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Rapport signal sur

bruit

Le rapport signal sur bruit, parfois dit SNR de l'anglais signal-to-noise ratio, est un indicat eur
de la qualit é de la t ransmission d'une informat ion. L'expression d'un rapport signal sur bruit se
base implicit ement sur la linéarit é du phénomène concerné, grâce à laquelle on applique le
principe de superposit ion aux part ies qui const it uent le signal et le bruit .

C'est un concept issu de l'élect ronique, dans laquelle il désigne le rapport des puissances
ent re

le signal élect rique d'amplit ude maximale pour laquelle la dist orsion à la sort ie rest e
inférieure à une valeur limit e ;

le bruit de fond, signal qu'on ne peut t ransformer en informat ion, qui correspond souvent à
la modulat ion présent e à la sort ie du disposit if en l’absence d'un signal à l'ent rée.

Il s'exprime dans ce cadre généralement en décibels (dB)[1].

Le concept de rapport signal sur bruit se généralise à l'ensemble des disciplines. C'est alors le
rapport des valeurs de la quant it é port ant l'informat ion, ent re celle que l'on peut int erprét er
et celle qui est , par rapport au processus d'int erprét at ion, aléat oire. Dans cet t e définit ion, on
peut exprimer le rapport sous forme d'un coefficient mult iplicat eur de l'écart -t ype du bruit .

Définition des grandeurs


Niveau du signal

Le niveau maximal d'un signal est limit é par les capacit és t echniques du disposit if ut ilisé.
Quand ces limit es sont at t eint es, les signaux sont t ransmis avec une déformat ion involont aire
appelée dist orsion, qui croît progressivement . On définit le niveau maximal en spécifiant la
dist orsion maximale admissible.

Exemple : niveau maximal d'un amplificateur audio :

on définit le niveau maximum d'un amplificat eur audio de la façon suivant e :

niveau maximal mesuré sur une charge résist ive de 8 ohms : 25 V efficaces
(dist orsion harmonique t ot ale < 1 % ).

Ces précisions indiquent les condit ions de mesure (une charge résist ive). Dans
un amplificat eur, la valeur de la dist orsion harmonique augment e
progressivement à la surcharge, la valeur choisie est supérieure à celle at t endue
en fonct ionnement normal, t out en rest ant suffisamment faible.

La caract érisat ion d'un amplificat eur exige plusieurs aut res valeurs, dont nous
n'avons pas à nous occuper ici.

On peut améliorer le rapport signal sur bruit d'un disposit if en augment ant la valeur maximale
du signal. Cependant , souvent , à part ir d'un cert ain point , les mesures prises pour augment er la
valeur maximale se répercut ent aussi sur le bruit de fond du signal.

Bruit de fond

Art icle dét aillé : Bruit de fond.

Le bruit a une origine int erne ou ext erne au disposit if :

les sources int ernes sont souvent dues à des phénomènes microscopiques aléat oires,
rencont rés en part iculier lors de l'amplificat ion élect ronique d'un signal : bruit t hermique,
bruit grenaille, bruit de scint illat ion (« bruit flicker »), bruit en créneaux, bruit d'avalanche ;

les sources ext ernes sont des pert urbat ions exist ant en dehors du disposit if et qui y
pénèt rent soit par défaut d'isolat ion (voir Compat ibilit é élect romagnét ique) soit parce qu'il
n'est pas possible de s'en isoler (t ransmission en milieu ouvert ).
Bruit de quantification dans les signaux numériques

La quant ificat ion est l'opérat ion qui réduit le nombre de valeurs possibles pour le signal.

Exemples de quantification :
La conversion analogique-numérique (conversion A/D), t ransforme un signal
analogique, avec une infinit é de valeurs possibles, en une suit e de nombres
pris dans une collect ion de valeurs possibles :
avec codage linéaire en nombres ent iers sur 16 bit s, 65 536 valeurs
possibles, régulièrement espacées (cas du disque compact ) ;

avec codage Loi A sur 8 bit s, 256 valeurs possibles, d'aut ant plus
espacées qu'elles sont grandes (cas de la t éléphonie fixe).

La conversion du premier cit é dans le deuxième est une quant ificat ion.

La quant ificat ion d'un code numérique en virgule flot t ant e sur 32 bit s, IEEE
754 simple précision, ut ilisé dans les calculs int ernes d'un DSP en codage
nombres ent iers sur 16 bit s, réduit le nombre de valeurs possibles de
4 278 190 079 à 65 536[a].

La quant ificat ion décompose le signal en deux part ies :

une valeur arrondie à l'une de celles possibles dans le code numérique, qui const it ue le
signal numérique,

le rest e, qui est l'erreur de quantification, qu'on abandonne.

L'erreur de quant ificat ion est au plus égale à un demi-échelon de quant ificat ion ; elle n'est pas
const ant e ni aléat oire, elle dépend du signal. Pour les signaux fort s, cet t e corrélat ion peut se
négliger ; c'est pourquoi on parle de bruit de quant ificat ion.

Le rapport signal sur bruit dans un canal de t ransmission numérique est le rapport ent re
la valeur efficace du signal sinusoïdal d'amplit ude maximale représent able dans le code
numérique et la valeur efface du bruit de fond. Il se présent e généralement comme le rapport
de puissance exprimé en décibels, il est sera not é . Le bruit de quant ificat ion est le
bruit de fond minimum, le rapport signal sur bruit est alors au plus égal à :

soit en décibels

.
Démonstration

Représentation d'un signal triangulaire quantifié.

L'erreur de quant ificat ion est égale à la différence ent re la t ension du signal
et la t ension du signal quant ifié .

Le signal ét udié est un signal pleine échelle t riangulaire, on admet que le


résult at final sera valable pour un signal pleine échelle sinusoïdal dès que la
résolut ion, la profondeur de quant ificat ion, aut rement dit le nombre de bit s, est
supérieure à 6.

On calcule la a valeur efficace de l'erreur de quant ificat ion :

L'équat ion de la droit e qui support e chaque dent de scie est de la forme

avec . La moyenne du carré est la même pour

chaque dent de scie donc

avec
Pour un signal sinusoïdal d'amplit ude égale à la moit ié de la pleine échelle  :

Alors .

D'où : .

On obt ient 98 dB pour 16 bit s, et 6 dB de plus par bit de résolut ion supplément aire. Il s'agit
d'une limit e absolue [2].

Pour les signaux de faible niveau, la corrélat ion de l'erreur de quant ificat ion peut se décrire
comme une dist orsion. Pour la t rait er, on ajout e, s'il n'en exist e pas déjà suffisamment , un
faible signal aléat oire au signal ut ile avant quant ificat ion. Cet t e opérat ion s'appelle dit hering
(agit at ion, hésit at ion). Elle ajout e environ 3 dB au bruit de fond. Le niveau de bruit opt imal est
supérieur au niveau de bruit de fond minimal t héorique (phénomène de résonance
st ochast ique).

Dans la suit e de la chaîne de t rait ement du signal, le niveau de bruit ne peut qu'augment er.

Amélioration du rapport signal sur bruit

Enregistrement de bruit de mesure d'un appareil d'analyse thermogravimétrique mal isolé mécaniquement : le milieu
Enregistrement de bruit de mesure d un appareil d analyse thermogravimétrique mal isolé mécaniquement : le milieu
de la courbe montre une baisse du bruit due à la faible activité humaine environnante la nuit

Les mét hodes classiques pour améliorer le rapport signal à bruit sont  :

opt imiser les processus int ernes pour réduire les sources de bruit (valeurs et nombre des
composant s, dessin des circuit s) ;

limit er la bande passant e st rict ement à la bande ut ile par un filt rage élect ronique ou
opt ique (selon un adage « ouvrir la fenêt re, c'est laisser ent rer la poussière ») ; dans le cas
d'un signal st ocké et /ou t ransmis de manière analogique, on peut augment er les signaux
faibles sans t oucher aux signaux fort s, pour ne pas provoquer de sat urat ion, par l'opérat ion
de compression[b] ; lors de la rest it ut ion, on applique l'opérat ion inverse, l'expansion, ce qui
« écrase » le bruit de fond ; c'est par exemple la mét hode ut ilisée par le procédé Dolby NR ;

diminuer la t empérat ure pour diminuer le bruit t hermique ;

réduire les pert urbat ions ext érieures par blindage élect romagnét ique, ou t out aut re
procédé ;
en ast ronomie, les t élescopes sont placés loin des villes et de leur pollut ion
lumineuse ; les phénomènes périphériques au Soleil sont visibles lorsque le Soleil est
masqué par une éclipse ;

pour les clichés de diffract ion sur monocrist aux (clichés de Laue avec des rayons X ou
bien clichés de diffract ion en microscopie élect ronique en t ransmission), on cache la
t ache cent rale (on empêche sa format ion en int erposant un masque) pour permet t re
de voir les t aches périphériques ;

lorsqu'on peut caract ériser le signal, des procédés de t rait ement du signal comme le Filt re
de Kalman permet t ent de sélect ionner les informat ions pert inent es.

Conséquences du rapport signal sur bruit

Quantité d'information

Théorème de Shannon et Hart ley (en)
Dans le domaine des t élécommunicat ions, la relat ion de Shannon permet de calculer le
nombre maximal d'ét at s (valence) d'un syst ème

où S est le niveau du signal et N est le niveau du bruit supposé gaussien et addit if, et par voie
de conséquence, avec une bande passant e B le débit d'informat ion maximal en bit s par
seconde :

Densité spectrale de rapport signal sur bruit



Art icle dét aillé : Densit é spect rale de bruit .

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2020). 


Pour l'améliorer, ajout ez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle
{{Référence nécessaire}} sur les passages nécessit ant une source.

On peut effect uer une analyse spect rale du rapport signal-sur-bruit . On envisage alors la
largeur de bande de la mesure de la puissance. Comme le bruit , cont rairement au signal
d'essai, n'est pas limit é à une fréquence bien définie, une bande d'analyse plus large donne
inévit ablement une puissance supérieure. La largeur de bande d'un récept eur n'est pas
nécessairement uniforme — dans une analyse spect rale, l'échelle des fréquences est souvent
logarit hmique. Pour comparer des performances, il faut parfois rapport er le signal à la densit é
spect rale de bruit .

En t ransmission sat ellit e, la densit é du signal-à-bruit C/N0 (carrier to noise) s'exprime en dB-
Hz. C est la puissance de la port euse qu'on exprime en décibels relat ifs à 1 W ou à 1 mW, N0,
la densit é de puissance du bruit exprimé en décibels avec la même référence, par unit é de
fréquence. Un récept eur GPS peut afficher des C/N0 ent re 37 et 45 dB-Hz, selon la puissance
de récept ion des signaux (t raversée des couches at mosphériques, pert urbat ions ambiant es),
du gain de l'ant enne de récept ion et des composant s du récept eur.

Généralisation du concept
Le concept de rapport signal sur bruit s'emploie dans t out es sort es de cont ext es, sans
rapport nécessaire avec l'élect ronique, et même pour définir l'exist ence d'un signal inconnu
dans un flux d'informat ions, dès lors qu'on dispose d'un modèle mat hémat ique pour le bruit . Si
la répart it ion st at ist ique de l'informat ion diffère net t ement du modèle, il faut lui supposer
d'aut res causes que celles prévues dans celui-ci. Ces aut res causes sont alors l'objet de
l'ét ude, c'est -à-dire le signal.

On va alors parler de rapport signal sur bruit pour exprimer, par exemple, la probabilit é de
signaux faibles. La dét ect ion d'un signal dont le niveau est égal à l'écart -t ype σ du bruit
supposé bruit gaussien est peu sûre ; à 3 σ, la probabilit é que le signal dét ect é soit un bruit
est d'environ 1 %[4].

La généralisat ion du concept se heurt e à la difficult é de définir, d'une façon générale, ce


qu'est le signal[5].

Image

Pour définir la façon dont le bruit affect e l'image, on produit ou on reproduit des plages
uniformes. La variat ion du signal sur une plage définit le bruit qui affect e l'image. Sur cet t e
plage, la luminance ou une grandeur qui lui est proport ionnelle définit le niveau nominal.

Pour définir un rapport signal sur bruit qui ressemble à celui de l'élect ronique, on post ule
arbit rairement que la « puissance » est proport ionnelle au carré de cet t e grandeur. La
puissance du bruit est , elle, définie comme en élect ronique par la variat ion aut our de la valeur
nominale. Le rapport signal sur bruit est le rapport de cet t e « puissance » de l'image à celle
du bruit [6]. Exprimé en décibels, le rapport signal sur bruit est syst émat iquement supérieur
d'un fact eur 2√2 (9 dB) à ce qu'il serait en élect ronique [c]. On augment e encore ce « rapport
signal sur bruit  » en prenant pour base le niveau maximal de l'image, pour obt enir le PSNR
(Peak Signal to Noise Ratio).

Dans le cas idéal d'un signal de t rès bonne qualit é, où le bruit phot onique et le bruit
élect ronique sont négligeables, la quant ificat ion linéaire sur n bit s about it à

[7].

Démonstration
On a et

Alors si bien que

Il faut pour about ir à ce cas idéal, que chaque sit e du capt eur reçoive un nombre minimal de
phot ons. L'arrivée aléat oire de ces part icules cause un bruit de grenaille [8]. Un règle empirique
indique qu'en dessous de mille phot ons, le bruit phot onique est percept ible dans des images
simples à faible cont rast e. En microscopie, en ast ronomie, ou avec des t emps d'exposit ion
faibles, cet t e limit e peut êt re at t eint e ou franchie [9].

Sauf pour les images RAW, le codage du signal image subit une quant ificat ion non linéaire,
avec un gamma. Cet t e t ransformat ion conserve le PSNR, calculé sur les deux ext rémit és de
la courbe, mais il ne représent e plus le rapport ent re deux échelons consécut if dans la zone
ut ile de la courbe, proche du maximum. L'encodage du signal inclut aussi une compression
numérique avec pert es qui augment e fort ement le PSNR[10].

Annexes

Bibliographie …
Mario Rossi, Audio, Lausanne, Presses Polyt echniques et Universit aires Romandes, 2007,
1re éd., p. 258.

Articles connexes …
Rapport signal sur int erférence

Bruit de fond

Fact eur de bruit

Dynamique sonore

Peak Signal t o Noise Rat io (PSNR, Rapport signal sur bruit de crêt e)

Bilan de liaison
Limit e de dét ect ion

Notes et compléments

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Décibel (https://fr.wikipedia.org/w/ind
ex.php?title=D%C3%A9cibel&oldid=177336129)  » (voir la liste des auteurs (https://fr.wikipedia.org/w/i
ndex.php?title=D%C3%A9cibel&oldid=177336129&action=history) ).
a. Le codage en virgule flottante simple précision ne code que (2 × (28-1) × 223)-1 valeurs
quantifiables ; les autres correspondent à -0, ±∞ et NaN (erreur mathématique) ; le codage
de nombres entiers sur 16 bits utilise les 216 valeurs possibles.

b. Ne pas confondre avec l'action d'un compresseur. Celui-ci augmente le bruit de fond, avec
tous les autres signaux faibles, dans le but de diminuer la dynamique du signal et de le
rendre uniformément plus fort. La compression en vue de réduire le bruit de fond n'a pas
de seuil et a des temps faibles et fixes d'attaque et de relâchement, grâce à quoi elle est
réversible par l'expansion, au contraire de la réduction de dynamique. Les systèmes
professionnels travaillent spécifiquement sur la bande de fréquences où le bruit de fond
est le plus sensible[3].

c. On majore la grandeur du signal de 2√2 en passant de la valeur efficace d'une sinusoïde,


comme en électronique, à son amplitude, dans le cas de l'image.
1. Rossi 2007, p. 258.

2. Rossi 2007, p. 637.

3. (en) Doug Jones et Dale Manquen, chap. 28 « Magnet ic recording and Playback », dans
Glen Ballou (dir.), Handbook for Audio Engineers, New York, Focal Press, 2008, p. 1078.

4. Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck,
2013, p. 576 « Rapport signal sur bruit ».

5. Taillet, Villain et Fèbvre 2013, p. 626 « signal ».

6. Henri Maître, Du photon au pixel : L'appareil photographique numérique, ISTE, 2016,


p. 207.

7. Maître 2016, p. 208.

8. Maître 2016, p. 254.

9. Maître 2016, p. 208-209.


10. Maître 2016, p. 209-210.

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