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DURABILITE DES BETONS, Corrosion de l’acier dans le béton Master 2, Mat/GC

Pr H. KHELAFI Université d’Adrar, 2020-2021


LA DURABILITE DES BETONS
Chapitre CORROSION DE L’ACIER DANS LE BETON

Définition :
La corrosion est l’interaction physico-chimique entre un métal et son milieu
environnant entraînant des modifications dans les propriétés du métal et souvent une
dégradation fonctionnelle du métal lui-même de son environnement ou du système
technique constitué par les deux facteurs. Ce phénomène, d’un caractère essentiellement
chimique, a une très grande importance économique puisque actuellement, les pertes dues
à la corrosion et les dépenses occasionnées par celle-ci dépassent largement des milliards
de Dollars par an. Au niveau mondial, on estime que la corrosion détruit un quart de la
production annuelle d’acier, soit 5 tonnes par seconde.

I. Présentations générales :
Le béton, du fait de sa forte alcalinité, apporte aux armatures une excellente
protection face à la corrosion. Dans ces conditions de pH, l’acier est protégé grâce à la
formation d’un film extrêmement mince (1 à 2 nanomètres) et adhérent, nommé film
passif, pouvant être constitué de divers oxydes (solution Fe 3 O 4 , Fe 2 O 3 ) où il est compliqué
d’identifier la vraie composition de ces oxydes. En présence d’eau et d’oxygène, ce film est
détruit par différents agents tels que les chlorures, les sulfates et le gaz carbonique. Le
métal est alors dépassivé et la corrosion devient possible avec formation de nouveaux
oxydes, dont le volume au moins deux fois supérieur (jusqu’à six fois pour certains oxydes)
(voir schémas) à celui du fer initial, entraînera des fissurations du béton qui accélèreront le
processus de corrosion en facilitant la diffusion de l’oxygène et des espèces corrosives.

Pour un pH d’environ 13, les armatures ne se corrodent pas car elles sont recouvertes d’un
film passif formé d’une solution solide Fe3O4-Fe2O3γ dont l’épaisseur est de 10-3 à 10-1 µm.

La corrosion des armatures est issue d’un processus électrochimique qui ne peut se
produire que si certaines conditions sont réunies. Il doit y avoir simultanément :
 Un électrolyte ayant une conductivité ionique non négligeable,
 Une quantité suffisante d’oxygène accédant à la zone cathodique,
 La présence d’agents agressifs

II. Processus de la corrosion des aciers dans le béton :


Les processus fondamentaux de la corrosion des aciers dans le béton sont illustrés
ci-dessous : Milieu environnant
O2 H2O Oxydes et hydroxydes de fer
Béton carbonaté ou chlorures
Atmosphère

Electrolyte
OH- Fe2+ OH-
(béton
Fe2Ohumide)
3

Anode (-)
Armature en acier
Cathode (+) Cathode (+)

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Figure Représentation schématique des processus de base de la corrosion des
aciers dans le béton

L’armature enrobée de béton, de pH autour de 13, se trouve couverte par un film


passif (solution Fe 3 O 4 - Fe2 O 3 ) réduit la vitesse de corrosion. Cet équilibre est rompu en
présence d’une teneur critique en chlorures ou en cas de carbonatation. Dans ces cas
l’acier est dépassivé et le phénomène de corrosion est amorcé. Il y a dégradation du
métal qui met en jeu un mécanisme de piles électrochimiques : zone anodique, zone
cathodique et un milieu électrolyte (solution interstitielle).

Anode : le métal est dissous avec production d’électrons


Fe Fe2+ + 2e - & ou Fe + 3Cl FeCl 3- + 2e- (dissolution du métal)

Cathode : l’oxygène est réduit par consommation d’électrons produits par l’anode
H2 O + 0,5O 2 + 2e- 2OH -

Ces ions hydroxyle OH - réagissent avec les ions ferreux produits par l’anode pour
former avec l’oxygène des oxydes et hydroxydes de fer Fe 3 O 4 : 2 fois Fe, Fe(OH) 2 : 3,5 fois,
Fe(OH)3 : 4,5 fois, Fe(OH)3 , 3H 2 O : 6,5 fois, expansifs.

L’oxygène qui peut diffuser dans le béton via le réseau poreux, se dissout dans la
solution interstitielle et finit par atteindre la surface de l’acier. Sur cette surface, dans la
zone cathodique, l’oxygène est réduit en ion hydroxyde par la réaction électrochimique (1):

Me V+ + v OH - Me( OH ) v (1)

C’est la réaction cathodique associée à la corrosion des aciers dans le béton.


Cependant, dans le cas d’u béton carbonaté ayant un pH moins élevé (8 à 9), l’eau peut
être réduite en dihydrogène selon la réaction (2) :

2H2 O + 2 e - H2 + 2OH - (2)

Quelle que soit la réaction cathodique mise en jeu, la production d’ions hydroxyde
fait augmenter le pH de la solution interstitielle au niveau de la zone cathodique. Celle -ci
entraîne une diminution de la section de l’acier qui peut finir par rompre.
Les ions Fe 2+, produits intermédiaires de la corrosion, pouvant s’oxyder ensuite en
2+
Fe sous certaines conditions, s’accumulent à la surface de l’acier ou sont dissous dans la
solution interstitielle ou bien encore diffusent loin de l’armature en fonction des
caractéristiques du milieu. Dans la solution interstitielle du béton, normalement riche en
oxygène et possédant un pH élevé, les ions Fe 2+ peuvent rester sous la forme Fe(OH) 2 ou
être oxydés en ions Fe 2+ , qui hydrolysés se trouvent alors sous forme Fe(OH) 3 , formant
ainsi un mince film passif à la surface de l’acier, ce qui va retarder la dissolut ion du fer.
Dans ce cas, l’acier est bien protégé et il n’y aura pas de dommages détectables dus à la
corrosion.
La corrosion devient préjudiciable lorsque la vitesse de corrosion de l’acier est très
élevée et que les produits de corrosion, ne pouvant être évacués de la zone de corrosion,
s’accumulent à la surface de l’acier. Le volume des composés de corrosion étant de 2 à 6

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fois supérieur à celui du métal, une contrainte d’expansion se crée à cette interface. Plus
l’acier est corrodé, plus cette contrainte est importante, et lorsque celle-ci devient plus
importante que la résistance à la traction de l’enrobage, des fissures apparaissent. Ces
fissures vont accélérer la pénétration des espèces agressives et de ce fait les processus de
corrosion.

III. Les étapes de la corrosion :


L’évolution de la corrosion des armatures du béton s’effectue généralement en deux
étapes :

(1) Au départ, l’acier est stabilisé par la couche de passivation qui empêche la
formation de la rouille. Puis durant la phase de l’amorçage, les espèces néfastes vis-à-vis
de la corrosion pénètrent dans le béton et l’acier se dépassive alors progressivement.
Cette dépassivation peut être engendrée par de nombreux facteurs dont la carbonatation
et la pénétration des ions de chlorure.

(2) Les oxydes et hydroxydes produits par des réactions d’oxydation à la surface du
métal s’accumulent. La formation de ces produits d’oxydation va alors entraîner un
gonflement qui finira par provoquer la fissuration de l’enrobage du béton (point D).
volume des produits de corrosion

I II

Amorçage Propagation

A
Temps

Figure : Schéma de la cinétique de la corrosion des armatures dans le béton

IV. Dépassivation des armatures :


La dépassivation de l’acier dans le béton se produit le plus souvent par l’action de
deux agents pouvant se présenter simultanément : le dioxyde de carbone CO 2
(carbonatation) et les ions chlorure au niveau des armatures.
Les deux phénomènes de carbonatation et de chloruration interagissent entre eux
puisque la carbonatation, en changeant la structure du réseau poreux, peut affecter la
diffusion des chlorures au sein du béton. En effet, après carbonatation, il a été observé une
réduction de la porosité totale et une redistribution de la taille des pores, rendant plus
difficile la pénétration des chlorures.

IV.1. Carbonatation :
La stabilité du film passif est étroitement liée à la valeur du pH au voisinage de
l’acier. Or lorsque le pH devient inférieur à environ 12, le film disparaît. Tous les
mécanismes qui peuvent provoquer une diminution du pH dans le béton peuvent donc
contribuer à amorcer la corrosion des aciers d’armature. Dans la majorité des cas, c’est le
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phénomène de carbonatation qui est principalement responsable de l’abaissement du pH
dans le béton.
La carbonatation est engendrée par réaction entre le dioxyde de carbone de l’air et
certains constituants du béton. Le dioxyde de carbone gazeux pénètre par diffusion dans le
réseau poreux du béton et réagit avec la portlandite Ca(OH) 2 pour former de la calcite
CaCO 3 , ce qui provoque un abaissement du pH à 9 environ, selon la réaction suivante en
milieu aqueux :
CO2 + Ca(OH) 2 → CaCO 3 + H 2 O

La carbonatation est un phénomène progressif qui, avec le temps, atteint des


couches de plus en plus importantes.
La vitesse de carbonatation est fonction de nombreux paramètres dont les plus
importants sont la perméabilité et le taux d’humidité relative du milieu ambiant. La vitesse
de carbonatation est maximale pour une humidité comprise entre 40% et 80%, 60% étant
considérée comme la valeur la plus critique.

IV.2. Ions de chlorures :


Les chlorures, et la corrosion des armatures qu’ils génèrent, sont la principale cause
de dégradation des structures en béton armé. Les chlorures agissent dans les mécanismes
de corrosion en diminuant la résistivité de l’électrolyte et en permettant un amo rçage plus
rapide de la corrosion en dépassivant la couche superficielle. La corrosion qui en résulte,
sous forme de piqûres à la surface de l’acier, est une corrosion localisée. Les chlorures
agissent aux zones anodiques, de surface bien plus petite que celle des zones cathodiques,
et la vitesse de corrosion sur les zones anodiques s’en trouve fermement augmentée. Une
fois la corrosion amorcée, il est bien plus difficile d’y remédier que dans le cas de la
carbonatation car le processus est autocatalytique .
Les chlorures présents dans le béton peuvent provenir de deux sources différentes.
Soit ils sont présents au moment de gâchage : utilisation d’eau contenant des chlorures ou
agrégats contaminés. Soit ils proviennent de l’environnement (atmosphère marine, sels de
déverglaçage, produits chimiques) et ont diffusé dans le béton. Les chlorures existent sous
deux formes dans le béton :
 Les chlorures libres qui sont dissous dans la solution interstitielle,
 Les chlorures piégés ou liés qui sont combinés à des hydrates du ciment et à des
agrégats, ou adsorbés physiquement sur les parois des pores.
La concentration en hydroxydes dans la solution interstitielle agit de façon
significative sur la proportion des chlores liés : plus la concentration en hydroxydes est
élevée, moins il y aura de chlorures dans la solution. Une élévation de température
diminue la capacité des chlorures à se lier. Typiquement, 40 à 50% des chlorures totaux
sont liés.
Seuls les chlorures libres participent à la corrosion des armatures. Les chlorures
ayant atteint l’armature attaquent l’acier, initialement passive, en certains points localisés.
Le film passif est alors détruit localement et laisse apparaître des zones anodiques où
l’acier est dissout. Le reste de la surface qui est encore passivé correspond aux zones
cathodiques. La surface des zones cathodiques étant bien plus importante que celle des
zones anodiques, la dissolution de l’acier croît en profondeur plutôt qu’en surface de
l’acier, formant ainsi des piqûres ou des cavernes .

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Le mécanisme de ce type de corrosion est complexe car la composition de la
solution à l’intérieur de la piqûre est modifiée par rapport à celle de la solution
interstitielle qui l’entoure.

Conclusion :
a. La dépassivation intervient lorsque le front de carbonatation (pH est d’environ 9)
atteint l’armature.
b. La dépassivation est initiée lorsqu’une teneur critique en chlorures arrive au niveau
des armatures. Ce seuil critique Cl - /OH - est entre 0,6 et 1 (Norme : environ une
teneur en chlorures de 0,4% par rapport à la masse du ciment et donc environ 0,04 et
0,1% par rapport à la masse du béton).

Remarques :
L’origine de la corrosion peut être déterminée en comparant les profondeurs de
carbonatation (phénolphtaleine) et de pénétration des chlorures. Il faut souligner la
différence entre la mesure des chlorures liés aux constituants du ciment et celle des
chlorures libres responsables de l’amorçage de la corrosion.
Mesure de la corrosion :
 Mesure du potentiel entre le réseau d’armatures et une électrode de référence,
 Mesure d’enrobage par auscultation radar et/ou pachométrie,
 Essais physico-chimiques et microstructuraux.

En général, on constate trois stades de corrosion-fissuration:


1er stade : fissures fines, efflorescence, traces de rouille.
2ème stade : augmentation des fissures, épaufrures sur les angles, gonflement du béton.
3ème stade : éclatement entre les fissures, éclatement le long des armatures, acier corrodé
profondément.

Exemple d’une étude expérimentale (LMDC) de poutres soumises pendant 14 ans à un


environnement agressif :
- A la rupture, la réduction de la section d’armatures entraine une diminution de 20% de la
capacité portante des poutres,
- Diminution de 70% de la ductilité des poutres due à la perte de ductilité des armatures
tendues,
- Perte d’adhérence acier-béton.

Remarques importantes :
- Il ne se produit pas de corrosion dans une atmosphère sèche (HR < 40%), car il y a absence
d’électrolyte,
- Il n’y a pas de rouille lorsque le béton est totalement immergé, il y a manque d’oxygène,
- HR = 70 à 80 % est favorable pour la corrosion.

V. Facteurs influents sur la corrosion :


La tenue, face à la corrosion, des armatures dans le béton est fonction des
paramètres concernant l’acier et le béton ainsi que des propriétés existantes à leur
interface. Cela est déterminé par la composition de la solution interstitielle du béton et des
caractéristiques métallurgiques de l’acier. Les facteurs environnementaux (humidité,
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température, dioxyde de carbone, ions chlorures) ne peuvent affecter directement les
processus de corrosion mais ils peuvent causer des dégradations de béton et accélérer
l’entrée d’espèces agressives rendant la solution interstitielle en contact avec l’acier plus
corrosive.
Lorsqu’ils atteignent les armatures, les ions chlorures et le dioxyde de carbone sont
tenus pour responsables de la plupart des cas de corrosion des structures en béton armé.
La température et l’humidité, tous comme les autres facteurs peuvent détériorer le béton,
jouent aussi un rôle important dans la corrosion des armatures.
La corrosion de l’acier n’est donc pas dépendante d’un unique paramètre mais de
plusieurs dont les interactions concourants ou non à la corrosion.

V.1. Influence de l’enrobage :


L’épaisseur de l’enrobage en béton détermine le temps que vont mettre des espèces
agressives pour arriver à l’armature. Parfois la durée de vie d’une structure peut être
fortement améliorée en augmentant l’épaisseur de l’enrobage, barrière mécanique
freinant, voire stoppant la pénétration d’espèces participant à la corrosion des armatures.

V.2. Influence de l’humidité :


L’effet du taux d’humidité, ou degré de saturation en eau, dans le béton est
important car la vitesse de corrosion dépend fortement de ce taux, celui -ci influençant
directement la conductivité, la résistivité électrique et la diffusion de l’oxygène.
Pour des taux d’humidité inférieurs à 80%, l’oxygène atteint facilement les aciers
mais la faible conductivité du béton limite la vitesse de corrosion. Plus le taux d’humidité
augmente, plus la conductivité de béton augmente mais en contrepartie la diffusion de
l’oxygène vers les armatures se fait de plus en plus difficilement. L’humidité relative la plus
favorable à l’apparition de la corrosion est de 70% à 80%.
La corrosion des aciers, dans le cas des structures ou des parties de structures
immergées, ne constitue généralement pas un problème majeur puisque l’oxygène ne
parvient que très difficilement à atteindre les armatures.

V.3. Influence de la résistivité du béton :


La résistivité électrique affecte de manière significative la corrosion des armatures
puisqu’il existe une relation entre la corrosivité et la résistivité du béton. La résistivité du
béton est fonction de la composition de la solution interstitielle, de la microstructure du
béton (taille et distribution des pores), de l’humidité et la teneur en sels ainsi que de la
température.

V.4. Effet de l’oxygène :


Dissous dans la solution interstitielle, l’oxygène est primordial dans la réaction
cathodique du processus de corrosion des armatures dans le béton. Plus la teneur en
oxygène est importante plus la vitesse de dissolution de l’acier augmente.

V.5. Autres agents agressifs :


Des sels, contenus dans l’eau pénétrant le béton, peuvent contribuer à la forma tion
de produits de corrosion sur l’acier. Les ions sulfates agissent qualitativement comme les
ions chlorure et certains sels solubles tels les perchlorates, les acétates, les halogénures
autres que les chlorures peuvent aussi être corrosifs pour les arma tures.

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Tableau des facteurs qui influencent la corrosion

Facteurs Effet
pH Un faible pH risque de faire augmenter la vitesse de corrosion. Un pH
élevé peut protéger l’armature et ralentir la vitesse de corrosion,
Alcalinité et carbone Favorisent parfois la formation d’une couche protectrice et la stabilisation du pH.
inorganique dissous Une alcalinité de faible à modérée réduit la corrosion de la plupart des matériaux.
(CID)
Oxygène dissous Accélère de nombreuses réactions de corrosion.
(OD)
Chlore résiduel Entraîne une augmentation de la corrosion métallique, plus particulièrement du
cuivre, du fer et de l’acier. Ralentit la corrosion d’origine microbienne.
Matières totales Un taux élevé de MTD tend à augmenter la conductivité et la vitesse de corrosion.
dissoutes (MTD)
Dureté calcique Le calcium précipite parfois sous forme de CaCO3, ce qui protège la tuyauterie et
freine la corrosion. Mais ceci risque également de causer de la turbidité et un
entartrage excessif.
Chlorures Sulfates De fortes concentrations de chlorures et de sulfates favorisent la corrosion du fer,
du cuivre et de l’acier galvanisé.
Sulfures Causent un accroissement de la vitesse de corrosion.
d’hydrogène
Ammoniaque Risque d’augmenter la solubilité de certains métaux tels que le cuivre et le plomb.
Polyphosphates Peuvent réduire la formation de tubercules sur les parois des tuyaux de fer et
d’acier, ce qui les garde lisses. En faibles concentrations, ils risquent de favoriser la
corrosion du fer et de l’acier. Il est possible qu’ils attaquent et affaiblissent le
revêtement de ciment de la tuyauterie en amiante-ciment. Ils font augmenter la
solubilité du plomb et du cuivre et préviennent la formation et le dépôt de CaCO3. Ils
sont des agents séquestrant pour le fer ferreux, ce qui minimise l’apparition d’eaux
rougeâtres. Ils peuvent aussi revenir à l’état d’orthophosphates pour former une
pellicule protectrice.
Orthophosphates Peuvent former une pellicule protectrice.
Silicates Sont des agents séquestrant (pour les ions métalliques) et forment une pellicule
protectrice. Les solutions de silicates augmentent le pH et l’alcalinité.
Couleur naturelle Peuvent freiner la corrosion en recouvrant la surface des tuyaux. Certaines
et matières substances organiques favorisent la formation de complexes métalliques et
organiques accélèrent la corrosion ou la mise en solution de métaux.
Fer ou manganèse Réagissent parfois avec la surface interne des tuyaux en amiante-ciment, formant
ainsi une couche protectrice. Dans les conduites métalliques, ils risquent de
précipiter et de déposer un film sur les parois, ce qui les protégera ou, dans le cas du
cuivre, y fera des piqûres de corrosion.
Zinc Réagit parfois avec la surface interne des tuyaux en amiante-ciment et d’autres
types de tuyaux pour former une couche protectrice. Il tend à précipiter aux
endroits faisant office de cathodes et y laisse des dépôts protecteurs.
Cuivre Entraîne de la corrosion par piqûres dans la tuyauterie galvanisée.
Magnésium (et Risque d’inhiber la précipitation du CaCO3sous forme de calcite sur les surfaces des
peut-être d’autres conduites et d’y favoriser plutôt son dépôt sous forme d’aragonite, plus soluble que
métaux traces) la calcite.

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VI. DOMMAGE DE LA CORROSION :
La corrosion de l’acier provoque la réduction de la section de l’armature
(partiellement, localement ou e totalité). De plus, la réaction chimique de formation de la
rouille (mélange d’oxydes et d’hydroxyde de fer) s’effectue avec expansion (le volume de
l’acier devient 3 à 4 fois supérieur). Ce gonflement provoque dans le béton des contraintes
d’expansion importantes, supérieures à la résistance à la cohésion du béton. La
manifestation visuelle qui en résulte se présente sous formes de fissures en surface qui
s’amorcent à partir de l’acier.
Des fissures internes reliant les armatures peuvent aussi disloquer le béton. La
décohésion peut présenter des abcès ou des plaques de béton. Les manifestations
différentes selon l’épaisseur du béton, l’écartement et le diamètre des aciers. Il en résulte
que l’élément en béton armé ne fonctionne plus, au point de vue de la résistance des
matériaux, comme il avait été calculé primitivement. A la limite, cet état de déséquilibre
peut entraîner la ruine par l’effondrement de l’ouvrage.

Donc la corrosion des armatures entraîne des dégâts majeurs :


 Une altération de l’aspect extérieur des ouvrages dans les cas les moins graves.
 Une détérioration de l’étanchéité.
 Des problèmes de sécurité.
 Une diminution de la capacité portante dans les cas les plus sévères.

L’émergence des produits de corrosion à la surface du béton avec formation de


cavités, l’apparition des fissures, le décollement du béton d’enrobage sont des
« symptômes » qui traduisent un état de dégradation avancé et impose une répar ation
urgente de façon à rétablir une quantité acceptable de la construction.

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