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Pneumonie franche lobaire aiguë

Créé le 15/07/1999 Auteur : A. Taytard (Mis à jour le 24/02/2006)


     
     
Clinique
Début brutal, surprenant le malade en pleine santé  
Signes fonctionnels : bruyants
point de côté brutal, intense, augmenté par la toux et la respiration, fonction de la localisation
toux sèche, puis productive
expectoration muqueuse puis visqueuse, une fois sur trois rouillée (pneumocoque) muco-
purulente
dyspnée modérée
Signes généraux : importants
frisson (avec le point de côté) intense, unique, violent, prolongé. Le plus souvent frissonnements
répétés
température commence avec le frisson, brutale, élevée (40°C), en plateau
pouls augmenté mais bien frappé et en rapport avec l'ascension thermique
urines : rares (oligurie), foncées
somnolence, asthénie, anorexie, langue saburrale
Signes physiques : moins constants mais typiques
inspection : ± rougeur unilatérale d'une pommette, herpès naso-labial (pneumocoque).
syndrome de condensation pulmonaire
Le foyer de crépitants est le meilleur signe de la condensation

Tableau infectieux sévère à localisation pulmonaire


Imagerie
Radiographie thoracique : face et profil
A faire si : la symptomatologie fonctionnelle et physique évoque une pneumonie
Résultats : opacité dense, homogène, systématisée, non rétractile ± bronchogramme aérien
Tous les segments pulmonaires peuvent être touchés mais plus grande fréquence du poumon droit.
Essentielle pour
le diagnostic différentiel : abcès, pneumocystose, tuberculose
facteurs associés : obstruction bronchique, épanchement pleural
sévérité : atteinte pluri-lobaire
Biologie
hyperleucocytose (polynucléaires neutrophiles > 70%)
syndrome inflammatoire
Bactériologie : rarement nécessaire
Pneumocoque
Haemophilus influenzae
A l'hôpital
2 hémocultures
ponction pleurale
NFS ; électrolytes ; enzymes hépatiques ; fonction rénale
gaz du sang
antigènes pneumococciques urinaires
Diagnostic différentiel
1- C'est une douleur : le pneumothorax mais la symptomatologie est différente Imagerie.
2- C'est une douleur + température :
- pleurésie, elle est souvent associée,
- embolie pulmonaire : terrain opéré, veineux ; point de côté, fièvre, toux sèche, hémoptysie
imagerie : condensation d'une zone infarcie
3- Tableau infectieux :
pneumopathie virale : pas de grande importance thérapeutique pronostique, souvent liée aux
pneumopathies bactériennes
Tableau plus grippal, moins brutal, plus épidémique, non systématisé, leucopénie, sérologie virale
rarement utile
abcès : peut être une complication imagerie : image hydroaérique
tuberculose : notion de terrain, recherche de BK (crachats, tubage). Pas de traitement spécifique
au hasard.
4- Tableau identique récidivant, mal guéri : cancer bronchique (endoscopie)
5- Autres maladies inflammatoires pulmonaires : bronchiolite oblitérante, Wegener, pneumonie à
éosinophiles
6- Insuffisance ventriculaire gauche
Contagiosité
Faible
Contacts étroits, gouttelettes de sécrétions (crèches, camps, abris pour SDF, prisons, institutions
pour personnes âgées)
Aggravée par une infection virale simultanée
Physiopathologie
Colonisation et prolifération dans le naso-pharynx sans réponse inflammatoire (anticorps)
Maladie si atteinte d'un espace normalement stérile (sinus, oreille moyenne, poumons), sans
élimination (diminuée par : tabagisme, pollution, allergie, infection virale)
Réf :

Musher DM. How contagious are common respiratory tract infections? N Eng J Med 2003;348:1256-66
Évolution
En général, guérison sous traitement
1- Classique :
cyclique
vers le 8ème jour, augmentation des signes généraux, sueurs puis brusque défervescence
thermique, débacle urinaire, sensation de bien être, c'est la crise. La guérison est obtenue.
L'expectoration devient plus abondante, plus fluide. Nettoyage radiologique plus lent, environ un
mois.
2- Actuellement ne se conçoit que sous traitement antibiotique
État général : amélioration, mais incomplète
Fièvre : chute progressive en 2 ou 3 jours, mais reste décalée
Toux : amélioration en 8 à 10 jours
Râles crépitants : amélioration en 5 à 7 jours
Globules blancs : amélioration en 4 à 5 jours
au 9ème jour, débâcle urinaire, sensation de bien-être, guérison
Imagerie : nettoyage radiologique en 4 semaines voire plus si le poumon sous-jacent n'était pas
sain.
3- Complications :

abcès du poumon : température désarticulée, baisse de l'état général


pleurésie purulente
septicémie à pneumocoques
décompensation de co-morbidités préexistantes
décès : sujets âgés, alcooliques
Traitement
Pour le pneumocoque
   Pénicilline G
Pénicilline A
Pour l'haemophilus influenzae
Pénicilline A
Si ß-lactamases :Pénicilline A et inhibiteurs de ß-lactamases
C2G ou C3G
Quinolone éventuellement
Durée du traitement : 7 à 14 jours en l'absence de complication
 
Principe fondamental : continuer à surveiller le malade jusqu'à la guérison radiologique
totale, soit environ 3 semaines. Il s'agit du cas le plus fréquent.

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