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Histoire, Géographie et Géopolitique du monde contemporain Filière ECS

II- Crises et ruptures des années 1970 au début des années 1990
Les PDEM avaient pensé, au lendemain de la seconde guerre mondiale, avoir trouvé les secrets d’une
croissance forte et régulière. Mais, ils vont subir au début des années 1970 des chocs qui vont marquer une profonde
rupture. A partir de 1974 commence une période de récession mettant fin à la prospérité des Trente Glorieuses.

Après avoir espéré que ces difficultés constituent la crise finale du capitalisme, l’URSS et les Démocraties
populaires allaient se trouver confronter à des blocages qui devaient les conduire à leur quasi-disparition.

Le Tiers- Monde lui-même, en partie bénéficiaire de l’internationalisation de l’économie et de


l’augmentation des prix des matières premières, se heurta à des difficultés qui ne laissèrent pas d’autre choix que
de tenter s’insérer dans une économie internationale fortement perturbée.

1- Des crises à des causes multiples et des effets variés


La crise de début des années 1970 s’explique par des causes structurelles et des causes conjoncturelles. Elle
entraine des effets multiples qui demandent des réactions rapides des pays fortement touchés.

a- Causes explicatives des crises des années 1970

La crise des années 1970 est traditionnellement associée aux chocs pétroliers qui voient brusquement augmenter
le prix du baril de pétrole. En réalité, la crise est due à plusieurs facteurs dont les principaux les chocs pétroliers et
la crise du système monétaire international.

Les tendances inflationnistes conduisent aux désordres monétaires. En effet, l'inflation alimente la spéculation
contre le dollar, notamment lorsque les États-Unis connaissent leur premier déficit commercial. Face aux demandes
des pays qui cherchent de plus en plus à échanger leurs dollars contre de l'or, le président Nixon suspend en 1971
la convertibilité du dollar en or afin de préserver les réserves américaines et limiter la spéculation sur le dollar.
Cette décision permet aux Américains d’émettre autant de dollars qu’ils veulent. C’est la fin du système de Bretton-
Woods qui permettait des parités fixes entre les monnaies et assurait ainsi la stabilité de l’économie mondiale.
D’autres raisons qui ont contribué à l’effondrement du système de Bretton-Woods dont le principal est le problème
de liquidité et de confiance au niveau international «Dilemme de Triffin » Ainsi, le déficit commercial américain
est nécessaire pour mettre sur le marché une quantité importante de dollars, mais, il s’ensuit une perte de confiance
dans le billet vert (monnaie de référence). L’inverse entraine un manque de liquidités internationales. Donc, une
monnaie nationale ne doit pas servir de monnaie internationale.

Le dollar est dévalué en 1971 et 1973. Depuis les accords de la Jamaïque en janvier 1976, le cours des
monnaies les unes par rapport aux autres varie librement en fonction de l’Offre et de la Demande. Toute référence
à l’or pour définir une monnaie est interdite. Les monnaies deviennent un enjeu de spéculation: le dollar baisse
entre 1976 et 1980, puis il monte entre 1980 et 1985 pour baisser à nouveau depuis. Ce dérèglement du S.M.I. gêne
considérablement l’activité économique et favorise la progression du chômage. (Problème du coût des importations
entre le moment d’achat et le moment du paiement).

C’est dans ce contexte qui se produisirent les deux chocs pétroliers.

Le premier choc pétrolier est celui de septembre 1973 : à la conférence d'Alger qui réunit les pays non-
alignés, les États exportateurs de pétrole et de matières premières réclament une revalorisation des prix de leurs
productions. Prenant prétexte de la guerre du Kippour (guerre israélo-arabe de 1973 opposa, du 6 octobre au 24
octobre 1973, Israël à une coalition menée par l'Égypte et la Syrie), les pays membres de l'OPEP (Organisation des
Pays Exportateurs de Pétrole) décident de mesures de rétorsion à l'égard des pays qui ont soutenu Israël. Ils
multiplient par quatre le prix du baril de pétrole brut qui passe en un an de 3 à 12 $. Cette augmentation est suivie
d'une hausse des cours de toutes les matières premières. Il eut, dans les PDEM, un effet inflationniste, il ralentit
l’investissement, la croissance et provoqua l’endettement. Il eut d’abord un effet inflationniste car il contribua à
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augmenter les coûts de revient répercutés par les clauses d’indexation des salaires. Il provoqua ensuite un
ralentissement de croissance de l’investissement : l’investissement chuta et fut divisé par 2 ou 3 sur la période 1973-
1979. La croissance fut divisée par deux par rapport à la période de 1968-1973. Ces phénomènes s’accompagnèrent
d’une forte augmentation du chômage (il passa de 1,5% de la population active entre 1960 et 1969 à 4% entre 1970
et 1980). Enfin, le premier choc se traduisit par une hausse de l’endettement des ménages, de l’Etat, des entreprises
avec des répercussions sur la balance des paiements qui devint négative à peu près partout sur la période 1973-1977
à l’exception du Japon et de la RFA. Mais ce premier choc est amorti par la dépréciation du dollar et les politiques
d'économies d'énergie.

Le second choc pétrolier provoqua une nouvelle du chômage et des taux d’intérêts. A la suite de la chute
du Shah en Iran en 1979 et la baisse drastique de la production iranienne de pétrole, le pétrole passe de 13,30 dollars
le baril en 1978 à 24 dollars en 1979 et 34 dollars en 1980. L’approche internationale fut différente de celle de la
première crise pétrolière : Le G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada) réunit à
Tokyo en Juin 1979 décida à la fois de développer de nouvelles sources d’énergie et de limiter la demande à court
terme. Des politiques de restriction de crédit et de restauration des profits au détriment des salaires ont été mises
en œuvre. Ces politiques eurent pour effets un effondrement de la croissance, un recul de l’investissement et de la
production industrielle, une accentuation du chômage et l’envol des taux d’intérêts.

D’autres facteurs peuvent être ajoutés pour expliquer les causes des crises des années 1970 :

- La fin de l'effet de rattrapage des Trente Glorieuses : le taux d'équipement des foyers étant important à la
fin des années 1960 (automobile, téléviseur, etc.), le marché est moins dynamique (effet de saturation) ;
- La crise du modèle taylorisme-fordisme (pénibilité du travail de moins en moins acceptée : turn-over dans
les entreprises, grèves, absentéisme). La productivité se tasse à partir de la fin des années 1960 ;
- Le coût de l'Etat social (cotisations, redistributions).

b- Les manifestations des crises

La principale manifestation de la crise est un ralentissement de la croissance économique, ce qu'on appelle la


récession, liée à une baisse de l'activité économique. La récession touche principalement l'activité industrielle,
notamment les branches traditionnelles : mines, sidérurgie, textile, construction navale et même l'automobile qui
avait été jusqu'alors un des moteurs de la croissance. Ces branches d'activité sont de grosses consommatrices
d'énergie et emploient une main d’œuvre nombreuse ce qui explique qu'elles soient les premières touchées par la
baisse des profits.

L’inflation a été fortement accélérée suite à ces crises (supérieur à 10% dans la première moitié des années
1980). Elle est alimentée par la répercussion des chocs pétroliers, par les déficits budgétaires des États qui mènent
des politiques de traitement social du chômage ou d'indexation des salaires sur les prix. La coexistence de la
stagnation de la croissance et de l'inflation crée une situation nouvelle et l'apparition d'un nouveau terme : la
stagflation.

Tout cela a été accompagné par une augmentation du chômage. Les principales victimes du chômage sont les
minorités ethniques aux États-Unis, les immigrés en Europe, les femmes, les jeunes, les plus âgés et les personnes
les moins qualifiées.

2- Ruptures avec la régulation monopolistique et avec le taylorisme-fordisme


La haute croissance des années 1945-1973 reposait sur une régulation devenu monopolistique dans la mesure
où elle s’opérait grâce à un petit nombre d’acteurs : SMI (Bretton Woods), GATT, Etats et partenaires sociaux. Les
deux organisations internationales assuraient la régulation monétaire et financière ainsi qu’un développement du
commerce international supérieur à la croissance. Les Etats mettaient en œuvre les actions pour qui permettaient de
stabiliser la croissance au prix d’une inflation raisonnable et plutôt bénéfique. Les partenaires sociaux
redistribuaient les fruits de la croissance et autorisaient un haut niveau de vie et évitaient les crises de surproduction
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fréquentes. L’organisation du travail industriel (travail à la chaine) permettait quant à lui de mettre sur le marché
de grandes quantités de produits et de dégager les gains de productivité générant à la fois des salaires et profits
élevés autorisant en retour un fort investissement et une demande importante.

Dans les années 1970, l’ensemble du système se trouva remis en cause parce que les politiques de relance non
seulement ne permettaient plus de créer des emplois, mais accentuant les déséquilibres : inflation, déficit budgétaire,
déficit de la balance des paiements, fragilisation monétaire, …

De même la conjonction de la fin de la discipline du travail tayloriste-fordiste (la remise en cause du travail à
la chaine) et de la saturation relative de la demande conduisit à la fois à la baisse de la productivité et de la demande
finale ainsi qu’à un endettement croissant des entreprises.

3- Les crises et les ruptures conduisent à la transformation du capitalisme


Les premières mesures pour lutter contre la crise sont d'inspiration keynésienne. Elles se donnent pour priorité
la lutte contre le chômage. C'est l'État qui prend en charge les dépenses nécessaires pour financer les grands travaux
ou soutenir l'investissement, le but étant la relance de la consommation qui doit stimuler la production (le facteur
moteur de l’économie est la demande). De telles politiques furent appliquées notamment aux États-Unis sous
Jimmy Carter (1976-1979) ou en France lorsque Jacques Chirac arrivait pour la première fois à Matignon (la
résidence officielle et le lieu de travail du chef du gouvernement français (président du Conseil des ministres, puis
Premier ministre)) (1975-1976). Mais la plus significative est l'expérience de Pierre Mauroy (Premier ministre
français de 1981 à 1984) qui a mené en 1981 une politique de relance de la consommation (notamment par une
augmentation des salaires). Toutes ces politiques ont donné des résultats médiocres.

L’insuffisance des politiques keynésiennes furent à l’origine du retour en force des politiques néoclassiques
avec le monétarisme avec Friedman (parmi leurs apports : toute augmentation de la quantité de monnaie en
circulation se traduit par une augmentation du niveau général des prix, c'est-à-dire par de l'inflation) et les nouveaux
classiques (un courant de pensée économique qui s'est développé à partir des années 1970. Ils rejettent le
keynésianisme et se fonde entièrement sur des principes néoclassiques). Tous ces courants développent avec des
nuances les mêmes thèmes :

- Le facteur moteur de l’économie est l’offre et non la demande ;


- Le désengagement de l’Etat est une nécessité parce qu’il opère un effet d’éviction sur l’économie privée et
parce que les prélèvements sociaux dissuadent les individus de travailler ou de produire.

Ces courants préconisèrent donc de diminuer les prélèvements obligatoires, de privilégier l’offre par la baisse
des impôts des particuliers et des entreprises, de favoriser l’investissement et de privilégier le profit par rapport aux
salaires, de déréguler en brisant le carcan dans lequel l’offre est emprisonnée. Le programme passait ainsi par la
remise en cause du moteur des Trente glorieuses avec le démantèlement de l’Etat – providence, la déréglementation
du marché du travail pour rendre l’emploi plus flexible, la baisse des dépenses publiques et de l’impôt.

Ce furent d’abord au Royaume- Uni et aux Etats-Unis que furent conduites les premières politiques de
transformations structurelles faisant le choix de donner la priorité à l’équilibre monétaire et de désengager l’Etat
pour libérer l’initiative individuelle.

Au Royaume- Uni, à partir de 1979, Margaret Tchatcher (Premier ministre de 1979 à 1990) conduisit ainsi,
outre une politique monétaire, une politique de privatisations qui conduisit à privatiser 40 sociétés (privatisation du
secteur de l'énergie, des transports ou des télécommunications). Une réforme des impôts fut menée (les impôts sur
les ménages et sur les entreprises ont été également réduits). En contrepartie, le rôle de l’Etat – providence fut allégé
grâce à une diminution des retraites et des aides sociales. Elle engagea enfin le combat contre la « dictature
syndicale » : la vie interne des syndicats fut réglementée et la possibilité fut donnée au patronat d’attaquer les
syndicats en justice.

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Aux Etats-Unis, à partir de 1981 et sous la présidence de R. Reagan, il y avait une politique de compression
des dépenses sociales (logement social, dépenses d’éducation), une réforme fiscale rigoureuse ainsi une politique
de déréglementation du transport aérien, du secteur bancaire. Ils considérèrent que : « l’Etat n’est pas la solution de
leurs problèmes, l’Etat est le problème ».

Peu à peu, l'ensemble des gouvernements d'Europe, y compris les gouvernements socialistes en France, se plient
aux exigences du monétarisme et instaurent des politiques d'austérité et de défense de la monnaie. Ainsi, la plupart
des pays membres de la CEE adoptèrent eux aussi à la fin des années 1980 et au début des années 1990, une
politique monétaire restrictive et une politique budgétaire menant la réduction conjointe des dépenses publiques et
des impôts. Dans le même temps et pour les mêmes raisons, les directives européennes préparèrent la mise en place
de marchés concurrentiels avec la libéralisation des marchés de capitaux, l’harmonisation des conditions de la
concurrence sur le marché des biens, des incitations à la flexibilité des salaires et de l’emploi sur le marché du
travail. De même, il y avait une privatisation dans les économies des PDEM. Par exemple En France, deux vagues
de privatisations en 1986-1987 et en 1993 permettent à l'État de céder de grands groupes industriels financiers,
voire une chaîne de télévision comme TF1 et au Japon, l'État se retire des rares activités dans lesquelles il détenait
des participations.

L'inflation est maîtrisée dès la seconde moitié des années 1980 par la mise en place de politiques monétaristes
qui visent à limiter la création monétaire par une politique de taux d'intérêt élevé et le contrôle des déficits
budgétaires. C'est donc une période de désinflation (ralentissement de l'inflation) qui débute. Elle était nécessaire
car l'inflation entraînait de nouveaux désordres financiers, les capitaux fuyaient les pays dont la monnaie risquait
d'être dévaluée pour se réfugier vers les monnaies fortes, alimentant ainsi la spéculation.

Donc, dans les PDEM, il y a une transformation du capitalisme qui régnait dans les trente glorieuses (économie
de marché basée essentiellement sur l’Etat providence et sur le fait que le moteur de la croissance est la demande).

Par ailleurs, deux faits apparaissent essentiels. Le premier fut le développement considérable des eurodollars
(l'ensemble des dépôts qui sont libellés en dollars, mais détenus par une banque établie en hors du territoire des
Etats-Unis. A l'origine, ce terme fut créé pour désigner les dépôts en USD détenus auprès de banques européennes,
mais au fil du temps, la signification du terme a été progressivement élargie à l'ensemble des dépôts en USD en-
dehors des Etats-Unis) depuis les années 1950 et qui se trouva accentué par l’essor encore plus considérable des
pétrodollars (Ce sont des dollars provenant des ventes de pétrole brut par les pays exportateurs et ensuite placé par
l’entremise du système bancaire international. Le terme a été inventé par Ibrahim Oweiss, en 1973, pour décrire les
mouvements de devises suite à la vente de pétrole, dont le prix est souvent fixé en dollars américains) qui, par le
l’intermédiation des banques, se recyclèrent dans les économies occidentales et financèrent les déficits de leurs
balances de paiements ainsi d’ailleurs que ceux des pays du Tiers- Monde non producteurs de pétrole. Le second
fut la politique monétaire des aux Etats- Unis fit monter les taux d’intérêt dans le monde à un niveau très élevé qui
contribua à un renversement du rapport de force entre créanciers et débiteurs au profit des premiers. En
conséquence, au cours des années 1980, un nouveau système financier se mit en place dans lequel le marché des
capitaux prit de l’importance par rapport au financement bancaire traditionnel au rythme de deux séries de réformes.
La première consista à créer un marché vaste des capitaux couvrant le court et le long terme avec la création
d’instruments de plus en plus sophistiqués dans le domaine des opérations à terme et destinées à assurer une
couverture contre les risques liés aux fluctuations des taux d’intérêts ou de change. La seconde consista au cours
des années 1980 à une libéralisation financière radicale avec la réduction des taux d’intérêts administrés, la
suppression de l’encadrement du crédit (Ensemble de mesures prises par les autorités monétaires d'un pays pour
limiter la somme des crédits pouvant être accordés aux entreprises et aux particuliers par les établissements de
crédit), la levée des contrôles des changes, …

Toutes ces mesures ont eu des effets considérables sur le développement de la finance internationale et furent
à l’origine de la globalisation financière qui conduisit à la création d’un marché unique de l’argent au niveau
planétaire. Le phénomène a profité pour l’essentiel aux pays développés, à leurs banques, bourses et à meurs
investisseurs institutionnels (les fonds de pension, les sociétés d’investissements, les sociétés d’assurance, …)

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Donc, on assiste à un changement de quelques règles de capitalisme qui s’est transformé en un capitalisme
financier.

4- La situation de l’URSS et des pays communistes


L’URSS n’a pas pu dépasser les carences qui étaient assez largement inhérentes au modèle communiste mis
en place dans les années 1920. Elles sont liées au fait que l’économie centralisée reposait sur une mobilisation et
une pression de type militaire qui étaient peu favorables à la productivité et laissaient peu de possibilités de
souplesse tout en ouvrant un large champ à une économie informelle, et au fait que le choix de développement de
l’industrie lourde se fit au détriment de l’agriculture et des biens de consommation, provoquant le sous-
développement du secteur primaire et la mise en place d’une économie de pénurie.

Au début des années 1980, l’URSS connaît une stagnation qui est autant économique que politique. La
production de biens stagnait et la pénurie s’accroissait, l’écart technologique ainsi que la structure des échanges
entre l’URSS et les pays occidentaux augmentait et devenait de plus en plus défavorable.

La tentative menée par Gorbatchev (1985-1991) pour sauver le régime soviétique, avec la Glasnost
(transparence) et la Perestroïka (restructuration), fut la dernière. C’était un plan de réformes ambitieux.

La réforme politique se traduisit par l’établissement d’un Etat socialiste de droit (libération de nombreux
dissidents, réhabilitation des victimes du stalinisme, réforme judiciaire, …), la mise en place d’une relative liberté
de la presse et un début de démocratisation du régime (premières élections semi-démocratiques en mars 1989,
création de la charge du Président de l’URSS élu au suffrage universel dès 1990, suppression de l’article 6 de la
constitution affirmant le caractère dirigeant du Parti Communiste d'Union Soviétique, …)

La réforme économique qui se voulait progressive tendait à responsabiliser les acteurs économiques pour
donner aux entreprises plus d’autonomie et les rendre plus performantes.

Les résultats ne furent pas au rendez-vous : déficits budgétaires, mauvais résultats macroéconomiques,
production industrielle en baisse, endettement extérieur croissant, prix élevés, …

Gorbatchev fit pourtant le choix, en dépit d’un isolement politique croissant, de ne pas revenir sur les réformes
mais au contraire de les accélérer à travers une succession de plans qui donnait une part plus grande au marché. Le
dernier plan prévoyait en particulier de privatiser 70% des entreprises d’Etat entre 1991 et 1995.

Les pays communistes de l’Europe centrale et orientale n’avaient pas été épargnés des maux dont souffrait
l’URSS : inefficacité économique, démobilisation des acteurs économiques, pénuries persistantes, grèves violentes,
manifestations ouvrières. Dans tous ces pays, le système politique et social s’écroula en quelques mois de juin 1989
à décembre 1989 : en Pologne, Hongrie, Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie, Roumanie et Bulgarie.

En URSS même, les élections régionales de 1990 concourent à l’arrivée au pouvoir de fronts populaires dans
les pays baltes et en Russie elle –même aves la victoire de Boris Eltsine qui devin président de la Fédération de
Russie en mai 1990.

Avec le passage à l’économie de marché, les économies de l’ex-bloc socialiste connurent une situation
désastreuse. Sous l’effet des thérapies de choc, partout la production s’y effondra d’environ de 20%, à l’exception
de la Pologne où le redémarrage s’effectua dès 1991. Les salaires ainsi que l’espérance de de vie étaient partout en

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baisse. Alors que le communisme survivait à Cuba, au Corée du Nord, la République de Chine engageait après 1992
sa grande transformation qui devait la conduire à s’insérer dans la mondialisation (la Chine, comme le Vietnam
(1991), Laos (1991) et le Cuba (2009), sur le plan économique est un pays ouvert à l'économie de marché).L’espoir
pour les ex-démocraties populaires d’Europe consista à intégrer une Europe qui dans l’immédiat était, jusqu’à la
conclusion du traité de Maastricht, entièrement tournée vers la conclusion de l’Union économique et monétaire.

Après la chute des régimes communistes en Europe de l’Est, l’éclatement de l’URSS et l’ouverture de la Chine
à l’économie de marché, le modèle communiste a montré son incapacité à assurer une croissance économique
suffisante pour assurer un bien-être aux populations. Ces Etats se sont convertis à l’économie de marché. Leur
croissance économique est parfois très élevée, comme en Chine, mais ils sont confrontés à l’accroissement de l’écart
entre les classes moyennes et les populations pauvres.

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