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OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
1- Définir l’hémostase
5- Indiquer : les 6 tests de dépistage en hémostase, les phases de l’hémostase explorées par
6- Donner la formule de l’INR et les valeurs normales pour la surveillance et la prévention des
thromboses
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INTRODUCTION
Chez tout mammifère la vie est possible grâce à l’oxygène apporté aux tissus par le sang. Le système
cardiovasculaire assure la circulation sanguine et lui permet de jouer efficacement son rôle ; ce
dernier dépend largement de l’intégrité des vaisseaux et de la liberté de la lumière vasculaire. Une
hémostase physiologique, c'est-à-dire normale, garantie cette intégrité de la paroi vasculaire et
cette liberté de la lumière des vaisseaux.
1- GENERALITES
1-1- Définition
L’hémostase est une suite de phénomènes complexes aboutissant à l’arrêt du saignement après
une brèche vasculaire tout en maintenant libre la lumière des vaisseaux.
Elle dépend étroitement des interactions entre : la paroi vasculaire, les facteurs de la
coagulation et les cellules sanguines notamment les plaquettes.
1-2- Intérêt
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2- LES FACTEURS INTERVENANT DANS L’HEMOSTASE
A la suite d’une brèche vasculaire survient une vasoconstriction. Les plaquettes et les autres éléments
figurés du sang sont alors exposés au sous endothélium. Cette exposition induit l’adhésion puis
l’activation des plaquettes : c’est l’hémostase primaire dont la finalité est la formation du clou
plaquettaire. Cette étape est associée à une activation de la coagulation plasmatique dont le but ultime
est le renforcement du clou plaquettaire par la formation de caillot de fibrine. Une fois formée, la
fibrine arrête définitivement le saignement et favorise l’amorce de la cicatrisation vasculaire. La
fibrinolyse vient achever la cicatrisation vasculaire, assure la dissolution du caillot de fibrine ainsi
que la liberté de la lumière vasculaire.
- La média : structure musculaire dont l’épaisseur varie avec le calibre et selon qu’il
s’agit d’une veine ou d’une artère, elle assure la tonicité et la contractilité des vaisseaux
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2-3- Les plaquettes
Elles sont formées dans la moelle osseuse à partir des mégacaryocytes. Ce sont des structures
discoïdes, anucléées. Leur durée de vie est de 8 à 10 jours. Elles possèdent une grande surface sur
laquelle les facteurs de coagulation sont adsorbés. Leur membrane est formée d’une bicouche
phospholipidique dans laquelle sont insérés des récepteurs pour un certain nombre de molécules :
- Le complexe des glycoprotéines GPV-IX qui présente un site de liaison pour le facteur
Willebrand d’où son rôle dans l’adhésion des plaquettes au sous-endothélium.
- La glycoprotéine GPIb ayant un site de liaison avec le collagène favorisant l’adhésion
des plaquettes au sous-endothélium.
- Le complexe des glycoprotéines GPIIb-IIIa, qui présente un site de liaison pour le
fibrinogène. Le fibrinogène sert de pont entre les GPIIb-IIIa des plaquettes adjacentes d’où son rôle
dans l’agrégation plaquettaire.
Les plaquettes contiennent également dans leur cytoplasme un certain nombre de granules dont les
contenus, thrombogènes, sont secrétés après leur activation. Il s’agit des :
Il s’agit d’une glycoprotéine dont la masse moléculaire est comprise entre 500 à 20 000 Kilo Dalton
(KD). Cette protéine plasmatique a une double origine : les cellules endothéliales (80%) où elles sont
stockées dans le corps Weibel-Palade et les plaquettes (20%) où elle est stockée dans les granules α.
Dans le plasma, elle circule en formant un complexe non covalent avec le facteur VIII, ce qui protège
ce facteur plasmatique de la coagulation de la dégradation.
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2-5- Les protéines de la coagulation
Ils sont au nombre de 13 actuellement. Ce sont pour la plupart des zymogènes ou proenzymes,
protéines inactives dans le plasma en situation normale. Ils deviennent des enzymes puissants quand
ils sont activés. Cette activation s’effectue en cascade de manière séquentielle en cas de nécessité.
Les facteurs de la coagulation sont pour la majorité désignés par des chiffres romains ; ces chiffres
n’ont aucun rapport avec leur ordre d’intervention. Une fois activés, ils portent un suffixe « a » à côté
de leur nom.
Les cofacteurs qui interviennent dans ces cascades de réaction sont généralement activés par
protéolyse limitée.
La plupart des facteurs de la coagulation sont quantifiés en unité d’activité sauf le fibrinogène. Une
unité d’activité d’un facteur donné correspond à l’activité contenue dans 1 mL de plasma normal. En
situation normale, un facteur donné a une activité de 100%. En ce qui concerne le fibrinogène, sa
concentration plasmatique en situation normale est de 2-4g/L ; mais elle augmente fortement en cas
d’inflammation. Il appartient en effet au groupe des protéines de l’inflammation.
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Tableau I : Les protéines de la coagulation
Le Ca2+ est supposé représenter le facteur IV ; mais l’usage n’a pas consacré cette appellation.
Ils interviennent pour maintenir la coagulation plasmatique dans les limites physiologiques ; ils
favorisent ainsi un équilibre entre la coagulabilité et la fluidité sanguine.
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3- LES DIFFERENTES PHASES DE L’HEMOSTASE
Pour chaque phase de l’hémostase nous étudierons le processus, la régulation par les principaux
inhibiteurs et l’exploration.
In vivo, les différentes phases que nous allons étudier se réalisent simultanément avec un léger
décalage pour le déclenchement de la fibrinolyse. La séparation des phases n’est faite que pour des
raisons didactiques.
3-1-1 Le processus
3-1-1-1-Adhésion
Le FVW sert de colle entre le vaisseau lésé et les plaquettes par l’intermédiaire des récepteurs GP V-
IX ; le collagène joue le même rôle par l’intermédiaire de la GPIb.
3-1-1-2- Activation
L’adhésion des plaquettes au sous-endothélium déclenche des messages intracellulaires qui induisent
une série de réponses :
- Changement de forme : les plaquettes initialement discoïdes, s’étalent et émettent des
pseudopodes.
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- Métabolisme des prostaglandines : libération de l’acide arachidonique à partir des
phospholipides membranaires. La cyclo-oxygénase puis la thromboxane synthétase interviennent
pour transformer l’acide arachidonique en thromboxane A2 (TXA2), puissant agent pro-agrégant et
vaso-constricteur.
Les produits secrétés par les granules tels que l’ADP, la sérotonine ou les produits synthétisés à la
suite l’activation plaquettaire tels que le TXA2 attirent d’autres plaquettes au niveau de la brèche et
les activent à leur tour.
Lorsque les plaquettes sont activées les récepteurs GPIIb-IIIa sont exprimés à la surface des
plaquettes puis reconnaissent et fixent le fibrinogène. Ainsi les complexes GPIIb-IIIa des plaquettes
activées se lient par l’intermédiaire du fibrinogène : c’est l’étape d’agrégation plaquettaire dont la
manifestation est la formation du thrombus blanc encore appelé clou plaquettaire.
Il faut préciser que l’activation des plaquettes sera fortement amplifiée par la sécrétion de collagène,
de l’ADP, la formation de TXA2 et par des traces de thrombine produite grâce au développement
concomitant de la coagulation.
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3-1-3-L’exploration de l’hémostase primaire
► La méthode de Duke : elle consiste en une incision du lobule de l’oreille avec mesure du temps
nécessaire pour l’arrêt du saignement. La valeur normale est < 5min. Elle n’est plus utilisée car peu
fiable ;
► La Méthode d’Ivy : elle se réalise par une incision standardisée (aux plans de la longueur et de
la profondeur de l’incision) au niveau de l’avant bras sous une pression constante de 40 mm Hg.
Deux techniques permettent de la réaliser selon l’instrument permettant de réaliser les incisions : la
méthode d’Yvy 1 point et la méthode d’Ivy 3 points. Elle est plus sensible. La valeur normale
correspondant à cette méthode est < 10mn
Elle comporte des études du temps d’adhésion et du temps d’agrégation et nécessite des équipements
spécifiques dont nous ne disposons pas au Bénin.
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enzymatiques. A ce niveau une régulation fine existe pour limiter le processus dans le temps et
l’espace.
La coagulation plasmatique in vivo n’est plus actuellement décrite en termes de voies, mais plutôt
comme une succession de phases. Le facteur tissulaire (FT) en est le principal initiateur.
► Phase d’initiation
Lors de la lésion vasculaire, le FT présent dans l’adventice est libéré et se lie au VII pour former un
complexe FT-VII. Au sein de ce complexe le VII s’auto-active immédiatement pour devenir du VIIa.
Le complexe FT-VIIa hydrolyse alors le X en Xa qui à son tour se lie à la surface phospholipidique
plaquettaire par l’intermédiaire du Ca2+ et forme, en présence de son co-facteur, le facteur V, la
prothrombinase. Ce dernier hydrolyse la prothrombine (FII) en thrombine (FIIa). Ces réactions sont
très rapides et constituent un véritable « starter » de la coagulation plasmatique, permettant la
formation des premières molécules de thrombine.
► Phase d’amplification
Les molécules de thrombine ainsi formées amplifient immédiatement leur propre formation. Elles
auront des destins divers :
- D’autres vont : être neutralisées par l’AT, former un complexe avec la thrombomoduline à
la surface des cellules endothéliales ; ce complexe va ensuite activer le système de la
protéine C / protéine S
● activer les facteurs V et VIII de la coagulation. Sous forme activée les FVa et FVIIIa
favorisent un accroissement considérable de la génération de thrombine en jouant leur rôle de
cofacfateurs de la coagulation.
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● activer le FXI qui, une fois activé, active à son tour le FIX ; le FIXa renforce l’activation du
FX. C’est ici que nous retrouvons l’ancienne voie « intrinsèque » qui en réalité est moins
utilisée in vivo. Elle est initiée par une phase contact impliquant la prékalikréine (PK) et les
kininogènes de haut poids moléculaire (KHPM) qui activent le FXII ; le FXIIa à son tour
active le FXI en FXIa.
Par ailleurs la thrombine active aussi les leucocytes et les cellules endothéliales, participant ainsi à la
survenue d’une réaction inflammatoire favorable à la cicatrisation.
Par ailleurs, in vivo la phagocytose des facteurs activés par les phagocytes mononucléés ainsi que la
dilution des facteurs par le courant circulatoire sont essentielles ; c’est ainsi par exemple que le
complexe Thrombine-AT est essentiellement éliminé par les hépatocytes.
Parmi les inhibiteurs non physiologiques de la coagulation, nous évoquerons deux types de
médicaments :
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- L’héparine : c’est le cofacteur de l’AT. Il a pu être produit à partir de plasma de porc puis
humain. Elle se présente sous deux formes : l’héparine standard et l’héparine de bas poids
moléculaire (HBPM).
- Les anti-vitamines K (AVK) : ils inhibent la synthèse des protéines de la coagulation dont
la production hépatique dépend de la vitamine K ; ce sont : les facteurs II, VII, IX, X et les PC et PS.
D’une manière globale ces différents tests ont pour principe de base de mesurer, in vitro, le temps de
formation d’un caillot de fibrine dans des conditions différentes. Les résultats dépendent de la
concentration des facteurs plasmatiques concernés.
Les échantillons de sang sur lesquels ces tests sont réalisés doivent être prélevés dans des conditions
particulières permettant d’éviter une coagulation avant le prélèvement :
- Le garrot, peu serré, doit être posé depuis moins d’une minute.
- Si plusieurs échantillons doivent être prélevés, le premier tube prélevé ne doit jamais être
celui de l’hémostase (car il y a déjà activation de l’hémostase lorsque la veine est
traversée par l’aiguille).
- Les prélèvements sont faits sur tube citraté ; en effet l’anticoagulant de référence est le
citrate trisodique. Généralement pour 1 volume de citrate, il faut prélever 9 volumes de
sang.
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- L’échantillon doit être acheminé au laboratoire dans un délai de 2 heures au maximum et
traité au laboratoire dans le 4 heures suivant le prélèvement.
Le TCA est utilisé dans la surveillance des traitements anticoagulants par héparine
Il explore la voie extrinsèque ou exogène. Le temps du témoin est normalement compris entre 12 et
14s.
Il a un grand intérêt préopératoire et dans les explorations instrumentales pouvant faire saigner : une
valeur < 40% fait courir un risque hémorragique important.
Il est très couramment utilisé dans la surveillance des traitements anticoagulants par AVK. Dans ce
cadre, le taux de prothrombine n’est pas directement utilisé ; il est utilisé sous la forme de
l’International Normalised Ratio (INR) dont la formule est : (TP malade / TP Témoin)ISI ; ISI
(International Sensitivity Index) étant l’index international de sensibilité correspondant à la
thromboplastine utilisée pour réaliser le test. L’intérêt de l’utilisation de l’INR réside dans la
standardisation des résultats quelque soit le laboratoire qui a effectué l’analyse. Pour une
anticoagulation efficace, l’INR doit être compris entre 2-4,5 selon le but du traitement.
Il explore la voie commune de la coagulation plasmatique. Il donne notamment des indications sur :
la quantité et la qualité du fibrinogène (FI), la fibrinoformation.
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3-3- LA FIBRINOLYSE
La fibrinolyse est le processus qui induit la dissolution progressive de la fibrine formée au niveau de
la brèche vasculaire de manière qu’après la cicatrisation la lumière vasculaire soit libre
3-3-1- le processus
La principale enzyme de la fibrinolyse est la plasmine, formée par l’activation de son précurseur
inactif, synthétisé dans le foie : le plasminogène. Ce processus fait donc intervenir le plasminogène
qui, fixé sur la fibrine et sous l’action de l’activateur tissulaire du plasminogène (tPA), deviendra la
plasmine. Ceci permet de localiser la fibrinolyse sur le caillot de fibrine, là où elle est nécessaire. La
plasmine dégrade alors la fibrine formée au cours de la coagulation. Les substances libérées à la suite
de cette action sont appelées les produits de dégradation de la fibrine (PDF) dont les D-Dimères qui
sont des indicateurs de fibrinolyse active.
Le temps de lyse des euglobulines : il consiste à évaluer l’activité fibrinolytique d’un plasma déplété
en inhibiteurs par précipitation en milieu acide. L’activité est mesurée par le temps de lyse des
protéines restantes.
Le temps normal de lyse est compris entre 3-6 heures. La concentration plasmatique des PDF ou
PDFI détermine le taux des D-Dimères.
CONCLUSION
L’on peut aisément se rendre compte que tout est fait pour que l’équilibre entre les activités
procoagulantes et les activités anti-coagulantes soient en équilibre de manière que le système
vasculaire demeure toujours étanche et que la circulation sanguine se fasse librement.
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La thrombine est l’enzyme centrale de l’hémostase. Sa production est liée à l’hémostase primaire et à
la coagulation plasmatique. Elle est déterminante dans la fibrinoformation. Elle-même est capable de
s’auto-amplifier mais également de s’auto-réguler.
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