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Serge Paugam lui envisage la diversité des liens sociaux en les différenciant selon les formes de protection et de reconnaissance

qu’ils offrent aux individus. ( lien de filiation, de


participation élective, organique et de citoyenneté)
« La protection renvoie à l’ensemble des supports qu’un individu peut mobiliser face aux aléas de la vie (ressources familiales, communautaires, professionnelles, sociales...),
la reconnaissance renvoie à l’interaction sociale qui stimule l’individu en lui fournissant la preuve de son existence par le regard de l’autre ou des autres.
L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut retirer de sa relation aux autres et aux institutions en termes de protection, tandis que l’expression
« compter pour » exprime l’attente, tout aussi vitale, de reconnaissance » (Serge Paugam, 2009, p.31).

Sous cette double dimension de protection et de reconnaissance, Serge Paugam distingue :


• le lien de filiation, qui se tisse au sein de la famille, dans laquelle l’individu fait ses premières expériences de la relation à l’autre, se voit reconnu dans son individualité et dont il
peut obtenir des formes de protection « rapprochée » ;
• le lien de participation élective, qui se noue avec ceux que l’individu « choisit » (conjoints, amis...), et auprès desquels il peut obtenir la valorisation de sa personnalité, recevoir et
donner de l’affection et du soutien (échanges de services par exemple) ;
• le lien de participation organique, qui résulte de l’exercice d’une fonction déterminée dans la division du travail. Cette participation à la division du travail permet d’accéder de
manière socialement légitime à des ressources et à une protection (sociale) ; elle peut également être au fondement du sentiment d’être « utile » et conférer un statut social reconnu ;
• le lien de citoyenneté, qui inscrit l’individu dans une communauté politique (nation), assure, dans les sociétés démocratiques, l’égalité des droits et sa reconnaissance en tant que
citoyen, apte à prendre part aux décisions engageant la communauté.

2/ Les PCS ,

« Coder, c’est en finir avec le flou, avec le vague, les frontières mal tracées en produisant des classes claires, en opérant des coupures nettes quitte à éliminer les gens qui ne sont ni chair ni poisson ».
Pierre Bourdieu.

a/ une grille de lecture de la société …


Pour vivre en société et se définir au sein de la société, nous avons besoin de classification. Cette notion n’est pas naturelle. Tout processus de classement est une construction sociale à un moment et dans un temps
donné. Tout classement, loin d’etre un instrument statistique neutre et objectif révèle une certaine vision du monde et est porteur de représentations ( de celui qui classe, de celui qui se classe, de celui qui se sert des
classements. )
Les inégalités sont ainsi d’une certaine manière structurées socialement : l’ensemble des différenciations sociales associées aux inégalités de richesses, de pouvoir, de prestige va déterminer division de la
société en groupe de droit ou de fait ( banlieue stigmatisante, accès à l’emploi,…genre). La perception des inégalités donne naissance à une représentation de la structure sociale qui évolue au fil du temps : nous
pouvons relever trois types de hiérarchies sociales :
• les castes ( sur principe religieux en inde
• Les ordres en fonction de la dignité accordée à la fonction : ancien régime ; noblesse, clergé et tiers état
• Les classes sociales. Ce dernier cadre d’analyse fondé sur le groupe et son sentiment d’appartenance ( ouvrier) s’est imposé avec l’avènement de la société industrielle et est aujourd’hui affaibli meme s’il
reste d’actualité, l’individu primant sur l’appartenance à un groupe.
L’analyse en terme de stratification part de l’individu et d’un repérage de ses caractéristiques, ce qui permet de le classer « en plus » ou « en moins » ; ce sont des différences de degré et non de nature. C’est une
vision nominaliste à l’opposé de la vision réaliste qui s’appuie elle sur les classes en tant qu’ensemble réel qui ont un poids déterminants sur l’individu et la société ( conception realiste, marx) qui distinguera
d’ailleurs lui les classes pour soi ( ayant une conscience de classe, classe comme acteurs) ( ouvriers) et en soi ( situation de classe, classe comme position ( agriculteurs).

b/…un outil utile mais discuté


Différences et inégalités débouchent sur une stratification mise en évidence par un ensemble de groupe socio professionnel en relation les uns avec les autres. Ils traduisent une certaine « homogénéité sociale »,
entendu comme comportement homogène en terme de mode de vie, de valeurs , de loisirs, de conscience ou d’identification à un groupe. Pour caractériser la société française l’INSEE a crée la nomenclature des
catégories socio pro.en 54 qui est devenu PCS en 82.
Les PCS sont un mode de regroupement des individus en catégories sociales homogènes selon leur activité professionnelle, sur la base de trois critères qui correspondent aux trois clivages qui
structurent les groupes sociaux dans une société marquée par la prédominance du travail :
• la position hiérarchique au sein de la profession exercée (ou de l’ancienne profession en cas de retraite) complétée par le niveau de diplôme requis
pour exercer cette profession : le clivage hiérarchique,
• le statut, le clivage salarié/indépendant.
• la nature de l’activité (agricole, artisanale, industrielle) : le clivage ville/ campagne.

La nomenclature liste 8 postes ou groupes socioprofessionnels :


agriculteurs exploitants
artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés cadres et professions intellectuelles supérieures
professions intermédiaires employés
ouvriers retraités
autres personnes sans activité professionnelle. Les groupes 7 et 8 ne sont pas des groupes actifs.

Il y a donc 6 PCS actives qui vont se détaillés en 29 postes ( ex : prof intermédiaire= instituteurs,techniciens, policiers) le découpage le plus fin comportant 489 postes. Une rénovation a eu lieu en 2003 pour prendre en

compte de nouveaux métiers : télévendeurs, cadres de l’immobilier etc.

techniciens, policiers) le découpage le plus fin comportant 489 postes. Une rénovation a eu lieu en 2003 pour prendre en compte de nouveaux métiers : télévendeurs, cadres de l’immobilier etc.

Il ne s’agit pas de classes sociales ds la mesure ou la constitution des catégories vise le seul dénombrement des indi mais la nomenclature sert très svt pour mieux cerner les classes sociales en termes
de pratiques culturelles, évolution des inégalités, mobilité entre les groupes sociaux etc..
Ceci sans qu’ils en aient nécessairement conscience.

Les PCS font cependant l’objet de critiques : pas de réelles homogénéité sociale ( instit et policiers) mais de plus en plus d’hétérogénéité intracatégorielles (par exemple selon l’âge ou la génération, le sexe,),et surtout
une difficulté à prendre en compte les évolutions de la société : de type de contrat de travail ,des métiers, qui évoluent plus vite que la nomenclature, du changement de qualifications, des statuts ( ex prof)et plus encore
du chômage et de la précarité qui échappent à ce mode de classification. La tentative d’harmonisation européenne pourrait conduire à la remise en cause de la nomenclature actuelle. Une chose est certaine, observer les
parts relatives de chaque groupe socioprof permet de décrire la société et d’en déceler les grandes modifications. Elle est (et reste) un « indicateur du déplacement, souvent du maintien, parfois du renforcement,
des inégalités socio-économique.

I Les facteurs de fragilisation ou de rupture des liens sociaux


A/ …Les facteurs de fragilisation du lien social
On peut légitimement se demander si le fait de dépendre des autres et de leur être utile suffit à créer un forte d’intégration sociale. En effet aujourd’hui, le maintien des liens grâce auxquels
l’individu peut obtenir protection et reconnaissance ne sont pas toujours assurés. De plus, la fragilisation de certains de ces liens peut avoir des répercussions sur les autres.

1/ Le travail, une instance d’integration en crise


C’est d’abord, dans une société confrontée à un chômage massif et à l’instabilité de l’emploi, le lien de participation organique qui n’est pas garanti :

• Le chômage a comme premier effet de diminuer les revenus et donc de limiter l'accès à la consommation de la personne. Mais plus il dure et plus les effets sont destructeurs pour le lien
social. Cela peut déboucher sur la perte de son logement ( perte de revenu, incapacité à rembourser emprunt et incapacité à retrouver un logement en location car pas de fiche de paie). Etre
sans domicile fixe est socialement excluant. Ce cho de longue durée peut aussi provoquer d'autres ruptures : familiales ( tx de divorces + fréquents dans menage dont un au cho); amicales (
honte). Le chômeur connait souvent une perte de sociabilité et un certain isolement social.
Toutes ces ruptures peuvent mettre en marche un processus d'exclusion sociale. Par un processus cumulatif de ruptures successives, les liens sociaux se défont progressivement et l'ind se
marginalise. Meme si l'exclusion est rarement totale , les fragilités se cumulent voire se transmettent ( enfants des exclus plus fragile scolaire, famille). Le processus n'est évidemment pas
automatique et tous les chômeurs ne sont pas des exclus mais on voit bien quelle cho et l'allongement de la durée du cho sont des facteur de risque pour le lien social

• la précarité et effets sur le lien social


La précarité CAD absence de garantie sur la durée de l'emploi -CDD- et la flexibilité CAD la multiplicité des formes d'emploi non choisies par le salariés- influent sur la qualité du lien social
issu du W. Ceux qui occupent ses emplois n'arrivent pas à se construire une identité pro valorisante et dans l'entreprise meme la juxtaposition de ses contrats ne facilite pas la formation
d'un collectif intégrateur. D'autant qu'ils ont souvent moins de droits (// aux conventions collectives notamment et que les revenus faibles peuvent les faire basculer dans la pauvreté (
working pore aux USA) C'est donc bien une menace pour la solidité de l'intégration sociale.

L’analyse de Paugam illustre cette approche :


II Les facteurs de fragilisation ou de rupture des liens sociaux
A/ …Les facteurs de fragilisation du lien social
On peut légitimement se demander si le fait de dépendre des autres et de leur être utile suffit à créer un forte d’intégration sociale. En effet aujourd’hui, le maintien des liens grâce auxquels
l’individu peut obtenir protection et reconnaissance ne sont pas toujours assurés. De plus, la fragilisation de certains de ces liens peut avoir des répercussions sur les autres.

1/ Le travail, une instance d’integration en crise


C’est d’abord, dans une société confrontée à un chômage massif et à l’instabilité de l’emploi, le lien de participation organique qui n’est pas garanti :

• Le chômage a comme premier effet de diminuer les revenus et donc de limiter l'accès à la consommation de la personne. Mais plus il dure et plus les effets sont destructeurs pour le lien
social. Cela peut déboucher sur la perte de son logement ( perte de revenu, incapacité à rembourser emprunt et incapacité à retrouver un logement en location car pas de fiche de paie). Etre
sans domicile fixe est socialement excluant. Ce cho de longue durée peut aussi provoquer d'autres ruptures : familiales ( tx de divorces + fréquents dans menage dont un au cho); amicales (
honte). Le chômeur connait souvent une perte de sociabilité et un certain isolement social.
Toutes ces ruptures peuvent mettre en marche un processus d'exclusion sociale. Par un processus cumulatif de ruptures successives, les liens sociaux se défont progressivement et l'ind se
marginalise. Meme si l'exclusion est rarement totale , les fragilités se cumulent voire se transmettent ( enfants des exclus plus fragile scolaire, famille). Le processus n'est évidemment pas
automatique et tous les chômeurs ne sont pas des exclus mais on voit bien quelle cho et l'allongement de la durée du cho sont des facteur de risque pour le lien social

• la précarité et effets sur le lien social


La précarité CAD absence de garantie sur la durée de l'emploi -CDD- et la flexibilité CAD la multiplicité des formes d'emploi non choisies par le salariés- influent sur la qualité du lien social
issu du W. Ceux qui occupent ses emplois n'arrivent pas à se construire une identité pro valorisante et dans l'entreprise meme la juxtaposition de ses contrats ne facilite pas la formation
d'un collectif intégrateur. D'autant qu'ils ont souvent moins de droits (// aux conventions collectives notamment et que les revenus faibles peuvent les faire basculer dans la pauvreté (
working pore aux USA) C'est donc bien une menace pour la solidité de l'intégration sociale.

L’analyse de Paugam illustre cette approche :

 Serge Paugam dans "le salarié de la précarité " part de deux types-idéaux : la précarité du W ( W sans intérêt, mal rémunéré et faiblement reconnu); et précarité de l'emploi
( emploi atypique).
L'intégration prof sera d'autant plus forte que l'indu aura une situation stable et dans le W et dans l'emploi CAD une double assurance de la reconnaissance matériel et symbolique du W et
de la protection sociale qui découle de l'emploi.
Il distingue trois niveaux :
• integration incertaine : satisfaction W et instabilité E);
• Intégration laborieuse ( insatisfaction W et stabilité emploi)

Intégration disqualifia2/ Le couple et la famille

La constitution et l’entretien de liens électifs stables passent par des pratiques de sociabilité qui ne sont pas accessibles à tous de manière égale. Le niveau de revenu ou de diplôme, l’âge, le lieu de résidence... influent
sur les possibilités de rencontrer des personnes et de nouer avec elles des relations durables. Sous l’effet de l’individualisation, larelation de couple est de plus en plus choisie et fondée sur le sentiment qu’elle devient
plus fragile. Dans une sorte de paradoxe, le couple est devenu si important « qu’on ne tolère plus qu’il ne soit pas un succès » (Dechaux, 2007), c’est-à-dire qu’il ne remplisse pas les promesses de bonheur et
d’épanouissement individuel qui lui étaient attachées.

Parallèlement, les liens familiaux ont perdu de leur évidence. Toutefois, peut-on parler de la famille ? N’y a-t-il pas des familles ? Que ce soit dans ses formes (les familles monoparentales sont-
elles autant source d’intégration que les familles traditionnelles ?) ou selon le milieu social (les capacités à aider, le type de socialisation etc. sont-ils, de ce point de vue, les mêmes ?) ?
Les relations intergénérationnelles ne sont plus structurées par des rôles parfaitement définis, mais« négociés » : les individus expérimentent et improvisent plus qu’ils ne reproduisent des schémas qu’ils trouveraient
tout faits ou des « modèles » dans lesquels il leur suffirait de se couler. La famille est devenue « incertaine » Ceci s’observe particulièrement au sein des familles recomposées dans lesquelles les termes employés pour
interpeller le.la conjoint.e du parent comme les modalités des relations entre l’adulte et les enfants avec lesquels il cohabite sans en être le parent, sont négociés. De la même façon, dans le cadre de la famille
élargie, les relations familiales ne sont maintenues et entretenues que si elles sont chargées affectivement, la conformité à des coutumes et traditionsne suffisant plus à en garantir l’existence.
La famille reste toutefois un lieu privilégié de« l’authenticité et « une source essentielle de solidarité » Pour autant, les protections qu’elle peut offrir sont très largement dépendantes des ressources qu’elle peut
mobiliser.
La famille connaît d’importantes mutations : elle se fragilise, s’éclate, se réduit, les structures familiales se diversifiant mais reste, quelle que soit sa forme, une valeur refuge dans une société
en crise, grâce au maintien de ses fonctions traditionnelles de socialisation et de solidarité.

3/ autres facteurs
Les inégalités économiques, sociales et culturelles, les phénomènes de discrimination et de ségrégation sociospatiale, ( processus de séparation physique, sociale et symbolyque de population en fonction de
caractéristiques precises) sont, enfin, à l’origine de rapports différenciés aux droits et institutions politiques. Dans certains cas, le lien de citoyenneté se crée difficilement, se distend ou se rompt. L’individu ne jouit
alors pas de l’ensemble des droits ou ne les fait pas valoir. Le repli dans l’abstentionnisme électoral chronique est un exemple de manifestation d’une fragilisation de ce lien.

B/ Un risque de rupture du lien social ?

Les phénomènes cumulatifs de fragilisation ou de rupture des liens sont par ailleurs fréquents : la rupture du lien conjugal peut ainsi entraîner une difficulté à maintenir le lien de filiation ; la rupture du lien de
participation organique est de même rarement sans effet sur les liens électifs et peut précipiter dans l’isolement relationnel. C’est ainsi que l’individu fragilisé par l’effritement de certains liens (en particulier lorsqu’il
n’est pas, peu ou mal inséré dansla division du travail) peut être soumis à un processus de désaffiliation
• Société salariale et processus de désaffiliation ( cf exclusion)
R. Castel dev une analyse en terme d'effritement de la société salariale via le cho et la précarisation. Pour lui comprendre cette situation necessite un retour à l'histoire du salariat : dans
l'ancien régime le W ne suffit pas à définir un indi, son statut dépend de sa communauté ( village, corporation, famille, ordre). remis en cause par la rev po c'est avec la généralisation du
salariat au XX que le W n'est plus une marchandise mais un facteur d'intégration ( statut via CDI et protection sociale). Pour lui c'est cet édifice qui est aujourd'hui remis en cause. Et
l'exclusion est le résultat de l'affaiblissement du salariat en tant que mode d'organisation sociale.
Il distingue plusieurs zones dans laquelle la cohésion sociale est d'intensité variable.:
• Zone d'intégration : W stable et insertion relationnelle solide
• Zone de vulnérabilité : situation intermédiaire instable conjuguant précarité du W et fragilisation des rapports de proximité
• Enfin zone de désaffiliation : absence de participation à tout activité de production et isolement relationnel

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