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ANDRE WILBAUX

(S.A.B.A.M. 223700L 22.02.95)

LES PSAUMES

DE DAVID

EN VERS FRANCAIS

2009
INTRODUCTION
De tous les livres parus au monde, c’est encore la Bible
qui détient les records de diffusion, dans toutes les
langues, et depuis des millénaires. Les textes divers qui
la composent donnent lieu à nombre d’interprétations et
études philologiques.

A juste titre, pour des oeuvres d’une telle antiquité, on


peut mettre en doute la rigueur de transmission et la
pure authenticité de ces textes sacrés.

Pourtant, parmi ceux-ci, ceux qui ont le plus de chance


d’avoir conservé la plus grande part d’un tissu originel,
ce sont les textes rythmés, chantés comme les psaumes.
La transmission orale de ce genre de composition est
d’avantage assurée de fidélité, parce que rythme et
cadence musicale sont plus difficilement déformables.

En traduction française, des ouvrages, comme la Bible


de Jérusalem, tentent de demeurer, dans les limites les
plus étroites, fidèles à la lettre de ces chants antiques. Ils
ne manquent pas, en marge, d’indiquer les mots, ou
spécifiques de l’hébreu, ou de la traduction grecque des
Septante, et ce qu’ils s’autorisent comme interprétation.

Il reste que, si les limites des versets sont sauvegardés,


la rigueur de la traduction, primordiale, rend secondaire
rythme et versification, inhérents à la prosodie française
2
De grands auteurs français, comme André Maurois, de
l’Académie française, vont jusqu’à écrire : « Traduire
un poème est difficile ; le traduire en vers est presque
impossible. Hors de précieuses exceptions, la pensée
des poètes, dépouillée des sortilèges de la forme, ne
serait plus qu’une prose assez vaine. Il faut traduire les
vers en vers ...ou ne pas les traduire du tout !...
L’impossible doit être tenté !... »Toutes raisons qui me
donnaient l’envie de tenter l’expérience.

Loin de moi l’idée d’ajouter quoi que ce soit à l’élan


poétique des psaumes bibliques ! Mon propos est de
rechercher, y touchant le moins possible, à les adapter à
la prosodie française d’aujourd’hui. Pour ce faire, on
peut user de renverses de mots, déplacement de vers
dans un verset, usage de synonymes apportant les rimes
nécessaires, ajout ou retrait de quelques mots, pour
assurer le rythme et la césure adéquats, etc.

Louis Racine, le fils du grand Jean Racine, écrivait au


18ème siècle, en des milliers d’alexandrins fort oubliés
un grand poème en six chants sur « La religion ». Dans
sa préface, il y écrit :« Il faut peut-être renoncer aussi au
« titre de poète et se contenter du rang de versificateur.
« Mais, comme l’utilité des hommes doit être principal
« objet d’un écrivain sage, je serais assez récompensé de
« mon travail, si ma versification contribuait à imprimer
« plus facilement, dans la mémoire, des vérités qui
« intéressent tous les hommes... »

3
Bien d’autres, poètes parfois chevronnés, s’y sont
essayés avant moi ! Le lecteur jugera de mes essais, en
comparant, à titre d’exemple, ce Psaume 1.
En ma version, facilité pour le lecteur, se joignent
les numéros de versets indiqués dans la Bible.

A.TRADUCTION EN PROSE

1 Heureux est l’homme, celui-là


qui ne va pas au conseil des impies,
ni dans la voie des égarés ne s’arrête,
ni au banc des rieurs ne s’assied,
mais se plaît dans la loi de Yahvé,
mais murmure sa loi jour et nuit !

2 Il est comme un arbre planté


près du cours des eaux,
qui donne son fruit en la saison
et jamais son feuillage ne sèche ;
tout ce qu’il fait réussit :
rien de tel pour les impies, rien de tel !

3 Non, ils sont comme la bale


emportée par le vent de sur la terre.
Non, au Jugement, les impies ne tiendront
les égarés, à l’assemblée des justes.
Car Yahvé connaît la voie des justes,
mais la voie des impies va se perdre.

4
B. VERSION DE CLEMENT MAROT (1562)

Qui au conseil des malins n’a esté,


Qui n’est au trac des pecheurs arresté :
Qui des moqueurs au banc place n’a prise,
Mais nuict & jour la Loi contéple & prise,
De l’Eternel, & en est desireux,
Certainement cestuy-la est heureux.

Et semblera un arbre grand & beau,


Planté au long d’un clair courant ruisseau,
Et qui son fruit en sa saison apporte :
Duquel aussi la fueille ne chet morte :
Si qu’un tel homme, & tout ce qu’il fera,
Toujours heureux & prospère sera.

Mais les pervers n’auront telles vertus :


Ainçà !s seront semblables aux festus,
Et à la poudre au gré du vent chassée :
Parquoy sera leur cause renversée
En jugement, & tous ces reprouvez

Car l’Eternel les justes cognoist bien,


Et est soigneux & d’eux & de leur bien,
Pourtant auront félicité qui dure :
Et pour autant qu’il n’a ne soin ne cure
Des mal-vivans, le chemin qu’ils tiédront,
Eux, & leurs faits en ruine viendront.

Après lecture faite de ces deux versions du premier psaume, vient, en


dernier point de comparaison, cette nouvelle version, ouvrant ainsi la
présentation proposée en vers des cent cinquante psaumes de David.

5
LIVRE PREMIER

PSAUME 1
LES DEUX VOIES

1
1 Heureux soit l’homme qui ne va
Ni à la suite des impies,
Ni à celle des renégats ,
Des rieurs fuyant l’ironie !
2 De mon Dieu lui complait la loi
Qu’il proclame au long de sa vie.

2
3 Il est comme un arbre planté
Auprès du cours de la rivière,
Donnant son fruit en chaque été ;
De sa feuille, rien ne s’altère.
Lui réussit tout ce qu’il fait.
4 Au méchant, le sort est contraire.

3
Comme bale emportée au vent
Seront vannés les infidèles.
5 Vers mon Dieu, seule, au jugement,
La voie du juste ouvre ses ailes.
6 La voie impie, en ces moments,
7 Se perdra en ombre éternelle..

6
PSAUME 2
LE DRAME MESSIANIQUE

1
1 Que font ces nations en colère,
Ce peuple en son vain grondement ?
2 Princes et vous, grands de la terre
Vous opposez au Tout-Puissant :
3 « Faisons sauter ce joug austère !
« Délivrons-nous en le brisant ! »

4 Mais Dieu, siégeant en Ses nuées,


Rit de l’orgueil de votre choix :
5 Sa fureur soudain s’est enflée,
Elle vous écrase d’effroi :
6 « Sur Sion, montagne sacrée,
« Moi seul, J’ai consacré le roi. »

7 Clamons Ton décret, ô mon Dieu !

3
Voici qu’aujourd’hui, Je t’engendre :
Oui, tu es mon fils, mon enfant.
8 Toutes nations, tu les peux prendre,
Jusqu’aux confins des continents.
9 Ces poteries, réduites en cendres,
Ton sceptre de fer les brisant !

7
4

10 Maintenant, juges de la terre


Et vous aussi, rois, comprenez :
Reconnaissant Son émissaire,
11 Respectez Dieu et Le servez !
Craignez le feu de Sa colère :
12 Dans les flammes vous péririez !

Heureux qui s’abrite en son Dieu !

8
PSAUME 3
APPEL MATINAL DU JUSTE PERSECUTE

1
2 Seigneur, qu’ils sont nombreux les méchants qui proclament
Qu’il n’est point de salut auprès du Créateur !
3 Point de refuge, hélas, à chercher pour mon âme ?
Qu’ils sont nombreux, mon Dieu, nombreux mes oppresseurs !

2
4 Pour T’honorer, mon Dieu, ma tête se redresse,
Assuré de l’abri de Ton sûr bouclier.
5 Je clame à pleine voix, Seigneur, à Ton adresse,
Sûr que Tu m’entendras sur le mont consacré.

3
6 Bien souvent je revois ces gens qui m’apparaissent,
Quand je quitte la couche où m’a pris le sommeil.
7 Mais, les voyant venir, je ne crains qu’ils m’agressent,
Car mon Dieu me soutient, dès l’heure du réveil.

4
Que des méchants, par Toi, les joues soient marquées !
8 Oh lève-Toi, Seigneur ! Oh, donne-moi salut !
Que l’impie, par Toi, trouve ses dents brisées,
9 Que par Toi, soit béni, mon Dieu, Ton peuple élu !

9
PSAUME 4
PRIERE DU SOIR

1
1 Réponds à mon appel, ô Dieu, mon justicier :
2 Mon coeur s’élargira, quand l’angoisse l’oppresse !
Ecoute ma prière et de moi aie pitié !

2
Quand mon Dieu, pour les siens, déborde de tendresse,
3 Jusqu’où, hommes de rien, sourds à toute détresse,
Mènera votre course au néant mensonger ?

3
4 Couchés silencieux, méditez en prière !
5 Offrez un sacrifice au Maître de la terre !
6 Craignez d’offenser Dieu, si vous avez péché !

4
7 D’aucuns disent : « Qui donc montrerait la splendeur
« De la face de Dieu, éclatant de lumière ? »
8 Que de joies as-Tu mis en mon coeur, ô Seigneur !

5
Il en déborde plus que n’en fait vin nouveau
9 Ou froment des moissons ! Le soir, en ma chaumière,
Par Toi seul protégé, je m’endors aussitôt...

10
PSAUME 5
PRIERE DU MATIN

1
2 Entend, Seigneur, entend ma voix !
En elle discerne la plainte
3 Que mon appel adresse en la montagne sainte,
O mon Dieu, ô mon Roi !

2
4 Vois, Seigneur, vois ! Dès le matin,
J’apprête pour Toi des offrandes :
Que ce lever du jour T’apporte ces demandes,
A Toi, Maître divin !

3
5 Des insensés, des orgueilleux,
Tu repousses l’offrande impie.
6 Le méchant fuit Ta vue. Il tremble pour sa vie
Sous le regard de Dieu.

4
Tu maudis chaque malfaisant,
6 Tout fraudeur habile au mensonge.
Et, Seigneur, Tu honnis cette haine qui ronge
Tous les hommes de sang.

11
5
7 Ton amour m’a comblé de dons.
Je me prosterne, empli de crainte
En Ton temple sacré. Et, par la porte sainte,
J’accède à Ta maison.

6
8 Fais le chemin droit devant moi
Et guide –moi dans Ta justice !
Par les tyrans, il se pourrait que je périsse,
Si je n’étais à Toi...

7
9 Non. Dans leur bouche, rien n’est sûr :
Il n’est que ruines dans leurs combes ;
Leur gosier n’est, pour moi, qu’une béante tombe ;
Leur langage est impur !

8
10 Ah, punis leurs crimes nombreux !
Ruine aussi leur coupable ligue,
Jaillissant à jamais en ses folles intrigues
Par devant Toi, mon Dieu !

9
11 Qu’exultent ceux de Ta maison,
Que, pour eux, joyeux elle s’ouvre !
12 Et, comme un bouclier, que Ta faveur recouvre
Les amants de Ton nom !...

12
PSAUME 6
IMPLORATION DANS L’EPREUVE

1
2 Ne me châtie pas, Seigneur, en ta colère
Et ne me reprend point au cours de ta fureur !
3 Mes forces m’ont quitté au milieu des douleurs.
En moi, mon Dieu, guéris ces maux qui m’exaspèrent !

2
4 Ah ! Jusqu’à quand, Seigneur, sentirai-je ma vie,
5 Mes ossements, mon âme à ce point bouleversés ?
Délivre-moi, mon Dieu ! Puisses-Tu m’épargner
6 Les affres d’une mort qui de Toi me délie !

3
8 Entourés d’oppresseurs, qui dira comment puis-je
Arrêter tous ces pleurs dont mon oeil est rongé ?
7 Dans le Shéol, hélas, qui te pourrait louer ?
J’inonde mon grabat des larmes qui m’affligent.

4
1 Mais du Seigneur enfin ma voix est entendue
2 Et l’ennemi recule, en s’éloignant de moi.
Oui, mon Dieu a perçu les sanglots de ma voix
3 Repoussant des méchants les troupes confondues.

13
PSAUME 7
PRIERE DU JUSTE PERSECUTE

1
2 Seigneur mon Dieu, en Toi j’ai mon abri.
Sauve-moi donc de qui veut me poursuivre !
Mes ennemis emportent mon esprit,
3 Tel le lion. Et nul ne me délivre.

2
4 Seigneur mon Dieu, quelle faute ai-je fait :
Mes mains seraient à ce point responsables ?
5 Ai-je médit de qui j’eus des bienfaits,
Vu se dresser l’oppresseur misérable
Sans le combattre autant qu’il le faudrait ?
6 Qu’alors, brisant cette vie détestable,
Mes ennemis me frappent de leurs traits !

3
7 Oh ! Lève-Toi, Seigneur dans Ta colère,
Fais front, mon Dieu, aux feux des oppresseurs !
Réveille-Toi, mon Dieu, juge sévère !
8 Les nations sont unies en un choeur
9 Pour célébrer l’arbitre de la terre,
Qui les surmonte en toute Sa grandeur.

14
4
10 Juge, Seigneur, selon cette innocence
Qui est sur moi ! Soumets les malicieux !
Confirme donc du juste la défense !
Sonde les coeurs et les reins, juste Dieu !

5
11 C’est Dieu qui est bouclier qui me couvre
12 Et des coeurs droits le juge et le Sauveur.
Mais Sa fureur se réveille et se rouvre
13 Envers celui qui s’obstine en erreur.

6
Lors l’ennemi affutera l’épée,
Bandant son arc et préparant ses traits.
14 Mais c’est sur lui que sa flèche acérée,
Mortel brandon, se pourra retourner.

7
15 Tel est ainsi son travail de misère,
Peine conçue et mécompte enfanté !
16 Il creuse fosse, ouvrant profond la terre,
Et tombera dans le trou qu’il a fait.

8
17 Sa peine alors reviendra sur sa joue,
Sa violence écrasera son front.
18 Pour Toi, Seigneur, que ma cithare joue !
Que, du Très Haut, elle honore le nom !

15
PSAUME 8
MUNIFICENCE DU CREATEUR

1
2 Que Ton nom, ô mon Dieu, de par toute la terre,
Que Ton nom est grand, ô Seigneur !

2
3 Que les lèvres d’enfants, même des plus petits,
Chantent Ton nom aux cieux bénis !
Que sous Ton firmament, la rébellion impie
Soit à jamais anéantie !

3
4 J’admire qu’en Ton ciel, ouvrages de Tes doigts,
Lune ou étoiles Tu fixas.
5 Qu’est pour Toi ce mortel, fils d’Adam, de Caïn,
Que Tu en prennes tant de soins ?

4
2 Que Ton nom, ô mon Dieu, de par toute la terre,
Que Ton nom est grand, ô Seigneur !

5
6 A peine le fis-Tu inférieur à Tes anges,
Digne de gloire et de louanges !
7 Tout, par Toi, fut soumis à sa domination :
A ses pieds vit Ta création !

6
8 Tu mis boeuf ou brebis pour lui en esclavage,
Ainsi que les bêtes sauvages,
9 Les poissons de la mer dans les chemins des eaux,
Au ciel, le peuple des oiseaux !

7
10 Que Ton nom, ô mon Dieu, de par toute la terre,
Que Ton nom est grand, ô Seigneur !

16
PSAUME 9
DIEU ABAT LES IMPIES ET SAUVE LES HUMBLES
( psaume alphabétique)

1
2 Au Seigneur grâce soit rendue !
3 C’est pour Lui qu’exulte mon coeur.
De mon Dieu, au plus haut des nues,
Que mon luth chante la splendeur !

2
4/ 5 Bien m’as-Tu rendu la justice,
De Ton trône de majesté.
Devant Toi, les méchants fléchissent,
Reculant, décontenancés.

3
6 Car Tu as maté les impies :
Leur nom même en est effacé !
7 De leurs villes à jamais honnies,
Tous les murs y sont renversés.

4
Du souverain de la nature,
Dès lors, en siégeant dans les cieux,
8/9 C’est de Son trône, avec droiture,
Qu’Il juge le monde, mon Dieu !

5
10 En refuge de sa détresse,
Tel est l’abri du malheureux.
11 Craindrait-il que Tu le délaisses,
S’il se confie en Toi, mon Dieu ?

17
6
12 Fier de Ton Dieu, alors Le chante,
Habitant zélé de Sion,
13 Lui qui, aux pauvres suppliantes,
A leur malheur prête attention.

7
14 Garde-moi de mort qui m’emporte !
Prend soin de moi, vois ma douleur !
15 Quand Sion m’ouvrira ses portes,
Lors, je chanterai Ta grandeur.

8
16 Honte au païen, qui croyait prendre
Et ses pris dans ses propres rets !
17 Mon Dieu l’a lié, sans attendre,
Dans le fossé qu’il a creusé !

9
18 Impies au Shéol se destinent
Y accompagnant les païens.
Compte donc sur l’aide divine,
19 Toi, pauvre arrivant à ta fin !

10
20 Que le païen, devant Ta face,
Ne triomphe jamais, Seigneur !
21 Qu’épouvanté, l’homme s’efface
Devant Ta puissante grandeur !

PSAUME 10

18
SUITE DU PSAUME 9 PRECEDENT

11
1/2 L’ orgueilleux chasse la pauvresse
Qui se prend aux rets du Malin.
Ah ! Pourquoi, au temps de détresse,
Notre Dieu reste-t-Il si loin ?

12
3 Méprisant, l’impie blasphème
Le Très-Haut, dont il ne veut point :
4 « Non à Dieu ! » N’aimant que lui-même,
De ses seuls désirs il prend soin !

13
5 Non : de Toi n’obtenant réplique,
Tu lui semble si loin de lui ,
6 Que sur ses égaux il s’applique
A ne leur souffler que mépris.

14
7 Ou fraude ou viol, en sa bouche,
Sa langue agit en médisant.
A l’affût des roseaux, il couche
8 Et y massacre l’innocent.

15
Pitié n’ayant pour sa victime,
9 Tel un lion dans ses fourrés,
De l’affût, comble de son crime,
Il l’entraîne dans ses filets.

19
16
10 Riant de ce qu’un misérable
Succombe ainsi dans son pouvoir,
11 Il dit : « Dieu n’est point redoutable,
« S’Il se cache pour n’y rien voir ! »

17
12/13 Seigneur, pourvu que Tu te dresses
Et prennes soin du malheureux !
Que Ta main l’aide en sa faiblesse,
Lorsque l’impie insulte Dieu !

18
14 Tends la main, apaise sa peine ;
Des pleurs du pauvre prends donc soin,
Lui, qui est brisé par la haine,
Toi, qui secoure un orphelin !

20
15 Un impie on ne le voit guère
Agir ainsi si méchamment.
16 Puisse mon Dieu, sur cette terre,
Pourchasser un tel mécréant !

21
17 Vois, mon Dieu, et prête l’oreille
18 Aux cris des pauvres ! Prend pitié !
De ceux qu’ils redoutaient, la veille,
Ils cesseront d’être effrayés !...

PSAUME 11
CONFIANCE DU JUSTE

20
1
1 En mon Dieu, j’ai mis mon abri.
Voilà qu’on me dit, qu’on proclame :
« Bel oiseau, prends soin de ton âme :
« Fuis vers les monts ! Rejoins ton nid ! »

2
2 Le méchant, sur l’arc, a bandé
La corde où la flèche s’ajuste,
3 Pour, dans l’ombre, viser le juste,
Qui se trouve sans sûreté.

3
4 Mais Dieu, du monde, a la vision,
Du haut de Son trône céleste
Et, du ciel, Sa paupière teste
Les fils de l’homme en leurs actions.

4
5/6 Il condamne le violent,
Eprouvant le juste ou l’infâme
Et Sa coupe est un vent de flamme
Il le voue aux charbons ardents.

ANTIENNE
7 En Toi, Seigneur, se plait le juste,
En la présence de son Dieu.

PSAUME 12
CONTRE LE MONDE MENTEUR

21
1
2 La vérité serait d’un autre âge ?
Hélas, mon Dieu, il n’est plus de saints !
3 Lèvre trompeuse et double langage :
Tout un chacun ment à son prochain !

2
4 Oh Seigneur, clos la lèvre retorse
Des vains bavards, prodigues de mots !
5 Ne dit-on pas : « Ma langue est ma force :
« Qui peut contrer de libres propos ? »

3
6 Le malheureux qu’ainsi l’on abuse
Gémit souvent et vient T’appeler.
Dieu, son sauveur, déjoue la ruse !
Porte secours au pauvre assoiffé !

4
7 Divin propos, parole sincère,
De tout mensonge est bien dégagé :
Pur minéral, frais sorti de terre,
Argent natif, sept fois épuré !

5
8 Mais si, mon Dieu, Tes enfants regardent,
Nous protégeant du mal à jamais,
9 Qu’à Ton abri, Tes enfants regardent
Telle bassesse enflée en sommet !...

PSAUME 13
APPEL CONFIANT

22
1
2 Jusques à quand, mon Dieu, m’oublieras-Tu ?
Jusques à quand vas-Tu cacher Ta face ?
Et le chagrin, en mon coeur advenu
3 A la révolte aura-t-il laissé place ?
4 Mon adversaire, (oh, Seigneur, fais-moi grâce !)
Jusques à quand aura-t-il le dessus ?

2
5 Que l’ennemi ne me voie chancelant !
Ouvre mes yeux ! Que la mort ne m’emporte !
De voir le bon vaincu par le méchant,
Que l’oppresseur n’exulte, en quelque sorte !
6 De ton amour, mon coeur ouvre la porte.
Pour Toi, mon Dieu, s’élèvera mon chant.

PSAUME 14
L’ HOMME SANS DIEU

23
1
1 Les insensés, qui pensent en leur coeur :
« Non, Dieu n’est plus ! »
Voyant leurs actes, en pourraient dire, en choeur :
« L’homme, non plus ! »
2 Mais le Seigneur se penche vers la terre,
Du haut des cieux,
Des fils d’Adam, quêtant l’homme exemplaire,
Qui cherche Dieu...

2
3 Ah ! Seraient-ils tous dévorés, en somme,
Tous pervertis ?
N’y aurait-il plus un seul honnête homme,
Un seul ami ?
4 Vont-ils manger Son peuple, ces impies ?
Savent-ils donc
Que c’est, mangeant de ce pain, qu’ils oublient
Jusqu’à Son nom ?

3
5 L’effroi les frappe. Ils ignorent la cause
De leur émoi.
6 Ne viendrait-il du Seigneur, dont ils glosent,
Mon Dieu, mon Roi ?
7 Lui donnera Sion, en juste place,
Pour Israël,
Peuple de Dieu, qui consacre sa race
A l’Eternel !

PSAUME 15
L’ HOTE DU SEIGNEUR

24
ANTIENNE

1 Qui joindra le Seigneur, sur Sa montagne sainte ?


Qui Dieu recevra-t-Il à l’ombre de Son toit ?

1
2 Celui qui agira toujours, sans nulle feinte,
Juste dans ses actions et le coeur toujours droit
3 Et que, loin des bavards, on ouïra sans crainte,
Discret comme il se doit.

2
Qui, en nulle occasion, ne lèsera son frère,
4 Ne jetant point l’opprobre à l’endroit du prochain,
Fuyant l’oeil de l’impie, honorant, au contraire,
Les serviteurs divins.

3
Qui jure, à ses dépens sans jamais se dédire,
5 Et, prêtant de l’argent, le fait sans intérêt,
A l’innocent ne fait jamais ce qui peut nuire !
Lui, de Dieu, est aimé !

PSAUME 16
LE SEIGNEUR, MA PART D’HERITAGE

25
1
1 Garde-moi, ô mon Dieu ! En Toi, j’ai mon refuge.
2 Quant à vous, au Très-haut, vous dites : « Toi, Seigneur,
« Tu es le roi suprême ! » Et puis, tel des transfuges,
3 Accueillez d’autres dieux, en leur faisant honneur !...

2
4 Les libations de sang que l’on verse sans trêve
Aux idoles sans nombre ont, pour vous, des attraits.
A prononcer leurs noms vont s’exercer vos lèvres.
A ces faux dieux, humains sacrifier ? Jamais !

3
5 Le Seigneur est ma coupe et ma part d’héritage.
Oui, c’est Toi seul, mon Dieu, qui garantit mon lot.
6 Toi seul m’en a fixé la corde d’arpentage ;
Des délices sans nombre en emplissent l’enclos.

4
7 Tu Te tiens, ô Seigneur, à ma droite sans trêve
Et j’en suis assuré jusque dans le sommeil :
Même au secret des nuits, mes reins guident mes rêves
8 A Te bénir, Seigneur, qui T’es fait mon conseil.

5
9 Aussi mon coeur exulte et jubile ma gloire.
De Ton ami, la chair repose en sûreté :
10 Son esprit au Shéol ne sera point jeté :
11 C’est vers la vie, ô Dieu, non vers la fosse noire
Que mène le chemin que Tu m’as désigné :
Plénitude de joie, éternelle victoire...

PSAUME 17
APPEL DE L’INNOCENT

26
1
1 Entends mes cris, Seigneur, qui réclament justice.
Ma lèvre n’est point fausse : elle te veux prier.
2 Que Ta face et Tes yeux me contemplent ! Qu’ils puissent
Reconnaissant mon droit, sereinement juger !

2
3 Que Tu hantes mes nuits, que Tu sondes mon coeur,
Tu ne trouveras rien qui, contre Toi, murmure !
4 Ma bouche n’a, pour Toi, nulle humaine rancoeur.

3
J’ai gardé Ta parole et, le long des sentiers,
5 Tes traces j’ai suivi, pour que mon pas s’assure,
Aux Tiennes, attachant les traces de mes pieds.

4
6 Je suis là, je T’appelle et Tu réponds, mon Dieu.
Ecoute ma parole, oh, tends vers moi l’oreille !
7 Sauveur des réfugiés, réponds à tous leurs voeux !

5
8 Et, comme la prunelle de l’oeil, garde-moi
9 De ceux qui, à Ta droite, en m’enviant, s’éveillent !
A l’ombre de Ton aile, ô Seigneur, cache-moi !

6
10 Les méchants, alentours, font un cercle haletant ;
Leurs bouches parlent haut ; retranchés dans leur graisse,
Ils prennent de grand airs, se croyant importants.

7
11/12 Ils n’ont d’autre regard que pour vous terrasser ;

27
Ils sont comme un lion que l’impatience oppresse
Ou comme un lionceau, tapis dans un fourré.

8
13 Renverse-les, Seigneur, en allant droit sur eux !
De Ton épée, défends mon âme de l’impie !
14 Que, sur le monde entier, pèse la main de Dieu !

9
Si les biens de la terre ont pour eux quelque part,
Dont eux et leurs enfants contenteront leur vie,
15 Ta justice, pour moi, s’éveillera plus tard :
Ta face, à contempler, déjà me rassasie !...

PSAUME 18
TE DEUM ROYAL

28
1
1 Oui, je T’aime, Seigneur, ma force !
Tu m’as sauvé des envieux.
2 Mon rempart, mon roc, mon écorce,
Mon libérateur, c’est mon Dieu !

2
3 C’est mon rocher : je m’y abrite,
Corne de salut, bouclier,
4 Digne citadelle, où j’habite !
Priant mon Dieu, je suis sauvé.

3
5 M’enveloppaient les eaux mortelles,
Effrayant torrent de Bélial.
6 Vers le Shéol m’appelaient-elles,
Me cernant d’un piège fatal ?

4
7 J’invoque Dieu, quand je m’effraye.
Dès lors, au Seigneur je criais.
Mon cri parvint à Ses oreilles :
De Son temple, Dieu m’entendait !

5
8 Et, dès lors, s’ébranla la terre,
Frémit l’assise des volcans.
9 De nez, de bouche, en Sa colère,
S’élevait un feu dévorant.

6
10 Tout Son ciel, en sombre nuée,
Sous ses pieds s’incline et descend.
11 D’un chérubin, en chevauchée,
Il plana sur l’aile du vent.
7
12 Il fait de Ses ténèbres un voile,
Comme une tente embuée d’eau.

29
13 Grêle, braises de feu s’étoilent
En leur éclat, face au Très-Haut.

8
14 Déclenchant des cieux le tonnerre,
Mon Dieu fit entendre Sa voix.
15 La foudre, de Sa flèche, éclaire
La déroute de leurs combats.

9
16 Du lit des mers on voit la face :
La base du monde apparaît.
Au grondement de Tes menaces,
A Ton souffle, elle se soumet.

10
17 Alors, le Seigneur me vient prendre,
Me retire des grandes eaux,
18 Pour de l’ennemi me défendre,
Me délivrer de son étau.

11
19 Si le méchant ne me ménage
Et m’assaille, aux jours de malheur,
20 C’est mon Dieu seul qui me dégage,
Car Il m’aime, Il est mon sauveur !

12
21 Justicier, Il me rétribue,
Selon la blancheur de mes mains.
22 De Seigneur j’observerai les vues,
Car mon Dieu, je n’étais pas loin.

13
¨23 Pour moi, j’ai trouvé respectables
Ses jugements, Ses volontés.

30
24 Et, devant Lui, irréprochable,
Je me garde de tout péché.

14
25 En moi, Dieu ne voit point malice ;
D’un pur ami, Tu es l’ami,
26 Le rétribue avec justice,
Précis avec l’homme précis.

15
27 Avec le pur, d’amitié pure,
Mais avec le fourbe rusant,
28 Rabaissant l’orgueil sans mesure,
Sauvant l’humble peuple innocent.

16
29 Sans Toi, Dieu, ma lampe est éteinte ;
Mais Tu l’éclaires ? L’ombre part !
30/31 Avec Toi, je force l’enceinte ;
Dieu me fait sauter le rempart.

17
32 Hors mon Dieu, qui est adorable ?
Quel autre rocher que mon Dieu ?
33 Qui rend ma voie irréprochable
Et me rend fort et courageux ?

18
34 Mon pied s’égale à ceux des biches,
Me dressant sur les hauts chemins.
35 L’arc au creux de mon bras se niche,
Au combat s’exerce mes mains.

19
36 C’est Ton bouclier qui me couvre.
Ta droite m’élève avec soin.

31
37 Quand Tu m’aides, mon pas s’entrouvre,
Ma cheville ne fléchit point.

20
38 Je poursuis la troupe ennemie,
Veillant que tous soient achevés.
39 Je les frappe, ils perdent la vie ;
Ils tombent tous dessous mes pieds.

21
40 Dans le combat, c’est Toi ma force :
Tu fais ployer mes agresseurs.
41 L’ennemi fuit quand je le force ;
De mes rivaux, je suis vainqueur.

22
42 Criant vers mon Dieu qu’ils appellent
A leur secours, nul ne venant,
43 Comme on foule un sol des ruelles,
Je les broie, tel poussière au vent !

23
44 Et, guerre et révolte finie,
Tu me rends maître des nations.
Elles, qui me sont asservies,
J’en ignorais jusque à leurs noms !

24
45 Les fils d’étrangers m’obéissent,
Sont toute oreille et font leur cour !
46 Oui, les fils d’étrangers faiblissent
Et quittent en tremblant leurs cours !

25
47 Que Ta roche soit honorée !
Vive Yahvé, Dieu de salut !

32
48/49 Par Lui, vengeance m’est donnée
Et se prosternent les vaincus.

26
50 De Ton nom faisant souvenance,
Je Te chanterai aux païens.
51 Toi, qui me donnas délivrance,
Ton amour répondant au mien,
Je proclame éternel le Tien
Pour David et sa descendance...

PSAUME 19
LE SEIGNEUR, SOLEIL DE JUSTICE

33
1
2 Le firmament conte la gloire
De l’oeuvre que Dieu a produit.
3 Le jour, au jour, en dit l’histoire ;
La nuit le rapporte à la nuit.

2
4 Point de récit, point de langage,
Point de cri qu’on n’ait entendus.
5 Mais la terre en garde l’image,
Jusque au bout des mondes connus.

3
6 Le soleil, dont Dieu fit la tente,
Comme un époux, se réjouit
De courir carrière vaillante,
Chassant, de Sa maison, la nuit.

4
7 Aux confins des cieux, il se lève,
A l’opposé, sa course meurt.
Tout le jour, il chauffe sans trêve :
Rien n’est privé de son ardeur.

5
8 La loi du Seigneur donne au sage
Le réconfort le plus parfait.
Et, du Seigneur, ce témoignage
Si simple est sagesse du vrai.

6
9 Du Seigneur, droits sont les préceptes :
Ils rendent le coeur plus joyeux.

34
Ses commandements, adeptes,
Donnent lumière dans vos yeux !

7
10 La crainte d’un Dieu immuable
Gardera toujours pureté.
Ses jugements sont équitables,
Toujours porteurs de vérité.

8
11 Ses paroles sont désirables,
Telles l’or étoilant le ciel.
Elle sont, oui, plus délectables
Que le suc des rayons de miel.

9
12 Et Ton serviteur s’en pénètre,
Tirant profit de Ses décrets.
13 Mes fautes, seul, Tu peux connaître :
Purifie-moi du mal secret !

10
14 Que l’orgueil me soit détestable !
Qu’il n’ait pour moi aucun attrait !
Lors, je serai irréprochable,
Délivré des plus gros péchés.

11
15 Agrée les mots de ma bouche
Et le murmure de mon coeur !
Et qu’enfin, Seigneur, ils Te touchent,
Toi, mon rocher, mon rédempteur !

PSAUME 20
PRIERE POUR LE ROI

35
ANTIENNE
2 Que mon Dieu te réponde au long des jours d’angoisse !
Que le Dieu de Jacob te couvre de son nom !

1
3 Il te soutient, de Sion et des cieux,
Secours lancé de l’Arche d’alliance.
4 De tous tes dons, Il garde souvenance
Et l’holocauste, agréable à Ses yeux.

2
5 Donnant accueil aux souhaits de ton coeur,
Que tes desseins, partout Il les seconde !
6 Que ton salut, nous le criions au monde,
En pavoisant au nom du Dieu sauveur !

Puisse mon Dieu toujours réaliser tes voeux !

3
7 Mais le Seigneur,-soyons-en assurés !-
Donne salut à Son nouveau messie !
Lui adressant l’ange, sauveur de vie,
Il lui répond des cieux de sainteté.

4
8 Les chars aux uns, aux autres les chevaux !
Pour nous, de Dieu, invoquons la puissance !
9 Eux plieront, tombant dans l’inconscience,
Quand nous, debout, tiendrons face au Très-Haut.

10 Seigneur, sauveur du roi, répond à notre appel !

PSAUME 21
ACTION DE GRACE POUR LE ROI

36
1
2 En Ton salut, le comblant d’allégresse,
Seigneur, Ta force a réjoui le roi.
3 Tels les désirs que ses lèvres professent,
Tous ses souhaits furent comblés par Toi.

2
4 En l’assurant de protection bénie,
Tu couronnas son front d’or le plus fin.
5 Tu lui donnas ce qu’il rêvait de vie :
Des jours nombreux, d’une longueur sans fin.

3
6 Tes dons pour lui sont ses plus grandes gloires,
Joignant l’éclat, le faste à son endroit.
7 Et, pour toujours, Tu bénis sa victoire.
Près de Ta face, elle exalte sa foi.

ANTIENNE
8 Oui, au Seigneur se confie notre roi.
Que le Très-Haut le garde des faux-pas !

37
4
9 Ta main prendra les troupes ennemies ;
Toujours, Ta droite étreindra Tes rivaux
10 Et fera d’eux, au jour de parousie,
Une fournaise au devant du très-Haut.

5
Alors, mon Dieu, que Ta juste colère
11 Les voue, tous, à son feu dévorant !
Tu ôteras des faces de la terre
Semences, fruits de tous les opposants.

6
12 Si, contre Toi, en quelque action guerrière,
Ils ont mûri des plans pour Te briser,
13 Ils n’auront pas le dessus dans leur guerre,
Quand, de Ton arc, s’élanceront les traits.

ANTIENNE
14 Elève-Toi dans Ta force, Seigneur !
Nous chanterons l’éclat de Ton ardeur.

PSAUME 22
SOUFFRANCE ET ESPOIR DU JUSTE

38
1
2 Pourquoi, mon Dieu, m’as-Tu abandonné ?
Je ne me sauve. Et, aux cris que je lance,
3 Le jour, mon Dieu, m’entoure de silence :
Il n’en est point, pour moi, le soir tombé !

2
4 Toi qui résides au coeur du Saint des Saints,
( Israël nomme ainsi Ton sanctuaire),
5/6 C’est bien en Toi qu’ont espéré nos pères :
Ils s’échappaient, grâce au secours divin.

3
7 Moi, ver de terre, honte du genre humain,
8 Tel, qui me voit, ricane et me bafoue :
9 « Il prie Dieu de libérer ses liens ?
« Pour Son ami, que Dieu donc le dénoue ! »

4
10 Me confiant aux aimantes mamelles,
11 Tu m’as tiré du ventre maternel.
Je fus jeté sur Toi, Dieu éternel.
12 Point de secours, si Tu ne m’es fidèle !

5
13 Nombreuses sont les bêtes de Bashan ;
Nombreux sont-ils les taures qui m’encerclent.
14 Et, contre moi, baillant leur gueule ouverte,
Tels des lions, lacérant, rugissant.

6
15 Je suis pareil à l’eau coulant à flot
Et sens mon coeur, semblable à de la cire,

39
En ma viscère, écraser, fondre et cuire,
Tandis qu’en moi se disloquent mes os.

7
16 Vois ! Mon palais est sec comme un tesson ;
Ma langue colle au dôme de ma bouche.
17 Des chiens nombreux m’assaillent et me touchent ;
Je suis cerné par les mauvais garçons.

8
16e Ils m’ont cloué par les mains et les pieds
Et, comme mort, m’ont couché en poussière.
19 En me toisant, d’autres me surveillèrent,
Jusqu’à mes os se mettant à compter !

9
19 Tirant au sort ensuite mes habits,
Ils ont, entre eux, partagé ma vêture.
20 Mais Toi, Seigneur, accours et me rassure !
Oh Toi, ma force, aidant tous ses amis !

10
21 De Ton épée, ô seul Dieu de Sion,
Délivre-moi de ces bêtes féroces,
22 En me tirant des pattes des molosses,
Cornes de taure ou gueule de lion !

11
23 J’annoncerai à mes frères Ton nom,
En Te louant, au coeur des assemblées.
24 Que Ta grandeur en soit glorifiée
Par les enfants de Jacob, de Sion !

12
25 Pour moi, Tes yeux, Tu me les as cachés ;
Ma pauvreté ne fut point méprisée.

40
26 A Toi, louange en la grande assemblée !
Tu m’écoutas, quand je T’ai invoqué !

13
27 Pauvres mangeant, ils seront rassasiés :
J’en forme voeu, devant ceux qui Te craignent.
Qu’en Son amour, à jamais les coeurs saignent,
Adorant Dieu, ceux qui L’avaient cherché !

14
28 Du monde entier, tous se prosterneront.
29 Vers Dieu, viendra la terre toute entière,
30 Et, se courbant, rejoignant la poussière.
Que règne Dieu, le maître des nations !

15
31 Mon coeur vivra pour Lui. Et mes enfants
Annonceront, aux peuplades à naître,
32 Le juste Dieu, notre souverain maître,
L’oeuvre de Dieu, protecteur des vivants.

PSAUME 23
LE BON PASTEUR

41
ANTIENNE
1 Avec mon Dieu pour berger,
Rien ne pourrait me manquer !

1
2/3 Il a conduit mon âme aux prés d’herbe récente,
Vers les eaux du repos.
Pour l ‘amour de Son nom, par de paisibles sentes,
8l guide Son troupeau.

2
4 Dans la nuit, si je passe un ravin redoutable,
Aucun mal je ne crains :
J’ai, pour moi, on bâton, houlette secourable,
Et je reste serein.

3
5 Face à mes ennemis, Il apprête une table
Où Il m’a convié.
Sentant mon front couvert d’onction si délectable,
Ma coupe a débordé.

4
6 Oh, Seigneur ! Le bonheur et la grâce me pressent
Tout au long de mes jours.
En la maison de Dieu, je voudrais qu’ils y tressent
Un durable séjour.

PSAUME 24
LITURGIE D’ENTREE AU SANCTUAIRE

42
1
1 C’est mon Dieu qui créa la terre,
Le monde et tout son peuplement.
2 Il fit sa fondation entière
Sur les fleuves et les océans.

2
3 Qui pourra donc monter les pentes
De la montagne où Dieu se tient ?
4 Quel humain aux mains innocentes
Qui se tiendra en Son lieu saint ?

3
5 Celui qui n’a pas l’âme encline
A l’orgueil et aux vanités,
Coeur ouvert aux amours divines,
Qui ne jure point pour tromper.

4
6 A lui, mon Dieu donnera vie
Et justice de son Sauveur.
De Jacob, la race bénie
Poursuivra Ta face, ô Seigneur !

5
7/9 Portes, levez tous vos battants !
Levez-vous, portes éternelles !

43
Qu’il entre, le Roi triomphant !

6
8 Qui est-il, le Roi triomphant ?
C’est Dieu, dans toute Sa puissance :
10 Mon Dieu, le vaillant combattant !

7
9 Portes, levez tous vos battants !
Levez-vous, portes éternelles !
Qu’il entre, le Roi triomphant !

8
10 Qui est-il, le Roi triomphants ?
C’est Dieu, dans Sa magnificence !
Lui seul est le Roi triomphant !

PSAUME 25
PRIERE DANS LE PERIL

44
1
2 Vers Toi, Seigneur mon Dieu, j’élève mon esprit,
En Toi, je me confie, afin de n’avoir honte
De me voir méprisé par tous mes ennemis.
3 Pour qui espère en Toi, point de crainte profonde !
Mais honte sur celui qui, pour rien, Te trahit !

4 Seigneur, fais moi connaître


Tes chemins, Tes sentiers !
5 Apprend-moi ! Fais-moi naître
En voie de vérité !
Toi, mon salut ! Mon maître !

2
6 J’espère en Ta bonté, ô Seigneur, chaque jour.
Rappelle-Toi, Seigneur, de toute Ta tendresse !
7 Combien m’as-Tu toujours manifesté d’amour,
Malgré l’égarement, l’erreur de ma jeunesse !
Que de moi Ton amour se souvienne toujours !

3
8 Du Seigneur, la droiture
Ramène l’égaré.
9 En Sa justice pure,
Les humbles sont guidés ;
Son chemin les rassure.

4
10 Du Très-Haut, les chemins sont vérité, douceur,
Pour qui suit Son précepte et garde l’alliance.
11 A cause de Ton nom glorieux, ô Seigneur,
Pardonne-moi mes torts, car j’en ai d’abondance !
12 Remets en droit chemin qui craindra le Seigneur !
5
13 De posséder sa terre,
Son âme a le bonheur,

45
Voyant s’il Le vénère,
14 Le secret du Seigneur,
Sa connaissance entière.

6
15 Sur Toi sont fixés mes yeux.
Du filet Tu sais m’extraire.
16 Tourne-Toi vers moi, mon Dieu !
Aie pitié du solitaire,
Qui se sent si malheureux !

7
17 Et mon coeur, que l’angoisse enserre,
Délivre-le de ses tourments !
18 Vois le malheur où je m’enferre !
Efface les égarements
De la pénible vie, où j’erre !

8
19 Vois foisonner mes ennemis,
Combien leur haine est violente !
20 Délivre et garde mon esprit
De toute honte qui me hante !
Oh Seigneur, Tu es mon abri !

9
21 Puisse droiture et innocence
Me garantir Ta protection !
En Toi, j’ai mis mon espérance :
Oh Seigneur, délivre Sion
De son angoisse et de ses transes !

PSAUME 26
PRIERE DE L’INNOCENT

46
1
1 Juge, Seigneur, juge ma vie,
Moi qui chemine en droit chemin !
Pour que jamais je ne dévie,
Tu seras mon guide certain.

2
2 Eprouve, Seigneur, mes défenses !
Passe mes reins, mon coeur au feu !
3 En seule vérité j’avance ;
J’ai ton amour devant les yeux.

3
4 Chez le fourbe et chez l’hypocrite,
Jamais je n’entre et ne m’assied.
5 Tous les méchants, je les évite ;
L’impie, je l’ai détesté.

4
6 Lavant mes mains dans l’innocence,
Je circonviendrai Ton autel,
7 Vouant à l’Arche d’alliance
Un chant de grâce solennel.

47
8 Seigneur, j’énonce les merveilles
Qu’on trouve en la maison des cieux.
J’aime la beauté sans pareille
Du séjour du Dieu glorieux.

6
9 Tire, des égarés, mon âme
Et ma vie des hommes de sang !
10 Ils n’ont tous que des mains infâmes,
Qui corrompent de leurs présents.

7
11 Mais ma route à moi est parfaite ;
Mon pied se tient en droit chemin.
12 Prends - en pitié, Seigneur ! Rachète
Qui bénit Dieu parmi les siens !

Des versets 6 à 12, ce psaume se récite au « lavabo » de l’Offertoire de la messe.

PSAUME 27
PRES DE DIEU, POINT DE CRAINTE !

48
1
1 Tu es, Seigneur, mon salut, ma lumière :
De qui aurais-je peur ?
Tu es rempart de ma vie toute entière :
Que craindrait donc mon coeur ?

2
2 Quand, contre moi, les méchants s’agglomèrent,
Prêts à me dévorer,
C’est l’ennemi, ce sont les adversaires
Que je vois succomber.

3
3 Que, contre moi, se rassemble une armée,
Je n’ai nulle frayeur.
Que, contre moi, guerre soit déclarée,
J’ai foi en Mon Seigneur.

4
4 Si, du Seigneur, il est bien une chose
Que je veux savourer,
C’est la douceur du lieu où Il repose :
Du Seigneur, le palais.

5
5 Il m’a donné, quand le malheur me hante,
Sa hutte comme abri.
Il m’a caché au secret de Sa tente.
Sur le roc, Il m’a mis.

6
6 Et maintenant que ma tête prend place
Par dessus mes rivaux,

49
Je fais offrande en action de grâce,
Sur l’autel du Très-Haut.

7
7 Pour Toi, Seigneur, avec mon luth je chante ;
Pour Toi, je veux jouer.
Mon cri d’appel s’élève vers Ta tente :
Répond-moi ! Prend pitié !

8
8 Mon coeur m’a dit : « De Dieu, pars en recherche !
« Sa face n’est pas loin ! »
9 Mon Dieu, Ta face est tout ce que je cherche :
Ne me la cache point !

9
Ton serviteur, redoutant Ta colère,
Attend secours des cieux.
10 Abandonné par son père et sa mère,
Son seul salut est Dieu !

10
11 Enseigne-moi les chemins de droiture !
O Seigneur, conduis-moi !
12 A l ‘appétit des gens de forfaiture,
Dieu, ne me livre pas !

11
13 Non, je le crois : je verrai, sur la terre,
La bonté du Seigneur.
14 Reprend courage, mon coeur, et espère,
Espère en Sa grandeur !

PSAUME 28
SUPPLICATION ET ACTION DE GRACE

50
1
1 Combien le pauvre, aux tréfonds de sa fosse,
Mon Dieu, je trouve un tel silence atroce !
Ne sois point sourd, si je T’ai appelé :
Sois mon rocher !

2
2 Lorsque, Seigneur, mes humbles mains s’assemblent,
En s’élevant au coeur saint de Ton temple,
De ma prière, écoute donc la voix
Criant vers Toi !

3
3 L’impie promet au prochain vie heureuse,
Mais a le coeur plein d’une humeur fielleuse.
Ne me mets point au rang de ces méchants,
Ces malfaisants !

4
4 Puissent leurs mains recevoir en partage
Le juste prix que leur vaut leur ouvrage !
Paie, ô Seigneur, telle rétribution
A leur action !

51
5
5 J’invoque Dieu, afin qu’Il les punisse,
Qu’Il les abatte et ne les rebâtisse :
Ils ont nié les oeuvres du Seigneur,
L’ont en horreur.

6
6 J’ai reçu aide et mes chairs refleurissent.
Gloire au Seigneur ! Que mon coeur Le bénisse !
7 Dieu est ma force et Dieu est mon écu.
En lui, j’ai cru.

7
8/9 Sauve, ô Seigneur, notre race choisie !
Sois son abri, rempart de son messie !
Ton héritage et Ton peuple, à jamais,
Dieu, conduis – les !

PSAUME 29
HYMNE AU SEIGNEUR DE L’ORAGE

52
1
1 Peuples de Dieu, célébrez, chantez
Pour Lui, des chants de gloire et puissance !
2 Gloire au puissant nom, que vous chantez !
Chantez mon Dieu, aux parvis sacrés !

2
3a Dessus les eaux, Dieu lance clameurs,
3c Clameurs de Dieu, sur les eaux immenses,
Immensité d’éclatante ardeur,
4 Ardeur de Dieu, de force et splendeur !...

3
5 Fracas du cèdre, aux feux du très-Haut :
Fracassez-vous, cèdres du Liban,
6 Liban pareil au veau bondissant,
Syrion pareil au buffle nouveau !

ANTIENNE
7 Clame, Seigneur ! Le fracas des cieux
Taille, pour Toi, des éclairs de feu.

4
8 Clameur de Dieu, secoue les déserts !

53
Désert Cades, Dieu l’a secoué !
9 Secoue aussi les plants d’arbousiers
Et, des forêts, les troncs les plus fiers !

5
3b Le Dieu de gloire a tonné au ciel
9c Et, vers Son ciel, crions : « Gloire au Juge ! »
10 Juge, mon Dieu lança le Déluge,
Car mon Dieu siège en Roi Eternel !

ANTIENNE
11 Sion, ta force est don du Seigneur :
Il donne, aux siens, la paix, le bonheur.

PSAUME 30
ACTION DE GRACE APRES UN DANGER MORTEL

54
1
2 Je T’exalte, mon Dieu, Toi qui l’as relevé ;
Tu écartes de moi les viles moqueries.
3 /4 Mon âme, du Shéol, s’écarte : elle est guérie.
Tu m’as tiré de ceux, qui y sont condamnés.

2
5 Chante ton Dieu, toi qui L’adores !
Fais mémoire du Saint des Saints !
6 Ire d’un soir cesse au matin ;
Sa joie renaît avec l’aurore.

3
7 Moi, je disais, dans mon bonheur :
« Rien, jamais, ne m’ébranlera .»
8 Sur ma montagne, Tu fixas
Ce fort que je tiens du Seigneur.

4
9 Mais voilà : Tu caches Ta face :
Qui n’en serait bouleversé ?
A Dieu, je demande pitié :
Seigneur, je Te demande grâce !

5
10 Pourquoi voudrais-Tu donc mon sang ?
Ta vie gagnerait-elle au change ?
Un mort Te ferait-il louange,
Lorsque, dans la tombe, il descend ?

6
11 Seigneur, Tu me secours ! Tu as pitié de moi !
12 Tu as changé mon deuil en danse d’allégresse !
13 Mon sac est dénoué. Voici que mon coeur tresse
Des louanges sans fin, pour mon Dieu, Roi des Rois !
PSAUME 37
LE SORT DU JUSTE ET DE L’IMPIE

55
1
1 Ah ! Ne t’échauffe pas contre tous les méchants !
Ces fourbes-là, ne les jalouse !
2 Ils sont vite fanés, comme herbe de pelouse,
Jaunis comme le vert des champs !

2
3 Compte sur le Seigneur, tu agiras fort bien :
Tu vivras tranquille sur terre !
4 Mets dans le seul Seigneur ta confiance entière :
Il répondra aux voeux des tiens.

3
5 Confie donc ton sort à Dieu, en qui tu crois !
Il agit pour qui se confie.
6 Comme au jour, sa justice est, pour toi, garantie :
Midi verra fleurir ton droit.

4
7 Sois calme et confiant devant Sa providence !
Ne jalouse pas le méchant,
14c Cet artisan du mal, intrigant, exploitant
Pauvre ou petit sans assistance !

5
8 Fais trêve à ta colère et renonce au courroux !
Faut-il que tout ce mal t’afflige ?
9 Ils seront extirpés, ces méchants qui dirigent :
La terre appartiendra aux doux !

6
10 Encore un peu de temps, pour que meure l’impie.

56
Faut-il que tu t’en inquiètes ?
11 Les humbles, à leur tour, possèderont la terre,
D’une grande paix réjouie.

7
12 L’impie voit le juste et le veut assaillir,
Grinçant des dents, tant il l’envie.
13 Mais le Seigneur s’en moque ; Il lui laisse la vie,
Parce que Son jour va venir.

8
14 L’impie tend son arc et brandit son épée,
Pour égorger les hommes droits.
15 Mais le fer frappera le coeur de ce malfrat
Et ses flèches seront brisées.

9
16 Mieux vaut le peu qu’il a, pour le juste appauvri,
Que la fortune des impies !
17 Car les bras des méchants vont demeurer sans vie,
Quand Dieu soutiendra le petit.

10
18 Mon Dieu assurera éternel héritage
A ceux qu’Il connaît pour parfaits.
19 Pour eux, nulle famine au temps des jours mauvais :
Ils ne l’auront point en partage.

11
20 Cependant que, de Dieu, les impies ennemis
Périront de leur forfaiture.
Et, comme au pré en fleurs se fane la parure,
Ils s’en iront partout flétris.

12
21 La pitié vient au juste : au malheureux il donne ;

57
L’impie emprunte et ne rend point.
22 Ceux qui bénissent Dieu seront sans nul besoin ;
Du maudit, bientôt, la fin sonne !

13
23 Mon Dieu, mène le pas, la marche d’un humain :
Elle lui plait, ferme et austère !
24 Tombant, c’est peu de temps qu’il resterait à terre :
Le Seigneur lui soutient la main.

14
25 J’ai vieilli ; mais jadis, au temps de ma jeunesse,
Je n’ai point vu l’abandonné,
26 Ni sa lignée cherchant du pain, de la pitié,
Quand de Dieu vient tant de largesses !

15
27 Tu trouveras toujours en Lui demeure sûre,
Faisant, non le mal, mais le bien.
28 Mon Dieu aime le droit, juge et sauve les siens ;
Tous ses amis, Il les rassure.

16
Lorsque les malfaisants auront fui, à leur tour,
Détruites les lignées impies,
29 Les justes occuperont la terre. Et leurs familles
Y habiteront pour toujours.

17
30 De sa bouche, le bon murmure la sagesse ;
Sa langue répète le droit.
31 De son Dieu, en son coeur, se conserve la loi,
Que jamais ses pas ne transgressent.

58
18
32 L’impie envie le juste ; il souhaite sa fin
Et, pour le détruire, il s’anime.
33 Le Seigneur, du méchant, écarte la victime
Et ne le laisse dans ses mains.

19
34a Si tu suis le Seigneur, la loi, si tu l’espères,
Le méchant, Il te livrera.
34b Sa nation sera tienne et Il t’exaltera,
En chassant l’impie de sa terre.

20
35 Je l’ai bien vu grandir, cet impie forcené,
Comme un cèdre, au Liban, s’élève.
36 Partout je suis passé, je l’ai cherché sans trêve :
Plus jamais, on ne l’a trouvé.

21
37 Regarde le parfait, l’homme droit en sa vie :
En paix vivront ses descendants.
38 Le Seigneur, à jamais, détruira les enfants,
La postérité de l’impie.

22
39 Dieu est sauveur du juste et soutient l’opprimé
Dans ses angoisses et peurs de vivre.
40a Mais Dieu aide toujours et toujours Il délivre
Ceux qui, en Lui, sont abrités.

PSAUME 38
PRIERE DANS LA DETRESSE

59
ANTIENNE
2 Seigneur, ne me châtie pas dans Ta colère !
Ne me perds pas dans Ton courroux !

1
3 Ta main sur moi s’est abattue ;
En moi ont pénétré tes traits.
4 Après ma faute, en ma chair nue
Et dans mes os, tout se défait !

2
5 Ma tête est si lourde d’offenses
Qu’elle est trop pesante pour moi.
6/7 Ravagé de plaies purulentes,
Tout le jour, je tremble d’effroi.

3
8 Mes reins se sont emplis de fièvre ;
Plus rien n’est intact en ma chair !
9 Sous la douleur hurlent mes lèvres ;
Tout mon coeur gronde sous Tes fers.

4
10 De Toi, mon Dieu, j’attend l’aumône
De Ton aide : entends mes soupirs !
11 Mon coeur, mes forces m’abandonnent ;
L’éclat de mes yeux va périr.

5
12 Mes douleurs tiennent à distance
Amis, proches et compagnons.
13 Déblatérant et pleins d’offenses,
Ils fomentent des trahisons.
6
14/15 Muet, je n’ouvre pas la bouche
Et je n’entend point, tel un sourd.

60
Quand un malheur ainsi vous touche,
Votre réplique tourne court.

7
16 Seigneur, c’est Toi en qui j’espère.
Ah ! Répondras-Tu à mes voeux ?
17 Si je perds pieds, s’ils déblatèrent,
Que leurs méfaits tournent contre eux !

8
18 Mais le tourment me prend sans cesse :
A la chute, je suis voué.
19 Mon offense, je le confesse,
Est, pour moi, cause d’anxiété.

9
20 Et ceux qui me nuisent foisonnent ;
A m’en vouloir, ils sont légion.
21 Tous ceux que j’aimais m’abandonnent,
Lorsque, pour eux, je fus si bon.

10
22 Ordonne enfin que le mal cède !
Seigneur, mon Dieu, je n’en puis plus !
Puisses-Tu venir à mon aide,
23 O Toi, Seigneur, de mon salut !

PSAUME 39
NEANT DE L’HOMME DEVANT DIEU

61
1
2 A la bouche un bâillon, je garderai ma route :
Ma langue n’ira s’égarer !
Quand l’impie orgueilleux sème avec lui le doute,
3 Silencieux, je reste calmé.
Voir son bonheur, pourtant, sème en moi la déroute ;
Je me tourmente, exaspéré.

2
4 A force d’y songer, mon coeur brûlait en moi.
Et, dans ce feu qui me dévore,
Ma bouche n’y tint plus, ma langue s’exprima :
5 « Fais-moi savoir, Dieu que j’adore,
« Combien courte est ma vie, et ses jours, et ses mois,
« Combien je suis fragile encore ! »

3
6 La longueur de mes jours n’est qu’empan d’une main,
Un néant devant Ta durée !
7 Rien qu’un souffle est le temps que dure un être humain :
S’il marche, ombre vite effacée...
Un souffle, son labeur : il ne sait qui, demain,
Aura sa richesse entassée.

4
8 Et maintenant, qu’en puis-je attendre, mon Seigneur ?
En Toi, j’ai mis mon espérance.
9 Pardonne mes péchés ! Ecarte les rieurs
Qui se moquent de ma constance !
10 Mais ma bouche se tait, Te confiant mon coeur
Quand mes lèvres gardent silence.
5
11 Sous l’assaut de Tes mains, souvent je me lamente.
De ma tête, éloigne Tes coups !

62
12 Tu corriges les torts de l’homme, Tu l’amendes,
Rongeant ses désirs, tel un pou.
Oui, l’homme voit sa vie emprunter courte pente :
Il en atteint vite le bout !

6
13 Seigneur, prête l’oreille ! Ecoute ma prière !
A mes pleurs, ne reste pas sourd !
Je ne suis qu’étranger, comme furent mes pères,
Passant, chez Toi, un temps très court.
14 Puissé-je vivre heureux, avant que, sur la terre,
Ne se termine mon séjour !

PSAUME 40
ACTION DE GRACE : APPEL AU SECOURS.

63
1
2 Sur moi, Seigneur, j’ai espéré
Que Tu penches Ta face.
Mon appel, Tu l’as écouté
Et j’ai suivi Ta trace.
3 Dieu me sortit de ce bourbier,
Me tira de la vase.
Sur les rocs, Il dressa mes pieds,
Leur donnant ferme base.

2
4 En ma bouche, Il mit chant nouveau
Lui adressant louange.
Beaucoup salueront le Très-Haut,
Lui faisant confiance.
5 Qui, en son Dieu, mettra sa foi
Aura la vie heureuse ;
Du rebelle, Il s’écartera
Et de sa vie honteuse.

3
6 Seigneur mon Dieu, combien Ta main
Fit nombreuses merveilles !
A Tes actions, celles d’humains
Ne sont en rien pareilles !
Trop nombreuses à dénombrer,
Il me le faut redire
Et, dans l’assemblée le clamer,
Le chanter sur ma lyre.

4
7 Tu ne voulais nulle oblation ;
Tu m’as ouvert l’oreille,

64
8 N’exigeant nulle expiation.
J’ai dit : « Seigneur, je veille
9 « A faire ce que Tu prescris.
« En Ta loi, mon doux maître,
« A Tes voeux, mon Dieu, j’obéis,
« Au profond de mon être. »

5
10/11 Ton juste ciel, je l’ai clamé
Dans la grande assemblée.
tu le sais : je n’ai pas gardé
Mes deux lèvres serrées.
12 Alors, Seigneur, ne garde pas
Loin de moi Tes tendresses !
Que Ton amour, Ta vérité
Me protège sans cesse !

6
13 Car je ne saurais dénombrer
Les malheurs qui m’assiègent.
Sur moi, retombent mes péchés ;
Mon coeur est pris au piège.
Ils m’aveuglent, en mon émoi,
De leur pénible fête,
Foisonnant, plus que je n’ai, moi,
De cheveux sur ma tête !

7
14 Daigne, Seigneur, me secourir !
Seigneur, vite à mon aide !

65
15 Qui veut faire mon coeur périr,
Que, dans la honte, il cède !
16 Que ceux que flatte mon malheur
Soient jetés en arrière !
Qu’ils soient honnis les spectateurs
Riant de ma misère !

8
17 Mais que tous ceux qui T’ont cherché
Aient de Toi jouissance !
Qu’ils puissent, dans la joie, chanter :
« En Dieu est la puissance ! »
18 Moi, qui suis pauvre et malheureux,
Secours-moi, tout de suite,
Toi, mon Sauveur ! O Toi, mon Dieu,
Je crie : « Dieu, viens vite ! »

PSAUME 41
PRIERE DU MALADE ABANDONNE

66
1
2 Heureux qui pense au pauvre, au faible en son malheur :
De ses jours malheureux, le Seigneur le délie.
3 Le Seigneur, sur la terre, assure son bonheur.
Oh ! Ne le livre pas aux haines ennemies,
4 Seigneur ! Tu le soutiens sur son lit de douleur,
Le grabat, où le tient cloué la maladie.

2
5 Seigneur, guéris mon âme et, de moi, aie pitié !
J’ai péché contre Toi, Et, me voyant en peine,
6 Mes ennemis, entre eux, se prennent à jaser :
« Quand va-t-il donc mourir ? », disent-ils en leur haine.
7 Nul ne me viendrait voir, pour me revigorer.
Leur coeur est plein de fiel ; dehors, ils me malmènent.

3
8 Supputant les raisons qui causent mon malheur,
Mes haïsseurs, sur moi, à l’envi déblatèrent :
9 « C’est l’enfer de Bélial, qui cause ses douleurs ...
« Tel qu’il gît maintenant, il n’ira plus qu’en terre ! »
10 Même mon compagnon, confident, auditeur,
Se hausse à mes dépens, prend une allure altière.

4
11 Relève-moi, Seigneur ! Prends pitié de mes cris !
A ces gens, je rendrai tout le malheur qu’ils sèment.
12 Par là, je connaîtrai que Tu es mon ami
Et moi, que Tu soutiens, je resterai indemne,
13 Quand, sur moi, se tairont les clameurs d’ennemis :
Tu m’auras établi, devant Ta face même...

DOXOLOGIE
14 Béni sois-Tu, Seigneur, notre Dieu d’Israël,
Depuis toujours et pour toujours ! Amen ! Amen !

LE DEUXIEME LIVRE
DES PSAUMES DE DAVID (43 à 72)
67
-
PSAUME 43
COMPLAINTE DU LEVITE EXILE

1
2 Ainsi que se languit la biche
Des eaux du rieu,
Je rêve que mon coeur se niche
An Toi, mon Dieu.
3 La soif de mon âme est tenace,
Mon front brûlant.
Quand lui montreras-Tu ta face,
O Dieu vivant ?

2
4 Je n’ai que larmes pour pitance,
Le jour, la nuit.
J’entend dire avec insistance :
« Dieu a -t-il fui ?
5 En mon âme se représente
Le souvenir
De l’admirable et sainte tente
De ses plaisirs.

3
6 Dans la joyeuse foule en liesse
Je m’avançais.
Des flots d’amour et de tendresse
Me soulevaient.
7 Qu’as-tu à défaillir, mon âme ?
Que gémis-tu ?
Face à ton Dieu, loue et proclame
Son pur salut .
4
De Toi, quand mon âme défaille,
Je me souviens.

68
Vers ta montagne, il faut que j’aille,
Près du Jourdain.
8 Mais l’abîme appelant l’abîme,
Dans le fracas,
Le flot des eaux tomba des cimes
Et m’écrasa.

5
9/10 Je voudrais que ta grâce vienne
Quand point le jour.
Que, la nuit, chantent mes antiennes
Pour ton amour.
Dieu, mon rocher, je veux te dire :
Pourquoi l’oubli ?
M’irais-je donc laisser détruire
Par l’ennemi ?

6
11 Lui, voyant mes os qui se rompent,
Insulte aux cieux,
Le jour, clamant à son de trompe :
« Où est ton Dieu ? »
12 Qu’as-tu à défaillir, mon âme ?
Que gémis-tu ?
Face à ton Dieu, loue et proclame
Son pur salut.

43 7
1 Dieu, juge-moi ! Sois ma défense

69
Face aux méchants !
Des pervers, fais-moi délivrance,
Les repoussant !
2 Pourquoi, mon Dieu, Toi mon refuge,
Me rejeter,
Laisser le perfide transfuge
Nous accabler ?

8
3 Que ta vérité, ta lumière
Soit le chemin
Vers ta maison que je vénère,
Vers tes lieux saints !
4 J’irai à la divine tente,
L’autel de Dieu.
Que pour mon Dieu, ma harpe chante
Des airs joyeux !

FINAL
5 Qu’as-tu à défaillir, mon âme ?
Que gémis-tu ?
Face à ton Dieu, loue et proclame
Son pur salut !

PSAUME 44
LAMENTATION NATIONALE

70
1
2 Seigneur, en avons-nous ouï de nos oreilles
Les récits, que nous ont contés nos aïeux ?
Tout ce qu’au temps jadis Tu fis comme merveille :
Leurs conquêtes d’antan n’étaient qu’oeuvre de Dieu !

2
3 Pour leur donner un sol, tu vainquis des nations,
Leurs peuples malmenant, s’ils s’y voulaient étendre.
4 La victoire n’est pas l’oeuvre de leurs actions,
Car Ta droite et Ton bras y peuvent seuls prétendre.

3
5 C’est Ton amour, mon Dieu, mon Roi, c’est Ta lumière
Qui, protégeant Jacob, le rendit victorieux.
6 Il gagna par Ton nom, battit ses adversaires,
Piétinant les vaincus, avec l’aide des cieux.

4
7 Avec ma seule épée, aurais-je été vainqueur ?
Aux seuls traits de mon arc, aurais-je eu confiance ?
8 L’adversaire, au combat, Te devait son malheur
9 Et nous Te bénissions pour notre délivrance.

5
10/11 Tu n’accompagnes plus désormais nos armées
Et, devant l’ennemi, Tu nous fais reculer :
Elles sont rejetées et souvent bafouées ;
A coeur joie, aujourd’hui, tous nous peuvent piller !

6
12 Parmi les nations, Tu nous as dispersés
Et, par elles, traités bétail de boucherie.

71
13 Pourquoi vendre Ton peuple en un pareil marché ?
Ta face, à ce vil prix, en est-elle enrichie ?

7
14 De nous, pour nos voisins, Tu fais fable et risée
Et se gausse de nous le peule des nations.
15 Leurs haussements d’épaule et leur parole outrée
Sont fruit de Ton oubli et de Ton abandon !

8
16 La honte, tout le jour, recouvre mon visage,
Au spectacle attristant de tout ce déshonneur.
17 Partout s’élèvent cris de blasphème et de rage ;
De vengeance et de haine, on lance des clameurs.

9
18 Tout cela nous advint, sans T’avoir oublié
Et sans que nous n’ayons trahi Ton alliance,
19 Sans que nos coeurs, ingrats, ne se soient retirés
Des sentiers, que traça Ta sainte Providence.

10
20 Seigneur, Tu nous broyas au séjour des hyènes,
Des chacals, nous couvrant de l’ombre de la mort,
21 Comme si, sur Ton nom, s’exerçait notre haine
Et qu’aux dieux étrangers s’unissait notre sort !

11
22 Seigneur, n’aurais-Tu pas aperçu ce spectacle,
Toi, qui creuses les coeurs en leur fond le plus noir ?

72
23 Or, aujourd’hui, c’est Toi qui nous voues au massacre
Et nous laisses traiter en moutons d’abattoir !

12
24 Lève-Toi donc, mon Dieu ! Pourquoi dormir, Seigneur ?
Ne nous rejette plus ! Enfin, si Tu T’éveilles,
25 Pourquoi cacher Ta face et taire Ta splendeur ,
Oubliant l’oppression sous laquelle on chancelle ?

13
26 Notre âme, Tu la vois gisant dans la poussière ;
Notre ventre, à la terre, est collé tout le jour.
27 Mon Dieu, redresse-Toi ! Sors-nous de nos misères !
Retrouve un souvenir de Ton ancien amour !

PSAUME 45
EPITHALAME ROYAL

73
1
2 Comme le roseau de ton scribe habile,
Ma langue a formé, en rimes habiles,
Le chant de mon coeur, en l’honneur du roi.

3 Tu es le plus beau des enfants des hommes ;


Ta lèvre est parfaite et ta grâce, comme
Celle que ton Dieu a formé pour toi.

2
4/5 Sur ta cuisse, ceins ta vaillante épée !
Que le faste éclate, en ta chevauchée
Pour la cause juste et la vérité !

6 En ta droite, l’arc a corde tendue ;


L’ennemi fléchit sous ta flèche aigüe :
Sous les coups du roi, son coeur s’est brisé !

3
7 Que ton trône soit pour règne qui dure !
8 Que ton sceptre soit sceptre de droiture !
Aime la Justice ! Hais l’impertinent !

Vois pourquoi l’onction de Dieu t’est donnée !


Plus qu’à tes rivaux, l’huile en est coulée,
9 Comme coule myrrhe en ton vêtement.

74
4
Des harpes d’argent, les accords s’égrènent.
10 Sous les ors d’Ophir, s’avance la reine.
Ton palais s’emplit de filles de rois.

11 Regarde, ma fille ! Ecoute et admire :


12 Ton nouveau seigneur déjà te désire.
Oublie ton peuple et prosterne-toi !

5
13 La fille de Tyr fait, de ton visage,
14 Par maints joyaux d’or, admirable image.
Tes riches voisins t’offrent leurs présents.

15 Vêtue de brocarts, tu avances vite


Au devant du roi, des vierges à ta suite.
16 Le palais t’accueille, au milieu des chants.

6
17 En place de ceux dont tu fus la fille,
Te naîtront des fils et, fondant familles,
Ils feront aussi des princes brillants.

18 Ton nom, de la sorte, aura, d’âge en âge,


Prolongé, sur terre, un si grand lignage
Qu’on le bénira, tout au long des ans...

PSAUME 46
DIEU EST AVEC NOUS.

75
1
2 Dieu est pour nous un refuge, une armée,
Aux angoissés, secours toujours offert.
3 Que craindrons-nous, si la terre est changée
Et que les monts croulent au coeur des mers,
4 Que, surgissant, soient soulevées,
Brisant les rocs, en leurs puissants dévers ?

ANTIENNE
8/12 Dieu de Jacob, notre citadelle,
Reste avec nous, Seigneur Sabaoth !

2
5 Sanctifiant du Très-Haut la demeure,
Et tel un fleuve en sa cité d’amour,
6 Ses bras l’aidaient, afin qu’elle ne meure,
Quand chancelaient les peuples d’alentour.
7 Dieu la secourt, en ses premières heures,
Le sol s’effondre à Son puissant discours.

3
9 Que, du Seigneur, Son oeuvre toute entière,
Avec bonheur, enfin, vous l’admiriez !
10 Il a mis fin aux combats sur la terre ;
Il a rompu lances et boucliers.
11 Adorez Dieu, qui arrête les guerres !
Exaltez-Le, de par le monde entier !

PSAUME 47
DIEU, ROI D’ISRAEL ET DU MONDE.

76
1
2 Vous tous, peuples, battez des mains !
Acclamez ce Dieu admirable !
3 Le Seigneur seul est redoutable,
Le Très-Haut, pour tous les humains.

2
4 Sous le joug, Il tient les nations ;
Sous nos pieds, Il a mis le monde.
5 Pays de Jacob, Il te fonde ;
En héritage, Il te fait don.

pause

3
6 Dieu vient parmi les « hosannahs ».
Que le cor, aux éclats sonores,
7 Chante ton Dieu, le chante encore !
Sonnez, cors, en l’honneur du roi !

4
8 Oui, sonnez-Le de tout votre art,
Car Il est roi de toutes terres !
9 Des païens même, Il est le père :
Il règne en maître, en toutes parts.

5
10 Dieu d’Abraham, princes et rois
Désormais chanteront Ta gloire.
Ils exalteront Tes victoires,
En Te haussant sur leurs pavois.

PSAUME 48
SION, MONTAGNE DE DIEU.

77
1
2 Clamons, bien haut : « Mon Dieu est grand ! »
Et, de la ville entière,
3 Le mont sacré, superbe élan,
Est joie pour toute terre.

2
4 Sommet de la cité des rois,
Sion dresse sa crête.
Dieu en a fait, de par Son choix,
Citadelle parfaite.

3
5 Jadis, des rois s’étaient ligués,
Avançant à la suite.
6 Voyant Sion, stupéfiés,
Ils en prirent la fuite !

4
7 Car un tremblement les saisit,
Vrai frisson d’accouchée,
8 Comme les barques de Tarsis,
Sous la brise ébranlées.

5
9 On nous l’a dit ; nous l’avons vu
Sur la sainte colline,
Cette ville, dont le salut
Repose en mains divines.

PAUSE

6
10 Dieu, nous méditons Ton amour,
Au milieu de Ton temple.

78
11 Nous louerons Ton nom toujours,
Le citant en exemple.

7
12 Quand Ton droit rend Ses jugements,
Le mont Sion opine.
Ils sont approuvés tout autant
Par les cités voisines.

8
13 Longez Sion et dénombrez
Ses tours et ses défenses !
14 Vos coeurs, détaillant ses palais,
Jaugeront sa puissance,....

9
15 Pour qu’on chante, aux âges futurs :
« Seigneur, Ta citadelle,
« Tu es son rempart le plus sûr,
« Sa muraille éternelle ! »

PSAUME 49
LE NEANT DES RICHESSES.

79
1
2 Ecoutez tous, grands et petits,
Habitants de tous les pays,
3 Riche ou pauvre, tout un chacun,
Humain du monde ou du commun

4 Ma bouche énonce la sagesse ;


Mon coeur murmure, à votre adresse,
5 Quelques proverbes qui me viennent :
Ma lyre en fera des antiennes !

3
6 Le mal m’entoure mais, pour eux,
Que craignent-ils de malheureux ?
7 Leur richesse les garantit :
Par elle, ils se croient à l’abri !

4
8 Par quelque argent, croient-ils qu’on peut
Payer rançon humaine à Dieu ?
9 Qu’une âme, par quelque négoce,
Plus jamais ne verrait la fosse ?

5
10/11 Le sage pourtant doit mourir,
Comme il voit l’insensé périr.
12 Son tombeau sera sa maison
Ses terres auront des autres noms !

6
13 Pas plus que bétail qu’on abat,
L’homme nanti ne dure pas.

80
14 Pas plus qu’agneau de boucherie,
L’or ne lui donne longue vie !

7
15 Au Shéol, leur séjour nouveau,
Mort mène paître leur troupeau.
Alors, ils verront les coeurs droits
Enfin, sur eux, prendre le pas.

8
16 Ayant le Shéol en partage,
L’aube achèvera leur image.
J’éviterai ce sort infâme,
Car Dieu rachètera mon âme.

9
17 Ne crains donc de voir s’enrichir
Tel qui y trouve son plaisir !
18 Mort, que pourra-t-il emporter ?
Son nom va-t-il lui demeurer ?

10
19/20 Il se joindra à la lignée
De ses aïeux : vite oubliée !
Alors, peut-être, on te louera
20 D’avoir si bien pris soin de toi !
21 Pas plus que bétail qu’on abat,
L’homme nanti ne dure pas !

PSAUME 50
POUR LE CULTE EN ESPRIT

81
1
1 Dieu des dieux, Seigneur Tout-Puissant,
Parle à la terre,
Du lever au soleil couchant,
2 Depuis Sion resplendissant,
Beauté entière !

2
4 Vent violent, orage et feu,
Venge et dévore,
Devant mon Dieu, tombant des cieux !
3 Qu’Il parle donc, notre grand Dieu !
Qu’Il vienne encore !

3
5 « Assemblez devant Moi les miens,
« Moi, leur refuge !
« Leur offrande, à l’autel divin,
6 « Unit-elle aux cieux leur destin ?
« J’en suis seul Juge ! »

4
7 « Israël, écoute ces mots !
« Je te fais face
« Et témoigne et charge à nouveau
21c/7c « Ceux qui se croient fils du Très-Haut
« Et de Sa race «

5
8 « L’holocauste, il n’importe pas
« Qu’il s’accomplisse.

82
« Nul besoin de taureau pour Moi !
9 « Lors, devrais-Je exiger de toi
« Tel sacrifice ? »

6
10 « Fauves des monts et des forêts,
« Tous m’appartiennent.
« Tous les oiseaux, Je les connais.
11 « Les bêtes des champs, des guérets,
« Toutes sont miennes. »

7
12 « Devrais-Je alors, si J’avais faim,
« Aller le dire ?
« Quand le monde entier M’appartient,
13 « Du sang des boucs ai-Je besoin
« Et le désire ? »

8
14/15 « Demande, aux jours d’angoisse, à Dieu
« Qu’Il t’affranchisse !
« Au Seigneur, adresse tes voeux !
« L’action de grâce me plait mieux
« Qu’un sacrifice ! »

9
16 « Toi, l’impie, as-tu demandé
« Mon alliance,
« Quand tu n’as jamais appliqué
17 « Les préceptes que J’ai dictés
« En abondance ? »

10
18 « Lorsque tu rencontres un voleur,

83
« Tu fraternises !
« L’adultère, tu l’as au coeur ;
19 « Ta langue, en des propos trompeurs,
« Souvent s’aiguise ! »

11
20 Te voyant, resterais-Je assis,
« Quand, de ton frère,
« Tu dis du mal, oui, tu médis,
21a,b « Alors que tu es, comme lui,
« Fils de ta mère ? »

12
22 « Si le Seigneur, vous l’oubliez,
« Prenez bien garde !
« Nul ne viendra vous délivrer,
23 « Alors qu’à l’homme droit, J’aurai
« Fait sauvegarde. »

PSAUME 51
MISERERE

84
3 Oh ! Prends pitié de moi, Seigneur, en Ta bonté !
En Ta grande tendresse, efface mon péché !
4 De sa folle malice, efface toute trace !
Blanchis-moi de ma faute, au devant de Ta face !

2
5 Car mon péché, mon Dieu, est bien connu de moi.
Oui, j’ai péché, hélas ; j’ai péché contre Toi.
6 Cette faute est toujours devant moi, sans relâche.
Ce que Tu tiens pour mal, je l’ai fait, comme un lâche !

3
7 Vois mes mauvais penchants, car mauvais je suis né :
Ma mère, c’est pécheur qu’elle m’a engendré.
8 Mon juge, Tes arrêts sont clairs, comme eau de roche ;
Ta justice, ô mon Dieu, ne souffre aucun reproche.

4
Aux tréfonds de mon être, aimant la vérité,
Tous mes péchés secrets, Tu me les fais chercher.
9 D’hysope, lave-moi ! De la sorte, pourrai-je
Désormais devenir, pour Toi, plus blanc que neige !

5
10 De la fête et la joie, ramène-moi les sons !
Les os que Tu broyais, qu’ils re-dansent en rond !
10 Efface mes péchés ! Eloigne leur malice !
Que devant Toi, mon Dieu, je sois sans artifice !

6
11 Mon Dieu, Toi seul, en moi, peut créer un coeur pur.
Restaure, en ma poitrine, un esprit ferme et dur !
12 N’enlève pas de moi l’esprit saint de ma race !
Ne me repousse pas aussi loin de Ta face !

85
14 Pour retrouver en moi la joie de Ton salut,
Qu’un magnanime esprit reprenne le dessus !
15 J’enseignerai Tes voies au pécher en déroute ;
Vers Toi, les égarés retrouveront leur route.

8
16 Que mon sang ne se perde, ô Dieu de mon salut !
De Ta justice, alors, chantant l’arrêt rendu,
17 Ma bouche clamera sa joie avec les anges,
Mes lèvres, du Seigneur, publiant les louanges.

9
18/19 En sacrifice, ô Dieu, je t’offre mon esprit.
D’un coeur brisé, broyé, Tu n’as pas de mépris.
Si Tu n’as nul plaisir en d’autres sacrifices,
Accueille, en holocauste, un regret de mes vices !

10
20/21 Alors, Tu recevras nouvelles oblations
Et Tu rebâtiras les remparts de Sion.
Offrant jeunes taureaux, sur l’autel d’alliance,
Jérusalem, par Toi, retrouvera puissance !

PSAUME 52
JUGEMENT DU CYNIQUE

86
1
3 Du mal, pourquoi te prévaloir,
Homme infâme et cynique ?
4 Plus acérés qu’un rasoir,
Ta langue ourdit, de l’aube au soir,
Tes oeuvres impudiques.

2
5 Tu aimes mieux mensonge et mal
Que bien et que justice.
6 En ta bouche, il n’est que normal
De trouver langage immoral
Et mots pleins de malice.

3
7 C’est pourquoi Dieu t’écartera,
T’arrachant de Sa tente,
Et, des vivants, t’extirpera.
Dès lors, de la mort tu suivras
L’inévitable pente.

4
8 Alors, les justes se diront :
« Que lui sert sa richesse ?
9 « Sûr de lui, méprisant les bons,
« De Dieu, il négligea les dons,
« Les divines largesses. »

5
10/11 Moi, tel olivier verdoyant
En demeure divine,
En mon Dieu, je suis confiant,
Car Il est bon pour ses enfants,
Que Son amour anime.
PSAUME 53
L’HOMME SANS DIEU

87
2 Les insensés, qui pensent en leur ire :
« Non, Dieu n’est plus ! »
3 Voyant leur vie, ensemble, on pourrait dire :
« L’homme, non plus ! »

2
Mais le Seigneur se penche sur la terre,
Du haut des cieux.
Des fils d’Adam, quêtant l’homme exemplaire
Qui cherche Dieu.

3
4 Mais seraient-ils tous dévoyés, en somme :
Tous pervertis ?
N’y aurait-il plus un seul honnête homme,
Un seul ami ?

4
5 Vont-ils manger Son peuple, les impies ?
Savent-ils donc
Que c’est, mangeant de ce pain, qu’ils oublient
Jusqu’à Son nom ?

5
6 L’effroi les frappe. Ils ignorent la cause
De leur émoi.
Ne viendrait-il de ce Dieu, dont ils glosent,
Ce Roi des rois ?

6
7 Il donnera Sion, en juste place,
Pour Israël,
Peuple de Dieu, qui consacre sa race
A l’Eternel !
PSAUME 54
APPEL AU DIEU JUSTICIER

88
1
3/4 Par Ton nom, sauve-moi, mon Dieu !
Entends les mots que je Te clame,
Ma prière adressée aux cieux !

2
5 Vois s’élever ces orgueilleux,
Forcenés, pourchassant mon âme !
Dieu n’a point de place à leurs yeux !

3
6 Mais, Seigneur, viens à mon secours,
Aidant tous ceux qui me soutiennent !
7 Les tyrans tombent à leur tour.

4
8/9 Libéré de mes ennemis,
Pour Ton nom chantant ces antiennes,
De grand coeur, je Te dis : « Merci ! »

PSAUME 55
PRIERE DU PERSECUTE

89
1
2 Seigneur, je T’en supplie, écoute ma prière !
Mon Dieu, écoute-moi !
3 Je divague en ma plainte. Ah ! Devant ma misère,
Ne Te dérobe pas !
4 Sous les cris d’ennemis, hurlements des impies,
Je frémis.
Je croule, miséreux : ils détruisent ma vie,
M’accusant dans leurs cris.

2
5 Mon coeur se tord en moi ; des tremblements de crainte
Abattent mes efforts.
6 Déjà, dans ces frissons, je sens venir l’étreinte,
Les affres de la mort !
7 Que ne puis-je voler, comme la tourterelle
Dans les airs !
8 Je m’enfuirais au loin, emporté par mes ailes,
Aux confins du désert.

3
9 Là-bas, je saurais bien découvrir un asile
Contre les ouragans.
10 Ils sont moins déchaînés que le flux de leur bile,
Bien pire que le vent !
Désordre et violence aiguillonnent la ville
De leurs dards ;
11 Tu les vois, nuit et jour, se poursuivant en file,
En haut de ses remparts.

4
La peine et la misère ont bien laissé des traces :
12 La ruine est au dedans.
Fraudes et tyrannie occupent la grand-place

90
Et font grincer des dents.
13 Je supporte aisément que l’insulte provienne
D’ennemis :
Et, s’il vient un rival, que je vois qu’il me gêne,
Je me cache de lui...

5
14/15 Mais toi, que je joignais en un si doux commerce,
Ami cher à mes yeux,
Toi, homme de mon rang, voilà que tu renverses
La maison de ton Dieu !
16 Que, projetés vivants au Shéol, tous ils quittent
Leurs logis !
Qu’en tumulte sur eux, la mort les précipite
Aux tréfonds de la nuit !

6
17 Je T’appelle, Seigneur, pour que Tu me soutiennes ;
Je me plains et frémis.
M18 atin, midi et soir, je prie pour que Tu viennes ;
Entendras-Tu mon cri ?
19 De la guerre, Ta paix a racheté mon âme
Qu’on livrait
20 Et j’étais assuré, au milieu des alarmes,
Que mon Dieu m’entendait.

PAUSE

7
Toi qui résides aux cieux depuis les origines,

91
Tu les humilieras.
Pour eux, point de pardon, loin de la loi divine :
Ils sont des renégats !
21 Ils ne craignent pas Dieu, ont violé Ton pacte
Et leurs mains
S’étendent contre ceux qui suivent, en leurs actes,
Les préceptes divins.

8
22 Si leur bouche est semblable à la crème onctueuse,
La guerre est en leurs coeurs.
Leur discours cache alors, sous l’huile doucereuse,
Le fer de leur rancoeur.
23 Oh Seigneur ! Mon fardeau, sur Toi je le décharge,
Car Tu me soutiendras.
Ne laisse pas le juste effondré sous la charge :
Ne l’abandonne pas !

24 Pour les méchants, Seigneur, que la vie soit plus brève !


Qu’à leur tour,
Au gouffre du Shéol, désormais ils achèvent
La moitié de leurs jours !

PSAUME 56
LE FIDELE NE SUCCOMBERA PAS

1
2 Pitié pour moi, mon Dieu : on me harcèle :

92
Au long du jour, me presse l’assaillant !
3 Des jours entiers, m’oppressent les tyrans.
Qu’ils sont nombreux, mon Dieu, ces infidèles !

2
Redresse-moi, quand la crainte me presse !
4/5 Si j’aime Dieu, que la chair ne m’est rien,
Je me rassure, en sachant que Tu tiens
A demeurer fidèle à Tes promesses.

3
6 Mais, tout le jour, transformant mes paroles,
On pense à mal, s’ameutant contre moi.
7 Dissimulé, on épie mes pas ;
Pour me surprendre, il se peut qu’on m’isole.

4
8 Leur mal est fait. Et voilà qu’ils espèrent
Etre à l’abri de la fureur de Dieu.
9/10 Mais Lui s’émeut des larmes de mes yeux :
A mon appel, Il leur voue Sa colère !

5
11 Je T’appartiens, Seigneur, et je sais comme
On doit louer les paroles de Dieu.
12 Tu me rassures et, protégé des cieux,
Que me feraient les noirs desseins d’un homme ?

6
13 Reçois les voeux que beaucoup Te vouèrent ;
L’action de grâce, il me la faut chanter.
14 Car, de la mort, Tu écartas mes pieds,
Pour que, vers Toi, je marche à la lumière...
PSAUME 57
AU MILIEU DES « LIONS »

1
2 J’implore pitié auprès du Très-Haut :

93
Mon âme, ô mon Dieu, cherche Ton égide.
Tant que durera l’actuel fléau,
Ton amour pour moi pourra m’être un gîte.

2
3 /4 Dieu fit tout pour moi. Et, pour me sauver,
Vite Il confondra ceux qui me harcèlent.
Il m’offre secours de Sa vérité ;
J’aura pour abri l’ombre de Ses ailes.

3
5 Vois : mon âme git parmi les lions
Et, par ces félins, elle est dévorée.
Leurs dents sont des dards et des aiguillons,
Ils font, de leur langue, épée acérée.

4
6 Seigneur, lève-Toi par dessus les cieux !
J’avais, sous leurs liens, mon âme courbée.
7 Le sol, entrouvert, se ferme sur eux :
Trappe que, pour moi, ils avaient creusée.

5
8/9 Que mon coeur s’apprête ! Ame, éveille-toi,
Pour chanter louange au Dieu que j’adore !
Que harpe et cithare élancent, à la fois,
De joyeux accords, éveillant l’aurore !

6
10/11 Seigneur, que mon chant T’acclame en tous lieux,
Parcourant pays et nations entières !
13 Seigneur, lève-Toi, par dessus les cieux !
Gloire à Toi, mon Dieu, par toute la terre !
PSAUME 58
LE JUGE DES JUGES TERRESTRES

94
2 Est-il, messeigneurs, que vous rendiez justice
Et que les fils de l’homme, en droit, vous les jugiez ?
3 Sur terre, de vos mains, vous semez l’artifice !
Non : votre coeur ne sait que le Faux fabriquer !

2
4 Dévoyé dès le sein, égaré dès le ventre,
5 L’impie a du venin, tel venin de serpent.
Aussi sourd qu’un aspic, il ne veut point entendre
6 La voix des enchanteurs et leurs propos charmants.

3
7 En leurs bouches, Seigneur, arrache les canines
Et, de ces lionceaux, brise-leur donc les dents !
8 Qu’ils se fanent alors, comme herbe qu’on piétine
Ou dévalent alors comme rieux ou torrents !

4
9 Ils sont comme limace appelée à se fondre
Ou comme le foetus mort sans voir le soleil.
10 Dès que pousse une ronce, il convient de la tondre :
Qu’une juste colère emporte leurs pareils !

5
11 Le juste, heureux de voir de semblables vengeances,
Dans le sang de l’impie y lavera ses pieds.
12 Le juste n’a que faire avec semblable engeance :
Car il n’est qu’un seul Dieu, à pouvoir nous juger !

PSAUME 59
CONTRE LES IMPIES

95
2 /3 Délivre-moi de l’ennemi, Seigneur !
Arrache-moi aux hommes sanguinaires !
Protège-moi contre mes agresseurs !
4/5 Aux alentours, ils se sont ameutés,
Sondant mon âme, après qu’ils s’installèrent :
Je n’y vois point ni faute, ni péché.

2
6 Réveille-Toi devant moi ! Dieu, regarde !
Sois sans pitié aux traîtres malfaisants,
Si ces païens, à Dieu, ne prennent garde !
7 Au soit tombant, les voilà qui reviennent.
Grognant alors, comme des chiens errants,
Ils vont rôder au travers des ruelles.

3
8 A pleine bouche, alors, ils déblatèrent,
Telle une épée, tenant propos piquants :
« Crois-tu qu’au ciel, on entend ta prière ? »
9 Mais Toi, Seigneur, leurs insultes t’amusent
Et Tu te ris de tous ces incroyants.
10 Tu es ma force et jamais ne m’abuses.

4
11 O Dieu d’amour, Tu es mon sûr rempart ;
Tu me fais voir, puisque Tu me consacres
Ceux qui, sur moi, ont jeté leurs regards.
12 Quand Ta puissance, en les ayant chassés,
Les détruira, les vouant au massacre,
Nous chanterons Ton vaillant bouclier.

5
13 Pour leurs mensonges et leurs affreux blasphèmes,
Qu’avec orgueil leur bouche a proféré,
Qu’ils soient alors voués à l’anathème !
14 Détruis-les donc, en Ta juste colère !

96
Qu’on sache ainsi que Tu peux dominer,
Dieu de Jacob, jusqu’aux bouts de la terre !

6
15 Au soir tombant, les voilà qui reviennent,
Grognant alors, comme des chiens errants,
Ils vont rôder au travers des ruelles.
16 Ils sont en chasse et quêtent, à la ronde,
Ce qui pourra leur servir d’aliment.
S’ils ne sont pas rassasiés, ils grondent.

7
17 Je chanterai Ton amour, le matin :
Il demeura mon refuge fidèle,
Lorsque j’étais brisé par le destin.
18 O Toi, ma force, il me faudra toujours
Chanter mon Dieu, qui est ma citadelle,
Qui est aussi, pour moi, le Dieu d’amour !

PSAUME 60
PRIERE NATIONALE APRES LA DEFAITE
1
3 Dieu, qui nous a rejetés, puis rompus,
Reviens vers nous et quitte Ta colère !

97
4 Le sol frémit, lorsque Tu l’as fendu.
Laisseras-Tu trembler ainsi la terre ?
5 Quant à Ton peuple, il est comme perdu :
Tu lui fis prendre une boisson amère !
2
6 Pour échapper aux traits de l’ennemi,
A Tes fidèles, apporte Ta bannière !
7 Que , par Ta droite, ils se sentent bénis
Et délivrés enfin de leurs misères !
8 Lors le Seigneur, comme Il nous l’a promis,
Nous a parlé, depuis Son sanctuaire :
3
« Voyez Sichem : Je la partagerai ;
« Ta vue, Sukkot, Me sera familière.
9 « Seront à Moi Galaad et Manassé
Et , d’Ephraïm, J’aurai casque à crinière.
« Juda sera ma canne à commander ;
10 « Puis, à Moab, Je mettrai mon aiguière. »
4
« Mais Ma sandale, alors, Je jetterai
« Sur toi, Edom : ainsi, Je te défie.
« Pourrai-Je alors t’ouïr encor chanter,
11/12 « Pour ta victoire, un péan, Philistie ?
« Et ton armée ne serait plus honnie ? »
5
Qui donc veut bien me conduire en Edom ?
Qui mènera la troupe en ville forte ?
13/14 Porte - nous aide, ô Dieu, dans l’oppression !
Point n’est, pour l’homme, un salut d’autre sorte.
Avec Ton aide, ô me Dieu, nous vaincrons :
Des citadelles, on ouvrira les portes !

PSAUME 61
PRIERE D’UN EXILE

98
2 Sois attentif, ô Dieu, aux cris de ma prière !
Vois ! J’appelle vers Toi, des confins de la terre.
3 Car le coeur m’a manqué.

2
4 Tu es pour moi l’abri, puissante citadelle
Et souvent, je m’abrite à l’ombre de tes ailes.
5 Puissé-je y demeurer !

3
6 Ceux qui craignent Ton nom habitent Ton domaine.
Tu me mènes au sommet des montagnes lointaines,
Tu écoutes mes voeux.

4
7 Que la vie du roi dure nombre d’années !
Pour des générations, qu’elle soit prolongée,
Sous l’égide de Dieu !

5
8 Qu’il trône, à tout jamais, mon Dieu, devant Ta face !
Assigne, à notre amour, de demeurer tenace
Et toujours le garder !

6
9 Alors, jour après jour, mes voeux pourront redire,
Faisant chanter sans fin les cordes de ma lyre,
Notre fidélité.

PSAUME 62
DIEU, SEUL ESPOIR.
1
2 Mon âme trouve, en Dieu, le repos véritable :
En Lui seul, son salut.

99
3 Lui seul est mon rempart et roc inébranlable :
Je n’en bougerai plus !
4 Pourquoi vous assembler contre une créature,
L’abattre de concert,
Comme, d’une muraille, on détruit la structure,
S’il s’y montre un dévers ?
2
5 Vos projets sont-ils plus que désir de séduire ?
Y trouvez-vous plaisir ?
Menteur : on sait fort bien que ton coeur veut maudire,
Quand il prétend bénir...
6 Mon âme trouve en Dieu le repos véritable :
En Lui seul, son salut !
7 Lui seul est mon rempart et roc inébranlable :
Je n’en bougerai plus !
3
8 En Dieu, je trouverai mon salut et ma gloire,
Mon rocher, mon abri.
Peuple, qui, en tous temps, subissez des déboires,
Fiez-vous donc à Lui !
9/10 Fils d’homme ou fils d’Adam, à peine s’ils ressemblent
Au seul souffle du vent !
Si, sur une balance, ils se trouvaient ensemble,
En pèseraient-ils tant ?
4
11 N’allez pas vous fier à quelque violence,
Rapine de voleurs !
Aux richesses d’un jour, ne donnez d’importance ;
N’y liez point vos coeurs !
12/13 Seigneur, Tu m’as redit ( et plutôt deux fois qu’une !) :
« La force M’appartient
« Et Je rétribuerai à chacun, à chacune,
« Les actes des humains. »
PSAUME 63
LE DESIR DE DIEU

100
2 Je Te cherche, ô mon Dieu : mon âme a soif de Toi.
Terre sèche, ma chair se languit, altérée
3 Et je veux contempler, en Ta tente sacrée,
Ta puissance, ô mon Roi !

2
4 A louer Ton amour, mes lèvres chanteront ;
5 Mon coeur s’en gorgera, comme de moelle ou graisse.
6 Te bénissant, mes mains s’élèvent d’allégresse,
A l’appel de Ton nom.

3
7 A l’ombre de Ton aile, en veillant, je me tiens.
Je médite sur Toi, quand je songe, en ma couche
8/9 Et, jubilant, mon âme, en Ton amour, débouche :
Ta droite est mon soutien !

4
Qu’au profond de la terre, il descende à jamais
10 Celui qui me veut perdre, en pourchassant mon âme !
11 Que, du fil de l’épée, il subisse la lame !
Qu’à bête, il soit livré !

5
12 En son Seigneur, alors, le roi se réjouit,
10 Lorsque tous les menteurs auront bouche fermée.
11 Celui-là trouvera ses louanges comblées,
Qui jurera par Lui.

PSAUME 64
CHATIMENT DES CALOMNIATEURS

1
2 Ecoute, ô mon Dieu, ma voix qui Te crie :

101
Aux yeux des méchants, mon Dieu, cache-moi !
3 Ce monde ennemi me met en émoi.
Contre lui, mon Dieu, protège ma vie !

2
4 Leur langue s’aiguise, ainsi qu’une épée,
En discours amers contre l’innocent.
5 Sans craindre, en cachette, ils s’en vont, tirant
Sur le malheureux, leurs flèches acérées.

3
6/7 Ils s’encourageaient en ce vil manège,
Disant : « Qui pourrait scruter nos secrets ? »
Puis, ils négocient leurs lâches projets,
Calculant l’endroit, où tendre leur pîège.

4
8 Mais Dieu connaît l’homme, aux tréfonds de l’âme.
Il leur a tiré Sa flèche, soudain.
9 Leur langue est blessée, alors, à tel point
Qu’on reste pantois devant ces infâmes.

5
10/11 Que l’action de Dieu, partout, soit comprise !
Le juste, en son Dieu trouvant son abri,
Se réjouira d’être auprès de Lui,
Car Dieu bénira sa droite franchise.

PSAUME 65
HYMNE D’ACTION DE GRACE.

102
1
2 A Toi, la louange est due,
En Sion, mon Dieu !
3 Que nos voeux, perçant les nues,
Parviennent aux cieux !
4 Mon péché laisse une trace
Trop lourde à porter ;
Mes fautes, Tu les effaces,
Pour me libérer.

2
5 Heureux celui qui se compte
Parmi Tes amis !
Au temple sacré, il monte
Devant les parvis.
A l’autel, mes sacrifices,
Tu les as reçus.
6 En prodige, Ta justice
Nous a répondu.

3
7 Les terres les plus lointaines
Cherchent Ton soutien.
Les montagnes souveraines,
8 Ta face les tient.
Des mers, c’est Toi qui apaises
Le fracas des flots
Et, du monde, le malaise
Se calme aussitôt.

4
9 Gens des portes, de l’aurore
Aux portes du soir,

103
Qu’ils T’acclament ! Qu’ils t’adorent :
Tu es leur espoir !
10 Tu as visité la terre ;
Tu nous as comblés.
Tu gorges d’eau nos rivières
Et mûrit mos blés.

5
11 Nos sillons, Tu les arroses
Et les aplanit.
Du froment qui y repose,
Le germe est béni.
Tous nos champs, de Tes largesses,
Tu les as couverts.
12 L’ornière s’emplit de graisse,
Au front du désert.

6
13/14 La colline ou la prairie,
De troupeaux, s’emplit.
La vallée est plus jolie,
Drapée d’épis !
Tous acclament, toutes lancent
Mille cris joyeux.
Que leurs chants et que leurs danses
Montent jusqu’aux cieux !

PSAUME 66
ACTIONS DE GRACE PUBLIQUES.

1
1 Acclamez Dieu, toute la terre !

104
2 Fêtez Son nom, en le chantant !
Et rendez-Lui louange entière,
3 Disant qu’il est le Tout-Puissant !

2
Tes oeuvres sont à Ta mesure.
Tes ennemis se font flatteurs.
4 En se prosternant, la nature
Chante Ton nom avec ferveur.

3
5 Venez à ce Dieu redoutable !
Tout doit plier, face au Très-Haut !
6 Il changea mers en terre stable ;
Le fleuve retira ses eaux.

4
7 Souverain de force éternelle,
Son accueil nous a réjouis.
Il veille à ce que des rebelles
Ne se révoltent contre Lui.

5
8 Peuple, ta louange est bénie.
A Le louer, prête ta voix !
9 Lui, qui rend notre âme à la vie,
Préserve nos pieds du faux-pas.

6
10 Tu nous soumets à des contraintes,
Comme on épure de l’argent.
11 Sur nos reins, Tu mets une étreinte :
Ton filet brise nos élans.

105
7
12 L’ennemi peut nous mettre en peine,
Noyés par l’eau, brûlés du feu.
13 Puis, Tu nous fis reprendre Haleine,
Quand j’acquittai, pour Toi, mes voeux.

8
14 Certains avaient ouvert mes lèvres,
Quand mon coeur était angoissé.
15 Holocauste de boucs, de chèvres
Se joint aux fumées des béliers.

9
16 Tout ce que Dieu fit pour mon âme,
Venez, croyants, pour l’écouter !
17 Ma langue, en éloges, se pâme
Et, vers Lui, ma bouche a crié.

10
18 Si j’avais vu quelque malice
Demeurer encore en mon coeur,
Aurais-je pu croire aux délices,
Que me réserve le Seigneur ?

11
19/20 Non : attentif à ma prière,
Dieu m’a exaucé, chaque jour,
Eloignant de moi la misère
Et m’approchant de Son amour !

PSAUME 67
PRIERE COLLECTIVE APRES LA RECOLTE ANNUELLE

106
1
2 Faisant luire à nos yeux Sa face,
Dieu nous protège et nous bénit.
3 Sur terre, on jouit de Ses grâces,
De son salut, en tout pays.

REFRAIN
4/6 Que les peuples Te rendent grâce !
Que tous Te rendent grâce, ô Dieu !

2
5 Que le monde jubile et danse,
Quand Tu gouvernes les nations !
Ta justice met en balance
Les châtiments et les pardons.

3
7/8 Que partout, chacun Te bénisse,
Grand Dieu, qui nous donne à foison !
De ses sommets à ses abysses,
La glèbe a nourri ses moissons !...

PSAUME 68
LA GLORIEUSE EPOPEE D’ISRAEL.

PROLOGUE

107
2 Dieu, lève-Toi et chasse les impies !
Devant Ta face, on les voit qui s’enfuient :
Comme la cire, ils fondent à Ton feu ;
3 Comme fumée, les troupes ennemies
Se sont sauvées en face de mon Dieu !

4 Mais, devant Dieu, les justes Le saluent :


C’est le Seigneur, qui chevauche les Nues !
5 Frayant Sa route, ils jouent pour Son nom ;
En exultant, ils dansent à Sa vue,
Marquant leur joie par l’ampleur de leurs bonds.

6 Cherchant secours, tout fidèle, à son heure,


Veuve, orphelin, trouve sûre demeure,
Quand Dieu l’accueille aux célestes parvis.
7 La porte s’ouvre au captif, quand il pleure ;
Mais le méchant n’a que feu devant lui !

1
8/9 Oh, Dieu ! Quand Tu sortis, face au peuple fidèle,
Tu foulas le désert et la terre trembla.
En face de Son Dieu, les cieux même chancellent.
A son peuple, Israël, la voix de Dieu tonna.

10 Tu répandis, mon Dieu, Tes largesses en pluie,


Tu affermis les Tiens, vraiment exténués.
11 Tu offris un séjour, où loger Ta famille,
Qu’en Ta bonté, le pauvre a trouvé préparé !

2
12a Messagères de Dieu ont porté la nouvelle :
15a « Shaddaï a dispersé d’immenses bataillons ! »
Armées, comme rois, s’enfuirent de plus belle ;
13 Yaël a partagé leur butin en Sion.

108
14 Elle en a décoré les deux murets de l’âtre ;
L’aile de sa colombe est couverte d’argent ;
15 Sur ses plumes, un reflet, un éclat d’or verdâtre,
Des gemmes, comme neige aux sommets du Liban !

3
16/17 Dieu fait, du mont Bashan, Sa montagne divine.
Pourquoi dédaignez-vous, ô rochers sourcilleux,
Le lieu où le Seigneur habite Sa colline,
Le mont qui fut choisi, comme séjour, par Dieu ?

18 Des myriades de chars peuplent le sanctuaire,


Depuis que Toi, Seigneur, nous vins au Sinaï :
19 Rebelles et captifs, en tribus, affluèrent,
Après que, sur Sion, Tu as fait Ton logis.

ANTIENNE
20 Jour après jour, Seigneur mon Dieu, béni sois-Tu !
Tu prends charge de nous, Dieu de notre salut !

4
21 Le Dieu, qui est le nôtre, est Dieu de délivrance.
Le Seigneur garde aussi les portes de la mort.
22 Des ennemis, mon Dieu abattra la prestance
Des crânes chevelus, qui découvrent leurs torts.

Dieu nous dit : « Dans la mer, Je t’extrais des abîmes ! »


23 Dieu nous dit : « De Bashan, Je te tire aujourd’hui,
24 « Pour que tu mettes pieds dans le sang des victimes,
« Que, de tes chiens, la langue ait sa part d’ennemis ! »

5
25 J’ai vu Tes processions, mon Dieu, au sanctuaire ;
J’ai vu les processions du roi, mon souverain :
26 Chantres marchant devant, musiciens par derrière,
Jeunes filles, au milieu, battant du tambourin.

109
27 « Bénissez Dieu, en choeur, la source de Sion ! »
28 Devant tous, Benjamin, le cadet, était là,
Princes de Nephtali, princes de Zabulon, :
En robes de brocart, les princes de Juda !

6
29 Ta puissance, mon Dieu, nous vient depuis Ton temple.
30 Plus bas, Jérusalem t’apporte ses présents.
Vers Toi, viennent les rois , qui, suivant notre exemple,
Avec humilité, T’offrent l’or et l’argent.

31/32 Des roseaux de l’Egypte, un des grands de la terre,


Se sentant menacé, cherchera paix, demain.
Tu disperses tout peuple amoureux de la guerre.
L’ Ethiopie, vers Dieu, bientôt tendra la main.

7
33 Royaumes de la terre, à Dieu, chantez louanges !
Jouez pour le Seigneur, le Chevalier des Cieux !
Il élève la voix, cette voix de puissance,
Où chacun reconnaît la puissance de Dieu !

34 A son peuple, Il donna des forces redoutables.


La splendeur d’Israël commence dans les cieux.
Depuis Son sanctuaire, Il règne, vénérable,
Lui, le Dieu d’Israël ! Ah ! Que béni soit Dieu !

PSAUME 69
LAMENTATION

110
2 Je T’en supplie : Oh, sauve-moi, mon Dieu !
L’eau m’envahit, jusque en mon être intime :
3 Tantôt j’enfonce en des gouffres fangeux,
Tantôt le flot m’entraîne vers l’abîme !

4 Ma gorge en feu, je m’épuise à crier ;


Mes yeux brûlés n’ont plus force d’attendre.
Je n’ai rien pris mais, venant par milliers,
Des créanciers me forcent à leur rendre !

2
5 Leur nombre est tel qu’ils sont plus foisonnants
Que, sur mon front, je n’ai de chevelure.
On se bouscule, on se fait plus pressant
Et, sans raison, on m’en veut, sans mesure !

6 Mon Dieu, j’ai mis mes péchés devant Toi :


Ils sont à nu : Tu connais mes folies.
7 Puissent tous ceux, qui Te gardent leur foi,
N’avoir de honte à côtoyer ma vie !

3
8 C’est pour Toi seul, Seigneur, que j’ai reçu
Insulte et honte, empourprant mon visage,
9 Que, chez mon frère, on ne me reçoit plus,
Ni en famille ou dans le voisinage.

10 Pour Ta maison, mon zèle est enflammé :


Je subirai l’affront de qui m’insulte !
Les insulteurs se pourront bien gausser,
En me voyant consacré à Ton culte.
4
11 Pour Te servir, s’il me prend de jeûner,
12 Vêtu de sacs, qu’on rie, peu m’importe !
13 M’importe peu qu’ivrogne ou chansonnier
En fasse conte, assis devant sa porte !

111
14 Mais moi, Seigneur, ne T’ai-je pas prié,
Aux temps anciens, qui m’étaient favorables ?
Si Ton salut est, pour moi, vérité,
Que Ton amour me reçoive à Sa table !

5
15 Oh ! Tire-moi, désormais, du bourbier,
Pour que j’échappe aux foules ennemies !
16 Que, par le flot, je ne sois submergé !
Qu’échappe au gouffre un restant de ma vie !

17 Oh, réponds-moi ! Ton amour est bonté !


18 Jette, sur moi, un regard de tendresse !
Ne laisse pas Ton visage caché
19 Et, désormais, que plus rien ne m’oppresse !

6
20/21 Tu sais fort bien qui sont mes oppresseurs.
Abat-les donc et venge ainsi mon âme !
Si leur insulte a su briser mon coeur,
Arrache-moi de leurs griffes infâmes !

Je tremble encor de honte à leurs affronts.


Je cherche, en vain, quelqu’un qui me rassure :
22 Ils n’ont donné que vinaigre en boisson
Et du poison, pour seule nourriture !

7
23 Que, devant eux, leur table de banquets
Deviennent piège et se couvre d’écume !
Fais que leurs reins viennent à leur manquer

112
24 Et que leurs yeux s’enténèbrent de brume !

25 Que Ton courroux les transperce en travers !


Que Ta colère, envers eux, soit puissante !
26 Que leurs enclos leur deviennent déserts !
Que désormais, nul n’occupe leurs tentes !

8
Qui Tu frappas, ils l’ont tous emporté
27 Sur la victime ; alors, ils s’entretiennent !
De Ta justice, il faut les écarter !
28 Que, tort pour tort, leurs méfaits leur reviennent !

29 Que, des vivants, ils soient alors rayés,


Sortis de liste, au registre des justes !
30 Tandis que moi, par leurs méfaits courbé,
A Ton appel, je dresserai le buste !

9
31 Par un cantique en louange au Très-Haut,
Je chanterai alors l’action de grâce,
32 Qui plait à Dieu, plus encor qu’un taureau,
Fut-il cornu et de fort bonne race.

33 Chercheurs de Dieu, que vive votre coeur !


Les humbles voient le Dieu qui les entraîne,
34 Car Il exauce un pauvre, en sa frayeur
Et, des captifs, Il arrache les chaînes.

10
Que mer et ciel et toute création

113
Acclament Dieu, jusqu’au bout de la terre !
35 Vois donc, Juda : Dieu sauvera Sion,
Rebâtissant nos villes, pierre à pierre !

Y habitant, nous les possèderons.


36 Tes serviteurs, mon Dieu, et leur lignée,
En héritant, toujours demeureront
Amis de Dieu, qui les leur a léguées.

PSAUME 70
CRI DE DETRESSE.

114
1
2 O Dieu, viens vite à mon secours !
Seigneur, aide-moi de Tes armes !
3 Que déshonneur tombe, en ce jour,
Sur ceux qui recherchent mon âme !

2
4 Arrière donc ! Qu’ils soient honnis,
Ces méchants, que mon malheur flatte !
Qu’après leurs Ha ! Ha ! réjouis,
Honteux, ils s’enfuient en hâte !

3
5 Réjouissance et joie aux cieux
Et pour qui Te cherche, ici-même !
Qu’ils disent toujours : « Grand est Dieu ! »,
Ceux, qui savent que Tu les aimes !

4
6 A me sauver, si malheureux,
Faudra-t-il donc que Tu hésites ?
Mon secours, mon Sauveur, mon Dieu,
Seigneur, ne tarde pas ! Viens vite !

PSAUME 71
PRIERE D’UN VIEILLARD

115
1
1 En Toi, Seigneur, j’ai mon abri.
Jamais, sur moi, Tu n’as sévi.
Je n’ai point honte.
2 En Ta justice, défend-moi !
Prête l’oreille à mes émois,
Qui me surmontent !

3 Sois, pour moi, roc hospitalier,


Porte enceinte pour me garder,
Bardée de frises,
Pour que, sur moi, les mécréants,
4 Mains de fourbes et de violents
N’aient nulle prise !

2
5 Car, Seigneur, c’est Toi mon espoir,
6 Ma foi, Seigneur, aux premiers soirs
De ma jeunesse.
7 Tu veillais déjà mon destin,
8 Quand Mère m’attendait, au sein
De sa grossesse.

9 Ne me rejette pas ailleurs,


Lorsque décline ma vigueur,
En ma vieillesse !
10 Car, guettant mon âme aujourd’hui
Et parlant de moi, l’ennemi,
Vers moi, progresse !

3
11 Mon Dieu m’a quitté ! Désormais,
Il n’a plus personne de prêt

116
A le défendre.
12 Seigneur, ne sois pas loin de moi !
Montre que Tu es toujours là,
Prêt à m’entendre !

13 Honte et ruine donc à ceux-là


Qui attaqueront, par le bas,
Mon coeur, mon âme !

4
14 Pour moi, sans relâche espérant,
Je viendrai ajouter mon chant
A Ta louange.
15 Ma bouche pourra raconter
Combien Tu fus pur justicier,
Sans nul mélange.

16 Ta justice a tant de beauté,


Telle qu’il me la faut chanter
En sa puissance.
17 Dès ma jeunesse, je l’ai su ;
Jusqu’ici, j’ai reçu mon du
De bienfaisance.

5
18 O Seigneur, les ans m’ont vieilli.
Ne me laisse pas, aujourd’hui,
La nuit venue !
19 Pour qu’aux jeunes, chantant Ton bras,

117
J’en clame les puissants exploits
Oui, jusque aux nues !

Reviens ! Fais-moi vivre à nouveau,


20 Toi, qui m’a fait voir tant de maux
Et de détresses !
Des abîmes, viens me tirer !
21 Nourris-moi ! Viens me consoler,
Dans ma vieillesse !

6
22 Lors, mon Dieu, en Ta vérité,
Ma harpe pourra T’honorer
Te rendre grâce.
23 Mon âme, mes lèvres, chantez
Pour Celui qui vous a comblés,
Saint de ma race !

24 Honte et déshonneur pour ceux-là,


Semant le malheur sur mes pas,
En leur délire !
Pour moi, ma langue, tout le jour,
Redira le céleste amour,
Avec ma lyre.

PSAUME 72
LE ROI PROMIS

118
1
1 Mon Dieu, donne, au roi, jugement
Et, au fils de roi, Ta justice !
2 Qu’au peuple, les arrêts qu’il rend,
Pour les plus petits, soient cléments,
Sous Ton auspice !

3 /4 Les fils du pauvre, il sauvera ;


Les bourreaux, il écrasera,
En leurs malices.
Montagne et colline, apportez,
Au petit peuple, telle paix
Qu’il en jouisse !

2
5 Le soleil suivra son destin.
Siècle après siècle, qu’il prospère,
Comme la pluie sur le regain,
6 Comme bruine, mouillant le grain
Planté en terre !

7 La justice, alors, fleurira ;


La grande paix vivra, jusqu’à
La fin des lunes.
8 Ses états iront, s’étendant
De fleuve jusqu’à l’océan
Et ses lagunes.

3
9 La Bête, ployant devant lui,
Se courbera dans la poussière.

119
Rendant tributs, ses ennemis,
10 Les rois des îles et de Tarsis,
Comme leurs frères,

Rois de Séba, rois de Saba,


Feront offrande à notre roi.
Et, de la terre,
11 Tous les païens serviront Dieu,
Comme, devant Lui, nos aïeux
Se prosternèrent.

4
12 Le pauvre sera délivré,
Le petit, le faible, qui clame
13 De l’aide, en sera vite aidé :
Il se voudra, en sa bonté,
Sauveur des âmes.

14 Aux oppresseurs, aux violents,


Des petits, rachetant le sang,
Il les arrache.
15 Donne-lui donc l’or de Saba !
Pour lui, toujours on priera
Dieu, sans relâche.

5
16 Alors, germera le froment,
Jusqu’aux sommets de nos montagnes.
Nos fruits seront plus abondants
Que n’en récolte le Liban,

120
En ses campagnes.

17 Qu’à jamais, son nom soit béni !


Qu’il règne, sur tous les pays,
Sa vie entière !
Ils le déclarent bienheureux,
Tous les païens qui, sous les cieux,
Peuplent la terre.

DOXOLOGIE

18/19 Qu’en Sion, mon Dieu soit béni,


Auteur des merveilles créées !
Son nom de gloire a rejailli,
Sur le monde, qui applaudit
A Son entrée.

COLOPHON

20 FIN DES PRIERES DE DAVID,


FILS DE JESSEE !

Fin du Livre 2 du Psautier.

TABLE DES MATIERE

Introduction 3
Psaume
1 Version de Clément Marot 5

121
1 Les deux voies 6
2 Le drame messianique 7
3 Appel matinal du juste persécuté 9
4 Prière du soir 10
5 Prière du matin 11
6 Imploration dans l’épreuve 13
7 Prière du juste persécuté 14
8 Munificence du créateur 16
9 Dieu abat les impies et sauve les humbles 17
10 (suite du n°9) 19
11 Confiance du juste 21
12 Contre le monde menteur 22
13 Appel confiant 23
14 L’homme sans Dieu 24
15 L’hôte du Seigneur 25
16 Le Seigneur, ma part d’héritage 26
17 Appel de l’innocent 27
18 Te Deum royal 29
19 Le Seigneur, soleil de justice 34
20 Prière pour le roi 36
21 Action de grâce pour le roi 37
22 Souffrance et espoir du juste 39
23 Le bon pasteur 42
24 Liturgie d’entrée dans le sanctuaire 43
25 Prière dans le péril 45
26 Prière de l’innocent 47
27 Près de Dieu, point de crainte 49
28 Supplication et action de grâce 51

29 Hymne au Seigneur de l’orage 53


30 Action de grâce après un danger mortel 55
31 Prière dans l’épreuve 56
32 L’aveu libère du péché 59
33 Hymne à la Providence 61
34 Louange de la justice divine 63

122
35 Prière du juste persécuté 65
36 Malice du pécheur et bonté de Dieu 68
37 Le sort du juste et de l’impie 70
38 Prière dans la détresse 74
39 Néant de l’homme devant Dieu 75
40 Action de grâce. Appel au secours 78
41 Prière du malade abandonné 81

FIN DU PREMIER LIVRE DES PSAUMES

LE DEUXIEME LIVRE DES PSAUMES

42/43 Complainte du lévite exilé 82


44 Lamentation nationale 85
45 Epithalame royal 88
46 Dieu est avec nous 90
47 Dieu, roi d’Israël et du monde 91
48 Sion, montagne de Dieu 92
49 Le néant des richesses 94
50 Pour le culte en esprit 96
51 Miserere 99
52 Jugement du cynique 101
53 L’homme sans Dieu 102
54 Appel au Dieu justicier 103
55 Prière du persécuté 104
56 Le fidèle ne succombera pas 107
57 Au milieu des « lions » 108

58 Le juge des juges terrestres 109


59 Contre les impies 110
60 Prière nationale après la défaite 112
61 Prière d’un exilé 113
62 Dieu, seul espoir 114

123
63 Le désir de Dieu 115
64 Châtiment des calomniateurs 116
65 Hymne d’action de grâce 117
66 Action de grâce publique 119
67 Prière collective après la récolte annuelle 121
68 La glorieuse épopée d’Israël 122
69 Lamentation 125
70 Cri de détresse 129
71 Prière d’un vieillard 130
72 Le roi promis 133

TABLE DES MATIERES 136

TROISIEME LIVRE DES PSAUMES

PSAUME 73
LA JUSTICE FINALE

124
ANTIENNE
1 Oui, Dieu est bon ! Israël, sois-en sûr!
Et favorable aux hommes de coeur pur !

1
2 Un pas de plus et mon pied vacillait,
En admirant le bonheur des impies !
3 Ces insensés, que j’admire en leur vie !
Un rien encore, et mes pas se perdaient !

2
4 Après la mort, craignaient-ils des tourments ?
Non : rien , pour eux, n’ébranle leur prestance.
5 De nos malheurs, ignorant l’existence,
Sont-ils frappés de la peine d’Adam ?

3
6 Voilà pourquoi l’orgueil est leur collier ;
Leur vêtement est fait de violence.
7 Toute malice exsude de leur panse
Et, de leur coeur, le fiel a débordé !

4
8/9 D’orgueil, leur bouche a défié le ciel
Mais c’est sur terre alors qu’elle cancane.
Prônant le mal, des naïfs, ils ricanent :
La force seules est, pour eux, l’essentiel !

5
10 Voilà pourquoi mon peuple va vers eux :
Quand l’eau leur vient souvent en abondance,
11 « Comment, dit-on, Dieu a - t- Il connaissance
« De leurs forfaits ? Sont-ils connus des cieux ? »

ANTIENNE

125
12 Regardez-les ! Ce sont tous des impies.
Heureux et riches, ils survivent tranquilles !
6
13 Alors, pourquoi gardai-je pur mon coeur,
Lavant mes mains dans l’eau de l’innocence ?
14 Chaque matin, m’atteint, dès la naissance,
Un tel tourment m’apportant le malheur !

7
15 Si j’avais dit : « Je vais parler comme eux ! »,
De Tes enfants, j’aurais trahi la race.
16 Puis, j’ai pensé, en songeant à Ta face,
A la douleur que c’était à Tes yeux.

8
17 Jusqu’à ce jour où, voyant leur destin,
Je pénétrai en Tes divins mystères :
18 Ce précipice, où Tes mains les poussèrent,
Fatal Shéol, qu’ils dévalent enfin !

9
19 Ah ! Que soudain alors ils font horreur :
Tous disparus, détruits par les orages !
20 En m’éveillant, je honnis leur image,
Comme sorti d’un cauchemar, Seigneur !

10
21 Les reins percés, demeurant ahuri,
J’étais resté devant Toi, sans comprendre ;
22 Comme abruti, ne sachant où me rendre,
Comme il en est toujours d’un coeur aigri.
11
23 Ainsi étais-je, en restant devant Toi.
Puis, m’ayant pris alors par ma main droite,
24 Tu me conduis, par une voie étroite,
Vers cette gloire, où Tu m’accueilleras.

12

126
25 Pourquoi, du ciel, attendre le bonheur,
Quand, ici-bas, avec Toi, je demeure ?
26 Roc de ma chair, nul désir ne m’effleure
Autre que ceux que Tu verses en mon coeur.

13
27 Tel qui, de Toi, s’éloigne, périra.
Rejette ceux qui Te sont infidèles !
28 Toi mon refuge, accueille sous Ton aile
Celui qui chante un bonheur qu’il Te doit !

PSAUME 74
LAMENTATION APRES LE SAC DU TEMPLE

1
1 Pourquoi, jusqu’à la fin, Ta colère demeure,
Mon Dieu, contre Tes fils, troupeau de Tes élus ?

127
2 En ce mont de Sion, où Tu fis Ta demeure,
Souviens-Toi du troupeau que Tu pris en tribut !

2
3 /4 Au lieu des Assemblées, a rugi l’adversaire ;
Au fronton de l’entrée, il a gravé son nom.
Il a tout saccagé, l’impie, au sanctuaire.
Elève donc Tes pas vers ces ruines sans nom !

3
5 /6 Abattant, en plein bois des vantaux, leurs cognées,
Par la hache et la masse, ils ont tout martelé.
Ils ont livré au feu Ta demeure sacrée.
Jusqu’à terre, ô mon Dieu, Ton temple est profané !

4
7 Ils ont brûlé tous lieux des saintes assemblées,
8 En disant, dans leurs coeurs, « Détruisons-les d’un coup ! »
Nul ne sait jusqu’à quand sont-elles dispersées :
9 Il n’est plus de prophète à clamer parmi nous !

5
10 Jusques –à –quand, mon Dieu, durera ce blasphème,
Cet outrage à Ton nom, par de tels agresseurs ?
11 Pourquoi tenir Ta main, loin de Ton temple même
Et retenir Ta droite, enfermée en Ton coeur ?

6
12 Pourtant, mon Dieu, mon roi, Tu fus, dès l’origine,
Au milieu du pays, sauveur de nos destins.
13 Toi qui fendis la mer par Ta force divine,
Tu as brisé le front de ses monstres marins.

128
14 Oui, du Léviathan, Tu fracassas les ailes,
Le donnant en pâture au peuple, aux animaux.
15 Aux torrents, Tu ouvris tant de sources nouvelles,
Et, des fleuves puissants, Tu desséchas tant d’eaux !

8
16 C’est à Toi que la nuit et le jour appartiennent :
Tu fixas leur lumière au parcours du soleil.
17 A la terre, donnant ses limites anciennes,
Tu formas l’hiver sombre et les étés vermeils !

9
18 Rappelle-Toi, Seigneur, ces haines ennemies
De peuples insensés, qui outragent Ton nom !
19 Ne livre pas au mal une âme, Ton amie !
N’oublie pas toujours Tes malheureux pigeons !

10
20 Retrouve l’alliance et détruis cette horde,
Car sa haine a comblé les antres du pays !
21 Qu’au pauvre, on ne voie plus la honte qui déborde
Et que, louant Ton nom, l’opprimé soit béni !

11
22 Relève-Toi, mon Dieu, et réveille Ta flamme !
Souviens-Toi de ces fous, blasphémant sans pudeur !
23 Châtie donc enfin l’ennemi, qui proclame
Ses impies clameurs !

PSAUME 75
AU JUGE DIVIN QUI ABAISSE ET ELEVE

ANTIENNE
2 Rendons grâce au Seigneur, en célébrant Ses dons !
Oui, nous Te rendons grâce, en invoquant Ton nom !

129
1
4 Avec ses habitants, s’effondrerait la terre,
Si ses piliers n’étaient soutenus par Ton droit.
3 Justice T’appartient et Tu fixes les lois,
Décidant du moment, où Tu la voudras faire.

2
5 Tu dis aux arrogants : « Cessez vos arrogances ! »
Aux impies, Tu dis : « Ne vous gaussez pas trop !
6 « La corne de vos fronts, ne la levez si haut !,
« En raidissant l’échine, avec tant de prestance ! »

3
7 /8 Celui qui, seul, détient la justice divine,
Ne le cherchez à l’Est, encor moins au couchant !
Il élève les uns et les autres Il descend,
Qu’on Le cherche au désert ou parmi les collines.

4
9 De Sa main, les arrêts seront, pour les impies,
Une coupe de vin aux parfums capiteux !
Dieu leur en versera. Mais tous ces orgueilleux
N’en pourront seulement que connaître la lie !

5
10 Quant à moi, pour toujours, j’annoncerai la gloire
De ce Dieu de Jacob, vers qui monte mon chant.
11 Je briserai sa corne à l’impie méchant,
Pour que celle du juste en retire victoire.

PSAUME 76
ODE AU DIEU REDOUTABLE

1
2 Juda, clame la renommée
De notre Dieu ! Grand est Son nom !

130
3 En Salem, Sa tente est fixée
Et Sa demeure est en Sion.
4 Il y brise éclairs des épées,
Arc ou flèche, comme écusson.

2
5 Roi rutilant et magnifique,
Tu perds tes monceaux de butin !
6 Endormis d’un sommeil magique,
Tes guerriers ont perdu la main !
7 Tes chars, en leur combat épique,
Sont figés par l’effroi divin !

3
8 Seigneur, terrible et effroyable,
Qui, sous les coups de ta fureur,
9 Ferait face au Dieu redoutable ?
Le ciel parle et la terre a peur,
10 Quand le Divin Juge, admirable,
Vient sauver l’humble, en ses frayeurs.

4
11 Colère humaine, bafouée,
Témoigne de Dieu la vigueur.
12/13 L’ire divine est couronnée
Des rescapés de Ses fureurs.
Prince ou roi, que soit acquittée
Votre dette envers Dieu vainqueur !

PSAUME 77
MEDITATION SUR LE PASSE D’ISRAEL

ANTIENNE

131
2 Seigneur mon Dieu, je crie vers Toi !
Seigneur mon Dieu, entend ma voix !

1
3 Au jour d’angoisse, en cherchant le Seigneur,
Tendant la main dans la nuit, sans relâche,
4 Comment trouver à consoler mon coeur ?
Je gémissais sur mon Dieu, qui Se cache
Et mon esprit défaillait de douleur.

2
5 J’étais troublé et ne pouvais parler.
Tu retenais sur mes yeux les paupières.
6/7 Jours d’autrefois, comme à vous je pensais,
Me souvenant des années séculaires !
8 J’entends encor mon esprit questionner :

3
9 « L’amour de Dieu cesse-t-il Ses faveurs ?
« Verbe, muet jusqu’à la fin des âges ?
10 « L’oubli s’est-il emparé du Seigneur ?
« De Sa pitié, recevrons-nous message
« Ou fait-il place à de saintes fureurs ? »

4
11 Elle est changée, la droite du Très-Haut.
Je me souviens des antiques merveilles,
12 Que fit mon Dieu. Et j’en ai le coeur gros.
Sur Tes hauts faits, Seigneur, je m’émerveille
13 Et je m’en fais alors souvent l’écho.

132
5
14 Hors le Seigneur, est-il dieu aussi grand ?
Que de grandeurs, Tes voies saintes jalonnent !
15 Tu fis savoir Ta grandeur en nos rangs
Et, par Ton bras, liberté Tu redonnes,
16 Fils de Jacob, à tous vos descendants.

6
17 Lorsque la mer aperçut le Très-Haut,
En le voyant, les flots se retournèrent ;
Des cieux, jaillirent et tombèrent les eaux ;
18 Les voix des nues alors se déversèrent,
Comme des traits filant sur nos rivaux.

7
19 Sous les éclairs, brillait le monde entier ;
Sur lui, grondait la voix de Ton tonnerre.
20 Quand, sur la mer, s’entrouvraient Tes sentiers,
Fuyaient les flots et s’agitait la terre :
Nul ne perçut la trace de Tes pieds !

ANTIENNE
21 Lors, par la main de Moïse et Aaron,
Tu conduisis Ton troupeau vers Sion.

PSAUME 78
LES LECONS DE L’HISTOIRE D’ISRAEL

1
1 Ecoute, ô mon peuple, ma loi
Et tends l’oreille à mes paroles !

133
2 J’ouvre la bouche en paraboles,
Parlant des actions d’autrefois.

3 Ce que nous en avons ouï,


Tel que nous le racontaient nos pères,
4 A nos enfants, faut-il le taire ?
Non ! Nous en ferons le récit.

2
Mon Dieu, d’abord, du haut du ciel,
Fit des merveilles aux premiers âges.
5 En Jacob, donnant témoignage,
Il mit Sa loi en Israël.

A nos pères, Il a commandé


Que leurs fils , qui viendraient à naître,
6 Grâce à eux, puissent Le connaître
Et, à leur suite L’adorer.

3
7 Et, mettant leur espoir en Dieu,
Qu’ils sachent la loi et l’observent !
A leurs fils, qu’à leur tour, ils servent
Les hauts faits que Dieu fit pour eux !
8 Comme leurs pères, qu’ils ne soient
Peuple bravache ou en révolte,
Génération si désinvolte
Que son esprit en perd sa foi !

4
9/10 Les fils d’Ephraïm, fins archers,
Au combat, quittant l’alliance,
En Dieu perdirent confiance,
Dans Sa voie ne voulant marcher.

11 Ils oublièrent Ses avis,


Les miracles qui éclatèrent

134
12 Aux yeux éblouis de leurs pères,
En Egypte, aux champs de Tanis.

5
13 Dieu fendit la mer devant eux,
Dans les eaux, créant un passage.
14 De jour, les guidant d’un nuage
Et, la nuit, d’un éclair de feu.

15 Au désert, fendant les rochers,


Comme Il fendit les grands abîmes,
16 Il en fit jaillir, de leurs cimes,
Des torrents, pour les abreuver.

6
17 Mais, de plus belle, ils ont péché
Contre Dieu, sur la terre aride,
18 Le bravant en leurs coeurs perfides,
En Lui demandant à manger.

19 Du roc, l’eau s’est mise à couler !


« Le Seigneur serait-Il capable,
« Au désert, d’y dresser la table
« Et de nous donner à manger ? »

7
20/21 Alors Dieu, l’ayant entendu,
Contre Israël, de Sa colère
Tout soudain les feux s’allumèrent,
22 Puisqu’ils doutaient de Son salut.

23 Il ouvrit les battants des cieux :


24 Sur terre, la manne s’épanche.
25 Et l’homme, avec ce pain des anges,
Put s’en nourrir, selon ses voeux !

8
26 Vent du Sud ou vent d’Orient,

135
27 Sur eux, fit pleuvoir, en poussière,
28 Viande et gibier, qu’ils souhaitèrent,
Jusqu’aux alentours de leurs camps !

Grâce à Dieu, après avoir bu


29 Jusqu’à satiété, ils mangèrent.
Rassasiés, malgré leur colère ?...
30 Ils n’en étaient pas revenus !

9
C’est alors que l’ire de Dieu
31 Se déchaîna sur ces injustes :
Il en massacra les robustes,
Même les plus petits d’entre eux.

32 Malgré tout, ils péchaient toujours :


Ils n’avaient foi en ces merveilles.
33 En eux, la panique s’éveille,
Soufflant et consumant leurs jours.

10
34 Faut-il donc qu’ils soient massacrés,
Pour que, de Dieu, ils se souviennent ?
35 Ils Le pressent, pour qu’Il revienne,
Leur rédempteur, Dieu, leur rocher !

36 Mais, de leurs langues, ils Lui mentaient,


Quand ils Le flattaient de la bouche :
37 Le coeur durci comme une souche,
L’alliance, ils la rejetaient.
11
38 Pourtant, oubliant ces jaloux,
Dieu compatit à leurs misères.
39 Cette chair, au souffle éphémère,
A su apaiser Son courroux !

40 Que de fois, errant au désert,


41 De Sa main n’ayant souvenance,

136
42 Ils ont douté de Sa présence,
Même aux combats, où Dieu les sert !

12
43/44 Pensons au combat de Tanis,
Quand Il ensanglanta les fleuves
Et les ruisseaux, où l’on s’abreuve,
Privant d’eau l’Egypte et ses fils.

45 Tant les mouches les dévoraient,


Leur labeur tournait en quenouille.
46 Leur sol se couvrait de grenouilles
Leurs blés dévorés des criquets.

13
47 Il soumit leurs vignes aux grêlons,
Leurs sycomores à la gelée.
48 Il rendit leurs bêtes enfiévrées,
Frappant de peste leurs moutons.

49 Ainsi se déchaîna, sur eux,


L’emportement de Sa colère.
50 Les anges de malheur créèrent
Des flots de fureur et de feu.

14
Il voua leur âme à la mort.
A la peste, Il remit leur vie,
51 Frappant les aînés des familles
Et, des fils de Cham, les plus forts.

52 Puis, comme un troupeau de brebis,

137
Son peuple, au désert, Il l’appelle.
53 Quant aux ennemis qui l’harcèlent,
Par la mer, Il les recouvrit !

15
54 Ils entrèrent aux lieux promis :
Montagne, haut –lieu de leur victoire..
55 Dieu, leur fixant leurs territoire,
Chassa les païens du pays.

56 Mais, trahissant, en ces hauts lieux,


La loi, comme firent leurs pères,
57/58 Arcs infidèles, ils dévièrent :
En leurs idoles, ils bravaient Dieu !

16
59 Le Seigneur alors S’emporta.
Israël, ton Dieu te délaisse :
60 A Silo, Sa présence cesse,
En Sa tente, où Il demeura !

61 Alors, voici que Sa splendeur,


Par l’ennemi, est capturée :
62 Son peuple, soumis par l’épée,
Perd l’héritage, en son malheur.

17
63 Le feu dévore ses cadets ;
Les vierges n’auront point de noces.
64 Prêtres tués, douleurs atroces :
Il n’est plus de pleurs à pleurer !

65 Dieu s’éveilla, tel un dormeur :

138
66 Dans le dos, Il frappa l’impie,
A la honte, livrant sa vie,
Après les assauts du Seigneur.

18
67/68 Délaissant les autres tribus,
C’est à Juda, qui Le vénère,
69 Où Il fixa Son sanctuaire
En la colline, qu’Il élut.

70/71 Le tirant des parcs à moutons,


Il prit David à Son service,
72 Pour que, d’une main sage, il puisse
Guider le peuple de Sion.

PSAUME 79
PLAINTE NATIONALE

1
1 Les païens, dans la ville où, Dieu, Tu trouvais place,

139
Ont souillé Ton temple sacré !
2 Et dans Jérusalem, où les ruines s’entassent,
De Tes serviteurs massacrés
Ils ont livré les corps en pâture aux rapaces :
La chair des Tiens : aux carnassiers !

2
3 Près de Jérusalem, où leur sang coule à verse,
On ne trouve aucun fossoyeur.
4 Sur nous, de nos voisins, l’insulte se déverse,
Les quolibets de leurs rieurs !
5 Ah ! Jusqu’à quand, Seigneur, sur ces faces perverses
Attendrons-nous un Dieu vengeur ?

3
6 Sur ces païens maudits, qui, tous, Te méconnaissent,
Enfin qu’explose Ta fureur,
Comme Tu fis jadis sur tout royaume adverse,
Qui n’invoquait pas le Seigneur !
7 Puisqu’ils ont dévasté le temple, où Tu converses
Avec Jacob, Ton serviteur.

4
8 Ne retiens contre nous les torts de nos ancêtres !
Garde-nous l’amour de Ton coeur !
Nous sentons notre force abandonner notre être :
Aide-nous, Dieu, notre sauveur !
9/10 Mon Dieu, que nos péchés puissent tous disparaître :
Que Ton nom oublie nos erreurs !

140
5
11 Que Ton bras, du captif, dissipe la souffrance !
Pour le sang de Tes serviteurs,
12 Sur l’impie païen, exerce Ta vengeance,
Le frappant, sept fois, en plein coeur !
13 Ton peuple, aux temps futurs, chantera Tes louanges,
En rendant grâce à Ta grandeur !

PSAUME 80
PRIERE POUR LA RESTAURATION D’ISRAEL

1
Toi qui resplendis sur les Chérubins,
2 Pasteur d’Israël, conduisant l’errance

141
D’Ephraïm, Joseph ou de Benjamin,
3 Viens à nos secours et que Ta vaillance,
Tout comme autrefois, se réveille enfin !

ANTIENNE
4/8/20 Chez nous, Seigneur, fais-nous rentrer !
Avec Toi, nous serons sauvés.

2
5 Jusqu’à quand, Seigneur, garderas-Tu feu
Contre les appels des Tiens, en alarme ?
Ils n’ont plus de pleurs au fond de leurs yeux :
6/7 Tu les as nourris d’un tel pain de larmes
Que leurs ennemis se gaussent entre eux !

3
9 Arrachée d’Egypte, on T’a vu planter,
En pays conquis, cette grande vigne :
10 Faisant place nette, elle a renversé
Les peuples voisins, qui n’en étaient dignes.
Ses ceps ont empli le sol tout entier !

4
11 Ses pampres, pareils aux cèdres divins,
Ombragent les flancs de chaque colline.
12 Du fleuve de l’est aux sables marins,
Elle s’est fixée, elle a pris racine
Et tend ses sarments, d’où naîtra le vin.

142
5
13 Seigneur Sabaoth, dis-nous donc pourquoi
As-Tu, aujourd’hui, rompu ses clôtures,
14 Laissant le passant grappiller pour soi
Et qui la détruit, brisant ses ramures,
Prédateur des champs, sanglier des bois ?

6
15 Seigneur Sabaoth, écoute et reviens !
Du haut de Tes cieux, regarde et observe !
16/17 Visite Ta vigne, où, jadis, Ta main
A planté les ceps, afin qu’ils Te servent !
Que ses destructeurs périssent enfin !

7
18 Que le fils d’Adam, que Tu confirmas,
A Ta droite, trouve une place insigne !
19 Aucun d’entre nous ne s’écartera
Du vivant sentier, où Tu lui fais signe.
Te glorifiant, Ton fils renaîtra !

PSAUME 81
POUR LA FETE DES TENTES.

ANTIENNE
2 Crions de joie, pour Dieu, notre force !

143
Acclamons tous le Dieu de Jacob !

1
3 Pour ce concert, frappez, tambourins !
Que lyre et harpe, en l’anniversaire
4 De ce grand jour de fête lunaire,
Joignent leur chant aux sons des buccins !

2
5 C’est une loi, que Dieu a prescrit
Pour Israël et tout son lignage.
6 Joseph, jadis, en fit témoignage,
Quand, de l’Egypte, un jour, on sortit.

3
Des mots nouveaux lui sont parvenus :
7 « Des lourds fardeaux, tu n’as plus la charge :
« Cette oppression, vois, Je t’en décharge :
8 « Tu M’appelas, Je t’ai entendu ! »

4
« A Mériba, tu fus éprouvé.
« Je t’instruisis, caché dans l’orage.
9 « O toi, Mon peuple, entend ce message
« Puisse Israël enfin M’écouter ! »

5
10 « N’adore point ces dieux étrangers !
« Je suis Ton Dieu : Moi seul te libère,
11 « Te sors d’Egypte et, sur toute terre,
« Ouvre ta bouche et Je l’emplirai ! »

6
12 « Mais Israël n’ouit pas Ma voix :

144
« Que ne l’as –tu toujours écoutée !
13 « Seul, tu suivais ta propre pensée :
« Je te laissai avec ton coeur froid . »

7
14 « Si tu pouvais M’écouter demain !
« Mon Israël, retrouvant Son père,
15 « Il abattrait tous ses adversaires,
« En un instant, d’un revers de main ! »

8
16 « Et, louant Dieu, temps renouvelé,
« M’adorerai la troupe ennemie.
17 « Le froment gras t’aurait rendu vie
« Et rassasié le miel du rocher ! »

PSAUME 82
CONTRE LES MAUVAIS JUGES.

ANTIENNE

145
1 Trônant au milieu de Ses anges,
Dieu juge, au tribunal divin.

1
2 Jusqu’à quand tiendrez-vous, en vos faux jugements,
A soutenir les grands, dans leurs chemins de vice,
3 Plutôt qu’à l’orphelin, au pauvre, à l’indigent,
Donner libération, en parfaite justice ?
4 C’est à vous qu’il revient de sauver, des méchants,
Les malheureux captifs, de tous leurs maléfices !

2
5 Sans savoir, sans comprendre, ils parcourent la nuit
Et s’ébranle, autour d’eux, l’assise de la terre.
6 Vous êtes tous pourtant, comme Je vous l’ai dit,
Des enfants du Très-Haut ! Quittez mines austères
7 Et n’oubliez donc point qu’étant hommes aussi,
Tout comme eux, en mourant, vous choirez comme pierre !

ANTIENNE
8 Lève-Toi, Juge de la terre,
Qui régit toutes les nations !

PSAUME 83
CONTRE LES ENNEMIS D’ISRAEL
1
2 O Dieu, mon Dieu, ne reste pas muet !
Plus de repos et cesse Ton silence !
3 Dressant la tête, avec leur arrogance,
Tes ennemis grondent, sans nul respect.

146
2
4 Contre Ton peuple, ils trament leur complot.
5 En conspirant en secret, ils conviennent
Qu’aucun humain, plus tard, ne se souvienne
De notre nom, retranché des nations.

3
6/7 Pour comploter, tous, ainsi, d’un seul bond,
Contre Mon Dieu, Moab, Ismaélites,
8 Joignent les gens d’Edom et les Hagrites,
Iduméens, Amaleq et Ammon.

4
9/10 Les gens de Tyr, aux Philistins, sont joints ;
Des fils de Lot arrivent à leur porte,
Ces gens d’Assur, pour leur prêter main forte,
En s’alliant avec les Philistins.

5
11 Ah ! Tel Yahin, au torrent de Quishon
Ou Siséra ou Madian naguère,
Détruis-les donc et, qu’au fond de la terre,
Tel du fumier, ils servent aux moissons !

6
12 Zéeb, Oreb, Zébah et Calumna,
Comme à ces chefs, fais subir, à leurs princes,
13 Un même sort, eux qui, dans leurs provinces,
Disent : » A nous les toits de Jéhovah ! »

7
14 Comme fétu emporté par le vent,
Traite-les donc, comme une roue d’acanthe,
15 Comme, en forêt, la flamme dévorante
Ou, sur les monts, les feux des noirs volcans !

8
16 Poursuis-les donc avec Tes ouragans !

147
Que, du Seigneur, ils sentent les menaces !
17 La honte alors recouvrira leur face :
Ils chercheront le Très-Haut, en tremblant !

9
Qu’ils soient alors, pour toujours confondus !
18 Ils comprendront, dans leur grande épouvante,
Que, seul sur terre, il n’est force puissante
Que Toi, Seigneur, qui les aura perdus !

PSAUME 84
CHANT DE PELERINAGE

148
2/3 Mon coeur est en joie, mon âme soupire,
Ma chair se languit,
Tant, pour Ta maison, mon Dieu, ils aspirent
Après ses parvis.

2
4 Le passereau même y trouve demeure
L’hirondelle, un nid,
Près de Tes autels, mon Dieu, à leur heure,
Posant leurs petits !

3
5 Heureux qui réside, en priant sans cesse
Au temple divin !
6 Heureux qui, pour Toi, oublient leurs faiblesses,
Suivant Tes chemins !

4
7 Au Val du Pleureur, jaillira la source,
Quand nous passerons.
8 Nous verrons paraître, en haut de nos courses,
Mon Dieu dans Sion.

5
9 Ouïs-moi, mon Dieu, lorsque je Te prie !
Veuille m’écouter !
10 Regarde celui qui est Ton Messie,
Dieu, mon bouclier !

149
6
11 Devant Tes parvis, un jour en vaut mille.
Je trouve bien mieux
Que, du mécréant, les demeures viles :
Le seuil de mon Dieu !

7
12/13 Dieu, Toi, mon rempart, jamais Tu n’abuses
Qui suit Tes chemins !
Le bonheur, Seigneur, Tu ne le refuses
A Tes pèlerins...

PSAUME 85
PRIERE POUR LA PAIX

150
1
2 Tu as repris, Seigneur, intérêt pour Ta terre
Et, de Jacob, Tu fais revenir les captifs.
3/4 Calmant l’emportement, l’ardeur de Ta colère,
Tu pardonnes les torts, dont Ton peuple est fautif.

2
5 Fais-nous donc revenir, mon Dieu ! Rends-nous courage !
Libère-nous des liens de Ton juste courroux !
6 Garderas-Tu colère allumée, d’âge en âge
Et seras-Tu toujours irrité contre nous ?

3
7 Est-ce Toi, ô mon Dieu, qui vient redonner vie
A Ton peuple captif ? Nous pardonnerais-Tu ?
8 Fais donc voir, ô Seigneur, à nos faces ravies,
Ton amour, qui nous rend le bonheur du salut !

4
9 Dieu parle. Que dit-Il ? Que la paix rétablie
Est acquise à Son peuple et pour tous Ses élus,
Pourvu qu’ils ne reviennent à d’anciennes folies.
10 Gloire est pour notre terre et proche est son salut.

151
5
11 Amour, Fidélité, à nouveau se rencontrent
Et s’embrassent aussi la Justice et la Paix.
12 Germant, Fidélité, sur la terre, se montre,
Dès que, depuis les cieux, Justice se penchait.

6
13 Le bonheur nous revient, puisque mon Dieu nous aime,
Comme donne son fruit la Terre à ses enfants.
14 Devant Lui, marchera la Justice elle-même
Et, sur Ses pas, viendra la Paix, en Le suivant.

PSAUME 86
PRIERE DANS L’EPREUVE

1
1 Oh ! Réponds-moi, Seigneur ! Prête l’oreille
A moi, qui suis perdu dans mon malheur !

152
2 Protège-moi et, sur mon âme veille !
Puis qu’il est Tien, sauve Ton serviteur !

2
3 Tu es mon Dieu et c’est Toi que j’appelle,
Au long du jour. Pitié pour moi, Seigneur !
4 Vois s’élever l’âme de Ton fidèle :
Qu’il trouve en Toi, Seigneur, tout son bonheur !

3
5 Emplis d’amour pour tous ceux qui Te prient,
Tu n’es, Seigneur, que pardon et douceur.
6 Sois attentif à la voix qui Te crie
Cette prière ! Oh, répond-moi, Seigneur !

4
7 Quand je T’appelle, au temps où je m’effraie,
Je sais, Seigneur, que Tu me répondras.
Rien qui ressemble à Tes moindres merveilles :
8 Il n’est, sur terre, aucun dieu comme Toi !

5
9 Pour qu’à Ton nom, Seigneur, ils rendent gloire,
Tous les païens Te viendront adorer.
10 Car Tes merveilles ont parsemé l’histoire.
Toi seul est grand, Créateur non créé !

153
11/12 De tout mon coeur, il me faut rendre grâce ;
Je rendra gloire à Ton nom, à jamais.
14 Car Ton amour est grand envers Ta race ;
Du noir Shéol, mon être est retiré.

7
14 Des forcenés ont pourchassé mon âme,
Des orgueilleux ont surgi contre moi.
Il n’est de place à Toi, chez ces infâmes.
Vers moi, Seigneur, je T’en prie, tourne-Toi !

8
15/16 Dieu de pitié, Seigneur, Dieu de tendresse,
Rempli d’amour et lent à T’emporter,
17 Donne, à Ton fils, Ta force en sa faiblesse !
Console-moi d’un signe de bonté !

PSAUME 87
SION, MERE DES PEUPLES

1
1 Plutôt que de choisir, pour demeure divine,

154
Quelque autre fondation,
2/3 Dieu aime le séjour de Ses saintes collines,
Aux portes de Sion.
Jacob, si Dieu S’est plus chez toi, dès l’origine,
C’est gloire pour ton nom !

2
4 Rahab ou Babylone, ou Tyr ou Philistie
Peuvent être connus.
On visite aussi bien la lointaine Ethiopie :
Certains y ont vécu.
5 Mais notre Mère à tous, Sion, nous donne vie :
Nous en sommes issus.

3
Oui, Sion, C’est en toi que demeure, en ta place,
6 Le Très-Haut adoré.
Au registre du peuple, Il y inscrit et classe
Quiconque y serait né.
7 Tel prince, tel danseur ou chantre qui y passe
Y fonde ses foyers.

PSAUME 88
PRIERE AU FOND DE LA DETRESSE

1
Chaque jour, mon Dieu, je t’appelle ;
2 Chaque nuit, Seigneur, je gémis.
Mes oraisons, T’arrivent-elles ?
3 Mes sanglots, les as-Tu ouïs ?

155
2
De maux, mon âme est rassasiée ;
4 Au bord du Shéol, je descend.
Ma vie a ses heures comptées :
5 Je suis comme un homme mourant !

3
Parmi tous les gisants, je sombre
6 Et parmi les morts oubliés :
Les tués, les exclus sans nombre :
Ceux que Ta main a retranchés.

4
7 Tu m’as mis au fond de la fosse,
Dans les abîmes ténébreux.
8 Ton ire, sur moi, Tu l’endosses :
Elle éclate en des flots hideux !

5
Mes compagnons, Tu les écartes :
9 Je deviens, pour eux, une horreur.
Le mal s’enferme, où que je parte ;
10 Mon oeil s’éteint, dans son malheur.

6
Je crie vers Toi, quand je m’éveille
Et, jusqu’au soir, j’étend les mains.
11 Pour les morts, fais-Tu des merveilles ?
A Te louer, sont-ils enclins ?

7
12 Crois-Tu qu’au Shéol, ils devisent
De fidélité ou d’amour ?

156
13 Que Ta justice soit comprise,
En ces ténèbres sans retour ?

8
14 Mais moi, je crie vers Toi ; je clame :
Ma prière monte, au matin.
15 Pourquoi repousses-Tu mon âme ?
Pourquoi Tes yeux sont-ils si loin ?

9
16 Malheureux, mourant dès l’enfance,
Tes effrois m’ont porté à bout.
17 Ta fureur tombe en abondance ;
Tes frayeurs m’ont mis à genoux.

10
18/19 Elles m’isolent, comme l’onde ;
Me fuient mes proches amis.
Sur moi, tout se ferme à la ronde :
Les ténèbres m’ont envahi !...

157
PSAUME 89
HYMNE ET PRIERE AU DIEU FIDELE

1
2 Mon amour pour mon Dieu, à jamais je le chante ;
D’âge en âge, ma voix dit Ta fidélité :
3 « Cet amour, à jamais, dis-tu, Je le cimente ;
« En Ma fidélité, aux cieux, Je l’ai fondé. »

2
4 « C’est avec Mon élu que J’ai fait alliance.
« Je t’en ai fait serment, David, Mon serviteur :
5 « Pour toujours, J’ai fondé ta noble descendance.
« Je bâtis, d’âge en âge, un trône en ton honneur. »

3
6 De Tes splendeurs, Seigneur, les cieux Te font louange,
Dans l’assemblée des saints, pour Ta fidélité.
7 Qui donc peut égaler mon Dieu, parmi Ses anges ?
Qui donc, en haut du ciel, s’y pourrait comparer ?

4
8 Au conseil de Tes saints, on connaît Ton courage,
Que Ta fidélité entoure, ô puissant roi.
9 Tu es grand et terrible à tout Ton entourage :
O Seigneur Sabaoth, qui donc est comme Toi ?

5
12 Si le ciel est à Toi, Tu tiens aussi la terre :
Elle et son contenu, c’est Toi qui les fondas !
13 Le Tabor et l’Hermon T’acclament dans leurs pierres ;
Le Nord et le Midi, c’est Toi qui les créas !

6
10 Tu apaises, des flots, les tempêtes immenses,
Car Tu sais maîtriser l’orgueil de l’océan.
11 L’adversaire est vaincu, par Ton bras de puissance ;
Rahab est déchiré, car c’est Toi qui le fend.

158
7
14 Sous l’action de Ton bras, les prouesses jaillissent,
Car sublime est Ta droite et puissante est Ta main.
15 De Ton trône, l’appui c’est le Droit, la Justice !
Amour, Fidélité éclairent Ton chemin !

8
16 Heureuse la nation, qui sait clamer Ta gloire !
Au devant de Ton front, mon peuple avancera :
17 Exaltant Ta justice, au cours de son histoire,
En Ton nom, tout le jour, son chant éclatera.

9
18 Maintenant Ta faveur, Tu exaltes sa corne :
L’éclat de sa puissance, il ne le doit qu’à Toi !
19 C’est du nom du Seigneur, que son bouclier s’orne ;
De Toi, saint d’Israël, est issu notre roi.

10
20 En un rêve, jadis, Tu as parlé Toi-même ;
Au cours de leurs visions, disant à Tes amis :
« Sur un preux, parmi vous, j’impose un diadème :
« De Mon peuple, un cadet J’exalte et Je choisis ;3

11
21 « C’est pourquoi Je l’ai oint, avec Mon huile sainte :
« En David, J’ai trouvé Mon parfait serviteur.
22 « Pour lui, Ma main aura de solides étreintes,
« Cependant que Mon bras grandira son ardeur. »

12
23 « Jamais il ne sera trompé par l’adversaire.
« Pour lui, J’écraserai toujours ses agresseurs.
24 « Si l’ennemi l’étreint, au courant d’une guerre,
« En frappant le pervers, Je le rendrai vainqueur. »

159
13
25 « Par Mon nom, pour Mon nom, s’exaltera sa corne ;
« Et Mon amour fidèle envers lui durera.
26 « Des fleuves à la mer, Je placerai les bornes
« Des nations, que sa main désormais conduira. »

14
27 « Puis, il M’appellera. Il dira : « Toi, mon père,
« Mon Dieu, Tu es, pour moi, le rocher du salut ».
28 « Il sera le Très-Haut sur les rois de la terre,
« Car J’en ferai l’aîné, modèle de vertus. »

15
29 « L’amour que Je lui porte, avec Mon alliance,
« Est gage de promesse et de fidélité.
30 « J’établis sa lignée en succession immense
« Et son trône sera, pour toujours, assuré. »

16
31 « Si Ma loi, par ses fils, était abandonnée,
« Et s’ils ne marchaient plus selon Mes jugements,
32 « Si Mes règles, par eux, devenaient profanées,
« Et s’ils ne gardaient plus tous ses commandements, »

17
33 « Mes verges vengeraient leurs actes malhonnêtes :
« Ils recevraient Mes coups, pour punir leurs péchés,
34 « Mais sans que Mon amour abandonne leurs têtes,
« Sans faillir, pour autant, dans Ma fidélité. »

18
35 Point ne profanerai jamais Mon alliance,
« Puisque, sur Mon saint nom, J’en ai fait le serment.
36 « David, en Moi, toujours peut garder confiance :
« Lui mentir serait rompre un tel engagement. »

160
19
37 « Sa lignée, à jamais, sera la bienvenue ;
« Son trône, devant Moi, brillera, tout pareil
38 « Aux fidèles témoins du Très-Haut, dans la nue :
« A la lune en la nuit, et, le jour, au soleil ! »...

20
39 Le répudiant pourtant, comme en un anathème,
Tu t’es, contre Ton oint, manifesté, Seigneur !
40 A terre, Tu jetas son royal diadème,
Reniant l’alliance avec Ton serviteur.

21
41/42 Tu as fait une brèche à toutes ses clôtures,
Ce qui porte à piller les passants du chemin.
La ruine des remparts rend les villes peu sûres :
Elles sont une insulte, au regard des voisins.

22
43 Tu mets en joie ainsi le monde des athées ;
Tu as prêté la main à tous ses agresseurs.
44 Contre le roc, ainsi, Tu brises son épée ;
Au cours de ses combats, Tu n’es plus son sauveur !

23
45 Tu renverses son trône et Tu le mets en pièces,
En lui ayant ôté son sceptre de splendeur.
46 Puis, Tu as écourté les jours de sa jeunesse,
En étalant sur lui la honte et la rancoeur.

24
47 Brûlera-t-il longtemps le feu de Ta colère ?
Resteras-Tu caché encore ? Et jusqu’à quand ?
48 Souviens-Toi donc de moi, en ma vie éphémère !
Pour quel néant as-Tu créé les fils d’Adam ?

161
25
49 Quelle âme, du Shéol craignant les maléfices,
Pourrait longtemps survivre, en évitant la mort ?
50 De Ton amour, Seigneur, où sont donc les prémices ?
Ton serment à David aurait-il même sort ?

26
51/52 Je supporte en mon sein, des peuples, les outrages ;
De l’insulte à Ton oint, souviens-Toi donc, Seigneur !
Mon Dieu, Tes adversaires ont déversé leur rage,
En insultant Ton oint, David, Ton serviteur !...

DOXOLOGIE

Béni soit à jamais Notre Seigneur ! Amen !

Fin du livre 3 du Psautier

162
QUATRIEME LIVRE DES PSAUMES
Psaumes 90 à 106.

PSAUME 90
FRAGILITE DE L’HOMME

1
1 Seigneur, Tu fus, pour nous, refuge d’âge en âge ;
De toujours à toujours, Tu étais l’Incarné.
2 Bien avant d’enfanter la terre des nuages,
Bien avant que les monts ne fussent élevés.

2
3 Mais Tu fais retourner les mortels en poussière,
Leur disant : » Revenez, revenez, fils d’Adam ! »
4 Notre hier, qui s’en va, pour Toi, ne dure guère :
A Tes yeux, n’est un jour ce qui nous est mille ans !

3
5 Comme un songe au matin, l’Eternel nous emporte :
Il nous a fait pareil à l’herbage des prés :
6 On fleurit, le matin, et pousse en quelque sorte,
Puis, le soir, on flétrit et devient desséché.

4
7 Nous sommes consumés par Ta sainte colère,
Etant épouvantés des divines fureurs.
8 Tu étales nos torts devant Ta face altière,
Découvrant les secrets sommeillant en nos coeurs.

5
9 Sous ton courroux vengeur, déclinent nos journées ;
Nous consommons nos ans plus vite qu’un matin.
10 Quinze lustres est le temps que durent nos années :
Si l’on est vigoureux, jusque l’an quatre-vingt.
6

163
Mais, s’il en est grand nombre, on n’en a que mécomptes,
Car elles passent vite et nous nous envolons.
11 Qui aura eu le temps de craindre et d’avoir honte,
Face à ce fort courroux, que nous Te connaissons ?

7
12 Transporte-nous, Seigneur, au coeur de la Sagesse !
Fais-nous savoir comment décompter tous nos jours !
13 Jusqu’à quand devrons-nous subir cette tristesse ?
Prends en pitié, Seigneur, Tes amis de toujours !

8
14 Qu’au matin, Ton amour divin nous rassasie !
Nous serons, tous les jours, dans les champs de bonheur :
15 Autant de jours de joie que ceux où Tu châties,
Tant de siècles, jadis, chargés de nos malheurs !

9
16 Face à Tes serviteurs, que Ton oeuvre apparaisse,
Qu’aux yeux de leurs enfants, luise l’éclat divin !
17 Que le Seigneur, sur nous, exerce Sa tendresse,
En confirmant ainsi l’ouvrage de nos mains !

164
PSAUME 91
SOUS LES AILES DIVINES

1
1 Tel qui demeure à l’ombre du Très-Haut,
En s’abritant auprès de Sa puissance,,
2 Dit au Seigneur : « Ma seule et vraie défense
« C’est Toi, mon Dieu, en qui j’ai mon repos ! »

2
3 Lui seul pourrait écarter le filet
De l’oiseleur, qui cherche ta défaite.
4 Dessous Son aile, Il t’assure cachette,
Rempart solide et refuge discret.

3
5 Tu ne craindras la nuit qui t’envahit,
Ni, tout le jour, la flèche qu’on décoche,
6 Ni les ténèbres, où la peste s’approche,
Ni le fléau, qui dévaste, à midi.

4
7 Qu’autour de toi, s’écroulent des milliers
De combattants, n’en aie aucune crainte !
Tu resteras intact et hors d’atteinte :
Seule ta foi est ton sûr bouclier.

5
8 Autour de toi, regarde, ouvre les yeux
Pour voir comment sont payés les impies,
9 Quand, à l’abri du Seigneur, tu Le pries,
Cherchant asile, en la maison de Dieu !

165
6
10 Non : le malheur ne peut fondre sur toi.
Qu’en ta maison, nul mal ne te dérange !
11 Il a, pour toi, donné ordre à Ses anges
De te garder aux routes de ton choix.

7
12 Eux, sur leurs mains, alors, te porteront,
Pour que ton pied ne heurte aucune pierre.
13 Tu marcheras sur lion ou vipère ;
Tu fouleras lionceaux ou dragon.

8
14 Alors Dieu dit : « Puisqu’il connaît Mon nom,
« Moi, Je l’exalte, alors qu’il M’est fidèle.
15 « Je l’affranchis et, dès lors qu’il M’appelle,
« S’attache à Moi : Alors, Je lui répond. »

9
16 « Au long des jours, Je veux le rassasier,
« L’accompagnant, aux heures de détresse,
« Le délivrant et, suivant Ma promesse,
« En Mon salut, Je le glorifierai. »

166
PSAUME 92
CANTIQUE DU JUSTE

1
2 Qu’il est bon, Seigneur, de chanter, sans trêve,
Et rendre, au Très-Haut, grâce pour Son nom,
3 Clamer Ton amour, quand le jour se lève,
Prolonger ce chant, dans le noir profond !

4 Que harpes s’accordent


Aux lyres à dix cordes,
Chantant Son amour
Tout au long du jour !

2
5 Tes oeuvres, Seigneur, sont réjouissantes ;
Je clame, voyant ce qu’ont fait Tes mains :
6 « L’ouvrage de Dieu est oeuvre puissante !
« Combien ce qu’Il fait nous est surhumain ! »

7 Et, stupide, l’homme


Ne sait vraiment comme
Ce que voient ses yeux
Est oeuvre de Dieu !

3
8 Si, auprès de nous, comme herbe, fleurissent,
Poussent, à loisir, tous ces malfaisants,
9 A peine élevés, bientôt, ils périssent :
Mon Dieu les abat, en les dispersant.

10 Que la troupe impie


Et foule ennemie
S’écroule, en voyant
Le Dieu Tout-Puissant !

167
4
11 Ma corne est parée d’une huile nouvelle :
J’en suis aussi fort qu’un buffle puissant.
12 Mon oeil a perçu ceux qui me surveillent ;
Mon oreille ouit leurs propos méchants.

13 Que le juste pousse,


Tel palmier de brousse !
Il deviendra grand,
Tel cèdre, au Liban.

5
14 Planté dans le temple, aux jours de jeunesse,
Il aura grandi, aux parvis de Dieu.
15 Il porte des fruits, même en sa vieillesse,
Frais et florissant, malgré qu’il soit vieux.

16 Afin qu’il publie


Qu’en Dieu, il se fie
Et, qu’en ce rocher,
Tout est vérité !

168
PSAUME 93
LE DIEU DE MAJESTE

1
1 Dieu a régné,
Revêtu de force admirable,
Les reins noués,
Revêtu de Sa majesté.

2
Il a fondé
Un univers inébranlable.
2 Aux jours premiers,
Son trône divin s’est fixé.

3
3 Seigneur, mon roi,
La voix des fleuves est redoutable
En leur fracas,
Les fleuves déchaînent leur voix.

4
4 Quelle grandeur,
Ce ressac des eaux innombrables !
En Ses hauteurs,
Plus superbe est le Créateur !

5
5 Saintes toujours,
Tes vérités sont équitables,
En Ton séjour,
Seigneur, pour la suite des jours !

169
PSAUME 94
LE DIEU DE JUSTICE

1
1 Seigneur ! Seigneur, mon Dieu, Tu est Dieu des vengeances !
Tu es Dieu des vengeances ! Apparais devant nous !
2 Retourne son salaire à l’orgueilleuse engeance !
Lève-Toi, justicier, la terre à Tes genoux !

2
3 Seigneur ! Seigneur, mon Dieu, jusqu’à quand les impies,
Jusqu’à quand les impies agiront, triomphants ?
4 Ils ont le verbe haut, au point qu’ils s’égosillent,
Déblatérant entre eux, tous ces vils malfaisants !

3
5 Seigneur ! Seigneur mon Dieu, brisant Ton héritage,
Ils oppriment la veuve, égorgent l’étranger
6 Tuant les orphelins, ils écrasent, de rage,
Ton peuple, qui T’appelle, à l’heure du danger.

4
7 Seigneur ! Seigneur, mon Dieu, ils se disent : « Regarde :
« Dieu, jamais, ne prend garde à tout ce que l’on fait ! »
8 Stupides êtes-vous tous ! A vous de prendre garde !
Quand donc comprendrez-vous, impies insensés ?

5
9 Penser qu’oreille et oeil ne sont oeuvres célestes
Et que Dieu ne voit rien, que jamais Il n’entend ?
10 Or Il punit tout peuple, en ses actions funestes
11 Et Dieu sait vos pensées, qui ne sont que du vent !

170
12 Heureux, Seigneur mon Dieu, l’homme que Tu reprends,
L’instruisant, par Ta loi, aux chemins de la vie
13 Et lui donnant repos aux jours de mauvais temps,
Tandis qu’on creuse ailleurs la fosse, pour l’impie !
7
14 Mon Dieu aime Son peuple et point ne le délaisse.
L’héritage divin ne s’abandonne pas.
15 Ses sentences sont vraies et suivent Sa promesse :
Derrière elles seront ceux qui ont le coeur droit.

8
16 Défais les malfaisants qui, contre moi, s’élancent !
Qui d’autre que mon Dieu me viendrait assister ?
17 Mon âme habiterait bien vite le silence,
Si, contre ces méchants, je n’étais pas aidé !

9
18 Seigneur mon Dieu, je dis parfois : « Mon pied trébuche ! »
C’est Ton amour, Seigneur, qui soutient ma raison.
19 Quand m’envahit excès de soucis et d’embûches,
Mon âme se délecte en Tes consolations.

10
20 T’allies-Tu à ceux qui prônent le désordre,
Erigeant tribunal et lois de perdition ?
21 Ils attaquent le juste et veulent, sans démordre,
S’en prendre à l’innocent, condamné sans pardon.

11
22 Mais mon Dieu est, pour moi, solide citadelle,
Retournant leur malice et leurs méfaits, contre eux.
23 Il fait taire leur voix et défend ses fidèles.
Mon rocher, mon refuge est le Seigneur, mon Dieu !

PSAUME 95
INVITATOIRE

171
1
1 Vers mon Dieu, venez !
Venez acclamer
Ce rocher magique !
2 Allons, devant Lui,
Crier nos mercis
Au son des musiques !

2
3 Par dessus les cieux,
Grand est notre Dieu :
4 Les cieux de la terre
Les monts les plus hauts,
5 L’océan des eaux,
Ses mains les créèrent.

3
6 Entrez ! Courbons-nous !
Plions les genoux,
Face au Dieu de vie !
7 C’est Lui, le Très-Haut,
Menant Son troupeau,
De ses mains amies.

4
8 Mais que dit Sa voix ?
« Comme à Mériba,
« Ne soyez rebelles !
9 « Vos pères ont tenté
« De Me contester
« Et d’être infidèles ».

5
10 « Ils n’eurent jamais,
« A Ma voie, l’accès

172
« Puisqu’ils M’ignorèrent,
« Leurs coeurs s’égarant,
« Durant quarante ans :
« Ils Me dégoûtèrent.

6
11 « Alors, J’ai juré,
« Sur eux, d’adresser
« Ma sainte colère
« Et les empêcher
« De jamais entrer
« En paisible terre. »

PSAUME 96
DIEU, ROI ET JUGE.

173
1
1 Chantez, au Seigneur, nouvelle chanson !
Chantez, au Seigneur, par toute la terre !
2 Chantez, au Seigneur ! Bénissez Son nom !

2
Contez Son salut aux nations entières,
3 Disant aux païens Sa gloire en Sion,
Ses merveilleux dons, Sa grandeur altière !

3
4 Hautement, Seigneur, tous nous Te louons.
Plus que les faux dieux, Tu es redoutable :
5 Ce n’est que néant, les dieux des nations !

4
Mon Dieu seul créa les cieux admirables ;
6 Majesté, splendeur entourent Son front.
Grandeur et beauté en Son temple aimable !

5
7 Portez au Seigneur, peuples assemblés,
Portez, au Seigneur, gloire à Sa puissance !
8 Portez au Seigneur gloire à Sa bonté !

6
Présentez vos dons, tandis qu’on avance,

174
9 Priant le Seigneur, aux parvis sacrés !
Devant Lui, que tremble une foule immense !

7
10 Dites aux païens : « C’est Dieu, notre Roi ,
« Fixant l’univers, roc inébranlable,
« Rendant, aux nations, des jugements droits ! »

8
11 Qu’exulte la mer, jusqu’aux grains de sable !
12 Jubilent les champs, les arbres des bois,
Adressant leur joie au ciel admirable !

9
13 Le Seigneur, mon Dieu, vient pour nous juger,
Juger tout le monde, en terme équitable,
La terre et les peuples, en Sa vérité !

PSAUME 97
LE SEIGNEUR TRIOMPHANT

175
1
1 Qu’exulte, Seigneur, la terre pour Toi !
Jubilent aussi les îles nombreuses !
2 Ton trône, entouré de nues ténébreuses
A, pour fondement, le Juste et le Droit.

2
3 Le monde chavire, à voir comment Dieu
Illumine tout, par l’éclair qu’Il lance.
4 Un feu, devant Toi, s’allume et s’avance,
Un feu dévorant, brûlant l’envieux.

3
5 Pareils à la cire, ont fondu les monts,
Devant la grandeur du Roi de la terre.
6 Sa justice, aux cieux, éclate en tonnerre ;
Sa gloire apparaît devant les nations.

4
7 Honte soit alors à ces vaniteux,
Ignorant leur Dieu, sourds à Sa parole,
Servant vainement de vaines idoles !
Prosternez-vous donc, vous tous, ces faux-dieux !

176
5
8 Tandis que Sion exulte et entend
Parler le Très-Haut, sur toute la terre,
9 Sa fille, en Juda, jubile et espère
En Son Seigneur Dieu et Ses jugements.

6
10 Surpassant beaucoup les dieux des païens,
Dieu aime celui, qui ne les veut suivre.
De leurs mains impies, Il vient, le délivre,
Protégeant du mal les âmes des Siens.

7
11 Face au juste, alors, jaillit la clarté,
Pour l’homme au coeur droit, sincère et docile.
12 Justes, qu’en mon Dieu votre âme jubile !
Louez Sa mémoire et Sa sainteté !

PSAUME 98
LE JUGE DE LA TERRE

177
1 Chante, au Seigneur, neuve chanson,
Pour Ses merveilles !
De Mon sauveur, les actions
Sont sans pareilles.

2
2 Dieu montre, aux païens, Son salut,
Comme Il rappelle,
3 En Son amour, au peuple élu,
Qu’Il est fidèle.

3
4 Toute la terre acclame Dieu,
Seigneur propice.
Lancez, pour Lui, des cris joyeux,
Jusqu’aux abysses !

4
5 Alors, sur la harpe, chantez,
Sonnez trompettes !
6 Face au Dieu Roi, Cors, acclamez,
Fifres et musettes !

5
7 Gronde la mer et l’océan !
Clamez, montagnes,
8 Comme , au monde, son peuplement,
Fleuve ou campagne !

6
9 La face de Dieu apparaît :
Qu’éclate, entière,
La droiture de Ses décrets,
Jugeant la terre !
PSAUME 99
DIEU, ROI JUSTE ET SAINT.

178
1 Face au Très-Haut, peuples, tremblons !
Toute terre en devient instable :
2 Grand est le Seigneur, en Sion !

3 Par dessus les peuples, Il est grand.


Qu’on chante Son nom redoutable,
Tant Il est saint, fort et puissant !

2
4 Dieu, Tu aimes le jugement :
Tu l’as fondé, dans la droiture :
En Jacob, c’est Toi qu’on entend.

5 Exaltez mon Dieu, jusqu’aux cieux !


Pliez-vous devant Sa nature !
Lui seul est saint ! Lui seul est Dieu !

3
6 Samuel, Moïse, Aaron
Ont conservé Ton témoignage.
Quand ils T’appellent, Tu réponds.

7 Ils témoignent que Tu parlas,


Dans Ta colonne de nuages,
De la loi que Tu leur donnas.

4
8 Toi, Seigneur, Tu leur répondais
Que Ta colère était éteinte,
T’étant vengé de leurs méfaits.

9 Exaltez mon Dieu en tous lieux !


Priez sur Sa montagne sainte,
Car saint est le Seigneur, mon Dieu !
PSAUME 100
APPEL A LA LOUANGE

179
1
1 Acclamez mon Dieu, par toute la terre !
2 Servez, au Seigneur, l’allégresse entière
De vos chants joyeux !

2
3 Lui, qui nous a faits ainsi que nous sommes,
Sait que Son bercail est rempli des hommes
Du peuple de Dieu.

3
4 Jusque en Son portique, allez rendre grâce
Et, dans Ses parvis, chantez, en extase,
Bénissant Son nom !

4
5 Puisque, d’âge en âge, Il nous est fidèle
Et que Ses amours restent éternelles,
Oh oui : Dieu est bon !

PSAUME 101
LE MIROIR DES PRINCES

180
1
1 Pour évoquer, de Toi, l’amour, le jugement,
Seigneur, je psalmodie.
2 Dans la voie des parfaits, j’avance sûrement.
Viendras-Tu dans ma vie ?

2
« Je veux qu’en Ma maison, les élans de Mon coeur
« Suivent route parfaite
3 « Et que, devant Mes yeux, il ne soit de laideur
« A trouver place faite. »

3
4 « Haïssant ses façons, Je veux qu’un dévoyé
« N’ait, sur Moi, nulle prise.
« Ignorant le méchant et son coeur mensonger,
« Mon âme n’est surprise. »

4
5 « Celui qui, en secret, dénigre son prochain,
« Lui, je le ferai taire !
« Ceux qui ont coeur enflé ou qui ont l’oeil hautain,
« J’exècre leurs manières ! »

5
6 « Mais j’observe, des yeux, Mes fidèles sujets :
« Qu’ils vivent sous Ma tente !

181
« Celle, qui marchera dans la voie des parfaits,
« Deviendra Ma servante. »

6
7 « Menteur, il n’y a point de place en Ma maison
« Pour quelque tromperie.
« A Mes yeux, les diseurs de mensonges n’auront
« Aucune garantie. »

7
8 « Ainsi, chaque matin, Je fais taire, en ce lieu,
« Tous ces hommes impies,
« Pour extirper enfin, de la ville de Dieu,
« Toutes leurs vilenies. »

PSAUME 102
PRIERE DANS LE MALHEUR
1
2/3 Au jour où l’angoisse m’étreint,

182
Que Ton front ne reste pas loin !
Oh, Seigneur, entend ma prière !
Incline l’oreille vers moi !
Que mon cri vienne jusqu’à Toi,
Quand je T’appelle, en ma prière !

2
4/5 J’ai, comme foin, le coeur séché ;
Mes os brûlent, comme un brasier,
6 Car mes jours s’en vont en fumée.
A force de crier sans fin,
J’en néglige à manger mon pain ;
A mes os, la peau s’est collée !

3
7/8 Isolé, je veille, en geignant,
Tel, au désert, le pélican,
La hulotte, dans les décombres
Ou l’oiseau perché sur un toit.
9 Mes ennemis se rient de moi,
En me voyant, perdu dans l’ombre !

4
13/14 Mais, Seigneur : d’âge en âge, on rappelle Ton nom.
Toi, Tu Te lèveras, attendri pour Sion.
Car, pour ses nobles pierres,
15 Voici le temps venu de les prendre en pitié :
Tes serviteurs, émus, ont du les contempler
Réduites en poussière !

5
16/17 Mais les païens craindront, quand Sion renaîtra,
Le grand nom du Seigneur, qui le rebâtira,
Se montrant dans sa gloire.
18 Il aura répondu au voeu des spoliés :
Leur ardente prière aura su Le toucher,
Puisqu’ils L’ont voulu croire.

183
6
19 On écrira ceci, pour les âges nouveaux
Et le peuple à venir louera le Très-Haut,
Qui, de Son sanctuaire,
20/21 Observait les captifs, écoutait leurs soupirs
Et, pour les libérer, de la mort les sortir,
S’est penché sur la terre.

7
29 Alors, Tes serviteurs auront une maison ;
22 Devant Toi, survivront les enfants de Sion,
Toute leur descendance,
Pour qu’en Jérusalem, au culte du Très-Haut,
23 On trouve roi et peuple associés à nouveau
A l’antique alliance.

8
24a En chemin, ma force a fléchi.
25a Fais-moi savoir, dès aujourd’hui,
Combien j’ai de journées à vivre.
29b Ne m’en ôte pas la moitié,
Toi pour qui, dans l’éternité,
La vie, toujours va se poursuivre !

9
26 Furent fondés, depuis longtemps,
Terre et cieux, par Toi seulement :
27 Eux périront ; Toi, Tu demeures !
Ils s’usent, comme vêtement ;
Tu présides à leur changement :
28 Tu survis, lors même qu’ils meurent !

PSAUME 103
DIEU EST AMOUR

184
1
1 Bénis Ton Dieu, mon âme
Et, du fond de ton être, honore Son saint nom !
Bénis Ton Dieu, mon âme :
2 N’oublie aucun bienfait ! Rappelle-toi Ses dons !

2
3 Lui, qui, de tout mal , te guérit,
Te pardonnant toute faiblesse,
4 Du noir Shéol te garantit,
Te couronnant de Sa tendresse.
5 Par Lui, ta vie est sans souci,
Tel l’aigle, abritant sa jeunesse.

3
6 O Seigneur, Ta justice
Est oeuvre qui fit droit à ceux qu’on opprimait.
7 O Seigneur, Ta justice,
A Moïse montra Ses desseins, Ses hauts faits.

4
8 Le Seigneur est toute piété,
Plein d’amour, lent à la colère.
9 Il n’est pas longtemps rancunier :
Sa querelle ne dure guère,
10 Nous pardonnant bien des péchés,
Que nous aurions commis naguère.

5
11 Aussi haut que, sur terre, est le ciel tout-puissant,
Tel est l’amour de Dieu, pour ceux qui Le chérissent.
12 Aussi loin qu’Orient est-il de l’Occident,
Qu’Il rejette nos fautes, écarte leur malice !

6
13 Autant que, pour ses fils, un père a de tendresse,
Tendre est aussi mon Dieu, pour l’homme qui Le craint.
14 Il sait combien l’on est tout pétri de faiblesse,

185
Que nous sommes poussière et que Dieu s’en souvient.

7
15 Oui : l’homme, comme l’herbe, a ses jours bien comptés ;
Comme la fleur des champs, il se peut qu’il fleurisse.
16 Sur lui, qu’un souffle passe et le voilà fané !
Sa place, il n’aura plus...sinon dans les abysses !

8
17 Du Seigneur les amours demeurent éternelles,
Pour ceux que l’alliance a gardé près de Lui,
18 Pour les fils de leurs fils, s’ils demeurent fidèles,
Veillant à accomplir ce qu’Il leur a promis.

9
19 Ton trône, dans les cieux, ô Seigneur, Tu l’isoles,
Dominant, par dessus, toutes les royautés.
20 Tes anges Te bénissent, hérauts de Ta parole,
Attentifs à Ta voix et ce qu’Elle a dicté.

10
21 Bénissez le Très-Haut, vous, toutes Ses armées,
Serviteurs, ouvriers de l’oeuvre de Ses voeux !
22 Bénissez le Très-Haut, en toutes Ses contrées,
Qui sont la création de l’empire de Dieu !

PSAUME 104
LA SPLENDEUR DE LA CREATION

186
1
1 Bénis Ton Dieu, mon âme !
Mon Dieu, Tu es si grand, si beau !
2 La lumière T’acclame,
Vêtu des ors de son manteau.

2
Tu déployas les cieux, comme on fait d’une tente
3 Et bâtis, sur les eaux, Ton séjour tout-puissant.
Puis Tu as fait un char, des nuées bondissantes,
4 Avançant, glorieux, sur les ailes du vent,
Ces vents, que Tu as pris pour estafettes hurlantes,
Prenant, à Ton service, un foyer flamboyant.

3
5 La terre, sur ses pieds, Tu la poses et l’arrimes,
Inébranlable roc, pour les temps à venir.
6 Comme d’un vêtement, Tu la couvres d’abîmes.
Sur les sommets, les eaux se voulaient retenir.

4
7 Alors, sous Ta menace, elles prennent la fuite,
S’échappant, quand l’orage y fait tonner sa voix.
8 En sautant les montagnes, elles descendent ensuite,
Vers les lieux où, depuis, Tu leur fixes l’endroit.

5
9 Et, pour ne les point voir ensevelir la terre,
Tu leur fixes des bords, à ne jamais franchir.
10 Dès lors, parmi les monts, les fleuves cheminèrent :
Leurs sources, des ravins, Tu les as fait jaillir.

6
11 Onagres assoiffés, bêtes des champs espèrent
Trouver, sur leur rivage, un bord où s’abreuver.
12 Près d’eux, venus du ciel, les oiseaux séjournèrent,

187
En élevant leurs voix, sous les arbres dressés.

7
13 Les nuées, inondant les monts et leurs rivières,
La terre est rassasiée de ce fruit de Tes cieux.
14 Pour le bétail des champs, naît l’herbe nourricière
Et les plantes de vie, pour les hommes heureux.

8
15 Ils ont tiré, du sol, nourriture et breuvage,
Goûtant aussi le vin, qui réjouit leurs coeurs.
L’huile, qu’ils ont pressée, éclaire leurs visages
Et le pain de froment donne à l’homme vigueur.

9
16/17 De l’envol des oiseaux bien rassasiés, s’animent
Les cèdres du Liban, plantés par le Très-Haut.
La cigogne s’y voit, gîtant parmi leurs cimes :
C’est là qu’on trouve aussi les nids des passereaux.

10
18 A l’ombre des rochers, trouve abri la gerboise,
Chamois trouve le sien, sur les sommets altiers.
19 Pour mesurer le temps, la lune aura ses phases
Et l’éclat du soleil connaîtra son coucher.

11
20 Le fauve des forêts, à son tour, se remue,
Quand Tu étends au sol les ombres de la nuit.
21 Il réclame pitance au Seigneur de la nue :
En quête de sa proie, un lionceau rugit.

12
22 Au lever du soleil, alors, il se retire :
Regagnant son repaire, il s’en va se coucher,
23 Quand les premiers rayons, vers le labeur, attirent

188
24 L’homme, qui, jusqu’au soir, s’en ira travailler.

13
25 Voici Ta grande mer, aux bras serrant ce monde,
Où vivent, par milliers, poissons petits ou grands.
26 Elle porte, nombreux, les bateaux, sur les ondes
Et ce Léviathan, que Tu fis, en riant.

14
27 Ils espèrent de Toi, vivants de toutes races,
Que Tu leur donnes, en temps, pitance pour manger.
28 C’est Toi qui le leur donnes. Et, pour eux, ils ramassent :
Quand Tu ouvres la main, ils se sont rassasiés.

15
29 Si Tu caches Ta face, alors, ils s’épouvantent,
Quand Tu ôtes leur souffle, on les voit expirer,
30 Retournant à la terre, où Tu fais d’autres plantes,
Poussant dans la poussière, où ils sont retournés.

16
Tu fis, Seigneur mon Dieu, Ton oeuvre avec sagesse.
31 Que Ta gloire et Ta joie couvrent Ta création !
La terre, que Tu fis, regorge de richesses ;
32 Elle fume, aussitôt que Tu touches ses monts.

17
33 Je veux chanter mon Dieu tant que dure ma vie.
34 Puisse mon chant Lui plaire et Le faire m’aimer !
Que disparaisse, enfin, le monde des impies !
35 Dans le Seigneur, ma joie veut se manifester !

PSAUME 105
L’HISTOIRE MERVEILLEUSE D’ISRAEL

Alléluia !
1 Rendez grâce au Seigneur et proclamez Son nom !

189
A tout peuple, annoncez Sa glorieuse action !
1
2 Chantez mon Dieu ! Jouez, en son honneur,
Et répétez Sa merveilleuse histoire !
3 De Son saint nom, qu’ainsi, vous tiriez gloire !
Ceux qui Le cherchent auront joie et bonheur !

4 Cherchez mon Dieu ! Que Sa force vous touche


Et, sans relâche, accrochez-vous à Dieu !
5 Rappelez-vous Ses hauts faits merveilleux,
Les jugements proférés par Sa bouche !

2
6 Nés d’Abraham, qui fut Son serviteur,
Jacob vous eut aussi en descendance.
7 Sur toute terre, honorez les sentences
De seul Très-Haut, qui est votre Seigneur !

8 Car, pour toujours, Il promet l’alliance,


Qui durera mille générations.
9 Avec Isaac, Il jura cette union,
Quand Abraham Lui eut fait alliance.

3
10 Avec Jacob, Il l’érigeait en loi,
Pour Israël adressant ce message :
11 « Je te retiens, pour terre, en héritage,
« Ce Canaan, que tu cultiveras. »

12 Leur descendance était bien peu nourrie :


Elle passait de nation en nation,
13 Mais étrangère à leur population
Et, bien souvent, par elle, était honnie.
4
Dieu ne laissa nul roi les opprimer :
14 « Craignez, impies, avenir pour vos têtes,
« Si vous touchez à l’un de Mes prophètes
15 « Ou molestez qui Me fut consacré ! »

190
16 Sur ce pays, les famines tombèrent :
Dieu y cassa tous leurs bâtons de pain.
17 Premier Hébreu, un étranger leur vint :
Ce fut Joseph, que vendirent ses frères.

5
18 On lui pose les chaînes sur son cou ;
On affligea ses pauvres pieds d’entraves.
19 Mais son oracle a honoré l’esclave,
Qui, grâce à Dieu, fut libéré du joug.

20 Car, ordonnant alors qu’on le libère,


Leur roi voulut lui ouvrir sa maison ;
21 Lors, il devint vizir du Pharaon
Et régisseur de tous les biens qu’il gère.

6
22 Pis, précepteur de ces princes royaux,
Il rendit vie à leur sagesse ancienne ;
23 Les siens, passant sur la terre égyptienne,
Jacob vécut en un pays nouveau.

24 Au peuple, alors, donnant grande croissance,


Plus qu’aux impies, Il leur rend la vigueur,
25 Les fait haïr, du roi, les serviteurs,
Changer leurs coeurs, ruser avec constance.

7
26 Pour les mener au sol de Canaan,
Moïse vint, Aaron à sa suite.
27 Naissant alors, au cours de leur conduite,
Bien de prodiges, en ce pays de Cham !

191
28 Dieu fit tomber des ténèbres profondes ;
Mais, pour autant, furent-ils convertis ?
29 Devant leurs yeux, leurs poissons ont péri ;
Des flots de sang recouvrirent les ondes.

8
30 Grouillent grenouilles, en tous lieux du pays !
Il y en eut, jusqu’aux chambres royales !
31 Mouche, moustiques envahirent les salles
De tous logis, tel que Dieu l’a prescrit !

32 La pluie, alors, en grêle se transforme ;


Tout le pays est alors embrasé.
33 Meurent sa vigne ainsi que son figuier,
Cèdre brisé, comme pin, hêtre ou orme !

9
34 Dieu envoya les criquets voyageurs,
Qui, par nuées, avec les sauterelles,
35 Mangèrent tout, jusqu’à l’herbe nouvelle,
Ruinant d’un coup le fruit de tout labeur.

36 Puis Dieu s’en prend à la fleur de leur race :


En ce pays, périt tout premier-né !
37 Il fit sortir les siens de ce guêpier,
Sans qu’aucun d’eux ne souffre ni trépasse !

10
38 L’Egypte entière est saisie de terreur,
De leur départ paraissant soulagée.
39 Pour les couvrir, Dieu tendit la nuée,
Avec, de nuit, un feu comme éclaireur.

192
40 A leur appel, Dieu fit passer des cailles,
Du pain des cieux, Il les a rassasiés.
41 L’eau a jailli, quand s’ouvrit le rocher,
Coulant partout, en quelque endroit qu’ils aillent.

11
42 Abraham fut nommé Son serviteur.
Et ce qu’Il fit, jadis, comme promesse :
43 Il fit sortir son peuple en allégresse,
Tous ses élus Lui clamant leur bonheur.

44 Puis, des païens, Il leur donna les terres.


Et, pour autant qu’ils observent Sa loi,
45 Ils firent fuir et les hommes et leurs rois.
De leur labeur, enfin, ils héritèrent.

PSAUME 106
CONFESSION NATIONALE

1
1 Chantez à Dieu vibrant Alléluia,

193
Car éternelle est, pour vous, Sa tendresse.
2 Qui clamera, du Seigneur, les prouesses ?
Sa gloire entière, alors, retentira.

2
3 Heureux celui qui observe le droit
Et qui pratique, en tout temps, la justice !
4 En demeurant à Ton peuple propice,
Que Ton amour se souvienne de moi !

3
5 Visite-moi, alors, par Ton salut !
Que je me mêle à Ton peuple en liesse,
Fier, glorieux, avec tant de richesses !
Puissé-je voir la joie de Tes élus !

4
6 Nous avons bien dévié, renié
Et nous avons failli avec nos pères,
7 Qui, de l’Egypte, avec Toi s’en allèrent,
En ignorant tes miracles opérés.

5
9 Ils T’ont bravé, lors de la Mer des Joncs,
N’ayant de Toi aucune souvenance.
8 Mais, pour montrer au monde Ta puissance,
Tu les sauvas, à cause de Ton nom.

6
10 Tu libéras Ton peuple de ses fers,
Le rachetant des mains de l’adversaire ;
Tu asséchas la mer qu’ils traversèrent
Et les menas de l’abîme au désert.
7
11 Les eaux, alors, couvrant les poursuivants,
Pas un d’entre eux n’échappa au carnage.
12 Lors, ils ont cru en Tes paroles sages
Et leur louange à Dieu emplit leurs chants.

194
8
13 N’attendant pas Tes actions à venir,
De Tes projets, ils oubliaient l’étude ;
14 Ils tentaient Dieu, parmi les solitudes ;
Dans le désert, ils brûlaient de désir.

9
15 Faisant alors réponse à leurs souhaits,
Dieu envoya la fièvre dans leur âme :
16 Aaron, Moïse, ils les trouvaient infâmes
Et, dans leurs camps, d’aucuns les jalousaient.

10
17 La terre s’ouvre et avale Datan ;
Contre leur bande, une flamme s’allume :
18 Les renégats, sous ce feu, se consument,
En recouvrant la bande d’Abiram.

11
19 Puis, en Horeb, ayant construit un veau
En or fondu, tous ils se prosternèrent ;
20 Ce mangeur d’herbe en fonte, ils l’adorèrent,
En rejetant la gloire du Très-Haut.

12
21 Négligeant Dieu, qui les avait sauvés,
Qui, en Egypte, a fait de tels miracles,
22 Ils oubliaient Mer des Joncs et débâcle
Des Egyptiens emportés et noyés.

13
23 Le Seigneur Dieu pensa les supprimer.
Heureux, pour eux, que Ton élu, Moïse,
S’interpose, évitant qu’on leur nuise,
Que Ton courroux puisse être détourné !

195
14
24 En Ta parole, ils perdirent la foi,
Refusant, tous, Ta terre de délices.
25 Puis, sous leurs toits, ils râlent et gémissent,
N’écoutant plus, de leur Seigneur, la voix.

15
26 Lors, le Seigneur, sur eux, leva la main,
Dans le désert, jurant de les abattre,
27 Chez les païens, leurs enfants, les rabattre,
Les dispersant dans les pays voisins.

16
28 Se soumettant au joug de Baal-Péor,
Et T’indignant, en acceptant ces chaînes,
29 Alors, contre eux, un fléau se déchaîne,
Quand ils mangeaient les offrandes des morts.

17
30 Mais, par après, s’arrêta le fléau,
Lorsque Pinhas T’offrit les sacrifices.
31 Que, d’âge en âge, on lui rende justice :
Il a tranché le mal, de son couteau !

18
32 En Te fâchant, aux eaux de Mériba,
Mal en advint, par leur faute, à Moïse,
33 Au point qu’alors tout son esprit s’aigrisse
Et que sa bouche hâtivement parla.

19
34 Puis, de tous ceux que Dieu avait nommés,
Ces peuples-là, ils ne les supprimèrent ;
35 Mais, pour agir, apprenant leurs manières,
Ils se mêlaient aux païens rencontrés.

196
20
36 Et, serviteurs d’idoles, ces faux-dieux
Sont devenus pièges pour leurs familles :
37 Voilà qu’alors, tous leurs fils et leurs filles,
Ils les vouaient à ces démons hideux !

21
38 Ils ont versé le sang de leurs enfants :
Leur terre, alors, en devint profanée,
Par tant de vies ainsi sacrifiées,
Filles et fils, aux dieux de Canaan !

22
39 Ils se souillaient ainsi dans leurs erreurs,
Prostitués par leur folle pratique ;
40 L’ire de Dieu, contre eux, se fit tragique :
Cet héritage, Il en avait horreur.

23
41 Il les livra dans les rets des païens :
Chaque ennemi devint maître sévère :
42 De ces tyrans, qu’étaient leurs adversaires ?
Ils étaient tous asservis sous leurs mains !

24
43 Ah ! Que de fois mon Dieu les délivra,
Quand ils bravaient le Très-Haut, par malice !
44 En leur malheur, Il leur devint propice :
De leurs appels, Il entendit la voix !

25
45 Leur grand amour fit naître Ta pitié :
Tu te souvins, pour eux, de l’alliance ;
46 Tu leur permis d’apitoyer l’engeance,
Qui les tenait, jusqu’alors, prisonniers.

197
26
47 Oh ! Sauve-nous, Seigneur, du haut des cieux !
Isole-nous, du milieu des athées !
Qu’en Ton saint Nom, soit donc félicitée
La nation, qui rend grâce à son Dieu !

DOXOLOGIE
48 Soit donc béni, Seigneur, Dieu d’Israël !
Tu fus, Tu es, Tu seras l’Eternel.
Ton peuple uni Te crie : « Amen ! Amen ! »

Fin du livre 4 du Psautier

CINQUIEME LIVRE DES PSAUMES


--

PSAUME 107
DIEU SAUVE L’HOMME DE TOUT PERIL

198
ANTIENNE
1 Vous rendrez grâce à Dieu pour son amour,
Pour Sa bonté, qui durera toujours !

1
2 Vous le direz, vous que Dieu a choisis,
Vous libérant des chaînes ennemies,
3 De ces pays retirant vos familles,
D’est en ouest et du nord au midi.
2
4/5 De faim, de soif, vous étiez tenaillés,
En défaillant, en proie à l’inquiétude,
Quand, du désert fuyant la solitude,
Vous ne trouviez aucun lieu habité.
3
6 Vers Dieu, vos cris s’élevèrent sans fin ;
De toute peur vos âmes délivrées,
7 Dieu vous guida vers la ville habitée,
Guidant vos pas, suivant un droit chemin.
4
8 Pour Son amour, croyez en Sa bonté !
Pour les humains, Ila fait des merveilles,
9 Rassasiant l’âme avide, qui s’éveille,
Comblant de biens les hommes affamés.
5
10/11 Mais Ses conseils, vous les avez bravés.
Dieu a ployé vos coeurs dans la misère.
Ombre et ténèbres, alors, bous enfermèrent :
Vous succombiez, sans nul pour vous aider.
6
12/13 Dans le malheur, souvent vous L’appeliez :
Il vous tira des ténèbres, des ombres,
Vous délivrant des angoisses sans nombre :
14 De vos entraves, Il vous a libérés !
7

199
15 Pour Son amour, grâce vous Lui rendrez.
Pour les humains, Il a fait des prodiges :
16 L’airain des portes et le fer de leurs tiges,
Il les a tous brisés et fracassés.
8
17 Les voies du mal, vous les suiviez à tort
Et vos péchés vous pressaient en leur flamme.
18 Tout aliment dégoûtait tant votre âme,
Que vous touchiez aux portes de la mort.
9
19 Dans le malheur, souvent vous L’appeliez :
Il arracha votre vie de la fosse.
20 Pour vous guérir, vos maux, Il les endosse
De vos angoisses, Il vous a délivrés
10
21 Pour Son amour, grâce vous Lui rendrez :
Pour les humains, Il a fait des merveilles.
22 Puissent vos chants atteindre Ses oreilles
Et vos actions de grâce Le toucher !
11
23 Faisant négoce en mer, sur vous bateaux,
Vous avez vu combien, dans les abîmes,
24 Merveilleuse est la vie que Dieu anime,
En profondeur, parmi les grandes eaux.
12
25 Quand Dieu le veut, Il soulève les flots,
26 Montant aux cieux ou descendant au gouffre.
27 En tournoyant, votre âme fond et souffre
Et la Sagesse, en vous, n’a plus d’écho.
13
28 Mais, à vos cris, mon Dieu vous a tiré
De toute angoisse, en ce péril immense :
29/30 Il ramena la bourrasque au silence
Et vous mena jusqu’au port désiré.
14
31 Pour Son amour, grâce vous Lui rendrez :
Pour les humains, Il a fait des merveilles.
32 Que vos louanges, à son endroit, réveille

200
Conseils d’anciens et peuples assemblés !
15
33 Dieu a changé les fleuves en déserts,
Dans les pays niant la loi divine.
34 Terres à fruits devinrent des salines
Et sources d’eau, des sols secs et amers.
16
35 Mais Il changea déserts en nappes d’eau
Et source vive, au lieu d’arides terres ;
36 Les affamés, en venant, y fondèrent
Ville nouvelle, honorant le Très-Haut.
17
37 Vous avez fait des fruits à récolter,
Ensemençant les champs, plantant les vignes.
38 Dieu vous bénit, en Ses grâces insignes :
Votre bétail, Il le fait prospérer.
18
39 Quand vous étiez défaillants, amoindris,
Comme écrasés par les maux et les peines,
40 En déversant, sur les princes, Sa haine,
En un chaos sans fin, Dieu les perdit.
19
41 Mais Il enlève au pauvre sa douleur
Et les familles, avec Lui, s’agrandissent.
42 Tous les coeurs droits, alors se réjouissent,
Quand, bouche close, est perdu le menteur.

ANTIENNE
43 Est-il un sage, observant ces bonheurs ?
Qu’il voie, en eux, tout l’amour du Seigneur !

PSAUME 108
HYMNE MATINAL ET PRIERE NATIONALE

201
1
2 Mon Dieu, vois mon coeur, prêt à Te louer,
Te chanter encore !
3 Harpe, éveillez-vous ! Cithare, jouez,
Eveillant l’aurore !

2
4 Dans tous les pays, je voudrais chanter,
De Dieu, la venue.
5 Grand est Son amour ! Et Sa vérité
Domine les nues !

3
6 Dieu, élève-Toi, par dessus les cieux !
Sur toute la terre,
7 Délivre et secours les fils malheureux,
Dont Tu es le père !

4
8 Comme Il l’a promis, Dieu nous a parlé
Dans Son sanctuaire :
« Sukkot ou Sichem, que J’ai habité,
« M’êtes familières ! »

5
9 « A Moi, Galaad ! A Moi, Manassé ! »
« Mon casque à crinière !
10 « Juda Me sera canne à commander,
« Moad, mon aiguière ! »

202
6
« Ma sandale, Eddom, Je te jetterai,
« Car Je te défie.
« Ma victoire, enfin, Je la chanterai
« Sur la Philistie ! »

7
11 Qui nous conduira, pour atteindre Edom
Et sa ville forte ?
15 Porte-nous secours, dans cette oppression :
Ouvre-nous ses portes !

8
12 Dieu nous oublie-t-Il ? Jamais Il ne sort
Avec nos armées !
14 Celles des méchants, s’Il nous refait forts,
Seront piétinées !

PSAUME 109
PSAUME IMPRECATOIRE

203
Sors du silence, ô Dieu de la nature !
2 Bouche méchante et bouche d’imposture
S’emportent contre mes actions.
Je n’entend plus que langues de mensonges,
3 De cris de haine : on m’entoure et me ronge
Et l’on m’attaque sans raison !
2
4 Mon amitié, voici qu’on la refuse.
J’entend les maux, dont souvent l’on m’accuse,
Moi qui prie et n’ai que bontés.
5 Tous mes bienfaits n’engendrent que la haine ;
Que de malheurs j’entend que l’on ramène,
Comme prix de mon amitié !
3
6 « Ah ! Contre lui, excitons le méchants,
« Pour qu’accusé par tous leurs jugements,
7 « Bientôt, il en sorte coupable !
« Puissions-nous voir que ses jours sont comptés,
8 « Que sa prière est tenue pour péché
« Et, lui, devenir misérable ! »
4
9 « Puisse sa femme être veuve, un matin,
« Et ses enfants devenir orphelins !
10 « Qu’ils errent et qu’ils mendient !
« Que, de ses ruines, on le trouve chassé !
11 « Que ses biens soient la proie des usuriers
« Ou ces étrangers, qui les pillent ! »
5
12 « Que pas un seul ne lui garde amitié !
« Ses orphelins, qu’on n’en ait pas pitié !
13 « Que s’éteigne sa descendance !

« Et puis, qu’après une génération,


« Pour toujours, soit détruit jusqu’à son nom,
« Dont nul n’aura plus souvenance ! »
6
14/15 « Mais tous les torts que son père a causés

204
« Et, de sa mère, traces de péchés,
« Qu’on s’en souvienne dans l’histoire !
« Face au Seigneur, demeurant à jamais,
« Pour les humains, puisse-t-il désormais
« Etre chassé de leur mémoire ! »
7
16 Mais toi, qui chasses un pauvre, un malheureux,
Jusqu’à sa mort, le coeur d’un miséreux,
Oubliant d’être charitable,
17 Tu n’as point goût à la bénédiction
Et tu choisis une malédiction !
Qu’elle te puisse être agréable !
8
18 Tu l’endossais, comme on fait d’un manteau :
Qu’elle entre, au fond de toi, comme de l’eau
Ou, dans tes os, comme de l’huile !
19 Qu’elle t’entoure, ainsi qu’un vêtement,
Une ceinture enserrée constamment,
Un toit t’écrasant sous ses tuiles !
9
20 Par le Seigneur, vous, mes accusateurs,
Versant le mal sur mon âme et mon coeur,
Recevez ainsi vos salaires !
21 O Toi, Seigneur, pour l’honneur de Ton nom,
Délivre-moi ! Ton amour est si bon
Que Tu soulages ma misère !

10
22 Je suis si pauvre et suis si malheureux,
Au fond de moi, le coeur si miséreux,
Qu’en mes yeux tremblent mes prunelles.

23 L’ombre m’envoûte et je sens décliner


L’amère vie, où je suis entraîné,
Secoué, comme sauterelle.

11

205
24 A tant jeûner, fléchissant mes genoux,
Je sens ma chair amaigrie de partout :
On a fait, de moi, une insulte !
25 Ceux qui me voient, réduit ainsi à rien,
Hochent la tête, à me voir, à ce point,
Alors que les méchants exultent.
12
26 Mais Toi, Seigneur, viens donc à mon secours !
Ah ! Sauve-moi, au nom de Ton amour !
27 Que Ton oeuvre, ils le reconnaissent !
Tu béniras Ton serviteur ravi.
28 Honte sur qui me souhaitait maudit,
Au plus profond de ma détresse !
13
29 Que l’infamie habille accusateur,
Comme un manteau de honte et de rancoeur !
30 Que, du Seigneur, ma voix proclame
Que, pour le pauvre, Il garde réservé,
31 Près de Sa droite, un lieu pour l’abriter
Et, des juges, sauve mon âme !

PSAUME 110
LE SACERDOCE DU MESSIE

206
1 Voici, à mon Seigneur, l’oracle proclamé :
« A Ma droite, pour toi, un trône Je t’avance
« Et, de tes ennemis, Je ferai marchepied. »

2
2 « De Sion, J’étendrai le sceptre de puissance ;
« A toi, le principat, au jour de ta naissance,
3 « Au coeur de l’ennemi, sur les monts consacrés ! »

3
4 Le Seigneur l’a juré : point de S’en dédirait :
« Dès le sein et dès l’aube, où grandit ta jeunesse,
« Comme Melchisédech, tu es prêtre à jamais. »

4
5 A Sa droite, Seigneur, notre Dieu te redresse.
Les morts s’entasseront, en collines épaisses ;
Au jour de Sa fureur, les rois tu briserais.

5
6 Ayant brisé leurs fronts, de par la terre au loin,
Arbitre des nations, tu lèveras la tête,
7 T’ayant désaltéré aux torrents des chemins.

PSAUME 111
ELOGE DES OEUVRES DIVINES

A lléluia ! Je rends grâce, de tout mon coeur,


Blotti parmi les siens, aux pieds de mon Seigneur.
Car, du Seigneur, toute oeuvre a grande magnitude,

207
Dignes, pour les savants, d’en prolonger l’étude.
Et, comme Son ouvrage étale Sa splendeur,
Fastueuse, jamais, Sa justice ne meurt.
Grand est le mémorial évoquant Sa tendresse :
Humains, profitez donc des divines largesses !
Il donne nourriture à quiconque Le craint ;
Justice et vérité sont actions de Ses mains.
Koré et ses enfants, chantent, au courant des âges,
Les terres qu’à Son peuple, Il donne en héritage.
Mais Dieu, nous découvrant les oeuvres de Ses doigts,
Nous veut garder fervents aux codes de Sa loi.
Observons, pour toujours, Sa règle avec droiture,
Pour , de la vérité, suivre une route sûre !
Qu’établie à jamais, elle puisse toujours
Rester, de l’alliance, une preuve d’amour !
Son peuple, désormais, reçoit sa délivrance.
Toujours, craignons Son nom et gardons l’alliance
Un savant, qui craint Dieu, sera bien avisé :
Vivent donc, à jamais, ceux qui L’ont adoré !

PSAUME 112
ELOGE DU JUSTE

Alleluia ! Qui craint son Seigneur grandement

208
Bien se plait à bénir tous Ses commandements.

Car puissante sera sa lignée et, sur terre,


De sa race, naîtront des fils dignes du père.

Et l’opulent bien-être, en sa maison, sera,


Faisant, pour sa justice, un habitat de choix.

Grandi dans les ténèbres, il répand sa lumière,


Hanté par la justice et sensible aux prières.

Il sait prendre pitié, prête quand il se doit,


Juste dans ses affaires et conscient de ses droits.
Krack d’argent ne l’atteint ; jamais il ne chancelle :
Le souvenir de Dieu est mémoire éternelle.
Maladie, l’atteignant, annonce de malheur,
N’ entame point sa foi : mon Dieu reste en son coeur !
Oppresseurs de ce juste, observez qu’il vous toise :
Pour son coeur assuré, il ne craint nulle noise !
Que de largesse, enfin, il donne au malheureux,
Rendant justice aux pauvres et protection sur eux !
Sa corne grandira, tout autant que sa gloire,
Tandis que les méchants, en voyant leurs déboires,
Usés, grinçant des dents, se sentiront périr,
Voyant se perdre, alors, l’objet de leur désir.

PSAUME 113
AU DIEU DE GLOIRE ET DE PITIE

209
1 Alléluia ! Louez, seigneurs,
Louez, tous, le nom du Seigneur !
2 Qu’à jamais, et dès maintenant,
Béni soit le nom du Seigneur !
3 Du jour levant à son couchant,
Béni soit le nom du Seigneur !

2
4 Par dessus le peuple exalté,
Sa gloire est par dessus les cieux.
5 Qui pourrait jamais L’égaler
Lui, qui S’élève pour siéger,
6 Descend, sur terre, en seul vrai Dieu,
Pour veiller sur le monde entier ?

3
7 Du faible écartant la poussière,
Sortant le pauvre du fumier,
8 Avec les princes de la terre,
Parmi Son peuple, Il les assied.
9 Et la stérile devient mère,
Riche des fils, qui lui sont nés !

PSAUME 114
HYMNE PASCAL

210
1 Lorsque, d’Egypte, Israël est sorti,
Dieu désigna, loin des nations païennes,
2 Pour la maison de Jacob, un domaine :
Son sanctuaire, en Juda, Il choisit.

2
3 La mer, alors, en éloigna ses eaux
Et le Jourdain retourna en arrière ;
4 Comme béliers, les montagnes sautèrent
Et les collines, ainsi que des agneaux !

3
5 Qu’avez-vous, mers, à retirer vos eaux
Et toi, Jourdain, à tourner en arrière ?
6 Pourquoi les monts, comme béliers, sautèrent
Et les collines, ainsi que des agneaux ?

4
7 Face au Seigneur, toutes terres, tremblez !
Dieu de Jacob, à Toi vont nos prières !
8 Il tire source en une simple pierre,
Change en étang ce qui était rocher !

PSAUME 115
LE SEUL VRAI DIEU

211
1 Non, pas à nous ! Non, pas à nous, Seigneur,
Mais à Ton nom, donne la gloire !
Pour Ton amour et pour Te faire honneur,
Que le païen, qui ne sait croire,
2 Ne vienne pas scandaliser les cieux,
En s’écriant : « Où est leur Dieu ? »

2
Oui : notre Dieu, au ciel et sur la terre,
3 Tout ce qui Lui plait, Il le fait.
Mais leurs idoles, en or, argent ou pierre,
Ne sont que oeuvre humaine : on le sait.
4 La main de l’homme a fait ces figurines :
Qu’ont-elles, en essence divine ?

3
5 Ayant des yeux, elles ne nous voient point
Et une bouche, en ne parlant point,
6 Puis des oreilles, en n’y entendant point,
Avec un nez, mais qui ne sent point !
7 Elles ont des mains, qui ne touchent pas
Et aussi des pieds, qui ne marchent pas !
En leur gosier, point de murmure :
8 Mort comme elles, sera demain
Quiconque croit en leur nature !

4
9 Maison d’Israël, crois donc en ton Dieu !
Il est ton secours et ton bouclier.
10 Maison d’Aaron, crois donc en ton Dieu !
Il est ton secours et ton bouclier.
11 Qui craindra son Dieu, qui a foi en Dieu

212
Trouvera, en Lui, aide et bouclier !
5
12 Qui s’en souviendra, Dieu le bénira.
Les gens d’Israël, Il les bénira.
Et ceux d’Aaron, Il les bénira.
13 Ceux qui craignent Dieu, Il les bénira.
Les grands des peuples, Il les bénit,
Autant qu’ Il bénit les petits.
6
14 Que mon Dieu donne accroissement
A vous, comme à tous vos enfants !
15 Que Lui, qui créa ciel et terre,
Soit loué des nations entières !
16 Si le ciel est séjour divin,
Le sol, Il le donne aux humains.
7
17 Seigneur, ce ne sont pas les morts
Qui Te loueront :ceux, dont le sort
Pour toujours, les voue au silence :
18 Ce sont vivants, dont la croyance
Qu’ils Te doivent tant de bienfaits,
Dès maintenant, et à jamais !

PSAUME 116
ACTION DE GRACE

1
1 L’appel de ma prière éveille
Mon Dieu, qui me prête l’oreille,

213
2 Au jour, où s’élève mon cri :
Alléluia ! Seigneur, merci !
2
3 Les lacets de mort m’enserraient,
L’angoisse et l’ennui me tenaient :
Quand la peur du Shéol est telle,
4 C’est son Dieu que mon coeur appelle !
3
5 Car Il est justice et pitié :
J’étais faible et Il m’a sauvé :
6 Notre Dieu est toute tendresse ;
Des petits, Il vainc la faiblesse.
4
7 Ton Dieu te donnant ce qu’il faut,
Retourne, mon âme, au repos !
8 Mes pieds progressent, sans alarme ;
De mes yeux, Dieu ôte les larmes !
5
10/11 J’en étais à dire, en mon trouble,
« L’homme est faux et sa vie est double ! »
Mais j’ai foi, même quand je dis :
« Tout ce malheur m’anéantit ! »
6
12 Ah ! Comment rendre Ses bienfaits
Au Seigneur, qui nous les donnait ?
13 Du salut, j’élève la coupe,
Quand le peuple de Dieu se groupe.

7
9 Je marcherai en Sa présence,
En reconnaissant Sa puissance.
Sur cette terre des vivants,
Que tout Son peuple soit présent !
8
15 Elle coûte, aux yeux du Seigneur,
La mort de chaque serviteur.

214
16 Moi, Seigneur, fils de Ta servante,
Défais les liens, qui me tourmentent !
9
17 J’offre, Seigneur, devant Ta face,
Sacrifice d’action de grâce,
9 Par devant Toi, tout en marchant
Sur cette terre des vivants.
10
18/19 Jérusalem, en ton milieu,
Je viendra accomplir mes voeux.
Que tout ton peuple, à mon exemple,
Soit présent, au pied de ton temple !
Alléluia !

PSAUME 117
APPEL A LA LOUANGE

1 Louez Dieu, peuples tout entiers !


Chaque nation, viens Le fêter !
2 Sa vérité dure toujours,
Comme est fort, pour nous, Son amour.

215
Alléluia !

PSAUME 118
LITURGIE POUR LA FETE DES TENTES
1
1 Remerciez mon Dieu, car Il est bon !
Oui : éternel est Son amour !
3 Répète-le, toi, maison d’Aaron !
Oui : éternel est Son amour !
2 Tout comme, aussi, la maison d’Israël !
Oui : éternel est Son amour !
4 Répète-le, toi, qui craint l’Eternel !
Oui : éternel est Son amour !
2
5 Dans ma frayeur, vers mon Dieu j’ai crié :
Il m’exauça, me mit en quête
6 De Son amour ! Pourquoi suis-je atterré ?
Quel homme pourrait m’être une aide ?
7/8 Mieux vaut, Seigneur, nous abriter en Toi
Qu’écouter paroles humaines !
9 Mieux vaut, Seigneur, nous abriter en Toi
Qu’écouter les puissances vaines !
3
10 Que de païens nous ont tous entourés !
Au nom du Seigneur, je les sabre !
11 Que nous ont-ils, à ce point, enserrés ?
Au nom du Seigneur, je les sabre !
12 Comme des guêpes, ils se sont acharnés !
Au nom du Seigneur, je les sabre !
Tel feu de ronces, ils se sont consumés !
Au nom du Seigneur, je les sabre !
4
13 Pour le détruire, on m’a longtemps poussé
Mais mon Dieu, seul, me vint en aide !
14 Ma force à moi, c’est Dieu : je L’ai chanté !

216
Devant Son salut, le mal cède.
15/16 Droite de Dieu, Tu as pris le dessus :
Par Toi, vient la divine entente.
La joie éclate en clameurs de salut,
Là, où le juste a mis sa tente.
5
17 Non :je vivrai et je ne mourrai pas ;
L’oeuvre de Dieu, je la publie.
18 Dieu m’a puni ; oui, Dieu me châtia
Mais, de la mort, Il me délie.
19/20 Ouvrez pour moi les portes du Très-Haut !
J’y entrerai, j’y rendrai grâce.
21 Il est, pour moi, salut et renouveau
Et pour les justes de Sa race.
6
22 Telle la pierre oubliée des maçons
Et qui devient pierre angulaire,
23 L’oeuvre de Dieu est, à notre intention,
A nos yeux, splendeur salutaire.
24 Voici le jour que mon Dieu a rendu
Jour d’allégresse et jour de gloire.
25 Donne, ô Seigneur, donne-nous Ton salut !
Seigneur, donne-nous la victoire !
7
26 Béni soit-il, Seigneur, celui qui vient :
C’est de Toi qu’il tire origine.
27 Que le cortège avance, palme en mains,
Vers Ton autel, qui s’illumine.
28 J’exalterai et rendrai grâce à Dieu :
Devant Lui, mes voeux je dépose.
Oui : mon salut est descendu des cieux,
Car c’est Toi, Seigneur, qui m’exauce !

29 Remerciez mon Dieu, car Il est bon !


Oui : éternel est Son amour !

217
PSAUME 119
ELOGE DE LA LOI DIVINE
Aleph
1 Heureux, impeccable en sa foi,
Celui qui marche dans Ta loi !
2 Heureux, gardant Son témoignage,
Qui cherche Dieu avec courage,
3 Et qui, sans commettre d’erreur,
Marche dans les voies de Son coeur !
4 Toi, Tu promulgues Tes préceptes
A observer de façon nette.
5 Puisse alors ma voie se fixer
A observer Tes volontés !
6 Alors, je n’aurai nulle honte
A tenir Tes règles en compte
8 Et, instruit de Tes jugements,
Regardant Tes commandements,
7 Je rendrai grâce à Ta sagesse.
Alors, mon Dieu, ne me délaisse !

Bêt
9 Pour suivre Tes décrets divins,
Comment garder pur son chemin ?
10 C’est vers Toi que mon coeur appelle :
Ne me sors pas de Tes fidèles !
12 Béni sois-Tu, Seigneur mon Dieu !
Apprends-moi donc ce que Tu veux !
11 Pour que mon coeur ne Te délaisse,
Je conserve en lui Tes promesses.
13 Ma lèvre a tout énuméré
De ce que Ta bouche a jugé.
14 Dans la voie de Ton témoignage,

218
J’ai ma joie, plus qu’en héritage.
15 Sur Tes lois, je veux méditer
Et Tes chemins les observer.
16 Jamais n’oubliant Ton service,
Qu’ainsi, je trouve mes délices !

Gimel
17 Sois bon pour moi et je vivrai :
Ta parole j’observerai.
18 Ouvre mes yeux et mes oreilles
Sur Ta loi et sur ses merveilles !
19 Je suis, sur terre, un étranger :
Ne me tais pas Tes volontés !
20 Mon âme, en désirs, se consume :
En tous temps, Tes décrets l’allument.
21 Les orgueilleux et leur mépris,
Les arrêtant, Tu les maudis.
22 Que leurs insultes ne m’agressent,
Puisque Ta loi, moi, je l’observe !
23 Rois, si, contre Son serviteur,
Vous vous opposez au Seigneur,
24 Son témoignage est mon délice ;
Ses conseils sont à mon service !

Dalet
25 Mon âme colle à la poussière :
Refais-moi vivre en Tes mystères !
26 Répond-moi ! Comptant mes sentiers,
Apprend-moi donc Tes volontés !
27 Fais que Tes voies, en moi, s’éveillent,
Pour méditer sur Tes merveilles !
28 De chagrin, mon corps ne dort plus :
Relève-moi, selon mon dû !
29 Si le mensonge me menace,
De Ta, fais-moi donc la grâce !
30 Suivant la voie de vérité,
Tes jugements j’ai désiré.
31 A Ton témoignage j’adhère :

219
Dieu, ne déçois pas ma prière !
32 A suivre Tes commandements,
Tu séduis mon coeur largement.


33 L’enseignement, que Tu dispenses,
M’est déjà grande récompense.
34 Fais-moi garder, avec ardeur,
Ta loi, que j’observe en mon coeur !
35 Sois-moi, sur Tes chemins, le guide :
Je marcherai sous Ton égide,
36 Préférant suivre Tes décrets
Que m’assurer des gains concrets.
37 Aveugle à toute image folle,
Vivifie-moi par Ta parole !
38 Tiens Ta promesse au serviteur,
Pour qu’il redoute Tes fureurs !
39 Contrant insultes et violences,
Bienvenues seront Tes sentences !
40 Tes préceptes j’ai désiré :
Rends-moi la vie, ô Justicier !

Vav
41 Seigneur, que viennent Tes caresses,
Ton salut, selon Ta promesse !
43 Ma parole jamais ne ment,
Car j’espère en Tes jugements.
42 Que ma riposte à toute insulte,
De Tes décrets, seule résulte !
44 Puissé-je Ta loi observer
Toujours, sans relâche, à jamais !
45 Que ma démarche, Tu l’acceptes,
Car j’ai recherché Tes préceptes !
46 Devant les rois, je parlerai :
Sans honte, je témoignerai.
47 Je tire amour et bénéfice

220
De Ta loi, qui fait mes délices.
48 Je tend la main à Tes décrets
Et suis tout ce que Tu voudrais.

Zaïn
49/50 Tu m’avais donné Ta parole :
De mes douleurs, elles consolent.
Mon espoir, je l’ai mis en Toi
Et je revis, grâce à Ta loi.
51 En moi, elle n’a pas fléchie,
Quand m’ont bafoué les impies.
52 Tes jugements, je m’en rappelle :
Ils me consolent, Dieu fidèle !
53 Mais souvent la fureur me prend
Contre les impies méchants.
54 Que chante, en moi, Ta volonté,
En ma demeure d’étranger !
55 Ton nom, dans la nuit, je l’appelle,
En observant la loi nouvelle.
56 Garder Tes préceptes est, pour moi,
Le plus important de mes choix.

Hêt
57/58 Ta parole les montre telles
Qu’elles assurent Tes fidèles.
J’ai, pour les suivre, un bon vouloir :
59/60 Apprend-moi bon sens et savoir !
67 Je m’égarais mais ma détresse
68 Me fait observer Ta promesse.
Toi le bon, Toi le bienfaisant,
Apprends-moi Tes commandements !
69 Ta loi m’écarte du mensonge
Des superbes, au coeur qui se ronge.
70/71 Et, comme graisse s’épaissit,
Pour moi, Ta loi me réjouit.

221
La loi, qu’a prononcé Ta bouche
72 Vaut plus que les millions qu’ils touchent.
Il fut bon que je sois brisé :
J’en ai appris Tes volontés !
Yod
73 Tes mains m’ont fait : fais-moi apprendre
Tes commandements, les comprendre !
74 Avec joie, qui Te craint me voit,
Car mon espoir est dans Ta loi.
75 Je sais que Tes décrets sont justes,
Même encor s’ils me tarabustent.
76 Ton amour m’est consolation,
Selon Ta promesse en Sion.
77 Que m’advienne alors Ta tendresse :
Vivant de Ta loi, j’y progresse.
78 Loin des mensonges orgueilleux,
Je médite la loi des cieux.
79 Viennent à moi ceux qui te craignent
Et qui témoignent de Ton règne !
80 Qu’en Ton vouloir, vive mon coeur :
Je n’en aurai plus de rancoeur !

Kaph
81 Vers Ton salut, mon âme vole :
Toujours j’espère en Ta parole.
82 Vers Ton salut, s’ouvrent mes yeux :
Me consoleras-Tu, mon Dieu ?
83 Telle une outre que l’on enfume,
Tes volontés, je les assume.
84 Combien vivra Ton serviteur ?
Ses bourreaux, seront-ils vainqueurs ?
85 Contre Toi, voilà qu’ils creusent,
Autour de moi, fosses nombreuses.
86 Quand Tes décrets sont vérité,
Leur haine m’a persécuté.
87 Presque à bout, tant elle me blesse,
Jamais Ta loi, je ne délaisse.
88 Tes préceptes, je garderai :

222
Par Ton amour, je revivrai !

Lamed
89 Loi du Seigneur, tu dureras toujours,
Gardée aux cieux, intacte et sans détour.
90 Au long des ans, fidèle, tu existes :
Fixée ainsi, terre, par toi, subsiste
91 Et tes décrets font tout vivre, à ce jour :
J’aurais péri de misère, à mon tour,
92 Si cette loi n’avait fait mes délices,
Car tout, ici, demeure à Ton service.
93 Comment pourrais-je oublier Tes décrets,
Quand c’est, par eux, que je vis désormais ?
94 Je suis à Toi et veille à Tes préceptes :
Dieu, sauve-moi, puisque je les accepte !
95 Pour me tuer, me guettent les méchants :
Ton témoignage, enfin, je le comprend.
96 J’ai vu le but de cette loi parfaite :
Comme elle est large et comme elle est bien faite !

Mem
97 Seigneur, combien j’aime Ta loi, mon Dieu !
De jour en jour, je la médite mieux.
98 Mes ennemis, je les bats en sagesse :
Mieux que tout maître, elle apporte finesse.
99 A qui fait sien les préceptes sacrés,
Leur témoignage est à bien méditer.
100 Plus qu’aux anciens, donnant intelligence,
Tous ses décrets, je garde avec constance.
101 Des voies du mal, j’ai retiré mes pas,
Pour observer ce que dicte Ta loi.
102 Tes jugements, jamais je ne dédaigne,
Puisque c’est Toi, mon Dieu, qui les enseigne.
103 Que Ta promesse est douce à mon palais !
Plus que du miel, à ma bouche, elle plait.
104 Mon coeur, instruit par de divins préceptes,

223
Je hais, du mal, tous les chemins ineptes.

Num
105 Mon pas, Seigneur, s’assure en Ta lumière,
Car son chemin, Ta parole l’éclaire.
106 Tes jugements, je veux les observer :
Je l’ai juré et toujours y tiendrai.
107 Je suis, Seigneur, au fond de ma misère :
Avec Ta foi, je revivrai sur terre.
108 Agrée, Seigneur, de ma bouche, les dons :
Des jugements, apprend-moi les raisons !
109 Entre Tes mains, je risquerai mon âme,
Sans oublier ma foi, que je proclame.
110 Si même un piège est tendu contre moi
Par les méchants, je garderai Ta loi !
111 Elle est, pour moi, à jamais, l’héritage,
Joie de mon coeur, dont je fais témoignage :
112 L’infléchissant à suivre Tes décrets,
J’y trouverai récompense, à jamais.

Samek
113 Vivent des coeurs, qui dispersent leur choix,
Moi, je les hais et préfère Ta loi.
114 Toi, mon abri, bouclier, forteresse,
J’ai foi, Seigneur, j’espère en Tes promesses.
115 Détournez-vous de moi, tous les méchants !
J’observerai tous les commandements !
116 Sois le soutien promis, sur quoi l’on compte :
A mon attente, il ne faut point faire honte !
117 Sois mon appui et je serai sauvé.
Tes volontés, je m’en délecterai.
118 Quiconque sort, alors, Tu le renverses,
Car son calcul est une erreur perverse.
119 J’aime à savoir que tous les mécréants,
Comme une rouille, iront en pourrissant.
120 Sous Tes arrêts, ma chair tremble d’effroi,

224
Tant elle craint d’être en face de Toi !

Aïn
121 Ecarte-moi des mains des assassins !
Sois l’allié de qui sert Tes desseins !
122 Si mes actions ont servi Ta justice,
Que l’orgueilleux ne me fasse sévices !
123 Pour Ton salut, mes yeux vont jusque au bout
De Ta justice, établie pour nous.
124 Que Ton amour envers les Tiens agisse,
Pour leur montrer ce que veux Ton service !
125 Fais-moi comprendre, à moi, Ton serviteur,
Ton témoignage ; et j’en serai l’acteur.
126 Car il est temps, Seigneur, que l’on sévisse
Contre ceux-là, qui Te désobéissent.
127 Plus que l’or fin, oui, pour moi, plus que l’or,
J’aime Ta loi, qui est mon vrai trésor,
128 Suivant préceptes et décrets qu’ils prolongent,
Et haïssant tout chemin de mensonge.

Phé
129 Pure merveille acquise, en mon jeune âge,
Mon âme, en joie, garde Ton témoignage.
130 Ses mots découvrent, en tout illuminant,
Chaque esprit simple et le rend clairvoyant.
131 Comme une bouche avide et large ouverte,
J’aspire ainsi Ta loi, qui m’est offerte.
132 Regarde-moi ! Par pitié être bon,
C’est juste part, pour l’amant de Ton nom.
133 Fixe mes pas et, selon Ta promesse,
Que ne m’emporte aucun mal qui m’agresse !
134 Rachète-moi à mes bourreaux humains :
J’observerai Tes préceptes humains.
135 Pour Ton sujet, que Ton front s’illumine !
Apprends-lui donc Ta volonté divine !
136 Mes larmes coulent et ruissellent des yeux,

225
Quand on bafoue un précepte de Dieu.

Cadé
137 Sainte justice est la Tienne, mon Dieu :
Tes jugements, qui pourrait douter d’eux ?
138 Ton témoignage, il s’impose à la terre,
Comme justice et vérité entière.
140 Je me consume, en zèle, en Ta maison,
Car l’ennemi a renié Ton nom.
141 Entièrement, j’éprouve Ta promesse :
A Ton service, on l’aime avec ivresse.
142 Même chétif, autant que méprisé,
N’oubliant pas Tes préceptes sacrés,
143 Si Ta justice est justice éternelle,
C’est vérité que Ta loi solennelle.
144 Quand l’oppression ou la peur me saisit,
Ta volonté, alors, me réjouit.
145 Ton témoignage est justice à attendre
Et j’en vivrai, si je puis la comprendre.

Qoph
146 Quand, de tout coeur, ô Seigneur, je T’appelle,
A Tes décrets, je resterai fidèle.
147 Oh ! Sauve-moi, si j’appelle, mon Dieu !
Si Tu réponds, j’observerai Tes voeux.
148 En Ta parole, on espère, on implore,
Dès le matin, en devançant l’aurore.
149 La veille passe et demeure en mes yeux,
Pour méditer la promesse de Dieu.
150 Qu’en mon amour, ma voix trouve une écoute !
Que Tes décrets vivifient la route !
151 Voici que vient l’infâme prédateur,
Qui, de Ta loi, se fait persécuteur.
152 Mais Toi, Seigneur, Ta vérité s’avance :
Elle s’approche, émet ses ordonnances.
153 Depuis longtemps, j’ai su que, désormais,

226
Ton témoignage est fondé, à jamais.

Resh
153 Regarde-moi, mon Dieu, et me délivre,
Puisque ta loi, je veux toujours la suivre !
154 Plaide ma cause et, toujours, défend-moi !
Tu l’as promis, en nous donnant Ta loi.
155 Tes volontés ne guidant pas sa vie,
C’est du salut que s’éloigne l’impie.
156 Nombreuses sont Tes amours à jamais :
Vivifie-moi, grâce à Tes saints décrets !
157 Malgré que soient nombreux ceux qui m’oppressent,
Persécuteurs ignorant Tes promesses,
158 A Te servir, je n’ai jamais fléchi,
En rejetant ces renégats maudits.
159 Vois donc, Seigneur, si j’aime Tes préceptes !
Que Ton amour me réchauffe et m’accepte !
160 Oui : Ta parole est pure vérité ;
Tes jugements sont pour l’éternité !

Shin
161 Seigneurs et rois m’accablent sans raison.
Mon coeur Te craint, bien plus que leurs actions.
162 Comme un butin qu’on trouve, Ta promesse
Me réjouit et met mon coeur en liesse.
163 Quant au mensonge, il est haï par moi,
Autant que j’aime à vivre sous Ta loi.
164 Sept fois le jour, Tu vois, je plie le buste,
En Te louant, pour Tes jugements justes.
165 Qui Te suivra éprouve grande paix :
Rien n’est scandale, envers lui, désormais.
167 Ton témoignage est suivi par mon âme :
Entièrement elle l’aime et proclame.
166 Car Tes décrets, ô Seigneur, je les suis
Et Ton salut, je sais qu’il m’est promis.
168 Toute ma vie, observant Tes préceptes,

227
Je Te la voue, afin que Tu l’acceptes !

Tav
169 Ta face est proche, ô Seigneur. Que mon cri
Parvienne à Toi et qu’il Te soit compris !
170 Que, devant Toi, arrive ma prière !
Que, par Ta loi, enfin, Tu me libères !
171 Puisse, avec foi, ma lèvre publier
Louange à Dieu, qui nous a enseignés !
172 Puisse ma langue admirer Tes promesses
Et ses décrets si justes qu’elle adresse !
173 Puisque c’est eux, Seigneur, que j’ai choisis,
Puisse Ta main m’être une aide aujourd’hui !
174 J’ai désiré, Seigneur, que Tu agisses
Et c’est Ta loi, qui a fait mes délices.
175 Puisse toujours mon âme Te louer,
En Tes décrets, qui sont faits pour m’aider !
176 Brebis perdue, à l’aide je T’appelle :
Non, mon Seigneur : je ne suis infidèle !

PSAUME 120
LES ENNEMIS DE LA PAIX

1
1 Vers Toi, Seigneur, quand l’angoisse me prend,
Mes cris se font avides.
2 Oh ! Sauve-moi des lèvres des méchants,
De leurs langues perfides !

228
2
3 Par quoi vont-ils payer les faux-serments
De leurs langues perfides ?
4 Avec les flèches aiguës du combattant
Ou des braises acides ?

3
5 J’aimerais mieux recevoir plaies et bosses
Qu’habiter autre part :
6 Malheur à moi de vivre chez les Mosques
Ou camper en Qédar !

4
7 J’ai trop vécu parmi les belliqueux :
De paix, ils n’en ont guère.
8 Pour moi, la paix : j’en parle et je la veux :
Eux n’aiment que la guerre !

PSAUME 121
LE GARDIEN D’ISRAEL

1
1 Vers les sommets, tu lèveras les yeux.
D’où viendrait ton secours ?
2 Oui : ton secours te viendra de ton Dieu,
L’auteur des premiers jours.

229
2
3 Puisse ton pied rester droit, quand tu veilles :
Ne dorme le gardien !
4 Non : il ne dort, ni même ne sommeille,
D’Israël le gardien.

3
5 Ton Seigneur Dieu te garde en Son ombrage,
A ta droite aujourd’hui.
6 Soleil de jour se cache en ses nuages
Et la lune, la nuit.

4
7 Lors, ton Seigneur, de toute erreur te garde,
Te garde en Son amour.
8 A ton départ ou retour, Il regarde
Encore et pour toujours.

PSAUME 122
SALUT A JERUSALEM

1
1 Oh, quelle joie, quand on clamait en choeur :
« Allons au temple du Seigneur ! »
2 Nos pas s’arrêtent, ainsi que nos cantiques,
Jérusalem, en tes portiques.
2
3 Jérusalem, tes murs furent bâtis

230
Comme un ensemble bien uni.
4 C’est en ton sein qu’on trouve, réunies,
Du Seigneur, les tribus amies.
3
5 Selon la règle, il leur faut célébrer
Le nom de Dieu et Le chanter.
Car ils sont là, les trônes de justice :
De David, les sièges s’unissent.
4
6 Jérusalem, vienne la paix sur toi !
Que la paix règne sur tes toits !
7 Que, dans tes murs, la paix toujours demeure !
Paix à tes châteaux, tes demeures !
5
8 Et, pour l’amour de frères et amis,
Je dis : « Paix sur toi ! » : c’est mon cri !
9 C’est, pour mon Dieu, Sa maison tant chérie
Et pour ton bonheur que je prie !

PSAUME 123
PRIERE DU MALCHANCEUX

1
1 Tel l’esclave a les yeux tournés

231
Vers la main du maître,
Tel vers Toi, j’ai les yeux levés,
Créateur des êtres !

2
2 La servante aussi a les yeux
Face à sa maîtresse
3 Et mes yeux, vers mon Seigneur Dieu,
L’appelle en détresse.

3
4 Trop d’orgueilleux et de nantis
Ricanent, me pâment :
Pitié, mon Dieu ! Trop de mépris
Assaillent mon âme !

PSAUME 124
LE SAUVEUR D’ISRAEL

1
2 Sans secours de notre Dieu,
Quand ils nous brisèrent,
3 Nous serions morts dans le feu,
Feu de leur colère.

232
2
4 Quand les flots nous submergeaient
D’eaux tonitruantes,
5 Sur notre âme, Dieu passait
Dans l’eau écumante.

3
6 Grâce à Dieu, je ne fus point
La proie de leurs serres :
7 Tel l’oiseau s’échappe, au loin,
Des lacs qui l’enserrent.

4
De filet de l’oiseleur,
8 Nos coeurs s’échappèrent.
Car c’est Dieu, notre Sauveur,
Qui fit ciel et terre.

PSAUME 125
DIEU PROTEGE LES SIENS

1
1 Qui, sur son Dieu, prend appui,
A Sion ressemble :
Il est stable et bien assis ;
Jamais il ne tremble.
2

233
2 Jérusalem est cerné
Des monts qui l’enserrent.
Ainsi, Dieu a entouré
Sa nation entière.
3
3 Sur nous, on n’acceptera
Aucun sceptre impie.
Qu’au crime, ne trempe pas
Quelque main bénie !
4
4 Fais du bien, pour bien des gens,
Des gens de droiture !
5 Rejette les malfaisants
En leurs forfaitures !

Sois en paix, ô Israël !

PSAUME 126
CHANT DE RETOUR

1
1 Quand mon Dieu ramenait les captifs de Sion,
Nous pensions vivre un rêve :
2 Nos bouches s’emplissaient de sourires sans trêve,
Nos lèvres, de chansons !

234
2
3 Alors, chez les païens, on s’écriait : « Pour eux,
« Le Seigneur fit merveille ! »
C’est merveille, en effet : ce fut joie sans pareille,
Ce que nous offrit Dieu !

3
4 Comme au Neguev, Seigneur, se gonflent les torrents,
Sors nos captifs des chaînes !
5 Ainsi, les paysans, qui sèment dans la peine,
Moissonnent en chantant !

4
6 On s’en va en pleurant, on s’en va, en semant
Comme on sème de l’herbe...
On s’en vient, en chantant, en rapportant des gerbes :
On revient, triomphants !

PSAUME 127
L’ABANDON A LA PROVIDENCE

1
1 En vain, le maçon peine
Si son Dieu ne bâtit le mur.
La garde, en ville, est vaine,
Sans son Dieu, gardien le plus sûr.

235
2
2 Ton lever, tu l’avances
Et tu retardes ton coucher,
Peinant pour ta pitance,
Quand Dieu comble l’ensommeillé !

3
3 Tes fils sont des largesses
Par quoi Dieu t’a récompensé.
4 Tes fils, en ta jeunesse,
Sont flèches en la main d’un guerrier.

4
5 Ces traits rendent habile
Quiconque en remplit son carquois :
Au marché de la ville,
Ses détracteurs en sont pantois !

PSAUME 128
BENEDICTION SUR LE FIDELE

1 Heureux les coeurs, qui craignent le Seigneur,


En observant Sa loi !
2 Sois profiteur du fruit de ton labeur !

236
Heur et bonheur pour toi !
3 Femme ravie est vigne bien remplie
Au coeur de ton foyer.
Fils pleins de vie, devant table garnie,
Sont tes pants d’oliviers.
4 Tels sont les biens qu’obtiendront en partage
Les hommes craignant Dieu.
5a Que, de Sion, tout au long de ton âge,
Dieu soit à côté d’eux !
5b Fils de tes fils, prolongeant ta lignée,
Puisses-tu les voir tels !
Puisses-tu voir Jérusalem fêtée
Et paix sur Israël !

PSAUME 129
CONTRE LES ENNEMIS DE SION

1
1 Dieu sait qu’ils m’ont traqué, dans ma jeunesse !
Israël, tu l’as su !
2 Ils n’ont pourtant, au fort de ma détresse,
Jamais pris le dessus.

237
2
3 C’est sur mon dos que laboureurs progressent,
Allongeant leurs sillons.
4 Le joug impie, par Toi, fut mis en pièces :
Juste Dieu de Sion !

3
5 Que troupe impie ait sa vie emportée,
Comme l’on fait du lest,
6 Comme, des toits, l’on voit l’herbe arrachée,
Que roussit le vent d’Est.

4
7 Toi, moissonneur, n’en remplis point poignée,
Ni, lieur, ton giron !
8 Nul ne dira, quand il l’aura croisée :
« Sur toi, bénédiction ! »
5
Qu’au nom de Dieu, nous puissions toujours dire :
« Oui, nous vous bénissons ! »

PSAUME 130
DE PROFUNDIS

1
1 Des profondeurs, vers Toi, mon Dieu, je crie :
Ecoute mon appel !
2 Que Son oreille, alors que je Le prie,
Eveille l’Eternel !

238
3 Oh, mon Seigneur ! Si Tu retiens les fautes,
Qui tiendrait devant Toi ?
4 Mais Tu pardonnes et, mon péché, Tu l’ôtes
A cause de Ta loi.

3
5 De Toi, Seigneur, mon âme espère encore
Que Tu la sauveras,
6 Plus qu’un veilleur ne compte sur l’aurore,
Qui le libérera.

4
7 Comme veilleur, quand l’aurore se lève,
Israël voit son Dieu.
Car, près de Lui, Sa grâce le soulève
Et répond à ses voeux.

5
8 C’est Toi, Seigneur, c’est Ta grâce abondante
Qui me rachètera.
Si Tu me rends grâce sanctifiante,
Mon Coeur Te rejoindra !

PSAUME 131
L’ESPRIT D’ENFANCE

1
1 Mon coeur ne s’est point gonflé ;
Mon âme est peu fière,
N’ayant jamais adopté

239
Chemins haut tracés.

2
2 Ni prodiges, ni exploits,
Rien ne me sidère.
En silence, restant coi,
Mon coeur a la foi.

3
Et, comme un enfant sevré,
Tout contre sa mère,
3 Dans le Seigneur, j’ai compté
Mon espoir comblé !

PSAUME 132
POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA TRANSLATION DE L’ARCHE

1
1 Du Roi David, Seigneur, garde mémoire,
De son souci de veiller à Ta gloire
2 De ce serment qu’il fait, de ce voeu
Au Tout-Puissant de Jacob : à son Dieu !

240
2
3 « Sous la tente, ma maison, jamais n’entrerai,
« Sur le lit de mon repos, point ne monterai,
4 « Le sommeil, à mes deux yeux, point ne donnerai :
« Je n’aurai aucun répit, tant que mes démarches
5 « N’auront point trouvé séjour, digne de Son arche,
« Pour le Puissant de Jacob, le Seigneur : un lieu
« Qui ait assez de grandeur, pour honorer Dieu ! »

3
6 « Elle se trouve au champ de Qiriat ! »
Ainsi, chacun s’exclame, en Ephrata.
7/8 « Entrons au lieu, où Dieu vit en Son arche !
« Prosternons-nous, au devant de ses marches ! »

4
9 Prêtres de Dieu, vêtez-vous de justice !
Criez de joie, témoins de leurs offices !
10 Grâce à David, de Dieu, le serviteur,
L’Arche, en ce lieu, témoigne du Seigneur !

5
11 N’écarte point Ta face du messie !
Tu l’as juré, Seigneur : point ne l’oublie !
« C’est de ton fruit, David, que sortira
« Qui Je mettrai, au trône fait pour toi. »
6
12 « Si tes enfants gardent Mon alliance,
« En témoignant, y gardant confiance,
« Leurs fils, aussi, auront à tout jamais
« Trône assuré, que, pour toi, J’aurai fait. »
7

241
13 Car c’est Sion que mon Dieu a choisie,
Pour résider, tout au long de nos vies :
14 « C’est en ce lieu que Je reposerai :
« Je l’ai voulu : ici, Je siégerai. »
8
15 « Je bénirai les fidèles, en leur vie.
« Le pauvre aura pain qui le rassasie.
16 « Là, J’ornerai les prêtres de salut ;
« Des cris de joie y seront entendus. »
9
17 « Oui, Je ferai, pour David, une corne ;
« Pour mon messie, une lampe qui l’orne.
18 « Ses ennemis, battus dans leurs combats,
« Son diadème, en ce lieu, fleurira. »

PSAUME 133
LA VIE FRATERNELLE

1 Qu’il est doux, voyez-vous, qu’il est bon


D’habiter, tous ensemble, en frères !
2 C’est sur la tête, huile exemplaire,
Qui, par la barbe d’Aaron,
S’écoule aux cols de ses tuniques,
3 Comme viendrait rosée magique
D’Hermon, sur le mont de Sion.
A jamais, Dieu voulut la vie :
Seigneur, donne, à l’âme ravie,
Ta divine bénédiction !

242
PSAUME 134
POUR LA FETE DE NUIT

1 Vous, de Dieu, les serviteurs,


Bénissez donc le Seigneur !
Officiants au sanctuaire,
En ses parvis tutélaires,
2 Elevez vos mains vers Lui !
Bénissez-Le, dans les nuits !
3 Lui, qui créa ciel et terre,
De Sion, qu’Il soit béni !

PSAUME 135
HYMNE DE LOUANGE

1
1 Alléluia pour le nom du Seigneur !
Louez-Le donc, vous tous Ses serviteurs,
2 Qui servez dans le divin sanctuaire,
Qui officiez, aux parvis tutélaires !

2
3 Louez donc Dieu, car le Seigneur est bon !

243
Si vous L’aimez, jouez donc pour Son nom !
4 C’est pour Jacob, que Dieu, aux anciens âges,
Prit Israël, pour unique apanage.

3
5 Pour moi, je sais combien mon Dieu est grand.
Les autres dieux sont, tous, inexistants.
6 Il fait, en mer, au ciel et sur la terre,
Toutes actions, qui sembleraient Lui plaire.

4
7 En extrayant le vent de Ses trésors,
Créant l’orage, avec Ses éclairs d’or,
Il fait monter, des confins de la terre,
Les nues chargées d’une pluie salutaire.

5
8/9 Il envoya prodiges de malheur
Sur Pharaon et tous ses serviteurs :
Tout premier-né périt. Puis, la disette
S’est emparée des hommes et des bêtes.

6
10 Frappant de mort des impies nombreux,
Il fit périr bien des rois valeureux :
11 D’abord, Sihôn, le roi des Amorites,
Suivi par Og, le roi des Bashanites.

7
12 Et, quand Son peuple atteignit Canaan,
Tous ses royaumes ont péri dans le sang.
Pour Israël, terres et pâturages,
Dieu lui donna le sol, en héritage.

244
13 Seigneur, Ton nom restera désormais
Et, d’âge en âge, il ne mourra jamais.
14 Car, abritant Son peuple sous Son aile,
Il prit pitié des serviteurs fidèles.

9
15 Les dieux païens, faits d’or ou bien d’argent,
Sont oeuvre humaine et, donc, inexistants !
16/17 Ils ont des yeux, des bouches, des oreilles
Mais aucun sens, jamais, ne s’en éveille.

10
18 Quiconque, un jour, y prêterait sa foi,
N’y trouverait que le vide et le froid
Et deviendrait, avec ceux qui les firent,
Comme ces dieux, qui ne voient, ni respirent.

11
19 Maison d’Israël, louez le Seigneur !
Maison d’Aaron, louez le Seigneur !
20 Louez le Seigneur, tribu des Lévites !
Louez le Seigneur, ceux qui lui font suite !
21 En Jérusalem, Dieu a Sa maison !
Béni soit mon Dieu, au mont de Sion !
Alléluia !
PSAUME 136
GRANDE LITANIE D’ACTION DE GRACE

1 Rendez grâce au Seigneur, car il n’est que douceur !


Car éternel est Son amour !
2 Il est le Dieu des dieux : rendez grâce au Seigneur ! (Car ét...)
3 Au Seigneur des Seigneurs, grâce soit au Seigneur !( Car ét...)
4 Seul, Il fait des merveilles :Il donne avec largesse ! ©
5 Il a créé les cieux, avec tant de sagesse ! ©
6 Tirant, des eaux, la terre, Il l’assure et la dresse ! ©
7 Il a planté, aux cieux, tous les grands luminaires : ©
8 Pour gouverner le jour, un soleil de lumière. ©

245
9 Dans les astres de nuit, lune, qui nous éclaire. ©
10 Il a frappé l’Egypte, en tous ses premiers-nés. ©
11 Israël, de l’exil, grâce à Lui, fut tiré. ©
12 Il lui prêta main forte et son bras assuré. ©
13 L’eau de la Mer des Joncs, par Lui, coupée en deux. ©
14 Il fit passer les Siens, à sec, en son milieu. ©
15 L’armée de Pharaon s’y perdit, après eux ! ©
16 Il a mené les Siens, dans le désert de sable. ©
17 Il frappa, fit périr bien des rois redoutables. ©
18 Ainsi périt Sihön, le roi des Amonites ©
19 Et Og, roi de Bashan, a péri, à sa suite. ©
20 Aux enfants de Jacob, Il donna, en partage ©
21 Tous les terrains conquis, à titre d’héritage. ©
22 Il se souvint de nous, en notre abaissement ©
23 Et nous sauva des mains des oppresseurs méchants. ©
24 Il donne, à toute chair, du pain, en Israël. ©
26 Rendez grâce au Seigneur : Il est le Dieu du ciel ! ©

PSAUME 137
BALLADE DE L’EXILE

1
1 Au bord des fleuves, ici, en Babylone,
Nous demeurions assis et nous pleurions,
2 Au souvenir glorieux de Sion,
Sans, plus jamais, que nos harpes résonnent :
Aux peupliers voisins, nous les pendions !

246
2
3 En ces moments, c’est là que demandèrent
Ces geôliers, nos hideux ravisseurs :
« Oh ! Chantez-nous, chantez-nous donc, en choeur,
« Des chants joyeux, tels ceux que vous chantèrent
« Tous vous aïeux, quand ils étaient vainqueurs ! »

3
4 Comment ainsi, sur la terre étrangère,
Au Seigneur Dieu, pouvoir encor chanter ?
5 Jérusalem, avant de t’oublier,
Toi, ma cité, ma ville la plus chère,
C’est mon bras droit, qui serait desséché !

4
6 A son palais, se souderaient mes lèvres,
Si je perdais jamais ton souvenir,
Ne te mettais au plus haut des désirs,
Ceux, dont, jamais, mon âme ne se sèvre
De te revoir, un jour, et te chérir !

247
7 Du mal, qu’ont fait les fâcheux Edomites,
Oh ! Souviens-Toi, Seigneur ! Souviens-Toi donc !
Ils ont laissé périr, eux, fils d’Edom,
La ville sainte, abattue et détruite,
Encourageant les Chaldéens félons !

6
8 Fils de Babel, toi, la dévastatrice,
Heureux celui qui, un jour, te rendra
Tout le malheur, dont tu nous abreuva !
9 Puissions-nous voir sa rage destructrice,
Qui, tes petits, sur le roc brisera !

PSAUME 138
HYMNE D’ACTION DE GRACE

1
1 De tout mon coeur, Seigneur, je Te rends grâce :
Tu as ouï les mots, que j’ai chanté !
2 Je me prosterne et demeure en extase
Devant Tes anges, en Ton temple sacré.
2
3 Plus que Ton nom, est grande Ta promesse.
Grâce Te soit rendue, pour Ton amour !
Tu m’exauça, au creux de ma détresse ;
Tu as accru ma force, en un seul jour !

248
3
4 En entendant Ta promesse annoncée,
Grâces Te sont rendues par tous les rois.
5 Les voies de Dieu, par eux, sont célébrées :
Gloire au Seigneur, car si grande est Sa loi !
4
6 Seigneur, mon Dieu, rends les humbles sublimes !
Rejette au loin ceux qui sont orgueilleux !
7 Tu me fais vivre, au milieu des abîmes,
Quand je fais face aux ennemis furieux.
5
8 Lors, pour m’aider, Tes mains, Seigneur, s’étendent.
Ta droite, ô Dieu, aura tout fait pour moi !
L’oeuvre, ô mon Dieu, de Tes mains est bien grande
Et Ton amour, pour toujours, durera !

PSAUME 139
HOMMAGE A CELUI QUI SAIT TOUT

1
1 Tu me connais, Seigneur, et Tu me sondes :
Si je me lève ou bien si je m’assied.
2 Que je me couche ou marche, au bout du monde,
3 Toi, Tu connais tout ce que j’ai pensé !

2
Ainsi, mes voies Te sont très familières :
Ma langue, encor, n’a pas dit un seul mot,

249
4 Que Tu connais la phrase toute entière,
Que ma parole aurait dite tantôt !

3
5 Ta main, sur moi, se pose et puis m’enserre
Et je la sens, par derrière ou devant :
6 C’est prodigieux de connaître un tel père,
D’une hauteur, qui nous dépasse tant !

4
7 Où me cacher, pour fuir, loin de Ta face ?
Vers où aller, où n’est pas Ton esprit ?
8 Montant aux cieux, j’y trouverais Ta trace !
Si je me couche au Shéol, Te voici !

5
9 Aurais-je pris les ailes de l’aurore
Ou bien logé, au plus loin de la mer ?
10 Même en ces lieux, Ta main me guide encore
Ou me saisit, en Sa poigne de fer !

6
11 Si je disais : « Que me couvrent les ombres !
« Que la clarté face place à la nuit ! »
12 Est-il, pour Toi, de ténèbres assez sombres ?
La nuit, pour Toi, comme le jour, reluit !

7
13 Tu m’as tissé, au ventre de ma mère ;
C’est encor Toi, qui m’a formé les reins.
14 Je Te rends grâce, en voyant ces mystères:
Prodige suis-je, ainsi que tous les miens ?

250
8
15 Tu connaissais, bien avant moi, mon âme ;
Mes os n’étaient pas, de Toi, ignorés,
Quand je fus fait, tel que Tu le programmes,
Brodé en terre, en ses confins secrets.

9
16 Ce que j’ai fait, Tu le voyais paraître,
Entièrement, comme mes jours inscrits,
17 Quand je n’avais pas eu le temps de naître :
Sur Ton grand Livre, ils étaient définis !

10
18 Que Tes projets sont donc incalculables !
Leur somme en est impossible à compter :
Les compterais-je ? Il en est plus que sable :
D’autres, toujours, s’y viennent ajouter !

11
19 Si Tu voulais, mon Dieu, tuer l’impie !
Eloignez-vous de moi, hommes de sang !
20 Pour Tes décrets, ils n’ont que moqueries,
Parlent de Toi, toujours, sournoisement !

12
21 Pour qui Te hait, mon Dieu, n’ai-je point haine
Et du dégoût, pour qui s’oppose à Toi ?
22 Ah ! Je les hais, de haine souveraine :
Tes ennemis sont ennemis pour moi !

251
13
23 Connais mon coeur, mon Dieu ! Mets-y la sonde !
Scrutes-moi donc et connais mon souci !
24 Fais mon chemin, loin des routes immondes !
Conduis-moi donc, sur Tes chemins bénis !

PSAUME 140
CONTRE LES MECHANTS

1
2 Délivre-moi, Seigneur, de ces méchants !
Oui, défend-moi contre ces violents,
3 Qui, tout le jour, se plaisent dans la guerre !
4 Ceux, dont le mal comble un coeur médisant
Et dont la langue est celle d’un serpent,
Prêt à verser son venin de vipère !

2
5 Garde-moi donc des mains des mécréants !
Oui, défend-moi contre ces violents,

252
6b Se concertant, afin que je dérape !
6a Les uns, tendant un filet sous mes pieds,
6c Ou, insolents, des pièges, des lacets,
Sur mon passage, ils placent une trappe.

3
7 Alors, j’ai dit : « Seigneur, c’est Toi, mon Dieu !
« Entend, Seigneur, mes appels et mes voeux ! »
8 Tu es, Seigneur, mon salut et ma force.
9 Couvrant ma tête, au moment des combats,
A leurs désirs, mon Dieu, ne consens pas !
Que leurs complots, enfin, se désamorcent !

4
10 Que ne se dresse, à nouveau, l’assiégeant
11 Mais que, sur lui, tombent charbons ardents
Et que, sur lui, retombent ses menaces !
Que perde pied, alors, le médisant
12 Et, dans l’abîme, ouvert aux violents,
Le mal l’attire à mort et le pourchasse !
13 Je sais que Dieu fait droit au malheureux,
Justice aux pauvres et que, devant leur Dieu,
14 Les justes et saints contempleront Sa face.
PSAUME 141
CONTRE L’ENTRAINEMENT DU MAL

1
1 Je T’appelle, mon Dieu ! Seigneur, accours vers moi !
Ecoute mon appel, lorsque je crie vers Toi !
2 Que, comme encens, sur Toi, ma prière s’adresse !
Comme offrande du soir, vers Toi, mes mains se dressent !

2
4 N’incline pas mon coeur aux oeuvres des méchants !
A faire impiété avec les malfaisants,
3 Etablis donc, Seigneur, une garde à ma bouche !
Que ma lèvre demeure, inerte, comme mouche !

253
3
J’oppose, à la malice, une ferme oraison.
Ma tête s’ornerait de sa vile lotion ?
5 Que le juste me frappe à bon droit ! Qu’il châtie !
Mais je ne goûterai aux douceurs des impies !

4
6 Leurs juges sont jetés aux pointes des rochers.
Qu’ils comprennent, alors, ces mots de vérité :
7 « Nos os sont dispersés, comme meule éclatée,
« Au gouffre du Shéol, nos chairs sont avalées. »

5
9 Mets bas les traquenards de tous ces malandrins !
Qu’ils tombent dans leurs rets, quand je suis mon chemin !
Mes yeux, Seigneur mon Dieu, t’appellent, te réclament.
En Toi, je cherche abri :Ne répand pas mon âme !

PSAUME 142
PRIERE D’UN PERSECUTE

1
2 Seigneur, écoute mon cri !
Je Te supplie aujourd’hui,
3 Je Te déverse ma plainte.
Je mets, devant Toi, mes craintes,
4 Quand l’air vient à me manquer.
Mais Toi, Tu sais mon sentier.

2
Sur le chemin où je vais,
Ils ont caché leurs lacets.
Plus un abri, où me mettre.

254
Pas un n’a soin de mon être !
5 Regarde à ma droite et vois :
Nul ne me connaît, je crois !

3
6 Seigneur, vers Toi part mon cri :
Je dis : « Tu es mon abri ! »
Sois, au fond de ma misère,
Mon refuge, sur la terre !
Pitié pour Ton serviteur !
7 Fais écoute à sa clameur !

4
D’impie, plus fort que moi,
De ses dards, délivre-moi !
8 Des rets, fais sortir mon âme !
Que Ton nom elle proclame !
Autour de moi, les parfaits
Célèbreront Tes bienfaits.

PSAUME 143
HUMBLE SUPPLICATION

1
1 Seigneur mon Dieu, écoute ma prière
Et donne accueil à mes supplications !
2 Apaise-moi ! Fidèlement répond,
Sans juger Ton fidèle, en lui jetant la pierre !
Quel vivant, devant Toi, se pourrait trouver bon ?

2
3 Mes ennemis ont pourchassé mon âme :
Dans les ténèbres, ils me font habiter
Et, contre terre, ils veulent m’écraser.
Mon coeur, au fond de moi, s’épouvante et s’alarme :

255
Le souffle, en moi, s’éteint, comme d’un décédé.

3
5 Je me souviens des anciennes journées,
En méditant sur l’ouvrage passé
Et me redis tout ce que Tu as fait.
Mon âme le ressent, comme terre assoiffée :
6 Je tends les mains vers Toi, pour Te remercier.

4
7 Oh ! Répond-moi, Seigneur, et accours vite,
Car je m’essouffle et serai vite à bout !
Ne cache pas Ta face, loin de nous ,
Car je serais de ceux qu’au trou l’on précipite !
8 Que Ton amour j’entende, au matin, à genoux !

5
9 Car c’est en Toi, dès lors, que je me fie,
Pour bien savoir le chemin le plus droit.
10 Ah ! Que mon coeur s’élève enfin vers Toi !
Délivre-moi, mon Dieu, des troupes ennemies !
C’est vers Toi que j’ai fui ;c’est en Toi que j’ai foi !

6
10 Ta volonté, j’attend que Tu l’enseignes
A Ton fidèle, obéissant aux cieux.
Ton souffle est bon, me conduit vers mon Dieu,
Par une terre unie et témoignant du règne
Du Seigneur, sur un peuple attentif à Ses voeux.

7
11 Fais que je vive, ô Dieu, en Ta justice !

256
Et, de mon âme, à cause de Ton nom,
12 Par Ton amour, retire l’oppression !
Que tous mes ennemis, Tu les anéantisses !
C’est, de Ton serviteur, l’humble supplication.

PSAUME 144
HYMNE POUR LA GUERRE ET LA VICTOIRE

1
1 Béni soit mon rocher, mon Dieu, qui enseigna
Mes doigts à la bataille et mes mains au combat !
C’es mon libérateur, le rempart, où j’habite :
2 Dieu est mon bouclier, sous lequel je m’abrite.
Il est la citadelle et, même aussi, le roi
Des peuples, qu’Il soumit et les rangea sous moi.

2
3 Qu’est donc l’homme, mon Dieu, pour que Tu le connaisses ?
Un être humain, si faible : et Tu T’en fais souci ?

257
4 Ce n’est qu’un souffle, l’homme, à peine qu’il ne naisse :
Ses jours passent comme ombre, à peine qu’il ait lui !

3
5 En inclinant les cieux, les nues se bouleversent ;
Les monts, que touche Dieu, se mettent à fumer.
6 Tu as lancé l’otage et ses éclairs dispersent,
En décochant leurs dards, les humains effrayés.

4
7 D’en haut, tends-moi la main ! Tire-moi du déluge !
Retire-moi des mains de ces fils d’étrangers !
8 Leur droite est dans l’erreur, droite qui se déjuge :
Ils parlent pour des riens ; leur bouche est fausseté !

5
9 Je chante, pour mon Dieu, une chanson nouvelle,
Sur la lyre à dix cordes, écrite en Ton honneur.
10 Dieu, dont le roi reçoit la victoire si belle,
Et qui fait triompher David, Son serviteur !

6
11 Eloigne le malheur, aide-moi, me rassure !
Retire-moi des mains de ces fils d’étrangers !
Leur droite est mensongère : elle n’est que parjure.
Ils parlent, pour des riens :leur bouche est fausseté !

7
12 Nos fils sont comme plants, grandis dès le jeune âge ;
Chaque fille est Atlante, aux angles des palais.
13 Nos brebis, par milliers, gonflent nos élevages ;

258
Nos greniers sont emplis de fruits accumulés.

8
14 En nos prés, nos bestiaux sont sains, de bonne race ;
Point de brèche en nos murs :le peuple en est heureux.
15 Aucun cri ne jaillit, ni plainte, sur nos places.
Peuple, sois rassuré : le Seigneur est ton Dieu !

PSAUME 145
LOUANGE AU SEIGNEUR ROI

1
1 Mon Dieu, mon Roi, Ton nom est admirable :
2 Je bénirai, chaque jour, le Seigneur.
3 Oui, Il est grand et hautement louable :
Nul ne saurait mesurer Sa grandeur !

2
4 On vantera Tes oeuvres, d’âge en âge
5 Et Ton renom de gloire, sans répit.
De Tes prouesses, on gardera l’image ;
De Tes merveilles, on fera le récit.

259
6 D’aucuns craindront Ta force et Ta puissance ;
Je clamerai Tes multiples splendeurs,
7 Faisant appel de Ta bonté immense,
De la justice, émanant de Ton coeur.

4
8 Oui, notre Dieu est pitié et tendresse,
Plein de patience et tout rempli d’amour.
9 Avec bonté, Il donne avec largesse :
L’oeuvre de Dieu en est preuve, toujours.

5
10 Que Tes amis, Seigneur, Te rendent grâce,
Pour Tes actions, faites en leur faveur !
11 Par Ta prouesse, il ne fut, pour leur race,
Qu’heures de gloire et règne de grandeur.

6
12 Faisant savoir, aux hommes, Tes prouesses,
Nous chanterons Ton règne glorieux.
13 Tu règneras, sur la terre, sans cesse,
Car Ton empire est l’empire de Dieu.

7
Mon Dieu est pur, en toutes Ses paroles :
Il n’est qu’amour, Il n’est que vérité.
14 Il retient ceux, tombant en chute folle,
Redresse ceux, que le temps a courbés.

8
15 Tous ont les yeux sur Toi et ils espèrent
Qu’ils recevront à manger, en son temps.
16 Toi, le Seigneur, ouvre les mains d’un père

260
Et, à plaisir, rassasie tout vivant !

9
Dieu est amour , quelle qu’en soit l’ époque ;
17 Il est justice, autant qu’Il est bonté.
18 Proche est mon Dieu, de tous ceux qui L’invoquent,
De tous ceux qui Le prient, en vérité.

10
19 Il fait plaisir à tous ceux qui Le craignent ;
Il sauve ceux, dont Il entend les cris.
20 Aucun ami, jamais, Il ne dédaigne
Et les impies, alors, Il les détruit.

11
21 A Dieu, ma bouche adresse la louange,
Comme, à jamais, pour Lui, le font les anges.
Par toute chair, comme en Son paradis,
Que Son saint nom, par chacun, soit béni !

PSAUME 146
HYMNE AU DIEU SECOURABLE
1
Alléluia ! Loue ton Dieu, mon âme !
2 Je veux louer mon Dieu, tant que je vis.
Je veux jouer, pour mon Dieu, aujourd’hui,
Tant que mon corps gardera quelque flamme.

2
3 N’attendez pas, d’autres princes, quelque aise !
Né de la glaise, aucun ne peut sauver !
4 Et, ce jour-là, périt sa volonté,
Quand, perdant souffle, il retourne à la glaise !

3
5 Dieu de Jacob, dans l’espoir que Tu viennes
Pour nous aider, nous en sommes heureux.

261
6 Toi qui a fait et la terre et les cieux,
Comme la mer, et tout ce qu’ils contiennent.

4
La vérité demeure toujours Tienne :
7 Tu rends justice à tous les opprimés ;
Tu donnes pain à tous les affamés ;
Des prisonniers, Tu délies les chaînes.

5
8 Tous les aveugles ont, par Toi, vue nouvelle ;
Tu dresses ceux, que les ans ont courbés.
9 Donne un abri d’accueil à l’étranger ;
Veuve, orphelin, Tu les prends sous Ton aile.

6
9c Des mécréants, Tu détournes la rage,
8c Aime le juste et vient toujours l’aider.
10 Siècle après siècle, on verra Dieu régner
Sur toi, Sion, protégé d’âge en âge.
PSAUME 147
HYMNE AU TOUT-PUISSANT

1 Pour Toi, Seigneur, que douce est la louange !


Ah ! Qu’il est bon de louer notre Dieu !

1
2 Jérusalem, c’est Dieu qui t’a bâtie
Et, d’Israël, on voit, par Ses bontés,
3 Des coeurs brisés, les blessures guéries
Et rétabli chacun des déportés.

2
4 Astres des cieux, C’est Dieu qui vous dénombre
Et puis, vous donne à chacun votre nom.
A mesurer Son esprit, point de nombre :
5 Comme Il est grand, le Seigneur de Sion !

262
3
Seigneur, à terre, abaisse l’impudique,
6 Soutiens les humble et punis les méchants !
7 Qu’action de grâce éveille vos musiques !
Harpes, sonnez et entonnez vos chants !

4
8 Les cieux, par Dieu, se chargent de nuées,
Qui, pour la terre, en pluie s’égailleront.
Ainsi, les monts auront herbe garnie
Et, sur les champs, plantureuses moissons.

5
9 Ainsi, bétail trouvera sa pâture ;
Calme viendra aux petits du corbeau.
Jérusalem, au Dieu de la nature,
Chante, en Sion, quelques versets nouveaux !

6
10 Ni la vigueur du cheval ne L’agrée,
Ni le jarret de l’homme ne Lui plait,
11 S’il ne s’y joint, pour le Dieu qui les crée,
Preuve d’amour, en de pieux couplets.

7
12 Il renforça les étais de tes portes,
13 Il a, chez toi, béni tous tes enfants
14 Et, pour ton sol, c’est la paix qu’Il apporte,
Te rassasie de graisse et de froment.

8
15 Il enverra Son verbe, sur tes plaines
Et Sa parole courra vivement,
16 Dispersera la neige, comme laine,
Ou, comme cendre, un givre répandant.

263
9
17 En durs morceaux, Il jettera la glace :
Dans un tel froid, qui pourra donc tenir ?
18 Mais si le gel, au vent, cède la place,
Tout fond, alors, et l’eau coule, à plaisir.

10
19 C’est Sa parole, à Jacob, qu’Il révèle,
A Israël, Ses lois, Ses jugements.
20 Il n’est nul peuple, à qui telle nouvelle
Ne fut cadeau de ce Dieu Tout-Puissant.

PSAUME 148
LOUANGE COSMIQUE

1
1 Alléluia ! Louez mon Dieu,
2 Comme Ses anges dans les cieux !
Louez-Le, cimes enneigées !
Louez-Le, toutes Ses armées !

2
3 Louez-Le, vous, lune et soleil !
Louez-Le, vous, astres vermeils !
4 Louez-Le, profondeurs célestes

264
Et les eaux du ciel, qui y restent !

3
5 Créatures de l’Eternel,
Louez Qui vous commande au ciel !
6 Pour toujours, aux cieux, Dieu vous loge
Et, sous Sa loi, rien ne déroge.

4
7 Grêlons et brumes et neige et vents,
Louez-Le, souffles d’ouragan,
8 Depuis la terre et les abîmes,
Monstres matins, insectes infimes !

5
9 Cèdres des monts, arbres fruitiers,
Collines et plaines, où sont groupés
10 Troupeau qui paît, bêtes sauvages,
Oiseaux des cieux et des rivages !

6
11 Rois des nations, de tous pays,
Princes, qui jugez aujourd’hui,
12 Jeunes hommes, vierges nouvelles,
Vieillards, enfants à la mamelle !

265
7
13 Louange soit au nom de Dieu !
Son nom, seul, domine tous lieux.
14 De Son peuple, Il lève la corne :
De Ses amis, le front s’en orne !
Il est sublime, dans le ciel
Et fierté pour toi, Israël !

PSAUME 149
CHANT TRIOMPHAL

1
1 Chantez, au Seigneur, ces hymnes nouveaux !
Dans les assemblées, louez le Très-Haut !
2 Joie, pour Israël, et, qu’en allégresse,
Les fils de Sion, à leur roi, adressent
3 Louange à Son nom et dansent pour Lui,
Au jeu des tambours, des harpes aussi !

2
4 Parce que, chez nous, mon Dieu Se complaît,
Les humbles, pour Lui, deviennent parfaits.
5 Et, depuis la place où ils se prosternent,

266
Les Siens louent Dieu, devant Ses poternes.
6 C’est à plein gosier qu’ils lancent leurs chants,
A leurs mains, l’épée à double tranchant :

3
7 Afin d’exercer, sur toutes nations,
Châtiment, vengeance, ils s’en armeront.
8 Les princes vaincus seront dans les chaînes.
Pour leur appliquer sentence prochaine,
9 Seront, dans les fers, les rois glorieux !
Que gloire soit due aux amis de Dieu !

PSAUME 150
DOXOLOGIE FINALE

1 Louez soit Dieu, dans Son sanctuaire !


Louez soit Dieu, dans Son firmament !
2 Loués Ses dons, Sa grandeur altière !
Loué soit Dieu, Seigneur Tout-Puissant !

3 Loué soit Dieu, par harpe et cithare !


Loué soit Dieu, dans l’éclat du cor !
4 Louez, tambours, en vos tintamarres !
Louez-Le, cordes et flûtiaux, bien fort !

267
5 Loué soit Dieu, cymbales sonores !
Louez-Le donc, danseuses et danseurs !
6 Louez-Le tous, toujours et encore !
Que tout vivant loue le Seigneur !

Fin du Livre 5 du Psautier

TABLE DES MATIERES

LIVRE 3 :

Psaumes 73 La justice finale 125


74 Lamentation sur le sac du temple 128
75 Au juge divin, qui abaisse et élève 130
76 Ode au Dieu redoutable 131
77 Méditation sur le passé d’Israël 132
78 La leçon de l’histoire d’Israël 134
79 Plainte nationale 140
80 Prière pour la restauration d’Israël 142
81 Pour la fête des tentes 144
82 Contre les mauvais juges 146
83 Contre les ennemis d’Israël 147
84 Chant de pèlerinage 149
85 Prière pour la paix 151
86 Prière dans l’épreuve 153
268
87 Sion, mère des peuples 155
88 Prière au fond de la détresse 156
89 Hymne et prière au Dieu fidèle 158
Doxologie 162

LIVRE 4 :

Psaume 90 Fragilité de l’homme 164


91 Sous les ailes divines 165
92 Cantique du juste 167
93 Le Dieu de majesté 169
94 Le Dieu de justice 170
95 Invitatoire 172

96 Le Seigneur, roi et juge 174


97 Le Seigneur triomphant 176
98 Le juge de la terre 178
99 Dieu, roi juste et saint 179
100 Appel à la louange 180
101 Le miroir des princes 181
102 Prière dans le malheur 183
103 Dieu est amour 185
104 La splendeur de la création 187
105 L’histoire merveilleuse d’Israël 190
106 Confession nationale 194
Doxologie 198

LIVRE 5

107 Dieu sauve l’homme de tout péril 199


108 Hymne matinal. Prière nationale 202
109 Psaume imprécatoire 204

269
110 Le sacerdoce du Messie 207
111 Eloge des oeuvres divines 208
112 Eloge du juste
209
113 Au Dieu de gloire et de pitié 210
114 Hymne pascal 211
115 Le seul vrai Dieu 212
116 Action de grâce 214
117 Appel à la louange 215
118 Liturgie pour la fête des tentes 216
119 Eloge de la loi divine 218
120 Les ennemis de la paix 229
121 Le gardien d’Israël 230
122 Salut à Jérusalem 231
123 Prière du malchanceux 232
124 Le sauveur d’Israël 233
125 Dieu protège les siens 234
126 Chant de retour 235
127 L’abandon à la Providence 236
128 Bénédiction sur le fidèle 237
129 Contre les ennemis de Sion 238
130 De Profundis 239
131 L’esprit d’enfance 240
132 Anniversaire de la translation de l’Arche 241
133 La vie fraternelle 243
134 Pour la fête de la nuit 243
135 Hymne de louange 244
136 Grande litanie d’action de grâce 246
137 Ballade de l’exilé 247
138 Hymne d’action de grâce 249
139 Hommage à Celui qui sait tout 250
140 Contre les méchants 253
141 Contre l’entraînement au mal 254
142 Prière d’un persécuté 255
143 Humble supplication 256
144 Hymne pour la guerre et la victoire 258
145 Louange au Seigneur Roi 260
146 Hymne au Dieu secourable 262

270
147 Hymne au Tout-Puissant 263
148 Louange cosmique 265
149 Chant triomphal 267
150 Doxologie finale 268

Table des matières 269

271

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