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SOCIÉTÉ HYDROTECHNIQUE DE FRANCE

SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE FILTRATION

Colloque d'hydrotechnique - 20 et 21 novembre 1985

Transfert de matière et hydrodynamique


dans les procédés de séparation. par membranes


Applications des membranes d'osmose Inverse
au traitement de l'eau
Applications of inverse osmosis membranes
in the treatment of water
L. Daniel
Degrémont, Rueil-Malmaison

Le dessalement des eaux saumâtres a été le premier domaine important d'application de l'osmose
inverse.
D'abord limités aux petites installations, surtout dans le secteur industriel, les développements, tant au
niveau des membranes qu'au ,niveau des modules et de la connaissance des prétraitements à appliquer,
permettent maintenant de couvrir avec succès des domaines variés allant du traitement de l'eau présentant
un fort indice d'encrassement tel que la réutilisation d'eau' résiduaire, jusqu'à la réalisation de grandes
stations d'osmose inverse sur eau de mer.

The desalinization of brackish water has been the first important field as regards the application of
inverse osmosis.
Initially restricted to small installations mainly in the industrial sector, both as regards membranes and
modules and a knowledge of the pretreatments to be applied, developments now cover a wide range of
fields ranging from the cleansing of water with a high coefficient of dirt accumulation, such as the re-use
of effluent, to the production of large inverse osmosis stations al sea.

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1986055


578 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1986

Dans tous les domaines industriels se présen- d'osmose inverse :


tent des étapes de purification d'eau ou ou de
liquides nobles, séparation de mélanges, de Une expression liant les débi ts la conver-
concentration de produits valorisables ou sion (Yl, rapport du débit de perméat (Qp) sur
d'élélnents polluants. Depuis toujours, la le débit en alimentation du module (Q ), sui-
réponse à ces problèmes a été thermique ou , A
vant l'expresslon :
mécanique floculation, décantation, filtra-
tion, centrifugation, distillation. Ces métho- Y(\) ,. 100,QP
ùes éprouvées de longue date, ont démontré
QA
l'étendue de leurs possibilités, mais leurs
limites qualitatives et quantitatives sont son corollaire est le facteur de concentration
connues : la recherche de puretés plus élevées (Fe) qui compare le débit d'alimentation (QA)
et de rendement accrus obligent les indus- au rejet concentré (QR)
triels à rechercher des alternatives.
FC ~ QI'. ou encore F0= fOO
i"O'O=Y
Les membranes en général, et celles destinées QR
à l'omose inverse en particulier, peuvent Ainsi, pour une conversion y 75\ on aura
d~sormais fournir dans la plupart des cas une FC = 4.
solution à ces problèmes.

si on suppose que les sels ne passent pas à


En 20 ans, elles sont sorties du laboratoire travers la membrane, ils seront donc concen-
pour s' inplanter dans pratiquement tous les trés 4 fois.
secteurs industriels. Une autre preuve de leur
potentiel : la recherche y est très active, on
est vite pas=é des premières membranes commer- Le deuxième él~ment est le passage de sel
cialisées, à la durée de vie limitée, à des (PS), indicatif de la perméabilité aux sels de
produits capables de résister aux agressions la membrane. Il est égal au rapport entre la
chimiques et biologiques, en même temps que salinité du perméat IC p ) sur la salinité de
diversifiés pour s'adapter à des conditions de l'eau d'alimentation ICA)
trùvail plus sévères, leur permettant de con-
quérir de nouveaux marchés.
PS 1\) ~

Après un rappel succinct, relatif à la con-


ception d'une installation d'osmose inverse,
aux membranes les plus courantes actuellement Pour exprimer le même concept, on utilise
et à leur configurations, nous passerons en aussi le terme -rejet de sels· de la membrane,
revue quelque unes de leurs nombreuses appli- donnant sa capacité à retenir ceux-ci. Il est
cations. exprimé par la différence à 100 du passage de
sel.

Rejet de sels 1\) 100 - PS


1. PARAMETRES DE FONCTIONNEMENT
Le schéma de base (fig.l) consiste à mettre en
série une pompe haute pression et un module :
l'eau pure traverse la membrane tandis que le 2. STRUCTURE D'UN POSTE D'OSMOSE INVERSE
rejet concentré est évacué en continu par
l'intermédiaire d'une vanne de détente.
Dans la pratique, une unité d'osmose inverse
consiste en une juxtaposition de modules élé-
mentaires selon une géométrie déterminée.

Ceci conduit à une grande facilité d'extra-


Fi&.l - Sch~~ d. base d'un module pola tion et d'adaptation des uni tés à la di-
versité des traitements.
Deux paramètres prlnClpaUX permettent de SUl-
vre le fonctionnement d'une installation
L. DANIEL 579

Le schéma de montage. le plus simple est un


l'installation, diluant quelque peu, de ce
montage' en· parallèle. Tous les modules tra-
fait, l'eau d'alimentation.
vaillent dans les mêmes conditions de pression
et de conversion. Ce système (fig. n02) est
utilisé pour la plupart des unités de faible
3. FACTEURS INFLUENCANT LES PERFOR.'1ANCES
capacité. Deux manoMètres situés en amont et
en aval des modules permettent de contrôler en
Les deux paroJrnètres-clés, '1u~ sont conversion
permanence la perte de charge à l'intérieur du
et passage de sel, liés à la grande diversité
système. Deux débitmètres (M), sur l'eau trai-
des eaux susceptibles d'être traitées par
tée et sur Ip. rejet, visualisent la conversion
osmose inverse, iMpliquent des contraintes
qui est réglée par une vanne de régulation.
nCMbreuses et variées dans les domalnes phy-
si~ues, chimiques et biologiques.

Parmi les facteurs physiques,: on peut citer


1 tout d'abord

de par sa nature organique, la membrane est


tr~s se~sible à la temn~ratu~e : quand elle
augl:1ente, le débit s'accroît, r,:ais la perte
1. E~u brute de débi t, liée au temps de fonctionnement
2. Rejet
(compaction) devient prcipondérante. Dans la
J. [.lU produit.
3 pratique, la température maxlmale acceptable
se situe entre 40 et 50 OC.
FiC. 2 - Uont~g. en parallèle.
La connaissance de la teneur en matières en
sus~ension. q~'clle soit d'orlgine mlnérale
On peut aussi utiliser, pour augmenter le taux
ou organlque, est prépondérante polir le
de conversion, une disposition des modules en
choix d'une OSMose inverse. Les risques de
série (fig.3) : le rejet du 1er étage alimente
dépô ts sur les membranes, en tra î nan~ la
les modules du second étage. Une pOMpe inter-
per~e des performoJnccs obligent soit à éli-
médiaire n'est pas nécessaire puisque la pres-
Miner au préalable ces colloIdes par un
sion disponible au rejet du premier étage est
prétraiteMent oJdap~é (par exemple flocu-
très peu différente de la pression d'ali~enta­
lation-décantoJtion suivi d'une filtration),
tion du second. Un tel système, habituellement
ou bien choisir une géométrie liMitant les
aonelé Montage en "série rejet d , atteint aisé- dépôts.
M~~t des conversions de 70 à 90\ (série de 2
ou 3 étages).
La préci~itation des sels minéraux est un
facteur chimique important. L'osmose inverse,
en tant que procédé de séparation et de con-
cent~atiol\, permet aux sels peu solubles, tels
1
que les sulfates de calcium, barium et stron-
tiUM, fluorure de calcium, silice, d'attein-
dre leur produit de solubilité et de colmater
le module. DoJns ce CoJS, un prétraitement doit
donc être mis en oeuvre pour réduire la con-
centration de l'un des ions constituant le sel
1. Eau brute pouvant précipiter, ou de le sequestrer. A ce
2. Rejet titre, on utilisera l'un des procédés suivants
). Eau produi te
: vaccination acide, décarbonatation ou adou-
3 cissement chiMique, échange d'ion par résine,
désiliciage, déferrisation.
FiC_ 3 - Hontac_ série-rejet
Le pli, très variable, surtout dans les trai-
tements destinés aux industries chiffiiques,
Pour la production d'eaux de haute qualité, on
peut, dans les deux extrêmes, provoquer des
peut utiliser un traitement en deux étapes :
hydrolyses en coupant les chaînes de polymères
"série production". La production du 1er étage
constituant les membranes. Le domaine accepta-
est reprise par un groupe de pompage et trai-
ble, variable suivant les membranes, est mal-
tée une nouvelle fois. Le rejet de la seconde
gré tout étendu : de pH 2 à 11.
étape, peu concentré, est recyclé en tête de
580 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1986

Les facteurs microbiologiques peuvent, dans


certaines chaines de traitement, revêtir une plus épaisse de la membrane ne constitue que
grande importance, soit par l'action directe la "couche support" perméable, n'assurant que
des bactéries sur les membranes, soit par la résistance mécanique.
l'effet de colmatage que leur croissance occa-
sionne. Le contrôle de ces développements Actuellement, les plus répandues sont :
s'opère à l'aide de nombreux procédés biosta-
tiques, parmi lesquels on trouve principale- les membranes en acétate de cellulose (mé-
ment: chlore, ozone, ultra-violets. lange de mono- di- et triacétate ) : elles
peuvent être dégradées biologiquement, mais
en revanche acceptent la présence de chlore.
Elles travaillent dans une gal:une de pH rela-
4. LES QUALITES O'UNE MElœRANE tiveœent restreinte, de 4 à 7 ;
les membranes en polyamide aromatique :
insensibles à l'hydrolyse bactérienne, mais
Les éléments trop contraignants pour l'osmose le contact avec les oxydants doit être
devront donc être réglés préalablement par évité ; elles acceptent des pH de 4 à 11 ;
prétraitcment ; mais bien évidemment, les et plus récemment, les composites, carac-
membranes doivent posséder un certain nombre térisées par leur couche active très mince
de qualités propres pour permettre leur appli- (0,04 à 0,1 pm) permettant des flux élevés
cation à l'industrie: la gamme de pH acceptés est large : de 2 à
11.
un rejet de sel élevé et un flux de perméat
important, et cela pour une pression d'opé- Les configurations se répartissent en 4 prin-
ration la plus faible possible ; cipaux groupes :
une bonne résistance à la compaction au
cours du temps ; - Les membranes planes (fig.4) sont destinées
une présentation aussi dense que possible au traitement de solution à viscosité moyen-
(surface membranaire par rapport au volume ne ; le volume mort, peu important qu'elles
ùu r..odule), afin de réduire l'encombrement présentent, les expose par contre à de gran-
et les coûts liés à l'enveloppe qui doit des pertes de charge et à des risques de
résister aux hautes pressions ; colmatage.
une compatibilité chimique avec les fluides
à traiter ;
une bonne stabilité mécanique et chimique,
afin de résister aux contraintes des pré-
traite~ents, variations de pH et de .tempé-
~aturc, nettoyages chimiques et interven-
tions de maintenance.

5. MDlBRANES ET CONFIGURATIONS

Ces spécifications, nombreuses et variées, ont


donc obligé les concepteurs de modules à dé-
velopper, non seulement des me~ranes perfor-
r~antes, mais aussi à étudier les différentes
configurations adaptées, afin de répondre le
Citieux possible aux différentes contraintes
posées par les applications industrielles.
Fig.4 - Membranes planes.
Les membranes d'osmose sont dites "asymétri-
ques" car la face en contact avec l'eau à
dessaler est dense est extrêmement fine. Elle
est appelée "couche active" et constitue la
barrière aux sels, tout en présentant une - Les membranes à enroulement spirale (fig.5),
certaine per;aéabilité à l'eau. La partie la autour du tube collecteur de perméat. En
opération, l'eau à traiter circule longitu-
L. DANIEL 581

àinalement et le perméat est dirigé vers le


collecteur central. Plusieurs éléments peu-
vent ainsi ~tre placés en série dans un mime
cylindre de pression & ":
) ~ ...... "- ~~;:==•. -, . 1 . -.. • :~~~1

~ =~'F~El,::~~~~
1
C D E
Fil_ 6b - ~odul. ~ libre creuse

1. Alit"lcntolcion A. Enveloppe
2. Peméolt &. PI.quo Epoxy
3. Roj.t c. ribre crcuse
O. Pl.1quc Ei"oxy
t. Surport poreux
f. Prise: éch.J:"ltil1on

TiC. 5 - H~abr~nc spir~le

1. Alïlllcnco1cion A. Collecteur de production


2. Sortie perr.i~t 1. [sp~ceur
3. Sorti. rejet C. }1c:br.1ne
D. Adhésif. - Les membrùnes tubul~ircs (fig.7) sont fixées
sur la face interne d'un cylin:::rc supporc
Les nel.,branes fibres creuses (fig. Ga et
poreux. lui-l:'ême à l'intérieur d'un suppor:
6b). c~r~ccér~~ées F~r leur iaible ùi~~ètre
rigide percé de trou~. pcrm~ttilnt de résis-
(environ ~O p~ intérieur et 100 p~ exté-
ter à la pres5ion àe fo~ctionncmcnt.
rieur) .
En opération. l'eau il. tr~itcr circule il.
l'intérieur du tube, le pernéat étant récu-
péré à l'cxtérieur.

Les grandes vitesses permises destinent


cette configurùtion au trùitcment d'efflu-
as ~ lCO Il:>
ents chargés en rr.atières en suspension et il.
viscosité élevée.
pe~u cine.
0,1 ~ 1 }O

Conccntr~t
ri&.6~ - fibre creuse pcr.::iat

Leur compacité est donc remarquable, par


exemple : 160 m2 pour 800 000 fibres dans un
module de la cm de diamètre et de 1 m de
longueur.

FiC. 1 - ~odu1e tubul.ire.


Les fibres d'osffiose, disposées longitudi-
na ler.lent. sont balay~es par l'eau à trùi ter
circul~nt du centre vers la périphérie du
nodule. 6. ACTIONS D'EPURATION DES MEHBRAllES

Les applications de l'os~ose inverse vont donc


Le perméat, circulant à l'intérieur des découler des quali tés des membrùnes dans les
fibres, est collecté à un extrémité et le différents domaines d'épurùtion.
concentrùt, rejeté à l'ùutre.
Epuration physique

A l'opposé des avantages liés à sa capacité, L'osmose inverse permet de retenir tous les
cette configuration ace roi t la sensibilité éléments physiques, colloldaux d'une taille
aux accumulùtions de dépôts de toutes origi- supérieure ou égale à 0,005 micron, soit 40
nes. fois mieux que les plus fins moyens de fil-
582 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1986

tration actuellement utilisables. Les hydrates de carbone et les glycols sont


en général bien rejetés quand leur masse
r.loléculùire est supérieure à 100.
- Epuration chimique
100

Le rejet de sel est l'un des atouts majeurs


to

10
(
de c~tte technique • Bien que dépendant des
ions considérés et des conditions d' opéra- c 70

tion, l'oswose inverse per~et d'obtenir, ~


" 60
"
dans le per:;,éa t, une salinité entre la et .."
.~

.0 1
100 fois plu!; faible que celle l'eau ali- ..,
u '0
~entant le ~odule.
..."
~ JO

•0

10
En règle générale, plus la valence de l'ion
se:a faicle, plus réduit sera le passage de 100 200 300 .00 SOQ
sel. D'autres coru.le les bicarbonates et le poids moléculaire
fluor voient leur passage lié au pH. Les gaz FiC_ 8 - Effet du poid.s molécul.aire sur 1.
dissous, par contre, passent entièrement à rejet dei hydrates de carbon3tes et
de Slycol ••
travers la r.ler.lbrane. On aura ainsi. par
exer..ple, pour une membrane type moyenne
pression, travaillant à 30 bars et une r.lem- Pour les acides organiques et leurs sels
brane haute pression à 55 cars : sodiques, le facteur indicatif le plus im-
portant est le rapport entre forme aciùe et
forr.le saline, dans la mesure où cette der-
Passage de sels \ ni ère es t mieux re jetée pilr la mer;;brane. La
connaissance du pH et du pl' (constante de
dissociation) sont donc déter~inant.

[·Iembrane l·~embrane
Fig. 9 -
moyenne haute
pression pression Effet du poids molé.cul~ire sur 1.
rejet d'3cide orc~nique

+ M

Sodiur.l Na la 1,5
::
- ..,u
Chlorure Cl
2
la 1,5
.." : ~giS: ~~g~i~~~~
• .acide c:aproiqu

Calcium ca +
2-
4
4
0,6
0,6
.".
.~

Sulfa.tes 504
.;----;;--,;;'-~.;;-_:..
"'.. . ;;--;,,;;;_
.. -;.:::
••:-'7.:,--:-:::,....J
3- 0,3 poids molécul.aire
Phosphates P0 2
4 ECCet.du pli sur les rejets d'acide
Dioxyde de carbone u~::=;:;;;;;;;;;;;;;;;:::== _ _--,
CO 100 100
2
U
."
~
phénol

."".
.~
PK 9.9

l' " ., "


pli

- Epuration organique
Pour les
alcools non ramifiés, les rejets
L'efficacité des membranes à l'égard des
aUCJ~entent avec la masse r.loléculaire pour
proùuits organiques dissous est très varia-
plafonner vers 70\ à partir d'une ~asse de
ble. 70. A partir d'une masse de 100, la solubi-
lité devient trop faible pour un traiter.lent
par osmose.
L. DANIEL 583

'00
. FiC' la - EHet du poids llIOlécuhiu
sur 1. rejet des alcools
Les utilisateurs chercheront soit à concentrer
des poroduits valorisables et utiliseront pour
14 chaIne linéaire.
cela la fraction rejet des rcodules, soit à
JO éli~iner des polluants ou des sels en récupe-

..
~

U
. rant le per~éat .

..,..
MH

.
c' o

...
~
~ '0

)0
7.1.- Les industries alimentaires utilisent en
21J
général les mem~ranes tubulaires ou
10 planes, car elles recherchent une déshy-
dration partielle de produits colma-
o ~:lO'---,":"o--"--"--JO--I4--to--'-00--t10 tants.
Poidt oolicul.lir.

L'effet stérique (ral:lification) des alcools


accroit le taux de rejet, pour une ~ime Le concentré de tooutes est obtenu par
!'lasse lloléculaire. éli:~.inationd'une partie de l'eau con-
tenue dans la pulpe. Oa~s le traitement
classique, . on utilise un ~var>orateur
pernettant de pazser de 5° orix (~45
~asse :Concentration: ~ejet g/l) .i 30° arix ( 2ao g/l) .
:I~olJcu-: en al inen- (0)
laire tation ~g/l

L'ajout d'une 05r.lOSe lnVerse tubulaire


n-prop.lnol uO 500-2000 en tê tè' de l' évù ~ra tcur r-~rnet d' ali-
izo-"ro?anol: GO 5C0-20ùO 75 rr.enter celui-ci .i 10 ° ~rix ( 100 g/ll
pernettant un gain d'énergie et le
doublement de la cap3cité de
l'évaporateur.

- Epuration bactériologique Le perméat produit une. solution présen-


tant un Brix de 0 (environ 1 g/l de
:natlere sèche), donc une perte de ma-
Le t=.lit~~e~t par osmose inverse est un
tière négligeable.
;\C~"~il ~tficace d'éli~iner, à plus de 99'1;
~ans le perwéat, les bactéries et virus,
q~ell~s que soient la conversion et la pres-
sion .
compte-tenu de la viscosi té élevée du
produit à traiter, on utilise un systèr.le
de boucle renvoyant une partie du con-
7. ,'\PPLICl\Tlm:S INDUSTIUELLES centrat en alir.;entation, ce qui pcr~et
l'ajustenent de conversion basse et de
vi tcsse de circulation élevée (fig .11) .
Les .lp~licatioils de l'osmose inverse à l' in-
dustrie sont variées et continuent à se diver-
sifier. lZous allons en voir quelques exellples,
Lans un panor3~a, bien sûr non exhaustif.
584 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1986

Pour atteindre la concentration finale, quent décomposables en acides aminés


plusieurs boucles sünilaires sont pla- assimilables par l'organisme hu:nain.
cées en série et ali~entées par une La revalorisation des lacto-sérums est
fraction du concentrat précédent. liée à la concentration et au dessa-
lement de ce produit, en vue de la récu-
pération de protéines pures.

Le concentré peut être utilisé directe-


ment pour l'alimentation animale, ou
Pennéac
mélangé au lait écrémé.

La concentration du lacto-sérum à la
fromagerie, avant transport vers une
centrale de sèchage, représente un moyen
efficace de réduire les coûts de stocka-
ge et de transport.

Le lait écrémé peut être concentré avant


fabrication de yaourt, fromages blancs
et crèmes glacées.

7.2. L'osmose inverse, appliquée aux traite-


ments de surface (fig.12), per~et de
concentr.1C peme3t
récupérer les ions ~étalliques conpléxés
Fi.g. Il - Insto111.1tion .1gro-3Iir.":cnc.]irc ou non. Ils sont en effet très bien
retenus par les membranes d'osmose, avec
des pourcentages de rejets de :

cu ...••.•.. 991
Suivant le l"êine schéma, les jus de fruit cr0 99\
t!t de légunes peuvent être concentrés 4
avec une perte minine d'arôme. Les ex- Zn ..••..... 95 à 99\
traits de café et thé pour les prépara-
cro 7 ·······9S\
tions de produits instantanés sont con-
centrés jusqu'à 40 \. Ni ....•..•• 95 à 99\

Le moût de raisin, destiné à la vinifi-


cation trouve là un noyen d'augmenter Les installations de nickelage, par
légalement la quantité de sucres, en exe~ple, co:nportent outre les bains de
enlevant de l'eau pure au moût avant traitenent proprenent dits, des serJ.es
fer~entation. Potassiu~ et tanins sont de bains de rinçage o~ sont lavées les
conservés par le traite~ent par con- pièces après revêtenent.
tre, environ 10\ de l'acide ~alique est
élininé, ce qui per~et de réduire l'aci-
dité et a~éliorer la qualité du vin L'entra!nement hors des bains de nicke-
obtenu. lage est inévitable ; il y a donc pol-
lution des eaux de rinçage.
Les sous-produits de la fabrication des
produi~s laitiers et plus particulière-
ment le lacto-sérum et ses dérivés sont Cette eau peut être traitée en continu
extrêmement riches en protéines. par osmose inverse pour que l'apport
des sels de métal dans le bassin de rin-
Les protéines du lait sont sensibles à çage, à partir ~u bassin de traitement,
l'hydrolyse enzy@atique et par consé- soit compensé et que la concentration
L. DANIEL 585

dans le rinçage traité reste constante.

Evaporation Penné3t Bain r.\or~ 3~0


Bac de recycla-:
ge 1700
Eau épurée 18
Concentrat 8000

Dans ce cas, pour un retour vers le bac


Co.lgul.ltion
de 3x40=320 9 de nicl:el/h, les per::es
sur par entrainenp.nt, à partir du ~ain mort,
(i 1 tre sont linitées à O,32hÔ=l,9 g/h, soit
noins de 1\.

L'énergie conso~ee est d'environ 2


osmose k:l/h.
invt'rse
Une telle in$tallation peut donc, sui-
vant les cours ùu :r.éti.tl, être a;;-,ortie en
pompe Il? une à trois .:lnn~es.
Conccntr.Jt
7.3.- Les eaux résiduaires ù'origines très
diver$es Fourront être traitées par
Fig. 12 - Récuper.1tion du ~ickcl.
os~ose lnverse, Fernetti1~t de limiter la
qU:lntité des rejets en concentrant la
L'osmoseur permet, d'une par~, ô'épurer fraction pollu~e, nai~ aussi ùe recycler
en continu le ?re~ler bac de rinçage le ~c~~é~t afin d'écono~15cr l'cau à'39-
récupèrant ainsi de 90 à 97. du nicKel ?Oint.
qui est renvoyé .:lU oain de traitenent
et, ù'au~re part, de proJuir~ une eau de Les industries chiciques peuvent traiter
qualita suf:isa~te pour être renvoyée au le~rs effluents, après un prétr.:litenent
premier rinçage. ~:la9t6, Cjén~rale~en~ du type aération,
coagulation-flot~ation (ou décantation),
Le facteur de concentration doit être suivi d'une filtration r.:l?ide sur sable
suffisamnent élevé pour que le concen- . (rétention des collïdes) et d'un passage
trat n'apporte pas dans le bain de ni- sur ch~rbon actif s'il y a des hydrocar-
c~elage plus d'eau qu'il n'en est parti bures Une microfiltration, pour la
p.:lr évaporation. Des exemples indus- protection des nenbranes complètant le
triels précis ffiontrent qu'il faut 00- ?ré~rai t€:;:".ent.
.tenir une concen~ration par un facteur
.:lliant de 10 à 25. Ceci est possi~le par Le Fernéat récupéré sur un ou olusieurs
la ;:lise en série rejet de plusieurs étages d'os~ose inverse eput êt~e réuti-
nodules. lisé pour l'ali~entation des chaudières,
par exe::tple (après ùé::ti~éralisation par
~ans un
atelier traitant des pièces échange d'ions).
auto~obiles et comportant un b.:lin de
I~étallisation de 13 m3, les pertes par La principale difficulté du traitement
éV.:lporation étant de 40 l/h, alors que des effluents industriels par osnose
les pertes d'entratnement sont limitées inverse tient, pour une installation
i 6 l/h, on peut ootenir les résultats donnée, à l'irrégularité du traite~ent :
ci-après : la granèe diversité et les concentra-
tions très variables des produits reje-
tés obligent souvent à des essais de
faisabilité afin de tester une éventu-
elle nocivité vis-à-vis des nernbranes.
586 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1986

Afin de satisfaire une telle de::tande,


Les industries agricoles et alimentaires l'osmose inverse sera insérée dans une
trouvent là un moyen de limiter leurs chaine de traitement particulièrement
rejets et de recycler une partie des poussée, du type ci-dessous (fig.13),
eaux de lavage, grâce à une réduction qui pourra bien sûr être modifié pour
des demandes chimiques et biologiques en s'adapter aux garanties requises et à la
oxygène. qualité de l'eau à traiter.

L'osmose inverse p~ut aussi s'insérer à


la suite d'un schéMa classique de trai- Liine d·~ppoi.nt

tel:lent d'eaux résiduaires urbaines et Dég~z,J,c·

permettre la réutili~ation de cette Hicrofiltr~tion

source per::tanente à proximité d'un grand Osmose inverse


nOl:lbre d'utilisateurs potentiels, sous
for~e d'eau d'appoint pour l'industrie,
EchOlng. dt ions
l'agriculture ou mêl:le pour les zones
arides et après un .traitement adapté,
redistribué cor.lIne eau potable. Lit méLangé

c'est aussi un woyen, comme dans le Hicrofiltr.J.cion


sud-ouest des Etats-Unis, d'éviter l'in- Ozone
trusion d'eau de mer dans les nappes Stock,)le
d'eau douce fournissant l'eau potable et Boucle d'utilis.l.tion
en mê~e temps recycler cette eau résidu- U.V.

aire dépolluée.
Lit mé1.:an&é

7.4.- L'industrie des semi-conducteurs néces- ~i.crofiltr,J,tion

site depuis longtemps de l'eau ultrapure U.V.


chil:lique~ent, physiquement et biologi- 01 ou ur
quement. Cependant, l'accroissement très Distribution
rapide des capacités des rr.émoires (on
est parti de 1 X-bit chips en 1970 à 256
K-bits chips actuellel:lent et le 1 M.bit rift. 14 - ProJuction dt~o1U ultr.l;,ur •.

chips est en cours de réalisation) a


provoqué des exigences de plus en plus
draconiennes pour la qualité de l'eau Le traitement sera divisé en deux par-
dite "ultrapure", utilisée essentiel- ties principales :
ler.lent pour le rinçage des plaques de
silicium. Le dépôt, sur ces plaques, de - le traite~ent de l'appoint permettant,
toute trace de matière, perturbera le à partir de l'eau brute, d'obtenir une
fonctionnement des microprocesseurs eau ultrapure proche des garanties,
ainsi les particules créent des courts avec principalement :
circuits, les matières organiques sont
adsorbées à la surface, les ions vont un dégazage atmosphérique (après
difuser dans le silicium. acidification) permettant de soula-
ger la chaine de déminéralisation en
L'évolution des garanties généraler.lent av~l, en él~minan: :e CO . Cet appa-
2
demandées apparaît nettement dans le re~l a un ~nconven~ent, c'est d'in-
tableau page suivante : troduire une pollution supplémen-
taire (poussières et bactéries).
L. DANIEL 587

en 1900 l\ctuellement

Résistivité à 2s·C 18 11 ohms x cm 18 :1 oh:'ls ~ cm


Sili:e. (Si0 ) < 10 ppb < 5 ppb
2
Bacterloes < 1000 colonies/litre la colonies/litre
Sodium (Na) < 5 ppb 1 ppb
Chlorure (Cl), Potassium (K) < 2 ppb
Cuivre (Cu), Zinc ( Zn) < 1 ppb
Salinité totale < la ppb
Carbone organique total (TOC) < 500 ppb < 50 ppb
Particules > 1 u 1000/litre sOO/litre
Particules 0,5 à 1 u 1000/litre

L'osmose inverse, élimine plus de 90 Puis, de nouveau, une osomose in-


à 95\ de la salinité et soulage les verse afin d'élir.tiner l~s matières
échangeurs d'ions en aval, mais bactériennes et vira les, ainsi que
surtou;: arrête la pollution bacté- les r.ticroparticules.
riologique.
IIctuQller.tent, il cor.'J:lence il être ques
Les échangeurs d'ions suivant tion d'éxigences concernant les ;:eneurs
l'i"-portance de la salinité rési- maximales en gaz dissous, tels que azo-
düelle, il y aura une chaîne pri- te, o::ygèn.é, gilZ car!:lonique, susceptible
r.taire , suivie d'~n lit r.télangé, ou de laisser des traces par les bulles
directer.tent un lit mélangé. for~ées sur les plaques de ser.ti-conduc-
teurs, ce q~i nécessltera un recours aux
t;ne microfiltration qui bloque· les procédés de dégazage sous vide.
fines de résines échangeuses d'ions
(attrition èes résines).
I·lais la préoccupation principale reste
Une ozone, éventuellement, qui per- l'obtention de très basses villeurs en
::l~t à' év i ter les développements matloeres organloques (TOC) qui ont ten-
bactériens dans le bac de stockage. àilnce à re::lonter, mê::le dans la boucle
d'utilisation, à cause du lessivage des
- Le traiteccnt de la boucle de distri- tuyauteries (obligeant à utiliser des
bution, ai in de conserver la quali té matières telles que Téflon ou PVDF), au
requise. lessivage des résines échangeuses
d'ions, bactéries lysées, pollutions
Stockage sous azote pour éviter la ar::enées par les réactifs chimiques de
reùissolution du CO (une ~au.ul~ra­ régénération, ce qui ir.tpose pratique::tent
2
pure il 18 :·1 oh:r.sxcr.l, exposee a 1 alor l'osmose inverse co~~e filtration fi-
libre passe en effet à 2 M ohms en nale.
r.loins àe 15 secondes, par suite de
la dissolution àu gaz carbonique de
l'air) .
Les ultra-violets (UV), en début de 7.5.';' Les applications à la production d'eau
boucle, assurent la stérilisation et potable constituent la mise en oeuvre la
détruisent le résiduel d'ozone. plus spectaculaire de l' OSl:\ose inverse
Le l i t mélangé élimine les ions par la taille des installations et les
ayant échappé au traitement de l'ap- débits produits.
point, ainsi que le CO .:ésultant de
2
la destructloon des Inatloeres organlo-
ques par l'ozone et les U.V.
Une cicrofiltration à 5 microns,
afin de retenir les fines du l i t
mélilngé.
UV en stérilisation.
588 LA HOUILLE BLANCHE/N° 718-1986

L'objet du traitement est de ramener à Cette installation (fig .14) capable de


des niveaux de salinité acceptables pour produire 2530 M3/h est alimentée par 16
la conson~ation humaine (environ 500 puits extrayant l'eau d'une nappe située
mg/l de salinité) des eaux saumâtres de à 1400 mètres en-dessous du niveau du
l à 20 g/l ou même des eaux de mer at- sol.
teignant des valeurs de 42 g/l, comme
c'est le cas pour la ~er Rouge ou le L'eau délivrée à l'installation a une
Golfe Persique. température de GO°C et de composition
suivante :

Dans le cas des eaux saumâ tres, les - salinité totale env. 1,5 g/l
installations sont toujours multi- - TH2~··········· 70 OF
-étages, mais les prétraitements sont Ca .•••.•••••• 180 mg/l
très variables, allant d'une simple - HC~3 .••••••.•. 200 ::1g/1
microfiltration de sécurité jusqu'à des Cl 2.:. ...••.•.•. 300 mg/l
formes élaborées, indispensables quand 50 .•••••.•.. 500 l:lg/l
les pertes d'eau doivent être limitées Si~2··········. 25 ::1g/1
au maximum, co~me dans le cas de la - Fe ••.••..•.•... 2,5 mg/l
ville de Riyadh en Arabie Saoudite.
Cor:lpte-tenu de cette salinité relati-
ve~ent faible de l'eau brute, celle de
Les seules ressources de cette région l'eau oSl:losée sera seulement de l'ordre
sont constituées par des nappes profon- de 100 mg/l ; aussi, ne dessale-t-on
àes, chü.udes et saumâtres (sùlinité de qu'une partie de l'eau qui est ensuite
l'ordre de 1500 ~g/l). rer:linéralisée à 500 r.lg/l par mélange à
l'eau brute.

La rareté de l'eau et les difficultés La conversion de 90\ demandée signi fie


d'évùcuation des rejets concentrés ont que les sels de l'eau brute seront con-
conàuit à imFoser au système un minimum centrés 10 fois (FC=lO). Le carbonate de
de 90\ de récupération d'eau. calcium, le fer, la silice et les sili-
cates mixtes précipiteraient dans les
modules si un prétraiter.lent n'était pas
mis en oeuvre.

Celui-ci consiste donc essentiellement


en un passage sur des aéroréfrigérants
qui ra:nènent la température à 35°C et
perl:lettent la précipitùtion du fer sous
for~e d'hydroxyde, suivi de traitements
de désiliciage, décarbonatation et adou-
cissement réalisés simultanément dans
les décanteurs à lit de boue.

L'ea'.! est acidifiée et ensuite filtrée


en deux étages, additionnée d'hexameta-
phosphate afin de retarder les précipi-
tations de carbonate et de sulfate de
calcium, puis acidifiée de nouveau avant
d'être reprise par des pompes haute
p::ession délivr:lnt à 28 bùrs vers les
l:lod~les d'osmose inverse, disposés en
trois étùges série-rejet.

L'eau produite par OSMose inverse, qui


contient environ 100 mg/l de sel, est
n'a _JI" alors mélùngée à la fraction d'eau brute
non traitée, ùfin d'obtenir une eau
potable, à 500 mg/l environ, qui est
àésinfectée par chloration avant stocka-
ge et distribution.
L. DANIEL 589

Ql::LC';U:;S ;·;;,j{CHES D' APPl.IC...TIO:1 DES 1·IE1-lDRANES D' OS:10SE I:.VERSE

Type Secteur ltelture des solut1.ons Prodults récuFérês


c!' i;\C:ust.cle incius~riel trol1.tées
a??licatlons

Eau saulT.~trc, eau ae EclY pot.:lole


mer

Ph,) cr,:a C 1. e Cau contenant sels et Eau dëmlncr~llsce


1I0plt.lUX mlcro-organls~es E.lu apyrogène
Cosl~é t lqu e Atic.cnt.ltlon de distillateur
préparant l'eau pour injec-
tion
Préparation ùe l'eau de dia-
lyse.

iaOClcation Lau contenant sels, Eau ultrapure


de composant ~lcro-organis:~es, (r inça'le cie COr.lposants)
et. ~articules

Ulstlilerles Résldus ~e Qlstllle- Produits desti~és à l'alinmen-


ne tJ.tion anir.!ale,
Industries Eau de chaudi~re
Lai.t, Lactosérum, lait Lolc:ose, l.llt concen~ré
agricoles
-'ho,:':.oirs, E~fluents divers Pro:élnes, sau~urcs
et c,J:l:ierveries
de Vlan je,
~limentaires
~arol-.lqricole Jus dl: tot:1ate,
p.J.n.:lc, cai:ln.
pruneaux, ananas Jus concentrés
jus sucrés,
jus de rafles de mais Jus sucrés

7r.ll te::,~nt:.i Eaux de rinçaqe ~étaux, eaux d~ rinçage


Je surface

Pelnture aalns, eau ce rlnç~qe Pelnture, plgmcnts, vern~s,


d'~lectrophe,,­ résin~, eau dl.l??Olnt
rèse

Ptlpeterl.es Effluents divers Glucides, resines

AClde acétl.- Effluen~s de fabrlca- AC1.de acctlque


que tion

Chir.üe Sulfate de Effluents divers Osmose inverse, suivie d'une


sodium élcctrodialyse : concentra-
tion puis conversion en soude
et acide sulfurique

Divers Effluents riches en


sels

Acide borique Concentr.ltion d'acide borique

Eau de r1.nçage l"eC::, t.:Ho~ul.t.ltc, sels Q'ar-


gent

t11..nes Effluents aC1.oes de ~et.aux, sels, cau


mines

RegulatlOn Eau contenant. sels et ~u d'humldlflC.ltlon aemlnê-


hygror.létrique particules ralisées et sans particules

Tours de re- Purges Eau d'appoint


froidissement

Traitements Effluents
Divers biologiques de la'luna'le Protéines, glucides
par la'luna'le

Eaux résidu- Effluents divers Eau d'appoint


aires indus-
tr ielles

Eaux résidu- Effluent dépollué Eau d'appoint, à usage agrico-


aires le, pour injection en nappe,
eau potable.
590 LA HOUILLE BLANCHE/N° 7/8-1986

Il faut bien se souvenir du contexte de le même composant ou bien existe-t-il plusieurs types d'espa-
cette installation. En effet, si, dispo- ceurs ? Peut-être n'utilisez-vous pas ce type de montage?
sant de granôes quantités de la même eau M. DANIEL. - Les espaceurs qui drainent la production du
brute, on avait décidé de limiter à 70\ module vers le collecteur central sont en général constitués d'une
la conversion (FC:3,3) de l'installa- structure tissée, en polyester par exemple, qui possède une grande
tion, ce prétraiternent se serait résumé permeabilité et une bonne rigidité pour maintenir la membrane.
à un refroidissement, une floculation Le maillage est fin (quelques dizièmes de millimètres) et
sur fi~tre et une acidification , ce qui permet d'éviter l'écrasement dû à la pression d'alimentation
représente moins du tiers de l'investis- (quelques dizaines de bars).
sement et de la surface nécessaire pour M. AUDINOS. - Je peux donner une précision à M. NEEL en
le prétraitcment. Les coûts d'exploita- ce qui concerne l'intercalaire qui sert de drain. C'est habituelle-
tion seraient eux aussi réduits dans la ment un non-tissé qui peut être fourni par différents fabricants.
même proportion. M. Le Président. - Je pense que ce qui préoccupe M. NEEL
c'est que l'intercalaire qui sert de drain doit être perméable dans
Co!~CLUSIœ:s
toutes les directions (perpendiculairement et longitudinalement).
La membrane est en effet un sac et le perméat doit pouvoir
pénétrer jusqu'au fond de ce sac vers le collecteur central autour
Cette exposé montre l'évolution récente et duquel est enroulée la spirale.
spectaculaire du marc~é de l'osr.lose inverse. M. VAN DEN BROEK. - L'eau ultra-pure est un liquide de grand
C~tte évolution continuera gr5ce à l' anélio- intérêt pour les électriciens car c'est un diélectrique et un fluide
ration des connaissances sur les phénomènes caloporteur de premier ordre. Les électriciens utilisent l'eau pure
:nis en jeu, cc qui permettra la r.lise au point en faibles quantités (usage en circuit fermé). Peut-on envisager le
dc ne~ranes couvrant des donaines ô'applica- stockage ou l'achat à un producteur centralisé?
tion cncore plus étendus, gr5cc à l'aug~enta­ M. DANIEL. - Non, car l'eau ultra-pure a une tendance
tion de la p~r~éabilité à l'cou, la diminution extrêmement importante à la redissolution d'éléments extérieurs.
du passage de sel et de matière organique, une Certains matériaux sont d'ailleurs interdits dans les installations
température d'utilisation supérieure à 50 oc. d'eau ultra-pure, par exemple le P.V.c. qui provoque des relar-
t·!ais aussi des parformanccs accrues des gages très importants. Lors du stockage, il y a également des
ne~brancs dans le do~aine des basses pressions risques de dissolution de gaz carbonique et de développements
(~oins de 17 bar) permettant d'i~portantes bactériens.
économies d'énergie. M. AUDINOS. - Pourriez-vous préciser l'ordre de grandeur des
vitesses de circulation dans le circuit d'alimentation pour les
divers types de modules et le régime hydrodynamique corres-
pondant?
M. DANIEL. - Pour les modules spiraux, la vitesse d'écoule-
Discussion ment du fluide à traiter est de l'ordre de 10 à 20 cm/s.
Président: P. SCHAEGIS
Dans les modules type fibres creuses, l'écoulement se réalise
du centre vers la périphérie, avec des vitesses de 1 cm/s environ
dans les fibres proches du centre et de 0,2 cm/s environ dans les
M. Le Président. - Je remercie vivement M. DANIEL pour son fibres situées à la périphérie.
exposé fort documenté et aussi pour avoir respecté son temps de Dans les modules tubulaires, la vitesse est de l'ordre de 1 à
parole. Avez-vous des questions à lui poser? 3 mis.
M. NEEL. - Quel est le volume d'eau produit par jour par Le régime d'écoulement doit obligatoirement être turbulent
osmose inverse et dans ce volume quelle est la part du dessalement pour limiter la polarisation (c'est-à-dire l'accumulation du sel au
et celle des autres applications que vous avez citées? niveau de la paroi) et la baisse de flux qui peut en résulter.

M. DANIEL. - Il est difficile d'avoir une idée précise de la M. AUDINOS. - Est-ce que le régime hydrodynamique est le
situation, mais on peut estimer que la production mondiale d'eau même dans les tubes et dans les capillaires?
par osmose inverse se situe dans l'ordre des 2 millions de m' par M. DANIEL. - Non certainement! Mais je ne suis pas assez
jour, dont certainement plus de 95 % proviennent du dessalement. hydraulicien pour vous répondre de façon plus précise.
Les applications au niveau des procédés industriels représen-
tent des traitements particuliers et correspondent à des volumes M. AUDINOS. - Quelle est la nature chimique des membranes
beaucoup plus faibles. Une application qui va se développer citées en exemple de séparation de composés organiques?
concerne le traitement des eaux résiduaires urbaines en vue de M. DANIEL. - Les exemples cités concernent surtout les
leur réutilisation partielle. membranes polyamides. La sélectivité des membranes est variable
M. NEEL. - Une autre question qui concerne les espaceurs suivant le type de traitement recherché et leur choix est fonction
dans les modules à enroulement spirale. Quel est l'ordre de de l'uage que l'on veut en faire.
grandeur du maillage des espaceurs aval? Est-ce toujours des M. AUDINOS. - Dans le cas de la concentration des moûts de
toiles? N'y a-t-il pas d'autres configurations qui puissent inter- raisin en vue de la vinification n'y a-t-il pas risque de précipita-
venir? tions de tanin et de tartrate de potassium?
M. DANIEL. - L'espaceur côté « alimentation » est un maillage M. DANIEL. - Les tanins sont en faible concentration et ne
plastique étiré dont je ne connais pas exactement les dimensions. posent en général pas de problème.
L'épaisseur est peut-être de l'ordre du quart ou du demi-milli- En ce qui concerne les tartrates, le moût est préalablement
mètre. L'espaceur « production », côté perméat, peut être infé- refroidi, le tartrate de potassium est donc précipité avant l'étape
rieur au quart de millimètre. d'osmose inverse.
M. NEEL. - Le milieu poreux de l'espace ur aval doit quand M. Le Président. - L'intervenant connaît la réponse: il sait
même être un milieu un peu spécial. Est-ce qu'on utilise toujours qu'il y a précipitation!

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