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Dr.N.

FETTAL

Maitre de conférence «A »

HYDATIDOSE PULMONAIRE
1. GENERALITES
1.1. Définition.
L’hydatidose pulmonaire ou échinococcose pulmonaire, est dùe à la localisation au niveau de
l’appareil pleuro-pulmonaire de la forme larvaire du taenia du chien : échinocococcus
granilus.

2. ETUDE CLINIQUE
L’évolution radioclinique d’un kyste hydatique du poumon doit être décrite de façon
dynamique, elle se déroule habituellement en 6 stades successifs.
2.1. Kyste sain.
Le premier stade, du kyste sain est asymptomatique. Il est en exceptionnel que des signes de
la série allergique (migraines ou urticaire répétés), ou que des signes fonctionnels
respiratoires, attirent l’attention.
Ce stade est exclusivement radiologique et c’est au cours d’un examen radiologique
occasionnel que l’un met en évidence le kyste hydatique qui se présente sur la radiographie de
face, sous la forme d’une opacité ronde, nettement limitée en « boulet de canon », dans un
parenchyme sain.
2.2. Kyste malade, ou kyste flétri.
Ce stade est à la fois clinique et radiologique. Cliniquement, le malade présente une
expectoration hémopotoique, toujours peu abondante mais qui l’alarme suffisamment pour
l’inciter à consulter.
L’examen radiologique montre généralement l’image d’une opacité ronde surmontée, à son
pôle supérieur du classique ménisque gazeux.
2.3. Vomique.
La vomique est un stade exclusivement clinique.
En effet, le kyste flétri, constamment traumatisé par les mouvements incessants de la
respiration qui peut se déchirer et son contenu va être évacué naturellement, plus ou moins
brutalement par les bronches.
2.4. Pyopneumokyste.
C’est un stade à la fois clinique et radiologique.
-Cliniquement : on retrouve le tableau d’une suppuration pulmonaire profonde avec :
.Ses signes fonctionnels : toux et expectoration purulente abondante.
.Ses signes généraux : fièvre et altération de l’état général.
.Ses signes biologiques : hyperleucocytose et polynucléose.
-Radiologiquement : les images hydroaériques réalisées sont très évocatrice.
. Rarement on retrouve l’image hydroaérique à niveau rectiligne de même que :
. L’image en nénuphar, ou en coucher de soleil.
. On pourra aussi exceptionnellement retrouver l’image en double arc d‘lvanissevitch.
2.5. Kyste vomiqué.
Ce stade est exclusivement radiologique.
Dans ce cas trois images radiologiques peuvent être retrouvées :
-L’image en grelot qui se présente comme une opacité ronde au sein d’une cavité ronde, avec
son image de croissant gazeux très effilé.
-L’image en cocarde, opacité ronde entourée d’une clarté en anneau.
-L’image de membrane pelotonée ou d’incarcération de membrane qui se traduit par une
opacité plus ou moins bien limitée.
2.6. Rupture dans les séreuses
Il peut arriver quoique rarement qu’un kyste hydatique très cortical s’ouvre dans la grande
cavité pleurale. Il se produit alors dans un tableau dramatique de choc pleural et de choc
anaphylactique un hydatidopneumothorax qui va rapidement se transformer en hydatido-pyo-
pneumothorax.
2.7. Kyste hydatique multiples.
La seule forme clinique que nous envisageons est l’hydatidose multiples qui se présente
différemment selon le mécanisme physiopathologique qui est à son origine.

3. DIAGNOSTIC

3.1. Diagnostic positif


Le diagnostic du kyste hydatique du poumon repose sur l’anamnèse, la clinique, la radiologie,
la fibroscopie et la biologie.
-L’interrogatoire revêt une importance majeure à la recherche de l’habitat en zone d’endémie
de la proximité d’un chien et d’une profession exposante.
-La clinique ne revêt d’intérêt que si l’on a la chance de constater la vomique eau de roche
caractéristique. Tous les autres signes fonctionnels pulmonaires, ou de la série allergique ne
présente aucun caractère spécifique.
-C’est surtout la radiologie et particulièrement l’existence d’images aussi caractéristiques que
celles que nous venons de décrire qui est l’élément fondamental du diagnostic.
-La biologie enfin est d’une très grande utilité.
Si le taux sanguin d’éosinophiles ne présente en pratique aucun intérêt diagnostique n’étant ni
spécifique ni fidèle il n’en n’est pas de même de la réaction de Casoni et des examens
sérologiques.
-La réaction de Casoni pratiquée avec un antigène hydatique local délipidé apporoteun
élément de présomption de grande valeur dans 80% des cas environ.
-Les réactions sérologiques sont nombreuses : test d’agglutination au latex hémagglutination
indirecte immuno-électrophorèse, test de fixation du complément et test d’immuno-
fluorescence indirecte.
3.2. Diagnostic différentiel
Il est essentiellement radiologique et on devra s’efforcer d’éliminer.
-En cas d’opacité ronde unique : un cancer broncholaire, un tuberculome une tumeur bénignes
ou maligne
-En cas de pyopneumokyste : un abcès du poumon ou un cancer abcédé.
- En cas d’’hydatidose multiples : cancer secondaire en lâcher de ballon.

4. TRAITEMENT
Le traitement doit être précédé d’un bilan pré-opératoire qui comportera outre les examens
biologiques habituels avant toute intervention une fibroscopie et surtout une échographie
hépatique à la recherche d’une association avec un kyste hydatique du foie éventualité qui
s’est présentée dans 48% des cas.

5. PREVENTION
Les sources d’infection doivent être supprimées ou stérilisé.
-Par l’abattage des chiens inutiles et des carnivores qui sont l’hôte définitif du ténia adulte.
-Par le traitement régulier des chiens utiles.
-La chaine de transmission du parasite doit être-Pour cela il est indispensable :-d’éviter la
déambulation des chiens dans les marchés et les lieux publics et les zones de pacage.
-D’institutionnaliser les fourrières canines et les abattoirs contrôlés.
-De veiller à la destruction des abats infestés.
- De contrôler sévèrement le commerce des viandes sur tout le territoire grâce à une
législation rigoureuse strictement appliquée.
La population doit être informée des dangers de l’hydatidose et de la nécessité d’appliquer
rigoureusement les mesures d’hygiènes les plus élémentaires telles que le lavage et le
brossage des mains plusieurs fois par jour.

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