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Angleterre

L’Angleterre (England en anglais) est l'une des quatre nations constitutives du Royaume-
Uni. Elle est de loin la plus peuplée, avec 50 763 000 habitants (en 2006), qui représentent
83,8 % de la population du Royaume-Uni2, et la plus grande avec une superficie de
131 760 km², soit environ les deux tiers de la Grande-Bretagne. L'Angleterre a une frontière
commune avec l'Écosse au nord et le Pays de Galles à l'ouest. Elle est bordée par la mer du
Nord, la mer d'Irlande, la mer Celtique, le canal de Bristol et la Manche. La langue officielle
est l'anglais et la monnaie est la livre sterling (£). Le système politique repose sur une
monarchie parlementaire. La monarchie anglaise est l'une des plus vieilles au monde.

L'Angleterre est devenue un État unifié au cours du Xe siècle et tire son nom des Angles, l'une
des tribus germaniques qui s'installèrent sur son territoire aux Ve et VIe siècles. La capitale de
l'Angleterre est Londres, première aire urbaine de Grande-Bretagne et, selon les critères
retenus, de l'Union européenne3.

L'Angleterre est au nombre des pays ayant eu une forte influence culturelle dans le monde.
C'est là que s'est développée la langue anglaise; Londres fut le centre de l'Empire britannique
et le pays vit les débuts de la Révolution industrielle. L'Angleterre fut la première démocratie
parlementaire au monde4.

Le Royaume d'Angleterre constitua une entité distincte jusqu'au 1er mai 1707, date à laquelle
l'Acte d'Union l'unit au Royaume d'Écosse pour créer le Royaume de Grande-Bretagne5, la
principauté de Galles appartenant déjà à l'État anglais.

(Drapeau de l'Angleterre) (Armoiries de l'Angleterre)


Histoire

Stonehenge, un monument néolithique

Préhistoire et Antiquité

Les os proto-humains découverts en Angleterre les plus anciens ont plus de 700 000 ans.
Cette découverte de restes d’Homo erectus a eu lieu là où Norfolk et Suffolk sont aujourd’hui
construites10. Les Homo sapiens sont arrivés dans cette région pour la première fois il y a
environ 35 000 ans, mais à cause des conditions difficiles de la dernière période glaciaire
(connue dans cette région sous le nom de glaciation Devensian)11, ils fuient pour aller dans les
montagnes du Sud de l’Europe. Seuls les grands mammifère s comme les mammouths, les
bisons et les rhinocéros laineux restèrent12. Il y a environ 11 000 ans, quand les couches de
glace commencent à reculer, les humains repeuplent la zone, et des recherches génétiques ont
montré qu’ils viennent du Nord de la péninsule Ibérique. Le niveau de la mer était plus bas
qu’aujourd’hui, et l’Angleterre était reliée par la terre à l’Irlande et à l’Eurasie. L’élévation
des eaux il y a 9 000 ans sépare à nouveau les îles Britanniques, et un demi-siècle plus tard,
c’est au tour de l’Eurasie13.

La culture campaniforme arrive autour de 2 500 av. J.-C., peu avant l’introduction de la
fabrication d’objets faits d’argile et de cuivre14. C’est pendant cette période que des
monuments néolithiques, comme Stonehenge ou Avebury sont construits. En fondant
ensemble de l’étain et du cuivre, tous les deux présents en abondance dans la région, les
humains fabriquent du bronze, et plus tard du fer grâce au minerai de fer existant. Ils sont
capables de tisser de la laine de mouton pour s’en faire des habits. Selon John T. Koch et
d’autres historiens, l’Angleterre, à la fin de l’Âge du bronze, faisait partie d’un réseau
commercial maritime, appelé l’Âge du bronze atlantique, qui inclut toute la Grande-Bretagne,
ainsi que l’Irlande, la France, l’Espagne et le Portugal. Dans ces régions, les langues celtiques
se développent: le tartessien est la plus lointaine langue celtique écrite découverte15.

Pendant l’âge du fer, la culture celte, dérivant du Hallstatt et de La Tène, se propage jusqu’en
Europe centrale. Le développement des fonderies de fer permet la construction de meilleures
charrues, améliorant l’agriculture, et l’efficacité des armes. Les langues brittoniques sont
parlées à l’époque. La société est tribale: la Géographie de Ptolémée recense environ vingt
tribus dans la région, cependant les structures plus anciennes ne sont pas connues car les
Bretons ne savaient ni lire ni écrire. Comme d‘autres régions des marges de l’Empire romain,
de nombreux liens sont tissés avec les Romains. Jules César, de la République romaine, tente
d’envahir deux fois la région en 55 av. J.-C.: bien que les invasions soient des échecs, il
essaya de créer un royaume-client avec le chef des Trinovantes.

La province romaine de Bretagne

Boadicée mène une révolte contre l'Empire romain.

L'Empire romain conquiert l’Angleterre en 43 après J.-C., pendant le règne de l’empereur


Claude, et la région est annexée à l’Empire Romain, sous le nom de Bretagne. Les plus
connus des peuples qui ont tenté de résister à l’invasion sont les Catuvellauni, menés par
Caratacus. Plus tard, une révolte menée par Boadicée, reine des Iceni, est écrasée à la bataille
de Watling Street. Cette nouvelle ère a vu l’existence d’une culture gréco-romaine, avec
l’introduction de la loi et de l’ordre, l’architecture romaine, l’hygiène personnelle, des
systèmes de cultures, l’éducation, et la soie. La Britannia désignait la province romaine qui
couvrait l’Angleterre, le pays de Galles et le sud de l’Écosse du Ier siècle au début du
Ve siècle. Au IIIe siècle, l’empereur Septime Sévère meurt à York, où Constantin est proclamé
empereur par la suite. La chrétienté est pour la première fois introduite au début du IIIe siècle
bien que cette origine soit contestée: on parle d’une introduction par l’intermédiaire soit de
Joseph d'Arimathie, soit de Saint Lucius. Vers 410, les Romains se retirent de l’île à mesure
de leur perte de puissance, pour défendre leurs frontières en Europe continentale.

Les Anglo-Saxons

Articles détaillés : Histoire de l'Angleterre anglo-saxonne et Bretons insulaires.

À la suite de la retraite romaine, l’Angleterre est laissée à l’abandon, et la région devient


propice à des attaques de peuples marins païens, tels les Saxons et les Jutes qui prennent le
contrôle de territoires dans le Sud-Est. Leurs avancées ont été contenues pendant un temps,
après la victoire des Bretons insulaires à la bataille du Mont Badon. Les royaumes
britanniques post-romains dans le Nord, plus tard connus par les bardes anglais comme les
Hen Ogledd, ont peu à peu été conquis par les Angles au cours du VIe siècle. Les Irlandais
effectuaient des raids sur la côte ouest de la Bretagne[réf. nécessaire]. Les Irlandais finissent par
fonder de véritables principautés sur les côtes galloises et écossaises[réf. nécessaire]. Si les
premières sont finalement écrasées, les secondes ont donné naissance à l'Écosse par la fusion
du Dal Riada avec les royaumes britanniques du Nord[réf. nécessaire]. Durant cette période sur
laquelle les sources fiables font défaut (c'est l'Âge sombre ou Dark Ages de l'historiographie
anglaise), des populations bretonnes peu romanisées établirent de nombreux royaumes bretons
dans l'île de Bretagne, notamment dans le pays de Galles et d'autres migrèrent en
Irlande[réf. nécessaire]. De même, là se trouve probablement la cause première d'une émigration en
masse de Bretons vers la péninsule armoricaine, celle-ci prenant alors le nom de Bretagne. Il
existe plusieurs théories qui s’opposent sur l’étendue et l’histoire de l’installation des Anglo-
Saxons en Angleterre. Cerdic de Wessex a peut-être été un Breton insulaire. Cependant, au
VIIe siècle, un patchwork de royaumes anglo-saxons, du nom d’Heptarchie, émerge au sud et
au centre de l’Angleterre: Northumbrie, Mercie, Est-Anglie, Essex, Kent, Sussex et Wessex.

Naissance de l'Angleterre

Articles détaillés : Royaume d'Angleterre et Conquête normande de l'Angleterre.

Northumbrie et Mercie sont alors les forces dominantes. Toutefois, après les conquêtes
vikings au nord et à l’est, et l’imposition du Danelaw, c'est-à-dire la loi des Vikings, Wessex
devient le premier royaume anglais sous Alfred le Grand. L'unification est le fait d'Édouard
l'Ancien, roi de Wessex, assisté de sa sœur Ethelfleda, reine de Mercie dans les années 902-
920: l'Est-Anglie est conquise en 917, le royaume d'York en 918 mais à nouveau perdu en
919, la Northumbrie en 918. Et en 919 la Mercie est annexée au Wessex. Athelstan
d'Angleterre continue de cimenter l'unification en 927, et celle-ci devient complète après la
victoire d’Edred d'Angleterre contre Éric Ier de Norvège. Knut II de Danemark a brièvement
incorporé l’Angleterre dans un empire qui réunissait aussi le Danemark et la Norvège. Plus
tard, Édouard le Confesseur restaure la dynastie des Wessex. Le christianisme est à nouveau
introduit, après avoir été perdu pendant l’Heptarchie, au sud par Augustin de Cantorbéry, et
au nord par Aidan de Lindisfarne, depuis l’Irlande.

En 1066, les Normands de Guillaume le Conquérant, depuis le duché de Normandie, un fief


du Royaume de France, s'emparent de l'Angleterre, chassant Harold II, dernier des rois anglo-
saxons. Ceux que l'on appela « souverains anglo-normands » ouvriront le pays aux influences
continentales. Ils introduisent le féodalisme et maintiennent l’ordre à travers la figure de
barons, qui construisent des châteaux dans toute la région. La langue de cette nouvelle élite
aristocratique est le normand, ce qui aura une influence considérable sur la langue anglaise.

Après la mort accidentelle du dernier représentant de la dynastie anglo-normande en 1135, la


guerre civile éclate entre les différents prétendants et se répand sur l'ensemble des territoires
d'outre-Manche. Geoffroy Plantagenêt finit par triompher. La maison des Plantagenêt d’Anjou
hérite du trône d’Angleterre avec Henri II d'Angleterre, ajoutant l’Angleterre au bourgeonnant
empire Plantagenêt, formé de fiefs en France dont l’Aquitaine. Ils règnent pendant trois
siècles, et fournissent plusieurs monarques tels que Richard Ier, Édouard Ier, Édouard III, et
Henri V. Cette période voit des mutations dans le commerce et la législation, avec notamment
la signature de la Magna Carta, une charte destinée à limiter les pouvoirs des souverains par
la loi et protéger les privilèges des hommes. Le monachisme catholique prospère, fournit des
philosophes et les universités d’Oxford et de Cambridge sont créées sous la protection royale.
La Principauté de Galles devient un fief des Plantagenêt pendant le XIIIe siècle et la
seigneurie d'Irlande est offerte à la monarchie anglaise par le pape. Au cours du XIVe siècle,
les Plantagenêt et la les Valois se réclament tous les deux de la maison des Capet, et par là-
même, de la France: les deux puissances s’affrontent lors de la guerre de Cent ans.
L’épidémie de peste noire touche l’Angleterre en 1348, et a tué jusqu’à la moitié de ses
habitants. De 1453 à 1487, deux branches de la famille royale (la Maison d’York et la Maison
de Lancastre) se battent lors de la guerre des Deux-Roses. Elle mène à la défaite de la maison
d’York, qui abandonne le trône à une famille noble galloise, les Tudor, une branche de la
Maison de Lancastre, dirigée par Henri Tudor aidé de troupes galloises et de mercenaires
bretons, qui remportent la victoire à la bataille de Bosworth, où le roi Richard III est tué.

Les Temps modernes

Le règne des Tudor est mouvementé. La Renaissance parvient en Angleterre grâce aux
courtisans italiens, qui réintroduisent les arts, l’éducation et les savoirs de l’Antiquité gréco-
romaine. Pendant ce temps, l’Angleterre développe une flotte navale, invente le théodolite, et
explore les mers à l'ouest. Ces explorations sont bloquées par l’Empire ottoman, qui contrôle
la mer Méditerranée, et empêche le commerce maritime des États chrétiens de l’Europe avec
l’Est méditerranéen.

Henri VIII rompt avec l’Église catholique romaine, à cause d’un désaccord sur un énième
divorce royal, et proclame l’Acte de suprématie, en 1534, qui fait du monarque le chef de
l’Église anglicane. Contrairement au protestantisme européen, les racines de ce schisme sont
plus politiques que théologiques. Il incorpore aussi officiellement les terres galloises dans le
royaume d’Angleterre par l’Acte d'Union (1536). Des conflits internes naissent durant les
règnes des filles d’Henri VIII: Marie Ire et Élisabeth Ire. La première tenta de ramener le pays
dans le giron catholique, tandis que la seconde rompra une seconde fois plus profondément
encore, pour asseoir la suprématie de l’anglicanisme.

Une flotte anglaise sous le commandement de Francis Drake détruisit l’Invincible Armada
durant l’ère élisabéthaine. A la lutte avec l’Espagne, la première colonie anglaise en
Amérique est créée par l’explorateur Walter Raleigh en 1585, et l’appelle la Virginie. La
Compagnie des Indes Orientales rentre en compétition au Moyen-Orient avec les Pays-Bas et
la France. La nature de l’île change elle aussi après la mort d'Élisabeth Ire: les Stuart qui
règnent alors sur l'Écosse accèdent au trône d'Angleterre. Partisans d'un absolutisme, leurs
visées inquiètent certains Anglais qui craignent pour leurs droits. De plus, le catholicisme des
Stuart fait craindre une remise en cause des réformes religieuses de la part des puritains.
L’Union des Couronnes est proclamée en 1603 sous Jacques Ier d'Angleterre. Le roi se nomme
dès lors roi de Grande-Bretagne, bien que cela n’existe pas dans la loi anglaise.

Un conflit politique, religieux et social donne naissance à la première révolution anglaise


entre les soutiens du Parlement et ceux du roi, respectivement appelés les «Têtes Rondes» et
les «Cavaliers». Ce conflit provient d’un enchevêtrement de problématiques diverses, dans le
contexte des guerres des Trois Royaumes, impliquant l’Écosse et l’Irlande. Les
parlementaires sortent victorieux, Charles Ier est exécuté. Un régime républicain est alors
instauré sous le nom de Commonwealth de l'Angleterre, dirigé par un Lord Protecteur en la
personne de Oliver Cromwell, suivi de son fils Richard. À la démission de ce dernier, Charles
II revient comme monarque en 1660. La Restauration des Stuart en 1660 ne durera à peine
que trente ans. Il apparaît toutefois que le roi et le Parlement doivent gouverner ensemble,
bien que cela ne soit en pratique le cas qu’à partir du XVIIIe siècle. La création la même
année de la Royal Society encourage les sciences et les arts.

Le Grand incendie de Londres en 1666 frappe la capitale, mais elle est reconstruite peu après.
Deux factions émergent dans le Parlement: les Tories, royalistes, et les Whigs, libéraux. Alors
que les Tories soutiennent initialement le roi catholique Jacques II, plusieurs d’entre eux, avec
le parti Whig, renversent le roi en 1688. la Glorieuse Révolution de 1688 porte le prince
néerlandais Guillaume III d'Orange au pouvoir et confirme la monarchie protestante en
Angleterre. Quelques groupes anglais, particulièrement dans le nord avec les Jacobites,
continuent de soutenir le roi Jacques et ses fils. En 1707, les royaumes d'Angleterre et
d'Écosse, bien que dirigés par les mêmes souverains issus de la dynastie Stuart, ne forment
plus qu'un seul Royaume de Grande-Bretagne, à la suite de la signature de l'acte de l'Acte
d'Union, dont la reine Anne de Grande-Bretagne en devient la première souveraine. Pour
faciliter le rapprochement, les législations et les systèmes religieux restent séparés.

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