Vous êtes sur la page 1sur 13

RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTÈRE DE

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTÈRE DE
L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Université Mohamed Seddik Ben Yahia – Jijel

Faculté des des Sciences Exactes et de la matière

Département de Chimie

Médicaments de l’hémostase

Médicaments de l’hémostase primaire : antiagrégant

Chargé de module:

: KOUAHI Amani

2020/2021

1
Plan de travail

Introduction 

1. Définition 
2. Histoire de l'aspirine
3. Les différents classes de médicament 
 Structure 
4. MÉCANISMES D’ACTION
 l’aspirine (et des anti-inflammatoires) inhibe la production de
thromboxane A2,
 les inhibiteurs des phosphodiestérases,
 Les thiénopyridines et les cyclopentyl-triazolo-pyrimidines 
 Les antagonistes du récepteur plaquettaire glycoprotéique au
fibrinogène
5. La synthèse de thromboxane 
6. Propriétés pharmacocinétiques

7. implications pharmacodynamiques

8. Posologie
1. Adulte 
Voie orale 
2. Enfant et nourrisson 

Effets indésirables

Conclusion

Références 

2
Introduction :

L'hémostase est l'ensemble des phénomènes du sang et des vaisseaux sanguins


prévenant ou permettant l'arrêt de l'écoulement du sang et ainsi, contrôlant
physiologiquement le retour à une circulation normale. Une séquence
d'activation physiologique et moléculaire s'enclenche pour éviter le saignement
en cas de brèche vasculaire. Celle-ci aboutit à la formation d'un caillot sanguin
sur son site actif (la brèche vasculaire), grâce à des processus de régulation.
L'hémostase peut être décrite schématiquement en plusieurs étapes :

-le temps de réaction vasculaire (concerne la contraction de l'endothélium) ;

-le temps plaquettaire (premier élément interne au sang réagissant : les


plaquettes) ;

-le temps de coagulation (activation de facteurs de coagulation menant à la


formation d'un caillot) ;

-la fibrinolyse (post-coagulation avec destruction du réseau de fibrine et donc du


caillot).

Le processus d'hémostase peut dysfonctionner sous de nombreux aspects et de


par ce fait amener au développement de nombreuses pathologies. La
connaissance de ce processus permet
d'adapter les soins aux individus
souffrant de problèmes hémostatiques
et leurs caractéristiques.

3
1. Définition :

Les anti-agrégants plaquettaires comprennent plusieurs catégories de substances


de mécanismes moléculaires d’action différents mais aboutissant tous à
l’inhibition de l’agrégation plaquettaire : les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 1
(COX) dont le chef de file est l’aspirine qui inhibent la voie du Thromboxane
A2, les inhibiteurs de la voie de l’ADP et les antagonistes des récepteurs
GpIIbIIIa.

2. Histoire de l'aspirine :

L’aspirine est l’un des médicaments plus anciens. Les Grecs utilisaient déjà
l’écorce de saule blanc, qui contient le principe actif de l’aspirine, pour soulager
fièvres et douleurs. C’est au XIXe siècle que plusieurs chimistes s’attèlent à la
synthèse de l’acide acétylsalicylique. La production industrielle est mise au
point par Bayer qui dépose la marque « Aspirin » en 1899. L’aspirine, fabriquée
par la Société chimique des usines du Rhône, arrive en France en 1908 et le
brevet allemand tombe dans le domaine public dix ans plus tard, lors des
négociations du Traité de Versailles. Aujourd'hui, son utilisation s'est élargie à la
prévention des maladies cardiovasculaires et ne se limite plus au traitement de la
fièvre et de la douleur.

3. Les différents classes de médicament :

 Inhibiteurs de la cyclooxygénase-1
o L'aspirine (acide acétylsalicylique) entraîne une inhibition
irréversible de cette enzyme, entraînant la baisse du thromboxane-A2.

4
D'autres médicaments jouent de manière non spécifique sur la
cyclooxygénase (1 et 2), entraînant un effet antiagrégant mais aussi
d'autres effets (par l'intermédiaire de la cyclooxygénase 2), ce qui fait
qu'ils ne sont pas utilisés dans ce cadre. Ce sont en particulier les anti-
inflammatoires non stéroïdiens.
o La reine des prés (spiraeaulmaria ou filipendulaulmaria) et le saule
blanc (salix alba) contiennent des dérivés salicylés qui, après oxydation,
deviennent de l'acide salicylique, molécule apparentée à l'aspirine.
 inhibiteurs des récepteurs de l'adénosine diphosphate (Thiénopyridines) :
ils se fixent de manière irréversible sur le récepteur P2Y121.
o clopidogrel (Plavix)
o ticlopidine (Ticlid)
o prasugrel (Efient)

 inhibiteurs de la phosphodiestérase
o dipyridamole (son mécanisme d'action n'est cependant pas clair2)
o cilostazol

 inhibiteurs de la glycoprotéine IIB/IIIA (uniquement usage intraveineux) :


ils empêchent le fibrinogène de s'attacher aux glycoprotéines IIB/IIIA
plaquettaires, et donc, leur agrégation2.
o abciximab (ReoPro)
o eptifibatide (Integrilin)
o tirofiban (Agrastat)

 Les analogues de l'adénosine triphosphate sont des inhibiteurs réversibles


du récepteur P2Y12 (contrairement aux inhibiteurs des récepteurs de
l'adénosine diphosphate (Thiénopyridines).
o Ticagrelor (Brilique), donné par voie orale ;

5
o Cangrelor (en cours de développement), donné par voie
intraveineuse ;
o Elinogrel.

 Les inhibiteurs des récepteurs de la thromboxane agissent sur la même


voie que l'aspirine mais plus en aval. les tests ne montrent cependant pas de
supériorité par rapport à cette dernière3.
 Les inhibiteurs du récepteur à la thrombine se fixe sur le récepteur PAR-1
plaquettaire. Ils sont actuellement en cours de test (Vorapaxar, Atopaxar).
4. Structure :

5. MÉCANISMES D’ACTION
En dehors des mécanismes d’action généraux décrits dans le résumé du chapitre,
il est nécessaire de détailler ici le mécanisme d’action des agents
antiplaquettaires.

Les principaux agents antiplaquettaires agissent soit sur l’activation, soit sur
l’agrégation plaquettaire :

6
 l’aspirine (et des anti-inflammatoires) inhibe la production de
thromboxane A2, puissant activateur plaquettaire, à partir de l’acide
arachidonique en bloquant la cyclo-oygénase plaquettaire.
 les inhibiteurs des phosphodiestérases, comme le dipyridamole,
agissent sur le métabolisme plaquettaire en augmentant la concentration
intraplaquettaire en AMPc et en inhibant la recapture de l’adénosine.
 Les thiénopyridines et les cyclopentyl-triazolo-pyrimidines agissent
sur la voie d’activation plaquettaire dépendant de l’adenosinediphosphate
(ADP), en bloquant le récepteur plaquettaire à l’ADP ou son récepteur
purinergique P2Y12.
 Les antagonistes du récepteur plaquettaire glycoprotéique au
fibrinogène (GPIIbIIIa) inhibent l’agrégation plaquettaire en bloquant la
fixation du fibrinogène à son récepteur plaquettaire.
Compte tenu de leurs différents mécanismes d’action, il est possible d’associer
ces antiplaquettaires entre eux afin d’augmenter leur efficacité et prix d'un sur-
risque hémorragique systématique.

6. La synthèse de thromboxane :

La synthèse persistante de thromboxane A2 Le mécanisme phare de la résistance


à l'aspirine semble être le défaut d'inhibition de la synthèse du TXA2. Deux
mécanismes différents ont déjà été avancés : - l'expression accrue transitoire de
la Cox-2 : cette isoforme néo-synthétisée est mal inhibée par l'aspirine au sein
des jeunes plaquettes issues de la mégacaryopoïèse; - la coopération
métabolique intercellulaire : une source extra-plaquettaire de TXA2 existe via
les monocytes/macrophages avec l'induction de la Cox-2 dans les contextes
inflammatoires .Eikelboom et al ont révélé la pertinence clinique du dosage du
TXB2 urinaire, témoignant de la synthèse résiduelle de TXA2 chez les patients
dits résistants, et qui est corrélé à la récidive thrombotique chez des patients a
haut risque vasculaire .L'existence de la Cox-2 insensible à l'aspirine et la 44

7
néosynthèse de TXA2 au sein des plaquettes jeunes restent encore très
controversées .

7. Propriétés pharmacocinétiques : implications pharmacodynamiques :

L’aspirine subit un très intense métabolisme de premier passage hépatique.


Elle est hydrolysée au niveau du sang et des tissus par les estérases en acide
salicylique et acide acétique. Aux très faibles doses d’aspirine (30 mg/j),
l’aspirine est ainsi presque complètement métabolisée lors de son premier
passage hépatique et seul son métabolite l’acide salycilique (inhibiteur lui-même
aussi mais de manière réversible de la COX 1) se retrouve présent dans la
circulation systémique.

A ces doses, l’agrégation irréversible des plaquettes s’effectue ainsi uniquement


lors de son passage dans la circulation porte. Comme cette inhibition est
irréversible et comme les plaquettes ne peuvent resynthétiser la cyclo-
oxygénase, l’administration répétée de ces faibles doses d’aspirine va induire

8
une inhibition cumulée de l’agrégation plaquettaire par addition lors de chaque
passage des plaquettes au contact de l’aspirine dans la circulation porte. Au bout
de quelques jours l’inhibition de l’agrégation plaquettaire est complète et
sélective, avec une inhibition minimale de la synthèse des prostaglandines dans
les tissus périphériques et notamment les artères, préservant ainsi en théorie la
synthèse de la prostacycline, prostanglandinevasorelaxante et inhibitrice de
l’agrégation plaquettaire.

Aux doses plus fortes d’aspirine, l’inhibition de la cyclo-oxygénase n’est plus


sélective de la cyclo-oxygénase plaquettaire.

8. Posologie :
1. Adulte 
Voie orale : 
- Douleurs d’intensité légère à modérée et/ou états fébriles : 1 gramme trois fois
par jour en prises espacées d’au moins 4 heures. Le patient doit être informé de
ne pas utiliser l’acide acétylsalicylique pendant plus de 3 jours en cas de fièvre
et de 5 jours en cas de douleurs sans l’avis d’un médecin ou d’un dentiste. Cette
posologie est à réduire chez le sujet âgé.

- Rhumatismes inflammatoires : 3 à 6 grammes maximum par jour, à répartir en


3 ou 4 prises espacées de 4 heures minimum. Cette posologie est à réduire chez
le sujet âgé.
- Prévention secondaire (y compris dans les situations d’urgence) après un
premier accident ischémique myocardique ou cérébral lié à l’athérosclérose :
160 mg ou 300 mg par jour.
- Prévention secondaire en traitement chronique après un premier accident
ischémique myocardique ou cérébral lié à l’athérosclérose : 75 mg par jour.
2. Enfant et nourrisson : 

9
Douleurs d’intensité légère à modérée et/ou états fébriles 50 mg/kg maximum
par jour en au moins trois prises espacées d’au moins 4 heures.

Effets indésirables :
Ils sont la conséquence de l’inhibition de la synthèse des prostaglandines.
Aux doses usuelles, le principal effet indésirable est l’intolérance gastrique. En
effet au niveau du mucus gastrique, cette inhibition supprime l’action
cytoprotectrice des prostaglandines, altère la qualité du mucus gastrique et rend
la muqueuse gastrique plus sensible aux agressions de tous types. Cette gastrite
est également favorisée par l’irritation directe du comprimé d’aspirine au contact
de la muqueuse. La prise d’aspirine sous forme de comprimés doit ainsi se faire
impérativement après désintégration du comprimé dans un verre d’eau.
Cette toxicité gastrique est responsable de gastralgies et surtout d’une gastrite
érosive exposant au saignement gastrique pouvant se manifester sous forme
d’hématémèse ou melena. Une petite augmentation des pertes sanguines dans les
selles est couramment associée à l’administration d’aspirine.
Aux doses antiagrégantes, l’aspirine n’induit pas les effets indésirables observés
avec les plus fortes doses.

10
Conclusion

L’hémostase est souvent comparée à une balance. En effet, la fluidité du sang


est maintenue grâce à un judicieux équilibre entre activateurs (plaquettes,
facteurs de la coagulation) et inhibiteurs physiologiques de l’hémostase
(antithrombine, protéine C, protéine S). Toute perturbation de cet équilibre
engendre un processus pathologique qui peut menacer la vie du patient. Dans le
prochain numéro seront abordés les anomalies de l’hémostase, les examens
sanguins et les différents traitements anticoagulants ainsi que leur surveillance.

11
Références :
http://ao.um5.ac.ma/xmlui/bitstream/handle/123456789/5227/P0462008.pdf?
sequence=1
https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/aspirine
https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/bon-usage/paracetamol-aspirine-
ains/aspirine

.htmlhttps://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/bon-usage/paracetamol-
aspirine-ains/aspirine.html

http://www.chups.jussieu.fr/polys/pharmaco/poly/POLY.Chp.9.9.html

http://www.chups.jussieu.fr/polys/pharmaco/poly/POLY.Chp.9.9.html

https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/inhibiteurs-de-l-
agregation-plaquettaire

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antiagr%C3%A9gant#:~:text=Un%20antiagr
%C3%A9gant%20plaquettaire%20(AAP)%20ou,anticoagulants%20ont%20peu
%20d'effet.

http://www.chups.jussieu.fr/polys/pharmaco/poly/POLY.Chp.9.9.html

12
Sanjeev Palta, Richa Saroa et Anshu Palta, « Overview of the coagulation
system », Indian Journal of Anaesthesia, vol. 58, no 5, 2014, p. 515–523 .

13

Vous aimerez peut-être aussi