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UNIVERSITE DE PARAKOU

FACULTE DE MEDECINE

DOMAINE : SCIENCE DE LA SANTE

SPECIALITE : MEDECINE GENERALE

CYCLE 1 (PREMIER CYCLE DES ETUDES MEDICALES)

DEUXIEME ANNEE

TITRE : SEMIOLOGIE CHIRURGICALE

SECTION : SEMIOLOGIE CHIRURGIE GENERALE ET


DIGESTIVE

EQUIPE : Professeur ALLODE Alexandre ;Dr HODONOU M.


Adrien, MCA ; Dr TAMOU SAMBO Bio, MCA ;

CHAPITRE : La gangrène gazeuse

Objectifs :

1- définir la gangrène gazeuse


2- énumérer deux causes de gangrène gazeuse
3- décrire trois signes physiques de la gangrène gazeuse
4- énumérer trois mesures préventives de gangrène gazeuse

1- GENERALITES
1-1 définition :c’est un phlegmon nécrosant du tissu musculaire d’évolution rapidement
extensive dû à des germes anaérobies stricts de l’ordre desclostridiales.
1-2 intérêt : C’est une urgence médico-chirurgicale. Son pronostic est toujours réservé
d’où l’intérêt des mesures préventives pour éviter sa survenue
1-3- étiologie :

L’agent pathogène : l’agent pathogène est toujours un germe anaérobie strict de la


famille des clostridies. Les espèces de clostridiumles plus impliquées sont : Cl. perfringens ;
cl œdematiens, cl. Septicum.

Causes : l’origine traumatique est la plus fréquente. Il s’agit souvent d’une petite
plaie, traumatique, sale, avec incrustation de débris telluriques, non ou mal soignée, les
avortements septiques clandestins sont également souvent incriminés.On décrit aussi des
causes post-opératoires et les injections septiques (causes iatrogènes). Les causes
endogènes sont décrites et sont rares et déterminent les gangrènes gazeuses spontanées
souvent à C. septicum, foudroyante, fulminante et très létale, il faut soupçonner dans ces
cas, une pathologie néoplasique du colon , du rectum, de la vésicule biliaire,, parfois une
carie dentaire…..

Facteurs favorisants : diabète, VIH, alcoolo-tabagisme, toxicomanie, corticothérapie


au long cours, cancer colorectal, tout facteur favorisant un déclin de l’immunité

Pathogénie : les bactéroïdes libèrent des toxines hémolytiques telles que


l’alphatoxine, la lécithinase qui détruisent les parties molles et produisent du gaz, ils
produisent aussi de hyaluronidase et de collagénase qui favorisent l’extension rapide.Il en
résulte des conséquences qui font toute la gravité : l’état de choc septique, l’
hépathonéphrite voire une encéphalite.

2- SIGNES

2-1 Locaux :

Phase du début ou phase prodromique


 signe fonctionnel :
o la douleur est importante, précoce précédant les signes objectifs.
elle est liée à la tension intramusculaire due à l’œdème et à la
production de gaz
o impression d’une constriction au niveau de la plaie. En cas de
présence d’un pansement, il donne l’impression d’être trop serré
 inspection
o les mouvements du segment du membre atteint deviennent
difficiles
o la marque des compresses est trop visible sur la peau quand on
défait le pansement
 Palpation
o anesthésie ou hyperesthésie

Phase d’état

 signe fonctionnel :
o la douleur est insupportable
 inspection
o le segment du membre atteint semble paralysé, immobile
o œdème et tuméfaction importants du segment
o peau luisante, tendue, sombre, ou pâle ou violacée, verdâtre
recouverte de phlyctènes(bulles) rapidement extensives de façon
centrifuge
o ces phlyctènes rompues donnent une sérosité sanieuse (séro-
sanguinolante fétide)
o la plaie, porte d’entrée ne suppure pas mais laisse sourdre une
sérosité louche, fétide, spumeuse (qui laisse s’échapper des bulles
d’air)
 Palpation
o le membre est anesthésique
o les extrémités froides
o l’œdème est dur
o présence d’un emphysème (épanchement gazeux) sous cutanée
sous forme de CREPITATION NEIGEUSE ou GAZEUSE dont la
caractéristique est l’extension très rapide d’une minute à l’autre.
 Percussion
o hypersonorité des régions emphysémateuses
2.2. Généraux :
 à la phase du début ou prodromique

Ce sont des signes d’alerte : le patient est anxieux, agité, se plaignant de manque d’air,
tournant dans son lit sans trouver une position convenable, insomniaque il vomit à
répétition.

 à la phase d’état :
les signes généraux sont ceux d’une toxi-infection
o hyperthermie à 39-40°C voire plus, parfois il s’agit d’une hypothermie,
avec sueur et extrémités froides tout aussi grave que la très forte fièvre
o hypotension, tachycardie, oligurie, voire anurie
o troubles de conscience et de comportement : agitation, désorientation,
propos incohérents, voire coma
o polypnée supercielle
o vomissements
o ictère cutanéo-muqueux

3-signes paracliniques

-La NFS : anémie et hyperleucocytose neutrophile, parfois une neutropénie est


observée et signe la gravité
-La glycémie : le diabète étant un facteur favorisant,.la gangrène peut aggraver le
diabète ou être à l’origine d’une hypoglycémie
-Le bilan rénal (urée, créatinine sanguines) est systématique pour étudier le
retentissement rénal, une insuffisance rénale sévère sonne le glas du patient
-Le bilan hépatique : bilirubine totale, les transaminases, le taux de prothrombine. La
cytolyse hépatique associée au retentissement rénal évoque une hépatonéphrite de
pronostic sombre.
-La radiographie met en évidence l’infiltration gazeuse sous forme de clarté
intramusculaire sous forme de piquetés de clarté (bulles) au début, puis sous forme
de bande de clarté à la phase d’état

L’évolution est souvent mortelle. L’oxygénothérapie hyperbare, le traitement


chirurgical et l’antibiothérapie sont la base du traitement.
Le patient décède dans un tableau de défaillance multi viscérale ou d’hépatonéphrite

Le meilleur traitement de la gangrène gazeuse est sa prévention :

- soins méticuleux de toute plaie traumatique (parage minutieux) si petite soit elle
- éviter les avortements clandestins
- respecter l’asepsie lors des soins injectables
- traitement et suivi corrects des tares (diabète, VIH,…)
- sevrage de l’alcoolo-tabagisme

Bibliographie

 P. Carron,   D.TaganGangrène gazeuse spontanée fulminante


à Clostridium septicum. Annales de chirurgie, 2003, 128(6) : 391-393

J-C PATEL Pathologie Chirurgicale, 3ème édition, Masson Paris 1978

L. LEGER Sémiologie Chirurgicale, 6ème édition, Masson Paris 1999

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