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COURS DE DROIT DES SOCIETES

CHAPITRE PRELIMINAIRE : LES REGLES COMMUNES DE SOCIETE


COMMERCIALE

Section 1 : Notion de société commercial

A- Généralités

1. Définition et caractéristiques des sociétés commerciales

a. Définition
Selon l’art 4 de l’acte uniforme portant sur le droit des sociétés commerciales, « la société
commerciale est créée par 2 ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecter
à une activité des biens en numéraires ou en nature dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux pertes
dans les conditions prévues. » b

De cette définition il ressort 3 caractéristiques de la société commerciale à savoir :

- Elle est constituée par accord de volonté des parties ou par un acte unilatéral dans
l’intention de collaborer à la gestion de la société (affectio societatis) ;

- Elle est constituée à but lucratif par opposition aux associations à but non lucratif
(ONG, Parti politique) ; les associés participent aussi aux bénéfices et aux pertes ;

- Elle découle de la mise en commun de certains biens constituant les apports.

b. Caractéristiques

Personne morale : toutes les sociétés commerciales disposent de la personnalité


morale à compter de l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier

Un capital : il est formé des apports des associés


Les associés : une société commerciale réunit des associés (ou un associé) personnes
physiques ou morales qui se partagent le capital social sous forme de parts sociales ou
action

La durée : toute société a une durée qui doit être mentionnée dans ces statuts et qui ne
peut excéder 99ans renouvelable à compter de son immatriculation au RCCM

Statut : une société commerciale est organisée par des statuts qui définissent
l’ensemble des règles et fonctionnement

En outre, la société possède un domicile propre (siège social), une dénomination, une
nationalité propre. Elle a une capacité juridique, elle peut entrer en justice.

2. Les différents types de sociétés commerciales

Les sociétés commerciales sont classées en deux grandes catégories : les sociétés de
personnes et les sociétés de capitaux. Les principales sociétés sont :

a. Les sociétés de personnes

Elles sont formées essentiellement en considération de la personne des associés. Tous les
associés collaborent sur le même « pieds d’égalité ».

On distingue :

- La société en non-collectif (SNC)

Elle est formée entre deux ou plusieurs personnes. Les associés doivent avoir la qualité de
commerçant. Ils sont responsables des dettes sociales indéfiniment et solidairement. Le capital
est divisé en parts sociales appelées parfois « parts d’intérêts » qui ne sont pas négociables.
Elles ne sont cessibles qu’avec le consentement unanime de tous les associés. La société est
dirigée par un ou plusieurs gérants.

- La société en commandite simple (SCS)

Cette société comprend deux catégories d’associés :


Les commandités qui sont responsables indéfiniment et solidairement des dettes sociales

Les commanditaires dont la responsabilité est limitée au montant de leurs apports.

b. Les sociétés de capitaux

Les fondateurs s’efforcent à grouper des capitaux importants, sans généralement, tenir compte
de la personne des associés. Elles sont composées essentiellement :

- La société anonyme (SA)

Le capital est divisé en actions librement cessibles. Les propriétaires appelés aussi associés ou
actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports. La
société anonyme peut être constituée par un associé unique on parle de société anonyme
unipersonnelle ou par deux ou plusieurs associés. Si la SA a moins de 3 associés elle peut être
dirigée par un administrateur général. Si la SA a plus de 3 associés elle peut être dirigée par
un conseil d’administration composé de 3 à 12 administrateurs.

NB : Les sociétés en commandite par actions ont été supprimées par l’acte uniforme de
l’OHADA.

- La société à responsabilité limitée (SARL)

Elle est une forme intermédiaire entre les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux.
Mais par son régime fiscal permet de la classer parmi les sociétés de capitaux. Les associés
sont choisis en fonction de leurs personnes mais ne supportent les pertes qu’à concurrence de
leurs apports. La SARL peut être créée par un seul associé (il s’agit de la SARL
unipersonnelle) ou par deux ou plusieurs associés. Le capital est divisé en parts sociales non
négociables. La société est dirigée par un ou plusieurs gérants.

B- Les conditions de validités de l’acte créateur

1. Les conditions communes à tous les contrats


a. Les conditions de fond

- Le consentement exempt de tous vices

- La capacité juridique des parties qui s’engagent (les mineurs ne sont pas concernés
sauf en cas de sociétés de capitaux donc ce ne sont que les majeurs capables qui sont
concernés)

- L’objet licite et existant

- La cause qui doit être licite

b. Les conditions de forme et de publicité

- L’acte créateur doit être constaté par écrit puis publié, cet écrit qui consacre la création
est appelé statut. Seules les sociétés créées de faits et les sociétés de faits ne sont pas
soumises à la nécessité d’un écrit. Les sociétés commerciales à l’exception de la
société en participation doivent faire connaître leur existence aux tiers eu égard à
l’exploitation commerciale à laquelle elle se livre, c’est une formalité dont le défaut
d’accomplissement est sanctionné. En principe les défauts des règles de création du
contrat entrainent la nullité de ce dernier ainsi la nullité relative sanctionne les vices
du consentement et les incapacités pendant que la nullité absolue est la sanction de
l’illicéité ou l’immoralité de l’objet ou de la cause et le défaut de publicité pour les
sociétés en nom collectif et les sociétés en commandite simple.

2. Les conditions spécifiques à la société commerciale

Elles sont au nombre de 3 et concernent les apports, la vocation aux bénéfices et aux pertes et
l’affectio societatis.

a. Les apports

Il en existe 3 types : nature (bien en nature, mobiliers ou immobiliers, corporel ou incorporel),


numéraire (argent) ou industrie (main d’œuvre). C’est la réunion de ces biens qui forme le
capital social, l’apport en industrie en étant exclu (car il n’est pas évaluable). En cas de
dissolution de la société les apports doivent être restitués aux associés, les apports faits
donnent droit aux bénéfices et obligent à supporter les pertes.

b. La vocation des associés aux bénéfices et aux pertes

D’après la jurisprudence, le bénéfice est un bien pépinière ou matériel qui ajoute à la fortune
des associés. Quant aux pertes ils s‘analysent comme le déficit que la société supporte. Il y’a
donc obligation de supporter le passif de la société à la charge de la société, tous les associés y
sont soumis. C’est pourquoi les clauses léonines sont interdites.

c. L’affectio societatis

C’est l’expression de la volonté des associés de travailler ensemble sur un pied de stricte
égalité au succès de l’entreprise commune. Il permet de distinguer le contrat de société du
contrat du travail. Il suppose une collaboration active à la vie de la société.

Section 2 : FONCTIONNEMENT DES SOCIETE COMMERCIALES

A- Les règles communes de fonctionnement des sociétés commerciales

Il existe des principes généraux en matière de fonctionnement des sociétés commerciales. Ces
principes ont trait d’une part à la situation de fonctionnement normal des sociétés, et d’autre
part, à la situation de fonctionnement en cas de crise. Mais avant de dégager ces principes
généraux, il convient au préalable de définir les différents organes qui interviennent dans le
fonctionnement des sociétés. On en dénombre trois (3) :

- L’organe de décision : Ils gèrent les entreprises, dirigent la société et définissent les
objectifs. Ce sont par exemple : gérant, direction financière, conseil d’administration,
assemblée générale.

- L’organe de gestion : Il dispose des pouvoirs les plus étendus dans la limite de l’objet
social. Ces pouvoirs sont limités car étant définis au préalable dans les statuts. Cependant ces
limitations sont inopposables aux tiers.
- L’organe de contrôle : C’est l’organe par lequel les actionnaires s’assurent du bon
fonctionnement de la société.

1. Les règles de fonctionnement en période normale

Les règles de gestion ordinaire

Elles ont trait pour l’essentiel à la répartition des bénéfices. Il s’agit ici de déterminer les
conditions dans lesquelles les bénéfices peuvent être distribués aux associés. Ces conditions
sont définies à l’article 142 « l’assemblée générale décide de l’affectation du résultat dans le
respect des dispositions légales et statutaires. Elle constitue les dotations nécessaires à la
réserve légale et aux réserves statutaires ». Ainsi tout bénéfice distribué sans respecter les
règles de ces textes est considéré comme un dividende fictif. Or la distribution de dividendes
fictifs est sanctionnée pénalement.

Les règles de gestion extraordinaire

La société peut connaître d’importantes modifications de structures (changement complet de


l’objet social, augmentation du capital social, etc.). Ces événements extraordinaires qui
nécessitent la convocation d’une AGE font l’objet de réglementation différente selon les types
de sociétés mais on peut noter deux groupes de règles communes : la transformation et la
concentration des sociétés commerciales.

La transformation : C’est l’opération par laquelle une société change de forme juridique par
décision des associés. Elle consiste par exemple, à transformer une SARL en SA, ou une SNC
en SARL. L’intérêt pratique de la transformation, c’est d’éviter à la société une dissolution
suivie de la création d’une nouvelle société.

La concentration des sociétés commerciales : L’un des phénomènes majeurs des sociétés
contemporaines est le phénomène de concentration. Il se nourrit de toutes les situations
économiques et peut se traduire par des fusions ou des opérations assimilées permettant la
restructuration ou le rapprochement des entreprises (participation dans le capital d’une autre
société et constitution d’un groupe).

2. Les règles de fonctionnement en période de crise : l’administration provisoire

Il arrive que le fonctionnement d’une société soit émaillé de dissensions internes allant
jusqu’à mettre en péril l’intérêt social (par exemple une mésentente entre associés ayant
conduit à un blocage, absence de majorité dans une AG, conflit dans un Conseil
d’Administration etc.). Ainsi les cas graves de crise conduisent bien souvent à la dissolution.
C’est donc dans le souci de protéger la société que le juge est amené à s’immiscer dans sa
gestion lorsque sa survie est en cause, en désignant un administrateur provisoire. Le rôle de ce
dernier sera de prendre à titre temporaire les destinées de la société en attendant qu’une
solution soit trouvée à la crise.

Le champ d’application de l’administration provisoire

La nomination d’un administrateur provisoire ne se conçoit qu’en cas de crise grave mettant
en péril la survie même de la société. Certains auteurs l’assimilent ainsi à une assistance à
personne en danger. Ainsi pour la nomination de l’administrateur provisoire, il est fait appel
en principe à la procédure des référés : il faut apporter la preuve qu’il y’a urgence et péril
imminent relativement aux intérêts de la société.

Il y’a par exemple péril imminent lorsqu’il y a fonctionnement défectueux voire paralysie des
organes de gestion menaçant l’intérêt social. Ainsi les dissensions entre associés, si violentes
soient-elles, ne justifient pas la désignation d’un administrateur provisoire tant que les organes
sociaux fonctionnent normalement.

Les pouvoirs de l’administrateur provisoire

C’est le juge qui définit par ordonnance l’étendue des pouvoirs de l’administrateur provisoire.

En règle générale, on admet que la mission de l’administrateur provisoire devrait être


cantonnée dans la gestion des affaires courantes.

B- Les responsabilités liées au fonctionnement de la société

Il s’agit principalement de la responsabilité des organes de gestion, d’administration ou de


direction de la société. Cette responsabilité peut être civile ou pénale.

1. La responsabilité civile liée au fonctionnement de la société

Il existe deux types d’action en responsabilité : l’action individuelle et l’action sociale


L’action individuelle vise la réparation du dommage subi par un tiers ou par un
associé personnellement (dommage distinct du dommage subi par la société). Il s’agit
donc d’une action qui appartient à la personne qui a subi le dommage. Elle se prescrit
par trois ans sauf si le fait dommageable est constitutif de crime auquel cas la
prescription est allongée à dix ans. Il faut noter que la responsabilité est solidaire si
plusieurs dirigeants ont participé aux mêmes faits.

L’action sociale vise la réparation du dommage subi par la société. Ainsi chaque
dirigeant est responsable individuellement envers la société des fautes qu’il commet
dans l’exercice de ses fonctions. L’action appartient aux organes sociaux et est
intentée par le biais des dirigeants. En cas d’inaction de ses derniers, un ou plusieurs
associés, pourront intenter l’action sociale à condition qu’ils aient mis au préalable
en demeure les dirigeants sans succès et ce, dans un délai de trente jours. Elle se
prescrit par trois ans sauf si le sauf si le fait dommageable est constitutif de crime
auquel cas la prescription est allongée à dix ans. Cette responsabilité est également
solidaire si plusieurs dirigeants ont contribué aux mêmes faits.

2. La responsabilité pénale liée au fonctionnement de la société

Les infractions de nature à engager la responsabilité pénale des personnes qui interviennent
dans le fonctionnement de l’entreprise sont énumérées dans les articles 889 à 895 de l’Acte
uniforme révisé relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique (AUSCGIE).

Il s’agit par exemple de l’inventaire frauduleux, états financiers de synthèse de fantaisie, abus
de biens sociaux etc….

Les infractions visées sont relatives à la gérance, à l’administration et à la direction des


sociétés mais aussi aux AG.
CHAPITRE 1 : LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF

Les sociétés commerciales sont des sociétés formées par des associés qui conviennent par
contrat d’affecter à une activité des biens afin d’en tirer des bénéfices ; Parmi les différents
types de société commerciales existe une société de personne particulière : la Société en Nom
collectif. Selon l’article 270 de l’acte uniforme LA SNC est une société commerciale dans
laquelle tous les associés sont commerçants et répondent définitivement et solidairement des
dettes sociales. Elle est constituée en considération de la personne des associés.

Dans notre présentation nous présenterons donc la spécificité de la SNC aussi bien dans les
règles relatives à sa constitution, dans les règles à son fonctionnement que dans les règles
relatives à sa dissolution.

PARAGRAPHE 1 : LA CONSTITUTION DE LA SNC

La constitution de la SNC repose d’abord sur des conditions générales et ensuite sur des
conditions tirées du contrat de société.

A. LES CONDITIONS GENERALES

Les conditions générales sont constituées des conditions de fond (le conentement, la capacité,
l’objet, la cause) et des conditions de forme et de publicité ainsi que de l’interdiction faite à 2
époux d’être des associés dans la même SNC

1. LES CONDITIONS DE FOND

LE CONSENTEMENT

C’est la volonté d’entrer dans une SNC en tant qu’associé. L’objet ici étant déterminé par
l’intuitu personae, dès lors ce type de société comporte que d’associés. En effet, elle comporte
au moins 2 associés. Sans aucun doute le consentement doit être fait sans vice. Par ailleurs
l’erreur sur la personne est déterminante car elle suppose l’absence de consentement.

LA CAPACITE

La capacité commerciale étant exigée, ceci exclut que le mineur et les incapables ne peuvent
pas être associés dans une SNC

L’OBJET ET LA CAUSE

L’objet doit être licite. De même, les raisons qui justifient l’objet social doivent licites et
conformes à la morale

2. LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE

L’écrit est exigé ici car le contrat se constate obligatoirement par les statuts mais l’absence
d’écrit n’entraine pas l’annulation de la société en ce sens que l’on doit considérer qu’il s’agit
donc d’une société créée de fait. Si la société est constatée par écrit elle doit être connue aux
tiers par publication dans les journaux d’annonce légale puis par son immatriculation au RCCM.

Le défaut d’accomplissement de ces formalités est constitutif de faute. Le défaut de publication


est sanctionné par la nullité de la société alors que le défaut d’immatriculation est sanctionné
au plan pénal mais pas au plan civil.

3. L’INTERDICTION DE LA CREATION DE SOCIETE DE PERSONNE


ENTRE LES EPOUX

L’article 9 de l’acte uniforme dispose que : <<deux époux ne peuvent être associés d’une société
dans laquelle ils seraient tenus des dettes sociales indéfiniment et solidairement. >> Ainsi, 2
époux ne peuvent pas être associés dans uns SNC en raison du risque de porter gravement
atteinte au patrimoine familial et aux intérêts du ménage. L’interdiction s’applique quel que soit
le régime matrimonial choisi.
B. LES CONDITIONS TIREES DU CONTRAT DE SOCIETE

Les conditions prévues par les parties dans les contrats de société concernent la dénomination,
les apports, l’affectio societatis puis la vocation aux bénéfices et aux pertes.

1. La dénomination sociale

L’article 272 de l’acte uniforme stipule que :<<la SNC est désignée par une dénomination
sociale qui doit être immédiatement précédée ou suivie en caractère visible des mots : société
en nom collectif ou du sigle : SNC. >> Comme exemple, on peut retenir SNC Aimé César. Il
est important de ne pas confondre la dénomination sociale avec l’enseigne qui est souvent une
dénomination fantaisiste (Par exemple hôtel… restaurant…) ni avec le nom commercial qui
peut être celui du précédent propriétaire du nom de commerce.

2. Les Apports

Les apports sont soit en numéraire, soit en nature soit en industrie. Lorsque l’apport est en
numéraire, par application de l’article 43 de l’acte uniforme, les intérêts sont dus de plein droit
à partir du jour où l’apport devait être fait. Lorsqu’il s’agit d’un apport en industrie l’associé
doit rendre compte à la société de tous les critères. Enfin, les apports en nature sont évalués
dans l’acte de société. L’évaluation est faite par tous les associés et elle ne peut être remise en
cause. L’ensemble des apports constitue le capital social mais pour la SNC, les dispositions de
l’acte uniforme n’ont pas fixé un minimum de capital exigible à la formation de la société.

3. L’affectio societatis

L’affectio societatis que l’on peut définir comme la volonté de s’associer pour la gestion
requiert une importance dans la SNC en ce sens que la considération de la personne est un
élément essentiel pour entrer dans une SNC. Par ailleurs, il faut savoir les associés dans les
SNC sont tous des commerçants. Ainsi, à cause du capital personnel exigé par la SNC, les parts
de société sont incessibles et intransmissibles.

4. La vocation aux bénéfices et aux pertes


Tout associé d’une SNC a un droit au bénéfice, par conséquent, toute clause léonine est réputée
non écrite. Cependant, ce sont les clauses statutaires qui déterminent le mode de clause de
répartition. Mais en l’absence de clause de répartition, le partage est fait au prorata des apports.
Dans une situation pareille, l’apporteur en industrie est considéré comme ayant le moins apporté

Les pertes sont également réparties est fonctions des clauses statutaires. Toutefois, les
dispositions légales imposent que les associés soient tenus indéfiniment et solidairement des
pertes. La solidarité entre les associés est une solidarité parfaite. Ceci a pour conséquence que
les poursuites dirigées contre l’un des associés produisent des effets à l’égard des autres. La
solidarité signifie aussi que lorsque l’un des associés est poursuivi il ne peut opposer ni le
bénéfice de discussion ni le bénéfice de division. Cependant, lorsque l’associé poursuivi a payé,
il a un recours contre les autres qui sont tenus de payer leur part contributive.

L’engagement personnel et solidaire de l’un des associés aboutit aux conséquences suivantes :
celui qui entre dans une SNC déjà constituée est tenu du passif déjà existant et du passif à naitre.
Celui qui se retire de la société avec le consentement des autres est également tenu du passif
antérieur à la date de son départ puis il doit faire publier son départ de la société et s’assurer
que son nom ne figure plus dans la dénomination sociale sinon il sera tenu du passif postérieur
à son départ. L’article 271 de l’acte uniforme précise à cet effet que les poursuites ne peuvent
avoir lieu que 70 jours au moins après mise en demeure.

PARAGRAPHE 2 : LE FONCTIONNEMENT ET LA DISSOLUTION DE LA SNC

A. FONCTIONNEMENT DE LA SNC

1. La gérance de la SNC

a) Désignation et révocation des gérants

LA DESIGNATION DES GERANTS

Les gérants peuvent être désignés selon différentes hypothèses :

Le gérant peut être l’un des associés mais sans être désigné dans l’acte constitutif de la
société. On l’appelle gérant associé non statutaire. Cependant, la désignation d’un
gérant doit se faire conformément aux conditions prévues par les parties.
Le gérant peut être l’un des associés désignés par les statuts. On l’appelle donc gérant
associer statutaire. Il s’agira ici, même s’il a été désigné en cours de vie sociale après
modification du statut

Le gérant peut être un non associé. Il s’agit dans ce cas d’un mandataire qui peut être
révoqué. Il sera désigné aussi par application des conditions prévues aux statuts

Il y’a l’hypothèse dans laquelle aucun gérant n’a été désigné. C’est ce cas que tous les
associés sont gérants donc. De ce fait, chacun a le pouvoir d’engager la société

LA REVOCATION D’UN GERANT

Le gérant de la SNC est révoqué suivant les conditions prévues aux statuts et en tenant aussi
des différents modes de révocation :

En effet, il y a la révocation judiciaire qui est prononcée par un tribunal pour un Juste motif.
Par ailleurs, la révocation peut être le fait des associés. Cette Solution renvoie à plusieurs
hypothèses :

D’abord, Il y a le cas de révocation du gérant associé statutaire. Une telle révocation


conduit à une modification d’une partie sociale. Mais cette révocation ne peut intervenir
qu’avec le consentement unanime des autres. Dans ce cas, le gérant statutaire ne prendra
pas part à la décision de révocation. Le gérant associé ainsi révoqué a la possibilité de
se retirer de la société en demandant le remboursement de ses droits sociaux (ceci peut
entrainer un désaccord entre les associés, situation qui nécessite le recours à un expert).

Sans aucun doute la révocation du gérant statutaire entraine la dissolution de la société sauf si
la continuation est déjà prévue dans les statuts ou bien si cette continuation est décidée à
l’unanimité des associés.

Ensuite, Il y a la révocation d’un gérant non statutaire mais qui reste un associé. La
révocation de celui-ci se fait par décision prise à la majorité en nombre et en capital des
autres associés.

Enfin, il y a la révocation d’un gérant non associé et non statutaire. Cette révocation se
fait par décision de la majorité en nombre et en capital des associés.
b) Pouvoir et responsabilité des gérants

POUVOIRS DES GERANTS

Le texte de base qui détermine les pouvoirs des gérants est l’article 277 de l’acte uniforme.
Mais, en la matière, il faut distinguer les pouvoirs des gérants à l’égard des tiers puis les
pouvoirs des gérants à l’égard des associés.

Les pouvoirs des gérants à l’égard des tiers :

A l’égard des tiers, le gérant peut faire tous les actes de gestion à condition que ces actes entrent
dans l’objet social. Cependant, les statuts peuvent prévoir des clauses limitatives des pouvoirs
gérants. Mais, l’acte uniforme retient que de telles clauses sont inopposables aux tiers.

Des difficultés d’ordre pratique peuvent exister lorsqu’il y a plusieurs gérants car chacun des
gérants possède la signature sociale. De ce fait, il a le pouvoir d’agir seul au nom de la société.
Mais, l’autre cogérant peut faire opposition à l’acte accompli par le 1er. Dans une situation
pareille, la question reste posée de savoir si l’acte ainsi accompli par le 1er gérant engage toute
la société. En réponse à question, il faut retenir que si l’opposition faite par le cogérant est
portée à la connaissance du tiers cocontractant ledit acte ne peut pas engager la société, dans le
cas contraire il le pourra.

Il est également possible que dans les statuts de la société figure une clause qui mentionne que
le concours de tous les associés est nécessaire pour des actes déterminés. De telles clauses sont
toujours considérées comme des clauses limitatives des pouvoirs du gérant par conséquent, elle
reste inopposable aux tiers. Le gérant qui agit, engage solidairement tous les associés. Aussi,
doit-il indiquer dans son engagement en quelle qualité il agit.

En effet, le gérant peut commettre un abus par exemple sous le couvert de la dénomination
sociale. Il peut souscrire aux engagements à son intérêt personnel. Mais, dans une situation
pareille la question qui reste posée est de savoir si le tiers est de bonne ou mauvaise foi car s’il
est de bonne foi, la société est tenue à son égard plus que c’est la société qui est responsable
des actes du gérant. Mais, du fait qu’il y a un abus, les associés ont la possibilité d’engager la
responsabilité du gérant fautif.

Les pouvoirs du gérant à l’égard des associés :

Sans aucun doute, le gérant a le pouvoir de faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la
société lorsque les statuts ne déterminent pas le pouvoir du gérant. Par conséquent, les associés
sont liés par ses actes. Au contraire, si les clauses statutaires limitent les pouvoirs du gérant
celui-ci doit se conformer à cette limitation au risque de voir sa responsabilité engager à l’égard
des associés. De même, un cogérant peut voir sa responsabilité engagée s’il s’agit au-delà de
ses pouvoirs lorsque les textes ont fait démonter les partitions des pouvoirs. Lorsque le gérant
dépasse ses pouvoirs et qu’une décision grave doit être prise, il y a nécessité d’obtenir le
consentement de tous les associés.

A côté des décisions individuelles prises par le gérant, il existe des décisions collectives qui
sont prises en assemblée générale ou bien par le biais d’une consultation écrite lorsqu’aucune
assemblée générale n’a été convoquée, c’est certainement dans les statuts que sont définies les
décisions qui déterminent les modalités de consultation, la question de quorum et la question
de majorité.

RESPONSABILITE DES GERANTS

La responsabilité d’un gérant peut être retenue d’abord à l’égard des associés ensuite à l’égard
de la société et enfin à l’égard des tiers. La responsabilité d’un gérant est fondée sur les fautes
qui sont commises dans l’exercice de la fonction de gérant.

Lorsqu’il existe plusieurs gérants et que ceux-ci ont commis la même faute, il y a responsabilité
solidaire à l’égard des tiers mais, une fois que la responsabilité solidaire retenue, chaque gérant
à l’égard des autres devra s’acquitter de sa part contributive. En outre, il est possible de retenir
la responsabilité d’un acte du gérant dans l’hypothèse d’un abus de confiance. Par exemple on
peut retenir le cas d’un détournement de fond.

2. Les droits des associés

Si les gérants sont statutaires, cela signifie que les autres associés n’ont pas la qualité de gérer
la société. Cependant, ceux-ci ne sont pas exclus de la vie sociale car il existe un principe de
collaboration entre tous les associés. En outre, il existe le principe de l’incessibilité et de
l’intransmissibilité des parts sociales qui permet de préserver les intérêts de l’associé. Du
principe de collaboration entre tous les associés résulte des droits liés à la gestion de la société.

LES DROITS LIES A LA GESTION DES ASSOCIES

Les associés non gérants participent à la gestion de la société en ce sens qu’ils ont un droit de
contrôle de cette gestion. A cet effet, ils peuvent recourir à la …. Par ailleurs, les associés ont
le droit de statuer au moins une fois par an sur le compte de la vie sociale. De même, ils ont le
droit d’intervenir en cas de décisions graves excédant les pouvoirs du gérant. Ils ont aussi le
droit de se prononcer sur les éventuelles modifications des statuts plus que toute modification
des statuts n’est possible qu’à l’unanimité des associés. C’est aussi un droit les associés de
consulter les livres de commerce, le bilan ainsi que le compte des pertes et profits. En
conséquence, ils peuvent demander les copies de tous ces documents (en leur frai 2 fois par an).
Enfin, les associés ont droit à leur part dans le bénéfice réalisé par la société.

LA PRESERVATION DES INTERETS : APPLICATION DU PRINCIPE


DE L’INTRANSMISSIBILITE ET DE L’INCESSIBILITE DES PARTS
SOCIALES

On considère que la SNC est une société fermée parce que tous les associés sont liés par intuitu
personae. Ce qui explique donc que les parts sociales sont incessibles et intransmissibles. De
façon exceptionnelle, les parts sociales peuvent être cédées mais à une seule condition : le
consentement unanime des associés, faute de quoi la cession des parts sociales ne saurait exister.
Cependant, il faut admettre que c’est uniquement dans les clauses statutaires que l’on va prévoir
la possibilité la cession des parts sociales à titre onéreux ou à titre gratuit. En effet, un telle va
permettre le retrait des associés excédants. Dans l’hypothèse d’une cession des parts sociales
permises, cette cession doit se faire nécessairement se faire par écrit. Cependant, pour qu’elle
soit opposable aux tiers, il faut l’accomplissement de l’une des formalités suivantes : la cession
doit être signifiée à la société par un exploit d’huissier. Ensuite, il doit y avoir acceptation de la
cession par une société dans un acte authentique. Enfin, il doit y avoir dépôt d’un original de
l’acte de cession au siège social remises par le gérant d’une attestation de dépôt.

B. LA DISSOLUTION DE LA SNC
Outre les causes communes à toutes les sociétés, il existe les causes spéciales de dissolution de
la SNC. Ces causes sont liées à la règle de l’intuitu personae. Cependant, les statuts peuvent
écarter la dissolution de la SNC afin de permettre à celle-ci de continuer ses activités.

1. LES CAUSES DE DISSOLUTION DE LA SNC

Il existe plusieurs causes de dissolution de la SNC mais on fait la distinction entre la dissolution
liée au décès de l’un des associés et la dissolution tenant à d’autres causes.

LA DISSOLUTION LIEE AU DECES DE L’UN DES ASSOCIES

Le décès d’un associé entraine en principe la dissolution de plein droit de la SNC parce que le
contrat est conclu sur la base de l’intuitu personae mais il est évident que la dissolution de la
société peut avoir des conséquences graves lorsque celle-ci prospère. Pour y remédier donc, il
est possible d’écarter la dissolution de la société dans des clauses statutaires que l’on appelle
clause de continuation. Dans ce cas la continuation va se faire soit avec les associés survivants,
soit avec tous les héritiers, soit avec certains héritiers.

La clause de continuation avec les associes survivants :

Cette clause a son fondement dans l’article 290 de l’acte uniforme qui précise qu’il doit y avoir
au moins 2 associés survivants. Cela veut dire qu’en cas d’un seul associé, la société sera
dissoute si dans un an elle n’a été régularisée. Dans l’hypothèse de la continuation de la société
avec les survivants, la question se pose de savoir quel est le sort réservé aux héritiers du de
cujus. En réponse en question, il faut savoir que les associés sont indéfiniment et solidairement
de racheter les parts sociales des héritiers. Mais, il demeure encore une autre question. Il
consiste à se demander quelle est la valeur des droits sociaux à rembourser aux héritiers. En
réponse à cette question on retient que la valeur est fixée en tenant compte du dernier inventaire
c'est-à-dire en prenant en considération l’exercice social qui a précédé le décès. En réalité ; pour
l’évaluation, la tendance est recourue à des experts après destiner la valeur de la vie sociale.

La clause de continuation avec tous les héritiers


Dans cette hypothèse, la part sociale du de cujus est transmise aux héritiers. Ainsi, le fait pour
les héritiers d’accepter la succession donne de ça fait leur consentement à la société. Mais, il
est possible que la clause de continuation avec tous les héritiers subordonne leur entrée à un
agrément et s’ils n’obtiennent pas cet agrément, les associés survivants ils seront donc
remboursés de leurs droits sociaux. Mais en pratique, il est possible que les héritiers soient les
mineurs. Par conséquent, ils ne peuvent pas y entrer car ils n’ont pas la capacité d’être
commerçant. La résolution d’une telle difficulté consiste à transformer ladite société dans un
délai d’un an à compter du décès, en une SCS afin de permettre au mineur d’être des
commandites. Mais avant la transformation de la société en commandite simple, les mineurs ne
répondent des dettes sociales qu’à concurrence des parts de leur hauteur.

La clause de la continuation avec certains héritiers

Dans cette hypothèse, la clause statutaire va préciser que la SNC va continuer avec l’un ou
quelques héritiers. Cette clause qui, du point de vue d’analyse juridique est contestable
lorsqu’on la considère comme un pacte sur son futur est cependant valable par interpellation de
l’article 1868 du code civil faite par la cour de cassation chambres réunies en date du 28 avril
1961 DALLOZ 1961 page 697. Cette solution a du reste été reprise par l’acte uniforme dans
son article 290

LES AUTRES CAUSES DE DISSOLUTION

Les autres causes de dissolution de la SNC sont : l’incapacité, la faillite et l’interdiction d’un
associé.

En effet, au terme de l’article 291 : << la société prend également fin lorsqu’un jugement de
liquidation des biens, de faillite, ou des mesures d’incapacité ou d’interdiction d’exercer une
activité commerciale sont prononcées à l’égard d’un associé…>> En pratique, il existe aussi
une clause statutaire qui va prévoir la continuation de la société afin d’éviter qu’une société qui
prospère soit dissoute. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’un associé incapable, il ne peut plus faire
partir d’une SNC et devra de remettre à celui-ci la valeur de ses droits sociaux pour laisser
continuer la société.
2. LES EFFETS DE LA DISSOLUTION

L’effet essentiel de la dissolution c’est la liquidation c'est-à-dire la réalisation de toutes les


opérations destinées à régler le passif de la société dissoute. Ces opérations sont destinées aussi
à recouvrer ou à réaliser l’actif de la société puis à établir les comptes entre les associés. C’est
les besoins de la liquidation que la société bien que dissoute va conserver la personnalité.

Les autres effets s’analysent par rapport à 2 situations :

D’abord il y a le cas où l’actif social est supérieur au passif. Dans cette hypothèse du boni de
liquidation conformément aux parts sociales ou bien au prorata des apports. Mais, si le passif
est supérieur à l’actif, les associés sont solidairement et indéfiniment tenus des dettes sociales.
Ceci a pour conséquence que chaque associé pourra être poursuivi en la totalité du passif. Mais,
celui qui aura payé aura une action récursoire contre les autres pour le paiement de leur part
contributive.
CHAPITRE 2 : LES SOCIETES EN COMMANDITE SIMPLE

La société en commandite simple (SCS) est régie par le livre 2 de l’Acte uniforme relatif aux
sociétés commerciales et au groupement d’intérêt économique.

Elle peut être définie comme la société « dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés
indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales, appelés les commandités, avec
un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports,
appelés les associés commanditaires ou en commandite ».

Le législateur a entendu appliquer aux sociétés en commandite simple la plupart des règles
applicables aux sociétés en nom collectif, dans le souci de réduire toute insécurité juridique.

La société en commandite simple présente toutefois quelques particularités, liées


principalement à la coexistence des deux catégories d’associés qui s’y retrouvent. Ces
particularités apparaissent notamment dans les règles de constitution et de fonctionnement de
la société.

PARAGRAPHE 1 : LA CONSTITUTION DE LA SCS

La constitution de la SCS repose d’abord sur des conditions générales et ensuite sur des
conditions tirées du contrat de société.

A. LES CONDITIONS GENERALES

Les conditions générales sont constituées des conditions de fond (le consentement, la capacité,
l’objet, la cause) et des conditions de forme et de publicité ainsi que de l’interdiction faite à 2
époux d’être des associés dans la même SCS

4. LES CONDITIONS DE FOND

LE CONSENTEMENT

C’est la volonté d’entrer dans une SCS en tant qu’associé. L’objet ici étant déterminé par
l’intuitu personae ne concerne que les commandités, dès lors ce type de société comporte deux
types d’associés : les commandités et les commanditaires. En effet, elle comporte au moins 2
associés (1 commandité et 1 commanditaire). Sans aucun doute le consentement doit être fait
sans vice. Par ailleurs l’erreur sur la personne d’un commandité est déterminante car elle
suppose l’absence de consentement.

LA CAPACITE

Les associés commandités doivent avoir la capacité de faire le commerce, les commanditaires
quant à eux n’ont pas besoin d’avoir la capacité commerciale, ainsi, une personne frappée
d’incapacité ou d’interdiction de faire di commerce peut être associé à un commanditaire. De
même, deux époux peuvent faire partie d’une même SCS à condition que l’un soit commandité
et l’autre commanditaire ou les deux commanditaires.

L’OBJET ET LA CAUSE

L’objet et la cause doivent être clairement définis et licites. De même, les raisons qui justifient
l’objet social doivent licites et conformes à la morale.

5. LES CONDITIONS DE FORME

Les éléments qui ont trait à la constitution d’une société en commandite simple sont transcrits
dans des statuts, revêtant la forme d’un écrit. Un acte authentique n’est, à cet égard, pas requis.
En effet, les associés peuvent recourir tantôt à un écrit sous seing privé, tantôt à un acte notarié.

A défaut d’écrit, il faut considérer, par transposition des règles applicables aux sociétés en nom
collectif, que la société est sanctionnée de nullité. L’absence d’écrit empêche en effet
l’accomplissement des mesures de publicité, requises à peine de nullité.

Les statuts de la société en commandite simple doivent comporter certaines mentions relatives
à la société. Ainsi, doivent y figurer la forme de la société, sa dénomination (suivie, le cas
échéant, de son sigle et des lettres initiales de sa forme), son objet social, son siège ainsi que la
durée pour laquelle elle a été constituée. Les statuts de la société en commandite simple doivent
également indiquer le montant ou la valeur des apports de tous les associés, la part dans ce
montant ou cette valeur de chaque associé commandité ou commanditaire, ainsi que leur part
globale dans la répartition des bénéfices et dans le boni de liquidation.

6. LES CONDITIONS DE PUBLICITE.

La première consiste en l’immatriculation au Registre du commerce et du crédit immobilier


(RCCM). Cette formalité est importante puisqu’elle confère à la société la personnalité
juridique. La société en commandite simple peut, dès lors, à compter de l’immatriculation,
conclure et prendre des engagements en son nom.
La seconde consiste en l’insertion d’un avis dans un journal habilité à recevoir des annonces
légales dans l’Etat partie du siège social. Cet avis est signé soit par le notaire, lorsque les statuts
ont fait l’objet d’un acte authentique, soit par les fondateurs. Il doit également comporter les
mentions énumérées par l’article 262 de l’Acte uniforme relatif aux sociétés commerciales et
au groupement d’intérêt économique.

L’accomplissement de ces formalités de publicité est requis, à peine de nullité, de la société,


sans que les associés et la société puissent se prévaloir, à l'égard des tiers, de cette cause de
nullité. Toutefois, le tribunal a la faculté de ne pas prononcer cette sanction, si aucune fraude
n’a été constatée.

B. LES CONDITIONS TIREES DU CONTRAT DE SOCIETE

Les conditions prévues par les parties dans les contrats de société concernent la dénomination,
les apports, l’affectio societatis puis la vocation aux bénéfices et aux pertes.

5. La dénomination sociale

L’article 294 de l’acte uniforme stipule que :<<la SCS est désignée par une dénomination
sociale qui doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots société
en commandite simple ou du sigle SCS >>. Le nom d’un associé commanditaire ne peut en
aucun cas être incorporé à la dénomination sociale, à défaut de quoi ce dernier répond
indéfiniment et solidairement des dettes sociales. La dénomination sociale ne peut comprendre
que le ou les noms d’un ou de tous les commandités.

6. Les Apports

Les apports sont soit en numéraire, soit en nature soit en industrie. Le commandité peut faire
tous les types d’apports tandis que le commanditaire ne peut pas faire d’apport en industrie. Le
montant et la valeur des apports de chaque catégorie d’associés doivent figurer nécessairement
dans les statuts. L’ensemble des apports constitue le capital social mais pour la SCS, les
dispositions de l’acte uniforme n’ont pas fixé un minimum de capital exigible à la formation de
la société.

7. L’affectio societatis
L’affectio societatis que l’on peut définir comme la volonté de s’associer pour la gestion
requiert une importance dans la SCS en ce sens que la considération de la personne est un
élément essentiel pour entrer dans une SCS.

8. La vocation aux bénéfices et aux pertes

Tout associé d’une SCS a un droit au bénéfice, par conséquent, toute clause léonine est réputée
non écrite. Cependant, ce sont les clauses statutaires qui déterminent le mode de clause de
répartition. La répartition se fait proportionnellement aux apports mais le commandité perçoit
un certain pourcentage de bénéfice avant que la répartition ne s’opère.

Les pertes sont également réparties en fonctions des clauses statutaires. Toutefois, les
dispositions légales imposent que les associés commandités soient tenus indéfiniment et
solidairement des pertes et les associés commanditaires sont tenus des pertes qu’à concurrence
de leurs apports. La solidarité entre les associés commandités est une solidarité parfaite. Ceci a
pour conséquence que les poursuites dirigées contre l’un des associés commandités produisent
des effets à l’égard des autres. La solidarité signifie aussi que lorsque l’un des associés
commandités est poursuivi il ne peut opposer ni le bénéfice de discussion ni le bénéfice de
division. Cependant, lorsque l’associé commandités poursuivi a payé, il a un recours contre les
autres commandités qui sont tenus de payer leur part contributive.

L’engagement personnel et solidaire de l’un des associés commandités aboutit aux


conséquences suivantes : un associé qui entre dans une SCS déjà constituée est tenu du passif
déjà existant et du passif à naitre. Le commandité qui se retire de la société avec le consentement
des autres est également tenu du passif antérieur à la date de son départ puis il doit faire publier
son départ de la société et s’assurer que son nom ne figure plus dans la dénomination sociale
sinon il sera tenu du passif postérieur à son départ.

Paragraphe 2 : FONCTIONNEMENT ET DISSOLUTION

A. FONCTIONNEMENT

1. Gérance de la SCS

La société en commandite simple est gérée exclusivement par les associés commandités, à cet
effet les règles relatives à la gérance de la SNC s'appliquent à cette forme de société.
a. Désignation : la personne du gérant

- Le principe

En principe, tous les associés commandités sont gérants, c'est à dire que chacun d'eux dispose
de la signature sociale et peut engager la société.

Cela se justifie car ces associés sont des commerçants indéfiniment et solidairement tenus du
passif et réputés par conséquent actifs et conscients de leurs intérêts.

- Les stipulations statutaires contraires

Deux possibilités sont offertes aux associés, qui concernent :

+ La personne du gérant : le ou les gérants peuvent être choisis parmi les associés commandités
ou non. De plus le gérant peut être une personne morale.

+ Le mode de désignation : la loi accorde aux associés la faculté de nommer leur gérant soit
dans :

* Les statuts

* Ou en prévoir leur désignation par acte ultérieur

- L'immixtion d'un associé commanditaire

L'associé commanditaire ne peut faire aucun acte de gestion engageant la société vis-à-vis des
tiers, même en vertu d'une procuration. En cas de contravention à cette prohibition, ces actes
sont valables à l’égard des tiers, mais l'associé commanditaire sera tenu solidairement avec les
associés commandités des dettes et des engagements de la société qui résultent des actes
prohibés. Suivant le nombre ou de l'importance de ceux-ci, il peut être déclaré solidairement
obligé pour tous les engagements de la société ou pour quelques-uns seulement. Cependant,
l’associé commanditaire peut accomplir des actes de gestion internes et par là intervenir dans
le fonctionnement de la société, notamment concourir à la nomination, la révocation et au
remplacement des gérants.

b. Pouvoir et révocation

- Pouvoir : Quel que soit son mode de désignation, le gérant représente la société dans la vie
juridique, à condition d'agir au nom de celle-ci, c'est à dire sous la raison sociale.
Au niveau des décisions collectives, selon l’article 302 de l’acte uniforme OHADA « toutes les
décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants sont prises par la collectivité des associés. Les
statuts fixent les modalités de consultation, en assemblée ou par consultation collective écrite,
ainsi que les règles de quorum et de majorité. Les délibérations prises en violation de ces clauses
statutaires sont nulles. ».

L’article 305 de l’acte uniforme OHADA stipule que les modifications des statuts sont décidées
avec le consentement de tous les associés commandités et la majorité en nombre et en capital
des associés commanditaires

- Révocation : Les fonctions du gérant prennent fin par la démission, le décès, l'arrivé du terme,
la révocation. Si tous les associés sont gérants ou si un ou plusieurs gérants choisis parmi les
associés sont désignés dans les statuts, la révocation de l'un d'eux de ses fonctions ne peut être
décidée qu'à l'unanimité des autres associés. Cette révocation entraîne la dissolution de la
société, à moins que sa continuation ne soit prévue par les statuts ou que les autres associés ne
la décident à l'unanimité. Le gérant révoqué peut alors décider de se retirer de la société en
demandant le remboursement de ses droits sociaux, dont la valeur est déterminée à dire d'expert
désigné par les parties et en cas de désaccord par le président du Tribunal, statuant en référé.
Toute clause contraire est réputée non écrite.

2. Droits et obligations des associés

Les associés d'une société en commandite simple sont divisés en deux catégories, les
commandités et les commanditaires

a. Les commandités :

Les commandités sont nécessairement des commerçants, s'ils n'avaient pas déjà cette qualité,
ils l'acquièrent du seul fait de leur participation à la société, cette règle qui est sans exemple
dans les autres sociétés commerciales, exerce une influence directe sur leurs obligations et leurs
droits. Les associés commandités ont également le droit de ne pas être exclus de la société sauf
en cas de liquidation ou redressement personnel ou d'impossibilité d'exercer une activité
commerciale d'un associé. Les associés commandités non gérants ont le droit 2 fois par an de
consulter et de prendre connaissance au siège social assistés, s'ils les désirent d'un conseiller,
des livres, de l'inventaire, des états de synthèse, du rapport des gérants et, le cas échéant, du
rapport du commissaire aux comptes et des procès-verbaux des assemblées. A l'exception des
inventaires, l'associé peut prendre une copie de ces documents. On outre, les associés
commandités non gérant peuvent poser des questions écrites à la gérance sur la gestion sociale,
auxquelles il doit répondu par écrit. Ce droit intéresse seulement les associés commandités non
gérants puisque ces derniers savent nécessairement comment la société est gérée.

b. Les commanditaires :

Les associés commanditaires ont le droit, à toute époque, de prendre connaissance, pour les
trois derniers exercices, des livres, de l'inventaire, des états de synthèse, du rapport de gestion
et, le cas échéant, celui du ou des commissaires aux comptes et des procès-verbaux des
assemblées et de poser par écrit des questions sur la gestion sociale, auxquelles il doit être
répondu également par écrit.

B. DISSOLUTION

La société en en commandite simple peut aussi disparaître en tant que personne morale. On
parle dans ce cas de dissolution. Ainsi, elle peut être dissoute par :

- l’arrivée du terme ;

- la réalisation ou l’extinction de son objet social ;

- l’annulation du contrat de société ;

- une décision prise par ses associés aux conditions prévues pour modifier les statuts ;

- la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande d’un associé


pour justes motifs, notamment en cas d’inexécution de ses obligations par un associé ou de
mésentente entre associés empêchant le fonctionnement de la société ;

- une décision de justice ordonnant la liquidation des biens ;

- toute autre cause prévue par les statuts.

À côté de ces causes de dissolution communes à toutes les sociétés, il existe des causes de
dissolution spécifiques à la société en commandite simple. Ainsi, la société est dissoute de plein
droit par le décès de l’associé commandité, sauf stipulation contraire. Il peut, en effet, être
stipulé dans les statuts que la société pourra continuer avec les héritiers ou successeurs de
l’associé commandité décédé.
En outre, dans le cas où les héritiers sont des mineurs émancipés et que l’associé décédé était
l’unique commandité, il faudra procéder à son remplacement. Si aucun remplaçant n’a été
trouvé, la société devra être transformée dans un délai d’un an, à compter de la date du décès
de l’associé commandité. A défaut, la société prendra fin à l’expiration de ce délai.

De même, la disparition d’une des deux catégories d’associés entraine la dissolution de la


société, dans la mesure où elle est caractérisée par la coexistence de ces deux catégories. Il en
irait notamment en cas de cession totale de ses parts par le seul associé commandité aux
commanditaires.

CHAPITRE 3 : LES SOCIETES A RESPONSABILITE LIMITEE

La Société À Responsabilité Limitée (SARL). Selon l’article 309 de l’acte uniforme relatif aux
sociétés commerciales, la SARL est une société dans laquelle les associés ne sont responsables
des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports.

Dans notre présentation nous présenterons donc la spécificité de la SARL aussi bien dans les
règles relatives à sa constitution, dans les règles à son fonctionnement que dans les règles
relatives à sa dissolution.

PARAGRAPHE 1 : LA CONSTITUTION DE LA SARL

La constitution de la SARL repose d’abord sur des conditions générales et ensuite sur des
conditions tirées du contrat de société.

C. LES CONDITIONS GENERALES

La constitution d’une société à responsabilité limitée requiert le respect de plusieurs conditions.


Par souci méthodologique, nous les classerons en trois groupes : les conditions de fond, les
conditions de forme et les conditions de publicité.

1. LES CONDITIONS DE FOND


Des conditions de fond sont, tout d’abord, exigées. Celles-ci ont trait aux associés, au capital
social et à l’objet social.

LE CONSENTEMENT

C’est la volonté d’entrer dans une SARL en tant qu’associé. Sans aucun doute le consentement
doit être fait sans vice. Par ailleurs l’erreur sur la personne est déterminante car elle suppose
l’absence de consentement.

LA CAPACITE

Les associés d’une SARL peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales. Les
personnes physiques doivent avoir la capacité de devenir associés et deux limites existent à ce
sujet : le cas du mineur et le cas du majeur incapable.

Cas du majeur incapable

Trois types de majeurs incapables sont à distinguer : le majeur placé sous tutelle, sous curatelle
et sous sauvegarde de justice.

- Le cas du majeur sous tutelle

Rien d’interdit à un majeur sous tutelle de s’associer dans une SARL mais il ne peut pas
souscrire les parts sociales personnellement, son tuteur doit agir en son nom. Une procédure
spéciale est à respecter pour la souscription en fonction de la nature des apports effectués à la
future SARL.

- Le cas du majeur sous curatelle

A la différence du majeur sous tutelle, le majeur sous curatelle peut agir personnellement pour
réaliser certains actes fixés par décision de justice. Pour les autres, l’assistance du curateur est
nécessaire. Enfin, les actes pouvant être accomplis par le majeur sous curatelle peuvent être
remis en cause grâce à l’action en nullité ou en rescision pour lésion.

- Le cas du majeur sous sauvegarde de justice


Le majeur sous sauvegarde de justice conserve l’exercice de ses droits. Il peut effectuer des
actes personnellement sauf si un mandataire a été nommé pour l’administration de ces biens,
ou qu’une décision de justice en ait nommé un.

La sauvegarde de justice permet toutefois de contester les actes contraires aux intérêts du majeur
passés pendant la sauvegarde de justice, en utilisant l’action en rescision pour lésion ou en
réduction pour excès.

Cas du mineur

Lorsqu’un mineur souhaite s’associer au sein d’une SARL, il convient de distinguer deux cas :
celui du mineur émancipé et celui du mineur non émancipé.

- Le cas du mineur émancipé

Par définition, le mineur émancipé possède les mêmes droits qu’un majeur pour accomplir les
actes de la vie civile mais il ne peut pas devenir commerçant.

La qualité d’associé de SARL n’entraînant pas attribution de la qualité de commerçant à


l’intéressé, un mineur émancipé peut s’associer dans une SARL.

- Le cas du mineur non émancipé

Un mineur non émancipé ne peut pas s’associer directement dans une SARL. Pour ce faire, le
représentant légal du mineur non émancipé doit souscrire les parts sociales en son nom.

L’OBJET ET LA CAUSE

Il faut et suffit, comme pour toute société commerciale, que l’objet soit licite. Toutefois, il se
peut que certaines réglementations interdisent l’exercice en société à responsabilité limitée de
certaines activités risquées, et ce, en raison de la faible surface financière de la société telles
que les banques ou les assurances doivent obligatoirement avoir la forme sociale de société
anonyme (SA).

2. LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE

La procédure de constitution de la SARL est proche de celle des SA :


- Des statuts doivent être rédigés indiquant notamment la forme de la société, sa durée,
sa dénomination sociale, son siège, son objet, l’évaluation des apports en nature et la
répartition des parts sociales entre les associés. Ils sont signés par tous les associés et un
exemplaire établi sur papier libre est remis à chacun d’entre eux ;

- Les règles de publicités sont identiques à celles de la SA : extraits dans un journal


d’annonce légal, enregistrement, immatriculation au RCCM, la SARL ne jouit de la
personnalité juridique qu’à compter de son immatriculation ;

- Les premiers gérants et les fondateurs sont responsables civilement et pénalement des
irrégularités commises lors de la constitution de la SARL.

D. LES CONDITIONS TIREES DU CONTRAT DE SOCIETE

Les conditions prévues par les parties dans les contrats de société concernent la dénomination,
les apports, l’affectio societatis puis la vocation aux bénéfices et aux pertes.

9. La dénomination sociale

L’article 310 de l’acte uniforme stipule : « Elle est désignée par une dénomination sociale qui
doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots : « société à
responsabilité limitée » ou du sigle : « S.A.R.L. ». »

10. Le capital social

Le capital social est la somme des apports en numéraire ou en nature au moment de la


constitution de la société. Il est au minimum d’un million (1.000.000) F.CFA et divisé en parts
sociales d’une valeur nominale minimale de cinq mille (5.000) F.CFA chacune, conformément
à l’article 311 de l’Acte uniforme. Ainsi, les apports peuvent être :

- En numéraire

En principe, les parts sociales doivent être intégralement souscrites par les associés. Elles sont
libérées pendant la souscription du capital social au moins de la moitié de leur valeur nominale,
aux termes de l’article 311-1 dudit Acte uniforme. La libération du surplus intervient en une ou
plusieurs fois dans un délai de deux (2) ans, à compter de l’immatriculation de la société au
registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM). Le retrait des fonds n’est possible qu’après
l’immatriculation de la société au RCCM.

- En nature

Ils doivent être intégralement libérés lors de la constitution de la société. Ils portent sur des
biens mobiliers et immobiliers, corporels ou incorporels (marque, brevet d’invention, fonds de
commerce). L’évaluation des apports en nature est effectuée en principe par les associés.
Cependant, si la valeur de l’apport excède cinq millions (5.000.000) F.CFA, cette évaluation
sera réalisée par un commissaire aux apports.

11. Objet social

Concernant l’objet social, il faut et suffit, comme pour toute société commerciale, qu’il soit
licite. Toutefois, il se peut que certaines réglementations interdisent l’exercice en société à
responsabilité limitée de certaines activités risquées, et ce, en raison de la faible surface
financière de la société.

12. Les associés

La SARL peut être constituée par une seule personne physique ou morale appelée « associée »,
et ceci par le biais d’un acte unilatéral. En sus, elle peut également être formée entre deux (2)
ou plusieurs personnes physiques ou morales.

Dans l’espace OHADA, les associés d’une SARL peuvent également être des époux, des
interdits (mineurs) voire des personnes frappées d’incompatibilité (avocat, fonctionnaire …).

PARAGRAPHE 2 : LE FONCTIONNEMENT ET LA DISSOLUTION DE LA SARL

C. FONCTIONNEMENT DE LA SARL
Il existe deux organes essentiels au sein de la société à responsabilité limitée, à savoir, d’une
part, les gérants qui assurent le fonctionnement quotidien de la société et, d’autre part, les
associés de la société qui détiennent le pouvoir souverain.

1. La gérance de la SARL
Nomination du gérant

Une SARL doit être dirigée par un ou plusieurs gérants. La loi exige que le gérant soit une
personne physique.

Il peut être choisi parmi les associés ou les tiers. Le gérant peut être désigné dans les statuts ou
nommé par décision ultérieure des associés représentant plus de la moitié du capital social (art
323).

Les gérants associés ou non ne doivent pas être frappés d’une interdiction d’exercer le
commerce ou déchus du droit de gérer une société.

Les pouvoirs

S’agissant des pouvoirs et des responsabilités du ou des gérants, il convient de les examiner,
d’abord, dans les relations entre associés et ensuite, dans les rapports vis-à-vis des tiers.

Dans les rapports entre les associés et en l'absence de la détermination de ses pouvoirs
par les statuts, le gérant a le pouvoir d’accomplir tous les actes de gestion entrant dans
l’objet social et doit veiller aux intérêts de la société. Il exerce donc un pouvoir de
représentation illimitée de la société. L’Acte uniforme réserve, toutefois, la possibilité
pour chacun de s'opposer à toute décision prise par un autre gérant.

Dans les rapports avec les tiers, le ou les gérants disposent de tous les pouvoirs pour
agir au nom de la société à responsabilité limitée dans la limite de l’objet social. De
plus, les actes du ou des gérants qui outrepassent l’objet social peuvent engager la
société, sauf si elle démontre que le tiers savait ou aurait dû savoir, compte tenu des
circonstances, que l’acte dépassait son objet.

Précisons, en outre, que l’opposition formée par un gérant aux décisions prises par un autre
gérant est inopposable à l'égard des tiers, à moins qu'il fasse connaître aux tiers son opposition.

Enfin, les clauses statutaires qui limiteraient les pouvoirs des gérants sont rendues inopposables
aux tiers, quand bien même ces derniers seraient de mauvaise foi et auraient connaissance de
l’existence de telles clauses.
Par ailleurs, le ou les gérants sont responsables individuellement ou solidairement envers la
société ou envers les tiers, des infractions aux dispositions législatives et réglementaires
applicables en la matière, des violations des statuts, ainsi que des fautes commises dans leur
gestion.

La révocation du gérant

Le gérant peut être révoqué par une décision des associés détenant plus de la moitié des parts
sociales. Lorsque la révocation est décidée sans justes motifs, elle peut donner paiement de
dommages et intérêts. En d’autres termes, les gérants d’une SARL ne peuvent pas être révoqués
ad nutum en dehors de toute faute (mauvaise gestion, abus de pouvoirs, etc.).

A la demande de tout associé, le gérant peut aussi être révoqué par la juridiction compétente en
matière commerciale, pour cause légitime. Cette disposition permet aux associés minoritaires
de se prémunir contre un abus de majorité des associées à l’égard d’un gérant.

2. Les droits des associés

Les associés dans une SARL ont plusieurs droits et prérogatives.

Les associés ont un droit à l’information :

Information permanente : tout associé peut, à toute époque de l’année, prendre


connaissance, au siège social, des comptes annuels, des rapports soumis aux assemblées,
des procès-verbaux d’assemblées, le tout pour les trois derniers exercices ;

Information préalable à la tenue de l’assemblée annuelle d’approbation des comptes :


les gérant est tenu d’adresser à chaque associé, quinze jours au moins avant la tenue de
l’assemblée, des documents suivants : compte annuels, inventaire, rapport de gestion,
textes des résolutions proposées, rapport du commissaire aux comptes s’il en existe un ;
Information préalable à la tenue des autres assemblées.

La loi prévoit en outre les trois prérogatives suivantes :

Droit pour tout associé de poser des questions écrites au gérant préalablement à la tenue
d’une assemblée annuelle d’approbation des comptes ;

Droit, deux fois par exercice, pour tout associé non gérant de poser des questions écrites
au gérant sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation ;
Droit pour un ou plusieurs associés représentant au moins un dixième du capital social
de demander une expertise de gestion.

Ils ont par ailleurs le droit de participer aux décisions collectives. L’approbation annuelle
des comptes est une décision ordinaire qui doit être prise obligatoirement en assemblée réunie
dans les six mois de la clôture de l’exercice. Les décisions extraordinaires ayant pour objet de
statuer sur la modification des statuts doivent être prises par des associés représentant au moins
les trois quarts du capital social.

Enfin, ils ont droit aux dividendes et au boni de liquidation.

B. DISSOLUTION DE LA SARL
La société à responsabilité limitée peut disparaître sous sa forme d’origine et renaître sous une
autre forme de société. Cette opération est appelée la transformation.

La transformation ne donne pas lieu à la création d'une personne morale nouvelle. Elle ne peut
être effectuée que si la société à responsabilité limitée dispose, au moment de la transformation,
de capitaux propres d'un montant au moins égal à son capital social et si elle a établi et fait
approuver par les associés les bilans de ses deux premiers exercices.

En outre, l’opération ne peut être réalisée que d’après un rapport d'un commissaire aux comptes
attestant, sous sa responsabilité, que les conditions énoncées par l’Acte uniforme sont bien
réunies. Lorsqu'il n'existe pas de commissaire aux comptes, celui-ci est choisi par le gérant
conformément aux articles 694 et suivants. L’Acte uniforme sanctionne de nullité toute
transformation faite en violation de ces dispositions.

Par ailleurs, lorsque la transformation implique une aggravation de la responsabilité des


associés, elle doit être approuvée à l’unanimité. Tel serait notamment le cas si la société prenait
la forme d’une société en nom collectif.

Enfin, précisons que, dans l’hypothèse d’une transformation, les statuts de la société à
responsabilité limitée doivent être adaptés à la législation propre à la nouvelle forme de société
commerciale.

La société à responsabilité limitée peut également disparaître en tant que personne morale. On
parle dans ce cas de dissolution.
Soulignons, à cet égard, que la société à responsabilité limitée est soumise aux causes de
dissolutions communes à toutes les sociétés commerciales. Ainsi, elle peut être dissoute par :

- l’arrivée du terme ;

- la réalisation ou l’extinction de son objet social ;

- l’annulation du contrat de société ;

- une décision prise par ses associés aux conditions prévues pour modifier les statuts ;

- la dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente, à la demande d’un associé


pour justes motifs, notamment en cas d’inexécution de ses obligations par un associé ou de
mésentente entre associés empêchant le fonctionnement de la société ;

- une décision de justice ordonnant la liquidation des biens ;

- toute autre cause prévue par les statuts.

À côté de ces causes de dissolution communes à toutes les sociétés, il existe des causes de
dissolution spécifiques à la société à responsabilité limitée.

Ainsi, elle est dissoute de plein droit, lorsque le capital social devient inférieur au minimum
légal, sauf stipulation contraire.

La société à responsabilité limitée peut également prendre fin, à défaut d’avoir augmenté le
capital social à un montant minimum d’un million de FCFA afin de le mettre en harmonie avec
l’Acte uniforme au plus tard le 31 décembre.

La société peut enfin être dissoute si les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à
la moitié du capital social.

À contrario, la société à responsabilité limitée ne prend pas fin en cas d’interdiction, de faillite
ou d’incapacité d’un associé. Elle n’est pas non plus dissoute par le décès d’un associé, à moins
que les statuts n’en disposent autrement.
CHAPITRE 4 : LA SOCIETE ANONYME

C'est la société de capitaux par excellence. Elle est réglementée spécifiquement par les articles
385 et suivants de l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement
d‘intérêt économique.
La société anonyme se définit comme une société commerciale dans laquelle les associés
appelés actionnaires ne sont responsables qu'à concurrence de leurs apports et dont les droits
d'associés sont représentés par des actions. C'est d'ailleurs, pour cela qu'ils sont qualifiés
d'actionnaires.
On peut distinguer deux sortes de société anonyme : celle qui ne fait pas appel à l’épargne
publique ; constituée généralement entre amis, parents, ou patrons et salariés ; et celle qui fait
appel à l’épargne publique, qui est une société de grande taille, dont les actions sont cotées en
bourse. Cette dernière est la plus répandue dans la pratique. Malgré cette différence, la loi leur
applique quasiment les mêmes règles.

PARAGRAPHE 1 : LA CONSTITUTION DE LA SA

LES CONDITIONS GENERALES DE CONSTITUTION


Ce sont les conditions de fond, de forme et de publicité applicables à la formation du contrat de
toutes les sociétés commerciales.
Les conditions de fond
Ce sont :
- Un consentement libre (exempté d’erreurs, dol et violence) et intègre ;
- La capacité des parties à prendre la qualité d’associé ;
- Un contenu (objet et code) licite et certain.
On distingue aussi :
- La mise en commun des apports ;
- L’intention de collaborer à la gestion de la société communément appelée « affectio
societatis » ;
- La recherche de bénéfice ou d’économie et la participation des associés aux
bénéfices ou aux pertes.
Les conditions de forme
Le contrat de société doit être passé par écrit. Cet écrit constitue les statuts de la société, il peut
être un acte notarié ou un acte sous signature privé authentifié chez un notaire.
Les conditions de publicité
Il s’agit essentiellement de :
- L’immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit mobilier ;
- De l’enregistrement de l’acte de constitution (le contrat ou les statuts) auprès du
service fiscal du siège social ;
- Du dépôt du contrat au greffe du tribunal des affaires commerciales, ainsi que tous
les autres actes de nomination ;
- De l’insertion au journal officiel et/ou dans un journal d’annonces légales d’un avis
de constitution ;
- Déclaration sociale à la CNPS.

LES CONDITIONS TENANT AU CONTRAT DE SOCIETE ANONYME


L’analyse des règles de constitution spécifiques à la SA s’articulera principalement autour de
conditions de fond relatives aux actionnaires et au capital social, ainsi que des conditions de
forme, variant en fonction de la nature des apports des actionnaires.

Les conditions de fond relatives aux SA

Actionnaires
La SA peut être constituée par une seule personne physique ou morale appelée « actionnaire »
par le biais d’un acte unilatéral.
En sus, elle peut également être formée par deux (2) ou plusieurs personnes. Dans l’espace
OHADA, les actionnaires d’une SA peuvent également être des époux, des interdits (mineurs),
voire des personnes frappées d’incompatibilité (avocat, fonctionnaire…).
Capital social
Le capital social d’une SA est au minimum de dix millions (10.000.000) F.CFA, et est divisé
en actions dont la valeur nominale est librement déterminée dans les statuts par les actionnaires,
conformément à l’article 387 de l’Acte uniforme. Ce montant étant exprimé en nombre entier.
Cependant, le capital social des SA, faisant appel à l’épargne public ou ayant des titres inscrits
à la bourse des valeurs, est d’au moins cent millions (100.000.000) F.CFA.
La souscription du capital social doit être intégrale et doit intervenir avant la date de la signature
des statuts ou de la tenue de l’assemblée générale constitutive.
Dans cette société, les actionnaires peuvent effectuer des :
- Apports en numéraire : ils ont la possibilité de libérer le quart (1/4) du montant du capital
social lors de la constitution de la société, sous réserve de libérer le surplus au plus tard
trois (3) ans à compter de l’immatriculation de la société au registre du commerce et du
crédit mobilier (RCCM).
- Apports en nature : ces apports doivent être obligatoirement évalués. En effet, le
commissaire aux apports est requis d’office pour tout apport en nature.
Toutefois, les apports en industrie sont interdits dans les sociétés anonymes, selon l’article 50-
1 alinéa 1 dudit Acte Uniforme.

Les conditions de forme relatives aux SA


La procédure de constitution de SA, au niveau de sa forme, peut varier en fonction de la nature
des apports des actionnaires.
En effet, cette procédure comporte en général plusieurs phases, notamment :
- L’établissement des bulletins de souscription ;
- Le dépôt des fonds et de la déclaration notariée de souscription et de versement (DNSV)
: c’est un acte notarié certifiant que le montant des souscriptions déclarées est conforme
au montant figurant sur les bulletins de souscription et que celui de versement est
conforme au montant porté sur l’attestation bancaire délivrée.
- La signature des statuts,
- La tenue du 1er conseil d’administration : en cas de constitution de la SA avec Conseil
d’Administration ;
- La publicité : l’immatriculation au RCCM, et l’insertion d’un avis dans un journal
d’annonces légales.

Néanmoins, la constitution d’une SA par des apports en nature exige obligatoirement la tenue
d’une assemblée générale constitutive, permettant d’évaluer lesdits apports.
Cette assemblée permettra de constater la libération du capital social, d’adopter les statuts, de
nommer les premiers administrateurs, les commissaires aux comptes…

La dénomination sociale
La SA est désignée par une dénomination qui doit être immédiatement précédée ou suivie des
mots « société anonyme » ou du sigle SA.

PARAGRAPHE 2 : LE FONCTIONNEMENT ET LA DISSOLUTION DE LA SA

LE FONCTIONNEMENT
La gérance
Le mode d’administration de chaque société anonyme est déterminé de manière non équivoque
par les statuts qui choisissent entre :
- SA avec conseil d’administration ;
- SA avec administrateur général.

Société anonyme avec conseil d’administration

La société anonyme peut être administrée par un conseil d’administration composé de trois
membres au moins et de douze membres au plus. Selon l'article 415 de l’AUSCGIE : « La
société anonyme avec conseil d'administration est dirigée soit par un président-directeur-
général, soit par un président du conseil d’administration et un directeur général ».
Une société anonyme avec Conseil d'Administration en OHADA peut donc opter entre deux
modes de gestion et d'administration :
Le mode de direction avec Président Directeur Général (appelé mode moniste) ;
La dissociation des fonctions de Directeur Général et de ceux de Président du Conseil
d'administration (appelé mode dualiste).
MODE MONISTE
Dans ce type de gouvernance, le Président du Conseil d'Administration cumule ses fonctions
avec celles de Directeur Général : c'est « la gouvernance réunie ». Il détient donc, à côté de ses
fonctions de Président du Conseil d'administration, les pouvoirs et les responsabilités du
Directeur Général. C'est la raison pour laquelle le législateur aurait d'ailleurs conservé
l’appellation de « Président Directeur Général ». La formule de gouvernance avec Président
Directeur Général est généralement critiquée pour sa concentration des pouvoirs dans
l'entreprise entre les mains d'une seule et même personne : le Président Directeur Général. C'est
lui qui gère la société au quotidien et préside en même temps le Conseil d'Administration chargé
lui aussi de contrôler de façon collégiale cette gestion.
MODE DUALISTE
Dans ce cas, la gestion quotidienne de la société est confiée au Directeur Général, tout en
conservant une partie de la gestion au Président du Conseil d'Administration qui représente les
actionnaires : c'est « la gouvernance dissociée ». Contrairement au premier mode de direction,
dans le second, le Directeur Général est le véritable chef d'entreprise. A ce titre, il est investi
des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société en même
temps qu'il dispose du pouvoir de décision et d'action pour le compte de la société, dans la limite
de son objet social. Ce dernier représente la société notamment dans ses rapports avec les tiers
et en est donc le représentant légal. Dans le même temps, les pouvoirs du Président du Conseil
d'Administration sont limités en ce qu’il représente le Conseil d'Administration, organise et
dirige les travaux de celui-ci. Il a donc simplement un rôle de représentation et d'organisation
du Conseil d'Administration, et ne représente pas la société dans ses rapports avec les tiers.
Telle qu'elle est prévue par l'Acte Uniforme de l'OHADA relatif au Droit des Sociétés
Commerciales, notamment en ses articles 477 et suivants, la gouvernance en mode dual a
l'avantage de déconcentrer la direction de la société en répartissant tous les pouvoirs entre le
Conseil d'Administration, le Président du Conseil d'Administration et le Directeur Général.
Cette formule présente l'inconvénient majeur décrié de plus en plus, de disperser les organes de
prise de décisions en créant au passage une confusion des rôles entre ces trois organes pourtant
bien différents.

Société anonyme avec administrateur général


Au terme de l’article 494, les sociétés anonymes comprenant un nombre d’actionnaires égal ou
inférieur à trois (3) ont la faculté de ne pas constituer un conseil d’administration et peuvent
désigner un administrateur général qui assume, sous sa responsabilité, les fonctions
d’administration et de direction de la société.

NOMINATION ET MANDAT DE L’ADMINISTRATEUR GENERAL


Le premier administrateur général est désigné dans les statuts. En cours de vie sociale,
l’administrateur général est nommé par l’assemblée générale ordinaire. Il est choisi parmi les
actionnaires ou en dehors d’eux. (Article 495)
L’article 496 énonce que la durée du mandat de l’administrateur général est fixée librement par
les statuts sans pouvoir excédée six (6) ans en cas de nomination en cours de vie sociale et de
deux (2) ans en cas de nomination par les statuts. Ce mandat est renouvelable.
Aucune personne ne peut exercer simultanément plus de trois (3) mandats d’administrateur
général de sociétés anonymes ayant leur siège sur le territoire des Etats partie.

ATTRIBUTIONS DE L’ADMINISTRATEUR GENERAL


L’article 498 précise que l'administrateur général assume, sous sa responsabilité,
l'administration et la direction générale de la société. Il la représente dans ses rapports avec les
tiers. II convoque et préside les assemblées générales d'actionnaires. Il est investi des pouvoirs
les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société et les exerce dans la
limite de l’objet social et sous réserve de ceux expressément attribués aux assemblées
d’actionnaires par le présent Acte uniforme et, le cas échéant, par les statuts.
Selon l’article 508, en cas d’empêchement temporaire de l’administrateur général, ses fonctions
sont provisoirement exercées par l’administrateur général adjoint lorsqu’il en a été nommé un.
A défaut, les fonctions d’administrateur général sont provisoirement exercées par toute
personne que l’assemblée générale ordinaire des actionnaires juge bon de désigner.
En cas de décès ou de démission de l’administrateur général, ses fonctions sont exercées par
l’administrateur général adjoint jusqu’à la nomination, par le plus prochain assemblé général
ordinaire, d’un nouvel administrateur général.
Les responsabilités des dirigeants
Les organes chargés de l’administration de la Société Anonyme peuvent, dans l’exercice de
leurs fonctions, causer un préjudice autant aux actionnaires, aux tiers, qu’à la Société Anonyme
elle-même. A cet effet, le législateur OHADA a prévu des sanctions tant au plan civil qu’au
plan pénal, pour les fautes que les dirigeants sociaux seraient amenés à commettre.
- Responsabilité civile : les administrateurs et les autres dirigeants de la Société
Anonyme sont individuellement ou solidairement responsables des dommages qu’ils
pourraient causer par leurs fautes. Cette responsabilité est à distinguer de la
responsabilité de la société elle-même.
En outre, la violation des dispositions légales statutaires peut engendrer des préjudices pour
lesquels une réparation sera demandée.
Une mauvaise administration de la société, par exemple en cas de défaut de surveillance de la
direction, peut causer un préjudice pour lequel une réparation sera demandée également.
Lorsque les dirigeants sociaux ont causé un préjudice à un tiers ou à un actionnaire
personnellement, celui-ci dispose d’une action individuelle pour demander réparation. Mais si
le préjudice est causé à la société elle-même, l’action sociale sera intentée donc par les
représentants de la société.
- Responsabilité pénale : Notons que les infractions concernées ici sont les délits relatifs
à l’administration de la société, les délits relatifs aux bilans et aux dividendes, les délits
relatifs à la tenue des AG, les délits relatifs aux mouvements du capital social et ceux
relatifs à la dissolution de la société.
Relativement à ces infractions, encourent une sanction pénale :
Les dirigeants sociaux qui, de mauvaise foi, font des biens ou du crédit de la
société un usage qui s’avère contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins
personnelles, matérielles ou morales ; ou pour favoriser une autre personne
morale dans laquelle ils étaient intéressés directement ou indirectement.
Les dirigeants sociaux qui, en l’absence d’inventaire ou au moyen d’inventaires
frauduleux auront, sciemment, opéré entre les actionnaires la répartition de
dividendes.
Les dirigeants sociaux qui auront présenté de faux états financiers et comptables
pour dissimuler la véritable situation de la société…
- Responsabilité en cas de règlement judiciaire ou de liquidation de biens : La
responsabilité des dirigeants en cas de procédure collective d’apurement du passif est
très lourde. Lorsqu’il existe un cas de règlement judiciaire ou un cas de liquidation de
biens et que la procédure laisse apparaitre une insuffisance d’actifs, le juge saisi dans
cette procédure peut décider que les dettes sociales seront supportées par les dirigeants
en faute de gestion ayant contribué à cette insuffisance d’actifs. La responsabilité sera
également retenue personnellement contre le dirigeant, en cas de règlement judiciaire
ou de liquidation de biens, dans les situations suivantes :
Le dirigeant social a exercé une activité commerciale personnelle ; soit par
personne interposée, soit sous le couvert de la personne morale afin de masquer
ses agissements.
Le dirigeant a disposé du crédit ou des biens de la société comme de ses biens
propres.
Le dirigeant a poursuivi de façon abusive, dans son intérêt personnel, une
exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des paiements.

Les assemblées générales dans une SA


Deux types d'assemblées générales peuvent avoir lieu au sein d'une société anonyme, à savoir
d’une part l’assemblée générale des actionnaires et, d’autre part, l’assemblée générale des
obligataires.
- L’assemblée générale des actionnaires regroupe les actionnaires de la société ainsi
que les détenteurs des parts bénéficiaires, afin qu'ils délibèrent sur toute une série de
sujets liés à la société, son fonctionnement ou plus fondamentalement son existence.

On distingue les assemblées générales ordinaires et extraordinaires.


L’assemblée générale extraordinaire se réunit exceptionnellement afin de prendre des
décisions financières et structurelles importantes. Elle est seule habilitée à modifier les
statuts, à autoriser les fusions, scissions, transformations et apports partiel d’actifs,
transférer le siège social et dissoudre par anticipation la société ou en proroger la durée.
L’assemblée générale ordinaire est la réunion qui doit se tenir au moins une fois par an,
dans les six mois de la clôture de l’exercice social. Elle est convoquée par le conseil
d’administration ou par l’administrateur général, et prend toutes les décisions autres que
celles réservées expressément à l’Assemblée extraordinaire.

- L’assemblée générale des obligataires réunit les personnes qui ont consenti un prêt à
la société. Ce groupement jouit de la personnalité juridique et est représenté par un à
trois mandataires choisis par élection.

Ici aussi on distingue les assemblées générales ordinaires et extraordinaires.


L’assemblée générale ordinaire est habilitée entre autres à délibérer sur la
nomination des représentants de la masse, la durée de leurs fonctions,
l’éventuelle fixation de leurs rémunérations et leur convocation ; ensuite sur
toute mesure qui a pour objet d’assurer la défense des obligations et l’exécution
du contrat d’emprunt ainsi que les dépenses de gestion inhérentes à ces mesures
; et enfin sur toute autre mesure ayant un caractère conservatoire ou
d’administration.
L’assemblée générale extraordinaire, quant à elle, est compétente pour délibérer
sur toute proposition de nature à modifier les statuts.

Rôle du commissaire au compte


L’Acte Uniforme prévoit principalement un contrôle par les associés/actionnaires, et un
contrôle par le commissaire aux comptes.
Les actionnaires peuvent, individuellement ou collectivement, procéder à certains contrôles sur
l’activité de la société et les actes de gestion de ses dirigeants.
Le commissaire aux comptes sera justement chargé de veiller au respect de l’égalité entre les
associés/actionnaires et de leurs droits. Dans les SA avec conseil d’administration,
l’autorisation préalable du conseil d’administration puis l’approbation de l’assemblée générale
annuelle doivent être obtenues, après rapport spécial du commissaire aux comptes. Le
commissaire aux comptes contrôle les états financiers de synthèse arrêtés par la société et rédige
un rapport général à ce sujet qui sera présentée à l’AG annuelle des actionnaires. Il a par ailleurs
une mission permanente, à l’exclusion de toute immixtion dans la gestion, de vérifier les valeurs
et documents comptables et de contrôler la conformité de la comptabilité aux règles en vigueur.
Il vérifie la concordance des comptes avec le rapport de gestion, et il signale à l’AG les
inexactitudes et irrégularités qu’il a soulevées, voire révèle au Ministère Public les faits
délictueux dont il a pu avoir connaissance.
Il a droit, toute l’année, d’opérer les vérifications et contrôles qu’il juge opportuns et peut se
faire communiquer toutes pièces qu’il juge utiles à l’exercice de sa mission. Le commissaire
aux comptes doit être convoqué à toutes les réunions de l’AG, à peine de nullité s’il devait y
présenter un rapport.
Le commissaire aux comptes peut déclencher aussi une procédure d’alerte en interrogeant le
dirigeant de la société sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation de
la société, en préconisant des mesures à prendre pour remédier à cette situation, et en informant
la juridiction compétente au cas où les réponses ou mesures du dirigeant ne lui paraissent pas
suffisantes.

Droits des associés dans la SA


Les associés ont de nombreuses prérogatives notamment :
- le droit de convocation aux assemblées générales ;
- le droit de voter lors des décisions collectives ;
- le droit de communication, et à l’information : durant les quinze jours précédant les assemblées
générales les associés ont la possibilité de poser des questions par écrit et ils peuvent à toute
époque consulter les états financiers, le rapport de gestion, etc. ;
- le droit de percevoir une quote-part des bénéfices, ici au prorata des apports de chaque
actionnaire, sauf dispositions statutaires contraires ;
- le droit de céder librement des actions sur conditions prévues pour les céder.

La préservation des intérêts dans les SA en cas de cession des parts sociales
Dans une SA, les parts sociales ou actions sont des titres librement cessibles et négociables.
Toutefois, si les actions émises sont toutes nominatives ; c’est-à-dire enregistrées « au nom »
de leur détenteur ; peuvent être prévues, dans les statuts ou dans une convention d’actionnaires,
certaines clauses qui assujettissent ces cessions à des restrictions, telles que des clauses
d'inaliénabilité, d'agrément ou de préemption. Ces clauses ont pour but d'éviter qu'un tiers
indésirable, par exemple un concurrent, ne s'introduise dans le capital social.
La clause d'inaliénabilité ou d'incessibilité interdit à un actionnaire de céder les titres qu'il
détient pendant une certaine période.
La clause de préemption oblige, quant à elle, l'actionnaire voulant céder ses titres à les proposer
d'abord aux bénéficiaires désignés dans la clause, à savoir généralement des actionnaires
existants mais, il peut également s'agir de tiers.
Enfin, La clause d'agrément est celle qui oblige l'actionnaire voulant céder ses titres à obtenir
l'autorisation préalable d'un organe de la société (généralement le conseil d'administration) ou
d'un tiers sur la personne du candidat cessionnaire.
Ces clauses doivent être limitées dans le temps et justifiées par un motif sérieux et légitime à
tout moment. Par ailleurs, lorsque la limitation résulte d'une clause d’inaliénabilité, l'application
de la clause ne peut aboutir à ce que l'incessibilité soit prolongée plus de dix ans.

LA DISSOLUTION DE LA SA
Les causes
À côté des causes de dissolution communes à toutes les sociétés, il existe des causes de
dissolution spécifiques à la société anonyme.
La première est celle tirée de l’insuffisance du montant du capital. La société peut en effet être
dissoute lorsque le capital social devient inférieur au minimum légal, soit à un montant de
10.000.000 francs CFA.
La seconde est celle tirée de la perte partielle du capital social. Cette perte, pour entrainer la
dissolution de la société, doit être de moitié. Le conseil d’administration ou, le cas échéant,
l’administrateur général est tenu, dans les quatre mois de l’approbation des comptes ayant fait
apparaître cette perte, de convoquer l’assemblée générale extraordinaire en vue de décider de
la dissolution anticipée de la société.
Si les actionnaires refusent de prendre une décision en ce sens, les capitaux propres doivent être
constitués à concurrence d’une valeur au moins égale à la moitié du capital de la société, et ce,
au plus tard avant la clôture du deuxième exercice suivant celui au cours duquel les pertes ont
été constatées. A défaut, la société doit, dans le même délai, réduire le capital social d’un
montant correspondant au moins à celui des pertes subies qui n’ont pu être imputées sur les
réserves.
Lorsque l’assemblée générale extraordinaire n’a pas pu être convoquée ou n’a pas pu délibérer
valablement sur la dernière convocation, tout intéressé est en droit de solliciter en justice la
dissolution de la société.

Les effets
La société anonyme est dissoute sous les effets prévus aux articles 201 et 202 du droit uniforme.
Ainsi, ces effets sont les suivants :
- la publication dans un journal habilité à recevoir les annonces légales du lieu du siège social ;
- le dépôt au registre du crédit immobilier, actes, ou procès-verbaux de décision ou constatation
de la dissolution ;
- la modification de l’inscription au registre du commerce et du crédit immobilier.
La dissolution n’a d’effet à l’égard des tiers qu’à compter de sa publication par avis inséré dans
un journal habilité à recevoir les annonces légales dans l’état partie du siège social.

Si pluripersonnelle, la dissolution de la société entraine de plein droit sa mise en liquidation.


Néanmoins, la personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation et
jusqu’à clôture de celle-ci.
Sinon si, unipersonnelle, la dissolution entraîne la transmission universelle du patrimoine de la
société à l’associé unique, sans qu’il y ait lieu de liquidation. Les créanciers peuvent faire
opposition à la dissolution, devant la juridiction compétente, dans le délai de 30 jours à compter
de la publication de celle-ci. Ainsi, la juridiction compétente rejette l’opposition ou ordonne
soit le remboursement des créances, soit la constitution de garanties si la société en offre et si
elles sont jugées suffisantes. La transmission du patrimoine n’est réalisée et il n’y a disparition
de la société qu’à l’issue du délai d’opposition ou, le cas échéant, lorsque l’opposition a été
rejetée ou que le remboursement des créances a été effectué ou les garanties constituées.
Les dispositions du troisième paragraphe ne sont pas applicables aux sociétés dont l’associé
unique est une personne physique. Dans ce cas, la dissolution de la société entraîne de plein
droit sa mise en liquidation.
CHAPITRE 5 : LES SOCIETES PAR ACTION SIMPLIFIE

La SAS a été introduite en droit OHADA à la faveur de la réforme du droit des sociétés
intervenue en 2010. Selon l'article 853-1 de l'acte uniforme du droit des sociétés
commerciales, « la société par actions simplifiée est une société instituée par un ou plusieurs
associés et dont les statuts prévoient librement l'organisation et le fonctionnement de la
société sous réserve des règles impératives du présent livre. ». Les associés de la société par
actions simplifiée ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports et
leurs droits sont représentés par des actions.
Notre exposé consistera donc à mettre en lumière la singularité de la société par action
simplifiée.
Nous commencerons par énoncer les conditions de constitution d’une SAS. Ensuite nous
décrirons le fonctionnement d’une telle société et enfin nous présenterons les règles relatives à
sa dissolution.

PARAGRAPHE I : LA CONSTITUTION DE LA SAS

A- CONDITIONS GENERALES
1- Conditions de fond

Le consentement

Le contrat de société se forme librement c’est-à-dire que les parties qui s’engagent doivent
échanger leurs consentements. L’expression de consentement résulte de la signature de l’acte
créateur de la société. Mais à défaut d’écrit comme la société de fait entre les époux, le
consentement sera prouvé par tous les moyens. Par ailleurs comme dans tout contrat le
consentement doit être exempt de tout vice à savoir : l’erreur, le dol et la violence. Dans la
société unipersonnelle le problème lié à l’expression de consentement ne se pose pas, puisque
l’associé unique n’a pas d’autres personnes en face.

La capacité

En principe, toute personne, physique ou morale, peut créer une société de forme juridique SAS.
Et ce, peu importe son âge (majeur ou mineur), sa situation de famille et sa nationalité. En effet,
cette société par actions ne nécessite en aucune façon de détenir la qualité de commerçant.
Néanmoins, pour pouvoir constituer une SAS, il convient de respecter certaines conditions
légales. Notamment, pour les mineurs non émancipés et majeurs déclarés « incapables ».
Cas du majeur incapable

À l’instar des mineurs non émancipés, les majeurs déclarés incapables (majeurs sous tutelle,
sous sauvegarde de justice et sous curatelle) peuvent également prendre part à la mise en place
d’une SAS. Toutefois, ils ont besoin d’un représentant légal pour défendre leurs intérêts.
Pouvant être un tuteur ou un curateur, ce représentant agit ainsi en leur nom et pour leur compte.
Il lui appartient alors entre autres de :

Souscrire les parts sociales de la société


Effectuer l’apport au capital
Signer les statuts de la SAS

Cependant, toute formalité menant à la conclusion de contrats par ces personnes majeures
protégées par la loi doit impérativement se conformer à la procédure d’autorisation prévue par
les dispositions légales. Dans le cas contraire, il est tout à fait possible de remettre en cause la
démarche et d’annuler l’acte ainsi conclu, ou encore de devoir procéder à une modification des
statuts en cours d’exploitation.

Cas du mineur

- Cas du mineur émancipé

À ce jour, aucune disposition législative ou règlementaire n’interdit à une personne qui n’a pas
encore atteint la majorité de devenir associé d’une SAS, ni même d’en devenir un gérant
majoritaire. En pratique, si une personne mineure souhaite contribuer à la création de cette
société commerciale, elle doit tout simplement effectuer un acte d’apport. Il va sans dire que
les choses sont beaucoup plus simples pour un mineur émancipé. C’est-à-dire un mineur âgé de
16 ans révolus émancipé par autorisation du juge des tutelles. En effet, il dispose de la même
capacité juridique que les personnes majeures. Dès lors, parmi tous les actes de la vie civile
qu’il peut accomplir sans restriction, il y a la possibilité de s’associer à la constitution d’une
SAS. Concrètement, il peut souscrire en son nom propre au capital de la société en formation.

- Cas du mineur non émancipé


Pour ce qui est des mineurs non émancipés, des règles spécifiques sont à prendre en
considération. Effectivement, comme ils sont juridiquement incapables, ils ne peuvent en
aucune manière participer personnellement à la création d’une SAS même s’ils ont
l’autorisation du juge des tutelles pour exercer en société. Autrement dit, ils n’agissent pas eux-
mêmes en leur nom. Aussi, pour pouvoir monter une telle entreprise, ils doivent être représentés
par une personne majeure chargée de protéger leurs intérêts. La souscription des actions de la
SAS, la réalisation des apports au capital et la signature des statuts constitutifs de la structure
incombent donc à leur représentant légal. Ce dernier peut être :

Les deux parents qui bénéficient conjointement de l’autorité parentale


Un parent seul investi de l’autorité parentale (à la suite d’un décès ou d’un divorce)
Un tuteur

À noter que contrairement à un mineur émancipé, un mineur non émancipé ne peut pas
prétendre à une fonction de direction au sein de la SAS en formation.

L’objet et la cause

Ils doivent être licites c’est-à-dire non prohibés par la loi. L’objet de la société consiste dans
l’exploitation poursuivie par les parties à savoir l’activité qui doit être écrite et déterminée dans
les statuts. La cause c’est la raison pour laquelle l’exploitation c’est-à-dire l’activité est
envisagée.

2- Conditions de forme

La procédure de constitution de la SAS obéit aux règles de constitution classique à savoir


l’enregistrement des actes, l’immatriculation au RCCM, et la publicité légale.

L’enregistrement de l’acte créateur

L’acte créateur des sociétés doit être d’abord constaté par écrit et ensuite publié. Cet acte
contient les statuts de la société. Les statuts sont considérés comme le contrat de société
lorsqu’il s’agit de plusieurs associés, mais lorsqu’il s’agit d’un associé unique le statut consiste
dans l’acte de volonté d’une seule personne si les statuts sont rédigés par acte sous-seing privé
il est nécessaire d’établir plusieurs originaux pour l’accomplissement de formalités. L’Acte
Uniforme retient une solution contraire car, il est dit, au terme de l’article 115 de cet AU « si,
contrairement aux dispositions du présent AU, le contrat de société ou, le cas échéant, l’Acte
Uniforme unilatéral de volonté n’est pas établi par écrit et que, de ce fait, la société ne peut être
immatriculée, la société est désormais, société créée de faite. Elle n’a pas la personnalité
juridique ». Cette solution est certainement concevable lorsqu’il s’agit d’une société
pluripersonnelle mais elle reste contestable lorsqu’il s’agit de société unipersonnelle. Car la
société unipersonnelle est presqu’impossible à admettre en l’absence d’un écrit. En effet en
l’absence de la manifestation de volonté dans un acte écrit, il sera difficile de distinguer un
entrepreneur individuel de l’associé unique d’une société unipersonnelle.

Il faut savoir que c’est l’immatriculation qui confère la personnalité juridique à la société
commerciale et qui lui permet en cette qualité.

L’immatriculation au RCCM

Pour créer une SAS, il est nécessaire d’accomplir plusieurs formalités qui aboutiront à son
immatriculation au registre du commerce et des sociétés. Voici les étapes :

- Rédiger les statuts de la SAS ;


- Déposer les apports en numéraire sur un compte bloqué ouvert au nom de la société en
formation ;
- Évaluer les apports en nature et faire intervenir un commissaire aux apports ;
- Finaliser et signer les statuts de la SAS ;
- Nommer les dirigeants sociaux (sauf si cela a été fait directement dans les statuts) ;
- Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- Remplir la déclaration de constitution de la SAS ;
- Déposer la demande d’immatriculation au greffe.

La publicité légale

Les sociétés commerciales, à l’exception de société en participation, doivent faire connaître


leur existence au tiers. Il ne s’agit pas d’une formalité qui consiste à informer le tiers mais il
s’agit d’une règle de constitution de la société dont l’inapplication est sanctionnée.
B- CONDITIONS SPECIFIQUES
1- La dénomination sociale

Art 853-2 de l’acte uniforme : La société est désignée par une dénomination sociale qui doit
être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots « société par actions
simplifiée » ou du sigle « SAS ».

Lorsque la société ne comprend qu'un associé, elle est désignée par une dénomination sociale
qui doit être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots « société par
actions simplifiée unipersonnelle » ou du sigle « SASU ».

2- Le capital social

Le montant du capital social de la SAS est librement déterminé dans les statuts, ainsi que le
montant de la valeur nominale de ses actions.

Ce faisant, les apports peuvent être :

En numéraire

En nature

En industrie : c’est la mise à la disposition effective au profit de la


société de connaissances techniques, professionnelles ou de services, aux termes de
l’article 50-1 dudit Acte Uniforme.

Le montant du capital social ainsi que celui du nominal des actions est fixé par les statuts.

La SAS peut émettre des actions inaliénables résultant d’apports en industrie, en vertu
de l’article 853-5 paragraphe 2 dudit Acte Uniforme. Les modalités de souscription et de
répartition de ces actions sont déterminées par les statuts.

Cet apport en industrie donne droit à l’attribution de titres sociaux sans valeur nominale,
ouvrant droit au vote, au partage des bénéfices, et de l’actif net. Ces titres ne sont pas
cessibles, ni transmissibles, en raison de son caractère intuitus personae.

3- L’objet social

La nature et le domaine d’activité forme son objet social. Il faut que l’objet soit licite.

4- Les associes
La SAS peut être constituée par une seule personne physique ou morale appelée « associée » ;
elle peut également être formée par plusieurs personnes.

Dans l’espace OHADA, ses associés peuvent également être des époux, des interdits
(mineurs) voire des personnes frappées d’incompatibilité (avocat, fonctionnaire,).

Dans le cas où l’un des associés est marié, il n’a pas besoin d’informer préalablement son
conjoint ni d’obtenir son autorisation pour employer des biens communs avant d’effectuer un
apport à la SAS ou la SASU.

Toutefois, le consentement du conjoint reste obligatoire lorsque le bien commun correspond à


un immeuble, un fonds de commerce, des droits sociaux non négociables, une exploitation,
des droits par lesquels est assuré le logement de la famille.

De plus, le consentement est requis pour l’apport de tout bien commun lorsque le contrat de
mariage comporte une clause d’administration conjointe.

La création de la SAS peut se faire :

- Ab initio : par le fait de plusieurs personnes morales ou de personnes physique


voire une personne physique.
- Par la transformation : elle peut être le fruit du passage d’une SA à une SAS ou
le fait d’une SNC à une SAS.

PARAGRAPHE 2 : FONCTIONNEMENT ET DISSOLUTION DES SAS

D. FONCTIONNEMENT DE LA SAS

3. La gérance de la SAS
Désignation et révocation des gérants
LA DESIGNATION DES GERANTS

La SAS se particularisant par la liberté contractuelle, les associés choisissent leur mode de
direction. Ce faisant, elle est administrée par un Président, selon les modalités statutaires.

Ce Président peut être une personne physique ou une personne morale (représentée par une
personne physique). Il pourra éventuellement être assisté par un Directeur Général ou un
Directeur Général Adjoint.

Ainsi, l’organisation et le fonctionnement de la SAS relève des statuts, savoir la seule volonté
commune des associés. Les statuts arrêtent les conditions de direction de la société. Ils sont
relatif aux conditions de révocation, de nomination des dirigeants, à leur nombre, à la durée
de leurs mandats, à leurs modes de rémunération, voire leurs pouvoirs

Les associés peuvent aussi créer des organes collégiaux avec toute liberté de fixer leur
dénomination (conseil d’administration, comité directeur, comité exécutif, bureau…), ainsi
que leurs fonctions respectives et le mode de décision (majorité simple, qualifiée,
unanimité…).

LA REVOCATION D’UN GERANT

Dans les SAS, les conditions liées à la révocation du président sont librement prévues dans les
statuts.
Il est ainsi possible de prévoir une révocation avec ou sans juste motif, avec ou sans préavis,
et prononcée suivant des modalités librement fixées (organe compétent, conditions de
vote…).

Attention : il n’est pas possible de prévoir que le président associé ne participe au vote de
l’assemblée sur sa révocation. Autrement dit, si le dirigeant est l’associé majoritaire et que la
décision est du ressort de l’assemblée des associés, il a la maîtrise de cette décision.
Le président de SAS peut obtenir des dommages et intérêts en cas de révocation abusive.
Les mêmes règles s’appliquent si d’autres dirigeants sont également nommés.

Pouvoir et responsabilité des gérants


POUVOIRS DES GERANTS
Le texte de base qui détermine les pouvoirs des gérants est Article 853-8. Mais, en matière, il
faut distinguer les pouvoirs des gérants à l’égard des tiers puis les pouvoirs des gérants à
l’égard des associés

Les pouvoirs des gérants à l’égard des tiers :

La société est représentée à l'égard des tiers par un président désigné dans les
conditions prévues par les statuts. Le président est investi des pouvoirs les plus étendus pour
agir en toute circonstance au nom de la société dans la limite de l'objet social.

Dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du président qui ne
relèvent pas de l'objet social, dans les conditions et limites fixées à l'article 122 ci-dessus.

Les statuts peuvent prévoir les conditions dans lesquelles une ou plusieurs personnes autres
que le président, portant le titre de directeur général ou de directeur général adjoint, peuvent
exercer les pouvoirs confiés à ce dernier par le présent article.

Les clauses des statuts, les décisions des organes sociaux limitant les pouvoirs du président,
du directeur général ou directeur général adjoint sont inopposables aux tiers.

Les pouvoirs du gérant à l’égard des associés :

Peu importe ce qui est prévu par les associés dans les statuts de la SAS, les pouvoirs du
président sont limités par l’objet social de la société. Le président qui accomplit un acte en
dehors de l’objet social de la société peut engager sa responsabilité.

Ensuite, le président de SAS ne peut pas exercer les pouvoirs qui sont attribués aux autres
organes de la société, et notamment ceux de l’assemblée des associés : modification des
statuts, nomination d’un commissaire aux comptes, transformation en une autre forme de
société…

Les associés de SAS définissent librement dans les statuts l’étendue des pouvoirs du président
de SAS. Ils peuvent, par ailleurs :

- Autoriser le président à effectuer certaines modifications statutaires (modification de


la dénomination sociale, modification de l’objet social, etc.),
- Prévoir la mise en place d’une autorisation préalable des associés ou d’un organe
spécifique pour certaines opérations : emprunts importants, cautions, achat d’un
immeuble…
Il est donc possible (et également conseillé) de limiter plus ou moins les pouvoirs du président
et également de créer d’autres organes de direction et/ou de contrôle (directeur général, comité
de direction, conseil d’administration…)

Responsabilité des gérants

Les règles fixant la responsabilité des membres du conseil d'administration des sociétés
anonymes sont applicables au président et aux dirigeants de la société par actions simplifiée
Lorsqu'une personne morale est nommée président ou dirigeant social d'une société par actions
simplifiée, les dirigeants sociaux de ladite personne morale sont soumis aux mêmes conditions
et obligations et encourent les mêmes responsabilités civile et pénale que s'ils étaient président
ou dirigeant social en leur nom propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la
personne morale qu'ils dirigent.
Les associés de la société par actions simplifiée ne sont responsables des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et leurs droits sont représentés par des actions.

4. La cession d’actions

Les statuts peuvent, dans les conditions qu'ils déterminent, soumettre toute cession d'actions
ou de valeurs mobilières donnant accès au capital à l'agrément préalable de la société et à un
droit de préemption (art 853-18). Les statuts de la société peuvent prévoir l'inaliénabilité des
actions ou des valeurs mobilières donnant accès au capital pour une durée n'excédant pas dix
(10) ans (art 853-17).

E. LA DISSOLUTION DE LA SAS
Les modalités de dissolution n’étant pas encadrer par l’acte uniforme, il convient de veiller à
organiser celle-ci dans les statuts.

1- Causes de dissoulution

La dissolution d’une SAS par décision de ses associés

C’est le cas le plus courant : la dissolution est décidée à l’amiable par les associés. Il faut alors
se reporter aux statuts de la SAS pour connaître le détail des modalités de la prise de décision.
En effet, un associé peut avoir le droit de s’opposer à la dissolution, ou une procédure de
rachat de titres peut être prévue pour les actionnaires n’ayant pas souhaité la dissolution et
soucieux de voir perdurer la SAS. A noter : lorsqu’un associé se retrouve avec la totalité des
actions en sa possession, la SAS n’est pas dissoute mais c’est le régime de la SAS
unipersonnelle qui s’applique.

La dissolution prévue par les statuts de la SAS

Les statuts d’une société par actions simplifiée peuvent inclure des causes automatiques de
dissolution. Ils doivent alors lister les événements concernés, par exemple :

Le décès ou le retrait d’un associé important de la société, ou la dégradation de sa


situation financière (« faillite ou déconfiture »). Attention : ce type de clause n’est pas
autorisé dans les statuts d’une SAS à capital variable ;
Le changement de contrôle d’un associé personne morale (par fusion ou acquisition
notamment) ;
La modification substantielle des conditions de marché (augmentation de prix, perte
de débouchés commerciaux…) ou des pertes de la SAS pendant plusieurs exercices
consécutifs ;
Le changement de lois importantes pour l’activité de la société ou la suppression d’un
régime fiscal avantageux.

Si l’un de ces événements prévus dans les statuts survient, la procédure de dissolution de la
SAS est enclenchée automatiquement.

La perte de la moitié du capital social

Comme pour d’autres types de sociétés, la loi prévoit la dissolution d’une SAS lorsque ses
capitaux propres passent sous la barre de la moitié du capital social. L’équipe dirigeante
dispose alors d’un délai de 4 mois après l’approbation des comptes pour organiser un vote des
associés. Ceux-ci sont libres de décider de dissoudre la société par anticipation ou de
poursuivre l’activité. Dans ce dernier cas, l’entreprise doit renflouer ses capitaux propres au
minimum à hauteur de la moitié de son capital social, dans un délai de deux exercices suivant
la constatation des pertes. Elle a également la possibilité de réduire son capital social. Le
montant de cet abaissement correspond au minimum aux pertes qui n’ont pas impacté les
réserves.

A savoir également, toute personne intéressée au dossier peut demander au tribunal de


commerce de statuer pour dissoudre la SAS.

La dissolution pour « juste motif », décidée par un tribunal

En plus du cas des pertes supérieures à la moitié du capital social, le tribunal de commerce
peut prononcer la dissolution d’une SAS, sur saisie d’un associé, lorsqu’un « juste motif » est
apporté. C’est notamment le cas lorsqu’un associé manque à ses obligations, ou lorsque
l’activité de la SAS est compromise par une mésentente entre associés.

D’autres causes de dissolution d’une SAS

Au terme de la durée de vie prévue dans ses statuts, une société par actions simplifiée est
dissoute. Il en est de même lorsque la société réalise l’objet pour laquelle elle a été créée.
Dans ces deux cas, les associés conservent le droit de proroger l’existence de la SAS. En
revanche, la dissolution de la société est effective lorsqu’un jugement du tribunal prononce sa
liquidation judiciaire ou ordonne la cession totale de ses actifs.

Par ailleurs, la fusion de la SAS avec une autre entité ou la scission de la SAS sont également
deux motifs de dissolution de la société. A noter qu’un crime ou un délit commis par la SAS
entraîne la remise en cause de son existence.

2- Les effets de dissolution

Dissoudre une société par actions simplifiée (SAS) engendre certaines conséquences. Elles
ont un lien avec la société elle-même (qui se retrouve en attente de liquidation) mais
également avec les mandataires sociaux et les associés. Des mesures de publicité permettent
d’assurer la transmission de l’information aux tiers.

Date à partir de laquelle la dissolution de la SAS prend effet

La date d’effet de la dissolution dépend de la cause qui a entraîné la fermeture de la SAS.


Ainsi, il peut s’agir de la date à laquelle :
La durée prévue dans les statuts arrive à expiration (on parle de « terme ») ;
Un événement prévu par les statuts et mettant fin à la société se produit ;
L’objet social se réalise ou subit une extinction ;
Un tribunal prononce la liquidation judiciaire de la société ;
Les associés votent la dissolution volontaire anticipée ;
Les juges prononcent la nullité du contrat de société.

Effets vis-à-vis de la SAS de sa dissolution

Dès que la dissolution de la société par actions simplifiée est actée, la société se retrouve
plongée dans une période de liquidation. Il en existe deux sortes : la liquidation amiable ou la
liquidation judiciaire. Dans le premier cas, la SAS dispose de fonds suffisants pour
désintéresser ses créances. Dans le second, elle se trouve en état de cessation des paiements
(seul un tribunal peut statuer).

La personnalité morale de la société subsiste pour les besoins de la liquidation. Un


liquidateur, nommé par les associés, va se charger de d’effectuer un inventaire, de vendre
l’actif et de rembourser le passif.

Au final, la SAS disparaîtra lorsque les associés demanderont au greffe du tribunal de


commerce sa radiation du registre du commerce et des sociétés (RCS).

Effets vis-à-vis des mandataires sociaux de la dissolution d’une SAS

L’entrée de la SAS dans le processus de dissolution marque l’arrêt des fonctions exercées par
les mandataires sociaux. Ainsi, le président ainsi que l’éventuel directeur général se trouvent
dessaisis des mandats qu’ils exercent.

Le liquidateur ainsi nommé récupère les fonctions des dirigeants. Il représente notamment la
société en liquidation et demeure le destinataire des courriers adressés. A ce titre, il doit
rendre des comptes aux associés en cours de mandat et à l’issue de celui-ci avec
l’établissement des comptes définitifs de liquidation. Les associés le libéreront de ses
fonctions lorsqu’ils prononceront la clôture de la liquidation.

Effets vis-à-vis des actionnaires de la dissolution d’une SAS


Lorsqu’une SAS est dissoute, elle ne doit plus exploiter son activité. Les associés doivent
veiller à cet arrêt complet. Dans le cas contraire, on considère qu’il s’agit d’une nouvelle
personne morale : une société de fait.

Les associés vont devoir :

Approuver les comptes de liquidation ;


Donner quitus au liquidateur ;
Et prononcer la clôture de la liquidation.

Par ailleurs, s’il subsiste un reliquat après l’apurement des dettes, les associés pourront, sous
certaines conditions, le percevoir. Il s’agit de procéder au partage des capitaux propres. Enfin,
ce sont eux qui demanderont (sauf délégation de pouvoir), la radiation du RCS de la SAS.

Effets vis-à-vis des tiers de la dissolution d’une SAS

Toute personne qui y trouve un intérêt doit avoir connaissance de la dissolution d’une SAS.

C’est pourquoi la loi impose la publication d’une annonce légale dans un journal habilité à en
diffuser. Il convient d’ailleurs d’en publier deux : la première informe de la dissolution de la
SAS tandis que la seconde indique la liquidation définitive.

De plus, la SAS doit préciser dans toutes ses correspondances, la mention « société en
liquidation » après sa dénomination sociale.

La disparition de la SAS est opposable aux tiers lorsque le greffe du tribunal de commerce a
procédé à la radiation de la société.

CHAPITRE 6 : LA NOTION DE GROUPE DE SOCIÉTÉS EN DROIT OHADA.

L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt


économique définit en son article 173 les groupes de sociétés comme étant l’ensemble formé
par des sociétés unies entre elles par des liens divers qui permettent à l’une d’elles de
contrôler les autres.
De cette définition, l’on peut déduire les caractéristiques des groupes de sociétés.

Les groupes de sociétés sont caractérisés par l’existence d’un lien entre les sociétés (1) ainsi
que par la détention par l’une d’elles d’un pouvoir de décision (2).
1. LE LIEN ENTRE LES SOCIÉTÉS.

Selon l’article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du


groupement d’intérêt économique, la société commerciale est créée par deux (2) ou plusieurs
personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une activité des biens en numéraire ou
en nature, ou de l’industrie, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie
qui peut en résulter.
L’absence de précision en ce qui concerne la nature de la personne partie au contrat de société
laisse la possibilité aussi bien aux personnes physiques qu’aux personnes morales d’être
associé dans une société. De ce fait, une société peut avoir la qualité d’associé dans une autre
société.
En contrepartie de leurs apports, les associés reçoivent des titres émis par la société. Ces titres
leur confèrent en principe les droits et obligations suivants :
le droit sur les bénéfices réalisés par la société lorsque leur distribution a été décidée ;
le droit sur les actifs nets de la société lors de leur répartition, à sa dissolution ou à
l’occasion d’une réduction de son capital ;
le cas échéant, l’obligation de contribuer aux pertes sociales ;
le droit de participer et de voter aux décisions collectives des associés.

Les titres sociaux relient les sociétés en conférant à certaines des droits et à d’autres des
obligations.

2. LE CONTRÔLE DES SOCIÉTÉS.

Les titres sociaux confèrent en principe le droit de participer et de voter aux décisions
collectives des associés. Le droit de vote de chaque associé est de ce fait proportionnel à sa
participation au capital de la société. Un associé peut par conséquent avoir plus de droits
qu’un autre. Lorsqu’un associé a plus de la moitié des droits de vote, il détient au sein de la
société un pouvoir de décision. Dans les sociétés anonymes par exemple, l’assemblée
générale ordinaire statuant à la majorité des voix exprimée, la détention de plus de la moitié
des droits de vote permet de prendre toutes les décisions pour lesquelles cette assemblée est
compétente.

Une société est présumée détenir le contrôle d’une autre société :


lorsqu’elle détient, directement ou indirectement ou par personne interposée, plus de la
moitié des droits de vote ;
lorsqu’elle dispose de plus de la moitié des droits de vote en vertu d’un accord ou d’accords
conclus avec d’autres.

Le contrôle des sociétés est l’élément qui permet de distinguer la notion de groupe de sociétés
de notions voisines que sont la participation dans le capital d’une autre société et la société
mère et filiale. En effet, si la notion de groupe de sociétés repose sur le contrôle qu’une
société a sur les autres, celle de participation et de société mère et filiale repose sur la fraction
du capital qu’une société possède dans une autre.

Une société peut posséder plus de la moitié du capital d’une autre sans en avoir le contrôle
c’est le cas lorsqu’une partie des actions détenues sont des actions de préférence créées sans
droit de vote.

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