Bulletin du diocèse de Rabat - N°159 - Mars 2021

Jeûner, partager et Prier…

comme il plaît au seigneur

Visage de Prêtres Échos des RÉGIONS VIE AU MAROC

Échos des régions Liminaire Éditorial

Sommaire Nombre de caractères

Ensemble n°159 - Mars 2021 Ensemble n°159 - Février 2021 Ensemble n°159 - Mars 2021

avec espace: 4470

Nombre de caractères
avec espace: 844
Vie du diocèse ................................................. 03 - 07

Échos des régions ................................. 08 - 14

Intensifier notre vie d’amour
Yves Grosjean
Responsable de rédaction « Ensembe »
Dossier ....................................................................... 15 - 21
L’année 2021 est arrivée avec sa charge d’espérance.

FLASH-BACK N°2 ..............................................
Vie au Maroc ..................................................... 23 - 24
A
vec l’année 2021, Ensemble fait peau neuve ! Nouveau for- Après les difficultés vécues pendant 2020, l’année 2021
22 mat et nouvelle maquette, œuvre de Choumicha, notre info- se présente comme une occasion de prendre sa revanche,
graphiste. Mais bien sûr les rubriques habituelles sont bien comme le temps de la résurrection, de la sortie
présentes, et les QR-Codes qui permettent d’accéder à des vidéos ou du tunnel que nous traversons encore.
à des compléments d’information aussi.
Visages de prêtres nous emmène à Marrakech, et nous fait décou-
vrir en plus des trois portraits, ce qu’est un gardien et un tertiaire
25_

N
ÉGLISE EN AFRIQUE DU NORD .......
franciscain. ous les chrétiens, nous avons beaucoup de raisons et d’occasions pour espérer,
Vous découvrirez également deux autres personnages qui ont mar- nous maintenir dans la foi, et intensifier notre vie d’amour. Je vous en offre ici
Nouvelles du diocèse ..................... 26 qué le Maroc et l’Algérie de leur présence : le Père de Montgolfier quelques-unes, en vous invitant à y participer de la meilleure façon possible,
et Mgr Tessier. chacun selon ses possibilités.
Le dossier central vous aide à vivre le temps du carême.
Art et culture...................................... 27 Les échos des régions témoignent du dynamisme de notre diocèse. 1. Carême : Croire, Espérer, Aimer
N’hésitez pas à faire vos remarques en écrivant au service commu- Le premier c’est le Carême, ce temps de conversion, ce temps de préparation de la Pâque,
nication (voir l’adresse dans le jeu concours). ce temps où la prière, le jeûne et l’aumône doivent être les moyens les plus utilisés pour
Archevêché de Rabat - B.P. 413 RP - 10 001 Rabat
que notre vie spirituelle jouisse d’une bonne santé.
Tél. : +212 537 706 282 Bonne lecture ! Et bonne montée vers Pâques.
Le Saint-Père, dans son message pour le Carême 2021 nous dit : « Le jeûne, la prière et
www.dioceserabat.org
l’aumône, tels que Jésus les présente dans sa prédication (cf. Mt 6, 1-18) sont les conditions
communication@dioceserabat.org et les expressions de notre conversion. Le chemin de la pauvreté et du manque (le jeûne),
@dioceserabat le regard et les gestes d’amour vers l’homme blessé (l’aumône), et le dialogue filial avec le
Père (la prière), nous permettent d’incarner une foi sincère, une vivante espérance et une
Conception et mise en page : FILIGRANE Seize mots se cachent dans les pages de la revue. Ils permettent charité active ».
Graphiste : Choumicha Chahim de remplir la grille de mots cachés qui se trouve en page 28. Le Pape nous propose de voir le Carême comme « un temps pour renouveler notre foi,
Photos de couverture : @Fred de Noyelle/Godong notre espérance et notre charité ».
Titre : Bulletin du diocèse de Rabat - N°159 - Mars 2021 Mais attention, deux d’entre eux ne sont pas dans la grille. Soyez
parmi les dix premiers à les trouver et remportez un cadeau. ››« La foi nous appelle à accueillir la Vérité et à en devenir les témoins, devant Dieu et
devant tous nos frères et sœurs.
Une équipe au service de la communication NB : Dans la réponse il faut marquer ››L’espérance, comme “ eau vive ” qui nous permet de continuer notre chemin.
Père Yves Grosjean (responsable de rédaction)
››La charité, quand nous la vivons à la manière du Christ, dans l’attention et la compassion
Ben-Zevy Moussoukoula Dreid (adjoint)
Kamal A Feriali
✓✓ Nom et prénom à l’égard de chacun, est la plus haute expression de notre foi et de notre espérance ».
René Gossa ✓✓ Paroisse Ensemble, notre bulletin diocésain qui fait peau neuve dans ce numéro, nous propose un
Cendra Gbado ✓✓ Numéro de téléphone dossier pour nous aider à vivre ce temps comme il le faut. Profitons-le ! Utilisons le message
Georges Pascal Milimono du Pape et ce dossier dans les groupes et les communautés.
Loïc Jaegert-Huber ✓✓ Les numéros de page où se trouvent les deux mots
Petite Sœur Anne-Yvette Braud absents de la grille
✓✓ Une photo de la grille résolue 2. Joseph, l’homme Juste, le Père de Jésus
Et un(e) correspondant(e) local(e) dans
chaque paroisse (Liste des correspondants Le 19 mars nous célébrerons, comme chaque année, la solennité de Saint Joseph, époux
disponible en scannant le QR-Code) de Marie. Ici aussi le Pape François en profite pour nous donner une impulsion. Profitant
Gagnants du n°158 de la célébration des 150 ans de la déclaration de Saint Joseph comme « Patron de l’Église
Achevé d’imprimer : Argana Catholique » par le bienheureux Pie IX, il a voulu proclamer une année dédiée à Saint
Ilboudo Ismaël Isaac, Rabat - Banwame Yanal, Kénitra
Dépôt légal : 2021MO0716 Joseph, année qui va depuis le 8 décembre 2020 à la même date de cette année.
ISSN : 2737-8241 ISBN : 978-9920-559-01-0
Les réponses devront être envoyées avant le 1er avril

2Merci aux correspondants locaux d’avoir accepté cette communication@dioceserabat.org 1

mission de communication et de lien au service du diocèse.
 Éditorial
Ensemble n°159 - Mars 2021
Cendres
Saint Joseph et l’enfant Jésus, illustration
de la couverture de l’encyclique Patris Corde
Dans la Lettre Apostolique « Patris corde » (« Avec un cœur de père »), le Pape nous présente
Saint Joseph surtout comme un père :
››Père aimé
››Père dans la tendresse
››Père dans l’obéissance
››Père dans l’accueil
››Père au courage créatif
››Père travailleur
››Père dans l’ombre
Ça vaut la peine de lire, directement dans la lettre Patris Corde (vous la trouverez facile-
ment sur internet) comment notre Pape développe chacun de ces traits de la personnalité
de Saint Joseph. Le mois de mars est une occasion propice pour le faire, pour avoir recours
à l’intercession du saint… et pour l’imiter !!!
3. Année de la Famille « Amoris Laetitia »
Justement le 19 mars, l’Exhortation Apostolique « Amoris Laetitia » aura 5 ans, et à cette
occasion le Pape nous invitera à entamer une « Année de la famille – Amoris Laetitia », qui
finira le 26 juin 2022.
Évidemment ça sera l’occasion de revenir au document et de le revisiter pour y trouver
« l’annonce chrétienne qui concerne la famille, qui est une bonne nouvelle » (AL, 1).
4. Centenaire de notre Cathédrale
Une autre impulsion pour notre vie chrétienne nous vient de notre diocèse, qui va célébrer
le centenaire de l’inauguration de « l’Église Saint Pierre » de Rabat, qui avec les ans est
devenue « Cathédrale Saint Pierre » du diocèse de Rabat.
Je voudrais que cet événement donne vraiment une impulsion à la vie diocésaine : notre
sens de l’appartenance à une Église particulière, locale, qui est le diocèse, doit augmenter
et se renforcer, ainsi que le partage et la collaboration entre les différentes paroisses, ser-
vices, activités, groupes et mouvements diocésains.
Enfin, il y a encore, et ce jusqu’au 24 mai, l’Année Laudato Sii, pour laquelle il y a déjà
plusieurs initiatives en cours d’un côté et de l’autre. Le temps pascal sera le bon moment
pour clôturer en beauté cette année.
Et tout cela nous voulons le vivre malgré, avec ou grâce à la pandémie. Qu’elle ne soit
pas une excuse pour demeurer inactifs, les bras croisés, mais un motif pour plus et mieux
nous engager !
2 3
Vie du diocèse
❚❚ Coordination des chorales
D
epuis la visite du pape en 2019, les chorales
de nos paroisses ont commencé à se rassembler
autour d’une même plateforme nationale appe-
lée coordination des chorales. Depuis novembre 2020,
le père Cristobal a nommé à la tête de cette dernière
le Père Joseph, avec l’assistant pastoral Ben-Zevy, afin
de lui donner un nouveau souffle. Pour démarrer leurs
ses activités, la coordination a organisé en décembre à
Rabat une rencontre des responsables de chorales. Il a
été question durant ce week-end du lien entre chorale
et assemblée.
Le père Oscar a insisté sur le fait que la chorale doit aider
l’assemblée à mieux prier avec comme objectif de parve-
nir à s’effacer pour laisser la place à l’assemblée, comme
Jean-Baptiste s’efface pour laisser la place au Christ.
Le père Cristobal quant à lui a traité de la question du
temps liturgique et de ses spécificités. Par la suite, le père
Joseph s’est entretenu avec eux sur la question du choix
des chants qui doivent respecter le temps liturgique ainsi
❚❚ Les cigognes de la cathédrale
N
otre groupe des « Cigognes de la cathédrale de
Rabat » est né en mars 2020 quand plusieurs
bénévoles ont voulu aider la population subsa-
harienne à survivre à la période de confinement. 33 000
repas, des milliers de masques et produits d’hygiène ont
été distribués.
Vie du diocèse
Ensemble n°159 - Mars 2021
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que le moment de la messe. Ils doivent également être
connus de l’assemblée pour lui permettre de participer.
Enfin avec les assistants pastoraux Claude et Ben-Zevy
ont été traitées les directives épiscopales pour la liturgie
et la célébration de la messe qui concerne les chorales
(disponible en scannant le QR-Code). À la suite de cette
rencontre qui ne concernent qu’un ou deux délégués des
chorales, la commission va organiser des visites dans les
paroisses afin d’aller à la rencontre de tous les choristes.
La première a eu lieu les 30 et 31 janvier à Kénitra et
la prochaine se déroulera à Beni Mellal à la fin du mois
de février.
L’équipe de la coordination des chorales
Directives épiscopales pour les chorales
disponibles à travers le QR-Code suivant
Nombre de caractères
avec espace: 1687
À la fin de ce premier confinement, notre association
s’est mise en sommeil en se promettant de réouvrir si le
besoin s’en faisait sentir.
En novembre, les premiers froids et l’humidité ambiante
nous ont amenés à ouvrir une cellule de distribution de
couvertures, d’habits et de nourriture.
Cette activité est complétée par la mise en place d’une
écoute des besoins de la population migrante. En accord
avec diverses associations, nous avons mis en place un
aiguillage des personnes démunies vers les associations
qui pourront les aider le plus efficacement possible.
Grâce aux dons, pécuniers ou en nature, d’ambassades,
d’associations caritatives, mais aussi individuels, les
bénévoles des Cigognes de la cathédrale ont organisé
2 séances hebdomadaires.
 Vie du diocèse Vie du diocèse
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avec espace: 2890

Mais je conserve des relations avec les marocains, en par-

ticulier des soufis. Leur façon de prier nous rapproche.
Nous vivons en fraternité, chacun a un rôle plus spéci-
fique, mais c’est en fraternité que nous vivons la mission.
J’aime dire que l’Église au Maroc est « pentecôtiste », tant
de langues sont représentées. De plus à Marrakech la
Elles permettent de recevoir et aider de 60 à 70 per-
communauté change chaque dimanche, excepté un petit
sonnes par semaine.
noyau, ça ne rend pas les choses faciles. Dans la liturgie,
Une salle d’attente, 3 tables d’écoutes et d’entretiens, une on essaie de tenir compte de cette diversité. Notre langue
salle de distribution pour les vêtements, couvertures et commune est celle de l’amour.
nourritures ouvrent tous les mercredis et samedis matin. Fr. Jean De Dieu Bazibuhe Musaka

J
6 bénévoles participent activement à chaque session,
e suis Jean de Dieu Bazibuhe Musaka, frère francis-
d’autres, plus nombreux encore, trient, lavent, repassent
cain en mission au Maroc depuis 2 ans. Pour nous,
et rangent les vêtements reçus tous les jours.
franciscains, le Maroc est un rêve, car Marrakech est
Nous avons conscience de la goutte d’eau que nous le lieu de nos premiers martyrs. Ce qui m’a marqué ici
représentons face aux besoins immenses de cette popula- c’est l’interculturalité et l’internationalité. Nous sommes
tion, mais nous sommes tous décidés à continuer encore 17 frères au Maroc venus de 4 continents. Il y a aussi une
et encore, pour donner un minimum de bien-être à nos mosaïque d’origines parmi les fidèles : c’est un échantil-
amis subsahariens. lon de l’Église universelle.
Pascal Charles J’ai aussi été agréablement surpris par l’accueil que
réservent les marocains aux hommes d’église, y compris
les agents d’autorité. Le témoignage de prière des maro-
cains est aussi interpellant. Les chrétiens doivent témoi-
Rameaux gner de leur foi par l’amour mais aussi comme priants. Fr. Zenon Duda

❚❚ Visages de prêtres J e suis frère Zenon Duda, polonais, au Maroc depuis

2012. J’ai lu la lettre d’un ancien responsable que
j’ai comprise comme un appel à venir au Maroc. Je
suis passé par Larache, Tétouan et Tanger avant de venir
à Marrakech. Ma mission est dans l’accueil et le vivre
ensemble, « tutti fratelli » ! Je dis souvent « paix et bien »
pour accueillir les personnes. Quand les marocains ne
me disent plus « monsieur » mais « abouna » (notre père)
c’est un signe d’acceptation et de reconnaissance pour
ce que je suis et ce que je fais. Économe et cuisinier de la
communauté, je veille à l’entretien de la maison qui doit
toujours être accueillante. Au Maroc, dans cette custo-
Fr. Thadée Musas Kapend die* internationale, on apprend à dépasser les problèmes

J
de langue grâce à la vie fraternelle.
e suis le frère Thadée Musas Kapend. Je suis né
en 1977 en République Démocratique du Congo.
Ordonné en juillet 2009, je suis parti en mission
après 1 année en paroisse. Meknès avec la commu-
nauté de la rue Driba est mon premier amour. On vit
en immersion au milieu des marocains. C’est la dyna-
Visages de prêtres nous emmène à Marrakech, à la rencontre de la fraternité franciscaine. À nouveau, vous pourrez scan- mique du vivre ensemble dans les simples choses de la
ner le QR-Code qui se trouve à côté de chaque résumé, pour regarder sur YouTube l’interview de chacun des trois frères. vie. Je suis arrivé à Marrakech fin 2013, et c’est un autre
En bonus, deux codes supplémentaires vous permettent de découvrir ce que sont les tertiaires franciscains, et quel est monde. Nous sommes entourés de chrétiens, avec beau- Pour savoir ce qu’est Pour savoir ce qu’est un
le rôle du gardien de la communauté. coup d’activités pastorales. un tertiaire, scannez ce code gardien, scannez ce code

4 * Une custodie est un territoire (ici le Maroc). L’activité y est coordonnée par un custode (le frère Manuel à Rabat).
5
 Vie du diocèse Vie du diocèse
Ensemble n°159 - Mars 2021 Nombre de caractères Nombre de caractères Ensemble n°159 - Mars 2021

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❚❚ Rencontre fraternelle de la commission diocésaine du ❚❚ Certificat Al Mowafaqa 2021

catéchuménat avec les catéchistes de Casablanca

C
omme chaque année, en janvier commence le
certificat d’islamologie que propose l’Institut
Al Mowafaqa. Cette formation à plein-temps
qui dure 6 mois est une expérience particulière pour
tous ceux qui veulent en savoir plus sur l’islam afin de
mieux aborder le dialogue avec les musulmans. Ouverte
à tous, elle est couronnée d’une attestation que délivre
Al Mowafaqa en partenariat avec l’Institut Catholique
de Paris. Au programme de cette formation, des cours
d’arabe (classique), des cours sur l’histoire de l’Église
en Afrique, une introduction au Judaïsme, et surtout
les cours d’islamologie. Ainsi le cours sur les sources
de l’Islam donne une base solide, en particulier au sujet
des principes fondateurs, et celui sur les grands débats
de l’Islam contemporain nous plonge dans l’actualité.
Le Père André qui suit actuellement la formation s’ex-
prime ainsi à propos du certificat : « Il faut avouer que
lorsque l’évêque m’a demandé de suivre cette formation,
je n’avais aucune idée de ce que c’était. Même en ayant
reçu le programme avec la liste des cours de la session,
je n’arrivais toujours pas à me projeter dans cette for-
mation. Les deux premières semaines de session intenses
que nous venons de suivre me donnent de comprendre
la nécessité du certificat et même l’envie de poursuivre
au-delà. Cela est dû au fait que les cours sont passion-
nants et les professeurs fort qualifiés et compétents. Le
professeur Rachid Saadi qui nous donne actuellement
le cours sur les sources de l’islam m’aide à sortir de mon
« sommeil dogmatique » comme le disait Hume à Kant.
Cela me permet d’avoir une toute autre image de l’Islam
et de comprendre vraiment ce qu’est le dialogue interre-
ligieux en général et islamo-chrétien en particulier car la
manière dont nous nous y prenons au Cameroun n’est
pas la bonne. »
Ben-Zevy
Pour accéder au calendrier des cours
du certificat scannez le QR-Code

Témoignage Nombre de caractères

C
ette rencontre a commencé avec les mots du
P. Laurent rappelant aux catéchistes leur mission
et leur responsabilité envers l’Église : le chré-
tien vit à l’image de la catéchèse reçue. Mais nous avons
surtout parlé du chapitre 6 de l’encyclique Fratelli Tutti
« Dialogue et Amitié Sociale » avec le P. Alexandre qui a
insisté sur la définition du dialogue et sur les attitudes à
avoir pour dialoguer.
Ainsi, dialoguer signifie se rapprocher, s’exprimer,
s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se com-
prendre, chercher des points de contact. Dialoguer c’est
penser, c’est écouter. Le dialogue a pour but la recherche
sincère de la Vérité. C’est le langage d’Amour qui enri-
chit toujours. Le vrai dialogue naît d’une identité pro-
fonde. Un dialogue authentique suppose la capacité de
respecter le point de vue de l’autre.
Dans la culture de la rencontre, on peut apprendre
quelque chose de chacun, personne n’est inutile, ni
superflu. Une société pluraliste qui invite au dialogue
doit respecter en toute situation la dignité d’autrui, inté-
grer les différences en garantissant une paix réelle et
solide et reconnaître à l’autre le droit d’être lui-même,
en retrouvant la bienveillance.
Les attitudes pour dialoguer :
➻➻Savoir écouter, ce que montre l’amitié. Selon Carl
Rogers, écouter c’est la façon la plus fine d’aimer.
➻➻Être humble parce que l’humilité sait montrer l’inté-
rêt et l’admiration pour les vérités qui se découvrent
dans l’autre.
➻➻Vivre dans un saint pluralisme car c’est la différence
qui nous enrichit.
➻➻Accepter la Non-Violence, dire non à la logique du
pouvoir, mais oui à celle de l’amour.
➻➻Être serein d’esprit, ce qui veut dire connaître, accep-
ter et maîtriser ses émotions.
➻➻Savoir écouter le silence pour écouter sa conscience
pour découvrir la Vérité, observer la création et
s’émerveiller devant la Beauté, contempler le Créateur
pour découvrir la bonté.
Ainsi nous pouvons arriver au dialogue le plus profond.
C’est-à-dire arriver à dialoguer avec Dieu.
Samira
Bora Kakisingi
Représentante Partenariats & Publicité
Magazine Afrique Agriculture
Plus de témoignages en suivant le QR-Code
avec espace: 1312
C omme partout, les débuts de mon installation au Maroc ont été un
temps d’accommodation, tant pour se familiariser avec la langue,
qu’avec les us et coutumes du pays. S’il y a bien un point indéniable,
c’est l’hospitalité et le sens du service des Marocains, qui n’ont pas été altérés
par la pandémie qui sévit actuellement.
Il est vrai que, avec plus ou moins de conséquences, tous les secteurs d’acti-
vité ont été touchés. Pour le secteur des médias dans lequel j’opère, cela
nous a conduits à être créatifs dans la diffusion de l’information, en utilisant
davantage les canaux digitaux : site internet, réseaux sociaux, etc. Par contre
nos partenaires du secteur événementiel, à travers qui nous distribuions les
publications chaque année, ont été durement frappés… C’est assez incroyable
de voir l’impact de ce virus sur des pans entiers de l’économie marocaine et
internationale. Et c’est aussi dans des circonstances pareilles que l’on mesure
la grâce que nous avons de toujours avoir nos sources de revenus, quand
tant d’autres se sont retrouvés du jour au lendemain sans ressources… Pour
cela, je remercie le Seigneur, en continuant cependant à prier pour que cette
pandémie cesse et que tous puissent reprendre leurs activités comme avant,
sinon encore mieux… Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

6 Alléluia 7
Échos des régions Nombre de caractères Échos des régions
Ensemble n°159 - Mars 2021 avec espace: 1549 Ensemble n°159 - Mars 2021

Échos des régions Nombre de caractères

avec espace: 2043
Région Casa

❚❚ La célébration de Noël à Béni Mellal

« Un peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière »

C
’est dans une joie débordante, une ambiance Puis, le 24 décembre, à 18h : la messe de la nuit célébrée
festive, que la communauté saint Paul de Béni par le P. Pierrot qui n’a pas manqué de rappeler le sens de
Mellal a célébré Noël, commémoration de la Noël : « Dieu, Amour, nous a donné son fils par amour

naissance du Sauveur, l’Enfant-Roi, l’Emmanuel.
Cette grande fête a été précédée par le temps de l’Avent
qui est un temps de préparation utile pour l’accueil du
divin enfant. Ces quatre semaines ont été l’occasion
d’approfondir le mystère de la nativité à travers les ensei-
gnements donnés par le P. Pierrot. D’autres actions ont
également été mises en œuvre pendant ce temps comme
la méditation communautaire, les répétitions de la cho-
rale, la liturgie, la décoration de la chapelle et bien évi-
demment la construction d’une crèche.
Célébration
pour que nous puissions nous aussi nous aimer. C’est
le sens de Noël. » Ainsi, nous devons accueillir l’Emma-
nuel à Noël comme un don. Notre mission à nous est de
le partager. Enfin, le 25 décembre, jour même de Noël,
après la célébration de la messe, la communauté tout
entière s’est réunie autour d’une table pour partager le
repas. Ce fut un temps de convivialité et de fraternité
dans l’esprit de Noël. La chorale en a profité pour don-
ner un mini-concert. Certaines paroles des chants nous
viennent encore à l’esprit :

« C’est Noël, oh mon frère chaque jour,

car Noël, oh mon frère c’est l’amour. »
Fidèle Yonli

❚❚ La paix soit avec vous !

T
out l’honneur est pour nous, membres de la cel-
lule communication de l’AECAM* Khouribga,
de vous emmener faire un petit tour d’horizon
de la communauté chrétienne qui se retrouve à l’Église
catholique sainte Barbe de Khouribga.
Khouribga abrita en son sein une communauté étran-
gère venue d’outre-mer. Cette dernière posa les bases
sur lesquelles s’est construite l’Église famille de cette
ville avec l’édification d’une chapelle pour accueillir les
catholiques soucieux de vivre leur Foi et d’adorer leur
Créateur.
Suite à leur départ, la flamme de la vie chrétienne s’étei-
gnit ici jusqu’en 2017 où des étudiants sub-sahariens,
épaulés par les dirigeants de l’Église au Maroc réussirent
à la raviver et ce, malgré leur nombre peu conséquent,
car comme l’a dit Jésus : « là où deux ou trois sont ras-
semblés en mon nom je serai au milieu d’eux ».
Ainsi d’année en année ce nombre continue de gran-
dir et aujourd’hui la communauté compte 28 membres,
essentiellement des jeunes étudiants, issus du Burkina,
du Bénin, du Congo, du Cameroun, de la Guinée
(Conakry), du Togo, du Tchad et de la Côte d’Ivoire.
Ces jeunes, chaque samedi et pour les fêtes chrétiennes,
se rassemblent dans leur maison-église pour célébrer
l’Eucharistie présidée par le père Matthieu ou pour une
célébration de la Parole dirigée par Georges, l’assistant
pastoral.
Ensuite, des activités allant d’agapes fraternelles aux
séances de formation sur des thèmes variés, sous l’im-
pulsion du bureau de l’AECAM* nouvellement institué,
sont planifiées, qui laissent aux participants de nom-
breux souvenirs et de bons moments partagés ensemble.
C’est avec un cœur plein de reconnaissance que nous
disons merci à l’archevêque et aux prêtres du diocèse de
Rabat sans qui cela n’aurait jamais été possible. Merci
également à tous ceux qui de près ou de loin nous ont
soutenus et ont cru en nous dans notre volonté de faire
revivre ici dans cette ville une communauté chrétienne.
À vous, cher lecteur, nous souhaitons une agréable
Journée et un bon carême.
Thierry Kabore

8 * AECAM : Association des Étudiants Catholiques au Maroc

9
Échos des régions
Ensemble n°159 - Mars 2021
❚❚ PARLONS de NOËL À SETTAT
L
’enfant Jésus a été accueilli le soir du 24 décembre
cette année à la paroisse Saint Augustin de Settat.
À cause du couvre-feu instauré par l’État maro-
cain, la messe a eu lieu à 17h30. Mais cela n’a rien
changé à l’engouement et à la ferveur de la commu-
nauté pour vivre joyeusement la nativité du Christ. Une
autre raison de réjouissance était l’accueil de la première
communion de Bienvenue Botchi, une fidèle de la com-
munauté. Voyez-vous l’ambiance qu’il pouvait y avoir
dans notre petite maison paroissiale ce jour ?
En prenant soin de mettre les masques et de respecter
les gestes barrière, les fidèles ont réussi à donner à la
célébration toute la coloration qu’elle méritait. Prière,
louange et enseignement étaient au rendez-vous.
Dans son homélie, le P. Mathieu, curé de la paroisse,
a développé trois points, pour commenter les textes,
mais aussi et surtout pour plonger l’assemblée dans la
réalité de Noël, et finalement donner le sens de cet évé-
nement extraordinaire pour nous aujourd’hui. «…Dieu
s’est fait homme afin que nous puissions plus facilement
nous identifier à Lui. La mangeoire où il naît symbolise
son abaissement et son humilité. Mais en voulant naître
dans ces conditions le Christ Jésus se rend solidaire des
plus petits et des pauvres, Lui le Dieu. Cela devrait nous
10
Nombre de caractères
avec espace: 2205
interpeller à notre tour sur la vertu de l’humilité que
nous sommes appelés à avoir, la culture de la solidarité
et du partage, le pardon mais surtout l’Amour à partir
duquel Il se définit… »
C’est dans cette joie du mémorial de la naissance du
Christ que Bienvenue, une de nos sœurs, recevait sa
première communion devant toute la communauté. Ce
sacrement vient couronner sa démarche de foi en Christ
dans le mystère de l’Eucharistie. Démarche qu’elle
exprime par sa préparation en tant que catéchumène
mais également l’engagement qu’elle tient en recevant
ce sacrement pour être fidèle témoin du Christ.
Noël à Settat fut un moment de forte convivialité, de
joie, de prière, de partage, de fraternité. On a même eu
droit à la fin de la messe à une magnifique prestation
de la part d’un petit groupe formé à l’occasion. C’était
beau !
Il est né le divin enfant !
La cellule de communication
Pour découvrir plus sur la communauté
de Settat scannez le QR-Code
Région RABAT
❚❚ Fête de Saint Jean Bosco à Kénitra
31 janvier 2021, jour de fête à Kénitra
L
a communauté salésienne célèbre la fête de leur
père fondateur Don Bosco et malgré les restric-
tions dues à la crise sanitaire actuelle, il n’était
pas question de ne pas marquer le coup. La messe a
été célébrée dans la cour du collège pour accueillir plus
de monde et le repas communautaire a été remplacé
par un apéritif avec des parts individuelles. Durant la
célébration, la procession des offrandes a été originale.
Conformément à la tradition salésienne, ont été apportés
en plus de la quête :
➻➻Une clé à molette reçue par le père Isidore qui a expli-
qué qu’elle est signe qui invite aussi bien les salésiens,
que les jeunes qu’ils accompagnent à se mettre au
travail.
Région EST
❚❚ Signe de vie communautaire à Errachidia
D
epuis la reprise en novembre l’AECAM
Errachidia tente tant bien que mal de rester dans
un dynamisme aussi bien social que spirituel. En
effet, durant le temps de l’Avent nous avons préparé et
attendu avec ferveur la venue de l’enfant Jésus à travers
les messes, discussions et partages bibliques que nous
organisions chaque dimanche. En dépit des nouvelles
mesures restrictives mises en vigueur le 23 décembre
dernier, nous avons pu célébrer la messe de noël avec
le père Marc Boucrot, à l’issue de laquelle nous avons
Échos des régions
Ensemble n°159 - Mars 2021
Dimanche
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➻➻Un ballon de basket reçu par le père André qui a
indiqué l’importance de s’éclater dans le sport : un
esprit sain dans un corps sain.
➻➻Une guitare : En la recevant, le père Piotr a indiqué
la place importante occupée par la musique dans le
système éducatif salésien.
➻➻Des livres : quelle est la richesse la plus importante
du monde, a demandé le père Alexandre ? L’or ? Le
pétrole ? Non, ce sont les livres qui représentent la
connaissance. Pour un salésien, ils représentent le
devoir de se former mais aussi celui de former.
➻➻Le pain et le vin : accueillis par le père Cristobal qui
a rappelé l’importance de l’Eucharistie dans la vie de
tout homme pour grandir dans la foi.
Pour terminer cet article je partage avec vous un extrait
de l’homélie du P. Cristobal :
« Tout chrétien doit être un bon citoyen, c’est-à-dire qu’il
doit s’engager pleinement dans la société en faisant bien ce
qu’il fait, et en aidant les plus faibles. Il doit également être
un bon chrétien ce qui signifie vivre sa foi et non pas seule-
ment la penser. Enfin, il doit s’interroger sur sa vocation.
Si vous ne vous êtes jamais interrogé sur cette dernière, il
est toujours temps de le faire ».
Arlette Compaoré
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partagé un repas communautaire. Tout s’est bien déroulé
dans une convivialité absolue. Nous avons également
entamé cette nouvelle année dans la bonne humeur avec
la ferme volonté de poursuivre notre mission évangé-
lique à Errachidia. Nous prévoyons également si tout se
passe bien d’effectuer une visite au monastère de Midelt
pendant les congés de mars. Nous espérons de tout cœur
que la crise sanitaire s’apaisera à ce moment-là. Toutefois
nous rendons grâce pour sa bienveillance et ses bienfaits
à notre petite communauté.
Raïssa
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Échos des régions
Ensemble n°159 - Mars 2021
❚❚ 2020 nous a offert un prêtre avant de passer le flambeau
D
epuis plus de deux mois déjà, un nouveau prêtre
participe aux célébrations eucharistiques aux
côtés du père Antoine Exelmans, à la paroisse
St Louis d’Anjou d’Oujda.
Il s’agit en effet du père Edwin Osaleh, un prêtre mis-
sionnaire de la congrégation de la Consolata, de natio-
nalité Kenyane. Arrivé à Oujda le 12 novembre 2020,
il a sur sa feuille de route la mission de travailler avec
les chrétiens de toutes origines, dans le but de contri-
buer à leur épanouissement spirituel et de participer à
l’animation de la vie chrétienne de la ville. Pour deux
mois déjà dans son séjour, le père Edwin retient comme
impression le sentiment de fraternité et d’appartenance
qu’il a découvert. Il ajoute également que malgré ses
difficultés linguistiques initiales et les autres défis aux-
quels il a dû faire face, il a apprécié la collaboration de
toute la communauté dans le cadre de son intégration et
affirme bénéficier d’un panel interculturel et interreli-
gieux extrêmement riche en expérience d’apprentissage.
Nous qui le portons dans nos cœurs, espérons l’avoir
parmi nous pour bien longtemps encore.
Jaurès
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avec espace: 1155
Région SUD
❚❚ Fête patronale : Saint Berard et ses compagnons
martyrs de Marrakech
À
Marrakech, après les célébrations des fêtes de fin
d’années en décembre 2020, c’est la fête patro-
nale qui a principalement marqué le mois de
Janvier ! Recevez les meilleurs vœux de Santé, d’Amour,
de Paix, de Persévérance dans la Foi et de Réussite, de
la part de toute la communauté paroissiale des Saints
Martyrs de Marrakech.
Nous avons célébré la mémoire de ces Saints Martyrs en
deux temps : d’abord le samedi 16 janvier qui marquait
le 801ème anniversaire du martyr de Saint Bérard et ses
12
Pour en savoir plus sir la communauté
de Oujda scannez le QR-Code
compagnons (Patrons de la paroisse de Marrakech et du
Diocèse de Rabat) ; et le dimanche 17 janvier.
Le samedi 16, grande a été la joie des paroissiens (pré-
sents sur place ou à distance via Facebook) d’accueillir le
Père Cristobal pour une conférence qui a duré une heure
et demie. L’Évêque a commencé par une introduction
historique. En s’appuyant sur le livre “ Franciscains au
Maroc : huit siècles de rencontres ” du Frère Stéphane
Delavelle ofm, il a retracé l’histoire de l’arrivée des pre-
miers franciscains en Afrique du Nord (Damiette en
Désert
Échos des régions
Ensemble n°159 - Mars 2021
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(Retrouvez l’intégralité de cette conférence sur la page
Facebook “Église Saints Martyrs de Marrakech”)
La célébration du martyre de Saint Bérard et ses com-
pagnons s’est poursuivie dimanche avec la célébration
de l’Eucharistie. La messe a été présidée par : le Frère
Thaddée (ofm, curé de la paroisse) et concélébrée par
le Frère Jean de Dieu (ofm, gardien de la Fraternité de
Marrakech) et le Père Kévin (un prêtre du diocèse d’An-
gers en France, en vacances à Marrakech).
Au cours de la célébration, le père Thaddée a fait un
petit résumé de la conférence pour ceux qui n’avaient
pas pu y assister la veille. Il a également insisté sur notre
manière d’évangéliser sur cette terre d’accueil, à travers
notre vie en entreprise, à l’université, en résidence, dans
les quartiers… Il a enfin invité l’assemblée à aller vers
l’autre afin de le découvrir à travers sa langue, sa culture,
ses diversités… Covid-19 oblige, le repas de fin habituel
n’a pas eu lieu mais la joie était présente.
Boris Languie
Correspondant Local Marrakech
premier), au Maroc et à Marrakech particulièrement.
Ensuite, il a présenté les circonstances du martyre des
premiers franciscains avant de finir par les leçons à en
tirer :
➻➻le don total de soi pour l’autre : le don total de nous-
mêmes pour les autres ;
➻➻le discernement pour le témoignage : comment rendre
témoignage, quelle est la bonne méthode ? L’ancienne
ou la nouvelle ?
➻➻les moyens pour entrer dans les chaussures de l’autre
(langue, culture, gastronomie…).
Jeudi
Il a insisté sur le fait que : « Évangéliser ne consiste pas
à seulement à prononcer des mots, sinon les muets ne
pourraient pas évangéliser. Évangéliser c’est appor-
ter l’Évangile dans tous les lieux de vie et de travail :
l’Économie, la Politique, l’Art, la Science, la Culture,
le Sport, la Communication, l’Entreprise, la Famille,
l’Éducation… faire que les structures du monde dans
leur fonctionnement, utilisent les critères de l’Évangile
pour transformer le monde à l’image de l’Évangile. »
La conférence s’est terminée par une bénédiction du Père Pour en savoir plus sur la communauté
Évêque avant son départ pour Agadir. de Marrakech scannez le QR-Code
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Échos des régions
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Ensemble n°159 - Mars 2021
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❚❚ Quelques moments forts à Agadir ?
A
ctuellement, nous vivons tous dans une situa-
tion difficile suite à la crise sanitaire provoquée
par la Covid-19, qui a touché de nombreuses
communautés y compris la nôtre. Cela s’est ressenti par
l’augmentation des personnes nécessiteuses frappant à
la porte de l’église.
Et donc, pendant ce temps de l’Avent, l’AECAM et la
Caritas (représentant la paroisse Sainte Anne d’Agadir),
en collaboration avec les associations KOICA et QASHI
sont venues en aide aux personnes nécessiteuses issues de
certaines communautés subsahariennes. Il y avait aussi
parmi ces personnes, quelques marocains de la région
d’Ait Amira et des étudiants dans le besoin. L’aide offerte
s’est traduite par le don de kits alimentaires et sanitaires.
14
Privation
La reprise des activités s’est fait ressentir également grâce
au retour du Père Slawomir, qui a tout de suite repris
les choses en main. La préparation au baptême et à la
première communion de nos frères et sœurs du catéchu-
ménat. Cette préparation s’est déroulée à Veracruz lors
d’une récollection qui a permis à tous les participants
d’être plongés dans une ambiance de recueillement pour
une préparation spirituelle et sacramentelle.
C’est dans une grande joie que nous avons accueilli
le 25 décembre six prêtres : Mgr Cristobal Cardinal
Romero, le Père Marc de Taroudant, le Père Gilbert, le
Père Slawomir, le Père Oscar et le Père Juan. Tous mobi-
Jeûner, partager et prier…
lisés pour célébrer la messe de Noël avec nous. Quel
cadeau de Noël ! Nous étions vraiment joyeux.
comme il plaît au Seigneur
Kevin
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Chaque mercredi des Cendres, nous réentendons le Christ nous appeler à la conversion
en nous proposant les trois piliers traditionnels du Carême : le jeûne, l’aumône et la prière
(Mt 6,1-18). Trois attitudes, trois traditions, trois chemins qui nous semblent inséparables et
symboliques de notre foi chrétienne. Pourtant, le moindre survol de l’Ancien Testament
ou la plus petite attention portée à la vie de nos frères d’islam nous montrent que nous ne
sommes pas les seuls à jeûner, à faire l’aumône ou à prier. Un juif, un musulman, un boudd-
histe, un hindouiste et même un tenant des techniques et sagesses du développement per-
sonnel nous encouragerait certainement à ces trois pratiques qui, en fait, ressaisissent de
manières complémentaires toutes nos relations : avec le créé pour le jeûne, avec notre
prochain pour l’aumône et avec Dieu (ou toute forme de transcendance ou de totalité)
pour la prière. Rien donc de spécifiquement chrétien dans ces trois appels du Christ,
mais bien plus le fruit de la sagesse humaine et des traditions.
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 Dossier
Ensemble n°159 - Mars 2021
Que nous enseigne donc cette expérience
des siècles passés ?…
Avec ces trois chemins, la sagesse (qui est aussi
la Sagesse divine qui fait le choix de passer et de
S’incarner dans notre humanité) nous invite à entrer
dans une expérience fondatrice, celle de la conver-
sion et du changement de vie, afin de rendre notre
existence plus vraie, plus libre et plus humaine (et
ainsi plus accordée à Dieu).
Pour ce faire, il s’agit tout d’abord de découvrir notre
fragilité et notre dépendance. Nous le sentons bien
quand nous nous privons de nourriture, mais aussi
quand nous nous exposons à l’autre dans le partage
ou à Dieu dans cette rencontre personnelle qu’est la
prière. C’est le chemin de l’humilité, de la créature qui
réalise qu’elle n’est que créature et qui renonce à l’il-
lusion d’être au centre du monde et toute puissante.
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Jeûne
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Il s’agit ensuite, à travers chacun de ces chemins, de
nous ouvrir et de faire de la place à l’autre en nous :
à cet autre qui est Dieu au cœur de notre quotidien
surchargé ; à cet autre qui est le pauvre en laissant
ses besoins transpercer la carapace de nos propres
suffisances ; à cet autre qui est mon être le plus pro-
fond, que je sais si peu écouter dans ses vrais besoins
et que le jeûne, qui affine l’ouïe, aide à percevoir par-
delà la superficialité de mon existence.
La sagesse humaine nous invite donc à faire ces
trois expériences de fragilité et d’ouverture afin de
rompre le cycle de nos certitudes et de nos égoïsmes,
permettant ainsi l’advenue de l’inattendu et de la
nouveauté de Dieu dans nos existences à Pâques.
Prendre ce chemin est cependant risqué : on n’en
sort pas sans avoir été transformé, converti d’une
certaine manière et de ce fait prêt, comme Elie au
désert, à entrer dans la présence de Dieu (1 R 19).
Que nous enseigne le Christ ?…
Dans son discours inaugural sur la montagne, Jésus
ne cesse de répéter : « Vous avez appris qu’il a été
dit… et moi je vous dis » (Mt 5,38), sachant qu’Il n’est
pas venu « pour abroger la Loi, mais pour l’accom-
plir » (Mt 5,17). Ce faisant, Il nous appelle à conserver
le jeûne, l’aumône et la prière, mais en les « accom-
plissant », c’est-à-dire en dépassant les manières
propres aux autres traditions de vivre ces pratiques.
Il s’agit donc de les habiter de manière proprement
chrétienne. Mettons-nous à l’école du Christ pour voir
ce que cela peut signifier pour nous.
« Dans le secret » (Mt 6,4.6.18) : En nous invitant à
vivre notre jeûne, notre partage et notre prière dans
la discrétion, le Christ nous met en garde contre deux
dangers que nous courons tous : l’orgueil des efforts
consentis qui nous font penser que nous avons « fait »
notre Carême et l’intéressement qui signifie, qu’au
plus profond, tout ce que nous avons consenti visait à
fléchir Dieu, à obtenir quelque chose de Lui… à l’ache-
ter en somme. Regardons honnêtement comment
nous avons vécu les Carêmes précédents et essayons
d’entrer dans cette humilité et cette gratuité sans les-
quelles nos efforts risquent de nous rendre pires que
nous n’étions !
« C’est la miséricorde que
je veux et non le sacrifice »
(Mt 9,13) : Très souvent,
nous associons le Carême à
des pratiques pénitentielles,
comme s’il nous fallait mâter
notre corps, souffrir pour Dieu
et nous faire pardonner ce que
nous possédons. Dieu ne se
plaît pourtant pas à nous voir
souffrir ou mourir (Ez 18,32).
Ce que Dieu espère pour
nous, c’est un « cœur brisé et
broyé » (Ps 51,17), c’est-à-dire
suffisamment humble pour
L’accueillir et Se laisser trans-
former comme Lui nous le
propose. Soyons donc atten-
tifs à nos choix pénitentiels
pendant ce Carême : s’ils nous rendent plus durs et
intransigeants vis-à-vis de nous-mêmes et vis-à-vis
des autres, ils ne sont sans doute pas ceux qu’il nous
faut pour faire un Carême qui plaise à Dieu. Pas de
vraie conversion sans miséricorde !
« Quand vous priez, ne rabâchez pas » (Mt 6,7) :
Très souvent, dans la prière comme dans le jeûne
ou le partage, nous avons tendance à vouloir ajouter
pratique sur pratique. Le Christ nous rappelle que
l’essentiel n’est pas dans la quantité (qu’est-ce que
je peux ajouter à ce que j’ai fait l’an dernier ?), mais
dans la qualité : de quoi ai-je besoin cette année pour
grandir dans mon chemin d’enfant de Dieu là où je
suis ? Notre Carême devrait donc débuter par un
travail de discernement sur ce que le Seigneur nous
appelle à vivre ici et maintenant pour nous rappro-
cher de Lui.
Vendr
edi
Dossier
Ensemble n°159 - Mars 2021
« Tous ont mis en prenant de leur superflu mais elle,
elle a pris sur sa misère » (Mc 12,44) : Dans notre
manière de pratiquer les trois piliers de la conversion,
nous courons parfois le danger d’un formalisme ten-
dant à respecter purement et simplement une série
de prescriptions. L’exemple que le Christ nous donne
à contempler dans cette pauvre veuve du Temple
nous rappelle que seuls les actes qui nous impliquent
vraiment et qui ont du poids pour nous intéressent le
Seigneur. Lui n’a pas besoin de nos sacrifices ou de
notre argent. Mais Il sait qu’à travers un engagement
réel et personnel dans la prière, l’aumône et le jeûne
se joue notre libération. Alors cherchons ce qui risque
de nous travailler en profondeur. Peut-être que le fait
de nous priver de nourriture ne sera qu’une forma-
lité, comme un contre temps à supporter à l’image du
froid pendant l’hiver. En revanche, jeûner d’internet ou
de réseaux sociaux pourrait nous exposer nettement
plus. Oserions-nous nous y risquer ?…
« Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas faire tomber les
chaînes injustes… » (Is 58,6-9) : Isaïe nous ouvre à
une ultime dimension de ces trois piliers du Carême.
Il nous invite à ne pas les approcher séparément mais
en relation les uns avec les autres. Jeûner ne devrait
ainsi pas demeurer une pratique purement ascétique
mais nous engager à nous sentir plus proches de ceux
qui n’ont rien à manger et, très concrètement, nous
amener à partager ce que nous avons jeûné avec eux.
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 Dossier
Ensemble n°159 - Mars 2021
Jeûner peut également nous conduire à la prière et
ce pour deux raisons. D’une part, l’expérience montre
que, pour durer dans le jeûne (surtout le plus strict),
rien ne sert de se prendre pour un héros. C’est seu-
lement en vivant nos privations dans une perspective
spirituelle et portés par la prière que nous y parvien-
drons. D’autre part, le jeûne bien vécu nous conduit
progressivement à cette fragilité et à cette humilité
qui sont la porte de la rencontre la plus profonde
avec Dieu, celle où il nous est donné de Le voir face-
à-face et de Lui parler « comme un homme parle
à son ami » (Ex 33,11). À nous de faire jouer jeûne,
aumône et prière les uns avec les autres, en écoutant
leurs harmoniques, pour nous laisser ainsi mener tou-
jours plus loin sur notre chemin de conversion.
Et pour nous en Église aujourd’hui ?…
Ce parcours à travers l’Évangile doit pouvoir nous
aider à mieux choisir et vivre notre Carême. Il nous
explique en particulier pourquoi ni le Christ ni l’Église
ne nous disent de quelle heure à quelle heure il s’agit
pour nous de ne pas manger ou boire ; ni même quel
mode de jeûne est attendu par Dieu (abstinence
complète, privation de certains produits comme la
viande… ou d’autres privations qui n’ont rien à voir
avec l’alimentation).
18
L’Église ne nous dit pas non plus quelle part de nos
revenus il serait bon de partager avec les pauvres
ou quelles prières spécifiques adopter en Carême…
Tout cela, nous aimerions bien le savoir : ce serait tel-
lement plus simple ! Mais vous voyez bien que cela
réduirait à néant ce que le Seigneur veut nous faire
vivre de si spécifique à travers ces trois piliers : un
chemin de discernement, un chemin de liberté, un
chemin qui nous implique personnellement au plus
profond et qui nous ouvre à une vraie humilité et à
une plus grande gratuité. Une fois de plus avec le
Christ, l’essentiel n’est pas ce que nous faisons mais
la manière dont nous le faisons : la vie nouvelle se
joue là.
Nous ne parviendrons sans doute jamais à faire com-
prendre à nos frères d’islam, du judaïsme ou du pen-
tecôtisme ce chemin si particulier auquel nous appelle
le Christ (un chemin qui n’est pas meilleur que le leur
mais simplement différent). Là n’est cependant pas
l’essentiel. En revanche, arriverons-nous nous-mêmes
à entrer dans l’exigence qu’implique cette logique de
liberté qui nous est proposée ? Il ne s’agit aucune-
ment de ne rien faire, ni de se laisser aller, mais de
discerner ce qui est bon pour nous et ce que l’Esprit
Saint au plus profond nous appelle à vivre. Il s’agit
ensuite de demeurer à l’écoute, attentifs à ce que nous
vivons dans le jeûne, l’aumône et la prière au cours
du Carême, réorientant régulièrement notre marche
au gré des appels de l’Esprit, car c’est Lui le Maître
intérieur qui nous guide vers Pâques.
L’ultime défi que nous lance cette approche nou-
velle du jeûne, de l’aumône et de la prière à l’école
du Christ est celui de la communion. Ces pratiques
vécues ensemble, au même moment et de la même
manière ont un pouvoir unificateur et symbolique
sans pareil. Un milliard de musulmans tournés dans
la même direction, à la même heure pour rendre
gloire à Dieu, ou sacrifiant le même jour un mouton,
cela donne à voir la communauté (l’oumma).
L’Église ne risque-t-elle pas de se dissoudre dans
l’anonymat de pratiques pénitentielles individuelles
et cachées, que personne ne pourra voir ou com-
prendre ?… Ceci est un vrai risque, à vues humaines.
Mais le Christ est clair dans Ses appels. Ce faisant, Il
nous convie, à vues divines, à entrer dans une com-
munion plus profonde (« dans le secret »), la commu-
nion de chercheurs de Dieu différents qui tous s’es-
découvrez la note sur le mercredi de
cendre en scannant le QR-Code
Dossier
Ensemble n°159 - Mars 2021
Mercredi
saient néanmoins en même temps à revenir vers leur
Seigneur, chacun à sa manière, seul apparaissant in
fine les fruits de la conversion dans une vie plus libre,
plus profonde et plus ouverte à tous (la vie même des
ressuscités de Pâques).
Cette communion insensible mais si réelle, c’est celle
à laquelle nous invite le pape François dans sa der-
nière encyclique, Fratelli tutti, une communion « visant
à façonner ce polyèdre aux multiples facettes, aux
très nombreux côtés, mais formant ensemble une
unité pleine de nuances (…), ce polyèdre (qui) repré-
sente une société où les différences coexistent en se
complétant, en s’enrichissant et en s’éclairant réci-
proquement. » (FT 215) Alors, laissons-nous guider
par le Christ sur ces chemins de Carême - ne serait-
ce que pour un pas cette année - car c’est là qu’Il
nous promet la vie, une vie en abondance (Jn 10,10).
Fr Stéphane
OFM (Meknès)
découvrez le message su pape pour
le Carême 2021 en scannant le QR-Code
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 Dossier
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Témoignage avec espace: 1993
Carême en famille
À peine avons-nous présenté nos vœux, échangé nos souhaits de bonheur, renouvelé
nos engagements, entériné de nouvelles résolutions, que nous entrons en Carême.
C’est donc la tête et les agendas chargés que nous abordons ce temps liturgique,
ce voyage intérieur si particulier. Quarantaine entre toutes, à la rencontre du médecin de
nos cœurs et de nos âmes, lui offrant tous nos efforts, gouttes d’eau dans l’océan de sa
miséricorde.
Jours de privations où nous nous attelons à placer l’autre membre de la famille avant soi,
où nous découvrons un reste à partager même lorsqu’ivres de fatigue, nous pensons nos
réserves épuisées. Jours de rencontre, où nous venons offrir tous nos « comme je peux »,
toutes nos satisfactions et toutes nos exigences émaillées de suffisances et de doutes, nos
grains de beauté comme nos tenaces imperfections.
Nos enfants qui nous apportent beaucoup de joie au quotidien, nous poussent parfois au
pied du mur de nos fragilités : ce temps particulier est pour nous l’occasion choisie d’y lais-
ser Jésus nous soigner en famille, et en dehors. C’est le temps pour nous de multiplier avec
détermination les échanges bienveillants et constructifs, de raviver les moments de médita-
tion avec les challenges parents-enfants, chacun selon ses capacités. Nous espérons être
attentifs le long des jours aux murmures, à la dernière sollicitation, celle qui paraît de trop…
Cette traversée est somme toute sereine dans la mesure où chacun de nous peut compter
sur l’autre pour aller plus loin et que nous avons la conviction que la lumière du Christ jaillit
dans notre nuit. Nous espérons en sortir, délestés de quelque superflu, les cœurs refleuris !
Fructueux Carême,
Une famille de Casablanca
Et nous,
- Comment vivons-nous le carême en famille, en colocation, en cité universitaire ?
- Qu’est ce qui nous réconforte durant le carême quand le poids de la journée nous écrase ?
- Que faisons-nous pour agrémenter notre carême de moments conviviaux et fraternels ?
Partage
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Dossier
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avec espace: 1454
Comment préparons-nous la Pâque (assemblée de Dieu)
A vant toute chose, il faut savoir que comme tous les chrétiens du monde, nous consi-
dérons la Pâque comme la fête essentielle et principale de l’église en ce sens, qu’elle
fonde ou constitue le pilier de la foi chrétienne. Car comme le dit Paul, si Christ n’est
pas mort et ressuscité, c’est en vain que nous croyons.
Cependant, elle est certes la plus importante, mais elle reste une commémoration qui invite
à la méditation et au renouvellement de notre engagement à répondre à l’amour de Dieu
manifesté à la Pâque. C’est pourquoi, la Pâque n’a pas toujours des allures festives mais
plutôt méditatives. En ce sens, à une semaine de la fête de Pâques, nous organisons ce que
nous appelons la semaine d’accentuation. C’est une semaine de jeûne et de prière à la fin
de laquelle est organisée une veillée de prière pour tous les fidèles, l’occasion pour eux de
se ressourcer. Le dimanche de Pâques est un temps de prière mais aussi de réjouissances
et d’actions de grâce. Et le lundi de Pâques, est mobilisé pour le baptême de ceux qui ont
fini les cours de base et de baptême.
Michelle Lakpa,
étudiante à Al Mowafaqa
Et nous,
- Qu’est ce que cette expérience de la préparation de Pâques suscite en nous ?
- Quel parallèle pouvons-nous faire entre la semaine sainte et la semaine d’accentuation
vécu dans cette communauté
- Comment pourions-nous expliquer notre expérience du carême à nos frères protestants ?
Le chemin de croix de Lourdes (France)
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 FLASH-BACK N°2
Ensemble n°159 - Mars 2021
FLASH-BACK N°2
En 1993, Monseigneur Hubert Michon, archevêque de Rabat, proposait aux chrétiens de «rechercher
ensemble, en Église, comment mieux répondre à la mission qui nous est confiée par le Seigneur.» Dans
le précédent numéro d’Ensemble, nous avons découvert le résultat de la consultation. Cette fois, nous
découvrons les 8 chantiers de réflexion de la seconde assemblée synodale des 4 et 5 juin 1994.
1. S’apprendre mutuellement à vivre au Maroc, en famille, au
travail, dans un monde de relations.
Apprendre à connaître le pays (peuple, traditions, coutumes), au-
delà de contacts parfois peu fructueux. Le travail, lieu privilégié de
rencontres. Quelles mesures envisager au sein de l’Église ?
2. À l’écoute du cri des pauvres : quels appels, quelles
réponses ?
Comment vivons-nous l’exigence de l’option préférentielle pour
les pauvres de l’Église universelle au Maroc ? Avec quels moyens ?
3. Un Église au service du développement intégral des
personnes.
Comment être avec dans les actions de développement existantes ?
4. Communication, information et rencontre.
En raison de la dispersion et de la diversité, la communication est
une nécessité absolue. Communiquer quoi ? Comment ? Dans et
en dehors de l’Église ? Quels moyens ?
5. Une Église lieu d’accueil et catalyseur de rencontres.
L’Église au Maroc reçoit des personnes extrêmement diverses.
Nombre de caractères Comment alors « faire Église » ? Quels moyens pour accueillir et
dialoguer ?
avec espace: 2324
6. Les jeunes et l’Église.
Comment répondre à leurs attentes, collégiens et lycéens, étudiants
en majorité subsahariens ?
Église
7. Les risques d’exclusion dans l’Église.
Situations particulières, hors normes… Pour que chacun soit
entendu et reconnu. Comment favoriser des structures au service
de la Vie ?
8. Des chrétiens qui se forment : initiation à la rencontre - sens
de la présence - catéchèse - accompagnement.
Pour vivre dans le pays, pour approfondir sa foi… Formation des
catéchistes, formation permanente des adultes. Quels moyens ?
Nota : il s’agit d’un résumé de ce qui est paru dans le numéro de septembre 1995 d’Ensemble. Tous ces éléments sont
donc historiquement situés. Il ne s’agit pas d’une analyse de ce qui s’est dit à l’époque. En revanche, on peut regarder
notre Église d’aujourd’hui et jouer aux devinettes en cherchant ce qui existe et qui est un fruit de la réflexion de ce
synode.
P. Yves Grosjean
22
VIE AU MAROC
❚❚ Un siècle au service du Seigneur :
père Emmanuel de Montgolfier
N
é en 1920, le père Emmanuel a fortement été
touché par un film sur Charles de Foucauld
qu’il a vu à la fin de ses études en 1943 et qui
lui a fait envisager l’entrée au séminaire. À peine entré
au séminaire, il profite des vacances pour se mettre au
service des sans famille dans une maison de rééduca-
tion tenue par les prêtres du Prado, afin de les entourer
de l’affection et de l’attention auxquelles ils ont droit.
Il rejoint les prêtres du Prado en 1954 après 6 ans de
prêtrise. C’est en 1956 qu’il arrivera au Maroc. Il n’en
repartira qu’en 2000. En 1959 il est envoyé à Safi par
Mgr Louis-Amédée Lefèvre ofm (évêque de Rabat 1955
à 1968). En 1964, il s’engage comme professeur de
maths et physique-chimie afin de rester avec la commu-
nauté chrétienne qui s’est fortement réduite et de garder
le contact avec les marocains.
Père Emmanuel
La poterie de Safi, renommée dans tout le Maroc
VIE AU MAROC
Ensemble n°159 - Mars 2021
Nombre de caractères
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Son dévouement envers les laissés-pour-compte le
pousse à porter une attention particulière aux derniers
de la classe. Après 36 années à Safi, l’âge de la retraite
professionnelle atteint, il quitte la ville et va à El Jadida
où il restera 5 ans au service de la paroisse.
Ordonné prêtre en 1949 dans l’église de Boulieu, sa
paroisse natale, il y célébrera son 100e et dernier anni-
versaire entouré de sa famille de sang et de sa famille
religieuse. Ce grand homme aussi bien par sa taille que
par sa générosité et son esprit du service a profité de la
manifestation de Jésus au monde pour le rejoindre dans
la maison de son père.
Juillet 1920 – janvier 2021 un siècle passé sur terre dont
presque la moitié (41 ans) au Maroc. Que lui dire de plus
sinon merci pour ce qu’il a été, et prier pour son âme.
Il disait :
« Au plus loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours
eu ceci dans la tête : si chacun essaie de faire le bonheur
des autres, tout le monde est heureux. »
Il disait encore :
« La conclusion est simple : si on aime, non seulement
les efforts ne coûtent rien, mais ils apportent beaucoup
de joie. Si on n’aime pas, le plus petit effort nous abat et
nos capacités sont diminuées. Que Dieu nous pousse à
aimer toujours. »
Et nous que pouvons-nous lui répondre ?
23
 VIE AU MAROC AFRIQUE DU NORD
Ensemble n°159 - Mars 2021 Ensemble n°159 - Mars 2021

Prière

Nombre de caractères
ÉGLISE EN AFRIQUE DU NORD
avec espace: 2495 Nombre de caractères
❚❚ Ces moments forts de rencontre vécu ❚❚ Monseigneur Henri Teissier avec espace: 3647
par les petites sœurs de Rabat
Inlassable artisan d’amitié et de paix au Maghreb (1929-2020)

D
ans son encyclique le pape François, lance un manque beaucoup, elle continue d’attendre un poste

L
appel urgent à construire chacun là où il est la à l’hôpital pour retrouver ce contact. Anne-Yvette e 1er décembre 2020, Mgr Henri Teissier, l’an-
fraternité envers tous. Utopie ? Rêve ? Nous assure la permanence à la cathédrale, c’est un beau lieu cien archevêque d’Alger, est passé en Dieu :
ne pouvons y échapper si nous voulons un monde plus d’écoute, de rencontres, les relations sont très variées « Nous imaginons la belle rencontre avec Frère
juste, plus solidaire, où règne l’Amour qui brise les entre ceux qui viennent prier, les migrants qui par- Charles, le bienheureux et futur saint dont c’est la fête
chaînes et crée des ponts entre les hommes. En 2020 tagent leur souffrance et les lycéens dont certains ont au Ciel aujourd’hui » écrit Mgr Paul Desfarges, l’ac-
nous avons ainsi vécu à plusieurs reprises de petit un réel désir de connaître. tuel évêque d’Alger. Ordonné prêtre en 1955, Henri,
mais forts moments de rencontre. Dans le quartier les relations on reprit dou- après avoir appris l’arabe, rejoint Alger en 1958 où
Nous avons senti, pendant le confinement, cement. Nos différentes voisines Hénia, il est nommé prêtre dans le quartier de Belcourt où
encore plus fort la détresse des migrants Milouda, Khamis et Lala Amina nous vivent 20 000 chrétiens. Il raconte : « J’ai accompagné
ainsi que la mort subite de notre invitent ou passent chez nous. Nous des catéchumènes vers le baptême avec une grande joie.
ami Brahim, décédé d’une crise avons été très proches de notre Mais n’avons-nous rien à faire avec les 99% de musul-
d’asthme par manque de soin. voisin Hassan qui a été amputé mans qui le resteront ? Le Royaume ne se construit pas
Quel choc. Nous avons éta-
« Je veux habituer tous d’un orteil à cause de son seulement là où l’on fait des baptisés mais là où l’on
travaille pour l’humanité ».
bli une cagnotte pour les habitants, juifs chrétiens diabète quelle épreuve
partager avec nos amis pour lui. Nous avons Grand intellectuel, il se passionne pour l’émir
qui passent dans la rue
musulmans à me regarder pu accueillir les voi- Abd-El-Kader qui dès 1849 cherchait à établir un dia-
et organiser des repas que comme un frère, sines à l’occasion de la logue islamo-chrétien. La Croix écrit : « Henri Teissier au cénacle, cette épreuve n’a pas eu raison de son espé-
certains venaient chercher. mort de la maman de notre est à la fois un Algérien aux innombrables amitiés algé- rance contre toute espérance. Le pasteur, meurtri jusqu’à
Simple petit geste de partage.
le frère universel » P.S Lien, elles tenaient toutes à riennes et un véritable pilier de sa petite Église. Nommé l’âme, est resté debout, pour la communauté dont il
En septembre Afnan a trouvé un venir l’entourer dans la peine. Nous évêque d’Oran en 1972, il devient coadjuteur d’Alger se savait responsable. Et cette communauté dépassait
garage chez notre amie Malika où elle avons aussi été invitées dans les familles en 1980, puis succède au cardinal Duval comme arche- infiniment les contours de l’Église catholique » ajoute
a plus d’espace pour travailler les bougies pour un deuil où une naissance, ce sont vêque d’Alger en 1988, cherchant toujours le moyen de le P. Vesco. Lors de la messe à sa mémoire à Lyon,
et cela aide à faire de nouveaux liens dans le des moments forts de rencontres que nous ne se mettre au service d’un pays, qui, depuis son indépen- l’Ambassadeur d’Algérie témoigne : « C’est notre deuil
quartier. Nous vendons les bougies lorsqu’il y a pouvons pas manquer. dance, ne cesse de se chercher une identité, un avenir à tous car l’Algérie perd un de ses dignes fils, l’inlas-
des marchés, ou à la sortie de la messe, c’est une Fr. Charles dont la canonisation sera bientôt célé- politique, un projet commun… » sable berger de la foi catholique, épris d’humanité, pour
occasion de faire de nouveaux contacts et de nous faire brée disait : « Je veux habituer tous les habitants, juifs Président de la CERNA, Il a beaucoup aidé nos Églises qui les hommes, quels qu’ils soient et d’où qu’ils pro-
connaître. Lien a trouvé un travail dans une clinique. chrétiens musulmans à me regarder comme un frère, le du Maghreb à trouver le sens de leur mission dans la viennent, étaient d’égale valeur. Homme de convictions
On lui a demandé de faire le contrôle du matériel et frère universel », ce désir brûlait son cœur, qu’il brûle dynamique de Vatican II, en particulier à travers la et de passions, Mgr Teissier en eut effectivement trois :
du travail du personnel, le contact avec les malades lui aussi le nôtre. lettre pastorale des évêques des 4 pays intitulée : « Le Dieu, l’Église et l’Algérie. De fait, pour lui, “ la relation
sens de nos rencontres ». À ses obsèques le 8 décembre islamo-chrétienne a formé la texture de ma vie de foi et
Petites sœurs Lien,
Afnan et Anne-Yvette à ND d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, de mon témoignage chrétien pendant toutes ces années.
disait : « Il y a deux ans jour pour jour, nous célébrions la Et je remercie Dieu qui m’a donné cette vocation et
béatification des dix-neuf bienheureux d’Algérie… Nous cette mission ”. Adepte de saint Augustin, il fut un pré-
avions demandé à Henri de lire en français la bulle pon- curseur du vivre-ensemble. Il avait rappelé : “ À travers
tificale de béatification. Et l’expression « le vingtième nos rencontres, c’est l’Église et le Monde musulman qui
bienheureux », m’est venue comme une évidence dans communiquent, et parfois même communient au nom
le cœur. » de Dieu ”. Salam mon frère, homme de paix. »
Car il fut le pasteur qui accompagna les communautés Et Mgr Vesco de rendre grâce : « Avec le départ d’Henri
religieuses lors des années noires, dans leur volonté de c’est toute une génération de grands témoins qui douce-
demeurer fidèlement auprès de leurs amis algériens. ment s’efface, et c’est vertigineux. Je ne sais pas ce que
« Comme Marie au pied de la croix, le cœur d’Henri a sera notre Église sans eux, mais je sais qu’il y aura une
Pour voir la liste des communautés été transpercé 19 fois par un glaive. Mais comme Marie Église pour l’Algérie. »
religieuses du diocèse scannez le QR-Code DN

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NOUVELLE DU DIOCÈSE Art et culture
Ensemble n°159 - Mars 2021 Ensemble n°159 - Mars 2021

NOUVELLE DU DIOCÈSE Art et culture Pénitence

Nombre de caractères
AGENDA DE L’ÉVÊQUE ET DU DIOCÈSE À la découverte d’un livre
avec espace: 1598
Février « Coronavirus, la fin d’un monde »
cet ouvrage conçu par l’écrivain et journaliste Abdelhak Najib et Imane Kendili, psy-
17 Mercredi des Cendres – Carême (Message du Pape) chiatre et addictologue, est publié, chez Orion éditions, à un moment de grandes
20-21 Week-end 3ème année catéchuménat. questions sur le futur de l’humanité.
21 Appel décisif à la Cathédrale « Coronavirus, la fin d’un monde », c’est le titre d’un ouvrage salutaire, qui se penche
26 21ème anniversaire de l’ordination épiscopale de Mgr Landel sur certaines des grandes questions du futur de l’humanité à l’heure de la pandémie.
« Au plus tard, en 2050, c’est un monde qui tombe en ruines, c’est un monde qui
27-28 Appel décisif à Casablanca
s’achève et un autre qui doit prendre place, un monde différent dont nous expliquons
les aspects et les spécificités », expliquent les auteurs. L’ouvrage emmène le lecteur
Mars dans une réflexion stimulante et une analyse anthropologique précise des conséquences d’un événement
planétaire inattendu dans un monde fragile et finissant. « Nous étions tellement dans nos certitudes que
nous en avions oublié notre finitude et cela nous aveuglait. Nous pensions pouvoir tout vaincre, y compris la
02 Conseil Financier guerre », indique l’auteur.
06-07 Week-end des « Correspondants locaux » de communication. Cet essai est une réflexion sans compromis, qui parle de la pandémie du coronavirus, pour prendre le pouls
07 Saintes Perpétue, Félicité et compagnons martyrs. Fête. d’une société mondiale à la dérive. Au terme, la question qui demeure posée est simple : nous avons failli tout
perdre et cette privation et ce confinement sanitaire, nous ont-ils aidés à prendre conscience de la valeur
08 Conseil Presbytéral des choses simples de la vie ? Avons-nous réellement compris le sens de nos vies ? Cette crise majeure nous
10 Anniversaire (3ème) de l’ordination épiscopale de notre évêque. a-t-elle aidés à retrouver un peu de notre humanité égarée ? Sommes-nous redevenus plus simples, plus
13-14 Week-end des confirmands à Notre Dame de la Paix humbles, plus conscients de nos erreurs ?
14-21 Congé scolaire P. Alexandre sdb
18 Rencontre des prêtres de la région Sud, à Agadir
19 Saint Joseph. Solennité. Début de l’Année de la Famille – Amoris Laetitia
20-21 WE des Catéchistes des enfants
23 Rencontre de la région Casa, à Mohammedia Voyage à travers un tableau
25 Annonciation du Seigneur. Journée pour la vie. Solennité. Nombre de caractères
28 Dimanche des Rameaux. Lancement campagne « Denier de l’Église » La vocation de saint Matthieu avec espace: 222
30 Récollection des prêtres. Messe Chrismale
« Jésus partit de là et vit, en passant, un homme,
du nom de Matthieu, assis à son bureau de col-
Avril lecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme
se leva et le suivit. »

01 Jeudi Saint
02 Vendredi Saint
Quête extraordinaire pour les chrétiens de Terre Sainte
03 Veillée Pascale avec baptêmes (l’évêque à la Cathédrale)
04 Pâques (l’évêque à Casa)
11 Dimanche de la Divine Miséricorde
10-11 WE Catéchumènes 2ème année
12-14 Rencontre des prêtres et des frères. Notre Dame de la Paix
15 Réunion des aumôniers de l’AECAM
25 Journée de Prière pour les Vocations (Message du Pape)
30 Notre Dame d’Afrique. Solennité. Scannez le QR-Code pour découvrir
l’explication du tableau

26 Samedi 27
 JEUX ET BLAGUE
Ensemble n°159 - Mars 2021

Blague

Grand-mère  : Tu sais que Dieu était présent dans

la cuisine quand tu as chapardé la
tranche de gâteau ?
Petit-fils  : Oui
Grand-mère  : et il a tout vu du début à la fin
Petit-fils  : Oui
Grand-mère  : … à ton avis, qu’est-ce qu’il a bien
pu dire ?
Petit-fils  : il a dit : « il n’y a que toi et moi ici
prends donc uniquement deux part.

Solution de la grille de mots croisés du numéro 158.

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 Des tableaux pour l’église de Mohammedia

À la fin de la célébration de la Toussaint, et en présence de Carole Dugas de la Boissonny qui les a réalisés,
trois tableaux ont été bénis par notre Archevêque :
La sortie de l’Arche de Noé peinte pendant le confinement et qui nous dit que la vie reprendra.
Véritable message d’espoir.
Sainte Joséphine Bakhita qui a connu l’esclavage avec toute sa cruauté et qui est devenue religieuse.
Hommage à nos jeunes subsahariens et aux migrants dont la vie est si rude.
Saint Augustin dont la conversion interpelle l’artiste.
Ces trois tableaux sont pour Carole l’Espérance qui l’emporte sur le désespoir malgré
les vicissitudes parfois dramatiques de la vie. Combien ils sont d’actualité… Leur beauté nous apaise
et nous invite à la prière ou à la réflexion. (Saint-Jacques Dimanche du 25/12/2020)