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BULLETIN

D’INFORMATION
DE LA FPGL
Fédération des Professeurs
de Grec et de Latin a.s.b.l.

Edité avec l’appui de l’Administration générale de


l’Enseignement et de la Recherche scientifique.
Service général du Pilotage du système éducatif.

Périodique bimestriel n° 160 – mai-juin 2007 (ne paraît pas en juillet-août) – Bureau de dépôt : Bruxelles X
Sommaire
Editorial 3
Francis MASSILLON
Notre nouveau Conseil d’Administration 3-5
La question de la souffrance dans la pensée grecque antique,
résumé de la conférence de Lambros Couloubaritsis 5-8
Hubert MARAITE et Noëlle HANEGREEFS
Flâneries à Rome avec Martial (3) 8-11
Jean RENARD
Homère et Shakespeare en banlieue 12-14
Marion VAN RENTERGHEM
Chronique des livres et publications 15-18
Daniel GUILLAUME
Origine des Etrusques, indice fourni par la génétique 19
Combats de gladiateurs en Grande-Bretagne 20-21
Quiz sur l’Antiquité classique 22-23
Pour les cruciverbistes 24
ESOPE, Le chat et les rats 25
Colette GOEDERT
Agenda culturel 26-27
Jean-Louis BRISMEE
Publications de la FPGL 28

Notre couverture : reconstitution d’une insula à Ostie.

Site de la F.P.G.L.: http://www.fpgl.be


Siège social - secrétariat membres adhérents : Noëlle HANEGREEFS
(admin@fpgl.be) Avenue Gabriel-Emile Lebon, 119/9 - 1160 - Bruxelles
Présidence : Colette GOEDERT, Engerstraat, 43 - 3071 - Erps-Kwerps
(presidence@fpgl.be)
Vice-Présidence : Fabienne PATERNOTTE, Avenue de la petite Cense, 1A - 1331 -
Rosière
Hubert MARAITE, Rue de la Houckaye, 123 - 4800 - Verviers
Secrétariat membres effectifs : Francis MASSILLON (secret@fpgl.be)
Rue Lambert, 49 - 4432 - Alleur
Trésorerie : Chantal LEITZ (tresor@fpgl.be)
Rue des Combattants, 4 - 6870 - Saint-Hubert
Rédaction du Bulletin d’information : Laurent DUCHESNE (lduchesne@fpgl.be)
Rue des Ecoles, 3 – 4530 Villers-le-Bouillet

2 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


En bref, mais qu’on se le dise quand même !

Le Bulletin 160 de la FPGL, que vous tenez entre les mains, marque le
30ème anniversaire de notre périodique, dont le premier numéro,
reproduit en fac-similé dans le n° 152, parut en mai 1977. C’est dire
aussi que la « Fédé » poursuit vaillamment son ambition de mettre en
avant, de promouvoir et de défendre les valeurs véhiculées par les
langues anciennes.
Chaque membre doit toutefois avoir bien à l’esprit que notre
association bientôt quinquagénaire est animée par un groupe de
bénévoles eux-mêmes majoritairement quinquagénaires.
Ce 17 mars 2007, l’Assemblée Générale a élu un nouveau conseil
d’administration dans lequel nous saluons la présence de trois jeunes
collègues. Saluons par la même occasion l’achèvement du deuxième
mandat présidentiel de Jean-Louis Brismée que nous remercions
chaleureusement pour sa grande disponibilité et son constant souci de
qualité. Souhaitons également bonne navigation à la nouvelle triade
directrice élue par le Conseil d’administration. Notre voeu le plus vif
reste de voir nous rejoindre un plus grand nombre de ces jeunes
collègues que nous rencontrons désormais chaque année, de noter
également la recrudescence des bacheliers en langues et littératures
classiques dans nos universités. Il entre dans notre rôle de professeur
de terrain d’encourager ces jeunes gens, de les encadrer et de les ...
informer de la raison d’être de notre fédération. Parlez donc de la
FPGL et diffusez le nouveau carton de présentation de la FPGL.
Francis MASSILLON
Contactez sans hésiter votre secrétaire !

Composition du Conseil d’administration pour l’exercice 2007


Commission consultative universitaire :

André CHEYNS, Professeur à l’ UCL et aux Facultés Universitaires Saint-Louis


rue des Postes, 106, 7090 BRAINE-LE-COMTE

Bruno ROCHETTE, Professeur à l’ ULG


rue Charlemagne, 107, 4020 LIEGE

Ghislaine VIRE, Professeur à l' ULB


avenue Louise, 532 / 2, 1050 BRUXELLES

Conseil d’administration :

Présidence :

Colette GOEDERT, Professeur à l’ A.R. de Watermael-Boitsfort


Engerstraat, 43, 3071 ERPS-KWERPS

3 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Vice-Présidence :

Hubert MARAITE, Professeur à l’ E.S. Père Damien d’Eupen


rue de la Houckaye, 123, 4800 VERVIERS

Fabienne PATERNOTTE, Professeur dans l’ E.C. de la Ville de Bruxelles


avenue de la petite Cense, 1 A, 1331 ROSIERES

Trésorerie :

Chantal LEITZ, Professeur à l’ A.R. de Marche-Bomal


rue des Combattants, 4, 6870 SAINT-HUBERT

Secrétariat :

En charge des membres effectifs :

Francis MASSILLON, Professeur à l' A.R. de Herstal


rue Lambert, 49, 4432 ALLEUR

En charge des membres adhérents :

Noëlle HANEGREEFS, Professeur à l' Institut de la Vierge Fidèle de Bruxelles


avenue Gabriel-Emile Lebon, 119 / 9, 1160 BRUXELLES

Membres :

Guy ALBIN, Professeur à l' A.R. de Visé


Heskeberg, 2, 4608 DALHEM

Jean-Louis BRISMEE, Professeur à l'Athénée F. Blum de Schaerbeek


Petite rue du Moulin, 45, 1070 BRUXELLES

Catherine BRUX, Professeur au Collège N.-D. de Bonne Espérance de Vellereille


chaussée du Roi Baudouin, 135, 7030 SAINT-SYMPHORIEN

Laurent DUCHESNE, Professeur à l'A.R. de Waremme


rue des Ecoles, 3, 4530 VILLERS-LE-BOUILLET

Daniel GUILLAUME, Professeur retraité de l' A.R. de Bouillon-Paliseul


rue de Sart, 19, 6850 PALISEUL

Paul IEVEN, Professeur au Collège St Pierre d' Uccle


avenue Chantecler, 26, 1420 BRAINE-L'ALLEUD

Thomas KOUNTOURGIANNOS, Professeur à l’A.R. Crommelynck Woluwé-St-Pierre


Disbeekweg, 30, 1501 BUIZINGEN

4 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Muriel LENOBLE, Professeur, attachée à l’UCL et aux FUSL
avenue Montjoie, 147 / 1, 1180 BRUXELLES

Marie-Bernadette MARS , Professeur au Collège Saint-Barthélémy de Liège


rue de la Station, 66, 4350 MOMALLE

Fabienne PONSAR, Professeur au Collège Christ-Roi d' Ottignies


Cortil des Grillons, 2, 1348 LOUVAIN-LA-NEUVE

Charlotte VANHALME, Professeur au Lycée Dachsbeck de Bruxelles


Marie-Henriettelaan, 24, 1700 DILBEEK

Viviane VANNEROM-D’AOUT, Préfète de l’Athénée Communal M. Destenay à Liège


quai Godefroid Kurth, 27 / 51, 4020 LIEGE

La question de la souffrance dans la pensée


grecque antique

Compte rendu de la conférence de Lambros COULOUBARITSIS à l'occasion de


l'Assemblée Générale de la FPGL du 17 mars 2007.

C'est l'Université libre de Bruxelles qui accueillait cette année


l'Assemblée Générale et la conférence annuelles de la FPGL.
Le conférencier, Lambros Couloubaritsis, professeur à l'ULB, nous fut
présenté par sa collègue Ghislaine Viré. Celle-ci qualifia le parcours
de son confrère d'atypique. Après des premières études en Grèce, il
acquit une licence en chimie à l'ULg, puis devint licencié en
philosophie à l'ULB en 1969 et docteur en 1976, assistant à
l'Université de Mons, gérant de société commerciale, avant d'entamer
la carrière académique.
Deux qualités caractérisent sa personnalité : l'originalité de sa pensée
ainsi que la curiosité et l'ouverture à l'égard d'autres disciplines. En
effet, spécialiste de la philosophie ancienne et médiévale, il dépasse
volontiers ce cadre pour aborder des thèmes généraux, telle la
souffrance humaine, et s'occuper de problèmes contemporains, même
si l'Antiquité continue "à être en lui".
Auteur de nombreuses publications (v. Bulletin n° 159, pp 3-4),
fondateur de la maison d'édition Ousia, collaborateur à bon nombre de
projets interdisciplinaires, il jouit d'une réputation internationale.
Citons enfin ses talents de pédagogue qui cherche à atteindre un
public plus large que le monde universitaire.

5 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Introduction

D'emblée, L. Couloubaritsis affirme que c'est moins chez les


philosophes antiques que chez Homère et les auteurs tragiques que
l'on trouve les textes les plus intéressants concernant la souffrance
humaine, les premiers traitant davantage du plaisir.

Platon et la souffrance

On peut néanmoins relever, chez Platon, quelques éléments pertinents


relatifs à la souffrance de l'âme. Si dans les mythes eschatologiques
elle est souvent liée à la punition, le mythe de la caverne, par contre,
l'illustre comme facteur positif dans l'éducation : en souffrant on
apprend.
Un même type d'ambiguïté à propos de l'amour, cette fois, peut être
retrouvé dans le Phèdre : celui-ci est considéré tantôt comme un délire
négatif, comme une maladie, l'échec amoureux faisant souffrir au
point que l'on regrette d'avoir aimé, tantôt comme un délire positif en
ce sens qu'il est divin et crée le plaisir.

Les philosophes de l'époque hellénistique et la souffrance

La seule véritable théorisation de la souffrance se rencontre dans la


pensée hellénistique, la philosophie devenant médecine de l'âme.
L'unique visée de l'homme consiste dans la recherche du bonheur,
basé sur le plaisir et l'élimination de toute souffrance.
A l'époque actuelle, souligne l'orateur, on ne parle guère de bonheur,
mais bien de solidarité et de justice sociale, éléments qui, pour les
Grecs, n'étaient que condition et non but.

La violence narrative

Les plus beaux textes sur la souffrance, le conférencier le rappelle,


sont les œuvres d'Homère et des poètes tragiques. Platon se méfiait de
ces discours mythiques remplis de violence narrative, estimant que
cette dernière était nuisible à l'éducation.
De nos jours, cette violence narrative est cependant omniprésente dans
les médias : on en parle beaucoup sans chercher à l'analyser.

Λόγος et µυ̃θος

Aristote a très bien vu quelle force un texte pouvait avoir. Ici


intervient la distinction entre le λόγος, récit de la succession des
événements, et le µυ̃θος qui est la façon d'organiser un discours,
créant un effet de représentation, d'imitation, et procédant par
sélection. Ainsi, la tragédie sélectionne les faits propres à provoquer la
crainte et la pitié, la comédie ceux aptes à susciter le rire.

6 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


La souffrance et sa structure

La structure qui régit la souffrance se manifeste sous trois modes, à


trois niveaux :
- sa singularité, dans l'expérience de la personne qui souffre;
- sa diffusion sur le milieu ambiant qui la reçoit et y répond,
p.e. famille, amis, médecin…;
- sa transfiguration et même défiguration (banalisation ou
"misérabilisation") par celui qui la raconte.

Homère et les tragiques : trois exemples

1. Homère, Odyssée III : rencontre de Nestor et de Télémaque


Télémaque se rend à Pylos auprès de Nestor pour s'enquérir du sort
de son père. L'attente du fils d'Ulysse est un lieu de souffrance
(singularité). Nestor raconte sa propre douleur de père (perte d'un
fils à Troie) et de chef militaire (diffusion). Télémaque n'a reçu
aucune nouvelle concernant son père, mais a découvert l'immense
souffrance des Grecs (transfiguration).
Les trois niveaux sont bien présents.

2. Sophocle, Philoctète
Philoctète, abandonné par les chefs grecs sur l'île de Lemnos en
raison de l'odeur nauséabonde de sa plaie, souffre physiquement et
moralement (singularité). Le jeune Néoptolème accompagne
Ulysse qui, par ruse, veut emmener le blessé dont les armes sont
nécessaires à la prise de Troie (diffusion). Le fils d'Achille, honnête
et pur, déteste le jeu de son compagnon et en souffre, surtout en
présence de Philoctète, souffrance mise en scène par le chœur
(transfiguration).
Les faits sont sélectionnés de manière à provoquer crainte et pitié.
Les trois modes s'y retrouvent.

3. Eschyle, Prométhée
Chiron, blessé par Héraclès, souffre sans répit, vu qu'il est immortel
(singularité). Le Centaure veut alors échanger son immortalité
contre la vie d'un mortel (diffusion).
Prométhée lui rend ce service avec l'assentiment de Zeus
(transfiguration).
C'est un tournant dans la culture grecque que d'arriver à maîtriser
la violence physique par le recours à la négociation, au compromis.

7 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Conclusion

L'orateur s'interroge sur le rapport de la souffrance au mal et constate


que, si la Bible situe la première comme conséquence du second, les
mythes grecs (notamment la Théogonie d'Hésiode) considèrent, au
contraire, que la souffrance est première et que le mal en découle.
La souffrance est liée à la vie. Son origine réside, selon L.
Couloubaritsis, dans les multiples pressions que l'être humain subit
tant sur le plan cosmique et environnemental que sur celui de la
famille, de l'école, du milieu social…Nous vivons aujourd'hui dans un
monde où tous les désirs de l'homme ne peuvent plus s'accomplir.
Aussi est-ce davantage la souffrance psychique pouvant entraîner
psychoses et névroses et nécessitant foule de psychologues, qui est
préoccupante, sans que soit oubliée pour autant la souffrance morale
liée aux idéologies et croyances (p.e. kamikazes palestiniens).

Si nos sociétés actuelles se situent à mille lieues de la Grèce antique,


force est de constater que les réflexions des Hellènes, quel que soit le
genre littéraire dans lequel elles se sont exprimées, sur les thèmes
universels de l'humanité (dont la souffrance), non seulement restent
d'actualité, mais peuvent même nous être utiles face aux défis du
monde contemporain.
Relever et analyser de façon systématique et sérieuse les lieux de
souffrance de notre société, telle devrait être la tâche des dirigeants de
nos démocraties. "L'Antiquité grecque peut les éclairer", "la Grèce a
ouvert la porte". Voilà le message que, en ce jour, L. Couloubaritsis
Hubert MARAITE nous a transmis avec conviction et parfois un brin d'humour, même si
avec la collaboration de certains points de vue relatifs à l'époque contemporaine peuvent prêter
Noëlle HANEGREEFS le flanc à la controverse. "Envisager la souffrance comme mesure de
nos actions, les Grecs l'ont essayé." Poursuivons donc dans cette voie!

Flâneries à Rome avec Martial1

Fiche 7 : Rome évolue

MARTIAL, Epigrammes, VII, 61

INTRODUCTION
Martial décrit une voie calme et peu encombrée où s’alignent des boutiques,
bien sûr, mais où on peut marcher plus à l’aise que dans les bas-fonds de Rome et où les
étalages n’empiètent plus sur la rue. C’est que, nous apprend Martial, un édit de
l’empereur vient de l’interdire.
1
Fin de l’article publié pour la première fois dans les Fiches de documentation de l’AR Visé n°9, nov.
1968.

8 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Abstulerat totam temerarius institor urbem
inque suo nullum limine limen erat.
Iussisti tenuis, Germanice, crescere uicos,
et modo quae fuerat semita, facta uia est.
Nulla catenatis pila est praecincta lagonis 5
nec praetor medio cogitur ire luto,
stringitur in densa nec caeca nouacula turba
occupat aut totas nigra popina uias.
Tonsor, copo, cocus, lanius sua limina seruant.
Nunc Roma est, nuper magna taberna fuit. 10
Traduction :
Le boutiquier sans vergogne avait fini par nous priver de Rome tout entière et
nulle part où devait être un seuil n’apparaissait de seuil. Tu as enjoint, ô Germanique, à
nos ruelles étroites de s’élargir et ce qui n’était naguère qu’un sentier est devenu une
route. On ne voit plus de piliers entourés de bouteilles enchaînées, et le préteur n’est
plus forcé de marcher en pleine boue ; plus de rasoir brandi à l’aveugle au sein d’une
foule dense, plus de noires gargotes qui encombrent les voies publiques tout entières !
Barbier, cabaretier, cuisinier, boucher s’en tiennent à leur propre seuil. A présent, Rome
existe ; naguère, ce n’était qu’une vaste boutique.
POUR LE COMMENTAIRE
C’est d’un mot spirituel (v.2) que Martial rappelle l’état ancien des choses et les
mots en contraste soulignent les améliorations apportées : tenuis – crescere ; semita –
uia ; praetor – luto. Comme dans Sur les Spectacles, 2¸le dernier vers, où chaque mot
s’oppose à un autre (nunc – nuper ; Roma – magna taberna ; est – fuit), résume et
amplifie toutes les antithèses précédentes. Ainsi l’ordre qui règne aujourd’hui dans la
rue fait vite oublier les désagréments d’autrefois, et, en voyant les commerçants attendre
sagement le client sur le seuil de leur boutique (v.9), c’est sans aucune indignation, mais
avec, au contraire, un sourire amusé, dirait-on, que Martial évoque les fiasques
enchaînées aux piliers, le préteur pataugeant dans la boue et le barbier brandissant son
rasoir dans la cohue qui l’entourait.

Fiche 8 : A malin, malin et demi !

MARTIAL, Epigrammes, I, 117

INTRODUCTION
Après avoir beaucoup circulé dans Rome, Martial revient à l’Argilète, la grande
voie qui relie Subure au Forum. Voici d’ailleurs devant nous le Forum Iulium que César
a fait construire. Mais ce n’est pas là que l’auteur nous emmène ; il flâne sans but,
dirait-on, le long des boutiques ; voici qu’il s’arrête devant une librairie et nous
comprenons tout à coup pourquoi il nous a conduits jusqu’ici : parmi les affichettes
portant les noms de poètes dont les oeuvres peuvent être acquises à l’intérieur, nous
lisons celle-ci : M.VALERI MARTIALIS LIBRI. Ah ! le futé ! Sans en avoir l’air, il
voulait nous faire voir qu’il est un auteur à succès et que ses épigrammes sont même
vendues en édition de luxe ! Et comme nous l’en félicitons, il nous raconte comment un
certain Lupercus a tenté dernièrement de lire son livre sans bourse délier et de quelle
façon Martial lui a fait sentir qu’il n’était pas dupe.

9 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Occurris quotiens, Luperce, nobis,
«Vis mittam puerum» subinde dicis,
«cui tradas epigrammaton libellum,
lectum quem tibi protinus remittam? »
Non est quod puerum, Luperce, uexes. 5
Longum est, si uelit ad Pirum uenire,
et scalis habito tribus, sed altis.
Quod quaeris propius petas licebit.
Argi nempe soles subire Letum :
contra Caesaris est forum taberna 10
scriptis postibus hinc et inde totis,
omnis ut cito perlegas poetas :
illinc me pete. Nec roges Atrectum —
hoc nomen dominus gerit tabernae — ;
de primo dabit alteroue nido 15
rasum pumice purpuraque cultum
denaris tibi quinque Martialem.
'Tanti non es ais? Sapis, Luperce.

Traduction :
Toutes les fois, Lupercus, que tu me rencontres : « Veux-tu, me dis-tu
incontinent, que je t’envoie un petit esclave pour lui remettre ton volume
d’épigrammes ? Je te le rendrai tout de suite après l’avoir lu. » Point n’est besoin,
Lupercus, que tu harasses ton esclave. La route est longue s’il veut venir jusqu’au
poirier ; au surplus, j’habite au troisième étage, et il est fort haut. Il t’est facile de
trouver plus près de toi ce que tu désires. Sans doute il t’arrive tous les jours de passer
près du quartier de l’Argilète. A l’opposé du Forum de César, il est une boutique dont la
porte de haut en bas toute revêtue d’inscriptions, te permettra de lire d’un coup d’œil les
noms de tous les poètes. C’est là qu’il faut venir me chercher. Tu n’auras même pas à
adresser une demande à Atrectus (tel est le nom que porte le patron de la boutique) :
prenant dans le premier ou le deuxième casier où je niche, il te tendra pour cinq deniers
un Martial poli à la pierre ponce et élégamment enveloppé de pourpre. « Tu ne veux pas
cela », vas-tu me dire. Tu es un homme d’esprit, Lupercus !

POUR LE COMMENTAIRE
Sous les mots tout simples, on sent l’humeur moqueuse et l’on imagine l’éclat
malicieux qui brille dans les yeux de Martial tandis qu’il conseille à Lupercus de ne pas
épuiser son esclave en l’envoyant jusqu’à son appartement perché au troisième étage, en
haut du Quirinal ; il insiste sur les difficultés (longum, scalis tribus, sed altis). Il est
beaucoup plus simple d’acheter le livre chez Atrectus ; il se vend tellement bien qu’en
voyant entrer un client, le libraire, avant même qu’on ait ouvert la bouche, va prendre
dans son casier un rouleau de Martial ! Mais cette histoire qu’il nous raconte, n’est-ce
pas une manière habile de nous suggérer, à nous aussi, l’achat du livre ? Avec ce diable
d’homme, on ne sait jamais !

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Fiche 9 : Martial recommande une librairie
MARTIAL, Epigrammes, IV, 64, v. 1 à 24
INTRODUCTION
Martial a l’amabilité de nous guider dans Rome où nous nous serions
certainement perdus, et nous conduit dans la boutique d’Atrectus le libraire. Celui-ci
nous remet, pour cinq deniers, une élégante édition de son œuvre. Cette après-midi,
nous irons la lire à l’aise dans un parc du Janicule, en levant de temps en temps les yeux
sur la ville qui s’étale à nos pieds et sur la campagne lointaine jusqu’aux vertes collines
albaines.
Iuli iugera pauca Martialis
hortis Hesperidum beatiora
longo Ianiculi iugo recumbunt :
lati collibus imminent recessus,
et planus modico tumore uertex 5
caelo perfruitur sereniore,
et curuas nebula tegente ualles
solus luce nitet peculiari :
puris leniter admouentur astris
celsae culmina delicata uillae. 10
Hinc septem dominos uidere montis
et totam licet aestimare Romam,
Albanos quoque Tusculosque colles
et quodcumque iacet sub urbe frigus,
Fidenas ueteres breuesque Rubras, 15
et quod uirgineo cruore gaudet
Annae pomiferum nemus Perennae.
Illinc Flaminiae Salariaeque
gestator patet essedo tacente,
ne blando rota sit molesta somno, 20
quem nec rumpere nauticum celeuma
nec clamor ualet helciariorum,
cum sit tam prope Muluius sacrumque
lapsae per Tiberim uolent carinae.
Traduction :
Les quelques arpents de terre de Julius Martialis, plus fortunés que les jardins
des Hespérides, s’étendent sur la longue pente du Janicule. De vastes terrasses abritées
dominent nos collines. Le sommet, plat avec un léger renflement, jouit d’un ciel plus
radieux, et, tandis que les brouillards noient les creux des vallées, il brille seul d’une
lumière particulière : le toit harmonieux de la haute villa s’élève avec grâce vers les
étoiles claires. D’ici, on peut contempler les sept collines-reines et évaluer toute
l’étendue de Rome ; on peut aussi parcourir du regard les coteaux d’Albe et de
Tusculum, toute la verdure qui rafraîchit les abords de notre ville, l’antique Fidènes et la
mignonne Rubrae, et le bois sacré, chargé de fruits d’Anna Perenna que réjouit un sang
virginal. De là, on distingue le promeneur des voies Flaminia et Salaria, sans entendre
rouler sa voiture ; aussi le bruit des roues ne nuit-il pas à ce doux sommeil que ni la
voix d’un chef de rameurs, ni les cris des portefaix ne peuvent interrompre, bien que le
pont Mulvius soit si proche et que les barques sillonnent de leur vol les flots sacrés du
Tibre.

11 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Homère et Shakespeare en banlieue
, vendredi 16 février 2007, par Marion Van Renterghem

Une cinquantaine d’élèves, tous les ans, choisissent les options latin ou grec dans un
lycée parmi les plus défavorisés de Seine-et-Marne. D’autres font leurs premières armes
dans l’anglais du XVIe siècle.
Les retardataires arrivent au compte-gouttes. Les premiers arrivés se jettent sur les
places du fond, tirent les tables pour choisir leur voisin, affiner leur emplacement,
si possible "loin du prof". Celui-ci entre à son tour. "M'sieur d'Humières" a 36 ans,
les cheveux en pagaille, une tête ténébreuse à la Chateaubriand, un gros pull
débordant sur son jean noir, le corps entier prêt à affronter le marathon qui va
suivre.
Il est 11 h 30, jeudi, en grande banlieue
parisienne. Au lycée Jean-Vilar, à Meaux
(Seine-et-Marne), le cours de grec ancien
commence, choisi en option par 50 (sur 350)
élèves de seconde de ce lycée qui accueille
les plus défavorisés du département. Un
cours de grec ancien, dans un établissement
pourtant classé "APV" (où les enseignants
reçoivent une "affectation prioritaire à
valoriser"), avec seulement 65 % de taux de
réussite au bac en 2006. Et le même "prof" leur enseigne aussi Shakespeare. Le
principe est le même : viser haut.
Augustin d'Humières reste debout, tournoyant la tête, pointant le bras de part et
d'autre, tel un agent de la circulation. "Abdullah, tu t'assieds ici ! Sébastien, tu sors
tes affaires et tu enlèves ta veste ! Abel, Jamel ! Ça va mal se passer, bonhomme !
Tant pis pour toi, tu viens t'asseoir à mon bureau. Quoi, Coralie, qu'est-ce qui
t'arrive encore ?" "M'sieur, vous avez un stylo à me prêter ?", demande Coralie.
Saïd échange à voix haute en arabe avec son voisin. "Saïd, tu te tais et tu sors tes
affaires !" Le voisin : "Mais il parlait pas, m'sieur !" Saïd : "Pff, je peux pas
travailler dans des conditions pareilles !" Le professeur soupire. "Ça va pas le
faire..."
Et pourtant, bizarrement, "ça le fait". Dans le brouhaha, les réponses fusent,
étonnantes. Etymologie de "archevêque"? "Archè, deux sens : vieux et pouvoir!"
Des dérivés? "Architecte, hiérarchie, monarchie!" Le sens du mot lithographie?
"De lithos, la pierre, et graphein, écrire : graver sur la pierre!" Dérivés de graphein?
"Biographie! Géographie!"
Pas mal. Au royaume des SMS, il est réconfortant de voir sur les copies les mots
les plus compliqués, tels "polythéisme", écrits avec le "th" et le "y" là où il faut. On
passe à la mythologie. "Comment est née Athena?" demande le professeur. "Dans
des conditions atroces, M'sieur !" Hurlements de rire. "Elle est sortie de la tête à
Zeus, en armure !", lance un autre qui, caché derrière les pitreries, montre qu'il n'a
rien oublié de l'histoire de la déesse.
Ces élèves de seconde ont choisi le grec et, pour la plupart, ils "kiffent". Un
miracle ? Plutôt une volonté. Celle de ce jeune professeur hors normes, Augustin
d'Humières. Un agrégé de lettres classiques qui a décidé de croire que la banlieue

12 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


n'est pas une fatalité. Que les élèves en difficulté doivent voir les choses en grand.
Ils apprendront la langue d'Homère et si, accessoirement, ils se laissent tenter par
ses cours de théâtre, ils ne seront pas déçus : leurs premières armes se feront dans
l'anglais du XVIe siècle.
La méthode ? Un prosélytisme acharné. En 2003, le jeune professeur a créé
l'association Mêtis qui compte une centaine de ses anciens élèves. Ceux-ci font du
soutien scolaire, participent à des forums d'orientation pour les terminales du
lycée... et tentent de convaincre les plus jeunes de se mettre aux langues anciennes.
C'est devenu un rituel. Chaque année, Augustin et ses meilleurs anciens élèves de
latin-grec se rendent dans les cinq collèges du secteur, en zone rurale ou en cité. Le
but : convaincre les élèves de troisième de s'inscrire en grec. Non par de beaux
discours, et sans faire intervenir les parents, mais avec des arguments concrets : les
langues mortes, c'est utile et cela vous aidera.
Ce sont les anciens élèves de Jean-Vilar qui leur parlent. Comme Lauren Sigler,
Dounya Salhi, Madly Bodin ou Mouna El Mokhtari, parties pour galérer et
devenues respectivement avocate, étudiante en médecine, à l'Essec et en master de
sciences de l'information. Comme aussi Julien Martin, aujourd'hui professeur de
lettres classiques au collège de Trilport, près de Meaux. Ou comme Nam-Tran
Nguyen Cuu, de parents réfugiés politiques vietnamiens, interne de l'hôpital
Georges-Pompidou.
Ils leur disent : "Nous sommes comme vous, et grâce aux langues anciennes, nous
avons réussi à nous en sortir et vivre mieux que nos parents." Lauren : "En
commençant le droit, j'avais compris grâce au grec les principes de la démocratie
athénienne." Dounya : "En médecine, le grec m'a permis de mémoriser les mots
compliqués." Madly : "En prépa, j'étais la seule à connaître la date de la mort de
Socrate, grâce au grec. Tous les Parisiens étaient épatés, j'avais gagné !" Mouna :
"Le latin et le grec m'ont apporté le goût de la culture, et donc de la conversation.
Quand vous débarquez à Paris, c'est un plus énorme."
Augustin d'Humières, de son côté, ruse pour les prendre par les sentiments. Quand
Zidane a créé une association contre la leucodystrophie, il a analysé le mot par le
grec ("blanc" + "mauvais" + "nourrir" = mauvaise alimentation du sang en globules
blancs). Succès assuré. Autre argument auquel sont sensibles les nombreux élèves
d'origine maghrébine : le modèle que fut le monde gréco-romain pour les sociétés
occidentales. "En latin et en grec, note le professeur, nous évoluons dans un monde
méditerranéen, entre Alexandrie et Athènes, Rome et Carthage. Il ne déplaît pas
aux élèves de constater qu'au-dessus, c'étaient des analphabètes, des barbares..."
Quand il est arrivé au lycée Jean-Vilar, en 1995, les cours de grec comptaient six
élèves en seconde. D'année en année, les classes périclitaient et menaçaient de
fermer. Les interventions dans les collèges ont amené de nouveaux publics. "Un
résultat exceptionnel pour la population que nous accueillons", se félicite la
proviseure, Marie-Claude Couraut-Thémans.
Ils sont donc 50 à s'être laissé convaincre cette année (une dizaine garderont
l'option en terminale). Majoritairement des filles. Et souvent pour des raisons très
mercantiles : "On n'a rien à perdre, ça ne peut rapporter que des points positifs au
bac", reconnaît Saïd. Ou parce qu'ils se sont laissé prendre au jeu. Inès : "Au début,
je le trouvais plutôt chelou, le prof, à s'agiter tout le temps. Mais j'aime bien la

13 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


mythologie. Et aussi l'étymologie, ça m'aide pour l'orthographe et la grammaire. Je
deviens meilleure."
L'apprentissage du grec fait-il de bons élèves, ou les bons élèves sont-ils attirés par
le grec ? Impossible à dire. Une chose est sûre : depuis dix ans, au lycée Jean-Vilar,
les effectifs de grec et de latin représentent moins de 10 % des élèves de terminale
et plus de la moitié des mentions bien et très bien. La déperdition du latin sera
d'ailleurs le prochain moulin d'Augustin Don Quichotte.
L'association Mêtis, c'est aussi du théâtre. De préférence celui de Shakespeare.
Ancien élève de l'école dramatique de la Ville de Paris, Augustin a réussi à
débaucher bénévolement d'anciens condisciples. Deux ou trois fois par semaine,
voire plus, Samantha Markowic et David Nunes, comédiens professionnels,
prennent le train de Paris à Meaux et font cours aux jeunes élèves, avec une
obstination rigoureuse.
Il en faut. Quelques-uns sont incroyablement doués, mais la troupe semble
impossible à maîtriser. Les garçons arrivent en retard, les filles se jalousent. Cette
année, la pièce choisie est "Roméo et Juliette". "Toutes les filles veulent faire
Juliette ou la nourrice, soupire Augustin. Il y aura un mauvais moment à passer."
Lors des premières répétitions, personne ne peut croire à un résultat. Personne, sauf
Augustin d'Humières et ses amis comédiens. Ils font faire aux élèves "du crayon" -
le crayon entre les dents, pour leur apprendre à articuler. Ils négocient au pied des
tours pour les convaincre de venir répéter plutôt que de faire du shopping ou de
jouer à la PlayStation. Certaines répétitions ont lieu des week-ends entiers, qu'il
pleuve ou qu'il vente, sur le parking du lycée. A l'approche du jour J, aucun ne
manque au rendez-vous.

Les jeunes élèves de Mêtis ont déjà joué "Le Songe d'une nuit d'été" et "La Nuit
des rois", sans modestie. Viser haut ne leur déplaît pas : "C'est bien de ne pas parler
comme on parle tous les jours", dit Esra, une fille timide que le théâtre a
métamorphosée.

Augustin, qui fait rarement les choses à moitié, avait débauché pour les répétitions
des maîtres de chant, des maîtres d'armes, des costumiers professionnels.
Le premier spectacle a eu lieu en juin 2003, devant 450 personnes, au théâtre
municipal de Meaux. Professeurs, élèves, parents, proviseurs, tous étaient sidérés.
"On ne reconnaissait pas nos élèves, raconte Angélique Guillerot, professeur de
français. C'était magique de voir les plus en difficulté, blancs, beurs, blacks, se
mettre à vivre littéralement un texte de Shakespeare qu'ils n'auraient pas su lire.
Ensuite, leur attitude en classe a beaucoup changé. Le grec éveille leur curiosité
pour les mots, le théâtre leur donne l'enthousiasme."
Les enseignants se sont posé des questions : pourquoi les élèves piétinent-ils à
l'école alors qu'ils connaissent une telle métamorphose dans un contexte extra-
scolaire ? Deux membres de Mêtis ont intégré le Conservatoire national d'art
dramatique.
Un autre spectacle se jouait à l'entrée du théâtre. Un cortège ému et pomponné,
celui des familles des élèves comédiens. Ces femmes en boubou ou coiffées d'un
foulard, avec leurs maris et leurs enfants, pénétrant timidement dans le hall du
théâtre pour la première fois de leur vie. Oui, c'est possible : Shakespeare et
Homère peuvent changer les choses.

14 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Chronique des livres et publications
F.MAWET, Deux cahiers de grammaire grecque, Peeters-Leuven,
2OO6
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, les deux
cahiers sont réunis et forment un seul ouvrage.
Le premier cahier, qui représente un tiers de l’ensemble, traite de
façon extrêmement approfondie de la phonétique. Les spécialistes le
découvriront assurément avec délectation.
Le deuxième cahier, intitulé « cahier de morphologie verbale
grecque » s’attache à l’étude dans les moindres détails des catégories
si nombreuses et si variées des verbes grecs. Les amateurs y
trouveront leur bonheur.
La présentation de cet ouvrage est agréable, suffisamment aérée ; les
paragraphes sont bien mis en évidence.
Néanmoins cet ouvrage ne pourra en aucun cas remplacer (et ce
n’était sans doute pas le but de l’auteure) la traditionnelle grammaire
grecque indispensable aux élèves, étudiants et à leurs professeurs. En
effet, il ne s’intéresse pas à de nombreux chapitres de la morphologie
(les déclinaisons, les adjectifs, les pronoms, par exemple) ni à la
Colette GOEDERT syntaxe. Mais il fera les délices de ceux qui désirent approfondir leurs
connaissances dans ces deux domaines.

Jean MALYE, La véritable histoire de Jules César, Les Belles


Lettres, Paris, 2007, 448 p.
Caius Iulius Caesar : cet être humain exceptionnel qui devint une
légende dès son assassinat, qui inspira Bonaparte pour devenir
Napoléon, ce fou de pouvoir au point d’en mourir, celui qui dépensa
des fortunes en largesses et en pots-de-vin, ce noble qui s’appuya sur
le peuple pour pouvoir être proclamé un jour dictateur à vie, celui qui
donna le surnom de sa famille à ses successeurs comme à des héritiers
et son patronyme à un mois de l’année et à notre calendrier… Tout a
été dit sur lui : ragots sur sa sexualité, cruauté injustifiée en Gaule,
culte maladif de la personnalité, intrigues politiques et graissages de
patte… Comment peut-on se faire une idée juste et précise de ce
personnage protéiforme, tel qu’il pouvait apparaître aux yeux de ses
contemporains ? Comment raconter sa « véritable » histoire ? Nous
avons à notre disposition les textes antiques qui nous sont parvenus :
œuvres écrites sur le vif de la main même de César (La Guerre des
Gaules et la Guerre Civile) ou rédigées par un pseudo (La Guerre
d’Alexandrie, la Guerre d’Afrique et la Guerre d’Espagne), portraits
élaborés à partir de ouï-dire et d’archives existant encore plus d’un
siècle après sa mort par l’historien latin Suétone et par le moraliste
grec Plutarque, mais aussi correspondance de Cicéron, sans oublier le
poème épique La Pharsale de Lucain et les textes des historiens grecs
de Rome comme Dion Cassius et Appien. Et c’est avec ces textes, et
ces textes seuls, que nous proposons aux amateurs de véritable
Histoire ce “vrai César”...

15 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Toutes ces traductions sont extraites des collections des Universités de
France, Classiques en poche et La Roue à Livres, publiées aux
Éditions Les Belles Lettres. Textes réunis et commentés par Jean
Malye.
" Après un Alexandre le Grand conçu sur le même mode, Jean Malye
nous livre aujourd'hui La Véritable histoire de Jules César. (...) Sa
démarche n'a rien de réactionnaire. Au contraire, Jean Malye est
soucieux de ranimer la flamme de l'antiquité en liaison avec
l'actualité.
Se lit d'une traite, comme un feuilleton, et reste cohérent bien que les
auteurs (joliment traduits) soient différents. Un must!"
Philippe Chevilley, Les Echos.

Jean MALYE, La Véritable histoire de Sparte et de la bataille des


Thermopyles, Paris, Les Belles Lettres, 2007, 328 p.
Étranger, va dire à Sparte que nous gisons ici par obéissance à ses
lois.
480 avant Jésus-Christ, les Perses, menés par Xerxès, fabriquent deux
ponts de bateaux sur l’Hellespont pour envahir la Grèce. D’après
Hérodote, c’est une armée de 2 millions d’hommes qui déferle du
nord et une puissante flotte de 1 207 trières (plus de 500 000 hommes)
qui s’approche des côtes hellènes. C’est le début de la deuxième
guerre médique. Août 480, 300 guerriers originaires de Sparte menés
par leur roi Léonidas décident de retarder l’ennemi qui se dirige vers
Athènes pour l’incendier. Seul passage entre la Thessalie et la plaine
de l’Attique, un étroit défilé coincé entre la montagne et la mer, les
Thermopyles. Durant 3 jours, les Spartiates tiendront tête
héroïquement aux assaillants en surnombre avant de succomber
jusqu’au dernier autour du cadavre de leur roi. Quelles sources ont
perpétué cet exploit insensé, ce sacrifice courageux, cet acte
patriotique, ce symbole d’abnégation ? Quels textes anciens nous
permettent d’imaginer le caractère trempé de ces guerriers jusqu’au-
boutistes ? Quels auteurs antiques nous parlent de l’organisation de
cette société spartiate qui fut plus tard, à différentes époques, le
support de nombreuses idéologies totalitaires ? Qui nous décrit ces
Barbares, ce peuple d’Asie aux coutumes si différentes des Grecs ?
Qui étaient leurs chefs, Xerxès et Léonidas ? Hérodote, Eschyle
Lysias, Xénophon et Plutarque nous racontent…

Toutes ces traductions sont extraites des collections des Universités de


France, Classiques en poche et La Roue à Livres, publiées aux
Éditions Les Belles Lettres.

LIVRES
Anne FLOUEST et Jean-Paul ROMAC, La Cuisine gauloise
continue, Coédit., B. Bibracte, Centre archéologique européen, Glux-
en-Glenne/ Bleu autour, Saint-Pourcain Sur Sioule.

16 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


S. GENDRON, La toponymie des voies romaines et médiévales: les
mots des routes anciennes, Errance, Paris, 2006.

M. ROYO, Rome et l'architecte. Conception et esthétique du plan-


relief de Paul Bigot, Presses universitaires de Caen, Caen, 2006.

Paul VEYNE, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394),


Albin Michel, Idées, 2006.

Georges LE RIDER et François de CALLATAY, Les Séleucides et


les Ptolémées. L'héritage monétaire et financier d'Alexandre le
Grand, Le Rocher, 296 p., 2006.

Bart EHRMAN, Les christianismes disparus. La bataille pour les


Ecritures: apocryphes, faux et censures, Bayard, 416 p., 2007.

REVUES
Découverte (Ndlr) de Histoire antique, n°28, nov.-déc. 2006.
Contenu: dossier Saqqarah/ Aurélien, un grand règne du IIIème
siècle/Spartacus, le gladiateur en quête de liberté/ Catilina, conjuration
d'un jeune aristocrate ruiné/ Alcibiade, son influence dans le monde
grec/ reconstitution : l'armement des Gaulois.

Byzance, mille ans d'empire, dossier dans L'Histoire, n°319, avril


2007, pp. 32-55.
- article fouillé et superbement illustré

Yann RIVIERE, L'impitoyable traque des esclaves fugitifs, dans


L'Histoire n°318, mars 2007, pp. 66-71.

Pierre COSME, Les Vandales à l'assaut de Carthage, dans


L'Histoire n°319, avril 2007, pp. 70-75.
- Rome a-t-elle abandonné l'Afrique aux barbares?

Musique à Rome (collectif) dans Les Dossiers d'archéologie, n°320,


mars-avril 2007, 77 pages.
- articles très fouillés, magnifiquement illustrés (mosaïques,
théâtres, statues, vases, inscriptions, reconstitutions). De l'orgue
antique d'Avenches (l'un des trois seuls connus) aux aenatores et
tubicines, des associations de musiciens aux concours musicaux. A
découvrir par tout curieux de l'art musical.

L'Acropole, le sacre d'Athènes (collectif) dans les Cahiers de


Science et vie, Les racines du monde, n°97, février 2007, 114 pages.
- superbe, tout simplement. Rapport qualité-prix indéniable. A
utiliser en classe sans restriction et à emporter sur place sans
hésitation.

17 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


RECENTIORA

New-York : 6000 œuvres antiques, acquises peu après la fondation du


Metropolitan Museum en 1870, et maintenues en réserves, peuvent
désormais être contemplées après un réaménagement des salles
effectué en 15 ans de travaux. Le MET offre ainsi une vue d'ensemble
de l'art créé en Grèce et à Rome entre 900 av. et le début du IVème
siècle après Jésus-Christ.
Grèce : les Propylées de l'Acropole ont retrouvé deux de leurs six
chapiteaux ioniques: des copies d'une totale fidélité qui ont nécessité
27 mois de travail. Cette restauration en marbre pentélique parachève
un programme lancé il y a plus de 20 ans.
Grèce : le maire de Sparte se réjouit du succès des 300, péplum
réalisé par Zack Snyder (bataille des Thermopyles). Publicité certaine
qui devrait réveiller l'intérêt touristique pour cette petite ville
tranquille du Péloponnèse.
France : A (re)découvrir en Moselle, à 10 kilomètres de
Sarreguemines, le parc archéologique européen de Bliesbruck: vicus,
thermes, villa, nécropole. Tél.: 0033/387022579. Réservation exigée
pour les groupes (5000 visiteurs chaque année et 150 classes refusées
en 2006).
Vestiges illyriens : les premiers vestiges jamais retrouvés de bateaux
illyriens datant d’il y a 2200 ans ont été découverts dans un marais à
Hutovo Blato, au sud de la Bosnie. Ce lieu est considéré comme ayant
fait partie de l’Illyrie, royaume du monde antique correspondant aux
côtes orientales de l’Adriatique. Les bateaux illyriens sont mentionnés
dans l’histoire grecque et romaine, mais on n’en a jamais trouvé.
Cinéma : Le péplum 300 a fait une entrée triomphale dans le box-
office nord-américain. Ce film d'action de Zack Snyder adapté du
roman graphique de Frank Miller (Sin City) relate la bataille des
Thermopyles, l'un des plus célèbres faits d'armes de l'histoire antique
au cours duquel le roi grec Léonidas et ses 300 soldats furent
massacrés par les Perses.
Voir aussi une version précédente La bataille des Thermopyles
Daniel GUILLAUME (Three Hundred Spartans, de Rudolf Maté, 1961) sur le site de
Michel Eloy http://www.peplums.info/pep30a.htm .

Vos contributions à notre "Bulletin d'information" de septembre-octobre 2007 doivent être


adressées (soit par courrier électronique en fichier attaché (Word), soit sur disquette Word + copie
papier) pour le 10 août au plus tard
Articles généraux :
à Hubert MARAITE, rue de la Houckaye, 123 – 4800 Verviers
Tél. 087/221655 e-mail : hubert.maraite@gmx.net
Chronique des livres et publications (recensions) :
à Daniel GUILLAUME, rue de Sart, 19 - 6850 Paliseul
Tél. : 061/533570 e-mail : dhguillaume@freegates.be
Actualités et Agenda culturel :
à Jean-Louise BRISMÉE, Petite rue du Moulin, 45 – 1070 Bruxelles
Tél. : 02/520 93 40 e-mail : jlbrismee@gmail.com

18 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Hérodote avait raison au
sujet des Etrusques1,
la génétique le prouve
Une des origines de la civilisation
romaine a été trouvée par des
scientifiques en Turquie occidentale,
confirmant un récit fait il y a plus de
2000 ans.
La génétique a résolu une longue discussion sur les origines des
Etrusques, une civilisation qui est apparue il y a trois mille ans en
Italie et a profondément influencé la fondation de l'empire romain.
L'étude de l'ADN confirme un récit fait au 5ème siècle avant J.-C. par
l'historien grec Hérodote disant que la civilisation étrusque a été
fondée par des marins venus de Turquie.
La civilisation étrusque a prospéré après le 9ème siècle avant J.-C. en
Italie centrale, et a suscité la controverse parmi les historiens et les
archéologues pendant de nombreuses années.
Maintenant les scientifiques ont dépisté l'ADN transmise par les mères
à leurs enfants dans les composants cellulaires appelés les
mitochondries. Ils confirment une entrée génétique récente et directe
en provenance du Proche Orient.
Les résultats sont publiés dans The American Journal of Human
Genetics par une équipe dirigée par le Professeur Antonio Torroni, un
généticien à l'université de Pavie, en Italie.
L'équipe a étudié les ADN mitochondriales de 322 sujets issus de trois
endroits en Toscane : Murlo, une ville d'origine étrusque dans la
province de Sienne ; Volterra, une ancienne ville étrusque dans la
province de Pise ; et la vallée de Casentino, dans la province d'Arezzo.
L'ADN a été comparée à celle de 15 000 sujets provenant de 55
populations eurasiennes occidentales.
L'étude a prouvé que l'ADN mitochondriale des Toscans modernes –
différente de celle des populations italiennes et européennes
environnantes – a gardé des traces d'une arrivée relativement récente
en provenance du Proche Orient. Cette découverte en complète une
autre sur la population italienne par le même groupe, éditée dans The
Proceedings of the Royal Society B. « L'origine orientale des
Etrusques, d'abord affirmée par les historiens classiques Hérodote et
Thucydide, reçoit une solide confirmation indépendante, » conclut le
Professeur Torroni.

1
Par Roger Highfield, Science Editor, dans le Daily Telegraph, Sa 17/02/07, p. 11. Traduction

19 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Combats de gladiateurs mortels à Chester1
Des combats de gladiateurs avaient lieu dans le plus grand
amphithéâtre de Grande-Bretagne romaine, selon les dernières
découvertes réalisées par les archéologues.
Les trouvailles lors des fouilles de l'arène de Chester fournissent la
preuve incontestable qu’il a accueilli d’effroyables combats à mort
pour le divertissement public, et renforcent l’idée que nous avons de
l’importance de la ville dans l'Empire romain.

Un bloc en pierre avec des garnitures de fer a été


découvert au centre de l'amphithéâtre de deux
étages, qui remonte environ à 100 de notre ère. Il
est semblable à un autre représenté dans une
mosaïque du 3ème siècle trouvée dans une villa
romaine à Bignor, à l’ouest du Sussex, qui montre
le combat de deux gladiateurs.
C'est le troisième bloc en pierre semblable trouvé
sur le site et son emplacement suggère que les
ancres étaient à égale distance le long du grand
axe de l'arène pour empêcher les gladiateurs de se
mettre à l’abri contre le mur de l'arène et pour
offrir, de ce fait, aux spectateurs la meilleure vue
possible.
Dan Garner, un archéologue au conseil municipal de Chester, a
déclaré : « Penser que l'amphithéâtre de Chester a été employé
uniquement à des fins militaires tels que les parades ou la pratique du
drill peut être maintenant fermement banni ».
« Jusqu'ici, les restes humains et animaux que nous avons trouvés
suggéraient que des combats de gladiateurs aient pu s’y dérouler, mais
la découverte du troisième bloc à chaîne a confirmé cette supposition.
On peut affirmer que des gens ont trouvé une fin assez brutale dans
l'arène de Chester il y a environ 1.900 ans. »
Tony Wilmott, un archéologue anglais à English Heritage, a dit : « Il
reste un certain nombre de questions : les humains ou les animaux
étaient-ils été enchaînés ? les chaînes étaient-elles longues ou
courtes ? les chaînes qui traversaient l'anneau sur la pierre
permettaient-elles une certaine liberté de mouvement ? Il est possible
que les blocs aient été également employés pour montrer des animaux
exotiques ou pour l'exécution des criminels qui auraient été poussés
dans l'arène contre des bêtes féroces. Ce qui est sûr c’est le talent des
Romains pour le divertissement de masse. En enchaînant des victimes
à ces blocs le long de l'axe long, ils essayaient de s'assurer que les
spectateurs avaient la vue la plus grande de ce qui se passait en
empêchant des victimes de s'abriter contre le mur d'arène, où elles
pourraient être vues par seulement la moitié de l’assistance. » Tandis
que les archéologues ne peuvent pas être sûrs avec précision que des
1
Par Nic Fleming, Science Correspondent, dans le Daily Telegraph, Sa 17/02/07, p. 11. Traduction.

20 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


formes de combats de gladiateurs ont été mises en scène à Chester, on
sait qu'il y avait un type spécial de gladiateur appelé un bestiarius,
formé pour combattre différentes sortes d'animaux.
L'amphithéâtre, de 230 pieds de
diamètre, a été découvert en 2005 sous
les restes d'une arène postérieure et plus
grande. La moitié de l'emplacement se
trouve sous un secteur construit par
dessus. Les trouvailles précédentes
incluent des nervures de boeuf, des os
de poulet, des cuvettes de poterie de
Samos produites en série et dépeignant
des scènes de gladiateurs, une dent
humaine et de grandes quantités de sable
jaune - probablement apporté à l’intérieur pour absorber le sang.
Découverte récente également de huit escaliers voûtés, connus sous le
nom de vomitoria, qui ouvraient directement sur la rue et servaient
d'entrées dans l’auditorium. Deux pierres de fondation qui ont formé
la base pour les demi-colonnes solides ont mené les archéologues à
conclure qu’il y aurait eu un étage de telles colonnes. Ces découvertes
architecturales ont permis aux experts anglais d’English Heritage de
créer une reconstruction de la taille et de la splendeur de
l'amphithéâtre. Ils ont trouvé les ressemblances les plus proches avec
le Colisée à Rome et l'amphithéâtre d’El
Djem, en Tunisie. À la différence
d'autres amphithéâtres en Grande-
Bretagne plus petits et plus
rudimentaires, celui de Chester pouvait
accueillir environ 10.000 spectateurs sur
deux étages. La taille et la conception
extérieure raffinée de l'amphithéâtre
soulignent encore plus l'importance de
Chester dans l'empire romain.

21 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Connaissez-vous l’Antiquité ?
Quiz. Testez vos connaissances sur les civilisations de la Grèce et de Rome.
1) Quelle œuvre commence par Arma virumque cano, « Je chante les armes et le
héros » ?
a) L’Iliade
b) L’Odyssée
c) L’Enéide
2) Lorsqu’elle quitte ses camps espagnols au printemps de 218 av. J.-C., combien
d’éléphants l’armée d’Hannibal a-t-elle?
a) 37
b) 151
c) 3
3) « Passant, va dire aux Lacédémoniens que nous sommes tombés ici pour obéir à
leurs ordres » ; de quelle bataille la célèbre épitaphe de Simonide salue-t-il les
morts?
a) Marathon
b) Thermopyles
c) Salamine
4) A Thèbes, quels soldats formaient le Bataillon sacré ?
a) Des femmes
b) Des prêtres
c) Des couples d’amants
5) Qui est à l’origine de la guerre de Troie ?
a) Cassandre
b) Iphigénie
c) Hélène
6) Quel célèbre écrivain latin est mort asphyxié par les vapeurs du Vésuve lors de
l’éruption d’août 79 ?
a) Pline le Jeune
b) Pline l’Ancien
c) Quinte-Curce
7) De quel philosophe Alexandre le Grand fut-il l’élève ?
a) Platon
b) Aristote
c) Archimède
8) Avec qui Paul échange-t-il des lettres dans une correspondance apocryphe diffusée
au Moyen Age ?
a) Cicéron
b) Sénèque
c) Salluste
9) On parle de « nœud gordien » pour évoquer un problème inextricable, finalement
résolu par une action brutale. Qui l’a tranché ?
a) Alexandre
b) Socrate
c) César
10) Charybde et Scylla étaient :
a) Des villes
b) Des divinités
c) Des monstres

22 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


11) Comment Antigone périt-elle dans la pièce de Sophocle ?
a) Brûlée
b) Lapidée
c) Enterrée vive
12) Au chant XXIII de l’Iliade, à quelle suite d’épreuves sont conviés les héros
d’Homère ?
a) Course, saut, lutte, javelot
b) Lutte, tir à la corde, marathon
c) Escrime, yachting, tennis
13) Quel empereur romain a interdit les écoles philosophiques à Athènes pour mettre fin
au néoplatonisme ?
a) Commode en 190
b) Caracalla en 215
c) Justinien en 529
14) Qui est l’acteur vedette du film « Les Travaux d’Hercule », peplum de Pietro
Francisci, tourné en 1958 ?
a) Steve Reeves
b) Jean Marais
c) Charlton Heston
15) Quel empereur romain dont Marguerite Yourcenar a fait un héros de roman, se
faisait appeler Graeculus, le « petit grec » ?
a) Auguste
b) Trajan
c) Hadrien
16) Qui est Bérénice dont Corneille et Racine firent une héroïne de tragédie au XVIIe
siècle ?
a) L’épouse adultère d’Hannibal
b) La demi-sœur de Cléopâtre
c) L’arrière-petite-fille d’Hérode
17) Dans la tragédie d’Eschyle, quel crime a commis le titan Prométhée pour mériter
d’être enchaîné à un rocher ?
a) Il a ouvert la boîte de Pandore
b) Il a offert aux hommes le feu et les arts
c) Il a défié Zeus lors d’un banquet
18) Qui a prononcé ces mots : « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes
perdus » ?
a) Pyrrhus
b) Hannibal
c) Marc Aurèle
19) Dans l’Odyssée, comment Eole reçoit-il Ulysse ?
a) En lui lançant des pierres
b) En lui offrant une outre retenant les vents contraires
c) En transformant ses compagnons en porcs
20) Selon la légende, que laissa Cincinnatus pour devenir le maître de Rome en 458 av.
J.-C. ?
a) Sa femme
b) Sa jument
c) Sa charrue

Réponses au bas de la page 27

23 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
1 Les dieux
2 et la
3 mythologie
4
5 La plupart des mots
sont en latin
6 (attention aux
7 terminaisons !)

8
Renvoyez votre
9 grille complétée
10 à l’adresse de
l’éditeur.
11

Horizontal :
1. La légende lui attribue la naissance de Romulus et Rémus. Dieu des Enfers, frère de
Jupiter.
2. Dieu de la guerre (chez les Grecs). Chemin, route.
3. Déjà. Histoire sans parole et sans terminaison. Aller.
4. La plus petite pièce de monnaie (en bronze). Pois chiche (ce n'est pas carré sans ON).
Ces choses.
5. Dieu de la vie pastorale (pieds et cornes de bouc), inventeur de la flûte à sept tuyaux.
La campagne. TU.
6. Par Jupiter ! ... du cuisinier (Gén.).
7. Fils. Trois fois. Tous POUR UN. Cent.
8. Aimée de Zeus et pour cela transformée en génisse. Triompher par ovation, avoir les
honneurs de l'ovation. Au sujet de.
9. Dieu sans U. Bonjour (Salut). Il protégeait les âmes des ancêtres défunts.
10. Volcan de Sicile. Qu'ils soient.
11. Logo de la FPGL. Ses prêtresses entretiennent le feu sacré.
Vertical :
1. Mère de Mercure ou divinité incarnant le printemps à laquelle le mois de mai était
consacré. La bonne Foi (au datif !).
2. Des autels (Acc.) ou "tu laboures". Montagne au Nord de la Grèce où Hercule est
mort.
3. La chose (Acc.). Radical du verbe pouvoir.
4. Je prends garde.
5. Fille préférée de Jupiter (les Grecs l'appelaient Pallas Athéna).
6. Ainsi. Bonjour (Salut).
7. Dieu du commerce et fils de Maia.
8. Cinquante et un (en chiffres romains). Est-ce que je me précipite? soi ou se.
9. Se servir de. Sache. Procès.
10. Frotte, use. UN. Elles donnent.
11. Nymphe des montagnes. La mort est ....... , pas l'heure!
24 FPGL N° 160 – mai-juin 2007
Notre fable d’Esope
Αἴξ καὶ αἰγοβοσκός.
Αἰγοβοσκὸς τὰς αἶγας ἀνεκαλεῖτο πρὸς τὴν µάνδραν. Μία δὲ ἐξ
αὐτῶν ὑπελείφθη, ἡδύ τι βοσκοµένη. Ῥίψας δʹ ὁ ποιµὴν πέτραν
τὸ κέρας αὐτῆς κατέαξεν εὐστοχήσας. Ἐδυσώπει δὲ τὴν αἴγα µὴ
εἰπεῖν τοῦτο τῷ δεσπότῃ. Ἡ δὲ εἶπεν· ʺ Κἂν ἐγω σιωπήσω, πῶς
κρύψω; πρόδηλον γάρ ἐστι πᾶσι τὸ κέρας µου κεκλασµένον.ʺ
Ὅτι, τῆς αἰτίας προδήλου οὔσης, οὐ δυνατὸν ταύτην καλύψαι.

LA CHEVRE ET LE CHEVRIER

Un chevrier rappelait ses chèvres à l’étable.


Mais l’une d’entre elles qui se repaissait d’une
herbe bien agréable, resta en arrière. Le pâtre
lui lança donc une pierre et atteignit si bien son
but qu’il lui brisa une corne. Il supplia alors la
chèvre de n’en rien dire à son maître. Et celle-
ci de lui répondre : « Même si je garde le
silence, comment pourrais-je cacher la chose ?
Il saute aux yeux de tous, en effet, que ma
corne est cassée ».
Lorsque la faute est évidente, il n’est pas
possible de la camoufler.
(Traduction originale de Colette GOEDERT)

Cotisation annuelle de membre effectif pour 2007


Les membres qui ne seraient pas encore en règle de cotisation pour l’année 2007 sont invités à
régulariser leur situation.
Merci d’avance.
Pour la Belgique Cotisation ordinaire
Etudiant (postsecondaire) : 7,50 €
jusqu’à obtention du diplôme d’aptitude à l’enseignement secondaire et
pour une durée de 5 ans maximum)
Isolé : 15 €
Ménage classique : 20 €
Cotisation d’honneur :
Isolé ou ménage classique: 25 €
Pour l’étranger (Europe) 20 € (minimum)
A verser au n° de CCP 000-0238227-92 de la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin,
a.s.b.l.  (Pour l’étranger, IBAN 12 0000 2382 2792, BIC BPOTBEB1)

25 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


AGENDA CULTUREL
FORMATIONS-CONFERENCES Le Livre des Morts de l'Égypte
ancienne par dr M. Broze
Formations IFC Samedi 02 juin 2007 à 14h.
Inscription indispensable (uniquement
selon la procédure renseignée). EXPOSITIONS
Consulter la brochure IFC disponible
dans les écoles ou le site Internet de Musée Royal de Mariemont
l’IFC : www.ifc.cfwb.be. Pharaons noirs. Sur la piste des
Ulysse ou les défis de l'intelligence quarante jours
nomade par Paul-Augustin Du 9 mars au 26 août 2007
DEPROOST, Monique MUND, Brigitte Chaussée de Mariemont, 100 – 7140
VAN WYMEERSCH, Myriam, Morlanwez
WATTHEE-DELMOTTE Tél. : 064 27 37 70 / 064 27 37 79
Jeudi 10 mai 2007 de9h. à 16h. Site : www.musee-mariemont.be
Collège Erasme
Place Blaise Pascal, 1 Paris
1348 Louvain-La-Neuve Praxitèle
du 23 mars au 18 juin 2007
Séances CECAFOC Musée du Louvre (Aile Richelieu) -
Inscription indispensable 75001 Paris (FR).
- en utilisant du formulaire ad hoc de la Info: 00 33 1 40 20 50 50.
brochure CECAFOC disponible dans
les écoles, Strasbourg
- ou via le site Internet du Segec Archéopub
(www.segec.be/cecafoc), Musée archéologique
Palais Rohan
Vocabulaire et étymologie : des mots Place du Château, 2
venus pas à pas du fond des âges. Par 67000 Strasbourg
M.-E. DUQUENNE, M. GIJSEN, L. Jusqu’au 31 décembre 2007
LAVRY Tél. : 00 33 3 88 52 50 00
Mercredi 09 mai 2007 de 14h. à 17h.
FUNDP Chateauneuf-les-Martigues
Rue Grafé, 1 – 5000 Namur Les bâtisseurs de tumulus en Provence
Musée des Amis de Castrum vetus
Woluwé-Saint-Pierre Montée de Ruines, 4
Centre Culturel de Woluwe-Saint-Pierre Châteauneuf-les-Martigues
(salle Jean Capart) Jusqu’au 30 juin 2007
Avenue Ch. Thielemans, 93 - 1150
Bruxelles
THEATRE-SPECTACLES
Tél. : 02 773 05 81
Fax. : 02 773 18 93
Le Retour d’Ulysse de Monteverdi
Site : www.art-
Les 12 et 15 mai 2007 à 20h.
culture.be/centcult/centcult.htm
Le 13 mai à 15h.
La Journée d'Egyptologica : les Théâtre de la Monnaie
pharaons de la Vallée des Rois Rue Léopold, 4 - 1000 Bruxelles
Samedi 12 mai 2007 à partir de 10h. Tél. : 070 / 23.39.39
Site: www.lamonnaie.be

26 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


rue d'Ecosse, 30 - 1060 Bruxelles
Sur demande Tél. : 02 / 538.63.58
- Horace – Virgile : le bonheur est dans Fax. : 02 / 534.58.58
le pré
- Satire et mondanités Les femmes de l'antiquité en Grèce :
- L’Affaire Catilina vraiment toutes cloîtrées ? Et ailleurs ?
- Philosophes à vendre et filles à marier Vendredi 1er juin 2007 à 18 heures
- Trois dérives côté cœur : textes Cercle de Grec Classique de Bruxelles
d’Apulée, Catulle et Ovide Rue des Bollandistes, 40 (En face du
- Plaute, la nouvelle comédie Collège Saint Michel) 1040 Bruxelles
- Les Annales de Tacite : chroniques Télé 02 727 68 36. Entrée libre
d’Empire
Théâtre Poème (Jeunesses Poétiques)

"Fortuna Juvat"
SITE DE RALLIEMENT DE CEUX QUI NE VEULENT
PAS VOIR DISPARAÎTRE LES RACINES
CULTURELLES, MYTHIQUES, ARTISTIQUES
SCIENTIFIQUES D'UNE PARTIE DU MONDE
PARTICIPANTS "FELG 2007" .
NANTES :
11-13 MAI 2007, Manufacture le jour, église Saint-Clément de 16h 30 à 17h 30 pour le
concert, Amphithéâtre Lycée Clémenceau le soir.
Ce Festival se veut festival véritable, c'est-à-dire divers, amusant, instructif certes mais pour
tout public. On se découvre au fil des heures hellénophone - n'emploie-t-on pas tous les jours les
mots "téléphone", "démocratie", "politique", "pornographie", "catastrophe" et même pour les
vilains mots "idiot" ou "caca" ? Ou latinophone : ne parlez-vous pas d' "ordinateur" (l'histoire
du mot qui relève du langage religieux, est étonnante), de "tolérance", d' "imbécillité", d'
"amour", d' "espoir", d' "avenir", de "chômage" ou d' "emploi" ?
Jusqu'à présent, nous avons pu assister à quelques morceaux de bravoure : un défilé de mode à
l'Antique, un récital de professeur de philosophie venu de Finlande qui chantait Elvis Presley en
latin, la création, pour la première fois en France, par un choeur amateur de Rennes des Catulli
Carmina de Carl Orff (suite des Carmina Burana), à la danse du Crabe chez Aristophane. Nous
avons vu aussi l'actrice grecque Anastassia Politi chanter Sappho devant une classe de Sarcelles
au Journal Télévisé de 13h sur l'A2. Ecouté des auteurs - Hubert Monteilhet, Simone Bertière,
Anne de Leseleuc, Olivier Germain-Thomas, Jean Malye et tant d'autres...
Revoyez donc nos archives du Festival 2005 avec la prestation télé de Patrick Poivre d'Arvor
disant les gros titres de 429 av. J.-C. ou du Festival 2006, pour vous émerveiller.
Et cette année 2007... Pour des informations détaillées, consultez le site :
http://www.antebiel.com/fortunajuvat/Pages/participants%20festival%202007.html

Réponses aux questions des pages 22-23 : 1-c. 2-a. 3-b. 4-c. 5-c. 6-b.7-b. 8-b. 9-a. 10-c.
11-c. 12-a. 13-c. 14-a. 15-c. 16-c. 17-b. 18-a. 19-b. 20-c.

27 FPGL N° 160 – mai-juin 2007


Publications de la FPGL
Opération de déstockage : tarif complètement revu ! Profitez de notre offre !
Certaines publications sont en voie d'épuisement et ne seront pas rééditées.
1. Langues anciennes, civilisation contemporaine par Georges THINES 3,00 €
2. A vous qui enseignez encore les langues anciennes par Jean LECLERCQ 3,00 €
3. Le MEMOSCOPE, jeu de racines grecques 5,00 €
4. Langues anciennes, langues essentielles 5,00 €
5. Nous, les philologues par Jean PREAUX 3,00 €
6. Hippocrate au lycée par Robert JOLY 3,00 €
7. La tragédie grecque et l’actualité intellectuelle du Ve s.
Le Philoctète de Sophocle par Jacqueline de ROMILLY (en voie d’épuisement) 3,00 €
8. Musique et poésie en Grèce antique par François DUYSINX 5,00 €
9. La femme et l’inégalité en droit romain par Jacques-Henri MICHEL 5,00 €
10. La Colonne Trajane par Salvatore SETTIS 5,00 €
11. Le calendrier romain par Albert DEMAN 5,00 €
12. Actes de la Journée “Compétences transversales et langues anciennes” 5,00 €
13. Les vertus de la traduction par Arthur BODSON 3,00 €
14. Extraits des “Γνῶµαι µονόστιχοι” de Ménandre
avec traduction et lexique par André CHEYNS 3,00 €
15. La Nuit des Chimères, un texte de Christian BAGGEN 5,00 €
Monsieur Tirésias rencontre Chiron, Parthénopé, Pan, la Sphinx,
le Minotaure, Méduse et Apollon… un must !
Enfin disponible : le tee-shirt « F.P.G.L. » 5,00 €
Frais d’envoi : à l’unité 2,00 €
autres quantités : modalités de livraison à négocier
Pour obtenir ces fascicules, adressez votre commande à :
Francis MASSILLON
rue Lambert, 49 - 4432 ALLEUR
Compte : 000-0353796-37
Pour l’étranger : IBAN BE 12 0000 3537 96 37, BIC BPOTBEB1
Précisez sur le virement l’objet de la commande et le nombre d’exemplaires souhaités.
IMPORTANT : pour l’étranger (Europe) tous ces prix sont à majorer de 1,50 € pour frais
de port.
Nous n’acceptons pas les chèques.

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dans le coin supérieur droit apparaît l’année de votre dernière cotisation.
ATTENTION: Pour le "Bulletin" de mai-juin 2007, nos listes d'adresses sont
à jour jusqu'au 30 mars 2007. Si vous avez versé votre cotisation après cette
date, ne tenez pas compte de l'année mentionnée sur l'étiquette/adresse.

Editeur responsable du “Bulletin d’Information”: Laurent Duchesne, Rue des Ecoles, 3 4530 Villers-le-Bouillet

28 FPGL N° 160 – mai-juin 2007

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