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Police technique et scientifique

Le ressort du SRPTS de Montpellier, il s’occupe de nombreuses régions, notamment 7


régions pour une capacité de 8 personnes.

Réalité est différent de la fiction, beaucoup de choses sont fausse. En réalité, les véhicules et
les tenues réelles sont totalement différentes, notamment pour intervenir dans les grandes scènes. Il y
a une différences dans les lieux d’interventions, bien plus délabré, ainsi que également dans les délais
(ex : empreintes, ADN, etc..).

Parfois la réalité dépasse la fiction :


En 2002 : Affaire Alice (inspiré du Film Scream, poignardé de plusieurs coups de couteaux).
En 1990-2020 : Affaire Rédoine Faïd (inspiré du film heat).
En 2015 : Affaire Eva Bourseau (inspiré d’un épisode de Breaking bad pour se débarrasser du corps).
En 2008 : Affaire J.Luc Cayez (inspiré de NCIS, le prévenu avait mélangé son sperme avec un autre
trouvé dans une capote dans une poubelle).

Les acteurs et l’organisation de la PTS :


Il y a aujourd’hui différents métiers :
- Technicien des scènes de crimes
- Les enquêteurs

Les acteurs :
Il y a environ 4000 personnels en France dont 2200 fonctionnaires PTS sur la chaine criminaliste :
- Agent spécialiste de PTS
- Agent Spécialisé Principal de PTS
- Technicien de PTS
- Technicien principal de PTS
- Technicien en Chef de PTS
- Ingénieur de PTS
- Ingénieur Principal de PTS
- Ingénieur en Chef de PTS.

Les grands domaines de compétence :


- Scène d’infraction : Service territoriaux de PTS, SNPS
- Analyses : Laboratoires de police scientifique, plateaux techniques
- Fichiers : FAED, FNAEG, STUPS, FNIB.

La PTS au sein de la Police nationale :

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Les services d’analyses/lieux :

Les chiffres :
- Il y a 1 intervention chaque minute
- 1 résultat d’analyse toutes les 30 secondes
- 1 identification toutes les 10 minutes
- 4000 personnels en France
- Un réseau de 5 laboratoires
- 58 plateaux techniques
- La police nationale en général et la PTS en particulier couvre 5% du territoire, 50% de la population
mais 75% des infractions.

Quelques notions importantes :


- Une trace n’est pas une empreinte : une empreinte est un prélèvement effectué directement sur un
individu alors qu’une trace est laissé involontairement, elle est prélevée sur les lieux d’une
infractions.
- Petites et moyennes délinquance (DM)/Affaire criminelles :

PMD Affaire criminelle

VPE, dégradations, vols simples, vols à l’étalage, Homicides, viols, trafics, faux monnayage,
vols à la roulotte, dégradations,.. violences aggravées, séquestrations, terrorisme,..

- La preuve et l’indice : La preuve est ce qui démontre, établit une vérité alors que l’indice
correspond à toute chose qui tend à démontrer un fait sans pour autant le prouver.

Criminalistique/Criminologie/Sciences forenstiques :
- La criminalistique désigne les techniques d’investigations fondées sur les traces, elle englobe de
nombreuses sciences. On confond souvent avec la criminologie, la science qui étudie le
phénomène criminel dans son ensemble (les causes, les manifestations et la prévention de la
criminalité).
- Les sciences forenstiques correspondent à l’ensemble des démarches scientifiques qui contribuent
à la justice.

Sciences forensiques :
- Criminalistique : Biologie, physique, chimie, informatique, SVT.
- Sciences Médico-légales : Médecine légale, Odontologie, anthropologie.
Cela rassemble : Entomologie, toxicologie, morpho, balistique.

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Edmond LOCARD :
- En 1910, c’est lui qui crée le premier laboratoire de police scientifique.
- « La vérité est que nul ne peut agir, avec l'intensité que suppose l'action criminelle, sans laisser des
marques multiples de son passage», aime-t-il à répéter. «Tantôt le malfaiteur a laissé sur les lieux les
marques de son passage, tantôt, par une action inverse, il a emporté sur son corps ou sur ses
vêtements les indices de son séjour ou de son geste ».
- Partisan de la dactyloscopie.

Les différentes traces :


- Les traces de chaussure
- Les empreintes
- Le sang
- Cheveux, sperme
- Trace chimique
- Etc..

Chapitre 1 : La scène de crime

La scène de crime :
- On parlera plus globalement de scène d’infraction.
- On a la scène principale (là où le cadavre a été trouvé) et la scène secondaire (là où on trouve par
exemple un véhicule, ou des perquisition).

L’importance des traces et indices :


a) établir la réalité de l’infraction, la qualifier, en fixer les circonstances.
b) Identifier le ou les auteurs.
c) Déterminer les rôles des protagonistes.
d) Attribuer différentes affaires au même auteur.
e) Corroborer ou infirmer un témoignage.

Les causes d’altération des traces et indice :


a) Le malfaiteur lui-même.
b) Les témoins ou les victimes.
c) Les éléments naturels (pluie, vent, neige, ..).
d) L’élément constitutif de l’infraction elle-même (ex : incendie).
e) Les secours.

Méthodologie des premiers intervenants :


- Pénétrer dans les lieux
- Évacuer des lieux
- Interdire l’accès
- Protéger les traces et les indices

Quelques articles :

- Article 54 du Code de procédure pénale


- Article D-7 du Code de procédure pénale
- Article 55 alinéa 1 et 2 du Code de procédure pénale
- Article 434-4 du Code pénal

Les 4 phases de la gestion des scènes de crime :

Phase 1 : Prise en compte de la scène d’infraction :


- Préservation des traces et indices
- Protection de l’intervenant
- Cheminement des premiers intervenants
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- Observation des lieux/interrogation des personnes/compréhension des faits
- Photographies et/ou video de sécurité
- Prise de note

Phase 2 : Matérialisation des traces et indices :


- Détermination d’une méthode de progression : selon la configuration de la pièce on s’adapte
(méthode de quadrillage A1/A2, méthode couloirs combinés, méthode linéaire (battue par ex)
et méthode en spirale, on part du coté de la scène pour arriver au centre).
- Examen visuel / emploi de sources lumineuses (lumière blanche, lampe frontale, lampe plus
grosses). En PS on utilise des phénomènes de luminescence (chimie+ bioluminescences +
électroluminescence) qui donne fluorescence ou phosphorescence. Ex le crimescope.
- Matérialisation des éléments (cavaliers, chevaliers d’indices). L’intérêt est de montrer sur la
photo quelque chose qu’on ne va pas forcément voir à l’oeil nu. Ils sont tous posés dans le
même sens.

Phase 3 : Fixation des lieux :


- Photographies : intérêt (pour la sécurité), les vues de cheminement (champs contre champs),
les vues générales (voir la pièce avec tous les chevaliers), les vues rapprochés (avoir un point
fixe pour les reconstitutions), les vues détaillées (zoom sur l’objet).
- Relevé de cotes (D1,F5…) : important en cas de reconstitution, le plan doit comporter un titre
(adresse, infraction, nom de la victime), une échelle, la direction du Nord, une légende (liste
des éléments, traces, cavaliers)
- Retour au bureau pour informatiser les photos et relevé de cotes.

Phase 4 : Prélèvement des traces et indices :


- Quel ordre ? Du plus fragile au moins fragile en se souciant de la localisation de la trace
(extérieure, intérieur) et du type de trace (traces biologiques ..)
- Comment prélever ? Nature du prélèvement (liquide, solide, gazeuse, numérique), sensibilité
de la trame (température, humidité, lumière), altérabilité de la trace (chocs, corrosion,
moisissure sperme par ex), et la taille du prélèvement (petit, grand, transportable)
- Quel support ? Eau (bocal en verre), sang, sperme (écouvillon), odeur (lingettes qu’on laisse
1h sur le support)
- Comment prélever ? Une trace de peau, de chaussure par plâtre, la trace papillaire (photos),
un mégo (papier cristal).
- Prélèvements biologiques : garder des gants non contaminés, prendre une nouvelle pince à
chaque fois, tous les prélèvements doivent impérativement être conditionnés dans des
enveloppes en papier ou des cartons (jamais en plastique), cas particulier des véhicules.
- Tout ce qui est transportable est transporté, tout ce qui est découpable est découpé. Le reste
est prélevé sur des écouvillons.
- Recherche de traces papillaires sur support non transportable (portes, fenêtre, meuble). Elle
s’effectue après les prélèvements biologiques. Avec quel matériel? Poudre, gants, masque..
Méthode de travail : examen visuel, choix de la poudre, protection des surfaces, prise de
clichés, transfert de la trace, discrimination des familiers. La surface doit être lisse, non
poreuse, sèche et propre.
- Technique du bluestar : chimie, ça révèle les traces de sangs qui auraient été effacées. On
applique le spray sur la surface et ça permet de faire un prélèvement biologique. Il y a des cas
de faux positifs (javel, sang de belette, gorille ….). Quand le test positif, on utilise les tests
OBTI pour s’assurer qu’il s’agit bien de sang. Sur le même principe que le bluestar il y a le
spermtracker, on cherche à ne rater aucune trace de sperme sur les scènes de crimes et il n’y
a pas de faux positifs.

Les phases sont terminées, retour au service pour rédiger un rapport et dresser un état des lieux. Sur
ce rapport sera mentionné les faits, l’identité de la victime, autopsie, localisation de la scène de crime,
photos avec légende de chacune des étapes (lieux, porte d’entrée, victime, objets ….).

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Chapitre 2 : Identification des personnes

La signalisation :

Le cadre juridique : articles 55-1, article 706-54 à 706-56 du Code de procédure pénale

Historique : 1882, à Paris, Alphonse Bertillon, employé au classement des dossiers à la préfecture, va
également utiliser les caractéristiques anthropométriques pour confondre les criminels, pour lui la
concordance des mesures physiques des personnes est nécessaire pour lutter contre la récidive.
C’est l’ancêtre du fichage en France.

Fonctionnement : l’OPJ va faire une demande de signalisation à l’Ijiste, ce qui va alimenter le logiciel
Gaspard qui lui même va alimenter la borde de signalisation, celui de l’enquêteur qui lui même
alimentera le FNAED. Si l’individu est connu il y aura une mise à jour dans le fichier et s’il est inconnu il
faudra faire un prélèvement sur la personne.

4 étapes :
• Prélèvement biologique : coton tige dans la bouche …
• Photographie signalétique : 4 clichés sont réalisés :
- Profil de droit : pas de lunette, pas de boucles d’oreilles, plaque d’identification ….
- Face : port de tête normal avec lunettes le cas échéant.
- 3/4 de gauche : port de tte normal avec lunettes le cas échéant.
- Débout, position naturelle, port de lunette le cas échéant.
• Signalement descriptif sur le logiciel Gaspard : sexe, âge, taille ….
• Relevé des empreintes digitales et palmaires

La dactyloscopie :

La dactyloscopie c’est l’étude des empreintes papillaires digitales en général et procédés


d’identification des personnes par les empreintes digitales. Ce qui intéresse ce sont les sillons, les
crêtes et les pores.

La dactyloscopie a trois caractéristiques :


- L’immuabilité : nos dessins des doigts ne changent pas
- Inaltérabilité : on ne peut pas modifier la trace papillaire
- Unicité

Il y a 4 zones sur un doigt : zone distale, zone marginale, zone centrale, zone basale.
La convergence des zones basales, marginales et centrales forment un delta (trépied, triangle fermé,
triangle ouvert).
Le nombre de delta permet de savoir de quelle famille on est :
• Adelte
• Monodelte
• Bidelte et tridelte

Une seule divergence constatée sur les traces ou empreintes papillaires comparées doit faire conclure
à la non identité :
- L’identification est admise lorsque les deux traces ou empreintes présentent au moins 12 points
caractéristiques homologués c’est-à-dire de même nature, de même forme, de même position et
de même situation.
- La mise en évidence 9 à 11 points seulement oblige à conclure à une présomption d’identité de
manière informelle.
- Avec moins de 8 points homologués, il est impossible d’apporter une conclusion.

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Le FAED :

Le FAED est né en 1987 de l’affaire Thierry PAULIN (1984).

*Niveau central : SNPS/PONTOISE/Préfecture de Paris, contrôle qualité signa + rapprochement


empreintes/traces.
*Niveau régional : 19 FAED régionaux, ils insèrent et comparent les traces et empreintes.
*Niveau local : Les services de PTS et de gendarmerie de toute la France, ils numérisent et envoient
les fiches de signalisation (empreintes) et les traces relevées sur le terrain.

Chiffres :
- 2020 : 6,9 millions d’individus et 250.000 personnes non identifiées au ficher
- Chaque année sont insérées plus d’un million de signalisation et plus de 120.000 traces permettant
d’identifier 30 à 40.000 traces (14.000 en 2020).
- Les délais de conservation :
• Signalisation Mineurs : Délit 10 ans / Crimes 15 ans Majeur : Délit 15 ans / Crime 25 ans
• Traces : Délit 15 ans (25 sur décision du procureur) / Crimes 25 ans
• Pour les personnes disparues les empreintes sont conservées pendant 25 ans et les traces 25 ans

Les mitochondries sont importantes en biologie, car l’ADN mitochondrial est très résistant dans le
temps (même ancien et dégradé). L’ADN mitochondrial provient à 100% de la mère (plus facile pour
les affiliations). L’ADN non-codant : 98% de notre ADN.

Le FNAEG :

Le fichier a été initialement été créé pour les crimes sexuels, son champ d’application s’étend avec la
loi sur la sécurité quotidienne du 15 novembre 2001 qui permet d’enregistrer les profils génériques
des individus condamnés pour des crimes graves contre les personnes.
La loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003 va apporter les changements législatifs nécessaires à
une meilleure exploitation du FNAEG. Cette loi prévoit en effet la possibilité d’enregistrer les profils
génétiques des individus condamnés ou mis en cause pour des crimes et délits.

La recherche en parentèle est inscrite à l’article 706-56-1-1 du Code de procédure pénale.

Chiffres : 2020 4,8 millions d’individus, 500.000 profils, traces


Chaque année sont insérées 350.000 signalisation et plus de 120.000 traces permettant d’identifier
45 à 65.000 traces (seulement 36.000 en 2020)

Les autres traces humaines :


* Les traces d’oreilles (vol par exemple car les personnes mettent leur oreilles sur les portes pour
savoir s’il y a qqn dans la maison), l’idée est de mettre en évidence la pluralité d’auteurs
* Les traces de morsures (violence, homicide, viols …)
* Le réseau veineux (permet d’affirmer ou d’infirmer la présence d’auteur)
* Les traces vocales (on parle de signature)
* Les traces labiales (prélèvement cosmétique)

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Chapitre 3 : Les sections spécialisées

- 1910 : Création du 1er laboratoire de PTS par LOCARD à Lyon.


- 1923 : Marseille
- 1932 : Lille
- 1938 : Toulouse
- 1943 : Les laboratoires deviennent interrégionaux
- 2004 : Institut National de Police Scientifique : + de 120 000 dossiers traités par an

Section biologie :

- Exploitation des traces et alimentation du FNAEG


- Robot génétique fin 2012
L’interêt du robot : affaire criminelle, trace riche, profil génétique établi et transmis au FANEG, absence
de rapprochement au FANEG, sur réquisition d’un OPJ

La section biologique intervient lorsqu’on est en présence =


* D’une affaire criminelle
* D’une trace riche
* D’un profil génétique établi et transmis au FNAEG
* D’une absence de rapprochement au FNAEG
* Sur réquisition d’un OPJ ou OCE

Section documents / traces :

Traces =
- Recherche de traces papillaires sur supports transportables (traces moulées, traces visibles, traces
latentes,
- Le technicien devra faire un choix concernant le procédé le mieux adapté à l’objet qu’il doit traiter.
(Nature de la surface, état et propriété optique du support, ancienneté de la trace, comptabilité
ADN)
- Procédés de révélations : procédé optique « non destructif » (lumière blanche, rasance, épiscope
coaxiale) procédé physique (poudre en spray pour récupérer les traces papillaires), procédé
chimique, procédé physico-chimique

Traces de chaussures =
- Information techniques utiles à l’investigation
- Lien entre plusieurs scènes
- Rapprochement entre les lieux et le suspect
* Caractéristiques de fabrication
* Caractérisées acquises
- Traces planes
- Traces en creux

Traces de pneumatiques =
- Traces planes, traces en creux
- Catégorie du véhicule (auto, moto, vélo…)
- Changement de direction
- Périmètre de la roue
- Largeur de la bande de roulement
- Rapprochement entre les lieux et le véhicule suspect
* Caractéristiques de fabrication
* Caractéristiques acquises
- Prélèvement sucer à l’encre ou moulage
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Traces d’outils =
Ces traces résultent de la pression d’instruments sur des objets plus ou moins malléables
- mode opératoire du malfaiteur
- Caractère sériel
- Nature de l’objet utilisé
* Outil disjoignant (pied de biche, tournevis)
* Outil cisaillant (pince coupante, cisaille, sécateur)
* Outil perçant (mèche, forêt)
* Outil percutant (poinçons, timbres secs pour marquer des véhicules, des bijoux ou des faux
documents)
- Prélèvement par photo (aplomb) ou moulage

Documents =
- Foulage à l’ESDA
- Mise en évidence de mentions caviardées (écritures effacées par ex)
- De mentions rajoutées, grattées (sur chèque par ex)
- Analyse de signatures : authentification, recherche de signature claquée, imitée, inventée, auto-
falsifiée
- Identifier et comparer des photocopieurs et imprimantes
- Déterminer la marque, le modèle d’une machine à écrire, retranscrire les frappes à partir des
rubans carbonés
- Authentification de documents administratifs et fiduciaires (contrefaçon différent de contrefaçon)
(billet de banque par ex)

Écritures =
- Travail sur divers supports (documents administratifs, contrats, testaments, chèques, lettres de
menace ou d’allégeance, carnets de contacts ou de transaction, tags)
- Graphologie (étude de l’écriture personnelle d’un individu) diffèrent de graphométrie (étude
statistique)
- Identification ou exclusion d’un scripteur
- Rapprochement entre plusieurs documents anonymes et/ou plusieurs affaires

Section incendie / explosion :

Seule section qui se déplace sur le terrain.

Incendie =
Feu : combustible, énergie d’activation, comburant. Le feu se propage soit par conviction, soit par
conduction soit par radiation ou le feu lui-même. Lorsqu’on est sur une scène de crime on va
chercher par quel foyer ça a commencé.
1) Vision globale pré et post sinistre : comment étaient les lieux avant le sinistre, comment c’est
configuré, recherche d’ADN …
2) Recueil des témoignages : très important, pompier, voisin …
3) Examen des traces de combustion : regarder sur les poutres par exemple s’il y a des traces
4) Localiser le ou les foyers : trace en V
5) Rechercher de la sauce d’allumage : élément constitutifs du feu (bouteilles de gaz, allumette…
Sur les incendies on peut interpeller des individus, il faut que dans un délai de 4h on prélève des
traces sur les mains d’hydrocarbure avec des gants pendant 15mn.
Le cas particulier des véhicules : on peut récupérer le numéro de chassie du véhicule par exemple,
des éléments qui sont pas carboniser comme des documents avec série de véhicule ect.

Explosion =

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Une explosion est un phénomène de dépression rapide ou violente de gaz ou de vapeur. Ce
phénomène a pour effet de libérer une quantité importante d’énergie sous forme mécanique et/ou
thermique.
Trois catégories :
- Industriels
- Militaires
- Artisanaux
Exemple : 2kg d’explosifs industriels c’est 500g d’explosifs militaires et 10kg d’explosifs artisanaux.
Et la PTS ? =
Recherche des causes et de l’origine de l’explosion
Analyse des débris pour déterminer la nature, la charge, la reconstitution d’un EEI engin explosif
improvisé composé :
- Système de mise à feu
- Système de transition
- Système d’armoçage
- Une charge explosive

Section stupéfiants :

Sur le terrain =
1) Test d’orientation : de quel produit est-ce qu’il s’agit?
2) Prélèvement :
- Échantillonnage
- Sur objet support (couteau, balance, téléphone, tapis de sol de véhicule)

Au labo =
1- Identification
2- Dosage (pureté du produit)
3- Détermination de rapprochements
4- Alimentation des fichiers STUPS environ 40.000 données (caractéristiques du produit) et OTARIES
(signature chimique : coupage, impureté, stupéfiant)

Section toxicologie :

- Intérêt en médecine légale pour rechercher les causes de la mort par exemple
- Intérêt en matière de sécurité routière

Mécanisme de la noyade : il existe deux méthodes complémentaires


A/ Étudier le strontium présent dans l’air, les sols, l’eau, donc si on en trouve dans le cours, il y a une
qualité d’eau importante qui a été consommée. Cette technique fonctionne pour les cadavres frais (7j
à peu près).
B/ Étudier les diatomées ce sont des algues que l’on retrouve dans l’eau
C/ Prélèvement là où l’on retrouve le corps (eau stagnante ou en mouvement).

Noyade bleue : asphyxie


Noyade blanche : hydrocution

Section balistique :

a) Détermination de l’arme

Catégorie A : arme interdite (arme à feu, lance roquette, mines, bombes…)


Catégorie B : arme à autorisation (arme à feu courte, semi automatique ou à répétition…)
Catégorie C : arme à déclaration (arme à feu longue à répétition)
Catégorie D : arme de collection (arme blanche, arme non létales….)

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b) Comment fonctionne l’arme

c) Distance et trajectoire de tire

Schéma d’une blessure par balle =


- Orifice : variable selon comment on tire
- Collerette d’essuyage
- Collerette érosive : peau abimée
- Ecchymose bleue
- Tatouage de poudre
- Zone d’estompage

d) En cas d’absence d’élément balistique, que faire?

Balistique de proximité et FNIB =


Identification de l’arme / fonctionnement / tir de comparaison / tirs de bon fonctionnement
Après, les douilles sont données au FNIB, elles seront comparées ils pourront faire un rrapporhcment
douille/douille ou projectile/projectile ou un rapprochement entre arme balistique et une douille sur une
scène.

Section physique- chimie :

1) Les RDT : Reste du tir sur les mains de la personne vivante, les vêtements, le visage …
2) Les peintures : accident de la voiture avec délit de fuite, casse à la voiture bélier, vols par
effraction, dégradations …
3) Prélèvements de terre
4) Produits de maculation

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Procédure pénale

Chapitre 1 : Les principaux actes de procédure

Règles de droit pénal + règles de procédure pénale + principes nés du Code Napoléon, la procédure
pénale la procédure en France est une procédure écrite contrairement aux pays du common law ou
aux EU. En France le principe du contradictoire est la règle.

En dépit de la réforme de la procédure pénale s’agissant not de l’impaction de l’avocat durant le


cours d’une enquête (séquences GAV et d’audition sous le régime de la GAV et des témoins suspects
libres) on cumule les éléments de la procédure écrite et de la procédure orale ce qui va alourdir les
investigations des enquêteurs.

On peut prendre en considération que les procès verbaux (acte de procédure) dressés par les OPJ et
APJ, ce sont les colonnes vertébrales des enquêtes, c’est à partir de cette procédure écrite que les
jugements sont rendus alors même qu’ils n’ont qu’une valeur de renseignement.

Les actes faits par les magistrats (Proc de la République, JLD, JI) les PV répondent à un certain
formalisme et certains d’entre-eux sont plus importants que les autres compte tenu des
conséquences qui peuvent en découler au niveau du résultat de l’enquêtes et de la charge de la
preuve.

Ces actes ont pour but de garantir la régularité des opérations, on garantit les droits de la défense, ils
sont inaliénables du point de vue des libertés individuelles.
Il faut aussi prendre en compte les éléments à charge et à décharge puisque la règle est la
présomption d’innocence jusqu’à preuve contraire.

Le travail de la police sert à constater les infractions, se transporter sur les lieux, recueillir tous indices
ou témoignages utiles à la manifestation de la vérité, opérer des perquisitions, de saisies, des
auditions, placer en GAV une personne à l’encontre de laquelle il existe des indices traces et
concordants, procéder à des écoutes téléphoniques, des sonorisations et des infiltrations.

Loi de 2019 : dans le but de simplifier le contenu des PV, l’article 18 légifère la compétence territoriale
des OPJ, ça permet de réduire la lourdeur de la procédure à savoir que mnt un OPJ est compétent
dans sa circonscription, avant il fallait prévenir le procureur du lieux, les gendarmes ect par PV.
Aujourd’hui on est en fonction à Mtp si crime à Lyon, l’article 18-4 s’applique, c’est juste un simple
coup de fil au procureur.
Aussi on peut cumuler les investigations dans un seul PV (enquête de flagrant délit et en enquête
préliminaire), de réduire les annexes.

Le procès-verbal de transport sur les lieux et contestations : article 54 du CPP

« En cas de crime flagrant, l'officier de police judiciaire qui en est avisé, informe immédiatement le
procureur de la République, se transporte sans délai sur le lieu du crime et procède à toutes
constatations utiles.
Il veille à la conservation des indices susceptibles de disparaître et de tout ce qui peut servir à la
manifestation de la vérité. Il saisit les armes et instruments qui ont servi à commettre le crime ou qui
étaient destinés à le commettre, ainsi que tout ce qui paraît avoir été le produit de ce crime.
Il représente les objets saisis, pour reconnaissance, aux personnes qui paraissent avoir participé au
crime, si elles sont présentes »

Les services de police ou de gendarmerie sont assistés des personnes techniciennes de l’identité
judiciaire chargés des opérations de police technique et scientifique (empreintes, photos).
C’est l’OPJ qui orchestre le déroulement de l’enquête.

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Si l’on prend pour exemple la commission d’un crime dans une villa de luxe, un meurtre, les
investigations font être diligentées en crime flagrant conformément aux dispositions des articles 53 et
s du CPP.
Une fois sur place la première intervenante est la patrouille du commissariat (sécurité publique), elles
doivent figer les lieux en balisant la scène de crime afin d’éviter toutes pénétrations et violations de la
scène de crime. S’ensuit le magistrat (Proc, JI..), le directeur d’enquête (commandant divisionnaire,
commandant de police, un commissaire de police) organise la répartition des rôles pour tous les
effectifs qui sont à disposition et à partir de là une équipe sera chargée des contestations, une équipe
qui verra les témoins, l’exploitation éventuelle de la vidéo surveillance si nécessaire et si existante,
l’enquête de voisinage …

S’agissant des contestations, un médecin légiste arrive et évoquera alors les blessures qu’il trouvera
sur le corps de la victime ou alors les pompiers si personne toujours en vie, on met des gants, des
masques, des charlottes, il faut aller du général au particulier (technique de l’entonnoir).

Sur le cas d’espèce compte tenu de la superficie de la villa on procède en équipe de 2 minimum
accompagnés d’un spécialiste de l’identité judiciaire.
Il faut tout regarder, toute découverte d’indice ainsi que tout apport ou modification seront
matérialisés par un cavalier numéroté de 1 à N+ … afin que ça illustre l’ensemble des contestations et
l’album de l’état des lieux qui sera joint à la procédure (pièces de la maison, téléphone, photos,
taches de sang, agenda …). Toute progression sur les lieux doit apparaitre lisiblement sur l’album, il
faut être absolument le plus fidèle possible vis-à-vis de l’ambiance de la scène.

S’agissant des contestations sur le corps et autour du corps on utilise la méthode du général au
particulier - la position exacte du corps par rapport à un point fixe - la tenue vestimentaire de la
victime - tous objets et indices qu’on peut découvrir - description des coups et blessures visibles
rapportés par le médecin légiste - type d’arme utilisé (arme à feu, blanche, par destination).

Le respect des heures légales est compris dans un intervalle compris entre 6H et 21H qui ne
s’applique pas selon les circonstances de la commission de l’infraction criminelle ex on peut rentrer
dans le ledit lieu après 21H si un meurtre se commet à 22H.
En revanche au cours des contestations si on découvre incidemment des éléments ou indices (stup
par ex) s’il est 2h du matin le sac dans lequel est la drogue ne peut pas être saisi ni placé sous scellé
sauf si on a l’autorisation spéciale du JLD. Si pas d’autorisation il faut attendre 6H du matin et là avec
deux témoins qui ne sont pas des enquêteurs on récupère le sac.

S’agissant du formalisme, il est important de mettre en évidence sur le procès verbal de contestation
rédigé par l’enquêteur OPJ le jour, l’heure de début et de fin des opérations, le cadre juridique 53 e
flagrance 75 e préliminaire 81,151 commission rogatoire, le lieu des constatations, la présence des
collègues intervenants (enquêteurs et techniciens de l’Identité Judiciaire). Il faut dire ce que l’on voit ou
découvre, parler de tout ce qui peut être en lien direct ou indirect avec la commission du crime saisir
et placer sous scellés. Enfin, le PV est souvent tapé au bureau, il faut appliquer la simultanéité de
l’acte et de la rédaction.
Les fiches de scellés sont signées par les OPJ et personnes présentes.
Dès que l’on est dans un domicile, une fouille des lieux peut être associée aux constatations en
présence si possible de témoins pour éviter tout arbitraire.
Si nécessaire des contestations complémentaires peuvent être réalisées au sein du domicile, compte
tenu des éléments de l’enquête, un scellé provisoire sera ainsi placé sur la porte et sera levé sur
autorisation du magistrat.
Ces contestations peuvent être réalisées en enquêtes de crime ou de délit flagrant (autorité parquet)
en enquête préliminaire (autorité du parquet) et sur commission rogatoire (autorité d’un JI).
Ces contestations peuvent être menées sur les véhicules, supports informatiques (téléphone,
ordinateur…)

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Le procès-verbal de perquisition : article 56 du CPP

C’est l’acte par lequel un OPJ (policier ou gendarme) ou magistrat agissant dans l’un des trois cadres
d’enquêtes va rechercher dans un lieux occupé par une personne (suspect ou témoin) des
documents ou objets utiles à la manifestation de la vérité.

Au cours de ces trois cadres d’enquêtes l’OPJ peut retenir sur place pendant tout le temps de la
perquisitions, les personnes présentes peuvent être susceptibles de fournir des renseignements sur
des objets et documents saisis.

En enquêtes préliminaires les OPJ et APJ peuvent perquisitionner sur autorisation écrite rédigée datée
et signée de la personne concernée (76 CPP) mais il est possible de passer outre cette autorisation si
on est en présence d’une infraction dont la répression est égale ou supérieure à 3 ans
d’emprisonnement sur autorisation du JLD requis par le procureur de la république (avant ct 5 ans).
Les perquisitions doivent être menées en présence constante de la personne au domicile de laquelle
elle a lieu ou à défaut en présente de son représentant ou témoin requis par les OPJ en dehors de
ses assistants.

Dans certains locaux (cabinet de médecin, notaire, avocat, avoué, huissier) les perquisitions ne
peuvent être réalisées que par un magistrat et en présence du responsable de l’ordre des médecins,
avocats… Aussi les perquisitions dans des locaux de presses ne peuvent être effectuées que par un
magistrat.

Ces perquisitions ne peuvent être effectuées qu’entre 6H et 21H (59 CPP) mais si elles commencent
avant 21H elles peuvent se poursuivre, on est pas dans la violation puisqu’on est rentrés avant.

Elles peuvent s’opérer de jour comme de nuit not pour les infractions relevant de la criminalité
organisée (706-73 CPP) et dans les cas d’urgence :
- Pour la recherche et la constatation des délits de proxénétisme, de recours à la prostitution de
mineurs ou de personnes vulnérables et de participation à une association de malfaiteurs en vue de
commettre ces délits, à l’intérieur de tout hôtel, maison meublée, pension, débit de boissons, club,
cercle, dancing, lieu de spectacle et leurs annexes, et en tout autre lieu ouvert au public ou utilisé
par le public, lorsqu’il est constaté que des personnes se livrant à la prostitution y sont reçues
habituellement.
- Pour la recherche et la constatation des infractions de trafic de stupéfiants et de participation à une
association de malfaiteurs en vue de commettre ces infractions, à l’intérieur des locaux, autres que
d’habitation, où l’on use en société de stupéfiants ou dans lesquels sont fabriqués, transformés ou
entreposés illicitement des stupéfiants.
- Pour tout ce qui touche également aux infractions en lien avec le terrorisme.

S’agissant du formalisme, doit apparaître les articles du CPP, le cadre juridique, lieux de perquisitions,
la date, l’h de début et l’h de fin, en présence constante de la ou des personnes visées, signature du
procès verbal par l’OPJ et personnes présentes et signatures des fiches de scellés, simultanéité de
l’acte de perquisition aux h ou on l’a faite et non aux h de rédaction.

Il faut également mentionné les contestations techniques du SDSS (situation description saisie-
scellés). Avant la réforme de la procédure pénale concernant l’intervention de l’avocat dans le cadre
des actes d’enquête (auditions notamment), il était possible d’interpeller (interroger) la personne chez
laquelle a eu lieu la perquisition. On appliquait dès lors le SDISS (Situation, Description, Interpellation,
Saisie-Scellés). Désormais, il est préférable de ne plus trop poser de questions durant la perquisition
pour éviter de faire échec aux droits de la défense. Il est toléré de mentionner des déclarations
spontanées sans en abuser.

Quelque soit le cadre d’enquête la perquisition peut être effectuée au domicile du mis en cause hors
de sa présence mais avec deux témoins requis lorsque par ex la personne est placée en GAV ou
détenue en un autre lieu et que son transport sur place doit être évité en raison des risques (troubles à
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l’ordre public, évasion ou disparition de preuves durant le temps du transport). Il faut avoir l’accord du
JI, Proc de la R, JLD.

Enfin, les saisies incidentes répondent aux mêmes règles précédentes (respect des H, sauf
circonstances particulières de nuit avec les autorisations données par le JI (commission rogatoire) ou
JLD (e flagrance ou e préliminaire).
Les saisies

Les saisies sont les actes de PJ par lesquelles les objets ou documents sont placés sous main de
justice dans le cadre de la manifestation de la vérité.
Elles peuvent être réalisées sur les lieux de l’infraction, lors de la perquisition réalisée au domicile de la
personne soupçonnée ou mise en examen, voire au domicile de témoins ou encore à l’occasion
d’une fouille réalisée sur un individu.

Ces saisies obéissent aux mêmes règles que celles de la perquisition : En enquête préliminaire les
OPJ et APJ peuvent saisir sur autorisation écrite rédigée datée et signée de la personne concernée
(76 CPP) mais il est possible de passer outre cette autorisation si on est en présence d’une infraction
dont la répression est égale ou supérieure à 3 ans d’emprisonnement sur autorisation du JLD requis
par le procureur de la république en enquête de flagrance, préliminaire ou commission rogatoire.

Dès lors tous les objets et documents saisis doivent être inventoriés sur place avec une fiche de scellé
sur chaque objet avec personne présente. Exception perquisition dans une entreprise ou une société
y’a bcp de document, bcp de coffre, on peut pas inventorié, on fait un scellé provisoire on fait signer
le scellé provisoire et pour qu’il soit inventorié il est fait au service sur autorisation du magistrat et on
fait venir les personnes qui étaient présentes et les témoins, ils doivent constater qu’on brise le scellé
et ont fait un inventaire complet des choses découvertes et elles seront placées sous scellé de
manière définitive.
Le procès-verbal d’audition

Le pv d’audition c’est l’acte par lequel un officier ou APJ va recueillir par pv et dans les formes
recuises par la loi les déclaration d’un témoin ou celles d’une personne soupçonnée d’avoir commis
une infraction.

Ces auditions peuvent se faire sur convocation de l’intéressé qui comparait volontairement en qualité
de simple témoin ou de témoin suspect libre avec possibilité d’être entendue présence d’un avocat
ou dans le cadre de la GAV lorsqu’il existe à l’encontre de cette personne une ou plusieurs raisons de
soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction.
NB : Témoin suspect libre est différent de témoin assisté qui intervient avec le JI avec enquête e
police ouverte.

La personne entendue ne peut se soustraire à l’audition qui prend la forme de QR, elle peut garder le
silence, ça dérange pas l’OPJ en tant que tel mais peut déranger la suite de la procédure et c’est
généralement très peu apprécié des magistrats.

Dans les deux premiers cas (témoins ou témoins suspect libre) ils ne peuvent être retenu au poste
que le temps strictement nécessaire à l’audition.
Lorsque la personne est convoquée en tant que personne témoin suspect libre l’OPJ doit retranscrire
sur pv la convocation, les motifs et le cadre juridique, le nom et la qualité du magistrat, le j et l’h de
l’audition, lui dire qu’elle peut être de nouveau être entendue avec la présence d’un avocat de son
choix ou commis d’office.

Lorsque la personne est entendue sous le régime de la garde à vue, elle peut être assistée d’une
avocat de son choix ou un commis d’office.

Là encore le PV répond à certaines formalités : nom prénom et grade du rédacteur, date et h de


début et de fin de l’audition, présence ou non d’un avocat, motifs et cadre juridique de l’audition,
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retranscription des QR, questions ou observations éventuelles du conseil sachant qu’il ne peut jamais
intervenir durant l’audition elles seront émises à la fin de l’audition, signature des présents or avocat.

Les écoutes téléphoniques

En enquêtes de crime ou délit flagrant ou en enquête préliminaire, dès lors qu’il s’agit d’une infraction
en lien avec la criminalité organisée ou bien de corruption des élus, les écoutes téléphoniques
(interception, enregistrement et transcription de correspondances émises par la voie des
télécommunications) sont autorisées par le magistrat du parquet pour une durée d’un mois
renouvelable un mois sur autorisation du JDL requis par le parquet.
Pour les personnes en fuite les écoutes téléphoniques peuvent être autorisées par le JLD requis par le
parquet pendant une durée de 2 mois renouvelable dans une limite de 6 mois en matière
correctionnelle.
Sur commission rogatoire elles sont également prescrites en matière criminelle et délictuelle lorsque la
peine encourue est égale ou supérieure à 2 ans d’emprisonnement (durée max de 4 mois
renouvelable) ou bien lors d’une infirmation pour la recherche des causes de la mort ou des causes
d’une disparition.
Sur le formalisme l’OPJ devra retranscrire uniquement les conversations présentant un intérêt pour
l’enquête. À la fin de l’écoute tout sera sauvegardé sur un support informatique.
Tout est retranscrit depuis la mise en place jusqu’à la cessation de l’écoute, daté et signé par l’OPJ.
La retranscription doit être rédigée avec l’indice de début et de fin des discussions.
Enfin il est possible de rédiger par pv des résumés de passages présentants un intérêt pour
l’enquête.
Il y a également la plate forme nationale des interceptions judiciaires sur laquelle est sauvegardée et
contrôlée par des magistrats toute écoute.
Enfin il existe à coté de ces écoutes téléphoniques les interceptions dites de sécurité qui sont
autorités à titre exceptionnel par décision du premier ministre et sous le contrôle d’une commission
nationale indépendante. Elles concernant le renseignement relatif à la sécurité nationale, la
sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la rance, la prévention
du terrorisme, et de tout ce qui est en lien avec la criminalité organisée. Cette interception de sécurité
dure 4 mois max renouvelable.
Les sonorisations

Les sonorisations captent fixent transmettent et enregistrent sans le consentement des intéressés.
Il peut s’agir de paroles prononcées par une ou plusieurs personnes à titre privé ou confidentiel dans
des locaux ou véhicules privés ou publics. Il peut aussi s’agir d’une ou plusieurs personnes dans un
lieu privé.
Elles ne sont autorisées que sur commission rogatoire pour des infractions liées à la criminalité
organisée pendant une durée de 4 mois renouvelable.
Exception, les sonorisations ne peuvent avoir lieux dans les locaux d’une entreprise de presse ou de
communication audiovisuel, des cabinets de médecin, de notaire, d’avocat ou d’huissier et pour le
véhicule le bureau et le domicile d’un député, d’un sénateur d’un magistrat ou d'un avocat.
Au même titre que les écoutes téléphoniques l’OPJ devra retranscrire uniquement les conversations
présentant un intérêt pour l’enquête. À la fin de l’écoute tout sera sauvegardé sur un support
informatique. Tout est retranscrit depuis la mise en place jusqu’à la cessation de l’écoute, daté et
signé par l’OPJ. La retranscription doit être rédigée avec l’indice de début et de fin des discussions.
Enfin il est possible de rédiger par pv des résumés de passages présentants un intérêt pour
l’enquête. Les enregistrements seront saisis et placés sous scellés et les conversations ou images
enregistrées seront transcrites ou décrites par procès-verbal.
A l’expiration du délai de prescription de l’action publique, les enregistrements sont détruits.

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Chapitre 2 : La garde à vue

A l’inverse de la détention provisoire qui est une mesure temporaire de privation de liberté prononcée
par le Juge des Libertés et de la Détention au Tribunal Judiciaire sur réquisition du Parquet et à la
demande d’un Juge d’Instruction (notamment lors de l’ouverture d’une information judiciaire criminelle
ou correctionnelle), la mesure de garde à vue est également une mesure temporaire de privation de
liberté mais elle concerne le cadre de l’enquête judiciaire. Plus précisément, cette mesure va
permettre aux enquêteurs policiers ou gendarmes de garder à leur disposition un suspect afin de
pouvoir l’interroger, de vérifier si ses déclarations sont vraies, et de poursuivre tout acte utile à la
manifestation de la vérité.
La garde à vue ne doit pas non plus être confondue avec la rétention pour vérification d’identité, la
rétention administrative d’un étranger en situation d’éloignement, ni avec l’audition d’un suspect libre,
l’audition d’un simple témoin ni celle d’un témoin assisté.
Cette décision de placement en garde à vue ne peut être prise que par un officier de police judiciaire
(policier, gendarme), de sa propre initiative (en enquête de crime ou délit flagrant) ou bien sur
instructions du Procureur de la République (en enquête préliminaire) ou encore sur Commission
Rogatoire d’un magistrat instructeur (Juge d’Instruction ou Juge pour enfants).

Il convient de préciser que certains agents des douanes ou des services fiscaux peuvent sur
instructions express des magistrats procéder au placement en garde à vue.

En tout état de cause, l’OPJ devra aviser systématiquement le magistrat concerné à la suite d’une
mesure de garde à vue prise à l’encontre d’une personne, étant donné que le contrôle appartient à
l’autorité judiciaire (Procureur de la République ou Juge d’Instruction voire Juge pour enfants pour les
mineurs selon les cadres d’enquêtes)

Cette mesure de garde à vue qui concerne les majeurs et les mineurs est limitée dans le temps (pour
le régime de droit commun et les régimes dérogatoires), répond à certaines conditions, mais il n’en
demeure pas moins que la personne gardée à vue dispose de droits qui lui seront notifiés dès le
début de ladite mesure, et notamment la possibilité pour le gardé à vue d’être assisté par un avocat
de son choix ou bien commis d’office au cours de ses interrogatoires.

La garde à vue a fait l’objet de nombreuses réformes procédurales, parmi lesquelles nous pouvons
citer la loi sur la présomption d’innocence du 15 juin 2000, la loi du 14 avril 2011 relative à la garde à
vue modifiée par le décret du 13 avril 2012 permettant d’être assisté d’un avocat, la loi du
15/11/2016 permettant au GAV de communiquer par écrit ou téléphone avec un tiers et celle du
01/06/2019 GAV des personnes majeures.

Les conditions de placement en GAV

Un mineur âgé de moins de 10 ans ne peut pas être placé en garde à vue ni retenu de force. Il peut
être interrogé en présence de ses parents ou tuteurs et doit pouvoir quitter les locaux à tout moment
si lui-même ou ses parents ou tuteurs le souhaitent.
Pour les mineurs de 10 à 13 ans, ils peuvent être interrogés sous la contrainte via la mesure de
retenue qui sera également limitée dans le temps et plus restrictive au niveau des conditions de
placement.
Que la personne soit majeur ou bien mineur de 13 à 18 ans, l’article 62-2 du Code de procédure
pénale dispose qu’elle ne peut être mise en garde à vue uniquement si elle poursuivie pour un crime
ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement, s’il existe des raisons plausibles de croire qu’elle a
commis ou tenté de commettre cette infraction. Cette mesure doit être l’unique moyen de parvenir à
l’un au moins des objectifs suivants :
- Poursuivre une enquête impliquant la présence de la personne concernée
- Garantir la présentation de la personne devant la justice
- Empêcher la destruction d’indices
- Empêcher une concertation avec des complices
- Empêcher toute pression sur les témoins ou victimes
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- Faire cesser l’infraction en cours
Pour les mineurs de 10 à 13 ans, la mesure de retenue doit supposer l’existence d’indices graves ou
concordants laissant présumer que la personne a commis ou tenté de commettre un crime ou un
délit puni d’une peine d’au moins 5 ans d’emprisonnement, et qu’elle est l’unique moyen de parvenir
à au moins l’un des objectifs visés à l’article 62-2 du Code de procédure pénale avec l’accord
préalable du magistrat.

La durée de la GAV

Pour les majeurs, c’est l’article 63 du CPP.

—> Infractions de droit commun :

La durée de la garde à vue est de 24 heures et peut être prolongée au maximun d’un second délai de
24 heures (soit 48 heures) sur autorisation du magistrat (Procureur en enquête de crime ou délit
flagrant, enquête préliminaire, ou Juge d’Instruction sur commission rogatoire) dès lors que
l’infraction poursuivie est punissable d’une peine d’emprisonnement d’au moins un an, que les
nécessités de l’enquête l’exigent et que la prolongation soit l’unique moyen d’atteindre un des
objectifs ayant justifié le placement en garde à vue et visés par l’article 62-2 du CPP.

Au regard des dispositions de la loi du 01/06/2019, la présentation devant le magistrat par visio
conférence dans le cadre de la prolongation n’est plus obligatoire, ceci étant laissé à l’appréciation
des magistrats selon les cas d’espèces, de la gravité de l’infraction et du quantum de la peine.

—> Infractions liées à la criminalité organisée (stup, terrorisme) 706-73, 706-88 alinéa 1, 706-88-1 du
CPP :

La durée de la garde à vue est de 24 heures, peut être prolongée d’un nouveau délai de 24 heures
dans les mêmes conditions précitées mais avec présentation obligatoire devant un magistrat (le plus
souvent par visio conférence) sauf exception (48 heures), puis à nouveau prolongée avec
présentation obligatoire par le Juge des Libertés de la Détention (enquêtes de flagrance et
préliminaire) ou le Juge d’Instruction (sur commission rogatoire) d’un premier délai de 24 heures (72
heures), voire d’un second délai de 24 heures (96 heures), voire directement de 48 heures (96 heures).

Il convient de noter que pour les infractions de terrorisme, le délai dérogatoire peut être prolongé à
nouveau pour une durée maximale de 48 heures au delà de la 96ème heure, soit 144 heures, avec
présentation obligatoire, s’il existe un risque sérieux de l’imminence d’une action terroriste en France
ou à l’étranger, ou que les nécessités de la coopération internationale le requiert impérativement.

Pour les mineurs

—> Infractions de droit commun :

Mineurs de 10 à 13 ans : Article 4 de l’Ordonnance de 1945. Retenue de 12 heures pouvant être


prolongée de 12 heures maximum (24 heures) avec présentation obligatoire devant le magistrat sauf
circonstances la rendant impossible.
Mineurs de 13 à 16 ans : Article 4 de l’Ordonnance de 1945 et article 63 CPP. La garde à vue est de
24 heures et peut être prolongée d’une durée maximum de 24 heures (48 heures) par le Procureur de
la République (enquêtes de flagrance ou préliminaire) ou le Juge pour enfants (sur commission
rogatoire) uniquement si la peine est supérieure ou égale à 5 ans, et si la prolongation est l’unique
moyen de parvenir à l’un des objectifs visés à l’article 62-2 du CPP. La présentation devant un
magistrat (Procureur ou Juge pour enfants) est obligatoire.
Mineurs de 16 à 18 ans : Mêmes articles. La garde à vue est de 24 heures et peut être prolongée
d’une durée maximum de 24 heures (48 heures) par les mêmes magistrats précités uniquement pour
les infractions punies d’une peine d’emprisonnement supérieure ou égale à 1 an, et si la prolongation
est l’unique moyen de parvenir à l’un des objectifs visés à l’article 62-2 du CPP.
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—> Infractions liées à la criminalité organisée (stup, terrorisme) (article 706-73 du CPP)

Mineurs de 10 à 13 ans : Idem droit commun


Mineurs de 13 à 16 ans : Idem droit commun
Mineurs de 16 à 18 ans : La garde à vue peut être prolongée par le Juge des Libertés de la Détention
(enquêtes de flagrance et préliminaire) ou bien par le Juge pour enfants (sur commission rogatoire)
pour une durée maximale de 96 heures (2X24 ou 1X48). Il convient de préciser que pour l’infraction
de terrorisme visée à l’article 706-88-1 du CPP, la durée de la garde à vue ne pourra pas être
prolongée au-delà de la 96ème heure.

Les droits de la personne placée en GAV

Pour les majeurs : Article 63-1 du CPP

La personne placée en garde à vue est informée verbalement et par écrit (notification de la mesure et
des droits) dès le début de la mesure dans une langue qu’il comprend de :
Son placement en garde à vue, de la durée de la mesure et également de la prolongation,
De la date et du lieu présumé des faits, de la qualification de l’infraction voire de la requalification de
l’infraction par le magistrat
Du ou mes motifs justifiant le placement en garde à vue
De son droit de faire prévenir un proche (ou tuteur ou curateur), son employeur, une autorité
consulaire (s’il s’agit d’une personne étrangère), et de communiquer avec une de ces personnes
D’être examiné par un médecin
D’être assisté et de s’entretenir avec un avocat au début de la mesure ou au cours de celle-ci (pour
les auditions, les reconstitutions et les parades d’identification)
De son droit au silence (après avoir décliné son identité droit de répondre aux questions, de faire des
déclarations ou de se taire)
D’être assisté par un interprète,
De consulter des documents mentionnés à l’article 63-4-1 du CPP
De sa possibilité de demander au magistrat de mettre fin à la garde à vue (au moment du prononcé
par le magistrat sur la prolongation)
Remise du document écrit énonçant les droits

Pour les mineurs : Article 63-1 du CPP

Idem que pour les majeurs plus :


Droit d’être accompagné par le titulaire de l’autorité parentale lors des auditions ou interrogatoires
sauf si l’OPJ estime que cet accompagnement serait contraire à l’intérêt supérieur du mineur ou n’est
pas possible (en l’espèce, l’audition ou l’interrogatoire peut débuter en l’absence de ces personnes à
l’issue d’un délai de 2 heures à compter du moment où celles-ci ont été avisées)
Droit à la protection de sa vie privée
Droit d’être détenu séparément des majeurs
Droit à la préservation de sa santé
Respect du droit à la liberté de religion ou de conviction

Les titulaires de l’autorité parentale reçoivent les mêmes informations que celles qui doivent être
communiquées au mineur durant toute la procédure.
Concernant les interrogatoires des personnes majeures auteurs pendant la mesure de garde à vue, ils
sont obligatoirement enregistrés par vidéo pour toutes les affaires qualifiées de crimes.
Quant aux interrogatoires des personnes mineures auteurs durant les séquences de garde à vue, ils
sont tous enregistrés par vidéo quelque soit la nature de l’infraction (crime ou délit).

La fin de la GAV

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A l’issue des mesures de garde à vue pour majeurs ou mineurs, la décision appartient à l’autorité
judiciaire (Procureur de la République, Juge d’Instruction ou Juge pour enfants) et pourra donner lieu
soit à une remise en liberté, soit à une ouverture d’information criminelle ou délictuelle, soit à une
procédure de comparution immédiate, soit à une procédure de convocation par OPJ, CRPC, ou de
placement en milieu ouvert ou fermé (pour certains mineurs).

Le terrorisme

Historique

Le mot « terrorisme » est attesté pour la première fois en novembre 1794, il désigne alors la « doctrine
des partisans de la Terreur », de ceux qui, quelques temps avant, avaient exercé le pouvoir en menant
une lutte intense et violente contre les ennemis de la révolution. Il s’agit alors d’un mode d’exercice du
pouvoir, non d’un moyen d’action contre lui.

Le mot a évolué au cours du XIXème siècle pour désigner non plus une action de l’Etat mais une
action contre lui. Son emploi est attesté dans un sens antigouvernemental en 1866 pour l’Irlande, en
1883 pour la Russie (mouvement nihiliste), en Inde Britannique (Jugantar), dans les Balkans et
l’Empire Ottoman (l’organisation révolutionnaire intérieure macédonnienne, ORIM, qui pratique des
prises d’otages d’européens, et les comitadjilik bulgares.
Selon François Bernard HUYGHE, l’attentat de la rue Saint Nicaise en 1800, la machine infernale du
boulevard du Temple en 1835, les complots de Carbonari restent encore dans la tradition du
tyrannicide.

Le terrorisme au sens moderne nait avec les médias modernes.

Le terrorisme est l’emploi de la terreur à des fins politiques, religieuses ou idéologiques (exemples de
Daesh et de Boko Haram). Ces actions violentes visent souvent les populations civiles, afin de
détruire, tuer ou mutiler, ou soumettre, et utilisent les vecteurs que sont la peur et la publicité
médiatique.

De nombreuses définitions du terrorisme ont porté sur l’usage de la violence de par le discours parfois
radical, les techniques utilisées, la nature du sujet (mettant à part le terrorisme d’Etat), l’usage de la
peur, le niveau d’organisation, l’idéologie…
On peut également citer le critère de la victime du terrorisme (civile, désarmée, innocente).
Un grand nombre d’organisations politiques ou criminelles ont recouru au terrorisme pour faire
avancer leur cause ou en retirer des profits. Des partis de gauche comme de droite, des groupes
nationalistes, religieux ou révolutionnaires, voire des Etats, ont perpétré des actes de terrorisme.
Une constante du terrorisme est l’usage indiscriminé de la violence meurtrière à l’égard de civils dans
le but de promouvoir un groupe, une cause ou un individu, ou encore de pratiquer l’extorsion à large
échelle (mafias, cartels de la drogue…)
L’usage du terme « terrorisme » sert un argument généralement accusateur. A lui seul, il délégitime un
acte qui peut être considéré comme le plus grave des crimes contre la personne. Les peines peuvent
donc être plus sévères, comme l’emprisonnement à perpétuité.

En dépit des nombreuses tentatives de définition du terrorisme, il convient de noter que ce terme fait
référence à un crime contre la vie humaine en violation des lois (nationales ou internationales) y
impliquant à la fois la distinction entre civil et militaire (les victimes du terrorisme étant supposées être
civiles) et une finalité politique.

La France soutient la définition proposée par le Groupe de personnalités de haut niveau et le


Secrétaire général de l’ONU en 2004 à savoir : « tout acte commis dans l’intention de causer la mort
ou des blessures graves à des civils ou à des non combattants, qui a pour objet, par sa nature ou son
contexte, d’intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation
internationale à accomplir un acte ou à s’abstenir de le faire. »

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Les différents types de terrorisme

1. Le terrorisme individuel

Il s’est développé à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Il a été pratiqué par quelques
anarchistes comme Ravachol vengeant la répression des Fourmies en 1891 et Sante Geronimo
Caserio vengeant la répression exercée sur les anarchistes en assassinant, en 1894, le Président Sadi
Carnot. Les Etats-Unis ont connu une vague d’attentats anarchistes pendant la Peur rouge de
1919-1920. Des attentats d’inspiration anarchiste ou nihiliste ont été commis dans divers pays
(Russie, Espagne, Italie…) et visaient des personnalités de la sphère politique ou proche (le riche, le
militaire, le prêtre, le policier, l’homme politique..) ayant participé à réprimer la population ou l’un de
leurs camarades. Ce terrorisme avait un caractère spontané et une base sociale.

2. Le terrorisme organisé

Il est prôné par des groupes défendant des idéologies différentes tels que ceux de l’extrême gauche
ou de l’extrême droite.
Tandis que les membres de ces groupes terroristes se considèrent comme des résistants, des
combattants ou des partisans, les terroristes se réclamant de l’islamisme se considèrent davantage
comme des combattants de Dieu, menant une guerre sainte qu’est celle du Jihad.
Depuis 1990, le terrorisme islamiste a pris une place importante sur la scène internationale, eu égard
notamment à la situation politique en Israël, en Palestine, et en Irak à la suite de l’intervention militaire
américaine.
Cependant, il existe des cas tels que l’Algérie où, en l’absence de troupes occidentales et de
domination impérialiste, l’objectif était de réaliser une démonstration de force (exemples du FLN et de
l’OAS).

3. Le terrorisme d’état

Il s’agit d’une notion controversée utilisée pour désigner des actes terroristes menés par un Etat. On
parle également de terrorisme d’Etat dans le cas où des actions terroristes ont été commanditées,
manipulées ou ignorées par un Etat. Les méthodes utilisées (enlèvement, sequestration, assassinat)
sont considérées comme du terrorisme mais, sous le couvert de la raison d’Etat, les agents de l’Etat
impliqués bénéficient de la part de ses autorités de l’assentiment nécessaire à outrepasser le droit et
du support logistique et/ou financier nécessaire à leurs actions. Cette absence de cadre légal
représente une entorse aux fondements de l’état de droit, quels que soient les objectifs recherchés.
En l’espèce, on peut citer l’exemple de la guerre sale conduite par les services de l’Etat espagnol (le
GAL) contre le groupe armé nationaliste basque ETA, étant précisé que, pour l’heure, l’activité d’ETA
a été sérieusement battue en brêche.

4. Cyber terrorisme

La finalité est de pouvoir effectué des cyber attaques pour neutraliser un état et faire en sorte qu’il soit
totalement neutraliser
L’influence de plus en plus grande des réseaux informatiques dans l’activité des populations et des
Etats et leur dégradation par des « cyberattaques » a fait naître l’idée d’un possible
« cyberterrorisme ».
Ainsi, par exemple, le conflit qui oppose l’Inde et le Pakistan se reporte régulièrement sur Internet
depuis 2001, et se manifeste par des effacements de sites Internet et par la diffusion de virus
informatiques.

La montée en puissance du terrorisme à caractère religieux

Les démocraties occidentales notamment ont vu leur vulnérabilité mise à défaut par l’entremise
d’attentats meurtriers commis le plus souvent par des groupes fanatiques armés, et ce, depuis
l’attentat de la rue des Rosiers à PARIS en 1982. Pour ce faire, on peut citer l’attaque du 11/09/2001
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contre le World Trade Center, les attentats de Madrid en 2004, de Londres en 2005, de PARIS en
2015, de Bruxelles en 2016.
Au jour d’aujourd’hui, la tendance s’oriente vers des actes de nature terroriste commis
individuellement (avec le sentiment d’aller jusqu’au bout et de mourir en martyr) contre tout ce qui
touche aux valeurs étatiques, religieuses ou civiles (exemples des attentats de Rouen, de Nice, de
Magnanville, et de Trèbes).
La difficulté pour les services d’enquête spécialisés (Direction Générale de la Sécurité Intérieur (DGSI),
Sous-Direction nationale de lutte contre le terrorisme (DCPJ/SDAT), les services territoriaux de la
Police Judiciaire (DIPJ/SRPJ/Antennes/GLAT), va être de pouvoir identifier le ou les complices,
remonter toute la logistique (armes, véhicules, documents d’identité, itinéraires), démontrer le
financement de toute l’organisation criminelle terroriste, effectuer tout rapprochement au vu du modus
operandi et des éléments d’identification tels que la téléphonie, le matériel informatique, les divers
profils), analyser la ou les motivations précises des auteurs, et anticiper toute commission de
nouveaux attentats.

L’arsenal judiciaire

La loi du 30/10/2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme a conforté le fait
que l’arsenal pénal antiterroriste français est l’un des plus développé en Europe. En effet, en étant
centralisé à PARIS via le Pôle National Antiterroriste, et travaillant en lien étroit avec les services de
renseignement et de police judiciaire, il est doté de pouvoirs dérogatoires accrus par l’accumulation
des textes relatifs aux techniques d’enquête et de surveillance incluant des possibilités de
perquisitions (thème déjà évoqué et développé au niveau des principaux actes d’enquête), de
surveillance informatique et autres techniques policières élargies, aux durées de garde à vue (cette
séquence ayant déjà été traitée dans le cadre du suivi des cours) et de détention provisoire allongées,
au régime des peines alourdi.
Concernant le critère de saisine pour tout acte terroriste perpétré sur l’ensemble du territoire national
(aussi bien en zone police qu’en zone de gendarmerie), il s’établit comme suit  : Après avis de droit
aux procureurs de la République des parquets de PARIS (C1) et territoriaux , ces mêmes magistrats
initialement saisis se dessaisissent (dès lors que l’acte terroriste est avéré) au profit du parquet
national antiterroriste à PARIS.
Il convient effectivement de préciser que l’activité judiciaire antiterroriste se caractérise par la centralité
des infractions préparatoires ou de soutien telles l’association de malfaiteurs à visée terroriste,
l’entreprise terroriste individuelle (depuis la loi du 13 novembre 2014), et toutes les autres infractions
liées au financement ou à la préparation de l’acte terroriste.
Ces incriminations pénales sanctionnent ainsi des comportements à visée terroriste en préparation,
sans requérir la caractérisation d’un acte accompli. C’est pourquoi, l’association de malfaiteurs à
visée terroriste, retenue dans plus des trois quarts des procédures judiciaires ouvertes, est
caractérisée par la seule entente formée en vue de commettre un acte de terrorisme, constituée par
des actes préparatoires qui peuvent n’avoir rien d’illégal en eux-mêmes.
Par ailleurs, cette tendance se manifeste également au regard de l’instauration du délit de
consultation habituelle de sites djihadistes dans lequel l’élément intentionnel du délit se réduit à rien.
Bien que censuré initialement par le Conseil Constitutionnel, ce même délit a été rapidement
réintroduit par le législateur, et la jurisprudence admet une appréciation très large de ce type
d’infraction. Il est vrai que les procureurs et juges d’instruction antiterroristes dirigent des enquêtes
visant des personnes pour les projets qu’elles élaborent et non pour des actes déjà commis.
D’autre part, cette même loi a encadré les perquisitions administratives pouvant être mises en place
dans le cadre de l’état d’urgence et de la prévention de tout acte terroriste , en faisant intervenir
notamment le Juge des Libertés et de la Détention.

L’apologie du terrorisme ou incitation aux actes terroristes

Il s’agit de toute action de communication publique présentant sous un jour favorable des actes
terroristes, ou ceux qui les ont commis. La justification de tels actes est également considérée
comme une apologie, d’autant que ce même acte peut être perpétré via tout type de média et
notamment les réseaux sociaux sur internet.
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En France, l’apologie du terrorisme est un délit depuis la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la
presse. Il est désormais réprimé par l’article 421-2-5 du Code pénal (loi du 13 novembre 2014
renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme).
L’article 421-2-5 du Code pénal :
« Le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de
ces actes est puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Les peines sont portées à 7 ans d’emprisonnement et à 100 000 euros d’amende lorsque les faits ont
été commis en utilisant un service de communication au public en ligne.
Lorsque les faits sont commis par voie de la presse écrite ou audiovisuelle ou de la communication au
public en ligne, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce
qui concerne la détermination des personnes responsables. »

Les autres actes de terrorisme

Article 421-1 du Code pénal :


« Constituent des actes de terrorisme, lorsqu’elles sont intentionnellement en relation avec une
entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par
l’intimidation ou la terreur, les infractions suivantes :
1° les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne, l’enlèvement et
la séquestration ainsi que le détournement d’aéronef, de navire ou tout autre moyen de transport,
définis par le livre II du présent code ;
2° les vols, les extorsions, les destructions, dégradations et détériorations, ainsi que les infractions en
matière informatique définis par le livre III du présent code ;
3° les infractions en matière de groupes de combat et de mouvements dissous définies par les
articles 431-13 à 431-17 et les infractions définies par les articles 434-6 et 441-2 à 441-5 ;
4° les infractions en matières d’armes, de produits explosifs ou de matières nucléaires dûment
définies ;
5° le recel du produit de l’une des infractions précitées ;
6° les infractions de blanchiment ;
7° les délits d’initiés prévus aux articles L.465 -1 à L.465-3 du code monétaire et financier. »

Article 421-2 du Code pénal :


« Constitue également un acte de terrorisme, lorsqu’il est intentionnellement en relation avec une
entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par
l’intimidation ou la terreur, le fait d’introduire dans l’atmosphère, sur le sol, dans le sous-sol, dans les
aliments ou les composants alimentaires ou dans les eaux, y compris celles de la mer territoriale, une
substance de nature à mettre en péril la santé de l’homme ou des animaux ou le milieu naturel. »

Article 421-2-1 du Code pénal :


« Constitue également un acte de terrorisme le fait de participer à un groupement formé ou à une
entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d’un des
actes de terrorisme mentionnés précédemment. »

Article 421-2-2 du Code pénal :


« Constitue également un acte de terrorisme le fait de financer une entreprise terroriste en fournissant,
en réunissant ou gérant des fonds, des valeurs ou des biens quelconques ou en donnant des
conseils à cette fin, dans l’intention de voir ces fonds, valeurs ou biens utilisés ou sachant qu’ils sont
destinés à être utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre l’un quelconque des actes de
terrorisme prévus au présent chapitre, indépendamment de la surveillance éventuelle d’un tel acte. »

Article 421-2-3 du Code pénal :


« Le fait de ne pouvoir justifier de ressources correspondant à son train de vie, tout en étant en
relation habituelle avec une ou plusieurs personnes se livrant à l’un ou plusieurs des actes visés aux
articles 421-1 et 421-2 est puni, de 7 ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. »

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Article 421-2-4 du Code pénal :
«  Le fait d’adresser à une personne des offres ou des promesses, de lui proposer des dons, présents
ou avantages quelconques, de la menacer ou d’exercer sur elle des pressions afin qu’elle participe à
un groupement ou une entente prévu à l’article 421-2-1 ou qu’elle commette un des actes de
terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et 421-2 est puni, même lorsqu’il n’a pas été suivi d’effet,
de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. »

Article 421-2-4-1 du Code pénal :


« Le fait, par une personne ayant autorité sur un mineur, de faire participer ce mineur à un groupement
formé ou à une entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits
matériels, d’un des actes de terrorisme mentionnés aux articles 421-1 et 421-2 est puni de 15 ans de
réclusion criminelle et de 225 000 euros d’amende.
Lorsque le fait est commis par une personne titulaire de l’autorité parentale sur le mineur, la juridiction
de jugement se prononce sur le retrait total ou partiel de l’autorité parentale en application des articles
378 et 379-1 du code civil. Elle peut alors statuer sur le retrait de l’autorité parentale en ce qu’elle
concerne les autres enfants mineurs de cette personne. Si les poursuites ont lieu devant la cour
d’assises, celle-ci statue sur cette question sans l’assistance des jurés. »

Article 421-2-6 du Code pénal :


« Constitue un acte de terrorisme le fait de préparer la commission d’une des infractions précitées dès
lors que la préparation de ladite infraction est intentionnellement en relation avec une entreprise
individuelle ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur et qu’elle
est caractérisée par :
1° le fait de détenir, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des substances de nature à créer un
danger pour autrui ;
2° et l’un des autres faits matériels suivants :
a) Recueillir des renseignements sur des lieux ou des personnes permettant de mener une action
dans ces lieux ou de porter atteinte à ces personnes ou exercer une surveillance sur ces lieux
ou ces personnes ;
b) S’entraîner ou se former au maniement des armes ou à toute forme de combat, à la fabrication
ou à l’utilisation de substances explosives, incendiaires, nucléaires, radiologiques, biologiques
ou chimiques ou au pilotage d’aéronefs ou à la conduite de navires ;
c) Consulter habituellement un ou plusieurs services de communication au public en ligne ou
détenir des documents provoquant directement à la commission d’actes de terrorisme ou en
faisant l’apologie ;
d) Avoir séjourné à l’étranger sur un théâtre d’opérations de groupements terroristes. »

Article 421-3 du Code pénal :


« Le maximum de la peine privative de liberté encourue pour les infractions mentionnées à l’article
421-1 est relevé ainsi qu’il suit lorsque ces infractions constituent des actes de terrorisme :
1° il est porté à la réclusion criminelle à perpétuité lorsque l’infraction est punie de 30 ans de réclusion
criminelle ;
2° il est porté à 30 ans de réclusion criminelle lorsque l’infraction est punie de 20 ans de réclusion
criminelle ;
3° il est porté à 20 ans de réclusion criminelle lorsque l’infraction est punie de 15 ans de réclusion
criminelle ;
4° il est porté à 15 ans de réclusion criminelle lorsque l’infraction est punie de 10 ans
d’emprisonnement ;
5° il est porté à 10 ans d’emprisonnement lorsque l’infraction est punie de 7 ans d’emprisonnement ;
6° il est porté à 7 ans d’emprisonnement lorsque l’infraction est punie de 5 ans d’emprisonnement ;
7° il est porté au double lorsque l’infraction est punie d’un emprisonnement de 3 ans au plus. »

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Article 421-4 du Code pénal :
« L’acte de terrorisme défini à l’article 421-2 est puni de 20 ans de réclusion criminelle et de 350 000
euros d’amende.
Lorsque cet acte a entraîné la mort d’une ou plusieurs personnes, il est puni de la réclusion criminelle
à perpétuité et de 750 000 euros. »

Article 421-5 du Code pénal :


« Les actes de terrorisme définis aux articles 421-2-1 et 421-2-2 sont punis de 10 ans
d’emprisonnement et de 225 000 euros d’amende.
Le fait de diriger ou d’organiser le groupement ou l’entente défini à l’article 421-2-1 est puni de 30
ans de réclusion criminelle et de 500 000 euros d’amende.
La tentative du délit défini à l’article 421-2-2 est punie des mêmes peines.
L’acte de terrorisme défini à l’article 421-2-6 est puni de 10 ans d’emprisonnement et de 150 000
euros d’amende. »

Article 421-6 du Code pénal :


« Les peines sont portées à 30 ans de réclusion criminelle et 450 000 euros d’amende lorsque le
groupement ou l’entente définie à l’article 421-2-1 a pour objet la préparation :
1° soit d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes visées au 1° de l’article 421-1 ;
2° soit d’une ou plusieurs destructions par substances explosives ou incendiaires visées au 2° de
l’article 421-1 et devant être réalisées dans des circonstances de temps ou de lieu susceptibles
d’entraîner la mort d’une ou plusieurs personnes ;
3° soit de l’acte de terrorisme défini à l’article 421-2 lorsqu’il est susceptible d’entraîner la mort d’une
ou plusieurs personnes ;
Le fait de diriger ou d’organiser un tel groupement ou une telle entente est puni de la réclusion
criminelle à perpétuité et de 500 000 euros d’amende. »

Article 421-7 du Code pénal :


« Les deux premiers alinéas de l’article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables aux
crimes et aux délits visés punis de 10 ans d’emprisonnement. Cependant, lorsque le crime terroriste
est puni de la réclusion criminelle à perpétuité, la cour d’assises, peut, par décision spéciale, soit
porter la période de sûreté jusqu’à 30 ans, soit, si elle prononce la réclusion criminelle à perpétuité,
décider qu’aucune des mesures énumérées au même article 132-23 ne pourra être accordée au
condamné. En cas de commutation de la peine, et sauf si le décret de grâce en dispose autrement, la
période de sûreté est égale à la durée de la peine résultant de la mesure de grâce. »
Article 421-8 du Code pénal :
« Les personnes coupables des infractions définies aux articles 421-1 à 421-6 peuvent également
être condamnées à un suivi socio-judiciaire selon les modalités prévues aux articles 131-36-1 à
131-36-13. »

Le blanchiment

Le blanchiment est une opération qui consiste à masquer l'origine frauduleuse de sommes d'argent,
afin de pouvoir les investir en toute impunité dans les circuits financiers ou économiques licites.
La lutte contre les nouvelles formes de criminalité organisée passe de plus en plus par l'angle
d'attaque financier. Ce dernier est devenu incontournable par le fait que les sommes en jeu sont
considérables et que les dirigeants de ces entreprises ne se livrent plus eux-mêmes à des activités
illicites apparentes, mais se contentent de la gestion et de la perception des bénéfices. C'est en
suivant les flux financiers que les services répressifs parviennent à identifier et à inquiéter les
responsables des organisations criminelles.

A. La nature de l’infraction

1. Définition

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Le blanchiment peut être défini comme :
* La facilitation, par tout moyen, de la justification mensongère de l'origine des biens ou des revenus
de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect (article 324-1
alinéa 1 du Code Pénal)
* ou l'apport d'un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du
produit directou indirect d'un crime ou d'un délit (article 324-1 alinéa 2 du Code Pénal)

2. Éléments constitutifs

NOTA : le blanchiment dans le cadre de certaines infractions de trafic de stupéfiants est une infraction
distincte prévue et réprimée par l'article 222-38 du Code Pénal

• Élément légal

Les textes d'incrimination et de répression sont constitués par les articles 324-1 à 324-9 du Code
Pénal. Le blanchiment est un délit ou un crime, selon l'infraction à l'origine du blanchiment.

• Élément matériel

La loi prévoit deux formes de blanchiment :

* La facilitation de justification mensongère :


- Le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l'origine des biens ou des
revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.
- L'infraction exige la commission d'un crime ou d'un délit antérieur.
- La loi vise tout crime ou tout délit (exemple du trafic d'oeuves d'art)
- Pour cette qualification, il n'est pas nécessaire d'établir que les biens dont il s'agit proviennent
d'un crime ou d'un délit : il y a infraction dès lors qu'il y a justification mensongère sur les ressources
de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant procuré un profit à son auteur (le lien est présumé).
- Il n'est pas nécessaire que le blanchisseur ait tiré profit du blanchiment.

* Le fait d'apporter son concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion


du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit :
- Dans ce cas, il est nécessaire de démontrer que les fonds blanchis sont le produit direct ou
indirect de l'infraction préalable.
- Il n'est pas nécessaire que le blanchisseur ait procédé lui-même au placement, à la dissimulation
ou à la conversion ; il peut n'avoir joué qu'un rôle intermédiaire.
- La conversion consiste à changer une chose en une autre : espèces changés en or ou en titres au
porteur nominatifs.
- Il n'est pas nécessaire que le blanchisseur ait tiré profit du blanchiment.

• Élément moral

Cette infraction intentionnelle exige que le blanchisseur ait su :


* Dans le cas de la facilitation de justification mensongère : que la personne bénéficiaire du
blanchiment a commis un crime ou un délit dont elle a tiré un profit direct ou indirect.
* Dans le cas du concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion : que le
produit placé, dissimulé ou converti provient directement ou indirectement d'un crime ou d'un délit
(exemples des banquiers, des assureurs, des avocats…)

B. Repression

1. Personne physique

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* Les personnes physiques encourent cinq ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende (article
324-1 du Code Pénal). Ces peines peuvent être portées à dix ans d'emprisonnement et 750 000
euros d'amende lorsque le blanchiment est aggravé.
* L'amende peut être portée à la moitié de la valeur des biens ou des fonds qui ont été blanchis
((article 324-3 du Code Pénal).
* Les peines complémentaires, au nombre de douze, sont prévues par les articles 324-7 et 324-8 du
Code Pénal.

2. Personne morale

Les personnes morales déclarées responsables pénalement encourent, outre l'amende, les peines
mentionnées à l'article 131-39 du Code Pénal (dissolution, interdiction d’exercer...)

3. Les circonstances aggravantes

- Circonstances aggravantes tenant aux modalités du blanchiment (article 324-2 du Code Pénal)

* Blanchiment pratiqué habituellement.


* Blanchiment facilité par l'exercice d'une activité professionnelle.
* Blanchiment commis en bande organisée.
La bande organisée est, quant à elle, définie à l'article 132-71 du Code Pénal : "constitue une bande
organisée au sens de la loi tout groupement formé ou toute entente établie en vue de la préparation,
caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, d'une ou plusieurs infractions."
Dans ce cas, le blanchiment reste un délit.

- Circonstances aggravantes tenant à la nature de l’infraction d’origine (article 324-4 du Code Pénal)

Lorsque la ou les infractions d'origine sont punies de peines privatives de liberté supérieures à celles
du blanchiment (5 ans ou, en raison de modalités du blanchiment -voir ci-dessus, 10 ans
d'emprisonnement), le blanchisseur encourt les mêmes peines punissant les infractions dont il a eu
connaissance. Le blanchiment peut ainsi devenir criminel.

NOTA BENE :
* La tentative est punissable (article 324-6 du Code Pénal).
* La prescription de l'infraction d'origine n'a aucun effet sur l'infraction de blanchiment.
* Le blanchiment prévu par l'article 324-1 du Code Pénal porte sur le produit de tous crimes et délits,
sauf lorsqu'un blanchiment spécial est prévu pour certaines infractions (notamment le blanchiment du
produit d'un trafic de stupéfiants, article 222-38 du Code Pénal).
* La doctrine estime que l'auteur (ou le coauteur) de l'infraction d'origine ne peut pas être poursuivi
pour le blanchiment du produit de cette infraction. En revanche, le complice de l'infraction d'origine
devrait pouvoir être poursuivi pour blanchiment du produit de cette infraction.
* Le blanchiment se poursuit à travers les diverses transformations subies par les produits blanchis (cf
recels succesifs).
* Le renversement de la charge de la preuve de l'infraction de blanchiment (article 324-1-1 du Code
Pénal) : les biens ou les revenus sont présumés être le produit direct ou indirect d'un crime ou d'un
délit dès lors que les conditions matérielles, juridiques ou financières de l'opération de placement, de
dissimulation ou de conversion ne peuvent avoir d'autre justification que de dissimuler l'origine ou le
bénéficiaire effectif de ces biens ou revenus. Il appartient désormais à la personne suspectée de
blanchiment de justifier de l'origine des biens ou des revenus concernés.

C. Les organes de contrôle

1. TRACFIN : Le dispositif administratif

TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) est une
cellule de coordination rattachée au ministère de l'économie et des finances et de l'industrie. Elle est
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principalement chargée de recevoir des déclarations de transactions suspectes (ou déclarations de
soupçons) provenant des banques.
Dès que ces informations révèlent une opération de blanchiment ou paraissant provenir
d'organisations criminelles, TRACFIN transmet le dossier au Procureur de la République du lieu de
commission de l'infraction.
Ni la déclaration de soupçon ni l'identité du déclarant ne sont communiquées.

2. L’office centrale pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF)

Cet office, qui dépend de la Sous-Direction de la lutte contre la criminalité financière, a pour domaine
de compétence les infractions à caractère économique, commercial et financier liées à la criminalité
professionnelle ou organisée, notamment celle en relation avec le grand banditisme, le terrorisme ou
le trafic de stupéfiants.
Il est chargé de :
* promouvoir, d'animer et de coordonner l'action des services de police et de gendarmerie dans la
lutte contre les auteurs et complices des infractions relevant de la grande criminalité financière.
* d'étudier et de participer à l'étude avec les ministères, les organismes publics et privés, et les
organismes internationaux concernés, des moyens à mettre en oeuvre pour faire échec à la grande
délinquance financière commise en liaison avec le crime organisé.
* l'aspect particulier de cet office réside dans le fait qu'il a une compétence très large dès lors que les
infractions à caractère financier sont en relation avec la criminalité organisée. Il constitue une sorte de
trait d'union entre le monde des affaires et celui de la criminalité.

Les saisies des avoirs criminels

La criminalité organisée est devenue une activité économique extrêmement lucrative. Il fallait donc
une réponse à la hauteur des investissements que les malfaiteurs opèrent aux plans local, national et
international : l'effet des saisies et confiscations est dévastateur car le malfaiteur incarcéré ressort de
prison affaibli financièrement, avec des dettes si ses transactions ont échoué, et des menaces d'être
mis à l'amende.

Une culture de la preuve : frein aux saisies

Nécessité de dépoussiérer les lois existantes, complexes de surcroît, et faciliter les saisies, et
notamment celles dites "complexes" en ce qu'elles ne portent pas sur un bien "unique" (par exemple
un véhicule) mais sur des "produits financiers" (parts de SCI, assurances-vie, immeubles loués...)

Le concept de la seule saisie de la pièce à conviction a été dépassé. Mais si "assécher"


financièrement un gang ou un truand réputé est désormais une solution reconnue comme efficace
dans la lutte contre le crime organisé, une méthodologie est plus que nécessaire. En effet, la qualité
de l'identification des avoirs criminels conditionne la qualité et la quantité des saisies, et, par voie de
conséquence, celle de leur confiscation. A quoi bon saisir si l'on doit, lors du jugement, restituer ?
Tout dossier criminel comporte désormais 2 volets : l'un pénal qui impute l'infraction, l'autre financier,
qui en révèle les profits directs ou indirects et prépare à leurs saisies.

Législation avant la loi WARSMANN :

Les dispositions de droit commun (articles 54, 565, 76, 94 et 97 du Code de procédure pénale)
étaient plutôt inadaptées et peu précises : les biens saisissables étaient uniquement ceux
représentant une pièce à conviction dans le cadre de la procédure : les armes, les véhicules s'ils
avaient servi à transporter les malfaiteurs ou la drogue, les bateaux, le cash, les ordinateurs, etc...
- Décret n° 95-322 du 17/03/1995 qui a crée le fonds de concours drogue destiné à recueillir le
produit de la vente des biens confisqués dans le cadre des procédures de trafic de stupéfiants. C'est
la MILT (Mission Interministérielle contre la lutte des trafics de stupéfiants) qui gère ce fonds de
concours.

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- Loi du 18/03/2003 (pour la sécurité intérieure) avec l'affectation de biens confisqués aux services
enquêteurs, en application de l'article 2222-9 du Code général de la propriété des personnes
publiques.
- Loi du 09/03/2004 (portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité) qui introduit
l'article 706-103 qui donne la possibilité au Juge des Libertés et de la Détention, sur requête du
Procureur de la République, de prendre des mesures conservatoires sur les biens, meubles,
immeubles du mis en examen pour des actes de criminalité organisée.
- Loi du 23/01/2006 relative à la lutte contre le terrorisme qui a introduit dans le Code pénal l'article
321-10-1 qui permet : "de confisquer, au titre de la peine complémentaire, tout ou partie des biens
d'une personne qui ne peut justifier l'origine de ces biens et qui se rend coupable des infractions
assimilées au recel définies aux articles 321-6 et 321-6-1 du même Code, à savoir non justification
de ressources correspondant à son train de vie ou non justification de l'origine d'un bien détenu pour
des personnes en relation habituelle avec une ou plusieurs personnes se livrant habituellement à la
commission de crimes ou délits punis d'au moins cinq ans d'emprisonnement et procurer à celle-ci
un profit direct ou indirect ou la facilitation de la justification de ressources fictives pour de telles
personnes.
- L'article 131-21 du Code Pénal relatif à la confiscation et modifié par la loi du 05/03/2007 relative à
la prévention de la délinquance : la peine complémentaire de confiscation est encourue de plein droit
pour les crimes et les délits punis d'une peine d'emprisonnement d'une durée supérieure à un an, à
l'exception des délits de presse. Extension du champ des biens confisqués : tous ceux qui
appartiennent à la personne mise en cause pour crime ou délit puni d'au moins cinq ans
d'emprisonnement et ayant procuré un profit direct ou indirect et qui ne peut en justifier l'origine. La
confiscation peut aussi porter sur tout ou partie des biens appartenant au condamné, quelle qu'en
soit la nature, meubles ou immeubles, divis ou indivis.
- La loi du 29/10/2007 de lutte contre la contrefaçon : Possibilité pour le JLD d'autoriser la
destruction ou l'aliénation des biens meubles saisis au cours d'une enquête, dont la conservation
n'est plus nécessaire à la manifestation de la vérité et dont la restitution est impossible, soit parce que
le propriétaire n'a pas été identifié, soit parce que, malgré une mise en demeure, il n'a pas réclamé
l'objet dans un délai de deux mois (article 41-5 du Code de procédure pénale). Le JLD peut
également autoriser l'aliénation des biens meubles saisis dont la conservation en nature n'est plus
nécessaire à la manifestation de la vérité et dont la confiscation est prévue par la loi, lorsque le
maintien de la saisie serait de nature à diminuer la valeur du bien (voitures, matériel HI-FI...)

Les parades institutionnelles :

La Non Justification de Ressources (NJR)


Les Groupes d'Intervention Régionaux (GIR) créés en 2002
Les Juridictions Interrégionales Spécialisées (JIRS) créées le 09/03/2004
La Plate-Forme d'identification des Avoirs Criminels (PIAC) créée en 2005

La Loi WARSMANN

Cette loi du 09/07/2010 de Monsieur Jean-Luc WARSMANN, président de la Commission des Lois
de l'Assemblée nationale, vise à faciliter les saisies -durant la phase d'enquête (en flagrant délit, en
enquête préliminaire ou sur commission rogatoire) - et les confiscations -après jugement- en matière
pénale. Plusieurs axes de réflexion avaient été suggérés depuis 2005.

La refonte du dispositif législatif existant

Aux termes de l'article 1er de cette loi, les possibilités de saisie et de gel des biens sont étendues
avant que la confiscation soit prononcée lors du procès, rendant effective l'exécution de la peine,
empêchant toute insolvabilité organisée.
De même, les saisies et les confiscations n'imposent plus que le bien saisi ou confisqué soit la
propriété du prévenu ou du condamné, dès lors qu'il constitue l'objet, l'instrument ou le produit direct
ou indirect de l'infraction.

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L'article 8 de la loi étend la peine complémentaire de confiscation (et donc de saisie durant la phase
d'enquête) aux droits incorporels (droits d'auteur, fonds de commerce, etc...). L'article 9 de cette
même loi permet désormais la confiscation du patrimoine pour les infractions relatives aux trafics de
stupéfiants.

La notion de perquisition patrimoniale (identification méticuleuse du patrimoine)

Elle répond au même régime juridique que celle réalisée aux fins de recherche d'éléments de preuve
(assentiment en préliminaire, respect des heures légales, présence du mis en cause ou de 2 témoins)

Lors d'une enquête préliminaire ou de flagrance, lorsque la perquisition patrimoniale est effectuée aux
seules fins de recherche et de saisie des biens dont la confiscation est prévue aux alinéa 5 et 6 de
l'article 131-21 du Code Pénal (saisie des biens non justifiés et confiscation générale du patrimoine),
seul le Procureur de la Républiqe peut l'autoriser. (Sur Commission Rogatoire, c'est le Juge
d'Instruction qui l'autorise).

Sans l'assentiment de la personne en enquête préliminaire, et dès lors que la recherche de biens le
justifie (découverte e relevés de compte en Suisse, de participations dans des sociétés, de
documents relatifs à des biens familiaux...), cette perquisition patrimoniale peut être autorisée par le
JLD sur réquête du Procureur de la République.

En cas d'ouverture d'information judiciaire postérieure à la saisie, seul le Juge d'Instruction pourra
délivrer une ordonnance de saisie pénale.

La décision de saisie pénale : une procédure distincte des procédures civiles d'exécution, applicables
aux biens immeubles, aux biens meubles incorporels et aux saisies sans dépossession.

L'article 3 détaille les différentes catégories de biens concernés : immeubles, fonds de commerce,
parts sociales, créances monétaires. Il précise également le rôle du Service des Domaines. Les biens
ne peuvent plus être librement loués, cédés ou vendus.

A la suite de ces opérations d'identification des avoirs criminels, le Procureur de la République ou le


Juge d'Instruction prendront décision de saisie pénale qui constituera le titre juridique emportant
saisie des biens, le JLD n'ayant que le pouvoir de l'autoriser et non de l'ordonner. Cette décision
permet d'identifier, à partir de la fiche d'identification du patrimoine (F.I.P) établie par les enquêteurs,
les co-indivisaires détenant le cas échéant le bien et qui auront connaissance de ladite décision.

Il convient de préciser que l'ordonnance du JLD ou celle du Juge d'Instruction autorisant la saisie tout
comme la décision de saisie pénale est opposable aux tiers afin que ces derniers puissent exercer les
voies de recours. L'appel n'est pas suspensif de manière à ce que les biens saisis ne puissent pas
être dissipés.

Toute décision de saisie pénale entraîne la suspension des procédures civiles.

Les dispositions spécifiques à la saisie pénale immobilière (articles 706-150 et suivants du Code de
procédure pénale) et aux biens incorporels (articles 706-153 et suivants du Code de procédure
pénale).

Concernant les immeubles, la décision de saisie doit être publiée au bureau des hypothèques du lieu
de situation du bien et les formalittés de publication sont, depuis le 15/01/2011, effectuées par
l'Agence de Gestion et de Recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC)
S'agissant des comptes bancaires (biens incorporels), bien que la pratique avait permis leur blocage
sans aucun recours pour les justiciables, ils peuvent être désormais assujettis aux régles générales de
saisie pénale.

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La même loi instaure un mécanise de saisie des créances résultant de contrats d'assurance vie qui se
traduit par la suspension des droits détenus par le souscripteur du contrat ou la personne désignée
bénéficiaire.

Il n'en demeure pas moins que les juridictions de jugement peuvent ordonner la saisie des biens
qu'elles confisquent et qui n'auraient pas fait l'objet d'une saisie préalable : exemple du bien identifié
postérieurement à la clôture de l'enquête.

La création de l'Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC)

L'intérêt est d'éviter les dévalorisations des biens saisis et de préserver les droits des prévenus en
attente de jugement. La question de la saisie avant jugement pose la question du respect des
principes de proportionnalité des peines, de la présomtion d'innocence et du droit de propriété qui
n'est cependant "protégé que s'il a été acquis de manière légitime." C'est la raison pour laquelle les
Juges et les magistrats- garants des libertés- interviennent à tous les niveaux et que la loi Warsmann
respecte les droits de la défense, le mis en cause pouvant faire appel des décisions de saisies prises
à son encontre.

Le rôle de cette agence créée par la loi du 09/07/2010 est de centraliser et de gérer l'ensemble des
biens saisis et confisqués par la justice. Elle est placée sous la tutelle des ministères du budget et de
la justice et se compose de 12 personnes, dont des magistrats, policiers, gendarmes et douaniers.

Différence entre un bien saisi et un bien confisqué :

La saisie bloque l'utilisation et la disposition du bien le temps d'une procédure judiciaire (saisies-
scellés). C'est pourquoi les délinquants ne peuvent plus s'en débarrasser, l'échanger, le transformer,
le léguer et se rendre insolvable.

La confiscation du bien -qui devient la propriété de l'Etat- est prononcée lors d'un jugement. Elle
entérine souvent la saisie, sauf lorsque le présumé innocent l'est vraiment et que le bien est restitué.
Les biens immobiliers ne peuvent être vendus à la différence de certains biens meubles tels les
véhicules, les bateaux, afin qu'ils ne perdent pas de leur valeur ou que les frais de garde ne soient
pas, au bout de plusieurs mois, supérieurs à leur "argus". C'est également une garantie financière
pour le mis en cause qui, s'il est relaxé, se verra restituer le prix de son bien en numéraire.

Ainsi, la sanction patrimoniale doit être une arme très efficace et représente une véritable peine
complémentaire. Cela se traduit notamment par l'investissement des enquêteurs dans le suivi des
procédures patrimoniales et l'identification des biens à saisir.

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