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Philo 1
Philo 1
Références du
devoir
Matière : Philosophie
Code de la matière : 07PH00
N° du devoir : 1
(tel qu’il figure dans le fascicule devoirs)
Pour les devoirs de langues étrangères,
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Aristote, philosophe grec du 4e siècle avant notre ère, dans son œuvre «
Éthique à Nicomaque », définit quant à lui l’art ainsi : « l’art comme nous
l’avons dit est une certaine disposition, accompagnée de règle vraie, capable de
produire ; ». Aristote décrit l’art dans le sens de la technique, du savoir. Cette
définition englobe toutes les activités productrices impliquant un savoir
technique, comme l’architecture ou l’ingénierie. Une fois de plus, dans cette
définition, sans règles l’art n’existe pas.
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Mais ces règles sont-elles toujours une bonne chose ? Theodor W. Adorno et
Max Horkheimer, philosophes et sociologues allemands du siècle dernier
disent dans « La dialectique de la raison » à propos de l’industrie de la culture
ceci : « Dès le début d’un film, on sait comment il se terminera, qui sera
récompensé, puni, oublié ; et, en entendant de la musique légère, l’oreille
entrainée peut, dès les premières mesures, deviner la suite du thème et se sent
satisfaite lorsque tout se passe comme prévu. ». Dans le monde qu’ils
décrivent, les règles et les codes sont tellement présents qu’ils étouffent toute
possibilité d’originalité. Ici, l’art n’est plus une fin en soi, mais un produit de
consommation. Et le consommateur est habitué, conditionné par ces règles et
ces codes au point qu’il est désorienté face à une œuvre ne les respectant pas.
Cette surcodification de l’art comme produit de consommation n’a jamais
cessé de s’intensifier. Par exemple, l’art de la narration suit une codification
très stricte. Un schéma narratif respecte toujours certaines règles : élément
déclencheur, nombre défini de retournements de situations, dénouement. Les
histoires elles-mêmes sont classées en un nombre fini de catégories, comme le
rite initiatique, les histoires d’institutions ou les histoires de mystère. Chaque
catégorie apporte son lot de règles à ajouter à celle du schéma narratif, menant
à la production de livres, films et séries suivant toujours le même schéma.
Theodor W. Adorno et Max Horkheimer le disaient déjà il y a plus de soixante-
dix ans, et c’est encore plus vrai aujourd’hui : lorsqu’on consomme ce genre de
bien, on sait presque systématiquement comment cela se terminera. La
musique n’a pas plus échappé au phénomène, beaucoup d’œuvres musicales
sont construites sur ce que l’on appelle les « accords magiques », une suite bien
définie d’accords qui plait au consommateur. La musique n’est plus l’œuvre
d’un compositeur touché par la grâce, mais elle est le fruit d’une réflexion
systémique où l’originalité n’a que peu de pertinence. Dans cette
configuration, le créateur de la musique n’est plus son interprète. Chacun son
rôle : le compositeur créé des musiques qui résonnent dans l’esprit des
consommateurs, et des interprètes sont sélectionnés, non plus pour leur talent,
mais pour l’image qu’ils renvoient. Rappelons que Emmanuel Kant expliquait
que l’art est une fin en soi, pas un moyen. Il est un passe-temps par opposition
au métier pénible où seul compte le résultat. Dans ce monde de l’industrie de la
culture où les règles et les codes sont la norme, cette règle d’Emmanuel Kant
n’est plus respectée.
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l’art peut tout à fait exister en dehors des règles, que des œuvres originales
peuvent naitre spontanément là où on ne les attend pas. Nous avons pu
également constater que l’existence du talent chez l’artiste, et donc de l’art qui
en découle, ne saurait être normée. Pourtant, l’art connait beaucoup de règles.
Il a été au long de l’Histoire défini, codifié, normé, classé, parfois même
hiérarchisé par des règles. Chaque domaine comprend ses règles, ses genres et
ses sous-genres. Chaque œuvre trouve sa place dans ce grand organigramme
des arts. Et ces règles ne sont pas nécessairement une mauvaise chose, bien au
contraire. Elles servent à guider l’artiste, à l’accompagner dans sa quête de
créativité et d’originalité, cette quête qui le mènera peut être à créer de
nouvelles règles pour les générations suivantes. Mais ses règles peuvent
également signifier la mort de cette originalité tant recherchée, comme on le
constate aujourd’hui bien trop souvent dans la culture industrialisée.