LE MENSUEL DES AFFAIRES

SUPPLÉMENT
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VIVAFRIK
Nouakchott. Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. Johannesburg. Développement
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020 Durable
Page 22-23
NEWS BANQUE MANAGER BOURSE

Mohamed Ali La Camerounaise Kwamina

Bouabane, nouveau Solange Yana aux Robert Fauber Asomaning,
commandes de nouveau CEO de nouveau PDG
PDG d’AIG Afrique
Wafacash Central Moody’s de Stanbic Bank
du Nord Africa Ghana
P.2 P.2 P.2 P. 2

Crise de la dette en
CHRONIQUE

Afrique subsaharienne
Les lignes bougent
Pierre Delval

COVID : le grand
chamboulement
économique
Pages 16-17

LES CHRONIQUES
DE L’ÉMERGENCE

Pages 14-15

Le Groupe Duval en Afrique

des promesses non tenues
Et un droit de réponse
Suite à notre article du 20 octobre
2020, intitulé «Le Groupe Duval
en Afrique : des promesses non
tenues», nous avons reçu un droit
L’éditorial de Dr Cheikh de réponse dudit groupe que
Kanté, Envoyé Spécial nous reproduisons ci-dessous,
en intégralité, tout en faisant
du Président de la remarquer que la réponse de
République du Sénégal Duval ne dément pas son retrait
Eric Duval,
des Comores et les difficultés liées Pierre Carpentier,
président directeur général Afrique
Pages 20-21 à nombre d’acquisitions relevées du groupe Duval du groupe Duval
dans l’article.
M 01910 - 75 - F: 4,00 € - RD Pages 07

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 PREMIUM 2
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Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.

Mohamed Ali Bouabane, nouveau PDG BAD: un gambien remplace un

d’AIG Afrique du Nord gambien au bureau du Nigeria
Le gambien Ebrima Fal, représentant de la BAD au Nigeria,
Le géant américain de l’assurance, American International Group
(AIG) a annoncé, mardi 20 octobre, avoir procédé à la nomination de céde son fauteuil à son compatriote Lamin Barrow, un cadre
Mohamed Ali Bouabane, au poste de PDG d’AIG GCC et Afrique du qui évolue au sein de la Banque Africaine depuis le début des
Nord. Le nouveau directeur dirigera les opérations dans plusieurs pays années 2000. Directeur supérieur par intérim du bureau du
d’AIG aux Émirats arabes unis, en Egypte, au Koweït, au Qatar, au Liban Nigeria à compter du 1er novembre, M. Barrow était jusque-là
et au Maroc. M. Bouabane, supervisera également de bout en bout, le Directeur du bureau d’appui du secrétariat conjoint de la BAD,
service et le support, y compris les activités de ventes.Réagissant à cette de l’Union Africaine et de la Commission économique pour
nomination, le responsable a déclaré : « AIG à une longue histoire dans l’Afrique (CEA) au sein du cabinet du président de la BAD. Il est
la région, nous avons une compréhension approfondie de nos marchés et Mohamed Ali titulaire d’un Master en Politique Économique de l’Université Lamin
Bouabane Barrow
d’excellentes relations avec nos partenaires commerciaux ». de Boston et d’une licence de l’Université d’Ibadan (Nigéria).

La Camerounaise Solange Yana aux Citi nomme Gaëtan Cochard Un nouveau CEO chez Moody’s
Changement majeur chez Moody’s
commandes de Wafacash Central au poste de Corporate Bank Corporation. La firme américaine
Africa Head for West & Central d’évaluation de risques annonce que
Wafacash Central Africa du Cameroun, Africa (WCA) Raymond McDaniel Jr partira à la
filiale de Wafacash Maroc du groupe retraite et quittera ses fonctions de
Attijariwafabank, a une nouvelle directrice Citi annonce la nomination de Gaëtan
Cochard au poste de Corporate Bank Head président et CEO le 31 décembre
générale. Il s’agit de la Camerounaise 2020 après 34 années passées au
Solange Yana, précédemment directrice for West & Central Africa (WCA) avec effet
immédiat. Gaëtan assumera ce rôle en plus de sein de la société, dont plus de 15
générale adjointe de la même structure. ans en tant que CEO. M. McDaniel
La nouvelle promue aura pour mission sa fonction actuelle de responsable Corporate
Finance pour WCA et continuera d’être basé conservera son siège au conseil
principale de faire conserver la société, d’administration de Moody’s, où il
Robert Fauber.

sa place de leader sur le marché de au Sénégal. Dans ce rôle élargi, Gaëtan sera
responsable de la gestion et de la direction de occupera la fonction de président non exécutif, avec prise d’effet
transfert d’argent au Cameroun. Mais, au 1er janvier 2021. Le conseil d’administration a élu à l’unanimité
Solange Yana l’activité de banque aux entreprises dans les 5
l’établissement peut compter sur son solide Robert Fauber, l’actuel directeur des opérations (COO), au poste de
‘‘background’’ pour relever ce défi. La responsable ayant déjà occupé pays de présence du cluster WCA comprenant
le Cameroun, la République démocratique du président et CEO de Moody’s, avec prise d’effet au 1er janvier 2021.
plusieurs postes de direction avant de rejoindre Wafacash. Elle a en M. Fauber entre également au CA de la société, avec prise d’effet
effet eu un brillant parcours d’auditeur interne et externe au sein Congo, le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Depuis qu’il a rejoint l’équipe Corporate immédiate. Quant à Henry A. McKinnell qui occupe le poste de
des grandes entreprises telles que British American Tobacco (BAT), président du conseil de Moody’s depuis 2012, il restera au conseil
Ernst & Young. Ce qui lui a permis de se hisser au poste de directeur Finance en juin 2018, Gaëtan a réalisé un
travail exceptionnel en initiant et en exécutant d’administration. “Moody’s n’a jamais été dans une meilleure
des opérations à la SCB Cameroun. Solange Yana prend les rênes de position, et alors que la société continue son évolution en tant que
Wafacash dans un contexte ou l’établissement a déjà procédé à une un certain nombre de transactions dans le
cluster WCA à travers les marchés, DCM et les fournisseur de confiance de l’évaluation des risques, ce changement
augmentation de capitale de 30%, passant de 2 à 2,6 milliards de F arrive au moment opportun”, déclare M. McDaniel.
CFA (4,6 millions de dollars). prêts, rappelle Citi dans un communiqué.
Kwamina Asomaning, nouveau PDG de
Stanbic Bank Ghana
LE MENSUEL DES AFFAIRES
Le conseil d’administration de Stanbic Bank Ghana, avec
l’approbation de la Banque centrale du Ghana (BoG), a
choisi Kwamina Asomaning comme nouveau président
Directeur général Administration directeur général (PDG) de la banque. Actuellement
Dia El Haj Ibrahima, Nouakchott Ariane Adissa, Dakar
directeur exécutif du Corporate and Investment Banking,
Directeur de publication Technique il remplace à ce poste Alhassan Andani qui doit partir à
Adama Wade Conception, Réalisation & web marketing la retraite le 30 novembre 2020. Dans son communiqué
adama.wade@financialafrik.com Diye Sarr publié le 2 novembre, Stanbic Bank Ghana a indiqué que le
Webmaster
nouveau PDG prendra fonction à partir du 1er décembre.
Directeur de la Rédaction
Achille Mbog Pibasso, Douala Foulah Baldé La banque a fait savoir qu’elle a porté son choix sur ce
dernier du fait qu’il incarne la relève au sein de l’entreprise
Rédacteur en chef Caméra FA TV pour avoir travaillé au cours de ces 10 dernières années, Kwamina Asomaning
Messanh Ledy, Lomé Gilvès Naêlvis Embounou Likibi
en étroite collaboration avec le PDG sortant. Commentant sa nomination, le nouveau
Grand reporter promu a soutenu qu’il fera de son mieux pour faire jouer à la banque son véritable rôle dans
Rodrigue Fenelon Massala Distribution le financement de l’économie ghanéenne. Dans cette optique, le responsable annonce qu’il
Prestalis, France
Sénégal, Mauritanie, Tunisie, Mali, Côte d’ivoire,
tend la main à toutes les parties prenantes afin d’atteindre les objectifs assignés. Depuis son
Maroc, Gabon, Bénin,Togo, Brazzaville, Ethiopie arrivée à la Stanbic en 2010, Kwamina assure une supervision stratégique et quotidienne de la
Rédaction
Dominique Mabika, FA TV gestion des services bancaires aux entreprises, des marchés mondiaux, des services bancaires
Dossier de presse
Messanh Ledy, Lomé 2013/99
transactionnels et des services bancaires d’investissement de la banque.
Daouda B Koné, Bamako
Samba Camara, Nouakchott Impression:
Albert Savana, Abidjan IMPRIMERIE DU CENTRE Kenya : Mortgage Refinance Company Plc obtient
Achille Mbog Pibasso, Douala
Amadjiguène Ndoye, Dakar
www.groupekassir.com
son agréament
Alexandre Varel, Paris FinancialAfrik est édité par l’agence 3MC.com La Banque centrale du Kenya (CBK) a annoncé avoir délivré
Zineb Filali, Casablanca (Nouakchott) et Intermedia SARL (Dakar) un agreement à la Kenya Mortgage Refinance Company Plc
Ibrahima Dia, Dakar contacts: redaction@financialafrik.com
(KMRC), faisant d’elle la «première société de refinancement
Issouf kamagate, Abidjan
Mireille Patricia Abié, Abidjan
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SUPPLÉMENT hypothécaire du pays». Constituée depuis avril 2018 en tant que
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Mamadou Diallo, Conakry Nouakchott. Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. Johannesburg.
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Développement
Durable
Page 22-23
société anonyme, KMRC est une institution dont le principal
objectif est de fournir du financement à long terme aux
NEWS BANQUE MANAGER BOURSE

Mohamed Ali La Camerounaise Kwamina

Bouabane, nouveau Solange Yana aux Robert Fauber Asomaning,
commandes de nouveau CEO de nouveau PDG
PDG d’AIG Afrique

principaux prêteurs hypothécaires (banques commerciales,

Wafacash Central Moody’s de Stanbic Bank
du Nord Africa Ghana
P.2 P.2 P.2 P. 2

Chroniqueurs
Crise de la dette en
CHRONIQUE

Maria Nadolu, Bucarest sociétés de financement hypothécaire, etc.) afin d’accroître la

Pierre Delval, Genève Afrique subsaharienne disponibilité de ce type de prêts sur le marché. Les actionnaires Njuguna Ndung’u, gouverneur
Les lignes bougent de cette entité sont le gouvernement kenyan et d’autres acteurs de la Banque Centrale du
Pierre Delval

COVID : le grand du secteur financier kenyan. «Le KMRC devrait soutenir le Kenya
Ambassadeur itinérant chamboulement

Balla Moussa Keita

économique
Pages 16-17
programme du Gouvernement consistant à fournir des logements abordables à un segment
LES CHRONIQUES
DE L’ÉMERGENCE
plus large de la population kényane», souligne la CBK dans un récent communiqué. La mise
Pages 14-15 en place de cette institution financière vise à restructurer et à stimuler l’équilibre entre l’offre
Représentation Maroc Le Groupe Duval en Afrique
des promesses non tenues et la demande sur le marché du logement et du crédit hypothécaire au Kenya. L’initiative est
Ibrahima Thiam
it@regienordsud.com Suite à notre article du 20 octobre
Et un droit de réponse soutenue par la BAD qui, en 2019, avait octroyé un prêt souverain au gouvernement kényan
plafonné à 90 millions d’euros et destiné à être rétrocédé à la KMRC comme un prêt privilégié
2020, intitulé «Le Groupe Duval
en Afrique : des promesses non
tenues», nous avons reçu un droit
L’éditorial de Dr Cheikh de réponse dudit groupe que

pouvant atteindre 72 millions d’euros et un prêt subordonné de 18 millions d’euros au plus.

Kanté, Envoyé Spécial
Représentation Togo-Bénin
nous reproduisons ci-dessous,
en intégralité, tout en faisant
du Président de la remarquer que la réponse de
République du Sénégal Duval ne dément pas son retrait

Daniel Djagoué
Eric Duval,
des Comores et les difficultés liées

Selon les estimations, au moins 4 000 nouvelles hypothèques devraient être soutenues par
Pierre Carpentier,
président directeur général Afrique
Pages 20-21 à nombre d’acquisitions relevées du groupe Duval du groupe Duval
dans l’article.
M 01910 - 75 - F: 4,00 € - RD Pages 07

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cette intervention de la BAD.
Z on e C FA : 2 0 0 0 C FA Eu rop e : 4 Eu ro s . B e l g i qu e : 4 Eu ro s . Ma ro c : 2 0 D i r h a m s . Tu n i s i e : 3 D i n a r s . Mau r it a n i e : 1 0 0 0 UM

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 EDITO 4
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contre-jour
Dette de l’Afrique
enfin un alignement des astres
L
es 22 pays du Club de publiques et leurs banques de celui de Londres, la Chine et le G20,
Paris ajoutés au G20 financement à l’export, dans des le 21 novembre, lors de la réunion
et au Club de Londres crédits fournisseurs qui combinent virtuelle du G20 à l’invitation du roi
semblent parvenus à dons, fonds concessionnels et saoudien Salmane ben Abdelaziz Al
un accord-cadre sur financement de projets difficiles Saoud, réunion qui sera précédée Par Adama Wade
le moratoire des dettes des pays à classer dans la définition stricto du sommet des BRICS, le 17
en développement. Cette entente senso de la dette. Pékin a toujours novembre à l’invitation du président du doigt «la réticence des prêteurs
entérinée par les ministres des privilégié la négociation bilatérale, russe Vladimir Poutine, et de celui privés et multilatéraux à y participer».
Finances du G2° devrait élargir le loin du Club de Paris. Celui-ci travaille des e économies de l’APEC*, le 20 C’est dire qu’en dehors de la Chine,
moratoire de 6 mois adopté par le étroitement avec le Fonds Monétaire novembre à l’invitation du Premier l’autre question restera le niveau et
G20 en avril (et qui a été prolongé en Internationl (FMI), lequel fixe à 890 ministre malaisien, Muhyiddin les conditions de participation des
octobre de 6 mois jusqu’en juin 2021) milliards de dollars de financements Yassin, il y a lieu de le noter, 46 des 73 créanciers privés. La patronne du
à la Chine, premier créancier mondial extérieurs, les besoins de l’ Afrique pays les plus pauvres ont demandé à Fonds monétaire international (FMI)
ainsi qu’à l’Inde, à l’Arabie Saoudite, subsaharienne d’ici 2023, soit 55% de bénéficier de la suspension du service Kristalina Georgieva, estime «crucial»
à la Turquie, au Koweït et aux Emirats son PIB. Le ratio de la dette sur PIB de la dette, la plupart en Afrique, mais que le secteur privé participe à
Arabes Unis. En vertu de cet accord du continent africain devrait grimper l’initiative n’a porté que sur «1,66 %» l’effort. «Mais il y a des pays où le
cadre, 76 pays seront éligibles au à 65% d’ici la fin 2020 contre 55% des paiements de la dette des pays niveau de la dette n’est pas viable.
rééchelonnement, réduction ou ces dernières années. En attendant pauvres cette année, a déploré le C’est là que le cadre commun rentre
annulation. Dans ce lot, l’on compte la conclusion définitive de l’entente Réseau européen sur la dette et le opportunément en jeu avec une
38 pays en Afrique Subsaharienne. historique entre le Club de Paris, développement (Eurodad), pointant approche coordonnée du traitement
Sur le papier, l’accord est beau. de la dette, standardisée, mais avec
Mais dans la réalité, l’application des résolutions au cas par cas», a-t-
de cette entente est conditionnée elle ajouté. Dans une lettre adressée
à la formule de négociation du cas Pékin a toujours privilégié la négociation bilatérale, au G20, l’Association des grandes
par cas. Hasard du calendrier, loin du Club de Paris. Celui-ci travaille étroitement banques mondiales (IIF) a déclaré
l’accord intervient le vendredi 13 que les créanciers privés étaient
novembre, soit le jour même où la avec le Fonds Monétaire Internationl (FMI), lequel fixe prêts à prendre part au processus,
Zambie, en réunion avec le comité à 890 milliards de dollars de financements extérieurs, mais qu’ils avaient jusque-là reçu peu
de ses créanciers, détenteurs de les besoins de l’ Afrique subsaharienne d’ici 2023, soit de requêtes des pays éligibles.
son Eurobond, n’a pas pu obtenir de Le fardeau de la dette de ces pays
ceux-ci un réélechelonnement de 55% de son PIB. Le ratio de la dette sur PIB du continent envers les créanciers publics, dont
6 mois. Conséquence, Lusaka est africain devrait grimper à 65% d’ici la fin 2020 contre la plupart sont des États du G20,
désormais en défaut. Quant à la 55% ces dernières années. a atteint 178 milliards de dollars
Chine, à l’Inde et à la Turquie, elles l’année dernière, avec 63% de ce
sont engagées via leurs entreprises montant revenant à la Chine.

V ALEURS DU MARCHÉ
LE CHIFFRE
1,3 million
ACCUMULER SURVEILLER VENDRE
Mouhmmadou Issoufou, Abiy Ahmed, Premier
président du Niger Donald Trump, président
ministre éthiopien
des USA
Le nombre
de décès
causés par
la Covid-19
Même s’il a placé son fils en tant que direc-
teur de campagne de son poulain Mohamed Le Premier ministre éthiopien Abiy depuis son
Bazoum et qu’il lui a balisé le chemin vers Ahmed a limogé le chef de l’armée, le
Battu par Joe Biden avec environ 4 millions apparition
le palais présidentiel, le président du Ni- général Adem Mohammed, quatre jours
ger Mouahammadou Issoufou passe pour après le lancement, début novembre,
de voix d’écarts, Donald Trump a adopté en novembre
être le premier des démocrates en Afrique d’une offensive militaire contre la
une attitude digne de celle de Yaya Jammeh
en refusant de concéder sa défaite. Le dé-
2019 à Wuhan
de l’Ouest. Aux hommages discrets des
chancelleries occidentales s’ajoutent celles
région du Tigré, dans le nord du pays.
part du fantasque milliardaire de la Maison (Chine).
Confronté aux conflits en interne et à
dythrambiques et à haute voix du chef de Blanche devrait ramener l’Amérique dans le
un bras de fer avec l’Egypte sur les eaux
la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, concert des Nations en rompant avec le slo-
intervenus au moment où les présidents du Nil, le Prix Nobel de la Paix vient de
gan «America First», qui a fait des dégats à
Alpha Condé de Guinée et Alassane Ouat- lancer une opération militaire à risque
l’OMS, à l’OMC et même à la Banque Afri-
tara de Côte d’Ivoire, fêtaient leur troisième contre la région du Tigré, soupçonnée
caine de Développement.
mandat. Délicate diplomatie. de veilleités sécessionnistes.

NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020

 COMMUNIQUÉ DE PRESSE Le 03 novembre 2020

Sanlam reste engagé dans ses opérations africaines

et réaffirme sa confiance dans l’acquisition de SAHAM Finances
Le CEO du Groupe Sanlam, M. Paul Hanratty, a précisé que Sanlam est
« pleinement satisfait de l’acquisition de l’ex-SAHAM Finances en 2018,
désormais baptisée Sanlam Pan Africa (SPA) Assurance Non-Vie» et basée
à Casablanca.
L’ex SAHAM Finances, pôle financier du Groupe SAHAM, était un assureur
de premier plan aux fondamentaux solides et présent dans 26 pays en Afrique
ainsi qu’au Liban. Pour rappel, le Groupe Sanlam avait pris le contrôle de l’ex
SAHAM Finances en trois phases, entre 2015 et 2018.
« L’ex-SAHAM Finances a apporté une empreinte complémentaire et a élargi
notre présence commerciale à travers le continent. Il nous a également apporté
des activités d’assurance IARD particulièrement solides dans un certain
nombre de pays africains, en dehors de l’Afrique du Sud. SPA Assurance Non
Vie est fort d’une équipe managériale aux compétences connues et reconnues
ainsi que d’une gestion financière saine. Nous avons appris à connaître et à
apprécier cette structure au cours des cinq dernières années. Il s’agit d’une
entreprise exceptionnelle, sur tous les plans».
« Nous avons la chance d’avoir acquis cette activité auprès du Groupe SAHAM
qui a mis en place un ensemble très solide de process métiers et financiers.
Le Groupe SAHAM a construit son réseau panafricain de compagnies
d’assurance selon les plus hauts standards d’éthique et de conformité. Ceci est
vital, car nos clients doivent pouvoir nous faire confiance pour nous permettre
de tenir nos promesses. Nous œuvrons activement pour étendre et élargir
la gamme de produits à distribuer via le réseau SPA Assurance Non-Vie en
Afrique. Nous sommes résolus à continuer à développer l’activité non vie, tout
en faisant de l’Assurance-Vie une composante essentielle de notre offre, au
vu des perspectives de développement économique certain de la région ».
A propos de l’intégration des activités de ex-SAHAM Finances, M. Hanratty a
déclaré : « l’ex SAHAM Finances avait développé une activité IARD différente
de celle des compagnies d’assurance Non-Vie de Sanlam, avec une duration
de passifs d’assurance plus longue que la moyenne du Groupe Sanlam. Il en
résulte une valeur d’actifs beaucoup plus importante par rapport aux primes
émises et ce, comparé aux activités IARD historiques de Sanlam. Les retours
attendus sur cet investissement sont de ce fait plus importants que ceux des
autres opérations d’assurance à court terme de Sanlam ».
L’impact de la situation au Liban a conduit Sanlam à déprécier la valeur de son
investissement dans cet actif. «Nous avons été impactés par les événements
au Liban, mais il est important de souligner que, bien que ceux-ci aient
affecté la valeur de l’actif au Liban, l’activité se comporte toujours bien et
nous prévoyons que la valeur de cet actif s’apprécierait au fur et mesure du
rétablissement de la situation dans ce pays ».
S’agissant de la Covid-19, M. Hanratty déclare que «la pandémie de la
Covid-19 a eu un impact significatif sur les pays dans lesquels nous opérons
en Afrique. La réalisation des synergies initialement prévues après l’acquisition
a été retardée, mais nous restons convaincus que celles-ci seront toujours
réalisées, dans des délais plus longs.
« Cependant, à court terme, le plus grand impact sur l’activité de SPA Assurance
Non-Vie a été la volatilité des résultats des placements financiers. En effet, la
pandémie a provoqué une forte volatilité sur les marchés financiers, mais nous
sommes convaincus que les marchés se redresseront in fine. Par conséquent,
les moins-values enregistrées au cours du premier semestre sont provisoires.
Par ailleurs, sur le long terme, Sanlam adoptera une approche légèrement
différente quant à l’allocation de ces actifs financiers au sein de SPA Assurance
Non-Vie, pour continuer à se concentrer sur les actifs rentables à long terme,
mais avec une volatilité réduite. »
Par ailleurs, la presse a récemment rapporté des déclarations de M. Hanratty
selon lesquelles « les activités ex-SAHAM Finances n’adoptaient pas les
mêmes pratiques de contrôle financier que le Groupe Sanlam».
«Cette déclaration fait référence à la nature de l’activité d’assurance Non-
Vie de SPA différente de notre activité sud-africaine et, en particulier, par
rapport au profil des passifs. Ces derniers ont une duration et une nature
fondamentalement différentes de celles de nos autres passifs d’Assurance
à court terme. En outre, de par leur nature, les actifs sous-jacents sont plus
volatils lorsque les marchés sont affectés par des événements telle que la
pandémie de la Covid-19.
Toutefois il est à noter qu’il s’agit de pertes latentes qui seront reprises au fur
et à mesure du redressement des marchés. La presse a également qualifié
cette récente acquisition « d’échec », ce qui est totalement faux. Nous avons
acquis une excellente structure qui, de par la nature de ses actifs, a vu ses
bénéfices à court terme durement touchés par la volatilité des marchés en
raison de la pandémie de Covid-19. Il s’agit en effet d’une situation temporaire,
mais aucunement d’un jugement à l’égard des actionnaires et des équipes
dirigeantes de l’ex SAHAM Finances au moment de l’acquisition.
M. Hanratty nie également toute intention du Groupe Sanlam de «se recentrer
sur l’Afrique du Sud». Il précise à cet effet : « l’Afrique du Sud est un marché vital
pour nous, et ce que je voulais souligner, c’est que nous voyons toujours une
formidable opportunité de croissance en Afrique du Sud. L’acquisition de l’ex
SAHAM Finances a créé une nouvelle plateforme de croissance à long terme,
tout comme notre investissement en Inde, mais nous voyons encore de grandes
opportunités de création de valeur en Afrique du Sud. La croissance économique
pourrait bien y être plus faible au cours des prochaines années, comparée à
d’autres pays dans lesquels nous opérons. Ceci dit, nous concentrons nos
efforts aussi bien sur l’Afrique du Sud que sur le reste de l’Afrique ».

A propos de Sanlam Group

Sanlam est un groupe panafricain de services financiers coté au A2X, à Johannesburg et en Namibie. À travers ses cinq pôles d’activité (Sanlam Personal
Finance, Sanlam Emerging Markets, Sanlam Investment Group, Sanlam Corporate et Santam), le Groupe apporte des solutions financières complètes
et adaptées aux besoins de ses clients particuliers et corporate dans tous les segments de marché. Les domaines d’expertise de Sanlam couvrent
l’Assurance-Vie et Non-vie, la planification financière, la retraite, les investissements et la gestion du patrimoine.
Fondé en 1918 en tant que compagnie d’Assurance-Vie, Sanlam a évolué pour devenir le plus grand Groupe de services financiers non-bancaires en
Afrique, grâce à sa stratégie de diversification.
Basé en Afrique du Sud, Sanlam détient des participations dans des sociétés de services financiers au Maroc, Namibie, Botswana, Swaziland, Zimbabwe,
Mozambique, Maurice, Malawi, Zambie, Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Kenya, Nigéria, Angola, Algérie, Tunisie, Ghana, Niger, Mali, Sénégal, Guinée,
Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Cameroun, Gabon, République du Congo et Madagascar, Burundi et Lesotho.
Sanlam est également présent en Inde, en Malaisie et au Royaume-Uni ainsi qu’en Australie, au Liban, aux Philippines, aux États-Unis et en Arabie Saoudite.

Pour plus d’informations sur Sanlam, consultez : www.sanlam.com

 BANQUE 6
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Vente d’Oragroup:
autopsie d’un deal politico-financier qui a échoué
La Commission bancaire de l’UEMOA a opposé une fin de non recevoir à la cession de 61,45% de Oragroup par le fonds Emerging Capital Partners à
IPS-CGRAE, la caisse de retraite de Côte d’Ivoire. Voici ce qui s’est passé.

A
u début de l’annonce de la
vente d’Oragroup à la caisse de
retraite IPS –CGRAE, en 2018,
notre journal avait évoqué un
nom: Ibrahim Magassa, co-fondateur
d’Algest Consulting, un cabinet de conseil
financier. C’est ce deal maker, connu pour
son bagout et son entregent, qui est parti
vendre à un dirigeant politique ivoirien de
premier plan, une affaire en or : le rachat
de la banque Oragroup. Cette opération
aurait ainsi permis à des fonctionnaires,
voire des politiques, de disposer d’un
puissant outil de recyclage financier. Ordre
fût ainsi donné à la CGRAE de porter le
deal. Seul hic, l’opération était à un stade
avancé. La Banque d’affaires de BNP
Paribas, qui avait mené les consultations
à travers une procédure d’appel à
concurrence depuis plusieurs mois, venait
de procéder à la dernière short list. Deux
candidats étaient en lice pour la reprise de
cette banque systémique au regard de sa
présence dans la zone UEMOA. Toutes les
offres valorisaient Oragroup à moins de Vincent Le Guennou, Co-CEO du fonds d’investissement panafricain Emerging Capital Partners, cherche à faire un exit partiel d’Oragroup avec un TRI
400 millions de dollars. Or, l’offre surprise élevé. Des exigences de ses actionnaires qui réduisent sa marge de manoeuvre.
aiguillonnée par Ibrahim Magassa et
assortie de la “caution” politique venait en charges, outre celles liées à leurs salaires, boursier semble avoir plutôt coté l’ombre une caution politique aujourd’hui caduque
force, proposant un montant largement écrivions-nous, les frais financiers relatifs et non la proie. Le prix d’introduction, soit et à une caution financière qu’il reste à
supérieur à la valeur estimée par les à l’endettement de ces holding, soit 4 100 Franc CFA, était élevé et a offert aux présenter. Sur ce point, IPS-CGRAE n’aura
acteurs du marché. Cet appât était trop pour capitaliser leurs filiales soit pour le émetteurs, des plus values conséquentes. pas effectué de due diligence réelle selon
beau pour ne pas tenter les vendeurs et la leur rétrocéder, constituent souvent le L’intermédiaire Ibrahim Magassa et des indiscrétions au sein de la banque.
banque d’affaires de BNP Paribas! principal poste”. ses partenaires encaisseront au passage Certains des cadres s’interrogeaient sur
Ainsi, la banque d’affaires de BNP De ce fait, il peut arriver qu’un groupe quelques millions de dollars pour avoir le sérieux de l’offre bien avant le coup de
n’hésitera pas une seconde à introduire, bancaire présente des comptes consolidés permis à IPS-CGRAE de participer à cette massue de la Commission bancaire. L’IPS-
avec l’accord du fonds ECP, cette offre avec les résultats nets largement positifs et première partie de l’opération. La cotation CGRAE ne proposerait plus à l’arrivée
de dernière minute, à la hussarde, faisant que la société holding, elle, soit en situation du titre Oragroup, momentanément qu’un peu plus de 200 millions de dollars.
entorse au passage aux règles garantissant de perte, entrainant ainsi son incapacité à suspendu à la BRVM suite à l’annonce de Le financement de l’opération devait
une saine concurrence. Quant au fonds verser des dividendes sur leurs titres cotés. la décision de la Commission bancaire de reposer en outre sur la monétisation de la
Emerging Capital Partners (ECP), grisé Cette situation a souvent été à la base de ne pas approuver l’opération de cession dette de l’Etat vis-à-vis de la CGRAE. Une
sans doute par la plus value potentielle, la frustration, de la désillusion et quelque à la CGRAE, a fait le bonheur d’un petit monétisation qui n’aura jamais lieu.
il éclabousse son image de grand fois même du désespoir de petits porteurs groupe de personnes mais pas forcément De son côté, le régulateur bancaire de
institutionnel. Ainsi, Ibrahim Magassa qui n’ont pas su faire cette distinction. des foules anonymes de petits porteurs l’UEMOA exigera une documentation de
n’hésitera pas à s’attacher le conseil du Au terme de ce détour par Ecobank, il disséminés dans les 8 Etats de l’UEMOA. l’acheteur qui ne sera jamais présentée de
financier Cyril Nkontchou, patron de paraît clair que la cotation de la holding manière satisfaisante et complète depuis 6
Liquid Africa, alors que son propre frère, Oragroup est à mettre en équation avec L’avenir en questions mois. “Qui achète finalement la banque”,
William Nkontchou, est administrateur celle de ses banques filiales. Dans le cas s’enhardit la Commission bancaire ? Au
d’Oragroup et travaille pour le fonds ECP. de l’introduction d’Oragroup en Bourse, En tout cas, si l’introduction en Bourse fut final, le rejet de la vente sonne comme
Simple coïncidence ? -l’évolution du cours en encéphalogramme réussie, la cession de 61, 45 % du capital à un retour violent à la réalité. Il va falloir
Les prétendants sérieux à la reprise de la plat depuis son premier jour de cotation, IPS-CGRAE, elle, connaîtra un autre sort. revenir sur la valorisation et, au passage,
banque reculeront devant les prétentions le 16 avril 2019, le confirme-, le marché Le deal n’aura jamais lieu car suspendu à corriger les erreurs de départ. La promesse
du fonds ECP. La valorisation semblait faite par IPS-CGRAE d’inviter d’autres
trop élevée, soufflent quelques analystes caisses de retraite et de sécurité sociale
de sociétés de bourse. D’autre part, la de la sous-region à l’accompagner est
cotation de la holding, à distinguer des certes une option logique, théoriquement
entités bancaires opérationnelles, nous De son côté, le régulateur bancaire de l’UEMOA pertinente. Mais quid de la dure réalité ?
paraît une fausse bonne idée comme exigera une documentation de l’acheteur La Caisse Nationale de Sécurité Sociale du
nous l’écrivions d’ailleurs le 25 septembre Togo, actionnaire de départ de Oragroup,
2018 sur ce modeste site. Une simple qui ne sera jamais présentée de manière avait trouvé maladroit de ne pas avoir été
comparaison entre la holding Ecobank satisfaisante et complète depuis 6 mois. “Qui associée à l’opération dès le départ. Les
Transnational Inc (ETI), coquille vide, autres caisses qui ont d’autres priorités
et Ecobank Côte d’Ivoire, permet de le achète finalement la banque”, s’enhardit la financières ont-elles les ressources
comprendre. Les comptes de Ecobank Commission bancaire ? Au final, le rejet de nécessaires à consacrer à une banque ?
Transnational Inc (ETI) ne comportent Pour sûr, le fonds ECP a encore du chemin
pour principales sources de chiffre la vente sonne comme un retour violent à la pour atteindre ses objectifs de TRI dans
d’affaires que les dividendes reçus de ses réalité. Il va falloir revenir sur la valorisation une cession dont le chemin tortueux
filiales et les frais d’assistance technique pourrait coûter cher à ses dirigeants et
facturés à ces dernières, qui font désormais et, au passage, corriger les erreurs de départ. actionnaires.
l’objet d’une attention toute particulière de
la part des régulateurs. “Du côté de leurs Adama Wade
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Covid-19: après
l’euphorie sur le Le Groupe Duval en Afrique:
des promesses non tenues
vaccin, les Bourses
replongent

L
La peur des lendemains qui déchantent
a repris le dessus à la Bourse. Après trois e groupe Duval, à travers
séances consécutives d’envolées dans le Finafrica, entité qui regroupe
sillage de l’annonce d’un vaccin efficace ses participations en Afrique, est
(Pfizer et Biontech) contre le Covid-19, en passe de se faire exclure de la
les places financières ont cédé de nouveau Banque de Développement des Comores
au doute dans une séance du jeudi 12 (BDC) pour “promesses non tenues”
novembre marquée aussi par des prises de ainsi que le rapporte nos confrères Al
bénéfice et des arbitrages abrupts. À Paris, Watan. Une assemblée générale tenue le
le CAC 40 a perdu 1,52% (82,64 points) 22 septembre a acté la sortie du groupe
à 5.362,57 points. A Londres, le FTSE Duval lequel aurait accepté le principe.
100 a cédé 0,68% et à Francfort, le Dax a Cette décision extrême fait suite aux
reculé de 1,24%. L’indice EuroStoxx 50 nombreuses relances du régulateur restées
a abandonné 1,13%, le FTSEurofirst 300 sans effet, expliquant le placement de la
0,71% et le Stoxx 600 0,88%. Au moment de banque sous administration provisoire
la clôture en Europe, Wall Street cédait elle
en mai 2020 pour 6 mois. Lors de sa
aussi du terrain: le Dow Jones reculait de
demande d’agrément obtenue en octobre
0,51%, le Standard & Poor’s 500 de 0,48%
et le Nasdaq Composite de 0,11% après un
2018, le groupe Duval s’était engagé
début de séance positif. sur un programme de financement de
Le maintien du nombre quotidien de 7 millions d’euros dont 2 millions sous
nouveaux cas aux Etats-Unis au-dessus forme d’investissements. Le Groupe
de 100.000 a dans les esprits alors que français niera mordicus s’être engagé
l’alternance politique se précise à la Maison sur l’ouverture d’un compte associé à
Blanche. hauteur de 7 millions d’euros, rémunéré
à 3%. D’où l’irritation du régulateur
comorien. Ce couac du groupe Duval
Laurent Gbagbo a aux Comores pousse les observateurs
à s’interroger sur les circonstances
obtenu son passeport qui lui ont permis d’acquérir la BDC.
diplomatique Pour sûr, Pierre Carpentier, actuel
directeur général de Finafrica, à l’époque
Directeur général adjoint du fonds I&P,
en charge des investissements et, à ce
titre, administrateur de la Banque de
Développement des Comores, aura joué
un rôle moteur dans la cession des parts
de I&P au groupe Duval. Dans quelles
conditions a-t-il viré de bord pour se
retrouver directeur chez Duval? Le
fonds I&P était entré dans le capital de la
banque en 2014 à travers Investisseurs et
Partenaires Afrique Entreprises (IPAE),
rejoignant ainsi la Banque Européenne
d’Investissement (BEI) en cours de retrait
et l’Agence Française de Développement.
La prise de contrôle accordée au groupe
de Duval souffrait apparemment d’un
manque de due diligence, l’Etat comorien
laissant au fonds I&P le soin de revaloriser
la banque, à son profit de cédant, serait-
on tenté de dire. L’Etat comorien qui
a déroulé le tapis rouge au groupe
Duval n’a pas lésiné sur les moyens, lui
cédant un terrain valeureux abritant la
préfecture historique, et consentant à une
augmentation de capital, presque sans
contrepartie, qui a vu le groupe Duval
prendre le contrôle de la banque en mai
2019. La BDC est détenue par le groupe
Duval (51%), l’Etat comorien à 36,75% et
la Banque Européenne d’Investissement,
(la BEI, à 12,25%) dont les parts sont en
cours de reprise par l’Etat comorien. Au
final, la perte de temps dans cette reprise
avortée est dommageable pour tous. En
ce qui le concerne, le groupe Duval n’est
pas à sa première acquisition manquée
en Afrique. Si pour Salama Assurances
du Sénégal, reprise par Duval depuis un
engagement de janvier 2020, “les fonds
ont été bel et bien libérés et l’augmentation
de capital actée”, ainsi que nous le répond
Pierre Carpentier, nous renvoyant au
greffe du Sénégal (nous reviendrons
sur ce trop lent deal ), en Côte d’Ivoire
par contre, trois affaires embrassent
le groupe. Cas de la compagnie non
vie Atlas Assurances, qui recherchait
aussi un repreneur pour satisfaire aux
nouvelles exigences de capital minimum
édictées par le régulateur du marché
des assurances de la zone CIMA. Les
fiançailles avec Duval ont duré plus d’un
an et n’ont rien donné. Là aussi, perte
de temps, dommageable pour Atlas
Assurance qui n’a plus beaucoup de temps
pou trouver un repreneur.
Duval semble, au fil des échecs dans
l’assurance (des fiançailles éphémères
avec la sénégalaise Sonam sont tombées
à l’eau), s’être “spécialisé” dans la reprise
des structures de microfinance, un
secteur moins exigeant du point de
vue capitalistique. Mais là aussi, les
projets d’acquisition de la micofinance
ADEC ou encore de Afrique Emergence
en Côte d’Ivoire ont fini en queue de
poisson. En avril dernier, le groupe a
pris le contrôle, via sa holding Finafrica,
du Fonds Cameroun d’Epargne pour le
Progrès(FOCEP), une société locale de
microfinance de deuxième catégorie.
Un engagement qui vient s’ajouter,
soit dit en passant, à un accord de
développement immobilier au sein du
complexe industrialo-portuaire de Kribi
décroché en novembre 2019. En juillet de
cette année, Duval a annoncé la reprise
de l’entreprise de microfinance Crédit
Solidaire (Groupe Chaka Computer),
propriété de l’homme d’affaires sénégalais
Meissa Ngom. Revendiquant une
présence au Maroc, au Sénégal, en Côte
d’Ivoire, au Burkina Faso, au Ghana, au
Bénin, au Togo, au Gabon, en République
du Congo, au Tchad et au Cameroun, le
groupe Duval finira -t-il par concrétiser
une grosse transaction dans la finance,
loin de son domaine de prédilection, qui
reste la promotion immobilière ?

Droit de réponse du groupe Duval

Après plusieurs mois d’attente, l’ancien
chef de l’Etat ivoirien, acquitté en première
instance par la Cour Pénale International
(CPI) il y a une année, est désormais
détenteur d’un passeport diplomatique. Suite à l’article ci-dessus du 20
En effet, après moult tergiversations octobre 2020, nous avons reçu
entremêlées de pressions et de négociations un droit de réponse dudit groupe
souterraines internes et externes, le que nous reproduisons ci-dessous,
président Ouattara a instruit son ministre en intégralité, tout en faisant
des Affaires Étrangères, Ali Coulibaly, de remarquer que la réponse de
délivrer un passeport diplomatique au Duval ne dément pas son retrait
président Gbagbo conformément aux textes des Comores et les difficultés liées
en vigueur donnant à celui-ci le droit d’en à nombre d’acquisitions relevées
détenir, en sa qualité d’ancien chef de l’Etat.
dans l’article paru en ligne.
Lors de sa première sortie médiatique Eric Duval, Pierre Carpentier,
sur TV5, Gbagbo avait déclaré à ce sujet président du groupe Duval directeur général Afrique du groupe Duval
que «le président Ouattara avait manqué
d’élégance à son égard et que c’était rare de L’’article paru dans votre publication un projet ambitieux ; pour constituer travaillons avec chacune à poser les
voir un ancien chef de l’Etat se déplacer à porte gravement atteinte à l’image du ce réseau, nous discutons avec de bases d’une collaboration durable
l’ambassade pour faire une demande de Groupe Duval et appelle, de sa part, les nombreuses institutions, pour réussir dans un strict respect des règles et
passeport». Cette délivrance de passeport commentaires suivants : leur intégration il est nécessaire d’avoir réglementations en termes d’éthique et
marque -t-elle l’ouverture d’un processus Le groupe Duval, à travers sa filiale un parfait alignement d’intérêts et une de compliance, valeurs essentielles qui
de réconciliation politique ? Trop tôt pour Finafrica, a pour objectif de constituer vision commune du projet. Ce n’est animent notre groupe familial
le dire, estime un proche du président un réseau panafricain dédié à la pas toujours le cas, ce qui explique que Nous communiquerons le moment venu
Gbagbo qui se veut prudent car, argue-t- finance inclusive, en fédérant des certains partenariats n’ont pas abouti. sur cet élargissement de notre réseau.
il, “la politique n’est pas une science exacte institutions de microfinance et des Cet alignement d’intérêt n’est plus Au-delà, le Groupe Duval poursuit son
surtout quand on sait que le respect de la compagnies d’assurance performantes avéré aujourd’hui dans nos relations engagement et ses investissements
parole donnée en cette matière est toujours mais isolées. Les synergies entre les avec l’Etat actionnaire de la BDC. Nous en Afrique dans les secteurs de
mise à l’épreuve des contingences”. Avec son entités du groupe et l’appui du réseau, le regrettons mais tenons à souligner l’immobilier, des forages hydrauliques,
sésame, l’ancien président Gbagbo pourrait
permet aux institutions d’améliorer leur que Finafrica a contribué à redresser et du recyclage des déchets et l’appui aux
donc entreprendre des déplacements sur
performance, d’accélérer leur croissance redynamiser la BDC. 4 sociétés ont déjà filières agricoles, dans un objectif de
le continent (Niger, Guinée Équatoriale,
et de développer leur stratégie digitale. rejoint Finafrica et 5 autres institutions développement durable et inclusif.
Afrique du Sud Ghana… ).
Le développement de Finafrica est s’apprêtent à intégrer le réseau. Nous

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Ecobank lance Rapidtransfer International, un nouveau
corridor de transfert d’argent de l’Europe vers l’Afrique
E
BI SA, la filiale internationale
du groupe bancaire panafricain
Ecobank, lance Rapidtransfer
International, un service de
paiement digital à destination de la diaspora
africaine entre l’Europe et les 33 pays
africains où Ecobank opère.
En 2018, les flux financiers de la diaspora
à destination de l’Afrique subsaharienne
étaient de 46 milliards de dollars selon les
données de la Banque mondiale. Cette même
année, 5,596 milliards de dollars ont été
transférés du Royaume-Uni vers l’Afrique et
1,356 milliards de dollars de la France vers le
continent africain. Si le Royaume-Uni et la
France sont les deux principaux pays cibles,
Rapidtransfer International est également
disponible sur d’autres marchés importants
tels que l’Italie, l’Espagne et le Portugal.
Le groupe Ecobank a l’ambition de
connecter par le digital les diasporas
africaines en Europe et le continent africain.
Banque leader en termes de transformation
digitale, le Groupe Ecobank offre déjà la
possibilité d’envoyer de l’argent et de faire
des paiements au niveau continental avec
son service panafricain Rapidtransfer, et
collabore désormais avec la plateforme
digitale PayTop pour fournir ce service en
Europe. Actif sur 33 marchés à travers le
continent, le Groupe Ecobank offre une
expérience unique aux diasporas africaines
pour contribuer à la prospérité de l’Afrique
à travers une application africaine faite
sur mesure prenant en compte les réalités
Cameroun : Sundance résilie le contrat avec
AustSino pour l’exploitation de fer de Mbalam
L du trésor public
a multinationale australienne Sundance Re-
sources a annoncé avoir résilié son contrat avec
la firme chinoise AusSino mettant fin à deux an-
nées de négociations infructueuses. Un change-
ment qui pourrait porter un sérieux coup à l’exploitation
du gisement de fer de Mbalam dans l’est du Cameroun,
avec au centre des enjeux, un investissement de plus de
8 milliards de dollars. Le projet d’exploitation du fer de
Mbalam-Nabeba écartelé entre le Cameroun et le Congo
dans la partie orientale du pays vient d’enregistrer un nou-
veau rebondissement avec la décision de la junior minière
australienne Sundance Resources de rompre le contrat
qui la liait à la société chinoise AusSino. Sur la base d’un
mémorandum d’entente, les deux parties avaient pourtant
convenu de finaliser leur accord le 30 novembre 2020. La
convention prévoyait notamment la cession de parts majo-
ritaires de 58,250 millions de dollars, soit environ 34 mil-
liards de FCFA. Ce qui ne sera plus le cas, le géant austra-
lien faisant désormais cavalier seul. « Comme annoncé le
30 septembre 2020 et à la demande d’AustSino, la date de
fin de l’accord de Sundance avait été prolongée sous condi-
tion, au 30 novembre 2020. La lettre de prolongation finale
permettait à Sundance de résilier le contrat avec un préavis
de cinq jours ouvrables à compter du 2 novembre 2020 si,
à cette date, AustSino n’avait pas convoqué une assemblée
générale de ses actionnaires pour examiner et approuver
les transactions au titre du contrat de Sundance. AustSino
n’a pas convoqué l’assemblée générale requise avant le 30
novembre 2020 », a expliqué Sundance Resource dans un
communiqué publié le 12 novembre 2020. Sur les termes
de l’accord, la firme australienne déclare avoir attiré en
vain l’attention de son homologue chinoise. Aussi, « le 4
novembre 2020, Sundance a donné à AustSino un pré-
avis de cinq jours ouvrables pour convoquer une assem-
blée générale, faute de quoi l’accord serait résilié. Comme
BANQUE 8
l’une des principales destinations pour
les jeunes africains, attirant plus de 100
000 étudiants du continent chaque année
dans ses universités. Prenant en compte
l’émergence d’une classe moyenne et
l’importante population étudiante, la France
est un marché clé pour l’offre Rapidtransfer
International.
Avec une forte dimension collaborative
de l’application, EBI SA souhaite faire
participer ces clients exigeants à l’évolution
de Rapidtransfer International pour mieux
répondre à leurs attentes et en faire les
premiers ambassadeurs de la marque.
Rapidtransfer International proposera
notamment un programme de parrainage
et des promotions aux utilisateurs les plus
influents de sa communauté.
Le groupe Ecobank dispose du plus grand
internationales et africaines. déclaré : « Nous sommes très fiers de lancer réseau bancaire panafricain au monde
EBI SA a apporté un soin particulier à cette application de transfert d’argent à et d’un accès inégalé à toutes les devises
l’ergonomie de cette application mobile destination de la diaspora africaine basée africaines. La banque a déjà testé ce modèle
afin d’offrir la meilleure expérience client, en Europe. C’est une offre attractive, d’application sur le terrain en Afrique
fondée sur les principes d’accessibilité, de compétitive et ergonomique qui va changer subsaharienne avec un effet de réseau
simplicité, de flexibilité, et de communauté. l’expérience client. Notamment pour toute et une cohérence de groupe uniques en
Les utilisateurs peuvent créer un compte une clientèle qui ne dispose pas à ce jour Afrique. Opérant sur 33 marchés à travers
Rapidtransfer International en utilisation d’une application sur mesure comme le le continent, Ecobank offre les taux de
l’application sur laquelle toutes les opérations propose Rapidtransfer International ». change les plus compétitifs pour la majorité
de transfert d’argent sont activables, avec la On estime entre 165 000 et 280 000 les des devises africaines. C’est un avantage
possibilité d’appairer une carte bancaire Visa membres de la diaspora africaine ayant des significatif sur le marché très compétitif des
ou Mastercard de l’établissement bancaire revenus supérieurs à 80 000 euros vivant transferts de fonds, qui permet à Ecobank
du client. Cette nouvelle application au Royaume-Uni et en France, les deux de réduire sa commission à une moyenne
est dédiée aux personnes titulaires de principaux foyers de la diaspora africaine de 5 % du montant transféré, dans les deux
documents européens d’identité. Ibrahima en Europe. Avec 25 % de la diaspora euro- sens.
DIOUF, Directeur général de EBI SA, a africaine y résidant, la France est également
Mali : 44 milliards de
FCFA dans les caisses
L’Etat du Mali, par le truchement de sa direction
générale du trésor et de la comptabilité publique, a
encaissé le 11 novembre 2020 la somme de 44 milliards
FCFA (66 millions d’euros) au terme de son émission
par adjudication d’obligations assimilables du trésor
(OAT) de maturé 3 ans et 5 ans sur le marché financier
de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA). Pour
un montant global mis en adjudication de 40 milliards
AustSino n’a pas convoqué l’assemblée générale requise, de FCFA, cet émetteur s’est retrouvé avec 71,981
Sundance a résilié l’accord. Il est décevant que nous ayons milliards de FCFA de soumissions globales, soit un
été incapables de conclure un accord avec AustSino, étant taux de couverture du montant mis en adjudication
donné le potentiel que notre proposition de rapproche- de 179,95%. Sur le montant des soumissions globales,
ment aurait pu livrer », précise le document officiel. Depuis l’émetteur n’a finalement retenu que les 44 milliards
le 29 novembre 2012, date de la signature d’une convention
de FCFA et rejeté les 27,981 milliards de FCFA restants,
d’exploitation minière entre l’Etat du Cameroun et la firme
australienne Sundance à travers sa filiale locale Cam-Iron,
soit un taux d’absorption de 61,13%. Les fonds retenus
rentrent dans le cadre de la recherche de ressources
l’on va de report en report retardant ainsi l’exploitation de
ce gisement de fer. Maintenant que Sundance Resources pour assurer la couverture des besoins de financement
est seul sur le projet, reste à savoir s’il va faire appel à un du budget de l’Etat malien. Pour ce mois de novembre,
autre investisseur pour un joint-venture, où s’il poursui- l’Etat du Mali compte lever 40 milliards de FCFA de
vra le développement du projet en tant qu’unique opéra- titres publics sur le marché financier de l’UMOA
teur. Ce gisement d’un potentiel de plus de 40 millions de contre 50 milliards en octobre. Le remboursement des
tonnes de fer pour la première phase d’exploitation d’une obligations émises se fera le premier jour ouvrable
durée de douze ans fait partie des « projets structurants » suivant la date d’échéance fixée au 12 novembre 2023
devant permettre au Cameroun de devenir une économie
pour les OAT de maturité 3 ans et au 12 novembre 2025
émergente au cours des quinze prochaines années. En plus
de l’exploitation du fer, ce projet comporte également la
pour les OAT de maturité 5 ans. Quant au paiement
des intérêts, il se fera annuellement dès la première
construction d’un chemin de fer long de 500 km devant
relier le site de production de Mbalam au port de Kribi. année sur la base d’un taux d’intérêt de 6,10% pour les
Sont attendus, des investissements globaux de 8 milliards OAT de 3 ans et 6,25% pour les OAT de 5 ans.
de dollars, soit un peu plus de 4500 milliards de FCFA.
Achille Mbog Pibasso
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Notation : Bloomfield maintient inchangée Angola : un nouveau

billet de 2000 Kwanza
la note A- de la BOA Sénégal entre en circulation

B
loomfield Investment
Corporation a maintenu
inchangée la note A- avec
une perspective stable à la
Bank Of Africa (BOA) Sénégal, filiale
du groupe bancaire du même nom,
ont annoncé les responsables de cette
agence de notation basée à Abidjan.
Bloomfield a aussi maintenu la note de
court terme (A2 avec une perspective
stable) de l’établissement bancaire.

La validité de la notation va de La Banque Nationale d’Angola (BNA) a an-

septembre 2020 à septembre 2021 des capitaux est bon », mentionnent
encore les responsables de Bloomfield.
Justifiant la notation de long terme Quant aux facteurs de risque, ils sont
et la perspective qui lui attachée, les qualifiés de minimes.
responsables de l’agence avancent Un certain nombre de facteurs
la qualité de crédit qui est élevée. Ils positifs sous-tend la notation. Sont
estiment aussi que les facteurs de ainsi notamment brandis « un grand
protection sont bons. « Cependant, chantier procédural permettant de
soulignent-ils, les facteurs de risques renforcer la gouvernance et la gestion
sont plus variables et plus importants des risques, une bonne évolution
en période de pression économique ». de la marge d’intérêt globale portée
Sur le court terme, Bloomfield note aussi bien par l’activité de crédit que
que la certitude de remboursement par l’activité de placement, une forte
en temps opportun est bonne, dynamique de crédit et une stratégie
ajoutant que les facteurs de liquidité de collecte de ressources clientèles
et les éléments essentiels des sociétés qui porte ses fruits ». A contrario, les
sont sains. «Quoique les besoins responsables de Bloomfield ont listé
de financement en cours puissent quelques facteurs de fragilité de la
accroître les exigences totales de notation. Il s’agit de la forte évolution
financement, l’accès aux marchés du coût du risque (celui-ci est passé de
215 millions de FCFA en 2018 à 2,244
milliards de FCFA), de la crise sanitaire
contrariant la dynamique de l’activité
économique et de la conformité
aux normes prudentielles à rétablir,
notamment en matière de division des
risques. Au 31 décembre 2019, la BOA
Sénégal a réalisé un bénéfice après
impôts de 9,115 milliards de FCFA
contre 8,509 milliards de FCFA au 31
décembre 2018 (+7,12%). Son total
du bilan a, de son côté progressé de
18,87% à 534,863 milliards de FCFA
contre 449,936 milliards de FCFA
en 2018. Pour sa part, le produit net
bancaire s’est accru de 20,65% à 30,102
milliards de FCFA contre 24,949
milliards de FCFA au 31 décembre
2018.
noncé, le 10 novembre 2020, qu’elle met un
nouveau billet de 2000 Kwanzas en circula-
tion le mercredi 11 novembre, date à laquelle
le pays commémore le 45e anniversaire de
son accession à la souveraineté internatio-
nale. Selon l’institut d’émission, ce billet aux
couleurs vertes «rend hommage à l’une des
merveilles de l’Angola ». Il s’agit de la célèbre
Serra da Leba, une chaîne de montagnes de
la province de Namibe située dans le sud–est
du pays. Le nouveau billet fait partie d’une
nouvelle série de billets entrée en circulation
le 30 juillet 2020 avec le lancement du bil-
let de 200 Kwanza. Le 17 septembre, c’était
au tour des nouveaux billets de 500 Kwanza
et le 1er octobre, celui des nouveaux billets
de 1000 Kwanza. Selon la Banque centrale,
tous les billets de la série 2012 (série précé-
dente) circuleront simultanément avec les
nouveaux billets de la nouvelle série 2020
jusqu’à fin décembre 2021. «La nouvelle
série 2020 de billets Kwanza, inspirée par
la grandeur de l’Angola indépendant et des
paysages d’une beauté unique, contient des

Le fonds TCX augmente son capital de 200 millions éléments de notre identité culturelle, sym-
bolisant notre histoire en tant que pays sou-

de dollars pour la couverture risque de change en

verain et, par conséquent, valorisant notre
trajectoire historique », lit-on dans un com-
muniqué de l’institution.

monnaie locale Cameroun-Re bientôt

L
e Fonds de change en devises le dévouement des institutions de change exposent les ménages, les sur le marché de la
locales (TCX) vient de voir financement du développement à entreprises et les institutions locales réassurance
son capital augmenter de 200 protéger leurs emprunteurs contre le qui ont emprunté en devises étrangères
Annoncée en 2019, la nouvelle société
millions de dollars à travers risque de change associé aux prêts t à un risque de défaut.. L’accès à des
nationale de réassurance du Cameroun
un investissement de la Commission internationaux. Pendant la crise de la emprunts en monnaie locale permet dénommée «  Cameroun-Re  » va bientôt
européenne (CE), soutenue par COVID-19, de nombreuses devises de d’accroître la résilience financière et démarrer ses activités avec un capital de 15
KfW, ainsi que la Société financière marchés frontières ont été affectées, de créer la stabilité nécessaire pour milliards de FCFA (27,1 millions de dollars).
internationale (IFC, International avec des résultats dévastateurs pour réduire l’impact négatif de cette crise Des sources proches du dossier indiquaient
Finance Corporation) au nom les emprunteurs en devises fortes. Les et des crises futures. » TCX est une , mardi 10 novembre, que le projet est en
de l’Association internationale de investissements se concentreront sur les initiative mondiale de financement phase terminale et qu’il a atteint « l’étape
développement (IDA, International emprunteurs dans les pays de l’IDA, en du développement qui offre une critique de la constitution juridique  ».
Development Association) et particulier en Afrique subsaharienne, protection monétaire à long terme sur Les acteurs regroupant assureurs locaux,
Proparco. Ces investissements, et dans les pays voisins de l’Europe. plus de 100 marchés financiers où de autorités gouvernementales, partenaires
… ont trouvé un accord sur le partage
combinés à l’augmentation de capital TCX a fourniune protection contre tels produits ne sont pas disponibles
de l’actionnariat. Ainsi, les compagnies
de 2019, augmentent de 65 % la le risque de change tout au long ou peu accessibles. Le Fonds a démarré d’assurance et de réassurance locales vont
capacité de gestion des risques de de la crise, sans interruption, et le ses opérations en 2007 et a depuis détenir 51% du capital, un partenaire
TCX pour atteindre un montant total capital supplémentaire renforce fourni des instruments de couverture stratégique, réassureur de préférence
de capital de base de 1,25 milliard de davantage la capacité du Fonds à pour un volume total de 8,5 milliards (34%), l’État du Cameroun (10%) et les
dollars américains. Cela permet au assurer une protection en période de dollars, répartis sur plus de 3 500 divers (5%). Par ce projet, le Cameroun
Fonds de soutenir des investissements d’instabilité financière majeure. Pour transactions. Aujourd’hui, le Fonds rejoint ainsi la liste des pays africains qui
en monnaie locale à hauteur de Ruurd Brouwer, PDG de TCX, « investit plus de 5 milliards de dollars possèdent leur propre structure nationale
30 milliards de dollars américains cet investissement est une réponse américains dans 60 devises de marchés de réassurance à savoir le Maroc, la Tunisie,
dans les pays frontières pendant la opportune de nos investisseurs frontières et émergents. La vente le Kenya entre autres le Sénégal et le Nigéria.
Cette structure a pour objectif principal
durée des investissements de la CE. pour contrer les effets néfastes de la d’une partie de cette exposition à des
de protéger la balance des paiements en
Cette croissance agressive reflète la pandémie. En particulier, les pays les investisseurs privés permet de créer optimisant les capacités locales.
demande accrue de monnaie locale plus pauvres, qui manquent de réserves des marchés. Ces pays peuvent ainsi En rappel, le Cameroun disposait au cours
par les ménages, les entreprises et ne sont pas dotés de systèmes de soins accéder marchés internationaux des des dernières années d’un réassureur
et les institutions sur les marchés de santé adéquats, sont vulnérables capitaux. national, la Caisse Nationale de Réassurance
frontières. Elle illustre également à ce choc externe. Les dépréciations (CNR), qui a été liquidé en 2000.

NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020


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Devançant la Sierra Leone, le Niger n’est plus le
pays le plus pauvre d’Afrique de l’Ouest
Par Ilyes Zouari, Président du CERMF
(Centre d’étude et de réflexion sur le
Monde francophone)
E
n venant de dépasser en richesse
par habitant la Sierra Leone,
pays anglophone côtier, le Niger
enclavé a quitté la place longtemps
occupée de pays le plus pauvre d’Afrique de
l’Ouest, ainsi que les dix dernières places
du continent africain. Selon les données de
la Banque mondiale, le Niger affichait un
PIB par habitant de 555 dollars fin 2019,
dépassant ainsi le niveau de richesse de la
Sierra Leone (504 dollars), désormais pays
le plus pauvre de l’ensemble de l’Afrique
de l’Ouest. L’évolution positive du Niger,
géographiquement pénalisé par son
enclavement, est le fruit des nombreuses
réformes accomplies, et consolidées par
l’environnement favorable que présente
l’espace UEMOA. Toutefois, le pays devra
prochainement relever d’importants défis
afin de poursuivre son développement.
Un pays réformateur et en
croissance…
Cette progression résulte de la forte
croissance enregistrée ces dernières années
par ce pays de 24 millions d’habitants, et qui a
atteint une moyenne annuelle de 6,3 % sur la
période de huit années allant de 2012 à 2019.
Sur cette même période, la Sierra Leone (8
millions d’habitants) affichait une hausse
annuelle de son PIB de 4,2 % en moyenne,
malgré le faible niveau de développement du
pays. Certes, le Niger affichait déjà un PIB
total près de trois fois supérieur à celui de la
Sierra Leone, mais il n’était pas pour autant
plus riche, le critère du PIB par habitant étant
POLITIQUE ECONOMIQUE
le plus pertinent pour comparer le niveau
réel de richesse (le simple montant global du
PIB donnant toujours un grand avantage aux
pays les plus peuplés, même si leur économie
est sous-développée). La croissance robuste
du Niger résulte en bonne partie des réformes
accomplies, et notamment en matière de
bonne gouvernance et d’amélioration du
climat des affaires. Ainsi, et sur ce dernier
point, le pays a fait un bond considérable
dans le classement international Doing
Business de la Banque mondiale, passant de
la 173e place en 2012 à la 132e place en 2020,
et talonnant désormais le Nigeria (131e). Le
Niger fait même largement mieux que des pays
comme l’Angola (177e, et une des principales
économies d’Afrique subsaharienne, du fait
de son importante production pétrolière),
ou encore l’Éthiopie, passée de la 111e à la
159e place. Cette dernière, où les répressions
policières et les tensions interethniques
ont fait plusieurs centaines de morts ces
quelques dernières années, est d’ailleurs l’un
des pays connaissant les plus fortes tensions
sociales sur le continent, avec en particulier
l’Afrique du Sud (où l’on compte plus de 15
000 homicides par an). Pour sa part, la Sierra
Leone occupe aujourd’hui la 163e place
du classement. Au passage, il convient de
noter que la performance du Niger contredit
clairement les propos régulièrement tenus
par un certain nombre de commentateurs,
et selon lesquels une forte croissance
démographique empêcherait un pays de
progresser et de se développer. Une théorie
qui vise d’ailleurs souvent le Niger, dont le
taux de fécondité est le plus élevé au monde,
avec une moyenne estimée à 7,1 enfants par
femme en 2019 (et toutefois en baisse, par
forte rapport à un niveau de 7,6 enfants en 2015).
Ce taux est d’ailleurs bien supérieur à celui
de la Sierra Leone, estimé à 4,2 enfants. De
plus, il est également intéressant de noter
que le Niger ne fait désormais plus partie
des dix pays les plus pauvres du continent,
se plaçant aujourd’hui à la 11e place des pays
les moins riches (le Soudan du Sud arrivant
en dernière position, dans un classement
où il n’y a aujourd’hui plus qu’un seul pays
francophone parmi les cinq pays africains
les plus pauvres, à savoir le Burundi). Cette
évolution favorable s’observe également au
niveau du taux de pauvreté, passé de 50,6 %
en 2011 à 40,8 % en 2019. Un taux encore
assez élevé, mais qui a baissé de près de 20 %
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020
en seulement huit ans.
Les avancées réalisées par le Niger
devraient d’ailleurs lui permettre de quitter
prochainement les toutes dernières places
du classement international relatif à l’indice
de développement humain (IDH), publié
chaque année par l’Onu, mais qui a pour
défaut de se baser sur des données souvent
relativement anciennes pour les pays en
développement, et ne prenant donc pas en
considération les toutes dernières évolutions
économiques et sociales (le Soudan du Sud,
pays le plus pauvre du monde, exsangue et
en partie détruit par une terrible guerre
civile, demeure ainsi mieux classé que le
Niger…). De même, certains pays ne sont
pas répertoriés faute de données disponibles,
comme la Somalie (qui est probablement,
avec le Soudan du Sud, l’un des deux pays
les moins bien classées en matière de
développement humain).
Par ailleurs, les réformes accomplies par le
pays, ainsi que l’environnement favorable
que présente l’espace UEMOA, qui n’est autre
que la plus vaste zone de forte croissance
du continent, avec une hausse annuelle
du PIB de 6,4 % en moyenne sur la longue
période de huit années allant de 2012 à 2019,
devraient permettre au Niger de dépasser
assez rapidement un second pays ouest-
africain, également côtier, à savoir le Liberia.
En Effet, ce dernier affichait un PIB de 622
dollars par habitant fin 2019, après une
croissance annuelle moyenne s’étant établie
à seulement 1,8 % environ sur la période
2012-2019 (chiffre approximatif, les données
relatives à l’année 2015 étant imprécises).
Une croissance qui devrait se maintenir à
un niveau assez faible pour les quelques
prochaines années, selon les prévisions de la
Banque mondiale.
… mais d’importants défis à relever
Si le Niger est sur la voie du progrès, le pays
devra toutefois faire face à d’importants défis
dans les années à venir, et en particulier en
ce qui concerne la bonne gestion des futures
ressources qui proviendront de la montée en
puissance de la production pétrolière, d’une
part, et la lutte contre la menace terroriste
venant de l’extérieur et d’intérieur de ses
frontières, d’autre part. En effet, le Niger est
sur le point de devenir l’un des principaux
producteurs de pétrole du continent, avec
10
un volume qui devrait atteindre les 500 000
barils par jour d’ici 2025 (contre seulement
20 000 aujourd’hui), et lui permettre de
disputer au Ghana le rang de troisième
producteur d’Afrique subsaharienne (la
production ghanéenne devant passer
d’environ 200 000 à 500 000 barils par jour
sur la même période). Cette augmentation
considérable de l’activité pétrolière procurera
au pays de très importants revenus, de l’ordre
de plusieurs milliards de dollars par année
et dépassant très largement les recettes liées
à l’extraction de l’uranium. Ainsi, le pétrole
pourrait représenter non moins de 68 % des
recettes d’exportation du pays en 2025, soit
bien davantage que l’uranium pour lequel le
pays n’est d’ailleurs plus aussi stratégique que
par le passé. En effet, il en est aujourd’hui
le cinquième producteur mondial avec
une part de seulement 6 % en 2019, loin
derrière le Kazakhstan (42 %), le Canada (13
%), l’Australie (12 %) et la Namibie (10 %),
premier producteur africain en la matière (le
Niger ne fournit d’ailleurs plus que 32 % de
l’uranium importé par la France).
Si l’émergence d’une nouvelle source de
revenus est une chose théoriquement
positive, force est de constater, toutefois,
que l’existence d’importantes recettes liées
à l’exploitation pétrolière s’accompagne
souvent, dans les pays du Sud, par un
développement considérable des phénomènes
de corruption et de détournements de
fonds publics, empêchant les populations
locales de bénéficier pleinement de ces
richesses. Par ailleurs, l’importance de ces
revenus est souvent de nature à éloigner les
pays concernés de l’accomplissement des
réformes nécessaires à un développement
solide et durable, qui ne peut passer que par
la diversification de l’économie. Les méfaits
potentiels d’une importante production
d’hydrocarbures peuvent d’ailleurs s’observer
au Nigeria voisin, pays gangréné par la
corruption et la mauvaise gestion, et dont
les hydrocarbures représentent encore 94 %
des exportations du pays, 60 ans après son
indépendance. Un pays qui est aujourd’hui
en déclin (avec une croissance économique
largement inférieure à sa croissance
démographique), qui a récemment été
dépassé en richesse par habitant par la
Côte d’Ivoire (devenue le pays le plus riche
d’Afrique de l’Ouest), et dont la monnaie
a perdu près de 60 % de sa valeur face au
dollar depuis 2014… et plus de 99 % depuis
sa création en 1973. Le Niger, qui n’avait déjà
pas toujours été exemplaire dans la gestion
de recettes liées à l’exploitation de l’uranium,
devra donc démontrer que les mauvaises
expériences vécues par de nombreux pays
ne sont pas une fatalité, d’autant plus que les
pays...

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Afrique: cacophonie autour des chiffres
de transferts d’argent !
Par Samir Bouzidi, Ethnomarketer &
expert international en mobilisation
des diasporas africaines.
On a du mal à comprendre
comment des experts de la Banque
Mondiale, aussi nombreux et
outillés, se trompent dans des
proportions aussi importantes
dans une période aussi courte !
E
n Afrique, une vague de
catastrophisme peut en cacher
une autre mais sans jamais faire
plier ! Déjà, il y a eu les prévisions
«millionnaires» en nombre de victimes de
l’OMS en tout début de pandémie alors
que sept mois plus tard l’Afrique enregistre
le plus faible bilan en nombre Covidde
morts COVID (autour de 45000 à début
novembre) et se révélant même comme le
continent de la résilience !
A ce cataclysme sanitaire annoncé, la
Banque Mondiale pronostiquait en avril
dernier un assèchement des transferts
d’argent diasporiques (principale source
de revenus pour les familles), de l’ordre de
23% pour l’Afrique subsaharienne et 20%
en Afrique du Nord. Non seulement, les
flux n’ont pas chuté lourdement comme le
prévoyait la Banque mondiale, mais dans
certains pays, ils tendent à stagner (Sénégal,
Mali…) voire à augmenter (Tunisie, Egypte,
Comores, Cap-vert, Maroc, Kenya…)
La Banque Mondiale réajuste…et se fait
aussitôt démentir !
Face à ces réalités cinglantes, les experts de
Washington ont été contraints de réajuster
à fin octobre leurs prévisions à l’optimisme,
avec des baisses nettement plus modérées :
9% (contre 23%) en Afrique subsaharienne
et 8% (contre 20%) pour l’Afrique du nord.
Des données à peine publiées et aussitôt
remises en cause par les communications
financières de banquiers centraux des grands
et petits pays pays africains récipiendaires.
Ainsi, Bank Al Maghrib au Maroc (3 ème
rang africain et 2ème rang en zone MENA
en termes de transferts d’argent) enregistre
publiquement à début novembre, une
hausse de 2,2% des transferts des MRE
(Marocains à l’étranger) sur les 9 premiers
POLITIQUE ECONOMIQUE
mois de l’année.
Mieux, la «CBE», Banque centrale d’Egypte
(2 ème rang africain et 1er en zone
MENA) via la voix de son Gouverneur,
Tarek Amer, vient de saluer une année
historique culminant à 27,8 milliards de
dollars soit 10,4%. Plus à l’ouest en Tunisie,
l’augmentation de 8,6% des transferts
de la diaspora sur les dix premiers de
l’année telle qu’annoncée par la Banque
Centrale de Tunisie, a déclenché une
vague de reconnaissance inédite envers
la diaspora. Mêmes tendances observées
au Kenya, Comores, Cap Vert… Alors
qui croire entre les prévisions alarmistes
des experts cosmopolites de la Banque
Mondiale ou les retours des grands acteurs
nationaux, gardiens des flux et observateurs
privilégiés ? Dans tous les cas, le doute et
ces cafouillages ne profitent ni aux pays,
aux diasporas et encore moins à la Banque
Mondiale dont on a du mal à comprendre
comment des experts aussi nombreux et
outillés se trompent dans des proportions
aussi importantes dans une période aussi
courte !
D’où la nécessité de mieux comprendre la
Face à ces réalités
cinglantes, les experts
de Washington ont
été contraints de
réajuster à fin octobre
leurs prévisions à
l’optimisme, avec des
baisses nettement
plus modérées: 9%
(contre 23%) en
Afrique subsaharienne
et 8% (contre 20%)
pour l’Afrique du nord.
Des données à peine
publiées et aussitôt
remises en cause par
les communications
financières de banquiers
centraux des grands et
petits pays pays africains
récipiendaires.
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020
subjectivité des diasporas
Est-ce que les modèles statistiques
responsables intègrent toutes les variables
et ressorts déterminants des dynamiques
diasporiques ? Ont-ils par exemple
intégrés que les millions de visiteurs issus
des diasporas qui ont été empêchés de se
rendre cet été «au pays» à cause du COVID
et en conséquence n’ont pas pu remettre
d’argent cash de mains en mains à leurs
familles, se sont certainement « repliés »
sur les canaux de transferts formels…Il
faut rappeler que ces sommes importantes
importées physiquement « au pays » par les
diasporas pour les vacances (et pour une
partie remise sous forme de dons à leurs
familles : aides pour l’Aïd, préparation des
rentrées scolaires..) sont comptabilisées
habituellement par les offices des changes
en recettes touristiqueset non pas comme
transferts…Donc fort à parier que la hausse
ou baisse modérée des transferts formels
annoncés par certains pays africains
soient en réalité l’effet mécanique d’une
baisse au moins équivalente des recettes
touristiques…
Ce phénomène est d’autant plus perceptible
dans les pays africains (Comores, Maroc,
Tunisie, Egypte…) où les diasporas rentrent
habituellement en masse l’été et n’ont pu le
faire cette année pour cause de Covid.. Autre
ressort plausible, si les transferts formels se
portent bien ou moins mal que prévu, n’est-
ce pas la conséquence de l’effet inclusif de
la fermeture des frontières sur une partie
de l’informel ? On connait tous en Afrique
la portée des «mules», ces amis, proches
ou voisins du même quartier ou village qui
rapatrient physiquement des fonds pour
le compte d’autrui, au gré de leurs visites
régulières au pays. Avec des déplacements
internationaux devenus compliqués voire
entravés et surtout face à l’urgence sociale,
certains «mandataires» ont certainement
migré vers les canaux formels…
Quoiqu’il en soit ces deux hypothèses
avancées font émerger, à l’aube d’un nouveau
«diaspora round» visant à mieux engager
les diasporas pour le développement
en Afrique, le postulat stratégique de
connaitre plus finement les diasporas, de
circonscrire davantage leurs flux financiers
et autres apports réels (transferts, recettes
touristiques…) en renforçant notamment
les modèles de statistiques publiques,
nationaux et internationaux…
11
Société Générale
envisage de supprimer
650 postes
Engagé dans un programme sévère de
réduction des coûts, le groupe bancaire
Société Générale prévoit de supprimer
entre 650 et 700 postes en France,
sans départs contraints, dans le cadre
d’un nouveau plan d’économies, a-t-on
appris, dimanche 8 novembre, de source
syndicale, confirmant des informations
de presse. La direction, sous la houlette
de le directeur général du groupe,
Frédéric Oudéa, est en négociations
avec les quatre syndicats représentatifs
des employés (SNB/CFE-CGC, CGT,
CFDT, CFTC). Interrogé par l’AFP, le
groupe bancaire a indiqué qu’il ne faisait
“pas de commentaire”. La banque avait
annoncé début août qu’elle allait réduire
de 450 millions d’euros ses coûts dans
ses activités de marché d’ici à 2022-
2023. Société Générale avait déjà décidé
en avril 2019 de supprimer 1.600 postes,
dont 750 en France, également via des
départs volontaires. Le groupe affiche
plus de 138.000 collaborateurs dans le
monde, dont quelque 40.000 en France.
Le résultat net du groupe s’est établi à
862 millions d’euros sur le trimestre,
en hausse de 1% sur un an et de 9,8% à
changes et périmètre constants.
La Banque nationale
de Guinée équatoriale
s’installe au Cameroun
La Banque nationale de Guinée
équatoriale (BANGE) a obtenu
l’autorisation de l’Autorité monétaire du
Cameroun, ce qui lui ouvre les portes
pour mener les activités dans ce pays,
qui constitue la locomotive économique
de l’Afrique centrale. Le Cameroun tient
son seizième établissement bancaire
après l’agrément délivré par l’Autorité
monétaire nationale à la filiale locale de
Banco national de Guinea Ecuatorial
(BANGE). Cette autorisation qui prend
effet depuis le 10 novembre 2020 vient à la
suite de l’autorisation délivrée le 30 juillet
dernier à cette institution financière par
la Commission bancaire de l’Afrique
centrale (COBAC). Dotée d’un capital de
10 milliards de FCFA, la BANGE dont
on annonce pour courant novembre
l’ouverture de deux représentations à
Douala et Yaoundé entend conquérir
le marché camerounais à travers une
nouvelle offre de produits adossée sur
le crédit-bail et le crédit à court terme.
Ce qui pourrait notamment recevoir un
écho favorable auprès des PME (Petites
et moyennes entreprises) en quête de
financement pour le développement
de leurs activités. Selon des sources
proches du ministère des Finances,
l’actionnariat pourrait être ouvert aux
investisseurs Camerounais à hauteur de
30%. Principal établissement bancaire
de la Guinée équatoriale, la BANGE est
détenue à 59% par l’Etat équato-guinéen,
d’autres actionnaires étant notamment
la Société d’investissement de la Guinée
équatoriale, la Socité Efusila et le Philipin
Bank of Commerce.
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Kagamé recrute trois

grosses pointures Maryse Lokossou, nommée Directrice
de Cabinet de la Présidence de la BOAD
africaines de la finance

L
Recruté à la Rwanda Finance Limited,
l’ancien patron de Prudential et de a Banque Ouest Africaine
Crédit Suisse, Tidjane Thiam, travaillera de Développement (BOAD)
aux côtés du Camerounais Diko Jacob annonce la nomination de
Mukete, ancien représentant de la Madame Maryse Lokossou
Banque africaine de développement au poste de Directrice de Cabinet
au Rwanda, porte-parole de l’empire de la Présidence, avec prise
Mukete, ou encore de Liban Soleman d’effet au 16 novembre 2020. En
Abdi, 36 ans, ancien chef de cabinet tant que Directrice de Cabinet,
d’Ali Bongo, directeur du Bureau de Maryse supervisera les activités
coordination du Plan stratégique administratives et opérationnelles
Gabon émergent (BCPSGE), coopté du cabinet du Président Serge
le 12 novembre, cumulant ainsi son Ekué, assurera la coordination des
poste avec son rôle d’administrateur départements et unités relevant
de la Rwanda Development Board. directement de ce dernier.
L’objectif assigné à la «dream team» Avant d’accéder à ses nouvelles
est d’améliorer l’attractivité d’un pays responsabilités, Maryse occupait
enclavé et d’en faire une portée d’entrée depuis 2017, le poste de
pour les investissements en Afrique à Conseillère Technique en charge
l’image de l’Ile Maurice. des Financements Internationaux
auprès du Ministre de l’Economie
et des Finances du Bénin. Elle
Guinée Equatoriale: a, à ce titre, été responsable de
mission difficile pour la stratégie de financement à
Valentín Ela Maye, nouveau l’international et du pilotage du
programme de notation financière
ministre des Finances, de souveraine. Maryse a piloté, entre
l’Économie et du Plan autres projets, la structuration
des financements internationaux
innovants, l’émission obligataire
inaugurale internationale de la
République béninoise, les ratings
inauguraux ainsi que les revues
associées auprès des agences de
notation financières. Elle a par
ailleurs siégé pour le compte du
Bénin aux conseils d’administration
de plusieurs structures nationales
et internationales. Dotée d’un
riche parcours professionnel de
plus de 15 années d’expérience
dans les domaines de la Banque et
de la Finance, Maryse a débuté sa
carrière en tant que gestionnaire
de portefeuille au sein du groupe
bancaire Fortis BNP Paribas, puis
occupé le poste de business analyst
au sein des groupes internationaux
de Systèmes d’Information Atos
Origin et Sopra Consulting. Elle a
ensuite rejoint la Société Générale
de 2011 à 2017 en tant que
Responsable d’équipe en charge
de la production de reportings
réglementaires du groupe. Maryse
finalise le diplôme d’Exécutive MBA
de HEC Paris. Elle est titulaire d’un
Master II en Finance Internationale niveau régional et international
de la Faculté des Affaires visant à renforcer les fonds propres
internationales de l’Université du de la Banque». Le Président Serge
Havre et détient une Maîtrise en Ekué s’est expliqué sur le choix porté
Banque Finance Assurances de sur Madame Lokossou: « au-delà
l’Université de Nantes. En réaction du prix que j’attache à la question
à sa nomination, Madame Lokossou du genre et du renouvellement de
s’est dit consciente du « poids des génération, le choix de Madame
missions qui l’attendent aux côtés Lokossou est en phase avec les
du Président Ekué,se réjouissant impératifs de s’aligner sur les
de rejoindre notre prestigieuse meilleurs standards internationaux
Institution communautaire de en matière d’organisation. Maryse
financement du développement a une parfaite connaissance des
des pays de l’UEMOA au moment où enjeux liés aux attentes des Etats
elle s’apprête à mettre en œuvre, Membres, mais aussi des agences
les chantiers portés par le nouveau de notation et des investisseurs
plan stratégique 2021-2025 internationaux en la matière. Elle
dénommé plan Djoliba. “Je vais par va pouvoir veiller à nos côtés à la
ailleurs dès ma prise de fonction bonne prise en compte de cela par
m’atteler aux côtés des équipes à l’ensemble de l’Institution. Je lui
assister le Président Ekué dans ses souhaite la bienvenue à la BOAD ».
initiatives et réflexions lancées au

Changement majeur en Guinée Equatoriale.

Valentín Ela Maye Mba, 51 ans, est nommé,
OMC: le jour J repoussé pour Ngozi
Okonjo-Iweala
le 26 octobre, ministre des Finances, de
l’Économie et du Plan, en remplacement

E
de César Augusto Mba Abogo, lequel avait
survécu pourtant au remaniement du mois n compétition avec la Sud-
du 19 août dernier. Valentín Elá Mayé Coréenne Yoo Myung-hee
Mbá qui avait occupé le poste de Ministre pour la direction générale de
délégué des finances, de l’économie et du l’Organisation Mondiale du
plan, prend son poste alors que la Guinée Commerce, la nigériane Ngozi Okonjo-
Equatoriale est asphyxiée, avec une marge Iweala, 66 ans, deux fois ministre des
de manoeuvre financière réduite. Ela Finances dans son pays, ancien numéro
Maye a reçu des instructions de Teodoro deux de la Banque Mondiale, espère avec
Obiang Nguema pour donner la priorité à la défaite de Donald Trump que les Etats-
la «recherche de mécanismes» à la crise du Unis lèveront leur veto pour lui apporter
Covid-19 conjuguée avec la baisse des cours le soutien nécessaire à son élection à la tête
du pétrole. Le changement intervient alors de l’Organisation Mondiale du Commerce
que la Guinée Equatoriale a négocié un (OMC). Mais les choses ne sont pas
prêt avec le FMI, s’engageant notamment à aussi faciles. Ainsi, la réunion du Conseil
augmenter les recettes fiscales et à dégraisser général de l’Organisation, qui devait
les entreprises publiques budgétivores. avoir lieu le 9 novembre pour désigner
Preuve des difficultés croissantes de ce le successeur du brésilien Roberto
petit pays pétrolier, les prévisions d’une Azevedo, a été reportée sine die, vendredi la présidente du conseil d’administration des Finances, et-ce après trois mois de
baisse du PIB de l’ordre de 5% en 2020. Des 6 novembre, pour donner la chance au de l’Alliance mondiale pour le vaccin consultation. Toutefois, l’administration
prévisions plus alarmistes que celles du FMI consensus. L’organisation invoque «des (GAVI) se heurtait au blocage de Trump avait bloqué la nomination de la
tablent sur une récession de plus de 12%, ce raisons incluant la situation sanitaire et l’administration Trump. Le 28 octobre, le candidate africaine, soutenant la ministre
qui montre bien que le programme signé les événements actuels» pour justifier ce président du Conseil général de l’OMC, sud-coréenne du Commerce Yoo Myung
avec le fonds monétaire international ne report. En fait, il s’agit, murmure-t-on dans David Walker, avait déclaré que le groupe hee. Fortement soutenue par l’Union
sera pas suffisant pour redresser la Guinée les coulisses, d’attendre les résultats des des rapporteurs – mandaté pour aider Africaine, l’Union Européenne et le groupe
Equatoriale. En décembre 2019, Le FMI élections américaines et, pari inavouable, l’organisation internationale à sélectionner des pays ACP, Ngozi Okonjo-Iweala a dû
a accordé un programme de prêt de 280 l’arrivée de Joe Biden à la magistrature le candidat adéquat – s’était exprimé en sabrer le champagne avec la défaite du
millions de dollars à la Guinée Equatoriale. suprême. Soutenue par 100 pays sur 164, faveur de l’ancienne ministre nigérienne président républicain.

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Noro-Lanto Ravisy rejoint Asafo & Co en

tant qu’associée en M&A et private equity
Le bureau parisien d’ASAFO & CO.
poursuit sa croissance avec l’arrivée de
Noro-Lanto RAVISY et compte désormais
onze Associés. Le bureau renforce ainsi
son offre en M&A et private equity.
Admise au barreau de Paris depuis 1989,
Noro-Lanto a commencé sa carrière chez
Arthur Andersen où elle est devenue
associée en 1999. Elle a exercé comme
associée des cabinets Taylor Wessing
(2003- 2008), Nixon Peabody (2008-
2013) et Simmons & Simmons (2013-
2016) au sein desquels elle a occupé les
fonctions deHead of Private Equity, et
plus récemment, au sein duCabin et
Astaé Partners. Noro-Lanto est diplômée
de l’Université d’Aix-en-Provence (DESS
de droit fiscal et des affaires, 1986). Elle
est également titulaire d’un certificat
en droit des assurances de l’Université
d’Aix-en-Provence (1987). Au cours de sa
carrière, Noro-Lanto est intervenue dans
de nombreuses opérations internationales
allant des mall à large cap (buyouts, levées
de fonds ,acquisitions, cessions, fusions,
JVs), en Afrique et à l’international, au
profit de grands groupes, d’institutions
financières, de fonds d’investissements et
de dirigeants. Elle apportera son expertise
auprès d’investisseurs internationaux qui
souhaitent investir dans l’actionnariat
des groupes africains, mais aussi des
groupes africains qui souhaitent investir
à l’international. Outre les opérations
M&A/private equity internationales,
Noro-Lanto jouit également d’une grande
expérience en matière de conseil aux
dirigeants et aux family offices dans leur
croissance et dans les LBOs impliquant
des fonds de private equity. Elle mettra
à profit cette expertise chez ASAFO &
CO., notamment en développant une
offre de services à destination des grands
groupes familiaux et champions africains
d’aujourd’hui et de demain, dans leur
croissance en Afrique et au-delà.
La firme de private equity
Development Partners
International (DPI)
promeut trois pépites
Development Partners International (DPI)
a annoncé aujourd’hui la cooptation de
trois nouveaux partenaires, un signal fort
pour l’engagement de la firme à soutenir le
développement de l’Afrique. Ancien cadre
de la Standard Bank et ancien fonctionnaire
de la Société Financière Internationale (SFI,
filiale de la Banque Mondiale), le sénégalais
Babacar Ka, qui officie au sein de DPI depuis
9 ans, avec à son actif quatre transactions
majeures (Banque Atlantique -ABI, KMR
Group, université privée de Marrakech
entre autres) a été désigné responsable
pour l’Afrique de l’Ouest, couronnant un
parcours sans faute. De même, la native du
Zimbabwe, Takudzwa Mutasa, ancienne
de Citigroup puis de Helios Investment
Partners, avec 11 années d’expérience dans
le capital investissement au compteur, est
nommée responsable pour l’Afrique de l’Est.
Pour sa part, Marc Stoneham, ancien de Mcc
Kensey, du fonds Actis et de Kingdom Zephy,
est nommé gestionnaire de portefeuille,

Kwamina Asomaning, nouveau PDG

portant à neuf les associés de DPI. Pour
rappel, DPI est une société panafricaine
de capital-investissement fondée par Runa

de Stanbic Bank Ghana

banque. Actuellement directeur exécutif
du Corporate and Investment Banking,
il remplace à ce poste Alhassan Andani
qui doit partir à la retraite le 30 novembre
2020. Dans son communiqué publié le 2
novembre, Stanbic Bank Ghana a indiqué
que le nouveau PDG prendra fonction à
partir du 1er décembre. La banque a fait
savoir qu’elle a porté son choix sur ce
dernier du fait qu’il incarne la relève au
ghanéenne. Dans cette optique, le
responsable annonce qu’il tend la main à
toutes les parties prenantes afin d’atteindre
ces objectifs. Depuis son arrivée à la
banque en 2010, Kwamina assure une
supervision stratégique et quotidienne
de la gestion des services bancaires aux
entreprises, des marchés mondiaux, des
services bancaires transactionnels et des
services bancaires d’investissement de la
Alam et Miles Morland, avec aujourd’hui,
environ 1,7 milliard de dollars d’actifs sous
gestion. La société a eu une année active avec
des accords et des réalisations, y compris
son troisième fonds, ADP III devenant le
premier fonds PE à obtenir le statut de “2X
Flagship Fund”, dans le cadre de l’initiative
mondiale “2X Challenge”.
Bolloré remporte sa
bataile judiciaire contre le
Port Autonome de Douala
En date du 13 novembre 2020, le tribunal

L
sein de l’entreprise pour avoir travaillé banque. Au cœur des affaires de la banque arbitral CCI a condamné le Port Autonome de
e conseil d’administration de au cours de ces 10 dernières années, en depuis 14 ans, le responsable est titulaire Douala (PAD) à verser à Douala International
Stanbic Bank Ghana, avec étroite collaboration avec le PDG sortant. d’un MBA en finance de la Wharton Terminal (DIT), filiale des Groupes APMT et
l’approbation de la Banque Commentant sa nomination, le nouveau School de l’Université de Pennsylvanie. Bolloré, des dommages et intérêts et à relancer
centrale du Ghana (BoG), a choisi promu a soutenu qu’il fera de son mieux Il est également détenteur d’un BSc en un avis d’appel d’offres ouvert incluant DIT. A
Kwamina Asomaning comme nouveau pour faire jouer la banque son véritable administration des affaires de l’University l’origine de l’affaire, l ‘exclusion, fin 2019, de la
président directeur général (PDG) de la rôle dans le financement de l’économie of Ghana Business School. filiale de Bolloré, alors concessionnaire en fin
de contrat du terminal à conteneur du port

Josette Atayi Symenouh, nommée Sécrétaire

de la capitale économique camerounais, d’un
appel d’offres pour la gestion dudit terminal.
DIT dit avoir été contraint de recourir au

Générale de la BOAD
tribunal arbitral CCI, en application de la
convention de concession de 2004 sur les deux

S
points suivants :
partage des frais de stationnement entre le Port
ecrétaire Générale Adjointe avec Secrétariat des Conseils, Chef de Division
Autonome de Douala (PAD) et DIT ;
rang de Directeur de Département du Courrier, du Protocole et des Services
-empêchement de DIT à participer à l’appel
depuis octobre 2017, Madame Communs à la Direction des Affaires
d’offres lancé en janvier 2018.
Josette Atayi Symenouh vient d’être Juridiques et des Services Communs, puis Le recours à l’arbitrage était prévu par la
nommée au poste de Secrétaire Générale Directrice Adjointe des Affaires Juridiques Convention de concession PAD-DIT de 2004.
de la BOAD. A ce poste, elle a sous sa et des Services Généraux chargée des Conformément au règlement d’arbitrage
coordination les unités opérationnelles Services Communs, et Directrice des de la CCI, la sentence a été rendue en toute
chargées des Ressources Humaines, du Conseils et des Services Généraux, avant indépendance par un tribunal constitué par les
Patrimoine et des Approvisionnements, de devenir Secrétaire Générale Adjointe, deux parties. DIT rappelle que les juridictions
des Services Généraux et des Conseils, Directrice des Conseils et des Services camerounaises ont déjà statué à plusieurs
ainsi que celle en charge de la gestion Généraux. En 2016, elle reçoit la Médaille reprises en faveur des actionnaires de référence
des Immunités diplomatiques et des d’Honneur de la BOAD pour 20 ans de de DIT sur l’irrégularité de la procédure
relations avec le pays hôte. Titulaire bons et loyaux services rendus à la Banque. d’appel d’offres pour la concession du terminal
d’une Maîtrise de Droit International, A ce nouveau poste de Secrétaire Générale, à conteneurs et l’illégalité de la Régie mise en
obtenue à l’Université du Bénin (Togo), elle assurera la coordination des activités place par le PAD pour exploiter le terminal
Madame Josette Atayi Symenouh entre à des Unités Organisationnelles qui lui sont à conteneurs. “DIT et ses actionnaires de
la BOAD en 1996, comme cadre chargée rattachées. Ainsi, elle aura en charge la référence continueront bien entendu à
de la coopération, puis gravit les échelons gestion optimale des services généraux, défendre leurs droits vis-à- vis de l’ensemble
de l’Institution occupant tour à tour les la coordination des réunions des Organes des parties impliquées, devant les instances
juridictionnelles nationales et internationales,
postes de cadre chargée du Secrétariat Délibérants et des instances internes de la
en particulier concernant les réquisitions
des Conseils à la Direction des Affaires Banque. Elle aura aussi la responsabilité de
de son personnel et de ses actifs, ordonnées
Générales, Responsable de la Division veiller à la bonne gestion des ressources
illégalement par le PAD fin décembre 2019”,
du Secrétariat des Conseils à la Direction humaines de la Banque ainsi qu’au lit-on dans un communiqué de DIT .
de la Communication, du Marketing développement u capital humain en Nos tentatives d’entrer en contact avec les
et des Conseils, Chef de la Division du interne. responsables du Port Autonome de Douala
(PAD) sont restées infructueuses.
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Crise de la dette en Afrique subsaharienne:

les lignes bougent
Cumulant ratio dette sur PIB de 120%, la Zambie a fait défaut sur son eurobond, le vendredi 13 novembre, soit le jour même ou le ministre français des Finances,
Bruno le Maire, se félicitait d’un accord historique entre le Club de Paris, le G20, la Chine et les créanciers privés. Au delà de ce tableau idyllique, les chiffres de la
dette appellent à l’urgence. La dette subsaharienne n est passée de 50,4% du PIB en 2019 à 56,6% en 2020. Le ratio grimperait même à 60,4% en excluant le Nigeria
et l’Afrique du Sud, , qui totalisent à eux deux, 50% de son PIB. Quelque 6 pays présentent un stock de dette dépassant les 100%. Il s’agit de l’Angola, du Cap-Vert, de
la République du Congo, de l’Érythrée, du Mozambique et de la Zambie. Tous ces 6 pays cherchent à restructurer leurs dettes à l’exception du Cap-Vert.

S
elon une étude de Citi se fondant
sur des données du FMI, il y a
quinze autres pays où le ratio
dette publique / PIB est supérieur
à 65% mais inférieur à 100%.
Cependant, ce groupe de 15 pays est assez
diversifié. Il comprend des pays assez
pauvres et politiquement en difficulté où la
dette est en grande partie contractée auprès
des bailleurs publics à des conditions très
concessionnelles qu’ils pourraient envisager
d’annuler, un peu comme dans le cadre
des initiatives PPTE au milieu de 2000. Ce
groupe comprend également de nombreuses
économies plus importantes, et notamment
des pays à revenu intermédiaire, notamment
le Gabon, le Ghana, le Kenya, Maurice,
la Namibie, le Sénégal, les Seychelles
et l’Afrique du Sud. Dans un contexte
historique, le niveau d’endettement est
encore plus élevé qu’avant les annulations de
dette au titre des initiatives PPTE au milieu
des années 2000. Selon les données du FMI,
la dette publique de l’Afrique subsaharienne
est passée de 46,5% en 2004 à 38,1% en 2005,
puis à 28,6% en 2006 au fur et à mesure de
la mise en œuvre des annulations, mises en
entrées sur leur marché intérieur de la dette”, subventions en une année, principalement par les gouvernements s’élevaient à 336,3
oeuvre par les membres du Club de Paris.
opine le rapport de Citi. En parallèle, “nous des recettes fiscales. Ce niveau a commencé milliards de dollars américains. En 2019,
À bien des égards, relèvent les chercheurs
pensons que l’autre débat politique critique à baisser un peu au cours des dernières le PIB de l’Afrique subsaharienne était de
de Citi, “la vraie question de la dette en
portera sur le rythme de l’assainissement années de la décennie, mais selon les 1714,2 milliards de dollars américains.
Afrique subsaharienne est de savoir si ces
budgétaire en Afrique subsaharienne après données du FMI, il est remonté à 22,1% du Cela signifie que les revenus perçus par les
pays continueront de voir leur encours
2020. Nous pensons que la politique devra PIB en 2011. Cependant, depuis lors, il est gouvernements de l’Afrique subsaharienne
de dette augmenter aussi rapidement que
se concentrer sur l’assainissement budgétaire en baisse constante, une tendance aggravée s’élevaient à 288,3 milliards de dollars
ces dernières années, dans les années à
axé sur les recettes, car une tendance très par le COVID-19 en 2020, le FMI estimant américains. Si le recouvrement des recettes
venir”. Si ces pays atteignent la barre des
nette ces dernières années est la baisse des désormais que ce chiffre ne représentera représentait le même pourcentage du PIB
100% d’endettement par rapport au PIB,
recettes fiscales perçues en pourcentage du que 14,5% du PIB en 2020. Illustration de en 2019 qu’en 2011, les gouvernements de
il y aura forcément crise. La rapidité de
PIB”. Au cours de la décennie 2000-2010, les cette tendance, en 2011, le PIB de l’Afrique l’Afrique subsaharienne auraient collecté
l’augmentation de la dette est soulignée en
gouvernements de l’Afrique subsaharienne subsaharienne était de 1 521,7 milliards 378,8 milliards de dollars américains, pas
rouge. L’exemple de la Zambie est éloquent
ont perçu plus de 20% du PIB en recettes hors de dollars EU alors que les revenus perçus loin des 100 milliards de dollars de plus en
à ce sujet. Le niveau de la dette de ce pays
un an seulement. Pour replacer cela dans son
d’Afrique Australe est passé de seulement
contexte, au début de la crise du COVID-19,
65,5% du PIB en 2017 à plus de 100%
par le biais de la Commission économique
en 2020. “Mais la Zambie nous rappelle
pour l’Afrique (CEA), les ministres africains
également que même si la dette continue à
des finances et l’Union africaine ont appelé
augmenter dans ces pays, il est peu probable
«les partenaires de développement à leur
qu’une crise de la dette soit imminente”, Si ces pays atteignent la barre des 100% accorder 100 milliards de dollars dont 44
tempère l’étude.
d’endettement par rapport au PIB, il y aura milliards de dollars de dette secours, pour
aider à soutenir les systèmes de santé,
Les recettes fiscales
forcément crise. La rapidité de l’augmentation sauvegarder les emplois et fournir des
filets de sécurité aux groupes vulnérables».
La réalité est que 2020 est probablement de la dette est soulignée en rouge. L’exemple En substance, poursuivent les auteurs du
assez exceptionnelle en ce qui concerne la
hausse des niveaux d’endettement, alors qu’à de la Zambie est éloquent à ce sujet. Le niveau rapport de Citi, “nous ne sommes pas
sûrs que l’Afrique subsaharienne ait un
partir de 2021, les niveaux d’endettement
reviendront à une hausse plus régulière sur de la dette de ce pays d’Afrique Australe est problème d’endettement, mais ce qu’elle
a manifestement, c’est un problème de
plusieurs années. Beaucoup de paramètres passé de seulement 65,5% du PIB en 2017 recouvrement des recettes publiques. Et cela
seront à étudier pour voir si oui ou non il
y aura crise de la dette. Entre autres, cela à plus de 100% en 2020. “Mais la Zambie a un impact non seulement sur la capacité
des gouvernements à fournir des services
dépendra de la disposition des détenteurs
de coupons euronbonds africains à accepter nous rappelle également que même si la de base, tels que la santé et l’éducation,
mais aussi à financer les infrastructures et à
la restructuration. Ou encore de l’Etat dette continue à augmenter dans ces pays, il rembourser la dette”.
chinois à souscrire à un programme de
rééchelonnement. “Dans le même temps, est peu probable qu’une crise de la dette soit
Le péché originel
nous prévoyons toujours que de nombreux
pays dont l’encours de la dette est élevé imminente”, tempère l’étude
Bien entendu, dans la plupart des pays
continueront d’avoir accès non seulement
africains, la perception des impôts en
aux financements Eurobond dans les années
monnaie locale a probablement augmenté,
à venir, mais aussi aux banques commerciales
ce qui contribue à financer l’augmentation
via des prêts syndiqués, des prêteurs
des dépenses en monnaie locale. Mais cela
multilatéraux et bilatéraux et même des

NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020

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aura été compensé par la dépréciation du
taux de change lorsqu’on pense aux recettes
publiques en dollars américains. Et cela
met en évidence le problème de l’emprunt
extérieur, pour certains économistes c’est
le «péché originel»( cf «La douleur du
péché originel» de Barry Eichengreen,
Ricardo Hausmann et Ugo Panizza). Pour
de nombreux gouvernements africains,
les emprunts extérieurs semblent moins
chers que les emprunts intérieurs, car les
taux d’intérêt semblent inférieurs aux taux
d’intérêt intérieurs élevés. Mais ce calcul
global ne prend pas en compte l’impact de
la dépréciation de la monnaie sur les coûts
du service de la dette si vous augmentez les
recettes en monnaie nationale, mais que vous
devez payer le service de la dette en grande
partie en dollars américains.
Selon les données du FMI, même les
pays africains à revenu intermédiaire ne
collecteront que 15% du PIB en recettes
publiques en 2020, contre 23,8% en 2011, dix
ans plus tôt. Cependant, il existe d’énormes
variations avec l’Afrique du Sud et ses États
voisins et les économies insulaires collectant
généralement bien plus de 20% du PIB en
revenus.
Compte tenu de la flambée des prêts du
FMI à l’Afrique subsaharienne en 2020,
les gouvernements doivent décider assez
rapidement en 2021 s’ils souhaitent
abandonner les accords d’emprunt avec le
FMI en 2020, essentiellement dans le cadre
de la facilité de crédit rapide (FCR) et de
l’instrument de financement rapide (RFI), en
programmes formels pluriannuels du Fonds
avec conditionnalité. Cela peut fournir un
ancrage plus solide à l’ajustement budgétaire,
bien que ce ne soit pas une panacée politique.
Cela renforce également la confiance des
investisseurs dans le programme de réforme.
Étant donné que les déficits budgétaires
ne reculeront que lentement et que
de nombreuses banques centrales ont
assoupli leur politique monétaire – bien
que la plupart des taux directeurs soient
toujours positifs -, il est fort probable que
les devises du continent s’affaibliront. En
tant que tels, les gouvernements devraient
réfléchir plus attentivement aux coûts et aux
avantages de contracter une dette extérieure
supplémentaire, tout en travaillant beaucoup
plus activement pour développer leurs
marchés locaux de la dette et augmenter
l’épargne détenue par les fonds de pension
locaux. À une époque de taux d’intérêt réels
très bas, voire négatifs dans la plupart des
économies avancées, ils doivent également
développer une politique claire permettant
aux investisseurs de portefeuille étrangers
d’accéder à leurs marchés obligataires
nationaux. “Même si nous avons bon espoir
que la croissance du PIB rebondira de
manière relativement robuste en Afrique
Subsaharienne, en 2021-2022, nous sommes
moins optimistes quant à la reprise potentielle
des recettes publiques. Cependant, la crise
est souvent un bon catalyseur de changement
de politique, de sorte que la question qui
pèsera sur l’Afrique subsaharienne dans les
années à venir pourrait bien être de savoir si
la pandémie de COVID-19 sera le catalyseur
d’une préoccupation beaucoup plus forte
pour la réforme fiscale. Cependant, cette
réforme peut être politiquement difficile et,
selon la manière dont le débat international
sur le fardeau de la dette africaine se déroule,
le rééchelonnement ou le reprofilage de
la dette peut finalement s’avérer l’option
politique la plus facile.
Adama Wade

Sénégal : La dette publique Mali : le FMI prolonge de six mois

projetée à 9176,3 milliards
de FCFA en 2020
L’encours de la dette publique totale du Sénégal est projeté à 9176,3 milliards de FCFA (13,764
milliards d’euros) en 2020, selon le rapport économique et financiers annexé à la loi de finance
2021 établi par le ministère des finances et du budget. Par rapport à l’année 2019 où il s’élevait à
8231,8 milliards de FCFA, cet encours connait une progression de 11,5%. « Il devrait représen-
ter 64% du produit intérieur brut (PIB) en 2020 en liaison avec les prêts importants accordés
dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 en 2020 et demeurer toutefois en dessous de la
norme retenue dans le cadre du pacte de convergence de l’UEMOA », soulignent les services
l’allègement immédiat
du service de la dette
A travers un communiqué publié le 30 octobre 2020, le Conseil d’administration du Fonds
monétaire international (FMI) a approuvé une deuxième tranche de six mois d’allégement
du service de la dette du Mali dans le cadre du Fonds pour la maîtrise et le soulagement des
catastrophes (CCRT). « L’allégement du service de la dette libérera des ressources financières
rares pour continuer à renforcer la capacité de soins médicaux du pays et à lutter contre les
retombées sociales et économiques de la pandémie du COVID-19 », souligne un commu-
niqué du fonds monétaire international. Par ailleurs, le FMI explique que cette approbation
fait suite à la première tranche de six mois (14 avril – 13 octobre 2020) approuvée le 13 avril
2020 et permet le décaissement de subventions du CCRT pour le paiement du service de la
dette éligible impayés au FMI du 14 octobre 2020 au 13 avril 2021, estimé à 7, 50 millions de
DTS soit environ 10,59 millions de dollars. Cette approbation complète une liste antérieure
de 28 pays à faible revenu qui ont bénéficié, le 2 octobre 2020, de la deuxième tranche de six
mois d’allégement du service de la dette au titre du CCRT. Pour rappel, l’approbation du Mali
a été retardée en raison du coup d’État du 18 août 2020 et du temps nécessaire pour former
le gouvernement de transition.
Le G20 prolonge de 6 mois le
moratoire sur la dette

des pays pauvres

du ministère des finances et du budget. S’agissant des recettes internes et des dons de l’État du
Sénégal, ils sont projetés en hausse de 6,3%, soit +176 milliards de FCFA. Elles devraient ainsi,

selon le ministère es finances, passer de 2789,1 milliards de FCFA en 2019 à 2965 milliards
de FCFA pour l’année 2020. Elles sont constituées de recettes pour une valeur de 2478,2 mil-
liards de FCFA, des dons à hauteur de 455 milliards de FCFA et de 31,8 milliards de FCFA de
recettes exceptionnelles. Les charges courantes et les investissements sont prévus à 3825,1 mil-
liards de FCFA à fin 2020 contre 3326,2 milliards de FCFA en 2019, soit un accroissement de
498,9 milliards (+15%). Selon les projections du ministère des finances, les dépenses d’inves-
tissement devraient s’accroître de 267,6 milliards (+23,1%) pour s’établir à1427,8 milliards de
FCFA en 2020. « Cette orientation est sous l’effet des dépenses d’investissement sur ressources
internes et celles sur ressources externes, projetées respectivement à 741,8 milliards et 686
milliards avec des hausses respectives de 32,4% et 14,4% », soulignent les services du ministère
des finances et du budget du Sénégal. En ce qui concerne le financement du déficit budgétaire
projeté à 860 milliards de FCFA, il devrait, selon toujours les projections du ministère des
finances, l’être « à travers des acquisitions nettes d’actifs financiers pour un montant net de
22,5 milliards de FCFA, ainsi que par une accumulation de passifs à hauteur de 837,5 milliards
de FCFA ». Concernant les passifs, la partie extérieure devrait contribuer à hauteur de 509,4
milliards de FCFA avec des montants de prêts projets et de tirage de trésorerie à hauteur res-
pectivement de 426 milliards de FCFA et 373,7 milliards de FCFA.
U
ne bonne nouvelle pour les pays africains. Le G20 a prolongé, le 21 octobre, de six
mois, jusqu’au 30 juin prochain, le moratoire sur la dette des pays les plus pauvres
durement affectés par la pandémie de COVID-19. Suspendue une première fois pour
6 mois, entre juin et décembre 2020, ce prolongement porte à une année la suspension du
service de la dette des pays signataires. La mesure qui apporte une véritable bouffée d’oxygène
pour la vingtaine de pays africains éligibles ne concerne pas les dettes contractées auprès
des bailleurs privés et les Eurobonds. D’autre pays comme la Chine, importante créancière
de l’Afrique, ont adopté leurs propres démarches, privilégiant la négociation bilatérale aux
mesures prises dans le cadre du G20. La suspension a été prolongée jusqu’à la fin du mois de
juin de l’année prochaine, ont déclaré les ministres des Finances et chefs des Banques centrales
du G20 à l’issue d’une réunion virtuelle organisée par l’actuel président du groupe, l’Arabie
saoudite. « Nous avons convenu de prolonger l’Initiative de suspension du service de la dette
de six mois », a déclaré le ministre saoudien des Finances Mohammed al-Jadaan, dans une
conférence de presse à la fin de la réunion. Selon les informations, l’on se dirigera d’ici le
printemps 2021 vers un troisième prolongement de 6 mois voire une nouvelle annulation de
la dette pour les pays les plus pauvres. À ce jour, 46 des 73 pays les plus pauvres ont demandé
à bénéficier de la suspension du service de la dette, la plupart en Afrique.

Mauvaise nouvelle pour l’Afrique: la Zambie a fait défaut

L
es détenteurs d’obligations ont rejeté une proposition du gouvernement zambien qui voulait un moratoire de 6 mois, après un premier défaut
intervenu le 22 septembre. «Bien que le gouvernement regrette que les obligataires n’aient pas approuvé de bonne foi les demandes formulées
par la Zambie, nous restons déterminés à trouver une solution consensuelle et collaborative aux problèmes de viabilité de la dette», indique le
communiqué du ministère des Finances. Pourtant, le vice-président a déclaré que le gouvernement ne permettrait pas au pays de faire défaut:
“Ce pays n’est pas prêt à faire défaut, et je peux assurer que ce pays ne fera pas défaut.” Le «délai de grâce» de 30 jours sur le paiement du coupon de
l’obligation 8,5% 14avr2024, USD expirait le 13 novembre. Ce défaut fait craindre un redouté effet domino sur l’Afrique, comme le rapportait une
récente analyse de Citigroup. La Zambie qui a conclu un moratoire avec le G-20 en août 2020 pour une suspension de 6 mois du service de la dette
devrait voir son PIB se contracter de 5% en 2020. La dette du pays est estimée à 110% du PIB. Pour ne rien arranger aux choses, la Zambie devrait faire
face à l’arrivée à maturité de deux de ses trois Eurobonds avec un paiement de 750 millions de dollars en 2022 et 1 milliard de dollars en 2024, soit plus
que les 1,2 milliard de dollars de ses réserves de change.

NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020

 CHRONIQUE 16
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COVID : le grand
chamboulement économique
Pierre Delval,
Criminologue et criminaliste,
Professeur en criminologie, Président
de l’Organisation WAITO, Expert
auprès de l’OCDE et membre de la TF-
CIT à l’OCDE,

financement de l’économie. Le FMI mise

d’ores et déjà sur une récession de plus de 1%
au niveau mondial dès la fin 2020. Imaginer
qu’après la période de confinement, les
ménages consommeront davantage est un
leurre. Leur choix se portera naturellement
sur la reconstruction de leur patrimoine,
notamment en matière d’investissement
et d’épargne, par sécurité, suite à un réel
traumatisme. Du côté des entreprises, la
sortie de crise sera très compliquée. Il faudra
payer les impôts, les cumuls de cotisations
ajournées, les salaires et les fournisseurs.
Tout dépendra de la vitesse avec laquelle
les entreprises pourront se relancer pour
supporter ce trop plein de charges. Et tout
dépendra également de la motivation du
personnel, habitué à travailler à distance.
Nul ne sait comment et avec quelle énergie

P
our un grand nombre d’analystes
économiques, la « récession »
annoncée depuis des mois est là,
d’une violence inouïe. Les actifs
financiers ont déjà perdu plus de 40% de
leur valeur, l’activité économique mondiale
est réduite d’un tiers, les dettes publiques
et privées ont largement dépassé leur
limite, sans parler du chômage endémique.
L’organisation internationale du travail
parle de plus de 25 millions de chômeurs
supplémentaires en quelques mois.
Pourtant, selon Robert Boyer, analyste
des évolutions historiques divergentes des
capitalismes, « appliquer des mots hérités
des crises précédentes à une réalité nouvelle
» serait une erreur. De fait, le terme de «
récession » s’applique au moment où un
cycle économique, arrivé à son terme, se
contracte pour des raisons endogènes. Ce
qui laisse penser que mécaniquement la
reprise permettra un retour à l’état antérieur.
Or, dans la situation actuelle, il n’en est rien.
Il ne s’agit pas de récession, mais d’une
décision prise par des instances politiques
de suspendre toute activité économique qui
ne soit pas indispensable à la lutte contre
la pandémie et à la vie quotidienne. Cette
« congélation » de l’économie devient alors
un formidable révélateur de l’état de santé
de notre société. La pandémie n’est pas
venue frapper un capitalisme mondial en
pleine santé. Elle atteint une économie déjà
fiévreuse, des marchés financiers pourtant
puissants mais paniqués au moindre danger,
une idéologie libérale hier arrogante qui
salue aujourd’hui le recours à l’endettement
public pour la sauver. Il convient donc, dans
un tel contexte, de tirer les leçons de ce qui
apparaît enfin au grand jour : la spéculation,
contaminateur de notre économie, tient lieu
de moteur de croissance. Les spéculations
sont multiples et protéiformes : spéculation
sur la Chine et son chapelet d’endettements
incontrôlés ; spéculation sur les marchés
les salariés se plieront encore à des exigences
financiers construits sur des actifs de choc : report de cotisations sociales, en renouvelées de performance. Le long terme
économiques de plus en plus déconnectés de sachant qu’un jour ou l’autre il faudra bien est le passage le plus délicat durant lequel
la réalité ; spéculations sur des innovations à les payer ; prise en charge des salaires par le il faudra réviser ou non ses croyances en
trop long terme ; spéculations sur des actifs mécanisme du chômage partiel ; garantie de matière économique. Pour ceux qui auront
monétaires peu stables à l’instar de l’or ou l’Etat pour les crédits aux petites entreprises; conscience du nécessaire changement de
de la crypto-monnaie ; spéculations sur nos rachat de dettes par les banques centrales ; paradigme, ce sera l’indispensable recherche
modes de vie ou sur l’immobilier. Toutes abaissement des taux de prêts aux banques, de la certitude sur la mondialisation et sur
ces bulles spéculatives ont été crevées par … L’évolution des grandes places boursières l’omnipotence des marchés financiers face à
la COVID-19. Pour s’en sortir, il convient qui, malgré leur débâcle, se maintiennent l’urgence économique. L’or, valeur refuge par
de revoir les fondamentaux à court, moyen encore, montrera très vite si l’état de excellence, en est un exemple magistral par
et long termes. Le court terme est simple. confiance à l’égard des mesures prises lequel son investissement massif a amené le
L’essentiel est de pouvoir maintenir l’activité permettra d’éviter les faillites en cascade. prix de l’once à des sommets irrationnels et
dans les secteurs clés comme la santé ou Le moyen terme économique sera plus clair totalement instables. Mais, au-delà de ces
les chaînes d’approvisionnement logistique encore dès la sortie de la crise sanitaire deux sujets majeurs, la grande question sera
en biens de consommation. Les autres puisque pleinement manifeste : l’activité celle de l’injustice d’un système économique
secteurs seront fatalement impactés, et le proprement dite, mise en coma artificiel qui a permis des profits privés inimaginables
maintien même partiel des activités ne fera au niveau mondial depuis plusieurs mois, lorsque tout va bien, et qui n’hésite pas à
que limiter l’étendue des pertes futures. Pour révèlera au grand jour son niveau de fragilité reporter leurs pertes sur les Etats dès que
éviter le cercle vicieux de la dépression qui ; L’épargne, et notamment les systèmes de la situation se dégrade. En conséquence, la
pourrait s’en suivre (pas de crédit, donc pas retraite par capitalisation, montrera ou COVID-19 ne doit pas être qu’un incident
d’activité, et donc pas de crédit), les Etats non sa résistance face à la forte baisse des de parcours malheureux. Elle a révélé de
et les banques centrales qui peuvent se le marchés financiers ; l’endettement public nombreuses défaillances du capitalisme
permettre mettent en œuvre un traitement assèchera sans nul doute les capacités de spéculatif. Plus largement, elle a mis en
exergue un désir de changement de notre
mode de vie, et de nouvelles alternatives
économiques. Trois domaines pourraient
retenir notre attention: la technologie open-
Christine Lagarde, Président de la Banque source des systèmes d’information, l’euro
centrale européenne a annoncé le 1er novembre numérique et le nouvel actif monétaire du
diamant.
dernier une enquête d’opinion concernant La technologie open-source d’abord. Sans les
réseaux internet, la réaction des Etats n’aurait
l’émission d’un euro numérique qui serait géré pas été de la même ampleur. Les entreprises
par une blockchain. « Alors que les européens se n’auraient pas pu continuer leurs activités
à distance et globalement les individus
tournent de plus en plus vers le numérique dans n’auraient pas pu communiquer. Mais, on
voit bien qu’au travers de cette omniprésence
la manière dont ils dépensent, économisent et technologique salvatrice, les grands acteurs
investissent, nous devons être prêts à émettre du GAFAM contrôlent plus que jamais
l’ensemble de notre planète. Pourtant,
un euro numérique, si nécessaire », assure dans une période de grande sollicitation
numérique, une technologie alternative a
Madame Lagarde. percé; et pas des moindres. Dans un monde
de technologie en perpétuelle évolution,
les entreprises, surtout celle enlisées dans

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d’anciens modèles technologiques, ont eu
beaucoup de mal à suivre le mouvement. Or,
pour permettre aux grandes entreprises de se
sortir du carcan technologique dans lequel
elles se trouvent, une société innovante a su
développer des architectures système sur un
modèle nouveau, capable de faire table rase
des solutions du passé pour performer les
services en toute sécurité et garantir le suivi
dans le temps, tout en le rendant évidemment
compatible avec les systèmes et les langages
existants. FAVEOD, créée par un ingénieur
informaticien brillant, Yann Azoury, a su
libérer de nombreuses applications de leurs
contraintes techniques et contractuelles.
Pour permettre de telles performances,
FAVEOD a réalisé plusieurs innovations
technologiques : une génération temps réel
des codes des applications, une gestion du
cycle de vie applicatif et de projet intégrée,
un environnement entièrement collaboratif.
Pour ce faire, la solution s'est appuyée
sur une plate-forme de développement
hébergée en mode SaaS (Software as a
Service) sur les serveurs de FAVEOD. Une
fois les besoins formalisés, le code source
est automatiquement généré et compilé
sur ces serveurs. L'application est alors en
ligne quasi instantanément, disponible
pour les utilisateurs: les développeurs et
les designers travaillent sur les processus
métier et l'interface utilisateurs, le chef de
projet suit l'évolution du programme, et ce
en temps réel. Une fois l'application validée,
les codes source sont exportés, recompilés
puis déployés sur les serveurs de production.
FAVEOD s'appuie sur des technologies
standard, le code source généré est ouvert
et compatible avec la plupart des plates-
formes d'entreprise et des bases de données
du marché. Il devient ainsi en totalité la
propriété de l’utilisateur qui peut l’exploiter
sans dépendance extérieure, sans dette
technique et sans licence. Il devient aussi
un moyen d’accéder aux services les plus
sophistiqués à moindre coût, ce qui permet
aux pays les plus défavorisés d’accéder au tout
numérique et de rivaliser à armes égales avec
les plus grands. Cet outil puissant bouleverse
le monde informatique. Il est la preuve qu’en
matière de logiciels tout est encore possible
pour garantir l’évolution d’un système à
(très) long terme et développer une arme
de première catégorie contre toute forme de
prédation du GAFAM.
L’euro numérique ensuite. Christine Lagarde,
Président de la Banque centrale européenne
a annoncé le 1er novembre dernier une
enquête d’opinion concernant l’émission
CHRONIQUE 17
d’un euro numérique qui serait géré par une la consommation flanche, les entreprises indirect pouvant fournir les arguments
blockchain. « Alors que les européens se diminuent leurs investissements, faute de nécessaires à l’utilisation du diamant comme
tournent de plus en plus vers le numérique perspectives de croissance, les investisseurs valeur refuge et afin de transformer les
dans la manière dont ils dépensent, s'inquiètent et se tournent alors vers le diamants en un investissement accessible, «le
économisent et investissent, nous devons métal précieux. Et ce, d'autant plus que son projet de standardisation d’actif monétaire
être prêts à émettre un euro numérique, si coût de détention relatif diminue face aux du diamant offre une opportunité à examiner
nécessaire », assure Madame Lagarde. Ainsi, obligations, car les autorités font baisser les avec le plus grand intérêt» affirme Taoufik
le lancement de la monnaie numérique ne taux pour soutenir l'activité. «Au lieu de Baccar, ancien ministre des Finances et
serait plus seulement une monnaie destinée payer sur les dépôts à la banque ou de détenir ancien gouverneur de la Banque Centrale
à être utilisée entre les banques - ce qui des obligations qui ne rapportent rien, les de Tunisie. Toujours selon cet expert
constituerait un profond changement dans investisseurs institutionnels et les grands incontestable en économie et finance, « ce
le fonctionnement de la finance -, mais par investisseurs privés préfèrent acheter de l'or», futur standard présentera des possibilités
l’ensemble des particuliers et entreprises. constate John Plassard, stratège à la banque réelles pour mettre en place un indice de prix
Nous voici lancés à pleine vitesse vers une privée suisse Mirabaud. Oui mais voilà, standardisé et transparent, et créer un marché
éradication du risque de retrait massif de l’once d’or ne cesse de monter est présente qui offrira des instruments d’investissement
l’épargne bancaire ou de son exportation vers dorénavant des risques de stabilité majeurs. attachés à cet indice, avec un niveau très
d’autres cieux ! La contrepartie serait que la Cet été, le métal jaune a battu les points hauts élevé de liquidité et de sécurité ». Adossé aux
banque centrale puisse verser sur chaque de 2011 pour inscrire un sommet à 2.063 monnaies numériques et alternatif à l’or pour
compte numérique sans avoir à effectuer dollars l'once le 6 août, gagnant près de 70% stabiliser l’investissement, cette innovation
une démarche administrative compliquée en deux ans. Et même si depuis il sait un peu développée par des économistes, spécialistes
sans frais. Une révolution dans le monde replié sous les 1.900 dollars l’once, l’or reste fiduciaires, juristes, financiers et propriétaires
bancaire ! Mais le plus important serait de beaucoup trop instable. Reste une alternative de mines de diamants est entrain de créer
mesurer immédiatement l’usage que pourrait fortement examinée par les grandes un marché qui offrira très prochainement
être fait de cet argent virtuel et corriger le institutions internationales : le diamant. des instruments d’investissement attachés
tir si d’aventure les flux ne prenaient pas la Paradoxalement, cette solution très sérieuse à cet indice, avec un niveau très élevé de
direction escomptée, afin d’y remettre de intervient dans un contexte fortement marqué liquidité et de sécurité. Elle ouvrira ainsi
l’ordre. Ce faisant, toutes les transactions par l’absence de régulation internationale de nouveau horizons aux pays miniers afin
seraient dématérialisées, dans une recherche véritable, de bonne gouvernance et de d’améliorer leur solvabilité, aux investisseurs,
de simplicité et de rapidité, et la question de transparence du marché du diamant, des solutions performantes et garanties et
l’argent occulte ou sale s’en trouverait résolue. conjuguée à la crise économique et sociale aux banques centrales, de nouveaux fonds de
Plus de cash donc, et donc par extension post-COVID. Ces facteurs n’ont pas manqué réserve. Les chiffres de la stabilité le prouvent
plus de travail au noir, plus de trafics, ni de d’impacter négativement la filière, mais : un diamant taillé avant sa longue procédure
corruption. Une révolution vous dis-je ! surtout les équilibres macroéconomiques de revente présente sur 20 ans une stabilité
Le nouvel actif monétaire du diamant des pays miniers et leur population (surtout de plus ou moins 9 %. L’or, pour la même
enfin. Tout le monde le sait, l'or protège les en Afrique), en menaçant par voie de période, fluctue à plus ou moins 45%.
épargnants des cataclysmes. Que l'or, actif conséquence le maintien de l’Etat de droit Les solutions existent donc, à tous les niveaux.
réel et ancien étalon monétaire, protège de et de la sécurité. En l’absence actuellement Cela ne signifie pas qu’il faille rejeter d’un
l'inflation se comprend aisément. Quand d’instrument d’investissement direct ou bloc ce que la période de croissance récente
a aussi apporté de positif, y compris du fait
de la mondialisation. Néanmoins, ne soyons
pas aveugles. Les Etats ont du intervenir
pour éviter le désastre économique. Leur
endettement sera accru de l’ordre de 25% dans
Les solutions existent donc, à tous les les trois prochaines années et les citoyens
niveaux. Cela ne signifie pas qu’il faille devront consentir de nouveaux efforts pour
assumer la charge de la dette. Dans un
rejeter d’un bloc ce que la période de tel contexte, la situation est suffisamment
inédite pour qu’on ne perde pas notre temps
croissance récente a aussi apporté à débattre sur des solutions issues du passé.
Il s’agit plutôt d’encourager les mesures et
de positif, y compris du fait de la les initiatives qui modéliseront l’économie
mondialisation. Néanmoins, ne soyons pas du futur. Faute de quoi, les conservateurs
reproposeront les recettes éculées d’avant, au
aveugles. Les Etats ont du intervenir pour risque de sombrer à nouveau, dès le prochain
écueil, dans la même tourmente que celle
éviter le désastre économique. vécue en ce moment. Dans cette dernière
perspective, nous n’aurons clairement rien
appris.
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 INSTITUTION INTERNATIONALE 18
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La Banque Africaine de Développement (BAD)

conserve son triple A auprès de Moody’s
M
oody’s a reconduit la note capacité à honorer ses obligations au titre reconstruire leurs économies mieux et plus
triple A de la Banque du service de la dette. En outre, poursuit rapidement, tout en assurant la résilience
Africaine de Développement l’agence, “la banque a une longue expérience économique, sanitaire et climatique ».
avec perspective stable. La en tant que première institution de Swazi Tshabalala, vice-président principal
note «AAA» de Moody’s fait suite aux développement en Afrique et bénéficie de par intérim, vice-président des finances et
confirmations précédentes de la note «AAA» la capacité et de la volonté des actionnaires directeur des finances de la Banque africaine
de la Banque, avec perspective stable, par les de soutenir ses objectifs de développement, de développement, a déclaré: «Grâce au
autres grandes agences de notation, à savoir illustrées par les contributions importantes solide soutien de ses actionnaires et à son
Fitch Ratings, Standard and Poor’s Global de pays membres non régionaux hautement solide profil financier, la Banque africaine
Ratings et Japan Credit Rating Agency. notés” Le Dr Akinwumi Adesina, Président de développement est classée triple A avec
“Le profil de crédit de la Banque africaine de la Banque africaine de développement, des perspectives stables. par toutes les
de développement (BAD) est soutenu par a déclaré: «La note AAA de Moody’s grandes agences de notation internationales
les solides réserves de fonds propres de confirme la solidité de la gestion prudente ». La note «AAA» de Moody’s fait suite aux
la banque et une gestion qui atténue les des finances et des risques et des systèmes affirmations précédentes de la note «AAA»
risques», estime l’agence de notation dans sa de gouvernance solides de la Banque, de la Banque, avec perspective stable, par
note annuelle d’analyse de crédit datée du 27 même face aux défis difficiles imposés les autres principales agences de notation,
octobre et rendue publique par la BAD le 14 par la pandémie de Covid-19. L’appui Akinwumi Adesina, Président de la Banque à savoir Fitch Ratings, Standard and Poor’s
africaine de développement
novembre. Un large coussin de liquidité et extraordinaire des actionnaires de la Banque Global Ratings et Japan Credit Rating
un accès sans entrave aux marchés financiers renforce notre capacité à financer les pays risques et les besoins en capital de manière Agency.
internationaux renforcent également sa africains. Nous continuerons de gérer les adéquate pour aider les pays africains à

France: la dette publique L’OCDE appelle à tripler

atteint 117% du PIB et fragilise l’aide au développement
la note AA (Fitch) Le secrétaire général de l’OCDE, Angel
Gurria, a appelé, vendredi 13 novembre,
à “quadrupler” l’aide publique aux pays
en développement, prévenant que la
pandémie du Covid-19 ne pourra pas
être vaincue s’il reste des foyers du virus
dans les nations pauvres. A cet égard, “il
faut faire du vaccin un bien public”, a dit
le secrétaire général de l’OCDE, réagissant
à l’annonce de Pfizer et BioNTech, qui
ont affirmé en début de semaine que leur
candidat-vaccin était efficace à 90% contre
le coronavirus. Alors que “les pays les plus
riches ont dédié 12.000 milliards” à la lutte
contre les conséquences économiques de la Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE
pandémie, l’aide au développement ne s’est
élevée qu’à 153 milliards de dollars en 2019. “Ca veut dire qu’on peut la doubler, la tripler,

L
’économie française sous Emmanuel Macron continue de tousser sous l’effet de la
Covid-19 avec une dette en roue libre qui atteint 117% du PIB et un déficit public
de 10,5% en 2020. Si l’agence de notation Fitch a bien maintenu la note AA de la
deuxième économie de la zone euro, celle-ci reste en perspective négative. Fitch,
qui avait révisé en baisse les perspectives de la France de stables à négatives en mai dernier
la quadrupler”, a dit M. Gurria. “Il faut faire un énorme effort vis-à-vis des pays émergents”
car ils sont confrontés simultanément à une chute de 700 milliards de dollars des flux de
capitaux et à une augmentation de leurs dépenses à cause de la pandémie, a expliqué le
Mexicain, qui achèvera en juin son 3e mandat à la tête de cette organisation multilatérale,
lors d’un entretien diffusé sur RF1, France 24 et Public Sénat.

RDC: le Conseil d’État

en raison des conséquences de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, estime que le
pays reste soutenu par une économie riche et diversifiée, des institutions fortes et efficaces
et un bon bilan de stabilité macro-financière. Le faible niveau des taux d’intérêt permet

s’oppose à la dissolution
d’atténuer les effets d’une hausse de la dette publique provoquée par les mesures de soutien
à l’économie frappée par la pandémie de coronavirus, ajoute l’agence de notation. (lire le
rapport Fitch ici). Les prévisions de déficit pour 2020 ont été révisées à la hausse en raison

de mesures de soutien économique direct plus élevées que prévu pour faire face à la crise
du COVID-19 d’une valeur d’environ 3,8% du PIB, dont 0,9% du PIB après l’annonce du
reconfinement de quatre semaines à partir de la fin octobre et la baisse des recettes fiscales
résultant d’un contexte macroéconomique plus faible. “Nous prévoyons que le déficit se
resserrera en 2021 et 2022, sous l’effet du rebond de l’activité économique, à 7,3% l’an
prochain et 5,0% en 2022”. Ces projections sont cohérentes avec une dette publique / PIB
atteignant 117,6% cette année, puis culminant à 118,7% l’année prochaine, soit environ
trois fois la médiane prévue «AA» (46,7%). Cela laisserait le taux d’endettement d’environ
21 pp plus élevé qu’en 2019. “Nous prévoyons que le taux d’endettement diminuera à partir
de 2022; nos hypothèses de référence à cinq ans pour la dynamique de la dette publique
supposent que le ratio d’endettement sera de 117% d’ici 2024”, estime Fitch dans son rapport
du vendredi 13 novembre 2020. Malgré le taux d’endettement toujours plus élevé, “nous
prévoyons que les paiements d’intérêts en proportion des recettes publiques passeront sous
2,0% d’ici 2022, un creux historique (et sous la médiane «AA» de 2,2%). Cela reflète les
faibles taux d’intérêt actuels (le rendement à l’émission d’obligations d’État jusqu’en octobre
de cette année était de -0,12%), le maintien probable des conditions de marché favorables
soutenues par la politique de la BCE et une longue maturité moyenne de la dette (environ
huit ans), qui fournit une certaine compensation en cas de hausse des taux d’intérêt”.
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020
de la BIAC
Le Conseil d’État de la RD Congo s’oppose à la dissolution de la Banque internatio-
nale pour l’Afrique au Congo (BIAC) décidée par la Banque centrale du Congo, à
son audience de référé-suspension du 3 novembre 2020, sous ROR 171, opposant
la société Sofia Sa et consorts à la Banque centrale (BCC). Ainsi, le Conseil d’État
a ordonné la suspension des décisions de mise en dissolution forcée de la BIAC,
annonce un communiqué signé par le secrétaire général et greffier du Conseil
d’État, Jules Mathieu Ekatou Limbele, du 10 novembre 2020. En suspendant les
décisions de mise en dissolution forcée, de liquidation forcée et de désignation du
liquidateur de la BIAC, contenues dans la lettre Réf. GOUV.D. 03/n°00903 du 30
septembre 2020 du gouverneur de la BCC, le Conseil d’État relance complètement
le dossier BIAC. Comme l’écrivait Financial Afrik, le 11 octobre 2020, la Banque
centrale du Congo a décidé de la «liquidation forcée» de la Banque internationale
pour l’Afrique au Congo, après plusieurs tentatives de sauvetage et de recherche
d’un repreneur restées infructueuses.
 Y’A PAS QUE LA FINANCE
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Les carnets de Maria Nadolu
Rencontre avec le philosophe italien
Stefano Bonaga
En ce moment où le monde est en panne, c’est peut être le lieu d’aller aux
politiques, économiques et personnels
essences et d’interroger notre vision de la vie. On le dit depuis Platon, s’impose. Ma position personnelle c’est
notre conception influence notre perception et notre perception, qu’on doit exprimer la force de chacun,
l’action. Comme Einstein le répétait: «aucun problème ne peut être citoyen ou institution, comme unique
résolu à partir du même niveau de conscience qui l'a créé ». Peut- démarche possible vers le futur. On n’a pas
des certitudes… Par exemple, prenons le
on faire un upgrade de la conscience? Pour Financial Afrik, Stefano
thème «capitalisme et surveillance», qui est
Bonaga revoit en clef ontologique les quoi et comment du moment et analysé par l’américain Shoshana Zuboff,
ses implications par rapport à notre prise de conscience. Philosophe et bien après Orwell : la surveillance peut être
professeur à la chaire d'anthropologie philosophique de la Faculté des combattue par d’autres organisations de la
sciences de l'éducation de l'Université de Bologne, il a toujours été actif citoyenneté active qui pourront compter
sur des ressources d’usage vertueux des
dans la vie civique, notamment à Bologne, et en Italie. Ses travaux sur la
réseaux d’internet ou d’autres réseaux. C’est
relation entre information, communication et espace public ont conduit eulement exerçant la puissance qu’on mesure
au développement du projet du réseau civique de Bologne. A Vénise, ses propres puissances. L’activation de la
dans le cadre du Festival de Film, il a lancée Lido Philo ou la pensée société, c’est ça ma réponse…. sans l’espoir
philosophique contemporaine rencontre le cinéma. Il est l'auteur de que quelqu’un vienne sauver la société, qu’il
y a une solution unique pour combattre la
«sur le désespoir de l'amour », «Les 10 commandements de la vie civile
surveillance générale, la domination des
». De retour à Bologne, suite à son Lido Philo, le philosophe a échangé réseaux etc. Pourquoi j’ai commencé par la
avec nous. L'influence durable de Spinoza se sent dans ses explications, tragédie grecque ? A priori il n’y a pas de
dans sa pertinence pour les débats et questionnement contemporains et solution de sauvetage, du bonheur garanti, et
son sourire humaniste. donc il faut toujours interroger la puissance
sociale, expérimenter sa propre puissance.
Ça c’est un thème immense…
Avec toi, la philosophie se vit, et tu es bien
connu pour ton engagement dans la vie
de la cité. Que fait-on du populisme qui
a tendance à se répandre dans le monde
entier ?
Moi, j’ai une version ontologique du populisme,
et une version phénoménologique. D’un
point de vue ontologique, de sa propre nature,
le populisme et la dépolitisation de la société;
d’un point de vue phénoménologique, en
rapport avec ses apparences, il apparait
comme la présence d’un chef bien visible, la
« production » des ennemis externes - que ça
soit les immigrants pour l’Europe, ou la Chine
pour Trump - , propagande quotidienne
et constante, réduction à la phrase simple
de la complexité. Selon moi, la réponse au
populisme, c’est la reprise des fonctions
démocratiques des corps intermédiaires
d’une société qui s’engage, au niveau de parti,
du syndicat, de l’association etc., et un nouvel
élan de la citoyenneté active qui interprète la
participation non seulement come consensus
Stefano Bonaga électorale ou culturel, mais aussi dans le sens
de la participation: s’occuper d’une partie du
En clef d’anthropologie philosophique, toutes les choses. On doit comprendre l’être monde et le changer, dans les écoles, dans les
comment est-ce qu’on vit et interprète le comme une connexion totale des choses. quartiers, dans les villes etc. pas seulement
présent d’un monde secoué par les effets de En même temps, l’apparition concrète du déléguer aux députes la solution de
cette pandémie ? concept qui est la coopération, qui s’avère problèmes ; mais prendre la responsabilité de
plus efficace que l’égoïsme, la manifestation la vie quotidienne sur soi-même en exerçant
La condition contemporaine au niveau de la nécessite de considérer l’autre comme sa propre puissance.
planétaire correspond à une interprétation partie du soi, c’est d’après mon point de vue
ontologique, on pourrait nommer ce qu’on peut apprendre de cette condition. Lido Philo est un rendez-vous bien enraciné
spinozienne, c’est à dire une vision de à Venise, à l’heure du Festival de Cinéma;
l’être, selon lequel tout est agent sur Entre des constructions qui résonnent est –il un exercice de puissance? Qu’est ce
l’autre. Par exemple, on disait, qu’est que avec le 1984 d’Orwell et les mouvements ce qui t’as touché de plus cette année et que
c’est le coronavirus ? Certainement c’est de plaques tectoniques d’une quatrième tu aimerais partager?
une configuration unique d’un point de révolution industrielle, ou est-ce qu’on se
vue chimique, biologique, mais aussi c’est (re)trouve ? Si, c’est une longue histoire, c’est une
son occupation infectante des espaces conférence des philosophes internationaux.
géographiques, son impact sur les sociétés, On se retrouve dans des conditions tragiques Cette année, le festival a été une manifestation
sur leurs systèmes sanitaires, sur leur de l’être humain, inscrites déjà dans le très courageuse, on a exercé notre puissance
corps, sur l’économie, sur la politique, sur marbre de la tragédie grecque. C’est à dire dans des conditions presque impossibles, et
la psychologie, sur le droit, et même sur le les caractères précaires de la vie humaine, en plus c’était un exemple civique d’un point
délire des complotistes; donc l’exhibition qui manquent de certitudes face à l’avenir, de vue du respect de règles de comportement
dassez tragique du caractère connecté de et la nécessité du risque dans les champs en temps de coronavirus. Les entrées et les
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020
19
Par Maria Nadolu
sorties dans les salles de festival, les hôtels, les
restaurants, les bars étaient bien contrôlés du
côté des contrôles sanitaires, et donc il y avait
même une expérimentation intéressante de
la discipline sociale. Mais par rapport à la
conférence des philosophes que j’ai appelé,
ils sont tous d’origine immanentiste, et donc
spinozienne, eux même ils ont souligné
l’ontologie de l’agencement: une chose
considérée par rapport à ses causes et effets;
le sens de la liberté fondé sur la puissance
contre l’illusion du libre arbitre. Pour penser
la volonté libre, elle doit être au-delà du
physique, donc sans cause. On a réfléchi qu’il
faut renverser le rapport entre la puissance
et la liberté, on appelle libre ce qu’on peut.
C’était le fil rouge de notre conférence de
Venise. C’était une belle expérience que
de nous retrouver, une coïncidence des
expériences culturelles et philosophiques
très rares à trouver.
Au présent, le digital pénètre notre vie à
un point incontournable L’intéraction est
dans pas mal de cas virtuel, comment ça
va influencer le logos et le mythos? Qu’en
penses-tu par rapport au fait qu’on met tout
en ligne, de la vie personnelle aux ateliers
de Lido Philo, les cours universitaires etc. ?
Internet n’est plus une «new technology»,
comme on l’appelait au début, mais c’est
plutôt un monde, un autre monde où
l’espace et le temps ont des caractéristiques
spécifiques. L’espace n’existe pas de ce point
de vue, et on présente seulement un sens
de la contemporanéité etc. L’exploration
de ce monde implique de risques et
d’expérimentation prudente de solutions
possibles. Dans ce monde, sans autorité
centrale, la diffusion de mythos en sens
négative et plus facile – plein de conneries et
plein de « fake news ». Et en même temps,
le logos, dans la traduction occidentale
d’origine grecque, est en train de perdre
sa centralité à cause de la pénétrabilité du
réseau. Au présent, c’est ça le pari, le rapport
entre le logos, le mythos et même la condition
de la modernité à partir de la production
d’un monde transformé par l’internet. C’est
un problème énorme… c’est le dépaysement
de toute la planète face à la naissance d’un
nouveau monde, plus que les Etas Unis
découverts par Christophe Colomb, on est
dans un mystère …on ne peut pas le définir
parfaitement a priori, il faut risquer, et se
lancer à l’exploration.
D’Afrique, qu’elle soit vécue ou imaginée,
qu’est-ce qui te reste au cœur?
Mon Afrique imaginaire, c’est la source
constitutive du dialogue originel de l’homme
avec la nature, son respect original, et en même
temps, l’Afrique c’est la blessure sanglante du
monde colonialiste, de la dictature euro -
centrique. Je rêve d’autonomie économique
et culturelle des africains.
 Les chroniques de l’émergence 20
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L’éditorial de Dr Cheikh Kanté, Envoyé Spécial

du Président de la République du Sénégal

E
n relisant la Déclaration (Bangladesh, Ethiopie, Nigéria, Indonésie,
de Politique Générale Vietnam et Mexique) dont le potentiel
(DPG) du Premier économique ne manquera pas de marquer
Ministre Macky Sall, l’économie mondiale dans les prochaines
le 20 octobre 2004 à décennies.
l’Assemblée Nationale, En effet, cette nouvelle donne dessine
j’ai vite compris qu’il était déjà conscient, un nouveau monde où l’Afrique est prise
à l’époque, de ses responsabilités d’homme en compte, à cause de ses perspectives
d’Etat et de citoyen sénégalais, devant se démographiques et économiques. Les pays
battre avec conviction et détermination, africains représentent des opportunités
pour relever les défis et transformer et des défis du 21ème siècle, qu’il faut
organiquement notre pays et mettre son maîtriser. Ces défis peuvent être résumés
économie sur les voies de l’émergence. Si en termes de croissance démographique,
la DPG avait jeté, d’une part, les bases de de développement de classes moyennes
l’espérance pour l’émergence, le discours consommatrices, de gestion de l’énergie,
de Québec avait posé d’autre part, la de l’eau, des terres, de l’urbanisation, des
nécessité d’une réflexion approfondie sur un guerres de religions ou d’identités. Ces défis
renouveau de la démocratie représentative. concernent aussi et surtout les ressources
L’expression « pays émergent » est récente et naturelles, minières, gazières, pétrolières
ne connait pas de définition officielle dans et agricoles qui sont dans ces pays où les
les annales de la Banque mondiale ou dans grandes firmes se bousculent pour acquérir,
les livrets de l’ONU et de ses organisations développer et maintenir des parts de
connexes. marché.
La logique du take-off de Walt Rostow ou Un détour dans la réflexion historique
du décollage ou de l’émergence étant très peut nous amener à nous poser la question
dynamique, il est évident que le critère le plus de savoir la région du monde qui fut la
déterminant reste la qualité de la croissance première à émerger, après la chute de
économique, qui dans tous les cas, doit être l’Empire romain. Il s’agit des cités d’Italie,
inclusive et avoir l’amplitude nécessaire pour commerçantes comme Venise et Gênes,
créer les conditions d’une croissance de loin banquières comme Florence, les Flandres
supérieure à celles des périodes antérieures, et leurs artisans drapiers, la France de
et pouvant contenir non seulement le Colbert, entre autres. Nous considérons
taux de croît démographique, mais aussi que l’émergence est un décalage ou une
supérieure à celle des pays développés et à la démarcation économique caractérisée
moyenne de la croissance mondiale. DR. CHEIKH KANTE par la première révolution industrielle
Il faut de bonnes décennies en résistant aux qui est née en Angleterre en 1760 et qui a
chocs endogènes et exogènes pour créer découpage économique des Nations- dire peut-être les pays les plus reculés. fait du Royaume-Uni la première nation
les conditions d’un décollage. Aussi, il y’ Unis était cartographié comme un vaste Avec le dynamisme économique de certains industrielle. Cette expérience nous renforce
a les déterminants de la croissance, c’est- ensemble allant de grands royaumes comme pays comme Hong kong, Singapour et dans notre conviction que le fondement du
à-dire les leviers sur les quels l’économie l’Ethiopie aux jeunes Etats indépendants Taiwan, qui s’étaient fait remarquer avec décollage économique est bien industriel et
d’un pays doit s’appuyer tenant compte qui représentaient les « pays en voie des très forts taux de croissance, on parla moins en termes d’avancée technologique
de ses spécificités, pour secréter une de développement». L’expression «pays pour la première fois de « pays émergents que d’économie d’entreprise et d’esprit de
croissance inclusive, durable et résiliente. sous-développés » avait été abandonné ». L’expression avait commencé à avoir une marché. Il faut aussi noter que pendant la
Il faut rappeler que pendant longtemps auparavant, à la suite de la proclamation grande résonnance avec les BRICS (Brésil, 2ème moitié du 19ème siècle, le décollage
dans le jargon des Nations-Unis, il y avait de la Décennie du développement, en Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud). était devenu très important dans le continent
trois grands types de pays qui étaient à la 1964, avec la création de la Conférence L’économie mondiale du 21ème siècle européen, avec l’Allemagne, la Russie et la
base de la structuration de son Assemblée des Nations Unies sur le Commerce et le venait d’être marquée par un retour de la France dont les économies se montraient
Générale: les pays développés à économie Développement (CNUCED). Chine, après un demi-siècle d’absence sur de plus en plus dynamiques, pendant que
de marché (PDEM), les pays à économie Avec la disparition des PECP des années la scène mondiale. Les grandes puissances le Royaume-Uni consolidait son leadership.
centralement planifiée (PECP), les pays en après, la qualification de pays en voie de émergentes devaient ainsi compter A la fin du 19ème siècle, quatre grands pays
voie de développement (PVD). Les PDEM développement avait évolué, en devenant désormais avec une nouvelle vague de ont symbolisé une nouvelle catégorie de
représentaient l’occident, c’est à dire les pays les pays moins avancés (PMA), pour ne pas pays émergents comme les «BENIVM » pays émergents : les Etats-Unis d’Amérique,
dont le développement remontait au 19ème le Japon, la Russie et l’Argentine.
siècle et qui forment le bloc de l’OCDE. Les La leçon que nous tirons de ce rappel
PECP regroupaient les pays communistes historique est que l’émergence est un long
séparés entre la grande obédience de processus qu’on ne peut juger pour un pays
Moscou qui a disparu en 1990 et quelques Avec le dynamisme économique de certains pays que sur plusieurs décennies et dont le plus
chapelles dissidentes promises à l’éclatement important des déterminants repose sur les
(Yougoslavie), au désastre (Cuba, Corée comme Hong kong, Singapour et Taiwan, qui s’étaient éléments dont la résilience de sa croissance,
du Nord) ou la prospérité (Chine). En ce fait remarquer avec des très forts taux de croissance, étant précisé que les matières premières y
temps là, il y’ avait évidemment un Est et jouent un rôle secondaire. En effet, le rôle
un Ouest et puis également un Sud, issu on parla pour la première fois de « pays émergents». de l’Etat et la logique entrepreneuriale sont
des empires coloniaux dont les frontières au centre de tout processus d’émergence.
correspondaient aux pays africains et L’expression avait commencé à avoir une grande L’exemple de la Chine « L’Empire du Milieu
asiatiques indépendants ou présents résonnance avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, », qui désigne ce pays comme le centre du
à la conférence des pays non alignés de monde et de la civilisation confirme ces
Bandoeng en 1955. Chine et l’Afrique du Sud). L’économie mondiale du postulats. Il faut rappeler que sur les 18
Cette stratification avait amené Alfred premiers siècles après Jésus-Christ, son
Sauvy à conceptualiser le néologisme «tiers- 21ème siècle venait d’être marquée par un retour de poids économique dominait déjà les autres
monde » pour désigner, à l’image du Tiers- la Chine, après un demi-siècle d’absence sur la scène pays. La part de son PIB sur l’économie
Etat de la monarchie française, un troisième mondiale était déjà supérieure durant cette
monde composé de pays ayant en commun mondiale. période à celle de tous les pays occidentaux
la pauvreté et l’importance de la croissance et représentait plus du tiers de l’économie
démographique. mondiale. C’est ainsi que la Chine réalisait,
Le périmètre de ces pays suivant ce en 1820, plus de 30% du PIB mondial,

NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020


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Abidjan. Casablanca. Dakar. Tunis. Libreville. Douala. johannesburg.
soit plus que les USA, l’Europe centrale
et orientale réunis à cette date. Le succès
économique chinois doit donc être analysé
à partir de ce processus à très long terme
qui lui a permis de traverser ce long fleuve,
avec une grande résilience contre les chocs
exogènes et endogènes.
Les BRICS ont donc marqué l’apparition
de nouveaux acteurs mondiaux, avec qui
il faut compter, à cause de l’amplitude de
leurs croissances démographiques et du
dynamisme de leurs économies.
Dès lors, une nouvelle classification plus
précise des pays a permis d’identifier de
nouveaux potentiels de croissance et de
développement dans le monde. Depuis ce
concept de BRICS, plusieurs classifications
ont vu le jour. Il faut cependant préciser
que les multiples acronymes n’ont pas été
théorisés par le monde universitaire et le
système des Nations Unies, mais plutôt par
des banquiers, des fonds d’investissement,
ou de grands cabinets de consulting dont
les observations ont permis de distinguer
certains pays émergents.
Les pays ciblés l’ont été et le sont parce qu’ils
représentent des opportunités financières et
des marchés, avec une probable rentabilité
dans le moyen terme. Les critères retenus
pour ces classifications sont souvent très
flous, ce qui se traduit très souvent par
des listes très hétérogènes et difficilement
comparables entre pays, si l’on tient compte
de leurs itinéraires et histoires économiques.
Pour mieux apprécier ces classifications, il
est très important de garder à l’esprit que
les pays émergents sont des enfants de la
mondialisation et de la globalisation qui
ont réussi à maîtriser leurs richesses et
leurs atouts nationaux, grâce aux échanges
internationaux, tout en maîtrisant les
politiques de réforme et d’ouverture au reste
du monde.
A l’analyse, la croissance de ces pays est
alignée et repose fondamentalement sur la
mise en œuvre des dix commandements de
Washington, couplés à une stabilité politique
et institutionnelle. Ces éléments essentiels
me permettent de renforcer mon opinion sur
de nouvelles formes de «capitalisme» avec le
modèle chinois dont le Parti communiste
tient une place centrale et le modèle russe
dans lequel l’Etat joue un rôle omniprésent.
Ces modèles qui sont différents du
capitalisme occidental, permettent aux
économies de leurs pays de battre aux
rythmes des pulsions de la mondialisation,
tout comme le modèle sénégalais qui vient
de naître du Plan Sénégal Emergent (PSE)
du Président Macky Sall, qui est remarquable
de par sa logique quantitative et qualitative,
en cohérence avec nos spécificités africaines
et qui s’affirme avec force au rythme de la
modernité et de la mondialisation.
Ces déterminants me permettent
d’aborder les nouveaux critères d’analyse
de l’émergence représentant les repères
des banquiers qui sont essentiellement
financiers et permettant d’estimer les risques
d’investissement dans chaque pays.
Le concept de BRIC a été créé par le
banquier Jim O’ Neill de Goldman Sachs
en combinant deux facteurs essentiels : les
facteurs économiques et démographiques.
Afin d’obtenir une analyse plus fine et
approfondie, trois autres critères cumulatifs
et combinatoires ont été ajoutés pour mieux
définir l’émergence avec plus d’éléments
de précision. Le premier critère est la
population qui doit être assez nombreuse,
Les chroniques de l’émergence
BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud)
afin de constituer un marché domestique
attractif pour représenter un premier
débouché à l’industrie locale, mais aussi
une opportunité pour les importations
nécessaires à l’équilibre des échanges. Plus
cette population est jeune et bien éduquée,
avec un niveau d’alphabétisation élevé
pour les femmes, plus sa contribution
au développement économique sera
significative.
Le second critère est celui d’une croissance
économique résiliente et potentielle
dans le long terme, avec un minimum de
5% par an, tout en associant une bonne
combinaison des facteurs travail et capital
sur une période de 10 ans environ. Selon le
modèle de développement de Robert Solow,
l’interaction d’un accroissement du stock de
capital, associée à une quantité de travail et
de progrès technique, influence toujours le
niveau d’activité.
L’urbanisation est le troisième critère.
Elle est considérée comme un facteur
important et essentiel du décollage
économique. En effet, les villes permettent
le développement des transports, l’accès à
l’électricité, à l’eau et facilite les échanges.
Considérée sous cet angle, l’urbanisation
devient un facteur indispensable au
processus d’émergence.
Les infrastructures représentent le quatrième
critère, en ce qu’elles accompagnent tout
processus de décollage économique,
avec la construction de routes, de ponts,
de voies ferrées, de ports, d’aéroports et
d’infrastructures énergétiques.
La stabilité politique est le cinquième critère,
indépendamment du type de régime, qui
maîtrise la mise en œuvre de projets dans
le long terme. La Chine a démontré que la
démocratie peut être très accessoire dans un
processus de développement économique.
Le facteur clé de succès réside dans une
vision adaptée dans le long terme et une
stabilité des institutions qui permettent
de décliner et de réussir des programmes
dans la durée. Ainsi, de 2001 à nos jours,
j’ai dénombré plus de douze classifications
des pays émergents réalisées principalement
par des banquiers. Ce carcan normatif que
je viens de décrire, qui mesure la trajectoire
d’un pays vers l’émergence, appliqué au
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020
contenu de la DPG du 20 octobre 2004, m’a
permis fondamentalement de forger mon
opinion : l’émergence du Sénégal a toujours
été une vision pour le Président Macky Sall.
La cartographie de cette DPG renferme tous
les éléments que nous considérons comme
les racines de la modélisation du Plan
Sénégal Emergent (PSE).
Sans aucun doute, le PSE avec ses différentes
composantes qui traduisent la volonté d’un
leader africain d’assurer dans le temps et
dans l’espace une forte croissance inclusive,
a donné des résultats visibles dans tous les
secteurs.
Le Président de la République a démontré
qu’il est possible, pour les africains, de
compter sur eux-mêmes, pour créer les
conditions d’un décollage pour l’émergence.
Il a modélisé les conditions d’une
croissance inclusive, articulée à la chaîne
de valeur territoriale, avec des conditions
de forme et de fond. En termes de
classification fonctionnelle, le PSE est un
outil d’interaction économique et sociale
qui représente une grande innovation de
nos jours. L’implication personnelle de
Monsieur le Président de la République dans
le processus de monitoring est une grande
rupture qui lui a permis de gagner des
batailles clés et d’entreprendre les réformes
qui doivent accompagner la croissance
durable et l’émergence du Sénégal.
La leçon du PSE est que l’Etat se réinvente
pour devenir un « Etat stratège », avec une
vision globale qui gère bien ses ressources
pour le bonheur des populations.
Ainsi donc, le Président Macky SALL
est une réincarnation multifonctionnelle
et multidimensionnelle de certains
économistes et philosophes. A ce titre, il
a réincarné et mis en œuvre la logique
keynésienne d’Harold-Domar, en maîtrisant
l’endettement publique qui a rendu possible
de nouveaux investissements.
Concomitamment, il a géré, d’une manière
rigoureuse, l’équilibre budgétaire, à travers
un respect strict des critères de convergence
communautaire.
Le retard de croissance du Sénégal, des
indépendances à l’année 2012, est estimé à 60
ans, soit un cumul des cycles de Kondratief
et de Juglar. Il reste précisé que ce retard est
21
entrain d’être rattrapé, grâce à la mise en
œuvre du premier plan d’actions prioritaires
(PAP) en 5 ans, dans tous les secteurs.
Donc, les résultats du PSE ont confirmé la
pertinence de la théorie de Lionel Zinzou
sur « les avantages de l’arriération ». C’est-
à-dire que le retard de production pour
une transformation structurelle n’est pas un
obstacle à la diversification et au progrès qui
peut permettre de rattraper le temps perdu.
Le PSE, dans son modèle qualitatif, est
une réincarnation de la logique de justice
distributive d’Aristote et de Platon, pour
corriger les inégalités les plus inacceptables.
Nous sommes africains, nous sommes
sénégalais, et nous devons être fiers de l’être,
en pensant par nous-mêmes et pour nous-
mêmes. Ce qui est possible pour l’Amérique
doit l’être pour l’Afrique, tout ce qui est
possible pour l’Europe doit l’être pour
l’Afrique et tout ce qui est possible pour la
Chine, le Japon et l’Inde doit être possible
pour l’Afrique. En posant la réflexion sur
les origines de la rupture de confiance
entre les citoyens et les élus, le 23 juillet
2008 à Québec à l’occasion de la 34ème
session de l’Assemblée parlementaire de la
Francophonie, le Président Macky SALL,
Président de notre Assemblée Nationale
d’alors, venait ainsi de toucher du bout
des doigts, un sentiment incarné par une
nouvelle génération qui regardait autrement
le monde et son système de gouvernance.
Beaucoup d’hommes d’Etat et de leaders
politiques qui ont perdu le pouvoir à travers
le monde, ont pêché par un manque de
prise en charge des aspirations légitimes de
leurs peuples. Le Président Macky SALL,
dans sa vision et son expérience avait déjà
senti la fracture civique qu’il fallait corriger,
avec une nouvelle forme de gouvernance
démocratique, par le peuple et pour le
peuple. Le texte introductif sur la démocratie
représentative du témoin oculaire de tous
les temps, Monsieur Jean Maxime Simon
NDIAYE, actuel Ministre Secrétaire Général
du Gouvernement, acteur dans tous les
combats du Président Macky SALL est assez
édifiant.
Avec le Président Macky Sall, le boulevard
vers l’Emergence est balisé.
Source: Magazine Tam Tam

FOCUS
La Journée mondiale de la migration des poissons
célébrée le 24 octobre 2020
L
a Journée mondiale de la
migration des poissons qui a
lieu le 24 octobre 2020 sous le
slogan «Connecter les poissons,
les rivières et les hommes», a pour but
de sensibiliser le public sur l’importance
des rivières à écoulement libre et la libre
circulation des poissons migrateurs, a
signalé le ministère luxembourgeois
de l’Environnement, du Climat et du
Développement durable dans un
communiqué officiel transmis à la presse.
Plusieurs espèces de poissons sont dites
« migratrices » (Ndlr : si vous êtes savant
vous pouvez aussi dire « amphihalines »,
c’est la même chose!) car elles ont besoin
de réaliser une partie de leur cycle de vie
dans les fleuves en eau douce d’une part
et dans la mer d’autre part. Ces espèces
connaissent, pour la plupart, un déclin
continu depuis plusieurs décennies.
Ainsi, la communauté scientifique a
alerté les opinions sur ces questions et
plusieurs pays ont mis en place des plans
pour enrayer ce déclin. En effet, des
rivières sans obstacles infranchissables
pour la faune aquatique tout comme
pour les sédiments sont essentielles pour
la vie et la survie des poissons migrateurs.
Cela peut sembler une évidence, mais
les modifications à grande échelle que
l’homme a apporté aux rivières du
monde entier au cours des derniers
siècles ont eu comme conséquence
que la « continuité écologique » est
devenue l’exception dans la majorité des
rivières du monde. « Au Luxembourg,
le rétablissement de la continuité
écologique de nos rivières est une des
mesures principales dans le cadre de
la mise en œuvre de la directive-cadre
sur l’eau ainsi qu’au sein de différentes
commissions fluviales internationales
», explique Jean-Paul Lickes, directeur
à l’Administration de la gestion de l’eau
(AGE), l’organisme gouvernemental qui
coordonne la gestion des ressources en
eau du Grand-Duché du Luxembourg.
Dans ce contexte, en février de cette
année, la ministre de l’Environnement,
du Climat et du Développement
durable, Carole Dieschbourg, a signé
l’accord d’adhésion du Luxembourg au
nouveau programme prospectif « Rhin
2040 » de la Commission internationale
pour la protection du Rhin (CIPR). Parmi
les objectifs de ce programme, figure
notamment le rétablissement de la
continuité écologique, non seulement
sur le cours principal du Rhin, mais
également dans les grands affluents
du Rhin comme la Moselle, détaille le
document.
Qui relève que le manque de continuité
écologique dans les rivières est un
problème non seulement pour les
poissons, comme par exemple le
saumon, la truite et l’anguille, qui doivent
migrer le long de la rivière pour se
reproduire et compléter leur cycle de vie,
mais aussi pour le bon fonctionnement
de l’ensemble de l’écosystème fluvial.
Les rivières doivent avoir des lits et
des berges naturelles sans obstacles,
permettant un libre développement du
cours d’eau caractérisé par des processus
d’érosion et de sédimentation. Ceci est
une dynamique indispensable pour la
création d’habitats aquatiques diversifiés
et adaptés à la faune et la flore indigène.
Les rivières pouvant se développer dans
ces conditions fournissent au public et
à la nature des services écosystémiques
importants, notamment la régulation des
crues, une réutilisation des nutriments et
le filtrage de l’eau.
Autrefois, des poissons tels que le
saumon, la truite, la lamproie et l’anguille
comptaient parmi les espèces typiques
et fréquentes de nos rivières. Encore au
XIXe siècle, le Luxembourg avait une
communauté de pêcheurs florissante et
chaque novembre l’arrivée des saumons
et d’autres espèces remontant la rivière,
marquait le début d’une fête folklorique.
Suite aux travaux de canalisation de
la Moselle qui se sont achevés en
1964, le saumon n’est plus retourné
NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020
DÉVELOPPEMENT DURABLE
dans nos eaux. Il en est de même pour
d’autres poissons migrateurs tels que
la lamproie et l’anguille, qui peuvent
apparaître occasionnellement dans
nos eaux, mais qui se battent pour leur
survie. Actuellement, quelques 1.000
barrières et barrages de différents types
et dimensions sont présents dans les
rivières luxembourgeoises. Ces obstacles
empêchent le libre développement du
cours d’eau. Du point de vue écologique,
l’enlèvement de l’obstacle constitue
donc la meilleure mesure pour rétablir
une dynamique et structure naturelles et
constitue souvent également la variante
économiquement la plus viable.
L’anguille européenne est une espèce
particulièrement intéressante en
termes de son cycle de vie. Ce poisson
entreprend une des migrations les
plus impressionnantes et mystérieuses
du monde animal. En effet, après leur
naissance à quelques 1.000 mètres de
profondeur dans la mer des Sargasses
(située à l’est de la Floride et du triangle
des Bermudes), les petites anguilles
parcourent environ 5.000 kilomètres
vers les côtes européennes sur une
période de deux à trois ans. Y arrivées,
elles remontent les rivières et y passent
leur phase de croissance et de vie adulte
avant de retourner vers la mer des
Sargasses pour se reproduire.
« Notre but est d’atteindre le bon état
de nos masses d’eau. Pour les eaux de
surface, ceci couvre à la fois le volet de
l’hydromorphologie, de la qualité des
eaux et de la biodiversité », souligne
Luc Zwank, directeur adjoint à l’AGE. «
Également, dans le cadre de la stratégie
européenne pour la biodiversité avec
l’horizon de 2030, le rétablissement de
la continuité écologique range parmi les
objectifs principaux », ajoute-t-il. C’est
dans ce contexte qu’un programme
ambitieux de remise en état (quasi)
naturel des rivières luxembourgeoises
doit être réalisé. À titre d’exemple,
deux grands projets phares qui sont
22
actuellement en phase de préparation
peuvent être cités, à savoir la revitalisation
de l’Alzette de Luxembourg-Ville à
Mersch, ainsi que celle de la vallée de la
Pétrusse dans la ville de Luxembourg.
Un autre développement récent est
le commencement du chantier pour
le rétablissement de la continuité
écologique en termes de montaison au
niveau de la centrale hydroélectrique
de Rosport dans la Sûre. Ce dernier
permettra aux poissons de remonter à
partir de la Moselle vers la Sûre et ses
affluents, respectivement les autres
rivières luxembourgeoises, une fois que
la continuité écologique sera rétablie
dans la Moselle. Même si les défis pour
protéger nos ressources en eaux restent
nombreux, les solutions commencent au
niveau de la prise de conscience de ce
sujet et par la volonté de contribuer à la
protection des ressources en eaux. De ce
fait, à l’occasion de la Journée mondiale
de la migration des poissons, pourquoi
ne pas faire preuve de créativité et
trouver un moyen afin de faire connaître
à votre entourage l’importance de la
continuité écologique de nos rivières ?
Moctar FICOU / VivAfrik
Plateforme Panafricaine sur
le Développement Durable et
l’Environnement
Production et Diffusion d’actualités
Interviews, Reportages, Dossiers
Publireportages & Publicités
Conseil :
Stratégie de développement durable
Rédaction de rapport RSE
Formation
Notre Equipe :
Fondateur / Directeur de
Publication:
Mahamadou BALDE
Rédacteur en Chef : Bacary SEYDI
Journalistes : Ismaïla MANSALY,
Moctar FICOU, Ndéye Fatou
NDIAYE, Saër SY
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Stagiaire : Mohamed El Amine
DIOP
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site web: www.vivafrik.com
 DÉVELOPPEMENT DURABLE 23
Climat
La tech planifie la disparition
L’ONU estime à 180 milliards $ le montant annuel de l’agriculture et de
l’élevage en 2030
pour l’adaptation au changement climatique On le pressentait, mais c’est maintenant attesté : la

A
disparition de l’agriculture et de l’élevage est programmée
près la publication du rapport du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNSDIR)
pour 2030. La décennie qui vient sera consacrée à la
alertant que le changement climatique est le principal responsable du doublement des catastrophes naturelles dans le
transformation progressive de la nourriture, grâce à la «
monde en vingt ans avec 1,2 million de personnes tuées depuis 2000 et 4,2 milliards de personnes touchées et publié
fermentation de précision »
lundi 12 octobre 2020, l’Organisation des Nations unies (ONU) revient à la charge. A l’en croire, la hausse des phénomènes
Dans un rapport de septembre 2019 intitulé « Repenser
météorologiques et climatiques extrêmes fait courir de graves dangers aux populations du monde. Suffisant pour l’institution
l’alimentation et l’agriculture, 2020-2030 », le think tank
d’estimer les investissements annuels à 180 milliards $ nécessaires aujourd’hui pour l’adaptation au changement climatique, si l’on
américain RethinkX annonce que « nous sommes à
veut sauver des vies, souligne un autre rapport de l’ONU. Les catastrophes naturelles feront environ 150 millions de victimes par
l’aube de la perturbation la plus rapide, la plus profonde
an, d’ici à 2030, selon les estimations d’un rapport de l’ONU sur la situation des services climatologiques en 2020, publié le mardi
et la plus conséquente » de l’histoire de l’agriculture. D’ici
13 octobre 2020. Soit une augmentation d’environ 50% par rapport à la situation en 2018, où environ 108 millions de personnes,
2030, toute l’industrie laitière et bovine américaine se
victimes de tempêtes, inondations, sécheresses ou incendies, ont été forcées de recourir à l’aide humanitaire internationale. Les
sera effondrée. Elle sera remplacée « par un modèle de
coûts de ces catastrophes devraient par ailleurs atteindre 20 milliards $ par an, d’ici à 2030. Le rapport établi sous la houlette
Food as Software, où les aliments sont conçus par des
de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) par 16 institutions financières et organismes internationaux souligne que
scientifiques au niveau moléculaire et téléchargés dans des
l’augmentation des catastrophes liées au climat impose naturellement une hausse des investissements en faveur de l’adaptation. Si
bases de données accessibles aux concepteurs d’aliments
le financement de l’action climatique atteint des niveaux records, les mesures prises sont en revanche loin de répondre aux besoins
partout dans le monde ». Ce think tank destiné à orienter
d’un scénario de réchauffement planétaire de 1,5 °C.
les investisseurs vers les secteurs de pointe ne lance pas
un pari douteux. Les investissements affluent dans les
Doublement des catastrophes naturelles en 20 ans : technologies alimentaires, des startups produisent déjà
de la viande végétale ou à base de protéines cultivées dans
l’ONU indexe le changement climatique des boîtes de Petri. Les produits de fausse viande sont
commercialisés dans les grandes surfaces et les fast-food,

L
’Organisation des Nations unies
(ONU) estime qu’entre 2000 et
2019, 7348 désastres naturels ont
été enregistrés dans le monde, soit près
de deux fois plus qu’entre 1980 et 1999.
Mieux, le changement climatique est le
principal responsable du doublement
des catastrophes naturelles dans le
monde en vingt ans, a alerté l’ONU
dans le rapport du Bureau des Nations
unies pour la réduction des risques de
catastrophe (UNSDIR) publié lundi 12
octobre 2020, signalant que les désastres
naturels ont tué plus de 1,2 million de
personnes depuis 2000 et touché 4,2
milliards de personnes. « Au cours des
vingt dernières années (2000-2019), 7
348 désastres naturels ont été enregistrés
dans le monde (pour un coût évalué
à près de 3 000 milliards de dollars),
soit près de deux fois plus qu’entre
1980 et 1999 », a révélé le rapport. Les
catastrophes les plus fréquentes au
cours des deux dernières décennies
sont les inondations – qui ont doublé –
et les tempêtes, et l’ONU s’inquiète de
la survenue de vagues de chaleur dans
la prochaine décennie.En conférence
de presse, Mami Mizutori, la secrétaire Energies Renouvelables
générale de l’UNSDIR a laissé entendre
que « le Covid-19 a vraiment sensibilisé
les gouvernements et le public en général
sur les risques qui nous entourent. Ils
peuvent voir que si le Covid-19 est aussi
terrible, l’urgence climatique peut être
encore pire».
y compris en France. Pour accroître les profits et aller plus
vite, il est question de fabriquer la fausse viande par le biais
d’imprimantes 3D. KFC a confié la réalisation du matériel
pour ses faux beignets de poulets à une entreprise russe.
La startup israélienne Redefine Meat est également dans la
course pour les faux steaks. En arrière plan des startups se
profilent les géants de l’agro-alimentaire (Unilever, Cargill,
Tyson…), les GAFAM et les milliardaires de la Silicon
Valley (Bill Gates, Richard Branson, Elon Musk, Jeff Bezos,
Peter Thiel etc…).
Focus sur la biomasse, une
alternative renouvelable aux
énergies fossiles

Agriculture

Le changement climatique à l’origine des conflits

agriculteurs-éleveurs
Selon une étude, l’augmentation des
conflits entre les agriculteurs et les
bergers au Nigéria pourrait se propager
dans d’autres pays si la concurrence
pour la rareté des ressources induites
par le changement climatique comme
l’eau n’est pas gérée. L’étude indique
que des activités telles que le brûlage
du couvert végétal, la déforestation et
le surpâturage par le bétail ont conduit
à une augmentation des émissions de
carbone dans l’atmosphère, affectant
les précipitations et donc l’accès à l’eau
pour le bétail. D’après l’étude publiée
dans le Journal of Cleaner Production
le 1er novembre, les chercheurs ont
analysé les informations de la base de
données sur les zones administratives
mondiales, de l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO) et d’autres
recherches connexes, en mettant
l’accent sur le changement climatique
et les conflits actuels entre les
agriculteurs et les éleveurs dans le nord
du Nigeria. Le séchage des pâturages
signifie que les éleveurs de bétail du
pays sont obligés de migrer vers les
terres arables, ce qui les met souvent
en conflit avec les agriculteurs.
«Nous avons cherché à découvrir la
cause profonde du conflit persistant
entre agriculteurs et éleveurs qui
dure depuis des décennies », explique
Obaisi Alaanuloluwa Ikhuoso, auteur
principal de l’étude et chercheur à
l’université d’Essex, au Royaume-Uni.
«En moyenne, un peu plus de 409
700 hectares de forêt sont perdus par
an au Nigéria, le taux d’évaporation
augmente rapidement tandis que les
précipitations totales ont diminué
de 7 à 11% par an, entre 1990 et
2005, entraînant un temps plus
chaud dans les tropiques », ajoute-
t-il. Selon l’étude, l’augmentation du
nombre de bétail et la concurrence
pour des ressources rares telles que
l’eau sont à l’origine des conflits entre
agriculteurs et éleveurs. Selon l’étude,
l’augmentation du nombre de bétail
et la concurrence pour des ressources
rares telles que l’eau sont à l’origine des
conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Dans le domaine de l’énergie, la biomasse est la matière
organique d’origine végétale, animale, bactérienne
ou fongique, utilisable comme source d’énergie.
Mieux, l’énergie biomasse puise sa source dans les
déchets organiques et ménagers. Celle-ci se repose
sur la récupération et la combustion pour produire de
l’électricité. Elle est la troisième énergie renouvelable dans
le monde derrière l’éolien et l’hydraulique. Mais qu’est-ce
qui la différencie des énergies fossiles ?
Bois et déchets ménagers sont une précieuse source
d’énergie. L’électricité d’origine biomasse est renouvelable
et dépend directement du cycle de vie de la matière vivante
végétale et animale. Elle provient de l’agriculture, des
forêts, de la distribution agroalimentaire ou des ménages.
Celle-ci produit de l’énergie pour différents usages : la
chaleur, l’électricité, le biogaz ou les biocarburants. Elle fait
partie de la catégorie des bioénergies. Ce terme regroupe
l’ensemble des énergies produites à partir des matières
organiques et des déchets : biomasse, biogaz, déchets
de papeteries, déchets ménagers renouvelables et non
renouvelables. L’électricité produite par la biomasse est
issue de la chaleur dégagée par l’incinération des matières
solides comme le bois. Deux procédés se distinguent.
D’abord la biomasse par combustion des déchets qui
produit de la chaleur, de l’électricité ou par cogénération
en produisant les deux formes simultanément. Ensuite la
biomasse par méthanisation, qui brûle le biogaz qui est un
gaz renouvelable issu des déchets ménagers et du fumier
par le processus naturel de fermentation

NUMÉRO 75- DU 15 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2020

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