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Université de Blida1. Dépt. Electronique Ann.

Univ 2020-2021
Master 2/S3 Réseaux & Télécommunications Enseignant : M.Bersali
UE : VVoIP

VoIP (PARTIE 2)

Les quatre opérations successives nécessaires à la numérisation de la parole,


qu’elle soit téléphonique ou non sont l’échantillonnage, la quantification, le
codage et la compression. Les phénomènes inverses sont observés en réception.

 Rappels sur la voix humaine :

En général et comme illustré ci-dessous, l'amplitude crête à crête des sons


voisés ou sonores (accompagnés d'une vibration des cordes vocales) tels les
sons émis par a, o, i, u, b, d, g, v, z… etc. est environ dix fois supérieure
à celle des sons non voisés ou sourds et plosives pour les lettres b, p, t,
k, Φ, f, θ…etc.

Bien qu’ayant des amplitudes inférieures, les phonèmes non voisés contiennent plus
d'informations (phonèmes à entropie plus élevée).

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Dans l’exemple ci-dessus le mot goat (chèvre ou bouc) est prononcé. En


général, l’amplitude pic à pic des phonèmes voisés est environ dix (10) fois
supérieure à celle des phonèmes non voisée, comme le montre clairement la
figure.

En conséquence, le système téléphonique doit fournir une large gamme


d’amplitudes de signal.

 La largeur de bande auditive typique pour la plupart des adultes est de 15


kHz.

 Le réseau téléphonique limite


la transmission à une portion
de 3 KHz : de 0,3 à 3,3 kHz. On
pense que cette plage de
fréquences coïncide avec la
région de grande parole
éligible.

 Cette bande passante réduite est alors entourée par un espace inutilisé de 0
à 0,3 kHz et de 3,3 à 4 kHz. Cet espace inutilisé, appelé bande de garde,
constitue un tampon contre les interférences de conversation

 En sommant, les bandes de transmission et de garde, le téléphone a une


largeur de bande totale de 4 kHz.

 Rappel sur la numérisation :

Le principe de la numérisation du
signal est de transformer une suite
continue de valeurs en une suite
discrète et finie.
C’est la conversion analogique
numérique ADC (analog to digital
conversion).

Elle consiste à des prélèvements de


l’amplitude du signal (échantillons)
à des instants significatifs.

L’intervalle d’échantillonnage ou fréquence d’échantillonnage (sampling) doit être


constante.

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 Echantillonnage :

Il consiste à prendre des points du signal analogique au


fur et à mesure qu’il se déroule. Il est évident que plus la bande passante
est importante, plus il faut prendre d’échantillons par seconde. En règle
générale, Pour numériser ce signal correctement sans perte de qualité, il
faut échantillonner à une valeur égale à au moins deux fois la largeur de la
bande passante du signal.

La bande passante de la voix téléphonique analogique est de 3 200 Hz, il


faut l’échantillonner au moins 6 400 fois par seconde. La normalisation a
opté pour un échantillonnage de 8000 fois par seconde.

En pratique, il existe un certain nombre de fréquences d'échantillonnage


normalisées :

 8 KHz : qualité téléphonique


 22 KHz : qualité radio
 32 kHz : pour la radio FM en numérique où la bande passante limitée à 15 KHz
 44.1 kHz : pour l'audio professionnelle et les CD (compact disk)
 48 kHz : pour les enregistreuses numériques multipistes professionnelles et
l'enregistrement grand public DAT (digital audio tape), 1980, qui est une K7
plus compact et à lecture numérique sur bande magnétique, MD (MiniDisc),
1992, de à 80 mn jusqu’à 45 H d’audio …etc.

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Pour certaines plages de la période d’échantillonnage il apparaît un phénomène
de recouvrement spectral ou aliasing. Pour éviter ce phénomène, il faut
déterminer la fréquence maximale du signal analogique (voix) fmax puis définir
une fréquence d’échantillonnage notée fech pour laquelle la condition de Shannon-
Nyquist est respectée :

fech ≥ 2 fmax

 Quantification linéaire:

La résolution (nombre de
bits): le pas de
quantification et la
précision d’un ADC
dépendent du nombre de bits
en sortie noté n. Pour un
ADC à n bits, le nombre
d’états possibles en sortie
est 2𝑛 , ce qui permet
d’exprimer des signaux
numériques de 0 à 2𝑛−1 en
code binaire naturel.
Exemple : n=3 alors on a
les sorties de 0 (000) à
2𝑛−1 = 7 (111).

Un ADC est caractérisé également par la plage de variation acceptable de la tension


analogique d’entrée, appelée pleine échelle (full scale) et notée VPE .

Dans le cas d’une quantification uniforme, où le pas de quantification est fixe, cette
pleine échelle est divisée en autant de plages d’égale dimension appelées bins qu’il y
a d’états possibles de la sortie numérique.

Par exemple, si le codage est fait avec 4 bits alors le nombre d’états possible est :

2𝑛 = 24 = 16 états possibles

On définit le quantum, noté q , comme étant la dimension de ces plages :

VPE
q = 2n
.

Dans le cas d’une quantification linéaire (non logarithmique),, les tensions de seuil
(threshold), Vsk pour k = 1: 2n , correspondant aux transitions entre les codes de sortie,
sont telles que :

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Vsk = k. q

Plus la résolution (nombre de bits) d’un ADC est élevée, plus la


sortie numérique est une image précise du signal analogique
d’entrée. Dans le tableau ci-joint, VPE = 5V.

ADC unipolaire : la caractéristique d’un ADC unipolaire, où la


tension d’entrée est positive, est représentée ci-dessous à gauche :
l’amplitude est exprimée par rapport à une échelle finie.
L’amplitude de l’échelle de quantification doit être suffisante pour
reproduire la dynamique du signal (signal le plus fort moins signal
le plus faible).

Remarque : dans le cas du standard du codage de la parole, une quantification linéaire


avec 13 bits échantillonnés à 8 kHz est le minimum requis pour produire avec précision
une représentation numérique de la gamme complète de signaux de parole.

ADC bipolaire : bien souvent, un même CAN peut être configuré également en mode
bipolaire de façon à accepter une tension analogique d’entrée négative ou positive (la
plage de variation est alors symétrique entre - ½ VPE et + ½ VPE).

 Erreur de quantification linéaire :

Le processus de quantification introduit une erreur de quantification dans le


VPE
signal numérique, elle est comprise entre 0 et q = 2n
.

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Ainsi, tous les signaux analogiques compris entre Vs2 et


Vs3, par exemple, sont représentés par le code binaire
010 dans l’exemple des figures ci-dessus.

Si on assimile l’erreur de quantification comme un


bruit, alors on montre que la puissance de ce bruit,
pour un ADC linéaire par défaut, vaut :

q2 V2
Pbruit = 3
= 3×2PE2n

Le bruit de quantification pourrait être réduit en augmentant le nombre


d'intervalles de quantification (2n ), mais des limitations pratiques obligent
le nombre d'intervalles à ne pas dépasser une certaine valeur.

Dès que la résolution est supérieure à 6 (n > 6) pour un signal plein échelle
triangulaire ou sinusoïdal, la puissance du bruit est :

q2
Pbruit =
12
Le rapport signal sur bruit SNR (signal to noise ratio) à la sortie d’un
ADC pour un signal d’entrée sinusoïdal est :

Veff,sinus
SNR =
Veff,bruit

avec :

V
Vmax ( PE) VPE VPE
Veff,sinus = = 2
or q =
2n
⟹ VPE = q × 2n ⟹ = q × 2n−1
√2 √2 2

2n−1
Veff,sinus = q
√2

q2 q
Veff,bruit = √Pbruit = √ =
12 √12

Le SNR est donc :

2n−1
q
Veff,sinus 2n−1
SNR = = √2
q = √12
Veff,bruit √2
√12
n−1
SNR = √6 × 2 et (SNR)dB = 20 log(√6 × 2n−1 )

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Exemple : pour VPE = 5 V, N = 14 et q = 305 µV et le (SNR)dB ≅ 86 dB

L'erreur de quantification
peut-être atténuée en
minimisant la largeur
d’intervalles tout en
respectant le nombre de bits
nécessaires pour
identifier de manière unique
les groupes de quantification.
Plus la résolution (le nombre
de bits) d’un CAN est élevée
plus l’erreur de
quantification est réduite.

 Codage :

Cette étape consiste à convertir le point milieu de chaque niveau de


quantification en un mot de code binaire. En mode unipolaire le codage le
plus couramment utilisé est le code binaire naturel. Un mot binaire
s’écrit :

D = b1 2 n−1 + b2 2 n−2 + ⋯ + bN 2 0

avec :

b1 : le bit le plus significatif MSB (most significant bit)


bN : le bit le moins significatif LSB (least significant bit)

A un code D donné correspond la tension :

VPE VPE VPE


V = qD = b1 + b2 2 + ⋯ + bN N
2 2 2
….a suivre
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