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Int. J. Biol. Chem. Sci. 10(5): 2285-2299, October 2016

ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print)

Review Paper http://ajol.info/index.php/ijbcs http://indexmedicus.afro.who.int

Contamination des céréales par l’aflatoxine en Afrique : revue des méthodes


de lutte existantes

Eliasse DIEME1*, Ramatoulaye FALL2, Ibrahima SARR3, Fallou SARR4,


Djibril TRAORE5 et Malang SEYDI6
1
Institut de Technologie Alimentaire, Laboratoire de microbiologie alimentaire, BP 2765, Dakar, Sénégal.
2
Institut de Technologie Alimentaire, atelier céréales et légumineuses, BP 2765, Dakar, Sénégal.
3
Institut de Technologie Alimentaire, Laboratoire des mycotoxines, BP 2765, Dakar, Sénégal.
4
Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA), BP 3120 – Dakar.
5
Université Cheikh Anta Diop, Faculté des Sciences et Technique, Département de Biologie végétale, BP 5005,
Dakar, Sénégal.
6
EISMV de Dakar, BP 5077, Dakar, Sénégal.
*
Auteur correspondant, E-mail :eliassedim@yahoo.fr ; Tél.: (221)77 715 28 81;77 010 50 43.

RESUME

Les aflatoxines sont des toxines produites principalement par les moisissures du genre Aspergillus
(Aspergillus flavus et Aspergillus parasiticus). Les molécules les plus abondantes de la famille des aflatoxines
sont l’AFB1, l’AFB2, l’AFG1 et l’AFG2. C’est dans les pays africains, d’Asie du Sud et d’Amérique du Sud,
où le climat est chaud et humide, que la contamination des céréales par l’aflatoxine est plus fréquente. Dans la
plus part des pays africains, près de la moitié de la production céréalière a une teneur en aflatoxine supérieure
aux standards internationaux. L’estimation de la quantité d’aflatoxine dans le maïs en 2016 a donné des
intervalles de [1,06-852,2ppm] au Sénégal, de [8,0-1081ppm] en Tanzanie, avec un taux d’échantillons
dépassant la limite maximale qui varie entre 2-85% de 622 échantillons. Au niveau africain la contamination
des céréales par cette toxine a des conséquences économiques, alimentaires et surtout sanitaires. Pour lutter
contre la présence de l’aflatoxine dans des céréales en Afrique des méthodes chimiques, physiques et
biologiques sont employées, bien qu’elles soient limitées.
© 2016 International Formulae Group. All rights reserved.

Mot clés : Aflatoxine, Contamination, Céréale, Lutte, Prévalence, Afrique.

African crops contamination by aflatoxin: review of existing methods of


control

ABSTRACT

Aflatoxins are toxins produced mainly by Aspergillus (Aspergillus flavus and Aspergillus parasiticus).
The most abundant molecules of aflatoxins family are AFB1, AFB2, AFG1 and AFG2. It is in African
countries, South Asia and South America, where the climate is hot and humid, that contamination of crops with
aflatoxin is more common. In most African countries, nearly half of crops production has higher aflatoxin
content compared to international standards. The estimate of the quantity of aflatoxin in crops on the year 2016

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has yielded intervals [1.06-852.2ppb] in Senegal, [8.0-1081ppb] in Tanzania, with a sample rate exceeding the
maximum limit that varies between 2-85% of 622 samples. The level of grain aflatoxin contamination in Africa
has economic and food consequences; and especially impact the human health. To fight against the
contamination of Africa crops by aflatoxin, physical, chemical and biological methods are employed with
obvious limits.
© 2016 International Formulae Group. All rights reserved.

Keywords : Aflatoxin, Contamination, crops, control, Prevalence, Africa.

INTRODUCTION la pauvreté et l’insécurité alimentaire font que


Les mycotoxines représentent des défis pratiquement toutes les pratiques et politiques
majeurs pour les systèmes mondiaux de agricoles en Afrique sont orientées vers
sécurité alimentaire, la santé, la nutrition et les l’augmentation de la production céréalière
économies, car elles sont produites tant au sans pour autant se soucier de la qualité de
cours de la production agricole, de la récolte, cette dernière. Ainsi l’aflatoxine est un fléau
du transport, du stockage que de la qui gangrène la production céréalière en
transformation des aliments (Murphy et al., Afrique (Shephard, 2003; Bankole et
2006). La contamination par l'aflatoxine des Adebanjo, 2003; Bankole et al., 2006;
principaux aliments de consommation Wagacha et Muthomi, 2008).
courante, à savoir le maïs, les arachides et le Les connaissances avérées des effets
sorgho, atteint des niveaux inacceptables pour néfastes de l’aflatoxine sur la santé, justifiées
la santé dans de nombreux pays d'Afrique. La d’une part par des événements sanitaires liés à
contamination par l'aflatoxine des aliments de la consommation de céréales contaminées par
consommation courante peut affecter la l’aflatoxine en Afrique (contamination 317
production du secteur agricole, en général, et personnes par l’aflatoxine après
chacun des quatre piliers de la sécurité consommation de maïs 125 d’entre eux
alimentaire (disponibilité, accès, qualité de meurent après hospitalisation au Kenya (CDC,
l'alimentation et régularité), en particulier. 2004 ; Lewis et al., 2005), ont accentué la
En Afrique ces substances toxiques lutte institutionnelle et scientifique contre
pour l’homme posent un réel problème de l’aflatoxine dans les céréales dans ce
santé publique. Les populations Africaines continent. Malgré cette volonté politique et
sont exposées à l’aflatoxine même avant leur scientifique, la présence d’aflatoxine avec
naissance (Williams et al., 2004; Wild and parfois de fortes doses, est notée dans la
Gong, 2010). En général, les informations sur production céréalière africaine au point qu’on
la prévalence du risque de contamination par s’interroge sur l’efficacité des méthodes de
l’aflatoxine en Afrique sont limitées. Mais les lutte employées.
données disponibles indiquent que les niveaux Le travail que nous vous proposons
d’aflatoxine dépassent souvent les limites de consiste à faire une revue générale de toutes
tolérance établies pour les aliments de base les méthodes de lutte déployées en Afrique
tels que les céréales (maïs, sorgho). Deux pour réduire la concentration d’aflatoxine
contraintes majeures plaident pour cette dans les céréales tout en montrant leur limite.
concentration élevée d’aflatoxine dans les
céréales en Afrique : les conditions DESCRIPTION ET ORIGINE DES
climatiques en Afrique sont favorables à la AFLATOXINES
prolifération des Aspergillus et à la production Les aflatoxines sont des toxines
d’aflatoxine. Cette contrainte naturelle est liée naturelles produites par certaines souches du
à la position géographique de l’Afrique qui est genre Aspergillus (CODEX, 2013). Cette
située entre les latitudes 40 °N et 40 °S. Aussi famille de mycotoxines a été découverte lors

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d'investigations menées au moment de cyclopentone par un cycle lactone (Lee et al.,


l'épisode de la "maladie X du dindon" (the 1981). Ces aflatoxines sont structurellement
Turkey X disease) qui a sévi en 1960 en proches constitués par un assemblage d’une
Angleterre. L'analyse des matières premières coumarine et de 3 furanes.
constituant la nourriture de ces volailles avait
révélé une contamination par Aspergillus LA CONTAMINATION DES CEREALES
flavus et mis en évidence la présence d'une PAR L’AFLATOXINE EN AFRIQUE
toxine dans les tourteaux d'arachides : Ce sont dans les pays aux conditions
l'aflatoxine. climatiques chaudes et humides (Pays
Les aflatoxines sont principalement africains, Asie du Sud et Amérique du Sud)
produites par des espèces d'Aspergillus telles que la croissance des aspergillus est la plus
que Aspergillus flavus et Aspergillus favorisée. Ainsi, le riz, le maïs et le millet,
parasiticus. Ces deux espèces sont toutes deux aliments de base des populations de ces pays,
productrices d'aflatoxines de type B mais sont souvent contaminés par les Aflatoxines.
l'espèce Aspergillus parasiticus produit Aspergillus flavus est la moisissure qui est
également des aflatoxines de type G (Varga et fréquemment incriminée lorsqu’il y’a
al., 2011). La famille des aflatoxines contamination des céréales par l’aflatoxine.
comprend plusieurs molécules. Les plus Aspergillus n’est que rarement capable
abondantes dans la nature sont les aflatoxines d’infecter une plante saine ou le tissu des
AFB1, AFB2, AFG1 et AFG2 (Huffman et fruits à coque. L’infection par Aspergillus et
al., 2010). Les aflatoxines M1 et M2 sont les la production d’aflatoxines qui en résulte
métabolites des aflatoxines B1 et B2, issus de dépendent du stress subi par la plante et des
leur hydroxylation dans le foie des animaux dommages causés par les insectes et les
exposés. ravageurs. L’humidité ambiante et les
Parmi toutes les mycotoxines, températures optimales favorisent la
l'aflatoxine B1 (AFB1) produite par prolifération des champignons. La
Aspergillus flavus et Aspergillus parasiticus prolifération fongique et la production
est la forme la plus fréquente et la plus d'aflatoxine ont lieu au champ et au cours du
toxique (hépatotoxique, tératogène et stockage. Au champ, les insectes attaquent la
mutagène) pour les mammifères (Tabuc, surface des grains facilitant l’accès des
2007). Le pouvoir toxique des aflatoxines est moisissures aux structures internes des
principalement associé à l'aflatoxine B1 qui céréales qui contiennent les nutriments et
est considérée comme le principal métabolite représentent ainsi un facteur important de
génotoxique et qui possède le plus fort risque (Afssa, 2009).
potentiel cancérogène de toutes les Parmi les céréales, le maïs est plus
aflatoxines. En 1993, le CIRC a classé vulnérable à une contamination par
l'aflatoxine B1 dans le groupe 1 (agent Aspergillus que le mil ou le sorgho. En
cancérogène), l'aflatoxine M1 dans le groupe Afrique occidentale, par exemple, les
2B (agent peut-être cancérogène) et concentrations en aflatoxines dans le millet
l'aflatoxine G1 dans le groupe 3 (agent perlé et le sorgho sont substantiellement plus
inclassable quant à sa cancérogénicité) faibles que dans le maïs (Kane et al., 1991 ;
(IARC, 1997). La présence d’une double Bandyopadhyay et al., 2007). Le maïs est très
liaison sur le cycle dihydrofurane de l’AFB1 fréquemment contaminé par des espèces
et de l’AFG1 serait à l’origine de la différence d’aspergillus aflatoxinogénes (Aspergillus
de toxicité avec leurs homologues AFB2 et fluvus) en Afrique (Odhiambo et al., 2013).
AFG2. Par contre la différence de toxicité Aussi La sensibilité du sorgho bicolore
entre les aflatoxines du groupe B et G aux champignons à travers le monde est bien
proviendrait de la substitution du cycle établie. Dans la plus part des cas, la

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contamination du sorgho par les moisissures Afrique sont à l’origine de la contamination


aflatoxinogènes a lieu lors de l’entreposage de des céréales par l’aflatoxine (Akowuah et al.,
cette céréale (Javis, 1971 ; Elegbede, 1978). 2015). A ces facteurs viennent s’ajouter la
Aspergillus est parmi les champignons les pauvreté, l’ignorance de l’existence de
plus fréquemment identifiés au niveau des l’aflatoxine dans les céréales de certains
grains en entreposage en Afrique (Abu Agla, peuples et le faible niveau d’application de la
2002, Ahmed et al., 2005, Ahmed et al., 2008, règlementation sur l’aflatoxine en Afrique.
Ahmed et al., 2009 et Makun et al., 2009).
L’aflatoxine est parmi les mycotoxines les L’AMPLEUR DE LA CONTAMINATION
plus courantes identifiées dans le sorgho En Afrique orientale, l’exposition à
(Ryle, 2010). l’aflatoxine est directement corrélée à la
La présence de Aspergillus flavus au consommation journalière de maïs (Kimanya
niveau des céréales se manifeste par une et al., 2008). Depuis 2009, des études relatives
couleur vert-olive ou vert-gris sur les grains. à la contamination par l’aflatoxine du maïs ont
Cependant il n’est pas possible de détecter à été menées dans différentes régions du Kenya.
l’œil nu des céréales infectées par les Les résultats, qui ont mis en évidence des
aflatoxines. Toutes les céréales moisies ne niveaux alarmants de contamination du maïs
sont pas infectées par les aflatoxines, mais le par l’aflatoxine, ont fait l’objet de discussions
risque de contamination par les aflatoxines est avec des agriculteurs et autres acteurs de la
plus élevé sur les céréales gâtées et moisies filière, dont la Fédération nationale des
que sur des grains présentant peu de producteurs agricoles du Kenya (Kenya
moisissure. National Federation of Agricultural
Parmi les facteurs qui exacerbent la Producers), qui se sont tous accordés à
contamination des céréales par les Aspergillus reconnaître que la lutte contre la
puis par l’aflatoxine en Afrique on peut noter contamination du maïs par l’aflatoxine devait
les récoltes à surmaturité, le séchage retardé et être une priorité.
les grains endommagés pendant l’égrainage. Les niveaux alarmant de contamination
Aussi l’entreposage des grains récoltés dont la du maïs par l’aflatoxine sont aussi notés dans
teneur en humidité est >10% et pendant des d’autres pays en Afrique. En effet l’estimation
périodes prolongées dans des installations de la quantité d’aflatoxine dans le maïs, révélé
inadéquates entraînent la prolifération des par AfricaAIMS et C-SAAP, 2016, a donnée
moisissures dans les grains (Ahmed et al., des intervalles de [1,06-852,2ppb] au Sénégal,
2009). De même, la pratique inappropriée de [8,0-1081ppb] en Tanzanie, avec un taux
consistant à mélanger des grains de grades d’échantillons dépassant la limite maximale
différents pour améliorer la qualité des grains qui varie entre 2-85% de 622 échantillons.
contaminés, quand certains d’entre eux Selon la même source, en Ouganda la quantité
contiennent un grand nombre de spores d’aflatoxine dans le maïs est de [86-3300ppb
fongiques sera source d’inoculum pour le avec 20-65% d’échantillons dépassant la
grain de bonne qualité et contaminera limite maximale sur 100. Celle trouvée dans le
probablement les grains exemptés de toxines sorgho varie entre 25ppb et 514 ppb avec 65-
(Wagacha et Muthomi, 2008). Selon 100% d’échantillons dépassant la limite
Alakonya et al. (2009), il est essentiel de maximale. La contamination des céréales
réduire la contamination des cultures au (maïs, sorgho) par l’aflatoxine est donc
champ, car le développement des répandue en Afrique et a été étudié dans
champignons et la production d’aflatoxines se plusieurs pays. Dans la plus part de ces pays,
poursuivent à un rythme encore plus rapide près de la moitié de la production céréalière a
lors des étapes post-récolte et de stockage. En une teneur en aflatoxine supérieure aux
résumé, les mauvaises pratiques agricole en standards internationaux. Par exemple au

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Kenya sur un total de 342 échantillons de Watson et al. (2015) au Sénégal sur la teneur
maïs, 182 (53,2%) avaient un plus grand en aflatoxine dans le sang des personnes
niveau que celui du Département de suivant la fréquence de consommation du
l’Agriculture Américain (USDA) et celui de maïs a donné les moyennes géométriques
l’OMS dont le niveau acceptable est 20 parties suivantes : 41,1 pg/mg pour une fréquence de
par milliard (ppb) d’aflatoxine (CDC, 2004). consommation inférieure à 4 jours par
Les aflatoxines ayant des concentrations semaine, 61,4 pg/mg pour une fréquence de
jusqu’au 1.020 ppb ont été signalées dans les consommation supérieure ou égale à 4 jours
grains au Malawi (Moss, 2008). Les valeurs par semaine. A travers cette étude, ils ont
moyennes de la contamination des céréales conclu que plus la fréquence de
par l’aflatoxine B1 (FB1) au Nigéria sont consommation de maïs augmente plus la
257.82 ppm pour le maïs, 2587.47±78.23 ppm quantité d’aflatoxine dans le sang est
pour le millet et 82.5±16.9 ppm pour le riz importante. La fréquence de consommation
avec une incidence très forte dans le cas du des céréales est très élevée en Afrique de
millet et du maïs (Atehnkeng et al., 2008 ; l’Ouest. De ce fait même si dans certains cas
Makun et al., 2007 ; Makun et al., 2011). la Gambie par exemple (Shephard, 2008) la
L’analyse des différents résultats ci- dessus quantité d’aflatoxine dans les céréales (maïs et
montre que la contamination des céréales par riz) est faible, celle-ci induit une forte
l’aflatoxine varie suivant les localités mais accumulation d’aflatoxine dans le sang des
aussi suivant les saisons. Dans tous les cas elle populations.
est généralement très élevée partout en En Afrique orientale, l’exposition à
Afrique. Cette présence d’aflatoxine à des l’aflatoxine est directement corrélée à la
concentrations élevées dans les céréales est le consommation journalière de maïs (Kimanya
principal caractère qui ternit la qualité de la et al., 2008). Une étude menée par Gong et al.
production céréalière dans le continent. (2003) au Bénin et au Togo a révélé la
présence d’aflatoxine dans le sang des enfants
LES CONSEQUENCES DE LA de 1 à 3 ans dont l’alimentation est à base de
CONTAMINATION céréales locales. Il en est de même pour des
Par rapport à la réglementation enfants de 4 à 6 mois au Kenya (Obade,
internationale sur l’aflatoxine, la 2015). L’exposition à l’aflatoxine de ces
contamination des céréales par cette toxine a populations va induire des problèmes
des conséquences économiques, alimentaires récurrents de santé liés aux aflatoxicoses. En
et sanitaires. En Afrique, l’impact sanitaire est effet suivant la dose d’aflatoxine ingérée on
prépondérant puisque la culture céréalière note deux types d’aflatoxicoses : une
étant l’apanage de petits agriculteurs (cultures aflatoxicose aiguë ou une aflatoxicose
familiales), la production est généralement chronique. L’aflatoxicose aiguë est associée à
destinée à l’autoconsommation. Les céréales des incidences sporadiques de la
(maïs, mil et sorgho) sont à la base du système consommation d’aliments fortement
alimentaire de la quasi-totalité des pays contaminé par l’aflatoxine. Le Kenya a connu
d’Afrique. plusieurs épisodes récurrents d’aflatoxicose
En Afrique de l’Ouest, le maïs aiguë chez les êtres humains et a enregistré
représente la principale source d’apport des centaines de morts dans les quatre
calorique dans le régime alimentaire national dernières décennies suite à une consommation
de presque tous les pays de la Zone de maïs contaminé par l’aflatoxine (1981,
(FAOSTAT, 2015). Cette forte dépendance 2001, 2004 et 2005) (DN, 2001 ; CDC, 2004;
alimentaire des populations de ces pays vis-à- Lewis et al., 2005). Le dosage d’aflatoxine
vis du maïs les expose à une contamination dans le maïs à l’origine de ces aflatoxicoses a
certaine par l’aflatoxine. Une étude menée par révélé des concentrations supérieurs à 20

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µg/kg (Azziz-Baumgartner et al., 2005; entre la teneur en aflatoxine du sang et la


Muture et Ogana, 2005; Probst et al., 2007; prévalence du retard de croissance des enfants
Muthama et al., 2009). Le maïs de la région dans quelques pays d’Afrique.
affectée contenait jusqu’à 4.400 ppb Le double fardeau de l’exposition
d’aflatoxine B1, ce qui est 440 fois plus élevé chronique aux mycotoxines et de
que le niveau de tolérance 10 ppb fixé par le l’insuffisance alimentaire augmente la
Bureau de Standards du Kenya (Muthoni, mortalité et la morbidité, spécialement chez
2009). les enfants (Bryden, 2007 ; IARC, 2012).
L’aflatoxicose chronique est liée à une Les agriculteurs et autres acteurs ont
ingestion modérée et répétée d’aflatoxine dans également subi de lourdes pertes financières.
le temps. L’exposition chronique à des Par exemple, en 2010 ; 2,3 millions de sacs de
quantités faibles d’aflatoxine (l’aflatoxine B1 maïs de 90 kg ont été déclarés impropres à
en particulier), est associée à un risque accru l’alimentation humaine et animale en raison
de développer le carcinome hépatocellulaire, de leur contamination par l’aflatoxine.
ou cancer du foie, ainsi que les troubles de la L’institut international de recherche sur les
fonction immunitaire, la malnutrition et une cultures des zones tropicales semi-arides
croissance ralentie chez les enfants. Selon Liu ICRISAT (2002) a communiqué le volume
et Wu (2010), l’aflatoxine B1 est responsable suivant des pertes de grains alimentaires dues
de 4,6-28,2% des carcinomes hépatocellulaire aux mycotoxines surtout l’aflatoxine chaque
du monde. Il est estimé que plus de 5 milliards année dans le monde: maïs 16 millions de
de personnes dans les pays en voie de tonnes, riz 12 millions de tonnes, arachides
développement dans le monde entier sont à 1,8 millions de tonnes, sorgho et millet
risque d’exposition à l’aflatoxicose chronique 378,000 tonnes, coprah 3,7 millions de tonnes,
(Strosnider et al., 2006; Shephard, 2008). Une soja 2,3 millions de tonnes. Une part
grande partie des personnes exposées sont en importante de ces pertes se produit dans les
Afrique (Figure 1). pays en voie de développement d’Asie et
L’exposition chronique à l’aflatoxine d’Afrique.
est aussi liée à des troubles de la fonction
immunitaire, à la malnutrition et à une LES MECANISMES DE LUTTE
croissance ralentie chez les enfants. L’étude la CONTRE LA CONTAMINATION DES
plus préoccupante en Afrique de l’Ouest est CEREALES PAR L’AFLATOXINE EN
celle qui a montré une corrélation importante AFRIQUE
entre l’exposition à l’aflatoxine dans les Les mécanismes institutionnels
aliments (farine à base de céréales locales) et Pour protéger les consommateurs
la croissance ralentie des enfants qui sont contre les risques liés aux mycotoxines, un
exposés à la toxine dès la période néo-natale grand nombre de pays dont 15 pays africains
(Gong et al., 2002). Un niveau élevé ont légiféré sur certaines mycotoxines
d’exposition à l’aflatoxine au moment du notamment les aflatoxines (Fellinger, 2006 ;
sevrage a affecté la croissance des enfants Njobeh et al., 2010). D’après ces auteurs, les
dans la République du Bénin et au Togo limites tolérables maximales pour les
(Gong et al., 2003 ; Gong et al., 2004). aflatoxines dans les aliments de
Comme dans le cas du cancer du foie, la consommation humaine en Afrique varient de
prévalence du retard de croissance des enfants 5 à 20 ppb alors que pour les aliments de
est très élevée dans les régions du Sud-est consommation animale, elles varient de 5 à
d’Asie et de l’Afrique subsaharienne, où 300 ppb. La réglementation est plus sévère
l’exposition aux aflatoxines par la pour les aliments pour nourrissons (0-10 ppb).
consommation de la nourriture contaminée est L’élaboration de ces législations pour lutter
répandue. Le Tableau 1 décrit une corrélation contre l’aflatoxine dans un aliment révèle la

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volonté des pouvoirs publics d’un pays de l’environnement. Dans ces recherches menées
protéger la population contre cette toxine. en Afrique, l’extrait de la feuille de Lippia
Cette volonté est souvent stimulée par multiflora a montré un effet statique fongique
l’ampleur du niveau de contamination en sur Aspergillus flavus et Fusarium
aflatoxine d’un aliment de consommation de verticillioides (Anjorin et al., 2008). Les
base comme le cas des céréales en Afrique. huiles essentielles, l’ozone, la terre à
Au Ghana par exemple, les normes diatomées et les antioxydants alimentaires tels
suivantes existent pour l’aflatoxine : maïs 15 que l’hydroxyanisole butylé (BHA),
µg/kg (GS 211 : 2013) ; semoule de maïs l’hydroxytoluène butylé (BHT) et le parabène
dégermée 20 µg/kg (GS 729 : 2003). Le de propyle (PP) sont des options rentables non
Ghana est l’un des rares pays de la CEDEAO toxiques et prometteuses qui peuvent
à avoir traduit certaines normes en procédures remplacer les conservateurs chimiques
opérationnelles normalisées. Le Nigéria toxiques dans la lutte contre divers
dispose aussi depuis 2014 d’une politique champignons y compris Aspergillus, Fusarium
nationale sur la sécurité alimentaire. Les et Penicillium (Chulze, 2010). Au Bénin par
teneurs maximales en aflatoxine telle qu’elles exemples une revue des écrits scientifiques
sont fixées par l’organisation de normalisation publiés faite par Ba et al. (2015) a révélé une
du Nigéria sont : semoule de maïs (norme NIS large gamme de produits chimiques utilisés
718 : 2010) teneur max en AFB1 est 2ppb, pour inhiber la production d’aflatoxine dans
grains de sorgho (norme NIS 328 : 2003) les stocks de maïs en y limitant la
teneur max 10ppb, grains de mil (norme NIS prolifération des moisissures. Parmi ces
467 : 2003) teneur max 10ppb et pour les produits nous pouvons noter l’acide
grains de maïs la norme NIS 253 : 2003 est en propionique (0,1–0,5 %), l'ammoniac (0,5%),
cour de révision ; 4ppb pour l’aflatoxine totale le copper sulphate (0,5–1%) et l'acide
et 2ppb pour l’aflatoxine B1. Cette même benzoïque (0,1–0,5%) qui inhibent
teneur maximale en aflatoxine totale et en complètement la croissance de A. parasiticus ;
AFB1 dans les céréales a été aussi instaurée le benzoate de sodium quant à lui, a un effet
au Bénin par la loi 09-1984. Tous les autres antimicrobien sur la croissance de Aspergillus
pays de la zone CEDEAO utilisent les limites niger, Aspergillus flavus et Aspergillus
du codex alimentaire ou celles instaurées par fumigatus. L'hypochlorite de sodium (0,1–
des partenaires commerciaux. L’application 0,5%) expose une propriété antifongique (68–
des ces mesures (normes nationaux ou limites 4%). Il a été démontré dans cette revue que les
du codex) visant à réduire la teneur des extraits de plante comme les composants du
aliments (céréales) en aflatoxine dans ces neem (Azadirachta indica) et la scopolétine
différents pays, est l’œuvre des autorités qui est extraite à partir de plusieurs plantes
institutionnelles. Ces autorités principalement dans Nicotiana glauca, Lycium
institutionnelles disposent dans la plus part de chinense, Angelica dahurica et les racines de
ces pays des organismes et laboratoires Trigonella foenum-graecum, ont des
impliqués dans la lutte contre l’aflatoxine propriétés antifongiques et inhibent aussi la
(ECOWAS, 2015). production d’aflatoxine. Par rapport au riz non
traité, l’utilisation de certains extraits de
LES METHODES SCIENTIFIQUES plantes a pu réduire le niveau de l’aflatoxine
Les méthodes chimiques B1 de 99% (Reddy et al., 2009).
Les produits toxiques et « d’arôme Les huiles essentielles peuvent être
anormal » utilisés dans les procédés de aussi appliquées sous forme de vapeur, ce qui
conservation et de détoxication ont conduit les rend l’application particulièrement pratique et
scientifiques à chercher des fongicides convenable pour une utilisation dans des
naturels, sans risque et respectueux de entrepôts fermés (Chulze, 2010).

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Les méthodes biologiques Kaaya et Kyamuhangire (2010), ont montré


L’une des stratégies les plus lors de leur étude sur l’effet des séchoirs à
prometteuses à long terme en matière de lutte convecteurs naturels chauffés par la biomasse
contre les aflatoxines est le développement de dans l’amélioration de la qualité du maïs en
variétés résistantes. Des lignées de maïs Ouganda, que ces séchoirs réduisait sa
résistantes aux aflatoxines ont été identifiées contamination par les moisissures et par les
et introduites dans les programmes publics et aflatoxines, et n’altérait pas la capacité de
privés de sélection végétale (Wagacha et germination des graines. Ce mode de séchage
Muthomi, 2008). Dans le cadre d’une stratégie s’est avéré également très efficace contre les
de collaboration Etats-Unis–Afrique, l’Institut pertes dues aux dégâts des insectes.
international d’agriculture tropicale (IITA) et Dans le cas du maïs en Afrique, le tri
l’USDA ont obtenu six lignées pures adaptées manuel est modérément efficace au niveau des
à l’Afrique et présentant une meilleure villages pour sélectionner les lots de grains
résistance à l’accumulation d’aflatoxines dont la teneur en aflatoxine est plus faible.
(Menkir et al., 2006 ; 2008). L’élimination manuelle des grains visiblement
En Afrique, des expériences de lutte moisis, abîmés par les insectes et cassés a
biologique contre les aflatoxines utilisant permis de réduire de 40% la teneur en
aussi des souches locales sont en cours au aflatoxine, d’après une étude effectuée au
Kenya (Okun et al., 2015 ; Chebon et al., Bénin (Fandohan et al., 2005). Le risque de
2016) et au Nigeria, mais à un stade plus contamination des aliments de consommation
avancé dans ce dernier pays, où les humaine et animale par les aflatoxines en
cultivateurs de maïs sont parvenus à réduire Afrique est accentué par les facteurs
d’environ 80% la contamination par les environnementaux, agronomiques et socio-
aflatoxines (IITA, 2010). Dans une étude économiques (Hell et Mutegi, 2011). Les
menée au Nigéria, l’inoculation pendant deux pratiques de gestion agricole qui augmentent
années de suite d’un mélange de quatre les rendements des cultures appliquées en
souches atoxinogénes endémiques d’A. flavus Afrique réduisent le risque de formation
dans des parcelles de maïs situées dans quatre d’aflatoxine. Ces pratiques comprennent
contextes agro-écologiques différents a l’utilisation de variétés résistantes aux insectes
entraîné une réduction significative des comme Cathartus quadricollis et Sitophilus
concentrations d’aflatoxine au moment de la zeamais qui jouent un rôle important dans la
récolte et après stockage (Atehnkeng et al., contamination des aliments par les
2014). Au moment de la récolte et après moisissures toxinogénes selon Hell et al.
stockage, la réduction de la teneur en (2003); Lamboni et Hell (2009), la rotation
aflatoxine est passée de 57,2% (27,1 ppb dans des cultures, la plantation au moment propice,
les parcelles non traitées contre 11,6 dans les la lutte contre les plantes et animaux nuisibles,
parcelles traitées) à 99,2% (2792,4 ppb dans l’irrigation et la fertilisation pour palier la
les parcelles non traitées contre 23,4 ppb dans sécheresse et le stress nutritionnel.
les parcelles traitées). Depuis quelques années une nouvelle
Les souches atoxinogénes sont restées technologie de contrôle au champ de
dans les maïs traités, et les concentrations l’aflatoxine est utilisée au Nigéria, au Kenya,
d’aflatoxines dans les grains après stockage au Sénégal et au Burkina Faso. Cette
dans de mauvaises conditions, ont diminué de technologie dénommée AflaSafe est basée sur
93,5% (956,1 ppb dans le maïs non traité le principe d'exclusion compétitive qui atténue
contre 66,2 ppb dans le maïs traité) à 95,6% les effets négatifs de l'aflatoxine. Son
(2408,3 ppb dans le maïs non traité contre utilisation a donné des résultats probants sur le
104,7 dans le maïs traité). maïs au Kenya (Marechera et Ndwiga, 2012).
Certaines techniques de prise en
charge post-récolte des céréales ont permis Les méthodes physiques
d’y réduire la concentration d’aflatoxine.

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Les méthodes physiques sont et Letuma, 2013). Les résultats d’une enquête
nombreuses. Elles sont basées en général sur menée dans les zones rurales d’Afrique du
le lavage, le séchage, le broyage, le tri Sud au cours de laquelle Mboya et Kolanisi
manuel, la séparation mécanique ou le (2014) ont interviewé 260 familles de petits
traitement thermique cultivateurs, montrent que peu de fermiers
Les mycotoxines sont en général sont conscients des risques sanitaires liés aux
thermostables et elles résistent à tous les mycotoxines. Des résultats similaires ont été
procédés utilisés pour l'élimination des micro- obtenus dans une étude beaucoup plus
organismes (chauffage et stérilisation). Peers importante (taille de l’échantillon : 2400)
et Linsell (1975) observaient que les réalisée au Bénin, au Ghana et au Togo
aflatoxines restent stables dans les arachides (James, 2005). Ces résultats démontrent que
ou dans le maïs après un chauffage à 200 °C les pratiques agricoles en Afrique visent
pendant 30 minutes. Il est à noter que les l’autosuffisance alimentaire sans se
traitements thermiques dépendent en grande préoccuper de la présence d’aflatoxine dans
partie d'autres facteurs tels la teneur de les aliments. Par exemple en Afrique sub-
l'aliment contaminé en eau et de son pH saharienne, 80% des exploitants agricoles sont
(Rustom, 1997). L’irradiation a été de petits cultivateurs, pratiquant une
considérée longtemps comme une solution agriculture de subsistance (Mboya et Kolanisi,
possible de lutte contre les microorganismes. 2014).
Des méthodes satisfaisantes pour l'élimination La principale préoccupation de ces
des mycotoxines ne sont pas encore mises au exploitants est la sécurité alimentaire. En
point. Cependant l’irradiation peut être Afrique, la sécurité alimentaire représente la
envisagée pour lutter contre les moisissures principale barrière à la mise en place de
toxinogènes. certaines méthodes de lutte contre l’aflatoxine
telle que le tri (Fandohan et al., 2008).
LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE En plus de cette problématique de
L’AFLATOXINE EN AFRIQUE l’éducation en matière de sécurité sanitaire
Il est avéré que les études des aliments des exploitants céréaliers, la lutte
expérimentales des différentes méthodes de contre l’aflatoxine dans les céréales manque
lutte contre la présence d’aflatoxine dans les de volonté politique dans la quasi-totalité des
céréales ont donné des résultats probants. pays Africain. En Afrique l’aflatoxine n’est
Mais en Afrique beaucoup de contraintes pas une priorité politique. De ce fait les
freinent l’application de ces méthodes. En programmes de lutte contre ce fléau ne sont
effet, la filière céréalière est généralement pas intégrés dans les chaines de valeur
l’apanage de petits agriculteurs en Afrique. céréalière. La prévention et le contrôle de
Ces petits exploitants ne disposent l’aflatoxine s’ils existent en Afrique ne
généralement pas d’informations précises sur concernent que la production céréalière
les facteurs favorisant la prolifération des destinée à l’exportation.
moisissures aflatoxinogènes ni sur les effets Aussi, l’Afrique est confrontée à un
de la toxine sur la santé humaine et animale manque d’experts capables de mener à bien
(Kang’ethe et Lang’at, 2009). La certaines méthodes de lutte contre l’aflatoxine
sensibilisation des cultivateurs sur les risques comme l’utilisation des espèces céréalières
sanitaires associés à l’aflatoxine et sur les génétiquement résistant à l’aflatoxine ou
moyens de réduire l’exposition dépend de leur encore l’emploi des espèces atoxinogènes
situation socioéconomique, de leur éducation, d’aspergillus. Ces méthodes sont aléatoires et
de la taille de leur exploitation, de leur soumises aux effets de l’environnement. En
participation à la vulgarisation agricole, de plus des ces différentes contraintes, le coût
l’orientation du marché, de la motivation financier de la lutte contre l’aflatoxine en
économique et de leurs perceptions (Adegoke particulier la lutte biologique est élevé.

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Figure 1: Répartition des Hépato-carcinomes attribuables à l’aflatoxine dans le monde.


Source : Yu et Liu (2010).

Tableau 1: Retard de croissance des enfants dans quelque pays d’Afrique corrélé à leur exposition
à l’aflatoxine.

Exposition à l’aflatoxine Pourcentage de retard de


Pays ng/kg de masse corporelle/jour croissance chez les Enfants
Gambie 4 – 115 28
Kenya 3.5 – 133 36
Nigéria 139 – 227 43
Tanzanie 0,02 – 50 44
Source : Khlangwiset et al. (2011)

Conclusion l’aflatoxine méritent d’être menées dans tous


Nous observons que la prévalence de la les pays africains. Mais le préalable à toute
contamination des céréales est très élevée en forme de lutte contre la contamination des
Afrique. céréales par l’aflatoxine est la sensibilisation
Les conditions climatiques des régions des petits producteurs. Les pouvoirs publics
touchées, le stress subi par la plante, les devront montrer une réelle volonté de lutter
mauvaises pratiques culturales et les contre ce fléau, qui reste un problème de santé
dommages causés par les insectes et les publique, en allouant un budget plus
ravageurs favorisent l’infection par conséquent pour la recherche et sensibiliser
Aspergillus et la production d’aflatoxines dans les producteurs sur l’existence des
ces denrées de première nécessité. L’ampleur mycotoxines surtout l’aflatoxine en insistant
et les conséquences de la contamination par sur leur effets néfastes sur la santé humaine et
l’aflatoxine font des ravages dans le continent animale.
sur le plan économique, et sanitaire et sont
toujours d’actualités. CONFLIT D'INTERETS
Ainsi des recherches approfondies dans Les auteurs déclarent qu'ils n’ont aucun
l’optique de réduire significativement voir conflit d'intérêts.
éradiquer la contamination des céréales par
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E. DIEME et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 10(5): 2285-2299, 2016

CONTRIBUTION DES AUTEURS Afssa. 2009. Évaluation des risques liés à la


Ce travail est fait dans le cadre de la présence de mycotoxines dans les chaînes
thèse de doctorat de ED encadré par DT, IS et alimentaires humaine et animale. Rapport
MS avec la participation de DRF qui étudie final.
les conditions de production d’aflatoxine dans Ahmed NE, Abu Agla, Idris M, Elhussein S.
le Sorgho et de FS responsable de l’atelier 2005. Fungal contamination of Sorghum
céréales et légumineuses de l’ITA. grains, a possible threat to grain quality.
Proceedings of 1st work shop in
REMERCIEMENTS mycotoxins related health disorders in
Tous les auteurs remercient l’Institut de Sudan, 18-21 April, Khartoum, Sudan, p
Technologie Alimentaire du Sénégal (ITA), 1-12. Sudanese Standards and Metrology
structure au sein de laquelle nous effectuons Organization in collaboration with
nos travaux de recherche. Nos remerciements Wageningen University, The
vont aussi au Dr Amadou KANE qui a bien Netherlands.
voulu lire et corriger notre document, mais Ahmed NE, Abu Agla S, Idris MO, Elhussein
également au Dr Djibril TRAORE et ces S. 2008. Fungi associated with stored
collaborateurs (Ibrahima SARR et Charles Sorghum grains and their effects on grain
P.WOLOSHUK) qui ont eu l’amabilité de quality. Life Sci., 2(3): 723-729.
prendre en charge l’aspect financier de nos Ahmed, NE, Abdalla AE, Adam YS,
travaux dans le cadre des projets FPL (Food Betjowck. 2009. Fungi and mycotoxins
Processing Lab) et SMIL (Sorghum and associated with Sorghum grains in major
Millet Innovation Laboratory). storage systems in Gedarif, Sudan. A
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