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L'assassinat du duc de Berry en 1820 entraîne une Hymne Le Retour des Princes français à
réaction absolutiste des ultras, avec l'arrivée comme Paris
président du conseil des ministres de Villèle, qui
mène une politique de plus en plus proche des
désirs des ultras, qui se retrouvent en position
encore plus favorable en 1824, à l'arrivée de
Charles X sur le trône. C'est en effet sous son règne
que sont adoptées les mesures les plus ancrées dans
l'idéologie absolutiste, par exemple le « milliard des
émigrés » mais aussi la loi sur le sacrilège religieux.
La fin des années 1820 marque une opposition de
plus en plus marquée de la part des libéraux.
L'arrivée du ministère Polignac, résolument ultra, et
les réponses inadaptées du souverain face à
l'opposition entraînent la Révolution de 1830 et la
Le royaume de France en 1815.
mise en place de la monarchie de Juillet.
Informations générales
Si l'historiographie républicaine a souvent présenté
la période comme un retour en arrière et une Statut Monarchie
parenthèse sans grande importance, la Restauration constitutionnelle
reste un moment clé pour la France du XIXe siècle, Texte fondamental Charte de 1814
puisqu'elle voit le pays s'initier à certaines des
Capitale Paris
libertés acquises depuis la Révolution, mais aussi le
développement économique du pays qui Langue(s) Français
s'industrialise progressivement. La fin de la période Histoire et événements
voit également les débuts de la présence française
en Algérie. 8 juillet 1815 Retour de Louis XVIII sur
le trône.
28 août 1815 Les ultra-royalistes
triomphent aux élections
et forment la « Chambre
et forment la « Chambre
introuvable ».
Louis XVIII revient à Paris le 8 juillet 1815 sur conseil de Talleyrand qui espère ainsi prendre de court les
Alliés. Le retour n'est pas sous les meilleurs auspices : en revenant à la suite d'une défaite de l'armée
française, et en humiliant celle-ci en lui refusant le drapeau tricolore, le roi conforte ses opposants dans
l'idée qu'il revient « dans les fourgons de l'étranger », ce qui devient une thématique récurrente dans le
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discours des ennemis des Bourbon . Le 9 juillet, le gouvernement est confié à Talleyrand ; Fouché en
assure également dans les
faits la direction en
recevant la charge de la
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police . Dans le même
temps, les institutions
subissent une épuration,
tandis que Talleyrand et
Fouché œuvrent pour
garantir un plus grand
pouvoir aux corps
législatifs, et obtiennent la
suppression de la censure
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préalable de la presse .
Le roi doit également
trouver un compromis
Joseph Fouché joue un rôle décisif
Talleyrand prend dès le 9 juillet la pour maintenir la stabilité dans le retour des Bourbon sur le
tête du premier gouvernement de la de l’État sans trop froisser trône de France après les Cent-
Seconde Restauration. ses partisans ultras. Il Jours.
déclare « pardonner aux
Français égarés », tout en
promettant la « vengeance des lois » contre ceux qui ont permis le retour de l'empereur. Fouché établit dans
un premier temps une liste de 300 personnes, réduite ensuite à une vingtaine de personnes à condamner et
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une quarantaine à surveiller .
Dans le même temps, c'est en effet l'occupation étrangère qui pose le plus grand tort au régime. Le
gouvernement peine à contrôler toute son armée, qui refuse d'accepter la défaite, et certaines places fortes
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continuent à se défendre face aux Alliés . Cependant, cette résistance est très symbolique : plus d'un
million de soldats étrangers occupent le pays à l'été 1815, en se livrant à des pillages et exactions destinées
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à financer l'occupation, qui touche la plus grande partie du pays . L'occupation diffère cependant selon la
nature de l'occupant ; ainsi Wellington veille au bon comportement des troupes britanniques, craignant
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autrement de causer des révoltes ; à l'inverse, les troupes prussiennes inspirent la terreur . Le 9 juillet, une
commission est créée pour verser les 50 millions demandés pour financer les occupants. Après le traité
établi en septembre, la facture s'élève à dix millions par mois ; les Alliés, jusqu'en septembre, ne se pressent
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pas pour établir un traité, ce qui leur permet de vivre de leur occupation .
Ce n’est pas le seul souci de Louis XVIII, qui doit contenir la fureur des ultras, monarchistes absolutistes.
Ceux-ci perpètrent des massacres envers les Bonapartistes après les Cent-Jours, c’est la « Terreur blanche ».
Si elle reste modérée en Vendée, où elle est affaiblie par des divisions, elle s'exprime surtout dans le Midi,
où les opposants à l'empereur se sont réunis au sein de sociétés secrètes et considèrent la bataille de
Waterloo comme le signal du début des vengeances. Des massacres éclatent à Marseille, à Toulon, dans les
villes de la vallée du Rhône. À Nîmes, les exactions prennent une allure de guerre de religion et se dirigent
principalement vers les protestants, donc beaucoup fuient la ville. Le gouvernement peine à agir, ce qui nuit
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à sa réputation : c'est l'occupation autrichienne qui met fin aux troubles . Qui plus est, la condamnation de
ces troubles par le roi lui oppose une partie des absolutistes : en Vendée, les exactions contre les acquéreurs
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de biens nationaux se poursuivent malgré les demandes du souverain, pendant plusieurs années .
La « Chambre introuvable »
Aussitôt le roi rentré en France, la Chambre des députés élue durant les Cent-Jours est dissoute. De
nouvelles élections sont organisées pour élire les 402 députés, en respectant les collèges électoraux formés
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l'E i L'â i i l d él t t d éli ibl t b i é (à 21 t 25 ) t t i i à
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sous l'Empire . L'âge minimal des électeurs et des éligibles est abaissé (à 21 et 25 ans) : tout ceci vise à
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noyer les extrêmes, redoutés par le gouvernement, qu'il s'agisse des jacobins ou des royalistes purs . Ces
projets sont cependant remis en cause par le climat qui règne alors
dans le pays : la peur face aux Cent-Jours et à la Terreur blanche
entraîne une victoire radicale des royalistes convaincus, qui
représentent les neuf dixièmes de la nouvelle chambre, que Louis
XVIII qualifie d'« introuvable » tant ce résultat lui semblait
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improbable .
Ancien émigré, hostile à Bonaparte et à la Révolution, Richelieu rassure la nouvelle chambre. Sa proximité
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avec les Russes (chez qui il avait émigré) effraie en revanche à l'étranger, notamment les Autrichiens .
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L'autre homme fort du gouvernement est Decazes, qui s'attire rapidement la faveur du roi . Lorsque la
Chambre débute ses travaux en octobre, elle est noyautée par les Chevaliers de la Foi, société ultraroyaliste
qui parvient ainsi à imposer ses vues, notamment en ce qui concerne les représailles contre les Jacobins et
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ceux qui ont contribué aux Cent-Jours . Sont ainsi votées plusieurs lois pour les satisfaire : la loi de sûreté
générale (29 octobre), permettant d'emprisonner les suspects de complots, la loi contre les cris et écrits
séditieux (9 novembre) ou encore la loi d'amnistie du 12 janvier 1816, qui punit d'exil ceux qui en sont
exceptés, notamment les régicides ralliés aux Cent-Jours. À plusieurs reprises, Richelieu et le gouvernement
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doivent modérer les ardeurs de la Chambre pour limiter cette « Terreur blanche légale » . Lazare Carnot,
Jacques-Louis David, Fouché et bien d'autres doivent ainsi quitter le pays. Si les emprisonnements sont
plus limités que le veut la légende noire de la Chambre introuvable, de nombreuses actions symboliques
comme la chasse aux insignes impériaux la placent sous le signe de la revanche, une image qui s'attache
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ensuite plus généralement à la Restauration tandis que l'opinion se polarise .
Ce libéralisme s'incarne aussi dans la loi Gouvion-Saint-Cyr qui organise le recrutement militaire par tirage
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au sort. Les nobles n’entrent plus automatiquement en tant qu’officier . Lorsque Decazes dirige le
gouvernement à partir de 1818, il tente de donner un tour plus libéral encore à la politique du
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gouvernement . Le gouvernement favorise le développement économique et la liberté de la presse en
abolissant la censure (lois de Serre). La presse n'avait plus été libre depuis la Terreur ; elle se voit l'objet de
trois lois qui garantissent que l'expression d'une opinion ne devient pas criminelle en étant publique, et que
par conséquent, ne doivent être punies que les opinions transgressant la loi. La publication devient libre
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après déclaration . L'armature ainsi établie perdure sous différentes formes jusqu'en 1881 . Cette réforme
est saisie par les ultras qui se servent de la presse pour critiquer le gouvernement. Peu à peu également, les
républicains, qui ont fait leur entrée à la Chambre en 1818, réaffirment leur opposition au principe même de
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la Restauration. Decazes se retrouve ainsi dans une position délicate .
La libération du territoire devient l'objectif principal de Richelieu, qui élabore une stratégie à la fois
prudente et pugnace, visant à ne pas s'impliquer dans les affaires internes des autres pays, ni favoriser
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certaines alliances, et ce jusqu'à la fin de l'occupation . Dès 1817, certaines possessions sont récupérées,
tandis que les forces d'occupation sont réduites d'un cinquième. L'année suivante, les puissances étrangères
organisent à Aix-la-Chapelle des négociations, où la France est représentée par Richelieu lui-même. En une
dizaine de jours, la fin de l'occupation est obtenue et fixée au 30 novembre 1818, deux ans avant la date
initiale, tandis que la France doit payer une indemnité de 265 millions. Le pays retrouve également une
place parmi les grandes nations européennes, et est à nouveau invitée systématiquement aux consultations
sur ces questions. Succès diplomatique, le congrès d'Aix-la-Chapelle marque également la fin du ministère
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Richelieu, fragilisé par son absence .
La croissance démographique s’installe, ce qui crée une abondante main d’œuvre rurale disponible et un
marché intérieur en progression. On favorise le trafic antillais et le marché intérieur par des mesures
protectionnistes contre la concurrence anglaise. La production agricole reste dominante, mais la révolution
industrielle commence. Lyon devient la plus grande ville industrielle du monde en 1820.
L'assassinat du duc de Berry cause donc le virage à droite de la Restauration ; il est cependant loin d'en être
à l'origine : les tensions à l'égard de Decazes étaient bien plus anciennes, mais l'événement et la mystique
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qui l'entourent finissent de cristalliser ces tensions . La naissance du fils posthume du prince, Henri, duc
de Bordeaux, surnommé « l'enfant du miracle », ajoutent à la dimension symbolique de l'événement et
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redonne des espoirs dynastiques aux soutiens du régime .
Réaction absolutiste
Bonapartistes, républicains et opposants en général espèrent retrouver un pouvoir à leur goût, et passent à
l'action, notamment en 1821, qui marque les grandes heures de la Charbonnerie. Cette société secrète
regroupant les mécontents espère provoquer une insurrection, mais échoue sous l'effet d'une forte
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répression La dispersion de ses chefs en 1822 marque la fin des espoirs de coup de force des libéraux
répression. La dispersion de ses chefs en 1822 marque la fin des espoirs de coup de force des libéraux .
Richelieu n'est cependant plus à la tête du gouvernement. Sa politique étrangère, jugée trop timorée tant par
la droite que par la gauche, et sa volonté de prolonger la censure de la presse, également critiquée des deux
côtés, conduisent à sa démission en décembre 1821, et au remplacement de son gouvernement par le
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ministère Villèle, appelé à durer jusqu'en 1828 .
En tant que ministre des Finances, Villèle est à l'origine d'une très
nette amélioration de la situation du pays. Sous son gouvernement, tous ses budgets à l'exception de celui
de 1827 sont en excédent, permettant des dégrèvements (qui ont pour autre conséquence de réduire
l'électorat). Il finit également de centraliser l'administration des finances et met en place le contrôle de la
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Cour des comptes sur les dépenses de l’État, mettant fin à d'anciennes pratiques frauduleuses . Le
ministère Villèle voit également la France intervenir aux côtés de la Sainte Alliance pour rétablir la
monarchie absolue en Espagne. Si Villèle est réticent à lancer une intervention armée, il s'y résigne
finalement. Le prestige acquis par les victoires qui s'ensuivent permet de renforcer la monarchie et son
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gouvernement .
L'ultracisme de la politique de Villèle se démarque aussi par la censure, à partir de 1822, de la presse
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d'opposition . L'opposition est finalement abattue par la dissolution opportune de la Chambre en 1824, à
la faveur de la guerre d'Espagne, qui donne une écrasante majorité aux ultras (430, contre 19 libéraux). Qui
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plus est, la nouvelle assemblée étant élue pour sept ans, la stabilité du pouvoir est assurée . Par ailleurs,
1824 voit la mort d'un Louis XVIII très affaibli, et remplacé par son frère, le comte d'Artois, plus
vigoureux, qui prend le nom de Charles X. Si le monarque est en désaccord avec Villèle sur certains points,
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le ministère reste bien établi . La même année, il subit cependant un échec face au corps législatif : afin de
pouvoir indemniser les émigrés, il propose une conversion de la rente. Cette mesure pénalisant les rentiers
se révèle très impopulaire, et est rejetée par la Chambre des pairs après avoir été difficilement approuvée par
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celle des députés . L'année suivante, cependant, la très symbolique loi du milliard aux émigrés est votée
pour indemniser ceux qui avaient perdu leurs biens au titre de biens nationaux. Le vote de la loi entraîne
cependant de vastes débats ramenant souvent à l'héritage de la Révolution, et le bilan de la mesure est
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discuté .
L'autre pilier de la politique de Villèle concerne la politique religieuse, avec le renforcement de l'« alliance
du trône et de l'autel ». De nombreuses concessions sont faites à l’Église catholique, en particulier sous la
pression des Chevaliers de la Foi. Ainsi, une trentaine de diocèses sont créés, tandis que le renouvellement
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des évêques se fait (les nouveaux venus sont très majoritairement nobles) . Dès 1821, afin de
concurrencer l'Université, une ordonnance facilite la création d'écoles subordonnées à l’Église, offrant un
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enseignement bon marché . Les ultras au pouvoir rétablissent en 1822 le titre de grand-maître de
l'Université, qui est confié à Mgr Frayssinous, qui devient également ministre chargé de l'Instruction.
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L'autorité sur l'école devient progressivement le monopole de l’Église . L'heure est également à la
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pénitence vis-à-vis de la Révolution. Ainsi, tout sacrilège dans les églises est puni de mort . Dans ce
t t l d Ch l X i t à tt ti légè t d té ti f i
contexte, le sacre de Charles X, qui marque un retour à cette pratique, légèrement adaptée pour satisfaire
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aux exigences de la Charte, à la demande de Villèle . Cependant, une bonne part de l'opinion reste
distante face à ces initiatives, et des campagnes anticléricales sont menées, renforçant la fermeté du
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souverain et de son entourage .
Chute de Villèle
Charles X et son ministre tentent de réagir, dans une période de crise économique. Villèle dissout la Garde
nationale, à la suite d'une revue durant laquelle les soldats ont hué sa politique, ce qui provoque la petite
bourgeoisie qui va grossir le flot des opposants. L'un des ministres, le duc de Doudeauville, va jusqu'à
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démissionner en signe de protestation . Dans ce contexte troublé, Villèle tente le tout pour le tout, en
nommant 76 nouveaux pairs fidèles au régime, puis en décidant, en novembre, de dissoudre la Chambre
des députés. Le ministre espère ainsi obtenir un résultat aussi favorable que celui de 1824, mais ses espoirs
sont vains. La jeune génération libérale s'est préparée, et la campagne est activement menée, notamment par
Guizot avec l'aide de sa société Aide-toi, le ciel t'aidera. Les deux oppositions, de gauche et de droite,
s'allient : la première obtient 180 sièges, la seconde 70. Le gouvernement est mis en minorité, avec 180
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sièges seulement . Villèle, désireux de garder le pouvoir, propose en vain au roi un changement de
ministres, tandis que Polignac propose au souverain de former un gouvernement d'extrême-droite, ce que
Charles X refuse afin d'écarter Chateaubriand. Le 5 janvier 1828, un nouveau gouvernement est formé,
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sans Villèle .
Fin de la Restauration
La chambre que laisse Villèle se révèle difficile à gouverner. Par ailleurs, le revers subi par le ministère et la
forte poussée libérale sème le doute sur l'avenir de la dynastie qui reste cependant soutenue tant par la
forte poussée libérale sème le doute sur l avenir de la dynastie, qui reste cependant soutenue tant par la
droite que par une partie des libéraux. Dans ce contexte de divisions, Charles X tente de faire le choix
prudent de la conciliation. C'est dans ce but qu'il décide de former
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un ministère de centre-droit . Comme le précédent, ce
gouvernement n'a, au départ, pas de chef désigné, mais le vicomte
de Martignac, par son éloquence et sa capacité à défendre la
politique du ministère dans les assemblées, en devient dans les faits
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le meneur . Ce gouvernement est, dans l'idée de Charles X, une
transition en attendant un retour au calme, et le roi reste durant
cette période très proche de Villèle. Certain de sa popularité, le
souverain envisage même un recours au coup de force pour
L'expédition de Morée, lancée sous 90
imposer à terme son pouvoir personnel .
le gouvernement Martignac,
contribue au rétablissement du
Malgré cela, le ministère Martignac mène pendant une année une
prestige extérieur de la France.
politique libérale, en s'attaquant notamment aux jésuites et en
limitant les congrégations religieuses dans l’enseignement. La loi
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sur la presse de juillet 1828 adoucit également le régime . Sur le
plan extérieur, le ministère renforce l'influence de la France grâce à La Ferronnays, qui soutient l'expédition
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de Morée et la cause de l'indépendance grecque .
Cependant, Martignac perd rapidement le peu de considération que lui accordait Charles X, notamment à
cause de ses initiatives menées contre l’Église. La rupture entre le souverain et ses ministres est claire dès
novembre 1828, lorsqu'il revient sur le limogeage de fonctionnaires soutiens de Villèle. L'idée d'un
gouvernement mené par Polignac, catholique et contre-révolutionnaire convaincu, commence à se
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préciser . Martignac se heurte par ailleurs à des oppositions de la part des producteurs lorsqu'il envisage,
avec le soutien d'une partie des libéraux de gauche, une liberté commerciale modérée. Quant à la réforme
administrative qu'il propose en avril 1829, elle est rejetée par la Chambre. Dès lors, et malgré une refonte, le
ministère Martignac n'est plus destiné qu'à attendre la fin de la session parlementaire, en août 1829. La
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route est désormais libre pour Polignac .
La Liberté guidant le peuple d'Eugène Le 25 juillet, Charles X suspend la liberté de la presse, dissout la
Delacroix est une représentation Chambre et réduit le nombre des électeurs par les quatre
symbolique des Trois Glorieuses. ordonnances de Saint-Cloud. Les nouvelles élections sont fixées
en septembre. Pour l’opinion, c’est un véritable coup d’État
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royaliste. L’atmosphère est tendue . Le 26 juillet, des
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journalistes publient dans plusieurs journaux un article de protestation rédigé par Adolphe Thiers . Les
députés sont alors passifs. Mais le climat tendu, agité par les Républicains et anciens carbonari qui
organisent la foule parisienne, déclenche les « Trois Glorieuses ». Dès le soir du 27 juillet, des barricades se
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dressent dans Paris . Les chefs libéraux monarchistes, tels que Guizot, Casimir Perier ou encore La
Fayette tentent de négocier avec Charles X, puis, devant l'évolution des émeutes, décident de reprendre en
main le mouvement par crainte de l'avènement d'une République. Quant au souverain, il tente en vain de
redresser la situation en retirant les ordonnances et en formant le ministère Mortemart, qui ne voit pas le
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jour .
Le 30 juillet, les députés confient la lieutenance générale du royaume à Louis-Philippe d’Orléans, qui
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l'accepte le lendemain . Dans le même temps, Charles X, déjà déchu par la commission municipale de
Paris, abdique (en ordonnant au dauphin de renoncer à ses droits) le 2 août, en faveur du duc de Bordeaux.
Ce dernier étant trop jeune pour gouverner, il est décidé que le duc d'Orléans doit assurer la régence tandis
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que le souverain déchu part pour l'Angleterre . Cependant, ce règne de « Henri V » ne débute pas dans
les faits : il est alors déjà trop tard, la nouvelle de la lieutenance générale de Louis-Philippe ainsi que
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l'adoption du drapeau tricolore se répandant déjà dans le pays .
Le 3 août, le duc d'Orléans, en sa qualité de lieutenant général, réunit les Chambres et forme un
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gouvernement en vue d'une révision de la Charte de 1814, qui est acceptée à une nette majorité . Le
7 août, la Charte révisée est adoptée, et le duc d'Orléans devient roi. Il rejette le nom emblématique de
Philippe VII au profit de celui de Louis-Philippe Ier. C'est la fin de la Restauration et le début de la
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monarchie de Juillet .
Notes et références
1. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b540014439.item
2. https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/retour-du-roi-le-8-
juillet-1815-1#infos-principales
3. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8414652c.item
4. Francis Démier 2012, p. 90
5. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 27
6. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 28
7. Bertrand Goujon 2012, p. 68
8. Francis Démier 2012, p. 116
9. Francis Démier 2012, p. 120 - 121
10. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 30
11. Francis Démier 2012, p. 122
12. Francis Démier 2012, p. 123
13. Francis Démier 2012, p. 124 - 125
14. Bertrand Goujon 2012, p. 71
15. Bertrand Goujon 2012, p. 72
16. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 32
17. Francis Démier 2012, p. 128
18. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 34 - 35
19. Bertrand Goujon 2012, p. 76
20. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 36
21. Francis Démier 2012, p. 140
22. Bertrand Goujon 2012, p. 77
23. Bertrand Goujon 2012, p. 78
24. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 36 - 37
25. Francis Démier 2012, p. 153
26. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 38
27. Bertrand Goujon 2012, p. 80
28. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 39
29. Bertrand Goujon 2012, p. 83
30. Bertrand Goujon 2012, p. 95 - 96
31. Francis Démier 2012, p. 238 - 239
32. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 43
33. Bertrand Goujon 2012, p. 97
34. Les chiffres varient selon les sources : Bertrand Goujon évoque une centaine de sièges ultra
sur 262 députés, de même que Francis Démier ; André Jardin et André-Jean Tudesq parlent
de 90 ultras sur 238 députés.
35. Francis Démier 2012, p. 244 - 245
36. Bertrand Goujon 2012, p. 100 - 101
37. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 44
38. Bertrand Goujon 2012, p. 104
39. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 45
40. Bertrand Goujon 2012, p. 106
41. Bertrand Goujon 2012, p. 114
42. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 51
43. Francis Démier 2012, p. 260
44. Bertrand Goujon 2012, p. 116 - 117
45 A d é J di t A d é J T d 1973 53
45. André Jardin et André-Jean Tudesq 1973, p. 53
Annexes
Articles connexes
Première Restauration Il existe une catégorie consacrée à ce
Restauration (histoire de France) sujet : Seconde Restauration française.
Louis XVIII de France
Charles X de France
Bibliographie
Benoît Yvert, La Restauration, Les idées et les hommes, Paris, CNRS, 2013, 262 p.
(ISBN 978-2-271-07738-7)
Emmanuel de Waresquiel, C'est la Révolution qui continue ! La Restauration, 1814-1830,
Taillandier, 2015, 430 pages.
Yann Guerrin, La France après Napoléon : Invasions et occupations, 1814-1818,
L'Harmattan, 2014, 326 p.
Liens externes
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/restauration/)
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