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La sécurité sociale

Histoire, fonctionnement et défis

Service Formation – Tronc commun 2016-2017


Les objectifs
1. identifier les objectifs de la sécurité sociale, comprendre son
financement, son fonctionnement, ses logiques, ses valeurs
2. comprendre les enjeux et les défis de la sécurité sociale à travers les
différentes réformes
3. Mobiliser les militant-e-s pour adhérer au projet de la CSC et le
défendre

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2. le programme
 1 : Histoire de la sécurité sociale
 2 : savoir lire une fiche de salaire
 3 : son fonctionnement
 4 : ses défis :
 Les pensions
 Les soins de santé
 Les allocations familiales
 Le chômage
 5 : les logiques politiques
 6 : les alternatives de la CSC
 7 : les pistes d’action

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1. les représentations

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La sécurité sociale
Histoire

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Les grandes étapes
 1ère étape : avant 1886
 Le paupérisme et réponses
 2ème étape : 1886-1918
 la liberté subsidiée
 3ème étape :1918-1944
 les assurances obligatoires
 4ème étape :1944-1975
 le progrès social
 5ème étape :1975-2017
 La « crise », mais pas pour tous

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Les grandes étapes
 1ère étape : avant 1886
Le paupérisme et les réponses

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Conditions de vie des ouvriers aux 19ème siècle
La journée d'une ouvrière au 19ème siècle
« Il est cinq heure, le soleil se lève, je pars travailler à l’usine de textile qui m’occupe environ dix-neuf heures
par jour. Je me dépêche il ne faudrait pas que j’arrive en retard, avec les enfants à nourrir, et aussi mon
père, puisqu’il n’a plus la force de travailler, si en plus j’ ai une amende… Me voilà arrivée, je me mets vite au
travail, c’est difficile, ma voisine tousse, l’air est irrespirable, et je suis fatiguée. C’est l’heure du premier
repos. Nous mangeons très vite car dans quinze minutes déjà nous reprenons le travail. La soupe est encore une fois
exécrable. Ça y est, la sonnerie retentit. Le travail reprend de plus belle. Le bruit est insupportable. Il fait chaud. Je
pense aux enfants. Eux aussi travaillent. Je ne voulais pas ça…. Mais depuis que je suis seule, depuis l’explosion de
grisou qui a emporté mon mari l’année dernière, je ne gagne pas assez. Si je pouvais avoir des congés !!!
Je pourrai au moins les voir. C’est l’heure de la deuxième pause. Un morceau de pain noir en guise de repas. Plus que
deux heures et le soleil se couche. C’est de plus en plus long et de plus en plus dur ! Il est vingt heure, ça y est, la
journée est finie, on me donne mes vingt sous. Je rentre. Les enfants rentrent de la mine en même temps que moi,
noirs de charbon, épuisés affamés. Mais le pain n’ est pas suffisant pour les rassasier … »

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Avant 1886 : Le paupérisme

 Les caractéristiques de la condition ouvrière au 19e :


la précarité
Les bas salaires
Mauvaises conditions de travail
la misère
aucun droit civil, économique et politique

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Les ouvriers sont enfermés
juridiquement.
Ils n’ont aucune organisation
pour lutter contre le patronat et revendiquer
des meilleures conditions de travail.

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Sans droits face au patron

 L’ouvrier doit posséder un livret de travail (1840-1883)


 En cas d'accident il n'y a pas d'assurance et pas
d'indemnisation. L'ouvrier est présumé coupable et porte
l'entière responsabilité de son accident
 L’article 310 du Code pénal punit les travailleurs
organisant et/ou participant à des grèves.

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La question du salaire
 Au 19e siècle, il y a une adéquation entre production
fournie et salaire
 Si l’ouvrier a une production moindre, il touchera
moins. S’il ne produit rien, il ne touche rien
 La cause ne joue pas :
 si l’ouvrier ne travaille pas parce qu’il est malade, il ne
recevra aucun salaire
 si l’employeur décide d’arrêter sa production, l’ouvrier se
retrouvera sans travail et donc sans salaire

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Extrait du règlement du personnel de bureau des
usines Piret à Thy-le-Château (1868-1872)

« art. 9 : Chaque membre du personnel a le devoir de veiller au


maintien de sa santé. En cas de maladie, le salaire ne sera pas versé.
On recommande à chacun de mettre une bonne part de son gain de
côté, afin qu’en cas d’incapacité de travail, et dans la vieillesse, il ne
soit pas à charge de la collectivité. (…).
Art. 10 : Pour terminer, nous attirons votre attention sur la générosité
de ce nouveau règlement. Nous en attendons une augmentation
considérable du travail »

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Réponses au paupérisme?

 Charité privée : institutions religieuses, œuvres paroissiales


 Assistance publique : orphelinats, hospices, asiles, bureaux de
bienfaisance
 Très insuffisantes
  recherche de nouvelles réponses à partir de ~1850 
« paternalisme social »

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Le paternalisme social

 La pauvreté doit être traitée par la bienfaisance et la charité


 Emergence d’un « social sans l’Etat » : le « patronage »
 Des bourgeois « éclairés » vont se soucier de la moralisation des classes
« inférieures »
 En créant de nouveaux dispositifs
 Premiers services sociaux (travailleurs sociaux)

 Patronage des entreprises

 Caisses d’épargne et de secours mutuels

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Le patronage d’entreprise
 « La Compagnie prend l’ouvrier au berceau et le conduit jusqu’à la
tombe »
 En lui proposant des services médicaux, des logements, des moyens
d’éducation, des loisirs sains, etc.
 Dépendance absolue de l’ouvrier

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Les sociétés de secours mutuels

 Caisses de solidarité dont les premières formes remontent aux corporations de


métiers
 Aide aux malades, invalides, orphelins, chômeurs
 Relancées par le gouvernement libéral
 Création de la caisse générale de retraite (1850)
 Buts :
 enseigner aux ouvriers la « prévoyance et l’épargne »
 Les détourner du socialisme
 Echec des caisses d’épargne : Cause fondamentale : le niveau très bas des salaires

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Résumé : avant 1886

 Ni laissez-faire ni intervention de l’Etat : un « social sans l’Etat »


 Approche moralisatrice du social :
 La protection sociale n’est pas obligatoire car elle doit relever d’un acte moral,
libre de l’ouvrier
 Contrôle social de l’ouvrier par une bourgeoisie « philanthropique »

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Les grandes étapes
 2ème étape : 1886-1918
 la liberté subsidiée

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Révoltes et combats : la colère populaire de
1886
 En 1886, une révolte ouvrière d’une rare amplitude secoue la
Wallonie industrielle et va faire prendre conscience à la classe
dirigeante de l’acuité de la question sociale.

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L’Etat réagit

 Le gouvernement abandonne sa politique de non- intervention en


matière sociale
 Il prend les premières mesures visant à assurer une protection minimale
à la classe ouvrière suivant le principe de la liberté subventionnée

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La liberté subsidiée
 Intervention des communes dès la fin du 19e siècle : le Fond de chômage des
communes
 Intervention de l’Etat central : très modestement, à partir de 1907 (ne veut pas
heurter milieu patronal)
 Protection sociale facultative et échec de la liberté subsidiée
 La classe ouvrière s’organise de manière autonome : naissance du mouvement
ouvrier :
 socialiste (POB 1885)
 chrétien (Rerum novarum 1891)

 NB A la même époque, l’Allemagne bismarckienne crée un système obligatoire


d’assurances sociales
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Les grandes étapes
 3ème étape :1918-1944
les assurances obligatoires

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1918-1944 : les assurances obligatoires
 La « liberté subsidiée » est un échec : de nombreux salariés restent sans protection
 Le gouvernement décide du principe de l’obligation  mais pas de réforme car la
Guerre éclate
 Il faut attendre les années 1903 et 1920 pour voir apparaître les 1ères assurances
sociales obligatoires :
 1903 : les accidents de travail
 1924-25 : Pension des ouvriers et des employés
 1927-1930 : Assurance contre les maladies professionnelles
 1930 : Allocations familiales
 2 dossiers restent bloqués : l’assurance chômage et l’AMI

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Les allocations familiales

 Création après la Première Guerre mondiale :


 en réaction au développement des assurances sociales ouvrières
 limiter les hausses salariales
 éviter des augmentations barémiques généralisées
 Encourager les naissances : augmenter la réserve de la main d’œuvre
 garantir la paix sociale

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Réactions syndicales
 Les syndicats socialistes se montrent très réticents face à cette initiative patronale
:
 Ils craignent une division au sein des ouvriers, entre ceux qui en bénéficient et
les autres
 Ils dénoncent aussi l’impact sur les hausses salariales
 Ils revendiquent alors une extension des allocations familiales à l’ensemble des
salariés et exigent leur participation à la gestion des caisses d’allocations
familiales
 La CSC est, dès le départ, favorable au principe
 Amélioration du niveau de vie des familles nombreuses

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1930 : les allocations familiales
La loi du 4 août 1930 étend
les allocations familiales à
l’ensemble des salariés et
oblige chaque employeur à
s’affilier à une caisse
d’allocations familiales
agrée par l’Etat

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L’allocation de chômage

 Les premières caisses de chômage sont nées dans le giron des


associations de résistance ouvrières
 Elles sont alimentées par les seules cotisations des membres
 À la fin du 19e siècle, tant les organisations socialistes que chrétiennes
disposaient de caisses de chômage, intervenant auprès du membre en
cas de perte d’emploi et pour une durée déterminée

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Guerre 1914-1918 et chômage

 1921, Joseph Wauters, socialiste au Ministère de l’Industrie et du


Travail renforce politique de soutien aux caisses syndicales via les
Fonds des communes
 De 1921 à 1928 : diminution du nombre de chômeurs : de 200.000 à
5.000 chômeurs.

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L’Etat dans la crise

 En 1929 : Chômage = problème « budgétaire »


 Mesures : politique déflationniste; exclusion de catégories de main-
d'œuvre (étrangère, féminine); état de besoin…
 Impact : exclusion de 100.000 chômeurs
 Mais échec : pas de relance économique.

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La patronat face à l’allocation de chômage

 Critiques
 modifie la régulation du marché du travail
 renforce combat syndical
 Critique le montant élevé des allocations
 Position : le droit d’attribuer les indemnités non sur base d’un contrat
d’assurance, mais en fonction des besoins

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L’assurance maladie-invalidité

 L’assurance repose sur le principe de la liberté individuelle


 En Allemagne, l’assurance obligatoire est instaurée dès 1883, plusieurs
propositions et projets de loi sont déposés en vue d’instaurer un
système d’assurance maladie-invalidité obligatoire. Mais, à chaque fois,
c’est l’échec

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1944 :Pacte social

 Négocié clandestinement et dans un climat de « collaboration loyale » entre


patronat et syndicats
 Le gouvernement se hâte de concrétiser  crainte du communisme
 Arrêté-loi du 28 décembre 1944 instaurant la sécurité sociale des travailleurs
 Deux innovations :
 L’assurance devient obligatoire en maladie-invalidité et chômage
 centralisation de la perception des cotisations sociales (création de l’ONSS)

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Extraits significatifs…
1. « La bonne marche des entreprises, à laquelle est liée la
prospérité du pays exige la collaboration loyale » des
employeurs et des travailleurs
2. Les relations collectives seront fondées sur « le respect mutuel
et sur la reconnaissance réciproque de leurs droits et de leurs
devoirs ».
3. « Les employeurs respectent la dignité des travailleurs et
mettent leur honneur à les traiter avec justice »

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Extraits significatifs…
4. Les employeurs « s’engagent à ne porter aucune entrave à leur
liberté d’association ni au développement de leurs
organisations
5. Accord visant à « ouvrir la voie à un courant renouvelé de
progrès social découlant à la fois de l’essor économique d’un
monde pacifié et d’une équitable répartition du revenu d’une
production croissante
6. « Le but de l’activité économique est d’améliorer sans cesse les
conditions d’existence de la population »

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Les grandes étapes
 4ème étape :1944-1975
le progrès social

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1944-1975 : le progrès social

Les leviers du progrès


 Des allocations plus généreuses
 De nouveaux bénéficiaires
 De nouveaux besoins pris en compte

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Améliorations des allocations

 1945 : un organisme central, l’Office national de la sécurité sociale


(ONSS) est créé
 1953 : indexation des allocations sur les prix
 1975 : indexation des allocations sur les salaires (« bien-être »)
 Mécanisme abandonné en 1976 à cause de la crise!

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De nouveaux bénéficiaires

 Personnes dépendant d’un titulaire (droits dérivés, 1945)


 Statut social des indépendants (1964)
 Régime des agents des services publics (1965)
 Assistance sociale (revenu garanti aux personnes âgées (1969),
handicapés (1969), minimex (1974))…
 Universalisation de fait de certains droits: l’assurance soins de santé et
allocations familiales

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De nouveaux besoins couverts

 En allocations familiales :
 Allocation de naissance (1942)
 Financement des crèches via le Fonds d’équipement et de services collectifs
(FESC – 1973)
 En AMI : soins infirmiers à domicile
 En chômage :
 les prépensions (1975)
 L’interruption de carrière (1985)…

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1944-1975 : résumé

 La Sécu devient plus généreuse : plus seulement garantie contre la


misère mais maintien du niveau de vie (« bien-être »)
 En même temps, des voix s’élèvent pour critiquer cette situation qui
engendrerait un « gaspillage »
 Proposition d’avoir une plus grande « sélectivité »

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1975-2017 : La « crise »

 Facteurs de crise :
 Internes : explosion du chômage, déficit de l’AMI…
 Externes :
 Économiques : la mondialisation, la crise du fordisme, la crise des finances
publiques
 Idéologiques : la « révolution néolibérale », la vision européenne

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Conséquences

 Deux questions deviennent centrales :


Le financement de la Sécu
Le lien entre Sécu et emploi

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Le financement de la Sécu

On limite les dépenses


On durcit les conditions d’accès
On « accroît » les recettes

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Les défis futurs

 Le vieillissement démographique
 La régionalisation de la Sécu
 La privatisation de la Sécu

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En résumé : Les grandes étapes
 1ère étape : avant 1886
Le paupérisme et réponses :
Charité privée : institutions religieuses, œuvres
paroissiales
Assistance publique : orphelinats, hospices, asiles,
bureaux de bienfaisance
Les dispositifs du patronage

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Les grandes étapes
 2ème étape : 1886-1918 la liberté subsidiée
la colère populaire de 1886
L’Etat réagit
La « liberté subsidiée » est un échec

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Les grandes étapes
 3ème étape :1918-1944 les assurances obligatoires
 1903 : les accidents de travail
1924-25 : Pension des ouvriers et des employés
1927-1930 : Assurance contre les maladies
professionnelles
1930 : Allocations familiales
1944 : le pacte social
Un principe de solidarité

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Les grandes étapes
 4ème étape :1944-1975 le progrès social
Améliorations des allocations
De nouveaux bénéficiaires
De nouveaux besoins couverts

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Les grandes étapes
 5ème étape :1975-2017 « La crise »
Le financement de la Sécu
Le lien entre Sécu et emploi

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Sources
 La sécurité sociale : Genèse et mutations : carhop, Bouge 27 juin 2012 - https://www.carhop.be
 La sécurité sociale d’hier à aujourd’hui, FEC 2004 - www.fecasbl.be

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Salaires

Evolutions

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Plan
• Le salaire total
• Le compromis productiviste
• Trente années de prospérité
• L’émergence de la compétitivité
– Pression sur les salaires
– « Coût du travail » et chômage
– Le cas du Portugal
• Europe : le salaire individualisé

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Plan
• Répartition des rémunérations
– Les aides aux entreprises
– Le tax shift
– Le marché du travail en Belgique
• Sécurité sociale publique versus sécurité sociale privée

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Bien lire une fiche de salaire

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Salaire net, salaire brut et salaire total

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Le compromis productiviste
• L’origine de ce compromis réside dans le rapport de force favorable aux
travailleurs à l’issue de la Seconde Guerre mondiale :
– En Belgique, les Américains incitent le gouvernement et le patronat à
lancer une grande campagne en faveur de l’accroissement de la
productivité (le rapport entre une production de biens ou de services et les
moyens qui ont été nécessaires pour sa réalisation) et à y associer
étroitement les syndicats
– La nécessité de reconstruire le pays dans la paix sociale
– Les chars communistes sont alors à Berlin, à 600 km de Bruxelles

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Le compromis productiviste
– Il y a des communistes belges au Parlement et ils ont été les héros de
la résistance
– Il y a une quantité non négligeable d’armes qui circule dans la
population et que le gouvernement aimerait voir dormir
➢La concertation sociale et la négociation salariale — dans le but de
répartir plus équitablement les gains de productivité — permettent
de pacifier — temporairement — le conflit entre capital et travail,
sans toutefois le supprimer

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Le compromis productiviste
• En 1954, le compromis productiviste est officialisé avec la
Déclaration commune sur la productivité
• 1959, les syndicats exigent la signature d’une deuxième
déclaration commune sur la productivité
• En 1960, patrons et syndicats concluent un accord de
prévoyant un non-interventionnisme d’État

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Trente années de prospérité
• Trois grands stabilisateurs sont mis en place au entre 1945 et
1975 et ont fait reculer le paupérisme, les inégalités et
l’insécurité sociale :
1. Premier stabilisateur :
• les politiques de sécurité sociale
2. Deuxième stabilisateur :
• les politiques salariales fordistes
3. Troisième stabilisateur :
• les politiques d’intervention étatique

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L’émergence de la compétitivité
• En 1973, la Belgique est frappée par la première crise
pétrolière
• À partir de 1975, le compromis productiviste s’effondre
• Entre 1975 et 1985, plus aucun véritable accord
interprofessionnel n’est signé (AIP)
• On entre dans l’ère de la globalisation financière :
– la circulation internationale des marchandises,
– des entreprises (délocalisations, investissements à l’étranger…)
– et des capitaux financiers

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L’émergence de la compétitivité
• Cette globalisation financière provoque 2 bouleversements :
1. un marché mondial du travail se forme :
➢ Par l’intégration de l’ancien bloc soviétique, de la Chine et de l’Inde dans
l’économie mondialisée
➢ le nombre d’offreurs de travail augmente brutalement de 1,5 milliards
d’individus
➢ le capital exerce un chantage sur le monde du travail : « Ou bien vous
baissez les salaires ou bien nous allons voir ailleurs ».

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L’émergence de la compétitivité
2. Le renforcement du pouvoir des actionnaires dans les entreprises
par la globalisation des marchés boursiers :
• le niveau d’hyper-rentabilité des actions poussent les entreprises à mettre
l’emploi et les salaires sous pression
➢Conséquences de ces bouleversements :
• Dans les pays de la zone euro, la part des salaires a ainsi chuté de 10 % au
cours des 25 dernières années

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Pression sur les salaires
• Comme les salaires restent stables et le taux de profit diminue
➢ Le gouvernement fédéral intervient alors et met en place une
modération des revenus
– 1982-1986 : blocage des salaires (avec un triple saut d’index ) qui durera 4 ans
– En 1986 : les syndicats acceptent une liberté de négociation encadrée… par les
rapports du CCE
– 1993 : Le Premier ministre Jean-Luc Dehaene (social-chrétien) impose son
fameux « Plan global »
• « assainissement des finances publiques » et une réduction du « handicap salarial »

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Pression sur les salaires
– 1993 : Jacques Delors — alors président de la Commission
européenne et ancien premier secrétaire du parti socialiste
français — sort le livre blanc de la Commission européenne:
• « les gains de productivité ne peuvent pas aller vers le travail, mais doivent
aller au capital »
– 1995-1996 : coupes dans les services publics et gèle des salaires
– 1996, loi du 26 juillet encadrera les salaires et sauvegardera
préventivement la compétitivité
➢La marge de négociation des syndicats ne cesse de se restreindre…

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Pression sur les salaires
• Marges salariales 2011-2017 (Source : SPF Emploi)

Marges salariales imposées par le gouvernement


2011 0%
2012 0,30%
2013 0%
2014 0%
2015 0%
2016 0,5% et 0,3%
2017 1,1

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Pression sur les salaires
Constants :
• De faibles augmentations salariales furent autorisées uniquement en 2012, 2016 et 2017
• Saut d’indexation des salaires de 2% en avril 2015
• Par une augmentation de 1,1 au lieu de 2,4 % en plus de l'index, le gouvernement fera
perdre 928 euros au salarié moyen ( 2976 euros bruts )les deux prochaines années
• Les CEO des grandes entreprises se sont accordé une augmentation salariale de 17 %
• Augmentation des salaires dans les pays voisins en 2016
– France : 0,25%
– Allemagne : 1,61%
– Pays –Bas : 2,28%
– Belgique : -0,94%, soit 200 euros en moins par an pour un salaire net de 1 700 euros

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« Coût du travail » et chômage
Le cas du Portugal

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« Coût du travail » et chômage
• Les salaires n’ont cessé de baisser au Portugal depuis le début
de la crise
• Alors que le chômage, lui, ne cesse de grimper
• Le « coût » du travail, même au niveau plancher, n’a pas
conduit à un important mouvement d’embauche
• Depuis 2008, 10.000 personnes quittent chaque année le pays

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Europe : le salaire individualisé
• Il est demandé aux États de limiter la hausse du coût unitaire
de main-d’œuvre, sur une période de trois ans, à 9 % pour les
pays de la zone euro (et 12 % pour les autres)
• La Commission veut « promouvoir des mesures qui se
traduisent par une réduction globale de la capacité de fixation
des salaires des syndicats »
Commission européenne (2012), Communication « Vers une reprise génératrice d’emplois », 18.4.2012, COM(2012) 173 final, Strasbourg, p. 104.

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Illustration
• « Le volume des rémunérations a stagné entre 2014 et 2015
alors que la rémunération unitaire par équivalent temps-plein
a légèrement diminué, ceci peut être lié d'une part, au blocage
des rémunérations (indexation des salaires pas octroyée) et,
d'autre part, à une reprise de l'emploi privilégiant
probablement les travailleurs à bas salaires. Cette reprise de
l'emploi est sans doute à l'origine de la stagnation des
indemnités de rupture entre 2014 et 2015)»

Source ONSS : Des informations plus détaillées concernant les rémunérations peuvent être consultés dans la rubrique "statistiques" du site de l'ONSS

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Répartition des rémunérations
• Répartition des rémunérations en 2015:
– 113,48 milliards pour
• 3.472.066 travailleurs occupés
• dont 2.883.129,4 équivalents temps plein
• Rémunérations 'ordinaires' : 90,8% = 103,04
• Primes : 7,2% = 8,12 milliards
• Indemnités de rupture : 1,5% = 1,66 milliards

source : ONSS – rapport annuel 1015

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Les aides aux entreprises
• Deux axes d’aides aux entreprises
– D’une part, les réductions de cotisations à la Sécurité sociale
– d’autre part, les subsides salariaux sur le précompte professionnel

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Les aides aux entreprises
• Premier axe : réduction de cotisations versées directement par
l’employeur à l’Office national de Sécurité sociale (ONSS)
– Réduction structurelle de 400€/trimestre/travailleur occupé à temps plein
– 55 milliards entre 2000 et 2015
• Second axe : dispenses automatiques de versements (en faveur de
l’employeur) d’une partie du précompte professionnel.
– Créé en 2004 et ciblait uniquement les entreprises recourant au travail en
équipes et de nuit.
– Ensuite généralisé par l’AIP 2009-2010 : 1%

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Les aides aux entreprises
• Dispenses de PP pour le travail en équipe/nuit /en feu continu

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Les aides aux entreprises
• Constats
➢Le travail en équipes, de nuit ou en feu continu est ainsi clairement
avantagé, nonobstant les conséquences médicales néfastes pour les
travailleurs
➢ L’Institut International pour la Recherche contre le Cancer a ajouté le
travail de nuit ou en équipe au groupe de ‘substances’ qui sont
vraisemblablement cancérigènes
➢ Depuis 2016, ¼ du salaire brut du travailleur occupé en feu continu
est directement pris en charge par l’État
➢En d’autres termes, une journée sur quatre est payée par la
collectivité

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Les aides aux entreprises
• Constats
➢ Sur dix ans de 2005 à 2014, le coût des « dispenses de précompte
professionnel » atteint 19 milliards d'euros
➢ En 2014 : Cette perte a atteint 3 milliards d’euros
➢ Cette mesure a un impact négatif pour l’emploi :
➢la perte d'emplois publics et d'emplois privés créés par la consommation
publique
➢Ensuite, un désinvestissement public qui risque de réduire les
infrastructures propices à l'emploi (transports, crèches, formation, etc.)
➢Enfin, une réduction du service public qui peut causer des surcoûts à la
population et ainsi réduire la consommation des ménages

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Le tax shift
• En 2015: le tax shift est financé à hauteur de 46% par les
économies en sécurité sociale : 3,6 milliards
– Dont :
• 1,3 milliards de réductions de cotisations « patronales »
• 400 millions d’économies en soins de santé
• 300 millions en chômage
• En 2016: réduction de cotisations « patronales » de base de
32,4% à 24,92%
– Soit 9 milliards de réductions

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En somme

Périodes Réductions onss/PP


2000-2015 55 milliards Onss soit 3.6
milliards/an
2005-2014 19 milliards PP soit 1.9
milliard/an
2015 1.3 milliard Onss
2016 9 milliards Onss
Total 15.8 milliards/an

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Le marché du travail en Belgique
Notions
• Le taux d’activité : l’effectif total des forces de travail (personnes
occupées ou chômeurs), soit la population active exprimée en pour
cent de la population âgée de 15 à 64 ans
• Le taux d’emploi : le nombre de personnes ayant un emploi (les
personnes occupées) exprimé en pour cent de la population âgée
de 15 à 64 ans
• Le taux de chômage : le nombre de chômeurs exprimé en pour
cent des forces de travail (personnes occupées et chômeurs au sens
du BIT)

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Le marché du travail en Belgique
• Le marché du travail entre 2005 et 2015
2005 2015
Taux Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total

Taux de chômage 7,7% 9,6% 8,5% 9,2% 7,8% 8,6%

Taux d’emploi 68,3% 53,8% 61,1% 65,5% 58,0% 61,8%

Taux d’activité 73,9% 59,5% 66,7% 72,2% 63,0% 67,6%

Source: Direction générale Statistique - Statistics Belgium

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Part des salaires et des bénéfices

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Sécurité sociale publique versus sécurité sociale
privée
• La principale justification des aides à l’emploi est de favoriser la
création ou le maintien d’emplois par la baisse du « coût
salarial »
• Mais de plus en plus d’employeurs financent des systèmes de
protection sociale privés
• A titre d’illustration :
– les employeurs ont, en 2008, cotisé pour 5,9 milliards à des
assurances privées
• dont 3,8 milliards pour des pensions dites du second pilier
• et 2,1 milliards pour d’autres protections (ex : assurances hospitalisation).

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Sécurité sociale publique versus sécurité sociale
privée
– Baisse des cotisations sociales « patronales » à destination de la
sécurité sociale
– Et hausse des cotisations sociales patronales finançant des systèmes
de protection privés
– Le déficit de la Sécurité sociale pour 2017 : 794 millions d’euros
• Conclusion
– préférence implicite des employeurs pour une sécurité sociale privée
plutôt que générale et solidaire

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Sources
• Financement de la sécurité sociale : Quelques observations et réflexions Philippe Defeyt, Article mis en ligne le 16 juin 2010-
http://www.econospheres.be/Financement-de-la-securite-sociale
• En marche pour la liberté de négocier : Analyse de la politique de modération salariale en Belgique, Andréa Della Vecchia, Article mis en ligne le
5 septembre 2016- http://www.econospheres.be/En-marche-pour-la-liberte-de
• Europe : le salaire kidnappé. Les réponses syndicales aux violentes attaques de l’UE contre le salaire, Anne Dufresne, Article mis en ligne le 24
novembre 2015, http://www.econospheres.be/Europe-le-salaire-kidnappe-Les
• Comment la compétitivité menace la négociation collective, Etienne Lebeau, Article mis en ligne le 24 novembre 2010,
http://www.econospheres.be/Comment-la-competitivite-menace-la
• Comment l’État social a desserré l’emprise du marché, Marc Sinnaeve, Article mis en ligne le 30 janvier 2015,
http://www.econospheres.be/Comment-l-Etat-social-a-desserre-l
• L’évolution des salaires entre 2014 et 2015 : quelques éclaircissements, bien nécessaires, Philippe Defeyt- Article mis en ligne le 20 février 2015 ;
http://www.econospheres.be/L-evolution-des-salaires-entre
• La « surpopulation » du chômage : retour sur la question, Erik Rydberg, article mis en ligne le 14 mai 2014, http://www.econospheres.be/La-surpopulation-du-chomage-
retour
• Impact des mesures récentes pour la sécurité sociale et contexte économique, Patrick Feltesse, article mis en ligne le 10 décembre 2015,
http://www.econospheres.be/Impact-des-mesures-recentes-pour
• Cadeaux fiscaux : les intérêts notionnels ont un petit frère, mais pour quel résultat ? Quentin Vanbaelen, 18 Mai 2016, https://ptb.be/articles/cadeaux-fiscaux-les-
interets-notionnels-ont-un-petit-frere-mais-pour-quel-resultat
• Le gouvernement fera perdre 753 euros au salarié moyen les deux prochaines années, 6 Janvier 2017, Nick Dobbelaere, https://ptb.be/articles/le-gouvernement-
fera-perdre-753-euros-au-salarie-moyen-les-deux-prochaines-annees

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La Sécurité sociale
La comprendre pour mieux la
défendre

88
8 mots cachés à trouver

SO…..
TR….
RI….
SO….
RE…
CO…..
AS……..
GE….
89
8 mots cachés à trouver

90
Quelques concepts à clarifier

Aide sociale
91
Deux modèles de protection sociale en
Europe
Système de Bismark Système de Beveridge
Caractère Assurance sociale Assistance sociale

Philosophie/But Solidarité entre actifs / garantir le Garantir à tous les citoyens la même
niveau de vie protection minimale / lutter contre la
pauvreté
Accès Droits acquis par le travail Protection sociale universelle pour
tous les citoyens garantie par l’Etat
Prestations Allocations proportionnelles à la Montants forfaitaires
octroyées rémunération perdue

Financement Principalement financé par les Financé par les impôts


cotisations sociales en rapport avec
le salaire
Gestion Interlocuteurs sociaux + Etat Etat

D’après vous, quel est le modèle de la Belgique?


92
La protection sociale en Belgique

Contributif

Sécurité
Sociale

Protection
sociale

Aide
sociale

Non-contributif
93
La protection sociale en Belgique

1. Une assurance obligatoire contre des risques sociaux


2. Organisée en 7 branches
3. Basée sur les logiques de solidarité (redistribution) et
Sécurité
Sécurité d’assurance (répartition)
sociale
sociale 4. Financée en grande partie par des cotisations sur le
travail
5. Gérée de manière tripartite et globale

Régime résiduaire assuré par les CPAS


Financé par l’impôt
4 types de prestations :
Aide
sociale Assistance = lié à l’état de besoin sur base d’une enquête sur
les ressources

94
La protection sociale en Belgique
Les CPAS sont régis par la « Loi Organique du 8 juillet 1976 »
Aide sociale • Art. 1 : « Toute personne a droit à l’aide sociale. Celle-ci a
pour but de permettre à chacun de mener une vie conforme
à la dignité humaine » [repris à l’art. 23 de la nouvelle
Constitution belge de février 1994]

4 types de prestations visant à garantir un certain niveau de revenu minimal à


toute la population
• Allocations pour personnes handicapées : revenu de remplacement et/ ou d’insertion visant à
compenser la réduction d’autonomie
• Revenu d’intégration (>>> objectif de réintégration sociale) ou aide sociale matérielle ou
immatérielle (guidance budgétaire, conseil juridique, ..)
• Garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA) : à partir de 65 ans
o Personne mariée ou cohabitante : 687,95 euros/mois)
o Personne isolée : 1.031 euros/mois
• Prestations familiales garanties : pour les enfants de famille n’ont pas droit aux allocations
familiales dans un régimes de SS mais réservées aux familles les plus démunies

Toutes ces prestations sont soumises à une enquête sur les ressources.
>>> référence à l’état de besoin 95
La protection sociale : un « concept »
international

• Convention n°102 de l’OIT de 1952:


o ratifiée par 48 Etats Membres de l’OIT
o établit des normes minimales convenues à l'échelle mondiale
o Les Etats sont libres de choisir comment ils organisent leur système de
sécurité sociale

• Recommandation 92/442 du Conseil CEE : définition


fonctionnelle (objectifs de “protection sociale”)
o Garantir un niveau de ressources conforme à la dignité humaine;
o Donner à toute personne la possibilité de bénéficier d’un système de
protection de la santé humaine;

96
Le système de
sécurité sociale
belge

97
La sécurité sociale et les 4 « risques
sociaux »

• Système obligatoire de mutualisation des risques et des


charges : un droit qui couvre les conséquences de 4
« risques sociaux » :

Quel risque n’est pas couvert par la sécurité sociale ?

La vieillesse

La charge de famille

La vie 98
La sécurité sociale et les 4 « risques
sociaux »

• Système obligatoire de mutualisation des risques et des


charges : un droit qui couvre les conséquences de 4
« risques sociaux » :
• Le risque de santé : soins de santé, incapacité de travail,
invalidité, accidents de travail, maladies professionnelles,
maternité…
• La vieillesse (pensions de retraite) et décès du conjoint
(pensions de survie)
• La famille (allocations familiales) risque de ne pas pouvoir
offrir une vie digne à ses enfants
• Le chômage
99
Les régimes de sécurité sociale

79%
12%

6%

• Propre réglementation
• Propre forme de protection sociale
• Propre méthode de financement
100
Le fonctionnement

Prestations
Sources de Gestion distribuées à
financement de la travers 7
Sécu branches

Qui reçoit?
Qui paie ? Qui gère et Quel type
comment ? d’allocations?

101
1. Les prestations de sécurité sociale à
travers 7 branches

102
Type de prestation/
risque couvert

Organisme
de gestion

Organisme
payeur

Branche 103
FEC-2012
Les branches
Santé Chômage

Partie
Régionalisée Partie
Régionalisée
CSC,
Mutu CAPAC
ONEm

Allocations
familiales Bénéficiaire
malade, pensionné, chômeur,
Caisses
d’alloc° invalide, travailleur, accidenté, ONP
ONP Pension
FAMIFED
Régionalisées: fam parent, malade pro.,
prépensionné, temps partiel,...
gestion transférée
aux Régions Caisses
FMP FAT

spéc. de
vacances

ONVA FMP
Vacances Accidents du
travail
Maladies
professionnelles
FEDERIS =
Fusion FAT et FMP
5/9/ 2016
Organisme 104
payeur
1) Qui reçoit ?

• Au départ, tous les travailleurs


• Mais, progressivement :

1/ on a ouvert le droit à des personnes n’ayant jamais


travaillé (stage d’insertion, droits dérivés) et donc pas
cotisé
2/ les soins de santé et les allocations familiales
évoluent vers une protection universelle (de tout
citoyen)

105
2) Quel type d’allocation ?

– Des revenus de remplacement qui remplacent les


revenus professionnels quand une personne n’a
plus la possibilité d’en obtenir :
Ex : allocations de chômage, pension
– Des revenus de complément qui complètent les
revenus professionnels d’une personne dont le
niveau de vie baisse
Ex : remboursement mutuelle, allocations familiales…

106
2) Quel type d’allocation ?

• En principe : « plus j’ai cotisé (salaire élevé), plus le montant de


mon allocation est élevé »
• Dimension « méritocratique «
MAIS différent cependant d’un principe de juste retour (« je
reçois ce que j’ai cotisé ») qui caractérise les assurances
privées.
• CAR
• Plafonnement des allocations : au-delà d’un certain niveau
de salaire, l’allocation n’augmente plus.
• Sélectivité familiale : à cotisations identiques, allocations
différentes
• Limitation/ dégressivité dans le temps

107
Une assurance…

Assistance

▪ Assurance = droit légitime :


▪ Droit qui découle d’un contrat collectif entre
travailleurs, employeurs et gouvernement (« pacte
social »)
▪ Ce droit a le plus souvent été constitué par le
travail et le fait d’avoir cotisé
▪ Pas d’enquête sur les ressources (>< notion de
besoin)
108
…sociale
Privée
▪ Les risques sont dits « sociaux » car inhérents à notre société et
au système économique.
▪ !!! Pas de calcul des prélèvements (cotisations) en fonction de la
probabilité d’être affecté par le risque couvert
▪ L’assurance opère une redistribution
▪ Horizontale : des individus les plus avantagés vers les
individus les moins avantagés. Exemples:
Bien portants  malades
Travailleurs  chômeurs
Actifs  pensionnés
▪ Verticale : des hauts revenus vers les bas revenus
▪ L’assurance gérée par des acteurs collectifs (syndicats, patrons,
représentants du Gouvernement)
▪ Car l’argent collecté par les cotisations ne sert pas à faire du 109
profit (il est réparti et pas capitalisé)
Les logiques à la manœuvre
Solidarité Assurance
• Redistribution entre catégories • Constitution d’un droit via une
Travailleurs-chômeurs, actifs- cotisation
pensionnés, bonne santé- Epargne pour constituer un
malade, avec-sans enfants montant versé à l’issue du contrat
• Prévoir aujourd’hui les « accidents »
• Moment du prélèvement = de vie de demain
moment du paiement • Répartition entre bénéficiaires : pas
• Sécurité d’existence de capitalisation mais contrat
collectif
• Maintien du niveau de vie

La sécurité sociale belge intègre ces deux logiques. 110


Cette assurance est obligatoire

• L’histoire a montré que l’obligation était


indispensable pour :
– Que tout le monde soit protégé
– Que le système soit financièrement viable (les riches
cotisent aussi bien que les pauvres)
– Que le système fasse consensus (tout le monde en
bénéficie donc tout le monde le soutient)

111
Dépenses par branches, 2013

QUIZZ: quel est le « top 3 » des dépenses les


plus importantes (ordre décroissant)?

112
Dépenses par branches, 2013

Vade mecum des données financières et statistiques de la protection sociale, 113


rapport 2015
Dépenses par branches, prestations 2016

114
Dépenses par branches avec les AF
(avant la 6 ème réforme de l’Etat

ONAFTS/
INAMI ONEm ONP FAMIFED

2011 29,5 9,8 19,3 4,4

2013 31,9 9,9 21,7 4,7

2015 35,4 8,2 24,0 4,9

variation + 20% - 16% + 24% + 13%


115
Quelle branche de la sécu a multiplié ses
dépenses par 150 entre 1960 et 2010 ?

Les pensions

Les soins de santé

Le chômage

116
Evolution des dépenses par branches
(millions d’euros)

Pensions Santé ONEm Autres (1) Total PIB


1960 378 161 143 582 1.264 14.155
1965 6O7 414 108 1.031 2.160 21.046
1970 2.260 798 164 1.941 4.063 32.028
1975 2.718 2.008 942 2.825 8.493 57.660
1980 4.808
X 49 3.456
X 150 2.718 4.248 15.230
X 49 86.763
X 23
1985 6.925 4.908 4.934 5.266 22.033 118.989
1990 8.547 7.185 4.504 5.778 26.014 161.131
1995 10.877 10.221 5.718 6.628 33.444 195.836
2000 12.349 12.013 5.903 6.281 36.546 247.894
2005 14.636 16.173 8.203 7.423 46.435 298.000
2010 (e) 18.815 24.249 9.078 9.806 61.948 330.889
Source : P. Palsterman, fiche pédagogique « Pensions », Avril 2010, sur base des rapports 117
117
annuels de la sécurité sociale
Combien de personnes ont bénéficié d’un
soutien de l’ONEm tout étant travailleur?

497.313 pers càd 48,0 % des bénéficiaires

284.844 pers càd 27,5 % des bénéficaires

218.553 pers càd 21,1 % des bénéficaires

118
Profil des allocataires de l’ONEm
2016 Montant Nombre

Chômage complet 5,4 Mia 538.483


66% 52%

Travailleurs 2,8 Mia 497.313


soutenus 34% 48%

dont CCE 1,4 Mia 93.000


17% 19%

119
2. Le financement de la sécurité sociale des
travailleurs salariés

120
Financement de la sécurité sociale
3 grandes sources de financement

1. Sur le travail : Cotisations sociales versées par les


employeurs (2/3) et les travailleurs (1/3)
• Cotisations ordinaires
• Cotisations « autres »
2. Subventions de l’Etat
3. Financement alternatif

+ recettes affectées (réservées à la Sécu)


121
Cotisations sur le travail
Depuis la 6 réforme :
• Transformation d’une logique de perception des cotisations avec
des taux spécifiques ( différentes branches) vers la perception
d’une cotisation patronale de base = 24,92% pour les travailleurs
du secteur privé

• Cotisation personnelle inchangée = 13,07%


• Cotisations spécifiques:

Cotisations (spéciales)
Modération salariale Entre 5,67% et 7,48%
Fonds amiante (cot spéc) O,O1%
Accidents du travail (cot spéc) 1,40%
122
Cotisations spéciales sur le travail

Cotisations spéciales
• À charge des travailleurs : retenue sur le
double pécule de vacances, sur les
prépensions légales et conventionnelles, …
• À charge des employeurs : cotisation sur les
assurances-groupes, sur les véhicules
d’entreprise…

123
Subventions de l’Etat et financement
alternatif
2. Subventions de l’Etat
o Dotation ordinaire : subside annuel versé par le Gouvernement
fédéral par le biais du SPF Sécurité sociale
o Dotation d’équilibre pour compenser les déficits : variable selon
les années (0 en 2015, 5 milliards en 2014)

3. Financement alternatif
= Recettes fiscales supplémentaires (notamment pour compenser les
réductions de cotisations)
o Recettes de TVA
o Précompte mobilier
o +éventuellement : accises sur le tabac
o + éventuellement : autres sources : IPP, ISOC, …

124
+ Recettes affectées dont cotisations spéciales de SS
Recettes en 2016

Total =
Evolution des sources de financement

Cot Cot Cot Fin


Années Etat
pat trav total alter
1970 47 26,3 73,5 0 26,5
1980 40 23,8 64 0,6 37,7
1990 49 26,8 75,8 0 24,2
2000 45 28,2 73,2 8,2 18,6
2014 38,7 22,7 61,4 17,9 20,7

>>> transfert de la charge de financement sur les particuliers


via la TVA notamment 126
Objectifs de la sécurité sociale
Selon les contextes économiques et politiques
• Minimaliste : lutte contre la pauvreté (« sécurité d’existence »).
• Plus ambitieux : maintien du niveau de vie en cas de perte de salaire (remplacement
du revenu perdu).
Plus un pays est « social », plus il privilégie le 2e objectif
• Sortir le travail d’une logique marchande ; la SS permet de créer le rapport de force
sur le marché du travail
• Assurer la cohésion sociale : permettre à la société d’assurer le bien-être de tous ses
membres
Mais aussi
• La paix sociale (très présent en 1944)
• Le soutien de la consommation et de la croissance (politique keynésienne)
127
Qu’en est-il de l’objectif de lutte contre la
pauvreté?

Sources : Eusrostat,enquête EU-SILC


2004 2007 2015
Avant 28 % 28 % 43,3%
transferts
sociaux
Après 14 % 15 % 14,9%
transferts

En 2015, et malgré les transferts sociaux, on considère que


• 40,5 % des chômeurs
• 12,4 % des retraités
• 16% des ménages avec enfants
• 35,7% des parents seuls avec enfants
• 21,2% de personne seule
• 4,6 % des personnes qui travaillent.
étaient sous le seuil de pauvreté

Montant du seuil de pauvreté 2016 : 1.083 €/mois pour un isolé et


2.274€/mois pour un ménage de 2 adultes et 2 enfants de moins de 14 ans.
128
Qu’en est-il de l’objectif de maintien du
niveau de vie?

• On le mesure par le taux de remplacement de


chaque allocation

Un taux de remplacement de 50% pour les


pensions = la pension équivaut à 50% du salaire
perdu

129
Qu’en est-il de l’objectif de maintien du
niveau de vie?

130
Qu’en est-il de l’objectif de
« démarchandisation » du travail ?
• Pression sur les salaires (+ régulation des salaires)
• Pression sur les allocations sociales
• Précarisation du marché du travail
• Mondialisation du marché du travail

>>>> affaiblissement du rapport de force individuel et


collectif

131
3. La gestion tripartite et globale

132
Gestion tripartite
« Paritarisme » = principe fondamental du Pacte social de 1944.
• Chaque branche est gérée paritairement par un comité de
gestion dans lequel siègent les syndicats et les employeurs
o « je paye  je gère »
La sécurité
sociale
nous
appartient
Depuis 1980 :
• renforcement du rôle du Gouvernement :
• fixe le cadre budgétaire et dispose d’un droit de veto (que
n’ont pas les interlocuteurs sociaux).

133
Gestion Globale (depuis 1995)

Cotisations sociales Subventions du Gouvernement Financement alternatif

Globalisation de tous les moyens


financiers et gestion des moyens entrants
(sauf ONVA)

Office national de sécurité sociale Répartition des moyens financiers entre


les secteurs suivant les besoins réels
FAMIFED
INAMI

ONEM
ONP

FMP

FAT
134
Gestion globale
Sous la supervision du Comité de gestion de la SS, composé de représentants
des employeurs, des travailleurs et du Gouvernement

ONSS
Gestion
financière
globale ./. Etat
Soumettre un rapport au
./. Employeurs
Gouvernement
Perception des
• Evol. pluriannuelle des
cotisations sociales: dépenses et recettes
• Contrôle et traitement des • Options politiques
déclarations d’employeurs prioritaires
• Gestion des réductions et • Comment assurer
exonérations de cotisations l’équilibre financier? 135
4. Projet de Loi de réforme du financement
de la sécurité sociale

136
Réforme du financement de la sécurité
sociale
Projet de Loi du Gouvernement fédéral
 dotation de base sous conditions :
• Dotation passe de 6,36 milliards à 1,92 milliards
• coefficient de vieillissement possible mais si croissance réelle du PIB au
min 1,5 % (0,9 % les 5 dernières années) et si allongement de l’âge
effectif de sortie du marché du travail (min 6 mois/an)
➢ dotation d’équilibre :
• pour 4 ans … prolongeable … quelles garanties ???
• Sous conditions de concertation : ex résultat de la lutte contre la fraude
sociale, usage impropre des prestations, efforts pour répondre aux
normes européennes, causes de l’augmentation du nombre d’allocataires
sociaux , …
• le montant pourra être revu chaque année lors des contrôles budgétaires

137
Réforme du financement de la sécurité
sociale
Projet de Loi du Gouvernement fédéral
 Financement alternatif : ramené à deux sources :
• TVA (13,41%) et précompte mobilier (40,73%) avec un min de 5,87 mia
• Si révision de la TVA et/ou du PM, le GVT peut revoir ces % >> pas de garantie
• Compensation du tax shift via TVA et PM : 1,87 mia en 2017 >>> 3,03 mia en
2020
• Rien n’est prévu si octroi de réductions de cotisations ONSS supplémentaires

 mécanisme de responsabilisation :
• ancrer dans la loi un levier qui impose à chaque discussion budgétaire
un débat sur les économies imposées, à charge des partenaires sociaux de
prendre les mesures qui s’imposent

138
Réforme du financement de la sécurité
sociale
Enjeux de la réforme
 affaiblissement de la concertation sociale :
• le gouvernement fédéral pourra corriger, voir ignorer, les accords sociaux en
fonction de la situation budgétaire générale
• le gouvernement contraint les partenaires sociaux a tenir compte des mesures
imposées par ses choix politiques

« Les partenaires sociaux devront proposer des mesures de correction. Le Gouvernement


décidera alors s’il exécute l’accord ou s’il prend des mesures compensatoires. »
 les comités de gestion paritaires sont mis sous tutelle de nouvelles commissions
« finance & budget » composées de membres de l’administration (et des cabinets?)
 Instabilité et fragilisation du financement alors que le sous-financement est dû en
partie aux surestimations des recettes
= laxisme côte recettes ./. rigueur côte dépenses

>>> Sécu =variable d’ajustement budgétaire et sous plus forte influence 139
politique
Réforme du financement de la sécurité
sociale
Sécu =variable d’ajustement budgétaire et sous plus forte influence politique

140
Source : CG SS, 54ème rapport au Gvt, mars 2016
5. Quelques défis futurs

141
Quelques défis futurs

1. Sortir des logiques d’austérité = paravent pour des réformes


de fond très marquées idéologiquement
2. Maintenir une sécurité sociale fédérale
3. Le financement :
• 2 piliers
• Justice fiscale
4. La question des modèles de travail et de vie de référence du
système :
Emploi, carrière, ménage typiques >> place du travail dans nos sociétés,
qualité de l’emploi, trajectoires professionnelles et de vie
>> not : individualisation des droits
5. La réduction collective du temps de travail
142
Sans perte de salaire
Bibliographie
• SPF Sécurité sociale, « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la sécurité sociale »,
janvier 2016
• SPF Sécurité sociale, «la protection sociale en Belgique, données Sespros 2014 », 2016
• SPF Sécurité sociale, « Analyse de l’évolution de la situation sociale et de la protection sociale
en Belgique » 2016
• P. Feltesse, P. Reman : « Comprendre la sécurité sociale pour la défendre », Couleurs livres,
2006
• C. Cornet, « C’est quoi la sécu? », séminaire FEC, juin 2016
• P. Reman, « financement de la sécurité sociale », séminaire FEC, juin 2016
• P. Reman, « philosophie de la sécurité sociale », séminaire FEC, juin 2016
• Patrick Feltesse, Christian Kunsch, « projet de Loi de réforme de du financement de la
sécurité sociale», MOC, mars 2017
• Luc Simar « De la sécurité sociale vers la protection sociale? La 6èeme réforme de l’Etat»,
séminaire FEC, juin 2016
Dossier «pensions» :
les réformes,
leurs effets, la
position de la CSC
http://moc-ho.be/Pensions-STOP-aux-co...
Système belge des pensions : 3 piliers
Epargne pension ou épargne à long terme
3ème pilier non liée au travail – certaines personnes

2ème pilier Pension complémentaire liée au travail- certains


travailleurs

Pension légale - tous les travailleurs


1er pilier
Système belge des pensions : 3 piliers
1er pilier = Sécurité sociale

Trois « régimes » :

• Salariés (objet de cette présentation)


• Indépendants
• Secteur public (fonctionnaires nommés)

Et de + en + de carrières mixtes – pensionnés à la fois salarié,


indépendant et/ou fonctionnaire
Système belge des pensions : 3 piliers
1er pilier = Sécurité sociale Logique de répartition : les pensions
d’aujourd’hui sont payées par les actifs
Pension légale propre d’aujourd’hui
= droit individuel
OU
• Droit découlant de
son propre travail Pension de survie = droit dérivé
• Calcul en fonction • A partir de 45 ans
de la carrière • Droit découlant du travail du conjoint décédé
professionnelle et • Calcul en fonction de la carrière professionnelle du conjoint décédé
des revenus gagnés Ou allocation de transition = droit dérivé :
• si condition d’âge de 45 ans non remplie
• Allocation temporaire : 12 mois sans charge d’enfant, 24 mois avec
charge d’enfants
• Calcul en fonction de la carrière du conjoint décédé
Système belge des pensions : 3 piliers

Systèmes résiduaires = aide sociale

GRAPA = Garantie de revenus aux personnes âgées (à partir de 65 ans)


• Pour les personnes âgées dont les ressources financières sont insuffisantes
• Sur base d’une enquête approfondie des ressources et de celles des cohabitants
• Montant de base : 701,72 euros/mois (1er janv2016)
• Montant majoré : 1. 052,58 euros/mois

APA (Allocation pour l’aide aux personnes âgées)


• Complément de revenus pour les personnes en perte d’autonomie
• En fonction des revenus de la personne « en besoins » et de celle avec qui elle forme
un ménage
1er pilier de pension

1. Conditions d’âge et de carrière : évolutions


2. Calcul des droits
3. Réformes envisagées
1. Conditions d’âge et de carrière: évolutions
Régime général
Date Condition d’âge

Jusqu’en 2025 65 ans

2025-2030 66 ans

A partir de 2030 67 ans


1. Conditions d’âge et de carrière: évolutions
Pension anticipée
Avant 2012: 60 ans et 35 ans de carrière

Date Condition d’âge Condition de Exception


carrière carrière longue

2015 61,5 ans 40 années

2016 62 ans 40 années 60/42 OU 61/41

2017 62,5 ans 41 années 60/43 OU 61/42

2018 63 ans 41 années 60/43 OU 61/42

2019 et après 63 ans 42 années 60/44 OU 61/43


1. Conditions d’âge et de carrière: évolutions
Pension de survie
Date du décès Age minimal du conjoint
survivant
2017 46 ans
2018 46,5 ans
2019 47 ans

2020 47,5 ans


(…) + 0,5 ans / an
2025 50 ans
2026 51 ans
(…) + 1 an / an
2030 55 ans
2. Calcul des droits
1.Intègre la durée de votre carrière
• Carrière complète = 45 années
• Diverses périodes prises en compte
• Travail effectif (prestations)
• Périodes assimilées (ex. chômage, RCC, crédit-temps, etc.)
• Périodes régularisées (ex. études)
2. Intègre vos rémunérations
• Rémunération réelle brute plafonnée
• Rémunération fictive
3. Intègre votre situation familiale
• Taux ménage (75%)
• Isolé (60%) ou autres cas
1er pilier de pension: réformes
3 réformes déjà intervenues
• Recul de l’âge légal de la pension
• Durcissement des conditions d’accès à la pension anticipée
• Durcissement des conditions liées à la pension de survie

Réformes envisagées
I. Périodes assimilées
II. Unité de carrière
III. Pension minimum
IV. Plafond salarial
V. Rachat des années d’études
3.I. Réforme des périodes assimilées
La réforme Di Rupo (à partir du 1/1/2013)
Pour :
• Les périodes de chômage au-delà du 48ème mois maximum (3ème période)
• Les périodes de RCC avant 60 ans (sauf métier lourd et
difficultés/restructurations)
Pension calculée sur base d’une rémunération fictive et non de la dernière
rémunération :
• 1.948€ / mois
• Soit 23.374,55€ / an
3.I. Réforme des périodes assimilées
La réforme Bacquelaine/Michel
• Pas encore en vigueur
• Sans doute en 2018
• Pour périodes assimilées prises après 10/2016 (sauf changement)
• Périodes de chômage:
• Période 1 (12 mois): rémunération réelle brute plafonnée
• Période 2 (max. 36 mois): rémunération fictive (1.948€ / mois)
• Période 3: salaire minimum
• Périodes de prépension:
• Rémunération fictive (1.948€ / mois), sauf métier lourd,
difficultés/restructuration
3.I. Réforme des périodes assimilées
Deux exemples concrets
• Moindre assimilation du chômage:
• Perte de 221,67€ / an
• Moindre assimilation des périodes de RCC:
• Perte brute de 960€/an (voire 1200 en cas de taux ménage)
3.II. Réforme de l’unité de carrière
De quoi parle-t-on?
• Pour le calcul de la pension, la carrière du travailleur ne peut être
supérieure à une carrière complète

• Une carrière complète compte:


• 45 années
• ou 14.040 jours ETP

• En cas de dépassement du plafond: déduction des années moins


avantageuses
3.II. Réforme de l’unité de carrière

La réforme Bacquelaine/Michel

• Modification du calcul en cas de dépassement des 14.040 jours ETP

• Prise en compte des 14.040 premiers jours ETP


Et non plus des 14.040 jours les plus avantageux

• … avec une priorité pour les jours prestés


• Pas de prise en compte des périodes assimilées
• Même si elles sont plus avantageuses
3.II. Réforme de l’unité de carrière
Exemples
• Nouria
• Début à 18 ans comme ouvrière
• RCC métier lourd à 58 ans et 40 années de carrière
• A 65 ans: 47 années de carrière (40 ans travail + 7 ans RCC)
• Dans le système actuel (avant réforme)
• Calcul basé sur les 45 meilleures années
• Prise en compte des 7 années de RCC puisque assimilées à la rémunération
normale brute (qui tient compte de son dernier salaire – le plus élevé)
• Dans le futur (après la réforme)
• Prise en compte des seules 45 premières années
• Remplacement des deux dernières années RCC par les deux premières années
de travail (à rémunération inférieure)
3.III. Réforme de la pension minimum
De quoi parle-t-on?
• Pension minimum
• Si 30 années de carrière (qu’importe le statut)
• Montants: 17.600€ /an (taux ménage) ou 14.000€/an (taux isolé)

• La réforme Bacquelaine/Michel
• Condition de carrière réduite à 20 années
• ….. MAIS … de travail effectif
• Pas de prise en compte des périodes d’inactivité
3.IV. Augmentation du plafond salarial
De quoi parle-t-on?
• En cas de calcul sur base des rémunération réelles brutes
• Pas de prise en compte de ce qui dépasse un plafond
• Plafond (2015): 53.528,57€ / an
• La réforme Bacquelaine / Michel
• Relèvement du plafond
• Sans autre précision
Les « dossiers » en suspens
Introduction d’un système à points
« Pension = nombre de points x valeur du point »
• Si votre revenu = revenu moyen = « 1 »
• Le nombre total de points variera en fonction de la durée de la carrière et des
revenus du travail perçus pendant la carrière

Enjeux :
• Comment (qui) définir la valeur monétaire du point ?
• Affaiblissement du principe d’assurance:
• système accompagné d’un mécanisme d’adaptation automatique (en fonction de
l’espérance de vie, du coût budgétaire lié au vieillissement)
• Le système remet totalement en cause le principe de « prestation définie »

>>>>> Remise en cause de la légitimité du 1er pilier


2ème pilier de pension

1. Le système actuel
2. Réforme envisagée
1. Le système actuel
• Constitution d’une pension complémentaire dans le cadre d’une
assurance groupe ou d’un fonds de pension = logique de capitalisation
• Avantage versé sous la forme d’un capital de pension (capital vie) ou
d’une rente de pension périodique

• Système d’assurance groupe privé mais COLLECTIF prévu au niveau du


secteur et/ou de l’entreprise
• Primes payées par l’employeur : le plus souvent = % du salaire brut
+ éventuellement contributions personnelles
• Avantage octroyé à tout le personnel ou réservé à certaines catégories
1. Le système actuel
• Deuxième pilier encouragé par le Gouvernement via un régime fiscal et social
avantageux
• Rendement garanti par les employeurs : taux intérêt de 3,75% sur parts
personnelles et 3,25% sur parts patronales
• Obligations légales des assurances pour protéger le « consommateur »
2. La réforme envisagée
• Révision du rendement garanti : variable en fonction des taux d’intérêt à long terme :
min 1,75 %, avec un maximum de 3,75 % pour l’ensemble du portefeuille

Fait: accord au groupe


des dix

• Ouverture du 2ème pilier à tous les travailleurs qui le souhaitent via une contribution
individuelle
• Chaque salarié détermine le montant de sa retenue sur salaire
• Mêmes avantages fiscaux que ceux applicables aux cotisations personnelles d’AG
Système belge des pensions : 3 piliers
3eme pilier = Epargne pension ou épargne à long terme

• Constitution d’une pension complémentaire dans le cadre d’une épargne


pension ou d’une épargne à long terme = logique de capitalisation
individuelle non liée au travail
• Système encouragé fiscalement par le Gouvernement
Rendements réels des pensions complémentaires
30

20

10

0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

-10

-20
Pensions sectorielles
Rendements marqués par
-30 Assurance de groupe leur volatilité et leur faible
Epargne-pension taux en termes réels (ce
-40 que touchent les
bénéficiaires)
Source : « Private Pensions : The Real Returns » de Better finance for all
Quelques chiffres sur les 3 piliers
3ème pilier Manque à gagner fiscal : 820 millions /an

71 milliards de réserves auprès des assurances


2ème pilier Manque à gagner de l’ONSS : contributions
personnelles = 103 millions/an
Quid sur les contributions patronales?

Régime
• Salariés : 24 milliards/an
1er pilier
Réforme Qu’en
des
penser?
pensions
Les effets de la réforme : risque de baisse du
niveau des pensions légales
• Attaque frontale du principe de l’assimilation… et donc des
plus vulnérables
• Périodes d’inactivité considérées par le gouvernement
comme volontaires, alors que le plus souvent contraintes
par le marché du travail ou les circonstances de vie !
• Pensions rabotées dès qu’il y a des périodes d’inactivité
• Seuls 18% des retraités ont une carrière complète parmi les
bénéficiaires du régime « salariés » (chiffres 2015)
• Le nombre de travailleurs salariés en invalidité progresse
parmi les travailleurs âgés
Alors que la Belgique est un des mauvais élèves de la classe en Europe : 20e
(sur 28) en terme du taux de remplacement…
Pas de quoi être fier…
Source : Eurostat

Selon le Bureau du Plan (étude sur l’évolution de la qualité sociale des pensions
du premier pilier de 2015), les choses ne vont pas s’améliorer…
Les effets de la réforme : renforcement des
inégalités de niveaux de vie entre retraités
Inégalités entre retraités liées à plusieurs facteurs:

• Niveau des rémunérations prises en compte (dont temps partiel)


• Carrière complète ou pas
• Interruptions dans la carrière
• Accès ou non au 2ème pilier de pension ( dont le montant est aussi influencé par le
niveau des rémunérations) :
• seuls 38% des travailleurs salariés y ont accès
>>>> les bénéficiaires des niveaux de pension légale les plus élevés bénéficient aussi de
pensions du 2ème pilier les plus élevées
Les effets de la réforme : renforcement des
inégalités entre hommes et femmes retraités
• Population Belge de + de 65 ans : 1.136.414 femmes / 857.424 hommes 3

• Écart de pension entre hommes et femmes en Belgique : 31% (Écart


2

salarial hô/fê : 22 %)
• Pension inférieure à 1000 € : 58 % des femmes et 32 % des hommes3

• Durée moyenne de la carrière des femmes = 35 ans


• 37% de la carrière des femmes est constituée de périodes assimilées,
contre 30% pour les hommes
• 19% des femmes bénéficient du 2ème pilier, contre 49% des hommes
Les effets de la réforme : risque de
privatisation accrue de la sécurité sociale
• Tout est fait pour favoriser les 2ème et 3ème piliers de pension
Réforme
des
pensions
Le récit du vieillissement
Un choc Les 20-60 ans
démographique paient pour les

Source: brochure CNE « 6 mensonges pour démanteler nos pensions »


va se produire retraités

Les pensions ne sont pas


viables financièrement

Il faut travailler Il faut développer


plus longtemps la capitalisation

Cela permettra de sortir


de la crise
…. Le financement des pensions dépend:
Moyens de l’Etat
• Hauteur des rentrées fiscales Financement
• Quels revenus sont mis à alternatif
contribution et à quelle hauteur
• Part affectée à la SS Dotation de l’Etat

Masse salariale
• Nombre de travailleurs
• Niveaux des rémunérations brutes Cotisations
• Types de rémunérations soumises à patronales et
l’ONSS personnelles
Taux des cotisations
• % , plafonné ou non
• Réductions temporaires ou
structurelles
• Exonérations
Les pensions sont finançables
Depuis les années 80

Les salaires L’Etat est dans des Le nombre de


n’augmentent logiques de millionnaires
quasi plus diminution des augmente
dépenses et de (100.000 en
privatisation des Belgique en
services publics 2015)
(= moins d’Etat)

En Belgique, nous produisons toujours plus de richesses. Mais


depuis les politiques néolibérales des années 80, les inégalités
entre riches et pauvres augmentent.
Coûts budgétaires à longue terme du vieillissement en %
du PIB (Comité d’étude du vieillissement – CEV- 2014)

12,8% avec les


réformes
Michel

Soit 0,087%/an

En quoi est-ce
intenable?
Les pensions sont finançables
• Nous produisons 3 fois plus de
richesses qu’en 1960 - nous
sommes en moyenne deux fois plus
riche par habitant que dans les
années 60
• Une question de volonté politique
• Vision de société : progrès social?
• Contribution de tous les revenus
de manière juste
• Politique de maintien des
travailleurs âgés dans l’emploi

Le Soir, 20 février 2017


Revenir aux objectifs fondamentaux des pensions
Une pension légale nécessite un montant décent pour assurer les 4 objectifs à
entretenir, voire renforcer :

• Objectif d’assurance sociale = garantir un revenu de remplacement pour les


travailleurs, tenant compte des périodes assimilées permettant le maintien du niveau
de vie
• Objectif économique = la pension n’est pas un coût mais un investissement, et
permet l’inclusion des + âgés, y compris économiquement : épargne, consommation,
soutien financier
• Objectif redistributif = système égalitaire (diminuer les inégalités)
• Objectif social = bénévolat, soutien familial, participation civile…

Vision de progrès social


Vision de progrès social
1/ Considérer avant tout les pensions comme un système de couverture sociale et
non comme un « trou » budgétaire
• Priorité absolue aux pensions légales et au renforcement de celles-ci
• Revalorisation des pensions minimums
• Liaison automatique et complète au bien-être (à l’évolution salariale);
• Eviter de constituer une trop longue liste de métiers lourds mais bien
majoritairement de définir des critères génériques, objectivables et équitables.

2/ Financement des pensions réfléchi dans le cadre global de la sécurité sociale


• contribution d’autres revenus que ceux du travail
• élargissement de l’assiette fiscale
3/ Capitalisation et privatisation des pensions n’est pas la solution
Voir la rentabilité réelle des 2ème et 3ème piliers
+ LOGIQUE FINANCIERE
Vision de progrès social

4/ Mais aussi, de manière plus large :

• Politique de maintien à l’emploi des travailleurs âgés : inscription de facto


dans une philosophie globale d’accompagnement des travailleurs en
entreprise et de création d’emplois, y compris pour les jeunes.
• Réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et création
d’emplois.
• Impôt sur les grosses fortunes (1% sur toutes les fortunes = 6 à 8 milliards
d’euros).
• Lutter contre la fraude fiscale (évaluée entre 20 et 30 milliards d’euros/an)
Bibliographie
• Conseil supérieur des finances, rapport annuel du comité d’études du vieillissement, juin 2016
• SPF Sécurité sociale, Working paper sécurité sociale n°6 et 8, Cartographie des retraites belges.
• Balises, journal des cadres d’Enéo, numéro 50, mai 2015
• Ph. Andrianne « Vieillissement : coût ou bénéfice? Ou encore autre chose? », séminaire FEC,
juin 2016
• Le Soir, « Réforme des pensions, attention danger », 4/11/2016
• CNE, 6 mensonges pour démanteler nos pensions, septembre 2015
• Econosphères, Patrick Feltesse, « pensions, cessons les contre-vérités », 3 janvier 2017
• Econosphères, Corinne Gobin, « l’avenir des systèmes publics de retraites et de sécurité
sociale : faux problèmes mais vraies solidarités »,sept 2009
• Y. El otmani, C. Vanhoudenhoven,K. Naito: « pensions: réforme ou déforme », 9 mars 2017
• Michaël Maira,CNE, « pensions: les projets du gouvernement fédéral », 17 janv 2017
• Le Soir, « Peu efficaces, les politiques d’emploi pour les plus âgés », 20 février 2017
Chômage: réformes et
enjeux
Rappel : principes de base des allocations de
chômage
Allocations de chômage

La Belgique a deux principaux types d’allocations de


chômage:
 Les allocations de chômage obtenues sur base d’un travail
salarié

 Les allocations d’insertion (ex-allocations d’attente) dont


peuvent bénéficier les personnes
o n’ayant pas assez travaillé pour bénéficier des allocations
de chômage complet
o qui terminent ou ont arrêté leurs études.
Dépenses par branches, prestations 2016

191
Profil des allocataires de l’ONEm

2016 Montant nombre

Chômage complet 5,4 Mia 538.483


66% 52%

Travailleurs 2,8 Mia 497.313


soutenus 34% 48%

dont CCE 1,4 Mia 93.000


17%

192
1980 ….. 2004 – 2012 – 2015…

Des réformes successives animées des mêmes logiques :


1. Durcissement des conditions d’accès aux allocations
2. Révision à la baisse des allocations de chômage
3. Activation et contrôle du comportement de recherche d’emploi, avec
sanctions à la clé

Alors que les chiffres du chômage restent quasi


inchangés depuis les années 80 :
entre 567.543 en 1982 et 630.806 en 2014
en passant par 740.738 en 2005.
1/ Stage d’insertion

 Stage de 3 mois (avant 1981), 9 mois (avant Di Rupo) à 12 mois


aujourd’hui

 Limitation dans le temps et exclusion (gouvernement Di Rupo 2012):


• Les allocations d’insertion sont limitées dans le temps (3 ans
maximum).Tous les 6 mois, les personnes doivent passer un entretien ; si
l’entretien est négatif, la personne restera 6 mois sans allocations
d’insertion.

 Limitation d’accès et de l’âge (Gouvernement Michel):


• pour les personnes de moins de 21 ans, condition de diplôme secondaire
requis
• obligation d’être âgé de moins de 25 ans au moment de la demande
d’allocations
2/ Allocations de chômage

1/ Suppression du complément d’ancienneté pour les nouveaux


chômeurs âgés (Gouvernement Michel) : pour chômeurs âgés d’au
moins 55 ans et 20 ans de travail après 1 ans de chômage

2/ Dégressivité accrue des allocations de chômage


 Les allocations baissent tous les 3 mois  insécurité
2/ Allocations de chômage

Concrètement pour la troisième période d’indemnisation (après max


48 mois de chômage)
 Pour un isolé, le minimum a été fixé à 991,64 €. Auparavant, il pouvait
percevoir, de manière illimitée dans le temps, une allocation plafonnée de
1.110,98 € qui était liée au dernier salaire perçu.
Sur une base annuelle, la mesure lui supprime l’équivalent de
2 mois et demi!

 Pour un chef de famille, le plafond lié au dernier salaire perçu était


auparavant de 1.238,90 €. Forfait fixé à 1.180,66 €
=1 mois et demi d’indemnisation en moins

 Les cohabitants vont également tomber plus vite dans les catégories
d’allocations les plus basses : forfait 523,90€.
2/ Allocations de chômage

3/ Suppression de l’allocation de garantie de revenu (AGR)

Début années 90: Introduction de la notion de travailleur à temps partiel avec


maintien des droits (temps partiel involontaire), avec ou sans garantie de revenus

 Contrôle de la disponibilité de tous les bénéficiaires de l’AGR (octobre 2015).


 Pour tous/tes les travailleurs.euses à temps partiel avec garantie de revenus,
après deux ans de travail à temps partiel (à partir du 1er janvier 2016),
l’allocation sera réduite de moitié en janvier 2018
 50.702 personnes bénéficient d’une AGR

= Attaque contre les travailleurs.euses qui perdront 23% de revenus.


3/ Activation, contrôle, sanctions

1/ Contrôle du comportement de recherche d’emploi : Convocations individuelles de chaque


DE qui doit apporter les preuves papier de sa recherche; 3 entretiens avec sanctions et exclusions à
la clé.
2/ Obligation, pour les chômeurs âgés (y compris les « pré-pensionné-es) de rester disponibles
sur le marché de l’emploi jusque 65 ans
3/ Les contrôles inopinés du domicile en violant la vie privée ;
4/ Suppression de la dispense pour raisons familiales ;
5/ Durcissement des sanctions administratives;
6/ Instauration d’un service communautaire obligatoire pour les chômeurs de longue durée, à
concrétiser par les régions
7/ Obligation d’accepter un emploi qui met hors du domicile plus de 12 heures par jour
quel que soit le lieu où il se trouve en Belgique et ce même s’il est à temps partiel
4/ 6ème réforme de l’Etat

L’ONEm (niveau fédéral) :


 Contrôle de l’admissibilité et indemnisation

Organismes régionaux (Forem, Actiris, VDAB) :


 Activation et sanctions
Les effets de la réforme
Evolution du chômage complet

Fins de droit aux AI:


• En 2016 = 7.986
• Depuis le
1/12015= 37.007

Conférence de presse de l’ONEm, mars 2017


Quelques chiffres de sanctions et d’exclusions
de la sécurité sociale

Evolution du nombre de sanctions du fait de la procédure


d’activation du comportement de recherche d’emploi 2005-2014 :

Année Sanctions administratives


2005 14.594
2014 33.990

Une diminution de 9% de chômeurs/euses complets


indemnisé.e.s en 2015 par rapport à 2014 (réformes sur les
droits aux allocations)
Diminution du chômage indemnisé selon le sexe:
• 7,6% hommes
• 10,7% femmes
• 45,6% ont disparu des statistiques
Quelques chiffres de sanctions et d’exclusions
de la sécurité sociale

Evolution du nombre de sanctions du fait de la procédure


d’activation du comportement de recherche d’emploi 2005-2014 :

Année Sanctions administratives


2005 14.594
2014 33.990

Une diminution de 9% de chômeurs/euses complets


indemnisé.e.s en 2015 par rapport à 2014 (réformes sur les
droits aux allocations)
Diminution du chômage indemnisé selon le sexe:
• 7,6% hommes
• 10,7% femmes
• 45,6% ont disparu des statistiques
Pauvreté et
Source : powerpoint de Luc VANDORMAEL, président de CPAS, 22 juin 2016

exclusion
sociale
BFP 2014

Difficultés
psychologiques
% ISP 2014
Moyenne 32 %
De 43 à 28 % selon
niveau études 204
À quoi servent ces mesures si le chômage ne
baisse pas?
Les mesures prises par le
politique renforcent les préjugés
Conclusions générales

 Pression sur les salaires et les conditions de travail


 Risque d’un retour au schéma traditionnel des familles(femmes à
charge de leur mari). La non-ouverture des droits entraînent la
dépendance financière des femmes.
 Avec l’exclusion des allocations d’insertion beaucoup de femmes
cohabitant-e-s n’auront pas droit au CPAS
 Passage d’un système de solidarité à un système d’assistanat.
 Précarisation des demandeurs.euses d’emploi.
• Conséquences lourdes sur les familles monoparentales. Impact sur les enfants.

 Les secteurs qui utilisent des temps partiels sont des secteurs avec
bas salaires et conditions de travail flexibles. Un grand nombre de
travailleuses à temps partiel sont déjà pauvres. Avec la diminution de
l’AGR et la loi Peeters ce sera encore pire.
Bibliographie

 SPF Sécurité sociale, «Sécurité sociale. Tout ce que vous avez toujours voulu
savoir», janvier 2016
 K. Kourcha « Sécurité sociale et pauvreté », séminaire FEC, juin 2016
 A. Rodriguez « Evolution du chômage et des pensions sous l’angle du
genre », mars 2017
 Luc Vandormael « Sécurité sociale et pauvreté. Le vécu des CPAS »,
séminaire FEC, juin 2016
 ONEm, Rapport annuel 2016
 ONEm, présentation utilisée pour la conférence de presse, mars 2017
Le système des soins de santé en
Belgique

Le fonctionnement et les réformes

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Le fonctionnement quotidien du système

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Le fonctionnement quotidien du système

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Une assurance maladie obligatoire et universelle

 Une couverture large (gamme des services offerts?)


– Les prestations de santé portent sur les soins préventifs et curatifs
– 29 catégories de prestations de santé :
o les soins médicaux courants comportant : les visites et consultations des
médecins généralistes et des médecins spécialistes
o les soins donnés par les kinésithérapeutes, par des infirmier(ère)s et par des
services de soins infirmiers à domicile, les soins dentaires, les accouchements, les
médicaments, les prothèses, les aides à la mobilité, les bandages et les implants
o les soins hospitaliers, les soins en maison de repos pour personnes âgées, les
soins nécessités par la rééducation fonctionnelle

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Une assurance maladie obligatoire et universelle

Un remboursement partiel (proportion des frais couverts?)


 L’aide médicale ordinaire
75% des honoraires conventionnels
 Les médicaments
 Il existe quatre catégories de remboursement :
 la catégorie A concerne les médicaments absolument vitaux (par exemple l’insuline), entièrement
remboursés
 la catégorie B comprend les médicaments indispensables (par exemple les antibiotiques, les
médicaments contre l’hypertension), remboursés aux trois quarts ;
 la catégorie C est pour les médicaments qui soignent les symptômes et augmentent donc le confort (par
exemple les mucolytiques), remboursés à 15% ;
 La catégorie D concerne les somnifères ou les antidouleurs, qui ne sont pas remboursés

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Analyses
 Notre système des soins est apprécié,
 mais …
 Des constats et caractéristiques qui posent “question”
 Des évolutions et tendances déterminantes
 Grands défis pour une politique de santé volontariste

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Un système de soins de santé performant

Source : Eurobaromètre, Commission européenne, 2010 (Données 2009)

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Des coûts à charge des patients importants

 La part du coût à charge des patients est de 24,9%, soit plus de 9 milliards d’Euros:
tickets modérateurs, suppléments, prestations non remboursées
 Coûts particulièrement élevés pour les malades chroniques
 Les coûts à l’hôpital peuvent être élevés en fonction de la pathologie, du choix de la
chambre et de l’hôpital
 Les coûts des médicaments représentent la part la plus élevée dans le coût total à
charge des patients, plus de 30%
 La médecine duale s’étend et le nombre de patients augmentent

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Augmentation du nombre d’invalides

 Au 31 décembre 2015: 370.400 malades de longue durée (>1 an)


= + 8% par rapport à 2014 (+ 26.500)
= + 64% par rapport à 2005
 Chaque année: 200.000 nouveaux malades > 2 mois
 Les sorties d’invalidité vers la pension ont augmenté de 44,08 %
 Les sorties d’invalidité vers une reprise d’activité professionnelle ont augmenté de
4,04%
 Coût des indemnités = 5 milliards d’euros

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Augmentation du nombre d’invalides
 Les 2 principales causes d’invalidité
1. les troubles psychiques
2. les maladies du système locomoteur et du tissu conjonctif

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Augmentation du nombre d’invalides
 Explications
 une hausse du nombre de pathologies d'ordre psychique, comme les dépressions et les burn-out
 l'allongement de la carrière
 Le vieillissement de la population et les évolutions du marché du travail
 L’augmentation des maladies musculo –squelettiques
 le stress, les conditions de travail

Source : rapport établi par le service des indemnités de l’INAMI concernant les facteurs à l’origine du nombre croissant d’invalides pour la période de
1995-2014.

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Augmentation du nombre d’invalides
 Explications
 la carrière dite « citron »( courte mais intensive)

 la situation familiale : emplois complexes combinés à l’éducation des enfants et à des


problèmes de santé
 Les mesures prises dans les autres secteurs de la sécurité sociale :

 les mesures prises dans la réglementation chômage


 l’augmentation de la carrière professionnelle sans mesures d’accompagnement adaptées

 la diminution des régimes de pension anticipés

 "La hausse des dépenses pour les malades de longue durée est en partie la
résultante de la décision de détricoter le système de la prépension, …", écrivent
Pieter Blomme et Jasper D'Hoore, De Tijd

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Politique du Gouvernement fédéral : les mesures Maggie
DE BLOCK
 La ministre de la Santé Maggie De Block économise 900 millions d’euros dans les soins de santé, « au
scalpel fin, sans que le patient le sente»
 Une réduction progressive du niveau de couverture des soins de santé pour le patient
 La croissance de l’objectif budgétaire entre 2016 et 2017 est quatre fois inférieure à la croissance
des besoins de soins de santé estimée par le Bureau du Plan (+0,5% contre +2,2%)
 Augmentation du prix de nombreux médicaments d’usage très fréquent
 Modification des conditions de remboursement des antibiotiques : 15 millions € à charge des
patients
 Relèvement des plafonds de tickets modérateurs : 14 millions € économisés sur le dos des patients
les plus faibles

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Politique du Gouvernement fédéral : les mesures Maggie
DE BLOCK
 Durcissement des conditions d’accès ou de révision de l’accès au bénéfice de l’intervention
majorée (statut BIM). C’est 10 millions d’économiser sur les citoyens les plus pauvres de notre
société
 Activation des travailleurs et des demandeurs d’emploi malades de langue durée : 122 millions
 Les économies de 100 millions prévues dans les hôpitaux (réduction du nombre de lits,
économies dans les domaines de la biologie clinique et de l’imagerie médicale,…)
 l’accès difficile aux soins hospitaliers à moyen terme
 Dégradation des conditions de travail et la qualité des soins : la Belgique a déjà le plus mauvais taux
de personnel de soins infirmiers de toute l’Europe : 11 patients pour un(e) seul(e) infirmier(-ère) ;
aux Pays-Bas, c’est 7 patients, et en Norvège, 5
 Les mesures unilatérales d’économies sur les masses d’indexation des honoraires des prestataires
de soins vont entrainer :
 Augmentation du nombre de prestataires de soins non conventionnés avec l’INAMI

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Illustrations
 27 millions d’euros d’économie dans les antibiotiques et inhibiteurs d’acide gastrique
 Les antibiotiques et inhibiteurs d’acide gastrique sont actuellement dans la catégorie B
 Mais la ministre De Block veut les faire passer en catégorie C
 l’antibiotique le plus prescrit est l’Augmentin, (en 2014, 1,5 million de personnes ) et il coûtera
désormais 8,60 euros au lieu de 3,5 euros
 Les inhibiteurs d’acide gastrique
 le Pantoprazole (utilisé par plus d’un million de personnes en 2014) Les prix passent de 9 à 18
euros
 l’Omeprazole (630 000 personnes en 2014), les prix passent de 12 à 24 euros

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Illustrations
 Economie dans les maisons médicales travaillant au forfait : 7 millions
 Entre 2005 et 2015, le nombre de maisons médicales en Belgique est passé de 67 à 150
 le nombre de patients est passé de 140 000 à plus de 336 000
 De nombreuses maisons médicales ne peuvent plus assumer cet afflux de patients
 Ces centres répondent à une demande de soins de santé de première ligne de qualité et
accessibles
 Chaque maison médicale au forfait reçoit un montant mensuel fixe de la mutuelle par
patient inscrit chez elle
 le patient ne doit pas payer

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Illustrations
 Economie dans les maisons médicales travaillant au forfait : 7 millions
 Sur un budget annuel de 138 millions, cela représente 5 % des rentrées

 en interdisant l’ouverture de nouvelles maisons médicales


 faire un audit pour celles qui sont déjà dans leur phase de démarrage
 ne plus indexer l’argent octroyé aux maisons médicales par patient que pour
un quart au lieu de la totalité

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Alors que…
 Rendre les médicaments plus chers > les patients les plus vulnérables qui vont
postposer leur traitement
 900 000 patients, chaque année, reportent une visite chez le généraliste pour des
raisons financières
 Appliquez une politique rationnelle des prix des médicaments : cela
rapporterait 500 millions d’euros
 Mettre en place un système d’appel d’offres par lequel c’est, à qualité
égale, le médicament le meilleur marché qui est remboursé dans sa
totalité
 Cela rapporterait au total plus d’1 milliard d’euros

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Alors que …
 Si l’on donnait à tous les spécialistes un salaire de professeur d’université, on pourrait
économiser 2 milliards d’euros :
 aucune transparence sur la question des salaires des spécialistes :
 les salaires
des spécialistes travaillant avec des machines gagnent entre 25 000 et 50 000
euros bruts par mois.
 Les spécialistes
qui travaillent davantage avec les gens, comme les pédiatres, les psychiatres…
ne gagnent « que » 10 000 à 20 000 euros par mois
 des spécialistes
imposent des chambres simples et facturent des suppléments d’honoraires
jusqu’à 300 % ou donnent un rendez-vous plus rapidement en échange d’un bon prix
 Les honoraires sont excessifs : 400.000 euros par an
 Une interdiction générale des suppléments doit donc être instaurée
 Lutte contre la « prestatite » et la « supplémentite » rapporterait 375 millions d’euros

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En somme
Mesures alternatives Bénéfices
Régulations des salaires des spécialistes 2 milliards
Système d’appel d’offres pour les médicaments 1 milliard
Politique rationnelle des prix des médicaments 500 millions d’euros
Lutte contre la « prestatite » et la « supplémentite » 375 millions d’euros
Total 3,87 milliards

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les grands défis pour une politique de santé volontariste

• Maîtrise du coût global et du financement de manière structurelle


• Améliorer l’accès aux soins
• S’organiser face au vieillissement et à l’évolution de la médecine
• L’enjeu des ressources humaines

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Des alternatives existent
 Réduire le coût à charge des patients de 25% à 20% du coût total des soins
 Régulation des suppléments et des prix (entre autre médicaments et matériel médical) par un
système d’appel d’offre
 Investir dans les ressources humaines vu les besoins croissants en personnel soignant et vu
l’évolution démographique
 Plus de transparence des coûts et remboursements
 Une plus grande différenciation entre médecins conventionnés et non-conventionnés
 Favoriser une couverture solidaire coûtant moins cher qu’une couverture par des assurances
commerciales
 Exemple: l’Hospi Solidaire: 3€/mois/famille pour garantir la sécurité financière en chambre commune et à deux lits

 Une couverture ciblée sur les maladies chroniques et graves

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Des alternatives existent

 Revoir le mode de financement des hôpitaux inflationniste, stressant et conduisant à


une médecine productiviste
 Conversion d’une partie de l’offre hospitalière vers des structures de soins
intermédiaires
 Structurer et financer autrement et plus globalement les soins de la première ligne
 Evaluation et débat d’opportunité sur le coût des nouveaux médicaments et
techniques
 Mieux faire correspondre le prix des médicaments et du matériel médical avec la
réalité des coûts
 Evaluer la qualité des soins en termes de résultats, vers des systèmes d’accréditation

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Sources
 « Il y a bel et bien une alternative à votre politique, Maggie », Dirk Van Duppen 29 Novembre 2016, https://ptb.be/articles/il-y-
bel-et-bien-une-alternative-votre-politique-maggie
 rapport établi par le service des indemnités de l’INAMI concernant les facteurs à l’origine du nombre croissant d’invalides pour
la période de 1995-2014.
 Vieillissement : coût ou bénéfice? Ou encore autre chose? Philippe Andrianne, Secrétaire politique, Énéo, mouvement social
des aînés, FEC 21 juin 2016
 Principales caractéristiques du système de santé belge (niveau fédéral), Michel VIGNEUL, 4 novembre 2013
 Réintégration des malades, CSC national, Herman Fonck, 5/1/2017

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La 6 ème réforme de l’Etat

« La régionalisation » des allocations familiales

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Des enfants pauvres…
 Selon une étude de la Mutualité socialiste menée par l’ULG et datant de février 2016 :
• 30% des enfants en Belgique vivent dans une famille pauvre
• A Bruxelles, 40% des enfants vivent dans une famille pauvre, c’est à dire 4 enfants sur
10
• Selon l’UNICEF : « un des taux de pauvreté infantile les plus élevés d’Europe »
 Selon les chiffres de la Direction générale des statistiques, dans une enquête de 2014
• à Bruxelles, 25,7% des enfants grandissent dans une famille où personne ne travaille
• en Wallonie, ce pourcentage est de 18,5%
• et en Flandre, de 6,6%

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Page blanche ou continuité ?
 Bilan du système actuel :
• une certaine satisfaction de la part de ses usagers
• Donc pourquoi le communautariser?
➢ le secteur des allocations familiales a servi de variable d’ajustement pour
l’équilibre financier de la sécurité sociale
➢ le secteur a pourvu aux dépenses croissantes des branches comme celles
du chômage entre 1975 et 1985, des soins de santé depuis au moins les
années 1990 et des indemnités de maladie depuis 2004

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Communautarisation des allocations familiales

 Les allocations familiales sont communautarisées depuis juillet


2014
 Les communautés sont financièrement responsables depuis le
1er janvier 2015
 Mais l’administration fédérale reste en charge jusqu’à ce que
les Communautés décident de reprendre effectivement la
gestion pour le 1er janvier 2020 au plus tard

Source: Communautarisation des allocations familiales, état de la course à mi-parcours, note de P. Palsterman, secrétaire régional

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En résumé
Organisation mise en place ou envisagée
Wallonie Bruxelles Communauté Flandre
(COCOM) germanophone

Pilotage Branche famille Branche Administration Administration


de l’AViQ famille de
l’IRISCARE

Place des Comité Comité de Conseil d’avis Conseil d’avis


interlocuteurs « Famille » gestion
sociaux

Organisation Caisses + Caisses 1 caisse pour la Caisses


du paiement création d’une agréées Communauté fusionnées
caisse publique

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Un financement sans logique
 Avec ce transfert, « les régions » recevront
• environ 6% du budget de la sécurité sociale (un peu plus de 6 milliards €)
• réparti entre en fonction d’une clé démographique (nombre d’enfants de 0-18 ans domiciliés)
 Ce critère avantage considérablement
• la Communauté germanophone
• en raison de la proportion appréciable d’enfants de travailleurs frontaliers, recevant leurs
allocations familiales d’Allemagne ou du Luxembourg.
• Bruxelles
• en raison de la présence de travailleurs bénéficiant d’un statut d’extraterritorialité
(diplomates, fonctionnaires internationaux…)
• les enfants, en moyenne, étudient moins longtemps

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Un financement sans logique
 La base du financement du système :
• une dotation fédérale, fixée à partir :
 des dépenses actuelles du régime, et indexée en fonction de l’évolution du PIB
 et en fonction du nombre d’enfants jusqu’à 18 ans

 La dotation tient compte de tous les enfants domiciliés dans l’entité, même s’ils
n’ouvrent pas un droit à des allocations familiales
• le système ne tient pas compte des suppléments d’allocations familiales,
accordées en fonction du nombre d’enfants dans la famille, du handicap de
l’enfant et, surtout, de la situation sociale du ménage où vit l’enfant

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Le montant des allocations familiales

Allocation moyenne par enfant/mois pour les salariés et indépendants (décembre 2014)
en € écart en % Nombre % des enfants
d’enfants bénéficiaires
bénéficiaires
Wallonie (Région) 184,87 +2,53% 690.334 31,5%

Communauté 179,36 -0,53% 10.918 0,5%


germanophone
Bruxelles 191,24 +6,06% 239.086 10,9%

Flandre (Région) 175,74 -2,53% 1.260.396 57,6%

Belgique 180,31 0,0% 2.189.816 100%

(Source: FAMIFED)

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Le montant des allocations familiales

Les montants mensuels de base (euros, au 01/05/2016)

Premier enfant 92,09


Deuxième enfant 170,39
Troisième enfant et suivants 254,40

Majorations : - suppléments d’âge (6, 12, 18 ans)


- supplément annuel (rentrée scolaire),
- enfants atteints d’une affection,
- enfants de chômeurs (> 6 mois), pensionnés et invalides,
- familles monoparentales,
Allocations particulières pour les orphelins et les enfants placés.

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Répartition des bénéficiaires

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Répartition des bénéficiaires

Service Formation – Tronc commun 2016-2017 (Source: FAMIFED)


Montants des allocations familiales à partir du 1/1/2019
Wallonie Bruxelles Communauté Flandre
Réforme des allocations
(COCOM)familiales envisagée/décidée
germanophone

un montant de base fixe Réflexions en cours Réflexions en cours Base 160€/mois par enfant
mensuel de 155 euros. (base + suppléments) -plus de rang, ni de
165 euros pour les supplément d’âge
enfants de 18 à 24 ans

Des suppléments sociaux -supplément social (50 €) si


en fonction des revenus revenus <30.000 € ou
du ménage, jusqu'à 50 <60.000 € si 3 enfants,
000 euros bruts -prime de 150 € pour les 3 et
imposables. 4 ans en lien avec
Voir détail infra l’enseignement maternel

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Un montant indifférencié
 Suppression de la différenciation de l’allocation selon le « rang » de l’enfant
 Mais suppléments sociaux :
 Un enfant n’est pas l’autre

 différences objectives dans le coût d’éducation d’un enfant

 en fonction en tout cas de son âge et de son état de santé


 les revenus du ménage sont des allocations sociales ou de revenus d’un montant
analogue
 un seul parent subvient aux besoins du ménage

 familles monoparentales

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Impact de la réforme sur les montants

Allocations familiales

900,0
Montant des allocations - €

771,3
800,0
700,0
600,0 516,9 640,0
500,0
400,0 320,0 480,0

300,0 160,0
200,0 262,5 Système actuel
100,0 Nouveau système
92,1
0,0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5

Nombre d’enfants

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Impact de la réforme sur les montants

 Contraintes budgétaires – Clé de répartition défavorable à la Wallonie et à


Bruxelles
Le choix des critères de financement en matière de prestations familiales fait apparaitre:
 - 2,53% pour la Wallonie
 - 1,16% pour Bruxelles
 + 19,26% pour la Communauté Germanophone
 + 1,5% pour la Flandre

Cette situation s’explique principalement par l’absence de prise en compte des taux majorés dans la répartition des moyens financiers. En
effet, celle-ci se base sur la clé population de 0 à 18 ans alors que les dépenses se répartissent également en fonction d’autres critères et
principalement selon la situation socio-économique des bénéficiaires puisqu’il existe des suppléments sociaux à destination de groupes
spécifiques tels que les chômeurs, les pensionnés et les familles monoparentales. Or, ces taux majorés contribuant à l’augmentation des
dépenses des entités fédérées sont surreprésentés à Bruxelles et en Wallonie
Bertrand, 2016, Les impacts budgétaires pour les institutions régionales bruxelloises, la Région Wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles,
DULBEA-ULB

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Projet de positions du MOC
 Le MOC demande aux pouvoirs politiques de tenir compte des coûts supplémentaires
liées aux situations socioéconomiques de nombreuses familles en Région
bruxelloise: famille monoparentale, handicaps, chômage
 Le MOC opte à la fois pour le droit aux allocations pour tous les enfants (y compris
les enfants sans papier) et pour le maintien des allocations familiales dans le système
de protection sociale
 le MOC propose l’octroi d’un montant unique, quel que soit le rang de l’enfant

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Projet de positions du MOC
 Au montant de base, il faut ajouter des corrections supplétives qui assureront une
protection sociale aux familles en difficulté et corrigeront les inégalités criantes à
Bruxelles (principe de solidarité)
 Le MOC défend le principe de l’inconditionnalité de l’octroi des allocations jusqu’à
25 ans
 Le MOC n’est pas favorable à une multiplication des caisses privées de paiement
 Les missions des caisses privées doivent être assumées par les services publics et les
secteurs du Non Marchand
 Participation des organisations familiales dans la structure de l’OIP

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Les logiques politiques
Trois paradigmes d’ Etat social

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Trois paradigmes
Sociale démocratie Troisième voie Néolibéralisme
Economie nationale : politique Mondialisation assumée: Libre échange: favoriser le
économique interventionniste, l'accélération, à l'échelle développement du commerce
visant à protéger l'économie contre mondiale, des échanges de biens international en supprimant les
la concurrence étrangère et de services barrières douanières,
réglementaires
Economie mixte dans laquelle Marché: outil à privilégier et à Fondamentalisme du marché
coexistent de nombreuses surveiller Les prix des biens et des services
entreprises privées et un secteur sont le résultat de décisions
public puissant prises librement par les
particuliers et les entreprises
Emploi/sécurité sociale : politique La sécu au service du plein Politique d’offre, diminution des
de la demande. Le plein emploi au emploi: activation charges sociales, lutte contre les
service des objectifs de la sécurité pièges à l’emploi,
sociale

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Trois paradigmes
Sociale démocratie Troisième voie Néolibéralisme
Egalitarisme : recherche de Nouvel individualisme : Individualisme radical : il
l’'égalité des citoyens en matière L’individu se définit comme calcule rationnellement son
politique, économique et/ou une personne par ses capacités intérêt, en vue de maximiser sa
sociale, afin de contrer les et comme un citoyen par sa satisfaction économique sur le
inégalités (d'ordres économiques, participation marché. C’est un être «
intellectuelles, physique, social, intéressé » : son unique mobile
etc.). L’individu s’efface derrière sa d’action est l’intérêt personnel.
classe. Etat redistributeur de Homo-economicus
richesses
Question sociale: risques propres Manque de « capabilités », Insuffisance de
à la société industrielle, possibilités effectives et déficit l’employabilité : incapacité
imperfections du marché des institutions d’intégration d'évoluer de façon autonome à
l'intérieur du marché du travail

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Trois paradigmes
Sociale démocratie Troisième voie Néolibéralisme
Responsabilité collective face aux Equilibre des responsabilités Responsabilités individuelles
risques sociaux
Etat social « passif » Etat social actif Laisser faire
Marché du travail régulé ( par la Flexisécurité : sécurisation des Marché du travail= marché
loi, par des cct…) transitions dans un cadre Le travailleur est mobile et
négocié. Facilité de vend ses compétences sur le
licenciement pour les marché
entreprises (volet flexibilité) et
des indemnités longues et
importantes pour les salariés
licenciés (volet sécurité).
Rôle des acteurs sociaux : Tripartisme Rôle réduit de la concertation.
Paritarisme et concertation Introduction d’opérateurs
marchands
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sources
J. Gautié et B. Palier : trois paradigmes d’ Etat social
 Objectifs et philosophie de la sécurité sociale, formation de formateurs FEC, 25 juin 2012, P. Reman

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Les alternatives de la CSC
 Il faut renforcer et moderniser la sécurité sociale au lieu de la démanteler et de
la remplacer par des systèmes commerciaux moins solidaires.
 Pour ce faire, il faut:
 imposer une norme de pauvreté fédérale;
 adapter les minimums pratiqués dans la sécurité sociale en fonction de cette
norme;
 que les minimums pratiqués dans l’assistance sociale soient au moins égaux à
cette norme;
 renforcer le caractère assuranciel en relevant les maximums et les plafonds de
calcul

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Les alternatives de la CSC

 continuer à garantir la liaison au bien être de tous les revenus de


remplacement et des allocations familiales, grâce à des adaptations
automatiques
 renforcer l’aspect «recettes»:
 en renforçant l’emploi;
 augmenter le financement alternatif; en garantissant l’affectation d’une partie des
nouvelles recettes publiques à la sécurité sociale;
 Procéder à une évaluation et une limitation de l’ensemble des réductions de
cotisations sociales accordées aux employeurs;
 Lutter contre la fraude aux cotisations et la fraude au paiement des cotisations;

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Les alternatives de la CSC
 assurer le financement des allocations familiales et des soins de santé
grâce aux ressources générales, plutôt qu’au travers des cotisations sur
le travail;
 adapter la sécurité sociale à l’objectif de l’individualisation des droits
sociaux;
 préserver le caractère fédéral de la sécurité sociale;
 augmenter l’impôt sur les grosses fortunes et les revenus du capital, en
particulier via une véritable taxe sur les plus-values et un frein à l’érosion
insidieuse de l’impôt des sociétés (notamment par la déduction des
intérêts notionnels)

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Les alternatives de la CSC
 instaurer la cotisation sociale généralisée (CSG) sur tous les revenus réels,
en remplacement des prélèvements qui ne touchent que le pouvoir d’achat
des travailleurs;
 lutter en priorité contre le chômage des jeunes et l’insécurité d’emploi chez
les jeunes
 mener une politique large pour des emplois plus nombreux et de meilleure
qualité
 supprimer l’insécurité d’emploi en réduisant les contrats temporaires et
intérimaires,

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Préserver la sécurité sociale

Une question de choix


politique

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Quelles pistes d’action?
« Le Meilleur des mondes »

Aldous Leonard Huxley, né le 26 juillet 1894 à Godalming


(Royaume-Uni) et mort le 22 novembre 1963 à Los
Angeles (États-Unis), est un écrivain britannique plus
particulièrement connu du grand public pour son roman
Le Meilleur des mondes.

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Quelles pistes d’action?
En tant que délégué dans mon entreprise?

En tant que travailleur?

En tant que citoyen ?


Quelques pistes d’action : dans votre entreprise

Au conseil d’entreprise : Aperçu annuel des mesures en faveur de l’emploi (déclaration


trillium)
• communiquée à l’employeur entre le 1er février et le 10 mars de chaque année
• doit être communiquée par écrit par l’employeur au conseil d’entreprise. (A défaut
DS)
• Les réductions groupe-cible et la réduction structurelle
• Autres mesures en faveur de l’emploi :
• Pour toutes ces mesures, la déclaration mentionne :
• le nombre de travailleurs concernés par « têtes » et par équivalents temps plein
• le montant de l'avantage financier dont l'employeur a bénéficié par l'application de ces mesures

• Besoin d’aide : notre expert en information économique et financière : azize.benazzi@acv-csc.be


Quelques pistes d’action : dans votre entreprise
Calculez ce que votre employeur tire d’un certain nombre de mesures gouvernementales
comme le saut d’index, les réductions de charges dans le cadre du tax shift, les réductions pour bas salaires et les
réductions pour hauts salaires. (site csc-en-ligne.be)
Quelques pistes d’action : dans votre entreprise
1/ Contrôler

• La politique de l’emploi menée dans l’entreprise


• La politique de rémunération menée dans l’entreprise

Repérer les leviers d’action en la matière

2/ Lors de la présentation de l’information économique et financière

• Examiner le bilan social


• Poser des questions sur :
• la structure des rémunérations
• les intérêts notionnels
• L’usage des mesures en faveur de l’emploi
• …
Quelques pistes d’action : faire circuler l’info
• Campagne du MOC http://moc-ho.be/Pensions-STOP-aux-co...

Et participer à un groupe
d’action collective du MOC
de BXL : une fois par mois,
avec des militants

Gilles Maufroy
Animateur-Formateur
CIEP-MOC Bruxelles
gilles.maufroy@mocbxl.be
Quelques pistes d’action :

Au moment des élections : choix électoral « éclairé »

Apprendre à défendre notre patrimoine social

Se mobiliser
La légende du colibri

 Un jour, dit la légende, il y eut un


immense incendie de forêt. Tous
les animaux terrifiés, atterrés,
observaient impuissants le
désastre. Seul le petit colibri
s’activait, allant chercher quelques
gouttes avec son bec pour les jeter
sur le feu. Après un moment, le
tatou, agacé par cette agitation
dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es
pas fou ? Ce n’est pas avec ces
gouttes d’eau que tu vas éteindre
le feu ! "Et le colibri lui répondit :
"Je le sais, mais je fais ma part."

Service Formation – Tronc commun 2016-2017


Contacts
• Veronique.hecquet@acv-csc.be

• Mustapha.azzizi@acv-csc.be

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