombent Tralles, en Asie.
Dans le territoire de cette cité, il convertit plusieurs milliers de païens et érige
vingt-quatre églises et quatre monastères. Le premier et le plus important des
monastères est édifié dans le village de D'RYR', sur les ruines d'un grand temple
païen que Jean a détruit jusqu'aux fondations. Le couvent reçoit le nom de
l'ancien sanctuaire païen. Plusieurs églises sont construites tout autour. Pour les
trois autres monastères fondés, l'un est situé plus en hauteur, les deux autres dans
la vallée, mais tous dépendent du couvent de D'RYR'". On a proposé de lire cette
graphie Dareira, toponyme autrement inconnu ". L'autorité hiérarchique et le
contrôle disciplinaire que ce couvent exerce sur les autres églises et monastères
de la région sont confirmés par trois pragmatiques sanctions impériales ". Le
soutien de Justinien se manifeste aussi sous la forme d'une aide financière et
d'une protection juridique. Jean précise que l'empereur subvient aux frais de

* Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 82, l. 25-26 ; ibid., p. 90, l. 2-3 ; MICHEL LE SYRIEN,
DX. 28, tr. II, p. 235A; ibid., IX, 28, tr. II, p. 239 B ; BAR HEBRAEUs, Chronographie, p. 75.
" JEAN D'ÉPHÈSE, HE, III, 36, p. 125, l. 26-28 ; Chronique de Zuqnin, a. 853, tr. II, p. 58,
l.4-13 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 24, tr. II, p. 207-208 B.
" Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 83, l. 10.
* JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 44, p. 81, l. 11-13.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 24, tr. II, p. 207 B.
" S. AsHRooK HARvEY, Asceticism and Society in Crisis, p.99 ; ibid., p. 132.
" JEAN D'ÉPHESE, HE, III, 36, p. 125, l. 28-p. 126, l. 13 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 12, tr. II,
p.320-321 A.
" E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 620-621.
"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, III, 36, p. 126, l. 16-19.

501
IÔANNÈS 43

constructions non seulement du vaste monastère de D'RYR', mais aussi des églises
et des autres monastères ". Il contribue aux dépenses des baptêmes, gratifie d'un
tremissis chaque converti et donne en abondance des objets précieux et des livres
pris dans le trésor public ". L'activité missionnaire de Jean reçoit aussi le soutien
de riches membres de la communauté monophysite de Constantinople. Sosiana,
veuve d'Iôannès, chambellan de la patricienne Césaria de Samosate, donne les
biens de son époux et les siens aux églises et aux monastères fondés par Jean *.
Théodôros, ancien cubiculaire de l'empereur qui a quitté la cour pour mener une
vie de dévotion, distribue son or avec l'aide de Jean. Lorsque Jean refuse,
Théodôros envoie malgré tout son or dans les régions d'Asie ". La Chronique de
Zuqnin (dite aussi du pseudo-Denys de Tell Mahré) précise que 55 églises ont été
construites avec des fonds publics, 41 grâce aux dons de nouveaux chrétiens ".
Justinien intervient également pour défendre Jean, même contre le clergé chalcé
donien. Le couvent de D'RYR' suscite les oppositions de toutes parts *. Un an
après l'achèvement de ce couvent dont la construction a nécessité six années
d'efforts, soit vers 549, l'évêque anonyme de Tralles en réclame la possession
pour passer l'été. Il faut considérer ce prétexte avec circonspection car Jean est
l'unique source d'information.Après une dispute avec Jean, l'évêque se rend à la
cour pour obtenir de l'empereur que le monastère lui soit soumis et qu'on ne
permette pas à Jean d'y entrer. Justinien lui reproche de n'avoir pas su bien
administrer sa cité, lui rappelle que le monastère a été construit à sa demande et
lui ordonne de ne pas quitter la capitale jusqu'à la venue de Jean. Une fois Jean
arrivé, l'empereur l'informe de toute l'affaire et décide que Jean en personne sera
dorénavant chargé des affaires de l'église de Tralles et de son xénodochéion. Il
n'est plus permis à l'évêque de faire quoi que ce soit sans en avoir reçu l'ordre
de Jean ". Ce jugement qui soumet un évêque chalcédonien à l'autorité d'un
simple moine monophysite paraît peu crédible. Justinien a dû rendre un verdict
favorable à Jean qui en a exagéré les conséquences. L'échec de l'évêque de
Tralles ne met pas un point final aux problèmes. Le monastère de D'RYR' et les
vingt-quatre églises édifiées dans ses environs pour baptiser les païens sont
confrontés à d'autres difficultés qu'ils parviennent toutefois à surmonter ". Les
réactions du clergé chalcédonien laissent penser que les fondations de Jean ont
dû encourager la propagation du monophysisme.
Jean est aidé dans sa tâche par des clercs monophysites venus d'Orient. On
compte parmi eux les moines Léontios d'Ingilène et Aarôn d'Arménie (—» Léon
tios 10,Aarôn), deux anciens membres du couvent de Samuel à Édesse ;Abraham
de Sophanène, son fils Daniel et son neveu Zautas qui convertissent plusieurs
milliers de païens en Asie et en Carie (—» Abraham 1, Daniel 3, Zautas) ; les

"JEAN D'ÉPHÈsE, HE, III, 36, p. 126, l. 13-15.


" Chronique de Zuqnin, a. 853, tr. II, p. 58, l. 13-15 et 33-35 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 24,
tr. II, p. 207-208 B.
* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 55, PO, XIX, 2, p. 194 [540]-195 [541] ;
cf. PLRE, III A, p. 624, s. v. « Ioannes 2 ».
* Ibid., 57, PO, XIX, 2, p. 204 [550] ; cf. PLRE, III B, p. 1244-1245, s. v. « Theodorus 3 ».
" Chronique de Zuqnin, a. 853, tr. II, p. 58, l. 29-33.
* JEAN D'ÉPHÈsE, HE, III, 36, p. 126, l. 20-22.
" Ibid., III, 37, p. 127, l. 11-21.
" Ibid., III, 37, p. 127, l. 22-p. 128, l. 4.

502
IÔANNÈS 43

quatre diacres Abraham, Kyriakos, Barhadbesabba et Sergios, qui renversent les


autels, détruisent les temples et coupent les bois sacrés dans les hautes montagnes
d'Asie (—» Abraham 2, Kyriakos 11, Barhadbesabba, Sergios) ; enfin son ami
d'enfance Kasis (—» Iôannès 42) ". L'homme le plus important est sans doute un
autre personnage que Jean connaîtdepuis l'adolescence, Deutérios(—» Deutérios).
Durant les trente-cinq années passées à convertir les païens, il est présent aux
côtés de Jean, et devient son confident ". Il est en quelque sorte le « second » de
Jean. Nous nous demandons si Deutérios n'est pas plutôt un surnom, car la
plupart des compagnons de Jean sont de Mésopotamie et portent des noms
sémitiques qu'ils changent parfois pour un nom plus hellénique comme Kasis de
'Aina da Frakha devenu Iôannès de Chios. Deutérios peut également être porté
par celui qui est né un lundi, le deuxième jour de la semaine.
La mission de Jean n'est pas permanente. Il s'agit d'expéditions évangélisatrices
généralement organisées durant labelle saison. L'hiver doit se passer à Constanti
nople ou dans les monastères pour préparer la campagne suivante, quand les
affaires n'appellent pas Jean plus loin encore. Nous savons en effet que vers 548
il devait se trouver dans son ancien monastère des Huttes, près de Claudias ".
Vers 550, Jean est probablement à Constantinople à la mort de Syméôn, un ancien
scribe d'Amida devenu un reclus célèbre pour sa charité". Une seule fois, il
précise que la mission dure presque une année avant de revenir à la capitale *. A
une autre occasion, il indique qu'une période d'un an et demi sépare deux
campagnes de conversion menées dans les mêmes régions d'Asie *. Jean ne
fournit de renseignements détaillés que pour une seule mission, celle menée dans
les montagnes des environs de Tralles. Une autre mission est néanmoins connue
par des sources syriaques postérieures. La Chronique de Zuqnin date de l'an 861
(soit 549/550) la découverte par Jean des ossements de l'hérésiarque Montan, de
ses prophétesses Maximilla et Priscilla et de Quadratus (plutôt que Crotus, Critès
ou Carata), inconnu par ailleurs. Jean fait brûler ces restes et détruit les églises
montanistes*. Michel le Syrien donne un récit plus détaillé, mais aussi plus
suspect car il est le seul à le fournir Sur ordre de l'empereur, Jean se rend à
Pépouza (Phrygie Pacatienne), la « nouvelle Jérusalem » des montanistes, détruit
leur temple, trouve les reliques de Montan, Maximilla, Priscilla et Quadratus (?)
qu'il fait brûler avec leurs livres sacrés. Le sanctuaire des montanistes est ensuite
transformé en église. Du temps de l'empereur Justin I", une première destruction
de ce temple avait eu lieu, mais d'après Michel le Syrien les reliques auraient été
alors dissimulées par les montanistes avec la complicité de l'évêque local gagné
par corruption*.
"JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 39, PO, XVIII, 4, p. 646 [444] ; ibid., 40, PO,
XVIII, 4, p. 650 [448] ; ibid., 43, PO, XVIII, 4, p. 658 [456]-659 [457] ; ibid., 51, PO,
XIX. 2, p. 163 [509].
" ID., HE, II, 44, p. 81, l. 11-16.
" ID., Vies des saints orientaux, 58, PO, XIX, 2, p. 225 [571].
" Ibid., 34, PO, XVIII, 4, p. 601 [399]-606 [404].
* Ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 163 [509].
" Ibid., 40, PO, XVIII, 4, p. 651 [449].
" Chronique de Zuqnin, a. 861, tr. II, p. 94, l. 12-22 ; cf. A. STROBEL, Das heilige Land der
Montanisten, p. 22 et 24 ; C. TREVETT, Montanism, p. 35-36 ; ibid., p. 229-230.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 33, tr. II, p. 269-271 A.

503
IÔANNÈS 43

Le bilan des trente-cinq années de campagnes d'éradication du paganisme en


Asie, Carie, Phrygie et Lydie est impressionnant si l'on en croit les chiffres que
donnent les auteurs anciens. Jean déclare avoir construit 92 églises et 10
monastères dans les quatre provinces*. Un peu plus loin, ses renseignements
divergent : il parle de 80 000 convertis, 98 églises, 12 monastères fondés et 7
synagogues transformées en églises dans les quatre mêmes provinces ". La
Chronique de Zuqnin avance les chiffres de 7000 convertis, 66 églises et 12
monastères*. Michel le Syrien indique la conversion de 70 000 personnes (dont
23 000 dans les diocèses d'Éphèse, Magnésie, Nysa et Tralles en Asie), la
construction de 96 églises, 12 monastères, et 4 xénodochéia ". Une chronique
anonyme syriaque, achevée en 1234, mentionne 96 églises, 70 monastères, 5
xénodochéia, 7 synagogues converties en sanctuaires chrétiens et 23 000 conver
sions en Asie ". Bar Hebraeus indique seulement 96 églises et 12 monastères et
xénodochéia ". Quelle que soit la réalité que ces chiffres recouvrent, ils reflètent
dans tous les cas une intense activité d'évangélisation. Cela vaut à Jean d'être
surnommé de son vivant et dans les sources postérieures le « briseur d'idoles »,
et le « convertisseur des païens » *. Jean prend même des allures de « grand
inquisiteur ». En l'an 35 du règne de Justinien (561/562), une vaste campagne
antipaïenne se déroule dans tout l'Empire. Cinq prêtres sont arrêtés à Athènes,
Antioche et Héliopolis. Les statues et les livres païens sont brûlés. En Asie, Jean
organise un autodafé et détruit par le feu environ 2000 œuvres, probablement des
idoles et des manuscrits ". La chronique anonyme syriaque, achevée en 1234,
précise que Justinien confie à Jean la mission de rechercher les païens. Ils sont
arrêtés et contraints de se convertir. Ceux qui refusent sont exécutés ou se sui
cident ". Jean dénonce aussi le comportement d'un des gouverneurs de Palestine
dont la conduite est semblable à celle d'un païen *.
IV L'élévation à l'épiscopat et la communauté de Sykai.
Vers 557, l'évêque d'Édesse (Osrhoène) Jacques Baradée (ou Burd'ânâ), en
accord avec le patriarche monophysite Théodosios d'Alexandrie exilé dans la
capitale, et avec l'assistance canonique de deux autres évêques de même con
fession, Eugénios de Séleucie (Isaurie) et Konôn de Tarse (Cilicie I), ordonne à
Constantinople le prêtre Sergios de Tella patriarche d'Antioche. La cérémonie se
déroule en présence de Jean qui assiste aussi à la plupart des ordinations effectuées
par Jacques Baradée pour rétablir une hiérarchie monophysite décapitée après les

* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 43, PO, XVIII, 4, p. 660 [458].
" Ibid., 47, PO, XVIII, 4, p. 681 [479].
* Chronique de Zuqnin, a. 853, tr. II, p. 58, l. 24-28.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 24, tr. II, p. 207 B ; ibid., IX, 33, tr. II, p. 270-271 B.
" Chronique de 1234, LXI, p. 156, l. 25-31.
" BAR HEBRAEUs, Chronographie, p. 74.
* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, 2, p. 157 [503] : ID., HE, II, 4,
p. 41, l. 6 , ibid., II, 41, p. 78, l. 30 et 31 ; ibid., III, 15, p. 104, l. 12 ; ibid., III, 36, p. 125,
l. 25 : Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [588] : MicHEL LE
SYRIEN, IX, 24, tr. II, p.208 B.
* MICHEL LE SYRIEN, IX, 33, tr. II, p. 271 B.
* Chronique de 1234, LVII, p. 152, l. 22-33.
* DENYs BAR SALIBI, Contre les Melkites, VI, p. 43.

504
IÔANNÈS 43

dépositions de 518-521 ". Jacques consacre douze clercs pour l'Égypte, puis se
rend en Asie avec Eugénios et Konôn. C'est dans cette province, vers 558, qu'ont
lieu quatre nouvelles ordinations, dont celle de Jean nommé évêque d'Éphèse. La
série d'ordinations se poursuit en Carie et dans l'île de Chios dont Kasis, l'ami
de Jean, devient évêque ". Comme les autres évêques ordonnés par Jacques
Baradée, Jean est un évêque hors les murs, si ce n'est in partibus. Le hasard des
sources fait que nous ne connaissons aucun titulaire du siège d'Éphèse de manière
assurée entre 553 et 596, mais on ne peut pas en déduire que Jean soit entre-temps
évêque d'Éphèse cartouslesévêquesjacobites possèdentleurdouble chalcédonien
qui seul réside dans la cité avec l'appui des autorités. Le cas d'Aphrodisias
(Carie) est révélateur : l'évêque monophysite Paulos vit dans un monastère et se
voit déposé par son homologue chalcédonien (-» Paulos 28). Preuve du peu
d'intérêt que Jean porte à son siège nominal, il ne le mentionne qu'une seule fois,
et ce bien avant sa consécration. Lors de son voyage avec l'évêque Iôannès d'Hé
phaïstos (Augustamnique I) vers 541-542, il assiste à l'ordination de 70 prêtres
dans la cour de l'église Saint-Jean *. Le silence complet observé par l'auteur et
les sources postérieures laisse penser qu'il n'est jamais retourné à Éphèse après
cette date. Il ne dit rien par exemple de la communauté julianiste qui s'est établie
dans la ville ". L'épiscopat monophysite constitue une hiérarchie parallèle dont
l'autorité s'exerce sur des groupes de fidèles clandestins et des communautés
monastiques isolées, mais s'arrête aux remparts des cités, solidement tenues par
les chalcédoniens. Cet épiscopat est toutefois hiérarchisé. Selon l'auteur de la vie
apocryphe de Jacques Baradée, Jean est évêque non seulement d'Éphèse, mais
aussi de toute l'Asie ". Cette dénomination souligne la place prééminente qu'il
occupe parmi les évêques monophysites de la province. D'après les détails
fournis par Jean à propos des évêques monophysites en Pamphylie, on peut
reconstituer sa propre activité pastorale. Il rend de fréquentes visites et s'occupe
des affaires ecclésiastiques comme la consécration des autels, des églises nou
velles et des monastères, ou l'ordination des prêtres ".
Entre deux campagnes de conversion en Asie Mineure, Jean revient dans sa base
d'opération, Sykai, un faubourg de Constantinople situé au-delà de la Corne
d'Or. L'histoire de Sykai est liée à celle du stylite Zôoras et de Maré de Beth
Marka, un ami d'enfance. Zôoras de Sophanène, qui s'est installé dans la capitale,
reçoit de l'impératrice Théodora une grande villa à Sykai, quelque temps avant
l'arrivée du pape Agapet à Constantinople (février 536). Il vit là entouré de tous
ses disciples ". Ces renseignements de Jean indiquent qu'une communauté
monophysite existe à Sykai avant 536. Fuyant probablement la persécution de
536-537, l'anachorète Maré de Beth Marka arrive lui aussi dans la capitale, mais
refuse l'aide de Théodora et s'installe dans un cimetière à Sykai, où il construit
une hutte en prévision de l'hiver. Sa renommée lui vaut la visite des courtisans

* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, 2, p. 156 [503].
" Ibid., 50, PO, XIX, 2, p. 157 [503]-158 [504] ; Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques
Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [588].
" Ibid., 25, PO, XVIII, 4, p.539 [337].
" Chronique de Zuqnin, a. 860, tr. II, p. 94, l. 1.
" Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [588].
"JEAN D'ÉPHEsE, HE, V, 6, p. 194, l. 31-35.
* ID., Vies des saints orientaux, 2, PO, XVII, 1, p. 26 [26]-28 [28] ; ibid., p. 34 [34].

505
IÔANNÈS 43

mais aussi des voleurs. Après quelque temps dans ce lieu (mais non plusieurs
années), Maré se met à la recherche d'un endroit mieux adapté pour offrir
l'hospitalité à d'autres moines. La communauté de Zôoras n'est jamais mention
née. Ce silence est logique : sous la menace des chalcédoniens, Zôoras avait dû
se réfugier à la forteresse de Derkos, en Thrace, pour se mettre sous la protection
de Théodora ". Maré arrive à Constantinople alors que Zôoras et les siens ont
sans doute déjà quitté la ville. Maré achète pour cinq livres d'or une villa à un
chambellan anonyme. L'éditeur a proposé de voir dans ce chambellan Kallinikos,
préposite de la chambre impériale connu en 565 et mentionné dans l'Histoire
ecclésiastique de Jean ". Cette identification ne s'accorde pas avec le passage
qui mentionne un legs de Kallinikos au profit de Jean et non une vente conclue
avec Maré. Lorsque la peste se déclare à Constantinople, en 542, Maré a déjà
passé cinq ans dans sa retraite de Sykai. On en déduit que ce lieu existe depuis
537 et que le séjour de Maré dans le cimetière ne peut pas avoir duré plusieurs
années comme l'affirme Jean. Averti par Dieu de sa mort prochaine, Maré fait
construire avec l'aide d'ouvriers envoyés par le palais impérial deux grandes
maisons (dont la destination exacte reste indéterminée), des portiques, des tombes
pour les étrangers (probablement les Syriens qui viennent à Sykai) et une chapelle
dédiée aux martyrs. Maré meurt peu après, en 542-543. Sa célébrité lui vaut la
venue de nombreux courtisans et moines lors de ses funérailles ". Sykai devient
le cœur de la communauté monophysite de Constantinople, à la fois centre de
formation et lieu de retraite. Nombre de compagnons de Jean pratiquent le
monachisme et finissent leur vie à Sykai. C'est le cas entre autres d'Aarôn, de
Léontios, d'Abraham, de Zautas et de Kasis ".
Le problème est de savoir si la fondation de Maré vers 537 constitue un monastère
différent du couvent fondé par Jean et distinct de celui de Zôoras. Le début de la
Vie de Maré précise en effet que le monastère des Syriens au-dessus de Mar
Mama a été construit par Jean qui y a rassemblé plusieurs moines, dont le premier
fut Maré ". Ce détail situe cette fondation avant 542/543, date de la mort de
Maré. Elle ne peut être antérieure à 540, date probable de l'installation de Jean à
Constantinople. Plusieurs raisons plaident en faveur de 542 : cette année-là, Jean
est présent dans la capitale lors de la peste, il n'habite plus dans la demeure de
Probus et reçoit le soutien de Justinien qui lui confie la conversion des païens
d'Asie Mineure. Il est certain que le lieu de retraite de Maré établi vers 537 a
précédé le monastère de Jean qui n'était pas à Constantinople à cette époque. Le
fait que Maré soit considéré comme le premier membre du monastère de Jean
laisse penser qu'il a mis fin à son isolement pour rejoindre dès le début cette
fondation. Il n'est pas besoin d'imaginer une fusion entre deux groupes de
moines, car à aucun moment l'auteur n'indique la constitution d'une communauté
monastique autour de Maré. À la fin de la Vie d'Aarôn, il est précisé que Jean a
établi un monastère avec d'autres frères avant la mort d'Aarôn datée avec

" JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 2, PO, XVII, 1, p. 35 [35].
" ID., HE, II, 41, p. 78, l. 34 ; cf. PLRE, III A, p. 260-261, s. v. « Callinicus 2 ».
" ID., Vies des saints orientaux, 36, PO, XVIII, 4, p. 624 [422]-641 [439].
" Ibid., 39, PO, XVIII, 4, p. 644 [442]-646 [444] : ibid., 40, PO, XVIII. 4, p. 651 [449] ;
ibid., 51, PO, XIX, 2, p. 163 [509]-164 [510].
" Ibid., 36, PO, XVIII, 4, p. 624 [423]-625 [423].

506
IÔANNÈS 43

certitude de 560 ". Jean ne dit rien du sort du monastère de Zôoras. Ses rensei
gnements sont d'ailleurs peu clairs. Il écrit seulement qu'après s'être réfugié à
Derkos et avoir passé quelques années dans un autre lieu, Zôoras décède dans ce
lieu inconnu et que son disciple, le prêtre Hananya, lui succède ". Rien n'indique
que Zôoras et ses moines soient revenus à Sykai. On en déduit que la visite de
Jean à Zôoras, alors dans son monastère ", se place avant son exil à Derkos en
536. La seule date qui puisse correspondre est celle du premier séjour de Jean à
Constantinople, en 535. La villa occupée par la communauté de Zôoras a dû être
confisquée, puisque Maré est obligé d'acheter un domaine et Jean plus tard de
construire un monastère alors que Zôoras en possédait déjà un.
En 566 ou 567, le prince arménien Thômas, fondateur du monastère double de
Claudias, est inhumé « dans notre couvent de Mar Mama » ". Cette formule est
de nouveau employée lors de la mort du comte Tribounos ". Ces témoignages
indiquent clairement que Jean est le fondateur et sans doute aussi l'archimandrite
d'un monastère de Sykai situé près du sanctuaire de Saint-Mamas. Toujours dans
les années 560, Zautas (fils d'Abraham de Sophanène à ne pas confondre avec
l'anachorète amidénien mort en Égypte), devenu prêtre, prend en charge le
couvent et ses dépendances, dont une chapelle des martyrs qu'il restaure ".
C'est certainement la chapelle construite par Maré quelque temps avant sa mort.
Dans l'hypothèse fragile de fondations distinctes, Zautas dirigerait le « mona
stère » de Maré au moment où Jean serait à la tête de sa propre communauté. Si
l'on penche pour un couvent unique, Zautas ne serait plus que le deutérarios de
Jean qui, seul, en assumerait la direction. Le rôle de Zautas s'expliquerait d'autant
mieux que les absences répétées de Jean parti convertir les païens devaient rendre
nécessaire la présence d'une autorité permanente pour expédier les affaires
courantes. Une seule difficulté subsiste, le mode d'acquisition du terrain : achat
par Maré ou legs de Kallinikos. Cette contradiction peut être résolue si l'on
estime que la villa acquise par Maré a été ajoutée à celle donnée par Kallinikos
au sein d'une seule entité monastique couvrant plusieurs domaines voisins. Sur
le terrain de la villa vendue par le chambellan anonyme se trouvent l'ancienne
retraite de Maré, le cimetière, la chapelle des martyrs et deux bâtiments devant
correspondre aux dépendances mentionnées plus haut. Leur destination reste
obscure. Il s'agit peut-être de xénodochéia pour accueillir les nombreux visiteurs.
A l'époque du premier couvent monophysite de Sykai, celui de Zôoras, on prépa
rait certains jours jusqu'à cent tables pour nourrir les pauvres et les étrangers ".
La villa de Kallinikos a, de son côté, nécessité de coûteuses restaurations, avant
d'être désignée comme monastère. Il doit s'agir du monastère des Syriens fondé
et dirigé par Jean. Sur le domaine de Kallinikos, une église et trois citernes ont
été construites ".

"JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 38, PO, XVIII, 4, p. 644 [442].
" Ibid., 2, PO, XVII, 1, p. 35 [35].
" Ibid. 2, PO, XVII, 1, p.32 [32]-33 [33].
" Ibid., 21, PO, XVII, 1, p.298 [298].
º Ibid., 44, PO, XVIII, 4, p. 668 [466] ; cf. PLRE, III B, p. 1341-1342, s. v. « Tribunus 1 ».
" Ibid., 40, PO, XVIII, 4, p. 651 [449].
" Ibid., 2, PO, XVII, 1, p. 34 [34].
" ID., HE, III, 41, p. 79, l. 1-4.

507
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V. Les discussions avec les chalcédoniens et l'affaire trithéite.


Après la mort de l'impératrice Théodora, en 548, certains chalcédoniens désireux
de rétablir l'unité religieuse avec les monophysites, font pression sur Justinien.
L'empereur se laisse persuader que la disparition de leur protectrice incitera les
monophysites à céder et à reconnaître le concile de Chalcédoine. Dans ce but, il
demande à Jean de réunir dans un premier temps toutes les personnalités mono
physites de Syrie en promettant d'accorder maints honneurs et de pourvoir à
toutes les dépenses. Le fait que l'empereur s'adresse à Jean pour organiser cette
tentative de réconciliation révèle la place éminente qu'il occupe dans la commu
nauté monophysite de Constantinople aux yeux des chalcédoniens en général et
de Justinien en particulier. Jean s'entretient avec l'empereur pour connaître les
motifs de ses propositions. Une fois ceux-ci découverts, Jean offre une fin de
non-recevoir par crainte de l'opposition des saints hommes.Justinien se détourne
de lui et se résigne à envoyer quelqu'un d'autre pour organiser la réunion. Environ
quatre cents membres des communautés monophysites de Syrie se réunissent
pendant plus d'un an dans le xénodochéion d'Isidore, entre Sainte-Irène et Sainte
Sophie, à Constantinople ". Les discussions n'aboutissent pas et, à leur demande,
les participants sont congédiés ". La Chronique de Zuqnin date par erreur ces
négociations de l'an 874 (soit 562/563). Elles doivent plutôt se placer vers
549 118.
La période de relative tranquillité dont jouit la communauté des moines syriens
établie à Sykai autour de Jean prend fin avant la disparition de Justinien. Les
premières difficultés surgissent des monophysites eux-mêmes. En 557, Iôannès
Askotzangès d'Apamée, professeur de philosophie à Constantinople pendant
vingt ans, professe que les trois hypostases de la Trinité constituent trois natures.
Les monophysites de stricte obédience accusent Iôannès Askotzangès et ses par
tisans de défendre trois divinités dans la Trinité, d'où le nom de trithéisme donné
à cette doctrine par ses adversaires. Les relations entre Iôannès Askotzangès et
Jean d'Éphèse semblent d'emblée mauvaises. Ce dernier raconte comment il
endure son mépris, parce qu'il a condamné ses idées ". Le patriarche Théodosios
d'Alexandrie, la plus haute autorité monophysite de Constantinople depuis son
exil dans la capitale en 536, tente une réunion de conciliation que les trithéites
interprètent comme une approbation de leurs idées. En 564,Théodosios d'Alexan
drie compose un traité qui condamne la pluralité des substances et jette l'anathème
sur Iôannès Askokzangès. La querelle semble apaisée après la mort d'Iôannès
Askotzangès et celle de Théodosios (29 juin 566)". Théodosios disparu, Jean,
qui est présent dans la capitale, assume la direction des monophysites qui vivent
dans la ville et son diocèse º. De manière erronée, Bar Hebraeus croit même que

" R. JANIN, La géographie ecclésiastique, III, p. 559.


" Chronique de Zuqnin, a. 874, tr. II, p. 104, l. 8-p. 105, l. 17 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 30,
tr. II, p. 248-249 B.
" E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, II, p. 684, n. 1.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 252 A ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique,
col. 224-226.
"A. VAN RoEY, OLP, 16, 1985, p. 141-151.
"JACQUEs D'ÉDEssE, Chronique, p. 245 : MicHEL LE SYRIEN, IX, 32, tr. II, p.268 B : ibid.,
X, 13, tr. II, p. 324.

508
IOANNÈs 43
Jean devint, à la suite d'Anthimos, l'évêque monophysite de Constantinople *.
Michel le Syrien précise que c'est Jacques Baradée qui confie cette mission à
Jean *. En réalité, il est chargé de gérer les revenus de toutes les congrégations
de fidèles existant à Constantinople *. Cette « succession » s'explique par la
place importante que semble occuper Jean à la fin de la vie de Théodosios. C'est
ainsi qu'il appose sa signature sur deux lettres de Théodosios, relatives à l'envoi
à Alexandrie du patriarche monophysite d'Antioche Paulos le Noir (ou de Beth
Ukkâmê) en 565. La première lettre constitue le second mandat (èvtoMukóv)
remis à Paulos pour accomplir à la place de Théodosios plusieurs ordinations
dont celle de Longinos, évêque des Nobades *. La deuxième lettre est adressée
à l'Église d'Alexandrie pour la prévenir de la mission de Paulos *. Chaque fois,
Jean est dit « archevêque de la métropole d'Éphèse ».
La dispute trithéite resurgit en 567, sous l'action conjuguée de Konôn de Tarse et
Eugénios de Séleucie d'Isaurie. On se rappelle que lors de ses voyages en 557
558, Jacques Baradée était accompagné par ces deux moines ordonnés évêques à
Alexandrie. Désireux de rallier un troisième évêque pour procéder à des ordina
tions selon les canons, Konôn et Eugénios tentent de corrompre Jean. Il refuse et
les accuse d'hérésie ". Ils obtiennent alors le soutien de Théônas, évêque
ordonné puis déposé par Théodosios d'Alexandrie pour une raison non précisée.
Avec l'aide de Théônas, ils procèdent à de nombreuses ordinations. Ces nouveaux
évêques sont envoyés aux quatre coins de l'Empire propager leur doctrine *.
Sans doute furieux d'avoir été éconduits, les trithéites, aidés par le riche et
influent moine Athanasios, petit-fils de Théodora, intriguent contre Jean d'après
le récit de Michel le Syrien. Ils l'accusent du vol de 70 kentènaria d'or pris dans
le trésor public º. Konôn et Eugénios répandent cette rumeur en Orient, au point
de forcer Jean à intervenir pour se défendre de cette accusation ". Une première
entrevue entre trithéites et jacobites conduits par Jean est organisée au début de
567 dans le palais d'Hormisdas, à Constantinople.Un accord doctrinal ou syndok
tikon est conclu, mais les trithéites reviennent sur leur décision un jour après. On
convient alors d'un second syndoktikon condamnant le trithéisme, que Jean
souscrit ". Aucun des deux textes ne met un terme aux querelles. De son côté,
l'empereur Justin II tente de réunifier l'Église. C'est à Callinique, en Osrhoène,
sans doute vers avril 567, de retour d'une ambassade en Perse, que le patrice
Iôannès * ouvre des négociations. L'offre d'union des chalcédoniens est repous
sée par les monophysites, eux-mêmes divisés entre représentants jacobites et
délégués trithéites. Les jacobites accusent les trithéites de polythéisme, les
trithéites condamnent les jacobites pour sabellianisme. Jean est évidemment

* BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 196.


º MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 257 A ; ibid., X, 13, tr. II, p. 324.
* JEAN D'ÉPHÈSE, HE, V, 1, p. 192, l. 1-4..
* Documents monophysites, p.94, l. 36.
* Ibid., p. 99, l. 22.
º JEAN D'ÉPHEsE, HE, V, 1, p. 192, l. 14-10.
* Ibid. V, 1, p. 192, l. 10-17.
* MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 255 A.
* Ibid., IX, 30, tr. II, p. 257 A.
" Documents monophysites, p. 111, l. 24.
* PLRE, III A, p. 672-674, s. v. « Ioannes 81 ».

509
IÔANNÈS 43

compté parmi les partisans de Jacques Baradée º, bien qu'il soit absent de cette
réunion. L'empereur avait voulu l'envoyer, mais il refusa, arguant qu'il était
occupé à baptiser les païens ". Le 3 janvier568, les archimandrites monophysites
de Syrie du Nord adressent un syndoktikon aux évêques jacobites présents à
Constantinople, dont Jean, pour défendre l'orthodoxie des chefs jacobites et
condamner le trithéisme ". Dans un autre document, les archimandrites témoi
gnent aux mêmes clercs de leur fidélité envers le patriarche Paulos d'Antioche,
attaqué par les trithéites ". Vers568, les évêques jacobites de la capitale adressent
à l'Église monophysite d'Orient une lettre qui retrace l'affaire depuis 567 ".
Sans doute en guise de réponse, Jacques Baradée exhorte dans une lettre ces
mêmes évêques à conclure un accord avec les partisans de Konôn ". Une der
nière tentative de conciliation échoue l'hiver 568-569 à Gerbedisso, dans l'ouest
de l'Euphratésie, à mi-distance entre Kastabala et Dolichè. Les évêques jacobites
d'Orient décident d'envoyer aux évêques à Constantinople une condamnation du
trithéisme à laquelleJeansouscrit ". Parune lettre synodale rédigée probablement
en 569, les évêques jacobites à Constantinople et en Orient excommunient les
chefs trithéites, Konôn et Eugénios. Jean ratifie la sentence ". Les évêques
jacobites de la capitale envoient ensuite cette excommunication à l'Église mono
physite d'Arabie ". Dans leur réponse, les archimandrites d'Arabie félicitent les
évêques pour leur action º. Dans l'ensemble des Documents monophysites, Jean
est toujours mentionné en première place, sauf lorsque Jacques Baradée et Théo
dôros de Bostra (Arabie) sont cités. En revanche, aucun évêque d'Asie, d'Orient
ou d'Égypte ne le devance. La prééminence de Jean au sein de la hiérarchie
monophysite est donc manifeste.
Lestrithéites décidentde réagiràlacondamnationde leurs chefs.Ilsexcommunient
et déposent Jacques Baradée et ses partisans, puis obtiennent de Justin II la tenue
d'un colloque à Constantinople, arbitré par le patriarche Iôannès de Sermin et
peut-être aussi par des évêques chalcédoniens ". La rencontre est datée de l'an
881 par Michel le Syrien ", soit 569/570, ce qui s'accorde avec les précédentes
péripéties de la querelle. Photius a eu entre les mains les procès-verbaux de cette
réunion. Les trithéites sont représentés par Konôn et Eugénios, les monophysites
(Photius note qu'ils se désignent comme des ôuoxpuvóuevou, c'est-à-dire des
« hésitants » ou des « scrupuleux ») sont défendus par Paulos d'Antioche et
Stéphanos de Chypre. Ces derniers exigent de leurs adversaires qu'ils anathé
matisent le philosophe chrétien Jean Philopon d'Alexandrie, le théologien du

* MICHEL LE SYRIEN, X, 2, tr. II, p. 287 A.


" Ibid., X, l, tr. II, p. 284 B.
* Documents monophysites, p. 117, l. 14.
" Ibid., p. 126, l. 9.
" Ibid., p. 101, l. 34 ; ibid., p. 108, l. 11.
" Ibid., p. 130, l. 9.
" Ibid., p. 131, l. 26 ; ibid., p. 136, l. 2.
" Ibid., p. 136, l. 18 ; ibid., p. 142, l. 4.
" Ibid., p. 142, l. 22 ; ibid., p. 143, l. 12-13.
* Ibid., p. 145, l. 25.
" JEAN D'ÉPHÈSE, HE, V, 3, p. 193, l.2-9.
"MICHELLE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 257-258 A ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique,
col. 236.

510
IÔANNÈS 43

trithéisme. Konôn et Eugénios refusent, jugeant la pensée de Jean Philopon


conforme à celle de Sévère d'Antioche et de Théodosios d'Alexandrie ". La
mention de l'autorité des seuls Sévère et Théodosios s'explique, d'après Michel
le Syrien, par l'interdiction faite par l'empereur et le patriarche de citer d'autres
témoignages ". Le récit de Michel le Syrien que résume Bar Hebraeus offre
d'autres précisions. Les débats se déroulent sur quatre jours. Le premier jour, les
monophysites présentent une apologie de la foi et triomphent du parti opposé. Le
deuxième jour, ils demandent d'apporter le témoignage des autres Pères et non
des seuls Sévère et Théodosios. Cette requête ne semble pas avoir été reçue. Les
trithéites produisent alors un livre de Konôn rassemblant des citations de Sévère,
de Théodosios et des Pères de Nicée. C'est sans doute à ce moment, d'après
Photius, que les trithéites défendent la conformité de leur doctrine avec celle de
Sévère et Théodosios. Ils rédigent des anathèmes contre ceux qui admettent trois
dieux, mais évitent soigneusement d'employer les termes d'essence et de nature.
Le troisième jour, ils demandent à Paulos et à Jean d'expliquer si toute la Trinité
s'est incarnée. Cette question est une tentative pour inciter Paulos et Jean à se
contredire. Selon la foi monophysite, le Verbe incarné possède une nature unique.
Cette assertion « n'implique-t-elle pas que cette nature est autre que celle du Père
et de l'Esprit ? N'est-on pas acculé, si on refuse la distinction, à admettre que
toute la Trinité s'est incarnée ? » ". Après une réponse juste de Paulos et de
Jean, on lit un ouvrage défendant la diversité de la nature divine entre le Fils et le
Père, puis la lettre de Théodosios qui anathématise cette formule. Le quatrième
jour, les trithéites produisent des témoins qui affirment que Sévère et Théodosios
confessent deux natures et la pluralité des essences. En réponse, les monophysites
lisent un florilège, mais l'une des citations est interprétée par le patriarche Iôannès
de Sermin comme une attaque personnelle. Il décide de dissoudre l'assemblée et
s'arrange pour que les discussions ne reprennent pas ". Hormis de nombreux
points de détails, les procès-verbaux résumés par Photius divergent sur un point
essentiel avec laversion de Michelle Syrien. Dans le premiercas, les monophysites
sont représentés par Paulos d'Antioche et Stéphanos de Chypre, dans le second
cas par Paulos et Jean. La substitution à Stéphanos de Jean s'expliquerait par la
volonté des auteurs syriaques ne pas laisser le parti monophysite être représenté
par deux hommes, Paulos et Stéphanos qui, plus tard, acceptèrent l'union avec
les chalcédoniens ". Le choix s'est porté sur Jean, figure emblématique de la
résistance la plus opiniâtre à toute union.
VI. De l'union forcée de 571 au retour à la liberté.
A l'issue de ces vaines discussions, l'empereur décide en 571, avec l'aide du pa
triarche, de contraindre les monophysites et les trithéites à l'union ". Jean
préfère parler de persécution ". Michel le Syrien, à la suite de Jean, précise
qu'en l'an 6 de Justin II (570/571), les monophysites étaient en paix dans la capi

º PHoTIUs, Bibliothèque, 24 (Colloque entre trithéites et diacrinomènes), t. I, p. 14, l. 4-14.


" MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 258 A.
" A. VAN RoEY, in Von Kanaan bis Kerala, p. 488.
" MICHELLE SYRIEN, IX,30, tr. II, p. 258-259 A ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique,
col. 228 ; ibid., col. 236.
" E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites, p. 211.
* MICHEL LE SYRIEN, X, 4, tr. II, p. 294 B.
" JEAN D'ÉPHÈsE, HE, V, 3, p. 193, l. 10-11.

511
IÔANNÈS 43

tale et ses environs depuis quarante ans º. Cela nous ramène vers 530. Dans la
vie de Jean, cette date correspond au retour des moines dans leurs couvents
d'Amida. Michel le Syrien mentionne aussi le projet initial de Justin II d'envoyer
à Rome, en vue de la paix de l'Église, un groupe de sept évêques jacobites
Inquiet, Iôannès de Sermin fait échouer cette entreprise, d'une historicité dou
teuse º. Le dernier samedi de Carême, juste avant le dimanche des Rameaux ",
soit le 21 mars 571, Justin II ordonne de fermer tous les lieux où se rassemblent
les monophysites, de disperser ceux qui s'y réunissent, de détruire leurs autels,
d'arrêter et de jeter en prison leurs prêtres et leurs évêques º. Iôannès de Sermin
fait rassembler Paulos d'Antioche, Jean d'Ephèse, Stéphanos de Chypre et
Élissaios de Sardes (Lydie) dans la prison du patriarcat, et leur envoie un message
pour qu'ils réalisent l'union avec lui (—» Elissaios). Ils répondent en posant
comme condition l'anathématisation de Chalcédoine ". Le lendemain, ils sont
tirés de leur cellule et amenés en présence d'Iôannès de Sermin avec qui ils
discutent de Chalcédoine. Les évêques exposent tous leurs griefs à l'égard de ce
concile qu'ils rejettent ". Après l'échec de ces premières négociations, Justin II
intervient. Il fait transmettre aux évêques une copie d'un édit dogmatique pour
aboutir à l'union et une lettre les autorisant à corriger cet édit sans crainte. L'édit,
une fois amendé par les évêques, est rapporté à l'empereur. Le parti chalcédonien,
inquiet, joue en vain de ses influences à la cour pour inciter Justin II à refuser les
corrections des évêques monophysites ". L'empereur signe l'édit amendé et
l'envoie aux évêques, mais ces derniers remarquent que leurs corrections ne
subsistent plus que sous forme d'extraits. Les évêques rejettent l'édit, le concile
de Chalcédoine restant la pierre d'achoppement ". Iôannès de Sermin et les
représentants de l'empereur rendent visite chaque jour aux évêques dans leur
prison, rejettent sur eux la responsabilité de l'échec mais continuent de négo
cier ". Les évêques s'attirent aussi les foudres des principaux membres de leur
communauté pressés d'aboutir à un compromis. Ces reproches plongent les
évêques dans un grand désarroi, s'estimant accusés des deux côtés d'empêcher
l'union ". Les négociations durent33 jours. Lorsque leur présence est nécessaire,
on sort les évêques de leur cellule et on les amène dans le sèkrèton du patriarche
pour reprendre les discussions. En prison, selon le récit de Jean, les évêques sont
surveillés, à l'intérieur, par les soldats du patriarcat et les excubites, à l'extérieur,
par les gardiens des portes. Les évêques ne sont pas seuls. Des clercs, des moines,
des laïcs et même des esclaves sont emprisonnés dans le palais du patriarche. Les
geôliers dérobent tout aux évêques et ne leur permettent aucune visite (sauf celle

* JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 5, p. 3, l. 22-27 ; ibid., III, 1, p. 88, l. 12 : MICHEL LE SYRIEN, X. 3,


tr. II, p. 292A.
º MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II, p. 295 B.
"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 5, p. 3, l. 27-28.
º Ibid., I, 5, p. 3, l. 33-p. 4, l. 3 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 3, tr. II, p. 292-293 A.
*JEAN D'ÉPHESE, HE, I, 17, p. 12, l. 30-p. 13, l. 12.
" Ibid., I, 18, p. 13, l. 17-p. 16, l.9 : MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II, p. 298-299 B.
" JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 19, p. 16, l. 10-p. 18, l. 5.
" Ibid., I, 20, p. 18, l. 6-30.
" Ibid., I, 21, p. 18, l. 31-p. 19, l. 20.
" Ibid., I, 22, p. 19, l. 21-p. 20, l. 25.

512
IÔANNÈS 43

des négociateurs) º. Convoqués chez le patriarche, les évêques se voient de


nouveau accusés, par leur obstination, de semer le trouble dans toute l'Église. Ils
s'en défendent et rappellent l'obstacle que constitue Chalcédoine. Iôannès de
Sermin déclare qu'en cas d'union, le concile sera rejeté. Les évêques doutent
d'abord puis acceptent de communier, confiant dans la promesse d'Iôannès de
Sermin. Les évêques anathématisent le concile à haute voix et communient deux
fois. La date de cet événement est le 22 avril 571 si les discussions ont bien duré
33 jours et si elles ont commencé dès l'arrestation des quatre évêques, ce qui
n'est pas certain. Les évêques s'étaient engagés à communier depuis le début des
discussions si l'empereur et le patriarche rejetaient le concile. Ils se tournent
donc vers les chalcédoniens, mais ceux-ci prétextent la nécessité d'envoyer une
lettre au pape pour avoir son assentiment. Les évêques comprennent soudain
qu'ils ont été dupés ".
Dans leur cellule, ils tombent dans une profonde détresse. Les marques de
réconfort des chalcédoniens n'y font rien : les évêques se lamentent et pleurent
jour et nuit. Bien que libérés, ils décident avec courage de retourner, sans doute
au patriarcat, critiquer et insulter les chalcédoniens pour leurs mensonges. Ils
sont arrêtés et envoyés en exil ". Convoqués au palais, les souverains s'efforcent
de les consoler, mais les évêques leur rappellent les serments violés. Justin II
propose de reparler de ce problème à son retour des bains dans vingt ou trente
jours, puis les renvoie (probablement dans leur prison) º. Un mois après, Iôannès
de Sermin vient à la rencontre de Justin II à Chalcédoine pour accuser les évêques
de s'être séparés de l'Église. L'empereur et le patriarche s'entendent pour leur
envoyer une liste des plus grandes cités afin que chacun y choisisse celle dont il
veut devenir le titulaire. Cette information fournie par Jean est d'une historicité
douteuse. Les évêques refusent cette proposition et rappellent qu'ils ne commu
nieront plus si les promesses de rejeter le concile ne sont pas tenues. Cette réponse
provoque la colère de Justin II ". Il convoque le patriarche et lui reproche d'avoir
retourné les évêques contre lui. L'empereur ordonne que le Sénat se constitue en
tribunal au palais du patriarche pour juger avec lui les évêques. S'ils sont reconnus
coupables, le patriarche devra aussi les condamner ". Le procès a lieu le
lendemain. Les évêques dénoncent la tromperie dont ils ont été victimes et ana
thématisent Chalcédoine. Les sénateurs et le patriarche décident de reléguer
chacun dans un lieu d'exil différent, monastères ou hospices, sans possibilité
d'avoir de visites ". Jean est isolé dans le xénodochéion d'Euboulos, au nord-est
de Sainte-Sophie, à Constantinople ". Au même moment, son syncelle et son
disciple, tous les deux nommés Sergios, sont jetés en prison ". L'auteur précise
qu'il a été emprisonné deux fois dans le patriarcat, ce qui correspond bien avec

* JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 23, p. 20, l. 26-p. 21, l. 16.


º Ibid., I, 24, p. 21, l. 17-p. 24, l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 4, tr. II, p. 294 B ; ibid., X, 6,
tr II. p. 301-302 B ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 238.
" Ibid., I, 25, p. 24, l. 10-p. 25, l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 6, tr. II, p. 300 B.
* Ibid., I, 26, p. 25, l. 10-24 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 6, tr. II, p. 302 B.
* Ibid., I, 27, p. 25, l. 25-p. 26, l. 27 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 6, tr. II, p. 302-303 B.
" Ibid., I, 28, p. 26, l. 28-p. 27, l. 3.
" Ibid. I, 29, p. 27, l. 4-29.
" R. JANIN, La géographie ecclésiastique, III, p.558.
"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 13, p. 53, l. 27-31.

513
IÔANNÈS 43

son récit. Il l'a été une première fois entre le début de la persécution et sa
communion avec les chalcédoniens, et une seconde fois, entre son revirement et
son procès. C'est avec raison qu'il considère son envoi dans le xénodochéion
d'Euboulos comme sa troisième réclusion ". Stéphanos de Chypre est envoyé
par les chalcédoniens avec des sénateurs et une suite nombreuse pour tenter de
convaincre Jean de communier et de rejoindre ainsi ses trois anciens compagnons
d'infortune qui ont tous cédé. Ces tentatives sont renouvelées sans succès ". Les
conditions de détention de Jean deviennent difficiles. Il est assailli par la goutte,
la vermine, les mouches, les punaises et les souris. À bout, il éclate en sanglots
et en lamentations ". Presque mourant, il reçoit la visite d'un jeune homme qui,
huit fois, vient le réconforter et le soigner. Lors de la venue du syncelle du
patriarche, Jean reproche le traitement digne de païens qu'on lui fait subir. Le
syncelle accepte de lui laisser l'un de ses serviteurs pour s'occuper de lui. Jean
apprend plus tard, après s'être renseigné, que le jeune homme n'a été vu de
personne et en conclut qu'il s'agissait d'une vision divine ".
La durée du troisième séjour en prison dans le xénodochéion d'Euboulos est de
douze mois et neuf jours d'après Jean. La difficulté réside dans l'absence de
renseignements de nature chronologique pour la deuxième incarcération de Jean
jusqu'à sa condamnation à l'exil. Sur ordre du patriarche, Jean est extrait du
xénodochéion et déporté dans une île. On a proposé d'identifier ce lieu avec l'une
des îles des Princes º, au milieu de la Propontide.Jean est isolé pendant vingt
huit mois. Finalement Tibère, devenu césar (le 8 novembre 574), ordonne qu'il
soit ramené dans la capitale, où il est placé sous surveillance pendant plus de
trois ans jusqu'à la mort de son adversaire, Iôannès de Sermin ". Durant tous ces
événements, les précisions chronologiques sont précieuses mais incomplètes. La
seule date à peu près assurée est celle de l'union réalisée le 22 avril 571. L'auteur
n'indique pas la date de sa libération, ni la durée de sa seconde incarcération
entre son reniement et sa condamnation. Deux repères sont fournis par l'interven
tion de Tibère qui est associé au pouvoir depuis novembre 574 et le décès
d'Iôannès de Sermin en août 577. On constate d'emblée que moins de trois ans
séparent les deux dates. Jean n'a pas pu être mis en résidence surveillée pendant
plus de trois ans comme il l'affirme. On peut supposer que Tibère, une fois au
pouvoir, n'a pas tardé à améliorer le sort de Jean avec qui il était lié depuis son
adolescence ". Si le transfert de Jean à Constantinople a lieu fin 574, le début de
son isolement insulaire se placerait vingt-huit mois auparavant, soit au milieu de
l'année 572, et celui de son troisième emprisonnement dans le xénodochéion
d'Euboulos douze mois plus tôt, soit au milieu de l'année 571. Si cette reconstitu

"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 4, p. 41, l. 10.


" Ibid., II, 1, p. 38, l. 8-28 ; ibid., II, 4, p.41, l. 3-p. 42, l.9; MICHEL SYRIEN, X, 6, tr II, p. 300
301 A.
"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II,5, p. 42, l. 10-p. 43, l. 12 : MICHELLE SYRIEN, X,6, tr. II.p. 301 A ;
MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 203.
" Ibid., II, 6, p. 43, l. 13-p. 46, l. 24 : MICHEL LE SYRIEN, X, 6, tr. II, p. 301-303 A ; MicHEL
LE SYRIEN, vers. arm., p. 203.
" E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites, p. 213, n. 4.
"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 7, p. 46, l. 25-p. 47, l. 4 : MICHEL LE SYRIEN, X,6, tr. II, p.303 A ;
MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 204.
" Ibid., III, 22, p. 110, l. 21-25.

514
IÔANNÈS 43

tion est juste, sa condamnation daterait de cette époque. Dans la capitale, Jean
rencontre le catholicos d'Arménie Yovhannès II et ses évêques suffragants,
réfugiés à Constantinople en 572 après l'échec de la révolte du prince Vardan II
Mamikonian contre la Perse ". À cette occasion, les fugitifs racontent à Jean
l'histoire de la révolte des Arméniens ". Ces conversations confirment que la
libération de Jean se place en 574, date de la mort du catholicos. En 577-578,
Jeanordonne sonbras droit Deutérios évêque d'Aphrodisias (Carie), en remplace
ment du défunt Paulos ".
Vll. Les ultimes persécutions.
lôannès de Sermin disparu en 577, l'ancien patriarche Eutychios, déposé par
Justinien en 565, est rappelé de son exil d'Amasée par le césar Tibère. A cette
époque, Jean s'occupe toujours de la communauté monophysite de Constanti
nople ". À peine rétabli sur son trône, Eutychios rallume la flamme de la
persécution dès 578. Il demande à Jean de lui remettre les titres de propriété du
domaine que le patrice Kallinikos avait légué à Jean et sur lequel il avait fondé le
monastère des Syriens, à Sykai. Lors de la persécution d'Iôannès de Sermin, le
monastère avait déjà été pris et occupé par des moines chalcédoniens. Refusant
de se soumettre à Eutychios, Jean est arrêté et jeté en prison º. Un peu plus loin,
il précise que son arrestation et celle de ses compagnons eurent lieu lors des fêtes
de la Nativité. Ils sont enfermés dans la chancellerie, probablement celle du
patriarcat. Leur cellule est dans un état piteux : l'eau ruisselle à chaque angle à
cause d'un toit ruiné, au point que les occupants se retrouvent comme dans un
bassin. Ils sont obligés de rester tout le temps debout et d'évacuer l'eau. Deux
fois par jour, le matin et le soir, des métropolites, des évêques et des ekdikoi leur
sont envoyés pour discuter avec eux. Les prisonniers ne cèdent pourtant pas. Les
visites de syncelles, d'économes, de clercs et de laïcs continuent pendant dix-huit
jours. La sentence d'exil est finalement décrétée. Jean, atteint de goutte, et ses
compagnons sortent de prison et sont expulsés de Constantinople ". Ce nouveau
bannissement doit dater du 11 janvier579.Jean avoue qu'il n'a été libéré qu'après
avoirrenoncé au legs de Kallinikos ". C'est la fin de la communauté monophysite
de Sykai. On se rappelle que Jean avait précisé que ses campagnes de conversion
des païens en Asie Mineure avaient duré 35 ans º. Justinien a confié cette
mission à Jean en 542-543. Les 35 ans nous amènent en 577-578, année de la
confiscation du monastère de Sykai par Eutychios. Il est à noter que ces 35 ans
couvrent aussi la période 571-574 durant laquelle Jean fut emprisonné et exilé.
Si la durée est exacte, elle signifie que les missions se sont poursuivies même
pendant la persécution d'Iôannès de Sermin et malgré l'absence de Jean.Toutefois
les missions ont dû être menées par les moines chalcédoniens qui occupaient
depuis 571 le couvent de Sykai et les moines monophysites qui avaient accepté
l'union.

" PLRE, III B, p. 1365, s. v. « Vardan Mamikonian ».


"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 18, p. 57, l. 25-28.
"lbid., II, 44, p. 81, l. 15-17.
" MicHEL LE SYRIEN, X, 19, tr. II, p. 353.
" JEAN D'ÉPHEsE, HE, II, 41, p. 78, l. 29-p. 79, l. 26.
" Ibid., III, 15, p. 104, l. 8-p. 105, l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 18, tr. II, p. 349.
"JEAN D'ÉPHÈsE, HE, II, 41, p. 79, l. 26-28.
" Ibid., II, 44, p. 81, l. 11-12.

515
IÔANNÈS 43

C'est probablement à la fin des années 570 que resurgit à Constantinople l'affaire
trithéite. Lors de la persécution de 571, Eugénios et Théônas parviennent à
s'enfuir, mais Konôn est arrêté, exilé en Palestine et enfermé dans le monastère
de la Néa à Jérusalem. Au bout de trois ans de détention, Konôn est libéré et
s'installe dans un couvent en Cilicie. Eugénios rejoint Konôn et ensemble ils
propagent leur doctrine en Pamphylie où meurt Eugénios. Vers la même époque
éclate une scission dans les rangs mêmes des trithéites, entre les sectateurs de
Konôn et ceux du moine Athanasios, le petit-fils de Théodora. Les adversaires
finissent par s'anathématiser réciproquement ". Athanasios décède soudain.
Cette mort brusque l'empêche de modifier les dispositions de son testament qui
restent en faveur de Konôn. Celui-ci se rend alors à Constantinople pour recevoir
l'héritage. Jean profite de sa venue pour lui envoyer une lettre de réconciliation.
Konôn lui répond que c'est aussi ce qu'il souhaite, mais ne donne pas suite à
cette correspondance. Il prend l'argent d'Athanasios et retourne en Cilicie ".
Expulsé de la capitale au début de 579, Jean est revenu au plus tard au début de
580. Le récit détaillé de la visite du phylarque ghassanide al-Moundhir *, le
8 février 580, et de sa tentative de conciliation entre les partisans de Jacques
Baradée et ceux du patriarche Paulos d'Antioche, le 2 mars, prouve la présence
de Jean à Constantinople ", comme il le précise lui-même ". Le schisme
monophysite entre jacobites et paulianistes remonte au soutien que Jacques
Baradée avait apporté à la fin de 576 au nouveau patriarche Pétros d'Alexandrie
qui avait déposé Paulos d'Antioche. À la mort de Pétros d'Alexandrie, début
578, lui succède Damianos. Celui-ci ordonne comme patriarche d'Antioche
Pétros de Callinique (Osrhoène) en 580/581. Il remplace Paulos qui, abandonné
de tous, s'est réfugié incognito dans les faubourgs de Constantinople. Le parti de
Damianos et de Pétros envoie deux années de suite des lettres à Jean d'Ephèse
pour qu'il soit en communion avec eux. Après avoir refusé de répondre à la
première lettre, Jean répond à la deuxième lettre. Il reproche à Damianos d'avoir
consacré Pétros alors que Paulos est toujours en vie et décide d'observer la plus
stricte neutralité entre groupes monophysites rivaux. Du temps où Jacques Bara
dée était encore en vie (il meurt le 30 juillet 578), Jean lui avait déjà écrit dix fois
ainsi qu'à ses partisans pour qu'aucun parti ne prononce d'anathème contre
l'autre. Cette attitude de Jean lui vaut d'être critiqué de tous côtés ". En outre,
Théodôros, le patriarche d'Alexandrie ordonné par Paulos d'Antioche, envoie #

également des lettres à Jean pour se plaindre du manque de soutien de Paulos et


de Longinos, l'évêque des Nobades. Dans sa réponse, Jean ne se départ pas de
son ton réprobateur.
C'est alors qu'une nouvelle persécution éclate. Elle est postérieure à Eutychios
car celui-ci, après la libération de Jean et de ses compagnons, avait eu le projet

" E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites, p. 187 ;A. VAN RoEY, in Von Kanaan bis
Kerala, p. 491-492.
" JEAN D'ÉPHÈSE, HE, V, 7, p. 195, l. 8-p. 196, l. 11.
" PLRE, III A, p. 34-37, s. v. « Alamundarus ».
"JEAN D'ÉPHEsE, HE, IV, 39-40, p. 163, l. 33-p. 166, l. 8. #
" Ibid., IV, 40, p. 165, l. 11. :
" Ibid., IV, 45, p. 171, l. 12-p. 172, l. 26 ; ibid., IV, 46, p. 173, l. 30-p. 174, l. 3 ; MICHEL
LE SYRIEN, X, 17, tr. II, p.346.

516
IÔANNÈS 43

d'éliminer tous les monophysites, que seule sa mort en 582 empêcha *. Jean est
emmené précipitamment tandis que les émissaires de Théodôros quittent la
capitale ". On ne sait trop s'il faut comprendre que Jean est mis à l'abri ou s'il
est capturé par les chalcédoniens. D'après Michel le Syrien, notre unique source,
la deuxième solution semble la plus probable. En effet, cet auteur écrit que les
querelles entre jacobites et paulianistes suscitent le mépris de leurs adversaires
chalcédoniens qui déclenchent une persécution des monophysites. Les chalcédo
niens s'emparent de Jean, « qui était gardé en prison à Chalcédoine depuis un
an ». Ils promettent de le libérer de ses chaînes s'il accepte leur communion.Jean
refuse une dernière fois de se plier aux pressions des chalcédoniens et c'est en
prison qu'il décède le jour qu'il avait prédit ". La date de sa mort n'est pas con
nue. Les derniers événements consignés dans son Histoire ecclésiastique ont lieu
en 588. La disparition de Jean se place donc en 588 ou peu après.
VIII. L'œuvre de Jean d'Éphèse.
Une partie considérable de l'ensemble des œuvres de Jean, toutes rédigées en
syriaque même si l'auteur est bilingue ", subsiste encore aujourd'hui. Nous
avons vu qu'il est l'auteur d'une histoire de la persécution de 536-537 ". Elle a
disparu, semble-t-il, très tôt puisque les sources monophysites postérieures
comme Zacharie Continué en 569 ou le chroniqueur de Zuqnin vers 775 ne la
mentionnent pas.Toutefois la matière de cette histoire dut servir à la composition
des œuvres ultérieures de Jean ". Les Vies des saints orientaux sont conservées
dans leur intégralité, en dépit de quelques lacunes ici ou là. Jean a rédigé et
compilé en syriaque les Vies de cinquante-huit personnalités monophysites vi
vantes ou disparues qu'il a personnellement connues et qui sont surtout originaires
de Mésopotamie et de Syrie. Le but est de glorifier des hommes et des femmes
dont la vie chrétienne offre un modèle à imiter ". Les Vies des saints orientaux
ont été composées en l'espace de quelques années. Achevé en l'an 565/566 ",
l'ouvrage a subi des ajouts de la main même de son auteur entre 567 et 568 ". Il
est en tout cas achevé au moment où la querelle trithéite provoque en 569 un
schisme parmi les monophysites, car les deux responsables, Eugénios de Séleucie
d'Isaurie et Konôn de Tarse, sont dépeints dans les Vies des saints orientaux sous
un jour neutre ", preuve que l'ouvrage n'a souffert aucun remaniement posté
rieur C'est très certainement dans son monastère de Sykai que Jean l'a rédigé,
profitant d'un lieu paisible, d'une époque de relative tranquillité et de la présence

" MICHEL LE SYRIEN, X, 18, p.349.


" JEAN D'ÉPHÈsE, HE, IV, 48, p. 175, l. 12-21.
"MICHEL LE SYRIEN, X, 15, tr. II, p. 336-337.
" S. AsHBRook HARvEY, Asceticism and Society in Crisis, p. 40-41.
" JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 35, PO, XVIII, 4, p. 607 [405] ; Chronique de
Zuqnin, a. 837, p. 28, l. 4-5.
" J. J. VAN GINKEL, John of Ephesus, p. 87-88.
" JEAN D'ÉPHESE, Vies des saints orientaux, préface, PO, XVII, 1, p. 1 [1]-4 [4] ; ibid., 25,
PO, XVIII, 4, p. 526 [324] ; MICHEL LE SYRIEN, X, 20, tr. II, p. 355-356.
" lbid. 35, PO, XVIII, 4, p. 622 [420] ; ibid., 47, PO, XVIII, 4, p. 680 [478] ; ibid., 48,
P0, XVIII,4, p. 688 [486] ; ibid., 49, PO, XVIII, 4, p. 697 [495].
" Ibid., 31, PO, XVIII, 4, p.585 [383] ; ibid., 35, PO, XVIII, 4, p. 607 [405] et 623
[421] : ibid., 58, PO, XIX, 2, p. 227 [573].
"JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, 2, p. 155 [501]-156 [502].

517
IÔANNÈS 43

de nombreux témoins parmi les moines de la communauté.


Jean est aussi l'auteur d'une Histoire ecclésiastique ". Il s'agit probablement de
la première œuvre historique écrite dès l'origine en langue syriaque *. Le titre
original est inconnu *. Cette Histoire ecclésiastique se composait de trois par
ties º, elles-mêmes divisées en six livres. De la première partie, il ne reste que
des citations de Michelle Syrien, de la deuxième partie des extraits du chroniqueur
de Zuqninet de Michelle Syrienànouveau.Les deux premières parties s'étendaient
de l'époque de Jules César à la sixième année du règne de Justin II (570/571) *.
Michel le Syrien écrit que cette histoire commençait d'abord au règne de
Constantin, puis à l'époque de la convocation du Brigandage d'Éphèse (449)*.
Ces affirmations contradictoires réfutées par le témoignage de Jean laissent
penser que l'ouvrage consulté par Michel le Syrien avait déjà connu des transfor
mations par rapport à l'original. La date de 449 marque le début non pas de toute
l'Histoire, mais seulement de la deuxième partie. Michel le Syrien fournit une
description matérielle du manuscrit de l'Histoire de Jean qu'il a lu. Chaque page
est divisée en trois sections : les événements ecclésiastiques en haut, les faits
politiques au milieu, les anecdotes et les prodiges en bas ". Michel le Syrien ne #!

se trompe pas en revanche lorsqu'il pense que l'Histoire de Jean s'étendait


jusqu'au règne de Maurice, sous lequel mourut l'auteur*. De son côté, la version
arménienne de Michel le Syrien fait débuter l'Histoire de Jean à l'empereur
Anastase *. La fin de la deuxième partie traite des efforts de Justin II pour réta
blir l'union de l'Église jusqu'à la persécution des monophysites*". Jean s'excuse
auprès du lecteur du caractère quelque peu désordonné du récit qu'il donne des
événements du fait des conditions de rédaction *". Il précise que les difficultés
engendrées par les persécutions l'ont obligé à cacher son manuscrit en divers
endroits pendant deux ou trois ans, sans doute pour éviter qu'il ne soit confisqué :
comme celui que rédigeait en secret Paulos d'Antioche dans sa cellule *. C'est
ce qui explique les répétitions.Jean avoue ne pas avoir eu le temps suffisant pour
revoir l'ensemble *. A plusieurs reprises, il insiste sur sa qualité de témoin
oculaire des événements qu'il rapporte et se défend de toute partialité. Il se veut
l'avocat de la vérité *". Sa volonté de raconter l'histoire est motivée par le souci

" Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [588].
* J. J. VAN GINKEL, John of Ephesus, p. 67 et 83.
º Ibid., p. 194-195.
* MICHEL LE SYRIEN, X, 20, tr. II, p. 355.
* JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 4, p. 1, l. 30-p. 2, l. 4.
* MICHEL LE SYRIEN, VII, 1, tr. I, p. 239 ; ibid., VII, 1, tr. I, p. 240 A ; ibid., VIII, 7, tr. II,
p. 28.
" MICHEL LE SYRIEN, X, 20, tr. II, p. 356.
* Ibid., X, 20, tr. II, p. 355-356.
* MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 19.
*"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 4, p. 2, l. 4-12.
*" Ibid., I, 4, p. 2, l. 12-18.
º Ibid., II, 2, p. 39, l. 3-7.
º Ibid., III, 50, p. 84, l. 22-p. 85, l.9 : MICHEL LE SYRIEN, X, 20, tr. II, p. 356-357.
*JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 30, p. 27, l. 30-p. 28, l. 18 : ibid., II, 18, p. 57, l. 15-18 : ibid. III,
22, p. 110, l. 13-21 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 9, tr. II, p. 313 A.

518
IÔANNÈS 44

de faire connaître à ses lecteurs une époque avant qu'elle ne soit révolue *. Bien
que l'objet de son ouvrage soit l'histoire de l'Église, Jean s'en détourne parfois.
Il reconnaît qu'il ne lui revient pas de traiter de sujets profanes comme l'entrée
solennelle de l'impératrice Anastasie dans Constantinople en 578. Il justifie cette
digression en expliquant que l'histoire de l'Empire tient compte de celle de
l'Eglise º. La troisième partie, elle aussi divisée en six livres, est la seule qui
nous soit parvenue presque intacte. Elle concerne les événements qui se déroulent
entre 571 et 585. Mais d'après la mention de l'acquittement du patriarche Gré
goire d'Antioche et de la prise d'Anchialos par les Slaves, on a proposé d'étendre
cette période jusqu'à 588 *". La reprise des persécutions en 571 a incité Jean à
écrire cette troisième partie *. Il commence à la rédiger alors qu'il est encore en
prison, donc au plus tard en 578 º. La répartition très inégale des indications
chronologiques dans le corps du texte laisse deviner les circonstances chaotiques
de sa rédaction. Les trois premiers livres ne comptent chacun qu'une date º, le
quatrième livre en fournit huit º, le cinquième livre n'en a aucune, le sixième et
dernier livre en donne une seule *. Il est à noter que les trois dates qui précisent
le mois (dont deux avec le jour) se trouvent toutes dans le quatrième livre. Le
récit est d'autant plus décousu qu'il concerne des moments difficiles dans la vie
de Jean. C'est le cas des persécutions qu'il raconte dans les deux premiers livres.
Emprisonné ou exilé, Jean ne peut faire appel qu'à sa mémoire alors qu'il est âgé
de près de soixante-dix ans. A contrario, la disposition harmonieuse des chapitres
à l'intérieur des trois derniers livres dénote une période d'accalmie, soit vers
580-582. La dernière œuvre de Jean, aujourd'hui perdue, est son apologie écrite
vers 575 et adressée au synode d'Orient et aux fidèles monophysites à propos de
l'union forcée de 571.Jean raconte dans cette lettre la vision qu'il eut d'un ange
lorsqu'il était enfermé dans le xénodochéion d'Euboulos vers 572-573 *.

* JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I,4, p. 2, l. 18-25. —* Ibid., III,9, p. 99, l. 26-30. —*" P ALLEN,
OLP, 10, 1979, p. 251-254 ; J. J. VAN GINKEL, John of Ephesus, p. 71-73. —* JEAN
D'ÉPHEsE, HE, I, 3, p. 2, l. 8-13. —º Ibid., III, 1, p. 88, l. 23. —*JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I,
41, p.36. l. 6 ; ibid., II, 15, p. 56, l. 11 ; ibid., III, 22, p. 110, l. 31-32. —* Ibid., IV, 13,
p. 147, l. 29 ; ibid., IV, 19, p. 154, l. 8 ; ibid., IV, 35, p. 161, l. 19 ; ibid., IV, 37, p. 163,
l.8 : ibid., IV. 39, p. 164, l. 29 ; ibid., IV, 40, p. 165, l. 4 ; ibid., IV, 45, p. 171, l. 15 ; ibid.,
IV. 53, p. 183, l. 21. —* Ibid., VI, 25, p. 249, l. 8. —º Ibid., II, 6, p. 43, l. 21-24.

IOANNÈS 44, évêque de Pergame (Asie) Ca 558-ante 567 ?

Il est l'un des membres de la hiérarchie ecclésiastique monophysite instituée par


Jacques Baradée lors de son voyage en Asie Mineure vers 558 et non en 543/544
comme l'indique parerreur la Chronique de Zuqnin ". Son absence des Documents
monophysites laisse supposer qu'il est mort avant 567-569.

'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX,2, p. 157 [503] ; Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE,
Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [587] ; Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II,
p.83, l. 8.

519
IÔANNÈS 45

IÔANNÈS 45, clerc ? de Lycie Ca 550

Parmi les six patènes du trésor de Kumluca, l'une fut offerte « pour la mémoire
et le repos d'Iôannès de très pieuse mémoire et de Proklè, sa sœur » (ûtèp uvmung
K(oi) dvortoóoeooç 'Ioodvvou toû 0eoqpuÀ(eotoitmç) uvñunç x(oû) IlpókÁng tñç
oûtoû 0uyotpóç)'. L'épithète 0eoqpu)\éototoç est employée pour les ecclésia
stiques, les évêques en particulier. Si Iôannès est un clerc, il doit être prêtre,
diacre ou avoir reçu des ordres mineurs car il a une fille, ce qui est interdit aux
clercs d'un rang plus élevé. L'origine du trésor est discutée (—» Eutychianos 3).

' I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 53, n°5 et pl. S5.1.

IÔANNÈS 45", évêque d'Antioche (Pisidie) VI° S.

Une inscription découverte à Yalvaç, aujourd'hui disparue, mentionne la restaura


tion d'un emplacement par le prêtre et lecteur Théodôros (—» Théodôros 18")
« sous notre très saint et très bienheureux archevêque Iôannès » (èrti toû dryuoto
tou kè uokopuototou dpxuerttokórtou muôv 'Ioodiv[vou]) et sous le père de la cité
Anthestianos ". Le titre d'archevêque indique le vi° siècle au plus tôt.

" M. A. BYRNE et G. LABARRE, Nouvelles inscriptions d'Antioche de Pisidie, p. 57, n° 110


et dessin p. 144 ; cf. D. FEIssEL, Bull. ép., 2007, n° 551.

IÔANNÈS 46, évêque de Dokimion ?(Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il est connu par une inscription découverte dans le village de Kilise-Orhaniye. Il


s'agit de la dédicace d'un édifice (tõ ëpyov toût[o]), sans doute une église, « sous
notre évêque Iôannès et tout le pieux clergé (èrti toû èrtuokóntou muôv 'looovvou
Kè tovtòç toû eûoyoôç KMñpou)'. Kilise-Orhaniye, aujourd'hui Gökçeyayla, est
identifiée à Malos *. Malos n'étant pas évêché, nous attribuons de manière hypo
thétique ce clerc à l'évêché de Dokimion, environ 25 km au sud de Gökçeyayla.

' C. H. E. HASPELs, The Highlands of Phrygia, I, p. 320, n° 53 et II, pl. 619. —* K. BELKE
et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p. 334-335, s. v. « Malos (2) ».

IÔANNÈS 47, prêtre de Cyzique (Hellespont) V°-VIe s. ?

Une épitaphe remployée dans une maison d'Hammamli, près de Cyzique,


appartient à ce prêtre d'après un formulaire très simple ". L'absence de reproduc
tion rend la datation hypothétique.

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, n° 33 bis.

520
IÔANNÈS 52

IOANNÈS 48, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) V°-VI° S.

Le prêtre Flavios Iôannès, sur les instructions de deux frères, le lecteur Frontinos
et Miros (—» Frontinos 2), a érigé un tombeau en leur mémoire avec l'aide
d'autres membres de sa famille. Les erreurs de syntaxe rendent obscurs les liens
de parenté ". L'emploi du gentilice Flavius indique une position sociale élevée de
la famille. La pierre provient d'Insuyu, environ 25 km à l'est de Çesmelisebil que
l' on identifie à l'ancienne Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113, n° 540 et dessin p. 143.

IÔANNÈS 49, prêtre de Milet (Carie) V°-VIe S.

Une inscription fragmentaire aujourd'hui disparue, peut-être la dédicace d'un


monument religieux, mentionne ce prêtre précédé de son archevêque dont le nom
a malheureusement disparu ". Depuis 520 au moins, les prélats de Milet portent
le titre d'archevêque (—» Eulogios 2).

* H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 70, n° 224
bis : D. FEIssEL, in P. HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 3, p. 296, n° 1579.

IOANNÈS 50, prêtre de Nakôléia ?(Phrygie Salutaire) V°-VIe S.

Une inscription votive a été érigée en faveur de plusieurs personnes dont ce


clerc ". La pierre provient de Kuyucak, 27 km au sud de Dorylée et 17 km au
nord-ouest de Nakôléia.

" C. W. M. Cox et A. CAMERON, MAMA, V, p. 152, n° R.13 et fig. 87.

IÔANNÈS 51, diacre d'Érythrées (Asie) V°-VI° S.

Une inscription votive disparue du nord de la presqu'île d'Érythrées mentionne


cet ecclésiastique qui se dit, avec quelque affectation dans l'emploi du dialecte
ionien, « diacre et médecin » (ôudiko(voç) x(où) intpóç)'.

* H. ENGELMANN et R. MERKELBACH, Die Inschriften von Erythrai und Klazomenai, I,


p.244-245, n° 142.

IOANNÈS 52, sous-diacre de Perta ? (Lycaonie) V°-VI° S.

Son épitaphe est inscrite dans un cercle orné d'une grande croix ". La stèle a été
trouvée à Zivarik (aujourd'hui Altinekin), 23 km au nord-ouest du siège de Perta
(Geimir).

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 20, n° 104 c et dessin p. 128.

521
IÔANNÈS 53

IÔANNÈS 53, lecteur de Trôas (Hellespont) V°-VI° S.

Dans un champ près de Gökçebayir, environ 8,5 km à l'est de Trôas, un bloc de


linteau a été trouvé avec une inscription votive ".
" M. RICL, The Inscriptions ofAlexandreia Troas, p. 166, n° 185.

IÔANNÈS 54, moine d'Asie Ca 550-650

Dans le Sinaï, Iôannès apprend à Jean Climaque qu'il fut membre d'un couvent
en Asie ". Il lui raconte l'histoire d'Antiochos, mais son interlocuteur comprend
qu'il s'agit de sa propre histoire. Disciple d'un vieux moine, il s'estime trop bien
traité et obtient de partir dans un cénobe du Pont où il est le seul étranger. Là, il
reste seize ans à subir des mauvais traitements et des humiliations en gage
d'obéissance *. Une autre anecdote d'Iôannès se déroule à Saint-Sabas alors qu'il
est un vieux moine. Il reçoit la visite de trois jeunes moines désireux d'être ses
disciples. Il refuse, mais indique à chacun le chemin de la perfection *. Le fait
qu'Iôannès soit considéré comme un Sabaïte lors de sa venue dans le Sinaï
indique un long séjour dans ce couvent. On sait parAnastase le Sinaïte qu'Iôannès
vécut en ermite dans le désert de Goudda avec son disciple Stéphanos de
Cappadoce, près du monastère du mont Sinaï, et prédit 40 ans à l'avance l'higou
ménat de Jean Climaque alors que ce dernier, âgé de 20 ans, venait seulement
d'être tonsuré (vers 600-620)*. Iôannès accomplit d'autres prodiges dans les
environs : à Malôcha, alors qu'il est avec Dèmètrios, médecin chef impérial, il
obtient par la prière la mort d'un dragon *; à Arsélaou, avec son disciple Iôannès
le Romain, il soigne un porc-épic aveugle ". Mais il méjuge d'un autre frère et
s'inflige comme pénitence de vivre pendant sept ans dans une solitude totale ".
Cette série d'anecdotes ne permet cependant pas de reconstituer la vie d'Iôannès
le Sabaïte dans le Sinaï. Une leçon fautive de certains manuscrits a laissé croire
qu'Iôannès le Sabaïte avait été higoumène par confusion avec Jean Climaque ".
'JEAN CLIMAQUE, Échelle sainte, PG, 88, col. 720 B. —* Ibid., col. 721 A-D. —* Ibid.,
col. 721 D-724 C. — * ANASTASE LE SINAITE, Récits sur les saints pères du Sinaï, VI, p. 63
64. —* Ibid., XIV, p. 68. — ° Ibid., XV, p. 68-69. — ' Ibid., XVII, p. 69-70. —* Ibid.,
XXXII, p. 79, l. 5.

IÔANNÈS 55, évêque d'Éphèse (Asie) Ca 575-625

Deux inscriptions d'Éphèse présentent des similitudes frappantes quant à leur


contenu. Sur le linteau de la porte centrale du narthex de la cathédrale Sainte
Marie (la basilique conciliaire)' et sur le linteau d'une annexe du baptistère de
l'église Saint-Jean *, on lit deux formules presque identiques : « la pose de
l'encadrement de porte a été faite » (éotn m oûvto5tç toû tepu00pou) à Sainte
Marie, « la pose des encadrements de porte a été faite » (éotn n oûvto5uç tôv
rtepu00pov) à Saint-Jean. Bien que ces deux textes présentent des différences
paléographiques évidentes, la similitude du formulaire indique un même auteur.
Les deux dédicaces mentionnent un archevêque Iôannès, jusque-là inconnu. ,

522
IÔANNÈS 58

L'inscription de Saint-Jean précise que ces travaux ont concerné la façade du


sèkrèton, salle consacrée à l'exercice de la justice épiscopale. L'hypothèse la
plus simple consiste à l'identifier avec l'annexe du baptistère. Il est tentant de lier
la transformation de cette pièce en sèkrèton avec la construction du skeuophy
lakion, une autre annexe de Saint-Jean datée entre la fin du vi° et le début du
vII° siècle *. Ces travaux sont sans doute liés au transfert du siège archiépiscopal
de la basilique Sainte-Marie à l'église Saint-Jean au cours de la même période.

* R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,


p. 432, n° 4128. —* C. BoRKER et R. MERKELBACH, Die Inschriften von Ephesos, II, p. 192,
n° 495. —* M. BUYUKKoLANCI, IstMitt, 32, 1982, p. 255.

IÔANNÈS 56, diacre d'Éphèse (Asie) Ca 575-625

Il est l'économe de l'archevêque d'Éphèse Iôannès (-» Iôannès 55), tous deux
mentionnés dans la dédicace d'un linteau du sèkrèton de l'église Saint-Jean ".
* C. BoRKER et R. MERKELBACH, Die Inschriften von Ephesos, II, p. 192, n° 495.

IÔANNÈS 57, clerc ? de Bonita (Phrygie Pacatienne) Ca 590-650

Des suppléments grec et géorgien ont ajouté des anecdotes au Pré spirituel de
Jean Moschos. L'un de ces récits est rapporté par le prêtre Orestès, du monastère
Saint-Georges à Takina, en Pisidie (—» Orestès). Il tire ses renseignements d'Iôan
nès de Bonita ". Bonita est située à environ 20 km au nord de Takina. L'histoire
concerne un diacre anonyme d'Asie, frappé d'interdit par le prêtre de son église
qui mourut ensuite sans avoir levé la sanction. C'est au cours d'un séjour à Con
stantinople qu'Iôannès de Bonita rencontre ce diacre. Il est probable, bien que le
texte ne le précise pas, qu'Iôannès est un ecclésiastique en raison de la nature de
la source. Ces récits ajoutés, lorsqu'ils sont datables, se placent entre Grégoire le
Grand et Constant II.

" JEAN MoscHos, Pré spirituel, suppl. grec, 1, 1, p. 18, l. 1 ; ibid., suppl. géor., 20, 2, p. 416.

IOANNÈS 58, évêque de Cyzique (Hellespont) ante 626-632

Ce métropolite est connu par la correspondance que Maxime le Confesseur entre


tient avec lui. Il convient d'éliminer tout de suite la lettre 7 qui, bien qu'adressée
dans l'édition de la Patrologia Graeca à un prêtre du nom d'Iôannès, l'est en
réalité à Iordanès dans une demi-douzaine de manuscrits ". La lettre 6 est en
revanche destinée « au très saint et bienheureux archevêque Iôannès » *. Elle est
jugée, de manière hypothétique, antérieure à l'installation de Maxime au mona
stère Saint-Georges de Cyzique, sans doute vers 624-625 *. Il était auparavant
dans le couvent de Philippikos à Chrysopolis ". Cette datation pose problème car
tous les autres textes de Maxime adressés à Iôannès sont jugés postérieurs à sa
fuite de Cyzique lors de l'offensive des Perses et des Avars sur Constantinople,

523
IÔANNÈS 59

au printemps 626. Ils sont datés de son séjour en Afrique du Nord, entre 628 et
632 *. On ne comprend d'ailleurs pas la raison d'une correspondance entre deux
clercs qui vivent dans la même cité où ils ont l'habitude de se rencontrer pour
discuter de problèmes théologiques ". Cette lettre 6 répond en effet à un courrier
d'Iôannès sous la forme d'un court traité pour démontrer que l'âme est incor
porelle ". La lettre 8, rédigée à la Pentecôte 632 en Afrique, est le seul document
très certainement destiné à Iôannès dont la date et le lieu d'expédition soient
précisés*. Dans cette lettre, où la nostalgie du séjour à Cyzique est forte, Maxime
multiplie les formules respectueuses à l'égard d'Iôannès qu'il considère comme
son maître spirituel. Il l'appelle « père vénéré » (tipuue toitep)", une formule
qu'on retrouve ailleurs ". Plusieurs fois Maxime vante son rôle de pédagogue ".
Les autres lettres sont datées entre 628 et 632, sans pouvoir être plus précis. Elles
sont envoyées pour encourager Iôannès à rassembler les clercs dispersés * et à
accueillir ceux qui souhaitent retourner à Cyzique ". C'est dans un climat apaisé
que se reconstituent les communautés religieuses, celle de Saint-Georges sous
l'higoumène Géôrgios (—» Géôrgios 5), et celle de l'abbesse Eudokia (—» Eudo
kia) ". L'Ambiguorum liber ou Ambigua se place entre 628 et 630, soit au début
du séjour de Maxime en Afrique. Près de Carthage, il a trouvé refuge dans le
couvent des Eucratades sous la direction de Sôphronios, le futur patriarche de
Jérusalem ". À la suite des discussions tenues à Cyzique, Maxime a rédigé cet
ouvrage à la demande d'Iôannès ". Il s'agit d'expliquer des passages difficiles
des sermons de Grégoire de Nazianze ". Après 632, Maxime semble s'être rési
gné à vivre en exil ; aucune correspondance avec Iôannès n'est postérieure à
cette date.

" P. SHERwooD, Annotated Date-List, p. 31. —* MAxIME LE CONFEssEUR, Lettres, 6, PG, 91,
col. 424 C. — * P. SHERwooD, op. cit., p. 25. — "J.-C. LARCHET, Divinisation de l'homme,
p. 12. — * P. SHERwooD, op. cit., p. 27-28 et 31-32. — " MAxIME LE CoNFEssEUR, Ambigua,
II, PG, 91, col. 1064 B ; ID., Lettres, 8, col. 441 A. —' ID., Lettres, 6, col. 424 C-433 A.
—* Ibid., 8, col. 440 C-445 B ; P SHERwooD, op. cit., p. 28. —"MAxIME LE CoNFEssEUR,
Lettres, 8, col. 444 D. —" Ibid., 28, col. 621 A. — " Ibid., 6, col. 425 D ; ibid., 8.
col. 441 B ; ibid., 28, col. 621 A ; ibid., 29, col. 621 C et D ; ibid., 31, col. 625 B.
— * Ibid., 28, col. 620 C-621 B. — * Ibid., 30, col. 624 A-D. — " Ibid., 29, col. 621 C
624 A ; ibid., 31, col. 624 D-625 D. — * P. SHERwooD, op. cit., p. 31-32. — " MAxIME LE
CONFESSEUR, Ambigua, II, col. 1064 B et D ; ibid., col. 1236 C ; ibid., col. 1244 B : ibid.,
col. 1417 A. —" Ibid., col. 1064 B.

IÔANNÈS 59, évêque de Karpathos (Îles) VI°-VII° S.

Dans une notice consacrée à Diadoque de Photicé, Photius mentionne Iôannès de


Karpathos comme l'auteur d'une Consolation pour les moines revenus d'Inde
(IIpòç toùç dtò tñç 'Ivôioç tpotpé\yovtoç uovoxoùç topokÀntukóg)'. Cette
oeuvre est aussi désignée sous le titre de Chapitres d'exhortation pour les moines
en Inde (IIpòç toùç èv tû 'Ivôiq uovoxoùç topouu0ntukô keqpo)\oio) *. L'auteur
veut conforter des moines dans leur engagement religieux. Les Chapitres théolo
giques et gnostiques consacrés à la vie contemplative sont également attribués à
Iôannès. La seule version accessible reste une traduction latine ". On a proposé
d'identifier Iôannès avec l'évêque homonyme de Karpathos qui souscrit au

524
IÔANNÈS 62

concile de Constantinople en 680*. Le nom d'Iôannès est trop courant et les


fastes épiscopaux de l'île de Karpathos trop lacunaires pour accepter cette identi
fication sans réserve. Selon les manuscrits, Iôannès est parfois qualifié d'évêque
de Karpathos, plus rarement de moine, voire d'habitant de la montagne de
Karpathos *. On en déduit qu'Iôannès a dû mener une vie cénobitique dans l'un
des monastères de l'île avant d'être élevé à l'épiscopat. Les sujets d'intérêt
d'Iôannès révèlent d'ailleurs ce passé de moine. Sa spiritualité se distingue par
certains archaïsmes (rôle du démon, sens agonistique de la vie chrétienne) qui
situent l'auteur au plus tard au vII° siècle ".

' PHoTIUs, Bibliothèque, 201 (Diadoque de Photicé), t. III, p. 101, l. 30-33. —* PG, 85,
col. 1837-1860 (= CPG 7855). —* PG, 85, col. 811-826 (= CPG III, 7856). — * ACO,
sér 2, II, 2, p. 796, l. 19 = MANsI, XI, col. 653 E ; ACO, sér. 2, II, 2, p. 894, l. 7 = MANsI,
XI, col. 693 C ; D. BALFoUR et M. CUNNINGHAM, A Supplement to the Philokalia, p. 9-14 ;
cf. PmbZ. 2, p. 198, s. v. « Ioannes 2716 ». —* M.-Th. DIDIER, EO, 31, 1932, p. 287-289 ;
D. STIERNON, in DSp, VIII, col. 589, s. v. « Jean de Karpathos ». — ° M.-Th. DIDIER,
op. cit., p. 285-286 ; D. STIERNON, op. cit., col. 590-591.

IÔANNÈS 60, évêque de Léros (Îles) VI°-VII° S.

C'est au cours de fouilles dans la ville de Rhodes, en 1984, qu'a été découvert
près de la basilique un sceau portant la légende : « D'Iôannès, le très humble
évêque de Léros » ('looovvou è Moxiotou | èrttokóntou Aépou)'. Il existe certes
un homonyme, évêque de Léros, présent en 553 au concile de Constantinople
(—» Iôannès 40), mais la banalité de ce nom et l'étendue chronologique de la
datation proposée rendent cette identification très incertaine.

' M. MICHAELIDoU, AX, 14, 1991, p. 212 ; SBS, 3, 1993, p. 160.

IOANNÈS 61, évêque de Samos (Îles) VI°-VIIe S.

Ce prélat est connu par un sceau sur lequel on lit : « D'Iôannès, le très humble
évêque de Samos » ('Ioodvvou èMox(iotou)| èrttokó(tou) Xoiuou)'.
' J. NESBITT et N. OIKONOMIDÈs, Catalogue of Byzantine Seals, 2, p. 136, n° 44.15 (Collec
tion de Dumbarton Oaks n° 47.2.411).

IÔANNÈS 62, moine d'Halicarnasse (Carie) VI°-VII° S.

Dans l'île de Küçük Tavsan Adasi, au nord de la péninsule de Myndos, se trouve


une église datée, d'après ses peintures, de la seconde moitié du vi° ou du début du
vIr siècle '. Entre deux martyrs, on lit les traces d'une inscription peinte mention
nant ce moine *. On a vu à tort dans le programme iconographique de cette église
une influence monophysite *.
' V. RUGGIERI, JOB,40, 1990, p. 401. —* ID., op. cit., p. 399, n° 2 et pl. 13 ; V. RUGGIERI et

525
IÔANNÈS 63

F. GIORDANo, OCP, 64, 1998, p. 267, n°3, fig. 14 et pl. 54. — * ID., op. cit., p. 299.

IÔANNÈS 63, moine de Rhodes (Îles) VI°-VIIe S. ?

Jusque vers la fin du xIx° siècle, on attribuait la version prémataphrastique de la


Passion d'Artémios au moine Iôannès, identifié à Jean Damascène . Toutefois, au
tournant du siècle, on a remarqué qu'un manuscrit, le Parisinus graecus 1510,
portait le titre suivant : « Mémoire ou exposé du martyre du saint et glorieux I

grand martyr et thaumaturge Artémios rassemblé d'après l'histoire ecclésiastique


de Philostorge et de quelques autres par Iôannès, moine de Rhodes » ('Yróuvnuo
ñyouv èrte#ñymouç toû uoptupiou toû diyiou koi èvôó$ou ueyo Mouoiptupoç xoà
0ouuotoupyoû 'Apteuiou ouMMeyèv drtò tñç èkkMnouootukñç iotopioç :

q>uMootopyiou koù ö0\Moov tuvôv topà 'Iodivvou uovoxoû toû 'Poôiou) *. La


Passion d'Artémios dériverait d'après son auteur d'une œuvre de Philostorge *.
L'attribution à Iôannès de Rhodes d'une version remaniée de la Passion
d'Artémios à partir de Philostorge et d'une Passion plus ancienne a été acceptée
par l'éditeur de cet historien ", dont le caractère hérétique (il est eunomien) est
bien connu de l'auteur de la Passion d'Artémios *. L'identification d'Iôannès
avec Jean Damascène reste défendue par certains chercheurs en raison d'une
parenté linguistique et stylistique avec d'autres œuvres du saint syrien ". Une
récente édition de la Passion d'Artémios révèle que sur les vingt manuscrits
connus, seuls neuf manuscrits indiquent un auteur. Il est appelé Iôannès le Moine
dans six manuscrits et Iôannès de Rhodes dans trois autres. Suivant l'opinion et
la démonstration de F. Dölger, seul Jean Damascène durant la période entrant en
ligne de compte possède le talent littéraire pour élaborer la Passion d'Artémios,
comme en témoigne sa connaissance de l'apologétique païenne '. La datation de
la Passion d'Artémios est difficile à établir. On a d'abord supposé que son auteur,
s'il s'agit d'Iôannès de Rhodes, serait issu du Stoudion d'après sa présentation
du récit hagiographique et son style ". L'éditeur de Philostorge note simplement
qu'il est antérieur au x° siècle, époque où Syméon Métaphraste réécrit cette
Passion ". On a déduit de la mention de l'église des Saints-Apôtres à Constantino $
ple, que la Passion est postérieure à 532-537 et probablement antérieure au règne
de Basile I" (867-886) dont la rénovation de la même église est ignorée de
l'auteur ". Quelques observations précieuses ont permis de réduire cet écart
chronologique. Un terminus post quem est constitué par la translation des reliques
du martyr vers la capitale, événement qu'on date du début du vi° siècle. Un
terminus ante quem est fourni par un ménologe contenant la Passion et dont
l'hagiographe le plus récent serait Andréas de Crète, mort en 740 ". L'attribution
de la Passion d'Artémios au moine Iôannès de Rhodes et son appartenance aux
vi°-vII° siècles sont donc sujettes à caution, voire douteuses.

" A. MAI, PG, 96, col. 1249-1250. —* Passion d'Artémios, éd. BIDEz, p. 151, l. 5-9 ;
cf. P. BATTIFOL, Röm. Quart., 3, 1889, p. 255-256 ; Th. BUTTNER-WoBsT, Philologus, 51,
1892, p.575. —* Passion d'Artémios, 4, PG, 96, col. 1256 B ; éd. BIDEz, p. 154, l. 6-9 ;
éd. KoTTER, p. 204, l. 13-16. —*J. BIDEz, introduction à PHILosToRGE, HE, p. XLIV-XLV.
XLIX et LVIII. —* Passion d'Artémios, 4, col. 1256A et B ; éd. BIDEz, p. 153, l. 22-23
et p. 154, l. 4-5 ; éd. KoTTER, p. 203, l. 3-4 et 12-13. — ° J. M. HoECK, OCP, 17, 1951,
p. 32, n. 2 ; H.-G. BECK, Kirche und theologische Literatur, p. 482-483. — ' B. KoTTER,

526
IOULIANOS 1

introduction à la Passion d'Artémios, p. 185-187. —* P. BATTIFOL, op. cit., p. 256.


—* J. BIDEz, introduction à PHILosToRGE, HE, p. XLIV. —"T. BUTTNER-WoBsT, op. cit.,
p.576, n. 40 : B. KoTTER, introduction à la Passion d'Artémios, p. 187. — " F. WINKEL
MANN, postface à PHILosToRGE, HE, p. 357-358.

IÔANNÈS 64, lecteur de Didymes (Carie) VII° S. ?

Sur une colonne, à Didymes, on a gravé non pas une invocation en faveur d'un
stratège nommé Iôannès Anagnostès ", comme le premier éditeur l'a proposé,
mais trois invocations successives. La première est une invocation au Seigneur,
la deuxième une invocation en faveur d'un stratège anonyme, la dernière une
invocation en faveur de notre personnage : « Seigneur, porte secours à ton servi
teur, Iôannès, lecteur » (K(ópt)e Boñ0m tqp ôoÛMou oou 'Iooovvn dvoyvóotnç)*.
La confusion dans les cas et la mention d'un stratège incite à dater cette invocation
du vII° siècle, voire au-delà.

" R. NAUMANN, IstMitt, 30, 1980, p. 178-179 et fig. 2. —* H. W. PLEKET, SEG, 30, 1980,
p.359, n° 1294-1296.

IOANNÈS 65, lecteur de Kana (Lycaonie) IV°-VII° S.

Il est connu par la pierre tombale, aujourd'hui fragmentaire, que son père Loukios
lui a érigée ". En l'absence de toute reproduction et d'un formulaire très banal, la
datation est très large. La pierre a été découverte à Gene Çiftlik, 6 km au nord
ouest de Besagil, appelée autrefois Gene, qu'on identifie à l'ancienne Kana.

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 39, n° 220.

IÔNNIOS, évêque de Sagalassos (Pisidie) 381

Il occupe entre la 107° et la 116° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Certaines listes
indiquent 'Ioovîvoç, faute résultant d'une inversion des lettres nu et iota *.
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 110 : MANsI, III, col. 570 D, [n° 111] ; MANsI,
VI. col. 1179 C, [n° 116] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 112 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 348, n° 107 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 111.
—* C. H. TURNER, op. cit., p. 175.

IOULIANOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) III°-IV° S.

Il est connu par la pierre tombale que son épouse Ailia Mikkè, son gendre Ailios
Sakerdôs et sa fille Ailia Donia ont érigée en sa mémoire. L'inscription précise
qu'il est de la « patrie de Kindyréa » (totpiç Kuvôupeou)'. La pierre a été
découverte à KIndiraz dont le nom moderne conserve le toponyme ancien. Cette

527
IOULIANOS 2

localité est située environ 15 km au sud-ouest de Halic1, le site de Laodicée. On


connaît une inscription d'Agalar, 25 km au nord-ouest de KindIraz, où apparaît
l'ethnique Kuvôupuoitmç *.
" G. LAMINGER-PAsCHER, Beitràge zu den griechischen Inschriften Lykaoniens, p. 35-37,
n° 32 ; T. DREw-BEAR, Gnomon, 59, 1987, p. 612. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien
und Pisidien, p. 302, s. v. « Kindyria ».

IOULIANOS 2, évêque de Cos (Îles) 448-458/9

I. Les synodes de Constantinople (448-449).


Ce personnage est connu, pour l'essentiel, par les actes des conciles et la
correspondance du pape Léon le Grand (440-461), mais seules les lettres de Léon
fournissent des renseignements personnels à son sujet. Ioulianos est originaire
d'Occident puisque Léon sous-entend que l'Italie est sa patrie ', il lui attribue une
origine romaine *. Ioulianos est lié d'amitié avec le pape *. Sa maîtrise de la
langue grecque en fait un collaborateur précieux auquel Léon demande de tra
duire en latin les actes du concile de Chalcédoine et en grec son Tome ". On
ignore la date du début de son épiscopat et les fastes de l'évêché de Cos sont trop
lacunaires pour être utiles. Résidant dans la capitale de manière fréquente et
durable, Ioulianos participe au synode de Constantinople réuni en novembre 448
pour juger Eutychès, accusé d'hérésie par Eusébios de Dorylée (-» Eusébios 11).
A la 2° séance du 12 novembre, le patriarche Flavianos déclare que la deuxième
lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius et la lettre d'union de Cyrille à Iôannès
d'Antioche sont conformes au credo de Nicée. Il demande à chaque participant
de s'exprimer sur cette question *. Ioulianos affirme que nul ne peut s'opposer à
la foi définie par les Pères de Nicée et d'Éphèse, expose sa christologie en
confessant deux natures en une personne, et déclare que celui qui ne partage pas
la tradition des Pères doit être exclu de l'Église ". Le lundi 22 novembre 448 se
déroule la dernière séance du synode chargé de juger Eutychès enfin présent.
Eusébios de Dorylée interrompt la lecture des procès-verbaux des séances précé
dentes et affirme qu'Eutychès défend des opinions contraires à Cyrille. S'il faut
de nouveau prouver sa culpabilité, Ioulianos peut en témoigner. Flavianos décide
que nul ne recevra Eutychès tant qu'il n'aura pas confessé son erreur '. Ioulianos
souscrit à la condamnation d'Eutychès en 17° position*.

" LÉON LE GRAND, Lettres, LXXXI, PL, 54, col. 916 A ; ACO, II, 4, $ 38, p. 40, l. 30.
* Ibid., CXIII, col. 1025 B ; ACO, II, 4, $ 60, p. 65, l. 29-30 ; cf. A. WILLE, Bischof.Julian
von Kios, p. 30.
* Ibid., LXXXVI, col. 925 A ; ACO, II, 4, $ 40, p. 42, l. 4.
* Ibid., CXIII, col. 1028 A ; ACO, II, 4, $ 60, p. 67, l. 3-4 ; ibid., CXXXI, col. 1081 B ;
ACO, II, 4, $ 77, p. 87, l. 11-12.
* ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114, l. 14 ; ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5.
"ACO, II, 1, 1, p. 121, l. 6-12 ;ACO, II, 3, 1, p. 101, l. 14-19 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10,
tr. II, p.42.
' ACO, II, l, 1, p. 139, l. 13-p. 140, l. 2 ; ACO, II, 2, 1, p. 14, l. 23-p. 15, l. 18 ; ACO, II,
3, 1, p. 121, l. 26-p. 122, l. 23.
* ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 8 ; ACO, II, 2, 1, p. 19, l. 24 ;ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 21.

528
IOULIANOS 2

Il fait partie des 28 prélats auxquels Théodose II annonce le 8 avril 449, dans le
baptistère de la cathédrale de Constantinople, la révision du procès d'Eutychès ".
Un nouveau synode se réunit alors dans la capitale. Ioulianos occupe la 27° place
sur la liste de présence du 13 avril449 ". Le synode de 449 est occupé par l'étude
des procès-verbaux du synode de 448. Durant la lecture, le diacre eutychien
Éleusinios remarque qu'une partie de la profession de foi d'Eutychès affirmant
sa fidélité à Nicée et à Éphèse ne se trouve pas dans les actes. Il propose
d'interroger les évêques du synode de 448 ". Selon Ioulianos, la suite des actes
du synode de 448 démontre au contraire le caractère hétérodoxe de la foi
d'Eutychès. Il ajoute qu'Eutychès n'a nullement tenu les propos que lui prête
Éleusinios *. Celui-ci demande si Eutychès a été anathématisé par le synode de
448 après avoir confessé une seule nature dans le Christ comme le procès-verbal
l'indique ". Comme les autres membres, Ioulianos dément puisque Eutychès a
été anathématisé lorsqu'il a refusé d'abjurer sa doctrine et non après avoir énoncé
sa profession de foi ". L'examen se porte ensuite sur les propos de Flavianos
pour savoir s'il a bien demandé à Eutychès de reconnaître la double nature du
Christ après l'union, comme l'affirme Basilios de Séleucie (Isaurie) *. Ioulianos
avoue ne pas se souvenir de l'auteur de ces paroles en raison du tumulte qui
régnait alors ". Le patrice Flôrentios ", l'un des commissaires impériaux,
demande aux évêques présents en 448 si Eutychès a fait appel de sa condamna
tion ". Mais Ioulianos dit n'avoir rien entendu de tel de la part du « moine »
Eutychès ". Le synode de Constantinople de 449 conclut à la validité des procès
verbaux du synode de 448 et confirme la condamnation d'Eutychès.
II. Ioulianos et le pape Léon (449-451).
Dans l'attente du concile convoqué par Théodose II, Ioulianos tient le pape Léon
informé des événements de Constantinople. Le 13 juin 449, Léon répond à une
lettre qu'il vient de recevoir d'Ioulianos º. Aucune des lettres d'Ioulianos n'a été
conservée et elles sont connues seulement par les allusions de Léon. Le pape
constate qu'Eutychès s'est placé en dehors de l'Église, même s'il ignorait dans
un premier temps les raisons de l'hostilité des catholiques envers Eutychès.
Grâce aux procès-verbaux du synode de Constantinople qu'il vient de recevoir
(sans doute joints à la lettre d'Ioulianos envoyée avant le 13 juin), le pape accuse
Eutychès de tromperie. Il annonce la nomination de légats et conclut sa lettre en

*ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 25 ; ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 19.


"ACO, II, 1, 1, p. 149, l. 7 : ACO, II, 3, 1, p. 133, l. 3.
"ACO, II. 1, 1, p. 168, l. 30-p. 169, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 155, l. 24-p. 156, l. 3.
* ACO, II, 1, 1, p. 169, l. 22-25 ;ACO, II, 3, 1, p. 156, l. 21-23.
* ACO, II. 1, 1, p. 170, l. 17-18 ; ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 3-4 ; ACO, II, 3, 1, p. 157, l. 26
28.
* ACO, II, 1, 1, p. 170, l. 22 ;ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 158, l. 2.
• •

* ACO, II, 1, 1, p. 174, l. 33-p. 175, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 163, l. 20-p. 164, l. 2.
" ACO. II, 1, 1, p. 175, l. 19-20 ; ACO, II, 3, 1, p. 164, l. 15 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10,
• • • -

tr. II. p.46.


" PLRE, II, p. 478-480, s. v. « Florentius 7 ».
" ACO, II, 1, 1, p. 175, l. 30-p. 176, l. 5 ; ACO, II, 3, 1, p. 164, l. 25-p. 165, l. 8.
" ACO, II, 1, 1, p. 176, l. 6-7 ;ACO, II, 3, 1, p. 165, l. 9-10.
* LÉoN LE GRAND, Lettres, XXXIV, PL, 54, col. 801 A-802 A ; ACO, II, 4, $ 13, p. 16,
L 17-p. 17, l. 7.

529
IOULIANOS 2

demandant qu'Eutychès soit relevé de sa condamnation s'il se corrige, sinon que


le décret (de condamnation) soit maintenu. Le même jour, Léon envoie des lettres
pour recommander ses légats à Théodose II º, à l'augusta Pulchérie *, à des
archimandrites de la capitale * et au futur concile d'Éphèse *. Si les lettres à
l'empereur et au concile sont requises par le protocole, celles envoyées à Pulché
rie, à Ioulianos et aux archimandrites le sont moins. Le pape use de l'influence
que ces personnes sont susceptibles de jouer dans la capitale. Elles constituent
ainsi un cercle de partisans de Léon hostiles à la politique religieuse de Théodose II
favorable à Eutychès *. Toujours le 13 juin 449, le pape envoie une autre lettre à
Ioulianos *. Le fait que le pape adresse le même jour deux lettres à un même
destinataire a laissé supposer une erreur de datation de ces lettres qu'on a proposé
de situer à l'époque de la lettre du pape à Flavianos, soit le 28 juillet *. La
deuxième lettre du 13 juin est un bref exposé dogmatique articulé autour de trois
points : les opinions d'Eutychès détruisent les fondements de la foi ; il est
essentiel de reconnaître les deux natures dans le Christ ; le Christ est co-essentiel
à l'homme par l'âme et le corps. La lettre résume la doctrine christologique du
pape et fournit un argumentaire à Ioulianos pour défendre les positions de Léon
à Constantinople. Il existe de cette lettre une ancienne version grecque faisant
quelques omissions. Il s'agirait peut-être d'une traduction réalisée par Ioulianos,
désireux d'atténuer les propos de Léon dans un but irénique *'.
L'évêque Ioulianos est absent au concile d'Éphèse en août449 L'auteur anonyme
de la Chronique de Zuqnin et Michel le Syrien se trompent en comptant Ioulianos
parmi ses membres *, et doivent le confondre avec le légat Julius de Pouzzoles *.
La même confusion, dans la traduction des actes syriaques du concile d'Éphèse,
d'Ioulianos avec ce légat a laissé penser que le premier était présent ". Ce
concile réhabilite Eutychès, dépose Flavianos et Eusébios de Dorylée et condamne
la doctrine de la double nature du Christ après l'Incarnation. Le concile d'Éphèse
constitue un grave revers pour Léon qui adresse le 13 octobre 449 un bref billet
à Ioulianos pour l'exhorter à tenir bon face à l'hostilité des eutychiens ". Le
messager doit lui faire connaître ce qui a été prévu. Le pape a préféré transmettre

* LÉON LE GRAND, Lettres, XXIX, col. 781 A-784 B ;ACO, II, 4, $ 7, p.9, l. 17-p. 10, l. 3.
* Ibid., XXX, col. 785A-790 B ;ACO, II, 4, $ 8, p. 10, l. 7-p. 11, l. 10.
:
* Ibid., XXXII, col. 795A-798 A : ACO, II, 4, $ 9, p. 11, l. 32-p. 12, l. 19.
* Ibid., XXXIII, col. 797 A-800 C ;ACO, II, 4, $ 12, p. 15, l. 13-p. 16, l. 15.
* E. ScHwARTz, Der Prozeſ des Eutyches, p.92.
* LÉON LE GRAND, Lettres, XXXV, PL, 54, col. 803 A-809 B ; ACO, II, 4, $ 8, p. 6, l. 10
p. 8, l. 28 ; cf. INNOKENTIOs DE MARONÉE, De ceux qui doutent de croire que Jésus-Christ
est l'Un de la Trinité, 29, ACO, IV, 2, p. 73, l. 33-p. 74, l. 2.
* A. WILLE, BischofJulian von Kios, p. 24.
* Ibid., XXXV. col. 804A-810 A ; ACO, II, 1, 1, p. 40, l. 15-p. 42, l. 22 ; cf. A. WILLE,
op. cit., p. 27-28.
* Chronique de Zuqnin, a. 757, tr. I, p. 159, l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 7, tr. II,
p.32 B.
* PCBE, 2, 1, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 ».
" Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 11, l. 3 et 46 : cf. J. FLEMMING, index des
Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 184 : R. AUBERT, in DHGE, XXVIII, col. 523,
s. v. « Julien de Kios ».
" LÉON LE GRAND, Lettres, XLVIII, PL, 54, col. 840 C ; ACO, II, 4, $ 22, p. 23, l. 19-27.

530
IOULIANOS 2

par oral ses consignes à un messager sûr craignant que ces informations mises
par écrit ne compromettent son représentant officieux si elles se retrouvaient
entre des mains indésirables. La mort soudaine de Théodose II le 28 juillet 450 et
l'avènement de Marcien bouleversent le rapport des forces religieuses : le nouvel
empereur, Marcien, soutenu par son épouse Pulchérie, fille de Théodose II, est
un partisan résolu de la christologie romaine. L'absence de correspondance du
pape avec Ioulianos entre fin449 et début 451 a laissé supposer une condamnation
à l'exil d'Ioulianos, mais cela reste très hypothétique ". Dans une lettre du
13 avril 451, Léon recommande Ioulianos à Pulchérie ". Avant le 13 avril 451 *,
Ioulianos envoie au pape une lettre apportée à Rome par des clercs de Constan
tinople dans laquelle il s'avoue accablé par les tourments et les ennemis de la foi
(procaces catholicae fidei aduersarios) au point d'avoir été tenté de se réfugier
auprès du pape. Dans sa réponse, Léon réconforte Ioulianos. S'il regrette qu'Iou
lianos ne lui ait pas révélé plus en détail les intrigues des hérétiques, le pape
reconnaît néanmoins son action conciliatrice et l'exhorte à persévérer. Léon
annonce l'envoi pour le lendemain des légats qui agiront avec Ioulianos afin
d'exécuter les ordres qu'ils ont reçus.
L'identité des envoyés du pape est révélée dans une courte lettre à Ioulianos le
9 juin 451 *. Au nom de leur amitié et surtout de la défense de l'Église, le pape
répond à Ioulianos en le priant de s'entendre avecl'évêque Lucensius(d'Asculum)
et le prêtre Basilius *. D'après une lettre pontificale du 24 juin 451 adressée à
Marcien, leur mission vise à convaincre l'empereur de reporter le concile pour
permettre aux provinces d'envoyer leurs délégués *. Marcien étant résolu à
convoquer un concile, le pape mandate deux légats supplémentaires, l'évêque
Paschasinus (de Lilybée) et le prêtre Bonifatius (de l'Église de Rome)*, leur
adjoint Ioulianos et les recommande à l'empereur. Le 26 juin 451, Léon envoie
une nouvelle lettre à Marcien " dans laquelle il indique ses représentants au
concile : les évêques Paschasinus et Lucensius, les prêtres Bonifatius et Basilius,
enfin Ioulianos. L'ordre suivi montre qu'Ioulianos occupe une place particulière
dans la délégation. Il collabore avec les légats, mais n'est pas un légat au sens
strict, car il est évêque de l'Empire romain d'Orient. Le même jour, Léon adresse
un courrier à Anatolios de Constantinople " : il annonce la participation au
concile de Paschasinus, de Bonifatius et d'Ioulianos. Toujours le 26 juin 451,
Léon envoie à Ioulianos une lettre pour qu'il se rende au concile et joigne ses

" A. WILLE, Bischof.Julian von Kios, p. 50.


* LÉoN LE GRAND, Lettres, LXXIX, col. 910 A-912 B ;ACO, II, 4, $ 35, p. 37, l. 18-p. 38,
l. 21.
* Ibid., LXXXI, col. 915 C-917 A ; ACO, II, 4, $ 38, p. 40, l. 26-p. 41, l. 11.
* Ibid., LXXXVI, col. 924 C-925 B ; ACO, II, 4, $ 40, p. 42, l. 2-16.
* PCBE, 2, 2, p. 1312-1319, s. v. « Lucensius » ; ibid., 2, 1, p. 260-262, s. v. « Basi
lius 5 ».
* LÉON LE GRAND, Lettres, LXXXIX, PL, 54, col. 930 A-931 A ; ACO, II, 4, $ 46, p. 47,
L 17-p. 48, l. 6.
* PCBE, 2, 2, p. 1591-1599, s. v. « Paschasinus 1 » ; ibid., 2, 1, p. 319-325, s. v. « Caelius
Bonifatius 4 ».
" LÉoN LE GRAND, Lettres, XC, PL, 54, col. 932A-934 B ;ACO, II, 4, $ 47, p. 48, l. 8-35 ;
cf. A. WILLE, Bischof.Julian von Kios, p. 69.
" Ibid., XCI, col. 934 B-935 B ;ACO, II, 4, $ 48, p. 49, l. 2-17.

531
IOULIANOS 2

efforts à ceux des légats en s'appuyant sur l'autorité pontificale. Ioulianos doit
aider les légats car il connaît bien les événements qui se sont déroulés (dans la
capitale). Les légats ne courront pas le risque d'être trompés et toutes les décisions
nécessaires à la foi et à la paix pourront être prises ".
III. Le concile de Chalcédoine (451).
Ioulianos occupe la 19° place lors de la 1" séance du concile de Chalcédoine, le
8 octobre451 ". Laversion grecque de la liste de présence mentionne : « Ioulianos
de la cité de Cos, agissant lui-même à la place de Léon du trône apostolique de
l'ancienne Rome » ('IouMtovoû tñç Kqºoov tóÄeoç èrtéxovtoç xoù oùtoû tòv
tóntov toû drtootoMukoû 0póvou tñç tpeoputépoç 'Póung Aéovtoç). Son statut
de légat et d'évêque oriental explique qu'il n'apparaît pas aux côtés des légats
romains, ni avec les autres évêques du diocèse d'Asie, mais parmi les métropolites,
aux côtés des titulaires des sièges de Nicée et de Chalcédoine (Bithynie) ". Pour
cette raison, on a cru par erreur qu'Ioulianos était détenteur de l'évêché bithynien
de Kios au lieu de l'évêché insulaire de Cos ". Au cours de la 2° séance con
sacrée à la définition de la foi, Ioulianos occupe la 17° place *. Il est mentionné
en 10° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 9°
prélat à approuver la décision du concile de priver Dioskoros de la dignité épisco
pale et de l'exclure de toute fonction sacerdotale. Ioulianos (Iulianus episcopus
Co et legatus Romanae ecclesiae) motive son vote par les crimes de Dioskoros
et son refus de se présenter au terme de la troisième assignation réglementaire à
comparaître ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 9 position selon la ver
sion grecque des actes, en 11° position d'après la version latine *. A la 4° séance
du 17 octobre, il occupe la 17° place *. Interrogé comme nombre de Pères conci
liaires sur le Tome de Léon, il déclare, en 40° position, qu'il est en accord avec les
symboles de Nicée, de Constantinople I et d'Éphèse, et y souscrit". Ioulianos
occupe la 18° place à la séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eusta
thios de Beyrouth (tous les deux en Phénicie paralienne)*. Le débat porte sur le
caractère régulier ou non de la décision d'Eustathios de réduire au rang de prêtres
les évêques ordonnés par Phôtios. Les légats Paschasinus et Lucensius estiment
sacrilège de ramener un évêque au rang sacerdotal. Si un évêque est exclu de

* LÉON LE GRAND, Lettres, XCII, col. 936A-B : ACO, II, 4, $ 49, p. 49, l. 19-30.
"ACO, II, 1, 1, p. 56, l. 25-26 ; ACO, II, 3, 1, p. 29, l. 13-14.
" E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 20.
" A. WILLE, Bischof Julian von Kios, p. 5-6 ; R. AUBERT, in DHGE, XXVIII, col. 523,
s. v. « Julien de Kios » ; S. H. HORN, in BBKL, III, col. 794, s. v. « Julian von Kios », con
tra P. BATTIFOL, in DThC, IX, 1, col. 258, s. v. « Léon I" » : E. ScHwARTz,ACO, II, 6, p. 33,
s. v. « 'lou)uovóç (3) » ; R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 265-266, s. v. « Iulianus (17) » ;
B. STUDER, in DECA, 2, p. 1375, s. v. « Julien de Kos » ; P BLAUDEAU, MEFRA, 113, 2001,
p. 1061, n. 4 ; R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 1, p. 124,
n. 39 ; ibid., 2, p. 236, n. 52.
* ACO, II, 1, 2, p. 70 [266], l. 30-31.
* ACO, II, 1,2, p. 3 [199], l. 15.
*ACO, II, 1, 2, p. 29 [225], l. 31 : ACO, II, 3,2, p. 47 [306], l. 27-p. 48 [307], l. 3.
* ACO, II, 1, 2, p. 34 [230], l 34-35 ;ACO, II, 3, 2, p. 72 [331], l. 16.
* ACO, II, 1, 2, p.85 [281], l. 21-22 ;ACO, II, 3,2, p. 103 [362], l. 20.
"ACO, II, 1, 2, p. 98 [294], l. 22-26 ;ACO, II, 3,2, p. 108 [367], l. 6.
* ACO, II, 1, 3, p. 102 [461], l. 24-25.

532
IOULIANOS 2

l'épiscopat, il ne doit pas être prêtre, s'il est rétabli dans sa dignité, il doit récu
pérer son rang d'évêque. Cette position reçoit le soutien d'Ioulianos ".
loulianos occupe la 17° place sur la liste de présence lors de la séance dogmatique
du 22 octobre ". Afin d'aboutir à un accord, les commissaires impériaux pro
posent de réunir dans le martyrium de Sainte-Euphémie un conseil restreint
composé de six évêques du diocèse d'Orient, trois d'Asie, trois du Pont, trois
d'Illyricum, trois de Thrace, avec Anatolios de Constantinople et les légats ". En
tant que représentant de Rome, Ioulianos est mentionné après Anatolios et les
légats, mais avant Maximos d'Antioche, Juvénal de Jérusalem, Thalassios de
Césarée (Cappadoce I) et Eusébios d'Ancyre (Galatie I)*. La commission se
met d'accord sur une définition de la foi*. Ioulianos apparaît en 18° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
Marcien *. Il souscrit en 17° position à la définition de la foi*. Dans la Collectio
Dionysiana Aucta, Ioulianos est dit presbyter archiepiscopi Leontii *. Il s'agit
d'une confusion en latin entre les termes grecs rtpeoßeutñç (« envoyé ») et tpeo
Bûtepoç (« prêtre ») ". Dans cette version et chez Michel le Syrien, Ioulianos est
mentionné parmi les évêques de Bithynie. La mention régulière d'Ioulianos à
côté des métropolites de Nicée et de Chalcédoine sur les listes de présence et de
souscription doit expliquer cette erreur
A la séance du 26 octobre, Ioulianos siège en 17° position *. Cette séance est
occupée par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche et Juvénal
de Jérusalem sur le ressort de leur patriarcat respectif. Ioulianos approuve la
soumission des deux provinces de Phénicie et de l'Arabie à Antioche et des trois
provinces de Palestine à Jérusalem *. Selon une version latine (Collectio Vatica
na), Ioulianos et les légats Paschasinus, Lucensius et Bonifatius avaient manifesté
leur approbation lors d'une séance datée du 23 octobre ". Cet accord non écrit
dut être jugé invalide parce qu'il n'avait pas obtenu l'accord impérial ". Ioulianos
occupe la 17° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret
de Cyr (Euphratésie) *. Les légats et Ioulianos parlent d'une seule voix. Ils
"ACO, II, 1, 3,
3 p. 109 [468], l. 18-24.
*ACO, II, 1, 2, p. 121 [317], l. 34-35 ;ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 1-2.
"ACO, II, 1, 2,
2 p. 123 [319], l. 29-34 ;ACO, II, 3, 2, p. 131 [390], l. 7-11.
-

*ACO, II, 1, 2,
2 p. 125 [321], l. 29 ;ACO, II, 3, 2, p. 133 [392], l. 21.
-

* ACO, II, 1, 2, p. 126 [322], l. 12-p. 127 [323], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 134 [393], l. 5
p. 135 [394], 1.5.
*ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 11-12 ;ACO, II, 3,2, p. 139 [398], l. 15-16.
*ACO, II, 1, 2, p. 142 [338], l. 7-8 ;ACO, II, 2, 2, p. 40 [132], l. 21 ; ACO, II, 2, 2, p. 71
[163]. l. 6 ;ACO, II, 3, 2, $ 9, p. 157 [416], l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 63
B, n° 163.
* ACO, II, 2, 2, p. 71 [163], l. 6.
" E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 20, n. 1.
"ACO, II, 1, 3, p. 3 [362], l. 30-31 ;ACO, II, 3, 3, p. 7 [446], l. 28-29.
"ACO, II, 1,3, p. 6[365], l. 19-25 ;ACO, II, 3,3, p.4 [443], l. 25-30 ;ACO, II, 3,3, p. 10
[449], l. 1-6.
"ACO, II, 2, 2, p. 21 [113], l. 6-23.
"ACO, II. 1, 3, p.5 [364], l. 11-12 ;ACO, II, 3, 3, p.3 [442], l. 11-12 ; cf. E. HoNIGMANN,
DOP, 5, 1950, p.246.
*ACO, II, 1, 3, p.7 [366], l. 38-39 ;ACO, II, 3, 3, p. 11 [450], l. 20-21.

533
IOULIANOS 2

rappellent que Léon a autrefois reçu Théodoret dans la communion comme en


témoignent les lettres envoyées par le pape. Eux-mêmes ont reçu un libelle de
Théodoret et se déclarent en faveur de sa réintégration dans son siège puisqu'il a
anathématisé Nestorius et Eutychès par écrit et par oral ".
Ioulianos siège en 16° position à une autre séance datée du 26 octobre selon la
version grecque ou du 27 selon la version latine ". Cette séance entame l'examen
du cas d'Ibas d'Édesse (Osrhoène). Les commissaires demandent au concile de
statuer sur l'enseignement d'Ibas. Les légats et Ioulianos réclament qu'on apporte
les actes dont Ibas a fait mention afin de prouver qu'il a été lavé de toute
accusation º. Le secrétaire du consistoire, Véronicianosº, donne alors lecture
du jugement rendu à propos d'Ibas par Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth
au synode de Tyr en 449. Une fois cette lecture achevée, les commissaires
demandent au concile de se prononcer. Paschasinus et les autres légats estiment
que le jugement rendu par les évêques prouve qu'Ibas n'est pas coupable et qu'il
est affranchi de toute accusation. Interrogés par les légats, Phôtios et Eustathios
confirment leur jugement ". Ce point réglé, Paschasinus et ses compagnons
demandent qu'on aborde la question de la sédition d'Ibas *. Certains adversaires
d'Ibas l'avaient en effet accusé d'avoir suscité des troubles dans sa cité. Les
commissaires décident que le concile fera connaître son avis à la prochaine
séance, qui se tient le 27 octobre selon la version grecque, mais aucune liste de
présence n'est fournie. Après la lecture des actes du synode de Beyrouth du
1" septembre 449 qui avait condamné Ibas, les commissaires proposent qu'on
lise les actes du concile d'Éphèse d'août449 relatifs à Ibas. Les légats et Ioulianos
s'opposent à la lecture de ces actes car le pape n'a approuvé aucune de leurs
décisions, hormis l'élévation de Maximos au trône d'Antioche. Ils ajoutent
souhaiter rencontrer l'empereur afin qu'il ne soit fait mention de ce concile dans
aucune loi ". La séance se termine par la réhabilitation d'Ibas. Une autre séance
a lieu le 27 octobre pour confirmer l'accord entre Maximos d'Antioche et Juvénal
de Jérusalem. Aucune liste de présence n'est conservée.
La séance du 29 octobre a pour objet la querelle entre deux évêques d'Éphèse
rivaux : Bassianos et Stéphanos (—» Bassianos, Stéphanos 4). Ioulianos est men
tionné en 16° position sur la liste de présence ". Aucune liste de présence n'est
fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de
Bassianos et Stéphanos. Les commissaires demandent au concile lequel des deux
peut rester évêque. Ioulianos intervient pour qu'on n'en exclue aucun, d'après la
version grecque ". Jugeant cette position dissonante avec les opinions des légats,
tous favorables à une déposition des deux rivaux, on a proposé de corriger le
texte ". Toutefois, la déclaration originale d'Ioulianos expliquerait la suite du

º ACO, II, 1, 3, p. 10 [369], l. 6-17 ; ACO, II, 3, 3, p. 14 [453], l. 9-18.


"ACO, II, 1, 3, p. 12 [371], l. 13-14.
º ACO, II, 1, 3, p. 14 [373], l. 3-7 ;ACO, II, 3, 3, p. 16 [455], l. 22-26.
* PLRE, II, p. 1156, s. v. « Veronicianus 2 ».
"ACO, II, 1, 3, p. 16 [375], l. 18-23 ;ACO, II, 3, 3, p. 19 [458], l. 27-p. 20 [459], l. 5.
"ACO, II, 1, 3, p. 16 [375], l. 24-26 ;ACO, II, 3, 3, p.20 [459], l. 6-8.
"ACO, II, 1, 3, p. 38 [397], l. 6-14 ;ACO, II, 3, 3, p. 46 [485], l. 26-p. 47 [486], l. 7.
"ACO, II, 1, 3, p. 43 [402], l. 11-12.
"ACO, II, 1, 3, p. 53 [412], l. 36-37 ;ACO, II, 3, 3, p. 63 [502], l. 9-10.
" E. ScHwARTz, ACO, II, 1, 3, p. 53 [412], apparat, l. 37 : cf. R. PRICE et M. GADDIs, The

534
IOULIANOS 2

déroulement de la séance. En effet, après cette remarque, les commissaires jugent


utiles de faire apporter les Évangiles au centre de la salle de réunion et de reposer
leur question. Le concile doit se prononcer pour l'un des deux ou prendre des
mesures selon l'intérêt de l'Église (d'Éphèse) *. Comme le légat Paschasinus et
les Pères interrogés avant, Ioulianos estime que Bassianos et Stéphanos n'ont pas
été évêques selon les canons. À l'instar de Maximos, Ioulianos est d'avis qu'il
revient au synode de la province d'Asie de choisir un nouveau titulaire du siège
d'Éphèse *.
Au cours d'une autre séance du 30 octobre, les Pères étudient le différend qui
oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de
Nicée. Ioulianos occupe la 17° place ". Il est mentionné à la même place lors de
la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie),
déposé au concile d'Éphèse en 449". Il est de nouveau en 17" position à l'autre
séance du 31 octobre ". Le légat Bonifatius annonce à cette occasion que le pape
Léon a remis une lettre et demande sa lecture. Après l'accord des commissaires,
Ioulianos s'avance et remet l'original ainsi que sa traduction que lit le secrétaire
Kônstantinos ". Il s'agit de la lettre de Léon adressée au concile de Chalcédoine
et datée du 27 juin 451.A la fin de la journée du 31 octobre, une autre séance se
déroule en l'absence des commissaires, des légats et d'une partie des Pères dont
Ioulianos. Cette réunion établit les prérogatives du patriarcat de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Au cours de la dernière séance, le
1" novembre, Ioulianos occupe la 17° place sur la liste de présence ". Cette
séance est occupée par les discussions entre partisans et adversaires du 28° canon
établi la veille en faveur de Constantinople. Les légats protestent, en vain.
IV Ioulianos et le pape Léon (452-453).
Si l'on se fie à la correspondance conservée, le pape ne semble pas avoir adressé
de courrier à Ioulianos pendant près de sept mois. Ce silence est expliqué par la
lettre envoyée à Ioulianos le 22 mai 452 ". Léon répond par des remontrances à
une lettre perdue d'Ioulianos apportée par l'évêque Loukianos de Bizyè (Europe).
Il s'étonne qu'Ioulianos intervienne en faveur de ce qu'il considère comme une
infraction aux décrets des Pères de Nicée (le 28° canon). Le pape le prévient qu'il
n'acceptera pas un bouleversement de l'ordre ecclésiastique. Léon presse Ana
tolios d'abandonner ses revendications jugées inadmissibles et achève sa lettre
en exhortant Ioulianos à préserver l'ordre au sein de l'Église. La lettre du 25 no
vembre 452 est d'une autre tonalité et prouve que le pape accorde toujours sa
confiance à l'évêque de Cos". Léon se plaint des émeutes de moines monophysites
en Palestine, connues par Ioulianos.Juvénal de Jérusalem avait en effet été chassé

Acts of the Council of Chalcedon, 3, p. 20, n. 3-4.


*ACO, II, 1, 3, p. 53 [412], l. 38-p. 54 [413], l. 8 ; ACO, II, 3, 3, p. 63 [502], l. 11-20.
*ACO, II, 1, 3, p.54 [413], l. 31-33 ;ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 4-5.
*ACO, II, 1, 3, p. 56 [415], l. 34-35.
* ACO, II, 1, 3, p. 63 [422], l. 33-34.
*ACO, II, 1, 3, p. 84 [443], l. 23-24.
" ACO, II, 1, 3, p. 85 [444], l. 37-40.
"ACO, II, 1,3, p.86 [445], l. 31-32 ;ACO, II, 3, 3, p.99 [538], l. 26-27.
" LÉoN LE GRAND, Lettres, CVII, PL, 54, col. 1009B-1010 C ; ACO, II, 4, $ 57, p. 62,
l. 14-32.
* Ibid., CIX, col. 1014 B-1018 A ;ACO, II, 4, $ 105, p. 137, l. 8-p. 138, l. 18.

535
IOULIANOS 2

de son siège et remplacé en août 452 par un adversaire de Chalcédoine, le moine


Théodosios. Léon voit dans ces événements l'influence d'Eutychès. Il dénonce
les violences de ces moines à l'encontre du clergé et réclame l'exil des instigateurs
de ces troubles, dont Eutychès et Dioskoros. Il termine en demandant à Ioulianos
de l'informer du cours des événements.
Le 10 mars 453, écrivant à Marcien ", Léon reconnaît le caractère orthodoxe de
la profession de foi qu'Anatolios vient d'envoyer. Il s'étonne en revanche
qu'Anatolios ait privé de sa fonction l'archidiacre et primicier des notaires
Aétios, adversaire de Nestorius et d'Eutychès, et l'ait remplacé par l'eutychien
Andréas. Léon demande à Marcien d'agir auprès d'Anatolios et d'entendre les
conseils d'Ioulianos, comme s'ils étaient les siens. Le pape a réclamé qu'Ioulianos
ne quitte pas la cour afin que « par ses respects une image de ma présence vous
soit rendue » (cuius obsequiis praesentiae meae uobis imago reddatur). Le même
jour, Léon écrit à l'impératrice Pulchérie une lettre plus brève de même teneur *.
Il y est surtout question du remplacement d'Aétios par Andréas. Comme dans la
lettre à Marcien, Léon conclut en recommandant Ioulianos à Pulchérie.
Le 11 mars 453, Léon écrit à Ioulianos et se réjouit de ses sentiments fraternels ".
Est-ce une allusion à un différend après l'engagement d'Ioulianos en faveur du
28° canon ? Léon estime que la substitution d'Aétios par Andréas équivaut à un #

succès des eutychiens. Il informe Ioulianos qu'il a traité de cette question dans
des lettres envoyées au couple impérial (le 10 mars), et poursuit en demandant à
Ioulianos de se préoccuper du siège romain « qui, par un droit maternel, confie à
toi nourri auprès de lui, la défense du catholicisme contre les nestoriens et les
eutychiens hérétiques » (quae tibi apud se nutrito catholicam contra Nestorianos
et Eutychianos haereticos actionem materno iure commendat). Ce passage con
firme l'origine romaine de l'évêque de Cos, déjà indiquée dans la lettre du
13 avril 451. Léon recommande à Ioulianos d'intervenir auprès des souverains et
définit sa mission. En dehors des affaires qui relèvent du jugement (cognitio) des
évêques, Ioulianos doit agirà la place de Léon pour empêcher l'hérésie nestorienne
ou eutychienne de resurgir. Il doit se joindre aux souverains en blâmant Anatolios
d'avoir nui à Aétios. Léon souhaite connaître plus en détail la situation puis
demande des renseignements sur les moines de Palestine. Il attend de la part
d'Aétios des documents et, de la part d'Ioulianos, un court exposé dogmatique
(breuiarium fidei), sans doute expédié avec une lettre perdue antérieure au
11 mars, mais pas encore parvenue à Rome. Léon réclame des informations sur
la révolte de moines en Égypte (la déposition de Dioskoros en 451 et son rem
placement par Protérios avaient provoqué une émeute meurtrière à Alexandrie).
Il expédie à Ioulianos une copie des lettres envoyées à Protérios et aux souverains,
et termine en lui demandant s'il a bien reçu son Tome. N'ayant pas une connais
sance claire de Chalcédoine à cause de la langue, Léon ordonne à Ioulianos de
rassembler ses actes et de les traduire. C'est une preuve de son bilinguisme, mais
il n'existe aucune preuve documentaire de la traduction latine des actes du concile
de Chalcédoine par Ioulianos. Les plus anciennes versions latines conservées

" LÉON LE GRAND, Lettres, CXI, col. 1019 B-1023 A ; ACO, II, 4, $ 58, p. 62, l. 34-p. 64,
l. 10.
* Ibid., CXII, col. 1023 A-1024 B ;ACO, II, 4, $ 59, p. 64, l. 12-p. 65, l. 8.
º Ibid., CXIII, col. 1024 B-1028 A ;ACO, II, 4, $ 60, p. 65, l. 10-p. 67, l. 7.

536
IOULIANOS 2

remontent au vi° siècle ". On a soupçonné les deux lettres du 10 mars 453 et la
lettre du 11 mars d'être l'œuvre d'un faussaire, idée en partie contestée *.
Le 21 mars 453, Léon écrit à Marcien*. La lettre est conservée dans une version
grecque ancienne *. Le pape remercie l'empereur d'avoir participé au rétablisse
ment de la paix de l'Église en faisant condamner par un concile les défenseurs
d'un dogme jugé impie. Il a appris par Ioulianos dans une lettre perdue antérieure
au 21 mars que l'empereur avait décidé de réprimer les moines et l'en félicite (en
effet, après l'émeute survenue à Alexandrie, Marcien avait envoyé des soldats
pour rétablir l'ordre). Il achève cette lettre en recommandant Ioulianos afin qu'il
puisse, au nom du pape, conseiller l'empereur. Le même jour, Léon écrit à Pul
chérie une lettre qui résume celle envoyée à Marcien ". Grâce à un courrier
d'Ioulianos, le pape a su que l'impératrice avait décidé de punir les moines révol
tés. Léon termine en recommandant une fois encore Ioulianos à Pulchérie qui
pourra tirer profit de ses conseils en matière ecclésiastique. Par ces deux lettres
adressées au couple impérial, Léon institue en quelque sorte Ioulianos comme
son représentant officiel et sans doute permanent auprès de la cour". Il faut
cependant éviter les termes anachroniques de nonce et d'apocrisiaire dans la
mesure où Ioulianos n'est pas le seul interlocuteur pontifical de Marcien et ne
représente pas le siège romain auprès du patriarche de la capitale, mais seule
ment auprès de l'empereur.
Toujours le 21 mars 453, Léon écrit à Ioulianos*. Cette lettre reprend, pour
l'essentiel, les sujets déjà abordés dans les lettres adressées aux souverains le
même jour. Rassuré par la lettre qu'Ioulianos lui a envoyée, Léon constate le zèle
de Marcien en faveur de la foi. Le pape mentionne sa ratification de Chalcédoine
expédiée à tous les évêques, la nécessité de manifester publiquement son assen
timent pour n'offrir aucun argument contre le concile et sa lettre adressée à
Anatolios que ce dernier n'a pas publiée. Léon se réjouit de l'édit de Marcien
contre les moines et de la réprimande que Pulchérie leur a adressée (sans doute
début 453 º). Marcien l'a chargé en secret d'écrire à Eudocie pour la convaincre
d'embrasser la foi (retirée à Jérusalem depuis une dizaine d'années, la veuve de
Théodose II était connue pour ses sympathies monophysites). Léon s'est arrangé
pour faire intervenir son « fils » (sans doute Valentinien III, gendre d'Eudocie)
car il espère qu'Eudocie fera entendre raison aux chefs (des moines palestiniens).
Il attend d'Ioulianos des informations sur la situation en Palestine. Léon aborde
ensuite plusieurs sujets : affaire d'Aétios, réunion des évêques d'Illyricum, élec
tion d'Euxithéos de Thessalonique (Macédoine I), refus d'écrire à Anatolios
malgré la demande formulée par Ioulianos. Léon l'informe de l'envoi de deux

" A. WILLE, Bischof.Julian von Kios, p. 94-95 ; E. ScHwARTz, ACO, II, 3, 1, p.VII.
* C. SILvA-TARoUcA, Gregorianum, 12, 1931, p. 585-590, contra P. PEETERs, AnBoll, 50,
1932, p.395-396.
* LÉoN LE GRAND, Lettres, CXV, col. 1031 B-1035 B ; ACO, II, 4, $ 61, p. 67, l. 10-p. 68,
l 12.
* Ibid., CXV, col. 1032 B-1036 B ; ACO, II, 1, 2, p. 62 [258], l. 28-p. 63 [259], l. 34.
" Ibid., CXVI, col. 1035 B-1037 A ; ACO, II, 4, $ 62, p. 68, l. 14-p. 69, l. 3.
" A. WILLE, op. cit., p. 101-102.
" LÉoN LE GRAND, Lettres, CXVII, col. 1037 A-1039 B ; ACO, II, 4, $ 63, p. 69, l. 5-p. 70,
|. 18.
" E. HoNIGMANN, DOP, 5, 1950, p. 253 et 255.

537
IOULIANOS 2

versions de sa réponse à la lettre synodale du concile de Chalcédoine, l'une avec :

une copie de la lettre à Anatolios, l'autre sans. Ioulianos choisira la version qu'il
devra remettre à l'empereur et conservera l'autre.
Le 2 avril 453, Léon répond à une lettre d'Ioulianos remise par l'illustris Hèsy
chios ". Devant les inquiétudes d'Ioulianos face aux menées des hérétiques,
Léon lui rappelle son engagement au service de l'Évangile et de la foi. Il demande :
à Ioulianos d'intervenir auprès de Marcien afin qu'il réprime avec sévérité les
auteurs de troubles (en Cappadoce). Léon aborde la question des moines qui se
livrent à la prédication et condamne cette pratique. La prédication relève de
l'autorité des prêtres qui ne doivent pas permettre aux moines de prêcher, surtout
s'ils prêchentcontre lafoi.Léon s'étonne queThalassios de Césarée (Cappadoce I)
ait octroyé le droit d'écrire ou de prêcher au moine Géôrgios, dont l'ignorance et
l'hétérodoxie sont dénoncées. Le pape se dit prêt à envoyer une lettre de remon
trance à Thalassios. On a jugé cette lettre apocryphe en raison de son style et de
ses idées qui contrasteraient avec ceux d'autres lettres de Léon ".
Dans la lettre du 15 juin 453 *, Léon écrit à Ioulianos à propos de la date de :
Pâques. Suivant la règle établie parThéophilos d'Alexandrie à la fin du Iv° siècle,
Léon a fixé au 4 avril la fête de Pâques pour l'année 454. Mais un problème se
pose pour 455 car la date fixée selon Théophilos et défendue par l'Église
égyptienne contredit la date établie selon la tradition des Pères. Léon a sollicité
l'empereur (le 15 juin 453 ") afin qu'une réunion se tienne et qu'une enquête soit
menée. Ioulianos doit intervenir auprès de Marcien pour rappeler à l'ordre les
Égyptiens. L'insistance du pape ne relève pas d'une stricte question de comput,
fût-il pascal. En incitant l'Église d'Égypte à suivre la date qu'il a fixée, Léon fait
reconnaître l'autorité de Rome sur Alexandrie.
Le 25 juin 453, Léon adresse, par l'entremise du comte Rodanus, une courte
lettre à Ioulianos ". Il s'inquiète de son silence car la lettre pontificale transmise
par le subadiuva Rodanus, domestique de l'illustrissime Asparacius º, n'a pas
reçu de réponse. Il envoie cette lettre du 25 juin pour qu'Ioulianos n'oublie pas
de lui répondre et de le tenir informé des questions de foi. Soucieux que son
courrier soit transmis avec efficacité et célérité, Léon a eu recours aux services
des mêmes fonctionnaires pour envoyer à l'empereur et à Ioulianos ses lettres
datées du 21 mars 453. Léon incite Ioulianos à prodiguer des conseils et à lui
faire savoir quelles dispositions ont été prises en matière religieuse.
V. Ioulianos et le pape Léon (454-455).
Avant le 9 janvier 454, Ioulianos a écrit au pape pour l'informer que l'empereur
a rétabli Juvénal de Jérusalem et calmé les moines. La réponse pontificale à la

" LÉON LE GRAND, Lettres, CXVIII, col. 1039 B-1040 C ; ACO, II, 4, $ 65, p. 71, l. 24
p. 72, l. 29 ; cf. PLRE, II, p. 554, s. v. « Hesychius 9 » ; PCBE, 2, 1, p. 660, s. v. « Esy
chius ».
" C. SILvA-TAROUCA, Gregorianum, 12, 1931, p. 581-582.
* LÉON LE GRAND, Lettres, CXXII, col. 1059 B-1060 A ; ACO, II, 4, $ 68, p. 76, l. 19
p. 77, l. 5 ; cf. A. WILLE, BischofJulian von Kios, p. 130.
* Ibid., CXXI, col. 1055A-1058 B ;ACO, II, 4, $ 67, p. 75, l. 8-p. 76, l. 17.
* LÉON LE GRAND, Lettres, CXXV, col. 1068 D-1069 B ; ACO, II, 4, $ 70, p. 78, l.2-17.
* PLRE, II, p.946, s. v. « Rodanus l » et « Rodanus 2 » ; ibid., p. 169, s. v. « Asparacius » ;
PCBE, 2, 2, p. 1896-1897, s. v. « Rodanus 1 » et « Rodanus 2 » ; ibid., 2, l, p. 205, s. v.
« Asparacius ».

538
IOULIANOS 2

synodale de Chalcédoine a été lue aux évêques et aux clercs (dans la capitale)
tandis qu'Aétios a été innocenté après enquête. Léon a aussitôt répondu à Ioulia
nos le 9 janvier pour obtenir plus d'informations ". Le pape annonce avoir reçu
une lettre de Protérios dont le contenu dogmatique l'a satisfait, et se dit préoccupé
par le maintien du rang et des privilèges accordés par les canons au siège d'Ale
xandrie, peut-être par crainte des efforts d'Anatolios pour assurer la prééminence
du siège de Constantinople en Orient ". Le pape aborde ensuite le problème de
la date de Pâques pour 455 et demande, comme le 15 juin 453, qu'une enquête
soit menée et qu'Ioulianos intervienne auprès de Marcien qui a transmis l'affaire
aux Égyptiens. Il s'étonne que son opposition (au 28 canon) formulée dans sa
lettre lue aux clercs ait été déformée, et se réjouit par ailleurs de l'issue de l'affaire
Aétios. Il annonce l'envoi d'une lettre à Marcien (le 9 janvier 454") pour le re
mercier de l'avoir réconcilié avec Anatolios, ce dernier ayant promis de satisfaire
le pape sur toutes les questions de foi.
Le 10 mars 454, Léon adresse une lettre à Marcien dont la fin concerne Ioulia
nos *. Le pape a appris qu'on a manipulé certains mots ou passages de son Tome
pour le rendre favorable aux nestoriens. Il prie le souverain de faire traduire le
Tome par Ioulianos ou toute autre personne compétente et de le revêtir de son
sceau. Le but est de remettre le Tome aux autorités d'Alexandrie pour en donner
lecture au clergé et au peuple de cette cité et prouver que Rome n'accorde nulle
place à Eutychès et Nestorius condamnés pour hérésie. Le même jour ", Léon
écrit à Ioulianos pour lui demander de traduire son Tome avant qu'il ne soit trans
mis aux autorités alexandrines. La fin de la missive est occupée par la question
pascale.
Dans une lettre du 15 avril 454 à Marcien ", Léon indique avoir appris par
Ioulianos le bannissement d'Eutychès. Pour mettre un terme à ses agissements,
Léon suggère un exil plus éloigné et plus secret. Désireux d'affermir dans la foi
les moines du couvent autrefois dirigé par Eutychès, Léon demande que le
successeur d'Eutychès reçoive la visite assidue d'Ioulianos, « que j'ai établi là
bas, dit-il, comme un miroir pour la foi » (quem in speculis propter fidem illic
esse constitui). Ioulianos est son représentant officieux dans la capitale. Le
29 mai 454, Léon envoie une lettre à Marcien après sa réconciliation avec Ana
tolios ". Le pape lui recommande Ioulianos, son représentant pour le dogme, et
prie Marcien d'écouter ses conseils dans l'intérêt d'Anatolios. Dans une autre
lettre datée du 29 mai, Léon recommande Ioulianos àAnatolios ". Le 6 décembre
454, Léon répond à une lettre d'Ioulianos remise par Gerontius ". Le pape loue

* LÉoN LE GRAND, Lettres, CXXVII, col. 1070 C-1073 B ; ACO, II, 4, $ 73, p. 82, l. 15
p.83, l. 15.
" A. WILLE, op. cit., p. 124.
" LÉoN LE GRAND, Lettres, CXXVI, col. 1069 C-1070 B ; ACO, II, 4, $ 72, p. 81, l. 32
p.82. l. 13.
" Ibid., CXXX, col. 1078 A-1080 B ; ACO, II, 4, $ 74, p. 83, l. 17-p. 84, l. 25.
" Ibid., CXXXI, col. 1081 A-1082 A ;ACO, II, 4, $ 77, p. 87, l.2-23.
" Ibid., CXXXIV, col. 1094 A-1096A ;ACO, II, 4, $ 78, p. 87, l. 25-p. 88, l. 20.
" Ibid., CXXXVI, col. 1098 B-1100 B ;ACO, II, 4, $ 81, p. 90, l. 21-p. 91, l. 24.
º Ibid., CXXXV, col. 1096A-1098 B ;ACO, II, 4, $ 79, p. 88, l. 22-p. 89, l.34.
" Ibid., CXL, col. 1109A-1110 A ; ACO, II, 4, $ 83, p.93, l. 28-p. 94, l. 20 ; cf. PCBE,
2, 1, p.926-927, s. v. « Gerontius 3 ».

539
IOULIANOS 2

son correspondant pour son amitié et son souci de l'informer. Ioulianos lui a
appris la mort de Dioskoros (4 septembre 454), mais le pape espère que sa
disparition et l'appui de l'empereur permettront de rétablir la paix en Orient.
Léon exhorte Ioulianos à user avec sagesse de l'estime et de l'affection dont il
jouit auprès de l'empereur (ut dignatione et caritate regia sapienter utaris) pour
lui faire toutes les suggestions qu'il jugera opportunes. Léon termine sa lettre en
lui demandant de l'informer de la situation à Alexandrie.
Dans une lettre du 13 mars 455 à Marcien ", Léon accepte la date pascale du
24 avril suivant la décision impériale et l'Église d'Alexandrie (la mission d'Iou
lianos auprès de Marcien pour modifier cette date a donc été un échec). Léon se
réjouit de voir expulsés de leurs monastères de Constantinople les archimandrites
eutychiens Karôsos et Dôrothéos, envoyés en exil. La décision de Marcien a été
transmise à Léon par Ioulianos. Le pape souligne la révérence d'Ioulianos à
l'égard du souverain. Le 11 mai 455 ", Léon répond à un courrier d'Ioulianos
apporté par Gerontius l'informant de la soumission de Karôsos, de l'envoi en
gypte du spectabilis Iôannès pour appuyer la politique impériale et des diffi
cultés de Maximos d'Antioche. Léon demande à Ioulianos des précisions sur ces
deux dernières affaires. On a supposé par erreur, d'après une mauvaise datation,
que ces deux lettres avaient été écrites le même jour au même destinataire ".
VI. Les derniers témoignages (457-458/9).
Dans une lettre du 1" juin 457 ", le pape mentionne une lettre d'Ioulianos qui
affirmait avoir déjoué, avec d'autres, les machinations d'eutychiens après la mort
de Marcien (26 janvier 457). Léon a appris les troubles d'Alexandrie et exhorte
Ioulianos à œuvrer en faveur de Chalcédoine et de son dogme. Le 11 juillet 457,
il écrit à Ioulianos, tandis que la mention dans l'adresse de cette lettre du prêtre
Aétios de Constantinople est un ajout ". Le pape blâme Ioulianos d'avoir, dans
sa récente lettre, passé sous silence le courrier d'Anatolios qui l'informait des
événements d'Alexandrie (meurtre de Protérios). Léon demande à loulianos de
solliciter l'empereur pour maintenir Chalcédoine et d'intervenir pour que l'Eglise
d'Alexandrie reçoive un évêque orthodoxe. Dans un court billet du 1" septembre
457 ", profitant de la présence à Rome de Gerontius revenu de Constantinople,
Léon presse à nouveau Ioulianos de tout faire pour l'Église et la foi contre les
hérétiques. Il informe son correspondant de l'envoi de lettres à divers métropolites
(lettre encyclique du 1" septembre 457 adressée à Basilios d'Antioche, Juvénal
de Jérusalem, Euxithéos de Thessalonique, Pétros de Corinthe et Loukas de
Dyrrachium "). Léon charge Ioulianos et le prêtre Aétios de transmettre ces
lettres au plus vite. La dernière mention d'Ioulianos dans la correspondance du
pape Léon est fournie à la fin de sa lettre à l'empereur Léon, le 1" décembre

" LÉON LE GRAND, Lettres, CXLII, col. 1110 C-1111 B ; ACO, II, 4, $ 86, p. 95, l. 9-27.
" Ibid., CXLI, col. 1110 A-C; ACO, II, 4, $ 85, p. 94, l. 31-p. 95, l. 7 ; cf. PLRE, II,
p.598, s. v. « Ioannes 19 ».
" C. SILvA-TAROUCA, Gregorianum, 12, 1931, p.590.
" LÉON LE GRAND, Lettres, CXLIV, col. 1112A-1113 A : ACO, II, 4, $ 106, p. 138, l. 21
38.
" Ibid., CXLVII, col. 1116A-C ; ACO, II, 4, $ 89, p. 97, l. 9-30; cf. C. SILvA-TARoUcA,
op. cit., p. 374-379.
" LÉON LE GRAND, Lettres, CLII, col. 1122 B-1123A : ACO, II, 4, $ 93, p. 99, l. 8-23.
" Ibid., CXLIX-CL, col. 1119A-1120 B ; ACO, II, 4, $ 90, p. 97, l. 33-p. 98, l. 25.

540
IOULIANOS 3

457 ". Le pape recommande au nouveau souverain Ioulianos et le prêtre Aétios


comme conseillers pour la foi catholique. La nécessité pour le pontife de recourir
à d'autres représentants comme Aétios pourrait traduire une perte d'influence
d'Ioulianos auprès du nouvel empereur et expliquer la fin des recommandations
et des instructions envoyées par le pape à l'évêque de Cos.
L'empereur Léon envoie à la fin de l'année 457 une lettre encyclique aux titulaires
de grands sièges et aux métropolites pour savoir si le concile de Chalcédoine doit
être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie
(successeur monophysite de Protérios) doit être validée. Ioulianos occupe la 63°
position dans l'adresse de l'encyclique ". Sa réponse s'explique par son statut
de représentant officieux du pape Léon à Constantinople, et par l'impossibilité
de réunir un synode des Îles du fait de la saison (-» Agapètos 3). La réponse
d'Ioulianos est assez courte ". Affligé par l'assassinat condamnable de Protérios,
il souligne le zèle de Léon à rétablir l'ordre par la menace et non la force.
loulianos juge Timothée coupable de despotisme, de trouble à la discipline
ecclésiastique et de délits qui en font l'ennemi de la chrétienté. Il doit être traduit
en justice. Quant à Chalcédoine, Ioulianos l'estime en accord avec la foi de Nicée
et d'Éphèse. Il mentionne comme dirigeants de ce dernier concile le pape Célestin
et Cyrille (l'importance accordée à Célestin se justifie par l'attachement
d'Ioulianos au siège romain et à ses pontifes présentés comme les protagonistes
du combat pour la foi ; mais la mention de Célestin avant Cyrille comme dirigeant
du concile d'Éphèse n'est pas propre à Ioulianos, elle est présente dans la
définition de la foi du concile de Chalcédoine). Ioulianos poursuit sa lettre en
suppliant l'empereur de conserver intacte la foi des Pères et la termine en appelant
Léon à imiter Marcien pour qu'il « remporte la victoire contre les barbares et
détruise aussi les ennemis de la vérité » (uictoriam contra barbaros adipiscitur
et ueritatis quoque destruit inimicos). En 458 ou 459, Ioulianos souscrit en 68°
position à l'encyclique que le patriarche Gennadios de Constantinople et le
synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites pour
combattre les simoniaques de l'Église de Galatie ". C'est le dernier renseigne
ment que nous possédions sur Ioulianos.

" LÉoN LE GRAND, Lettres, CLVI, col. 1127 B-1132 A ;ACO, II, 4, $ 88, p. 96, l. 21-p. 97,
L 7. — * ACO, II, 5, p. 24, l. 25. —" ACO, II, 5, p. 66, l. 1-39. — " GENNADIos DE
CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 920 C [n° 68] ; PG, 85, col. 1621
[n° 68] ; E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 177,
n. 1, n° 68.

IOULIANOS 3, évêque de Mostènè (Lydie) 448-458

Il est présent en 448 au synode de Constantinople lorsque s'ouvre le procès


d'Eutychès. A la 2° séance du 12 novembre, Flavianos, l'évêque de la capitale,
déclare que la deuxième lettre dogmatique de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius et
la lettre d'union de Cyrille à Iôannès d'Antioche sont conformes au credo de
Nicée. Il demande à chaque participant de s'exprimer sur cette question ". Les
deux évêques Basilios de Séleucie (Isaurie)*et Séleukosd'Amasée (Hélénopont) *
défendent le caractère orthodoxe de ces lettres et énoncent leur profession de foi.
L'évêque Saturninos de Marcianoupolis (Mésie II) demande que toute personne

541
IOULIANOS 4

ne partageant pas cette opinion soit exclue et excommuniée ". Ioulianos affirme
croire en ces textes, et juge étrangère à l'Église et à l'orthodoxie toute personne
qui penserait autrement ". Il souscrit à la condamnation d'Eutychès en 24°
position '. Absent aux conciles d'Éphèse en 449 et de Chalcédoine en 451,
Ioulianos souscrit en 6° position la lettre qu'envoie le synode de Lydie en 458 à
l'empereur Marcien pour confirmer la réception de Chalcédoine et la destitution
de Timothée AElure *.

'ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114, l. 14 ; ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5. — * ACO,
II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 11-23. —* ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29
p. 118, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 24-p. 98, l. 3. — * ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ;ACO,
II, 3, 1, p. 98, l. 14-17. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 20-22 ; ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 18-20.
— ° ACO, II, 1, 1, p. 122, l. 27-31 ;ACO, II, 3, 1, p. 103, l. 7-10. — ' ACO, II, 1, 1, p. 146,
l. 17 ;ACO, II, 2, 1, p. 20, l. 7 ; ACO, II, 3, 1, p. 130, l. 2. —* ACO, II, 5, p. 57, l. 25.

IOULIANOS 4, évêque d'Hypaipa (Asie) 449-451

Il siège à la 99° place lors de la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449 '. Il
est le 87° participant au concile à donner son avis sur Eutychès. Il le déclare
orthodoxe et demande son rétablissement comme archimandrite et prêtre *. Il
approuve en 72° position la décision du concile que Flavianos de Constantinople
et Eusébios de Dorylée (Phrygie Salutaire) soient privés de leur dignité d'évêque
et n'aient pas accès à la communion, car leurs opinions sont contraires à la foi
définie à Nicée et Éphèse I (—» Eusébios 11)*. Il souscrit à la déposition de
Flavianos et Eusébios en 94° position ". Flavianos meurt sur le chemin de l'exil à
† le 11 août*. Ioulianos siège à la 80° place lors de la 2° séance du concile
d'Éphèse, le 22 août 449". Au début de cette séance, le prêtre d'Alexandrie et
primicier des notaires Iôannès prend la parole. Il annonce le retour des délégations
envoyées (le 20 août) par le concile auprès des légats du pape Léon et de Domnos,
évêque d'Antioche, pour les persuader de venir siéger ". Juvénal de Jérusalem
demande qu'on autorise les évêques à faire leur rapport*. Les évêques Olympios
d'Euaza (Asie) et Ioulianos d'Hypaipa et les diacres Montanios d'Aphrodisias
(Carie) et Euphronios de Laodicée (Phrygie Pacatienne) font alors leur entrée
(—» Olympios 1, Euphronios, Montanios). Ils déclarent s'être rendus à la demande
du concile à l'endroit où résidaient les légats, l'évêque Julius de Pouzzoles et le
diacre Hilarus ". Ils ne les ont pas trouvés et se sont entretenus avec le notaire
romain Dulcitius " qui était indisposé. Les envoyés lui annoncèrent que le concile
avait été retardé et qu'il se réunirait le lundi (22 août). De son côté, Dulcitius leur
apprit que Julius et Hilarus se trouvaient dans le martyrium de Saint-Jean. Il
s'engagea à les persuader de venir au concile. Le lendemain matin (21 août), la
délégation eut un nouvel entretien avec Dulcitius. Ce dernier annonça que les
légats ne siégeraient pas au concile car les lettres d'accréditation du pape Léon
les autorisaient uniquement à régler l'affaire d'Eutychès ". Prenant acte de
l'échec des délégations envoyées auprès des légats et de Domnos d'Antioche,
Thalassios de Césarée de Cappadoce propose que le concile se poursuive *.
Ioulianos apparaît en 209° position sur la liste de présence lors de la séance
d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 171°
place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme ". Il

542
IOULIANOS 5

est présent en 138° position à la 3° séance du 13 octobre *. Cette séance est


occupée par le procès de Dioskoros d'Alexandrie, instruit dès le 8 octobre et
laissé en suspens le 10 octobre. Les Pères conciliaires s'interrogent sur la sentence
qu'il convient de prononcer à l'encontre de Dioskoros. Ioulianos prend alors la
parole. Il rappelle qu'au concile d'Éphèse, en 449, Dioskoros ne s'est pas embar
rassé des règles établies pour trancher entre Eutychès d'une part et Flavianos et
Eusébios d'autre part. Il estime injuste la déposition de Flavianos et affirme que
les participants à ce concile ont été contraints de souscrire à cette décision. En
revanche, puisque l'autorité du concile de Chalcédoine est parfaitement légitime,
il convient d'appliquer à Dioskoros la peine prévue par les canons pour avoir
refusé de se rendre au concile à l'issue des trois assignations à comparaître
réglementaires ". Ioulianos est le 42° prélat à approuver la privation de Dioskoros
de toute dignité ou fonction sacerdotale et son exclusion de la communion
conformément à la décision des légats, de l'évêque Anatolios de Constantinople
et de tout le concile ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 177° position
dans la version grecque et en 72° position dans la version latine des actes du
concile ". Il occupe la 173° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Ioulianos apparaît en 189° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en
192° position à la définition de la foi *. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Comme les autres évêques de la province d'Asie, Ioulianos d'Hypaipa est absent
à la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le
l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 37 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 11. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 19 ;
ACO, II, 3, 1, p. 187, l. 18-23. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 13 ;ACO, II, 3, 1, p. 248, l. 13
18. — * ACO, II, 3, l, p. 256, l. 8. —* Gesta de nomine Acacii, 9, in Collectio Avellana,
99, p.443, 15-17 ; MARCELLIN, a. 449, p. 83, l. 16-17. — " Actes syriaques du concile
d'Éphèse (449), p. 9, l. 17. — ' Ibid., p.9, l. 30-39. —* Ibid., p.9, l. 40-43. —* PCBE,
2, 2, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 » ; ibid., p.989-992, s. v. « Hilarus 2 ». — " Ibid.,
p.606-607, s. v « Dulcitius 3 ». —" Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9,
L 44-p. 11, l. 19. — * Ibid., p. 11, l. 38-p. 13, l. 5. — " ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 13 ; ACO,
II. 3, 1, p. 35, l. 7. — " ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 24. — * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202],
L 26. — " ACO, II, 1,2, p. 28 [224], l. 5-17 ;ACO, II, 3,2, p.45 [304], l. 3-15. — " ACO,
II. 1. 2, p.30 [226], l. 23 ; ACO, II, 3, 2, p. 53 [312], l. 21-28. — " ACO, II, 1, 2, p. 39
[235]. l. 4 ;ACO, II, 3,2, p. 74 [333], l. 28. —"ACO, II, 1,2, p. 89 [285], l. 4. — * ACO,
II. 1.2. p. 135 [331], l. 10 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 24. —* ACO, II, 1, 2, p. 147
[343]. l. 18 ;ACO, II, 2,2, p. 73 [165], l. 26 ;ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 25 : MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 247.

IOULLANOS 5, évêque de Lébédos (Asie) ca 449-451

Lors de la 1" séance du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 45 l, les commissaires


impériaux s'interrogent sur la valeur des procès-verbaux de la l" séance du

543
IOULIANOS 6

concile d'Éphèse, le 8 août 449, Dioskoros d'Alexandrie, soutenu par Juvénal de


Jérusalem et Thalassios de Césarée de Cappadoce, affirme que de nombreux
participants avaient leur propre secrétaire (voto puoç) pour consigner les discus
sions ". Adversaire de Dioskoros d'Alexandrie, Eusébios de Dorylée (Phrygie
Salutaire) réclame qu'on interroge Stéphanos d'Éphèse (Asie) pour savoir si ses
secrétaires ont pris en notes les actes et s'ils ont été violentés par les secrétaires
de Dioskoros (—» Eusébios 11, Stéphanos 4). Les commissaires demandent à
Stéphanos de répondre * L'évêque d'Éphèse raconte que ses deux secrétaires,
Ioulianos, maintenant évêque de Lébédos, et le diacre Krispinos (—» Krispinos),
ont effectivement subi des violences : les secrétaires de Dioskoros ont effacé les
tablettes sur lesquelles Ioulianos et Krispinos prenaient des notes et ont failli leur
casser les doigts en voulant prendre leur écritoire. Les secrétaires de Stéphanos
n'ont donc pas pris en notes les actes. Stéphanos ajoute que les évêques ont
souscrit sur une feuille (x6ptmç) le jour de l'examen (d'Eutychès). Les évêques
qui ne l'ont pas fait le jour même ont souscrit le lendemain après avoir reçu des
assurances de la part de Stéphanos*. L'évêque d'Éphèse accuse par conséquent
Dioskoros d'avoir empêché les autres participants de prendre des notes pour
remanier ensuite les procès-verbaux à loisir et d'avoir manipulé les évêques en
leur faisant signer une feuille blanche. Encore secrétaire de Stéphanos en août
449, Ioulianos est devenu avant octobre 451 évêque de Lébédos, sans doute à la
mort du titulaire de ce siège attesté en 449 (—» Kyriakos 6). Ioulianos est absent
du concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre 45l à la
quelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite, l'évêque
Stéphanos. Celui-ci, par l'entremise de son évêque suffragant, Hespéros de Pita
nè (-» Hespéros), souscrit au nom d'Ioulianos en 416° position à la définition de
la foi *.

'ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 16-27 ; ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 8-18. —*ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 28
33 ;ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 19-23. —* ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 34-p. 88, l. 4 : ACO, II, 3, 1,
p. 63, l. 24-p. 64, l. 2 ; ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 70, l. 5-15 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XV, 30,
PG, 147, col. 89A. —*ACO, II, 1,2, p. 153 [349], l.40 ;ACO, II, 3,2, p. 173 [432], l. 26.

IOULIANOS 6, prêtre d'Halicarnasse (Carie) 451

Il représente en 264° position l'évêque Kalandiôn d'Halicarnasse (—» Kalandiôn)


sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine,
le 8 octobre 451 ". Il occupe la 226° place lors de la 2° séance du 10 octobre
consacrée à la définition du dogme *. Ioulianos n'est pas mentionné sur la liste de
présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette liste, fournie seulement par la version
grecque des actes, indique en revanche la présence de Kalandiôn en93° position *.
Ioulianos approuve en 108° position la décision du concile de priver Dioskoros
d'Alexandrie de toute dignité ou fonction sacerdotale. Ioulianos justifie son
choix par le refus de Dioskoros de se présenter au concile au terme des trois
assignations à comparaître réglementaires ". Il est à noter que la version grecque,
plus brève, laisse croire que Kalandiôn s'exprime lui-même tandis que la version
latine, plus complète, indique qu'Ioulianos est bien l'auteur de cette déclaration.
On en déduit que la liste de présence lors de la 3° séance a indiqué seulement le
nom de l'évêque représenté et a omis celui de son représentant. Au nom de

544
IOULIANOS 8

Kalandiôn, Ioulianos souscrit à la déposition de Dioskoros en 270° position dans


laversion latine des actes du concile *. Dans la version grecque, seul est mentionné
Kalandiôn en 173° position ". Ioulianos représente Kalandiôn à la 228° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre '. Il est interrogé comme
nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 158° position au
nom de son évêque, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et
de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux
ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Ioulianos représente
Kalandiôn en 244° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Kalandiôn souscrit par
l'entremise d'Ioulianos en 250° position à la définition de la foi ". De nouveau,
pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Ioulianos appose le nom de son évêque en 117° position
sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 31. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 37.
—*ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 24. —* ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 7 ;ACO, II, 3, 2, p. 61
[320], l. 1-4. —* ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 27-28. — ° ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 42.
—' ACO. II, 3, 2, p. 90 [286], l. 15. —* ACO, II, 1,2, p. 109 [305], l. 3-6 ;ACO, II, 3, 2,
p. 112 [371], l. 33. —*ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 22 ;ACO, II, 3,2, p. 146 [405], l. 11.
—"ACO, II. 1,2, p. 148 [344], l. 38-39 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 35 ; ACO, II, 3, 2,
p. 167 [426], l. 1 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 327. — "ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l. 31-32 ;ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 12.

IOULIANOS 7, évêque de Sala (Lydie) 458

Il signe en 19° position (Iulianus episcopus Salae) la réponse du synode de Lydie


en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. On a
proposé de voir en Ioulianos un évêque de Satala *, mais cette solution nécessite
une correction du texte. Il nous paraît plus simple de considérer qu'Ioulianos est
évêque de Sala, un siège attesté en Lydie ".
'ACO. II. 5, p. 57, l. 38. — * R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 268, s. v. « Iulianus (27) ».
—*J. DARRoUzEs, Notitiae episcopatuum, p. 208, 1 *.

IOULIANOS 8, évêque d'Éphèse (Asie) post 476-ante 502/3

Au couvent des moines acémètes à Irénaion, sur la côte asiatique du Bosphore,


Ioulianos est économe à l'époque où Markellos dirige la communauté. Son souci
de garder une partie de l'argent du monastère pour le distribuer en aumônes aux
pauvres et, au lieu de le dépenser entièrement pour la fourniture d'un viatique à
trois évêques libérés de captivité, lui vaut une remontrance de Markellos. La Vie

545
IOULIANOS 9

ancienne indique : « Ce Ioulianos fut plus tard élevé à l'épiscopat à Éphèse, et


jusqu'à maintenant il est appelé Ioulianos des Acémètes » (Oûtoç ô louXuovoç
xpóvqpöotepov tñç èv 'Eq)éoqpdpxuepoooóvnç Ttpoéotm, Koù öxpuvûv « IouMuovoç
ô èx tôv 'Akouuûtov » ôvoud(etou). Ce récit est également fourni par la version
métaphrastique, hormis la mention de l'élévation d'Ioulianos*. La disparition de
ce détail indique peut-être que le souvenir d'Ioulianos au siège d'Ephèse a été vo
lontairement effacé pour une raison que nous ignorons (hétérodoxie, mauvaise
action ?). Les deux versions mentionnent un autre épisode à l'époque de l'économat
d'Ioulianos. Victime de son avarice, il est affligé d'une grave maladie face à la
quelle les médecins se révèlent impuissants. Seuls l'action et l'enseignement de
Markellos pour guérir Ioulianos de son avarice parviennent à le sauver*. La
datation de l'épiscopat d'Ioulianos est problématique. La Vie ancienne a été datée
du milieu du vi° siècle, c'est-à-dire après la condamnation pontificale de la
communauté des acémètes en 534 et pendant la période de conciliation de Justinien
avec les monophysites ". Elle mentionne comme événement connu l'incendie de
Constantinople en septembre 465. On sait que Markellos est mort avant 484, après
plus de 60 ans de vie ascétique. Cela nous incite à placer l'épiscopat d'Ioulianos
à la fin du v° siècle, peut-être après la mort de Markellos. Il ne peut être évêque
d'Éphèse qu'après 476 et avant 502 car, à ces dates, les titulaires de cet évêché
sont connus (—» Paulos 17, Pétros 4).

" Vie de Markellos l'Acémète,15, p. 299-300. —* SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie de Markellos


l'Acémète, 15, PG, 116, col. 720 B-D. — * Vie de Markellos l'Acémète, 18, p. 301 ;
SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 18, col. 721 C-724 A. —* G. DAGRON, AnBoll, 86, 1968,
p.278-279.

IOULIANOS 9, évêque d'Halicarnasse (Asie) Ca 508-519

I. Des origines à 519.


Le nom d'Ioulianos d'Halicarnasse est étroitement associé à celui de Sévère
d'Antioche.Au cours d'une longue controverse christologique, l'évêque de Carie
s'est opposé à la figure la plus éminente du monophysisme oriental. Pendant une
dizaine d'années environ, ils ont rédigé une série de lettres dogmatiques et
d'ouvrages théologiques pour alimenter le débat. Cette partie de la production
sévérienne nous a été conservée par les soins de l'évêque Paulos de Callinique
(Osrhoène), un partisan du patriarche d'Antioche. En l'an 839 (soit 528/529),
alors que l'affrontement semble avoir cessé, en raison de la mort d'Ioulianos
probablement, Paulos de Callinique traduit à Édesse les écrits de Sévère du grec
en syriaque. A la fin du règne de Justinien, les écrits antijulianistes de Sévère
circulent dans les deux langues ". Dans la première moitié du vII° siècle, Georges
le Hiéromoine précise que les ouvrages polémiques d'Ioulianos et de Sévère sont
encore conservés *. L'absence de cette remarque dans un florilège du Ix° siècle
qui recopie Georges permet de supposer qu'à cette date on ne les trouve plus en
grec *. Une version arménienne des œuvres d'Ioulianos est établie au début du
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 34, tr. II, p. 273 A.
* GEORGEs LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, XIV, p. 267, l. 18-20.
* M. RICHARD, REB, 28, 1970, p. 242-243.

546
IOULIANOS 9

vIIr siècle, mais il n'en reste rien ". L'existence de cette version permet de
supposer qu'Ioulianos a été reçu un temps dans la communion de l'Église armé
nienne avant d'en être finalement exclu, ce qui expliquerait a contrario l'absence
de Sévère du Synaxaire arménien *. Paulos de Callinique justifie son travail de
traducteur par le souci de faire connaître au lecteur le déroulement de toute la
dispute, depuis les premières lettres échangées jusqu'aux traités produits ". Trois
lettres d'Ioulianos adressées à Sévère subsistent en syriaque grâce aux soins de
Paulos de Callinique. Ses grandes œuvres ont en revanche disparu et ne sont
connues que par les citations que son contradicteur en fait. Le ton relativement
consensuel de la discussion, du moins dans ses premiers développements, garantit
l'objectivité initiale des écrits de Sévère. A mesure que l'opposition s'aggrave,
les propos se durcissent et le débat sort bientôt du cadre de la dispute privée entre
théologiens pour concerner l'ensemble de la communauté anti-chalcédonienne,
que les deux polémistes sollicitent tour à tour. L'enjeu de la controverse est l'in
corruptibilité du corps du Christ, sujet déjà débattu lors du séjour de Sévère à
Constantinople, entre 508 et 511 ". Sévère traite de cette question de manière tout
à fait orthodoxe si l'on en croit deux témoignages qu'il fournit. D'après une
homélie antérieure à 518, il estime que le Christ a souffert dans la chair, non dans
sa divinité *. Il est aussi d'avis que le corps du Christ lors de l'Ascension est im
passible et immortel*. Cette précision est fournie par une lettre datée de manière
hypothétique des années 519-521, mais sans doute indépendante des discussions
avec Ioulianos, Sévère aborde dans cette lettre le problème de la transmutation
du pain lors de l'eucharistie.
Avant que la dispute n'éclate, la vie d'Ioulianos est très mal connue. Michel le
Syrien le dit originaire de Césarée de Carie, mais il n'existe pas de Césarée dans
cette province ". La cité de Kibyra a certes adopté ce nom sous Tibère, mais il ne
semble pas attesté au-delà du III° siècle ". Au concile de Nicée, l'évêché a déjà
repris son nom ancien. Cette confusion se rencontre aussi dans la version copte
du concile d'Éphèse de 431 où Kyros (-» Kyros 1)est dit « évêque d'Aphrodisias
dans la province de Césarée » *. Dans une version latine du vi° siècle d'une liste
de souscriptions du concile de Chalcédoine en 451, les évêques de Carie sont dits
prouinciae Caesariae ". Théophane affirme qu'Ioulianos fut évêque de Carie
puis d'Halicarnasse ".Théophane désigne sans doute par Carie le siège métropoli
tain de la province. En effet,Aphrodisias a parfois le nom de « Caria ».Théophane
ne peut ignorer néanmoins qu'il est interdit à un évêque de changer de siège

*VARDAN, Histoire universelle, IV, 3, p. 137.


* F. ALPI, communication orale.
* PAULos DE CALLINIQUE, Préface à la polémique antijulianiste de Sévère d'Antioche, p. 1,
l. 18-30.
' SÉvERE D'ANTIoCHE, Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 6, l. 19-21 ; ZACHA
RIE CoNTINUÉ, HE, IX, 11, tr. II, p. 72, l. 11-14.
"SÉvERE D'ANTIocHE, Homélies cathédrales, 42, PO, XXXVI, 1, p. 59 [59], l. 30-31.
" ID., Lettres, 30, PO, XII, 2, p. 263 [91].
" MicHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 224 A.
" D. MAGIE, Roman Rule in Asia Minor, II, p. 1359.
* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 102 ; tr KRAATz, p.98.
*ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 22.
" THEoPHANE, A. M. 6003, p. 154, l. 8-9.

547
IOULIANOS 9

(d'autant qu'Aphrodisias est la métropole d'Halicarnasse). Il veut peut-être, de


manière polémique, rendre cette carrière anticanonique.Vers 508, une délégation
de moines monophysites conduite par Sévère se rend de Palestine à Constantinople
pour se plaindre à l'empereur Anastase des agissements du moine Nèphalios
d'Alexandrie qui cherche à les expulser de leurs couvents. Le souverain les incite #

à s'en prendre au patriarche Makédonios, partisan de Chalcédoine et de l'Héno


tique, mais non du Typos. Parmi les monophysites présents dans la capitale, on
compte Sévère, alors moine, et Ioulianos, évêque d'Halicarnasse *. C'est à cette
époque que les deux hommes se rencontrent pour la première fois. Après un
exposé oral et une brève discussion, Sévère reçoit sa profession de foi à
Constantinople, convaincu de son monophysisme et enclin à la sympathie envers
un homme déjà âgé ". Théodore Bar Koni, écrivain nestorien de langue syriaque
de la fin du vIII° siècle, indique à deux reprises que Sévère est un disciple
d'Ioulianos ". Cette information suggère qu'Ioulianos est sans doute l'aîné de
Sévère. Toujours entre 508 et 511, Kyros de Tyane, métropolite de Cappadoce II,
écrit à Sévère et Ioulianos contre le concile de Chalcédoine et le Tome de Léon.
Ce document nous est connu par deux extraits insérés dans un florilège orthodoxe
de la fin du vII° siècle ". Qu'une même lettre soit adressée aux deux hommes :
révèle leur convergence de vue et leur unité d'action, du moins dans l'esprit de
l'auteur de cette lettre, Kyros de Tyane. Dans la correspondance de Sévère,
l'éditeur, E. W. Brooks, a reproduit un document non daté, conservé dans une
version copte, découvert dans les ruines d'un monastère à l'ouest de Thèbes. Il
s'agit d'une lettre adressée à l'évêque Sôtèrichos de Césarée de Cappadoce.
Durant un débat où figurent Sévère, Patrikios, maître des milices d'Anastase, et
Paulos, le consul de 512, intervient un évêque nommé Ioulianos, dont le siège
n'est pas précisé. Il appuie la position des personnages précédents dans leur refus
de recevoir le concile de Chalcédoine. Les discussions doivent se placer, comme
le pense l'éditeur, lors des événements qui précèdent la déposition du patriarche
Makédonios en août 511 ". Pendant une dizaine d'années, les sources gardent le
silence sur Ioulianos, jusqu'au règne de Justin I". Probablement en 519, cet
empereur décide de contraindre tous les évêques à reconnaître le concile de
Chalcédoine, les récalcitrants sont systématiquement expulsés et exilés. Les
chroniques syriaques conservent la liste des évêques déposés. Ioulianos y figure,
mais on note qu'il est ensuite devenu « phantasiaste » º, c'est-à-dire qui considère
les souffrances du Christ comme une illusion, une phantasia. Dans l'Histoire
ecclésiastique dite de Zacharie le Rhéteur (—» Zacharias 1), poursuivie et traduite
en syriaque par un moine anonyme d'Amida (appelé dans la bibliographie et les

* THÉODORE LE LECTEUR, HE, IV, épitomé, 484, p. 136, l. 6-7 ; ATHANAsIos, Vie de Sévère
d'Antioche, PO, IV, 6, p. 636 [68]-639 [71] ; THÉOPHANE, loc. cit. : NICÉPHORE CALLIsTE,
HE, XVI, 45, PG, 147, col. 216 D.
" SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Contre l'Apologie de Julien, 23, p. 262, l. 32-p. 263, l. 3 ; ID.,
Contre les Additions de Julien, [3], p. 6, l. 30-p. 7, l. 2.
" THÉODORE BAR KONI, Livre des scholies, XI, 82-83, p. 254-255.
" Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, 41, xxxv-xxxvI, p. 313, l. 1-17.
" ID., Lettres, 118, PO, XIV, 1, p. 290 [460]-291 [461] ; cf. PLRE, II, p.840-842, s. v.
« Fl. Patricius 13 » ; ibid., p. 854-855, s. v. « Fl. Paulus 34 ».
* Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 7 ; Chronique de 846, p. 173, l. 8-9 ; MICHEL
LE SYRIEN, IX, 13, tr. II, p. 172 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177.

548
IOULIANOS 9

notes « Zacharie Continué »), on précise qu'à cette époque Ioulianos est un vieil
homme d'une foi rigoureuse º. Son âge avancé est rappelé à plusieurs reprises
par Ioulianos ou Sévère *. D'après des sources chalcédoniennes, il se réfugie
avec Sévère en Égypte, à Alexandrie, et certaines sources précisent qu'il est
accueilli dans le monastère voisin de l'Énaton, sous la protection du patriarche
monophysite Timothéos IV (III)*. Le bannissement ou l'arrivée de Sévère à
Alexandrie daterait du 29 septembre 518*. À aucun moment, les sources mono
physites n'indiquent que Sévère et Ioulianos se soient retrouvés. Ce n'est pas à
ce moment-là que débutent les premières discussions entre Ioulianos et Sévère
sur l'incorruptibilité du corps du Christ, contrairement à ce qu'affirme l'auteur
anonyme du Liber de sectis *. En raison des dangers qu'il courait, Sévère fut
contraint d'abandonner Alexandrie, de fuir dans le désert, et de changer souvent
de domicile avant de trouver la tranquillité dans un lieu qu'il appelle les Cel
lules *. à ne pas confondre avec le monastère des Trois Cellules à l'Énaton *.
II. Le Tome d'Ioulianos et la Critique du Tome de Sévère d'Antioche.
Alors qu'il est en compagnie d'autres évêques monophysites réfugiés en Égypte,
Ioulianos est interrogé par des coreligionnaires sur sa foi. A leur demande et par
zèle contre ceux qui confessent deux natures, il prononce un discours antichal
cédonien, puis rédige son premier ouvrage dogmatique, le Tome, qu'il envoie à
Sévère pour examen *. Tel est le point de départ de la querelle. Pour en suivre le
déroulement, il convient, comme le propose Paulos de Callinique, d'étudier
d'abord les lettres échangées entre l'évêque et le patriarche º. La première lettre
d'Ioulianos à Sévère explique que des individus recourent à des témoignages de
Cyrille d'Alexandrie (Lettre à Succensos, 77" Homélie, Adresse à l'empereur
Théodose) pour déclarer que le corps du Christ est corruptible. Ioulianos précise

º ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 9, tr. II, p. 70, l. 12-14 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II,
p.225 A.
* SEvERE D'ANTIOCHE, Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 161, l. 1-2 ; ibid.,
p. 171, l. 11-13 ; ID., Contre l'Apologie de Julien, p. 23, p. 263, l. 2 ; ID., Apologie du
Philalèthe, p. 64, l. 22.
* LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIX, ACO, II, 5, p. 134, l. 5-9 ; VICTOR DE TUNNUNA,
a 539, p. 199, l. 15-16 ; Liber de sectis, V, 3, PG, 86, 1, col. 1229 C ; GEORGEs LE HIÉRo
MoINE, Traité sur les hérésies, XIV, p. 267, l. 11-12 ; THÉOPHANE, A. M. 6011, p. 165, l. 9
10 : ibid., A. M. 6033, p. 222, l. 9-15 ; CEDRENUs, I, p. 637, l. 11-14 ; ibid., p. 655, l. 15
19.
* ÉvAGRE, HE, IV, 4, p. 155, l. 14-16 ; Chronique de 724, p. 111, l. 28 ; Synaxaire
d'Alexandrie, 2 babeh (29 septembre), tr. BAssET, PO, I, 3, p. 313 [99] : tr. FoRGET, t. I,
p.53. l. 11-12 ; ABoU'L-BARAKAT, Calendrier, 2 babeh, PO, X, 3, p. 255 [11].
* Liber de sectis, V, 3, PG, 86, 1, col. 1229 D.
* SÉvERE D'ANTIOCHE, Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 169, l. 6-7 ; ibid.,
p. 170, L. 23-24 ; ID., Contre les Additions de Julien, [1], p. 2, l. 11 ; ibid., [1], p. 3, l. 17-19 ;
JEAN D'ÉPHESE, Vies des saints orientaux,48, PO,XVIII,4, p. 685 [483] ;ZACHARIE CoNTINUÉ,
HE.DX. 16, tr. II, p. 88, l. 18-20 et p. 89, l. 32-p. 90, l. 2 ; Ps.-SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Histoire
des patriarches, XIII, PO, I, 4, p. 457 [193] : MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 224 A.
* CoptEnc, 3, p.955, s. v., « Enaton ».
* PAULos DE CALLINIQUE, Préface, p. 2, l. 15-20 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 9, tr. II,
p.70. l. 17-19 et 30-32 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 225 A.
* PAULos DE CALLINIQUE, Préface, p. 2, l. 21-22.

549
IOULIANOS 9

que ces gens ont surgi « ici », ce qui désigne probablement Alexandrie plutôt que
le monastère de l'Énaton ". Le Tomeestlaréactionàcettethèse jugée inacceptable.
Il demande à Sévère s'il est conforme aux Pères de l'Église ". Dans une première
réponse très courtoise, Sévère dit avoir pris réception de la lettre d'Ioulianos. La
situation dans laquelle se trouve Sévère n'est pourtant pas propice au travail
intellectuel : il change souvent de logis et tente de pallier le manque de livres en
puisant dans ses connaissances. Même s'il reconnaît être parfois en désaccord
sur certains points avec Ioulianos, il préfère retarder l'examen du Tome pour évi
ter que certains ne pensent que leur discussion prend les allures d'une dispute *.
Zacharie Continué et Michel le Syrien qui le recopie expliquent la réponse
dilatoire de Sévère par sa volonté de conserver secrets des propos qui pourraient
diviser les monophysites et engendrer une hérésie en leur sein º. Dans sa deu
xième lettre, Ioulianos manifeste son inquiétude devant la réserve exprimée par
Sévère sur certains points du Tome et son impatience de connaître l'avis de son
correspondant*. Sévère lui répond par une deuxième lettre. Il s'étonne de
l'anxiété d'Ioulianos après sa première lettre et lui annonce qu'après un examen
minutieux de son Tome qui constitue, précise-t-il, un vaste travail, de nombreux
points lui ont semblé nécessiter une discussion *. Dans la même lettre, Sévère
déclare qu'il a appris la publication du Tome d'Ioulianos à Alexandrie et son
envoi dans d'autres régions. Il décide d'envoyer sa Critique du Tome au prêtre
Thômas à Alexandrie pour que ce dernier en fasse une copie et la conserve à son
domicile. Mais il ne veut rien publier avant d'en avoir discuté avec Ioulianos et
de pouvoir ainsi parler d'une seule voix *, car il craint l'affrontement à un
moment où il convient de lutter contre les hérétiques ".
La Critique du Tome, conservée dans la traduction de Paulos de Callinique, per
met d'entrevoir le contenu du Tome lui-même. Le patriarche est conscient que
ses remarques ne vont peut-être pas remporter l'adhésion de son correspondant.
Pour prévenir la surprise de l'évêque à la lecture de ses objections, Sévère
rappelle que la demande d'un examen scrupuleux du Tome émane d'Ioulianos

" SÉVÈRE D'ANTIoCHE, op. cit., p. 5, l. 2-4. ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 10, tr. II, p. 71,
l. 1-19 ; Ps.-SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Histoire des patriarches, XIII, PO, I, 4, p. 453 [189]
454 [190] ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 225-226A.
" SÉVÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 5, l. 25-p. 6, l. 2 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 10, tr. II,
p. 71, l. 19-25 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 226 A.
* SÉVÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 6, l. 4-p. 7, l. 5 ; ID., Contre les Additions de Julien, [1],
p. 1, l. 27-33 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 11, tr. II, p. 71, l. 26-p. 72, l. 25 ; MICHEL LE
SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 227-228 A.
* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 9, tr. II, p. 70, l. 19-24 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, p. 225 A.
* SÉVÈRE D'ANTIOCHE, Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 8, l. 1-p. 9, l. 9 ;
ID., Contre les Additions de Julien, [1], p. 2, l. 1-5 ; ZACHARIE CONTINUÉ, HE, IX, 12, tr. II,
p. 72, l. 26-p. 73, l. 22 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 228-229A.
* SÉVÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p.9, l. 11-22 ;ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II, p.73. l. 23
p. 74, l. 1 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 229-230A ; Pastorale antijulianiste, p.92.
* SÉvÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 13, l. 26-35 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II,
p. 77, l. 9-16 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 234.
" SÉvÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 14, l. 10-12 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II,
p. 77, l. 24-26 : MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, t. II, p. 235.

550
IOULIANOS 9

lui-même *. Celui-ci risque d'être désappointé car il cherchait le soutien d'une


autorité comme celle de Sévère en espérant voir son traité confirmé *. Sévère
nous apprend que le but d'Ioulianos est « de montrer que le corps de notre
Seigneur, notre Dieu et notre Sauveur le Christ est tout ensemble passible et
impassible, c'est-à-dire incorruptible dans les souffrances » ". Sévère réfute
cette opinion sur le fond et en conteste la forme. Il reproche à Ioulianos de tirer
argument de passages des Pères dont il fait une lecture littérale pour étayer des
théories dangereuses, d'employer des formules inédites dans la langue grecque
de l'Église comme déclarer que le corps humain est « dans le péché », d'user de
citations tronquées pour défendre sa thèse de l'incorruptibilité du corps du
Christ ". De nouveau, il rappelle qu'en brisant le silence il n'a fait que répondre
à la sollicitation d'Ioulianos, et que ses remarques s'appuient sur la seule autorité
des Pères *. Dans sa conclusion, Sévère manifeste sa volonté de trouver un
terrain d'entente à un moment où les monophysites sont persécutés º, et dans ce
but enjoint à l'évêque de ne pas répandre le contenu de son Tome dans le public ".
Pourtant, nous avons vu dans la deuxième lettre de Sévère à Ioulianos annonçant
l'envoi de la Critique du Tome, que Sévère avait eu vent de la diffusion du Tome
d'Ioulianos. La Critique a par conséquent dû être achevée avant cette deuxième
lettre, mais envoyée après. Dans sa troisième lettre, Ioulianos accepte de manière
inattendue de ne pas divulguer les écrits de chacun pour éviter qu'ils ne tombent
entre des mains ennemies *. Pourtant, à ce moment précis, le Tome a déjà été
répandu. Est-ce une simple manœuvre tactique dans une discussion qui prend des
allures de polémique ? Il affirme avoir rédigé et envoyé le Tome par besoin de
réfuter les partisans de la corruptibilité du corps du Christ*. Après ces remarques
préalables, l'auteur adopte un ton réprobateur, suppliant puis apologétique.Alors
qu'il s'attendait à être défendu, Ioulianos s'estime diffamé par la Critique du
Tome que Sévère a diffusée dans le public au terme d'un an de travail. Il se
défend d'avoir communiqué ou envoyé à qui que ce soit le Tome dans d'autres
régions comme Sévère l'affirme. Ioulianos implore même son indulgence, se
disant près de la mort et résigné à ne plus lutter. Le désarroi de l'évêque est à son
comble, du moins sur un plan rhétorique, lorsqu'il demande quelle pensée
hérétique Sévère a bien pu découvrir ". Toujours dans le souci de ne pas être
accusé d'hétérodoxie, Ioulianos déclare avoir puisé ses citations et ses arguments
non seulement dans les écrits des Pères, mais aussi dans deux ouvrages de Sévère
lui-même, le Philalèthe et Des propriétés *. Zacharie Continué et Michel le

" SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Critique du Tome de Julien, p. 18, l. 3-5 ; ibid., p. 96, l. 11-13.
" Ibid., p. 45, l. 32.
* Ibid., p. 96, l. 13-16 ; cf. R. P. CASEY, HThR, 19, 1926, p. 211.
" SÉvÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 45, l. 33-p. 46, l. 4 ; ibid., p. 61, l. 34-p. 62, l. 2 ; ibid.,
p. 132, l. 16-22 ; ibid., p. 151, l. 30-p. 152, l. 5.
* Ibid., p. 158, l. 28-32 ; ID., Contre les Additions de Julien, [1], p. 2, l. 25-28 ; ZACHARIE
CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II, p. 78, l. 2-7 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 235.
* SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Critique du Tome de Julien, p. 158, l. 33-37.
* Ibid. p. 158, l. 17-20.
° ID., Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 159, l. 1-7.
* Ibid., p. 159, l. 9-16.
" Ibid., p. 160, l. 7-15 ; ibid. p. 161, l. 1-2 ; ibid., p. 161, l. 23-24.
" Ibid. p. 161, l. 27-32.

551
IOULIANOS 9

Syrien présentent une version sans nuance de la réaction d'Ioulianos, pleine de


colère et d'indignation ".
La troisième lettre de Sévère, la plus longue de cet échange épistolaire, tente de
résoudre le différend. Certes, Sévère s'estime injurié par les propos agressifs
d'Ioulianos alors que ce dernier se plaint sans raison de ne pas avoir été traité
avec les honneurs dus à son rang ". Une fois encore il répète que la demande
d'étude du Tome émane d'Ioulianos qui, selon ses propres paroles, désirait un
examen et non un éloge. Quant au temps écoulé entre le Tome et sa Critique,
Sévère rappelle que l'ouvrage que lui a envoyé Ioulianos « n'est pas une simple
question n'exigeant qu'une courte réponse » *. Il révèle comment Ioulianos,
impatient, ne cessait d'interroger le prêtre Thômas pour connaître les raisons du
mutisme de Sévère. Sommé de répondre, il s'est attelé à la tâche. Après cinq
mois de travail et l'envoi de son premier écrit, il s'étonne de l'irritation qu'il
provoque chez son interlocuteur et de son reproche d'avoir observé le silence
pendant toute une année *. Sévère détaille les conditions matérielles de sa vie
d'errance. L'absence de tout scribe pour l'aider dans son travail le contraint à
s'occuper lui-même de la rédaction, de la copie et de l'expédition º. Lors de son
séjour incognito au monastère des Cellules, alors que Sévère a passé cinq mois à
préparer son commentaire depuis la réception du Tome et du premier courrier
d'Ioulianos, plusieurs lettres envoyées de Cilicie lui révèlent que le Tome a été
expédié dans cette région où il suscite bien des interrogations et des oppositions.
Sévère reconnaît à ce moment précis avoir déjà envoyé sa Critique du Tome à
Alexandrie pour qu'elle y soit recopiée. Il interroge par écrit le prêtre Thômas
qui confirme la circulation du Tome d'Ioulianos dans la capitale égyptienne. A
cette nouvelle, pour éviter que leur discussion ne soit mise sur la place publique,
Sévère demande à Thômas de ne pas publier sa Critique ". Il réfute l'accusation
d'avoir volontairement divulgué le Tome et la Critique. Thômas a d'ailleurs
rassuré Ioulianos sur ce point. De manière hypothétique, Sévère rejette la
responsabilité de la publication de la Critique sur une initiative des scribes qui la
reproduisirent ou sur une copie réalisée en cachette. Dans tous les cas, rien ne
justifie une réaction colérique indigne et inattendue de la part d'Ioulianos. Sévère
feint même de croire que la lettre d'Ioulianos a été falsifiée *. Zacharie Continué
et Michel le Syrien ne s'embarrassent pas de telles explications et affirment que
Sévère fut obligé d'exposer le sujet de leur discussion pour dévoiler l'erreur de
son adversaire et en prémunir les fidèles ". Le patriarche poursuit en notant la
contradiction d'Ioulianos qui, dans un même mouvement, se plaint des réserves

* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II, p. 77, l. 33-p. 78, l. 2 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27,
tr. II, p. 235.
* SÉvÈRE D'ANTIOCHE, op. cit., p. 163, l. 7-12 ; ibid., p. 164, l. 17-21.
* Ibid., p. 164, l. 35-p. 165, l. 6.
* Ibid., p. 165, l. 27-36 ; ibid., p. 166, l. 10-14 ; ibid., p. 167, l. 21-28 ; ibid., p. 167, l. 33-35.
º Ibid., p. 169, l. 6-9.
* Ibid., p. 169, l. 17-p. 170, l. 14 ; ID., Contre les Additions de Julien, [3], p. 7, l. 18-22 ;
Ps.-SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Histoire des patriarches, XIII, PO, I, 4, p. 454 [190].
* SÉVÈRE D'ANTIOCHE, Correspondance avecJulien d'Halicarnasse, p. 170, l. 18-p. 171, l. 3 ;
ibid., p. 171, l. 9-17 ; ibid., p. 172, l. 4-10 ; ibid., p. 172, l. 15-18 ; ibid., p. 213, l. 24-25.
* ZACHARIE CONTINUÉ, HE, IX, 9, tr. II, p. 70, l. 27-28 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II.
p. 225 A.

552
IOULIANOS 9

qu'il a émises dans sa Critique du Tome et réclame qu'on lui envoie précisément
cet ouvrage ". Sévère s'avoue en outre stupéfait de l'usage qu'Ioulianos a fait du
Philalèthe dont il n'extrait que des citations incomplètes. Ce reproche apparaît
dans la Critique du Tome et dans les écrits postérieurs de Sévère *. Il semble trop
fréquent, surtout à un moment où les relations entre Ioulianos et Sévère sont
encore cordiales, pour être dénué de tout fondement. Comme pour la Critique du
Tome, Sévère termine en répétant qu'il n'a pas donné son avis personnel, mais
n'a fait que citer les enseignements orthodoxes des Pères *.
En dépit des engagements pris par Ioulianos et Sévère, ni le Tome, ni la Critique
du Tome ne sont restés dans la plus stricte confidentialité, loin s'en faut. La
différence entre les actes et les paroles est frappante. Les deux protagonistes se
défendent d'avoir répandu leurs écrits, alors que ces derniers circulent malgré
tout. Chacun en fait grief à l'autre et prétend que cette publication s'est produite
à son insu. La rapide diffusion du Tome d'Ioulianos quelques mois seulement
après sa composition fait douter de la bonne foi de son auteur De même, l'initia
tive de Sévère d'envoyer sa Critique à Alexandrie pour que le prêtre Thômas se
charge de la copier constitue déjà une forme de publicité et révèle un effort de
devancer, sans succès, la propagation de la doctrine d'Ioulianos. Des deux côtés,
la nécessité de répandre ses idées pour gagner les fidèles semble avoir été plus
forte que le maintien de l'unité confessionnelle. Sévère, dans sa première lettre,
affirme avoir appris cinq mois après qu'Ioulianos lui a envoyé son Tome pour
qu'il l'étudie, que cet ouvrage circule à Alexandrie et en Cilicie où de nombreu
ses personnes l'ont lu. De son côté, il a déjà expédié au prêtre Thômas sa Critique
du Tome pour qu'elle y soit copiée, mais évite de la transmettre à l'intéressé. On
en déduit que cinq mois au minimum séparent le Tome et la première lettre
d'Ioulianos qui l'accompagne de l'envoi par Sévère de sa Critique à Alexandrie
et de sa première lettre à Ioulianos. D'après son contenu et son ton, la deuxième
lettre d'Ioulianos suit de peu le premier courrier de Sévère. Dans sa troisième
lettre, il reproche à Sévère d'avoir observé un an de silence avant d'avoir fait
connaître de manière détaillée ses objections, car Ioulianos a entre-temps pris
connaissance de manière indirecte de la Critique du Tome. Un court laps de temps
sépare les deuxième et troisième courriers de Sévère de cette dernière lettre
d'Ioulianos. Il est difficile de savoir si Ioulianos calcule un an depuis l'envoi de
sa première lettre ou depuis la réception de la première missive de Sévère. Dans
un cas l'ensemble de cet échange se déroule sur une période d'un an, dans l'autre
cas sur an et cinq mois. R. Draguet opte pour la seconde solution et juge que le
point de départ de la discussion, à savoir l'envoi de la première lettre et du Tome

* SÉvERE D'ANTIoCHE, Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 172, l. 34-p. 173,


l. 3.
* Ibid., p. 173, l. 8-14 ; ID., Critique du Tome, p. 151, l. 30-p. 152, l. 5 ; ID., Contre les
Additions de Julien, [13-23], p. 29, l. 4-5 ; ibid., [35], p. 104, l. 9-12 ; ibid., [35], p. 106,
l 1-9 : ibid., [35], p. 110, l. 17-23 ; ibid., [36], p. 111, l. 19-20 ; ibid., [36], p. 116, l. 1-9 ;
ibid. [39], p. 126, l. 17 ; ID., Contre l'Apologie de Julien, 17, p. 240, l. 33-34 ; ibid., 17,
p. 241, l. 21-22 ; ibid., 18, p. 242, l. 17-20 ; ibid., 19, p. 247, l. 24-29 ; ibid., 22, p. 261,
l. 10-14 ; ID., Apologie du Philalèthe, p. 40, l. 10 ; ibid., p. 69, l. 6-10 ; PHOTIUs, Biblio
thèque, 225 (Euloge d'Alexandrie), t. IV, p. 102, l. 7-19.
"SÉvERE D'ANTIOCHE, Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 29-31 ; ID., Critique
du Tome, p. 158, l. 28-32.

553
IOULIANOS 9

d'Ioulianos, est de peu postérieur à 520". D'après cette hypothèse, quelle que
soit la solution choisie, l'ensemble des documents daterait peut-être de 521-522.
Il convient de ne pas trop se fier à cette chronologie indicative.
III. L'aggravation de la dispute entre Ioulianos et Sévère.
Cette première période de discussion sur l'incorruptibilité du corps du Christ est
la seule où les sources syriaques reproduisent dans leur intégralité les propos
d'Ioulianos.Au cours de la période suivante, l'opinion et les réponses d'Ioulianos
ne sont connues que par les citations que son adversaire veut bien en faire.Après
a lecture de la Critique, Ioulianos modifie le contenu de son Tome en ajoutant des
explications qui lui permettent de préciser sa pensée pour mieux réfuter les
objections émises par Sévère. Ce dernier, pour contrecarrer une manœuvre qui
risque de laisser croire que les développements contenus dans sa Critique sont
infondés, rédige un nouveau traité intitulé Contre les Additions d'Ioulianos".
Sévère abandonne le style courtois pour adopter un ton résolument offensif. Il
dénonce la ruse et la fausseté d'Ioulianos, se moque de son vernis de culture
classique *. Sa réaction s'explique par les manœuvres de l'adversaire. Si l'on en
croit Sévère, Ioulianos recourt aux services de pauvres hères pour répandre sur les
places publiques la fausse rumeur que des hérétiques notoires (Diodore de Tarse,
Théodore de Mopsueste, Nestorius,Théodoret de Cyr)ont professé la corruptibilité
du corps du Christ". Le but est d'associer Sévère à ces personnages honnis de
l'ensemble de la communauté monophysite. Certains individus, parmi lesquels se
trouvent même des moines, propagent les idées d'Ioulianos à grand renfort de
citations incorrectes tirées des Pères ". Ces propos sont confirmés par Michel le
Syrien, qui relate comment les partisans d'Ioulianos cherchent à jeter l'opprobre
sur Sévère en répétant à qui veut l'entendre que le patriarche « attribuait la
corruption au corps de Notre Seigneur, de sorte qu'il aurait été corrompu et pourri
dans le tombeau. » Ces allégations provoquent le trouble chez nombre de fidèles *.
En réponse à ces attaques, Sévère accuse Ioulianos d'impiété et d'apostasie,
d'être un sectateur d'Arius et d'Apollinaire de Laodicée, de ne pas reconnaître la
nature humaine du Christ. Il mérite par conséquent l'anathème prononcé par le
concile de Nicée *.
De son côté, Ioulianos compose une Apologie pour se défendre des accusations
de manichéisme que Sévère a proférées contre lui". On connaît également
d'Ioulianos un Sermon contre les manichéens dont un extrait fut lu à la 5° séance
du concile de Latran, le 31 octobre 649". Dans son Apologie, il cherche à
prouver que la question de l'incorruptibilité du corps du Christ ne relève pas de
cette doctrine. Comme les autres ouvrages d'Ioulianos, l'Apologie est perdue. On

" R. DRAGUET, Julien d'Halicarnasse et sa controverse avec Sévère d'Antioche, p. 24-25.


" SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Contre les Additions de Julien, titre, p. 1, l. 1-5 ; ibid., [3], p. 6,
l. 14-16 ; ibid., [4], p. 8, l. 22-26.
* Ibid., [5-12], p. 19, l. 30-32 ; ibid., [13-23], p. 29, l. 4-5 ; ibid., [13-23], p. 49, l. 29-30.
º Ibid., [2], p. 5, l. 1-9 ; ibid., [13-23], p. 58, l. 13-18.
" SÉvÈRE D'ANTIoCHE, Contre l'Apologie de Julien, 23, p. 262, l. 11-20.
º MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II, p. 224-225A.
* SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Contre les Additions de Julien, [35], p. 109, l. 5-10 ; ibid., [38].
p. 121, l. 4-7 ; ibid., [41], p. 130, l. 24-31.
" ID., Contre l'Apologie de Julien, 11, p. 204, l. 27-28.
* ACO, sér. II, 1, p.332, l. 7-12 et p. 333, l. 7-12.

554
IOULIANOS 9

la connaît seulement par la réfutation qu'en propose Sévère dans Contre l'Apo
logie d'Ioulianos et par une citation dans un florilège des vII°-vIII° siècles". Les
relations entre les deux hommes sont à ce point mauvaises que Sévère qualifie la
doctrine d'Ioulianos de propos impies et orduriers qui nient la souffrance du
Christ ". Le patriarche se répand en invectives à tel point que les insultes pleuvent
sur le vieil évêque, comparé à Caïn, traité de radoteur puéril, d'affilié de Marcion,
Valentin, et Mani en proie aux hallucinations, d'hérétique inculte et incompétent
qui a perdu le sens de la raison, de menteur et d'ignorant ". Pour ruiner les efforts
déployés par Ioulianos dans son Apologie, Sévère l'accuse de nouveau de
manichéisme, et le répète durant tout le reste de la polémique *. Entre deux
diatribes, Sévère fournit un renseignement précieux sur l'activité intellectuelle
d'Ioulianos avant la dispute. Il mentionne deux œuvres : des commentaires de la
Genèse, dont il met en doute l'existence dans un premier temps, et des commen
taires sur les Centuries d'Évagre le Pontique qu'il considère comme l'unique
production d'Ioulianos et qu'il tourne en dérision. Du point de vue de Sévère, les
erreurs actuelles d'Ioulianos, provoquées par son manque de connaissance des
Écritures, rendent suspects le contenu de ses commentaires de la Genèse ". Vers
la fin du Contre l'Apologie d'Ioulianos, Sévère fait allusion à un autre ouvrage
de l'évêque qu'il présente comme « un large exposé que, jusqu'à présent, tu as
caché dans les ténèbres et dont une partie aussi m'est arrivée entre les mains ».
Sévère en donne le titre : Contre les blasphèmes de Sévère (kotà BMooqpnutôv
Eeumpou). Selon le patriarche, le titre de ce livre a été modifié par une main
anonyme en Contre les blasphèmes sur Sévère (kotà ßMooqpmuuôv èrti Xeumpou),
avant même qu'il ne le reçoive. Sévère voit dans cette modification une
intervention de la divine Providence ". D'après la recherche moderne, c'est à
l'époque de la publication de son Apologie qu'Ioulianos entreprend la rédaction
de ce qui constitue probablement son « grand œuvre » : Contre les blasphèmes
de Sévère. Ce long ouvrage en dix tomes dont il ne reste qu'un peu plus d'une
cinquantaine de fragments est un recueil de citations patristiques visant à réfuter
les interprétations que Sévère a tirées de ces mêmes citations dans sa Critique du
Tome. C'est le dernier écrit d'Ioulianos d'Halicarnasse. Le patriarche semble
n'en avoir eu connaissance dans son intégralité que bien plus tard. Faute de
temps, peut-être aussi en raison de la mort de son contradicteur, il n'a pas pris la
peine de réfuter le Contre les blasphèmes de Sévère *.
L'Apologie du Philalèthe de Sévère clôt la controverse avec Ioulianos sur l'incor

" Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, 41, xxxvII, p. 313, l. 18-19.


" SÉvERE D'ANTIOCHE, Contre l'Apologie de Julien, 3, p. 156, l. 1-5.
" Ibid., 9, p. 188, l. 22-30 ; ibid., 11, p. 204, l. 27-32 ; ibid., 12, p. 205, l. 27-32 ; ibid., 12,
p.210, l. 30-36 ; ibid., 14, p. 223, l. 27-35 ; ibid., 15, p. 227, l. 25-26 : ibid., 15, p. 233,
l 1-5 ; ibid., 19, p. 245, l. 21-22 ; ibid., 20, p. 251, l. 4 ; ibid., 21, p. 255, l. 20 ; ibid., 22,
p.259, l. 27-29 ; ibid., 20, p. 250, l. 29-30.
* Ibid., 19, p. 245, l. 30-31 ; ID., Apologie du Philalèthe, p. 13, l. 12 ; ibid., p. 58, l. 14 ;
ID., Lettres, 35, PO, XII, 2, p. 290 [118] ; ibid., 97, PO, XIV, 1, p. 194 [364] ; ZACHARIE
CoNTINUÉ, HE, IX, 16, tr. II, p. 88, l. 10 et 20.
" SÉvERE D'ANTIOCHE, Contre l'Apologie de Julien, 23, p. 262, l. 24-32 ; ibid., 23, p. 263,
L 3-13.
" Ibid., 23, p. 263, l. 14-p. 264, l. 5.
* R. DRAGUET, Julien d'Halicarnasse et sa controverse avec Sévère d'Antioche, p. 43.

555
IOULIANOS 9

ruptibilité du corps du Christ. Le Philalèthe est un traité composé par Sévère


avant 511 pour réfuter un florilège cyrillien constitué par des chalcédoniens dans
le but de défendre les deux natures en faisant appel à l'autorité incontestée parmi
les monophysites du patriarche d'Alexandrie. L'Apologie du Philalèthe a un tout
autre objet : prouver que le Philalèthe n'est pas en accord avec les idées d'Ioulia
nos ". On se rappelle que dans sa troisième lettre, l'évêque affirmait avoir tiré ses
arguments de plusieurs écrits dogmatiques, parmi lesquels le Philalèthe ". Au
début de l'Apologie du Philalèthe, Sévère définit la doctrine d'Ioulianos par une
formule qui va connaître un large succès, celle d'hérésie phantasiaste ". Il s'en
explique : « [Ioulianos] ramène à l'apparence relevant du songe et de l'hypocrisie
mensongère les souffrances qui sont nôtres, volontaires et rédemptrices, du Dieu
Verbe » ". Sévère relève toutes les affirmations d'Ioulianos qui contredisent les
thèses défendues dans le Philalèthe et les citations scripturaires et patristiques
sur lesquelles il s'appuie ". Le point de discorde concerne la nature du Verbe au
moment de la Passion. Ioulianos affirme que le Christ est consubstantiel aux
hommes selon la nature mais non selon sa chair qui, impassible et incorruptible,
est seulement conçue en apparence et n'a pas réellement souffert de la mort ".
Sévère défend une opinion radicalement opposée : le Christ est impassible dans
la divinité mais passible dans la chair, son corps n'est ni impassible ni immortel *.
Sévère constate que les conseils amicaux, les remontrances, les écrits, la menace
d'anathème se sont tous révélés inefficaces à l'égard d'Ioulianos qui continue de
proférer ses impiétés*. Ayant achevé de démontrer l'inanité des positions d'Iou
lianos et l'orthodoxie du Philalèthe, Sévère affirme n'avoir jamais déclaré que le
corps du Christ fût impassible et immortel". Lorsqu'en 528 Paulos de Callinique
traduit les œuvres de Sévère d'Antioche et les lettres d'Ioulianos d'Halicarnasse
sur l'incorruptibilité du corps du Christ, la polémique semble avoir cessé, du fait
très probablement de la disparition de l'évêque, déjà âgé au moment de sa fuite
en Égypte, vers 519.

" SÉVÈRE D'ANTIOCHE, Apologie du Philalèthe, p. 1, l. 15-17.


" ID., Correspondance avec Julien d'Halicarnasse, p. 161, l. 31.
" ID., Apologie du Philalèthe, p. 1, l. 2 et 16 ; ibid., p. 87, l. 31-32 ; ibid., p. 102, I. 21 ;
ÉLIE, Vie de Jean de Tella, p. 40, l.33 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, VIII, 5, tr. II, p. 56, 1.2 ;
ibid., IX, 9, tr. II, p. 70, l. 10 ; Chronique de Zuqnin, a. 860, tr. II, p. 91, l. 16 et 34 ;
MICHEL LE SYRIEN, IX, 31, tr. II, p. 263 A ; ibid., IX, 34, tr. II, p. 272 A ; ibid., X, 16, tr. II,
p. 341.
" SÉVÈRE D'ANTIOCHE, Apologie du Philalèthe, p. 2, l. 7-9.
" Ibid., p. 8, l. 2 ; ibid., p. 9, l. 10 ; ibid., p. 12, l. 11 ; ibid., p. 16, l. 18 ; ibid., p. 18, l. 27
34 ; ibid., p. 63, l. 7 ; ibid., p. 102, l. 18-19.
" Ibid., p. 15, l. 25-p. 16, l. 4 ; ibid., p. 25, l. 2-9 ; ibid., p. 29, l. 30-32 ; ibid., p. 30, l. 31
p. 31, l. 1 ; ibid., p. 32, l. 2 ; ibid., p. 58, l. 15-17 ; ibid., p. 76, l. 25-28 ; ibid., p. 94, l. 3
6 ; ibid., p. 101, l. 10-11 ; ibid., p. 105, l. 1-5 ; ibid., p. 120, l. 3-5 ; ibid., p. 120, l. 3-13.
* Ibid., p. 28, l. 12-15 ; ibid., p. 29, l. 27-32 ; ibid., p. 30, l. 27-30 ; ibid., p. 31, l. 36-p. 32,
l. 2 ; ibid., p. 43, l. 20-26 ; ibid., p. 93, l. 29-36 ; ibid., p. 101, l. 5-10 ; ibid., p. 104, l. 32
p. 105, l. 1.
* Ibid., p. 25, l. 10-12 ; ibid., p. 59, l. 4-6 ; ibid., p. 77, l. 8-13 ; ibid., p. 80, l. 30-32 , ibid.,
p. 98, l. 24-27 ; ibid., p. 102, l. 20-23.
* Ibid., p. 119, l. 33-p. 120, l. 2 ; ibid., p. 114, l. 1-4.

556
IOULIANOS 9

IV La diffusion des thèses d'Ioulianos.


Sévère n'attend pas la disparition de son adversaire pour lutter contre la propa
gation de ses idées par une grande activité épistolaire *. Le but est de préserver
les gens simples, mais aussi les moines, de la doctrine d'Ioulianos*. La situation
est d'autant plus délicate que la persécution décrétée par Justin I" probablement
en 519 et appliquée avec la dernière rigueur par Éphraïm, patriarche d'Antioche
depuis 526, désorganise le parti anti-chalcédonien. Aux moines d'Orient, il
envoie vers 520-525 une longue lettre pour leur expliquer sa position et montrer
le danger que représente « l'illusion de l'incorruptibilité »". Entre 521 et 527, il
presse les évêques monophysites déposés Iôannès de Constantina (Osrhoène),
Philoxénos de Dolichè (Euphratésie) etThômas de Dara (Mésopotamie), réfugiés
sur la colline de Mardé (ou mont Izala au sud d'Amida), de mettre en garde les
moines de la région d'Amida contre Ioulianos". À la même époque, il fait
parvenir malgré le retard dû à l'hiver un courrier à deux autres évêques, Sergios
de Cyr (Euphratésie) et Marion de Soura (Euphratésie), en exil peut-être près
d'Apamée de Syrie, où il développe sa critique de l'hérésie phantasiaste ". En
réponse à la demande du patriarche, Marion, Sergios, Thômas, Iôannès, Phi
loxénos, ainsi que Nonnos de Circésium (Osrhoène) et Pétros de Résaina ou
Théodosioupolis (Osrhoène), envoient une lettre pastorale à tous les moines
monophysites de cette dernière cité, expulsés de leurs couvents depuis la persé
cution de Justin I". Ce document est daté entre 524/5 et 530/1 ". Dans sa lettre à
Justinien vers 532, Sévère dénonce Ioulianos qu'il accuse deux fois d'être un
partisan de Mani. Il rappelle comment l'évêque d'Halicarnasse lui a adressé son
Tome de son propre chef et l'a pressé de lui donner une réponse, persuadé qu'il
partageait ses positions sur l'incorruptibilité du corps du Christ. Dans un premier
temps, Sévère a demandé de manière amicale à Ioulianos d'expliquer ce qu'il
entend par « incorruptible » et lui a délivré un exposé dogmatique (dans sa
troisième lettre). Le maintien par Ioulianos de ses déclarations a incité Sévère à
rédiger une série d'ouvrages pour les réfuter ". Tous ces détails se trouvent dans
la lettre de Sévère aux moines d'Orient*. Les éclaircissements que fournit là
Sévère s'expliquent par sa crainte qu'on fasse l'amalgame entre julianistes et
monophysites. Très tôt, en Palestine, les chalcédoniens ont tiré argument de la
naissance de ce courant parmi les monophysites pour accuser l'ensemble de cette
communauté d'être favorable à l'hérésie d'Eutychès et chercher ainsi à la discré
diter ". La crainte de voir nombre de monophysites adhérer à Ioulianos se justifie
par l'activité missionnaire que déploient ses partisans. Sévère combat Rômanos,
ancien évêque monophysite de Rhôsos (Cilicie II), et Félikissimos, qui convertit

" ÉLIE, Vie de Jean de Tella, p. 40, l. 35-36 ; Ps.-SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Histoire des
patriarches, XIII, PO, I, 4, p. 455 [191].
* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II, p. 78, l. 12-14.
" SEvERE D'ANTIOCHE, Lettres, 35, PO, XII, 2, p. 286 [114]-289 [117].
" ID., Lettres choisies, V, 14, tr. II, p. 345-350.
" Ibid., V, 15, tr. II, p.356-358.
* Pastorale antijulianiste, p. 83-92 et p. 80 ; cf. A. VooBUs, OrChr, 66, 1982, p. 114-117.
" ZACHARIE CoNTINUÉ, IX, 16, tr. II, p. 88, l. 9-p. 89, l. 12.
* SEvERE D'ANTIoCHE, Lettres, 35, PO, XII, 2, p. 286 [114]-289 [117].
" Ibid., p. 290 [118].

557
IOULIANOS 9

de nombreux Arméniens à sa foi nouvelle ". La Chronique de Séert affirme


même que l'évêque Jacques de Saroug ou Batnaï (Osrhoène), autre partisan de
Sévère, serait lui aussi passé du côté d'Ioulianos*. Ce témoignage isolé est très
suspect. En revanche plusieurs sources attestent une conversion de Justinien aux
thèses d'Ioulianos à la fin de son règne *. La ville d'Alexandrie est l'un des
centres d'où rayonne la doctrine d'Ioulianos ", au point de provoquer un schisme
entre les monophysites de cette cité. Eutropios, ordonné évêque à Éphèse
(-» Eutropios 7),joue un rôle important dans la propagation des idées d'Ioulianos.
Il consacre après 548-549 de nombreux évêques qui se lancent à travers tout
l'Orient pour répandre la doctrine de l'incorruptibilité du corps du Christ. Les
phantasiastes seraient allés jusqu'en Nubie, au Yémen et en Inde ". A l'extrême
fin du vIII° siècle, Théodore Bar Koni indique, dans son Livre des scholies, que la
doctrine julianiste compte des partisans parmi les Arméniens et les Éthiopiens
(Koushites) principalement*.
Les sources monophysites postérieures au vi° siècle dressent un tableau plus
sommaire de la controverse. Elles fournissent peu de renseignements supplémen
taires, à l'exception de la Chronique de Zuqnin et de Michel le Syrien comme
nous l'avons vu. Au mieux, elles rappellent le point essentiel de la doctrine
d'Ioulianos et l'objet de sa controverse avec Sévère : l'incorruptibilité du corps
du Christ". Le plus souvent, la polémique l'emporte sur l'exactitude. À force
de vouloir confondre sa doctrine avec toutes les autres hérérodoxies, Ioulianos
devient un partisan d'Eutychès, Apollinaire, Mani et Eudoxios (sans doute de
Constantinople) ". Il est même hissé au premier rang des hérétiques, devant
Nestorius ou les fidèles de Chalcédoine ". Il devient l'archétype du polémiste de
mauvaise foi qui manipule les citations et falsifie les textes ". On prête parfois
à Ioulianos des thèses qui lui sont étrangères, comme de défendre la double
nature du Christ " ou de prétendre que le Christ a pris son corps immortel du ciel

* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, IX, 13, tr. II, p. 78, l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 27, tr. II,
p. 235 A ; DENYs BAR SALIBI, Contre les Arméniens, I, p. 8.
* Chronique de Séert, PO, VII, 2, p. 121 [29].
* ÉvAGRE, HE, IV, 39, p. 190, l. 16-23 ; EUSTRATIos, Vie d'Eutychios, p. 32, l. 939-943 ;
JEAN DE NIKIOU, XCIV, p. 399 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 34, tr. II, p. 272-273 A ; NICÉTAs
CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, XII, 3, PG, 140, col. 77 B ; NICÉPHORE CALLIsTE,
HE, XVII, 29, PG, 147, col. 296 B-C.
" Chronique de Zuqnin, a. 860, tr. II, p. 91, l. 20-22.
* Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 84, l. 31-33 ; ibid., a. 860, tr. II, p. 93, l. 7-29 ;
MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 251 A.
"THÉODORE BAR KoNI, Livre des scholies, XI, 83, p. 255.
" Ps.-SÉVÈRE D'ASHMOUNAIN, Histoire des patriarches, XIII, PO, I, 4, p. 454 [190] ;
DENYS BAR SALIBI, Contre les Arméniens, I, p. 8 ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 197 ;
AGAPIos, Histoire universelle, PO, VIII, 3, p. 426 [166] ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclé
siastique, col. 198 ; ibid., col. 212 ; Chronique de Séert, PO, VII, 2, p. 121 [29].
" Ps.-SÉvÈRE D'ASHMOUNAIN, loc. cit.
" JACQUEs D'ÉDEssE, Hymnes, 194, PO, VII, 5, p. 657 [245].
" PÉTRos DE CALLINIQUE, Contre Damianos, II, 33, p. 486, l. 307-p. 488, l. 314 ; ibid., III,
5, p. 160, l. 242-246 ; ibid., III, 6, p. 170, l.2-6.
"ATHANAsIos, Vie de Sévère d'Antioche, PO, IV, 6, p. 608 [40].

558
IOULIANOS 9

et qu'il a été conçu hors de la matrice de la Vierge ". Cette affirmation se trouve
aussi en partie chez l'écrivain nestorien Théodore Bar Koni ". Certaines sources
rapportent même qu'à la mort d'Ioulianos, ses deux derniers évêques apposèrent
sa main sur la tête d'un partisan pour ordonner un troisième évêque. Depuis les
julianistes sont surnommés « ceux ordonnés de la main d'un mort » (vekpoXeupo
tóvntou) et vénèrent la main droite d'Ioulianos ". L'accusation d'une ordination
non canonique carpostmortem semble trop répandue pour être véridique (-» Épi
phanios 4, Prokopios 3). Tout au plus peut-on supposer l'existence d'un culte
rendu à la main droite d'Ioulianos considérée comme une relique. Par ailleurs, il
existe une tradition attestée au vi° siècle selon laquelle l'évêque d'Alexandrie
pose sur sa tête la main droite de son prédécesseur mort ". Cette coutume
pourrait avoir été empruntée par les julianistes et délibérément mal interprétée
par leurs adversaires afin de les calomnier.
V. Le point de vue chalcédonien sur le julianisme.
De leur côté, les sources chalcédoniennes se plaisent à noter l'affrontement entre
Sévère et Ioulianos pour souligner les divisions et les erreurs de la communauté
monophysite. Issus d'une même hérésie, ils se sont divisés sur la question de la
corruption et se sont tous les deux enfoncés dans l'erreur au point d'être sem
blables à Charybde et Scylla, pour reprendre la comparaison de Léontios de
Byzance ". Malgré son hostilité, Léontios offre un aperçu assez fidèle de la
pensée d'Ioulianos et propose une critique qui a été réévaluée ". Les allusions à
la controverse entre le patriarche et l'évêque traduisent l'évolution du regard
porté sur Ioulianos et sa doctrine à partir de la terminologie employée. Liberatus
de Carthage appelle les fidèles de Sévère corrupticoles, et ceux d'Ioulianos phan
tasiastes ". Victor de Tunnuna, contemporain de Liberatus, les désigne comme
théodosiens et gaianites ". Il forme ces mots à partir des noms des deux patriar
ches d'Alexandrie rivaux élus en 535, Théodosios et Gaianos, respectivement
fidèles de Sévère et d'Ioulianos. Vers l'an 600, Timothéos de Constantinople
parle de gaianites ou julianistes et invente le terme d'incréatites (dxtuotñtou),
car il est persuadé que les partisans d'Ioulianos croient que le corps du Christ est
incréé *. En réalité, Ioulianos n'a jamais défendu cette idée que certaines sources
monophysites lui prêtent aussi.Timothée précise que les adversaires des gaianites
les appellent manichéens et phantasiastes, ce qui correspond à l'usage établi par
Sévère ; les gaianites désignant à leur tour ces adversaires comme adorateurs de
la corruption et de la création(qp0optoMoitpoç koi ktuotoMCitpoç ôvoud Gouou) ".

" Narratio de rebus Armeniae, 48-49, p. 32, l. 118-p. 33, l. 123 ; AGAPIos, Histoire
universelle, PO, VIII, 3, p. 434 [174].
" THÉODORE BAR KoNI, Livre des scholies, VI, 59, p. 27.
" Narratio de rebus Armeniae, 57-58, p. 34, l. 138-146.
" LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XX, ACO, II, 5, p. 135, l. 2-4.
" LÉONTIos DE BYZANCE, Contre les nestoriens et les eutychiens, II, PG, 86, 1, col. 1317 C ;
ibid., col. 1320 C.
" L. PERRONE, Critianesimo nella storia, 1, 1980, p. 436-441.
" LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIX, ACO, II, 5, p. 134, l. 17-18.
" VICTOR DE TUNNUNA, a. 539, p. 199, l. 20-21.
* TIMoTHÉos DE CoNSTANTINOPLE, Sur la réception des hérétiques, PG, 86, 1, col. 44 B ;
ibid., col. 53 C ; ibid., col. 58 A.
º Ibid., col. 58 B.

559
IOULIANOS 9

Timothée est le premier à employer ces néologismes. L'auteur anonyme du Liber


de sectis révèle une meilleure connaissance de la doctrine d'Ioulianos. Il explique
comment elle est une conséquence, certes extrême, du monophysisme : le refus
de distinguer une part corruptible d'une incorruptible dans le Christ découle du
refus de reconnaître deux natures dans le Christ ". Cette idée est également
présente dans la Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, un florilège orthodoxe
de la fin du vII° siècle ". D'autres auteurs font la même constatation ". Professant
comme Ioulianos l'unité du Christ, Andréas, moine de Thessalonique (Macé
doine I) parti à Rome, déclare que le corps du Seigneur est immortel, impassible
et incorruptible, ce qui lui vaut d'être condamné par le pape Grégoire le Grand en
601 ". Les patriarches Sergios de Constantinople (610-638) et Sôphronios de
Jérusalem (634-638) ne s'embarrassent pas de ces détails : le premier fait d'Iou
lianos un disciple d'Apollinaire, le second le condamne avec Eutychès, Dioskoros
et Sévère ". Cette association abusive d'Ioulianos à Eutychès se retrouve déjà
vers 620 sous la plume du moine Antiochos de Saint-Sabas ". Georges le Hiéro
moine, tout comme Eustratios, l'auteur de la Vie d'Eutychios, qualifie les partisans
d'Ioulianos et Gaianos d'aphthartodocétistes (dqp0optoôokntoi). Il indique qu'à
son époque ils sont toujours appelés gaianites à Alexandrie et sont actifs dans les
régions d'Orient et d'Asie ". Anastase le Sinaïte, à la fin du vII° siècle, donne
quelques détails précieux. Il explique comment le polémiste Ammônios d'Alexan
drie (à ne pas confondre avec le philosophe néoplatonicien) est l'auteur d'un
traité contre Ioulianos d'Halicarnasse ". Il place ce dernier parmi une dizaine
d'autres défenseurs de la nature unique du Christ, dont Eutychès, Dioskoros,
Gaianos, Jacques Baradée et Sévère à qui il réserve un rôle majeur *. La thèse
du monophysisme, que tous défendent, ne s'appuie selon Anastase, ni sur les
Écritures ni sur l'Évangile, mais sur les Catégories d'Aristote º. Il est moins
original en accusant les docteurs monophysites de nier la nature corporelle du

* Liber de Sectis, V, 3, PG, 86, 1, col. 1229 D.


º Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, 16, xvII, p. 112, l. 3-7.
" GEORGEs LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, XIV, p. 267, l. 13-16 ;JEAN DAMAscENE,
Livre des hérésies, 84, p. 56, l. 3-6 ; GEORGES LE MoINE, VIII, 44, éd. DE BooR, II, p. 473,
l. 9-12 = III, 165, PG, 110, col. 561 A ; Souda, I 436, t. II, p. 642, l. 26-30 ; CEDRENUs, I,
p.460, l. 7-9.
" PHoTIUs, Bibliothèque, 120 (Eusébios de Thessalonique), t. II, p. 129, l. 35-37 ; cf.
PCBE, 2, 1, p. 135, s. v. « Andreas 22 ».
" SERGIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre à Honorius de Rome, MANsI, XI, col. 532 B ;
SôPHRONIos DE JÉRUSALEM, Récit des miracles des saints Cyr et Jean, XII, PG, 87.3,
col. 3457 B = éd. FERNANDEz MARcos, XII, [10], p. 266.
"ANTiocHos DE SAINT-SABAs, Pandecte de la Sainte Écriture, CXXX, PG, 89, col. 1848 B.
" EUSTRATIos, Vie d'Eutychios, p. 35, l. 1039 ; GEORGEs LE HIÉRoMoINE, op. cit., XIV,
p. 267, l. 10 et 23-26 ; JEAN DAMAsCÈNE, Livre des hérésies, 84, p. 56, l. 1-2 ; NICÉPHORE
CALLISTE, HE, XVIII, 45, PG, 147, col. 420 B.
" ANASTASE LE SINAITE, Hodègos, I, l, p. 10, l. 62-64 ; ibid., XIII, 8, p. 243, l. 23-24 ;
ibid., XIII, 10, p. 251, l. 1-p. 252, l. 11.
* Ibid., VI, 2, p. 100, l. 9-14 ; ibid., VII, 1, p. 105, l. 44-p. 106, l. 55 ; ibid., X, 5, p. 198,
l. 65-69 ; ibid., XXIII, 1, p.305, l. 13-p. 306, l. 15.
º Ibid., VI, 2, p. 100, l. 14-17.

560
IOULIANOS 12

Christ à l'instar des manichéens *. Les renseignements donnés par les historiens
médiévaux apportent peu et contiennent parfois des erreurs.Ainsi Théophane et
ceux qui le recopient croient que le pape Agapet convoque le concile de 536 à
Constantinople pour condamner Sévère, Ioulianos et les autres théopaschites *.

*ANAsTAsE LE SINAITE, Hodègos, XIV, 2, p. 261, l. 59-61. — * THÉOPHANE, A. M. 6029,


p.217, l. 4-7 ; ZoNARAs, XIV, 8, 10, t. III, p. 167, l. 10-14 ; CEDRENUs, I, p. 651, l. 1-3 ;
NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, XII, 3, PG, 140, col. 77 A.

IOULLANOS 10, lecteur du couvent des Lycaoniens (Constantinople) 518

Le 20 juillet 518, les prêtres et archimandrites des couvents de Constantinople


remettent au synode réuni dans la capitale une lettre pour demander au patriarche
lôannès de revenir au chalcédonisme. Ce clerc apparaît en 46° position. Il signe
à la place de son archimandrite malade, le prêtre Paulos (—» Paulos 23)'.
'ACO. III, p. 71, l. 5.

IOULIANOS 11, évêque d'Adramyttion (Asie) 519/541

Il est connu par les Questions variées (Xuupuuktô Çntmuoto) que l'évêque
Hypatios d'Éphèse (-» Hypatios 4) lui a adressées'. La date de rédaction est
ignorée. Le cinquième chapitre du premier livre est consacré aux objets dans les
lieux sacrés. Ce fragment, le plus ancien « traité » sur le culte des images, a été
conservé pour son intérêt argumentatif lors de l'iconoclasme. Hypatios rappelle
l'échange qu'il a eu avec son évêque suffragant au sujet de la place des images
dans l'église. Ioulianos estime que le culte rendu aux peintures et aux sculptures
contredit les commandements bibliques de ne pas faire d'images et de détruire
les idoles. Il choisit une position modérée : interdire les sculptures en bois et en
pierre, sauf sur les portes, mais autoriser les images peintes. Hypatios se montre
plus tolérant car les images offrent une catéchèse aux non-instruits. « Pour Ioulia
nos, le problème des images est une question de théologie dogmatique ; Hypatios
au contraire place les images dans le domaine de l'économie pastorale » *.
' HYPATios D'ÉPHÈSE, Fragments, p. 127-129. —* G. LANGE, Bild und Wort, p. 54.

IOULIANOS 12, évêque de Sardes (Lydie) 553

Il occupe la 31° place lors des quatre premières séances du concile de Constan
tinople, les 5, 8, 9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et
26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres présents, mais précisent
que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *. Il occupe la 31° place
lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit à la même place aux anathé
matismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée
à Ibas d'Édesse ".

561
IOULIANOS 13

'ACO, IV, 1, p. 4, l. 18 ; ibid., p. 21, l. 14 ; ibid., p. 33, l. 18 ; ibid., p. 40, l. 14. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 : ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 15 ;
ibid., p. 225, l. 22.

IOULIANOS 13, évêque d'Alabanda (Carie) ca 558-568

Il s'agit d'un des évêques ordonnés par Jacques Baradée en Asie Mineure vers
558 ". Le choix d'ordonner un évêque monophysite pour Alabanda s'explique
sans doute par l'existence d'une communauté de même confession dans cette cité
comme l'atteste la déposition de l'évêque Zeuxis vers 519 (—» Zeuxis). Ioulianos
figure probablement en cinquième position parmi les évêques monophysites se
trouvant à Constantinople auxquels des archimandrites orientaux de même
confession adressent une lettre en 568 *. Sa disparition des Documents monophy
sites ultérieurs n'est sans doute pas due à son décès. Paulos d'Aphrodisias
(—» Paulos 28) étant sans doute absent de Constantinople, Ioulianos est alors
l'unique membre de la hiérarchie monophysite de Carie dans la capitale. La lettre
des archimandrites étant adressée à un représentant de l'épiscopat monophysite
de chaque province, elle a pour destinataire Ioulianos à défaut de Paulos. Dans
les autres Documents monophysites, la présence régulière de Paulos rend la men
tion d'Ioulianos inutile.

'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, 2, p. 158 [504]. —* Documents
monophysites, p. 126, l. 10.

IOULIANOS 14, diacre de Sardes ?(Lydie) V°-VI° S.

Une pierre apportée à Sardes mais d'origine inconnue constitue la stèle votive
que les diacres Ioulianos et Zoètos (—» Zoètos) ont érigée à leurs frais ".
' W. H. BUCKLER et D. M. RoBINsoN, Sardis, VII, 1, p. 148-149, n° 189 et pl. n° 176.

IOULIANOS 15, prêtre de Daldis ou Thyatire ?(Lydie) Ca 575-650

Une mosaïqué dédiée par huit personnes " est datée du prêtre Ioulianos tóov
Mdtpovoç (un domaine ?), économe de la cathédrale (övto[g] oixovóuou tñç
d[yioç èkkÂnloiog). On a proposé de voir en Ioulianos un descendant de Matrôn,
économe *. On compte parmi les dédicants deux autres clercs, le prêtre Michael
et le diacre Roufinos (—» Michael 4, Roufinos 6). Découverte lors des fouilles
d'une église près de Çaglayan, en Lydie du Nord, entre Sôsandra et Charakipolis
qui ne sont pas des évêchés, cette inscription doit avoir pour auteurs des clercs de
l'évêché voisin de Daldis ou de celui de Thyatire.

' H. DEDEOGLU et H. MALAY, ArkDerg, 3, 1995, p. 229-231 et pl. LXVII. —* D. FEIssEL,


Bull. ép., 1998, p. 707, n° 645.

562
ISAIAS 2

IOULIOS ?, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Il a érigé avec sa belle-sœur et ses deux filles une pierre tombale pour sa défunte
épouse Kyrilla. Il est le fils d'Eugénios originaire d'un lieu appelé Syphitos ou
Syphitè, EÙyeviou Xuqputm(voû)'. Le nom est hypothétique car on lit -À.toç et il
ne manque au début que trois lettres environ. Si 'AvotóÄuoç, IIoüßMuoç ou q)tôñ
Atoç sont trop longs, 'AôóÁtoç ou AipiiÀtoç sont possibles. Ils ont l'avantage
d'être attestés dans le diocèse d'Asie, à la différence d'Ioulios attesté, mais plus
tôt. L'éditeur propose de voir dans le toponyme un pagus du territoire de Laodicée
de Pisidie (Halic1) ou de Savatra en Lycaonie (Yaglibayat), 30 km au sud-ouest
et72 km au sud-est d'Ozkent. La pierre provient de Zengen (aujourd'hui Ozkent),
20 km au sud de Çesmelisebil identifié à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, Klio, 10, 1910, p. 237-238, n° 6.

ISAIAS 1, évêque de Panémouteichos (Pamphylie de Pergè) 431

Le 13 août 431, une dizaine d'évêques présents à Constantinople envoient une


lettre au concile d'Éphèse. Bloqués dans la capitale, ils ne peuvent se rendre dans
la métropole d'Asie, mais assurent les membres du concile cyrillien de leur entier
soutien ". Parmi les auteurs de cette lettre figure l'évêque Isaias de Panémouteichos
en 6° position *. La réponse du concile cyrillien le mentionne en 7º position *. Le
concile prend acte du soutien apporté par les évêques, et leur demande de
dénoncer auprès de l'empereur les injustices commises par Iôannès d'Antioche à
l'encontre de Cyrille d'Alexandrie et de Memnôn d'Ephèse. Les membres du
concile cyrillien comprennent que les évêques à Constantinople ne peuvent pas
les rejoindre car eux-mêmes, à Éphèse, sont bloqués par terre et par mer. Ayant
constaté que leur première lettre n'était pas arrivée à destination, les membres du
concile cyrillien joignent une copie de ce document ainsi qu'une relation à
remettre à l'empereur ". Isaias apparaît enfin dans une lettre de Maximianos de
Constantinople et des évêques envoyés dans la capitale pour l'élire. La lettre doit
dater de la fin de l'année 431. Elle est adressée au clergé et au peuple de l'île de
Ténédos pour annoncer la destitution de leur évêque Anastasios (—» Anastasios 1),
condamné pour ses opinions nestoriennes *. Isaias souscrit en 20° position parmi
les vingt-trois signataires de cette lettre ". Cette mention indique qu'il a participé
à l'élection de Maximianos, le 25 octobre.

* ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 31-p. 43, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 140, l. 1-p. 141, l. 9. —* ACO, I, 3,


p. 140, l. 7. — * ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 24. —*ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 22-p. 44, l. 35.
—*ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. — ° ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 46.

ISAIAS 2, évêque d'Élaia (Asie) 451

Il apparaît en 207° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 169° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
119 position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 137° à approuver la décision

563
ISAIAS 3

du concile de destituer Dioskoros d'Alexandrie. Isaias estime cette sentence juste


en raison des actes commis par Dioskoros à l'égard de Flavianos de Constanti
nople ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 97° position dans la version
grecque et en 120° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe
la 171° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Cette
séance est consacrée à l'étude du Tome de Léon. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Isaias apparaît en 187° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en
190° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux détaillent 47 à 58 membres. Comme les autres
évêques de la province d'Asie, Isaias est absent de la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence indique les noms des 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 11 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 5. —*ACO, II, 1,2, p.74 [270], l. 22.
—*ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l. 7. —*ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 36 ;ACO, II,3,2, p. 64
[323], l. 23-27. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 19.
—"ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 2. —' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 8 ; ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 22. —* ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 16 ;ACO, II,2,2, p. 73 [165], l. 20 ;
ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 241.

ISAIAS 3, évêque de Rhodes (Îles) 520-529

Isaias est un ancien préfet des vigiles à Constantinople ". Il est l'un des deux seuls
évêques connus du diocèse d'Asie à posséder une origine sénatoriale (—» Kyros 2).
Devenu plus tard évêque de Rhodes, il est mentionné en 3° position et souscrit en
4° position à une lettre du 9 septembre 520 envoyée par dix métropolites et dix
évêques réunis en synode à Constantinople pour annoncer au pape Hormisda le
décès du patriarche Iôannès, l'élection de son successeur Épiphane et exprimer
leur volonté de paix dans l'Église (à la suite du schisme acacien) *. Résidant
probablement dans la capitale, Isaias est accusé d'homosexualité avec l'évêque
Alexandros de Diospolis (Thrace º). Un procès aboutit à leur condamnation.
Isaias est torturé, châtré et exhibé à travers la ville avant d'être exilé ". Le procès
d'Isaias et d'Alexandros précède la promulgation de lois réprimant l'homo
sexualité *.

" PLRE, II, p. 627, s. v. « Isaias ». —* Collectio Avellana, 234, p.710, l.28 et p. 713,
l. 26. -* P. SoUSTAL, Thrakien, p. 247, s. v. « Diospolis ». —* MALALAs, XVIII, 18,
éd. DINDORF, p. 436, l. 3-16 = éd. THURN, p. 364, l. 42-p. 365, l. 53 : THÉOPHANE,
A. M. 6021, p. 177, l. 11-17 ; CEDRENUs, I, p. 645, l. 17-p. 646, l. 2 ; MICHEL LE SYRIEN,
IX, 26, tr. II, p. 221 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 193 ; Chronique de 1234, LIV,
p. 151, l. 15-21. —* PROCOPE, Anecdota, XI, 34-36, p. 76, l. 1-12 ; THÉOPHANE, loc. cit. ;
GEORGES LE MoINE, éd. DE BooR, II, p. 645, l. 9-12 = IV, 220, PG, 110, col. 797 A : LÉoN
LE GRAMMAIRIEN, p. 128, l. 17-p. 129, l. 2 ; MICHEL LE SYRIEN, loc. cit.
:
564
ISIDÔROS 5

ISIDÔROS 1, évêque de Priène (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. À la séance du 25 octobre 451 à laquelle


assiste l'empereur Marcien, il estremplacé par son métropolite, l'évêque Stéphanos
d'Ephèse (—» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son suffragant, l'évêque
Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit à la place d'Isidôros en 419° position
à la définition de la foi ".

' ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 29.

ISIDOROS 2, prêtre d'Oinoanda ?(Lycie) V°-VIe S.

Une inscription votive sur un linteau mentionne ce clerc « qui a fondé cette sainte
demeure » (tòv xtmod uevov tôv &ytov ôxov toûtov)'. La pierre a été décou
verte sur la rive occidentale du Girdev Gölü *. Ce lac de montagne, situé à une
quinzaine de kilomètres au sud-est d'Oinoanda et au nord de Komba, est séparé
de ces deux cités par le Yumru Dag au nord et l'Eren Dag au sud.

* G. E. BEAN, ABSA, 51, 1956, p. 143, n° 24. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und
Pamphylien, p. 546, s. v. « Girdev Gölü ».

ISIDOROS 3, diacre de Rhodes (Îles) V°-VIe S.

Une stèle funéraire conservée au musée de Rhodes précise que ce clerc exerçait
le métier d'orfèvre (xpuooxóoç)'.
" G. PUGLIESE CARRATELLI, Annuario, 30-32, 1952-1954, p. 301 [55], n° 86 et fig. 66.

ISIDÔROS4, évêque d'Éphèse ?(Asie) VI°-VII° S.

Un sceau du musée de Selçuk porte la mention : « d'Isidôros, évêque » ('Iotô6


pou èrttoxórtou)'. Nous l'attribuons à un titulaire du siège d'Éphèse, mais la
provenance du sceau étant incertaine, l'attribution reste hypothétique.
" J.-C. CHEYNET, RNum, 154, 1999, p. 341-342, n° 38 (Musée de Selçuk n° 19/31/91).

ISIDÔROS 5, diacre de Thèra ?(Îles) V°-VIIe S.

Un graffite votif est en partie conservé à Grammata, port naturel de Syros servant
de refuge aux marins. On prie le Seigneur de secourir un navire de Thèra, ce diacre
et ses compagnons de navigation ". Isidôros est peut-être un clerc de Thèra.
" G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 172-173,
n° 107 et pl. XXXIV.

565
KALANDIÔN

KALANDIÔN, évêque d'Halicarnasse (Carie) 451

Il est représenté en 264° position par le prêtre Ioulianos (—» Ioulianos 6) sur la
liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le
8 octobre 451 ". Ioulianos occupe la 226° place lors de la 2° séance du 10 octobre
consacrée à la définition du dogme *. Kalandiôn est mentionné en 93° position
sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *. Cette liste est fournie
seulement par la version grecque des actes. Elle indique aussi en 53° position la
signature d'Eustathios d'Halicarnasse ". Plutôt que de supposer l'existence d'un
évêque rival, E. Schwartz a reconnu que la liste présentait en ce point une corrup
tion et V. Laurent a corrigé à bon droit 'AÀuxopvoooû en IIopvoooû *. En effet,
le siège de Parnassos, en Cappadoce Seconde, est occupé par Eustathios, attesté
entre 431 et 458, mais non durant le concile de Chalcédoine ". À la 3° séance, le
prêtre Ioulianos approuve en 108° position la décision du concile de priver
Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité ou fonction sacerdotale. Ioulianos
justifie son choix par le refus de Dioskoros de se présenter au concile au terme
des trois assignations à comparaître réglementaires '. Il est à noter que la version
grecque, plus brève, laisse croire que Kalandiôn s'exprime lui-même tandis que
la version latine, plus complète, indique qu'Ioulianos est bien l'auteur de cette
déclaration. On en déduit que la liste de présence lors de la 3° séance a indiqué
seulement le nom de l'évêque représenté et a omis celui de son représentant. Au
nom de Kalandiôn, Ioulianos souscrit à la déposition de Dioskoros en 270°
position dans la version latine des actes du concile *. Dans la version grecque,
Kalandiôn est mentionné seul en 173° position*. Ioulianos représente Kalandiôn
à la 228° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Il est
interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Ioulianos
déclare, en 158° position au nom de son évêque, que cette lettre est en accord
avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20
et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Ioulianos représente Kalandiôn en 244° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Au
nom de Kalandiôn, Ioulianos souscrit en 250° position à la définition de la foi ".
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Ioulianos appose le nom de Kalandiôn
en 117° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de pré
sence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 31. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 37.
—* ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 24. — "ACO, II, 1, 2, p. 4 [200], l. 27. —* Ibid., apparat
critique ; V. LAURENT, BCLAB, 26, 1945, p. 5 (37), n. 1. — ° R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2,
p. 176-177, s. v. « Eustathius 14 ». — ' ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 7 ;ACO, II, 3, 2, p. 61
[320], l. 1-4. —* ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 27-28. —*ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l.42.
—"ACO, II, 3, 2, p. 90 [286], l. 15. —"ACO, II, 1, 2, p. 109 [305], l. 3-6 ;ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 33. — * ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 22 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [4O5],
l. 11. — " ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 38-39 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 35 : ACO, II,
3,2, p. 167 [426], l. 1 ; MICHELLE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 327. —"ACO, II, 1,

566
KALLIPODIOS

3, p.92 [451], l. 31-32 ;ACO, II,3,3, p. 106 [545], l. 12.

KALLIKLÈS, évêque de Pergè (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 1" place parmi les évêques de Pamphylie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Pamphylie forme une seule province
ecclésiastique à l'époque du concile de Nicée.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40A, n° 157 ; ibid., p. 40 B, n° 156 ; ibid., p. 41 A,


n° 155 : ibid., p.41 B, n° 146 ; ibid., p. 67, n° 153 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 4) ;
ibid., p. 111, n° 157 ; ibid., p. 135, n° 160; ibid., p. 179, n°306; ibid., p.207, n° 150 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 72-73, n° 157 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 157 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 157 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 31, [n° 155] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 296 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 196 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 195 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B,
n° 191.

KALLIMACHOS, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Nestôr a érigé une tombe pour son père Kallimachos ". La pierre vient
de KadInhan1, environ 15 km à l'ouest de Hal1c1, sur le site de l'ancienne Laodi
cée. On a proposé de la dater entre 330 et 450*.
" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 103, n° 192 et ph. — * W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p.251, n°53.

KALLINIKOS, évêque de Tymandos (Pisidie) 381

Il occupe entre la 108° et la 117° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Bien que le nom
du siège soit transmis sous la forme Poimandros dans la plupart des listes, il faut
corriger, suivant la leçon fournie par l'un des manuscrits latins en Tymandos *, un
évêché bien attesté *.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 111 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 112] ; MANsI,
VI. col. 1179 C, [n° 117] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 132 = V. RUGGIERI,
OCP. 59, 1993, p.348, n° 108 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.318 B, n° 112 et n. 8.
—* C. H. TURNER, op. cit., p. 175. —* K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien,
p.408-409, s. v. « Tymandos ».

KALLIPODIOS, évêque de Derbè (Lycaonie) V°-VI° S. ?

Il est connu par une inscription funéraire retrouvée au village de Sidirvar (ou
Sudurag1), moins de 5 km au sud-ouest de Devri Sehri identifié à l'antique

567
KALLISTRATOS

Derbè '. La datation est hypothétique car elle repose sur un formulaire banal.

" G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 65, n° 62.

KALLISTRATOS, évêque d'Isaura (Lycaonie) 404

Après sa seconde déposition et son bannissement définitif, le 20 juin 404, Jean


Chrysostome est exilé à Koukousos, en Arménie. C'est de ce lieu qu'il adresse,
sans doute au début de l'hiver 404 *, une lettre « à Kallistratos évêque d'Isaurie »
(KoÀÀtotpdtqp èttokótqp 'Iooupioç). Ce correspondant, incapable de rendre
visite dans l'immédiat à Jean, est considéré par ce dernier comme un ami dont la
venue est attendue. L'adresse de la lettre pose problème car il est probable que
Kallistratos est évêque d'Isaura, plutôt que d'Isaurie. En effet, nous constatons
que parmi les adresses des lettres de Jean Chrysostome envoyées nominativement
à des évêques, vingt-sept mentionnent le destinataire sans son siège et onze indi
quent le nom de son évêché.Aucune adresse ne désigne un évêque par le nom de
sa province. Cette constatation renforce l'hypothèse que le terme 'looupio dési
gne ici non pas la province d'Isaurie mais la cité d'Isaura, appelée aussi Isauropolis
à partir du v° siècle *.
" JEAN CHRYsosToME, Lettres, CC, PG, 52, col. 723. —* R. DELMAIRE, RechAug, 25, 1991,
p. 178. —* Cf. D. STIERNON, in DHGE, XXVI, col. 135, s. v. « Isauropolis ».

KALLOAS, évêque de Smyrne (Asie) 536

Il n'est pas présent aux deux premières séances du concile de Constantinople en


536. Il signe en 54° place lors de la 3° séance du 10 mai ", et en 53° place lors de
la 4° séance du 21 mai*. Son nom est de nouveau absent des souscriptions à la
condamnation d'Anthimos, le 21 mai, et de la liste de présence lors de la 5° et
dernière séance du 4 juin. Pourtant, le même jour, il souscrit à la condamnation
de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras en 37° position *. Il est à noter
que Kalloas n'emploie pas le titre de métropolite, mais se trouve au début de la
liste des évêques suffragants alors que le titulaire du siège de Smyrne emploie le
titre d'archevêque autocéphale depuis le milieu du v° siècle (—» Aithérichos).

"ACO, III, p. 162, l. 29. —* Ibid., p. 171, l. 3. —* Ibid., p. 115, l. 32.

KALÔÏNOS, moine ? de Cnide ? (Carie) V°-VI° S.

Une cuve baptismale de Physkos (Marmaris) a pour dédicataires Kalôïnos et le


diacre Kyriakos (—» Kyriakos 16)'. Kalôïnos est dit torteuvóç. Volontiers employé
par les moines, cet adjectif est aussi usité par les clercs. Physkos n'étant pas
évêché, l'inscription doit se rattacher à Cnide, sur la presqu'île où se trouve
Physkos, plutôt qu'à Kéramos, sur la rive opposée du golfe Céramique.

' W. BLUMEL, Die Inschriften der rhodischen Peraia, p. 129, n° 519 ; cf. PmbZ, 2, p. 453,

568
KANDIDIANOS

s. v « Kaluinos 3617 » ; ibid., p. 639, s. v. « Kyriakos 4186 ».

KALPOURNIOS ?, diacre de Tyraéion ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlia Domna, fille de Papas, a érigé un monument funéraire pour son mari
diacre dont le nom est estropié. On lit sur l'inscription KMortopuviqp qu'on a
proposé de corriger en KoMItoupviqp, nom fréquent localement ". La pierre a été
trouvée à Balk1, environ 18 km au sud-ouest d'Ilgin, le site de l'ancienne Ty
Idº10Il.

"W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 35, n° 175 ; L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan
Dagi, I, p. 58, n° 272 et ph.

KANDIDIANOS, évêque d'Antioche (Pisidie) 449

Cet évêque fait partie du groupe des 28 prélats réunis dans le baptistère de la
cathédrale de Sainte-Sophie, le 8 avril 449, à qui Théodose II fait savoir qu'il a
décidé d'ordonner la révision du procès d'Eutychès ". Il occupe la 26° place au
synode de Constantinople réuni le 13 avril pour examiner l'affaire d'Eutychès *.
Il ne fait aucune intervention d'après les procès-verbaux conservés. Il occupe la
38 place à la l" séance du concile d'Éphèse, le 8 août*. Il est le 30° prélat à
donner son avis sur Eutychès en le déclarant orthodoxe et en demandant sa
réintégration comme archimandrite et prêtre ". Après la lecture des actes de la
séance du concile d'Éphèse du 22 juillet431, Dioskoros rappelle une déclaration
des Pères condamnant toute personne opposée au contenu dogmatique de cette
séance. Dioskoros demande à chaque membre de faire une déposition pour savoir
s'il est juste ou non de sanctionner celui qui a enquêté au-delà de ce qui a été
établi à Éphèse. Kandidianos fait alors une déclaration. Il dit être nourri depuis
l'enfance dans la foi catholique et vivre jusqu'à présent selon la foi inébranlable
définie à Nicée et Éphèse I et dont il se fait le gardien. Il révèle au passage qu'il
aété archidiacre à Constantinople *. En 27° position, il estime régulière la décision
du concile de condamner Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée
(-» Eusébios 11)". Il souscrit en 33° position à la déposition de Flavianos et
d'Eusébios '. Kandidianos occupe la 24° place sur la liste de présence de la 2°
séance du 22 août 449*. Il est le 19° membre à donner son avis sur le cas d'Ibas
d'Edesse. Qualifiant Ibas de fils du diable, il approuve la décision du concile de
le priver de la dignité sacerdotale et de la communion ". Dans une lettre à Iôannès
de Germanicée, Théodoret de Cyr rapporte que des libelles accusant Kandidianos
de nombreux adultères et crimes avaient été remis durant le concile d'Éphèse,
mais que Dioskoros, déclarant que l'assemblée se tenait pour juger de la foi et
non des cas d'adultère, ne reçut pas les libelles ".

'ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 13-14 ;ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 8. —*ACO, II, 1, 1, p. 149, l. 5
6 : ACO, II, 3, 1, p. 133, l. 2. —* ACO, II, 1, 1, p. 79, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 54, l. 14.
-"ACO, II, 1, 1, p. 183, l. 41 ; ACO, II, 3, 1, p. 178, l. 4-6. —* ACO, II, 1, 1, p. 190,
l.33 : ACO, II, 3, 1, p. 237, l. 19-24. — ° ACO, II, 1, 1, p. 193, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 242,
l 18-20. —' ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 30. —*Actes syriaques du concile d'Éphèse (449),

569
KANDIDOS

p. 7, l. 36. —* Ibid., p. 67, l. 25-30. —"THÉoDoRET DE CYR, Lettres, CXLVII, PG, 83,
col. 1409 C-D ; Lettres, CXXV, éd. AzÉMA, p. 94, l. 15-19.

KANDIDOS, évêque de Lydie 363

Ce personnage, avec son parent Arrianos (-» Arrianos), est connu seulement par
Philostorge dont l'Histoire ecclésiastique, transmise par un résumé de Photius,
offre un récit parfois tortueux. Philostorge mentionne la rédaction d'un tome par
Euzôïos d'Antioche en faveur de la doctrine d'Aétios. Cette œuvre de circonstance
se place peu après la mort de l'empereur Julien (26 juin 363) suivant le récit de
Philostorge. Celui-ci décrit ensuite un séjour à Constantinople d'Aétios et
d'Eunomios (—» Eunomios 1) où ils ordonnent une série d'évêques, « parmi
lesquels Kandidos et Arrianos placés à la tête des Églises de Lydie et d'Ionie »
(óv Koivôuôoç uèv koû 'Appuovòç toîç kotà Auôiov koù Ioviov èKKÀnoiouç
épiotovtot)'. Nous comprenons que Kandidos dirige l'Église anoméenne en
Lydie, et Arrianos celle d'Ionie. A première vue, l'Ionie semble désigner ici la
province d'Asie. (C'est ainsi qu'Éphèse est en Ionie d'après Philostorge *.) Cette
répartition semblerait s'expliquer par la présence d'ariens dans les provinces de
Lydie et d'Asie d'après la lettre du synode d'Ancyre de 358 *. La suite de
l'Histoire ecclésiastique de Philostorge contredit pourtant l'hypothèse qui ferait
d'Arrianos un évêque anoméen d'Asie. Philostorge écrit qu'Aétios se rend en
Lydie « pour établir Kandidos et Arrianos dans leurs Églises » (Kóvôtôov xoù
'Apptovòv toîç èkkMmoiouç èvuôpöoou). Arrianos est donc un évêque anoméen
de Lydie, à l'instar de Kandidos, comme la suite des événements le confirme.
L'évêque Théodosios de Philadelphie, connu pour son goût des femmes, ressent
ces ordinations comme une condamnation de son mode de vie dépravé (—» Théo
dosios 1). Il rassemble en synode (ouvéôptov) huit autres évêques de Lydie et,
ensemble, ils adressent une lettre à Eudoxios de Constantinople et à Maris de
Chalcédoine (Bithynie) contre Aétios et les partisans de Kandidos. Ils contestent ,
la légalité de ces ordinations car Aétios, déchu du diaconat, est toujours sous le
coup d'une censure et a pratiqué ces ordinations de manière précipitée et contre
l'avis général. Mais Eudoxios, lié à Eunomios par ses serments et à Euzôïos par
ses engagements, se contente dans sa réponse à Théodosios et ses partisans de les
inviter à s'en prendre à ceux qui ont accompli les ordinations plutôt qu'à ceux qui
les ont reçues ". Jovien, empereur chrétien, succède à Julien. Des partisans de
Kandidos et d'Arrianos, qui sont des parents du nouvel empereur, se rendent à
Édesse (en septembre-octobre 363) pour se porter à sa rencontre et éviter qu'il ne
se laisse gagner par Athanase d'Alexandrie. Mais Jovien choisit de ne favoriser
aucun parti*. D'après le récit de Philostorge, c'est à cette époque qu'Eudoxios de
Constantinople adresse une lettre à Euzôïos contre Kandidos et Arrianos ". L'ho
stilité d'Eudoxios s'explique sans doute par sa crainte de la constitution d'une
hiérarchie anoméenne formant une Église anti-nicéenne parallèle à celle qu'il
prétend diriger et par son inquiétude face à l'influence que Kandidos et Arrianos
pourraient exercer sur Jovien en tirant profit de leur lien de parenté. Peu après la
mort de l'évêque anoméen Théodoulos de Chairétapa (Phrygie Pacatienne), deve
nu évêque en Palestine,etdeson successeurimmédiat Kartérios(—» Théodoulos l),
Eunomios se rend en Orient en compagnie d'Arrianos, d'Euphronios, d'Iôannès
(—» Iôannès 2), successeur de Kartérios, et d'Ioulianos de Cilicie. Ils rencontrent

570
KARTÉRIOS

à Antioche Théophilos l'Indien, évêque anoméen sans siège précis, pour régler
les affaires de leur Église en Orient'. La date de cette réunion est incertaine. Si
l'on suit de manière stricte l'ordre chronologique de l'Histoire ecclésiastique de
Philostorge, cette réunion se place entre la bataille d'Andrinople (9 août 378)*,
et la proclamation de Théodose I" comme empereur à Sirmium (19 janvier379)*.
On a aussi proposé de placer cette rencontre entre le décret de Théodose I"
adressé au peuple de Constantinople (27 février380) et son entrée dans la capitale
(24 novembre 380) ". L'absence de Kandidos à cette réunion de prélats anoméens
s'explique sans doute par sa mort après 363 et avant 379-380. Notons enfin que
Kandidos, selon Philostorge, partage avec plusieurs évêques anoméens le don
d'accomplir des miracles ".

" PHILosToRGE, HE, VIII, 2, p. 105, l. 1-7. —* Ibid., III, 2, p. 32, l. 3. —* ÉPIPHANE DE
SALAMINE, Panarion, 73, 2, 5, t. III, p. 269, l. 24. —* PHILosToRGE, HE, VIII, 4, p. 106,
l. 3-27. —* Ibid., VIII, 6, p. 107, l. 5-9. — ° Ibid., VIII, 7, p. 107, l. 10-11. —' Ibid., IX,
18. p. 124, l. 20-p. 125, l. 6. —* Ibid., IX, 17, p. 123, l. 10-p. 124, l. 19. —* Ibid., IX, 19,
p. 125, l. 7-17. — " R. P. VAGGIONE, Eunomius of Cyzicus and the Nicene Revolution,
p.316-319. — " PHILosToRGE, HE, IX, 1, p. 116, l. 2.

KARIKOS, prêtre de Tyraéion ?(Pisidie) IV° S.

Ses enfants, dont le nom est effacé, lui ont dressé une épitaphe ". On a proposé de
voir en Karikos un ancien et non un prêtre, sans raison apparente *. Il est vrai que
l'inscription n'a pas de signe chrétien.La pierre vient de Mahmutisar, aujourd'hui
Beykonak, environ 16 km au sud-est d'Ilgin, le site de l'ancienne Tyraéion.

* W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 36, n° 179 et pl. 10. —* L. JoNNEs, The Inscriptions of
the Sultan Dagi, I, p. 84, n° 389.

KARPONAS ?, prêtre de Korydalla (Lycie) 458

Il souscrit à la place de l'évêque Palladios de Korydalla (—» Palladios 1) en 19°


position à la réponse du synode de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur
Léon'. Quel que soit son nom (Karponas, Karpophoros) *, qui est corrompu dans
l'unique version latine conservée (Carporus presbyter suscripsi in loco Palladii
episcopi Corydalleni similiter), il est en revanche certain que Karponas est prêtre
et non évêque comme on l'a proposé *.
' ACO, II, 5, p. 63, l. 34. —* R. ScHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 87, s. v. « Carponas (?) ».
— * G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I, p. 230.

KARTÉRIOS, évêque de Chairétapa (Lycaonie) Ca 379/80

Après la mort de l'évêque anoméen Théodoulos de Chairétapa, devenu évêque en


Palestine, et de son successeur immédiat Kartérios (—» Théodoulos l), Eunomios
se rend en Orient en compagnie de plusieurs évêques anoméens, dont Iôannès, le

57 1
KASSIANOS

successeur de Kartérios. Ils rencontrent à Antioche Théophilos l'Indien, évêque


anoméen sans siège précis, pour régler les affaires de leur Église en Orient
(-» Eunomios 1, Iôannès 2)'. La date de cette réunion est incertaine. Si l'on suit
de manière stricte l'ordre chronologique de l'Histoire ecclésiastique de Philo
storge, cette réunion se place entre la bataille d'Andrinople (9 août 378) *, et la
proclamation de Théodose I" comme empereur à Sirmium (19 janvier 379) *. On
a également proposé de placer cette rencontre entre le décret de Théodose I"
adressé au peuple de Constantinople (27 février380) et son entrée dans la capitale
(24 novembre 380)". On a aussi émis l'hypothèse, sur la base d'une homonymie,
que ce personnage serait le père de l'historien anoméen Philostorge *.

' PHILosToRGE, HE, IX, 18, p. 124, l. 20-p. 125, l. 6. —* Ibid., IX, 17, p. 123, l. 10-p. 124,
l. 19. — * Ibid., IX, 19, p. 125, l. 7-17. —* R. P. VAGGIONE, Eunomius ofCyzicus and the
Nicene Revolution, p. 316-319. —* Ibid., p.318.

KASSIANOS, prêtre d'Éphèse (Asie) ca 434-448

Lors de la séance du 29 octobre 451, le concile de Chalcédoine aborde l'affaire


de Bassianos et Stéphanos, évêques d'Éphèse rivaux (-» Bassianos,Stéphanos 4).
Bassianos fait son entrée en compagnie du prêtre Kassianos ". Il accuse Stéphanos
de lui avoir pris son trône épiscopal et ses biens. Durant les débats qui s'ensuivent,
Bassianos reçoit le soutien de Kassianos. Il raconte comment Stéphanos prit la
place de Bassianos sur le trône d'Éphèse. Stéphanos et Maionios de Nysa (-» Ma
ionios 2) menèrent Kassianos dans le baptistère et voulurent lui faire jurer sur
l'Évangile de suivre Bassianos. Kassianos tenta de résister, disant qu'il était en
communion avec Constantinople depuis quinze ans et ne pouvait prêter serment
du fait de son statut de prêtre. Mais il fut contraint de jurer sous la menace. Peu
après, le cinquième jour de Pâques, Stéphanos et Maionios séquestrèrent Bassia
nos et maltraitèrent Kassianos. Celui-ci déclare même avoir été « tué » par ses
agresseurs et frappé à coups de talon. Le matin, sans doute du jour suivant, trois
diacres l'ont porté dans sa maison et l'ont laissé là, à demi-mort et les veines
ouvertes.Fidèle à son serment, Kassianos fut réduit à vagabonder à Constantinople
(Bassianos ayant été alors expulsé d'Éphèse). Cela fait quatre ans qu'il vit ainsi *.
Cette indication permet d'établir la chronologie de l'affaire. Ce cinquième jour
de Pâques correspond au jeudi 15 avril 448 plutôt qu'au jeudi 24 avril 447 *. La
durée de l'épiscopat de Bassianos étant de quatre ans, on en déduit que Bassianos
est devenu évêque au plus tôt en 444 et qu'il a été renversé en 448. La période de
quinze ans de communion avec le siège de Constantinople, que Kassianos men
tionne en 448, laisse penser qu'il était prêtre d'Éphèse depuis 434 au moins.
' ACO, II, 1, 3, p. 44 [403], l. 21 ; ACO, II, 3, 3, p. 53 [492], l. 2. — * ACO, II, 1, 3, p. 50
[409], l. 10-28 ;ACO, II, 3,3, p. 59 [498], l. 9-27. —* P BATTIFOL, EO, 23, 1924, p.388 ;
E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 151.

KASTINOS 1, évêque d'Éphèse (Asie) ante 400

Le concile de Chalcédoine étudie le 29 octobre 451 le cas de deux évêques

572
KASTÔR 1

d'Éphèse, Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos, Stéphanos 4). À la fin de la


séance, les commissaires impériaux estiment que les deux rivaux se sont montrés
indignes de l'épiscopat, mais laissent au concile le choix de la décision. Les
Pères se divisent sur la question du lieu d'ordination du nouvel évêque d'Éphèse.
Léontios, évêque de Magnésie du Méandre (—» Léontios 5), affirme que depuis
saint Timothée, vingt-sept évêques se sont succédé et tous ont été ordonnés à
Ephèse, exception faite de Basilios, ordonné de force à Constantinople (ooôe), ce
qui a fait couler beaucoup de sang (opoyoi)'. Aétios, archidiacre de l'Église de
Constantinople, rappelle que plusieurs évêques d'Éphèse ont été, soit ordonnés,
soit confirmés dans la capitale. Il cite les exemples de Kastinos, ordonné à Con
stantinople, d'Hèrakleidès, ordonné avec l'accord de l'évêque de Constantinople,
et de Basilios, ordonné par Proklos en présence de l'empereur Théodose II et de
Cyrille d'Alexandrie (—» Hèrakleidès 2, Basilios 3)*. Puisque cette énumération
suit manifestement un ordre chronologique, l'épiscopat de Kastinos se place
avant celui d'Hèrakleidès, soit avant 401 ; mais Hèrakleidès étant le successeur
direct d'Antôninos, nous sommes d'avis de voir en Kastinos un prédécesseur
d'Antôninos (-» Antôninos 1). Il ne s'agirait donc pas, comme on l'a proposé º,
de l'évêque anonyme appelé l'eunuque du tribun Victor, élu à la place d'Hèraklei
dès par les adversaires de Jean Chrysostome en 403 ou 404.

' ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 32-34 ; ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 31-33. —*ACO, II, 1,
3. p. 52 [41 1], l. 39-p. 53 [412], l. 2 ; ACO, II, 3, 3, p. 62 [501], l. 4-8. —* M. LE QUIEN,
Oriens Christianus, I, col. 676-677 ; G. FEDALTO, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I,
p. 1 13.

KASTINOS 2, évêque de Liménai (Pisidie) 458

Il est mentionné en 16° position (Castinus Limenon) dans la réponse que le


synode de Pisidie envoie en 458 à l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 15°
position(Castinus episcopus Limenonpoleos)*. Les évêques de Pisidie approuvent
tous le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure,
le patriarche d'Alexandrie.

* ACO, II. 5, p. 51, l. 6. —* Ibid., p. 56, l. 10.

KASTÔR 1, évêque de Pergè (Pamphylie de Pergè) 516

En 516, Sévère d'Antioche informe Dioskoros II, le patriarche d'Alexandrie, que


l'évêque Sôtèrichos de Césarée ainsi que les autres évêques de Cappadoce II
souhaitent être en union avec Sévère et Dioskoros et confesser la foi monophysite.
Sévère lui demande son avis sur cette question pour agir de conserve ". Sévère
précise qu'il a bien reçu la lettre envoyée de Pamphylie par Dioskoros lui appre
nant que ce dernier est entré en communion avec Kastôr, évêque de la métropole
de Pergè *. Une autre lettre datée du patriarcat de Sévère sans plus de précision,
soit entre 512 et 518, est directement adressée à Kastôr. Les sous-diacres de
Pergè ont envoyé une pétition à Sévère pour dénoncer la violation de leur pré
séance par les lecteurs et chantres de cette Église. Sévère enjoint à Kastôr de faire

573
KASTÔR2

respecter les droits des sous-diacres *. Il est étonnant que le patriarche d'Antioche
intervienne dans les affaires de la métropole de Pergè qui relève du patriarcat de
Constantinople. L'appel des sous-diacres à Sévère indique qu'ils sont mono
physites à un moment où Kastôr ne partage peut-être pas encore cette communion,
soit avant 516.

' SÉvERE D'ANTIOCHE, Lettres choisies, IV, 3, tr. II, p. 257-259. —* Ibid., p. 259. —* Ibid.,
I, 7, tr. I, p. 39-41.

KASTÔR 2, prêtre de Mètropolis ?(Pisidie) V°-VI° S.

Une inscription votive le mentionne avec sa fille, la diaconesse Nyna, et Dèmè


trios, fils de Bousios, peut-être son gendre (—» Nyna). Il s'agit sans doute d'un
ex-voto dans le sanctuaire de saint Kèrykos puisque Kastôr est « celui qui a fondé
Saint-Kyrikos » (ô xtmooç tòv &yuov KópuKov)'. La pierre vient de Karaadilli,
soit 12 km au nord-est de Tatarli identifiée à Mètropolis*.

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 38, n° 120B ;


cf. W. M. CALDER, MAMA, I, p. 170. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien,
p. 339-340, s. v. « Mètropolis (1) ».

KASTÔRIOS, prêtre de Pergè (Pamphylie de Pergè) V°-VI° S. ?

Un ex-voto de ce prêtre, fils d'Eumèlos, provient de Yesilkaraman, 17 km au


nord d'Aksu (le site de l'ancienne Pergè). L'inscription indique la onzième indic
tion sans autre précision chronologique et se termine par une prière au Seigneur
en faveur du bourg de Morka ". En l'absence de reproduction, notre datation est
hypothétique car elle repose sur un formulaire très banal.

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 107,
n° 309* ; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 735-736, s. v.
« Morka ».

KÉKROPIOS, évêque de Laodicée (Phrygie Pacatienne) 351

À l'initiative de l'empereur Constance II, plusieurs évêques orientaux ariens


conduits par Eusébios de Constantinople se réunissent à Sirmium pour statuer sur
le sort de l'évêque du lieu, Phôtinos, un disciple de Markellos d'Ancyre.Après
la condamnation et la déposition de Phôtinos, Constance II transfère sur le siège
de Nicomédie l'évêque Kékropios de Laodicée ". Le reste de son épiscopat sort
du cadre de cette étude.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Histoire des ariens, 74, 5, p. 224, l. 25.

574
KLAUDIANOS

KELSA ?, diaconesse de Tyraéion (Pisidie) III°-IV° S.

Elle a érigé un tombeau pour son mari Mnèsithéos, son père Mnèsithéos et ses
onclesTrophimos et Dadès, des Septimii Pomponii (Xertteuiouç[Iloo]vrtoviotç)'.
Le nom du personnage est incertain car en partie restitué. Le lien de parenté entre
Kelsa et Mnèsithéos le père est incertain : l'un des éditeurs à proposer de com
prendre Itœtmp comme un synonyme de tev0epóç. La pierre provient d'Ilgin,
l'ancienne Tyraéion.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 23, n° 120 et pl. 8 ; L. JoNNEs, The Inscriptions of the
Sultan Dagi, I, p. 72, n° 333.

KÈRYKOS, higoumène de Dorylée (Phrygie Salutaire) 607/610

Théodore de Sykéôn, invité par le patriarche Thômas (607-610) à Constantinople,


passe d'abord par Dorylée où il est comme d'habitude chaleureusement accueilli
par la population, puis par Kèrykos et Phôtios (—» Phôtios 4), les higoumènes du
monastère de Saint-Georges, dit des Sources (dqpnyouuévov tñç uovñç toû
dryiou Teoopyiou tñç Aeyouévmç IInyóôv). Il s'agit de deux anciens disciples de
Théodore de Sykéôn qui dirigent un couvent situé au-dessus de Dorylée ".
" Vie de Théodore de Sykéôn, 130, p. 104, l. 14.

KLAUDIANÈ, vierge de Mèlos (Îles) IV ° S.

Dans les catacombes de Mèlos se trouve une épitaphe indiquant la présence de


Klaudianè, de sa sœur vierge (-» Eutychia), de leur mère Eutychia, de trois
prêtres (—» Asklèpios 1, Asklèpiodotos, Elpizôn) et d'une diaconesse (-» Agallia
sis)'. L'Église interdisant l'inhumation collective de clercs et de femmes, il
s'agit des membres d'une même famille.

" G. KIoURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 87-88,
n° 24 et pl. VIII.

KLAUDIANOS, évêque d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) 476

Zoé, supérieure d'un couvent monophysite d'Attaléia (—» Zôè), reçoit la visite de
l'évêque de la cité, Klaudianos. Elle lui reproche ouvertement d'avoir souscrit à
l'Anti-Encyclique, promulguée par Basilisque durant l'été 476. L'évêque s'en
excuse et lui répond : « Je l'ai signée de la main, et pas de l'esprit ni du cœur. »
Cela ne la convainc pas ". Il faut par ailleurs noter que l'évêque Klaudianos porte
le nom d'un saint martyr de Pergè *.
" JEAN RUFUs, Plérophories, LXXXII, PO, VIII, 1, p. 138 [538], l. 4-9 : MICHEL LE SYRIEN,
VIII. 11, tr. II, p. 86 : MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 166, 65. —* J.-M. SAUGET, in BSS,
X. col. 316-317, s. v. « Papia, Diodoro e Claudiano ».

575
KLÈDONIOS

KLÈDONIOS, prêtre d'Iconium (Lycaonie) 381

Il signe comme témoin en 8° position le testament de Grégoire de Nazianze, le


31 mai 381 ". On a proposé d'identifier ce clerc à un personnage de ce nom
mentionné dans la correspondance de Grégoire. Celui-ci, de retour en Cappadoce
après sadémissionde l'évêché de Constaninople, luiconfia l'Église de Nazianze *.
Mais il n'y a aucune preuve assurée pouvant soutenir cette identification.

" GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Testament, PG, 37, col. 396 A ; éd. BEAUCAMP, p. 40, l. 119-121.
— * M.-M. HAUSER-MEURY, Prosopographie zu den Schriften Gregors von Nazianz, p. 55,
s. v. « Cledonius II » ; J. BEAUCAMP, commentaire à GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Testament,
p. 74 et n. 249.

KLÉÔNYMOS ?, évêque de Stratonicée (Carie) VI°-VII° S.

Une inscription funéraire très fragmentaire dont il subsiste aujourd'hui seulement


un estampage révèle l'existence de cet évêque ". Seules les quatre premières
lettres du nom sont lisibles, ce qui autorise diverses restitutions.

" Ç. SAHIN, Die Inschriften von Stratonikeia, II, 1, p. 34, n° 548 et pl. V.

KOINTOS 1, chorévêque d'Isaurie (puis Lycaonie ?) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Selon


les listes de souscription à la définition de la foi, il occupe entre la 12° et la 14°
place parmi le groupe des prélats d'Isaurie présents sur les listes de souscription ".
A l'époque de Nicée, le nord de l'Isaurie inclut en partie la province de Lycaonie
créée vers 371. Kointos était peut-être le chorévêque d'un district situé sur le
territoire de la future province.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 185 ; ibid., p. 46 B, n° 185 ; ibid., p. 47 A.


n° 184 ; ibid., p. 47 B, n° 172 ; ibid., p. 69, n° 182 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 20) ;
ibid., p. 113, n° 186 ; ibid., p. 137, n° 192 ; ibid., p. 153, n° 69 : ibid., p. 209, n° 179 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 78-79, n° 186 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 186 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 186 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 9-10, [n° 184] ; H. KAUFHOLD. ·
OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 165 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 338, n° 164 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 162.

KOINTOS 2, évêque de Phocée (Asie) 451

Il apparaît en 200° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 162° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
121° position à la 3° séance du 13 octobre *. Durant cette séance occupée par le
procès de Dioskoros, les Pères conciliaires s'interrogent sur la sanction qu'il
convient d'infliger à l'évêque d'Alexandrie. Ce dernier a en effet refusé de se

576
KOMODOS

rendre au concile au terme des trois assignations à comparaître réglementaires.


Le concile accepte la peine prévue par les canons dans ce cas (la déposition)".
Kointos prend alors la parole et rappelle que Dioskoros n'avait recouru à aucune
règle ecclésiastique pour « tuer » Flavianos de Constantinople de sa propre
autorité (au concile d'Éphèse en 449). Maintenant que les décisions ont été prises
de manière canonique, Dioskoros ne peut user d'aucun autre délai *. Les argu
ments de Kointos sont repris par ses collègues d'Asie, Protérios de Myrina et
loulianos d'Hypaipa (—» Protérios, Ioulianos 4). Kointos est le 139° participant à
approuver la décision du concile de condamner Dioskoros ". Il souscrit à la dépo
sition de Dioskoros en 98° position d'après la version grecque et en 127° position
selon la version latine des actes du concile '. Il occupe la 164° place sur la liste de
présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ".
Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms
que des 58 premiers membres. Kointos occupe la 180° place sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien *. Il souscrit en 183° position à la définition de la foi ". De nouveau,
pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Comme les autres évêques de la province d'Asie,
Kointos est absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 4 ; ACO, II, 3, 1, p. 34, l. 30. —*ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 15.
—*ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l. 9. —*ACO, II, 1, 2, p. 27 [223], l. 17-38 ;ACO, II, 3, 2,
p.44 [303], l. 6-27. —* ACO, II, 1, 2, p. 27 [223], l. 39-42 ; ACO, II, 3, 2, p. 44 [303],
l. 28-31. — ° ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 38 ;ACO, II, 3, 2, p. 65 [324], l. 3-4. — ' ACO,
II. 1, 2, p. 37 [233], I. 3 ; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 26. —"ACO, II, 3, 2, p. 88 [284],
L 39. — "ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 1 ;ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 15. —"ACO, II,
1.2, p. 147 [343], l. 9 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 14 ; ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 1 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 235.

KOMITAS, évêque de Sardes ?(Lydie) VII° S.

Un sceau vendu aux enchères porte la mention : « de Komitas, métropolite de


Sardes » (Kouttô untpontoMitou Xopôéoov)'. La lecture du siège n'est pas sûre.

"SBS. 6, 1999, p. 130 (vente Hirsch 187 des 19-23 septembre 1995, n° 1796 et pl. 63).

KOMODOS, évêque de Tripolis (Lydie) 431

Il apparaît en 30° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem '. Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Komodos semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 177° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des

577
KOMODOS

séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet
ne donnent pas d'indication. Mais c'est précisément au cours de la séance du
17 juillet que Komodos joue un rôle important.Après deux échecs consécutifs, le
concile envoie une troisième et dernière délégation chargée de convaincre
Iôannès d'Antioche et ses partisans de venir devant l'assemblée. Cette délégation
est formée des évêques Daniel de Colonée en Cappadoce Seconde, Komodos de
Tripolis et Timothéos de Germè en Hellespont (—» Timothéos 5)*. Accompagnés
d'un secrétaire (voto puoç) nommé Mousônios, ils se rendent à la demeure
d'Iôannès d'Antioche pour lui remettre son assignation à comparaître *. De retour
au concile, Daniel de Colonée fait son rapport en premier. Il raconte comment les
trois évêques rencontrèrent le prêtre Asphalios de l'Église d'Antioche qui les
accompagna devant la maison d'Iôannès en évitant que des clercs favorables à
Iôannès ne fassent violence aux délégués cyrilliens. A cette occasion, Daniel de
Colonée remercie certains soldats. Ces derniers, d'habitude en garnison dans la
cité de Tripolis, reconnurent l'évêque Komodos et décidèrent de le défendre ainsi
que ses collègues.Après avoir attendu un moment, un archidiacre vint leur remet
tre un message du concile des protestataires. Les trois envoyés le refusèrent,
arguant que leur mission se limitait à délivrer leur propre message et non à en
recevoir un. Ils dirent convier Iôannès d'Antioche au concile cyrillien.Asphalios
transmit cette invitation et, à son retour, délivra aux évêques le même document.
Il annonça en outre que le concile oriental attendait un décret de l'empereur avant
de faire quoi que ce soit. Les délégués cyrilliens déclarèrent que leur ambassade
était la derrière tentative avant qu'une sanction ne soit prise à l'encontre d'Iôannès
d'Antioche. Leur effort fut vain, Asphalios refusa de les écouter et s'éloigna °.
Komodos de Tripolis ' et Timothéos de Germè * confirment les propos de Daniel
de Colonée. A la lumière de ces rapports, le concile cyrillien estime qu'Iôannès
d'Antioche n'a plus aucun prétexte à son absence ". Le concile prend la décision
d'excommunier Iôannès d'Antioche et ses partisans ". A la séance du 22 juillet,
Komodos est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en 64°
position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Komodos en 67° position *.

" ACO, I, 4, p. 29, l. 2 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d 'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1, 3, p. 63, l. 1. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;
ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO,
I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 27-32 ; ACO, I, 2, p. 80, l. 38-42 : ACO, I,
3, p. 106, l. 14-18. —* ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 33-p. 23, l. 2 ; ACO, I, 2, p. 81, l. 1-2 ; ACO,
I, 3, p. 106, l. 19-21 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, VI, ACO, II, 5, p. 105, l. 14-16.
— " ACO, I, 1, 3, p. 23, l. 8-34 ; ACO, I, 2, p. 81, l. 9-33 ; ACO, I, 3, p. 106, l. 28-p. 107,
l. 19 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, op. cit., p. 105, l. 17-18. — ' ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 1-3 ;
ACO, I, 2, p. 81, l. 34-35 ; ACO, I, 3, p. 107, l. 20-21. —* ACO, I, 1, 3, p. 24,
ACO, I, 2, p. 81, l. 36-37 ; ACO, I, 3, p. 107, l. 22-23. — "ACO, I, l, 3, p. 24, l.l. 77-11 ;
ACO, I, 2, p. 82, l. 1-5 ; ACO, I, 3, p. 107, l. 24-28.— — "ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 30-p. 2
l. 5 ; ACO, I, 2, p. 82, l. 15-p. 83, l. 23 ; ACO, I, 3, p. 108, l. 3-p. 109, l. 14. —" ACO

578
KONÔN 5

1,7, p. 113, [l. 25] ;ACO, I,2, p. 71, [l. 35] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 18] ;ACO, I, 5, p. 112,
l 11 ;ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 19. — * ACO, I, 1,3, p. 35, l. 35 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 31

KONÔN 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il a érigé une pierre tombale pour son épouse Aurèlia Domna'. La pierre provient
de KadInhan1, environ 15 km à l'ouest de Hal1c1, le site de l'ancienne Laodicée.
On l'a datée entre 330 et 450 *.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 118, n° 222 et ph. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p.253, n° 58.

KONÔN 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il a érigé une pierre tombale pour son épouse Aurèlia Matrôna ". L'inscription
provient de la localité de Kadinhani, environ 15 km à l'ouest de Halici, le site de
l'ancienne Laodicée.

" G. LAMINGER-PAsCHER, Beitràge zu den griechischen Inschriften Lykaoniens, p. 30-31,


n° 22 et dessin p. 118.

KONON 3, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Firmios, avec ses fils Konôn et Alexandros (—» Firmios, Alexandros 4),
a érigé une stèle funéraire pour son épouse ". Les deux fils exercent la fonction
de prêtre, bien que cela soit moins sûr pour Alexandros. La pierre a été découverte
à moins d'un kilomètre de KIn1k, localité moderne située à 14,5 km à l'est de
Halic1, le site de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 110, n° 207, ph. et ill.

KONÔN 4, diacre de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Ilest connu par la pierre tombale qu'il aérigée pour son fils Markos ". L'inscription
provient d'Osmancik, 20 km à l'ouest de Halici, le site de l'antique Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 118, n° 223 et pl.

KONÔN 5, clerc de Gdanmaa ? (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Paulos, Alexandros, Pétros et Loukios ont érigé une stèle pour leur père
Konôn, qualifié de « vénérable » (ko Moyńpqp). Selon l'éditeur, la paléographie
permet de dater cette inscription avant 400. L'épithète koMóynpoç est employée
pour les clercs, en particulier les ascètes. La pierre vient de Kolukisa, sans doute

579
KONÔN 6

l'ancienne Kissia, 26,5 km au sud-ouest de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 165, n° 312, ph. et ill.

KONÔN 6, prêtre d'Éphèse (Asie) 421/429

Une lettre est envoyée par Théodotos d'Antioche (421-429) à Konôn, prêtre
d'Éphèse '. Au début de ce fragment, l'évêque se demande quel reproche Konôn
peut adresser à ceux qui reconnaissent deux natures dans le Fils unique. On en A
déduit que Konôn est, sinon hostile, du moins réservé au sujet de la double nature
du Christ.

" THÉoDoTos D'ANTIocHE, À Konôn, prêtre d'Éphèse, p. 81, l. 9-25.

KONÔN7, évêque de Perta (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Onèsiphoros d'Iconium (-» Onèsiphoros 1), qui souscrit à sa place en 365° position
à la définition de la foi ".
:
:

'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 16 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 23.


-

KONÔN 8, prêtre de Néapolis ?(Pisidie) IV°-V ° s.

L'épitaphe d'un homme au nom disparu mentionne ses parents, le prêtre Konôn
et la diaconesse Kyria (-» Kyria), et son épouse Markia Matrôna ". L'inscription
vient d'Armutlu, 8 km au sud-est d'Enevre Köy identifié au site d'Anaboura qui
n'est pas un siège épiscopal. L'évêché le plus proche est Néapolis (aujourd'hui
probablement Sarki Karaagaç), 10 km au nord-est d'Armutlu *.

'J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition to Asia Minor, p. 198, n° 326 ; L. JoNNEs, The
Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 115, n° 623. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien
und Pisidien, p. 182-183, s. v. « Anabura (1) » ; ibid., p. 347, s. v. « Neapolis ».

KONÔN 9, diacre d'Iconium ? (Lycaonie) IV°-V ° s.

Il est mentionné par une épitaphe très simple gravée sur une dalle ". La pierre a
été découverte à Egribayat, environ 33 km au nord-est de Konya (Iconium) et
25 km à l'ouest de Geimir (Perta). A la suite des éditeurs, nous rattachons cette
inscription au ressort d'Iconium car Egribayat se trouve près de l'ancienne route
qui traverse la plaine de Lycaonie vers Iconium, tandis que Perta est séparée
d'Egribayat par une montagne, l'actuel Ballik Dag, qui culmine à 1470 m.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 58, n° 326 d et dessin p. 168.

580
KONÔN 13

KONÔN 10, évêque d'Hadrianoupolis (Pisidie) 518

Il apparaît en 33° position sur la liste des souscriptions qui accompagne la pétition
que le synode de Constantinople adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet 518
pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère d'Antioche ".
'ACO, III, p. 66, l. 19.

KONON 11, évêque de Sidè (Pamphylie de Sidè) 536

Absent des listes de présence aux différentes séances du concile de Constantinople


en 536, il souscrit le 21 mai à la condamnation de l'ancien patriarche Anthimos
en 22° position ", et le 4 juin à celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras en 24° position *. La basilique du port de Sidè a fourni six fragments
d'une même inscription * qui, d'après une récente restitution ", mentionne l'inau
guration d'un sanctuaire consacré aux apôtres « sous Konôn, notre très saint et
très bienheureux archevêque » (èrtſ Kó]voovo[ç toû dryuo]tdtou koſi uo]kopu[oo
tatou dpx]uerttoxó[rtou] muôv), avec la collaboration financière probable d'une
corporation d'artisans du lin.

'ACO, III, p. 183, l. 19. —* Ibid., p. 115, l. 1. —* G. E. BEAN, The Inscriptions ofSide,
p. 58, n° 156et pl. XIX, fig. 62 ;J. NoLLÉ,Side imAltertum, II, p. 504, n° 183. —* D. FEIssEL,
Bull. ép., 2002, p. 771-772, n° 624.

KONON 12, prêtre d'Akalissos (Lycie) Ca 500-540

L'archimandrite Nikolaos l'Ancien (—» Nikolaos 7), du monastère de Saint-Jean


à Akalissos, adjoint le prêtre Konôn à son neveu Nikolaos, futur archimandrite de
Sainte-Siôn (—» Nikolaos 8) pour superviser la construction du sanctuaire de
Sainte-Siôn que Nikolaos l'Ancien a fondé. En compagnie de Konôn, Nikolaos
se rend à Myra faire ordonner lecteur son neveu par l'évêque Nikolaos (—» Niko
laos 6) ".

" Vie de Nikolaos de Siôn, 5, éd. ANRICH, I, p. 5, l. 5-6 ; vers. SEvčENko, p. 24, l. 4-5.

KONON 13, moine de Lycie ante 532

Originaire de Lycie où il s'est fait moine dès l'enfance, Konôn fait un pèlerinage
en Terre sainte après la mort de Sabas (5 décembre 532) et entre dans la laure de ce
saint situé près de Jérusalem. Konôn brille par ses vertus qui lui valent de diriger la
communauté ". Son higouménat en Palestine sort du cadre de ce volume.

" CYRILLE DE SCYTHOPOLIs, Vie de Sabas, 89, p. 196, l. 19-p. 197, l. 4.

581
KONÔN 14

KONÔN 14, évêque de Magydos (Pamphylie de Pergè) 553

Il occupe la 82° place lors des l", 2° et 4° séances, et la 80° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Bien qu'absent de la liste de présence à la 8° et dernière séance du 2 juin, il
souscrit en 79° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.
" ACO, IV, 1, p. 6, l. 2 ; ibid., p. 22, l. 25 ; ibid., p. 34, l. 33 ; ibid., p. 41, l. 26. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 227, l. 28.

KONÔN 15, évêque de Sennéa (Pamphylie de Sidè) 553

Il occupe la 142° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 141° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6 et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 141° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
146° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.
'ACO, IV, 1, p. 7, l. 27 ; ibid., p. 24, l. 2 ; ibid., p. 36, l. 19 ; ibid., p. 43, l. 4. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 15 ;
ibid., p. 230, l. 21.

KONÔN 16, diacre de Lycie Ca 550

Le trésor de Kumluca compte une reliure en argent indiquant : « de Konôn, diacre »


(Kóvov[o]ç [ôl]okóv[ou])'. Sont aussi gravés les noms d'un diacre (—» Prinkipios)
et de deux femmes, Stéphanè et Léontia. L'origine du trésor est discutée (—» Euty
chianos 3).

' I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 53-54, n° 8 et pl. S23.6.

KONÔN 17, prêtre d'Hydè ?(Lycaonie) V°-VI° S.

Une épitaphe mentionne le diacre Auriskos, fils de ce personnage (—» Auriskos)'.


La pierre provient d'Ambar, 12 km à l'est d'Akçasehir identifié à Hydè.

' G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 103, n° 140.

582
KÔNSTANTINOS 4

KONON ? 18, clerc d'Iconium (Lycaonie) V°-VI° S.

L'épitaphe fragmentaire d'un sarcophage trouvé à Konya mentionne Flavios


Konôn, ancien domestique (drtò ôoue(o)tikoov). On lit ensuite eû)\oßñç (pieux),
sans doute l'épithète ecclésiastique eûAopéototoç (révérentissime) employée
par Konôn dont le nom, mentionné à la ligne suivante, est en partie restitué ".
' G. RADET et P. PARIs, BCH, 10, 1886, p. 505, n°9 ; J. R. S. STERRETT, An Epigraphical
Journey in Asia Minor, p. 211-212, n° 231, contra H. S. CRONIN, JHS, 22, 1902, p. 350
351, n° 231 ; cf. PLRE, II, p. 308, s. v. « Fl. Conon 7 ».

KÔNSTANTINOS 1, diacre de Dorylée (Phrygie Salutaire) 449

Déposé par le concile d'Éphèse le 8 août 449, Eusébios de Dorylée (Phrygie


Salutaire) fait appel de cette décision auprès du pape Léon (—» Eusébios 11). Son
libelle est porté par Kônstantinos et le prêtre Chrysippos (-» Chrysippos)'.

'ACO, II, 2, 1, p. 81, l. 9.

KÔNSTANTINOS 2, évêque de Midaéion (Phrygie Salutaire) 553

Il occupe la 111° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 110° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7* séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 110° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
113° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 6, l. 31 ; ibid., p. 23, l. 12 ; ibid., p. 35, l. 25 ; ibid., p. 42, l. 13. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 22 ;
ibid., p. 229, l. 13.

KÔNSTANTINOS 3, lecteur de Paros (Îles) V°-VI° S.

Dans l'une des cellules de la cour du sanctuaire de Katapoliani, l'ancien groupe


cathédral de Paros, se trouvait une inscription votive mentionnant ce clerc ".
' G. KIOURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 130-131,
n° 66 et pl. XVIII.

KÔNSTANTINOS 4, sous-diacre de Samos (Îles) VI° S.

De Dontia, où l'on a retrouvé un groupe épiscopal, provient une inscription indi


quant la construction d'un mur avec son soubassement et son fossé (tò épyov toû

583
KÔNSTANTINOS 5

tóxou toûtou oùv 6Mou toû té\uotoç xoû toû èußötou) sous le clarissime
Stéphanos. Le sous-diacre Kônstantinos remplit la fonction de greffier (Ypo uuo
teûovtoç)'. L'inscription est datée de la sixième indiction sans plus de précision.
On a supposé qu'il pouvait s'agir de l'an 572 *.
" H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 53, n° 147 ;
G. DAGRON et D. FEIssEL, Inscriptions de Cilicie, p. 61, n. 11 ; cf. SEG, 37, 1987, p. 232,
n° 727 ; PLRE, II, p. 1030, s. v. « Stephanus 13 ». —* IG, XII, 6, 2, p.478, n°930.

KÔNSTANTINOS 5, diacre d'Aphrodisias (Carie) VII° S.

Sur le portail du narthex de la basilique d'Aphrodisias sont gravés le nom et la


fonction de cet individu ".

" C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 176, n° 1172 et pl. XXXI ; cf. PmbZ, 2,
p.513, s. v. « Konstantinos 3762 ».

KÔNSTANTINOS 6, diacre d'Éphèse (Asie) VII° S.

Un graffite sur une pierre grossière trouvée dans les ruines de l'église Saint-Jean
à Éphèse porte une invocation au Seigneur pour ce clerc et sa famille ".
" R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.484, n° 4320 a.

KÔNSTANTINOS 7, diacre de Meiros (Phrygie Salutaire) VII° S. ?

Un ex-voto, peut-être postérieur à notre période, prie le Seigneur de protéger ce


personnage (Kovotovtñvo ôndikovo)'. Cette inscription est l'un des graffites
laissés par des pèlerins dans l'église nord d'Alaca Asma *, environ 12 km au sud
est de Demirözü, le site de l'antique Meiros.

' C. H. E. HASPELs, The Highlands ofPhrygia, I, p. 329, n° 80 et II, pl. 624. —* K. BELKE
et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p. 180, s. v. « Alaca Asma ».

KÔNSTANTIOS, évêque de Diokléia (Phrygie Pacatienne) 431

Omis par la liste de présence à la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le


22 juin 431, il est toutefois interrogé au cours de cette même séance sur la
conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie
à Nestorius. Kônstantios est le 15° à donner son avis. Il déclare faire la même
déposition que l'évêque Prothymios de Konana (—» Prothymios)'. Celui-ci a
estimé que la foi de Nicée ne diffère en rien de celle contenue dans la lettre de
Cyrille. A la fin de cette séance, il souscrit en 153° position à la condamnation de
Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous

584
KOSMIÔN 1

les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la


séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. À la séance du 22 juillet, Kôn
stantios ne figure pas sur la liste de présence. Il souscrit pourtant en 65° position
à la décision du concile cyrillien de condamner quiconque propose une autre
profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II
convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués avant leur
départ. Parmi les signataires du mandatum figure Kônstantios en 39° position *.

'ACO, I, 1, 2, p. 16, l. 13-14 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT,
p. 105 : tr. KRAATz, p. 100. —* ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 23]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1,7, p. 113, [l. 26] ;ACO, I,2, p. 71, [l. 36] ;ACO,
I,3, p. 136, [l. 19] ;ACO, I, 5, p. 112, l. 12 ;ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 20. —* ACO, I, 1, 3,
p.35, l. 21 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 17.

KOSMAS 1, diacre de Sardes ?(Lydie) VI° S.

Au cours de la fouille récente d'un secteur de Sardes a été découvert le sceau de


ce diacre ". Il est daté du vi° siècle d'après son contexte archéologique et semble
s'accorder avec le caractère religieux du quartier fouillé.

' C. GREENwALT, C. RATTÉ et M. RAUTMAN, Preliminary Excavations Reports : Sardis, p. 8 et


fig. 6.

KOSMAS 2, prêtre d'Éphèse (Asie) VI°-VIIe S. ?

Sur le rebord d'un bénitier en marbre trouvé dans l'église Saint-Jean court la
dédicace suivante : « œuvre de Kosmas, moine (et) prêtre de l'(église) de la
Théotokos des Antôniana », IIoimuo Koop16 (uovo)xo0 (koû) iepéoç f tñç O(eo
tó)xou tôv 'Avtovuov(ôv)'. Kosmas serait moine et prêtre (hiéromoine ?) de
l'église de la Vierge des Antôniana. Les Antôniana forment peut-être la paroisse
d'un domaine rural ou d'un quartier inconnu d'Éphèse.
' H. ENGELMANN, D. KNIBBE et R. MERKELBACH, Die Inschriften von Ephesos, IV, p. 159,
n° 1291 .

KOSMIÔN 1, prêtre de Tyraéion ? (Pisidie) IV° S.

Le prêtre Alexandros avec son neveu Théodoulos a érigé une tombe pour son
frère Kosmiôn (—» Alexandros 6), et peut-être pour Timothéos avec qui le lien de
parenté est obscur ". La pierre a été découverte à Atlanti, 38,5 km au sud-ouest de
Gdanmaa, 33 km au nord-ouest de Laodicée et 28 km au nord-est de Tyraéion.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 124, n° 591 et dessin p. 146.

585
KOSMIÔN 2

KOSMIÔN ? 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Ce prêtre a édifié un tombeau avec ses frères. Le nom est hypothétique car il n'en
reste que les lettres -MION ; il ne manque que deux ou trois lettres avant. D'après
l'index des noms des Monumenta Asia Minoris Antiqua, Kosmiôn est en effet le
nom le plus fréquent avec la terminaison-MION. Un Moupiioov est attesté à Orkistos
(Galatie Salutaire) dans une inscription du II° siècle *, mais ce nom est ici moins
probable. L'inscription a été trouvée à Kestel (aujourd'hui Beykavag1), 15 km au
sud-ouest de Halic1, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 19, n°95 et dessin p. 128. —* Ibid., p. 68, n° 304, l. 18.

KOSSINIOS, évêque d'Hiérocésarée (Lydie) 448-451

Le 8 novembre 448 se tient une réunion du synode permanent dans le sèkrèton


du palais épiscopal de Constantinople sous la présidence de l'évêque Flavianos.
On donne lecture d'une relation envoyée par Flôrentios de Sardes contre deux
évêques suffragants, Iôannès d'Hyrkanis et Kossinios d'Hiérocésarée (—» Flôren
tios 2, Iôannès 13). L'objet de cette relation n'est pas connu. Les clercs qui ont
apporté cette missive attendent qu'un jugement soit rendu lorsque se lève un
membre du synode, Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11). Celui-ci remet un
libelle et demande qu'on le lise et l'insère dans le procès-verbal '. Eusébios vient
de déposer une accusation d'hérésie contre l'archimandrite Eutychès. Du fait de
cette intervention, le synode abandonne l'affaire de Flôrentios qu'il traitait
jusque-là et se penche sur le cas d'Eutychès. À la 2 séance, le 12 novembre,
l'évêque Flavianos déclare que la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius et la lettre d'union de Cyrille à Iôannès d'Antioche sont conformes au
credo de Nicée. Il demande à chaque participant de s'exprimer sur cette question *.
Les évêques Basilios de Séleucie (Isaurie)*et Séleukos d'Amasée (Hélénopont) *
défendent le caractère orthodoxe de ces lettres et énoncent leur profession de foi.
L'évêque Saturninos de Marcianoupolis (Mésie II) demande que toute personne
ne partargeant pas cette opinion soit exclue et excommuniée *. L'évêque d'Hiéro
césarée manifeste son assentiment et juge étranger à l'Église toute personne qui
pense autrement". Lors de la séance du 22 novembre, Kossinios souscrit à la
déposition d'Eutychès en 21° position '. Il est absent au concile d'Éphèse en 449.
Il représente son collègue de Lydie, l'évêque Andréas de Satala (—» Andréas 1),
en 225° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile
de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe au nom d'Andréas la 187° place lors
de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme ". Kossinios est
présent en 113° position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 131° à approuver
la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ou
dignité sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 107° position
dans la version grecque et en 159° position dans la version latine des actes du
concile *. Kossinios représente Andréas à la 189° place sur la liste de présence
lors de la 4° séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères
conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 123° position, que cette lettre est
en accord avec les Symboles de Nicée, Constantinople I, Éphèse I, et souscrit au
Tome ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent

586
KRATINOS

les noms que des 58 premiers membres. Kossinios apparaît en 205° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien *. Il représente de nouveau Andréas de Satala. Il souscrit en
208° position à la définition de la foi ". Il souscrit également en 209° position au
nom d'Andréas de Satala ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre,
les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Le nom de
Kossinios apparaît en 174° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace ". A une séance non datée, Kossinios souscrit,
d'après la Collectio Prisca, en 49° position aux canons établis à Chalcédoine ".
'ACO, II, 1, 1, p. 100, l. 3-13 ; ACO, II, 3, 1, p. 77, l. 18-27 ; LIBERATUs DE CARTHAGE,
Bréviaire, XI, ACO, II, 5, p. 114, l. 7-12. —* ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114, l. 14 ;
ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5. —* ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ; ACO, II, 3, 1,
p.97, l. 11-23. —* ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29-p. 118, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 24-p. 98,
L 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ; ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 14-17. —° ACO, II, 1, 1,
p. 122, l. 32-p. 123, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 103, l. 11-15. — ' ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 14 ;
ACO, II, 2, 1, p. 20, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 27. —*ACO, II, 1, 1, p. 61, l.29 ;ACO,
II.3, 1, p. 35, l. 23. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l.40. —"ACO, II, 1,2, p. 6[202], l. 1.
—"ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 30 ; ACO, II, 3, 2, p. 64 [323], l. 1-3. — * ACO, II, 1,2,
p.37 [233], l. 12 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 27. —"ACO, II, 3, 2, p.89 [285], l. 20.
—"ACO, II, 1,2, p. 104 [300], l. 41-p. 105 [301], l. 2 ;ACO, II, 3,2, p. 111 [370], l.27.
— * ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 26 ;ACO, II, 3,2, p. 145 [404], l. 5. — " ACO, II, 1,2,
p. 147 [343], l. 34 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 34 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 15 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 254. —" ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l.35 ;
ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 16-17. —" ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 13 ; ACO, II, 3, 3,
p. 108 [547], l. 5. —"ACO, II, 2,2, p.42 [134], l. 3.

KRATÉROS, prêtre ? de Tyraéion ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlia Orestina, fille de Mennéas fils de Granios, a dressé une tombe « pour son
très regretté mari Aurèlios Eirinéos, fils de Kratéros, prêtre » (t(p iôiqp dvôpà
to8uvotoit[qp]Aùp(nÀiq) Eipuvéqp Kpotépou rtpeoßutépou). On a pris kpotépou
comme un adjectif en supposant une erreur de cas ". Mais il vaut mieux voir en
Kpotépou un patronyme, une solution qui s'accorde avec le cas grammatical.
Quant à la fonction de Kratéros, on ignore s'il s'agit d'un prêtre ou d'un ancien
en l'absence de tout symbole chrétien *. La pierre a été découverte à Balki, soit
environ 18 km au sud-ouest d'Ilgin, le site de l'ancienne Tyraéion.

' L. JoNNEs, The Inscriptions ofthe Sultan Dagi, I, p. 58-59, n° 274 et ph. —* D. FEIssEL,
Bull. ép., 2002, p. 768, n° 616.

KRATINOS, évêque de Panormos (Lycie) 451

Absent aux deux premières séances du concile de Chalcédoine des 8 et 10 octobre


451, il apparaît en 146° position sur la liste de présence à la 3° séance du
13 octobre ". Il est le 51° à approuver la décision du concile de priver Dioskoros

587
KRISPINOS

d'Alexandrie de toute dignité sacerdotale *. Il souscrit à la déposition de Dioskoros


en 121° position dans la version grecque et en 76° position dans la version latine
des actes du concile ". Il est de nouveau absent lors de la 4° séance du 17 octobre
consacrée à l'étude du Tome de Léon. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Kratinos
n'apparaît pas sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien. Il souscrit à la définition de la foi. Ce
renseignement n'est fourni que par la Collectio Dionysiana Aucta et Michel le
Syrien ". D'après la reconstitution proposée par E. Honigmann, Kratinos aurait
souscrit en 282° position s'il n'avait pas été oublié dans la version grecque des
actes du concile *.

'ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 34. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 32 ;ACO, II, 3, 2, p. 54


[313], l. 28-30. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 26 ; ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 3.
—*ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 31 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 287.
—* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 48 et 73.

KRISPINOS, diacre d'Éphèse (Asie) 449-451

Lors de la 1" séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, les


commissaires impériaux s'interrogent sur la valeur des procès-verbaux de la l"
séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449, Dioskoros d'Alexandrie, soutenu par
Juvénal de Jérusalem et Thalassios de Césarée de Cappadoce, affirme que de
nombreux participants avaient leur propre secrétaire (voto puoç) pour consigner
les discussions ". Adversaire de Dioskoros, Eusébios de Dorylée (Phrygie Sa
lutaire), réclame qu'on interroge Stéphanos d'Éphèse (Asie) pour savoir si ses
secrétaires ont pris en notes les actes et s'ils ont été violentés par les secrétaires
de Dioskoros (—» Eusébios 11, Stéphanos 4). Les commissaires lui demandent de
répondre *. L'évêque d'Éphèse raconte que ses deux secrétaires, Ioulianos,
maintenant évêque de Lébédos, et le diacre Krispinos (—» Ioulianos 5), ont effecti
vement subi des violences : les secrétaires de Dioskoros ont effacé les tablettes
sur lesquelles Ioulianos et Krispinos prenaient des notes et ont failli leur casser :
les doigts en voulant prendre leur écritoire. Les secrétaires de Stéphanos n'ont
donc pas pris en notes les actes. Stéphanos ajoute que les évêques ont souscrit sur
une feuille (Xoptng) le jour de l'examen (d'Eutychès). Les évêques qui ne l'ont
pas fait le jour même ont souscrit le lendemain après avoir reçu des assurances de
Stéphanos ". Celui-ci accuse par conséquent Dioskoros d'avoir empêché les
autres participants de prendre des notes pour remanier ensuite les procès-verbaux
à loisir et d'avoir manipulé les évêques en leur faisant signer une feuille blanche.
L'absence d'indication chronologique relative à Krispinos laisse supposer qu'il
est vivant en 451 et occupe toujours les fonctions de diacre et de secrétaire.

'ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 16-27 ;ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 8-18. —* ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 28
33 : ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 19-23 : ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 70, l. 5-15 : NICÉPHORE CALLIsTE,
HE, XV, 30, PG, 147, col. 89 A. — * ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 34-p. 88, l. 4 ; ACO, II, 3, 1,
p. 63, l. 24-p. 64, l. 2.

588
KRITÔNIANOS

KRITÔNIANOS, évêque d'Aphrodisias (Carie) 451-457

À la séance inaugurale du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, il occupe la


41° place ". Lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi,
il occupe la 32° place *. Il est mentionné en 43° position sur la liste de présence à
la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 36° participant à approuver la décision du
concile de priver Dioskoros de toute dignité ou fonction sacerdotale. Kritônianos
motive son choix par le refus de Dioskoros de s'être présenté devant l'assemblée
après les trois assignations réglementaires à comparaître ". Il souscrit à la dépo
sition de Dioskoros en 80 position selon la version grecque des actes, en 42°
position d'après la version latine *. A la 4° séance du 17 octobre, Kritônianos
occupe la 33° place ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le
Tome de Léon. Il déclare, en 146° position, que cette lettre est en accord avec les
Symboles de Nicée et Constantinople I, avec Cyrille d'Alexandrie puis souscrit
au Tome '. Il occupe la 41° place à la séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de
Tyret Eustathios de Beyrouth (les deux en Phénicie paralienne)*. Il est mentionné
à la même place lors de la séance dogmatique du 22 octobre ". Kritônianos appa
raît en 40° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre
à laquelle assiste l'empereur Marcien". Il souscrit en 40 position à la définition
de la foi ". A la séance du 26 octobre, il siège de nouveau en 40° position *. Cette
séance est occupée par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche
et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif. Kritônianos occupe
la 38° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de Cyr
(Euphratésie) ". Il siège de nouveau en 40° position à une autre séance datée du
26 octobre ". Cette séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse.
Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est fournie. Kri
tônianos approuve à cette séance la non-lecture des actes du Brigandage comme
l'ont proposé les légats ". Une autre séance a lieu le 27 octobre pour confirmer
l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste
de présence n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour objet la querelle
entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos, Sté
phanos 4). Kritônianos est mentionné en 40° position sur la liste de présence ".
Aucune liste de présence n'est fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au
règlement de l'affaire de Bassianos et Stéphanos. Au cours d'une autre séance du
30 octobre, les Pères conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite
de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à son suffragant Anastasios de Nicée.
Kritônianos occupe de nouveau la 40° place ". Il est mentionné en 40° position
lors de la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Eu
phratésie), déposé au concile d'Éphèse en 449". Il est en 41° position à l'autre
séance du 31 octobre occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile
de Chalcédoine ". Son siège a été interverti avec celui de Nounéchios de Laodicée
(—» Nounéchios 3). Kritônianos est dit par erreur évêque de Laodicée ". A la fin
de la journée du 31 octobre, une autre séance se déroule en l'absence des commis
saires, des légats et d'une partie des Pères conciliaires. Cette réunion établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace. Kritônianos souscrit à ce canon en 26° position *". Malgré la présence de
leur métropolite, quatre évêques de Carie sont absents de cette liste de souscription
(—» Flakillos, Ménandros 2, Diogénès 3, Zôtikos 3). À la dernière séance, le
1" novembre, il occupe la 41° place *. Après la protestation des légats contre le

589
KYNTIANOS

canon adopté la veille en faveur du siège de Constantinople, les commissaires


demandent aux évêques des diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont souscrit à cette
décision de leur propre volonté ou sous la contrainte *. Kritônianos déclare avoir
apposé sa souscription en conformité avec l'intention des saints Pères et s'estime
redevable à Constantinople de son ordination. D'après lui, ce serait aussi le cas
de ses prédécesseurs. Il termine son intervention en soulignant que l'Église
d'Aphrodisias a bénéficié de la protection de Constantinople *. On déduit de
cette déclaration que l'ordination des métropolites de Carie par les évêques de
Constantinople est considérée comme une pratique courante. A une séance non
datée, Kritônianos souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 19° position aux ca
nons établis à Chalcédoine *. Il est dit par erreur Petronianus Afrodisiadae. Il
apparaît en 40° position dans la lettre encyclique que l'empereur Léon envoie fin
457 pour savoir si le concile de Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de
Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie doit être validée *. La réponse du
synode de Carie n'est pas conservée, mais l'on sait qu'à l'exception de la Pam
phylie de Sidè, toutes les provinces ont approuvé Chalcédoine et condamné
l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 7 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 4. —*ACO, II, 1, 2, p. 71 [267], l. 6.


—* ACO, II, 1, 2, p. 4 [200], l. 17. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 17 ; ACO, II, 3, 2,
p. 52 [311], l. 24-29. —* ACO, II, 1,2, p. 36 [232], l. 27 ;ACO, II, 3, 2, p. 73 [332], l. 27.
— ° ACO, II, 1,2, p.85 [281], l. 39. — ' ACO, II, 1,2, p. 107 [303], l. 33-37 ;ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 19. —*ACO, II, 1,3, p. 103 [462], l. 9. —*ACO, II, 1,2, p. 122 [318],
l. 24 ;ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 31. —"ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 34 ;ACO, II, 3,
2, p. 140 [399], l. 4. —"ACO, II, 1,2, p. 143 [339], l. 1 ;ACO, II, 2,2, p. 75 [167], l. 23 ;
ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 21 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 315.
— * ACO, II, 1,3, p. 4 [363], l. 28 ;ACO, II, 3,3, p. 8 [447], l. 15. — * ACO, II, 1, 3, p.8
[367], l. 24 ; ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 12. — "ACO, II, 1, 3, p. 12 [371], l. 43.
— * ACO, II, 1, 3, p. 39 [398], l. 10-11 ;ACO, II, 3, 3, p. 48 [487], l. 12-13. —" ACO, II,
1, 3, p. 43 [402], l. 41. — " ACO, II, 1, 3, p. 57 [416], l. 20. — " ACO, II, 3, 1, p. 64
[423], l. 19. —"ACO, II, 1, 3, p. 85 [444], l. 9. —*ACO, II, 1, 3, p. 85 [444], l. 8.
—*ACO, II, 1, 3, p. 90 [449], l. 8 ; ACO, II, 3, 3, p. 103 [542], l. 18. —* ACO, II, 1, 3,
p.87 [446], l. 18 ;ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 19. —*ACO, II, 1,3, p.96 [455], l. 23
25 ; ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 1-3. — * ACO, II, 1, 3, p.97 [456], l. 24-27 ;ACO, II,
3, 3, p. 112 [551], l. 1-3. — * ACO, II, 2, 2, p. 41 [133], l. 8. —* ACO, II, 5, p. 24, l. 2.

KYNTIANOS, évêque de Séleucie (Pamphylie puis Pamphylie de Sidè) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 5° place parmi les évêques de Pamphylie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". Kyntianos est le seul évêque connu de cette
cité épiscopale absente du Synekdèmos d'Hiéroklès et des notices épiscopales.
L'évêché de Séleucie de Pamphylie, qui forme une seule province ecclésiastique
à l'époque du concile de Nicée, a dû disparaître avant le vr° siècle *. Ce siège est
distinct de Séleucie de Pisidie dont le titulaire est présent à Nicée (—» Eutychios 1).
Kyntianos est mentionné à la date du 13 novembre dans le synaxaire de l'Église
de Constantinople comme l'un des « 318 » Pères du concile de Nicée ".

590
KYRIAKOS 1

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40A, n° 161 ; ibid., p.40 B, n° 160 ; ibid., p.41 A,
n° 159 ; ibid., p.41 B, n° 150 ; ibid., p. 68, n° 157 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 4) ;
ibid., p. 111, n° 161 ; ibid., p. 135, n° 164 ; ibid., p. 177, n° 287 ; ibid., p. 207, n° 154 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 161 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 161 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 161 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 32, [n° 159] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 243 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 200 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 199 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B,
n° 195. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 835, s. v. « Seleu
keia ». — * Synaxaire de Constantinople, 13 novembre, col. 222, n. 4 ; cf. J.-M. SAUGET,
in BSS, X, col. 1322, s. v. « Quinziano ».

KYPRIANOS, évêque d'Hadrianouthèrai (Hellespont) 553

Absent des listes de présence à toutes les séances du concile de Constantinople


en 553, il apparaît néanmoins en 161° place lors de la 8° et dernière séance du
2 juin sur la liste des souscriptions aux anathématismes contre Théodore de
Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 231, l. 8.

KYRIA, diaconesse de Néapolis ?(Pisidie) IVe-V° S

L'épitaphe d'un homme au nom disparu mentionne ses parents, le prêtre Konôn
et ladiaconesse Kyria(—» Konôn 8), et sonépouse Markia Matrôna ". L'inscription
vient d'Armutlu, 8 km au sud-est d'Enevre Köy identifié au site d'Anaboura qui
n'est pas un siège épiscopal. L'évêché le plus proche est Néapolis (aujourd'hui
probablement Sarki Karaagaç), 10 km au nord-est d'Armutlu *.
" J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition to Asia Minor, p. 198, n° 326 ; L. JoNNEs, The
Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 115, n° 623. — * K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien
und Pisidien, p. 182-183, s. v. « Anabura (1) » ; ibid., p. 347, s. v. « Neapolis ».

KYRIAKOS 1, prêtre ? de Misthéia puis Ouasada (Lycaonie) 374/5

Ce personnage, probablement un prêtre, est mentionné dans une lettre de Basile


de Césarée à Amphilochios d'Iconium (—» Amphilochios 1)', datée de 374 ou
375 *. Kyriakos est mentionné dans une affaire complexe de discipline ecclé
siastique qui touche l'évêque Sévèros de Misthéia et un autre prêtre du nom de
Longinos (—» Sévèros 1, Longinos 1).

" BAsILE DE CÉsARÉE, Lettres, CLXXXVIII, 10, t. II, p. 129-130. —* Y. CoURTONNE, note à
BAsILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 112 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ;
ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 410.

591
KYRIAKOS 2

KYRIAKOS 2, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 404-406

Jean Chrysostome est déposé une seconde fois et condamné à l'exil définitif le
20 juin 404. Son départ provoque de graves troubles à Constantinople qui abou
tissent à l'incendie de la basilique Sainte-Sophie. Le 4 juillet, venant d'arriver à
Nicée, Jean envoie un courrier au prêtre Kônstantios pour l'exhorter à garder
espoir et à suivre les affaires des Eglises de Phénicie, d'Arabie et d'Orient. Il se
soucie en particulier de la construction d'églises en Phénicie. Dans le cas où
l'évêque Kyriakos serait présent dans la capitale, Jean charge Kônstantios de lui
écrire à propos de ces travaux car il estime Kyriakos capable de les mener à leur
terme ". Il doit s'agir probablement de l'évêque de Synnada et non d'un évêque
d'Émèse (Phénicie libanaise) dont l'existence supposée repose sur une erreur de
lecture *. D'après son biographe Palladios (d'Hélénoupolis en Bithynie), Jean est
d'abord emprisonné en Bithynie sous la garde de soldats du préfet du prétoire en
compagnie de Kyriakos (de Synnada) et d'Eulysios (d'Apamée en Bithynie). On
les accuse d'être responsables de l'incendie. Plus tard, Kyriakos et Eulysios sont
conduits enchaînés en compagnie d'autres clercs devant un tribunal, mais sont
innocentés et relâchés *.Alors qu'il est en chemin vers son lieu d'exil, Koukousos
en Arménie, Jean écrit depuis Césarée de Cappadoce à son amie Olympias, qui
réside dans la capitale. Dans cette lettre datée par son éditrice du mois d'août
404, Jean prie Olympias de presser les proches de l'évêque Kyriakos de lui
donner des nouvelles ". Il doit s'agir de l'évêque de Synnada, présent à Constanti
nople durant les troubles comme Palladios le révèle. Jean réitère sa demande à la
fin de la même lettre et termine par ses mots : « Dis à l'évêque Kyriakos que je
ne [lui]écris pas car je suis affligé » (Einè Kupuok(pt(pèrttokórtqpött Àurtoûpuevoç
oût(p oùx èrtloté MMoo) *. La cause de cette tristesse n'est pas explicitée.Toutefois,
une autre lettre de Jean adressée directement à Kyriakos apporte des éléments de
réponse ". Elle est datée de fin septembre ou début octobre 404 '. Jean lui reproche
de ne pas écrire et de ne pas répondre aux courriers qu'il lui a adressés à plusieurs
reprises. Cette attitude intrigue d'autant plus Jean qui écrit : « J'aurai à l'esprit ta
chaleureuse et sincère affection dont tu nous as toujours fait preuve » (èvvomooo
oou tùv 0epuñv dyoitnv koi yvmoiov ñv dei Itepi muôç èrteôei#oo). Cette phrase
n'est peut-être pas qu'une tournure oratoire. Elle atteste sans doute une familiarité
et une amitié anciennes unissant les deux hommes.Jean conclut sa lettre en récla
mant une réponse rapide de Kyriakos. Il sait cependant que son correspondant est
en bonne santé d'après les renseignements fournis par des visiteurs partis de
Constantinople pour lui rendre visite à Koukousos. En fait, le silence de Kyriakos
est certainement dû à sa fuite hors de la capitale. Une loi du 29 août a, en effet,
ordonné l'expulsion de Constantinople de tous les évêques et clercs étrangers * ;
l'évêque de Synnada dut être visé au premier chef. A la suite de Palladios et pré
cédant Eulysios, Kyriakos s'est réfugié à Rome sous la menace d'un édit impérial.
Cette loi est datée du 18 novembre 404 ". Elle menace de déposition, mais non de
confiscation des biens contrairement à ce qu'affirme Palladios, tout évêque qui
n'est pas en communion avec Théophilos d'Alexandrie, le principal adversaire
de Jean ; Arsakios, le nouvel évêque de Constantinople élu le 26 juin ; et Por
phyrios, évêque d'Antioche et autre opposant à Jean ". L'arrivée de Kyriakos à
Rome daterait non pas de l'été 404, mais du début de l'année 405 ". Depuis
Rome, les partisans de Jean organisent la résistance en gagnant l'appui des auto
rités civiles et religieuses d'Occident. Pour cette raison, Jean félicite pour leur

592
KYRIAKOS 2

résistance et leur courage les évêques Kyriakos, Dèmètrios (de Pessinonte en


Galatie Salutaire), Palladios et Eulysios. Il les prie d'accueillir deux clercs, le
prêtre Iôannès et le diacre Paulos, victimes de persécutions *. Le ton différent de
cette lettre laisse entendre que les relations entre Jean et Kyriakos se sont beau
coup améliorées ; Kyriakos a peut-être envoyé une lettre à Jean ou bien ce dernier
a appris que Kyriakos, réfugié à Rome, était dans l'incapacité de lui répondre.
Sans doute à la fin de 405 ou au début de 406, une délégation de prélats et de
clercs italiens part pour Constantinople. Elle porte des lettres de l'empereur Ho
norius, du pape Innocent et de plusieurs évêques d'Italie ainsi qu'un mémorandum
(UrouvnotuKóv) du synode réuni à Rome (qui appelle à la tenue d'un concile à
Thessalonique pour régler toute l'affaire). L'ambassade est complétée par plu
sieurs évêques partisans de Jean réfugiés à Rome : Kyriakos, Dèmètrios, Palladios
et Eulysios ". Dans sa lettre au clergé et au peuple de Constantinople, le pape
Innocent révèle avoir été informé en détail des événements par ces évêques ".
Alors qu'ils longent les côtes de la Grèce en direction d'Athènes, les émissaires
sont arrêtés et empêchés de se rendre à Thessalonique pour remettre des lettres à
l'évêque de cette cité, Anysios, un partisan de Jean. Ils voguent directement vers
la capitale, mais sont de nouveau arrêtés et enfermés dans la forteresse d'Athyras,
près de Constantinople. Les Romains sont rassemblés dans une pièce tandis que
leurs compagnons orientaux sont répartis en divers lieux. Les Occidentaux re
mettent sous la contrainte les lettres qu'ils détiennent ". Le lendemain, toujours
en détention, les émissaires occidentaux reçoivent la visite de messagers de la
cour impériale ou peut-être du nouvel évêque de la capitale, Attikos. On tente de
les convaincre de communier avec Attikos et d'oublier le cas de Jean moyennant
trois mille pièces d'or Mais la manœuvre échoue : les Occidentaux désirent
seulement revenir dans leurs Églises". Ils sont alors mis sur un navire pour Lam
psaque puis la Calabre et reviennent à Rome quatre mois après leur départ. A la
fin de leur récit, il apparaît que les Occidentaux sont restés sans nouvelle des
évêques orientaux pendant leur détention ". Théodôros, un diacre romain et
l'interlocuteur (fictif ?) de Palladios, interroge ce dernier sur son sort et celui de
ses compagnons, condamnés à l'exil d'après une rumeur ". Palladios confirme
bien l'existence d'une telle mesure prise à l'encontre des quatre évêques, alors
que le bruit courait qu'on les avait jetés à la mer. Ils ont été envoyés en résidence
surveillée dans des régions éloignées et peuplées de barbares. Palladios sait par
un diacre que Kyriakos se trouve exilé à Palmyre ". Une lettre de Jean est adres
sée à un évêque Kyriakos sans indication de siège. Elle lui recommande le fils de
Sôpater, gouverneur de la province d'Arménie II ". Son fils fait depuis longtemps
des études de rhétorique dans la capitale.Jean prie son correspondant d'introduire
le jeune homme auprès de ses relations et des puissants qu'il fréquente ". Nous
proposons de distinguer ce destinataire de l'évêque de Synnada car les lettres de
Jean datent de sa période d'exil à Koukousos, une époque où Kyriakos est empri
sonné à Chalcédoine, expulsé de Constantinople, réfugié à Rome, incarcéré à
Athyras puis exilé à Palmyre. Proscrit, il ne peut favoriser la carrière du fils d'un
haut magistrat. Toutefois, d'après une étude récente, cette lettre qui daterait de
septembre 404 serait bien adressée à l'évêque de Synnada. On a déduit de la
lettre de Jean à Olympias de la mi-août 404 que Kyriakos était libéré à cette
époque, ce qui est plausible, et même retourné dans la capitale *, ce qui est moins
sûr Notons qu'il faut rejeter comme apocryphe l'une des lettres de Jean Chryso
stome adressée à l'évêque Kyriakos *. Il s'agit d'une compilation des première

593
KYRIAKOS 3

et troisième lettres de Jean adressées à Olympias et du traité de Jean intitulé


Contre ceux qui se sont introduits auprès de vierges *. Des invectives contre
l'impératrice Eudoxie et l'évêque Arsakios de Constantinople ont été ajoutées.
Cette lettre est sans doute l'œuvre d'adversaires de Jean Chrysostome.

" JEAN CHRYsosTOME, Lettres, CCXXI, PG, 52, col. 732-733 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE,
XIII, 27, PG, 146, col. 1017 C-1021 C. —* R. DELMAIRE, RechAug, 25, 1991, p. 122.
—* PALLADIos, Dialogue, XI, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 63, l. 18-23 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 214, l. 5-9 ; GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 58, p. 236 ;
Épitomé de la Vie de Jean Chrysostome, 58, p.371. —* JEAN CHRYsosToME, Lettres, XII,
PG, 52, col. 609 ; ibid., IV, 1, éd. MALINGREY, p. 116, l. 18. —* Ibid., XII, col. 609 ; ibid.,
IV, 1, éd. MALINGREY, p. 118, l. 35-38. — ° Ibid., CCII, PG, 52, col. 723-724. — " R. DEL
MAIRE, op. cit., 179. —* CTh, XVI, 2, 37, p. 847-848. — ° CTh, XVI, 4, 6, p.854-855.
— " PALLADIos, Dialogue, III, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 18, l. 17-24 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 72, l. 62-70 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, op. cit., 65, p. 252. — " R. DELMAIRE,
op. cit., p. 81-82. — * JEAN CHRYsosToME, Lettres, CXLVIII, PG, 52, col. 699-700.
— " PALLADIos, Dialogue, IV, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 22, l. 9-20 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 84, l. 1-p. 86, l. 13 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, op. cit., 66, p. 255 ; NICÉPHORE
CALLIsTE, HE, XIII, 33, PG, 146, col. 1036 A. —" SozoMÈNE, HE, VIII, 26, 19, p.387,
l. 11-14. — * PALLADIos, Dialogue, IV, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 22, l. 20-p. 23, l. 16 ;
éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 86, l. 14-p. 90, l. 39 ; NICÉPHORE CALLIsTE, op. cit.,
col. 1036A-B. —" PALLADIos, Dialogue, IV, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 23, l. 16-p. 24,
l. 9 ;éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 90, l. 40-56 ;NICÉPHORECALLIsTE, op. cit., col. 1036 B
C. — " PALLADIos, Dialogue, IV, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 24, l. 9-19 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 90, l. 57-p. 92, l. 68 : Épitomé de la Vie de Jean Chrysostome, 66, p. 374
375 ; NICÉPHORE CALLISTE, op. cit., col. 1036 C-D. — " PALLADIos, Dialogue, XIX,
éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 125, l. 8-10 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 392, l. 193-195 ;
cf. PCBE, 2, 2, p. 2168-2169, s. v. « Theodorus 6 ». — " PALLADIos, Dialogue, XX,
éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 126, l. 10-16 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 396, l. 31-38.
—* PLRE, II, p. 1020, s. v. « Sopater 1 ». —* JEAN CHRYsosToME, Lettres, LXIV, PG,
52, col. 644. — * R. DELMAIRE, op. cit., p. 122 et 159. —* JEAN CHRYsosToME, Lettres,
CXXV, col. 681-685 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, op. cit., 67, p. 258 ; PHOTIUs, Bibliothèque,
277 (Jean Chrysostome), t. VIII, p. 157, l. 19-27 ; NICÉPHORE CALLIsTE, op. cit.,
col. 1052 C ; cf. CPG II, 4405. — * CPG II, 4311.

KYRIAKOS 3, diacre de Milet (Carie) 435

Une épitaphe découverte à Didymes fournit la date précise du décès de ce clerc ".
Elle est datée du 2° mois, du 23° jour, du vendredi et de la 3° indiction. La con
cordance de ces éléments chronologiques ne se vérifie que pour le vendredi
15 novembre 435. L'inscription est attribuée à l'évêché de Milet car Didymes
n'est pas un siège épiscopal avant 533 *.
'A. REHM, Didyma, II, p.318, n° 602. —* D. FEIssEL, Chiron, 34, 2004, p.354-355.

594
KYRIAKOS 5

KYRIAKOS 4, évêque d'Aigai (Asie) 449-451

Il † à la91° place sur la liste de présence à la séance d'ouverture du concile


d'Éphèse, le 8 août 449 ". Il est le 76° membre du concile à donner son avis sur
l'affaire d'Eutychès en le déclarant orthodoxe et en demandant sa réintégration
comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 94° position la décision du
concile de condamner Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée
(Phrygie Salutaire), accusés de n'avoir pas obéi à la foi définie à Nicée, Constanti
nople I et Éphèse I (-» Eusébios 11)*. Il souscrit à la déposition de Flavianos et
d'Eusébios en 86° position *. Il occupe la 73° place sur la liste de présence à la 2°
séance du 22 août*. Kyriakos apparaît en 197° position sur la liste de présence
lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 °. Il
occupe la 159° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition
du dogme '. Il est présent en 104° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le
118° à juger régulière et légitime la décision du concile de priver Dioskoros
d'Alexandrie de tout honneur sacerdotal et de la dignité épiscopale ". Il souscrit
à la déposition de Dioskoros en 176° position dans la version grecque et en 268°
position dans la version latine des actes du concile ". Il occupe la 161° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Kyriakos apparaît en 177° position sur la
liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien *. Il souscrit en 180° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Comme pour les autres évêques de la province
d'Asie, le nom de Kyriakos est absent de la liste des souscriptions de la séance
du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Kyriakos est le premier évêque connu
d'Aigai.

'ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 29 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 7 ;ACO,
II, 3, 1, p. 185, l. 16-20. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 247, l. 9-13.
—*ACO, II, 3, 1, p. 255, l.29. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 14.
—°ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 34, l. 27. — ' ACO, II, 1, 2, p. 74 [270],
l. 12. —*ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 35. —*ACO, II, 1,2, p.32 [228], l. 17 ;ACO, II, 3,
2, p. 62 [321], l. 13-16. —"ACO, II, 1, 2, p.39 [235], l. 3 ; ACO, II, 3, 2, p. 81 [340],
l. 25. —"ACO, II, 1, 2, p. 88 [284], l. 36. — * ACO, II, 1, 2, p. 134 [330], l. 42 ; ACO,
II, 3,2, p. 144 [403], l. 12. — * ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 6 ;ACO, II, 2,2, p. 73 [165],
l. 11 : ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 13 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B,
n° 232.

KYRIAKOS 5, évêque de Lébédos (Asie) 449

Il apparaît à la93° place sur la liste de présence à la séance d'ouverture du concile


† le 8 août 449 '. Il est le 85° membre du concile à donner son avis sur
l'affaire d'Eutychès en le déclarant orthodoxe et en demandant sa réintégration
comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 66° position la décision du
concile de condamner Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée

595
KYRIAKOS 6

(—» Eusébios 11) pour avoir méprisé la vérité (de la foi)*. Dans la version
grecque, en raison d'une lacune, son nom a disparu, mais le siège est mentionné.
Kyriakos souscrit à la déposition de Flavianos et Eusébios en 88° position ". Il
occupe la 74° place sur la liste de présence à la 2° séance du 22 août *.
"ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 31 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 5. —* ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 16 ;ACO,
II, 3, 1, p. 187, l. 1-3. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 247, l. 18-20.
—*ACO, II, 3, 1, p.256, l. 2. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, I. 14.

KYRIAKOS 6, évêque d'Eukarpia (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 284° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 246° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. Six autres évêques de
Phrygie Salutaire manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme
le signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commis
saires impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement
disciplinaires et non dogmatiques *. Le nom de Kyriakos apparaît néanmoins à la
fin de la 3° séance en 89° position dans la version grecque et en 108° position dans
la version latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ". Il
occupe la 246° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *.
Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il
déclare, en 143° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de
Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Il apparaît en 264°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 270° position à la définition de la foi *.
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Kyriakos apparaît en 133° position
sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. A une séance non datée, Kyriakos souscrit, d'après la
Collectio Prisca, en 132° position aux canons établis à Chalcédoine ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 11 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 20. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], I. 16.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. — * ACO, II, 1, 2, p. 36 [232], l. 36 ;
ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 7. —* ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 33. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 107 [303], l. 17-21 ; ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 15. —' ACO, II, 1, 2, p. 136 [332],
l.42 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 31. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 21 : ACO, II. 2,
2, p. 76 [168], l.9 : ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 24 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p. 68 A, n° 335. —"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 10 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], I. 27.
—"ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 5.

596
KYRIAKOS 10

KYRIAKOS 7, évêque d'Apollônis (Lydie) 458

Il signe en 12° position (Cyriacus episcopus Apolloniadis) la lettre du synode de


Lydie adressée en 458 en réponse à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques
de Lydie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de
Timothée AElure. La forme ancienne du toponyme, Apollônis, nom emprunté à
une reine de Pergame *, est encore usitée au début du vi° siècle par Hiéroklès *,
tandis que les notices épiscopales, depuis le milieu du vII° siècle jusqu'au début
du xII° siècle, utilisent la forme Apollônias ".
'ACO, II, 5, p. 57, l. 31. —* G. HIRSCHFELD, in RE, II, 1, col. 163, s. v. « Apollonis 1 ».
— * HIÉROKLEs, Synekdèmos, 671.4, p. 26. — * J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum,
p.208, 1 º ; ibid., p. 220,2 " ; ibid., p.235,3 * ; ibid., p.253,4 " ; ibid., p.276,7 * ;
ibid. p. 298,9 " ; ibid., p. 313, 10 " ; ibid., p. 356, 13 ".

KYRIAKOS 8, prêtre d'Aphrodisias (Carie) IV°-V° S.

Un sarcophage découvert à Aphrodisias porte l'épitaphe de ce clerc ".

' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 212-213, n° 168 et pl. XXXIX.

KYRIAKOS 9, évêque de Théodosioupolis (Phrygie Pacatienne) 536

Il assiste à chaque étape du concile de Constantinople, en 536. Il occupe la 46°


place lors de la l" séance du 2 mai ", la 47° lors de la 2° séance du 6 mai*, la 59°
place lors de la 3° séance du 10 mai*, la 58° place lors de la 4° séance du 21 mai ".
Durant la 4° séance, il appose sa signature à la 55° place sur la sentence de
condamnation de l'ancien patriarche Anthimos *. Il est 23° lors de la 5° et dernière
séance du 4 juin ", et souscrit à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros
d'Apamée et Zôoras en 69° place ".
'ACO, III. p. 127, l. 17. —* Ibid., p. 155, l. 37. —* Ibid., p. 162, l. 34. —* Ibid., p. 171,
l. 8. — * Ibid., p. 185, l. 8. — ° Ibid., p. 28, l. 12. — ' Ibid., p. 117, l. 20.

KYRIAKOS 10, évêque de Kasai (Pamphylie de Sidè) 553

Il occupe la 143° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 142° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 142° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
147° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
"ACO, IV, 1, p. 7, l. 29 ; ibid., p. 24, l. 3 ; ibid., p. 36, l. 20 ; ibid., p. 43, l. 5. —* Ibid.,
p.73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 16 ;

597
KYRIAKOS 11

ibid., p. 230, l. 22.

KYRIAKOS 11, diacre en Asie ca 550

La vie de ce clerc monophysite est liée à celle de trois autres diacres (—» Abra
ham 2, Barhadbesabba, Sergios). Originaire de Martyropolis, en Mésopotamie,
Kyriakos rejoint le premier l'évêque monophysite Jean d'Ephèse (—» Iôannès 43).
Avec ses camarades, il participe aux missions de conversion des païens dans les
régions montagneuses d'Asie. Les quatre diacres meurent dans un bref laps de
temps et sont inhumés ensemble ".
'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 43, PO, XVIII, 4, p. 658 [456]-660 [458].

KYRIAKOS 12, prêtre d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) VI° S.

D'après une inscription de l'église à l'ouest des thermes, le prêtre Kyriakos, fils
d'Eustochios, et ses petites-filles (selon nous èxyovóv plutôt que èxyóvov)
Iôanna et Kyriakè, ont fondé une église consacrée au Christ, durant la huitième
indiction, sous l'archevêque et patriarche Gennaios (-» Gennaios)'.
' W. JUDEICH, in C. HUMANN et alii (éd.), Altertümer von Hierapolis, p. 74-75, n° 22 ;
H. GRÉGOIRE, Byzantion, 8, 1933, p. 70 ; W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testi
monia, p. 497, n° 82 et fig. 91.

KYRIAKOS 13, évêque de Mételloupolis (Phrygie Pacatienne) V°-VI° S.

Une inscription, datée jadis par erreur de 667, indique : « lors de la quatrième
indiction et le dix-septième jour du premier mois (soit le 9 octobre), l'autel a été
érigé sous Kyriakos, l'évêque très aimé de Dieu » (ivô(uctuóôvoç)ö k(oû) un(vòç)
o u. , dvéotn tò 0uouootñpuov èrtà Kupuokoû toû 0eoqpuÀeot(oitou) èrtuox(ó
Itou))'. La pierre provient de Köselli, 10 km au nord-est de Yesilova identifiée à
l'ancienne Mételloupolis *.
" W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 542, n° 406. —* K. BELKE et
N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 339, s. v. « Metellupolis ».

KYRIAKOS 14, évêque de Milet (Carie) V°-VI° S.

Une inscription très fragmentaire révèle l'existence de ce prélat dont la fonction


n'est plus conservée ". Le fait qu'il soit qualifié d'óyucótotoç suffit pour voir en
lui un évêque ou un archevêque de Milet, sachant que ce siège a été promu au
rang d'archevêché depuis 520 au moins (—» Eulogios 2).

' P. HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 2, p. 141, n°982 et pl. 54, n° 329.

598
KYRILLOS 1

KYRIAKOS 15, prêtre de Colophon (Asie) V°-VI° S.

Une dédicace gravée sur l'ambon de l'église de Notion rappelle les travaux
réalisés pour la mémoire d'un évêque au nom disparu, par les soins de ce prêtre
et curateur (rtpeop(utépou) koi koopoitopoç)'.
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 27-28,
n°94.

KYRIAKOS 16, diacre de Cnide ?(Carie) V°-VI° S.

Une cuve baptismale de Physkos (Marmaris) a été dédiée par Kalôïnos et le


diacre Kyriakos (—» Kalôïnos)'. Physkos n'étant pas évêché, cette inscription
doit se rattacher à Cnide, à l'extrémité de la presqu'île où se trouve Physkos, plu
tôt qu'à Kéramos, sur la rive opposée du golfe Céramique.

' W. BLUMEL, Die Inschriften der rhodischen Peraia, p. 129, n° 519 ; cf. PmbZ, 2, p.453,
s. v. « Kaluinos 3617 » ; ibid., p. 639, s. v. « Kyriakos 4186 ».

KYRIAKOS 17, diacre de Mètropolis ou Hypaipa (Asie) V°-VIe S.

À Karchali près de BayIndir, entre Mètropolis et Hypaipa, une inscription frag


mentaire, peut-être votive, mentionne trois individus dont un diacre ".Au-dessous
est gravée une épitaphe. La présence de textes votifs et funéraires indiquerait
qu'une église a servi de lieu d'inhumation.

" R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 1,
p.207, n°3286.

KYRIAKOS 18, prêtre de Tabai (Carie) VI°-VIIe s

Le prêtre Kyriakos, ainsi que trois autres fondateurs, ont fait graver une invocation
au Dieu des saints Akylinos et Maximos ". On a proposé d'identifier ces saints
aux martyrs Akylinos d'Isaurie et Maximos d'Éphèse *, mais l'origine de ces
deux saints est sujette à caution *.
' W. H. BUCKLER et W. M. CALDER, MAMA, VI, p. 63, n° 171 et pl. 29 ; J. et L. RoBERT, La
Carie, II, p. 151, n° 36. —* W. H. BUCKLER et W. M. CALDER, ibid. —* G. D. GoRDINI, in
BSS, II, col. 338, s. v. « Aquilino e Vittoriano » ; J.-M. SAUGET, in BSS, IX, col. 47, s. v.
« Massimo ».

KYRILLOS 1, évêque d'Oumanada (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 9° et la 12° place parmi les évêques d'Isaurie selon les listes de

599
KYRILLOS 2

souscription à la définition de la foi ". Situé en Isaurie en 325, l'évêché


d'Oumanada est attribué à la Lycaonie à la création de cette province vers 371.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 181 ; ibid., p. 46 B, n° 181 ; ibid., p. 47 A,


n° 180 ; ibid., p. 47 B, n° 168 ; ibid., p. 68, n° 178 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 16) ;
ibid., p. 74, n° 114 ; ibid., p. 113, n° 182 ; ibid., p. 137, n° 187 ; ibid., p. 155, n° 84 : ibid.,
p. 209, n° 175 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 78-79, n° 182 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 182 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 182 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 8, [n° 180] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 108 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63,
n° 161 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 160; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.251 B, n° 156.

KYRILLOS 2, évêque d'Oumanada (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 90° et la 99° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Il s'agit probablement
d'un homonyme de l'évêque d'Oumanada présent au concile de Nicée en 325.
Un cas similaire est fourni par le siège de Patara, en Lycie (—» Eudèmos 2).

" C. H. TURNER,JThSt, 15, 1914, p. 169, n°93 ;MANsI, III, col. 570 B, [n° 94] : MANsI, VI,
col. 1179 B, [n°99] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n°95 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p. 347, n°90 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n°94.

KYRILLOS 3, évêque de Mylasa (Carie) Ca 450-500

Peu après l'installation d'Eusébia dans sa cité (—» Eusébia), cet évêque décède et
Paulos, prêtre du monastère de Saint-André à Mylasa, lui succède (—» Paulos 18)'.
Eusébia ayant probablement vécu dans la seconde moitié du v° siècle, l'épiscopat
de Kyrillos date de la même époque.

" Vie d'Eusébia, 11, p. 111, l. 11-14 ; SYMÉON MÉTAPHRAsTE, Vie d'Eusébia, 7, PG, 114,
col. 989 B ; Vie d'Eusébia, 5, in Ménologe de Baltimore, p. 358 ; cf. K. DoUKAKIs, Méyag
Xvva5optotrjç, 24 janvier, I, p. 533.

KYRINOS 1, évêque de Philadelphie (Lydie ?) 343

Il souscrit en 38° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, anti-nicéens, renouvellent la condamna
tion d'Athanase d'Alexandrie, Markellos d'Ancyre, Asklèpas de Gaza et Paulos
d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux partisans dont le pape
Jules. Le Synekdèmos d'Hiéroklès recense trois cités épiscopales du nom de
Philadelphie en Lydie, en Isaurie et en Arabie *. On ne peut exclure aucun de ces
sièges car les évêques du diocèse d'Orient sont venus en grand nombre au concile
de Sardique. Par conséquent, identifier le siège de Kyrinos avec la cité de Lydie,
comme on l'a proposé ", est arbitraire. Ajoutons que l'évêque de Philadelphie

600
KYRINOS 3

d'Arabie présent à Nicée, en 325, s'appelle Kyriôn.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 76, l. 8, n° 38. —* A. L. FEDER,


in SBerWien, 166, V, 1911, p. 82. — * M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 868.

KYRINOS 2, évêque de Patara (Lycie) 451-458

Il est absent aux deux premières séances du concile de Chalcédoine, les 8 et


10 octobre 451. Il apparaît en 71° position sur la liste de présence à la 3° séance
du 13 octobre ". Il est le 88° à approuver la décision du concile de priver Dioskoros
d'Alexandrie de toute dignité et fonction sacerdotales *. Il souscrit à la déposition
de Dioskoros en 115° position dans la version grecque des actes conciliaires et en
107* position dans la version latine *. Son nom est répété en 276° position dans la
version latine ". Kyrinos est absent de la liste de présence à la 4° séance du
17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Kyrinos est de nouveau absent de la liste de présence à la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien. Sa souscription à
la définition de la foi n'est mentionnée que dans la Collectio Dionysiana Aucta
et chez Michel le Syrien *. L'absence de Kyrinos des principales versions grecque
et latine serait due à une omission lors du remaniement de la liste modèle des
souscriptions de la séance du 25 octobre ". De nouveau, pour les séances du 26
au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Kyrinos apparaît en 102° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace '. Pour l'ultime séance, le 1" novembre, la liste de
présence n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non datée,
Kyrinos souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 125° position aux canons établis
à Chalcédoine *. Il apparaît en 3° position dans la réponse du synode de Lycie en
458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le main
tien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 2. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 27 ; ACO, II, 3, 2, p. 58


[317], l. 30-p. 59 [318], l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 20 ;ACO, II, 3, 2, p. 76
[335], l. 6. —*ACO, II, 3, 2, p. 82 [341], l. 3. —* ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 23 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 279. — ° E. HoNIGMANN, Byzantion, 16,
1942-1943, p. 73. — ' ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 16 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 32.
—*ACO, II, 2, 2, p. 44 [136], l. 10. — "ACO, II, 5, p. 63, l. 17.

KYRINOS 3, évêque d'Oinoanda (Lycie) 458

Il apparaît en 13° position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête


de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chal
cédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 63, l. 27.

601
KYRINTIANOS

KYRINTIANOS, prêtre ? de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S

Il est connu par la stèle dressée par ses enfants. La fonction est hypothétique car
elle est basée sur une restitution ". La pierre vient de Kolukisa, sans doute l'ancien
bourg de Kissia, 26,5 km au sud-ouest de Çesmelisebil identifié à Gdanmaa.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 167, n° 316 et ph.

KYROS 1, évêque d'Aphrodisias (Carie) 431-449

Il est mentionné en 14° position sur la liste de souscriptions qui conclut la relation
envoyée par Nestorius à Théodose II ". Cette lettre non datée est envoyée avant
l'arrivée d'Iôannès d'Antioche (le 26 juin 431). Elle informe l'empereur que
Nestorius et les protestataires ont attendu l'arrivée des évêques d'Orient, d'Italie
et de Sicile, tandis que les évêques d'Égypte et d'Asie ont décidé d'ouvrir le
concile. La lettre dénonce le climat de violence qui règne à Éphèse. L'intervention
de l'empereur est requise pour assurer la sécurité à Éphèse et faire respecter
l'ordre au concile *. La relation est peut-être antérieure à la déposition de
Nestorius car elle n'en fait pas mention. Le concile cyrillien dépose Nestorius le
22 juin au soir et notifie le lendemain cette décision à l'évêque de Constantinople.
Par conséquent, la relation de Nestorius doit dater au plus tard du 22 juin. Il est
intéressant de constater que plusieurs prélats, dont Kyros, ont disparu de la
version fournie par la Collectio Vaticana *. C'est peut-être un indice des remanie
ments que cette collection aurait subis afin de supprimer les noms des évêques
d'abord favorables à Nestorius qui ont ensuite rejoint le parti de Cyrille
d'Alexandrie. La souscription de Kyros au bas de la lettre de Nestorius semble
néanmoins douteuse car l'évêque d'Aphrodisias apparaît au côté des cyrilliens
dès le début du concile ". Il apparaît en 10° position sur la liste de présence lors
de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 22 juin*. Invité à se prononcer
sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec
le Symbole de Nicée, Kyros est le 10 à donner son avis. Il déclare que la lettre
de Cyrille est en tout point conforme à la foi des saints Pères de Nicée ". A la fin
de cette séance, il souscrit en 15° position à la condamnation de Nestorius '. Lors
des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet
ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Kyros figure sur la
liste de présence en 11° position ", et il souscrit en 19° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée ". C'est entre la fin du mois de juillet et le début du
mois d'août que Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille
d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et de Nestorius (—» Memnôn) ". Voulant
ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et alliés d'Iôannès d'Antioche,
l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trou
ver un accord. Parmi les destinataires apparaît Kyros en 28° position *. Puisque
cette lettre impériale est adressée seulement à des titulaires de grands sièges, des
métropolites et des évêques éminents, il doit s'agir de Kyros d'Aphrodisias. Par
esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun
des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les

602
KYROS 1

membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des


instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Kyros en
12° position ". Il est mentionné dans une loi des empereurs Théodose II et Valen
tinien III, datée du 28 août 436, et adressée à Darius, préfet du prétoire d'Orient ".
D'après ce texte, Kyros, « dont les mérites sont si grands qu'il ne lui est pas
interdit de jouir d'une faveur particulière même en désaccord avec une décision
générale de ce genre » (cuius tanta sunt merita ut etiam contra generalem huius
modi sanctionem speciali beneficio perfrui non vetetur), obtient un privilège
fiscal dont il n'est pas possible de déterminer la nature exacte. Kyros est évêque
de la cité lors de la visite de Théodose II à Aphrodisias attestée par une loi datée
du 22 mai 443 *. Kyros occupe la 10° place à la 1" séance du concile d'Éphèse,
le 8 août 449 ". Il est le 3° participant à accepter la proposition de Dioskoros
d'Alexandrie de lire les actes du synode de Constantinople de 448 ". Le concile
d'Éphèse a en effet reçu de Théodose IIla mission de réviserle procès d'Eutychès
instruit lors du synode de 448. Il est le 6° prélat à donner son avis sur Eutychès
en le déclarant orthodoxe et en demandant sa réintégration comme archimandrite
et prêtre ".Après la lecture des actes de la séance du concile d'Éphèse du 22 juil
let431, Dioskoros rappelle une déclaration des Pères condamnant toute personne
opposée au contenu dogmatique de cette séance. Dioskoros demande à chaque
membre de faire une déposition pour savoir s'il est juste ou non de sanctionner
celui qui a enquêté au-delà de la foi établie à Éphèse. Kyros fait alors une décla
ration. Il dit posséder cette foi « non seulement depuis [s]a vie de jeune moine,
mais encore par l'enseignement paternel » (non solum a puerili monachili mea
uita, sed etiam ex paterna doctrina) ". En 6° position, il approuve la décision du
concile de condamner Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée
(Phrygie Salutaire)º. Il souscrit en 7° position à la déposition de Flavianos et
d'Eusébios (—» Eusébios 11)*. Kyros occupe la 6° place sur la liste de présence
de la 2° séance du 22 août 449*. Il propose à l'assemblée que les actes relatifs au
cas de l'évêque Ibas d'Édesse (Osrhoène) soient lus*. Sa suggestion est immé
diatement suivie d'effet : on lit le rapport du comte Chairéas * sur des émeutes
d'Édesse imputées à Ibas. Il est le 7° membre à donner son avis sur le cas d'Ibas.
Il estime que, selon le droit et les canons, le concile doit déposer Ibas pour avoir
répandu sa « théorie satanique » et entraîné de nombreuses personnes dans
l'erreur. Ibas doit en outre être privé de toute relation avec les laïcs et contraint
de restituer l'or qu'il est accusé d'avoir dérobé à l'Église d'Édesse *. Le concile
d'Éphèse traite ensuite du cas de Daniel de Carrhes (Osrhoène), neveu d'Ibas.
Kyros rappelle que Daniel a déjà été jugé, reconnu coupable et destitué par les
évêques Phôtios de Tyr, Eustathios de Beyrouth (tous les deux en Phénicie
paralienne) et Ouranios d'Himéria (Osrhoène) — qui ont donné leur avis durant
cette même séance. Il est d'accord avec cette décision *. S'il n'intervient pas lors
du procès de Théodoret de Cyr (Euphratésie), Kyros prend position durant le
procès de Domnos d'Antioche. Il estime que les sept lettres (d'accusation remises
par des clercs et des moines hostiles à Domnos) prouvent que cet évêque est
opposé aux Pères de Nicée et d'Éphèse I. C'est pourquoi Kyros approuve la
décision du concile de le priver de la dignité sacerdotale *". La dernière mention
est fournie par le libelle que Flavianos de Constantinople adresse au pape Léon.
Flavianos fait appel auprès du pape de la sentence de déposition prononcée à son
encontre au concile d'Ephèse. Flavianos prie Léon de faire connaître les injustices
dont il est victime en envoyant une lettre à l'empereur, au clergé et aux moines

603
KYROS 2

de la capitale, et à tous les évêques qui ont participé au concile de 449 parmi
lesquels Kyros d'Aphrodisias *.
'ACO, I, 4, p. 31, l. 25. —* ACO, I, 4, p. 30, l. 5-p. 31, l. 29. —* ACO, I, 1, 5, p. 13,
l. 23-p. 15, l. 9. —* C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse, III, p. 761,
n. 50. — * ACO, I, 1,2, p. 3 [l. 19] ;ACO, I, 2, p. 27, l. 25 ;ACO, I, 3, p. 52, [l. 34] : Actes
coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 61 ; tr KRAATz, p. 61. —°ACO, I, 1,2,
p. 15, l. 25-28 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 102-103 ;
tr. KRAATz, p. 98-99. — ' ACO, I, 1, 2, p. 55, [l. 19]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;
ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 : ACO,
I, 3, p. 99, l. 12-13. —"ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 11] ; ACO, I, 3, p. 120, l. 4 ; ACO, I, 5,
p. 85, l. 21 ;ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 16. —"ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 18] ;ACO, I, 2, p. 70,
[l. 33] ; ACO, I, 3, p. 135, [l. 8] ; ACO, I, 5, p. 110, l. 27 ; ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 3.
— " ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. — * ACO,
I, 1, 3, p. 31, l. 7 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 1. — " ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 8 ;ACO, I, 5, p.365,
l. 4. —" CTh, XI, 1, 37, p.580, l. 3 ; cf. PLRE, II, p. 348, s. v. « Darius 3 ».
— * THÉoDosE II, Novelles, XXIII, p. 61, l. 32. — " ACO, II, 1, 1, p. 78, l. 19 : ACO, II.
3, 1, p. 53, l. 21. —"ACO, II, 1, 1, p. 97, l. 36-p. 98, l. 2 ; ACO, II, 2, 1, p. 50, l. 20-21 ;
ACO, II, 3, 1, p. 75, l. 12-14. — " ACO, II, 1, 1, p. 183, l. 3-8 ;ACO, II, 3, 1, p. 173, l. 23
27. — " ACO, II, 1, 1, p. 190, l. 31 ; ACO, II, 3, 1, p. 237, l. 14-15. —*ACO, II, 1, l,
p. 192, l. 26 ;ACO, II, 3, 1, p. 239, l. 28-31. —* ACO, II, 1, 1, p. 195, l. 4 ;ACO, II. 3. 1,
p. 252, l. 27-28. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 7, l.27. — * Ibid.,
p. 15, l. 28-31. — * PLRE, II, p. 282, s. v. « Flavius Thomas Iulianus Chaereas ».
—* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 63, l. 19-25. —* Ibid., p. 71, l. 38-42.
—* Ibid., p. 149, l. 26-30. —*ACO, II, 2, 1, p. 79, l. 5.

KYROS 2, évêque de Kotyaéion (Phrygie Salutaire) 441-450

Il n'est pas question de retracer ici la brillante carrière civile du poète Kyros de
Panopolis, issu d'une famille sénatoriale, préfet du prétoire d'Orient et préfet de
la ville ". Pour ses travaux de restauration des remparts de Constantinople, Kyros
est acclamé dans l'hippodrome par le peuple et salué comme un nouveau Constan
tin.Témoin de ces faits, l'empereur Théodose II décide de mettre brutalement un
terme à la gloire de Kyros qu'il jalouse. Victime d'un complot, Kyros est accusé
de paganisme, privé de ses biens et de ses charges. Selon Priscos de Panion, notre
source la plus ancienne, Kyros s'enfuit, se fait prêtre puis est envoyé comme
évêque à Smyrne (Asie) *. L'un des poèmes de Kyros, d'après son lemme, date
de cette époque ". L'auteur prie les Muses de fuir la cité bien construite (allusion
à ses propres travaux de réfection ?) et de rechercher une nouvelle patrie, annon
çant que les frelons ont causé la perte des abeilles(IIuepiôeç peûyouev èüxtuuévnv
ItóAuv, ö00 nv totpiôo uooteûoouev. 'Artoyyekéo ô' äpo tôouv (oç ôXooi
èônÀmoovto ueMioooç). A l'instar de Priscos, de nombreuses sources répètent
l'histoire de cette chute mémorable et de l'élévation de Kyros au siège de
Smyrne ". Une autre tradition, transmise par Malalas et l'encyclopédie de la
Souda, place le lieu d'exil de Kyros à Kotyaéion *. Bien que la deuxième tradition
soit moins répandue, plusieurs arguments plaident en faveur de Kotyaéion.
L'ordination de Kyros est une sanction et non une promotion : l'obscur évêché de
Kotyaéion, perdu dans les confins de la Phrygie Salutaire, offre un lieu d'exil

604
KYROS 2

idéal, à la différence du prestigieux évêché de Smyrne. Notons ensuite que, dans


la Vie de Daniel le Stylite, Kyros est dit évêque de la « petite ville » (ItoMixvm) de
Kotyaéion ". Le renseignement fourni par cette source est d'une grande valeur
car indépendant des deux traditions historiographiques. Ajoutons enfin que les
titulaires de l'évêché de Smyrne sont connus entre 431 et 437 et entre 448 et 457
(-» Iddouas, Aithérichos). Il reste à savoir pourquoi le nom de Kotyaéion est
remplacé par celui de Smyrne chez Priscos. On a estimé que Priscos avait bien
écrit Kotyaéion, que ce toponyme fut correctement recopié par Malalas, l'auteur
le plus proche chronologiquement de Priscos, mais aurait été mal lu par l'auteur
de la Chronique pascale et par la tradition postérieure '. Cette explication n'est
pas satisfaisante, l'écart entre les graphies Kotudeuov et Xuûpvo étant considé
rable.Ajoutons que Jean de Nikiou et Théophane répètent cette erreur alors qu'ils
ne dépendent pas de la Chronique pascale*. Il est plus simple de supposer que le
texte original de Priscos portait bien l'indication de Smyrne, mais nous en
ignorons la raison. Certes, l'ordination forcée de Kyros s'insère dans une lacune
des fastes épiscopaux de Smyrne, entre 437 et 448, mais il faudrait supposer un
changement ultérieur de siège pour accorder les deux traditions. Cette hypothèse
est à rejeter car les canons interdisent tout transfert de siège, même s'il existe des
exceptions. La date d'ordination de Kyros pose un autre problème. Priscos, la Vie
de Daniel le Stylite, les sources qui en dépendent (épitomé, version métaphra
stique), les Patria et Nicéphore Calliste ne fournissent aucune date. Malalas
mentionne la disgrâce de Kyros après la mort du préposite Antiochos (vers 421)".
La Chronique pascale fournit la date de 450 qu'on obtient en combinant les
différents éléments de datation (307° olympiade, 3° indiction, 42° année du règne
de Théodose II, 7° consulat de Valentinien III). Chez Jean de Nikiou, l'histoire de
Kyros est précédée du mariage de Valentinien III avec Eudoxie (29 octobre 437).
Théophane indique l'an du monde 5937 (soit 444/445). La Souda lie la chute de
Kyros à l'exil de l'impératrice Eudocie àJérusalem(en443). Léon le Grammairien
parle juste après l'épisode de Kyros d'un grand tremblement de terre qui s'est
produit à Constantinople à la fin du règne de Théodose II. Il doit s'agir du séisme
du 26 janvier 450. Zonaras place la translation des reliques de saint Jean Chryso
stome (27 janvier 438), avant l'histoire de Kyros. Quant à Cedrenus, il aborde le
cas de Kyros après avoir mentionné le mariage de Valentinien III avec Eudoxie ".
Les écarts chronologiques sont importants et les sources qui fournissent une
datation précise racontent toute la carrière de Kyros au cours d'une même année.
Le modèle annalistique suivi par ces auteurs les a contraints à résumer tous les
événements marquants de la vie de Kyros en une brève notice et à placer cette
notice dans l'espace d'une année. Néanmoins, il convient de remarquer que les
sources, au-delà de leurs variantes, mentionnent toujours le départ de Kyros pour
son évêché juste après le récit de sa disgrâce. Aucune source ne laisse entendre
qu'un délai a séparé la disgrâce de l'exil. Il suffit donc de connaître la date de
cette disgrâce pour en déduire la date d'élévation de Kyros à l'épiscopat. Kyros
est, pour la dernière fois, attesté comme préfet du prétoire d'Orient le 18 août
441. Un autre préfet, du nom de Thômas, est connu le 25 février 442 ". La chute
de Kyros a lieu entre ces deux dates. Nous sommes tentés de placer la disgrâce et
l'ordination de Kyros peu après le 18 août 441 *, ou du moins à la fin de cette
année, et non en 443 comme on l'a proposé ". Une anecdote liée à l'arrivée de
Kyros dans son nouvel évêché va dans ce sens. Malalas raconte que Kyros arrive
à Kotyaéion avant Noël. Quatre évêques de cette cité ont déjà été assassinés par

605
KYROS 2

les habitants du lieu. L'empereur leurenvoie un homme accusé à tort de paganisme


afin qu'il soit tué ". D'autres sources répètent cette information bien qu'elles
indiquent Smyrne comme siège *. Outre son intérêt chronologique, le témoignage
de Malalas montre que le choix de Kotyaéion n'est pas seulement dicté par la
médiocrité de ce siège, mais aussi par les risques encourus par son titulaire.
Théodose II et son favori, Chrysaphios ", désirent l'éloignement et la disparition
de Kyros. Le jour de Noël, soit peu après l'arrivée de Kyros, la population de
Kotyaéion lui demande soudain de prêcher. Il est forcé de prononcer un sermon
dont l'extrême brièveté explique sa présence dans plusieurs sources ". Kyros
déclare : « Frères, que la naissance de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ soit
honorée par le silence, car par la seule écoute Il fut conçu dans la sainte Vierge,
puisqu'Il était le Verbe ; gloire à Lui pour les siècles. Amen » (dôeMpoi, n
yévvnotç toû Oeoû xoù ootiipoç ñuôv Inooô Xpuotoû giorñ tuudo8o, ótt
dkoñ uóvn ouveAñqp0m èv tû dryiq Ilop0évqp : Aéyoç yàp ñv : oût(p n ôóčo eiç
toùç oiôvoç : duñv). Menacé de mort par une population le soupçonnant d'être
païen, Kyros prouve sa complète orthodoxie de manière claire et concise. Ces
paroles valent à leur auteur d'être acclamé par les fidèles. Elles ont également
suscité quelques commentaires érudits. L'idée d'honorer la Nativité par le silence
viendrait du Monachikos d'Évagre le Pontique, dont il subsiste une citation chez
Socrate. La conception du Verbe par simple écoute serait un emprunt à la
mariologie de Proklos. La référence à Proklos s'explique d'autant mieux que ce
dernier a probablement ordonné Kyros évêque ". C'est aussi sous Proklos, peut
être vers 439, que fut érigée à Constantinople une église dédiée par Kyros à la
Théotokos ". Hormis l'anecdote de l'homélie de Noël prononcée en 441, nous ne
possédons aucun renseignement sur l'activité épiscopale de Kyros, si ce n'est par
un biais très détourné. Une version légendaire de la Vie de saint Mènas qui
attribue à ce dernier les actes et les paroles de saint Gordios, martyrisé à Césarée
de Cappadoce sous Dioclétien. Bien que d'origine égyptienne, Mènas se retrouve
à Kotyaéion. Comme l'écrit P. Peeters, « il est difficile de ne pas trouver quelque
rapport entre ces trois faits : saint Mènas populaire à Panopolis, ville natale du
poète Cyrus ; ce même poète Cyrus de Panopolis, devenu évêque de Cotyée en
Phrygie dans des conditions assez spéciales, qui devaient l'inviter à faire un
effort d'imagination ; et ce même saint Mènas transformé en martyr de Cotyée,
où jusque-là il était totalement inconnu » *. Il y a tout lieu de penser que le culte
de saint Mènas a été implanté à Kotyaéion par Kyros lui-même. La fin de
l'épiscopat de Kyros pose un nouveau problème de datation. Une partie des
sources, dont Malalas, affirme que Kyros est resté à Kotyaéion jusqu'à sa mort *.
La Souda, qui tient sans doute ce renseignement du biographe Hèsychios
Illoustrios *, assure que Kyros est resté évêque de Kotyaéion jusqu'au règne de
Léon (457-474) *. Une nouvelle fois, la solution est fournie par la Vie de Daniel
le Stylite. Son auteur anonyme écrit qu'à la mort de Théodose II (28 juillet 450),
Kyros a quitté sa dignité sacerdotale, est revenu à l'état laïc et a vécu ainsi
jusqu'au règne de Léon (457-474), en distribuant tous ses biens aux pauvres *.
L'abandon de l'évêché de Kotyaéion, une fois Théodose II disparu, laisse
présumer du ressentiment de Kyros à l'égard de cette charge qu'on lui a imposée.
Il est en revanche exagéré de supposer que Kyros fut un traditionaliste, partisan
non seulement de la culture classique, mais peut-être de la religion païenne *. La
fondation de son église de la Vierge, le contenu de son homélie, l'estime de ses
ouailles et sa conduite pieuse à la fin de sa vie prouvent suffisamment la sincérité

606
KYROS 2

des sentiments chrétiens de Kyros. Nous ne savons presque rien de la fin de sa


vie.Vers 460, il rencontre une première fois Daniel le Stylite, qui vit à Anaplous
près de Sosthénion, sur la rive européenne du Bosphore. Il obtient du saint la
guérison de sa fille Alexandria, tourmentée par un mauvais esprit *. Une seconde
visite se produit vers 462. Daniel soigne du même mal l'intendante (et non la fille
aînée) de Kyros *". En remerciement, Kyros fait graver sur la colonne du saint
une inscription en vers *, également transmise par l'Anthologie Palatine *. Au
dire de Jean Lydos, qui lui est hostile, Kyros « ne connaissait rien à l'exception
de la poésie » (umôèv rtopô tnv Itoinouv èrttotouévou) ". Le sermon de Noël
prouve le contraire, mais l'épigramme offerte à Daniel montrerait toutefois plus
de goût pour la métrique que pour la théologie ".

" PLRE, II, p. 336-339, s. v. « Cyrus 7 ». — * PRIscos, frg. 3a, éd. MULLER, p. 73 ; frg. 8,
éd. BLoCKLEY, p. 234, l. 1-14. — * Anth. Pal., IX, 136, t. VII, p. 54 ; cf. A. CAMERON, YCS,
27, 1982, p. 231. —* Chronique pascale, a. 450, p. 588, l. 6-16 ;JEAN DE NIKIoU, LXXXIV,
48-53, p.339-340 ;THÉOPHANE, A. M. 5937, p. 96, l. 33-p. 97, l. 8 ; Patria, III, 111, p. 252,
l. 11-16 ; LÉON LE GRAMMAIRIEN, p. 110, l. 16-23 ; ZONARAs, XIII, 22, 49-52, t. III, p. 106,
l. 11-19 ; CEDRENUs, I, p.598, l. 22-p. 599, l. 5 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 46, PG,
146, col. 1220A. —* MALALAs,XIV, 16, éd. DINDORF, p. 361, l. 14-p. 362, l. 6 ;éd. THURN,
p.281, l. 15-p. 282, l. 27 ;Souda, 6 145, t. II, p. 695, l. 10-15 ; ibid., K 2776, t. III, p. 220,
l. 13-19. —° Vie de Daniel le Stylite, 31, p. 30, l. 17-22 : Épitomé de la Vie de Daniel le
Stylite, 4, p.97, l. 9-10 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie de Daniel le Stylite, 19, PG, 116,
col. 993 D ; éd. DELEHAYE, p. 119, l. 29-30. — 'A. CAMERON, YCS, XXVII, 1982, p. 223.
—* M. WHITBY et M. WHITBY, Chronicon Paschale 284-628AD, p. 79, n. 261. —* PLRE,
II, p. 101-102, s. v. « Antiochus 5 ». — " MALALAs, XIV, 16, éd. DINDORF, p. 361, l. 12
13 : éd. THURN, p. 281, l. 13-14 ; Chronique pascale, a. 450, p. 587, l. 1-2 ;JEAN DE NIKIoU,
LXXXIV, 47, p. 339 ; THÉoPHANE, A. M. 5937, p. 96, l. 25 ; Souda, K 2776, t. III, p. 220,
l. 17-19 ; LÉON LE GRAMMAIRIEN, p. 110, l. 23-p. 111, l. 2 ; ZoNARAs, XIII, 22, 47-48, t. III,
p. 106, l. 4-10 ; CEDRENUs, I, p. 598, l. 19-22. — " PLRE, II, p. 1113, s. v. « Thomas 3 ».
— * E. STEIN, Histoire du Bas-Empire, I, p. 296 ;A. CAMERON, YCS, 27, 1982, p. 257-258.
— " O. SEECK, in RE, XII, 1, col. 189, s. v. « q>Adiuuoç Kûpoç » ; PLRE, II, p. 338, s. v.
« Cyrus 7 » ; K. HoLUM, Theodosian Empresses, p. 192. — " MALALAs, XIV, 16, éd. DIN
DoRF, p.362, l. 6-11 ; éd. THURN, p. 282, l. 28-32. — * Chronique pascale, a. 450, p. 588,
L. 16-18 ; JEAN DE NIKIoU, LXXXIV, 53, p. 340 ; THÉOPHANE, A. M. 5937, p.97, l. 8-10.
— " PLRE, II, p. 295-297, s. v. « Chrysaphius ». — " MALALAs, XIV, 16, éd. DINDORF,
p.362, l. 11-17 ; éd. THURN, p. 282, l. 32-37 ; Chronique pascale, a. 450, p. 588, l. 21
p.589, l. 4 ; JEAN DE NIKIoU, LXXXIV, 55-57, p. 340 ; THÉOPHANE, A. M. 5937, p. 97,
l. 10-14 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 46, PG, 146, col. 1220 B. — " T. GREGORY,
GRBS, 16, 1975, p. 320-322. — " A. CAMERON, YCS,27, 1982, p. 240-242. — º P. PEETERs,
Orient et Byzance : le tréfonds oriental de l'hagiographie byzantine, p. 40. —* MALALAs,
XIV. 16, éd. DINDORF, p. 362, l. 17-18 ; éd. THURN, p. 282, l. 38 ; Chronique pascale,
a 450, p.589, l. 5 ; JEAN DE NIKIoU, LXXXIV, 58, p. 340 ;THÉOPHANE, A. M. 5937, p. 97,
L 15. — * PLRE, II, p. 555, s. v. « Hesychius "Illustrius" ». — * Souda, K 2776, t. III,
p.220, l. 19-20 —* Vie de Daniel le Stylite, 31, p. 30, l. 23-27 ; Épitomé de la Vie de
Daniel le Stylite, 4, p. 97, l. 10. — * K. HoLUM, Theodosian Empresses, p. 193 et n. 79.
—* Vie de Daniel le Stylite, 32, p. 31, l. 8-18 : Épitomé de la Vie de Daniel le Stylite, 4,
p.97, l. 10-12. —º D. FEIssEL, BCH, 104, 1980, p. 462 et n. 28. — * Vie de Daniel le
Stylite, 36, p. 34, l. 3-20 ; Épitomé de la Vie de Daniel le Stylite, 19, p. 119, l. 29-p. 120,
l. 13. — * Anth. Pal., I, 99, t. I, p. 38-39. — "JEAN LYDos, Des magistratures, III, 42,

607
KYROS 3

p. 198, l. 11-12. —* B. BALDwIN, VigChr, 36, 1982, p. 170-171.

KYROS 3, évêque de Siniandos (Pisidie) 451

Il apparaît en 301° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 263° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 97º
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 111° membre à approuver la
décision du concile d'exclure Dioskoros d'Alexandrie du corps épiscopal et de le
priver de toute dignité sacerdotale. Kyros motive son avis. D'après lui, Dioskoros
se serait livré à des actes illicites et criminels contraires aux canons. Il a en outre
refusé de se rendre auprès du concile au terme de la troisième assignation à
comparaître ". Cette intervention est répétée en des termes voisins à la 153° place
dans la version latine des actes *. Kyros souscrit à la déposition de Dioskoros en
104° position dans la version grecque et en 88° position dans la version latine des
actes du concile ". Il occupe la 263° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Il apparaît en 281° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en
287° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Le nom de Kyros apparaît en 155° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il signe en 58° position la lettre qu'à
la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de
Dioskoros et justifier la suprématie de Constantinople ". Pour la dernière séance,
le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 28 : ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 33.
—* ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 28. —* ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 10 ; ACO, II, 3, 2,
p. 61 [320], l. 13-16. —* ACO, II, 3,2, p. 66 [325], l. 26-p. 67 [326], l. 2. —"ACO, II. 1,
2, p. 37 [233], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 15. —' ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 6.
—* ACO, II, 1,2, p. 137 [333], l. 13 : ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 16. — "ACO, II, 1, 2,
p. 149 [345], l. 38 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 12 : ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 15 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 305. —"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 33 ;
ACO, II,3,3, p. 107[546], l. 21. — " LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL,54, col. 965A
B : ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 37.

LAMPADIA, vierge de Smyrne (Asie) V°-VIe s.

Une épitaphe des environs de Smyrne mentionne à la fois une vierge et un diacre
(—» Paktôlios)'. Cela s'explique par l'existence d'un lien de parenté entre ces
individus. L'inhumation d'un clerc avec une femme est autrement interdite.

' G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, I, p. 269, n° 567.

608
LÉÔN 5

LÉÔN 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Son épigramme funéraire contient une prière à Dieu. La fonction est restituée,
mais s'accorde bien avec le contexte et la métrique ". L'inscription a été trouvée
à Sarayönü, 8 km environ au nord de Halici, l'antique Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 135, n° 253 ; H. GRÉGOIRE, Byzantion, 8, 1933, p. 76-78.

LÉÔN 2, archimandrite d'Akalissos (Lycie) ante 542

Pour atténuer les effets de la famine engendrée par la peste, vers 542, Nikolaos
de Siôn part offrir des bœufs à l'église de Tragalassos puis « dans le monastère
de Saint-Jean et des saints pères Sabbatios, Nikolaos et Léôn qui furent
archimandrites à Akalissos » (èv t© uovootnpiqp toû dryiou Iodivvou koi tôv
ôoiov totépov Xoßßotiou koi NuKoMo ou koi Aéovtoç, tôv yevouévov dpxl
uœvôputóov èv tqp 'AkoÀtooſp)'. On en déduit que Sabbatios (—» Sabbatios 3) a
eu pour successeurs Nikolaos (—» Nikolaos 7) puis Léôn, tous décédés avant la
venue de Nikolaos de Siôn.

" Vie de Nikolaos de Siôn, 54, éd. ANRICH, I, p.42, l. 9-11 ; vers. SEvcENko, p. 86, l. 7-10.

LÉÔN 3, prêtre de Mételloupolis ?(Phrygie Pacatienne) V°-VI° S.

Il est connu par l'inscription : « Seigneur, porte secours au prêtre Léôn, fils de
Kyriakos (?) » (K(ûpu)e Boi0utſp1tp(eoputépqp)Aeoovtovo (sic) Kup[uokoû ?])'.
La pierre a été trouvée sur la route entre Bekilli, 10 km à l'est de Yesilova, l'an
cienne Mételloupolis, et Süller, moins de 20 km au sud-est de Yesilova. L'éditeur
juge les lettres grossières et tardives.

' W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 540, n° 402 (A).

LÉON 4, prôtoprêtre de Téménouthyrai (Phrygie Pacatienne) V°-VIe S.

Un édifice a été embelli avec le concours de ce personnage ". Léôn a probablement


offert de l'argent pour la rénovation ou la décoration. L'inscription a été trouvée
à Usak identifiée à Téménouthyrai.

· CIG. IV, p.377, n° 8837.

LÉON 5, prêtre ? d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) VI°-VII° S.

Dans une église d'Attaléia, l'actuel Cumanin Cami, est conservée une invocation
au Seigneur en faveur de Léôn, peut-être papas ". La forme des lettres indique les
vr-vIr siècles, ce qui correspond à la période de construction de l'église, entre le
vi° et le début du vII° siècle *. Il faut rejeter l'attribution au xI° siècle *.

609
LÉÔN 6

' M. H. BALLANCE, PBSR,23, 1955, p. 112, n° 4 et pl. XXV, d. —* Ibid., p. 101. —* H. GRÉ
GoIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 105-106,
n° 306.

LÉÔN 6, prêtre de Barata (Lycaonie) VI°-VII° S.

Son épitaphe se trouve dans une église du Kara Dag, à l'ouest de Madensehir ".
" W. M. RAMsAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p.540, n° 31 et dessin
p.516 ; G. LAMINGER-PASCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 91, n° 1 18.

LÉÔN7, prêtre d'Éphèse (Asie) VII° S.

Sur une colonne de la nef de l'église Saint-Jean d'Éphèse est gravée une invo
cation à Dieu en faveur d'un prêtre ". Les grandes libertés prises avec la langue
indiquent la fin de l'Antiquité tardive, voire au-delà.

" R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.481, n° 4316.

LÉONIDÈS, évêque de Bagis (Lydie) 458

Il signe en 15° position (Leonidis episcopus Baes) la réponse du synode de Lydie


en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Baes
est probablement une corruption de Bagis.

'ACO, II, 5, p. 57, l. 34.

LÉONTIOS 1, évêque de Tripolis (Lydie) 359-363

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés entre autres par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (Hel
lespont), et homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I)
et Eudoxios d'Antioche (-» Éleusios). On trouve un évêque Léontios parmi
eux ". Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien radical ou
anoméen. La première séance, qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec
et le départ temporaire des acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui
est lue lors de la 3° séance du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce
document daté du 28 septembre *. Il raconte le déroulement de la première séance
du concile en dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens
rejettent le terme de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Écri

610
LÉONTIOS 1

tures, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent


en revanche leur semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du
deuxième concile de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Seul Épi
phane de Salamine, dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi-ariens,
donne la liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre *. On lit, en 23° position, la
mention suivante : « Léontios, évêque <de Tripolis de> Lydie » (Aeóvttoç
èrtioxotoç <Tputó\eoç tñç> Auôioç)*. Après l'échec des discussions doctri
nales, la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition d'Akakios et
de ses partisans en leur absence. Léontios est du nombre des évêques déposés *.
Une délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Galatie I) et Eustathios de Séba
stée (Arménie I) se rend à Constantinople présenter à Constance II les procès
verbaux du concile. En 360, un synode se réunit dans la capitale à la demande de
cet empereur pour confirmer la profession de foi adoptée au concile de Rimini
l'année précédente. Ce synode, qui marque le triomphe du parti homéen, aboutit
à la déposition d'une série d'évêques homéousiens. La Chronique pascale
conserve la liste partielle, datée du 27 janvier, des soixante-douze évêques qui
souscrivent à la déposition de Makédonios de Constantinople et à l'élection
d'Eudoxios. Deux évêques Léontios sont mentionnés en 8° et en 46° position ".
L'un des deux est très probablement l'évêque de Tripolis. Le concile de 360
aboutit également à la condamnation d'Aétios, le chef des ariens radicaux ou
anoméens. Rappelé d'exil par Julien, sans doute en 362, Aétios séjourne dans la
capitale en compagnie de son disciple, Eunomios (—» Eunomios 1). Ils sont re
joints par plusieurs évêques, dont certains ont refusé la condamnation d'Aétios et
la souscription au « tome des Occidentaux » (la formule de Rimini). Léontios est
du nombre. Une fois rassemblés, ces prélats procèdent à l'ordination, vers 363,
de plusieurs évêques parmi lesquels Aétios lui-même ". Il faut souligner que
Léontios, selon Philostorge, partage avec plusieurs évêques anoméens le don
d'accomplir des miracles". L'encyclopédie de la Souda conserve une notice
biographique consacrée à Léontios qui est tirée de l'Histoire ecclésiastique de
Philostorge ". Il est dit originaire de Mésie près du Danube. Père d'un garçon qui
ne présente aucune disposition pour la vertu, Léontios préfère le tuer encore
enfant. À deux occasions, Léontios témoigne de sa force de caractère et surtout
de sa liberté de parole. Au cours d'un synode, sans doute le concile de 360,
Léontios se querelle avec l'impératrice Eusébia, épouse de Constance II depuis
354 environ et décédée avant 361 ". Il refuse de se rendre auprès d'elle et de se
prosterner comme le font les autres évêques. Eusébia tente vainement de le con
vaincre de s'approcher en lui promettant la construction d'une très grande église
et le versement de dons. Léontios pose comme condition qu'elle respecte l'hon
neur dû à sa fonction et qu'elle n'outrage pas l'institution divine du sacerdoce.
L' impératrice s'emporte, mais Léontios parvient à la calmer et la renvoie au
gynécée. Au concile, alors que la plupart des évêques applaudissent et admirent
tout ce que dit Constance II, Léontios garde le silence. Interrogé sur la raison de
son attitude par l'empereur, Léontios lui adresse cette formule hostile à toute
forme de césaropapisme : « Je m'étonne, dit-il, que tu abordes des sujets autres
que ceux pour lesquels tu es établi, étant le dirigeant des affaires militaires et
civiles, en donnant des ordres aux évêques sur des sujets qui ne relèvent que des
seuls évêques » (0oupidGoo, éq)n, ótt eiç étepo ôuérteuv tox0eiç étépouç
èrt1xeupeîç, otpottotukôv uèv koù ItoMutukôv tpoyudtoov Ttpoeotnkóç,
èrtuoxóntotç ôè tepl tôv eiç uóvouç èrttoxórtouç mkóvtov ôuotottóuevoç).

611
LÉONTIOS 2

D'après ce récit édifiant de Philostorge à la gloire de Léontios, l'empereur hon


teux cesse dès lors de donner son avis sur les affaires ecclésiastiques.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 2, p. 239, l. 16. —* Ibid., 29, 3-9, p. 257,
l. 35-p. 258, l. 20 : ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73,25, 1-10, t. III, p.298, l. 1-p. 299,
l. 25 ; SocRATE, HE, II, 40, 8-17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE,
Panarion, 73, 26, 1-8, t. III, p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 5, t. III, p.300,
l. 21. —* ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 8 ; SocRATE, HE, II. 40,
43, p. 176, l. 6 ; SULPICE SÉvÈRE, Chroniques, II, 42, 6, éd. HALM, p.96, l. 10 ;
éd. SENNEVILLE-GRAvE, p. 322, l. 25 ; CAssIoDoRE, HE, V, 34, 38, p. 275, l. 201.
— " Chronique pascale, a. 360, p. 544, l. 1 et 9. — ' PHILosToRGE, HE, VII, 6, p. 84, l. 1
p. 85, l. 2. —* PHILosToRGE, HE, IX, 1, p. 116, l. 3. —* Souda, A 254, t. III, p. 245, l. 2
p. 246, l. 7. — " PLRE, I, p. 300-301, s. v. « Eusebia ».

LÉONTIOS 2, évêque de Kibyra (Carie) 381

Il occupe entre la 131° et la 143° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 134 ; MANsI, III, col. 571 B, [n° 135] : MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 143] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 136 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.350, n° 131 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 319 B, n° 135.

LÉONTIOS 3, évêque de Perta (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 95° et la 104° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER,JThSt, 15, 1914, p. 169, n°98 ; MANsI, III, col. 570 C, [n°99] ; MANsI, VI,
col. 1179 B, [n° 104] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 100 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p. 347, n°95 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n°99.

LÉONTIOS 4, diacre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Il est connu par l'épitaphe de son fils dont le nom est en partie effacé. On lit les
dernières lettres -PTIE. L'éditeur propose Géôrgios ', mais Eustorgios est possible.
La pierre a été découverte à Çesmelisebil identifiée à l'ancienne Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 119, n° 568 et dessin p. 145.

LÉONTIOS 5, évêque de Magnésie du Méandre (Asie) 449-451

Il occupe la 94° place sur la liste de présence lors de la première séance du concile
d'Éphèse, le 8 août449'. Il est le 78 prélat à donner son avis sur le cas d'Eutychès
en le déclarant orthodoxe et en demandant sa réintégration comme archimandrite

612
LÉONTIOS 5

et prêtre *. Léontios avoue n'avoir pas souhaité les audaces commises à l'encontre
d'Eutychès ni la reconnaissance de l'hétérodoxie de Flavianos de Constantinople
et d'Eusébios de Dorylée (-» Eusébios 11). Au nom de la justice, il approuve la
décision du concile en faveur d'Eutychès et contre ceux qui ont causé leur perte
par leurs blasphèmes *. Il souscrit à la déposition de Flavianos et d'Eusébios en
89° position ". Léontios occupe la 75° place sur la liste de présence à la 2° séance
du 22 août 449 *. Il apparaît en 199° position sur la liste de présence lors de la
séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 °. Il occupe la
161° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme '.
Il est présent en 139° position à la 3° séance du 13 octobre*. Il est le 43° à
approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute
dignité sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 92° position dans
la version grecque et en 77° position dans la version latine des actes du concile ".
Son nom est répété par erreur en 116° position dans la version latine ". Il occupe
la 163° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée
à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Léontios joue un
rôle lors de la séance du 22 octobre.Afin d'aboutir à un accord, les commissaires
impériaux proposent de réunir dans le martyrium de Sainte-Euphémie un conseil
restreint composé de six évêques du diocèse d'Orient, trois d'Asie, trois du Pont,
trois d'Illyricum, trois de Thrace, d'Anatolios de Constantinople et des légats
pontificaux ". Le diocèse d'Asie est en fin de compte représenté par quatre évê
ques : Diogénès de Cyzique (Hellespont), Léontios, Flôrentios de Sardes (Lydie)
et Eusébios de Dorylée (—» Diogénès 2, Flôrentios 2)". Les membres de cette
commission se mettent d'accord sur une définition de la foi *. Léontios apparaît
en 179° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 182° position à la définition
de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. La séance du 29 octobre est oc
cupée par l'affaire des évêques Stéphanos et Bassianos qui se disputent le siège
d'Éphèse (-» Stéphanos 4, Bassianos). Bassianos accuse Stéphanos de l'avoir
chassé du trône épiscopal et d'avoir volé ses biens. Les commissaires impériaux
se tournent vers Stéphanos et lui demandent de répondre à cette accusation ".
Stéphanos propose de faire entrer Léontios, Maionios de Nysa, Protérios de
Myrina et les autres évêques d'Asie présents car Stéphanos affirme être d'accord
avec eux (-» Maionios 2, Protérios). Les commissaires demandent à Stéphanos
de répondre d'abord ". Ils refusent par conséquent d'écouter ses témoins. Au
cours de cette même séance se pose le problème de savoir si Bassianos a été ou
non transféré du siège d'Euaza à celui d'Éphèse. Bassianos estime que son
ordination comme évêque d'Euaza n'a pas été régulière puisqu'il a été ordonné
sous lacontrainte ". À la demande de Stéphanosetavecl'accorddes commissaires,
Léontios lit le 16° canon du concile d'Antioche de 341 qui menace de déposition
tout évêque non titulaire qui s'empare d'un siège vacant sans l'accord du synode
provincial ". Il lit ensuite le 17° canon qui excommunie l'évêque ordonné qui
refuse son élection et l'Église qui lui a été confiée, jusqu'à ce qu'il accepte ou
que le synode de la province prenne une décision *. Bassianos est ici visé et
l'intervention de Léontios montre qu'il soutient Stéphanos. À la fin de la séance
du 29 octobre, les commissaires, estimant que Stéphanos et Bassianos se sont
tous les deux montrés indignes de leur charge, demandent au concile où l'évêque

613
LÉONTIOS 6

d'Éphèse doit être ordonné d'après les canons. Les évêques répondent qu'il doit
l'être dans la province (d'Asie) *. Léontios prend la parole. Il rappelle que depuis
saint Timothée, vingt-sept évêques se sont succédé sur le trône d'Éphèse et tous
ont été ordonnés dans la cité, à l'exception de Basilios qui l'a été par la force et
dont le choix a provoqué des meurtres (—» Basilios 3) *. Les commissaires déci
dent de reporter au lendemain le règlement de l'affaire.Comme les autres évêques
de la province d'Asie, Léontios est absent de la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour l'ultime séance, le 1" novembre,
la liste de présence indique les 58 premiers membres.

"ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 32 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 6. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l.9 : ACO,
II, 3, 1, p. 185, l. 28-p. 186, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 8 ;ACO, II,3, 1, p. 247, l. 21
p. 248, l. 2. — "ACO, II, 3, 1, p.256, l. 3. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449),
p.9, l. 14-15. — ° ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 34, l. 29. — ' ACO, II, 1, 2,
p. 74 [270], l. 14. —* ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l. 27. —"ACO, II, 1,2, p. 30 [226]. l. 24 ;
ACO, II, 3, 2, p. 53 [312], l. 29-p. 54 [313], l. 3. —"ACO, II, 1, 2, p. 36 [232], l. 39 ;
ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 4. —"ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 15. — * ACO, II, 3, 2,
p.88 [284], l. 38. —º ACO, II, 1,2, p. 123 [319], l. 29-34 ; ACO, II, 3, 2, p. 131 [390],
l. 7-11. —"ACO, II, 1, 2, p. 125 [321], l. 35-37 ; ACO, II, 3, 2, p. 133 [392], l. 26-27.
— * ACO, II, 1, 2, p. 126 [322], l. 12-p. 127 [323], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 134 [393]. l. 5
p. 135 [394], l. 5. — " ACO, II, 1,2, p. 134 [330], l. 44 ;ACO, II, 3,2, p. 144 [403], l. 14.
—"ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 8 ;ACO, II, 2,2, p. 73 [165], l. 13 ;ACO, II, 3, 2, p. 164
[423], l. 15 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 234. —"ACO, II, 1, 3, p. 45
[404], l. 36-p. 46 [405], l. 5 ;ACO, II, 3, 3, p.54 [493], l. 22-26. — "ACO, II, 1, 3, p. 46
[405], l. 6-10 ;ACO, II, 3,3, p. 54 [493], l. 27-30. —*ACO, II, 1,3, p.48 [407], l. 9-14 ;
ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 1-5. —* ACO, II, 1, 3, p. 48 [407], l. 15-23 ; ACO, II, 3, 3,
p.57 [496], l. 6-23. —* ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 24-27 ; ACO, II, 3, 3, p. 57 [496],
l. 15-19. —* ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 22-28 : ACO, II, 3, 3, p. 61 [500]. l. 22-27.
—* ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 32-34 ;ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 31-33.

LÉONTIOS 6, évêque d'Araxa (Lycie) 451-458

Il apparaît en 240° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 202° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
143° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 48° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 118° position dans la version grecque et
en 152° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 204°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude
du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Léontios apparaît en 220°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 224° position à la définition de la foi *.
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne dé
taillent les noms que de 47 à 58 membres. Il apparaît en 147° position sur la liste
des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège

614
LÉONTIOS 8

de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Son nom est
répété par erreur dans les versions grecque et latine en 166° position ". Léontios
signe en 5° position la réponse qu'envoie le synode de Lycie en 458 à l'enquête
de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 7. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 13.
— * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 31. — * ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 29 ; ACO, II, 3, 2,
p. 54 [313], l. 17-20. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l.23 ;ACO, II,3,2, p. 77 [336], l. 20.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 35. — " ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 41 ;ACO, II, 3, 2,
p. 145 [404], l. 20. —*ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 12 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 29 ;
ACO. II, 3, 2, p. 166 [425], l. 3 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 285.
— "ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 25 ;ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 12. —"ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 5 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 32. — " ACO, II, 5, p. 63, l. 20.

LÉONTIOS 7, évêque de Kandyba ?(Lycie) 458

Le prêtre Timasios (—» Timasios) souscrit à sa place en 22° position (Timasius


presbyter suscripsi in loco Leontii episcopi catateni) à la réponse du synode de
Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur Léon ". On a proposé de voir dans la
forme catateni une corruption de Candaneni qui correspondrait au siège de
Kandyba *. Cette identification reste hypothétique car l'absence de Kandyba
dans la Notice du Pseudo-Épiphane a laissé penser que ce siège datait au plus tôt
du vIII° siècle *. Mais il s'agit peut-être d'une omission car cette cité est attestée
par Hiéroklès au début du vi° siècle ". Le siège de Kandyba est mentionné dans
les notices épiscopales jusqu'au xII° siècle, sous la forme ó Kovôóßoov ou ô
KovôiBov *; il est désigné dans une seule notice sous la forme ó Kovôoivov ".
Toutefois le nom se trouve souvent corrompu dans la tradition manuscrite des
notices '. L'attribution de Léontios à l'évêché de Kandyba reste hypothétique.
D'après la synodale adressée à Léon, les évêques de Lycie approuvent le maintien
de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 63, l. 37. —*ACO, II, 5, p. 63, l. 37 apparat ; cf. R. SCHIEFFER, ACO, IV,
3, 2, p. 288, s. v. « Leontius (15) » ; G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I,
p.229 ; H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien,2, p. 595-596, s. v. « Kandy
ba ». — * R. JANIN, in DHGE, XI, col. 739, s. v. « Candyba ». — " HIÉROKLÈS, Synekdèmos,
684.8, p.31. —* J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 224, 2 " ; ibid., p. 238, 3 " ;
ibid., p.256,4 * ; ibid., p. 279,7*; ibid., p. 300,9*; ibid., p.318, 10º ; ibid., p.358,
13 *. * Ibid., p.319, 10*. —' Ibid., p. 17.

LÉONTIOS 8, ermite de Lycie 476

« Ermite de Lycie et célèbre en tous lieux », Léontios est monophysite. Il a une


vision de l'autel de l'Église renversé lors de la promulgation de l'Anti-Encyclique
(par l'empereur Basilisque à l'été 476 pour se concilier les chalcédoniens)'.
" JEAN RUFUs, Plérophories, LXXXIII, PO, VIII, 1, p. 138 [538], l. 10-15 ; MICHEL LE

615
LÉONTIOS 9

SYRIEN, VIII, 11, tr. II, p. 86.

LÉONTIOS 9, évêque d'Amadassè (Phrygie Salutaire) 553

Absent des listes de présence du concile de Constantinople en 553, le nom de cet


évêque apparaît néanmoins en 163° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin
sur la liste des souscriptions aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 231, l. 11.

LÉONTIOS 10, prêtre de Sykai (Constantinople) ca 558-ante 567/8

Né dans un village d'Ingilène, il entre au couvent de Samuel à Édesse et se lie


avec Aarôn (—» Aarôn). Lors d'un séjour à Constantinople, il décide de s'établir
au monastère de Sykai, dans la banlieue de la capitale, auprès de Jean d'Éphèse
(—» Iôannès 43) et d'Aarôn. Comme Iôannès-KaSiS (—» Iôannès 42), il voyage
plusieurs années en Orient et en Occident puis revient vers Jean d'Éphèse. En sa
compagnie, Léontios convertit les païens en Asie. Il est ensuite ordonné prêtre
tandis qu'Iôannès-Kasis devient évêque, vers 558 ". La date de la mort de Léon
tios, qui reste près de vingt ans dans le couvent de Sykai où il décède *, se place
entre celle d'Aarôn qui est datée précisément du 22 octobre 560 *, et celle de
Iôannès-Kasis qui se place vers 567/8 ". Le corps de Léontios est inhumé à côté
de celui d'Aarôn *.

"JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 39, PO, XVIII, 4, p. 645 [443]-646 [444] ;
ibid., 40, p. 650 [448]. —* Ibid., 39, p. 647 [445]. —* Ibid., 38, p. 644 [442]. —* Ibid.,
39, p. 647 [445]. —* Ibid., 39, p. 647 [445] ; ibid., 38, p. 644 [442].

LÈTODÔROS, évêque de Kibyra (Carie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 4° place parmi les évêques de Carie sur les listes de souscription à la
définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 A, n° 170 ; ibid., p. 42 B, n° 170 ; ibid., p. 43 A,


n° 169 ; ibid., p. 43 B, n° 158 ; ibid., p. 74, n° 132 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 12) ;
ibid., p. 111, n° 171 ; ibid., p. 135, n° 174 ; ibid., p. 155, n° 87 ; ibid., p. 207, n° 164 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 171 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 171 ; ibid., I, l, 2,
p. 100, n° 171 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 4, [n° 169] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 126 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 210 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 209 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I. p. 252 B,
n° 205.

616
LEUKIOS

LEUKADAS, évêque d'Ilion (Hellespont) 343

Il souscrit en 44° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient leurs principaux partisans
dont le pape Jules. La souscription, conservée en version latine seulement, indi
que Leucadas episcopus ab Ilio. La forme Leukadios doit être écartée *.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 76, l. 14, n° 44. — * A. L. FEDER,
in SBerWien, 166, V, 1911, p.83.

LEUKIOS, évêque d'Apollônos Hiéron (Lydie) 451-458

Il apparaît en 231° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 193° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il siège en 192°
position lors de la 3° séance du 13 octobre *. Au lieu de la mention Aeuxiou
'ArtóAMoovoç 'Iepoû comme dans les deux premières séances, la liste de la 3°
séance indique la présence 'EÀeu0epiou 'ArtóÁÀovoç. Il est le 158° à approuver
la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction
sacerdotale et de la dignité épiscopale ". Cette fois-ci, il est désigné sous le nom
TE2-evoivuoç 'ArtóMMoovoç ou Eleusinius episcopus ciuitatis Fani Apollonis. Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 185° position dans la version grecque
(Aeûxioç 'ArtóAMoovoç 'Iepoö)et en 135° position dans laversion latine (Eleusinius
episcopus sacri Apollonis)*. Après la 3° séance, l'évêque d'Apollônos Hiéron est
toujours appelé Leukios. Il occupe la 195° place sur la liste de présence lors de la
4° séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires
sur le Tome de Léon. Il déclare, en 155° position, que cette lettre est en accord
avec les Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20
et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Il apparaît en 211° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en
215° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Leukios apparaît en 62° position de la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres. À une séance non datée,
Leukios souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 58° position aux canons établis
à Chalcédoine ". Il apparaît en 9° position (sous la forme Lucius episcopus
Apollonis) dans la réponse du synode de Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur
Léon *. Les évêques de Lydie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent
invalide l'élection de Timothée AElure. Il ne fait guère de doute que Leukios est
bien le nom de l'évêque d'Apollônos Hiéron car cette forme est fournie par la
liste des souscriptions de la séance du 25 octobre. Cette liste a en effet servi de

617
LIBANIOS 1

modèle pour les autres listes et fut insérée comme telle dans la publication
officielle des actes de Chalcédoine ". Il reste enfin à savoir, de 'EÀeuoivuoç ou
de EAeu0épuoç, lequel est un signum, lequel est une faute ". Étant donné que les
souscriptions et les dépositions faites par les évêques ont plus de valeur que les
listes de présence réalisées par les seuls secrétaires du concile, nous considérons
'EMeuoivuoç comme un signum et 'EÀeu0épuoç comme une forme corrompue.
'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 35 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 29. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 4.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 39. —* ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 16 ; ACO, II, 3, 2,
p. 67 [326], l. 18-21. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 12 ;ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 3.
—" ACO, II, 1, 2, p.89 [285], l. 26. — ' ACO, II, 1,2, p. 108 [304], l. 34-37 ;ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 30. —*ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 32 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404],
l. 11. — °ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 1 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 2 ; ACO, II, 3, 2,
p. 165 [424], l. 23 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 260. — "ACO, II, 1, 3,
p.91 [450], l. 8 ;ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 22. — " ACO, II, 2, 2, p.42 [134], l. 12.
— * ACO, II, 5, p. 57, l. 28. — " E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p.9. — * Ibid.,
p. 32, n. 1.

LIBANIOS 1, évêque de Palaioupolis (Pamphylie de Pergè) 431

Il apparaît en 59° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Libanios semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 188° position à la condamnation de Nestorius *. Cette signa
ture suscite des doutes car Libanios est absent de la liste de présence au début de
cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart des
évêques, sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius avec le
Symbole de Nicée. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la
destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile dénonce les partisans
de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie, de manière
polémique, d'hérétiques messaliens *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Libanios est de nouveau absent de la liste de présence,
mais apparaît en 99° position sur la liste de souscription à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée *. Libanios est le premierévêque connu du siège de Palaioupolis,
dont la localisation précise reste problématique. Suivant une récente étude, il
serait situé à Gâvur Oren, 24 km au sud-ouest de Burdur".

'ACO, I, 4, p. 29, l. 31 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p. 386. —* ACO, I, 1,2, p. 63, [l. 18]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30
31. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12
13 : ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 114,
[l. 17] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 31] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 20] ;ACO, I, 5, p. 113, l. 15 : ACO.
II, 3, 1, p. 231, l. 26. — ° H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 772,

618
LIMÉNIOS

s. v. « Palaiupolis ».

LIBANIOS 2, évêque de Parlaos (Pisidie) 451-458

Il apparaît en 302° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 264° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
3° séance du 13 octobre qui conclut le procès de Dioskoros d'Alexandrie par la
déposition de l'évêque. Il occupe la 264° place sur la liste de présence de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Libanios apparaît en 282° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
288° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. À
la différence de son métropolite, mais à l'instar de quatre autres évêques de
Pisidie, Libanios est absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. Libanios est mentionné en 4° position
(Libanius Parlaenus) dans la lettre que le synode de Pisidie envoie en 458 en
réponse à l'enquête de l'empereur Léon ". Libanios signe cette lettre synodale en
4° position (Libanius episcopus Parlau) ". Les évêques de Pisidie approuvent
tous le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure,
le patriarche d'Alexandrie.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l.29 ;ACO, II, 3, 1, p. 38, l.4. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 34.
—* ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 7. —*ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 14 ; ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 17. —* ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 39 ;ACO, II, 2,2, p. 75 [167], l. 13 ;
ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 16 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 306.
— ° ACO, II, 5, p. 51, l. 3. — " ACO, II, 5, p. 55, l. 38.

LIMÉNIOS, évêque de Settai (Lydie) 431

Il apparaît en 26° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Liménios semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 181° position à la condamnation de Nestorius *. Cette
signature suscite des doutes car Liménios est absent de la liste de présence au
début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart
des évêques, sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius avec le
Symbole de Nicée. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent
que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de
la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet,
Liménios est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en 70°

619
LOLLIANOS 1

position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant


une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Liménios en 44° position *.
'ACO, I, 4, p. 29, l. 5 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p. 386. —*ACO, I, 1,3, p. 63, l. 7. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;
ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO,
I, 3, p. 99, l. 12-13. — * ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 31] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 2] ; ACO, I, 3,
p. 136, [l. 24] ;ACO, I, 5, p. 112, l. 17 ;ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 25. —* ACO, I, 1,3, p. 35,
l. 24 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 20.

LOLLIANOS 1, évêque de Phellos (Lycie) 375/6

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée adressée à l'évêque


Amphilochios d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 *
et l'automne 376 *. Basile demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un hom
me de confiance pour connaître les personnalités de cette province fidèles à
l'orthodoxie et étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des
anti-nicéens. Basile dresse une liste de ces individus à visiter dont il faut d'abord
vérifier l'orthodoxie, parmi lesquels Lollanios.

' BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 24. —* Y. CoURToNNE, note à BASILE
DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148. —* ID., in Basil
of Caesarea, I, p. 17 ; B. GAIN, L'Église de Cappadoce au rv siècle, p.398 ; W.-D. HAU
sCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p.410.

LOLLIANOS 2, évêque de Sôzopolis (Pisidie) post 375/8-381

Basile de Césarée adresse une lettre aux habitants de Sôzopolis en réponse à la


missive qu'ils lui ont envoyée ". La lettre de Basile est datée entre 375 et 378 *.
Les Sôzopolitains ont prévenu Basile des troubles suscités dans leur cité par les
agissements d'ariens. Basile désigne les destinataires de sa lettre comme ses
« frères » : il s'agit par conséquent de clercs de l'Église de Sôzopolis. L'absence
de toute allusion à l'évêque laisse à penser qu'il n'est pas un interlocuteur de
Basile en raison de positions dogmatiques opposées. Cet évêque anonyme est
très probablement anti-nicéen. La lettre de Basile vise à conforter l'orthodoxie de
ses correspondants en livrant une réponse dogmatique. Il défend l'Incarnation du
Christ et dénonce les erreurs docétistes qui rappellent l'hérésie de Valentin et que
certains répandent à Sôzopolis. La participation de l'évêque Lollianos de Sôzopo
lis au concile de Constantinople en 381 prouve son orthodoxie. Son épiscopat est
donc postérieur à la lettre de Basile. Lollianos est représenté par le prêtre Simpli
kios entre la 1 12° et la 121° place selon les listes de souscription aux canons de ce
concile qui s'achève le 9 juillet 381 (—» Simplikios) *.

620
LONGINOS 4

" BASILE DE CÉsARÉE, Lettres, CCLXI, t. III, p. 115-119. —* Y. CoURTONNE, note à BASILE
DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 152 ; ID., in Basil of
Caesarea, I, p. 18 ; W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 226, n. 433 ; R. PoU
cHET, Basile le Grand, p. 665. —* C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 115 ; MANsI,
III, col. 570 D, [n° 116] ; MANsI, VI, col. 1179 C, [n° 121] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77,
1993, p. 76, n° 117 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.348, n° 112 ; MICHEL LE SYRIEN, VII,
8. tr. I, p. 318 B, n° 116.

LONGINOS 1, prêtre ? d'Ouasada ?(Lycaonie) 374/5

Ce personnage, probablement un prêtre, apparaît dans une lettre de Basile de


Césarée à Amphilochios d'Iconium (—» Amphilochios 1)', datée de 374 ou 375 *.
Longinos est mentionné dans une affaire complexe de discipline qui touche
l'évêque Sévèros de Misthéia et le prêtre Kyriakos (—» Sévèros 1, Kyriakos 1).
L'hypothèse faisant de Longinos un évêque d'Ouasada * est à écarter.

" BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXXXVIII, 10, t. II, p. 129-130. —* Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 112 ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ;
ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p.410. — * K. BELKE,
Galatien und Lykaonien, p. 239, s. v. « Uasada » ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Cae
sarea, 2, p. 175, n. 228.

LONGINOS 2, évêque de Kolybrassos (Pamphylie puis Pamphylie de Sidè) 381

Il occupe entre la 80 et la 90 place selon les listes de souscription aux canons du


concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". A cette époque, la
Pamphylie forme une seule province ecclésiastique.

" C. H. TURNER,JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 84 ; MANsI, III, col. 570 B, [n° 85] ; MANsI, VI,
col. 1179 A. [n°90] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 85 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p.346, n°80 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 316 B, n°84.

LONGINOS 3, évêque de Tymandos (Pisidie) 449

Il fait partie des 28 prélats réunis dans le baptistère de Sainte-Sophie le 8 avril


449 à qui Théodose II transmet sa décision d'ordonner la révision du procès
d'Eutychès ". Le 13 avril, il occupe la 28° place sur la liste de présence au synode
de Constantinople de Constantinople, chargé de cette révision *.
' ACO, II, 1, 1, p. 151, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 26. —* ACO, II, 1, 1, p. 149, l. 8-9 ;
ACO, II. 3, 1, p. 133, l. 4.

LONGINOS 4, moine de Lycie ante 451-ca 474

Ce moine est surtout connu par un texte hagiographique copte. La persistance du

621
LONGINOS 4

souvenir de Longinos dans le monde égyptien s'explique par deux faits essentiels :
sa nomination à la tête de l'Énaton d'Alexandrie et son opposition au concile de
Chalcédoine. Longinos est originaire de Lycie et entre encore enfant au monastère
lycien d'Hiéronikos, par ailleurs inconnu. Il est confié à un ascète du nom de
Loukios (-» Loukios 4), qui se charge de son instruction ". Le synaxaire arabe
jacobite d'Alexandrie et le synaxaire de l'Église d'Éthiopie qui le transcrit ont
par erreur placé l'origine de Longinos en Cilicie * par confusion entre lycien et
cilicien. À la mort du supérieur du couvent, un successeur est nommé, mais ce
choix ne convient pas aux moines qui lui préfèrent Loukios. Pour fuir le désordre,
ce dernier se retire en compagnie de Longinos au martyrium de Saint-Théoctiste
dans un village de Lycie. Les synaxaires d'Alexandrie et d'Éthiopie commettent
une nouvelle erreur en confondant Syrie et Lycie *. Dans le martyrium, grâce à
leurs prières, des guérisons miraculeuses ont lieu ". Leur réputation de thau
maturges se répand au point d'attirer des foules qui troublent la tranquillité des
deux moines. Loukios décide alors d'envoyer Longinos s'établir à l'Énaton
d'Alexandrie, chez le cénobiarque Gaios, après avoir au préalable prié au marty
rium de Saint-Mènas *. Arrivé à Alexandrie, Longinos se rend au monastère de
Gaios, mais, par humilité, dissimule son statut de moine. Le portier, le jugeant
indigne d'entrer dans le monastère, se contente de lui offrir du pain. Après de
nombreux jours passés devant la porte, Longinos est admis au sein de la
communauté. Il aide le portier dans sa tâche et rend service à tous les moines °.
Un marchand lycien, en visite au monastère, reconnaît Longinos, le disciple de
Loukios. Il révèle son identité et ses prodiges à Gaios qui décide, après avoir reçu
les excuses de Longinos, de lui donner l'habit de moine. Il est dès lors considéré
comme un saint par les autres moines ". Pour être tranquille, Longinos vit à
l'extérieur du monastère, dans une petite cellule au bord de la mer. Là, il fabrique
des cordages pour les navires ". Un matin, il a la vision de l'arrivée prochaine de
son père spirituel et se rend le jour même au port où il accueille Loukios qui vient
de débarquer. Celui-ci s'installe auprès de Longinos et des disciples rassemblés
autour de lui. Ensemble, ils confectionnent des amarres. La réputation de Loukios
et de Longinos se répand à travers l'Égypte. Les miracles qu'ils accomplissent
attirent en foule les Alexandrins ". Longinos a la révélation de l'arrivée dans trois
mois d'un envoyé de l'empereur Marcien chargé de faire souscrire les moines de
l'Énaton au Tome de Léon. Il réunit les moines pour leur annoncer la nouvelle et
leur enjoint de ne pas signer. Tous acceptent et choisissent Longinos comme
higoumène des monastères de l'Énaton ". L'arrivée de l'envoyé impérial, désigné
dans la Vie comme magistrianos, doit correspondre à la mission du silentiaire
Iôannès. Celui-ci fut dépêché à Alexandrie pour expliquer la foi de Chalcédoine
aux Alexandrins et les persuader de reconnaître Protérios comme évêque, après
la mort de l'évêque monophysite Dioskoros (4 septembre 454)". L'élection de
Longinos à la tête de l'Énaton doit se placer la même année.Trois mois plus tard,
selon la prévision de Longinos, l'envoyé de Marcien arrive à Alexandrie. Il remet
à l'augustalis Akakios un message de l'empereur lui demandant de contraindre
les moines à souscrire à l'exemplaire du Tome de Léon. Akakios écrit dans ce
sens aux membres de la laure de l'Enaton. A la lecture de cette lettre par Longinos,
les moines jettent l'anathème sur le Tome et ses partisans. Dans leur réponse, les
moines se disent prêts à mourir pour leur foi car ils préfèrent obéir au Tout
Puissant (pantokratôr) plutôt qu'à l'empereur (autokratôr). Le gouverneur
décide d'envoyer le magistrianos et des troupes afin de massacrer les moines, ce

622
LONGINOS 4

dont Loukios et Longinos sont prévenus par une autre vision. Longinos réunit les
moines et tous se portent à la rencontre des soldats. Un miracle se produit : alors
que les moines psalmodient, les flèches ne leur font aucun mal. Longinos obtient
du magistrianos et de ses troupes qu'ils accompagnent les moines jusqu'à
l'Énaton pour interroger les « anciens ». Il les amène auprès de leurs tombes d'où
s'élève soudain une voix qui anathématise la doctrine de Léon et les partisans de
la double nature du Christ. Aussitôt de nombreux soldats prennent l'habit mona
stique sous la direction de Longinos tandis que la nouvelle du prodige se répand
à Alexandrie. Les habitants se soulèvent et le gouverneur Akakios est brûlé vif.
Au cours de ces troubles, l'évêque chalcédonien (Protérios) s'enfuit de la cité *.
Cet épisode se retrouve dans des sources coptes, arabes et éthiopiennes mono
physites ". D'après la Vie, Longinos passe les vingt années suivantes à la tête de
la laure de l'Énaton, soit de 454 à 474 environ. À cette époque Loukios meurt".
Adversaire résolu du concile de Chalcédoine, Longinos intervient lors de
l'élection controversée de Timothée AElure, alors que le trône alexandrin est tou
jours occupé par Protérios. La volonté de nommer un nouvel évêque favorable
aux monophysites émane surtout des moines des couvents d'Alexandrie et des
environs (Énaton, Oktôkaidékaton, Eikoston), au premier rang desquels se trouve
Longinos ". Timothée AElure est consacré le 16 mars 457. Le comte d'Égypte
Dionysios " prend alors la décision de l'expulser, mais se révèle incapable de
mater la révolte des partisans du nouvel évêque et fait volte-face. Il confie à Lon
ginos, en raison de sa renommée, le soin de raccompagner Timothée à Alexandrie
à condition que les violences cessent ". Timothée reprend possession de son
Église, mais les troubles continuent et culminent avec l'assassinat de Protérios,
le 28 mars 457. Aucun autre événement de la longue carrière de Longinos à la
tête de l'Énaton n'est connu. Cinq apophthegmes de la série alphabétique sont
attribués à Longinos. Il apparaît dans l'un d'eux en compagnie de son père
spirituel Loukios dont il reçoit les enseignements ". Deux apophthegmes traitent
de considérations morales et religieuses ". Les deux derniers racontent des
miracles qui figurent aussi dans la Vie de Longinos*. La série systématique des
apophthegmes, encore en partie inédite, contient, outre les cinq apophtegmes de
la série alphabétique déjà mentionnés, sept autres textes ayant Longinos pour
auteur *. La Vie de Longinos place sa mort un 27 janvier*. Les synaxaires
d'Alexandrie etd'Éthiopie, deux ménologes syriaques jacobites des xº-xir siècles
et le calendrier d'Abû'l-Barakât du début du xIv° siècle confirment cette informa
tion º. En revanche, un ménologe syriaque de la fin du vII° siècle date la mort de
Longinos du 29 janvier*.

' Vie de Longinos, 5, p.51. —* Synaxaire d'Alexandrie, 2 amchir (27 janvier), tr. BAs
sET, PO, XI, 5, p. 764 [730] ; tr. FoRGET, t. I, p.455, l. 15 ; Synaxaire éthiopien, 2 yakkâtit
(27 janvier), PO, 45, 3, p.459 [15], l. 5. —* Synaxaire d'Alexandrie, ibid., tr. BAssET,
p.765 [731] ; tr. FoRGET, p. 455, l. 21 ; Synaxaire éthiopien, ibid., p.459 [15], l. 10.
— * Vie de Longinos, 6-11, p. 51-59. —* Ibid., 12-13, p. 59-61 ; Synaxaire d'Alexandrie,
ibid.tr. BAssET, p. 764 [730]-765 [731] ;tr. FoRGET, p. 455, l. 16-27 : Synaxaire éthiopien,
ibid., p.459 [15], l. 5-16. — ° Vie de Longinos, 14-16, p. 61-63. —' Ibid., 17-18, p. 65
67. —* Ibid., 19, p. 67. —" Ibid., 20-28, p. 67-79 ;Synaxaire d'Alexandrie, ibid., tr. BAs
sET, p.765 [731]-766 [732] ; tr. FoRGET, p. 455, l. 28-35 ; Synaxaire éthiopien, ibid.,
p.459 [15]. l. 16-23. —" Vie de Longinos, 29, p. 79-81. —" PLRE, II, p.598, s. v.
« Ioannes 19 ». — * Vie de Longinos, 30-37, p. 81-89. — " Ps.-DIosKoRos D'ALExANDRIE,

623
LONGINOS 5

Panégyrique de Macaire de Tkow, IX, p. 54-59 ;Synaxaire d'Alexandrie, ibid., tr. BAssET,
p.766 [732]-767 [733] ; tr. FoRGET, p.455, l. 1-30 ; Prière de Longinos, p. 48-49 ; Syna
xaire éthiopien, ibid., p. 459 [15], l. 23-p. 461 [17], l. 12. — " Vie de Longinos, 38, p. 89
91. — * JEAN RUFUs, Vie de Pierre l'Ibère, p. 64-65 ; Vie de Timothée AElure, frag., p. 166.
— " PLRE, II, p. 364, s. v. « Dionysius 7 ». — " ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, 1, tr. I,
p. 118, l. 33. — " Apophthegmes des Pères, sér. alph., PG, 65, col. 256 C-D (= Apoph
thegmes des Pères, sér. syst., X, 45). — " Ibid., col. 256 D (= sér. syst., IV, 28, p. 200) ;
ibid., col. 257 B (sans équivalent). —* Ibid., col. 256 D-257A (= sér. syst., XIX, 6 : Vie
de Longinos, 22, p. 71) ; ibid., col. 257A-B (= sér. syst., XIX, 8 ; Vie de Longinos, 27,
p. 75-77). — * J.-C. GUY, Recherches sur la tradition grecque des Apophthegmata
Patrum, p. 241 (XV, 113 ; XV, 114 ; XVI, 7 ; XVIII, 11-12 ; XIX, 7 et 9). —* Vie de
Longinos, 39, p.91. — * Synaxaire d'Alexandrie, ibid., tr. BAssET, p. 765 [731] ; tr. FoR
GET, p. 455, l. 14 ; Synaxaire éthiopien, ibid., p. 459 [15], l. 3 ; Ménologes jacobites, PO,
X, 1, p. 37 [37], l. 13 et p. 99 [99], l. 2 ; ABû'L-BARAKÂT, Calendrier, 2 Amschir
(27 janvier), PO, X, 3, p. 264 [20]. —* Ménologes jacobites, PO, X, 1, p. 32 [32], l. 3.

LONGINOS 5, prêtre de Barata (Lycaonie) VI°-VII° S.

L'inscription votive de ce clerc, fils d'Indakos, a été trouvée dans l'une des églises
de Degle, sur le Kara Dag, 4,5 km à l'ouest de Madensehir". Une inscription
votive, voisine de la précédente, mentionne le vœu de Paulos, fils de Longinos *,
sans doute le même personnage.

" W. M. RAMSAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p. 549, n° 51 et dessin
p. 543 ;G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 86, n° 102.
—* W. M. RAMsAY et G. L. BELL, op. cit., p. 549, n° 50 et dessin p. 543 ; G. LAMINGER
PAsCHER, op. cit., p. 77, n° 74c.

LONGOS, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV ° S.

Aurèlios Philèmôn et son frère au nom illisible ont érigé une pierre tombale pour
leur père Longos, leur mère Kassia et d'autres parents dont un frère soldat ". La
pierre vient du village de Dedeler à 35 km au sud-est de Çesmelisebil (Gdanmaa),
33 km à l'est de Halic1 (Laodicée) et 32 km au nord-ouest de Geimir (Perta).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 110, n° 206 et ph.

LOUKIANOS 1, évêque d'Ipsos (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 280° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 242° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
135° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 153° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction ou dignité sacerdo
tale pour avoir désobéi aux canons (en refusant de se présenter après les trois
assignations réglementaires à comparaître)". Il souscrit à la déposition de Diosko

624
LOUKIOS 2

ros en 64° position dans la version grecque et en 94° position dans la version
latine des actes du concile *. Il occupe la 242° place sur la liste de présence lors
de la 4° séance du 17 octobre ". Loukianos est interrogé comme nombre de Pères
conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 139° position, que cette lettre est
en accord avec la définition de Constantinople I et avec la seconde lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et souscrit au Tome '. Aux séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux détaillent les 58 premiers membres. Loukianos
apparaît en 260° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 266° position à
la définition de la foi*. Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
indiquent de 47 à 58 membres. Loukianos apparaît en 58° position sur la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 7 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 16. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 12.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 23. —*ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 11 ; ACO, II, 3, 2,
p. 66 [325], l. 22-25. —* ACO, II, 1,2, p. 36 [232], l. 11 ;ACO, II,3,2, p. 75 [334], l. 22.
— ° ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 29. —' ACO, II, 1, 2, p. 106 [302], l. 43-p. 107 [303],
l.3 : ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 11. —* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 38 ; ACO, II, 3,
2, p. 146 [405], l. 27. —*ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 17 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168],
l.5 : ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 331.
—"ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 4 ;ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 18.

LOUKIANOS 2, prêtre d'Assos (Asie) V°-VI° S.

L'épitaphe de ce prêtre a été gravée sur un sarcophage de la nécropole occidentale


d'Assos ". On a supposé que Loukianos serait le fils d'Helladios (-» Helladios 5),
prêtre et curiale de la même cité *. Nous aurions dans ce cas une famille de prêtres
chrétiens.

* R. MERKELBACH, Die Inschriften von Assos, p. 97-98, n° 72 b. —* H. GRÉGOIRE, Recueil


des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 14, n° 42.

LOUKIOS 1, évêque de Néapolis (Pisidie) 381

Il occupe entre la 111° et la 120° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 114 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 115] ; MANsI,
VI, col. 1179 C, [n° 120] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 116 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 348, n° 111 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 115.

LOUKIOS 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Loukios, fils de Pétros, a dressé une pierre tombale pour son épouse Aurèlia

625
LOUKIOS 3

Règina ". On a proposé de dater cette inscription entre 330 et 450*. La pierre
provient de Halici, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 130, n° 242 et pl. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p. 253-254, n° 62.

LOUKIOS 3, prêtre de Pappa ?(Pisidie) IV° S.

Il est connu par l'épitaphe de son fils, Loukios, trouvée à Karacaören ", à 14,5 km
au sud de Yunuslar (Pappa) et 19 km au nord-est de Beysehir (Misthéia) *.
" J. KEIL, H. SwoBoDA et F. KNOLL, Denkmäler aus Lykaonien, Pamphylien und Isaurien,
p. 11, n° 13. — * K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 186, s. v. « Karacaören ».

LOUKIOS 4, moine de Lycie ca 451

Ce personnage est connu pour l'essentiel grâce à la Vie copte de son disciple
Longinos (—» Longinos 4). Encore enfant, ce dernier entre au monastère lycien
d'Hiéronikos, par ailleurs inconnu. Son instruction est confiée à un grand ascète,
Loukios'. Le synaxaire arabe jacobite d'Alexandrie et le synaxaire de l'Église
d'Éthiopie qui le transcrit ont placé ces événements par erreur en Cilicie *, du fait
de la confusion probable entre Lycie et Cilicie. A la mort du supérieur du couvent,
un successeur est nommé, mais ce choix ne convient pas aux moines qui lui
préfèrent Loukios. Pour fuir le désordre, Loukios se retire en compagnie de
Longinos au martyrium de Saint-Théoctiste dans un village de Lycie. Les
synaxaires d'Alexandrie etd'Éthiopie commettent une nouvelle erreur en confon
dant la Syrie avec la Lycie *. Au martyrium, grâce à leurs prières, des guérisons
miraculeuses ont lieu ". Leur réputation de thaumaturges se répand au point
d'attirer les foules qui troublent la tranquillité des deux moines. Ils conçoivent le
projet de s'enfuir, mais les villageois les surveillent continuellement pour les en
empêcher Loukios prend la décision d'envoyer Longinos seul à l'Énaton
d'Alexandrie chez le cénobiarque Gaios *. Après une durée indéterminée, Longi
nos, qui vit au monastère de Gaios, est reconnu par un marchand lycien. Ce
dernier révèle la véritable identité de Longinos et précise qu'il est le disciple de
Loukios qui ressuscite les morts, chasse les démons et accomplit nombre de
guérisons". Établi dans une cellule au bord de la mer, Longinos a peu de temps
après la vision de l'arrivée imminente de son père spirituel. Il se rend le matin
même au port où il accueille Loukios qui vient de débarquer. Celui-ci s'installe
auprès de Longinos et des disciples qui se sont rassemblés autour de lui. Ensemble,
ils confectionnent des cordages pour les navires. La réputation de Loukios et de
Longinos se répand à travers Alexandrie et l'Égypte '. Les sources divergent
ensuite. Les synaxaires alexandrin et éthiopien, qui ne sont pas exempts d'erreurs,
placent la mort de Loukios peu avant le concile de Chalcédoine (octobre
novembre 451)*.Au contraire, la Vie raconte comment Loukios, avec son disciple
Longinos, a la vision prémonitoire de la venue de soldats envoyés pour les
massacrer en raison de leur opposition au Tome de Léon ". Cet événement doit
correspondre à la mission du silentiaire Iôannès, dépêché à Alexandrie pour

626
LOUPIKINOS

expliquer la foi de Chalcédoine aux Alexandrins et les persuader de reconnaître


Protérios comme évêque, après la mort de l'évêque monophysite Dioskoros
(4 septembre 454) ". L'intervention miraculeuse de Longinos permet d'écarter le
danger. Selon la Vie, Loukios serait donc mort des années plus tard en présence
de Longinos ". Un des apophthegmes de la série alphabétique est attribué à
Loukios. Il reçoit à l'Énaton la visite de moines et leurvante les bienfaits spirituels
du travail manuel qu'ils évitent *. Le fait que ces moines soient appelés eûxîtot
(ou eöktîtou) a laissé penser qu'il s'agissait d'ascètes messaliens, car euchite est
un synonyme de messalien ". Il s'agirait du seul témoignage de cette présence
hérétique en Égypte, hormis la mention au concile d'Éphèse d'un synode
d'Alexandrie occupé par cette question (-» Amphilochios 2)". Loukios apparaît
aussi dans un apophthegme attribué à Longinos où celui-ci bénéficie des
enseignements de son père spirituel *.

" Vie de Longinos, 5, p.51. —* Synaxaire d'Alexandrie, 2 amchir (27 janvier), tr. BAssET,
PO, XI, 5, p. 764 [730] ; tr. FoRGET, t. I, p. 455, l. 15 ; Synaxaire éthiopien, 2 yakkâtit
(27 janvier), PO, 45, 3, p. 459 [15], l. 5. —* Synaxaire d'Alexandrie, ibid., tr. BAssET,
p.765 [731] ; tr. FoRGET, p. 455, l. 21 ; Synaxaire éthiopien, ibid., p.459 [15], l. 10.
—* Vie de Longinos, 6-11, p. 51-59. —* Ibid., 12-13, p. 59-61 ; Synaxaire d'Alexandrie,
ibid., tr. BAssET, p. 764 [730]-765 [731] ;tr. FoRGET, p. 455, l. 16-27 ;Synaxaire éthiopien,
ibid., p.459 [15], l. 5-16. — ° Vie de Longinos, 18, p. 65. — ' Ibid., 20-21, p. 67-71 ;
Synaxaire d'Alexandrie, ibid., tr. BAssET, p. 765 [731]-766 [732] ; tr. FoRGET, p.455,
l. 31-35 ; Synaxaire éthiopien, ibid., p. 459 [15], l. 20-23. —* Synaxaire d'Alexandrie,
ibid., tr. BAssET, p. 766 [732] ; tr. FoRGET, p. 455, l. 35-p. 456, l. 1 ; Synaxaire éthiopien,
ibid., p. 459 [15], l. 23-24. —* Vie de Longinos, 32, p.83. — " PLRE, II, p. 598, s. v.
« Ioannes 19 ». — " Vie de Longinos, 38, p. 89. — * Apophthègmes des Pères, sér. alph.,
PG, 65, col. 253 B-C(= Apophthègmes des Pères, sér. syst., XII, 10). — * LAMPE, p. 584,
s. v. « Eùxîtot ». — " K. FrTsCHEN, Messalianismus und Antimessalianismus, p. 43-44.
— * Apophthègmes des Pères, sér. alph., PG, 65, col. 256 C-D (= sér. syst., X, 45).

LOULIANÈ, diaconesse de Gdanmaa (Lycaonie) IV°-V° S.

Son mari Aimilianos ('EpluÀtovóç) a érigé un tombeau après la mort de sa jeune


épouse Mikka, fille de Mètrobios et de la diaconesse Loulianè, sœur d'un autre
Mètrobios. Cette épitaphe métrique souligne à deux reprises la chasteté de la
défunte Mikka ", ce qui constitue sans doute un indice de la grande piété de cette
famille. La pierre, fragmentaire, a été trouvée à Kuyulusebil, environ 4 km au
nord-ouest de Çesmelisebil identifiée au site de l'ancienne Gdanmaa. Le nom de
Loulianè est attesté près de Laodicée, à la limite entre la Pisidie et la Lycaonie *.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 116-117, n° 556 et pl. 29 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER,


Steinepigramme, 3, p. 64, n° 14/02/08. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p.274, $ 827-2.

LOUPIKINOS, évêque de Limyra (Lycie) 381

Il occupe entre la 121° et la 132° place selon les listes de souscription aux canons

627
LYKINOS

du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Nous avons opté
pour la forme Loupikinos, attestée en latin et sur une liste gréco-syriaque, plutôt
que la forme Loupikios contenue dans la seule version grecque.

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 124 ; MANsI, III, col. 571 A, [n° 125] : MANsI,
VI, col. 1180 A, [n° 132] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 126 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 121 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 125.

LYKINOS, évêque de Patara (Lycie) 536

Le nom de cet évêque n'apparaît sur aucune liste de présence aux séances du
concile de Constantinople, en 536. Il souscrit pourtant en 69° position à la con
damnation de l'ancien patriarche Anthimos le 21 mai, lors de la 4° séance " ; et en
79° position à celle des évêques Sévère d'Antioche et Pétros d'Apamée (Syrie
Seconde) et du moine Zôoras le 4 juin, lors de la 5° séance *.
" ACO, III, p. 185, l. 33. —* Ibid., p. 118, l. 4.

MAGNA, diaconesse de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Nestoriana, avec son fils Domnos, a érigé une pierre tombale en mémoire
de son mari Euèthios. L'épitaphe donne ensuite cette précision : « Magna, la très
vénérable diaconesse » (Mdyvo m oeuvoto.tn ôudikovoç). Comme l'a noté avec
raisonl'éditeur,onignore le lien de parenté entre Magnaetles autres personnages '.
La pierre a été trouvée à Kestel (aujourd'hui Beykavag1), environ 15 km au sud
ouest de Hal1c1, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 14, n° 75 et pl. 5.

MAGNOS, évêque de Thémisônion (Phrygie Pacatienne) 359

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (-» Éleusios), et
homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche. Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien radical ou
anoméen. La première séance, qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec
et le départ temporaire des acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui
est lue lors de la 3° séance du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce
document daté du 28 septembre ". Il raconte le déroulement de la première séance
du concile en dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens
rejettent le terme de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Écri
tures, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent
en revanche leur semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du
deuxième concile de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Seul Épi

628
MAIONIOS 1

phane de Salamine, dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi-ariens,


donne la liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre *. On lit, en 26° position, la
mention suivante : « Magnos, évêque de Thémisai (sic) de Phrygie » (Moyvoç
èrtioxortoç Oeuuoôôv tñç qppuyioç)*. Il s'agit certainement de l'évêché de
Thémisônion, en Phrygie Pacatienne. Après l'échec des discussions doctrinales,
la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition d'Akakios et de ses
partisans en leur absence. Certains sont excommuniés mais non déposés. C'est le
cas de Magnos". Une délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Galatie I) et
Eustathios de Sébastée (Arménie I) se rend ensuite à Constantinople présenter à
l'empereur Constance II les procès-verbaux du concile.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 29,3-9, p. 257, l. 35-p. 258, l. 20 ; ÉPIPHANE DE


SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 ; SoCRATE, HE, II, 40, 8
17, p. 172, l.4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 26, 1-8, t. III,
p.299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 4, t. III, p. 300, l. 24. — *ATHANASE
D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 10.

MAIONIOS 1, évêque de Sardes (Lydie) 431

Il apparaît en 9° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Les sept évêques de Lydie présents à Éphèse ont appuyé la
démarche de leur métropolite. Maionios est également mentionné en 5° position
sur la liste de souscriptions qui accompagne la relation envoyée par Nestorius à
Théodose II *. Cette lettre non datée est envoyée avant l'arrivée d'Iôannès
d'Antioche (le 26 juin). Elle informe l'empereur que Nestorius et les protestataires
ont attendu l'arrivée des évêques d'Orient, d'Italie et de Sicile, tandis que les
évêques d'Égypte et d'Asie ont décidé d'ouvrir le concile. La lettre dénonce le
climat de violence qui règne à Éphèse. L'intervention de l'empereur est requise
pour assurer la sécurité à Éphèse et faire respecter l'ordre au concile *. La relation
est peut-être antérieure à la déposition de Nestorius car elle n'en fait pas mention.
Le concile cyrillien dépose Nestorius le 22 juin au soir et notifie le lendemain
cette décision à l'évêque de Constantinople. Par conséquent, la relation de
Nestorius doit dater au plus tard du 22 juin. Il est intéressant de constater que
plusieurs prélats, dont Maionios, ont disparu de la version fournie par la Collectio
Vaticana ". C'est un indice des remaniements que cette collection a subis afin de
supprimer les noms des évêques, d'abord favorables à Nestorius, qui ont ensuite
rejoint le camp de Cyrille. Le caractère fictif du ralliement rapide de Maionios
est conforté par d'autres indices. À la fin de la première séance, il aurait souscrit
en 174° position à la condamnation de Nestorius *, alors qu'il est absent de la liste
de présence au début de cette même séance et qu'il signe la relation de Nestorius
datée du 21 ou du 22 juin. Il est d'autre part anormal qu'un métropolite signe en
174° position, à la suite de la plupart des évêques présents. Lors des séances des
10, l l et 16 juillet, les actes indiquent seulement que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli ". Maionios n'apparaît donc pas. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance

629
MAIONIOS 2

du 22 juillet, Maionios est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit


pourtant en 21° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée '. Ces
absences répétées renforcent le doute quant à la présence de Maionios aux côtés
des cyrilliens lors des séances du 22 juin et du 22 juillet. C'est entre la fin du
mois de juillet et le début du mois d'août que l'empereur Théodose II envoie une
lettre confirmant la déposition de Cyrille, de Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn) et
de Nestorius*. Voulantignorer les divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôannès
d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les
presser de trouver un accord. Parmi les destinataires, dont les sièges ne sont
jamais précisés, figure en 49° position Monimos ", par ailleurs inconnu. On a
proposé de corriger Móvuuoç en Motóvuoç d'après l'un des manuscrits latins qui
donne Menio (Motóvuoç est rendu en latin par Meonius)". Cette correction
semble juste car la lettre impériale est adressée seulement à des titulaires de
grands sièges, des métropolites et des évêques éminents. Maionios est l'un des
destinataires possibles de cette lettre. Par esprit de conciliation, Théodose II
convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figure en 14° position Maionios ". Si le ralliement de
l'évêque de Sardes est réel, il ne s'est produit au plus tôt que vers la fin du concile
d'Éphèse.
'ACO, I, 4, p. 28, l. 20 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 4, p. 31, l. 16. —* ACO, I, 4, p. 30, l. 5-p. 31,
l. 29. —*ACO, I, 1,5, p. 13, l. 23-p. 15, l. 9. —* ACO, I, 1,2, p. 62, [l. 26]. — °ACO, I,
1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1, 3,
p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — ' ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 20] ; ACO, I. 2,
p. 70, [l. 34] ; ACO, I, 3, p. 135, [l. 9] ;ACO, I, 5, p. 110, l. 29 ;ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 5.
—*ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. —*ACO, I,
1, 3, p. 31, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 3. —"A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p.376.
— "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 9 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 5.

MAIONIOS 2, évêque de Nysa (Asie) 448-451

Il apparaît en 213° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 175° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
118° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 136° à approuver la décision
du concile de dépouiller Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité sacerdotale
pour avoir commis de lourdes fautes envers les canons comme les accusations
l'ont révélé ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 95° position dans la
version grecque et en 123° position dans la version latine des actes du concile *.
Il occupe la 177° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre
consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Maionios
apparaît en 193° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 201° position à

630
MAIONIOS 3

la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les


procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. La séance du
29 octobre est occupée par l'affaire des évêques Stéphanos et Bassianos qui se
disputent le siège d'Éphèse (-» Stéphanos4, Bassianos). Bassianos accuse
Stéphanos de l'avoir chassé du trône épiscopalet volé ses biens. Les commissaires
impériauxsetournentversStéphanosetluidemandentde répondre àl'accusation*.
Stéphanos propose de faire entrer Léontios de Magnésie du Méandre, Maionios,
Protérios de Myrina (—» Léontios 5, Protérios) et les autres évêques d'Asie pré
sents car Stéphanos affirme être d'accord avec eux. Les commissaires demandent
à Stéphanos de répondre d'abord ". Ils refusent par conséquent d'écouter ses
témoins. Au cours de cette même séance, le prêtre Kassianos (—» Kassianos),
† Bassianos, raconte comment Stéphanos remplaça Bassianos sur le
trône d'Ephèse. D'après son récit, Stéphanos et Maionios menèrent Kassianos
dans le baptistère et voulurent lui faire jurer sur l'Évangile de ne jamais
abandonner Bassianos. Kassianos tenta de résister, mais fut contraint de jurer
sous la menace. Peu après, le cinquième jour de Pâques, ils séquestrèrent Bassia
nos et maltraitèrent Kassianos ". Ces événements dateraient du jeudi 15 avril
448 *. Quelle que soit la valeur des accusations de Kassianos, elles révèlent le
soutien apporté par Maionios à Stéphanos. Elles expliquent pourquoi ce dernier
souhaitait faire comparaître l'évêque de Nysa. Le sachant gagné à sa cause,
Stéphanos n'avait rien à craindre du témoignage de Maionios. L'affaire de
Bassianos et Stéphanos est réglée à la séance du 30 octobre : les deux rivaux sont
déposés. Le silence des actes laisse penser que Maionios n'a pas été inquiété
malgré les accusations de Kassianos. Comme dans le cas des autres évêques de
la province d'Asie, Maionios est absent de la liste des souscriptions de la séance
du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 17 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 11. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 28.
—* ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l. 6. —* ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 35 ;ACO, II, 3,2, p. 64
[323], l. 17-22. —* ACO, II, 1, 2, p. 36 [232], l. 42 ; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 42.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 89 [285], l. 8. — " ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 14 ; ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 28. —*ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 27 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 23 ;
ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 3 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 244.
—*ACO, II, 1, 3, p.45 [404], l. 36-p. 46 [405], l. 5 ; ACO, II, 3, 3, p. 54 [493], l. 22-26.
—"ACO, II, 1, 3, p. 46 [405], l. 6-10 ; ACO, II, 3, 3, p. 54 [493], l. 27-30. —"ACO, II,
1, 3, p. 50 [409], l. 17-28 ;ACO, II, 3, 3, p. 59 [498], l. 16-27. — * P. BATTIFOL, EO, 23,
1924, p. 388 ; E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 151.

MAIONIOS 3, diacre de Maionia (Lydie) Ca 575-650

Dans le village de Kenger, environ 6 km au nord-ouest de Maionia, se trouve


l'inscription votive de ce diacre ". Son nom coïncide avec celui de son évêché et
avec le nom ancien de la Lydie.

' P HERRMANN, TAM, V, 1, p. 188, n° 582.

631
MAKARIOS 1

MAKARIOS 1, prêtre de Myra (Lycie) 375/7

Il apparaît dans une lettre de Basile de Césarée adressée à l'évêque Amphilochios


d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 * et l'été 377 *.
Basile demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un homme de confiance
pour connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie et
étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des anti-nicéens. Basile
dresse une liste de ces individus à visiter dont il faut d'abord vérifier l'orthodoxie.
parmi lesquels, à Myra, les prêtres Tatianos, Polémôn et Makarios (—» Tatianos 1,
Polémôn 1). On a supposé que l'absence de l'évêque indiquerait son appartenance
à un courant doctrinal opposé à Basile ". Les manuscrits indiquent pour localité
èv Kópouç, sauf un seul où l'on a èv Nüpouç. On a cru qu'il s'agissait de la cité
de Cyr en Euphratésie *. Mais cette leçon est absurde car Basile décrit un itinéraire
de Limyra à Patara en passant par Myra ".
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 22. —* Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148. — * ID.,
in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au v siècle, p.398 ;
W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET, Basile le Grand.
p. 410. — * R. M. HARRIsoN, AnatSt, 13, 1963, p. 119. —* B. GAIN, op. cit., p. 105, n. 181.
— ° W.-D. HAUSCHILD, op. cit., p. 190-191, n. 66.

MAKARIOS 2, évêque de Magnésie (Asie) 404

Durant le synode du Chêne qui dépose Jean Chrysostome en septembre 403,


Makarios intervient à la 13° séance pour accuser Hèrakleidès d'Ephèse qui n'a
pas été déposé en raison de l'opposition de quelques évêques (—» Hèrakleidès 2) '.
On ignore le chefd'accusation et si Makarios est évêque de Magnésie du Méandre
ou du Sipyle. Une identification avec Makarios Magnès, auteur du dialogue fictif
entre un chrétien et un païen intitulé le Monogénès, est plausible *.
' PHoTIUs, Bibliothèque,59(synode du Chêne), t. II, p. 53, l. 32-p. 53, l. 38. —* R. GoULET,
commentaire à MAKARIOs DE MAGNÉSIE, Monogénès, I, p. 48-65.

MAKARIOS 3, évêque de Prymnessos (Phrygie Salutaire) 553

Il occupe la 112° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 111° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 111° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en l 14°
place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

" ACO, IV, 1, p. 6, l. 32 ; ibid., p. 23, l. 13 ; ibid., p. 35, l. 26 ; ibid., p. 42, l. 14. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l.23 ;
ibid., p. 229, l. 4.

632
MAKÉDÔN2

MAKARIOS 4, évêque de Myra ?(Lycie) 564

Nikolaos, higoumène du monastère de Sainte-Siôn et ancien évêque de Pinara,


en Lycie (—» Nikolaos 8), est mort le mercredi 10 décembre de la 13° indiction
durant la 38° année de règne de Justinien, sous le patriarche Makarios , si l'on
considère Mokoptoç comme un nom de personne plutôt qu'une épithète car cette
solution évite de corriger le texte. En effet, la fonction de patriarche est attestée
au sein de l'épiscopat lycien (—» Makédôn 3), mais n'étant pas réservée au seul
métropolite, il n'est pas certain que Makarios soit évêque de Myra. La date du
décès de Nikolaos, basée sur une leçon de la version latine, correspond au mer
credi 10 décembre 564 *.

" Vie de Nikolaos de Siôn, 80, éd. ANRICH, I, p. 54, l. 18-p. 55, l.4 ; vers. SEvcENko, p. 112,
l.2-8. —* Ibid., éd. ANRICH, II, p. 214-216.

MAKARIOS 5, évêque d'Asie ou de Lydie VI° S.

Une coupe en argent du musée de Manisa (Magnésie du Sipyle) appartient à ce


prélat dont le siège est omis ". Les conservateurs ignorent l'origine de cet objet et
les conditions de son entrée dans leurs collections, mais celles-ci rassemblent
surtout des trouvailles faites en Asie et dans la moitié nord de la Lydie.

" H. MALAY, Greek and Latin Inscriptions in the Manisa Museum, p. 143, n° 502 et pl. 79.

MAKÉDÔN 1, évêque de Xanthos (Lycie) 381

Il occupe entre la 122° et la 133° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '.
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 125 ; MANsI, III, col. 571 A, [n° 126] ; MANsI,
VI, col. 1180 A, [n° 133] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 127 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.349, n° 122 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.318 B, n° 126.

MAKÉDÔN2, évêque de Magydos (Pamphylie de Pergè) 451-458/9

Il apparaît en 335° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 297° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il n'apparaît pas sur
la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Il souscrit pourtant à la déposition
de Dioskoros d'Alexandrie en 202° position dans la version grecque et en 257°
position dans la version latine des actes *. Il occupe la 297° place sur la liste de
présence lors de la4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ".
Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms
que des 58 premiers membres. Makédôn apparaît en 316° position sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien *. Il souscrit en 329° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour

633
MAKÉDÔN 3

les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de


47 à 58 membres. Comme les autres évêques de la province de Pamphylie de
Pergè, il n'assiste pas à la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la
dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres. Makédôn souscrit en 30° position à l'encyclique que l'évêque
Gennadios de Constantinople et le synode permanent adressent au pape Léon et
à tous les métropolites en 458 ou 459 contre les simoniaques de l'Église galate '.
'ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 26; ACO, II, 3, 1, p. 39, l.9. —*ACO, II, 1, 2, p. 77 [273], l. 27.
—* ACO, II, 1,2, p. 39[235], l. 29 ;ACO, II,3,2, p. 81 [340], l. 14. —* ACO, II, 3,2, p.91
[287], l. 41. —* ACO, II, 1,2, p. 138 [334], l. 7 ;ACO, II,3,2, p. 148 [407], l. 18. — ° ACO,
II, 1,2, p. 151 [347], l. 5 ;ACO, II,2,2, p. 74 [166], l. 10 ;ACO, II, 3,2, p. 169[428], l. 31 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 267. — ' GENNADIos DE CoNSTANTINOPLE, Lettre
encyclique, MANSI, VII, col. 917 D, [n° 30] ; PG, 85, col. 1620, [n°30] ; E. ScHwARTz,
Publizistische Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 176, n. 1, n° 30.

MAKÉDÔN 3, évêque de Komba (Lycie) V°-VI° S.

Sur le linteau d'une porte d'un sanctuaire de Komba a été gravée une invocation
afin que le Christ porte secours à Makédôn, « évêque, le patriarche de Lycie »
(èrttokó(rtq) t© Itotpudpxn tñç Auxioç)'. Cette titulature est exceptionnelle car
l'obscur évêché de Komba, environ 50 km au nord-ouest de Myra, n'a jamais été
métropole ni archevêché *. Ce titre est probablement une distinction honorifique
accordée à un membre très âgé de l'épiscopat de la province.

' E. KALINKA, TAM, II, 3, p. 270, n° 735. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und
Pamphylien, 2, p. 651, s. v. « Komba ».

MAKÉDONIOS 1, évêque de Magnésie du Sipyle ?(Asie) 366-post 381

Ce prélat est connu par une épitaphe gravée sur le couvercle d'un sarcophage
conservé à Pasaköy à la fin du xIx° siècle et ensuite disparu ". L'épitaphe loue son
ascétisme, sa charité et son orthodoxie dans la succession des apôtres. Le siège
n'est pas précisé. Le lieu de découverte se situe près de Maschakômè qui corres
pond sans doute aujourd'hui à Sariçam, à la limite entre les provinces de Lydie
et d'Asie. Maschakômè n'étant érigée en évêché qu'au vII° siècle, cette inscription
provient d'un évêché voisin, peut-être Magnésie du Sipyle, environ 20 km à
l'ouest de Pasaköy, plutôt qu'Apollônis ou Apollônias (—» Kyriakos 7), comme
on l'a proposé à plusieurs reprises *. L'épitaphe précise que « Makédonios a
finalement remporté la gloire, brillant linceul, contre le démon anoméen 3lll COUITS
de nombreuses persécutions pour le Christ » (Mokeôóvuoç oûtoç, Mourtpòv
èvto puov èrti té)\et koi tò kotô toû dvouoiou ôoi[uovoç] èv toÀÀoîç toîç
Untèp Xpuotoû ôuooyuoîç drtevevxd uevoç KÄéoç). Cette formule fait peut-être
allusion aux persécutions sous l'empereur Valens en désignant, de manière polé
mique, tous les ariens comme des anoméens sans distinction. Mais il pourrait
s'agir également d'une attaque lancée contre les évêques anoméens établis en

634
MAKÉDONIOS 2

Lydie au début des années 360 (—» Arrianos, Kandidos). Depuis Duchesne *, on
a rapproché Makédonios d'un évêque homonyme mentionné en 366 dans une
lettre du pape Libère *. D'après l'inscription, à la mort de Makédonios, l'hérésie
semble définitivement vaincue, ce qui laisse supposer que l'épitaphe est posté
rieure au premier concile de Constantinople, en 381.

' P. HERRMANN, TAM, V, 2, p. 504, n° 1406 ; cf. J. et L. RoBERT, Bull. ép., 1949, p. 140,
n° 159 ; D. FEIssEL, Bull. ép., 1991, p. 550, n° 727. —* L. DUCHESNE, BCH, 11, 1887,
p. 313-317 ; H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure,
p. 118, n° 333 bis ; L. RoBERT, Hellenica, VI, p. 64 ; M. GUARDUCCI, Epigrafia greca, IV,
p.398-400 ; C. RAPP, Holy Bishops in Late Antiquity, p. 291. —* L. DUCHESNE, op. cit.,
p.317. —* SocRATE, HE, IV, 12, 22, p. 241, l. 1 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 25, p. 258, l. 8.

MAKÉDONIOS 2, évêque d'Isaura ?(Lycaonie) 375/7

Ce personnage est mentionné dans une longue lettre canonique de Basile de


Césarée à Amphilochios d'Iconium (—» Amphilochios 1)', datée entre 375 et
l'hiver 376-377*. De retour d'un voyage dans le Pont, Basile reçoit une lettre
d'Amphilochios qui souhaite le rencontrer. Basile fixe le rendez-vous à Euphèmias
(un bien foncier d'Amphilochios près de Nazianze en Cappadoce º). Basile
indique plus loin qu'il doit se rendre à Nazianze en raison du soudain abandon
par Grégoire de ce siège épiscopal. Il aborde ensuite une affaire dont il est difficile
de saisir le fond, mentionnant sans jamais le nommerunindividu qu'Amphilochios
a jugé apte à remplir une fonction non précisée. Basile prévient son correspondant
que cet individu, sans doute un clerc de Césarée, est malade et n'est plus dispo
nible. Il se réfère à une affaire portée à son jugement par des individus désireux
d'avoir comme dirigeant l'un d'entre eux (oikeîov eivot tòv ko0myoûuevov).
Basile ajoute alors : « s'il y a un (candidat) parmi les néophytes, que cela plaise
ou non à Makédonios, qu'il soit proposé.Tu le formeras pour les besoins » (ei ôé
èoti ttç veoqpotiotov, kôv ôokû t© Moxeôoviqp kôv uñ, èxeîvoç TtpoBMn0mtoo.
Tunto6oeuç ôè oûtòv Ttpôç tô ôéov). On a proposé de mettre en relation ce passage
avec le remembrement de l'évêché d'Isaura, qui est l'objet d'une précédente
lettre de Basile à Amphilochios. On a toutefois souligné qu'il n'est pas possible
de déterminer quelle fonction briguait le candidat de Basile et d'Amphilochios,
devenu brusquement indisponible. Le recours à un autre candidat récemment
baptisé, en violation des canons, s'expliquerait par une situation d'urgence. Dans
ce cas, Makédonios pourrait être l'évêque d'Isaura ". On a également proposé de
voir en Makédonios un chorévêque ou un prêtre du diocèse d'Iconium *, voire un
évêque suffragant de Lycaonie ". Dans le cas où Makédonios serait évêque
d'Isaura, il n'est pas certain que Basile propose à Amphilochios d'interférer dans
les affaires de l'évêché d'Isaura en faveur d'une communauté rétive à l'autorité
de Makédonios et désireuse de choisir son propre candidat. Certes, si l'individu
est candidat à la prêtrise sur le territoire d'Isaura, Basile fait fi de l'autorité de
Makédonios, mais si cet individu est candidat à l'épiscopat dans l'une des petites
cités ou des bourgades autrefois soumises à Isaura, son appel à Amphilochios,
métropolite de Lycaonie, est légitime (-» Silvanos 1).

" BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVII, t. II, p. 209, l. 29. —* Y. CoURTONNE, commentaire

635
MAKÉDONIOS 3

à BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 208, note ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma,
p. 148 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au rv siècle,
p.398 ; W.-D. HAUsCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 188, n. 27 ; R. PoUCHET, Basile le
Grand, p. 410. —* W. RUGE, in RE, VI, 1, col. 1167, s. v. « Euphemias » ; F. HILD et
M. RESTLE, Kappadokien, p. 176, s. v. « Euphëmias » ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3,
p. 188, n. 29. — * B. GAIN, op. cit., p. 403-404, app. 5 ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3,
p. 188, n. 31-32. —* R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 415, n. 3. — " Ibid., p. 422, n. 5.

MAKÉDONIOS 3, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV° S.

Son fils, Aurèlios Hoplôn et Aurèlia Thékla, dont le lien de parenté n'est pas
précisé, lui ont érigé une pierre tombale ". La pierre a été découverte à Zivarik
(aujourd'hui Altinekin) environ 23 km au nord-ouest de Perta (Geimir).

" B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum,
p. 75, n° 213 A et fig. 252.

MAKÉDONIOS 4, évêque d'Élouza (Phrygie Pacatienne) 518

Il apparaît en 35° position sur la liste des souscriptions qui accompagne la pétition
que le synode de Constantinople adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet 518
pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère d'Antioche ".
'ACO, III, p. 66, l. 22.

MAKÉDONIOS 5, évêque de Bria (Phrygie Pacatienne) 536

Il apparaît de manière intermittente durant le concile de Constantinople, en 536.


Il occupe la 52° place lors de la séance d'ouverture du 2 mai ", est absent lors de
la 2° séance, et signe à la 27° place lors des 3° et 4° séances les 10 et 21 mai *. Son
nom est absent des souscriptions à la condamnation d'Anthimos le 21 mai, et
n'apparaît ni à la 5° séance du 4 juin ni parmi les souscriptions à la condamnation
de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras, prononcée le même jour.

'ACO, III, p. 127, l. 23. —* Ibid., p. 161, l. 41 ; ibid., p. 170, l. 18.

MAKÉDONIOS 6, évêque de Bryzos (Phrygie Salutaire) 536

Absent des listes de présence aux cinq séances du concile de Constantinople, en


536, il souscrit cependant en 60° position à la condamnation d'Anthimos le
21 mai ', et en 76° position à celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras le 4 juin *. Nous avons adopté la forme Bryzos attestée au concile de
Chalcédoine (—» Auxanôn 2), mais il existe d'autres variantes : Makédonios est
dit évêque BpóÇou ou tñg Bpou(nvóov tóÄeoç, le Synekdèmos d'Hiéroklès donne
BpoÛQoç et la Notice du Pseudo-Épiphane BpóÇoç ".

636
MAMAS 2

"ACO, III, p. 185, l. 15. —* Ibid., p. 117, l. 34. — * ACO, loc. cit. ; HIÉROKLÈs, Synekdè
mos, 677.2, p. 28 ; J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 211, 1 *.

MAKÉDONIOS 7, moine de Laodicée (Pisidie) V°-VI° S.

Une stèle découverte à Sarayönü (8 km au nord de Halic1, l'ancienne Laodicée)


mentionne ce moine (uovo Goov), fils de Lolianos ".
' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 20, n° 101 et dessin p. 128.

MAMAS 1, évêque d'Aninèta (Asie) 451

Il apparaît en 198° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 160° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
168° position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 72° à approuver la décision
du concile de condamner Dioskoros d'Alexandrie ". Il souscrit à la déposition de
Dioskoros en 117° position dans la version grecque et en 90° position dans la
version latine des actes *. Il occupe la 162° place sur la liste de présence lors de
la4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Mamas apparaît en 178° position sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 181° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Comme les autres évêques de la province d'Asie, il n'assiste pas à la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 34, l. 28. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 13.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 15. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 11 ; ACO, II, 3, 2,
p.57 [316], l. 13-14. —* ACO, II, 1,2, p. 36 [232], l. 37 ;ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 16.
— " ACO, II, 3, 2, p. 88 [284], l. 37. — ' ACO, II, 1, 2, p. 134 [330], l. 43 ; ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 13. —*ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 7 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 12 ;
ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 14 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 233.

MAMAS 2, évêque d'Aristion (Phrygie Pacatienne) 518

Ce prélat souscrit en 34° position à la pétition que le synode de Constantinople


envoie au patriarche Iôannès le 20 juillet 518 en faveur de la définition de la foi
de Chalcédoine et contre le patriarche Sévère d'Antioche ". La signature de
Mamas est particulièrement développée et précise : « évêque de la cité d'Aristion
de la province de Phrygie Pacatienne » (èrtiokotoç 'Aptotuovóov ItóÄeoç èrtop
xiaç qppuyioç Ilokottovñç). Toujours appelée Aristion par Hiéroklès dans son
Synekdèmos *, la cité adopte le nom d'Aristéia d'après les notices épiscopales du
Ixº au xII° siècle *.

637
MAMMAS

"ACO, III, p. 66, l. 20. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 668.4, p. 25. —* J. DARRoUzÈs,


Notitiae episcopatuum, p. 238, 3 º; ibid., p. 281, 7 "; ibid., p. 301, 9*; ibid., p.320,
10*; ibid., p.359, 13 *.

MAMMAS, évêque d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Makéros, peut-être Thallis (d'après restitution) et leur sœur Banalis ont érigé une
pierre tombale pour l'évêque Mammas ". D'après les décorations et le formulaire
employé, on a proposé de la dater de la première moitié du Iv° voire du III° siècle
avec hésitation *. L'attribution au l" ou au début du II° siècle * est trop haute. Une
étude récente place cette inscription avant 260*. La pierre a été découverte à
Dorla, aujourd'hui Aydogmus.

" W. M. CALDERetJ. M. R. CoRMACK,MAMA,VIII,p. 29,n° 161 etpl. 6. — * A. M. RAMsAY,


JHS, 24, 1904, p. 269, n° 3 et dessin p. 270 ; ID., in W. M. RAMsAY (éd.), SERP, p. 35-37,
n° 13 et fig. 13 A et p. 38 ; ID., in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER, Anatolian Studies
Ramsay, p. 323 ; W. M. RAMSAY, Luke the Physician, p. 378-382, n° 11 ; S. HUBNER, Der
Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 24. —* G LAMINGER-PAsCHER,
Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 230-231, n° 409. —* S. MrTCHELL, Ana
tolia, II, p. 58, n. 40-41.

MAMMEIS, vierge d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Le prêtre Gaios a fait graver une longue inscription métrique en mémoire de


l'évêque Nestôr et de sa sœur (ou son épouse) Mammeis dont la continence et la
virginité sont soulignées (—» Gaios 2, Nestôr 1)'. La pierre a été découverte à
Dineksaray, 8 km au nord-ouest de Dorla (aujourd'hui Aydogmus). Le nom
Mammeis est attesté à Artanada, entre l'Isaurie et la Lycaonie *.
" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 23-25, n° 132 et dessin p. 165 ;
G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 190-191, n° 306 ;
R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 113-114, n° 14/12/01 : S. HUBNER,
Der Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 78. —* L. ZGUSTA, Klein
asiatische Personennamen, p. 285, $ 850-18.

MARAS, évêque de Kodroula (Pamphylie de Pergè) 451-458

Il apparaît en 332° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 294° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
3° séance du 13 octobre durant laquelle Dioskoros d'Alexandrie est déposé. Il
occupe la 294° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ".
Maras est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il
est remplacé en 37° position par le prêtre Vèros (—» Vèros) qui estime que cette
lettre est en accord avec les Symboles de Nicée, de Constantinople I et d'Ephèse I,
et souscrit au Tome. Vèros explique la raison de sa présence : Maras, souffrant,

638
MARIANOS

n'a pas pu se rendre de Nicée à Chalcédoine ". Ce détail rend douteuse la mention
de Maras sur la liste de présence de la 4° séance. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Maras apparaît en 313° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en
326 position à la définition de la foi par l'entremise de son collègue de Pamphylie
de Pergè, l'évêque Markianos de Karallia(—» Markianos 2)".Vraisemblablement,
Maras est toujours malade et a préféré rester à Nicée. De nouveau, pour les
séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47
à 58 membres. Comme les autres évêques de sa province, Maras n'assiste pas à
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Il est mentionné en 6° position dans
la réponse du synode de Pamphylie de Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur
Léon ". Il signe ce texte en 7° position*. Les évêques approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Le nom rare de
Maras, d'origine sémitique, est notamment attesté à Korykos, en Cilicie ".
"ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 23 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 5. —*ACO, II, 1, 2, p. 77 [273], l. 24.
—*ACO, II, 1,2, p.91 [287], l. 38. —* ACO, II, 1, 2, p.98 [294], l. 6-12 ;ACO, II, 3, 2,
p. 108 [367], l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p. 138 [334], l. 4 ; ACO, II, 3, 2, p. 148 [407], l. 15.
—* ACO, II, 1,2, p. 151 [347], l. 1 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 11 ;ACO, II, 3, 2, p. 169
[428], l. 27 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 268. — " ACO, II, 5, p. 58, l. 3.
—*ACO, II, 5, p. 60, l. 15. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 297,
$ 873-5.

MARLA, kanonikè de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Elle a érigé une pierre tombale pour son père Alexandros et pour elle-même ". Sa
fonction (kovovukñ) laisse entendre qu'elle a vécu de manière chaste au domicile
de ses parents. La pierre provient de Zengen (aujourd'hui Ozkent), 20 km au sud
de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 195, n° 375 et ph.

MARIANOS, diacre d'Aphrodisias (Carie) Ca 550-650

Une inscription, aujourd'hui perdue, mentionne plusieurs ecclésiastiques dont


Marianos, dans une liste de noms établie « sous Théophylaktos, le très glorieux
ancien préfet et juge impérial » (èrti OeoqpuMcikt(ou) toû èvôočoto (tou) drtò
èrtdpxoov koû 0íou ôukooto0)'. La fonction de juge impérial est créée en 539.
On a voulu identifier ce magistrat à l'historien Théophylacte Simocatta et dater
l'inscription de 641 selon l'indiction et le déroulement supposé de sa carrière.
Cette datation repose sur une série d'hypothèses et nous préférons dater ce texte
de manière plus large.

' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 146-148, n°91 ; cf. PLRE, III B, p. 1310,
s. v. « Theophylactus 2 ».

639
MARINIANOS

MARINIANOS, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 449-457

Cet évêque fait partie du groupe des 28 prélats réunis dans le baptistère de la
cathédrale de Sainte-Sophie le 8 avril 449 à qui Théodose II fait savoir qu'il a
décidé d'ordonner la révision du procès d'Eutychès ". Il est mentionné en 12°
position sur la liste de présence au synode de Constantinople chargé de la révision,
le 13 avril449*. Il siège en 27" position lors de la 1" séance du concile d'Éphèse,
le 8 août 449*. Au cours de cette séance, Dioskoros d'Alexandrie demande la
permission de donner lecture des actes du synode de Constantinople de 448
consacré au procès d'Eutychès. Marinianos est le 12° à répondre positivement ".
Il est le 19° membre du concile à donner son avis sur l'affaire d'Eutychès. Il le
déclare orthodoxe et demande son rétablissement comme archimandrite et
prêtre *. Il approuve en 18° position la condamnation de Flavianos de Constanti
nople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11)". Il souscrit à cette décision en
21° position '. Lors de la 1" séance du concile de Chalcédoine le 8 octobre 451,
Basilios de Séleucie (Isaurie) demande qu'on interroge entre autres les métropo
lites de† de Phrygie (Salutaire) et de Pergè (Pamphylie P) pour déposer
sur les Evangiles que Dioskoros avait proféré des menaces contre ceux qui
auraient refusé de souscrire à la déposition de Flavianos*. Le métropolite de
Lycaonie, Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1) prend la parole. Il affirme
qu'on a lu aux évêques présents à Éphèse un canon qui interdisait à tout clerc ou
laïc d'enquêter sur la foi. Onèsiphoros se tourna alors vers les évêques près de
lui. Il s'agissait de Marinianos et d'Épiphanios de Pergè (-» Épiphanios 2).
Onèsiphoros estima que ce canon avait pour seule raison de fournir un prétexte à
la déposition de Flavianos. Épiphanios dit à Onèsiphoros que, s'il fallait s'en
prendre à quelqu'un, c'était à Eusébios de Dorylée et non à Flavianos. Dioskoros
fit venir ensuite ses notaires et lire le décret de déposition de Flavianos. Plusieurs
évêques dont Onèsiphoros se jetèrent aux genoux de Dioskoros, le suppliant au
pire de censurer Flavianos, mais non de le déposer. Dioskoros se leva, et interpré
tant l'attitude des évêques comme une rébellion, en appela aux comtes militaires.
Saisis de frayeur, Onèsiphoros et ses compagnons souscrivirent à la déposition
de Flavianos". À Chalcédoine, Dioskoros accuse Onèsiphoros de mensonge. Il
affirme n'avoir pas appelé à l'aide les comtes, réclame l'audition de témoins et
demande à l'évêque Marinianos s'il a agité la menace de recourir à la force au
moyen des comtes ". Malheureusement pour Dioskoros, Marinianos confirme
les propos d'Onèsiphoros. Il déclare avoir embrassé les genoux de Dioskoros
avec Onèsiphoros, Nounéchios de Laodicée (—» Nounéchios 3) et d'autres
évêques. Ils ont tenté de persuader Dioskoros de ne pas déposer Flavianos à
cause d'un simple prêtre (Eutychès). Marinianos aurait même préféré avoir la
langue coupée plutôt que de prononcer la sentence de déposition. Les évêques
étaient toujours à ses genoux, suppliant, lorsque Dioskoros fit entrer les comtes
et une forte troupe munie de chaînes. Les évêques ont alors souscrit ". Dioskoros,
peut-être de guerre lasse, annonce qu'il pourra produire des témoins pour prouver
que les dépositions sont fausses, mais préfère que le commissaire impérial
poursuive son enquête et remette à plus tard l'examen de cette question *. En
fait, Dioskoros ne s'expliquera pas davantage sur cette affaire, ou du moins il
n'en aura plus l'occasion. Malgré les outrages dont il se fait l'écho à Chalcédoine,
Marinianos continua d'assister au concile d'Éphèse puisqu'il est mentionné en
16° position sur la liste de présence à la 2° séance du 22 août 449 ". Invité à se

640
MARINIANOS

prononcer sur le sort d'Ibas d'Édesse (Osrhoène), Marinianos juge qu'Ibas doit
être déposé de la dignité sacerdotale et exclu de la communion. Ibas devra rendre
à l'Église d'Édesse l'argent qu'il aurait dérobé " Marinianos approuve la
déposition de Daniel de Carrhes (Osrhoène), neveu d'Ibas, déjà reconnu coupable
par les évêques Phôtios de Tyr, Eustathios de Beyrouth (tous les deux en Phénicie
paralienne) et Ouranios d'Himéria (Osrhoène), qui ont donné leur avis durant
cette même séance ". Le concile aborde ensuite le cas d'Eirènaios de Tyr, déjà
condamné par un édit de Théodose II et remplacé par Phôtios. Marinianos estime
qu'Eirènaios est indigne de la dignité épiscopale pour cause de bigamie et de
soutien apporté à Nestorius ". Marinianos constate enfin que Théodoret de Cyr
(Euphratésie) est étranger à la foi définie à Nicée, et demande qu'il soit privé de
la dignité épiscopale et excommunié ". Lors de la séance inaugurale du concile
de Chalcédoine, le 8 octobre 451, il occupe la 43° place ". À la 2° séance,
consacrée à la définition de la foi, Marinianos occupe la 34° place ". Il est
mentionné en 37° position sur la liste de présence à la 3° séance du 13 octobre *.
Cette séance est occupée par le procès de Dioskoros d'Alexandrie qui a commencé
lors de la l" séance. Marinianos demande que soit inséré dans les actes le libelle
d'accusation du prêtre Athanasios d'Alexandrie remis contre Dioskoros. Cette
réclamation reçoit le soutien de Pergamios d'Antioche, métropolite de Pisidie
(—» Pergamios 1) *. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 37° position selon
la version grecque des actes, en 48° position d'après la version latine *. À la 4°
séance du 17 octobre, Marinianos occupe la 35° place *. Il est interrogé comme
nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare, en 23° position, que
cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée, de Constantinople I et
d'Éphèse I, et souscrit au Tome *. Il occupe la 43° place à la séance du 20 octobre
consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth *. Il est mentionné à la
même place lors de la séance dogmatique du 22 octobre *. Il apparaît en 42°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien *'. Il souscrit en 42° position à la définition de la
foi *. Il souscrit également au nom de sept évêques absents de la province de
Phrygie Salutaire*. À la séance du 26 octobre, il siège en 42" position " Cette
séance est occupée par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche
et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif. Marinianos occupe
la 40° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de
Cyr ". Il siège en 42° position à une autre séance datée du 26 octobre *. Cette
séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse. Celle-ci est réglée le
27 octobre, mais aucune liste de présence n'est fournie. Une autre séance a lieu
le 27 octobre pour confirmer l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et
Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de présence n'est conservée. La séance du
29 octobre a pour objet la querelle entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bas
sianos et Stéphanos (—» Bassianos, Stéphanos 4). Marinianos est mentionné en
42° position sur la liste de présence *. Aucune liste de présence n'est fournie
pour la séance du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de Bassianos et
Stéphanos. Les commissaires demandent aux Pères conciliaires de dire lequel
des deux rivaux doit conserver le trône d'Éphèse ou bien s'ils en sont tous les
deux indignes. Les uns après les autres, tous se prononcent en faveur de l'élection
d'un nouvel évêque. Marinianos estime qu'il n'est pas canonique de choisir l'un
des deux (adversaires)*. Au cours d'une autre séance du 30 octobre, les Pères
conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios

641
MARINIANOS

de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Marinianos occupe la 42° place *. Il est


mentionné à la même place lors de la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque
Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile d'Éphèse en 449*. Il est
de nouveau en 42 position à l'autre séance du 31 octobre occupée par la lecture
de la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine ". A la fin de la journée du
31 octobre, en l'absence des commissaires, des légats et d'une partie des Pères
conciliaires, se déroule une autre séance. Cette réunion établit les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Marinianos
souscrit à ce canon en 23° position *. A la dernière séance, le 1" novembre, il
occupe la 43° place sur la liste de présence ". À la suite de la protestation des
légats contre le canon adopté la veille en faveur du siège de Constantinople, les
commissaires demandent aux évêques des diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont
souscrit à cette décision de leur propre volonté ou sous la contrainte ". Marinianos
déclare avoir souscrit volontairement, « attendu aussi que les canons accordent
cette primauté au très saint trône de Constantinople » (èrteuôn koi oi kovóveç tà
rtpeoßeîo Itopéxouou t© KovotovtuvourtóÂeoog dryuotditqp 0póvqp). Il fait allu
sion aux trois premiers canons de Constantinople I qui viennent d'être lus. Le 3°
canon en particulier accorde à Constantinople une primauté d'honneur (tà
tpeoßeîo tñç tuuñç) après Rome. Marinianos ajoute un détail précieux pour
l'histoire du siège de Synnada. Il révèle avoir été ordonné ainsi que ses
prédécesseurs par Constantinople ". À une séance non datée, il souscrit aux
canons établis à Chalcédoine, en 17° position d'après la Collectio Prisca*. Mari
nianos apparaît en 46° position dans la lettre encyclique que l'empereur Léon
envoie fin 457 pour savoir si le concile de Chalcédoine doit être maintenu et si
l'élection de Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie doit être validée *.
L'empereur Léon adresse cette lettre seulement aux titulaires des grands sièges,
aux métropolites et aux archevêques. La réponse du synode de Phrygie Salutaire
n'est malheureusement pas conservée.

'ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 4. —*ACO, II, 1, 1, p. 148, l. 13 ;


ACO, II, 2, 1, p. 56, l. 17 ; ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 9. —* ACO, II, 1, 1, p. 79, l. 1 ; ACO,
II, 3, 1, p. 54, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 98, l. 23-25 ;ACO, II, 3, 1, p. 76, l. 5-6. —* ACO,
II, 1, 1, p. 183, l. 30 ; ACO, II, 3, 1, p. 176, l. 7-11. — ° ACO, II, 1, 1, p. 192, l. 40 : ACO,
II, 3, 1, p. 241, l. 15-17. — " ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 14. —* ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 3-9 ;
ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 1-7. —*ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 14-28 ;ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 12
26. — "ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 29-32 ;ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 27-30. — "ACO, II, 1, 1,
p. 180, l. 33-40 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 31-p. 171, l. 8. — * ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 41
p. 181, l. 2 ;ACO, II,3, 1, p. 171, l. 9-12. — " Actes syriaques du concile d'Éphèse (449),
p. 7, l. 31-32. — " Ibid., p. 65, l. 38-42. — * Ibid., p. 73, l. 13-16. — " Ibid., p. 75, l. 38
40. — " Ibid., p. 113, l. 3-6. — " ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 19 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 6.
— "ACO, II, 1, 2, p. 71 [267], l. 8. —*ACO, II, 1, 2, p.4 [200], l. 11. — * ACO, II, 1,
2, p. 20 [216], l. 8-14 ; ACO, II, 3, 2, p. 34 [293], l. 21-27. —*ACO, II, 1, 2, p. 35 [231],
l. 24 ;ACO, II, 3,2, p. 74 [333], l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p.85 [281], l. 41. —*ACO, II,
1, 2, p.96 [292], l. 15-19 ; ACO, II, 3, 2, p. 107 [366], l. 21. —* ACO, II, l, 3, p. 103
[462], l. 11. — * ACO, II, 1, 2, p. 122 [318], l. 26 ;ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 33.
—* ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 36 ;ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 6. —*ACO, II, 1, 2,
p. 143 [339], l. 3 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 23 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 328. —*ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 34
p. 152 [348], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 29-p. 171 [430], l. 7. —*ACO, II, l, 3,

642
MARINOS 2

p.4 [363], l. 30 ;ACO, II, 3,3, p. 8 [447], l. 17. — "ACO, II, 1,3, p.8 [367], l. 26 ;ACO,
II, 3, 3, p. 12 [451], l. 14. —* ACO, II, 1, 3, p. 13 [372], l. 1. —* ACO, II, 1, 3, p. 43
[402], l. 43. —* ACO, II, 1, 3, p. 55 [414], l. 5-6 ; ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 15.
—*ACO, II, 1, 3, p.57 [416], l. 22. —* ACO, II, 3, 1, p. 64 [423], l. 21. —* ACO, II,
1, 3, p. 85 [444], l. 10. —* ACO, II, 1, 3, p.90 [449], l. 5 ; ACO, II, 3, 3, p. 103 [542],
l. 15. —*ACO, II, 1, 3, p. 87 [446], l. 20 ;ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 21. —*ACO,
II, 1, 3, p.96 [455], l. 23-25 ; ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 1-3. —* ACO, II, 1, 3, p.97
[456], l. 13-16 ; ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 26-28. — * ACO, II, 2, 2, p.41 [133], l. 6.
—*ACO, II, 5, p. 24, l. 8.

MARINOS 1, évêque de Trôas (Asie puis Hellespont) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 6° place parmi les évêques d'Asie selon les listes de souscription à la
définition de la foi'. À l'époque du concile de Nicée, les provinces d'Asie et
d'Hellespont étaient réunies, ce qui explique la mention d'un évêque de Trôas
parmi des prélats d'Asie dans des listes de souscription reflétant la situation
administrative en 325. L'identification exacte du siège de Marinos est probléma
tique. Seule la liste grecque de Théodore le Lecteur empruntée à l'historien
Socrate précise que Marinos est évêque de Trôas. En revanche, toutes les autres
listes mentionnent Marinos comme évêque d'Ilion. On a estimé que le nom Trôas
à la place d'Ilion sur la liste grecque serait une simple conjecture *, ou bien le
résultat d'un possible dédoublement*. La question de la mention sur la plupart
des listes d'un évêché d'Ilion détenu par deux titulaires reste ouverte ". On peut
associer Marinos au siège de Trôas plutôt qu'à celui d'Ilion pour deux raisons :
un évêque d'Ilion est déjà présent sur les listes de souscription de Nicée (—» Oriôn)
et le Pseudo-Gélase de Cyzique confirme l'existence de l'évêque Marinos de
Trôas. Il est chargé par l'évêque Théônas de Cyzique d'annoncer avec Eutychios
de Smyrne les décisions du concile de Nicée aux Églises d'Asie, d'Hellespont,
de Lydie et de Carie (—» Théônas, Eutychios 2) *.

' Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 130 ; ibid., p. 32 B, n° 125 ; ibid., p. 33 A, n° 125 ;


ibid. p. 66, n° 124 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 13) ; ibid., p. 91, n° 133 ; ibid., p. 107,
n° 127 ; ibid., p. 131, n° 129 ; ibid., p. 179, n° 313 ; ibid., p. 203, n° 122 ; C. H. TURNER,
EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 128 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 128 ; MARUTA DE MAIPHERKAT,
Canons, p. 100, l. 18,[n° 126] ;E. HoNIGMANN, Byzantion,20, 1950, p. 69, n° 286 ?; H. KAUF
HoLD, OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 135 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 134; MICHEL
LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p.251 A, n° 131. — * E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 67.
—* E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 36, n° 128. —* H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993,
p. 21. —* Ps.-GÉLASE DE CYzIQUE, HE, II, 28, 6, éd. LOESCHCKE et HEINEMANN, p. 105, l. 10
12 : éd. HANSEN, p. 86, l. 1-3 = ID., HE, II, 38, 7, éd. LOESCHCKE et HEINEMANN, p. 136, l. 10
12 , éd. HANSEN, p. 111, l. 26-28 ; cf. M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 775 et 777 ;
F. DELMAs, EO, 4, 1900-1901, p.90.

MARINOS 2, évêque de Rhoïna (Lycaonie) VII° S.

Un sceau porte une invocation à la Vierge « pour Marinos, évêque de Rhoïna »

643
MARIS

(Mopivqp <è>rtiokonq 'Poïvov)'. Rhoïna est connu par la Notice du Pseudo


Épiphane qui l'associe à Pyrgos, évêché du sud-est de la Lycaonie *.
' V. LAURENT, Le corpus des sceaux de l'Empire byzantin, V, 3, p. 163-164, n° 1822 et pl. 28
(Dumbarton Oaks n° 58.106.350). —* J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 311, n° 368 ;
K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 218, s. v. « Pyrgoi ».

MARIS, archidiacre d'Isaura ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Une pierre, découverte au xIx° siècle à l'ouest des ruines de Zengibar Kalesi " et
aujourd'hui disparue, mentionnait l'épitaphe de ce clerc qui, « avec bonté, prêta
assistance au peuple » (koMóç è#urtmpetriooç tô Mo(p) *.
' W. J. HAMILTON, Researches in Asia, Pontus and Armenia, II, p.487, n° 433. — * CIG,
IV, p. 458, n° 9238 ; cf. C. TExIER, Description de l'Asie Mineure, II, p. 138 avec dessin.

MARKELLINOS 1, évêque d'Isinda (Pamphylie de Pergè) 451

Il apparaît en 334° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 296° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
3° séance du 13 octobre à l'issue de laquelle est prononcée la déposition de $
Dioskoros d'Alexandrie. Il occupe la 296° place sur la liste de présence lors de la
4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Markellinos apparaît en 315° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il
souscrit à la définition de la foi en 326° position à la place de son collège Maras
de Kodroula * (-» Maras) et en 328° position en son nom propre ". De nouveau,
pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Comme pour les autres évêques de Pamphylie de Pergè,
le nom de Markellinos est absent de la liste des souscriptions de la séance du
$
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de
>
présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 25 ; ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 7. —*ACO, II, 1, 2, p. 77 [273], l. 26.
s
—* ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 40. —*ACO, II, 1, 2, p. 138 [334], l. 6 ; ACO, II, 3, 2,
p. 148 [407], l. 17. — * ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 1-2 ; ACO, II, 3, 2, p. 169 [428],
l. 27-28. — ° ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 4 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l.9 : ACO, II, 3,
2, p. 169 [428], l. 30 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 266.

MARKELLINOS 2, évêque de Mètropolis (Asie) 45 1

Il apparaît en 206° position sur la liste de présence de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ", et occupe la 168° place lors de la 2°

644
MARKIANOS 1

séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Markellinos est présent en 165°


position à la 3° séance du 13 octobre º, approuve en 69° position la décision du
concile de condamner Dioskoros d'Alexandrie " et souscrit à la déposition de
Dioskoros en 96° position dans la version grecque et en 119° position dans la
version latine *. Il occupe la 170° place sur la liste de présence lors de la 4° séance
du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux détaillent les 58 premiers membres. Il apparaît en
186 position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien " et souscrit à la définition de la foi en 189°
position *. Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les
noms de 47 à 58 membres. Comme les autres évêques d'Asie, il est absent de la
liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres.

"ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 10 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 4. —*ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 21.
—* ACO, II, 1,2, p. 7 [203], l. 12. — * ACO, II, 1,2, p.31 [227], l. 8 ;ACO, II, 3, 2, p. 57
[316], l. 4-6. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 1 ;ACO, II,3,2, p. 76 [335], l. 18. — ° ACO,
II. 1, 2, p. 89 [285], l. 1. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 7 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403],
l.21. —*ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 15 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 25 ; ACO, II, 3,
2, p. 164 [423], l. 22 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 246.

MARKELLINOS 3, évêque de Pisidie 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Pergamios d'Antioche (-» Pergamios 1), qui souscrit en son nom en401° position
à la définition de la foi'. Le siège de cet évêque est omis.
'ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 23 ;ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 8.

MARKELLOS, évêque d'Anaia (Asie) 536

Malgré son absence des listes de présence aux cinq séances du concile de
Constantinople, en 536, il souscrit en 61° position à la condamnation d'Anthimos
lors de la 4° séance du 21 mai !, et en 86° position à celle de Sévère d'Antioche,
Pétros d'Apamée et Zôoras, lors de la 5° séance du 4 juin *.
'ACO, III, p. 185, l. 16. —* Ibid., p. 118, l. 30.

MARKLANOS 1, évêque de Lampsaque (Hellespont) ante 364-381

Selon la Vie d'Agapètos, texte hagiographique qui daterait au plus tôt du x° siècle,
raconte que Markianos, successeur de Parthénios, envoie à Agapètos, évêque de
Synaos (Phrygie Pacatienne) des moines qui se querellent et se battent (-» Par
thénios, Agapètos 1). Par de sages conseils, Agapètos dissipe leur colère et les

645
MARKIANOS 1

renvoie en paix ". On sait par ailleurs que Parthénios est un contemporain de
l'empereur Constantin, ce qui place l'accession de Markianos sur le trône de
Lampsaque probablement sous le règne de Constance II (337-361). La cité de
Lampsaque occupe une place de premier plan au début des années 360 dans les
affaires religieuses de l'empire d'Orient. Elle accueille en 364 un synode des
évêques homéousiens. Il paraît évident, bien qu'il ne soit jamais mentionné, que
Markianos a participé à cette assemblée réunissant des partisans de l'homoiousios
comme lui. Selon Socrate, alors que Valentinien I" est parti en Occident, Valens
est sollicité dans la capitale par la plupart des prélats partisans de Makédonios
(évêque de Constantinople déposé en 360). Valens croit, par erreur, que ces
évêques sont en accord avec Eudoxios de Constantinople, le successeur de Maké
donios, et Akakios de Césarée (Palestine I). La réunion se tient en l'absence de
l'empereur, parti à Antioche surveiller la frontière. Profitant de l'inactivité
militaire des Perses,Valens persécute la communauté homéousienne d'Antioche *.
À Lampsaque, les évêques homéousiens confirment la foi d'Antioche définie en
341, anathématisent celle de Rimini de 359, condamnent les partisans d'Akakios
et d'Eudoxios et déposent ces deux chefs du parti homéen. D'après Socrate,
durant une brève période, Éleusios de Cyzique (Hellespont) et ses partisans
homéousiens tirent profit de l'impuissance d'Eudoxios, du fait de la révolte de
Prokopios (septembre 365-mai 366), pour former le parti le plus puissant
(-» Éleusios). Le synode de Lampsaque aurait permis à ces évêques d'accroître
leur emprise sur l'Hellespont. Markianos doit avoir joué un rôle important, aux
côtés d'Éleusios, pour diffuser leur foi dans cette province " Sozomène fournit
un récit plus détaillé mais sensiblement différent de celui de Socrate. Durant le
voyage de Valentinien en Thrace pour rejoindre Rome, l'évêque Hypatianos
d'Héraclée (Europe) est envoyé par des homéousiens demander l'autorisation de
se réunir pour traiter de la foi. Se déclarant simple laïc, l'empereur refuse de
s'immiscer dans les affaires de l'Église et invite les prélats à se réunir où ils le
souhaitent. A la réception de cette nouvelle, les évêques homéousiens se
rassemblent à Lampsaque.Au terme de deux mois de discussions, ils annulent les
décrets du synode de Constantinople de 360 et jugent sans valeur la définition de
la foi de Rimini. Ils décrètent que le Fils est semblable au Père selon la substance
(homoiousios) et approuvent les formules des conciles de Séleucie d'Isaurie en
359 et d'Antioche en 341. Ils décident de rétablir dans leurs fonctions les évêques
déposés par les partisans de la dissemblance (anomoios) du Fils avec le Père.
C'est une allusion au synode de Constantinople de 360 qui, en scellant une
alliance temporaire entre les homéens d'Eudoxios et les anoméens d'Eunomios
(—» Eunomios 1), avait abouti à la déposition de plusieurs évêques homéousiens,
dont Makédonios et Éleusios. Étrangement, Markianos est sorti indemne de cette
épreuve. Les membres du synode de Lampsaque précisent qu'en cas d'accusation
portée contre les évêques rétablis, l'affaire sera réglée par les évêques orthodoxes
de la province et des régions voisines. Ils convoquent ensuite les partisans d'Eu
doxios puis décident de circonvenir son action auprès de l'empereur en envoyant
une délégation porter les actes du synode à la cour. Les émissaires rencontrent
Valens en Thrace, mais ce dernier a pris parti en faveur d'Eudoxios. Il s'emporte
contre les délégués homéousiens, les condamne au bannissement et transfère
leurs Églises aux partisans d'Eudoxios. Il se rend ensuite en Syrie, exile l'évêque
homéousien Mélétios d'Antioche et expulse ou maltraite tous ceux qui ne com
munient pas avec Euzôïos, évêque homéen d'Antioche ". On sait par ailleurs que

646
MARKIANOS 2

Valentinien etValens ont pris un décret connu àAlexandrie le 5 mai365 ordonnant


que les évêques déposés et expulsés sous Constance II, qui avaient recouvré leur
siège sous Julien, soient de nouveau expulsés. Les curies des cités n'expulsant
pas leur évêque sont menacées d'une lourde amende de trois cents livres d'or *.
En réaction, les homéousiens envoient une ambassade formée d'Eustathios de
Sébastée (Arménie I), de Silvanos de Tarse (Cilicie I) et de Théophilos de Kasta
bala (Cilicie II) au pape Libère pour obtenir son soutien. Dans leur lettre, les
délégués soulignent qu'ils « reconnaiss[ent] le synode des évêques orthodoxes
qui a eu lieu à Lampsaque, à Smyrne et en divers autres lieux » (ôuoMoyoöuev
tnv oûvoôov tnv yevouévnv èv Aouwoikqp koi èv Xuópvn koi èv étépouç ôuoqpó
pouç tórtouç tôv ôp0oôóčov èrttokóntoov)". Ils ajoutent à la fin de leur message
qu'ils sont « les délégués des synodes de Lampsaque, de Smyrne et d'autres
lieux » (rtpéoßeuç ouvóôoov Aouwoikou, Xuûpvnç xoû tôv Mourtôv) '. Socrate se
trompe en affirmant que le synode de Lampsaque (364) se réunit sept ans après
le concile de Séleucie d'Isaurie (359)*. La réponse de Libère aux évêques ho
méousiens d'Orient doit dater de 366. Elle mentionne en 33° position un évêque
Markianos, sans précision de siège ". Il doit s'agir probablement de l'évêque de
Lampsaque. Lors du concile de Constantinople, en mai 381, la délégation des
évêques « macédoniens », c'est-à-dire homéousiens, compte 36 membres, la
plupart venus d'Hellespont. Ils sont conduits par Éleusios et Markianos". L'em
pereur Théodose I" et les évêques fidèles à sa politique religieuse tentent de
rallier Éleusios et ses partisans, rappelant que la profession de foi remise par leur
ambassade à Libère reconnaissait la définition de Nicée. Mais les homéousiens
rejettent cette profession de foi et déclarent même confesser la foi arienne plutôt
que la consubstantialité. Sur ces mots, ils quittent Constantinople et invitent par
écrit leurs partisans à ne pas reconnaître la foi de Nicée ".

' Vie d'Agapètos, 23, éd. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, p. 121, l. 4-8 ; éd. LATYSEv, in Méno
loge anonyme byzantin, 18 février, I, p. 99, l. 5-9. —* SocRATE, HE, IV, 2, 2-7, p. 230,
l. 25-p. 231, l. 13. —* Ibid., IV, 4, 2-6, p. 232, l. 2-16. —* SozoMÈNE, HE, VI, 7, 1-10,
p.245, l. 9-p. 247, l. 4. —* Histoire acéphale, V, 1, p. 158, l. 1-p. 160, l. 10. — ° SoCRATE,
HE, IV, 12, 10, p. 239, l. 11-13. — ' Ibid., IV, 12, 18, p. 240, l. 19. —" Ibid., 4, 2, p. 232,
l.3-4. — " Ibid., 12, 22, p. 241, l. 2 ; CAssIoDoRE, HE, VII, 25, 1, p. 423, l. 9 ; Ph. JAFFÉ,
Regesta Pontificum Romanorum, I, p. 35, n° 228. — " SocRATE, HE, V, 8, 5, p. 279, l. 23
25 , SozoMÈNE, HE, VII, 7,2-3, p. 308, l. 16-22 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 10, 5, p. 507, l. 21
23 : PHoTIUs, Bibliothèque, 257 (Vie de Paulos de Constantinople), t. VIII, p. 17, l. 26-29 ;
NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 10, PG, 146, col. 773 A-B. — " SoCRATE, HE, V, 8, 7-10,
p.279, l. 26-p. 280, l. 11 ; SozoMÈNE, HE, VII, 7,4-5, p. 309, l. 1-9 ;CAssIoDoRE, HE, IX,
12,7-8, p.507, l. 25-p. 508, l. 35 ; NICÉTAs CHONIATÈs, Trésors de la foi orthodoxe, VI, 25,
PG, 140, col. 29 C-D ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XII, 10, col. 773 B-C.

MARKIANOS 2, évêque de Karallia (Pamphylie de Sidè) 451

Il apparaît en 338° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ", et occupe la 300° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Absent de la 3°
séance du 13 octobre à l'issue de laquelle est prononcée la déposition de
Dioskoros d'Alexandrie, il occupe la 300° place sur la liste de présence lors de la

647
MARKIANOS 2

4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances


des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Il apparaît en 319° position sur la liste de présence de la séan
ce solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit à
la définition de la foi en 322° position *. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Comme pour les autres évêques de Pamphylie de Sidè, il est absent de la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers
membres. A une séance non datée, il souscrit aux canons établis à Chalcédoine,
en 126° position d'après la Collectio Prisca". Le nom exact de cet évêque pose
problème. Qn a proposé Markianos ', Markellinos*, voire l'un ou l'autre sans
trancher*. A la fin de la séance du 25 octobre, dans la version grecque, la
Collectio Dionysiana Aucta et la liste fournie par Michel le Syrien, il souscrit
sous le nom de Markianos (Mopktovóç, Marcianus, M(a)rqi(a)nos). La Collectio
Prisca indique également la signature de Marcianus au bas des canons de
Chalcédoine. En revanche, les listes de présence des séances les 8, 10, 17 et
25 octobre fournissent seulement la mention MopkeMÀivou. Ajoutons que la
version latine des signatures du 25 octobre donne la forme Marcellinus. Les
listes de souscription étant constituées par les évêques eux-mêmes, elles ont
davantage d'autorité que les listes de présence dressées par les secrétaires du
concile. Par conséquent, cet évêque s'appelait Markianos plutôt que Markellinos.
La forme exacte du toponyme pose aussi problème. L'évêché est indiqué sous la
forme Kop6MÀuo, mais la liste de présence de la séance du 17 octobre donne
Kopo MÀto, forme contenue dans les actes du concile d'Éphèse en 431 (—» Solôn).
La Collectio Dionysiana Aucta indique Caralleorum et la Collectio Prisca
propose Caralitanus. C'est le reflet de variantes anciennes. Strabon indique le
lac KópoAtç, Étienne de Byzance Kópo)Atçou Kop6AAeto, Hiéroklès KopóÁto,
la Notice du Pseudo-Épiphane KopóAto, la 2" notice épiscopale KopóÄÄio, la 3°
Kopo Muo ". Des monnaies et des inscriptions des II°-III° siècles ont été découvertes
avec l'ethnique KopoÀÀuotôv ". Il est alors possible de conclure que la forme
correcte est Kopo MÀto ou Kopo Muo, tandis que Kopo(ÀÀto constitue une forme
certes secondaire mais non incorrecte.

"ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 29 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 12. —* ACO, II, 1,2, p. 77 [273], l. 30.
—* ACO, II, 1, 2, p.92 [288], l. 1. —*ACO, II, 1, 2, p. 138 [334], l. 10 : ACO, II, 3, 2,
p. 148 [407], l. 21. —* ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 8 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 16 ;
ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 2 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 270.
— ° ACO, II, 2, 2, p. 44 [136], l. 11. — ' M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 1008 ;
E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 40. —* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942
1943, p. 58 ; R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p.303, s. v. « Marcellinus 3 » ; G. FEDALTo,
Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I, p. 240. — * R. JANIN, in DHGE, XI, col. 995, s. v.
« Carallia ». —" STRABoN, XII, 6, 1 ; ÉTIENNE DE BYzANCE, Ethnika, p.357, l. 6 ;
HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 682. 10, p. 30 ; J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 208,
1 º; ibid., p. 222, 2*; ibid., p. 236, 3 *. —" W. RUGE, in RE, X, 2, col. 1926-1927,
s. v. « Karal(l)is, Karalleia » ;J. NoLLÉ, Chiron, 17, 1987, p. 238 et 240. $

648
MARKIANOS 6

MARKIANOS 3, évêque de Pednelissos (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 8° position (Marcianus) dans la lettre que le synode de Pam


phylie de Pergè, en 458, envoie en réponse à l'enquête de l'empereur Léon '.
Markianos signe ce texte en 10° position (Martinus episcopus Peltinesi)*. Les
évêques approuvent la foi définie à Chalcédoine et jugent invalide l'élection de
Timothée AElure, le patriarche d'Alexandrie. Il est à noter que le nom Martinus
est une faute de traduction ou de copie en raison du caractère tout à fait inusité de
ce nom dans tout le diocèse d'Asie.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 3. —* Ibid., p. 60, l. 18.

MARKIANOS 4, évêque de Philomèlion (Pisidie) 458

Il est mentionné en 11° position (Marcianus Philomelii) dans la lettre que le


synode de Pisidie en 458 envoie en réponse à l'enquête de l'empereur Léon ".
Markianos signe ce texte en 11° position (Marcianus episcopus Philomelii) *. Les
évêques de Pisidie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide
l'élection de Timothée AElure, le patriarche d'Alexandrie.

'ACO, II, 5, p. 51, l. 5. —* Ibid., p. 56, l. 6.

MARKIANOS 5, évêque de Markianè (Lycie) 518

Ilapparaît en 37° position sur la liste des souscriptions de la pétition que le synode
de Constantinople envoie au patriarche Iôannès le 20 juillet 518 pour rétablir
Chalcédoine et rompre avec Sévère d'Antioche ". Il est mentionné en 17° place
dans une lettre du 9 septembre 520 envoyée par dix métropolites et dix évêques
réunis en synode dans la capitale afin d'annoncer au pape Hormisda le décès du
patriarche Iôannès, l'élection de son successeur Épiphanios et exprimer leur
volonté de paix (à la suite du schisme acacien)*. Son nom est homonyme de celui
de sa cité.

'ACO, III, p. 66, l. 24. —* Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 23.

MARKIANOS 6, diacre d'Éphèse (Asie) Ca 475-650

Son épitaphe a été trouvée dans l'église des Sept-Dormants, près d'Éphèse '. La
datation est proposée, faute de reproduction, d'après la période d'activité du
lieu.

' R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.451, n° 4214.

649
MARKOS 1

MARKOS 1, évêque de Silandos (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée du 20 mai au 25 juillet 325. Il occupe la 7° ou la


8° place parmi les évêques de Lydie selon les listes de souscription à la définition
de la foi'. Toutes les listes de souscription indiquent comme siège l'évêché de
Standos, inconnu par ailleurs. On a proposé de corriger Standos en Silandos *.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 138 ; ibid., p. 34 B, n° 134 ; ibid., p. 35A,
n° 134 ; ibid., p. 35 B, n° 126 ; ibid., p. 66, n° 134 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 20) ;
ibid., p.91, n° 141 ; ibid., p. 109, n° 136 ; ibid., p. 133, n° 138 ; ibid., p. 203, n° 130 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 137 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 137 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 137 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 21, [n° 134] ; H. KAUFHoLD,
OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 144 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 143 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 A, n° 140. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 67.

MARKOS 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Matrôna, fille de Meiros, avec ses fils Flôros et Meiros (qui est prêtre), a
érigé une pierre tombale pour son mari, le prêtre Alexandros, et pour le prêtre
Markos dont le lien de parenté n'est pas indiqué (—» Meiros 5, Alexandros 3)'.
La pierre a été découverte à Sarayönü,8 km au nord de Halic1, l'ancienne Laodi
cée. Une identification avec le personnage suivant est possible.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 99, n° 184 et ph.

MARKOS 3, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

D'après une inscription, un personnage au nom effacé a érigé une stèle funéraire
pour son fils Markos, « prêtre de la sainte Église de Dieu » (rtpeoputépq tñç
dryioç toû Oeoû èKÀmoioç)'. Cette inscription a été datée entre 330 et 450 *. Elle
a été trouvée à Sarayönü, 8 km au nord de Halic1, l'ancienne Laodicée. Une
identification avec le personnage précédent est possible.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 120, n° 227 et ph. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p.252, n° 55.

MARKOS 4, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

D'après une inscription, une femme et ses enfants (les noms ont disparu) ont
érigé une stèle funéraire pour leur époux et père, Markos. Cette inscription a été
datée d'entre 330 et 450 ". Elle a été trouvée à KadInhan1, environ 15 km à l'ouest
de Halic1, l'ancienne Laodicée.

' W. M. RAMSAY, AthMitt, 13, 1888, p. 253, n° 61.

650
MARTYRIOS 2

MARKOS 5, sous-diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

De leur vivant, Aurèlios Gennadios, fils de Markos, et son épouse Thékla, ont
érigé leur monument funéraire ". L'inscription a été trouvée à Sarayönü, environ
8 km au nord de Halic1, l'ancienne Laodicée. Une identification avec le person
nage suivant est possible.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 14, n° 74 et dessin p. 127.

MARKOS 6, sous-diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Son fils, le sous-diacre Sarmatos (—» Sarmatos), lui a élevé une stèle funéraire ".
L'inscription provient de Sarayönü, environ 8 km au nord de Halici, l'ancienne
Laodicée. Une identification avec le personnage précédent est possible.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 96, n° 179, ph. et ill.

MARTYRIOS 1, lecteur de Philadelphie (Lydie) 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie. Ces schismatiques, désireux d'embrasser
l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont
souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. Un ancien quartodéciman nommé
Ioulianos a ainsi souscrit à ce Symbole. Il a eu recours au lecteur Martyrios pour
signer à sa place ". À la différence d'Ioulianos, Martyrios savait peut-être qu'il
s'agissait d'un Symbole hérétique, révélant ainsi ses convictions nestoriennes,
bien qu'il se prétende « lecteur des orthodoxes ». Mais, le prêtre Charisios, à
l'origine de cette affaire, avait témoigné en faveur des autres clercs de Philadelphie
(-» Charisios).

'ACO, I, 1, 7, p. 104, l. 16 ; ACO, I, 5, p. 103, l. 24 ; ACO, II, 3, 1, p. 220, l. 17.

MARTYRIOS 2, évêque d'Ilistra (Lycaonie) 431

Il apparaît en 58° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Martyrios est le 121° à donner son avis. Il juge que la lettre de Cyrille est en
accord avec les canons de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 164°
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ".
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Martyrios figure de nouveau sur la liste de présence en
58° position *, et il souscrit en 51° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants

651
MARTYRIOS 3

de chacundes deux partis à Constantinople envued'une conférence contradictoire.


Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués avant leur départ. Parmi les signataires du
mandatum figure Martyrios en 49° position '.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 7] ;ACO, I, 2, p. 28, l. 35 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 4] ; Actes coptes du


concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 30,
l. 13-17 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 138 ;tr KRAATz, p. 127.
—* ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 11]. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32
33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 16] ;ACO, I,5, p. 86, l. 32 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 5. — ° ACO,
I, 1, 7, p. 113, [l. 11] ;ACO, I, 2, p. 71, [l. 22] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 5] ;ACO, I, 5, p. 111,
l. 26 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 6. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 26 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 23.

MARTYRIOS 3, évêque de Barata (Lycaonie) 536

Bien que cet évêque ne figure pas sur les listes de présence aux cinq séances du
concile de Constantinople en 536, il souscrit en 64° position à la condamnation
d'Anthimos, durant la 4° séance du 21 mai ", en 83° position à celle de Sévère
d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras, durant la 5° séance du 4 juin *.
'ACO, III, p. 185, l. 23. —* Ibid., p. 118, l. 18.

MARTYRIOS 4, moine de Lycaonie Ca 575-590

Dans l'une de ses Homélies sur l'Évangile, publiées en 593, Grégoire le Grand
relate un miracle qui s'est produit en Lycaonie d'après un récit que lui a fait
Épiphanios, diacre de l'Église de Rome originaire d'Isaurie ". Au cours d'un
voyage, Épiphanios voit le moine Martyrios venir en aide à un lépreux épuisé en
le portant sur ses épaules. Ce dernier est le Christ en personne *.
" PCBE, 2, 1, p. 653-654, s. v. « Epiphanius 23 ». — * GRÉGOIRE LE GRAND, Homélies sur
l'Évangile, II, 39, 10, PL, 76, col. 1300 B-D.

MARTYRIOS 5, moine de Perta (Lycaonie) V°-VI° S.

Son épitaphe le présente comme « celui qui vit en moine de manière sainte et
scrupuleuse » (ô dyioç koù dkpußóç uovo Gov). Elle mentionne également
Prougis et Pampas, « et ceux qui sont avec ce saint » ([k]oû toûtot oùv toû
[ó]yiou toûtou)'. Le mot toûtot, pour oûtou, désigne sans doute Prougis et
Pampas, unis à Martyrios dans la tombe. La pierre provient de Geimir identifiée
à l'ancienne Perta.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 49, n° 276 et pl. 12.

652
MATRÔNA

MASAS, diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Le prêtre Frontinos, Masas et Aurèlios Mamas, tous fils du prêtre Rhodôn, ont
érigé une pierre tombale pour eux de leur vivant (—» Frontinos 1, Rhodôn 1). La
pierre vient de Sarayönü, 8 km au nord de Halic1, l'ancienne Laodicée. Le nom
Masas est bien attesté en Kibyratide (sud-est de la Carie) et surtout en Lycie *.
' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 96, n° 178 et ill. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen
namen, p. 301, $ 875-6.

MATIDIANOS, évêque de Korakèsion (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 101° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de
la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Matidianos est le 32° à donner son avis. Il déclare être en accord avec les
professions de foi admises à Nicée et à Éphèse *. À la fin de cette séance, il
souscrit en 85° position à la condamnation de Nestorius *. Dans sa réponse à la
lettre impériale du 29 juin invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès
d'Antioche en son concile dénonce les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze
évêques de Pamphylie qu'il qualifie, de manière polémique, d'hérétiques messa
liens ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les
évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la séance
du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Mati
dianos apparaît sur la liste de présence en 101° position ", et souscrit en 93°
position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque les représentants de chaque parti à Constantinople pour
une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Matidianos
figure en 107° position parmi les signataires du mandatum *.

' ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 13] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 34 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 6] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 68 ; tr KRAATz, p. 64. —*ACO, I, 1,2, p. 18,
l 23-27 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 110 ;tr KRAATz, p. 105.
— * ACO, I, 1, 2, p. 59, [l. 4]. — * ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1, 3, p. 53,
l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22
23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —" ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 17] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 29 ;
ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 18. — ' ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 20] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 25] ;
ACO, I, 3, p. 137, [l. 14] ; ACO, I, 5, p. 113, l.9 ;ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 20. —* ACO, I,
1, 3, p. 36, l. 15 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 8.

MATRÔNA, diaconesse de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Son fils, le diacre Eugénios (—» Eugénios 12), a rédigé son épitaphe, pour elle
ainsi que pour d'autres membres de sa famille ". La pierre provient de Zengen
(aujourd'hui Ozkent), 20 km au sud de Çesmelisebil identifié à Gdanmaa. On a

653
MATTHAIOS

proposé de dater cette inscription entre 375 et 450*.


' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 199, n° 383 et pl. —* S. HUBNER, Der Klerus in der Gesell
schaft des spätantiken Kleinasiens, p. 145, n. 164.

MATTHAIOS, moine de Thyatire (Lydie) VII° S.

À Seydiköy, près d'Akhissar (Thyatire), une plaque conserve la mention de ce


moine ". Une datation postérieure au vII° siècle n'est pas exclue.
" H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 117,
n° 329 ; P HERRMANN, TAM, V, 2, p. 365, n°988b.

MATTHIAS 1, évêque de Téménouthyrai (Phrygie Pacatienne) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios 2), qui souscrit au nom de son
suffragant en 388° position à la définition de la foi ". A une séance non datée,
Matthias aurait souscrit, d'après la Collectio Prisca, en 94° position aux canons
établis à Chalcédoine *. Ce témoignage est faux puisque Matthias est absent au
concile. Nounéchios aura sans doute souscrit à sa place.

"ACO, II, 1,2, p. 153 [349], l. 3 ;ACO, II,2,2, p. 76 [168], l. 19 ;ACO, II,3,2, p. 172 [431],
l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n°344. —*ACO, II, 2,2, p. 43 [135], l. 11.

MATTHIAS 2, évêque de Kymè (Asie) 536

Absent aux deux premières séances du concile de Constantinople en 536, il


occupe la 64° place lors de la 3° séance du 10 mai ', et la 63° place lors de la 4°
séance du 21 mai *. Au cours de cette séance, il souscrit en 57° position à la
condamnation d'Anthimos ". Lors de la 5° séance du 4 juin, il souscrit à la même
place à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras ".

" ACO, III, p. 162, l. 39. —* Ibid., p. 171, l. 13. —* Ibid., p. 185, l. 11. —* Ibid., p. 116, l. 33.

MAXIMIÔN, évêque de Dokimion (Phrygie Salutaire) V° S.

Une inscription funéraire iambique découverte à Iscehisar, le site de l'antique


Dokimion, a été gravée en mémoire « du meilleur pasteur des paroles prononcées
par Dieu » (touévoç dpiotou tôv 0eoppmtoov Móyoov). Cette formule prouve
que Maximiôn est un évêque. Il a édifié son tombeau de son vivant puis son
descendant, Eunomios, qui « se trouve être un sage médecin et de noble lignée »
(oóq)oç ûrto pxov iotpòç koi yevvotôoç), a restauré le monument de son ancêtre.
L'éditeur le juge antérieur au vII° siècle. Si la restauration de la tombe date des

654
MAXIMOS 2

vºvr siècles, l'épiscopat de Maximiôn se place par conséquent au début de cette


époque.

' W. M. RAMsAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 742, n° 680 ; R. MERKELBACH et
J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 389, n° 16/53/05.

MAXIMINOS, évêque de Zorzèla (Pisidie) 451-458

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Pergamios d'Antioche (—» Pergamios 1), qui souscrit au nom de son
suffragant en 402° position à la définition de la foi ". Il est mentionné en 6°
position (Maximus Zorzilenus) dans la réponse du synode de Pisidie en 458 à
l'enquête de l'empereur Léon *. Il signe ce texte en 6° position (Maximus episco
pus Zorzilonenus)*. Les évêques de Pisidie approuvent le maintien de Chalcédoine
et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 24 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 21 ; ACO, II, 3, 2, p. 173
[432], l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 314. — * ACO, II, 5, p. 51, l. 4.
—*ACO, II, 5, p. 56, l. 1.

MAXIMOS 1, prêtre de Philadelphie (Lydie) 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie. Ces schismatiques, désireux d'embrasser
l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont
souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. Un ancien quartodéciman du nom
de Patrikios, prêtre en second (ôeutepórtpeoßuç) du village (kóum) de Paradioxy
los(-» Patrikios 6),ademandéd'être reçu dans l'Église parl'évêqueThéophanios
de Philadelphie, le chorévêque Iakôbos et le prêtre Charisios (—» Théophanios,
lakôbos 1, Charisios). Analphabète, Patrikios a souscrit au Symbole falsifié par
l'intermédiaire de Maximos, son collègue dans la prêtrise (oupurtpeoßûtepoç,
conpresbyter)'. Maximos est qualifié par erreur de chorévêque dans la Collectio
Casinensis, composée d'après la traduction latine des actes réalisée au vi° siècle
par le diacre romain Rusticus *.

'ACO, I, 1, 7, p. 104, l. 27 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 31 ; ACO, I, 5, p. 104, l. 1 ; ACO, II, 3, 1,


p.220, l. 29. —* ACO, I, 3, p. 133, l. 8.

MAXIMOS 2, évêque d'Assos (Asie) 431-451

Il apparaît en 72° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Maximos est le 61°à donnerson avis. Il déclare être d'accord avec son métropolite,
Memnôn d'Éphèse (—» Memnôn)*. A la fin de cette séance, il souscrit en 58°

655
MAXIMOS 3

position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,


les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ".
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Maximos figure de nouveau sur la liste de présence en
72° position *, et il souscrit en 181° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août que
l'empereur Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille
d'Alexandrie, Memnôn d'Éphèse et Nestorius ". Voulant ignorer les divisions
entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères
conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les
destinataires, dont les sièges ne sont jamais précisés, figure Maximos en 27°
position*. Il s'agirait soit de l'évêque d'Assos soit de l'évêque homonyme de
Kymè (—» Maximos 3). Toutefois, ce document impérial est adressé seulement à
des titulaires de grands sièges, des métropolites et des évêques de renom.
Maximos d'Assos et Maximos de Kymè n'entrent dans aucune de ces catégories.
On a corrigé Mo #uuoç en Mo#uîvoç et proposé comme destinataire Maximinos
d'Anazarbe, métropolite de Cilicie II". Un dernier problème d'identification se
pose dans un autre document. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une confé
rence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement
avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du
mandatum est mentionné Maximos en 65° position ". Si le nestorien Maximinos
d'Anazarbe est exclu, on ne peut savoir qui de l'évêque d'Assos ou de l'évêque
de Kymè a signé ce document. Maximos est absent au concile de Chalcédoine. A
la séance solennelle du 25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il
est représenté par son métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui
ci, par l'entremise de son suffragant, l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros),
souscrit au nom de Maximos en 409° position à la définition de la foi ".

" ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 21] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 5 ; ACO, I, 3, p. 54, l. 18 ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAAIz, p. 63. —* ACO, I, 1, 2, p. 22.
l. 4-5 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 118 ; tr KRAAIz, p. 111.
—* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 26]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32
33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 30] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 46 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 17.
— " ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 36] ;ACO, I, 2, p. 74, [l. 32] ;ACO, I, 3, p. 139, [l. 34] : ACO,
I, 5, p. 115, l. 33 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 24. — ' ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 1O ;
ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. —"ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 7 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 31.
— " A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 373. — "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 34 ;ACO, I, 5, p.365,
l. 30. —"ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 33 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 19.

MAXIMOS 3, évêque de Kymè (Asie) 43 1

Il apparaît en 70° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Maxime est le 51° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est conforme

656
MAXIMOS 4

à l'orthodoxie de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 59° position à la


condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Maximos figure de nouveau sur la liste de présence en 70° position º,
et il souscrit en 113° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août que l'empereur
Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie,
Memnôn d'Éphèse et Nestorius'. Voulant ignorer les divisions entre partisans de
Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans
distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les destinataires, dont les
sièges ne sont jamais précisés, figure Maximos en 27° position*. Il s'agirait soit
de l'évêque de Kymè soit de l'évêque homonymos d'Assos (—» Maximos 2).
Toutefois, ce document impérial est adressé seulement à des titulaires de grands
sièges, des métropolites et des évêques de renom. Maximos de Kymè et Maximos
d'Assos n'entrent dans aucune de ces catégories. On a corrigé Moičuuoç en Mo#l
uîvoç et proposé comme destinataire Maximinos d'Anazarbe, métropolite de
Cilicie II ". Un dernier problème d'identification se pose dans un autre document.
Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun des
deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les mem
bres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des
instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum est mentionné
Maximos en 65° position ". Si le nestorien Maximinos d'Anazarbe est exclu, on
ne peut savoir qui de l'évêque d'Assos ou de l'évêque de Kymè a signé.

'ACO, I, l, 2, p. 5, [l. 19] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 3 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 16] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 20,
l. 24-27 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 115 ; tr KRAATz, p. 109.
—* ACO, I, 1,2, p. 57, [l. 27]. — * ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 28] ;ACO, I,5, p. 86, l. 44 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 19. — ° ACO,
I, 1, 7, p. 115, [l. 4] ; ACO, I, 2, p. 73, [l. 6] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 34] ; ACO, I, 5, p. 113,
l 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 11. — ' ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111,
l. 25-p. 112, l. 29. —* ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 7 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 31. —*A. CRABBE,
JThSt, 32, 1981, p.373. —"ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 34 ;ACO, I, 5, p.365, l. 30.

MAXIMOS 4, évêque de Tralles (Asie) 449-451

Il occupe la 98° place sur la liste de présence à la l" séance du concile d'Éphèse,
le 8 août 449 '. Il est le 80° participant à donner son avis sur le cas d'Eutychès en
demandant qu'il soit rétabli comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 71°
position la décision du concile de priver de leurs fonctions Flavianos de Constanti
nople et Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) *. Il souscrit à la déposition de
Flavianos et d'Eusébios en 93° position ". Il occupe la 79° place sur la liste de
présence à la 2° séance du 22 août 449 *. Il est absent au concile de Chalcédoine.
Lors de la séance solennelle du 25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur
Marcien, il est représenté par son métropolite, l'évêque Stéphanos d'Ephèse

657
MAXIMOS 5

(—» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de son suffragant, l'évêque Hespéros
de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom de Maximos en 420° position à la
définition de la foi ".

'ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 36 ; ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 10. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 11 ;
ACO, II, 3, 1, p. 186, l. 10-13. —* ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 12 ;ACO, II, 3, 1, p. 248, l. 11
12. —*ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 7. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9,
l. 16-17. — ° ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 3 ;ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 30.

MAXIMOS 5, diacre de Synnada (Phrygie Salutaire) IV°-V° S.

Son épitaphe a été retrouvée à Bedes, une localité située à 8 km au sud de Suhut,
l'antique Synnada ".
' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 32, n°97 et pl. 27.

MAXIMOS 6, prêtre de Dokimion ? (Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Une stèle funéraire ornée de trois croix mentionne « un prêtre de Dieu du nom de
Maximos de Ouaza » (eiepeùç Oeoû oüvouo ô' oûtoû Moi#uoç OûoQnvóç)'.
L'identification de Vazon avec Pazon, lieu de réunion d'un synode novatien vers
368, est très incertaine *. La pierre a été trouvée à Basaran *, environ 15 km au
nord-est de Malos (Gökçeyayla), qui n'est pas un évêché, et 35 km au nord de
Dokimion (Iscehisar). On se trouve à la limite entre la Phrygie Salutaire et la
Galatie Salutaire.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 210, n° 402 et fig. ; cf. L. ZGUsTA, Kleinasiatische Orts
namen, p. 453, $ 959-2, s. v. « OuoÇo ». —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und
Pisidien, p. 356-357, s. v. « Pazon ». —* Ibid., p. 206, s. v. « Basaran ».

MÉGAS, évêque de Meiros (Phrygie Salutaire) 553

Il occupe la 113° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 112° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 112° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
115° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ". Il souscrit également en 138° place au
nom de l'évêque Diogénès d'Augoustopolis qui exerce sa fonction dans la même
province que Mégas (-» Diogénès 4)".

'ACO, IV, 1, p. 6, l. 33 ; ibid., p. 23, l. 14 ; ibid., p. 35, l. 27 : ibid., p. 42, l. 15. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 : ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 24 ;
ibid., p. 229, l. 6. —* Ibid., p. 230, l. 9.

658
MEIROS 5

MEIROS 1, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

D'après l'épitaphe fragmentaire d'une femme au nom disparu, sa tombe a été


érigée par les membres de sa famille dont son beau-frère Hèraklios et son mari,
le prêtre Meiros ", peut-être identique au personnage de la notice suivante. La
pierre a été découverte à Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa. Le nom Meiros et
sa forme secondaire Miros sont très répandus dans l'est de la Phrygie et dans les
régions voisines *.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 191, n° 369 et ph. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen


namen, p. 308, $ 890.

MEIROS 2, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV ° S.

Aurèlios (le nom manque) a érigé un tombeau pour son épouse, Sôphronia, fille
de Meiros, peut-être identique au personnage de la notice précédente, d'après un
fragment d'épitaphe en partie métrique ", qui a été trouvée à Çesmelisebil, localité
identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 186, n° 360 et ph.

MEIROS 3, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV ° S.

Il a érigé un tombeau pour son père Aurèlios Oktaios avec son épouse Aurèlia
Lolè ". La pierre a été découverte dans le cimetière du village d'Insuyu, environ
25 km à l'est de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113, n° 541 et dessin p. 144.

MEIROS 4, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Meiros, fils de Mennéas, avec son épouse Aurèlia Kyanyppè, a érigé
une stèle pour ses parents ". L'inscription a été découverte à Sarayönü, 8 km
environ au nord de Halic1, le site de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 100, n° 187 et ph.

MEIROS 5, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Matrôna, fille de Meiros, avec ses fils Flôros et Meiros (un prêtre), a
érigé une tombe pour son mari, le prêtre Alexandros, et pour le prêtre Markos
dont le lien de parenté est omis (—» Alexandros 3, Markos 2)'. La pierre a été
découverte à Sarayönü, environ 8 km au nord de Halici, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 99, n° 184 et ph.

659
MEIROS 5º

MEIROS 5", diacre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Aurèlia Nonna, avec ses fils Paulos et Abaskantos, a érigé une tombe pour ce
diacre ". La pierre a été découverte à Kuyulusebil, environ 4 km au nord-ouest de
Qesmelisebil, la localité moderne où l'on localise le siège de Gdanmaa.

" J. G. C. ANDERsoN, JHS, 19, 1899, p. 287-288, n° 186.

MEIROS 6, sous-diacre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Eugénios, fils de Meiros, a édifié une tombe pour lui et sa famille. Les
liens de parenté sont méconnaissables en raison d'une syntaxe défectueuse '. La
pierre provient de Zengen (aujourd'hui Ozkent), 20 km au sud de Çesmelisebil
identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 121, n° 581.

MEIROS 7, évêque d'Eulandra (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 279° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 241° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il n'est pas
mentionné sur la liste de présence de la 3° séance du 13 octobre, et souscrit
pourtant à la déposition de Dioskoros d'Alexandrie en 84° position dans la
version grecque et en 112° position dans la version latine *. Il occupe la 241°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Meiros est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur
le Tome de Léon, affirme, en 138° position, que cette lettre est en accord avec les
Symboles de Nicée et de Constantinople I, avec la définition de Cyrille d'Alexan
drie, et souscrit au Tome *. Il apparaît en 259° position sur la liste de présence de
la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien °, et
souscrit en 265° position à la définition de la foi '. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Meiros occupe la 131° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. À une
séance non datée, Meiros souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 86°
position d'après la Collectio Prisca". Meiros est le seul titulaire connu de l'évê
ché d'Eulandra, absent du Synekdèmos d'Hiéroklès et de la Notice du Pseudo
Épiphane (vir siècle). Une inscription de cette cité a été découverte, remployée
dans un pont sur l'Akkar Çay (Caystre), à l'est d'Afyon (Prymnessos)". Puisque
cet évêché ne semble pas subsister au-delà du v° siècle, on peut supposer soit une
absorption par un évêché voisin (Polybotos ou Dokimion), soit un changement
de nom. Il pourrait s'agir du nouvel évêché d'Augoustopolis ", attesté à partir du
vi° siècle, mais peut-être aussi dès le Iv° siècle (—» Philikados, Diogénès 4).

660
MEIROS 11

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 6 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 15. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 11.
—*ACO, II, 1, 2, p.36 [232], l.31 ; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 11. —*ACO, II, 3, 2,
p.90 [286], l. 28. —* ACO, II, 1, 2, p. 106 [302], l. 39-42 ;ACO, II, 3, 2, p. 112 [371],
l. 10. — ° ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 37 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 26. — " ACO, II,
1,2, p. 149 [345], l. 16 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 4 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 19 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A, n° 330. —*ACO, II, 1,3, p.93 [452], l. 7 ;ACO,
II, 3, 3, p. 106 [545], l.25. —*ACO, II,2,2, p.43 [135], l. 3. —"W. RUGE, in RE, VI, 1,
col. 1064, s. v. « Eulandra » ; R. JANIN, in DHGE, XV, col. 1386, s. v. « Eulandra ».
— " A. H. M. JoNEs, The Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p. 69, contra K. BELKE et
N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 251, s. v. « Eulandra ».

MEIROS 8, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV°-V° S.

Il est mentionné sur son épitaphe métrique fragmentaire avec son épouse dont le
nom a disparu. Les époux, plutôt que leurs enfants, sont peut-être décédés la
même nuit d'après une restitution ". La pierre, érigée par Antônios et Markos (ou
Maria)*, a été découverte à Konya.
' J. R. S. STERRETT,An EpigraphicalJourney in Asia Minor, p. 215-216, n° 236 ;W. GURLITT,
Berl. Woch., 1889, p.23 ;J. ZINGERLE, Philologus, 53, 1894, p. 349. —* H. S. CRONIN, JHS,
22, 1902, p.349, n°89.

MEIROS 9, moine d'Iconium (Lycaonie) IV°-V° S.

Meiros et son frère Nestôr ont érigé une pierre tombale pour leurs parents, Eusé
bios et Pômè ". La pierre a été découverte dans une église de Konya.
"J. R. S. STERRETT, An Epigraphical Journey in Asia Minor, p. 202, n° 214.

MEIROS 10, prêtre et périodeute de Lystra ?(Lycaonie) VI° S.

L'« ex-voto de Meiros, prêtre et périodeute » ([eùx]n Mipou [rtp]e(opu)tépou kè


[rtepu]oôeutô)' est le seule témoignage épigraphique d'un périodeute dans le
diocèse d'Asie. On ajugé la pierre postérieure à 260 * et l'écriture indique qu'elle
ne serait pas antérieure au vi° siècle. Elle a été trouvée à Seçme, environ 15 km à
l'est du site de Lystra et moins de 10 km au nord-est de Dinorna-Hüyük identifiée
de manière hypothétique à l'ancienne Korna.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 54, n° 303 et dessin p. 169.


—* S. MrTCHELL, Anatolia, II, p. 58, n. 40.

MEIROS 11, prêtre de Laodicée (Pisidie) V°-VIe S.

Il est connu par une inscription votive sur une plaque, peut-être de chancel, re
trouvée à Sarayönü, environ 8 km au nord de Halic1 (le site de Laodicée)'.

661
MÉLANIPPÈ

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 131, n° 244, ph. et ill. \!:


|

MÉLANIPPÈ, moniale de Laodicée (Pisidie) V°-VI° S.

Cette « moniale de la sainte Église de Dieu » (dokntpio tñç óyiaç toû eeoû
éKÀmoioç) a érigé une stèle pour sa sœur Doxa, une moniale (—» Doxa 1)'. Il
doit s'agir d'une parenté spirituelle, mais il n'est pas sûr que Mélanippè et Doxa
soient des encratites d'après la formule et la mention du célibat*, les deux existant
parmi les orthodoxes. La pierre vient de Halici, le site de Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 93, n° 174 et ill. —* W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et


W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 81, n°5.

MÉLÈSIOS, diacre d'Éphèse (Asie) Ca 475-650

Une pierre tombale du cimetière des Sept-Dormants, à Éphèse, conserve la trace


de ce diacre ". Il porte un nom épichorique formé sur celui du fleuve Mélès qui
coule à Smyrne. L'emploi du terme oouoto0mkm pour désigner un sarcophage,
surtout courant en Pamphylie et en Cilicie, indique peut-être que le défunt (ou le
lapicide ?) est originaire de l'une de ces régions.

" R. MERIÇ, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.448, n° 4208.

MÉLIPHRÔN, évêque de Cos (Îles) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 2 place parmi les évêques des Îles selon les listes de souscription à la
définition de la foi '. Il est à noter, sur les listes conciliaires, que le groupe des
évêques des îles réunit par erreur deux sièges de la province des Îles, Rhodes et
Cos, et deux sièges insulaires n'appartenant pas à la province des Îles, Lemnos et
Corcyre.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 42 A, n° 165 ; ibid., p. 42 B, n° 164 ; ibid., p. 43 A,


n° 163 ; ibid., p.43 B, n° 154 ; ibid., p. 68, n° 161 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 1O) ;
ibid., p. 111, n° 165 ; ibid., p. 135, n° 168 ; ibid., p. 173, n° 244 ; ibid., p. 207, n° 158 ;

C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 165 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 164 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 165 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 1, [n° 163] ; E. HoNIGMANN.
Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 235 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 204 = V. RUG s
GIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 203 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B, n° 199.

MÈLÔN, prêtre de Mèlos (Îles) IV°-V° s.

Dans les catacombes de l'île de Mèlos (Cyclades), une épitaphe indique la tombe
de Stéphanis, fille de ce prêtre, et précise que personne ne pourra être déposé, si

662
MEMNÔN

ce n'est Mèlôn lui-même, un enfant ou son épouse '.


" G. KIOURTZIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 82-83,
n° 22 et pl. VIII.

MEMNÔN, évêque d'Éphèse (Asie) ante 428-ca 443

I. Épiscopat et début du concile d'Éphèse (ante 431).


Nous ne savons presque rien de la vie et de la carrière de cet évêque avant le
concile d'Éphèse en 431. Quelques témoignages, fournis lors du concile de Chal
cédoine en 451, permettent cependant d'en connaître certains aspects. La 11°
séance du 29 octobre est consacrée à l'affaire des évêques Bassianos et Stéphanos
(—» Bassianos, Stéphanos 4). A cette occasion, l'évêque Léontios de Magnésie
du Méandre (—» Léontios 5) déclare que depuis Timothée jusqu'à son époque,
vingt-sept évêques se sont succédé sur le siège d'Éphèse et tous ont été ordonnés
dans la ville, à l'exception de Basilios (—» Basilios 3)'. On en déduit que Memnôn
a été ordonné à Éphèse.Après Léontios, un prêtre de la capitale du nom de Philip
pos intervient. Il nous apprend que Jean Chrysostome déposa quinze évêques en
Asie et en ordonna d'autres à leur place, et ajoute : « Memnôn fut confirmé ici »
(Méuvov (oôe èBeBoto60m)*. Philippos ne veut pas dire que Memnôn a été établi
par Jean Chrysostome, bien que la traduction latine le laisse entendre : Memnon
hic ordinatus est *. On sait que Jean Chrysostome a bien ordonné un évêque
d'Éphèse, mais il s'agit d'Hèrakleidès (-» Hèrakleidès 2). Consacré à Éphèse,
Memnôn a dû être ensuite confirmé à Constantinople par un successeur de Jean
Chrysostome, probablement Attikos ou Sisinnios. L'opposition future entre
Memnôn et Nestorius rend improbable la confirmation de l'un par l'autre. Dans
la déclaration du prêtre Philippos, ôôe désigne la capitale, ce qui signifie que
l'évêque de Constantinople a déjà le pouvoir au début du v° siècle de confirmer
un évêque d'Éphèse. Cette cérémonie représente donc une forme de sujétion
d'Éphèse vis-à-vis de la capitale. Elle n'est pas une innovation radicale puisqu'un
prédécesseur de Memnôn, Kastinos, a été ordonné dans la capitale, d'après le
témoignage de l'archidiacre Aétios de l'Église de Constantinople (-» Kastinos 1).
Notons que cette information est contredite par la déclaration de l'évêque Léon
tios qui affirme que seul Basilios a été ordonné dans la capitale. De son côté, le
prêtre Philippos précise que Memnôn a été seulement confirmé par l'évêque de
la capitale (et non ordonné). En revanche, le successeur de Memnôn, Basilios, a
été ordonné par Proklos de Constantinople (—» Proklos 1). Les circonstances de
l'élévation de Memnôn au siège d'Éphèse étant ignorées, il est inutile de gloser
sur l'influence qu'aurait exercée sur son choix l'évêque de Constantinople.
D'après la version copte des actes du concile d'Éphèse, le soir de l'arrivée de
Nestorius, celui-ci envoie deux évêques proposer aux évêques favorables à Cy
rille de venir célébrer une messe en commun. Si l'on en croit cette source, après
hésitations et discussions, les évêques cyrilliens décident de repousser l'offre de
Nestorius et déclarent seul Memnôn digne de célébrer l'office. Mais de crainte

'ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 32-34 ; ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 31-33.


* ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 35-38.
* ACO, II, 3, 3, p. 62 [501], l. 1-3.

663
MEMNÔN

que Nestorius tire profit de l'absence des évêques, Memnôn ordonne à son seul
clergé d'aller célébrer la messe ". La décision de l'évêque d'Éphèse est confirmée
par un acte traduit en latin de la Collectio Casinensis, une source plus sûre que
les actes coptes qui ne sont qu'un remaniement tardif et tendancieux *. Cette
démarche permet à Memnôn d'éviter de prendre position de manière trop
manifeste en faveur de l'un ou l'autre parti. Il décline certes l'offre de Nestorius,
mais envoie tout de même des membres de son clergé. Memnôn n'est pas, avant
l'ouverture du concile, un adversaire implacable de Nestorius. Une source
nestorienne affirme même que Cyrille aurait acheté le soutien de Memnôn °.
Quant à l'anecdote de la messe fournie par les actes coptes, elle pose un problème
de chronologie. Les actes coptes datent l'arrivée de Nestorius et de Cyrille du
même jour, la veille de la Pentecôte, soit le 6 juin 431. Si plusieurs sources
confirment cette date pour Cyrille, d'autres indiquent que Nestorius est arrivé à
Éphèse avant Pâques (19 avril)'. Soit la proposition de Nestorius est antérieure
à l'arrivée de Cyrille, et dans ce cas Memnôn a agi de son propre chef; soit elle
date du 6 juin, et dans ce cas Cyrille a pu influencer Memnôn dans sa réponse.
D'après le témoignage du même acte latin, Memnôn a pris cette décision en
concertation avec Cyrille et les autres évêques*. Le concile a été convoqué pour
le 7 juin, jour de Pentecôte, mais le retard des délégations des sièges de Jérusalem
et d'Antioche oblige à en différer l'ouverture. Juvénal de Jérusalem arrive cinq
jours plus tard".Toujours d'après la même source copte, le comte des domestiques
Kandidianos, commissaire impérial envoyé au concile, arrive le 16 juin ". Cette
date paraît fort douteuse. Il est difficile de croire que l'envoyé de Théodose II
soit arrivé neuf jours après la date prévue pour la tenue du concile. Une source
nestorienne indique que Kandidianos est parvenu à Éphèse en même temps que
Nestorius, soit bien avant le 6 juin ". Memnôn aurait demandé au commissaire
impérial de s'engager par écrit à ce que ses soldats ne sèment pas le trouble dans
sa cité. Kandidianos ne semble pas avoir répondu à la demande de l'évêque car
il décide de faire surveiller les alentours de la cité et du port pour contrôler les
messages envoyés *. Dans une lettre au clergé de Constantinople datant
probablement de juillet-août 431, Memnôn accuse Kandidianos d'avoir dressé
les soldats contre lui, rempli la ville de trouble et organisé un blocus d'Éphèse ".
Dans ce climat pesant, l'attente se prolonge à cause du retard de la délégation
antiochienne. Les évêques orientaux ont commencé à se rassembler après le
26 avril seulement, soit une semaine après Pâques ".

* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 13-14 ; tr KRAATz, p. 11-12.
* ACO, I, 4, p. 43, l. 41-p. 44, l. 1.
° BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XXIII, PO, IX, 5, p. 542 [54], l. 5-9.
" SoCRATE, HE, VII, 34, 2-3, p. 382, l. 21-25 ; ÉvAGRE, HE, I, 3, p. 8, l. 19-21 ; LIBERATUs
DE CARTHAGE, Bréviaire, V, ACO, II, 5, p. 103, l. 27-29.
* ACO, I, 4, p. 43, l. 40-43.
* SoCRATE, HE, VII, 34, 3, p. 382, l. 25-26.
"Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 23 ;tr. KRAATz, p. 19 ; cf. PLRE,
II, p. 257-258, s. v. « Fl. Candidianus ».
" BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XXIII, PO, IX, 5, p. 543 [55], l. 5. -
#

* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p.23 ; tr KRAATz, p. 19-20. -
|
* ACO, I, 1, 3, p. 46, l. 9-12 ; ACO, I, 3, p. 115, l. 15-18.
" ÉvAGRE, HE, I, 3, p. 8, l. 30-32.

664
MEMNÔN

Le 21 juin au plus tard, les évêquesAlexandros d'Apamée (Syrie II)etAlexandros


d'Hiérapolis (Euphratésie) apportent à Éphèse une lettre de l'évêque Iôannès
d'Antioche destinée à Cyrille. Iôannès d'Antioche s'excuse de son retard et
annonce son arrivée prochaine car il n'est plus qu'à cinqou six étapes d'Éphèse ".
L'évêque d'Alexandrie décide de profiter de cette absence et convoque le concile
pour le lendemain. Cette décision unilatérale incite 68 évêques ou représentants
d'évêques à adresser, certainement le 21 juin, une lettre de protestation à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem. Le nombre de 68 évêques est confirmé par
Nestorius ". Les 68 évêques critiquent la réunion par Cyrille du concile d'Éphèse
sans attendre les légats et les Orientaux ". Mais l'absence des légats constitue un
prétexte. Parmi les signataires, si 39 ne sont pas originaires du diocèse d'Asie (18
d'Orient, 10 du Pont, 6 de Thrace, 5 d'Illyricum), 29 sont asianiques. Dans une
discussion fictive avec l'higoumène Victor de Pbôou ", Théodose II mentionne
70 évêques qui auraient demandé la déposition de Cyrille et de Memnôn d'après
le rapport transmis à l'empereur par son envoyé, le comte Kandidianos ".
L'auteur de la version copte des actes d'Éphèse confond, sans doute volontaire
ment, les 68 évêques protestataires avec les 53 évêques qui ensuite ont déposé
Cyrille et Memnôn. Le chiffre de 70 correspondrait aux 68 protestataires auxquels
s'ajoutent Nestorius et Iôannès d'Antioche *. Il peut également correspondre
aux 68 signataires et aux deux évêques mandataires, bien qu'Euprépios de Bizyè
(Europe) signe à double titre. La souscription n'implique pas d'adhésion à la
doctrine de Nestorius, car nombre d'entre eux ont ensuite rejoint les rangs des
partisans de Cyrille. Leur démarche indique toutefois une relative indépendance
vis-à-vis de Memnôn qui choisit d'emblée de soutenir Cyrille. Les métropolites
d' Hellespont, de Lydie, de Pisidie, de Pamphylie de Pergè et de Phrygie Salutaire
ont signé cette lettre. La Pamphylie de Pergè fournit quatre évêques signataires
(sans compter le métropolite). La situation géographique de cette province
explique peut-être son soutien aux Orientaux. Pourtant, la Pamphylie de Sidè,
plus proche encore d'Antioche, ne compte qu'un seul évêque signataire. La
rivalité entre les deux provinces de Pamphylie expliquerait ces choix différents.
La Lydie s'est montrée particulièrement réfractaire à l'autorité de Memnôn. Les
sept évêques lydiens présents ont soutenu leur métropolite Maionios (—» Maio
nios 1). L'attitude de ces évêques doit s'expliquer par l'influence de Nestorius
dans cette province comme le révèle l'affaire des quartodécimans de Philadelphie
(—» Théophanios). Le fait de trouver aussi cinq évêques de Phrygie Pacatienne
indique peut-être une influence de la Lydie voisine. Au contraire, aucun évêque
de la province d'Asie, un seul évêque de Carie, de Pamphylie de Sidè et de
Phrygie Salutaire, deux évêques des Îles ont signé. Ces provinces, par leur fidélité
à Cyrille, ont fait preuve d'obéissance envers Memnôn. Entre la foi et la discipline,
il est difficile de savoir ce qui a dicté leur choix.

* ACO, I, 1, 1, p. 119, l. 5-19 ; ACO, I, 3, p. 49, l. 5-18.


* NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p.98.
" ACO, I, 4, p. 27, l. 15-p. 30, l. 4 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile
d'Éphèse (428-1" juillet 431), t. II, p.386.
* CoptEnc, 7, p. 2308, s. v. « Victor of Tabennësë ».
* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 26 ; tr KRAATz, p. 22.
* W. KRAATz, commentaire aux Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), p. 146-147.

665
MEMNÔN

Nestorius réagit également à la convocation unilatérale du concile. Il proteste le


22 juin auprès de Théodose II en lui envoyant une relation des événements
d'Éphèse *. Nestorius informe le souverain qu'il a attendu avec ses partisans
l'arrivée des évêques d'Orient, d'Italie et de Sicile (les légats), tandis que les
évêques d'Égypte et d'Asie ont décidé d'ouvrir le concile. La lettre dénonce en
particulier le climat de violence dont Memnônest jugé responsable *. L'évêque
d'Éphèse est qualifié de « chef de l'émeute » (é#opxoç tñç otóoeoç, princeps
seditionis). Nestorius et ses alliés ont été publiquement menacés de mort, voire
attaqués. Memnôn leur a fermé les églises, les martyria et la basilique Saint-Jean
l'Évangéliste pour les empêcher d'y trouver refuge et a ouvert la basilique Sainte
Marie aux cyrilliens. L'intervention de l'empereur est requise pour assurer la
sécurité à Éphèse et faire respecter l'ordre au concile. La relation semble
antérieure à la déposition de Nestorius carelle n'en fait pas mention. Ce document
rassemble les signatures de seize métropolites, parmi lesquels ceux de Pergè, de
Sardes, de Cyzique et d'Aphrodisias (—» Vérinianos, Maionios 1, Dalmatios,
Kyros 1). Leur présence aux côtés de Nestorius manifeste leur défiance à l'égard
de Memnôn qui soutient Cyrille. Conservées seulement dans la Collectio Casi
nensis, ces souscriptions ont disparu de la Collectio Vaticana. Ces remaniements
cachent les revirements ultérieurs de ces métropolites et créent a posteriori
l'illusion d'un diocèse d'Asie uni derrière Memnôn.
II. Les dépositions de Nestorius, Cyrille et Memnôn (22-26 juin 431).
Malgré les protestations, le concile s'ouvre le 22 juin. La première séance se
déroule dans la basilique Sainte-Marie *. Dans sa lettre au clergé d'Alexandrie,
Cyrille écrit que « le saint concile a eu lieu à Éphèse, dans la grande église de la
cité, appelée aussi Marie Mère de Dieu » (möyuo oûvoôoç yéyovev èv tû 'Eq)éoqp,
èv tû ueyo Mn èkkMnoiq tñç tó\eoç, ñ tuç ko)\eîtou Mopio 0eotókoç) *. Cet
édifice de grande dimension permet de réunir de nombreux évêques. Memnôn,
évêque des lieux, l'a mis à la disposition de Cyrille. C'est du moins ce qu'affirme
Nestorius dans une lettre à Théodose II *, et il n'y a aucune raison de rejeter cette
affirmation. En prenant cette décision, Memnôn se range résolument du côté de
Cyrille et prend parti contre Nestorius. Sans l'appui de Memnôn, Cyrille n'aurait
pu accomplir son coup de force. Ce choix de Memnôn répond peut-être à un
soucide préserverl'indépendance du siège d'Éphèse ens'appuyantsurAlexandrie
pour contrer l'influence grandissante de Constantinople. Le comte Kandidianos
se rend à la basilique en compagnie des évêques protestataires pour signifier aux
Pères conciliaires, et en particulier à Memnôn *, que par ordre de Théodose II, il
leur est interdit de siéger. Mais les évêques s'estiment en droit de se réunir et ex
pulsent le comte. La lettre impériale réglementant les débats stipule en effet que
le commissaire impérial ne doit pas prendre part aux délibérations. Les évêques
envoyés par Nestorius sont également mis dehors et la lettre de protestation

* ACO, I, 1, 5, p. 13, l. 23-p. 15, l. 9 ; ACO, I, 4, p. 30, l. 5-p. 31, l. 29 ; BARHADBESABBA


"ARBAIA, Histoire des saints Pères, XXIII, PO, IX, 5, p. 543 [55], l. 5-11 ; ibid., p.546
[58], l. 10-17.
* ACO, I, 1, 5, p. 14, l. 15-23 ; ACO, I, 4, p. 30, l. 31-p. 31, l. 1.
* ACO, I, l, 2, p. 3, l. 6-7 ;ACO, I, 2, p. 27, l. 12-13 ; ACO, I, 3, p. 42, l. 22.
*ACO, I, 1, 1, p. 117, l. 28-29.
* ACO, I, 1, 5, p. 14, l. 22-23 ; ACO, I, 4, p. 30, l. 38-p. 31, l. 1.
* ACO, I, 1, 5, p. 119, l. 11 ; ACO, I, 4, p. 34, l. 6.

666
MEMNÔN

n'aurait pas été lue *". Nestorius affirme pourtant le contraire *. On peut supposer
que cette lettre a été lue, mais n'a pas été intégrée aux actes cyrilliens en raison
de son hostilité envers Cyrille. Lors de cette première séance, Memnôn figure en
3° position sur la liste de présence, après Cyrille et Juvénal de Jérusalem º, une
position tout à fait remarquable. Au début de cette séance, après lecture de la
lettre impériale de convocation, l'évêque Firmos de Césarée (Cappadoce I)
interroge Memnôn sur le nombre de jours écoulés depuis son arrivée. Memnôn
répond que seize jours se sont écoulés depuis l'échéance fixée (le 7 juin) par
lettre impériale ". Il souligne ainsi le grand retard des évêques dans la tenue du
concile et justifie la décision de Cyrille de convoquer le concile sans plus attendre.
Interrogé au cours des débats sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la
deuxième lettre doctrinale de Cyrille à Nestorius (début 430), Memnôn est le 3°
à donner son avis. Il estime que cette lettre est bien conforme à la foi de Nicée et
affirme être en accord avec elle ". Lorsque c'est au tour de l'évêque Maximos
d'Assos (—» Maximos 2) de donner son avis, ce dernier affirme déposer comme
Memnôn *. Cet évêque d'Asie est le seul à faire cette déclaration très déférente
à l'égard de son métropolite. Lors de l'examen de la deuxième lettre de Nestorius
à Cyrille mettant en cause l'orthodoxie de Cyrille, Memnôn intervient de
nouveau. Il la juge remplie de calomnies et de blasphèmes et en tout point
contraire à la foi définie à Nicée ". À la fin de cette première séance du 22 juin,
Memnôn souscrit en 5° position la sentence de déposition de Nestorius ". À la
lumière des actes, on observe que Memnôn ne joue aucun rôle déterminant dans
le déroulement des débats. Ses interventions sont semblables à celles de n'importe
quel autre évêque. La première séance se termine alors qu'il fait déjà nuit, c'est
la raison pour laquelle la sentence de déposition est notifiée à Nestorius seulement
le lendemain. Qualifié de nouveau Judas, Nestorius est déposé pour ses impiétés *.
D'après la version copte des actes du concile, les clercs de l'Église d'Éphèse
auraient parcouru la ville pour répandre cette nouvelle *.
Le 23 juin, Kandidianos, qui a appris par une affiche et des hérauts la déposition
de Nestorius, incite les membres du concile cyrillien à ne rien faire de contraire
aux ordres de l'empereur. Il presse aussi les évêques qui ne se sont pas rassemblés

* ACO, I, 1, 5, p. 119, l. 10-p. 120, l. 1 ; ACO, I, 4, p. 34, l. 5-32.


* NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p.98.
* ACO, I, 1, 2, p. 3 [l. 11] ; ACO, I, 2, p. 27, l. 17 ; ACO, I, 3, p. 52, [l. 26] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 61 ; tr KRAATz, p. 61.
* ACO, I, l, 2, p. 8, l. 24-28 ; ACO, I, 2, p. 32, l. 31-35 ; ACO, I, 3, p. 57, l. 8-12 ; ACO,
IV. 1, p. 150, l. 11-14 ; Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 77-78 ;
tr KRAAIz, p. 72-73 ; NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 118 ; ÉvAGRE, HE, I, 4,
p.9, l. 10-12.
* ACO, I, 1,2, p. 14, l. 8-12 ;ACO, I, 2, p. 39, l. 29-32 ; ACO, I, 3, p. 61, l. 33-36 ;ACO,
II. 1, 1, p. 107, l. 14-18 ; ACO, II, 3, 1, p. 86, l. 8-11 ; Actes coptes du concile d'Éphèse
(431), tr. BoURIANT, p. 99 ; tr. KRAATz, p.96 ;ACO, IV, 1, p. 150, l. 10-14.
* ACO, I, 1, 2, p. 22, l. 4-5.
* ACO, I, 1,2, p. 32, l. 31-p. 33, l. 2 ;ACO, I, 2, p. 44, l. 35-37 ;ACO, I, 3, p. 64, l. 23-25.
*ACO, I, 1,2, p. 55, l. 6.
* ACO, I, 1, 2, p. 64, l. 12-14.
* Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p.39; tr KRAATz, p.38.

667
MEMNÔN

d'attendre l'arrivée d'Iôannès d'Antioche ". Comme la veille, la démarche de


Kandidianos se solde par un échec. Le même jour, le concile cyrillien rédige une
lettre aux clercs de la capitale pour leur annoncer la déposition de Nestorius et
demande aux économes de veiller sur les biens de l'Église de Constantinople car
ils devront en rendre compte à leur futur évêque ". Désireux de gagner le soutien
des autorités religieuses de la capitale, Cyrille joint à la lettre du concile deux
missives, l'une pour des membres influents du clergé dont le vieil archimandrite
Dalmatios ", l'autre pour les chefs des moines ". Cyrille justifie l'ouverture
unilatérale du concile par le retard d'Iôannès d'Antioche et légitime la déposition
de Nestorius par ses blasphèmes. L'évêque d'Alexandrie tente de prendre de
court le comte Kandidianos qui a, de son côté, envoyé à l'empereur un rapport
défavorable au concile ". La manœuvre de Cyrille semble porter ses fruits, si
l'on en croit le mémorandum envoyé par des évêques cyrilliens alors dans la
capitale *. Kandidianos tente, sans succès, d'empêcher que la nouvelle de la dé
position ne parvienne à Constantinople. Pour contrer les agissements des partisans
de Nestorius, archimandrites et moines de la capitale se mobilisent et sortent de
leurs monastères. Latroupe des moines se rendau palais où seuls les archimandrites #r
sont autorisés à entrer. L'intervention de Dalmatios a d'autant plus de poids qu'il jt
n'a pas quitté son monastère depuis quarante-huit ans. Convaincus d'avoir obtenu r
le soutien de l'empereur, tous se rendent ensuite au martyrium de Saint-Môkios #
pour lire à la foule rassemblée la lettre de Cyrille au clergé de la capitale.
Dalmatios rapporte comment il a persuadé Théodose II de se ranger à l'avis du
concile ". Dans sa réponse au concile, le clergé de Constantinople cite parmi les
destinataires Memnôn en 3° position, après Cyrille et Juvénal ". Les auteurs de
cette lettre postérieure au 29 juin, parmi lesquels Dalmatios, approuvent la : -
condamnation de Nestorius et rappellent leur attachement à l'orthodoxie. Ni la
destitution de Cyrille et Memnôn le 26 juin par Iôannès d'Antioche ni la volte
face de Théodose II ne sont encore connues à Constantinople.
Le 26 juin, Iôannès d'Antioche et les évêques du diocèse d'Orient atteignent
enfin † avec un retard de vingt jours sur la date prévue par l'empereur pour #

la réunion du concile. A peine arrivé, l'évêque décide de réagir à la convocation


unilatérale, qu'il considère comme un coup de force de Cyrille, et à la déposition
de Nestorius, qu'il juge illégale. Iôannès d'Antioche prend la décision de réunir
à Éphèse un contre-concile rassemblant les opposants à Cyrille et les partisans de
Nestorius. Il interroge lui-même le comte Kandidianos qui relate ses vaines
tentatives du 22 et du 23 juin pour interdire le concile cyrillien et mentionne le
rapport qu'il a adressé à Théodose II. Le but est de prouver que les décisions du
concile cyrillien ont été prises en violation des ordres de l'empereur et des règles
canoniques, comme le soutient Kandidianos. Dans cette optique sont lues la lettre

" ACO, I, 1, 5, p. 120, l. 20-25 ; ACO, I, 4, p. 35, l. 11-16.


* ACO, I, 1, 2, p. 64, l. 15-p. 65, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 84, l. 9-20.
* ACO, I, 1, 2, p. 66, l. 10-p. 68, l. 11 ; ACO, I, 3, p. 87, l. 12-p. 89, l. 29.
"ACO, I, 1, 2, p. 69, l. 7-p. 70, l. 2 ; ACO, I, 3, p. 89, l. 30-p. 90, l. 25.
"ACO, I, 1, 5, p. 120, l. 1-2 ; ACO, I, 4, p. 34, l. 32.
* ACO, I,I. 1,
l 2, p. 65, l. 11-p. 66, l. 9 ; ACO, I, 3, p. 90, l. 26-p. 91, l. 20.
, l, 2, p. 68, l. 12-p. 69, l. 6 ;ACO, I, 3, p. 89, l. 5-29 ; Actes coptes du concile
d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 46-47 ; tr KRAATz, p. 47-48.
* ACO, I, 1, 3, p. 14, l. 14 ; ACO, I, 3, p. 95, l. 15.

668
MEMNÔN

de Théodose II du9 novembre 430conviant Cyrille au concile et celle convoquant


le concile pour le 7 juin. A l'issue de cet interrogatoire qui semble n'avoir suscité
aucun débat, les Orientaux reconnaissent la culpabilité de Cyrille et de Memnôn.
Ils reprochent à Memnôn d'avoir collaboré avec Cyrille, fermé les lieux de culte
pour empêcher d'y célébrer la Pentecôte et envoyé ses clercs jusque dans les
maisons des évêques opposants pour les menacer. Les chefs d'accusation ne sont
pas seulement de nature disciplinaire, ils sont aussi dogmatiques. Estimant les
capitula cyrilliensenaccordavecArius,ApollinaireetEunomios(-» Eunomios l),
le concile oriental, formé des protestataires et des partisans de Nestorius, réclame
une sanction contre Cyrille et Memnôn, considérés comme les promoteurs d'une
pensée hérétique, et contre les évêques qui les ont soutenus *. Sur proposition
d'Iôannès d'Antioche, Cyrille et Memnôn sont déposés et exclus de l'épiscopat
pour illégalité, violation des canons ecclésiastiques, non-respect des décrets
impériaux et hérésie. Leurs partisans sont excommuniés jusqu'à ce qu'ils anathé
matisent les capitula cyrilliens et approuvent la foi de Nicée *. C'est en raison de
sa destitution et, plus largement, de son appui à Cyrille que Memnôn est mention
né dans de nombreuses sources non conciliaires, qu'elles soient nestoriennes ",
chalcédoniennes * ou monophysites ". Sans doute pour minimiser la responsabi
lité d'Iôannès d'Antioche, l'historien Socrate affirme que la déposition de Cyrille
et de Memnôn fut décidée par Nestorius et ses partisans avant l'arrivée d'Iôannès
et que ce dernier confirma celle de Cyrille ". De la déposition de Memnôn par
Iôannès, il n'est pas fait mention. Pour que la nouvelle soit connue de tous, elle
aurait été affichée dans tous les endroits de la ville et, en particulier, sur les murs
du théâtre, si l'on en croit la lettre du concile cyrillien adressée au pape Célestin,
après le 17 juillet ".

*ACO, I, 1, 5, p. 121, l. 18-37 ; ACO, I, 4, p. 36, l. 3-22.


* ACO, I, 1, 5, p. 121, l. 38-p. 123, l. 3 ; ACO, I, 4, p. 36, l. 23-p. 37, l. 24 ; SÉvÈRE
D'ANTIOCHE, Contre le Grammairien, III, 2, p. 9, l. 7-12 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bré
viaire, VI, ACO, II, 5, p. 104, l. 31-p. 105, l. 6.
" NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 237 et 239 ; BARHADBESABBA "ARBAIA,
Histoire des saints Pères, XXIV, PO, IX, 5, p. 549 [61], l. 6-10.
* SocRATE, HE, VII, 34,8, p. 383, l. 11 ;CAssIODORE, HE, XII, 4, p. 671, l. 24 ; FACUNDUs,
Pour la défense des Trois Chapitres, VII, 4, 15, p. 204, l. 131 ; ibid., VII, 5, 34, p. 21 l,
1.277 ; ibid., VII, 6, 13, p. 215, l. 123 ; ÉvAGRE, HE, I, 5, p. 10, l. 16 ; GEORGEs LE MoINE,
IX. 10, éd. DE BooR, II, p. 606, l. 13 = IV, 205, PG, 110, col. 741 B ; THÉOPHANE,
A. M. 5925, p. 90, l. 23 ; Synaxaire de Constantinople, 16 décembre, 4, col. 314, l. 5 ;
EUTYCHIos D'ALExANDRIE, Annales, PL, 111, col. 1032 C = XIV, 16, tr. PIRONE, p. 235 ;
ZoNARAs, XIII, 22, 36, t. III, p. 104, l. 16 ; CEDRENUs, I, p. 595, l. 7 ; NICÉPHORE CALLISTE,
HE, XIV, 35, PG, 146, col. 1173 B.
" Chronique de 724, p. 117, l. 25 ; Chronique de Zuqnin, a. 744, tr. I, p. 157, l. 14 ;
Chronique de 846, p. 162, l. 4 ; AGAPIos, Histoire universelle, PO, VIII, 3, p.409 [149]
410 [150] ; Ps.-SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Histoire des patriarches, XII, PO, I, 4, p. 439
[175] ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 4, tr. II, p. 19 B ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 148 ;
BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 150 ; Synaxaire arménien, 21 Margats
(27 juin), PO, XXI, 5, p. 625 [1669] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 78, 1993, p. 79, n°4.
* SocRATE, HE, VII, 34,8-9, p. 383, l. 9-14.
*ACO, I, 1, 3, p. 7, l. 34-p. 8, l. 1 ; ACO, I, 2, p. 87, l. 6 ;ACO, I, 3, p. 171, l. 20-21 ;JEAN
DIACRINOMÈNE, HE, I, p. 152, l. 19-20.

669
MEMNÔN

Les membres du concile oriental prononcent cette sentence en souscrivant à une


déclaration commune. La Collectio Vaticana fournit une liste de 43 noms, la
Collectio Casinensis de 53 noms *. Comme pour la lettre de Nestorius, les noms
des évêques du diocèse d'Asie ont été enlevés de la Collectio Vaticana. Il s'agit
de Polychronios d'Héraclée de la Salbakè, en Carie, et de Théophanios de Phila
delphie, en Lydie (—» Polychronios 1, Théophanios). Il est frappant de constater
que les quatre métropolites signataires de la lettre de Nestorius sont absents. Le
revirement des évêques frondeurs du diocèse d'Asie semble d'autant plus
important qu'ils étaient 29 à avoir signé la lettre de protestation du 22 juin. Ils se
sont sans doute détachés du concile oriental en raison de son déroulement expé
ditif et de ses sanctions arbitraires plutôt que par soutien à Memnôn. Entre le 22
et le 26 juin, les fortes pressions exercées par le clergé et les partisans de l'évêque
d'Éphèse ont dû inciter certains opposants à rallier la cause de Cyrille. Le comte
Kandidianos fournit sur ce point un témoignage précieux. Il se fait l'écho des
plaintes de nombreux évêques protestataires contraints de souscrire aux actes du
concile cyrillien º. Une source nestorienne affirme que les récalcitrants furent
amenés à signer par la force et par l'argent ". L'accusation de corruption est
réitérée par Iôannès d'Antioche dans sa lettre à Roufos de Thessalonique (Macé
doine I) qui date des négociations de Chalcédoine *. On comprend alors que la
différence entre les 154 membres présents à la première séance du 22 juin et les
197 signatures, certes fournies par la Collectio Vaticana, condamnant Nestorius
le même jour, s'explique par les revirements postérieurs de nombre d'évêques,
mais aussi par les souscriptions arrachées à certains autres. Les pressions et les
corruptions ne suffisent pas à expliquer ces changements de camp qui, sans
doute, sont le résultat de tractations menées durant tout le concile.
Dans un effort pour désolidariser les membres du concile cyrillien de leurs deux
chefs déposés, les Orientaux tentent une conciliation en leur envoyant une lettre *.
Ils ont en effet constaté que leurs adversaires, malgré la sentence d'excommuni
cation, sont restés fidèles à Cyrille et Memnôn. Les Orientaux justifient dans un
premier temps l'excommunication qu'ils ont prononcée par le soutien que les
cyrilliens ont fourni aux évêques d'Alexandrie et d'Éphèse, qualifiés d'hérétiques.
Iôannès d'Antioche et ses partisans invitent les cyrilliens à les rejoindre pour
ouvrir le « vrai » concile, à rompre avec leurs dirigeants et à professer la foi de
Nicée. Cette manœuvre se solde par un échec : l'étude des listes fournies par les
différents actes émanant des deux conciles indique que le concile oriental n'a pu
débaucher aucun membre du concile cyrillien. Une deuxième lettre, qui récapitule
les péripéties survenues à Ephèse depuis la Pentecôte, est adressée à l'empereur.
Elle énumère les mêmes chefs d'accusation que la sentence de déposition : |!
empêchement pour les évêques de célébrer la Pentecôte et les offices liturgiques, ll !
{
violation des canons ecclésiastiques et des décrets impériaux, caractère hérétique - ,!

des capitula. Pour la première fois, Iôannès d'Antioche explique son retard par la * ;

* ACO, I, 1, 5, p. 123, l. 5-p. 124, l. 9 ; ACO, I, 4, p. 37, l. 25-p. 38, l. 35.


* ACO, I, 4, p. 33, l. 2-5.
* BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, XXIII, PO, IX, 5, p. 544 [56], l. 13
14 ; ibid., p. 545 [57], l. 13-p. 546 [58], l. 5.
* ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 10-11.
* ACO, I, 1, 5, p. 124, l. 11-27 ; ACO, I, 4, p. 38, l. 1-p. 39, l. 9.

670
MEMNÔN

famine et les intempéries qui avaient éclaté dans sa cité avant son départ ". La
missive adressée par le concile oriental à Théodose II est suivie de lettres envoyées
après le 26 juin au Sénat*, au clergé º, au peuple de la capitale ". Deux autres
lettres, portées par le comte Eirènaios ", sont adressées plus tard à l'empereur * et
aux augustae *. La raison de cette activité épistolaire à destination des groupes et
des personnages influents de Constantinople est de tenter de justifier la destitution
de Cyrille et Memnôn et l'excommunication de leurs partisans. Le concile oriental
tente de motiver son propre coup de force en se présentant comme l'unique
assemblée légitime afin de gagner l'appui des cercles du pouvoir.
La lettre de protestation de Nestorius, la sentence de déposition de Cyrille et de
Memnôn et la lettre du concile oriental à Théodose II mentionnent les efforts
déployés par Memnôn pour fermer les lieux de culte à ses adversaires. Il semble
que ces documents réunissent abusivement sous un même chef d'accusation
deux événements d'ordre différent. On est porté à croire que Memnôn a effecti
vement cherché à priver les partisans de Nestorius de tout sanctuaire pour célébrer
l'office divin. L'évêque d'Ephèse avoue que les lieux de prière étaient occupés
par les habitants orthodoxes, mais déclare que les gens ne cherchaient qu'à y
trouver refuge par crainte d'Iôannès d'Antioche ". En revanche, nous avons vu
que Memnôn n'a pas empêché la célébration de la Pentecôte ; il a refusé d'y
participer à titre personnel mais a autorisé son clergé à s'y rendre. Il ne s'agit pas
d'une démarche isolée de Memnôn : le comte Kandidianos précise que les autres
évêques cyrilliens ont eux aussi refusé de célébrer la Pentecôte et ont délégué
leurs clercs *. Le contexte très polémique qui entoure la rédaction des trois textes
explique cet amalgame. Un autre point mérite également d'être examiné de plus
près : les violences dont Memnôn aurait été l'instigateur. La lettre adressée à
l'empereur précise en effet que Cyrille et Memnôn ont rassemblé une foule de
paysans qui leur servit de troupe de chocº. Dans les lettres envoyées certainement
après le 26 juin au Sénat " et au peuple de la capitale ", les Orientaux accusent
Cyrille et Memnôn d'avoir employé des matelots égyptiens et des paysans d'Asie
pour se rallier les évêques réfractaires par la terreur et semer le trouble dans
Éphèse. Cette accusation se retrouve sous la plume de Nestorius". Une lettre des
Orientaux adressée à un préfet, celui du prétoire plutôt que celui de la cité, dépeint

" ACO, I, 1, 5, p. 124, l. 28-p. 125, l. 21 ; ACO, I, 4, p. 39, l. 10-36 ; NESTORIUs, Livre
d'Héraclide de Damas, p. 238-239 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, VI, ACO, II, 5,
p. 105, l. 7-10.
*ACO, I, 1, 5, p. 127, l. 27-p. 128, l. 21 ; ACO, I, 4, p. 41, l. 39-p. 42, l. 24.
"ACO, I, 1, 5, p. 127, l. 12-26 ;ACO, I, 4, p. 41, l. 24-38.
"ACO, I, 1, 5, p. 128, l. 22-p. 129, l. 25 ; ACO, I, 4, p. 42, l. 25-p. 43, l. 25.
" PLRE, II, p. 624-625, s. v. « Irenaeus 2 ».
* ACO, I, 1, 5, p. 129, l. 26-p. 131, l. 5 ; ACO, I, 4, p. 46, l. 1-p. 47, l. 41 ; ACO, I, 5,
p.353, l. 22-p. 354, l. 33.
* ACO, I, 1, 5, p. 131, l. 30-p. 132, l. 27 ; ACO, I, 4, p. 48, l. 25-p. 49, l. 19.
" ACO, I, 1, 3, p. 47, l. 4-6 ; ACO, I, 3, p. 116, l. 14.4-6.
* ACO, I, 4, p. 43, l. 41-p. 44, l. 1.
* ACO, I, 1, 5, p. 124, l. 33-34 ;ACO, I, 4, p. 39, l. 14-15.
" ACO, I, 1, 5, p. 127, l. 36-p. 128, l. 3 ; ACO, I, 4, p. 42, l. 6-9.
"ACO, I, 1, 5, p. 129, l. 11-14 ;ACO, I, 4, p. 43, l. 9-14.
" NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 119 ; ibid., p. 236-238.

671
MEMNÔN

la situation sous les couleurs les plus dramatiques, au point d'affirmer que les
Orientaux courent un danger mortel ". Cyrille se défenddans une lettre postérieure
au 22 juillet, destinée aux évêques égyptiens Théopemptos, Potamôn et Daniel,
ses mandataires à Constantinople. Cyrille juge calomnieux les propos affirmant
qu'il est venu au concile avec de nombreux employés des bains publics de sa cité
(les parabalanoi) ". Il est intéressant à noter que les mêmes accusations sont
portées contre Nestorius. Dans ce climat d'affrontement, il est malaisé de distin
guer le fait véridique au travers des invectives diffamatoires. Constatons qu'il
était plus facile pour Memnôn, évêque des lieux, de mobiliser les paysans culti
vant les terres de l'Église d'Éphèse que pour Nestorius, venu de Constantinople
et en butte à l'hostilité de la population locale.
Dans une lettre polémique de Memnôn au clergé de Constantinople qui date de
l'époque de sa mise aux arrêts (entre le 22 juillet et le 13 août) *, le comte Kan
didianos est accusé d'avoir semé le trouble dans la cité. Memnôn reproche aussi à
Nestorius d'avoir entretenu une foule d'habitants du quartier de Zeuxippe et de
paysans de terres ecclésiastiques qui ont semé le mensonge et la violence dans
Éphèse. Il dénonce ensuite les manœuvres du comte Eirènaios, un proche de
Nestorius, qui aurait tenté de rallier des partisans à la cause de l'évêque de
Constantinople avant l'arrivée d'Iôannès d'Antioche, le 26 juin. A cette occasion,
Memnôn nous apprend que le concile a envoyé une délégation d'évêques et de
clercs accueillir l'évêque d'Antioche. Memnôn affirme qu'Iôannès les a fait
patienter un long moment avant de les recevoir, d'apprendre la déposition de
Nestorius et de permettre aux membres de sa suite et au comte Eirènaios de rouer
de coups les envoyés cyrilliens. En réalité, Iôannès d'Antioche a refusé de recevoir
les envoyés qui tentaient de faire reconnaître la déposition de Nestorius. Suivant
le récit de Memnôn, de retour au concile, les émissaires ont montré leurs blessures
et ont excommunié Iôannès d'Antioche. Cette décision, manifestement une
initiative des seuls envoyés, est restée sans grande portée puisqu'elle est absente
des sources orientales. Elle n'a pas impliqué le concile cyrillien en son entier car
le concile n'a excommunié Iôannès d'Antioche et ses partisans que le 17 juillet.
Memnôn a appris sa déposition, probablement le 26 juin de manière officieuse,
par un placard anonyme affiché dans un coin de la ville. La méthode employée
révélait le caractère non canonique de la sentence. L'évêque d'Éphèse est le seul
à contester cette décision non seulement sur le fond (l'irrégularité de la procédure),
mais aussi sur la forme (le fait que le document ne soit pas signé).
III. L'approfondissement de la crise (27 juin-1" juillet 431).
Le 27 juin au soir, le concile oriental, apprenant que ses adversaires vont célébrer
le lendemain la messe dominicale comme si de rien n'était, charge Kandidianos
de notifier la déposition de Cyrille et de Memnôn et l'excommunication de leurs
partisans aux membres du concile cyrillien afin qu'il leur soit interdit de
participer aux offices. Kandidianos accepte cette mission et se fait l'instrument
du concile oriental, révélant quel camp il a choisi dans la controverse. Cette
intervention est lourde de conséquence : elle implique en théorie l'empereur
lui-même puisque Kandidianos est son représentant. Il se rend auprès des cyril

"ACO, I, 1, 5, p. 132, l. 28-p. 133, l. 11 ; ACO, I, 4, p. 49, l. 20-39.


"ACO, I, 1,3, p. 50, l. 29-30 ;ACO, I, 3, p. 143, l. 3-4 ;Actes coptes du concile d'Éphèse
(431), tr. BoURIANT, p. 14-15 ; tr. KRAATz, p. 12-13.
* ACO, I, 1, 3, p. 46, l. 4-p. 47, l. 2 ; ACO, I, 3, p. 115, l. 10-p. 116, l. 14.

672
MEMNÔN

liens, mais Memnôn lui déclare devant tous qu'il sait déjà qu'Iôannès d'Antioche
l'a déposé en son concile. Le comte n'est pas surpris par cette réponse. Le
lendemain, soit le dimanche 28 juin, en dépit de la démarche de Kandidianos,
les cyrilliens refusent d'obtempérer et bravent l'interdiction du commissaire
impérial en célébrant l'office. Les Orientaux en concluent que les cyrilliens
persistent dans l'audace et l'illégalité ". C'est au cours d'une séance du concile
oriental, entre le 28 juin et le 1" juillet que Kandidianos, répondant aux questions
d'Iôannès d'Antioche, a rapporté ces faits.
Le samedi 27 juin, les habitants de Constantinople, rassemblés dans la cathédrale,
réclament la lecture de la sentence de déposition de Nestorius. Cette date est
douteuse car elle est fournie par la version copte des actes du concile d'Éphèse,
qui précisent que cette demande est formulée quatre jours après la démarche de
l'archimandrite Dalmatios auprès de l'empereur. L'intervention de Dalmatios
daterait par conséquent du mardi 23 juin. Le dimanche 28 juin, sur ordre de
Théodose II, le référendaire Dométianos " aurait lu au peuple réuni dans la ca
thédrale de Constantinople les sentences de déposition que l'empereur aurait
reçues. Il s'agirait des lettres envoyées par les deux conciles, car Dométianos,
s'adressant à la foule, aurait révèlé que ces lettres contenaient la déposition de
Nestorius, mais aussi de Cyrille et de Memnôn. À cette nouvelle, l'auditoire
auraitjeté l'anathème sur Nestorius, mais pris la défense des évêques d'Alexandrie
et d'Éphèse qu'il estimait orthodoxes. Des membres du clergé de l'Église de
Constantinople seraient intervenus à ce moment. Ils auraient affirmé que seuls
trente hommes, la plupart hérétiques et expulsés de leur siège, avaient déposé
Cyrille et Memnôn, alors que 264 évêques avaient déposé Nestorius en raison de
ses impiétés. Ces chiffres sont bien sûr fantaisistes. Conforté par les déclarations
des clercs de la capitale, le peuple aurait acclamé Cyrille et Memnôn et obtenu
que le clergé anathématisât Nestorius. Le lendemain, soit le lundi 29 juin, les
noms de Cyrille et de Memnôn auraient été inscrits dans les diptyques sacrés de
l'Église de la capitale *. Le caractère très partial de cette source ouvertement cy
rillienne jette le discrédit sur l'exactitude des événements qu'elle prétend décrire.
L'intervention unanime du clergé de Constantinople contre Nestorius est de toute
évidence une invention. La chronologie proposée est contredite par à la lettre
impériale du 29 juin. A cette date, Théodose II adresse une lettre au concile par
l'intermédiaire du magistrianos Palladios ". L'empereur a pris connaissance des
faits qui se sont produits à Éphèse jusqu'au 23 juin grâce aux rapports que lui a
envoyés Kandidianos. Estimant que ses précédents décrets n'ont pas été respectés
et que les délibérations se sont déroulées de manière irrégulière, l'empereur inva
lide les décisions prises par le concile cyrillien. Du point de vue de Théodose II,
Nestorius reste en fonction. Un autre officier du palais doit rejoindre Kandidianos
pour veiller au bon déroulement des débats tandis qu'interdiction est faite à tous
les évêques de quitter Éphèse avant d'avoir trouvé un accord. Les gouverneurs
sont chargés d'empêcher les évêques de regagner leurs sièges ". Par cette lettre,
Théodose II tente de rétablir l'équilibre au profit de Nestorius, mais cette décision

"ACO, I, 4, p. 43, l. 26-p. 44, l. 28.


" PLRE, II, p. 370, s. v. « Domitianus 3 ».
"Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 51-55 ; tr KRAATz, p. 51-54.
* PLRE, II, p.819-820, s. v. « Palladius 5 ».
"ACO, I, 1, 3, p. 9, l. 22-p. 10, l. 23 ; ACO, I, 3, p. 91, l. 21-p. 92, l. 17.

673
MEMNÔN

est vidée de son sens par l'aggravation du conflit à Éphèse. L'empereur ne sait
pas le 29 juin que Cyrille et Memnôn ont été condamnés par le concile oriental
trois jours plus tôt. C'est la raison pour laquelle la chronologie des actes coptes
est fausse : la population de la capitale ne pouvait contester le 28 juin la déposition
de Cyrille et de Memnôn alors que l'empereur lui-même l'ignorait. On a proposé
de placer ces événements une semaine plus tard : le peuple aurait manifesté à
Constantinople le samedi 4 juillet, la lecture de la déposition de Nestorius, de
Cyrille et de Memnôn se placerait le dimanche 5 juillet, l'inscription dans les
diptyques de Cyrille et de Memnôn le lundi 6 juillet ". La démarche de Dalmatios
auprès de Théodose II daterait par conséquent, au plus tôt, du mardi 30 juin.
Iôannès d'Antioche en son concile envoie, par l'entremise du magistrianos Pal
ladios, une lettre à Théodose II pour répondre avec amabilité à la lettre impériale
du 29 juin, notifiée le 1"juillet à Éphèse ". Cette lettre contient une violente dé
nonciation des évêques qui siègent au concile cyrillien. Les Orientaux considèrent
que Memnôn est « le chef de la tyrannie », qu'il dirige un groupe de quarante
évêques d'Asie aussi ignares en théologie que les cinquante évêques égyptiens et
qu'il a reçu le soutien de douze évêques de Pamphylie coupables de messalia
nisme ". Dans la lettre d'Iôannès d'Antioche à Roufos de Thessalonique, Cyrille et
Memnôn sont de nouveau accusés d'avoir accueilli dans leurs rangs divers héré
tiques, parmi lesquels des pélagiens, des euchites et des enthousiastes ". Si le
nombre des évêques égyptiens et pamphyliens correspond à peu près aux évêques
de ces régions mentionnés dans les actes de la première séance du concile cyrillien
du 22 juin, il n'en est pas de même des quarante évêques originaires d'Asie. Certes,
la province d'Asie compte une quarantaine de sièges, mais seuls vingt-trois titu
laires ont signé la liste de présence et vingt-neuf ont souscrit à la condamnation de
Nestorius. Ce dernier dénombrement s'accorde avec le chiffre de trente évêques
d'Asie fourni par la lettre des Orientaux au peuple de Constantinople peu après le
26 juin*. D'après la liste de présence du 22 juin, on arrive à un total de 42 évêques
du diocèse d'Asie, si l'on excepte ceux de Pamphylie et Memnôn, bien entendu. A
la suite de ce passage polémique, Iôannès d'Antioche raconte comment, après
réception de la lettre impériale, il a décidé d'en révéler le contenu aux cyrilliens Il
s'est rendu en compagnie de ses partisans à la basilique Saint-Jean l'Evangéliste
pour prier Dieu et louer l'empereur A leur arrivée, les portes ont été aussitôt fer
mées et de nombreux serviteurs du sanctuaire les ont attaqués et parfois blessés.
Les Orientaux n'ont trouvé leur salut que dans la fuite, sous la menace de pierres et
de bâtons. Iôannès d'Antioche accuse Memnôn d'être l'instigateur de cette échauf
fourée et demande à l'empereur qu'il soit expulsé de la cité. Cette mesure est posée
comme une condition indispensable au retour à l'ordre ". Une lettre des Orientaux
transmise à l'empereur par le comte Eirènaios* et la seconde lettre envoyée au
préposite de la chambre impériale Scholastikios* contiennent un récit identique.

" P. BATTIFOL, in Mélanges Schlumberger, I, p. 30-31 et 37-38.


"ACO, I, 1, 5, p. 125, l. 21-p. 127, l. 11 ; ACO, I, 4, p. 40, l. 1-p. 41, l. 23.
"ACO, I, 1, 5, p. 125, l. 29-31 ; ACO, I, 4, p. 41, l. 2-3.
"ACO, I, 1, 3, p. 39, l. 27-p. 42, l. 4-7.
* ACO, I, 1, 5, p. 129, l. 7 ; ACO, I, 4, p. 43, l. 6-7.
* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 36-p. 127, l. 11 ; ACO, I, 4, p. 41, l. 8-23.
* ACO, I, 1, 5, p. 131, l. 16-19 : ACO, I, 4, p. 48, l. 10-13.
* ACO, I, 1, 5, p. 133, l. 21-26 ;ACO, I, 4, p. 50, l. 9-13 ; cf. PLRE, II, p.982, s. v.
MEMNÔN

La deuxième pétition des délégués orientaux à Théodose II en septembre 431 parle


même d'esclaves déguisés en moines*. Nestorius soutient que les Orientaux se
sont rendus à Saint-Jean seulement pour prier". Nous avons par la lettre de Mem
nôn au clergé de Constantinople une tout autre version de ces événements.
Elle relate * comment, après le 26 juin, Iôannès d'Antioche a, chaque jour, tenté
de convaincre la curie d'Éphèse de la validité de la déposition de Memnôn et
voulu inciter les curiales à lui choisir un successeur. Ces efforts se sont révélés
vains puisque l'évêque d'Antioche a été contraint de se rendre en personne à la
basilique Saint-Jean l'Évangéliste pour tenter de consacrer un successeur Ce
choix indique que la basilique Sainte-Marie, aux mains des partisans de Memnôn,
était jugée inaccessible par les Orientaux. L'évêque d'Éphèse reconnaît que les
habitants « orthodoxes » de la ville, autrement dit ses partisans, ont occupé les
lieux de prière pour contrecarrer les manœuvres d'Iôannès. L'annonce du projet
d'Iôannès d'Antioche d'ordonner un nouvel évêque a provoqué une émeute.
Selon les cyrilliens, contrairement à ce qu'a prétendu Iôannès d'Antioche dans sa
lettre à l'empereur, les personnes présentes n'ont pas agressé les Orientaux, elles
ont été attaquées par les soldats de l'escorte d'Iôannès d'Antioche, laissant à
demi morts des mendiants qui se trouvaient là. Ces événements se sont déroulés
le 1" juillet, d'après le récit de l'évêque d'Antioche.
Outre la lettre d'Iôannès d'Antioche à Théodose II, le magistrianos Palladios
emporte une lettre du concile cyrillien". Les évêques rappellent à l'empereur
qu'ils se sont réunis à sa demande pour défendre l'orthodoxie et, pour cette seule
raison, ont déposé Nestorius. Ils assurent qu'il ne s'agit pas d'un problème de
personne, mais de foi, malgré ce qu'a pu raconter le comte Kandidianos au
souverain. Kandidianos, comme Iôannès d'Antioche, a préféré son amitié pour
Nestorius à l'orthodoxie. Les cyrilliens s'estiment dans l'impossibilité, par la
faute de Kandidianos, de communiquer avec l'empereur. Ils lui demandent de
convoquer Kandidianos et cinq représentants du concile pour connaître la vérité.
Cette lettre précise qu'après une série de revirements, un peu plus de trente-sept
évêques soutiennent encore Nestorius et Iôannès d'Antioche, mais ne fournit que
trente-trois noms. Parmi les évêques identifiables, deux sont du diocèse d'Asie :
Tranquillinos d'Antioche de Pisidie et Anastasios de Ténédos (—» Tranquillinos,
Anastasios 1). Alors que les cyrilliens soulignent l'œcuménicité (toute relative)
de leur assemblée, ils affirment qu'Iôannès d'Antioche et Nestorius n'ont réuni
autour d'eux que des hérétiques pélagiens, des évêques déposés de leur siège ou
déjà sanctionnés. Ils dénoncent également le comte Eirènaios qui, d'après eux,
ferait régner la terreur. La lettre se termine par une allusion aux graves incidents
de la basilique Saint-Jean l'Évangéliste. Les cyrilliens affirment que les ortho
doxes de la ville d'Éphèse ont cherché à empêcher des ordinations illicites que
projetaient d'accomplir les Orientaux.
IV Les séances du 10 au 22 juillet 431.
Le 10 juillet, la deuxième séance du concile cyrillien se déroule dans le palais
épiscopal de Memnôn, en sa présence ". Il n'est manifestement pas possible de
*ACO, I, 1, 7, p. 74, l. 42-43 ; ACO, I, 4, p. 75, l. 17-18 ; ACO, I, 5, p. 372, l. 31-32.
" NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 237.
"ACO. I, 1, 3, p. 47, l. 2-14 ; ACO, I, 3, p. 116, l. 2-14.
"ACO. I, 1,3, p. 10, l. 24-p. 13, l. 7 ;ACO, I, 3, p. 96, l. 3-p. 98, l. 32.
"ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 11 et 16 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 25 et 29.

675
MEMNÔN

se réunir dans la basilique Sainte-Marie. Les trois légats romains, les évêques
Arcadius et Proiectus et le prêtre Philippus", qui viennent d'arriver à Éphèse,
remettent une lettre de Célestin adressée au concile. La décision du pape de
condamner toute innovation conforte les cyrilliens dans leur opposition à Nesto
rius. La troisième séance a lieu le lendemain sans que le lieu soit précisé. Il doit
toujours s'agir du palais épiscopal. Memnôn intervient au cours de cette séance.
Il estime que la demande des légats de prendre connaissance des actes concernant
la déposition de Nestorius est tout à fait recevable et ordonne qu'on en fasse
lecture *. Pétros, prêtre et primicier des notaires d'Alexandrie, relit les procès
verbaux de la première séance, rappelant la présence de Memnôn à cette occa
sion ". L'un après l'autre, les trois légats reconnaissent le caractère régulier et
juste de la condamnation de l'ancien évêque de Constantinople. Dans sa volonté
d'œcuménicité, le concile cyrillien obtient dès lors le soutien de Rome. A l'issue
de la troisième séance du 11 juillet, le concile cyrillien, en accord avec les légats,
adresse une lettre au clergé et au peuple de Constantinople pour rappeler qu'il
était légitime de destituer Nestorius en raison de ses blasphèmes, et qu'il est
nécessaire de lui trouver un successeur digne de la capitale. Memnôn signe cette
missive en 8° position, après Cyrille, les trois légats et les évêques Juvénal de
Jérusalem, Firmos de Césarée (Cappadoce I) et Flavianos de Philippes (Macé
doine I)*.
La quatrième séance du 16 juillet se déroule, à la différence des deux précédentes,
dans la basilique Sainte-Marie, comme lors de la séance d'ouverture du 22 juin.
Memnôn figure en 6° position sur la liste de présence, toujours après Cyrille, les
légats et Juvénal, mais cette fois-ci avant les évêques de Philippes et de Césarée
de Cappadoce *. Le diacre Hèsychios déclare tenir en mains la lettre que Cyrille
et Memnôn ont remise au concile et propose de la lire. Juvénal demande qu'on
lise ce document : le diacre s'exécute *. Cette lettre de Cyrille et de Memnôn est
adressée au concile d'Éphèse ". Après le rappel de la convocation du concile, du
refus de Nestorius de comparaître et de sa déposition, les deux évêques concentrent
leurs traits sur Iôannès d'Antioche. Ils contestent la régularité des décisions qu'il
a prises avec un groupe de trente évêques hérétiques déjà condamnés ou déposés,
alors que la déposition de Nestorius a été avalisée par un concile de plus de deux
cents membres. Iôannès d'Antioche avait lui-même formulé ces mêmes griefs à
l'encontre du concile cyrillien dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin.
Cyrille et Memnôn pressent le concile de convoquer Iôannès d'Antioche et
« ceux qui ont participé avec lui à cette mise en scène » (toùç ouvôpouotoupyń
oovtoç oût(0, qui cum eo facinus operati sunt)*. Dans la lettre au pape Célestin, :
" PCBE,2, 1, p. 178-182, s. v. « Arcadius » ;ibid.,2,2, p. 1855-1857,s. v. « Proiectus 3 » ; :
ibid., 2, 2, p. 1786-1792, s. v. « Philippus 2 ».
3 p. 59, l. 36-p. 60, l. 3.
* ACO, I, 1, 3,
* ACO, I, 1, 3, p. 60, l. 11-12.
* ACO, I, 1, 3, p. 14, l. 5 ; ACO, I, 3, p. 95, l. 7.
* ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 21 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 11.
* ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 24-p. 16, l. 3 ;ACO, I, 2, p. 75, l. 17-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 14-22.
"ACO, I, 1, 3, p. 16, l. 4-p. 17, l. 9 ; ACO, I, 2, p. 75, l. 24-p. 76, l.30 ; ACO, I, 3, p. 99,
l. 23-p. 100, l. 34 : LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, VI, ACO, II, 5, p. 105, l. 11-14 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 35, PG, 146, col. 1173 B.
"ACO, I, 1, 3, p. 17, l. 6-7 ;ACO, I, 2, p. 76, l. 28 ;ACO, I, 3, p. 100, l. 31-32.

676
MEMNÔN

le 17 juillet, les agissements des Orientaux sont même qualifiés de « plaisanteries »


(rtoiyvuo, iocis, lusum) ". Le but est de les obliger à répondre de leurs actes afin
de prouver que Cyrille et Memnôn ont été victimes d'un acte impie et illégal. Il
faut noter que Cyrille et Memnôn ont tout de même jugé bon, ou ont été obligés,
de se justifier Memnôn se retrouve associé à Cyrille dans la condamnation pour
hérésie prononcée par les Orientaux, bien que nous ignorions tout de la position
doctrinale de Memnôn.Akakios de Mélitène (Arménie II) prend en considération
la demande de Cyrille et de Memnôn et propose l'envoi d'une délégation de trois
évêques auprès d'Iôannès d'Antioche pour qu'il vienne s'expliquer devant le
concile ". Après l'audition des trois évêques qui rapportent l'échec de leur
mission, Cyrille prend la parole. Il affirme avoir, ainsi que son collègue dans
l'épiscopat Memnôn, la conscience pure et être prêt à défendre leur opinion.Au
contraire, Iôannès d'Antioche, en cherchant des prétextes pour ne pas comparaître,
démontre sa culpabilité. Cyrille conclut son intervention en demandant au concile
d'annuler les décisions prises contre lui par le concile oriental et de sanctionner
lôannès d'Antioche ". Sans ignorer la requête de Cyrille, Juvénal propose
d'inviter une deuxième fois Iôannès d'Antioche à comparaître par l'envoi d'une
nouvelle délégation. Cette tentative n'aboutit à rien : Iôannès d'Antioche refuse
d'obéir à des individus qu'il a excommuniés et déposés. Cyrille réitère sa de
mande d'annulation des décisions du concile oriental. Memnôn intervient à son
tour. Il déclare que les agissements d'Iôannès d'Antioche et de ses partisans sont
contraires aux règles ecclésiastiques et prouvent que leur sentence n'est pas
canonique. C'est la raison pour laquelle il a adressé, avec Cyrille, une lettre pour
en informer le concile. Le refus de l'évêque d'Antioche de venir s'expliquer
prouve qu'il se sent coupable. À l'instar de l'évêque d'Alexandrie, Memnôn
réclame l'annulation des décisions des Orientaux et demande que le concile
cyrillien prenne une décision les concernant ". Reconnaissant que le jugement
rendu par Iôannès d'Antioche et ses partisans était contraire aux canons, le
concile décide de porter à la connaissance de l'empereur les « crimes » commis
par Iôannès d'Antioche et, pour la troisième fois, de sommer ce dernier de
comparaître ".
La cinquième séance se tient le 17 juillet 431. Comme la séance précédente, elle
a pour cadre la basilique Sainte-Marie ". Elle s'ouvre par une nouvelle déclara
tion de Cyrille ". Il rappelle la lettre que Memnôn et lui ont remise aux membres
du concile pour leur demander de convoquer Iôannès d'Antioche et ses partisans
afin qu'ils s'expliquent sur la sentence de déposition qu'ils ont prononcée. Cyrille
affirme que ni lui ni Memnôn ne partagent les idées d'Apollinaire, d'Arius et
d'Eunomios. Pour gage de leur orthodoxie, les évêques d'Alexandrie et d'Éphèse
"ACO, I, 1, 3, p. 8, l. 33 : ACO, I, 2, p. 87, l. 38 ; ACO, I, 3, p. 172, l. 23.
"ACO, I, 1,3, p. 17, l. 10-21 ;ACO, I, 2, p. 76, l. 31-40 ;ACO, I, 3, p. 100, l. 35-p. 101,
|.8.
"ACO, I, 1, 3, p. 18, l. 14-29 ;ACO, I, 2, p. 77, l. 27-40 ; ACO, I, 3, p. 102, l. 1-16.
* ACO, I, 1, 3, p. 20, l. 16-30 ; ACO, I, 2, p. 79, l. 4-17 ; ACO, I, 3, p. 104, l. 1-15.
" ACO. I. 1, 3, p. 20, l. 31-p. 21, l. 5 ;ACO, I, 2, p. 79, l. 18-28 ; ACO, I, 3, p. 104, l. 16
27 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 35, PG, 146, col. 1173 B.
" ACO, I, 1,3, p. 8, l. 12-13 ;ACO, I, 2, p. 87, l. 18 : ACO, I, 3, p. 172, l. 1-2.
* ACO, I. 1, 3, p. 21, l. 6-p. 22, l. 26 ; ACO, I, 2, p. 79, l. 33-p. 80, l. 37 ; ACO, I, 3,
p. 104, l. 32-p. 106, l. 13.

677
MEMNÔN

anathématisent ces hérésiarques et toute hérésie, incluant Nestorius dans cette


catégorie. Cyrille conclut en exigeant que les Orientaux fassent la preuve que
Memnôn et lui sont hérétiques et disciples d'Apollinaire. Sinon, ils devront être
condamnés, d'autant qu'ils continuent de diffamer Cyrille et Memnôn dans la
lettre qu'ils ont envoyée à l'empereur. Dans sa longue apologie envoyée à Théo
dose II après le 31 octobre, Cyrille soulignera l'opportunisme de l'accusation
d'hérésie portée par Iôannès d'Antioche contre Memnôn et lui : s'ils étaient
hérétiques, pourquoi Iôannès d'Antioche ne l'a-t-il pas déclaré plus tôt " ? Le
concile juge recevable la demande de Cyrille et de Memnôn et envoie une troi
sième et dernière délégation pour sommer Iôannès d'Antioche et ses partisans de
venir s'expliquer ". Comme lors des deux précédentes tentatives, cette nouvelle
députation est un échec. Les trois émissaires se sont heurtés au refus de l'évêque
d'Antioche de comparaître, Iôannès attendant une décision de l'empereur avant
de faire quoi que ce soit. Une fois écoutés les rapports de ses envoyés, le concile
conclut qu'Iôannès d'Antioche ne pourra plus prétendre ignorer les motifs de
convocation du concile. Cyrille se présente de nouveau devant le concile en com
pagnie de Memnôn, et, prenant acte de l'attitude d'Iôannès d'Antioche, réclame
que le concile prononce contre les Orientaux les sanctions prévues par les règles
ecclésiastiques ". Le concile accède à la demande de Cyrille et de Memnôn. En
raison des outrages qu'ils ont commis contre ces évêques en violation des lois et
des canons, le concile décide d'excommunier et de suspendre de leur autorité
sacerdotale Iôannès d'Antioche et ses partisans. Cette sentence restera effective
tant que les condamnés n'auront pas confessé leurs fautes. S'ils ne s'exécutent
pas rapidement, ils encourront une sanction plus grave (la déposition). Les
décisions du concile oriental sont invalidées et un rapport devra être adressé à
l'empereur ". Parmi les noms des trente-quatre condamnés que fournit ce
document n'apparaissent que trois évêques du diocèse d'Asie : Polychronios
d'Héraclée, Philippos de Théodosiana et Théophanios de Philadelphie (—» Poly
chronios 1, Philippos 2, Théophanios). Ces noms, fournis par les collections
conciliaires grecques et latines, ne peuvent être mis en doute. Ils révèlent que les
soutiens dont bénéficiaient à l'origine Nestorius et Iôannès d'Antioche parmi les
métropolites et les évêques du diocèse d'Asie ont presque tous disparu. Le
nombre des opposants à Cyrille et Memnôn au sein de ce diocèse est passé de
vingt-neuf dans la lettre de protestation du 22 juin à seulement trois d'après la
sentence d'excommunication du 17 juillet. Toutefois, ce chiffre n'est pas un
reflet parfaitement fidèle des soutiens que compte Iôannès d'Antioche dans le
diocèse d'Asie. Tranquillinos d'Antioche de Pisidie échappe ainsi à la con
damnation alors qu'il est encore attesté du côté des Orientaux au début du mois
de septembre (—» Tranquillinos). Le concile cyrillien, peut-être sur le conseil de
Memnôn, a sans doute cherché à se concilier certains prélats importants comme
le métropolite Tranquillinos, tandis que la condamnation d'évêques de sièges
subalternes prêtait moins à conséquence.Il est possible que le nomdeTranquillinos

" ACO, I, 1, 3, p. 85, l. 32-34.


" ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 27-32 ; ACO, I, 2, p. 80, l. 38-42 ; ACO, I, 3, p. 106, l. 14-18.
"ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 12-20 ;ACO, I, 2, p. 82, l. 6-14 ;ACO, I, 3, p. 107, l. 29-p. 108, l. 2.
" ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 30-p. 26, l. 5 : ACO, I, 2, p. 82, l. 17 et p. 83, l. 19 ; ACO, I. 3,
p. 108, l. 5 et p. 109, l. 6 ; ÉvAGRE, HE, I,5, p. 10, l. 16-24 ;THÉOPHANE,A. M. 5925, p. 90,
l. 29-p. 91, l. 5 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 35, PG, 146, col. 1173 B-C.

678
MEMNÔN

ait été effacé de la liste des condamnés après son ralliement au parti cyrillien.
Comme prévu, une lettre est envoyée à Théodose II. Elle est de Juvénal de
Jérusalem, des légats et des autres membres du concile cyrillien. Cette relation
récapitule les événements qui se sont produits à Éphèse depuis la déposition
jugée non canonique de Cyrille et de Memnôn. Elle rappelle la réception du
mémoire remis par ces deux évêques au concile, l'échec des trois délégations et
l'excommunication d'Iôannès d'Antioche et de ses partisans. Elle précise que le
concile cyrillien rassemble deux cent dix évêques et répète que les adversaires ne
sont que trente. Elle se termine par une demande adressée à l'empereur d'avaliser
les sanctions décrétées par le concile ". À l'issue de la cinquième séance, le
concile cyrillien envoie une lettre à Célestin ". Plus longue que la précédente
lettre adressée à Théodose II, cette missive porte à la connaissance du pape les
événements qui ont eu lieu depuis la convocation impériale. Le récit est certes
détaillé mais fournit peu de renseignements que nous n'ayons déjà rencontrés
dans des documents antérieurs ou déjà mentionnés dans cette notice. Le concile
cyrillien prend soin d'indiquer qu'il a excommunié et privé de toute autorité
sacerdotale ses adversaires sous réserve du jugement pontifical. Pour démontrer
que les décrets des Orientaux n'ont aucune valeur, la lettre précise que les
membres du concile sont restés en communion avec Cyrille et Memnôn, et qu'ils
ont continué de célébrer en commun les offices liturgiques.
De leur côté, les Orientaux envoient à l'empereur une relation transmise par le
comte Eirènaios *. Les évêques annoncent à Théodose II que les cyrilliens les
ont excommuniés. Ils contestent bien entendu la validité de cette décision en
faisant remarquer que Cyrille et Memnôn ne pouvaient être absous et réintégrés
dans leurs fonctions par une assemblée dont les membres étaient eux-mêmes
coupables et faisaient l'objet d'une condamnation.Afin d'éclaircir la situation,
les Orientaux demandent qu'on les autorise à quitter Éphèse et à se rendre dans
la capitale. Là, ils seront mieux à même de prouver l'illégalité et l'impiété du
concile cyrillien. En cas de refus du souverain, les Orientaux émettent le souhait
de se retirer à Nicomédie (dont l'évêque Himérios soutient Iôannès d'Antioche).
Le but reste identique : que Théodose II accepte de recevoir les métropolites,
chacun accompagné de deux évêques, car trop de participants nuisent au bon
déroulement des débats. Cette demande se comprend d'autant mieux que les
Orientaux sont en nette infériorité numérique. Les Orientaux rappellent avec ju
stesse qu'en venant à Éphèse avec seulement trois évêques de chaque province,
ils n'ont fait qu'obéir à la convocation impériale, à la différence des cyrilliens qui
ont rassemblé des évêques en grand nombre. La remarque sur les effectifs du
concile vise en particulier Cyrille et Memnôn qui sont venus entourés de nom
breux évêques suffragants. Le nombre de trois évêques par province ne semble
toutefois pas avoir été une règle absolue puisque la convocation impériale adres
sée le 10 novembre 430 à Cyrille en personne lui enjoint de venir avec quelques
évêques de sa province, sans en préciser le nombre ". Pour gage d'orthodoxie,

"ACO, I, 1, 3, p. 28, l. 19-p. 30, l. 33 ; ACO, I, 2, p. 83, l. 24-p. 85, l. 13 ; ACO, I, 3,


p. 109, l. 15-p. 111, l. 24.
"ACO, I, 1,3, p. 5, l. 24-p. 9, l. 21 ;ACO, I,2, p. 86, l. 16-p. 88, l. 17 ;ACO, I,3, p. 169,
L 15-p. 173, l. 11.
º ACO, I, 1, 5, p. 133, l. 33-p. 135, l. 4 ; ACO, I, 4, p. 50, l. 21-p. 51, l. 32.
"ACO, I, 1, 1, p. 115, l. 23-24 ;ACO, I, 2, p. 32, l. 13-15 ;ACO, I, 3, p. 50, l. 13-15.

679
MEMNÔN

les auteurs de cette lettre ont placé une copie du credo de Nicée et supplient
l'empereur d'ordonner que tous les évêques y souscrivent en affirmant ne vouloir
rien ajouter.
La sixième séance du concile cyrillien s'ouvre le 22 juillet dans le palais épiscopal
de Memnôn ". Ces changements répétés de lieu d'assemblée doivent avoir pour
cause les troubles que connaît la cité. En renonçant à organiser la sixième séance
dans la basilique Sainte-Marie, Memnôn avoue ne pas contrôler sa ville. Il a sans
doute préféré organiser la réunion dans un édifice plus sûr où les partisans d'Iôan
nès d'Antioche et Nestorius ne risquaient pas de troubler les débats. Memnôn
figure sur la liste de présence en 3° position, après Cyrille et Juvénal ". Cette
séance est consacrée au problème des quartodécimans de Lydie. Le prêtre et
économe de Philadelphie,Charisios(—» Charisios), raconte que ces schismatiques,
désireux d'embrasser l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de
Constantinople. Ils ont souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. Ces
événements se placent entre l'élection de Nestorius en 428 et le concile d'Éphèse
en 431. L'épisode révèle les interventions de Nestorius dans les affaires internes
du diocèse d'Asie puisque Philadelphie, en Lydie, ne relève pas du siège de
Constantinople. Vus d'Éphèse, ces agissements ont probablement été considérés
comme une ingérence et ont dû convaincre Memnôn de s'appuyer sur Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem pour défendre les prérogatives et l'indépen
dance de son siège contre l'influence de Constantinople.Après audition de Chari
sios et lecture des différentes pièces du dossier, les membres du concile cyrillien
décident de condamner toute personne qui modifie le credo de Nicée. Memnôn
souscrit entre la 8° (Collectio Veronensis, Collectio Casinensis) et la 12° position
(Collectio Atheniensis, Collectio Palatina, Chalcédoine) ".
V. Les tentatives de conciliation.
Sur ces entrefaites arrive à Éphèse l'envoyé impérial annoncé par la lettre du
29 juin, chargé d'aider le comte Kandidianos à dénouer la crise. Iôannès ", comte
des largesses sacrées, apporte une lettre de Théodose II ", envoyée après le
22 juillet, car à cette date Cyrille siège encore, mais avant le 13 août lorsque les
mesures prises contre Cyrille sont connues de tous à Constantinople. La décision
a été prise par l'empereur après l'audition dans la capitale des envoyés cyrilliens
et du comte Eirènaios, venus défendre des points de vue contradictoires ". Dans
sa lettre, l'empereur feint d'ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et
d'Iôannès d'Antioche, et s'adresse aux Pères conciliaires sans distinction, pour
les presser de trouver un accord. Dans un effort d'équilibre, Théodose II décide
de casser toutes les décisions prises par les conciles rivaux, mais confirme

" ACO, I, 1, 7, p. 84, l. 35-36 ; ACO, I, 3, p. 119, l. 20 ; ACO, I, 5, p. 85, l. 9-10 ; ACO,
II, 2, 1, p. 74, l. 30-31 ; ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 2-3.
" ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 2] ; ACO, I, 3, p. 119, l. 28 ; ACO, I, 5, p. 85, l. 14 : ACO, II, 2,
1, p. 74, l. 33 ;ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 8.
"ACO, I, 1,7, p. 112, l. 11 : ACO, I, 2, p. 70, [l. 16] ;ACO, I, 3, p. 134, l. 22 ;ACO, I, 5,
p. 110, l. 20 ; ACO, II, 3, 1, p. 228, l. 27.
" PLRE, II, p. 596, s. v. « Ioannes 12 ».
" ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29 ; LIBERATUs DE
CARTHAGE, Bréviaire, VI, ACO, II, 5, p. 105, l. 20-23.
"ACO, I, 1, 5, p. 135, l. 5-p. 136, l. 35 ; ACO, I, 1, 7, p. 167, l. 12-14 ;ACO, I, 4, p. 6O.
l. 4-p. 61, l. 31.

680
MEMNÔN

cependant la déposition de Cyrille, de Memnôn et de Nestorius. On comprend


pourquoi leur nom ne figure pas sur la liste des 53 destinataires cités dans la
lettre. De plus, sans doute par souci de ne pas aggraver la situation, l'empereur
prend soin de ne pas se prononcer sur le fond du débat qui est de nature doc
trinale.
Le comte Iôannès dut affronter une situation dont il ne soupçonnait pas la gravité.
Il fait le récit de sa mission dans une lettre adressée à l'empereur". Une fois
arrivé à Éphèse, il est venu saluer chaque concile.Alors que Cyrille et Memnôn se
sont enfermés, Iôannès fait savoir que tous doivent se réunir le lendemain sans
retard dans la maison où il loge. Le comte des largesses sacrées a disposé des
troupes autour du lieu de rencontre pour éviter que certains n'en viennent aux
mains. Nestorius arrive dès l'aube, suivi peu après d'Iôannès d'Antioche et ses
partisans. Les cyrilliens se rendent aussi à la convocation du comte Iôannès, à
l'exception notable de Memnôn. Le commissaire impérial tente de lire la lettre
que Théodose II lui a remise, mais chaque camp refuse de siéger en présence de
l'adversaire. La journée se passe en querelles jusqu'à ce que le comte Iôannès
prenne la décision d'exclure Cyrille et Nestorius de la séance de lecture du décret
impérial qui, d'ailleurs, ne leur est pas adressé comme Iôannès le souligne avec
pertinence. Malgré les protestations qui fusent des deux côtés, le comte Iôannès
parvient à lire la lettre de Théodose II : il annonce la déposition de Nestorius, de
Cyrille et de Memnôn. Cette nouvelle satisfait les Orientaux, mais sème la
consternation dans les rangs des cyrilliens. Nestorius croit d'abord que l'empereur
veut contraindre les trois condamnés à s'entendre, mais considère après coup cette
décision comme une manœuvre du parti cyrillien ". La réunion se termine le soir
par la mise aux arrêts de Nestorius, confié au comte Kandidianos, et de Cyrille,
remis au comte et préposite des scholes Iakôbos *. Iôannès fait savoiràl'économe,
au défenseur et au protonotaire de l'Église d'Éphèse que leur évêque est déposé et
qu'ils sont chargés de veiller avec attention sur les biens de leur §
Le comte
Iôannès sort de chez lui pour aller prier à la basilique Sainte-Marie lorsqu'il
apprend que Memnôn se trouve à l'évêché. Il envoie l'un de ses officiers pour
savoir si ce dernier refuse ou non de le voir. Memnôn se rend aussitôt auprès du
comte Iôannès et justifie son absence du matin par des problèmes de santé.
Obéissant au décret impérial, il se livre de lui-même et, comme Cyrille, est placé
sous la garde du comte Iakôbos. Le comte Iôannès termine sa lettre en assurant
l'empereur qu'il fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter un schisme.
Nestorius donne un tour plus polémique à l'arrestation de Memnôn en disant que
l'évêque d'Éphèse cherche refuge et qu'il est contraint de quitter l'autel (du lieu
de culte où il a probablement cherché asile) º. Une lettre du concile oriental au
clergé et à la population d'Antioche précise les conditions de détention. Le comte
Iôannès a, conformément aux dispositions de la lettre impériale, éloigné la popula
tion et disposé des soldats autour des demeures de Cyrille et Memnôn *. Une

* ACO, I, 1, 7, p. 67, l. 18-p. 68, l. 41 ;ACO, I, 4, p. 53, l. 31-p. 55, l. 12 ; ACO, I, 5,


p. 361, l. 1-p. 362, l. 16.
º NESToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 247 ; BARHADBESABBA 'ARBAIA, Histoire des
saints Pères, PO, IX, 5, p. 551 [63], l. 6-11.
* PLRE, II, p. 582, s. v. « Iacobus 2 ».
º NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 248.
*ACO, I, 4, p. 57, l. 29-32.

681
MEMNÔN

lettre des Orientaux à Akakios de Mélitène (Arménie II), postérieure au concile,


affirme que la surveillance est assurée jour et nuit par de nombreux gardes *. :
Le concile cyrillien réagit par l'envoi d'une lettre à Théodose II *. L'assemblée
est stupéfaite d'apprendre la déposition et l'arrestation de ses chefs. Elle est
convaincue que l'empereur a été trompé par les mensonges du parti antiochien.
Le concile juge nécessaire de rappeler à l'empereur qu'en communion avec
Rome, l'Afrique et l'Illyricum, il n'a prononcé de sentence de déposition qu'à
l'encontre de l'hérétique Nestorius, alors que Cyrille et Memnôn méritent d'être :
loués pour leur orthodoxie. Le concile se dit affligé de voir dans l'adresse de la ##

lettre impériale les noms de ses membres mêlés à ceux d'Iôannès d'Antioche et
ses partisans qu'il a excommuniés en raison de leur violation des canons. Le
concile prie l'empereur de lui rendre Cyrille et Memnôn et d'envoyerde nouveaux
:
représentants à Ephèse pour connaître la situation exacte. Cette requête n'est pas
seulement un gage de bonne volonté, elle indique à Théodose II que les deux
précédents commissaires impériaux, Kandidianos et Iôannès, ont rempli leur
mission avec partialité et sont les instruments des Orientaux.
Comme pour Kandidianos, la mission du comte Iôannès se solde malgré tout par
un échec. Les deux partis campent sur leurs positions et restent irréconciliables.
Le comte Iôannès regagne la capitale en emportant avec lui une lettre du concile
oriental ". Le fait qu'il joue le messager des seuls Orientaux, à la différence du
magistrianos Palladios, laisse à penser que l'accusation de partialité lancée par
les cyrilliens n'est pas infondée. Dans une lettre envoyée à la même époque,
Memnôn prie instamment le clergé de Constantinople de faire tout son possible
pour obtenir le retrait des comtes (Kandidianos et Iôannès) qui, chaque jour,
troublent la cité et menacent la foi *. La lettre du concile oriental que porte le
comte Iôannès est pleine de courtoisie à l'égard de Théodose II. Elle félicite
l'empereur pour la sentence qu'il a prononcée au sujet de Cyrille. La déposition
de Nestorius et, plus étrangement, celle de Memnôn sont passées sous silence. ,
L'objet de cette missive est de prouver que les capitula cyrilliens sont contraires
aux Évangiles et au credo de Nicée et s'accordent avec Apollinaire, selon
l'opinion d'Akakios de Bérée (Syrie I) qui lutta toute sa vie contre cette hérésie.
La lettre se termine par une profession de foi et pose comme condition à la paix
de l'Église la condamnation des capitula. La teneur essentiellement dogmatique
de cette missive explique que Memnôn soit ignoré. Il est considéré par ses
adversaires comme un fauteur de troubles au service de Cyrille plutôt que le
promoteur d'un dogme impie, comme l'avoue Iôannès d'Antioche lui-même
dans sa lettre à Roufos de Thessalonique en septembre 431 *.
Le 13 août ", une dizaine d'évêques présents dans la capitale envoient une lettre
au concile cyrillien ". L'adresse de cette lettre, calquée sur l'adresse de la lettre :
de convocation au concile, mentionne Memnôn en 6° position, après Célestin

* ACO, I, 4, p. 59, l. 12-14.


* ACO, I, 1, 3, p. 32, l. 11-p. 33, l. 25 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 30-p. 114, l. 4.
º ACO, I, 1, 7, p. 69, l. 3-p. 70, l. 31 ; ACO, I, 4, p. 55, l. 18-p. 57, l. 13 ; ACO, I, 5,
p. 362, l. 17-p. 364, l. 3.
* ACO, I, 1, 3, p. 47, l. 12-14 ; ACO, I, 3, p. 116, l. 12-14.
*ACO, I, 1, 3, p. 40, l. 20-21.
º ACO, I, 3, p. 140, l. 2.
"ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 31-p. 43, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 140, l. 1-p. 141, l. 9.

682
MEMNÔN

(représenté par ses légats), Cyrille, Juvénal, Firmos de Césarée et Flavianos de


Philippes *. On en déduit que les évêques à Constantinople considèrent toujours
Cyrille et Memnôn comme des membres à part entière du concile et feignent
d'ignorer leur arrestation. Bloqués dans la capitale, ces évêques ne peuvent se
rendre dans la métropole d'Asie, mais assurent les membres du concile de leur
entier soutien. Ils demandent au concile de leur indiquer la marche à suivre :
venir à Éphèse ou demeurer à Constantinople. La réponse du concile doit être de
peu postérieure au 13 août º. L'assemblée prend acte du soutien apporté par les
évêques, et leur demande de dénoncer auprès de l'empereur les outrages d'Iôannès
d'Antioche envers Cyrille et Memnôn. Les membres du concile cyrillien com
prennent que les évêques à Constantinople ne puissent les rejoindre, car eux
mêmes s'estiment « assiégés parterre et par mer » (toMtopkio yàp muôç dxpußñç
vûv ouvéxet èx yñç te koû 0oMdttmç). Ayant constaté que leur première lettre
n'était pas arrivée à destination, les membres du concile cyrillien joignent une
copie de ce document ainsi qu'une relation à remettre à l'empereur. Dans cette
lettre, Juvénal de Jérusalem souscrit le premier ". Sans doute ce fait rare mais
non unique s'explique-t-il par la mise à l'écart forcée de Cyrille et la volonté de
choisir le membre le plus prestigieux du concile pour donner plus de poids à cette
missive. Les cyrilliens demandent que les mesures qu'ils ont prises contre Nesto
rius et ses partisans aient force de loi et prient instamment le souverain d'annuler
celles concernant Cyrille et Memnôn. Ils soulignent la contradiction de la décision
impériale qui rassemble dans une même condamnation des personnalités dé
fendant des positions opposées. Le clergé de Constantinople aussi adresse une
supplique à Théodose II en faveur du concile cyrillien º. Il réclame la libération
des évêques d'Alexandrie et d'Éphèse. Confirmer leur déposition induirait la
déposition de tous les évêques orthodoxes qui les ont soutenus, aboutirait au
triomphe d'Arius et d'Eunomios et inaugurerait une nouvelle ère de martyrs.
Pour trouver une issue à ce terrible imbroglio, Théodose II prend la décision,
vers la fin du mois d'août, de convoquer à Constantinople des représentants de
chacun des deux conciles en vue d'une conférence contradictoire. Comme Ne
storius le note, les condamnés restent aux arrêts ". Les cyrilliens choisissent
d'envoyer les trois légats romains, l'évêque Juvénal, et les évêques Firmos de
Césarée, Flavianos de Philippes, Théodotos d'Ancyre (Galatie I), Akakios de
Mélitène et Euoptios de Ptolémaïs(Libye Supérieure). Parl'envoi de représentants
de Rome, du siège de Jérusalem, des diocèses du Pont, d'Illyricum et d'Égypte,
les cyrilliens ont voulu souligner le caractère œcuménique de leur concile. Tous
se sont distingués dans la lutte contre Nestorius. L'absence d'un représentant du
diocèse d'Asie semble s'expliquer par le rôle décisif joué par Memnôn qui, par
contrecoup, a rejeté au second plan les autres métropolites et évêques de son dio
cèse.Memnôn a-t-il préféré remettre son sortentre les mains d'orateurs confirmés,
fussent-ils d'autres diocèses, plutôt que d'être défendu par un membre du diocèse
d'Asie sur lequel il revendiquait une primauté ? La mise aux arrêts de Memnôn
a certainement limité son influence au sein du concile cyrillien. Quoi qu'il en

* ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 35 ;ACO, I, 3, p. 140, l. 4.


* ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 22-p. 44, l. 35.
* ACO, I, 1, 3, p. 47, l. 15-p. 48, l. 35 ;ACO, I, 3, p. 116, l. 15-p. 117, l. 31.
* ACO, I, 1, 3, p. 49, l. 1-p. 50, l. 22 ; ACO, I, 3, p. 141, l. 10-p. 142, l. 34.
* NEsToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 254.

683
MEMNÔN

soit, cette assemblée n'a choisi d'envoyer à Constantinople aucun des évêques
du diocèse d'Asie, pourtant si nombreux. Fin août ou début septembre, le concile
cyrillien remet à ses délégués des instructions en vue des négociations ". Il les
charge de plaider la cause de l'orthodoxie et de secourir Cyrille et Memnôn. Il
leur défend expressément de communier avec Iôannès d'Antioche et ses partisans.
Quatre conditions sont posées à une réconciliation avec les Orientaux : souscrip
tion à la condamnation de Nestorius, demande de pardon au concile cyrillien,
anathématisation des dogmes de Nestorius et de ses sectateurs, enfin reconnais
sance de l'innocence de Cyrille et de Memnôn. A leur arrivée dans la capitale, les
mandataires remettent à l'empereur une lettre de leur concile ". Prenant acte de
la convocation d'une conférence contradictoire que le comte Iôannès leur a
transmise, les cyrilliens fournissent la liste de leurs représentants et rappellent
brièvement les péripéties depuis le 7 juin, en insistant sur leur union avec Rome,
l'Afrique, l'Illyricum et tout l'Occident. C'est un point de vue très exagéré
puisque l'Occident se résume à trois légats romains et à un représentant de
l'Afrique qui n'a pas la qualité de légat. Une fois encore, les cyrilliens demandent
que l'empereur annule les dépositions de Cyrille et de Memnôn et les fasse libé
rer. De leur côté, les Orientaux envoient huit délégués à qui ils transmettent leurs
instructions ". Le souci de représentativité est évident.Outre Iôannès d'Antioche,
on compte sept métropolites et évêques originaires des différentes provinces du
diocèse d'Orient. Le diocèse du Pont est représenté par Himérios de Nicomédie
(Bithynie). Les consignes des Orientaux à leurs mandataires leur donnent une
plus grande latitude que celles des cyrilliens à leurs propres délégués, mais le
rejet des capitula cyrilliens ne peut être matière à discussion. Les instructions
sont suivies d'une justification dogmatique de la condamnation de l'évêque
d'Alexandrie pour hérésie. De nouveau, comme dans la réponse du concile
oriental à l'empereur Théodose II, le cas de Memnôn est passé sous silence.
En prévision de la rencontre, le concile cyrillien adresse une lettre au clergé de
Constantinople ". Les évêques se plaignent d'être bloqués dans Éphèse depuis
trois mois sans avoir la possibilité de communiquer autrement que par messages
secrets. L'empereur n'a entendu jusqu'ici, affirment-ils, que les mensonges de
leurs adversaires. De ces informations fausses, la pire est celle des prétendues
bonnes relations du concile cyrillien avec le concile oriental, qualifié de
« conventicule de l'apostasie » (tò tñç drtootooioç ouvéôpuov). Pour preuve de
leur opposition, les cyrilliens anathématisent Iôannès d'Antioche et ses partisans.
Une nouvelle fois, le concile demande aux clercs de la capitale d'intervenir
auprès de l'empereur en faveur de Cyrille et Memnôn. Ne voulant plus de remise
en question, les membres du concile cyrillien demandent l'autorisation de rega
gner leurs sièges. La durée de trois mois mentionnée au début de cette lettre
constitue un indice chronologique précieux. La date de convocation du concile
ayant été fixée à l'origine au 7 juin, on en déduit que cette lettre a été envoyée au

" ACO, I, 1, 3, p. 33, l. 26-p. 36, l. 32 ;ACO, I, 3, p. 173, l. 12-p. 174, l. 18 ;ACO, I. 5,
p.364, l. 4-p. 366, l. 24.
" ACO, I, 1, 3, p. 65, l. 1-p. 66, l. 32 ; ACO, I, 3, p. 174, l. 19-p. 176, l. 8 : ACO, I. 5,
p. 366, l. 25-p. 367, l.42.
" ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 33-p. 39, l. 26; ACO, I, 3, p. 176, l. 9-p. 177, l. 19 ; ACO, I, 4,
p. 63, l. 1-37 ;ACO, I, 5, p. 368, l. 1-40.
"ACO, I, 1, 3, p. 51, l. 16-p. 53, l. 2 ;ACO, I, 3, p. 117, l. 32-p. 119, l. 15.

684
MEMNÔN

début du mois de septembre. S'il n'est pas question dans ce document des pour
parlers, c'est qu'ils n'ont pas encore commencé. Les soutiens que les cyrilliens
se sont assurés au sein du clergé de la capitale ont suscité de l'hostilité à l'égard
des délégués du concile oriental et dû retarder les travaux de la conférence
contradictoire. Des moines cyrilliens ont ainsi provoqué des émeutes pour
empêcher la venue des représentants antiochiens à Constantinople ". Les sept
délégués orientaux expédient alors une pétition à l'empereur pour l'avertir qu'ils
sont bloqués à Chalcédoine d'après l'adresse que porte ce texte *. Ils réitèrent
leurcondamnation des capitula cyrilliens et, au nom de la défense de l'orthodoxie,
prient Théodose II d'enquêter sur les agissements des cyrilliens pour que la vérité
soit faite. L'attitude des Orientaux est modifiée par la disgrâce où est tombé
Nestorius, qui a obtenu de pouvoir regagner son monastère sur l'ordre du préfet
du prétoire d'Orient Antiochos º. D'après une lettre envoyée le 11 septembre à
leur concile, les délégués orientaux affirment n'avoir eu connaissance de cette
nouvelle que huit jours plus tard, à leur arrivée à Chalcédoine. Ils attendent la
venue de l'empereur qui a décidé, encompagnie du Sénat, de se rendre directement
à Rouphinianai ". Il est à noter que l'ancien évêque de Constantinople n'est plus
mentionné dans la correspondance des délégués orientaux (mais il l'est encore
dans la correspondance officielle). Ces derniers ont probablement fait passer à
l'arrière-plan le cas de Nestorius pour se concentrer sur ce qui constitue, à leurs
yeux, le fond du débat : les capitula de Cyrille. Iôannès d'Antioche a dû également
se sentir menacé par les manœuvres de Juvénal. La première pétition des délégués
orientaux dénonce ses efforts pour détacher du siège d'Antioche les provinces de
Phénicies et d'Arabie et les placer sous l'autorité du siège de Jérusalem.
La conférence de Chalcédoine, qui a commencé après le 11 septembre sans qu'on
puisse être davantage précis, est un échec total comme le concile d'Éphèse et les
missions des différents envoyés impériaux. Les pourparlers n'aboutissent à
aucune réconciliation entre cyrilliens et Orientaux. Les capitula constituent la
pierre d'achoppement des discussions. Durant toute cette période, Memnôn n'est
presque jamais mentionné, à la différence de Cyrille d'Alexandrie et de ses écrits
controversés. Pourtant les discussions ont parfois porté sur le cas de l'évêque
d'Éphèse. Théodoret de Cyr (Euphratésie), l'un des mandataires orientaux, écrit
depuis Chalcédoine à Alexandros d'Hiérapolis (Euphratésie) pour lui raconter
comment, avec ses collègues, il a tenté de convaincre Théodose II qu'il était
impossible de rétablir Cyrille et Memnôn et de rétablir la communion avec leurs
partisans s'ils ne rejetaient pas au préalable les capitula º. Dans cette même
lettre, Théodoret reconnaît que le sort de Nestorius est scellé : l'empereur refuse
d'entendre parler de lui et les cyrilliens ont gagné le soutien de l'auditoire par la
corruption. Malgré tout, les délégués orientaux résistent fermement. D'après la

"ACO, I, 1, 7, p. 76, l. 39-40 ; ACO, I, 4, p. 64, l. 27-28 ; ACO, I, 5, p. 374, l. 21-22.


* ACO, I, 1, 7, p. 72, l. 12-p. 73, l. 42 ; ACO, I, 4, p. 71, l. 35-p. 73, l. 29 ; ACO, I, 5,
p.370, l. 1-p. 371, l. 29.
º ACO, I, 1, 7, p. 71, l. 4-14 ; ACO, I, 4, p. 64, l. 1-11 ; cf. PLRE, II, p. 103-104, s. v.
« Antiochus 7 ».
" ACO, I, 1, 7, p. 76, l. 34-p. 77, l. 13 ;ACO, I, 4, p. 64, l. 25-p. 65, l. 9 ; ACO, I, 5,
p.374, l. 18-34.
* ACO, I, 1,7, p. 79, l. 41-p. 80, l. 1 ;ACO, I, 4, p. 69, l. 27-30 ;ACO, I, 5, p. 377, l. 15
17.

685
MEMNÔN

relation envoyée à leur concile ", ils essaient de défendre Nestorius au cours de
la cinquième entrevue. Constatant leur échec, les Orientaux obtiennent de
Théodose II de pouvoir regagner leurs provinces, mais le souverain pose comme
condition le rétablissement de Cyrille et de Memnôn. Prenant acte de l'impasse
des négociations et des dissensions persistantes, Théodose II ordonne que tous
les Pères conciliaires quittent Éphèse et rentrent chez eux en compagnie des
évêques venus de la même province. Mais, contrairement à ce qu'annonçait la
relationdes délégués orientaux,Cyrille et Memnônrestentexclusdel'épiscopat ".
Cette sentence a dû rester lettre morte car l'évêque alexandrin avait déjà réussi à
quitter Éphèse, sans doute en corrompant de hauts fonctionnaires, et à rejoindre
l'Égypte le 31 octobre.Jusque-là, Cyrille était toujours gardé, d'après une lettre
d'Akakios de Bérée à Alexandros d'Hiérapolis ", même si Nestorius affirme le
contraire ". Il devait en être de même pour Memnôn. Avec ce nouveau rebon
dissement, l'empereur prend une ultime décision concernant le concile car il
comprend que l'impasse est totale. Tous les évêques sont autorisés à regagner
leur siège, Cyrille et Memnôn sont rétablis dans leurs fonctions, aucune condam
nation n'est prononcée à l'encontre des Orientaux ". La victoire des cyrilliens :
est néanmoins évidente, comme le prouve l'élection le 25 octobre au siège de
Constantinople de Maximianos, un prêtre sans grand relief qui est devenu l'otage
du parti cyrillien.
VI. Du rétablissement à la mort.
À la fin d'octobre 431, Memnôn est de nouveau l'évêque légitime d'Éphèse aux
yeux du pouvoir impérial, après avoir été aux arrêts depuis fin juillet ou début
août. Toutefois, du point de vue des Orientaux, il est toujours sous le coup d'une
sentence de déposition. Il le restera jusqu'à l'aboutissement des négociations
entre Cyrille et Iôannès d'Antioche. Durant plus d'un an (début 432-avril 433),
l'essentiel du débat porte sur la réception ou non des capitula et suscite une abon
dante correspondance. Le cas de Memnôn est abordé de manière incidente. Une
lettre des Orientaux à Akakios de Mélitène et la sentence du synode d'Anazarbe
en 432 stigmatisent son étroite collaboration avec Cyrille ". Ce dernier, dans sa
réponse à Akakios de Bérée, mentionne Memnôn pour rappeler l'illégalité de sa
condamnation º. Même si, sous la plume de Cyrille, Memnôn est rarement men
tionné, le cas de l'évêque d'Éphèse n'est jamais dissocié de celui de l'évêque
d'Alexandrie. Aux yeux des cyrilliens, la reconnaissance de Memnôn comme
évêque véritable et comme victime de sentences injustes est une condition indi
spensable à toute réconciliation. Deux documents témoignent de cette attitude. À
la fin de l'année 431, l'évêque Pétros de Traianoupolis, métropolite de Rhodope
et ancien partisan d'Iôannès d'Antioche, adresse un libelle de repentir (Àipe) Àoç
petovontukóg) à Maximianos de Constantinople, aux délégués et au concile

"ACO, I, 1,7, p. 81, l. 1-39 ;ACO, I, 4, p. 70, l. 37-p. 71, l. 30 ;ACO, I, 5, p.378, l. 19
p. 379, l. 14.
" ACO, I, 4, p. 68, l. 30-p. 69, l. 14 ; BARHADBESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères,
XXV, PO, IX, 5, p.555 [67], l. 2-4.
* ACO, I, 4, p. 85, l. 33-34.
" NESTORIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 249.
"ACO, I, 1, 7, p. 142, l. 18-33 : ACO, I, 4, p. 73, l. 34-p. 74, l. 7.
º ACO, I, 4, p. 58, l. 32-33 ; ACO, I, 4, p. 143, l. 10-11.
* ACO, I, 1, 7, p. 148, l. 21-23 : ACO, I, 4, p. 95, l. 19-20.

686
MEMNÔN

cyrilliens. Son ralliement est accepté dans la mesure où il demande pardon pour
avoir souscrit à la déposition de Cyrille et de Memnôn et reconnaît le caractère
illégal de cette mesure décidée par Iôannès d'Antioche et ses partisans º. Une
lettre envoyée par Ioulianos de Sardique (Dacie méditerranéenne) à Roufos de
Thessalonique contient des dispositions identiques *. Ces libelles de réconci
liation suivent un même modèle. Les évêques dissidents ont été contraints d'y
souscrire pour être rétablis sur leur siège.Ces libelles prouvent que la réintégration
des anciens adversaires des cyrilliens est conditionnée, sur le plan dogmatique, à
la condamnation de Nestorius pour hérésie, sur le plan disciplinaire, à la recon
naissance de Cyrille et de Memnôn comme évêques légitimes. Au terme de
longues négociations, la paix est rétablie entre Cyrille et Iôannès d'Antioche en
mars-avril 433 : la condamnation de Nestorius est maintenue tandis que les
condamnations réciproques sont oubliées. Mais certains Orientaux refusent tout
accord avec les cyrilliens. C'est le cas des évêques Euthèrios de Tyane (Cappa
doce II) et Helladios de Tarse (Cilicie I). Dans une ultime résistance, ils tentent
de rallier le pape Sixte III au refus de l'union entre Cyrille et Iôannès d'Antioche.
Parmi leurs arguments, ils mentionnent sur la question de Cyrille et de Memnôn
la volte-face de l'évêque d'Antioche qui, dans un premier temps, avait souscrit à
leur condamnation *. La démarche d'Euthèrios et d'Helladios se révèle sans
effet.Après le rétablissement de l'union de l'Église, la légitimité de Memnôn n'a
plus été contestée.
Sur la carrière de Memnôn, les sources sont aussi pauvres pour la période posté
rieure au concile que pour la période antérieure. Un seul renseignement est fourni
lors du concile de Chalcédoine. Au cours de la séance du 29 octobre 451, les
Pères traitent de l'affaire des évêques Bassianos et Stéphanos qui se disputent le
siège d'Éphèse (-» Bassianos, Stéphanos 4). Une intervention de Bassianos se
réfère à l'époque de Memnôn. Alors prêtre de l'Église d'Éphèse, Bassianos se
consacre aux pauvres et construit en leur faveur un hospice de soixante-dix lits.
Jaloux, selon Bassianos, de la popularité que cette action lui vaut, Memnôn dé
cide de l'éloigner de la cité. Ordonné contre sa volonté évêque d'Euaza (Asie),
Bassianos n'accepte pas. La réaction de Memnôn est terrible : l'évêque d'Éphèse
frappe trois heures durant Bassianos près de l'autel, au point de couvrir de sang
l'Évangile et l'autel. Bassianos refuse néanmoins de quitter la ville et de rejoindre
le siège où il a été nommé. Il persiste dans son refus jusqu'à la mort de Memnôn
auquel succède Basilios (-» Basilios 3) ". Le récit doit être pris avec circon
spection car il provient d'un adversaire de Memnôn. Pourtant, deux traits du
caractère de Memnôn transparaissant dans cet épisode sont bien attestés par les
actes du concile d'Éphèse : la défense farouche de son autorité absolue sur sa cité
et le recours à la force le cas échéant. Cet événement doit être postérieur au con
cile, autrement il aurait été exploité par les adversaires orientaux de l'évêque
d'Éphèse. Il doit probablement se situer à la fin de l'épiscopat de Memnôn, car
Bassianos n'aurait pu refuser très longtemps son ordination forcée si Memnôn
n'était mort peu de temps après. Malheureusement aucun de ces événements
n'est daté. L'archidiacre Aétios de Constantinople précise néanmoins que Basi

*ACO, I, 1,7, p. 139, l. 19-26.


*ACO, I, 1,7, p. 140, l. 14-17.
* ACO, I, 4, p. 146, l. 19-20.
*ACO, II, 1, 3, p. 46 [405], l. 21-31 ;ACO, II, 3, 3, p.55 [494], l. 8-17.

687
MÉNANDROS l

lios, successeur de Memnôn, a été ordonné par Proklos (434-446) avec la colla
boration de Théodose II (408-450) et de Cyrille d'Alexandrie (412-444), soit
probablement vers 443, lors du séjour de Cyrille dans la capitale. La mort de
Memnôn doit donc se placer vers 443. En hommage à son rôle de défenseur de
l'orthodoxie cyrillienne, la mémoire de Memnôn est commémorée le 16 décembre
dans le synaxaire de Constantinople ".
" Synaxaire de Constantinople, 16 décembre,4, col. 314 et col. 321-322, apparat critique,
1. 38-39.

#
MÉNANDROS 1, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV ° S.

Une épitaphe en vers homériques célèbre l'excellence et le sens de la justice de


ce prêtre, et rappelle que « son âme repose, là où est Dieu immortel, dans le sein
d'Abraham comme l'un des bienheureux » (\yuxhô'oûtoîoïv'd0ovotoç [O]eòç
Éotuv 'Appouiouç kóMtouç dvortoûe[t]e doç uokopov tuç). Dans un dialogue
fictif avec sa veuve, Kléousa, Ménandros veut apaiser son chagrin en l'invitant à -i#

adresser ses prières à Dieu pour être délivrée des souffrances ". La pierre provient
de Kolukisa, 26,5 km au sud-ouest de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 123, n° 587 et pl. 30 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER,


Steinepigramme, 3, p. 73-74, n° 14/04/03.

MÉNANDROS 2, évêque d'Héraclée de la Salbakè (Carie) 451

Il apparaît en 258° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 220° place à la 2° séance
du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est présent en 90° position à la 3° séance du
13 octobre *. Il est le 105° membre à approuver la décision du concile de priver
Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité et fonction sacerdotales ". Il souscrit à la
déposition de Dioskoros en 167° position dans la version grecque et en 221°
position dans la version latine *. Il occupe la 222° place sur la liste de présence lors
de la4° séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires
sur le Tome de Léon. Il affirme, en 150° position, que cette lettre est en accord avec
les Symboles de Nicée et de Constantinople I, la seconde lettre de Cyrille d'Alex
andrie à Nestorius, et souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux mentionnent les 58 premiers membres. Ménandros apparaît en
238° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 244° position à la définition de
la foi". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les
noms de 47 à 58 membres. À la différence de son métropolite mais à la suite de
plusieurs évêques de sa province, Ménandros est absent de la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour l'ultime séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 24 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 25. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 31.

688
MÉNÉKRATÈS

—* ACO, II, 1,2, p. 5 [201], l. 21. —*ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 4 ;ACO, II, 3, 2, p. 60
[319], l. 23-25. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 35 ; ACO, II, 3, 2, p. 80 [339], l. 3.
—*ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 9. — ' ACO, II, 1, 2, p. 108 [304], l. 12-15 ; ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 25. —*ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 16 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405],
l. 5. —*ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 32 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 29 ;ACO, II, 3, 2,
p. 166 [425], l. 24 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 321.

MÈNAS, évêque de Karpathos (Îles) 536-553

Au concile de Constantinople, en 536, il souscrit lors de la 5° séance en 92° place,


l'avant-dernière, à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras ". Enrevanche,ilassiste àtoutes lesétapesduconcile réuniàConstantinople
en 553. Il occupe la dernière place, 151° ou 152°, lors des quatre premières
séances, entre le 5 et le 13 mai*. Le détail n'est pas fourni pour les 5°, 6° et 7°
séances, entre le 17 et le 26 mai. Les actes précisent que les noms des évêques
présents sont les mêmes que ceux indiqués lors de la l" séance *. Il occupe de
nouveau la dernière place au cours de la 8° séance du 2 juin ", et souscrit en 156°
position aux anathématismes prononcés contre Théodore de Mopsueste, Théodo
ret de Cyr et la lettre dite d'Ibas *.

'ACO, III, p. 119, l. 21. —* ACO, IV, 1, p. 7, l. 39 ; ibid., p. 24, l. 12 ; ibid., p. 36, l. 29 ;
ibid., p. 43, l. 14. — * Ibid., p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17.
—* Ibid., p. 207, l. 25. —* Ibid., p. 231, l. 1.

MÉNÉKRATÈS, évêque de Kérassai (Lydie) 451

Il apparaît en 224° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 " et occupe la 186° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est présent en 112° position à la 3°
séance du 13 octobre *. Devant le refus de Dioskoros d'Alexandrie de comparaître,
le concile lui envoie une deuxième ambassade composée des évêques Pergamios
d'Antioche de Pisidie (—» Pergamios 1), Kékropios de Sébastopolis (Arménie I)
et Roufinos de Samosate (Euphratésie). Amphilochios de Sidè (—» Amphilo
chios 2) réclame que la délégation soit retardée d'un ou deux jours ". Ménékratès
intervient contre cette proposition. Il demande, de manière ironique, s'il faut
attendre trois mois un individu qui a semé partout le désordre. Le concile ne tient
pas compte de la remarque d'Amphilochios et envoie la deuxième délégation *,
qui échoue. Après le rejet par Dioskoros des trois assignations à comparaître
réglementaires, le concile décide de le punir. Ménékratès est le 130° membre à
approuver, en accord avec le concile et son métropolite (—» Flôrentios 2), la con
damnation de Dioskoros et sa privation de toute dignité sacerdotale ". Il souscrit
à la déposition de Dioskoros en 184° position dans la version grecque et n'est pas
mentionné dans la version latine '. Il occupe la 188° place sur la liste de présence
lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent que les 58 premiers
membres. Ménékratès apparaît en 204° position sur la liste de présence de la
séance du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 207°

689
MENNÉAS 1

position à la définition de la foi ". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les


procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Ménékratès est
présent en 172° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de pré
sence n'indique que les 58 premiers membres. À une séance indéterminée,
Ménékratès souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 83° position d'après la
Collectio Prisca *.

"ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 22. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 39.
—* ACO, II, 1,2, p. 5 [201], l. 43. — * ACO, II, 1,2, p. 12 [208], l. 21-27 ;ACO, II. 3, 2,
p. 23 [282], l. 19-26. —* ACO, II, 1, 2, p. 12 [208], l. 28-30 ; ACO, II, 3, 2, p. 23 [282],
l. 27-29. —°ACO, II, 1,2, p. 32[228], l.29 ;ACO, II,3,2, p. 63[322], l. 28-30. —' ACO,
II, 1, 2, p. 39 [235], l. 11. —"ACO, II, 3, 2, p.89 [285], l. 19. —*ACO, II, 1, 2, p. 135
[331], l. 25 ;ACO, II,3,2, p. 145 [404], l. 4 —"ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 33 ;ACO,
II, 2, 2, p. 73 [165], l. 29 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 14 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII. 10,
tr. II, p. 66 A, n° 249. — "ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 11 ; ACO, II, 3, 3, p. 108 [547],
l. 3. — *ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 37.

MENNÉAS 1, diacre de Gdanmaa ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Mennéas, fils du diacre Arménios (—» Arménios 1), a érigé une pierre tombale
avec ses fils, Ailios Euthydikos, Ailios Arménios et Ailios Périklès '. La pierre
vient d'Insuyu, environ 25 km à l'est de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113-114, n°542 et pl. 28.

MENNÉAS 2, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) IV ° S.

Aurèlia Thékla, fille de Sisinos, a érigé une épitaphe écrite dans un mauvais grec
pour son époux Mennéas qualifié de « révérentissime prêtre » (eûMoßéototoç
rtpeoßu0é[pqp])'. L'inscription a été découverte à Gözlü, 27 km au nord de Halic1
(Laodicée) et 28 km au sud-ouest de Çesmelisebil (Gdanmaa).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 171, n° 325 et ph. ; cf. A. M. RAMsAY, in W. M. RAMsAY (éd.),
SERP, p. 75, n°45 et fig. 45.

MENNÉAS 3, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV°-V° s.

Mennéas, fils de Phrougios, ainsi que Domnos, Arestidès et Mènophilos ont érigé
une pierre tombale pour leur frère, le prêtre Attas (—» Attas)'. Il s'agit peut-être
d'une fraternité spirituelle. La pierre a été découverte à Konya.

" J. R. S. STERRETT, An Epigraphical Journey in Asia Minor, p. 198-199, n° 208.

690
MENNÉAS 8

MENNÉAS 4, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV°-V° S.

Mennéas, fils de Loukios, est mentionné sur une épitaphe fragmentaire avec son
épouse Patroina ". La pierre provient d'Imambag, près de Konya.
" H. S. CRONIN, JHS, 22, 1902, p. 355, n° 106 ; G. LAMINGER-PASCHER, Beitràge zu den
griechischen Inschriften Lykaoniens, p. 113, n° 173.

MENNÉAS 5, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Ce personnage, dont le nom est écrit Meuvveoç, a érigé une pierre tombale pour
ses fils Meiros et Astérios ". La pierre a été découverte à Meydan, moins de 9 km
à l'est de Halic1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 129, n° 240 et ph.

MENNÉAS 6, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Mennéas, fils de Kyriakos, a érigé une pierre tombale pour son frère Augoustos
et pour lui-même ". La pierre a été trouvée à Sarayönü, 8 km environ au nord de
Halici, l'antique Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 85, n° 164 et ph.

MENNÉAS 7, diacre de Gdanmaa (Lycaonie) IV°-V° S.

Il est mentionné en compagnie du lecteur Hypatios (-» Hypatios 1) sur une


épitaphe fragmentaire découverte à Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa'.
" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 119, n° 564 et dessin p. 145.

MENNÉAS 8, diacre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Sa sœur a érigé un monument funéraire en sa mémoire et en mémoire de son


frère Trophimos. D'après cette épitaphe métrique, « il était paré d'une parfaite
vertudans savieet[a]atteintunesagesse divine »(ôçrtóonçdpetñçxexoounuévoç
nv èv\ Biqp kè 0eeuchv ooqºiov èxteAéooç)'. Cela laisse peut-être entendre que
le défunt était versé dans les Écritures. La pierre a été découverte à Sarayönü,
8 km environ au nord de Halic1, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 121, n° 228 et pl. ; cf. A. M. RAMSAY, in W. M. RAMSAY (éd.),
SERP, p. 87-88, n°56.

691
MENNÉAS 9

MENNÉAS 9, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) 509/519

Une inscription « en guise d'ex-voto et pour la mémoire très vénérable » ([û]rtèp


eûxñ[g kè] oeuv[otditnlç uvñumç) d'un groupe de douze personnes mentionne ce
prêtre, sans doute lors de la construction d'un martyrium pour saint Kèrykos '.
Selon le texte gravé sur un autre côté de la pierre, qui semble de la même main
d'après la forme des lettres, cette fondation date du 1" décembre de l'an 540 (ou
peut-être 550) de l'ère d'Actium, c'est-à-dire 509(ou 519) de notre ère. L'inscrip
tion a été découverte à Gözlü, 27 km au nord de Halic1 (Laodicée) et 28 km au
sud-ouest de Çesmelisebil (Gdanmaa).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 170, n° 323 a et b.

MENNÉAS 10, prêtre d'Antioche ?(Pisidie) V°-VI° S.

Son inscription votive a été retrouvée à Körküler, environ 16 km au nord-ouest


de Yalvaç (Antioche de Pisidie)'. Il est mentionné en compagnie de son fils, le
diacre Doulos (—» Doulos), et d'un oncle du même nom.

" B. LEvICK, AnatSt, 17, 1967, p. 120-121, n° 56.

MÈNODÔROS, prêtre de Laodicée (Pisidie) III°-IV° S.

Trois fils, Ailios Eusébios, Ailios Eugénios et Ailios Épitychios, ont érigé une *::
•.

tombe pour leurs parents, Mènodôros et Ailia Mikka, et leur frère Polychronios ". •s -
L'inscription a été trouvée à Kunderaz ou KIndiras (aujourd'hui Demiroluk),
l'ancien bourg de Kindyria, environ 15 km au sud-ouest de Halic1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 14-15, n° 78.

MÈNOPHANÈS, évêque d'Antioche du Méandre (Carie) 519

Ce personnage est connu lors de sa déposition. Il compte parmi les évêques


monophysites bannis probablement en 519 par l'empereur Justin I" et mentionnés
par les sources syriaques ou traduites du syriaque ".
" Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 5-6 ; Chronique de 846, p. 173, l. 6-7 ;
:
MICHEL LE SYRIEN, IX, 13, tr. II, p. 172 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177.

MÈNOPHANTOS, évêque d'Éphèse (Asie) 325-ca 349

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 2 place parmi les évêques d'Asie et d'Hellespont présents sur les listes

--

de souscription à la définition de la foi ". A l'époque du concile de Nicée,


l'Hellespont est uni à l'Asie en une seule province comme l'indiquent deux

692
MÈNOPHANTOS

inscriptions datées de 330 environ *. L'autre originalité est, parmi ces évêques, la
première place occupée par Théônas de Cyzique et non par l'évêque d'Éphèse
(-» Théônas). Les listes de souscription d'autres provinces comme la Carie ou
l'Isaurie commencent aussi par un évêque qui n'est pas le métropolite. Ces
parallèles ne contredisent pas l'hypothèse d'une possible rétrogradation de
l'évêque d'Éphèse au profit de celui de Cyzique en raison des positions du
premier, favorable à Arius. En effet, un groupe, dont l'effectif varie selon les
sources de six à dix-sept évêques, a soutenu dans un premier temps les thèses
d'Arius durant le concile de Nicée. Mènophantos est l'un d'eux *. Ces évêques
ont délivré une profession de foi arienne qui, sitôt lue, a été mise en pièces et
déclarée fausse par le reste de l'assemblée. Cette profession de foi a suscité une
telle agitation que les évêques ariens ont, sous la pression, souscrit à la définition
de la foi de Nicée, à l'exception des évêques Sékoundos de Ptolémaïs (Libye
Supérieure) et Théônas de Marmarique (Libye Inférieure)*. On a également
avancé l'idée que la province double d'Asie et d'Hellespont possédait deux
métropoles religieuses, Cyzique et Éphèse *. Cette solution est peu convaincante
car elle ne peut s'appliquer à la Carie ou l'Isaurie.Aucune réponse satisfaisante
n'a encore été apportée ". Le Pseudo-Gélase de Cyzique fournit un indice du rôle
prépondérant joué par Théônas au détriment de Mènophantos. Il est chargé
d'annoncer les décisions du concile de Nicée aux Églises d'Asie, d'Hellespont,
de Lydie et de Carie, ce qu'il fait par l'intermédiaire des évêques Eutychios de
Smyrne et Marinos de Trôas (—» Eutychios 2, Marinos 1)'. Dans son Histoire
ecclésiastique, l'anoméen Philostorge énumère les disciples de Loukianos, prêtre
d'Antioche au début du IV° siècle. Outre Arius, il mentionne, entre autres, les
évêques Eusébios de Nicomédie, Maris de Chalcédoine, Théognis de Nicée (les
trois en Bithynie)et Mènophantos. Photius, l'abréviateur de cette source, précise :
« qu'ils ont cédé, dit-il, à la violence des tyrans et agi en païens ; plus tard, ils
sont revenus sur leur faute, tandis que leur maître les assistait dans la repentance »
(oùç xoû ëAAnvioot pnoiv èvôóvtoç tû tôv tupóvvov Biq, üotepov ôè
dvoxo)éooo0ot tnv mttov, ouMMo pouévou oûtoîç tpòç tûv uetoivouov toû
ôuôookd Mou)*. Autrement dit, ces individus, après avoir suivi l'enseignement de
Loukianos à Antioche, ont failli dans leur foi durant une persécution des chrétiens.
Contraints de sacrifier aux dieux païens, ils sont devenus des lapsi mais, recon
naissant leur erreur, ils ont ensuite réintégré la communauté des chrétiens avec
l'aide de Loukianos. Nous savons par ailleurs que Loukianos a subi le martyre à
Nicomédie le 7 janvier 312. Mènophantos et ses camarades sont tombés et se
sont repentis entre 303, date du début de la grande persécution décrétée par
Dioclétien, et 312, année de la mort de Loukianos. Lors du concile de Nicée, il
n'est pas surprenant de revoir plusieurs des anciens disciples de Loukianos
soutenir dans un premier temps Arius. La décennie qui suit le concile de Nicée se
révèle favorable aux partisans d'Arius dont l'un des fidèles, Eusébios de
Nicomédie, est promu sous Constance II au siège de Constantinople, en 338 ou
339. Il mène une âpre lutte contre les partisans de Nicée en général et contre
Athanase d'Alexandrie en particulier. Sans doute au cours de l'hiver 338-339*,
Eusébios et ses partisans se réunissent en synode à Antioche et renouvellent la
condamnation d'Athanase prononcée au synode de Tyr en 335. Ce synode,
confondu avec celui de 341 par Socrate et Sozomène, est connu a posteriori par
la réponse du pape Jules. Elle mentionne dans son adresse Dianios de Césarée
(Cappadoce), Flakillos d'Antioche, Eusébios, Maris de Chalcédoine, Makédonios

693
MÈNOPHANTOS

de Mopsueste (Cilicie II), Théodôros d'Héraclée (Europe) ". Théodoret de Cyr


(Euphratésie) fait également une allusion à cette lettre de Jules, mais ajoute dans
l'adresse les noms de Mènophantos et de Stéphanos. Cet ajout a été considéré
comme une erreur, d'autant que Stéphanos, successeur de Flakillos sur le trône
d'Antioche, ne pouvait pas être destinataire de la lettre de Jules ". Les partisans
d'Eusébios poursuivent sa lutte après sa mort en 341. Sur l'insistance de
l'empereur Constant, une conciliation est tentée entre l'épiscopat d'Occident,
favorable dans son ensemble à Nicée, et l'épiscopat d'Orient qui lui est hostile.
L'historien Sulpice Sévère dresse alors une carte de l'extension de ce courant, en
soulignant que cette doctrine rassemble « presque tous les évêques des deux Pan
nonie, de nombreux Orientaux et toute l'Asie » (omnes fere duarum Pannoniarum
episcopi multique Orientalium ac tota Asia) *. Il tient Mènophantos pour l'un
des principaux responsables de cette hérésie (principes mali) ". Théodoret de
Cyr partage cette opinion ". Les délégations se rencontrent durant l'automne 343
à Sardique, en Dacie méditerranéenne. La question de l'admission de plusieurs
évêques nicéens déposés, dont Athanase d'Alexandrie et Markellos d'Ancyre
(Galatie I), fait achopper les négociations. Prenant prétexte de l'annonce d'une
victoire militaire sur les Perses, les évêques orientaux décident de quitter en
secret Sardique. Ils rédigent et expédient au préalable une lettre synodale aux
Églises d'Orient et d'Occident Lesévêques orientaux renouvellent la condamna
tion d'Athanase, de Markellos, d'Asklèpas de Gaza (Palestine I) et de Paulos
d'Alexandrie. Ils excommunient les principaux partisans de ces évêques déposés,
dont le pape Jules. Mènophantos souscrit à cette lettre synodale en 4° position *.
Libérés de la nécessité d'un accord avec leurs homologues orientaux, les évêques
occidentauxapprouventune série decanons relevantde ladiscipline ecclésiastique.
Ils adressent ensuite une lettre synodale à toutes les Églises dans laquelle ils
dénoncent la fuite des évêques orientaux interprétée comme une preuve de leurs
mensonges. Les dirigeants de la délégation orientale sont dénoncés comme des
partisans de l'hérésie d'Arius et, par conséquent, déposés et expulsés de leurs
Églises. Mènophantos est l'un des évêques orientaux condamnés dans cette lettre
synodale ". D'autre part, les Pères de Sardique innocentent Athanase, Markellos
et Asklèpas. Ils excommunient et jettent l'anathème sur leurs adversaires « car
séparant le Fils et rendant le Verbe étranger au Père, il convient qu'ils soient
séparés de l'Église catholique etrendus étrangers aunomde chrétien » (separantes
enim filium et alienantes uerbum a patre separari ab ecclesia catholica oportet
et alienos esse a nomine Christiano)". Mènophantos est cité en 7° position parmi
les Orientaux excommuniés ". Les Pères de Sardique envoient également au
pape Jules une lettre synodale qui dresse la liste de sept évêques orientaux privés
de la communion. Mènophantos est cité en 6° position ". Une lettre synodale est
envoyée à l'empereur Constance II pour dénoncer les tenants de l'hérésie arienne
parmi lesquels l'évêque d'Éphèse ", et menacer de déposition et du châtiment
éternel tous ceux qui seraient en communion avec eux. Une autre lettre synodale
adressée au clergé d'Alexandrie est conservée par Athanase. Elle mentionne la .
déposition de Mènophantos *. Se référant aux décisions du concile, Athanase
considère que Mènophantos est, à l'instar de quelques autres évêques orientaux,
l'un « des dirigeants de l'hérésie arienne » (tôv tpoiotopiévov tñç dpeuœvng
oipéoeoog) *. Dans son récit détaillé du concile de Sardique, Athanase emploie
aussi le terme de « chefs » (é#opXot) pour définir la place qu'occupent Mèno
phantos et ses compagnons *. On retrouve ce même terme ou son équivalent
:

º,

694
MÈNOPHANTOS

latin, principes, chez Théodoret de Cyr et Cassiodore *. Le Codex Veronensis 60


contient plusieurs documents relatifs au concile de Sardique, mais conservés
seulement en traduction latine. Une lettre synodale aux Églises de Maréotide, en
Égypte, donne la liste des évêques déposés, parmi lesquels Mènophantos
mentionné en 8° position *. La lettre d'Athanase au clergé d'Alexandrie et de la
Parembole cite Mènophantos comme l'un des pires héritiers de l'hérésie d'Eusé
bios (de Nicomédie) et rappelle la lettre synodale annonçant sa déposition *.
Après 343, l'histoire de l'épiscopat de Mènophantos devient obscure. Il semble
peu probable qu'il se soit vu contraint d'obéir aux décrets du concile de Sardique
et d'abandonner son siège, car les anti-nicéens bénéficient largement de la faveur
impériale durant le règne de Constance II. Sozomène et les sources qui en
dépendent sont les seuls à mentionner la réunion d'un synode arien à Antioche
formé d'une trentaine d'évêques parmi lesquels Mènophantos. Cette assemblée
se conclut par l'envoi d'une lettre synodale à toutes les Églises pour les avertir
qu'Athanase reste sous le coup d'une condamnation même s'il est revenu à
Alexandrie, et pour les engager à ne pas communier avec lui, mais avec l'évêque
arien de la ville, Géôrgios *". On a supposé que cette réunion datait probablement
de l'automne 349, voire du printemps350*. La dernière mention de Mènophantos
est fournie par une lettre synodale du concile de Constantinople en 381 conservée
en traduction latine seulement. Elle contient une liste d'évêques déposés dont
Mènophantosº. En raison de l'écart chronologique avec le concile de Nicée,
certains ont considéré qu'il s'agissait d'un autre évêque d'Éphèse, homonyme de
l'évêque présent au concile de 325 ". Mais, si l'on en croit le témoignage de Pho
tius, le siège d'Éphèse est occupé en 381 par un autre évêque du nom d'Euèthios
(—» Euèthios 1). Si l'on analyse dans son ensemble la liste des évêques déposés
d'après la lettre synodale du concile de Constantinople, on remarque que la plu
part des condamnés sont morts depuis longtemps, tels Eusébios de Nicomédie,
Géôrgios d'Alexandrie ou Markellos d'Ancyre. Seuls les deux derniers de la
liste, Apollinaire de Laodicée et Maximos de Constantinople, ont bien été con
damnés en 381. De son côté, le Synodicon Vetus, composé peu après 887, fournit
la même liste d'évêques déposés en 381, parmi lesquels figure Mènophantos ".
Plutôt que de supposer l'existence d'un évêque homonyme condamné lors du
concile de Constantinople, et disputant le siège d'Éphèse à Euèthios, il est plus
simple de considérer que la lettre synodale de 381 rassemble dans une même
condamnation des évêques décédés et d'autres en vie. L'idée d'une condamnation
posthume trouve un curieux écho dans le Synodicon Vetus. Il indique, à propos
de Mènophantos et de six autres évêques, la décision du concile de Sardique
« qui les rejeta après leur mort, ayant découvert qu'ils avaient été condamnés
auparavant par Alexandros de Constantinople » (oöotuvoç uetà 06votov drte
B60 eto, topà toû Kovotovtuvourtó\eoç 'AÄeč6vôpou Kotoôixouç tò tplv
è#uxveûoooo)*. Théorie sans aucun fondement car, d'une part, il n'existe, à
notre connaissance, aucune condamnation des évêques ariens par Alexandros de
Constantinople (313-337). Il s'agit probablement d'une invention pour minimiser
la présence de ces mêmes évêques sur les listes de souscription au Symbole de
Nicée. D'autre part, l'idée d'une condamnation posthume est non seulement con
testable d'un point de vue canonique, mais encore impossible d'un point de vue
chronologique car au concile de Sardique Mènophantos et ses collègues fidèles à
Arius ou du moins hostiles à Nicée étaient bien vivants.

695
MÈNOPHANTOS

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 126 ; ibid., p. 32 B, n° 121 ; ibid., p. 33 A,


n° 121 ; ibid., p. 33 B, n° 114 ; ibid., p. 66, n° 120 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 13) ;
ibid., p. 71, n° 17 ; ibid., p.91, n° 129 ; ibid., p. 107, n° 123 ; ibid., p. 131, n° 125 : ibid.,
p. 145, n° 6 : ibid., p. 201, n° 118 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 64-65, n° 124 : ibid.,
I, 1,2, p. 98, n° 124 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 124 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 1O0,
l. 17, [n° 122] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 64, n° 20 ; H. KAUFHOLD, OrChr,
77, 1993, p. 62, n° 131 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 130 ; GERMANos DE
CoNSTANTINOPLE, Sur les hérésies et les synodes, 13, PG, 98, col. 52 A ; Ps.-SÉvÈRE D'AsH
MoUNAIN, Histoire des patriarches, VIII, PO, I, 4, p. 407 [143] ; MICHEL LE SYRIEN, VII. 2,
tr. I, p. 251 A, n° 127. —* CIL, VI, 1682-1683 = ILS, 1220-1221 ; cf. A. L. FEDER, in
SBerWien, 166,V, 1911, p.99 ; E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 74 ;T. D. BARNEs,
The New Empire of Diocletian and Constantine, p. 158 et n. 51. —*THÉODORET DE CYR,
HE, I,7, 14, p. 32, l. 27 ;Ps.-GÉLASE DE CYzIQUE, HE, II,7,43, éd. LoEscHCKE et HEINEMANN,
p. 54, l. 11-12 ; éd. HANSEN, p. 41, l. 30 ; CAssIoDoRE, HE, II, 5, 9, p. 91, l. 49 ; BARHAD
BESABBA "ARBAIA, Histoire des saints Pères, V, PO, XXIII, 2, p. 207 [31], l. 5 ; NICÉPHORE
CALLIsTE, HE, VIII, 18, PG, 146, col. 72 C-D. — * THÉODORET DE CYR, HE, I, 7, 15-16, *

p. 33, l. 5-13 ;THÉODORE LE LECTEUR, HT, I, épitomé, 15, p. 7, l. 29-p. 8, l. 29 ;CAssIoDoRE,


HE, II, 5, 10-11, p. 91, l. 54-p. 92, l. 63 ; BARHADBESABBA "ARBAIA, op. cit., V, PO, XXIII,
2, p. 207 [31], l. 6-8 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, VIII, 18, PG, 146, col. 73 B-C.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 74, n. 63. —° K. LUBECK, Reichseinteilung
und kirchliche Hierarchie des Orients, p. 95-97. — " Ps.-GÉLASE DE CYzIQUE, HE, II, 28,
6, éd. LOESCHCKE et HEINEMANN, p. 105, l. 10-12 ; éd. HANSEN, p. 86, l. 1-3 = Ps.-GÉLASE DE
CYZIQUE, HE, II, 38, 7, éd. LoEsCHCKE et HEINEMANN, p. 136, l. 10-12 ; éd. HANSEN, p. 111,
l. 26-28. —* PHILosToRGE, HE, II, 14, p. 25, l. 10-18. —* C. J. HEFELE et H. LECLERCQ.
Histoire des conciles, I, 2, p. 695-696 ; A. MARTIN, Athanase d'Alexandrie et l 'Église
d'Égypte au rv siècle, p.403, n. 43. —"ATHANASE D'ALExANDRIE, Apologie contre les
ariens, 21, 1, p. 102, l. 13. — " THÉODORET DE CYR, HE, II, 8, 6, p. 102, l. 19 ;CAssIoDoRE,
HE, IV, 24, 8, p. 180, l. 37 ; cf. A. MARTIN, op. cit., p. 403, n. 44. — * SULPICE SÉvÈRE,
Chroniques, II, 38, 2, éd. HALM, p. 91, l. 14-15 ; éd. SENNEVILLE-GRAvE, p. 310, l. 5-6.
— * Ibid., II, 38, 3, p. 91, l. 18 ; p. 312, l. 10. —"THÉODORET DE CYR, HE, V. 7, 1, p. 286,
l. 11 ; ID.,Abrégé desfables hérétiques, IV, 1, PG,83, col. 416 C. — * HILAIRE DE PorTIERs,
Fragments historiques, A IV, 3, p. 74, l. 7. — " Ibid., B II, 1, 7, p. 119, l. 9 ; ATHANASE
D'ALExANDRIE, Apologie contre les ariens, 47, 3, p. 123, l. 8 ; SozoMÈNE, HE, p. III, 12, 3,
p. 116, l. 8 ; THÉODORET DE CYR, HE, II, 8, 33, p. 111, l. 13 ; CAssIoDoRE, HE, IV, 24, 38,
p. 187, l. 212 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, IX, 12, PG, 146, col. 261 A. — " HILAIRE DE
PorTIERs, op. cit., B II, 1, 8, p. 124, l. 5-7 ; cf. THÉODORET DE CYR, HE, II, 8, 34, p. l 12,
l. 1-6 ; CAssIoDORE, HE, IV, 24, 39, p. 187, l. 219-223. — " HILAIRE DE PorTIERs, op. cit.,
B II, 1, 8, p. 123, l. 6. — " Ibid., B II, 3, p. 131, l. 8. — * Ibid., app. I, 5, p. 184, l. 7.
— * ATHANASE D'ALExANDRIE, Apologie contre les ariens, 36, 6, p. 115, l. 9-10 ; ID..
Histoire des ariens, 17, 3, p. 191, l. 32. —* Ibid., 40, 3, p. 118, l. 20. —* Ibid., 46, 1,
p. 122, l. 16. —*THÉODORET DE CYR, HE, II, 8, 28, p. 109, l. 10-14 ; CAssIoDoRE, HE, IV.
24, 32, p. 185, l. 170-174. —* CoNCILE DE SARDIQUE, Lettre synodale aux Églises de
Maréotide, PG, 26, col. 1332 B. — * ATHANASE D'ALExANDRIE, Lettre au clergé d'Alexan
drie et de la Parembole, col. 1336 A et 1338 B. —º SozoMÈNE, HE, IV, 8,4, p. 147, l. 19
p. 148, l. 1 ; CAssIODORE, HE, V, 14, 2, p. 233, l. 6-p. 234, l. 9 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE,
IX, 33, PG, 146, col. 356 D-357 A. — * T. D. BARNEs, Athanasius and Constantius,
p. 98-99 (349) : A. MARTIN, Athanase d'Alexandrie et l'Église d'Égypte au rv siècle,
p.458, n. 28 (350). —* MANsI, III, col. 596 B. — * R. JANIN, in DHGE, XV, col. 554
561, s. v. « Éphèse 1 », col. 558 ; G. FEDALTO, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I,

696
MESSALINOS

p. 113. — " Synodicon Vetus, 77, p. 70, l. 10. —* Ibid., 45, p. 40, l. 16-20.

MÈNOPHILOS, évêque de Mètropolis (Pisidie) 458

Il est mentionné en 9° position (Minophilus Metropolis) dans la lettre qu'en 458


le synode de Pisidie envoie en réponse à l'enquête de l'empereur Léon ". Mèno
philos appose sa souscription à ce texte en 9° position (Minophilus episcopus
Metropolitanorum)*. Les évêques de Pisidie approuvent à l'unanimité le maintien
de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure, le patriarche
d'Alexandrie.

'ACO, II, 5, p. 51, l. 4-5. —* Ibid., p. 56, l. 4.

MESSALINA, diaconesse de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV°-V° S.

D'après une inscription métrique en mémoire de Nexis (ou bien de Nexion), son
parent (rtpólyovoç]), le prêtre Diotréphès a érigé un tombeau avec sa sœur, la
diaconesse Messalina, et pour ses enfants (-» Diotréphès)'. La pierre provient
de Zengen (aujourd'hui Ozkent), 20 km au sud de Çesmelisebil identifiée à
Gdanmaa ".

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 122, n° 585 et dessin p. 146 ; R. MERKELBACH et J. STAU
BER, Steinepigramme, 3, p. 71, n° 14/03/05.

MESSALINOS, évêque de Laodicée (Pisidie) 451

Messalinos, absent au concile de Chalcédoine, est remplacé par le chorévêque


Adèlos (—» Adèlos). Adèlos représente Messalinos en 306° position sur la liste de
présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
451 ". Il siège au nom de Messalinos en 268° position lors de la 2° séance du 10
octobre consacrée à la définition du dogme *. Messalinos apparaît sans mention
de son représentant habituel en 152° position à la 3° séance du 13 octobre *.
L'évêque de Laodicée approuve en 58° position la décision du concile d'exclure
Dioskoros d'Alexandrie de l'ordre ecclésiastique et de le priver de toute fonction
sacerdotale ". Messalinos souscrit à la déposition de Dioskoros en 219° position
dans la version latine des actes, mais n'est pas mentionné dans la version
grecque *. Étant donné que Messalinos est absent à toutes les séances du concile
de Chalcédoine, sa présence à la 3° séance du 13 octobre est douteuse. Bien que
les actes ne le précisent pas, il faut supposer que durant la 3° séance Messalinos
est toujours absent et se trouve représenté par son chorévêque, Adèlos. Celui-ci
occupe, au nom de Messalinos, la 268° place sur la liste de présence de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Adèlos représente Messalinos en 286° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ".
Adèlos souscrit en 292° position à la définition de la foi, même si la Collectio

697
MÈTRODÔROS

Dionysiana Aucta et Michel le Syrien ne mentionnent que Messalinos". De


nouveau, pour les séances du 26 au 3 ! octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. A la différence du métropolite Pergamios
d'Antioche de Pisidie (—» Pergamios 1) mais à l'instar de plusieurs évêques de
cette province, Adèlos est absent de la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de
présence n'indique que les 58 premiers membres. À une séance indéterminée,
Messalinos souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 90° position d'après la
Collectio Prisca*. Comme pour la séance du 13 octobre, il faut considérer que
cette signature a été apposée par Adèlos au nom de Messalinos.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 33 ; ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 8. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272]. l. 38.
—*ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l.40. —*ACO, II, 1,2, p.30 [226], l. 39;ACO, II, 3,2, p.55
[314], l. 25-29. —* ACO, II, 3, 2, p. 80 [339], l. 1. — ° ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 11.
— " ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 18 ; ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l.21. —*ACO, II, 1, 2,
p. 150[346], l. 3 ;ACO, II,2,2, p. 75 [167], l. 17 ;ACO, II,3,2, p. 168 [427], l. 20 ; MICHEL
LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 310. —*ACO, II, 2, 2, p.43 [135], l. 7.

MÈTRODÔROS, évêque de Séleucie (Pisidie) V°-VIe S.

Son inscription votive a été découverte à Islamköy ", environ 2 km au nord du


site de Séleucie (l'actuelle colline de Selef). On a proposé de dater cette inscription
des v°-vi° siècles *.

" J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition toAsia Minor, p. 334, n° 467 ; H. RoTT, Kleinasia
tische Denkmäler aus Pisidien, Pamphylien, Kappadokien und Lykien, p. 9. —* K. BELKE
et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p. 378, s. v. « Seleukeia Sidèra ».

MICHAEL 1, évêque de Mételloupolis (Phrygie Pacatienne) 556/7

Il est mentionné sur un fragment d'architrave rappelant la dédicace d'un édifice


(épyov) durant la 30° année du règne de Justinien, soit en 556-557 ". La pierre
provient de Destemir,6 km au nord-est de Yesilova, qui occupe le site de l'ancienne
Mételloupolis. Une seconde inscription, conservée dans un état plus fragmentaire
encore, mentionne un évêque Michael*. Elle a été découverte à Bekilli, environ
12 km à l'est de Yesilova et 6 km de Destemir. Les deux inscriptions doivent
appartenir au même personnage *.
" W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 117, n° 312 et pl. 63.
— * Ibid., p. 120, n° 323 et pl. 65. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien,
p. 210, s. v. « Bekilli ».

MICHAEL 2, évêque de Derbè (Lycaonie) V°-VI° S.

Son épitaphe est datée du 8 juin de la quatorzième indiction, sans précision de

698
MITHRÈS

l'année. Michael est désigné comme évêque de Derbè. La pierre a été découverte
dans le village de Sidirvar (appelé aussi Sudurag1), mais proviendrait de Devri
Sehri,5 km au nord-est'. Cette inscription a permis de localiser le site de l'évêché
de Derbè *. On a proposé de dater ce texte des Iv°-v°siècles, mais cela s'accorde
mal avec le formulaire employé (abréviations, éléments de datation)*.
' M. H. BALLANCE, AnatSt, 14, 1964, p. 139 et pl. XXVII (a) ; G. LAMINGER-PAscHER, Die
kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 66, n° 63. —* K. BELKE, Galatien und Lykao
nien, p. 157, s. v. « Derbë ». —* D. STIERNON, in DHGE, XXV, col. 794, s. v. « Ikonion » ;
G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, III, p. 45.

MICHAEL 3, sous-diacre d'Aphrodisias (Carie) Ca 450-650 ?

Parmi plusieurs graffites retrouvés dans la basilique d'Aphrodisias se trouve


celui de ce clerc ". La datation reste problématique faute de reproduction.
' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 181, n° 133 I.

MICHAEL4, prêtre de Daldis ou Thyatire ?(Lydie) Ca 575-650

Une mosaïque offerte par huit personnes compte parmi ses dédicants, outre le
prêtre Michael, deux autres ecclésiastiques, le prêtre Ioulianos (—» Ioulianos 15)
et le diacre Roufinos (—» Roufinos 6)'. Découverte lors des fouilles d'une église
byzantine près de Çaglayan, en Lydie du Nord, entre Sôsandra et Charakipolis
qui ne sont pas des évêchés, cette inscription doit avoir pour auteurs des clercs de
l'évêché voisin de Daldis ou de celui de Thyatire.

' H. DEDEoGLU et H. MALAY, ArkDerg, 3, 1995, p. 229-231 et pl. LXVII.

MIKOS, évêque d'Hadrianoupolis (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 12° position dans la réponse du synode de Pamphylie de


Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 6° position
(Micus episcopus Adrianopolis) *. Les évêques approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. L'évêché d'Hadrianoupolis
ou d'Hadrianè a été localisé à Ôren, dans l'extrémité nord-ouest de la Pamphylie
de Pergè, selon des témoignages épigraphiques ".

'ACO, II,5, p. 58, l. 3. —* Ibid., p. 60, l. 14. —* D. STIERNON, in DHGE, XXII, col. 1433,
s. v. « Hadrianè » ; H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 420, s. v.
« Adrianë ».

MITHRÈS, évêque d'Hypaipa (Asie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il

699
MNÈSITHÉOS 1

occupe la 5° place parmi les évêques d'Asie sur les listes de souscription à la
définition de la foi ". Il s'agit en Asie d'un des rares personnages dont le nom soit
d'origine iranienne.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 129 ; ibid., p. 32 B, n° 124 ; ibid., p. 33 A,


n° 124 ; ibid., p. 33 B, n° 117 ; ibid., p. 66, n° 123 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 12) ;
ibid., p. 74, n° 120 ; ibid., p. 91, n° 132 ; ibid., p. 107, n° 126 ; ibid., p. 131, n° 128 : ibid.,
p. 203, n° 121 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 127 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 127 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 127 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 18, [n° 125] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 114 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62,
n° 134 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 133 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 251 A, n° 130.

MNÈSITHÉOS 1, évêque de Tyraéion ?(Pisidie) IV° S.

Une stèle funéraire porte l'épitaphe suivante : « Voici le tombeau de Matrôna,


fille de Mnèsithéos, évêque, que tous honoraient comme il se doit » (Mœtpóvng
tóôe oñuo, èrttokóntou ôè 0uyotpòç Mvnot0éou, tòv tovteç èteipuov ôç yàp
Éoukev). La stèle a été érigée par son mari Arellianos et ses enfants Ammia et
Hermianos ". La pierre a été trouvée à Çavusci Köy, environ 13 km au nord-ouest
d'Ilgin, l'ancienne Tyraéion. On a aussi proposé de l'attribuer à Hadrianoupolis *.
' L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 80, n° 375 ; R. MERKELBACH et
J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 398, n° 16/57/03. —* R. MERKELBACH et J. STAUBER,
loc. cit.

MNÈSITHÉOS 2, diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Mnèsithéos, fils d'Hèsychios, a érigé un tombeau pour le diacre Timothéos et


pour lui (—» Timothéos 3)'. Une récente étude, notant l'usage d'une citation
scripturaire, a proposé de dater cette inscription de la fin du Iv° siècle ou du début
du suivant*. La pierre a été découverte sur la route de Bahçesaray (9 km au sud
est de Laodicée) à S1zma.

' D. M. RoBINsoN, TAPA, 57, 1926, p. 204-205, n° 14 et pl. VIII. * A. E. FELLE, Biblia
epigraphica, p. 226, n. 485.

MNÈSITHÉOS 3, diacre de Laodicée (Pisidie) V°-VI° S.

Il est connu par l'épitaphe de son fils, Flavios Gérontios, « le très loyal porte
enseigne » (ô ko0oouoou(évoç) oiyvuq)ep)'. L'inscription a été découverte à
Halic1 (Laodicée).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 88, n° 169b.

700
MODESTOS 2

MODESTOS 1, évêque d'Anaia (Asie) 431

Il apparaît en 88° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Modestos est le 59° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est bien
conforme à l'exposé de la foi des saints Pères de Nicée *. À la fin de cette séance,
il souscrit en 55° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des
10, l l et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Modestos figure de nouveau sur la
liste de présence en 88° position *, et il souscrit en 114° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une
conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probable
ment avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Modestos figure en
68° position parmi les signataires du mandatum '.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 37] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 34] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 21,
l. 25-29 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 118 ;tr KRAATz, p. 111.
—* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 21]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p.92, l. 32
33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
— * ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 4] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 16 ;ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 4. —" ACO,
I, 1, 7, p. 115, [l. 5] ; ACO, I, 2, p. 73, [l. 8] ; ACO, I, 3, p. 138, [l. 1] ; ACO, I, 5, p. 114,
l. 1 : ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 12. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 36 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 32.

MODESTOS 2, évêque de Sébastè (Phrygie Pacatienne) 451

Il occupe la 266° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il siège en 228° position lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la 3°
séance du 13 octobre qui conclut le procès de Dioskoros d'Alexandrie par la
destitution de cet évêque. Modestos occupe la 230° place sur la liste de présence
de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des
58 premiers membres. Il est mentionné en 246° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 252° position à la définition de la foi *. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Modestos apparaît en 104° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le l" I1O
vembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une
séance indéterminée, Modestos souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 67°
position d'après la Collectio Prisca '.

701
MODESTOS 3

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 32 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 2. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 2.


—* ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 17. —* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 24 ; ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 13. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 1 ; ACO, II, 2,2, p. 76 [168], l. 17 ;
ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 4 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 342.
— ° ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 18 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 34. — ' ACO, II, 2, 2,
p. 42 [134], l. 21.

MODESTOS3, higoumène du couvent des Lycaoniens (Constantinople) 536

Il est le supérieur d'un couvent des Lycaoniens portant son nom à Constantinople.
Ce couvent est sans doute différent de celui de Paulos (—» Paulos 23), et assuré
ment de celui d'Eutychios (—» Eutychios 6, Zôsimos 3). Modestos est représenté
en 26° position par le prêtre et deutérarios Flavianos (—» Flavianos 3) sur la liste
des supérieurs des monastères de la capitale présents à la l" séance du concile de
Constantinople, le 2 mai 536 ". Durant la même séance est lue la lettre que des
archimandrites de Constantinople, de Jérusalem et d'Orient avaient adressée au
pape Agapet peu après la déposition d'Anthimos, le 13 mars. Cette lettre dénonce
les monophysites, rappelle la chute d'Anthimos et réclame la condamnation de
Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras. Flavianos signe ce document au
nom de Modestos en 27° position *, puis en 26° position la liste de présence des
représentants des couvents à la 2° séance du 6 mai, à la 3° séance du 10 mai et à
la 4° séance du 21 mai*. Lors de la dernière séance du 4 juin, il est fait lecture
d'une supplique d'archimandrites de la capitale, de Syrie Seconde, du Sinaï et de
Palestine demandant à l'empereur Justinien la tenue d'une nouvelle séance du
concile afin de condamner Sévère, Pétros et Zôoras. Modestos signe en 44° posi
tion par l'intermédiaire de Flavianos ". Un autre document, lu durant la 5° séance,
a été de nouveau signé en 44° position par Modestos de la main de Flavianos *. Il
s'agit d'une lettre adressée par les mêmes archimandrites au patriarche Mènas,
aux légats italiens et aux membres du concile pour exprimer leur joie après la
condamnation d'Anthimos et réclamer l'anathématisation de Sévère, Pétros,
Zôoras et de leurs partisans. On a supposé que Flavianos signait à la place de
Modestos parce que ce dernier serait analphabète ". Cette interprétation paraît
excessive dans la mesure où Modestos ne donne pas la raison de son incapacité
à écrire. Un empêchement physique est possible.

'ACO, III, p. 129, l. 13. —* Ibid., p. 143, l. 16-18. —* Ibid., p. 157, l. 18 ; ibid., p. 164,
l. 16 ; ibid., p. 172, l. 39. —* Ibid., p. 35, l. 17. —* Ibid., p. 46, l. 27. — ° R. MERKELBACH,
ZPE, 39, 1980, p.292-293. |
MODESTOS 4, évêque de Myra (Lycie) VI° S.

Lors des fouilles de l'église Saint-Nicolas de Myra a été découverte une invoca
tion à la Vierge pour secourir « Modestos, archipasteur et prêtre » (Móôeotov
[d]p[xurtouu]évo K(oû) iepéo)'.

'Y. ÔTUKEN, XIX. Kaz sonuçlari toplantisi, II, p.545 et p. 563, fig. 7 (non vidi) : cf. D.
FEIssEL, Bull. ép., 1998, p.710, n° 655.

702
MONTANOS

MONTANIOS, diacre d'Aphrodisias (Carie) 449

Au début de la2°séance duconcile d'Éphèse,le 22 août449, le prêtre d'Alexandrie


et primicier des notaires Iôannès prend la parole. Il annonce le retour des déléga
tions envoyées (le 20 août) par le concile auprès des légats du pape Léon et de
Domnos, évêque d'Antioche, pour les persuader de venir siéger ". Juvénal de
Jérusalem demande qu'on autorise les évêques à faire leur rapport*. Les évêques
Olympios d'Euaza (Asie) et Ioulianos d'Hypaipa (Asie) et les diacres Montanios
d'Aphrodisias et Euphronios de Laodicée (Phrygie Pacatienne) font leur entrée
(—» Olympios 1, Ioulianos 4, Euphronios). Ils déclarent s'être rendus, à la de
mande du concile, à l'endroit où étaient hébergés les légats, l'évêque Julius de
Pouzzoles et le diacre Hilarus *. Ne les trouvant pas, ils se sont entretenus avec le
notaire romain Dulcitius " qui était indisposé. Les envoyés lui annoncent que le
concile avait été retardé et qu'il se réunirait le lundi (22 août). De son côté,
Dulcitius leur apprend que Julius et Hilarus se trouvaient dans le martyrium de
Saint-Jean. Il s'engagea à les persuader de venir au concile. Le lendemain matin
(21 août), la délégation envoyée par le concile a un nouvel entretien avec
Dulcitius. Ce dernier annonce que les légats ne siégeraient pas au concile car les
lettres d'accréditation du pape Léon les autorisaient uniquement à régler l'affaire
d'Eutychès *. Prenant acte de l'échec des délégations envoyées auprès des légats
et de Domnos d'Antioche, Thalassios de Césarée (Cappadoce I) propose que le
concile se poursuive ".

'Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 30-39. —* Ibid., p. 9, l. 40-43.


—* PCBE, 2, 2, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 » ; ibid., p.989-992, s. v. « Hilarus 2 ».
—* PCBE.2,2, p.606-607, s. v « Dulcitius 3 ». —* Actes syriaques du concile d'Éphèse
(449), p.9, l. 44-p. 11, l. 19. — " Ibid., p. 11, l. 38-p. 13, l. 5.

MONTANOS, prôtodiacre de Dionysioupolis ?(Phrygie Pacatienne) V°-VI° s.

Son nom est gravé sur une stèle de marbre munie d'un bassin creusé à l'une de
ses extrémités. Il s'agit d'une pièce du mobilier d'une église, peut-être un bassin
baptismal ". Le nom de Montanos a fait supposer qu'il était montaniste. On a
proposé de considérer, au sein de la hiérarchie montaniste, la fonction de prôto
diacre comme un équivalent de celle d'évêque *, mais cette hypothèse semble
aventureuse. La pierre a été découverte à Bekilli, mais proviendrait d'Uçkuyu où
l'on doit sans doute chercher Dionysioupolis ". Uçkuyu se trouve environ 12 km
à l'est de Mételloupolis, aujourd'hui Dibekli ou Yesilova (autrefois Medele).

' W. M. CALDER, Byzantion, 6, 1931, p. 423-424 ; W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et


W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 120, n° 321 et pl. 65 ; W. TABBERNEE, Montanist Inscrip
tions andTestimonia, p. 480-483, n° 77, fig. 86 et pl. 41 ; cf. A. STROBEL, Das heilige Land
der Montanisten, p. 73 ; C. TREVETT, Montanism, p. 19 ; ibid., p. 204. — * A. STROBEL,
loc. cit. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 412, s. v. « Uçkuyu ».

703
MÔSÈS

MÔSÈS, diacre d'Iconium ?(Lycaonie) V° S.

Ce personnage est le fils d'un prêtre d'Isauropolis, Nèsios, fils de Poublios, qui
a offert en ex-voto une colonne au sanctuaire de saint Mannès (—» Nèsios 2)'.
On ne sait pas si Môsès est membre de l'Église d'Isauropolis comme son père ou
d'Iconium car la colonne a été découverte à Konya. On a proposé de dater cette
inscription des environs de 400*.
" W. M. RAMsAY, BCH, 7, 1883, p. 314-316, n° 41. —* ID., JHS, 38, 1918, p. 151-152,
n° VIII.

MOUIANOS, évêque de Liménai (Pisidie) 451

Il occupe la 309° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il siège en 271° position lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 184°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il approuve en 187° position la décision du
concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale et
ecclésiastique ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 128° position dans la
version latine, mais il n'est pas mentionné dans la version grecque des actes *. Son
nom est répété dans la version latine en 304° position ". Hormis la signature en
128° position qui donne la forme correcte de son siège, les sources de la 3° séance
le désignent par erreur comme évêque Bpuuñvov, ppuuñvou, Briminensis ou Bri
menae. Il occupe la 271° place sur la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre
consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Il est men
tionné en 289° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre
à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 295° position à la définition
de la foi". À la fin de cette liste de souscriptions se trouvent en appendice les
évêques absents au concile mais représentés par les métropolites qui ont signé à
leur place. Ainsi, en 406° position, Pergamios d'Antioche de Pisidie (—» Perga
mios 1)a souscrit au nomd'unévêque suffragant absent, Mouoo vuoçou Musonius,
dont le siège n'est pas précisé ". On a identifié ce personnage à l'évêque de
Liménai et considéré cette signature comme une erreur puisque le même évêque
a personnellement souscrit à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Il apparaît en 99° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace *. Il est enfin mentionné en 55° position sur la liste
des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères envoient
au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la suprématie
du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de
présence n'indique que les 58 premiers membres. Le nom exact de l'évêque de
Liménai pose problème. Nous laissons de côté les variantes fournies par les listes
de présence pour retenir les listes de souscription. En effet, les listes de souscription
remplies par les évêques ont plus d'autorité que les listes de présence dressées par
les secrétaires du concile. Pour la séance du 13 octobre, on trouve Musianus ou
Musonius "; pour la séance du 25 octobre, Mouuovóç, Musonius ou Musianus

704
NANAS

dans le corps de la liste " et Mouoo vuoç ou Musonius dans l'appendice des
évêques absents " ; pour la séance du 31 octobre, Mououovóç ou Musianus " ;
pour la lettre au pape Léon, Musianus ". Tandis qu'E. Schwartz a pris le parti de
ne pas trancher cette question, E. Honigmann, d'abord partagé entre Mououovóç
et Mouooovuoç, a finalement opté pour la seconde forme ". L'index prosopo
graphique des Acta Conciliorum CEcumenicorum a choisi le nom de Musianus
(mais indique en grec Mouuovóç)º. Il s'agit des formes données par la liste des
souscriptions de la séance du 25 octobre. Le nom Mouianos est unique. On peut y
voir un dérivé du nom Mouas attesté en Pisidie et en Pamphylie *.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 36 ;ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 11. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 41.
—* ACO, II, 1,2, p. 7 [203], l. 31. — * ACO, II, 1,2, p. 34 [230], l. 4 ;ACO, II, 3, 2, p. 71
[330], l. 3-5. —* ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 27. — ° ACO, II, 3, 2, p. 82 [341], l. 32.
— ' ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 14. —* ACO, II, 1,2, p. 137 [333], l. 21 ; ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 24. —*ACO, II, 1, 2, p. 150 [346], l. 7 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 20 ;
ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 24 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 313.
— " ACO, II, 1,2, p. 153[349], l. 28 ;ACO, II,3,2, p. 173[432], l. 13. — " E. HoNIGMANN,
Byzantion, 12, 1937, p. 347 ; ID., Byzantion, 16, 1942-1943, p.45. — * ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l. 13 ;ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 29. — * LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII,
PL. 54, col. 965 A ;ACO, II, 3,2, p. 100 [359], l. 32. —"ACO, II, 3,2, p. 76 [335], l. 27 ;
ACO, II, 3, 2, p. 82 [341], l. 32. —" ACO, II, 1,2, p. 150 [346], l. 7 ;ACO, II, 2, 2, p. 75
[167], l. 20 ;ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 24. —" ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 28 ;
ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 13. —"ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 13 ;ACO, II, 3, 3,
p. 105 [544], l. 29. — " LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 965 A ; ACO, II, 3,
2.p. 100[359], l. 32. —" E. ScHwARTz, Uberdie Bischofslisten, p. 37, n. 2 ;E. HoNIGMANN,
Byzantion, 12, 1937, p. 347 ; ID., Byzantion, 16, 1942-1943, p. 45. — * R. SCHIEFFER,
ACO, IV, 3,2, p. 334, s. v. « Musianus ». — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p.334-335, $ 978.

NAIS ?, vierge de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Un prêtre au nom effacé a construit une tombe pour ses sœurs (par l'esprit ou le
sang ?), les vierges Aurèlia Appia et (Aurèlia) Nai- (—» Appia). La pierre a été
découverte au village de Kosmaz, 10 km à l'ouest de Halic1 (Laodicée). On a
proposé de restituer Noi[ôt] de manière hypothétique ". Ce nom est, à notre
connaissance, inédit. Il faut peut-être le rapprocher des noms féminins Na, Nas et
Nada attestés en Phrygie, Pisidie, Lycie, Isaurie et Cilicie *.
' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 12, n° 66 et pl. 4. — * L. ZGUsTA, Kleinasiatische Per
sonennamen, p. 344-345, $ 1007-1/3 ; Passion de Konôn l'Isaurien, p. 300, l. 17.

NANAS, prophétesse de Meiros ?(Phrygie Salutaire) IV° S.

Connue par une épitaphe métrique gravée sur une stèle fragmentaire ", il s'agit
d'une prophétesse montaniste, et non catholique comme on l'a suggéré *. Fille
d'Hermogénès, elle « vénérait le Souverain » (rtpooe<k>ûvn tòv övoxto plutôt
que rtpoo<x>uvntòv övoxto)*, « l'Immortel » (tòv d0ovotov) par ses prières

705
NANOS

et ses litanies, ses hymnes et ses louanges. Elle a pratiqué l'oraison permanente.
On lit ensuite divyeÀuchv èrttoxotnv koù qpovnv eixe uéyuotov, que nous tradui
sons par : « elle bénéficiait de la visite des anges et d'une voix très puissante ».
Cette formule ne permet pas de considérer Nanas comme une femme évêque
montaniste exerçant sa fonction « à la manière d'un ange »". En effet, les diffé
rents éditeurs ont tous compris ce passage comme une allusion aux expériences
extatiques de Nanas qui se seraient traduites par la visitation d'anges. La fin de
l'épitaphe est lacunaire. Elle mentionne la présence de l'époux de Nanas dont le
nom est illisible. On a souligné la langue soutenue, le vocabulaire recherché et le
goût des formules rares qui ne sont pas spécifiquement chrétiens, mais révèlent
une influence formelle païenne*. L'inscription provient d'Akoluk, environ 15 km
au nord-ouest de Meiros et 30 km au sud-est de Kotyaéion, qui n'est peut-être
pas nécessairemen le territoire d'origine de Nanas". La mention du siège est
indicative puisque la hiérarchie montaniste n'est pas liée aux circonscriptions de
l'Église officielle. Il faut rapprocher Nanas, nom rare attesté en Phrygie', de
Nana, courant dans la même région*.

' C. H. E. HAsPELs, The Highlands of Phrygia, I, p. 338-339, n° 107 et II, pl. 630-631 ;
W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 419-423, n° 68, fig. 77 et pl. 13;
R. MERKELBACHetJ. STAUBER,Steinepigramme,3,p. 349-350, n° 16/41/15. — * C. TREvETT,
in P. ALLEN et alii (éd.), Prayer and Spirituality, p. 259-277, contra J. POIRIER, EpAnat, 37,
2004, p. 151-159 ; V. HIRsCHMANN, EpAnat, 37, 2004, p. 160-168. —* D. FEIssEL, Bull.
ép., 2000, p. 606-607, n° 846. —* V. HIRsCHMANN, loc. cit., p. 167. —* A. STROBEL, Das
heilige Land der Montanisten, p. 100. —* C. TREVETT, Montanism, p. 171. — ° L. ZGUsTA,
Kleinasiatische Personennamen, p. 348, $ 1013-6. — ' Ibid., p. 346-347, $ 1013-1.

NANOS, évêque ? de Priène (Asie) V°-VI° S.

Pour la construction de la prothésis d'une église de Priène a été gravée une


dédicace mentionnant ce personnage au nom probablement asianique. Il est à
noter que la fonction est hypothétique car elle est restituée ".

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 44, n° l 18.

NEKTARIOS 1, évêque d'Appia (Phrygie Pacatienne) 38 1

Il occupe entre la 128° et la 139° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 131 ; MANsI, III, col. 571 B, [n° 132] : MANsI.
VI, col. 1180 B, [n° 139] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 133 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.349, n° 128 : MICHEL LE SYRIEN, VII,8, tr. I, p.319 B, n° 132.

NEKTARIOS 2, évêque de Sennéa et Kasai (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 102° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture

706
NEKTARIOS 2

du concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de


la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Nektarios est le 31° à donner son avis. Il déclare souscrire aux dogmes de Nicée
et à la lettre de Cyrille *. À la fin de cette séance, il souscrit en 84° position à la
condamnation de Nestorius *. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin
invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile dénonce
les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie,
de manière polémique, d'hérétiques messaliens*. Lors des séances des 10, 11 et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Lors de la séance du 22 juillet, Nektarios signe de nouveau la liste de
présence en 102° position ". Il souscrit en 87° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée '. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les repré
sentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence
contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant
le 1 1 septembre, des instructions à leurs délégués. Nektarios figure en92° position
parmi les signataires du mandatum *. Il est à noter que la souscription de Nektarios
à la fin de la séance du 22 juillet indique : « Nektarios, évêque de la cité de Kasai,
j'ai souscrit » (Nektoipuoç èrtioxortoç tóÄeooç Kooôv ûrtéypovo)*. Faut-il com
prendre qu'il s'agit d'évêques homonymes ou bien Nektarios est-il évêque des
cités voisines de Sennéa et de Kasai ? La disparition de l'évêque de Sennéa et la
brusque apparition de l'évêque de Kasai sur la liste des souscriptions de la séance
du 22 juillet sont d'autant plus singulières que le groupe des évêques de Pamphylie
de Sidè est stable durant le concile. Il doit s'agir du même personnage ". La
réunion de Kasai et de Sennéa en un seul évêché est temporaire car ces sièges ont
un titulaire différent en 553 (—» Kyriakos 10, Konôn 15). Au début du vi° siècle,
le Synekdèmos d'Hiéroklès et, au milieu du vII° siècle, la notice épiscopale dite
du Pseudo-Épiphane indiquent que Kasai et Sennéa forment deux cités et deux
évêchés séparés ". Leur réunion est exceptionnelle puisque Nektarios ne se dit
pas évêque de Sennéa et Kasai, mais de l'un puis de l'autre.Au concile d'Éphèse,
les évêques titulaires d'un évêché double permanent, comme Félix d'Apollônia
et de Byllis (Nouvelle Épire) ou bien Timothéos de Termessos et d'Eudokias
(—» Timothéos 6), prennent soin, à l'inverse, de mentionner leurs deux sièges. La
localisation de Sennéa reste problématique et plusieurs sites sont proposés *.

' ACO, I. 1, 2, p. 6, [l. 14] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 35 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 7] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 68 : tr KRAATz, p. 64. —*ACO, I, 1,2, p. 18,
I. 20-22 : Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 110 ;tr. KRAATz, p. 104
105. —*ACO, I, 1, 2, p. 59, [l. 2]. —*ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1, 3,
p.53. l. 19-20 ;ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15,
l. 22-23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — ° ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 18] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 30 ;
ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 19. —' ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 14] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 19] ;
ACO. I. 3, p. 137, [l. 8] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 14. —* ACO, I,
1.3. p. 36, l. 8 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 1. —*ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 14]. — " MANsI, IV,
col. 1365 E et note : E. ScHwARTz, in Miscellanea Francesco Ehrle, II, p. 58 ; R. JANIN, in
DHGE, XI, col. 1303, s. v. « Cassae ». — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 682.3 et 682.5,
p. 3O : J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 208, l " et l ". — * H. HELLENKEMPER
et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 839, s. v. « Sennea ».

707
NÉÔN

NÉÔN, évêque de Sillyon (Pamphylie de Pergè) 451-458

Il occupe la 330° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il siège en 292° position lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est présent en 76° position à la 3°
séance du 13 octobre *. Il approuve en90° position toute décision du concile prise
contre Dioskoros d'Alexandrie ". Néôn souscrit à la déposition de Dioskoros en
200° position dans la version grecque et en 258° position dans la version latine *.
Il occupe la 292° place sur la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre ".
Interrogé comme nombre de Pères sur le Tome de Léon, il affirme, en 35° position,
que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée, de Constantinople I et
d'Éphèse I, et souscrit au Tome '. Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux détaillent 58 membres. Néôn apparaît en 311° position sur la liste de
présence de la séance du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il
souscrit en 324° position à la définition de la foi ". Pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux détaillent de 47 à 58 membres. Comme les autres
évêques de Pamphylie de Pergè, Néôn est absent de la liste des souscriptions de
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" no
vembre, la liste de présence indique les58 premiers membres. Néôn est mentionné
en 5° position sous la forme corrompue nous dans la réponse du synode de Pam
phylie de Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 8°
position (Neon episcopus gilsatenus similiter) ". Les évêques approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 21 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 3. —*ACO, II, 1, 2, p. 77 [273], l. 22.
—* ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 7. — * ACO, II, 1,2, p. 31 [227], l. 29 ;ACO, II, 3, 2, p. 59
[318], l. 7-9. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 27 ; ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 15.
— ° ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 36. — ' ACO, II, 1, 2, p.97 [293], l. 37-42 ;ACO, II. 3,
2, p. 108 [367], l. 1. —* ACO, II, 1,2, p. 138 [334], l. 2 ;ACO, II, 3,2, p. 148 [407], l. 13.
—"ACO, II, 1,2, p. 150 [346], l. 38 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 6 ;ACO, II. 3, 2, p. 169
[428], l. 25 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 264. — "ACO, II, 5, p. 58, l. 3.
— " ACO, II, 5, p. 60, l. 16.

NÉOPHYTOS, prêtre d'Hydè (Lycaonie) IV°-VII° S.

Il est mentionné sur une inscription d'Akçasehir identifiée à Hydè '. La datation
est large faute de reproduction et en raison d'un formulaire banal.

' G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 97, n° 133.

NÉOPTOLÉMOS, évêque de Korna (Lycaonie) 451

Il occupe la 289° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 '. Il siège en 251° position lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 136°
position à la 3° séance du 13 octobre ". Il reconnaît en 40° position le caractère

708
NÉÔTÉRIOS

nécessaire et régulier de la décision du concile de condamner Dioskoros


d'Alexandrie ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 142° position dans la
version grecque et en 70° position dans la version latine *. Il occupe la 251° place
sur la liste de présence de la 4° séance du 17 octobre ". Interrogé comme nombre
de Pères conciliaires sur le Tome de Léon, il est l'auteur, en 132° position, de la
plus longue intervention. Il déclare que « dès l'origine et depuis le début [sa]
patrie étant toujours restée pure de toute maladie hérétique n'a pas été exercée à
de telles discussions et disputes » (övoo0ev koi é$ dpxñç ñ ñuetépo totpiç
rtdonç oipetukñç xo0opeóouoo vóoou tepi tôç touoûtoç ou(ntñoeuç xoù
q)u2.oveukioç dyup vootooç ëoXev). Par cette curieuse formule, Néoptolémos veut
probablement souligner l'orthodoxie de l'Église de Korna et de ses titulaires. Il
ajoute avoir toujours suivi la foi définie à Nicée et interprétée plus tard par Cyrille
d'Alexandrie et le pape Léon. Il se déclare fidèle à la foi de Nicée et de Constanti
nople I. À la différence de la plupart des participants au concile, Néoptolémos ne
dit pas souscrire au Tome de Léon. Il déclare que « si un individu pense avoir
quelque motif de contradiction avec la définition du très bienheureux évêque
Léon, qu'il en discute et en dispute » (ei ôé ttç oïetou éxeuv tuvà dqpopuñv
dvtuAoyioç xotà tñç èk0éoeoç toû uokopuotoitou Aéovtoç èttokórtou, oûtòç
ou Gnteitoo xoù qpuMoveukeitoo)'. Néoptolémos laisse la possibilité de discussions
mais évite d'y prendre part selon « l'habitude » de son siège.Aux séances des 20
et 22 octobre, les procès-verbaux précisent les noms des 58 premiers membres.
Il est mentionné en 269° position sur la liste de présence de la séance solennelle
du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 275° position
à la définition de la foi*. Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Néoptolémos est présent en 118°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance indéterminée, il souscrit aux canons
établis à Chalcédoine, en 110° position d'après la Collectio Prisca ".

' ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 16 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 25. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 21.
— * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 24. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 21 ; ACO, II, 3, 2,
p.53 [312], l. 15-17. —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p.74 [333], l. 26.
— * ACO, II, 1, 2, p. 90 [286], l. 38. — ' ACO, II, 1, 2, p. 106 [302], l. 1-10 ; ACO, II, 3,
2. p. 112 [371], l. 4. —*ACO, II, 1,2, p. 137 [333], l. 1 ;ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 4.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 26; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 37 ; ACO, II, 3, 2,
p. 168 [427], l. 1 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 292. —"ACO, II, 1, 3,
p.92 [451]. l. 33 : ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 13. —"ACO, II, 2, 2, p.43 [135], l. 27.

NÉÔTÉRIOS, lecteur de Philadelphie (Lydie) 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie. Ces schismatiques, désireux d'embrasser
l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont
souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. Un ancien quartodéciman du nom
de Marinos, fils d'Euèthios, a ainsi souscrit à ce Symbole falsifié en ayant recours
au lecteur Néôtérios pour signer à sa place ". En raison de la forme très brève de

709
NÈSIOS 2

cette attestation, on s'est demandé si elle n'avait pas été écrite en partie par
Marinos lui-même *. À la différence de Marinos, Néôtérios savait peut-être qu'il
s'agissait d'un Symbole hérétique.

'ACO, I, 1, 7, p. 103, l. 15 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 24 ; ACO, I, 3, p. 132, l. 33 : ACO, I, 5,


p. 102, l. 23 ; ACO, II, 3, 1, p. 219, l. 5. —* F. MILLAR, ScrClassIsr, 23, 2004, p. 127

NÈSIOS 1, évêque de Kolybrassos (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 100° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Nèsios est le 33° à donner son avis. Il déclare que cette lettre est en accord avec
Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 81° position à la condamnation de
Nestorius *. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la destitution
de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile dénonce les partisans de Cyrille,
parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie, de manière polémique,
d'hérétiques messaliens ". Aux séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent
que les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la
séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet.
Nèsios signe de nouveau la liste de présence en 100 position ", et souscrit en 52°
position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée '. Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque les représentants de chaque parti à Constantinople en vue
d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Nèsios
figure en 135° position parmi les signataires du mandatum *. Il est à noter que son
siège est plus souvent écrit Korybrassos que Kolybrassos.

" ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 12] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 33 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 5] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ; tr KRAATz, p. 64. —*ACO, I, 1,2, p. 18,
l. 28-31 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 110 ;tr KRAAIz, p. 105.
—* ACO, I, 1, 2, p. 58, [l. 28]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1, 3, p. 53,
l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22
23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — " ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 16] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 28 ;
ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 17. — ' ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 12] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 23] ;
ACO, I, 3, p. 136, [l. 6] ; ACO, I, 5, p. 111, l. 27 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 7. —*ACO, I,
1, 3, p. 36, l. 29 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 22.

NÈSIOS 2, prêtre d'Isauropolis (Lycaonie) V° S.

Le diacre Môsès, « fils de Nèsios, fils de Poublios, prêtre d'Isauropolis » (uiò;


Nnoiou IIourtÀiou Itpeoß(utépou) 'looupountó\eoç) a offert en ex-voto une
colonne à l'église Saint-Mannès (—» Môsès)'. La colonne a été découverte à
Konya. On a proposé de dater l'inscription des environs de 400 *. ,

" W. M. RAMsAY, BCH, 7, 1883, p. 314-316, n° 41. —* ID., JHS, 38, 1918, p. 151, n° VIII.

710
NESTÔR 1

NESTÔR 1, évêque ? d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Il est connu par une longue inscription métrique trouvée à Dineksaray, 8 km au


nord-ouest de Dorla (aujourd'hui Aydogmus)'. Le début et la fin du texte sont
incertains et reposent en partie sur des restitutions. Il se présente sous la forme
d'un dialogue fictifentre l'épitaphe et le passant. Nestôrest dit « fils de Tèléphos »
(TnA[eqpi]ôn[g]) ;on a pour cette raison suggéré qu'il était originaire de Pergame *.
Notons toutefois que le nom Tèléphos est attesté au moins quatre fois dans la
région *. L'inscription énumère ensuite les activités de Nestôr qui sont celles
d'un évêque même si la fonction n'est jamais mentionnée. « Ferme protecteur
des modestes veuves, le serviteur de la continence d'une vierge, un honnête
ouvrier du Christ, un trésor élu de toute la province, l'enseignant du dogme
céleste aux jeunes gens, il fut un sage et fidèle juge parmi les mortels, il siégea
avec les gouverneurs, comme le savent d'innombrables peuples » ([kp]otepòç
petpiov Xnpôv èrtopoyóç, top0é[vou èv]kpotimçôôudkovoç, èo8Mòçûrtoupyò[g
Xp(to)toû, 6A]nç 6mooupòç èrtopxinç èrtiÀextoç, ôóy[uotoç oûp]oviou ô
ôuôdoxoMoç ñï6éotouv, koi ooqpòç [èv uepórt]eoou ôuKoortóMoç ërtMeto tuotóç,
myeuóouv &[uvéôpeué t', ?io]oot ôè uupio q)ÛMo). Nestôr est à la fois un respon
sable d'œuvres caritatives, un conseiller spirituel et un catéchiste. Il a également
servi d'assesseur auprès des gouverneurs de province (si la restitution est juste)
et a rempli cette fonction dans plusieurs régions. On a estimé qu'il était en fait
intervenu auprès de plusieurs gouverneurs successifs d'une même province, soit
par ses sollicitations soit par ses lettres, car les fonctions d'assesseur et de prêtre
ne sont pas compatibles*. Mais Nestôr a pu mener une carrière civile avant de
devenir clerc. Ces détails révèlent une position religieuse et sociale éminente
correspondant bien au statut d'un évêque plutôt que d'un juge du tribunal
ecclésiastique ou d'un chorévêque *. L'absence de titre officiel ne prouve pas
l'appartenance de Nestôr à la secte des encratites comme on l'a affirmé ". La
tombe est aussi occupée par l'épouse, ou plus certainement, la sœur de Nestôr,
Mammeis. On lit : « ma vénérable épouse (plutôt que sœur) qui aimait son frère,
l'excellente Mammeis, fille de Tèléphos, était issue d'une famille de prêtres, une
fidèle dispensatrice de continence » (tùv oeuvùv puM6ôeMpov èu[oi Itopäxout]uv
dpiotnv TmAeqpiônv Moupieuv [fite ñv yeve]ù iepéoov, tuo[t]ñv èvxpotinç oiko
vóuov). Le fait que Nestôr et Mammeis ont tous les deux pour père un Tèléphos
renforce l'hypothèse qu'ils sont frère et sœur plutôt qu'époux. Dans le cas moins
probable où il s'agirait d'époux, cette insistance sur la chasteté, la virginité et les
relations fraternelles entre Nestôr et Mammeis laisse entendre qu'il s'agit d'un
mariage chaste '. Mammeis est probablement une vierge consacrée (-» Mam
meis).

" W. M. RAMsAY, JHS, 25, 1905, p. 168-171, n° 41 ; ID., Luke the Physician, p. 360-361,
n° 4 : W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 23-25, n° 132 et dessin p. 165 ;
G. LAMINGER-PAscHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 190-191, n° 306 ;
R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 113-114, n° 14/12/01 ; cf. S. HUBNER,
Der Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 78. — * R. MERKELBACH et
J. STAUBER,op. cit.,p. 114. —* A. WILHELM,inSBerBerlin,27, 1932,p. 800. —* W. WIsCH
MEYER, Griechische und lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte der Alten Kirche,
p. 69, n° 42. —* V. LAURENT, REB, 20, 1962, p.284. —° W. M. RAMsAY, Luke the Physi
cian, p. 364, contra A. WILHELM, op. cit., p. 796. — ' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK,

711
NESTÔR

op. cit., p. 24.

NESTÔR 2, évêque de Syédra (Isaurie puis Pamphylie de Sidè) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la8° place parmi les évêques d'Isaurie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Lors du concile de Nicée, le siège de Syédra fait partie
de l'Isaurie * ; il a sans doute été attribué à la Pamphylie Première au siècle
suivant (—» Gaios 7). Nestôr porte le nom d'un évêque de Magydos (Pamphylie
de Pergè), martyrisé sous Dèce en 249 ou 250 *.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 44 A, n° 179 ; ibid., p. 44 B, n° 179 ; ibid., p. 45 A,


n° 178 ; ibid., p. 45 B, n° 166 ; ibid., p. 68, n° 176 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 23) ;
ibid., p. 74, n° 129 ; ibid., p. 113, n° 180 ; ibid., p. 137, n° 183 ; ibid., p. 153, n° 81 ; ibid.,
p.209, n° 173 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 78-79, n° 180 ;ibid., I, 1,2, p. 98, n° 180 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 180 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 7, [n° 178] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 123 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63,
n° 159 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 158 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I.
p. 251 B, n° 155. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 75. —* J.-M. SAUGET, in
BSS, IX, col. 825-827, s. v. « Nestore ».

NESTÔR 3, sous-diacre d'Aspendos (Pamphylie de Sidè) IV°-V° S.

On a découvert à Belkis Köleler l'épitaphe de ce sous-diacre et de ses enfants,


Anthimios et Philippia ". Si les éditeurs datent cette inscription des III°-Iv° siècles,
nous penchons pour les Ivº-v° siècles d'après les lettres. Nestôr porte le nom d'un
évêque de Magydos (Pamphylie de Pergè), martyrisé sous Dèce en 249 ou 250 *.

" C. BRIxHE et R. HoDoT, L'Asie Mineure du Nord au Sud, p. 185-187, n° 204 B et pl. XXX,
3. — * J.-M. SAUGET, in BSS, IX, col. 825-827, s. v. « Nestore ».

NESTORIOS 1, prêtre de Perta ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Son épitaphe métrique rappelle qu'« il brilla comme une étoile dans les Églises
de Dieu, car il eut l'honneur d'être un apôtre du Christ-Roi » (dotnpôç èv[éÀ]opi
Itev èv èk\noinouv Oeoîo 60u [d]rtóotoMov ëxoov tu[u]nv Xpuotoû BoouÀnog).
Sa tombe contient aussi le corps d'Aurèlios Diomèdès dont le lien de parenté
avec Nestorios est inconnu. L'inscription est datée par ses éditeurs du III° siècle ",
mais il est possible de l'attribuer au siècle suivant *. On a voulu faire de rtpeo
Bûtepoç un équivalent d'èrtiokortoç º, ce qui est contestable car sans parallèle en
Asie. Quant à la métaphore, il peut s'agir à la fois d'une réminiscence d'Homère
(Iliade, XIX, 381 : mô'dotnp òç drtéMourtev)*et de l'AncienTestament (Daniel,
XII, 3 : koi oi ouvuévteç Mouwououv óxç ñ Mourtpótnç toû otepeoôuotog, Koï
drtò t(ov ôukoiov tôv toÄÄôov doç oi dotépeç eiç toùç oiôvoç) *. L'édition
princeps a été contestée et l'on a proposé une lecture audacieuse au prix de barba
rismes absurdes : « qui conserve les traces de pas de l'évêque sous le roi le plus

712
NESTORIOS 2

élevé (?) » (ô 0' ixvu[o] ItCiroto ouvéxoov ûrt[ò] ôvxiotou BoonÂñoç) ". L'in
scription a été découverte à Zivarik (aujourd'hui Altinekin), 23 km au nord-ouest
de Perta.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 127-128, n° 238 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepi


gramme, 3, p. 90, n° 14/06/15. —* G. LAMINGER-PAscHER, Beitràge zu den griechischen
Inschriften Lykaoniens, p. 111, n° 171. — * W. M. RAMsAY, Luke the Physician, p. 366
367, n° 5. — * Ibid., p.366. —* V. ScHULTzE, Altchristliche Städte und Landschaften, II,
2, p.346. — ° G. LAMINGER-PASCHER, op. cit., p. 112.

NESTORIOS 2, évêque de Siai (Asie) 431

Il apparaît en 79° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Nestorios est le 105° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est en
accord avec la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 53° position
à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Nestorios figure de nouveau sur la liste de présence en 79°
position *, et il souscrit en 66° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de
chaque parti à Constantinople pour une conférence contradictoire. Les membres
du concile cyrillien remettent, sans doute avant le 11 septembre, des instructions
à leurs délégués. Nestorios figure en 52° position parmi les signataires du manda
tum '. Il est le premier évêque connu de Siai. Ce siège pose un problème de
localisation et de dénomination. Parmi les cités de la province d'Asie, Hiéroklès
mentionne KoMootoie, qu'on a corrigé en KoMón et Xiou *. D'après les localités
indiquées chez Hiéroklès avant et après, Siai est située dans la haute vallée du
Caystre. Il existe plusieurs zones de ruines dans les environs immédiats de Ko
loè ", mais rien ne permet de trancher. Cette localisation approximative contredit
l'identification avec Tiarai au nord du Caïque ". L'autre question porte sur la
forme exacte du toponyme : faut-il considérer Xu6ºv comme un nominatif
indéclinable identique à celui de la ville de Palestine ou comme le génitif d'une
cité appelée Xio ou Xiot ? Les auteurs favorables à la seconde solution semblent
hésiter ". D'après Hiéroklès, nous considérons Xiou comme la forme correcte,
sans exclure une confusion dès la christianisation de l'Asie avec le toponyme
biblique.

" ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 28] ;ACO, I, 2, p. 29, l. 12 ;ACO, I, 3, p. 54, l. 25 ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 27,
L 30-p. 28, l. 2 ; Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 132 ; tr. KRAATz,
p. 123. —*ACO, I, 1,2, p. 57, [l. 18]. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92,
L. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. —* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 37] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 7 : ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 26.
— * ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 27] ;ACO, I, 2, p. 71, [l. 37] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 20] ;ACO,

713
NIGROS

I, 5, p. 112, l. 13 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 21. —' ACO, I, 1, 3, p. 35, l.28 : ACO, I, 5,
p.365, l. 24. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 660.1a-b, p. 21 et commentaire. —* Barrington
Atlas, 56 G5. —" W. M. RAMsAY, The Historical Geography of Asia Minor, p. 105,
contra L. RoBERT, Villes d'Asie Mineure, p. 84, n. 6. — "J. DARROUzÈs, Notitiae episcopa
tuum, p. 474, s. v. « Xioov/Etcóv » ; ibid., p.513, s. v. « Sia » ; G. FEDALTo, Hierarchia
Ecclesiastica Orientalis, I, p. 133.

NIGROS ?, prêtre ? de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Son inscription votive a été trouvée Sarayönü, environ 8 km au nord de Halic1


(Laodicée). Le nom et la fonction sont hypothétiques car ils reposent sur une
restitution. L'éditeur propose de dater cette pierre entre 330 et 450'.
' W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888, p. 249-250, n° 45.

NIKÈPHOROS, diacre ? de Sôzopolis (Pisidie) IV°-V° S.

Une épitaphe, découverte à Uluborlu (Sôzopolis), a été érigée en mémoire « du


bienheureuxethonoré de Dieu » (to[û][u]okopiou koû 0eo[t]uuñtou)Nikèphoros
et de son épouse Domna, fille d'Auxentios. La fonction pose problème car on lit
seulement la lettre delta, peut-être une abréviation de ôudixovoç '.
" W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 81, n° 223 et pl. 48.

NIKÈTAS 1, archidiacre de Meiros (Phrygie Salutaire) VII° S. ?

Un ex-voto, peut-être postérieur à notre période, prie le Seigneur de protéger ce


clerc (dpxnôudikovo Nuxitov IIpoyoonvóv)'. Le dernier mot pourrait être un
ethnique *. L'inscription compte parmi les graffites laissés par des pèlerins dans
l'église sud d'Alaca Asma º, environ 12 km au sud-est de Demirözü, le site de
l'antique Meiros.

" C. H. E. HASPELs, The Highlands ofPhrygia, I, p. 328, n° 77 et II, pl. 623. — * L. ZGUsTA.
Kleinasiatische Ortsnamen, p. 509, $ 1103-1, s. v. « Ilpoyooo ». —* K. BELKE et N. MER
sICH, Phrygien und Pisidien, p. 180, s. v. « Alaca Asma ».

NIKÈTAS 2, diacre de Meiros (Phrygie Salutaire) VII° S. ?

Un ex-voto, peut-être postérieur à notre période, prie le Seigneur de protéger ce


clerc (Nmkmtov ômcikovo NAMANTAAON)'. Le dernier mot ne désigne peut-être pas
un ethnique, comme on l'a supposé *, mais probablement le mot « pécheur » mal
orthographié (óquoptooMóv). L'inscription compte parmi les graffites laissés par
des pèlerins dans l'église nord d'Alaca Asma º, environ 12 km au sud-est de
Demirözü, le site de l'antique Meiros.

714
NIKOLAOS 1

" C. H. E. HASPELs, The Highlands ofPhrygia, I, p. 328, n° 78 et II, pl. 624. —* L. ZGUSTA,
Kleinasiatische Ortsnamen, p.419, $ 882, s. v. « Nouœvto ». — * K. BELKE et N. MER
sICH, Phrygien und Pisidien, p. 180, s. v. « Alaca Asma ».

NIKÈTÈS ?, prêtre d'Aphrodisias (Carie) Ca 450-650 ?

Trouvée près de la cathédrale, une inscription aujourd'hui disparue mentionne


Nnxittç rtp(eoßótepoç), bien que cette lecture ait été contestée ".
" C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 180, n° 130.

NIKIAS, diacre de Parlaos (Pisidie) IV°-V° S.

D'après unex-voto de Kocapinar(Parlaos), sous l'évêque Alexandros(—» Alexan


dros 14), quatre « diacres de la sainte Église catholique de Dieu » (ôtdxovot tñç
dryiaç toû Oeoû xo0oMukñç èkkÀnoioç), dont Nikias, ont fondé un oratoire ".
" B. PACE, Annuario, 3, 1916-1920, p. 48-49, n° 37.

NIKODÈMOS, moine ? d'Apamée (Pisidie) IV°-VIIe S. ?

Il est connu par une inscription d'une petite chapelle rupestre située à Arab Sheik
Sultan, aujourd'hui Bülüç Alani, 4 km au sud-est de Dinar (Apamée)'. La
fonction est hypothétique car seule est gravée la lettre mu, de même que la data
tion faute de reproduction.

" W. M. RAMsAY, Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 538, n° 398.

NIKOLAOS 1, évêque d'Akarassos (Lycie) 451-458

Il représente son collègue de Lycie Stéphanos de Limyra (—» Stéphanos 5) en


235° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de
Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il représente Stéphanos en 197° position lors de
la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Nikolaos est
présent en 148° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il approuve en 53° position
la décision du concile de condamner Dioskoros d'Alexandrie en le jugeant exclu
de toute dignité sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 122°
position dans la version grecque et en 151° position dans la version latine *. Il
représente Stéphanos en 199° position sur la liste de présence de la 4° séance du
17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Nikolaos est mentionné comme représentant de Stéphanos en 215°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien '. Pour cause de maladie, Stéphanos souscrit par
I'entremise de Nikolaos en 219° position à la définition de la foi*. Nikolaos

715
NIKOLAOS 1

souscrit en son nom propre à la 227° place ". De nouveau, pour les séances du 26
au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Malgré la présence de son métropolite, Rômanos de Myra (—» Rômanos 2),
Nikolaos semble absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Cette absence est douteuse même si la mention sur la liste
des souscriptions mentionne Stéphanos seul, omettant de préciser qu'il est en
réalité représenté par Nikolaos. Ce dernier apparaît d'ailleurs en 34° position sur
la liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères
envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la
suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.À une séance indé
terminée, Nikolaos souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 78° position
d'après la Collectio Prisca ". Son nom est répété par erreur en 105° position *. Il
est mentionné en 8° position dans la réponse du synode de Lycie en458 à l'enquête
de l'empereur Léon ". Les évêques de la province approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Il est à noter qu'à
côté de la forme 'Akopoooóç indiquée dans les actes des séances du 8, 10, 17 et
25 octobre et dans la lettre au pape Léon, existe une forme 'Akpoooóç dans les
actes de la séance du 13 octobre mais aussi sur la liste des souscriptions à la fin
de la séance du 25 octobre. La signature de Stéphanos de Limyra est apposée
« par l'intermédiaire de Nikolaos évêque de la cité d'Akarassos » (ôuà NuKoActou
èrttokóntou tñç 'Akopoooéoov tó\eoç, per Nicolaum episcopum Acrassiae) ",
alors que Nikolaos souscrit en son nom propre : « Nikolaos évêque de la cité
d'Akrassos » (NukóMooçèrtiokortoç Itó\eoç 'Akpooooô, Nicolaus Acrassutanus,
Nicolaus episcopus Acrassi) *. Par conséquent, si 'Akopoooóç constitue la
forme ancienne, 'Akpoooóç a commencé à s'imposer comme forme secondaire
sous la plume même de l'évêque de cette cité.Alors qu'au vi° siècle, l'évêché est
encore appelé 'Akopoooóç ", dans les notices épiscopales du vII° au milieu du
Ix° siècle et sur la liste de présence au concile de Nicée II (787), il prend le nom
'Akpoo(o)óç ". Au concile sous Photius de 879 est indiquée la présence d'un
titulaire de ce siège (Kovotovtivou 'Akopooiou) ". A partir du x° siècle, le
kappa semble remplacé par un gamma, d'où les formes 'Ayopoooóç ou Aiyo
poooóç dans les notices épiscopales de cette époque ".

"ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 8.


— * ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 36. — * ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 34 ; ACO, II, 3, 2,
p.55 [314], l. 4-6. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 27 ;ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 19.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 89 [285], l. 30. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 36 ;ACO, II. 3, 2,
p. 145 [404], l. 15. —* ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 5-6 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424],
l. 27-28. —"ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 15 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 33 : ACO, II.
3, 2, p. 166 [425], l. 6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 289. — " LÉON LE
GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 B ; ACO, II, 3, 2, p.99 [358], l. 41. — "ACO,
II, 2, 2, p.42 [134], l. 32. — * ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 22. — * ACO, II, 5, p. 63,
l. 22. — "ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 5-6 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 27-28.
— * ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 15 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 33 ; ACO, II, 3, 2,
p. 166 [425], l. 6. —" ÉTIENNE DE BYzANCE, Ethnika, p. 58, l. 6 ; Vie de Nikolaos de Siôn,
22, éd. ANRICH, I, p. 18, l. 3 ; vers. SEvcENko, p. 42, l. 4. — " J. DARRoUzEs, Notitiae
episcopatuum, p. 209, 1 *; ibid., p. 224, 2 *; ibid., p. 238, 3 *; ibid., p.256, 4 *;

716
NIKOLAOS 6

MANsI, XIII, col. 144 D inter alia, cf. PmbZ, 2, p. 584, s. v. « Konstantinos 3832 ».
— " MANsI, XVIIA-XVIII A, col. 376 C. — "J. DARRoUzÈs, op. cit., p. 279,7 *(apparat
critique) ; ibid., p. 300,9 *; ibid., p.318, 10 *.

NIKOLAOS 2, évêque de Balboura (Lycie) 458

Il apparaît en 15° position dans la réponse en 458 du synode de Lycie à l'enquête


de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 63, l. 30.

NIKOLAOS 3, évêque de Kaunos (Lycie) 458

Il apparaît en 14° position dans la réponse en 458 du synode de Lycie à l'enquête


de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 63, l. 28.

NIKOLAOS 4, archidiacre de Pinara (Lycie) 458

Il souscrit à la place de l'évêque Hèliodôros (—» Hèliodôros 1) en 21° position à


la réponse en 458 du synode de Lycie à l'enquête de l'empereur Léon ". Les
évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide
l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 63, l. 36.

NIKOLAOS 5, évêque de Rhodiapolis (Lycie) 518

Le nom de cet évêque apparaît en 42° position sur la liste des souscriptions qui
accompagne la pétition que le synode de Constantinople adresse au patriarche
Iôannès le 20 juillet 518 pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère
d'Antioche ".

"ACO, III, p. 66, l. 32.

NIKOLAOS 6, évêque de Myra (Lycie) ca 500-542

Nikolaos de Pharrôa (—» Nikolaos 7) demande à l'archevêque de Myra de venir


consacrer le site d'un monastère. Le prélat s'exécute et permet à Nikolaos de
Pharrôa de l'appeler comme il l'entend. Il lui donne alors le nom de Sainte
Siôn '. Le même personnage amène son neveu, Nikolaos, futur archimandrite de

717
NIKOLAOS 7

Sainte-Siôn, à l'archevêque de Myra pour qu'il l'ordonne lecteur(-» Nikolaos 8).


L'archevêque remarque les qualités de l'enfant et décide de ne rien demander en
contrepartie de l'ordination *. Comme bon nombre de clercs lyciens, ce prélat
doit son nom au saint évêque légendaire de Myra.

" Vie de Nikolaos de Siôn, 4, éd. ANRICH, I, p.5, l. 8-10 ; vers. SEvcENko, p. 24, l. 4-6.
—* Ibid., 5, éd. ANRICH, I, p. 6, l. 7-10 ; vers. SEvcENKo, p. 24, l. 6-13.

NIKOLAOS 7, archimandrite d'Akalissos (Lycie) ante 542

Nikolaos est originaire du hameau de Pharrôa, sur le territoire de Tragalassos (au


nord de Myra). Il vit aux côtés de l'archimandrite Sabbatios (—» Sabbatios 3),
dans le monastère de Saint-Jean à Akalissos. A la suite d'une révélation, il décide
de fonder un sanctuaire ".Après la construction du monastère, son neveu Nikolaos
(—» Nikolaos 8) naît sur une propriété voisine et ses parents l'amènent au mona
stère d'Akalissos pour le présenter à son oncle *. Nikolaos l'Ancien demande
ensuite à l'archevêque Nikolaos de Myra (—» Nikolaos 6) de venir consacrer sa
fondation à Pharrôa. L'archevêque ayant permis à Nikolaos d'appeler le sanctuaire
comme il veut, il choisit le nom de Sainte-Siôn et trace aussitôt les limites des
absides (de l'église du monastère) *. Nikolaos a dans ce passage le titre d'archi
mandrite. C'est l'indice qu'il a succédé à Sabbatios à la tête du monastère de
Saint-Jean. Son neveu est encore un enfant lorsque l'église du monastère de
Sainte-Siôn est achevée.À cette occasion, avec le prêtre Konôn qu'il a chargé de
superviser les travaux (—» Konôn 12), Nikolaos l'Ancien obtient que son neveu
soit ordonné lecteur par l'archevêque de Myra ". En revenant de Myra, le neveu
se rend chez son oncle au monastère de Saint-Jean, désigné comme martyrium.
Son oncle l'encourage à persévérer dans la voie de l'Évangile *. Une fois le
monastère de Sainte-Siôn terminé avec l'aide de Nikolaos le Jeune, son oncle
l'ordonne prêtre à l'âge de 19 ans et lui en confie la direction ". Certains
chercheurs ont été tentés d'attribuer en réalité à son oncle le premier voyage de
Nikolaos le Jeune à Jérusalem '. En effet, après ce voyage, la Vie de Nikolaos le
Jeune (ou de Siôn) opère un retour en arrière et lui attribue la fondation et la
construction de Sainte-Siôn *. Nikolaos le Jeune déclare qu'avant sa naissance, le
lieu de fondation du sanctuaire avait été indiqué par une lumière à Sabbatios (et
non plus à Nikolaos l'Ancien) ", et que de nombreux autres signes étaient apparus
ensuite à Sabbatios et à Nikolaos l'Ancien, qualifié de deutérarios, jusqu'à la
mort de Sabbatios ". A la suite d'une révélation, Nikolaos l'Ancien, devenu archi
mandrite du monastère de Saint-Jean à Akalissos, avait annoncé que Nikolaos le
Jeune avait été choisi pour diriger le futur sanctuaire de Sainte-Siôn ". Cette
contradiction s'explique sans doute par la volonté d'attribuer au neveu la fonda
tion de l'oncle. Vers 542, afin d'atténuer une famine consécutive à la peste,
Nikolaos le Jeune part offrir des bœufs à l'église de Tragalassos, puis « dans le
monastère de Saint-Jean et des saints pères Sabbatios, Nikolaos et Léôn qui
furent archimandrites à Akalissos » (èv t(o uovootnpiqp toû dyiou looovvou koi
tôv ôoiov totépov Xo ßBotiou koi NukoMo ou koi Aéovtoç, tôv yevouévoov
dpXuovôpttôv èv t(p 'AkoÀuooſp) *. On en déduit que Sabbatios a bien eu pour
successeurs Nikolaos mais aussi Léôn (—» Léôn 1), tous décédés au moment de
la venue de Nikolaos de Siôn.
*,
·

718
NIKOLAOS 8

" Vie de Nikolaos de Siôn, 1, éd. ANRICH, I, p. 3, l. 8-15 ; vers. SEvcENko, p. 20, l. 7-17.
—* Ibid., 2, éd. ANRICH, I, p.4, l. 4 et 10 ; vers. SEvcENko, p. 22, l. 5 et 12-13. —* Ibid.,
4, éd. ANRICH, I, p.5 ; vers. SEvcENko, p. 24. —* Ibid., 5, éd. ANRICH, I, p. 6 ;
vers. SEvcENko,p. 24.—* Ibid.,6,éd. ANRICH,I,p. 6,l. 11-12etp. 7, l. 15 ;vers. SEvcENko,
p. 26, l. 1-3 et 20-21. —* Ibid., 7, éd. ANRICH, I, p. 7-8 ; vers. SEvcENko, p. 26-28.
— ' Ibid., vers. SEvcENko, p. 15 ; H. BLUM, Die Vita Nicolai Sionitae, p.92, ch. 1, n. 3.
—" Vie de Nikolaos de Siôn, 10, éd. ANRICH, I, p. 10; vers. SEvcENko, p.30. —* Ibid., 11,
éd. ANRICH, I, p. 10, l. 18-20 ; vers. SEvcENko, p. 30, l. 7-11. — " Ibid., 12, éd. ANRICH, I,
p. 11 : vers. SEvcENko, p.32. —" Ibid., 13, éd. ANRICH, I, p. 12, l. 7-8 ; vers. SEvcENko,
p. 34, l. 16-17. — * Ibid., 54, éd. ANRICH, I, p. 42, l. 9-11 ; vers. SEvcENko, p. 86, l. 7-10.

NIKOLAOS 8, évêque de Pinara (Lycie) post 544-564

Ce personnage est connu grâce à sa vie rédigée vraisemblablement peu de temps


après sa mort. Il est né dans une propriété voisine d'un monastère fondé par son
oncle Nikolaos l'Ancien (—» Nikolaos 7) dans le hameau de Pharrôa, près du
village de Tragalassos (au nord de Myra). Ses parents, Épiphanios et Nonna, lui
donnent le nom de Nikolaos puis vont au monastère Saint-Jean d'Akalissos le
présenter à son oncle ". À l'âge de sept ans, ses parents lui donnent un précepteur
pour étudier*. Nikolaos l'Ancien fait consacrer sa fondation monastique par
l'archevêque de Myra (—» Nikolaos 6) et lui donne le nom de Sainte-Siôn *.
Tandis que l'église de Sainte-Siôn est achevée, son oncle obtient de l'archevêque
de Myra que Nikolaos, encore enfant, soit ordonné lecteur*. En revenant de
Myra, Nikolaos se rend au monastère de Saint-Jean, chez son oncle qui l'encou
rage à persévérer dans la voie de l'Évangile *. Une fois le monastère de Sainte
Siôn achevé avec l'aide de Nikolaos le Jeune, son oncle l'ordonne prêtre à l'âge
de 19 ans et lui en confie la direction. Nikolaos le Jeune accueille comme
disciples ses frères Artémas et Hermaios (—» Artémas, Hermaios 2). Artémas est
ordonné prêtre et deutérarios de Sainte-Siôn °. Pour son premier voyage vers les
Lieux Saints, Nikolaos le Jeune visite le martyrium de Saint-Nicolas à Myra,
embarque au port voisin d'Andriakè, arrive cinq jours plus tard à Ascalon, visite
Jérusalem et atteint le Jourdain. De retour en Lycie, il se rend au village de
Tragalassos '. Certains chercheurs ont mis en doute l'historicité de ce voyage,
estimant qu'il avait été accompli par l'oncle de Nikolaos plutôt que par Nikolaos
lui-même*. C'est en effet après ce voyage que la Vie de Nikolaos de Siôn opère
un retour en arrière et attribue la fondation et la construction de Sainte-Siôn à
Nikolaos le Jeune (ou de Siôn)*. Celui-ci déclare qu'avant sa naissance, la
lumière de la sainte Siôn était apparue à l'archimandrite Sabbatios d'Akalissos
(—» Sabbatios 3) sur le lieu de fondation du sanctuaire ". Après une révélation,
Nikolaos l'Ancien, devenu archimandrite du monastère de Saint-Jean à Akalissos,
avait annoncé que Nikolaos le Jeune, fils d'Épiphanios et de Nonna, avait été
choisi pour le futur sanctuaire de Sainte-Siôn ". Le récit revient ensuite à l'époque
où Nikolaos est le supérieur de Sainte-Siôn. Il opère des miracles dans les villages
voisins. À Plakôma, il fait couper un arbre sacré habité par un esprit malin avec
l'aide de cinq villageois de Karkabô *. A la demande des habitants d'Arnabanda,
il nettoie une source de la présence d'un démon ", et fait jaillir sur le mont Kaisar
une autre source jusque-là cachée ". Nikolaos fait un deuxième voyage à Jéru
salem qui, à la différence du premier, est très détaillé ". Il prend avec lui deux

719
NIKOLAOS 8

membres de son monastère ". L'auteur de la Vie de Nikolaos de Siôn est


probablement l'un d'eux, en raison de l'emploi fréquent du « nous » et d'un récit
très vivant. Il s'agit peut-être de son frère Hermaios, de l'archidiacre Nikolaos
(-» Nikolaos 10), du diacre et cellérier Nikolaos (-» Nikolaos 11) ou du prêtre
Ammôn (—» Ammôn) ". A la mi-pentecôte, Nikolaos embarque à Tristomon
(près de Myra) sur un navire égyptien en partance pour Ascalon. Au milieu de la
traversée, il essuie une tempête durant la nuit ". Le jour suivant, le navire jette
l'ancre dans le delta du Nil et, à la demande des marins, Nikolaos les accompagne
en canot jusqu'au village de Diolkô où il reste pendant quatre jours dans l'église
Saint-Théodore à prier et à accomplir des guérisons miraculeuses ". Puis il
rembarque, arrive à Ascalon et se rend à Jérusalem où il reste huit jours. Après
une apparition, Nikolaos presse son retour vers la Lycie. À Ascalon, il monte à
bord d'un navire rhodien et, malgré les difficultés que lui fait le capitaine, atteint
Andriakè et revient dans son monastère de Sainte-Siôn accueilli par la foule *.
Pendant son absence, son frère Artémas, passant outre sa volonté, avait embauché
de nombreux ouvriers pour tenter de retourner une pierre de taille, en vain.
Nikolaos prend douze moines avec lui et parvient à tourner le bloc º. Malgré
cela, Artémas lui reproche peu après de se reposer dans sa cellule alors que lui ne
cesse de travailler*. Pendant ce temps, les constructions semblent se poursuivre
au monastère au point de nécessiter l'embauche de 83 ouvriers. Nikolaos charge
Artémas de leur apporter le dîner*. Il doit s'agir d'une seconde série de travaux
d'agrandissement ou d'embellissement, car selon sa Vie, le monastère était
achevé alors que Nikolaos avait 19 ans *. Trois apparitions annoncent à Nikolaos
la venue prochaine de la peste bubonique. Celle-ci atteint quarante jours plus tard
Myraoù l'on vient à manquer de vivres, les paysans ne voulant plus approvisionner
la cité par crainte de la contagion *. La peste permet de dater ces événements de
542 environ. Il s'agit du seul indice chronologique fourni par la Vie, avec la date
de mort du saint. La rumeur se répand dans Myra que Nikolaos ne permet pas aux
paysans de se rendre en ville. L'archevêque Philippos (—» Philippos9) rapporte
cette nouvelle au gouverneur de la province et aux notables qui décident d'envoyer
deux clercs pour ramener Nikolaos enchaîné à Myra, afin qu'il réponde de cette
accusation devant les autorités religieuses et civiles de la cité. Les envoyés
annoncent à Nikolaos qu'ils sont venus pour l'arrêter, mais les habitants du
village voisin de Tragalassos se rassemblent et l'empêchent de partir*. On ne
connaît pas l'issue de cette affaire. Les dirigeants de Myra ont dû constater qu'il
ne s'agissait que de bruits infondés. Pour atténuer les effets de la famine engendrée
par la peste, Nikolaos se rend à l'église de Tragalassos offrir des bœufs, puis au
monastère de Saint-Jean où il répète son acte de charité *. Quelques jours après,
il renouvelle l'opération à l'oratoire Saint-Georges de Plènion *. Deux ans plus
tard, soit vers 544, Nikolaos fait une tournée durant 25 jours dans dix sanctuaires
des villages voisins où il offre une paire de bœufs en sacrifice º. D'après les
toponymes qui ont pu être identifiés, ces localités se trouvent sur les pentes des
montagnes qui entourent la plaine de Myra ". L'histoire d'un couple de paysans
d'Arnéai venu emprunter 25 modii de semence à Nikolaos pour éviter de mourir
de faim et qui en récolte cinq fois plus l'année suivante doit se placer peu de
temps après l'épidémie de peste et durant la famine qui suit ". Un autre passage
concerne le sanctuaire de saint Daniel de Sabandos qui menace ruine. En chemin
vers Myra, Nikolaos fait une halte à Kastellon, puis décide de convoquer le diacre
Nikolaos (—» Nikolaos 9), originaire de Damasei, et le maître d'œuvre Théotimos.

720
NIKOLAOS 8

Il donne au clerc 80 nomismata et demi pour achever les travaux et retourne dans
son monastère *. L'épiscopatde Nikolaos se place ensuite à une date indéterminée.
On peut seulement constater que les conséquences de l'épidémie et de la famine
n'apparaissent plus dans les récits de miracles. On se trouve peut-être, de manière
tout à fait hypothétique, dans les années 550. Un samedi, l'archevêque Philippos
de Myra envoie un courrier à Nikolaos pour qu'il vienne le dimanche suivant à
son palais épiscopal.Le jour venu, Philippos lui révèle son intention de l'ordonner
évêque. A l'intérieur de l'église de la Paix, la cathédrale de Myra, Nikolaos est
consacré évêque de Pinara et envoyé dans cette cité de l'ouest de la Lycie *.
Trois ans après son intronisation comme évêque, Nikolaos décide de construire
une église en l'honneur de la Vierge sur le lieu qui lui a été indiqué par une
apparition. Les curiales et le clergé s'opposent au projet, refusant probablement
de débloquer les fonds nécessaires. Nikolaos est contraint d'acheter lui-même le
terrain prévu où le sanctuaire de la Vierge est érigé. Le coût total s'élève à
400 nomismata. Nikolaos retourne ensuite dans son monastère de Sainte-Siôn ".
Il semble avoir abandonné définitivement Pinara qui n'est plus mentionnée dans
sa Vie. En revanche, le titre d'évêque continue à lui être attribué après ces événe
ments *. Un autre indice qu'il conserve la dignité épiscopale est la présence de
Nikolaos à Myra avec les autres évêques de la province (tôv &yiov koi tôv
tuuioov totépov xoû ouÁÁeutoupyôv tñç èv Xplot© dryioç ouvóôou), lors de la
fête des Rosalia en l'honneur de saint Nicolas, qui a lieu le 6 décembre. De retour
dans son monastère, Nikolaos tombe malade *. Il rend l'âme, entouré de ses
frères Hermaios et Artémas, ce dernier lui succédant comme archimandrite, de
l'archidiacre Nikolaos (—» Nikolaos 10) et du diacre et cellérier Nikolaos
(—» Nikolaos 11) ". A l'enterrement est présent l'évêque Philippos de Phellos
(—» Philippos 10) que le diacre Paulos d'Oumbè (—» Paulos 29) est allé chercher
à Myra *. Nikolaos est mort le mercredi 10 décembre de la 13° indiction durant
la 38° année de règne de Justinien, sous le patriarche Makarios (-» Makarios 4),
peut-être l'évêque de Myra, si l'on considère uoxcipuoç comme un nom de per
sonne plutôt qu'une épithète. Nikolaos est enterré à Sainte-Siôn ". La date, basée
sur une leçon de la version latine, correspond au mercredi 10 décembre 564 ".

' Vie de Nikolaos de Siôn, 2, éd. ANRICH, I, p.4, l. 3-6 et 9-11 : vers. SEvcENko, p. 22, l. 3-8
et 11-13 ;cf. H. HELLENKEMPERet F. HILD, LykienundPamphylien,2, p. 798,s. v. « Pharrôa » ;
ibid., p.890-892, s. v. « Tragalassos » ; ibid., p. 422-425, s. v. « Akalissos (2) ». —* Vie de
Nikolaos de Siôn, 3, éd. ANRICH, I, p.4, l. 15-16; vers SEvcENko, p. 22, l. 1-3. -* Ibid., 4,
éd.ANRICH, I, p.5, l. 6-7 ; vers. SEvcENko, p. 24, l. 1-2. —* Ibid., 5, éd. ANRICH, I, p. 6 ;
vers. SEvcENko, p. 24. —* Ibid., 6, éd. ANRICH, I. p. 6, l. 11-12 et p. 7, l. 15 : vers. SEvcENko,
p.26. l. 1-3 et 20-21. —" Ibid.,7, éd. ANRICH, I, p. 7-8 : vers. SEvcENko, p. 26-28. -' Ibid.,
8-9, éd. ANRICH, I, p. 8-10; vers. SEvcENko, p. 28-30; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD,
op. cit., 2, p.435-439, s. v « Andriakè ». —* Vie de Nikolaos de Siôn, vers. SEvcENko,
p. 15 : H. BLUM, Die Vita Nicolai Sionitae, p.92, ch. 1, n. 3. —" Vie de Nikolaos de Siôn,
10, éd. ANRICH, I, p. 10; vers. SEvcENko, p.30. —" Ibid., 11, éd. ANRICH, I, p. 10, l. 18-20 ;
vers SEvcENko, p. 30, l. 7-11. —" Ibid., 13, éd. ANRICH, I, p. 12, l. 7-8 ; vers. SEvcENko,
p.34, I. 16-17. —º Ibid., 15-19, éd. ANRICH, I, p. 12-16 : vers SEvcENko, p.34-40 ;
cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2, p. 814, s. v. « Plakôma » ; ibid., p. 607-610, s. v.
« Karkabô ». —" Vie de Nikolaos de Siôn, 20-21, éd. ANRICH, I, p. 16-17 : vers. SEvcENko,
p.40-42 ; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2, p. 454, s. v. « Arnabanda ». — " Vie de
Nikolaos de Siôn, 23-24, p. 19-20 ; vers. SEvcENko, p. 44-46 ; cf. H. HELLENKEMPER et

721
NIKOLAOS 9

F. HILD, op. cit., 2, p. 581, s. v. « Kaisar ». — * Vie de Nikolaos de Siôn, 27-38, éd. ANRICH,
I, p. 23-32 : vers. SEvcENko, p. 50-66. —" Ibid., 27, éd. ANRICH, I, p. 23, l. 16 ;
vers. SEvcENko, p. 50, l. 14. —" Ibid., éd. ANRICH, I, p. 63, l. 15-16(= BHL6148) ; ibid. II.
p.220 : vers. SEvcENko, p. 11 ; H. BLUM, op. cit., p. 8. —" Vie de Nikolaos de Siôn, 27-31,
éd. ANRICH, I, p. 23-27 ; vers. SEvcENko, p. 50-56; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit.,
2, p.895-897, s. v. « Tristomon ». —" Vie de Nikolaos de Siôn, 32-34, éd. ANRICH, I, p. 27
29; vers. SEvcENko, p. 56-60. —* Ibid., 35-38, éd. ANRICH, I, p. 29-32 ; vers. SEvcENko.
p. 60-66. —* Ibid., 39, éd. ANRICH, I, p.33 ; vers. SEvcENko, p. 66-68. —* Ibid., 44,
éd. ANRICH, I, p. 36-37 ; vers. SEvcENko, p.74. —* Ibid., 45, éd. ANRICH, I. p.37 ;
vers. SEvcENko, p.76. —* Ibid.,7, éd. ANRICH, I, p. 7, l. 18-p. 8, l.2 : vers. SEvcENko, p. 26,
l. 1-5 ; H. BLUM, op. cit., p.92, ch. 1, n. 3. —* Vie de Nikolaos de Siôn, 47-52, éd. ANRICH,
I, p. 38-41 ;vers. SEvcENko, p. 78-82. —* Ibid.,53, éd. ANRICH, I, p.41-42 ;vers. SEvcENko,
p.84. —* Ibid., 54, éd. ANRICH, I, p.42 ; vers. SEvcENko, p. 84-86. —* Ibid., 55,
éd. ANRICH, I, p. 42-43 ; vers. SEvcENko, p. 86 : cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2,
p.815, s. v. « Plènion ». —* Vie de Nikolaos de Siôn, 56, éd. ANRICH, I, p. 43-p. 44 ;
vers. SEvcENko, p. 86-p. 88. —* C. Foss, GOTR, 36, 1991, p. 311-313 et 338. —" Vie de
Nikolaos de Siôn, 60-61, éd. ANRICH, I, p. 46-p. 47 ; vers. SEvcENko, p. 94-p. 96 ;
cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit.,2, p. 454-455, s. v. « Arneai ». —* Vie de Nikolaos
de Siôn, 58, éd. ANRICH, I, p.45 : vers. SEvcENko, p. 90-p. 92 : cf. H. HELLENKEMPER et
F. HILD, op. cit., 2, p.828, s. v. « Sabandos » ; ibid., p. 613, s. v. « Kastellon ». —* Vie de
Nikolaos de Siôn, 68, éd. ANRICH, I, p. 49-p. 50; vers. SEvcENko, p. 100-p. 102 ;
cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2, p. 811-813, s. v. « Pinara ». —* Vie de Nikolaos
de Siôn, 69, éd. ANRICH, I, p. 50; vers. SEvcENko, p. 102. —* Ibid., 72, éd. ANRICH, I, p. 51,
l. 14 ;vers SEvcENko, p. 104, l. 5(dpxuerttoxórtpparerreur au lieu de èrttoxónq). —* Ibid.,
76, éd. ANRICH, I, p.52, l. 25-30 ; vers. SEvcENko, p. 108, l. 1-8. —" Ibid., 78, éd. ANRICH.
I, p. 53, l. 7-p. 54, l. 8 ; vers. SEvčENKo, p. 108, l. 5-p. 110, l. 27. —* Ibid., 79, éd. ANRICH,
I, p.54 : vers. SEvcENko, p. 110 ; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2, p.906, s. v.
« Umbë ». —* Vie de Nikolaos de Siôn, 80, éd. ANRICH, I, p. 54, l. 18-p. 55, l. 4 ;
vers. SEvcENKo, p. 112, l.2-8. —* Ibid., éd. ANRICH, II, p. 214-216.

NIKOLAOS 9, diacre de Myra (Lycie) post 544-ante 564

Un passage de la Vie de Nikolaos de Siôn rapporte que le sanctuaire ancien de


saint Daniel à Sabandos menaçait de s'effondrer. En chemin vers Myra, Nikolaos
(—» Nikolaos 8) fait une halte à Kastellon et s'arrête dans l'église Saint-Daniel à
Sabandos, où il convoque le diacre Nikolaos du domaine de Damasei et le maître
d'œuvre Théotimos. Nikolaos de Siôn donne au diacre Nikolaos 80 nomismata
et demi pour achever les travaux et retourne dans son monastère ". Le problème
se pose de savoir à quelle église appartient le diacre Nikolaos. Puisque Damasei
est un domaine et Nikolaos, convoqué à Sabandos, est chargé de terminer les
restaurations de Saint-Daniel à Sabandos, on peut supposer qu'il est un clerc
desservant l'église de Sabandos, dont le territoire comprendrait aussi Damasei *.
Kastellon, Sabandos et Damasei étant localisés dans les environs de Myra *,
Nikolaos est donc un clerc de cette Église.
" Vie de Nikolaos de Siôn, 58, éd. ANRICH, I, p. 45 ; vers. SEvcENko, p. 90-92. — * Ibid.,
éd. ANRICH, II, p. 534-535 : H. BLUM, Die Vita Nicolai Sionitae, p. 110, ch. 41, n. 1.
— * C. Foss, GOTR, 36, 1991, p. 311-313 ; H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und

722
NIKOLAOS 13

Pamphylien, 2, p.828, s. v. « Sabandos » ; ibid., p. 613, s. v. « Kastellon » ; ibid., p. 512,


s. v. « Damasei ».

NIKOLAOS 10, archidiacre de Sainte-Siôn (Lycie) 564

Il est présent lors des derniers instants de Nikolaos de Siôn (—» Nikolaos 8), le
10 décembre 564.Avec le nouvel archimandrite Artémas, frère du défunt (—»Ar
témas), il enveloppe le corps d'un linceul et lui ferme les paupières ". Il a été
proposé comme l'un des auteurs possibles de la Vie de Nikolaos de Siôn (-» Her
maios 2).

" Vie de Nikolaos de Siôn., 78, éd. ANRICH, I, p. 54, l. 4-6 ; vers. SEvcENko, p. 110, l. 21
24 ; H. BLUM, Die Vita Nicolai Sionitae, p. 125, ch. 78, n. 6.

NIKOLAOS 11, diacre de Sainte-Siôn (Lycie) 564

Ce diacre et cellérier est présent lors des derniers instants de Nikolaos de Siôn
(—» Nikolaos 8), le 10 décembre 564 ". Il a été proposé comme l'un des auteurs
possibles de la Vie de Nikolaos de Siôn (—» Hermaios 2).

" Vie de Nikolaos de Siôn., 78, éd. ANRICH, I, p. 54, l. 7 ; vers. SEvcENKo, p. 110, l. 25-26.

NIKOLAOS 12, moine de Prymnessos (Phrygie Salutaire) VI°-VII° S.

Il est connu par une inscription votive pour lui et ses frères dans le Christ ". La
pierre provient d'Afyon Karahisar, l'antique Akroïnos. Cette localité n'étant pas
évêché à cette époque, il faut rattacher l'inscription au siège de Prymnessos,
distant de 8 km au sud-sud-est d'Afyon.

" W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 12, n° 37 et pl. 17.

NIKOLAOS 13, moine d'Halicarnasse (Carie) VII° S.

On trouve à Termera, aujourd'hui Asarlik, 11 km au sud-ouest d'Halicarnasse,


un monastère de la Vierge relevant du patriarcat de Constantinople (Movh tîç
Ilœvoyioç èv X(ptot)© I(noo)0 totpuopxuKm)'. Quatre inscriptions gravées sur
les murs de l'église rupestre indiquent que le corps du moine Nikolaos a été
déposé dans cette église * reconstruite * par les soins de Nikolaos ", probablement
le même personnage. Le dernier texte, mutilé, contient la date d'inauguration (en
mai) de cette église consacrée à saint Nicolas *.
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 78,
n° 232. —* Ibid., p. 78, n° 233. —* Ibid., p. 78, n° 233 bis. —* Ibid., p. 78, n° 233 ter.
—* Ibid., p. 78, n° 233 quater.

723
NIKONIOS

NIKONIOS, évêque de Trôas (Hellespont) 343

Il souscrit en 45° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient leurs principaux partisans
dont le pape Jules. Sur la même liste apparaît en 31° position Pison episcopus a
Troada *. On a supposé qu'il devait s'agir de Nikonios, ce dernier nom étant la
forme correcte, car est il mentionné sur la liste juste après celui d'un autre évêque
de la même province, Leukadas d'Ilion (-» Leukadas)*.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 76, l. 15, n° 45. — * Ibid., p. 76,
l. 1, n° 31. —* A. L. FEDER, in SBerWien, 166, V, 1911, p.84.

NILOS, diacre de Nakôléia ?(Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il est connu par une inscription peut-être funéraire ". Elle provient de Yapildak,
environ 3 km au sud de Mètropolis de Phrygie. Cette localité n'étant pas un
évêché, le siège le plus proche est Nakôléia, environ 30 km au nord de Yapildak.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 203, n° 388 et pl.

NONNA, diaconesse de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Elle a dressé une stèle en mémoire de son fils, le prêtre Alexandros (—» Alexan
dros 2). Lapierre aété découverte à Insuyu ", environ25 km àl'est de Çesmelisebil
identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 113, n° 539 et dessin p. 143.

NONNIOS, évêque de Laodicée (Phrygie Pacatienne) 343

Il souscrit en 59° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules. On a supposé que cet évêque était identique à Nou
néchios, l'évêque de Laodicée présent au concile de Nicée (—» Nounéchios 1) *.
Le synode de Laodicée, qui se place quelque part entre 345 environ (allusion aux
photiniens) et 381 (concile de Constantinople) et dont les canons ont plus tard été
intégrés aux collections canoniques orthodoxes, se serait peut-être déroulé sous
l'épiscopat de Nonnios ".

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 14, n° 59. —* A. L. FEDER,

724
NONNOS 2

in SBerWien, 166, V, 1911, p.89.* H. C. BRENNECKE, Studien zur Geschichte der Homöer,
p. 190.

NONNOS 1, diacre d'Éphèse (Asie) 449

Audébut de la2°séance du concile d'Éphèse,le22 août449,le prêtre d'Alexandrie


et primicier des notaires Iôannès prend la parole. Il annonce le retour des
délégations envoyées (le 20 août) par le concile auprès des légats du pape Léon
et de Domnos, évêque d'Antioche, pour les persuader de venir siéger ". Juvénal
de Jérusalem demande qu'on autorise les évêques à faire leur rapport*. Les
membres de la délégation envoyée auprès des légats rapportent l'échec de leur
mission ". Les membres de la délégation envoyée auprès de Domnos d'Antioche
font ensuite leur rapport. Il s'agit des évêques métropolites Iôannès de Sébastée
(Arménie I) et Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1) et des diacres Nonnos
d'Éphèse et Phôkas de Tyr (Phénicie paralienne). Conformément à l'ordre du
concile, ils se sont rendus le samedi (20 août) chez Domnos qu'ils ont trouvé au
lit, souffrant. Les émissaires lui disent de se présenter au concile, mais Domnos
répond qu'il le ferait si la maladie lui laissait un répit. Le matin du jour prévu
(22 août), Domnos envoie chercher les émissaires du concile qui le découvrirent
très affaibli. Il les charge d'informer le concile qu'il lui était impossible de venir
mais qu'il acceptait la décision que prendrait le concile à l'encontre des personnes
coupables de nestorianisme ". Prenant acte de l'échec des délégations envoyées
auprès des légats et de Domnos d'Antioche, Thalassios de Césarée de Cappadoce
propose que le concile se poursuive *.

'Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 30-39. —* Ibid., p. 9, l. 40-43.


—* Ibid., p.9, l. 44-p. 11, l. 19. — * Ibid., p. 11, l. 20-37. —* Ibid., p. 11, l. 38-p. 13,
l.5.

NONNOS 2, évêque d'Aphrodisias (Carie) 482/489

Sur les conseils de Salomôn, supérieur de l'un des couvents de l'Énaton, Pierre
Monge, évêque d'Alexandrie (482-489), adresse une lettre synodale à Nonnos,
évêque d'Aphrodisias. Cette lettre a pour objet de lui faire connaître les machina
tions du philosophe païen Asklèpiodotos ", gendre du philosophe homonyme
d'Aphrodisias *. Asklèpiodotos avait prétendu que la déesse Isis lui avait donné
un fils après sa visite au sanctuaire de Ménouthis. La lettre de Pierre Monge ne
parvient pas à son destinataire, car le porteur de cette missive a été corrompu à
son arrivée en Carie. Les païens d'Aphrodisias persistant à croire au récit mira
culeux d'Asklèpiodotos, le juge Adrastos º, scholastique de la cité, décide
d'intervenir. Grâce à l'aide du préfet d'Égypte, il obtient une copie du procès
verbal de l'acte établi à Alexandrie qui dévoile toute la supercherie. On doit ces
informations à Zacharie le Scholastique, étudiant à Alexandrie au moment de ces
faits (—» Zacharias 1)", et très lié à Paralios, un étudiant originaire d'Aphrodisias
(—» Paralios).

' PLRE, II, p. 161-162,s. v. « Asclepiodotus 3 ». —* PLRE, II, p. 160-161,s. v. « Asclepio

725
NONNOS 3

dotus 2 » ; cf. C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 85-86. —* PLRE, II, p. 10,
s. v. « Adrastus ». —* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 36 [36]-37
[37].

NONNOS 3, prêtre d'Hyllarima (Carie) post 548

Une inscription découverte à Kys rappelle le souvenir du prêtre Nonnos et de son


épouse Agathopodia ". La mention du repos de l'âme de Théodora indique que
cette épitaphe se place peu après la mort de l'impératrice.

" H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 87, n° 244.

NONNOS 4, chantre ? d'Éphèse (Asie) V°-VIe S. ?

On a découvert près du musée de Selçuk une pierre tombale indiquant : « Ceci


est la tombe de Nonnos (...) du saint apôtre Jean » (oütm m6mkm ë[otiv] Nóvvou
.AAI. (...) toû dryiou drtootóMou 'Ioodivvou). On a proposé [w]d(Àt[ou]'. Nonnos
serait chantre de la basilique Saint-Jean d'Éphèse.
" D. KNIBBE et H. ENGELMANN, Jahreshefte, 55, 1984, Hauptblatt, p. 146.

NOUNÉCHIOS 1, évêque de Laodicée (Phrygie puis Phrygie Pac.) 314-325

Il est mentionné en 10° position sur les listes de souscription aux canons du
concile réuni à Ancyre (Galatie I) au printemps 314 ". Il participe au concile de
Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il occupe la 1" place parmi les
évêques de Phrygie présents sur les listes de souscription à la définition de la
foi *. Comme l'indiquent toutes les listes de souscription, la Phrygie forme une
seule province à l'époque du concile de Nicée. Pourtant le Pseudo-Gélase de
Cyzique apporte une information contradictoire. Après le concile, Nounéchios
est chargé d'annoncer les décisions du concile de Nicée « aux (Églises) de
Phrygie Première et Seconde » (toîç kotà thv qppuyiov tpoºtnv xoû ôeutépov) *.
Contrairement à ce qui a été affirmé, on ne peut pas arguer de ce passage pour
établir l'existence de deux provinces de Phrygie en 325 ", du moins sur le plan
ecclésiastique. L'Histoire ecclésiastique du Pseudo-Gélase de Cyzique est posté
rieure de plus d'un demi-siècle au concile de Nicée et attribue par conséquent à
l'époque du premier concile œcuménique une réalité administrative qui ne lui est
pas contemporaine.

" MANsI, II, col. 534 D, [n° 10] ; C. H. TURNER, EOMIA, II, 1, p. 32 A, n° 10 : II, 1, p. 50,
n° 10 : II, 1, p. 51, n° 10 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 67, n° 10 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p. 351, n° 10. —* Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 139 ; ibid., p. 36 B,
n° 135 : ibid., p. 37 A, n° 135 ; ibid., p. 37 B, n° 127 ; ibid., p. 67, n° 135 (= SocRATE, HE,
I, 13, 12, p. 49, l. 23) ; ibid., p. 91, n° 142 ; ibid., p. 109, n° 138 ; ibid., p. 133, n° 139 ;
ibid., p. 203, n° 131 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 138 ; ibid., I, 1, 2, p. 98,
n° 138 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 138 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100. l. 23,

726
NOUNÉCHIOS 3

[n° 136] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 145 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993,
p.336, n° 144 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 A, n° 141. —* Ps.-GÉLASE DE CY
zIQUE, HE, II, 28, 6, éd. LoEscHCKE et HEINEMANN, p. 105, l. 19 ; éd. HANSEN, p. 86, l. 10 =
ID., HE, II, 38, 7, éd. LoEsCHCKE et HEINEMANN, p. 136, l. 17-18 ; éd. HANSEN, p. 112, l. 1.
—*A. L. FEDER, in SBerWien, 166, V, 1911, p. 97-98.

NOUNÉCHIOS 2, évêque de Selgè (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 97° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431'. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Nounéchios est le 27" à donner son avis. Il juge cette lettre en tout point
orthodoxe *. A la fin de cette séance, il souscrit en 77° position à la condamnation
de Nestorius *. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la
destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile dénonce les partisans
de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie, de manière
polémique, d'hérétiques messaliens ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Nounéchios apparaît sur la liste de présence en 97° po
sition º, et souscrit en92° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée '.
'ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 9] ;ACO, I, 2, p. 29, l. 30 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 2] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ; tr KRAATz, p. 64. —* ACO, I, 1, 2, p. 18,
L 4-8 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 108-109 ; tr KRAATz,
p. 103-104. —*ACO, I, 1, 2, p. 58, [l. 22]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO,
I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,
3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — ° ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 13] ; ACO, I, 5,
p.87, l. 25 ;ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 13. — ' ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 19] ;ACO, I, 2, p. 72,
[l. 24] ;ACO, I, 3, p. 137, [l. 13] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 19.

NOUNÉCHIOS 3, évêque de Laodicée (Phrygie Pacatienne) 449-458/9

Il occupe la 36° place sur la liste de présence lors de la première séance du concile
d'Éphèse, le 8 août 449". Il est le 11° membre du concile à soutenir la demande
de Dioskoros d'Alexandrie de lire les actes du synode de Constantinople de 448
durant lequel Eutychès fut condamné *. Il est le 28° prélat à donner son avis sur
le cas d'Eutychès en le déclarant orthodoxe et en demandant sa réintégration
comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 24° position la condamnation de
Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11) ". Il
souscrit à cette décision en 31° position *. Lors de la 1" séance du concile de
Chalcédoine le 8 octobre 451, Basilios de Séleucie (Isaurie) demande qu'on
interroge entre autres les métropolites de Lycaonie, de Phrygie (Salutaire) et de
Pergè (Pamphylie P) pour déposer sur les Évangiles que Dioskoros avait proféré
des menaces à l'encontre de ceux qui auraient refusé de souscrire à la déposition
de Flavianos ".Le métropolite de Lycaonie,Onèsiphorosd'Iconium(—» Onèsipho

727
NOUNÉCHIOS 3

ros 1) prend la parole. Il affirme qu'on lut aux évêques présents à Éphèse un
canon qui interdisait à tout clerc ou laïc d'enquêter sur la foi. Onèsiphoros se
tourna alors vers les évêques assis près de lui, Marinianos de Synnada et Epipha
nios de Pergè (-» Marinianos, Épiphanios 2). Onèsiphoros estima que ce canon
avait pour seule raison de fournir un prétexte à la déposition de Flavianos.
Épiphanios dit à Onèsiphoros que, s'il fallait s'en prendre à quelqu'un, c'était à
Eusébios de Dorylée et non à Flavianos. Dioskoros fit venir ensuite ses notaires
et lire le décret de déposition de Flavianos. Plusieurs évêques dont Onèsiphoros
se jetèrent aux genoux de Dioskoros, le suppliant au pire de censurer Flavianos,
mais non de le déposer. Dioskoros se leva, et interprétant l'attitude des évêques
comme une rébellion, en appela aux comtes militaires. Saisis de frayeur,
Onèsiphoros et ses compagnons souscrivirent à la déposition de Flavianos '. A
Chalcédoine, Dioskoros accuse Onèsiphoros de mensonge. Il affirme n'avoir pas
appelé à l'aide les comtes et réclame l'audition de témoins. Dioskoros demande
à Marinianos de Synnada s'il a agité la menace de recourir à la force au moyen
des comtes*. Malheureusement pour Dioskoros, Marinianos confirme les propos
d'Onèsiphoros. Il déclare avoir embrassé les genoux de Dioskoros avec
Onèsiphoros, Nounéchios de Laodicée et d'autres évêques. Ils ont tenté de
persuader Dioskoros de ne pas déposer Flavianos à cause d'un simple prêtre
(Eutychès). Marinianos aurait même préféré avoir la langue coupée plutôt que de
prononcer la sentence de déposition. Les évêques étaient toujours à ses genoux,
suppliant, lorsque Dioskoros fit entrer les comtes et une forte troupe munie de
chaînes. Les évêques ont alors souscrit ". Dioskoros, peut-être de guerre lasse,
annonce qu'il pourra produire des témoins pour prouver que les dépositions sont
fausses, mais préfère que le commissaire impérial poursuive son enquête et
remette à plus tardl'examende cette question ". En fait, Dioskoros ne s'expliquera
pas davantage sur cette affaire, ou du moins il n'en aura plus l'occasion. Malgré
l'échec de sa tentative pour infléchir Dioskoros, Nounéchios continua d'assister
au concile d'Éphèse puisqu'il est mentionné en 22 position sur la liste de
présence à la 2° séance du 22 août 449 ". Interrogé en 18° position sur le sort
d'Ibas d'Édesse (Osrhoène), il pense qu'Ibas doit être privé de la dignité
sacerdotale et exclu de la communion. Il doit en outre restituer à l'Église d'Édesse
les vases sacrés (qu'on l'accusait d'avoir dérobés) pour empêcher qu'il ne les
vende *. Le concile se penche ensuite sur le cas de Daniel de Carrhes (Osrhoène).
Neveu d'Ibas, Daniel de Carrhes était accusé d'avoir volé des biens sacrés et
mené une vie indigne d'un évêque. Constatant que les juges ont reconnu Daniel
coupable, Nounéchios trouve juste qu'il soit privé de la dignité sacerdotale ".
Lors de la séance inaugurale du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, il
occupe la 42° place ". Le 10 octobre au cours de la 2° séance consacrée à la défi
nition de la foi, il occupe la 33° place *. Il est mentionné en 34° position sur la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 33° prélat à approuver la
décision des légats pontificaux, d'Anatolios de Constantinople et du concile de
priver Dioskoros de toute fonction sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de
Dioskoros en 33° position selon la version grecque des actes, en 38° position
d'après la version latine ". À la 4 séance du 17 octobre, Nounéchios occupe la
34° place ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de
Léon. Il déclare, en 115° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles
de Nicée, de Constantinople I et d'Éphèse, et souscrit au Tome *. Il occupe la 42°
place à la séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de Bey

728
NOUNÉCHIOS 3

routh (les deux en Phénicie paralienne)*. Il est mentionné à la même place lors
de la séance dogmatique du 22 octobre *. Nounéchios apparaît en 41° position
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien *. Il souscrit en 41° position à la définition de la foi*. Il
signe également à la place de treize évêques suffragants qui sont absents au
concile de Chalcédoine *. À la séance du 26 octobre, il siège en 41° position*.
Dans la même liste de présence, un évêque Nounéchios représente en 28° position
l'évêque Olympios de Constantia (Chypre)*. Seul l'évêque de Laodicée porte le
nom de Nounéchios. Il s'agit donc d'un cas très rare dans un concile où l'évêque
absent est remplacé par un autre évêque qui n'est ni de sa province ni de son
diocèse (-» Acholios, Pergamios 1). La séance du 26 octobre est occupée par
l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem
sur le ressort de leur siège respectif. Nounéchios occupe la 39° place à l'autre
séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de Cyr (Euphratésie)*. Il
siège en 41° position à une autre séance datée du 26 octobre *. Cette séance
entreprendl'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse.Celle-ci est réglée le 27 octobre,
mais aucune liste de présence n'est fournie. Nounéchios est toutefois bien présent
car il approuve le jugement rendu par Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth
lors du synode de Tyr en 449 (en faveur du rétablissement d'Ibas) ". Cette
déclaration de Nounéchios est citée dans le Constitutum du pape Vigile, texte
dogmatique du 14 mai 553 ". Adversaire résolu de la politique religieuse de
Justinienetduconcile de Constantinople II,Vigile proteste contre lacondamnation
posthume d'Ibas et défend son orthodoxie. Une autre séance a lieu à Chalcédoine
le 27 octobre 451 pour confirmer l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et
Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de présence n'est conservée. La séance du
29 octobre a pour objet la querelle entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassia
nos et Stéphanos (—» Bassianos, Stéphanos 4). Nounéchios est mentionné en 41°
position sur la liste de présence *. Aucune liste de présence n'est fournie pour la
séance du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de Bassianos et
Stéphanos. Au cours d'une autre séance du 30 octobre, les Pères conciliaires
étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios de
Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Nounéchios occupe la 41° place *. Il siège à
la même place lors de la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos
de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile d'Éphèse en 449*. Il apparaît de
nouveau en 41° position à l'autre séance du 31 octobre occupée par la lecture de
la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine. Son siège a été interverti avec
celui de Kritônianos d'Aphrodisias (-» Kritônianos), comme si Nounéchios était
titulaire de la métropole de Carie *. A la fin de la journée du 31 octobre, en
l'absence des commissaires, des légats et d'une partie des Pères conciliaires, se
déroule une autre séance, qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Nounéchios souscrit à cette décision
en 22° position * et signe en 185° position à la place de douze évêques suffragants
absents ". À la dernière séance, le 1" novembre, il occupe la 42 place sur la liste
de présence ". Après la protestation des légats contre le canon adopté la veille en
faveur du siège de Constantinople, les commissaires demandent aux évêques des
diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont souscrit à cette décision de leur propre volonté
ou sous la contrainte ". Nounéchios déclare avoir souscrit de son plein gré et se
dit satisfait que le métropolite de chaque province soit ordonné par le siège de
Constantinople. Il justifie ce choix en déclarant que « la gloire du trône de

729
NOUNÉCHIOS 3

Constantinople est notre gloire ;en effet, nous aussi nous prenons part à l'honneur
de ce siège, puisqu'il assume aussi les soucis qui sont les nôtres » (n ôóčo toû
6póvou KoovotovtuvourtóÄeoç ôóčo muôv èotuv : tñç yàp èvte00ev tuñç xoi
ñueîç pietéxouev, értetôn koi tàç uepipvoç muôv dvoôéxetou)". Peut-être faut
il comprendre que bien avant le concile, l'évêque de Laodicée avait coutume de
s'ouvrir à l'évêque de Constantinople des difficultés qu'il pouvait rencontrer
dans sa province. A une séance non datée, Nounéchios souscrit aux canons établis
à Chalcédoine, en 26° position d'après la Collectio Prisca ". Nounéchios apparaît
en 45° position dans la lettre encyclique que l'empereur Léon envoie fin457 pour
savoir si le concile de Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée
AElure comme évêque d'Alexandrie doit être validée *. Léon adresse cette lettre
seulement aux titulaires de grands sièges, aux métropolites et aux archevêques.
La réponse du synode de Phrygie Pacatienne n'est pas conservée. Nounéchios
souscrit en 8° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople
et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église galate *. Nounéchios porte
le nom de l'évêque de Laodicée présent au concile de Nicée (—» Nounéchios 3).
Ajoutons que Nounéchios est dit, dans les actes d'Éphèse de 449, évêque « de
Laodicée Trimitaire » (AooôuKeioç Tpuuutopioç), et évêque de Laodicée de
Phrygie dans les actes de Chalcédoine. Le nomTrimitaria, attesté pour la première
fois en 449, dérive d'une tunique avec une trame à trois fils dont Laodicée s'était
fait une spécialité ".

'ACO, II, 1, 1, p. 79, l. 10 ; ACO, II, 3, 1, p. 54, l. 12. —*ACO, II, 1, 1, p. 98, l. 20-22 ;
ACO, II, 3, 1, p. 76, l. 3-4. —*ACO, II, 1, 1, p. 183, l. 39 ;ACO, II, 3, 1, p. 177, l. 24-29.
—*ACO, II, 1, 1, p. 193, l. 6 ;ACO, II, 3, 1, p. 242, l. 6-7. —* ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 27.
—" ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 3-9 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 1-7. —' ACO, II, 1, 1, p. 180,
l. 14-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 12-26. —* ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 29-32 ;ACO, II, 3, 1,
p. 170, l. 27-30. —"ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 33-40 ;ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 31-p. 171, l. 8.
—"ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 41-p. 181, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 171, l. 9-12. —" Actes
syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 7, l.35. — * Ibid., p. 67, l. 16-24. —" Ibid. p. 73,
l. 21-23. — " ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 5. — * ACO, II, 1, 2, p. 71
[267], l. 7. — " ACO, II, 1, 2, p.4 [200], l. 8. — " ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 14 : ACO,
II, 3,2, p. 52 [311], l. 4-10. —"ACO, II, 1,2, p. 35 [231], l. 20 ;ACO, II, 3,2, p. 73 [332],
l. 21. — " ACO, II, 1,2, p. 85 [281], l. 40. —*ACO, II, 1,2, p. 103 [299], l. 33-36 ;ACO,
II, 3, 2, p. 111 [370], l. 16-19. —* ACO, II, 1, 3, p. 103 [462], l. 10. —*ACO, II, 1, 2,
p. 122 [318], l. 25 ;ACO, II, 3,2, p. 129 [388], l. 32. —* ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 35 ;
ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 5. —*ACO, II, 1, 2, p. 143 [339], l. 2 : ACO, II, 2, 2, p.76
[168], l. 15 ; ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 22 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 A,
n°340. —*ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 32-33 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 8-9.
—*ACO, II, 1, 3, p.4 [363], l. 29 ;ACO, II, 3,3, p.8 [447], l. 16. —*ACO, II, 1,3, p.8
[367], l. 10-11 : ACO, II, 3, 3, p. 11 [450], l. 33-34. —* ACO, II, 1, 3, p.8 [367], l.25 ;
ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 13. —*ACO, II, 1, 3, p. 12 [371], l. 44. — "ACO, II. 1, 3,
p.42 [401], l. 3-4 ;ACO, II, 3, 3, p.52 [491], l. 1-2. —* Collectio Avellana, 83, p. 301,
l. 16. —* ACO, II, 1,3, p. 43 [402], l. 42. —* ACO, II, 1,3, p. 57 [416], l.21. —*ACO,
II, 3, 1, p. 64 [423], l. 20. —* ACO, II, 1, 3, p. 85 [444], l. 8 et 9. —*ACO, II, l, 3, p. 90
[449], l. 4 ; ACO, II, 3, 3, p. 103 [542], l. 14. — " ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 30 : ACO,
II, 3, 3, p. 108 [547], l. 19. —* ACO, II, 1,3, p. 87 [446], l. 19 ;ACO, II, 3,3, p. 100 [539].
l. 20. — "ACO, II, 1, 3, p.96 [455], l. 23-25 ;ACO, II,3,3, p. 111 [550], l. 1-3. — "ACO,

730
OBRIMOS

II, 1, 3, p.97 [456], l. 9-12 ;ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 22-25. —"ACO, II, 2,2, p.41
[133], l. 15. —*ACO, II, 5, p. 24, l. 7. —* GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre
encyclique, MANsI, VII, col. 917 A, [n° 8] ; PG, 85, col. 1620, [n° 8] ; E. SCHwARTz,
Publizistische Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 176, n. 1, n°8.
— " W. M. RAMSAY, The Cities and Bishoprics ofPhrygia, I, p. 41 ; W. RUGE, in RE, XII,
l, col. 723, s. v. « Laodikeia am Lykos » ; K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien,
p. 64 ; ibid., p. 324, s. v. « Laodikeia (1) ».

NOUNÉCHIOS 4, prêtre de Milet ou de Didymes (Carie) V°-VI° S.

Ce clerc est connu par une dédicace sur mosaïque de l'église Hagia Paraskévi ",
à mi-chemin entre Milet et Didymes. Nounéchios exerce également les fonctions
d'économe.

" P. HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 2, p. 139, n°966.

NYNA, diaconesse de Mètropolis ?(Pisidie) V°-VI° S.

Elle est connue par une inscription votive mentionnant son père, le prêtre Kastôr,
et Dèmètrios, fils de Bousios, peut-être son époux (—» Kastôr 2). Cette inscription
provient sans doute du sanctuaire de saint Kèrykos fondé par Kastôr". La pierre
provient de Karaadilli, 12 km au nord-est de Tatarli identifiée à Mètropolis de
Pisidie *. Le nom Nyna n'est connu que par cette inscription *.

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 38, n° 120B ;


cf. W. M. CALDER, MAMA, I, p. 170. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien,
p.339-340, s. v. « Mètropolis (1) ». —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p.367, $ 1058.

OBRIMOS, évêque de Korakèsion (Pamphylie de Sidè) 451

Il apparaît en 339° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 301° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il n'est pas
mentionné sur la liste de présence de la 3° séance du 13 octobre. A la fin de cette
séance est prononcée la déposition de Dioskoros d'Alexandrie décidée par le
concile. Il occupe la 301° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre *. Interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon,
il déclare, en 34° position, déposer comme les autres Pères conciliaires et souscrire
au Tome ". Obrimos répète la déclaration de son collègue de Pamphylie de Sidè,
Eugénios de Kotenna (—» Eugénios 17). Pour les séances des 20 et 22 octobre,
les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Obrimos
apparaît en 320° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 324° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres

731
OLYMPIOS 1

évêques de Pamphylie de Sidè, Obrimos est absent de la liste des souscriptions


de la séance du 31 octobre, qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une
séance non datée, Obrimos souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 128°
position d'après la Collectio Prisca ". Si le nom Obrimos a une origine grecque,
sa fréquence dans le sud-est de l'Asie Mineure laisse supposer une homonymie
avec un nom local ou l'hellénisation de ce dernier*.

"ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 13. —* ACO, II, 1,2, p. 77 [273], l. 31.
—* ACO, II, 3,2, p.92 [288], l. 2. —*ACO, II, 1,2, p. 97 [293], l. 34-36 ;ACO, II, 3,2,
p. 107 [366], l. 33. —* ACO, II, 1,2, p. 138 [334], l. 11 ;ACO, II, 3, 2, p. 148 [407], l. 22.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 10 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 18 : ACO, II, 3, 2,
p. 170 [429], l. 5 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 274. — ' ACO, II, 2, 2,
p. 44 [136], l. 13. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 370, $ 1069-1 l.

OLYMPIOS 1, évêque d'Euaza (Asie) ante 444-45l

Il siège à la 97" place lors de la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449 '. Ce m
concile est chargé de la révision du procès d'Eutychès instruit lors du synode de
Constantinople en 448. Durant l'étude des procès-verbaux de ce synode sont lues
les professions de foi des évêques Basilios de Séleucie (Isaurie) et Séleukos
d'Amasée (Hélénopont)*. Celle de Séleukos défend en particulier la double
nature du Christ après l'Incarnation. Les membres du concile protestent contre
ces propos qu'ils jugent nestoriens. Olympios réagit à son tour en demandant que
les auteurs soient anathématisés *. Il occupe la 87° place sur la liste des 113 prélats
qui donnent leur avis sur l'affaire d'Eutychès en le déclarant orthodoxe et en
demandant son rétablissement comme archimandrite et prêtre. Olympios estime
que la lecture des libelles écrits de la main d'Eutychès et les paroles que ce
dernier a prononcées au concile indiquent que sa foi est en accord avec celle
définie à Nicée et confirmée à Éphèse I. Olympios se montre très déférent à
l'égard du président du concile : « notre très saint père et archevêque œcuménique
Dioskoros de la grande cité d'Alexandrie » (sanctissimus pater noster et uniuer
salis archiepiscopus Dioscorus magnae Alexandrinae ciuitatis)". En se faisant
appeler « archevêque œcuménique » par ses partisans, Dioskoros révèle son
aspiration à la prééminence *. Malgré de « nombreuses larmes » (ego lacrimans
multum), sans doute rhétoriques, Olympios approuve en 70° position la décision
du concile d'exclure du clergé Flavianos de Constantinople et Eusébios de
Dorylée (—» Eusébios 11)". Il souscrit à la déposition de Flavianos et d'Eusébios
en 92° position '. Lors de la 2° séance du 22 août 449, il occupe la 78° place ". Au
début de cette séance, le prêtre d'Alexandrie et primicier des notaires Iôannès
prend la parole. Il annonce le retour des délégations envoyées (le 20 août) par le
concile auprès des légats du pape Léon et de Domnos, évêque d'Antioche, pour
les persuader de venir siéger ". Juvénal de Jérusalem demande qu'on autorise les
évêques à faire leur rapport ". Les évêques Olympios d'Euaza et Ioulianos
d'Hypaipa (Asie) et les diacres Montanios d'Aphrodisias (Carie) et Euphronios
de Laodicée (Phrygie Pacatienne) font leur entrée (—» Ioulianos 4, Euphronios,
Montanios). Ils déclarent s'être rendus à la demande du concile à l'endroit où

732
OLYMPIOS 1

résidaient les légats, l'évêque Julius de Pouzzoles et le diacre Hilarus ". Ils ne les
ont pas trouvés et se sont entretenus avec le notaire romain Dulcitius *, qui était
indisposé. Les envoyés lui annoncèrent que le concile avait été retardé et qu'il se
réunirait le lundi (22 août). De son côté, Dulcitius leur apprit que Julius et Hilarus
se trouvaient dans le martyrium de Saint-Jean. Il s'engagea à les persuader de
venir au concile. Le lendemain matin (21 août), la délégation eut un nouvel
entretien avec Dulcitius. Ce dernier annonça que les légats ne siégeraient pas au
concile car les lettres d'accréditation du pape Léon les autorisaient uniquement à
régler l'affaire d'Eutychès ". Prenant acte de l'échec des délégations envoyées
auprès des légats et de Domnos d'Antioche, Thalassios de Césarée de Cappadoce
propose que le concile se poursuive ". Olympios apparaît en 203° position sur la
liste de présence à la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
451 *. Il occupe la 165° place à la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition
du dogme ". Il est mentionné en 167° position sur la liste de présence de la 3°
séance du 13 octobre ". Oubliant son engagement au concile d'Éphèse en 449,
Olympios approuve en71° position la décision du concile de déposer Dioskoros ".
Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 105° position dans la version grecque
des actes, en 162° position selon la version latine ". Il occupe la 167° place sur la
liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre, consacrée à l'étude du Tome
de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Il apparaît en 183° position sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien *. Il souscrit en 186° position à la définition de la foi *. Pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Olympios joue un rôle important durant la séance du 29 octobre. Cette
séance est occupée par l'affaire des évêques Stéphanos et Bassianos qui se dispu
tent le siège d'Ephèse (—» Stéphanos 4, Bassianos). Bassianos avait été ordonné
contre son gré évêque d'Euaza par Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn). Mais
Bassianos refusa de quitter Éphèse et le successeur de Memnôn, Basilios (-» Ba
silios 3), ordonna à sa place un nouvel évêque d'Euaza. Il doit s'agir d'Olympios.
À la mort de Basilios, en 444, Bassianos est nommé évêque d'Éphèse par le
peuple, le clergé et les évêques, parmi lesquels l'évêque Olympios. L'élection de
Bassianos fut confirmée par Théodose II et Proklos de Constantinople. Quatre
ans plus tard, Bassianos fut renversé par Stéphanos º. Celui-ci justifie la
destitution de Bassianos en affirmant qu'il n'a pas été ordonné et qu'il s'est
emparé du trône épiscopal les armes à la main. Sommé par les commissaires
impériaux de répondre, Bassianos affirme avoir été ordonné par plusieurs évêques
mais ne peut fournir que le nom d'Olympios *. Les commissaires se tournent
alors vers Olympios pour obtenir confirmation *. Celui-ci raconte qu'à la mort
de Basilios, il se trouvait dans sa cité. Le clergé d'Éphèse lui demanda de venir
pour ordonner un nouvel évêque d'Éphèse. Olympios se rendit à Éphèse et
attendit en vain l'arrivée des autres évêques nécessaires pour que l'ordination fût
canonique. Après trois jours d'attente, il reçut la visite de clercs lui demandant ce
qu'il convenait de faire, car il n'y avait pas d'autres évêques présents. Il leur
répondit qu'il était contraire aux canons qu'un évêque officiât seul. C'est alors
que Holosirikos *, comitianus, pénétra l'arme à la main dans la maison où
Olympios logeait.Avec deux ou trois cents hommes, il transporta Olympios dans
la cathédrale où se déroula l'intronisation de Bassianos º. A Chalcédoine,
Bassianos accuse Olympios de mentir, mais les commissaires ignorent cette

733
OLYMPIOS 1

accusation et poursuivent leur enquête *. L'affaire est réglée lors de la séance du


30 octobre par la déposition des deux évêques rivaux. Comme les autres évêques
de la province d'Asie, Olympios d'Euaza est absent à la séance du 31 octobre qui
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. Il est à noter que c'est apparemment
sous l'épiscopat d'Olympios que la cité d'Euazaa pris le nom de Théodosioupolis.
Au concile d'Éphèse de 431 (-» Eutropios 3) et à celui de 449, la cité s'appelle
encore Euaza. Lors du concile de Chalcédoine en 451, Olympios est évêque de
Théodosioupolis. Bien qu'on ait émis des réserves sur cette identification º,
Olympios d'Euaza et Olympios de Théodosioupolis sont une même personne ".
La preuve est fournie par les listes de souscriptions de la séance du 25 octobre.
Alors que le texte grec et la version latine du moine Rusticus indiquent 'OAûurtuoç
èrtioxontoç Oeoôoouourtó\eooç et Olympius episcopus Theodosiupolis, la Collec
tio Dionysiana Aucta note Olympius Euazotanus et Michel le Syrien mentionne
« Olymp(a)s d'Azonon » ". Le nouveau nom ne s'est pas maintenu. La cité est
de nouveau appelée Eûd Co dans le Synekdèmos d'Hiéroklès (début vi° siècle), et
AüyoÇo dans la Notice du Pseudo-Épiphane (mi-vIr siècle)*. Elle est indiquée
sous ce nom dans les notices épiscopales postérieures *. Au concile de Constan
tinople en 691, Grègorios est évêque Eûd Çov *. Lors du concile de Nicée II en
787, Nikodèmos souscrit comme évêque Eûyo Coov ou Eûd Coov *. Si l'identi
fication d'Euaza avec Augaza est acceptée depuis longtemps º, sa dénomination
théodosienne a été reconnue plus tard grâce aux actes conciliaires ". La locali
sation précise est inconnue. Hiéroklès mentionne Euaza entre Dios Hiéron et
Koloè, soit dans la haute vallée du Caystre ". On a proposé de localiser cet
évêché à Suludere, 12 km à l'est de Birgi (l'antique Dios Hiéron) et 2 km au
nord-est de Kiraz (site de l'ancienne Koloè) *. Ce choix suppose que Hiéroklès
suivrait un ordre géographique strict, ce qui n'est pas toujours le cas.

'ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 35 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 9. —*ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 15


p. 118, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p.97, l. 11-p. 98, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 14-15 ;ACO,
II, 2, 1, p. 52, l. 27-28 ;ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 12-13. — * ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 18 ;
ACO, II, 3, 1, p. 187, l. 8-17. —* W. DE VRIEs, OCP, 41, 1975, p. 362, n. 4. — ° ACO, II.
1, 1, p. 194, l. 11 : ACO, II, 3, 1, p. 248, l. 8-10. — ' ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 6. —* Actes
syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 16. —* Ibid., p. 9, l. 30-39. — " Ibid., p. 9,
l. 40-43. —" PCBE, 2, 2, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 » ; ibid., p.989-992, s.v.
« Hilarus 2 ». — * PCBE, 2, 2, p. 606-607, s. v. « Dulcitius 3 ». —" Actes syriaques du
concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 44-p. 11, l. 19. —" Ibid., p. 11, l. 38-p. 13, l. 5. — * ACO,
II, 1, 1, p. 61, l. 7 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 1. — " ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 18. — " ACO.
II, 1, 2, p. 7 [203], l. 14. — " ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 10 ; ACO, II, 3, 2, p. 57 [316],
l. 10-12. — " ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 10 : ACO, II, 3, 2, p. 78 [337], l. 1. —*ACO,
II, 1,2, p. 88 [284], l. 42. — * ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 4 : ACO, II, 3,2, p. 144 [403],
l. 18. —* ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 12 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 19 ;ACO, II, 3,
2, p. 164 [423], l. 19 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 240. —*ACO, II. 1,
3, p. 46 [405], l. 19-p. 47 [406], l. 15 ; ACO, II, 3, 3, p. 55 [494], l. 6-p. 56 [495], l. 6.
—*ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 30-31 ; ACO, II, 3, 3, p.57 [496], l. 22-23. —* ACO.
II, 1, 3, p. 48 [407], l. 37-p. 49 [408], l. 2 ;ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 28-30. — * PLRE,
II, p. 567, s. v. « Holosiricus ». —º ACO, II, 1,3, p.49[408], l. 3-23 ;ACO, II,3,3, p.58
[497], l. 1-17. —* ACO, II, 1,3, p. 49 [408], l. 24-29 ;ACO, II, 3, 3, p. 58 [497], l. 18-22.

734
OLYMPIOS 3

—º R. JANIN, in DHGE, XVI, s. v. « Euaza », col. 114. — " E. ScHwARTz, Uber die
Bischofslisten, p. 30, n. 2. — "ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 12 ; ACO, II, 3, 2, p. 164
[423], l. 19 ;ACO, II,2,2, p. 73 [165], l. 19 ; MICHEL LE SYRIEN, loc. cit. ; cf. P. CULERRIER,
REB, 45, 1987, p. 144. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 659.13 ; J. DARRoUzÈs, Notitiae
episcopatuum, p. 208, 1 ". —* Ibid., p. 451, s. v. « AüyoÇo ». —* MANsI, XI,
col. 996 A, cf. PmbZ, 2, p. 53, s. v. « Gregorios 2354 ». — * MANsI, XII, col. 1098 C ;
ibid., XIII, col. 141 D et 388 A, cf. PmbZ, 3, p. 448, s. v. « Nikodemos 5529 ».
—* W. M. RAMsAY, The Historical Geography ofAsia Minor, p. 105 ; L. BURCHNER, in
RE, II, 2, col. 2299, s. v. « Augaza » ; ID., in RE, VI, 1, col. 850, s. v. « Euaza » ;G. BARDY,
in DHGE, V, col. 373, s. v. « Augaza » ; R. JANIN, in DHGE, XVI, col. 113-114, s. v.
« Evaza » ; L. ZGUSTA, Kleinasiatische Ortsnamen, p. 109, $ 119 ; ibid., p. 175, $ 321.
—º A. H. M. JoNEs, The Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p. 397, n. 85. —* HIÉRO
KLÈs, Synekdèmos, 659.13, p. 21 ; cf. A. H. M. JoNEs, loc. cit. —* S. PIRKER, TAVO,
B VI 12.

OLYMPIOS 2, évêque d'Ouasada (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Pour la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1), qui souscrit en son nom en 368°
position à la définition de la foi ".
"ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 19 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 26.

OLYMPIOS 3, évêque de Sôzopolis (Pisidie) 449-451

Bien qu'absent de la liste de présence à la 1" séance du concile d'Éphèse, le


8 août 449, il souscrit à la déposition de Flavianos de Constantinople et d'Eusébios
de Dorylée (Phrygie Salutaire) en 100° position (—» Eusébios 11)'. Il siège à la
304° place lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
451 *. Il occupe la 266° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la
définition du dogme *. Il est présent en 177° position à la 3° séance du 13 octobre ".
Il est le 180° à approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie
de toute fonction sacerdotale *. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 125°
position dans la version grecque et en 115° position dans la version latine des
actes du concile ". Il occupe la 266° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Olympios apparaît en 284° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
290° position à la définition de la foi". De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Le nom d'Olympios apparaît en 98° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il signe en 39° position la lettre qu'à
la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de
Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière

735
OLYMPOS

séance, le l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers


membres. A une séance non datée, Olympios souscrit aux canons établis à
Chalcédoine, en 65° position d'après la Collectio Prisca *.
'ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 15. — * ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 31 : ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 6.
—* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 36. — * ACO, II, 1,2, p. 7 [203], l. 24. —* ACO, II, 1, 2,
p. 33 [229], l. 38 ;ACO, II, 3,2, p. 70 [329], l. 11-13. — ° ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 31 ;
ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 14. — " ACO, II, 1, 2, p.91 [287], l. 9. —* ACO, II, 1, 2,
p. 137 [333], l. 16 ;ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 19. —*ACO, II, 1,2, p. 150 [346], l. l ;
ACO, II, 2,2, p. 75 [167], l. 15 ;ACO, II, 3,2, p. 168 [427], l. 18 ; MICHELLE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 67 B, n° 308. — "ACO, II, 1,3, p.92 [451], l. 12 ;ACO, II, 3,3, p. 105 [544].
l. 28. — " LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 B ; ACO, II, 3, 2, p. 100
[359], l. 4. — * ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 19.

OLYMPOS, prêtre de Perta (Lycaonie) V°-VI° S.

Son épitaphe le mentionne avec son frère Alkimos ". La pierre a été découverte à
Obruk, environ 13 km à l'est de Geimir (Perta).

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 49, n° 272.

ONÈSIMOS 1, évêque d'Ilistra (Lycaonie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Onèsiphoros d'Iconium (—» Onèsiphoros 1), qui souscrit au nom d'Onèsimos en
367° position à la définition de la foi ".
'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 18 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 25.

ONÈSIMOS 2, lecteur de Meiros ? (Phrygie Salutaire) V° S.

Son épitaphe le mentionne avec Sôphronios, fils d'Hermaios '. La pierre vient
d'Akoluk, 15 km au nord-ouest de Meiros et 30 km au sud-est de Kotyaéion.

" C. H. E. HASPELs, The Highlands of Phrygia, I, p. 339-340, n° 108 et II, pl. 629 ;
W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 423-425, n° 68*.

ONÈSIMOS 3, prêtre de Smyrne (Asie) VI° S.

La dédicace de la restauration des chancels d'une église mentionne ce prêtre et


économe à la suite de l'évêque Euèthios (—» Euèthios 3)'.

" G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, II, 2, p. 365-366, n° XXXV et pl. p. 366.

736
ONÈSIPHOROS 1

ONÈSIPHOROS 1, évêque d'Iconium (Lycaonie) 449-451

Il occupe la 104° place sur la liste de présence lors de la première séance du


concile d'Éphèse, le 8 août 449'. Cette position subalterne est étonnante car elle
isole Onèsiphoros des autres métropolites en le citant parmi les simples évêques.
Il est le 81° prélat à donner son avis sur le cas d'Eutychès en le déclarant orthodoxe
et en demandant son rétablissement comme archimandrite et prêtre *. À la
différence des autres membres présents, il ne souscrit pas à la déposition de
Flavianos de Constantinople et Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11). Cette
attitude singulière trouve son explication deux ans plus tard. Lors de la l" séance
du concile de Chalcédoine le 8 octobre 451, Basilios de Séleucie d'Isaurie
demande qu'on interroge entre autres les métropolites de Lycaonie (Iconium), de
Phrygie (Synnada) et de Pergè (Pamphylie P) pour déposer sur les Évangiles que
Dioskoros avait proféré des menaces contre ceux qui auraient refusé de souscrire
à la déposition de Flavianos *. Onèsiphoros prend la parole. Il affirme qu'on lut
aux évêques présents à Éphèse un canon qui interdisait à tout clerc ou laïc
d'enquêter sur la foi. Onèsiphoros se tourna alors vers les évêques assis près de
lui, Marinianosde SynnadaetÉpiphanios de Pergè(-» Marinianos, Épiphanios 2),
en estimant que ce canon avait pour seule raison de fournir un prétexte à la
déposition de Flavianos. Épiphanios dit à Onèsiphoros que, s'il fallait s'en
prendre à quelqu'un, c'était à Eusébios de Dorylée et non à Flavianos (-» Eusé
bios 11). Dioskoros fit venir ensuite ses notaires et lire le décret de déposition de
Flavianos. Plusieurs évêques dont Onèsiphoros se jetèrent aux genoux de
Dioskoros, le suppliant au pire de censurer Flavianos, mais non de le déposer.
Dioskoros se leva, et interprétant l'attitude des évêques comme une rébellion, en
appela aux comtes militaires. Saisis de frayeur, Onèsiphoros et ses compagnons
souscrivirent à la déposition de Flavianos*. À Chalcédoine, Dioskoros accuse
Onèsiphoros de mensonge. Il affirme n'avoir pas appelé à l'aide les comtes et
réclame l'audition de témoins. Dioskoros demande à Marinianos de Synnada s'il
a agité la menace de recourir à la force au moyen des comtes *. Malheureusement
pour Dioskoros, Marinianos confirme les propos d'Onèsiphoros. Il déclare avoir
embrassé les genoux de Dioskoros avec Onèsiphoros, Nounéchios de Laodicée
et d'autres évêques (—» Nounéchios 1). Ils ont tenté de persuader Dioskoros de
ne pas déposer Flavianos à cause d'un simple prêtre (Eutychès). Marinianos
aurait même préféré avoir la langue coupée plutôt que de prononcer la sentence
de déposition. Les évêques étaient toujours à ses genoux, suppliant, lorsque
Dioskoros fit entrer les comtes et une forte troupe munie de chaînes. Les évêques
ont alors souscrit", mais d'après les procès-verbaux du concile d'Éphèse, Onèsi
phoros a résisté à ces pressions puisqu'il est absent de la liste de souscription.
Affirmer avoir souscrit sous la menace permet à Onèsiphoros de mettre en cause
Dioskoros. Celui-ci, peut-être de guerre lasse, annonce qu'il produira des témoins
pour prouver que les dépositions sont fausses, mais préfère que le commissaire
impérial poursuive son enquête et remette à plus tard l'examen de cette question '.
En fait, Dioskoros ne s'expliquera pas davantage sur cette affaire, ou du moins il
n'en aura plus l'occasion. Onèsiphoros est absent de la liste de présence à la 2°
séance du concile d'Éphèse, le 22 août 449. Cette omission est due au caractère
incomplet de la liste syriaque qui est notre source unique, et peut-être aussi à une
erreur du copiste qui aurait supprimé le nom d'Onèsiphoros de la liste des simples
évêques mais aurait oublié de l'insérer plus haut parmi les métropolites ". Quelle

737
ONÈSIPHOROS 1

que soit la cause de cet oubli, Onèsiphoros est bien présent à la séance du 22 août.
En effet, au début de cette séance, le prêtre d'Alexandrie et primicier des notaires
Iôannès prend la parole. Il annonce le retour des délégations envoyées (le 20 août)
par le concile auprès des légats du pape Léon et de Domnos, évêque d'Antioche,
pour les persuader de venir siéger ". Juvénal de Jérusalem demande qu'on autorise
les évêques à faire leur rapport ". Les membres de la délégation envoyée auprès
des légats rapportent les premiers l'échec de leur mission ". Les membres de la
délégation envoyée auprès de Domnos d'Antioche font ensuite leur rapport. Il
s'agit des métropolites Iôannès de Sébastée (Arménie I)etOnèsiphoros d'Iconium
et des diacres Nonnos d'Éphèse (Asie) et Phôkas de Tyr en Phénicie paralienne
(—» Nonnos 2). Conformément à l'ordre du concile, ils se sont rendus le samedi
(20 août) chez Domnos qu'ils ont trouvé dans son lit, souffrant. Les émissaires
lui ont dit de se présenter au concile. Domnos répondit qu'il le ferait si la maladie
lui laissait un répit. Le matin du jour prévu (22 août), Domnos envoya chercher
les émissaires du concile qui découvrirent l'évêque d'Antioche très affaibli. Ce
dernier les chargea d'informer le concile qu'il lui était impossible de venir mais
qu'il acceptait la décision que prendrait le concile à l'encontre des personnes
coupables de nestorianisme *. Prenant acte de l'échec des délégations envoyées
auprès des légats et de Domnos d'Antioche,Thalassios de Césarée de Cappadoce
propose que le concile se poursuive ". A la différence de la plupart des métropo
lites, Onèsiphoros ne fait aucune intervention durant la2° séance. Faut-ilinterpréter
ce silence comme une opposition aux dépositions d'Ibas d'Édesse (Osrhoène).
de Daniel de Carrhes (Osrhoène) et surtout de Domnos d'Antioche prononcées à
cette occasion ?Épiphanios de Pergè, lui aussi hostile à la déposition de Flavianos
et d'Eusébios bien qu'il y souscrivît sous la contrainte, garda également le silence
à la 2 séance du concile d'Éphèse (-» Épiphanios 2). Lors de la séance inaugurale
du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, Onèsiphoros occupe la 44° place ".
Au cours de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi, il
occupe la 35° place ". Il est mentionné à la même place sur la liste de présence à
la 3° séance du 13 octobre ". Invité à se prononcer sur le jugement à rendre à
l'égard de Dioskoros, Onèsiphoros est le 26° prélat à donner son avis. Il estime
que Dioskoros, connaissant les règles et la coutume, aurait dû, au terme des trois
convocations, se rendre au concile pour se justifier des accusations portées contre
lui ". Onèsiphoros approuve implicitement la condamnation de Dioskoros
puisqu'en cas de refus d'obtempérer aux trois injonctions d'un concile, le réfrac
taire est déposé selon la peine prévue par les canons. Il souscrit à la déposition de
Dioskoros en 34° position selon la version grecque des actes, en 32 position
d'après la version latine ". A la 4° séance du 17 octobre, Onèsiphoros occupe la
36° place ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de
Léon. Il déclare, en 25° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles
de Nicée, de Constantinople I et d'Éphèse I, et souscrit au Tome ". Il occupe la
44° place à la séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de
Beyrouth (les deux en Phénicie paralienne) *. Il est mentionné à la même place
lors de la séance dogmatique du 22 octobre *. Onèsiphoros apparaît en 43°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien º. Il souscrit de nouveau en43° position à la définition
de la foi *. Il signe également à la place de neuf évêques suffragants qui sont
absents au concile de Chalcédoine *. A la séance du 26 octobre, il siège en 43°
position *. Cette séance est occupée par l'examen de l'accord trouvé entre

738
ONÈSIPHOROS 1

Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif.


Onèsiphoros occupe la 41° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas
de Théodoret de Cyr (Euphratésie)*". Il siège en 43° position à une autre séance
datée du 26 octobre *. Cette séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas
d'Édesse. Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est
fournie. Une autre séance a lieu le 27 octobre pour confirmer l'accord conclu
entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de présence
n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour objet la querelle entre deux
évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos, Stéphanos 4).
Onèsiphoros est mentionné en 43° position sur la liste de présence *. Aucune
liste de présence n'est fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au
règlement de l'affaire de Bassianos et Stéphanos. Au cours d'une autre séance du
30 octobre, les Pères conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite
de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Onèsiphoros
occupe la 43° place ". Il siège à la même place lors de la séance du 31 octobre
consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile
d'Éphèse en 449 ". Il apparaît de nouveau en 43° position à l'autre séance du
31 octobre occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile de
Chalcédoine *.Alafindelajournée du31 octobre, enl'absence des commissaires,
des légats et d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre séance.
Cette réunion établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Onèsiphoros souscrit à cette décision en 24 position
mais ne signe pas à la place de ses suffragants absents ". A la dernière séance, le
1" novembre, il occupe la44° place sur la liste de présence ". Après la protestation
des légats contre le canon adopté la veille en faveur du siège de Constantinople,
les commissaires demandent aux évêques des diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont
souscrit à cette décision de leur propre volonté ou sous la contrainte *. Étrange
ment, Onèsiphoros ne fait aucune déclaration.À une séance non datée, il souscrit
aux canons établis à Chalcédoine, en 14° position d'après la Collectio Prisca ".
Onèsiphoros porte le nom d'un disciple éphésien de saint Paul ". Selon le syna
xaire de Constantinople, saint Onèsiphoros est originaire d'Iconium, où il aurait
reçu le baptême des mains de saint Paul *.
"ACO, II, 1, 1, p. 81, l. 5 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 16. —*ACO, II, 1, 1, p. 185, l. 12 ;ACO,
II. 3, 1, p. 186, l. 14-16. —* ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 3-9 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 1-7.
— * ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 14-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 12-26. —* ACO, II, 1, 1,
p. 180, l. 29-32 ;ACO, II, 3, 1, p. 170, l. 27-30. —°ACO, II, l, 1, p. 180, l. 33-40 ;ACO,
II. 3, 1, p. 170, l. 31-p. 171, l. 8. —'ACO, II, 1, 1, p. 180, l. 41-p. 181, l. 2 ; ACO, II, 3,
1. p. 171, l. 9-12. —* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 32-33. —*Actes
syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 30-39. —" Ibid., p. 9, l. 40-43. —" Ibid.,
p.9, l. 44-p. 11, l. 19. — * Ibid., p. 11, l. 20-37. — " Ibid., p. 11, l. 38-p. 13, l. 5.
— "ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 10 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 7. —" ACO, II, 1, 2, p. 71 [267],
L 9. —º ACO, II, 1,2, p.4 [200], l. 9. —" ACO, II, 1,2, p. 30 [226], l. 7 ; ACO, II, 3, 2,
p.51 [310], l. 4-8 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p.51. —" ACO, II, 1,2, p. 35 [231],
L 21 ;ACO, II, 3,2, p. 73 [332], l. 14. —"ACO, II, 1,2, p. 85 [281], l. 42. —*ACO, II,
1. 2, p. 96 [292], l. 26-31 ; ACO, II, 3, 2, p. 107 [366], l. 23. —* ACO, II, 1, 3, p. 103
[462]. I. 12. —* ACO, II, 1, 2, p. 122 [318], l. 27 ; ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 34.
— * ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 37 ;ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 7. —* ACO, II, l, 2,
p. 143 [339], l. 4 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 36 ; ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 24 ;

739
ONÈSIPHOROS 2

MICHELLE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 291. — * ACO, II, 1,2, p. 152 [348], l. 9-10 ;
ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 16-17. —* ACO, II, 1, 3, p. 4 [363], l. 31 ; ACO, II, 3, 3,
p.8 [447], l. 18. —* ACO, II, 1, 3, p. 8 [367], l. 27 ; ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 15.
—* ACO, II, 1, 3, p. 13 [372], l. 2. —*ACO, II, 1, 3, p. 43 [402], l. 44. — "ACO, II, 1,
3, p. 57 [416], l. 23. — " ACO, II, 3, 1, p. 64 [423], l. 22. — * ACO, II, l, 3, p. 85 [444],
l. 11. —* ACO, II, 1, 3, p.90 [449], l. 6 ;ACO, II, 3, 3, p. 103 [542], l. 16. —* ACO, II,
1, 3, p.87 [446], l. 21 ; ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 22. —* ACO, II, 1, 3, p.96 [455].
l. 23-25 ;ACO, II, 3,3, p. 111 [550], l. 1-3. —* ACO, II, 2,2, p.41 [133], l. 3. — " PAUL,
2° épître à Timothée, 1, 16-18. —* Synaxaire de Constantinople, 16 juillet, l, col. 823,
l. 3-4 ; ibid., 25 août, 1, col. 923, l. 22-23 ; cf. BHG Suppl. et BHG Nov. Auct. 2326.

ONÈSIPHOROS 2, évêque de Blaundos (Lydie) 458

Il signe en 18° position (Onesiforus episcopus Blandi) la réponse en 458 du


synode de Lydie à l'enquête de l'empereur Léon'. Les évêques approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 57, l. 37.

OPTIMOS, évêque de Gdanmaa ?puis d'Antioche (Pisidie) ca 375/7-ante 394

La première information sur le début de la carrière d'Optimos est transmise par


Socrate. Le transfert de Proklos du siège de Cyzique à celui de Constantinople,
en 434, ayant été jugé non-canonique par certains, Socrate et les sources qui en
dérivent dressent une liste des cas de transfert légitime (—» Proklos 1). Il écrit à
cette occasion : « Optimos a été transféré d'Agdaméia de Phrygie à Antioche de
Pisidie » ("Orttuuoç ditò 'Ayôoueioç tñç qppuyioç uetnvéx0n eiç 'Avtuóxelov
tñç IIuotôioç)'. Aucun siège du nom d'Agdaméia n'est connu en Phrygie ou
dans le reste du diocèse d'Asie. Il ne s'agit probablement pas d'Akmonia ou
d'Apamée en Pisidie *, mais plutôt de Gdanmaa, appelé aussi Gadamaua ". Cette
identification est problématique car l'évêché de Gdanmaa fait partie de la Galatie
au concile de Nicée en 325 puis de la Lycaonie au concile de Chalcédoine en 451,
mais ne semble pas avoir appartenu à la Phrygie, à moins de mettre en doute
l'appartenance de Gdanmaa à la province de Lycaonie ". Si, selon Socrate,
Gdanmaa est en Phrygie à son époque, il faudrait alors supposer que Gdanmaa a
été détaché de la Galatie et attribué à la Phrygie après 325 avant d'être rattaché
définitivement à la Lycaonie lors de la création de cette province vers 373.
Aucune source n'atteste l'appartenance de Gdanmaa à la Phrygie entre 325 et
373. Peut-être faut-il comprendre que Socrate désigne par le terme de Phrygie
une région géographique plutôt qu'une circonscription ecclésiastique. Les débuts
de l'épiscopat d'Optimos sont connus grâce à une lettre de Libanios *. Le
professeur d'Antioche envoie un courrier à Optimos dont il loue la grande
douceur et le goût pour l'éloquence. Il écrit ainsi : « toi qui as gardé pure la
langue des Grecs, qui as fait apparaître dans ta patrie les discours dans lesquels
je me suis moi-même reconnu » (où èkeîvoç ô ko0opôv pu)\o &oç tnv tov
'EAAiivov povñv, ô Àôyouç oïxou ôei#aç, èv oiç xoù oûtòç èôeu vûunv). Cette
lettre est de peu postérieure à l'ordination épiscopale d'Optimos. « J'ai entendu

740
OPTIMOS

aussi ce qui s'en est suivi, que la cité te traînait sur ce trône, et que toi qui
t'enfuyais, tu n'as pu t'échapper ni par des cris ni par des larmes » (ñkoooo ôè
Koi tà èrti toótouç, doç eiÀke uèv m tóÄtç èrt'èkeîvóv oe tòv 0póvov, où ôè
q'eûyoov oûx ëoxeç ôuoqpuyeîv oûte Booîç oûte ôóxpuouv). Ces deux passages
fournissent des informations essentielles. Optimos est un ancien élève de Libanios
qui s'est révélé très doué. Rentré chez lui une fois ses études terminées, il a été
élevé contre sa volonté au siège de sa cité. Nous en déduisons qu'Optimos est de
Gdanmaa, si notre identification d'Agdaméia avec Gdanmaa est juste. Libanios
pousse Optimos à susciter les louanges de sa population et à révéler ses talents
oratoires (ô pñtop xdvto00o qpouvéo0oo). Il termine sa lettre en lui demandant
de lui envoyer (comme élève) un autre jeune homme présentant les mêmes qua
lités que Rômanos. (Ce dernier était devenu avocat °.) Optimos est le destinataire
d'une longue lettre de Basile de Césarée ', entre 375 et 377*, attribuée par erreur
à Cyrille d'Alexandrie par l'auteur anonyme de la Chronique pascale ". Basile
répond à un courrier d'Optimos dans lequel ce dernier a témoigné de sa sollicitude
à l'égard des Églises et de son intérêt pour la lecture des Écritures. C'est d'ailleurs
un problème scripturaire qui a motivé la lettre d'Optimos. Il demande à Basile de
lui expliquer le sens de Genèse, IV, 15 : « Quiconque tuera Caïn supprimera sept
expiations ». On a vu dans cette citation une allusion au conflit des années 375
376 avec l'empereur Valens, d'autant que Théodoret de Cyr présente à cette
époque Optimos comme un confesseur ". L'évêque de Césarée déploie toutes ses
ressources scripturaires et exégétiques, au point de se rendre compte que ses
explications dépassent les limites d'une simple lettre ". Basile poursuit toutefois
ses explications, qu'il étend à d'autres passages de l'Ancien et du Nouveau Testa
ment. Cette lettre révèle les liens d'amitié et de filiation doctrinale qui unissent
Optimos à Basile. Le 31 mai 381, alors qu'il est dans la capitale, Optimos signe
comme témoin, en 3° position, le testament de Grégoire de Nazianze *. Placé
comme il se doit à la tête de l'importante délégation des évêques de Pisidie, il
occupe entre la 102° et la 111° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". La place importante
occupée par Optimos au sein de l'épiscopat du diocèse d'Asie est mise en relief
par une loi des empereurs Gratien, Valentinien I" et Théodose I" du 30 juillet
381. Elle ordonne que toutes les Églises doivent être rendues aux évêques « qui
confessent que le Père, le Fils et l'Esprit saint sont d'une seule majesté et vertu,
d'une même gloire, d'une seule splendeur » (qui unius maiestatis adque virtutis
patrem etfilium et spiritum sanctum confitentur eiusdem gloriae, claritatis unius).
Ces évêques de la province et du diocèse d'Asie doivent être en communion avec
Amphilochios d'Iconium (Lycaonie) et Optimos s'ils souhaitent être admis au
sein de l'Église catholique (-» Amphilochios 1). Autrement, ils seront expulsés
de leurs Églises comme hérétiques". En mettant cette loi en parallèle avec un
passage de l'historien Sozomène, qui omet Optimos º, on voit que ce dernier fait
partie d'un petit groupe d'évêques proches de Théodose I", désignés comme
représentants de l'orthodoxie et avec qui tous les évêques désireux d'être consi
dérés comme orthodoxes doivent être en communion ". En revanche, Socrate
s'égare en affirmant qu'Amphilochios et Optimos ont obtenu « le patriarcat » du
diocèse d'Asie ", à moins d'envisager ce « patriarcat » comme une prééminence
morale. L'habitude d'Optimos de séjourner dans la capitale apparaît par sa
fréquentation d'Olympias, une aristocrate résidant à Constantinople. Palladios et
l'auteur anonyme de la Vie d'Olympias énumèrent les évêques qui bénéficient

741
OPTIMOS

des largesses en terre et en argent de cette riche bienfaitrice, parmi lesquels


Amphilochios, Optimos, Grégoire de Nysse (Cappadoce I), Pétros de Sébastée
(Arménie I) et Épiphanios de Salamine (Chypre). D'après ces sources, Optimos
meurt à Constantinople et Olympias elle-même lui ferme les yeux ". La date de
la mort d'Optimos n'est pas directement connue mais ce récit permet de la
déterminer de manière approximative. Nous relevons d'une part qu'après 394,
tous les évêques mentionnés aux côtés d'Optimos sont décédés. D'autre part, la
possibilité pour Olympias de faire des legs pieux ne lui a été donnée qu'une fois
entrée en pleine possession de ses biens. Or, nous savons que son importante
fortune a été gérée par Clémentinos, le préfet de la ville de Constantinople ",
jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge de trente ans, soit vers 391 *. Par conséquent, la
mort d'Optimos serait postérieure à 391 et antérieure à 394. Dans de nombreuses
sources, Optimos est considéré comme l'une des figures religieuses les plus
éminentes de son temps en raison de sa foi et de son combat contre les hétérodoxes,
bien qu'il soit toujours mentionné après les Pères cappadociens º. On a retrouvé
dans les années 1920, dans la basilique Saint-Paul d'Antioche de Pisidie, deux
inscriptions sur mosaïque réalisées en guise d'ex-voto par le lecteur Eidoméneus
et le laïc Eutychianos sous l'épiscopat d'Optimos cité au début de chaque
inscription (—» Eidoméneus) *. Une troisième inscription mentionnant l'évêque
Optimos y a été récemment découverte. Le texte est singulier : « était évêque des
ariens Dèmophilos Grègorios, Optimos brillait en Pisidie et Amphilochios à
Iconium » (èrtuokóreu (sic) ôè tôv 'Apuovóv AmuóqpuÀoç Tpmyópuoç, ôuéMourtev
ôè "Orttuuoç èv IIuotôiq koû 'ApiqpuMóxuoç èv 'Ikoviq) *. Le fait de trouver sur
cette inscription l'évêque de Constantinople désigné au passé comme arien et les
évêques Optimos et Amphilochios de confession nicéenne est singulier. Dèmo
philos est contemporain d'Optimos et d'Amphilochios puisqu'il a été ordonné en
370 à l'instigation de Valens et destitué en 380 par Théodose I". Il faut supposer,
d'après l'emploi de l'imparfait, que cette inscription a été rédigée après la mort
d'Optimos.

" SoCRATE, HE, VII, 36, 20, p.386, l. 6-7 ; CAssIoDoRE, HE, XII, 8, 17, p. 675, l. 45-46 ;
Traité des transferts, 12, REB, 42, 1984, p. 173 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 5, tr. II, p. 24 B ;
BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 158 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 39,
PG, 146, col. 1192 C. —* W. ENssLIN, in RE, XVIII, 1, col. 805, s. v. « Optimus 2 » ;
R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 442, n. 6. — * D. STIERNON, in DHGE, XXV, col. 772, s. v.
« Ikonion » ; K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 176, s. v. « Akmonia ».
—* D. STIERNON, loc. cit. —* LIBANIos, Lettres, 1544, vol. XI, p. 561, l. 20-p. 562, l. 1 l.
—° P. PETIT, Les Étudiants de Libanius, p. 128 et n. 179. —' BAsILE DE CÉsARÉE, Lettres.
CCLX, t. III, p. 105-115. —* Y. CoURTONNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 105 ;
P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 152 ; ID., in Basil of Caesarea, I, p. 18 ;
B. GAIN, L'Église de Cappadoce au rv siècle, p. 52 : W.-D. HAUsCHILD, Basilius von
Caesarea, 3, p. 226, n. 426 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 442. —* Chronique pascale,
a. 67, p. 450, l. 14-p. 457, l. 10. —"W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 3, p. 226, n. 428 ;
R. PoUCHET, op. cit., p. 443. — " BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCLX, 5, p. 112, l. 31-32.
— * GRÉGOIRE DE NAzIANzE, Testament, PG, 37, col. 396 A ; éd. BEAUCAMP, p. 38, l. 104
106. — * THÉODORET DE CYR, HE, V, 8, 4, p. 287, l. 23 ; C. H. TURNER, JThSt, XV, 1914.
p. 169, n° 105 ; MANsI, III, col. 570 C, [n° 106] ; MANsI, VI, col. 1179 C, [n° 111] ;
H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 107 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.348,
n° 102 : MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n. 106. — " CTh, XVI, 1, 3, p. 834, l. 8.

742
ORESTINOS

—* SozoMÈNE, HE, VII, 9, 6, p. 312, l. 15-23. —" E. HERMAN, in A. GRILLMEIER et


H. BACHT (éd.), Das Konzil von Chalkedon, II, p.473. — " SocRATE, HE, V, 8, 16, p. 281,
l. 6-7 ; CAssIoDoRE, HE, IX, 13, 9, p. 509, l. 29 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XII, 13, PG,
146, col. 781 D. — " PALLADIos, Dialogue, XVII, éd. CoLEMAN-NoRTON, p. 110, l. 8-14 ;
éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 348, l. 195-201 ; Vie d'Olympias, XIV, p. 436, l. 9-p. 438,
l. 21. — " PLRE, I, p. 215, s. v. « Clementinus 2 ». —* PLRE, I, p. 642-643, s. v.
« Olympias 2 » ; R. DELMAIRE, Les responsables des finances impériales au Bas-Empire
(rv-vrs.), p. 89-92. — * THÉoDoRET DE CYR, HE, IV, 30, 3, p. 270, l. 8-11 ; THÉoDoRE LE
LEcTEUR, HT, III, épitomé, 205, p. 73, l. 8-9 ; JAcQUEs D'ÉDEssE, Chronique, p. 225 ;
THÉOPHANE, A. M. 5866, p. 61, l. 18-19 ; MICHEL LE SYRIEN, VII,9, tr. I, p. 322 ; NICÉPHORE
CALLISTE, HE, XI, 20, PG, 146, col. 629 D ; ID., HE, XI, 44, PG, 146, col. 725 C.
—* D. M. RoBINsoN, TAPA, 57, 1926, p. 234, n° 67-68 et pl. XXXIX ; M. TASLIALAN, in
Actes du l" Congrès international sur Antioche de Pisidie, p. 13-14 ; cf. E. KITZINGER, in
Mansel'e Armagan. Mélanges Mansel, t. I, p.393. —* M. TASLIALAN, in Müze, 7, 1996,
p. 231 ; ID., in Actes du l" Congrès international sur Antioche de Pisidie, p. 14.

ORESTÈS, prêtre d'Apamée (Pisidie) Ca 590-650

Des ajouts grecs et géorgiens offrent des récits supplémentaires au Pré spirituel
de Jean Moschos. L'un de ces récits est dû à Orestès, prêtre du « monastère de
Saint-Georges, du bourg dit de Takina, dans la région d'Apamée Kibôtos, dans la
province de Pisidie ou bien de Phrygie » (uovñç toû dryiou <Teoopyiou, Xopiou
keyouévou> Tokuvóov, évopio<ç 'A>roueioç tñç KtBooto0, èrtopxioç tñç
Iluotôioç ñyouv q>puyioç)'. La situation limitrophe d'Apamée explique sans
doute l'hésitation sur la province. Takina se trouve environ 60 km au sud d'Apa
mée. La version géorgienne précise par erreur que le monastère est « dans les
montagnes d'Apamée », sous l'autorité d'Antioche (de Pisidie) *. Le traducteur a
confondu öpov, « montagnes », et ópov, « limites ». Ces précisions intégrant
Takina au territoire d'Apamée conduisent à déplacer vers l'ouest la limite habi
tuellement admise entre la Pisidie et la Phrygie Pacatienne. En ce qui concerne la
chronologie, les ajouts datables se situent entre Grégoire le Grand et Constant II.
Ce doit être le cas du récit d'Orestès. Ce nom rare est sans doute emprunté à un
martyr de Tyane (Cappadoce II) vénéré depuis le Iv° siècle º, ou à un martyr de
Sébastée (Arménie I) dont le culte est attesté en Cappadoce ".
'JEAN MoscHos, Pré spirituel, suppl. grec, 1, 1, p. 18, l. 4. -* Ibid., suppl. géor, 20, l,
p.416. — * J.-M. SAUGET, in BSS, IX, col. 1228-1231, s. v. « Oreste ». — " S. MoTTIRONI,
in BSS, V, col. 313-315, s. v. « Eustrazio, Aussenzio, Eugenio, Mardonio ed Oreste ».

ORESTINOS, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) IV°-V° S.

D'après son épitaphe métrique très fragmentaire, ce personnage mort jeune a


exercé sa fonction dans sa patrie '. L'inscription a été trouvée à Kadinhan1,
environ 15 km à l'ouest de Halic1 (Laodicée). L'un des éditeurs a attribué cette
pierre à la période 330-450 *.
' R. MERKELBACH etJ. STAUBER, Steinepigramme,3, p. 93, n° 14/06/18. — * W. M. RAMSAY,

743
ÔRIÔN

AthMitt, 13, 1888, p. 253, n°59.

ÔRIÔN, évêque d'Ilion (Asie puis Hellespont) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° place parmi les évêques d'Asie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Les provinces d'Asie et d'Hellespont sont réunies à
l'époque du concile de Nicée. Il est à noter que de nombreuses listes indiquent un
second évêque d'Ilion (—» Marinos 1).

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 127 ; ibid., p. 32 B, n° 122 ; ibid., p. 33 A,


n° 122 ; ibid., p. 33 B, n° 115 ; ibid., p. 66, n° 121 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 14) ;
ibid., p. 91, n° 130 ; ibid., p. 107, n° 124 ; ibid., p. 131, n° 126 ; ibid., p. 175, n° 259 : ibid.,
p. 201, n° 119 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 64-65, n° 125 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 125 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 125 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 17, [n° 123] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 254 ? ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993,
p. 62, n° 132 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 131 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 251 A, n° 128.

ORTHAGORAS, évêque d'Aphrodisias (Carie) VI° S.

Sur une dalle découverte dans le théâtre se trouve la dédicace fragmentaire d'un
évêque ayant réalisé un déblaiement ". Il n'est pas possible de connaître la nature
des travaux réalisés car cette inscription a probablement été apportée pour la
transformation du théâtre en fortin.

' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 143, n°90 et pl. XXIII.

OTREUS, évêque de Kinnaborion (Phrygie Salutaire) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Marinianos de Synnada (—» Marinianos), qui souscrit au
nom de son suffragant en 353° position à la définition de la foi'. La localisation
exacte de cet évêché reste incertaine. Une inscription trouvée au village de Gun
dari mentionne l'ethnique Kuvvo.popeûç. Quatre inscriptions trouvées au village
de Sagir fournissent la variante Kuvvo popud tmç. D'après ces découvertes réali
sées au nord du lac d'Egridir, on a proposé de situer Kinnaborion dans la plaine
de Karamik, près d'Armudla ou à Geneli. Ces deux hypothèses restent indé
montrables *, malgré le choix de certains en faveur de Geneli *, environ 25 km au
sud-est de Synnada. Il est exclu que Kinnaborion soit l'ancien nom de l'évêché
médiéval de Kaborkion ", car les deux sièges figurent parmi les suffragants de
Synnada dans une notice épiscopale du xII° siècle *.

'ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 39 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 3. —* W. RUGE, in RE.
XI, 1, col. 481, s. v. « Kin(n)abora » ; K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien,

744
OURBIKIOS

p.302.s. v. « Kinnaborion ». — * R. JANIN, in DHGE, XII, col. 836, s. v. « Cinnaborium » ;


TAVO, B VI 12. —* TAVO, B VI 12. —* J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 360,
l3 * et l3 *72.

OURANIOS 1, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) III°-IV° S.

Un tombeau a été édifié de leur vivant par Aurèlios Paulos, fils d'Antônios, et
Ailia Frontina, fille d'Ouranios '. Il a été trouvé à Hacilar, environ 18 km à
l'ouest de Halic1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 15, n° 81.

OURANIOS 2, évêque de Tralla (Lydie) 553

Il occupe la 123° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 122° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7* séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 122° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
128° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 7, l. 7 ; ibid., p. 23, l. 24 ; ibid., p. 35, l. 37 ; ibid., p. 42, l. 25. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 34 ;
ibid., p. 229, l. 30.

OURBIKIOS, moine de Lycie ? 377

Dans une lettre généralement datée de 377 ", Basile de Césarée répond à un
courrier d'Ourbikios et le prie de lui envoyer d'autres lettres pour connaître le
comportement de ses frères (en religion). Basile a appris que certains blasphèment
contre l'Incarnation (en prêchant le docétisme). Il prend soin de les réfuter et
d'avertir Ourbikios pour qu'il corrige ces erreurs et évite la communion des
hérétiques. Une autre lettre de Basile *, datée de 377 plutôt que de 373/6 ", invite
le moine Ourbikios à rendre visite à son correspondant, qui traverse une période
difficile, pour bénéficier de la présence et du conseil du moine. D'après le parallé
lisme des expressions et la coïncidence chronologique, on a rapproché ces deux
lettres (la lettre 366 est écartée comme apocryphe) de la lettre 218 de Basile à
Amphilochios d'Iconium (—» Amphilochios 1)". Basile lui demande d'envoyer
en Lycie un homme de confiance pour connaître les personnalités de cette
province fidèles à l'orthodoxie et étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à
la doctrine des anti-nicéens. Basile dresse une liste des individus à visiter dont il
faut d'abord vérifier l'orthodoxie. Il tient ses informations d'un homme pieux
originaire de Lycie et venu lui rendre visite. Il s'agirait d'Ourbikios. On a proposé
d'identifier Ourbikios avec un évêque homonyme, destinataire d'une lettre de
Jean Chrysostome qui daterait de 404 *. Cet évêque Ourbikios paraît occuper un

745
PAIÔN

siège en Cilicie d'après les destinataires des lettres voisines dans la collection
épistolaire de Jean Chrysostome ". Ces identifications restent néanmoins très
hypothétiques, surtout dans le deuxième cas.

" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCLXII, t. III, p. 119-120 ; cf. Y. CoURTONNE, note à BASILE
DE CÉSARÉE, op. cit., p. 119 ; P J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 152 ; ID., in
Basil of Caesarea, I, p. 18 ; W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 227, n. 437
(375/6 ?). —* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CXXIII, t. II, p. 28-29. —* P PoUCHET, Basile
le Grand, p. 439, contra Y. CoURTONNE, note à BASILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 28 (373) ;
P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 155 (automne 373) ; ID., in Basil of
Caesarea, I, p. 17 (375 ou 376) ; W.-D. HAUsCHILD, op. cit., 2, p. 162, n. 78 (375 ou 376).
—* BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 217-218. —* R. PoUcHET, Basile le
Grand, p. 439-441 ; cf. JEAN CHRYsosToME, Lettres, CVIII, PG, 52, col. 667. — ° R. DEL
MAIRE, RechAug, 25, 1991, p. 169.

PAIÔN, prêtre de Sôzopolis (Pisidie) IV° S.

Dada, fille d'Auxanôn, fils de Diogénès, a érigé une stèle pour son mari, le prêtre
Aurèlios Paiôn, fils de Théophilos, et pour ses enfants ". La pierre a été trouvée à
Uluborlu (Sôzopolis).

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 79-80, n° 220 et


pl. 48.

PAKTÔLIOS, diacre de Smyrne (Asie) V°-VIe s.

Une épitaphe découverte près de Smyrne mentionne un diacre et une vierge


(-» Lampadia)'. Leur présence s'explique par l'existence d'un lien de parenté
car l'inhumation d'un clerc avec une femme est interdite. Le nom du diacre est
formé sur celui du Pactole, qui coule près de Sardes.

" G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, I, p. 269, n° 567.

PALLADIOS 1, évêque de Korydalla (Lycie) 451-458

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son collègue de
Lycie, Eudoxios de Chôma (—» Eudoxios 1), qui souscrit à sa place en 341°
position à la définition de la foi ". En 458, le prêtre Karponas (—» Karponas)
souscrit à sa place en 19° position à la réponse du synode de Lycie à l'encyclique
de l'empereur Léon *. Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Comme lors du concile de
Chalcédoine, on remarque que Palladios n'a pas souscrit en personne mais par
l'intermédiaire d'un clerc *.

'ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 18-19 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 22 : ACO, II, 3, 2,

746
PALLADIOS 4

p. 170 [429], l. 13 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 278. —*ACO, II, 5,
p. 63, l. 34. — * T. SCHNITZLER, Im Kampfe um Chalcedon, p.42.

PALLADIOS 2, évêque d'Iconium (Lycaonie) 457

L'empereur Léon envoie à la fin de l'année 457 une lettre encylique à tous les
titulaires des grands sièges et aux métropolites pour savoir si le concile de
Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque
d'Alexandrie doit être validée. Palladios est mentionné en 44° position ". La
réponse du synode de la province de Lycaonie à l'encyclique de Léon n'est pas
conservée, mais l'on sait qu'à l'exception de la Pamphylie de Sidè, toutes les
provinces ont approuvé Chalcédoine et dénoncé l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 24, l. 6.

PALLADIOS 3, évêque d'Andros (Îles) 458/9

Il souscrit en 32° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constanti


nople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites
en 458 ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église de Galatie .
" GENNADIos DE CONSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 D, [n° 32] ; PG,
85, col. 1620, [n° 32] ; E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n°32.

PALLADIOS 4, évêque de Perta ?(Lycaonie) V°-VIe S.

Son épitaphe indique Its kè dpxuepeûç. On a proposé de restituer tpeoßötepoç '.


Cette titulature serait exceptionnelle pour un prêtre chrétien *, et désignerait peut
être le membre d'une secte *. Le mot dpxuepeûç désigne normalement un évêque,
une fonction qu'on ne peut cumuler avec le simple titre de prêtre. Le caractère
chrétien est incontestable, l'épitaphe précisant : « par Dieu, à vous qui lisez (cette
épitaphe), priez pour moi » (tòv Oeòv [û]uîv, dvoyuvóokovteç eûčoote ûrtèp
ëuo0). Cette demande de prière serait postérieure à celle de ne pas porter préjudice
au tombeau ". La pierre a été trouvée à Devejuklu-Köy (aujourd'hui Büget),
environ 12 km au sud-ouest du Tuz Gölü (lac Tatta), à la limite entre la Lycaonie
et la Cappadoce, à égale distance des sièges de Perta (Lycaonie) et de Kolônéia
(Cappadoce I).

" F. SARRE, AEMO, 19, 1896, p. 33, n° 14 et dessin. —* W. M. RAMsAY, Jahreshefte, 1,


1898. Beiblatt, col. 95, n° 14. —* ID., Luke the Physician, p. 403, n° 37. — * L. RoBERT,
Hellenica, I, p. 34-35.

747
PALMANTIOS

PALMANTIOS, évêque d'Oinoanda (Lycie) Ca 515-520

Il est mentionné en 14° place dans une lettre datée du 9 septembre 520 envoyée
par dix métropolites et dix évêques réunis en synode dans la capitale, afin
d'annoncer au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son
successeur Épiphanios et exprimer leur volonté de paix (à la suite du schisme
acacien)'. Après avoir mentionné la mort de l'impératrice Ariane, en 515, le
chroniqueur Cedrenus (xII° siècle) rapporte une anecdote. Un évêque d'Oinoanda
se distinguant par son talent oratoire contre les monophysites, l'empereur Ana
stase lui offre de rallier son camp contre de l'argent, mais l'évêque, bien que très
pauvre, refuse et conjure le souverain de libérer l'Église et de ne pas châtier ses
évêques *. On a proposé d'identifier cet évêque à Palmantios *.

" Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 17. —* CEDRENUs, I, p. 633, l. 21-p. 634, l. 16.
—* E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites, p. 139-140 et n. 4.

PAMMÉNIOS, évêque d'Ariassos (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 381

Il occupe entre la 88° et la 97" place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". A cette époque, la
Pamphylie forme une seule province ecclésiastique.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n°91 ; MANsI, III, col. 570 B, [n°92] ; MANsI. VI.
col. 1179, [n°97] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n° 93 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p. 347, n° 88 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n°92.

PAMPHILOS ?, évêque d'Abydos (Hellespont) 484/8

Au début et à la fin de l'édition des conciles de Constantinople et Jérusalem en


536 sont fournies deux versions presque identiques d'une collection de lettres
adressées à Pierre le Foulon, évêque monophysite d'Antioche. Parmi ces lettres
se trouve celle de Pamphilos ", qui reproche à Pierre d'avoir ajouté à l'hymne du
Trisagion la formule théopaschite « qui fut crucifié pour nous » (ô otoupoo8eig
ôu'mu6ç). Pamphilos précise qu'Akakios de Constantinople et l'évêque de Rome
ont déjà fait le même reproche à Pierre le Foulon *. La collection contient juste
ment la lettre de Félix II (III), qui permet de situer l'ensemble des lettres entre la
condamnation de Pierre le Foulon par Félix en 484 et sa mort vers 488. Mais il
est inutile de trop insister sur ces problèmes de datation. Depuis le début du
xvII° siècle, le caractère fictif de l'ensemble de ces lettres a été démontré *. Le
titre de la lettre de Pamphilos est lui-même révélateur : Pierre y est qualifié d'hé
rétique alors que l'auteur de la lettre adopte un ton respectueux. Cette collection
a été fabriquée par un ou plusieurs moines chalcédoniens de Constantinople ou
de ses environs, lorsqu'en 511-512 des moines palestiniens et antiochiens mono
physites, dont le futur Sévère d'Antioche, ont voulu introduire dans la capitale
l'ajout théopaschite au Trisagion. Celui ou ceux qui ont forgé les lettres n'avaient
pas le grec pour langue maternelle, et le latin leur était plus familier ". Cette série
de lettres apocryphes connaît un succès précoce car elle est transmise par deux

748
PANSOPHIOS

anciennes traductions latines, l'une conservée intégralement dans la Collectio


Avellana *, l'autre en partie dans le Berolinensis latinus 79".
'ACO, III, p.9, l. 10-p. 10, l. 23 = E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum
Acacianischen Schisma, p. 130, l. 33-p. 132, l. 14 ; ACO, III, p. 223, l. 1-p. 224, l. 17.
—* Ibid., p. 9, l. 36-p. 10, l. 2 ; ibid., p. 223, l. 7-9. —* O. GUNTHER, in Nachr Gött.,
1894, p. 117. —* E. ScHwARTz, op. cit., p. 292-293 et 296. —* Collectio Avellana, 76,
p. 200, l. 1-p. 204, l. 26. — ° O. GUNTHER, op. cit., p. 121.

PANNYCHIOS, évêque d'Akanda (Lycie) 458

Il apparaît en 11° position (Pannychius episcopus Ascandenus) dans la réponse


du synode de Lycie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". On a pensé qu'il
était évêque d'Askandos *, mais il n'existe aucun évêché de ce nom. Kadyanda *
et Arykanda * supposent une correction trop importante. On a suggéré de
rapprocher ce siège (lu par erreur Aukanda) de la cité d'Ascandiandalis (ou
Ascandalis) mentionnée par Pline l'Ancien *. Cette possibilité a été reprise depuis
à la lecture des notices épiscopales en proposant toutefois de corriger Akanda en
Askanda d'après le témoignage de Pline ". Il faut écarter cette correction car les
notices attestent bien, du vII° au xII° siècle, l'existence d'un évêché d'Akanda (ô
'Akoivôoov)', dont la localisation précise est inconnue*. D'après la synodale
adressée à Léon, les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et
jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 63, l. 25. —* R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 360, s. v.« Pannychius ».
—* W. M. RAMSAY, The Historical Geography ofAsia Minor, p. 424 tableau. —*W. ENS
sLIN, in RE, XVIII, 3, col. 629, s. v. « Pannychios 3 ». —* PLINE L'ANCIEN, V, 101 ; cf.
M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 985-986. — ° S. PÉTRIDÈs, in DHGE, I, col. 253
254, s. v. « Acanda (?) ». — " J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 210, 1 * ; ibid.,
p.224, 2 " ; ibid., p.238,3 " ; ibid., p.256,4*; ibid., p.280, 7*; ibid., p. 300,9* ;
ibid., p.319, 10**; ibid., p.369, 13*. —" H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und
Pamphylien, 2, p. 425, s. v. « Akanda ».

PANSOPHIOS, évêque de Pisidie 400-404

Une réunion du synode permanent se tient un dimanche à Constantinople durant


la 13° indiction sous l'épiscopat de Jean Chrysostome, c'est-à-dire entre le
1" septembre 399 et le 31 août 400, vraisemblablement au printemps 400.
L'évêque Eusébios de Valentinianoupolis remet à Jean un libelle contre Antôninos
d'Éphèse (-» Eusébios 7, Antôninos 1). Jean Chrysostome prodigue en vain des
paroles d'apaisement. Devant l'insistance d'Eusébios, il demande à l'évêque
Paulos d'Héraclée (Europe), apparemment partisan d'Antôninos, de réconcilier
le métropolite avec son suffragant. Jean quitte la salle de réunion pour se rendre
à l'église célébrer la messe dominicale, mais Eusébios se rend discrètement dans
l'église et interrompt Jean au cours de la liturgie en remettant de nouveau un
libelle contenant les mêmes accusations contre Antôninos.Jean prend le document
et, trop troublé pour continuer l'office, se retire après avoir confié à l'évêque

749
PANTAGATHOS

Pansophios de Pisidie le soin de célébrer le culte '. Celui-ci fait partie d'une
ambassade de partisans de Jean Chrysostome avec Eugénios de Phrygie, Dèmè
trios de Pessinonte (Galatie Salutaire), Pappos de Syrie et deux diacres de la
capitale (-» Eugénios 14)*. Les émissaires atteignent Rome après l'arrivée de la
première lettre de Théophilos d'Alexandrie au pape Innocent annonçant la dépo
sition de Jean au concile du Chêne (septembre 403) et trois jours après la remise
d'une pétition par Eusébios, diacre de Constantinople et partisan de Jean, invitant
le pape à temporiser. L'ambassade délivre aux Occidentaux trois missives : une
lettre de Jean, une lettre des quarante évêques qui sont en communion avec lui et
une lettre de son clergé. On a daté l'arrivée de ces lettres à Rome de mai 404 *.
Après la seconde déposition et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le 20 juin
404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles. Palladios ne mentionne pas
Pansophios parmi les victimes. On ne sait pas comment interpréter cette absence :
est-il déjà décédé, a-t-il préféré rester à Rome pour se mettre hors d'atteinte des
ennemis de Jean ou, au contraire, s'est-il finalement rallié à eux ?

" PALLADIos, Dialogue, XIV, éd. CoLEMAN-NORTON, p. 84, l. 27-p. 85, l. 12 ; éd. MALINGREY
et LECLERCQ, p. 278, l. 22-35. — * JEAN CHRYsosTOME, Lettres au pape Innocent, I, PG, 52,
col. 529 ; éd. MALINGREY, p. 68, l. 13 ; PALLADIOs, Dialogue, I, éd. COLEMAN-NORTON, p. 7,
l. 27-28 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 62, l. 172 ; ibid., II, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 8,
l. 5 ; éd. MALINGREY et LECLERCQ, p. 68, l. 13 ;GEORGES D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chryso
stome, 47, p. 213 ; Épitomé de la Vie de Jean Chrysostome, 47, p.363. —* C. PIETRI,
Roma Christiana, II, p. 1300, n. 3.

PANTAGATHOS, évêque d'Attaléia (Lydie ou Pamphylie) 343

Il souscrit en 60° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules. Il existe deux évêchés d'Attaléia, l'un en Lydie et
l'autre en Pamphylie. On a proposé celui de Lydie pour la simple raison que cette
cité serait plus importante que celle de Pamphylie *. S'il s'agit d'Attaléia de
Pamphylie, il faut noter que cette province constitue une seule circonscription
ecclésiastique au Iv° siècle, à la différence du siècle suivant où Attaléia s'est
retrouvée dans la province de Pamphylie de Pergè.

" HILAIRE DE PoITIERs, Fragments historiques,A IV,3, p. 77, l. 15-16, n° 60. — * A. L. FEDER,
in SBerWien, 166, V, 1911, p. 89.

PAPAS 1, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Une épitaphe métrique célèbre l'excellence et le sens de la justice de ce prêtre, et


rappelle qu'il est issu d'une famille pieuse. La stèle a été érigée par son épouse,
Loulia, fille de Frontôn. Elle estétrangement qualifiée de « prêtresse » (rpéo Beug),
un terme qu'il faut sans doute entendre dans le sens de « femme de prêtre » et

750
PAPIAS

non de « femme prêtre »'. La pierre provient de Kuyulusebil, localité située à


environ 4 km au nord-ouest de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 117-118, n° 559 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepi


gramme, 3, p. 65, n° 14/02/09.

PAPAS 2, diacre de Gdanmaa (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Papas a érigé une tombe pour son épouse Thèkla et son fils Gaios ". La
pierre a été découverte à Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 119, n° 567 et dessin p. 145.

PAPIAS, évêque d'Ériza (Carie) - 451

Il apparaît en 256° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 218° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 86°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 101° à approuver la décision du
concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 221° position dans la version latine des
actes du concile *. Son nom est absent de la version grecque. Il occupe la 220°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Papias est
interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il affirme, en
147° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de
Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et
souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Il apparaît en 236° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien*. Il souscrit en 242° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Le nom de Papias apparaît en 114° position sur
la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. La localisation exacte de l'évêché d'Ériza reste inconnue. Le
Synekdèmos d'Hiéroklès mentionne Ériza (sous la forme "EpeÇoç) entre Iasos et
Marcianoupolis qui n'est pas localisée ". Tite-Live et Ptolémée la situent à la
frontière avec la Phrygie *. Ériza doit se trouver dans le nord de la plaine de
Karayük. C'est en effet à Karayük Bazar, environ 45 km au sud-est de Laodicée
du Lycos, qu'a été découverte à la fin du xIx° siècle une inscription indiquant le
toponyme Ériza ".

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 22 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 23. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 29.
—* ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 17. — * ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 40 ; ACO, II, 3, 2,
p.60 [319], l. 10-12. —* ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 24. — ° ACO, II, 3, 2, p. 90 [286],
l.7. — " ACO, II, 1, 2, p. 107 [303], l. 38-p. 108 [304], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 112 [371],

751
PARALIOS

l. 22. —* ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 14 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 3. — °ACO, II,
1, 2, p. 148 [344], l. 30 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 27 ;ACO, II, 3, 2, p. 166 [425],
l. 22 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 319. — "ACO, II, 1, 3, p.91 [450],
l. 28 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 9. — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 689.5, p.33.
— * W. RUGE, in RE, VI, 1, col. 469-470, s. v. « Eriza ». — * L. RoBERT, Villes d'Asie Mi
neure, p. 112-113, n. 4 ; K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p. 291-292, s. v.
« Karahüyük ».

PARALIOS, moine de Carie ca 485/7-post 491

Originaire d'Aphrodisias de Carie, Paralios compte trois frères : Dèmocharès le


scholastique et Proklos le sophiste sont païens, tandis qu'Athanasios (-» Athana
sios 5), est moine à l'Énaton d'Alexandrie '. En 484, Paralios est dans sa cité lors
de la rébellion de Léontios, Illous et Pamprépios, qu'il soutient avec ses frères
païens par des sacrifices *. Il part àAlexandrie suivre l'enseignement du grammai
rien Horapollôn * qui affermit son paganisme, mais les propos échangés lors d'un
séjour à l'Énaton avec Athanasios et son maître spirituel, Stéphanos un ancien
sophiste ", le rendent dubitatif*. Ils lui prouvent que la naissance miraculeuse
d'un fils dont se vante le philosophe païen Asklèpiodotos " n'est qu'une
supercherie. Paralios s'éloigne du paganisme ". Suit alors l'affaire du sanctuaire
de Ménouthis, près de Canope. Convaincu que les dieux païens sont des démons
après un pèlerinage rendu à Isis, Paralios rejette publiquement le paganisme. Il
est battu par ses camarades de classe païens et sauvé par trois étudiants chrétiens,
dont Zacharie le Scholastique, le narrateur de ces événements (—» Zacharias l).
Sa présence permet de les dater de 485/487. Les agresseurs restent impunis grâce
à Entréchios ", préfet d'Alexandrie connu pour ses sympathies païennes. Un
soulèvement des chrétiens éclate et aboutit à la destruction du sanctuaire de
Ménouthis, Paralios jouant le rôle d'indicateur, et à un autodafé organisé par
l'évêque Pierre Monge ". Baptisé à Pâques, Paralios se rend huit jours après avec
le frère de Zacharie au couvent de Salomon où ils prennent l'habit monastique ".
L'exemple de Paralios est imité par de nombreux autres étudiants ". Dans une
lettre postérieure à la mort de Zénon (491), Paralios veut convaincre ses frères
d'abandonner le paganisme, rappelant l'impuissance de leurs pratiques durant la
révolte d'Illous (484-488) *. Après le décès de Stéphanos, devenu entre-temps le
supérieur du couvent, Paralios retourne avec Athanasios en Carie convertir ses
frères, y fonde un monastère et en confie la direction à Athanasios et à son père.
Il meurt peu après ".

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 14 [14], l. 5-8 ; ibid., p.39 [39], l. 12
14 ; cf. PLRE, II, p.919, s. v. « Proclus 5 » ; ibid., p. 352, s. v. « Demochares » ; ibid.,
p. 176, s. v. « Athanasius 5 »; C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 85-86. — * ZA
CHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 40 [40]-41 [41] ; cf. PLRE, II, p. 670-671, s. v.
« Leontius 17 » ; ibid., p. 586-590, s. v. « Illus 1 » ; ibid., p. 825-828, s. v. « Pamprepius ».
—* PLRE, II, p. 569-570, s. v. « Fl. Horapollon 2 ». —* PLRE, II, p. 1029, s. v. « Ste
phanus 8 ». —* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 15 [15], l. 5-p. 16 [16], l. 16.
— " PLRE, II, p. 161-162, s. v. « Asclepiodotus 3 ». — ' ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de
Sévère, p. 19 [19], l. 4-p. 20 [20], l. 4. —* PLRE, II, p. 394, s. v. « Entrechius 2 ».
— " Ibid, p. 20 [20]-35 [35]. — " Ibid., p. 39 [39], l. 1-11. — " Ibid., p. 43 [43], l. 3-6.

752
PARÈGOROS

—* Ibid., p. 39 [39], l. 15-p. 40 [40], l. 14. — " Ibid., p. 43 [43], l. 12-16.

PARDOS, prêtre de Myndos (Carie) V°-VI° S.

Un meneau d'une fenêtre d'église porte l'inscription votive de ce clerc '. La


pierre a été découverte à Kuyucak près d'Islamhaneleri, environ 6 km au sud-est
de Gümüslük, le site de l'antique Myndos.

' G. E. BEAN et J. M. Cook, ABSA, 50, 1955, p. 137, n° 50.

PARÈGORIOS 1, évêque de Mylasa (Carie) III°-IV° S.

Une inscription sans doute funéraire trouvée à Mylasa mentionne cet évêque
ainsi qu'un Eutychès ". Tous deux sont qualifiés de chrétiens et l'emploi de cette
formule originale indique sans doute une époque antérieure à la mise en place
institutionnelle de l'Église.
' W. BLUMEL, Die Inschriften von Mylasa, I, p. 232, n° 623.

PARÈGORIOS ? 2, évêque de Philomèlion (Pisidie) IV° S.

Il est connu par l'épitaphe que le diacre Bésoulas (—» Bésoulas) a érigé de son
vivant « sous le sanctissime évêque » (ûrtò tòv dyeu6ototov èrteiokotov). Le
nom du prélat serait 'Ertuyópetoç, que l'éditeur propose de corriger de manière
abusive en Etukoûpeuoç '. Il s'agirait peut-être du nom IIopmyópeuoç * ou Tpm
yópeuoç. L'inscription provient d'Aksehir (Philomèlion).
' L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 23-24, n° 50 et pl. — * D. FEIssEL,
Bull. ép., 2002, p. 768, n° 616.

PARÈGOROS, évêque de Lycie Ca 550

Le trésor de Kumluca contient un revêtement d'autel en argent offert par l'évêque


Parègoros pour la mémoire et le repos de ses parents, frères et neveux Nikolaos,
Sévèros et Apphianos, ce dernier étant lecteur (—» Apphianos 2)'. Une feuille
d'argent ornée d'une croix a aussi été offerte par cet évêque *. L'éditeur note que
Parègorios est le nom d'un Lycien martyrisé à Patara *. La provenance du trésor
est discutée (-» Eutychianos 3) et le donateur n'est pas nécessairement l'évêque
local.

' I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 55, n° 23 et pl. S60.1-2 et S61.1-3.


— * Ibid., p. 55, n° 24. — * Ibid., p. 50, n. 81.

753
PARTHÉNIOS

PARTHÉNIOS, évêque de Lampsaque (Hellespont) post 325-ante 364

Ce saint évêque est connu, pour l'essentiel, par des sources hagiographiques. La
plus importante est sa Vie rédigée par Krispinos et recopiée par Syméon Méta
phraste qui a introduit quelques interpolations et dont il existe une traduction
latine ancienne ". On trouve une version métaphrastique dans un manuscrit de la
bibliothèque synodale de Moscou *. Notons l'existence d'une version brève de la
Vie de saint Parthénios dont il manque le début*. Plusieurs ménologes, synaxaires
et calendriers liturgiques consacrent une notice à ce personnage. Parthénios est le
fils de Christodoulos, un diacre de l'Église de Mélitopolis en Hellespont (-» Chri
stodoulos 1). L'auteur du synaxaire arménien s'est trompé en plaçant la vie de
Parthénios à Mélitène, en raison d'une assonance avec Mélitopolis ".Analphabète,
le jeune Parthénios néanmoins a une très bonne connaissance des Écritures grâce
à sa mémoire. Il a l'habitude de distribuer aux nécessiteux des poissons qu'il a
pêchés dans un lac, sans doute celui d'Apollônia. L'analphabétisme de Parthénios
et sa pratique de la pêche (topos biblique ?) laissent penser qu'il est issu d'un
milieu très modeste. Il apprend l'écriture et devient célèbre à l'âge de 18 ans par
sa capacité à éloigner les démons. L'ayant appris, l'évêque Philètos de Mélitopolis
l'ordonne prêtre et périodeute (—» Philètos 1). Cette fonction est très rare et nous
connaissons un seul parallèle dans le diocèse d'Asie (—» Germanos 1)*. Parthé
nios accomplit alors de nombreuses guérisons (œil arraché, cancer) et divers
autres miracles comme tuer un chien furieux par un signe de croix ". Ayant
entendu parler de ces prodiges et estimant qu'on ne peut laisser un tel individu au
rang de prêtre, Ascholios de Cyzique, métropolite d'Hellespont, le convoque et
le persuade de recevoir l'évêché de Lampsaque (—» Ascholios). Parthénios dé
couvre une cité très empreinte de paganisme, mais dont il triomphe ". Désireux
de supprimer le culte des idoles, il se rend dans la capitale pour demander à
Constantin l'autorisation de démolir les sanctuaires païens et de construire à leur
place des églises. L'empereur lui conseille de revenir plus tard car il doit effectuer
une tournée d'inspection des greniers à blé. À son retour, l'empereur convoque
Parthénios, lui prodigue des marques de sympathie et accède à sa demande. « Il
ordonna, écrit Krispinos, d'établir une ordonnance en vue de la démolition des
sanctuaires païens et il confirma cette décision par ses lettres impériales » (tpooé
točev yevéo0ot tpóotoyuo Éveko tñç ko0oupéoeooç tôv eiôooMuxôv voóov, xoù
toûto kupooooç toîg6eiouç oûtoû ouMMo Boîç). Il donne aussi beaucoup d'or au
saint pour construire des églises et le renvoie en paix ". Ces détails sont de pure
invention car il n'existe aucune législation édictée sous le règne de Constantin
autorisant la destruction des temples païens. Krispinos commet ici un lourd ana
chronisme : tout au plus Constantin a-t-il ordonné la fermeture de certains grands
sanctuaires, réglementé le culte public et sévèrement limité les pratiques reli
gieuses privées. En revanche, la destruction de temples païens telle que Krispinos
la décrit au début du Iv° siècle ne trouve sa réalité qu'au siècle suivant. C'est par
exemple le cas de Cyzique. Une récente étude a mis en lumière un passage de la
Théosophie de Tübingen, texte anonyme daté entre 474 et 508, qui relate la
transformation du temple archaïque de cette cité en église de la Mère de Dieu
sous le règne de l'empereur Léon (457-474)*. Il n'en est pas moins vrai que
Parthénios est évêque alors que Constantin est seul empereur, soit entre 324 et
337. Puisqu'il a été ordonné par Ascholios de Cyzique et que Théônas est le
titulaire de ce siège au concile de Nicée, nous pouvons en déduire qu'Ascholios

754
PARTHÉNIOS

est un successeur de Théônas et que l'ordination de Parthénios est postérieure à


325 (—» Théônas)". D'après la Vie de l'évêque Agapètos de Synaos (Phrygie
Pacatienne), ce personnage rend visite en esprit à Parthénios lorsque ce dernier
est sur le point de monter sur la chaire épiscopale ". Agapètos est devenu évêque
vers 324 (-» Agapètos 1), indice supplémentaire que l'épiscopat de Parthénios
est contemporain du règne de Constantin. Au xIII° siècle, Nicéphore Calliste se
fait l'écho d'une tradition dont nous ignorons l'origine, qui situe Parthénios à
l'époque des évêques Spyridôn de Chypre et Nikolaos de Myra, des ascètes
égyptiens Antônios, Paulos le Simple et Ammôn et d'Eutychianos (inconnu) et
place ces saints à l'époque de Constantin *. L'acmé de ces personnages, réels ou
imaginaires, se situe pour l'essentiel dans la première moitié du Iv° siècle. On a
pourtant proposé, en pleine contradiction avec les sources, de corriger le texte de
Krispinos et de voir Constance II à la place de Constantin ". De retour à Lam
psaque, Parthénios détruit les temples païens qu'il remplace par des églises. Au
cours des travaux de construction, il ressuscite Eutychianos, un conducteur de
chariot écrasé par une pierre choisie par le saint pour ses grandes dimensions. Ce
miracle provoque la venue de nombreux malades auprès de Parthénios, saint
thaumaturge et anargyre ". Il reçoit ainsi la visite de plusieurs vierges : Daphnè,
la fille de « Dionysios, fils du préposite du bagage * impérial » (Atovûouoç toû
rtpourtooitou BoouMukñç Bootoyñç) ;Agalmatia, « fille de Mamalios, un premier
de la curie " de la cité de Smyrne » (Mouo Miou tpooteûovtóçtuvoçtñçXuupvéov
rtó) eooç 0uyotépo) ; une vierge anonyme fille de Synodios d'Abydos (—» Agal
matia). Les autres femmes attirées par la réputation de sainteté de Parthénios et
toutes libérées du démon sont originaires d'Abydos (Europe), de Parion (Helles
pont), du bourg d'Asirmos en Chersonèse (Europe), voire de Perse ". D'autres
personnages se succèdent auprès de Parthénios pour bénéficier de ses exorcismes
comme Nikôn, fils de prêtre originaire d'Ornai (identifié à Ornoi près d'Héraclée
d'Europe "), un soldat nommé Axanos (Azanios ou Arzanios selon les versions
métaphrastique et abrégée), un Syrien appelé Alabas ". Un autre épisode mérite
quelques commentaires. Maximinos, ou Maximianos, originaire de Bizyè (Eu
rope), souffre de dysenterie sans aucun espoir de guérison. Ses parents se rendent
à Lampsaque auprès de leur enfant car « il est le disciple d'un des diacres de chez
nous appelé Psertès » (uo0nteûoov évi tôv top'muîv ôuokóvov, ôvóuotu H'ép
tnv) pour préparer son enterrement (—» Psertès). Découvrant leur fils déjà mort,
ils le déposent sur le chemin que le saint a l'habitude d'emprunter. Voyant le
corps, les larmes des parents et les autres personnes présentes, le saint pleure,
s'agenouille et implore Dieu qui rend le jeune homme à la vie et à ses parents ".
Nous déduisons de ce passage que Krispinos est un habitant de Lampsaque, mais
non un clerc car il ne dit à aucun moment posséder une dignité ecclésiastique. On
ne peut user de ce passage pour faire de Krispinos un clerc d'Héraclée qui aurait
rédigé cette biographie vers le troisième quart du Iv° siècle *. L'anachronisme de
la destruction des temples païens et l'emploi de certains termes techniques (ba
gage impérial, premier de la curie) dans les citations traduites plus haut montrent
que l'auteur n'est pas un témoin direct mais a probablement vécu au vi° siècle.
D'autres miracles mettent en relation Parthénios avec la femme d'un magistrianos
d'Héraclée victime de sortilèges, le fils du prêtre Hilarios de Sausadia(Chersonèse
d'Europe), et deux personnages, l'un d'Héraclée, l'autre peut-être de l'île d'Oa *.
Deux miracles renseignent sur la vie économique de Lampsaque à la fin de
l'Antiquité. Le premier nous apprend l'existence d'un atelier impérial de teinture

755
PARTHÉNIOS

de pourpre dont les produits étaient abîmés par un démon *. Le second miracle
nous informe d'une importante activité de pêche établie tout le long de la côte
jusqu'à Abydos et rendue improductive par un démon *. La fin de la Vie atteste
l'existence de liens étroits entre les Églises de Lampsaque et d'Héraclée, sur la
côte septentrionale de la Propontide *. Parthénios s'y rend pour soigner l'évêque
qualifié d'archevêque. L'emploi de ce terme comme un équivalent de métropolite
est postérieur au Iv° siècle. On a proposé d'identifier ce personnage à l'évêque
Théodôros *. Le saint comprend que l'évêque est malade de son avarice car il a
détourné l'argent réservé aux pauvres. Parthénios l'invite à donner par le biais
des pauvres ce qui revient à Dieu, s'il souhaite recouvrer la santé de l'âme et du
corps. Reconnaissant qu'il a péché, l'évêque anonyme demande au saint de
distribuer l'or qu'il a extorqué, mais le saint estime qu'il doit lui-même accomplir
cette action. Le malade est alors transporté au sanctuaire de la martyre Glykéria
où il distribue l'or à tous les pauvres. Le culte de cette martyre de Traianoupolis
(Rhodope) est bien attesté à Héraclée *". Au bout de trois jours, l'évêque est
guéri*. Durant un autre séjour à Héraclée, Parthénios visite le martyrium dit
·Kotô XiMoç ou KotoºxeuMoç où il découvre un homme malade qu'il soigne par
une onction d'huile et de larmes º. Faut-il comprendre que le nom du lieu est
corrompu et désigne le martyrium de saint Achillas " ?Il s'agit en réalité, d'après
le témoignage d'une autre source hagiographique se référant à la Vie de Parthénios,
du nom courant d'un sanctuaire d'Héraclée consacré à la Mère de Dieu *.
L'archidiacre Hypatianos d'Héraclée implore la venue de Parthénios pour bénir
ses champs et ses vignes, victimes de la sécheresse et des chenilles. Le saint lui
promet une abondante récolte et lui annonce son élection comme évêque de sa
cité, mais il devra prendre soin des pauvres. Il avertit l'évêque en titre de sa mort
prochaine et de la désignation d'Hypatianos comme successeur. Cette élection
est datée de 355 environ *. Quelques jours plus tard, tout se déroule comme
Parthénios l'a prédit : Hypatianos, devenu évêque à la mort de son prédécesseur,
a la joie d'obtenir une excellente récolte en blé et en vin. Il en transporte une
partie à Lampsaque pour l'offrir au saint qui renvoie Hypatianos à Héraclée pour
distribuer cette nourriture aux pauvres de sa cité *. A la mort de Parthénios,
Hypatianos ainsi qu'Eustathios de Parion et les évêques anonymes de Cyzique et
de Mélitopolis se rendent à Lampsaque (—» Eustathios 2). Le corps est déposé
dans l'oratoire qu'il a édifié près de la cathédrale. Au-delà de la mort, il continue
d'accomplir des miracles en expulsant les mauvais esprits des possédés et en
guérissant les âmes et les corps ". Les sources hagiographiques, le synaxaire de
Constantinople et le ménologe dit de Basile II célèbrent la mémoire de Parthénios
le 7 février. C'est la date indiquée par le ménée géorgien de Dumbarton Oaks et
un ménologe syro-jacobite du xIII° siècle *. En revanche, le synaxaire palestino
géorgien commémore Parthénios le 7 février mais aussi le 16 du même mois,
pour une raison inexpliquée ". Dans le synaxaire arménien, Parthénios est men
tionné le 8 février « En Occident, la mémoire de l'évêque de Lampsaque est
restée complètement ignorée » ". Un terminus ante quem à la mort de Parthénios
est fourni par une autre source hagiographique. Un passage de la Vie d'Agapètos
de Synaos (Phrygie Pacatienne), texte qui daterait au plus tôt du x° siècle, précise
que Parthénios a pour successeur Markianos (—» Markianos 1) *. Or l'avènement
de Markianos sur le trône de Lampsaque est probablement antérieur à 364. On a
proposé, du fait des relations entre Parthénios et Hypatianos, que le premier
serait, à l'instar du second, un semi-arien c'est-à-dire un homéousien, tout comme

756
PARTHÉNIOS

Éleusios, le successeur de Germinios sur le trône de Cyzique en 351 (—» Éleusios,


Germinios) ". Cette hypothèse a suscité une vive critique car les différentes ver
sions de la Vie ne fournissent aucun témoignage sur la doctrine, les sentiments
religieux ou les écrits théologiques du saint ". Nous pensons néanmoins que
cette hypothèse, qui reposait seulement sur les affinités de Parthénios avec Hypa
tianos, trouve un renfort dans une source qui n'a pas été prise en compte : la Vie
d'Agapètos de Synaos. Comme nous l'avons vu, Agapètos apparaît en songe à
Parthénios peu avant son accession à l'épiscopat. Or Agapètos est un évêque
arien. Ajoutons enfin que l'Hellespont est l'un des bastions de la doctrine ho
méousienne, représentée par Éleusios de Cyzique et Markianos au concile de
Constantinople en 381. La cité de Lampsaque est par ailleurs le lieu d'un synode
homéousien en 364. La Vie rédigée par Krispinos a peut-être supprimé toute trace
d'une doctrine devenue hétérodoxe sans pousser le souci de cohérence au point
de supprimer la mention de personnages eux-mêmes hétérodoxes comme Hypa
tianos, sans doute parce que le souvenir de cet évêque s'était effacé des mémoires.
Cet oubli est compréhensible pour un auteur postérieur de deux siècles aux évé
nements racontés et habitant Lampsaque et non Héraclée.

" KRISPINos, Vie de Parthénios (BHG 1422), PG, 114, col. 1348-1365 ; AASS, février II,
p.38 F-p. 42 F. —* Vie de Parthénios (BHG 1423), éd. LATYsEv, in Ménologe anonyme
byzantin, fasc. I, append., p. 303-317. —* Épitomé de la Vie de Parthénios (BHG 1423a),
éd. LATYsEv, op. cit., p. 20-28. —* Synaxaire arménien, 2 Méhéki (8 octobre), PO, XXI,
1, p.7 [1051] ; cf. J.-M. SAUGET, in BSS, X, col. 342, s. v. « Partenio ». —* KRISPINos, Vie
de Parthénios, I, col. 1348A-B ; Vie de Parthénios, 1, p. 303, l. 5-p. 304, l. 25 ; Épitomé,
l, p. 20, l. 22-26 ;Synaxaire de Constantinople, 7 février, 1, col. 447, l. 25-col. 448, l. 30 ;
Ménologe de Basile II, 7 février, PG, 117, col. 300 D-301 A ; Synaxaire arménien,
2 Méhéki (8 octobre), PO, XXI, 1, p. 6 [1050]-7 [1051] ; cf. K. DoUKAKIs, Méyag
Xvva#aptorrig, 7 février, II, p. 115-122. — ° KRISPINos, Vie de Parthénios, II, col. 1348 B
1349 : Vie de Parthénios, 2-4, p.304, l. 26-34 ; Épitomé, 2-4, p. 20, l. 27-p. 21, l. 15 ;
Synaxaire de Constantinople, col. 449, l. 1-6 ; Ménologe de Basile II, col. 301 A ;
Synaxaire arménien, p. 7 [1051]. — ' KRISPINos, Vie de Parthénios, II, col. 1349 B ; Vie
de Parthénios, 5, p.305, l. 35-p. 306, l. 3 ; Épitomé, 5, p. 21, l. 16-24 ; Synaxaire de
Constantinople, col. 448, l. 30-col. 449, l. 1 ; Ménologe de Basile II, loc. cit. ; Synaxaire
arménien, p. 7 [1051]-8 [1052]. —* KRISPINos, Vie de Parthénios, III, col. 1349 B-D ; Vie
de Parthénios, 6, p.306, l. 4-33 ; Épitomé, 6, p. 21, l. 25-37 : Synaxaire arménien, p.8
[1052]. —* L. FosCHIA, REG, 113, 2000, p. 418-421. — " Cf. J.-M. SAUGET, in BSS, X,
col. 341, s. v. « Partenio ». — " Vie d'Agapètos, 50, éd. A. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs,
p. 127, l. 30-33 ; V. LATYsEv, in Ménologe anonyme byzantin, 18 février, I, p. 104, l. 11
14. — * NICÉPHORE CALLIsTE, HE, VIII, 42, PG, 146, col. 168 B-C ; ID., HE, XI, 34,
col. 692 B. — " P. BATTIFOL, Röm. Quart., 6, 1892, p. 43. — " KRISPINos, Vie de Parthé
nios, IV-V, col. 1349 D-1353 B ; Vie de Parthénios,7-9, p. 306, l. 34-p. 309, l. 7 ; Épitomé,
7-9, p. 22, l. 1-p. 23, l. 10 ; Synaxaire de Constantinople, col. 449, l. 6-8 ; Ménologe de
Basile II, col. 301 A ; Synaxaire arménien, p. 8 [1052]. — * E. A. SoPHOKLEs, Greek
Lexicon, I, p. 303, s. v. « Bootoyń ». — " A. LANIADo, Recherches sur les notables
municipaux dans l'Empire protobyzantin, p. 177. — " KRISPINos, Vie de Parthénios, VI,
col. 1353 B-C , ibid., VII, col. 1356 A-C : ibid., VIII, col. 1357A-B ; Vie de Parthénios,
10, p.309. l. 8-20 : Épitomé de la Vie de Parthénios, 10, p. 23, l. 11-21. —" L. RoBERT,
StCl. 16, 1974, p. 29 (81)-31 (83). —" KRISPINos, Vie de Parthénios, VI-VII, col. 1353 C
1356 B : Vie de Parthénios, 11-13, p.309, l. 21-p. 310, l.22 : Épitomé, 11-13, p. 23, l. 22

757
PASTOR

p. 24, l. 8. —* KRISPINos, Vie de Parthénios, VIII, col. 1356 C-1357 A ;Vie de Parthénios,
14, p. 310, l. 23-p. 311, l. 7 ; Épitomé, 14, p. 24, l. 9-20. —* P BATTIFoL, Röm. Quart.,6,
1892, p.46. —* KRISPINos, Vie de Parthénios, VII, col. 1356 C ; ibid., VIII, col. 1357 A;
ibid., XI, col. 1360A-B ; Vie de Parthénios, 15-17, p.311, l. 8-29 ; Épitomé, 15-16. p. 24,
l. 21-29. — * KRISPINos, Vie de Parthénios, IX, col. 1357 B-C ; Vie de Parthénios, 18,
p.311,l. 30-p. 312,l. 11 : Épitomé, 17,p. 24,l. 30-p. 25,l. 3 ;Synaxaire de Constantinople,
col. 449, l. 10-12 ;Synaxaire arménien, p. 8 [1052]. —* KRISPINos, Vie de Parthénios, X,
col. 1357 D-1360 A ; Vie de Parthénios, 19, p.312, l. 12-33 ; Épitomé, 18, p. 25, l. 4-18.
—* L. RoBERT, StCl, 16, 1974, p.33 (85). —* D. STIERNON, in DHGE, XXIII, col. 1325,
s. v. « Héraclée de Thrace ». —* R. AUBERT, in DHGE, XXI, col. 230-231, s. v.
« Glyceria ». — * KRISPINos, Vie de Parthénios,XI, col. 1360 B-1361 A ; Vie de Parthénios,
21, p.312, l. 38-p. 314, l. 3 ; Épitomé, 19, p. 25, l. 19-37. —* KRISPINos, Vie de Parthénios,
XII, col. 1361 A-B ; Vie de Parthénios, 21, p. 314, l. 4-17 ; Épitomé, 20, p. 26, l. 1-7.
—* P. BATTIFOL, Röm. Quart., 6, 1892, p.43. —º Vie d'Élisabeth d'Héraclée, 3, p. 253
254 ; cf. D. STIERNON, op. cit., col. 1312. — * D. STIERNON, op. cit., col. 1325.
—* KRISPINos, Vie de Parthénios, XII-XIII, col. 1361 B-1364 D ; Vie de Parthénios, 22
23, p. 314, l. 18-p. 316, l. 15 ; Épitomé, 21-22, p. 26, l. 8-p. 27, l.26 ;Synaxaire arménien,
p.8 [1052]-9 [1053]. —* KRISPINos, Vie de Parthénios, XV, col. 1364 D-1365 B : Vie de
Parthénios, 24-25, p.316, l. 16-p. 317, l. 6 ; Épitomé, 23-24, p. 27, l. 27-p. 28, l. 10 ;
Synaxaire arménien, p.9 [1053]. — * Ménée géorgien, 7 février, p. 43 ; Ménologes
jacobites, PO, X, 1, p. 119[119], l. 5. —* Calendrier palestino-géorgien, 7 février, p. 49 ;
ibid., 16 février, p. 51 ; cf. p. 160. — " J.-M. SAUGET, in BSS, X, col. 342, s. v. « Partenio ».
—* Vie d'Agapètos, 23, éd. PAPADOPOULos-KÉRAMEUs, p. 121, l. 4 ; éd. LATYsEv, in
Ménologe anonyme byzantin, 18 février, I, p. 99, l. 5. — "P BATTIFOL, Röm. Quart., 6,
1892, p. 48-50. — "ANONYME, AnBoll, 12, 1893, p. 75.

PASTOR, évêque d'Iconium (Lycaonie) 553

Durant le conflit qui oppose le pape Vigile à Justinien au sujet de l'affaire des
Trois Chapitres, ce métropolite est l'un des très rares membres du clergé d'Asie
Mineure à soutenir le souverain pontife. Certes, il ne ratifie pas l'encyclique de
Vigile datée du 14 août 551 et publiée le 5 février 552 qui excommunie Mènas,
patriarche de Constantinople, et Théodôros Askidas, évêque de Césarée de
Cappadoce ". En revanche, il souscrit en 3° place au Constitutum de Vigile le
14 mai 553 *. Ce texte dogmatique est publié lors du concile œcuménique réuni
dans la capitale auquel le pape refuse de participer. Partisan de Vigile, Pastor est
lui aussi absent. C'est pourquoi des douze provinces du diocèse d'Asie, seule la
Lycaonie n'est pas représentée au concile de Constantinople ". Par son absence,
le clergé lycaonien témoigne de sa fidélité envers son métropolite. L'attitude de
Pastor est exceptionnelle : au sein du clergé oriental, seul Vincentios de
Claudioupolis (Honoriade) adopte une position similaire. Le fait que Vincentios
est un ancien sous-diacre régionnaire de l'Église de Rome explique sans doute sa
fidélité à Vigile *. Peut-être en est-il de même pour Pastor Son nom latin indique
peut-être une origine occidentale.

" VIGILE, Lettres, 2, p. 10-15. —* Collectio Avellana, 83, p.318, l. 23. — * E. CHRYsos,
Die Bischofslisten, p.95. —* PCBE, 2, 2, p. 2308-2309, s. v. « Vincentius 7 ».

758
PATRIKIOS 2

PATÈRAS 1, prêtre de Savatra ?(Lycaonie) IV° S.

Une épitaphe mentionne : « Patèras, prêtre par succession paternelle, ainsi que
son fils lui-même le prêtre Patèras » (Ilotnpôç Ttpeoßûtepoç èx<y> ôuoôoxñç
totpuxñç ôuiooç xè oûtòç uiòç tpeoßûtepoç IIotnpôç)'. En raison de ce texte
embrouillé, on a pensé qu'il s'agissait d'une seule personne *. Nous estimons que
le premier Patèras a succédé à son père anonyme qui était prêtre. Patèras a un fils
qui porte son nom et qui exerce lui aussi la fonction de prêtre (—» Patèras 2).
Nous aurions par conséquent trois générations de prêtres. La stèle a été érigée par
Apphia, l'épouse de Patèras le Jeune si l'on suit notre hypothèse. La stèle a été
trouvée à Kemçik (aujourd'hui Agsakl1), 6 km au sud-est de Yaglibayat (Savatra)
et 7 km au nord-ouest de Gene (Kana). Le nom Patèras, très rare, se rencontre en
Lycaonie et dans les provinces voisines *.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 46, n° 253. —*T. CALLANDER, in


W. M. RAMsAY (éd.),SERP, p. 160, n° 12. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p.421, $ 1224-1.

PATÈRAS 2, prêtre de Savatra ?(Lycaonie) IV° S.

Il est mentionné avec son père, le personnage précédent (—» Patèras 1).

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 46, n° 253.

PATRIKIOS 1, évêque d'Amblada (Pisidie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 6° ou la 7° place parmi les évêques de Pisidie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ". L'évêché d'Amblada a été détaché de la
Pisidie lors de la création de la province de Lycaonie vers 371.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 152 ; ibid., p. 38 B, n° 149 ; ibid., p. 39 A,


n° 148 : ibid., p. 67, n° 147 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 29) ; ibid., p. 93, n° 155 ;
ibid., p. 111, n° 152 ; ibid., p. 133, n° 153 ; ibid., p. 205, n° 145 ; C. H. TURNER, EOMIA, I,
1, 1, p. 70-71, n° 152 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 152 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 100, l. 28, [n° 150] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 180 ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 64, n° 190 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.339, n° 189 : MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 A, n° 186.

PATRIKIOS2, évêque de Maximianoupolis (Pamphylie puis Pamphylie P) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 6° place parmi les évêques de Pamphylie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Pamphylie forme une seule province à
l'époque du concile de Nicée. La localisation de Maximianoupolis reste discutée.
On a proposé de situer de manière hypothétique cet évêché sur la route reliant

759
PATRIKIOS 3

Panémouteichos à Pergè, 2 km au sud de la passe de Dösemebogaz1 *.


" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40A, n° 162 ; ibid., p. 40 B, n° 162 ; ibid., p. 41 A,
n° 162 ; ibid., p. 41 B, n° 162 ; ibid., p. 68, n° 158 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 5) ;
ibid., p. 111, n° 162 ; ibid., p. 135, n° 165 ; ibid., p. 169, n° 220 ; ibid., p. 207, n° 155 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 74-75, n° 162 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 162 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 162 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 33, [n° 160] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 67, n° 195 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65, n° 2O1 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 200 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 252 B,
n° 196. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 719-720, s. v.
« Maximianupolis ».

PATRIKIOS 3, évêque d'Oinoanda (Lycie) 381

Il occupe entre la 120° et la 131° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 123 ; MANSI, III, col. 571 A, [n° 124] : MANsI,
VI, col. 1180A, [n° 131] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 125 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 120 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 124.

PATRIKIOS 4, évêque de Parlaos (Pisidie) 381

Il occupe entre la 110° et la 119° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Sous les formes
corrompues des diverses versions (IIopMoooou, Paraliensis, Parlaxit, IIAPAAEEA,
PrIQI), on a restitué la forme originale Parlaos *.
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 123 ; MANsI, III, col. 571 A, [n° 124] ; MANsI,
VI, col. 1179, [n° 119] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 115 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p. 348, n° 110 : MICHELLE SYRIEN,VII,8, tr. I, p. 318 B, n° 124. — * C. H. TURNER,
op. cit., p. 175.

PATRIKIOS 5, prêtre de Tyraéion ? (Pisidie) IV° S.

On a trouvé à Eldes, environ 22 km au sud-est d'Ilgin (Tyraéion), l'épitaphe de


la tombe collective de trois prêtres (—» Hèraklios, Polykarpos 2) dont Patrikios
(Ilotpiktç)'. Il s'agit probablement des membres d'une même famille, et non de
trois victimes d'une persécution * ou de trois anciens comme on l'a proposé ".
' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 36, n° 181 et dessin p. 131. — * W. M. RAMsAY, Luke the
Physician, p. 395, n° 25. —* L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 91-92,
n° 402.

760
PATRIKIOS 7

PATRIKIOS 6, prêtre de Paradioxylos (Lydie) 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet431 traite de l'affaire des quartodéci


mans de Philadelphie. Ces schismatiques, voulant embrasser l'orthodoxie, ont
été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont souscrit à leur insu
un Symbole hérétique. Un ancien quartodéciman du nom de Patrikios, prêtre en
second (ôeutepórtpeoÊuç, conpresbyter) du village (kóum) de Paradioxylos ", a
demandé d'être reçu dans l'Église à l'évêque Théophanios de Philadelphie, au
chorévêque Iakôbos et au prêtre Charisios (—» Théophanios, Iakôbos 1, Chari
sios). Analphabète, Patrikios a souscrit au Symbole hérétique par l'intermédiaire
de son collègue dans la prêtrise (oupurtpeoßótepoç), Maximos (-» Maximos 1).

'ACO, I, 1, 7, p. 104, l. 27 ;ACO, I, 2, p. 69, l. 31 ; ACO, I, 3, p. 133, l. 8 ; ACO, I, 5,


p. 104, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 220, l. 29.

PATRIKIOS 7, évêque d'Akrasos (Lydie) 451

Il apparaît en 228° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 109° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
114° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 132° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 139° position selon la version grecque,
en 179° position dans la version latine des actes du concile *. La version latine
indique en 287° position Patricius episcopus Agmassenae ciuitatis suscripsi ". Il
doit s'agir d'une répétitition de la signature de Patrikios d'Akrasos plutôt que
celle de l'évêque Paulos d'Amadassè absent au concile (—» Paulos 11). Il occupe
la 192° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre '. Patrikios
est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il affirme,
en 128° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de
Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et
souscrit au Tome *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Il apparaît en 208° position sur
la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 212° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Le nom de Patrikios apparaît en 76° position
sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. A une séance non datée, Patrikios souscrit aux canons établis
à Chalcédoine, en 46° position d'après la Collectio Prisca qui indique son siège
sous une forme corrompue et le confond avec l'évêché homonyme de Lycie
(Patricius acasitanae lyciae) *.

"ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 32 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 26. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 1.
—* ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l. 2. — * ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 31 : ACO, II, 3, 2, p. 64
[323], l. 4-6. —* ACO, II, 1,2, p. 38 [234], l. 6 ;ACO, II, 3,2, p. 78 [337], l. 20. — ° ACO,

761
PATRIKIOS 8

II, 3, 2, p. 82 [341], l. 14. — "ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 23. —* ACO, II, 1, 2, p. 105
[301], l. 23-27 ; ACO, II, 3, 2, p. 111 [370], l. 32. —"ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l.29 ;
ACO, II, 3,2, p. 145 [404], l. 8. —"ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 38 ;ACO, II, 2, 2, p. 73
[165], l. 30 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A.
n° 250. —"ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 23 ;ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 3. — * ACO,
II, 2, 2, p. 41 [133], l. 35.

PATRIKIOS 8, évêque d'Hadrianouthèrai (Hellespont) 451-458

Il apparaît en 223° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 185° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
191° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 159° à approuver la décision
du concile de condamner Dioskoros d'Alexandrie et à l'excommunier pour avoir
commis de graves et nombreux délits ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros
en 160° position dans la version latine des actes du concile *. Son nom est répété
par erreur dans cette même version en 293° position alors qu'il est absent de la
version grecque ". Patrikios occupe la 187° place sur la liste de présence lors de
la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux précisent les noms des 58 premiers
membres. Il apparaît en 203° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en
206° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Le nom de Patrikios apparaît en 143° position sur la liste des souscriptions de la
séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour l'ultime séance, le 1" novembre,
la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. Il souscrit en 10°
position à la réponse en 458 du synode d'Hellespont à l'encyclique de l'empereur
Léon ". Les évêques de la province approuvent le maintien de Chalcédoine et
jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 27 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 21. —* ACO, II, 1,2, p. 74 [270]. l. 38.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 38. —* ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 17 ; ACO, II, 3, 2,
p. 67 [326], l. 22-26. —* ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 28. — ° ACO, II, 3, 2, p.82 [341 ].
l. 21. — ' ACO, II, 1, 2, p. 89 [285], l. 18. —* ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 24 : ACO, II,
3, 2, p. 145 [404], l. 3. — "ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 32 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165].
l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 13 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 227.
—"ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 21 : ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 8. —"ACO, II, 5,
p. 69, l. 6.

PATRIKIOS 9, prêtre d'Appia ?(Phrygie Pacatienne) IV°-V° S.

Une inscription votive sur une colonne trouvée à Kuyucak mentionne Eutropios,
magistrat (öpxov), et son neveu Patrikios'. On a proposé d'attribuer cette in
scription à Appia et de la dater du Iv° siècle *. Kuyucak est certes situé dans la
haute vallée du Tembris, mais à 18,5 km au nord-est d'Appia et à environ 22 km

762
PAULA 1

au sud-ouest de Meiros.

" B. LEvICK et alii, MAMA, X, p. 3-4, n°9 et pl. II. —* S. HUBNER, Der Klerus in der
Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 120.

PATRIKIOS 10, diacre de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Il est connu par une inscription, sans doute funéraire, trouvée à KadInhan1, 15 km
à l'ouest de Halic1 (Laodicée)'. Son éditeur l'attribue à la période 330-450.
" W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888, p. 253-254, n° 64.

PATRIKIOS 11, prêtre d'Appia ?(Phrygie Pacatienne) VI° S.

Une inscription votive de Murathanlar mentionne ce prêtre avec son épouse


Théocharis et ses enfants, Zôtikos et Ingénos ". Murathanlar se trouve à 18,5 km
au nord-est d'Appia, et 2,5 km au sud de Soa (l'actuelle Altintas), mais Soa n'est
pas un siège épiscopal.

' B. LEvICK et alii, MAMA, X, p. 19, n° 64 et pl. VI.

PATRIKIOS 12, prêtre de Skepsis ?(Hellespont) VI° S.

Une inscription fragmentaire de Çatalçam, au nord de Bayramiç, dans la vallée


du Scamandre, conserve la dédicace d'une construction sous « Patrikios, prêtre
(et) exerçant la fonction de cellérier » (k(e)À(À)opeûyo(v)t(og) Ilotpukiou tpeo
B(utépou))'. On ignore s'il a exercé cette fonction dans un monastère ou au sein
du clergé cathédral de Skepsis, un évêché situé à environ 10 km au sud-est de
Qatalçam. On l'a considéré comme le responsable de ces travaux *.
" G. E. BEAN, in J. M. Cook, The Troad, p.401, n° 17 et pl. 70 : I. SEvcENko, cité par J. et
L. RoBERT, Bull. ép., 1976, p. 523, n° 571. —* S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft
des spätantiken Kleinasiens, p. 58, n. 278.

PAULA 1, diaconesse de Laodicée (Pisidie) IV° S.

D'après une épitaphe métrique, Paula a érigé hors de sa patrie un tombeau ma


çonné (t0uBov... dpmpóto Moïvéoouv) pour son frère, Helladios. La fin du texte
se réfère au Jugement dernier en désignant le tombeau comme un « gardien du
corps jusqu'à ce que la trompette sonnant de manière terrible réveille les mortels
selon les lois de Dieu » (qpÛMoko ooouotoç ö|x]pu ooiMtu# nxnéooo èxitoy\ooç
èyipouoo Bpótouç 0éopouou Oeoîo)'. L'inscription est datée par un des éditeurs
du III° siècle environ *. Mais la forme des lettres rend possible une datation plus
tardive. La pierre a été trouvée à Sarayönü, 8 km au nord de Halic1 (Laodicée).

763
PAULA 2

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 120, n° 226 et ill. — * R. MERKELBACH et J. STAUBER,


Steinepigramme, 3, p. 88-89, n° 14/06/12.

PAULA 2, kanonikè de Laodicée (Pisidie) IV S.

Aurèlia Paula (Aûpn. IlóoMo), connue par son épitaphe (ou celle qu'elle a érigée
pour une autre personne), est décrite comme « une kanonikè ayant mené une
honnête vie dans la très sainte Église de Dieu » (kovov(l)xù xoÄôç toAtteu
oopévnèv tû dyuototn èkÄnoiq toû Oeo[û])'. Cette stèle fragmentaire provient
de Kunderaz ou Kindiras (aujourd'hui Demiroluk), l'antique bourgade de Kin
dyria, environ 15 km au sud-ouest de Halic1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 15, n° 79 et dessin p. 127.

PAULINOS 1, évêque de Théodosioupolis (Asie) 449-451

Paulinos fait partie du groupe des 28 prélats à qui Théodose II fait savoir le
8 avril 449, dans le baptistère de la cathédrale de Constantinople, qu'il est résolu
à ordonner la révision du procès d'Eutychès ". Un nouveau synode se réunit alors
dans la capitale pour régler cette affaire le 13 avril 449. Paulinos occupe la 16°
place sur la liste de présence *. Le synode de 449 confirme la condamnation
d'Eutychès prononcée par le synode de 448, mais la portée de cette décision est
battue en brèche par la réunion d'un concile œcuménique. Paulinos est absent de
la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 8 août
449. Il est néanmoins mentionné en 86° position lors de la 2° séance du 22 août *.
Il apparaît en 208° position à la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le
8 octobre 451 ". Il occupe la 170° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée
à la définition du dogme *. Il manque sur la liste de présence à la 3° séance du
13 octobre. On a interprété l'absence des évêques de Phrygie Salutaire et de
Lycaonie comme le signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence
des commissaires impériaux et à la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie
pour des motifs seulement disciplinaires et non dogmatiques ". C'est peut-être
aussi le cas de Paulinos, à moins d'imputer son absence à l'inattention des
secrétaires du concile. Cette seconde possibilité semble préférable car Paulinos
apparaît à la fin de cette même séance. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en
206° position dans la version grecque et en 239° position selon la version latine
des actes du concile '. Il siège en 172° position lors de la 4° séance du 17 octobre
consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Paulinos
apparaît en 188° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 191° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres
évêques de la province d'Asie, Paulinos est absent de la liste des souscriptions de
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le l" no
vembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres. L'identification du

764
PAULINOS 2

siège est réglée grâce à deux versions de la liste des souscriptions de la séance du
25 octobre. La Collectio Dionysiana Aucta et Michel le Syrien conservent la
signature de Paulinus Perperenotanus et de « Paolinos de P(e)rp(e)ronos » ". Le
siège de Théodosioupolis correspond à celui de Perpérinè.

' ACO, II, l, 1, p. 150, l. 30-31 ; ACO, II, 3, l, p. 134, l. 24. —* ACO, II, 1, 1, p. 148,
I. 21-22 ;ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 17. —* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9,
I. 19. — * ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 6. — * ACO, II, 1, 2, p. 74
[270], l. 23. — ° E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. — ' ACO, II, 1, 2, p. 39
[235], l. 33 ;ACO, II, 3,2, p. 80 [339], l. 23. —* ACO, II, 1,2, p. 89 [285], l. 3. —"ACO,
II, 1, 2, p. 135 [331], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 23. — "ACO, II, 1, 2, p. 147
[343], l. 17 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 24 ;ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 24 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 245. — " ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 24 ; MICHEL LE
SYRIEN, loc. cit.

PAULINOS 2, évêque d'Apamée (Pisidie) 451-458

Il apparaît en 298° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 260° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
108° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 122° à approuver la décision
du concile de condamner Dioskoros d'Alexandrie ". Il souscrit à la déposition de
Dioskoros en 108° position dans la version grecque et en 85° position dans la
version latine des actes du concile *. Il occupe la 260° place sur la liste de présence
lors de la 4° séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Paulinos
apparaît en 278° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 284° position à
la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Paulinos apparaît
en 149° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres. Il est mentionné en 3° position dans la
réponse en 458 du synode de Pisidie à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe
ce texte en 3° position ". Les évêques de Pisidie approuvent le maintien de Chal
cédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 25 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 34. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 30.
—* ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 39. — * ACO, II, 1, 2, p.32 [228], l. 21 ; ACO, II, 3, 2,
p. 62 [321], l. 26-29. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 13 ;ACO, II,3,2, p. 75 [334], l. 12.
— * ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 3. — ' ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 10 ; ACO, II, 3, 2,
p. 147 [406], l. 13. —*ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 35 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 9 ;
ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 11 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 302.
— * ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 27 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 15. —"ACO, II, 5,
p.51, l. 3. —"ACO, II, 5, p. 55, l. 37.

765
PAULINOS 3

PAULINOS 3, koinônos de Phrygie Pacatienne V°-VI° S.

Son épitaphe provient de Bayam Alan Çiftligi, près de Selçikler (Sébastè). Quali
fié de saint, Paulinos est « initié et koinônos » ([uo]iotnç k(où) kouvoovòç)'. Le
mot koinônos, littéralement le compagnon, désigne une fonction spécifique à la
hiérarchie montaniste et occupe le rang intermédiaire entre patriarche et évêque,
un évêque régional en quelque sorte. Deux autres cas sont connus d'après des
inscriptions trouvées en Lydie (—» Paulos 31, Praylios 1). L'épitaphe de Paulinos
précise qu'il a reçu la grâce de Dieu pendant 85 ans. Elle mentionne à la fin le
nom du martyr Trophimos. Il ne s'agit probablement pas du saint martyrisé sous
Probus (276-282) et vénéré à Synnada (—» Elpidios) *, mais plutôt d'un martyr ou
d'un confesseur de l'Église montaniste ". On a d'ailleurs trouvé à Synnada un
ossuaire sans doute montaniste au nom du martyr Trophimos ".

' W. M. CALDER et H. GRÉGOIRE, BCLAB, 38, 1952, p. 165 ; W. TABBERNEE, JEChSt, 1,


1993, p. 269-272, n° 1 et p. 278, pl. 1 ; ID., Montanist Inscriptions and Testimonia, p.490
491, n°80, fig. 89 et pl. 35. —* W. M. CALDER, BCLAB,38, 1952, p. 166-167 ;ID.,AnatSt,
5, 1955, p. 37-38, n° 7 et pl. II, d. —* H. GRÉGOIRE, op. cit., p. 179-180 ; cf. F. HALKIN,
AnBoll, 71, 1953, p. 329 ; A. STROBEL, Das heilige Land der Montanisten, p.90 ;
W. WIsCHMEYER, Griechische und lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte der Alten
Kirche, p. 61, n° 37 ; W. TABBERNEE, op. cit., p. 493-494 ; C. TREVETT, Montanism, p. 260,
n. 157. —* W. TABBERNEE, op. cit., p. 236-240, n° 35, fig. 36 et pl. 27. ; cf. S. MITCHELL,
ScrClassIsr, 24, 2005, p. 214.

PAULOS 1, évêque d'Anaia (Asie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 6° ou la 7° place parmi les évêques d'Asie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". Sur certaines listes, il apparaît comme
l'unique représentant des évêques d'Hellespont*. Mais à l'époque du concile de
Nicée, l'Hellespont est uni à l'Asie en une seule province et la cité d'Anaia se
trouve en Asie et non en Hellespont. L'erreur de ces listes provient d'une confu
sion causée par la mention de l'évêque précédent qui est dit titulaire du siège
d'Ilion d'Hellespont (—» Marinos 1, Oriôn), cette dernière précision ayant été
prise àtort pour la rubrique d'une nouvelle province *. Certaines listes mentionnent
la présence en 6° position de Paulos d'Apamée parmi les évêques de Phrygie ". Il
n'existe aucune cité de ce nom dans la province de Phrygie (Apamée Kibôtos se
trouve en Pisidie et son évêque est présent à Nicée) et il faut peut-être supposer
là un dédoublement de la souscription de Paulos d'Anaia *.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 131 ; ibid., p. 34 B, n° 126 ; ibid., p. 66, n° 125
(= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 14) ; ibid., p. 175, n° 262 ; ibid., p. 203, n° 123 :
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 129 : ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 129 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 129 ; E. HoNIGMANN, Byzantion,20, 1950, p. 69, n° 270. — * Patrum Nicaenorum
nomina, p.35 A, n° 126 ; ibid., p. 35 B, n° 118 ; ibid., p. 107, n° 128 ; ibid., p. 131, n° 130 ;
H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 136 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336,
n° 135 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 A, n° 132. —* H. KAUFHOLD, OrChr, 77,
1993, p. 21. —* Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 144 ; ibid., p.36 B, n° 140 ;

766
PAULOS 5

ibid., p. 67, n° 140 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 24) ; ibid., p. 109, n° 143 ; ibid.,
p. 133, n° 144 ; ibid., p. 175, n° 272 ; ibid., p. 205, n° 136 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1,
p. 68-69, n° 143 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 143 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100,
l. 24-25, [n° 141] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 265. —* E. ScHwARTz,
Uber die Bischofslisten, p. 68 ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 36.

PAULOS 2, évêque de Laranda (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 11° et la 13° place parmi les évêques d'Isaurie selon les listes de
souscription à la définition de la foi'. L'évêché de Laranda a été détaché de
l'Isaurie lors de la création de la province de Lycaonie vers 371.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 184 ; ibid., p. 46 B, n° 184 ; ibid., p. 47 A,


n° 181 ; ibid., p.47 B, n° 171 ; ibid., p. 69, n° 181 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 19) ;
ibid. p. 74, n° 130 ; ibid., p. 113, n° 185 ; ibid., p. 137, n° 191 ; ibid., p. 155, n° 83 ; ibid.,
p.209, n° 178 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 78-79, n° 185 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 185 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 185 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 9, [n° 183] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 124 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63,
n° 164 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 163 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.251 B, n° 161.

PAULOS 3, évêque de Lystra (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 92° et la 101° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n°95 ; MANsI, III, col. 570 B, [n°96] ; MANsI, VI,
col. 1179 B, [n° 101] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n°97 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p.347, n°92 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n°96.

PAULOS 4, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Les Aurèlioi Parègoréios, Mennéas et Augousta ont érigé un monument funéraire


en mémoire de leurs parents Paulos, prêtre, et Aurèlia Pauleina, fille de Kyréiôn '.
La pierre a été trouvée à Halici, l'ancienne Laodicée.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 112, n° 211 et ph.

PAULOS 5, prôtodiacre d'Aizanoi (Phrygie Pacatienne) IV° S.

Il est connu par une inscription, sans doute funéraire, découverte dans le cimetière
d'Aizanoi. Après son nom et sa fonction, on lit koù EI0AHOY où l'on a proposé de
lire 'Iooovvou ou 'IouMiou mal orthographié (Eiooo vou, EiooMnou)'. La première
solution semble préférable car Iôannès est courant et Ioulios très rare après le

767
PAULOS 5ºº

Iv° siècle. La pierre est ornée d'une ampoule (eulogie ?) et d'une croix.

' S. REINACH, REG, 3, 1890, p. 73-74, n°34 ; B. LEvICK et alii, MAMA, IX, p. 189, n° P329.

PAULOS 5", diacre de Gdanmaa ?(Lycaonie) IV° S.

Paulos, fils de Kléomachos, a érigé une tombe pour son épouse Aurèlia Matrôna.
Il est également fait mention de sa belle-mère (oùv tû tev6epG Aoôo) ". La
pierre a été trouvée dans un cimetière au sud-est de Vétissos, identifié aux ruines
d'un kale près de Besisikli *. Comme Vétissos, situé à la frontière entre la Lycao
nie et la Galatie Salutaire, n'est pas un évêché, nous proposons d'attribuer de
manière hypothétique cette inscription à l'évêché de Gdanmaa (Çesmelisebil),
environ 40 km au sud-est de Vétissos.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 85, n° 362. —* K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 242,
s. v. « Vetisso ».

PAULOS 6, diacre d'Iconium (Pisidie) IV° S.

On lit sur une inscription fragmentaire trouvée à Konya : « ci-gisent les ossements
du chaste Paulos, diacre » (év0o keîvte ôotéo toû oooqppovoç IloUMou ôuokóvou).
Le texte débute par une référence au Dieu des tribus d'Israël (l'éditeur corrigeant
q)ootoov par qpu)\ôv) ; on a supposé que Paulos était issu d'un milieu juif'. L'épi
taphe se termine par une adjuration (èvopktGóu[e]0[o] tòv tovt[o]xpoito[p]o
Oeóv), visant à protéger la tombe *.
' W. M. RAMsAY, Luke the Physician, p. 402-403, n° 36. — * Ibid. ; V. ScHULTZE, Altchrist
liche Städte und Landschaften, II, 2, p.348.

PAULOS 7, évêque de Daldis (Lydie) 431-458

Il apparaît en 26° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Paulos semble rallié aux cyrilliens car il
souscrit en 180° position à la condamnation de Nestorius *. Cette signature est
douteuse car Paulos est absent de la liste de présence au début de cette même
séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart des évêques, sur la
conformité de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius avec le Symbole de
Nicée. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les
évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la séance
du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Paulos
est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en 69° position
à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une
autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théo

768
PAULOS 8

dose II convoque les représentants de chacun des deux partis dans la capitale en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figurent quatre Paulos en 72°,85°, 132° et 140° position *.
Comme aucun des personnages n'est suivi du nom de son siège, il n'est pas
possible de savoir si Paulos de Daldis est l'un d'eux, car on dénombre cinq
évêques homonymes parmi les cyrilliens. Les probabilités d'identification sont
amoindries par les absences répétées de Paulos sur les listes de présence aux
séances du concile. Il apparaît en 2° position, après le métropolite Euthèrios de
Sardes (—» Euthèrios 2), dans la réponse en 458 du synode de Lydie à l'enquête
de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent le maintien de Chalcé
doine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure au siège d'Alexandrie. Ce
Paulos et l'évêque homonyme de Daldis présent au concile d'Éphèse sont peut
être la même personne.Toutefois son absence aux conciles d'Éphèse en 449 et de
Chalcédoine en 451 rend cette identification incertaine.

'ACO, I, 4, p. 28, l. 38 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1, 3, p. 63, l. 4. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;
ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO,
I, 3, p.99. l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 30] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 1] ; ACO, I, 3,
p. 136, [l. 23] ;ACO, I, 5, p. 112, l. 16 ;ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 24. — * ACO, I, 1,3, p. 35,
l. 38 : ACO, I, 5, p. 365, l. 34 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 4 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 40 ; ACO, I,
1, 3, p. 36, l. 28 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 21 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 32 ; ACO, I, 5, p.366,
l. 25. — ° ACO, II, 5, p. 57, l. 21.

PAULOS 8, évêque d'Orymna (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 48° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem '. Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Paulos est le seul évêque de la province de Pamphylie de Sidè
à s'être opposé au coup de force de Cyrille. Dès le lendemain, il semble rallié aux
cyrilliens puisqu'il souscrit en 184° position à la condamnation de Nestorius *.
Cette signature soulève quelques doutes car Paulos est absent de la liste de
présence au début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence
de la plupart des évêques, sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille à
Nestorius avec le Symbole de Nicée. Dans sa réponse à la lettre impériale du
29 juin invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile
dénonce les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie
qu'il qualifie, de manière polémique, d'hérétiques messaliens ". Lors des séances
des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés
selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent
pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Paulos est de nouveau absent de
la liste de présence, mais apparaît en 186° position sur la liste de souscription à la
décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre
profession de foi que le credo de Nicée *. Par esprit de conciliation, Théodose II
convoque ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en

769
PAULOS 9

vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,


probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figurent quatre Paulos en 72°,85°, 132° et 140° position ".
Comme aucun n'est suivi du nom de son siège, il n'est pas possible de savoir si
Paulos d'Orymna est l'un d'eux, car on dénombre quatre autres évêques homo
nymes parmi les cyrilliens.

'ACO, I, 4, p. 29, l. 20 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p.386. —*ACO, I, 1,2, p. 63, [l. 14]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30
31. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12
13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 117,
[l. 3] ; ACO, I, 2, p. 74, [l. 37] ;ACO, I, 3, p. 140, [l. 3] ; ACO, I, 5, p. 116, l. 4 ; ACO, II,
3, 1, p. 235, l. 1. — ° ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 38 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 34 ;ACO, I, 1, 3, p.36.
l. 4 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 40 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l.28 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 21 ; ACO, I,
1, 3, p. 36, l. 32 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 25.

PAULOS 9, prêtre d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) 431

À la fin de la première séance du 22 juin 431, il souscrit en 151° position à la


condamnation de Nestorius '. Il remplace l'évêque Vénantios d'Hiérapolis
(—» Vénantios) qui, bien que présent, l'a mandaté pour souscrire en son nom
(ûrtéypovo ûtèp oûtoû topóvtoç koi èvtetAouévou uou) *. Une indisposition a
peut-être empêché Vénantios d'apposer sa signature.

'ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 19]. — * Ibid., p. 61, [l. 19-20].

PAULOS 10, évêque de Tripolis (Lydie) 449-451

Il siège à la 102 place lors de la l" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449'.
Il souscrit à la déposition de Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dory
lée (Phrygie Salutaire) en 97° position (—» Eusébios 11) *. Il siège à la 83° place
lors de la 2° séance, le 22 août 449 *. Paulos apparaît en 229 position sur la liste
de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
451 ". Il occupe la 191° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la
définition du dogme *. Il est présent en 116° position à la 3° séance du 13 octobre °.
Il est le 134° à approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie
de toute fonction sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 103°
position dans la version grecque et en 113° position dans la version latine des
actes du concile *. Il occupe la 193° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Paulos apparaît en 209° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en
213° position à la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Paulos apparaît en 179° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses

770
PAULOS 12

du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste


de présence n'indique que les 58 premiers membres.

"ACO, II. 1, 1, p. 81, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 14. —*ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 11.
—* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 18. —* ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 33 ;
ACO, II. 3, 1, p. 35, l. 27. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 2. — ° ACO, II, 1,2, p. 6 [202],
l.4. — ' ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 33 ;ACO, II, 3,2, p. 64 [323], l. 11-13. —"ACO, II,
1.2, p. 37 [233], l. 8 ;ACO, II, 3,2, p. 76 [335], l. 12. —*ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 24.
— " ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 30 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 9. —" ACO, II, 1,2,
p. 147 [343], l. 39 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 32 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 21 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 A, n° 252. — * ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 19 ;
ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 10.

PAULOS 11, évêque d'Amadassè (Phrygie Salutaire) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Marinianos de Synnada (—» Marinianos), qui souscrit au
nom de son suffragant en 351° position à la définition de la foi ". Pour la séance
du 13 octobre, la version latine de la liste des souscriptions à la déposition de
Dioskoros d'Alexandrie indique en 287° position Patricius episcopus Agmasse
nae *. Il doit s'agir non pas d'Amadassè, mais d'une répétition fautive de la
souscription de l'évêque Patrikios d'Akrasos (—» Patrikios 7).

'ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 37 ; ACO, II, 3, 2, p. 171 [430], l. 1. —* ACO, II, 3, 2,
p.82 [341], l. 14.

PAULOS 12, évêque d'Aristion (Phrygie Pacatienne) 451

Il apparaît en 267° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 229° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il manque sur la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. On a interprété l'absence des
évêques de Phrygie Salutaire et de Lycaonie comme le signe d'une sourde
opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impériaux et à la
condamnation de Dioskoros d'Alexandrie pour des motifs seulement discipli
naires et non dogmatiques ". C'est peut-être aussi le cas de Paulos, à moins
d' imputer son absence à l'inattention des secrétaires du concile. Cette seconde
possibilité nous semble préférable car Paulos apparaît à la fin de cette même
séance. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 203° position dans la version
grecque et en 253° position selon la version latine des actes du concile ". Il occupe
la 231° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée
à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Paulos apparaît en
247* position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 253° position à la définition
de la foi '. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux

771
PAULOS 13

ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Paulos apparaît en 107° position


sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. La localisation précise de cet évêché est inconnue. Un indice
est fourni par l'ordre d'énumération suivi par le Synekdèmos qui place Aristion
entre Diokléia et Kidyessos ". Plusieurs sites ont été proposés, mais aucun té
moignage décisif n'a été apporté ".
'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 33 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 40.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 1, 2, p.39 [235], l. 30 ;
ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 10. —* ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 18. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 136 [332], l. 25 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 14. — ' ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 2 ;
ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 20 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 5 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 68 B, n° 345. —* ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 21 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545],
l. 2. — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 668.4, p. 25 ;W. M. RAMsAY, The Historical Geography
ofAsia Minor, p. 139 ;A. H. M. JoNEs, The Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p. 395,
n. 72 ; K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 191, s. v. « Aristeia ».
— "W. M. RAMSAY, The Cities and Bishoprics ofPhrygia, II, p. 633-634 ; G. HIRscHFELD,
in RE, II, 1, col. 899, s. v. « Aristion » ; W. RUGE, in RE Suppl., I, col. 132, s. v. « 'Apio
TlOV ».

PAULOS 13, évêque de Derbè (Lycaonie) 451

Il apparaît en 290° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 252° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il manque sur la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. On a interprété l'absence des
évêques de Phrygie Salutaire et de Lycaonie comme le signe d'une sourde
opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impériaux et à la
condamnation de Dioskoros d'Alexandrie pourdes motifs seulement disciplinaires
et non dogmatiques *. C'est peut-être aussi le cas de Paulos à moins d'imputer
son absence à l'inattention des secrétaires du concile. Cette seconde possibilité
semble préférable car Paulos apparaît à la fin de cette même séance. Il souscrit à
la déposition de Dioskoros en 153° position dans la version grecque et en 197°
position selon la version latine des actes du concile ". Il occupe la 252° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *. Il est le 136° à donner son
avis sur le Tome de Léon. Il fait la déclaration suivante : « Depuis le début nous
et notre cité avons ignoré cette question, nous avons confiance en Dieu miséri
cordieux qu'il n'y aura pas de question même à l'avenir ; en effet par sa bonté
nous sommes purs de toute maladie hérétique » (mueîç è# dpxñç koi n muetépo
ItóÄtç tnv Gñtnouv toûtnv ñYvónoev, ttoteûouev ôè t(p puÀov6pontq) OeGô öti
oüte toû Mourtoû Gritmouç yevmoetot : ôuà yàp tùv dyo0ótnto oûtoû toong
Ko0opeûouev vóoou oipetucñç). Paulos est ambigu dans son refus de la question
posée car il affirme que le Tome de Léon est en accord avec la foi définie à Nicée
et Constantinople I, mais ne dit pas souscrire au Tome comme les autres prélats
interrogés à Chalcédoine ". Par ses déclarations, Paulos suit les traces de son
collègue de Lycaonie, Néoptolémos de Korna qui s'est exprimé peu avant lui

772
PAULOS 14

(—» Néoptolémos). Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne


précisent les noms que des58 premiers membres. Paulos apparaît en 270° position
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 276° position à la définition de la foi*. Pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les noms de 47 à
58 membres. Paulos apparaît en 119° position sur la liste des souscriptions de la
seule version grecque lors la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
l'ultime séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers
membres. À une séance non datée, Paulos souscrit aux canons établis à Chalcé
doine, en 111° position d'après la Collectio Prisca ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 17 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 26. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 22.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. — * ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 21 ;
ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 8. —* ACO, II, 3, 2, p. 90 [286], l. 39. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 106 [302], l.29-35 ;ACO, II,3,2, p. 112[371], l. 8. —'ACO, II, 1,2, p. 137 [333], l. 2 ;
ACO, II. 3, 2, p. 147 [406], l. 5. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 27 ; ACO, II, 2, 2, p. 74
[166]. l. 38 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 2 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A,
n° 293. —*ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 34. —"ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 28.

PAULOS 14, évêque de Philomèlion (Pisidie) 451

Il apparaît en 297° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 259° place lors de la
2 séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
150 position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 56° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 102° position dans la version grecque et
en 84° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 259°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude
du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Paulos apparaît en 277° position
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 283° position à la définition de la foi*. De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. À la différence de son métropolite, mais à
l'instar de quatre autres évêques de Pisidie, Paulos est absent de la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Mais dans le cas de
Paulos il s'agit peut-être d'un simple oubli car il signe en 37° position la lettre
que, à la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposi
tion de Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". Pour la
dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres. Lors d'une séance non datée, Paulos occupe la 66° place sur la
liste des souscriptions aux canons de Chalcédoine, d'après la Collectio Prisca ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 24 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 33. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 29.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 38. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 37 ; ACO, II, 3, 2,

773
PAULOS 15

p.55 [314], l. 16-19. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 7 ;ACO, II, 3, 2, p. 75 [334], l. 11.
— ° ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 2. — ' ACO, II, 1, 2, p. 137 [333], l. 9 ; ACO, II. 3, 2,
p. 147 [406], l. 12. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 34 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167]. l. 8 ;
ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 301.
—* LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 B ;ACO, II, 3, 2, p. 100 [359]. l. 1.
— "ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 20.

PAULOS 15, évêque de Pôgla (Pamphylie de Pergè) 451-458

Il apparaît en 333° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 295° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. On a interprété
l'absence des évêques de Phrygie Salutaire et de Lycaonie comme le signe d'une
sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impériaux
et à la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie pour des motifs seulement
disciplinaires et non dogmatiques *. C'est peut-être aussi le cas de Paulos à moins
d'imputer son absence à l'inattention des secrétaires du concile. Cette seconde
possibilité nous semble préférable car Paulos apparaît à la fin de cette même
séance. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 194° position dans la version
grecque des actes du concile ". La version latine indique en 269° position Paulus
episcopus suscripsi *. Il s'agit peut-être de Paulos de Pôgla qui n'est pas mention
né ailleurs sur cette liste. Il occupe la 295° place sur la liste de présence lors de la
4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Paulos apparaît en 314° position sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il
souscrit en 327° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Comme les autres évêques de Pamphylie de Pergè, Paulos est absent
de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la
dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. Il est mentionné en 7° position dans la réponse en 458 du
synode de Pamphylie de Pergè à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte
en9° position ". Les évêques pamphyliens approuvent le maintien de Chalcédoine
et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 24 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 39. —* ACO, II, 1,2, p. 77 [273]. l. 25.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235]. l. 21.
—* ACO, II, 3, 2, p. 81 [340], l. 26. — ° ACO, II, 3, 2, p.91 [287], l. 39. — " ACO, II. 1,
2, p. 138 [334], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 148 [407], l. 16. —* ACO, II, 1, 2, p. 151 [347].
l. 3 ; ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 169 [428], l. 29 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 265. —*ACO, II, 5, p. 58, l. 3. —"ACO, II, 5, p. 60, l. 17.

PAULOS 16, diacre de Smyrne (Asie) 45 1

Lors de la séance solennelle du 25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur

774
PAULOS 17

Marcien, il souscrit à la place de l'évêque Aithérichos de Smyrne (—» Aithérichos)


en 178° position à la définition de la foi ".
'ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 4 ; ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 10.

PAULOS 17, évêque d'Éphèse (Asie) ante 475-476

Il est le successeur de l'évêque Iôannès dont l'élection, en 451, a provoqué de


graves troubles à Éphèse (-» Iôannès 20). Selon le témoignage d'Évagre, Paulos
« avait été ordonné, selon la coutume plus ancienne, par les évêques de la
province » (èkexetpotóvnto uèv dvà tùv dpYototépov ouvñ0euov ûrtò tôv tñç
èrtopxioç èrttokóroov)'. Cette précision, §
tire certainement de Zacharie
de Mitylène, visait peut-être à souligner la régularité de l'ordination de Paulos
effectuée au niveau de la province, par contraste avec celle d'Iôannès décidée à
la suite de Chalcédoine. Paulos est une première fois déposé et envoyé en exil
pour avoir refusé de souscrire aux décisions de ce concile *. Cet événement se
place avant 475. La prise du pouvoir à Constantinople par Basilisque en janvier
475 et la fuite de l'empereur Zénon bouleversent la situation religieuse. Favorable
au monophysisme, Basilisque rappelle d'exilTimothée AElure.C'est probablement
durant son séjour dans la capitale que Timothée AElure inspire à Basilisque son
Encyclique. Par ce texte dogmatique, l'empereur établit les conciles de Nicée,
Constantinople et Éphèse comme seules références doctrinales. En revanche, il
condamne le Tome de Léon et le concile de Chalcédoine. Timothée AElure se rend
ensuite à Alexandrie, mais fait une halte à Éphèse. Là, en septembre ou début
octobre 475, se tient un synode provincial tandis que l'Encyclique de Basilisque
est souscrite par 700 évêques selon Zacharie, 500 d'après Évagre ou 600 si l'on
en croit Michel le Syrien *. Le synode condamne le concile de Chalcédoine et le
Tome de Léon. Paulos est rappelé d'exil et rétabli dans ses fonctions par Timothée
AElure. Ce dernier restitue au siège d'Éphèse les droits que le siège de Constan
tinople avait reçus à Chalcédoine grâce à la flagornerie et à la trahison d'Iôannès,
selon les mots de Zacharie. Évagre force le trait en écrivant que Timothée « rend
aussi à Éphèse sa juridiction patriarcale » (droôiôoot ôè tñ 'Epeoiov xoù tò
rtotpuopxucòv ôixotov), alors que ce siège n'a jamais possédé un tel statut ". Les
membres du synode provincial souscrivent à l'Encyclique de Basilisque, anathé
matisent le Tome de Léon et le concile de Chalcédoine. A cette occasion, Timothée
AElure déclare être en communion avec les évêques Pierre d'Antioche dit le Fou
lon, Anastasios de Jérusalem et Paulos *. Avec les autres évêques d'Asie, Paulos
adresse une supplique (ôémouç, dvoqpopo) à l'empereur Basilisque et à son fils
Marc. On peut reconstituer ce texte en croisant les renseignements fournis par
Zacharie avec ceux d'Évagre ". Les évêques dénoncent, sans les nommer, leurs
adversaires menacés du feu éternel, à savoir l'évêque Akakios de Constantinople
et ses partisans, qui les ont forcés d'accepter leur doctrine. Ils ont en revanche
souscrit à l'Encyclique de Basilisque de leur plein gré et non sous la contrainte
comme leurs ennemis l'affirment de manière calomnieuse. Ils se disent prêts à
endurer les pires tourments au nom de la vraie foi, et approuvent les conciles de
Nicée, de Constantinople et les deux conciles d'Éphèse. Ils anathématisent le
Tome de Léon et Nestorius. Zacharie dit que leur message contient d'autres
éléments, mais ne donne aucun détail. D'après la dernière citation que fait Évagre

775
PAULOS 17

de ce texte, les évêques d'Asie demandent à Basilisque que soit rendue effective
la déposition d'Akakios prononcée par le synode d'Éphèse. Mais cette décision
ne semble pas avoir été appliquée. L'hostilité de Paulos vis-à-vis d'Akakios
s'explique d'autant mieux que durant l'épiscopat d'Akakios, Paulos a été déposé
et exilé. Les évêques des autres provinces envoient de leur côté une autre requête
(dvoq)opd), mais Zacharie ne fournit aucun détail ". Le retour de Paulos sur son
trône épiscopal est de courte durée. Inquiet de l'autorité rendue au siège d'Éphèse
et du projet de Pierre le Foulon de réunir un concile à Jérusalem pour le destituer,
Akakios prend les devants. Selon Zacharie, il pousse la population et les moines
de Constantinople à se soulever contre Basilisque, déclaré hérétique. Cette
manœuvre d'intimidation porte ses fruits. Dès l'été 476, Basilisque promulgue
une Anti-Encyclique qui abroge les dispositions contenues dans son Encyclique ".
Éphèse est sans doute replacée dans le giron de Constantinople selon le 28° canon
de Chalcédoine. Basilisque tente de gagner le soutien des chalcédoniens alors
que sa position est rendue incertaine par la révolte armée de Zénon en Isaurie.
Les événements se précipitent : à la fin du mois d'août 476, Zénon fait son entrée
dans Constantinople et supprime toutes les décisions de son prédécesseur.Com
me Timothée AElure ou Pierre le Foulon, Paulos est déposé et de nouveau envoyé
en exil, tandis que les évêques d'Asie, dans une dernière volte-face, déclarent
croire comme le concile de Chalcédoine ". Zénon remplace Paulos par un évêque
dont le nom est inconnu, mais qui est un partisan de la politique religieuse de
l'empereur.Avec les évêques sous sa juridiction, il souscrit à l'instar des évêques
de Jérusalem, d'Alexandrie et d'Antioche, à l'Hénotique que promulgue Zénon
le 28 juin 482 ". Une dernière allusion à la déposition de Paulos est contenue
dans le commonitorium que le pape Gélase I" envoie en 493 au maître des offices
Faustus " lors de son ambassade à Constantinople. Le pape rappelle que Rome
avait déposé Timothée AElure, Pierre le Foulon, Pierre Monge, Paulos et Iôannès
d'Apamée (Syrie II) par une décision synodale et l'évêque Akakios n'aurait fait
qu'exécuter la sentence *.

' ÉvAGRE, HE, III, 6, p. 106, l. 10-12 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XVI, 5, PG, 147,
col. 128 B. — * ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, 12, tr. I, p. 142, l. 34 ; ibid., V, 2, p. 147,
l. 28 ; ibid., V, 4, p. 150, l. 5-6 ; Chronique de Zuqnin, a. 800, tr. II, p. 1, l. 7 : MICHEL LE
SYRIEN, IX, 4, tr. II, p. 141 B ; ibid., IX, 5, p. 145 A. —* ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V,
2, tr. I, p. 147, l. 30-31 : ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 104, I. 29 : MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II,
p. 146 A ; cf. M. REDIEs, AntTard, 5, 1997, p. 216-217. —* ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE,
IV, 12, tr. I, p. 142, l. 34 ; ibid., V, préf., p. 143, l. 20-23 ; ibid., V, 2, p. 147, l. 28 : ibid..
V, 4, p. 150, l. 4-8 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 104, l. 25-26 : ibid., III, 6, p. 106, l. 9-10 et
12-14 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 4, tr. II, p. 141 B ; ibid., IX, 5, p. 145 A ; NICÉPHORE
CALLIsTE, HE, XVI, 5, PG, 147, col. 128 B. — * ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V. 2, tr. I.
p. 147, l. 26-31 ; SÉvÈRE D'ANTIoCHE, Lettres, 42, PO, XII, 2, p. 308 [136] : ibid., 44,
p. 311 [139] ; ID., Lettres choisies, I, 60, tr. I, p. 181 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 104, l. 20
31 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II, p. 145-146 A. — " ZACHARIE DE MITYLENE, HE, V. 3,
tr. I, p. 148, l. 4-p. 149, l. 4 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. —'ZACHARIE DE
MrTYLENE, HE, V, 3, tr. I, p. 149, l. 4-5. —* ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, 5, tr. I, p. 151,
l. 28-p. 152, l. 3 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 5, tr. II, p. 146-147 A. — " ZACHARIE DE MITY
LÈNE, HE, IV, 12, tr. I, p. 142, l. 34-35 ; ibid., V, 5, p. 151, l. 25-27 et p. 152, l. 3-6 ;
ÉvAGRE, HE, III, 8, p. 108, l. 9-12 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 4, tr. II, p. 142 B : ibid., IX, 5,
p. 147 A ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XVI, 10, PG, 147, col. 133 B. — " ZACHARIE DE

776
PAULOS 19

MrTYLÈNE, HE, VI, 1, tr. II, p. 1, l. 15-19. — " PLRE, II, p. 454, s. v. « Faustus 9 » ;
PCBE, 2, 1, p. 756-758, s. v. « Faustus 4 ». — * GÉLASE I", Lettres, 4, PL, 59, col. 28 B
C : éd. A. THIEL, Epistolae Romanorum pontificum genuinae, I, p. 344 ; éd. E. ScHwARTz,
Publizistische Sammlungen, p. 17, l. 16-17.

PAULOS 18, évêque de Mylasa (Carie) Ca 450-500

De retour d'un pèlerinage dans les Lieux saints, ce prêtre du monastère Saint
André de Mylasa rencontre dans l'île de Cos Eusébia, dont il ignore l'identité, et
ses deux compagnes (—» Eusébia). Paulos accepte de les emmener dans sa cité où
elles fondent un oratoire puis un couvent dont il assure la surveillance (èqppóvtu(ev
œûtóov) ". Seul le ménologe de l'empereur Basile II, composé vers 979, attribue
la fondation d'Eusébia à Paulos *. Peu après, à la mort de l'évêque Kyrillos,
Paulos lui succède (—» Kyrillos 3)*. Lors de l'agonie d'Eusébia, il se trouve avec
toute la cité dans le lieudit Leukè Kômè pour célébrer saint Éphraïm, ancien
évêque de Mylasa enterré là (-» Éphraïm)* À l'apparition d'une croix entourée
d'étoiles dans le ciel au-dessus du couvent d'Eusébia, Paulos comprend qu'elle
vient de mourir. Il rentre à Mylasa et veille le corps miraculeux avec son clergé
et la population de la ville et des environs *. Il distribue les tissus qui ont touché
sa dépouille en raison de leur pouvoir de guérison puis dépose la sainte dans un
tombeau ". Peu après l'enterrement, Paulos meurt et son corps est placé dans
l'oratoire de Saint-André ". Il existait à l'est de Mylasa, à environ une heure de
route, un monastère dédié à saint Andréas Prôtoklètos (ou Prodromos) que la
tradition attribuait au xIx° siècle à Paulos *.

" Vie d'Eusébia, 8-10, p. 109, l. 11-p. 111, l. 10 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, Vie d'Eusébia, 5
7, PG, 114, col. 985 D-989 A ; Vie d'Eusébia, 4, in Ménologe de Baltimore, p. 357-358 ;
cf. K. DoUKAKIs, Méyoç Xvvočaptotrjç, 24 janvier, I, p. 532. —* Ménologe de Basile II,
18 janvier, PG, 117, col. 265 B. — * Vie d'Eusébia, 11, p. 111, l. 11-15 ; SYMÉON
MÉTAPHRASTE, op. cit., 7, col. 989 B ; Vie d'Eusébia, 5, in Ménologe de Baltimore, p. 358 ;
cf. K. DoUKAKIs, op. cit., p. 533. — * Vie d'Eusébia, 12, p. 111, l. 20-24 ; SYMÉON
MÉTAPHRASTE, op. cit., 11, col. 992 D ; Vie d'Eusébia, 6, in Ménologe de Baltimore,
p.359 ; cf. K. DoUKAKIs, loc. cit. —* Vie d'Eusébia, 16-20, p. 114, l. 33-p. 116, l. 10 ;
SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 13-15, col. 996 C-997 B ; Vie d'Eusébia, 7, in Ménologe
de Baltimore, p. 361-362 ; cf. K. DoUKAKIs, op. cit., p. 533-535. — ° Vie d'Eusébia, 20
21, p. 116, l. 19-24 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE, op. cit., 16, col. 997 C-D ; Vie d'Eusébia, 7, in
Ménologe de Baltimore, p. 362. — ' Vie d'Eusébia, 24, p. 117, l. 11-12 et 17-18 ; SYMÉON
MÉTAPHRASTE, op. cit., 18, col. 1000A-B ; Vie d'Eusébia, 8, in Ménologe de Baltimore,
p.363 : cf. K. DoUKAKIs, op. cit., p. 535. —* V. RUGGIERI et alii, OCP, 68, 2002, p. 74.

PAULOS 19, prêtre d'Hadrianoupolis (Pisidie) IV°-V° S.

Son épitaphe a été trouvée à Doganhisar, 10 km au sud-est d'Hadrianoupolis '.


' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 36, n° 184 et dessin p. 131.

777
PAULOS 20

PAULOS 20, prêtre d'Isauropolis ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Sa pierre tombale a été érigée par Valentia " dont aucun lien de parenté avec
Paulos n'est indiqué. La pierre a été découverte environ 5 km au nord de Yenisu
(Alkaran), 8 km au nord de Dorla, aujourd'hui Aydogmus. En raison de la men
tion de noms sans gentilice et de la maladresse de l'écriture, on a supposé que
cette inscription était soit d'époque tardive soit le fait d'esclaves*. Ces déductions
sont aventureuses : le tracé des lettres est régulier et la langue employée est
correcte. L'absence de gentilice et de lettres typiques du vi° siècle incite à dater
cette inscription à la fin du Iv° au plus tôt ou au v° siècle au plus tard. Une étude
juge néanmoins la pierre antérieure à 260 *.
" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 21, n° 119 et dessin p. 164.
—* G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 200, n° 328.
— * S. MrTCHELL, Anatolia, II, p. 58, n. 40.

PAULOS 21, prêtre de Savatra (Lycaonie) IV°-V° S.

Il est mentionné sur la pierre tombale que lui a érigée son frère Hèraklios. Dans
cette épitaphe métrique, Paulos est loué pour sa piété, sa prudence et sa sagesse.
Il semble avoir exercé des fonctions d'arbitrage ou de justice. On lit : « d'autres
fois il écoutait les hommes qui étaient en procès (et) attribuait aux deux parties
une égale portion » (ö0\Àote ôù uepórteou ôuco( {Qouévououv ökouev duqbo
tépouç uépeoouv ioùv uoîpov drtévuev)'. Lapierre a été découverte à Yaglibayat
identifiée à Savatra. L'usage d'une langue poétique en Lycaonie indique une date
plus haute que celle proposée par l'éditeur (vº-vi° siècle).

" B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum,
p. 72-73, n° 206 et fig. 244-245 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 5, p. 39
40, n° 24/26 (14/09/04).

PAULOS 22, diacre d'Isauropolis ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Lourmithbas, ou mieux Dourmisbas, a érigé une pierre tombale pour son fils
Paulos ". La pierre a été trouvée à Karasenir, environ 5 km au sud-est de Dorla,
aujourd'hui AydogmuS.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 32, n° 174 et pl. 8 ; G. LAMINGER


PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 42-43, n° 34.

PAULOS23, archimandrite du couvent des Lycaoniens (Constantinople) 5 18

Le 20 juillet 518, les chefs des couvents de Constantinople remettent au synode


réuni dans la capitale une lettre pour demander au patriarche Iôannès de revenir
au chalcédonisme. Paulos figure en 46° position. Incapable de signer à cause
d'une maladie, il se fait remplacer par le lecteur Ioulianos (—» Ioulianos 10)'.

778
PAULOS 27

'ACO, III, p. 71, l. 4.

PAULOS 24, évêque de Naxos (Îles) 536

Il apparaît seulement lors de la dernière séance du concile de Constantinople le


4 juin 536, à la 91° place parmi les 93 signataires de la condamnation de Sévère
d'Antioche, de Pétros d'Apamée et de Zôoras ".
'ACO, III, p. 119, l. 19.

PAULOS 25, évêque d'Oinoanda (Lycie) 536

Cet évêque, absent des listes de présence aux cinq séances du concile de
Constantinople en 536, souscrit cependant en 70° position à la sentence de con
damnation prononcée le 21 mai contre Anthimos ", et en 80° position à celle du
4 juin contre Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras*.
'ACO, III, p. 186, l. 1. —* Ibid., p. 118, l. 9.

PAULOS 26, évêque de Stektorion (Phrygie Salutaire) 536-553

Il assiste au concile de Constantinople en 536. Il occupe la 26° place lors de la l"


séance du 2 mai !, la 28° place lors de la 2° séance du 6 mai*, la 21° lors des 3° et
4° séances les 10 et 21 mai*. Il occupe la 46° place sur la liste des souscriptions
à la condamnation d'Anthimos lors de la 4° séance, et sur la liste de présence à la
séance de clôture du 4 juin*. Durant cette séance, il signe à la 60° place la liste de
souscriptions à la condamnation de Sévère d'Antioche, de Pétros d'Apamée et de
Zôoras *. Il est de nouveau présent au concile de Constantinople, en 553. Au
cours des quatre premières séances, entre le 5 et le 13 mai, il occupe la 147° ou
148° place ". Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent
pas les noms des membres du concile, mais précisent qu'ils correspondent à ceux
de la 1" séance '. Cet évêque occupe la 147° place lors de la dernière séance du
2 juin et souscrit à la 152° place aux anathématismes prononcés contre Théodore
de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, III, p. 126, l. 38. —* Ibid., p. 155, l. 17. —* Ibid., p. 161, l. 35 ; ibid., p. 170,
l. 12. —* Ibid., p. 184, l. 28 ; ibid., p. 28, l. 36. —* Ibid., p. 117, l. 7. — " ACO, IV, 1,
p. 7, l. 35 ; ibid., p. 24, l. 8 ; ibid., p. 36, l. 25 ; ibid., p. 43, l. 10. — " Ibid., p. 73, l. 17-18 ;
ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 21 ; ibid., p. 230, l. 31.

PAULOS 27, lecteur de Sainte-Siôn (Lycie) post 544-ante 564

Un passage de la Vie de Nikolaos de Siôn mentionne ce lecteur victime d'un


esprit maléfique. Un groupe de villageois de Séroiata (èx tñç Xepouotéoov kooung)
l'apporte, mourant, et le jette aux pieds de Nikolaos, archimandrite de Sainte

779
PAULOS 28

Siôn et futur évêque de Pinara (—» Nikolaos 8). Une fois exorcisé, Paulos décide
de rester au monastère pour y exercer sa fonction de lecteur ".

" Vie de Nikolaos de Siôn, 64, éd. ANRICH, I, p. 48, l. 17-25 ; vers. SEvcENko, p. 98, l. 1
12 ; cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 840-841, s. v. « Seroia,
Seroiata ».

PAULOS28, évêque d'Aphrodisias puis d'Antioche (Carie) ca 558-ante 577/8

Il compte parmi les évêques d'Asie Mineure ordonnés par Jacques Baradée vers
558, en même temps qu'Ioulianos d'Alabanda (—» Ioulianos 13)'. Deux fois
Jean d'Éphèse (-» Iôannès 43) l'appelle Paulos d'Asie, indice d'une possible
origine asianique de ce personnage *. Il est attesté dans les Documents mono
physites au cours de l'affaire trithéite qui éclate dans les années 567-569 et divise
les monophysites. Une entrevue est organisée au début de l'année 567 dans le
palais d'Hormisdas, à Constantinople, entre jacobites et trithéites. Un accord
doctrinal ou syndoktikon est conclu, mais les trithéites reviennent sur leur décision
un jour après. On convient alors d'un second syndoktikon condamnant le tri
théisme. Cela ne met pas un terme aux querelles.De son côté, l'empereur Justin II
tente de réunifier l'Eglise. De retour d'une ambassade en Perse, le patrice Iôan
nès * ouvre des négociations, sans doute vers avril 567, à Callinique en Osrhoène.
L'offre d'union des chalcédoniens est repoussée par les monophysites, eux
mêmes divisés entre représentants jacobites et délégués trithéites. Le 3 janvier
568, les archimandrites monophysites de Syrie du Nord adressent un syndoktikon
aux évêques jacobites présents à Constantinople pour défendre l'orthodoxie des
chefs jacobites et condamner le trithéisme. Dans un autre document, les archi
mandrites témoignent aux mêmes clercs de leur fidélité envers le patriarche
Paulos d'Antioche, attaqué par les trithéites. Absent de toutes ces pièces, Paulos
d'Aphrodisias devait probablement se trouver alors en Carie. Toutefois, vers
568, les évêques jacobites de la capitale, parmi lesquels Paulos, adressent à
l'Église monophysite d'Orient une lettre qui retrace l'affaire depuis 567*. Une
dernière tentative de conciliation échoue l'hiver 568-569 à Gerbedisso, dans
l'ouest de l'Euphratésie, à mi-distance entre Kastabala et Dolichè. Les évêques
jacobites d'Orient décident d'envoyer aux évêques à Constantinople une condam
nation du trithéisme à laquelle Paulos souscrit*. Par une lettre synodale rédigée
probablement en 569, les évêques jacobites présents à Constantinople et ceux
d'Orient excommunient les chefs trithéites, Konôn de Tarse et Eugénios de
Séleucie d'Isaurie. Paulos ratifie la sentence ". Les évêques jacobites de la capi
tale envoient ensuite cette excommunication au clergé monophysite d'Arabie '.
Dans leur réponse, les archimandrites d'Arabie félicitent les évêques pour leur
action *. Les trithéites réagissent. Ils obtiennent de Justin II la tenue d'un colloque
à Constantinople, arbitré par le patriarche Iôannès de Sermin. A l'issue de vaines
discussions, l'empereur décide en 571, avec l'aide du patriarche, de contraindre
les monophysites à l'union". On sait, grâce à Jean d'Éphèse, que les évêques
jacobites ont cédé après avoir été emprisonnés, maltraités et harcelés ". Paulos se
trouve dans son monastère de Carie lorsqu'il est appréhendé par les envoyés du
patriarche. En dépit de son grand âge, il est mis aux fers et incarcéré dans une
cellule du patriarcat. Le traitement qu'il subit l'oblige à communier avec les

780
PAULOS 31

chalcédoniens". Il est contraint de signer une rétractation, que Jean d'Éphèse a


conservée º, avant de regagner son siège. Iôannès de Sermin ordonne à l'évêque
orthodoxe d'Aphrodisias de déposer Paulos puis de l'ordonner évêque d'Antioche
(Carie). Cette ordination doit se placer en 571 ou peu après. Devenu un sujet de
moquerie, il est surnommé par son clergé le « retrempé ». Il meurt dans l'afflic
tion ". À la place de Paulos, Jean d'Éphèse ordonne en577/578 Deutérios évêque
des monophysites de Carie (—» Deutérios). A la mort de Paulos, les chalcédoniens
tentent en vain de persuader Deutérios de lui succéder sur le siège d'Antioche ".
'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, 2, p. 158 [504]. —*JEAN
D'ÉPHESE, HE, I, 14, p. 9, l. 11 ; ibid., II,42, p. 79, l. 29. —* PLRE, IIIA, p. 672-674, s. v.
« Ioannes 81 ». —* Documents monophysites, p. 101, l. 35 ; ibid., p. 108, l. 21. —* Ibid.,
p. 131, l. 27 ; ibid., p. 136, l. 11. — " Ibid., p. 136, l. 20 ; ibid., p. 142, l. 15. — ' Ibid.,
p. 142, l. 23 ; ibid., p. 143, l. 13. —* Ibid., p. 145, l. 27. —* MICHEL LE SYRIEN, X,4, tr. II,
p.294-295 B. —"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 13-29, p. 8-27. —" Ibid., I, 14, p. 9, l. 11-18 ;
ibid., II, 42, p. 79, l. 32-p. 80, l. 3 ; MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II, p. 297 B. — * JEAN
D'ÉPHEsE, HE, II, 43, p. 80, l. 26-p. 81, l. 7. — " Ibid., I, 14, p. 9, l. 18-26 ; ibid., II, 42,
p. 80, l. 3-25 : MICHEL LE SYRIEN, loc. cit. —"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, II, 44, p.81, l. 8-26.

PAULOS 29, diacre de Sainte-Siôn (Lycie) 564

Après la mort de Nikolaos de Siôn (—» Nikolaos 8), le 10 décembre 564, ce


diacre, fils d'Hermaios, originaire du hameau d'Oumbè, console les moines de
Sainte-Siôn et vachercher à Myra l'évêque Philippos de Phellos (—» Philippos 10)
pour qu'il fasse les psalmodies et les lectures d'usage ". On l'a proposé comme
l'un des auteurs possibles de la Vie de Nikolaos de Siôn (—» Hermaios 2).

' Vie de Nikolaos de Siôn, 79, éd. ANRICH, I, p.54 ; vers. SEvcENko, p. 110 : cf. H. HELLEN
KEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p.906, s. v. « Umbë ».

PAULOS 30, évêque de Sagalassos (Pisidie) V°-VI° S.

Une inscription gravée en sa mémoire rappelle que Paulos « a refondé le sanc


tuaire des archanges » (dvéxtuoev tôv voòv tôv dpxoyyéMov). La pierre, très
mutilée, indique la troisième indiction ". Elle a été découverte à Isparta, l'ancienne
Saparta. Cette localité n'étant pas un siège épiscopal, nous attribuons Paulos à
l'évêché de Sagalassos (au nord d'Aglasun *), 11 km au sud d'Isparta.
" J. R. S. STERRETT, An Epigraphical Journey in Asia Minor, p. 117, n° 87 ; H. RoTT,
Kleinasiatische Denkmäler aus Pisidien, Pamphylien, Kappadokien und Lykien, p.9 ;
ibid., p.353, n° 17 ; cf. K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 373, s. v. « Sa
parta ». —* Ibid., p. 368-369, s. v. « Sagalassos ».

PAULOS 31, koinônos de Lydie V°-VI° S.

Une pierre retrouvée sur le site de l'ancienne Bagis, près de la ville moderne de

781
PAULOS 32

Güre, constitue l'épitaphe « de Paulos, saint, fils de Philadelphos, koinônos de


district » (IloÛÂou dy<i>ou q)uMoôéMpou kouvoovoÛ Kotô tóntov). Il s'agit de la
tombe d'un évêque montaniste dont le ressort est régional ".
" W. TABBERNEE, JEChSt, 1, 1993, p. 276-277 et p. 200, pl. 3 ; ID., Montanist Inscriptions
and Testimonia, p. 513-515, n° 85, fig. 94 et pl. 36.

PAULOS 32, prêtre de Mètropolis ?(Pisidie) V°-VI° S.

Son inscription votive précise qu'il est surnommé Kartérios ". La pierre a été
trouvée à Karaadilli, environ 12 km au nord-est de Mètropolis.

" W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 39, n° 120 (a) et


fig. 14.

PAULOS 33, diacre d'Abydos (Hellespont) V°-VI° S. ?

Une inscription trouvée à Abydos constitue l'épitaphe de ce diacre ".


" H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 5, n° 5.

PAULOS 34, prêtre de Lycaonie 595/602

Après avoir résilié sa charge d'évêque sous l'empereur Maurice et le patriarche


Kyriakos, Théodore de Sykéôn reçoit la visite d'un prêtre d'un monastère de
Lycaonie dont la hanche s'est démise. Ce prêtre reste trois jours dans le couvent.
Théodore le convainc de rentrer dans son monastère mettre fin à sa rivalité avec
son higoumène et de revenir le voir avant l'hiver. Paulos suit ces conseils, se
réconcilie, retourne passer l'hiver à Sykéôn au monastère de la Vierge, quitte
Théodore après Pâques et se voit guéri. Grâce à l'intervention de Théodore,
Paulos est nommé prêtre de l'église de la Vierge à Sykai, faubourg de Constanti
nople, puis devient évêque en Isaurie ".

" Vie de Théodore de Sykéôn, 81, p. 68-69.

PAULOS 35, moine de Lystra ?(Lycaonie) IV°-VII° s. ?

Sa Vie est connue par un résumé arménien tardif. Personnage honorable et notabi
lité de Lystra (à moins que ce mot ne cache en réalité le titre d'illustris), Paulos
informe sa femme et ses trois fils de son intention d'entrer au monastère. Avec
leur accord, il les vend comme esclaves dans deux monastères, l'un féminin et
l'autre masculin, pour leur épargner le péché d'orgueil et les forcer à servir les
moines. Paulos s'offre comme esclave à un troisième monastère. A chaque fois,
il établit un contrat de vente et donne en secret une grosse somme d'argent. Il
passe dans ce couvent le reste de sa vie et, par humilité, accomplit pour les autres

782
PÈGASIOS 1

moines les tâches ingrates. Après avoir accompli plusieurs miracles, il meurt et
son corps est mis dans un tombeau d'où sourd un parfum qui permet de nom
breuses guérisons ". « Latraduction arménienne est, au plustôt, des vi°-vII° siècles,
mais elle peut être nettement plus tardive » *.
" Vie de Paulos de Lystra (BHO 906), in Liber de vita moribusque sanctorum Patrum, I,
p. 323-324. —* J.-P. MAHÉ, courrier du 21 février 2006.

PAUSIKAKOS, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 596/602

Il est dit dans le synaxaire de Doukakis originaire de la ville d'Apamée « dans le


Pont-Euxin ». Cette précision est illusoire car il n'existe aucune cité de ce nom
dans les régions pontiques. Les parents de Pausikakos sont nobles et pieux. Dès
son jeune âge, Pausikakos pratique une ascèse sévère (discipline, jeûnes et prières).
Ayant étudié la médecine, il parcourt les villes et les bourgs pour soigner gratuite
ment les corps et les âmes. Il exorcise les possédés, chasse les démons, renvoie les
déserteurs et accomplit des prodiges. Il prend l'habit monastique et vit d'eau et
d'un peu de pain. Sa réputation atteint le patriarche Kyriakos de Constantinople
(596-606), qui l'ordonne évêque de Synnada. Pausikakos retourne alors à Synnada,
« dans sa province ». Cette précision laisse penser qu'il est originaire d'Apamée
Kibôtos. Bien que cette cité appartienne à la province de Pisidie, sa position limi
trophe de la Phrygie Salutaire peut expliquer une confusion qu'on retrouve ailleurs
au vII° siècle (—» Orestès). A Synnada, Pausikakos chasse les hérétiques. Il s'agit
sans doute de montanistes dont la ville sainte, Pépouza, se trouve 65 km environ
au nord-ouest de Synnada. Lors d'un séjour dans la capitale, Pausikakos guérit
l'empereur Maurice (582-602)d'une grave maladie. Pour le remercier, le souverain
décide par chrysobulle d'accorder une remise d'une livre d'or sur l'impôt annuel
versé par Synnada. Sur le chemin du retour, dans un lieu appelé Solôn, Pausikakos
fait sourdre l'eau pour étancher la soif de ses compagnons de voyage. Il passe le
reste de sa vie à s'occuper de son Église et à faire de bonnes actions.La date de sa
mort est inconnue. R. Janin propose 606, mais celle-ci n'est fournie par aucune
source. Le synaxaire de Constantinople et le ménologe de Basile II commettent un
anachronisme en plaçant la mort de Pausikakos sous l'empereur Léon IIIl'Isaurien
(717-740) .

'Synaxaire de Constantinople, 13 mai, 6, col. 682, l. 21-684, l. 6 et apparat p. 682, l. 49-54 ;


Ménologe de Basile II, 13 mai, PG, 117, col. 453 D-456A ; cf. K. DoUKAKIs, Méyoç Xvvœ
#apio trjç, 13 mai, V, p. 216-217 ; R. JANIN, in BSS, 10, col. 419-420, s. v. « Pausicaco ».

PÈGASIOS 1, évêque d'Ilion (Hellespont) 354-360 ?

Une lettre de Julien, écrite en 362, relate sa visite à la fin de l'année 354 des sanc
tuaires d'Ilion en compagnie de l'évêque des lieux, Pègasios, qui lui fait office de
guide ". Sans doute par souci de le disculper de l'accusation d'avoir participé aux
destructions de temples et de statues qui eurent lieu entre sa visite en 354 et son
avènement au pouvoir en 361, Julien souligne dans sa lettre que Pègasios assure
la préservation du sanctuaire d'Hector, du temple d'Athéna Ilias et du tombeau

783
PÈGASIOS 1

d'Achille. La statue en bronze d'Hector est ointe d'huile et le feu brûle sur les
autels. Nulle infraction n'est ici commise envers la législation alors en vigueur
puisque seuls les sacrifices nocturnes sont interdits à partir de 353, tandis que les
sacrifices diurnes et la vénération des statues sont prohibés en 356 *. La fermeture
des temples et la fin des sacrifices adviennent en 356 ou 357 et non en 353 *.
Pègasios vénérerait même en secret le soleil d'après une rumeur colportée par
des chrétiens hostiles. Le culte solaire, pratiqué dans l'Antiquité par certains
chrétiens, ne permet pas d'affirmer que Pègasios soit un cryptopaïen au moment
de cette visite : on a même proposé de le considérer comme un chrétien sans
exclusive à l'égard des cultes et du patrimoine païens, pratiquant une forme de
« double observance » *. L'empereur termine sa lettre volontiers apologétique en
justifiant auprès de son destinataire anonyme, peut-être un hiérarque d'Asie
doutant de la sincérité de la conversion de Pègasios, sa décision de faire de ce
dernier un prêtre païen. Julien veut le protéger des mesures (des sanctions finan
cières ?) prises contre Pègasios par Aphobios, identifié de manière hypothétique
à un gouverneur de Palestine *. D'après un passage de la Chronique pascale ", on
a proposé d'identifier Pègasios à un évêque homonyme présent au synode
homéen de Constantinople qui destitue Makédonios et, le 27 janvier360, intronise
Eudoxios '. Cette hypothèse laisse supposer une continuité doctrinale des titu
laires du siège d'Ilion puisque le précédent évêque connu était lui aussi hostile à
Nicée (—» Leukadas). La conversion de Pègasios au paganisme est confirmée par
la Passion de Basilios d'Ancyre dont la véracité reste discutée *. Le prêtre Basilios
est d'abord empêché de célébrer la liturgie par Eudoxios et d'autres évêques
réunis en synode dans la capitale ". Il pourrait s'agir du synode de 360 qui compte
peut-être Pègasios parmi ses membres. Sozomène confirme qu'Eudoxios et ses
partisans ont décidé d'interdire à Basilios de célébrer le culte ". Arrêté sous le
règne de Julien pour son opposition au rétablissement du paganisme, Basilios est
torturé et incarcéré sur ordre de Satorninos, peut-être le vicaire du Pont ou le
préfet du prétoire d'Orient ", qui informe Julien de sa décision. A cette nouvelle,
l'empereur envoie à Ancyre Elpidios, sans doute un magistrat renégat (tñg drto
Meioç ôuôooko Moç), accompagné d'Asklèpios, prêtre d'Asklèpios à Nicomédie,
et de Pègasios. Celui-ci serait donc un apostat comme Elpidios et un prêtre païen
comme Asklèpios. À Ancyre, seul Pègasios interroge Basilios dans sa cellule. Ce
dernier lui reproche de s'être perdu en abandonnant le Christ et le sacerdoce, puis
remet son âme à Dieu. Pègasios sort affligé de la prison et rapporte les paroles de
Basilios à ses deux compagnons qui les transmettent à Satorninos ". Pour re
mercier Pègasios ", Satorninos traduit Basilios devant son tribunal et décide de
le présenter à l'empereur qui arrive quelques jours après (au plus tôt vers fin mai
362 "). Julien réunit au prétoire les prêtres païens pour leur offrir des présents *.
Pègasios est peut-être du nombre. Après un interrogatoire suivi de tortures,
Basilios est conduit sur ordre de Julien au sanctuaire d'Asklèpios. Il s'étonne de
l'absence des prêtres et des devins païens qui ont l'habitude de suivre le sou
verain ". Il pourrait s'agir d'une attaque contre Pègasios devenu un prêtre païen
bien en cour auprès de Julien. Après le départ de l'empereur pour Antioche,
refusant toujours de sacrifier aux dieux malgré les pressions et la torture, Basilios
est finalement exécuté, le 28 juin selon la Passion ", même si son martyre est
célébré le 22 mars ". Citons pour mémoire une versionécrite parJean l'Hagioélite,
un moine byzantin actif au x° ou au xi° siècle ". Ce récit abonde en amplifications
rhétoriques et n'apporte aucun renseignement supplémentaire, hormis la mention

784
PÉLAGIOS

comme lieu d'exécution de Césarée de Cappadoce, sans doute par confusion, à


l'instar du synaxaire de l'Église de Constantinople º, du prêtre martyr avec le
saint évêque homonyme de cette cité *.

'JULIEN, Lettres, 79 [78], p. 85-87 ; cf. A.-V. PoNT, REG, 117, 2004, p. 555-556. —* CTh,
XVI, 10, 5-6, p.898. —* CTh, XVI, 10, 4, p. 898 ; cf. G. SCHOLLGEN, JAC, 47, 2004,
p. 63, contra R. DELMAIRE, commentaire au Code Théodosien XVI, p. 432. —* A. H. ARM
sTRoNG, VigChr, 38, 1984, p 14-15 ; G. SCHOLLGEN, op. cit., p. 73. —* Ibid., p. 68-69 ;
cf. PLRE, I, p. 81, s. v. « Aphobius ». — " Chronique pascale, a. 360, p.544, l. 1 (omis) ;
cf. PG, 92, col. 736 B. — ' J. BIDEz, commentaire à JULIEN, Lettres, p. 80 ; W. ENssLIN, in
RE, XIX, 1, col. 57, s. v. « Pegasius 4 ». —* Passion de Basilios d'Ancyre, in AASS,
mars III, p. 15*-17* ; cf. W. ENssLIN, loc. cit. ; D. WooDs, VigChr, 46, 1992, p. 36, contra
H. C. TEITLER, VigChr, 50, 1996, p. 76. —* Passion de Basilios d'Ancyre, 2, p. 17* B.
— " SozoMÈNE, HE, V, 11, 9, p. 210, l. 6-8. — " PLRE, I, p.805, s. v. « Saturninus 4 » ;
D. WooDs, op. cit., p. 32 et n. 15. — * Passion de Basilios d'Ancyre, 9-11, p. 16* B-D.
— * Ibid., 12, p. 16* D. —" B. DE GAIFFIER, AnBoll, 74, 1956, p. 11 ; D. WooDs, op. cit.,
p.31. — * Passion de Basilios d'Ancyre, 13, p. 16* E. — " Ibid., 16, p. 17* A. — " Ibid.,
20, p. 17* F; cf. B. DE GAIFFIER, loc. cit. ; J.-M. SAUGET, in BSS, app. I, col. 144, s. v.
« Basilio ». — " Synaxaire de Constantinople, 22 mars, col. 551, l. 23-col. 556, l. 2 ;
cf. R. JANIN, in DHGE, VI, col. 1074, s. v. « Basile 8 » (22 juin 362) ; G. ELDARov, in BSS,
II, col. 908, s. v. « Basilio » (ca 362). — " M. KRASCHENINNIKov, commentaire à JEAN
L'HAGIOÉLITE, Passion de Basilios d'Ancyre, p. XXII-XXIII ; H.-G. BECK, Kirche und
theologische Literaturim byzantinischen Reich, p. 638. —* Synaxaire de Constantinople,
22 mars, col. 551, l. 23-col. 556, l. 2 ; ibid., 23 mars, col. 556, l. 54 (apparat) ; ibid.,
l" janvier, col. 365, l. 42-43 (apparat) ; ibid., 2 janvier, col. 365, l. 46-52 (apparat).
— * H. DELEHAYE, AnBoll, 27, 1908, p. 423-424 ; G. ELDARov, loc. cit. ; J.-M. SAUGET,
op. cit., col. 143.

PÈGASIOS 2, prêtre de Cyzique (Hellespont) V°-VI° S. ?

Il a fait graver un texte votif à Debleki, environ 10 km au sud-est de BandIrma


(Panormos), au sud de Cyzique ".
' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 9, n° 15.

PÉLAGIOS, évêque d'Aizanoi (Phrygie Pacatienne) 518-553

Le 15 juillet 518, le peuple entre dans Sainte-Sophie et réclame au patriarche


Iôannès de rétablir Chalcédoine et de rompre avec Sévère d'Antioche. Un groupe
d'évêques alors présents fait pression sur le patriarche Iôannès dans ce sens et
anathématise Sévère. Pélagios est le dernier des douze évêques dont l'identité
soit précisée ". Il signe à la 27° place la pétition que le synode de la capitale
adresse à son patriarche le 20 juillet et dont le contenu reprend les demandes de
la population *. Absent lors du concile de Constantinople en 536, il est pourtant
présent, s'il s'agit de la même personne, au concile réuni dans la capitale en 553.
Durant les quatre premières séances, du 5 au 13 mai, il occupe la 116° ou la l 17°
place *. Les actes indiquent pour les 5°, 6° et 7° séances, du 17 au 26 mai, que les

785
PERGAMIOS 1

noms des membres correspondent à ceux présents lors de la l" séance ". À la
séance de clôture du 2 juin, Pélagios occupe la 116° place, et souscrit à la 120°
place aux anathématismes prononcés contre Théodore de Mopsueste, Théodoret
de Cyr et la lettre dite d'Ibas d'Édesse *.
'ACO, III, p. 74, l. 11. —* Ibid., p. 66, l. 10. —* ACO, IV, 1, p. 7, l. 1 ; ibid., p. 23, l. 18 ;
ibid., p. 35, l.31 ; ibid., p. 42, l. 19. —* Ibid., p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid.,
p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 28 ; ibid., p. 229, l. 14.

PERGAMIOS 1, évêque d'Antioche (Pisidie) ca 454-458/9

Le 13 avril 449, il occupe la 30° place sur la liste de présence lors du synode de
Constantinople qui confirme la condamnation prononcée contre Eutychès par le
synode de Constantinople de 448 ". Cette mention est problématique car le siège
d'Antioche de Pisidie est occupé par un autre évêque attesté jusqu'en août 449 et
présent au synode d'après la même liste (-» Kandidianos). Certains manuscrits
indiquant le siège d'Antioche Trimitaire *, on a supposé une confusion avec
Laodicée Trimitaire (Laodicée du Lycos) et proposé de voir en Pergamios son
évêque *. Or le siège de Laodicée est occupé par un autre évêque jusqu'en août
449 (—» Nounéchios 3)*. Il semble plus simple de supposer que, lors de la publi
cation des actes, vers 454, le nom de Pergamios, le nouvel évêque d'Antioche de
Pisidie, a été ajouté sans précaution sur la liste. Lors de la séance inaugurale du
concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, Pergamios occupe la 45° place *. Au
cours de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi, il occupe
la 36° place ". Il est mentionné en 38° position sur la liste de présence à la 3°
séance du 13 octobre ". Avec les évêques Kékropios de Sébastopolis (Arménie I)
et Roufinos de Samosate (Euphratésie), il participe à la deuxième délégation
envoyée par le concile à Dioskoros ". Ils sont porteurs d'un message adressé à
l'évêque d'Alexandrie pour le convaincre de venir se présenter afin de répondre
aux accusations portées contre lui*. Le retour des trois émissaires est annoncé au
concile par Aétios, archidiacre et primicier des notaires de Constantinople ".
L'évêque Stéphanos d'Éphèse (Asie) demande qu'ils fassent leur rapport (—» Sté
phanos 4) ". Pergamios déclare qu'ils ont remis la deuxième convocation à
Dioskoros. Ce dernier leur a fait une réponse consignée par le lecteur et notaire
Hypatios qui accompagna les trois évêques auprès de Dioskoros. Si le concile le
désire, lecture sera faite de cette réponse *. Diogénès de Cyzique (Hellespont),
parlant manifestement au nom de tout le concile, obtient qu'on lise ce message
(—» Diogénès 2) ". Hypatios fait le compte rendu de cette mission. Malgré les
insistances de Pergamios et de Kékropios, Dioskoros refuse de se rendre au
concile arguant d'une maladie, mais dévoile la cause véritable : l'absence des
commissaires impériaux et du Sénat. Il demande si sont présents ou non à cette
séance Juvénal de Jérusalem, Thalassios de Césarée (Cappadoce I), Eusébios
d'Ancyre (Galatie I), Basilios de Séleucie (Isaurie) et Eustathios de Beyrouth
(Phénicie paralienne), ses alliés lors du concile d'Éphèse en 449 Pergamios
refuse de lui répondre sur ce point, conformément à l'ordre du concile. Il presse
Dioskoros d'obéir au concile et de respecterainsi les règles canoniques. Dioskoros
répète sa volonté d'assister au concile à condition que les commissaires, le Sénat
et les autres responsables (du concile de 449) soient également présents.

786
PERGAMIOS 1

Kékropios rappelle que seule est requise la présence de Dioskoros puisqu'il est
le seul mis en cause par Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11). Dioskoros de
mande à nouveau que les autres évêques comparaissent aussi, mais Pergamios lui
oppose une fin de non-recevoir en reprenant l'argument de Kékropios. A l'issue
de cet entretien, Dioskoros maintient son refus de venir au concile ". Le concile
fait alors lire une série de libelles de clercs de l'Église d'Alexandrie qui mettent
en cause Dioskoros". À la suite de Marinianos de Synnada (Phrygie Salutaire),
Pergamios demande qu'on insère dans les actes le libelle d'accusation du prêtre
Athanasios d'Alexandrie contre Dioskoros (—» Marinianos)". Il est le 34° prélat
à approuver la décision du concile de priver Dioskoros de toute fonction et dignité
sacerdotales. Les violations des canons par Dioskoros indiquées dans les libelles
remis au concile, son refus de comparaître au terme de trois convocations et ses
réponses déraisonnables et inconvenantes justifient sa condamnation ". Pergamios
souscrit à la déposition de Dioskoros en 32° position selon la version grecque des
actes, en 39° position d'après la version latine ". Cette version fournit un rensei
gnement absent de la version grecque : Pergamios souscrit également au nom de
Domnos d'Apamée (Syrie II). Il s'agit d'un cas très rare dans un concile où
l'évêque absent est remplacé par un autre évêque qui n'est ni de sa province ni de
son diocèse (—» Acholios, Nounéchios 3). A la4° séance du 17 octobre, Pergamios
occupe la 37° place ". Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le
Tome de Léon. Il déclare, en 17° position, que cette lettre est en accord avec les
Symboles de Nicée, Constantinople Iet Éphèse I, et souscrit au Tome ". Il occupe
la 45° place à la séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de
Beyrouth (les deux en Phénicie paralienne)*. Il est mentionné à la même place
lors de la séance dogmatique du 22 octobre *. Pergamios apparaît en 44° position
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien *. Il souscrit en 44° position à la définition de la foi *. Il
signe également à la place de huit évêques suffragants qui sont absents au concile
de Chalcédoine *. À la séance du 26 octobre, il siège en 44° position *. Cette
séance est occupée par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche
et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif. Pergamios occupe
la 42° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de Cyr
(Euphratésie)*". Il siège en 44° position à une autre séance datée du 26 octobre *.
Cette séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse (Osrhoène). Celle
ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est fournie. Une autre
séance a lieu le 27 octobre pour confirmer l'accord conclu entre Maximos d'An
tioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de présence n'est conservée. La
séance du 29 octobre a pour objet la querelle entre deux évêques d'Éphèse
rivaux : Bassianos et Stéphanos (—» Bassianos, Stéphanos 4). Pergamios est indi
qué en 44° position sur la liste de présence º. Aucune liste de présence n'est
fournie pour la séance du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de
Bassianos et Stéphanos. Au cours d'une autre séance du 30 octobre, les Pères
conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios
de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Pergamios occupe la 44° place ". Il n'est
pas mentionné lors de la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos
de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile d'Ephèse en 449. La liste de présence
ne mentionne que les47 premiers participants. Pergamios se trouve parconséquent
au-delà de la place qu'il occupe d'habitude. Il apparaît de nouveau en 44° position
à l'autre séance du 31 octobre occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au

787
PERGAMIOS 1

concile de Chalcédoine ". À la fin de la journée du 31 octobre, une séance se


déroule en l'absence des commissaires, des légats et d'une partie des Pères conci
liaires. Cette réunion établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les
diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pergamios souscrit à cette décision en 25°
position * mais ne signe pas pour ses suffragants absents. L'attitude de Pergamios
ne semble pas avoir suscité l'unanimité parmi les évêques de sa province, car
cinq d'entre eux n'ont pas souscrit à ce canon controversé. Il s'agit de Flôrentios
d'Hadrianoupolis, Libanios de Parlaos, Messalinos de Laodicée, Paulos de Phi
lomèlion et Théoteknos de Tyraéion (—» Flôrentios 4, Libanios 2, Messalinos,
Paulos 14, Théoteknos). À la dernière séance, le 1" novembre, Pergamios occupe
la 45° place sur la liste de présence *. Après la protestation des légats contre le
canon adopté la veille en faveur du siège de Constantinople, les commissaires
demandent aux évêques des diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont souscrit à cette
décision de leur propre volonté ou sous la contrainte ". Pergamios déclare avoir
souscrit de son plein gré et accepte que l'évêque de Constantinople joue le rôle
d'un père afin d'examiner et de préserver les affaires ecclésiastiques *. Le nom
de Pergamios apparaît en 13° position sur la liste des signatures qui accompagne
la lettre qu'à la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la
déposition de Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Constantinople ".
A une séance non datée, Pergamios souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en
15° position d'après la Collectio Prisca ". Il apparaît en 42° position dans la lettre
encyclique que l'empereur Léon envoie fin 457 pour savoir si le concile de
Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque
d'Alexandrie doit être validée *. Léon adresse cette lettre seulement aux titulaires
des grands sièges, aux métropolites et aux archevêques. Pergamios est mentionné
en 1" position dans la réponse, en 458, du synode de Pisidie à l'enquête de
l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 1" position ". Les évêques de Pisidie ap
prouvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée
AElure. Pergamios souscrit en 6° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios
de Constantinople et le synode permanent adressent au pape Léon et aux
métropolites en 458 ou 459 pour combattre les pratiques simoniaques au sein de
l'Église galate ".
'ACO, II, 1, 1, p. 149, l. 11-12 ; ACO, II, 3, 1, p. 133, l. 6. —*ACO, II, 1, l, loc. cit.,
apparat ;ACO, II, 3, 1, loc. cit., apparat. — * E. SCHwARTz,ACO, II, 6, p. 56, s. v. « Tlepyo
puoç 'Avtuoxeioç », contra R. SCHIEFFER,ACO, IV,3,2, p. 380-381, s. v. « Pergamius (2) ».
—* Cf. R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the Council of Chalcedon, 1, p. 230, n. 259.
—* ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 11 : ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 8. — ° ACO, II, 1, 2, p. 71 [267]. l.
10. — ' ACO, II, 1, 2, p. 4 [200], l. 12. —* ACO, II, 1, 2, p. 12 [208], l. 21-24 ; ACO, II.
3, 2, p. 23 [282], l. 19-22. —*ACO, II, 1, 2, p. 12 [208], l. 31-p. 13 [209], l. 4 : ACO, II.
3, 2, p. 24 [283], l. 1-14. —"ACO, II, 1,2, p. 13 [209], l. 5-7 : ACO, II, 3, 2, p. 24 [283].
l. 15-17. —"ACO, II, 1, 2, p. 13 [209], l. 8-10 ; ACO, II, 3, 2, p. 24 [283], l. 18-20.
— * ACO, II, 1,2, p. 13 [209], l. 11-16 ;ACO, II, 3, 2, p. 24 [283], l. 21-25. —º ACO. II.
1, 2, p. 13 [209], l. 17-20 ; ACO, II, 3, 2, p. 24 [283], l. 26-28. —" ACO, II, 1, 2, p. 13
[209], l. 21-p. 14 [210], l. 26 ;ACO, II, 3, 2, p. 25 [284], l. 1-p. 26 [285], l. 18. — * ACO,
II, 1, 2, p. 20 [216], l. 8-10 ; ACO, II, 3, 2, p. 34 [293], l. 21-23. — " ACO, II, 1, 2, p. 20
[216], l. 11-14 ;ACO, II, 3, 2, p. 34 [293], l. 24-27. —" ACO, II, 1,2, p.30 [226], l. 15 ;
ACO, II, 3, 2, p. 52 [311], l. 11-19. — " ACO, II, 1, 2, p. 35 [231], l. 19 ; ACO, II, 3, 2,
p.73 [332], l. 22-24. —"ACO, II, 1,2, p.85 [281], l.43. —*ACO, II, 1,2, p.95 [291],

788
PÉTROS 1

l.27-31 ;ACO, II,3,2, p. 107[366], l. 15. —* ACO, II, 1,3, p. 103 [462],l. 13. —*ACO,
II, l, 2, p. 122 [318], l. 28 ; ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 35. —* ACO, II, 1, 2, p. 131
[327], l. 38 ;ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 8. —* ACO, II, 1, 2, p. 143 [339], l. 5 ;ACO,
II, 2, 2, p. 75 [167], l. 6 ; ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 26 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10,
tr. II, p. 67 A, n° 299. — * ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 19-20 ;ACO, II, 3, 2, p. 173
[432], l. 5. —* ACO, II, 1, 3, p. 4 [363], l. 32 ;ACO, II, 3, 3, p. 8 [447], l. 19. —º ACO,
II, 1, 3, p.8 [367], l. 28 ;ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 16. —* ACO, II, 1, 3, p. 13 [372],
l.3. — º ACO, II, 1, 3, p. 44 [403], l. 1. —*ACO, II, 1, 3, p. 57 [416], l. 24. —º ACO,
II, l, 3, p. 85 [444], l. 12. — * ACO, II, 1,3, p. 90 [449], l. 7 ; ACO, II, 3, 3, p. 103 [542],
l. 17. —* ACO, II, 1, 3, p. 87 [446], l. 22 ;ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 23. —* ACO,
II, 1, 3, p.96 [455], l. 23-25 ;ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 1-3. —* ACO, II, 1, 3, p.97
[456], l. 17-23 ;ACO, II,3,3, p. 111 [550], l. 29-34. —* LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII,
PL. 54, col. 963 B ; ACO, II, 3, 2, p.99 [358], l. 15. — " ACO, II, 2, 2, p.41 [133], l. 4.
—* ACO, II, 5, p. 24, l. 4. —*ACO, II, 5, p. 51, l. 2. — "ACO, II, 5, p. 55, l. 32.
— " GENNADIos DE CoNSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANSI, VII, col. 916 E, [n° 6] ; PG,
85, col. 1620, [n° 6] ; E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n° 6.

PERGAMIOS 2, évêque d'Asie 475

Cet évêque, titulaire d'un siège non précisé, est l'un des membres du synode
provincial d'Éphèse en septembre ou début octobre 475. Il signe avec les autres
évêques d'Asie une supplique adressée aux Augustes Basilisque et Marc ". On
peut reconstituer ce texte en croisant les renseignements fournis par Zacharie de
Mitylène avec ceux d'Évagre le Scholastique * Les évêques d'Asie dénoncent,
sans les nommer, leurs adversaires menacés du feu éternel, à savoir l'évêque
Akakios de Constantinople et de ses partisans. Les évêques se plaignent d'avoir
été forcés d'accepter leur doctrine. Ils ont en revanche souscrit à l'Encyclique de
Basilisque de leur plein gré et non sous la contrainte comme leurs ennemis
l'affirment de manière calomnieuse. Ils se disent prêts à endurer les pires tour
ments aunomde la vraie foi, etapprouvent les conciles de Nicée, de Constantinople
et les deux conciles d'Éphèse. Ils anathématisent le Tome de Léon et Nestorius.
Zacharie dit que leur message contient d'autres éléments, mais ne donne aucun
détail. D'après la dernière citation que fait Évagre de ce texte, les évêques d'Asie
demandent à Basilisque que soit rendue effective la déposition d'Akakios pronon
cée par le synode d'Éphèse. On a proposé d'identifier ce personnage à l'évêque
homonyme d'Antioche de Pisidie (—» Pergamios 1), mais la supplique a dû être
souscrite par des évêques de la seule province d'Asie et non de tout le diocèse.

'ZACHARIE DE MrTYLÈNE, HE, V, 3, tr. I, p. 148, l. 5. —* Ibid., V, 3, tr. I, p. 148, l. 4-p. 149,
1.4 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. —* K. AHRENs et G. KRUGER, Die sogenannte
Kirchengeschichte des Zacharias Rhetor, p. 324.

PÉTROS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Une stèle découverte à Nevenne (aujourd'hui Bahçesaray), 9 km au sud-est du


site de Laodicée, est divisée en deux panneaux. Sur le panneau de gauche, on lit

789
PÉTROS 2

les noms d'Aurèlios Antônios, fils de Meiros, de sa tante Élaphia et de Mennéas.


Sur le panneau de droite, Élaphia, « diaconesse de la religion des encratites »
(ôuokóvtooo tñç 'Evkpotôv 6puokioç), a érigé un tombeau pour le prêtre Pétros
en compagnie de son frère Polychronios (-» Élaphia)'. Les encratites forment
une secte ascétique dont devait faire partie également Pétros.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 13, n° 69 a et b et p. 5.

PÉTROS 2, évêque de Dardanos (Hellespont) 451-458

Il apparaît en 214° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 176° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est présent en 157° position à la
3° séance du 13 octobre *. Il est le 62° à approuver la décision du concile de priver
Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il souscrit à la déposition
de Dioskoros en 144° position dans la version grecque et en 261° position dans la
version latine des actes du concile *. Il occupe la 178° place sur la liste de présence
lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon °. Aux
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux précisent les 58 premiers
membres. Pétros apparaît en 194° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en
196° position à la définition de la foi*. Pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux détaillent les noms de 47 à 58 membres. Pétros apparaît en 94°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour l'ultime séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les
58 premiers membres. Il souscriten2°positionàlaréponse du synode d'Hellespont
en458àl'encyclique de l'empereur Léon ". Les évêques d'Hellespont approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

" ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 18 : ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 12. —*ACO, II, 1, 2, p. 74 [270]. l. 29.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 4. —*ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 1 ; ACO, II, 3, 2, p. 56
[315], l. 10-12. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 11 : ACO, II, 3, 2, p.81 [340]. I. 18.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 9. —' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 15 ; ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 29. —* ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 22 ;ACO, II, 2, 2, p. 72 [164]. l. 33 ;
ACO, II,3,2, p. 165 [424], l. 4 ; MICHELLE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65A, n° 218. —*ACO,
II, 1, 3, p.92 [451], l. 8 ;ACO, II, 3,3, p. 105 [544], l. 24. —"ACO, II, 5, p. 68, l. 39.

PÉTROS 3, évêque de Myra (Lycie) 457-458

Il apparaît en 43° position, entre les métropolites de Carie et de Pisidie, dans la


lettre encyclique que l'empereur Léon envoie fin 457 pour savoir si le Symbole
de Chalcédoine doit être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme
évêque d'Alexandrie doit être validée ". Il est mentionné en 1" position (Petrus
misericordia Dei episcopus Myrenae metropolis sanctae Dei ecclesiae) dans la
réponse, en 458, du synode de Lycie à l'enquête de l'empereur Léon *. Outre
Pétros, ce synode rassemble seize évêques et cinq clercs de rang inférieur repré

790
PÉTROS 6

sentant cinq évêques absents. Ils approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent


invalide l'élection de Timothée AElure. En raison de sa réputation de théologien
talentueux, on a également supposé que Pétros était l'auteur de la réponse du
synode de Lycie car ce texte, par sa passion oratoire, révèle une très bonne con
naissance des Écritures*. On sait par Photius que le patriarche Sôphronios de
Jérusalem envoya en 638 une lettre synodale au pape Honorius contenant des
témoignages patristiques, dont celui de Pétros concernant « la double opération »
(tnv ôurtÀñv èvépyeuov) dans le Christ ". Photius ne précise pas le contenu de ces
différents extraits. On a retrouvé par ailleurs un fragment d'un ouvrage perdu de
Pétros, son Contre Apollinaire, à la fin d'un petit florilège sur la doctrine des
deux énergies du Christ. Ce passage d'une quinzaine de lignes dans son édition
moderne, distingue les actions relevant de la nature humaine de celles dépendant
de la nature divine du Christ*, ce qui vise à réfuter la doctrine apollinariste d'une
nature unique du Christ. Il est possible que ce fragment corresponde à l'extrait
mentionné par Photius. Percevant une inclination de Pétros pour la christologie
antiochienne, on a supposé que le Contre Apollinaire avait paru avant le concile
de Chalcédoine, alors que Pétros n'était pas encore évêque de Myra".

'ACO, II, 5, p. 24, l. 3. —* Ibid., p. 63, l. 13. —*T. SCHNITZLER, Im Kampfe um Chal
cedon, p. 53. —* PHOTIUs, Bibliothèque, 231 (Sôphronios de Jérusalem), t. V, p. 65, l. 1.
—* PÉTRos DE MYRA, Fragment du Contre Apollinaire. — ° F. DIEKAMP, commentaire à
PÉTRos DE MYRA, op. cit., p. 53.

PÉTROS 4, évêque d'Éphèse (Asie) Ca 502/3

La Chronique de Zuqnin, pour l'année 814 selon l'ère d'Antioche (soit 502/503),
fournit une liste d'évêques parmi lesquels figurent ce prélat mais aussiThéosébios
d'Éphèse " (—» Théosébios 7). Ce dernier étant déposé par Justin I", Pétros doit
être son prédécesseur. Le début de l'épiscopat de Théosébios est inconnu et la
date donnée par le chroniqueur est indicative puisqu'il cite la même année deux
évêques d'un même siège. La possibilité d'évêques se disputant un seul évêché
est à écarter car l'auteur laisse entendre qu'ils sont tous les deux monophysites.

" Chronique de Zuqnin, a. 814, tr. II, p. 3, l. 24.

PÉTROS 5, évêque d'Alinda (Carie) 519

Il compte parmi les prélats déposés en raison de leur foi monophysite sur ordre
de l'empereur Justin I" probablement en 519. Banni, il meurt en exil ".
" Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 7 ; Chronique de 846, p. 173, l. 8 ; MICHEL LE
SYRIEN, IX, 13, tr., II, p. 172 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177.

PÉTROS 6, évêque d'Amblada (Lycaonie) 536

Son nom apparaît en 62° position sur la liste des souscriptions condamnant

791
PÉTROS 7

Anthimos lors de la 4° séance du concile de Constantinople le 21 mai 536 ", et en


71° position sur la liste condamnant Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et
Zôoras lors de la 5° et dernière séance du 4 juin *.
'ACO, III, p. 185, l. 19. —* Ibid., p. 117, l. 23.

PÉTROS 7, évêque de Sidè (Pamphylie de Sidè) 553

Il occupe la 42° place aux quatre premières séances du concile de Constantinople,


les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les
actes ne donnent pas le détail des membres, mais précisent que leurs noms sont
les mêmes que lors de la 1" séance *. Il occupe la 42° place lors de la 8° et dernière
séance du 2 juin, et souscrit en 40° place aux anathématismes contre Théodore de
Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.
'ACO, IV, 1, p. 4, l. 29 ; ibid., p. 21, l. 25 ; ibid., p. 33, l. 29 ; ibid., p. 40, l. 25. —* Ibid..
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 26 ;
ibid., p. 226, l. 1.

PÉTROS 8, évêque de Smyrne (Asie) Ca 558-Ca 562

Pétros est chancelier de la patricienne Césaria de Samosate ", qui réside à


Constantinople. Il quitte son service et, avec le chartulaire Phôtios *(—» Phôtios 3),
entre au monastère de l'Énaton, près d'Alexandrie.Jeand'Éphèse (-» Iôannès 43)
leur rend visite lors d'un voyage en Égypte, sans doute en 541.Au bout de dix
huit ans, le frère et la sœur de Pétros, qui ne sont pas nommés, se rendent à
Smyrne et entretiennent avec lui une correspondance pour qu'il les encourage
dans la piété. Pétros les visite à leur demande. Son frère et sa sœur le persuadent
de rester. Cinq ans plus tard, il est élevé à l'épiscopat par Jacques Baradée. Pétros
et son frère meurent quatre ans après. Leur sœur est encore en vie au moment où
Jean d'Éphèse rédige les Vies des saints orientaux, soit en 566-568. La mission
de Jacques Baradée se plaçant vers558, on peut dater l'entrée de Pétros à l'Énaton
vers 535, son installation à Smyrne vers 553 et sa mort aux alentours de 562 *.
Phôtios est parfois confondu avec lui comme évêque de Smyrne ".

" PLRE, II, p. 248-249, s. v. « Caesaria 3 ». —* PLRE, III B, p. 1037, s. v. « Photius l ».


—* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 56, PO, XIX, 2, p. 197 [543]-199 [545] ;
ibid., 50, p. 157 [503]. — * Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2.
p. 242 [588] ; Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 83, l. 9.

PÉTROS 9, évêque de Tralles (Asie) ca 558-ante 567 ?

Il s'agit de l'un des évêques monophysites ordonnés par Jacques Baradée, Konôn
de Tarse (Cilicie I) et Eugénios de Séleucie (Isaurie) lors de leur passage en Asie
vers 558 ". Absent des Documents monophysites de 567-569, il est peut-être
décédé en 566 au plus tard.

792
PHANIAS

'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 50, PO, XIX, p. 157 [503] ; Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE,
Vie de Jacques Baradée, PO, XIX, 2, p. 242 [588].

PÉTROS 10, prêtre de Barata (Lycaonie) VI°-VII° S.

Une inscription d'une église de Mihaliç, sur le Kara Dag, 5 km environ au sud de
Madensehir, mentionne : « abba Pétros, prêtre » (öß(ß)oç Ilétpoç Itontôç)'.
" W. M. RAMsAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p. 556, n° 56 et dessin
p.543 ; G. LAMINGER-PASCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 87, n° 104.

PÉTROS 11, moine de Skaphè (Asie ?) VI°-VIIe S. ?

Il est originaire de Skaphè, toponyme inconnu pouvant désigner une localité ou


un monastère. Il a laissé un graffite sur une colonne de la basilique Saint-Jean
d'Éphèse ".
' R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.478, n° 4312 c.

PHANIAS, évêque d'Harpasa (Carie) 431

Il apparaît en 67° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Phanias est le 80° à donner son avis. Il juge que la lettre de Cyrille possède la
même autorité que la foi des saints Pères de Nicée *. À la fin de cette séance, il
souscrit en 40° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des
10, 1 1 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Phanias figure de nouveau sur la
liste de présence en 67° position º, et il souscrit en 179° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée ". Il apparaît enfin dans une lettre de l'évêque
Maximianos de Constantinople et des évêques envoyés dans la capitale pour
procéder à son élection. Maximianos ayant été intronisé le 25 octobre 431 pour
remplacer Nestorius, on en déduit que Phanias se trouvait à cette date dans la
capitale. La lettre, qui doit dater de la fin de l'année 431, est adressée au clergé
et au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution de leur évêque
Anastasios (-» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nestoriennes '. Pha
nias souscrit en 22° position parmi les vingt-trois signataires de cette lettre *.

"ACO, I, 1,2, p. 5, [l. 16] ;ACO, I, 2, p. 28, l. 44 ;ACO, I, 3, p. 54, l. 13 ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —* ACO, I, l, 2, p. 24,
l. 22-27 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 124-125 : tr. KRAAIz,
p. 116. —* ACO, I, 1, 2, p. 56, l. 29. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92,

793
PHILADELPHOS

l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. —* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 25] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 41 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 14.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 34] ;ACO, I, 2, p. 74, [l. 30] ;ACO, I, 3, p. 139, [l. 32] : ACO,
I, 5, p. 115, l. 31 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 22. — ' ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47.
—*ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 46.

PHILADELPHOS, évêque d'Atanassos (Phrygie Pacatienne) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios 3), qui souscrit
au nom de son suffragant en 384° position à la définition de la foi ". A la fin de la
séance du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau à la place de Philadelphos
en 185° position sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. La
localisation de ce siège estproblématique. Il est absent duSynekdèmos d'Hiéroklès
mais est mentionné dans la plupart des notices épiscopales entre le vII° et le
xII° siècle *. Deux évêques de ce siège sont mentionnés aux conciles de 787 et
879*. En raison de son absence chez Hiéroklès, on a identifié Atanassos à la cité
phrygienne de Krassos qui n'apparaît que dans le Synekdèmos *. Il s'agit d'une
hypothèse et toutes les tentatives de localisation restent des spéculations ".

'ACO, II, 1,2, p. 152 [348], l. 40 ;ACO, II, 3,2, p. 172 [431], l. 16. —*ACO, II, 1,3, p.94
[453], l. 31 ; ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 20. —* J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum,
p.485, s. v. « Atanassos ». —* MANSI, XII, col. 998 C et 1106 E ; MANsI, XVII-XVIII.
col. 376 E. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos,667.1, p. 25 ;W. M. RAMSAY, Cities and Bishoprics
of Phrygia, I, p. 241 ; A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 394,
n. 72 et p. 405. — ° K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 194, s. v. « Ata
IlaSSOS ».

PHILÈTOS 1, évêque de Mélitopolis (Hellespont) ca 325

Ayant appris les miracles qu'accomplit le jeune Parthénios, fils d'un diacre de
son Église, Philètos décide de l'ordonner prêtre et périodeute (-» Parthénios,
Christodoulos 1)'. Le synaxaire de l'Église de Constantinople et le ménologe dit
de Basile II l'appellent par erreur Philippos*.

" KRISPINos, Vie de Parthénios, I, PG, 114, col. 1348 B ; Vie de Parthénios, 1, p. 304, l. 11
14 ; Épitomé de la Vie de Parthénios, 1, p. 20, l. 21-26 : cf. K. DoUKAKIs, Méyaç Evva5a
piotrig, 7 février, II, p. 117. —* Synaxaire de Constantinople, 7 février, 1, col. 448, l. 30 ;
Ménologe de Basile II, 7 février, PG, 117, col. 301 A.

PHILÈTOS 2, évêque d'Amyzôn (Carie) 431

Il apparaît en 63° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité de la

794
PHILÈTOS 3

deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,


Philètos est le 79° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est conforme
à la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 37" position à la
condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la 6°
séance du 22 juillet, Philètos figure de nouveau sur la liste de présence en 63°
position *, et souscrit en 75° position à la décision du concile cyrillien de condam
ner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de chaque
parti à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du
concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions
à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Philètos en 90°
position '. Il apparaît enfin dans une lettre de l'évêque Maximianos de Constanti
nople et des évêques envoyés dans la capitale pour procéder à son élection.
Maximianos ayant été intronisé le 25 octobre 431 pour remplacer Nestorius, on
en déduit que Philètos se trouvait à cette date dans la capitale. La lettre, qui doit
dater de la fin de l'année 431,est adressée au clergé et au peuple de l'île de Téné
dos pour annoncer la destitution de leur évêque Anastasios (-» Anastasios 1),
condamné pour ses opinions nestoriennes*. La lettre précise que le concile
d'Éphèse a envoyé à Constantinople des mémoires prouvant la culpabilité d'Ana
stasios grâce au témoignage de plusieurs clercs, parmi lesquels Philètos ".

'ACO, I, 1,2, p. 5, [l. 12] ; ACO, I, 2, p. 28, l. 40 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 9]. —* ACO, I, 1,
2.p. 24, l. 17-21 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 124; tr KRAATz,
p. 116. —* ACO, I, 1, 2, p. 56, l. 26. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12
13. — * ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 21] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 37 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 10.
— °ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 2] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 6] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 28] ;ACO, I,
5, p. 112, l. 22 ;ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 2. — ' ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 7 ;ACO, I, 5, p. 365,
l.43. —* ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —" ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 10.

PHILÈTOS 3, évêque de Kérétapa (Phrygie Pacatienne) 449-451

Lors de la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449, la liste détaillée des
évêques qui souscrivent à la déposition de Flavianos de Constantinople et d'Eusé
bios de Dorylée (Phrygie Salutaire) est fournie par la version latine des actes
conciliaires (—» Eusébios 11). En 106° position est indiqué Philetus episcopus
sanctae Dei ecclesiae quae est Cerassiae definiens suscripsi '. Plutôt que de
supposer un évêque de Kérassai en Lydie comme E. Schwartz, E. Honigmann a
proposé de voir en Cerassia une corruption de Kepotorto (ou Xoupdtorto) dont
le titulaire en 451 porte le nom de Philètos. Il a de plus noté que Philètos signe en
449 entre deux évêques de Phrygie Pacatienne (-» Symmachios, Épiphanios 1)*.
Philètos est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du
25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios 3), qui souscrit
au nom de son suffragant en 379 position à la définition de la foi*. À la fin de la
séance du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau à la place de Philètos en

795
PHILIKADOS

185° position sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Nous
avons privilégié la forme Kepétonto (-» Silvanos 3).

" ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 23. —* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 36 et 39,
contra R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2, p. 391, s. v. « Philetus 3 ». — * ACO, II, l, 2, p. 152
[348], l. 35 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 11. —*ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 31 : ACO.
II, 3, 3, p. 108 [547], l. 20.

PHILIKADOS, évêque d'Augoustopolis (Phrygie Salutaire) 359

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (-» Éleusios), et
homéens, minoritaires, conduits parAkakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche. Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien radical ou
anoméen. La première séance, qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec
et le départ temporaire des acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui
est lue lors de la 3° séance du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce
document daté du 28 septembre ". Il raconte le déroulement de la première séance
du concile en dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens
rejettent le terme de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Écri
tures, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent
en revanche leur semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du
deuxième concile de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Épiphane de
Salamine, dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi-ariens, donne la
liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre *. On lit, en 32° position, la mention
suivante : « Philikados, évêque d'Agoustada de la province de Phrygie » (q>uÀi
Koôoç èrtiokortoç 'Ayouotoôôôv q)puyioç èrtopxioç) *. Cette souscription est
problématique car il n'existe pas d'évêché de ce nom en Phrygie. Nous proposons
d'identifier ce siège avec celui d'Augoustopolis en Phrygie ". Il faut de plus noter
qu'Épiphane mentionne une seule province de Phrygie alors qu'elle est déjà
divisée en deux provinces au concile de Sardique. Après l'échec des discussions,
la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition d'Akakios et de ses
partisans en leur absence. Certains sont excommuniés mais non déposés. C'est le
cas d'un évêque sans précision de siège appelé q)uôrîAtoç par Athanase d'Ale
xandrie *, mais une confusion avec qpuÀikoôoç semble peu probable en raison de
la dissemblance des noms.Une délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Gala
tie I) et Eustathios de Sébastée (Arménie I) se rend ensuite à Constantinople
présenter à l'empereur Constance II les procès-verbaux du concile.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 29,3-9, p. 257, l. 35-p. 258, l. 20 : ÉPIPHANE DE


SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 ; SocRATE, HE, II. 40, 8
17, p. 172, l.4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 26, 1-8, t. III.
p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 7, t. III, p. 301, l. 1. — * K. BELKE et
N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 196-197, s. v. « Augoustopolis ». —* ATHANASE
D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240, l. 10.

796
PHILIPPOS 2

PHILIPPOS 1, évêque de Pergame (Asie) 431

Il apparaît en 69° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Philippos est le 66 à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est
conforme aux canons de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 66°
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Philippos figure de nouveau sur la liste de présence en
69° position *, et il souscrit en 55° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée °. Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople envued'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Philippos figure en 21° position parmi les
signataires du mandatum '.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 18] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 2 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 15] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —* ACO, I, 1,2, p. 22,
l. 23-26 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 120 ;tr. KRAATz, p. 112.
—* ACO, I, 1,2, p. 58, [l. 3]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 27] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 43 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 16.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 15] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 27] ;ACO, I, 3, p. 136, [l. 10] ;ACO,
I, 5, p. 112, l. 2 : ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 10. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 12 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 8.

PHILIPPOS 2, évêque de Théodosioupolis (Phrygie Pacatienne) 431

Il apparaît en 45° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Lors de la séance du concile oriental le 26 juin, il souscrit en 41°
position à la destitution et à l'excommunication de Cyrille et de Memnôn
d'Éphèse (-» Memnôn)*. Ces deux mentions, fournies par la seule Collectio
Casinensis, posent un problème carelles indiquent Filtatius episcopus Theodosia
nupolitanorum et Filtatius episcopus Theodosianorum. Or aucun évêque Filtatius
(ou Philtatios) n'est connu au concile, que ce soit dans les rangs des partisans
d'Iôannès d'Antioche ou des cyrilliens. En revanche, Philippos, évêque de
Théodosiana (ou Théodosioupolis) est bien attesté dans les Collectiones Vaticana,
Atheniensis, Veronensis, Casinensis et dans la version copte des actes du concile
d'Éphèse. C'est pourquoi il faut corriger Filtatius en Philippos. Dans la relation
qu'envoie le concile cyrillien à l'empereur le 1" juillet, les membres du concile
oriental sont dénoncés. Seuls les actes coptes mentionnent Philippos en 21°
position *. A la fin de la séance du 17 juillet et après l'échec de la troisième et

797
PHILIPPOS 3

dernière députation citant Iôannès d'Antioche à comparaître, le concile cyrillien


excommunie l'évêque d'Antioche et les membres de son concile. Le nom de
Philippos apparaît en 24° position sur la liste des évêques excommuniés ". Cette
sentence d'excommunication est suivie d'une encyclique envoyée par le concile
cyrillien pour faire connaître les noms des excommuniés, parmi lesquels l'évêque
de Théodosiana figure en 23° position *. L'identification du siège est probléma
tique : cinq évêchés au moins portent ce nom, à Chypre (Néapolis), en Asie
(Euaza, Néa Aulè, Perpérinè), et en Phrygie Pacatienne (Théodosioupolis). Nous
optons pour l'évêché de Phrygie Pacatienne plutôt que de Chypre et d'Asie en
raison de la position des prélats de ces trois provinces au concile d'Éphèse. Ceux
de Phrygie Pacatienne signent la lettre de protestation du 22 juin tandis que les
évêques de Chypre (à l'exception de l'évêque de Karpasia) et d'Asie sont dès le
début alliés à Cyrille d'Alexandrie contre Iôannès d'Antioche.

'ACO, I, 4, p. 29, l. 17 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p.386. —*ACO, I, 4, p. 38, l. 23. — * Actes coptes du concile
d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 38 ; tr. KRAATz, p. 37. —*ACO, I, 1, 3, p. 25, l. 21 ;
ACO, I, 2, p. 83, l. 6 ; ACO, I, 3, p. 108, [l. 36]. —* ACO, I, 1, 3, p. 27, l. 5.

PHILIPPOS 3, évêque d'Ankyra Sidèra (Phrygie Pacatienne) 451

Au concile de Chalcédoine, à la fin de la séance solennelle du 25 octobre 451, cet


évêque souscrit à la définition de la foi, en 337° position selon la Collectio
Dionysiana Aucta ou en 351° position d'après Michel le Syrien ". Il est absent des
deux principales versions grecque et latine et n'apparaît dans aucune autre
séance. Pour résoudre cette difficulté, E. Schwartz a supposé que Philippos et
l'évêque Arabios de Synaos étaient une même personne, Arabios étant peut-être
un signum pour Philippos (—» Arabios)*. E. Honigmann a écarté cette hypothèse
en proposant une correction. Dans les principales versions grecque et latine, à la
suite de tous les évêques signataires, sont rassemblés, pour certaines provinces,
les évêques absents au concile mais représentés par leur métropolite. Dans le cas
de la Phrygie Pacatienne, les versions indiquent Totuœvoû tóÄeoç q)uÀurtrtou
rtóÄeoç et Tatiano ciuitatis Philippupolis º, ce qu'E. Honigmann a corrigé en
Tottovoû tóÄeoç q)uÀintItou ItóÄeooç. Ainsi la cité inconnue de Philippoupolis
disparaît tandis qu'un évêque connu réapparaît. Absent à Chalcédoine, Philippos
s'est retrouvé, après remaniement des deux versions principales, dans l'appendice
des évêques représentés par leurs métropolites.Au contraire, la Collectio Diony
siana Aucta et Michel le Syrien, tributaires d'une autre tradition sans appendice,
l'ont mentionné directement parmi les signataires sans préciser qu'il s'était fait
représenter ". On a supposé, d'après la mention corrompue Philippus Ageyras
Sideras transmise par la Collectio Dionysiana Aucta *, que Philippos était évêque
d'Ankyra et Synaos, un évêché double attesté par la notice épiscopale du Pseudo
Épiphane ". Toutefois, rien ne permet de supposer que ces deux sièges étaient
déjà unis à l'époque du concile de Chalcédoine.

"ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 24 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B. n° 351.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p.54. —* ACO, II, l, 2, p. 153 [349]. l. 5 ;
ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 22. — * E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 44-45

798
PHILIPPOS 5

et 75-76. —* ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 24 ; cf. R. PRICE et M. GADDIs, The Acts of the
Council of Chalcedon, 2, p. 231, n. 39 ; ibid., 2, p. 239, n. 57. — " J. DARRoUzÈs, Notitiae
episcopatuum, p. 211, l*.

PHILIPPOS 4, évêque de Balboura (Lycie) 451

Il apparaît en 238° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 200° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
145° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 50° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 111° position dans la version grecque et
en 149° position dans la version latine des actes du concile *. Son nom est répété
par erreur dans la version latine en 153° position ". Il occupe la 202° place sur la
liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon '. Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux précisent les
noms des 58 premiers membres. Philippos apparaît en 218° position sur la liste
de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien ". Il souscrit en 222° position à la définition de la foi ". Il est à noter que
dans la version fournie par la Collectio Dionysiana Aucta, il est placé parmi les
évêques de Pamphylie de Sidè ". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Philippos apparaît
en 81° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit
les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. À une séance non datée, il souscrit aux canons
établis à Chalcédoine, en 45° position d'après la Collectio Prisca *.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 5. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 11.
—* ACO, II, 1,2, p. 6 [202], l. 33. —*ACO, II, 1,2, p. 30 [226], l. 31 ;ACO, II, 3,2, p. 54
[313], l. 24-27. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 16 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 17.
— °ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 21. — "ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 16. —*ACO, II, 1,2,
p. 135 [331], l. 39 ;ACO, II, 3,2, p. 145 [404], l. 18. —"ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 10 ;
ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 27 ; ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 1 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 66 B, n° 283. —"ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 27. —"ACO, II, 1, 3, p. 91
[450]. l. 29-30 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l.9. — *ACO, II, 2, 2, p. 41 [133], l. 34.

PHILIPPOS 5, évêque de Lysias (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 281° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 '. Il occupe la 243° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la 1" séance. Six autres évêques de
Phrygie Salutaire manquent sur cette même liste. Cela a été interprété comme le
signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires
impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement discipli

799
PHILIPPOS 6

naires et non dogmatiques *. Le nom de Philippos apparaît néanmoins à la fin de


la 3° séance en 160° position dans la version grecque et en 131° position dans la
version latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ". Il
occupe la 243° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *.
Il est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il
affirme, en 140° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de
Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Philippos occupe
la 261° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 267° position à la définition
de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Philippos apparaît en 100°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, il souscrit aux canons
établis à Chalcédoine, en 87° position d'après la Collectio Prisca ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 17. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 13.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 28 ;
ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 30. —* ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 30. — ° ACO, II, l, 2,
p. 107 [303], l. 4-7 ;ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 12. —' ACO, II, 1, 2, p. 136 [332].
l. 39 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 28. —*ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 18 ;ACO, II, 2,
2, p. 76 [168], l. 6 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 21 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II.
p. 68 A, n° 332. —*ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 14 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 30.
— "ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 4.

PHILIPPOS 6, évêque de Néa Aulè (Asie) 451

Il apparaît en 204° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 166° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
106° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 120° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de la dignité épiscopale et de toute
fonction sacerdotale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 205° position
dans la version grecque et en 141° position dans la version latine des actes du
concile *. Son nom est répété par erreur en 284° position dans la version latine ".
Il occupe la 168° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre
consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Philippos
occupe la 184° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 187° position à
la définition de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres
évêques de la province d'Asie, Philippos est absent de la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance conciliaire,

800
PHILIPPOS 7

le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.


Philippos n'apparaît donc pas sur cette liste. Il est à noter que Philippos est dit
dans les différentes listes de présence tantôt évêque de Néa Aulè ", tantôt évêque
de Théodosioupolis ". Dans les listes de souscription, d'une plus grande valeur
documentaire, Philippos signe toujours comme évêque de Néa Aulè *. Il s'agit
du même siège épiscopal, comme l'indique deux fois la version latine des actes :
Theodosiupolis siue Nouae Aulae ". Philippos est le seul évêque connu de ce
siège. La localisation de Néa Aulè demeure incertaine. Elle est mentionnée par
Hiéroklès après les cités de Nikaia et de Palaiapolis ". La découverte près de
Philadelphie de Lydie d'un relief en l'honneur de « Zeus Sabazios de Néa Aulè »
(Aio Xooud Qtov NeouMeitnv) laisse penser qu'elle se trouvait près de la Lydie,
sans doute sur le versant sud de la chaîne du Tmôlos ou dans la haute vallée du
Caystre *. On a voulu identifier de manière hypothétique Néa Aulè aux ruines
situées près de Çatak, à environ 5 km au nord-ouest de Kiraz (l'ancienne Ko
loè) ", mais plusieurs autres sites sont possibles.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 2. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 19.
—* ACO, II, 1, 2, p.5 [201], l. 37. — * ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 19 ; ACO, II, 3, 2,
p. 62 [321], l. 19-21. —* ACO, II, 1,2, p. 39 [235], l. 32 ;ACO, II, 3,2, p. 77 [336], l. 9.
— ° ACO, II, 3, 2, p.82 [341], l. 11. — ' ACO, II, 3, 2, p. 88 [284], l. 43. —" ACO, II, 1,
2, p. 135 [331], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 19. —*ACO, II, 1, 2, p. 147 [343],
l. 13 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 17 ; ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 20 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 238. — "ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 8 ;ACO, II, 1,2, p. 74
[270], l. 19 ; ACO, II, 1, 2, p. 88 [284], l. 43 ;ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 5 ; ACO, II,
3, 2, p. 144 [403], l. 19. — " ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 37 ; ACO, II, 1, 2, p. 32 [228],
l. 19. — * ACO, II, 1,2, p. 39 [235], l. 32 ;ACO, II,3,2, p. 77 [336], l. 9 ;ACO, II, 1,2,
p. 147 [343], l. 13 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 17 ; ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 20 ;
MICHEL LE SYRIEN, loc. cit. — " ACO, II, 3, 2, p. 62 [321], l. 19 ; ACO, II, 3, 2, p. 82
[341], l. 11. — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 660.7. — * W. M. RAMSAY, The Historical
Geography of Asia Minor, p. 105 ; P. SCHAEFER, in RE, I A, 2, col. 1544 et 1548-1549,
s. v. « Sabazios » ; A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 79.
— " S. PIRKER, TAVO, B VI 12.

PHILIPPOS 7, évêque de Peltai (Phrygie Pacatienne) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, l'évêque Nounéchios de Laodicée (—» Nounéchios 3), qui souscrit
au nom de son suffragant en 389 position à la définition de la foi'. À la fin de la
séance du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau à la place de Philippos en
185° position sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *.

"ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 4 ;ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 21. —* ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], I. 31 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 20.

801
PHILIPPOS 8

PHILIPPOS 8, évêque d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) 457

L'empereur Léon envoie à la fin de l'année 457 une lettre encylique à tous les
titulaires de grands sièges et métropolites pour savoir si le concile de Chalcédoine
doit être maintenu et si l'élection de Timothée AElure comme évêque d'Alexandrie
doit être validée. Philippos est mentionné en 49° position ", après les métropolites
du diocèse d'Asie et l'évêque de Smyrne qui a acquis le titre d'archevêque
(—» Aithérichos). La présence de Philippos sur cette liste est une preuve de
l'élévation d'Hiérapolis au rang d'archevêché autocéphale, un statut déjà revendi
qué par un prédécesseur de Philippos (—» Vénantios). La réponse de Philippos à
l'encyclique de Léon n'est pas conservée, mais on sait qu'à l'exception de la
Pamphylie de Sidè, toutes les autres provinces ont approuvé Chalcédoine et dé
noncé l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 24, l. 11.

PHILIPPOS 9, évêque de Myra (Lycie) Ca 542-553



Alors que la peste a éclaté dans la cité de Myra, vers 542, l'archevêque Philippos
rapporte au gouverneur de la province et aux notables de la ville qu'une rumeur
accuse l'archimandrite Nikolaos de Siôn (—» Nikolaos 8) d'empêcher les paysans
de venir approvisionner Myra. Avec l'accord du gouverneur et des notables, il
envoie deux clercs ramener Nikolaos enchaîné, mais les habitants du village
voisin de Tragalassos s'interposent ". Philippos apparaît une nouvelle fois, mais
à une date indéterminée, en relation avec Nikolaos de Siôn. Il le convoque à son
palais épiscopal et le jour de son arrivée, un dimanche, lui révèle son intention de
l'ordonner évêque. C'est dans l'église de la Paix, la cathédrale de Myra, que
Philippos lui remet l'habit et le proclame évêque de Pinara (dans l'ouest de la
Lycie) où il l'envoie *. Il occupe la 29° place lors des quatre premières séances du
concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 *. Pour les 5°, 6° et 7° séances
des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres présents,
mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *. Il occupe
la 29° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit à la même place
aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre
attribuée à Ibas d'Édesse *.
#
" Vie de Nikolaos de Siôn, 53, éd. ANRICH, I, p. 41-42 ; vers. SEvcENko, p. 84 : cf. H.
HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 890-892, s. v. « Tragalassos ».
—* Vie de Nikolaos de Siôn, 68, éd. ANRICH, I, p. 49-50 ; vers. SEvcENko, p. 100-102 ;
cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2, p. 811-813, s. v. « Pinara ». —* ACO, IV, l,
p. 4, l. 16 ; ibid., p. 21, l. 12 ; ibid., p. 33, l. 16 ; ibid., p. 40, l. 12. —* Ibid., p. 73, l. 17
18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 13 ; ibid., p. 225,
l. 18.

PHILIPPOS 10, évêque de Phellos (Lycie) 553-564

Il occupe la 94° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 93° place lors de la 3°

802
PHILOSTORGIOS

séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 93° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 89°
place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse ". Après la mort de Nikolaos de Siôn (-» Niko
laos 8), le 10 décembre 564, le diacre Paulos d'Oumbè (—» Paulos 29) va chercher
à Myra l'évêque Philippos pour qu'il fasse les psalmodies et les lectures d'usage ".
La présence de cet évêque à Myra s'explique certainement par la célébration de
la fête des Rosalia en l'honneur de saint Nicolas, le 6 décembre, à laquelle les
évêques de la province ont assisté *.
'ACO, IV. 1, p. 6, l. 14 ; ibid., p. 22, l. 37 ; ibid., p. 35, l. 8 ; ibid., p. 41, l. 38. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 5 ; ibid.,
p.228. l. 4 —* Vie de Nikolaos de Siôn, 79, éd. ANRICH, I, p. 54, l. 12-16 ; vers. SEvcENko,
p. 110, l. 6-10. —* Ibid., 76, éd. ANRICH, I, p. 52, l. 27-28 ; vers. SEvcENko, p. 108, l. 4-6.

PHILOSTORGIOS, évêque de Skepsis (Hellespont) 409/425

À la fin de son récit sur le martyre et l'invention des reliques de Kornèlios le


Centurion, Syméon Métaphraste, ou plutôt l'auteur ancien qu'il adapte, fournit
cette information importante : « à la mort de l'évêque Silvanos [de Trôas], Atha
nasios et Philostorgios sont élus à l'épiscopat, l'un de Trôas, l'autre de Skepsis »
(XuXuovoÛ ôè toû èrttoxóntou teÂeutmoovtoç, thv uèv Tpoooôéov èrtiokorthv
'A0œvœotoç, thv ôè Xkewoiov q)uÀootópyuoç èyxeupi@ovtou)'. Nous déduisons
de ce passage qu'à partir de la mort de Silvanos, Skepsis est détachée de Trôas
pour former un nouvel évêché. A aucun moment il n'est fait auparavant mention
d'un évêque de Skepsis, cette cité étant manifestement sous la juridiction de
Silvanos (—» Silvanos 2). D'autre part, si Athanasios de Trôas et Philostorgios de
Skepsis sont inconnus, un évêque Athanasios de Skepsis est attesté par les listes
de présence et de souscription au concile d'Éphèse en 431 (-» Athanasios 3). La
correspondance géographique, la proximité chronologique et l'homonymie lais
sent à penser qu'une confusion s'est produite dans l'attribution de ces sièges lors
de la rédaction primitive ou de la réécriture de ce récit : Athanasios serait évêque
de Skepsis et Philostorgios évêque de Trôas. Cependant cette hypothèse est
contredite par la fin du récit qui indique que Philostorgios est effectivement en
charge de l'Église de Skepsis Athanasios est par conséquent évêque de Trôas
(—» Athanasios 1), et Philostorgios le premier titulaire du tout nouveau siège de
Skepsis, et un prédécesseur d'Athanasios de Skepsis. Philostorgios commandite
à un peintre nommé Enkratios la décoration de l'oratoire de Kornèlios à Skepsis
et un portrait de ce dernier. Incapable de mener à bien cette tâche car il ignore la
physionomie du saint, le peintre, dépité, se répand en injures à son encontre. Il
tombe aussitôt de son échelle et reste sans respiration. Le lendemain, Kornèlios
pardonne au peintre qu'il ressuscite et se révèle à lui pour qu'il puisse faire un
portrait d'une grande vérité *.
" SYMÉON MÉTAPHRAsTE, Martyre de Kornèlios, XVIII, PG, 114, col. 1309A-B. —* Ibid.,
XVIII, col. 1309 B-1312A.

803
PHILOTHÉOS

PHILOTHÉOS, prêtre d'Harpasa (Carie) 451

Il représente l'évêque Zôtikos d'Harpasa à Chalcédoine (—» Zôtikos 3). Philo


théos est mentionné en 278° position sur la liste de présence lors de la séance
d'ouverture, le 8 octobre 451 '. Il occupe la 240° place lors de la 2° séance du 10
octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent à la 3° séance du
13 octobre. Il occupe de nouveau la 240° place sur la liste de présence lors de la
4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances
des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58
premiers membres. Philothéos occupe la 258° place sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 264° position à la définition de la foi *. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. A la différence du métropolite de Carie mais à la suite de plusieurs
évêques de cette province, Philothéos est absent de la liste des souscriptions de
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 5 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 14. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272]. l. 10.
— * ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 27. —* ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 36 ; ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 25. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 14 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426],
l. 17.

PHOIBOS, évêque de Polychalandos (Lydie) 359-363

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (—» Éleusios), et
homéens, minoritaires, conduits parAkakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche. Akakios s'est assuré le soutien des délégués du parti arien radical ou
anoméen. La première séance, qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec
et le départ temporaire des acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui
est lue lors de la 3° séance du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce
document daté du 28 septembre ". Il raconte le déroulement de la première séance
du concile en dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens
rejettent le terme de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Ecri
tures, condamnent la dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent
en revanche leur semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du
deuxième concile de Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Seul
Épiphane de Salamine, dans le chapitre de son Panarion consacré aux semi
ariens, donne la liste des prélats qui ont souscrit à cette lettre *. On lit, en 25°
position, la mention suivante : « Phoibos, évêque de Polychalandos de Lydie »
(qboîBoç èrtiokortoç IIoÀuxoÀovôou tñç Auôioç) *.Après l'échec des discussions
doctrinales, la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition
d'Akakios et de ses partisans en leur absence. Phoibos est du nombre des évêques
excommuniés, mais non déposés ". Une délégation conduite par Basilios d'Ancyre

804
PHÔKAS 1

(Galatie I) et Eustathios de Sébastée (Arménie I) se rend à Constantinople


présenter à l'empereur Constance II les procès-verbaux du concile et tenter de
gagner sa faveur, en vain. En effet, Constance II penche du côté des homéens.
Ces derniers prennent leur revanche l'année suivante avec le soutien de l'empe
reur. La Chronique pascale conserve la liste partielle, datée du 27 janvier 360,
des soixante-douze évêques qui souscrivent à la déposition de Makédonios de
Constantinople et à l'élection d'Eudoxios. Un évêque Phoibos est mentionné en
26° position *. Il doit s'agir de l'évêque de Polychalandos. Le concile de 360
aboutit aussi à la condamnation d'Aétios, le chef des ariens radicaux ou anoméens.
Rappelé d'exil par l'empereur Julien, sans doute en 362, Aétios séjourne dans la
capitale en compagnie de son disciple, Eunomios (-» Eunomios 1). D'après
l'historien Philostorge, Aétios se rend ensuite en Lydie pour y établir deux
évêques anoméens, KandidosetArrianos(—» Arrianos, Kandidos). Cet événement
se place suivant le récit de Philostorge après la mort de Julien, le 26 juin 363.
L'évêque Théodosios de Philadelphie, connu pour son goût des femmes, ressent
ces ordinations comme une condamnation de son mode de vie dépravé. Il rassem
ble en un synode (ouvéôpuov) huit autres évêques de Lydie (—» Théodosios 1).
On trouve Phoibos, décrit comme un ami de longue date de Théodosios, menant
lui aussi une vie immorale mais qui, précise Philostorge, refusa de condamner
Aétios °. Il s'agit bien entendu de l'évêque de Polychalandos car on imagine mal
l'existence d'un évêque homonyme dans la même province et à la même époque.
Ajoutons que le nom de Phoibos est, à notre connaissance, unique parmi les
membres du clergé du diocèse d'Asie. L'information apportée par Philostorge ne
contredit pas notre identification avec le membre du concile de Constantinople
de 360, car la Chronique pascale fournit la liste des souscriptions à la déposition
de Makédonios et non à la condamnation d'Aétios. Les évêques lydiens adressent
une lettre à Eudoxios de Constantinople et à Maris de Chalcédoine (Bithynie)
contre Aétios et les partisans de Kandidos. Ils contestent la légalité de ces
ordinations car Aétios, déchu du diaconat, est toujours sous le coup d'une censure
et a pratiqué ces ordinations de manière précipitée et contre l'avis général. Mais
Eudoxios, lié à Eunomios par ses serments et à Euzôïos d'Antioche par ses enga
gements, se contente dans sa réponse à Théodosios et ses partisans de les inviter
à s'en prendre à ceux qui ont accompli les ordinations plutôt qu'à ceux qui les ont
reçues ". Il est à noter enfin que Phoibos est le seul titulaire connu de l'évêché de
Polychalandos, absent du Synekdèmos d'Hiéroklès et de la Notice du Pseudo
Épiphane. Il faut supposer que cet évêché a été supprimé avant le vr siècle et
absorbé par un évêché voisin.
"ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 29, 3-9, p. 257, l. 35-p. 258, l. 20 ; ÉPIPHANE DE
SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 ; SoCRATE, HE, II, 40, 8
17, p. 172, l.4-p. 173, l. 20. —* ÉPIPHANE, Panarion, 73, 26, 1-8, t. III, p. 299, l. 26
p.301, l. 15. —* Ibid., 73, 26, 5, t. III, p. 300, l. 25. —*ATHANASE, Des synodes, 12, 5,
p. 240, l. 10 ;SoCRATE, HE, II,40,45, p. 176, l. 11. —* Chronique pascale, a. 360, p. 544,
l. 5. — ° PHILosToRGE, HE, VIII, 4, p. 106, l. 3-13. — ' Ibid., p. 106, l. 13-27.

PHÔKAS 1, évêque de Dardanos (Hellespont) 518-520

Le nom de cet évêque apparaît en 20° position sur la liste des souscriptions

805
PHÔKAS 2

accompagnant la pétition que le synode de Constantinople adresse au patriarche


Iôannès le 20 juillet 518, pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère
d'Antioche ". Il est mentionné en 18° place dans une lettre datée du 9 septembre
520 envoyée par dix métropolites et dix évêques réunis en synode dans la capitale
afin d'annoncer au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de
son successeur Épiphanios et exprimer leur volonté de paix dans l'Église (à la
suite du schisme acacien)*.

'ACO, III, p. 65, l. 34. —* Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 25.

PHÔKAS 2, évêque de Trôas ?(Hellespont) V°-VI° S.

Une inscription conserve le souvenir de la dédicace d'un bâtiment par l'évêque


Phôkas ". La pierre a été trouvée à Çamoba, environ 10 km au nord-est de Trôas
et 14 km au sud-ouest d'Ilion. Il s'agit de l'évêque de l'une ou l'autre ville.
L'évêché de Dardanos, trop éloigné, semble exclu bien qu'on ait attribué cette
inscription à l'évêque homonyme de Dardanos (—» Phôkas 1). L'utilisation des
ruines antiques de Trôas ayant dispersé de ses vestiges dans les villages voisins *,
nous attribuons de manière hypothétique l'inscription à ce siège. La fin est
mutilée et indique peut-être oootmp * ou le nom d'un second personnage, mais
non la date ".

" M. RICL, Inscriptions ofAlexandreia Troas, p. 166, n° 184. —* J. M. Cook, The Troad,
p. 201. —* A. LAITAR, EpAn, 28, 1997, p.80. —* D. FEIssEL, Bull. ép., 1998, p. 707,
n° 641.

PHÔKAS 3, prêtre de Rhodes (Îles) V°-VIe s. ?

Son épitaphe a été trouvée près d'une chambre funéraire rupestre à Lartos ".
Faute de reproduction, la datation est hypothétique car le formulaire est banal.

" H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 51, n° 137.

PHÔSKOS, évêque de Thyatire (Lydie) 431

Il apparaît en 29° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


envoient une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem '. Ils critiquent la convocation unilatérale
par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats ni les
Orientaux. Phôskos semble se rallier dès le lendemain aux cyrilliens car il souscrit
à la condamnation de Nestorius. Il signe en 176° position, puis en 180 position à
la place de son collègue de Lydie malade, Paulos de Daldis (—» Paulos 7) *. Ces
signatures sont douteuses car Phôskos est absent de la liste de présence au début
de cette séance et ne donne pas son avis, à la différence de la plupart des évêques,
sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius avec le Symbole de
Nicée.Aux séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que les évêques

806
PHÔTIOS 1

sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les actes de la séance du 17 juillet ne


donnent pas d'indication. A la séance du 22 juillet, Phôskos est de nouveau
absent de la liste de présence. Il souscrit pourtant en 68° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée *. La signature de l'évêque de Thyatire a été oubliée
dans la Collectio Atheniensis *.

'ACO, I, 4, p. 29, l. 1 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


I" juillet 431), t. II, p. 386. —*ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 30] ; ibid., p. 63, [l. 6]. —* ACO,
I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1,
3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 2, p. 71, [l. 39] ; ACO, I, 3,
p. 136, [l. 22] ; ACO, I, 5, p. 112, l. 15 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 23. —* ACO, I, 1, 7,
p. 113, [l. 29] ; cf. E. ScHwARTz, in Miscellanea Francesco Ehrle, II, p. 57.

PHÔTEINOS 1, évêque d'Otrous (Phrygie Salutaire) 458/9

Il souscrit en 33° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constanti


nople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites
en 458 ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église galate '.
" GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 D, [n° 33] ; PG,
85, col. 1620, [n° 33] ; E. SCHWARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n°33.

PHÔTEINOS 2, évêque d'Ouamanada (Pamphylie de Sidè) 518

Il apparaît en 31° position sur la liste des souscriptions qui accompagne la pétition
que le synode de Constantinople adresse au patriarche Iôannès le 20 juillet 518
pour qu'il rétablisse Chalcédoine et qu'il rompe avec Sévère d'Antioche ". Il est
le seul évêque connu du siège d'Ouamanada, dont la localisation est inconnue *.
' ACO, III, p. 66, l. 15. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2,
p.904-905, s. v. « Uamanada ».

PHÔTEINOS 3, prêtre de Gdanmaa ?(Lycaonie) V°-VI° S.

Son épitaphe le présente ainsi : « moi, Phôteinos, prêtre, jeune fleur, je me suis
fané » (èyò potûvoç tpeopótepoç véov öv0oç dpeuop60n)'. La pierre vient de
Zengen (actuel Ozkent), 20 km au sud de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 197, n° 381 et ph.

PHÔTIOS 1, évêque d'Eudokias (Lycie) 518

Il souscrit en 40° position à la pétition que le synode de Constantinople envoie au

807
PHÔTIOS 2

patriarche Iôannès de Constantinople le 20 juillet 518 en faveur de Chalcédoine


et contre Sévère d'Antioche ".

'ACO, III, p. 66, l. 28.

PHÔTIOS 2, archimandrite de Carie 518/538

Une lettre fragmentaire de Sévère d'Antioche, rédigée après sa déposition, est


adressée à deux prêtres et archimandrites monophysites de Carie, Phôtios et
Andréas (—» Andréas 3)'. Sévère répond à une question posée par ces archiman
drites qui ont reçu dans leur communion et élevé au diaconat un ancien nestorien
ou chalcédonien. Sévère juge cette réception conforme aux canons si l'individu
a anathématisé son hérésie et s'est repenti. En revanche, son élévation au rang de
diacre nécessite une période de pénitence et l'envoi d'une pétition aux évêques
monophysites contenant la confession de son péché et l'anathème de son hérésie *.
Sévère joint à sa lettre une copie d'un traité qu'il rédigea du temps de son patriar
cat (512-518) contre l'évêque Théodotos de Joppè (Palestine I) qui, au mépris
des canons, oignait une seconde fois les anciens nestoriens *.

' SÉVÈRE D'ANTIOCHE, Lettres choisies, I, 60, tr. I, p. 179-191. —* Ibid., p. 180-183.
—* Ibid., p. 185-186.

PHÔTIOS 3, moine de Smyrne (Asie) ca 562-ante 567 ?

Ce personnage " est lié à Pétros, évêque monophysite de Smyrne (—» Pétros 8).
Phôtios est chartulaire de la patricienne Césaria à Constantinople et Pétros est
son chancelier*. Ils décident vers 535 de devenir moines à l'Énaton, près
d'Alexandrie. Jean d'Éphèse leur rend visite au cours d'un voyage, vers 54l
(—» Iôannès 43). Vers 553, Pétros se rend à Smyrne puis est ordonné évêque de
cette cité par Jacques Baradée vers 558 *. Deux sources, moins sûres que Jean
d'Éphèse, désignent Phôtios comme évêque de Smyrne à la place de Pétros ".
Malgré l'erreur de datation de la Chronique de Zuqnin qui le place en 543/4, il se
pourrait que Phôtios, compagnon de Pétros, lui ait succédé à sa mort en 562.
Phôtios n'étant pas mentionné dans les Documents monophysites de 567-569,
cela placerait son épiscopat entre 562 et567. Cependant, le fait que Jean d'Éphèse
ne dise rien à ce sujet, alors qu'il n'a pas achevé les Vies des saints orientaux,
rend cette succession très improbable.

" PLRE, III B, p. 1037, s. v. « Photius ». —* PLRE, II, p. 248-249, s. v. « Caesaria ».


—* JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 56, PO, XIX, 2, p. 197 [543]-199 [545] ;
ibid., 50, p. 157 [503]. —* Ps.-JEAN D'ÉPHÈSE, Vie de Jacques Baradée, PO, XIX. 2,
p. 242 [588] ; Chronique de Zuqnin, a. 855, tr. II, p. 83, l. 9.

PHÔTIOS 4, higoumène de Dorylée (Phrygie Salutaire) 607/610

Phôtios est, avec Kèrykos (—» Kèrykos), higoumène « du monastère de Saint

808
PIONIOS 2

Georges, dit des Sources » (tñç uovñç toû dryiou Teoopyiou tñç Meyouévmç
IIn'yóov), au-dessus de Dorylée. Après avoir été accueilli par la population de la
cité, Théodore de Sykéôn va voir ses deux anciens disciples au cours d'un voyage
à Constantinople où le patriarche Thomas (607-610) l'a invité ".

" Vie de Théodore de Sykéôn, 130, p. 104, l. 14.

PHRONIMOS, évêque de Synaos (Phrygie Pacatienne) 553

Il occupe la 125° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 124° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 124° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
126° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.
'ACO, IV, 1, p. 7, l.9 ; ibid., p. 23, l. 26 ; ibid., p. 36, l. 2 ; ibid., p. 42, l. 27. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 36 ;
ibid., p. 229, l. 26.

PIONIOS 1, évêque de Chôma (Lycie) 381

Il occupe entre la 118° et la 129° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 121 ; MANsI, III, col. 570 E, [n° 122] ; MANsI,
VI, col. 1180 A, [n° 130] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 123 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 118 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 122.

PIONIOS 2, évêque de Trôas (Hellespont) 448-458

Il souscrit en 20° position à la condamnation d'Eutychès lors du synode de


Constantinople, le 22 novembre 448'. Absent au concile d'Éphèse en 449, il
apparaît en 218° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du
concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 *. Il occupe la 180° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme ". Il est présent en 197°
position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 167° à approuver la décision du
concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de l'honneur épiscopal et de toute
fonction sacerdotale *. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 193° position
dans la version grecque et en 158° position dans la version latine des actes du
concile ". Il occupe la 182° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon '. Pour les séances des 20 et
22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Pionios occupe la 198° place sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en

809
PISTIKOS

200° position à la définition de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au


31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres.
Pionios apparaît en 93° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres. À une séance non datée, il
souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 116° position d'après la Collectio
Prisca ". Il souscrit en 6° position à la réponse du synode d'Hellespont en 458 à
l'encyclique de l'empereur Léon *. Les évêques d'Hellespont approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Il est à
noter que le nom de Pionios est probablement emprunté au saint de Smyrne
martyrisé en 250 ", plutôt qu'à la cité hellespontine de Pionia, distante de 120 km
de Trôas et dont le nom dériverait d'un descendant d'Héraklès ".

'ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 12-13 ; ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 25-26. —*ACO, II, 1, 1, p. 61,
l. 22 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 16. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 33. —*ACO, II, 1, 2,
p.8 [204], l. 3. —*ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l.25 ;ACO, II, 3, 2, p. 68 [327], l. 21-23.
— ° ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 20 ; ACO, II, 3, 2, p.80 [339], l. 14. —' ACO, II, 3, 2,
p. 89 [285], l. 13. —* ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 19 ;ACO, II, 3, 2, p. 144 [403]. l. 33.
—*ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 26 ;ACO, II, 2, 2, p. 72 [164], l. 37 ; ACO, II, 3, 2,
p. 165 [424], l. 8 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 222. — "ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l. 7 ; ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 23. —"ACO, II, 2, 2, p. 44 [136], l. 1.
— *ACO, II, 5, p. 69, l. 2. —" BHG 1546-1547 ; BHG Auct. 1546; BHG Nov. Auct.
1546; cf. J.-M. SAUGET, in BSS, X, col. 919-921, s. v. « Pionio ». — " PAUsANIAs, IX. 18,
4 ; cf. W. RUGE, in RE, XX, 2, col. 1715, s. v. « Pionia(i) ».

PISTIKOS, évêque d'Aizanoi (Phrygie puis Phrygie Pacatienne) 325

Il participe au concile de Nicée qui a lieu du 20 mai au 25 juillet 325. Il occupe


la 4° place parmi les évêques de Phrygie présents sur les listes de souscription à
la définition de la foi ". Il est à noter qu'à l'époque du concile, la Phrygie forme
une seule province.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 142 ; ibid., p. 36 B, n° 138 ; ibid., p. 37 A,


n° 138 ; ibid., p. 37 B, n° 130 ; ibid., p. 67, n° 138 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 26) ;
ibid., p. 91, n° 145 ; ibid., p. 109, n° 141 ; ibid., p. 133, n° 142 ; ibid., p. 157, n° 114 ; ibid.,
p. 179, n° 292 ; ibid., p. 203, n° 134 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 141 ;
ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 141 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 141 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 100, l. 24, [n° 139] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 240 ; H. KAUFHoLD,
OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 148 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 147 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 144.

PISTOS, diacre de Telmessos (Lycie) 542

Une Novelle datée de 1" février 542 indique en préambule que Justinien a eu
connaissance d'un procès entre Eustathios, évêque de Tlôs (—» Eustathios 12), et
Pistos, diacre de l'Eglise de Telmessos ". Le différend n'est pas précisé. Il s'agit

810
PLOUTARCHOS

peut-être d'un héritage car ce sujet occupe cinq des six chapitres de la loi*.
'JUSTINIEN, Novelles, CXV, p.534, l. 31. —* Ibid., p. 535-549.

PLEISTARCHIANOS, archidiacre d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) V°-VI° s.

Ce clerc a contribué à hauteur de cinq nomismata à la pose d'une mosaïque, à


l'entrée du narthex d'une basilique découverte près de Çalisdag Tepesi, l'ancienne
Olbia ". Attaléia est l'évêché le plus proche.
' S. SAHIN, EpAnat, 33, 2001, p. 151 et pl. 21, fig. 7 ; D. FEIssEL, Bull. ép., 2002, p. 770,
n° 623.

PLOUTARCHOS, évêque de Lystra (Lycaonie) 451

Il apparaît en 291° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 253° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. Trois autres évêques de
Lycaonie manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme le signe
d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impé
riaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires
et non dogmatiques *. Le nom de Ploutarchos apparaît néanmoins à la fin de la 3°
séance en 154° position dans la version grecque et en 198° position dans la version
latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ". Il occupe la
253° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à
l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Ploutarchos est
mentionné en 271° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 277° position à
la définition de la foi ". Son nom est répété par erreur en 283° position dans la
version latine ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès
verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Il apparaît en 120°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, il souscrit aux canons
établis à Chalcédoine, en 112° position d'après la Collectio Prisca ".

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 18 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 27. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 23.
—* E. SCHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 22 ;
ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 9. —* ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 40. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 137 [333], l. 3 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 1. — ' ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 28 ;
ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 39 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 3 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 67 A, n° 294. —*ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 10. —"ACO, II, 1, 3, p. 92
[451], l. 35 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 14. — " ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 29.

811
PLOUTIÔN

PLOUTIÔN, prêtre de Tyraéion ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlios Ploutiôn a érigé une tombe en sa mémoire. Son nom est suivi du mot
Kpounvòç ". Il doit s'agir d'un ethnique plutôt que d'un patronyme. La pierre
provient de Mesarlik, près de Mahmuthisartekke (aujourd'hui Beykonak), 16 km
au sud-est d'Ilgin (Tyraéion).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 35, n° 173 ; L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan
Dagi, I, p. 94-95, n° 417.

POLÉMÔN 1, prêtre de Myra (Lycie) 375/7

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée à l'évêque Amphilochios


d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 * et l'été 377 '.
Basile demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un homme de confiance
pour connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie et
étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des anti-nicéens. Basile
dresse une liste des individus à visiter dont il faut d'abord vérifier l'orthodoxie,
parmi lesquels trois prêtres de Myra : Tatianos, Polémôn et Makarios (—» Tatia
nos 1, Makarios 1). On a supposé que l'absence de l'évêque indiquerait son
appartenance à un courant doctrinal opposé à Basile ". Les manuscrits donnent
pour localité èv Kûpouç, sauf un seul où l'on a èv Nüpouç. On a cru qu'il s'agissait
de la cité de Cyr en Euphratésie *. Mais on a noté que cette leçon est absurde car
Basile décrit un itinéraire de Limyra à Patara en passant par Myra ".
" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 22. — * Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148. —* ID.,
in Basil of Caesarea, I, p. 17 : B. GAIN, L'Église de Cappadoce au rv siècle, p.398 ;
W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET, Basile le Grand,
p.410. — * R. M. HARRIsoN, AnatSt, 13, 1963, p. 119. — * B. GAIN, op. cit., p. 105, n. 181.
— "W.-D. HAUSCHILD, op. cit., p. 190-191, n. 66.

POLÉMÔN 2, évêque de Trébenna (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 14° position dans la réponse du synode de Pamphylie de


Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 5° position
(Polemon episcopus Trebennorum) *. Les évêques pamphyliens approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure. Polé
môn est le premier évêque attesté de Trébenna, un siège absent des notices
épiscopales. Pour cette raison, on a vu en Trébenna une forme ancienne de
Perbaina, un siège attesté dans les notices jusqu'au xII° siècle ".

'ACO, II, 5, p. 58, l. 3-4. —* Ibid., p. 60, l. 13. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien
und Pamphylien, 2, p.892-894, s. v. « Trebenna ».

812
POLYCHRONIOS 1

POLLIÔN, évêque de Bagis ?(Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 4° place parmi les évêques de Lydie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Les listes indiquent Baris, or ce siège est en Hellespont.
En revanche, il existe un évêché de Bagis en Lydie. Il est préférable de corriger
Baris en Bagis (graphies très proches en onciales) plutôt que d'imaginer la sous
cription d'un évêque d'Hellespont parmi ceux de Lydie.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 135 ; ibid., p. 34 B, n° 130 ; ibid., p. 35 A,


n° 130 ; ibid., p. 35 B, n° 122 ; ibid., p. 66, n° 129 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 20) ;
ibid., p. 91, n° 137 ; ibid., p. 109, n° 132 ; ibid., p. 133, n° 134 ; ibid., p. 173, n° 243 ; ibid.,
p.203, n° 127 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 133 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 133 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 133 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 20, [n° 130] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 234 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62,
n° 140 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 139 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 251 A, n° 136.

POLYCHRONIOS 1, évêque d'Héraclée de la Salbakè (Carie) 431

Il apparaît en 54° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Polychronios est le seul évêque de la province de Carie à s'être
opposé au coup de force de Cyrille. Lors de la séance du concile oriental le
26 juin, il souscrit en 20° position à la destitution et à l'excommunication de
Cyrille et de Memnôn d'Éphèse (-» Memnôn)*. À la fin de la séance du 17 juillet
et après l'échec de la troisième et dernière députation citant Iôannès d'Antioche
à comparaître, le concile cyrillien excommunie l'évêque d'Antioche et les mem
bres de son concile. Polychronios apparaît en 13° position sur la liste des évêques
excommuniés *. Cette sentence d'excommunication est suivie d'une encyclique
envoyée par le concile cyrillien pour faire connaître les noms des excommuniés,
parmi lesquels l'évêque d'Héraclée de la Salbakè figure en 12° position ". Pour
trouver un terrain d'entente entre les deux moitiés du concile, l'empereur Théo
dose II organise une conférence contradictoire à Constantinople. Les délégués
orientaux, empêchés par des moines cyrilliens d'atteindre la capitale, se rendent
à Chalcédoine. Dans une lettre postérieure au 11 septembre, le concile oriental
exhorte ses délégués à résister aux pressions. De manière plus précise, il leur
demande d'obtenir l'annulation des mesures prises par les cyrilliens et la
dissolution du concile pour permettre aux évêques de rentrer chez eux alors que
l'hiver approche *. Polychronios signe cette lettre en 36° position ".

'ACO, I, 4, p. 29, l. 26; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
I" juillet 431), t. II, p. 386. —* ACO, I, 1,5, p. 123, l. 24 ;ACO, I,4, p. 38, l. 5. —* ACO,
I, 1,3, p. 25, l. 10 ;ACO, I,2, p. 82, l. 36 ;ACO, I, 3, p. 108, l. 25. —*ACO, I, 1,3, p. 26,
l. 25. —* ACO, I, 1, 7, p. 77, l. 36-p. 78, l. 35 ; ACO, I, 4, p. 65, l. 21-p. 67, l. 40 ; ACO,
I, 5, p. 375, l. 16-p. 376, l. 14. —" ACO, I, 4, p. 67, l. 34.

813
POLYCHRONIOS 2

POLYCHRONIOS 2, évêque de Stratonicée (Lydie) VI° S.

La dédicace d'un édifice, peut-être une église, trouvée à Siledik, près de Strato
nicée de Lydie, mentionne ce prélat ".
' H. TAUBER, ArkDerg, 3, 1995, p. 150-152, n° 4 et pl. XXIX.

POLYDEUKÈS, évêque d'Antioche (Pisidie) 520

Il est mentionné à la 9° place dans une lettre du 9 septembre 520 envoyée par dix
métropolites et dix évêques réunis en synode dans la capitale afin d'annoncer au
pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son successeur
piphanios et exprimer leur volonté de paix (à la suite du schisme acacien)'.
" Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 7.

POLYEUKTOS, évêque de Sillyon (Pamphylie de Pergè) IV°-V° S.

Un sarcophage découvert près d'Asarköy, au sud-ouest de Sillyon, a reçu « en


premier » (tpóôtov), d'après son inscription, les reliques de saint Tribimis. Ce
texte est suivi d'une demande d'intercession adressée à tous les martyrs en faveur
de la rémission des péchés de l'évêque Polyeuktos ". D'après le synaxaire de
Constantinople, saint Tribimios est associé à saint Nestôr. Originaires de Pergè,
dans le thème des Cibyrrhéotes (nom médiéval de la Pamphylie), ils sont marty
risés sous Dèce en 249 ou 250*. On a supposé que cette inscription avait été
gravée après ou à l'occasion de la translation des reliques de saint Tribimios *.

' C. BRIxHE et R. HoDoT, L'Asie Mineure du Nord au Sud, p. 54, n° 14 B et pl. IX, 3.
— * Synaxaire de Constantinople, 1" mars,4, col. 500, l. 1-10. — * C. BRIxHE et R. HoDoT,
op. cit., p.59.

POLYKARPOS 1, évêque de Mètropolis (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 7° et la 9° place parmi les évêques de Pisidie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ".
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 153 ; ibid., p. 38 B, n° 150 ; ibid., p. 39 A,
n° 150 ; ibid., p. 39 B, n° 140 ; ibid., p. 67, n° 148 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 30) ;
ibid., p. 93, n° 157 ; ibid., p. 111, n° 153 ; ibid., p. 133, n° 154 ; ibid., p. 169, n° 217; ibid.,
p.205, n° 146 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 153 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 153 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 153 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 28, [n° 151] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 197 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 64,
n° 189 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 339, n° 188 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 252 A, n° 185.

814
POLYKARPOS 3

POLYKARPOS 2, prêtre de Tyraéion (Pisidie) IV° S.

On a découvert à Eldes, environ 22 km au sud-est d'Ilgin (Tyraéion), l'épitaphe


de la tombe collective de trois prêtres dont Polykarpos ". Il s'agit probablement
des membres d'une même famille, et non de trois victimes d'une persécution * ou
de trois anciens comme on l'a proposé *.
" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 36, n° 181 et dessin p. 131. —* W. M. RAMsAY, Luke the
Physician, p. 395, n° 25. —* L. JoNNEs, The Inscriptions of the Sultan Dagi, I, p. 91-92,
n° 402.

POLYKARPOS 3, évêque de Tabala (Lydie) 449-458

Cet évêque occupe la 101° place sur la liste de présence à la première séance du
concile d'Éphèse, le 8 août 449. Il est le 96 à souscrire à la déposition de
Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11)*. Il est
mentionné en 82° position sur la liste de présence à la 2° séance du 22 août*. Il
apparaît en 227° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du
concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 189° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est absent de la liste de présence à
la 3° séance du 13 octobre. Néanmoins, il est le 157° participant à approuver la
décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité sacerdotale
et de toute fonction ecclésiastique ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en
181° position dans la version grecque et en 134° position dans la version latine
des actes du concile ". Il occupe la 191° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères sur le Tome de
Léon. Il affirme, en 156° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles
de Nicée et de Constantinople I, et souscrit au Tome ". Son siège est confondu
dans la version grecque avec Gabala en Syrie I (èrtiokontoç To Bo(Moov èrtopxioç
Xupioç). Cette erreur est due à l'incertitude des versions qui indiquent tantôt
Tabala tantôt Gabala. Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les 58 premiers membres. Polykarpos est mentionné en 207° position
sur la liste de présence de la séance du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien ". Il souscrit en 211° position à la définition de la foi ". Pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les noms de 47 à 58 membres.
Polykarpos apparaît en 61° position sur la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace *. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste
de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une séance non datée, il
souscrit, sous une forme corrompue (Polycarpus alensis), aux canons établis à
Chalcédoine, en 57° position d'après la Collectio Prisca ". Il souscrit en 5° posi
tion à la réponse du synode de Lydie en 458 à l'encyclique de l'empereur Léon ".
Le synode approuve le maintien de Chalcédoine et juge invalide l'élection de
Timothée AElure. Comme nous l'avons vu, un problème se pose quant à la forme
exacte du toponyme. Non seulement les listes de présence mais encore les listes
de souscription, ce qui est plus grave, donnent Tabala et Gabala. La forme Tabala,
attestée par les témoignages numismatiques et épigraphiques º, est en partie
confirmée par le Synekdèmos (To(Mo Go) ". Dans les notices épiscopales, la forme

815
POLYKARPOS 4

Gabala est fréquente, mais Tabala apparaît dans les deux notices les plus anciennes
(vII°-vIII° siècle)". Au concile de Nicée II, en 787, le titulaire de ce siège signe
encore étiokotoç To Bo(Moov ". Ces hésitations doivent s'expliquer par la faible
différence graphique en onciales entre Tabala, la forme correcte, et Gabala.

'ACO, II, 1, 1, p. 81, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 13. — * ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 10.
—* Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 9, l. 17-18. — "ACO, II, 1, 1, p. 61,
l. 31 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 25. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 42. — " ACO, II, l, 2,
p. 33 [229], l. 15 ;ACO, II, 3, 2, p. 67 [326], l. 14-17. — ' ACO, II, 1,2, p. 39 [235], l. 8 ;
ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 2. —* ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 22. —*ACO, II, 1, 2,
p. 108 [304], l. 38-41 ;ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 31. — "ACO, II, 1,2, p. 135 [331],
l. 28 ; ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 7. — " ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 37 ;ACO, II, 2,
2, p. 73 [165], l. 31 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 19 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p. 66 A, n° 251. — * ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 7 ; ACO, II, 3, 3, p. 104 [543], l. 21.
— * ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 11. — "ACO, II, 5, p. 57, l. 24. — * J. KEIL, in RE, IV
A,2, col. 1852,s. v. « Tabala ». — " HIÉROKLÈs,Synekdèmos,670.9, p. 26. — " J. DARROU
zÈs, Notitiae episcopatuum, p.491, s. v. « Gabala ». —" Ibid., p. 208, n. 168 ; cf. PmbZ,
2, p. 290, s. v. « Ioannes 3087 ».

POLYKARPOS 4, moine d'Asie ? ca 569

Michel le Syrien mentionne Polykarpos après l'excommunication en 569, pour


cause de trithéisme, des évêques Konôn de Tarse (Cilicie I) et Eugénios de
Séleucie (Isaurie). Ce moine parvient à répandre leur hérésie en Asie et en Carie
en distribuant de l'argent ". Son nom indique peut-être une origine asianique.
" MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 255 A.

POLYKARPOS 5, sous-diacre de Smyrne (Asie) V°-VI° S.

Une épitaphe disparue des environs de Smyrne mentionne ce clerc, qui porte le
nom du saint patron de sa cité, et son épouse, Palladia ".
' G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, I, p. 268-269, n° 565.

POLYZÈLOS ?, évêque de Skepsis (Hellespont) 458

Il souscrit en 12° position (polytenus episcopus Scipseos) à la réponse du synode


d'Hellespont en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Le synode approuve le
maintien de Chalcédoine et juge invalide l'élection de Timothée AElure. En raison
du caractère sans doute corrompu du nom, l'éditeur a proposé Polyzèlos.

'ACO, II, 5, p. 69, l. 8.

816
POSÉIDONIOS

PONTIANOS, évêque de Sôzopolis (Pisidie) 458

Il est mentionné en 14° position (Pontianus Sozopolis) dans la réponse du synode


de Pisidie, en 458, à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 13° posi
tion (Pontianus episcopus Sozopolitanus)*. Les évêques de Pisidie approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 51, l. 6. —* Ibid., p. 56, l. 8.

PORPHYRIOS 1, chantre de Séleucie Sidèra (Pisidie) 419

Une inscription porte la dédicace d'une église à saint Georges par une association
pieuse (ouvoôio) dirigée par deux magistrats municipaux. Suit une liste de vingt
noms dont, en première place, celui de ce chantre (Iloppûpuç dvtuq)ovdplç)'.
L'inscription, remployée dans la mosquée de Bayad, près du site de l'ancienne
Séleucie Sidèra, est datée de l'an 450, soit 365 d'après l'ère de Sylla ou plus
probablement 419 selon l'ère d'Actium. On a retrouvé une inscription très sem
blable, réalisée la même année par la même association à Baris (-» Iôannès 9).

" J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition, p. 333, n° 465 et pl. E. LAFLI, in Limes, XVIII,
p.318, n° 2 ; cf. H. GRÉGoIRE, Revue Instr publ. belge, 51, 1909, p. 277-278 ; L. ROBERT,
Hellenica, X, p. 239-245.

PORPHYRIOS 2, évêque de Palaioupolis (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 3° position dans la réponse en 458 du synode de Pamphylie


de Pergè à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 3° position (Por
phyrius episcopus Paleopoleos) *. Les évêques pamphyliens approuvent le
maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 2. — * Ibid., p. 60, l. l l.

PORPHYRIOS 3, prêtre de Meiros ? (Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il est connu par une stèle sans doute funéraire trouvée près de Yeniköy-Göçenoluk,
environ 20 km au nord du site de l'antique Meiros ".
" C. H. E. HASPELs, The Highlands of Phrygia, I, p. 336, n° 100 et II, pl. 628.

POSÉIDONIOS, diacre de Parlaos (Pisidie) IV°-V° S.

D'après une inscription votive découverte à Kocapinar (Parlaos), sous l'évêque


Alexandros (—» Alexandros 14), quatre « diacres de la sainte Église catholique
de Dieu » (ôucikovot tñç dryioç toû Oeo0 ko0oMuKñç èkkMnoioç) parmi lesquels
Poséidonios ont fondé un oratoire ". Cette inscription a été datée par son éditeur

817
PRAYLIOS 1

du v° siècle selon des critères paléographiques, mais le formulaire permet d'é


tendre la datation au siècle précédent.

' B. PACE, Annuario, 3, 1916-1920, p. 48-49, n° 37.

PRAYLIOS 1, koinônos de Lydie 515

Il est connu par une inscription de Mendechora, 15 km au nord-ouest de


Philadelphie. C'est une épitaphe datée du dimanche 8 xanthikos de la 8° indiction
en l'an 543, « lors de la réunion des habitants de Myloukômè » (tſ ouvóôqo tñ
M[uMouk]oopuntóôv). La date est le 8 mars 515. Le toponyme, bien que restitué,
s'appuie sur l'inscription d'une pétition adressée par « le district des Myleitai »
(m MuMettôv xotoukio)'. Praylios, qualifié de saint, est ô kouvoovòç ô kotà
tórtov, à savoir un évêque montaniste de la région *. Un autre koinônos est connu
par une inscription de Lydie (—» Paulos 31). Ces deux inscriptions attestent
l'existence d'une communauté montaniste dans cette province. L'épitaphe de
Praylios commence par diveÀiîuqp0m, « il a été repris, élevé ». Le sens du mot a
fait l'objet de discussions. On a défendu le caractère proprement montaniste de
ce verbe compris dans le sens « d'être monté au ciel » par assimilation au Christ *.
D'autre part, on a souligné qu'il s'agit d'une formule déjà employée par les
païens. Plusieurs témoignages grecs et latins ont été fournis pour rejeter le
caractère montaniste de ce verbe et le comprendre comme un simple équivalent
métaphorique du verbe « être mort » ". Cette opinion a reçu de nouveaux sou
tiens *. L'attestation de cette formule dans la littérature gréco-juive et apocaly
ptique " prouve que son emploi ne se limite pas aux seuls montanistes.

" CIG, II, p.801, n°3420, l. 10 ;cf. W. H. BUCKLER,JHS,37, 1917, p.95-99, n°8 ;W. TAB
BERNEE, JEChSt, 1, 1993, p. 273-275, n° 2 et p. 279, pl. 2 ; ID., Montanist Inscriptions and
Testimonia, p. 509-513, n° 84, fig. 93 et pl. 35. —* H. GRÉGOIRE, Byzantion, 2, 1925.
p. 332-335 ; W. TABBERNEE, loc. cit. ; C. TREvETT, Montanism, p. 211. — * H. GRÉGOIRE,
Byzantion, 8, 1933, p. 59 ; ID., Byzantion, 10, 1935, p. 247-250 ; ID., BCLAB, 38, 1952,
p. 175-178 ; A. STROBEL, Das heilige Land der Montanisten, p. 90-92. — * E. PETERsoN,
Röm. Quart., 42, 1934, p. 175-176 : A. FERRUA, RdAC, 21, 1944-1945, p. 174-176.
—* E. GIBsoN, The « Christians for Christians » Inscriptions ofPhrygia, p. 138 ; W. TAB
BERNEE, op. cit., p. 466-467. —" A. STROBEL, op. cit., p. 88-89.

PRAYLIOS 2, prêtre de Milet (Carie) VI°-VII° S.

Un bloc d'entablement mentionne ce prêtre ".


" P. HERRMANN, Inschriften von Milet, VI, 2, p. 141, n°983 et pl. 54, n° 331.

PRIBIS, diaconesse de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlia Léontianè et sa mère Pribis ont érigé un tombeau pour leur fils et petit
fils Anenklètos ". L'inscription a été découverte à Gözlü, 27 km au nord de Halici

818
PRINKIPIOS

(Laodicée) et28 km au sud-ouest de Çesmelisebil(Gdanmaa). Les rares mentions


du nom Pribis proviennent des confins de la Pisidie avec la Lycaonie *.
' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 172, n° 326 et ill. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen
namen, p. 440, $ 1305-1.

PRIMOS ? 1, prôtoprêtre ? de Laodicée (Pisidie) IV°-V° S.

Le prêtre Gaios et ses compagnons dans la prêtrise du monastère des apotactites


(ouvrtpeopû[tepou toû tôv] 'Artotoxtutôô[v. .. uo]vootnpiou), « tenant compte
des commandements (divins ?) et de l'injonction » (Mólyov éxovteç] tôv èvto
À ſo[v te koû ôtooto]Añç), ont érigé pour Primos, peut-être leur prôtoprêtre, une
pierre tombale (—» Gaios 5)'. Le nom et la fonction sont hypothétiques car ils
reposent sur une restitution partielle pour le nom, complète pour la fonction.
L'inscription vient d'un fort byzantin construit à Bedel Kale avec des pierres
prises alentour*, moins de 10 km au sud-ouest de Halici, le site de l'ancienne
Laodicée.Au nord de cette cité a été découverte une inscription mentionnant un
groupe de prêtres de cette même secte ascétique (—» Anikètos 1, Diophantos 1,
Eugraphios 1).

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 17, n° 88, pl. 6. —* ID., Bull. Rylands, 13, 1929, p. 265
266. -

PRIMOS 2, diacre de Dionysioupolis ?(Phrygie Pacatienne) IV°-VI° S.

Une inscription trouvée à Bekilli, peut-être l'ancienne Dionysioupolis, indique :


« le domaine a été mis en culture sous le diacre Primos » (èčepyoo0n tò ktñuo
èrti ôuoxóvou IIpeipoo)'.

' W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 121, n° 326 et pl. 65 ;


W. TABBERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 483-484, n° 77*; cf. K. BELKE et
N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 210, s. v. « Bekilli ».

PRINKIPIOS, diacre de Lycie Ca 550

Parmi les pièces du trésor de Kumluca se trouve une couverture de livre en


argent. Une inscription indique qu'elle a été offerte « pour la mémoire et le repos
de Prinkipios, diacre » (örtèp uvñunç k(oi)dvortoûoeoç Ilpuykurtiou ôuokóvou)'.
Deux femmes, Stéphanè et Léontia, et un autre diacre sont également mentionnés
(—» Konôn 16). L'origine du trésor est discutée (—» Eutychianos 3).

' I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 53, n° 7 et pl. S23.3-5.

819
PRISKOS

PRISKOS, diacre de Cyzique (Hellespont) 529

Suivant Procope qui le dénigre, Priskos est un Paphlagonien chargé de la cor


respondance (èrttotoMoYpdqoç) de Justinien. Son obséquiosité lui vaut une for
tune rapide, mais suscite l'hostilité de Théodora. Elle tente d'abord de le diffamer
en vain auprès de son époux, puis, un hiver, le fait embarquer et l'oblige à recevoir
la tonsure et le sacerdoce tandis que Justinien confisque la plupart de ses biens ".
Malalas et Théophane offrent des informations plus précises. En 529, d'après les
indications fournies par Malalas, Priskos, consul honoraire et ancien secrétaire,
est disgracié, privé de ses biens, ordonné diacre et envoyé à Cyzique *. Mais
selon les Excerpta de insidiis, Priskos, ancien secrétaire et comte des excubites,
placé en résidence surveillée à Cyzique, se réfugie dans le bourg voisin d'Artakè
et reçoit peu après l'ordre de vivre en clerc à Nicée *.
" PRocoPE,Anecdota,XVI,7-10,p. 101,l. 4-20 ;cf. PLRE, III B,p. 1050,s. v. « Priscus 1 ».
—* MALALAs, XVIII, 43, éd. DINDORF, p. 449, l. 12-14 = éd. THURN p. 377, l. 25-27 ;
THÉOPHANE, A. M. 6026, p. 186, l. 15-17. — * Excerpta de insidiis, 45, p. 171, l. 35-p. 172,
l. 6.

PROFOUTOUROS, prêtre d'Euménéia (Phrygie Pacatienne) 381

Il souscrit à la place de l'évêque Théodôros entre la 129° et la 141° position, selon


les listes, aux canons du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381
(—» Théodôros 3)'.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 132 : MANsI, III, col. 571 B, [n° 133] : MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 141] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 134 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 129 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.319 B, n° 133 (omis).

PROHAIRÉSIOS, évêque de Lycie ca 403

On connaît par Photius les actes aujourd'hui perdus du synode du Chêne qui s'est
déroulé en septembre 403. Parmi les chefs d'accusation réunis contre Jean
Chrysostome par ses adversaires, le vingt-sixième lui reproche d'avoir été à la
fois accusateur, témoin et juge dans des affaires ecclésiastiques, dont l'une im
plique cet évêque de Lycie ". On ne connaît pas l'issue de l'affaire, mais on peut
supposer qu'elle a abouti à une sanction prise par Jean contre cet évêque.

' PHoTIUs, Bibliothèque, 59 (Synode du Chêne), t. I, p. 54, l.2-6.

PROKLOS 1, évêque de Cyzique (Hellespont) 426

Malgré son ordination épiscopale, il n'a jamais occupé stricto sensu de fonction
ecclésiastique dans le diocèse d'Asie. À la mort d'Attikos de Constantinople, le
10 octobre 425, deux prêtres briguent sa succession : Proklos et Philippos de
Sidè. Le choix du peuple se porte sur un troisième candidat, Sisinnios. Élu le

820
PROKLOS 1

28 février 426, Sisinnios prend la décision d'ordonner son rival malheureux,


Proklos, évêque de Cyzique. Mais les habitants de cette cité anticipent la venue
de Proklos en élisant un moine et ascète nommé Dalmatios (—» Dalmatios). Ils se
défendent d'avoir violé une loi qui interdirait toute ordination épiscopale sans
l'accord de l'évêque de la capitale. Les Cyzicéniens prétendent qu'il s'agit d'un
privilège personnel accordé au seulAttikos.Proklos préfère rester à Constantinople
où ses prêches lui valent la célébrité ". Il renonce à Cyzique. Écrivant un peu plus
d'un siècle après ces événements, Liberatus de Carthage reprend l'information
fournie par Socrate, mais ajoute que cette élection déplut à d'importants per
sonnages du palais, sans les nommer*. D'après le silence des sources, on peut
supposer que l'élection de Dalmatios n'a pas été remise en cause. La décision de
Proklos de respecter le choix des Cyzicéniens lui a peut-être été dictée par le
manque de soutien de la part de Sisinnios. Le maintien de Dalmatios comme
métropolite d'Hellespont a dû finalement être avalisé par Sisinnios. Les Docu
ments monophysites conservent une apologie de Paulos le Noir, patriarche jacobite
d'Antioche (564-578), rédigée en 580 par Sergios, reclus d'un couvent de Nicée
(Bithynie). Sergios cite le passage de l'historien Socrate relatif à Dalmatios. Il
apporte une indication précieuse : Dalmatios a été établi par des évêques légitimes
qui avaient certes le pouvoir de procéder à des ordinations, mais qui se sont
rendus coupables en approuvant des gens (comme Dalmatios) qui ont piétiné la
loi, bien que ces évêques aient obéi à une coutume alors en vigueur Sergios trace
un parallèle entre cette élection et l'ordination jugée frauduleuse du patriarche
Pétros par des monophysites d'Alexandrie, alors que Paulos avait déjà nommé
Théodôros évêque *. Dans le cas de Dalmatios, Sergios reconnaît la validité de
son ordination car elle a été accomplie par des évêques, tandis que pour Pétros,
ceux qui l'ont ordonné avaient déjà été déposés de leur dignité épiscopale. A la
mort de Sisinnios, le 24 décembre 427, Proklos et Philippos se retrouvent en
compétition. D'après l'historien Socrate et les auteurs qui le recopient, une majo
rité se dessine en faveur du premier, mais de puissants personnages l'empêchent
d'être élu, arguant d'une translation de siège contraire aux canons ". Le choix se
porte sur Nestorius. Après la déposition de Nestorius au concile d'Éphèse le
22 juin 431, Maximianos est ordonné le 25 octobre suivant. Proklos est de nou
veau candidat au trône de Constantinople à la mort de Maximianos, le 12 avril
434. Certains tentent d'empêcher l'élection de Proklos en raison de sa précédente
élévation au trône de Cyzique. Leur manœuvre échoue et il accède à la dignité
épiscopale le 12 ou 13 avril grâce au soutien de Théodose II, soucieux d'éviter
des troubles. Proklos reçoit des lettres des évêques de Rome, d'Alexandrie,
d'Antioche et de Thessalonique qui approuvent son élection et jugent que rien ne
s'oppose à une translation de siège. De son côté, Socrate, qui prend parti pour
Proklos, défend la régularité de cette translation et dresse une liste des transferts
d'évêques reconnus comme légitimes *.

" SoCRATE, HE, VII, 26, 1-2, p. 375, l. 12-20 ; ID., HE, VII, 28, 1-3, p.376, l. 26-p. 377,
l.3 : ID., HE, VII, 41, 2, p. 390, l. 10-12 : THÉODORE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 324
325, p. 94, l. 18-24 ; CAssIoDoRE, HE, XII, 3, 3-4, p. 662, l. 6-14 : ID., HE, XII, 3, 7-9,
p. 662, I. 27-p. 663, l. 36 ; ID., HE, XII, 11, 1, p. 679, l. 4-p. 680, l. 1 ; THÉOPHANE,
A. M. 5921, p. 87, l. 18-23 ; MICHELLE SYRIEN, VIII, 3, tr. II, p. 13 B ; NICÉPHORE CALLIsTE,
HE,XIV,29, PG, 146, col. 1153 D-1156 A ; ID., HE, XIV,38, col. 1 185 C-D. —* LIBERATUs
DE CARTHAGE, Bréviaire, VII, ACO, II, 5, p. 106, l. 4-13. — * Documents monophysites,

821
PROKLOS 2

p. 187, l. 25-p. 188, l. 37. — * SoCRATE, HE, VII, 35, 1-2, p. 384, l. 5-10 ;CAssIoDoRE, HE,
XII, 7, 1, p. 672, l. 1-7. —* SoCRATE, HE, VII, 36, 1-7, p. 384, l. 17-p. 385, l. 11 ; ID., HE,
VII, 40, 1-5, p. 389, l. 17-p. 390, l. 5 ;THÉoDoRE LE LECTEUR, HT, IV, épitomé, 331, p. 95,
l. 12-14 ; FACUNDUs, Pour la défense des trois chapitres, XII, 5, 18, p. 397, l. 137 : CAssIo
DoRE, HE, XII, 8, 1-4, p. 673, l. 1-p. 674, l. 24 ; ID., HE, XII, 10, 4, p. 679, l. 11-23 ;
ZACHARIE CONTINUÉ, HE, II, 5, tr. I, p. 88, l. 2-3 ; ÉvAGRE, HE, I, 8, p. 16, l. 30-32 : JEAN DE
NIKIoU, LXXXIV, 65-74, p. 341-343 ;THÉoPHANE, A. M. 5921, p. 87, l. 18-23 ; Ménologe
de Basile II, 24 octobre, PG, 117, col. 125 B ; ZONARAs, XIII, 22, 46-47, t. III, p. 105,
l. 18-p. 106, l. 4-5 ; Traité des transferts, 14, REB, 42, 1984, p. 173-174 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 5, tr. II, p. 23 B ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 140 ; ID.,
op. cit., col. 156/158 : ÉPHREM, Imperatorum et patriarcharum recensus, p. 39, v. 747 ;
ibid., p.389, v. 9707-9712 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 39, PG, 146, col. 1189A et
col. 1193 C-D ; ID., Catalogue des patriarches, PG, 147, col. 453 D.

PROKLOS 2, évêque d'Argiza (Asie) 451

Il apparaît en 201° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 163° place lors de la 2°
séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent à la 3°
séance du 13 octobre qui s'achève par la déposition de Dioskoros d'Alexandrie.
Il occupe la 165° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre
consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Proklos est
mentionné en 181° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 184° position à
la définition de la foi *. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Proklos est absent
de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la
dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les58 premiers
membres. Il existe un évêché d'Argiza en Hellespont et un autre en Asie, mais
dans le cas présent, nul doute n'est permis. Les principales versions grecque et
latine donnent toujours la forme 'ApyiÇov ou Argizorum. Toutefois, pour la sou
scription à la définition de la foi, le 25 octobre, la Collectio Dionysiana Aucta et
Michel le Syrien rangent certes Proklos parmi les évêques de la province d'Asie,
mais indiquent les formes Algizenus et « Alg(i)nzon », preuve de l'équivalence
Argiza-Algiza ". L'appartenance de Proklos à la province d'Asie est confirmée
par son attitude au cours de la séance du 31 octobre. Les évêques d'Asie ne
souscrivent pas au canon en faveur du siège de Constantinople, à la différence
des évêques d'Hellespont. La localisation du siège reste incertaine. D'après
l'ordre suivi par Hiéroklès, Algiza, mentionnée après Siai et avant Nikaia, doit se
situer dans la haute vallée du Caystre '.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 5 ; ACO, II, 3, 1, p. 34, l. 31. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 16.
—* ACO, II, 3, 2, p. 88 [284], l. 40. — * ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 2 : ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 16. —* ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 10 : ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 15 ;
ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 17 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 236.
— ° P. CULERRIER, REB, 45, 1987, p. 144. —' HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 660.2, p.22 ;

822
PROKOPIOS 2

cf. A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 79 ; L. ZGUSTA, Klein
asiatische Ortsnamen, p. 59, $ 42-1.

PROKOPIOS 1, évêque de Synnada (Phrygie puis Phrygie Sal.) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° place parmi les évêques de Phrygie présents sur les listes de
souscription à la définition de la foi ". La Phrygie constitue une seule province à
l'époque du concile de Nicée.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 36 A, n° 141 ; ibid., p. 36 B, n° 137 ; ibid., p. 37 A,


n° 137 ; ibid., p. 37 B, n° 129; ibid., p. 67, n° 137 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l.25) ;
ibid., p. 91, n° 143 ; ibid., p. 91, n° 144 ; ibid., p. 109, n° 140 ; ibid., p. 133, n° 141 ; ibid.,
p. 165, n° 178; ibid., p. 203, n° 133 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 68-69, n° 140 ;
ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 140 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 140 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons,
p. 100, l. 23-24, [n° 138] ; E. HoNIGMANN, Byzantion,20, 1950, p. 65, n° 46 ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 147 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 146; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 143.

PROKOPIOS 2, anachorète de Rhodes (Îles) ca 400-post 415

Le 25 septembre, sans doute de l'an 400 d'après les éditeurs de sa Vie, l'évêque
Pophyrios de Gaza et son métropolite Iôannès de Césarée (Palestine I) partent en
ambassade à Constantinople pour obtenir de l'empereur la démolition des temples
païens de Gaza. Au terme d'un voyage de dix jours, ils atteignent Rhodes où
Prokopios « vit en solitaire » (uovoiÇov) dans un coin reculé de l'île. L'auteur de
la Vie, Marc le Diacre, est du voyage. Il précise au moment où il écrit que
l'anachorète est mort depuis cinq ans, après avoir pratiqué le jeûne, la veille et la
pauvreté. Nous ignorons toutefois la date de composition de la Vie, postérieure à
420. Prokopios se révèle prophète et exorciste. En arrivant à Rhodes, les
voyageurs apprennent l'existence de l'anachorète et décident de lui rendre visite.
Ils empruntent une barque et longent la côte pour l'atteindre. Prokopios les reçoit
chez lui en compagnie d'un disciple anonyme ". Il devine la fonction ecclésia
stique de chacun. Après une prière commune, les visiteurs disent à Prokopios le
but de leur voyage vers la capitale *. Il leur prodigue des paroles de réconfort et
leur livre sa révélation : Porphyrios et ses compagnons doivent visiter Jean
Chrysostome, l'évêque de Constantinople. En mauvais terme avec l'impératrice
Eudoxie, il recommandera ses visiteurs au cubiculaire Amantios qui pourra les
introduire auprès de sa maîtresse. Une fois leur cause entendue, les quémandeurs
annonceront qu'elle aura prochainement un fils, car Prokopios sait qu'elle est
enceinte de neuf mois *. Leur visite achevée, Porphyrios et les siens quittent
Prokopios et appareillent pour Constantinople qu'ils atteignent dix jours plus
tard *. A l'issue de la seconde entrevue entre Iôannès de Césarée, Porphyrios et
Eudoxie, celle-ci les assure de son soutien auprès de l'empereur Arcadius. Les
évêques lui répètent alors les paroles de Prokopios qui la réjouissent *. Leur
mission accomplie, ils quittent le palais en souhaitant la naissance d'un héritier,
confiant dans la prédiction de Prokopios ". Leur mission couronnée de succès, ils

823
PROKOPIOS 3

embarquent le 18 avril 402 et atteignent Rhodes cinq jours plus tard, soit le
22 avril. Malgré les instances de ses passagers, le pilote du navire appareille
aussitôt le ravitaillement en eau terminé. Deux jours après, une tempête se lève
et Prokopios apparaît en songe à Porphyrios pour lui conseiller de convertir le
pilote qui est arien'. Étonné d'avoir été découvert, le pilote se convertit, la tem
pête cesse et le navire atteint Maïouma, le port de Gaza, le 1" mai 402*. Arguant
d'un passage deJérôme affirmant que l'hérésie pélagienne, comme une résurgence
de l'origénisme, a contaminé la Sicile et Rhodes ", les éditeurs ont proposé de
voir en Prokopios un hérétique ", alors que rien dans la Vie de Porphyrios ne
permet de l'affirmer.

" MARc LE DIACRE, Vie de Porphyrios, 34, p. 29, l. 10-26. —* Ibid., 35, p. 29-30. —* Ibid.,
36, p. 30-31 ; cf. PLRE, II, p. 66, s. v. « Amantius 1 ». —* MARc LE DIACRE, Vie de
Porphyrios, 37, p. 31, l. 1-4. —* Ibid., 42, p. 35-p. 36. — " Ibid., 43, p. 36, l. 9-13.
— ' Ibid., 55-56, p. 45-46. —* Ibid., 57, p. 46-47. —"JÉRôME, Commentaire sur Jérémie,
IV, 1, éd. REITER (CSEL), p. 221, l. 2-9 ; éd. REITER (CChr, Ser. Lat.), p. 174, l.2-9.
— " H. GRÉGOIRE et M.-A. KUGENER, commentaire à MARc LE DIACRE, Vie de Porphyrios,
p. LXXXV.

PROKOPIOS 3, évêque d'Éphèse (Asie) ca 548/9

La plus ancienne mention de cet évêque se trouve dans la troisième section de la


Plérophorie de la foi orthodoxe et apostolique. Dans cette lettre pastorale adres
sée à ses fidèles, le patriarche jacobite Iôannès d'Antioche, identifié à Iôannès I"
(630/1-648), dénonce le caractère non canonique des ordinations de la hiérarchie
julianiste '. L'auteur, qui emploie en partie des documents fournis par des
dissidents de cette Église *, remonte à la première ordination irrégulière. Il
raconte comment l'évêque Prokopios, d'abord monophysite, passe du côté des
julianistes, devient leur dernier évêque et meurt sans avoir désigné de successeur.
Pour y remédier, ses sectateurs prennent sa main pour ordonner un nouvel évêque
nommé Eutropios (-» Eutropios 7) *. La Chronique de Zuqnin offre un récit dif
férent*. Il se déroule à Éphèse, en l'an 860 (soit548/549). D'après cette source,
Prokopios est un évêque converti au julianisme installé à Éphèse. Là, il revient
au monophysisme, anathématise Ioulianos d'Halicarnasse (-» Ioulianos 9), et ré
dige une lettre de repentir que les couvents d'Asie, au dire de l'auteur, conservent
encore. Un nouveau revirement ramène Prokopios dans le giron de l'Église
julianiste. Il passe la fin de sa vie à Éphèse, mais refuse malgré les demandes de
ses partisans d'établir un nouvel évêque, car il ne peut accomplir seul une
ordination. Après sa mort, sept prêtres font venir le moine Eutropios et posent la
main du défunt sur sa tête pour l'ordonner Michel le Syrien résume ce récit *.
Cette sorte d'ordination posthume se retrouve pour Ioulianos d'Halicarnasse °, le
diacre arien Aétios ', le patriarche Timothéos IV (III) d'Alexandrie * et l'évêque
Épiphanios de Magydos (Pamphylie P), ces deux derniers de confession mono
physite (-» Épiphanios 4). Par ailleurs, il existe une tradition attestée au vr siècle
selon laquelle l'évêque d'Alexandrie pose sur sa tête la main droite de son prédé
cesseur mort ". Cette coutume pourrait avoir été empruntée par les julianistes et
délibérément mal interprétée par leurs adversaires afin de les calomnier.

824
PROMACHIOS

' R. DRAGUET, Le Muséon, 54, 1941, p. 59-60. —* Ibid., p. 63. —* JEAN I" D'ANTIOCHE,
Plérophorie, p.84. —* Chronique de Zuqnin, a. 860, tr. II, p. 90-92. —* MICHELLE SYRIEN,
DX, 31, tr. II, p. 263-264 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 198. — " Narratio de rebus
Armeniae, 57, p. 34, l. 139-146. — " GEORGEs LE HIÉROMOINE, Traité sur les hérésies, IV, 3,
p. 254, l. 1-2. —* LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XX, ACO, II, 5, p. 135, l. 2-5.
— * Ibid., p. 135, l. 2-4.

PROKOPIOS 4, prêtre de Daldis ?(Lydie) VII° S.

Une inscription conserve l'invocation au Christ de ce prêtre ". La pierre a été


découverte à Gölmarmara, identifiée de manière hypothétique à Sôsandra, qui
n'était pas un siège épiscopal. L'évêché le plus proche et le plus probable reste
Daldis (aujourd'hui Kemer).

" G. PETzL, Die Inschriften von Smyrna, I, p. 268-269, n° 565.

PROMACHIOS, évêque d'Alinda (Carie) 431

Il apparaît en 68° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée,
Promachios est le 81° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est
conforme à la foi de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 41° position à
la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Promachios figure de nouveau sur la liste de présence en 68°
position * et il souscrit en 97° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée °. Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Promachios figure en 91° position parmi les
signataires du mandatum '.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 17] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 11 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 14] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr. KRAATz, p. 63. — * ACO, I, 1, 2, p. 24,
l. 28-32 ;Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 125 , tr. KRAATz, p. 116.
—* ACO, I, 1, 2, p. 56, l. 31. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 26] ; ACO, I, 5, p. 86, l. 42 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 15.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 24] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 29] ;ACO, I, 3, p. 137, [l. 18] ;ACO,
I, 5, p. 113, l. 13 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 24. — ' ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 7 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 43.

825
PROTÉRIOS

PROTÉRIOS, évêque de Myrina (Asie) 451

Il apparaît en 211° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 173° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
164° position à la 3° séance du 13 octobre *. Durant cette séance occupée par le
procès de Dioskoros, les Pères conciliaires s'interrogent sur la sanction qu'il
convient d'infliger à l'évêque d'Alexandrie. Ce dernier a en effet refusé de se
rendre au concile au terme des trois assignations à comparaître réglementaires.
Le concile accepte la peine prévue par les canons dans ce cas (la déposition) ". A
la suite de son collègue de Phocée et avant celui d'Hypaipa (—» Kointos 2, Ioulia
nos 4), Protérios rappelle que Dioskoros ne s'était pas embarrassé des règles
lorsque Flavianos de Constantinople fut « assassiné » (au concile d'Éphèse 6ºIl
449)et qu'il cherche à présent à gagner du temps*. Évagre, qui résume les paroles
de Protérios, et Nicéphore Calliste qui recopie Evagre, se trompent en faisant de
Protérios un évêque de Smyrne et non de Myrina ". Il est vrai que les deux
toponymes sont assez similaires. Il est le 68° participant à approuver la décision
du concile de condamner Dioskoros '. Il souscrit à la déposition de Dioskoros en :-

94° position dans la version grecque et en 118° position dans la version latine des
actes du concile *. Il occupe la 175° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon*. Aux séances des 20
et 22 octobre, les procès-verbaux détaillent les 58 premiers membres. Protérios
occupe la 191° place sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre
à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 194° position à la définition
de la foi ". Pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent de
47 à 58 membres. La séance du 29 octobre est occupée par l'affaire des évêques
Stéphanos et Bassianos qui se disputent le siège d'Ephèse (—» Stéphanos 4, Bas
sianos). Bassianos accuse Stéphanos de l'avoir chassé du trône épiscopal et de lui
avoir volé ses biens. Les commissaires impériaux se tournent alors vers Stéphanos #
et lui demandent de répondre *. Stéphanos propose de faire entrer Léontios de
Magnésie du Méandre, Maionios de Nysa, Protérios (—» Léontios 5, Maionios 2)
et les autres évêques d'Asie présents car Stéphanos affirme être d'accord avec
eux. Les commissaires demandent à Stéphanos de répondre d'abord " et refusent
d'écouter ses témoins. L'affaire de Bassianos et Stéphanos est réglée à la séance
du 30 octobre : les deux rivaux sont déposés. Comme les autres évêques d'Asie,

Protérios est absent de la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence
n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 15 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 9. —*ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 26.
—* ACO, II, 1, 2, p.7 [203], l. 11. — *ACO, II, 1,2, p. 27 [223], l. 17-38 ; ACO, II, 3, 2,
p.44 [303], l. 6-27. —* ACO, II, 1,2, p. 28 [224], l. 1-4 ;ACO, II, 3, 2, p.44 [303], l. 32
p.45 [304], l. 2. — ° ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 77, l. 11-14 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 30,
PG, 147, col. 96 D. —' ACO, II, 1, 2, p. 31 [227], l. 7 ; ACO, II, 3, 2, p.57 [316], l. 1-3.
—*ACO, II, 1, 2, p. 36 [232], l. 41 ; ACO, II, 3, 2, p. 76 [335], l. 17. —*ACO, II, 3, 2,
·
p.89 [285], l. 6. —"ACO, II, 1,2, p. 135 [331], l. 12 ;ACO, II, 3, 2, p. 144 [403]. l. 26.
— " ACO, II, 1, 2, p. 147 [343], l. 20 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 22 ; ACO, II, 3, 2,
,
p. 165 [424], l. 1 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 243. — * ACO, II, 1, 3,

826
PRÔTOGÉNÈS 1

p.45 [404], l. 36-p. 46 [405], l. 5 ; ACO, II, 3, 3, p. 54 [493], l. 22-26. —" ACO, II, 1, 3,
p. 46 [405], l. 6-10 ; ACO, II, 3, 3, p. 54 [493], l. 27-30.

PROTHYMIOS, évêque de Konana (Pisidie) 431

Cet évêque est enregistré dans l'édition Schwartz des actes du concile d'Éphèse
comme évêque de Komana, dans le Pont Polémoniaque. Une étude attentive des
leçons des différents manuscrits conduit à corriger Komana en Konana, un
évêché de Pisidie ". Prothymios apparaît en 22° position sur la liste de présence à
la séance d'ouverture du concile d'Éphèse, le 22 juin431 *. Invité à se prononcer
sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec
le Symbole de Nicée, Prothymios est le 13° à donner son avis. Il juge que la lettre
de Cyrille ne diffère pas du credo de Nicée, si ce n'est par des formules sans
importance *.Aces deux occasions, Prothymiosse retrouve parmides métropolites
alors qu'il a le rang d'évêque. Cette étrangeté s'explique par l'absence de son
métropolite à cette étape du concile, car Tranquillinos d'Antioche de Pisidie est
un adversaire déclaré de Cyrille d'Alexandrie depuis le 22 juin (—» Tranquilli
nos). Seul évêque de Pisidie présent du côté des cyrilliens dès le 22 juin, la
participation active de Prothymios est requise comme gage d'œcuménicité du
concile cyrillien. Durant l'examen de la deuxième lettre de Nestorius à Cyrille, il
intervient de nouveau en 13° position. Il condamne son contenu en anathématisant
toute personne qui ne confesse pas que la Vierge est Mère de Dieu ". A la fin de
la séance du 22 juin, Prothymios est absent de la liste des souscriptions à la
condamnation de Nestorius. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Pour la séance du
22 juillet, il est mentionné en 50° position seulement dans la version latine de la
liste de présence lue au concile de Chalcédoine ". Son nom est absent de la liste
des souscriptions à la fin de cette même séance. A la différence du 22 juin ', la
présence de Prothymios au concile le 22 juillet est donc très douteuse.

' E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 74-77 ; A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 387 et 389.
—* ACO, I, 1, 2, p. 4, [l. 5] ; ACO, I, 2, p. 27, l. 38 ; ACO, I, 3, p. 53, [l. 8] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 62 : tr KRAATz, p. 62. —*ACO, I, 1,2, p. 16,
l. 5-10 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 103 : tr KRAAIz, p.99.
— * ACO, I, 1, 2, p. 33, l. 20-21. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32
33 : ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
— ° ACO, II, 3, 1, p. 198, l. 27. — " E. ScHwARTz, in Miscellanea Francesco Ehrle, II,
p. 62.

PRÔTOGÉNÈS 1, diacre de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlia Paula, fille d'Hèraklios, avec son fils Trophimos, a érigé un monument
funéraire pour son fils Prôtogénès ". L'inscription a été découverte à Duragan,
mais proviendrait de Tahsin, environ 25 km au sud-ouest de Halic1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 15-16, n° 83 et dessin p. 127.

827
PRÔTOGÉNÈS

PRÔTOGÉNÈS 2, évêque de Pisidie 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, Pergamios d'Antioche (—» Pergamios 1), qui souscrit en son nom en
400° position à la définition de la foi ". Le siège de cet évêque est omis dans les
sources conciliaires.

'ACO, II, 1,2, p. 153 [349], l. 22 : ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 7.

PRÔTOS ?, prêtre de Gdanmaa (Lycaonie) V°-VI° S.

Un personnage au nom disparu, fils de Prôtos, et Nestorianè, fille de Markos, ont


érigé la pierre tombale « de notre cher fils Prôtos » (toû yvmoiou muſov uioû
[IIp66]tou)'. Par cette formule, les parents soulignent l'amour qu'ils portent à
leur premier né *. Le nom du personnage est restitué d'après celui du grand-père.
La pierre a été découverte à Konya, mais proviendrait de Çesmelisebil identifiée
à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 119, n° 565 et dessin p. 145. —* W. M. RAMsAY, JRS, 14,
1924, p. 193, n° 15.

PSERTÈS, diacre de Lampsaque (Hellespont) 325/364

Maximinos, ou Maximianos, originaire de Bizyè (Europe), souffre de dysenterie


sans espoir de guérison. Ses parents se rendent à Lampsaque auprès de lui car,
selon l'auteur de la Vie de Parthénios, « il est le disciple d'un des diacres de chez
nous appelé Psertès » (uo0nteûoov évi tôv top'muîv ôuoxóvov, ôvóuott +'ép
tnv), pour mettre leur fils au tombeau. Découvrant leur fils mort, ils le déposent
sur le chemin que Parthénios, l'évêque du lieu, a l'habitude d'emprunter. Voyant
le corps, les larmes des parents et les personnes présentes, le saint pleure, s'age
nouille et implore Dieu qui rend le jeune homme à la vie (—» Parthénios) .

" KRISPINOs, Vie de Parthénios, VIII, PG, 114, col. 1356 C-1357 A ; Vie de Parthénios, 14,
p.310, l. 23-p. 311, l. 7 ; Épitomé, 14, p. 24, l. 9-20.

PTOLÉMAIOS, évêque de Laodicée ?(Phrygie Pacatienne) post 558-571

Absent de la liste des ordinations épiscopales accomplies par Jacques Baradée


vers 558, Ptolémaios est sans doute devenu membre de la hiérarchie monophysite
après cette date. Il n'apparaît pas dans l'Histoire ecclésiastique de Jean d'Ephèse,
mais est bien attesté dans les Documents monophysites au cours de l'affaire tri
théite qui éclate dans les années567-569 et divise les monophysites.Une entrevue
est organisée à ce propos début 567 dans le palais d'Hormisdas, à Constantinople,
entre jacobites et trithéites. Un accord doctrinal ou syndoktikon est conclu, mais
les trithéites reviennent sur leur décision un jour après. On convient alors d'un

828
RÉPÉRATOS

second syndoktikon condamnant le trithéisme. Aucun des deux textes ne met un


terme aux querelles. De son côté, l'empereur Justin II tente de réunifier l'Église.
C'est à Callinique (Osrhoène), sans doute vers avril 567, de retour d'une ambas
sade en Perse, que le patrice Iôannès ' ouvre des négociations. L'offre d'union
des chalcédoniens est repoussée par les monophysites, eux-mêmes divisés entre
représentants jacobites et délégués trithéites. Ptolémaios est compté parmi les
partisans de Jacques Baradée *. Le 3 janvier568, les archimandrites monophysites
de Syrie du Nord adressent un syndoktikon aux évêques jacobites présents à
Constantinople, dont Ptolémaios, pour défendre l'orthodoxie des chefs jacobites
et condamner le trithéisme *. Dans un autre document, les archimandrites témoi
gnent aux mêmes clercs de leur fidélité envers le patriarche Paulos d'Antioche,
attaqué par les trithéites ". Vers 568, les évêques jacobites de la capitale adressent
une lettre à l'Église monophysite d'Orient qui retrace l'affaire depuis 567*. Une
dernière tentative de conciliation échoue l'hiver 568-569 à Gerbedisso, dans
l'ouest de l'Euphratésie, à mi-distance entre Kastabala et Dolichè. Les évêques
jacobites d'Orient décident d'envoyer aux évêques à Constantinople une condam
nation du trithéisme à laquelle Ptolémaios souscrit ". Par une lettre synodale
rédigée probablement en 569, les évêques jacobites à Constantinople et ceux
d'Orient excommunient les chefs trithéites, Konôn de Tarse (Cilicie I) et Eugénios
de Séleucie (Isaurie). Ptolémaios ratifie la sentence '. Les évêques jacobites de la
capitale envoient ensuite cette excommunication au clergé monophysite d'Ara
bie *. Dans leur réponse, les archimandrites d'Arabie félicitent les évêques pour
leur action ". Les trithéites réagissent. Ils obtiennent de Justin II la tenue d'un
colloque à Constantinople, arbitré par le patriarche Iôannès de Sermin. À l'issue
de vaines discussions, l'empereur décide en 571, avec l'aide du patriarche, de
contraindre les monophysites à l'union ". On sait, grâce à Jean d'Éphèse, que les
évêques jacobites ont cédé après avoir été emprisonnés, maltraités et soumis à de
nombreuses pressions ". Michel le Syrien mentionne le projet de Justin II
d'envoyer à Rome, en vue de la paix de l'Église, un groupe de sept évêques
jacobites, dont Ptolémaios. Inquiet, Iôannès de Sermin aurait fait échouer cette
entreprise, d'une historicité douteuse *. Après son adhésion forcée au concile de
Chalcédoine, Ptolémaios perd sa dignité d'évêque et se trouve nommé sacristain
(paramonarios) d'un martyrium ". Malgré tous ces témoignages, l'évêché dont
Ptolémaios est titulaire est inconnu. On a supposé qu'il s'agissait de Laodicée, la
métropole de Phrygie Pacatienne ".

" PLRE, III A, p. 672-674, s. v. « Ioannes 81 ». —* MICHELLE SYRIEN, X, 2, tr. II, p. 287 A.
—* Documents monophysites, p. 117, l. 15. — * Ibid., p. 126, l. 10-11. —* Ibid., p. 101,
l. 34 ; ibid., p. 108, l. 18. — " Ibid., p. 131, l. 27 ; ibid., p. 136, l. 9. — ' Ibid., p. 136,
l. 19 ; ibid., p. 142, l. 11. —* Ibid., p. 142, l. 23 ; ibid., p. 143, l. 13. —" Ibid., p. 145,
l. 26. — " MicHEL LE SYRIEN, X, 4, tr. II, p. 294-295 B. —"JEAN D'ÉPHÈSE, HE, I, 13-29,
p. 8-27. — * MICHEL LE SYRIEN, X, 5, tr. II, p. 295 B. — " Ibid., X, 6, tr. II, p. 300 B.
— " E. HoNIGMANN, Évêques et évêchés monophysites, p. 231.

RÉPÉRATOS, moine de Lycaonie Ca 550-600

Parmi les disciples de Théodore de Sykéôn figure ce personnage, un ancien


majordome (ô drtò ueu(otépov yeyovoç). Instruit par Théodore, il se fait moine

829
RHODÔN 1

et se forme auprès du saint homme. Il passe le reste de sa vie dans le village de


Kolonoson en Lycaonie, un toponyme non localisé '.
" Vie de Théodore de Sykéôn, 49, p. 43, l. 5 ; cf. K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 192,
s. v. « Kolonoson ».

RHODÔN 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Le prêtre Frontinos, le diacre Masas et Aurèlios Mamas, fils du prêtre Rhodôn,


ont érigé une pierre tombale pour eux de leur vivant (—» Frontinos 1, Masas). La
pierre provient de Sarayönü, 8 km au nord de Halic1 (Laodicée).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 96, n° 178 et ill.

RHODÔN2, évêque d'Asie 404

Après la seconde déposition et l'exil définitif de Jean Chrysostome, le 20 juin


404, ses adversaires s'en prennent à ses partisans. Palladios mentionne parmi les
victimes « Rhodôn d'Asie (qui) est parti à Mitylène » ('Póôoov ô tñç 'Aoioç
èrtope00m èv MutuÀñvm)'. Il doit s'agir d'un évêque d'Asie réfugié à Lesbos.
" PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 127, l. 7 ; éd. MALINGREY et LE
cLERCQ, p. 398, l. 53 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome, 60, p. 240.

RHODÔN 3, évêque de Palaiapolis (Asie) 431

Il apparaît en 76° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Rhodôn est le 104° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille ne s'écarte
en rien des saints Pères de Nicée *. À la fin de cette séance, il souscrit en 51"
position à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Rhodôn figure de nouveau sur la liste de présence en
76° position *, et il souscrit en 103° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de
chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure
Rhodôn en 47° position '. Il apparaît dans une lettre de l'évêque Maximianos de
Constantinople et des évêques envoyés dans la capitale pour procéder à son
élection, le 25 octobre 431. Cette lettre doit dater de la fin de l'année 431. Elle
est adressée au clergé et au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution
de leur évêque Anastasios (—» Anastasios l), condamné pour ses opinions nesto

830
RÔMANOS 2

riennes". La lettre précise que le concile d'Éphèse a envoyé à Constantinople des


mémoires prouvant la culpabilité d'Anastasios grâce au témoignage de plusieurs
ecclésiastiques, parmi lesquels Rhodôn ".
' ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 25] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 9 ;ACO, I, 3, p. 54, l. 22 ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 27,
l. 26-29 ; Actes coptes du concile d 'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 132 ;tr. KRAATz, p. 123.
—* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 14]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32
33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 34] ;ACO, I,5, p. 87, l. 4 ;ACO, II,3, 1, p. 199, l. 23. — ° ACO,
I, 1, 7, p. 114, [l. 30] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 35] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 24] ; ACO, I, 5,
p. 114, l. 7 ; ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 1. — " ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 25 ; ACO, I, 5, p.365,
l. 22. —*ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —"ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 10.

RIPSILIOS, sous-diacre d'Éphèse (Asie) ca 475-650

Ce clerc est connu par une pierre tombale trouvée dans le sanctuaire des Sept
Dormants, à Éphèse ". Nous datons ce texte d'après l'époque d'activité du lieu,
soit entre la fin du Iv° siècle et le vII° siècle. Cette datation large est imposée par
l'absence de reproduction.

" R. MERIÇ, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.447-448, n°4207.

RÔMANOS 1, évêque de Phasèlis (Lycie) 381

Il occupe entre la 122° et la 134° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 126 ; MANsI, III, col. 571 A, [n° 127] ; MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 134] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 128 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 122 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 127.

RÔMANOS 2, évêque de Myra (Lycie) 449-451

Il occupe la 22° place sur la liste de présence lors de la première séance du concile
d'Éphèse, le 8 août 449'. Il est le 10 membre du concile à soutenir la demande
de Dioskoros d'Alexandrie de lire les actes du synode de Constantinople de 448
durant lequel Eutychès fut condamné *. Il est le 15° prélat à donner son avis sur
le cas d'Eutychès en le déclarant orthodoxe et en demandant son rétablissement
comme archimandrite et prêtre *. Il approuve en 14° position la condamnation de
Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11)*. Il
souscrit à cette décision en 16° position *. Rômanos signe également en 43°
position à la place de l'évêque lycien Élias d'Hadrianoupolis, qui ne sait pas lire
(-» Élias 1)". Il est à noter que Rômanos est absent à la 2 séance du 22 août449.
Bien que la liste de présence conservée en syriaque soit incomplète, on reste

831
RÔMANOS 2

perplexe quant aux raisons de l'absence du métropolite de Lycie. Peut-être a-t-il


refusé de participer à une séance qui tourna au règlement de compte et aboutit à
plusieurs dépositions (Ibas d'Édesse, Daniel de Carrhes, Eirènaios de Tyr,
Akylinos de Byblos, Théodoret de Cyr et Domnos d'Antioche). Lors de la séance
inaugurale du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, il occupe la 40° place '.
Au cours de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi, il
occupe la 31° place ". Il est mentionné en 16° position sur la liste de présence à la
3° séance du 13 octobre *. Au cours de cette séance, après l'échec de la deuxi
ème convocation de Dioskoros, le légat Bonifatius, prêtre de l'Église de Rome,
demande que soit lu le libelle remis par Ischyriôn, diacre de l'Église d'Alexandrie
et adversaire de Dioskoros. Rômanos appuie l'intervention du légat et obtient
que le diacre et notaire Asklèpiadès lise ce libelle ". Il est le 14° prélat à approuver
la décision d'Anatolios de Constantinople et du concile de priver Dioskoros de la
dignité épiscopale et de toute fonction sacerdotale. Rômanos fait la plus longue
déclaration après les légats. Il justifie son choix par les libelles d'accusation
déposés par Eusébios de Dorylée et des clercs (d'Alexandrie), et par le refus de
Dioskoros de se présenter devant l'assemblée auterme de latroisième convocation
faite selon les règles par des évêques ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros
en 25° position selon la version grecque des actes, en 16° position d'après la
version latine *. À la 4 séance du 17 octobre, Rômanos occupe la 32 place ". Il
est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il déclare,
en 131° position seulement, que cette lettre est en accord avec le Symbole de
Nicée et avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius ". Il occupe
la 40° place à la séance du 20 octobre consacrée à Phôtios de Tyr et Eustathios de
Beyrouth (les deux en Phénicie paralienne)". Il est mentionné à la même place
lors de la séance dogmatique du 22 octobre ". Rômanos apparaît en 39° position
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". C'est à la même position qu'il souscrit à la définition de
la foi ". A la séance du 26 octobre, il siège toujours en 39° position ". Cette
séance est occupée par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche
et Juvénal de Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif. Rômanos occupe la
37° place à l'autre séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret de Cyr
(Euphratésie) *. Il siège en 39° position à une autre séance datée du 26 octobre *.
Cette séance entreprend l'examen de l'affaire d'Ibas d'Édesse (Osrhoène). Celle
ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence n'est fournie. Rômanos
est toutefois bien présent car il déclare approuver toutes les décisions prises par
les empereurs « à propos du soi-disant concile qui n'en est pas un » (rtepi tng
Àeyoûomç ouvóôou, oûk oüonç ôé)*. L'objet de cette intervention est de savoir
s'il convient ou non de lire les procès-verbaux du concile d'Éphèse de 449 relatifs
à Ibas. À la différence des légats et de la plupart des Pères conciliaires qui
prennent alors la parole, Rômanos ne refuse pas leur lecture. Il se range derrière
l'avis des commissaires impériaux qui ont proposé de lire les actes de 449. Après
examen, les évêques Anatolios de Constantinople, Maximos d'Antioche et Ju
vénal de Jérusalem demandent le rétablissement d'Ibas comme évêque d'Édesse.
Rômanos accepte cette proposition, mais à la suite d'Eusébios d'Ancyre (Gala
tie I) et de Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4), il pose comme condition à sa
réintégration qu'Ibas anathématise Nestorius, Eutychès et leurs doctrines º. Tous
lesévêques se rangentàcetavisetdemandentqu'Ibasanathématise immédiatement
Nestorius et Eutychès. La déclaration de Rômanos est reprise dans un écrit du

832
RÔMANOS 2

pape Vigile : son texte dogmatique appelé Constitutum du 14 mai 553 *. Adver
saire résolu de lapolitique religieuse de Justinienetduconcile de Constantinople II,
Vigile proteste contre la condamnation d'Ibas et défend son orthodoxie. La
séance du 29 octobre 451 a pour objet la querelle entre deux évêques d'Éphèse :
Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos). Rômanos est mentionné en 39° position
sur la liste de présence *. Aucune liste de présence n'est fournie pour la séance
du 30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de Bassianos et Stéphanos.
Rômanos est cependant présent car il dit approuver les décisions qu'ont prises les
Pères *, à savoir la déposition des deux rivaux. Au cours d'une autre séance du
30 octobre, les Pères conciliaires étudient le différend qui oppose le métropolite
de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de Nicée. Rômanos occupe
la 39° place *'. Il siège à la même place lors de la séance du 31 octobre consacrée
à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile d'Éphèse en
449 *. Il apparaît de nouveau en 39° position à l'autre séance du 31 octobre
occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine *. A
la fin de la journée du 31 octobre, en l'absence des commissaires, des légats et
d'une partie des Pères conciliaires, se déroule une autre séance. Cette réunion
établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace. Rômanos souscrit à cette décision en 7° position ". Cette
place très élevée s'explique par l'absence des légats et de certains métropolites
qui précédaient d'habitude Rômanos dans les listes de présence. Le soutien que
Rômanos a apporté au siège de Constantinople ne semble pas avoir suscité
l'unanimité dans les rangs des évêques de Lycie. Un suffragant présent durant
tout le concile esten effet absentde cette liste de souscription.Il s'agit d'Antipatros
de Kaunos (-» Antipatros 1). À la dernière séance, le 1" novembre, Rômanos
occupe la 40° place sur la liste de présence ". Après la protestation des légats
contre le canon adopté la veille en faveur du siège de Constantinople, les
commissaires demandent aux évêques des diocèses d'Asie et du Pont s'ils ont
souscrit à cette décision de leur propre volonté ou sous la contrainte *. L'évêque
de Myra déclare n'avoir subi aucune pression et avoir souscrit de son plein gré,
« puisque c'est lui (le trône de Constantinople) qui m'a honoré et qui m'a ordon
né » (èrtetôn koi oûtóç ue ètipunoev koi oûtóç ue èxeupotóvmoev)*. A une
séance non datée, Rômanos souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en 20°
position d'après la Collectio Prisca*.

"ACO, II, 1, 1, p. 78, l.31 ;ACO, II, 3, 1, p. 53, l. 32. —*ACO, II, 1, 1, p. 98, l. 18-19 ;
ACO, II, 3, 1, p. 76, l. 1-2. —*ACO, II, 1, 1, p. 183, l. 25 ; ACO, II, 3, 1, p. 175, l. 9-11.
—*ACO, II, 1, 1, p. 192, l. 36 ;ACO, II, 3, 1, p. 241, l. 1-3. —* ACO, II, 3, 1, p. 253, l. 9.
— ° ACO, II, 3, 1, p. 254, l. 8-9. — ' ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 6 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 3.
—*ACO, II, 1, 2, p. 71 [267], l. 5. — "ACO, II, 1, 2, p. 3 [199], l. 21. —"ACO, II, 1, 2,
p. 17 [213], l. 4-8 ; ACO, II, 3, 2, p.30 [289], l. 7-12 ; cf. PCBE, 2, 1, p.319-325, s. v.
« Caelius Bonifatius 4 ». — " ACO, II, 1, 2, p. 29 [225], l. 36 ; ACO, II, 3, 2, p. 48 [307],
l. 24-p. 49 [308], l. 2. — * ACO, II, 1, 2, p. 35 [231], l. 12 : ACO, II, 3, 2, p. 72 [331],
l. 21. — " ACO, II, 1, 2, p. 85 [281], l. 38. —" ACO, II, 1, 2, p. 105 [301], l. 38-42 ;
ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 3. — * ACO, II, 1, 3, p. 103 [462], l. 8. — " ACO, II, 1, 2,
p. 122 [318], l. 23 ; ACO, II, 3, 2, p. 129 [388], l. 30. —"ACO, II, 1, 2, p. 131 [327],
l.33 ;ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 3. —"ACO, II, 1,2, p. 142 [338], l. 38 ;ACO, II, 2,
2, p. 74 [166], l. 19 ; ACO, II, 3, 2, p. 158 [417], l. 20 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p. 66 B, n° 275. —"ACO, II, 1, 3, p.4 [363], l. 27 ; ACO, II, 3, 3, p.8 [447], l. 14.

833
RÔMANOS 3

—*ACO, II, 1, 3, p. 8 [367], l. 23 ; ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 11. —* ACO, II, l, 3,


p. 12 [371], l. 42. —*ACO, II, 1,3, p. 39 [398], l. 12-14 ;ACO, II, 3,3, p.48 [487], l. 14
16. —* ACO, II, 1,3, p. 41 [400], l. 14-17 ;ACO, II,3,3, p.51 [490], l. 3-6. — * Collectio
Avellana, 83, p. 300, l. 15-19 = ACO, IV, 2, p. 159, l. 17. —* ACO, II, 1, 3, p. 43 [402].
l. 40. —* ACO, II, 1,3, p. 55 [414], l. 1-2 ;ACO, II,3,3, p. 64 [503], l. 11-12. — * ACO,
II, 1, 3, p. 57 [416], l. 19. —* ACO, II, 3, 1, p. 64 [423], l. 18. — *ACO, II, 1, 3, p. 85
[444], l. 7. — "ACO, II, 1, 3, p. 89 [448], l. 26 ; ACO, II, 3, 3, p. 102 [541], l. 27.
—* ACO, II, 1, 3, p. 87 [446], l. 17 ;ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 18. — * ACO, II, 1,3,
p.96 [455], l. 23-25 ; ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 1-3. — * ACO, II, 1, 3, p.96 [455].
l. 30-32 ;ACO, II, 3, 3, p. 111 [550], l. 8-10. —* ACO, II, 2, 2, p. 41 [133], l. 9.

RÔMANOS 3, évêque de Boubôn (Lycie) 451-458

Il apparaît en 243° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 205° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
149° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 54° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de tout honneur sacerdotal ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 123° position dans la version grecque et
en 155° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 207*
place sur la liste de présence lors de la4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude
du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Rômanos occupe la 223° place
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 228° position à la définition de la foi *. De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Rômanos est mentionné en 83° position sur la
liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la
dernière séance, le l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. A une séance non datée, il souscrit aux canons établis à
Chalcédoine, en 79° position d'après la Collectio Prisca ". Le prêtre Gélasios
(—» Gélasios) souscrit à sa place en 20° position à la réponse donnée par le synode
de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur Léon ". Les évêques de Lycie
approuvent le maintien de la foi établie à Chalcédoine etjugent invalide l'élection
de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 10. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271]. l. 16.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 37. —*ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 35 ; ACO, II, 3, 2,
p.55 [314], l. 7-9. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 28 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336]. l. 23.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 38. — ' ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 1 ; ACO, II. 3, 2,
p. 145 [404], l. 23. —* ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 16 : ACO, II, 2, 2, p. 74 [166]. l. 34 ;
ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 7 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 290.
—"ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 32-33 ;ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 11. — "ACO, II. 2,
2, p. 42 [134], l. 33. —"ACO, II, 5, p. 63, l. 35.

834
ROUFINOS 3

ROUFINOS 1, évêque de Brioula (Asie) 451

Il apparaît en 205° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 167° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Roufinos est présent
en 176° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 169° à approuver la déci
sion du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale *.
Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 190° position dans la version grecque
et en 230° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 169°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude
du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Roufinos occupe la 185° place
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien '. Il souscrit en 188° position à la définition de la foi". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Dans l'appendice des évêques absents au
concile et représentés par leurs métropolites figure en 425° position un évêque
d'Asie du nom de Roufinos, dont le siège n'est pas précisé ". Il doit s'agir d'une
erreur lors de l'ajout de cet appendice, l'auteur ne se rendant pas compte que
Roufinos avait lui-même souscrit à la définition de la foi ". Comme les autres
évêques de la province d'Asie, Roufinos est absent de la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le
l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

' ACO, II, 1, 1, p. 61, l.9 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 3. — * ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 20.
—* ACO, II, 1, 2, p. 7 [203], l. 23. —* ACO, II, 1, 2, p. 33 [229], l. 37 ; ACO, II, 3, 2,
p.70 [329], l. 8-10 —* ACO, II, 1,2, p. 39 [235], l. 17 ;ACO, II, 3, 2, p.80 [339], l. 13.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 88 [284], l. 44. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 6 ; ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 20. —*ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 14 ;ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 18 ;
ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 21 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 B, n° 239.
—*ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 8 ;ACO, II, 3,2, p. 174 [433], l. 2. —"E. HoNIGMANN,
Byzantion, 16, 1942-1943, p. 45.

ROUFINOS 2, évêque d'Aurèlioupolis (Lydie) 458

Il signe en 8° position (Rufinus episcopus Aureliupolis) la réponse du synode de


Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 57, l. 27.

ROUFINOS 3, évêque d'Aigai (Asie) 458/9

Il souscriten31°positionàl'encyclique que l'évêque Gennadios de Constantinople


et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites en 458
ou 459 afin de combattre les pratiques simoniaques au sein de l'Église de Galatie.

835
ROUFINOS 4

Roufinos est le dernier évêque connu d'Aigai. Mentionné au vi° siècle par Hiéro
klès sous la forme fautive 'ArtCin, entre Magnésie du Sipyle et Temnos *, ce siège
est absent des notices épiscopales. Le site d'Aigai a été identifié depuis la fin du
xIx° siècle avec les ruines de Nemrut Kalesi, environ 20 km à l'est de Myrina '.
L'évêché d'Aigai a peut-être été absorbé par ce siège.

" GENNADIos DE CoNSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 917 D, [n° 31] ; PG,
85, col. 1620, [n° 31] ; E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n° 31. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 660.16. —* W. M. RAMSAY,
The Historical Geography of Asia Minor, p. 116 ; G. HIRsCHFELD, in RE, I, 1, col. 944
945, s. v. « Aigai 5 » ; S. PÉTRIDÈs, in DHGE, I, col. 645, s. v. « Aegae l » ; L. RoBERT,
Études anatoliennes, p.74.

ROUFINOS 4, diacre de Clazomènes (Asie) V° S.

En guise d'ex-voto, ce diacre a fait exécuter pour lui et ses enfants une mosaïque
dans une galerie du baptistère de l'église Saint-Démétrios de Gülbahçe '. Ce
sanctuaire est situé à environ 12 km au sud-ouest de Clazomènes. La forme des
lettres et surtout les décorations des mosaïques et des chancels semblent caracté
ristiques du v° siècle *.
" H. ENGELMANN et R. MERKELBACH, Die Inschriften von Erythrai und Klazomenai, II.
p.536-537, n°533. —* K. MICHEL, in Festschrift Ficker, p. 189-190 et 196-197.

ROUFINOS 5, évêque d'Éphèse (Asie) 596

Cet évêque est connu par une lettre de Grégoire le Grand, datée d'octobre 596'.
Le contenu de cette lettre est de pure politesse et ne fournit aucun renseignement
concernant le destinataire ou les liens qui l'unissent au pape.

" GRÉGOIRE LE GRAND, Lettres, VII, 11, éd. EwALD et HARTMANN, I, p. 453, l. 30 ; éd. NoR
BERG, p. 460, l. 1.

ROUFINOS 6, diacre de Daldis ou Thyatire ?(Lydie) Ca 575-650

Une mosaïque offerte par huit personnes compte parmi ses dédicants, outre le
diacre Roufinos, deux autres ecclésiastiques, les prêtres Ioulianos et Michael
(—» Ioulianos 15, Michael 4)'. Découverte lors des fouillesd'une église byzantine
près de Çaglayan, en Lydie du Nord, entre Sôsandra et Charakipolis qui ne sont
pas des évêchés, cette inscription doit avoir pour auteurs des clercs de l'évêché
voisin de Daldis ou de celui de Thyatire.

' H. DEDEOGLU et H. MALAY, ArkDerg, 3, 1995, p. 229-231 et pl. LXVII.

836
SABAS

ROUFOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Le prêtre Aurèlios Roufos, fils de Timothéos peut-être prêtre lui aussi (—» Timo
théos l"), a érigé une tombe pour sa sœur Thèkla ". L'inscription, aujourd'hui
disparue, a été découverte près de Meydan, moins de 9 km à l'est de Laodicée.

' J. G. C. ANDERsoN, JHS, 19, 1899, p. 292, n° 202.

ROUFOS 2, évêque d'Hydè (Lycaonie) 451

Il apparaît en 293° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 255° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. Trois autres évêques de
Lycaonie manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme le signe
d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impé
riaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires
et non dogmatiques *. Le nom de Roufos apparaît néanmoins à la fin de la 3°
séance 156° position dans la version grecque et en 200° position dans la version
latine des actes du concile ". Il occupe la 255° place sur la liste de présence lors
de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *. Pour les
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des
58 premiers membres. Roufos occupe la 273° place sur la liste de présence de la
séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 279° position à la définition de la foi '. De nouveau, pour les séances
du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58
membres. Roufos est mentionné en 122° position sur la liste des souscriptions de
la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour la dernière séance, le
1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres. A une
séance non datée, il souscrit aux canons établis à Chalcédoine, en l 14° position
d'après la Collectio Prisca".

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 29. —* ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 25.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. — * ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 24 ;
ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 11. —* ACO, II, 3, 2, p. 90 [286], l.42. —°ACO, II, 1, 2,
p. 137 [333], l. 5 : ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 8. —' ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l. 30 ;
ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 2 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 5 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 67 A, n° 295. —* ACO, II, 1, 3, p. 92 [451], l. 37 ;ACO, II, 3, 3, p. 106 [545],
L 16. — "ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 31.

SABAS, évêque de Pionia (Hellespont) 458

Il souscrit en 13° position à la réponse du synode d'Hellespont en 458 à l'enquête


de l'empereur Léon '. Les évêques de cette province approuvent le maintien de
Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

837
SABBATIOS 1

'ACO, II, 5, p. 69, l. 9.

SABBATIOS 1, évêque de Mastaura (Asie) 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du


25 octobre 451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son
métropolite, Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, par l'entremise de
son suffragant, l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom de
Sabbatios en 421° position à la définition de la foi'.
'ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 4 ;ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 31.

SABBATIOS 2, évêque de Stratonicée (Lydie) 520

Il est mentionné en 20° place dans une lettre datée du 9 septembre 520 envoyée
par dix métropolites et dix évêques réunis en synode dans la capitale afin d'annon
cer au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son successeur
Épiphanios et exprimer leur volonté de paix dans l'Église (à la suite du schisme
acacien)'.

" Collectio Avellana, 234, p. 715, l. 1.

SABBATIOS 3, archimandrite d'Akalissos (Lycie) ante 542

Il est le père spirituel de Nikolaos de Pharrôa (—» Nikolaos 7) et dirige le mona


stère de Saint-Jean à Akalissos ". Son disciple, après une révélation, fait construire
à Pharrôa le monastère de Sainte-Siôn que vient consacrer l'archevêque Nikolaos
de Myra (-» Nikolaos 6). À cette occasion, la source désigne Nikolaos comme
archimandrite, ce qui indique qu'il a succédé à Sabbatios, décédé *. Par un cu
rieux retour en arrière, la Vie de Nikolaos de Siôn attribue ensuite l'origine du
monastère au neveu de Nikolaos, lui-même appelé Nikolaos et protagoniste de la
Vie (—» Nikolaos 8). Cette contradiction s'explique sans doute par la volonté
d'attribuer au neveu la fondation de l'oncle. La Vie précise que le lieu de fondation
fut révélé à Sabbatios avant la naissance du jeune Nikolaos *. D'autres signes
apparurent ensuite à Sabbatios et à Nikolaos de Pharrôa, qualifié de deutérarios,
jusqu'à la mort de Sabbatios ". Nikolaos de Pharrôa devient archimandrite à sa
place *. Vers 542, pour atténuer les effets de la famine engendrée par la peste,
Nikolaos de Siôn part offrir des bœufs à l'église de Tragalassos ", puis « dans le
monastère de Saint-Jean et des saints pères Sabbatios, Nikolaos et Léôn qui
furent archimandrites à Akalissos » (èv tq uovootnpiqp toû dryiou 'Iooovvou koi
tôv ôoiov totépov Xoßßotiou koi NuxoMo ou koi Aéovtoç, tôv yevouévov
dpxuovôputóov èv tq0 'AkoÀuoo©) '. On en déduit que Sabbatios a bien eu pour
successeurs Nikolaos mais aussi Léôn (—» Léôn 1), tous décédés au moment du
passage de Nikolaos de Siôn.

' Vie de Nikolaos de Siôn, l, éd. ANRICH, I, p. 3, l. 11-12 ; vers. SEvcENko, p. 20, l. 12-13 ;

838
SABINIANOS 2

cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 798, s. v. « Pharrôa » ; ibid.,


p.422-425, s. v. « Akalissos (2) ». —* Vie de Nikolaos de Siôn, 4, éd. ANRICH, I, p. 5,
l. 11 : vers. SEvcENko, p. 24, l. 8-9. —* Ibid., 11, éd. ANRICH, I, p. 10, l. 16-20 ;
vers. SEvcENko, p. 30, l. 6-11. —* Ibid., 12, éd. ANRICH, I, p. 11 ; vers. SEvcENko, p. 32.
—* Ibid., 13, éd. ANRICH, I, p. 12, l. 7-8 ; vers. SEvcENko, p. 34, l. 16-17.
— ° H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., p. 890-892, s. v. « Tragalassos ». — " Vie de
Nikolaos de Siôn, 54, éd. ANRICH, I, p. 42, l. 9-11 : vers. SEvcENko, p. 86, l. 7-10.

SABBATIOS 4, prêtre et moine de Rhodes (Îles) V°-VI° S.

En ex-voto, ce prêtre et moine a achevé la construction d'une église à Ialysos ".


' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 51, n° 138.

SABINIANOS 1, évêque de Chadiména ?(Phrygie Salutaire) 343

Il souscrit en 28° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux
partisans dont le pape Jules. On a proposé d'identifier Chadiména avec Kadiména,
un évêché de Phrygie qui semble mentionné dans une notice épiscopale *. En
effet, trois manuscrits d'une seule notice, datée de la fin du Ix° siècle, indiquent
parmi les suffragants de Synnada : èrtiokoroç Koôopivôv ô 'AMortrič *. L'évêché
de Kadamna ou Kadèmna n'est pas attesté ailleurs et la singularité de cette men
tion personnelle rend l'existence de ce siège suspecte.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 75, l. 21, n° 28. — * A. L. FEDER,
in SBerWien, 166, V, 1911, p. 77-78. —* J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 258,
4 " apparat et n. 371.

SABINIANOS 2, évêque de Termessos (Pamphylie de Pergè) 448

Le lundi 22 novembre 448, lors d'une réunion du synode permanent à Constan


tinople, Sabinianos souscrit en 18° position à la condamnation d'Eutychès. Il
signe : « évêque de la sainte Église de Dieu à Termessos, Eudokias et Iobia »
(èrtiokontoç tñç kotô Tepuuooòv koù Eûôokudôo koû 'Ioßíov dyioç toû Oeo0
èkkÀnoioç)'. En 431, Termessos et Eudokias étaient déjà réunies sous un seul
évêque (—» Timothéos 6). En 458, chacun cité possède son évêque (—» Auxentios,
Innokentios 2). Dans le Synekdèmos d'Hiéroklès, Termessos, Eudokias et Iobia
sont trois cités distinctes *. En revanche, à partir du vII° siècle dans les notices
épiscopales, seuls sont mentionnés les évêchés de Termessos et d'Eudokias.

' ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 9-10 ; ACO, II, 2, 1, p. 20, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 22-23 ;
cf. H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 533, s. v. « Eudokias (2) » ;

839
SADAS

ibid., p. 570, s. v. « Iobia ». —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 680.1-2b, p. 29.

SADAS, prêtre d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Mamas et Dèmètrios ont érigé une tombe pour Sadas ". Leur lien de parenté avec
ce prêtre est omis. La pierre a été trouvée à Dorla, aujourd'hui Aydogmus. Faute
de reproduction, l'inscription est datée d'après son formulaire du III° ou du début
du Iv° siècle *, mais une étude a proposé de la placer avant 260 *. C'est la seule
attestation du nom Sadas ".

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 30, n° 163 ; G. LAMINGER-PAscHER,


Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 232, n° 412. — * S. HUBNER, Der Klerus in
der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 24. —* S. MITCHELL, Anatolia, II, p. 58,
n. 40. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 459, $ 1353-1.

SANDAS, diacre de Perta (Lycaonie) IV°-V° S.

Sandas et ses frères Pasikratès et Dométios ont érigé une pierre tombale pour leur
mère dont le nom est illisible ". L'inscription commence par le cryptogramme
xMT(dont la valeur isopséphique équivaut à &yuoç ô Oeóç). La pierre a été trouvée
à Obruk, environ 13 km à l'est de Geimir identifiée à Perta. La variante rare San
das doit être rapprochée de Sandès et de ses dérivés attestés en Cilicie *.
" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 49, n° 274 et pl. 11. — * L. ZGUsTA,
Kleinasiatische Personennamen, p. 454, $ 1370-2/7.

SARMATOS ?, sous-diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Ce personnage, fils du sous-diacre Markos, a édifié une stèle funéraire en rendant


grâce à Dieu (—» Markos 6). Son nom pose problème. On lit les lettres APEAPMAToz
éditées sous la forme A(û)p(ñ)\tog) Xoipuotoç ', mais on a proposé de manière
plus hypothétique le nom 'Apoo puotoç *. L'inscription provient de Sarayönü,
8 km au nord de Hal1c1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 96, n° 179, ph. et ill. —* D. M. RoBINsoN, TAPA, 57, 1926,
p. 211-212, n° 26 et pl. XVI ; cf. L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 97,
$ 356.

SEGNAS, prêtre et sacristain d'Ouasada (Lycaonie) V°-VI° S.

Mentionné sur une plaque de marbre sculptée, il exerce les fonctions de prêtre et
de sacristain (tpeoß(ûtepoç) koi topopovd puoç)'. La suite du texte mentionne
la réalisation d'un ouvrage (plaque de chancel ?) par le prêtre et architecte Tatès
(—» Tatès 2). La pierre a été trouvée dans le village d'Incesu, 6 km au sud-ouest
de Bostandere identifiée à Ouasada. Il existait à environ 1,5 km au nord-ouest un

840
SERGIOS

lieu appelé Monastir. Cette pierre a peut-être été prise dans les ruines d'un ancien
monastère. Le nom Segnas n'est attesté que par cette inscription *.
' J. KEIL, H. SwoBoDA et F. KNOLL, Denkmäler aus Lykaonien, Pamphylien und Isaurien,
p. 30, n° 67 et ph. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 459, $ 1386.

SÉLEUKOS, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV°-Ve S.

Son épitaphe fragmentaire, découverte à Konya, le présente comme « prêtre de


la catholique et apostolique sainte Église de Dieu » (rtpeopitepoç tñç xo0oÂt
xñç xoù drtootoAuxñç dryioç toû [O]eoû èkÀnoioç)'. Cette formule, présente
dans le credo du concile de Constantinople en 381, a incité l'un des éditeurs de
cette inscription à l'attribuer au v° siècle *. Toutefois, on ne peut exclure le siècle
précédent d'après la forme des lettres.

" G. LAMINGER-PAsCHER, Beitràge zu den griechischen Inschriften Lykaoniens, p. 53, n° 75


et dessin p. 123. —* B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeo
logical Museum, p. 70, n° 202 et fig. 238.

SÉRAS, évêque de Thyatire (Lydie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 2° place parmi les évêques de Lydie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Le nom rare de Séras est attesté à Kyanéai, en Lycie *.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 34 A, n° 133 ; ibid., p. 34 B, n° 128 ; ibid., p. 35 A,
n° 128 : ibid., p.35 B, n° 120 ; ibid., p. 66, n° 127 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 18) ;
ibid., p. 91, n° 135 ; ibid., p. 109, n° 130 ; ibid., p. 131, n° 132 ; ibid., p. 203, n° 125 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 66-67, n° 131 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 131 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 131 : MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 19, [n° 128] ; H. KAUFHOLD,
OrChr, 77, 1993, p. 62, n° 138 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.336, n° 137 ; MICHEL LE
SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 A, n° 134. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p.462, $ 1405.

SERGIOS, diacre en Asie Ca 550

Ce clerc monophysite arménien est lié à trois autres diacres (—» Abraham 2, Bar
hadbesabba, Kyriakos 11). Avec ses camarades, il participe aux missions de Jean
d'Ephèse (—» Iôannès 43) pour convertir les païens dans les montagnes d'Asie.
Les quatre décèdent dans un bref laps de temps et sont enterrés ensemble ".
'JEAN D'ÉPHÈsE, Vies des saints orientaux, 43, PO, XVIII, 4, p.658 [456]-660 [458].

841
SÉVÈRA

SÉVÈRA, diaconesse d'Hadrianoupolis (Pisidie) IV°-V° S.

Elle est connue par une inscription fragmentaire, peut-être une partie du
monument funéraire qu'elle a érigé pour sa mère ". La pierre a été trouvée à Urus,
aujourd'hui Basköy, environ 14 km au sud-est du site d'Hadrianoupolis.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 37, n° 186 et dessin p. 132 ; L. JoNNEs, The Inscriptions
ofthe Sultan Dagi, I, p. 56, n° 267.

SÉVÈRIANOS, évêque d'Aphrodisias (Carie) 553

Il occupe la 39° place aux quatre premières séances du concile de Constanti


nople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai,
les actes précisent seulement que les membres sont les mêmes que lors de la 1"
séance *. Il occupe la 39° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit
en 38° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.
' ACO, IV, 1, p. 4, l. 26 ; ibid., p. 21, l. 22 ; ibid., p. 33, l. 26 ; ibid., p. 40, l. 22. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 23 ;
ibid., p. 225, l. 34.

SÉVÈROS 1, évêque ? de Misthéia (Lycaonie) 374/5

Amphilochios d'Iconium, le métropolite de la province de Lycaonie, est le desti


nataire d'une longue lettre canonique de Basile de Césarée datée de 374 ou 375
(—» Amphilochios 1). Une partie de cette lettre est consacrée à une affaire ecclé
siastique complexe, seulement abordée de manière allusive par l'auteur ". Basile
mentionne le cas des individus qui prêtent serment de ne pas recevoir l'ordination
et recommande de ne pas les forcer à se parjurer. Il mentionne l'affaire de Sévèros
et du prêtre qu'il a ordonné. Celui-ci est attaché à un territoire soumis à Misthéia
(tòv dypòv èxeîvov tòv ûrtokeipievov tû Mmotiq). Basile conseille de faire en
sorte que ce territoire dépende d'Ouasada pour éviter que le prêtre ne se parjure.
« Et Longinos, ajoute Basile, ayant Kyriakos avec lui, ne fera pas de l'église un
désert, ni ne condamnera son âme par l'oisiveté » (koi ô Aoyyîvoç ëxov tôv
Kupuokòv ue0' éoutoû oûx ëpmu6oet thv èxxMmoiov, oùôè tùv éouto0 wuxñv
ôuà tñç dpyioç Kotoôukdoet). Basile précise que Kyriakos, après avoir juré de
rester à Mindana, a accepté son transfert, mais doit rester à Mindana dorénavant
(—» Longinos 1, Kyriakos 1). Basile reproche à Sévèros de s'être réfugié derrière
le prétexte de l'oubli, alors qu'il a poussé à ce serment et provoqué ensuite le
parjure par ses revirements. Plusieurs explications ont été tentées pour résoudre
cet imbroglio. Selon les Pères mauristes, Longinos, prêtre d'un domaine soumis
à Misthéia, a perdu sa dignité sacerdotale pour une raison inconnue (déposition,
démission). L'évêque Sévèros a transféré dans ce domaine le prêtre Kyriakos
qu'il avait autrefois ordonné à Mindana et contraint sous serment d'y rester. La
situation semble inextricable : soit Kyriakos reste dans le domaine soumis à
Misthéia et se rend coupable de parjure, soit il retourne à Mindana et alors le

842
SÉVÈROS 2

domaine soumis à Misthéia n'a plus de prêtre. Basile propose que le domaine
soumis à Misthéia relève d'Ouasada, c'est-à-dire du lieu dont dépendait Min
dana *. Mais on a noté avec perspicacité que cette solution suppose que Sévèros
est évêque d'Ouasada, qu'il y a ordonné Kyriakos puis l'a établi dans un domaine
du ressort de l'évêque voisin de Misthéia. Or il est impossible que Basile passe
sous silence un tel empiètement alors qu'il souligne les manquements de Sévèros
à l'égard des canons. Sévèros serait en fait évêque de Misthéia et Mindana, qui
lui appartenait auparavant, serait donnée à Ouasada *. On a aussi proposé de voir
en Sévèros un chorévêque *. Cette hypothèse soulève le même problème que la
solution avancée par les mauristes : Sévèros piétine les droits d'un évêque en
transférant de son propre chef un prêtre qu'il a ordonné et attaché par serment à
Mindana. On a aussi supposé que Longinos serait évêque d'Ouasada *. Cette idée
est contestable car on imagine mal un évêque contraint de recevoir un prêtre dans
un domaine sous peine de se damner. Nous pensons que Longinos est un prêtre
d'un domaine d'Ouasada empêché d'exercer le sacerdoce, peut-être après une
condamnation, comme les mauristes l'ont supputé. Désireux que le domaine
autrefois desservi par Longinos ne reste pas sans ministre du culte, Sévèros
contraint Kyriakos à rompre son serment et à quitter le domaine de Mindana
dépendant de Misthéia pour assister Longinos dans sa paroisse. Cette solution
suppose une intervention de Sévèros dans les affaires d'Ouasada. En proposant
de transférer Mindana de Misthéia à Ouasada, mais en imposant à Kyriakos de
rester à Mindana, Basile veut-il que Kyriakos continue de célébrer la liturgie à
Mindana tout en officiant dans la paroisse dont Longinos n'est plus le desservant
légitime ? Le problème semble inextricable. Un décret synodal de 1226 justifie
la translation de siège d'un métropolite en citant le cas du transfert de Mindana
de l'évêché de Misthéia à celui d'Ouasada (écrit Masada) °.

" BAsILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXXXVIII, 10, t. II, p. 129-130 ; cf. Y. CoURTONNE, note à
BAsILE DE CÉSARÉE, op. cit., p. 112 ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 147 ;
ID., in Basil of Caesarea, I, p. 16. — * PG, 32, col. 679, n. 68 ; R. J. DEFERRARI, note à
St. Basil, The Letters, III, p. 39-41, n. 6 ; R. PoUCHET, Basile le Grand, p. 410. —* K. HoLL,
Amphilochius von Ikonium, p. 20, n. 1 ; cf. K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 205,
s. v. « Mindana » ;W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea,2, p. 175, n. 226. — * B. GAIN,
L'Église de Cappadoce au rv siècle, p. 98, n. 155. —* K. BELKE, op. cit., p. 239; W.-D.
HAUsCHILD,op. cit.,p. 175, n. 228 ;R. PoUCHET, Basile le Grand,p. 422, n. 4. — ° K. BELKE,
loc. cit.

SÉVÈROS 2, évêque d'Amblada (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 101° et la 110° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ".
'C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 104 ; MANsI, III, col. 570 C, [n° 105] : MANsI,
VI, col. 1179 B, [n° 110] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 106 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.348, n° 101 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 105.

843
SÉVÈROS 3

SÉVÈROS 3, évêque ? de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Son épitaphe versifiée fragmentaire, découverte sur une stèle à Halic1 (Laodicée),
précise que « ce tombeau recèle l'interprète de la sagesse du Christ, l'homme
sage, glorieux gagnant de la récompense du Père céleste, Sévèros, évêque général
des cités, dirigeant du peuple saccophore » (tòv X(puoto)0 oopinç ûrtoqpntopo,
tòv oopòv övöpo, oûpoviou yevétou kóôuuov d0Moqpópov, [Xe]ßñpov Itó2-eoov
Itovertiokorov myntñpo [À]ooû ookkoqpópou uvñuo kékeu0e tóôe)'. Cette
inscription, découverte en 1911, a suscité des commentaires dès sa publication en
1920 *. Ses différents éditeurs ont compris le mot d0Moqpópoç comme un équi
valent littéraire de udptuç. Selon cette interprétation, Sévèros a été récompensé
par Dieu le Père en recevant pour son sacrifice au nom de la foi la couronne des
martyrs et la vie éternelle. Les fonctions de Sévèros appellent aussi quelques
remarques. Sa qualité d'interprète de la sagesse divine lui conférerait dans un
sens orthodoxe un rôle d'exégète des saintes Écritures comme la tradition l'attri
bue par exemple à Théodore de Mopsueste. Mais Sévèros n'appartient pas à
l'Église officielle ; il est l'évêque en chef et le dirigeant d'une secte rigoriste, les
saccophores, qui se vêtaient d'un simple sac en signe d'un ascétisme sévère.
Dans ce contexte hétérodoxe, on a prétendu que sa capacité d'interprète s'était
peut-être traduite par une fonction prophétique au sein de sa communauté. Cette
hypothèse trouverait sa confirmation si Sévèros était montaniste comme on l'a
prétendu. Dans ce cas, sa fonction de tovertiokortoç serait un équivalent du
terme montaniste de Kouvoovóç, utilisé pour désigner les évêques régionaux de
cette secte. Cette théorie soulève des objections car elle oblige son auteur à
estomper les différences entre les saccophores, les novatiens attestés dans la
région de Laodicée et les montanistes *. De plus, on a noté que Basile de Césarée,
dans une lettre canonique datée de 374/5, établit une distinction claire entre les
montanistes (appelés pépouzéniens d'après leur capitale religieuse), mentionnés
parmi les mouvements hérétiques, et les saccophores, désignés avec les encratites,
les apotactites et les novatiens comme des groupes schismatiques ". On a
également proposé de voir dans la fonction de tovertiokoroç celle d'un évêque
exerçant son autorité sur la cité de Laodicée et les communautés rurales des alen
tours, en supposant que le terme tó\etç était employé de manière emphatique *.
Cette interprétation semble faire peu de cas de la terminologie employée. En
effet, la dispersion dans plusieurs villes d'un mouvement sectaire comme celui
des saccophores a sans doute favorisé la création de cette fonction de quasi
archevêque ". La suite de l'épitaphe indique que le tombeau de Sévèros contient
aussi les reliques d'Eugénios (—» Eugénios 7), peut-être son successeur, qualifié
de « digne conducteur du troupeau spirituel » ([rtoiu]vnç tveuuo.tuxñç ö #uov
nvioxov). Ce personnage soulève lui aussi des interrogations car on a voulu, dès
l'édition princeps, l'identifier à Eugénios de Laodicée, un évêque du début du
Iv° siècle connu par son épitaphe (-» Eugénios 1). Quant à la datation de cette
inscription, on s'accorde à penser qu'elle daterait de la fin du Iv° ou du début du
v° siècle. Elle ne serait pas contemporaine de la mort de Sévèros, mais aurait été
gravée lors de la réunion des reliques de Sévèros avec celles d'Eugénios en un
même mausolée. Cette théorie repose sur la restitution d'une ligne, aujourd'hui
très abîmée, où l'on pense lire : « et maintenant le mémorial bien réalisé les con
tient tous les deux » ([v0v t'eû]ookntov uvñlu' éxet duq)otépouç]) '. Toutefois
d'autres restitutions possibles ont été proposées ". Il faut souligner qu'hormis

844
SÉVÈROS 4

l'homonymie entre le possible successeur de Sévèros et l'évêque de Laodicée,


rien n'indique qu'il s'agisse du même personnage, qui aurait été à la fois chef de
l'Église officielle de Laodicée et dirigeant de la secte des saccophores, occupant
successivement un sarcophage puis un martyrium. Cette identification hypothé
tique contraint ses partisans, par souci de cohérence chronologique, à considérer
Sévèros comme un évêque de Laodicée victime de la grande persécution, peut
être entre 312 et 313, sous Maximin Daïa ". Il semble plus simple et moins
périlleux de voir en Sévèros le chef d'une secte disséminée entre plusieurs cités,
plutôt qu'un « évêque supérieur » de l'Église ayant quitté sa fonction au profit
d'Eugénios pour devenir le chef d'un groupe monastique vêtu de sac ". Mort à
Laodicée, il est, d'après ses partisans, récompensé par Dieu pour son dévouement
envers eux. En ce sens, il n'est peut-être pas un véritable martyr, ou peut-être le
fut-il de la main non de païens mais de chrétiens orthodoxes ". On a donné
comme terminus ante quem pour la rédaction de cette inscription une loi pro
mulguée le 30 mai 428 par Théodose II et Valentinien III qui proscrit plusieurs
groupes hétérodoxes dont les saccophores º, mais ces derniers sont condamnés
dès 381-383 *.

" W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay,


p. 71, n° 1 et pl. VII, 1 ; ID., MAMA, I, p. 91-92, n° 171 et ph. ;W. WiscHMEYER, Griechische
und lateinische Inschriften zur Sozialgeschichte der Alten Kirche, p. 59, n° 36 ; W. TAB
BERNEE, Montanist Inscriptions and Testimonia, p. 437-444, n° 70, fig. 79 et pl. 29 ;
B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum, p. 76
77, n° 216 et fig. 258 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 80-82,
n° 14/06/04. —* W. M. CALDER, JRS, 10, 1920, p. 47-59, n°2. —* W. TABBERNEE, op. cit.,
p. 441-444. —* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CLXXXVIII, 1, t. II, p. 122, l. 22-23 ; ibid.,
47, p. 163, l. 1 ; cf. W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian
Studies Ramsay, p. 72. —* W. WIsCHMEYER, loc. cit. ; R. MERKELBACH et J. STAUBER,
op. cit., p.82. — ° H. GRÉGOIRE, Byzantion, 1, 1924, p. 699 ; S. MrTCHELL, Anatolia, II,
p. 102 ; S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens, p. 195
196. — " W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), loc. cit. ; ID., MAMA,
loc. cit. ; W. TABBERNEE, op. cit., p. 439. —* W. M. CALDER, JRS, 10, 1920, p. 57 ; H. GRÉ
GoIRE, op. cit., p. 697 ; P. FRANCHI DE' CAVALIERI, Note agiografiche, VII, p. 127-133 ;
A. WILHELM, in SBerBerlin, 27, 1932, p.843. —" W. M. CALDER, JRS, 10, 1920, p. 53 et
57-58 ; ID., in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 71 ;
F. BLANCHETIÈRE, Le christianisme asiate, p. 480 ; ibid., p. 509, n° 175 ; W. TABBERNEE,
op. cit., p.440. — " S. MrTCHELL, Anatolia, II, p. 103. — " H. GRÉGOIRE, op. cit., p. 698.
— * CTh, XVI, 5, 65, p.878 (omis) ; CJ, I, 5, 5, p.51 ; cf. W. M. CALDER, JRS, 10, 1920,
p.58 ; ID., in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay, p. 73 ;
H. GRÉGOIRE, op. cit., p. 699 ;W. TABBERNEE, op. cit., p. 441. — " CTh, XVI,5,7,3, p. 858,
l. 10 (8 mai 381) ; CTh, XVI, 5, 9, 1, p.858, l. 8 (31 mars 382) ; CTh, XVI, 5, 11, p.859,
l.3 (25 juillet 383).

SÉVÈROS 4, évêque de Kodroula (Pamphylie de Pergè) 431

Le 13 août 431, une dizaine d'évêques présents à Constantinople envoient une


lettre au concile d'Éphèse. Bloqués dans la capitale, ils ne peuvent se rendre dans
la métropole d'Asie, mais assurent les membres du concile cyrillien de leur entier

845
SÉVÈROS 5

soutien ". Parmi les auteurs de cette lettre figure l'évêque Sévèros de Kodroula en
5° position(Seuero Codrulae)*. Étrangement, le concile cyrillienne le mentionne
pas dans sa réponse *. Sévèros apparaît de nouveau dans une lettre de Maximianos
de Constantinople et des évêques envoyés dans la capitale pour son élection. La
lettre doit dater de la fin de l'année 431. Elle est adressée au clergé et au peuple
de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution de leur évêque Anastasios
(-» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nestoriennes ". Sévèros souscrit
en 21° position parmi les vingt-trois signataires de cette lettre *. Cette mention
suppose qu'il a participé à l'élection de Maximianos, le 25 octobre. Il est dit
Xeßñpoç èrtiokortoç KoôouMMioov. A notre connaissance, l'emploi de Kodoullia
à la place de Kodroula est unique. Les actes du concile de Chalcédoine (—» Maras)
et la plus ancienne notice épiscopale byzantine, du règne d'Héraclius, indiquent
encore le siège de Kodroula ". Le toponyme est remplacé dans toutes les notices
postérieures par celui de Korydal(l)a qu'il ne faut pas confondre avec le siège
homonyme en Lycie '.

'ACO, I, 1, 3, p. 42, l. 31-p. 43, l. 21 ; ACO, I, 3, p. 140, l. 1-p. 141, l. 9. —* ACO, I, 3,


p. 140, l. 7. —* ACO, I, 1, 3, p. 43, l. 22-p. 44, l. 35. —* ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38
p. 138, l. 47. — * ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 45. — " J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum,
p. 212, 1 *. ' Ibid., p. 226, 2 " ; ibid., p. 240, 3 º ; ibid., p. 259, 4 " ; ibid., p. 282,
7 " ; ibid., p. 302,9 * ; ibid., p. 323, 10 º ; ibid., p. 361, 13 *; cf. H. HELLENKEMPER et
F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 646-647, s. v. « Kodrula ».

SÉVÈROS 5, évêque de Sôzopolis (Pisidie) 431

Il apparaît en 40° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais Sévèros de Sôzopolis semble rallié aux cyrilliens. En effet,
lors de la séance du 22 juillet, bien qu'absent de la liste de présence, il apparaît
en 62° position sur la liste de souscription à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée *. Par esprit de conciliation,Théodose II convoque ensuite les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien envoient fin août ou début septembre des
instructions à leurs délégués. Parmi les expéditeurs du mandatum figure Sévèros
en 80° position *. Zacharie le Scholastique, futur évêque de Mitylène (—» Zacha
rias 1), semble avoir été le premier à affirmer dès 515 environ que le patriarche
Sévère d'Antioche (512-518), originaire de Sôzopolis, était un descendant de
l'évêque homonyme présent au concile d'Éphèse ". Jean de Beth Aphthonia, qui
rédigea lui aussi une biographie du patriarche avant 553, affirme que Sévère était
le petit-fils de Sévèros de Sôzopolis et lui doit son nom *. Deux chroniques
syriaques du vIII° siècle et le synaxaire jacobite d'Alexandrie reprennent cette
information ". Athanasios, peut-être le patriarche jacobite d'Antioche (595
630/1), raconte dans sa Vie de Sévère que son propre grand-père était un ami
intime de Sévèros de Sôzopolis, grand-père de Sévère. L'évêque de Sôzopolis
aurait eu la révélation du destin de son petit-fils et en aurait informé son ami.

846
SÉVÈROS 6

Athanasios l'aurait ensuite appris de son grand-père ". Cette source, écrite en
grec, traduite en arabe et conservée en éthiopien doit être prise avec précaution
car ses informations ne sont pas sûres. Elle est par exemple la seule à donner une
origine athénienne à Sévère et à lui attribuer une vie de moine en Pisidie*. Son
attribution est également sujette à caution car les grands-pères des patriarches
Sévère et Athanasios peuvent difficilement avoir été amis en raison de l'écart
d'un siècle qui sépare Sévère d'Athanasios. La vérité est révélée par Sévère lui
même. Dans l'une de ses homélies, conservée dans une version copte plus éten
due que la version syriaque connue, Sévère d'Antioche avoue être d'une famille
païenne et avoir été païen jusqu'à son baptême à l'âge adulte dans le martyrium
de saint Léontios à Tripolis*. La filiation « épiscopale » de Sévère d'Antioche se
révèle une invention des sources syriaques. Cette généalogie fictive est apolo
gétique : elle répond aux attaques des chalcédoniens qui accusaient le patriarche
d'Antioche de paganisme.

'ACO, I, 4, p. 29, l. 12 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d 'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p. 386. —*ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 22] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 33] ;
ACO, I, 3, p. 136, [l. 16] ;ACO, I, 5, p. 112, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 17. —* ACO, I,
1,3, p. 36, l. 2 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 38. —* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, PO, II,
1, p. 11 [11], l. 5-7. —* JEAN DE BETH APHTHONIA, Vie de Sévère, PO, II, 3, p. 211 [127],
l. 8-12. — ° Chronique de 724, p. 111, l. 24-27 ; Chronique de Zuqnin, a. 823, tr. II, p. 8,
l. 19-23 ; Synaxaire d'Alexandrie, tr. BAssET, PO, XI, 5, p. 823 [789]-824 [790] ;
tr. FoRGET, t. I, p. 495, l. 14-15. — ' ATHANASIos, Vie de Sévère d'Antioche, PO, IV, 6,
p.592 [24]-594 [26]. —* Ibid., p. 596 [28] ; ibid., p. 617 [49]. —* SÉvÈRE D'ANTIOCHE,
Homélie copte sur Léontios de Tripolis, IV, 4, p. 374.

SÉVÈROS 6, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 431

Il apparaît en 8° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation à Cyrille d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem
certainement le 21 juin 431 ". Ces évêques critiquent la convocation unilatérale
par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats ni les
Orientaux. Bien qu'il soit le métropolite de la Phrygie Salutaire, Sévèros est le
seul de sa province à signer cette lettre. Dès le lendemain, Sévèros semble rallié
aux cyrilliens puisqu'il souscrit en 168° position à la condamnation de Nestorius *.
Cette signature soulève quelques doutes car Sévèros est absent de la liste de
présence au début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence
de la plupart des évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius. Lors des séances des 10, 11
et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indica
tion. Lors de la séance du 22 juillet, Sévèros est de nouveau absent de la liste de
présence. Il souscrit pourtant en 9° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Toutes ces absences font planer un doute sur la présence effective de
Sévèros au concile d'Éphèse. Toutefois, deux documents témoignent du soutien
apporté par Sévèros aux partisans de Cyrille. Les membres du concile cyrillien
remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués

847
SÉVÈROS 7

convoqués à Constantinople par Théodose II en vue d'une conférence contradic


toire. Parmi les expéditeurs du mandatum figure Sévèros en 4° position *. L'autre
document est une homélie de Sévèros conservée dans le Qérellos ". Il s'agit d'un
recueil composé surtout de textes patristiques du concile d'Éphèse, traduits
directement du grec en éthiopien entre le v° et le vII° siècle ". D'après ce recueil,
l'homélie aurait été prononcée le dimanche 5 juillet dans la cathédrale Sainte
Marie d'Éphèse". Bien que malade, Sévèros prêche avec le soutien des pères
conciliaires ". Ce dernier détail prouve que Sévèros s'est rallié aux cyrilliens peu
après le 22 juin.

" ACO, I, 4, p. 28, l. 19 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d 'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 15]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19
20 ; ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 8] ;ACO, I, 2, p. 70, [l. 28] ; ACO,
I, 3, p. 135, [l. 3] ; ACO, I, 5, p. 110, l. 17 ; ACO, II, 3, 1, p. 228, l. 24. —* ACO, I, 1, 3,
p. 35, l. 4 ; ACO, I, 5, p. 364, l. 41. — " A. DILLMANN, Chrestomathia Aethiopica, p. 99
100 ; B. M. WEISCHER, Qërellos IV 1, p. 62-66. — " J. SIMON, Orientalia, 10, 1941, p.304.
—* S. EURINGER, Orientalia, 12, 1943, p. 127 ; B. M. WEISCHER, op. cit., p. 63, n. 1.
— " S. EURINGER, op. cit., p. 127 ; B. M. WEIscHER, op. cit., p. 63.

SÉVÈROS 7, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 553

Il occupe la 41° place lors des quatre premières séances du concile de Con
stantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et
26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres présents, mais précisent
que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *. Il occupe la 41° place
lors de la8°et dernière séance du2 juin, et souscriten39° place aux anathématismes
contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas
d'Édesse *.

'ACO, IV, 1, p. 4, l. 28 ; ibid., p. 21, l. 24 ; ibid., p. 33, l. 28 ; ibid., p. 40, l. 24. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p.204, l. 25 ;
ibid., p. 225, l. 36.

SÉVÈROS 8, évêque de Tabai (Carie) 553

Il occupe la 99° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 98° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la 98° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 95°
place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la
lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

" ACO, IV, 1, p. 6, l. 19 ; ibid., p. 22, l. 42 ; ibid., p. 35, l. 13 ; ibid., p. 42, l. 1. — * Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 10 ;
ibid., p. 228, l. 13.

848
SILVANOS 1

SILAS, évêque de Tibérioupolis (Phrygie Pacatienne) 553

Il occupe la 133° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 132° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 132° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
137° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *. Bien que Silas, compagnon de Paul,
soit mentionné à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament, ce nom n'est pas
attesté dans les inscriptions d'Asie Mineure, même si la forme Silais est fournie
par une inscription d'Isaurie ".

'ACO, IV, l, p. 7, l. 17 ; ibid., p. 23, l. 34 ; ibid., p. 36, l. 10 ; ibid., p. 42, l. 35. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 6 ; ibid.,
p. 230, l. 7. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 465, $ 1425.

SILVANOS 1, évêque d'Isaura (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la5° place parmi les évêques d'Isaurie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Le siège d'Isaura a été détaché de l'Isaurie lors de la
création de la province de Lycaonie vers 371. Dans toutes les listes, Silvanos est
dit évêque de Mètropolis et non d'Isaura. Il ne peut s'agir ni de la métropole
d'Isaurie, qui est sans doute déjà à l'époque Séleucie, ni de la cité homonyme de
Pisidie dont le titulaire assiste au concile de Nicée (—» Polykarpos 1). Plutôt que
de rechercher en vain une hypothétique cité de Mètropolis ou Matropolis en
Isaurie, on a proposé une solution séduisante à partir d'un témoignage littéraire.
Dans une lettre à Amphilochios d'Iconium qu'on date de 374, Basile de Césarée
s'intéresse à l'Église des Isauriens ou d'Isaura (-» Amphilochios 1). Basile sou
haite : « d'abord donner des prélats aux petites communautés ou aux bourgs
principaux qui possèdent depuis longtemps un siège d'évêques, et alors mettons
en place celui de la cité » (npótepov toîç uuKportoMuteiotç ñtot untpokoouiouç
toîç èx to Motoû èrttokórtov 6póvov èxoûootç ôoovou toùç Ttpoiotopévouç,
Kœà tóte tòv tñç tó\eoç dvootmooouev)*. Basile incite Amphilochios, métro
polite de Lycaonie, à ce que le droit de l'évêque d'Isaura se limite à ordonner les
titulaires des sièges épiscopaux des petites agglomérations voisines dépourvues
du statut de cité. La lettre a permis de prêter à Isaura le statut de métropole vis-à
vis de ces bourgades mais non à l'échelle de toute la province *. Les monnaies
frappées à l'époque impériale par la cité d'Isaura montrent qu'elle portait déjà à
cette époque le titre de métropole ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 44 A, n° 176 ; ibid., p. 44 B, n° 176 ; ibid., p. 45 A,


n° 175 ; ibid., p. 45 B, n° 164 ; ibid., p. 68, n° 173 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 20) ;
ibid., p. 73, n°84 ; ibid., p. 113, n° 177 ; ibid., p. 137, n° 180 ; ibid., p. 151, n° 62 ; ibid.,
p.209, n° 170 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 177 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 177 ;
ibid., I, l, 2, p. 100, n° 177 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 6, [n° 175] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 66, n° 80 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63,

849
SILVANOS 2

n° 156 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 155 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 251 B, n° 152. —* BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CXC, t. II, p. 142, l. 26-28.
—* E. ScHwARTz, in Nachr. Gött., 1905, p. 283-284 ; ID., Uber die Bischofslisten, p. 75 ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 38-39 : A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern
Roman Provinces, p. 137-138. —* D. STIERNON, in DHGE, XXVI, col. 132, s. v. « Isauro
polis » ; A. H. M. JoNEs, loc. cit.

SILVANOS 2, évêque de Trôas (Hellespont) 409/425

En 434, l'élection de Proklos au trône de Constantinople suscite des critiques car


la translation épiscopale est interdite par les canons, et Proklos a déjà été ordonné
évêque de Cyzique en 426 (—» Proklos 1). L'historien Socrate défend ce change
ment de siège en donnant une série de précédents. Il cite comme dernier exemple
celui de Silvanos, transféré de Philippoupolis de Thrace à Trôas ". Le même
événement est mentionné dans les sources qui recopient Socrate *. Ce dernier
entame alors le récit de la vie de cet évêque. † l'origine, Silvanos est un rhéteur
formé par le sophiste Trôïlos (qui enseigne dans la capitale *). « Désireux de
vivre en chrétien de manière parfaite » (ökpooç ôè xpuottovi(euv èortouôoxoôç),
Silvanos abandonne le tribôn, manteau emblématique des philosophes, et mène
une vie d'ascète. Attikos, évêque de Constantinople (406-425), l'établit comme
évêque de Philippoupolis. C'est le seul indice chronologique de l'épiscopat de
Silvanos. Au bout de trois ans passés en Thrace, ne supportant pas le froid en rai
son d'une complexion fragile, il demande à Attikos d'être transféré. (On suppose
qu'il a obtenu le droit de quitter son évêché sans obtenir de nouveau siège.)
Silvanos réside ensuite dans la capitale pendant une durée indéterminée. Il
pratique un ascétisme sévère, n'hésitant pas à fendre souvent la foule chaussé de
sandales de paille tressée. Quelque temps plus tard, à la mort de leur évêque dont
le nom n'est pas indiqué, les habitants de Trôas se rendent dans la capitale pour
obtenir d'Attikos un successeur Silvanos survient alors qu'Attikos étudie la
question. Il lui confie aussitôt cette fonction, arguant que Trôas n'est pas un lieu
froid. Cette anecdote montre le rôle qu'exerce déjà l'évêque de Constantinople
sur les ordinations dans les diocèses de Thrace et d'Asie, avant que la sujétion de
ces diocèses ainsi que du diocèse du Pont au siège de Constantinople ne soit
officiellement reconnue par le 28° canon du concile de Chalcédoine. Silvanos
accepte la décision d'Attikos et prend ses nouvelles fonctions à Trôas, au plus tôt
après 409, au cas où Attikos aurait consacré Silvanos évêque de Philippoupolis
dès 406. Il accomplit un miracle en aidant à mettre à l'eau un très grand vaisseau
construit pour transporter de grandes colonnes. « L'accomplissement de ce mi
racle des mains de Silvanos mena, écrit Socrate, tous les habitants de la province
vers la piété » (Toûto tò 0oûuo èv toîç xepoi EUABovoô yevóuevov tovtoç
toùç Kotô tùv èrtopxiov eiç eû)\o peuov ñyev). Ce succès est peut-être exagéré,
d'autant que ce saint évêque est ignoré des sources hagiographiques et liturgiques,
hormis le martyrologe romain, qui est d'époque moderne ". Socrate rapporte une
autre action de Silvanos qui relève de la discipline ecclésiastique. Il remarque
que « les clercs font commerce des querelles des justiciables » (toùç xÀnpukoùç
èpitoptov tououpévouç tàç tôv ôuko Gouévov èpeoXeÀioç). Il décide de ne plus
nommer de clerc pour l'administration de la justice, mais se voit alors remettre
« les libelles des plaignants » (tà BuBMio tôv ôeouévov). Silvanos fait venir un

850
SILVANOS 2

pieux laïc qu'il connaît pour son amour de la justice et lui confie l'audition des
requêtes. Celui-ci règle le litige d'une nature inconnue. La décision de Silvanos
lui vaut d'acquérir un grand renom auprès de tous. On ignore si Socrate félicite
Silvanos d'avoir employé un laïc honnête à la place de clercs cupides ou d'avoir
mis fin à un casuel indûment perçu pour des actes non religieux *. Une fois cette
digression sur Silvanos achevée, Socrate reprend le fil de son récit ", sans fournir
aucun autre renseignement. La connaissance de ce personnage est complétée par
le Martyre de Kornèlios le Centurion dans la version de Syméon Métaphraste. Ce
récit offre une image de Kornèlios que contredisent d'autres sources. Il est
qualifié dans certains textes liturgiques grecs tantôt d'évêque, tantôt de martyr.
Les Constitutions apostoliques en font un évêque de Césarée de Palestine et Jé
rôme le présente comme le fondateur de l'Église de cette cité '. L'éditeur moderne
a divisé de manière pertinente le texte de Syméon en quatre parties : la première
est consacrée à la conversion et au baptême de Kornèlios*, la deuxième concerne
les actes de Kornèlios et son ordination comme évêque de Skepsis ", la troisième
rappelle la conversion des habitants de Skepsis et la mort de Kornèlios ", la
dernière, la plus importante pour nous, met en scène Silvanos ". Au cours d'une
visite de cet évêque à Skepsis, un peu plus de 45 km à l'est de Trôas, Kornèlios
lui apparaît en songe et précise qu'il réside dans cette cité, mais que nul ne lui
rend visite sauf ceux qu'il a (autrefois) baptisés. Silvanos ne comprenant pas le
sens de cette apparition, le saint revient la nuit suivante, se présente et lui indique
que son « sanctuaire (est) près du temple de Zeus, dans la ronce » (oixoç tAmoiov
toû vooô Atòç èv tû Bötn). Kornèlios demande à Silvanos de construire un
oratoire près du sanctuaire de Dèmètrios, dans un lieu appelé Pandochéion, « où
reposent aussi les corps de nombreux autres saints frères déjà décédés » (ëv0o
xoù to)Aà tôv ñônteAetoo0évtov dyiov dôéMpov kotoikeuvtot ooouoto). Les
martyrs Dèmètrios, son épouse Euanthia et leur fils Dèmètrianos auraient été
convertis à Skepsis par Kornèlios *. Constatant que des tombes ont été creusées
un peu partout dans le Pandochéion, Silvanos projette de construire le sanctuaire
ailleurs, mais le saint l'en empêche. L'évêque rassemble alors son clergé et lui
demande de creuser sous la ronce pour découvrir un trésor dont il a eu la révéla
tion. Les travaux d'excavation durent jusqu'à la nuit et aboutissent à la découverte
d'un cercueil, célébrée par des hymnes, des illuminations et de l'encens ". Le
coût de construction du sanctuaire, dépassant les moyens de Silvanos, est assuré
par un riche particulier du nom d'Eugénios. Il est envoyé par Kornèlios qui lui a
décrit en songe tous les détails de l'édifice qu'il désire. Eugénios se rend le
lendemain auprès de Silvanos, lui révèle sa vision et transmet les instructions aux
constructeurs en précisant que l'autel devra recevoir le cercueil du saint. Une fois
les travaux terminés, les constructeurs se rendent dans le domaine de Trigônoi (?)
(èv xoopiq) Tpuyóvouç) où Silvanos célèbre la fête de l'apôtre André, qui est fêté
dans l'Église grecque et dans l'Église latine le 30 novembre. Ils annoncent à
Silvanos l'achèvement de l'édifice. On porte le cercueil jusqu'à l'entrée et, alors
que l'assistance chante le Trisagion, il se déplace tout seul et vient s'encastrer à
l'intérieur de l'autel, où il se trouve encore et continue d'accomplir des miracles
au dire de l'auteur ". On a proposé de dater ces événements de 425 environ º,
mais il s'agit d'une approximation qui repose sur les seules dates de l'épiscopat
d'Attikos. La mention du Trisagion est un ajout car, selon la légende, la révélation
de cet hymne par un ange à Proklos de Constantinople se placerait entre avril 438
et avril 439 ", et il est attesté pour la première fois au concile de Chalcédoine ".

851
SILVANOS 2

Syméon, ou plutôt l'auteur ancien qu'il adapte, fournit ensuite cette information
importante : « à la mort de l'évêque Silvanos, Athanasios et Philostorgios sont
élus àl'épiscopat, l'un deTrôas, l'autre de Skepsis » (XuMuovoû ôè toû èrtuoxórtou
te)\eutmoovtoç, tnv pèv Tpoooôéov ènttokorthv 'A0ovoouoç, thv ôè Xxewoioov
q)uMootópyuoç èyxeupiÇovtou)". Nous déduisons de ce passage qu'à partir de la
mort de Silvanos, Skepsis est détachée de Trôas pour former un nouvel évêché.
Jusque-là, Skepsis se trouvait dans le ressort de Trôas, ce qui explique la visite de
Silvanos à Skepsis où il commande au clergé local, dirige les travaux d'excavation
et de construction, célèbre l'invention et la translation des reliques. À aucun
moment il n'est fait mention d'un évêque de Skepsis puisque cette cité est
manifestement sous la juridiction de Silvanos. D'autre part, si Athanasios de
Trôas et Philostorgios de Skepsis sont inconnus, un évêque Athanasios de Skepsis
est présent sur les listes de présence et de souscription au concile d'Éphèse en
431 (—» Athanasios 3). La correspondance géographique, la proximité chronolo
gique et l'homonymie laissent à penser qu'une confusion a pu se produire dans
l'attribution de ces sièges lors de la rédaction primitive ou de la réécriture de ce
récit : Athanasios serait évêque de Skepsis et Philostorgios évêque de Trôas.
Mais cette hypothèse est contredite par la fin du récit qui indique que Philostorgios
est titulaire de l'Église de Skepsis (-» Athanasios 1, Philostorgios). Un autre
saint Silvanos de Trôas est connu. Après la seconde déposition et l'exil définitif
de Jean Chrysostome, le 20 juin 404, ses adversaires s'en prennent à ses fidèles.
Palladios précise que certains se cachent à Constantinople, d'autres retournent
dans leur patrie, et il écrit : « quant à Silvanos, le saint évêque, il est à Trôas, vi
vant de la pêche » (XuMBovòç ôè ô öyuoç èrtiokontoç èv Tpqpdôu èotiv, d)ueûoov
Koà Góv) ". Il ne peut pas s'agir du même personnage ". Si l'existence de deux
saints évêques homonymes dans la même cité à une époque voisine semble
difficile à croire, l'identification du Silvanos connu par Socrate et Syméon avec
celui connu par Palladios se heurte à des problèmes de chronologie insolubles.

" SoCRATE, HE, VII, 36, 21, p.386, l. 7-8. —* CAssIoDoRE, HE, XII, 8, 18, p. 675, l. 46
47 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 5, tr. II, p. 24 A : Traité des transferts, 13, REB, 42, 1984,
p. 173 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 39, PG, 146, col. 1192 B-C ; cf. B. A. MYsTAKIDÈs,
EEBX, 12, 1936, p. 221. —* PLRE, II, p. 1011, s. v. « Silvanus 2 » : ibid., p. 1128, s. v.
« Troilus 1 ». — * Martyrologe romain, 2 décembre, p. 559, n. 9 ; cf. H. DELEHAYE,
AnBoll, 25, 1906, p. 160 ; J.-M. SAUGET, in BSS, XI, col. 1067-1068, s. v. « Silvano ».
—* E. HERMAN, OCP, 8, 1942, p. 431. — ° SoCRATE, HE, VII, 36, 23-37, 1-18, p.386,
l. 10-p. 387, l. 22 ; CAssIoDoRE, HE, XII, 8, 20-28, p. 675, l. 49-p. 677, l. 98 : MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 5, tr. II, p. 23 A ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XIV, 39, PG, 146, col. 1192 C
1193 C. — ' R. VAN DoREN, in DHGE, XIII, col. 895, s. v. « Cornélien, Corneille ».
—* SYMÉON MÉTAPHRASTE, Martyre de Kornèlios, I-III, PG, 114, col. 1293 A-1296 D.
— " Ibid., IV-VII, col. 1297 A-1301 A. — " Ibid., VIII-XII, col. 130l A-1305 B.
— " Ibid., XIII-XVIII, col. 1305 C-1312 A. — * T. GARCIA DE ORBIso, in BSS, IV.
col. 190-191, s. v. « Cornelio il Centurione ». — * SYMÉON MÉTAPHRASTE, Martyre de
Kornèlios, XIII-XIV, col. 1305 C-1308 B. — " Ibid., XV-XVII, col. 1308 B-1309 A.
— * H. DELEHAYE, Les origines du culte des martyrs, p.84. — " B. CROKE, Byzantion, 51,
1981, p. 127-130. —"ACO, II, 1, 1, p. 195, l. 30 ; cf. R. F. TAFT, in ODB, 3, p. 2121, s.v.
« Trisagion ». —" SYMÉON MÉTAPHRASTE, Martyre de Kornèlios, XVIII, col. 1309A-B.
— " PALLADIos, Dialogue, XX, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 128, l. 12-13 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 400, l. 82-83. — * J.-M. SAUGET, in BSS, XI, col. 1068, s. v. « Silvano ».

852
SILVANOS 3

SILVANOS 3, évêque de Kérétapa (Phrygie Pacatienne) 431

Il apparaît en 18° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Silvanos se trouve parmi les métropolites.
Cette situation s'explique par l'absence du métropolite de Phrygie Pacatienne sur
cette liste de présence. Des cas similaires existent pour l'Hellespont et la Lycie
(—» Hèsychios 5, Eudoxios 1). Les listes conciliaires répètent par erreur le nom
de Silvanos en 108° position *. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, il
est le 36° à donner son avis. Il déclare que cette lettre est en accord avec la foi de
Nicée. Silvanos ajoute une précision personnelle en révélant avoir été baptisé sur
le tard *. Ce détail ne suppose pas une conversion, le baptême pouvant être
administré à l'âge adulte et non dès l'enfance, comme cela se pratiquait en Pisidie
par exemple ". A la fin de la première séance, Silvanos souscrit en 152° position
à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Silvanos apparaît sur la liste de présence en 19° position,
parmi les métropolites '. Cette situation exceptionnelle s'explique encore par
l'absence de tout autre prélat de Phrygie Pacatienne et, en particulier, du métro
polite. Le nom de Silvanos est de nouveau répété par erreur en 107° position dans
deux collections conciliaires*. Il souscrit en 63° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation,Théodose II convoque les représen
tants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence
contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant
le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du
mandatum un Silvanos figure en 43º position ". Mais il peut s'agir également de
l'évêque homonyme de Coprithis (Égypte I). Il apparaît enfin dans une lettre de
Maximianos de Constantinople et des évêques envoyés dans la capitale pour
procéder à l'élection d'un nouvel évêque. Maximianos ayant été intronisé le
25 octobre 431 pour remplacer Nestorius, on en déduit que Silvanos se trouvait
à cette date dans la capitale. La lettre doit dater de la fin de l'année 431. Elle est
adressée au clergé et au peuple de Ténédos pour annoncer la destitution de leur
évêque Anastasios (-» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nestoriennes ".
Silvanos souscrit en 16° position parmi les vingt-trois signataires de cette lettre *.
Il est à noter qu'à côté de la forme habituelle Kepetoitoov existe aussi dans les
actes la forme Xepetoirtov ". Nous préférons la forme Kepétorto à Kepcºtorto,
Xepétonto ou Xoupétonto : c'est la forme employée par Silvanos sur la liste des
souscriptions lors de la séance du 22 juin que l'on retrouve dans le Synekdèmos
d'Hiéroklès ". La localisation exacte de Kérétapa reste inconnue. On a proposé
le site moderne de Kayadibi près du lac de Salda, environ 65 km au sud-est de
Laodicée du Lycos, d'après une inscription honorifique mentionnant le toponyme
Diocésarée ". En effet, on sait par son monnayage d'époque impériale que
Kérétapa ajouta à son nom celui de Diocésarée, à moins qu'il ne s'agisse d'une
sympolitie ".

"ACO, I, 1, 2, p. 4, l. 1 ; ACO, I, 2, p. 27, l. 33 ; ACO, I, 3, p. 53, [l. 4] ; Actes coptes du


concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 68 ; tr KRAATz, p. 64 —* ACO, I, 1, 2, p. 6,

853
SIMPLIKION

[l. 22] ; ACO, I, 3, p. 30, l. 2 ; ACO, I, 4, p. 55, [l. 15] ; Actes coptes du concile d'Éphèse
(431), tr. BoURIANT, p. 68 ;tr. KRAATz, p. 64. — * ACO, I, 1, 2, p. 19, l. 7-12 ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 111 ; tr KRAATz, p. 105-106. —* ZACHARIE DE
MITYLÈNE, Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 11 [11], l. 12-14. —* ACO, I, 1, 2, p. 61, [l. 21].
— ° ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;
ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —' ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 19] ;
ACO, I, 3, p. 120, l. 13 ; ACO, I, 5, p. 85, l. 29 ; ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 18. —* ACO, I,
5, p. 87, l. 38 ; ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 27. —*ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 24] ;ACO, I, 2,
p. 71, [l. 34] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 17] ; ACO, I, 5, p. 112, l. 10 ; ACO, II, 3, 1, p. 230,
l. 18. —"ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 23 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 19. — "ACO, I, 1, 7, p. 137,
l. 38-p. 138, l. 47. — * ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 40. — * E. ScHwARTz, in Miscellanea
Francesco Ehrle, II, p. 59. — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 666.2, p. 24 ; cf. L. RoBERT,
Villes d'Asie Mineure, p. 105. — * K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien,
p. 295, s. v. « Kayadibi ». — " L. RoBERT, op. cit., p. 107 ; K. BELKE et N. MERsICH,
op. cit., p. 221, s. v. « Chairetopa ».

SIMPLIKION, diaconesse d'Iconium ?(Lycaonie) IV° S.

Une épitaphe métrique sur une stèle fragmentaire trouvée à Sadettin Hani, 20 km
au nord-est de Konya (Iconium), loue les qualités morales et spirituelles de la
défunte : un esprit de paix (ipnvóppov), de bonnes mœurs (Biq eûoxñuov...
tpórtov dkmÀiôootov), la crainte de Dieu (évqpopov ñ0oç). Elle est inhumée avec
sa sœur Psychè et des enfants, sans doute de cette dernière ". Une précédente
édition, plus contestable, a proposé d'ajouter le nom Eustathia à l'inscription *.
Malgré l'absence de reproduction, des similitudes avec d'autres épitaphes mé
triques de clercs découvertes dans la même localité indiquent le Iv° siècle.

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 56-57, n° 321. —* H. S. CRoNIN,


JHS, 22, 1902, p. 363, n° 127.

SIMPLIKIOS, prêtre de Sôzopolis (Pisidie) 381

Il souscrit à la place de l'évêque Lollianos entre la 112° et la 122° position, selon


les listes, à la définition de la foi du concile de Constantinople, qui se termine le
9 juillet 381 (—» Lollianos 2)'.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 115 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 116] : MANsI,
VI, col. 1180 A, [n° 122] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 117 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p.348, n° 112 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 116 (omis).

SISAMOAS, évêque d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S. ?

Sur un grand bloc, on lit cette épitaphe : « le très pur, à la douce parole et paré de
toute vertu Sisamoas, évêque » (ô óyvótotoç koù môuerthç xoù toonç dpetng
<ke> kekoounuévoç Xuoouooç èrtiokortog). La datation de cette inscription de
Dorla (aujourd'hui Aydogmus) est problématique. On a proposé de la placer

854
SISINNIOS 3

avant 360 d'après un formulaire original pour désigner un évêque ", en 290-320*,
voire aux l"-II° siècles*. Nous la datons entre le III°* et le milieu du Iv° siècle *. Si
le nom Sisamoas est unique, des formes voisines sont connues dans les provinces
limitrophes ".
'A. M. RAMsAY, JHS, 24, 1904, p. 272, n°5 et dessin ; W. M. RAMsAY, in W. M. RAMsAY
(éd.), Studies in the History and Art, p. 30-31, n°9 et dessin. —* ID., Luke the Physician,
p.382-384, n° 13 avec dessin. —* G. LAMINGER-PAscHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften
Lykaoniens, p. 231, n°410. —* S. MrTCHELL, Anatolia, II, p. 58, n. 41. —*V. ScHULTZE,
Altchristliche Städte und Landschaften, II, 2, p. 343-344 et fig. n°93 ; K. BELKE, Galatien
und Lykaonien, p. 180, s. v. « Isauropolis ». —" L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen
namen, p.466-467, $ 1435-1/7.

SISINNIOS 1, évêque de Pergè (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 343

Il souscrit en 62° position à la synodale que les évêques orientaux ont expédiée
après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à l'automne
343 '. Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent la condam
nation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas de Gaza et
de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient aussi leurs principaux partisans dont
le pape Jules. A l'époque du concile, la Pamphylie forme une seule province.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 18, n° 62.

SISINNIOS 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Son épitaphe métrique a été découverte à Dagdere, 11 km au sud-est de Halic1


(Laodicée)'. La stèle a été érigée par son épouse, Aurèlia Pankratia. Parmi les
qualités mentionnées, l'inscription indique, dans une langue fautive, que « les
magistrats et le conseil l'honoraient en le célébrant par de douces paroles »
(öpxovteç ètiuoov kè pouMh oepvuvdivteç èv Móyuç y\ukepöç). Cette précision
indique le rôle social important tenu par ce personnage.

" B. H. McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum,
p. 71-72, n° 205 et fig. 242-243 ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 5, p. 33,
n° 24/19 (14/06/24).

SISINNIOS 3, prêtre de Skepsis ?(Hellespont) VI°-VII° S.

Une inscription votive de Güllüce, dans la vallée du Scamandre, rappelle la


restauration d'un sanctuaire (óyioopo) grâce à l'action d'Iôannès, illustris, et
« de Sisinnios, assurant la fonction de cellérier et de prêtre » ([k]eMAopeûovtoç
Etouvviou Itp(eoputépou))'. Sisinnios est peut-être le cellérier d'un monastère
des environs de Skamandros. Güllüce se trouve à 4 km environ au sud-est
d'Akköy où l'on a proposé de localiser Skamandros, mais ce n'est pas un évêché
à cette époque. De manière hypothétique, nous associons ce personnage au siège

855
SISINNIOS 4

voisin de Skepsis.

" M. RICL, Inscriptions ofAlexandreia Troas, p. 165, n° 183.

SISINNIOS 4, évêque de Naxos (Îles) VII° S. ?

Une inscription peinte de l'église de Drosianè à Naxos indique la réalisation de


travaux de construction ou de réfection sous un personnage au nom effacé et sous
cet évêque ". Il n'est pas certain que ce prélat rentre dans le cadre de ce répertoire
car l'inscription a été datée des vII°-vIII° siècles et on a avancé l'hypothèse que le
nom effacé serait celui de Justinien II (685-695 et 705-711) *.

" G. KIOURTzIAN, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 112-115,
n° 47 et pl. XIII. —* Ibid., p. 115, n. 70.

SISINNOS 1, diacre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

Aurèlios Markos, Sisinnos (Xiouvoç) et Alexandros ont dressé une stèle pour le
prêtre Doumétaos (—» Doumétaos)'. On a rapproché le diacre Sisinnos d'un per
sonnage homonyme, fils du prêtre Eugénios d'Iconium (—» Eugénios 9) *.
' J. R. S. STERRETT, An Epigraphical Journey in Asia Minor, p. 203, n° 215. — * B. H.
McLEAN, Greek and Latin Inscriptions in the Konya Archaeological Museum, p. 69,
n° 198.

SISINNOS 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il a érigé une stèle pour son épouse Élaphia'. La pierre, transportée à Nevenne
(aujourd'hui Bahçesaray), proviendrait de Dagdere, 11 km au sud-est de Halic1
(Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 18, n°91 ; cf. D. M. RoBINsoN, TAPA, 57, 1926, p. 199
200, n° 4.

SOLÔN, évêque de Karallia (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 98° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Solôn est le 28° à donner son avis. Il juge la foi de Cyrille en tout point conforme
au concile de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 83° position à la
condamnation de Nestorius *. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin
invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile dénonce
les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie,
de manière polémique, d'hérétiques messaliens ". Lors des séances des 10, 1 l et

856
SÔPHRONIA

16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Lors de la séance du 22 juillet, Solôn est mentionné sur la liste de présence
en 98° position ", et souscrit en 136° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée '. Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de
chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum, Solôn
figure en 106° position*. La localisation exacte de la cité de Karallia a longtemps
posé problème. D'après le témoignage de Strabon, on sait qu'elle se trouvait à
proximité du lac Koralis (BeySehir gölü) et l'on a proposé de la situer de manière
hypothétique à l'emplacement du village d'Uskeles ". La découverte d'un décret
civique et de la dédicace d'un autel en l'honneur de Marc-Aurèle et de Commode
a permis d'identifier Karallia à Güney Kalesi, dans la vallée du Kargi-Çay ".

'ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 10] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 31 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 3] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ; tr KRAATz, p. 64. — * ACO, I, 1, 2, p. 18,
l. 9-12 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 109 ; tr KRAATz, p. 104.
— * ACO, I, 1, 2, p. 59, [l. 21]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1, 3, p. 53,
l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22
23 : ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — ° ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 14] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 26 ;
ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 14. — ' ACO, I, 1, 7, p. 115, [l. 27] ; ACO, I, 2, p. 73, [l. 26] ;
ACO, I, 3, p. 138, [l. 21] ;ACO, I, 5, p. 114, l. 21 ; ACO, II, 3, 1, p. 233, l. 4. —*ACO, I,
1, 3, p. 36, l. 15 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 8. —" STRABoN, XII, 6, 1, cf. W. RUGE, in RE, X, 2,
col. 1927, s. v. « Karal(l)is, Karalleia » ; R. JANIN, in DHGE, XI, col. 995, s. v. « Carallia ».
— " J. NoLLÉ, Chiron, 17, 1987, p. 238-240 et carte p. 266 ; H. HELLENKEMPER et F. HILD,
Lykien und Pamphylien, 2, p. 603-604, s. v. « Karallia ».

SÔPHRONIOS, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

La pierre tombale d'Aurèlios Sôphronios ([A]ûpmÄtoç Xoontpóvuç) a été trouvée à


Kunderaz ou KIndiras (aujourd'hui Demiroluk), l'antique Kindyria, soit 15 km
au sud-ouest de Halici, l'ancienne Laodicée ". D'après ses ornements, cette pierre
tombale aurait été prévue à l'origine pour une femme. Le gentilice et la croix
indiqueraient le Iv° siècle au plus tard *.
" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 14, n° 76 ; cf. K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und
Pisidien, p. 302, s. v. « Kindyria ». — * M. WAELKENs, Die Kleinasiatischen Türsteine,
p.258, n° 667.

SÔPHRONIA ?, vierge de Gdanmaa (Lycaonie) IV°-V° S.

Avec d'autres membres de sa famille, elle a contribué à l'érection d'une stèle


funéraire aujourd'hui conservée dans un état fragmentaire. Le nom est fort hypo
thétique car il repose sur une restitution hasardeuse ([dv]ôpoôeMpñ Xoo[q)povin]
nop0évqp). La pierre provient de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa. Une autre

857
SÔZOMÉNOS

Sôphronia, fille du prêtre Meiros, est attestée sur une épitaphe découverte à
Qesmelisebil, mais une identification avec notre personnage est impossible car la
seconde Sôphronia est mariée (—» Meiros 2).

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 188, n° 364, ph. et dessin.

SÔZOMÉNOS, évêque de Mélitopolis (Hellespont) 458

Il souscrit en 11° position (Sozomenus episcopus Mileti) à la réponse en 458 du


synode d'Hellespont à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de cette pro
vince approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de
Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 69, l. 7.

SPOUDASIOS, évêque de Kéramos (Carie) 431

Il apparaît en 65° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Spoudasios est le 77° à donner son avis. Il estime que la lettre de Cyrille ne
diffère en rien de la foi de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 36°
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ".
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Spoudasios figure de nouveau sur la liste de présence
en 65° position *, et il souscrit en 74° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de
chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Spou
dasios en 88° position '.

'ACO, I, 1,2, p. 5, [l. 14] ;ACO, I, 2, p. 28, l. 42 ;ACO, I, 3, p. 54, [l. 11] ;Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ;tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 24, l. 7
12 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 123-124 ; tr KRAATz, p. 115
116. — * ACO, I, 1, 2, p. 56, l. 25. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p.92, l. 32
33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 23] ;ACO, I,5, p. 86, l. 39 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 12. — ° ACO,
I, 1, 7, p. 114, [l. 1] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 7] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 29] ;ACO, I, 5, p. 112,
l. 21 ;ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 1. — ' ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 6 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 42.

STÉPHANOS 1, prêtre d'Appia ?(Phrygie Pacatienne) III°-IV° S.

Aurèlios Kyriakos et son frère au nom disparu ont fait graver une épitaphe

858
STÉPHANOS 3

métrique pour leur père, Aurèlios Stéphanos, « prêtre juste du céleste roi » (tpeo
Butoitqp èvvóuqp oùpoviou BoouÀñoç). Le terme tpeoßûtotoç, superlatif de
rtpéoßuç au sens de tpeoßûtepoç, est une singulière façon d'indiquer la prêtrise.
Stéphanos, décédé à un âge avancé, est loué pour sa piété ". La pierre a été décou
verte à Altintas identifiée à Soa qui n'est pas évêché. Le siège le plus proche est
Appia, aujourd'hui Pinarcik, environ 20 km au sud-ouest d'Altintas.

' J. G. C. ANDERsoN, in W. M. RAMSAY (éd.), SERP, p. 219-220, n° 18 et apparat ;


W. H. BUCKLER et W. M. CALDER, MAMA, VI, p. 125-126, n° 368 et pl. 64 ; M. WAELKENs,
Die kleinasiatischen Türsteine, p. 116-117, n° 276 et pl. 42.

STÉPHANOS 2, évêque de Barata (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la l" place parmi les évêques d'Isaurie sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". L'évêché de Barata a été détaché de l'Isaurie lors de la
création de la province de Lycaonie vers 371. Stéphanos présente l'originalité
d'être le premier sur la liste des évêques d'Isaurie alors que Barata n'est pas la
métropole de cette province *. Les listes des évêques de Palestine, d'Asie et de
Carie présentent des cas similaires sans avoir reçu d'explication satisfaisante *.
" Patrum Nicaenorum nomina, p.44 A, n° 172 ;ibid., p.44 B, n° 172 ; ibid., p.45 A, n° 171 ;
ibid., p.45 B, n° 160 ; ibid., p. 68, n° 169 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 16) ; ibid.,
p. 111, n° 173 ; ibid., p. 137, n° 176; ibid., p. 177, n° 283; ibid., p. 179, n° 296; ibid.,
p.209, n° 166; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 76-77, n° 173 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 173 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 173 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 5, [n° 171] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 68, n° 238 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63,
n° 152=V. RUGGIERI, OCP,59, 1993, p. 337, n° 151 ; MICHELLE SYRIEN,VII,2, tr. I, p. 251 B,
n° 148. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 75. —* K. LUBECK, Reichseinteilung
und kirchliche Hierarchie des Orients, p. 95-97.

STÉPHANOS 3, évêque de Téôs (Asie) 431

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il est invité à se prononcer sur la conformité avec le Symbole de
Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius. Stéphanos est le
58° à donner son avis qui est, comme celui de ses collègues, favorable ". L'identifi
cation du siège reste problématique car la Collectio Vaticana, notre seule source,
indique « Stéphanos évêque de Dion » (Xtéqpovoç èrtiokortoç Aiou). Plutôt que
de reconnaître ici un évêque d'Arabie ou de Macédoine I, absent des actes aux
autres séances, nous proposons de corriger Dion en Téôs car seul l'évêque de
Téôs porte le nom de Stéphanos. Il souscrit en 148° position à la condamnation
de Nestorius à la fin de la première séance *. Aux séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Stéphanos est de nouveau absent de la liste de présence.
Il souscrit pourtant en 192° position à la décision du concile cyrillien de condamner

859
STÉPHANOS 4

toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
'ACO, I, 1,2, p. 21, l. 22-24. —*ACO, I, 1,2, p. 61, [l. 13]. —* ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19
20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — * ACO, I, 1, 7, p. 117, [l. 9] ; ACO, I, 2, p. 75, l. 1 : ACO, I,
3, p. 140, [l. 9] ; ACO, I, 5, p. 116, l. 10 ; ACO, II, 3, 1, p. 235, l. 7.

STÉPHANOS 4, évêque d'Éphèse (Asie) 448-451

I. L'appui de Théodose II.


Une collection canonique syriaque conserve une lettre (sacra) non datée des
empereurs Théodose II et Valentinien III (425-450) adressée à cet évêque.
E. Schwartz en a fourni une rétroversion en grec ". Pour mettre un terme à des
plaintes continuelles, les empereurs promulguent une pragmatique sanction. Se
référant aux canons, ils rappellent que tout diocèse doit être administré par les
évêques du même diocèse. C'est ainsi que le diocèse d'Égypte relève de l'évêque
d'Alexandrie, les diocèses d'Orient, d'Asie et de Thrace des évêques de chacun
de ces diocèses.Toute immixtion d'un évêque dans les affaires d'un autre diocèse
est interdite. Les empereurs ajoutent un détail précieux : « nous voulons que
l'évêque de Constantinople se contente du privilège honorifique après l'évêque
de Rome, conformément à la volonté des canons, parce qu'elle est la nouvelle
Rome » (t© Kovotovtuvourtó)\eoç ôè èrttokórqp BouMóue0o dpkeîv tnv tôv
rtpeopeiov tuuùv xatà tùv tôv xovóvov BoÛAnouv uetà tòv 'Póunç ôià tò
eivou oûtñv véov 'Poºunv). La loi se termine par la menace d'une amende très
élevée (100 livres d'or) pour tout contrevenant et par le souhait « que Dieu
préserve pour longtemps notre très saint et très révérend père » (ô Oeòç ôuoqpu
M6#ou eiç uokpòv xpóvov tôv ôoucótotov koi eûMoßéototov totépo mucov).
E. Schwartz suppose que cette sacra concerne le différend opposant Stéphanos à
son rival Bassianos et constitue la confirmation officielle du jugement rendu par
le primicier des silentiaires Eustathios* lors de son enquête menée à Éphèse en
448 (voir infra). Mais E. Honigmann propose une interprétation plus séduisante.
Il estime que cette lettre impériale est dirigée non pas contre Bassianos, mais
contre Flavianos de Constantinople. Elle doit dater de la première moitié de
l'année 449, sans doute d'avril, lorsque la validité du procès de Flavianos contre
Eutychès fut contestée (par l'empereur) *. Plusieurs points plaident en ce sens : le
soutien apporté à l'autonomie des diocèses, l'interprétation restrictive du 2°
canon du concile de 381 qui confère une primauté d'honneur à Constantinople
après Rome, les paroles de réconfort prodiguées à Stéphanos. Puisque par défini
tion une pragmatique sanction statue sur un cas particulier, celle-ci est sans doute
la réponse impériale à une plainte de l'évêque Stéphanos. Ce dernier a dû protester
contre des agissements de Flavianos de Constantinople qu'il considérait comme
des ingérences dans les affaires internes au diocèse d'Asie.
II. Le concile d'Éphèse de 449.
Stéphanos occupe la 6 place lors de la l" séance du concile d'Éphèse, le 8 août
" E. SCHwARTz, ZSavRG, 56, Kan.Abt., 25, 1936, p. 8-10.
* PLRE, II, p. 434, s. v. « Eustathius 5 ».
* E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 161.

860
STÉPHANOS 4

449*. Il est cité après Dioskoros d'Alexandrie, Julius de Pouzzoles *, qui est le
représentant du pape Léon, Juvénal de Jérusalem, Domnos d'Antioche et Fla
vianos de Constantinople, dont la priorité s'explique par le prestige plus grand de
ces cinq sièges. En revanche, Stéphanos est mentionné avant Thalassios de Cé
sarée (Cappadoce I), alors que Thalassios est, avec Dioskoros et Juvénal, l'un des
trois présidents du concile nommés directement par l'empereur Théodose II. Le
fait que Stéphanos accueille le concile dans sa propre cité doit expliquer cette
particularité. Dans une chronique syriaque du vIII° siècle, il est mentionné après
Dioskoros et Juvénal, mais avant Eustathios de Beyrouth (Phénicie paralienne) et
Amphilochios de Sidè, métropolite de Pamphylie (—» Amphilochios 2) ". C'est
un indice du rôle important que les sources monophysites attribuent à Stéphanos
lors de ce concile. Au x° siècle, l'évêque égyptien de langue arabe Sévère d'Ash
mounaïn est plus près de la vérité en plaçant Stéphanos après Dioskoros, Flavianos
et Juvénal'. Le concile d'Éphèse est chargé de la révision du procès d'Eutychès,
condamné par le synode de Constantinople en 448. Au début de la séance du
8 août, Eutychès déclare vouloir faire lire des libelles au sujet de sa foi. Stéphanos
appuie sa demande qu'il trouve juste*. Après les libelles, Dioskoros propose
qu'on lise les actes du synode de 448 et demande son avis au concile. Les
principaux membres, parmi lesquels Stéphanos, répondent favorablement à cette
demande ". A mesure qu'Eutychès gagne le soutien du concile, Flavianos de
Constantinople est de plus en plus critiqué pour le rôle déterminant qu'il a joué
au synode de 448. Se sentant menacé, Flavianos accuse Dioskoros de lui avoir
interdit toute justification. Dioskoros interroge sur ce point Stéphanos qui suggère
de poser la question au concile. Celui-ci répond que nul n'a empêché Flavianos ".
Stéphanos occupe la 3° place sur la liste des 113 prélats qui donnent leur avis sur
l'affaire d'Eutychès. D'après les libelles qu'il a remis, Eutychès a prouvé que ses
opinions sont justes et qu'il est orthodoxe. Suivant la sentence de Juvénal de
Jérusalem, Stéphanosdemande le rétablissementd'Eutychèscommearchimandrite
et prêtre ". Dioskoros propose ensuite la lecture des actes du concile d'Éphèse de
431 concernant la foi. Stéphanos approuve, mais il réclame, à l'instar de Thalassios
de Césarée, que soit aussi lue la définition de la foi du concile de Nicée º. La
séance se poursuit alors que le soir est tombé et qu'on a allumé des cierges. A la
fin de la lecture des actes de la séance du 22 juillet 431, Dioskoros rappelle que
les Pères y condamnent toute personne s'opposant à son contenu dogmatique, et
demande à chaque membre de faire une déposition : convient-il de sanctionner
celui qui a cherché au-delà de la définition d'Éphèse ? Par cette manœuvre,
*ACO, II, 1, 1, p. 78, l. 15 ; ACO, II, 3, 1, p. 53, l. 17.
* PCBE, 2, 1, p. 1202-1204, s. v. « Iulius 3 ».
" Chronique de 724, p. 118, l. 1.
' SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Réfutation d'Eutychios, PO, III, 2, p. 168 [48].
* ACO, II, 1, 1, p. 90, l. 13-15 ; ACO, II, 2, 1, p. 48, l. 39-40 ; ACO, II, 3, 1, p. 66, l. 14
15.
"ACO, II, 1, 1, p. 97, l. 34-35 ; ACO, II, 2, 1, p. 50, l. 18-19 ; ACO, II, 3, 1, p. 75, l. 10
11.
"ACO, II, 1, 1, p. 182, l. 1-5 ;ACO, II, 3, 1, p. 172, l. 12-15 ; NESTORIUs, Livre d'Héraclide
de Damas, p. 314.
"ACO, II, 1, 1, p. 182, l. 26-30 ; ACO, II, 2, 1, p. 73, l. 8 ; ACO, II, 3, 1, p. 173, l. 7-11.
* ACO, II, 1, 1, p. 189, l. 26-28 ;ACO, II, 3, 1, p. 196, l. 20-22.

861
STÉPHANOS 4

Dioskoros cherche à obtenir la condamnation de Flavianos de Constantinople et


d'Eusébios de Dorylée (Phrygie Salutaire), adversaires d'Eutychès au synode de
448 et coupables à ses yeux d'avoir introduit la formule christologique « en deux
natures » (-» Eusébios 11).Ayant obtenu le soutien du concile, Dioskoros propose
alors de destituer Flavianos et Eusébios. Stéphanos approuve en 5° position ".
Flavianos d'Adramyttion (-» Flavianos 1) est le seul évêque suffragant d'Éphèse
à accepter, en 65° position, la décision de Dioskoros, Juvénal, Domnos, Stéphanos
et Thalassios, de priver Flavianos et Eusébios de tout sacerdoce ". Stéphanos
souscrit à la déposition de Flavianos et d'Eusébios en 4° position *.
Stéphanos occupe la même place sur la liste de présence à la 2° séance du 22 août
449, mais se trouve après Thalassios ". Le concile aborde le cas de l'évêque Ibas
d'Édesse (Osrhoène). Stéphanos estime qu'en raison de ses audaces contre Dieu,
Ibas mérite d'être privé de l'épiscopat, excommunié et exclu du nombre des
ecclésiastiques, aucune excuse ne pouvant lui être accordée. Les biens d'Église
(qu'Ibas est accusé d'avoir dilapidés) doivent être également restitués ". Au sujet
de Daniel de Carrhes (Osrhoène), neveu d'Ibas accusé d'avoir dérobé des biens
sacrés et mené une vie dissolue, Stéphanos approuve sa déposition et son excom
munication ". Le concile étudie ensuite le cas d'Eirènaios de Tyr (Phénicie
paralienne), un proche de Nestorius déjà déposé et condamné par Théodose II.
Estimant qu'Eirènaios a revêtu l'habit épiscopal malgré les interdictions, Stépha
nos déclare ne l'avoir jamais considéré comme un évêque. Suivant la demande
d'Iôannès, prêtre et primicier des notaires de l'Église d'Alexandrie, Stéphanos le
reconnaît coupable, au risque de mécontenter la communauté des laïcs (car
Eirènaios doit être exclu du clergé et rendu à l'état laïc) ". Stéphanos est le 4°
membre du concile à se prononcer en faveur de la destitution d'Akylinos de
Byblos (Phénicie paralienne) parce qu'il avait été ordonné évêque par son ami
Eirènaios de Tyr*. Un peu plus tard, le prêtre Iôannès annonce avoir reçu du
prêtre Pélagios d'Antioche des libelles contre l'évêque Domnos. Stéphanos
demande qu'on les lise et les insère dans les procès-verbaux º. Ces libelles
constituent la quatrième pièce de l'acte d'accusation établi par le concile. L'en
quête se termine par la déposition et l'excommunication de Domnos d'Antioche.
Stéphanos n'apparaît pas sur la liste des souscriptions à cette condamnation de
Domnos. Son absence s'explique par une lacune de l'unique manuscrit syriaque
qui a conservé les actes de la 2° séance du concile d'Éphèse du 22 août 449 *.
Stéphanos est mentionné dans le libelle que Flavianos de Constantinople adresse
à Léon de Rome après le concile, pour faire appel auprès du pape de la sentence
de déposition prononcée à son encontre. Il prie Léon de faire connaître les in
justices dont il est victime en envoyant une lettre à l'empereur, au clergé et aux

"ACO, II, 1, 1, p. 192, l. 23-25 ;ACO, II, 3, 1, p. 239, l. 25-27.


#
" ACO, II, 3, 1, p. 247, l. 14-17 : Chronique de 724, p. 118, l. 1 et 14.
* ACO, II, 1, 1, p. 195, l. 1 : ACO, II, 3, 1, p. 252, l. 23.
" Actes syriaques du concile d'Éphèse (449), p. 7, l. 26.
" Ibid., p. 61, l. 43-p. 63, l. 2.
" Ibid., p. 71, l. 31-32.
" Ibid., p. 75, l. 22-28.
* Ibid., p. 79, l. 13-18.
* Ibid., p. 123, l. 36-37.
* Ibid., p. 147, l. 39.

862
STÉPHANOS 4

moines de la capitale, et à tous les évêques qui ont participé au concile de 449
parmi lesquels il cite le nom de Stéphanos *. On peut s'étonner de voir Flavianos
mentionner l'évêque d'Éphèse alors que ce dernier a soutenu Dioskoros sans
hésitation durant tout le concile d'Éphèse. L'ancien évêque de Constantinople
tente en réalité d'inciter Léon à faire pression sur plusieurs métropolites afin
qu'ils se désolidarisent de Dioskoros. Cette démarche s'est révélée inefficace
puisque Flavianos est mort sans avoir été rétabli dans ses fonctions.
III. Le début du concile de Chalcédoine en 451.
La disparition subite en 450 de Théodose II, partisan de Dioskoros et d'Eutychès,
et l'avènement de Marcien et Pulchérie bouleversent la situation religieuse et
aboutissent à la convocation d'un nouveau concile œcuménique. Lors de la l"
séance du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, Stéphanos siège en 10°
position*. À la différence de la l" séance du concile d'Éphèse du 8 août 449,
Stéphanos figure après les légats romains et les titulaires des grands sièges mais
aussi après le représentant de l'évêque de Thessalonique et Thalassios de Césarée.
On en déduit que la position occupée par Stéphanos au concile d'Éphèse était
inhabituelle et due à son rôle d'hôte. En revanche, au concile de Chalcédoine, sa
place devait être plus conforme à son rang dans l'ordre des préséances ecclé
siastiques. Ce fait est corroboré par la disposition des membres du concile. Au
centre, devant les chancels, se trouvent assis les commissaires impériaux et les
membres du Sénat, à leur gauche les légats, les évêques de Constantinople et
d'Antioche, les évêques de Césarée de Cappadoce et d'Éphèse, les évêques des
diocèses d'Orient, du Pont, d'Asie et de Thrace. A leur droite siègent les évêques
d'Alexandrie et de Jérusalem, le représentant de l'évêque de Thessalonique et les
évêques des diocèses d'Égypte, d'Illyricum et des provinces de Palestine *. Dans
le Panégyrique de Macaire de Tkow, Stéphanos (appelé par erreur Markos) est
mentionné en première place, avant les titulaires des grands sièges, mais il s'agit
d'une œuvre apocryphe sans grande valeur historique *. Le nom de Markos
donné à l'évêque d'Éphèse pourrait résulter d'une confusion avec Maximos
d'Antioche qui, dans le même passage, est nommé Stéphanos. On a également
proposé de voir là une erreur de copie ancienne ". Mais Stéphanos d'Éphèse est
de nouveau désigné sous le nom de Markos dans la Réfutation d'Eutychès de
Sévère d'Ashmounaïn (vers 955), qui place Stéphanos à la suite des évêques
d'Alexandrie, de Constantinople, d'Antioche (appelé justement Maximos) et de
Jérusalem *.
La 1" séance du concile de Chalcédoine est consacrée à l'enquête sur la responsabi
lité de Dioskoros au concile d'Éphèse de 449. Stéphanos se défend d'avoir
collaboré de son plein gré à ce concile. Il affirme que cette réunion s'est déroulée
dans un climat de violence et sous la contrainte, et qu'il a souscrit contre sa volonté
à la déposition de Flavianos. Il ajoute avoir accueilli tous les clercs de Flavianos,

* ACO, II, 2, 1, p. 79, l. 4-5.


*ACO, II, 1, 1, p. 56, l. 15 : ACO, II, 3, 1, p. 29, l. 4.
* ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 36-p. 65, l. 16 ; ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 19-p. 40, l. 2 ; MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 39.
* Ps.-DIoskoRos D'ALExANDRIE, Panégyrique de Macaire de Tkow, XI, p. 65-66 ;cf. T. OR
LANDI, Vite dei monaci Phife Longino, p.44.
* J. KRALL, Mitth. Rainer, IV, 1888, p. 63-64.
* SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN, Réfutation d'Eutychios, PO, III, 2, p. 171 [51] et 175 [55].

863
STÉPHANOS 4

communié avec eux et s'être montré bienveillant à leur égard. Les commissaires
et le Sénat demandent à Stéphanos de nommer celui qui l'a forcé. L'évêque
raconte qu'il recevait la communion du prêtre Elpidios, de diacres (de l'Église de
Constantinople) et de l'évêque Eusébios de Dorylée lorsque les commissaires
Elpidios et Eulogiosº ont fait irruption dans le palais épiscopal avec des soldats
et environ trois cents moines d'Eutychès. Ils furent sur le point d'assassiner
Stéphanos, l'accusant d'avoir reçu des ennemis de l'empereur et d'être lui-même
un ennemi de l'empereur. Stéphanos répondit qu'il avait seulement fait preuve
d'hospitalité et qu'il était tout à fait étranger à l'affaire (d'Eutychès). Stéphanos
précise qu'Eusébios connaît l'accueil qu'il a réservé aux clercs de la capitale,
mais l'évêque de Dorylée ne fait aucune intervention pour confirmer les propos de
Stéphanos. Ce silence traduit sans doute de la part d'Eusébios une opposition à
l'un des artisans de sa déposition en 449. Stéphanos poursuit son récit du concile
de 449. Il soutient qu'il ne pouvait priver de communion des personnes étant, à
leur arrivée, dans la communion. Lorsque les commissaires lui demandent de dire
s'il a été violenté par Dioskoros, Stéphanos accuse les partisans de Dioskoros, les
comtes Elpidios et Eulogios, les soldats et les moines d'Eutychès de l'avoir empê
ché de sortir du sèkrèton de l'église tant qu'il refusait de souscrire à la sentence
(de déposition de Flavianos) décidée par Dioskoros, Juvénal, Thalassios et les
autres évêques ".
Les commissaires impériaux s'interrogent ensuite sur la valeur des procès
verbaux de la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449. Dioskoros, soutenu
par Juvénal et Thalassios, affirme que de nombreux participants avaient leur
propre secrétaire (voto puoç) pour consigner les discussions ". Adversaire de
Dioskoros, Eusébios réclame qu'on interroge Stéphanos pour savoir si ses
secrétaires ont pris en notes les actes et s'ils ont été violentés par les secrétaires
de Dioskoros. Les commissaires demandent à Stéphanos de répondre *. L'évêque
d'Éphèse précise que ses deux secrétaires, Ioulianos, maintenant évêque de
Lébédos (Asie), et le diacre Krispinos (—» Ioulianos 5, Krispinos), ont effective
ment subi des violences : les secrétaires de Dioskoros ont effacé les tablettes sur
lesquelles Ioulianos et Krispinos prenaient des notes et ont failli leur casser les
doigts en voulant prendre leur écritoire. Les secrétaires de Stéphanos n'ont donc
pas pris en notes les actes. L'évêque d'Éphèse accuse ainsi Dioskoros d'avoir
empêché les autres participants de prendre des notes pour remanier ensuite à
loisir les procès-verbaux. Stéphanos ajoute que les évêques ont souscrit sur une
feuille blanche (Xdptm) le jour de l'examen d'Eutychès. Ceux qui ne l'ont pas
fait le jour même ont souscrit le lendemain après avoir reçu des assurances de la
part de Stéphanos ". Répondant à Eusébios, Stéphanos dit que les évêques ont
souscrit sur une liste vierge au moment même de la déposition de Flavianos.
Dioskoros intervient alors pour qu'on lise la déclaration de Stéphanos lors du
concile d'Éphèse, car il se défend de l'avoir forcé à déposer Mais l'évêque Aka
kios d'Ariarathéia (Arménie II) confirme les propos de Stéphanos : les évêques

* PLRE, II, p. 536, s. v. « Helpidius 5 » ; ibid., p. 419, s. v. « Eulogius 3 ».


"ACO, II, 1, 1, p. 75, l. 20-p. 76, l. 2 : ACO, II, 3, 1, p. 50, l. 13-31.
" ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 16-27 ; ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 8-18.
* ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 28-33 : ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 19-23 ; ÉvAGRE, HE, II, 18, p. 70,
l. 5-15 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XV, 30, PG, 147, col. 89 A.
* ACO, II, 1, 1, p. 87, l. 34-p. 88, l. 4 ; ACO, II, 3, 1, p. 63, l. 24-p. 64, l. 2.

864
STÉPHANOS 4

ont souscrit une liste vierge sous la contrainte, et ils ont été bloqués dans l'église
jusqu'au soir par des soldats en armes et des moines *. Au cours de l'examen de
la profession de foi de Flavianos prononcée lors du synode de 448, les commis
saires impériaux interrogent tour à tour les titulaires ou les représentants des
sièges de Constantinople,Antioche,Alexandrie,Jérusalem,Césarée deCappadoce
et Ancyre ", mais celui d'Éphèse n'est pas sollicité. Les commissaires clôturent
la 1" séance du 8 octobre 451 en remettant à plus tard l'examen de la foi. Mais
ils réclament, pour avoir injustement condamné Flavianos et Eusébios en 449, la
déposition de Dioskoros, Juvénal, Thalassios, Eusébios d'Ancyre (Galatie I),
Eustathios de Beyrouth (Phénicie paralienne) et Basilios de Séleucie (Isaurie)
« qui ont pris le pouvoir et la direction du concile d'alors » (toùç è#ouoiov
ei)nqpótoç xoû ë56pxovtoçtñçtóte ouvóôou)*. Seul Dioskoros sera finalement
destitué de sa fonction. On constate qu'à aucun moment Stéphanos n'est inquiété.
Il est vrai que par ses interventions, il est parvenu à se disculper de toute impli
cation volontaire dans le concile d'Éphèse et a choisi de suivre la tendance
générale en témoignant à charge au procès de Dioskoros. Mais, de son lointain
exil égyptien, Nestorius exprime peut-être une idée répandue en écrivant que
Dioskoros et Stéphanos s'étaient entendus et aidés contre Flavianos durant le
concile de 449 ". Il trace ainsi un parallèle entre Flavianos, victime d'un complot
de Dioskoros et de Stéphanos, et sa propre carrière, brisée au concile de 431 par
l'alliance entre Cyrille d'Alexandrie et Memnôn d'Éphèse (—» Memnôn).
À la 2° séance du 10 octobre, consacrée à la définition du dogme, Stéphanos
occupe la 7° place *. Il est mentionné en 6° position sur la liste de présence à la
3° séance du 13 octobre ". Cette séance est consacrée à Dioskoros, dont le cas a
été abordé lors de la 1" séance. Craignant que le concile n'instruise son procès,
Dioskoros a choisi de ne plus se rendre au martyrium de Sainte-Euphémie où les
Pères se sont assemblés. En son absence, des clercs et un citoyen d'Alexandrie
remettentdes libelles contre lui. Le concile lui envoie trois délégations successives
pour le sommer de se présenter et de répondre à ces accusations. Au retour de la
deuxième délégation, Stéphanos demande qu'elle soit interrogée ". Le lecteur et
notaire Hypatios, membre de la délégation, en fait le compte rendu. Il rapporte
que Dioskoros a demandé si Juvénal de Jérusalem, Thalassios de Césarée, Eusé
bios d'Ancyre, Basilios de Séleucie et Eustathios de Beyrouth étaient présents.
N'obtenant aucune réponse, Dioskoros a choisi de ne pas se rendre au concile ".
Une dernière délégation est envoyée auprès de Dioskoros, en vain. Le légat
Paschasinus*, évêque de Lilybée, demande que le concile punisse Dioskoros
pour avoir opposé un troisième refus. Stéphanos rappelle que les canons con

* ACO, II, 1, 1, p. 88, l. 5-16 : ACO, II, 3, 1, p. 64, l. 3-14 ; ÉvAGRE, op. cit., p. 70, l. 15
19 ; NICÉPHORE CALLISTE, op. cit., col. 89 A-B.
* ACO, II, 1, 1, p. 114, l. 21-p. 115, l. 2l ; ACO, II, 1, 1, p. 114, l. 3-10.
* ACO, II, 1, 1, p. 195, l. 10-24 ; ACO, II, 3, 1, p. 258, l. 13-27.
" NESToRIUs, Livre d'Héraclide de Damas, p. 302.
* ACO, II, 1,2, p. 70 [266], l. 18.
"ACO, II, 1,2, p.3 [199], l. 11.
* ACO, II, 1,2, p. 13 [209], l. 8-10 ;ACO, II, 3, 2, p. 24 [283], l. 18-20.
* ACO, II, 1, 2, p. 13 [209], l. 21-p. 14 [210], l. 26 ; ACO, II, 3, 2, p. 25 [284], l. 1-p. 26
[285], l. 18.
* PCBE, 2, 2, p. 1591-1599, s. v. « Paschasinus 1 ».

865
STÉPHANOS 4

damnent celui qui refuse de comparaître pour répondre à ses accusateurs *. Il est
le 6° à approuver la décision du concile d'exclure Dioskoros de toute dignité
sacerdotale conformément à ce qu'ont dit le pape Léon (par l'intermédiaire de
ses légats) et Anatolios de Constantinople ". Stéphanos souscrit à la déposition
de Dioskoros en 7° position d'après la version grecque, en 6° position selon la
version latine des actes du concile de Chalcédoine º, où il est dit episcopus
metropolitanus Ephesi. Il est mentionné à la 7° place sur la liste de présence à la
4° séance du 17 octobre *. Interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le
Tome de Léon, il affirme l'approuver et y souscrit en 6° position ". Mais, à la
différence de la plupart des Pères, il ne précise pas si le Tome est en accord avec
les Symboles de Nicée et de Constantinople I et avec la deuxième lettre de Cyrille
d'Alexandrie à Nestorius. La déclaration de Stéphanos ainsi que celles des autres
membres éminents est lue le 19 mai 553, lors de la 6° séance du concile de Con
stantinople II consacrée à la lecture des actes du concile de Chalcédoine *.
Lors de la séance du 20 octobre 451 occupée par l'affaire de Phôtios de Tyr et
Eustathios de Beyrouth, Stéphanos est mentionné en 9° position sur la liste de
présence ". Il occupe la même place à la séance du 22 octobre ". Afin d'aboutir
à un accord, les commissaires proposent de réunir dans le martyrium de Sainte
Euphémie un conseil restreint composé de six évêques du diocèse d'Orient, trois
d'Asie, trois du Pont, trois d'Illyricum, trois de Thrace, d'Anatolios de Constan
tinople et des légats du Saint-Siège ". Le diocèse d'Asie est en fin de compte
représenté par quatre évêques : Diogénès de Cyzique (Hellespont), Léontios de
Magnésie du Méandre (Asie), Flôrentios de Sardes (Lydie) et Eusébios de
Dorylée (-» Léontios 5, Flôrentios 2)*. Les membres de cette commission se
mettent d'accord sur une définition de la foi º. Nous ne pouvons que constater
sans pouvoir l'expliquer l'absence de Stéphanos à ce conciliabule. Il apparaît en
9° position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien *. Il souscrit en 9° position à la définition de la foi *.
Il souscrit également au nom de vingt-deux évêques absents de la province
d'Asie, mais c'est l'évêque Hespéros de Pitanè qui souscrit réellement à leur
place (—» Hespéros) *. Stéphanos occupe la 9° place à la séance du 26 octobre

* ACO, II, 1, 2, p. 27 [223], l. 24-25 ;ACO, II, 3, 2, p.44 [303], l. 13-14.


* ACO, II, 1, 2, p. 29 [225], l. 28 ;ACO, II, 3, 2, p. 47 [306], l. 11-14.
* ACO, II, 1, 2, p. 34 [230], l 32 ;ACO, II, 3, 2, p. 72 [331], l. 9.
* ACO, II, 1,2, p. 85 [281], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 103 [362], l. 10.
" ACO, II, 1, 2, p.94 [290], l. 26-27 ;ACO, II, 3, 2, p. 106 [365], l. 29.
* ACO, IV, 1, p. 174, l. 14.
*ACO, II, 1, 3, p. 102 [461], l. 14.
"ACO, II, 1,2, p. 121 [317], l. 25 ;ACO, II, 3, 2, p. 128 [387], l. 23.
* ACO, II, 1,2, p. 123 [319], l. 29-34 ;ACO, II, 3, 2, p. 131 [390], l. 7-11.
* ACO, II, 1,2, p. 125 [321], l. 35-37 ;ACO, II, 3, 2, p. 133 [392], l. 26-27.
* ACO, II, 1, 2, p. 126 [322], l. 12-p. 127 [323], l. 8 ; ACO, II, 3, 2, p. 134 [393], I. 5
p. 135 [394], l. 5.
* ACO, II, 1,2, p. 131 [327], l. 2 ;ACO, II, 3, 2, p. 139 [398], l. 6.
* ACO, II, 1, 2, p. 141 [337], l. 33 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 7 ; ACO, II, 2, 2, p. 93
[185], l. 13 : ACO, II, 3, 2, p. 157 [416], l. 14 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 D.
n° 228.
* ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 29-p. 154 [350], l 12 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 15

866
STÉPHANOS 4

consacrée à l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem


sur le ressort de leur siège respectif". Il manifeste son approbation après les trois
légats,Anatolios de Constantinople et Thalassios de Césarée. Stéphanos confirme
la décision de Maximos et de Juvénal d'attribuer à Antioche les provinces des
deux Phénicie et d'Arabie et à Jérusalem les trois Palestine afin qu'il n'y ait
aucun sujet de querelle *. Il occupe la 9° place à l'autre séance du 26 octobre qui
aborde le cas de Théodoret de Cyr (Euphratésie)*. Il occupe la 8° place à une
autre séance datée du 26 octobre ". Cette séance entreprend l'examen de l'affaire
d'Ibas d'Édesse. Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste de présence
n'est fournie. Stéphanos est toutefois bien présent car il approuve à la suite des
légats, des évêquesAnatolios et Juvénal et des métropolites Thalassios de Césarée
et Eusébios d'Ancyre le choix de ne pas lire les actes du concile d'Éphèse de 449.
Les légats s'opposaient à cette lecture parce que Léon avait condamné ce concile.
Stéphanos motive son choix en affirmant que le concile d'Éphèse a bouleversé
les canons, à l'exception des actes contre Domnos d'Antioche car son remplace
ment par Maximos a été confirmé par le pape Léon et le concile actuel ". Ensuite,
on donne lecture du jugement rendu par Phôtios de Tyr et Eustathios de Beyrouth
lors du synode de Tyr en 449, favorable à Ibas. Stéphanos accepte qu'Ibas soit
rétabli dans ses fonctions à condition qu'il anathématise Nestorius, Eutychès et
leurs doctrines *. Cette déclaration est citée dans un écrit dogmatique du pape
Vigile, le Constitutum du 14 mai 553 ". Adversaire résolu de la politique reli
gieuse de Justinien et du concile de Constantinople II, Vigile proteste contre la
condamnation d'Ibas et défend l'orthodoxie de ce dernier. Une autre séance du
concile de Chalcédoine a lieu le 27 octobre 451 pour confirmer l'accord conclu
entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste de présence
n'est fournie.
IV L'affaire opposant Stéphanos et Bassianos.
Stéphanos siège en 8° position durant la séance du 29 octobre 451 ". Bassianos,
ancien évêque d'Éphèse,et le prêtre Kassianos fontalors leurentrée(-» Bassianos,
Kassianos). Bassianos dit avoir adressé une supplique à l'empereur pour se
plaindre de la violence dont il a été victime. En retour, l'empereur a envoyé une
lettre au concile. Bassianos demande au concile qu'on lise la lettre impériale,
qu'on l'écoute et que ses droits soient défendus. Le concile autorise le magistrianos
et secrétaire du consistoire impérial Véronicianosº à lire la lettre. Cette missive,
rédigée au nom des empereurs Valentinien III et Marcien, demande au concile
d'étudier l'affaire présentée par Bassianos et d'arrêter une décision. On donne

p. 174 [433], l. 6.
º ACO, II, 1, 3, p.3 [362], l.21 ;ACO, II, 3, 3, p.7 [446], l. 19.
* ACO, II, 1, 3, p. 6 [365], l. 8-13 ; ACO, II, 3, 3, p.4 [443], l. 15-19 ;ACO, II, 3, 3, p.9
[448], l. 32-37.
* ACO, II, 1, 3, p. 7 [366], l. 29 ; ACO, II, 3, 3, p. 11 [450], l. 11.
"ACO, II, 1, 3, p. 12 [371], l. 4.
"ACO, II, 1, 3, p. 38 [397], l. 32-37 ;ACO, II, 3, 3, p. 47 [486], l. 24-28.
* ACO, II, 1, 3, p. 40 [399], l. 36-38 ;ACO, II, 3, 3, p. 50 [489], l. 15-17.
º Collectio Avellana, 83, p. 299, l. 19 : ACO, IV, 2, p. 159, l. 17.
* ACO, II, 1, 3, p. 43 [402], l. 2 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, XIII, ACO, II, 5,
p. 122, l. 30-34.
* PLRE, II, p. 1156, s. v. « Veronicianus 2 ».

867
STÉPHANOS 4

ensuite lecture de la supplique remise par Bassianos aux deux souverains ". Il se
plaint d'avoir subi des violences et des dommages. Certains prêtres, qui avaient
reçu la communion de ses mains, ont osé commettre des actes terribles et interdits
par les lois. Il raconte comment, après avoir célébré la messe, il a été saisi, mal
traité, traîné sur l'agora, enfermé puis dépouillé de son manteau sacerdotal. L'un
des auteurs de ces méfaits a été établi à sa place sur le trône épiscopal. Les biens
de Bassianos lui ont été volés et certains de ses esclaves ont été battus à mort et
leurs corps déposés devant les portes de la cathédrale d'Éphèse. Il s'estime
innocent et supplie le concile de lui rendre justice. C'est Stéphanos qu'il accuse
d'avoir pris son trône et ses biens et il réclame qu'on enquête pour s'assurer qu'il
est coupable ". Les commissaires impériaux se tournent vers Stéphanos et lui
demandent de répondre à l'accusation. Stéphanos propose de faire entrer Léontios
de Magnésie du Méandre, Maionios de Nysa, Protérios de Myrina (—» Léontios 5,
Maionios 2, Protérios) et les autres évêques d'Asie présents car Stéphanos est
d'accord avec eux. Mais les commissaires demandent à Stéphanos de répondre
d'abord * et refusent par conséquent d'écouter ses témoins. Stéphanos nie que
Bassianos ait été ordonné évêque d'Éphèse. Il l'accuse de s'être emparé du trône
épiscopal durant une période de vacance avec l'aide d'une foule armée d'épées
et de certains bénéficiaires de distribution alimentaire gratuite (ö0\Àoov tuvóov
èpovopiov "). Son expulsion est donc canonique et légitime. Stéphanos prétend,
quant à lui, avoir été élu par quarante évêques d'Asie, les notables, tout le clergé
et la cité d'Éphèse ". Il ajoute être membre du clergé d'Éphèse depuis 50 ans. On
en déduit qu'il est devenu clerc durant l'épiscopat d'Hèrakleidès (401-404).
Bassianos accuse Stéphanos de tromperie et soutient que son élection est cano
nique. Il avoue certes avoir été ordonné contre son gré évêque d'Euaza par
Memnôn. Ensuite, l'évêque Basilios d'Éphèse, successeur de Memnôn, avait
nommé Olympios à sa place (—» Basilios 3, Olympios 1). A la mort de Basilios,
le peuple, le clergé et les évêques, dont Olympios, ont placé Bassianos de force
sur le trône d'Éphèse. Cette élection a été confirmée par un mémorandum puis
une sacra de l'empereur (Théodose II) portée par le silentiaire Eustathios ".
Bassianos se rendit alors à Constantinople où il fut reçu par l'empereur qui le
réconcilia avec Proklos, l'évêque de la capitale (—» Proklos 1). On en déduit que
ce dernier était jusque-là hostile à l'élection de Bassianos. Celui-ci communia
alors avec Proklos et tous les évêques présents (sans doute les membres du sy
node permanent). Proklos adressa ensuite une lettre synodale à la cité et au clergé
(d'Éphèse) ainsi qu'aux évêques (de la province d'Asie). Puisque Bassianos
mentionne cette synodale dans sa défense, elle devait certainement confirmer son
élection. Pendant quatre ans, Bassianos occupa le siège d'Éphèse et vécut en
paix. Durant cette période, il ordonna dix évêques et de nombreux autres clercs.
Des rapports des mêmes évêques et du clergé adressés à Marcien et Pulchérie et

* ACO, II, 1, 3, p. 44 [403], l. 20-39 ;ACO, II, 3, 3, p. 53 [492], l. 1-17.


" ACO, II, 1, 3, p. 45 [404], l. 1-p. 46 [405], l. 3 ; ACO, II, 3, 3, p.53 [492], l. 18-p. 54
[493], l. 25.
*ACO, II, 1, 3, p. 46 [405], l. 4-10 ;ACO, II, 3, 3, p.54 [493], l. 26-30.
" DU CANGE, p. 432-433, s. v. « èpœvdpuou » ; LIDDELL-ScoTT, p. 680, s. v. « èpoivuouç » ;
cf. P. BATTIFOL, EO, 27, 1924, p. 386, n. 1 ; C. Foss, Ephesus after Antiquity, p. 25, n.9.
"ACO, II, 1, 3, p. 46 [405], l. 11-18 ; ACO, II, 3, 3, p. 54 [493], l. 31-p. 55 [494]. l. 5.
" PLRE, II, p. 434, s. v. « Eustathius 5 ».

868
STÉPHANOS 4

une lettre de l'empereur le confirment. Cependant, le lendemain de la lecture de


cette lettre, juste après la fin de l'office, on l'a violenté, séquestré, privé de son
manteau sacerdotal et de ses biens. C'est alors que Stéphanos a été choisi pour le
remplacer *. Stéphanos demande que les évêques (d'Asie) présents au concile
puissent dire la vérité aux commissaires. Ces derniers s'interrogent sur la raison
de son appel aux évêques. Stéphanos répond que les évêques pourront faire une
déposition sur tout ce qui s'est passé. Pour avoir pris le trône à l'aide d'une foule
en armes et de certains éranarioi (peut-être les bénéficiaires de sa fondation
pieuse "), Bassianos a été chassé par un jugement ecclésiastique des évêques
de Constantinople, d'Alexandrie et d'Antioche, et Stéphanos a été alors établi. Il
prétend que cette décision a obtenu l'accord de Théodose II et de tout le synode.
(Ce terme doit probablement désigner le synode permanent de la capitale plutôt
que le concile d'Éphèse de 449", car il aurait été très maladroit de la part de
Stéphanos d'invoquer un concile dont les décisions venaient d'être condamnées
par le concile de Chalcédoine.) L'empereur a envoyé Eustathios, primicier des
silentiaires, rendre un jugement entre Bassianos et son clergé au sujet des pauvres
que Bassianos aurait lésés. Après trois mois passés à Éphèse pour instruire
l'affaire, Eustathios a rendu un verdict accepté par Bassianos. Tout cela est connu
du clergé, des pauvres et de l'Église d'Éphèse. Stéphanos demande qu'on per
mette aux évêques de venir témoigner. Il ajoute qu'au terme de quatre années,
Bassianos a été déposé par les évêques de Rome et d'Alexandrie, comme l'atteste
une lettre du pape Léon ". La lettre que le concile de Chalcédoine adresse au
pape à l'issue de ses travaux contient peut-être une allusion à cette lettre perdue
de Léon. Les Pères y abordent le problème des troubles engendrés par les périodes
de vacance épiscopale. Ils précisent que « cela n'est pas inconnu de votre sainteté,
surtout l'affaire des Éphésiens, qui vous ont souvent importuné » (quod uestram
sanctitatem non latet, praesertim causa Ephesiorum, qui uobis saepe molestiam
ingesserunt) *.
Les commissaires interrogent Stéphanos pour savoir s'il reconnaît que Bassianos
a détenu l'Église d'Éphèse comme évêque pendant quatre ans. Stéphanos accuse
son rival d'avoir exercé un pouvoir usurpé, de ne pas avoir été ordonné et de
s'être établi à la pointe de l'épée. Il réclame à nouveau que les évêques soient
autorisés à venir. Mais les commissaires préfèrent interroger Bassianos sur les
circonstances de son ordination. Celui-ci se défend d'avoir été auparavant évêque
d'Euaza, car il ne s'y est jamais rendu, et réclame une enquête sur les violences
qu'il a subies. Stéphanos obtient qu'on lise les canons ". Léontios de Magnésie
du Méandre lit le 16° canon du concile d'Antioche de 341 qui menace de dépo
sition tout évêque non titulaire qui s'empare d'un siège vacant sans l'accord du
synode provincial. Il lit ensuite le 17° canon qui excommunie l'évêque ordonné
qui refuse son élection et l'Église qui lui a été confiée, jusqu'à ce qu'il accepte
* ACO, II, 1, 3, p. 46 [405], l. 19-p. 47 [406], l. 15 : ACO, II, 3, 3, p. 55 [494], l. 6-p. 56
[495], l. 6 ; cf. P. NoRTON, Episcopal Elections, p. 226.
* Ibid., p. 228.
" P. BATTIFOL, EO, 23, 1924, p. 388, n. 2.
"ACO, II, 1, 3, p. 47 [406], l. 16-36 ;ACO, II, 3, 3, p.56 [495], l. 7-25.
* LÉON LE GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 961 C ; ACO, II, 3, 2, p.98 [357], l. 36
37 : cf. P. BATTIFOL, op. cit., p. 394.
" ACO, II, l, 3, p.48 [407], l. 1-17 ;ACO, II, 3, 3, p. 56 [495], l. 26-p. 57 [496], l. 8.

869
STÉPHANOS 4

ou que le synode de la province prenne une décision. Les commissaires demandent


à Bassianos de dire qui l'a établi au siège d'Éphèse. Celui-ci ne peut citer que le
nom de l'évêque Olympios (d'Euaza-Théodosioupolis), et prétend ne pas se
souvenir des autres ". Alors que les débats tournent à l'avantage de Stéphanos,
l'évêque Loukianos de Bizyè (Europe) prend la parole. Il rappelle que Bassianos
a été reçu par Proklos et Théodose II. L'empereur a convoqué les deux hommes
et en a fait des amis. Loukianos s'interroge sur la raison de l'expulsion de Bas
sianos. Stéphanos rétorque qu'il s'agit d'une décision de Flavianos, l'évêque de
Constantinople ".
Les commissaires décident alors d'écouter la déposition de l'évêque Olympios.
Son témoignage est accablant pour Bassianos. A la mort de Basilios, lui-même
se trouvait dans sa cité. Le clergé d'Éphèse lui demanda de venir ordonner un
nouvelévêque d'Éphèse. Olympios se rendit à Éphèse et attendit en vain l'arrivée
des autres évêques nécessaires pour que l'ordination fût canonique. Après trois
jours d'attente, il reçut la visite de clercs lui demandant ce qu'il convenait de
faire car il n'y avait pas d'autres évêques présents. Il leur répondit qu'il était
contraire aux canons qu'un évêque officiât seul. C'est alors que Holosirikos ",
comitianus, pénétra l'arme à la main dans la maison où Olympios logeait.Avec
deux ou trois cents hommes, il transporta Olympios dans la cathédrale où se
déroula l'intronisation de Bassianos. Ce dernier accuse aussitôt Olympios de
mentir". Les commissaires ignorent cette accusation et poursuivent leur enquête
en interrogeant des membres du clergé de la capitale. Le prêtre Théophilos dé
clare que Proklos a reçu Bassianos dans la communion, l'a honoré par une lettre
synodale et a placé son nom dans les diptyques où il était récité jusque récemment.
Les clercs de la capitale confirment les propos de Théophilos. Les commissaires
demandent à Stéphanos de dire comment il sait que Bassianos a été écarté de
l'épiscopat et s'il a été ordonné lui-même par le synode. Stéphanos mentionne
des lettres (aujourd'hui perdues) de l'évêque d'Alexandrie, de Théodose II et
surtout du pape Léon décrétant que Bassianos ne peut être évêque. Stéphanos
prie les commissaires de convoquer les secrétaires pour révéler de quelle manière
Bassianos a été écarté et expulsé et comment, lui, a été établi".
Bassianos rappelle que quatre ans durant Stéphanos fut à son service comme
prêtre, qu'il a célébré la liturgie et a communié avec lui, même le jour où lui,
Bassianos fut renversé. Tandis que Bassianos était séquestré pendant trois mois,
Stéphanos a été consacré par des évêques ordonnés par Bassianos. Celui-ci
souligne ainsi une contradiction chez son adversaire : si Bassianos n'est pas un
évêque légitime, les évêques et les clercs qu'il a consacrés ne le sont pas davantage
(et par conséquent l'ordination de Stéphanos est invalide). Bassianos reçoit le
soutien du prêtre Kassianos, venu avec lui au concile. Il raconte comment Stépha
nos remplaça Bassianos sur le trône d'Éphèse. D'après son récit, Stéphanos et
l'évêque Maionios de Nysa menèrent Kassianos dans le baptistère et voulurent lui

"ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 18-31 ;ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 9-23.


"ACO, II, 1, 3, p. 48 [407], l. 32-36 ;ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 24-27.
" PLRE, II, p. 567, s. v. « Holosiricus ».
"ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 37-p. 49 [408], l. 24 ;ACO, II, 3, 3, p. 57 [496], l. 28-p. 58
[497], l. 18.
"ACO, II, 1, 3, p. 49 [408], l. 25-p. 50 [409], l. 16 ;ACO, II, 3,3, p. 58 [497], l. 19-p. 59
[498], l. 8.

870
STÉPHANOS 4

faire jurer sur l'Évangile de suivre Bassianos. Kassianos tenta de résister, mais fut
contraint de jurer sous la menace. Peu après, le cinquième jour de Pâques, ils
séquestrèrent Bassianos et maltraitèrent Kassianos. Fidèle à son serment, ce
dernier fut réduit à vagabonder à Constantinople. Cela fait quatre ans qu'il vit
ainsi *. Cette indication permet d'établir toute la chronologie de l'affaire. Ce
cinquième jour de Pâques correspond au jeudi 15 avril 448 plutôt qu'au jeudi
24 avril 447*. La durée de l'épiscopat de Bassianos étant également de quatre
ans, on en déduit que Bassianos est devenu évêque en 444 et qu'il a ordonné
Stéphanos comme prêtre la même année, avant que ce dernier ne devienne évêque
à son tour en 448.
D'après les récits de Bassianos et de Stéphanos, on parvient à reconstituer en
partie la trame des événements ". A la mort de Basilios, Bassianos prétend être
ordonné sous la pression du peuple, du clergé et des évêques. Sa légitimité est
contestée. En dépit de deux documents impériaux (ûrtouvnotukóv, odikpo) qui le
confirment dans ses fonctions, il éprouve le besoin de se rendre à Constantinople.
L'empereur Théodose II intervient à nouveau et fait de Proklos et Bassianos des
amis. Cette formule de Bassianos laisse entendre que l'évêque de Constantinople
lui était défavorable, au moins dans un premier temps, pour une raison que nous
ignorons, mais qui n'est peut-être pas liée aux circonstances de son élévation sur
le trône d'Éphèse. L'absence de consultation de Proklos dans le choix du candidat
a pu susciter son animosité. Depuis Chrysostome, l'évêque de Constantinople
intervenait fréquemment pour ordonner ou confirmer le titulaire du siège pre
stigieux d'Éphèse. Conforté par la sacra de Théodose II et des lettres synodales
de Proklos, Bassianos a pu diriger en paix son Église pendant quatre années.
Mais un différend a surgi entre Bassianos et son clergé car l'évêque aurait lésé
les pauvres de sa cité, sans doute en détournant des biens qui leur étaient destinés.
C'est alors que des évêques et des clercs ont adressé des rapports (dvoq)opoi) à
l'empereur, qui a tout de suite répondu par écrit. Un silentiaire a porté ce message
à Éphèse, peut-être le silentiaire Eustathios, décédé au moment du concile. Les
versions divergent ensuite. Selon Bassianos, le message délivré par le silentiaire
lui est favorable, mais le lendemain il est renversé et séquestré trois mois durant.
D'après Stéphanos, Eustathios a passé trois mois à instruire (tpeîç uñvoç èrtoin
oev ôuoyuvóokov) l'affaire opposant Bassianos à son clergé au sujet des pauvres.
Eustathios a rendu une sentence publique que Bassianos a acceptée en remettant
son accord par écrit (tòv ópov óvrtep dópuoev ô uoxdpuoç Eûoto0uoç xoteôé#oto
xoi ôuoMoyioç è#é0eto). On note dans les deux versions la durée de trois mois,
qui doit désigner un même événement vu sous un angle différent. Le lendemain
de l'arrivée du silentiaire, Stéphanos a renversé Bassianos et l'a fait incarcérer
trois mois. Pendant ce temps, Eustathios dut mener son enquête. Anticipant un
verdict favorable, Stéphanos s'est fait élire à la place de Bassianos alors que ce
dernier n'avait pas été jugé et encore moins condamné.
La reconstruction chronologique est en partie confirmée par l'intervention de
Loukianos de Bizyè. Il rappelle que Bassianos a été évêque pendant quatre ans
sans conteste ni opposition et qu'il a ordonné durant cette période dix évêques et
de nombreux clercs, parmi lesquels Stéphanos qui fut son prêtre. Comment est-il

* ACO, II, 1, 3, p. 50 [409], l. 10-28 ;ACO, II, 3, 3, p. 59 [498], l. 9-27.


* P. BATTIFOL, EO, 23, 1924, p. 388 ; E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 151.
* P. BATTIFOL, op. cit., p. 387-388 et 393 : E. HoNIGMANN, op. cit., p. 152-153.

871
STÉPHANOS 4

donc possible, s'interroge Loukianos, que Bassianos soit maintenant expulsé


contrairement aux canons alors que Proklos a communié avec lui et l'a confirmé
dans sa fonction par des lettres synodales ? Loukianos reçoit le soutien de
l'évêque Méliphthongos d'Ioulioupolis (Galatie Salutaire). Au nom des évêques
siégeant près de lui, il demande que Bassianos ne soit pas blâmé ni débouté sans
jugement. Stéphanos se contente de rappeler que son adversaire a été déposé par
le pape Léon. Soudain, l'évêque Kékropios de Sébastopolis (Arménie I) prend la
parole : « Seigneur Stéphanos, apprends de quoi est capable l'évêque Flavianos
même après la mort » (Kópu X téqpove, u60e Itóoo ôóvotou q>Aoßtovòç ô èrti
okotoç koi uetô 06votov). Tous les évêques et les clercs de Constantinople
acclament la mémoire de Flavianos, car il tient sa vengeance posthume et fait
éclater la vérité (iôe èkôikmouç, iôe dÄñ0euo, q>Moßtovòç uetà 06vœtov Gn).
Les évêques louent ensuite l'empereur Marcien*. Ces interventions révèlent
l'hostilité du concile à l'égard de Stéphanos. C'est parce que Flavianos a expulsé
Bassianos que Stéphanos a pu devenir évêque d'Éphèse. Stéphanos lui-même l'a
reconnu ". En prononçant les mots de vengeance et de vérité, les Pères de
Chalcédoine reprochent ouvertement à Stéphanos d'avoir trahi Flavianos en
souscrivant à sa déposition lors du concile d'Éphèse en 449".
Considérant les débats terminés, les commissaires demandent l'avis du concile.
Il répond que la justice réclame Bassianos et que les canons doivent être appliqués.
Cette réponse est favorable à Bassianos. Cependant, les commissaires estiment
qu'aucun des deux rivaux n'est digne d'être évêque de la cité d'Éphèse :
Bassianos pour avoir fait usage de la violence, Stéphanos pour avoir recouru aux
complots et à la fraude. En conséquence, il est juste qu'un autre, connaissant la
foi, soit élu et établi à vie. Mais ils laissent au concile toute latitude de prendre
une décision concernant cette affaire. Le concile approuve les commissaires *.
Ce brusque revirement d'opinion du concile paraît étrange, et l'on a proposé de
considérer la première réponse favorable à Bassianos comme celle de ses
partisans et non de tout le concile ". La proposition des commissaires reçoit le
soutien des légats Paschasinus et Lucensius ", d'Anatolios de Constantinople et
d'Eusébios de Dorylée ". À peine ces paroles prononcées, les évêques d'Asie se
jettent aux pieds des membres du concile et implorent qu'on leur donne à la
rigueur Bassianos, car si un autre évêque est ordonné ici, à Chalcédoine, leurs
ouailles seraient massacrées et la cité détruite (ôo6ñvot nuîv xôv Booouovov
eiç kokóôv oïpeouv, èrtel et tuç óôe Xeupotovn0eim, koâ tô Itotôto muſov drto8vm
oket koà m tóÄtç drtóMAutou). Une nouvelle fois la sympathie va à Bassianos,
non à Stéphanos. Les commissaires confirment l'invalidité des deux rivaux, mais
demandent au concile de dire où doit être ordonné l'évêque d'Éphèse d'après les
canons. Les opinions divergent : les évêques (d'Asie probablement), appuyés par
Léontios de Magnésie du Méandre (—» Léontios 5), soutiennent qu'il doit être

* ACO, II, 1, 3, p. 50 [409], l. 29-p. 51 [410], l. 15 ;ACO, II, 3, 3, p.59 [498], l. 28-p. 60
[499], l. 20.
* ACO, II, 1, 3, p.48 [407], l. 36 ;ACO, II, 3, 3, p.57 [496], l. 27.
" P. BATTIFOL, op. cit., p. 389.
*ACO, II, 1, 3, p. 51 [410], l. 16-36 ;ACO, II, 3, 3, p. 60 [499], l. 21-34.
" P. BATTIFOL, op. cit., p. 389, n. 1.
" PCBE, 2, 2, p. 1312-1319, s. v. « Lucensius ».
"ACO, II, 1, 3, p.51 [410], l. 33-p. 52 [411], l. 16 ;ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 1-17.

872
STÉPHANOS 4

ordonné dans la province d'Asie *. Cette position est contestée par les repré
sentants de l'Église de Constantinople, le prêtre Philippos et l'archidiacre Aétios,
arguant que tous les évêques d'Éphèse (depuis 401) ont été soit ordonnés soit
confirmés à Constantinople (—» Hèrakleidès 2, Kastinos 1, Memnôn, Basilios 3).
Les membres du concile réclament l'application des canons. Les clercs de la
capitale défendent pour leur Église ce droit d'ordination en s'appuyant sur les
privilèges accordés par le concile de Constantinople en 381. La divergence des
points de vue oblige les commissaires à reporter au lendemain leur décision ". Il
est à noter que les clercs de la capitale ont interprété de manière abusive les 2° et
3° canons du concile de Constantinople pour asseoir leur revendication ".
Le lendemain 30 octobre 451, l'affaire de Bassianos et Stéphanos est à nouveau
traitée par le concile. Aucune liste de présence n'est fournie. Les commissaires
demandent au concile de prendre une décision. Ils proposent trois solutions : élire
un nouvel évêque, restaurer Bassianos ou conserver Stéphanos. Anatolios de
Constantinople et les légats Paschasinus et Lucensius sont d'avis de rejeter les
deux rivaux, mais Ioulianos de Cos (Îles), autre représentant du pape, intervient
pour qu'aucun des deux ne soit déchu (-» Ioulianos 2)*. Déroutés par cet avis
auquel ils ne s'attendaient sans doute pas, les commissaires font apporter l'Évan
gile au milieu de la salle de réunion et demandent de nouveau au concile de
prendre une décision dans l'intérêt de l'Église. Les évêques de Constantinople,
d'Antioche et de Jérusalem, le légat Paschasinus, les métropolites de Césarée de
Cappadoce, d'Ancyre, de Cyzique, de Myra, de Nicomédie et de Synnada ainsi
que les évêques de Chalcédoine, de Cos et de Dorylée sont unanimes pour juger
Bassianos et Stéphanos indignes de l'Église d'Éphèse ". Maximos d'Antioche et
Ioulianos de Cos précisent que le choix du nouveau titulaire du siège d'Éphèse
doit revenir aux évêques de la province d'Asie. Se conformant aux avis d'Anatolios
et de Paschasinus, les commissaires proposent que Bassianos et Stéphanos soient
écartés de leurs fonctions pour violation des canons. Un nouvel évêque doit être
élu. Les deux évêques déposés conservent cependant leur dignité et reçoivent de
l'Église d'Éphèse une confortable pension annuelle fixée à deux cents pièces d'or
Le concile approuve ces décisions. Suivant une demande de Bassianos réclamant
les biens qui lui ont été volés, les commissaires demandent qu'ils lui soient resti
tués si la culpabilité de Stéphanos ou d'autres personnes est démontrée ".
V. La fin du concile de Chalcédoine.
Au cours d'une autre séance, toujours le 30 octobre 451, les Pères conciliaires
étudient le différend qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios de Nico
médie, à son suffragant, Anastasios de Nicée. Stéphanos occupe la 9° place sur la

*ACO, II, 1, 3, p. 52 [411], l. 17-34 ;ACO, II, 3, 3, p. 61 [500], l. 18-34.


*ACO, II, 1,3, p. 52 [411], l. 35-p. 53 [412], l. 10 ;ACO, II, 3,3, p. 62 [501], l. 1-3-p. 62
[501], l. 15.
* C.-J. HEFELE et H. LECLERCQ, Histoire des conciles, II, 2, p. 759, n. 1.
* ACO, II, 1, 3, p.53 [412], l. 15-37 ;ACO, II, 3,3, p. 62 [501], l. 20-p. 63 [502], l. 10.
* ACO, II, 1, 3, p. 53 [412], l. 38-p. 55 [414], l. 9 ; ACO, II, 3, 3, p. 63 [502], l. 11-p. 64
[503], l. 17.
" ACO, II, 1, 3, p.55 [414], l. 10-p. 56 [415], l. 1 ; ACO, II, 3, 3, p. 64 [503], l. 18-p. 65
[504], l. 11 ; ÉvAGRE, HE, II, 18, p.93, l. 8-10 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 30, PG, 147,
col. 116 B.

873
STÉPHANOS 4

liste de présence *. La mention de Stéphanos sur les listes de présence jusqu'à la


fin du concile de Chalcédoine est inattendue puisqu'il a été déposé. Il n'est pas
nécessaire d'expliquer cette singularité par l'incurie du compilateur des listes.
Bien que reconnu indigne de son siège, Stéphanos, qui n'a été ni excommunié ni
exclu de l'épiscopat, continue de représenter sa cité dans l'attente que le synode
de la province d'Asie (ou l'évêque de Constantinople) lui désigne un successeur.
Le concile de Chalcédoine présente un cas similaire. Ibas est réintégré dans la
communion et rétabli dans ses fonctions, mais l'Église d'Édesse continue d'être
représentée par l'évêque Nonnos, jusqu'à ce que le synode de la province d'Os
rhoène règle son sort. Stéphanos siège à la9° place lors de la séance du 31 octobre
consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie), déposé au concile
d'Éphèse en 449" Il est de nouveau en 9 position à l'autre séance du 31 octobre
occupée par la lecture de la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine ". A
la fin de la journée du 31 octobre se déroule une autre séance, en l'absence des
commissaires, des légats et d'une partie des Pères conciliaires, dont Stéphanos et
tous ses suffragants. Cette réunion établit les prérogatives du siège de Constan
tinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Lors de la dernière séance,
le 1" novembre, Stéphanos occupe une fois de plus la 9° place sur la liste de pré
sence ". Cette séance est occupée par la controverse que le canon voté la veille a
suscitée dans les rangs des Pères conciliaires.
VI. Les Sept Dormants.
E. Honigmann a mis en relation Stéphanos avec l'histoire des Sept Dormants
d'Éphèse ". À l'époque des persécutions religieuses de l'empereur Dèce, en
250, septjeunes gens chrétiens se réfugient dans une grotte pouréviter de sacrifier
aux dieux païens et s'y retrouvent murés. Ils s'endorment dans ce lieu et se ré
veillent sous le règne de Théodose II (408-450). L'un d'entre eux sort de la grotte
et se rend à Éphèse pour acheter du pain.À la vue de ses pièces de monnaie d'un
type ancien, on le soupçonne d'avoir découvert un trésor. Il est aussitôt conduit
au palais épiscopal. Interrogé par l'évêque et le proconsul sur l'origine de ses
pièces, le jeune homme les mène à la grotte où ses compagnons l'attendent.
L'évêque découvre des tablettes de plomb sur lesquelles un chrétien contemporain
de Dèce avait relaté le martyre des sept jeunes gens. L'évêque et le proconsul
envoient un message à l'empereur pour lui annoncer cette nouvelle et l'incitent à
se rendre sur place. Théodose II vient écouter la révélation des sept jeunes gens
avant qu'ils ne se rendorment pour toujours. Une église est construite dans leur
grotte. Cette histoire a connu une grande fortune et il en existe plusieurs versions
en grec, en latin et dans la plupart des langues orientales ". La plus ancienne
mention se trouve dans une homélie métrique de Jacques de Saroug (mort en
521), transmise par deux manuscrits, et dans l'itinéraire d'un pèlerin, peut-être
africain, du milieu du vi° siècle ". Les premiers récits développés sont fournis

*ACO, II, 1,3, p. 56 [415], l. 25.


*ACO, II, 1, 3, p. 63 [422], l. 24
"ACO, II, 1, 3, p. 84 [443], l. 14.
"ACO, II, 1, 3, p.86 [445], l.22 ;ACO, II, 3, 3, p. 99 [538], l. 17.
" E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 125-168.
" BHG, BHG Auct. et BHG Nov. Auct. 1593-1599d : BHL et BHL Nov. Suppl. 2313
2319m : BHO 1012-1022.
" JAcQUEs DE SARoUG, Homélie sur les jeunes gens d'Éphèse (BHO 1021-1022), in

874
STÉPHANOS 4

par l'abréviateur syriaque de l'Histoire ecclésiastique de Zacharie de Mitylène


(-» Zacharias 1), moine anonyme d'Amida actif en 569, par un manuscrit copte
fragmentaire sans doute contemporain, par un extrait de l'Histoire ecclésiastique
de Jean d'Ephèse achevée en 585-586 (—» Iôannès 43), connu par des sources
postérieures, et enfin par deux récits de Grégoire de Tours, dans les années
580 ". La première mention des Sept Dormants dans les sources grecques se
trouve dans la Chronographie de Théophane le Confesseur, qui se termine en
813, et le premier récit, de source non datée, dans la Bibliothèque de Photius,
patriarche en 858-867 et 877-886 ". L'absence de version grecque ancienne a
poussé les chercheurs à attribuer une origine orientale à cette histoire ". La
chronologie de ce récit est incertaine. Les sources divergent dans le détail, mais
s'entendent pour placer l'événement sous le règne de Théodose II, le plus souvent
dans les années 440. Un terminus ante quem est constitué par l'église consacrée
aux Sept Dormants, fouillée par les archéologues autrichiens dans les années
1930 au pied de la colline du Panayir Dag, hors les murs d'Éphèse, et datée du
milieu du v° siècle ".
Déjà proposée par I. Guidi à la fin du xIx° siècle, l'origine grecque de l'histoire
des Sept Dormants est également défendue par E. Honigmann. Mais tandis que
l'un date le texte de la première moitié du vi° siècle, l'autre attribue la version
originale à Stéphanos et la date de 449-450. Pour asseoir sa légitimité après le
renversement de Bassianos, Stéphanos aurait rédigé cette histoire miraculeuse
dans laquelle il s'est arrogdé un rôle de tout premier plan ". L'auteur a pris soin
de souligner qu'une fête en l'honneur des martyrs fut célébrée dans sa cité lors
d'une grande réuniond'évêques, identifiée par E. Honigmann au concile d'Éphèse
de 449 ". L'affirmation de Grégoire de Tours que ses deux récits dérivent d'une
version traduite par Iôannès le Syrien semblerait s'opposer à l'origine grecque de
l'histoire des Sept Dormants ". On peut toutefois comprendre « Syrien » dans le
sens générique d'Oriental ou de Grec que recouvre ce terme en Gaule mérovin

I. GUIDI, Testi orientali inediti sopra i Sette Dormienti di Efeso, p. 358-363 et p. 363-369 ;
THÉoDosE, De situ terrae sanctae, 26, p. 123, l. 1-5 ; cf. H. LECLERCQ, in DACL, XV, l,
col. 1251-1262, s. v. « Sept Dormants ».
" ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, II, 1, tr. I, p. 74, l. 5-p. 85, l. 3 ; fragment copte saïdique (BHO
1016), in I. GUIDI, op. cit., p. 344-349 : ÉLIE DE NIsIBE, I, p. 54, l. 28-30 : MicHELLE SYRIEN,
VIII, 4, tr. II, p. 18-21 ; GRÉGOIRE DE ToURs, Gloire des martyrs, 94, p. 551, l. 21-p. 552,
l. 2 ; ID., Passion des Sept Dormants, p. 847-853.
" THÉOPHANE, A. M. 5923, p. 88, l. 31-32 ; GEoRGES LE MoINE, éd. DE BooR, II, p. 604,
l. 9-12 = IV, 204, PG, 110, col. 740 B ; LÉoN LE GRAMMAIRIEN, p. 108, l. 7-8 ; CEDRENUs,
p.453, l. 8 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 253 (Sept Dormants), t. VII, p. 209, l. 16-p. 211,
l.42 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 45, PG, 146, col. 1212 D-1216 B.
" E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 126-127 et 131.
" Forschungen in Ephesos, IV, 2, Das Cömeterium der Sieben Schläfer, p. 91 ; cf. E. Ho
NIGMANN, op. cit., p. 128-129.
" E. HoNIGMANN, op. cit., p. 156.
" I. GUIDI, Testi orientali inediti sopra i Sette Dormienti di Efeso, p. 343 ; E. HoNIGMANN,
op. cit., p. 153 et 157.
" GRÉGOIRE DE ToURs, Gloire des martyrs, 94, p. 552, l. 11-12 ; ID., Passion des sept
dormants, 12, p. 853, l. 14.

875
STÉPHANOS 4

gienne ". L'origine grecque semble confirmée par le continuateur de Zacharie


qui dit avoir employé des mémoires écrits en syriaque, mais désignés comme des
ûrtouvñuoto ; le même terme est employé dans le titre de la version métaphra
stique ". Nous en déduisons que le moine anonyme d'Amida, lorsqu'il achève
en 569 la refonte de l'Histoire ecclésiastique de Zacharie de Mitylène, possède
une version syriaque de l'histoire des Sept Dormants traduite d'un original grec
qui devait s'intituler ûrtouvñuoto.Ajoutons que ce moine compte sept Dormants
alors que la tradition syriaque en compte huit, « preuve quasi matérielle d'un em
prunt direct à la tradition grecque » ". Le nom de l'évêque mentionné dans les
différentes versions pose un autre problème. Dans une partie des sources, l'évêque
est anonyme ", dans d'autres il est appelé Maris ou Maros ", Marinos ", Mar
kos " voire Théodôros ". Seul Syméon Métaphraste le désigne sous le nom de
Stéphanos ". E. Honigmann explique l'omission ou l'altération du nom de Sté
phanos par son rôle actif au concile d'Éphèse de 449 et sa déposition au concile
de Chalcédoine. Il était devenu gênant de mentionner dans l'histoire des Sept
Dormants l'évêque Stéphanos, dont le souvenir était compromis à double titre.
Son nom aurait été remplacé par un autre, peut-être d'un évêque antérieur, et le
récit ramené du concile d'Éphèse de 449 à celui de 431 ".
Bien que la démonstration d'E. Honigmann soit séduisante, elle reste spéculative
et a suscité des réactions mitigées *. Le problème concerne l'historicité de l'en
semble du récit des Sept Dormants. La présence d'éléments véridiques (voyage

º P. PEETERs, AnBoll, 41, 1923, p. 373, n. 4 ; H. LECLERCQ, op. cit., col. 1255, n. 7.
" ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, II, 1, tr. I, p. 72, l. 31 ; ibid., p. 74, l. 5 ; SYMÉON MÉTAPHRASTE,
Mémoires sur les Sept Dormants, PG, 115, col. 427 : "YItouvmuoto toov dryioov érttôi
roiôov tôv èv 'Eqpéoqp tepi tñç dvootooeooç oûtóov.
" P. PEETERs, op. cit., p. 381.
" JACQUES DE SAROUG, Homélie, in I. GUIDI, op. cit., p. 369-372 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE,
II, l, tr. I, p. 80, l. 23 ; ibid., p. 83, l. 16 et 24 ; GRÉGOIRE DE ToURs, Gloire des martyrs, 94,
p. 551, l. 22 et l. 24 ; Ménologe de Basile II, 23 octobre, PG, 117, col. 124 C : MICHEL LE
SYRIEN, VIII, 4, tr. II, p. 18-21 ; AGAPIos D'HIÉRAPoLIs, Histoire universelle, PO, VIII,
p. 415 [155] ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, I, col. 144 ; Synaxaire éthiopien,
13 terr (8 janvier), PO, 45, 1, p. 95, l. 30 et 32.
" Chronique de 724, p. 107, l. 29 ; Chronique de Zuqnin, a. 736, tr. I, p. 150, l. 11 et 21 ;
ibid., p. 151, l. 14,23,26 et 31 ; ibid., p. 152, l. 10 et 15 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 253 (Sept
Dormants), t. VII, p. 210, l. 36 ; GEORGEs PHILOMARTYR, Martyre des sept jeunes gens
(BHO 1019), in I. GUIDI, op. cit., p. 440 ; version éthiopienne (BHO 1018), in I. GUIDI,
op. cit., p. 424-425.
" Fragment copte saïdique in I. GUIDI, op. cit., p. 350-351 ; GRÉGOIRE DE ToURs, Passion
des sept dormants, 10, p.852, l. 7 ; Synaxaire arménien, 15 Sahmi (24 octobre), PO, XV,
3, p. 368 [432].
" EUTYCHIos D'ALExANDRIE, Annales, PL, 111, col. 1027 A ; XIII, 8, tr. PIRONE, p. 229,
contra tr. BREYDY, p. 72, l. 18 (Nautos).
" Synaxaire d'Alexandrie, 20 Mésoré (13 août), PO, XVII, 3, p. 737 [1279]-p. 738
[1280] ; tr. FORGET, t. II, p. 270, l. 29 et p. 271, l. 12 ; Synaxaire éthiopien, 21 nahasè
(14 août), PO, IX, 4, p.362 [566]-363 [567].
" SYMÉON MÉTAPHRASTE, Mémoires sur les Sept Dormants, 17, PG, 115, col. 444 D.
º E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 165-166.
* C. Foss, Ephesus after Antiquity, p. 43 et n. 37.

876
STÉPHANOS 5

de Théodose II en Asie Mineure et concile d'Éphèse de 449) n'empêche pas


l'invention de détails (nom des autorités locales et toponymes) afin de donner au
récit une apparence historique. Les textes hagiographiques sont riches d'inven
tions de ce genre et les évêques légendaires ne sont pas rares, qu'on pense aux
nombreuses Vies de saint Nicolas de Myra.Tout le raisonnement d'E. Honigmann
est basé sur le postulat que le récit est inspiré d'une histoire vraie dont les détails
indiquent une origine locale. Comme le notait I. Guidi, l'origine extérieure d'une
tradition locale n'est pas invraisemblable º. Cela expliquerait les incertitudes
onomastiques, chronologiques et toponymiques des multiples versions. Néan
moins, deux faits restent troublants. D'une part, le premier récit en grec à donner
un nom à l'évêque est celui de Syméon Métaphraste. Or ce dernier emploie des
Untouvrîuoto (comme Zacharie Continué) et désigne l'évêque du nom de Stépha
nos, nom qu'on ne trouve dans aucune autre version. D'autre part, deux sources
traitant du concile de Chalcédoine et sans rapport avec l'histoire des Sept Dor
mants appellent par erreur l'évêque Stéphanos d'Éphèse Markos *.
º I. GUIDI, Testi orientali inediti sopra i Sette Dormienti di Efeso, p.443. — * Ps.-DIo
sKoRos D'ALExANDRIE, Panégyrique de Macaire de Tkow, p. 135 ; SÉvÈRE D'AsHMOUNAIN,
Réfutation d'Eutychios, PO, III, 2, p. 171 [51] et 175 [55].

STÉPHANOS 5, évêque de Limyra (Lycie) 451-458

Absent au concile de Chalcédoine, il est remplacé par son collègue de Lycie,


l'évêque Nikolaos d'Akarassos (—» Nikolaos 1). Celui-ci le représente en 235°
position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de
Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 197° place lors de la 2° séance du 10
octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 142° position à la
3° séance du 13 octobre *. Il est le 45° à approuver la décision du concile de priver
Dioskoros d'Alexandrie de tout sacerdoce ". Il souscrit à la déposition de
Dioskoros en 116° position dans la version grecque et en 147° position dans la
version latine des actes du concile *. Pour ces trois mentions, les actes indiquent
Stéphanos seul, comme s'il était présent à la 3° séance. Mais la suite du concile
et d'autres cas parallèles prouvent que Stéphanos n'a pas assisté à la 3° séance et
qu'il y fut représenté comme dans les autres séances par Nikolaos. Ce dernier
occupe au nom de Stéphanos la 199° place sur la liste de présence lors de la 4°
séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des
20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers
membres. Nikolaos représente Stéphanos à la 215° place sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il
souscrit en 219° position à la définition de la foi*. La version grecque fournit la
cause de l'absence de Stéphanos : la maladie (ôuà tò dppooteîv ue). De nouveau,
pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Stéphanos est mentionné en 142° position sur la liste
des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège
de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Comme pour
la 3° séance du 13 octobre, les actes ont omis de préciser que Stéphanos est
représenté par Nikolaos. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de
présence n'indique que les58 premiers membres. Le nom de Stéphanos n'apparaît

877
STÉPHANOS 6

pas sur la liste des souscriptions aux canons établis à Chalcédoine lors d'une
séance non datée. Toutefois, la version, fournie de manière incomplète par la
seule Collectio Prisca, mentionne deux fois Nikolaos. Peut-être a-t-il souscrit
une fois en son nom et une fois à la place de Stéphanos comme ce fut le cas le
25 octobre pour la définition de la foi ? Stéphanos souscrit lui-même en 4°
position à la réponse du synode de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur
Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent
invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 1 ; ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 8.


—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 30. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 26 ; ACO, II, 3, 2,
p. 54 [313], l. 7-9. —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 21 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 15.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 30. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 36 ; ACO, II, 3, 2,
p. 145 [404], l. 15. —* ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 5-6 ;ACO, II, 2,2, p. 74 [166], l. 24 ;
ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 27 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 280.
—*ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 20 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 7. — "ACO, II, 5,
p. 68, l. 18.

STÉPHANOS 6, évêque de Poimanènon (Hellespont) 451

Il apparaît en 219° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 181° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
198° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 168° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 187° position dans la version grecque et
en 157° position dans la version latine des actes du concile *. Son nom est répété
par erreur dans la version latine en 296° position ". Il occupe la 183° place sur la
liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Stéphanos occupe la 199° place sur la
liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien *. Il souscrit en 202° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Stéphanos est mentionné en 60 position sur
la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58
premiers membres. A une séance non datée, il souscrit aux canons établis à
Chalcédoine, en 48° position d'après la Collectio Prisca ". La localisation de Poi
manènon reste incertaine. La tradition manuscrite d'Hiéroklès mentionne cette
cité, sous la forme erronée IIouuovévtoç º, entre Polichna et Artéméa. C'est un
indice tout relatif car ces deux toponymes ne sont pas localisés avec certitude. Un
évêché de Poimanènon (ô Ilouuovuvoû) est attesté dans les notices épiscopales
du vII° au xII° siècle ". Il aurait eu pour nom secondaire Archangélos d'après une
correction ancienne apportée àl'une de ces notices". Étienne de Byzance indique
que cette localité a été un domaine appartenant à Cyzique (ëott ôè xoû xopiov
Ku@ikou), mais hésite sur le statut de Poimanènon (rtó\tç ñtot qppoûpuov) º. Cet

878
STÉPHANOS 7

état de sujétionesttemporaire carPoimanènonestattestécomme cité indépendante


au l" siècle avant et après J.-C. ". Étienne de Byzance indique que Poimanènon
est près de Cyzique, mais Pline l'Ancien mentionne la communauté des Poemane
ni dans la circonscription juridique (conventus) d'Adramyttion ". La localisation
de Poimanènon à Manyas, à 15 km au sud du lac de Daskyléion (Manyas Göl), a
été critiquée ", mais compte encore des partisans ". Son nom a été restitué sur
une inscription de Gönen º, mais cette localité recouvre probablement l'ancienne
Baris dont le territoire devait borner à l'ouest celui de Poimanènon. On a proposé
Eski Manyas, environ 15 km au sud-est du lac de Daskyléion, sur la base d'une
homophonie relative et de ruines *. Le village d'Alexa ou Eleski (aujourd'hui
Dereköy), 6 km au sud du lac, a enfin été proposé d'après sa topographie et la
présence de ruines *. La localisation précise reste sujette à caution *. Une étude
de topographie a rassemblé les différents témoignages concernant Poimanènon
et conclu à l'identification avec des ruines situées quelques kilomètres à l'est
d'Eski Manyas *. Notons enfin qu'il ne faut pas corriger Ilouudivevtoç en
Ilouuœvnvóçº, mais en Ilouovñvov, neutre attesté par Étienne de Byzance*.
'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 23 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 17. —*ACO, II, 1,2, p. 74 [270], l. 34.
—* ACO, II, 1,2, p. 8 [204], l. 4. —* ACO, II, 1,2, p. 33 [229], l. 35 ;ACO, II, 3,2, p. 68
[327], l. 24-26. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 14 ; ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l.25.
—° ACO, II, 3, 2, p. 82 [341], l. 24. — ' ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 14. —*ACO, II, 1,
2, p. 135 [331], l. 20 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 34. —"ACO, II, 1, 2, p. 147 [343],
l. 28 ; ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 1 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 223. — "ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 6 ; ACO, II, 3, 3, p. 104
[543], l. 20. — " ACO, II, 2, 2, p. 42 [134], l. 2. — * HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 662.12.
— * J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 207, 1 º ; ibid., p. 220, 2 * ; ibid., p. 234,
3 " ; ibid., p.253, 4 *; ibid., p.276,7"; ibid., p.297,9 " ; ibid., p. 312, 10"; ibid.,
p.355, 13*. —" Ibid., p. 104, n. 2. — * ÉTIENNE DE BYzANCE, p. 530, l. 9-10, s. v. « Ilot
gœvnvóv ». — " A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern Roman Provinces, p. 86-87 ;
D. MAGIE, Roman Rule in Asia Minor, I, p. 240 ; ibid., II, p.902. — " PLINE L'ANCIEN, V,
123. — " W. M. RAMsAY, The HistoricalGeography ofAsia Minor, p. 157. — " S. PIRKER,
TAVO, B VI 12. —*W. M. RAMSAY, op. cit., p. 158. —* W. J. HAMILTON apudF. W. HAs
LUCK, Cyzicus, p. 116. —* F. W. HASLUCK, ibid., p. 122. —* L. RoBERT, Villes d'Asie
Mineure, p. 198, n. 3 ; Barrington Atlas, 52 B4. — * F.-M. KAUFMANN et J. STAUBER, Asia
Minor Studien, 8, 1992, p. 81-82. —* HIÉRoKLÈs, loc. cit. —* ÉTIENNE DE BYzANCE,
loc. cit. ; cf. W. M. RAMSAY, op. cit., p. 158 ; A. H. M. JoNEs, op. cit., p. 87.

STÉPHANOS 7, évêque d'Akalissos (Lycie) 458

Il apparaît en 5° position dans la réponse du synode de Lycie en 458 à l'enquête


de l'empereur Léon ". Le synode approuve le maintien de Chalcédoine et invalide
l'élection de Timothée AElure. Il est le seul évêque connu d'Akalissos *.
'ACO, II, 5, p. 63, l. 19. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2,
p. 422, s. v. « Akalissos l ».

879
STÉPHANOS 8

STÉPHANOS 8, évêque d'Anastasioupolis (Phrygie Pacatienne) 518

Le nom de cet évêque apparaît en 26° position sur la liste des souscriptions qui
accompagne la pétition que le synode de Constantinople adresse au patriarche
Iôannès le 20 juillet 518 pour que celui-ci rétablisse Chalcédoine et rompe avec
Sévère d'Antioche ". Stéphanos est le premier évêque attesté d'Anastasioupolis,
dont la localisation précise est inconnue *. La cité n'est pas mentionnée dans le
Synekdèmos d'Hiéroklès. Elle est en revanche attestée par plusieurs notices
épiscopales, entre le vII° et le Ix° siècle, comme suffragant d'Hiérapolis *. Elle se
trouve par conséquent dans la partie méridionale de la Phrygie Pacatienne. On a
supposé que l'empereur Anastase avait donné son nom à la cité de Pépouza après
avoir détruit ce haut-lieu du montanisme ". Certes, à la différence d'Anastasiou
polis, Pépouza est présente chez Hiéroklès et absente des notices épiscopales.
Toutefois, Pépouza est encore mentionnée au vr siècle par Jean d'Éphèse, envoyé
vers 550 par Justinien pour extirper les restes de l'hérésie montaniste déjà frappée
sous Justin I" (—» Iôannès 43).

'ACO, III, p. 66, l. 8. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p.422, s. v.


« Anastasiupolis ». —* J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 213, 1 º ; ibid., p. 227,
2 º ; ibid., p. 241, 3 * ; ibid., p. 260, 4 ". — * A. H. M. JoNEs, The Cities of the Eastern
Roman Provinces, p. 72 ; ibid., p. 394, n. 72.

STÉPHANOS 9, évêque de Philomèlion (Pisidie) 520

Il est mentionné en 12° place dans une lettre du 9 septembre 520 envoyée par dix
métropolites et dix évêques en synode à Constantinople, annonçant au pape Hor
misdale décès du patriarche Iôannès, l'élection de son successeur Épiphanios et
exprimant leur volonté de paix dans l'Église (à la suite du schisme acacien)'.
" Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 13.

STÉPHANOS 10, lecteur de Cos (Îles) VI° S.

On a découvert dans la ville de Cos une inscription votive mentionnant deux


clercs, un prêtre (—» Hèraklas) et ce lecteur ".
" M. SEGRE, Iscrizioni di Cos, t. 1, p. 269, n° EV 353 et t. 2, pl. 149.

STÉPHANOS 11, évêque de Cyzique (Hellespont) 610

Il intervient lors de la révolte d'Héraclius contre l'empereur Phocas. Apprenant


que le rebelle se trouve à Héraclée, il prend une couronne dans l'église de la
Vierge à Artakè, faubourg de Cyzique, et rejoint Héraclius dans l'île de Calo
nymos pour le couronner '. Cet événement est daté du 1" ou du 2 octobre 610 *.
Après cette cérémonie, Héraclius attaque Phocas dans Constantinople.

880
STRATÈGIOS

"JEAN D'ANTIoCHE, frg. 218 f, t. V, p. 38 ; THÉOPHANE, A. M. 6102, p. 299, l. 3.


—* A. N. STRATos, Byzantium in the Seventh Century, I, p. 88.

STÉPHANOS 12, sous-diacre ? d'Aphrodisias (Carie) Ca 450-650 ?

L'inscription de ce clerc a été trouvée dans l'atrium de la basilique d'Aphrodisias


et la fonction repose sur une restitution : ûrto[ô(udkovoç)]'. Faute de reproduction,
la datation est hypothétique.

'C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 177, n° 120.

STÉPHANOS 13, évêque de Synaos (Phrygie Pacatienne) V°-VIIe S. ?

Une inscription de Synaos (Simav) indique : « sous Stéphanos, évêque de Synaos,


cet ouvrage a été fait » (èrtà Xteqpoivou èrttokórou Xuvdou tõ ëpyov toûto èyé
veto). On a identifié ce personnage avec un évêque homonyme attesté au second
concile de Nicée en 787 ". Cette hypothèse a été répétée *. Bien que la pierre ait
disparu, son formulaire est ancien. Pour cette raison, nous proposons une datation
plus haute, mais hypothétique faute de reproduction.

" CIG, IV, p. 312, n° 8666. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien, p. 396,
s. v. « Synaos » ; PmbZ, 4, p. 246, s. v. « Stephanos 7026 ».

STRATÈGIOS, évêque de Polybotos (Phrygie Salutaire) 451

Il apparaît en 288° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 250° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. Six autres évêques de
Phrygie Salutaire manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme
le signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires
impériaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement
disciplinaires et non dogmatiques *. Le nom de Stratègios apparaît néanmoins à
la fin de la 3° séance en 161° position dans la version grecque et en même position
dans la version latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ".
Il occupe la 250° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre *.
Stratègios est interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de
Léon. Il déclare, en 145° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles
de Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie
à Nestorius, et souscrit au Tome ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les
procès-verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Stratègios
apparaît en 268° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 274° position à
la définition de la foi". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. A la différence

881
STRATOKLÈS

de son métropolite et des autres évêques de sa province, Stratègios ne souscrit


pas lors de la séance du 31 octobre au canon qui établit les prérogatives du siège
de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 15 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 24. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272], l. 20.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l. 29 ;
ACO, II, 3, 2, p. 77 [336], l. 30. —* ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 37. — ° ACO, II, 1, 2,
p. 107 [303], l. 27-32 ; ACO, II, 3, 2, p. 112 [371], l. 17. — ' ACO, II, 1, 2, p. 136 [332].
l. 46 ; ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l. 3. —*ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 25 ; ACO, II, 2,
2, p. 76 [168], l. 13 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 28 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II.
p. 68 A, n°339.

STRATOKLÈS, évêque de Proconnèse (Hellespont) 458/9

Il souscrit en 70° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constanti


nople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites
en 458 ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église de Galatie '.
' GENNADIos DE CONSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 920 C, [n°70] ; PG,
85, col. 1621, [n° 70] ; E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 177, n. 1, n° 70.

STRATONIKOS, évêque de Syédra (Pamphylie de Sidè) 536

Il souscrit en 68° position à la condamnation des évêques Sévère d'Antioche et


Pétros d'Apamée (Syrie Seconde) et du moine Zôoras, lors de la séance de clôture
du concile de Constantinople, le 4 juin 536 ".

"ACO, III, p. 117, l. 18.

SYMMACHIOS, évêque d'Attouda (Phrygie Pacatienne) 449-451

Absent de la liste de présence à la 1" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449,


Symmachios souscrit néanmoins à la déposition de Flavianos de Constantinople
et d'Eusébios de Dorylée (Phrygie Salutaire) en 105° position (—» Eusébios 11)'.
Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre
451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Nounéchios de Laodicée (—» Nounéchios 3), qui souscrit au nom de son
évêque suffragant en 378 position à la définition de la foi*. À la fin de la séance
du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau à la place de l'évêque Symmachios
en 185° position sur la liste des souscriptions au 28° canon qui établit de manière
officielle les prérogatives juridiques du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace *.

"ACO, II, 3, 1, p. 256, l. 21-22. —*ACO, II, 1,2, p. 152 [348], l. 34 : ACO, II, 3, 2, p. 172

882
TARIANOS

[431], l. 10. —* ACO, II, 1, 3, p.94 [453], l. 31 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 20.

SYNÉSIOS, évêque de Kyanéai (Lycie) - ca 450-600

Il est mentionné sur la dédicace d'un sanctuaire consacré à la Vierge. La pierre a


été trouvée près d'une basilique située dans la partie nord de Kyanéai '.

' F. KoLB, in K. DIETzetalii(éd.), KlassischesAltertum, Spätantikeundfrühes Christentum,


p.629 et pl. 22, p. 634.

TABEIS, diacre d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Nanna, sa mère, Valgios et Loukios, ses frères, ont dressé une pierre tombale
pour Tabeis, « le très honorable diacre » (tòv teuutoototov ôudkovov)'. La pierre
a été trouvée à Dorla, aujourd'hui Aydogmus. Parmi les objets représentés figure
un outil, peut-être d'un tailleur de pierre ou d'un mosaïste *. Il indiquerait la
profession de Tabeis. On a daté de la première moitié du Iv° siècle cette inscription
d'après son formulaire et ses décorations *. En revanche, l'attribuer aux l"
Ir siècles " est extravagant. Une étude juge cette inscription antérieure à 260 et la
place au milieu du III° siècle *. Le nom Tabeis et les formes voisines sont attestés
en Lycaonie et en Isaurie ".

' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 30, n° 164. —* C. M. KAUFMANN,


Handbuch der altchristlichen Epigraphik, p. 66 et fig. 68. — * A. M. RAMSAY, JHS, 24,
1904, p. 270, n°4, dessin p. 271 ; ID., in W. M. RAMsAY (éd.), SERP, p. 37-38, n° 14 et
fig. 14 ; W. M. RAMSAY, Luke the Physician, p. 382, n° 12. —* G. LAMINGER-PASCHER, Die
kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 231-232, n° 411. —* S. MITCHELL, Anatolia, II,
p. 58, n. 40-41 ; cf. S. HUBNER, Der Klerus in der Gesellschaft des spätantiken Kleinasiens,
p. 23-24. — ° L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 481-482, $ 1494, 1/3.

TARASIOS, prêtre d'Isauropolis ?(Lycaonie) IV°-VII° S.

Il est connu par une inscription d'AydinkIsla Köy, environ 5 km au nord-est de


Zengibar Kales1 '. Le texte est très banal et la reproduction absente. Tarasios doit
être une forme tardive du nom Tarasis attesté en Isaurie et en Lycaonie *.
' J. KEIL, H. SwoBoDA et F. KNOLL, Denkmäler aus Lykaonien, Pamphylien und Isaurien,
p.97, n° 280. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 485-486, $ 1508-1/3.

TARIANOS, évêque de Lyrbè (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 104° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité
avec le Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, Tarianos est le 30° à donner son avis. Il déclare être d'accord avec les

883
TARSIKIOS

dogmes des saints Pères de Nicée et avec la lettre de Cyrille*. À la fin de cette
séance, il souscrit en 86° position à la condamnation de Nestorius *. Dans sa
réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la destitution de Nestorius,
Iôannès d'Antioche en son concile dénonce les partisans de Cyrille, parmi les
quels douze évêques de Pamphylie qualifiés, de manière polémique, d'hérétiques
messaliens ". Aux séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que les
évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance
du 17 juillet ne donnent pas d'indication. À la séance du 22 juillet, Tarianos
figure sur la liste de présence en 104° position ", et il souscrit en 180° position à
la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre
profession de foi que le credo de Nicée '. Par esprit de conciliation, Théodose II
convoque les représentants de chaque parti à Constantinople pour un débat. Les
cyrilliens remettent, sans doute avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Tarianos en 95° position *. Le
nom Tarianos, fort rare, est attesté en Cilicie ".

'ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 16] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 37 ; ACO, I, 3, p. 55, [I. 9] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 68 : tr KRAATz, p. 64. —*ACO, I, 1, 2, p. 18,
l. 17-19 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 109-110 : tr KRAATz,
p. 104. —* ACO, I, 1, 2, p. 59, [l. 6]. —*ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, l, 3,
p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15,
l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. — ° ACO, I, 1,7, p. 87, [l. 20] ;ACO, I, 5, p. 87, l.32 ;
ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 21. — ' ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 27] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 32] ;
ACO, I, 3, p. 137, [l. 21] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 16 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 27. — * ACO,
I, 1, 3, p. 36, l. 9 ;ACO, I, 5, p. 366, l. 2. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen,
p.486, $ 1510.

TARSIKIOS, évêque d'Apamée (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 4° et la 6° place parmi les évêques de Pisidie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ".

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 151 ; ibid., p. 38 B, n° 148 : ibid., p. 39 A,


n° 147 ; ibid., p. 39 B, n° 139 ; ibid., p. 67, n° 146 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 30) ;
ibid., p. 93, n° 154 ; ibid., p. 109, n° 151 : ibid., p. 133, n° 152 ; ibid., p. 175, n° 266 : ibid.,
p. 205, n° 144 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 151 : ibid., I, 1,2, p. 98, n° 151 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 151 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 28, [n° 149] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 268 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993. p. 64,
n° 187 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.339, n° 186 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 252 A, n° 183.

TAS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Tas, avec son neveu Aurèlios Tas, a érigé une tombe pour sa mère Aurèlia Kyrila
et son gendre Dioklès ". On a attribué cette inscription à la période 330-450 *.
Elle provient de Kadinhan1, 15 km à l'ouest de Halic1 (Laodicée). Le nom Tas est

884
TATIANOS 1

attesté en Pisidie *.

" W. M. CALDER, MAMA, I, p. 102, n° 189 et ph. —* W. M. RAMsAY, AthMitt, 13, 1888,
p. 253, n° 57. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 480-481, $ 1493-4.

TAS 2, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Son neveu Aurèlios Kyriakos a érigé une pierre tombale pour ce prêtre ". Elle
provient de Kadinhan1, environ 15 km à l'ouest de Halic1 (Laodicée). Une identi
fication avec le personnage de la notice précédente est possible.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 106, n° 198 et ph.

TATÈS 1, fossoyeur d'Iconium (Lycaonie) IV°-V° S.

Sur une dalle à croix latine, on a proposé de lire : « ci-gît Tatès fossoyeur » (ëv0o
xotoxute Tdtmç kotu(dtng))'. Cette solution donne un nom attesté en Pisidie et
en Lycaonie * (supprimant l'improbable Kontt º), mais indique une fonction abré
gée alors que la pierre offre un espace suffisant.

'G. LAMINGER-PAsCHER, Beiträge zu den griechischen Inschriften Lykaoniens, p. 40, n° 44


et dessin p. 121. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 503, $ 1517-16.
—* Ibid., p. 244, $ 681-2.

TATÈS 2, prêtre d'Ouasada (Lycaonie) V°-VI° S.

Une inscription le mentionne après le prêtre et sacristain Segnas (-» Segnas). On


lit : « Tatès, prêtre et architecte, avec l'aide de Dieu, j'ai achevé l'ouvrage »
(Toitng rtpeoß(ûtepoç) xoù uoeiotop oùv Oeo0 ètéÀeoo tõ ëpyov)'. Il s'agit
peut-être de la plaque de chancel sur laquelle le texte est gravé. La pierre provient
du village d'Incesu, 6 km au sud-ouest de Bostandere identifiée à Ouasada. Il
existait à environ 1,5 km au nord-ouest un lieu appelé Monastir. Cette pierre a
peut-être été prise dans les ruines d'un ancien monastère.

' J. KEIL, H. SwoBoDA et F. KNOLL, Denkmäler aus Lykaonien, Pamphylien und Iaurien,
p. 30, n° 67 et ph.

TATIANOS 1, évêque de Myra (Lycie) post 375/6-381

Il est mentionné dans une lettre de Basile de Césarée adressée à Amphilochios


d'Iconium (—» Amphilochios 1)'. Cette lettre est datée entre 375 * et l'été 377 *.
Basile demande à Amphilochios d'envoyer en Lycie un homme de confiance
pour connaître les personnalités de cette province fidèles à l'orthodoxie et
étrangères à la « pensée asiate », c'est-à-dire à la doctrine des anti-nicéens. Basile
dresse une liste de ces individus à visiter dont il faut d'abord vérifier l'orthodoxie,

885
TATIANOS 2

dont trois prêtres de Myra : Tatianos, Polémôn et Makarios (—» Polémôn 1,


Makarios 1). On a supposé, du fait que Basile ne mentionnait pas dans cette liste
d'ecclésiastiques de Myra l'évêque lui-même, que ce dernier devait appartenir à
un courant doctrinal opposé ". Les manuscrits indiquent pour localité èv Kópouç,
sauf un seul où l'on a èv Nópouç. On a cru qu'il s'agissait de la cité de Cyr en
Euphratésie *, mais cette leçon est absurde car Basile décrit un itinéraire de Limyra
à Patara en passant par Myra ". Tatianos occupe entre la 117° et la 128° place
selon les listes de souscription aux canons du concile de Constantinople, qui se
termine le 9 juillet 381 '. Il s'agit certainement du prêtre Tatianos élu évêque de
Myra entre 375/6 et 381.

" BASILE DE CÉSARÉE, Lettres, CCXVIII, t. II, p. 218, l. 21. — * Y. CoURTONNE, note à
BASILE DE CÉSARÉE, loc. cit. ; P. J. FEDwICK, The Church and the Charisma, p. 148. — * ID.,
in Basil of Caesarea, I, p. 17 ; B. GAIN, L'Église de Cappadoce au v siècle, p.398 ;
W.-D. HAUSCHILD, Basilius von Caesarea, 3, p. 190, n. 58 ; R. PoUCHET, Basile le Grand,
p.410. —* R. M. HARRIsoN, AnatSt, 13, 1963, p. 119. —* B. GAIN, op. cit., p. 105, n. 181.
— ° W.-D. HAUsCHILD, op. cit., p. 190-191, n. 66. — " C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914,
p. 170, n° 120 ; MANsI, III, col. 570 E, [n° 121] ; MANsI, VI, col. 1180A, [n° 128] ;
H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 121 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.349,
n° 117 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 121.

TATIANOS 2, évêque de Phrygie Pacatienne 451

Cet évêque est absent au concile de Chalcédoine. À la fin de la séance solennelle


du 25 octobre 451, il est représenté par son métropolite, Nounéchios de Laodicée
(—» Nounéchios 3). Au nom de son suffragant, Nounéchios souscrit en 390°
position à la définition de la foi ". Les versions grecque et latine des actes indi
quent Tottovo0 tóMeooç q)uÀurttourtóMeoç et Tatiano ciuitatis Philippupolis.
Plutôt que de rechercher un évêché de Philippoupolis inconnu des sources,
E. Honigmann a proposé de corriger en TottovoÛ Itó\eoç qpuÀintItou Itó) eoç *.
Cette correction se justifie par la mention de l'évêque Philippos d'Ankya Sidèra
(—» Philippos 3) dans les versions de la Collectio Dionysiana Aucta et de Michel
le Syrien , et par l'absence de Tatianos dans ces mêmes versions. À la fin de la
séance du 31 octobre, Nounéchios signe de nouveau au nom de Tatianos en 185°
position sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du
siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". À aucun
moment le siège de Tatianos n'est indiqué.

'ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 22. — * E. HoNIGMANN,
Byzantion, 16, 1942-1943, p. 44-45 et 75-76. —* ACO, II,2,2, p. 76 [168], l. 24 ; MICHEL
LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 351. —*ACO, II, 1,3, p.94 [453], l. 32 ;ACO, II, 3,
3, p. 108 [547], l. 20.

TÈLÉMACHOS 1, évêque d'Hadrianoupolis (Pisidie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 2° place parmi les évêques de Pisidie présents sur les listes de souscrip

886
THALASSIOS 1

tion à la définition de la foi'.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 38 A, n° 148 ; ibid., p. 38 B, n° 144 ; ibid., p. 39A,


n° 143 ; ibid., p. 39 B, n° 135 ; ibid., p. 67, n° XXIII apparat (= SocRATE, HE, I, 13, 12,
p. 49, l. 29) ; ibid., p. 93, n° 150 ; ibid., p. 109, n° 147 ; ibid., p. 133, n° 148 ; ibid., p. 175,
n° 270 ; ibid., p. 205, n° 140 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 70-71, n° 147 ; ibid., I, 1,
2, p. 98, n° 147 ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 147 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100,
l. 26, [n° 145] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 266 ; H. KAUFHOLD, OrChr,
77, 1993, p. 64, n° 183 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 339, n° 182 ; MICHEL LE SYRIEN,
VII, 2, tr. I, p. 252 A, n° 179.

TÈLÉMACHOS ? 2, moine de Pappa (Pisidie) IV°-VI° S.

Sur une colonne à Yunuslar (Pappa), on a lu : Tmy. uovox(óç)'. Mais les noms
commençant par Teg- ou Tig- sont très rares. La reproduction indique : T| HTNAx
| Mo. Nous proposons de lire : TnM(é)uox(oç) uo(voxóg). La banalité des lettres et
du formulaire explique la latitude de la datation.

" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 61, n° 338 et dessin p. 170.

THALAIS, économe d'Isaura ?(Lycaonie) III°-IV° S.

Klaudia a érigé une stèle pour son époux, Aurèlios Thalais ". L'inscription a été
découverte à Dorla, aujourd'hui Aydogmus. On l'a datée du III° siècle, soulignant
son caractère chrétien incertain *. Son attribution au siècle suivant est possible,
ce qui justifie l'hypothèse d'un économe ecclésiastique. Une étude juge l'inscrip
tion antérieure à 260 et apparemment païenne *. Le nom Thalais n'est connu que
par cette inscription ".
" W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p. 25, n° 136. —* W. M. RAMsAY,
JHS, 25, 1905, p. 172, n 46 ; ID., Luke the Physician, p. 369, n° 7. —* S. MrTCHELL,
Anatolia, II, p. 58, n. 40. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 182, $ 405.

THALASSIOS 1, évêque de Parion (Hellespont) 451-458/9

Il apparaît en 215° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 177° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 57°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 149° à approuver la décision du
concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de la dignité épiscopale ". Il souscrit à
la déposition de Dioskoros en 50° position dans la version grecque et en 58°
position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 179° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Thalassios occupe la 195° place sur la
liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empe

887
THALASSIOS 2

reur Marcien ". Il souscrit en 197° position à la définition de la foi*. De nouveau,


pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. Thalassios est mentionné en 162° position sur la liste
des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège
de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il apparaît en
53° position sur la liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du
concile les Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros
et justifier la suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance,
le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.
Thalassios souscrit à sa place en 4° position à la réponse du synode d'Hellespont
en458àl'encyclique de l'empereur Léon ". Les évêques d'Hellespont approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.
Thalassios souscrit en 17° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de
Constantinople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les
métropolites en 458 ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église de Ga
latie *. Il est à noter que Thalassios est dit évêque de la métropole de Parion.
Cette formule est singulière car la métropole de la province d'Hellespont n'est
pas Parion, mais Cyzique. Faut-il supposer une usurpation de titre ou un usage
exceptionnel en l'absence du titulaire de Cyzique ?Il est plus simple de considérer
que Parion possède déjà le rang d'archevêché autocéphale, un statut confirmé par
la Notice du Pseudo-Épiphane au vII° siècle ".

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 13. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 30.
—* ACO, II, 1,2, p. 4 [200], l. 31. —*ACO, II, 1,2, p.33 [229], l. 3 ;ACO, II, 3, 2, p. 65
[324], l. 19-21. —* ACO, II, 1, 2, p. 35 [231], l. 37 ;ACO, II, 3, 2, p. 74 [333]. l. 13.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 10. — 7ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 16 : ACO, II, 3, 2,
p. 144 [403], l. 30. —*ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 23 ;ACO, II,2,2, p. 72 [164], l. 34 ;
ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 5 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 219.
— "ACO, II, 1, 3, p.93 [452], l. 40 ; ACO, II, 3, 3, p. 107 [546], l. 28. — " LÉoN LE
GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 965 A ; ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 28-29.
— " ACO, II, 5, p. 68, l. 41. — * GENNADIos DE CoNSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI,
VII, col. 917 B, [n° 17] ; PG, 85, col. 1620, [n° 17] ; E. SCHwARTz, Publizistische
Sammlungen zum Acacianischen Schisma, p. 176, n. 1, n° 17. — " J. DARROUzÈs, Notitiae
episcopatuum, l *, p. 205.

THALASSIOS 2, évêque de Dorylée (Phrygie Salutaire) 518

Le nom de cet évêque apparaît en 15° position sur la liste des souscriptions qui
accompagne la pétition que le synode de Constantinople adresse au patriarche
Iôannès le 20 juillet 518 pour qu'il rétablisse Chalcédoine et rompe avec Sévère
d'Antioche ".

'ACO, III, p. 65, l. 28.

THALÉLAIOS 1, évêque d'Hadrianoupolis (Pisidie) 553

Cet évêque de Pisidie occupe la 73° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 72°

888
THÉAGÉNÈS

place lors de la 3° séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 '.
Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail
des membres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de
la 1" séance *. Il occupe la 73° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et
souscrit en 74° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
"ACO, IV, 1, p. 5, l. 28 ; ibid., p. 22, l. 16 ; ibid., p. 34, l. 25 ; ibid., p. 41, l. 17. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 205, l. 21 ;
ibid., p. 227, l. 19.

THALÉLAIOS 2, évêque d'Isinda (Pamphylie de Pergè) 553

Il occupe la 114° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 113° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5, 8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *.
Il occupe la l 13° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
107° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 6, l. 34 ; ibid., p. 23, l. 15 ; ibid., p. 35, l. 28 ; ibid., p. 42, l. 16. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 25 ;
ibid., p. 228, l. 28.

THALLOS, évêque de Lesbos (Îles) 363

Rappelé d'exil par l'empereur Julien, sans doute en 362, Aétios séjourne dans la
capitale en compagnie de son disciple, Eunomios (—» Eunomios 1). D'après
l'historien Philostorge, Aétios se rend après la mort de Julien (le 26 juin 363) en
Lydie pour y établir deux évêques anoméens, Kandidos et Arrianos (—» Arrianos,
Kandidos). Dans la capitale, Aétios et Eunomios instituent Poiménios évêque de
leur communauté à Constantinople. A sa mort, il est remplacé par Flôrentios.
Philostorge ajoute qu'ils ordonnent Thallos évêque de Lesbos, à la mort du
titulaire de ce siège ", peut-être l'évêque homéen Euagrios (—» Euagrios 1).
" PHILosToRGE, HE, VIII, 2, p. 105, l. 14-15.

THÉAGÉNÈS, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 536

Il se trouve à la 32° place lors de la 1" séance du concile de Constantinople, le 2


mai 536 ', à la 34° place lors de la 2° séance du 6 mai *, et à la 39° place lors de la
3° séance du 10 mai *. Cependant, il siège ainsi entre la 3° et la 6° place à la
gauche du patriarche, ce qui indique son rang assez élevé dans la hiérarchie. Au
cours de la 3° séance, le patriarche Mènas et le concile décident d'envoyer pour
la troisième fois un groupe d'ecclésiastiques à la recherche de l'ancien patriarche

889
THÉMISTIOS 1

Anthimos. Ce groupe est composé des évêques Théagénès de Synnada, Bacchos


d'Antioche de Pisidie (—» Bacchos), et Christophoros de Porphyréôn (Phénicie
paralienne), aidés par deux ekdikoi et deux secrétaires de Constantinople. Ils ont
pour mission de remettre à Anthimos une assignation à comparaître devant le
concile dans un délai de dix jours, sous peine de sanction ". Le délai est ramené
à 6 jours d'après l'ordre de comparution signée par Mènas le 15 mai*. A l'ouver
ture de la 4° séance, le 21 mai, Théagénès occupe la 39° place ". Devant le concile,
il rapporte que ses efforts se sont avérés inutiles : malgré les visites de plusieurs
lieux de la capitale durant deux jours, Anthimos est resté introuvable '. Les autres
membres de la délégation, interrogés à leur tour, confirment les propos de Théa
génès". À la fin de la 4 séance, il souscrit en 24 position à la condamnation
d'Anthimos ". Il siège lors de la 5° et dernière séance, le 4 juin, à la 31° place ",
et c'est à la 17° place qu'il souscrit à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pé
tros d'Apamée et Zôoras ".
'ACO, III, p. 127, l. 3. —* Ibid., p. 155, l. 24. —* Ibid., p. 162, l. 13. —* Ibid., p. 169,
l. 6. —* Ibid., p. 176, l. 15. — " Ibid., p. 170, l. 31. — ' Ibid., p. 174, l. 30-p. 175, l. 5.
—* Ibid., p. 175, l. 6-11 ; ibid., p. 175, l. 12-32 ; ibid., p. 175, l. 33-40 ; ibid., p. 176, l. 1
20 ; ibid., p. 176, l. 21-25 ; ibid., p. 176, l. 26-27. —* Ibid., p. 183, l. 7. — " Ibid., p. 28,
l. 21. — " Ibid., p. 114, l. 23.

THÉMISTIOS 1, évêque d'Hadrianoupolis (Pisidie) 381

Il occupe entre la 103° et la 112° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Il signe comme
témoin en 7° position le testament de Grégoire de Nazianze, le 31 mai 381 *.
' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 106 ; MANsI, III, col. 570 C, [n° 107] : MANsI,
VI, col. 1179 C, [n° 112] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 108 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 348, n° 103 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n° 107.
—* GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Testament, PG, 37, col. 396 A ; éd. BEAUCAMP, p. 40, l. 116
118.

THÉMISTIOS 2, évêque d'Iasos (Carie) 431

Il apparaît en 61° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Thémistios est le 76 à donner son avis. Il reconnaît que la lettre de Cyrille
concorde avec la foi de Nicée *. A la fin de cette séance, il souscrit en 33° position
à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les
actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Thémistios figure de nouveau sur la liste de présence en 59°
position *, et il souscrit en 96° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Thémistios apparaît enfin dans une lettre de Maximianos de Constanti

890
THÉODÔRÈTOS 1

nople et des évêques envoyés dans la capitale pour procéder à l'élection du


nouvel évêque. Cette lettre doit dater de la fin de l'année 431. Elle est adressée
au clergé et au peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution de leur
évêque Anastasios (-» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nestoriennes '.
La lettre précise que le concile d'Éphèse a envoyé à Constantinople des mémoires
prouvant la culpabilité d'Anastasios grâce au témoignage de plusieurs ecclésia
stiques, dont Thémistios". Il est à noter que le nom du siège de Thémistios est
écrit Iasos ou Iassos selon les collections conciliaires.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 10] ; ACO, I, 2, p. 28, l. 38 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 7] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 24,
l. 4-6 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 123 ; tr KRAAIz, p. 115.
— * ACO, I, 1,2, p. 56, l. 20. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 19] ;ACO, I,5, p. 86, l. 35 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 8. — " ACO,
I, 1, 7, p. 114, [l. 23] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 28] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 17] ;ACO, I, 5,
p. 113, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 231, l. 23. — ' ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47.
—*ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 10.

THÉODÔRA ?, diaconesse de Mélitopolis (Hellespont) V°-VIe S. ?

Son épitaphe fragmentaire a été découverte à Karacabey, 10 km à l'ouest


d'Ulubad (Lopadion) et 15 km au nord de Melde (Mélitopolis)'. Il faut attribuer
cette inscription à Mélitopolis qui est alors un siège épiscopal, à la différence de
Lopadion mentionné comme archevêché à la fin du xII° siècle * et uni à Mélitopolis
dans une notice de 1232 *. Le mauvais état de la pierre rend le nom de la personne
hypothétique. Un Théodôros, diacre, est aussi possible.

' E. ScHwERTHEIM, Die Inschriften von Kyzikos und Umgebung, II, p. 76, n° 137.
—* J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 352, 12 ". * Ibid., p. 385, 15 " apparat ;
ibid., p. 386, 15 " ; cf. ibid., p. 164-165 et ibid., p. 169, n. 1.

THÉODÔRÈTOS 1, évêque d'Alabanda (Carie) 451

Il apparaît en 262° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 224° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 89°
position à la 3° séance du 13 octobre ". Il est le 104° à approuver la décision du
concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité ou fonction épiscopale ".
Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 169° position dans la version grecque
et en 213° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 226°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre ". Théodôrètos est
interrogé comme nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Il affirme, en
149° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de Nicée et de
Constantinople, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, et
souscrit au Tome '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Théodôrètos occupe la 242°

891
THÉODÔRÈTOS 2

place sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle


assiste l'empereur Marcien*. Il souscrit en 248° position à la définition de la foi ".
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Théodôrètos est mentionné en 116°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres.À une séance non datée, il souscrit aux canons
établis à Chalcédoine, en 108° position d'après la Collectio Prisca ".

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 29. —* ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 35.
—* ACO, II, 1,2, p. 5 [201], l. 20. —*ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 3 ;ACO, II, 3, 2, p. 60
[319], l. 19-22. —* ACO, II, l, 2, p. 38 [234], l.37 ; ACO, II, 3, 2, p. 79 [338]. l. 25.
— " ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 13. — ' ACO, II, 1, 2, p. 108 [304], l. 8-11 ; ACO, II. 3,
2, p. 112 [371], l. 24. —*ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 20 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405],
l. 9. — "ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 36 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 33 ;ACO, II, 3. 2,
p. 166 [425], l. 28 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 325. — "ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l. 30 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 11. — " ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 25.

THÉODÔRÈTOS 2, évêque d'Alinda (Carie) 536

Cet évêque, dont le nom est écrit Oeoôooputoç, occupe la 29° place lors de la l"
séance du concile de Constantinople le 2 mai 536 ", la 31° lors de la 2° séance du
6 mai*, et la 28° lors des 3° et 4° séances, les 10 et 24 mai *. Il souscrit en 56°
place à la condamnation d'Anthimos lors de la 4° séance ", et en 78° place à celle
de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras à la fin de la 5° séance, le
4 juin, sans pour autant figurer sur la liste de présence à cette même séance *.
'ACO, III, p. 126, l. 41. —* Ibid., p. 155, l. 20. —* Ibid., p. 162, l. 1 ; ibid., p. 170, l. 19.
—* Ibid., p. 185, l. 10. —* Ibid., p. 118, l. 3.

THÉODÔROS 1, diacre de Lystra (Lycaonie) III°-IV° S.

Aurèlios Théodôros a érigé une stèle pour sa fille Thékla '. La pierre a été trouvée
à Hatunsaray, 1 km au sud du site de Lystra. L'attribution de cette inscription au
Ivº ou au v° siècle est trop tardive, mais la seconde moitié ou la fin du III° siècle
est possible *.
' W. M. CALDER et J. M. R. CoRMACK, MAMA, VIII, p.9, n° 45. —* W. M. RAMsAY, The
Social Basis of Roman Power in Asia Minor, p. 198, n° 213, contra G. LAMINGER-PAscHER,
Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 147, n° 204 ; S. HUBNER, Der Klerus in der
Gesellschaft des spàtantiken Kleinasiens, p. 23-24.

THÉODÔROS 2, évêque d'Ouasada (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il

892
THÉODÔROS 5

occupe entre la 11° et la 13° place parmi les évêques d'Isaurie selon les listes de
souscription à la définition de la foi. A plusieurs reprises, la souscription de
Théodôros a été répétée parmi celles des évêques de Pisidie ". Dans ce cas, Théo
dôros apparaît en dernier sur la liste des évêques de Pisidie qui précède la liste
des évêques de Lycie. La fin du nom de son siège, Ouasada, a été transformée en
Adôn, devenu par erreur le nom d'un évêque de Lycie (—» Eudèmos 1)*.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40 B, n° 153-154 ; ibid., p. 41 A, n° 152-153 ; ibid.,
p.41 B, n° 143-144 ; ibid., p. 46, n° 182 A et B ; ibid., p. 47, n° 182 A ; ibid., p. 68, n° 179
(= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 17) ; ibid., p. 93, n° 160 ; ibid., p. 113, n° 183 ; ibid.,
p. 135, n° 157 ; ibid., p. 137, n° 188 ; ibid., p. 149, n° 36 ; ibid., p. 155, n° 82 ; ibid., p. 179,
n° 308 ; ibid., p. 209, n° 176 ; C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 72-73, n° 183 b ; ibid., I, 1,
2, p. 78-79, n° 183 ; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° [183 b ; 183 c] ; ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 183 ;
MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 8-9, [n° 181] ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 20,
1950, p. 66, n° 107 ; ibid., p. 69, n° 297 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 162 ;
ibid., p. 64, n° 193 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 337, n° 161 ; ibid., p.339, n° 192 et
n. 176 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B, n° 158 ; ibid., p. 252 A, n° 189.
— * E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 69 ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 12, 1937,
p.331 ; ibid., p. 340.

THÉODÔROS 3, évêque d'Euménéia (Phrygie Pacatienne) 381

Il souscrit par l'intermédiaire du prêtre Profoutouros (—» Profoutouros) entre la


129° et la 140° position, selon les listes, aux canons du concile de Constantinople,
qui se termine le 9 juillet 381 ".

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 132 ; MANsI, III, col. 571 B, [n° 133] ; MANsI,
VI, col. 1180, [n° 140] ; H. KAUFHOLD, OrChr,77, 1993, p. 77, n° 134 = V. RUGGIERI, OCP,
59, 1993, p. 349, n° 129 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 319 B, n° 133.

THÉODÔROS ? 4, prêtre d'Antioche (Pisidie) IV° S.

Il est mentionné avec son épouse dont le nom est omis et sa maisonnée sur une
inscription fragmentaire découverte à Hissar-Ardi, près de Yalvaç (site d'An
tioche). On lit le nom du marbrier Bartholoméos qui a achevé des travaux d'une
nature inconnue. Le nom du prêtre est restitué d'après ses cinq dernières lettres.
L'éditeur a proposé de dater ce texte du III° siècle ", mais une datation plus tardive
est possible.

' W. M. RAMsAY, JRS, 14, 1924, p. 196, n° 24.

THÉODÔROS 5, évêque d'Aninèta (Asie) 431

Il apparaît en 82° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,

893
THÉODÔROS 6

Théodôros est le 64 à donner son avis. Il déclare souscrire à la foi de Nicée et à


la lettre de Cyrille *. À la fin de cette séance, il souscrit en 61° position à la
condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Théodôros figure de nouveau sur la liste de présence en 82°
position *, et il souscrit en 45° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants des
deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les
membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des
instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent deux
Théodôros, l'un en 53° et l'autre en 105° position '. Il ne s'agit pas nécessairement
de l'évêque d'Aninèta car le concile compte cinq autres évêques homonymes.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 31] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 15 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 28] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1, 2, p. 22,
l. 15-17 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 119 ;tr. KRAATz, p. 112.
—* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 29]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32
33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 40] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 10 ; ACO, II, 3, 1, p. 199, l.29.
— ° ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 5] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 16] ; ACO, I, 3, p. 135, [l. 34] ; ACO,
I, 5, p. 111, l. 20 ; ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 30. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 28 : ACO, I, 5,
p.365, l. 24 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 14 ;ACO, I, 5, p.366, l. 7.

THÉODÔROS 6, évêque d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) 431

Il apparaît en 47° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem '. Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Théodôros semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 183° position à la condamnation de Nestorius *. Cette
signature soulève quelques doutes carThéodôros est absent de la liste de présence
au début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la différence de la
plupart des évêques, sur la conformité avec le Symbole de Nicée de la deuxième
lettre de Cyrille à Nestorius. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin
invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche en son concile dénonce
les partisans de Cyrille, parmi lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie,
de manière polémique, d'hérétiques messaliens ". Lors des séances des 10, 1 l et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Lors de la séance du 22 juillet, Théodôros est de nouveau absent de la
liste de présence, mais apparaît en 72° position sur la liste de souscription à la
décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre
profession de foi que le credo de Nicée *. Il est étrange de constater à la fois
l'absence de Théodôros à l'ouverture des séances du 22 juin et du 22 juillet sur
les listes de présence et sa mention à la fin des mêmes séances sur les listes de

894
THÉODÔROS 7

souscriptions. Seules les collectiones Atheniensis et Winteriana conservent, l'une


en grec et l'autre en latin, une lettre du concile d'Éphèse adressée au synode de
Pamphylie « à propos d'Eustathios, leur ancien métropolite » ". Il n'est pas
possible de savoir quand ce document a été lu. Le titre est étrange pour deux
raisons. La lettre est destinée au synode de Pamphylie sans distinction. Cela
signifierait que les évêques des deux provinces de Pamphylie se réunissent en un
synode unique. Il paraît plus simple de penser que les rédacteurs, à l'instar
d'Iôannès d'Antioche, n'ont pas jugé utile de préciser à quelle province de
Pamphylie cette lettre s'adressait. L'autre difficulté est la fonction exercée par
Eustathios (—» Eustathios 4). Elle est erronée car au concile d'Éphèse, les deux
sièges des métropoles ecclésiastiques de Pamphylie, à savoir Sidè et Pergè, sont
occupés par Amphilochios et Vérinianos (-» Amphilochios 2, Vérinianos).
Eustathios n'est probablement pas métropolite mais évêque. Selon ce document,
après la démission d'Eustathios, le synode de Pamphylie lui a choisi comme
successeur un évêque (et non un métropolite) appelé Théodôros ". Parmi les
évêques de Pamphylie connus au concile d'Éphèse, seul l'évêque d'Attaléia
porte le nom de Théodôros. Pour cette raison, nous proposons d'identifier le
successeur d'Eustathios avec ce personnage et de considérer Eustathios et Théo
dôros comme deux évêques successifs d'Attaléia. Selon la lettre, Eustathios s'est
rendu au concile, désireux non pas de nuire à Théodôros, mais de conserver
seulement la dignité et le nom d'évêque *. Le concile approuve l'élection de
Théodôros et accepte la demande d'Eustathios ". Plus tard, alors que le concile
cyrillien et le concile oriental se sont condamnés réciproquement, Théodose II
tente une conciliation. Il convoque les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent deux Théodôros en 53° et
105° position ". Comme aucun des personnages n'est suivi du nom de son siège,
il n'est pas possible de savoir si Théodôros d'Attaléia est l'un d'eux, car on
dénombre cinq autres évêques homonymes parmi les cyrilliens.

"ACO, I, 4, p. 29, l. 19 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p. 386. — * ACO, I, 1, 2, p. 63, [l. 11] — * ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30
31. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12
13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 113,
[l. 33] ;ACO, I, 2, p. 72, [l. 4] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 26] ; ACO, I, 5, p. 112, l. 19 ; ACO,
II, 3, 1, p. 230, l. 27. — " ACO, I, 1, 7, p. 123, l. 24-p. 124, l. 25 ; ACO, I, 5, p. 356, l. 15
p.357, l. 7. —'ACO, I, 1, 7, p. 124, l. 7-8 ;ACO, I, 5, p. 356, l. 31-33. —*ACO, I, 1, 7,
p. 124, l. 10-12 ; ACO, I, 5, p. 356, l. 34-36. — "ACO, I, 1, 7, p. 124, l. 16-17 et 20-21 ;
ACO, I, 5, p. 356, l. 40-p. 357, l. 1 et p. 357, l. 3-4. —"ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 28 ; ACO,
I, 5, p. 365, l. 24 ;ACO, I, 1,3, p. 36, l. 14 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 7.

THÉODÔROS 7, évêque d'Aigai (Asie) ante 449

Parmi les différentes versions de la légende des Sept Dormants d'Éphèse, seule
la version de Photius mentionne ce personnage. Photius raconte qu'à l'époque du
règne de Théodose II (408-450), Théodôros, évêque d'Aigai, rejetait la croyance
en la résurrection des morts. Il avait attiré à son hérésie nombre de proches. C'est

895
THÉODÔROS 8

alors que se produisit le miracle des Sept Dormants qui, au dire de Photius,
convertit ces hérétiques et ceux qui étaient encore païens ". On ne sait pas s'il faut
compter Théodôros parmi les chrétiens revenus à l'orthodoxie *. La légende des
Sept Dormants semble liée à Stéphanos, évêque d'Éphèse de 448 à 451 (—» Sté
phanos 4). Le siège d'Aigai étant occupé en 449 par Kyriakos (—» Kyriakos 5),
Théodôros doit le précéder.

" PHoTIUs, Bibliothèque, 253, t. VII, p. 211, l. 16-27. —* W. ENssLIN, in RE, V A, 2,


col. 1911, s. v. « Theodoros 139 ».

THÉODÔROS 8, évêque d'Antiphellos (Lycie) 451-458

Il apparaît en 239° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 201° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
134° position à la 3° séance du 13 octobre *. Théodôros est le 47° à approuver la
décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute dignité sacerdo
tale ". Il souscrit à la déposition de Dioskoros en 117° position dans la version
grecque et en 126° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe
la 203° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée
à l'étude du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Théodôros occupe
la 219° place sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il souscrit en 223° position à la définition
de la foi*. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Théodôros est mentionné en 80°
position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace ". Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. Le nom de Théodôros apparaît en 51° position sur
la liste des signatures qui accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères
envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la
suprématie du siège de Constantinople ". En raison d'une douleur aux mains, le
prêtre Eustathios (—» Eustathios 9) souscrit à la place de Théodôros en 18°
position à la réponse du synode de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur
Léon ". Les évêques de Lycie approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent
invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 5 ; ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 6. —*ACO, II, 1, 2, p. 75 [271]. l. 12.
—* ACO, II, 1, 2, p. 6 [202], l. 22. — * ACO, II, 1, 2, p. 30 [226], l. 28 ; ACO, II. 3.2,
p.54 [313], l. 14-16. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 22 ;ACO, II,3,2, p.76 [335], l. 25.
—°ACO, II, 3, 2, p.89 [285], l. 34 —'ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l.40 : ACO, II, 3, 2,
p. 145 [404], l. 19. —* ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 11 ;ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l.28 ;
ACO, II, 3, 2, p. 166 [425], l. 2 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 66 B, n° 284.
—*ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 28 ;ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 8. — " LÉoN LE GRAND,
Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 965 A ;ACO, II, 3,2, p. 100 [359], l. 24-25. — "ACO, II. 5,
p. 63, l. 32-33.

896
THÉODÔROS 9

THÉODÔROS 9, évêque d'Iconium (Lycaonie) post 527-ante 536 ?

Ce personnage est connu par une lettre adressée à son collègue dans l'épiscopat,
Zôsimos, dont le siège n'est pas mentionné, au sujet des deux célèbres martyrs
originaires d'Iconium : Kèrykos et sa mère Ioulitta. Soucieux de préserver la foi
de toute pensée impure, Théodôros fait part de son inquiétude au sujet d'une
version de l'histoire de ces saints qui circule parmi de nombreuses personnes, en
particulier des « individus très rustres » (toîç dypoukooôeotépotç). Selon lui,
cette version se révèle en pleine contradiction avec la vérité. Il s'est saisi de cet
ouvrage et, après lecture, estime qu'il est l'œuvre de manichéens ou d'autres
hérétiques, voire peut-être de païens. Suivant le conseil de Zôsimos, Théodôros
a cherché des mémoires (ûrtouvñuoto) pour connaître la vérité. Il a mené son
enquête auprès de notables locaux (topà tôv èv té\et èrtuxopiov), Markianos
et Zènôn. Le premier est tribun et notaire, chancelier de l'empereur Justinien
lorsque ce dernier exerçait la fonction de maître des milices (lire tñç otpoto
reôopkukñç dpxñç au lieu de tñç otpototouôuKñç dpxñç), c'est-à-dire entre 520
et 527 *. Le second était assesseur(oûveôpoç) à cette époque. Dans une traduction
latine ancienne *, Markianos devient un collaborateur de Justin tandis que Zènôn
est dit évêque des Isauriens, d'où son attribution erronée au siège d'Isauropolis
en Lycaonie ". Ces deux personnages ont raconté à Théodôros ce qu'ils ont enten
du de la part de certains patriciens (eûtotptôôôv) apparentés à Ioulitta *. Le reste
de la lettre est consacré au récit du martyre de Kèrykos et d'Ioulitta. Originaire
d'Iconium, de sang royal, Ioulitta s'enfuit avec son fils âgé de trois ans et deux
servantes alors que le gouverneur Dométianos persécute les chrétiens de Lycaonie
sous le règne de Dioclétien. Elle se réfugie à Séleucie d'Isaurie puis à Tarse, en
Cilicie, où elle est capturée et présentée au tribunal du gouverneur Alexandros.
Elle confesse être chrétienne et résiste aux coups qu'on lui assène. Kérykos,
arraché aux bras de sa mère, se déclarant lui aussi chrétien, est précipité sur les
degrés du tribunal et meurt. Pour son refus de sacrifier aux dieux païens, Ioulitta
est décapitée. Le lendemain de leur mort, datée du 15 juillet, les deux servantes
déposent les corps des martyrs dans une grotte et en révèlent l'emplacement à
l'avènement de l'empereur Constantin. Jugeant ce récit conforme à la vérité,
Théodôros demande à Zôsimos de le présenter à des hommes pieux capables
d'instruire d'autres hommes pour « ne pas se laisser égarer par des écrits manife
stement fabuleux, mais se laisser convaincre par la vérité elle-même » (un toîç
rtpoôm) ooç uu0ooôéou ouyypdupoot ouurtepuqpépeo0ou d\À' oûtſ tñ d)\n0eiq
rtei8eo8ou)". D'après les indications chronologiques fournies par cette lettre,
elle est postérieure à 527. Bien que les fastes épiscopaux d'Iconium soient lacu
naires, nous connaissons l'existence de deux évêques à cette époque, Théodoulos
attesté en 536 et Pastor en 553 (—» Théodoulos 6, Pastor). On a proposé de voir
en Théodôros un successeur de Pastor ', mais nous sommes d'avis qu'il s'agit
peut-être d'un prédécesseur de Théodoulos. Pour comprendre cette hypothèse,
une digression est nécessaire. Un texte latin transmis sous le nom de Decretum
Gelasianum dresse une liste d'œuvres jugées authentiques et d'autres jugées
fausses. La Passion de Kèrykos et Ioulitta, considérée comme l'œuvre d'héré
tiques, est interdite de lecture dans l'Église romaine ". D'après l'un des éditeurs
du Decretum Gelasianum, il s'agit d'une œuvre elle-même apocryphe, issue d'un
travail privé et savant de la première moitié du vi° siècle. Bien que ce texte
glorifie le siège de saint Pierre et défende la primauté de Rome, il n'est pas

897
THÉODÔROS 9

d'origine romaine mais proviendrait peut-être d'Italie du Nord ". Une étude plus
récente consacrée au pape Gélase I" (492-496) conclut également au caractère
pseudépigraphe du Decretum Gelasianum qui se présente, tantôt comme le
procès-verbal d'un synode (sans historicité), tantôt comme une décrétale de
Gélase en communion avec soixante-dix évêques. On doit rechercher en Italie
dans les années 530-540 son auteur, peut-être un fonctionnaire, d'une culture
théologique et littéraire superficielle, qui a voulu garantir l'authenticité de son
œuvre plutôt bâclée en se plaçant sous l'autorité incontestée en Occident de Gé
lase ". La concomitance de la lettre de Théodôros avec le Decretum Gelasianum
est frappante. Il faut renoncer à l'idée que le Decretum Gelasianum ait influencé
Théodôros car cet ouvrage ne rencontre une diffusion importante, et en Occident
seulement, que vers la fin du vIII° siècle, lors de la Renaissance carolingienne ".
À notre connaissance, il reste ignoré du monde grec. L'origine orientale de la
Passion de Kèrykos et Ioulitta est par ailleurs incontestable. Les versions syriaque
et arabe de cette Passion conservent même la version originale des miracles, en
dépit des remaniements postérieurs. Elles révèlent un point de vue résolument
gnostique qui se traduit par une exaltation de la virginité et du célibat. On ne sait
pas si la Passion est issue à l'origine de milieux gnostiques ou si elle a été réécrite
plus tard pour les besoins de ces mêmes milieux. Jusqu'à la fin du Iv° siècle,
Kèrykos et Ioulittarestentignorés des Églises. On s'efforce de remanier l'histoire
dans un sens orthodoxe lors de la diffusion de leur culte. C'est ici que Théodôros
intervient. Quant au caractère manichéen ou païen que ce dernier prête à la
Passion apocryphe, il n'est pas incompatible avec une origine gnostique suivie
de remaniements successifs *. Puisque l'origine orientale de la version hérétique
du martyre de Kèrykos et Ioulitta ne fait pas de doute et qu'elle provoque sa
condamnation sous la plume d'un anonyme en Italie dans les années 530-540, il
semble probable que la réaction en Orient soit antérieure, ce qui placerait la
rédaction de la lettre de Théodôros peu après l'avènement de Justinien en 527.
Un terminus ante quem est fourni par la mention de Théodoulos au concile de
Constantinople en 536, à moins d'imaginer une corruption ancienne du manuscrit
de la lettre. Théodoulos et Théodôros seraient alors un seul et même individu.

' THÉODOROs D'ICONIUM, Lettre sur les martyrs Kèrykos et Ioulitta, éd. CoMBEFIs, in AASS,
juin III, p. 25-28 (BHG 317) ; éd. MAI, PG, 120, col. 165 B-172 D (BHG 316) ; éd. VAN
HooFF, AnBoll, 1, 1882, p. 201-207 (BHG 315). —* PLRE, II, p.716-717, s.v.
« Marcianus 16 » ; cf. H. J. MASON, Greek Terms for Roman Institutions, p. 87, s. v.
« otpotonteôoipxnç ». —* AASS, juin III, p. 23 E-24 F(BHL 1801). —* Ibid., 3, p. 24 A et
p. 25, n. d ; cf. M. LE QUIEN, Oriens Christianus, I, col. 1086 ; D. STIERNON, in DHGE,
XXVI, col. 135, s. v. « Isauropolis » ; G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, I.
p.270. — * THÉODÔRos D'IcoNIUM, op. cit., 1-3, AASS, juin III, p. 25 E-26A ; PG, 120,
col. 165 B-168 C ; éd. VAN HooFF, p. 201-203. —° Ibid., 4-10, AASS, juin III, p. 26 B
28 B ; PG, 120, col. 168 C-172 D ; éd. VAN HooFF, p.203-207 ; cf. H. DELEHAYE, Les
origines du culte des martyrs, p. 168 ; R. VAN DOREN, in DHGE, XIII, col. l 168, s.v.
« Cyrice » , A. RIMOLDI, in BSS, X, col. 1324-1325, s. v. « Quirico e Giulitta ». — " G. FE
DALTo, op. cit., I, p. 266. —" Decretum Gelasianum, PL, 59, col. 180 ; éd. THIEL, p.469 ;
éd. vON DOBsCHUTz, p. 41, l. 212-216. — " E. voN DoBsCHUTz, Das Decretum Gelasianum.
p.348-352. —"W. ULLMANN, Gelasius I., p. 256-259. — " Ibid.,p. 259. — * A. DILLMANN,
in SBerBerlin, 23, 1887, p.339-356.

898
THÉODÔROS 13

THÉODÔROS 10, évêque de Gordos (Lydie) 536

Absent aux deux premières séances du concile de Constantinople en 536, il


occupe la 63° place lors de la 3° séance du 10 mai ", et la 62° place lors de la 4°
séance du 21 mai*. A la fin de la 4° séance, c'est à la 53° place qu'il appose sa
signature sur la condamnation d'Anthimos *. Il occupe la 21° place lors de la 5°
et dernière séance du concile, le 4 juin ". Il souscrit en 56° position à la condam
nation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras à la fin de la 5° séance,
mais est absent de la liste de présence au début de cette même séance *.

'ACO, III, p. 162, l. 38. —* Ibid., p. 171, l. 12. —* Ibid., p. 185, l. 5. —* Ibid., p. 28,
l. 10. —* Ibid., p. 116, l. 32.

THÉODÔROS 11, évêque de Kasai (Pamphylie de Sidè) 536

Ilapparaîtseulementsurlaliste dessouscriptions qui accompagne lacondamnation


de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras, à la fin de la dernière séance
du concile de Constantinople, le 4 juin 536. Il occupe la 73° place ".
'ACO, III, p. 117, l. 27.

THÉODÔROS 12, évêque de Meiros (Phrygie Salutaire) 536

Il assiste au concile de Constantinople, en 536. Il occupe la 28° place lors de la


l" séance du 2 mai !, la 30° place lors de la 2° séance du 6 mai*, la 23° place lors
des 3° et 4° séances les 10 et 21 mai*. À la fin de la 4° séance, il souscrit en 59°
position à la condamnation de l'ancien patriarche Anthimos ". Il occupe la 48°
place lors de la 5° et dernière séance du 4 juin *, et la 62° place sur la liste des
souscriptions à la condamnation de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôo
ras, le même jour". Le nom de son siège est toujours écrit Mmpóg.
'ACO, III, p. 126, l. 40. —* Ibid., p. 155, l. 19. —* Ibid., p. 161, l. 37 ; ibid., p. 170,
l. 14. —* Ibid., p. 185, l. 14. —* Ibid., p. 28, l. 38. — " Ibid., p. 117, l. 10.

THÉODÔROS 13, évêque de Paros, Siphnos et Amorgos (Îles) 536

Il apparaît seulement sur la liste des souscriptions qui accompagne la condamna


tion de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras prononcée par le patriarche
Mènas lors de la 5° et dernière séance du concile de Constantinople, le 4 juin 536.
Il signe en 93° position, c'est-à-dire en dernier ".
'ACO, III, p. 119, l. 23.

899
THÉODÔROS 14

THÉODÔROS 14, évêque d'Antioche (Pisidie) 553

Lors du concile à Constantinople, en 553, le pape Vigile refuse de siéger, mais


publie le 14 mai un texte dogmatique, le Constitutum. Mesure de compromis, cet
écrit débute par des louanges à l'adresse de l'empereur puis une profession de foi
que le patriarche Mènas, les évêquesThéodôrosAskidas de Césarée (Cappadoce I),
Andréas d'Éphèse (Asie), Théodôros d'Antioche (Pisidie), Pétros de Tarse
(Cilicie I) et de nombreux autres évêques ont donnée au pape (—» Andréas 6)'. Ce
texte faisait suite à une tentative de réconciliation du patriarche Mènas et d'un
groupe de métropolites avec le pape Vigile, entre février et juin 552. Durant le
concile, l'évêque Théodôros occupe la36° place lors des quatre premières séances,
les 5, 8,9 et 13 mai 553 *. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les
actes ne donnent pas le détail des membres présents, mais précisent que leurs
noms sont les mêmes que lors de la 1" séance *. Il occupe la 36° place lors de la 8°
et dernière séance du 2 juin, et souscrit en 35° place aux anathématismes contre
Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

" Collectio Avellana, 83, p. 232, l. 19-20. —*ACO, IV, 1, p. 4, l. 23 ; ibid., p. 21, l. 19 ;
ibid., p. 33, l. 23 ; ibid., p. 40, l. 19. —* Ibid., p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ;
ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 20 ; ibid., p. 225, l. 29.

THÉODÔROS 15, évêque de Gargara (Asie) 553

Il occupe la 139° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 138° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6 et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Il occupe la 138° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et souscrit en
143° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théodoret de
Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
'ACO, IV, 1, p. 7, l. 24 ; ibid., p. 23, l. 40 ; ibid., p. 36, l. 16 ; ibid., p. 43, l. 1. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 12 ;
ibid., p. 230, l. 16.

THÉODÔROS 16, évêque de Laodicée (Pisidie) 553

Cet évêque occupe la 132° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 131° place lors
de la 3° séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les
5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des
membres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la
1" séance *. Il occupe la 131° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et
souscrit en 136 place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.

'ACO, IV, 1, p. 7, l. 16 ; ibid., p. 23, l. 33 ; ibid., p. 36, l. 9 ; ibid., p. 42, l. 34. — * Ibid..
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 207, l. 5 , ibid.,

900
THÉODÔROS 18º

p. 230, l. 6.

THÉODÔROS 17, évêque de Limyra (Lycie) 553

Il siège à la90° place lors des deux premières séances du concile de Constantinople,
le 5 et le 8 mai 553 '. Au cours de la 2° séance, le concile demande d'envoyer les
évêques Théodôros de Limyra, Anatolios de Kymè (Asie), et Diogénianos de
Sôzopolis (Pisidie), assistés de trois ekdikoi de Constantinople, pour exhorter
quatre évêques occidentaux, de séjour dans la capitale, à venir siéger au concile
(-» Anatolios 5, Diogénianos)*. De retour, durant la même séance, Théodôros
déclare s'être rendu d'abord au palais de Marina, avec l'ekdikos Ammônios, pour
convaincre sans succès l'évêque Primasius d'Hadrumète (Byzacène) de rejoindre
le concile ". Ammônios confirme ses propos*. Durant les 3° et 4° séances des 9 et
13 mai, Théodôros occupe la 89° puis la 90° place *. En ce qui concerne les 5°, 6°
et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes du concile ne fournissent pas le détail
des ecclésiastiques présents, mais précisent que ce sont les mêmes que lors de la
l" séance ". Il siège à la 89° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin ".
Théodôros est alors le 85° à souscrire aux anathématismes prononcés contre
Théodore de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas
d'Édesse ".

'ACO, IV, 1, p. 6, l. 10 ; ibid., p. 22, l. 33. —* Ibid., p. 29, l. 24. —* Ibid., p. 29, l. 28-33.
—* Ibid., p. 30, l. 1-2. —* Ibid., p. 35, l. 4 ; ibid., p. 41, l. 34. — ° Ibid., p. 73, l. 17-18 ;
ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. — " Ibid., p. 206, l. 1. —* Ibid., p. 227,
l. 35.

THÉODÔROS 18, évêque de Lycie ca 550

Le trésor de Kumluca compte un revêtement en argent destiné à recouvrir une


colonette. On y a gravé la phrase suivante : « cet ouvrage a été restauré sous
Théodôros le très saint évêque » (dveve660m tõ ëpyov toûto èrti Oeoôoôpou toû
ôouoo(t)oitou èrtuokórtou)'. L'origine du trésor est discutée (—» Eutychianos 3).
' I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 55, n° 26 et pl. S55.2-5.

THÉODÔROS 18", lecteur et diacre d'Antioche (Pisidie) VI° S.

D'après une inscription de Yalvaç aujourd'hui disparue, il a dirigé le chantier de


restauration d'un lieu d'Antioche sous l'archevêque Iôannès (—» Iôannès 45") et
le père de la cité Anthestianos ". Théodôros présente l'originalité de cumuler
deux fonctions ecclésiastiques.

' M. A. BYRNE et G. LABARRE, Nouvelles inscriptions d'Antioche de Pisidie, p. 57, n° 110


et dessin p. 144 ; cf. D. FEIssEL, Bull. ép., 2007, n° 551.

901
THÉODÔROS 19

THÉODÔROS 19, évêque de Koloè ?(Asie) V°-VIe S. ?

Une inscriptiontrouvée à Philadelphie de Lydie constitue l'épitaphe deThéodôros,


évêque de Néoç Ko-'. Il pourrait s'agir d'un éphémère évêché de Néa Koloè
autrement inconnu. Le plus probable reste cependant l'évêché de Kaloè (aussi
orthographié Koloè *), situé en Asie à environ30 km au sud-ouest de Philadelphie,
à l'actuel Kiraz. Le formulaire appartient aux v°-vi° siècles, mais l'absence de
reproduction rend cette datation hypothétique.

" M. KoNToLÉON, REG, 14, 1901, p. 302-303, n°5. — * W. M. RAMsAY, Byzantion, 6,


1931, p. 21 ; R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 3, p. 82, s. v. « Coloa ».

THÉODÔROS 20, économe de Léros ?(Îles) V°-VI° S.

Une inscription conservée au monastère de Patmos commémore l'inauguration


d'un autel consacré à l'apôtre Jean sous l'évêque Épithymètos , peut-être de Lé
ros (—» Épithymètos), et sous cet économe.

' G. MANGANARo, Annuario, 41-42, 1963-1964, p. 346, n°50 et fig.

THÉODÔROS 21, prôtolecteur ? d'Aphrodisias (Carie) ca 450-650

Une inscription votive mentionne ce personnage surnommé « la Cloche ». Après


un groupe de lettres indéchiffrables, on lit « du révérentissime prôtolecteur et
intendant » (toô eûMoß(eotoitou) rtpootovoyv((óotou) x(oû) èq)eotóoto[g])'.
L'état de la pierre ne permet pas d'attribuer avec certitude ces fonctions à Théodô
ros mentionné à la ligne précédente.

" C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 173, n° 115.

THÉODÔROS 22, diacre de Sagalassos (Pisidie) V°-VI° S.

Au-dessous d'un alpha et d'un oméga disposés de part et d'autre d'une croix
latine est gravée l'inscription votive de ce personnage ", découverte à Aglasun au
nord de Sagalassos *. On a proposé de dater cette inscription des Ivº-v° siècles º,
mais elle peut appartenir au siècle suivant.

" C. LANCKORONSKI, G. NIEMANN et E. PETERsEN, Stàdte Pamphyliens und Pisidiens, II,


p. 232, n° 235 ; H. RoTT, Kleinasiatische Denkmàler aus Pisidien, Pamphylien, Kappado
kien und Lykien, p. 354, n° 20. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und Pisidien,
p. 368-369, s. v. « Sagalassos ». — * V. SCHULTZE, Altchristliche Städte und Landschaften.
II, 2, p. 382.

902
THÉODÔROS 26

THÉODÔROS 23, lecteur d'Aphrodisias (Carie) Ca 550-650

Une inscription, aujourd'hui perdue, mentionne plusieurs ecclésiastiques dont


Théodôros, fils du médecin Roufos et frère de Prokopios, dans une liste de noms
établie « sous Théophylaktos, le très glorieux ancien préfet et juge impérial »
(èrti OeoqpuMcixt(ou) toû èvôo#otoi(tou) drtò èrtoipxov xoû 0iou ôukootoû)'. La
fonction de juge impérial est créée en 539. On a voulu identifier ce magistrat à
l'historien Théophylacte Simocatta et dater l'inscription de 641 selon l'indiction
et le déroulement supposé de sa carrière. Cette datation repose sur une série d'hy
pothèses et nous préférons dater ce texte de manière plus large.

'C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 146-148, n°91 ; cf. PLRE, III B, p. 1310,
s. v. « Theophylactus 2 ».

THÉODÔROS 24, moine du Latmos (Carie) Ca 590-650 ?

Dans un ajout traduit en géorgien au Pré spirituel de Jean Moschos, se trouve le


récit de Théodôros, ancien anachorète du Jourdain, d'origine asianique. Lors du
séjour de Théodôros au Latmos, des Slaves ont tué le prêtre d'un village pour
vérifier la croyance dans l'eucharistie, mais ils n'ont pas trouvé en lui les restes
des saintes espèces ". Théodôros est qualifié d'abbas, un terme assez courant qui
ne désigne pas exclusivement le chef spirituel d'une communauté monastique,
mais aussi n'importe quel moine d'un âge vénérable. Les récits datables de la
collection se plaçant tous entre Grégoire le Grand et Constant II, cette histoire
doit sans doute appartenir à la même période. Deux détails plaident en faveur
d'une datation tardive : le retour de Théodôros dans sa région d'origine après un
séjour en Palestine s'explique peut-être par sa fuite devant les Arabes *, tandis
que la présence de Slaves dans le Latmos est liée probablement à leur déportation
en Asie Mineure, en 658 ou 687-688 *.

" JEAN MosCHos, Préspirituel, suppl. géorg., 14, p. 410. — * U. PEscHLow, inA. PEscHLow
BINDOKAT, Der Latmos, p.59. —* P. LEMERLE, Les plus anciens recueils de miracles de
saint Démétrius, II, p. 191.

THÉODÔROS 25, évêque de Cos (Îles) VII° S.

Un sceau a pour légende : « Mère de Dieu, porte secours à Théodôros, évêque de


Cos » (Oeotóke Boñ0eu [Oeo]ôoôp9 èrttokórtqp K6)'.
'J. NEsBrTT et N. OIKONOMIDÈs, Catalogue ofByzantine Seals,2, p. 139, n° 49.3 (Collection
de Dumbarton Oaks n° 55.1.4677).

THÉODÔROS 26, évêque de Cyzique (Hellespont) VII° S.

Un sceau a pour légende : « de Théodôros, évêque de Cyzique » (0eoôoôpou èrtt


o(kórtou) Ku(,ix(ou))'.

903
THÉODÔROS 27

' G. ZAcos et A. VEGLERY, Byzantine Lead Seals, I, 2, p. 758, n° 1219 et pl. I, 97.

THÉODÔROS 27, évêque ? de Myra ? (Lycie) VII° S.

Un sceau, avec une Vierge à l'Enfant, a comme légende : « de Théodôros de


Myra » (Oeoôoôpou toû Mûpou)'. Si la fonction d'évêque est probable, le siège
est problématique. Plutôt que l'évêché de Lycie, on a proposé celui, inconnu, de
Palestine *.

" G. ZACos et A. VEGLERY, Byzantine Lead Seals, I, 2, p. 758, n° 1220 et pl. I. 97.
—* W. SEIBT, Bsl, 36, 1975, p. 211, n° 1220.

THÉODOSIOS 1, évêque de Philadelphie (Lydie) 359-363

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (-» Éleusios), et
homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche. On trouve un évêque Théodosios parmi eux '. Akakios s'est assuré
le soutien des délégués du parti arien radical ou anoméen. La première séance,
qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec et le départ temporaire des
acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui est lue lors de la 3° séance
du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce document daté du
28 septembre *. Il raconte le déroulement de la première séance du concile en
dénonçant les abus commis par les homéousiens. Les acaciens rejettent le terme
de consubstantialité (homoousios) comme étranger aux Ecritures, condamnent la
dissemblance du Fils avec le Père (anomoios), et confessent en revanche leur
semblance (homoios) en se référant à la profession de foi du deuxième concile de
Sirmium en 351, de tendance arienne modérée. Seul Épiphane de Salamine, dans
le chapitre de son Panarion consacré aux semi-ariens, donne la liste des prélats
qui ont souscrit à cette lettre ". On lit, en 24° position, la mention suivante :
« Théodosios, évêque de Philadelphie de Lydie » (Oeoôóouoç èrtioxortoç
qpu)\oôe)\qºioç tñg Auôioç)". Après l'échec des discussions doctrinales, la
majorité homéousienne décrète le 1" octobre la déposition d'Akakios et de ses
partisans en leur absence. Théodosios est du nombre des évêques déposés *. Une
délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Galatie I) et Eustathios de Sébastée
(Arménie I) se rend à Constantinople présenter à l'empereur Constance II les
procès-verbaux du concile. Les acaciens prennent toutefois leur revanche l'année
suivante grâce au soutien de l'empereur. La Chronique pascale conserve la liste
partielle, datée du 27 janvier 360, des soixante-douze évêques qui souscrivent à
la déposition de Makédonios de Constantinople et à l'élection d'Eudoxios. Un
évêque Théodosios est mentionné en 6° position ". Il s'agit peut-être de l'évêque
de Philadelphie. Vers 362, l'empereur Julien rappelle d'exil Aétios, le père de
l'anoméisme. Après un séjour à Constantinople en compagnie d'Eunomios
(—» Eunomios 1)où ils ordonnent une série d'évêques, Philostorge écrit qu'Aétios
se rend en Lydie « pour établir Kandidos et Arrianos dans leurs Églises »

904
THÉODOSIOS 2

(K6vôuôov koû 'Appuovòv toîç èkkMmoiouç èvuöpöoot). Arrianos est donc un


évêque anoméen de Lydie, tout comme Kandidos (—» Arrianos, Kandidos). Cet
événement se place suivant le récit de Philostorge après la mort de Julien, le
26 juin363.Théodosios, connu pour son goût des femmes, ressent ces ordinations
comme une condamnation de son mode de vie dépravé. Il rassemble en synode
(ouvéôpuov) huit autres évêques de Lydie et, ensemble, ils adressent une lettre à
Eudoxios de Constantinople et à Maris de Chalcédoine (Bithynie) contre Aétios
et les partisans de Kandidos. Ils contestent la légalité de ces ordinations car
Aétios, déchu du diaconat, est toujours sous le coup d'une censure et a pratiqué
ces ordinations de manière précipitée et contre l'avis général. Mais Eudoxios, lié
à Eunomios par ses serments et à Euzôïos d'Antioche par ses engagements, se
contente dans sa réponse à Théodosios et ses partisans de les inviter à s'en prendre
à ceux qui ont accompli les ordinations plutôt qu'à ceux qui les ont reçues '. On
ne connaît pas l'issue de la dispute entre Théodosios et Aétios, mais celle-ci ne
repose pas sur un terrain doctrinal. Philostorge, selon l'adaptation polémique de
Photius, précise que Théodosios est « un ardent passionné de son hérésie » (0ep
plöv èpootnv tñç oûtoû oipéoeooç), malgré son inclination pour les femmes. Il a
exercé aussi une activité théologique en fournissant un ajout au credo « ancien ».
Théodosios estime « que le Christ est muable par sa nature propre, mais que par
son souci insurpassable des vertus il a été élevé à l'immutabilité ; et que le divin
ne saurait parler ni entendre, car il faudrait lui façonner en même temps des
mains et des oreilles » (óxç ô Xplotòç tpettòç uèv tû ye qpûoeu tñ oikeiq, èrtuue
Àeiq ôè tôv dpetóôv dvuntepßÄmtqp eiç tõ ötperttov divuyoo0ñvou koù ótt unôè
qp6éyyouto pumô'dxoûol tò 0eîov, èrtel Xeîpeç ôv oût© koù dkool ouurtMoo0ri
oovtou). Photius ajoute que Philostorge fournit d'autres propos jugés impies de
ce personnage, mais ne les mentionne pas dans son abrégé de Philostorge *.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12,2, p. 239, l. 17. —* ATHANASE D'ALExANDRIE,


Des synodes, 29,3-9, p. 257, l. 35-p. 258, l. 20 ; ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73,25,
1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299, l. 25 ; SoCRATE, HE, II, 40, 8-17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20.
—* ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 26, 1-8, t. III, p. 299, l. 26-p. 301, l. 15.
—* Ibid., 73, 26, 5, t. III, p. 300, l. 22. — * ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5,
p. 240, l. 8 ; SoCRATE, HE, II, 40, 43, p. 176, l. 5 ; SULPICE SÉVÈRE, Chroniques, II, 42, 6,
éd. HALM, p. 96, l. 10 ; éd. SENNEvILLE-GRAvE, p. 322, l. 25 ; CAssIoDoRE, HE, V, 34, 38,
p. 274, l. 200. — ° Chronique pascale, a. 360, p. 544, l. 1. — " PHILosToRGE, HE, VIII, 4,
p. 106, l. 3-27. —"Ibid., VIII, 3, p. 105, l. 27-p. 106, l. 2.

THÉODOSIOS 2, évêque d'Hydè (Lycaonie) 381

Il occupe entre la 96° et la 105° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. Il signe comme
témoin en 7° position le testament de Grégoire de Nazianze, le 31 mai 381 *.
' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n°99 ; MANsI, III, col. 570 C, [n° 100] ; MANsI,
VI, col. 1179 B, [n° 105] : H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 76, n° 101 = V. RUGGIERI,
OCP,59, 1993, p.347,n°96 ;MICHELLESYRIEN,VII,8,tr. I, p.317 B,n° 100. —* GRÉGOIRE
DE NAzIANzE, Testament, PG, 37, col. 396 A ; éd. BEAUCAMP, p. 38, l. 107-109.

905
THÉODOSIOS 3

THÉODOSIOS 3, évêque de Synnada (Phrygie Salutaire) 406/425

L'historien Socrate rapporte que l'évêque Théodosios de Synnada persécute les


hérétiques, en particulier les macédoniens dirigés par leur évêque nommé
Agapètos (—» Agapètos 2). Théodosios ne cherche pas à propager la foi orthodoxe
mais à extorquer des fonds, n'hésitant pas à armer son clergé et à livrer les
hérétiques aux tribunaux. « Il estimait que les magistrats de la province ne lui
suffisaient nullement pour une sanction. S'étant rendu à Constantinople, il fit la
demande d'ordonnances du préfet (du prétoire) » (oi tñç èrtopxioç öpxovteç
oùôouôç è#opkeîv oût(p tpòç tuuopiov èôóxouv, dvoôpouòv èrti tñç Koov
otovtuvoûrtoMuv èntopxuKôôv tpootoyuditoov éôéeto). En son absence, Agapètos,
suivant le conseil de son clergé, rassemble ses fidèles et les convainc d'adopter
la foi homoousienne. Une fois cette conversion obtenue, il se rend à l'église (la
cathédrale de Synnada) avec tout le peuple, c'est-à-dire les macédoniens convertis
et les orthodoxes de souche. Agapètos prend alors le trône de Théodosios, prêche
la consubstantialité et se rend maître des églises du ressort de Synnada. Peu
après, Théodosios revient dans sa cité, fort « du personnel préfectoral » (tnv
èrtopXukhv Boñ0euov), mais ignorant la nouvelle situation. Repoussé par tous les
habitants, il retourne à Constantinople se plaindre auprès de l'évêque Attikos
(406-425). Ce dernier juge le dénouement de l'affaire profitable pour l'Église
orthodoxe. Nous constatons en effet que l'action d'Agapètos a permis la conver
sion des hérétiques, la réunification de la communauté chrétienne de Synnada et
l'éviction d'un évêque cupide et violent. Attikos conseille à Théodosios de se
retirer. Il adresse même une lettre à Agapètos pour qu'il conserve l'épiscopat et
ne craigne rien de la part de Théodosios'. Les autres sources, reprenant le récit
de Socrate, n'ajoutent rien *, sinon quelques détails chronologiques. La Chronique
de Zuqnin date cet événement de l'an 722 de l'ère d'Antioche, soit 410/411 ; la
Chronique de Michelle Syrien place étrangement ce récit sous le règne d'Honorius
(395-423), empereur romain d'Occident*. Ces informations ont un intérêt limité
car la structure annalistique de la Chronique de Zuqnin a contraint son auteur à
attribuer à une année précise des événements dont la chronologie exacte lui était
inconnue, tandis que la mention du règne d'Honorius révèle l'ignorance chez
Michel le Syrien de la sphère de compétence de cet empereur.

" SoCRATE, HE, VII, 3, 1-13, p. 349, l. 10-p. 350, l. 9. —* CAssIoDoRE, HE, XI, 3, 1-6.
p. 632, l. 1-p. 633, l. 31 ; SÉvÈRE D'ANTIoCHE, Lettres choisies, V, 6, tr. II, p. 310-312 ;
NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 11, PG, 146, col. 1092 B-1093 A. —* Chronique de
Zuqnin, a. 722, tr. I, p. 142, l. 9-10 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 1, tr. II, p. 9.

THÉODOSIOS 4, évêque de Mastaura (Asie) 431-449

Il apparaît en 84° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Théodosios est le 49° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est bien
conforme à l'exposé de la foi des saints Pères de Nicée*. À la fin de la séance, il
souscrit en 64° position à la condamnation de Nestorius *. Aux séances des 10, 11
et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre

906
THÉODOSIOS 6

préétabli*. Les actes de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. À la


séance du 22 juillet, Théodosios figure sur la liste de présence en 84° position*, et
il souscrit en 115° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit
de conciliation,Théodose II convoque les représentants de chaque parti à Constan
tinople pour une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien
remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués.
Parmi les signataires du mandatum figure un Théodosios en 24° position ". Il s'agit
de l'évêque de Mastaura. Il est mentionné en 90° position sur la liste de présence
à la 1" séance du concile d'Éphèse le 8 août 449*. Invité à se prononcer sur Euty
chès, il est le 75° membre à le déclarer orthodoxe et à demander son rétablissement
comme archimandrite et prêtre *. Théodosios occupe la 63° place sur la liste des
évêques qui acceptent, sur proposition de Dioskoros, de priver Flavianos de Con
stantinople et Eusébios de Dorylée de leurs fonctions (-» Eusébios 11)". Il
souscrit en 85° position à la déposition de Flavianos et d'Eusébios ". Il occupe la
72° place sur la liste de présence à la 2° séance du 22 août *.

"ACO, I, 1,2, p. 5, [l. 33] ;ACO, I, 2, p. 29, l. 17 ;ACO, I, 3, p. 54, [l. 30] ;Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ;tr. KRAATz, p. 63. —*ACO, I, 1,2, p. 20,
I. 15-19 ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 114-115 : tr. KRAATz,
p. 108. —*ACO, I, 1,2, p. 57, [l. 34]. —*ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99,
I. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 86, [l. 42] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 12 ; ACO, II, 3, 1, p. 199,
l.31. — ° ACO, I, 1, 7, p. 115, [l. 6] ;ACO, I, 2, p. 73, [l. 7] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 35] ;
ACO, I, 5, p. 114, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 13. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 14 ; ACO,
I, 5, p.365, l. 10. —*ACO, II, 1, 1, p. 80, l. 28 ;ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 2:90. —"ACO,
II, 1, 1, p. 185, l. 6 ;ACO, II, 3, 1, p. 185, l. 11-15. —"ACO, II, 1, 1, p. 194, l. 5 ;ACO,
II, 3, 1, p. 247, l. 7-8. —"ACO, II, 3, 1, p. 255, l. 28. — * Actes syriaques du concile
d'Éphèse (449), p. 9, l. 13-14.

THÉODOSIOS 5, clerc d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) 431

À la fin de la séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431, il souscrit en 163°


position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Il remplace l'évêque Vénantios
d'Hiérapolis (—» Vénantios) dont il est le secrétaire (votoptoç). Théodosios est
très certainement un clerc.

"ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 18] ; ACO, I, 2, p. 74, [l. 14] ;ACO, I, 3, p. 139, [l. 16] ; ACO, I,
5, p. 115, l. 15 ;ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 5.

THÉODOSIOS 6, évêque de Rhodes (Îles) 553

Il occupe la 34° place aux quatre premières séances du concile de Constantinople,


les 5, 8, 9 et 13 mai 553 '. Pour les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les
actes ne donnent pas le détail des membres, mais précisent que leurs noms sont
les mêmes que lors de la 1" séance *. Il occupe la 34° place lors de la 8° et dernière

907
THÉODOTÈ

séance du 2 juin, et souscrit à la même place aux anathématismes contre Théodore


de Mopsueste, Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".
"ACO, IV, 1, p. 4, l. 21 ; ibid., p. 21, l. 17 ; ibid., p. 33, l. 21 ; ibid., p. 40, l. 17. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 204, l. 18 ;
ibid., p. 225, l. 28.

THÉODOTÈ, vierge de Laodicée ? (Pisidie) IV° S.

Boèthos, fils de Strymôn, a érigé une tombe « pour Théodotè, sœur vierge très
chaste » (Oeoôótn dôeMpû top0évqp oooqppoveotdtm)'. Nous ignorons s'il s'agit
de sa sœur de sang ou de sa sœur en religion. La pierre a été découverte à Atlanti,
38,5 km au sud-ouest de Gdanmaa, 33 km au nord-ouest de Laodicée et 28 km
au nord-est de Tyraéion.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 161, n° 303 et ph.

THÉODOTOS 1, évêque de Nysa (Asie) 431

Il apparaît en 81° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". À la fin de cette séance, il souscrit en 57"
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,
les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, il figure sur la liste de présence en 81° position ", et il
souscrit en 102° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée *. Par esprit
de conciliation, Théodose II convoque ensuite les représentants de chaque parti à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figure Théodotos en 35° position ".

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 30] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 14 : ACO, I, 3, p. 54, [l. 27] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, l, 2, p. 57,
[l. 25]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59,
l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 86,
[l. 39] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 9 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 28. — * ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 29] ;
ACO, I, 2, p. 72, [l. 34] ;ACO, I, 3, p. 137, [l. 23] ; ACO, I, 5, p. 113, l. 18 ;ACO, II, 3, 1,
p. 231, l. 29. — ° ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 19 ;ACO, I, 5, p. 365, l. 35.

THÉODOTOS 2, évêque de Gordos (Lydie) 458

Il signe en 13° position (Theodotus episcopus Gordi) la réponse du synode de


Lydie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Les évêques de Lydie approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

908
THÉODOULOS 1

'ACO, II, 5, p. 57, l. 32.

THÉODOTOS 3, lecteur de Samos (Îles) VI°-VIIe S.

Une inscription votive de Glyphada mentionne ce clerc avec l'isopséphie du mot


amen '. Nous suivons la date proposée par une nouvelle édition de cette pierre *.
" H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, p. 53-54,
n° 148. —* IG, XII, 6, 2, p. 482, n°942.

THÉODOULOS 1, évêque de Chairétapa (Phrygie Pacatienne) 359-363

Le concile de Séleucie, dans la province d'Isaurie, rassemble en septembre 359


des évêques de tout l'Orient grec à la demande de l'empereur Constance II. On
dénombre 160 évêques qui se répartissent entre homéousiens, majoritaires,
menés par Silvanos de Tarse (Cilicie I) et Éleusios de Cyzique (—» Éleusios), et
homéens, minoritaires, conduits par Akakios de Césarée (Palestine I) et Eudoxios
d'Antioche. On trouve un évêque Théodoulos parmi eux ". Akakios s'est assuré
le soutien des délégués du parti arien radical ou anoméen. La première séance,
qui se tient le 27 septembre, se solde par un échec et le départ temporaire des
acaciens. Ceux-ci rédigent une profession de foi qui est lue lors de la 3° séance
du 29 septembre. Plusieurs sources ont transmis ce document daté du 28 sep
tembre *. Il raconte le déroulement de la première séance du concile en dénonçant
les abus des homéousiens. Les acaciens rejettent le terme de consubstantialité
(homoousios) comme étranger aux Écritures, condamnent la dissemblance du
Fils avec le Père (anomoios), et confessent en revanche leur semblance (homoios)
en se référant à la profession de foi du deuxième concile de Sirmium en 351, de
tendance arienne modérée. Seul Épiphane de Salamine, dans le chapitre de son
Panarion consacré aux semi-ariens, donne la liste des prélats qui ont souscrit à
cette lettre ". Étrangement, Théodoulos n'est pas mentionné ". Après l'échec des
discussions doctrinales, la majorité homéousienne décrète le 1" octobre la dépo
sition d'Akakios et de ses partisans en leur absence. Théodoulos est du nombre
des évêques déposés *. Une délégation conduite par Basilios d'Ancyre (Galatie I)
et Eustathios de Sébastée (Arménie I) se rend à Constantinople présenter à
l'empereur Constance II les procès-verbaux du concile. Plus tard, rappelé d'exil
par Julien, sans doute en 362, Aétios séjourne dans la capitale en compagnie de
son disciple, Eunomios (—» Eunomios 1). Ils sont rejoints par plusieurs évêques,
dont certains ont refusé la condamnation d'Aétios et la souscription au « tome
des Occidentaux » (la formule de Rimini). Théodoulos est du nombre. Une fois
rassemblés, ces prélats procèdent à l'ordination de plusieurs évêques parmi
lesquels Aétios lui-même ". C'est au cours du séjour d'Aétios et d'Eunomios, qui
se place suivant le récit de Philostorge après la mort de Julien, le 26 juin 363, que
Théodoulos est transféré de Chairétapa à un siège de Palestine non précisé '. A la
mort de Théodoulos, vers 379-380, il est remplacé par deux autres évêques ano
méens (—» Kartérios, Iôannès 2)*.

'ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 2, p. 239, l. 17. —* ID., 29,3-9, p. 257, l. 35

909
THÉODOULOS 2

p. 258, l. 20 ; ÉPIPHANE DE SALAMINE, Panarion, 73, 25, 1-10, t. III, p. 298, l. 1-p. 299.
l. 25 ; SoCRATE, HE, II, 40, 8-17, p. 172, l. 4-p. 173, l. 20. — * ÉPIPHANE DE SALAMINE,
Panarion, 73, 26, 1-8, t. III, p. 299, l. 26-p. 301, l. 15. —*T. A. KoPECEK, A History of
Neo-Arianism, II, p. 211, n. 2. —*ATHANASE D'ALExANDRIE, Des synodes, 12, 5, p. 240,
l. 9 ; SoCRATE, HE, II, 40, 43, p. 176, l. 4-5 ; SULPICE SÉVÈRE, Chroniques, II, 42, 6,
éd. HALM, p. 96, l. 10 ; éd. SENNEVILLE-GRAvE, p. 322, l. 25 ; CAssIoDoRE, HE, V, 34, 38,
p. 274, l. 199. — ° PHILosToRGE, HE, VII, 6, p. 84, l. 1-p. 85, l. 1. — " ID., HE, VIII, 2,
p. 105, l. 7-8. — " ID., HE, IX, 18, p. 124, l. 20-p. 125, l. 2.

THÉODOULOS 2, évêque d'Apamée (Pisidie) 381

Il signe comme témoin en 5° position le testament de Grégoire de Nazianze, le


31 mai 381 ". On a constaté qu'il est le seul évêque signataire du testament à ne
pas être mentionné sur les différentes listes de souscription à la définition de la
foi du concile de Constantinople, qui s'ouvre en mai381 et se termine le 9 juillet *.
Il est difficile de savoir avec certitude à quel siège attribuer l'évêque Théodoulos.
Tous les évêques témoins au testament de Grégoire sont titulaires d'un siège
situé soit en Pisidie, soit en Lycaonie. Il existe bien un évêché d'Apamée en
Pisidie, mais on a rejeté cette possibilité du fait que ce siège est représenté seule
ment par un prêtre au concile de Constantinople (-» Auxanôn 1) *. Nous sommes
d'avis qu'il s'agit bien de l'évêque d'Apamée de Pisidie, empêché de venir au
concile et donc de figurer sur les listes pour une raison inconnue. Il est peut-être
décédé avant la clôture du concile.

" GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Testament, PG, 37, col. 396 A ; éd. BEAUCAMP, p. 38, l. 110-112.
—* M.-M. HAUSER-MEURY, Prosopographie zu den Schriften Gregors von Nazianz,
p. 171, s. v. « Theodulus II » ; J. BEAUCAMP, commentaire à GRÉGOIRE DE NAZIANzE, Testa
ment, p. 73. — * M.-M. HAUSER-MEURY, loc. cit.

THÉODOULOS3, évêque de Korakèsion(Pamphylie puis Pamphylie S.) 38 1

Il occupe entre la 82° et la91° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. À cette époque, la
Pamphylie forme une seule province ecclésiastique.

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n°95 ; MANsI, III, col. 570 B, [n° 86] ; MANsI, VI,
col. 1179 A, [n°91] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n° 86 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p. 346, n° 82 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 316 B, n° 85.

THÉODOULOS4, évêque de Sillyon (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 381


Il occupe entre la 87 et la 96 place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. A cette époque, la
Pamphylie forme une seule province ecclésiastique.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n°90 ; MANsI, III, col. 570 B, [n°91] ; MANsI. III,

910
THÉODOULOS 8

col. 1179, [n°96] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n°92 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p.347, n°87 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p.317 B, n°91.

THÉODOULOS ? 5, évêque de Traianoupolis (Phrygie Pacatienne) 458/9

Il souscrit en 73° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constanti


nople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites
en458 ou459 contre les simoniaques de l'Église de Galatie ". Ilyaune incertitude
concernant le nom de cet évêque appelé, selon les différentes versions,6eóôouMoç
ou Oeoôóouoç.

" GENNADIos DE CoNsTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 920 D, [n°73] ; PG,
85, col. 1621, [n° 73] ; E. SCHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 177, n. 1, n° 73.

THÉODOULOS 6, évêque d'Iconium (Lycaonie) 536

Bien qu'il ne soit mentionné sur aucune des listes de présence aux cinq séances
du concile de Constantinople en 536, il souscrit en 15° position à la condamnation
de l'ancien patriarche Anthimos, lors de la 4° séance le 21 mai ", et en 16° position
à celle de Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras, lors de la dernière
séance du 4 juin *.
'ACO, III, p. 183, l. 4. —* Ibid., p. 114, l. 20.

THÉODOULOS 7, prôtodiacre d'Hadrianoupolis (Pisidie) V°-VIe S.

Son inscription votive a été gravée sur une colonne découverte à Urus, aujourd'hui
Basköy, environ 14 km au sud-est du site d'Hadrianoupolis *.
" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 37, n° 185 et dessin p. 131 ; L. JoNNEs, The Inscriptions
ofthe Sultan Dagi, I, p. 56, n° 267.

THÉODOULOS 8, lecteur d'Ouasada (Lycaonie) V°-VIe S.

Une inscription mentionne le « vœu de Théodoulos, fils de Konôn, lecteur, et de


toute sa maison » (eûxh Oeoôoû)\ou Kóvovoç dvoyvoootou [koi] tovtòç toû
[oï]kou œût(oû)). La pierre a été trouvée à Dereköy, environ 1 km à l'ouest du
site d'Ouasada. Faute de reproduction, la datation est proposée d'après le formu
laire qui est banal.

' J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition to Asia Minor, p. 173-174, n° 283.

911
THÉODOULOS 9

THÉODOULOS 9, moine d'Éphèse ?(Asie) VI°-VII° S. ?

Les colonnes de l'église Saint-Jean d'Éphèse portent plusieurs graffites difficiles


à dater, dont celui de ce moine ".

" R. MERIç, R. MERKELBACH, J. NoLLÉ et S. SAHIN, Die Inschriften von Ephesos, VII, 2,
p.478, n° 4312 b.

THÉOGÉNÈS, évêque de Lysias (Phrygie Salutaire) 343

Il souscrit en 50° position à la lettre synodale que les évêques orientaux ont
expédiée après avoir quitté leurs collègues occidentaux au concile de Sardique, à
l'automne 343 ". Les évêques orientaux, de tendance anti-nicéenne, renouvellent
la condamnation d'Athanase d'Alexandrie, de Markellos d'Ancyre, d'Asklèpas
de Gaza et de Paulos d'Alexandrie. Ils excommunient leurs principaux partisans
dont le pape Jules. La souscription de Théogénès mérite commentaire car elle
indique Theogenes episcopus a Licia. On a contesté le rapprochement pourtant
légitime de cette souscription avec l'évêché de Lysias en Phrygie Salutaire *, au
profit d'un prétendu évêché de Lycia en Pisidie º, né d'une erreur de certaines
listes du concile de Nicée (—» Eudèmos 1). Il est également faux de corriger
Théogénès en Théagénès*, le nom Théogénès étant bien attesté.

" HILAIRE DE PorTIERs, Fragments historiques, A IV, 3, p. 77, l. 1, n° 50. — * M. LE QUIEN,


Oriens Christianus, I, col. 485. —* A. L. FEDER, in SBerWien, 166, V, 1911, p.85.
—* K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p. 331, s. v. « Lysias ».

THÉOKTISTOS 1, évêque de Phocée (Asie) 43 1

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin431, il souscrit néanmoins en89° position à la condamnation de Nestorius
à la fin de cette même séance '. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Théoktistos est de nouveau absent de la liste de présence. Il souscrit
en 182° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne
proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ".
'ACO, I, 1, 2, p. 59, [l. 1]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;
ACO, I, l, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, l, 7, p. 116, [l. 37] ; ACO, I, 2, p. 74, l. 33 ; ACO, I, 3, p. 139, [l. 35] ; ACO,
I, 5, p. 115, l. 34 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 25.

THÉOKTISTOS 2, prêtre d'Orthôsia (Carie) 451

Il représente l'évêque Diogénès d'Orthôsia (—» Diogénès 3) en 277° position sur


la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le

912
THÉOKTISTOS 4

8 octobre 451 '. Théoktistos siège à la place de Diogénès en 239° position lors de
la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Théoktistos est
absent durant toute la 3° séance du 13 octobre, qui conclut le procès de Dioskoros
d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. L'absence de plusieurs évêques de
Phrygie Salutaire et de Lycaonie a été interprétée comme le signe d'une sourde
opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impériaux et à la
condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires et non
dogmatiques *. Peut-être est-ce aussi le cas de Diogénès, seul évêque de Carie
absent de la 3° séance, à moins que Théoktistos ait préféré de ne pas s'engager
sur un tel sujet. Celui-ci occupe la 239° place sur la liste de présence de la 4°
séance du 17 octobre ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux
ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Théoktistos apparaît en tant
que représentant de Diogénès en 257° position sur la liste de présence de la séance
solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien *. Le prêtre sou
scrit au nom de son évêque en 263° position à la définition de la foi ". De nouveau,
pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms
que de 47 à 58 membres. A la différence du métropolite de Carie mais à la suite
de plusieurs évêques de cette province, Diogénès est absent de la liste des sou
scriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. On ne peut pas
savoir s'il s'agit ou non d'un refus de Théoktistos de prendre position sur une
question controversée sans consulter son évêque. Pour la dernière séance, le
l" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 4 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 13. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 9.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 49. —*ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 26.
—* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 35 ;ACO, II, 3, 2, p. 146 [405], l. 24. — ° ACO, II, 1,2,
p. 149 [345], l. 12 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426], l. 15.

THÉOKTISTOS 3, évêque d'Érythrées (Asie) 553

Il occupe la 74° place lors des l", 2° et 4° séances, et la 73° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et
7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Théoktistos occupe la 74° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et
souscrit en 75° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théo
doret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse ".

' ACO, IV, 1, p. 5, l. 29 ; ibid., p. 22, l. 17 ; ibid., p. 34, l. 26 ; ibid., p. 41, l. 18. —* Ibid.,
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 205, l. 22 ;
ibid., p. 227, l. 21.

THÉOKTISTOS 4, évêque d'Halicarnasse (Carie) 553

Il occupe la 100° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 99° place lors de la 3°
séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 ". Pour les 5°, 6° et

913
THÉÔN 1

7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des membres
présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la l" séance *.
Théoktistos occupe la 99° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et
souscrit en 96° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste, Théo
doret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.
'ACO, IV, 1, p. 6, l. 20 ; ibid., p. 23, l. 1 ; ibid., p. 35, l. 14 ; ibid., p. 42, l. 2. — * Ibid..
p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16-17 ; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 206, l. 11 ;
ibid., p. 228, l. 14.

THÉÔN 1, évêque de Théodosioupolis (Pisidie) 458

Il est mentionné en 10° position (Theon Theodosiopolis) dans la réponse du


synode de Pisidie en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en
10° position (Theodorus episcopus Theodosiopolis)*. Les évêques de Pisidie
approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée
AElure. La différence des noms doit provenir d'une faute ancienne. Bien que les
listes de présence soient généralement d'une valeur moindre que les listes de
souscription, nous proposons de voir en Théôn la forme correcte et en Théodôros
une forme fautive par contamination du nom du siège. Théôn est le seul évêque
attesté de Théodosioupolis, dont la localisation est inconnue. On a proposé de
l'identifier avec Eudoxioupolis mentionnée par Hiéroklès, ce nom étant considéré
comme une corruption de Théodosioupolis *.

'ACO, II, 5, p. 51, l. 5. —* Ibid., p. 56, l. 5. —* K. BELKE et N. MERsICH, Phrygien und


Pisidien, p. 404, s. v. « Theodosiupolis (2) ».

THÉÔN 2, évêque d'Hydè ?(Lycaonie) VI° S.

Dans les ruines d'une église de Gölören, un chapiteau porte le monogramme de


ce personnage ". On a proposé de dater cette inscription du Iv° ou du v° siècle *,
mais la forme des lettres, surtout le thèta, semble caractéristique du vi° siècle.
L'attribution à un siège épiscopal précis reste problématique. On a situé l'évêché
d'Hydè à Gölören, mais une nouvelle localisation le placerait à Akçasehir, 55 km
au sud-ouest de Gölören.

' K. BELKE, Galatien und Lykaonien, p. 174, s. v. « Hydë », et fig. 52. —* D. STIERNON, in
DHGE, XXV, col. 794, s. v. « Ikonion »; G. FEDALTO, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis,
III, p. 46.

THÉÔNAS, évêque de Cyzique (Asie puis Hellespont) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la l" place parmi les évêques d'Asie présents sur les listes de souscription
à la définition de la foi'. À l'époque du concile de Nicée, l'Hellespont est unie à
l'Asie en une seule province, comme l'indiquent deux inscriptions datées de 330

914
THÉOPHANIOS

environ *. L'autre originalité est la première place occupée par Théônas au lieu de
l'évêque d'Éphèse. Les listes de souscription d'autres provinces, comme la Carie
ou l'Isaurie, commencent aussi par un évêque qui n'est pas le métropolite. Ces
parallèles rendent très improbable l'hypothèse d'une rétrogradation de l'évêque
d'Éphèse au profit de celui de Cyzique en raison des positions dogmatiques du
premier, favorable à Arius (-» Mènophantos). On a avancé l'idée que la province
double d'Asie et d'Hellespont possédait deux métropoles religieuses, Cyzique et
Éphèse *. Cette solution est toutefois peu convaincante car elle n'explique pas les
cas analogues de la Carie ou de l'Isaurie.Aucune explication satisfaisante n'a été
donnée ". Le Pseudo-Gélase de Cyzique fournit un indice du rôle prépondérant
joué par Théônas dans sa province. Celui-ci est chargé d'annoncer les décisions
du concile de Nicée aux § d'Asie, d'Hellespont, de Lydie et de Carie, ce
qu'il fait par l'intermédiaire des évêques Eutychios de Smyrne et Marinos de
Trôas (—» Eutychios 2, Marinos 1) *.
" Patrum Nicaenorum nomina, p. 32 A, n° 125 ; ibid., p. 32 B, n° 120 ; ibid., p. 33 A,
n° 120 ; ibid., p. 33 B, n° 113 ; ibid., p. 66, n° 119 (= SoCRATE, HE, I, 13, 12, p. 49, l. 12) ;
ibid., p. 73, n°96 ; ibid., p.91, n° 128 ; ibid., p. 107, n° 122 ; ibid., p. 131, n° 124 ; ibid.,
p. 151, n°51 ;ibid.,p. 153, n°79 ;ibid., p. 173, n° 258 ;ibid.,p. 201,n° 117 ;C. H. TURNER,
EOMIA, I, 1, 1, p. 64-65, n° 123 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 123 ; ibid., I, 1,2, p. 100, n° 123 ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 272 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 62,
n° 130 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 336, n° 129 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p.251 A, n° 126. —* CIL,VI, 1682-1683= ILS, 1220-1221 ;cf. A. L. FEDER, in SBerWien,
166, V, 1911, p. 99 ; E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 74 ; T. D. BARNEs, The New
Empire of Diocletian and Constantine, p. 158 et n. 51. —* E. SCHWARTz, op. cit., p. 74,
n. 63. — * K. LUBECK, Reichseinteilung und kirchliche Hierarchie des Orients, p. 95-97.
—* Ps.-GÉLASE DE CYZIQUE, HE, II, 28, 6, éd. LOESCHCKE et HEINEMANN, p. 105, l. 10-12 ;
éd. HANSEN, p. 86, l. 1-3 = Ps.-GÉLASE DE CYZIQUE, HE, II, 38, 7, éd. LOESCHCKE et
HEINEMANN, p. 136, l. 10-12 ; éd. HANSEN, p. 111, l. 26-28.

THÉOPEMPTOS, évêque de Tyraéion (Pisidie) 458

Il est mentionné en 12° position (Theopemptus Tyraei) dans la réponse en 458 du


synode de Pisidie à l'enquête de l'empereur Léon ". Étrangement, son nom est
absent de la liste des souscriptions. Les évêques de Pisidie approuvent le maintien
de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

"ACO, II, 5, p. 51, l. 5.

THÉOPHANIOS, évêque de Philadelphie (Lydie) 428/431-433

Il apparaît en 25° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Théophanios semble rallié dès le lendemain aux cyrilliens
puisqu'il souscrit à la condamnation de Nestorius en 175° position *. Cette signa

915
THÉOPHANIOS

ture est manifestement un ajout. D'une part, Théophanios est absent de la liste de
présence au début de cette même séance et il ne donne pas son avis, à la différence
de la plupart des évêques, sur la conformité de la deuxième lettre de Cyrille à
Nestorius avec le Symbole de Nicée. D'autre part, plusieurs documents indiquent
le soutien de Théophanios à Iôannès d'Antioche et sa condamnation par les
cyrilliens. Le 26 juin, lors de la première séance du concile des Orientaux,
Théophanios souscrit en 51° position à la déposition et à l'excommunication de
Cyrille d'Alexandrie et de Memnôn d'Éphèse (—» Memnôn)*. Il souscrit en 28°
position à une lettre envoyée par le concile des Orientaux au clergé et au peuple
d'Hiérapolis, en Euphratésie ". Iôannès d'Antioche et ses partisans mettent en
garde les habitants d'Hiérapolis contre les nouvelles envoyées par le concile
cyrillien, dont les décisions ont été invalidées. Cette lettre est sans doute de peu
postérieure au 26 juin, date de l'arrivée d'Iôannès d'Antioche à Éphèse et de la
déposition de Cyrille et Memnôn qui y est mentionnée. A la fin de la séance du
17 juillet et après l'échec de la troisième et dernière députation citant Iôannès
d'Antioche à comparaître, le concile cyrillien excommunie l'évêque d'Antioche
et les membres de son concile. Théophanios apparaît en 30° position sur la liste
des évêques excommuniés *. Cette sentence d'excommunication est suivie d'une
encyclique envoyée par le concile cyrillien pour faire connaître les noms des
excommuniés, parmi lesquels l'évêque de Philadelphie figure de nouveau en 30°
position ". Théophanios se retrouve indirectement au centre de la séance du
22 juillet. Un prêtre et économe de l'Église de Philadelphie, nommé Charisios
(-» Charisios), révèle au concile cyrillien qu'un groupe de quartodécimans s'est
converti dans sa cité. Ces schismatiques, désireux d'embrasser l'orthodoxie, ont
été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont souscrit sans le
savoir à un Symbole hérétique. La liste des souscriptions au Symbole falsifié est
alors produite. D'après les déclarations des quartodécimans consignées dans ce
document, la plupart d'entre eux avouent avoir supplié l'évêque Théophanios
d'être reçus au sein de l'Église '. Ces témoignages laissent à penser que Théopha
nios a joué un rôle déterminant dans cette affaire. Au vu de son engagement
pendant le concile d'Éphèse, Théophanios savait certainement que les quarto
décimans avaient souscrit à un Symbole adapté aux doctrines de Nestorius. Ces
événements ne sont pas datés. On peut seulement noter qu'ils sont postérieurs à
l'avènement de Nestorius et antérieurs au concile d'Éphèse, soit entre 428 et431.
Durant toute la séance du 22 juillet, Théophanios est absent, preuve qu'il est
toujours du côté d'Iôannès d'Antioche et que sa souscription à la condamnation
de Nestorius lors de la séance d'ouverture est une fiction. Pour trouver un terrain
d'entente entre les deux factions du concile qui se sont réciproquement con
damnées, l'empereur Théodose II organise une conférence contradictoire à
Constantinople. Les délégués orientaux, empêchés par des moines cyrilliens
d'atteindre la capitale, se rendent à Chalcédoine. Dans une lettre postérieure au
11 septembre, le concile oriental exhorte ses délégués à résister aux pressions.
De manière plus précise, il leur demande d'obtenir l'annulation des mesures
prises par les cyrilliens et la dissolution du concile pour permettre aux évêques
de rentrer chez eux alors que l'hiver approche ". Théophanios signe cette lettre en
29° position ". Ce personnage a connu des difficultés après le concile, comme le
prouve une lettre de Théodoret de Cyr au comte des domestiques Kandidianos ".
Insérée dans la Tragœdia du comte Eirènaios, de tendance nestorienne, la lettre
est conservée en traduction latine dans la Collectio Casinensis, constituée à partir

916
THÉOPHILOS 1

de la traduction du diacre Rusticus réalisée au vi° siècle. Dans cette lettre anté
rieure à la paix entre Cyrille d'Alexandrie et Iôannès d'Antioche (avril 433),
Théodoret mentionne Théophanios de manière allusive, car il estime que le
comte Kandidianos connaît l'injustice commise contre lui ". L'évêque de Phila
delphie a été de toute évidence sanctionné pour son soutien à Iôannès d'Antioche.
D'après le parallèle fourni par l'évêque Anastasios de Ténédos (—» Anastasios 1),
Théophanios a dû être déposé. Mais, à la différence d'Anastasios expulsé de son
siège de manière définitive, Théophanios a sans doute été rétabli dans ses fonc
tions après la paix entre Cyrille et Iôannès. Pour cette raison, sa signature a été
ajoutée à la condamnation de Nestorius le 22 juin et supprimée de la déposition
de Cyrille et de Memnôn. Seule la Collectio Vaticana contient ces deux modifi
cations. Ce n'est pas surprenant car il s'agit de la collection qui a subi le plus de
remaniements.

'ACO, I, 4, p. 28, l. 37 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 28]. —* ACO, I, 4, p. 38, l. 33.
— * ACO, I, 4, p. 45, l. 36. —* ACO, I, 1, 3, p. 25, l. 24 ;ACO, I, 2, p. 83, l. 8 ;ACO, I, 3,
p. 109, l. 2. — ° ACO, I, 1, 3, p. 27, l. 9. —' ACO, I, 1, 7, p. 100, l. 6, p. 101, l. 7, 17 et
28 : ibid., p. 102, l. 6, 14, 22 et 30 ; ibid., p. 103, l. 7, 16, 22, 29 et 35 ; ibid., p. 104, l. 4,
18 et 29 ; ibid., p. 105, l. 10 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 3 ;ACO, I, 3, p. 132, l. 7 ; ACO, I, 5,
p. 99, l. 28 ; ibid., p. 100, l. 20 et 28 ; ibid., p. 101, l. 5, 16 et 23 ; ibid., p. 102, l. 1-2, 9,
16-17, 24 et 29 ; ibid., p. 103, l. 6, 10-11, 15 et 26 ; ibid., p. 104, l. 3 et 10 ;ACO, II, 3, 1,
p. 215, l. 23 ; ibid., p. 216, l. 25-26 ; ibid., p. 217, l. 5, 15-16 et 28 ; ibid., p. 218, l. 5, 13,
21 et 30 ; ibid., p. 219, l. 6, 12, 18 et 24 ; ibid., p. 220, l. 5 et 19 ; ibid., p. 221, l. 2 et 12.
—* ACO, I, 1, 7, p. 77, l. 36-p. 78, l. 35 ; ACO, I, 4, p. 65, l. 21-p. 67, l.40 ; ACO, I, 5,
p.375, l. 16-p. 376, l. 14. —*ACO, I, 4, p. 67, l. 27. —" PLRE, II, p. 257-258, s. v.
« Fl. Candidianus 6 ». — "ACO, I, 4, p. 86, l. 19-21.

THÉOPHILOS 1, évêque d'Ariassos (Pamphylie de Pergè) 451

Il apparaît en 329° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 291° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est présent en 72° position à la
3° séance du 13 octobre *. Il déclare en 89° position approuver toutes les décisions
prises par le concile à l'encontre de Dioskoros d'Alexandrie ". Théophilos sous
crit à la déposition de Dioskoros en 201° position dans la version grecque et en
186 position dans la version latine des actes du concile *. Sa signature est répétée
par erreur et sous une forme corrompue (Theophilus episcopus ciuitatis oriae
suscripsi) en 277° position dans la version latine ". Il occupe la 291° place sur la
liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre '. Comme nombre de Pères,
Théophilos est invité à se prononcer sur le Tome de Léon. Il affirme, en 36°
position, que cette lettre est en accordavec les conciles de Nicée, de Constantinople
et d'Éphèse I, et souscrit au Tome *. Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Théophilos occupe
la 310° place sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à
laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 323° position à la définition
de la foi ". De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux
ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Comme les autres évêques de la

917
THÉOPHILOS 2

province de Pamphylie de Pergè,Théophilos estabsent de la liste dessouscriptions


de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière séance, le l" no
vembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 64, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 39, l. 2. —*ACO, II, 1,2, p. 77 [273], l. 21.
—* ACO, II, 1,2, p. 5 [201], l. 3. —* ACO, II, 1,2, p. 31 [227], l. 28 ;ACO, II, 3, 2, p. 59
[318], l. 4-6. —* ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l. 28 ; ACO, II, 3, 2, p. 78 [337], l. 27.
— ° ACO, II, 3, 2, p. 82 [341], l. 4. — ' ACO, II, 3,2, p.91 [287], l. 35. —*ACO, II. 1,2,
p.97 [293], l. 43-p. 98 [294], l.5 ; ACO, II, 3, 2, p. 108 [367], l. 2. —*ACO, II, 1, 2,
p. 138 [334], l. 1 ;ACO, II,3,2, p. 148 [407], l. 12. —"ACO, II, 1,2, p. 150[346], l. 37 ;
ACO, II, 2, 2, p. 74 [166], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 169 [428], l. 24 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII,
10, tr. II, p. 66 A, n° 262.

THÉOPHILOS 2, évêque d'Asie 475

Cet évêque, titulaire d'un siège non mentionné, est l'un des membres du synode
provinciald'Éphèse enseptembre ou débutoctobre475.Théophilosestmentionné
parmi les évêques d'Asie qui ont souscrit une supplique envoyée aux Augustes
Basilisque et Marc ". On peut reconstituer ce texte en croisant les renseignements
fournis par Zacharie de Mitylène avec ceux d'Évagre le Scholastique *. Les
évêques d'Asie dénoncent, sans les nommer, leurs adversaires qu'ils menacent
du feu éternel, à savoir l'évêque Akakios de Constantinople et ses partisans. Les
évêques se plaignent d'avoir été forcés d'accepter leur doctrine. Ils ont en
revanche souscrit à l'Encyclique de Basilisque de leur plein gré et non sous la
contrainte comme leurs ennemis l'affirment de manière calomnieuse. Ils se disent
prêts à endurer les pires tourments au nom de la vraie foi, et approuvent les
conciles de Nicée, de Constantinople et les deux conciles d'Éphèse. Ils anathé
matisent le Tome de Léon et Nestorius. Zacharie dit que leur message contient
d'autres éléments, mais ne donne aucun détail. D'après la dernière citation que
fait Évagre de ce texte, les évêques d'Asie demandent à Basilisque que soit
rendue effective la déposition d'Akakios prononcée par le synode d'Éphèse. On
a proposé d'identifierThéophilos à l'évêque homonyme d'Ariassos en Pamphylie
de Pergè (-» Théophilos 1) *, mais la supplique doit avoir été souscrite par des
évêques de la seule province d'Asie et non de tout le diocèse.

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, 3, tr. I, p. 148, l. 6. —* Ibid., V, 3, tr. I, p. 148, l. 4-p. 149,
l. 4 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. —* Ibid., V, 3, tr. I, p. 148, l. 4-p. 149, I. 4 ;
ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. — * K. AHRENs et G. KRUGER, Die sogenannte
Kirchengeschichte des Zacharias Rhetor, p. 324.

THÉOPHILOS 3, prêtre de Synnada (Phrygie Salutaire) IV°-V° S.

Sa pierre tombale a été découverte à Suhut (Synnada)'.


" W. H. BUCKLER, W. M. CALDER et W. K. C. GUTHRIE, MAMA, IV, p. 31, n°93 et pl. 26.

918
THÉOPROPIOS

THÉOPHILOS ? 4, clerc de Skepsis ?(Hellespont) V°-VI° S.

Sur une inscription aujourd'hui disparue, on a lu : « Seigneur, porte secours à ton


serviteur, Théophilos, et au clergé... » (Kópue Boñ0[eu t© oſp ôoûÄ]qp Oeoqp[iAqp
Koù tqô] KAñpqp...)'. D'après cette lecture, l'appartenance de Théophilos au cler
gé semble assurée, mais le caractère fragmentaire du texte ne permet pas de
déterminer la dignité de Théophilos. Il peut s'agir d'un évêque ou d'un clerc
désireux de se distinguer de ses collègues. L'existence même de Théophilos reste
cependant incertaine, car une autre lecture de la pierre est également possible
(t]qp6eop[uAeotoitqp] KMîpqp). L'inscription a été trouvée à Kizilköy, soit quelque
6 km au sud-ouest d'Akköy identifiée à Skamandros. Skamandros n'étant pas
évêché, nous proposons de manière hypothétique d'attribuer cette inscription à
l'évêché de Skepsis.

' M. RICL, The Inscriptions ofAlexandreia Troas, p. 167, n° 186.

THÉOPHYLAKTOS, diacre d'Aphrodisias (Carie) Ca 550-650

Une inscription, aujourd'hui perdue, mentionne plusieurs ecclésiastiques dont


Théophylaktos, dans une liste de noms établie « sous Théophylaktos, le très
glorieux ancien préfet et juge impérial » (èrtà OeoqpuMóxt(ou) toû èvôočotd(tou)
drtò èrtoipxov koû 0iou ôukootoû)'. La fonction de juge impérial est créée en
539. On a voulu identifier ce magistrat à l'historien Théophylacte Simocatta et
dater l'inscription de 641 selon l'indiction et le déroulement supposé de sa
carrière. Cette datation repose sur une série d'hypothèses et nous préférons dater
ce texte de manière plus large.

' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 146-148, n°91.

THÉOPRÉPIOS, évêque de Kéramos (Carie) VI°-VII° S.

Trois inscriptions votives sur imposte d'une église de Kemerdere, près d'Ôren,
mentionnent cet évêque ".
" E. VARINLIOGLU, Die Inschriften von Keramos, p. 66-67, n° 69-71 ; cf. V. RUGGIERI,
EpAnat, 30, 1998, p. 158, pl. 16, n° 10 et pl. 17, n° 13 ; D. STIERNON, in DHGE, XXVIII,
col. 1281, s. v. « Kéramos » ; G. FEDALTo, Hierarchia Ecclesiastica Orientalis, III, p. 38.

THÉOPROPIOS, évêque d'Aphrodisias (Carie) V°-VIe S.

Deux inscriptions issues probablement du même monument funéraire constituent


l'épitaphe de cet évêque ".
" C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 211-212, n° 165 et 166 et pl. XXXIX.

919
THÉOSÉBIOS 1

THÉOSÉBIOS 1, évêque de Sardes (Lydie) 360

D'après Basile de Césarée, le synode de Constantinople de 360 constitue le


triomphe du parti homéen soutenu par l'empereur Constance II. Basile écrit
notamment : « quant à Théosébios, après les preuves de sa culpabilité pour des
blasphèmes indicibles, l'Eglise de Sardes lui fut offerte à boire » (OeooeBtqp ôè
pietà toùç èrtà toîç dppñtouç BMooqpnuiotç èAéyxouç ñ 'EKKÄnoio Xoipôeoov
Itpoertó0m)'. La durée de l'épiscopat de Théosébios doit être très brève car son
prédécesseur déposé en 360, Héortasios, a dû bénéficier en 362 de l'annulation
des dépositions et des exils décidée par l'empereur Julien (—» Héortasios 1).

" BASILE DE CÉSARÉE, Contre Eunomios, I, 2, p. 154, l. 74-75.

THÉOSÉBIOS 2, évêque de Philomèlion (Pisidie) 381

Il est représenté par le prêtre Bassos (—» Bassos 2) entre la 116° et la 126° place
selon les listes de souscription aux canons du concile de Constantinople, qui se
termine le 9 juillet 381 ".
' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 119 ; MANsI, III, col. 570 D, [n° 120] ; MANsI,
VI, col. 1180 A, [n° 126] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 121 = V. RUGGIERI,
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 116 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 318 B, n° 120.

THÉOSÉBIOS 3, évêque de Priène (Asie) 431

Il apparaît en 89° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Théosébios est le 52° à donner son avis. Il déclare que la lettre de Cyrille est bien
conforme à l'exposé de la foi des saints Pères de Nicée *. À la fin de cette séance,
il souscrit en 56° position à la condamnation de Nestorius ". Lors des séances des
10, l l et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Théosébios figure de nouveau sur la
liste de présence en 89° position *, et il souscrit en 180° position à la décision du
concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de
foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
ensuite les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une
conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probable
ment avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires
du mandatum figure Théosébios en 59° position '.

' ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 1] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 22 ; ACO, I, 3, p. 54, l. 35 ; Actes coptes du


concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ; tr KRAATz, p. 63. —* ACO, I, 1, 2, p. 20.
l. 28-31 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 115-116 : tr KRAATz,
p. 109. —* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 23]. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92,
l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12

920
THÉOSÉBIOS 5

13. —* ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 5] ; ACO, I, 5, p. 87, l. 17 ; ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 5.


— ° ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 35] ;ACO, I, 2, p. 74, [l. 31] ;ACO, I, 3, p. 139, [l. 33] ;ACO,
I, 5, p. 115, l. 32 ; ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 23. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 31 ; ACO, I, 5,
p.365, l. 28.

THÉOSÉBIOS 4, évêque d'Apamée (Pisidie ?) ante 434

Le transfert de Proklos du siège de Cyzique à celui de Constantinople, en 434,


ayant été jugé non canonique par certains, l'historien Socrate et les sources qui
en dérivent dressent une liste des cas de transfert légitime, dont celui de
Théosébios, transféré d'Apamée d'Asie à Eudoxioupolis de Thrace ". Si Eudo
xioupolis est identifiée dans les sources à Sèlymbria (Europe), un problème se
pose pour le siège d'origine car il n'existe pas d'évêché d'Apamée dans la
province d'Asie. Il s'agit peut-être d'Apamée de Pisidie, une autre province du
diocèse d'Asie.

' SoCRATE, HE, VII, 36, 17, p. 386, l. 1-3 ; Traité des transferts, 9, REB, 42, 1984, p. 172
173 : MICHEL LE SYRIEN, VIII, 5, tr. II, p. 24 B ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique,
col. 158 ; NICÉPHORE CALLISTE, HE, XIV, 39, PG, 146, col. 1192 B.

THÉOSÉBIOS 5, évêque d'Ilion (Hellespont) 451-458

Il apparaît en 220° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 182° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en
196° position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 166° à approuver la décision
du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction sacerdotale ". Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 126° position dans la version grecque et
en 208° position dans la version latine des actes du concile *. Son nom est répété
par erreur dans la version grecque en 144° position ". Il occupe la 184° place sur
la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome
de Léon '. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent
les noms que des 58 premiers membres. Théosébios occupe la 200° place sur la
liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien ". Il souscrit en 203° position à la définition de la foi ". De
nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent
les noms que de 47 à 58 membres. Théosébios est mentionné en 95° position sur
la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour
la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres. Il souscrit en 8° position à la réponse du synode d'Hellespont en
458 à l'encyclique de l'empereur Léon ". Les évêques d'Hellespont approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 24 ;ACO, II, 3, 1, p. 35, l. 18. —* ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 35.
—* ACO, II, 1,2, p. 8 [204], l. 2. —* ACO, II, 1,2, p. 33 [229], l. 24 ; ACO, II, 3, 2, p. 68
[327], l. 18-20 —* ACO, II, 1, 2, p. 37 [233], l. 32 ; ACO, II, 3, 2, p.79 [338], l. 20.

921
THÉOSÉBIOS 6

— ° ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l 12. — " ACO, II, 3, 2, p. 89 [285], l. 15. —"ACO, II, 1,
2, p. 135 [331], l. 21 ; ACO, II, 3, 2, p. 144 [403], l. 35. —*ACO, II, 1, 2, p. 147 [343].
l. 29 ;ACO, II, 2,2, p. 73 [165], l. 2 ;ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 10 ; MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 65 A, n° 224. — "ACO, II, 1, 3, p.92 [451], l. 9 ; ACO, II, 3, 3, p. 105
[544], l. 25. —" ACO, II, 5, p. 69, l. 4.

THÉOSÉBIOS 6, évêque de Maximianoupolis (Pamphylie de Pergè) 458

Il est mentionné en 15° position dans la réponse du synode de Pamphylie de


Pergè en 458 à l'enquête de l'empereur Léon ". Il signe ce texte en 13° position
(Theosebius episcopus Maximianopolis)*. Les évêques pamphyliens approuvent
le maintien de Chalcédoine et jugent invalide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, II, 5, p. 58, l. 4. —* Ibid., p. 60, l. 21.

THÉOSÉBIOS 7, évêque d'Éphèse (Asie) Ca 502/3-519

L'auteur de la Chronique de Zuqnin, de tendance monophysite, mentionne pour


la même année 814 (502/503) deux évêques d'Éphèse : Pétros (-» Pétros 4) et
Théosébios ". Cette date a une valeur approximative. Théosébios est l'un des
évêques monophysites victimes de la politique religieuse de Justin I". Sommé de
venir à Constantinople, probablement en 519, pour manifester son adhésion aux
décisions du concile de Chalcédoine, Théosébios demande un délai de trois jours,
se prosterne au pied de l'autel, prie et meurt*. Avant d'expirer, il convoque son
clergé et lui enjoint de choisir un nouvel évêque. Le choix se porte sur Hypatios
(-» Hypatios 4)*. Le nom du successeur de Théosébios étant connu, Pétros doit
être son prédécesseur.

" Chronique de Zuqnin, a. 814, tr. II, p. 3, l. 24 et 27. —* Ibid., a. 829, tr. II, p. 13, l. 8 et
ibid., a. 855, p. 82, l. 32 ; Chronique de 846, p. 173, l. 9 ; MICHEL LE SYRIEN, IX, 13, tr. II,
p. 172 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177 ; BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique,
col. 198. —* MICHEL LE SYRIEN, IX, 30, tr. II, p. 250-251 B.

THÉOSÉBIOS ? 8, évêque de Sardes (Lydie) V°-VI° S.

Sur une stèle découverte à Sardes, on a lu CIEIIICKoIIoYeEoc', qu'on a proposé de


restituer : « sous le très saint évêque Théophylaktos » ([èrti toû ô]ou(ototou)
èrttoxórtou Oeo[q)uMóktou]) *. Mais la copie suggère plutôt le nom Théosébios.
Rien ne permet d'identificer ce personnage avec un homonyme évêque de Sardes
au Iv° siècle (—» Théosébios 1).

'A. PAPADoPoULos-KÉRAMEUs, AthMitt, 6, 1881, p. 268, n°8. — * H. GRÉGOIRE, Recueil des


inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 116, n° 325.

922
THOANTIANOS

THÉOTEKNOS, évêque de Tyraéion (Pisidie) 451

Il apparaît en 299° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 261° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 95°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 109° à approuver la décision du
concile de priver Dioskoros d'Alexandrie de toute fonction épiscopale *. Il
souscrit à la déposition de Dioskoros en 100° position dans la version grecque et
en 83° position dans la version latine des actes du concile *. Il occupe la 261°
place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude
du Tome de Léon ". Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne
précisent les noms que des 58 premiers membres. Théoteknos occupe la 279°
place sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 285° position à la définition de la foi*.
De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne
détaillent les noms que de 47 à 58 membres. À la différence de son métropolite,
Pergamios d'Antioche (—» Pergamios 1), mais à l'instar de quatre autres évêques
de Pisidie, Théoteknos est absent de la liste des souscriptions de la séance du
31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses
du Pont, d'Asie et de Thrace. Mais, dans le cas de Théoteknos, il s'agit peut-être
d'un simple oubli car il signe en 38° position la lettre qu'à la fin du concile, les
Pères envoient au pape Léon pour annoncer la déposition de Dioskoros etjustifier
la suprématie du siège de Constantinople ". Pour la dernière séance, le 1" no
vembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 26 ;ACO, II, 3, 1, p. 38, l. 1. —* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 31.
—* ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 26. — * ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 8 ;ACO, II, 3, 2, p. 61
[320], l. 5-8. —* ACO, II, 1,2, p. 37 [233], l. 5 ;ACO, II,3,2, p. 75 [334], l. 10. — " ACO,
II,3,2, p.91 [287], l. 4. —' ACO, II, 1,2, p. 137 [333], l. 11 ;ACO, II,3,2, p. 147 [406],
l. 14. —*ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 16 ; ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 10 ; ACO, II, 3,
2, p. 168 [427], l. 12 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 A, n° 303. —" LÉON LE
GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 B ; ACO, II, 3, 2, p. 100 [359], l. 3.

THÉOTIMOS, évêque d'Akmonia (Phrygie Pacatienne) 458/9

Il souscrit en 49° position à l'encyclique que l'évêque Gennadios de Constanti


nople et le synode permanent adressent au pape Léon et à tous les métropolites
en 458 ou 459 afin de combattre les simoniaques de l'Église de Galatie ".
" GENNADIos DE CONSTANTINOPLE, Lettre encyclique, MANsI, VII, col. 920 A, [n° 49] ; PG,
85, col. 1620, [n° 49] ; E. ScHwARTz, Publizistische Sammlungen zum Acacianischen
Schisma, p. 176, n. 1, n°49.

THOANTIANOS, évêque d'Araxa (Lycie) 381

Il occupe entre la 125° et la 136° place selon les listes de souscription aux canons
du concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 '. Nous avons choisi

923
THÔMAS 1

Thoantianos plutôt que Thoantinos d'après la version grecque *.


" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 170, n° 128 ; MANsI, III, col. 571 A, [n° 128] ; MANsI,
VI, col. 1180 B, [n° 136] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 77, n° 130 = V. RUGGIERI.
OCP, 59, 1993, p. 349, n° 125 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 319 B, n° 129 (omis).
—* C. H. TURNER, op. cit., p. 176.

THÔMAS 1, évêque de Derbè (Lycaonie) 431

Il apparaît en 59° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,
Thômas est le 75° à donner son avis. Il reconnaît et la foi des Pères à Nicée et la
lettre de Cyrille *. À la fin de cette séance, il souscrit en 163° position à la
condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli ". Les procès
verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la séance
du 22 juillet, Thômas figure de nouveau sur la liste de présence en 59° position º,
et il souscrit en 48° position à la décision du concile cyrillien de condamner toute
personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Par esprit
de conciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun des deux
partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du
concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions
à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent deux Thômas en
50° et 136° position ". Il s'agit des évêques de Derbè et d'Aulioukômè-Valentinia
noupolis (—» Thômas 2).

'ACO, I, 1,2, p. 5, [l. 8] ; ACO, I, 2, p. 28, l. 36 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 5] ; Actes coptes du
concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 65 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I, l, 2, p. 24,
l. 1-3 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 123 : tr KRAATz, p. 115.
—* ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 10]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3, p. 92, l. 32
33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1,7, p. 86, [l. 17] ;ACO, I, 5, p. 86, l. 33 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 6. — ° ACO,
I, 1, 7, p. 113, [l. 8] ; ACO, I, 2, p. 71, [l. 19] ; ACO, I, 3, p. 136, [l. 2] ; ACO, I, 5, p. 111,
l. 23 ; ACO, II, 3, 1, p. 230, l. 3. — ' ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 27 ; ACO, I, 5, p.365, l. 21 ;
ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 30 ; ACO, I, 5, p. 366, l. 23.

THÔMAS 2, évêque de Valentinianoupolis (Asie) 431-451

Absent de la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile d'Éphèse,


le 22 juin 431, il souscrit en 187° position à la condamnation de Nestorius ". Lors
des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet
ne donnent aucune indication. Lors de la séance du 22 juillet, Thômas ne figure
pas sur la liste de présence mais souscrit en 116° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque ensuite les

924
THÔMAS 2

représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence


contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant
le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du
mandatum figurent deux Thômas en 50° et 136° position ". Il s'agit de notre
personnage et de l'évêque de Derbè (-» Thômas 1). Il participe en 448 au synode
de Constantinople chargé du procès d'Eutychès, accusé d'hérésie par l'évêque
Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11). A la 2° séance du 12 novembre, l'évêque
Flavianos déclare que la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius et
la lettre d'union de Cyrille à Iôannès d'Antioche sont conformes au credo de
Nicée. Il demande à chaque participant de s'exprimer sur cette question *. Les
évêques Basilios de Séleucie (Isaurie) " et Séleukos d'Amasée (Hélénopont) "
défendent le caractère orthodoxe de ces lettres et énoncent leur profession de foi.
L'évêque Saturninos de Marcianoupolis (Mésie II) demande que toute personne
ne partageant pas cette opinion soit exclue et excommuniée ". Thômas déclare
qu'il croit dans les dogmes exposés aux conciles de Nicée et d'Éphèse et qu'il les
enseigne à ses ouailles.Toute personne, dit-il, qui ne croit pas en ces dogmes est
étrangère à l'Église orthodoxe ". À la fin de la séance du lundi 22 novembre, il
souscrit en 28° position à la condamnation d'Eutychès ". Thômas est absent au
concile d'Éphèse en août 449, peut-être par crainte de représailles pour avoir
participé à la destitution d'Eutychès. Il apparaît en 202° position sur la liste de
présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre
451 ". Il occupe la 164° place lors de la 2° séance du 10 octobre consacrée à la
définition du dogme *. Il manque sur la liste de présence à la 3° séance du
13 octobre. On a interprété l'absence des évêques de Phrygie Salutaire et de
Lycaonie comme le signe d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence
des commissaires impériaux et à la condamnation de Dioskoros d'Alexandrie
pour des motifs seulement disciplinaires et non dogmatiques ". C'est peut-être
aussi le cas de Thômas, à moins d'imputer son absence à l'inattention des
secrétaires du concile. Son nom manque aussi sur la liste des souscriptions à la
déposition de Dioskoros à la fin de la 3° séance. Il siège en 166° position lors de
la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ". Pour les
séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms que des
58 premiers membres. Thômas apparaît en 182° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 185° position à la définition de la foi ". A la fin de la liste des
souscriptions a été ajouté un appendice qui rassemble les signatures apposées par
les métropolites à la place de leurs suffragants absents. Il est curieux de constater
la mention de Thômas en 424° position parmi les évêques absents de la province
d'Asie ". Cette contradiction révèle que l'annexe a été composée avec pré
cipitation sans examiner avec soin les signatures originales ". De nouveau, pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de
47 à 58 membres. Lors de la séance du 31 octobre, comme les autres évêques de
la province d'Asie, Thômas ne souscrit pas au canon qui établit les prérogatives
du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la
dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 pre
miers membres.Au concile d'Éphèse en 431 et au synode de Constantinople en
448, Thômas est dit évêque de Valentinianoupolis. En revanche, dans les actes de
Chalcédoine en 451, il est présenté comme évêque d'Aulioukômè. Il s'agit du
même individu et du même siège d'après un renseignement fourni par la Collectio

925
THÔMAS 3

Dionysiana Aucta. Elle donne sa souscription lors de la séance du 25 octobre 451


sous la forme : Thomas Auliocomenus et Valentinianupolitanus ". S'agit-il d'un
évêché double ou de la double dénomination d'un même évêché ? On a noté avec
raison que les deux noms sont reliés par et et non par sive *. Valentinianoupolis
est donc « plus probablement le nomd'une petite ville voisine unie [àAulioukômè]
en un évêché » *. Dans son énumération des cités de la province d'Asie, Hiéroklès
cite Aulioukômè (mais non Valentinianoupolis) après Nikaia, Palaiapolis, Baretta
et avant Néa Aulè *. On en déduit qu'Aulioukômè devait se trouver dans la haute
vallée du Caystre. Le nom de Valentinianoupolis est attesté dès 400 sous la forme
erronée Valentinoupolis (—» Eusébios 7) *. Il remonte au plus tôt à Valentinien I"
(364-375). Absent des notices épiscopales, Aulioukômè a peut-être été absorbée
par l'un des nombreux évêchés voisins.

"ACO, I, 1,2, p. 63, [l. 18-19]. —*ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;
ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13.
—* ACO, I, 1, 7, p. 115, [l. 7] ;ACO, I, 2, p. 73, [l. 9] ;ACO, I, 3, p. 138, [l. 2] : ACO, I, 5,
p. 114, l. 3 ; ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 14. —* ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 27 ; ACO, I, 5, p.365,
l.21 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l.30 ; ACO, I, 5, p.366, l.23. —* ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32
p. 114, l. 14 ;ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5. — ° ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ;ACO,
II, 3, 1, p.97, l. 11-23. — " ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29-p. 118, l. 4 : ACO, II, 3, 1, p. 97,
l. 24-p. 98, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ;ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 14-17. —°ACO,
II, 1, 1, p. 121, l. 28-32 ; ACO, II, 3, 1, p. 102, l. 7-10. —"ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 21 ;
ACO, II, 2, 1, p. 20, l. 11 ; ACO, II, 3, 1, p. 130, l. 6. —"ACO, II, 1, 1, p. 61, l. 6 ; ACO.
II, 3, 1, p. 34, l. 32. — * ACO, II, 1, 2, p. 74 [270], l. 17. —" E. ScHwARTz, Uber die
Bischofslisten, p. 49. — " ACO, II, 1,2, p. 88 [284], l. 41. — * ACO, II, 1,2, p. 135 [331],
l. 3 ;ACO, II, 3,2, p. 144 [403], l. 17. — " ACO, II, 1,2, p. 147 [343], l. 11 ;ACO, II, 2, 2,
p. 73 [165], l. 9 ; ACO, II, 3, 2, p. 164 [423], l. 18 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p. 65 B, n° 230. —"ACO, II, 1, 2, p. 154 [350], l. 7 ; ACO, II, 3, 2, p. 174 [433]. l. 1.
—" E. ScHwARTz, op. cit., p. 56 ; E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p.45.
—"ACO, II, 2, 2, p. 73 [165], l. 9. —*P CULERRIER, REB, 45, 1987, p. 144. —* W. M.
RAMSAY, The Historical Geography ofAsia Minor, p. 106. —* HIÉROKLÈs, Synekdèmos,
660.3-7. —* PALLADIos, Dialogue, XIII, éd. CoLEMAN-NORTON, p. 83, l. 16-17 ; éd. MALIN
GREY et LECLERCQ, p. 274, l. 157-158 ; cf. A. H. M. JoNEs, The Cities ofthe Eastern Roman
Provinces, p. 397, n. 84 et P. CULERRIER, loc. cit.

THÔMAS 3, évêque de Théodosioupolis (Phrygie Pacatienne) 449-451

Il fait partie du groupe des 28 prélats à qui Théodose II fait savoir le 8 avril 449
dans le baptistère de la cathédrale de Constantinople qu'il est résolu à ordonner
la révision du procès d'Eutychès ". Un nouveau synode se réunit alors dans la
capitale pour régler cette affaire le 13 avril 449. Thômas occupe la 17° place sur
la liste de présence *. Le synode de 449 confirme la condamnation d'Eutychès
prononcée par le synode de 448. Cette décision est annulée par le concile
d'Éphèse d'août 449, mais Thômas n'y assiste pas. Il apparaît en 272 position
sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du concile de Chalcédoine,
le 8 octobre 451 *. Il occupe la 234° place lors de la 2° séance du 10 octobre
consacrée au dogme ". Il est présent en 64° position à la 3° séance du 13 octobre *.
Il est le 81° à approuver la décision du concile de priver Dioskoros d'Alexandrie

926
THÔMAS 3

de toute fonction ecclésiastique et de l'exclure de la communion ". Il souscrit à la


déposition de Dioskoros en 188° position selon la version grecque des actes du
concile, en 264° position d'après la version latine '. Thômas est absent de la liste
de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de
Léon. Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux précisent les noms
des 58 premiers membres. Il apparaît en 252° position sur la liste de présence de
la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il
souscrit en 258° position à la définition de la foi*. Pour les séances du 26 au
31 octobre, les procès-verbaux détaillent de 47 à 58 membres. Thômas est men
tionné en 106° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont,
d'Asie et de Thrace ". Il apparaît en 29° position sur la liste des signatures qui
accompagne la lettre qu'à la fin du concile, les Pères envoient au pape Léon pour
annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la suprématie du siège de Con
stantinople ". A une séance non datée, Thômas souscrit aux canons établis à
Chalcédoine, en 95° position d'après la Collectio Prisca *. Pour l'ultime séance,
le 1" novembre, la liste de présence indique les 58 premiers membres. La loca
lisation et l'identification du siège de Théodosioupolis restent problématiques.
Mentionné au concile sous Mènas en 536 (—» Kyriakos 9), ce siège est absent du
Synekdèmos d'Hiéroklès qui date pourtant de la même époque. En revanche, le
Synekdèmos indique une cité du nom de Théodosiana en Phrygie Pacatienne ". Il
s'agit peut-être de la même cité comme l'indiquerait la souscription de l'évêque
Philippos au concile d'Éphèse en 431 (—» Philippos 2). Certains ont préféré
distinguer ces sièges ". Le seul indice de localisation est fourni par Hiéroklès,
qui cite Théodosiana après Tibérioupolis et Kadoi, mais avant Ankyra Sidèra et
Synaos. Plusieurs hypothèses ont été avancées : Saphane (20 km à l'ouest de
Kadoi), Düsecek (15 km à l'ouest d'Aizanoi) ou au sud d'Ankyra Sidèra sur le
fleuve Makestos (Simav Çay1) º. L'évêché a disparu au vII° siècle car il est absent
de la Notice du Pseudo-Épiphane et des notices postérieures. Puisque les évêchés
présents dans la Notice du Pseudo-Épiphane sont déjà cités par Hiéroklès, Théo
dosioupolis n'a pas reçu entre-temps un nouveau nom. Elle a sans doute fusionné
avec un évêché voisin (Kadoi ?), comme Ankyra Sidèra et Synaos qui forment un
seul évêché à partir du vII° siècle ".

' ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 19 ; ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 13. —* ACO, II, 1, 1, p. 148, l. 23
24 ;ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 18-19. — * ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 38 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 8.
—* ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 4. —* ACO, II, 1, 2, p. 4 [200], l. 38. — " ACO, II, 1, 2,
p.31 [227], l. 20 ; ACO, II, 3, 2, p. 58 [317], l. 5-8. — " ACO, II, 1, 2, p. 39 [235], l 15 ;
ACO, II,3,2, p. 81 [340], l. 21. —" ACO, II, 1,2, p. 136 [332], l. 30 ;ACO, II, 3,2, p. 146
[405], l. 19. —*ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 7 ; ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 23 ; ACO,
II, 3, 2, p. 167 [426], l. 10 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 350. —"ACO,
II, 1, 3, p.92 [451], l. 20 ; ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 1. — " LÉON LE GRAND, Lettres,
XCVIII, PL, 54, col. 964 A ; ACO, II, 3, 2, p. 99 [358], l. 31. — * ACO, II, 2, 2, p.43
[135], l. 12. — " HIÉROKLÈs, Synekdèmos, 668.11, p. 25. — " K. BELKE et N. MERsICH,
Phrygien und Pisidien, p. 403-404, s. v. « Theodosiupolis (1) ». — * W. M. RAMSAY, The
Historical Geography ofAsia Minor, p. 147, contra W. RUGE, in RE, XX, 1, col. 856, s. v.
« Phrygia (Topographie) » ; E. HoNIGMANN commentaire à HIÉROKLÈs, Synekdèmos, p. 25 ;
TAVO, B VI 12 ;A. H. M. JoNEs, The Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p.90 ; ibid.,
p. 401, n. 104. — " K. BELKE et N. MERSICH, op. cit., p. 184, s. v. « Ankyra ».

927
TIBÉRIOS

TIBÉRIOS, évêque d'Ilistra (Isaurie puis Lycaonie) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe entre la 13° et la 15° place parmi les évêques d'Isaurie selon les listes de
souscription à la définition de la foi ". Bien que les listes indiquent en règle
générale Alistra, il ne fait aucun doute qu'il s'agit de l'évêché d'Ilistra *, détaché
de l'Isaurie lors de la création de la province de Lycaonie vers 371.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 46 A, n° 186 ; ibid., p. 46 B, n° 186 ; ibid., p. 47 A,


n° 185 ; ibid., p.47 B, n° 173 ; ibid., p. 69, n° 183 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 21) ;
ibid., p. 75, n° 165 ; ibid., p. 113, n° 187; ibid., p. 137, n° 185 ; ibid., p. 209, n° 180 ;
C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 78-79, n° 187; ibid., I, 1, 2, p. 98, n° 187 ; ibid., I, 1, 2,
p. 100, n° 187 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 101, l. 10, [n° 185] ; E. HoNIGMANN,
Byzantion, 20, 1950, p. 67, n° 155 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 63, n° 166 =
V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p.338, n° 165 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I, p. 251 B,
n° 160. —* E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 27-28, contra G. FEDALTo, Hierarchia
Ecclesiastica Orientalis, I, p. 271.

TIÈOS 1, diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlia Domna a érigé une stèle funéraire pour son époux (dvôpi Tunou), « le
révérentissime diacre de lasainte Église de Dieudes novatiens » (t(peùXaBeot6tqp
ôtokóvou tñç toû Oeo0 diyioç èkÀnoioç tôv <tov> Nouotóov)'. L'inscription
provient de Kadinhanl, environ 15 km à l'ouest de Halic1 (Laodicée). La secte
des novatiens est bien attestée dans la région. Le nom Tièos et les formes voisines
sont attestés en Phrygie, en Pisidie et en Lycaonie principalement*.
" W. M. CALDER, in W. H. BUCKLER et W. M. CALDER (éd.), Anatolian Studies Ramsay,
p. 75, n° 3. —* L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personennamen, p. 513-514, $ 1558-1/5.

TIÈOS 2, diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Aurèlios Tièos (AùpiÀtoç Tunoç), fils de Gaios, avec son épouse Tékousa et sa
belle-sœur Élaphia, a érigé une pierre tombale pour son père Diomèdès '. La
pierre a été découverte à Kinik, 14,5 km à l'est de Halic1 (Laodicée).

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 113, n° 212 et pl.

TIMASIOS, prêtre de Kandyba ?(Lycie) 458

Il souscrit à la place de l'évêque Léontios (—» Léontios 7) en 22° position (Tima


sius presbyter suscripsi in loco Leontii episcopi catateni) à la réponse du synode
de Lycie en 458 à l'encyclique de l'empereur Léon ". On a vu dans catateni une
corruption de Candaneni qui correspondrait à Kandyba *, mais cette hypothèse
demeure incertaine. Le synode de Lycie approuve les décisions de Chalcédoine
et invalide l'élection de Timothée AElure.

928
TIMOTHÉOS 4

'ACO, II, 5, p. 63, l. 37. —* Ibid., apparat critique ; cf. R. SCHIEFFER, ACO, IV, 3, 2,
p.486, s. v. « Timasius ».

TIMOTHÉOS 1, prêtre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Il a érigé un monument funéraire pour sa sœur Ammia. L'inscription se termine


par une menace de rendre compte à Dieu si quelqu'un dépose un autre corps ".
L'inscription a été trouvée à Kestel (aujourd'hui Beykavag1), 15 km au sud-ouest
de Hal1c1, l'ancienne Laodicée.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 18, n°93 ; cf. ID., MAMA, I, p. 85, n° 164a et ph.

TIMOTHÉOS 1", prêtre ? de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Le prêtre Aurèlios Roufos (—» Roufos 1), fils de Timothéos peut-être prêtre lui
aussi, a érigé une tombe pour sa sœur Thèkla ". L'inscription, aujourd'hui perdue,
a été découverte près de Meydan, moins de 9 km à l'est de Laodicée.

" J. G. C. ANDERsoN, JHS, 19, 1899, p. 292, n° 202.

TIMOTHÉOS ? 2, diacre de Laodicée ?(Pisidie) IV° S.

Aurèlios Alexandros, fils de Timothéos ou Timasios (Tuuooiou), a érigé une stèle


funéraire pour sa femme Tatis et ses tantes Valentilla et Antônia ". L'inscription a
été découverte à Çaldere, 22,5 km au nord-est de Halici, l'ancienne Laodicée.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 108, n° 202.

TIMOTHÉOS 3, diacre de Laodicée (Pisidie) IV° S.

Mnèsithéos, fils d'Hèsychios, a érigé un tombeau pour le diacre Timothéos et


pour lui (—» Timothéos 3)'. Une récente étude, notant l'usage d'une citation
scripturaire, a proposé de dater cette inscription de la fin du Iv° siècle ou du début
du suivant *. La pierre a été découverte sur la route menant de Bahçesaray (9 km
au sud-est de Laodicée) à S1zma.

' D. M. RoBINsoN, TAPA, 57, 1926, p. 204-205, n° 14 et pl. VIII. * A. E. FELLE, Biblia
epigraphica, p. 226, n° 485.

TIMOTHÉOS 4, évêque de Brioula (Asie) 431

Il apparaît en 83° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. À la fin de cette séance, il souscrit en 70°
position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet,

929
TIMOTHÉOS 4

les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli *.
Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors
de la séance du 22 juillet, Timothéos figure de nouveau sur la liste de présence en
83° position ", et il souscrit en 187° position à la décision du concile cyrillien de
condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de
Nicée *. C'est entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août que
l'empereur Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille
d'Alexandrie, Memnôn d'Éphèse et Nestorius". Voulant ignorer les divisions
entre partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères
conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les
destinataires est mentionné en 45° position un Timothéos '. Il ne peut pas s'agir
de l'évêque de Brioula. On a fait remarquer que cette lettre est adressée seulement
à des titulaires de grands sièges, des métropolites et des évêques éminents, et
proposé l'évêque Timothéos de Tomis, métropolite de Scythie *. Un problème
d'identification se pose dans un autre document. Par esprit de conciliation, Théo
dose II convoque les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en
vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum figurent trois Timothéos en 31°, 115° et 138° position ".
L'évêque de Brioula est probablement l'un d'entre eux. D'après Strabon et Pline
l'Ancien, cette cité est située dans la vallée du Méandre, sur la rive droite, à l'est
de Mastaura ". Ces informations contredisent Hiéroklès qui indique Brioula,
sous la forme Ilpiou)Ao, entre Nysa et Mastaura ". La forme correcte Brioula
est attestée par les notices épiscopales du vII° au xII° siècle *. Depuis la fin du
xIx° siècle, on a identifié Brioula à Bilara. Trois arguments vont en ce sens : la
situation conforme à Strabon et Pline l'Ancien, le maintien du nom ancien sous
une forme modifiée et la présence des ruines antiques ". Cette identification a été
depuis acceptée ".

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 32] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 16 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 29] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ; tr. KRAATz, p. 63. — * ACO, I, 1, 2, p. 58,
[l. 10]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 : ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59,
l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 7, p. 86,
[l. 41] ;ACO, I, 5, p. 87, l. 11 ;ACO, II, 3, 1, p. 199, l. 30. —* ACO, I, 1, 7, p. 117, [l. 4] ;
ACO, I, 2, p. 74, [l. 38] ; ACO, I, 3, p. 140, [l. 4] ; ACO, I, 5, p. 116, l. 5 ; ACO, II, 3, l,
p. 235, l. 2. — " ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29.
— ' ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 3. —* A. CRABBE, JThSt, 32, 1981,
p.376. —"ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 17 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 13 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 19 :
ACO, I, 5, p. 366, l. 12 : ACO, I, 1, 3, p. 36, l.31 ;ACO, I, 5, p. 366, l. 31. — " STRABoN.
XIV, 1,47 ; PLINE L'ANCIEN, V, 120 ; cf. W. M. RAMSAY, The Historical Geography ofAsia
Minor, p. 113 ; L. BURCHNER, in RE, III, 1, col. 883, s. v. « Briula » ; A. H. M. JoNEs, The
Cities ofthe Eastern Roman Provinces, p. 78. — " HIÉRoKLEs, Synekdèmos, 659.7, p. 21.
— * J. DARRoUzEs, Notitiae episcopatuum, p. 206, 1 " ; ibid., p. 219, 2 " : ibid. p. 233,
3 " : ibid., p. 252, 4*; ibid., p.275, 7 º; ibid., p.296, 9 * ; ibid., p.310, 10 * ; ibid.
p.354, 13 *. —" W. M. RAMsAY, The Cities and Bishoprics of Phrygia, I, p. 191-192.
— " L. BURCHNER, loc. cit. , R. JANIN, in DHGE, X, col. 773, s. v. « Briula » ; Barrington
Atlas, carte 65, A2.

930
TIMOTHÉOS 5

TIMOTHÉOS 5, évêque de Germè (Hellespont) 431-458

Il apparaît en 42° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Il est à noter que le nom de l'évêché est déformé (episcopus
Terminorum ciuitatis Hellisponti), ce qui suppose en grec une leçon Teppunvóôv
au lieu de Teppnvôv. Timothéos apparaît ensuite au côté des cyrilliens. Absent
de la liste de présence à la séance du 22 juin, il est pourtant mentionné en 177°
position sur la liste des prélats qui souscrivent à la déposition de Nestorius *. Ce
soudain revirement de Timothéos semble étrange à première vue, mais la suite du
concile confirme son ralliement au parti cyrillien. Lors des séances des 10, 11 et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Mais c'est précisément au cours de la séance du 17 juillet que Timothéos
joue un rôle important. Après deux échecs consécutifs, le concile envoie une
troisième et dernière délégation chargée de convaincre Iôannès d'Antioche et ses
partisans de venir devant l'assemblée. Cette délégation est formée des évêques
Daniel de Kolônéia (Cappadoce II), Komodos de Tripolis (Lydie) et Timothéos
(-» Komodos)*. Accompagnés d'un secrétaire (voto puoç) nommé Mousônios,
ils se rendent à la demeure d'Iôannès d'Antioche pour lui remettre son assignation
à comparaître *. De retour au concile, Daniel de Kolônéia fait son rapport en
premier. Il raconte comment les trois évêques rencontrèrent le prêtre Asphalios
de l'Église d'Antioche qui les accompagna devant la maison d'Iôannès en évitant
que des clercs favorables à Iôannès ne fassent violence aux délégués cyrilliens.
A cette occasion, Daniel de Kolônéia remercie certains soldats. Ces derniers,
d'habitude en garnison dans la cité de Tripolis, reconnurent l'évêque Komodos
et décidèrent de le défendre ainsi que ses collègues. Après un moment d'attente,
un archidiacre vint leur remettre un message du concile oriental. Les trois envoyés
le refusèrent, arguant que leur mission se limitait à délivrer leur message et non
à en recevoir un. Ils dirent convier Iôannès d'Antioche au concile cyrillien.
Asphalios transmit cette invitation et, à son retour, remit aux évêques le même
document. Il annonça en outre que le concile oriental attendait un décret de
l'empereur avant de faire quoi que ce soit. Les délégués cyrilliens déclarèrent
que leur ambassade était la derrière tentative avant qu'une sanction ne soit prise
à l'encontre d'Iôannès d'Antioche. Leur effort fut vain, Asphalios refusa de les
écouter et s'éloigna ". Komodos " et Timothéos* confirment les propos de Daniel
de Kolônéia À la lumière de ces rapports, le concile cyrillien estime qu'Iôannès
d'Antioche n'a plus aucun prétexte à son absence ", et prend la décision d'excom
munier Iôannès d'Antioche et ses partisans ". Lors de la séance du 22 juillet,
Timothéos est de nouveau absent de la liste de présence mais souscrit en 107°
position à la décision du concile cyrillien de condamner toute personne proposant
une autre profession de foi que le credo de Nicée ". C'est entre la fin du mois de
juillet et le début du mois d'août que l'empereur Théodose II envoie une lettre
confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et de
Nestorius (-» Memnôn) *. Voulant ignorer les divisions entre partisans de Cyrille
et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction,
pour les presser de trouver un accord. Parmi les destinataires est mentionné un

931
TIMOTHÉOS 6

Timothéos en 45° position ". Il ne peut pas s'agir de l'évêque de Germè. On a fait
remarquer que cette lettre est adressée seulement à des titulaires de grands sièges,
des métropolites et des évêques éminents, et proposé l'évêque Timothéos de
Tomis, métropolite de Scythie ". Un problème d'identification se pose ailleurs.
Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun des
deux partis à Constantinople pour une conférence contradictoire. Les membres
du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instruc
tions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent troisTimothéos
en 31°, 115° et 138° position *. L'évêque de Germè est probablement l'un d'entre
eux.Timothéosest absent lors des concilesd'Éphèse enaoût449etde Chalcédoine
en octobre-novembre 451. Mais, à la séance solennelle du 25 octobre 451, son
métropolite, Diogénès de Cyzique, signe en son nom à la définition de la foi en
347° position (-» Diogénès 2) ". À la fin de la séance du 31 octobre, Diogénès
souscrit de nouveau au nom de Timothéos en 183° position sur la liste des sou
scriptions au canon établissant les prérogatives du siège de Constantinople sur
les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Il apparaît en 3° position dans la
réponse du synode d'Hellespont en 458 à l'encyclique de l'empereur Léon ".
Les évêques d'Hellespont approuvent le maintien de Chalcédoine et jugent inva
lide l'élection de Timothée AElure.

'ACO, I, 4, p. 29, l. 14 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428


1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1, 2, p. 62, [l. 31-32]. —* ACO, I, 1, 3, p. 53,
l. 19-20 ;ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1,3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22
23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —*ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 27-32 ;ACO, I, 2, p. 80, l. 38-42 ;
ACO, I, 3, p. 106, l. 14-18. —* ACO, I, 1, 3, p. 22, l. 33-p. 23, l. 2 ;ACO, I, 2, p. 81, l. 1
2 ; ACO, I, 3, p. 106, l. 19-21 ; LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire, VI, ACO, II, 5, p. 105,
l. 14-16. — ° ACO, I, 1,3, p. 23, l. 8-34 ;ACO, I, 2, p. 81, l. 9-33 ;ACO, I, 3, p. 106, l. 28
p. 107, l. 19 ; LIBERATUS DE CARTHAGE, op. cit., p. 105, l. 17-18. — ' ACO, I, 1, 3, p. 24,
l. 1-3 ; ACO, I, 2, p. 81, l. 34-35 ; ACO, I, 3, p. 107, l. 20-21. —* ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 4
6 ; ACO, I, 2, p. 81, l. 36-37 ; ACO, I, 3, p. 107, l. 22-23. — °ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 7-11 ;
ACO, I, 2, p. 82, l. 1-5 ; ACO, I, 3, p. 107, l. 24-28. —"ACO, I, 1, 3, p. 24, l. 30-p. 26,
l. 5 ; ACO, I, 2, p. 82, l. 15-p. 83, l. 23 ; ACO, I, 3, p. 108, l. 3-p. 109, l. 14. — " ACO, I,
1, 7, p. 117, [l. 34] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 39] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 28] ;ACO, I, 5, p. 113,
l. 22 ;ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 5. — * ACO, I, 1,3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111,
l. 25-p. 112, l. 29. — " ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 3. — " A. CRABBE,
JThSt, 32, 1981, p.376. — * ACO, I, 1,3, p. 35, l. 17 ;ACO, I, 5, p.365, l. 13 ;ACO, I, 1,
3, p. 36, l. 19 ;ACO, I, 5, p. 366, l. 12 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 31 ; ACO, I, 5, p.366, l.31.
— " ACO, II, 1, 2, p. 151 [347], l. 27 ; ACO, II, 3, 2, p. 170 [429], l. 22. —" ACO, II, l,
3, p.94 [453], l. 25 ;ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 15. —"ACO, II, 5, p. 68, l.40.

TIMOTHÉOS 6, évêque de Termessos et Eudokias (Pamphylie de Pergè) 431

Il apparaît en 49° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem '. Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Mais dès le lendemain, Timothéos semble rallié aux cyrilliens
puisqu'il souscrit en 186° position à la condamnation de Nestorius *. Dans sa

932
TIMOTHÉOS 6

réponse à la lettre impériale du 29 juin invalidant la destitution de Nestorius,


Iôannès d'Antioche en son concile dénonce les partisans de Cyrille, parmi
lesquels douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie, de manière très polémique,
d'hérétiques messaliens ". Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes
indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Timothéos
joue un rôle actif durant la séance du 16 juillet. Après un premier échec, une
délégation est envoyée par le concile sur proposition de Juvénal de Jérusalem.
Elle est chargée d'assigner Iôannès d'Antioche à comparaître devantl'assemblée *.
Cette délégation est formée des évêques Timothéos, Eustathios de Dokimion
(Phrygie Salutaire) et Eudoxios de Chôma en Lycie (—» Eustathios 5, Eudoxios 1).
Ils se rendent à la maison où réside Iôannès d'Antioche puis retournent au concile.
Eudoxios de Chôma fait son rapport en premier. Il raconte comment les trois
évêques, arrivés devant la maison d'Iôannès d'Antioche, ont trouvé des soldats
l'épée dégainée et quelques clercs. Ils ont expliqué aux clercs la raison de leur
présence. Ces derniers ont transmis la nouvelle à Iôannès d'Antioche qui a refusé
que ses clercs donnent une réponse à des individus qu'il considérait comme
déposés et excommuniés. Les évêques demandèrent aux clercs qui les avait
déposés et excommuniés. Ils répondirent que c'était Iôannès d'Antioche. Les
évêques ont alors tenté sans succès d'en savoir davantage ". Timothéos " puis
Eustathios de Dokimion * confirment les propos d'Eudoxios de Chôma. Les
procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indication. Lors de la
séance du 22 juillet, Timothéos est de nouveau absent de la liste de présence. Il
souscrit pourtant en 84° position à la décision du concile cyrillien de condamner
toute personne proposant une autre profession de foi que le credo de Nicée ". Un
évêque Timothéos souscrit également en 8° position à la place de l'évêque
Vérinianos de Pergè (—» Vérinianos) ". Il doit s'agir de l'évêque de Termessos et
Eudokias car Vérinianos est le métropolite de Pamphylie de Pergè. La Collectio
Veronensis qualifie par erreur Timothéos de prêtre ". C'est entre la fin du mois
de juillet et le début du mois d'août que Théodose II envoie une lettre confirmant
la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et de Nestorius
(—» Memnôn) *. Voulantignorer les divisions entre partisans de Cyrille et d'Iôan
nès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les
presser de trouver un accord. Parmi les destinataires, dont les sièges ne sont
jamais précisés, un Timothéos est mentionné en 45° position ". Ce ne peut pas
être l'évêque de Termessos et Eudokias. On a remarqué que cette lettre est adres
sée seulement à des titulaires de grands sièges, des métropolites et des évêques
éminents. Il doit s'agir de l'évêque Timothéos de Tomis, métropolite de Scythie ".
Ce problème d'identification se pose dans un autre document. Par esprit de con
ciliation, Théodose II convoque les représentants de chacun des deux partis à
Constantinople en vue d'une conférence contradictoire. Les membres du concile
cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs
délégués. Parmi les signataires du mandatum figurent trois Timothéos en 31°,
115° et 138° position ". L'évêque pamphylien est sans doute l'un d'entre eux. La
titulature de Timothéos présente l'originalité de mentionner un évêché double,
Termessos et Eudokias. Si Termessos est bien connue, Eudokias appelle des
précisions. Le nom, probablement formé sur celui de l'épouse de Théodose II, ne
peut être antérieur à 423, année de l'élévation d'Eudocie au rang d'augusta. Le
site a été identifié à Evdir Khan, moins de 10 km à l'est de Termessos, où ont été
découverts plusieurs lieux de culte chrétien et une nécropole ". Si, au synode de

933
TIMOTHÉOS 7

Constantinople en 448, Termessos et Eudokias constituent un évêché, dans la


réponse en 458 des évêques de Pamphylie de Pergè à l'enquête de l'empereur
Léon, ils forment deux évêchés distincts.

'ACO, I, 4, p. 29, l.21 : cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, 1,2, p. 63, [l. 15]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30
31. —*ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I, 3, p. 92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12
13 ;ACO, I, 1,3, p. 15, l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1,3, p. 19, l. 5-7 ;
ACO, I, 2, p. 78, l. 6-7 ;ACO, I, 3, p. 102, l. 26-28. — ° ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 8-19 : ACO,
I, 2, p. 78, l. 8-19 ; ACO, I, 3, p. 102, l. 29-p. 103, l. 6. — ' ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 20-25 ;
ACO, I, 2, p. 78, l. 20-24 ; ACO, I, 3, p. 103, l. 7-12. —*ACO, I, 1, 3, p. 19, l. 26-33 ;
ACO, I, 2, p. 78, l. 25-32 ; ACO, I, 3, p. 103, l. 13-20. —*ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. l 1] ;
ACO, I, 2, p. 72, [l. 16] ; ACO, I, 3, p. 137, [l. 5] ; ACO, I, 5, p. 112, l. 31 : ACO, II, 3, 1,
p. 231, l. 11. — "ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 6] ; ACO, I, 2, p. 70, [l. 26] : ACO, I, 3, p. 135.
[l. 1] ; ACO, I, 5, p. 110, l. 15 ;ACO, II, 3, 1, p. 228, l. 22. — "ACO, I, 2, p. 70, [l. 26
27]. — * ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29.
—" ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 3. — " A. CRABBE, JThSt, 32, 1981,
p. 376. — * ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 17 ; ACO, I, 5, p. 365, l. 13 ; ACO, I, 1, 3, p. 36, l. 19 ;
ACO, I,5, p. 366, l. 12 ;ACO, I, 1,3, p. 36, l. 31 ;ACO, I,5, p.366, l. 24. —" R. HEBERDEY,
in RE, V A, col. 751-752, s. v. « Termessos » ; H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und
Pamphylien, 2, p. 533-535, s. v. « Eudokias (2) ».

TIMOTHÉOS 7, prêtre de Ténédos (Îles) 431

Ce prêtre est connu par une lettre de l'évêque Maximianos de Constantinople et


des évêques envoyés dans la capitale pour procéder à son élection, le 25 octobre
431. La lettre doit dater de la fin de l'année 431, qui est adressée au clergé et au
peuple de l'île de Ténédos pour annoncer la destitution de leur évêque Anastasios
(—» Anastasios 1), condamné pour ses opinions nestoriennes ". A l'origine de
l'affaire, le prêtre Timothéos et d'autres personnes non mentionnées avaient
envoyé des libelles à Maximianos pour dénoncer Anastasios *.

'ACO, I, 1, 7, p. 137, l. 38-p. 138, l. 47. —*ACO, I, 1, 7, p. 138, l. 3 et 17.

TIMOTHÉOS 8, évêque de Primoupolis (Pamphylie de Sidè) 448-449

Il participe en 448 au synode de Constantinople chargé du procès d'Eutychès,


accusé d'hérésie par l'évêque Eusébios de Dorylée (-» Eusébios 11). À la 2°
séance du 12 novembre, Flavianos, l'évêque de la capitale, déclare que la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius et la lettre d'union de Cyrille
à Iôannès d'Antioche sont conformes au credo de Nicée. Il demande à chacun de
s'exprimer sur cette question ". Basilios de Séleucie (Isaurie) * et Séleukos
d'Amasée (Hélénopont) * défendent le caractère orthodoxe de ces lettres et énon
cent leur profession de foi. L'évêque Saturninos de Marcianoupolis (Mésie II)
demande que toute personne ne partageant pas cette opinion soit exclue et
excommuniée ". Timothéos déclare que les dogmes de Cyrille sont conformes à
Nicée et dit les approuver. A l'instar de Saturninos, il demande que soit exclu de

934
TIMOTHÉOS 8

l'Église quiconque ne suit pas ces dogmes*. Il souscrit en 30° position à la


condamnation d'Eutychès. Dans les trois versions éditées, le nom de son siège
est corrompu (èrtiokoſtoç dpuuourtóÂeoç, episcopus priscopoleos, episcopus ari
mupolitanae ciuitatis) ". Primoupolis est le nom adopté par Aspendos entre 325
et 431 (-» Tribônianos). Timothéos fait partie du groupe des 28 prélats à qui
Théodose II fait savoir le 8 avril 449 dans le baptistère de la cathédrale de
Constantinople qu'il est résolu à ordonner la révision du procès d'Eutychès ". Un
nouveau synode se réunit alors dans la capitale pour régler cette affaire le 13 avril
449. Timothéos occupe la 23° place sur la liste de présence *. Le synode de 449
est occupé par l'étude des procès-verbaux du synode de 448. Durant la lecture, le
diacre eutychien Éleusinios remarque qu'une partie de la profession de foi
d'Eutychès ne se trouve pas dans les actes. Eutychès déclarait croire comme les
Pères de Nicée.Aétios, diacre et notaire de l'Église de Constantinople, demande
qu'on interroge les évêques présents au synode de 448 pour savoir si Eutychès a
bien tenu ces propos et si les procès-verbaux ont été falsifiés*. Alors que tous les
autres membres défendent la version écrite ou prétendent ne pas s'en souvenir,
Timothéos affirme deux fois avoir entendu Eutychès dire : « Je crois comme nos
Pères » ". Mais sa remarque isolée ne suscite aucune réaction. Un peu plus loin,
le diacre Éleusinios demande si Eutychès n'a pas été anathématisé par le synode
de 448 juste après avoir confessé une seule nature dans le Christ comme le
procès-verbal l'indique ". Comme tous les autres membres, Timothéos affirme
n'avoir rien entendu de pareil *. En effet, Eutychès a été anathématisé lorsqu'il
a refusé d'abjurer sa doctrine et non après avoir énoncé sa profession de foi.
L'examen se porte ensuite sur les propos de Flavianos. La question est de savoir
s'il a bien demandé à Eutychès de reconnaître la double nature du Christ après
l'union comme l'affirme Basilios de Séleucie d'Isaurie ". Timothéos confirme
les propos de l'évêque Basilios ". Le synode de 449 conclut à la validité des
procès-verbaux du synode de 448 et confirme la condamnation d'Eutychès
prononcée alors.Timothéos apparaît en 107" position sur la liste de présence à la
l" séance du concile d'Éphèse, le 8 août 449". À la différence de la plupart des
participants, il ne se prononce ni sur la réhabilitation d'Eutychès ni sur la con
damnation de Flavianos de Constantinople et d'Eusébios de Dorylée. Timothéos
est absent de la liste de présence à la 2° séance du 22 août, mais il est à noter que
cette liste, conservée seulement dans une version syriaque, est incomplète. Ce
silence pourrait également s'expliquer par le rôle joué par Timothéos lors du
synode de 448, car les instructions de Théodose II transmises aux commissaires
impériaux, précisent que ceux qui ont jugé Eutychès en 448 doivent, au concile,
se taire et ne pas prendre part aux jugements ". Cette obligation s'applique
d'autant plus à Timothéos si on lui attribue les deux interventions faites au synode
de 449 ". En effet, les actes ne précisent pas le siège de l'auteur de ces paroles et
un seul évêque homonyme, titulaire du siège d'Arka (Phénicie paralienne), est
présent au synode de 449 ". Toutefois l'évêque d'Arka est absent à Éphèse et,
s'il avait été l'auteur des interventions au synode de 449, Timothéos de Primou
polis aurait probablement pu prendre part au vote lors du concile d'Éphèse.
'ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114, l. 14 ; ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5. — * ACO,
II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 11-23. —* ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29
p. 118, l. 4 ;ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 24-p. 98, l. 3. —* ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ;ACO,
II, 3, l, p. 98, l. 14-17. —* ACO, II, 1, 1, p. 122, l. 3-8 ; ACO, II, 3, 1, p. 102, l. 15-19.

935
TIMOTHÉOS 9

— ° ACO, II, 1, 1, p. 146, l. 23 ; ACO, II, 2, 1, p. 20, l. 15 ; ACO, II, 3, 1, p. 130, l. 8.


— ' ACO, II, 1, 1, p. 150, l. 29 ;ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 23. —* ACO, II, 1, 1, p. 149, l. 1 ;
ACO, II, 3, 1, p. 132, l. 27. —"ACO, II, 1, 1, p. 168, l. 30-p. 169, l. 2 ; ACO, II, 2, 1,
p. 68, l. 5-13 ;ACO, II, 3, 1, p. 155, l. 24-p. 156, l. 3. —"ACO, II, 1, 1, p. 169, l. 35-37 ;
ACO, II, 3, 1, p. 157, l. 1-3. —"ACO, II, 1, 1, p. 170, l. 15-18 ;ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 1
4 ; ACO, II, 3, 1, p. 157, l. 24-28. — * ACO, II, 1, 1, p. 170, l. 21 ;ACO, II, 2, 1, p. 69,
l. 7 ;ACO, II, 3, 1, p. 158, l. 1. — * ACO, II, 1, 1, p. 174, l. 33-p. 175, l. 6 ;ACO, II, 3, 1,
p. 163, l. 20-p. 164, l. 2. — "ACO, II, 1, 1, p. 175, l. 17-18 ; ACO, II, 3, 1, p. 164, l. 13
14. — * ACO, II, 1, 1, p. 81, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 56, l. 20. — " ACO, II, 1, 1, p. 72,
l. 21-24 ;ACO, II, 3, 1, p. 47, l. 18-21. — " ACO, II, 1, 1, p. 169, l. 35-37 ;ACO, II, 3, l,
p. 157, l. 1-3 ; ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 7 ; ACO, II, 3, 1, p. 158, l. 1. —" R. PRICE et
M. GADDIs, The Acts ofthe Council of Chalcedon, 1, p. 256, n. 292.

TIMOTHÉOS 9, évêque de Pisidie 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Pergamios d'Antioche (—» Pergamios 1), qui souscrit au nom de Timothéos en
403° position à la définition de la foi ". Le siège de cet évêque n'est pas indiqué
dans les sources conciliaires.

"ACO, II, 1, 2, p. 153 [349], l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 10.

TIMOTHÉOS 10, évêque de Proconnèse (Hellespont) 518/548 ?

La Vie de ce saint thaumaturge est conservée dans deux acolouthies en grec


moderne du moine Arsénios de Galata, membre de l'école de Patmos de 1730 à
1737. L'une a été publiée en 1752 à Iasy pour le prince de Moldavie, l'autre à
Constantinople en 1844 ". Ces textes nous sont restés inaccessibles. La mémoire
de Timothéos est commémorée le 1" août. Il vit sous les règnes de Justin I" et de
Justinien, soit entre 518 et 565. Résidant à Constantinople, il est remarqué pour
ses vertus et nommé évêque de Proconnèse. Là il découvre des habitants qui se
livrent à la piraterie mais réussit rapidement à les en détourner. Il conduit alors
les fidèles comme un bon pasteur, mène une vie ascétique et supporte des calom
nies dont on ignore la nature. Il guérit la prétendue fille de Justinien possédée par
le démon et meurt peu après, un dimanche. En son honneur, Théodora, qui meurt
en 548, fait construire un monastère sur le domaine où Timothéos a exorcisé sa
fille. Cette fille n'est pas nommée, mais Théodora eut en réalité une fille avant
son mariage avec Justinien *. Ce monastère, qui reçoit les reliques du saint,
devient un lieu de miracles. Il est situé dans le nord-est de l'île, au-dessus de la
cité de Proconnèse, dans un lieu appelé Klazakion (?).Au xIx° siècle, les habitants
célébraient encore la fête du saint ". Timothéos est dit archevêque de Proconnèse.
Il s'agirait du plus ancien témoignage de l'octroi du privilège d'autocéphalie à
cet évêché, attesté au vII° siècle dans la Notice du Pseudo-Epiphane ". Mais la
chronologie de l'épiscopat de Timothéos est contestée : il n'aurait pas vécu au
vi° siècle, mais à l'époque iconoclaste *.

936
TOUÈSIANOS

'Acolouthie de notre saint père Timothéos (BHG 2459) ; cf. L. PETIT, Bibliographie des
acolouthies grecques, p. 285. —* PLRE, III B, p. 1240-1241, s. v. « Theodora 1 ».
— * J. MARTINov, Annus ecclesiasticus Graeco-Slavicus, p. 191-192 ; K. DoUKAKIs, Mé
yaç Xvvo5aptotrig, 1" août, VIII, p. 469-470. — * J. DARRoUzÈs, Notitiae episcopatuum,
p.206, 1 *. —* M. GÉDÉON, q)uÂoÂoyuxi) Hya6, 1, 1893, p. 17-21 (non vidi) ; cf. ANONYME,
AnBoll, 13, 1894, p. 300 ; F. A. ANGARANo, in BSS, XII, col. 489, s. v. « Timoteo l'Illumi
natOTe ».

TIMOTHÉOS 11, évêque de Cnide (Carie) VI°-VII° S.

Deux invocations à la Vierge peintes sur les parois de la grotte de Gastria, dans
l'île de Tènos, mentionnent cet évêque ". Sa présence dans une île distante de
plus de 200 km de son siège s'explique peut-être par un pèlerinage.

' G. KIOURTZIAN, Inscriptions grecques chrétiennes des Cyclades, p. 205-206, n° 138-139


et pl. XLV.

TIMOTHÉOS 12, évêque de Samos (Îles) VII° S.

Son sceau porte, au revers d'une représentation de l'Annonciation, la légende :


« de Timothéos, évêque de Samos » (Tuuo0éou èttokórtou Xoiuou)'.

' V. LAURENT, Le corpus des sceaux de l'Empire byzantin, V, 1, p. 531, n° 701 et pl. 95.

TORÈS ?, prêtre de Barata (Lycaonie) V°-VIe S.

Son inscription, sans doute funéraire, a été retrouvée dans une église de Degle,
sur le Kara Dag, 4,5 km environ à l'ouest de Madensehir. On a proposé de
restituer le nom Klètorès ".

' W. M. RAMSAY et G. L. BELL, The Thousand and One Churches, p. 548, n° 46 et dessin
p.543 : G. LAMINGER-PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 86, n° 100.

TOUÈSIANOS, évêque de Kasai (Pamphylie puis Pamphylie de Sidè) 381

Il occupe entre la 84° et la 93° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". La Pamphylie forme
alors une seule province ecclésiastique. Nous préférons la forme Touèsianos,
attestée sur la liste latine, la liste gréco-syriaque et la liste de Michel le Syrien, à
la forme Touèsios de la liste grecque de Patmos, car Touèsianos est un nom
attesté en Pamphylie *.

' C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 87 ; MANsI, III, col. 570 B, [n° 88] : MANsI, VI,
col. 1179, [n°93] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n°89 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p. 347, n° 84 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 317 B, n° 88. —* L. ZGUSTA, Klein

937
TRANQUILLINOS

asiatische Personennamen, p. 520, $ 1585-5.

TRANQUILLINOS, évêque d'Antioche (Pisidie) ca 403/4 ?-431

Les principaux adversaires de Jean Chrysostome tiennent une réunion dans la


capitale après le synode du Chêne, en septembre 403, qui a condamné Jean avec
le soutien de Théophilos d'Alexandrie, et avant les troubles de la fête de Pâques,
le 17 avril 404. Ils s'appuient sur le 4° canon du concile d'Antioche de 341
stipulant que tout évêque déposé par un synode et qui a réintégré sa charge sans
accord d'un synode perd le droit de se défendre et doit être expulsé.Toutefois, la
valeur de ce canon est contestée par les partisans de Jean. Leurs adversaires se
rendent auprès d'Arcadius pour qu'il convoque dix évêques favorables à Jean
afin de régler cette controverse canonique. Deux évêques du parti de Jean,
Elpidios de Laodicée (Syrie I) et Tranquillios, persuadent l'empereur de ne pas
l'expulser sans motif". La menace n'est écartée que de manière temporaire car
Jean est finalement déposé et de nouveau exilé, cette fois de manière définitive,
le 20 juin 404. On a proposé d'identifier Tranquillios à Tranquillinos, un partisan
de Jean *. C'est durant son exil que Jean envoie de nombreuses lettres à ses parti
sans. Dans une lettre adressée à l'évêque Tranquillinos, Jean prie ce dernier
d'héberger l'évêque Séleukos, qui regagne sa cité après avoir visité Jean durant
l'hiver, sans doute 404-405.Jean demande aussi des nouvelles de son correspon
dant *. Dans la lettre suivante, Jean recommande Séleukos malade à Hymnètios,
médecin en chef de Césarée de Cappadoce ". Dans une dernière lettre, vers 405
ou 406, Jean révèle l'existence d'une longue amitié avec Tranquillinos et
mentionne une correspondance régulière. Il précise que le porteur de sa lettre
fournira des informations à Tranquillinos sur ses affaires et sur la situation en
Thrace et en Arménie *. D'après ces lettres, on a déduit que le siège de Séleukos
doit se trouver en Cappadoce ou en Galatie (c'est-à-dire près du lieu d'exercice
du médecin Hymnètios), et celui de Tranquillinos dans le centre de l'Asie
Mineure (soit entre la Thrace et l'Arménie)". La rareté du nom et la localisation
incitent à identifier Tranquillinos avec l'évêque d'Antioche de Pisidie. Mais cette
solution reste hypothétique car elle est le résultat d'une série de conjectures.
Tranquillinos d'Antioche de Pisidie apparaît en 1" position parmi les 68 évêques
ou représentants d'évêques qui adressent une lettre de protestation, certainement
le 21 juin 431, à Cyrille d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques
critiquent la convocation unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le
22 juin sans attendre les légats ni les Orientaux. D'après la place qu'il occupe,
Tranquillinos semble à la tête de la résistance au coup de force de Cyrille. Il
souscrit en 3° position à une lettre envoyée par le concile des Orientaux au clergé
et au peuple d'Hiérapolis, en Euphratésie *. Iôannès d'Antioche et ses partisans
mettent en garde les habitants d'Hiérapolis contre les nouvelles envoyées par le
concile cyrillien dont les décisions ont été invalidées. Cette lettre est sans doute
de peu postérieure au 26 juin, date de l'arrivée d'Iôannès d'Antioche à Éphèse et
de la déposition de Cyrille et de Memnôn qui est mentionnée (—» Memnôn). Le
1" juillet, le concile cyrillien envoie une relation à l'empereur De crainte que le
comte des domestiques Kandidianos " ne rapporte les événements de manière
biaisée, les cyrilliens s'adressent à Théodose II pour légitimer la déposition de
Nestorius. Ils demandent à l'empereur de convoquer Kandidianos et cinq repré

938
TRANQUILLINOS

sentants du concile pour connaître la vérité. Ils accusent certains évêques partisans
d'Iôannès d'Antioche d'être des pélagiens ou des adversaires de l'orthodoxie,
d'autres d'avoir été déjà déposés depuis plusieurs années pour des fautes graves.
Les cyrilliens dénoncent le climat de violence que fait régner le comte Eirènaios
à Éphèse et concluent leur lettre par la liste des évêques favorables à Iôannès
d'Antioche ". Tranquillinos est cité en 33° position ". Les différentes positions
qu'occupe Tranquillinos, selon l'origine des documents, indiquent qu'il joue un
rôle important pour Iôannès d'Antioche, mais non d'après le concile cyrillien.
A la fin de la séance du 17 juillet et après l'échec de la troisième et dernière
députation citant Iôannès d'Antioche à comparaître, le concile cyrillien ex
communie l'évêque d'Antioche et les membres de son concile. Tranquillinos
n'apparaît pas sur la liste des évêques excommuniés. Cette sentence d'excommu
nication est suivie d'une encyclique envoyée par le concile cyrillien pour faire
connaître les noms des excommuniés, parmi lesquels l'évêque d'Antioche de
Pisidie figure cette fois-ci, en 31° position *. Ce renseignement n'est fourni que
par la Collectio Casinensis, constituée à partir de la traduction des actes établie au
vi° siècle par le diacre Rusticus. Ni la Collectio Vaticana ni la CollectioAtheniensis
ne mentionnent le nom de Tranquillinos dans leur version de l'encyclique. C'est
entre la fin du mois de juillet et le début du mois d'août que Théodose II envoie
une lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse
et de Nestorius ". Voulant ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et
d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction,
pour les presser de trouver un accord. Parmi les destinataires figure Tranquillinos
en 8° position ". À la différence des cyrilliens, la chancellerie impériale ne sem
ble pas minorer le rôle de Tranquillinos. Pour trouver un terrain d'entente entre
les deux factions du concile qui se sont réciproquement condamnées, l'empereur
Théodose II organise une conférence contradictoire à Constantinople. Les délé
gués orientaux, empêchés par des moines cyrilliens d'atteindre la capitale, se
rendent à Chalcédoine. Dans une lettre postérieure au 11 septembre, le concile
oriental exhorte ses délégués à résister aux pressions. De manière plus précise, il
leur demande d'obtenir l'annulation des mesures prises par les cyrilliens et la
dissolution du concile pour permettre aux évêques de rentrer chez eux alors que
l'hiver approche ". Tranquillinos signe cette lettre en 1" position ". En l'absence
des évêques les plus importants partis avec Iôannès d'Antioche à Chalcédoine,
Tranquillinos se retrouve à la tête du concile oriental. Seule la Collectio Casinensis
fournit la liste des souscriptions de cette lettre du concile oriental. Il est singulier
que Tranquillinos soit absent de la liste des excommunications du 17 juillet, mais
toujours présent du côté des Orientaux en septembre. Le concile cyrillien a sans
doute cherché à se concilier certains prélats importants comme Tranquillinos. Il
est possible que le nom de Tranquillinos ait été effacé de la liste des condamnés
après son ralliement. Aucun document n'indique le sort de Tranquillinos après le
concile d'Éphèse. La paix conclue entre Iôannès d'Antioche et Cyrille d'Alexan
drie en 433 a sans doute permis à l'évêque d'Antioche de Pisidie de conserver
son siège ou de le récupérer s'il a été déposé entre 431 et 433.

" PALLADIos, Dialogue, IX, éd. CoLEMAN-NoRToN, p. 53, l. 4-p. 54, l. 2 ; éd. MALINGREY et
LECLERCQ, p. 186, l. 53-p. 188, l. 83 ; GEORGEs D'ALExANDRIE, Vie de Jean Chrysostome,
52, p. 225-226. —* S. LE NAIN DE TILLEMONT, Mémoires, XI, p. 266 (non vidi), cf. R. DEL
MAIRE, RechAug, 25, 1991, p. 169. —* JEAN CHRYsosToME, Lettres, XXXVII, PG, 52,

939
TRIBÔNIANOS

col. 630-631. —* Ibid.,XXXVIII,col. 631. —* Ibid.,LXIII,col. 643-644.— ° R. DELMAIRE,


op. cit., p. 158 et 168-169. —' ACO, I, 4, p. 27, l. 29 ; ibid., p. 28, l. 11 ; cf. C. FRAIssE
CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428-1" juillet 431), t. II, p.386. —*ACO, I,
4, p. 45, l. 11. —" PLRE, II, p. 257-258, s. v. « Fl. Candidianus 6 ». — "ACO, I, 1, 3,
p. 10, l. 24-p. 13, l. 7 ; ACO, I, 3, p. 96, l. 3-p. 98, l. 32 ; cf. PLRE, II, p. 624-625, s. v.
« Irenaeus 2 ». — "ACO, I, 1,3, p. 13, l. 4 ;ACO, I, 3, p. 98, l. 27 ;Actes coptes du concile
d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 38 ; tr. KRAATz, p. 37. — * ACO, I, 4, p. 242, l. 38.
— * ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. — " ACO, I.
1, 3, p. 31, l. 5 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 29. — * ACO, I, 1, 7, p. 77, l. 36-p. 78, l. 35 : ACO, I,
4, p. 65, l. 21-p. 67, l. 40 ; ACO, I, 5, p. 375, l. 16-p. 376, l. 14. — "ACO, I, 4, p. 66,
1.38.

TRIBÔNIANOS, évêque d'Aspendos (Pamphylie de Sidè) 431

Il apparaît en 96 position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 ". À la fin de cette première séance du concile,
il souscrit en 82° position à la condamnation de Nestorius *. Dans sa réponse à la
lettre impériale du 29 juin invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'An
tioche en son concile dénonce les partisans de Cyrille, dont les douze évêques de
Pamphylie qu'il qualifie, de manière polémique, d'hérétiques messaliens *. Lors
des séances des 10, 1 l et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont
disposés selon l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet
ne donnent pas d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Tribônianos apparaît
sur la liste de présence en 96° position º, et souscrit en 50° position à la décision
du concile cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession
de foi que le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque
les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une confé
rence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent, probablement
avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Tribônianos figure parmi
les expéditeurs du mandatum en 87° position '. Il est à noter qu'il est dit évêque
tantôt d'Aspendos*, tantôt de Primoupolis*. Il s'agit du même personnage car,
au cours de la première séance, il porte l'un puis l'autre titre dans les actes d'une
même collection conciliaire, la Collectio Vaticana ". Le plus ancien témoignage
du nom de Primoupolis apparaît dans les actes en 431. Au concile de Nicée en
325, l'évêché était toujours appelé Aspendos (—» Domnos 1). Au synode de
Constantinople en 448, est seulement mentionné un évêque de Primoupolis
(—» Timothéos 8). Dans le Synekdèmos d'Hiéroklès, le nom de la la cité est
déformé en TpuuoûrtoMtç ". On en déduit que ce nom de Primoupolis a été adopté
entre 325 et 431, qu'il coexiste avec l'ancien nom au moins jusqu'en 431 et que
l'ancien nom disparaît des actes officiels avant 448 pour réapparaître au concile
de Nicée II en 787 *. L'origine du toponyme Primoupolis est problématique.
W. Ramsay a suggéré que ce nom proviendrait d'un saint local et cite les exemples
d'Hadrianè (Pamphylie P) et de Nérônias (Isaurie)". Les comparaisons ne sont
pas pertinentes, car il n'est pas possible qu'une ville porte le nom d'un saint ou
d'un évêque avant le Iv° siècle ". Hadrianè est mentionnée dans une inscription
du II° siècle (que W. Ramsay ne pouvait pas connaître) et tire certainement son
nom de l'empereur Hadrien qui visita la région en 129 ". Nérônias est appelée
Eirènoupolis dès le l" siècle d'après une monnaie du règne de Domitien ". De

940
TRIBÔNIANOS

son côté, la Bibliotheca Sanctorum indique plusieurs saints Primos, mais aucune
sainte Prima. Il s'agit de martyrs d'Antioche, d'Afrique, de Rome et de Trieste "
dont le culte ne semble guère répandu. Deux saints Primos sont liés à l'Asie
Mineure : l'un est martyrisé à Nicomédie sous Dioclétien, mais son identification
précise est impossible ; l'autre serait un martyr d'Hellespont, mais il a été « créé »
par la faute d'un copiste ". L'hypothèse d'un toponyme formé sur le nom d'un
saint doit être écartée, à moins d'imaginer un saint local inconnu des sources. Le
nom Primos a certes été porté par plusieurs évêques entre le II° et le v° siècle ",
mais aucun n'a exercé son ministère en Asie Mineure. Il est attesté en Orient
dans le récit du martyre de sainte Fébronia de Nisibe au Iv° siècle * et dans les
actes du concile d'Éphèse en 449*, mais il s'agit d'individus obscurs. La piste
religieuse et ecclésiastique étant épuisée, il convient de chercher des laïcs assez
importants pour donner leur nom à la cité d'Aspendos. Plusieurs membres de la
famille sénatoriale des Nummii Albini portent le nom de Primus, et l'un d'eux fut
gouverneur de Lycie-Pamphylie à la fin du II° siècle et consul suffect sous
Commode ou Septime Sévère *. Une inscription fragmentaire d'Adada (Pisidie),
sans doute du III° siècle, mentionne aussi un Nummius Albinus qualifié de Mou
rtpótotoç ûrtotuKóç *. Il pourrait s'agir d'un grand propriétaire foncier plutôt
que du gouverneur de la province de Lycie-Pamphylie (dont Adada fait alors
partie) *. De toute façon, à l'époque impériale, les cités ne prennent jamais le
nom d'un gouverneur, fût-il consul, mais du souverain ou d'un parent. L'empereur
Didius Julianus a pour frère Nummius Albinus *, mais on ignore s'il s'appelait
Primus et DidiusJulianus n'a régné que de mars à juin 193. La mère de l'empereur
Pupien s'appelait aussi Prima º, mais elle était sûrement morte depuis longtemps
lorsque son fils accéda à 74 ans au pouvoir pour une brève période (février-mai
238). Une autre hypothèse a été proposée par H. Grégoire. D'après une inscription,
la ville d'Amasée, métropole de la province d'Hélénopont, a offert en 376/7 une
épitaphe à une dame de haut lignage dont le nom a disparu. Elle était la fille « de
Primos le Jeune qui se rendit agréable aux empereurs » (Ilpipou véou toû Boot
À eÛouv dpéoovtoç) *. H. Grégoire a proposé de voir en Primos un favori qui, à
l'instar d'Antinoos, aurait donné son nom à une cité. Primos le Jeune a certes
vécu entre 325 et 431, date du changement de nom d'Aspendos, mais n'est attesté
dans aucune source. Le mystère de l'origine de Primoupolis reste entier.

' ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 1] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 29 ; ACO, I, 3, p. 55, [l. 1] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 67 ;tr KRAATz, p. 64. —* ACO, I, 1,2, p. 58,
[l. 20]. —* ACO, I, 1, 5, p. 126, l. 30-31. —* ACO, I, 1, 3, p.
p. 53, l. 19-20 ; ACO, I, 3,
p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3,
p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 12] ; ACO, I, 5, p. p. 87, l. 24 ; ACO, II, 3, 1,
p. 200, l. 12. —°ACO, I, 1,7, p. 113, [l. 10] ;ACO, I, 2, p. 71, [l. 21] ;ACO, I, 3, p. 136,
[l. 4] : ACO, I, 5, p. 111, l. 25 ; ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 5. —'ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 12 ;
ACO, I, 5, p. 365, l. 8. —"ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 1] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 29 ; ACO, I, 3,
p. 55, l. 1 : 95 ;ACO, I, 1, 7, p. 87, l. 12 ;ACO, I, 3, p. 120, l. 31 ;ACO, I, 5, p. 87, l. 24.
— ° ACO, I, 1,2, p. 58, [l. 20] ;ACO, I, 1, 7, p. 113, [l. 10] ; ACO, I, 2, p. 71, l. 21 ;ACO,
I, 3, p. 136, l. 4 ; ACO, I, 5, p. 111, l. 25. — "ACO, I, 1, 2, p. 6, [l. 1] : ibid., p. 58, l. 20.
— " HIÉROCLÈs, Synekdèmos, 682.1, p. 30. — * MANsI, XII, col. 995 D inter alia,
cf. Sh. JAMEsoN, in RE Suppl., XII, col. 101, s. v. « Aspendos » et PmbZ, 3, p. 18, s. v.
« Leon 4321 ». — " W. M. RAMSAY, The Historical Geography of Asia Minor, p. 416 ;
ID., The Cities and Bishoprics of Phrygia, I, p. 284 et n. 1. — " W. RUGE, in RE, XVII,

941
TRÔïLOS

1, col. 49, s. v. « Neronias 1 ». — * D. MAGIE, Roman Rule in Asia Minor, I, p. 620 ;


D. STIERNON, in DHGE, XXII, col. 1432, s. v. « Hadrianè ». — " F. HILD et H. HELLEN
KEMPER, Kilikien und Isaurien, p. 246, s. v. « Eirènupolis (2) ». — " BSS, X, col. 1103
1105 et 1108 ; BHL 9622-9623. — " Martyrologe romain, 3 janvier, p. 5, 5 ; BSS, X,
col. 1000-1001 et III, col. 1340. — " W. ENssLIN, in RE, XXII, 2, col. 1997, s. v. « Primus
6-12 ». — "Synaxaire de Constantinople, 25 juin, 1, col. 769, l. 24. —* Actes syriaques
du concile d'Éphèse (449), p. 109, l. 44 ; ibid., p. 113, l.32. —* R. HANsLIK, in RE,
XXII, 2, col. 1995-1996, s. v. « Primus 1 » ; G. ALFOLDY, Fasti Hispanienses, p. 129
130. — * J. R. S. STERRETT, The Wolfe Expedition to Asia Minor, p. 306, n° 430 = IGR,
III, p. 152, n° 368. —* PIR*, V, 3, p. 400, n° 228 ; A. GRoAG, in RE, XVII, 2, col. 1408
1409, s. v. « Nummius 7 ». — * PIR*, V, 3, p. 400, n° 226. —* R. HANsLIK, in RE, XXII,
2, col. 1971, s. v. « Prima 2 » . —* J. C. ANDERsoN, F. CUMONT et H. GRÉGOIRE, Studia
Pontica, III, p. 121-122, n°99 ; cf. PLRE, I, p. 725, s. v. « Primus iunior 1 » ; H. HELLEN
KEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 465, s. v. « Aspendos ».

TRÔILOS, évêque de Lagina ?(Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 381

Il occupe entre la 79° et la 88° place selon les listes de souscription aux canons du
concile de Constantinople, qui se termine le 9 juillet 381 ". Le nom du siège est
corrompu : tóMeoç Aiyoiov, Geonensis, AEgeon, AITENoN et AGIUN. Les listes in
diquent Trôïlos parmi les évêques de Pamphylie. Il faut par conséquent écarter
l'identification avec Aigaiai (Cilicie II) et proposer Lagina, un évêché suffragant
de Pergè (Pamphylie de Pergè). Cette hypothèse a déjà été avancée *. Faire de
Trôïlos un évêque d'Étenna (Pamphylie de Sidè) nécessite une correction trop
importante des listes ". À l'époque du concile de Constantinople, en 381, la Pam
phylie constitue une seule province ecclésiastique. Trôïlos occupe la première
place parmi les évêques de Pamphylie sans doute en raison de l'absence du mé
tropolite. La localisation de Lagina demeure inconnue ".

" C. H. TURNER, JThSt, 15, 1914, p. 169, n° 82 ; MANSI, III, col. 570 A, [n° 83] ; MANsI, VI,
col. 1179, [n° 88] ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 75, n° 84 = V. RUGGIERI, OCP, 59,
1993, p. 346, n° 79 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 8, tr. I, p. 316 B, n°8. —* MICHEL LE SYRIEN,
VII, 8, tr. I, p. 316 B, n. 22. — * H. HELLENKEMPER et F. HILD, op. cit., 2, p. 531-532 et
n. 13, s. v. « Etenna ». — " H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 680,
s. v. « Lagina ».

TROKONDAS, prêtre d'Iconium (Lycaonie) IV° S.

La stèle qu'il a dressée pour le prêtre Gourdos a été découverte dans la ville de
Konya (-» Gourdos 1)'. Trokondas se dit « le successeur et compagnon » (ô
ôudôoXoç koi ôrtooov) de Gourdos. Lui-même est sans doute un prêtre, et le mot
ôrtdoov n'implique pas la subordination de Trokondas vis-à-vis de Gourdos *. Le
nom Trokondas est courant en Lycie et en Pamphylie ".

' H. S. CRONIN, JHS, 22, 1902, p. 124-125, n° 58 ; W. M. RAMsAY, Luke the Physician,
p. 389-390, n° 19. — * W. M. RAMSAY, loc. cit. — * L. ZGUSTA, Kleinasiatische Personen
namen, p. 490-492, $ 1512-31.

942
TRYPHÔN 1

TRYPHÔN 1, évêque de Chios (Îles) 448-451

Il participe en 448 au synode de Constantinople chargé du procès d'Eutychès,


accusé d'hérésie par l'évêque Eusébios de Dorylée (—» Eusébios 11). A la 2°
séance du 12 novembre, Flavianos, l'évêque de la capitale, déclare que la
deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius et la lettre d'union de Cyrille
à Iôannès d'Antioche sont conformes au credo de Nicée. Il demande à chaque
participant de s'exprimer sur cette question ". Les évêques Basilios de Séleucie
(Isaurie)* et Séleukos d'Amasée (Hélénopont) * défendent le caractère orthodoxe
de ces lettres et énoncent leur profession de foi. L'évêque Saturninos de
Marcianoupolis (Mésie II) demande que toute personne ne partargeant pas cette
opinion soit exclue et excommuniée ". Tryphôn déclare que les dogmes de Cyrille
sont conformes à Nicée et dit les approuver À l'instar de Saturninos, il demande
que soit exclu de l'Église quiconque ne suit pas ces dogmes*. Tryphôn dit croire
en la foi définie par les Pères de Nicée et par Cyrille. Il anathématise et juge
étrangers à l'Église ceux qui ne croient pas en ces dogmes°. Il souscrit en 13°
position à la condamnation d'Eutychès '. Il dit signer de sa propre main
(ûrtéypovo Xeupl èuñ), formule est répétée plus bas par l'évêque Sabas de Paltos
(Syrie I)*. Tryphôn fait partie du groupe des 28 prélats à qui Théodose II notifie
le 8 avril 449 dans le baptistère de la cathédrale de Constantinople sa décision
d'ordonner la révision du procès d'Eutychès*. Un nouveau synode se réunit dans
la capitale pour régler cette affaire le 13 avril 449. Tryphôn occupe la 34° place
sur la liste de présence ". Le synode de 449 est occupé par l'étude des procès
verbaux du synode de 448. Durant la lecture, le diacre eutychien Éleusinios
remarque qu'une partie de la profession de foi d'Eutychès ne se trouve pas dans
les actes. Eutychès déclarait croire comme les Pères de Nicée. Aétios, diacre et
notaire de l'Église de Constantinople, demande qu'on interroge les évêques
présents au synode de 448 pour savoir si Eutychès a bien tenu ces propos et si les
procès-verbaux ont été falsifiés ". À la suite de presque tous les autres membres,
l'évêque de Chios confirme qu'Eutychès a parlé exactement comme les procès
verbaux l'indiquent *. Un peu plus loin, le diacre Éleusinios demande si Eutychès
n'a pas été anathématisé par le synode de 448 juste après avoir confessé une
seule nature dans le Christ comme le procès-verbal l'indique ". Tryphôn répond
que tous les clercs présents au synode de 448 ont anathématisé Eutychès pour
avoir tenu des propos impies et contraires au credo de Nicée ". En effet, Eutychès
a été anathématisé lorsqu'il a refusé d'abjurer sa doctrine et non après avoir
énoncé sa profession de foi. Aétios demande ensuite qu'on lise les interventions
des évêques Tryphôn, Sabas de Paltos et Paulos d'Apollônias (Bithynie) au
synode de 448 *. Son but est de prouver l'authenticité des procès-verbaux de 448
et de montrer que les évêques présents n'ont pas changé d'opinion, ni fait de
fausses déclarations. Le patrice Flôrentios, l'un des trois représentants de l'empe
reur (avec le comte Mamas et le tribun Makédonios) repousse cette demande,
estimant que les dépositions de ces évêques sont connues et consignées dans les
procès-verbaux. Il préfère qu'on poursuive l'enquête ". Peu après, Tryphôn
confirme les propos de Sabas en rappelant qu'Eutychès a été anathématisé par
tous les clercs présents au synode de 448 ". Le synode de 449 conclut à la validité
des procès-verbaux du synode de 448 et confirme la condamnation d'Eutychès
prononcée alors.Tryphôn est absent au concile d'Éphèse en août 449 Partisan de
la destitution d'Eutychès, l'évêque de Chios a peut-être jugé préférable d'éviter

943
TRYPHÔN 1

cette réunion qui aboutit à la réhabilitation temporaire d'Eutychès. Son attitude


diffère de celle de son métropolite, Iôannès de Rhodes, qui approuve, lors du
concile d'Éphèse, la restauration d'Eutychès et la déposition de Flavianos de
Constantinople et d'Eusébios de Dorylée (—» Iôannès 15). Cependant, il est
inutile de chercher une quelconque opposition dogmatique ou une querelle de
personne entre Iôannès de Rhodes et Tryphôn de Chios. En effet, à la séance
d'ouverture du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451, Iôannès est représenté
en 54° position par Tryphôn ". Ni Iôannès ni Tryphôn ne sont mentionnés sur la
liste de présence à la 2° séance du 10 octobre consacrée à la définition de la foi.
À la 3 séance du 13 octobre, Iôannès de Rhodes siège à la 31° place, en personne
apparemment ". Tryphôn occupe la 74° place sur la même liste de présence ".
Iôannès est le 30° prélat à approuver la décision du concile de priver Dioskoros
d'Alexandrie de toute dignité ou fonction épiscopale *. Tryphôn répète les mê
mes propos en 95° position *. Iôannès souscrit à la déposition de Dioskoros en
73° position dans la version grecque des actes, en 33° position d'après la version
latine *. De son côté semble-t-il, Tryphôn souscrit à cette même décision en 72°
position d'après la version grecque et en 37° position d'après la version latine *.
Sa signature est répétée dans la version latine en 50° position *. Les trois mentions
d'Iôannès de Rhodes tirées de la 3° séance n'indiquent pas qu'il est représenté
par Tryphôn. On est tenté de croire qu'il a siégé en personne lors de cette séance.
Pourtant, il se trouve sur la liste des souscriptions parmi les simples évêques et
non avec les autres métropolites. En outre, Tryphôn signe juste avant et non après
son métropolite comme il sied à tout évêque suffragant.Ajoutons enfin que toutes
les autres mentions d'Iôannès de Rhodes tirées des actes du concile de Chalcédoine
indiquent qu'il est représenté par Tryphôn. Plutôt que d'imaginer la présence
d'Iôannès de Rhodes seulement à la 3° séance, il semble plus simple de croire
qu'il a été absent durant tout le concile. Les listes de la 3° séance se seraient
bornées à noter sa présence sans préciser que Tryphôn agissait à sa place. Ces
listes présentent d'autres cas similaires. Tryphôn est absent de la liste de présence
de la séance du 17 octobre qui a pour objet l'étude du Tome de Léon. Comme
pour la 2° séance du 10 octobre, l'absence de Tryphôn explique celle de son
métropolite. Lors de la séance du 20 octobre consacrée à l'affaire de Phôtios de
Tyr et Eustathios de Beyrouth (les deux en Phénicie paralienne), Tryphôn
représente Iôannès en 54° position sur la liste de présence *. Phôtios rappelle que
l'évêque Eustathios a été excommunié et les évêques que ce dernier a ordonnés
ont été déposés et rabaissés au rang de prêtres en vertu d'un document dont il
prétend ignorer l'origine. Anatolios de Constantinople déclare aux commissaires
impériaux que le synode de la capitale a envoyé cette excommunication conformé
ment aux canons. Les commissaires interrogent alors les membres du concile
pour savoir s'il était permis à Anatolios d'agir de la sorte « et s'il faut appeler
synode la réunion des personnes en résidence dans la capitale » (koi ei oûvoôov
Xpn ko) eîv tôv èrttônuoûvtov tñ BoouÀiôt rtóÁeu tùv ouvé) evouv) º. Tryphôn
répond le premier qu'elle « est appelée synode, qu'ils réunissent et que les
opprimés qui y comparaissent jouissent de leurs droits » (oûvoôoç xoÀeîtot koi
ouvoyovtou koi oi kotortovoûpevot tôv ôukoioov drtoMoüouou) *. L'évêque de
Chios défend ainsi la légitimité du synode permanent de Constantinople comme
juridiction ecclésiastique. Mais, à la suite de l'évêque Attikos de Zèla (Héléno
pont), le concile critique le fait de juger un individu en son absence. Anatolios se
défend d'avoir innové et affirme que les participants n'ont pas agi contre la

944
TRYPHÔN 1

tradition º. C'est au nom d'Iôannès de Rhodes que Tryphôn occupe la 54° place
lors de la séance dogmatique du 22 octobre ". Tryphôn représente Iôannès en 53°
position sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle
assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit à la place d'Iôannès en 53° position à la
définition de la foi *. D'une manière inexplicable, la souscription d'Iôannès de
Rhodes, apposée par Tryphôn, est repoussée à la fin de la série des souscriptions
de métropolites. Elle se trouve par conséquent séparée des souscriptions des
autres métropolites du diocèse d'Asie par celles des métropolites d'Illyricum et
de Thrace *. Tryphôn souscrit en son nom propre en 299° position *. Dans la
Collectio Dionysiana Aucta et dans la Chronique de Michel le Syrien, Tryphôn
est appelé Eufrontius ou Euphrontius. E. Schwartz a pensé qu'il pouvait s'agir
d'un signum º, comme il lui arrive de le supposer lorsque les listes de présence
et de souscription présentent une divergence irréductible. Cette différence re
monte peut-être à une erreur ancienne dans les listes géographiques issues du
Corpus canonum d'Antioche, dont dérivent la version latine de la Collectio
Dionysiana Aucta et la version syriaque de Michel le Syrien. A la séance du
26 octobre, Tryphôn siège à la place d'Iôannès en 53° position ". La version la
tine oublie de préciser que Tryphôn représente Iôannès. Cette séance est occupée
par l'examen de l'accord trouvé entre Maximos d'Antioche et Juvénal de
Jérusalem sur le ressort de leur siège respectif. Tryphôn représente Iôannès à la
51° place lors de la seconde séance du 26 octobre qui aborde le cas de Théodoret
de Cyr (Euphratésie) ". Tryphôn siège au nom d'Iôannès en 53° position à une
autre séance datée du 26 octobre ". Cette séance entreprendl'examen de l'affaire
d'Ibas d'Edesse (Osrhoène). Celle-ci est réglée le 27 octobre, mais aucune liste
de présence n'est fournie. Une autre séance a lieu le 27 octobre pour confirmer
l'accord conclu entre Maximos d'Antioche et Juvénal de Jérusalem. Aucune liste
de présence n'est conservée. La séance du 29 octobre a pour objet la querelle
entre deux évêques d'Éphèse rivaux : Bassianos et Stéphanos (-» Bassianos,
Stéphanos 4). Iôannès est de nouveau représenté par Tryphôn en 53° position sur
la liste de présence ". Aucune liste de présence n'est fournie pour la séance du
30 octobre consacrée au règlement de l'affaire de Bassianos et Stéphanos. Au
cours d'une autre séance du 30 octobre, les Pères conciliaires étudient le différend
qui oppose le métropolite de Bithynie, Eunomios de Nicomédie, à Anastasios de
Nicée. La liste de présence mentionne de nouveau Tryphôn agissant au nom
d'Iôannès en 53° position ". Tryphôn et donc Iôannès ne sont pas mentionnés à
la séance du 31 octobre consacrée à l'évêque Sabinianos de Perrhè (Euphratésie),
déposé au concile d'Éphèse en 449 La liste de présence n'indique les noms que
des 47 premiers membres. Puisque Tryphôn est toujours mentionné en 53° ou 54°
position, il est normal qu'il n'apparaisse pas sur cette liste. Iôannès est représenté
par Tryphôn en 53° position à l'autre séance du 31 octobre occupée par la lecture
de la lettre du pape Léon au concile de Chalcédoine ". A la fin de la journée du
31 octobre, en l'absence des commissaires impériaux, des légats pontificaux et
d'une partie des Pères, se déroule une autre séance. Cette réunion établit les
prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de
Thrace. Tryphôn souscrit à ce canon au nom d'Iôannès en 30 position º, en son
nom propre en 87° position ". Le nom de l'évêque de Chios, mais non celui du
métropolite des Îles, apparaît en 36 position sur la liste des signatures qui accom
pagne la lettre que les Pères, à la fin du concile, envoient au pape Léon pour
annoncer la déposition de Dioskoros et justifier la suprématie de Constantinople ".

945
TRYPHÔN 1

À l'ultime séance, le 1" novembre,Tryphôn occupe pour Iôannès la 54 place sur


la liste de présence *. Dans la version latine, comme pour la séance du 26 octobre,
seulTryphôn est mentionné. La séance du 1" novembre est occupée par la contro
verse suscitée par le canon établi la veille au profit de Constantinople. A une
séance non datée,Tryphôn souscrit pour lui seul aux canons établis à Chalcédoine,
en 38° position d'après la Collectio Prisca*. Le nom de son siège y est transmis
sous une forme latine corrompue : Tryfon dioensis.

'ACO, II, 1, 1, p. 113, l. 32-p. 114, l. 14 ; ACO, II, 3, 1, p. 93, l. 18-p. 94, l. 5. —* ACO,
II, 1, 1, p. 117, l. 15-28 ; ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 11-23. —*ACO, II, 1, 1, p. 117, l. 29
p. 118, l. 4 ; ACO, II, 3, 1, p. 97, l. 24-p. 98, l. 3. —*ACO, II, 1, 1, p. 118, l. 16-19 ;
ACO, II, 3, 1, p. 98, l. 14-17. —* ACO, II, 1, 1, p. 122, l. 3-8 ;ACO, II, 3, 1, p. 102, l. 15
19. — ° ACO, II, 1, 1, p. 121, l. 32-p. 122, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 102, l. 11-14. — " ACO,
II, 1, 1, p. 146, l. 2-3 ;ACO, II, 2, 1, p. 19, l. 20 ;ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 16-17. —* ACO.
II, 1, 1, p. 146, l. 6 ; ACO, II, 2, 1, p. 19, l. 22 ; ACO, II, 3, 1, p. 129, l. 19. — "ACO, II,
1, 1, p. 150, l. 11 ; ACO, II, 3, 1, p. 134, l. 6. —"ACO, II, 1, 1, p. 149, l. 17 : ACO, II.
3, 1, p. 133, l. 10. —"ACO, II, 1, 1, p. 168, l. 30-p. 169, l. 2 : ACO, II, 2, 1, p. 68, l. 5
13 ; ACO, II, 3, 1, p. 155, l. 24-p. 156, l. 3. — * ACO, II, 1, 1, p. 169, l. 10-11 : ACO. II,
2, 1, p. 68, l. 19 ;ACO, II, 3, 1, p. 156, l. 9-10. —" ACO, II, 1, 1, p. 170, l. 15-18 : ACO.
II, 2, 1, p. 69, l. 1-4 ; ACO, II, 3, 1, p. 157, l. 24-28. — * ACO, II, 1, 1, p. 170, l. 31-33 :
ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 15-17 ; ACO, II, 3, 1, p. 158, l. 10-12. — * ACO, II, 1, 1, p. 171,
l. 5-7 ; ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 27-29 ;ACO, II, 3, 1, p. 158, l. 23-25. —" ACO. II, 1, 1,
p. 171, l. 8-9 ; ACO, II, 2, 1, p. 69, l. 30 ; ACO, II, 3, 1, p. 158, l. 26-27 ; cf. PLRE, II,
p. 478-480, s. v. « Fl. Florentius 7 » ; ibid., p. 704, s. v. « Mamas 1 » ; ibid., p. 698, s. v.
« Macedonius 5 ». — " ACO, II, 1, 1, p. 172, l. 33 ; ACO, II, 2, 1, p. 70, l. 36 : ACO, II,
3, 1, p. 161, l. 8. —" ACO, II, 1, 1, p. 57, l. 21 ; ACO, II, 3, 1, p. 30, l. 17. — " ACO, II.
1, 1, p.4 [200], l. 5. —* ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 5. —* ACO, II, 1, 2, p. 30 [226].
l. 11 ;ACO, II, 3,2, p.51 [310], l. 21-24. —*ACO, II, 1,2, p. 31 [227]. l. 34 ;ACO, II.
3, 2, p. 59 [318], l. 19-21. —* ACO, II, 1, 3, p. 103 [462], l. 22-23. —*ACO, II, 1, 2,
p. 36 [232], l 19 : ACO, II, 3, 2, p. 73 [332], l. 20 —* ACO, II, 3, 2, p.74 [333], l. 5.
—* ACO, II, 1, 3, p. 103 [462], l. 22-23. —* ACO, II, 1, 3, p. 105 [464], l. 28-41.
—*ACO, II, 1,3, p. 107[466], l. 1-2. —*ACO, II, 1,3, p. 107[466], l. 3-11. —*ACO,
II, 1,2, p. 122 [318], l. 37-38 ;ACO, II, 3,2, p. 130 [389], l. 9. —* ACO, II, 1,2, p. 132
[328], l. 5 ; ACO, II, 3, 2, p. 140 [399], l. 17. —* ACO, II, 1, 2, p. 143 [339], l. 16-17 ;
ACO, II, 3, 2, p. 159 [418], l. 6. —* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 19 ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 64. —*ACO, II, 1, 2, p. 150 [346], l. 12 ;
ACO, II, 2, 2, p. 76 [168], l. 31 ; ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 29 : MICHEL LE SYRIEN,
VIII, 10, tr. II, p. 68 B, n° 354. —* E. ScHwARTz, op. cit., p. 32, n. 1. —* ACO, II. 1.3,
p.4 [363], l. 41-42 ; ACO, II, 3, 3, p.8 [447], l. 28. —" ACO, II, 1, 3, p.8 [367]. l. 37
38 : ACO, II, 3, 3, p. 12 [451], l. 25. —*ACO, II, 1, 3, p. 13 [372], l. 12-13. —*ACO,
II, 1, 3, p. 44 [403], l. 10-11. —"ACO, II, 1, 3, p. 57 [416], l. 33-34. —"ACO, II, 1, 3,
p.85 [444], l. 21-22. —*ACO, II, 1, 3, p. 90 [449], l. 13 : ACO, II, 3, 3, p. 103 [542].
l. 23. — * ACO, II, 1, 3, p. 92 [451], l. 1 : ACO, II, 3, 3, p. 105 [544], l. 17. —* LÉoN LE
GRAND, Lettres, XCVIII, PL, 54, col. 964 B : ACO, II, 3, 2, p.99 [358], l. 44. — * ACO,
II, 1, 3, p. 87 [446], l. 31-32 ; ACO, II, 3, 3, p. 100 [539], l. 32. —*ACO, II, 2, 2, p.41
[133], l. 27.

946
TYCHIKOS

TRYPHÔN2, évêque de Kolbasa (Pamphylie de Pergè) 536

Il souscrit en 72° position à la condamnation d'Anthimos lors de la 4° séance du


concile de Constantinople, le 21 mai 536 ", et en 87° position à celle de Sévère
d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras lors de la 5° et dernière séance, le 4 juin *.
Son nom n'apparaît pas sur les listes de présence aux cinq séances de ce
concile.

'ACO, III, p. 186, l. 6. —* Ibid., p. 118, l. 34.

TRYPHÔN3, prêtre de Dokimion (Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il a fait graver une inscription funéraire pour le repos éternel de ses enfants ". La
pierre a été découverte à Iscehisar (Dokimion).

" W. M. RAMsAY, The Cities and Bishoprics of Phrygia, II, p. 746, n° 692.

TRYPHÔN 4, archidecanus d'Aphrodisias (Carie) V°-VI° S.

Une inscription fragmentaire peut-être votive trouvée dans la basilique d'Aphro


disias mentionne ce clerc ". La fonction d'archidecanus est rare mais il existe un
parallèle (-» Victor). Tryphôn est peut-être le chef des fossoyeurs de la cité.

' C. RoUECHÉ, Aphrodisias in Late Antiquity, p. 230-231, n° 188.

TRYPHÔN 5, diacre de Philadelphie (Lydie) VI°-VII° S.

Une épitaphe disparue mentionnait le tombeau de ce diacre et de son épouse (?)


Eurodia ".

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, n° 345.

TRYPHÔN 6, decanus d'Éphèse (Asie) VI°-VII° S.

Son épitaphe a été trouvée à Éphèse '. Il n'est pas certain que le défunt soit un
fossoyeur car le mot decanus a plusieurs sens.

" R. MERKELBACH et J. NoLLÉ, Die Inschriften von Ephesos, VI, p. 236, n° 2314.

TYCHIKOS, évêque d'Érythrées (Asie) 431

Il apparaît en 85° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture du


concile d'Éphèse, le 22 juin 431 '. Invité à se prononcer sur la conformité avec le
Symbole de Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius,

947
TYNCHIANOS

Tychikos est le 68° à donner son avis. Il se déclare convaincu par les démonstrations
des pères conciliaires en faveur de la foi de Nicée et de la lettre de Cyrille *. Dans
la Collectio Vaticana, il porte par erreur le nom d'Eutychios, alors qu'il est bien
appelé Tychikos dans la version copte.A la fin de la séance du 22 juin, il souscrit
en 52° position à la condamnation de Nestorius *. Lors des séances des 10, 11 et
16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon l'ordre
préétabli ". Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas d'indi
cation. Lors de la séance du 22 juillet, Tychikos figure de nouveau sur la liste de
présence en 85° position *, et il souscrit en 104° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représen
tants de chaque parti à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure
Tychikos en 48° position ". Il est à noter que le siège de Tychikos est écrit près
d'une fois sur deux Xótpou* au lieu de 'Epu0poi ". E. Schwartz note l'existence
d'un bourg Xutpóv ou Xutpiov près de Clazomènes, mais souligne que l'évêque
d'Érythrées n'administre pas l'évêché de Clazomènes, qui a son propre évêque
(—» Eusébios 8). Xûtpou serait peut-être une erreur commise par le rédacteur de la
liste de présence du 22 juin ". On a suggéré une contamination de la signature de
'Epu0pôv parXûtpoov, en remarquanttoutefois que cet évêché chypriote n'apparaît
sur aucune liste de présence ". Nous devons écarter cette hypothèse sans pouvoir
en proposer d'autre. Tychikos tient peut-être son nom du disciple de l'apôtre Paul
désigné comme évêque de Colophon dans certains synaxaires et ménologes by
zantins *.

'ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 34] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 18 ; ACO, I, 3, p. 54, [l. 31] ; Actes coptes
du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 66 ; tr KRAATz, p. 63. —*ACO, I. 1, 2, p. 22,
l. 31-p. 23, l. 4 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 120-121 ;
tr. KRAATz, p. 113. —* ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 16]. — * ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ; ACO.
I, 3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I. 3,
p. 99, l. 12-13. —* ACO, I, 1, 7, p. 87, [l. 1] : ACO, I, 5, p. 87, l. 13 ;ACO, II, 3, 1, p.200.
l. 1. — ° ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 31] ; ACO, I, 2, p. 72, [l. 36] : ACO, I, 3, p. 137, [l. 25] ;
ACO, I, 5, p. 113, l. 19 : ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 2. —'ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 26 : ACO, I.
5, p. 365, l. 22. —* ACO, I, 1, 2, p. 5, [l. 34] ; ACO, I, 2, p. 29, l. 18 ; ACO, I, 3, p. 54,
l.31 ;ACO, I, 1, 7, p. 87, l. 1 ;ACO, I, 5, p. 87, l. 13 ;ACO, II, 3, 1, p. 200, l. 1. —"ACO,
I, 1, 2, p. 22 ; ACO, I, 1, 2, p. 57, [l. 16] ; ACO, I, 1, 7, p. 114, [l. 31] ; ACO, I, 2, p. 72,
[l. 36] ; ACO, I, 3, p. 137, l.25 ; ACO, I, 5, p. 113, l. 19 ; ACO, II, 3, 1, p. 232, l. 2 : Actes
coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 66 ;tr KRAATz, p. 63 : ibid., tr. BoURIANT,
p. 120 ;tr. KRAATz, p. 113. — " E. ScHwARTz, in Miscellanea Francesco Ehrle, II, p. 60-61.
— " E. GERLAND et V. LAURENT, Corpus Notitiarum episcopatuum, I, p. 68, n. 73. — * Syna
xaire de Constantinople, 8 décembre, 3, col. 290, l. 7-9 ; ibid., 30 juin, 1, col. 787, l. 1-2 ;
Ménologe de Basile II, 9 décembre, PG, 117, col. 197 B.

TYNCHANIOS, évêque d'Apollônias (Carie) 451

Il apparaît en 261° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 223° place lors de la

948
TYRANNOS

2° séance du 10 octobre consacrée au dogme *. Il est présent en 88° position à la


3° séance du 13 octobre *. Il est le 103° à approuver la décision de condamner
Dioskoros d'Alexandrie ". Il souscrit à sa déposition en 166° position selon la
version grecque des actes du concile, en 215° position d'après la version latine *.
Tynchanios occupe la 225° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du
17 octobre ". Il est interrogé comme nombre de Pères sur le Tome de Léon. Il
affirme, en 152° position, que cette lettre est en accord avec les Symboles de
Nicée et de Constantinople I, avec la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à
Nestorius, et souscrit au Tome '. Aux séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux précisent les noms des 58 premiers membres. Il apparaît en 241° position
sur la liste de présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste
l'empereur Marcien*. Il souscrit en 247° position à la définition de la foi ". Pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux détaillent les noms de 47 à
58 membres. Tynchanios apparaît en 109° position sur la liste des souscriptions
de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de Constantinople
sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace ". Pour l'ultime séance, le 1" no
vembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 27 ;ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 28. —*ACO, II, 1,2, p. 75 [271], l. 34.
—* ACO, II, 1,2, p.5 [201], l. 19. — * ACO, II, 1,2, p. 32 [228], l. 2 ;ACO, II, 3, 2, p. 60
[319], l. 16-18. —* ACO, II, 1, 2, p. 38 [234], l 34 ; ACO, II, 3, 2, p. 79 [338], l. 27.
— ° ACO, II, 1, 2, p.90 [286], l. 12. — ' ACO, II, 1,2, p. 108 [304], l. 20-23 ;ACO, II, 3,
2, p. 112 [371], l. 27. —* ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], l. 19 ; ACO, II, 3, 2, p. 146 [405],
l. 8. —*ACO, II, 1,2, p. 148 [344], l. 35 ;ACO, II, 2, 2, p. 75 [167], l. 32 ;ACO, II, 3, 2,
p. 166 [425], l.27 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 67 B, n° 324. —"ACO, II, 1, 3,
p.92 [451], l.24 ;ACO, II, 3, 3, p. 106 [545], l. 5.

TYRANNOS, évêque d'Oumanada (Lycaonie) 451

Il apparaît en 294° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 256° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent de la
liste de présence à la 3° séance du 13 octobre. Cette séance conclut le procès de
Dioskoros d'Alexandrie instruit lors de la l" séance. Trois autres évêques de
Lycaonie manquent dans cette même liste. Cela a été interprété comme le signe
d'une sourde opposition à une séance tenue en l'absence des commissaires impé
riaux et à la condamnation de Dioskoros pour des motifs seulement disciplinaires
et non dogmatiques *. Le nom de Tyrannos apparaît néanmoins à la fin de la 3°
séance en 157° position dans la version grecque et en 201° position dans la version
latine de la liste des souscriptions à la déposition de Dioskoros ". Il occupe la
256° place sur la liste de présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à
l'étude du Tome de Léon *. Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès
verbaux ne précisent les noms que des 58 premiers membres. Tyrannos est
mentionné en 274° position sur la liste de présence de la séance solennelle du
25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien ". Il souscrit en 280° position à
la définition de la foi '. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre, les
procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Il apparaît en
124° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit

949
VALENS

les prérogatives du siège de Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de


Thrace *. Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres.

'ACO, II, 1, 1, p. 63, l.21 ;ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 30. —*ACO, II, 1,2, p. 76 [272]. l. 26.
—* E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p.49. —*ACO, II, 1,2, p. 38[234], l.25 ;ACO,
II, 3, 2, p. 79 [338], l. 12. —* ACO, II, 3, 2, p.90 [286], l. 43. —°ACO, II, 1, 2, p. 137
[333], l. 6 ;ACO, II, 3, 2, p. 147 [406], l.9. — ' ACO, II, 1,2, p. 149 [345], l.31 ;ACO, II,
2, 2, p. 75 [167], l. 3 : ACO, II, 3, 2, p. 168 [427], l. 6 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II,
p. 67 A, n° 296. —*ACO, II, 1,3, p.92 [451], l. 39 ;ACO, II, 3,3, p. 106 [545], l. 17.

VALENS, prêtre de Laodicée ?(Pisidie) IV ° S.

Aurèlios Valens (AùpñÄuoç Oûd Ànç) a érigé une stèle pour son fils Elpidios ". La
pierre provient de Meydanli, 18,5 km au sud-est d'Ilgin (Tyraéion), et 22,5 km
au nord-ouest de Halic1 (Laodicée).

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 12, n° 65 et dessin p. 127.

VALÉRIANOS, évêque d'Iconium (Lycaonie) 431-post 433

L'auteur anonyme d'une chronique syriaque cite comme principaux évêques du


concile d'Éphèse Cyrille d'Alexandrie, le pape Célestin représenté par ses légats,
Théodotos d'Ancyre (Galatie I), Succensos de Diocésarée (Isaurie), Akakios de
Mélitène (Arménie II), Valérianos, Memnôn d'Éphèse (—» Memnôn) et Juvénal
de Jérusalem ". Cette énumération est inattendue car elle mentionne Succensos
qui n'assiste pas au concile d'Éphèse. Mais les relations épistolaires de Cyrille
avec Succensos expliquent peut-être sa mention avant Akakios de Mélitène et
Valérianos, deux autres destinataires de lettres de Cyrille devenues fameuses.
Valérianos apparaît en 11° position sur la liste de présence lors de la séance
d'ouverture du concile d'Éphèse, le 22 juin 431 *. De manière assez étrange, on
trouve deux métropolites d'Illyricum juste avant Kyros d'Aphrodisias (Carie) et
Valérianos (—» Kyros 1), et séparés des autres métropolites d'Illyricum. On a
proposé d'expliquer ce fait par une étourderie du métropolite de Crète, Ikonios
de Gortyne, qui aurait confondu son nom avec celui du siège de Valérianos et
signé la liste de présence avant lui. Valérianos aurait alors signé à la place
d'Ikonios, tandis que Périgénès de Corinthe (Hellade) et Kyros auraient tenté de
rectifier cette erreur en apposant leur signature à la suite d'Ikonios de Gortyne *.
Cette explication reste peu plausible car les listes de présence sont établies, à la
différence des listes de souscriptions, par les secrétaires du concile et non par les
évêques eux-mêmes. Invité à se prononcer sur la conformité avec le Symbole de
Nicée de la deuxième lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, Valérianos est le
16° à donner son avis. Il estime qu'en dépit de différences d'expression, ces deux
textes contiennent la même règle de foi (èv ôtoqpópouç \é#eouv évo koi tò oùtöv
Kovóvo tñç tioteoç eûpiokouev). C'est pourquoi la lettre de Cyrille est en
accord avec la foi de Nicée ". (Lors de la 6° séance du concile de Constantinople II,
le 19 mai 553, cette déclaration de Valérianos est mentionnée durant la lecture

950
VALÉRIANOS

d'un extrait des actes du concile d'Éphèse *.) Valérianos est ensuite amené à se
prononcer sur la deuxième lettre de Nestorius à Cyrille. Il estime que cette lettre
est non seulement contraire à la foi des Pères de Nicée et à la lettre de Cyrille,
mais aussi en contradiction avec son propre contenu ". À la fin de cette séance, il
souscrit en 161° position à la condamnation de Nestorius ". Un rang aussi bas
pour un métropolite est étonnant, mais ne semble pas être une manipulation de la
liste des souscriptions ni le reflet d'une brève défaveur personnelle. Les deux
autres évêques de Lycaonie présents au concile d'Éphèse souscrivent en effet à
la suite de leur métropolite (—» Thômas 1, Martyrios 2). Lors des séances des 10,
11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli*. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Valérianos apparaît sur la liste de
présence en 12° position ", et souscrit en 17° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée ". Lors d'une séance dont on ne peut déterminer la date, le
concile se penchesur le cas des messaliens ".AmphilochiosdeSidè(Pamphylie S.)
et Valérianos présentent au concile un exposé commun sur les messaliens de
Pamphylie (—» Amphilochios 2). Si Valérianos marche sur les traces d'Amphilo
chios d'Iconium dans la lutte contre les messaliens (—» Amphilochios 1), on peut
en revanche noter l'absence de Vérinianos de Pergè (Pamphylie P), alors que la
séance aborde un problème spécifique à la Pamphylie (—» Vérinianos). Au cours
de l'examen, on lit une lettre synodale de Sisinnios de Constantinople apportée
par Valérianos. Elle est approuvée par Valérianos, Amphilochios de Sidè et tous
les évêques de Pamphylie et de Lycaonie. Ce document doit correspondre à la
lettre de Sisinnios et de Théodotos d'Antioche envoyée en 426 et conservée par
Photius *, où il précise : « bien évidemment les actes (tenus) à Alexandrie sont
également confirmés » (BeBoioov övtov ôn\oôù koù tôv Itertpoyuévov èv
'AAe#ovöpeiq). Il s'agit de la seule allusion à ce synode alexandrin, autrement
inconnu. Une lettre de Cyrille à Amphilochios de Sidè reflète peut-être les déci
sions arrêtées par le synode d'Alexandrie au sujet des messaliens ". La condition
posée par Cyrille à la réconciliation des messaliens est reprise par le concile
d'Éphèse. En effet, les Pères décrètent que toute personne convaincue ou
soupçonnée de messalianisme doit anathématiser cette hérésie selon les termes
contenus dans la lettre synodale de Sisinnios. Dans ce cas, les clercs conservent
leur fonction et les laïcs restent en communion. Sinon les clercs sont déchus de
leur rang au sein de l'Église et les laïcs sont anathèmes. Il est interdit aux
monastères d'accueillir des membres de cette hérésie. Le concile souligne que
Valérianos, Amphilochios et tous les évêques de la province se sont dépensés en
ce sens. Le concile anathématise l'Askètikon, un livre messalien apporté par
Valérianos. Si un autre problème se pose, Valérianos, Amphilochios, les évêques
de Pamphylie, de Lycie et de Lycaonie sont chargés de trouver une solution. Fin
juillet ou début août, Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de
Cyrille, de Memnôn d'Éphèse et de Nestorius ". Voulant ignorer les divisions
entre les partisans de Cyrille et ceux d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux
Pères conciliaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi
les destinataires figure un évêque Valentinos en 9° position *. Comme pour les
autres prélats, son siège n'est pas indiqué. E. Schwartz a cru qu'il s'agissait du
titulaire de l'obscur évêché de Moutloublakè (Cilicie I) ", mais sa place éminente
parmi d'autres métropolites dans un document issu de la chancellerie impériale

951
VALÉRIANOS

rend cette identification impossible. On a proposé de corriger Valentinos en


Valérianos, d'autant que les noms d'origine latine sont souvent déformés dans les
listes conciliaires ". Le nom de l'évêque d'Iconium subsiste néanmoins sous une
forme correcte dans la version latine de cette lettre contenue dans la Collectio
Casinensis ". Par esprit de conciliation, Théodose II convoque les représentants
de chacun des deux partis à Constantinople en vue d'une conférence contradictoire.
Les membres du concile cyrillien remettent, probablement avant le 11 septembre,
des instructions à leurs délégués. Parmi les signataires du mandatum figure
Valérianos en 11° position ". Les efforts de Théodose II s'avèrent inutiles. Le
concile d'Éphèse se termine dans la confusion, les partisans de Cyrille et ceux
d'Iôannès d'Antioche campent sur leurs positions. De longues négociations
aboutissent cependant à un accord en 433. Une lettre de Firmos de Césarée (Cap
padoce I) est adressée à un évêque Valérios dont le siège n'est pas précisé ". Il
peut s'agir de l'évêque d'Iconium dont le nom est parfois transcrit sous la forme
de Valérios au lieu de Valérianos. Comme ce dernier, Firmos a participé au
concile d'Éphèse du côté de Cyrille d'Alexandrie.À cette occasion, il a dû entrer
en relation avec Valérianos. Dans sa lettre, Firmos considère son destinataire
comme un ami dont il garde à jamais le souvenir et prie son correspondant de le
tenir dans les mêmes sentiments et de lui adresser une lettre. Il aborde de manière
très elliptique les affaires qui les intéressent tous deux et compare leurs efforts à
ceux de Sisyphe, estimant que les prières de son dédicataire sont nécessaires pour
atteindre leur but. Il doit s'agir d'une allusion à la période de controverse suscitée
dans les rangs des cyrilliens par l'union de 433 avec les Orientaux. Conscient des
réserves, voire des oppositions, que l'acte d'union de 433 peut susciter parmi ses
propres alliés, Cyrille leur envoie plusieurs lettres. Les plus importantes par leur
longueur et leur contenu sont adressées à Akakios de Mélitène, Valérianos,
Succensos de Diocésarée, Dynatos de Nicopolis (Vieille Épire) et Eulogios,
apocrisiaire de Cyrille à Constantinople. Il est à noter que ces destinataires offrent
un appui à Cyrille dans chacun des diocèses de l'Empire d'Orient : Pont, Asie,
Orient, Illyricum et Thrace. D'après Liberatus de Carthage, qui écrit plus d'un
siècle après les événements, les lettres de Cyrille à Akakios et à Valérianos se
raient une réaction contre Eulogios qui accuse Cyrille de souscrire à la confession
des deux natures comme Nestorius l'a enseigné *. Liberatus ne manque pas de
citer la fin de la lettre de Cyrille à Valérianos *. Ces lettres de Cyrille ne sont pas
faciles à dater car leur contenu est purement dogmatique. Postérieures à la paix
de 433, leur but est de prouver que cet accord ne remet pas en cause la christologie
définie au concile, même si ce compromis est inspiré par la théologie antiochienne
et que Cyrille a préféré laisser de côté ses douze anathématismes. Cyrille veut
concilier l'union des deux natures dans le Christ, présente dans la formule d'union
de 433, avec la nature unique du Verbe incarné reconnue en 431. La lettre de
Cyrille à Valérianos est conservée dans la Collectio Vaticana *. Comme Photius
le remarque, cette lettre vise à réfuter la doctrine nestorienne *. Dès les premières
lignes, Cyrille se dit confiant dans la vigilance de son correspondant, « capable
d'opposer avec une vigueur juvénile la vérité aux fables inconsidérées de
certains » (ôûvoo0ou koà ud0\o veovuKóç dvtovootñoot tò dxpuBèç toîç
tuvóv eikouo-uu8iouç). Nous comprenons que Cyrille incite Valérianos à faire
taire les oppositions de certains évêques du diocèse d'Asie, partisans de Cyrille
lors du concile d'Éphèse, mais hostiles à l'accord de 433. Cyrille et Valérianos
semblent entretenir de bons rapports car Cyrille s'adresse à son correspondant et

952
VALÉRIANOS

à ses alliés comme à de « très bons amis » (ô BéAttotot)*. Refusant qu'on le


soup-çonne de diviser la nature du Christ à l'instar de Nestorius, Cyrille confesse
que le Christ et le Fils sont un et, par conséquent, que sa personne est une. Cyrille
ne parle de deux natures que dans le domaine de la pensée * : « c'est-à-dire
l'hypostase de chacun étant conservée sans confusion et distinguée par la raison »
(q)uMottouévnç ônMovótu tñç ûrtootooeooç ékotépou douyxûtoç, tſô ôè Móyqp
ôuoupoupévnç) *". Il rejette les accusations de nestorianisme et accuse ses
détracteurs d'arianisme et d'apollinarisme *. Attaché à la paix de 433, Cyrille
emploie l'image controversée du « temple » (voóç) pour désigner le corps du
Christ º, allusion à une formule contenue dans l'accord avec les Orientaux ". Il
rappelle qu'Iôannès d'Antioche et les autres évêques d'Orient ne partagent pas
l'hérésie de Nestorius. Au contraire, par une confession écrite, ils anathématisent
les propos de Nestorius et reconnaissent que la Vierge est Mère de Dieu. Les
Orientaux confessent également que le Christ est un, le Fils est un et le Seigneur
est un. Cyrille conclut sa lettre en demandant à Valérianos de chasser ceux qui
prêtent aux évêques d'Orient d'autres pensées ou leur attribuent des lettres
falsifiées pour les compromettre. Si toute similitude de la pensée de Cyrille avec
celle de Nestorius est écartée, le langage de l'évêque d'Alexandrie reste toutefois
empreint d'une certaine ambiguïté. Celle-ci est mise à profit lors des querelles
christologiques postérieures pour étayer les thèses tant des partisans que des
adversaires de la double nature du Christ après l'Incarnation. Ainsi, lors de la
première séance du concile monophysite d'Éphèse, le 8 août 449, l'évêque
Eustathios de Beyrouth (Phénicie paralienne) fait un usage particulier des textes
cyrilliens. Il estime que les lettres adressées aux défunts évêques Akakios de
Mélitène, Valérianos d'Iconium et Succensos de Diocésarée permettent de com
prendre le sens de la deuxième lettre de Cyrille à Nestorius (reçue au concile de
431) car, selon Eustathios, les trois lettres contiennent la formule « une seule
nature du Verbe incarné ». Eustathios rappelle par ailleurs que Cyrille a étayé
cette formule par le témoignage d'Athanase d'Alexandrie ". Cyrille emploie
plusieurs expressions pouvant conforter la thèse d'Eustathios * : il reconnaît en
particulier que « le Verbe incarné est Dieu par nature » (tòv oopkoo0évto Aóyov
ótu Oeòç kotô qpûouv èotiv) *. Au concile de Chalcédoine, en octobre-novembre
451, les Pères font le choix tacite d'éviter les écrits de Cyrille qui contiennent
une formulation christologique extrême comme la liste des douze anathématismes,
ou équivoque comme les lettres dogmatiques postérieures à la paix de 433. Lors
du colloque de 532 entre chalcédoniens et monophysites, Hypatios d'Éphèse
(Asie), porte-parole de l'Église officielle, rappelle que Cyrille s'est réconcilié
avec Iôannès d'Antioche et, qu'à la fin de la lettre à Valérianos, il a mis en garde
contre les fausses lettres indûment attribuées aux Orientaux (—» Hypatios 4) ".
De manière moins anecdotique, le patriarche Eulogios d'Alexandrie (581-608)
fait un large usage des écrits de Cyrille dans les controverses qui l'opposent aux
monophysites. Plusieurs passages de la lettre à Valérianos sont cités dans les
discours d'Eulogios connus par la Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, un
florilège orthodoxe de la fin du vII° siècle, et par Photius *. L'œuvre d'Eulogios
est tournée vers un objectif majeur : concilier la christologie de Cyrille, en
particulier celle exprimée dans ses écrits théologiques après l'acte d'union, avec
la définition de Chalcédoine et le Tome de Léon. L'importance de la lettre à
Valérianos, du moins en Égypte, est attestée encore à la fin du xr siècle par le
Pseudo-Sévère d'Ashmounaïn qui la cite parmi les œuvres principales de Cy

953
VALÉRIANOS

rille *. Deux manuscrits datés de 800 environ (Patmiaci 172 et 173) fournissent,
à la suite de la collection canonique dite des quatorze titres, six canons de
Constantinople I puis une série de vingt-et-un canons. Celle-ci est introduite par
une brève note : « de plus des canons du même saint concile à Constantinople se
trouvant dans la collection canonique de Palladios, le révérentissime évêque
d'Amasée, et apportés par le défunt évêque Valérianos avec les autres canons
définis à Constantinople sous le bienheureux Nektarios par les 150 » (éti Kovóveç
tñç oûtñç èv KoovotovtuvourtóÁet dryioç ouvóôou eûpmuévou èv t© xovovuKqp
IIoMMoôiou toû 0eoqpuÀeotdtou èttokórtou 'Apiooeioç koi koopu0évteç Itopô
toû èv ôoiouç èttokóntou Oûo)\epuovoÛ uetô tôv Mourtôv xovóvov tôv èx8év
tov èv Koovotovtuvourtó) et èrti toû uokopiou Nektopiou topà tôv pv ) ".
Cette note mérite une explication. Le problème est de distinguer les deux assem
blées indiquées dans ce texte. Le deuxième concile mentionné dans le texte
semble désigner celui de Constantinople de 382 réuni sous Nektarios. Ce dernier
ne pouvait pas présider le concile de Constantinople en 381 car c'est précisément
durant ce concile qu'il fut choisi pour succéder à Grégoire de Nazianze. Mais la
mention des 150 Pères est une allusion évidente au concile de 381. Sans doute
l'auteur de cette notice avait-il à l'esprit le concile de 381, quitte à forcer un peu
l'histoire en le plaçant sous la présidence de Nektarios qui y fut alors élu. Quant
à l'autre assemblée mentionnée au début, il s'agit sans doute du synode de 382.
Si nous comprenons bien, l'évêque Palladios d'Amasée, métropolite d'Hélénopont
présent au concile d'Éphèse en 431, aurait constitué et mis sous son nom une
collection canonique (kovovuKóv) rassemblant les canons du synode de 382 et du
concile de 381 fournis par un évêque Valérianos. E. Schwartz a proposé de l'iden
tifier à l'évêque d'Iconium car Palladios était son contemporain et tous les deux
ont participé au concile d'Éphèse ". E. Honigmann a, d'autre part, remarqué que
l'évêque d'Amasée présent au concile de 381 portait lui-aussi le nom de Valé
rianos ". Rien ne permet de trancher entre ces deux identifications.

" Chronique de 724, p. 117, l. 25. — * ACO, I, 1, 2, p.3 [l. 20] ; ACO, I, 2, p. 27, l. 26 ;
ACO, I, 3, p. 52, [l. 35] ; Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 6l ;
tr. KRAATz, p. 61. —* A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 385. — * ACO, I, l, 2, p. 16, l. 15
21 : Actes coptes du concile d'Éphèse (431), tr. BoURIANT, p. 104 : tr KRAAIz, p. 100.
—* ACO, IV, 1, p. 154, l. 19-21. — ° ACO, I, 1,2, p. 32, l. 1-4 ;ACO, I, 2, p. 44, l. 8-10 ;
ACO, I, 3, p. 63, l. 32-34. — ' ACO, I, 1,2, p. 62, [l. 8]. —* ACO, I, 1,3, p. 53, l. 19-20 ;
ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ;
ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —" ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 12] ; ACO, I, 3, p. 120, l. 5 ; ACO.
I, 5, p. 85, l. 22 ;ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 17. — "ACO, I, 1, 7, p. 112, [l. 16] : ACO, I. 2,
p. 70, [l. 31] ;ACO, I, 3, p. 135, [l. 5] ;ACO, I, 5, p. 110, l. 25 ;ACO, II, 3, 1, p. 229, l. 1.
—"ACO, I, 1, 7, p. 117, l. 1-p. 118, l. 15 ; ACO, I, 5, p.354, l. 34-p. 355, l. 23.
— * PHoTIUs, Bibliothèque, 52 (Synode de Sidè), t. I, p. 38, l. 3-p. 39, l. 2. — " CYRILLE
D'ALExANDRIE, Lettres, LXXXII, PG, 77, col. 376A-B ; Codex Vaticanus gr. 1431, p. 20,
l. 9-23. — " ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29.
— * ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 5 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 29. — " E. ScHwARTz, ACO, I, 1, 8,
p. 22, s. v. « OûoÀevtîvoç MoutMouſ}Mokng », contra R. SCHIEFFER, ACO, IV. 3, 2,
p.497, s. v. « Valerianus 3 ». — " A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p.371. — " ACO, I, 3,
p. 111, l. 29 et apparat critique. — "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 7 ; ACO, I, 5, p.365, l. 4.
— " FIRMos DE CÉSARÉE, Lettres, 38, p. 156. — * LIBERATUs DE CARTHAGE, Bréviaire,
VIII, ACO, II, 5, p. 108, l. 5-10. —* Ibid., IX, ACO, II, 5, p. 109, l. 19-38. — * ACO, I,

954
VÉNANTIOS

1,3, p. 90, l. 25-p. 101, l. 9. —* PHoTIUs, Bibliothèque, 169 (Cyrille d'Alexandrie), t. II,
p. 162, l. 20-22. — * ACO, I, 1,3, p. 93, l. 11. — * ACO, I, 1,3, p. 97, l. 27 ; cf. A. GRILL
MEIER, Le Christ dans la tradition chrétienne, I, p. 470. —*' ACO, I, 1, 3, p. 92, l. 10-11.
—*ACO, I, 1,3, p.96, l. 20-p. 97, l. 2. —*ACO, I, 1,3, p. 92, l. 23. —*ACO, I, 1,4,
p. 17, l. 17. — " ACO, II, 1, 1, p. 112, l. 10-28 ;ACO, II, 2, 1, p. 52, l. 1-15 ;ACO, II, 3,
l, p. 91, l. 26-p. 92, l. 12 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr. II, p. 44. —* ACO, I, 1, 3,
p.92, l. 8 ; ibid., p. 95, l. 17 ; ibid., p.96, l. 7 ; ibid., p. 96, l. 8-9 ; ibid., p. 97, l. 20 ; ibid.,
p. 98, l. 10 ; ibid., p. 98, l. 16 ; ibid., p. 99, l. 28. —* ACO, I, 1, 3, p. 98, l. 19.
—* INNOKENTIos DE MARONÉE, Lettre à Thomas le Prêtre, ACO, IV, 2, p. 182, l. 4-9.
—* Doctrina Patrum de Incarnatione Verbi, 23, vII, p. 150, l. 4-5 ; ibid., 29, xv, p. 212,
l. 23-27 ; ibid., 30, II, p. 219, l. 28 ; PHoTIUs, Bibliothèque, 230 (Eulogios d'Alexandrie),
t. V, p. 17, l. 29-p. 18, l. 26-40 ; ibid., p. 29, l. 4-p. 30, l. 4-8 ; ibid., p. 35, l. 8-11 ;
cf. A. GRILLMEIER, op. cit., II, 4, p. 111-115. —* Ps.-SÉvÈRE D'ASHMOUNAIN, Histoire des
patriarches, XII, PO, I, 4, p. 442 [178]. — " E. ScHwARTz, ZSavRG, 56, Kan.Abt., 25,
1936, p. 23. —* Ibid., p. 23. —* E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 21.

VARÉLIANOS, prêtre de Perta ?(Lycaonie) IV°-V° S.

Son épitaphe métrique est gravée sur la stèle que lui ont dressée sa fille, son
épouse, son gendre et son fils Aphthonios (identifié par erreur à son gendre "). Ce
prêtre est semble-t-il décédé dans sa patrie. Il est le fils d'un père « riche en terre
labourée » (yoinç t'èpuB66Mou dpoûpnç)*, une formule qui désigne sans doute
un grand propriétaire terrien. La pierre a été découverte à Dedeler, 35 km au sud
est de Çesmelisebil (Gdanmaa), 33 km à l'est d'Halici (Laodicée) et 32 km au
nord-ouest de Geimir (Perta).

" T. CALLANDER, in W. M. RAMSAY (éd.), SERP, p. 176, n° 69. —* W. M. CALDER, MAMA,


I, p. 123, n° 232 et ph. ; R. MERKELBACH et J. STAUBER, Steinepigramme, 3, p. 94,
n° 14/06/20.

VÉNANTIOS, évêque d'Hiérapolis (Phrygie Pacatienne) 431

Il apparaît en 22° position parmi les 68 évêques ou représentants d'évêques qui


adressent une lettre de protestation, certainement le 21 juin 431, à Cyrille
d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem ". Ces évêques critiquent la convocation
unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse pour le 22 juin sans attendre les légats
ni les Orientaux. Vénantios signe à la fin de la liste des métropolites, peut-être
parce que les opposants au coup de force de Cyrille lui reconnaissent cette
dignité. L'hypothèse est confortée par le fait que le métropolite de Phrygie Paca
tienne, Aristonikos de Laodicée est, lui, du côté de Cyrille (—» Aristonikos). Mais
dès le lendemain, Vénantios semble rallié aux cyrilliens puisqu'il souscrit en
151° position à la condamnation de Nestorius *. Cette signature suscite des
interrogations. D'une part, ce n'est pas Vénantios qui signe en personne, mais un
prêtre nommé Paulos (—» Paulos 9). Ce dernier fournit un renseignement étrange.
Il déclare que Vénantios lui a donné mandat de souscrire à sa place alors qu'il
était présent(ûrtèpoûtoûrtopóvtoç koù èvtet\ouévou uou)*. Pourquoi Vénantios
n'a-t-il pas signé lui-même ? Un handicap quelconque l'en a probablement

955
VÉNANTIOS

empêché. En déduire qu'il est illettré est excessif*, même si parfois des évêques
avouent ne pas savoir écrire (-» Élias 1). D'autre part, Vénantios est absent de la
liste de présence au début de cette même séance et ne donne pas son avis, à la
différence de la plupart des évêques, sur la conformité de la deuxième lettre de
Cyrille d'Alexandrie à Nestorius avec le Symbole de Nicée. Lors des séances des
10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent que tous les évêques sont disposés selon
l'ordre préétabli *. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Lors de la séance du 22 juillet, Vénantios est de nouveau absent de
la liste de présence. Il souscrit pourtant en 163° position à la décision du concile
cyrillien de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que
le credo de Nicée. Vénantios, qui se dit « évêque de la métropole d'Hiérapolis »,
est, cette fois-ci, remplacé par son secrétaire (votoptoç)Théodosios (—» Théodo
sios 5) ". La présence de Vénantios à la fin des listes de souscription des séances
du 22 juin et du 22 juillet n'est pas conforme à son rang et renforce l'hypothèse
d'un ajout.Elle révélerait sinonune contradictionentre les aspirations personnelles
de Vénantios et la place qu'on lui octroie. Entre la fin du mois de juillet et le
début du mois d'août, Théodose II envoie une lettre confirmant la déposition de
Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn d'Éphèse et de Nestorius (—» Memnôn) '.
Voulant ignorer les divisions entre partisans de Cyrille et alliés d'Iôannès d'An
tioche, l'empereur écrit aux Pères conciliaires sans distinction, pour les presser
de trouver un accord. Parmi les destinataires apparaît Vénantios en 34° position *.
La mention de Vénantios est singulière car cette lettre impériale est adressée
seulement à des titulaires de grands sièges, des métropolites et des évêques
éminents. Soit elle s'explique par le statut auquel Vénantios prétend, et elle con
stitue alors le premier témoignage de la reconnaissance officielle de l'élévation
d'Hiérapolis au rang d'archevêché autocéphale ", soit la présence d'un prélat
phrygien est rendue nécessaire par l'étrange absence des deux métropolites,
Sévèros de Synnada (Phrygie Salutaire) et Aristonikos de Laodicée en Phrygie
Pacatienne (—» Sévèros 6). Plus tard, par esprit de conciliation, Théodose II
convoque les représentants de chacun des deux partis à Constantinople en vue
d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués. Parmi les
signataires du mandatum, Vénantios figure cette fois-ci en 26 position ". La
position de Vénantios varie selon la présence ou non d'Aristonikos. Dans la lettre
de protestation du 22 juin, il est seul et apparaît dans le groupe des métropolites.
À la fin de la l" séance, il souscrit juste après Aristonikos et avant les autres
évêques de Phrygie Pacatienne. C'est sans doute en raison de la présence
d'Aristonikos que Vénantios a pris soin là de se dire seulement évêque.Au terme
de la séance du 22 juillet, Aristonikos signe parmi les métropolites en début de
liste, Vénantios est relégué loin de son supérieur. Il est même dépassé par Silvanos
de Kérétapa et Kônstantios de Diokléia (—» Silvanos 3, Kônstantios), les seuls
évêques de Phrygie Pacatienne partisans de Cyrille depuis le début du concile.
Vénantios semble avoir profité de son isolement, ou réagi contre ce qu'il a pu
considérer comme un affront pour se qualifier de métropolite. Réduire l'emploi
de ce titre à une addition ou une erreur de copiste " paraît abusif. La prétention
de Vénantios ne semble pas infondée si l'on en croit la place qu'il occupe dans la
sacra fin juillet-début août. Malgré cela, la sourde opposition d'Aristonikos aux
revendications de Vénantios semble se poursuivre, puisqu'il signe le mandatum
avec les autres métropolites, alors que Vénantios apparaît certes avant les autres

956
VÉRINIANOS

prélats de Phrygie Pacatienne, mais parmi les simples évêques. Ces péripéties
révèlent le refus du métropolite de Laodicée que la cité d'Hiérapolis soit soustraite
à son autorité en accédant au rang de métropole. Affirmer que le concile de 431
fournit le plus ancien témoignage du statut métropolitain d'Hiérapolis est exces
sif*. Il semble bien qu'Hiérapolis n'ait pas été reconnue officiellement métropole
en 431.

' ACO, I, 4, p. 28, l. 34 ; cf. C. FRAIssE-CoUÉ, La crise initiale du concile d'Éphèse (428
1" juillet 431), t. II, p.386. —* ACO, I, l, 2, p. 61, [l. 18]. — * Ibid., p. 61, l. 19-20.
—* A. CRABBE, JThSt, 32, 1981, p. 377 et 391. —* ACO, I, 1, 3, p. 53, l. 19-20 ;ACO, I,
3, p. 92, l. 32-33 ; ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ; ACO, I, 1, 3, p. 15, l. 22-23 ; ACO, I, 3,
p.99, l. 12-13. — ° ACO, I, 1, 7, p. 116, [l. 17-18] ; ACO, I, 2, p. 74, [l. 13-14] ; ACO, I,
3, p. 139, [l. 15-16] ;ACO, I, 5, p. 115, l. 14-15 ;ACO, II, 3, 1, p. 234, l. 4-5. — ' ACO, I,
1, 3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ; ACO, I, 3, p. 111, l. 25-p. 112, l. 29. —* ACO, I, 1, 3, p. 31,
l. 8 ; ACO, I, 3, p. 112, l. 1. — " A. CRABBE, loc. cit. — "ACO, I, 1, 3, p. 35, l. 15 ; ACO,
I, 5, p.365, l. 11. — " E. GERLAND et V. LAURENT, Corpus Notitiarum Episcopatuum, I,
p. 86, n. 208. — * A. CRABBE, op. cit., p. 378.

VÉRINIANOS, évêque de Pergè (Pamphylie de Pergè) 426-431

Il est l'un des destinataires d'une lettre commune envoyée par les évêques
Sisinnios de Constantinople et Théodotos d'Antioche. A la suite de l'élection de
Sisinnios (28 février 426), le synode réuni pour l'occasion fait savoir aux évêques
de Pamphylie que les messaliens tombés dans l'erreur ne peuvent plus conserver
leur fonction et que tout individu qui les aiderait, qu'il soit évêque ou non, encourt
la même sanction ". Plus tard, Vérinianos apparaît en 4° position parmi les 68
évêques ou représentants d'évêques qui adressent une lettre de protestation,
certainement le 21 juin 431, à Cyrille d'Alexandrie et Juvénal de Jérusalem *.
Ces évêques critiquent la convocation unilatérale par Cyrille du concile d'Éphèse
pour le 22 juin sans attendre les légats ni les Orientaux.Vérinianos est également
mentionné en 4° position sur la liste de souscriptions qui conclut la relation
envoyée par Nestorius à Théodose II *. Cette lettre non datée est envoyée avant
l'arrivée d'Iôannès d'Antioche (le 26 juin). Elle informe l'empereur que Nestorius
et les protestataires ont attendu l'arrivée des évêques d'Orient, d'Italie et de
Sicile, tandis que les évêques d'Égypte et d'Asie ont décidé d'ouvrir le concile.
La lettre dénonce le climat de violence qui règne à Éphèse. L'intervention de
l'empereur est requise pour assurer la sécurité à Éphèse et faire respecter l'ordre
au concile ". La relation est peut-être antérieure à la déposition de Nestorius car
elle n'en fait pas mention. Le concile cyrillien dépose Nestorius le 22 juin au soir
et notifie le lendemain cette décision à l'évêque de Constantinople. Par
conséquent, la relation de Nestorius doit dater au plus tard du 22 juin. Il est
intéressant de constater que plusieurs prélats, dont Vérinianos, ont disparu de la
version fournie par la Collectio Vaticana *. C'est un indice des remaniements
subis par cette collection afin de supprimer les noms des évêques d'abord
favorables à Nestorius qui ont ensuite rejoint Cyrille d'Alexandrie. Le caractère
fictif du ralliement immédiat de Vérinianos est conforté par d'autres indices.À
la fin de la première séance, il aurait souscrit en 192° position à la condamnation
de Nestorius ", alors qu'il est absent de la liste de présence au début de cette

957
VÉRINIANOS

même séance et qu'il signe la relation de Nestorius datée du 21 ou du 22 juin.


Certes, Vérinianos est mentionné sur la liste de présence en 19° position dans la
Collectio Veronensis et en 156°position dans laversion copte des actes d'Éphèse ',
mais son absence de l'ensemble des collections grecques et de la plupart des
collections latines révèle le caractère peu fiable de ces deux sources. Il est d'autre
part anormal qu'un métropolite signe en 192° position, à la suite de presque tous
les évêques présents. Lors des séances des 10, 11 et 16 juillet, les actes indiquent
seulement que tous les évêques sont disposés selon l'ordre préétabli*. Vérinianos
n'apparaît donc pas. Les procès-verbaux de la séance du 17 juillet ne donnent pas
d'indication. Il est par conséquent difficile de dater de manière précise le passage
de Vérinianos du camp des orientaux à celui des cyrilliens. Dans une lettre du
clergé de Constantinople au concile d'Éphèse, Vérinianos est mentionné en 11"
position aux côtés de Cyrille et de tous ses alliés les plus éminents ". Les auteurs
de cette lettre, parmi lesquels l'archimandrite Dalmatios, rappellent leur attache
ment à l'orthodoxie, leur soutien à Cyrille et leur approbation de la condamnation
de Nestorius ". Celle-ci a été rendue publique à Éphèse le 23 juin et n'a pu être
connue à Constantinople que quelques jours plus tard. D'autre part, les auteurs
de la lettre ignorent la nouvelle de la déposition de Cyrille et Memnôn (le 26 juin)
et le revirement de l'empereur Théodose II qui décide le 29 juin de casser les
décisions du concile cyrillien.Parconséquent, la lettre du clergé de Constantinople
est postérieure au 23 juin et antérieure au 29 juin. Le ralliement de Vérinianos
s'est donc produit entre ces dates. Dans sa réponse à la lettre impériale du 29 juin
invalidant la destitution de Nestorius, Iôannès d'Antioche dénonce en son concile
les partisans de Cyrille, dont les douze évêques de Pamphylie qu'il qualifie
d'hérétiques messaliens ". Onze évêques des deux Pamphylie sont effectivement
présents au concile cyrillien, mais ce n'est pas le cas de Vérinianos comme nous
l'avons vu. Toutefois, le revirement de Vérinianos, antérieur à la lettre d'Iôannès
d'Antioche, porte à douze le nombre d'évêques pamphyliens favorables à Cyrille.
L'accusation fort polémique d'Iôannès d'Antioche doit sans doute inclure
l'évêque de Pergè. Vérinianos apparaît ensuite en 10° position dans une lettre
écrite par le concile cyrillien au clergé et au peuple de Constantinople ". Le
concile légitime la déposition de Nestorius par la gravité de ses blasphèmes et
presse ses correspondants de lui trouver un successeur digne de la capitale ".
Cette lettre doit être postérieure au 11 juillet. Lors de la séance du 22 juillet,
Vérinianos apparaît sur la liste de présence en 20° position ". Pourtant, c'est
Timothéos,très certainement l'évêque deTermessos et Eudokias(—» Timothéos 6)
qui remplace Vérinianos à la fin de la séance du 22 juillet. Suppléant l'absence
de Vérinianos, Timothéos souscrit en 8° position à la décision du concile cyrillien
de condamner toute personne proposant une autre profession de foi que le credo
de Nicée *. La raison de l'absence de Vérinianos n'est pas connue. C'est entre la
fin du mois de juillet et le début du mois d'août que l'empereur Théodose II
envoie une lettre confirmant la déposition de Cyrille d'Alexandrie, de Memnôn
d'Éphèse et de Nestorius (—» Memnôn) ". Voulant ignorer les divisions entre
partisans de Cyrille et d'Iôannès d'Antioche, l'empereur écrit aux Pères conci
liaires sans distinction, pour les presser de trouver un accord. Parmi les
destinataires figure Vérinianos en 17° position ". Par esprit de conciliation,
Théodose II convoque les représentants de chaque parti à Constantinople en vue
d'une conférence contradictoire. Les membres du concile cyrillien remettent,
probablement avant le 11 septembre, des instructions à leurs délégués avant leur

958
VICTOR

départ. Parmi les signataires du mandatum figure Vérinianos en 1" position ".
Cette situation privilégiée s'explique par l'absence à Éphèse des principaux
dirigeants du concile cyrillien à ce moment précis. Cyrille et Memnôn sont aux
arrêts, tandis que l'évêque Juvénal de Jérusalem, les légats pontificaux et les
évêques les plus importants ont été envoyés comme délégués à Constantinople.
Cette situation exceptionnelle explique que Vérinianos se retrouve avec Érennia
nos de Myra (Lycie) à la tête du concile cyrillien (-» Érennianos).
" PHoTIUs, Bibliothèque, 52 (Synode de Sidè), t. I, p. 38, l. 7-p. 39, l. 2. — * ACO, I, 4,
p. 28, l. 14 ; cf. C. FRAISSE-COUÉ, La crise initiale du concile d 'Éphèse (428-1" juillet 431),
t. II, p. 386. —* ACO, I, 4, p. 31, l. 15. —* ACO, I, 4, p. 30, l. 5-p. 31, l. 29. —* ACO, I,
1,5, p. 13, l. 23-p. 15, l. 9. — ° ACO, I, 1,2, p. 63, [l. 27]. —' ACO, I, 2, p. 27, l. 34 ;Actes
coptes du concile d'Éphèse (431), tr BoURIANT, p. 72 ; tr KRAATz, p. 65. —"ACO, I, 1,3,
p. 53, I. 19-20 ;ACO, I, 3, p.92, l. 32-33 ;ACO, I, 1, 3, p. 59, l. 12-13 ;ACO, I, 1, 3, p. 15,
l. 22-23 ;ACO, I, 3, p. 99, l. 12-13. —"ACO, I, 1, 3, p. 14, l. 15 ; ACO, I, 3, p. 95, l. 16.
— "ACO, I, 1, 3, p. 14, l. 10-p. 15, l. 7 ;ACO, I, 3, p. 95, l. 12-p. 96, l. 2. —"ACO, I, 1,
5, p. 126, l. 30-31. — * ACO, I, 1, 2, p. 14, l. 7 ; ACO, I, 3, p. 95, l. 9. —" ACO, I, 1, 2,
p. 13, l. 8-p. 14, l. 9 , ACO, I, 3, p. 94, l. 14-p. 95, l. 11. — * ACO, I, 1, 7, p. 85, [l. 20] ;
ACO, I, 3, p. 120, l. 14 ;ACO, I, 5, p. 85, l. 30 ;ACO, II, 3, 1, p. 197, l. 26. — * ACO, I, 1,
7, p. 112, [l. 6] ; ACO, I, 2, p. 70, [l. 26] ; ACO, I, 3, p. 135, l. 1 ; ACO, I, 5, p. 110, l. 15 ;
ACO, II,3, 1, p. 228, l. 22. —"ACO, I, 1,3, p. 31, l. 1-p. 32, l. 10 ;ACO, I, 3, p. 111, l. 25
p. 112, l. 29. —"ACO, I, 1, 3, p. 31, l. 6 ;ACO, I, 3, p. 111, l.30. — " ACO, I, 1,3, p. 35,
l. 2 ;ACO, I, 3, p. 174, l. 16 ; ACO, I, 5, p. 364, l. 38.

VÈROS, prêtre de Kodroula (Pamphylie de Pergè) 451

Il remplace l'évêque Maras de Kodroula (—» Maras) en 37° position lors de la 4°


séance du concile de Chalcédoine, le 17 octobre 451. Il est interrogé comme
nombre de Pères conciliaires sur le Tome de Léon. Vèros estime que cette lettre
est en accord avec les Symboles de Nicée, de Constantinople I et d'Éphèse I,
puis souscrit au Tome. Il explique la raison de sa présence : Maras, souffrant, n'a
pas pu se rendre depuis Nicée au concile ". Ce détail rend douteuse la mention de
Maras sur la liste de présence de la 4° séance.

' ACO, II, 1, 2, p.98 [294], l. 6-12 ; ACO, II, 3, 2, p. 108 [367], l. 3.

VICTOR, archidecanus de Lystra ?(Lycaonie) IV° S.

D'après une inscription fragmentaire, Aurèlios Victor, fils de Merkourios, a érigé


une pierre tombale pour sa mère, Aurèlia Nonna, fille de Nestôr, décédée avant
la vieillesse ". Si le texte ne contient aucun terme chrétien, la stèle possède une
iconographie chrétienne (poisson, vigne). Nonna est sans doute une pieuse chré
tienne car, d'après son épitaphe métrique, elle fait preuve de continence. Victor
est peut-être un fossoyeur en chef, mais ce n'est pas sûr en raison des multiples
sens du mot decanus. On trouve, pour archidecanus, un parallèle épigraphique à
Aphrodisias, en Carie (-» Tryphôn 3). Le formulaire, la paléographie et le genti
lice indiquent le Iv° siècle. On a également proposé de dater l'inscription au plus

959
VOLUMNIOS

tôt du milieu du III° siècle d'après le gentilice et les décorations *. La pierre a été
découverte à Kavak, entre Hatunsaray (Lystra) et Dinornahüyük (identifiée de
manière hypothétique à Korna).

" W. M. CALDERet J. M. R. CoRMACK,MAMA,VIII,p. 9-10,n° 46etpl. 3. —* G. LAMINGER


PAsCHER, Die kaiserzeitlichen Inschriften Lykaoniens, p. 159-160, n° 236.

VOLUMNIOS ?, lecteur de Gdanmaa (Lycaonie) IV°-V° S.

Son épitaphe fragmentaire a été trouvée à Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa. On


lit : « Voulu(...)os, lecteur, fils de Varylianos » (Bou)\u[...]oç dv[œyv]oºo(tng)
ui[ò]g Oûopu)\uovoû)'.

" W. M. CALDER, MAMA, VII, p. 120, n°570 et dessin p. 145.

ZACHARIAS 1, évêque de Mitylène (Îles) post 527-536

I. Identité et origines.
Il est, au vi° siècle, le membre du clergé du diocèse d'Asie dont la vie est la mieux
connue, avec celle de Jean d'Éphèse (—» Iôannès 43) ". Selon les sources, Za
charie est nommé de différentes manières, même si par souci de clarté nous lui
avons donné le nom de « Zacharie de Mitylène » dans les notes et la bibliographie.
Dans la Vie de Sévère et dans la Vie d'Isaias, qu'il a composées, il est appelé
« Zacharie le Scholastique », ainsi que dans les Plérophories de Jean Rufus et
dans une lettre de Sévère d'Antioche *. Son Histoire ecclésiastique est de
« Zacharie le Rhéteur » (malîlâ en syriaque)º, nom que lui donne également son
traducteur en syriaque, ainsi que les historiens Évagre et Nicéphore Calliste ".
Michel le Syrien aussi le désigne dans sa Chronique comme « Zacharie le
Rhéteur » *, de même que Bar Hebraeus ". Toutefois, Michel le Syrien l'appelle
dans sa préface « Zacharie évêque de Mélitène », tout comme sa version armé
nienne '. Cette mention se retrouve déjà dans le Commentaire sur les Évangiles
de Denys bar Salibi (mort en 1171), qui fait référence à « Zacharie, rhéteur et
évêque de Mélitène » *. Cette dénomination trouve son explication dans une

" PLRE, II, p. 1194-1195, s. v. « Zacharias (the Rhetor) 4 ».


* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 7 [7], l. 2 ; ibid., p. 115 [115], l. 16 ;
ID., Vie d'Isaias, p. 3, l. 19 ;JEAN RUFUs, Plérophories, LXXIII, PO, VIII, 1, p. 128 [528].
l. 3 ; SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Lettres, 34, PO, XII, 2, p. 275 [103].
* ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, IV, préf., tr. I, p. 116, l. 5 ; ibid., VI, 7, tr. II, p. 10, l. 34-35.
* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, II, 5, tr. I, p. 99, l. 25-26 ; ÉvAGRE, HE, II, 2, p. 39, l. 17 : ibid.,
II, 10, p. 61, l. 30 ; ibid., III, 5, p. 104, l. 20 ; ibid., III,9, p. 109, l. 5 ; NICÉPHORE CALLIsTE,
HE, XV, 2, PG, 147, col. 16 A ; ibid., XV, 17, col. 53 D ; ibid., XV, 19, col. 57 C.
* MICHEL LE SYRIEN, VIII, 4, tr. II, p. 16 ; ibid., VIII, 7, tr. II, p. 28 ; ibid., VIII, 10, tr. II,
p. 37 ; ibid., VIII, 12, p.88 ; ibid., IX, 28, tr. II, p. 240 B ; ibid., X, 20, tr. II, p.357.
° BAR HEBRAEUs, Chronique ecclésiastique, col. 148.
' MICHEL LE SYRIEN, préf., tr. I, p. 2 ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 19.
* J. S. AssEMANI, Bibliotheca orientalis, II, p. 53 A ; J. GwYNN, Remnants of the Later

960
ZACHARIAS 1

autre œuvre de Zacharie, sa Réfutation du manichéisme (ou 'Avtippmotç), dont


le prologue indique que Zacharie, d'abord scholastique, est devenu ensuite
évêque de Mitylène ". Par conséquent, Denys bar Salibi, Michel le Syrien et son
traducteur arménien ont confondu Mitylène dans l'île de Lesbos avec Mélitène
en Arménie. On connaît par ailleurs un Zacharie, évêque de Mitylène, présent au
concile de Constantinople en 536 ". Il doit s'agir du même. Son dialogue philoso
phique intitulé Ammônios ou De mundi opificio disputatio précise également
qu'il est l'œuvre « de Zacharie, scholastique devenu ensuite évêque de Mity
lène » ". Les Sept chapitres contre les manichéens, ouvrage anonyme attribué à
Zacharie, ne précisent bien évidemment pas ses fonctions *.
C'est de manière incidente que Zacharie donne des renseignements sur son
milieu d'origine. À propos d'un compagnon d'études devenu sophiste, Thômas,
il indique que ce dernier est originaire comme lui de Gaza ". Lors du séjour à
Beyrouth, dans le cadre de ses études de droit civil, il précise que Zènodôros,
l'un des camarades qui l'accompagnent tous les soirs prier à l'église de la Résur
rection, était lui aussi du port de Gaza ", c'est-à-dire de la ville de Maïouma
(Palestine I). On déduit de son étonnement sur la pratique en Pisidie d'administrer
le baptême aux adultes, qu'il est né dans une famille chrétienne et a reçu le
baptême dès l'enfance ". D'après ses études à Alexandrie, dans les années 485
487, sa date de naissance doit se placer une vingtaine d'années plus tôt. On ne
sait rien de ses années de formation, à une époque où l'école de rhétorique de
Gaza atteint son acmé. Les noms de ses parents ne sont pas connus, en revanche
on sait qu'il a un frère nommé Stéphanos, étudiant les lettres et la médecine à
Alexandrie ". On a également proposé d'identifier Zacharie avec un frère homo
nyme du rhéteur Procope de Gaza ", mais cette hypothèse reste débattue ". Peu
après la mort de Pierre l'Ibère, évêque de Maïouma, le 1" décembre 491, Zacharie
ne se sent pas le courage, à la différence de Sévère, de rejoindre la communauté
monastique que le disparu avait fondée près de Maïouma. Il craint l'inquiétude
de son père et le refus de ses parents dont la maison est non loin du couvent de
Pierre ".

Syriac Versions ofthe Bible, II, p. 47.


* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Réfutation, éd. DÉMÉTRAKoPoULos, p. y ; cf. M.-A. KUGENER,
ROC, 5, 1900, p. 208 ; S. N. C. LIEU, JAC, 26, 1983, p. 165, n. 102.
" ACO, III, p. 126, l. 20 ; ibid., p. 154, l. 3 ; ibid., p. 154, l. 31 ; ibid., p. 159, l. 31 ; ibid.,
p. 159, l. 35 ; ibid., p. 162, l. 22 ; ibid., p. 170, l.40.
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Ammônios, p. 94, l. 1-2.
* ID., Sept chapitres contre les manichéens, JAC, 26, 1983, p. 152-218.
" ID., Vie de Sévère, PO, II, 1, p. 24 [24], l. 1.
" Ibid., p.56 [56], l. 5 ; ibid., p. 90 [90], l. 3.
* Ibid., p. 11 [11], l. 12-14.
" ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 39 [39], l. 6 ; cf. PLRE, II, p. 1029, s. v. « Ste
phanus 7 ».
" PLRE, II, p.921-922, s. v. « Procopius of Gaza 8 ».
" G. KRUGER, in RpThK, 21, 1908, p. 593-594, s. v. « Zacharias Scholastikos » ; E. HoNIG
MANN, Patristic Studies, p. 201-204 ; K. WEGENAST, in RE, IXA 2, col. 2212, s. v. « Zacha
rias Scholastikos », contra R. KUGENER, ROC, 5, 1900, p. 209 ; M. MINITTI CoLoNNA, intro
duction à ZACHARIE DE MITYLÈNE, Ammônios, p. 17, n. 4.
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p.88 [88], l. 4-11.

961
ZACHARIAS 1

II. Zacharie, étudiant à Alexandrie.


Zacharie est un ami de longue date de Sévère de Sôzopolis (Pisidie), le futur
patriarche d'Antioche º, « avec lequel j'ai été, dit-il, dès sa première jeunesse, à
Alexandrie et en Phénicie, entendant les mêmes maîtres que lui, et partageant les
mêmes occupations » *. Ils y ont étudié la rhétorique puis le droit *. Lorsque
Sévère arrive avec ses deux frères à Alexandrie, Zacharie suit déjà les cours du
rhéteur Sôpatros º, et les conseils d'un ami nommé Mènas, réputé pour sa piété
et sa ferveur*. Comme nombre de jeunes fidèles, Zacharie reçoit une double
formation, intellectuelle et païenne, spirituelle et chrétienne. La coexistence entre
ces deux cultures est parfois difficile. C'est ainsi qu'il conseille à Sévère, qui
n'est pas encore baptisé, d'employer les méthodes de la rhétorique pour accéder
à la pensée des Pères cappadociens et s'opposer à la pensée de l'orateur païen
Libanios d'Antioche *. C'est probablement Zacharie qui a remis à Sévère un ou
vrage de Basile de Césarée adressé à Libanios, dont la lecture le convainc d'étu
dier les penseurs chrétiens et de rejeter les païens *. Outre la rhétorique, Zacharie
s'intéresse aussi à la philosophie º, sans négliger pour autant d'aller souvent à
l'église et de fréquenter les Philoponoi, une confrérie de pieux laïques *.
Zacharie est impliqué dans des événements dramatiques qui se déroulent à
Alexandrie. Le protagoniste est un étudiant païen originaire d'Aphrodisias de
Carie, Paralios (—» Paralios). Une allusion à la révolte de Léontios, d'Illous et de
Pamprépios º, qui éclate à l'automne 484 et dure jusqu'en 488, indique qu'à
cette date Zacharie vit à Alexandrie ". Son séjour égyptien doit se placer entre
485 et 487 ". Après bien des désillusions, Paralios se convertit au christianisme.
Il insulte les dieux traditionnels et les professeurs qui leur sont fidèles, parmi
lesquels Hôrapollôn *. Ses élèves rouent de coups Paralios qui est sauvé par
l'intervention de Zacharie avec l'aide de deux autres compagnons. Ils le condui
sent en sûreté au monastère de l'Énaton, près d'Alexandrie ". Salomôn, supérieur
de l'un des couvents de l'Énaton, se rend avec ses moines chez l'évêque Pierre
Monge (482-489) pour lui apprendre toute l'affaire. Zacharie est présent ". Pierre

* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 8, l. 5.


* Ibid., p. 10 [10], l. 10-12.
* Ibid., p. 7 [7], l. 2-3 ; ibid., p. 12 [12], l. 14 ; ibid., p. 46 [46], l. 11 ; ibid. p. 47 [47]. l. 1:
cf. G. H. R. HoRsLEY, Antichthon, 24, 2000, p. 68-69 et 72-73.
* PLRE, II, p. 1020, s. v. « Sopater 3 ».
* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 11 [11], l. 15-16 ; ibid., p. 12 [12], l. 4-5 ; ibid.,
p. 13 [13], l. 11-12.
* Ibid., p. 12 [12], l. 19-p. 13 [13], l. 1-5 ; cf. PLRE, I, p. 505-507, s. v. « Libanius 1 ».
* JEAN DE BETH APHTHONIA, Vie de Sévère, PO, II, 3, p. 215 [131], l. 12-p. 216 [132]. l. 3.
* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 23 [23], l. 15 ; ibid., p. 46 [46], l. 14.
* Ibid., p. 24 [24], l. 1-3.
* PLRE, II, p. 670-671, s. v. « Leontius 17 » ; ibid., p.586-590, s. v. « Illus 1 » ; ibid..
p.825-828, s. v. « Pamprepius ».
"ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 40 [40], l. 3.
" M.-A. KUGENER, ROC, 5, 1900, p.205.
* PLRE, II, p. 569-570, s. v « Fl. Horapollon 2 ».
* ZACHARIE DE MITYLENE, Vie de Sévère, p. 23 [23], l. 17-p. 24 [24], l. 17.
* Ibid., p. 25 [25]. l. 5-7.

962
ZACHARIAS 1

les envoie se plaindre à Entréchios º, préfet d'Alexandrie. Celui-ci décide de


n'écouter qu'une délégation de cinq membres, dont Paralios, MènasetZacharie *.
Connu pour ses sympathies païennes, Entréchios laisse les agresseurs impunis,
mais ordonne aux cinq représentants de se tenir tranquilles ". Excédés, les chré
tiens d'Alexandrie se soulèventet organisent une expédition punitive à Ménouthis.
Dans ce village près de Canope, Paralios a trouvé des idoles dont il a révélé la
cachette aux autorités de l'Énaton et à l'évêque. Une fois les idoles découvertes,
la maison qui les recelait est détruite et un prêtre païen capturé. Les objets non
brûlés, gardés pendant la nuit dans une salle attenante à l'église locale, sont
répertoriés dans un descriptif envoyé à l'évêque, qui ordonne de les rapporter à
Alexandrie. Les idoles sont transportées puis déposées au milieu de la cité, avant
d'être consumées dans un grand autodafé public. Zacharie prend part à tous ces
événements, comme en témoignent la richesse des détails qu'il fournit et son
emploi récurrent du « nous » *. Soucieux de vérité, comme ill'a déclaré au début
de la Vie de Sévère ", il prend soin de préciser que c'est le prêtre païen arrêté à
Ménouthis qui lui a raconté l'histoire du philosophe païen Asklèpiodotos et de la
naissance fictive de son fils ".
Pour apaiser Paralios en proie aux tourments, Zacharie le convainc de détruire
ses dernières formules d'invocation aux dieux païens et lui lit une homélie de
Grégoire de Nazianze sur le baptême. Paralios accepte alors d'être baptisé à
Pâques ". Huit jours plus tard, il embrasse la vie monastique et entraîne avec lui
Stéphanos, frère de Zacharie, au couvent de Salomôn, à l'Énaton. L'événement
se passe la nuit, sans que Zacharie en soit prévenu. D'une remarquable franchise,
il avoue que Paralios l'a jugé trop faible pour une telle épreuve *. Plus tard,
Mènas meurt alors que Zacharie souffre d'une maladie que certains païens décla
rent être un châtiment pour la destruction des idoles. Convalescent, il prononce
en souvenir de son ami une oraison funèbre qui lui vaut les applaudissements des
chrétiens présents, en particulier ceux de Sévère *. Celui-ci, décidé à parfaire sa
formation pour devenir avocat, pousse Zacharie à partir avec lui étudier le droit
à Beyrouth (Phénicie paralienne). Désireux de se perfectionner en rhétorique et
en philosophie à Alexandrie, Zacharie ne le rejoint qu'un an après ". On a proposé
de dater ce changement au plus tard d'octobre 487*.
III. Zacharie, étudiant à Beyrouth.
A Beyrouth, Zacharie suit l'enseignement de Léontios, fils d'Eudoxios *. Un
jour, après une prière dans les églises de la Résurrection et de la Vierge, Zacharie
reçoit la visite de Sévère, qui l'interroge sur la manière d'assurer son salut. Za

* PLRE, II, p. 394, s. v. « Entrechius 2 ».


* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 26 [26], l. 2.
" Ibid., p. 26 [26], l. 17.
* Ibid., p. 27 [27], l. 4-p. 35 [35], l. 15.
* Ibid., p. 10 [10], l. 9.
" Ibid., p. 36 [36], l. 5-7 ; cf. PLRE, II, p. 161-162, s. v. « Asclepiodotus 3 ».
" Ibid., p. 37 [37], l. 4-p. 39 [39], l. 3.
* Ibid., p. 39 [39], l. 4-8.
* Ibid., p.45 [45], l. 1-15.
* Ibid., p. 46 [46], l. 10-16.
* M.-A. KUGENER, ROC, 5, 1900, p. 205.
* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 47 [47], l. 9-15.

963
ZACHARIAS 1

charie joue le rôle d'un guide spirituel pour son ami. Il lui fournit des explications
sur les dogmes essentiels de la foi chrétienne, l'engage à éviter les spectacles, à
conserver sa chasteté et à pratiquer la prière quotidienne en fréquentant l'église
après la classe. Ils conviennent de passer tous les samedis après-midi et les
dimanches ensemble à étudier les Pères de l'Église ". Le choix des ouvrages
proposés révèle un intérêt particulier de Zacharie pour les Pères cappadociens ".
Ce trait apparaissait déjà à Alexandrie ". Tous les soirs, à la fin des cours et de
l'étude, avec d'autres étudiants en droit sans cesse plus nombreux, ils se réunissent
et vont prier dans l'église de la Résurrection. Ils forment une association pieuse
sous la direction d'Évagrios ". C'est alors qu'éclate un scandale provoqué par
des étudiants qui pratiquent la magie et tentent de sacrifier un esclave. Celui-ci
se réfugie chez un chrétien qui répète tout à Zacharie et ses compagnons, parmi
lesquels on compte un avocat et un soldat. Après quelques discussions et des
aveux obtenus de l'un des suspects, ils révèlent l'affaire à l'évêque Iôannès qui
leur fournit l'aide de ses clercs. Les livres trouvés chez les coupables sont exa
minés. Ceux qui traitent de magie sont jetés au feu ". Mais devant l'excès de zèle
des chrétiens, Zacharie décide de faciliter la fuite de l'un des suspects pour que
sa vie ne soit pas en danger et d'empêcher que certains ne fassent preuve de
violence *. Le recours à un nécromancien et le vol d'un objet liturgique par les
païens incriminés dans l'affaire précédente aboutissent à un soulèvement des
chrétiens de la ville et à la conversion des coupables º. A l'issue de ces récits,
Zacharie explique la raison de leur mention. Dans le cas d'Alexandrie, certains
ont accusé Sévère pour le rôle de conseiller de l'ombre qu'il joua auprès de
Zacharie ". Dans le cas de Beyrouth, l'auteur affirme de manière solennelle
« que jamais le serviteur de Dieu et pontife Sévère n'a pu être surpris en train
d'offrir des sacrifices païens ou de se livrer à la magie » º. Comme il l'explique
au début de son œuvre, Zacharie a écrit la Vie de Sévère dans un but apologétique.
Après la découverte par un ami anonyme d'un libelle diffamant Sévère chez un
libraire du portique royal, à Constantinople, ce même ami a demandé à Zacharie
de réfuter les accusations de paganisme et de magie portées contre Sévère ".
Sans doute déjà à cause de ces soupçons, Zacharie presse Sévère de recevoir le
baptême. Sévère lui demande d'être son parrain le jour du baptême. Zacharie
refuse, affirmant ne pas communier avec les évêques de Phénicie, mais seulement
avec Pierre l'Ibère, évêque de Maïouma, les évêques égyptiens Iôannès de
Sébennytos (Égypte II) et Théodôros d'Antinoé (Thébaïde I), et l'ascète Isaias
originaire de la même région ". Ces quatre figures monophysites indiquent

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 48 [48], l. 1-p. 52 [52], l. 18 ; ibid., p. 82 [82],
l. 2-4.
* Ibid., p. 48 [48], l. 15-17 ; ibid., p. 53 [53], l. 8 ; ibid., p. 53 [53], l. 18-p. 54 [54], l. 5.
* Ibid., p. 10 [10], l. 9 ; ibid., p. 37 [37], l. 16.
* Ibid., p. 54 [54], l. 6-p. 57 [57], l. 13.
* Ibid., p. 57 [57], l. 14-p. 70 [74], l. 6.
* Ibid., p. 68 [68], l. 12-p. 69 [69], l. 3.
º Ibid., p.70 [70], l. 13-p. 73 [73], l. 18.
* Ibid., p. 70 [70], l. 7-12 ; ibid., p.91 [91], l. 5.
* Ibid., p.75 [75], l. 7-12.
* Ibid., p.8 [8], l. 1-10 [10], l. 14.
" Ibid., p.77 [77], l. 6-p. 78 [78], l. 18.

964
ZACHARIAS 1

clairement la confession de Zacharie. Un ami commun, Évagrios, reçoit la de


mande de Sévère qui est baptisé en présence de Zacharie dans le martyrium de
saint Léontios, àTripolis (Phénicie paralienne)*. Le récit de Zacharie est invalidé
par une homélie de Sévère, composée à l'époque de son patriarcat (512-518) et
consacrée au saint et martyr Léontios de Tripolis. Ce texte, inconnu par ailleurs
en syriaque, est conservé dans une version copte. Sévère avoue sans détour être
païen et issu d'une famille païenne. À la suite d'une révélation, il est allé à
Tripolis avec un ami scholastique (Zacharie sans aucun doute), s'est converti au
christianisme puis a embrassé la vie monastique *. La conversion de Sévère était
avant tout le résultat d'un cheminement spirituel intérieur et non la réponse aux
instances de son ami Zacharie. Les accusations de paganisme portées par les
adversaires de Sévère étaient donc fondées, malgré les dénégations de Zacharie.
De retour à Beyrouth, Sévère et Zacharie poursuivent leurs études patristiques de
fin de semaine, « pendant que je mettais par écrit les exploits de ces hommes
inspirés par Dieu, Pierre l'Ibérien, Isaias ascète égyptien » ". Cette phrase laisse
entendre que durant son séjour en Phénicie Zacharie rédige la biographie de deux
saints hommes, morts respectivement le 1" décembre et le 11 août 491 ". Les
Vies de Pierre l'Ibère et d'Isaias, mais aussi celle de Théodôros d'Antinoé ajoutée
par la suite, forment un ensemble de textes hagiographiques que Zacharie a
dédiés collectivement au cubiculaire Misael *. Ce détail n'implique pas une
phase de rédaction dans la capitale même, car Zacharie a pu connaître Misael
bien avant son séjour à Constantinople.
IV Les monophysites de Maïouma.
Deux camarades de Zacharie, Anastasios d'Édesse, en Osrhoène, et Élissaios de
Lycie, abandonnent Beyrouth et rejoignent la communauté monastique dirigée
par Pierre l'Ibère º, qui meurt peu après (le 1" décembre 491)". Comme nous
l'avons vu, Zacharie ne suit pas leur exemple, arguant du refus de ses parents
qu'il abandonne la carrière d'avocat et reconnaissant avec une grande franchise
craindre ce mode de vie qui ne correspond pas au sien º. Certes, il accompagne
Anastasios et Élissaios à la laure de Maïouma, mais revient ensuite à Beyrouth.
Zacharie ne conçoit pas la prise d'habit de ses camarades et son maintien dans le
monde comme un échec personnel, mais plutôt comme l'accomplissement d'une
prophétie de Pierre. Après ses études à Alexandrie, Zacharie avait en effet rendu
visite à Pierre qui avait prédit qu'il ne serait pas moine ". À Beyrouth, il remet la
lettre que lui a donnée Évagrios pour Sévère et celle du rhéteur Énée de Gaza "
pour Zènodôros. Il continue ses études de droit durant la journée, participe de
manière régulière à la messe et poursuit avec Sévère la lecture des textes chré

* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 79 [79], l. 1-p. 82 [82], l. 7.


* SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Homélie copte sur Léontios de Tripolis, IV, 1-7, p. 374.
"ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 83 [83], l. 8-10.
" P. DEvos, AnBoll, 94, 1976, p. 349.
* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie d'Isaias, p. 10, l. 21-25 ; cf. PLRE, II, p. 763-764, s. v.
« Misael ».
º ID., Vie de Sévère, p. 83 [83], l. 12-p. 86 [86], l. 2.
* Ibid., p.86 [86], l. 3.
* Ibid., p.88 [88], l. 4-11 ; ibid., p. 89 [89], l. 15-17.
* Ibid., p. 88 [88], l. 14-p. 89 [89], l. 13.
" PLRE, II, p. 17, s. v. « Aeneas of Gaza 3 ».

965
ZACHARIAS 1

tiens". Ces événements doivent se placer en 492. À la demande de Sévère, qui


désire rentrer chez lui pour travailler, Zacharie l'accompagne au martyrium de
saint Léontios à Tripolis, au sanctuaire de saint Jean-Baptiste à Émèse (Phénicie
libanaise), fréquente de nombreux ascètes, et rentre à Beyrouth ". Parti seul à
Jérusalem, Sévère rencontre Évagrios et décide de devenir moine " Zacharie, à
qui Sévère a confié ses bagages et ses esclaves, se charge de les envoyer dans la
région d'origine de Sévère (en Pisidie) ", et distribue le montant de la vente de
ses meubles et vêtements en aumônes aux pauvres *. À la fin de ses études, il
rentre chez lui, à Maïouma, où il voit les moines qu'il admire mais se sent inca
pable de les imiter ". Jean Rufus mentionne Zacharie à deux occasions dans ses
Plérophories, du temps de son séjour à Beyrouth. Lorsqu'Évagrios, le parrain de
Sévère, décide de renoncer au monde, il fait un voyage de Beyrouth à Tyr avec
trois camarades dont Zacharie, pour être converti au monophysisme par un prêtre
nommé Élias ". Un paragraphe entier est consacré à Zacharie, présenté comme
un monophysite zélé, très versé dans les dogmes, et capable de fournir une
instruction religieuse aux autres *. Une anecdote est toutefois étrange. Il assiste
àl'office dans une église de Beyrouth où se trouvent également des chalcédoniens.
L'ascète Isaias lui apparaît alors en songe pour l'avertir de ne pas communier
avec eux ". Doit-on penser que l'opposition de Zacharie aux chalcédoniens
n'était pas si ferme que cela ?
Le retour dans la maison familiale de Maïouma, sur lequel Zacharie ne s'attarde
pas, paraît avoir été de courte durée. À cause d'une mystérieuse épreuve subie
par son père (maladie, ruine ou disgrâce ?), il est contraint de partir à Constanti
nople exercer la profession d'avocat ". Du fait de l'éloignement, il n'est plus
dans l'intimité de Sévère et la suite de la biographie ne concerne que le futur
patriarche d'Antioche ", sans aucun détail sur la vie de Zacharie. Malgré les
années de séparation, Zacharie reste en relation avec son ami. Vers 508, les
moines monophysites de Palestine, persécutés par un ancien coreligionnaire
converti à la foi de Chalcédoine, le moine Nèphalios d'Alexandrie, se rendent en
délégation dans la capitale pour se plaindre à l'empereur Anastase. Sévère se
trouve parmi eux. Il fait venir Zacharie ainsi qu'Iôannès (?) pour qu'ils le
renseignent sur les milieux monophysites de la ville avant d'être reçu en audience
impériale ". Durant le séjour de Sévère dans la capitale, entre 508 et 511, celui-ci
prend l'habitude d'apporter ses écrits à Zacharie, alors avocat. Il en fait la lecture
et lui demande conseil, sachant qu'il a acquis depuis son enfance une grande

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p.90 [90], l. 1-11.


" Ibid., p. 91 [91], l. 17-p. 92 [92], l. 7.
" Ibid., p. 92 [92], l. 8-p. 93 [93], l. 7.
" Ibid., p. 92 [92], l. 14 ; ibid., p.94 [94], l. 17-p. 95 [95], l. 2.
* JEAN DE BETH APHTHONIA, Vie de Sévère, PO, II, 3, p. 223 [139], l. 11-14.
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p.95 [95], l. 9-11.
"JEAN RUFUs, Plérophories, LXX, PO, VIII, 1, p. 125 [525], l. 6-9.
* Ibid., LXXIII, p. 128 [528], l. 3-5.
" Ibid., LXXIII, p. 128 [528], l. 5-13.
" ZACHARIE DE MrTYLENE, Vie de Sévère, p.95 [95], l. 11-13.
" Ibid., p.95 [95], l. 14-p. 115 [115], l. 14.
" Ibid., p. 104 [104], l. 9-12.

966
ZACHARIAS 1

connaissance des livres saints". À la nouvelle de l'élection de Sévère au patriar


cat d'Antioche, en novembre 512, Zacharie lui envoie une lettre pour lui rappeler
que le destin brillant qu'avait prophétisé Mènas, leur ami mort à Alexandrie
lorsqu'ils étaient étudiants, vient de se réaliser". L'auteur de la Vie de Sévère a
choisi de ne pas aller au-delà de cette élection*. Tous les événements postérieurs
dans la vie de Zacharie sont par conséquent moins connus car les données bio
graphiques se font plus rares.
V. L'installation à Constantinople.
Le début de son séjour à Constantinople doit dater de 492 environ. Zacharie
devient un avocat réputé, ce dont témoignent ses surnoms de « scholastique » et
de « rhéteur ». Ces deux termes n'impliquent pas une activité professionnelle
double, car ils recouvrent des réalités voisines, comme Zacharie lui-même le
souligne. Il note qu'au terme de ses études, Sévère désira rentrer en Pisidie, pour
s'y établir comme rhéteur et exercer la profession d'avocat*. Zacharie semble
retrouver dans la capitale des personnes rencontrées au cours de ses études, com
me Urbanos, païen d'Alexandrie converti au christianisme et devenu professeur
de grammaire latine ", ou son compatriote Zènodôros de Maïouma qui a terminé
sa vie comme brillant avocat au portique royal*. Les premières années de vie
dans la capitale correspondent à une période de grande activité littéraire. Selon
un usage fréquent à cette époque, Zacharie adresse plusieurs de ses œuvres à des
membres de la cour, pratique visant à attirer l'attention d'un personnage éminent
pour gagner sa protection ou ses faveurs. C'est le cas de son Histoire ecclésiastique,
dédiée à Eupraxios *, fonctionnaire du palais au service du couple impérial, qui
a souhaité connaître l'histoire de l'Église depuis l'avènement de Marcien, en
450", jusqu'à la mort sans doute de Zénon, en 491 *. Le même Eupraxios, avec
le patrice et ex-consul Clémentinos", appuie Sévère lors de son ambassade
auprès d'Anastase, vers 508". Ce soutien dénonce l'orientation religieuse du
cubiculaire Eupraxios. L'Histoire de Zacharie est donc à l'origine une œuvre de
commande destinée à l'instruction d'une ou plusieurs personnes privées hostiles
à Chalcédoine. Favorable à un monophysisme modéré que représente l'Hénotique
de Zénon, Zacharie est accusé de parti pris par Évagre et Nicéphore Calliste ".
Écrite en grec *, comme toutes les œuvres de Zacharie, l'Histoire n'est conservée

" SÉvERE D'ANTIOCHE, Lettres, 34, PO, XII, 2, p. 275 [103].


" ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 113 [113], l. 16-p. 114 [114], l. 4.
* Ibid., p. 115 [115], l. 7-8.
* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p.91 [91], l. 17-p. 92 [92], l. 1.
* Ibid., p. 37 [37], l. 4-5 ; cf. PLRE, II, p. 1188, s. v. « Urbanus 2 ».
* Ibid., p. 56 [56], l. 6-7 ; cf. PLRE, II, p. 1197, s. v. « Zenodorus 3 ».
* PLRE, II, p. 426, s. v. « Eupraxius ».
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, III, préf., tr. I, p. 100, l. 1-6 ; ibid., III, 1, tr. I, p. 101, l. 13
16 ; ibid., V, préf., tr. I, p. 144, l. 35-37 ; ZACHARIE CONTINUÉ, HE, II, 5, tr. I, p. 99, l. 26-27.
* ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, VI, 7, tr. II, p. 11, l. 2.
" PLRE, II, p.303, s. v. « Clementinus ».
" ZACHARIE DE MITYLENE, Vie de Sévère, p. 104 [104], l. 13.
" ÉvAGRE, HE, II, 2, p. 39, l. 17-20 ; ibid., III, 7, p. 106, l. 29-31 ; ibid., III, 9, p. 109, l. 5
7 : ibid., III, 18, p. 117, l. 9-12 ; NICÉPHORE CALLIsTE, HE, XV, 2, PG, 147, col. 16 A ; ibid.,
XVI, 6, col. 129 A ; ibid., XVI, 9, col. 133 A.
* ZACHARIE DE MITYLENE, HE, VI, 7, tr. II, p. 10, l. 33-p. 11, l. 1 ; ZACHARIE CoNTINUÉ, HE,

967
ZACHARIAS 1

que dans une traduction syriaque compilée en 569*. L'auteur de cette transfor
mation est un moine jacobite anonyme d'Amida (Mésopotamie), ici désigné dans
les notes et la bibliographie sous le nom de « Zacharie Continué ». Sur les douze
livres qui forment aujourd'hui ce qu'on appelle l'Histoire ecclésiastique de
Zacharie le Rhéteur, seuls les livres III à VI sont tirés de l'original grec avec des
ajouts et des remaniements du moine d'Amida, auteur des autres livres. La
composition de cette histoire doit se placerentre 492et496, voire plus précisément
en 495/496*. La rédaction de la partie syriaque s'échelonne entre 555 et 569 *.
L'Histoire ecclésiastique de Zacharie a donc été traduite en syriaque à la même
époque que les Plérophories ou la Vie de Pierre l'Ibère de Jean Rufus*. L'original
grec de l'Histoire ecclésiastique existe encore à la fin du vr siècle puisqu'Évagre
s'y réfère ". En pays syriaque, seule la version d'Amida perdure. Michel le
Syrien, mort en 1099, se réfère à l'Histoire ecclésiastique sans distinguer le
travail de l'auteur de celui du compilateur, et croit qu'elle s'étend jusqu'au règne
de Justinien ".
Au cubiculaire Misael, Zacharie adresse un ensemble de trois textes hagiogra
phiques : les Vies de Pierre l'Ibère, Théodôros d'Antinoé et Isaias l'Égyptien *.
Comme nous l'avons vu, déjà à Beyrouth Zacharie rassemblait des matériaux
pour rédiger la biographie de Pierre et d'Isaias ". La Vie de Théodôros semble
par conséquent avoir été composée plus tard et insérée entre celles de Pierre et
d'Isaias, même si Zacharie affirme avoir ajouté la Vie d'Isaias aux deux autres ".
Il est difficile de préciser la date de rédaction définitive des Vies de ces trois
figures du monophysisme. Elle est sans doute postérieure à l'Histoire ecclé
siastique (vers 495-496) et antérieure à l'élévation de Sévère sur le trône
d'Antioche (512). De la Vie de Pierre l'Ibère, que Zacharie a connu de son
vivant " (soit avant décembre 491), ne subsiste qu'un maigre fragment sans
grand intérêt. La Vie d'Isaias, anachorète du désert d'Éleuthéropolis (Palestine I)
et intime de Pierre, est en revanche conservée, toujours dans une version syriaque.
Au début, on lit cette précision : « mais Zacharie le Scholastique, qui a écrit
l'Histoire ecclésiastique, a aussi écrit cette histoire » ". Si la phrase est de
Zacharie, elle permet de dater cette trilogie hagiographique après 492, voire 496.
Si ce n'est qu'une glose du traducteur syriaque, elle renforce néanmoins
l'identification de l'auteur de l'Histoire ecclésiastique avec celui de ces Vies.

II, 5, tr. I, p. 99, l. 26.


* ZACHARIE CoNTINUÉ, HE, I, 1, tr. I, p. 4, l. 9.
* M. MINITTI CoLoNNA, introduction à ZACHARIE DE MITYLÈNE, Ammônios, p. 27-28 ;
P BLAUDEAU, Alexandrie et Constantinople (451-491), p. 554-555.
* F. J. HAMILTON et E. W. BRooks, The Syriac Chronicle, p. 5.
* B. FLUsIN, in AEIMQN, p.43.
" P. ALLEN, JThSt, 31, 1980, p.472-488.
" MICHEL LE SYRIEN, préf., tr. I, p. 2 ; ibid., IX, 28, p. 240 B ; ibid., X, 20, p.357 ; MICHEL
LE SYRIEN, vers. arm., p. 19.
* ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie d'Isaias, p. 10, l. 21-25.
* ID., Vie de Sévère, p. 83 [83], l. 8-10.
" ID., Vie d'Isaias, p. 3, l. 2-5 ; R. KUGENER, BZ, 9, 1900, p. 469-470.
" ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Vie de Sévère, p. 78 [78], l.9 : ibid., p.89 [89], l. 5-13 : ID., Vie
d'Isaias, p. 9, l. 19.
" ID., Vie d'Isaias, p. 3, l. 18-20.

968
ZACHARIAS 1

Zacharie a peut-être connu Isaias de son vivant ". Après la mort de ce dernier
(en août 491), il a complété ses renseignements en interrogeant ses disciples à
Maïouma et en écoutant leurs témoignages ". La Vie de Théodôros d'Antinoé
n'est plus aujourd'hui que le titre d'une œuvre perdue citée dans la Vie d'Isaias ".
Elle était consacrée à cet évêque égyptien d'un monophysisme rigoureux,
contemporain de Pierre et d'Isaias. Quant à la Vie de Sévère, nous avons vu que
sa rédaction se place après l'élection de Sévère au patriarcat, mais avant sa
déposition, soit entre 512 et 518. Eupraxios est alors mort ". De la même époque
date une lettre de Sévère adressée à Zacharias, dont l'identité avec l'avocat n'est
pas établie, car cette lettre ne fournit aucun détail précis et Sévère compte parmi
ses correspondants un homonyme originaire de Péluse ".
VI. Le ralliement à Chalcédoine.
L'avènement de Justin en 518 et sa volonté d'imposer le concile de Chalcédoine
ouvrent une période difficile pour les monophysites. Tous les évêques hostiles à
Chalcédoine, parmi lesquels Sévère d'Antioche, sont déposés entre 518 et 520.
La lettre de Sévère qui rappelle ses rencontres avec Zacharie lors de son séjour à
Constantinople,entre508et511, est datée parsonéditeurde manière hypothétique
des années 519-521 ". À cette époque, Sévère vit réfugié en Égypte. Cette lettre
constitue, si la datation est juste, le dernier témoignage des relations entretenues
pendant plus de trente ans entre les deux anciens étudiants d'Alexandrie. Dans
les œuvres postérieures de Zacharie, il n'est jamais fait allusion à ces vieilles
amitiés monophysites. En raison probablement du climat d'intolérance qui règne
dans l'empire et surtout à Constantinople où il réside, Zacharie abandonne ses
travaux historiques et hagiographiques. Il se détourne des querelles christolo
giques et des oppositions entre Églises rivales, pour se consacrer à des travaux
dogmatiques et polémiques. Zacharie abandonne sa foi d'origine pour se
rapprocher de l'Église impériale. La tradition manuscrite prouve la réalité de ce
revirement. Tous les écrits de Zacharie antérieurs à 518 et favorables au
monophysisme subsistent en traduction syriaque alors que les versions grecques
originales ont progressivement disparu. Tous les écrits composés sous Justin ou
Justinien sont conservés en grec, mais n'ont connu semble-t-il aucune traduction
syriaque.
Le premier des ouvrages de cette nouvelle période de la vie de Zacharie serait le
traité intitulé Ammônios, ou en latin De mundi opificio disputatio, d'après le clas
sement établi par son éditrice ". De son aveu même, l'Ammônios, bien que
considéré comme une œuvre de maturité, pourrait aussi avoir été composé à
diverses époques ". Le titre grec précise qu'il s'agit d'un texte « de Zacharie,
scholastique chrétien, devenu ensuite évêque de Mitylène » ". D'après ces
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Vie de Sévère, p. 78 [78], l. 16 ; ID., Vie d'Isaias, p. 9, l. 19.
" ID., Vie d'Isaias, p. 6, l. 22 ; ibid., p. 7, l. 14-15 ; ibid., p. 8, l. 23 ; ibid., p. 9, l. 1 et 17
18.
" Ibid., p. 3, l. 5 et 17-18.
" ID., Vie de Sévère, p. 104 [104], l. 13-14.
" SÉvÈRE D'ANTIOCHE, Lettres, 113, PO, XIV, 1, p. 277 [447]-278 [448].
" Ibid., 34, PO, XII, 2, p. 273 [101]-275 [103].
" M. MINITTI CoLONNA, introduction à ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Ammônios, p. 30.
" Ibid., p. 44-45.
" ZACHARIE DE MITYLENE, Ammônios, p. 94, l. 1-2.

969
ZACHARIAS 1

renseignements, au moment de la rédaction de l'Ammônios, Zacharie est toujours


avocat. Comme son titre latin l'indique, ce traité a pour objet le problème de la
création du monde. Il se présente sous la forme d'un dialogue platonicien, à la
manière du Théophraste d'Énée de Gaza qui lui sert de modèle. Il regroupe une
conversation avec un disciple païen du philosophe Ammônios * venu étudier le
droit à Beyrouth, et quatre longues discussions que l'auteur prétend avoir eues
avec Ammônios et l'iatrosophiste Gessios à Alexandrie ". La rencontre avec
l'étudianta lieu durant l'automne-hiver487 ou le printemps-été488 ". D'emblée,
le ton est polémique. Selon Zacharie, Ammônios est le contraire même de la
philosophie et de la sagesse, un corrupteur des jeunes âmes qu'il éloigne de
Dieu ". A la demande de son interlocuteur, près de la cathédrale Zacharie raconte
la dispute qui l'opposa un an auparavant à Ammônios (soit vers 486-487) ". Elle
se déroule l'été dans l'école d'Ammônios. Alors que ce dernier commente la
Physique d'Aristote, le narrateur, appelé simplement « chrétien », s'élève contre
lui et parvient à le convaincre de la création de l'univers ". Le lendemain, à la
demande de l'un des auditeurs, le professeur de médecine Gessios, Zacharie doit
répondre à la question : « Comment Dieu est-il démiurge s'il ne crée pas tou
jours ? ». Ce dialogue, le plus long de tous, occupe près d'un tiers de l'ensemble
de l'œuvre ". La troisième dispute oppose de nouveau dans son école Ammônios
et le narrateur chrétien au sujet de la coéternité de Dieu avec l'univers ". La
quatrième controverse réunit les mêmes protagonistes et a pour objet le mystère
de la Trinité ". À la différence des autres disputes, il ne s'agit pas d'un véritable
dialogue. Ammônios garde le silence et acquiesce aux arguments avancés par
Zacharie. Cette attitude singulière du philosophe accentue le caractère artificiel
de ces rencontres. De nombreuses autres discussions ont eu lieu, mais l'auteur
préfère les passer sous silence ". Le récit de ces quatre dialogues achevé, Zacha
rie revient à sa discussion avec l'étudiant païen à Beyrouth, rappelle les thèmes
abordés dans les précédentes disputes à Alexandrie, et traite de la rédemption, du
libre arbitre et de la résurrection. Convaincu, l'interlocuteur accepte de réciter
avec Zacharie la prière qui conclut le dialogue *.
Un autre ouvrage attribué à Zacharie porte le titre de Sept chapitres contre les
manichéens. Il s'agit d'un traité dogmatique qui se présente sous la forme de sept
anathèmes pour abjurer les erreurs manichéennes º. D'après son éditeur, on ne
peut savoir si Zacharie a compilé ces sept chapitres ou anathèmes avant 527, date
de la promulgation par Justinien d'une loi très répressive à l'encontre des mani

º PLRE, II, p. 71-72, s. v. « Ammonius 6 ».


" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Ammônios, p. 93, l. 1-7 ; PLRE, II, p. 511, s. v. « Gessius 3 ».
" Ibid., p. 94, l. 6-p. 97, l. 91 : ibid., p.38.
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Ammônios, p. 95, l. 21 et 31.
" Ibid., p. 96, l. 42-44 et 47.
" Ibid., p. 98, l. 92-p. 107, l. 361.
" Ibid., p. 107, l. 361-p. 125, l. 937.
" Ibid., p. 125, l. 938-p. 130, l. 1093.
º Ibid., p. 130, l. 1094-p. 131, l. 1123.
º Ibid., p. 131, l. 1131-1134.
* Ibid., p. 131, l. 1124-p. 142, l. 1498.
º ZACHARIE DE MrTYLENE, Sept chapitres contre les manichéens, JAC, 26, 1983, p. 176
188.

970
ZACHARIAS 1

chéens *.Underniertexte de Zacharie fournit de nombreux détails biographiques.


Le prologue de son second écrit antimanichéen, la Réfutation (ou 'Avtippmouç),
recopié pour l'évêque Aréthas de Césarée (Cappadoce I) en 932, précise que
Zacharie, évêque de Mitylène, a rédigé ce traité alors qu'il « était scholastique
ainsi qu'avocat du tribunal suprême des préfets, et assesseur du comte du patri
moine, à l'époque où Justinien, notre très pieux empereur, publia un décret contre
les manichéens très athées » (oXoMootucòç ôv étu koù ouvñyopoç tñç dyopôç
tñç ueyiotnç tôv ûrtoipxov, koi ouprtovôv t© kóuntu toû totpuoviou, mviko
'Iouotuvuovòç ö eûoepéototoç ñuôv Boou\eùç ôud to #uv èčeqpoovnoe kotô tôv
d6eootoºtoov Movuxoioov) *. D'après ce passage, en 527, Zacharie exerce la
profession d'avocat et remplit le rôle de conseiller auprès d'un responsable de
l'administration financière centrale *. Grâce à ses études de rhétorique et surtout
de droit, il est en mesure d'occuper ces fonctions qui requièrent une compétence
juridique certaine. Le prologue détaille les circonstances de rédaction de la
Réfutation. A la suite de la promulgation de la loi impériale contre les manichéens,
certains d'entre eux ont jeté un pamphlet dans une librairie (ßtßÁtortpoteîov)
située dans le portique royal et ont pris la fuite. Le responsable de la librairie
recherche quelqu'un capable de réfuter les manichéens et se tourne vers Zacharie
dont il connaissait déjà les Sept chapitres contre les manichéens. Celui-ci accepte
de rédiger un autre écrit antimanichéen ". On a remarqué la similarité dans le
processus de composition de la Vie de Sévère et de la Réfutation. Dans les deux
cas, l'auteur est invité par un libraire à répondre aux attaques mensongères
proférées contre un représentant de l'Église ou contre la foi elle-même. Ces
ressemblances peuvent laisser supposer qu'au moins dans le deuxième cas, la
requête est fictive *.
De toute évidence, entre 518 et 527, la carrière de Zacharie ne connaît aucun
revers, bien au contraire. La promotion de ce fonctionnaire dont les amitiés et les
inclinations monophysites sont avouées, n'est rendue possible qu'au prix d'un
changement doctrinal. Après avoir gardé le silence lors des persécutions que
subissent les monophysites dans tout l'empire, Zacharie tente de se concilier les
deux partis. Il dirige ses attaques contre des adversaires communs aux monophy
sites et aux chalcédoniens, le paganisme d'abord, en la personne du philosophe
néoplatonicien Ammônios, puis le manichéisme avec ses Sept chapitres. La
Réfutation marque une étape supplémentaire dans le rapprochement avec l'Église
impériale. Son soutien déclaré à la politique religieuse de Justinien contre les
manichéens est l'occasion de manifester publiquement sa fidélité au pouvoir et
donc à l'orthodoxie. Cette loyauté nouvelle s'est traduite d'une manière originale.
La carrière juridique de Zacharie prend fin avec son élévation à l'évêché de
Mitylène, ce dont témoignent les prologues de l'Ammônios et de la Réfutation.
Des étapes intermédiaires ont pu précéder cette ordination, comme la prise de
l'habit monastique que Zacharie admirait tant lorsqu'il était en Orient, ou bien le
sacerdoce. Les sources sont muettes sur ce point. Le début de son épiscopat se

* JUsTINIEN, Code, I, 5, 12, 3, p. 53.


* ZACHARIE DE MrTYLÈNE, Réfutation, p. Y.
* R. DELMAIRE, Les institutions du Bas-Empire romain de Constantin à Justinien, p. 145
146.
" ZACHARIE DE MITYLÈNE, Réfutation, p. Y-ö.
* E. HoNIGMANN, Patristic Studies, p. 199-200.

971
ZACHARIAS 1

place après 527, date de la Réfutation, mais avant536, date du concile de Constan
tinople où figure Zacharie, c'est-à-dire à une époque où l'empereur s'efforce de
rétablir l'unité de l'Église en obtenant le ralliement des monophysites. La con
version de Zacharie au chalcédonisme et sa nouvelle appartenance à l'Église
officielle expliquent peut-être son absence complète des sources monophysites
du vi° siècle, en particulier de la correspondance de Sévère d'Antioche après 520
et des ouvrages de Jean d'Éphèse pourtant riches en détails biographiques.
VII. Le concile de Constantinople en 536.
Le 2 mai 536, lors de la séance d'ouverture du concile de Constantinople, après
le patriarche Mènas, les légats romains et le métropolite de Justinianopolis
Môkissos (Cappadoce Seconde), les secrétaires notent en 8° position la présence
« de Zacharie de la métropole de Mitylène » (Zoxopiou tñç MutuÁnvoiov un
tpontóÄeoç) º. C'est le plus ancien témoignage de l'élévation de Mitylène au
rang d'archevêché autocéphale, qui a eu lieu entre 458 et 536. La Notice du
Pseudo-Epiphane, au vII° siècle, range Mitylène parmi les archevêchés auto
céphales ". Il est pourtant insolite dans l'ordre des préséances que le titulaire du
siège de Mitylène, malgré sonrang privilégié, figure avantl'archevêque d'Éphèse,
métropolite de tout le diocèse d'Asie dont l'île de Lesbos fait partie. Zacharie
signe avant Hypatios d'Éphèse (-» Hypatios 4). À la fin de la première séance,
Mènas et le concile demandent qu'un groupe de trois métropolites parte à la
recherche de l'ancien patriarche de Constantinople, Anthimos, disparu depuis sa
déposition par le pape Agapet le 13 mars 536. Les trois prélats sont Bosporios de
Néocésarée (Pont Polémoniaque), Akakios de Pessinonte (Galatie Salutaire) et
Zacharie de Mitylène ". Assistés de quatre clercs de Constantinople, les prêtres
et ekdikoi Iôannès etThéoktistos, et les diacres et notaires Akakios et Christodôros,
ils doivent retrouver Anthimos, et le présenter dans un délai de trois jours pour
qu'il s'explique devant le concile. Lors de la 2° séance du 6 mai, Zacharie signe
à nouveau en 8 position º. À la suite des évêques Bosporios et Akakios",
Zacharie rapporte qu'ils sont allés à l'église Saint-Michel située près du palais, à
l'église Saints-Pierre-et-Paul (Apostoléion) dans le quartier d'Hormisdas, à une
maison du même quartier où résidait auparavant Anthimos et à son domaine près
de l'église Saint-Laurent, mais qu'ils n'ont pu le trouver". Ses propos sont
confirmés par les autres clercs ". A la 3° séance du 10 mai et à la 4° séance du
21 mai, Zacharie signe seulement en 47° position ". La rétrogradation est éton
nante et ne s'observe, au cours de ces séances, que pour un prélat, le métropolite
Pétros de Justinianopolis-Môkissos ". Cette étrangeté est peut-être une sanction
pour l'échec de sa mission de recherche d'un ancien coreligionnaire. Mais, dans
ce cas, on ne comprend pas pourquoi les évêques Bosporios et Akakios ne
connaissent pas un destin semblable, alors que Pétros, qui n'a pas participé à la

*ACO, III, p. 126, l. 20.


"J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 205, l ".
" ACO, III, p. 154, l. 3.
* Ibid., p. 154, l. 31.
º Ibid., p. 159, l. 12-34.
* Ibid., p. 159, l. 35-p. 160, l. 8.
º Ibid., p. 160, l. 9-22.
* Ibid., p. 162, l. 22 ; ibid., p. 170, l. 40.
" Ibid., p. 162, l. 20 ; ibid., p. 170, l. 38.

972
ZAUTAS

recherche, subit une mesure identique. Le métropolite de Justinianopolis


Môkissos retrouve néanmoins sa place privilégiée lors de la 5° et dernière séance,
du 4 juin ". En revanche le nom de Zacharie n'apparaît ni sur la liste de présence
à cette séance ni parmi les souscriptions à la condamnation prononcée contre
Anthimos le 21 mai, et contre les évêques Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée
et le moine Zôoras le 4 juin. Ces absences s'expliquent peut-être par le refus de
Zacharie de cautionner ces condamnations. Cette hypothèse semble confortée
par la vieille amitié qui lie Zacharie à Sévère. Toutefois, l'attitude de Zacharie
n'est pas un cas isolé. Quatre autres évêques du diocèse d'Asie (—» Alexandros 17,
Andréas 4, Makédonios 5, Pélagios 2) sont absents, sans qu'on puisse utiliser
des détails de leur vie personnelle pour voir dans ce geste une manifestation de
sympathie envers les dirigeants monophysites condamnés. Il convient de rester
prudent et de ne pas surinterpréter une abstention qui n'est peut-être qu'un
hasard. Zacharie, déjà âgé de plus de soixante-dix ans s'il est né vers 465, est
probablement mort peu après le concile de 536.Lors du concile de Constantinople,
en 553, le siège de Mitylène n'est pas représenté. Certains travaux modernes
commettent une erreur en citant comme successeur de Zacharie Palladios ", car
ce dernier est évêque de Mélitène ". La confusion entre Mitylène dans l'île de
Lesbos et Mélitène en Arménie, déjà présente dans les sources syriaques des xI°
xIII° siècles, se retrouve ainsi dans la recherche du xx° siècle.

* ACO, III, p. 27, l. 30. —" F J. HAMILToN et E. W. BRooks, The Syriac Chronicle,
p.3 ; BBKL, s. v. « Zacharias Scholastikos ». — "ACO, IV, 1, p. 4, l. 5 ; ibid., p. 21, l. 1 ;
ibid., p. 33, l. 5 ; ibid., p. 40, l. 1 ; ibid., p. 204, l. 3 ; ibid., p. 225, l. 3-4.

ZACHARIAS 2, prêtre de Lycie Ca 550

Parmi les pièces du trésor de Kumluca se trouve une plaque en argent ornée
d'une croix, peut-être destinée à recouvrir un autel. Elle indique : « Zacharias, le
très humnle prêtre, a fait l'offrande » (Zoxopioç ëA6x(totoç) Itpeop(ûtepoç)
èkoprtoq)ópnoev)'. L'origine du trésor est discutée (—» Eutychianos 3).
" I. SEvcENko, in Ecclesiastical Silver Plate, p. 55, n° 25 et pl. S69.1.

ZAUTAS, prêtre de Sykai (Constantinople) ca 560

Peu après l'ordination d'Abraham au couvent de Sykai (-» Abraham 1), près de
Constantinople, son fils Zautas et son neveu Daniel (-» Daniel 3), venus de
Syrie, entrent dans le même couvent où ils deviennent diacres. Pendant plusieurs
années, ils participent aux missions de conversion des païens organisées par Jean
d'Éphèse en Asie (—» Iôannès 43).Après la mort de Daniel en Carie et d'Abraham
à Constantinople, Zautas est ordonné prêtre dans les années 560. Il prend en
charge le couvent, ses dépendances et restaure la chapelle. Un an et demi après,
de retour d'une mission en Asie, Jean d'Éphèse constate que les travaux sont
achevés. Zautas meurt peu après ".
'JEAN D'ÉPHÈSE, Vies des saints orientaux, 40, PO, XVIII, 4, p. 649 [447]-651 [449].

973
ZÈNODOTOS l

ZÈNODOTOS 1, évêque de Telmessos (Lycie) 451

Il apparaît en 236° position sur la liste de présence lors de la séance d'ouverture


du concile de Chalcédoine, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 198° place lors de la
2° séance du 10 octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est présent en 99°
position à la 3° séance du 13 octobre *. Il est le 114° à estimer que Dioskoros
d'Alexandrie mérite un juste jugement, lui qui a condamné de manière illégale
Flavianos de Constantinople (au concile d'Éphèse en août449). Puisque Diosko
ros a refusé de se présenter au concile au terme des trois assignations à comparaître
réglementaires, il encourt la peine prévue par les canons : expulsion de son siège
épiscopal et exclusion du statut ecclésiastique ". Zènodotos souscrit à la dépo
sition de Dioskoros en 78° position selon la version grecque des actes du concile,
en 75° position d'après la version latine *. Il occupe la 200° place sur la liste de
présence lors de la4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon ".
Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms
que des 58 premiers membres. Il apparaît en 216° position sur la liste de présence
de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur Marcien '. Il
souscrit en 220° position à la définition de la foi*. D'après la version grecque, il
signe : « Zènodotos évêque de la métropole de Telmessos et de l'île de Makra »
(Znvóôotoç èrtiokortoç tñç TeMutooéoov puntportóMeooç koi Moxpôç tñç vmoou).
Cette souscription contient l'une des rares mentions de l'île de Makra " dans les
listes épiscopales et, plus important, le seul témoignage relatif au rang métro
politain de Telmessos. Ce titre est très problématique. E. Honigmann a estimé
qu'il s'agissait d'une erreur et corrige untportóMeooç en tóÄeoç ". Mais, comme
E. Schwartz l'a noté, la désignation complète du siège révèle l'authenticité de
cette souscription ". Il faut sans doute considérer ce titre de métropole comme
une revendication de Zènodotos, voire une usurpation. Telmessos n'a pas obtenu
ce rang, même honoraire. En 457, l'empereur Léon envoie une encyclique aux
titulaires des grands sièges, aux métropolites et aux archevêques. Le titulaire du
siège de Telmessos est absent de l'adresse, mais aussi de la réponse du synode de
Lycie. Dans la Notice du Pseudo-Épiphane (vir siècle), Telmessos est mentionné
parmi les évêchés suffragants de Myra, et non parmi les métropoles ou les
archevêchés autocéphales. De nouveau, pour les séances du 26 au 31 octobre
451, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de 47 à 58 membres. Zènodotos
apparaît en 79° position sur la liste des souscriptions de la séance du 31 octobre
qui établit les prérogatives du patriarcat de Constantinople sur les diocèses du
Pont, d'Asie et de Thrace *. Il signe cette fois-ci : « Zènodotos évêque de la cité
de Telmessos et de l'île de Makra » (Znvóôotoç èrtiokontoç tñç TeMunoooov
ItóÄeoç xoû Moxpôç tñç vñoou ; Zenodotus episcopus Telmissae et Longae
insulae). Pour la dernière séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique
que les 58 premiers membres. A une séance non datée, il souscrit aux canons
établis à Chalcédoine, en 97° position d'après la Collectio Prisca ".

'ACO, II, 1, 1, p. 62, l. 2 ; ACO, II, 3, 1, p. 36, l. 3. —* ACO, II, 1, 2, p. 75 [271], l. 9.


— * ACO, II, 1, 2, p. 5 [201], l. 30. — " ACO, II, 1, 2, p. 32 [228], l. 13 ; ACO, II, 3, 2,
p. 61 [320], l. 28-p. 62 [321], l. 4. —* ACO, II, 1,2, p.36 [232], l 25 ;ACO, II, 3, 2, p. 75
[334], l. 2. — " ACO, II, 1, 2, p. 89 [285], l. 31. — ' ACO, II, 1, 2, p. 135 [331], l. 37 ;
ACO, II, 3, 2, p. 145 [404], l. 16. — * ACO, II, 1, 2, p. 148 [344], l. 7-8 ; ACO, II, 2, 2,
p. 74 [166], l. 25 ; ACO, II, 3, 2, p. 165 [424], l. 29 ; MICHEL LE SYRIEN, VIII, 10, tr II,

974
ZÈNÔN

p. 66 B, n° 281. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 703-704,


s. v. « Makra ». — " E. HoNIGMANN, Byzantion, 16, 1942-1943, p. 55. —" E. ScHwARTz,
Uber die Bischofslisten, p. 3, n. 3. — * ACO, II, 1, 3, p.91 [450], l. 27 ;ACO, II, 3, 3,
p. 105 [544], l. 7. — * ACO, II, 2, 2, p. 43 [135], l. 14.

ZÈNODOTOS 2, évêque d'Asie 475

Il participe au synode provincial d'Éphèse en septembre ou début octobre 475. Il


signe avec les évêques d'Asie une supplique adressée aux Augustes Basilisque et
Marc ". On peut reconstituer ce texte en croisant les renseignements fournis par
Zacharie de Mitylène avec ceux d'Évagre le Scholastique * Les évêques d'Asie
menacent, sans les nommer, leurs adversaires menacés du feu éternel, à savoir le
patriarche Akakios de Constantinople et ses partisans. Les évêques se plaignent
d'avoir été contraints d'accepter leur doctrine. Ils ont en revanche souscrit à
l'Encyclique de Basilisque de leur plein gré et non sous la contrainte comme
leurs ennemis l'affirment de manière calomnieuse. Ils se disent prêts à endurer
les pires tourments au nom de la vraie foi, et approuvent les conciles de Nicée, de
Constantinople et les deux conciles d'Éphèse.Ils anathématisent le Tome du pape
Léon et Nestorius. Zacharie dit que leur message contient d'autres éléments,
mais ne donne aucun détail. D'après la dernière citation que fait Évagre de ce
texte, les évêques d'Asie demandent à Basilisque que soit rendue effective la
déposition d'Akakios prononcée par le synode d'Éphèse. On a proposé d'identi
fier ce personnage à l'évêque homonyme de Telmessos en Lycie (—» Zènodo
tos 1) *. Cependant, la supplique a été probablement souscrite par des évêques de
la seule province d'Asie et non de tout le diocèse.

" ZACHARIE DE MITYLÈNE, HE, V, 3, tr. I, p. 148, l. 5. —* Ibid., V, 3, tr. I, p. 148, l. 4-p. 149,
l. 4 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. —* K. AHRENs et G. KRUGER, Die sogenannte
Kirchengeschichte des Zacharias Rhetor, p. 324.

ZÈNÔN, chorévêque ? quartodéciman de Lydie 428/431

La séance du concile d'Éphèse du 22 juillet 431 est consacrée à l'affaire des


quartodécimans de Philadelphie. Ces schismatiques, désireux d'embrasser
l'orthodoxie, ont été trompés par des prêtres envoyés de Constantinople. Ils ont
souscrit sans le savoir à un Symbole hérétique. La liste de leurs souscriptions est
lue au concile. D'après ce document, Zènôn, du domaine (Xoopiov) de Sagarios
fils de Pythas, déclare avoir supplié l'évêque Théophanios de Philadelphie
(—» Théophanios), le chorévêque Iakôbos (—» Iakôbos 1) et le prêtre et économe
Charisios (-» Charisios) de le recevoir au sein de l'Église, puis anathématisé
toute hérésie, en particulier celle des quartodécimans ". Analphabète, Zènôn a
souscrit avec l'aide de Flavios Palladios. Sa fonction de chorévêque est douteuse
car elle n'est indiquée que par deux collections conciliaires latines *.

'ACO, I, 1, 7, p. 105, l. 9 ; ACO, I, 2, p. 69, l. 32 : ACO, I, 3, p. 133, l. 9 ; ACO, I, 5,


p. 104, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 221, l. 11. — * ACO, I, 3, p. 133, l. 9 ; ACO, II, 3, 1, p. 221,
l. 11.

975
ZEUXIOS

ZEUXIOS, évêque de Berbè (Pamphylie puis Pamphylie de Pergè) 325

Il participe au concile de Nicée qui se déroule du 20 mai au 25 juillet 325. Il


occupe la 3° place parmi les évêques de Pamphylie sur les listes de souscription
à la définition de la foi ". Dans ces mêmes listes, Zeuxios est le plus souvent dit
évêque de Siarba ou Syarba, or il n'existe aucun évêché de ce nom en Pamphylie
ou dans les provinces voisines. On a proposé de corriger en Berbè *, un siège de
Pamphylie de Pergè attesté dans le Synekdèmos d'Hiéroklès (BépBn) et dans la
Notice du Pseudo-Épiphane (Bdppm)º. À l'époque du concile de Nicée, la Pam
phylie forme une seule province.

" Patrum Nicaenorum nomina, p. 40 A, n° 159 ; ibid., p. 40 B, n° 158 ; ibid., p. 41 A,


n° 157 ; ibid., p. 41 B, n° 148 ; ibid., p. 67, n° 155 (= SocRATE, HE, I, 13, 12, p. 50, l. 6) ;
ibid., p. 74, n° 119 ; ibid., p. 111, n° 159 ; ibid., p. 135, n° 162 ; ibid., p. 157, n° 113 , ibid.,
p. 207, n° 152 ;C. H. TURNER, EOMIA, I, 1, 1, p. 72-73, n° 159 ; ibid., I, 1,2, p. 98, n° 159 ;
ibid., I, 1, 2, p. 100, n° 159 ; MARUTA DE MAIPHERKAT, Canons, p. 100, l. 32, [n° 157] ;
E. HoNIGMANN, Byzantion, 20, 1950, p. 69, n° 258 ; H. KAUFHOLD, OrChr, 77, 1993, p. 65,
n° 198 = V. RUGGIERI, OCP, 59, 1993, p. 340, n° 197 ; MICHEL LE SYRIEN, VII, 2, tr. I,
p. 252 B, n° 193. — * E. HoNIGMANN, Byzantion, 14, 1939, p. 28. — * HIÉROKLEs, Synek
dèmos, 680.6, p. 29 ; J. DARROUzÈs, Notitiae episcopatuum, p. 212, l *; cf. H. HELLEN
KEMPER et F. HILD, Lykien und Pamphylien, 2, p. 483-484, s. v. « Berbè ».

ZEUXIS, évêque d'Alabanda (Carie) 519

Il compte parmi les évêques déposés sur ordre de l'empereur Justin I" pour cause
de monophysisme. Comme pour ses coreligionnaires, son nom n'est conservé
que dans des sources syriaques ou traduites du syriaque ".

" Chronique de Zuqnin, a. 829, tr. II, p. 13, l. 6 ; Chronique de 846, p. 173, l. 7 , MICHEL LE
SYRIEN, IX, 13, tr. II, p. 172 A ; MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 177.

ZÔÈ, supérieure d'un couvent d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) 476

Elle dirige un couvent féminin monophysite à Attaléia et apprend la révocation


de l'Encyclique (de l'empereur Basilisque). Lors d'une visite de l'évêque Klau
dianos (—» Klaudianos), Zôè le blâme pour avoir signé l'Anti-Encylique (texte
promulgué par Basilisque à l'été 476 révoquant sa propre Encyclique). L'évêque
s'en défend et prétend n'avoir signé ni d'esprit ni de cœur, sans toutefois réussir
à convaincre Zôè '.

'JEAN RUFUs, Plérophories, LXXXII, PO, VIII, 1, p. 137 [537], l. 11-p. 138 [538], l. 9 ;
MICHEL LE SYRIEN, VIII, 11, tr. II, p. 86 : MICHEL LE SYRIEN, vers. arm., p. 166, 65.

ZOÈTOS, diacre de Sardes ? (Lydie) V°-VI° S.

Une pierre apportée à Sardes mais d'origine inconnue constitue la stèle votive

976
ZÔSIMOS 2

que les diacres Zoètos et Ioulianos (—» Ioulianos 14) ont érigée à leurs frais ".

' W. H. BUCKLER et D. M. RoBINsoN, Sardis, VII, 1, p. 148-149, n° 189 et pl. n° 176.

ZÔILOS, évêque de Sôzopolis (Pisidie) 595/602

Pour soigner une maladie des yeux, Théodore de Sykéôn se rend à l'église de la
Vierge, à Sôzopolis. A son arrivée, il est reçu par l'évêque de la ville, Zôïlos, qui
l'accueille à l'évêché ". Quatre jours après, son pèlerinage accompli, Théodore
part pour Amorion (Galatie Salutaire).

" Vie de Théodore de Sykéôn, 109, p. 87, l. 1.

ZÔSIMOS 1, évêque de Thémisônion (Phrygie Pacatienne) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
l'évêque Nounéchios de Laodicée (-» Nounéchios 3), qui souscrit au nom de son
suffragant en 382° position à la définition de la foi'. A la fin de la séance du
31 octobre, Nounéchios signe de nouveau au nom de Zôsimos en 185° position
sur la liste des souscriptions au canon établissant les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace *. La localisation
précise de Thémisônion demeure inconnue. D'après l'ordre suivi par Hiéroklès,
ce siège est situé entre Kérétapa et Sanaos, dans la partie méridionale de la
province, probablement dans la haute plaine d'Acipayam, environ 50 km au sud
est de Laodicée du Lycos ". Zôsimos est le seul évêque connu de Thémisônion.
Ce siège, absent des notices épiscopales, a dû disparaître entre 527 environ (Hié
roklès) et le vII siècle (Notice du Pseudo-Épiphane).
'ACO, II, 1, 2, p. 152 [348], l. 38 ; ACO, II, 3, 2, p. 172 [431], l. 14. —* ACO, II, 1, 3,
p.94 [453], l. 32 ; ACO, II, 3, 3, p. 108 [547], l. 21. — * HIÉROKLEs, Synekdèmos, 666.3,
p. 24 ; cf. K. BELKE et N. MERSICH, Phrygien und Pisidien, p.403, s. v. « Themisönion ».

ZÔSIMOS 2, higoumène ? de Lycie 535

Un passage de la Novelle V du 19 mars 535 établit que les esclaves peuvent être
restitués à leur maître durant leur noviciat de trois ans s'ils se sont réfugiés au
monastère après avoir commis un vol.Justinien rappelle avoir rendu un jugement
similaire dans une affaire portée à sa connaissance depuis la Lycie par « le très
aimé de Dieu » (ô 6eoqpu)\éototog) Zôsimos. Réputé pour son ascèse, il jouit
toujours grâce à Dieu de ses facultés intellectuelles et physiques bien qu'il ap
proche les 120 ans ". Le contenu de la loi et l'épithète honorifique laissent
supposer que Zôsimos est un moine, voire un higoumène.

'JUSTINIEN, Novelles, V, 2, 1, p. 30, l. 9-15.

977
ZÔSIMOS 3

ZÔSIMOS 3, higoumène du couvent des Lycaoniens (Constantinople) 536

Il est le supérieur d'un couvent de Lycaoniens portant le nom d'Eutychios


(-» Eutychios 6), à Constantinople. Il ne faut pas confondre ce couvent avec les
autres monastères de Lycaoniens qui se trouvent aussi dans la capitale (—» Pau
los 23, Modestos 3). Zôsimos apparaît en 43° position sur la liste des supérieurs
des monastères de la capitale présents à la l" séance du concile de Constantinople,
le 2 mai 536 ". Son nom est en revanche absent d'une lettre adressée au pape
Agapet par des archimandrites de Constantinople, de Jérusalem et d'Orient, datée
du 13 mars, et lue durant cette même séance. Zôsimos occupe la 43° place lors
des 2° et 3° séances des 6 et 10 mai, la 49° place lors la 4° séance du 21 mai *.
Durant la dernière séance du 4 juin, est lue une supplique d'archimandrites de la
capitale, de Syrie Seconde, du Sinaï et de Palestine. Elle avait été envoyée à
l'empereur Justinien pour qu'il ordonnât la tenue d'une nouvelle séance du
concile afin de condamner Sévère d'Antioche, Pétros d'Apamée et le moine
Zôoras. Zôsimos signe en 60° place *. On lit également, après la condamnation
d'Anthimos, une lettre adressée par les mêmes archimandrites au patriarche
Mènas, aux légats italiens et aux membres du concile pour réclamer l'anathé
matisation de Sévère, Pétros, Zôoras et de leurs partisans. Zôsimos signe en 62°
place en précisant qu'il est « prêtre et higoumène du monastère des Lycaoniens
près de Saint-Laurent » ", c'est-à-dire dans le quartier des Pulcherianae, au pied
de la V colline *. Zôsimos porte le nom d'un saint originaire de Sôzopolis, et
martyrisé à Antioche de Pisidie sous Trajan ".

'ACO, III, p. 129, l. 30. —* Ibid., p. 157, l. 35 ; ibid., p. 164, l. 33 ; ibid., p. 173, l. 12.
—* Ibid., p. 36, l. 12. —* Ibid.,p. 47,l. 20-21. —* R. JANIN,La géographie ecclésiastique,
III, p. 119. — ° K. KUNzE, in BSS, XII, col. 1501, s. v. « Zosimo ».

ZÔSIMOS 4, évêque d'Antandros (Asie) 536-553

Bien que son nom ne figure pas sur les listes de présence aux séances du concile
de Constantinople de 536, lors de la4° séance du 21 mai, il souscrit en 66° position
à la condamnation de l'ancien patriarche Anthimos ", et à celle de Sévère
d'Antioche, Pétros d'Apamée et Zôoras lors de la 5° séance du 4 juin en 74°
place *. Cet évêque occupe la 86° place lors des 1", 2° et 4° séances, et la 85° place
lors de la 3° séance du concile de Constantinople, les 5,8,9 et 13 mai 553 *. Pour
les 5°, 6° et 7° séances des 17, 19 et 26 mai, les actes ne donnent pas le détail des
membres présents, mais précisent que leurs noms sont les mêmes que lors de la
1" séance ". Il occupe la 85° place lors de la 8° et dernière séance du 2 juin, et
souscrit en 86° place aux anathématismes contre Théodore de Mopsueste,
Théodoret de Cyr et la lettre attribuée à Ibas d'Édesse *.

'ACO, III, p. 185, l. 26. —* Ibid., p. 117, l. 35. —*ACO, IV, 1, p. 6, l. 6 ; ibid. p. 22,
l. 29 ; ibid., p. 34, l. 38 ; ibid., p. 41, l. 30. —* Ibid., p. 73, l. 17-18 ; ibid., p. 137, l. 16
17; ibid., p. 183, l. 16-17. —* Ibid., p. 205, l. 33 ; ibid., p. 228, l. 1.

978
ZÔTIKOS l

ZÔSIMOS 5, diacre ? de Pergè (Pamphylie de Pergè) VI° S.

Son épitaphe a été découverte près de Pergè. La fonction est hypothétique car
elle repose sur une restitution. On lit clairement : « de Pergè » (kotà Ilépynv)'.

' H. GRÉGOIRE, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Asie Mineure, I, p. 107,
n° 309°.

ZÔSIMOS 6, diacre de Palaioupolis (Pamphylie de Pergè) V°-VI° S.

Il est mentionné sur une inscription votive réalisée pour le salut de son fils Zôïlos
(ZoeiÀou) et de sa maison. Cette inscription précise que Zôsimos a fait l'entrée
(tnv eiooôov) d'une église ". L'inscription proviendrait d'une église au nord de
Demirli, environ 10 km à l'est de Palaioupolis *.
' G. E. BEAN, AnatSt, 10, 1960, p. 44, n°91. —* H. HELLENKEMPER et F. HILD, Lykien und
Pamphylien, 2, p. 772, s. v. « Palaiupolis ».

ZÔSIMOS 7, moine d'Attaléia (Pamphylie de Pergè) V°-VI° S.

Ce moine a versé une contribution d'un nomisma pour la pose d'une mosaïque à
l'entrée du narthex d'une basilique près de Çalisdag Tepesi (Olbia)'. Attaléia est
l'évêché le plus proche.

' S. SAHIN, EpAnat, 33, 2001, p. 151 et pl. 21, fig. 7 ; cf. D. FEIssEL, Bull. ép., 2002, p. 770,
n° 623.

ZÔTIKÈ, vierge de Kotyaéion ?(Phrygie Salutaire) IV°-V° S.

Une inscription votive la mentionne en compagnie de son père, Onèsimos'. La


pierre provient de Karaagaç, environ 17,5 km au nord-ouest de Kotyaéion.

' B. LEvICK et alii, MAMA, X, p. 8, n° 23 et pl. III.

ZÔTIKOS 1, prêtre de Gdanmaa ? (Lycaonie) IV° S.

Aurèlia Valentilla, fille du prêtre Zôtikos, avec sa fille Magna, a érigé une tombe
pour son mari Ménandros « de Kissia » (Keu[o]oudtn)'. La pierre vient d'Atlanti,
environ 9 km au sud de Kolukisa qui continue peut-être le nom ancien de Kissia *.
Kolukisa est à 26,5 km au sud-ouest de Çesmelisebil identifiée à Gdanmaa.

' W. M. CALDER, MAMA, I, p. 160, n° 302 et ph. —* K. BELKE, Galatien und Lykaonien,
p. 193, s. v. « Kolukisa ».

979
ZÔTIKOS 2

ZÔTIKOS 2, évêque d'Anaia (Asie) 451

Il est absent au concile de Chalcédoine. Lors de la séance solennelle du 25 octobre


451 à laquelle assiste l'empereur Marcien, il est représenté par son métropolite,
Stéphanos d'Éphèse (-» Stéphanos 4). Celui-ci, parl'entremise de son suffragant,
l'évêque Hespéros de Pitanè (—» Hespéros), souscrit au nom de Zôtikos en 418°
position à la définition de la foi ".
'ACO, II, 1,2, p. 154 [350], l. 1 ;ACO, II, 3, 2, p. 173 [432], l. 28.

ZÔTIKOS 3, évêque d'Harpasa (Carie) 451

Ilestreprésenté au concile de Chalcédoine par le prêtre Philothéos(—» Philothéos).


Celui-ci est mentionné en 278° position sur la liste de présence lors de la séance
d'ouverture, le 8 octobre 451 ". Il occupe la 240° place lors de la 2° séance du 10
octobre consacrée à la définition du dogme *. Il est absent à la 3° séance du
13 octobre au cours de laquelle Dioskoros d'Alexandrie est déposé. Toujours au
nom de Zôtikos, Philothéos occupe de nouveau la 240° place sur la liste de
présence lors de la 4° séance du 17 octobre consacrée à l'étude du Tome de Léon *.
Pour les séances des 20 et 22 octobre, les procès-verbaux ne précisent les noms
que des 58 premiers membres. Philothéos occupe la 258° place sur la liste de
présence de la séance solennelle du 25 octobre à laquelle assiste l'empereur
Marcien ". Il souscrit en 264° position à la définition de la foi *. De nouveau, pour
les séances du 26 au 31 octobre, les procès-verbaux ne détaillent les noms que de
47 à 58 membres. À la différence du métropolite de Carie mais à la suite de
plusieurs évêques de cette province, Philothéos est absent de la liste des
souscriptions de la séance du 31 octobre qui établit les prérogatives du siège de
Constantinople sur les diocèses du Pont, d'Asie et de Thrace. Pour la dernière
séance, le 1" novembre, la liste de présence n'indique que les 58 premiers
membres. Il est à noter que dans les différentes listes de présence, Zôtikos est dit
par erreur évêque d'Ariassos (en Pamphylie de Pergè). La forme correcte Harpasa
est fournie par la liste des souscriptions du 25 octobre ".

"ACO, II, 1, 1, p. 63, l. 5 ; ACO, II, 3, 1, p. 37, l. 14. —*ACO, II, 1, 2, p. 76 [272], l. 10.
—* ACO, II, 3, 2, p. 90 [286], l. 27. —*ACO, II, 1, 2, p. 136 [332], I. 36 ;ACO, II, 3, 2,
p. 146 [405], l. 25. —* ACO, II, 1, 2, p. 149 [345], l. 14-15 ; ACO, II, 3, 2, p. 167 [426].
l. 17-18. — " E. ScHwARTz, Uber die Bischofslisten, p. 35, n. 4.

ZÔTIKOS 4, évêque d'Asie 475

Ce titulaire d'un siège inconnu assiste au synode provincial d'Éphèse en


septembre ou début octobre 475. Il signe avec les autres évêques d'Asie une sup
plique adressée aux Augustes Basilisque et Marc ". On peut reconstituer ce texte
en croisant les renseignements fournis par Zacharie de Mitylène avec ceux
d'Évagre le Scholastique *. Les évêques d'Asie menacent, sans les nommer, leurs
adversaires menacés du feu éternel, à savoir l'évêque Akakios de Constantinople
et ses partisans. Les évêques se plaignent d'avoir été forcés d'accepter leur doc

980
ZOURZAS

trine. Ils ont en revanche souscrit à l'Encyclique de Basilisque de leur plein gré
et non sous lacontrainte comme leurs ennemis l'affirment de manière calomnieuse.
Ils se disent prêts à endurer les pires tourments au nom de la vraie foi, et ap
prouvent les conciles de Nicée, de Constantinople et les deux conciles d'Éphèse.
Ils anathématisent le Tome de Léon et Nestorius. Zacharie dit que leur message
contient d'autres éléments, mais ne donne aucun détail. D'après la dernière
citation que fait Évagre de ce texte, les évêques d'Asie demandent à Basilisque
que soit rendue effective la déposition d'Akakios prononcée par le synode
d'Éphèse. On a proposé d'identifier ce personnage soit à l'évêque homonyme
d'Anaia, en Asie, soit à celui d'Harpasa, en Carie (—» Zôtikos 2, Zôtikos 3) *. La
supplique ayant été probablement souscrite par des évêques de la seule province
d'Asie et non de tout le diocèse, seule la première hypothèse est plausible.

" ZACHARIE DE MrTYLÈNE, HE, V, 3, tr. I, p. 148, l. 5. — * Ibid., V, 3, tr. I, p. 148, l. 4-p. 149,
l. 4 ; ÉvAGRE, HE, III, 5, p. 105, l. 1-28. —* K. AHRENs et G. KRUGER, Die sogenannte
Kirchengeschichte des Zacharias Rhetor, p. 324.

ZÔTIKOS 5, évêque de Karpathos (Îles) 520

Il est mentionné en 19° place dans une lettre datée du 9 septembre 520 envoyée
par dix métropolites et dix évêques réunis en synode à Constantinople pour
annoncer au pape Hormisda le décès du patriarche Iôannès, l'élection de son
successeur Épiphanios et exprimer leur volonté de paix dans l'Église (à la suite
du schisme acacien)'.

" Collectio Avellana, 234, p. 714, l. 27.

ZOURZAS, prêtre de Dorylée (Phrygie Salutaire) V°-VI° S.

Il est mentionné sur une inscription gravée sur une cuve baptismale et sur une
inscription votive en faveur de Théodoulos, de son épouse et de leur fils Zourzas ".
Il doit s'agir du même personnage. L'inscription provient d'Eskisehir (Dorylée).
Il n'existe pas d'autre mention du nom Zourzas *.
" C. W. M. Cox et A. CAMERON, MAMA, V, p. 30-31, n° 56a et pl. 24. —* L. ZGUSTA,
Kleinasiatische Personennamen, p. 180, $ 398.

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RÉPERTOIRE DES ÉVÊCHÉS

ASIE Siai non localisé


Smyrne B3
Adramyttion A2 Temnos B3
Aigai B3 TéôS A4
Anaia B4 Tralles B4
4 Aninèta C4
Antandros A2 CARIE
Argiza non localisé
3 Arkadioupolis B/C4 Alabanda B4
Assos A2 Alinda B4
Aulioukômè (Valentinianoupolis) Amyzôn B4
B4 Anôtétartè B4
Baretta non localisé 5 Antioche du Méandre C4
Brioula C4 Aphrodisias C4
Clazomènes A3 Apollônias C4/5
Colophon B4 Bargylia B5
2 Dios Hiéron B/C4 Cnide B6
Élaia A3 Didymes (Hiéron) B5
Éphèse B4 Ériza D5
Érythrées A3 Halicarnasse B5
Euaza (Théodosioupolis) C4 Harpasa C4
Gargara A2 Héraclée du Latmos B4/5
Hypaipa B4 7 Héraclée de la Salbakè C4
Koloè C4 Hyllarima C4/5
Kymè A3 Iasos B5
Lébédos A4 Kéramos B5
Magnésie du Méandre B4 Kibyra D5
Magnésie du Sipyle B3 Kidrama (Anastasioupolis) D5
1 Maschakômè B3 Larba non localisé
Mastaura C4 Métaba non localisé
Mètropolis B4 Milet B5
Monaulè non localisé Mylasa B5
Myrina A3 Myndos B5
Néa Aulè (Théodosioupolis) C4 6 Néapolis C4
Nysa B4 Orthôsia C4
Palaiapolis C4 Stratonicée B5
Pergame B2 Tabai C5
Perperinè (Théodosioupolis) A2 Tapasa non localisé
Phocée A3
Pitanè A3
Priène B4
RÉPERTOIRE DES ÉVÊCHÉS

HELLESPONT Isauropolis G5
Kana H4
Abydos Al Korna G5
Baris B1 Laranda H5
Cyzique B1 Lystra G4
Dardanos A1 Misthéia F4
Germè B2 Ouasada F5
Hadrianéia C2 Oumanada non localisé
Hadrianouthèrai B2 Perta G/H4
Ilion A1 Posala G5
Lampsaque A1 Rhoïna (Pyrgoi) G/H5
Mélitopolis C1 Savatra H4
Okè non localisé Vèrinoupolis (Psibèla) non localisé
Parion B1
Pionia B2 LYCIE
Poimanènon C1
Proconnèse B1 10 Akalissos E6
Skepsis A2 Akanda non localisé
Trôas A2 Akarassos D5
Antiphellos D6
ÎLES Aperlai D6
Araxa D5
Andros A2 Arnéai D6
Chios Arykanda D6
Cos C4 Balboura D5
Éressos ? B1 Boubôn D5
Karpathos C5 Chôma D
Léros C3 8 Eudokias D6
Lesbos (Mitylène) C1 Hadrianoupolis non localisé
Méthymne B1 Kandyba D6
Mèlos Kaunos C5
Naxos B3/4 Komba D6
Paros B3/4 11 Korydalla E6
Rhodes D4 Kyanéai D6
Samos C3 Lébissos C6
Ténédos B1 Limyra E6
Tènos A/B3 Markianè C5
Thèra B4 Mastaura D6
Méloè (Mélanippè ?) E6
LYCAONIE Myra D6
Oinoanda D5
Amblada F5 Olympos E6
Barata H5 Palaiôtai non localisé
Derbè H5 Panormos C6
Galbanon (Eudokias) non localisé Patara D6
Gdanmaa G3 Phasèlis E6
Hydè H5 9 Phellos D6
Iconium G4 Pinara D6
Ilistra H5 Podaléia D6

988
RÉPERTOIRE DES ÉVÊCHÉS

Rhodiapolis E6 Kolbasa E5
Sidyma D6 Komama E5
Tata non localisé Kremna E5
Telmessos C/D6 Lagina non localisé
TlôS D6 Lysinia E4
Xanthos D6 Magydos E5
Zènônoupolis non localisé 13 Maximianoupolis E5
Palaioupolis E5
LYDIE 14 Panémouteichos E5
Pednelissos E5
Akrasos B3 Pergè E5
Apollônis B3 Pôgla E5
12 Apollônos Hiéron C4 Sandida (Andida) E5
Attaléia B3 16 Sillyon E5
Aurèlioupolis B3 Termessos E5
Bagis D3 Trébenna (Perbaina ?) E5
Blaundos D3/4
Daldis C3 PAMPHYLIE DE SIDÈ
Gordos C3
Hermokapèléia B3 Aspendos (Primoupolis) F5
Hiérocésarée B3 Dalisandos non localisé
Hyrkanis B3 Étenna F5
Kérassai B2 Isba non localisé
Maionia C3 Karallia F6
Mostènè B3 Kasai F5
Mysotimôlos C3 Kolybrassos F6
Philadelphie C3 Korakèsion F/G6
Polychalandos non localisé Kotenna F5
Sala D4 Lyrbè F5
Sardes B3 Manaua F5
Satala C3 Mylômè (loustinianoupolis) F6
Settai C3 Orymna F5
Silandos C3 Ouamanada non localisé
Stratonicée B2 17 Séleucie F5
Tabala C3 Selgè F5
Thyatire B3 Sennéa F5
Tralla D4 Sidè F5/6
Tripolis C4 Syédra G6

PAMPHYLIE DE PERGÈ
PHRYGIE PACATIENNE
Ariassos E5
Attaléia E5 20 Agathè Kômè C4
Berbè E5 Aizanoi D2
Dikitanaura E6 Akmonia D3
15 Eudokias E5 Alia D3
Hadrianoupolis (Hadrianè)D5 Anastasioupolis non localisé
Isinda E5 Ankyra Sidèra C2/3
Kodroula E5 Appia D3

989
RÉPERTOIRE DES ÉVÊCHÉS

Aristion C2 Meiros E2
Atanassos D4 Midaéion E2
18 Attouda C4 Nakôléia E2
Bria D3 Nikopolis non localisé
Kérétapa (Chairétapa) D5 Otrous D3
23 Diokléia D3 Phytéia F3
24 Dionysioupolis D4 Polybotos F3
22 Élouza D3 Promissos non localisé
Euménéia D4 Prymnessos E3
Hiérapolis D4 Sibindos non localisé
Ikria non localisé Skordapia non localisé
Kadoi D3 Stektorion E4
Kidyessos E3 Synnada E3
Kolossai D4
Laodicée D3 PISIDIE
Mételloupolis D4
Mossyna D4 Adada E4
Peltai D4 Antioche F4
Sanaos D4 Apamée Kibôtos E4
Sébastè D3 26 Baris E4
Siblia D4 Hadrianoupolis F4
Synaos C/D3 Konana (Ioustinianoupolis) E4
21 Téménouthyrai D3 Laodicée G4
Thémisônion D5 Liménai E4
Théodosioupolis non localisé Malos E/F4
Tibérioupolis D2 Mètropolis E4
Traianoupolis D3 Néapolis F4
19 Trapézoupolis C4 Pappa F4
Tripolis non localisé Parlaos E4
Valentia non localisé Philomèlion F3
27 Prostanna E4
PHRYGIE SALUTAIRE Sagalassos E4
Séleucie E4
Amadassè non localisé Siniandos G4
Augoustopolis E3 Sôzopolis E4
Aurokra F3 Théodosioupolis non localisé
Bryzos (Brouzos) E3 Timbrias F4
Chadiména (Kademna ?) non localisé Tymandos E4
Dokimion E3 Tyraéion F4
Dorylée E2 Zorzèla F4/5
Eukarpia E3
Eulandra non localisé
Hiérapolis E3
Ipsos E3
Kinnaborion non localisé
Konè (Dèmètrioupolis) E3
Kotyaéion D/E2
25 Lykaôn E3
Lysias E4

990
FASTES ÉPISCOPAUX

ASIE Baretta
Iôannès 18 451
Adramyttion
Helladios 2 431 Brioula
Flavianos 1 449-451 Timothéos 4 431
Ioulianos 11 519/541 Roufinos 1 451
Athanasios 8 IV°-VII° S. ?
Clazomènes
Aigai Eusébios 8 431-451
Théodôros 7 ante 449
Kyriakos 4 449-451 Colophon
Roufinos 3 458/9 Euthalios 431
Alexandros 9 451
Anaia
Paulos 1 325 Dios Hiéron
Modestos 1 431 Eustorgios 1 451
Zôtikos 2 451
Markellos 536 Élaia
Achilliadès 431
Aninèta Isaias 2 451
Théodôros 5 431
Mamas 1 451 Éphèse
Mènophantos 325-ca 349
Antandros Euèthios 1 365 ?-381
Arétianos 451 Agapios 2 ca 385
Akakios 3 458/9 Kastinos l ante 400
Zôsimos 4 536-553 Antôninos 1 ante 400
400/1
Argiza Hèrakleidès 2 401-403/4
Proklos 2 451 Anonyme 403/4
Memnôn ante 428
Arkadioupolis ca 443
Alexandros 8 431 Basilios 3 ca 443-444
Gérontios 451 Bassianos ca 444-448
Christophoros 1 553 Stéphanos 4 448-451
Iôannès 20 451-457
Assos Paulos 17 ante 475-476
Maximos 2 431-451 Anonyme 476
Ioulianos 8 post 476
Aulioukômè (Valentinianoupolis) ante 502/3
Eusébios 7 400-401 Pétros 4 Ca 502/3
Thômas 2 431-451 Théosébios 7 Ca 502/3-519
FASTES ÉPISCOPAUX

Hypatios 4 519-540/1 Magnésie du Sipyle


Andréas 6 541-553 Makédonios 1 ? 366-post 381
Eutropios 7 Ca 548/9 Makarios 2 ? 404
Prokopios 3 ca 548/9 Eusébios 9 431
Abramios post 553 Alexandros 10 451
Iôannès 43 Ca 558-585/6
Roufinos 5 596 Maschakômè
Iôannès 55 Ca 575-625 Aucun évêque attesté.
Isidôros 4 ? VI°-VII° S.
Géôrgios 7 ? VII° S. Mastaura
Théodosios 4 431-449
Érythrées Sabbatios 1 451
Tychikos 431
Drakontios 2 451 Mètropolis
Théoktistos 3 553 Markellinos 2 451

Euaza (Théodosioupolis) Monaulè


Eutropios 3 431 Alexandros 11 451
Olympios 1 ante 444-451
Myrina
Gargara Dôrothéos 2 431
Iôannès 26 518 Eustathios 6 431
Théodôros 15 553 Protérios 451
Iôannès 41 553
Hypaipa
Mithrès 325 Néa Aulè (Théodosioupolis)
Euporos 431 Eutychios 4 ? 431
Ioulianos 4 449-451 Philippos 6 451

Koloè Nysa
Aphobios 431 Théodotos 1 431
Théodôros 19 ? V°-VI° S. Maionios 2 448-451

Kymè Palaiapolis
Maximos 3 431 Rhodôn 3 431
Chrysogonos 451 Basilikos 451
Matthias 2 536 Eusébios 14 536
Anatolios 5 553
Pergame
Lébédos Eusébios 6 343
Kyriakos 5 449 Drakontios 1 360
Ioulianos 5 ca 449-451 Barlaménos 363
Philippos 1 431
Magnésie du Méandre Eutropios 4 449-451
Eusébios 5 343 Iôannès 44 Ca 558
Makarios 2 ? 404 ante 567 ?
Daphnos 2 431 Amantios ? VI°-VII° S.
Léontios 5 449-451

992
FASTES ÉPISCOPAUX

Perperinè (Théodosioupolis) Gennadios 5 475


Eutychios 4 ? 431 Heurésios 2 395
Paulinos 1 449-451 Makarios 5 VI° S.
Pergamios 2 475
Phocée Rhodôn 2 404
Théoktistos 1 431 Théophilos 2 475
Kointos 2 451 Zènodotos 2 475
Zôtikos 4 475
Pitanè
Hespéros 451 CARIE
Épiphanios 5 536
Alabanda
Priène Théodôrètos 1 451
Théosébios 3 431 Zeuxis 519
Isidôros 1 451 Ioulianos 13 Ca 558-568
Nanos ? V°-VI° S.
Alinda
Siai Promachios 431
Nestorios 2 431 Iôannès 16 451
Bassos 3 449 Pétros 5 519
Basilios 6 451 Théodôrètos 2 536

Smyrne
Eutychios 2 325 Amyzôn
Iddouas 431-437 PhilètOS 2 431
Aithérichos 448-457 Iôannès 17 451
Kalloas 536 Andréas 4 536
Pétros 8 Ca 558
ca 562 Anôtétartè
Euèthios 3 VI° S. Aucun évêque attesté.
Alexandros ? 20 V°-VI° S.
Antioche du Méandre
Temnos Eusébios 1 325
Eustathios 8 451 Dionysios 2 451
Mènophanès 519
Téôs Paulos 28 ca 571
Stéphanos 3 431 ante 577/8
Gennadios 1 449-451
Aphrodisias
Tralles Ammônios 1 325
Hèrakléôn 431 Eudokios ? 381
Maximos 4 449-451 Kyros 1 431-449
Asklèpiadès 3 ? 484/8 Kritônianos 451-457
PétrOS 9 ca 558 Nonnos 2 482/9
ante 567 ? Euphèmios 519
Sévèrianos 553
sans siège déterminé Paulos 28 ca 558
Aithérios 509/532 Ca 571
Gennadios 4 475

993
FASTES ÉPISCOPAUX

Deutérios 576/7 Kéramos


ante 582 Spoudasios 431
Orthagoras VI° S. Hermôn V°-VI° S.
Théopropios V°-VI° S. Théoprépios VI°-VII° s.

Apollônias Kibyra
Eugénios 2 325 Lètodôros 325
Tynchanios 451 Léontios 2 381
Apellas 431
Bargylia Érasimos 553
Iôannès 14 449-451
Kidrama (Anastasioupolis)
Cnide Elpidophoros 553
Iôannès 19 451
Euandros 3 553 Larba
Timothéos 11 VI°-VII° S. Aucun évêque attesté.

Didymes (Hiéron) Métaba


Aucun évêque attesté. Aucun évêque attesté.

Ériza Milet
Papias 451 Eusébios 3 325
Ambrakios 343
Halicarnasse Eulogios 2 520
Kalandiôn 451 Hyakinthos 536-539/542
Ioulianos 9 Ca 508-519 Antiochos 4 V°-VI° S.
Théoktistos 4 553 Kyriakos 14 V°-VI° S.

Harpasa Mylasa
Phanias 431 Parègorios 1 III°-IV° s.
Zôtikos 3 451 Éphraïm ca 325-450
Eirènaios Ca 508/511 Kyrillos 3 Ca 450-500
ante 519 Paulos 18 Ca 450-500
Basilios 7 ca 450-600
Héraclée du Latmos
Aphthonètos 431 Myndos
Dionysios 4 451 Archélaos 431
Alphios 2 451
Héraclée de la Salbakè
Polychronios 1 431 Néapolis
Ménandros 2 451 Aucun évêque attesté.

Hyllarima Orthôsia
Aucun évêque attesté. Diogénès 3 451

Iasos Stratonicée
Thémistios 2 431 Eupeithios 451
Flakillos 451 Kléônymos ? VI°-VII° s.
Érasinos ? VI°-VII° S.

994
FASTES ÉPISCOPAUX

Tabai Hadrianéia
Sévèros 8 553 Alexandros 7 ante 434
David 451-458
Tapasa
Aucun évêque attesté. Hadrianouthèrai
Patrikios 8 451-458
sans siège déterminé Kyprianos 553
Aucun évêque attesté.
Ilion
HELLESPONT Ôriôn 325
Leukadas 343
Abydos Pègasios l 354-360 ?
Herméias 451-458 Théosébios 5 451-458
Pamphilos ? 484/8 Iôannès 37 553
Ammônios 3 518
Lampsaque
Baris Parthénios post 325
Eutychianos 2 451 ante 364
Domninos 2 458 Markianos 1 ante 364-381
Daniel 2 451
Cyzique Harmonios 458
Théônas 325 Andréas 11 Ca 550-650
Ascholios post 325
Germinios 351 Mélitopolis
Éleusios post 351-383 Philètos 1 ca 325
Eunomios 1 360-361 ? Gémellos 1 451
Anatolios 2 404 Sôzoménos 458
Proklos 1 426
Dalmatios 426-431 Okè
Diogénès 2 449-451 Alexandros 12 451-458
Euèthios 2 457-458
Euandros 2 ? IV°-V° S. Parion
Basiliskos ca 477 Eustathios 2 ante 364
post 527 ? Hèsychios 5 400-431
Eusébios 13 536-541 Thalassios l 451-458
Euprépios 553
Stéphanos 11 610 Pionia
Iôannès 58 ante 626-632 Aétios 1 431
Théodôros 26 VII° S. Eulalios 2 451
Sabas 458
Dardanos
PétroS 2 451-458 Poimanènon
Phôkas 1 518-520 Stéphanos 6 451
Iôannès 24 458
Germè
Antôninos 2 429 Proconnèse
Timothéos 5 431-458 Iôannès 12 431
Hypatios 3 458/9 Akakios 2 451
Épitynchanos 536 Stratoklès 458/9

995
FASTES ÉPISCOPAUX

Timothéos 10 518/548 ? Épithymètos ? V°-VI° S.


Eusébios 15 ? V°-VI° S.
Skepsis Iôannès 60 VI°-VII° S.
Philostorgios 409/425
Athanasios 3 431 Lesbos (Mitylène)
Eustorgios 2 451 Euagrios l 351 ?-360 ?
Polyzèlos ? 458 Thallos 363
Iôannès l l 431
Trôas Flôrentios 3 449-451
Marinos 1 325 Zacharias l post 527-536
Nikonios 343
Silvanos 2 409/425 Méthymne
Athanasios 1 409/425 Christodoulos 2 520
Pionios 2 448-458
Phôkas 2 ? V°-VI° S. Mèlos
Aucun évêque attesté.
sans siège déterminé
Aucun évêque attesté. Naxos
Barachos 451
ÎLES Paulos 24 536
Sisinnios 4 VII° S. ?
Andros
Palladios 3 458/9 Paros
Athanasios 2 431
Chios Théodôros 13 536
Entréchios 431 Hylasios Ca 550
Tryphôn 1 448-451 Géôrgios 1 ca 550-600
Iôannès 42 Ca 558-566/8
Rhodes
Cos Euphrosynos 325
Méliphrôn 325 Hellanikos l 431
Aidésios l 343 Iôannès 15 449-451
Ioulianos 2 448-458/9 Agapètos 3 457-458/9
Dôrothéos 3 518 Isaias 3 520-529
Aristokratès V°-VI° S. Théodosios 6 553
Hellanikos 2 V°-VI° S.
Théodôros 25 VII° S. Samos
Iôannès 61 VI°-VII° S.
Éressos ? Timothéos 12 VII° S.
Andréas 10 600-650
Ténédos
Karpathos Diodôros 343
Bassos l 343 Anastasios l 431
Zôtikos 5 520
Mènas 536-553 Tènos
Iôannès 59 VI°-VII° S. Agapios 1 343
Ekdikios 553
Léros
Iôannès 40 553

996
FASTES ÉPISCOPAUX

Thèra Valérianos 431-post 433


Aucun évêque attesté. Onèsiphoros 1 449-451
Palladios 2 457
sans siège déterminé Théodôros 9 post 527
Aucun évêque attesté. ante 536 ?
Théodoulos 6 536
LYCAONIE Pastor 553

Amblada Ilistra
Patrikios 1 325 Tibérios 325
Sévèros 2 381 Martyrios 2 431
Diomèdès 3 451 Onèsimos 1 451
Pétros 6 536
Isaura (Isauropolis)
Barata Silvanos 1 325
Stéphanos 2 325 Mammas ? III°-IV° S.
Eugénios 15 451 Sisamoas ? III°-IV° S.
Martyrios 3 536 Indakos ? III°-IV° S.
Andréas ?9 V°-VI° S. ? Nestôr 1 ? III°-IV° S.
Makédonios 2 ? 376/7
Derbè Hilarios 2 381
Daphnos l 381 Kallistratos 404
Thômas 1 431 Aétios 2 451
Paulos 13 451
Michael 2 V°-VI° S. Kana
Kallipodios V°-VI° S. ? Eustratios 381
Eugénios 16 451
Galbanon (Eudokias) Domnos 3 IV°-V° S.
Aucun évêque attesté.
Korna
Gdanmaa Inzous 381
Érechthios 1 325 Néoptolémos 451
Optimos ? ante 375/7
ante 394 Laranda
Hègémonios 451 Paulos 2 325
Acholios 451
Hydè
Théodosios 2 381 Lystra
Roufos 2 451 Paulos 3 381
Iôannès 27 518 Ploutarchos 451
Théôn 2 ? VI° S. Euboulos ca 630

Iconium Misthéia
Eulalios l 325 Sévèros 1 ? 374/5
Faustinos ca 370 Darios 381
ca 373 Armatios 451
Iôannès 1 ? ca 373
Amphilochios l ca 373 Ouasada
post 394 Théodorôs 2 325

997
FASTES ÉPISCOPAUX

Olympios 2 451 Arnéai


Gorgonios l ? 518 Aucun évêque attesté.
Oumanada Arykanda
Kyrillos 1 325 Aucun évêque attesté.
Kyrillos 2 381
Tyrannos 451 Balboura
Philippos 4 451
Perta Nikolaos 2 458
Léontios 3 381
Konôn 7 451 Boubôn
Palladios 4 ? V°-VI° S. Hermaios 1 381
Rômanos 3 451-458
Posala
Eugénios 6 381 Chôma
Pionios 1 381
Rhoina (Pyrgoi) Eudoxios l 431-458
Marinos 2 VII° S.
Eudokias
Savatra Phôtios 1 518
Aristophanès 381
Eustathios 7 451 Hadrianoupolis
Élias 1 449
Vèrinoupolis (Psibèla)
Aucun évêque attesté. Kandyba
Léontios 7 ? 458
sans siège déterminé
Aucun évêque attesté. Kaunos
Basilios 2 359
LYCIE Antipatros 1 451
Nikolaos 3 458
Akalissos
Stéphanos 7 458 Komba
Makédôn 3 V°-VI° S.
Akanda
Pannychios 458 Korydalla
Alexandros l 375/7
Akarassos Palladios l 451-458
Nikolaos 1 451-458
Kyanéai
Antiphellos Synésios ca 450-600
Théodôros 8 451-458
Lébissos
Aprila Aucun évêque attesté.
Aucun évêque attesté.
Limyra
Araxa Diatimos ? 375/7
Thoantianos 381 Loupikinos 381
Léontios 6 451-458 Stéphanos 5 451-458

998
FASTES ÉPISCOPAUX

Théodôros 17 553 Phasèlis


Rômanos l 381
Markianè Frontôn 2 451
Augoustinos 458/9 Aristodèmos 1 458
Markianos 5 518
Phellos
Mastaura Lollianos 1 375/7
Aucun évêque attesté. Philippos 10 553-564

Méloè (Mélanippè ?) Pinara


Aucun évêque attesté. Eustathios l 359
Hèliodôros 1 458
Myra Nikolaos 8 post 544-564
Tatianos l post 375/6
381 Podaléia
Érennianos 431 Akylinos 458
Rômanos 2 449-451 Iôannès 33 536
Pétros 3 457-458
Nikolaos 6 Ca 500-542 Rhodiapolis
Philippos 9 Ca 542-553 Nikolaos 5 518
Makarios 4 ? 564
Modestos 4 VI° S. Sidyma
Anastasios 4 VII° S. Eustathios 359
Théodôros 27 ? VII° S. Hypatios 2 458

Oinoanda Tata
Patrikios 3 381 Aucun évêque attesté.
Kyrinos 3 458
Palmantios Ca 515-520 Telmessos
Paulos 25 536 Hilarios 1 375/7
Zènodotos 1 451
Olympos
Aristokritos 431-451 Tl65
Anatolios 3 458 Andréas 2 451-458
Iôannès 29 518-520 Eustathios 12 536-542

Palaiôtai Xanthos
Aucun évêque attesté. Makédôn 1 381
Athanasios 4 458
Panormos
Kratinos 451 Zènônoupolis
Aucun évêque attesté.
Patara
Eudèmos 1 325 sans siège déterminé
Eutychianos 1 359 Antipatros 2 518
Eudèmos 2 375/7-381 Eutychianos 3 ? Ca 550
Kyrinos 2 451-458 Parègoros Ca 550
Lykinos 536 Théodôros 18 Ca 550
Prohairésios Ca 403

999
FASTES ÉPISCOPAUX

LYDIE Kérassai
Ménékratès 451
Akrasos Iôannès 38 553
Patrikios 7 451
Maionia
Apollônis Iôannès 23 458
Kyriakos 7 458
Mostènè
Apollônos Hiéron Ioulianos 3 448-458
Leukios 451-458
Mysotimôlos
Attaléia Aucun évêque attesté.
Pantagathos ? 343
Dionysios 3 451-458 Philadelphie
Géôrgios ? 2 VI° S. ? Hétoimasios 325
Kyrinos 1 ? 343
Aurèlioupolis Théodosios l 359-363
Antiochos 1 325 Théophanios 428/431-433
Iôannès 10 431 Apphianos l 458
Roufinos 2 458 Eustathios 10 518
Eutropios 6 458/9
Polychalandos
Bagis Phoibos 359-363
Polliôn ? 325
Chrysanthios 1 449 Sala
Léonidès 458 Ioulianos 7 458

Blaundos Sardes
Élias 2 451 Artémidôros 325
Onèsiphoros 2 458 Héortasios 1 360-366
Théosébios 1 360
Daldis Maionios l 431
Paulos 7 431-458 Flôrentios 2 448-ante 454
Euthèrios 2 ca 454-458
Gordos Ioulianos 12 553
Iôannès 12 ante 431 Élissaios post 558
Théodotos 2 458 post 572
Théodôros 10 536 Théosébios 8 ? V°-VI° S. ?
Komitas ? VII° S.
Hermokapèléia
Aucun évêque attesté. Satala
Andréas l 451
Hiérocésarée
Antiochos 2 325 Settai
Kossinios 448-451 Liménios 431
Amachios 451
Hyrkanis Hèrakleidianos 458
Iôannès 13 448-458

1000
FASTES ÉPISCOPAUX

Silandos Théodôros 6 431


Markos 1 325 Klaudianos 476
Damianos post 325 Iôannès 31 520
Alkimèdès 451 Géôrgios 2 ? VI° S.

Stratonicée Berbè
Euthèrios 1 431 Zeuxios 325
Gémellos 2 451-458
Sabbatios 2 520 Dikitanaura
Polychronios 2 VI° S. Aucun évêque attesté.
Tabala Eudokias
Polykarpos 3 449-458 Heurésios 1 ? 325
Timothéos 6 431
Thyatire Sabinianos 2 448
Séras 325 Innokentios 2 458
Phôskos 431
Diamonios 458 Hadrianoupolis (Hadrianè)
Mikos 458
Tralla Eusébios 12 519
Ouranios 2 553
Isinda
Tripolis Aidésios 2 431
Agôgios 325 Markellinos 1 451
Léontios 1 359-363 Thalélaios 2 553
Komodos 431
Paulos 10 449-451 Kodroula
Iôannès 25 458 Sévèros 4 431
Maras 451-458
sans siège déterminé
Anatolios 4 458 Kolbasa
Arrianos 363 Tryphôn 2 536
Ca 379/80
Auxidianos 363 Komama
Grègorios 2 404 Éphésios 458
Iôannès 7 404
Kandidos 363 Kremna
Makarios 5 VI° S. Aucun évêque attesté.
PAMPHYLIE DE PERGÈ Lagina
Trôïlos ? 381
Ariassos
Pamménios 381 Lysinia
Théophilos 1 451 Eugénios 4 ? 343
Iôannès 22 458 Diodotos 451-458

Attaléia Magydos
Pantagathos ? 343 Aphrodisios 325
Eustathios 4 ? ante 43 l Makédôn 2 451
FASTES ÉPISCOPAUX

Épiphanios 4 476 sans siège déterminé


Konôn 14 553 Aucun évêque attesté.

Maximianoupolis PAMPHYLIE DE SIDÈ


Patrikios 2 325
Théosébios 6 458 Aspendos (Primoupolis)
Domnos 1 325
Palaioupolis Tribônianos 431
Libanios l 431 Timothéos 8 448-449
Porphyrios 1 458
Dalisandos
Panémouteichos Aucun évêque attesté.
Faustos 1 325
Hèrakleidès 1 381 Étenna
Isaias 1 431 Eutropios 2 431
Hiérios 458 Eudoxios 2 451
Helladios 4 536
Isba
Pednelissos Agathodôros 519
Markianos 3 458
Karallia
Pergè Solôn 431
Kalliklès 325 Markianos 2 451
Sisinnios 1 343
Vérinianos 426-431 Kasai
Épiphanios 2 449-458 Touèsianos 381
Kastôr 1 516 Nektarios 2 431
Hilarianos 536 Théodôros 11 536
Eulogios 3 553 Kyriakos 10 553

Pôgla Kolybrassos
Paulos 15 451-458 Longinos 2 381
Nèsios 1 431
Sandida (Andida)
Aucun évêque attesté. Korakèsion
Théodoulos 3 381
Sillyon Matidianos 431
Théodoulos 4 381 Obrimos 451
Néôn 451-458
Polyeuktos IV°-V° S. Kotenna
Hèsychios 4 381
Termessos Akakios l 431
Heurésios 325 Eugénios 17 451
Timothéos 6 431 Flavianos 2 536
Sabinianos 2 448
Auxentios 458 Lyrbè
Gaios 3 381
Trébenna (Perbaina ?) Tarianos 431
Polémôn 2 458

1002
FASTES ÉPISCOPAUX

Manaua Akmonia
Aucun évêque attesté. Gennadios 2 451
Théotimos 458/9
Mylômè (Ioustinianoupolis)
Aucun évêque attesté. Alia
Gaios 6 451
Orymna Glaukos 2 553
Paulos 8 431
Anastasioupolis
Ouamanada Stéphanos 8 518
Phôteinos 2 518 Hiérôn 553

Séleucie Ankyra Sidèra


Kyntianos 325 Flôrentios 1 325-343
Philippos 3 451
Selgè
Nounéchios 2 431 Appia
Nektarios 1 381
Sennéa Héortasios 2 IV° S.
Nektarios 2 431 Charitôn 458/9
Iôannès 30 518
Konôn 15 553 Aristion
Paulos 12 451
Sidè Mamas 2 518
Amphilochios 2 ante 426
post 458 Atanassos
Konôn 11 536 Philadelphos 451
PétrOS 7 553
Hilariôn VII° S. Attouda
Hermolaos l 431
Syédra Symmachios 449-451
Nestôr 2 325
Gaios 7 451 Bria
Stratonikos 536 Makédonios 5 536

sans siège déterminé Diokléia


Aucun évêque attesté. Kônstantios 431
Euandros 1 451
PHRYGIE PACATIENNE
Dionysioupolis
Agathè Kômè Charès 451
Aucun évêque attesté. Alexandros 18 553

Aizanoi Élouza
Pistikos 325 Euagoras 451
Pélagios 518-553 Makédonios 4 518
Épiphanios 6 V°-VI° S. Alexandros 17 536

1003
FASTES ÉPISCOPAUX

Euménéia Peltai
Théodôros 3 381 Philippos 7 451
Eugénios 24 ? IV°-VII° S. ? Andréas 5 536

Hiérapolis Sanaos
Flakkos 1 ? 325-343 Flakkos 2 325
Vénantios 431 Antiochos 3 451
Philippos 8 457
Auxanôn 5 553 Sébastè
Gennaios VI° S. Modestos 2 451
Christophoros 2 Ca 575-625
Siblia
Ikria Eulalios 3 451
Aucun évêque attesté.
Synaos
Kadoi Agapètos 1 ca 324
Daniel 1 449-451 Arabios 451
Phronimos 553
Kérétapa (Chairétapa) Stéphanos 13 V°-VII° S. ?
Théodoulos 1 359-363
Iôannès 2 Ca 379/80 Téménouthyrai
Kartérios Ca 379/80 Matthias 1 451
Silvanos 3 431 Dèmètrios 1" IV°-V° S.
Philètos 3 449-451
Thémisônion
Kidyessos Magnos 359
Hèraklios 4 451 Zôsimos 1 451

Kolossai Théodosioupolis
Épiphanios 1 449-451 Philippos 2 431
Thômas 3 449-451
Laodicée Kyriakos 9 536
Nounéchios 1 314-325
Nonnios 343 Tibérioupolis
Kékropios 351 Eustathios 11 536
Aristonikos 431 Silas 553
Nounéchios 3 449-458/9
Iôannès 39 553 Traianoupolis
Ptolémaios ? post 558-571 Théodoulos 5 ? 458/9
Aimilios VII° S. Iôannès 34 536
Asignios 553
Mételloupolis
Michael 1 556/7 Trapézoupolis
Kyriakos 13 V°-VI° S. Asklèpiadès 1 431
Hiérophilos ante 434
Mossyna Iôannès 21 451
Gennadios 3 451
Tripolis
Aucun évêque attesté.
FASTES ÉPISCOPAUX

Valentia Eulandra
Euagrios 3 431 Meiros 7 451

sans siège déterminé Hiérapolis


Eugénios 14 404 Flakkos 1 ? 325-343
Tatianos 2 451 Aberkios 2 451

PHRYGIE SALUTAIRE Ipsos


Loukianos l 451
Amadassè
Paulos 11 451 Kinnaborion
Léontios 9 553 Otreus 451

Augoustopolis Konè (Dèmètrioupolis)


Philikados 359 Aucun évêque attesté.
Diogénès 4 553
Kotyaéion
Aurokra Domninos 1 431
Akylas 2 449-451 Kyros 2 441-450

Lykaôn
Bryzos (Brouzos) Aucun évêque attesté.
Auxanôn 2 451
Makédonios 6 536 Lysias
Théogénès 343
Chadiména (Kademna ?) Philippos 5 451
Sabinianos 1 343
Meiros
Dokimion Théodôros 12 536
Antônios 343 Mégas 553
Eustathios 5 431
Eustochios 448-451 Midaéion
Maximiôn V° S. Épiphanios 3 451
Iôannès 46 ? V°-VI° S. Iôannès 32 536
Kônstantinos 2 553
Dorylée
Athènodôros 325 Nakôléia
Eusébios 4 343 Basilios 4 451-458/9
Eusébios 11 post 431
post 452 Nikopolis
Thalassios 2 518 Aucun évêque attesté.
Généthlios 553
Otrous
Eukarpia Basilios 5 451
Eugénios 3 325 Phôteinos 1 458/9
Auxanianos 381
Kyriakos 6 451 Phytéia
Dionysios 5 536 Aucun évêque attesté.

1005
FASTES ÉPISCOPAUX

Polybotos Érechthios 2 434/446


Stratègios 451 Kandidianos 449
Pergamios l ca 454-458/9
Promissos Polydeukès 520
Auxanôn 3 451 Bacchos 536
Théodôros 14 553
Prymnessos Iôannès 45" VI° S.
Bitos 381
Iakôbos 2 451 Apamée Kibôtos
Auxanôn 4 IV°-V° S. Tarsikios 325
Akylas 3 518 Théodoulos 2 381
Makarios 3 553 Théosébios 4 ? ante 434
Paulinos 2 451-458
Sibindos Iôannès 36 553
Aucun évêque attesté.
Baris
Skordapia Hèraklios 1 325
Aucun évêque attesté.
Hadrianoupolis
Stektorion Tèlémachos 1 325
Helladios 3 451 Thémistios 1 381
Paulos 26 536-553 Flôrentios 4 451-458
Konôn 10 518
Synnada Thalélaios 1 553
Prokopios 1 325
Kyriakos 2 404-406 Konana (Ioustinianoupolis)
Théodosios 3 406/425 Prothymios 431
Agapètos 2 406/425
Sévèros 6 431 Laodicée
Marinianos 449-457 Eugénios 1 ca 315
Théagénès 536 ca 340
Sévèros 7 553 Agathôn IV° S.
Elpidios 582/602 Hermogènès ? IV° s.
Pausikakos 596/602 Ammônios 2 404
Messalinos 451
sans siège déterminé Sévèros 3 ? IV° S.
Eugénios 14 404 Eugénios 7 ? IV° S.
Théodôros 16 553
PISIDIE
Liménai
Adada Araunios ? 325
Ananias 343 Faustos 2 381
Eutropios 5 451-458 Mouianos 451
Kastinos 2 458
Antioche
Optimos Ca 375/7- Malos
post 391 Attalos 2 458-458/9
Tranquillinos ca 403/4 ?
431

1006
FASTES ÉPISCOPAUX

Mètropolis Pontianos 458


Polykarpos 1 325 Diogénianos 553
Eustathios 3 381 Zôïlos 595/602
Héortikios 451
Mènophilos 458 Théodosioupolis
Iôannès 28 518 Théôn 1 458

Néapolis Timbrias
Hèsychios 2 325 Aucun évêque attesté.
Loukios l 381
Bassônas 451-458 Tymandos
Kallinikos 381
Pappa Longinos 3 449
Akadèmios 325 Eugénios 18 458

Parlaos Tyraéion
Patrikios 4 381 Mnèsithéos 1 IV° S.
Libanios 2 451-458 Théoteknos 451
Alexandros 14 IV°-V° S. Théopemptos 458

Philomèlion Zorzèla
Théosébios 2 381 Maximinos 451-458
Parègorios 2 ? IV° S.
Paulos 14 451 sans siège déterminé
Markianos 4 458 Apellios 451
Stéphanos 9 520 Arménios 2 451
Aristodèmos 2 553 Markellinos 3 451
Pansophios 400-404
Prostanna Prôtogénès 2 451
Attalos 1 381 Timothéos 9 451

Sagalassos
Iônnios 381
Fontèianos 451
Paulos 30 V°-VI° S.

Séleucie
Eutychios 1 325
Alexandros 13 451-458
Mètrodôros V°-VI° S.

Siniandos
Kyros 3 451

Sôzopolis
Lollianos 2 post 375/8

Sévèros 5 431
Olympios 3 449-451

1007
BIBLIOGRAPHIE

SOURCES LITTÉRAIRES

SOURCES CONCILIAIRES, CANONIQUES ET JURIDIQUES

Acta Conciliorum CEcumenicorum, éd. E. SCHWARTZ et J. STRAUB, index général


R. SCHIEFFER, Berlin-Leipzig, 1914-1982.
I. Concilium Universale Ephesenum,
1, 1. Collectio Vaticana 1-32 (1927).
1, 2. Collectio Vaticana 33-80 (1927).
1, 3. Collectio Vaticana 81-119 (1927).
1, 4. Collectio Vaticana 120-139 (1928).
1, 5. Collectio Vaticana 140-164 (1927).
1, 6. Collectio Vaticana 165-172 (1928).
1, 7. Collectio Seguierana, Collectio Atheniensis, Collectiones minores (1929).
1, 8. Indices voluminis primi (1930).
2. Collectio Veronensis (1925-1926).
3. Collectionis Casinensis sive Synodici a Rustico Diacono compositi.
Pars prior (1922-1923).
4. Collectionis Casinensis sive Synodici a Rustico Diacono compositi.
Pars altera (1922-1923).
5. Pars prior : Collectio Palatina sive qui fertur Marius Mercator;
pars altera : Cyrilli epistula synodica translata a Dionysio Exiguo,
Collectio Sichardiana, ex Collectione Quesneliana, Collectio Winter
iana, Indices (1924-1926).
II. Concilium Universale Chalcedonense,
1, 1. Epistularum collectiones, Actio prima (1933).
1, 2. Actio secunda, Epistularum collectio B, Actiones III-VII (1933).
1, 3. Actiones VIII-XVII. 18-31 (1935).
2, 1. Collectio Novariensis de re Eutychis (1932).
2, 2. Rerum Chalcedonensium collectio Vaticana, Canones et Symbolum
(1936).
3, 1. Epistularum ante Gesta collecta, Actio prima. (1935)
3, 2. Actiones II-VI. (1936)
3, 3. Actiones VII-XVI, Concilii allocutio ad Marcianum, Canones,
Appendix (1937).
4. Leonis Papae I epistularum collectiones (1932).
5. Collectio Sangermanensis (1936).
6. Prosopographia et topographia actorum Chalcedonensium et ency
cliorum, indices (1938).
III. Collectio Sabbaitica contra Acephalos et Origenistas destinata. Insunt
acta synodorum Constantinopolitanae et Hierosolymitanae a. 536 (1940).
BIBLIOGRAPHIE

IV. Concilium Universale Constantinopolitanum sub Iustiniano habitum,


1. Concilii actiones VIII (1971).
2. Iohannis Maxentii libelli, Collectio codicis Novariensis XXX, Collectio
codicis Parisini 1682, Procli tomus ad Armenios, Iohannis Papae II
epistulae ad viros illustres (1914).
3, 1. Index generalis tomorum I-IV. Pars prima : indices codicum et auc
torum (1974).
3,2.Index generalis tomorumI-IV. Parssecunda : indexprosopographicus,
fasciculus primus Aaron-Iustus, fasciculus secundus Iuvenalis-Zoticus
(1982).
3, 3. Index generalis tomorum I-IV Pars tertia : index topographicus (1984).
Actes coptes du concile d'Éphèse (431), éd. et tr. U. BoURIANT, La Bibliothèque
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1053
TABLE DES MATIÈRES

Remerciements

Avant-propos
Abréviations 13

INTRODUCTION 17

I. LES SOURCES CONCILIAIRES ET SYNODALES

1. De Nicée à l'affaire de Bostra (325-394) 17

Nicée (325) 17
Sardique (343) 20
Séleucie d'Isaurie (359) 21
Constantinople (360) 22
Lampsaque et ses suites (364-366) 23
Constantinople I (381) 23
Constantinople (394) 25
2. D'Éphèse à Chalcédoine (401-451) 25
La controverse chrysostomienne (400-404) 25
26
Ephèse I (431)
Ephèse « II » et ses origines (448-449) 28
Chalcédoine (451) 31
3. De l'Encyclique de Léon au concile
des Trois Chapitres (457-553) 35
L'enquête de l'empereur Léon (457-458) 35
L'encyclique du patriarche Gennadios (458/9) 37
Éphèse « III » (475) 37
Les synodes de Constantinople (518 et 520) 38
La conférence avec les sévériens (532)
Le concile sous Mènas (536) 41
Constantinople II (553) 42

II. LES SOURCES LITTÉRAIRES

1. L'histoire ecclésiastique 45
Eusèbe, Jérôme et Rufin 45
Socrate, Sozomène et Théodoret 46
Le Pseudo-Gélase, Théodore le Lecteur et Évagre 49
2. L'hagiographie 52
3. Les sources anti-nicéennes, monophysites et nestoriennes 54
Philostorge 54
Zacharie le Rhéteur Jean Rufus et Jean Diacrinomène 55
Jean d'Éphèse et Barhadbesabba 'Arbaïa 57

III. LES SOURCES JURIDIQUES ET DOCUMENTAIRES


1. Les Codes et les Novelles 58
2. Les inscriptions 61
Répartition 62
Typologie 63
Datation
3. Les sceaux

RÉPERTOIRE PROSOPOGRAPHIQUE 67

CARTES
Diocèse d'Asie-province des îles 983
Diocèse d'Asie-provinces continentales 984

RÉPERTOIRE DES ÉVÊCHÉS 987

FASTES ÉPISCOPAUX 991

BIBLIOGRAPHIE
Sources littéraires
Sources conciliaires, canoniques et juridiques 1009
Sources grecques 101 |
Sources latines 1022
Sources orientales non syriaques 1026
Sources syriaques 1028
Sources non littéraires
Sources épigraphiques 1030
Sources sigillographiques 1037
Travaux modernes 1038

Imprimerie Chirat - 42540 Saint-Just-la-Pendue


Dépôt légal : janvier 2008 - N° 7840

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