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* DE PLUTARQUE 1
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LES
IDEES RELIGIEUSES
DE
:, iii�-,, .*'~1
i PLUTARQUE
Thèse présentée à. la Faculté des Lettres de l'Université de Paris
PAR
BERNARD LATZARUS
Agrégé des Lettres, Ancien boursier d'Agrégation
Professeur de Première au Lycée de Nîmes.
PARIS
ÉDITIONS ERNEST LEROUX
28, RUE BONAPARTE, 28
1920
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A M. EMILE BOURGUET
Professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Paris.
E N T É M O I G N A G E DE MA R E C O N N A I S S A N C E
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PLUTARQUE, De I s i d e et O s i r i d e , I.
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BIBLIOGRAPHIE
I. — ÉDITIONS.
II. — ŒUVRE ET B I O G R A P H I E DE P L U T A R Q U E .
A. Généralités.
EICHHOFF, Ueber die religiôse sittliche Weltansicht des Plutarch von Chæ-
ronea. Programme d'Elberfeld, 1833, 11 pages.
HENRI RITTER, Histoire de la Philosophie (trad. Tissot). Paris, Ladrange,
1836, t. IV, pp. 406-427. '
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B. Démonologie.
POHL, Die Diimonologie des Plutarch. Programme du Gymnase catho-
lique de Breslau, 1860, 28 pages.
DUMÉRIL, l'Ange gardien de Socrate (Thèse de Toulouse, 1892).
CIlIUST, le Démon de Socrate. Munich, G. Franz, 1901.
JULIUS TAMBERNINO, De antiquorum daemonismo. Giessen, Tœpelmann,
1909.
FRÉDÉRIC B 1 K, Recherches sur le démon de Socrate. Wolf, Munich, 1910.
G. La Divination.
R. SCHMERTOSCII, De Plutarchi sententiarum, quœ ad divinalionem spectant,
origine... Leipzig, Brandstetter, 1889.
V. — P L U T A R Q U E ET D E L P H E S .
VII. — DIVERS.
INTRODUCTION
(1) Il serait trop long de justifier ces deux épithètes, dont la première, au
moins, sera facilement acceptée de tous. Sur la seconde, sans décider si
Méziriac était fondé à relever deux mille contresens dans la traduction
d'Amyot (Menagiana, Amsterdam, Pierre de Coup, 1716, t. 111, pp. 503 sqq.),
on tomberait facilement d'accord. Si l'exactitude littérale du traducteur est
plus grande que ne l'admet le sentiment commun, si Jacques Amyot n'est
pas incapable d'établir u n texte, ni de le tourner correctement en français,
par ailleurs sa prolixité, son ignorance absolue de ce que Fénelon appelle il
costume, sa bonhomie même et cette fameuse naïveté qui fait son charme,
tous ses défauts et ses qualités plus encore le rendent peu propre à com-
prendre et à faire comprendre aux autres, surtout, u n philosophe d ' u n âge
de décadence, et qui croit donner à ses contemporains le dernier mot de la
science sur des questions très variées.
M. René Sturel, mort depuis pour la France, a étudié de très près la tra-
duction d'Amyot, dans un important mémoire de diplôme, en 1906.
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CHAPITRE PREMIER
P L U T A R Q U E ET LA C R I T I Q U E
O B J E T ET PLAN D E C E T T E É T U D E
second Empire (1). Mais surtout cet esprit orné, judicieux et in-
formé respecta par trop cette espèce de possession d ' é t a t dont jouis-
sait Amyot. Il continua de voir à travers le même prisme celui qu'il
appelait si joliment le dernier des Sages de la Grèce (2) ; et, q u a n d
il en parlait, le qualificatif d'aimable revenait, comme de lui-même,
sous sa plume.
Émile Gebhart qui, prenant place à son fauteuil, sut le louer en
termes exquis, définit excellemment l'impression que laisse au lec-
t e u r la Morale de Plutarque. « Il nous rapporta de son voyage un
P l u t a r q u e bien sympathique, esprit curieux de toute chose humaine,
brave homme, vieillard charmant, délicieux convive (3). » Aimable,
charmant, délicieux ; de siècle en siècle, les Français déposent ces
fleurs sur le cénotaphe de Plutarque.
Cela suffit-il ? Dans sa thèse, œuvre capitale où ne m a n q u e n t ni
les vues ingénieuses, ni les idées justes, mais où, malgré tout, la
sagesse de Plutarque prend une allure un peu plus mesquine que
de raison et où son époque même se rétrécit, M. Gréard, obéissant
à un scrupule des plus respectables, hésite à rassembler en un corps
de doctrine les opinions émises par son auteur. Veut-il faire des ré-
serves sur le livre de Volkmann, si nourri, si propre à faire com-
prendre l'importance du moment philosophique où Plutarque parut :
« Ses procédés d'analyse serrée et grave, dit-il, sont moins conformes
au génie de Plutarque (4) ; il n'y faut pas chercher la grâce piquante
de l'aimable moraliste. » Mais convient-il de demander « une grâce
piquante r. à des procédés d'analyse ? Il ne se le demande pas, et
poursuit : « Il arrive qu'en voulant établir trop rationnellement (5)
la philosophie de Plutarque, M. Volkmann se trouve conduit à lui
prêter une sorte de système, bien qu'il sache comme personne que
nul moins que le sage de Chéronée n'a porté dans ses écrits une
pensée systématique. »
M. Gréard est trop évidemment tombé dans l'excès contraire à
celui dont il accuse Volkmann. Plutarque a beau être un esprit
discursif et curieux de toute chose ; n'avait-il pas suivi de trop près
les leçons des philosophes pour ne pas s'être fait, comme tant
d'autres, i( sa petite religion à part soi ». Ce Grec, si vraiment Grec,.
aurait-il esquivé le besoin d'ordonner ses idées, au moins dans sa
tête, si peut-être son dessein particulier et certaines circonstances,
qu'il y aura lieu d'examiner, l'empêchaient de reproduire cette
ordonnance dans un traité d'ensemble ?
Quoi qu'il en soit, ces lignes de M. Gréard trahissent la crainte
que ses lecteurs, sur la foi de Volkmann, voient en Plutarque autre
chose qu'un moraliste affable, un peu radoteur, sans beaucoup de
suite dans les idées, un bon aïeul préoccupé de faire la morale à ses
petits-enfants, le bonhomme Plutarque après le bonhomme La
Fontaine. La pénétration du fabuliste, son sens profond des con-
ditions générales de la vie, sa connaissance des hommes et son peu
d'illusions sur la société, furent longtemps voilés à nos yeux par
cette naïveté dont il se piquait lui-même, et qui donna lieu, comme
on sait, à tant de confusions fâcheuses. Craignons d'être injustes
envers Plutarque pour une raison analogue.
Supposons qu'Amyot n'ait point traduit Plutarque, et que
M. Gréard n'ait point écrit de lui ; la lecture de ses œuvres ne nous
donnerait-elle point de cet auteur une idée quelque peu différente ?
Sa physionomie n'est pas si simple, si unie qu'on le veut. « Il n'y a
rien, en définitive, de bien compliqué dans ce brave homme », dit
de Rabelais M. Faguet (1), sans d'ailleurs administrer la preuve
de cette assertion. La plupart des critiques de Plutarque ont à
l'envi redit cette formule, ou tout autre analogue. Mais Plutarque,
Grec de l'Empire, épris de sa patrie, la croyant immortelle et la
voyant privée de toute autonomie, Plutarque, disciple de Platon,.
admirateur de Pythagore, plein d'un saint respect pour la mathé-
matique, à la fois magistrat, prêtre d'Apollon et dévot d'Isis, Plu-
tarque est-il si peu compliqué V J'ai peine à le croire, je l'avoue. Les
cœurs peuvent être simples à ces époques où d'anciennes croyances
tour à tour chancellent et se raniment, où les abus de l'esprit critique
ont pour contre-coup la vogue des plus étranges superstitions ;
les esprits simples y sont rares. Plutarque vit à un moment de trop
grande effervescence intellectuelle pour être simple ; il s'intéresse
à trop de choses, il en sait trop pour être simple. Il ne l'est point.
Il serait parfaitement, vain d'essayer d'épuiser sa personnalité
par une formule. Mais on dégage assez aisément de la lecture de
son œuvre quelques caractères qui peuvent ne pas paraître d'abord
susceptibles de s'harmoniser.
Plutarque est un philosophe ; il le restera même, et c'est un lieu
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