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MATERIAUX EN ELECTROTECHNIQUE

Tout matériau est constitué d’atomes. Ces atomes contribuent aux propriétés électriques d’un
matériau, incluant son habileté à conduire le courant électrique. Afin de discuter de ses propriétés
électriques, un atome peut être représenté par la couche de valence et un cœur constitué de toutes les
couches intérieures et du noyau.
Tous les matériaux qui nous entourent sont composés de trois choses :
 la matière, qui donne la forme du matériau
 des charges positives, qui sont liées à la matière ; elles sont donc fixes
 des charges négatives : elles sont plus ou moins liées à la matière, cela dépend du matéria, on les
appelle des électrons.
Du point de vue électrique, nous pouvons classer les matériaux en trois grandes catégories :
a) Les matériaux conducteurs de l’électricité sont les métaux avec des résistivités de l’ordre de 10 -8
m ;
b) Les matériaux isolants ou très mouvais conducteurs (pour isoler les conducteurs électriques) tels que
les gaz rares liquéfiés qui ont des résistivités de 1010 m à 1016 m ;
- Des corps dans la résistivité est à mi – chemin entre les deux précédents et que l’on appelle des
semi- conducteurs (pour la fabrication des interrupteurs électroniques de puissance) et qui sont
par exemple :le germanium et silicium.
Pour mieux comprendre et analyser ces différences, il est nécessaire d'examiner la structure
atomique des différents éléments.
On peut distinguer un isolant d’un conducteur à l’aide d’un conductimètre. Un conductimètre est
composé d’une pile branchée à une lampe et de deux points de contact. Quand les points de contact touchent
un conducteur, les électrons circulent et la lampe s’allume.
Le choix de ces matériaux dépend, en premier lieu de leurs propriétés électriques (résistivité,
perméabilité, constante diélectrique...) et de leur coût, mais aussi de leurs propriétés physiques et
mécaniques (densité, dilatation, point de fusion, sensibilité à la corrosion, dureté, élasticité...).
Les éléments principaux de ces matériaux sont :
- le cuivre et l’aluminium pour les conducteurs électriques.
- le fer pour les circuits magnétiques.
- le silicium pour les composants d’électronique de puissance.
- la silice (oxyde de silicium), le bois et les dérivés du pétrole pour les isolants électriques.

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Matériaux Magnétiques
1. Introduction

Les matériaux magnétiques sont actuellement au cœur du développement scientifique et


technologique moderne. Leur utilisation est étendue à travers les champs d'applications à savoir, l'énergie
électrique, l'informatique, dans les machines électriques….
Cela revient aux propriétés magnétiques très variées que possèdent ces matériaux, propriétés qui se
manifestent à différentes échelles telles que l'échelle atomique, microscopique et macroscopique, ce qui les
rend un vaste domaine de recherche que se soit pour les physiciens ou pour les technologues.
Pour la maîtrise des matériaux magnétiques, les recherches s'orientent ces dernières années vers le
développement de :
• Modèles caractérisant le cycle d'hystérésis qui est la propriété la plus remarquée dans ces matériaux.
• Modèles pour la quantification des pertes d'énergie dans ces matériaux pendant leur fonctionnement.
• Nouveaux matériaux plus performants.

2. Origine du magnétisme
En physique l’électron décrit une orbite dont le déplacement de charge est équivalent à un courant.
D’après la loi d’Ampère, ce courant crée un moment magnétique appelé «moment orbital ». En parallèle, on
décrit improprement le spin de l’électron; comme la rotation de l’électron sur lui-même qui donne un
moment magnétique dit « moment de spin ».
Les propriétés magnétiques d’un matériau sont attribuables au spin des électrons et, à leur mouvement
orbital autour du noyau. Le moment magnétique total de l’atome est la somme des moments orbitaux et des
moments de spin.

2.1 Moment magnétique orbital

Ce moment est lié au moment cinétique (Gl) résultant du mouvement orbital par la relation:
Ml = - (e/2m)Gl
La direction opposée des deux moments est due à la charge négative de l’électron.

2.2 Moment magnétique de spin

En tournant sur lui-même l’électron crée un moment cinétique de spin Gs qui peut prendre deux

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valeurs distinctes. Gs = 1/2(h/2π) et Gs = -1/2(h/2π).
A ce moment cinétique de spin est associé un moment magnétique de spin tel que: Ms = - (e/2m)Gs
Il apparaît que le spin est deux fois plus efficace qu’un moment orbital dans la production du moment
magnétique.

3. Généralités sur les matériaux magnétiques

3.1 Perméabilité du vide µo ( mu zéro ):

Elle représente la facilité avec laquelle les lignes de force magnétiques peuvent s'établir dans le
matériau. µo =4 π 10-7 T.m/A.

3.2 Perméabilité relative µr

Pour les matériaux non magnétiques elle a été admise comme 1, puisque ces matériaux ne facilitent
pas le passage des lignes de force. Elle est symbolisée par µr .Elle qualifie la facilité avec laquelle les charges
magnétiques peuvent se déplacer dans le matériau.
3.3 Loi du comportement des matériaux magnétiques (induction B et excitation H)
Une induction de 1 tesla correspond à un flux magnétique de 1 weber pour une surface de 1 [m2] .

Dans le vide, L’induction B est créée par un circuit électrique parcouru par un courant I. En un point donné
M de l’espace, on a toujours une relation du type :

B  BM  0  kI

Le produit « kI » caractérise l’action en M du circuit électrique parcouru par le courant I.


On dit que le milieu magnétique caractérisé par µ0, est excité par le circuit électrique « kI » et on

définit ainsi le vecteur excitation magnétique H qui vérifie la relation :
 
B  0  H ---> B en tesla et H en A/m

Dans le vide les vecteurs champs d’induction magnétique B et champ d’excitation
Dans un milieu magnétique quelconque mais isotrope, ces vecteurs restent colinéaires. On définit le

vecteur aimantation M qui indique l’influence du milieu. Champ d’excitation et aimantation se superposent
  
pour exprimer le champ d’induction : B  0 .H  0 .M
 
Or l’aimantation est proportionnelle au champ d’excitation, si bien que : M   .H
 est la susceptibilité magnétique du matériau.
     
Il en résulte une nouvelle expression liant B et H : B  0 (1   ).H  0 .r H  .H

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Où  est la perméabilité absolue.
r La perméabilité relative du matériau. Les matériaux peuvent être classés suivant leur comportement, c’est-
à-dire suivant leur susceptibilité magnétique  .

3.4 Flux magnétique Ф: (phi)

Le flux magnétique Ф quantifie le nombre de ligne de force d'un champ d'induction B, traversant
l'aire A d'une matière.: Ф=B A.

3.5 Perméance Λ : (lambda)

La perméance Λ n'exprime avec quelle facilité les charges peuvent passer à travers la matière, en
fonction du flux magnétique Ф par rapport à la différence de potentiel magnétique:
Λ =Ф/(θA - θB)

3.6 Réluctance R :

La réluctance R exprime l'opposition faite au passage des charges électriques dans un circuit
magnétique constitué par la matière. Nous parlons parfois de résistance magnétique.
Elle est l'inverse de la perméance. Relation : R =1/ Λ Symbole de l'unité : [H-1]

4. Critères de classification

Les matériaux magnétiques sont classés selon des critères désirés par le génie électrique et qui sont
donnés comme suit :

4.1 Aimantation

4.2 Hystérésis -Cycle d’hystérésis : Pertes par hystérésis: Ph = k1* f * B2max

4.3 Courants induits -- pertes par courants de Foucault

Pertes par courants de Foucault: Pc = K2 * (e * f * Bmax)/ρ

4.4 Pertes magnétiques ou pertes fer

Pertes fer = CFER * (f/fo)k * (B/Bo)2 * M


CFER : coefficient de pertes fer en W/kg (donnée constructeur);
M: masse du circuit, fo = 50 Hz et B0 = 1 T, 1,5 < k < 2

5. Classification des matériaux magnétiques

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Selon la susceptibilité magnétique, les matériaux magnétiques sont classés en trois grandes
catégories :

5.1 Matériaux paramagnétiques

Ces Matériaux sont caractérisés par une susceptibilité relative positive, de faible amplitude (10-6 à 10-
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 
) et pratiquement constante par rapport à la variation de la température. Les vecteurs M et H sont de
même sens et l’aimantation disparaît avec le champ d’excitation. Dans ces matériaux, les moments
magnétiques permanents s’alignent sous l’effet d’un champ magnétique. Le moment magnétique est non
nul.
Dans la matière paramagnétique, les moments magnétiques sont en général orientés aléatoirement.
Ces matériaux sont rares (exemples : aluminium et platine)

5.2 Matériaux diamagnétiques

Ce type de matériaux est caractérisé par une susceptibilité χ négative, de faible amplitude et
 
indépendante de la température et de l’intensité du champ magnétique excitateur. Les vecteurs M et H sont
de sens contraires et l’aimantation disparaît avec le champ d’excitation. Le moment magnétique résultant est
nul.

5.3 Matériaux ferromagnétiques

Dans cette catégorie, la susceptibilité  est très élevées  r >>1, positive et variable avec l’excitation
magnétique. D’autre part la température influence particulièrement  : au-delà de la température de Curie.
Exemples de matériaux ferromagnétiques : fer, cobalt et leurs alliages. Ces matériaux ferromagnétiques
particuliers, les ferrites ne sont pas conductrices du courant électrique, ils sont intéressants car ils ne
favorisent pas la création de courants de Foucault.
Dans ces matériaux, les moments magnétiques atomiques sont orientés dans le même sens sur de
petits domaines de cristallisation, sous l’action d’un champ magnétique assez fort, ces domaines tendent à
s’orienter dans le même sens :
 le champ magnétique résultant est renforcé (aimantation) ;
 le matériau canalise les lignes de champ magnétique ;
 si on augmente le champ extérieur Bo, on atteint une limite de l’aimantation : le matériau est
saturé.

5.4 Matériaux antiferromagnétiques

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Comme les matériaux paramagnétiques, ces matériaux présentent une susceptibilité positive faible et
leurs atomes portent des moments magnétiques permanents.

5.5 Matériaux ferrimagnétiques

Ces matériaux sont d’une classe d’oxydes appelés ferrites. Dans la structure cristalline de ces
matériaux, on peut distinguer deux familles de sites A et B (deux réseaux) occupés par des ions possédant des
moments magnétiques mA et mB respectivement. Le nombre de site A diffère du nombre de sites B et le plus
souvent mA ≠ mB. Le fort couplage antiferromagnétique existant entre les sites A et B provoque une
aimantation spontanée M même en l’absence d’un champ.
6. Analogie entre circuits électriques et magnétiques :
Tableau 5 Analogie entre circuits électriques et magnétiques

Induction magnétique B Densité de courant J

Flux de l’induction  Courant I

Réluctance Rm Résistance R

Champ magnétique H Champ électrique E

d.d.p magnétique (circulation de H) Vm d.d.p électrique (circulation de E) V

Force magnétomotrice Force électromotrice

8. Matériaux magnétiques doux et durs

8.1 Matériaux magnétiques doux

Matériaux à cycle d’hystérésis étroit pour minimiser les pertes par hystérésis, Hc : faible, Br : élevée,
ils s’aimantent et se désaimantent très facilement. Ils sont en général feuilletés et à base de fer (le fer pur a
une résistivité trop importante). On distingue essentiellement :
 Les aciers électriques (au silicium): basses fréquences : f = 50 Hz;
 Les alliages fer nickel ou cobalt: moyennes fréquences : f < 100 kHz;
 Les ferrites (oxydes de fer): hautes fréquences : f < 1000 kHz
Ce sont en général des matériaux doux mécaniquement. La propriété fondamentale de ces matériaux
magnétiques doux est la capacité à réagir à un champ magnétique extérieur de faible intensité. On les utilise
pour réaliser des électroaimants ou des circuits magnétiques fonctionnant en régime alternatif (machines

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électriques, transformateurs, …)

8.2 Matériaux magnétiques durs

Ces matériaux sont utilisés pour la réalisation d’aimants permanents. Ils possèdent une surface du
cycle d’hystérésis élevée (Pertes par hystérésis importantes), une induction rémanente importante et un
champ coercitif élevé. Ils s’aimantent et se désaimantent très difficilement
Ils sont en général massifs et à base de fer ou de terres rares ( Sm : samarium - Nd : Néodyme). Ils
sont souvent associés à du fer doux qui canalisent les lignes d’induction et sont aimantés lors du procédé de
fabrication. On distingue essentiellement, aujourd’hui :
 Les ferrites dures: moins chères et le plus utilisé;
 Les alliages à base de terres rares: très performants et en expansion;
 Les « alnico » (alliages fer + Al Ni Co).
9. Types d'aimants permanents
Pour fabriquer des aimants permanents puissants, on a recours à divers alliages de substances de
toutes sortes: fer, aluminium, cobalt, cuivre, platine, oxygène, carbone, …etc . Parmi les aimants à base de
métaux, on connaît depuis longtemps l'acier trempé (1 % carbone, 0,5 % manganèse, 98,5 % fer).
 Aimants ferrites durs (céramique)
 Aimants néodyme-fer-bore
 Aimants samarium-cobalt
 Aimants alnico
10. FMM et flux d'un aimant permanent
Le champ magnétique H et, par conséquent, la FMM développée par un aimant dépendent donc de la
densité de flux B. Connaissant les dimensions de l'aimant, on peut calculer la FMM et le flux qu'il produit. Le
flux est donnée par: Φ= B S (section de l'aimant) et la FMM est : FMM = H x (longueur de l'aimant)

Matériaux conducteurs

1. Introduction

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Un conducteur est un matériau qui conduit aisément le courant électrique. Les meilleurs conducteurs
sont des matériaux constitués d’un seul élément comme le cuivre, l’argent, l’or et l’aluminium, ces éléments
étant caractérisés par des atomes ayant un seul électron de valence faiblement lié à l’atome. Ces électrons
de valence peu retenus peuvent facilement se détacher de leur atome respectif et devenir des électrons libres.
2. Propriétés physiques des matériaux conducteurs
Les conducteurs électriques sont essentiellement des métaux ou des alliages métalliques. Ils possèdent
les caractéristiques suivantes :
 Résistivité électrique faible : < 10-6 m (donc une conductivité électrique élevée > 106 (m)-1 ) ;
 Bonne conductivité thermique :  100 W/(m°C);
 Solide de grande dureté sauf pour le mercure (liquide), le sodium et le plomb ;
 Densité élevée :  10 sauf pour Al : 2,6 et Au, Pt et W :  20 ;
 Influence importante de la température sur :
 La résistivité : 40 % en plus pour 100 °C d’élévation ;
 La dilatation linéique : qq. mm/m pour 100 °C d’élévation.
 Influence importante de la fréquence sur la résistivité .

3. Application des matériaux conducteurs


4.1 Bobinages des machines et câbles électriques
4.2 Amélioration des contacts électriques
4.3 Câblage et soudure
4.4 Contacts glissants
4.5 Résistances bobinées
4.6 Lampes à incandescence
4.7 Lampes à décharges.
4.8 Sondes de température

Matériaux isolants(Diélectriques)
1. Définition
Un matériau est diélectrique s'il ne contient pas de charges électriques susceptibles de se déplacer de
façon macroscopique. Autrement dit, c'est un milieu qui ne peut pas conduire le courant électrique. A ce titre,

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on l'appelle parfois isolant électrique. Il a une résistivité très élevée : 108 `a 1016Ω.m. Un matériau
diélectrique est caractérisé d’un point de vue électrique par son constant diélectrique (permittivité). Un
diélectrique:
 Permet de décrire la facilité de se polariser en présence d’un champ électrique.
 Est un matériau destiné à empêcher la conduction électrique entre des éléments conducteurs.
 Est un matériau de conductivité électrique faible pratiquement négligeable.
Les diélectriques sont utilises pour :
 Assurer une séparation électrique entre des conducteurs portes a des potentiels différents,
protection des personnes et des équipements ;
 Supporter les éléments d’un réseau électrique et les isoler les uns par rapport aux autres et par
rapport a la terre ;
 Les diélectriques étant de bons isolants électriques et thermiques, et sont donc utilisés pour gainer
les câbles électriques afin d'éviter des contacts avec d'autres câbles ou des personnes;
 D'autre part, si on la soumet à un champ électrique suffisamment puissant, toute substance
s’ionisera et deviendra conductrice;
 Ils sont parfois utilisés pour constituer une couche anti-reflet, par exemple sur certains modèles de
verres de lunette.
2. Grandeurs caractéristiques des milieux diélectriques
Les matériaux diélectriques sont caractérisés en particulier par:
2.1 Permittivité diélectrique (Constante diélectrique)
La constante diélectrique, également nommée permittivité du vide ou encore permittivité diélectrique
du vide, est une constante physique. Elle est notée par ε0. ε0 = 1/(μ0C2)
où : μ0 est la constante magnétique et C est la vitesse de la lumière dans le vide. Dans le système d'unité SI
ε0 a pour valeur: 8.854187817 *10-12 F.m-1

2.1.1 Permittivité relative

Un diélectrique est caractérisé par sa permittivité relative ou constante diélectrique εr. Dans le cas
d’un diélectrique parfait, εr est le quotient de la capacité Cx entre deux électrodes, supposées noyées dans ce
diélectrique, par la capacité Cv de la même configuration d’électrodes dans le vide:
εr = (Cx / Cv).
2.1.2 Permittivité absolue
La permittivité absolue ε est le produit de la permittivité relative εr par la permittivité du vide ε0 .

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ε = εr* ε0
2.2. Rigidité diélectrique
Si on augmente la tension a laquelle est soumis un isolant au de la d’une certaine valeur appelée
tension de claquage, il apparait un arc électrique dans l’isolant : courant intense traversant l’isolant en suivant
un chemin forme par l’arc lui même. Dans ce cas, il y a rupture diélectrique ou claquage. La rigidité
diélectrique dépend de :
 La fréquence, la forme et la durée d’application de la tension ;
 La température, la pression et l’humidité de l’atmosphère ;
 La présence d’impuretés dans l’isolant (bulles d’air, humidité, ...).
La rigidité diélectrique est le champ électrique maximal que peut supporter un isolant.

2.3 La conductivité électrique


2.3.1 Conductivité transversale
2.3.2 Conductivité superficielle

2.4 Angle de perte ou tangente delta, tan(δ).


L’angle de pertes δ est défini comme étant l’angle complémentaire du déphasage entre la tension U
entre les conducteurs et le courant de fuite I traversant l’isolant.
L’angle de pertes caractérise la qualité d’un isolant :
 Bon isolant → résistance d’isolement R élevée, δ faible ;
 Mauvais isolant → R faible, δ élève.
En pratique, le facteur de dissipation tanδ varie entre 10−2 et 10−4.

3. Phénomènes de polarisation
L’application d’un champ électrique induit des mouvements des porteurs de charges. L’effet de ces
mouvements est appelé polarisation induite. Michael Faraday en 1837 était le premier à découvrir l’effet de
la polarisation diélectrique. Plusieurs types de polarisation sont à distinguer : électronique, ionique, dipolaire,
macroscopique.
3.1 La polarisation électronique :
Toujours présente, due au déplacement et à la déformation du nuage électronique par rapport au noyau
positif, sous l’action d’un champ E. dans ce cas, la polarisation se produit rapidement durant un bref moment
(de l’ordre de 10-15 s).
3.2 La polarisation atomique ou ionique :

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Due aux déplacements des atomes ou des ions dans la structure du matériau. Dans ce cas, c’est l’ion
dans son ensemble qui va osciller avec le champ électrique. Le temps requis pour ce déplacement, afin
d’assurer la polarisation est de l’ordre de 10-12 a 10-13 s.
Les polarisations électronique et ionique dans les deux cas, il s’agit de déplacement de charges (et non
pas rotation) dans la direction du champ électrique.
3.3 La polarisation macroscopique:
Due à des déplacements de charges dans l'ensemble du matériau.
3.4 La polarisation d’orientation (dipolaire)
C’est le cas des matériaux qui sont initialement déjà polarisés de façon microscopique, cette
polarisation n’est sensible qu’à des fréquences voisines de 108Hz. Les dipôles s’orientent suivant la direction
du champ électrique applique. En l’absence de champ, les dipôles sont orientes de façon désordonnée, de
telle façon que la polarisation globale est pratiquement nulle.
3.5 La polarisation par charge d’espace (interracial)
Sous l’influence de E, les charges libres d’un matériau ont tendances à ce concentré soit autour d’un
défaut localisé, soit aux joints de grains d’une céramique. Cette accumulation locale de charge provoque la
création de dipôles. Ce type de polarisation a lieu aux basses fréquences.
3.6 Indice de polarisation
On peut caractériser l’état d’un isolant (ou la dégradation de son état) en évaluant l’indice de
polarisation.
Cet indice est défini comme le rapport entre le courant mesuré au bout d’une minute et après 10
minutes : I t 1
ip 
I t 10

La mesure de l’indice de polarisation est surtout utilisée pour évaluer l’état de l’isolation des câbles et
des machines tournantes. L’isolant est considéré comme :
ip  4 : bon 1,5 < ip < 4 : douteux ip  1,5 : mauvais
Selon d’autres procédures (norme française NF C 15-100), la mesure du courant se fait à 30 secondes
et à 1 minute.

7. Diélectriques non linéaires


Les diélectriques linéaires sont caractérises par une relation linéaire entre la polarisation et le
déplacement avec le champ électrique.
P = ε0 χ E

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D = ε0 εr E

7. 1. Diélectriques ferroélectriques :
Est le diélectrique non linéaire le plus typique, en dehors de la dépendance de la permittivité en
fonction du champ, il y a :
 Phénomène d’hystérésis sous l’action d’une tension alternative entre D et E identique à l’hystérésis
magnétique entre B et H ;
 De très grandes valeurs de la permittivité ;
 Variation, de ses paramètres en fonction de la température ;
 Présence d’une polarisation spontanée sans l’application d’un champ externe.
7.2. Diélectriques piézo-électriques :
La piézo-électricité est découverte en 1800 par les chercheurs français Pierre et Paul-Jean Curie. C’est
du a l’apparition de charges électriques sur les surfaces de quelques cristaux quand ils sont soumis à des
forces mécaniques de compression ou de tension par exemple. Il existe l’effet inverse, à savoir la
déformation sous l’action d’une tension électrique. Pratiquement, tous les diélectriques ferroélectriques sont
piézo-électriques.
7.3. Electrets :
Un électret est un compose diélectrique, qui préserve sa polarisation pendant long temps après que le
champ électrique externe qui a produit cette polarisation est enlève, et qui a installe un champ électrostatique
dans l'espace environnant. L’électret crée un champ électrique de la même manière qu’un barreau aimante
crée un champ magnétique.

8. Circuit équivalent d’une isolation en courant alternatif


Un isolant place entre deux conducteurs peut être modélise de manière simplifiée par le circuit
équivalent suivant :
C représente la capacité entre les deux conducteurs
et la résistance R est la résistance d’isolement de l’isolant,
elle est toujours ≥ 1012 Ω.

9. Facteurs influençant les propriétés diélectriques de matériaux

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La permittivité et le facteur de dissipation diélectriques mesurés d’un matériau sont affectés par divers
paramètres physiques externes ou internes tels que fréquence, température, intensité du champ électrique,
humidité et chimique.
9.1 Fréquence
9.2 Température
Une élévation de température contribue à diminuer la durée de vie d’un isolant :
 Diminution de la résistance d’isolement (les isolants ont généralement un coefficient de
température négatif) ;
 Diminution de la rigidité diélectrique ;
9.3 Humidité et autres impuretés.
9.4 Structure physique et chimique
9.5 Intensité du champ alternatif

Matériaux Supraconducteurs
1. Introduction
État très particulier de certains matériaux à l’état solide, pour qu’un matériau soit considéré comme
supraconducteur, il doit présenter deux propriétés distinctes en dessous d’une température caractéristique
du matériau, appelée température critique TC:
 Une absence complète de résistivité électrique
 Un diamagnétisme parfait (effet Meissner)
Cet état ne peut exister que si:
 T < TC (température critique)
 J < JC (densité de courant critique)
 B < BC (champ critique)
Si on refroidit un supraconducteur en dessous de sa température critique dans un champ magnétique
faible, le flux magnétique est expulsé du matériau.
Dans l’état supraconducteur, le matériau a un comportement diamagnétique parfait.
Il est ici important de noter que la supraconductivité peut être détruite par un champ magnétique
extérieur si celui-ci dépasse une certaine valeur définissant le champ critique B C (parfois noté B*).

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2. Température critique et résistivité
La température critique (Tc) est la température à laquelle le matériau voit sa résistivité électrique n’est
plus mesurable. Lorsque cette température limite est dépassée, le matériau revient à son état normal résistif.
3. Champs magnétique critique
L’application d’un champ magnétique fait apparaitre des supercourants qui circulent a la surface du
supraconducteur et sur une épaisseur appelée profondeur de pénétration de London. Ces supercourants créent
une aimantation qui compense le champ magnétique extérieur. L’état supraconducteur peut être détruit par
l’application d’un champ extérieur. Le champ pour lequel le matériau revient a l’état normal est appelé
champ critique
4. Courant ou densité de courant critique
Dans un conducteur résistif, le courant est limité par l’effet Joule. Dans un supraconducteur, le courant
n’échauffant pas le matériau, il pourrait donc être théoriquement infini. Des limites existent en fait (courant
ou densité de courant critiques), mais elles sont en général nettement supérieures à celles du cuivre, ce qui
fait des matériaux supraconducteurs de formidables conducteurs électriques. La densité de courant critique
correspond à la densité maximale au-delà de laquelle une résistivité apparait.

5. L’effet Meissner-Ochsenfelf
En plus de sa résistivité nulle, un supraconducteur expulse les lignes de champ magnétique en dessous
de sa température critique. Cette deuxième propriété n’est pas une simple conséquence de la première.

6. Supraconducteur de type I
On appelle Supraconducteurs de 1ère espèce, ou supraconducteurs de type 1(nommes “soft
superconductors” en anglais), les supraconducteurs qui expulsent complètement le flux magnétique tant
qu’ils ne redeviennent pas complètement normaux
7. Supraconducteurs de type II
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On appelle Supraconducteurs de 2ème espèce, ou supraconducteurs de type II(aussi nommes en anglais
: “hard superconductors”), les supraconducteurs dans lesquels il y a une disparition progressive de l’effet
Meissner. Un supraconducteur de type II est caractérisé par l’existence de deux champs critiques B C1 et BC2.
En dessous de BC1, le flux est totalement expulsé comme pour un supraconducteur de type I. Entre BC1 et
BC2, une partie du flux magnétique pénètre dans le matériau jusqu’à ce que le champ critique B C2 soit atteint.
Au dessus de BC2, le matériau retourne à l’état normal. Entre BC1 et BC2, on dit que le supraconducteur est
dans l’état mixte. Les deux champs critiques BC1 et BC2 sont souvent très différents l’un de l’autre. Pour
l’alliage Nb3Sn, par exemple, BC1=0.035T et BC2=23T.

8. Propriétés thermiques des supraconducteurs


8.1 Capacités calorifique (chaleur spécifique)
La capacité calorifique d’un matériau supraconducteur présente une discontinuité marquée à la
température critique.
8.2 Conductivité thermique
Dans les métaux ordinaires comme le cuivre, une conductivité électrique élevée est accompagnée
d’une forte conductivité thermique. A l’inverse la conductivité thermique dans l’état supraconducteur est
beaucoup plus petite que dans l’état normal et devient pratiquement nulle à basse température.

9. Classes de supraconducteurs
9.1 Supraconducteurs conventionnels
Certains physiciens définissent les supraconducteurs conventionnels comme étant ceux qui sont bien
décrits par la théorie BCS. D'autres, plus spécifiques, les définissent comme ayant un mécanisme de
formation de paire de Cooper qui fait intervenir l'interaction électrons – phonons.
On a réussi récemment (2015) à trouver des supraconducteurs conventionnels dont la température

critique est élevée (203 K soit -70°C), mais à une pression très importante de l'ordre du million de bars.

9.2 Supraconducteurs non conventionnels


Les supraconducteurs non conventionnels (parfois appelés « exotiques » ou « nouveaux
supraconducteurs ») désignent des matériaux souvent synthétisés artificiellement en laboratoire qui ne
peuvent pas être décrits avec la théorie BCS, ou dont on ne comprend pas encore théoriquement l'origine de
la supraconductivité. Ils diffèrent des supraconducteurs conventionnels en particulier dans le mécanisme à

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l'origine de la formation des paires d'électrons, dites paires de Cooper, responsables de la supraconductivité.
10. Applications de la supraconductivité
Le frein principal au développement des applications de la supraconductivité est la température très
basse à laquelle elle se manifeste.
 Fabrication de bobine de plus petites dimensions dont le champ atteint 20T;
 Fabrication de magnétomètres ultrasensibles capables d’atteindre une résolution de 10-15 T;
 Fabrication de circuits en microélectronique.
.
10.1 Les applications médicales
Une application médicale est l’imagerie par résonance magnétique (I.R.M et RMN).
10.2 Les aimants pour la recherche
Il y a les aimants pour les laboratoires, qui génèrent plusieurs Teslas. Des inductions de 31,35 Teslas
ont été obtenues et cette valeur était le record mondial en 1993.
10.3 Le stockage de l’´electricit´e
Le seul moyen de conserver indéfiniment l’´electricitée serait son stockage sous forme magnétique,
évidemment dans des bobines supraconductrices.
10.4 Les trains à lévitation magnétique
Imaginons un train qui glisse quelques centimètres au dessus de la voie `à plus de 500 km/h. Cela
existe (au Japon. )
10.5 La bombe électromagnétique
Malgré le fait que ces travaux soit classées secret défense, les recherches actuels portent sur
l’utilisation de supraconducteurs `a température élevées (Type II) pour créer un champ magnétique très
puissant.
10.6 Les supraconducteurs plastiques
MURRAY HILL, N. J. – scientifiques des laboratoires de Bell, dans la recherche et le
d´enveloppement des technologies Lucent (NYSE : LU), ont crée la première matière plastique du monde
dans laquelle la résistance `a l’´ecoulement de l’´electricit´e disparaît au dessous d’une certaine température,
en faisant donc un supraconducteur
10.7 Électro-aimants
La réalisation d'électro-aimants supraconducteurs constitue certainement l’application la plus
courante de la supraconductivité.
10.8 Transport de l'énergie

16
 La ligne à haute tension supraconductrice de 48 km doit être testée en Corée du Sud, destinée à
transporter 50 MW..
 Construit par l'entreprise française Nexans en avril 2008, près de New York, un câble électrique
supraconducteur de 600 m de long, qui permet de transporter une puissance de 574 MW, alimente
300 000 foyers dans l'île de Long Island. Il s’agit de quatre fois plus de puissance qu'un câble de
cuivre classique de même section, grâce à un matériau supraconducteur à base de cuivre et de bismuth
(Bi-Sr- Ca-Cu-O).

Les semi-conducteurs
1. Définition
Les semi-conducteurs sont des matériaux dont la conductivité est intermédiaire entre celle des
conducteurs et celle des isolants (10-4 Ωcm - 106 Ωcm). Cette conductivité des semi-conducteurs, à la
différence de celle des conducteurs et des isolants, dépend fortement de leur pureté, des irrégularités de leur
structure, de la température et d’autres quantités physiques et chimiques.
Cette propriété représente leur avantage principal puisqu'elle permet la construction de la plupart
des composants électroniques ayant des caractéristiques très diversifiées. Aux très basses températures, ils
se comportent comme des isolants et aux températures élevées, comme des conducteurs.
La nécessité de contrôler des courants de forte intensité par d’autres courants de plus faible intensité
a entraîné ces dernières années d’énormes progrès dans la fabrication des composants de l’électronique dite
de puissance.

2. Historique
 1833 : Michael Faraday remarque l'augmentation du pouvoir conducteur de certains métaux lorsque
l'on augmente la température, contrairement aux métaux classiques dont la résistivité augmente avec
la température.
 1839 : Antoine Becquerel découvre l'effet photovoltaïque. Il constate une différence de potentiel en
éclairant le point de contact entre un conducteur et un électrolyte.
 1879 : Effet Hall. Edwin Herbert Hall découvre une différence de potentiel dans le cuivre dans la
direction perpendiculaire au courant et au champ magnétique.
 1947 : John Bardeen, William Shockley et Walter Brattain découvrent l'effet transistor.
 1954 : Fabrication des premiers transistors en silicium.

17
 1958 : Réalisation du premier circuit intégré par Jack Kilby.
 1961 : Théorie moderne des semi-conducteurs. Kenneth Geddes Wilson décrit les semi-conducteurs
comme isolant à faible bande interdite.

3. Origine des propriétés électriques des semi-conducteurs


 Lorsque la température augmente, certains des électrons reçoivent une énergie suffisante (par
agitation thermique) pour échapper à l'attraction du noyau et devenir des électrons libres. Les
électrons peuvent se mouvoir sous l'effet d'un champ électrique. Lorsqu'un cristal de semi-
conducteurs est soumis à une différence de potentiel électrique, les électrons (de charges négatives)
vont se déplacer vers le potentiel le plus positif.
 A ce mécanisme de conduction se superpose une conduction, dite par trous. Lors de la libération d'un
électron, il laisse une place vide appelé trou (charge positive). Le trou créé par le départ d'un électron
est comblé par un électron voisin. Le départ de cet électron créé un nouveau trou qui, lui aussi est
comblé par un électron voisin. Le trou initial semble ainsi se déplacer vers le potentiel le plus négatif.

4. Types des semi-conducteurs


4.1 Les semi-conducteurs intrinsèques (purs)
Les semi-conducteurs sont des solides cristallisés. Dans le cas du silicium, qui est le semi-conducteur le
plus utilisé, la rigidité du cristal est assurée par la mise en commun de quatre électrons périphériques avec
quatre électrons d’atomes voisins. La libération d’un électron laisse place à un trou. L’atome
correspondant est alors devenu un ion positif.

Le semi-conducteur devient donc un conducteur puisqu’il contient des électrons libres porteurs de
charge (-e). Par ailleurs, certains électrons libres peuvent se fixer dans des trous qui n’étaient pas les leurs au
départ, avant de repartir pour se fixer dans d’autres trous. Toutefois, l’ensemble reste neutre puisqu’il y a
autant de trous que d’électrons libres.
Beaucoup de semi-conducteurs, comme le germanium (Ge), le silicium (Si), l'arséniure de gallium
(GaAs) sont utilisés en électronique, mais le rôle du silicium est de loin prédominant. Le silicium pur
(intrinsèque) est un élément chimique de quatrième valence (quatre électrons périphériques - groupe IV) qui
a une structure cristalline.

18
4.2 Les semi-conducteurs extrinsèques.
Pour augmenter la conductivité des semi-conducteurs et les rendre utilisables, un certain nombre
d'impuretés (atomes étrangers) sont introduits dans la structure cristalline. Le processus d'introduction
d'impuretés (par diffusion ou implantation ionique) s'appelle dopage, et donne naissance aux semi-
conducteurs dopés (ou extrinsèques).
Ainsi la conductivité du semi-conducteur dopé est déterminée par la nature et la concentration en
atomes d'impuretés. Ces atomes d'impuretés sont des éléments chimiques de troisième valence (trois
électrons périphériques - groupe III: B, Bore; In, Indium) ou de cinquième valence (cinq électrons
périphériques - groupe V: P, Phosphore; As, Arsenic; Sb, Antimoine).

4.2.1 Semi-conducteur de type N


Ajoutons un atome qui possède cinq électrons libres sur sa couche périphérique. Quatre de ces cinq
électrons vont assurer les liaisons avec les atomes voisins, et le dernier va rester libre.
L’atome d’impureté ainsi ajouté est appelé atome donneur. Les électrons libres sont devenus
majoritaires, alors que les trous par voie de conséquences sont devenus minoritaires. Le semi-conducteur
ainsi dopé est de type N (à porteurs majoritaires négatifs).

4.2.2 Semi-conducteur de type P


L'introduction d'un atome de troisième valence (atome accepteur), dans une structure cristalline de
semi-conducteurs provoque la création d'un trou, puisque sa liaison avec les quatre atomes de silicium est
incomplète.
L'atome de l'impureté, pour sa part, devient un ion négatif fixe. Ainsi les électrons libres sont-ils
devenus minoritaires tandis que les trous par voie de conséquences devenaient majoritaires. Le semi-
conducteur ainsi dopé est de type P (à porteurs majoritaires positifs).

5. La jonction PN.
La jonction PN est à la base de la plupart des applications des semi-conducteurs. Elle est créée par la
mise en contact d'un semi-conducteur de type P et d'un semi-conducteur de type N.
Dans la zone de contact, les électrons libres du segment N pénètrent dans le segment P et se
recombinent avec les trous. De même, les trous du segment P pénètrent dans le segment N et se recombinent
avec les électrons. Ce phénomène est appelé diffusion.
.Dans cette zone, des anions et des cations fixes créent un champ électrostatique ED, dirigé de N vers P. Il en
résulte une tension de diffusion VD entre les frontières de la zone de transition

19
6. La jonction PN polarisée
6.1 Polarisation en sens direct
La région P est reliée au pole  du générateur. Il règne de ce fait une différence de potentiel imposée par le
générateur qui reste inférieure à la tension de diffusion, mais qui entraîne une augmentation de potentiel de la
région P.
Les porteurs majoritaires susceptibles de franchir la jonction deviennent plus nombreux qu’en
l’absence de polarisation: l’énergie nécessaire pour passer cette zone n’est plus que de eVD  V  au lieu de

eVD .
Le courant de diffusion devient alors très supérieur au courant de saturation. On définit alors le
courant direct noté Id tel que I d  I D  I S  I D .

6.2 Polarisation en sens inverse


C’est la région N qui est maintenant reliée au pole  du générateur
Du fait de la différence de potentiel, la région P est le siège d’une diminution de potentiel égale à V.
La d.d.p aux bornes de la zone de transition est alors VD  V . A l’inverse du cas précédent, les porteurs de
charge majoritaire susceptibles de passer la zone de transition sont beaucoup moins nombreux puisqu’ils
doivent fournir une énergie supérieure à eVD  V  . Le courant de diffusion devient de ce fait négligeable. On
introduit dès lors le courant inverse noté Ii qui est tel que I i  I S  I D  I S .
Or ce courant est toujours très faible (voire négligeable dans la plupart des cas) puisqu’il est dû aux
porteurs de charges minoritaires.

20
Chapitre 1 : Généralités sur la haute tension

1- Généralités sur la haute tension


Définition : une haute tension est toute tension qui engendre, dans les composants d’un système, des
champs électriques suffisamment intenses pour modifier, de manière significative, les propriétés de la
matière, en particulier des matériaux isolants.
Il est d'usage de classer les lignes électriques en fonction de leur tension de fonctionnement :
 Basse tension - moins de 1 000 volts, utilisée pour la connexion vers un immeuble d'habitation ou
de petits clients commerciaux et de l'utilitaire ;
 Moyenne tension - entre 1 000 volts (1 kV) et 33 kV, utilisée pour la distribution dans les zones
urbaines et rurales ;
 Haute tension - entre 33 kV et 230 kV utilisée pour le transport de grandes quantités d'énergie
électrique ;
 Très haute tension - plus de 230 kV à 800 kV utilisée pour de longues distances, de très grandes
quantités d'énergie électrique ;
 Ultra haute tension - supérieure à 800 kV.
Leurs fréquences sont 50 ou 60 Hz avec des courant transportés vont de 400 à 3 000 A.
Dans la plupart des pays la tension varie entre 220 et 500 kV. II existe des projets jusqu’à 1200
kV.
2- Utilité de la haute tension
L’énergie électrique sort des centrales avec une tension de quelques kV (5 à 10 kV), le transport se
fait avec une haute tension (220 kV et plus) pour minimiser les pertes Joule dans la ligne et de pouvoir
transiter de grandes puissances.
 l'élévation du courant :
⇒ Augmentation de l’échauffement.
⇒ Augmentation de la section
⇒ Augmentation du poids
 l'élévation de la tension :
⇒ Augmentation du champ électrique
⇒ Augmentation des distances d’isolement
Le rendement de la ligne de transport est un autre paramètre entre en jeu et qui nous a permet de
choisir la bonne technique pour augmenter la puissance transportée.

1
En fonction des niveaux de tension composée on trouve :
U (kV) 132 220 380 750
η 0.79 0.91 0.97 0.99
Il est clair qu'avec l'augmentation de la tension le rendement s'améliore. C’est pour quoi en
pratique on utilise la haute tension pour le transport de l’énergie électrique.

3- Les Perturbations dues à la haute tension ?


 Claquage diélectrique ⇒ Détérioration provisoire ou définitive des spécifications de l’isolant ;
 L’effet de couronne : est un phénomène de décharge électrique partielle entraînée par
l'ionisation du milieu entourant un conducteur. ⇒ Perturbations sonores, rayonnement
électromagnétique, perte d’énergie active;
 Dangers des tensions et des champs électriques pour l’être humain.
4- Lignes à courant continu
L’utilisation de la Haute Tension continue HVDC ( High Voltage Direct Current) dans les réseaux
peut être possible dans les cas suivants :
 Lignes longues (> 1000 km) des réseaux UHT;
 Longs câbles souterrains ;
Utilisation de convertisseurs statiques pour transformer l’énergie alternative en continu et vice-
versa, vu que la majorité des appareillages utilisent la tension alternative.
5- Comparaison entre lignes aériennes et câbles souterrains HT
 Difficultés technologiques d’isolation des câbles qui ne permettent pas d’atteindre des tensions
très élevées ;
 Problème de l’évacuation de la chaleur ;
 Difficulté de connexion entre ligne aérienne et câble ;
 Limitation de puissance due à la capacité élevée des câbles ;
 Difficulté de maintenance en cas de défaut ;
 Les coûts relatifs qui sont élevés pour les câbles, environ 10 fois supérieurs aux coûts des lignes.

2
Chapitre 2 : Généralités sur les contraintes dues à la HT

1- Phénomènes lies au courant et à la tension électriques


Une augmentation ou une diminution anormale des grandeurs nominales dans un circuit électrique
constitue un défaut ou une perturbation. Les défauts les plus courants sont :
 Surintensité (par surcharge, par court-circuit) ;
 Surtension.
 Baisse ou manque de tension.
2- Surintensité
2.1 Définition
On appelle surintensité tout courant supérieur à la valeur assignée (valeur nominale d’emploi). Les
surintensités sont les causes principales des incendies électriques. On distingue habituellement dans les
surintensités, les surcharges et les courts-circuits.
Surcharge : Demande de puissance plus importante et élévation de l’intensité de 1 à 10 In pour un
circuit électrique. Les courants de surcharge entraînent l’élévation de la température dans les conducteurs,
la dégradation de leur isolant.…..., On distingue deux types de surcharges.
 Surcharge temporaire;
 Surcharge prolongée.
Court-circuit : Elévation brutale de l’intensité du courant absorbé de 10 à 1000 In par le circuit due
à un contact électrique entre deux conducteurs.
Ces deux effets peuvent entraîner le sectionnement et la détérioration des câbles d’alimentation
ainsi que la détérioration complète ou partielle d’un équipement électrique.
2.2 Principes de la protection
Tout dispositif de protection doit à la fois détecter la perturbation et couper le circuit qui est à
l'origine de cette perturbation. Dans le cas des surintensités on doit définir le rôle du dispositif :
 Protection contre les surcharges.
 Protection contre les courts-circuits.
 Protection contre tous les types de surintensité.
Une des caractéristiques essentielle d'un dispositif de protection contre les courts circuits est son
pouvoir de coupure.
Toute canalisation est définie par sa contrainte thermique. En fonction de la section, du courant de
court-circuit, de la nature de l'âme et de celle de l'isolant, on calcule le temps pendant lequel le conducteur
peut véhiculer le courant de court-circuit sans que sa température ne dépasse la valeur maximale qu'il peut
supporter.

3
La valeur du coefficient K est de :
 74 pour les conducteurs en aluminium isolés au PVC
 115 pour les conducteurs en cuivre isolés au PVC
 135 pour les conducteurs en cuivre isolés au caoutchouc ou butyle
 143 pour les conducteurs en cuivre isolé au PR ou à l'éthylène propylène
2.3 Appareillages de protection
2.3.1 Fusible :
La fonction du fusible est d’assurer la protection des circuits électriques contre les courts- circuits
et les surcharges par la fusion d’un élément calibré lorsque le courant qui le traverse dépasse la valeur de
son calibre.
Il existe principalement quatre types de fusibles :
 Les fusibles gG : Les fusibles gG sont des fusibles dit « protection générale », protègent les
circuits contre les faibles et fortes surcharges ainsi que les courts-circuits ;
 Les fusibles aM : Les fusibles aM sont des fusibles dit « accompagnement moteur », protègent
les circuits contre les fortes surcharges ainsi que les couts-circuits;
 Les fusibles AD : Les fusibles AD sont des fusibles dits «accompagnement disjoncteur», ce type
de fusibles est utilisé par les distributeurs sur la partie de branchement ;
 Les fusibles UR : Les fusibles ultra-rapides (UR) assurent la protection des semi- conducteurs de
puissance et des circuits sous tension continue.
a. Choix d’un fusible
Le choix du fusible s’effectue sur les points suivants :
 La classe : gG ou aM ;
 Le calibre In ;
 La tension d’emploi U (inférieure ou égale à nominale Un) ;
 Le pouvoir de coupure Pdc ;
 La forme du fusible (cylindrique ou à couteaux) ;
 La taille du fusible ;
 Par ailleurs, il faut vérifier que la contrainte thermique du fusible est bien inférieure à celle de la
2 2
ligne à protéger : I .t du fusible < I .t de la ligne.
b. Avantages et inconvénients d’un fusible
Avantages
 Coût peu élevé ;
 Facilité d’installation ;
 Pas d’entretien ;
 Très haut pouvoir de coupure ;

4
 Très bonne fiabilité ;
 Possibilité de coupure très rapide (UR).
Inconvénients
 Nécessite un remplacement après fonctionnement ;
 Pas de réglage possible ;
 Déséquilibre en cas de fusion d’un seul fusible sur une installation triphasée ;
 Surtension lors de la coupure.
2.3.2 Relais thermique
Le relais thermique est un appareil qui protège le récepteur placé en aval contre les surcharges et
les coupures de phase. Pour cela, il surveille en permanence le courant dans le récepteur.
Le relais thermique se choisit en fonction de la classe désirée et/ou du courant nominal du
récepteur à protéger. La classe est définie en fonction de la durée de déclenchement pour un courant de
7,2 fois le courant de réglage.
• Classe 10A : Temps de déclenchement compris entre 2 et 10 s.
• Classe 20 A : Temps de déclenchement compris entre 6 et 10 s.
2.3.3 Relais magnétique (électromagnétique)
Le relais magnétique, encore appelé relais de protection à maximum de courant, est un relais
unipolaire (un pour chaque phase d’alimentation) dont le rôle est de détecter l’apparition d’un court-
circuit.
2.3.4. Relais magnétothermique
C’est l’association d’un relais magnétique et d’un relais thermique, le premier assurant la
protection contre les surintensités brutales (déclenchement instantané), éventuellement les courts- circuits,
le second contre les surcharges lentes (déclenchement retardé).
2.3.5 Discontacteurs
Le discontacteur est un contacteur équipé d’un relais thermique destiné à assurer la protection
contre les surcharges. Le discontacteur :
 Permet la commande à distance ;
 Réalise des systèmes automatiques ;
 Détecte toute coupure de l’alimentation ;
 Assure des verrouillages électriques ;
 Sépare le circuit de commande du circuit de puissance ;
 Protège les récepteurs contre les surcharges.
2.3.6 Le Disjoncteur Magnétothermique
C’est un organe électromécanique de protection, dont la fonction est d'interrompre le courant
électrique en cas d'incident sur un circuit électrique.

5
Les principales caractéristiques électriques des disjoncteurs sont :
 La tension assignée d'emploi Ue qui représente la tension maximale de fonctionnement du
disjoncteur ;
 Le courant assigné In, encore appelé « calibre », qui correspond à la valeur maximum du courant
que le disjoncteur peut supporter de manière permanente ;
 Le pouvoir de coupure ultime Icu ou pouvoir de coupure nominal Icn qui correspond à l'intensité
maximale d'un courant de court-circuit théorique, que le disjoncteur est capable d'interrompre sans
risque de destruction, il doit être supérieur au courant de court-circuit que l’on peut atteindre sur la
ligne ;
a) Disjoncteur divisionnaire (domestique)
La tendance est au remplacement des fusibles sur les tableaux de distribution d’abonnés par des
disjoncteurs magnétothermiques qui assurent la protection des lignes et des appareils d’utilisation.
b) Disjoncteur industriel BT
Pour la commande de la protection des circuits de moteurs et de distribution, il existe deux types
de construction de disjoncteurs. La commande de ces disjoncteurs est en général manuelle, ils sont
équipés de relais thermiques magnétiques ou magnétothermiques.
c) Disjoncteur moyenne et haute tension (MT et HT)
Ils sont destinés à la protection des réseaux de distribution, et des postes de transformation.
3- Surtension
3.1 Définition
On désigne par surtension toute différence de potentiel anormale apparaissant dans les circuits
électriques et qui est susceptible d'endommager les éléments de ces circuits (lignes, machines, etc...). On
distingue deux sortes de surtensions :
 transversales apparaissant entre un conducteur et la terre ou entre deux conducteurs,
 longitudinales ou entre spires, correspondant à un accroissement exagéré de la différence de
potentiel entre deux points voisins d'un même conducteur.
3.2 Différents types de surtension dans les réseaux électriques
Quatre types de surtension peuvent perturber les installations électriques et les récepteurs :
 Surtensions de manœuvre : surtensions à haute fréquence ou oscillatoire amortie causées par une
modification du régime établi dans un réseau électrique (lors d’une manœuvre d’appareillage).
Elles sont d'une durée de quelques dizaines microsecondes à quelques millisecondes.
 Les surtensions à fréquence industrielle : Parmi ces surtensions, on peut citer : surtension
provoquée par un défaut d’isolement, surtension sur une longue ligne à vide, et surtension par
ferrorésonance.

6
 Surtensions causées par des décharges électrostatiques. Surtensions à très haute fréquence très
courtes (quelques nanosecondes) causées par la décharge de charges électriques accumulées.
 Surtensions d’origine atmosphérique : Les surtensions d’origine atmosphérique sont causées par
le coup de foudre direct ou indirect sur les lignes électriques.
4- Surtensions atmosphériques
4.1 Caractéristiques des surtensions d’origine atmosphérique
Dans le monde, entre 2000 et 5000 orages sont constamment en formation. Ces orages sont
accompagnés de coups de foudre qui constituent un sérieux risque pour les personnes et les matériels. Les
éclairs frappent le sol à la moyenne de 30 à 100 coups par seconde, soit 3 milliards de coups de foudre
chaque année.
Comme il peut être constaté, 50% des coups de foudre sont d’intensité supérieure à 33 kA et 5%
d’intensité supérieure à 65 kA. L’énergie transportée par le coup de foudre est donc très élevée.
Les bâtiments de grande hauteur sont les bâtiments plus particulièrement foudroyés.
4.2 Nature et comportement de la foudre
La foudre est un phénomène électrique à haute fréquence qui produit des surtensions sur tous les
éléments conducteurs et particulièrement sur les câblages et les équipements électriques.
La foudre est une décharge électrique entre un nuage et le sol ou entre deux nuages.
On peut chiffrer approximativement les grandeurs d'un coup de foudre :
 108 à 1010 V pour le potentiel d'un nuage ;
 5 à 10 kV/m pour le champ électrique au voisinage du sol pendant les orages ;
 20 à 60 kA pour l'intensité d'une décharge
 200 kA pour des valeurs extrêmes
Les éclairs produisent une énergie électrique impulsionnelle extrêmement importante :
 De plusieurs milliers d'ampères (et de plusieurs milliers de volts),
 De haute fréquence (de l'ordre du mégahertz),
 De courte durée (de la microseconde à la milliseconde)
4.3 Mode d’action de la foudre sur les lignes
Aussi bien les réseaux BT que les réseaux HT sont influencés par la foudre et cela de quatre
manières :
 Par coup de foudre direct : le coup de foudre «direct» est celui qui atteint directement les
installations électriques (lignes aériennes, postes, …). Son énergie est importante puisque 50 % des
coups de foudre dépassent 25 kA crête et 1% sont au-delà de 180 kA ;
 Par coup de foudre indirect : c'est la manifestation à distance d'un coup de foudre direct. Ses effets
sont ici abordés selon trois aspects : les surtensions conduites (font suite à un impact sur des lignes
aériennes. Elles peuvent atteindre plusieurs centaines de kilovolts). L'élévation du potentiel de terre

7
(lorsque le courant de foudre est écoulé par le sol. Cette variation du potentiel de terre touche les
installations lorsque l'impact de la foudre au sol est à proximité de leurs prises de terre). Le
rayonnement (le rayonnement est un autre effet, car un coup de foudre indirect peut produire une
variation extrêmement rapide du champ électromagnétique. Laquelle est à l'origine des tensions
induites);
 Par induction électromagnétique (C’est le rayonnement électromagnétique du courant de foudre
qui induit un fort courant et une surtension sur le réseau d’alimentation électrique) ;
 Par induction électrostatique.
4.5 Dispositifs de protection contre les foudres
Ils peuvent être classés en deux catégories :
 Les parafoudres (ou déchargeurs) ;
 Les éclateurs à tige ou de coordination.
5- Les parafoudres (définitions et caractéristiques)
5.1 Définition
Le parafoudre est un dispositif destiné à limiter les surtensions transitoires d’origine
atmosphérique et à dériver les ondes de courant vers la terre, afin de limiter l’amplitude de cette
surtension à une valeur non dangereuse pour l’installation électrique et l’appareillage électrique.
Le parafoudre élimine les surtensions :
 En mode commun, entre phase/terre ou neutre/terre
 En mode différentiel, entre phase/phase ou phase/neutre
Les parafoudres seront toujours placés le plus près possible des installations à protéger, ou aux
jonctions lignes aériennes-câbles. Dans les grands postes, on aura même intérêt à placer plusieurs
parafoudres sur les mêmes barres.
5.2 Caractéristiques d’un parafoudre
Les principales grandeurs suivantes sont utilisées dans les parafoudres:
 La tension d'amorçage est la tension minimum pour laquelle le parafoudre fonctionne. A 50 Hz,
elle aura pour valeur au moins 2 fois la valeur efficace la plus élevée du réseau.
 La tension résiduelle est la tension maximum aux bornes du parafoudre pendant le passage du
courant de décharge. Tension et courant sont liés par : Ur = Idécharge * Rtot parafoudre ;
 La tension d’extinction ou tension de désamorçage est la valeur la plus élevée de la tension de
service pour laquelle le parafoudre interrompt son courant de suite. C'est généralement la valeur
qui désigne le parafoudre ;
 Le pouvoir de décharge est l'intensité maximum du courant que le parafoudre peut écouler,
plusieurs fois de suite, sans être endommagé ;

8
 Le courant de suite est le courant fourni par le réseau et qui subsiste un temps plus ou moins long
après le passage du courant de décharge. Il doit s'annuler de lui-même à la fin d'une alternance de
la tension.
Un parafoudre doit remplir les conditions suivantes :
 A l'apparition d'une surtension, mettre le conducteur à la terre dans un temps très court (< 0,1 μs) ;
 Se désamorcer rapidement après l'écoulement à la terre de la décharge,
 Avoir une tension d'amorçage et une tension résiduelle aussi stables que possible pendant des
années; elles doivent en outre être indépendantes de la polarité et de la forme de l'onde, des
conditions climatiques.
5.3 Les types de parafoudre :
Il existe trois types de parafoudre :
 parafoudre de type 1
Le parafoudre de type 1 est préconisé dans le cas particulier des bâtiments tertiaires et industriels,
protégés par un paratonnerre ou par une cage maillée.
Il protège l’installation électrique contre les coups de foudre directs. Les parafoudres de type 1
sont caractérisés par une onde de courant 10/350 μs.
 parafoudre de type 2
Le parafoudre de type 2 est la protection principale de toutes les installations électriques basse
tension. Installé dans chaque tableau électrique, il évite la propagation des surtensions dans les
installations électriques et protège les récepteurs. Les parafoudres de type 2 sont caractérisés par une onde
de courant 8/20 μs.
 parafoudre de type 3
Ces parafoudres possèdent une faible capacité d’écoulement. Ils sont donc obligatoirement
installés en complément des parafoudres de type 2 et à proximité des récepteurs sensibles. Les
parafoudres de type 3 sont caractérisés par une combinaison des ondes de tension (1,2/50 μs) et de
courant (8/20 μs).
6- Les éclateurs
Le moyen le plus simple de protéger un réseau est de placer des éclateurs selon le schéma ci-
après:

Utilisés en MT et HT, ils sont placés sur les points des réseaux particulièrement exposés et à
l’entrée des postes MT/ BT.

9
Chapitre 3 : Générateurs et mesure en Haute Tension

1- Générateurs de tension alternative


1.1 Transformateur élévateur
Le transformateur élévateur représente la source de haute tension la plus répandue et la plus
utilisée dans la pratique. Ce sont des transformateurs de quelques centaines de VA a quelques kVA, dont
l’objectif principal est de procurer une haute tension au détriment du courant qui est de l’ordre du
milliampère généralement.
1.2 Circuit résonnant
Dans les essais réalises en haute tension, quelques fois il se produit une explosion de l’équipement
teste, suite a l’apparition d’une forte surtension générée par résonance électrique.
Exemple : considérons un isolant de capacité C alimente par une Haute Tension délivrée par un
transformateur.
r1+ j ω1 L1 : impédance de l’enroulement primaire du transformateur.
r2 + j ω2L2 : impédance de l’enroulement secondaire du transformateur.
Lω : impédance shunt du transformateur, généralement négligée devant ω1 1 L1 et ω2 L2.
C : charge capacitive d’impédance ω2C .

Si par hasard une résonance accidentelle se produit, le courant devient tellement


grand que la surtension aux bornes de la charge atteint jusqu’a 20 a 50 la tension appliquée et peut
provoquer une explosion de la charge.
Le phénomène de résonance est mis a profit pour produire de très hautes tensions; une impédance
de réglage variable insérée en série avec le circuit du transformateur permet de régler et d’augmenter la
tension a des valeurs très grandes (jusqu’a 600 kV).

10
1.2.1 Générateur à circuit résonant série
Les générateurs à circuit résonant série sont principalement utilisés pour les tests de câbles Sur
site. En ajoutant une inductance en série sur le secondaire du transformateur, accordée à la charge, on
multiplie la tension par un facteur à peu près égal à son facteur de qualité.

1.2.2 Générateur à circuit résonant parallèle


Le générateur à circuit résonant parallèle, dont le schéma de principe est illustré à la Figure ci-
dessous présente des similitudes avec le circuit série, puisqu’il est son dual. Une inductance L est rajoutée
en parallèle avec la capacité C est doit être calculée de façon à être accordée avec C pour la fréquence de
la tension d’alimentation. Le tous est en série avec l’inductance L’’cc de court circuit ramenée au
secondaire du transformateur HT

Le facteur de réduction de courant est défini par :

Ce circuit présente l’avantage de diminuer le courant de transformateur haute tension puisque ce


dernier n’alimente pas l’objet C mais les pertes d’actives de la bobine.
2- Générateurs de tension continue
2.1 Redresseur de tension alternative
2.1.1 Redresseur simple alternance :
2.1.2 Redresseur double alternance :
2.2 Doubleur de tension :

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Il y a plusieurs types de doubleurs de tension, mais le principe est le même;
Le plus répandu est le doubleur de Schenkel.
Doubleur de Schenkel :
Pendant l’alternance négative le condensateur C1 se charge à la tension V max, à l’alternance
suivante cette tension qui s’ajoute à la tension du transformateur donne une tension aux bornes de C égale
a 2 Vmax. La tension a vide obtenue a la sortie est donc U= 2Vmax c

Remarque : l’avantage du doubleur de Schenkel est qu’il constitue l’élément de base du redresseur en
cascade.

2.3 Redresseur en cascade :


La cascade, appelée cascade de Greinacher ou de Cockcroft-walton, est constituée par un
empilement de N de doubleurs de type Schenkel.
Comme chaque étage délivre une tension a vide égale a 2V max , la tension obtenue (a vide) est U c
= 2nVmax c avec n : nombre d’étages.

Chaque diode doit supporter une tension inverse égale à 2 Vmax.

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Remarque : le nombre optimal d’étages ne dépasse pas généralement 10, car au delà la chute de
tension devient trop importante. Ce type de générateur délivre une tension qui peut atteindre 5 MV. Mais
l’ordre de grandeur du courant délivre qui est de 10 mA reste faible.
2.4 Multiplicateur de tension
La première phase consiste à fermer les interrupteurs S 1 pour charger en parallèle les
condensateurs Ci .Apres, on ouvre les interrupteurs S1 et on ferme S2 : les tensions des condensateurs Ci
qui sont maintenant en série, s’ajoutent pour donner aux bornes de C une tension de sortie Uc=nU0 . Avec
n : nombre de condensateurs Ci.

3. Générateurs de tensions de choc


3.1 Définition
Une tension de choc est une (onde) de tension transitoire, caractérisée par une montée rapide
pendant un temps très bref de l’ordre de quelques μs de la tension suivie généralement d’une décroissance
plus lente. La tension de choc est une très haute tension unidirectionnelle
Le front d’onde est la partie de la tension de choc qui précède le passage par la crête.
La durée conventionnelle du front est la durée définie en remplaçant le front réel par un segment
de droite passant par deux points spécifiés du front.
La queue d’onde est la partie de la tension de choc qui suit le passage par la crête.
La durée jusqu’à mi-valeur est l’intervalle de temps compris entre l’origine de la tension de choc
et l’instant de la queue où la tension a décru à la moitié de sa valeur de crête.
Tous les générateurs de choc sont identifies par les deux constantes de temps t 1 et t2 :
T1 = 1,2 μs  0,36 μs (30%), T2 = 50 μs  10 μs (20%). Norme CEI 60060-1
L’onde de choc standard normalisée pour l’étude de :
 La foudre est l’onde 1,2/50 μs (t1 = 1,2μs et t2 = 50μs).
 La surtension de manœuvre : l’onde 250/2500 μs (t1 = 250μs et t2 = 2500μs).

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3.2 Générateur de choc à un étage

3.3 Générateur de choc à plusieurs étages (Générateur de Marx)

3.4 Générateur de Ruhmkorff


Cet appareil donne une haute tension au secondaire d’un transformateur possédant un rapport de
transformation ü très élevé, avec un primaire alimenté par un courant présentant une dérivée temporelle
très grande.
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En pratique, le primaire du transformateur est alimenté par une tension continue hachée.

La bobine de Ruhmkorff donne des pics de tension de quelques dizaines de kilovolts, à une
cadence de l’ordre du kilohertz. En première approximation, la crête de la tension de sortie vaut :
di p
Uc  2 Lp ü
dt
Lp : inductance du circuit primaire.
ip : courant au primaire.
Applications de la bobine de Ruhmkorff :
 bougies de voiture ;
 trigger de circuit de choc.
 allumage de lampe à décharges.
3.5 Transformateur de Tesla
Le transformateur de Tesla est un transformateur à couplage par l’air dans lequel le primaire et le
secondaire sont en résonance.

La tension de sortie est maximale lorsque : L1 C1 = L2 C2


Dans ce cas, la crête de la tension de sortie vaut approximativement :

û 2  Uo C1 / C2

Uo : tension de charge condensateur C1.


2- Mesure en haute tension
4.1 Electromètre
Le premier appareil utilisé en physique pour la mesure des hautes tensions est le l’électromètre.
Cet appareil est basé sur la loi de Coulomb entrainant la répulsion de fines surfaces métalliques
(feuilles d’or ou d’argent) chargées d’électricité de même signe.

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On calibre l’électromètre, en tension, en fonction de l’angle de déviation α de la feuille métallique
par rapport à la verticale.
4.2 Voltmètre électrostatique
Cet appareil permet la mesure de potentiels élevés sous faible charge. Le voltmètre électrostatique
est un condensateur dont une des plaques est mobile. Lorsque le condensateur est chargé, les plaques
s’attirent mutuellement et le mouvement de la plaque mobile est agrandi et visualisé sur une échelle.
Le voltmètre électrostatique peut mesurer des tensions entre 50 V et 1 MV.
4.3 Mesure galvanométrique
Les mesures galvanométriques peuvent effectuées comme dans le cas de la haute tension continue.
par ce moyen on mesure la valeur efficace de la tension : U = I/(wC)
L’avantage de cette technique est que le courant est suffisant pour rendre la mesure fiable même
en présence de champs électriques perturbateurs et l’inconvénient principal de cette technique est la
dissipation thermique, à utiliser des résistances de l’ordre de 1 MΩ par kV.
4.4 Diviseurs de tensions

4.4.1 Diviseur résistif


Comme dans le cas de la mesure galvanométrique, on soutire un courant de mesure I, Dans ce qui
suit-on montre le schéma équivalent d’un diviseur résistif.

Le rapport de transformation de tension ou rapport de division est défini comme le rapport entre la
haute tension à déterminer et la tension mesurée :

Dans le cas de diviseur résistif le rapport de transformation est donnée par :

4.4.2 Le diviseur capacitif

Les hautes tensions alternatives peuvent être mesurées à l’aide de diviseurs capacitifs.
L’avantage du diviseur capacitif est qu’il consomme très peu d’énergie active. En pratique, le
calcul du rapport de transformation d’un diviseur capacitif doit prendre en considération les capacités

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parasites, contre terre et contre l’électrode haute tension, la capacité du câble coaxial qui sert à la mesure
de la tension U2, ainsi que la capacité de l’éclateur de protection.

 Diviseur capacitif simplifié


Le schéma de principe d’un diviseur de tension capacitif simplifié, c’est-à-dire en négligeant les
pertes diélectriques et les capacités parasites contre l’alimentation haute tension et surtout contre la terre.
En négligeant la présence du voltmètre (haute impédance) et les éléments de protection contre les
surtensions, le rapport de transformation du diviseur capacitif simplifié vaut :

Les rapports de transformation des diviseurs étant élevés, la capacité C1 est un condensateur à
haute tension dont la valeur de capacité est beaucoup plus faible que celle de condensateur C2. Dans ce
cas :

 Diviseur capacitif complet


Le diviseur capacitif complet comprenant les capacités parasites contre terre (capacité Ct) peut être
modélisé comme suit :

Le rapport de transformation du diviseur complet est donné par :

 Le diviseur capacitif de crête

Les valeurs de crête des hautes tensions de choc peuvent être mesurées à l’aide d’un diviseur
capacitif combiné à une capacité de mesure.

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La capacité de mesure CM, qui est chargée à la valeur de crête de la tension de choc, doit être
assez grande pour que sa décharge dans la résistance d’entrée
de l’instrument de mesure de U2 soit lente (constante de temps d’au moins dix secondes).

4.4.3 Le diviseur capacitif – résistif

Les tensions comportant des fréquences élevées, en particulier des tensions de choc, sont mesurées
à l’aide de diviseurs capacitif – résistif.
De tels diviseurs présentent l’avantage d’éliminer les oscillations dues aux inductances parasites.

4.5 Transformateur de tension


Définition : le transformateur de tension est un transformateur de mesure dans lequel la tension
secondaire est pratiquement proportionnelle à la tension primaire et déphasée par rapport à celle-ci d’un
angle approximativement nul.
La mesure obtenue au secondaire du transformateur sera alors transmise à un système de relais de
protection. Dans ce qui suit-on montre le schéma équivalent complet d’un transformateur de tension avec
toutes les valeurs rapportées au secondaire, où Zv est l’impédance équivalente du circuit de mesure
voltmétrique.

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5. Mesure des hautes Tensions de choc
5.1 Diviseur de choc purement résistif
Le schéma de principe d’un diviseur purement résistif, c’est-à-dire simplifié en négligeant la
présence des éléments parasites est montré sur la figure suivante :

Le rapport de transformation du diviseur résistif de choc est donné par la relation :

5.2 Diviseur de choc purement capacitif


Le schéma de principe d’un diviseur purement capacitif, c’est-à-dire simplifié en négligeant la
présence des éléments parasites est montré sur la figure suivante :

Le rapport de transformation du diviseur capacitif pur est donné par la relation suivante :

Pour améliorer la réponse du diviseur capacitif dans une large bande de fréquence Burch propose
de placer un circuit Rb, Cb série à la sortir du câble coaxial :

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6- Mesure des courants sous Haute Tension
6.1 Convertisseur à courant continu
Ce convertisseur est utilisé à mesurer les courant à moyennes tensions continues. En charge le flux
est imposé par le réseau et par
conséquent le courant magnétisant (I0 à vide)
ne peut être changé. N1I1 - N2I2 = N1I0

Quand le transformateur est considéré idéal I 0 = 0 et la relation précédente conduit à :


N1I1 - N2I2 = 0 I2 = I1(N1/ N2)

6.2 Transducteur magnéto-optique


Les transducteurs magnéto-optiques (MOCT : Magnéto-optique Current Transformer)
fonctionnent selon l’effet Faraday.

Avantages
• Excellent précision, de quelques ampères à plusieurs kA.
• Linéarité parfaite (pas de noyau magnétique).
• Pas de secondaire  sécurité de l’utilisateur
• Encombrement et poids réduits.
Transducteur magnéto-optique, jusqu’à 800 kV Courant primaire < 3150 A ; courant secondaire : 1 A

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6.3 Transformateur de courant
Le transformateur de courant est destiné à mesurer des courants à haute tension alternatives, dans
lequel le courant secondaire est pratiquement proportionnel au courant primaire et déphasée par rapport à
celui-ci d’un angle approximativement nul. Son schéma équivalent rapporté au secondaire est montré sur
la figure ci dessous :

6.4 Sonde à effet Hall


L’effet Hall est une conséquence des forces électromagnétiques de Laplace-Lorentz s’exerçant sur
un courant d’électrons i, baigné dans un champ magnétique. L’effet Hall manifeste par l’apparition d’une
tension u, induite aux bornes de la sonde semi-conductrice. Ce dispositif est permet à mesurer les courant
sous haute tension de choc.

Où kH est la constante de Hall et d l’épaisseur de


la plaquette de la sonde de l’ordre de μm.

6.5 Bobine de Rogowski


Ce dispositif est formé d’un fil enroulé en spirale, et dont le retour se fait par le centre de la
spirale. Cette bobine permet de mesurer un courant sans contact galvanique. Mesure de courants
alternatifs ou impulsionnels
Avantages
Système ouvert, permettant de mesurer un courant sans contact galvanique. Possibilité de bobine
de très grandes dimensions.
Utilisation
• Courants dans les transformateurs de puissance ;
• Courants de foudre.

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