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Qui a écrit le Roman de la Rose ? Qu’est-ce que la Pléiade ? Quelle est la


première tragédie de Corneille ? Qui était François-Marie Arouet ? Qui est
le chef de file des romantiques  ? Qu’est-ce que la Comédie humaine  ?
Qu’est-ce que le symbolisme ? le surréalisme ? Quel point commun y a-t-il
entre Sartre et Camus ? Qu’est-ce que le Nouveau Roman ? Qui est Hercule
Poirot ?
 
De François Villon aux auteurs de B.D., cet ouvrage fait un tour d’horizon
complet de la littérature. Poètes, romanciers, dramaturges, grands courants
littéraires et œuvres clés se partagent les pages de ce livre aussi amusant
qu’instructif.
 
Michel Wright

300 questions tests sur la


littérature française

MARABOUT
 

Sommaire

Couverture
Présentation

Page de titre

Introduction
Introduction
Organisation du livre

Organisation du livre et de l’index

Première partie : questions

1 - A bâtons rompus

2 - Les prémices et le Moyen Age

3 - Le 16e siècle
4 - Le 17e siècle

5 - Le 18e siècle

6 - Le 19e siècle
7 - Le 20e siècle

Deuxième partie : réponses


A bâtons rompus

Les prémices et le Moyen Age

Le 16e siècle

Le 17e siècle

Le 18e siècle
Le 19e siècle

Le 20e siècle

Annexe - Points de repère de l’histoire de la littérature française

Moyen-âge

Renaissance (XVIe siècle)

XVIIe siècle

XVIIIe siècle ou le siècle des Lumières


XIXe siècle

Le XXe siècle

Index - Les chiffres renvoient aux numéros des questions.

Notes

Notes

Notes

Notes

Notes

Notes
Notes

Notes

Copyright d’origine

Achevé de numériser
 

Introduction
 
La littérature est la mémoire d’une société.
Elle nous permet de retrouver nos racines, notre identité, et même de nous
situer dans le temps et l’espace.
Il suffit de consulter un traité d’histoire de la littérature pour s’apercevoir
que celle-ci recèle une chronique très fidèle et précise de l’histoire humaine.
Tous les genres littéraires valent la peine d’être approchés  : le roman, la
chronique, les essais, la poésie, le théâtre, la science-fiction, la chanson, le
conte, les carnets, les notes, les études, les fables... car ils représentent le
plus grand réservoir de rêves, d’imaginaire, de phantasmes, de phobies que
nous puissions rencontrer.
 
L’activité littéraire peut s’entrevoir de différentes manières ; d’une part, il y
a la création et, par ce biais, toute œuvre littéraire, quelle qu’elle soit, doit
être étudiée comme un objet apportant la preuve de l’invention d’un auteur
(romancier, poète, dramaturge...)  ; d’autre part, elle peut être considérée
comme le témoignage d’un moment de la civilisation et devient ainsi une
source de renseignements sociologiques. Cela suppose que les œuvres
littéraires sont à considérer dans un ensemble et c’est dans ce tout que je
vais essayer de vous promener par le jeu de la mémoire (on y revient !).
Ce livre a une démarche ludique et seul le plaisir nous le fera parcourir
Il a l’ambition de s’adresser à tout le monde sans avoir la prétention
d’explorer de fond en comble ce tonneau des Danaïdes qu’est la littérature
 
Je le répète, ce livre est un jeu de connaissance, de mémoire, de souvenir. Il
sera aussi utile à l’étudiant préparant un concours qu’à celui ou celle d’entre
vous qui désire se divertir de manière enrichissante.
 
L’utilisation du Q.C.M. (questionnaire à choix multiples) est de plus en plus
répandu dans les concours ou examens. C’est pourquoi cet outil de
délassement est aussi un outil de travail.
 
A chaque question correspondent trois réponses. La bonne réponse est
suivie d’une courte explication.
 
Je souhaite au lecteur beaucoup de plaisir et...
A vous de jouer !
 

Organisation du livre

Organisation du livre et de l’index

La première partie de ce livre comprend les questions  ; la seconde est


réservée aux réponses.
 
Questions et réponses de ce livre sont organisées en sept chapitres.
 
Le premier chapitre — A bâtons rompus — est une entrée en matière en 30
questions (de 1 à 30) réputées faciles mais quelquefois il convient de se
méfier d’un petit piège.
 
Le second chapitre est réservé à la littérature française des origines au
Moyen Age. Cette période est couverte en vingt questions (de 31 à 49).
 
Le troisième chapitre est consacré au 16e siècle, lequel est parcouru en une
trentaine de questions (de 50 à 78).
 
Le quatrième chapitre est réservé au 17e siècle. Ce siècle est
particulièrement important aussi près de 80 questions lui sont consacrées
(de 79 à 161).
 
Le cinquième chapitre analyse le 18e siècle — le siècle des Lumières. Vous
vous y promenerez à travers la trentaine de questions qui lui sont
consacrées (de 162 à 196).
 
Le sixième chapitre s’intéresse au 19e siècle, celui des grands romanciers.
Vous testerez vos connaissances à travers les nombreuses questions — plus
de soixante-dix — qui forment ce chapitre (de 197 à 269).
 
Le septième chapitre est réservé au 20e siècle. Quatre-vingt questions,
facile et difficiles, vous aideront à évaluer vos connaissances.
 
Enfin, l’annexe pose les points de repères indispensables pour comprendre
l’évolution de la littérature française.
 
L’index est organisé de manière particulière dans la mesure où il renvoie
aux numéros des questions (et de leurs réponses) plutôt qu’aux pages.
 

Première partie : questions


 
1

A bâtons rompus

Question 1
Quel est le sous-titre du célèbre roman de la table ronde écrit par Chrétien
de Troyes ayant pour principal héros Perceval :
A. le Chevalier à la Charrette ?
B. la Quête du Graal ?
C. le Chevalier au Lion ?
Question 2
Quel est le poète ayant donné des couleurs aux voyelles :
A. Rimbaud (l’Alchimie du Verbe) ?
B. Baudelaire (les Correspondances) ?
C. Verlaine (l’Art Poétique) ?
Question 3
Qu’est-ce qu’un sonnet :
A. une courte pièce de vers galants ?
B. un petit poème à forme fixe de 14 vers (2 quatrains et 2 tercets) ?
C. un poème composé de trois strophes ou plus avec un refrain et un
envoi ?
Question 4
Jean de la Bruyère est principalement connu pour un ouvrage, lequel :
A. L’Art Poétique ?
B. Traité de l’éducation des filles ?
C. Les Caractères ?
Question 5
Quelle est la couleur attribuée par Rimbaud à la voyelle U :
A. blanc ?
B. rouge ?
C. vert ?

Question 6
Combien Molière nous a-t-il laissé de pièces :
A. 21 ?
B. 29 ?
C. 32 ?
Question 7
Quel héros de Molière est encore appelé l’Atrabilaire amoureux :
A. le Misanthrope ?
B. Georges Dandin ?
C. le Bourgeois gentilhomme ?
Question 8
Combien de mots compte la plus longue phrase de Proust dans son oeuvre
A la recherche du temps perdu :
A. 212 ?
B. 313 ?
C. 414 ?
Question 9
Combien de livres compte A la recherche du temps perdu :
A. 5 ?
B. 7 ?
C. 9 ?
Question 10
Comment Umberto Eco, dans son roman Le Nom de la rose, ne laisse-t-il
aucun doute possible à son lecteur quant au genre littéraire utilisé :
A. en appelant son héros par le nom d’une célèbre figure du roman
policier ?
B. par sa célébrité dans le genre “policier” ?
C. par l’annonce dans la préface ?
Question 11
La Chartreuse de Parme  —  roman écrit en 1838  —  ayant pour héros
Fabrice Del Dongo et sa tante, la duchesse Sanseverina, a pour auteur :
A. Alexandre Dumas dit Dumas père ?
B. Alexandre Dumas dit Dumas fils ?
C. Stendhal ?
Question 12
La Pléiade, à l’origine, est une constellation d’étoiles. Dans l’histoire de la
littérature, ce terme reste célèbre pour une tout autre raison, laquelle :
A. il désigne un prix littéraire fondé par Ronsard, prix attribué à sept
poètes pour l’originalité de leurs oeuvres ?
B. il désigne un rassemblement de sept poètes, dont Ronsard, qui se sont
réunis au 16e siècle dans le but de réformer la langue française et de
renouveler l’ art poétique ?
C. il désigne un rassemblement de sept poètes, dont Ronsard, qui se sont
réunis au 16e siècle en vue de figer la poésie française ?
Question 13
Qui a écrit l’Apologie de Socrate :
A. Socrate lui-même ?
B. Platon ?
C. Aristote ?
Question 14
Qu’est-ce qu’un alexandrin :
A. un vers français de huit syllabes ?
B. un vers français de dix syllabes ?
C. un vers français de douze syllabes ?
Question 15
Quelle est l’étymologie d’alexandrin :
A. Alexandre le Grand l’a imposé ?
B. un hommage à Alexandre le Grand ?
C. le Roman d’Alexandre a été écrit sous cette forme au Moyen Age ?
Question 16
Le roman Le Grand Meaulnes met en scène François Seurel, adolescent
vivant avec ses parents au sein même d’une école. Le grand Meaulnes est :
A. le nom du compagnon de chambre de François ?
B. le nom du pensionnat ?
C. le nom d’un professeur du pensionnat ?
Question 17
Qui a écrit Le Grand Meaulnes :
A. Michel Tournier ?
B. Henri de Montherlant ?
C. Alain-Fournier ?
Question 18
Qui surnomme-t-on le Pape du surréalisme :
A. Dali ?
B. Breton ?
C. Gide ?
Question 19
Qu’est-ce que le Dadaïsme ou mouvement Dada :
A. un mouvement littéraire préfigurant le surréalisme ?
B. un mouvement littéraire fondé par Jean-Paul de Dadelsen, poète
français ?
C. un mouvement littéraire fondé par Bernard Dadier, poète et
dramaturge ivoirien d’expression française.
Question 20
Qu’est-ce que l’écriture automatique :
A. une méthode d’écriture consistant à reproduire perpétuellement le
même scénario ?
B. une méthode d’écriture utilisant la mémoire d’un ordinateur ?
C. l’écriture inconsciente ?
Question 21
A quelle époque peut-on situer le mouvement symboliste :
A. de 1820 à 1856 ?
B. de 1857 à 1891 ?
C. de 1892 à 1914 ?
Question 22
Peut-on dire que le symbolisme joua un rôle capital dans l’histoire de la
poésie :
A. oui, parce qu’il a révélé les poètes les plus appréciés comme
Baudelaire ou Rimbaud ?
B. oui, parce qu’il est une rupture définitive d’ avec le romantisme et
prépare la poésie moderne ?
C. non, parce qu’il n’a pu influencer en aucune manière l’histoire de la
poésie étant donné la brièveté de son existence ?
Question 23
Qu’est-ce que l’école parnassienne :
A. une école philosophique grecque ?
B. l’autre dénomination de l’école romantique ?
C. une école réagissant aux doctrines de l’école romantique ?
Question 24.
L’académie Goncourt porte le nom de deux frères écrivains  : Edmond et
Jules de Goncourt. Ces deux frères s’associèrent pour laisser une oeuvre
littéraire commune. Le premier prix Goncourt a été décerné pour la
première fois par :
A. les deux frères ?
B. Edmond de Goncourt, après la mort de son frère ?
C. aucun des deux car il est postérieur à leur mort ?
Question 25
Jonathan Swift, auteur des Voyages de Gulliver, a vécu et écrit en même
temps que :
A. Molière ?
B. Marivaux ?
C. Musset ?
Question 26
Une chanson de geste évoque pour vous :
A. la forme médiévale d’un livret d’opéra ?
B. un poème épique médiéval ?
C. la première forme théâtrale ?
Question 27
Qui était Renart :
A. un auteur allemand du 19e siècle ?
B. un personnage d’une fable de La Fontaine ?
C. le patronyme du goupil qui mena la vie dure à Ysengrin ?
Question 28
Benjamin Constant est un poète et romancier de la fin du 18e et du début du
19e siècle. Il est surtout connu pour un roman autobiographique. Lequel :
A. Adolphe ?
B. René ?
C. Oberman ?
Question 29
François-René de Chateaubriand est le prototype de l’écrivain romantique.
On le connaît pour ses Mémoires d’outre-tombe, René, Atala, etc... Quel est
le thème d’Atala :
A. un roman mythologique ?
B. les amours de deux sauvages ?
C. un roman autobiographique ?
Question 30
Quelle est la qualité principale des Mémoires d’outre-tombe de
Chateaubriand :
A. historique ?
B. autobiographique ?
C. littéraire ?
 
2

Les prémices et le Moyen Age

Question 31
Quel est le premier texte réellement littéraire à partir duquel commence
l’histoire de la littérature :
A. les Lais de Marie de France ?
B. la Cantilène de Sainte Eulalie ?
C. le Roman d’Alexandre ?
Question 32
Au début du 13e siècle, André le Chapelain édite un traité en latin : De arte
honesta amandi. Ce traité a pour objet :
A. de codifier les règles de la chevalerie ?
B. de codifier les règles de la chanson de geste ?
C. de codifier les règles de l’amour courtois ?
Question 33
Au Moyen Age, qui était Marie de France :
A. l’héroïne d’une chanson de geste ?
B. la première femme de lettres ?
C. la mère de Tristan dans Tristan et Iseult ?
Question 34
Entre le 11e et le 14e siècle, en France, le français parlé n’est pas le même
partout. Il existe, datant de cette époque, toute une littérature en langue
d’Oc. Cette littérature était celle :
A. de la Bretagne (Ouest) ?
B. du nord de la Loire (Nord) ?
C. du sud de la Loire (Sud) ?
Question 35
Dans les fabliaux médiévaux, la femme est le plus souvent représentée :
A. comme une Madone ?
B. comme une femme du peuple pouvant se faire maltraiter par son
mari ?
C. n’est jamais représentée ?
Question 36
Le Roman de la Rose, datant du 13e siècle, a pour auteur :
A. un anonyme ?
B. Guillaume de Lorris ?
C. Guillaume de Lorris et Jean de Meung ?
Question 37
De qui sont ces vers extraits d’une célèbre complainte :

Que sont mes amis devenus


Que j’avais si près tenus
Et tant aimés
(...)
Ce sont amis que Vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
(...)

A. Marie de France ?
B. Rutebeuf ?
C. François Villon ?
Question 38
Geoffroi de Villehardouin nous a laissé une œuvre intéressante d’un point
de vue historique. De quelle chronique est-il l’auteur :
A. la chronique de la société au 12e siècle ?
B. la chronique politique du 12e siècle ?
C. la chronique des croisades ?
Question 39
Dans quelles circonstances François Villon a-t-il écrit la Ballade des
pendus :
A. dans la misère la plus noire, il associe son sort à celui des pendus ?
B. très malade, il compare son corps presque sans vie à celui des
pendus ?
C. condamné à mort, il va subir le même sort que celui des pendus ?
Question 40
Comment expliquer que François Villon soit “le phare” qui éclaire la
brumeuse époque moyenâgeuse :
A. son oeuvre a été physiquement la mieux conservée ?
B. il a écrit en français moderne et la lecture de son oeuvre ne pose donc
aucun problème ?
C. il y a dans son oeuvre un accent personnel unique qui nous émeut
aujourd’hui encore ?
Question 41
Qu’entend-on par Les Miracles de Notre-Dame :
A. c’est l’appellation générique des quelque quarante-cinq pièces de
théâtre datant des 13e et 14e siècles ?
B. c’est l’ensemble des pièces de théâtre de Rutebeuf ?
C. ce sont les pièces de théâtre écrites au Moyen Age ?
Question 42
Outre les pièces d’inspiration religieuse, y avait-il au Moyen Age une forme
théâtrale comique :
A. oui ?
B. non ?
C. oui, mais interdite ?
Question 43
Que signifie, dans le contexte théâtral médiéval, le terme “farce” :
A. jouer un bon (ou mauvais) tour à quelqu’un ?
B. les pièces non religieuses ?
C. les pièces farcissant (grossissant) une cérémonie religieuse ?
Question 44
Dans l’expression chanson de geste, le mot geste est écrit au singulier.
Pourquoi :
A. l’absence de s est une faute de l’ancien français qui s’est imposée
jusqu’à nous ?
B. il s’écrit sans s car c’est la traduction du pluriel neutre de gesta
(choses accomplies) ?
C. c’est une erreur, il faudrait écrire chanson de gestes ?
Question 45
On dit de Christine de Pisan qu’elle est la première féministe. Pourquoi :
A. parce que, jeune veuve, elle exerce un métier d’homme pour nourrir
ses enfants ?
B. parce qu’elle est la première femme écrivain ; métier jusque-là réservé
aux hommes ?
C. parce que, dans ses écrits, elle défend la cause des femmes ?
Question 46
Combien de comédiens participaient aux représentations des mystères à la
fin du Moyen Age (figuration non comprise) :
A. vingt ?
B. cent ?
C. deux cents ?
Question 47
Il y a deux grands romans qui émergent du Moyen-Age. Quels sont-ils :
A. Le Roman d’Alexandre et Perceval ou la Quête du Graal ?
B. Le Roman de la Rose et Le Roman d’Alexandre ?
C. Perceval ou la Quête du Graal et Le Roman de la Rose ?
Question 48
Au 15e siècle, un personnage important nommé Charles d’Orléans
apparaît. Il est écrivain. Outre cela, qui est-il :
A. le roi de France ?
B. le neveu du roi de France ?
C. Charles le Téméraire ?
Question 49
Pour Philippe de Commynes l’écriture de ses Mémoires a changé sa vie.
Pourquoi :
A. il prendra goût à l’écriture et deviendra un grand auteur ?
B. il est en disgrâce et ses Mémoires vont le réhabiliter.
C. ses Mémoires sont très populaires et il s’enrichit grâce à cela ?
 
3

Le 16e siècle

Question 50
Où est née la Renaissance :
A. en France ?
B. en Italie ?
C. en Angleterre ?
Question 51
Une découverte capitale changea la sort de la littérature européenne. Quelle
est-elle :
A. la découverte de l’Amérique ?
B. la découverte de la lettre de change, ou du moins son
perfectionnement ?
C. la découverte de l’imprimerie ?
Question 52
Comment expliquer l’élargissement de la Renaissance à la littérature :
A. par le hasard de la découverte des textes anciens ?
B. grâce à l’imprimerie ?
C. par réaction au christianisme médiéval ?
Question 53
Comment la France a-t-elle été mise en contact de l’humanisme italien :
A. par l’apparition des livres ?
B. par les guerres ?
C. par le développement du commerce ?
Question 54
François Ier eut-il une influence positive sur le mouvement de la
Renaissance :
A. oui, il en fut le moteur principal ?
B. non, car il empêcha le mouvement de se développer en France et
celui-ci n’apparut qu’après sa mort ?
C. il n’eut aucune influence ?
Question 55
Les premières traductions françaises de la Bible datent  : du 16e siècle
(Renaissance). A qui les doit-on :
A. Pic de La Mirandole ?
B. Erasme ?
C. Jacques Lefèvre d’Etaples ?
Question 56
Y a-t-il une relation entre les humanistes et les réformateurs :
A. oui, au départ, mais les deux mouvements se séparent bientôt ?
B. non, aucun point commun, sinon la coïncidence de l’époque ?
C. humanistes et réformateurs prônent la même chose ?
Question 57
Quelle pouvait être la situation matérielle d’un écrivain au 16e siècle :
A. précaire, car dépendant immédiatement de la largesse des
protecteurs ?
B. enviable et sûre car les éditions ont un succès fou et les droits
d’auteurs sont généreux ?
C. détestable, car il était impossible de gagner sa vie en pratiquant ce
métier ?
Question 58
Est-il exact qu’à la Renaissance, bon nombre de poètes écrivent en latin :
A. oui, le latin apparaît comme étant la langue internationale des belles
lettres ?
B. non, cette langue était réservée à la science et à la médecine ?
C. non, le latin est simplement pris en exemple par les poètes, mais ils
écrivent en français ?
Question 59
Qui sont les Rhétoriques :
A. un groupe d’écrivains-poètes du 16e siècle ?
B. les orateurs du 16e siècle ?
C. les professeurs du Collège Royal fondé par François Ier ?
Question 60
Parmi les Rhétoriques, un homme émerge  : Jean Lemaire de Belges. Il
sera même épargné par la Pléiade qui ira jusqu’à lui prodiguer des louanges.
Cela s’explique :
A. car il laissa une œuvre historiquement objective ?
B. car il ne laissa pas de poésie pédante et se contenta de rapporter des
faits en prose ?
C. car sa poésie était riche en néologismes et il écrivait en alexandrins ?
Question 61
Fils de rhétoriqueur, il passe pour être un des meilleurs poètes de son temps.
Il donna un nouveau souffle à la poésie aux alentours de 1520 - 1530. De
qui s’agit-il :
A. de Jean Lemaire de Belges ?
B. de Clément Marot ?
C. de Bernard de Ventadour ?
Question 62
Qu’est-ce qui sépare Calvin et Luther :
A. rien, ce sont tous deux des réformateurs ?
B. Luther est allemand tandis que Calvin est français ?
C. le luthérianisme est l’expression d’une doctrine religieuse née dans
l’Eglise, au sortir du Moyen Age, tandis que le calvinisme est une
doctrine qui s’écarte de l’Eglise et réprouve le dogmatisme et l’autorité
romaine ?
Question 63
Que représente la révolution de 1550 :
A. la fondation du Collège Royal, futur Collège de France ?
B. l’abolition définitive du latin ?
C. la publication par Du Bellay de Deffence et illustration de la langue
françoyse ?
Question 64
De qui sont les vers :

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau


voyage,
Ou comme cestui-là qui conquit la Toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

A. Ronsard ?
B. Du Bellay ?
C. Belleau ?
Question 65
De qui sont les vers :

Mignonne, allons voir si la rose,


Qui, ce matin, avait déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu, cette vesprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

A. Ronsard ?
B. Du Bellay ?
C. Belleau ?
Question 66
Ronsard est le chef de la Pléiade. Son fidèle ami est Du Bellay. Qu’est-ce
qui, extérieurement, les réunit :
A. ils aiment la même femme ?
B. ils sont sourds tous les deux ?
C. ils viennent de la même province française ?
Questions 67
Pourquoi Rémy Belleau, autre poète de la Pléiade, était-il appelé par ses
amis le gentil Belleau :
A. pour la délicatesse de sa santé physique ?
B. pour la délicatesse des rapports qu’il entretenait avec ses amis ?
C. pour la délicatesse de son œuvre ?
Question 68
Comment pourrait-on caractériser Du Bellay :
A. c’est un mystique ?
B. il souffrait de dépression nerveuse ?
C. c’était un battant, un gagneur ?
Question 69
Aux côtés de Ronsard et de Rabelais, quel est le principal prosateur du 16e
siècle :
A. Scarron ?
B. La Rochefoucauld ?
C. Montaigne ?
Question 70
Dans quel sens faut-il comprendre le mot Essais dans l’œuvre de
Montaigne :
A. c’est le brouillon d’une œuvre ?
B. il s’y essaie lui-même ?
C. c’est l’appellation d’un genre littéraire bien précis et il n’a fait que le
réutiliser ?
Question 71
Qui était Maître Alcofrybas Nasier :
A. le père de Pantagruel ?
B. un personnage de l’œuvre de Rabelais ?
C. le pseudonyme de Rabelais ?
Question 72
Quel événement est à l’origine de l’œuvre d’Agrippa d’Aubigné Les
Tragiques, sachant que cette œuvre date de la fin du siècle :
A. une lassitude des mœurs du siècle ?
B. une lassitude du théâtre et une tentative de renouveler celui-ci ?
C. le massacre de la Saint-Barthélemy ?
Question 73
La Renaissance est-elle à l’origine d’un renouveau théâtral :
A. Non, et il faut attendre le 17e siècle pour qu’apparaisse un genre
nouveau ?
B. Oui, durant la seconde moitié du 16e siècle ?
C. Non, le théâtre est totalement oublié au 16e siècle. Seule existe la
poésie, dont les idées sont dictées par les sept de la Pléiade ?
Question 74
La forme théâtrale imaginée par la Pléiade, connaît-elle un succès public :
A. pas immédiatement ?
B. oui, le succès est fulgurant ?
C. non ?
Question 75
Existe-t-il au 16e siècle un autre théâtre que celui de la tragédie :
A. oui, un théâtre comique ?
B. oui, le théâtre religieux continue à s’imposer ?
C. non ?
Question 76
A côté de la tragédie et de la comédie, un genre théâtral dans lequel
l’improvisation domine, s’impose. D’où vient-il :
A. d’Allemagne ?
B. d’Angleterre ?
C. d’Italie ?
Question 77
Quel auteur dramatique marqua à jamais le théâtre élisabéthain :
A. Christopher Marlowe ?
B. William Shakespeare ?
C. Thomas Shadwell ?
Question 78
Quel genre littéraire disparaît à jamais durant la Renaissance :
A. religieux ?
B. épique ?
C. historique ?
 
4

Le 17e siècle

Question 79
Au 17e siècle, un auteur a beaucoup œuvré pour l’épuration du français. De
qui s’agit-il :
A. Malherbe ?
B. Montaigne ?
C. Mallarmé ?
Question 80
Au 17e siècle les raisons invoquées pour fixer et clarifier la langue française
sont également politiques. Pourquoi :
A. car quiconque pratiquait la langue était considéré comme Français ?
B. car cela facilitait l’enseignement ?
C. car cela permettait un contrôle plus efficace de la population et de ses
intentions ?
Question 81
Qui est à l’origine de la fondation de l’Académie Française :
A. Richelieu ?
B. Vaugelas ?
C. Mazarin ?
Question 82
Au 17e siècle, l’art baroque se répand en Europe. Comment expliquer cet
engouement :
A. l’Europe, enrichie par l’importation des métaux précieux venant des
Amériques, et sortant des guerres et rigueurs économiques du 16e
siècle, se passionne pour des formes d’art fastueuses ?
B. les populations d’Europe, décimées par les invasions et la famine,
avec un pouvoir d’achat diminué, se passionnent pour des formes d’art
fastueuses ?
C. comme un effet de la Contre-Réforme ?
Question 83
Malherbe, réformateur de la langue, est reconnu comme l’annonciateur des
classiques. De quelle manière fut-il écouté par ses collègues écrivains-
poètes :
A. il fut le maître à penser des générations d’écrivains qui le suivirent ?
B. il fit école et cela lui fit perdre du crédit ?
C. il était surprotégé, ses collègues furent obligés de l’écouter ?
Question 84
Au 17e siècle, la condition d’homme (ou de femme) de lettres s’est-elle
améliorée par rapport à celle du 16e :
A. oui, le pouvoir se centralisant, la condition des auteurs est reconnue ?
B. non, elle est restée strictement la même ?
C. non, elle a empiré ?
Question 85
Les ouvrages de Théophile de Viau eurent beaucoup de succès ; cependant,
il connut une fin malheureuse. Pourquoi :
A. en tant que poète libertin, il s’attira de sérieux ennuis ?
B. il fut un poète maudit ?
C. issu d’une famille protestante, il fut contraint de se cacher
perpétuellement malgré le succès de ses œuvres et n’en put profiter ?
Question 86
Comment expliquer l’engouement pour la littérature pastorale au 17e
siècle :
A. par un retour à la Nature, c’est un vieux rêve de la Renaissance ?
B. par l’indulgence de l’aristocratie envers le peuple ?
C. par l’accès des roturiers aux salons des précieuses ?
Question 87
Que faisait-on dans les salons des Précieuses :
A. on y lisait ?
B. on y écoutait des conférences ?
C. on y bavardait ?
Question 88
1658 est une date qui marque l’histoire du théâtre. Pourquoi :
A. c’est l’arrivée de Molière à Paris ?
B. c’est la fin du Moyen Age théâtral ?
C. c’est le triomphe de l’œuvre de Corneille ?
Question 89
Alexandre Hardy fut un auteur dramatique remarquable qui précéda
Corneille. Qu’est-ce qui le caractérise :
A. il a écrit six cents pièces ?
B. il utilise un vocabulaire nouveau et conforme au goût de l’époque
(préciosité, vocabulaire élitiste) ?
C. il n’a écrit qu’une seule pièce qui l’occupa toute sa carrière ?
Question 90
Un grand homme de la littérature a beaucoup aidé Richelieu à régenter la
littérature. Cet auteur a écrit, entre autres, en 1647 l’ouvrage Remarques sur
la langue française. Qui est-il :
A. Voiture ?
B. Vaugelas ?
C. Théophile de Viau ?
Question 91
Comment expliquer le succès mondain de l’hôtel de Rambouillet :
A. Richelieu le désigna comme étant le salon à fréquenter ?
B. grâce à la personnalité de la marquise de Rambouillet ?
C. il est à l’origine de l’Académie Française ?
Question 92
Le langage des Précieuses (que Molière taxera à juste titre de ridicules) est
un véritable code. Dans cette langue inventée pour se distinguer du
commun des mortels, que signifie l’expression “Ces chers souffrants” :
A. les ancêtres ?
B. les valets ?
C. les pieds ?
Question 93
Les Précieuses inventèrent “la carte du Tendre”. Qu’entend-on par là :
A. une expression désignant les perspectives amoureuses d’une
personne ?
B. une véritable carte géographique avec des villes, des itinéraires
servant à un jeu de piste amoureux ?
C. la prédestination, le destin amoureux (tendre) des gens ?
Question 94
L’esprit précieux, mondain, est-il un phénomène répondant à une mode, et
par voie de conséquence, vite dépassé :
A. oui, ce mouvement éphémère n’influença pas les auteurs classiques ?
B. non, ce mouvement est une suite logique si on considère l’histoire : il
s’inscrit en réaction à un phénomène et en prépare un autre ?
C. oui, c’est un phénomène de mode mais il influença considérablement
quelques auteurs issus de l’aristocratie ?
Question 95
Quelle est la principale caractéristique des grands romans précieux comme
L’Astrée d’Honoré d’Urfé ou la Clélie de Mme de Scudéry :
A. une peinture du monde réel par le biais de la parabole ?
B. l’éducation des foules par le biais du roman ?
C. un simple divertissement ?
Question 96
Qu’entend-on par “littérature (ou poésie) de ruelle” ou “littérature (ou
poésie) de réduit” :
A. une littérature (ou poésie) vulgaire (de la rue) ?
B. des extraits choisis d’une œuvre. C’est une édition où on a réduit une
œuvre à l’essentiel en n’y choisissant que des morceaux (ou ruelles) ?
C. une littérature (ou poésie) de salons ?
Question 97
Son nez n’a rien d’extraordinaire, il est le premier cosmonaute en chambre,
il est de Paris, il a écrit L’histoire comique des Etats et Empires de la Lune
et L’Histoire comique des Etats et Empires du Soleil, il est du siècle dont on
parle, il n’est pas qu’un personnage de théâtre. Qui est-il :
A. Jules Verne ?
B. Edmond Rostand ?
C. Cyrano de Bergerac ?
Question 98
Au 17e siècle, qui désigne-t-on lorsqu’on parle d’un auteur libertin :
A. un libre penseur ?
B. un auteur qui ne tient que des propos graveleux, coquins ou
érotiques ?
C. un auteur qui prend des libertés de style ?
Question 99
Pouvait-on dire de Descartes qu’il était-il un libertin :
A. oui, car il écrivit des contes érotiques ?
B. oui, car en tant que penseur, il ne pouvait que s’éloigner des dogmes
établis. Son œuvre n’est que critique de l’irrationalité de l’Eglise ; il en
sera d’ailleurs sévèrement puni ?
C. non, c’est un rationaliste chrétien ?
Question 100
Qui a écrit le Discours de la méthode :
A. Descartes ?
B. Pascal ?
C. Diderot ?
Question 101
Les origines de la tragédie classique se décèlent au 16e siècle. Ce sont des
imitations des tragédies latines importées d’Italie au début du 16e.
C’est à cette époque que furent énoncées les règles de ce genre  : des
chœurs, des monologues, des dieux, un développement tragique, et... la
règle des unités.
Quelle est cette règle :
A. l’action d’une tragédie doit se dérouler en une durée égale à celle de la
représentation ou au maximum en une journée (unité de temps) ?
B. l’action d’une tragédie doit se dérouler dans un seul lieu (château,
clairière,...) et l’unité de temps n’est pas requise (unité de lieu) ?
C. l’action d’une tragédie doit être unique, se dérouler en une durée égale
à celle de la représentation (ou en un jour) et dans un lieu unique
(unités temps - lieu - action) ?
Question 102
Existe-t-il une différence entre Corneille et Shakespeare :
A. aucune, sinon que l’un est français et l’autre anglais ?
B. il n’y a pas de tragédies shakespearienne. On ne peut parler que des
tragédies grecques et françaises ?
C. Shakespeare est l’un des plus grands auteurs tragiques (Othello, King
Lear, Macbeth sont bien des tragédies  !) mais il se moque des règles
des unités, de bienséance, etc... ?
Question 103
Comment fut reçu le Cid de Corneille à sa création :
A. ce fut un échec public ?
B. ce fut un triomphe public qui provoqua la jalousie des auteurs
dramatiques contemporains de Corneille ?
C. le Cid fut salué par tous comme étant le chef-d’œuvre du genre ?
Question 104
Corneille faisait partie du groupe des cinq auteurs qui écrivaient pour le
Cardinal.
Pour quelle raison évidente Richelieu ne peut-il soutenir son auteur favori :
A. la levée de boucliers est telle que Richelieu ne peut faire autrement
que de se rallier à l’opinion générale ?
B. pour des raisons de politique extérieure ?
C. à travers la tourmente générale, il a continué à défendre Corneille ?
Question 105
Quelle est la première tragédie de Corneille :
A. Médée ?
B. le Cid ?
C. Mélite ?
Question 106
Corneille fut un auteur adulé. Pourtant, le public s’en détacha vite. Pour
quelle raison :
A. parce qu’après la querelle que provoqua le Cid, il perdit tout crédit
aux yeux du public ?
B. ses pièces furent interdites par Richelieu ?
C. il passa de mode, ne traitant plus par la suite que des sujets
politiques ?
Question 107
L’expression “Se trouver face à un choix cornélien - une situation
cornélienne” fait partie du langage courant.
Quelle en est la signification exacte :
A. se trouver en face d’un choix dont les deux solutions sont tragiques
(ou face à une situation tragique) ?
B. situation ou choix mettant en balance devoir et sentiments ?
C. situation ou choix impossible où seul le destin décidera de l’issue ?
Question 108
Quelle conséquence a eue l’édition des Pensées pour son auteur, Blaise
Pascal. A-t-il été :
A. ruiné, car les Pensées furent critiquées, censurées, étant l’œuvre d’un
janséniste ?
B. porté aux nues par des lecteurs comblés par cet ouvrage ?
C. aucune incidence sur Pascal lui-même, les Pensées furent publiées à
titre posthume ?
Question 109
Le jansénisme est une doctrine religieuse prétendant que l’homme, né
mauvais, ne peut accéder à la Voie Morale (vie spirituelle) que par ses
propres mérites ; il lui fallait une rigueur de pensée ainsi qu’une austérité de
mœurs.
Cette doctrine, née aux Pays-Bas (Louvain), est importée en France par
l’abbaye de Port-Royal.
Pourquoi Blaise Pascal fut-il touché par cette doctrine :
A. parce qu’il est un provocateur ?
B. parce qu’avant d’être écrivain, il est un savant et donc susceptible
d’être séduit par les jansénistes ?
C. parce qu’il voulait régler des comptes avec les jésuites ?
Question 110
Pascal est surtout connu pour ses Pensées mais il est également l’auteur (à
succès) des Provinciales.
Que sont ces Provinciales :
A. des femmes de province ?
B. les idées religieuses qui sévissent en province (opposées aux
jansénisme) ?
C. des lettres envoyées à un ami en province ?
Question 111
En 1658, Pascal fait une conférence passionnée devant des amis et annonce
son projet d’écrire une Apologie de la Religion Chrétienne.
Quel est le titre définitif de cet ouvrage :
A. l’Apologie de la religion chrétienne ?
B. cet ouvrage ne porta pas de titre pour la bonne raison qu’il ne parut
jamais ?
C. les Pensées ?
Question 112
1660, c’est le règne de Louis XIV.
Il protège les auteurs, rit avec Molière, pleure avec Racine, couvre d’or ces
écrivains qui ont conscience de participer à une œuvre de gloire. C’est la
période des écrivains mondains. Parmi les trois noms qui suivent, l’un
n’est pas un mondain. Lequel :
A. Fénelon ?
B. La Rochefoucauld ?
C. le cardinal de Retz ?
Question 113
La Rochefoucauld reste célèbre pour un ouvrage. Lequel :
A. ses Maximes ?
B. ses Mémoires ?
C. ses Portraits ?
Question 114 ?
Qu’a écrit le cardinal de Retz :
A. un roman ?
B. des essais ?
C. ses mémoires ?
Question 115
Autre mondaine restant dans toutes les mémoires pour son courrier, elle est
marquise, écrit à sa fille la comtesse de Grignan ainsi qu’à bien d’autres.
Qui est-elle :
A. Mme de Sévigné ?
B. Mme de La Fayette ?
C. la Grande Mademoiselle ?
Question 116
Quel est le roman le plus connu de Madame de La Fayette :
A. les Lettres de la religieuse portugaise ?
B. La Princesse de Clèves ?
C. La Comtesse de Tende ?
Question 117
En quoi La princesse de Clèves apparaît-il comme un roman d’exception à
l’époque :
A. par le sujet abordé (originalité) ?
B. parce qu’il ne compte que 200 pages ?
C. parce qu’il sort en six tomes ?
Question 118
Le roman anonyme, Les Lettres portugaises, connut-il du succès :
A. non, car c’était un roman traduit, ce qui ne pouvait intéresser
personne ?
B. oui, parce que c’était un roman épistolaire ?
C. oui, pour beaucoup de raisons : roman épistolaire, anonyme, scénario
passionnant, exotique, etc... ?
Question 119
Quelle est la condition des écrivains sous Louis XIV :
A. seuls les aristocrates écrivent ?
B. tout le monde produisant une œuvre littéraire est assuré de revenus
considérables ?
C. le roi pensionne certains auteurs ?
Question 121
En ce 17e siècle, la qualité d’écrivain débouche sur un nouveau statut.
Lequel ?
A. celui d’outil du pouvoir ?
B. celui de badinage de cour n’ayant plus rien d’intéressant ?
C. celui de métier à part entière ?
Question 121
Molière était-il apprécié par les autres auteurs contemporains :
A. oui, car classique entre les classiques, il ne pouvait être qu’apprécié ?
B. oui, car il était apprécié du roi ?
C. non, il fut vivement critiqué par ses collègues ?
Question 122
Qu’est-ce qui fait la force du langage de Molière :
A. avant d’être un auteur, Molière était un acteur ?
B. la perfection des vers ?
C. l’absence de monologues (les dialogues étant plus efficaces au
théâtre) ?
Question 123
Qui était Jean-Baptiste Poquelin :
A. le père de Molière ?
B. Molière ?
C. un personnage de Molière (dans L’Impromptu de Versailles) ?
Question 124
Pourquoi Molière et sa troupe ont-ils joué en province :
A. lui et sa troupe ont toujours joué à Paris pour le roi ?
B. l’Illustre Théâtre et son directeur (Molière) ne sont montés à Paris que
bien plus tard, il commencèrent en province car ils venaient tous de
là ?
C. après une faillite à Paris, la seule solution était de jouer en province ?
Question 125
Ques est le premier succès parisien de Molière :
A. Les Précieuses ridicules ?
B. Les Femmes savantes ?
C. L’Ecole des femmes ?
Question 126
Comment évoluent les rapports entre Louis XIV et Molière :
A. le roi le prend en amitié et l’aide considérablement, puis s’en
détourne ?
B. le roi ne l’a jamais aidé ?
C. le roi a protégé Molière jusqu’à sa mort ?
Question 127
Pourquoi les pièces de Molière sont-elles découpées en actes d’une durée de
vingt minutes maximum :
A. car, à l’époque, il était impossible de garder plus longtemps l’attention
du public ?
B. pour des facilités de mémorisation pour les comédiens ?
C. à cause de la durée des bougies ?
Question 128
Le Misanthrope de Molière est une comédie :
A. de moeurs ?
B. de caractères ?
C. de mœurs et de caractères en même temps ?
Question 129
Combien de fois fut représenté Le Misanthrope au Théâtre Français
(Comédie Française) entre 1680 et 1967 :
A. 1133 fois ?
B. 1833 fois ?
C. 2133 fois ?
Question 130
Faut-il prendre le Misanthrope au sérieux :
A. non, c’est un personnage de comédie dont les emportements sont
ridicules et dont la vocation première est de divertir ?
B. oui, Alceste a une vision très caustique du genre humain et est une
sorte de prophète qui accuse la société dont il est déçu ; il porte donc
un enseignement moral considérable ?
C. c’est un problème insoluble qui fait l’intérêt de cette œuvre ?
Question 131
Molière est l’auteur d’une pièce qui lui valut un succès immense et bien des
ennuis.
Laquelle :
A. L’Avare ?
B. Tartuffe ?
C. Les Fourberies de Scapin ?
Question 132
Le Festin de pierre est mieux connu sous un autre titre. Lequel :
A. L’Avare ?
B. Monsieur de Pourceaugnac ?
C. Don Juan ?
Question 133
Pourquoi Molière s’entête-t-il plus à défendre sa pièce Tartuffe plutôt que
Don Juan :
A. parce que Tartuffe est un succès public retentissant ?
B. parce que Tartuffe est un sujet d’actualité et que Don Juan est un
thème plus général (mythe) ?
C. parce que Tartuffe fut interdit et non Don Juan ?
Question 134
Quelle est la scène la plus fameuse des Fourberies de Scapin :
A. la scène du poumon ?
B. la scène du sac ?
C. la scène du sonnet ?
Question 135
Pourquoi la Comédie Française (Théâtre Français), la Maison de Molière,
a-t-elle pour coutume et tradition de jouer chaque année, avec toute sa
troupe le Malade Imaginaire :
A. parce que c’est la meilleure pièce de Molière ?
B. parce que c’est la seule pièce de Molière permettant de réunir tous les
acteurs de la Comédie Française ?
C. parce que c’est la dernière pièce de Molière ?
Question 136
Bossuet était-il avant tout :
A. un romancier ?
B. un historien ?
C. un orateur ?
Question 137
Entre 1659 et 1670, c’est la période d’apogée de Bossuet orateur. C’est en
effet à cette époque qu’il a l’occasion de prononcer ses Sermons, Oraisons
et Panégyriques devant le roi et la Cour.
Qu’est-ce qui le distingue des autres prédicateurs :
A. son discours a une immense valeur littéraire ?
B. c’est un discours philosophique rigoureux basé sur une immense
imagination poétique ?
C. la perfection de l’éloquence imitée des orateurs grecs antiques ?
Question 138
En 1670, Bossuet est nommé précepteur du dauphin Louis, fils du roi. Cela
provoque un changement dans sa production littéraire et, s’il reste dans les
mémoires actuelles pour ses sermons, il y est aussi pour autre chose. Quelle
est cette nouvelle direction littéraire :
A. celle d’un mémorialiste ?
B. celle d’un philosophe ?
C. celle d’un historien doublé d’un scientifique politique ?
Question 139
Boileau fonde un genre littéraire nouveau. Lequel :
A. la biographie ?
B. la critique littéraire ?
C. l’encyclopédie ?
Question 140
L’Art poétique de Boileau, est :
A. une tentative d’excuse envers ceux avec qui il n’avait pas été tendre ?
B. une confirmation de ses critiques (la suite des Satires) ?
C. une explication de sa doctrine ?
Question 141
La Mort d’Hannibal est une tragédie classique du 17e siècle. Qui en est
l’auteur :
A. Pierre Corneille ?
B. Thomas Corneille ?
C. Jean Racine ?
Question 142
Entre Corneille et Racine, le 17e siècle connut un autre maître de la
tragédie classique. Qui était-il :
A. Quinault ?
B. Lulli ?
C. Thomas Corneille ?
Question 143
Quel rapport existe-t-il entre Molière et Racine au début de la carrière
d’auteur dramatique de ce dernier :
A. il imite Molière ?
B. il se fait jouer par Molière (et ses comédiens) ?
C. il critique violemment Molière ?
Question 144
Quel moyen Racine va-t-il utiliser pour atteindre la consécration :
A. changer le goût du public qui n’allait qu’à la comédie ?
B. imiter Corneille ?
C. se démarquer de Corneille ?
Question 145
Avec quelle tragédie, Racine ébranle-t-il sérieusement la suprématie de son
rival Corneille (auteur du Cid) :
A. Andromaque ?
B. Bajazet ?
C. Alexandre le Grand ?
Question 146
Racine est-il l’auteur de comédie(s) :
A. oui, il en a écrit une ?
B. oui, il en a écrit plusieurs ?
C. non ?
Question 147
Quel est le nom de l’empereur romain dans Britannicus :
A. Caligula ?
B. Jules-César ?
C. Néron ?
Question 148
Le chant du cygne de Racine, c’est Athalie  : sa dernière pièce. Quelle en
est la source d’inspiration :
A. l’antiquité grecque ?
B. l’antiquité romaine ?
C. la Bible ?
Question 149
Outre la perfection que l’on trouve dans Athalie, cette tragédie est
remarquable car Racine introduit un élément nouveau. Lequel :
A. l’inspiration biblique ?
B. la partition musicale ?
C. le monologue ?
Question 150
Que se passa-t-il dans le domaine de la tragédie française classique après
Racine :
A. le genre continue à se bien porter avec des successeurs digne de
Racine comme l’abbé Genest ou Pradon, lesquels continuent à porter
haut l’étendard de la tragédie ?
B. plus rien ?
C. Racine est le bouquet final de cette époque, il sera imité mais le genre
s’éteint ?
Question 151
Quelle affirmation est exacte :
A. La Fontaine n’a écrit que des fables ?
B. La Fontaine a écrit des fables, des contes, des poèmes et des lettres ?
C. La Fontaine a écrit des fables, des lettres, des nouvelles, des contes,
des pièces de théâtre et des poèmes ?
Question 152
Combien de fables Jean de La Fontaine a-t-il écrit :
A. cent ?
B. deux cents ?
C. plus de deux cents ?
Question 153
Laquelle de ces propositions est exacte :
A. La Fontaine invente un genre : les fables ?
B. La Fontaine n’a rien inventé ?
C. La Fontaine est un traducteur d’Esope ?
Question 154
Qu’est-ce qui va conduire La Fontaine au succès (après les échecs qu’il a
connu) :
A. ses descriptions animalières scientifiques ?
B. l’introduction dans ses fables des sujets d’actualité à peine déguisés ?
C. la remise au goût du jour des fables anciennes ?
Question 155
Qu’y a-t-il de très appréciable chez La Fontaine au niveau du style :
A. la rigueur de l’alexandrin ?
B. le vocabulaire très choisi et presque élitiste ?
C. un vocabulaire parfois populaire et une très grande liberté dans la
versification ?
Question 156
Les Contes de La Fontaine, sont :
A. historiques ?
B. moraux ?
C. galants ?
Question 157
Quel auteur ne peut être classé au 17e siècle :
A. Charles Perrault ?
B. Jean de La Bruyère ?
C. Marivaux ?
Question 158
Le livre Les Caractères de Jean de La Bruyère est-il une nouveauté pour
l’époque :
A. oui, cela ne s’était jamais fait ?
B. oui, c’est une nouvelle forme de satire ?
C. non, cela correspond au goût du moment ?
Question 159
Les Caractères de La Bruyère, nous l’avons vu, sont une galerie de
portraits.
Admettons que nous ayons affaire à un peintre. S’agirait-il d’un peintre :
A. réaliste (reproduisant une réalité) ?
B. scientifique (voulant expliquer les choses par sa peinture) ?
C. historique (choisissant et comparant ses modèles) ?
Question 160
Dans ses Caractères, La Bruyère n’a-t-il fait que brosser des portraits ou y
trouve-t-on autre chose :
A. non ?
B. oui, des commentaires ?
C. oui, des maximes ?
Question 161
Qui a écrit Peau d’Ane :
A. La Fontaine ?
B. Charles Perrault ?
C. c’est un conte anonyme ?
 
5

Le 18e siècle

Question 162
Comment a-t-on l’habitude d’appeler le 18e siècle :
A. le Grand Siècle ?
B. le siècle des Lumières ?
C. le siècle romantique ?
Question 163
Il est l’homme charnière entre les deux siècles, il est le neveu de Corneille
(Thomas), il fait partie de l’Académie, il est entre autres l’auteur
d’Entretiens sur la pluralité des mondes ainsi que d’une Digression sur les
Anciens et les Modernes en se rangeant du côté des Modernes,
naturellement.
Qui est-il :
A. Fénelon ?
B. Fontenelle ?
C. La Bruyère ?
Question 164
Qu’est-ce que la fameuse querelle des Anciens et des Modernes :
A. la perte de vitesse de l’esprit classique ?
B. les auteurs du 18e rejettent les auteurs du 17e ?
C. les auteurs ne faisant pas partie de l’académie imposent leurs vues ?
Question 165
Dans l’histoire et la littérature, on trouve deux écrivains portant le nom de
Saint-Simon  : l’un est mémorialiste, l’autre philosophe, l’un est comte,
l’autre est duc, un petit siècle les sépare, l’un s’appelle Louis, l’autre
Claude Henri. En ce début de 18e siècle, c’est à Louis que nous allons
nous intéresser. Lequel est-ce :
A. le mémorialiste ?
B. le philosophe ?
C. il n’y a pas de Saint-Simon au début du 18e ?
Question 166
Comment se porte la poésie en se début du 18e siècle :
A. on compte beaucoup de grands poètes à cette époque ?
B. il a peu de poètes qui font de grandes choses ?
C. il n’y a que des versificateurs ennuyeux dont les ouvrages n’ont rien
de poétique ?
Question 167
Comment se porte l’art dramatique au 18e siècle (entendez le théâtre au
sens large) :
A. il se meurt ?
B. la tragédie meurt, mais non la comédie ?
C. les deux genres reprennent des couleurs avec de nouveaux auteurs ?
Question 168
Le marquis de Vauvenargues est un auteur peu connu. Pourtant, on pourrait
dire de lui qu’il fut un La Bruyère moins virulent, un précurseur de J.-J.
Rousseau et un La Rochefoucauld moins amer. Sachant cela, était-il :
A. moraliste ?
B. philosophe ?
C. portraitiste ?
Question 169
Regnard est un auteur de comédies  ; il a écrit entre autres Le Joueur,
comédie de caractères à la manière de Molière. Citons encore Le Légataire
universel, La
Critique du Légataire, Les Folies amoureuses, Le Distrait, qui sont ses
pièces les plus célèbres.
A-t-il fait d’autres choses que des pièces de théâtre :
A. non ?
B. oui, il est romancier ?
C. oui, il est critique ?
Question 170
Alain René Lesage est l’auteur d’une des plus brillantes comédies de
l’époque : Turcaret. Il est également l’auteur de Crispin, rival de son maître
ainsi que des romans : Le Diable boiteux et l’ Histoire de Gil Blas.
Turcaret est une comédie importante. Molière aurait pu l’écrire. Qui était
Turcaret :
A. un dévot ?
B. un scientifique (médecin) ?
C. un financier ?
Question 171
Qui est l’auteur de La Double Inconstance :
A. Marivaux ?
B. Regnard ?
C. Voltaire ?
Question 172
Qu’entend-on par marivaudage :
A. écrire à la manière de Marivaux ?
B. un maniérisme démesuré ?
C. mettre à l’épreuve ses propres sentiments ainsi que ceux de l’autre,
tout en échangeant des propos d’une galanterie délicate ?
Question 173
Au 18e siècle, les genres commencent à se tarir. La tragédie est morte, la
comédie s’essouffle, les auteurs en ont assez d’imiter Molière (Marivaux et
son talent mis à part). Un nouveau genre va voir le jour : le drame. Qui en
est à l’origine :
A. Voltaire ?
B. Lesage ?
C. La Chaussée ?
Question 174
Un roman célèbre du 18e est celui de Manon Lescaut. Qui en est l’auteur :
A. Marivaux ?
B. Manon Lescaut ?
C. l’abbé Prévost ?
Question 175
Qui est l’auteur des Lettres persanes :
A. on ne sait pas, c’est un auteur anonyme ?
B. Montesquieu ?
C. Voltaire ?
Question 176
Il est le phare du siècle des philosophes, il parle comme personne, il est
l’auteur de tragédies, de romans philosophiques, de romans épistolaires.
Son vrai nom est François-Marie Arouet. Son oeuvre s’étend sur
l’entièreté du 18e siècle, depuis la mort de Louis XIV à la Révolution.
Il est drôle, sérieux, politique, philosophique. Il a beaucoup voyagé pour
l’époque, c’est un des premiers européens. Qui est-ce :
A. Jean-Jacques Rousseau ?
B. Denis Diderot ?
C. Voltaire ?
Question 177
Candide est un roman de Voltaire. Est-ce :
A. l’histoire d’un candide ?
B. l’histoire de Candide ?
C. une histoire pour les candides ?
Question 178
Les Lettres philosophiques sont un pamphlet contre le régime politique de
la France.
Pour quelle raison sont-elles également appelées Lettres anglaises :
A. par hasard, Voltaire séjournait en Angleterre (de manière un peu
forcée) et il écrivit son pamphlet depuis cette île, terre d’exil ?
B. comme Montesquieu correspondait avec un Persan, Voltaire
correspond avec un Anglais ?
C. l’Angleterre était un modèle de démocratie que Voltaire voulait
montrer aux Français ?
Question 179
Il a écrit de célèbres romans dialogués comme La Religieuse, Le Neveu de
Rameau, Jacques le Fataliste ; il est l’auteur du Paradoxe sur le comédien,
il est encore à l’origine d’une entreprise scientifico-littéraire colossale.
De qui s’agit-il :
A. de Diderot ?
B. de Jean-Jacques Rousseau ?
C. de Montesquieu ?
Question 180
Combien y eut-il de collaborateurs à l’Encyclopédie :
A. entre 50 et 99 ?
B. entre 100 et 199 ?
C. plus de 200 ?
Question 181
L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert est le premier essai de réalisation
d’un ouvrage d’une telle envergure :
A. vrai ?
B. faux, il y en eut plusieurs autres avant ?
C. faux, il existait déjà une encyclopédie, celle de Varon datant de 123
avant Jésus-Christ ?
Question 182
Quelle est la condition de l’écrivain au 18e siècle (plus précisément au
niveau de sa liberté) :
A. suite à l’évolution du 17e où le statut d’écrivain devient un métier,
chacun est libre de faire ce métier comme il l’entend ?
B. ce ne sont plus des écrivains de cour auxquels nous avons à faire ; ils
vivent donc de leur plume et s’ils peuvent écrire ce qu’ils veulent, ils
se limitent au goût du public ?
C. la censure est sévère et toute forme d’écrit y est soumis. Les
conséquences peuvent en être terribles pour les auteurs ?
Question 183
La France subit-elle une influence étrangère au 18e siècle :
A. non, les écrivains français occupent à eux seuls la scène littéraire dans
leur pays ?
B. oui, la France est influencée par l’Espagne et l’Italie comme elle l’a
été au cours des siècles précédents ?
C. oui, les auteurs anglais inondent la France, ainsi que les Allemands.
Les Français découvrent un autre monde ?
Question 184
On parle souvent d’utopie en parlant de Jean-Jacques Rousseau.
Quel roman est utopiste parmi ceux-ci :
A. l’Emile ?
B. La Nouvelle Héloïse ?
C. les deux ?
Question 185
Femme ! Femme ! Femme ! Créature faible et décevante ! Nul animal créé
ne saurait manquer à son instinct. Le tien est-il donc de tromper ?
Ainsi débute le célèbre monologue de Figaro dans la pièce Le mariage de
Figaro. Cette pièce a été écrite par Beaumarchais. Il en a laissé une
seconde aussi célèbre. Laquelle :
A. Le Barbier de Séville ?
B. Fantasio ?
C. Le Jeu de l’amour et du hasard ?
Question 186
Un de ces trois auteurs n’est pas Français, lequel :
A. Voltaire (auteur des Lettres anglaises) ?
B. Montesquieu (auteur des Lettres persanes) ?
C. Rousseau (auteur des Rêveries d’un promeneur solitaire) ?
Question 187
Comment s’appelle le héros des Liaisons dangereuses, de Choderlos de
Laclos :
A. Danceny ?
B. Merteuil ?
C. Valmont ?
Question 188
Que racontent Les Liaisons dangereuses de Laclos :
A. un adultère qui tourne mal ?
B. l’histoire d’un entremetteur ?
C. l’histoire de gens qui, imperceptiblement, s’amusent à souiller par jeu
les liaisons amoureuses d’autrui ?
Question 189
Quelle est la particularité de style du roman Les Liaisons dangereuses :
A. Choderlos de Laclos s’identifie à Valmont en le faisant parler à la
première personne ?
B. les personnages ne prennent jamais la parole et le roman est construit
sur le mode de la description physique et psychologique ?
C. c’est un roman épistolaire ?
Question 190
Qui se cache derrière le surnom “divin marquis” :
A. Beaumarchais ?
B. Sade ?
C. Mirabeau ?
Question 191
Quel est l’auteur de Paul et Virginie :
A. Rousseau ?
B. Mirabeau ?
C. Bernardin de Saint-Pierre ?
Question 192
Peut-on comparer Paul et Virginie à Roméo et Juliette :
A. oui, de manière évidente ?
B. oui, nous sommes en présence de deux couples d’enfants qui s’aiment,
mais la comparaison s’arrête là ?
C. non, la comparaison ne tient pas ?
Question 193
L’exotisme que l’on retrouve dans Paul et Virginie, est-il une nouveauté
pour l’époque :
A. oui ?
B. oui de la part d’un auteur français (mais il existait déjà des traductions
de récits de voyages ?
C. non ?
Question 194
Au début du 18e siècle, la poésie se portait bien mal. Qu’en est-il à la fin du
siècle ? Peut-on dire qu’il en va de même :
A. oui ?
B. mis à part André Chénier, rien de nouveau ?
C. non, de nouveaux grands poètes arrivent ?
Question 195
Qui était Camille Desmoulins :
A. un romancier ?
B. un poète ?
C. un journaliste ?
Question 196
Comment expliquer que la littérature étrangère arrive en France avec la
Révolution :
A. la France étant affranchie de la monarchie, les auteurs étrangers s’y
précipitent ?
B. la Révolution supprime la censure ce qui explique l’arrivée de
nouveaux auteurs ?
C. beaucoup d’écrivains français émigrent à l’étranger et découvrent de
nouveaux auteurs ?
 
6

Le 19e siècle

Question 197
Qui était Germaine Necker :
A. Mme de Staël ?
B. Mme Cottin ?
C. Mme de Charrière ?
Question 198
Mme de Staël était une espèce de mangeuse d’hommes. Elle connut une
passion mouvementée avec Benjamin Constant. Quel est le titre du roman
de ce dernier dépeignant cette passion :
A. Adolphe ?
B. Atala ?
C. Le dernier Abencerage ?
Question 199
Quels furent les rapports entre Mme de Staël et Napoléon :
A. passionnée de politique, elle le séduisit ?
B. elle tenta de le séduire mais n’y arriva pas ?
C. elle critiqua Napoléon pour son entreprise mais ne le rencontra
jamais ?
Question 200
Qu’apporte Mme de Staël à la littérature française :
A. de simples témoignages d’une voyageuse de l’Europe ?
B. un nouvel aperçu de la littérature allemande ?
C. l’élaboration d’une doctrine romantique ?
Question 201
Le 19e siècle est traversé par de nombreux courants politique : le Consulat,
l’Empire, la monarchie de Juillet, la Seconde République, le Second Empire
et la Troisième République.
Il fut traversé également par de très importants mouvements littéraires. Ne
parlons que de ceux qui furent déterminants ; combien en compte-t-on :
A. deux ?
B. trois ?
C. quatre ?
Question 202
En quoi le roman Adolphe de Benjamin Constant est-il romantique :
A. c’est un roman d’amour ?
B. c’est un roman autobiographique, l’auteur parle à la première
personne et cette exaltation du moi est l’unique critère romantique ?
C. c’est un roman d’analyse personnelle débouchant sur le mal du
siècle ?
Question 203
Qui est l’auteur des Mémoires d’outre-tombe :
A. Lamartine ?
B. Mme de Staël ?
C. Chateaubriand ?
Question 204
Dans René, Chateaubriand se dépeint lui-même. C’est un romantique, bien
sûr mais comment pourrait-on encore qualifier ce héros :
A. c’est un raté ?
B. c’est un gagneur ?
C. c’est un mystique ?
Question 205
Outre le fait de parler de lui, Chateaubriand, est également typiquement
romantique par ses descriptions. Que décrit-il si bien :
A. le temps qui passe ?
B. les paysages ?
C. son siècle ?
Question 206
Les origines du romantisme sont-elles françaises :
A. oui ?
B. non ?
C. oui et non ?
Question 207
Alphonse de Lamartine est l’auteur d’un des plus célèbres poèmes du
patrimoine poétique français : Le Lac.
Tout le monde se souvient de Oh ! Temps, suspends ton vol.
Dans ce poème, Lamartine :
A. décrit un lac ?
B. parle d’un lac ?
C. parle à un lac ?
Question 208
Quel est le thème principal abordé dans ce fameux poème du Lac :
A. l’amour avec Julie Charles ?
B. la beauté de la nature ?
C. le temps qui passe inéluctablement ?
Question 209
Le Lac fait partie du premier recueil de Lamartine  : Méditations. Avec la
parution des Méditations, on peut dire que le romantisme est né. En quelle
année sommes-nous :
A. 1800 ?
B. 1820 ?
C. 1850 ?
Question 210
Grâce à quoi les Méditations connurent-elles un très beau succès :
A. ce sont les femmes qui portent aux nues ce recueil qui les touche par
sa sensibilité ?
B. comme académicien, Lamartine n’a aucun mal à imposer son recueil ?
C. ce recueil est un pamphlet dictant les règles du romantisme accueilli à
bras ouvert par les gens de lettres ?
Question 211
Lamartine est l’auteur d’un très long poème de 8000 vers. Il s’est inspiré,
en partie, de l’histoire de son ancien précepteur, l’abbé Dumont. Ce roman
possède des ressemblances frappantes avec Atala de Chateaubriand au
niveau du scénario.
De quel poème s’agit-il :
A. Jocelyn ?
B. la Légende des siècles ?
C. le Génie du christianisme ?
Question 212
Qui écrivit La Mort du Loup commençant par ces vers :

Les nuages courraient sur la lune


enflammée
Comme sur l’incendie on voit fuir les
fumées
Et les bois étaient noirs jusques à
l’horizon. (...)

A. Lamartine ?
B. Victor Hugo ?
C. Alfred de Vigny ?
Question 213
poète indéniablement romantique, quelque chose pourtant distingue Vigny
de Lamartine, Musset ou lugo :
A. il refuse de se mettre en scène lui-même dans ses poèmes ?
B. il n’y a aucun désespoir dans ses poèmes ?
C. il est le seul à puiser son inspiration dans l’Antiquité ?
Question 214
Vigny était aussi un auteur. Dans quel genre s’est-il illustré :
A. le roman ?
B. le théâtre ?
C. le roman et le théâtre ?
Question 215
Chatterton, qui est le titre du plus grand succès théâtral de Vigny, est un
drame romantique.
Dans la pièce, Chatterton est :
A. un village d’Angleterre ?
B. un poète ?
C. un roi d’Angleterre ?
Question 216
De qui, Alfred de Vigny s’inspira-t-il pour écrire son poème Moïse :
A. de Victor Hugo (La Légende des siècles) ?
B. de Byron (Manfred) ?
C. de Chateaubriand (Mémoires d’outre-tombe) ?
Question 217
Qui était Lord Byron :
A. un précurseur du romantisme anglais du 18e siècle ?
B. un poète romantique anglais contemporain de Lamartine et de Vigny ?
C. un homme politique anglais du début du 19e, n’ayant écrit qu’un seul
roman : Manfred ?
Question 218
Qui peut-on désigner comme étant le chef de l’école romantique
française :
A. Lamartine ?
B. Vigny ?
C. Hugo ?
Question 219
Comment Victor Hugo s’impose-t-il comme chef de file des romantiques :
A. par l’ensemble de son oeuvre ?
B. en écrivant pour la scène le premier drame romantique ?
C. en faisant paraître un manifeste anti-classique ?
Question 220
Qu’est-ce que le Cénacle :
A. l’Académie Française ?
B. le salon des romantiques ?
C. le titre d’un journal auquel collaborait Victor Hugo ?
Question 221
L’un de ces trois titres n’est pas un roman de Victor Hugo mais une pièce de
théâtre. Lequel :
A. Hernani ?
B. Notre-Dame de Paris ?
C. Les Misérables ?
Question 222
Qu’est-ce que la bataille d’Hernani :
A. le titre d’une pièce de Victor Hugo ?
B. un célèbre monologue dans Hernani ?
C. la bataille que livrèrent les romantiques pour imposer cette pièce à la
Comédie Française ?
Question 223
Théophile Gautier disait de Hernani que c’était le miracle du Cid qui
recommençait. Quelle en est la raison principale :
A. c’est le même scénario que la pièce de Corneille ?
B. c’est une pièce jeune ?
C. cette pièce possède les mêmes qualités classiques que celles du Cid ?
Question 224
Dans l’oeuvre poétique de Victor Hugo, Les Contemplations n’est certes
pas le moindre de ses ouvrages. Cette oeuvre est très nettement construite
en deux parties, Autrefois et Aujourd’hui. Entre ces deux parties, un fait
capital pour Hugo se produit. Quel est ce fait :
A. la mort de sa fille Léopoldine ?
B. une rencontre amoureuse ?
C. il se lance dans la politique ?
Question 225
Comment s’appelle le personnage bossu qui hante les clochers de Notre-
Dame de Paris :
A. Jean Valjean ?
B. Quasimodo ?
C. Gavroche ?
Question 226
La Légende des Siècles est :
A. un roman ?
B. une pièce de théâtre ?
C. un recueil de textes poétiques ?
Question 227
Après la Légende des Siècles, terminée en 1859, Victor Hugo publie un
roman en dix volumes. Il s’agit de :
A. Ruy Blas ?
B. Notre-Dame de Paris ?
C. Les Misérables ?
Question 228
Les Misérables sont à considérer comme un roman :
A. social ?
B. noir ?
C. philosophique ?
Question 229
Qui est l’auteur d’Andrea del Sarto, des Confessions d’un enfant du siècle,
de On ne badine pas avec l’amour :
A. Théophile Gautier ?
B. Musset ?
C. Chénier ?
Question 230
Avant de parler de l’oeuvre de Musset, il est bon de connaître une donnée
très importante le concernant.
Laquelle :
A. il devient aveugle à trente ans ?
B. il devient sourd à trente ans ?
C. il n’a écrit que jusqu’à trente ans ?
Question 231
Musset est actuellement considéré comme un des plus importants auteurs
dramatiques du 18e siècle. Ses pièces eurent-elles du succès quand il les
publia :
A. oui, un succès fracassant ?
B. non, elles furent toutes sifflées ?
C. non, la première fut sifflée, les autres ne furent même plus jouées ?
Question 232
Pourquoi le théâtre de Musset (et plus particulièrement Un Caprice) est-il
monté à Paris et provoque-t-il un triomphe en 1847 :
A. la pièce est créée en Russie et ramenée en France par une comédienne
qui ne connaissait pas la pièce française ?
B. la pièce n’était pas signée par Musset mais d’un nom d’emprunt ?
C. Musset est mort, vive Musset ?
Question 233
Lorenzaccio est une des rares pièces du répertoire français pouvant être
comparée au théâtre de Shakespeare.
Comment Musset se projette-t-il dans Lorenzo, héros de sa pièce :
A. il en fait un dandy ?
B. Lorenzo vit la même passion amoureuse que celle que connut Musset
avec George Sand ?
C. c’est un personnage prémonitoire. Le drame moral de Lorenzo est
celui que vécut Musset ?
Question 234
De quelle pièce de Musset Perdican et Camille sont-ils les héros :
A. Un caprice ?
B. Le Chandelier ?
C. On ne badine pas avec l’amour ?
Question 235
Qu’est-ce qui caractérise le théâtre romantique :
A. l’absence de règles ?
B. le simple fait d’éviter la règle classique des trois unités ?
C. les règles édictées par Victor Hugo dans la préface de Cromwell ?
Question 236
Qui a écrit les vers suivants, extraits du poème El Desdichado :
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé
Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie ;
Ma seule étoile est morte - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie

A. Hugo ?
B. Lamartine ?
C. Nerval ?
Question 237
Qui écrivit Le Capitaine Fracasse :
A. Alexandre Dumas ?
B. Théophile Gautier ?
C. Victor Hugo ?
Question 238
Qui était Aurore Lucie Dupin, baronne Dudevant :
A. Marceline Desbordes-Valmore ?
B. George Sand ?
C. Charles-Marie Leconte de Lisle ?
Question 239
Qui est l’auteur de Eugénie Grandet, du Père Goriot, du Lys dans la
vallée, enfin de la Comédie humaine :
A. Zola ?
B. Stendhal ?
C. Balzac ?
Question 240
Qu’est-ce que la Comédie humaine :
A. une pièce de théâtre ?
B. un roman ?
C. un ensemble de romans ?
Question 241
Par quoi est-on immédiatement frappé en lisant les romans de Balzac :
A. par les descriptions et les portraits ?
B. par l’importance des dialogues au détriment du reste ?
C. par les digressions réflexives de l’auteur ?
Question 242
Balzac est-il l’auteur du roman Le Rouge et le Noir :
A. oui ?
B. non, c’est Stendhal ?
C. non, c’est Flaubert ?
Question 243
Le nom de Prosper Mérimée est indissolublement lié à l’opéra de Bizet
Carmen.
Au départ, Carmen, est-ce :
A. une pièce de théâtre adaptée pour l’opéra ?
B. un roman ?
C. une nouvelle ?
Question 244
Le 19e siècle est très prolifique en romanciers, en poètes mais aussi en
historiens : Tocqueville, Guizot, Augustin Thierry, etc.
Il en reste un que l’on appelle volontiers le poète historien ou l’historien
poète. Il est l’auteur d’une colossale Histoire de France et de nombreux
essais : Mémoires de Luther, Origines du droit français, etc.
De qui s’agit-il :
A. de Sainte-Beuve ?
B. de Michelet ?
C. de Taine ?
Question 245
Cette discipline tend à devenir une science. Elle n’en est pas moins un art
littéraire. Ses grands animateurs en sont Renan, Taine, Sainte-Beuve. De
quelle discipline s’agit-il :
A. de la critique ?
B. de la poésie romantique classique ?
C. du symbolisme ?
Question 246
Qu’est-ce que le Parnasse :
A. l’école poétique réaliste née en 1830 ?
B. l’école poétique romantique née après 1830 ?
C. l’école poétique esthétique née après 1830 ?
Question 247
Reste-t-il, avec l’apparition du Parnasse (entre 1830 et 1850) des poètes
romantiques ou classiques :
A. oui, quelques poètes mineurs ?
B. oui, il reste Victor Hugo ?
C. non ?
Question 248
Qui est l’auteur des Fleurs du Mal :
A. Théophile Gautier ?
B. Baudelaire ?
C. Rimbaud ?
Question 249
Qu’est-ce que le symbolisme :
A. l’évolution du Parnasse ?
B. un resserrement des règles parnassiennes et l’apparition de règles très
contraignantes au niveau de la versification, de l’inspiration, etc. ?
C. une épuration de la poésie par l’utilisation de symboles repris dans un
code comparable, par exemple, au code des symboles chimiques ?
Question 250
Comment expliquer le titre Les Fleurs du mal :
A. le désir d’extraire la Beauté du Mal ?
B. le désir pur et simple de choquer en proposant le Mal comme valeur
par rapport aux conventions qui préconisent le Bien ?
C. la démonstration manichéenne de l’existence du Bien uniquement par
rapport au Mal ?
Question 251
Baudelaire est passé par Bruxelles.
Appréciait-il cette ville et ses habitants :
A. il adorait chanter les charmes de cette ville et la poésie immanente des
Bruxellois ?
B. il détestait Bruxelles, les Bruxellois et les Belges en général ?
C. impossible de le dire car on ne trouve aucune trace de son passage à
Bruxelles dans son œuvre ?
Question 252
De ces trois romans, lequel fut écrit par Flaubert :
A. L’assommoir ?
B. Le Père Goriot ?
C. Madame Bovary ?
Question 253
On utilise l’expression bovarysme en parlant d’une personne. Dans quelle
circonstance :
A. en parlant d’une personne s’imaginant supérieure à ce qu’elle est, et
aboutissant à un échec ?
B. en parlant d’une personne caractérisant la bourgeoisie ?
C. en parlant d’une personne collectionnant les aventures amoureuse ?
Question 254
Quel est le maître du naturalisme :
A. Maupassant ?
B. Zola ?
C. les frères Goncourt ?
Question 255
Maupassant est un romancier naturaliste, mais il est excellait dans un autre
genre. Lequel :
A. les nouvelles et contes fantastiques ?
B. le théâtre ?
C. les essais ?
Question 256
Qui a écrit Le Petit Chose, Tartarin de Tarascon, Les Lettres de mon
Moulin, etc. :
A. Daudet ?
B. Pagnol ?
C. Giono ?
Question 257
Quel est, des trois titres suivant, celui qui n’a pas été écrit par Jules Verne :
A. Michel Strogoff ?
B. Les Tribulations d’un chinois en Chine ?
C. Le Tour du jour en 80 mondes ?
Question 258
Il fut ce matelot, laissé à terre, et qui fait de la peine à la gendarmerie, avec
ses deux sous de tabac, son casier judiciaire belge et sa feuille de route
jusqu’à Paris (...) Domicile inconnu, profession pas... Homme de lettre
Telle était la présentation qu’en fit Claudel quelques années après sa mort.
Poète sublime, ami et amant de Rimbaud, le saturnien. Il s’agit de :
A. Baudelaire ?
B. Verlaine ?
C. Mallarmé ?
Question 259
Verlaine n’était guère apprécié par les Parnassiens. Un élément bien précis
distingue la poésie de Verlaine. Il en parle dans son Art poétique. Est-ce :
A. une inspiration très différente ?
B. une nouvelle musicalité du vers ?
C. un nouveau vocabulaire ?
Question 260
Rimbaud - Verlaine, Verlaine - Rimbaud : le couple qui changea la face de
la poésie moderne. Qui influença l’autre :
A. Verlaine influença Rimbaud ?
B. Rimbaud influença Verlaine ?
C. ils s’influencèrent mutuellement ?
Question 261
Quel est l’aspect le plus troublant chez Rimbaud :
A. Son originalité ?
B. Très tôt, il est en pleine possession de son talent ?
C. il se détourne à jamais de la poésie avant ses 20 ans ?
Question 262
On parle souvent de Rimbaud comme étant une sorte de prophète.
Pourquoi :
A. parce qu’il parle de l’enfer (Une saison en enfer) ?
B. parce qu’il ouvre la voie de la poésie moderne (ainsi, il prophétisait) ?
C. parce qu’il y a dans son œuvre une dimension plus que simplement
poétique, elle possède un caractère surhumain ou inhumain, une sorte
de voyance troublante ?
Question 263
Lautréamont a écrit un chef-d’œuvre inoubliable. Quel en le titre :
A. Les Chants de Maldoror ?
B. les Histoires extraordinaires ?
C. Le Grand Meaulnes ?
Question 264
Que prône Mallarmé dans le style de poésie qu’il publie :
A. une accessibilité à la poésie, pour tous ?
B. un hermétisme de la poésie ?
C. une poésie fantastique ?
Question 265
Qu’appelle-t-on le décadentisme ou école décadente :
A. le début du surréalisme ?
B. le symbolisme ?
C. un mouvement littéraire mineur de la fin du siècle qui n’a aucun
intérêt ?
Question 266
Que se passe-t-il au théâtre en cette fin de 19e :
A. beaucoup de choses, et pas mal d’auteurs dans différents genres  :
comédies de mœurs, d’intrigue, théâtre naturaliste et symboliste ?
B. rien ne se passe du côté du théâtre, seuls le roman et la poésie
évoluent ?
C. le théâtre est toujours nourri du romantisme, de manière étonnante ?
Question 267
Anatole France, outre ses qualités d’écrivain, fut :
A. président de la République ?
B. Premier ministre ?
C. prix Nobel ?
Question 268
Dans les dernières années du 19e siècle, le roman connaît-il une évolution
ou continue-t-on à écrire des romans naturalistes :
A. les romans naturalistes continuent à passionner les lecteurs et Maurice
Barrès, Paul Bourget suivent le mouvement ?
B. Maurice Barrès, Paul Bourget, Anatole France, Romain Rolland
réagissent contre l’école naturaliste ?
C. il faut attendre l’après-guerre pour voir une évolution dans le roman ?
Question 269
A quoi font allusion la plupart des poèmes de Valéry Larbaud :
A. à la religion ?
B. à l’histoire ?
C. aux voyages ?
 
7

Le 20e siècle

Question 270
A la fin du 19e siècle, le grand mouvement poétique était le symbolisme.
Qu’en est-il en ce début 20e :
A. il disparaît complètement ?
B. il est encore vivace en Belgique (Verhaeren et Maeterlinck) et plus
discret, mais toujours présent, en France (Albert Samain ou Henri
Régnier) ?
C. tous les poètes sont encore profondément symbolistes ?
Question 271
Verhaeren et Maeterlinck sont tous deux poètes, tous deux flamands. Ont-
ils laissé d’autres traces dans la littérature :
A. Maeterlinck est un poète doublé d’un dramaturge et d’un philosophe,
Verhaeren est uniquement poète ?
B. ils ont tous deux produit d’autres œuvres littéraires ?
C. Maeterlinck est uniquement poète mais Verhaeren est auteur de
poésie, d’essais et de pièces de théâtre ?
Question 272
Parmi les symbolistes belges, il en existe un quatrième à côté de Verhaeren,
Maeterlinck et Van Lerberghe, lequel :
A. Henri Michaux ?
B. Benjamin Péret ?
C. Georges Rodenbach ?
Question 273
Dreyfusard, polémiste, nationaliste, socialiste, il devient plus tard le
chantre de la chrétienté avec des œuvres poétiques comme La Tapisserie
de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc, La Tapisserie de Notre-Dame, Le
Mystère des Saints Innocents. De qui s’agit-il :
A. Paul Fort ?
B. Charles Péguy ?
C. Francis James ?
Question 274
Qui a écrit cette merveille symboliste qu’est la chanson d’Eve :
A. Charles Péguy ?
B. Charles Van Lerberghe ?
C. Paul Claudel ?
Question 275
Guillaume Apollinaire est le plus grand novateur de la poésie moderne
après Baudelaire et Rimbaud. Baudelaire a laissé ses Fleurs du mal,
Rimbaud, sa Saison en enfer. Quel est le recueil incontournable
d’Apollinaire :
A. Alcools ?
B. Le Cimetière marin ?
C. La Jeune Parque ?
Question 276
Paul Valéry en plus de sa qualité de poète, était :
A. romancier ?
B. philosophe ?
C. nouvelliste ?
Question 277
Dans la foulée de Guillaume Apollinaire, on trouve un autre grand poète-
romancier, imprégné de modernisme. Il est l’auteur de la célèbre Prose du
Transsibérien, des Pâques à New York en poésie, et de L’Or, Bourlinguer,
Moravagine, La Main coupée. Qui était ce voyageur :
A. Cendrars ?
B. Ségalen ?
C. Max Jacob ?
Question 278
. Le veine comique (ou théâtre gai) est celle qui connaît le plus grand
succès durant les années folles. Quels sont les auteurs dramatiques qui
marquent ce théâtre comique :
A. Claudel et Mirbeau ?
B. Henry Bataille et Henry Bernstein ?
C. Feydeau et Courteline ?
Question 279
Jarry est l’auteur d’une pièce qui l’immortalisa mais fit, à la création, un
scandale invraisemblable. Dès le premier mot  : “Merdre”, la salle était
debout, hurlante. Quel en est le titre :
A. Ubu roi ?
B. Le père Ubu ?
C. La mère Ubu ?
Question 280
Il est né en 1868 et est mort en 1955. Il est poète, dramaturge, diplomate.
Son immense œuvre littéraire est profondément et essentiellement marquée
par la foi catholique. Il occupe une place prédominante dans la littérature
du 20e siècle.
De qui s’agit-il :
A. Jean Giraudoux ?
B. Jean Anouilh ?
C. Paul Claudel ?
Question 281
Sous quelle forme écrivit Claudel :
A. en vers ?
B. en prose ?
C. en versets ?
Question 282
Marcel Proust est l’auteur de la somme romanesque A la recherche du
temps perdu.
Il s’y est approprié un rôle bien précis. Lequel :
A. Swann ?
B. le baron de Charlus ?
C. le narrateur ?
Question 283
C’est un autre géant de la poésie. Il est semblable à Claudel en bien des
points : diplomate comme lui, sa prose poétique possède ampleur et souffle.
Son véritable nom est Alexis Saint-Léger Léger. Auteur de Vents, Amers,
Eloges, Anabase, etc...
Qui est-ce :
A. Ségalen ?
B. Saint-John Perse ?
C. Rainer Maria Rilke ?
Question 284
Comment fut choisi le terme “Dada”(qui signifie cheval en langage
enfantin ou marotte en langage familier) pour désigner un mouvement
littéraire :
A. Dada est le cheval de bataille prêt à s’élancer à l’assaut des idées
reçues et fut choisi pour cette raison ?
B. Dada, c’est l’idée fixe de Tristan Tzara, obsédé d’en finir avec la
littérature bien pensante ?
C. Ce mot fut choisi arbitrairement en glissant un coupe-papier entre les
pages d’un dictionnaire ?
Question 285
Qui est l’inventeur du mot surréalisme :
A. Tzara ?
B. Breton ?
C. Apollinaire ?
Question 286
Le fondateur du surréalisme, André Breton, était entouré de fidèles amis
(ou compagnons de lutte, puisqu’il s’agissait d’une lutte). Mais
l’intransigeance de Breton les fit s’écarter de lui. Qui étaient ces
compagnons :
A. Eluard, Aragon, Leiris, Desnos,etc. ?
B. Milosz, Supervielle, etc. ?
C. Reverdy, Saint-John Perse, etc. ?
Question 287
Il n’a jamais appartenu au groupe surréaliste mais est peut-être le plus
important d’entre eux  ; il est belge d’origine, mais choisit la nationalité
française. Poète, il créa le personnage de Plume. De qui parle-t-on :
A. Leiris ?
B. Michaux ?
C. Queneau ?
Question 288
Raymond Queneau créa, outre Zazie, un autre personnage “de peu de
poids” dans un de ses romans écrit sous la forme d’un dialogue et d’une
succession de scènes. Ce livre a une forme théâtrale, mais est un roman.
Quel est le nom de ce héros :
A. Enoch ?
B. Icare ?
C. l’ange ?
Question 289
Il passa dans la littérature avec la brièveté d’un météore, poète et romancier
à la fois. Il laisse deux romans et est aussitôt considéré comme un classique.
Il ne vécut que vingt ans. Son nom : Radiguet. Quels sont les romans qui le
rendirent célèbre :
A. Les Nourritures terrestres et Paludes ?
B. Le Diable au corps et Le bal du comte d’Orgel ?
C. Sodome et Gomorrhe et La Prisonnière ?
Question 290
Qui est, en 1909, le fondateur de la Nouvelle Revue Française :
A. Cocteau ?
B. Gide ?
C. Malraux ?
Question 291
Parmi ces trois titres, deux seulement sont des œuvres d’André Gide. Quel
est le titre qu’on ne peut lui attribuer :
A. Prométhée mal enchaîné ?
B. La Porte étroite ?
C. Le Livre de Monelle ?
Question 292
On se souvient tous de Louis Jouvet interprétant, au théâtre, le rôle du
docteur Knock, rôle titre de la célèbre pièce de Jules Romains : Knock ou
le triomphe de la médecine. Romains est également l’auteur des
Hommes de bonne volonté.
Cette œuvre, est :
A. un roman ?
B. une autre pièce de théâtre ?
C. une vaste chronique en plus de 20 volumes ?
Question 293
Quel est l’auteur qui chanta les vertus du patriotisme, de l’exploit sportif, de
l’héroïsme du toréador..., auteur des Olympiques mais aussi du Maître de
Santiago, auteur de La Relève du matin et de La ville dont le prince est un
enfant :
A. Montherlant ?
B. Mauriac ?
C. Malraux ?
Question 294
La plupart des romanciers de cette époque se sont essayé au théâtre, avec
succès pour certains et moins de bonheur pour d’autres. Montherlant, par
exemple, s’est mieux exprimé dans son théâtre que dans ses romans ; ce fut
l’inverse pour d’autres.
Un de ceux-ci a parfaitement réussi dans les deux genres. De qui s’agit-il :
A. Mauriac ?
B. Giraudoux ?
C. Cocteau ?
Question 295
Elle est la seule romancière parmi une pléiade de romanciers ; elle aime la
vie, la nature, les chats, le bleu  ; elle connaît le Tout-Paris du début du
siècle ; elle était membre de l’Académie Royale de Langue et Littérature de
Belgique, présidente de l’Académie Goncourt. Elle signe ses premiers
romans sous le pseudonyme de Willy. Qui est-ce :
A. Céline ?
B. Colette ?
C. Simone de Beauvoir ?
Question 296
L’auteur de Regain, Les Vraies Richesses, Le Hussard sur le toit  ; ce
chantre de la nature qui prône le retour à la vie campagnarde, la joie des
choses naturelles et des valeurs profondes. Il est imprégné de son terroir (les
Alpes et la Provence). Il s’agit de :
A. Ramuz ?
B. Colette ?
C. Giono ?
Question 297
Bernanos est l’auteur du Journal d’un curé de campagne. Grand
catholique, c’est aussi un grand pamphlétaire. Il nous laisse, en fin de
carrière, un chef-d’œuvre qui contribua à le rendre célèbre. Lequel est-ce :
A. Port-Royal ?
B. La Religieuse ?
C. Dialogues des carmélites ?
Question 298
Julien Green, est habité par une foi très particulière. Ses romans traduisent
une même obsession. Laquelle :
A. l’obsession du bien ?
B. l’obsession du mal ?
C. l’obsession chrétienne ?
Question 299
Il reçut le prix Goncourt pour son roman La Condition humaine, il est
encore l’auteur de La Voie royale. Il annonce Sartre et Camus, donc
l’existentialisme. Il a voyagé en Asie, en Union Soviétique. C’est l’un des
très grands esprits du siècle. Qui est-ce :
A. Malraux ?
B. Mauriac ?
C. Maurois ?
Question 300
Après la guerre, en 1958, au retour du général de Gaulle au pouvoir et à la
naissance de la Ve République, Malraux occupa une fonction ministérielle
durant dix ans. En tant que ministre, on lui doit énormément. De quel
ministère s’agissait-il :
A. des Affaires Etrangères ?
B. de l’Education ?
C. de la Culture ?
Question 301
Sa vie est liée à l’aviation, son œuvre également. Antoine de Saint-Exupéry
nous laisse Le Petit Prince et d’autres romans  : Courrier Sud, Pilote de
guerre, Terre des hommes, Citadelle. Ces romans sont-ils :
A. des romans d’aventure ?
B. des romans relatant un noble idéal humain ?
C. des romans féeriques et symboliques comme Le Petit Prince ?
Question 302
Avant et durant les années de guerre, le théâtre se porte très bien. Les
grands noms de metteurs en scènes (Jouvet, Pitoëff, Charles Dullin, Gaston
Baty) sont là pour le prouver. On compte également beaucoup d’auteurs.
Parmi les trois noms suivants, lequel n’écrivit pas pour le théâtre :
A. Marcel Achard ?
B. Marcel Pagnol ?
C. Henri Bosco ?
Question 303
Qui est un des plus célèbres représentants du théâtre de boulevard :
A. Sacha Guitry ?
B. Edouard Bourdet ?
C. Armand Salacrou ?
Question 304
Quelle place occupe Antonin Artaud dans le panorama théâtral de l’entre-
deux-guerres :
A. celle d’auteur ?
B. celles de metteur en scène et comédien ?
C. celle de théoricien du théâtre, bien qu’il ait expérimenté le métier
d’acteur et de metteur en scène ?
Question 305
Parmi ces trois titres de pièces, une seule est un chef-d’œuvre d’Anouilh.
Lequel :
A. Electre ?
B. Orphée ?
C. Antigone ?
Question 306
Qu’est-ce que l’existentialisme :
A. une doctrine philosophique basée sur l’existence de Dieu (par
opposition à son essence) : Dieu existe ?
B. une doctrine philosophique basée sur l’existence humaine (par
opposition à son essence) : l’homme est responsable de son existence ?
C. une doctrine philosophique basée sur l’essence de Dieu, et qui
explique l’existence de l’homme ?
Question 307
Qui fut le chef de file incontestable du mouvement existentialiste :
A. Sartre ?
B. Camus ?
C. Simone de Beauvoir ?
Question 308
Mis à part La Nausée, Sartre a-t-il écrit d’autres romans :
A. oui : L’Etre et le Néant et quelques autres ?
B. oui : Les Mains sales et quelques autres ?
C. oui : Les Chemins de la liberté et quelques autres ?
Question 309
Le théâtre de Sartre est-il existentialiste :
A. non, c’est le seul domaine de son œuvre qui n’est pas sous-tendu par
son idéologie ?
B. oui, car le théâtre est le meilleur véhicule de la pensée et Sartre s’en
sert pour appliquer, de manière concrète, sa doctrine philosophique ?
C. non, ses pièces traitent de l’actualité et le message qu’elles
transmettent est politique et non philosophique ?
Question 310
Jean-Paul Sartre est le chef de file du mouvement existentialiste athée. Il
existe un mouvement parallèle  : l’existentialisme chrétien, qui fut
également appelé socratisme chrétien.
Quel est celui qui se fit le défenseur de cette idéologie :
A. Gabriel Marcel ?
B. Romain Gary ?
C. Emile Ajar ?
Question 311
Simone de Beauvoir est l’autre porte-flambeau de l’existentialisme. Dans
quel genre littéraire trouve-t-on la partie essentielle de son oeuvre (la plus
personnelle et la plus profonde) :
A. le roman ?
B. les mémoires ?
C. l’essai ?
Question 312
Dans ses mémoires, quel bilan tire Simone de Beauvoir à la fin de ses
oeuvres :
A. un sentiment positif, son message et celui de Sartre ayant influencé de
manière importante la société ?
B. un sentiment négatif quant à l’apport de leur philosophie ?
C. un sentiment négatif de profonde impuissance ?
Question 313
L’oeuvre d’Albert Camus se divise en deux cycles  : L’Absurde et La
Révolte (comme conséquence de l’absurde).
Quel est celui, parmi ces trois titres, qui illustra le mieux ce premier cycle
de l’absurde :
A. L’Etranger ?
B. La Peste ?
C. Les Justes ?
Question 314
Que raconte le Mythe de Sisyphe :
A. l’absurdité de la quête d’idéal ?
B. un destin absurde ?
C. l’absurdité de la guerre ?
Question 315
Camus, Sartre, deux existentialistes. Y a-t-il eu des divergences entre eux :
A. oui, ils connurent une querelle qui mit en évidence certaines
divergences ?
B. non, ils prônent la même philosophie ?
C. non, simplement Camus vient plus tard que Sartre, il est son disciple
et suivra les théories de son maître à penser dans toute son oeuvre ?
Question 316
L’après-guerre est une époque où l’on retrouve, en poésie par exemple, des
auteurs dont l’évolution est marquée par la guerre : Aragon, Eluard, etc.
Pour ces deux auteurs, quelle fut cette évolution :
A. du surréalisme à une poésie plus humaine ?
B. du surréalisme à un engagement politique et donc à l’abandon de la
poésie ?
C. du surréalisme au surréalisme (donc, pas d’évolution) ?
Question 317
Il est l’auteur du recueil Paroles qui contient de superbes poésies telles : Je
suis comme je suis, La Page d’écriture, Dans ma maison, Barbara, etc.
Autant de succès qui sont encore dans toutes les mémoires.
Poète drôle et simple, caustique et cordial, son nom même est poétique.
Qui est-ce :
A. Queneau ?
B. Norge ?
C. Prévert ?
Question 318
Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Jean Genet, etc. Autant d’auteurs qui
évoquent l’absurde au théâtre. Ionesco écrivit La cantatrice chauve, Genet
écrivit Les Bonnes et Beckett qu’écrivit-il :
A. Le Balcon ?
B. En attendant Godot ?
C. Le roi se meurt ?
Question 319
Que se passe-t-il quand arrive le personnage de Godot dans la pièce de
Samuel Beckett : En attendant Godot :
A. la pièce commence ?
B. la pièce se termine ?
C. il ne se passe rien car il n’arrive jamais ?
Question 320
Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il nous laisse en 1946 un
pamphlet contre le racisme qui porte le titre de J’irai cracher sur vos
tombes.
Il est en outre l’auteur de L’Arrache-Coeur, L’Herbe rouge, L’Automne à
Pékin et de L’Ecume des jours. Quel est cet auteur :
A. Boris Vian ?
B. Julien Gracq ?
C. Jacques Prévert ?
Question 321
Dans L’Ecume des jours, Colin est amoureux de Chloé. Cette histoire
d’amour connaît une issue tragique. Pour quelle raison :
A. elle se déroule sur fond de guerre, ce qui rend cette histoire
impossible ?
B. Colin meurt dans un accident de voiture ?
C. Chloé meurt parce qu’un nénuphar lui envahit les poumons ?
Question 322
Qu’est ce que le Nouveau Roman :
A. un roman qui nie l’intrigue ?
B. un roman qui nie l’intrigue et le personnage ?
C. un roman qui nie l’intrigue, le personnage et les objets ?
Question 323
Quelle est la singularité du roman de Michel Butor : La Modification, écrit
en 1957 :
A. il est écrit sans ponctuation ?
B. il est écrit en une seule phrase de 250 pages ?
C. il est écrit à la deuxième personne du pluriel  : le personnage, c’est
vous ?
Question 324
Qui est le théoricien du Nouveau Roman :
A. Robbe-Grillet ?
B. Butor ?
C. Sarraute ?
Question 325
Si Alain Robbe-Grillet se pose comme théoricien du Nouveau Roman, est-
il le premier à consommer la rupture d’avec le roman traditionnel :
A. oui ?
B. non c’est Nathalie Sarraute avec Tropismes ?
C. non, c’est Michel Butor avec sa Modification ?
Question 326
Qui a écrit Moderato cantabile :
A. Butor ?
B. Duras ?
C. Sarraute ?
Question 327
Qui est la première femme qui devint membre de l’Académie Française
en 1981 :
A. Nathalie Sarraute ?
B. Marguerite Duras ?
C. Marguerite Yourcenar ?
Question 328
Qui écrivit Vendredi ou les limbes du Pacifique :
A. Michel Tournier ?
B. Alain-Fournier ?
C. Georges Perec ?
Question 329
Georges Perec est l’auteur de La Disparition. Ce livre est un véritable tour
de force. Pourquoi :
A. vous pouvez entreprendre la lecture de ce roman à n’importe quelle
page, et à n’importe quel endroit de cette page, il garde, malgré cela,
un sens ?
B. il n’utilise jamais la voyelle e ?
C. il faut commencer la lecture par le bas de la dernière page. Le livre est
écrit de droite à gauche et de bas en haut ?
Question 330
Georges Simenon est l’auteur d’un grand nombre de romans policiers. Il a
créé le personnage d’un commissaire célèbre. Comment se nomme ce
commissaire :
A. Hercule Poireau ?
B. Maigret ?
C. Colombo ?
Question 331
A votre avis, combien d’exemplaires vendit Simenon de son vivant :
A. plus de cinq cent millions ?
B. cinq cent millions ?
C. cinquante millions ?
Question 332
Joseph Kosma mit en musique un grand nombre de poèmes qui depuis
traînent dans toutes les mémoires. Les interprètes de ces poèmes-chansons
sont les Frères Jacques, Juliette Gréco, mais surtout Yves Montand.
Certains de ces poèmes étaient de Boris Vian, mais Kosma privilégia d’une
certaine manière un très grand poète. Lequel :
A. Aragon ?
B. Prévert ?
C. Baudelaire ?
Question 333
Prévert et Vian ne sont pas les seuls poètes qui furent chantés. Bien au
contraire.
La célèbre chanson, interprétée merveilleusement par
Juliette Gréco Si tu t’imagines (Si tu t’imagines, fillette, fillette qu’ça va,
qu’ça va qu’ça (...) qu’ça va durer toujours.), par qui fut-elle écrite :
A. Queneau ?
B. Sartre ?
C. Desnos ?
Question 334
Quels sont les auteurs privilégiés de Léo Ferré :
A. Apollinaire, Aragon, Hugo ?
B. Apollinaire, Rabelais, Prévert ?
C. Apollinaire, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Aragon ?
Question 335
A quel point peut-on associer la chanson française à la poésie et donc à la
littérature :
A. toute la chanson française est de la poésie mise en musique ?
B. dans le chef de certains auteurs, la chanson française est
indéniablement une voie de la poésie ?
C. ce sont deux arts qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre ?
Question 336
Mis à part Simenon, qu’en est-il du roman policier français au cours de la
période 1945-1960 :
A. il est inexistant  : il n’existe que des traductions d’auteurs anglais et
américains ?
B. le genre s’impose sans se laisser influencer par les romans anglais ou
américains ?
B. on commence par traduire des romans anglais ou américains, ensuite
les auteurs français, très influencés, produisent leur propres œuvres
pour en arriver au polar à la française ?
Question 337
Qu’est-ce que la Série Blême :
A. une tentative de concurrence à la célèbre Série Noire ?
B. une deuxième collection de la Série Noire regroupant les romans à
suspense, romans de terreur ?
C. un mot d’un célèbre critique littéraire s’insurgeant contre ces sous-
produits à prétentions littéraires ?
Question 338
Qui est Frédéric Dard :
A. San Antonio ?
B. le chef hiérarchique de San Antonio ?
C. le compagnon de San Antonio ?
Question 339
Qui est, en France, le pionnier du roman de science-fiction :
A. Jules Verne ?
B. Sternberg ?
C. Gérard Klein ?
Question 340
La littérature s’est-elle égarée dans la bande dessinée :
A. la B.D. est un art graphique et non littéraire ?
B. la B.D. peut être considéré comme une voie de la littérature mais
aucune oeuvre littéraire n’a cependant été adaptée à la B.D. comme ce
fut le cas pour le cinéma, par exemple ?
C. c’est une voie de la littérature et des oeuvres littéraires firent l’objet de
quelques B.D. ?
Question 341
Une des ces propositions est correcte. Laquelle ? Guy des Cars est l’auteur :
A. de romans de science-fiction ?
B. de romans érotiques ?
C. de romans à l’eau de rose ?
Question 342
Peut-on parler de littérature érotique en France :
A. c’est le parfait exemple d’un sous-produit littéraire  : il ne faut pas
confondre les genres ?
B. il n’existe pas de littérature érotique ?
C. la littérature érotique est une longue tradition en France et existe
encore au 20e siècle, même si elle est parasitée actuellement par toute
une industrie du sexe qui n’a rien à voir avec le sujet ?
Question 343
Cocteau est un poète, un dramaturge, un peintre mais aussi un cinéaste.
Parmi ces trois films, l’un n’est pas de lui. Lequel :
A. La Belle et la Bête ?
B. Les Portes de la nuit ?
C. Les Parents terribles ?
Question 344
Qui écrivit le film (scénario et dialogues) : Les Enfants du paradis :
A. Jean Cocteau ?
B. Jacques Prévert ?
C. Raymond Queneau ?
Question 345
Qui écrivit Quai des brumes :
A. Prévert ?
B. Cocteau ?
C. Queneau ?
Question 346
De quel film est issue la très célèbre réplique Atmosphère  ! Atmosphère  !
Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? prononcée par Arletty :
A. Quai des Brumes ?
B. Hôtel du Nord ?
C. Les Enfants du Paradis ?
Question 347
Qui est l’auteur (scénario et dialogue) du film L’Année dernière à
Marienbad réalisé par Alain Resnais en 1961 :
A. Alain Resnais ?
B. Alain Robbe-Grillet ?
C. Marguerite Duras ?
Question 348
Pagnol a-t-il réalisé pour le cinéma des oeuvres originales :
A. il adapta de nombreuses oeuvres pour le cinéma mais ne les réalisa
pas ?
B. il adapta et réalisa plusieurs oeuvres originales (soit déjà écrites, soit
écrites spécialement pour le cinéma) ?
C. non, il ne réalisa que ses propres oeuvres (sa trilogie plus Topaze) ?
Question 349
Peut-être son nom n’est-il pas encore fixé dans votre mémoire. Il s’appelle
Jean Rouaud, il n’a écrit qu’un seul roman, mais il vient, en 1990, de
recevoir le prix Goncourt pour ce roman.
Quel est le titre du roman primé :
A. Les Chants d’horreur ?
B. Les Champs d’honneur ?
C. Les Champs d’amour ?
Question 350
Quel est l’auteur latino-américain qui reçut le prix Nobel de littérature en
1990 :
A. Octavio Paz ?
B. Gabriel Garcia Marquez ?
C. Jorge Luis Borges ?
 

Deuxième partie : réponses


 
A bâtons rompus

Réponse 1
B. La Quête du Graal.
Les deux autres romans ne sont pas de pure invention et ont pour auteur le
même Chrétien de Troyes. Cependant, le chevalier qui partit à la recherche
du Saint Graal, c’était Perceval et non pas le Chevalier à la Charrette
(Lancelot) ni le Chevalier au Lion (Yvain).Ce roman, qui date de 1182, est
sans doute la plus célèbre de toutes les œuvres qui traitent de la quête du
Graal.
Cette quête a un caractère franchement mystique : c’est une apologie de la
Pureté victorieuse.
D’inspiration cistercienne, cette quête est présentée dans un récit attachant
car on y retrouve toute une filiation littéraire et le souvenir de traditions
ancestrales.
 
Réponse 2
A. Rimbaud dans l’Alchimie du Verbe.
Il faut savoir que Rimbaud a d’abord traité de la couleur des voyelles dans
son œuvre poétique et que l’Alchimie du Verbe (en prose) est légèrement
postérieure à son œuvre poétique.
Il écrit dans son Alchimie : J’inventai la couleur des voyelles (...) Je réglai
la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes incisifs,
je me flattai d’inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l’autre, à
tous les sens....
Ce testament date de août 1873 et apparaît comme un désir flagrant de
rompre avec la tradition de la poésie classique de la fin du siècle. Tentative
déjà proposée par Baudelaire, en 1857, dans son célèbre poème
Correspondances dans lequel il proposait de faire correspondre tous les
sens : La Nature est un Temple où de vivants piliers laissent parfois sortir
de confuses paroles...
 
Réponse 3
B. un petit poème à forme fixe de 14 vers de deux quatrains et deux
tercets.
C’est-à-dire deux strophes de quatre vers composés de deux rimes
embrassées (rimes masculine-féminine/féminine-masculine) et de deux
strophes de trois vers (rimes féminine-féminine-masculine ou l’inverse).
Forme très classique, fort utilisée par les poètes de la Pléiade (Ronsard, Du
Bellay...) ainsi que par les Parnassiens au 19e. Les autres définitions sont
celle du madrigal (A) et celle de la ballade (C).
 
Réponse 4
C. Les Caractères.
C’est en effet la seule œuvre (mais d’importance) que nous a laissé Jean de
La Bruyère, si l’on excepte quelques Dialogues sur le quiétisme.
Au départ il présenta ses Caractères comme étant une traduction des
Caractères du philosophe grec Théophraste. Par cette œuvre moraliste, il
voulut faire la peinture satirique de la société française de la fin du 17e.
Epoque durant laquelle une société nouvelle fit son apparition. Société
enrichie et corrompue par la guerre, le développement du luxe...
Les Caractères sont donc une galerie d’individus caractéristiques “faiseurs
de galimatias”, par le biais de laquelle La Bruyère s’attaque aux conditions
sociales de son temps. Les Caractères connurent un immense succès et
furent plusieurs fois réédités du vivant de son auteur.
 
Réponse 5
C. vert.
 
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : Voyelles, Je dirai quelque jour vos
naissances latentes : (...) disait cet enfant terrible de la poésie !
Et il s’en explique  : tandis qu’il métaphorise en exprimant les sensations
que les voyelles évoquent en lui, le A est comparé à un noir corset velu des
mouches éclatantes ; le E aux lances de glaciers fiers ; le I au sang craché,
rire des belles lèvres ; le U aux vibrements divins des mers virides et le O
l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux.
 
Réponse 6
C. trente-deux pièces.
Eh  ! oui, outre son activité de directeur de troupe, acteur vedette de la
compagnie, metteur en scène, Molière, ce magicien du théâtre, nous a laissé
quelque trente-deux pièces et non des moindres !
Après des études de droit, il se sent attiré irrésistiblement par le théâtre.
L’aventure commence en 1644 avec la création de l’Illustre Théâtre en
compagnie de Madeleine Béjart. Aventure qui se traduit par douze années
d’errance en province. C’est durant cette errance que Jean-Baptiste
Poquelin, qui prendra le pseudonyme de Molière, va s’essayer à la création
dramatique avec des farces imitées de canevas italiens, et enfin avec ses
propres comédies.
Il parviendra à s’attirer les faveurs du frère du roi, et ensuite du roi Louis
XIV lui-même, ce qui lui permettra de s’installer à Paris avec sa troupe. Il
continue à jouer, diriger et écrire des pièces où la nature humaine est
finement analysée et où les vices fondamentaux de l’humanité sont
observés à la loupe (L’Avare, Le Misanthrope, Don Juan).
Il finira par perdre les faveurs qu’il avait acquises et mourra en scène,
entouré de ses comédiens mais dans la misère et la solitude dont Musset,
deux siècles plus tard s’indignait encore :

Oh notre maître à tous,(...)


Apprends-moi de quel ton dans ta bouche
hardie
Parlait la Vérité, ta seule passion ;
Et pour me faire entendre, à défaut du
génie
J’en aurai le courage et l’indignation !

Réponse 7
A. le Misanthrope.
C’est en effet le second titre de ce chef-d’œuvre de
Molière.
Alceste, le Misanthrope, est irrémédiablement fâché avec le genre humain.
La pièce commence sur les chapeaux de roues  : par une dispute  ! Moi je
veux me fâcher et ne veux rien entendre dit-il, à peine le rideau levé. Il
s’insurge, tel un Don Quichotte, contre le mensonge, la complaisance, les
flatteries et toutes autres sortes de mondanités. Mais il est également
éperdument amoureux de Célimène, jeune coquette, femme vivant avec
bonheur dans son époque, tenant un salon où elle reçoit marquis, bourgeois,
bourgeoises (et peut-être amants) tenant conversation dont le ton est
souvent mondain et cancanier et donc insupportable à notre atrabilaire
(coléreux, bilieux : malade du foie)... amoureux.
 
Réponse 8
C. 414 mots (380 en ne comptant pas les prépositions, mots-outils et
apostrophes).
Question facile, n’est-il pas vrai  ? Nous savons que Marcel Proust est le
champion des phrases à rallonges.
Celle-ci est extraite de La Prisonnière, et je ne résiste pas au plaisir de vous
la citer :
Canapé surgi du rêve entre les fauteuils nouveaux et bien réels, petites
chaises revêtues de soie rose, tapis broché de table à jeu élevé à la dignité
de personne depuis que, comme une personne, il avait un passé, une
mémoire, gardant dans l’ombre froide du salon du quai Conti le hâle de/’
ensoleillement par les fenêtres de la rue Montalivet (dont il connaissait
l’heure aussi bien que madame Verdurin elle-même) et par les portes vitrées
de Doville, où on l’avait emmené et où il regardait tout le jour au delà du
jardin fleuriste la profonde vallée de la [Blanc volontaire ; il figurait dans le
manuscrit original] en attendant l’heure où Cottard et le violoniste feraient
ensemble leur partie ; bouquets de violettes et de pensées au pastel, présent
d’un grand artiste ami, mort depuis, seul fragment survivant d’une vie
disparue sans laisser de traces, résumant un grand talent et une longue
amitié, rappelant son regard attentif et doux, sa belle main grasse et triste
pendant qu’il peignait ; encombrement joli, désordre des cadeaux de fidèles
qui a suivi partout la maîtresse de la maison et a fini par prendre
l’empreinte et la fixité d’un trait de caractère, d’une ligne de la destinée ;
profusion des bouquets de fleurs, des boîtes de chocolat qui systématisait,
ici comme là-bas, son épanouissement suivant un mode de floraison
identique : interpolation curieuse des objets singuliers et superflus qui ont
encore l’air de sortir de la boîte où ils ont été offerts et qui restent toute la
vie ce qu’ils ont été d’abord, des cadeaux du Premier Janvier  ; tous ces
objets enfin qu’on ne saurait isoler des autres, mais qui pour Brichot, vieil
habitué des fêtes des Verdurin, avaient cette patine, ce velouté des choses
auxquelles, leur donnant une sorte de profondeur, vient s’ajouter leur
double spirituel  ; tout cela, éparpillé, faisait chanter devant lui comme
autant de touches sonores qui émerveillaient dans son cœur des
ressemblances aimées, des réminiscences confuses et qui, à même le salon
tout actuel qu’elles marquetaient çà et là, découpaient, délimitaient comme
fait par un beau jour un cadre de soleil sectionnant l’atmosphère, les
meubles et les tapis, poursuivant d’un coussin à un porte-bouquets, d’un
tabouret au relent d’un parfum, d’un mode d’éclairage à une prédominance
de couleurs, sculptaient, évoquaient, spiritualisaient, faisaient vivre une
forme qui était comme la figure idéale, immanente à leurs logis successifs,
du salon des Verdurin.
Mais outre la performance que représente cette phrase, n’oublions pas que
Marcel Proust a laissé une œuvre unique, œuvre dont la Mémoire en est le
sujet, le fondement et le centre (Benjamin Crémieux).
Mémoire qui restitue l’authenticité des êtres et des choses et qui refait
surface, de manière involontaire grâce, par exemple, à la saveur d’une
madeleine imbibée.
 
Réponse 9
B. Sept livres.
Pas énorme, me direz-vous ! Installez-vous dans un fauteuil (confortable) et
commencez la lecture. Cela représente en édition concentrée quelque trois
mille cinq cent pages. A raison d’une vingtaine de pages à l’heure (ce qui
est un record absolu avec l’édition que je possède tant les caractères sont
serrés !), cela vous assure d’un minimum de cent soixante-quinze heures de
lecture.
Vous lirez dans l’ordre :

Du côté de chez Swann


A l’ombre des jeunes filles en fleurs
Le Côté des Guermantes
Sodome et Gomorrhe
La Prisonnière
La Fugitive
Le Temps retrouvé.

 
Réponse 10
A. en appelant son héros par le nom d’un célèbre héros de roman
policier : Guillaume de Baskerville.
Les amateurs de littérature policière n’ont pu s’y tromper. En effet,
Baskerville évoque immanquablement le célèbre roman de Conan Doyle,
auteur écossais de romans policiers du début de ce siècle.
Le roman duquel Eco a emprunté ce nom est naturellement le roman à
succès Le Chien des Baskerville dont a été tirée une version
cinématographique.
Ce n’est pas un hasard si Eco se réfère à ce roman car l’enquêteur de
Conan Doyle n’est autre que l’illustrissime Sherlock Holmes, le premier
détective à introduire une dimension psychologique dans l’étude des
personnages.
 
Réponse 11
C. Stendhal.
Alexandre Dumas père a écrit de célèbres romans de cape et d’épée comme
Les Trois Mousquetaires, Le Collier de la reine ou Le Comte de Monte-
Cristo tandis que son fils, l’autre Dumas, a pour sa part écrit La Dame aux
camélias. Il s’agissait donc bien de Stendhal, auteur également du non
moins célèbre Le Rouge et le Noir.
On pourrait dire de Stendhal que c’était un théoricien de l’amour. La
plupart de ses personnages ne peuvent vivre leur passions car elles sont
toujours contrariées par des questions d’amour-propre, de fierté ou de
timidité.
 
Réponse 12
B. il désigne un rassemblement de sept poètes, dont Ronsard. Ils se sont
réunis au 16e siècle dans le but de réformer la langue française et de
renouveler l’Art Poétique.
Ronsard, Du Bellay, de Baïf, Pontus de Tyard, Jodelle, La Péruse, Rémy
Belleau. A eux sept, ils forment la Pléiade.
La Pléiade est un mouvement de réaction contre les tendances de l’époque.
En 1549 Joachim du Bellay publie son manifeste
Défense et Illustration de la langue française.
Ils considèrent que les modèles à suivre sont ceux de l’Antiquité ou de la
Renaissance italienne et ils s’en inspirent.
La Pléiade renouvelle les thèmes d’un lyrisme intime et personnel, thèmes
chers à Ronsard, du Bellay... (amour, intimité, nature...) qui seront repris
quelques siècles plus tard par les premiers romantiques.
 
Réponse 13
B. Platon.
La confusion était possible mais il est évident que Socrate n’a pas écrit lui-
même sa propre Apologie. Aristote quant à lui est un contemporain de
Socrate. (Il nous reste un tableau de Raphaël les représentant côte à côte :
l’Ecole d’Athènes, qui se trouve au Vatican).
Si Socrate était le maître de Platon, Platon était le maître d’Aristote. Ils
furent tous deux disciples de Socrate.
Socrate fut sans aucun doute le philosophe qui influença le plus
profondément, non seulement la pensée dans l’Antiquité grecque, mais
toute la philosophie occidentale jusqu’à nos jours.
Le seul témoignage qui nous est parvenu à son sujet est cette Apologie,
rédigée sous forme de dialogues par son élève Platon. Tout le monde se
souvient des célèbres maximes Connais-toi toi-même et Je sais que je ne
sais rien.
Socrate fut condamné par ses contemporains pour impiété, il accepta la
sentence et but la ciguë. Il passa les dernières heures de sa vie à discuter
avec ses amis. Il n’a absolument rien écrit  ; il influença pourtant tous les
philosophes grecs qui suivirent et, aujourd’hui encore, notre système de
pensées en est imprégné.
 
Réponse 14
C. un vers français de douze syllabes.
C’est le vers le plus utilisé par les poètes classiques.
Il représente la forme classique parfaite et si vous ouvrez une anthologie de
poésie du 19e, 18e, 17e, 16e, ou même du Moyen Age vous vous apercevrez
que’ beaucoup de textes versifiés utilisent l’alexandrin.
Au 16e siècle, Ronsard et ses amis s’en servent  ; il trouve son utilisation
poussée à l’extrême, et peut-être la plus soignée, au 17e siècle dans la
tragédie classique (Corneille, Racine)  ; Molière rime en alexandrins dans
ses pièces en vers (et la plupart le sont, mis à part Don Juan et quelques
autres), ensuite viendront les Chénier, Desbordes-Valmore, Lamartine,
Vigny, Hugo, Nerval, Musset, puis les Parnassiens (Leconte de Lisle),
Baudelaire, Mallarmé etc... La liste n’est pas restrictive.
 
Réponse 15
C. le Roman d’Alexandre a été écrit sous cette forme.
Le Roman d’Alexandre est un cycle de romans issus d’une histoire
fabuleuse d’Alexandre le Grand que l’on doit à un Grec d’Alexandrie du
IIe siècle. Alexandre, le héros du roman, était élève d’Aristote et
explorateur de fonds marins.
La culture médiévale hérite de la civilisation antique et, chose nouvelle,
c’est l’attrait de l’Orient qui apparaît pour la première fois dans ce roman en
plein 12e siècle ! Ce roman sera amplifié de manière collective vers 1130
sous forme de vers dodécasyllabiques (12 pieds ou syllabes) et ce type de
vers sera baptisé dès lors alexandrin.
 
Réponse 16
A. le nom du compagnon de chambre de François.
Il s’agit bien de Augustin Meaulnes, vite baptisé “le grand Meaulnes” en
raison de son caractère original et fascinant pour les autres camarades.
Pendant une courte fugue du pensionnat où il étudie, Meaulnes tombe
éperdument amoureux d’Yvonne.
Le temps passe et Meaulnes termine ses études à Paris, pour retrouver
Yvonne. Mais c’est François, son ami, qui la retrouvera. François appelle
son compagnon mais celui-ci n’est plus le même. Il les rejoint mais
s’enfuira la nuit de ses noces en abandonnant Yvonne, enceinte, et qui
mourra en couches. François élèvera la fille de Meaulnes jusqu’au retour de
celui-ci, qui finira par la récupérer et consacrer sa vie à son bonheur.
Roman magistral, traitant du passage difficile de l’enfance à l’adolescence.
Ce livre connut immédiatement un grand succès.
 
Réponse 17
C. Alain-Fournier.
Henri de Montherlant aurait peut-être pu écrire ce roman car les thèmes
qui lui sont chers s’y retrouvent.
(vertu de la camaraderie, du dépassement de soi, de l’effort physique).
Quant à Michel Tournier, outre la similitude des deux noms, il n’a pas
grand chose en commun avec Henri Alban Fournier dit Alain-Fournier.
Très courte carrière que la sienne puisqu’il meurt à 28 ans dans une
tranchée en 1914. Une plaquette de ses poésie sera éditée de manière
posthume : Miracles, et naturellement Le Grand Meaulnes, édité en 1913.
 
Réponse 18
B. Breton.
Le surréalisme incarné, c’est André Breton. Ce mouvement, d’un point de
vue littéraire, vit et meurt avec André Breton (c’est-à-dire en 1966).
La personnalité de Breton, son intransigeance, son magnétisme expliquent
que tous les arts aient été touchés par le mouvement.
La peinture, la sculpture, le cinéma, la poésie et le roman bien sûr. Hormis
la musique, le mouvement est général.
C’est André Breton qui, en 1924, publie Le Manifeste du surréalisme, puis
en 1928, Le Surréalisme et la Peinture  ; en 1929, Second Manifeste du
surréalisme  ; en 1935, Position politique du surréalisme  ; en 1938,
Dictionnaire abrégé du surréalisme (avec Paul Eluard) et en 1946,
Prolégomènes à un troisième manifeste du surréalisme ou non.
A la tête du mouvement, Breton s’en prend à tous les conformismes socio-
culturels. Il propose, pour en venir à bout, la psychanalyse, l’écriture
automatique etc... Mais sa révolte n’est pas qu’intellectuelle et débouchera
sur un engagement politique et révolutionnaire.
 
Réponse 19
A. mouvement littéraire préfigurant le surréalisme.
Les noms seuls des deux autres propositions prêtaient à confusion ; Jean-
Paul de Dadelsen est un (merveilleux) poète alsacien mort en 1957. Il nous
a laissé un recueil superbe intitulé Jonas. Quant à Bernard Dadier, il est
surtout connu pour une pièce historique africaine Assemien Dahylé. Il n’ont
rien à voir avec le dadaïsme qui est, lui, un mouvement révolutionnaire qui
engendrera le surréalisme. Tristan Tzara lance l’insurrection Dada. La
philosophie de ce mouvement peut être résumée dans cette citation de Louis
Aragon :
Plus de peintres, plus de littérateurs, plus de sculpteurs, plus de religions,
plus de républicains, plus de royalistes, plus d’impérialistes, plus
d’anarchistes, plus de socialistes... enfin assez de toutes ces imbécillités,
plus rien, plus rien. PLUS RIEN, PLUS RIEN.
C’est le grand travail négatif que tout artiste doit accomplir. A quoi va
répondre André Breton en invitant ses amis - dont Aragon - à créer une
nouvelle expression artistique (voie positive), c’est le surréalisme.
 
Réponse 20
C. écriture inconsciente.
Procédé d’écriture auquel se sont livrés surtout les surréalistes (Breton,
Soupault...).
Au départ, le désir d’André Breton était de trouver une nouvelle expression
poétique. La seule inspiration n’était plus suffisante car, d’une manière ou
d’une autre, elle ne faisait que reproduire ce qui avait déjà été fait. Il fallait
trouver une nouvelle inspiration, plus pure, plus primaire. Il se laissa
séduire par les nouvelles théories de Freud sur l’inconscient et décida de se
livrer à l’expérience de l’écriture automatique. Cela consistait à donner
naissance à un texte brut, émergeant immédiatement de l’inconscient, du
rêve, de la folie.
Les surréalistes tentèrent l’écriture sous hypnose, sous stupéfiants...
Le résultat donne des œuvres comme Les Champs magnétiques (Breton-
Soupault), Haut-Mal (Michel Leiris) etc.
 
Réponse 21
B. 1857 à 1891.
Le mouvement symboliste ne se limite évidemment pas à l’école
symboliste qui fut très éphémère (1886 à 1891). Lorsque l’on parle de
symbolisme, et de l’esprit symboliste, on pense immédiatement à
Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Jules Laforgue, Maeterlinck,
Van Lerberghe etc...  ; il ne faudrait pas oublier non plus les premières
lueurs de ce mouvement qui brillaient déjà dans les œuvres de Victor Hugo
ou Alfred de Vigny.
 
1857 correspond à l’année de parution des Fleurs du Mal de Charles
Baudelaire. Ce recueil de poésie est capital car il cristallise en lui toute la
pensée symboliste. Le symbolisme est une ferveur, une hyper-conscience
du poète qui décèle un ordre caché dans l’univers. Le poète se tient sur le fil
ténu qui sépare deux mondes. Son hyper-lucidité lui fait voir les
“correspondances” entre ces deux mondes. Mais comme sa condition de
poète le limite à utiliser le langage pour décrire l’indicible, il doit donc
recourir aux symboles pour exprimer cette conscience.
 
Réponse 22
B. Oui, parce que ce mouvement consomme la rupture définitive d’avec
le romantisme et en même temps prépare la poésie moderne.
Le symbolisme est en soi une démarche artistique très précise. Au-delà de
la réalité visible se trouve un ordre caché. Le seul moyen de le découvrir,
c’est l’Art ; le seul moyen de le déchiffrer, c’est la Poésie.
Le poète ne pouvant donc plus faire appel à la logique ou à la raison (idée
romantique de vouloir obtenir l’explication de la raison des choses), fait
appel à l’imaginaire, à la sensation. Le langage devient un outil dont il faut
utiliser toutes les ressources (musicalité, sonorité en opposition au sens
premier). C’est une véritable révolution car en cette fin du 19e d’autres
écrivains, tels Zola, sont en plein réalisme.
Les poètes symbolistes sont des chercheurs du langage dont le plus
remarquable restera sans doute Mallarmé. Son désir était de recréer le mot
essentiel, l’image de l’Idée, faire de la poésie le reflet du mystère universel.
Il souhaitait encore trouver un langage ne s’adressant qu’aux seuls poètes
(initiés) et non lisible par le commun des mortels (comme une partition de
Mozart n’est lisible que par des musiciens). Il voulait réinventer le code.
Sa poésie garde d’ailleurs aujourd’hui encore un caractère hermétique mais
n’en demeure pas moins sublime.
 
Réponse 23
C. Une école réagissant aux doctrines de l’école romantique.
Pour les romantiques, la poésie était un étalage de leur lyrisme personnel et
prenait ainsi une raison sociale. Les Parnassiens réagissent à cela en
proposant une poésie ayant pour seul objet l’esthétisme. La poésie ne
pouvait avoir, à leurs yeux, aucune fonction moralisatrice ou
d’enseignement, et n’existait que pour elle seule  ; elle n’avait d’autre but
qu’elle-même.
C’est en cela que cette école réagit violemment contre les romantiques. Le
poète n’écrit plus que pour des lecteurs raffinés susceptibles d’être touchés
par la beauté.
Les principales figures de cette école sont Théophile Gautier, Leconte de
Lisle, Sully Prudhomme, José Maria de Hérédia, Catulle Mendes et,
d’une certaine manière, on peut y rattacher Baudelaire pour une partie de
son œuvre.
 
Réponse 24
C. par aucun des deux car il est postérieur à leur mort.
L’académie Goncourt ne fut officiellement fondée qu’en 1902, bien
qu’Edmond de Goncourt ait créé en 1882 une société ou plus exactement
un salon littéraire après la mort de son frère : le Grenier des Goncourt.
Celle-ci se composait de dix écrivains (Daudet, Geffroy, Hennique,
Huysmans, Margueritte, Mirbeau, les frères Rosny, Bourges et Descaves),
et avait pour mission de décerner un prix de 50 francs au meilleur ouvrage
d’imagination en prose (...) publié durant l’année, représentant le mieux la
jeunesse, l’audace et le talent.
Les académiciens quant à eux touchaient des émoluments cent vingt fois
supérieurs au prix : 6000 francs de l’époque !
 
Réponse 25
B. Marivaux.
La question était bien entendu un piège.
Jonathan Swift, écrivain irlandais est né en 1667 à Dublin et mort en 1745.
Nous connaissons tous ses merveilleux Voyages de Gulliver au pays des
géants et de Lilliput (qui ne sont autre qu’une féroce satire de la société
anglaise de l’époque) mais avons du mal à le situer dans l’histoire de la
littérature.
Son œuvre n’a pas grand chose à voir avec celle de Marivaux et pourtant, il
sont contemporains. Molière est mort quand Swift avait six ans (il n’ont
donc pu écrire ensemble) et Musset viendra bien plus tard (1810-1857).
 
Réponse 26
B. un poème épique médiéval.
Les chansons de geste sont les premières grandes œuvres littéraires
françaises. Elles racontent les exploits des chevaliers en guerre (croisades)
et sont censées être des chroniques historiques car elles rapportent les faits
(geste = choses accomplies)
Ces poèmes sont anonymes (sont-ils écrits par des auteurs dont les noms
ont disparu ou recopiés par de petites mains soucieuses de faire survivre
une tradition orale, on ne sait). Ces poèmes étaient chantés par des
ménestrels devant un public populaire, c’est la raison pour laquelle leur
forme est parfois rudimentaire (style monotone, rimes pauvres...)
Il nous reste quelque 80 chansons toutes composées au 11e et 12e siècle.
La plus célèbre (et presque la plus ancienne) est la Chanson de Roland
écrite entre 1090 et 1130.
 
Réponse 27
C. le patronyme de goupil qui mena la vie dure à Ysengrin.
La question aurait pu être posée autrement  : “Qui est Ysengrin  ?” et dans
les propositions de réponse, vous auriez trouvé le loup. Car il s’agit, vous
l’avez compris maintenant, du fameux Roman de Renart, ensemble de
textes écrits entre 1170 et 1250 par différents auteurs, anonymes pour la
plupart.
Ce roman a pour principal mérite de décrire la vie animalière de manière
cocasse. Ce roman eut un tel succès que la population adopta le nom du
héros (Renart) pour désigner l’animal rusé (que l’on appelait en ce temps-
là “goupil”), et le mot goupil disparut du langage. Voilà pour la petite
histoire.
Les principales lignes de force de ce roman sont le comique, la satire et la
morale.
 
Réponse 28
A. Adolphe.
René est un roman de Chateaubriand, romancier romantique, contemporain
de Benjamin Constant. Quant à l’autre, Oberman, il s’agit également d’un
roman romantique de la toute fin du 18e mais écrit, celui-là par Senancour.
Adolphe est le roman autobiographique, par excellence, de Benjamin
Constant : il met en présence un jeune homme timide ayant des problèmes
relationnels avec la femme qu’il croit aimer et qu’il n’aime pas. Cette
relation se solde par la mort de la femme (Ellénore) et donc par la solitude
d’Adolphe, condamné aux remords. Cette liaison est à l’image de celle qu’il
a entretenue avec Mme de Staël.
C’est un des tout premiers romans à caractère romantique dans lequel on
retrouve déjà tous les aspects du mal du siècle.
 
Réponse 29
B. les amours de deux sauvages.
Ce roman est une simple histoire d’amour mais utilisant le thème exotique,
déjà utilisé dans Paul et Virginie.
Les héros d’ Atala sont, à proprement parler, des demi-sauvages car ils ont
connu la civilisation et ne sont donc pas aussi naïfs qu’ils devraient l’être.
Ces deux héros (Atala et Chactas) vont se débattre entre leurs aspirations
personnelles et naturelles et le poids d’un serment religieux.
 
Réponse 30
C. une qualité avant tout littéraire de poésie et de vérité.
En effet, on ne peut parler de vérité historique dans les Mémoires, même si
Chateaubriand nous livre pas mal de renseignements sur son époque, car
son vœux n’était pas d’écrire l’histoire de sa vie mais d’ériger un
monument qui prolongerait sa mémoire.
D’autre part, il y a plusieurs contradictions (ou arrangements) entre sa vie et
celle qu’il décrit dans ses Mémoires, à tel point qu’on ne peut parler de
sincérité autobiographique.
La valeur principale en est donc littéraire et poétique avant tout.
Ses Mémoires sont moins sa propre histoire, ou même l’histoire d’un
homme de son temps, que l’épopée d’un homme de son temps.
Ces Mémoires d’outre-tombe sont en fait un hymne à la grandeur, un vaste
poème en prose.
 
Les prémices et le Moyen Age

Réponse 31
B. la Cantilène de sainte Eulalie.
Il s’agit là du premier texte littéraire connu.
Certes, il existe bien le Serment de Strasbourg qui date du 14 février 842,
mais ce texte ne peut être considéré comme littéraire. Le premier classé
reste la vie de cette sainte Eulalie ; elle date de la fin du 9e siècle.
Ces vies de saints sont écrites en langue romane, rimées (assonancées) et
souvent chantées.
 
Réponse 32
C. de codifier les règles de l’amour courtois.
Dans les romans courtois, la féminité est quasiment mythifiée. La femme y
devient le centre de préoccupation des poètes ; elle représente la Vierge, la
Reine du Ciel, l’Idole, et non plus la femme oubliée au château par son
chevalier.
Pour s’attirer les faveurs de cette déesse, le chevalier doit se comporter
suivant un code bien précis ; la plus parfaite courtoisie est de rigueur.
Ce code sera rédigé en latin par André le Chapelain. De nombreux romans
d’amour courtois apparaissent au cours de ce 13e siècle.
 
Réponse 33
B. la première femme de lettres.
Elle a écrit les Lais qui sont de courts poèmes copiés sur le modèle des
poèmes gallois.
A signaler tout spécialement : Le Lai du chèvrefeuille, Le Lai du rossignol,
Le Lai des deux amants. Il s’agit, en fait, des premières ébauches des
romans d’amour. Tout en délicatesse et poésie, le sentiment amoureux y est
sublimé et l’anecdote y est limitée.
Citons le fameux passage du Lai du chèvrefeuille où l’auteur nous narre
l’histoire du chevalier Tristan. Chassé du château par le roi Marc, il se
réfugie dans une forêt que sa douce dame doit traverser. Il jette donc sur son
passage une branche de coudrier entourée d’un brin de chèvrefeuille avec,
sur l’écorce, cette inscription :

“Belle amie, ainsi va de nous


Ni vous sans moi, ni moi sans vous.”

Délicieuse poésie !
 
Réponse 34
C. du sud de la Loire.
Le pays d’Oc se trouve bien sûr dans le Sud. C’est le pays du soleil et des
troubadours (appelés trouvères dans le Nord).
Ces troubadours allaient de châteaux en châteaux, récitant des poésies
courtoises, pastourelles (amours de bergers et bergères), aubes... Ils étaient
pris en charge par des mécènes, comme Eble de Ventadour ou Aliénor
d’Aquitaine...
Les plus célèbres d’entre eux sont Bernard de Ventadour, Bertran de Born,
Raimbaut de Vaqueiras, Peire Vidal et Jauffré Rudel. Cette langue
chantante du Midi finira par s’éteindre définitivement sous François Ier
qui interdira tout dialecte et fera de l’accent pointu une norme.
 
Réponse 35
B. comme une femme du peuple pouvant se faire maltraiter par son
mari.
Mais si elles se font battre par leur mari, ces femmes peuvent parfaitement
leur rendre la monnaie de leur pièce et, pour ce faire, tous les moyens sont
bons ; le plus utilisé... le cocufiage !
Les fabliaux  —  spécialité picarde  —  sont de courts récits de 300 à 400
vers.
Le trio classique des fabliaux est constitué des figures suivantes : le curé, le
mari et la femme ; le thème est souvent grivois, satirique, impertinent.
Certains, cependant, sont moins grossiers et, parfois, parviennent même à
éveiller une émotion, tel le fabliau du Barizel (petit baril) qui met en scène
un chevalier mécréant venant se confesser, pour rire, chez son curé. Celui-ci
lui dicte comme pénitence de remplir le barizel, mais celui-ci est totalement
imperméable. Le chevalier parcourt alors le monde entier pour tenter de
remplir le récipient, mais en vain. De guerre lasse, il retourne chez son curé,
verse une larme pour obtenir son pardon et — ô miracle — cette larme, à
elle seule, suffit à remplir le baril.
 
Réponse 36
C. Guillaume de Lorris et Jean de Meung.
Guillaume de Lorris a entamé ce roman en 1225 et n’en a rédigé que 4000
vers. Quarante ans plus tard, Jean de Meung l’a achevé en lui ajoutant
18000 vers supplémentaires.
La poésie évolue. Les poètes ne se contentent plus de dépeindre la vie
comme dans les fabliaux ou le Roman de Renart  ; ils s’amusent à faire
parler les idées, les abstractions. L’amante, ici, est représentée sous la forme
d’une rose, et vont se dresser entre les amants les ennemis Danger, Honte,
Jalousie et les amis Bel Accueil, Courtoisie etc...  ; au-dessus de ces
allégories planent les dieux “Amour” et “Vénus”.
Si Guillaume de Lorris est un poète, Jean de Meung est davantage un bon
élève, un érudit pédant, puisant allègrement dans Platon, Aristote, Tite-
Live, Salluste et surtout Ovide ; d’ailleurs, son but avoué est de réaliser un
“remake” de L’Art d’aimer.
Les 18000 vers de Jean de Meung représentent un véritable savoir
encyclopédique, une somme des connaissances de son temps. Il fait
discourir Honte avec Jalousie et s’égare dans de longues digressions en
proposant une sorte d’almanach de gai savoir.
Tous les lettrés ont lu le Roman de la Rose au 13e siècle ; ce livre, en effet,
a eu un énorme retentissement et s’est imposé jusqu’au 16e siècle.
 
Réponse 37
B. Rutebeuf.
François Villon n’apparaîtra que cent ans plus tard, nais de toute évidence,
Rutebeuf le préfigure par son nclination pour les clochards, les paumés,
etc..., et par ; on ton très personnel, comme l’attestent les vers cités dans la
question.
Rutebeuf est, sans conteste, l’une des toutes grandes figures littéraires du
13e siècle, ainsi d’ailleurs que Jean de Meung (question 36). Sa production
littéraire est considérable. Il a chanté la pauvreté (Complainte, Griesche)
mais n’était pas si pauvre qu’il veut bien le dire  ; c’était là, pour lui, un
moyen bien pratique de se garantir une protection.
Il a laissé de son époque une image assez sombre.
Il a participé au Roman de Renart  : Renart le restourné  ; son oeuvre
présente de multiples facettes : théâtrale (miracles), poétique, historique et
pieuse.
 
Réponse 38
C. la chronique des croisades.
Geoffroi de Villehardouin a vraisemblablement participé à la troisième
croisade (1190-1194). Il a pris part au premier assaut de Constantinople et
est demeuré en Drient jusqu’en 1208, date après laquelle il a continué à
jouer un rôle important dans les affrontements contre les infidèles.
Sa chronique de la quatrième croisade lui avait été commandée par Jeanne
de Navarre (reine de France) bt marque le début d’un nouveau genre
littéraire : la prose historique.
Outre l’aspect historique de cette œuvre, on sent poindre, dans ce récit, la
douleur d’un chevalier fidèle à Dieu et à son seigneur et investi de ce
sentiment d’honneur et de loyauté qui sont les fondements de la
Chevalerie, mais, en définitive, un peu honteux de lui-même.
 
Réponse 39
C. il est condamné à mort et va subir le même sort que celui des pendus.
Saviez-vous que François Villon était un truand ?
En effet, il a mené une existence pour le moins dissolue, participant
notamment à un “hold up” et se retrouvant, à deux reprises, impliqué dans
de sordides histoires d’assassinats. A la suite de ces pénibles événements, il
réussit à obtenir des lettres de pardon et peut ainsi regagner Paris qu’il avait
dû fuir ; il continue d’y mener le même genre de vie, parvenant malgré tout
à devenir familier des princes d’Anjou et à obtenir la protection du duc de
Bourbon. Incarcéré pour meurtre dans la tour Manassés, à Meung-sur-
Loire, sur ordre de l’évêque d’Orléans, il est libéré par le roi Louis XI. Ce
séjour en prison lui a d’ailleurs inspiré le Grand Testament qui n’est plus,
comme son précédent, un testament pour rire  —  le Petit Testament  —  et
dans lequel il léguait ses vieux souliers troués à ses amis et ses cheveux à
son barbier.
Plus tard, de nouveau revenu à Paris, il se fait arrêter au cours d’une rixe et
est condamné à mort par pendaison. C’est dans ce contexte morbide qu’il
rédige la sombre Ballade des pendus.
L’histoire raconte que sa peine a été commuée en bannissement  ; plus
personne ne l’a jamais revu.
 
Réponse 40
C. un accent personnel unique qui nous émeut
encore aujourd’hui.
Villon est l’un des poètes dont la réputation n’a cessé de grandir en cinq
cents ans.
Son œuvre est d’une perfection exemplaire, exception faite, éventuellement,
de ses allusions à ses contemporains, mais leur intérêt est tout à fait
secondaire.
Il exprime les mêmes idées, développe les mêmes thèmes que les
rhétoriqueurs mais, comme le disait Clément Marot (dont nous parlerons
plus tard), il épure l’esprit populaire en l’alanguissant.
De plus, son ton est unique à l’époque, presque romantique !
 
Réponse 41
A. c’est l’appellation générique des quelque 45 pièces de théâtre que
nous ont laissées les 13e et 14e siècles.
Le théâtre naît dans les églises et s’en éloigne progressivement.
A Noël, à Pâques, les prêtres alimentent l’office de petits dialogues, d’abord
en latin, puis, peu à peu, en français. Ces dialogues et saynètes sont ensuite
récités sur le parvis des églises.
Donc, à ses débuts, le théâtre est excluvisement religieux et les 43 pièces
qui nous parviennent du 14e siècle (auxquelles il faut ajouter Le Jeu de
Saint-Nicolas et Le Miracle de Théophile) sont toutes reprises sous
l’appellation de Miracles de Notre-Dame étant donné que la reine du ciel
en est l’héroïne ; c’est Elle qui vient régler les affaires terrestres.
 
Réponse 42
A. oui.
Parallèlement aux mystères (du latin “mysterium”  : cérémonie religieuse
secrète, qu’on finit par confondre avec “ministerium”  : office, fonction,
représentation), un théâtre comique commence à se développer dès le 13e
siècle. Mais, bien sûr, c’est le 15e qui représente le siècle comique par
excellence (farces, soties et moralités).
Ce théâtre comique prend progressivement le pas sur le théâtre religieux ;
la preuve en est que les mystères ou vies de saints (miracles) finissent par
disparaître complètement. Les seules formes qui vont survivre à la
Renaissance sont les farces, les soties et les moralités. Leur forme, certes,
évolue : la sotie se transforme en comédie politique, la moralité en comédie
de caractère, et la farce nourrira Molière.
Comme farces principales, nous retiendrons La Farce de Maître Pathelin
(où un avocat défend un berger couvert de dettes ; le berger gagne le procès
et, lorsque l’avocat lui réclame ses honoraires, le berger utilise le système
de défense qu’a utilisé l’avocat dans sa plaidoirie) ; La Farce du Cuvier (où
une femme tombe dans un cuvier et son mari refuse de l’aider à s’en
extraire, aucune clause ne figurant, à ce sujet, dans le contrat de mariage).
Comme soties (satire politique) : La Sotie du Prince des sots.
Comme moralités (allégorie morale)  : Bien avisé, mal avisé (une
confrontation entre un homme pieux et un gibier de potence).
 
Réponse 43
C. pièce farcissant (grossissant) une cérémonie religieuse.
Le mot “farce” vient du latin “farcire”  : “rempli”, acception que nous
retrouvons dans le français “farce, hachis comme mets à l’intérieur d’une
volaille, d’un poisson, d’un légume”.
On “grossissait” donc les mystères à l’aide de ces petites saynètes
comiques pour faire diversion.
Mais, tous les gastronomes vous le diront, le meilleur, c’est la farce. Rien
d’étonnant donc à ce qu’on en arrive, petit à petit, à les déguster seules, ces
fameuses farces, et à ce qu’elles soient devenues un genre à part entière.
Pour rappel (voir question 42), la plus fameuse d’entre elles est celle de
maître Pathelin.
 
Réponse 44
C. il s’écrit sans s car c’est la traduction du pluriel neutre de gesta
(choses accomplies).
Gesta est le pluriel neutre latin qui donne en traduction  : geste (action
d’éclat, faite ou accomplie et digne d’être confiée à la mémoire par le biais
de la poésie et de la chanson).
. La geste (précédée de l’article féminin singulier) est un cycle de chansons
consacrées à un même héros : La geste de Guillaume d’Orange, la geste de
Charlemagne, etc.
Les différentes chansons formaient les branches.
Chaque chanson était divisée en couplets ou laisses.
Chaque laisse se composait d’un nombre variable de vers décasyllabiques
(10 syllabes, ou pieds).
 
Réponse 45
C. parce que, dans ses écrits, elle défend la cause des femmes.
Christine de Pisan est italienne et arrive très jeune en France, accompagnée
de son père. Elle épouse un picard, nommé Etienne Castel, qui la laisse très
vite veuve avec plusieurs enfants.
Elle connaît la misère sous Charles XI, ayant en effet perdu toutes les
protections dont elle bénéficiait avant son veuvage.
Elle décide alors d’écrire et de vivre de sa plume. D’entrée, elle s’engage à
défendre une grande cause : celle des femmes qui, décidément, étaient trop
mal traitées par les hommes ; celles-ci, portées aux nues dans la littérature
courtoise, avaient été traînées dans la boue dans le Roman de la Rose contre
lequel Christine s’insurge.
Résolue à lutter pour qu’on accorde à la femme un minimum de dignité et
pour qu’on reconnaisse ses droits, elle devient l’authentique avocate du
sexe faible. Elle passa la fin de sa vie dans un couvent du fond duquel elle
applaudit les exploits de Jeanne d’Arc qui vengeait la femme des insultes
masculines.
 
Réponse 46
C. deux cents.
Ces représentations étaient énormes  ; elles pouvaient occuper 12 à 15
dimanches et jours de fêtes consécutifs (c’est-à-dire se dérouler durant trois
mois !), avec jusqu’à deux cents comédiens ayant un rôle parlant.
Ces représentations exigeaient une énergie extraordinaire vu qu’on faisait
appel à des artisans pour construire les loges et les “eschafauds” ou
“hourts”, la construction des loges, à des peintres pour peindre les décors, à
des techniciens pour élaborer des machineries à secrets compliqués, etc.
Le décor, au départ, était un espace neutre dont les zones se définissaient au
fur et à mesure que se déroulait le spectacle grâce aux “mansions”
(maisons)
 
Ainsi, les Mystères de la Passion comptaient 12 mansions : Paradis, Enfer,
palais, porte dorée, mer, etc.
Ces manifestations théâtrales se doublaient le plus souvent d’opérations
commerciales,... déjà !
 
Réponse 47
C. Perceval ou la Quête du Graal et le Roman de la Rose.
Il s’agit là des deux pièces maîtresses de la littérature médiévale.
Perceval ou la Quête, est un roman qui resta inachevé à la mort de son
auteur mais qui n’en demeure pas moins marquant. En effet, la quête du
Saint-Graal symbolise la perfection chrétienne. Cette dimension mystique
a été reprise et développée par d’autres (Wauchier de Denain, Manessier,
Gerbert de Mon-treuil) . Chrétien de Troyes a chargé son roman d’une
signification très profonde, pour éclairer le mécanisme des âmes. C’est en
cela que ce roman est capital et qu’il n’est pas un simple roman
d’aventures. Cette remarque s’applique à toute l’oeuvre de cet auteur.
En ce qui concerne le Roman de la Rose, c’est avant tout de la partie
originale de Guillaume de Lorris dont on se souvient, cette sorte de code de
l’Amour courtois, mythe du désir. La partie encyclopédique de Jean de
Meung est moins passionnante et s’éloigne trop de l’hymne amoureux.
Quant au Roman d’Alexandre, il reste célèbre grâce à ces vers de 12
syllabes qu’il a imposés, ces fameux alexandrins.
 
Réponse 48
B. le neveu du roi de France.
Ce personnage est extraordinaire car il n’est pas du tout en prise directe
avec son temps. Il est fait prisonnier à la bataille d’Azincourt par les
Anglais à l’âge de 24 ans et sort de la Tour de Londres à 49 ans (soit 25
ans de réclusion).
D’où sa marginalité. Dans son cachot, il a ciselé une poésie d’une extrême
finesse ayant pour thèmes l’Amour, la Femme, etc.
Pas de grandes compositions chez ce poète, rien que de la dentelle, des
idées nouvelles, des sentiments fins, des termes neufs, un style original
auquel son origine aristocratique n’est pas étrangère. Bien qu’il reprenne
des thèmes vieux de trois siècles, il les traite comme personne, avec un style
frais et nouveau.
Son originalité est principalement due au fait que, dans son œuvre, le
raffinement médiéval (courtoisie) côtoie un romantisme d’avant la lettre. Il
symbolise en fait le type même de l’aristocrate de la littérature médiévale.
 
Réponse 49
B. il est en disgrâce et ses Mémoires vont le réhabiliter.
Commynes était un calculateur. D’abord allié de Charles le Téméraire, il
passe dans le camp de Louis XI après la bataille de Beauvais. Il s’entendait
bien avec Louis, mais ce dernier savait qu’il avait intérêt à le couvrir d’or et
de terres pour s’assurer ses services.
A la mort du roi, on lui fait payer cher sa prospérité imméritée. Il est
emprisonné, dépossédé de ses terres, accablé de dettes...
C’est alors que l’archevêque de Vienne lui propose d’écrire ses Mémoires et
de raconter ce qu’il connaît des faits de Louis le onzième, à qui Dieu fasse
pardon.
Commynes s’exécute, n’hésitant pas — au passage — à souligner sa valeur
propre tant et si bien qu’il fut réhabilité.
 
Le 16e siècle

Réponse 50.
B. en Italie.
Au 14e siècle déjà, les pionniers de l’humanisme font leur apparition en
Italie (Boccace, Pétrarque).
Il faut attendre le 15e pour que le mouvement passe les frontières de la
France et se propage dans toute l’Europe.
On assiste à un véritable retour aux sources  ; si le Moyen Age n’a pas
ignoré la culture latine, les huma-Inistes de la Renaissance la redécouvrent
(le De rerum natura, les comédies de Plaute, Virgile, les lettres de Cicéron,
etc...)  ; mais le plus important est sans doute la remise à l’honneur de
l’hellénisme (culture grecque). Ce passé grec était peu connu durant les
siècles précédents, sinon par les traductions latines.
Platon détrône Aristote, on découvre Plutarque, Isocrate, on commente
Lucien... Et ce sont les traductions qui vont permettre le succès de ces
œuvres, réservées jusqu’alors aux initiés.
Traductions de textes poétiques, philosophiques, historiques. Rome devient
le centre de la traduction. De nombreux érudits, professeurs ou étudiants
voyagent, échangent les traductions. Le mouvement s’élargit.
Redécouvrir les Anciens pour se découvrir soi-même semble être le but
principal de la Renaissance.
 
Réponse 51
C. la découverte de l’imprimerie.
Toutes ces découvertes ont bel et bien eu lieu pendant la Renaissance (et
c’est sans doute ce qui fait la richesse et la complexité de ce mouvement,
qui n’est évidemment pas que littéraire, mais aussi scientifique, politique,
commercial...)
Il est clair qu’avec l’apparition de l’imprimerie, les œuvres littéraires
peuvent être diffusées plus aisément. Au Moyen Age, il n’y avait que des
copistes et des manuscrits et... la tradition orale. A partir de la Renaissance,
cet outil extraordinaire qu’est l’imprimerie va permettre une vulgarisation
des textes et nourrir cette soif de connaissances qu’exaltera Rabelais “seul
le savant est digne d’être un homme” disait-il ; des hommes comme Pic de
la Mirandole ou Leonardo Da Vinci ont fait de cette maxime leur règle de
vie.
 
Réponse 52.
C. par réaction au christianisme médiéval.
S’inspirant de l’Antiquité, l’Italie avait confiance en la nature humaine et
en la raison  ; elle écartait ainsi le poids des dogmes et les rigueurs de
l’ascétisme.
Elle se mettait à aimer la vie, tentait d’en comprendre les mécanismes
(développement des sciences, de la médecine...)
Durant le Moyen Age, le poids du christianisme rendait impossible cette
manière d’envisager les choses.
Peu à peu, la vie (sous toutes ses formes : nature, lumière, amour, espace,
eaux, fleurs,...) commence à être appréciée comme un art et rejette les lois
morales, le respect des traditions, les préjugés. Elle propose une curiosité
nouvelle de beauté et d’érudition bien plus alléchante que par le passé.
Les intellectuels sont ainsi amenés à s’écarter de l’Eglise.
 
Réponse 53
B. par les guerres.
La rencontre de la France et de l’Italie a eu lieu vers la fin du 15e siècle.
Mais ici, un peu d’histoire s’impose. Un mariage entre deux cultures ne
s’opère pas en six mois et n’est certes pas le fait de quelques érudits qui ont
vu du pays ; ils n’ont pu, en effet, imprégner à ce point l’esprit français de
celui de son voisin italien.
En fait, ce sont les guerres successives qui ont rendu cette rencontre
possible.
D’abord, c’est l’armée de Charles VIII (c’est-à-dire toute la noblesse, sinon
toute la France) qui se jette sur l’Italie ; puis, celle de Louis XII, et enfin,
celle de François Ier. La France, telle la mer sur le rivage, couvrit le sol
italien puis s’en retira cinq ou six fois en trente ans !
C’est ainsi que l’imprégnation a eu lieu, l’esprit français étant littéralement
fécondé par la civilisation italienne.
A noter que cette imprégnation a été exclusivement littéraire. Du point de
vue de la sculpture ou de la peinture, la situation n’est pas la même car
l’état d’avancement de ces autres disciplines artistiques n’était pas dans la
même impasse que la littérature française au sortir du Moyen Age
 
Réponse 54
A. oui, il en a été le moteur principal.
C’est lui qui a mené cette nouvelle vague. Il garde du Moyen Age le côté
chevaleresque (d’où son nom : le dernier preux) et fait montre, en même
temps, d’une finesse et d’une sensibilité toute italienne.
Il se passionne pour les langues antiques et permet qu’on les ressuscite ; il
fonde le Collège Royal ou “collège des trois langues” (grec, latin,
hébreu)  —  l’ancêtre du Collège de France  —  . Il se fait mécène de
l’imprimerie et crée La Typographie Royale ; il valorise le livre en installant
une bibliothèque royale à Fontainebleau (qu’il fait construire, ainsi
d’ailleurs que Chambord). En un mot, il fait de sa cour un foyer de vie
culturelle  ; on y rencontre en effet Léonard de Vinci, Guillaume Budé
(célèbre helléniste), etc...
 
Réponse 55
C. Jacques Lefèvre d’Etaples.
Pic de La Mirandole et Erasme comptent naturellement parmi les plus
grands esprits de la Renaissance, mais c’est à Jacques Lefèvre que l’on doit
les premières traductions françaises de la Bible.
Jacques Lefèvre était un humaniste doublé d’un théologien. Originaire de
Picardie (1450-1537), il côtoie Pic de La Mirandole et Erasme, autre
contemporain.
Outre les traductions de la Bible (qui lui ont valu quelques ennuis car on
l’a accusé de sympathiser avec le mouvement réformiste de l’Eglise), on lui
doit également certaines traductions et commentaires d’Aristote, des
psaumes.
Il a été considéré comme un critique objectif et a bénéficié d’une excellente
réputation. Par ses travaux, il a entamé de profondes réformes dans la vie du
clergé de son époque.
En 1523, il publie la traduction des Evangiles et, deux ans plus tard, les
Epîtres et Evangiles pour les cinquante et deux dimanches de l’an.
Ensuite, de “petits ennuis” l’obligent à trouver refuge chez sa protectrice,
Marguerite d’Angoulême (Marguerite de Navarre).
En 1530, son œuvre majeure, la traduction française de la Bible, paraît à
Anvers.
 
Réponse 56
A. oui, au départ, mais les deux mouvements se séparent bientôt.
L’humanisme consistait à situer l’homme par rapport à l’univers. Les
humanistes réfléchissent donc sur la condition de l’homme chrétien ainsi
que sur son éthique (l’homme ne se situant plus uniquement par rapport à
Dieu mais par rapport aux astres...). Cet humanisme (à la Erasme) a
beaucoup de points communs avec la Réforme (à la Luther) ; en effet, les
deux mouvements prônent le retour aux Saintes Ecritures, aux textes
originaux. Ils critiquent les lourdeurs de l’Eglise et ses vices. Toutefois,
entre 1520 et 1525, leurs revendications ne sont plus identiques, les
humanistes ne désirant pas rompre avec le catholicisme ; la querelle éclate
alors entre Luther et Erasme.
Les humanistes essaient de croire à une réforme qui se ferait de l’intérieur.
Luther n’est pas d’accord  ; il ne croit pas au libre arbitre dont parle
Erasme. Il est au contraire fermement persuadé (comme Calvin) que
l’homme est prédestiné et que tous ses actes s’inscrivent dans un plan divin.
Les deux mouvements se séparent.
 
Réponse 57
A. précaire car dépendant immédiatement de la largesse des protecteurs.
La dépendance de ces pauvres écrivains est totale ! Comme, à l’époque, les
droits d’auteurs n’existaient pas, il leur fallait donc trouver un moyen de
gagner quelque argent.
Deux possibilités s’offraient à eux  : soit obtenir quelques bénéfices d’une
charge eclésiastique, soit vivre au dépens d’un protecteur (et si possible
de la maison royale).
La disparition de tel ou tel protecteur a d’ailleurs entraîné la ruine de bon
nombre d’auteurs de l’époque. Par ailleurs, rien d’étonnant à ce que
l’oeuvre d’un auteur comporte des considérations antinomiques puisque,
travaillant à la commande, l’écrivain changeait de discours chaque fois qu’il
changeait de protecteur. Cette mobilité était la condition sine qua non de sa
survie.
 
Réponse 58.
A. oui, le latin apparaît comme étant la langue internationale des belles
lettres.
Tous les humanistes d’Europe s’expriment couramment (oralement ou par
écrit) en latin. On peut compter six ou sept cents poètes qui écrivirent des
vers en latin au cours du 16e siècle.
Le simple fait que les poètes adhèrent au mouvement humaniste explique le
choix de la langue latine.
Cette poésie néo-latine remporte un énorme succès, à tel point que
Ronsard et Du Bellay (qui viendront un peu plus tard) glorifieront ces
poètes néo-latins.
Cette nouvelle poésie latine a connu son apogée vers 1535, date importante
de l’Humanisme car elle coïncide avec la fondation par François Ier du
Collège Royal qui deviendra le Collège de France où l’enseignement est
distillé... en latin !
Salmon de Garcin est sans conteste le poète néolatin le plus marquant.
Les compagnons de la Pléiade ne tariront pas d’éloges à son égard et
reconnaîtront en être les héritiers.
 
Réponse 59
A. un groupe d’écrivains-poètes du 16e siècle.
Les Rhétoriques (comme ils s’appelaient eux-mêmes), étaient des auteurs
entourant le roi ou les princes. Comme ces derniers souhaitaient ardemment
que le peuple de France soit informé de leurs exploits guerriers,
diplomatiques, chevaleresques ou amoureux, ils engageaient des auteurs
qu’ils chargeaient de diffuser les louanges auxquelles ils croyaient avoir
droit.
Ces auteurs luttent pour la défense du français face aux italiens qui
affirment être les seuls héritiers de l’Antiquité.
Ils ont pour principe de proposer une poésie engagée avec l’esthétisme
comme principal souci (un choix relativement contradictoire). Le résultat,
d’ailleurs, est épouvantable, le poème n’étant plus que prétexte à des effets
de style, de rythme et de prétention.
Leur principaux détracteurs seront les poètes de la Pléiade.
 
Réponse 60
C. car sa poésie est riche en néologismes et il écrivait en alexandrins.
Cette remise en vigueur de l’alexandrin est la raison principale pour
laquelle la Pléiade le saluera. Cet alexandrin est le vers de la Poésie
française par excellence. Plus encore, Du Bellay écrit dans sa Défense et
Illustration de la langue française  : “Jean Lemaire de Belges me semble
avoir le premier illustré et les Gaules et la langue française, lui donnant
beaucoup de mots et de manières de parler poétiques, qui ont bien servis,
même aux plus excellents de notre temps.”
Il mettra une dizaine d’années pour rédiger son œuvre monumentale,
Illustration de la Gaule Belgique. Il écrira encore un Traité de la différence
des schismes et des conciles.
 
Réponse 61
B. Clément Marot.
“Maître Clément”. Il est vrai que la production poétique de ces années-là
n’est pas au mieux de sa forme. Les Rhétoriques sont ennuyeux, mis à part
Jean Lemaire de Belges (ce ne pouvait donc pas être lui)  ; la seule
production est la poésie néo-latine.
Le fils d’un de ces rhétoriqueurs, Clément Marot, fils de Jean Marot, va
conquérir la Cour et le royaume, et s’imposer comme premier poète
français de l’époque moderne.
Il est connu partout en France ; ses poèmes sont chantés, mis en musique...,
jamais poète ne sera autant chanté, copié et écouté que Clément Marot.
A dix-neuf ans, il adresse à François Ier Le Temple de Cupido ; le roi et sa
sœur, Marguerite, remarquent son talent et le font connaître dans les cercles
littéraires.
De jeunes poètes se mettent à écrire comme lui et fondent l’école
marotique qui annonce, en quelque sorte, la génération de Ronsard.
 
Réponse 62
C. le luthérianisme est l’expression d’une doctrine religieuse née dans
l’Eglise, le calvinisme est une doctrine qui s’écarte de l’Eglise et
réprouve le dogmatisme et l’autorité romaine.
Bien que les trois réponses soient correctes, la seule complète est la
troisième.
Luther a une vision chrétienne  ; il est hanté par le salut de l’homme
pécheur.
Calvin est beaucoup plus tourné vers la gloire de Dieu, proposant une
vision très pessimiste de l’humanité. Ce pessimisme sert de base à sa
théorie de la prédestination, opposée au libre arbitre de Luther ; en d’autres
termes, il constate - sans pouvoir l’expliquer - que l’arbitraire est de mise :
certains sont voués à la gloire, d’autres à la damnation.
Calvin a supprimé les messes, rituels, représentations et ornements
religieux  ; il s’est battu contre le célibat des prêtres et les vœux
monastiques  ; il n’a gardé comme sacrements que la communion et le
baptême.
Le calvinisme se répand rapidement en France (Huguenots), en Hollande,
en Ecosse (presbytériarisme), en Angleterre, touchant même l’Allemagne
luthérienne.
Certains historiens le considèrent encore comme un des créateurs du
libéralisme  : pour lui, les activités humaines et la profession de chacun
étaient une mission assignée par Dieu. Il stimulait donc ainsi un certain
individualisme.
 
Réponse 63
C. Du Bellay publie Deffence et illustration de la langue françoyse.
Plus précisément, il publie ce manifeste littéraire en 1549, mais l’histoire a
l’habitude de dater la révolution poétique de 1550.
Ce texte est une déclaration de guerre à tout ce qui se faisait en poésie sous
le règne de Louis XII et François Ier.
C’est un programme en trois parties  : primo, écrire en français  ; secundo,
imiter les Anciens et, tertio, atteindre le sommet de la connaissance
esthétique.
Clément Marot et ses disciples (Maurice Scève...) avaient déjà tenté de
réaliser les deux premières parties de ce programme ; la troisième est plus
originale : on ne peut faire de la poésie sans don ou vocation. La littérature
devient une tâche d’élite, presque aristocratique.
Le but est en fait de redorer le blason du poète pour que celui-ci se
distingue de nouveau à la Cour.
L’art n’est plus à la portée de n’importe qui, et surtout pas à la portée des
gens vulgaires.
 
Réponse 64
B. Du Bellay.
Merveilleux Du Bellay. Le lyrisme et la nostalgie qui émanent de cette
strophe nous témoignent à souhait du chagrin de Joachim Du Bellay, vivant
loin de chez lui, de son Anjou dont — dit-il — “le désir me point”.
Ce sonnet fait partie du recueil Les Regrets, composé de 191 sonnets en
alexandrins.
Du Bellay naît en 1522. A vingt-cinq ans, après des études studieuses, il se
met à fréquenter les cercles littéraires (Ronsard, Pelletier, Baïf, Belleau...).
C’est vers cette époque qu’il tombe gravement malade (tuberculose,
surdité...)
A trente ans, il s’établit à Rome où il rédige Les Antiquités de Rome, Les
Regrets, recueils dans lesquels il exprime toute sa nostalgie envers son
pays, la “France mère des Arts”.
Ses recueils paraissent en 1558. Il meurt dans la nuit du 1er janvier 1560, à
sa table de travail, d’une crise d’apoplexie.
 
Réponse 65
A. Ronsard.
Ce poème fait partie du premier livre des Odes qui en comporte cinq, parus
entre 1550 et 1552.
Son œuvre est importante : Les Odes (cinq livres), Les
Amours, Bocage, les Mélanges, les Hymnes, Continuation des Amours,
Nouvelle Continuation des Amours,
Remontrance au peuple de France, Réponses aux injures..., Elégies,
Mascarades et Bergeries, Abrégé de l’Art poétique français, La Franciade,
etc.
Il bénéficiait des privilèges ecclésiastiques et a même été aumônier
ordinaire du roi Henri II.
Ce poète a fait énormément pour la poésie française  ; son œuvre est
paradoxalement pleine d’une sensibilité presque féminine et d’une violence
propre à cette époque troublée par les guerres.
 
Réponse 66
B. ils sont sourds tous les deux.
Ils viennent de deux provinces voisines, le Vendômois pour Ronsard et
l’Anjou pour Du Bellay. Ils auraient pu aimer la même femme, mais c’est
leur surdité qui étonne.
Deux jeunes hommes frappés du même mal  ! Avec la violence de leur
infirmité, ils vont se lancer dans la révolution de la poésie française.
Ils fondent d’abord la “brigade”, puis, réunissant des amis poètes jusqu’à
constituer un groupe de 7 personnes, ils prennent le nom de Pléiade.
Ces deux sourds vont assurer le rayonnement de la poésie française.
 
Réponse 67
C. pour la délicatesse de son œuvre.
L’un des poètes les plus célèbres de la Pléiade en son temps, le “gentil
Belleau”, écrit en effet une poésie d’une extrême élégance et d’une
formidable délicatesse. Agréable, elle n’est pas sans faire penser au
symbolisme des anciens bestiaires.
Dans ses Petites Inventions, il décrit le papillon, l’escargot, le vers luisant,
le corail, la cerise. Ronsard le saluait comme “le peintre de la nature”.
Il a chanté le printemps dans La Bergerie et son recueil le plus connu est
indéniablement Les Amours et Nouveaux Echanges des pierres précieuses :

“Celui n’est pas heureux qui n’a ce qu’il désire,


Mais bien heureux celui qui ne désire pas
Ce qu’il n’a point : l’un sert de gracieux appas
Pour le contentement, et l’autre est un martyre”
(Les Amours)

Réponse 68
B. il souffrait de dépression nerveuse.
Du Bellay a joué toute sa vie le rôle de perdant.
Il rêvait d’une carrière militaire qu’il n’a pu réaliser ; il n’a pas exercé de
charge ecclésiastique alors qu’il rêvait de panache. Il tombe amoureux de la
poésie et connaît le sort... des poètes !
Il part pour Rome avec son cousin cardinal pour y entamer une carrière
diplomatique. Mais, au lieu de fréquenter les antichambres du Vatican, il se
retrouve... percepteur et de nouveau déçu.
Ce qui transpire de son œuvre d’exilé, c’est la déception, la nostalgie  ; il
envie Ronsard qui est à Paris, fréquentant le roi et la cour. La France lui
apparaît comme un idéal qu’il ne peut plus atteindre “France, mère des
Arts...”  ; il pleure son “petit village” croyant qu’il n’en reverra jamais
“fumer la cheminée”.
Lorsqu’il revient en France, il ne trouve plus de place dans cette Cour dont
il rêvait. Il déploie des efforts démesurés pour parvenir à s’y faire connaître,
mais en vain. Sa surdité l’accable de plus en plus ; désespéré et abandonné,
il meurt seul, à 37 ans, la nuit de la Saint-Sylvestre.
Destin de poète !
 
Réponse 69
C. Montaigne.
Nous rencontrerons Scarron et La Rochefoucauld au 17e siècle. Le
troisième sommet littéraire du 16e, à côté de Rabelais et de Ronsard, est
bien évidement Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, dit Montaigne.
Sa carrière commence à la cour de François Ier où il rencontre La Boétie ;
puis, à trente sept ans, il se retire dans son château et se consacre à la
lecture des auteurs latins, grecs et italiens. Dix ans plus tard, il publie ses
premiers Essais, avec un succès honorable.
Il remplit les fonctions de maire de Bordeaux pendant cinq ans, mais, après
l’apparition de la peste, il se retire de nouveau pour écrire et publie ensuite
un troisième volume des Essais, trois ans plus tard, soit en 1588.
Cas relativement rare dans l’histoire de la littérature, Montaigne est
l’homme d’un seul livre, Les Essais, où il aborde mille questions et ne
manque jamais de proposer une réponse intéressante.
Il ne s’agit pas d’une œuvre linéaire qui doit impérativement se lire de la
première à la dernière page ; le lecteur, en effet, peut parfaitement prendre
l’une ou l’autre page au hasard.
 
Réponse 70
B. il s’y essaie lui-même.
C’est en effet Montaigne qui crée ce genre littéraire. Montaigne s’y essaie
lui-même ; il teste la solidité de sa pensée. Et, à force de s’essayer, il finit
par s’intéresser tellement à sa personne qu’il néglige les philosophes et
autres personnages auxquels il s’intéressait dans un premier temps.
Il découvre ainsi qu’il est son propre système, à la fois l’ancien et le
nouveau monde. Il s’étonne que personne avant lui n’ait eu cette idée toute
simple de s’explorer soi-même.
Il découvre sa loi de gravitation. Chaque homme porte en lui la forme
entière de l’humaine condition. Il peint l’Humanité en se peignant lui-
même.
Ce terme d’”essais” va désigner un genre qui a traversé la Manche et qui
aboutira aux Essais de Bacon, de Cowley. De nos jours encore, l’essai est
un genre littéraire qui, avec le roman, a un formidable succès.
 
Réponse 71
C. le pseudonyme de Rabelais.
Maître Alcofrybas Nasier n’est, en effet, que l’anagramme de Maître
Françoys Rabelais, et ce n’est que son Tiers Livre qu’il signera “Maître
Françoys Rabelais, docteur en médecine et calloïer des Isles Hières”.
Il est, sans doute, l’incarnation de l’humanisme ; tout l’intéresse : le latin, le
grec, la médecine, etc.
Son œuvre, c’est d’abord le récit fantastique d’une famille de géants
(Grandgousier, Gargamelle, Gargantua, Pantagruel), récits tirés de légendes
populaires ; mais c’est aussi une formidable somme encyclopédique.
La plupart des épisodes sont à vocation comique  ; les procédés utilisés
sont  : la richesse de l’imagination, la férocité de la satire, la justesse des
portraits, la verdeur du langage ; mais d’autres passages sont des leçons de
morales souriantes ou des conseils pleins de gravité (Lettre de Gargantua à
son fils Pantagruel) ; c’est en cela que demeure la “substantifique moelle”
qu’il faut y découvrir.
Rabelais propose également une règle de vie  : le pantagruélisme,
préconisation d’une certaine gaieté de l’esprit ainsi que d’un mépris des
choses fortuites. Rabelais a été fort apprécié par le public de son temps, par
les simples et par les lettrés  ; il a choqué les classiques et n’a été remis à
l’honneur que par les romantiques.
Il apparaît encore aujourd’hui comme l’un des écrivains les plus riches de la
littérature française par son esprit inventif, sa richesse lexicale, sa gaieté
intrinsèque, son style percutant et mille autres raisons.
 
Réponse 72
C. le massacre de la Saint-Barthélemy le pousse à écrire Les Tragiques.
Agrippa d’Aubigné s’aligne sur les idées réformistes. Le massacre de la
Saint-Barthélemy ébranle profondément toute la France réformée et, par
voie de conséquence, ce gentilhomme huguenot, poète galant à ses heures.
Ce massacre lui inspire son chef-d’œuvre : Les Tragiques.
Cet ouvrage a une valeur symbolique ; un auteur disait de lui qu’il était une
sorte de Guernica littéraire. Pourrait-on trouver comparaison plus
judicieuse  ? Prophétie tragique après la prophétie joyeuse de Rabelais,
l’image du Christ qui y apparaît évoque les cruautés engendrées par ce
massacre en cette fin de siècle.
Il préfigure la littérature baroque du 17e siècle.
 
Réponse 73
B. oui, durant la seconde moitié du 16e siècle.
La première moitié du 16e siècle est encore nourrie de Mystères et autres
miracles ou farces.
La Pléiade ne réussit pas à enrichir le répertoire théâtral d’œuvres aussi
considérables que le répertoire poétique  ; cependant, elle cherche l’image
idéale des théâtres antiques.
Ce sont les intellectuels, professeurs d’université, qui vont jeter les
fondements d’un nouveau théâtre.
A Paris, les collèges Boncourt et Coqueret sont une pépinière théâtrale.
On y avance une théorie de la tragédie  : un bonheur, suivi d’une
catastrophe ; cinq actes (comme à Rome), entrecoupés de strophes récitées
par un chœur  ; pas de personnages vulgaires  ; un style noble. La tragédie
parvient à son paroxysme, peu de temps avant le dénouement douloureux,
prouvant la faiblesse de l’homme et l’empire du destin ; le tout est parsemé
de maximes moralisatrices et les trois unités - temps, lieu, action - sont
respectées.
Ces tragédies répondent à l’idéal de la Pléiade et, de toute évidence, pavent
la voie des tragédies classiques du 17e siècle.
 
Réponse 74
C. pas de succès public.
Ces tragédies sont restées des œuvres de cabinet ou de salon. Elles ne
s’adressaient qu’à une minorité d’érudits. Produits littéraires et artificiels,
ces pièces ne furent pas représentées, mais seulement lues ou récitées
devant un public de spécialistes.
Or, la définition même du théâtre n’est-elle pas celle du spectacle présenté à
un large public, et sa justification ne se trouve-t-elle pas sur une scène ?
 
Réponse 75
A. oui, un théâtre comique.
Le théâtre religieux n’est plus le fait de la Renaissance. Bien qu’il soit
également un héritage du Moyen Age, le théâtre comique a mieux suivi sa
route que le théâtre religieux, évoluant vers la véritable comédie : c’est la
naissance d’un nouveau genre.
Les traducteurs s’abattent sur Térence  : Baïf (de la Pléiade) traduit
L’Eunuque, Charles Estienne L’Adrienne, les professeurs enseignent
Térence.
Donat donne une définition de la Comédie  : personnages de condition
médiocre ; dangers sans gravité ; débuts troubles ; dénouement apaisant et
joyeux ; sujets fictifs.
C’est le contraire de la tragédie.
La comédie Les contents de Turnèbe reste la meilleure des comédies du 16e
siècle et est digne d’un Molière avant la lettre.
 
Réponse 76
C. d’Italie.
Sous le règne d’Elisabeth se développe en Angleterre l’extraordinaire
théâtre élisabéthain  ; c’est l’époque de Shakespeare  ! Mais il n’est pas
importé en France immédiatement. L’Italie exporte des genres nouveaux  :
La commedia dell’arte va déferler sur la France à partir de 1570.
D’Italie nous viendront aussi les ballets, les mascarades, Le Chariot de
Tespis, l’églogue (petit poème pastoral dialogué) qui se développe en
comédie pastorale (Il Pastor fido de Guarini).
 
Réponse 77
B. William Shakespeare.
Le grand Will et son mystère.
Il a laissé une œuvre d’une telle puissance que l’inconvénient que
représente la traduction n’est qu’un “petit” obstacle à la fascination que ses
textes exercent encore aujourd’hui dans le monde entier.
Il est l’auteur de tragédies : Troïlus et Cressida, Roméo et Juliette, Hamlet,
Le Roi Lear, Othello, Antoine et Cléopâtre, Coriolan, etc... ; de comédies :
Comme il vous plaira, Les Joyeuses Commères de Windsor,
Mesure pour mesure, Tout est bien qui finit bien, Le Marchand de Venise,
etc... ; de pièces historiques : Henri IV ; de pièces fantastiques : La Nuit des
Rois, La Tempête ; de sonnets...
Certains puristes refusent d’attribuer l’ensemble de cette production à ce
petit homme de Stratford-upon-Avon et affirment que des auteurs comme
Marlowe, le comte de Derby, Francis Bacon ou Walter Raleigh y ont
participé.
On connaît certains faits historiques ; il nous reste les pièces mais nous ne
possédons aucun écrit intime, aucune lettre permettant d’accréditer ou de
discréditer cette thèse.
Shakespeare est un phénomène ; son théâtre reste une œuvre incomparable
et inégalée.
La Tempête, considérée comme sa dernière pièce, est en quelque sorte un
testament. Il la termine d’ailleurs par ces mots, prononcés par Prospero
(alias Shakespeare) :
“(...) Maintenant, tous mes charmes sont dispersés au vent (...) A présent,
délivrez-moi de mes liens par vos applaudissements (...) que votre
indulgence m’accorde la liberté.”
A travers ces paroles, c’est tout un monde qui se termine et un autre qui
commence ; la Renaissance est consommée. C’est aussi un poète qui signe
la fin de son œuvre.
 
Réponse 78
C. le genre historique.
Ce genre a été très important dans l’Antiquité, lorsque l’esprit prévalait.
L’homme recherchait son origine et son essence dans l’histoire.
Or, la Renaissance place l’individu au milieu de l’univers, face à lui-même.
Il est donc de tous temps le même et l’histoire apparaît, de ce fait, comme
un élément bien mince.
On ne perçoit plus la vérité historique. De plus, le divorce entre la
littérature et l’érudition est consommé : on trouve l’érudition sans art et l’art
sans érudition.
L’histoire, aux 17e et 18e siècles, ne s’insinuera plus dans la littérature que
par le biais de la théologie et de la philosophie ; elle ne vivra plus par elle-
même.
 
Le 17e siècle

Réponse 79
A. Malherbe.
Mallarmé a vécu à la fin du 19e siècle. Il ne s’agissait donc pas de lui.
François de Malherbe s’est assigné pour tâche de clarifier la langue et de la
simplifier. Devoir castrateur  ! Il a écarté de la langue poétique les
archaïsmes, les provincialismes, les termes techniques ou pédants, se
référant exclusivement à l’usage courant.
Il a édicté des règles strictes de versification : dans l’alexandrin, la césure
doit tomber entre le sixième et le septième pied (syllabe) (autrement
nommée “césure à l’hémistiche”), pas d’hiatus, pas d’enjambement, des
rimes riches !
Il se fait le professeur de la bonne poésie (certains prétendent qu’il l’a
assassinée).
Il tient sa propre personne en très haute estime, au point d’écrire le fameux
vers :

“Ce que Malherbe écrit dure éternellement”

Cette prétention ne l’a pas empêché d’écrire de très belles Consolations à


Dupérier ni cette fameuse Prière du Roi Henri allant en Limousin.
 
Réponse 80
C. contrôle plus efficace de la population et de ses intentions.
N’oublions pas que nous sommes à l’aube de la monarchie, et même de
l’absolutisme monarchique.
La politique change. Elle évolue vers une centralisation, et des hommes
d’état comme Richelieu ou Mazarin comprennent que, pour pouvoir
contrôler la population et gouverner, la langue est un élément capital. C’est
par cet unique biais qu’ils peuvent imposer leur autorité.
De plus, ce désir de normalisation de la langue s’inscrit dans le droit fil du
goût classique de l’époque.
 
Réponse 81
A. Richelieu.
Il existait déjà une académie de poésie et de musique fondée au 16e siècle
par Jean-Antoine de Baïf et dirigée au 17e (1629) par Conrart qui
rassemblait quelques “gens de lettres”.
L’académie de Conrart n’était qu’un “salon” parmi tant d’autres, mais il
exerçait une véritable censure sur toute publication.
En 1634, Richelieu, pour les raisons que l’on sait, propose à ces “gens” de
se réunir officiellement sous sa protection.
En 1635, les “Lettres patentes” de l’Académie française sont signées par le
roi et, deux ans plus tard, par le Parlement (qui lui ôte quelques
prérogatives).
L’Académie a pour objectif d’éditer un dictionnaire (le premier paraîtra en
1694)  ; elle est composée d’une quarantaine de membres (dont Vaugelas,
Racan, Voiture, Saint-Amant, Guez de Balzac).
 
Réponse 82
B. les populations d’Europe, décimées par les invasions et la famine,
avec un pouvoir d’achat diminué se passionnent pour des formes d’arts
fastueuses.
Si la Contre-Réforme explique partiellement ce phénomène (le
développement de cette esthétique en Espagne — pays très catholique — ,
par exemple), elle n’en justifie pas pour autant la diversité du déferlement
baroque, ni la vive résistance qu’on lui oppose.
L’enrichissement de l’Europe n’a d’incidence que pour les pays du Nord et
de l’Ouest. Et on constate que ce sont ces régions septentrionales et
occidentales qui opposent le plus de résistance à l’implantation du baroque.
Le centre de l’Europe, plus pauvre, se passionne pour ces représentations
grandioses que’offre le baroque. La France elle-même est fortement attirée
par cette esthétique.
Les œuvres baroques se reconnaissent aux thèmes abordés (fluidité,
métamorphose), descriptions fastueuses des pompes de la Mort, etc.
Retenons quelques poètes ayant appartenu à ce mouvement : Saint-Amant,
Tristan l’Hermite, Théophile de Viau, Honoré d’Urfé et même...
Malherbe.
 
Réponse 83
B. il fit école et cela lui fit perdre du crédit.
Malherbe a exercé une forte autorité sur ses contemporains en tant que
réformateur de la langue. Il a fait école et des auteurs comme Maynard ou
Racan seront ses fidèles disciples. Cependant, l’idéal classique, tel que le
rêve Malherbe, au lieu d’éclaircir la langue, va l’obscurcir. En effet, sa
doctrine, mal comprise par d’autres disciples, faiseurs de vers plus que
poètes, va dégénérer vers un “purisme” froid et sans vie. La préciosité
influencera des auteurs comme Chapelain, La Ménardière et les amènera à
élaborer une langue artificielle et élitiste.
D’autres (comme Mathurin Régnier et ses Satires, ou Théophile de Viau,
ce poète libertin) lui ont opposé une farouche résistance.
 
Réponse 84
C. non, elle a empiré.
Le pouvoir se centralisant, la littérature est, elle aussi, entre les mains du roi
ou de ses conseillers. Henri IV, par exemple, lui préférait ouvertement
l’équilibre de ses finances. Richelieu, amateur de théâtre, n’appréciait que
les auteurs qui lui rendaient des services, et on assiste alors à la pire des
choses, malheureusement encore d’actualité  : la culture à la solde de la
politique  ! Il n’y a quasiment plus qu’à la Cour que les poètes peuvent
trouver protection en écrivant pour le cardinal. Cette solution mise à part,
les quelques “grands” qui accordent encore des privilèges se révèlent
encore plus tyranniques !
Il ne reste plus alors au poète qu’à s’exiler  ; c’est le choix qu’ont fait
Racan, Théophile de Viau et bien d’autres.
Les auteurs devront attendre les premières années du règne du Roi-Soleil
pour bénéficier enfin d’un soupçon de liberté.
 
Réponse 85
A. en tant que poète libertin, il s’attira de sérieux ennuis.
Il était loin de connaître la malédiction des poètes : tout le monde l’adore. Il
connaîtra d’ailleurs un succès que bien peu ont connu.
Son œuvre s’est vendue comme aucune autre au 17e siècle (environ 60
rééditions jusqu’en 1677 !).
Il est accueilli dans les salons, connaît gloire et succès mais est libertin.
Quelques anicroches avec l’Eglise lui valent de sérieux ennuis et le rendent
suspect aux yeux des autorités. Après la parution du Parnasse satyrique, il
est traduit en justice et condamné au bûcher. Il tente de s’enfuir mais est
arrêté à la frontière hollandaise, incarcéré à la Conciergerie (1623 - 1625) et
finalement banni. Il meurt un an plus tard.
Un certain Père Garasse s’était juré de lui faire payer ses impertinences. Il
est arrivé à ses fins !
 
Réponse 86
A. retour à la Nature, c’est un vieux rêve de la Renaissance.
Le vieux rêve du retour à la Nature, qui voit le jour pendant la
Renaissance, occupe toujours les esprits.
Il se développe, à cette époque troublée de la Ligue et de la Fronde, une
nostalgie de la quiétude.
Le roman pastoral a beaucoup de succès en Espagne et en Italie, où il
évolue en pastorale dramatique. En France, Honoré d’Urfé écrit cette
invraisemblable Astrée (cinq fois douze livres pour un total de 5500
pages !)
Toute l’aristocratie européenne se passionne pour ces aventures galantes de
bergers et de bergères.
Le génie de l’œuvre d’Honoré d’Urfé a été de conjuguer imitation et
originalité. C’est un roman pastoral intéressant qui regorge d’épisodes
militaires (d’Urfé est lui-même maréchal)  ; tous les personnages ont une
existence propre et tiennent un discours cohérent (moraliste)  ; le plan de
l’œuvre est précis jusque dans ses moindres détails. Véritable parabole, le
livre raconte l’histoire de deux amants (Astrée et Céladon) sous les auspices
de la princesse Galatée ; c’est un peu, somme toute, l’histoire de la France
et de la Savoie (d’Urfé est Savoyard).
D’autre part, il se fait gloire d’érudition en situant l’action de son roman au
5e siècle de notre ère.
 
Réponse 87
C. on y bavardait.
Prenons l’exemple du salon de Rambouillet, fondé par la marquise du
même nom. Cette dame accueille ses hôtes dans un climat détendu et
raffiné. Toutes les personnalités de l’époque s’y côtoient  : Richelieu,
Malherbe, Corneille, Scarron,...
L’activité à laquelle se livrent tous ces personnages est l’“art de la
conversation”. Cet “art” est propice à délier les esprits et, partant, à
favoriser l’émergence d’excellents produits littéraires. L’amour est, bien sûr,
le thème de prédilection  ; il est prétexte à toutes sortes d’ exercices de
style : sonnet, billet doux,...
Ces salons étaient en réalité des laboratoires où écrivains, grandes dames et
beaux esprits rivalisaient de grâce et de méchanceté, échangeant cancans et
ragots, se prenant pour modèles les uns les autres et s’enorgueillissant de
leurs mérites tout en grossissant les défauts d’autrui.
 
Réponse 88
A. Molière arrive à Paris...
Mais avant cette “révolution” que sera l’arrivée de Molière, de nombreux
changements se sont opérés dans le paysage théâtral durant le siècle
précédent.
1548 marque la fin du Moyen Age théâtral. Le Parlement interdit à la
Confrérie de la Passion de jouer des mystères. Il accorde à cette Confrérie
le monopole de toutes les autres représentations à Paris, ses faubourgs et sa
banlieue. La Confrérie fonde alors l’Hôtel de Bourgogne. Les troupes
ambulantes louent ce théâtre (fort cher) et c’est surtout sur les tréteaux des
foires que vit le théâtre.
Vers 1630, Richelieu autorise l’installation, à Paris, de deux troupes qui
vont se livrer une très dure mais très saine concurrence  : la troupe de
l’Hôtel de Bourgogne et une autre troupe dans le Marais (qui dispose d’un
jeune auteur qui fera parler de lui : Corneille). Cette rivalité fait éclater la
supériorité de l’Hôtel de Bourgogne dont le statut est quasiment celui d’un
théâtre officiel lorsque Molière arrive à Paris en 1658.
Ce n’est qu’à la fin du 17e siècle qu’on assiste, grâce à une réorganisation
autoritaire, à la naissance de la Comédie Française.
 
Réponse 89
A. il a écrit six cents pièces.
Il est sans doute le plus fécond de tous les auteurs dramatiques. A titre de
comparaison, Corneille n’a écrit qu’une petite trentaine de pièces.
Hardy déclare avoir écrit cinq cents pièces en 1623, puis six cents en 1628.
Une prolixité incomparable, exception faite, peut-être, de Lope de Vega.
Toujours est-il que, sur six cents pièces écrites, il n’en publie que trente-
quatre (tragédie, tragi-comédie, pastorale,...).
Ses textes sont lourds et truffés d’archaïsmes de la Pléiade qu’un style
inventif ne suffit pas à effacer  ; autant de raisons qui expliquent que cet
auteur sera boudé de ses contemporains.
 
Réponse 90
B. Vaugelas.
Viau, ce poète libertin, ne “pensait” certes pas comme Richelieu. Vincent
Voiture, quant à lui, a brillé dans les salons, particulièrement dans celui de
Rambouillet. Son influence sur la littérature est immédiatement liée à la
préciosité.
L’auteur des Remarques sur la langue française s’appelle Vaugelas. Lui
aussi fréquente ce même salon de Rambouillet et se fait remarquer par
Richelieu pour son attachement à la langue.
Il est admis à l’Académie Française et désigné pour établir le dictionnaire.
Il se base sur le “bel usage” : “La façon de parler de la plus saine partie de
la Cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs
du temps”.
Il n’a pas laissé une œuvre inoubliable mais a le mérite d’avoir été un
grammairien vigilant et d’avoir, plus que quiconque, épuré la langue.
 
Réponse 91
B. la personnalité de la marquise.
L’Académie Française a pour origine le salon de Valentin Conrart.
Le succès de l’hôtel de Rambouillet tient principalement à la personnalité
de sa fondatrice.
D’abord, le salon de Rambouillet fut le premier salon parisien et tous les
suivants n’en ont été que de pâles imitations.
Voilà comment les choses se sont passées  : la marquise de Rambouillet
décide de se retirer chez elle, dans un hôtel particulier, construit et décoré
selon ses plans et envies. C’est elle, en effet, qui imagine les pièces en
enfilade, les larges fenêtres, les portes vitrées  ; c’est elle également qui
encourage l’emploi de nouvelles couleurs en décoration, notamment le bleu
à la place du sempiternel rouge et or. Le résultat  : un hôtel splendide et
original.
Elle s’y retire donc pour ne plus être affectée par les mœurs grossières de la
Cour. Elle y reçoit, dans sa chambre bleue d’Arthénice, les esprits les plus
vifs de l’époque  : des écrivains, des ecclésiastiques, des grands seigneurs,
des grandes dames.
Elle est charmante, belle, accueillante, intelligente, modeste, large d’esprit,
jamais ennuyeuse, ni triste, ni arrogante.
C’est dans les années 1620 et 1645 que son salon connaît son plus franc
succès.
 
Réponse 92
C. les pieds.
A priori, les trois réponses auraient pu être exactes mais, dans ce “code”
précieux, l’expression désigne cette partie du bas du corps souvent entourée
de cuir ou de daim et qu’on appelle communément “pieds”.
Nous ne reprendrons pas ici toutes les expressions du code précieux mais,
pour le plaisir, citons encore la belle mouvante (la main), la jeunesse des
vieillards (perruques), les perles de la bouche (les dents), le trône de la
pudeur (les joues), etc.
D’autres expressions virent le jour dans ce langage précieux, que nous
utilisons encore aujourd’hui  : laisser mourir la conversation, faire figure
dans le monde, perdre son sérieux, etc.
 
Réponse 93
B. c’est une véritable carte géographique, avec des villes, des
itinéraires, servant de jeu de piste amoureux.
On y trouve trois villes : Tendre sur Estime, Tendre sur
Reconnaissance, Tendre sur Inclination.
Pour se rendre à Tendre sur Estime, il faut croiser des lieux-dits  : Billets
Galants, Jolis Vers, Sincérité, Respect, Exactitude, Probité, et bien d’autres
encore.
Pour se rendre à Tendre sur Reconnaissance, il faut croiser Complaisance,
Soumission, Petits Soins, etc.
Le piège réside dans le fait qu’on peut fort bien se perdre et que, si on
croise le lieu-dit Négligence ou Tiédeur, on risque fort de se noyer dans le
Lac d’Indifférence. Le danger est plus grand encore si on passe par Orgueil
ou Perfidie  ! Aucune pitié dans ce cas  : c’est l’errance perpétuelle dans
l’Océan de l’Inimitié !
Ce petit jeu diabolique a été mis au point par une femme (...), Madame de
Scudéry ; il apparaît dans son roman Clélie.
 
Réponse 94
B. non, ce mouvement est une suite logique si on considère l’histoire : il
s’inscrit en réaction contre un phénomène et en prépare un autre.
Convenances et distinction sont les nouveaux principes auxquels les
précieux entendent obéir, en réaction contre les mœurs brutales et
grossières de l’époque. Après quarante années de guerre civile, des dames
comme la marquise de Rambouillet se font les professeurs du savoir-vivre
de la haute société. La Rochefoucauld, madame de Sévigné, madame de
Maintenon, Ninon, madame de La Fayette, etc. sont issus de ce monde ;
c’est dire à quel point ce mouvement a préparé toute la seconde moitié du
17e siècle dans ce qu’il produira de meilleur du point de vue littéraire
puisque l’esprit de cette société polie, d’abord de salon et ensuite de Cour
(car il s’est imposé à la Cour  —  preuve qu’il répondait à un besoin  —  )
n’est, en quelque sorte que l’étape obligée pour arriver à l’esprit classique,
lui-même régi par les même principes.
 
Réponse 95
B. des romans d’éducation.
Education de la société populaire, tel est le désir des Précieux  ; et ils y
arriveront !
La vie pastorale de L’Astrée n’est que la transposition littéraire de la vie
mondaine. Les bergers n’ont d’autre occupation que les rapports sociaux :
ils se cherchent, se désirent, se rencontrent, se séparent. Il en va de même
pour les mondains.
Le roman pastoral est une chimère du monde réel. Dans Clélie, Madeleine
de Scudéry se propose d’éduquer les femmes  : elle prône l’abandon aux
passions, la carte du Tendre, etc.
 
Réponse 96
C. littérature (ou poésie) de salon.
Il suffisait à une Précieuse de posséder une chambre suffisamment vaste, un
grand lit et quelques sièges pour ouvrir un réduit, autrement nommé une
ruelle (ou encore salon) et d’y inviter des intellectuels ou des gens
importants.
C’est la marquise de Rambouillet qui donne le ton et elle sera imitée dans
tout Paris, voire en province, par quantité de Précieuses.
Il y a eu tant de ruelles ou de réduits que, pour éviter que certains d’entre
eux ne soient déserts (et d’autres trop embouteillés), les Précieuses fixaient
un jour de réception par semaine. Ainsi, il y avait “les samedis de Mlle de
Scudéry”, les “mardis de la vicomtesse d’Auchy”, etc.
L’expression “ruelles” est reprise dans le titre d’un ouvrage de l’époque
rédigé par Antoine Baudeau, La clef du langage des ruelles, et désigne donc
bien les endroits précieux dont nous parlons.
 
Réponse 97
C. Cyrano de Bergerac.
Jules Verne n’est pas du siècle dont on parle. Edmond Rostand est le
chirurgien esthétique qui a façonné le nez du pauvre Cyrano pour lui faire
dire :

“Le voilà donc, ce nez, qui, des traits de son


maître
A détruit l’harmonie, il en rougit, le traître.”

Cyrano, le vrai, est un poète parisien extravagant, doublé d’un philosophe


athée. Avec les deux romans philosophiques précités, il “s’élève”
littéralement au-dessus du genre humain.
Il se passionne pour les découvertes aéronautiques et les essais d’une
machine volante réalisés à Cracovie  ; il lit des auteurs d’outre-manche
(John Wilkins) qui soutiennent que la lune est habitée et que l’homme ira
un jour y faire un tour.
Cyrano décide donc de s’envoler pour la lune. Pour se faire, il s’attache une
ceinture de petites bouteilles remplies de rosée qui, chauffées par le soleil,
lui permettent de s’élever dans les éthers. De là-haut, il voit le monde et en
parle. Il métaphorise et poétise à sa guise.
 
Réponse 98
A. un libre penseur.
Au 17e siècle, cette notion de libertin est souvent assimilée à celle de
philosophe.
Cette définition est naturellement bien différente de celle qui caractérise le
libertinage du 18e siècle.
Pendant le 17e, il n’est pas aisé d’établir une distinction entre philosophie et
littérature. Même dans les salons, on philosophe, les discussions se fondant
sur les découvertes scientifiques de l’époque. Toute l’Europe a l’air de
redécouvrir la philosophie.
Les gardiens de l’Eglise vont opposer une très vive résistance aux auteurs
qui se permettent de s’éloigner des dogmes religieux. Nous avons vu le sort
peu enviable réservé au libertin Théophile de Viau, condamné à mort par
contumace. Pour d’autres, ce fut le bûcher ou l’échafaud.
Quelques libertins à retenir : Théophile de Viau, Saint-Amant, Retz, Bussi-
Rabutin.
 
Réponse 99
C. non.
Les réflexions philosophiques de Descartes sont liées à ses
expérimentations scientifiques et ont pour objet la connaissance.
Il a confiance en la raison humaine et son but est de démontrer l’existence
de Dieu (si pas de manière scientifique, du moins de manière rationnelle),
s’éloignant ainsi de manière considérable des conceptions des libertins.
Ce rationalisme chrétien (autrement nommé cartésianisme) va marquer
très profondément l’histoire de la philosophie française et étrangère des
siècles suivants.
 
Réponse 100
A. Descartes.
Diderot est le directeur de l’Encyclopédie ; Pascal est l’auteur des Pensées
(nous aurons l’occasion d’y revenir). “Je pense donc je suis” est sans doute
la sentence la plus célèbre du 17e siècle.
Deux ouvrages de Descartes sont à retenir : Discours de la méthode (1637)
et Traité des passions de l’âme (1649).
Comme nous l’avons expliqué dans la réponse précédente, Descartes a foi
en la raison. Il prétend que toute personne qui appliquerait la méthode à son
esprit serait capable de vaincre la mort  ; les connaissances scientifiques
permettront à l’homme de lutter contre la maladie et donc, contre la Mort.
La méthode employée est la mathématique : hypothèse, analyse, synthèse.
Tout le monde a applaudi ce Discours de la méthode car l’honnête homme
s’est immédiatement senti cartésien.
Le talent de Descartes est surtout dû au fait qu’il a su coucher noir sur blanc
et en bon ordre un sentiment que les gens portaient en eux, cette espèce de
certitude du pouvoir de la Raison. Seuls les théologiens et des savants lui
ont — c’est logique — adressé des critiques. Le cartésianisme menace, en
effet, le christianisme puisqu’il oppose la vérité scientifique à la vérité
théologique.
La Renaissance avait amorcé des tentatives en ce sens ; Descartes en a été
le révélateur.
 
Réponse 101
C. l’action d’une tragédie doit être unique, se dérouler en une durée
égale à celle de la représentation (ou en un jour) et dans un lieu unique
(unités de temps - lieu - action).
Cette règle était connue depuis longtemps par les érudits  ; les italiens la
tenaient d’Aristote.
L’établissement de ces trois unités a fortement influencé l’art dramatique
français sans le faire dévier, pour autant, vers une voie anti-naturelle. Chez
Hardy comme chez Corneille, on pouvait observer, avant que cette règle ne
soit clairement énoncée, une volonté de ne pas s’écarter du propos central
(action) de manière à traiter immédiatement les aspects moraux et autres.
L’abbé d’Aubignac, défenseur de l’art dramatique, dit dans son ouvrage
Pratique du théâtre : “Les règles du théâtre ne sont pas fondées en autorité
mais en raison”. Les auteurs et le public ne s’y trompent pas  : le théâtre
devient une imitation de la réalité.
 
Réponse 102
C. Shakespeare est l’un des plus grands auteurs tragiques (Othello, King
Lear, Macbeth sont bien des tragédies  !) mais il se moque des règles
d’unité, de bienséance, etc.
Les auteurs français de la Renaissance, comme Etienne Jodelle (de la
Pléiade), Alexandre Hardy, Rotrou, Mairet, ont été les précurseurs du
genre. Ultérieurement, les théories d’Aristote ont été reprises et c’est ainsi
que sont nées les règles de la tragédie qui a connu son apogée avec
Corneille et, surtout, avec Racine. Théâtre de l’aristocratie, les règles d’or
sont la bienséance, les convenances et la vraisemblance.
La tragédie supposait des meurtres... qui n’avaient jamais lieu sur scène
dans la tragédie classique française. Seuls les mots et le ton de la voix
trahissaient les passions et la violence.
Par contre, chez Shakespeare ainsi que dans tout le théâtre élisabéthain
(Marlowe, Webster, Milton, etc.), tout se passait sur la scène. Shakespeare a
négligé les règles classiques, ne respectant même pas l’unité : d’action ; il a
mélangé les genres, le tragique succédant au burlesque, au trivial ; il s’est
moqué de la bienséance, nous laissant ainsi un théâtre qu’on pourrait
quasiment qualifier de barbare.
Ces deux “écoles” sont donc bien éloignées l’une de l’autre mais proposent
toutes deux de grandes tragédies.
 
Réponse 103
B. ce fut un triomphe public qui provoqua la jalousie des auteurs
dramatiques contemporains de Corneille.
Le Cid parut en 1636-1637. Bien que son auteur soit déjà célèbre, le succès
retentissant que la pièce a remporté a immédiatement provoqué la jalousie
et les critiques d’une foule d’auteurs dramatiques : Mairet, Scudéry, etc.
Hantés par ces sentiments peu honorables, ils ont tenté de démontrer que la
pièce n’était qu’un plagiat, que le sujet était dénué d’intérêt, que les règles
étaient bafouées, que les vers étaient méchants, que Chimène était une
impudique et une parricide et que ce simple fait constituait un outrage à la
bienséance, etc.
En 1638, l’Académie condamne la pièce, sur base de la sentence suivante :
“Œuvre de critique étroite, chicanière, sans vues générales ni élévation
d’esprit”.
Constatation amusante  : Le Cid est actuellement la pièce la plus jouée et
sans doute la plus populaire de toute cette époque, tandis que des auteurs
comme Mairet ou Scudéry ne sont plus jamais représentés (1459
représentations du Cid à la Comédie Française entre 1680 et 1965  !).
Comme quoi, en art, fions-nous au goût du public et pas à celui des
critiques !
 
Réponse 104
B. pour des raisons de politique extérieure.
Le titre seul de la pièce est révélateur  : profondément inspiré d’un drame
espagnol, Las Mocedades del Cid (l’enfance du Cid), écrit dix-neuf ans plus
tôt par Guilhem de Castro, le sujet était brûlant.
Lors de la sortie de la pièce de Corneille en 1637, la France était en guerre
contre l’Espagne depuis deux ans. Imaginons un auteur faisant l’éloge d’un
héros nazi en 1942 !
Sans compter que les personnages de Corneille se battent à l’épée alors que
Richelieu avait interdit tout duel sous peine de mort. Enfin, cette pièce
plaisait à la reine-mère de l’époque (une Espagnole), ce qui ne pouvait être
du goût du cardinal.
On pourrait encore ajouter que Corneille, faisant partie des “cinq auteurs”,
n’avait pas la permission de négliger ce travail pour aller écrire un succès
dans son coin. Conclusion : si Richelieu appréciait le Cid comme spectateur
et amateur de théâtre, il se devait de le condamner en temps que politicien.
 
Réponse 105
A. Médée.
Mélite est la première pièce de Corneille, mais il s’agit d’une comédie.
En effet, jusqu’en 1635 (première représentation de Médée) ; Corneille est
un auteur de comédies, très apprécié des Parisiens.
Un an après Médée sort Le Cid et c’est le succès. Beaucoup de tragédies
suivront  : Horace, Cinna, Polyeucte, La Mort de Pompée, Rodogune,
Théodore, Héraclius, Nicodème, Othon, Tite et Bérénice, etc. Il se permettra
encore une comédie : Le Menteur.
C’est incontestablement Pierre Corneille qui a donné à la littérature
française ses premiers chefs-d’œuvre tragiques.
 
Réponse 106
C. il passa de mode, ne traitant plus par la suite que des sujets
politiques.
La génération d’alors (ayant vécu la guerre de Trente Ans) préfère se
tourner vers l’étude du coeur humain plutôt que vers la politique.
Il est clair que, dans ces périodes de troubles (guerres civiles, guerre de
Trente Ans), le public préférait des affirmations plutôt que des remises en
question. Il est encore plus vérifiable que les dramaturges qui font appel à
l’émotion remportent davantage de succès que ceux ayant de hautes
conceptions intellectuelles de l’art. Et c’est un peu ce qui a perdu Corneille.
De plus, un rival commençait à lui faire de l’ombre : Racine.
Corneille était persuadé de son propre génie. Il ne croyait plus aux vertus
du genre comique alors qu’il aurait pu y surpasser Molière. D’autre part, ses
élans tragiques étaient canalisés et étouffés par les règles classiques, qui
l’empêchaient de donner dans une démesure de bon aloi.
Il garde toutefois le mérite d’avoir été le premier (et non le moindre) des
dramaturges classiques.
 
Réponse 107
B. situation ou choix mettant en balance devoir et sentiments.
Eternelle opposition entre le cœur et l’esprit. Chez Corneille, c’est
systématiquement l’esprit qui est prioritaire  ; l’honneur et le devoir
passent avant l’amour. Malgré qu’il soit épris de Chimène, Rodrigue tue
le père de son amie pour une question d’honneur. Il se “justifie” en disant :

“Je t’ai fait une offense et j’ai dû m’y porter


Pour effacer ma honte et pour te mériter”

Le père de Chimène vivant, Rodrigue n’aurait plus été digne de paraître


devant sa bien-aimée. Par conséquent, il le tue (pour que son honneur soit
sauf) et, de ce fait, elle ne peut plus l’aimer puisqu’il a tué son père.
Cornélien, non ?
 
Réponse 108
C. aucune conséquence pour Pascal lui-même, Les Pensées furent
publiées à titre posthume.
La première édition des Pensées date de 1670 et Blaise Pascal est mort en
1662. Ce sont ses héritiers qui retrouvèrent des liasses de papiers sur
lesquels Pascal avait jeté notes et maximes.
On doit la préparation de cette première édition à Etienne Périer, le neveu
de Pascal. Il en signe d’ailleurs la préface et (re)compose également le plan
probable de l’œuvre.
L’argumentation la plus importante (et la plus habile) semble être le fait que
Pascal n’oppose jamais la religion et la raison. Il veut convertir les libertins
(c’est-à-dire ceux qui remettent en cause les dogmes) et propose, pour ce
faire, le biais de la raison.
 
Réponse 109
B. parce que Pascal, avant d’être écrivain, est un savant et donc enclin à
être séduit par les jansénistes.
A douze ans, Pascal est passionné de mathématiques et de sciences
physiques. Il étonne Descartes en publiant, alors qu’il n’a que seize ans, un
Traité des sections coniques ; un peu plus tard, il construit un prototype de
machine à calculer. Sa culture littéraire, en revanche, laisse quelque peu à
désirer.
Il est séduit, par accident, par les jansénistes. Toute sa famille est pieuse et,
un jour, il rencontre un gentilhomme normand qui lui fit lire Jansénius. La
logique de cette doctrine le convainc immédiatement et il se passionne alors
pour la cause des jansénistes. Nous sommes en 1646.
 
Réponse 110
C. des lettres envoyées à un ami en province.
Les Provinciales sont effectivement des lettres qu’il publie entre le 23
janvier 1656 et le 24 mars 1657. Elles sont au nombre de 18. Dans ces
lettres, Louis de Montalte (pseudonyme de Blaise Pascal) défend la cause
de ses amis jansénistes contre les attaques des jésuites. Dans les quatre
premières Provinciales, il place le débat sur le plan théologique ; il l’étend
ensuite à celui de la morale des jésuites, n’hésitant pas à faire usage de
l’ironie. Celle-ci ne tarde pas à devenir une véritable indignation de vrai
croyant.
La publication de ces Provinciales rencontre un succès appréciable.
 
Réponse 111
C. les Pensées.
Comme nous l’avons déjà vu, les Pensées ne sont même pas l’ébauche d’un
livre. Elles ne sont que des notes fiévreuses et désorganisées.
Cette œuvre “infinie” n’est pas à proprement parler un ouvrage de
littérature et, pourtant, il en est un des plus fabuleux chefs-d’œuvres où
toute la théologie et toute la philosophie sont passées au crible.
Pascal veut convaincre les athées mais son discours est dénué de suffisance
et d’arrogance. Et le message passe d’autant mieux, puisque ceux à qui il
est destiné reconnaissent l’auteur comme un des leurs.
C’est dans ses Pensées que Pascal propose son fameux pari selon lequel “il
faut parier (soit par raison, soit par obligation) sur l’existence ou la non-
existence d’une vie infinie après la mort et il faut donc s’y préparer”.
Un pari qui, assurément, vaut le coup puisque, si on gagne, on gagne tout ;
en revanche, si on perd, on ne perd rien ! Parions donc pour sans hésiter !
 
Réponse 112
A. Fénelon.
C’est lui l’intrus. Il apparaît plus tardivement dans l’histoire de la
littérature  ; nous aurons l’occasion d’en reparler. Il convient de le
considérer davantage comme un auteur d’essais moraux (Traité de
l’éducation des Filles) que comme un auteur mondain, qualificatif qui sied
mieux aux deux autres.
Il est vrai que les ruelles précieuses (salons) ont perdu une partie de leur
éclat dans la seconde moitié du 17e siècle. Ce sont les grands seigneurs qui
prévalent sur la ; scène littéraire, à cette époque où l’aristocratie est encore
mêlée à la politique et continue à jouir d’un prestige important.
La Rochefoucauld est un écrivain mondain qui se laisse volontiers qualifier
de moraliste, tandis que le cardinal de Retz est un mondain mémorialiste.
Nous pouvons compléter la liste des mondains : Mme de La Fayette, Mme
de Sévigné, Jean de La Fontaine, etc.
 
Réponse 113
A. ses Maximes.
S’il raconte dans ses Mémoires les faits qu’il a vécus ou auxquels il a pris
part, il en tire la philosophie dans ses Maximes, une philosophie le plus
souvent teintée de pessimisme.
Les Maximes de La Rochefoucauld représentent son œuvre la plus sincère.
Il a travaillé longtemps à la rédaction de cet ouvrage. En fait, il fréquentait
le salon de Mme de Sablé où il prenait note des sujets de conversation, les
triant et les analysant ensuite pour, finalement, en dégager ses maximes.
Une fois l’ouvrage rédigé, il y a apporté des corrections pendant cinq ou six
ans avant de le publier.
Après la parution de la première édition, il se lie d’amitié avec Mme de La
Fayette qui l’encourage à diminuer les relents pessimistes de son œuvre.
D’autres éditions (cinq en tout) paraissent jusqu’en 1678.
En voici deux extraits :
“Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer.”
“Les vices entrent dans la composition des vertus comme les poisons dans
la composition des remèdes.”
 
Réponse 114
C. ses Mémoires.
Entré dans les ordres sans vocation, Retz achète sa fonction de cardinal pour
devenir ministre. Il s’allie au mouvement de la Fronde dont la ruine le
conduit en prison et le destine à l’exil.
Il négocie son retour en France et, malgré sa vie ruinée, parvient à vieillir
dignement.
Ses Mémoires ont été l’occupation décente de la fin de sa vie. Il n’y révèle
pas toute la vérité, ne dévoilant que ce qu’il veut bien dévoiler.
On trouve dans les Mémoires de Retz deux éléments nouveaux qui sont le
discours politique et les portraits. Son style n’est pas tout à fait de son
temps ; il date plus de l’époque de Louis XIII que de celle de Louis XIV.
 
Réponse 115
A. Mme de Sévigné.
La Grande Mademoiselle faisait partie de la famille royale et n’était
d’ailleurs célèbre que pour cela  ; quant à Mme de La Fayette, nous en
parlerons dans la question suivante.
Mme de Sévigné reste le modèle de l’épistolière. Elle savait pertinemment
que sa correspondance n’avait pas grand chose de privé et ses lettres à sa
fille (la comtesse de Grignan) étaient toutes des petits chefs-d’œuvre de
style, destinés à être lus en public.
La comtesse de Grignan n’était d’ailleurs pas sa seule destinataire puisque
Madame de Sévigné adressa beaucoup de lettres au marquis de Coulanges.
Cette correspondance est un véritable portrait de l’époque, et plus encore de
la société parisienne. Les moindres faits et gestes des personnages de la
Cour y sont relatés, avec un plaisir évident. Plaisir que le lecteur partage
d’autant plus qu’il est encore agrémenté de détails pittoresques finement
contés (réflexions, humour, enjouement spirituel, culture, raison).
Cette correspondance apparemment futile et désordonnée masque en fait
une œuvre complète, riche et structurée, préfigurant de loin les techniques
impressionnistes.
 
Réponse 116
B. La Princesse de Clèves.
Les Lettres portugaises sont un roman anonyme datant de cette époque.
La Comtesse de Tende est un autre roman de Mme de La Fayette précédant
son chef-d’œuvre : La Princesse de Clèves.
Mme de La Fayette animait son propre salon, fréquenté, entre autres par La
Rochefoucauld. Elle en vient donc naturellement à la littérature et se
“spécialise” dans le roman.
La Princesse de Clèves est d’abord publié sans nom d’auteur ; on l’attribue
à La Rochefoucauld, à Segrais. Mme de La Fayette prend manifestement
plaisir à brouiller les pistes.
Lorsqu’elle révèle à Ménage que c’est elle l’auteur du roman, on apprend
que La Rochefoucauld et Segrais ont fait office de correcteurs.
Publié en mars 1678, le livre fait un triomphe.
Tout le monde parle de ce roman annoncé depuis plusieurs années. De plus,
comme le nom de l’auteur n’avait pas été révélé immédiatement, l’ouvrage
était auréolé de mystère. Le public était conquis d’avance et, à la sortie du
livre, tous les lecteurs étaient véritablement emballés.
 
Réponse 117
B. parce qu’il ne compte que 200 pages.
C’est en cela que La Princesse de Clèves est une révolution dans l’art du
roman.
Tout ce qui existait à l’époque comme roman avait le format d’une petite
encyclopédie  : L’Astrée comptait douze volumes, Cléopâtre en comptait
également douze, Clélie s’éternisait sur dix mille pages.
Quand on sait que La Rochefoucauld a été le correcteur de ce roman, on
comprend mieux ce phénomène, lui qui écrivait des maximes de quelques
lignes !
Ce roman “maigre” faisait se dérouler toute l’action sur le théâtre du cœur
et décrivait les bouleversements, non plus par une bataille apocalyptique
dans un décor grandiose dépeint en cent pages, mais en faisant transparaître
une légère rougeur sur les joues fraîches de son héroïne, que deux lignes
suffisaient à évoquer.
Le sujet, quant à lui, n’avait rien d’extrêmement original : c’était le même
que le Polyeucte de Corneille, l’élément religieux excepté.
 
Réponse 118
C. oui, pour beaucoup de raisons : roman épistolaire, anonyme, scénario
passionnant, exotique, etc.
Le fait qu’il soit écrit sous forme de lettres explique, en partie, le succès de
ce roman, à une époque où le courrier était le seul moyen de communiquer
à distance et où le temps était uniquement scandé par le rythme de la poste
(souvenons-nous du succès des Provinciales).
D’autre part, l’anonymat a conféré au livre un parfum de mystère, bien du
goût du lectorat de l’époque.
En outre, le thème même ne pouvait que passionner le public puisque le
livre retrace l’histoire d’une religieuse déchirée d’amour pour un
gentilhomme français  ; une passion qui se déroule dans le cadre exotique
d’un pays de soleil, avec la différence des langues, des coutumes, sans
compter le sort troublant de cette pauvre âme, enfermée dans un sombre
couvent portugais, se mourant d’amour pour un homme symbolisant la
liberté et la guerre.
Tous les ingrédients d’un roman à succès étaient réunis. Ajoutez à cela la
brièveté du récit (ce qui suppose une certaine perfection)  : le cocktail
parfait.
 
Réponse 119
C. le roi pensionne certains auteurs.
La vie matérielle de l’écrivain s’améliore considérablement sous Louis XIV
qui octroie des pensions à certains auteurs suivant une liste hiérarchique
établie par Chapelain (écrivain lui aussi). Cette tâche ingrate n’a d’ailleurs
pas manqué d’attirer à celui-ci moult haines et inimitiés.
Ces pensions sont considérables, même si, très importantes en début de
règne, elles diminueront sensiblement par la suite pour, finalement,
disparaître totalement à la fin du siècle.
La générosité royale n’est cependant pas désintéressée. L’écrivain qui
reçoit une pension devient, par la force des choses, un courtisan, ce qui
affecte évidemment son oeuvre !
Force lui est, non seulement d’éviter de mécontenter la royauté mais,
surtout, de l’exalter. Ainsi, Boileau, par exemple, se fait tour à tour ardent
défenseur de la paix et apologiste de la guerre.
Certains auteurs évitent cette d’aliénation “royale” mais sont contraints de
se mettre au service d’autres protecteurs qui se révèlent tout aussi
tyranniques (par exemple, La Fontaine et le surintendant Fouquet).
 
Réponse 120
C. un métier.
A défaut d’indépendance, l’écrivain prend plus clairement conscience de sa
fonction et de sa tâche.
La littérature devient un travail (grassement) rémunéré et donc une activité
presque commerciale.
C’est sans doute pour cette raison que des aristocrates, comme Mme de La
Fayette, ne signaient pas leurs œuvres mais s’arrangeaient pour que tout le
mérite leur revienne en propre. Le duc de La Rochefoucauld a d’ailleurs
refusé d’entrer à l’Académie Française, sans doute pour les mêmes raisons.
Dans l’esprit des classiques, l’auteur s’assimile au modèle, à l’archétype de
l’honnête homme et ne peut donc entretenir ce rapport malsain avec la
littérature.
La Bruyère, plus sensé, déclare, pour sa part, que “(...) c’est un métier que
de faire un livre, comme de faire une pendule” et “qu’il faut plus que de
l’esprit pour être auteur (...)”
Il voulait sans doute signifier par là qu’il fallait à un auteur beaucoup de
qualités, mais également beaucoup d’argent !
 
Réponse 121
C. il fut vivement critiqué par ses collègues.
La Bruyère, Fénelon, Vauvenargues, Schérer, tous furent unanimes. Schérer
déclare même : “Molière est aussi mauvais écrivain qu’on peut l’être”.
On lui reproche  : “des phrases forcées, d’utiliser un jargon, des
incorrections, des chevilles, des répétitions fatigantes, etc.”
A leur décharge, il est vrai que Molière écrivait très vite et qu’on peut donc
découvrir quelques faiblesses de style. Quoi qu’il en soit, il n’en reste pas
moins un merveilleux dramaturge. S’il emploie un jargon provincial ou
suisse, c’est pour les mettre dans la bouche de ses personnages populaires,
pour respecter leur identité (ce que ses collègues n’ont sans doute pas
compris).
Mais ce qu’ils lui ont reproché le plus amèrement a été de ne pas employer
le langage des honnêtes gens, voire de s’en moquer (Les Précieuses
ridicules).
 
Réponse 122
A. avant d’être un auteur, Molière est un acteur.
C’est la grande erreur qu’ont commise les collègues qui se sont permis de le
juger. En fait, ils ont critiqué une œuvre écrite, et non une œuvre jouée. Or,
la grande force du langage de Molière éclate quand le texte est dit, pas
quand il est lu. Ainsi, les redondances étaient nécessaires si on voulait que
le public comprenne bien les faits  ; les autres anomalies de son style se
justifient de la même manière : la vocation des textes de Molière est d’être
dits par des comédiens et entendus par un public.
D’autant que Molière s’est rapidement rendu compte que le style fin et
discret ne passait pas la rampe et que, pour se faire entendre et provoquer le
rire ou l’émotion, il fallait sans conteste faire appel à un style chargé,
emporté et intense.
 
Réponse 123
B. Molière.
Jean-Baptiste Poquelin est le nom de ce grand auteur qui prit comme
pseudonyme Molière.
Nous sommes en 1643  ; Jean-Baptiste Poquelin a vingt-et-un ans et est
tapissier du roi. Il renonce à cette fonction car il aime le théâtre  ; il aime
aussi une femme, Madeleine Béjart, qui fait également du théâtre.
Jean-Baptiste abandonne donc ses fonctions pour se lancer dans une
existence beaucoup plus aventureuse  : le théâtre. En compagnie de neuf
autres comédiens, il fonde une troupe : L’Illustre Théâtre. Un an plus tard,
il change définitivement de nom pour prendre celui de Molière.
Le personnage de l’Impromptu de Versailles auquel il est fait allusion dans
la question s’appelle, lui aussi Molière ; il s’agit du même, bien entendu !
 
Réponse 124
C. après une faillite à Paris, la seule solution qui s’impose à eux est de
jouer en province.
La première loi du théâtre est l’apprentissage et Molière lui-même en fait
les frais. La troupe est à peine formée (1645) que c’est la faillite. Molière
est obligé de quitter Paris pour la province où il apprend son métier d’acteur
et d’auteur. Il dirige une troupe comique ambulante et fait ses premiers pas
en temps qu’auteur, imitant des farces italiennes (commedia dell’arte) dans
lesquelles il varie déjà les genres en alternant le comique délicat et le
comique grossier.
 
Réponse 125
A. Les Précieuses ridicules.
Ce sont non seulement le premiers succès parisiens de l’auteur mais
également sa première comédie de mœurs. Nous sommes en 1659 ; cela fait
bientôt treize ans d’errance à travers la France avant d’être accepté sur les
scènes parisiennes !
Dans cette comédie, on retrouve déjà tout ce qui fera l’originalité du genre
de Molière, c’est-à-dire sa propre philosophie, celle du bon sens et de la
nature (qui correspond aux principes de l’art classique).
Ce qu’il y a d’extraordinaire dans les Précieuses, c’est que les personnages
ne sont pas des figures de pacotille ou des poupées de foire  ; en fait,
Molière façonne ses personnages sur la base d’éléments réels, ce qui
explique que les spectateurs reconnaissent leurs contemporains dans cette
satire.
Son œuvre marque le début du théâtre moderne, où l’auteur ne craint pas de
heurter et où la matière première pour chercher à faire rire est inépuisable.
On montre les excès, on dépeint les vices, on se moque des ridicules, on
dévoile les scandales ; en d’autres termes, on décrit les mœurs.
Le théâtre se fait miroir social, normal ou déformant selon le cas.
 
Réponse 126
A. le roi le prend en amitié et l’aide considérablement, puis s’en
détournera et l’abandonnera.
A l’époque, le roi a vingt ans. Il découvre, chez Molière, une force et un
engagement que n’ont pas les autres gens de théâtre. Il le prend donc sous
sa protection.
En 1660, Louis offre à Molière 3000 livres, à titre gracieux. L’année
suivante, il donne 1500 livres à Molière et ajoute 1500 livres pour sa troupe.
En 1663, il lui accorde une pension de 1000 livres. Il verse en plus 2000
livres pour la représentation de L’Impromptu de Versailles qu’il lui
commande.
Molière (qui aimait autant les femmes que le théâtre) est accusé d’inceste.
En fait, il épouse, à cette époque, Armande Béjart (fille de Madeleine, son
ancienne maîtresse) et d’aucuns prétendent qu’Armande est sa propre fille.
Quelques mois plus tard, le roi accepte de devenir le parrain du petit Louis,
fils qu’il ne sera désormais plus possible de qualifier d’incestueux puisque
filleul du roi (et prénommé Louis !)
En 1665, le roi va même jusqu’à acheter, pour une somme de 6000 livres
par an, la troupe de Molière qui, en la circonstance, devint la troupe du roi.
Ces bontés royales durent jusqu’en 1672, année où Lulli, musicien de la
Cour, arrive à détourner les largesses royales à son avantage.
Molière meurt isolé et destiné, comme comédien, à la fosse commune.
 
Réponse 127
C. à cause de la durée des bougies.
Les scènes des théâtres n’étaient éclairées que par des chandelles disposées
tout le long de la rampe du plateau. Le problème était que ces chandelles ne
duraient qu’une vingtaine de minutes et qu’il fallait donc les remplacer
régulièrement. Dès lors, pour ne pas gêner l’action, on prévoyait des
entractes toutes les vingt minutes.
Par conséquent, malgré les relectures de certains metteurs en scène
modernes, les grandes comédies de Molière ne devraient donc pas excéder
cinq fois vingt minutes, soit une heure quarante.
A noter que cette caractéristique n’est pas l’apanage du théâtre de Molière ;
elle se vérifie également dans tout le théâtre classique.
 
Réponse 128
C. De mœurs et de caractères en même temps.
Si, comme on est en droit de le supposer, Molière a souhaité écrire une
satire de la société de son temps en critiquant, au travers d’Alceste, les
hypocrisies, les effusions de politesses mondaines, les poètes de cour et
leurs préciosités compliquées, etc., il profite de Célimène pour, dans la
scène des portraits notamment, balancer bon nombre de méchancetés sur les
courtisans. Nous voilà donc en présence d’une comédie de mœurs où le plus
remarquable est que Molière oppose Alceste (l’atrabilaire amoureux, le
misanthrope par excellence) à Célimène (la coquette, la femme du monde,
la jeune et jolie veuve pas trop malheureuse). Une opposition retentissante
dans une comédie d’amour et, donc, de caractères.
 
Réponse 129
B. 1833 fois.
C’est un score considérable à la Comédie Française.
Pensons, par exemple, au Cid de Corneille qui, durant la même période, fut
représenté 1459 fois  ; la carrière de la pièce de Molière est donc
remarquable.
C’est surtout le 20e siècle qui a rendu hommage à cette pièce, un peu
boudée au 18e (Musset ne dit-il pas, dans sa Soirée perdue, qu’il était
quasiment seul à une représentation du Misanthrope ?).
615 représentations du Misanthrope en 66 ans, ce n’est pourtant pas le
record de Molière qui affiche 620 représentations de son Tartuffe durant ces
mêmes 66 ans qui s’étendent de 1901 à 1967.
 
Réponse 130
C. c’est un problème insoluble qui fait l’intérêt de l’œuvre.
De toute évidence, il est impossible de répondre à cette question de manière
formelle.
Il est vrai que les réactions de ce personnage sont démesurées, qu’il est
bourru et volontiers grossier, que sa passion pour Célimène cadre
difficilement avec sa vision du monde, que sa naïveté fait sourire, qu’il est
ridicule dans la “scène du sonnet” avec sa petite chanson qui ne vaut guère
mieux que l’infâme sonnet d’Oronte, etc. Cependant, il émeut, il touche, il
dit des choses pleines de bon sens.
C’est un personnage riche en contrastes  : sympathique et insupportable,
intelligent et irréfléchi. Un des personnages les plus étoffés et les plus
complexes de Molière, voire du répertoire classique français, qui amène
metteurs en scènes et comédiens à s’interroger depuis 350 ans.
Mais la complexité n’est-elle pas la dimension la plus humaine ?
 
Réponse 131
B. Le Tartuffe.
Molière comptait déjà beaucoup d’ennemis à la Cour mais le roi Louis XIV
lui vouait une réelle amitité et le soutenait.
Le 1er mai 1664, Molière présente les trois premiers actes du Tartuffe. Dans
cette pièce, il règle ses comptes avec les gens d’Eglise (qui étaient ses
premiers et principaux détracteurs).
Le 12 mai, l’archevêque de Paris exige du roi qu’il fasse interdire la pièce.
Celui-ci veut résister, mais rien n’y fait, la pression est forte.
Trois mois plus tard, Molière revient à la charge avec L’imposteur (version
“soft” du Tartuffe) ; cette pièce est interdite elle aussi.
Molière s’entête ; il insiste auprès du roi pour obtenir la permission de jouer
Tartuffe et l’obtient au mois de février 1669. Le 5, la pièce est représentée et
fait exploser le “box-office” (entendez le record de recette). Un triomphe.
 
Réponse 132
C. Don Juan.
Pièce au goût de soufre que ce Don Juan de Molière où l’auteur s’en prend
une fois de plus à l’impiété ; très vite, il est amené à retirer sa pièce pour ne
pas se voir contraint à mener la guerre contre ses détracteurs sur deux fronts
à la fois. Il préfère lutter pour son Tartuffe. Le festin de pierre (et non de
Pierre), fait allusion à la statue du commandeur qui invite Don Juan à
partager un repas en enfer.
Le sujet n’est pas nouveau  ; il fait partie des mythes exploités par les
auteurs depuis près d’un siècle (une version espagnole El Burlador de
Sevilla y convidado de piedra date de 1620).
A l’instar de Tartuffe, ce Don Juan est possédé par le démon ; il est insolent,
cynique et se moque de la religion. Pour défendre celle-ci, Sganarelle,
servile, un peu idiot mais d’une sincérité touchante.
On a reproché à Molière de faire défendre la religion par un niais, mais
n’oublions pas qu’Elvire la défend également dans les plaintes sublimes
qu’elle adresse à Don Juan.
 
Réponse 133
B. parce que Tartuffe est un sujet d’actualité et que Don Juan est un
thème plus général (mythe).
Molière avait quelque chose d’un Don Quichotte, d’un redresseur de torts.
Lorsqu’il écrit et représente Les Précieuses ridicules, il se rend compte que
le théâtre peut devenir une arme, un miroir qui renvoie au public ses
défauts, à peine grossis. Il se sert de la scène comme d’une épée en traitant
des sujets d’actualité. Il dénonce les abus, les hypocrisies, les scandales et
les vices des spectateurs. Les gens reconnaissent, sous les traits de Tartuffe,
certains abbés dont la conduite était plus que douteuse (par exemple, l’abbé
de Pons qui a tenté de séduire Ninon de Lenclos, ou d’autres encore,
comme cet abbé de l’époque qui avait séduit la femme de son hôte).
Voilà comment il voyait et concevait le théâtre.
 
Réponse 134
B. la scène du sac.
La scène du poumon est une des plus fameuses du Malade imaginaire que
joue Toinette (la servante) à Monsieur Argan (le malade imaginaire), en
donnant, comme seule explication de tous ses maux, cette exclamation : “Le
poumon, c’est le poumon !”
Quant à la scène du sonnet, c’est une des plus fameuses du Misanthrope :
Orgon, un poète ridicule, venant demander son avis à Alceste sur un sonnet
qu’il vient d’écrire et commençant la scène par : “Sonnet. C’est un sonnet”.
C’était donc bien la scène du sac dont on se souvient après Les Fourberies
de Scapin. Scapin le fourbe cache son maître (Géronte) dans un sac, lui
faisant croire que des hommes en armes sont à ses trousses.
Après avoir ainsi emballé Géronte, il simule une troupe de soldats frappant
sur ce sac pour libérer leur colère. Il le rosse tellement fort et tellement
volontiers que cette scène est assurément un des tout grands moments de la
pièce.
 
Réponse 135
C. parce que c’est la dernière pièce de Molière.
C’est non seulement la dernière pièce qu’il ait écrite, mais également la
dernière qu’il ait jouée. L’histoire raconte qu’il meurt pendant une
représentation. Le malade, ce soir-là, n’était pas si imaginaire que cela !
En fait, il décède chez lui, mais doit interrompre sa dernière représentation
(qui n’était que la quatrième).
La Maison de Molière a donc instauré la tradition de représenter le Malade
chaque année, pour l’anniversaire de la mort du maître du théâtre
français, et chaque année, le rideau se baisse sur le fauteuil, seul éclairé
et... vide, dans lequel Molière est mort, le soir du 17 février 1673.
Relique témoignant de la disparition d’un génie encore bien vivant !
 
Réponse 136
C. un orateur.
C’est surtout dans ce domaine qu’il se distingue. Ses sermons touchent à la
perfection et sont encore des modèles du genre.
Bossuet exerçait son talent à écrire et, ensuite, à déclamer des Sermons et
Panégyriques dont les plus célèbres sont le Panégyrique de saint Paul et
celui de saint Bernard. Il excelle également dans ses Oraisons funèbres.
Ses sermons sont très élaborés  ; en réalité, avant de monter en chaire, il
construisait savamment des plans puis, s’inspirant de cette structure, une
fois dans le feu de l’action, donnait alors libre cours à son éloquence
naturelle et à son sens inné de l’émotion. Ses plans étaient d’une logique
implacable et prenaient comme référence non pas la morale, mais le dogme.
Ses oraisons funèbres ou ses panégyriques n’étaient pas différents ; prenant
comme point de départ l’existence d’un homme (ou d’un saint), il parvenait
à en extraire un enseignement.
Il n’y a pas de différence marquante entre son Sermon sur la mort et son
Oraison funèbre de la duchesse d’Orléans.
 
Réponse 137
B. c’est un discours philosophique rigoureux basé sur une imagination
poétique débordante.
Selon Bossuet, la qualité littéraire d’un sermon risque de le détourner de
son but.
C’était l’âge d’or de l’éloquence religieuse et, si Bossuet s’est distingué des
autres orateurs (comme le père jésuite Bourdaloue, ou Massillon), c’est
précisément parce que ceux-ci étaient trop littéraires.
Bossuet fondait ses réflexions sur un enseignement philosophique et
dogmatique rigoureux ; il prônait l’évangile et enrichissait l’ensemble d’une
fabuleuse poésie. Il se servait d’images fortes et se laissait aller à un
lyrisme débordant.
Lorsqu’il faisait l’oraison funèbre d’un personnage illustre, il se servait
moins de la vie de ce personnage que de sa préoccupation première qui était
de raisonner et de poser les questions essentielles sur la Mort.
 
Réponse 138
C. celle d’un historien doublé d’un scientifique politique.
En tant que précepteur du dauphin, il n’obtient pas les résultats
pédagogiques escomptés mais il parvient tout de même à se pencher sur les
problèmes historiques et politiques (vus du côté de l’Eglise), qui constituent
l’essence même de son enseignement.
Il écrit Discours sur l’histoire universelle ainsi qu’un ouvrage de science
politique, Politique tirée de l’Ecriture sainte, dans lequel il tente de
démontrer que le roi a autorité sur ses sujets mais est lui-même un
instrument du pouvoir divin et, à ce titre, responsable de toutes ses actions
dont il devra d’ailleurs rendre compte.
C’est cette politique chrétienne qu’il inculque à son élève.
 
Réponse 139
B. la critique littéraire.
Ce genre n’existait pas avant lui (ou tellement peu qu’il était négligeable).
Boileau était ce qu’on pourrait appeler “un frustré de la poésie” ; il rêvait de
rimes mais chacune de celles-ci exigeait de lui des efforts démesurés.
Découragé par ces difficultés, il se lance dans ses Satires où il s’en prend
quasiment à tout le monde, épargnant tout juste Molière qu’il admire
énormément. Mais aucun autre n’échappe à son esprit critique.
Très virulent dans ses attaques lorsqu’il n’aime pas, Boileau déborde
parfois d’éloges lorsqu’il admire.
Surpris par ses emportements, le public le prend d’abord pour un médisant
forcené. Il est vrai qu’il condamne sans recours les maîtres de la littérature
précieuse de l’époque : Chapelain, Scudéry, Quinault furent véritablement
massacrés dans ses Satires. Molière, par contre, est porté aux nues, ainsi que
le furent Racine et La Fontaine, notamment.
Peu à peu, le public reconnaît le bien-fondé de ses jugements (vérifiés
aujourd’hui  !), mais les auteurs qu’il n’a pas épargnés tentent bien
évidemment d’écraser ce jeune médisant.
 
Réponse 140
C. une explication de sa doctrine.
Le départ de sa doctrine, c’est Descartes et son Discours de la méthode.
La raison avant toute chose :

“Aimez la raison : que toujours vos


écrits
Empruntent d’elle seule et leur lustre
et leur prix”

Il démontre ensuite que la raison fait la beauté et que la beauté s’identifie à


la vérité et, partant, à la Nature puisque la nature est vraie.
La règle est donc : Raison - Vérité - Nature.
Ce sont les principes classiques (le bon sens).
Il pose ensuite les lois de versification, de style, de composition ; enfin, il se
consacre aux genres (épique, élégiaque, dramatique, etc...) et décrit les
genres fixes (sonnet...).
Il présente l’ensemble sous la forme d’un immense poème qui remporte un
énorme succès.
 
Réponse 141
B. Thomas Corneille.
C’est le petit frère de Pierre. Il n’a pas laissé d’œuvre capitale comme son
frère mais, comme il était affublé d’un patronyme identique, il s’est cru
obligé de faire du Corneille à la mode de Pierre (le grand Corneille, auteur
du Cid).
Il s’inspire de ce qu’a laissé son frère quelque dix-huit ans plus tôt et rédige
des pièces comme la Mort d’Hannibal d’après Nicodème écrit par Pierre ;
Laodice d’après Rodogune ; Maximian d’après Polyeucte.
On s’accorde à le considérer comme un bon faiseur.
 
Réponse 142
A. Quinault.
Comme nous l’avons vu dans la réponse précédente, Thomas Corneille
n’est pas un génie de la tragédie.
Cela ne peut pas non plus être Lulli, qui était le musicien de la Cour et qui a
mis en musique plusieurs comédies-ballets de Molière.
Reste donc Quinault. C’est lui qui fait la jonction entre Pierre Corneille et
Jean Racine. Son œuvre est sèche, intellectuelle, dénuée de tendresse.
C’est pourquoi Boileau ne l’a pas épargné. Outre la tragédie, il écrit
également des livrets d’opéra pour Lulli (Cadmus et Hermione, Alceste,
Proserpine, etc...) ; son plus grand mérite a été d’assurer la perpétuation du
genre entre Corneille et Racine.
 
Réponse 143
B. il se fait jouer par Molière (et ses comédiens).
La Thébaïde est la quatrième pièce de Racine, jeune dramaturge légèrement
arriviste. Trois échecs précèdent cette œuvre.
Molière avait lu les trois premières tragédies  ; son opinion était que les
pièces n’étaient pas bonnes mais que Racine pourrait devenir un grand
auteur s’il remettait davantage ses pièces sur le métier. Molière l’aide
d’ailleurs à terminer la Thébaïde et joue la pièce. Ce n’est cependant pas
encore le succès que l’auteur escomptait.
 
Réponse 144
C. se démarquer de Corneille.
Au début de sa carrière d’auteur, Corneille lui faisait sérieusement de
l’ombre et la solution n’était donc pas de l’imiter, mais bien de s’en
démarquer et de trouver sa propre voie.
L’abbé d’Aubignac, auteur de l’ouvrage, La Pratique du théâtre, prônait la
simplicité. Or, l’œuvre de Corneille, bien qu’étonnante, n’en était pas moins
l’une des plus confuses du théâtre classique français. Racine décide donc de
prendre le contre-pied et fait de la simplicité sa règle d’or. Il met ainsi au
point un style pur et limpide qui n’appartient qu’à lui. Ses vers présentent
alors un rythme nouveau qui emballe le public ; il avait découvert la clé du
succès !
 
Réponse 145
A. Andromaque.
Le succès remporté par cette tragédie n’a d’égal que le succès remporté par
le Cid.
C’est la consécration de Racine et Corneille vacille sur son piédestal.
La modestie n’est pas la qualité première de Racine : il dénigre Molière qui
avait pourtant joué sa première pièce  ; il dénigre aussi les jansénistes (de
Port-Royal) qui l’ont élevé et grâce auxquels il est devenu ce qu’il est ; il se
lie d’amitié avec Boileau et prend du plaisir à la critique. Sa conduite
scandalise mais son formidable talent séduit, alors...
 
Réponse 146
A. il en a écrit une.
Les Plaideurs est la seule comédie de Racine.
Peut-être l’a-t-il écrite pour tenter de battre Molière sur son propre terrain,
une démarche qui s’inscrirait assez bien dans la ligne de son caractère.
Toujours est-il que c’est une réussite  ; Paris et le roi apprécient cette
comédie adaptée des Guêpes d’Aristophane, qui vient d’ailleurs confirmer
les talents d’helléniste de l’auteur. Satire de la justice et de ses procédures,
c’est le seul essai du genre de la part de Racine. L’année suivante il publie
une nouvelle tragédie, une des plus réussies de son répertoire : Britannicus.
 
Réponse 147
C. Néron.
Le jeune Néron est un véritable tyran en puissance, pas encore entièrement
libéré de l’influence maternelle (Agrippine) et manipulé par un esprit malin
(Narcisse).
Néron est un fou, un individu dangereux (il incendiera Rome pour le
plaisir), qui dispose du droit de vie et de mort sur tous ses sujets.
Néron, c’est un peu le jeune Louis XIV  ; c’est aussi un peu Racine lui-
même.
Ce dernier en fait un personnage capable de tous les crimes, mais aussi de
toutes les grâces. Le monstre parfait : pervers, sadique, perfide.
Deux personnages permettent de souligner l’atrocité de ses vices tant le
contraste de pureté qu’ils offrent est fort : Junie et Britannicus. Néron a juré
de perdre Britannicus et de lui ravir son amour, Junie.
L’histoire de ce tyran est accueillie sévèrement par les défenseurs de
Corneille mais la jeune cour encourage Racine.
 
Réponse 148
C. la Bible.
Le premier vers d’Athalie :

Oui, je viens dans ce temple adorer l’Eternel

C’est dans le Livre des Rois qu’il trouve le thème de sa dernière tragédie, un
récit très court qui lui suffira pour broder cinq actes de tragédie en vers !
C’est peut-être dans cette dernière pièce que Racine déploie le mieux son
immense talent  : la création à partir de presque rien, la simplicité, la
pureté de la forme.
On pourrait résumer Athalie en disant que les croyants sont les instruments
de la vengeance de Dieu contre ceux qui se détournent de lui.
Voltaire disait de cette pièce qu’elle était sans doute : “le chef-d’œuvre de
l’esprit humain.”
Il est vrai qu’elle est extraordinaire  : action pratiquement inexistante,
absence d’histoire d’amour ; rôles limités à une vieille femme et à un prêtre
(et un enfant) ; du tout grand art !
Voltaire disait encore à ce sujet : “C’est là ce qui n’a été donné qu’à Racine
et qu’on ne reverra probablement jamais”.
 
Réponse 149
B. la partition musicale.
Le monologue au théâtre et dans la tragédie existe quasiment depuis
toujours  ; ce n’est donc pas un élément nouveau. Pas plus d’ailleurs que
l’inspiration biblique : Esther l’était déjà, et ce n’est pas le seul exemple. En
revanche, ce qui est résolument neuf dans ce genre tragique, c’est
l’introduction d’une partition musicale et de chœurs qui commentent
lyriquement l’action.
Il s’agit bel et bien d’un retour à la tragédie grecque dans ce qu’elle a de
plus original, au sens premier du terme.
Jamais ce procédé n’avait été utilisé en France. Racine a été le premier. Et
le seul.
Rien de vraiment étonnant puisqu’on sait que Racine était féru
d’hellénisme et connaissait magnifiquement bien la tragédie grecque.
 
Réponse 150
C. Racine est le bouquet final de cette époque, il sera imité mais le
genre s’éteint.
La grande époque de la tragédie était celle de Corneille, autour duquel on
distingue quelques dignes successeurs. Racine est le dernier à représenter ce
genre, allant encore plus loin que Corneille. Ceux qui l’imiteront (comme
Pradon ou l’abbé Genest) ne feront que confirmer la lente disparition de la
tragédie qui mettra un siècle à mourir.
Cette mort s’explique par les conventions sociales  : on remplace
l’observation de la Nature par des formules toute faites dont il faut user au
nom de la dignité que doit conserver la tragédie.
D’où, des pièces insipides, dénuées d’intérêt.
La tragédie meurt car plus personne ne peut faire mieux que ce qui a déjà
été fait !
 
Réponse 151
C. La Fontaine a écrit des fables, des lettres, des nouvelles, des contes,
des pièces de théâtre et des poèmes.
Eh oui ! La Fontaine n’a pas écrit que des fables.
Son théâtre n’est pas excellent, c’est le moins qu’on puisse dire  ; il aurait
bien aimé remporter les mêmes gloires que Molière, Racine ou Corneille
dans ce genre le plus prisé à l’époque. Son adaptation de l’Eunuque est un
échec ; il écrit Daphné (livret d’opéra) pour Lulli, qui n’en veut pas.
D’une manière générale, toutes ses productions sont mineures, mis à part
ses fables inoubliables.
 
Réponse 152
C. plus de deux cents.
Il a publié douze volumes de fables, toutes d’une finesse et d’un esprit
exquis.
La langue de La Fontaine est un véritable traité de style. Chaque fable est
construite comme une petite pièce de théâtre avec la présentation, l’action
(en une, deux ou trois parties  —  actes  —  et un dénouement, suivi d’une
morale).
Pièce de théâtre encore par le dialogue qu’il provoque entre les différents
protagonistes. Chaque personnage possède son caractère, sa manière d’être
et de parler.
Théâtre pour lequel on se passionne... dans son fauteuil !
 
Réponse 153
B. La Fontaine n’a rien inventé.
Il n’a effectivement rien inventé mais s’est servi de ce qui existait déjà,
notamment chez Esope ; en conclure qu’il n’était qu’un simple traducteur
est peut-être exagéré.
La fable existait depuis bien longtemps et il a puisé sa matière chez Esope,
Horace, Phèdre, Rabelais et bien d’autres.
Parfois, un événement lui inspirait le thème d’une fable  ; en d’autres
occasions, il travaillait à la commande. Mais, d’une manière générale, il
n’inventait pas ses sujets, adhérant en cela à l’esprit classique. Pour lui, une
anecdote n’était digne d’intérêt que si elle émanait d’une longue tradition
(ou d’un folklore). Il puise donc son inspiration dans ces traditions et
développe le thème grâce à son art tout personnel  : ses expériences, ses
émotions, son style unique, etc... Voilà les ingrédients qui font de lui un
créateur de génie qui a su insuffler une force nouvelle à ce genre déjà
ancien. Les fables s’ouvrent, grâce à lui, sur la diversité du monde :

Une ample comédie à cent actes divers


Et dont la scène est l’univers

Réponse 154
B. introduire dans ses fables des sujets d’actualité à peine déguisés.
Bien sûr ! Comme Molière, il prend conscience que son œuvre serait utile si
elle parvenait à refléter la société. Ses fables se font satires : il se mit à juger
ses contemporains  : courtisans, chanoines, juges, arbitres, commerçants,
riches, nobles, petits et grands seigneurs, même le roi  ! Personne n’y
échappe Il s’amuse comme un fou, prouvant en outre qu’il a un talent
énorme.
Quelques titres parmi tant d’autres :

Le Jardinier et son Seigneur


Les Obsèques de la Lionne
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que
le Bœuf
Le Savetier et le Financier
La Jeune Veuve
Le Conseil tenu par les Rats
Le Loup et l’Agneau
Les Animaux malades de la Peste

Tout n’y est que métaphore.


Dans Les Animaux malades de la Peste, il termine sa fable en disant :

Suivant que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir.


 
Réponse 155
C. un vocabulaire parfois populaire et une très grande liberté dans la
versification.
C’est sans doute ce qu’il y a de plus frappant chez La Fontaine  : son
langage libéré, puisant au besoin son vocabulaire dans le parler populaire ;
les termes de métier, les particularités régionales qui garantissent la justesse
de ton  ; la joie manifeste du narrateur, peu commune dans l’histoire de la
littérature française. Liberté également dans sa versification puisqu’il passe
allègrement de l’alexandrin (vers de douze syllabes) à l’octosyllabe  ; vers
irréguliers, se permettant enjambements et autres fantaisies étonnantes.
 
Réponse 156
C. galants.
Et même parfois franchement gaillards. Ce sont des histoires écrites en vers,
imitées des fabliaux et traitées à la manière de Boccace. L’érotisme sous-
jacent ne suffit pas à rendre ces contes vraiment passionnants. Certes, on y
retrouve l’esprit de La Fontaine, mais ses fables sont d’une qualité
nettement supérieure.
 
Réponse 157
C. Marivaux.
Marivaux est un auteur dramatique du 18e siècle.
Charles Perrault fait bien partie du 17e. Qui n’a pas un jour entendu les
Contes de ma mère l’Oye  ? Cependant, il est difficile de situer l’auteur,
Charles Perrault, tant ses contes semblent intemporels.
La Bruyère, auteur des Caractères, série de portraits décapants, faisait lui
aussi partie du grand siècle.
 
Réponse 158
C. non, cela correspond au goût du moment.
Les portraits plaisent beaucoup à l’époque, de même que la maxime
(souvenons-nous de La Rochefoucauld). Ne taxons pas pour autant Jean de
La Bruyère d’opportunisme parce qu’il s’inscrivait dans un genre en vogue.
A l’époque, il y a peu de fiction ou de roman  ; la littérature joue un rôle
sérieux : examiner la société. La Bruyère y excelle, brossant le portrait de
ses contemporains dans ses Caractères. Il recourt r d’ailleurs aussi à la
maxime.
Il travaillait à la manière des journalistes, se promenant toujours avec un
petit carnet dans lequel il prenait des notes qu’il retravaillait ensuite et
répartissait en différents chapitres  : De la Société, De la Mode, Des
Femmes, Du Cœur, Des Esprits forts, etc...
 
Réponse 159
C. historique.
En effet, il n’a pas reproduit la réalité et n’a nullement tenté d’expliquer les
mœurs de l’époque. Il s’est contenté de choisir ses modèles et de n’en
rapporter que ce qui lui semblait significatif. Il a additionné ensuite tous les
modèles qu’il avait imaginés, de manière à former un ensemble idéal
(vocation artistique).
L’humour est une des composantes majeures de son œuvre  ; on l’a
d’ailleurs, pour cette raison, comparé à maintes reprises à Molière. Un autre
point commun unit ces deux génies  : l’universalité et l’intemporalité de
leurs personnages.
 
Réponse 160
C. on y trouve des maximes.
Il a utilisé les deux genres ; certains chapitres des Caractères ne comportent
quasiment que des maximes (chapitre XIV - De quelques usages).
Son jugement est si juste que la plupart de ses maximes semblent
aujourd’hui communes  ; elles étaient donc d’une extrême pertinence et
recelaient des vérités éternelles.
Sa philosophie était celle du bon sens, sans autre prétention.
 
Réponse 161
B. Charles Perrault.
 
Si Peau d’Ane m’était conté,
J’y prendrais un plaisir extrême.
Ces deux vers sont extraits du Pouvoir des Fables de Jean de La Fontaine,
mais il n’est pas l’auteur de ce conte.
Ce conte, en fait, a été écrit par Charles Perrault. C’est du moins sous ce
nom qu’il a été publié, car on continue à se demander si c’est bien
l’académicien (ayant atteint un âge respectable) qui a écrit ces contes pour
enfants ou si c’est son fils, alors âgé de dix-neuf ans.
 
Après avoir examiné la question, les historiens littéraires s’accordent à
penser que les contes ont été écrits par le fils Perrault (Pierre) tandis que le
père (Charles) n’aurait écrit que les morales en vers (qui n’ajoutent rien,
bien au contraire, à la merveilleuse prose des contes).
 
Le 18e siècle

Réponse 162
B. le siècle des Lumières.
Il porte encore d’autres noms, comme le siècle de la Raison ou le siècle des
Philosophes.
Le Grand Siècle désigne en fait celui que nous venons de survoler, soit le
17e. Quant au siècle des Romantiques, il s’agit bien sûr du 19e.
Louis XIV n’est plus  ; le Soleil a disparu du ciel français. Une nouvelle
époque voit le jour où la France, que le Roi-Soleil n’aveugle plus, peut
enfin percevoir la lumière, ou plutôt “les Lumières”.
Ces Lumières, ce sont les philosophes. Mais qu’entend-on, au 18e, par
“philosophes” ? L’Encyclopédie nous apprendra que philosopher, c’est faire
un bon usage de la raison.
C’est, de ce fait, un siècle difficile pour l’Eglise, trop proche du pouvoir.
Les grandes figures de ce siècle sont  : Voltaire, Jean-Jacques Rousseau,
Montesquieu, Bernardin de Saint Pierre, Condorcet, Diderot, Regnard
(au théâtre), Saint-Simon.
 
Réponse 163
B. Fontenelle.
Il ne peut s’agir de La Bruyère, qui, comme vous le savez, n’a écrit qu’un
seul livre, Les Caractères.
Cependant, dans sa Digression sur les Anciens et les Modernes, Fontenelle
réagit contre La Bruyère (Ancien) qui avait tenté de le ridiculiser dans ses
Caractères, brossant de lui un portrait peu flatteur (celui de Cydias).
Fénelon, quant à lui, est un théologien doublé d’un pédagogue (Traité de
l’éducation des filles).
Fontenelle est l’homme charnière entre les deux siècles car il est le premier
auteur scientifico-littéraire, caractéristique des écrivains du 18e.
Il souligne l’importance des sciences et expose les systèmes de Newton et
de Leibnitz.
Il préfigure donc le 18e tout en étant, en même temps, un bel esprit, quelque
peu précieux, s’étant essayé à la tragédie, à l’opéra et à la comédie (sans
grands succès, il faut bien le dire !).
 
Réponse 164
A. la perte de vitesse de l’esprit classique.
Cette querelle fameuse est une sorte de guerre de religion littéraire qui se
déroule à la fin du 17e siècle et consacre la disparition de l’esprit classique.
Elle ne concerne en rien l’Académie puisque, si des académiciens y ont pris
part, d’autres auteurs, extérieurs à l’académie, en ont fait tout autant.
Les Anciens défendent l’idéal classique (La Fontaine, La Bruyère) tandis
que les Modernes sont les rationalistes (Perrault, Fontenelle).
 
Réponse 165
A. le mémorialiste.
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, est l’auteur de mémoires très
intéressantes, pas vraiment pour le 18e vu que les mémoires font, par
définition, référence au passé, mais surtout parce qu’elles représentent un
document précieux sur la fin du règne de Louis XIV et sur la régence du
duc d’Orléans.
Louis de Rouvroy y témoigne personnellement mais se sert également de
mémoires écrites avant lui.
Ses propos ne sont pas tout à fait impartiaux (il l’annonce d’ailleurs
d’emblée en disant qu’il ne se pique pas d’impartialité) et n’hésite pas à
rapporter des cancans sur certains de ses ennemis. Tant et si bien que ses
Mémoires sont confisquées et ne sont publiées qu’à la fin du siècle.
Il dénonce encore la révocation de l’édit de Nantes, grossière erreur
commise par l’Eglise et le pouvoir. Il meurt en 1755.
 
Réponse 166
C. il n’y a que des versificateurs ennuyeux dont les ouvrages n’ont rien
de poétique.
Le seul qui, pourrait-on dire, tire son épingle du jeu, est un poète nommé
Houdar de la Motte qui s’assigne pour tâche de réécrire l’Iliade en vers. A
part cela, la poésie est morte. Pourtant, nombreux sont ceux qui font des
vers dont le seul mérite se limite à la forme. Rien de poétique n’y
transparaît, pas d’images, pas d’émotions, pas de vie. Ces versificateurs
(qu’on aurait tort d’appeler des poètes) ont pour seule ambition de ne pas
s’exprimer comme le commun des mortels, mais uniquement en vers.
Ces travaux sont des dissertations, des analyses ou des critiques.
Nous sommes entrés de plain pied dans le siècle de la raison !
 
Réponse 167
B. la tragédie meurt, pas la comédie.
La tragédie connaît une fin “tragique” ; elle est encore imitée, mais très mal.
L’unique dramaturge qui émerge un tant soit peu, c’est Crébillon ; il finit
néanmoins par se fondre dans la grisaille générale du genre.
En ce qui concerne la comédie, Molière fait beaucoup d’ombre à ses
successeurs ; le 18e siècle, malgré tout, connaît de bons auteurs : Regnard,
Lesage, Marivaux, Voltaire lui-même (excusez du peu !). On ne peut pas en
tout cas pas dire que le théâtre manque d’auteurs ni qu’il se meurt.
Ce genre reste empreint de la marque de Molière mais l’imitation est plus
heureuse.
 
Réponse 168
A. moraliste.
Mais un moraliste à part dans l’histoire de la littérature. Comme il est dit
dans la question, il est beaucoup moins amer et caustique que La
Rochefoucauld. La raison en est qu’il croit dans les vertus de l’humanité et
a confiance en l’homme, ce qui fait de lui un précurseur de Jean-Jacques
Rousseau.
Dans son œuvre Introduction à la connaissance de l’esprit humain, suivie
de Réflexions et Maximes (œuvre unique), il s’essaie à l’art du portrait sans
parvenir à égaler La Bruyère ; pourtant, Voltaire apprécie ce jeune auteur ;
il lui adressa d’ailleurs plusieurs lettres d’encouragement et de félicitation.
Il peint des caractères avec ingéniosité  ; il critique avec spontanéité
(Corneille, Racine, Pascal)  ; il pense par lui-même, c’est ce qui fait tout
son mérite.
Il meurt très jeune sans rien laisser d’autre que cette Connaissance de
l’esprit humain.
 
Réponse 169
B. oui, il était romancier.
C’est surtout son théâtre qu’on connaît aujourd’hui et les pièces citées dans
la question sont encore représentées de nos jours sur certaines scènes.
Voltaire disait du théâtre de Regnard : “Qui ne se plaît pas à Regnard n’est
pas digne d’admirer Molière”.
Mis à part ses indéniables qualités de dramaturge, il est aussi romancier ; il
est l’auteur de La Provençale et de Voyage de Laponie, deux récits de
voyages imaginaires, l’un en Orient (La Provençale), l’autre en Laponie.
Ces odyssées de l’esprit étaient sans doute en vogue  : Les Voyages de
Gulliver de Jonathan Swift datent de la même époque.
 
Réponse 170
C. un financier.
Turcaret est une satire brillante du monde de la finance et des spéculateurs.
Cette pièce a été écrite pour la Comédie Française mais les comédiens se
sont montrés peu enclins à la jouer. Pour qu’ils daignent représenter la
pièce, il a fallu (fait inédit dans l’histoire du théâtre français) que le dauphin
le leur ordonne.
Beaucoup de financiers se sont reconnus dans cette satire amère et réaliste
où un individu s’enrichit malhonnêtement et se laisse ensuite ruiner par des
plus retors que lui.
La différence entre cette pièce et les œuvres de Molière réside dans le fait
que la critique, ici, est plus sociale que psychologique.
Lesage écrit ensuite un nombre impressionnant de petites comédies pour
des acteurs de tréteaux mais ne rédige plus aucune pièce pour la Comédie
Française.
 
Réponse 171
A. Marivaux.
Aucune hésitation possible !
Regnard, nous l’avons vu, est l’auteur du Légataire universel et des Folies
amoureuses  ; quant à l’œuvre théâtrale de Voltaire, elle est peu connue
(parce que peu intéressante).
Marivaux est un nouveau miracle du théâtre français. La Double
Inconstance est l’une de ses merveilles.
Elle n’est pas la seule  : Le Jeu de l’amour et du hasard, Le Triomphe de
l’amour, Le Prince travesti, et bien i d’autres encore.
L’auteur s’est essayé à différents genres  : les comédies de caractères (Le
Legs), les comédies héroïques (Le Prince travesti), les allégories (Le
Triomphe de Plutus). Il écrit pour le théâtre pendant une trentaine d’années
et le style qui lui réussit le mieux est l’analyse de la psychologie de l’amour.
La liste est longue mais retenons avant tout La Double Inconstance, La
Seconde surprise de l’amour, Les Fausses Confidences, Le Jeu de l’amour
et du hasard.
Il écrit aussi des romans : La Vie de Marianne (sorte de Manon Lescaut) et
Le Paysan parvenu. Ses romans sont intéressants car ils éclairent le théâtre
en montrant combien est profonde la pénétration psychologique de son
analyse. Leur point faible  : sans doute les innombrables digressions où le
lecteur, immanquablement, s’égare.
 
Réponse 172
C. mettre à l’épreuve ses propres sentiments ainsi que ceux de l’autre,
tout en échangeant des propos d’une galanterie délicate.
Ne pas confondre “marivaudage” et “minaudage”, auquel cas, la réponse
pourrait être B.
Il est vrai que la langue de Marivaux semble difficile aujourd’hui tant cette
façon de parler à laquelle recourait la société galante nous paraît
aujourd’hui précieuse et ampoulée  ; mais, si l’auteur en use résolument,
c’est pour conférer une plus grande finesse à l’analyse psychologique de
ses personnages.
La psychologie de l’amour (qu’il a tant traitée) était son domaine de
prédilection  ; d’ailleurs, ses comédies utilisent les quiproquos, les
stratagèmes, les déguisements, qui sont les artifices de l’amour.
Les amoureux sont, la plupart du temps, en position de conflit, et donc
amenés à mettre à l’épreuve leurs propres sentiments, à les mesurer, et à
agir de la même manière avec les sentiments de l’être aimé.
Ce conflit est entretenu par l’amour-propre et la sincérité, et Marivaux
s’amuse à le faire durer le plus longtemps possible.
Les auteurs comme Molière, Racine ou Corneille étudiaient déjà l’amour
de manière fort intéressante, mais leur étude est presque superficielle par
rapport à Marivaux, qui développe et analyse beaucoup plus en profondeur
la psychologie de ses personnages.
 
Réponse 173
C. La Chaussée.
Il fut l’inventeur du drame français.
Lesage, auteur de Turcaret, faisait des comédies ; Voltaire fait lui aussi des
drames (Zaïre), mais bien après Pierre-Claude Nivelle de La Chaussée.
Celui-ci s’était rendu compte que, si on riait au théâtre, on n’y versait pas
de larmes. Or, l’émotion était du goût des femmes et, pour leur procurer ce
plaisir, il a créé le drame.
Ses premières pièces sont des comédies larmoyantes (L’Ecole des mères, Le
Préjugé à la mode), parsemées de scènes comiques qu’il veillera à
éradiquer complètement dans ses œuvres postérieures (Mélanide, La
Gouvernante).
 
Réponse 174
C. l’abbé Prévost.
Manon Lescaut est l’héroïne du roman, non l’auteur. Le roman de
Marivaux, Marianne, et celui de l’abbé Prévost ont des points communs :
Marianne et Manon se ressemblent un peu.
Cet unique roman qui nous reste de l’abbé Prévost est un véritable chef-
d’œuvre.
Manon est belle, sensuelle, naïve et perverse à la fois, femme fatale dont le
défaut majeur est la coquetterie. A ses côtés, le chevalier Des Grieux va
devenir l’objet du destin par amour pour elle, allant jusqu’à commettre un
meurtre. Au cœur du roman : l’amour.
La tragédie n’existe pas que chez les dieux ou chez les rois  ; elle est à la
portée de tous : c’est ce qu’a démontré Prévost.
 
Réponse 175
B. Montesquieu.
Voltaire écrivit les Lettres anglaises.
Les Lettres persanes sont un roman épistolaire de Montesquieu, roman
philosophique également.
Le goût de l’Orient existait depuis longtemps : Molière et son Bourgeois
gentilhomme, Racine et son Bajazet, et bien d’autres encore avaient ouvert
l’appétit exotique des lecteurs français.
Le scénario, cependant, était absolument original  : Montesquieu se met
dans la peau d’un Persan vivant à Paris et décrit les mœurs étranges des
Français dans une correspondance qu’il envoie dans son pays et dans
laquelle il se permet toutes sortes de comparaisons.
Ce livre connaît un immense succès et reste, encore aujourd’hui, son œuvre
maîtresse en dépit d’autres ouvrages dignes d’intérêt (L’Esprit des lois).
 
Réponse 176
C. Voltaire.
François-Marie Arouet, c’est Voltaire.
Il dit un jour avec l’esprit qu’on lui connaît  : “Je ne suis pas de ceux qui
déshonorent le nom qu’ils ont reçu, mais qui immortalisent celui que je me
suis donné”.
Il répond à tous les qualificatifs qui ont été cités dans sa présentation.
Sa production est considérable  : des romans (Candide, L’Ingénu, Zadig),
des pièces de théâtre (Mahomet —  sorte de Versets Sataniques qui souleva
les mêmes émois, Alzire, Mérope, La Pucelle d’Orléans), un Essai sur les
mœurs, un Traité de métaphysique, une Histoire de Charles XII — un chef-
d’œuvre — , un Siècle de Louis XIV, les Lettres philosophiques ou Lettres
anglaises...
Impressionnant Voltaire. Le lire reste un plaisir et sa réflexion est si
aiguisée qu’aujourd’hui encore, elle reste pertinente et bouleversante.
 
Réponse 177
B. l’histoire de Candide.
“(...) Il avait les mœurs les plus douces et l’esprit le plus simple ; c’est, je
crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide (...)”
Ainsi commence ce merveilleux roman qui narre les aventures du jeune
Candide. Jeune homme vivant au château de Monsieur le baron de
Tundertentronk, éperdument amoureux de la fille de la maison, “jeune,
ronde, appétissante, prénommée Cunégonde”, abreuvé de science par son
précepteur Maître Panglosse qui enseignait la “métaphysico-théologo-
cosmogo-nigo-logie” et étudiant ses leçons sous l’œil sévère de “Madame
la baronne qui pesait environ trois cent cinquante livres et s’attirait par là
une très grande considération”.
C’est le roman où “Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes...
possibles” et, lorsqu’après avoir quitté “le plus beau des châteaux...
possibles”, le jeune Candide vit les plus folles des aventures,
l’enseignement de Maître Panglosse est le suivant (ce sont les dernières
paroles du livre) : “(...) Il faut cultiver notre jardin” ! Belle leçon !
 
Réponse 178
C. l’Angleterre était le modèle de démocratie que Voltaire voulait
montrer aux Français.
L’Angleterre connaît sa révolution en 1688, instaurant une monarchie
constitutionnelle qui autorise la liberté de religion et de pensée. Le
commerce anglais prospère  ; la philosophie et les sciences sont très en
avance sur la France. L’Angleterre était un pays libre, une société idéale. La
France, quant à elle, est ruinée par les guerres de Louis XIV, par la régence,
par le système économique Law.
Voltaire se rend en Angleterre pour mener une enquête dont les résultats
sont consignés dans ces vingt lettres qu’il adresse à la France. Elles font
scandale, naturellement !
La surprise de Voltaire doit être grande lorsqu’il débarque dans cette île : il
apprend le sens du mot démocratie, découvre Shakespeare, un système
social, une culture ; il fréquente les gens de lettres dont les plus connus sont
Swift (Gulliver), Gay (L’opéra du gueux  —  futur Opéra de quat’ sous
qu’écrira Brecht)  ; il assiste aux obsèques (quasi nationales) de Newton
(Voltaire s’initiera à sa physique)...
Bref, un bouleversement qui, bien sûr, ne le laisse pas indifférent, et frappé
de stupeur  —  ou complètement sous le charme  —  , il propose ses Lettres
anglaises. Une bombe littéraire !
 
Réponse 179
A. Diderot.
Cette œuvre scientifico-littéraire est bien sûr l’Encyclopédie. Diderot en a
été le directeur (conjointement avec d’Alembert).
Diderot rédige plus de 1000 articles de l’Encyclopédie (dont la rédaction
s’étendit de 1751 à 1772).
Ouvrage de vulgarisation scientifique, son véritable titre est Encyclopédie
ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers ; en d’autres
termes, un ouvrage dont l’ambition était d’embrasser la connaissance
universelle.
Cette encyclopédie rassemble ainsi la somme des idées du siècle. La
connaissance acquise au siècle des Lumières provoque un bouleversement
des valeurs  : Dieu n’était plus le centre des préoccupations  ; il perd du
terrain face à la science qui commençe à expliquer des phénomènes de plus
en plus nombreux.
Cet ouvrage foisonne donc d’attaques contre la religion et le christianisme,
ce qui valut d’ailleurs quelques ennuis à ses responsables.
Le plus frappant n’est pas la somme de connaissances que représente
l’œuvre (dépassées depuis le 19e siècle et le progrès et la spécialisation de
la science) mais la ferveur qui a présidé à sa rédaction, cette passion
inébranlable de l’intelligence et de la culture.
 
Réponse 180
C. plus de 200.
D’après notre source (P. Lavayssière), il semble que le chiffre correct soit
222, auxquels il faut ajouter Diderot et d’Alembert.
Les principaux — et plus illustres — collaborateurs étaient : Montesquieu,
Voltaire, Rousseau, l’abbé de Condillac, Marmontel, l’abbé Morellet et
Helvétius. Pour le reste, il y a eu 29 collaborateurs pour le chapitre des
Sciences, 12 pour les Techniques diverses, 24 pour la Médecine et la
Chirurgie, 6 pour les Sciences Naturelles, 2 pour la Pêche et la Chasse, 6
pour les questions de Droit, 17 pour les Beaux-Arts, 25 pour les Lettres et la
Philosophie, 4 pour les Langues, 7 pour la Géographie, 10 pour l’Histoire, 4
pour la Marine, 9 pour l’Armée, plus 19 ouvriers, 21 graveurs et
dessinateurs, 12 collaborateurs divers.
Au total, 224 personnes ont participé à cet ouvrage.
 
Réponse 181
B. faux, il y en eut d’autres avant.
La plus ancienne encyclopédie est en effet celle de
Varon qui date de l’Antiquité (123 avant J.-C.). Cependant, les tentatives
ont été relativement nombreuses au cours du Moyen Age et, surtout, de la
Renaissance.
Il faut toutefois préciser que c’est à partir du 18e siècle que la connaissance
est méthodiquement inventoriée et critiquée.
 
Réponse 182
C. la censure est sévère et aucune forme d’écrit n’y échappe. Les
conséquences peuvent être terribles pour les auteurs.
La censure dépendait de la faculté de Théologie et de la Chancellerie. Le
directeur de la Librairie (tel était le titre du censeur) avait pour mission de
consulter les manuscrits que les auteurs ou éditeurs devaient lui soumettre
en vue d’obtenir l’autorisation d’imprimer. En 1769, il était assisté de 120
collaborateurs.
La plupart des manuscrits traitant de théologie ou de droit étaient en
principe refusés, sauf privilèges. Les manuscrits interdits se faisaient, pour
la plupart, éditer à l’étranger (Hollande, Angleterre) et introduire en France
clandestinement.
Un exemple de l’extrême sévérité de la censure  : en 1728, un éditeur qui
sortait de ses presses un manuscrit non privilégié (interdit) risquait d’être
condamné au carcan ; en cas de récidive, il était condamné à cinq années de
galères.
En 1757, l’édition d’un livre interdit était passible, pour l’auteur ou
l’éditeur de peine de mort par le feu.
En 1767, le Parlement interdit toute publication de livres traitant de
questions religieuses.
. Les premiers volumes de l’Encyclopédie sont donc interdits en 1752. On
brûle ou lacère plusieurs centaines de volumes : l’Emile est brûlé ; Voltaire
doit s’exiler en Angleterre ; Diderot est incarcéré.
“Le droit de dire et d’imprimer ce que nous pensons est le droit de tout
homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus
odieuse”. (Questions sur les miracles)... disait Voltaire. Joyeuse époque !
 
Réponse 183
C. les auteurs anglais inondent la France, ainsi que les Allemands. Les
Français découvrent un autre monde.
On pourrait schématiser en disant que les Français découvrent l’Angleterre
au 18e siècle  : en 1750, on traduit Shakespeare en l’adoucissant
légèrement ; c’est la révélation !
Dans la foulée, on introduit d’autres auteurs, tel Young. Certaines
recherches prouvent que les rayons des bibliothèques françaises sont alors
occupés par une majorité de livres anglais, trois livres anglais pour un livre
français, dit-on.
Les Français découvrent aussi l’Allemagne : Zacharie, Rabener,...
Les Italiens sont encore traduits mais accusent une perte de vitesse  : pour
300 traductions anglaises, on n’en compte que 60 italiennes (Dante en
faisait partie : c’est également le choc).
Côté Espagne, le calme plat  : les sources d’inspiration ont changé  ;
désormais, le vent souffle d’Angleterre et d’Allemagne.
 
Réponse 184
C. les deux.
En effet, les deux romans peuvent être qualifiés d’utopistes. Utopie de
l’amour dans La Nouvelle Héloïse et utopie de l’éducation dans l’Emile.
La Nouvelle Héloïse est un roman dans lequel Rousseau prêche la fidélité
conjugale à tout prix, même si l’amour entre époux fait défaut : son héroïne
doit épouser un gentilhomme de trente ans son aîné sous les auspices de son
père, alors qu’elle aime un roturier de son âge mais qui n’entre pas dans les
plans paternels. La jeune femme se soumet et voue une fidélité absolue à
son époux.
L’Emile est une vue de l’esprit de l’éducation (ce qui est drôle, c’est que
Rousseau a abandonné ses cinq enfants à l’assistance publique !) : pas de
contraintes pour l’enfant, une éducation sans livres, exception faite de
l’histoire de Robinson Crusoé qui représente l’homme bon, etc...
 
Réponse 185
A. Le Barbier de Séville.
Les deux autres pièces proposées ne sont pas l’œuvre de Beaumarchais :
Fantasio a été écrite par Alfred de Musset et Le Jeu de l’amour et du
hasard est né de la plume de Marivaux.
Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro sont les fleurons de l’œuvre
de Beaumarchais.
Ces deux pièces sont célèbres à un point tel qu’il n’est pas inhabituel
d’entendre dire que ce sont les deux seules pièces que Beaumarchais ait
écrites  ! C’est faux, naturellement  ; il a écrit d’autres pièces comme
Eugénie, Les Deux Amis ou La Mère coupable.
En 1775, il propose le Barbier et, en 1784 seulement, le Mariage. Figaro est
le héros de ces deux pièces ; il ressemble à l’auteur à maints égards.
Ces deux pièces (qui sont encore jouées régulièrement) ont connu un succès
au goût de scandale. C’est, en effet, un jeune homme qui n’est pas
particulièrement bien né qui se permet d’adresser des reproches à la
noblesse. La censure en interdit les représentations (surtout celles du
Mariage) à plusieurs reprises.
 
Réponse 186
C. Rousseau.
C’est, en effet, très amusant de constater que la totalité de l’œuvre de Jean-
Jacques Rousseau fait partie du patrimoine littéraire français alors que
l’auteur est Suisse !
Rousseau, en effet, naît à Genève en 1712 et est fils... d’horloger !
Comme la plupart de ses compatriotes, il est protestant mais s’efforce de
devenir catholique. Il est successivement laquais, séminariste, professeur de
musique ; il se fait entretenir par Mme de Warens, puis, après une période à
Lyon où il fait office de précepteur, il monte à Paris. Il connaît encore des
déboires professionnels et amoureux  ; il finit néanmoins, en 1750, par
décrocher un prix de l’Académie de manière inattendue. La gloire lui sourit
enfin : il a trente-huit ans.
Il fait semblant de dédaigner le succès, ce qui ajoute à sa notoriété. Il est
fier de sa nationalité suisse, à telle enseigne qu’il signe son premier grand
succès, L’allée de Sylvie, M. Rousseau de Genève.
Il connaît une rivalité teintée de jalousie envers Voltaire, ce qui ne
l’empêche pas de poursuivre son œuvre  : la Nouvelle Héloïse (1758), le
Contrat social (1762), l’Emile (1762), etc...
 
Réponse 187
C. Valmont.
Danceny et Merteuil sont également les grands acteurs des Liaisons
dangereuses. Danceny est le petit chevalier qui tuera Valmont au cours d’un
duel parce qu’il lui a volé Cécile  ; quant à Merteuil, c’est la marquise, la
perversion au féminin, le miroir de Valmont. Ils n’existeraient pas l’un sans
l’autre.
 
Réponse 188
C. l’histoire de gens s’amusant à souiller par jeu les liaisons amoureuses
d’autrui.
Terrifiant d’intelligence et de perversité, ce roman est l’histoire de deux
monstres parfaits : Merteuil et Valmont.
Choderlos de Laclos s’est naturellement inspiré de son entourage et brosse
le portrait des libertins de son époque ; cependant, il pousse plus avant le
caractère de ses héros qui deviennent de véritables machines mathématiques
dont le dessein était de défaire, souiller, briser les liaisons simples et pures.
Il est indéniable que Laclos était empreint de l’esprit cartésien. Ses héros,
Valmont et Merteuil, sont des épures psychologiques parfaites.
Leur fin à tous deux n’est pas grandiose ; lui meurt transpercé par l’épée de
son rival  ; elle, la belle et glaciale marquise, est défigurée par la petite
vérole.
Le 20e siècle a rendu un bel hommage à ce roman puisqu’il constitue le
thème de trois longs métrages !
 
Réponse 189
C. c’est un roman épistolaire, un recueil de lettres.
La particularité de ce roman est que les personnages ne se parlent pas : ils
s’écrivent.
Malgré ce style très spécifique, le lecteur participe à une véritable intrigue
qui le tient en haleine du début à la fin.
En cela, les versions cinématographiques de cette œuvre sont
particulièrement audacieuses car elles s’éloignent de l’original au point de
faire dialoguer activement les personnages.
 
Réponse 190
B. Sade.
Le père de Figaro, Beaumarchais, n’était pas marquis ! Mirabeau non plus.
Sade possédait ce titre ainsi que le surnom de divin. Son nom est également
à l’origine du mot “sadisme”.
Le marquis de Sade a passé trente années de sa vie en prison, sous tous les
régimes : la Monarchie, la République, la Terreur ; il n’en sortira qu’après
sa mort.
Une partie de son œuvre est éditée de son vivant (La Philosophie dans le
boudoir, Aline et Valcour, La Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu).
Le reste ne sera publié que bien plus tard, au 20e siècle (Dialogue entre un
prêtre et un moribond, Les infortunes de la vertu, Les cent vingt journées de
Sodome, L’Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France).
Son but était de décrire un monde pur  : qu’est-ce que la Vertu  ? Où
commence le Mal ? Où se termine le Bien ? Moralité et immoralité, où est
la frontière ? Voilà les questions qu’il pose dans son œuvre.
Littérature érotique pour certains, résolument ennuyeuse pour d’autres, il
faut le lire pour se faire une opinion.
 
Réponse 191
C. Bernardin de Saint-Pierre.
Bernardin de Saint-Pierre était proche de Rousseau et de son idéal de
Nature. Il l’admirait sincèrement et croyait en sa philosophie. Si son nom
est peu connu du grand public, son œuvre l’est d’avantage : Paul et Virginie
évoque des souvenirs chez chacun d’entre nous : les mers du sud, un amour
idéal et sans contraintes, l’exotisme, etc...
Bernardin de Saint-Pierre a écrit d’autres œuvres  : Voyages à l’isle de
France, Etudes de la nature, suivies de Harmonies de la nature et de La
Chaumière indienne.
Paul et Virginie annonçait déjà le siècle à venir ; n’oublions pas que nous
sommes déjà à la fin du siècle des Lumières, la Révolution est d’actualité :
Paul et Virginie paraît en 1787 !
 
Réponse 192
C. non, la comparaison ne tient pas.
Cette comparaison ne tient pas car, dans Paul et Virginie, on retrouve
l’extrême naïveté de Bernardin de Saint-Pierre. Il imagine un scénario on
ne peut plus simpliste : deux enfants s’aiment au soleil des tropiques, dans
une nature exotique, décrite de manière très approximative. Ils coulent des
jours heureux jusqu’à ce que Virginie soit rappelée en France. Elle en
revient, dégoûtée par la société, et son navire fait naufrage sous les yeux de
Paul qui ne peut la sauver des flots.
Aucune psychologie dans ce roman, aucune d’action, aucun caractère, des
personnages purement imaginaires, un sens très réduit de l’observation, une
philosophie naïve : c’est un rêve d’amour idéal.
Ce roman conserve néanmoins des qualités poétiques évidentes.
La comparaison ne tient naturellement pas avec le Roméo et Juliette de
Shakespeare où l’intrigue amoureuse n’est que le prétexte à un
développement psychologique, politique et philosophique.
 
Réponse 193
C. non.
Ce n’est nullement une nouveauté. Il existe, bien sûr, des traductions de
récits exotiques comme celle de Robinson Crusoé de Daniel Defoe, Les
Voyages de Gulliver de Swift (qui est avant tout un voyage onirique), de
nombreux romans français aussi.
Souvenons-nous du Voyage de Laponie de Regnard, des Aventures et
voyages de Jean Massé de Marivaux, de Manon Lescaut de l’abbé Prévost,
de La Destruction de l’empire du Pérou ou les Incas de Marmontel, etc...
Ce goût pour l’exotisme est donc cultivé par les auteurs français et
étrangers depuis le début du 18e siècle.
 
Réponse 194
B. mis à part André Chénier, rien de nouveau.
Tel est malheureusement l’état de la poésie à la fin du siècle : égal à celui
du début.
Dans le genre versificateurs plus ou moins inspirés, nous ne résistons pas au
plaisir de de vous citer ce poème de l’abbé Delille ayant pour inspiration
scientifique (c’est l’époque)  : l’eau. Cet élément liquide n’est-il pas
poétique ?

L’oxygène propice aux facultés


vitales,
L’hydrogène inflammable, en deux
parts inégales
De leur vieille union par le feu
dégagés
En deux gaz différents sont déjà
partagés.

Quelle poésie  ! Quelle inspiration pour parvenir ainsi à s’émouvoir sur


l’aridité de la formule chimique H2O ! Cependant, André Chénier réussit à
se dégager de cette platitude. Il ne connaîtra pas la gloire de son vivant ; ce
n’est en effet que vingt-cinq ans plus tard que des romantiques comme
Lamartine salueront son talent et lui feront l’honneur de le considérer
comme un pionnier.
Musset se souviendra d’un de ses vers lors de sa Soirée perdue au théâtre
français :
Sous votre aimable tête, un cou blanc,
délicat,
Se plie, et de la neige effacerait
l’éclat

Il est sensible, voluptueux comme un romantique, rigoureux comme un


classique : c’est un poète, peut-être le seul en France à cette époque.
 
Réponse 195
C. un journaliste.
Son nom est lié à la Révolution française. Il était politicien, disciple de
Robespierre.
Il écrivait dans les journaux de l’époque, d’où son titre de journaliste  ; il
ajoutait à cette qualité un indéniable talent littéraire.
Il écrit des pamphlets dans Les Révolutions de France et de Brabant  ; il
fonde un journal appelé Le vieux Cordelier ; il rédige de nombreuses lettres.
La veille du jour où il est condamné à l’échafaud, il griffonne quelques
pages sublimes sur les derniers jours d’un condamné où il décrit les
sentiments, les angoisses, les peurs et les espoirs d’un homme qui voit la
mort en face.
 
Réponse 196
C. beaucoup d’écrivains français émigrent à l’étranger et découvrent de
nouveaux auteurs.
La Révolution prévoyait un article de la Constitution qui assurait la liberté
de la presse ainsi que la liberté d’expression.
Mais il ne fait pas bon vivre à l’ombre des échafauds et beaucoup
d’écrivains trouvent leur salut dans la fuite à l’étranger. Là, ils découvrent
une nouvelle littérature  : Dante, Shakespeare (en version intégrale et non
plus les pâles ersatz des précédentes traductions approximatives de Ducis) ;
Chateaubriand rencontre Lewis (auteur de Ambrosio ou le Moine), etc...
 
Le 19e siècle

Réponse 197
A. Mme de Staël.
Il est bien naturel que les autres noms vous soient inconnus. Ces dames sont
tombées dans l’oubli, fort injustement au demeurant car elles ont été de très
bonnes romancières. Pourtant, seule Mme de Staël nous est familière grâce,
notamment, à son roman Corinne.
Mme de Staël est une femme très en vue à l’époque ; très tôt, dans le salon
que tient sa mère, elle rencontre des gens de lettres : Grimm, Marmontel,
Buffon, l’abbé Raynal...
Elle épouse le baron de Staël en 1786. Ce dernier était ambassadeur de
Suède à Paris. Elle ouvre alors son propre salon dans l’ambassade et tente
de prendre part à la vie politique. Elle finit par se disputer avec Bonaparte,
ce qui lui explique sa longue errance entre la Suisse, l’Angleterre,
l’Allemagne et l’Autriche.
On se souviendra des Lettres sur le caractère et les écrits de Jean-Jacques
Rousseau, De l’Allemagne, Corinne, Delphine ainsi que de ses écrits à
caractère politique comme Considérations sur les principaux événements de
la Révolution française et Dix Années d’exil.
 
Réponse 198
A. Adolphe.
Les deux autres romans sont l’œuvre de Chateaubriand et n’ont rien à voir
avec Mme de Staël. Adolphe, écrit par Benjamin Constant, est un roman
autobiographique qui raconte l’aventure tumultueuse de ces deux amants,
sans les nommer.
Pour la petite histoire, il faut savoir que Benjamin Constant était follement
épris de Mme de Staël, au point de lui faire un chantage au suicide. De
guerre lasse, elle accepte ses hommages mais, lorsqu’il veut s’enfuir, c’est
elle alors qui se livre au chantage : elle le contraint à s’engager à lui rester
fidèle jusqu’à la mort. Un chantage qu’elle pratique avec d’autres hommes
qu’elle a ainsi à sa botte, pieds et poings liés.
 
Réponse 199
B. elle tenta de le séduire mais n’y arriva pas.
Elle a bien compris le génie de Napoléon et tenta de le séduire, comme elle
avait séduit Talleyrand, Benjamin Constant et bien d’autres. Napoléon
résiste à cette femme plus séduisante que belle. Il ne voit en elle qu’une
intrigante particulièrement dangereuse. Il lui reproche de se mêler de
politique et l’oblige à quitter Paris. Malgré ses supplications, il ne l’autorise
pas à revenir et elle sera contrainte d’attendre la Restauration pour regagner
enfin la capitale.
 
Réponse 200
C. l’élaboration d’une doctrine romantique.
Les deux autres affirmations ne sont pas nécessairement fausses ; elles sont
surtout incomplètes. Si Mme de Staël occupe une place importante dans la
littérature, c’est qu’elle a été la première à analyser l’état d’âme romantique
et à employer des expressions qui ont influencé tout le 19e siècle de manière
déterminante (Le mal du siècle). Elle s’aperçoit que la mélancolie et la
passion lyrique définissent l’esprit romantique ; d’autre part, en révélant et
en prenant pour exemples Shakespeare, Goethe, Schiller (c’est elle qui les
introduit en France  !), elle pave la voie de la poésie nouvelle grâce à ces
sources neuves d’inspiration poétique.
 
Réponse 201
B. trois.
Ces trois grands mouvements littéraires du 19e siècle sont : Le romantisme,
le réalisme et le symbolisme. Quant aux auteurs vedettes de ces périodes :
Chateaubriand, Lamartine, Stendhal, Flaubert, ainsi que Baudelaire,
Renan et Fromentin pour la période romantique, Stendhal, Flaubert et
surtout Zola pour le réalisme, et enfin Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et
Mallarmé comme maîtres incontestés du symbolisme.
 
Réponse 202
C. c’est un roman d’analyse personnelle débouchant sur le mal du
siècle.
Des romans d’amour, il y en a eu beaucoup au cours des siècles précédents,
sans qu’on puisse véritablement les qualifier de romans romantiques. Il y
a eu aussi beaucoup de romans écrits à la première personne. L’originalité,
ici, c’est que Constant va plus loin que la simple confidence ; il se livre à
une véritable analyse de sa propre personne. La psychologie tourmentée de
son héros (lui, en l’occurrence) est extrêmement fouillée et bien des façons
d’agir de son héros sont résolument romantiques. Il tente de décrire sa
fatigue, son incertitude, son manque de force (physique et morale) : c’est le
mal caractéristique du siècle !... Typiquement romantique.
 
Réponse 203
C. Chateaubriand.
François-René de Chateaubriand (à ne pas confondre avec Alphonse de
Brédenbec de Châteaubriant, prix Goncourt 1911), maître du
préromantisme, auteur du Génie du christianisme (œuvre vaste de laquelle
se détachent Atala, René) est l’auteur des Mémoires d’outre-tombe.
Il se situe, dans le temps, à la frontière des 18e et 19e siècles (comme Mme
de Staël).
Les Mémoires d’outre-tombe (que Chateaubriand destinait à une parution
posthume) se présentent comme un long poème retraçant sa vie depuis son
enfance jusqu’à la nouvelle monarchie. Outre son intérêt historique, cette
œuvre possède une qualité poétique et littéraire incontestable. L’auteur s’y
émerveille de la Beauté, dans une langue musicale, une beauté qui, pour lui,
est la mesure de la Vérité.
Théophile Gautier disait de Chateaubriand  : “Il a restauré la cathédrale
gothique, rouvert la grande Nature fermée, inventé la mélancolie moderne”.
 
Réponse 204
A. un raté.
C’est un adolescent qui ne grandit plus. Il se déclare maudit, raté !
C’est un peu comme si Chateaubriand consacrait, dans ce roman toutes les
générations de ratés qui suivront (la “lost generation”) ; ce seront certains
héros de Musset (Fantasio), mais aussi les futurs Marlowe et autres
“loosers”. La liste est longue !
Chateaubriand a déclaré  : “J’écris principalement pour rendre compte de
moi-même à moi-même”.
La jeunesse, l’orgueil, l’ennui et le parfum d’inceste sont les composants de
ce roman René.
 
Réponse 205
B. les paysages.
Il traduit les sensations de ses yeux aussi bien que celles de son cœur. Il
aurait pu être peintre paysagiste s’il en avait eut la technique, car il en
possédait toute la sensibilité.
Dans Atala, par exemple, il peint beaucoup mieux son paysage que ne
l’avait fait Bernardin de Saint-Pierre dans Paul et Virginie.
Cela se vérifie également dans le Génie du Christianisme et, surtout, dans
son Itinéraire de Paris à Jérusalem, véritable exposition de tableaux
paysagers de l’Orient ou du Midi. Cela se vérifie encore dans les Mémoires
d’outre-tombe où il décrit les paysages de son enfance, Combourg, etc.
 
Réponse 206
C. oui et non.
Il existe un préromantisme français et certains de nos auteurs sont
vraiment à l’origine de ce mouvement littéraire ; mais on trouve surtout des
sources à l’étranger. Certains auteurs français préparent le terrain au cours
du 18e siècle  : Rousseau, Chateaubriand étaient déjà les chantres du
lyrisme individuel, de l’exaltation sentimentale et de l’amour de la nature.
D’autre part, n’oublions pas Mme de Staël qui a jeté les bases de la doctrine
romantique en France.
A ces souches françaises viennent s’ajouter des origines étrangères : il y a
l’Angleterre avec Byron et Walter Scott ; il y a l’Allemagne avec Schiller,
Goethe et son Faust  ; il y a l’Italie avec Manzoni et Le comte de
Carmagnola, mais surtout Dante et sa Divine Comédie. Dans toute
l’Europe, l’idéal classique s’effrite et cède la place au romantisme. En
littérature, mais aussi en peinture et en musique.
La Révolution a énormément contribué à cette transformation  : fermeture
des salons, des collèges et des universités qui enseignaient l’esprit
classique.
 
Réponse 207
C. il parle à un lac.
Il s’adresse directement au lac dès la seconde strophe :

Oh ! Lac, l’année à peine a fini sa


carrière,
Et près des flots chéris quelle devait
revoir
Regarde, je viens seul m’asseoir sur
cette pierre,
Où tu la vis s’asseoir.

Dans la suite du poème également, il se confie au Lac.


 
Réponse 208
C. Le Temps qui passe inéluctablement.
 
Oh ! Temps, suspends ton vol.
 
Le Lac a été écrit dans des circonstances très précises  : Lamartine aime
passionnément Julie Charles. Or, celle-ci est retenue à Paris, pour des
raisons de santé  ; sa maladie l’emporte quelques temps après. Lamartine
n’admet pas que le temps efface sa passion. Il veut prolonger éternellement
“ces extases sublimes que vous (le temps) nous ravissez”. Il s’étonne de la
fugacité des choses  : “Eh  ! Quoi, N’en pourrons-nous fixer au moins la
trace” ?
Il souhaite en faire persister au moins le souvenir afin que “Tout dise : ils
ont aimé”.
 
Réponse 209
B. 1820.
Comme la plupart des siècles, celui des romantiques commence avec vingt
ans de retard (le 20e siècle ne commence réellement qu’après 1918).
Le 19e se cherche donc durant une vingtaine d’années  ; la période est
troublée par les soubresauts révolutionnaires, monarchiques, etc...
1820 est la date à retenir. C’est l’année de parution des premières
Méditations. Lamartine vivait en province et n’était donc pas en prise
directe avec les courants d’idées parisiens  ; cependant, bien qu’elle n’ait
rien de vraiment original dans la forme (le style et le vocabulaire n’ont rien
de novateur), cette œuvre étonne par la spontanéité de l’écriture : le lyrisme
naturel, les vers musicaux et souples, les alexandrins entrecoupés par des
vers de six ou huit pieds.
Le public ne manque pas de s’identifier à cette sensibilité nouvelle.
 
Réponse 210
A. Ce sont les femmes qui portent aux nues ce recueil qui les touche par
sa sensibilité.
Les deux autres affirmations sont absolument mensongères : il a bel et bien
été académicien, mais beaucoup plus tard ; à l’époque, il avait à peine trente
ans. De plus, Lamartine était tout sauf un pamphlétaire, moins encore dans
ses Méditations ; c’était un auteur sensible, doux et spontané.
Il vient de perdre la femme qu’il aime (Julie Charles) et est à ce point
bouleversé par cette disparition qu’il écrit ces Méditations dans lesquelles
on découvre des chefs-d’œuvre de poésie romantique : Le Lac, Le
Vallon, L’Automne, L’Isolement, L’Immortalité, Le Soir. Parmi ces vers,
beaucoup ont traversé le temps pour parvenir jusqu’à nous : “Un seul être
vous manque et tout est dépeuplé” ou “Oh ! Temps, suspends ton vol”, etc.
Les femmes, surtout, ont été touchées par cette sensibilité. Plus tard,
lorsqu’il publie sa très belle Mort de Socrate, il fait un four  ; le public
féminin se moque de Socrate  ; il réclame davantage d’épanchements
amoureux. C’est alors que Lamartine publie les Nouvelles
Méditations.
 
Réponse 211
A. Jocelyn.
Le Génie du christianisme est l’œuvre de François-René de
Chateaubriand ; quant à la Légende des siècles, elle a été écrite par Victor
Hugo.
Jocelyn est une œuvre moins connue de Lamartine, bien qu’elle n’en soit
pas moins gigantesque.
Le jeune Jocelyn, séminariste, se réfugie dans une caverne pour échapper à
la Révolution. On lui confie un garçonnet qui se cache pour les mêmes
raisons, et ils cohabitent dans cette grotte des Aigles, se liant d’amitié l’un
pour l’autre, jusqu’au jour où le garçonnet avoue être une jeune femme
déguisée. Cette amitié se transforme alors en amour chaste.
Jocelyn est ensuite appelé auprès d’un évêque condamné à mort qui
l’ordonne prêtre pour se confesser à lui.
L’amour de Jocelyn pour la jeune fille ne faiblit pas, mais toute union est
désormais impossible. Il mène alors une vie de curé rural tandis qu’elle
(Laurence) part vivre à Paris.
Quelques années plus tard, Laurence, malade, fait appeler Jocelyn pour se
confesser avant de mourir. Elle demande à être enterrée à la grotte où il
vient la rejoindre peu après, terrassé par la peste, maladie de ceux qu’il
soigne.
L’existence de Jocelyn, vouée à Dieu l’a donc empêché de jouir de l’amour
sur terre comme Atala, liée, elle aussi, par un serment religieux.
 
Réponse 212
C. Alfred de Vigny.
L’autre grand romantique.
Ce texte sublime est, lui aussi, un monument de la poésie romantique du
19e siècle français.
On y trouve quelques-uns des plus beaux vers de la langue française :

A voir ce que l’on fut sur terre et ce


qu’on laisse
Seul le silence est grand, tout le
reste est faiblesse.

Ou encore :

Et sans daigner savoir comment il a


péri,
Refermant ses grands yeux, meurt
sans jeter un cri.

Et cette quasi-morale :

Pleurer, prier, gémir est également


lâche ;
Fais énergiquement ta longue et
lourde tâche
Dans la voie où le sort a voulu
t’appeler,
Puis, après, comme moi, souffre et
meurs sans parler.
Un texte splendide qui, au-delà de l’anecdote de la mort d’un loup, est
naturellement une parabole. Vigny tente de faire comprendre son désir
absolu de liberté ainsi que son envie de traduire la peine que procure la
mort, non plus d’un loup, mais d’un être cher.
 
Réponse 213
A. il refuse de se mettre en scène lui-même dans ses poèmes.
Il confère un ton impersonnel à sa poésie en ne s’y mettant pas en scène lui-
même, voulant absolument atteindre une dimension philosophique.
L’homme Vigny n’est pas présent dans son œuvre  : ses références sont
antiques (Poèmes antiques et modernes est le titre de son premier recueil ;
Le mont des Oliviers, La colère de Samson...), symboliques  : La mort du
Loup, La maison du Berger...
Il a confiance en l’avenir de l’homme mais la condition des êtres le
désespère ; il croit en Dieu mais ne trouve rien que le vide lorsqu’il scrute le
ciel. Ainsi s’explique le profond désespoir qui émane de sa poésie.
Il prend un objet (une bouteille jetée à la mer), un héros (Moïse), un animal
(un loup) et, grâce à ces artifices, exprime ses émotions et ses pensées.
 
Réponse 214
C. le roman et le théâtre.
On le sait moins, ne gardant souvent de Vigny que l’image du poète ; il est
pourtant l’auteur du roman Cinq-Mars, un roman historique écrit à la
manière de Walter Scott.
Après le roman historique, Vigny se laisse tenter par le théâtre. Il écrit des
adaptation en vers de Shakespeare, notamment Othello qui remporte un
succès honorable à la Comédie française en 1829. Sans parler de ses
propres pièces  : La Maréchale d’Ancre en 1831 (succès d’estime
seulement) et Chatterton en 1835 (qui marche beaucoup mieux).
Le théâtre est bien plus pour lui qu’un simple plaisir littéraire puisqu’il
connaît une passion mouvementée avec une actrice, Marie Dorval, en dépit
des liens matrimoniaux qui l’unissaient à Lydia Bunbury qu’il avait
épousée alors qu’il servait encore dans l’armée.
 
Réponse 215
B. un poète.
Le vrai Chatterton est un pamphlétaire ; Vigny en fait l’archétype du poète
pur et, à travers ce personnage, défend la cause des grands poètes qu’il
distingue très nettement des gens de lettres.
Chatterton aime Kitty Bell d’un amour discret, que trahit parfois un regard
mais jamais une parole ni un geste. Drame d’amour dans lequel Kitty Bell
ressemble aux héroïnes classiques de Racine, voilà encore une pièce qui
s’inscrit dans la plus pure tradition romantique par son propos, ses décors,
ses costumes et son style.
 
Réponse 216
B. Byron (Manfred)
Le Moïse de Vigny est le prototype du poème romantique.

Le soleil prolongeait sur la cime des


tentes
Ces obliques rayons, ces flammes
éclatantes

Ce texte est bien sûr d’inspiration biblique. Moïse est un patriarche


découragé et plein d’amertume. A travers ce personnage, c’est Vigny qui
parle et entend exprimer sa propre solitude morale et ses doutes devant
Dieu.

(...) Et, debout devant Dieu, Moïse


ayant pris place
Dans le nuage obscur, lui parlait, face
à face.

Nous retrouvons le Manfred de Byron au sommet de la Jungfrau dans ce


Moïse-Vigny, romantique solitaire en tête à tête avec Dieu.
C’est un tableau violent, comme ceux de Michel-Ange peignant à la fois
l’histoire, la Bible, la géographie, mêlant confidence, prière et lyrisme,
amalgamant baroque et intimisme.
La Légende des siècles de Victor Hugo ne viendra que quelques années
plus tard et, si Vigny connaissait bien Chateaubriand, ce n’est certes pas de
ses Mémoires qu’il s’est inspiré  ; souvenons-nous qu’elles représentaient
une œuvre très personnelle de Chateaubriand dans laquelle il dépeignait à
merveille les scènes de son enfance à Combourg.
 
Réponse 217
B. un poète romantique anglais contemporain de Lamartine et de Vigny.
Auteur du célèbre Pèlerinage de Childe Harold, cet aristocrate anglais est
un romantique, dans sa poésie aussi bien que sa propre existence.
Sa vie, d’ailleurs, est un roman  : il fait ses études à Cambridge, tombe
amoureux, de manière précoce, de sa gouvernante, s’éprend ensuite de deux
de ses cousines, puis voyage en Europe et en Orient. A son retour, il épouse
Anna Isabella Milbanke dont il a une fille mais, un an plus tard, elle
demanda la séparation en accusant son mari d’inceste (avec sa demi-sœur).
Cette accusation fait scandale dans le monde aristocratique et il est contraint
de quitter l’Angleterre. Il n’y revient que pour s’y faire enterrer.
Le Pèlerinage de Childe Harold, poème autobiographique, lui vaut un
énorme succès, car il s’inscrivait en droite ligne dans les goûts exotiques de
l’époque.
La Suisse lui inspire Manfred, drame métaphysique mettant en présence les
esprits de la Terre, de l’Eau et de l’Air.
Son chef-d’œuvre reste toutefois son Don Juan (1824). Byron est à
l’origine du mythe byronien, c’est-à-dire celui d’un dandy, peu avantagé
au départ et qui transforme ses faiblesses et son instabilité en véritables
forces. Il a été beaucoup lu de son vivant par les auteurs (et le public)
français.
 
Réponse 218
C. Hugo.
Le chef de file des romantiques en littérature, c’est incontestablement
Victor Hugo.
Lamartine, chronologiquement, vient en premier mais, comme il avait du
sang bleu, il refusait l’étiquette de romantique. Il a déclaré un jour : “Je ne
suis... ni romantique comme vous l’entendez, ni classique comme ils
l’entendent  : je suis ce que je peux être”. En ce qui concerne Vigny, il ne
pouvait décidément pas être ce chef de file. Il faut en effet davantage voir
en lui un penseur, un philosophe  ; d’ailleurs, son originalité ne le désigne
pas comme étant le plus pur parmi les plus purs. Pour cela, il faut attendre
Hugo. Celui-ci possédait la volonté, l’acharnement, l’art de s’imposer, la
fécondité, la diversité, l’invention littéraire, la puissance.
Il est peut-être moins frémissant que Lamartine et moins philosophe que
Vigny, mais c’est lui qui réussit à imposer le caractère et le style de l’école
romantique.
 
Réponse 219
C. en faisant paraître un manifeste anti-classique.
C’est la préface de son drame Cromwell qui mit le feu aux poudres.
Cromwell paraît en 1827  ; il a déjà publié ses Odes qui constituent son
premier recueil (1826), suivi, en 1828, des Odes et Ballades ; il s’est aussi
déjà essayé au roman (Han d’Islande) (1823) et a collaboré à La Muse de
France.
En 1827, il publie Cromwell, précédé d’une préface qui est un véritable
manifeste répudiant la tragédie classique et déterminant les règles du
drame romantique. Cela a suffi pour qu’on lui reconnaisse le rôle de chef
de file du romantisme français.
 
Réponse 220
B. Le salon des romantiques.
Le Cénacle était un appartement de la rue Notre-Dame des Champs où se
réunissaient les romantiques militants. On y retrouvait naturellement Victor
Hugo, idolâtré par les jeunes et entouré par ses disciples qui ne sont autres
que Vigny (bien sûr), Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Dumas,
Mérimée, Balzac, Sainte-Beuve.
 
Réponse 221
A. Hernani.
Notre-Dame de Paris et Les Misérables sont deux romans célèbres  ; nous
aurons l’occasion d’en reparler. Drame en cinq actes, Hernani est la
première grande pièce romantique qui remporte du succès.
Depuis le 18e siècle, le public attend un spectacle plus concret s’adressant
aux yeux et aux oreilles plutôt qu’à la tête.
Hernani étonne car, pour la première fois, on voit des décors et des
costumes recherchés, des jeux de lumières, des amants dans les placards,
des acteurs qui ne sont plus figés dans les attitudes nobles qu’exigeait la
tragédie classique mais qui se battent en duel et croisent le fer sur le
plateau.
Les personnages courent et se bousculent  ; les répliques fusent et se
croisent. Le théâtre, pour la première fois, devient figuratif  : tout y est
représenté.
C’est la naissance d’une nouvelle esthétique.
 
Réponse 222
C. la bataille que livrèrent les romantiques pour imposer cette pièce à la
Comédie Française.
Ce qui est communément appelé “la bataille d’Hernani” n’est ni un grand
monologue, ni une autre pièce que celle qui nous intéresse.
Victor Hugo voulait battre les classiques sur leur propre terrain et ce, depuis
la préface de Cromwell. Hernani est la pièce qui suit chronologiquement
Cromwell et lorsqu’il la présente à ses amis du Cénacle, les réactions sont
enthousiastes.
La décision est prise rapidement  : il faut jouer cette pièce à la Comédie
Française, bastion imprenable, élevé pour la défense de l’esprit classique.
Le soir de la première, tous sont présents pour organiser la claque : Nerval,
Gautier et les autres. Ils applaudissent bruyamment tandis que le reste du
public, offusqué par cette jeunesse déchaînée, reste coi.
La deuxième représentation est encore plus houleuse  ; et les mêmes
événements se reproduisent plusieurs soirs d’affilée. La pièce finit par
s’imposer (les 35 dernières représentations le prouvent)  ; elle est même
remise à l’affiche quelques années plus tard.
 
Réponse 223
B. c’est une pièce jeune.
Voilà sans doute un des attraits principaux de Hernani. L’auteur est jeune
(vingt-sept ans), ses héros le sont eux aussi : Dona Sol a dix-sept ans, Don
Carlos n’en a que dix-neuf, Hernani, pas plus de vingt.
Toute cette jeunesse confère un aspect exaltant à la pièce (tout comme la
jeunesse du Cid).
Mais plus encore que dans le Cid, tous les genres poétiques y sont
représentés : le tragique, l’épopée, la satire, le lyrisme, l’élégie.
 
Réponse 224
A. la mort de sa fille Léopoldine.
Entre Autrefois et Aujourd’hui, il y a un gouffre : le tombeau.
Telles sont les propres paroles de Victor Hugo à propos des Contemplations.
La mort de sa fille, le 4 septembre 1843, le pousse à faire de la politique,
mais cet événement tragique lui inspire également de merveilleux poèmes.
Après la politique, c’est l’exil qui le renvoie à la poésie.
Dans cette seconde partie des Contemplations, toute la maturité de l’homme
et de l’artiste s’épanouit.
Le poème A Villequier est l’un des sommets du drame humain. Il s’agit en
fait d’un long poème dans lequel le poète s’adresse directement à Dieu et
dans lequel transparaît, à certains moments, sous le respect et la foi du
poète, un soupçon de révolte “Dès qu’il possède un bien, le Sort le lui
retire” mais une révolte qui fait rapidement place à la sérénité de la foi
“Seigneur, je reconnais que l’homme est en délire s’il ose murmurer” et à la
douleur “Considérez que c’est une chose bien triste de le (l’enfant) voir qui
s’en va”.
 
Réponse 225
B. Quasimodo
Jean Valjean et Gavroche sont tous deux des personnages issus d’un autre
grand roman de Hugo : Les Misérables.
Quasimodo est ce monstre difforme, bossu, boiteux, qui se confond si bien
avec les gargouilles de Notre-Dame  ; il est le sonneur de cloches de la
cathédrale, le héros du roman.
Claude Frollo, archidiacre troublé par les charmes d’Esméralda, charge
Quasimodo d’enlever la belle bohémienne de la cour des miracles. Le
capitaine Phœbus la délivre et condamne Quasimodo au pilori. La
bohémienne va lui donner à boire et Quasimodo s’éprend d’elle.
Frollo fait tuer un poète et accuse la bohémienne du meurtre. Quasimodo la
sauve en l’entraînant dans Notre-Dame. Finalement, la jeune fille est rendue
à la Justice et pendue.
Quasimodo la venge en poussant Frollo dans le vide du haut d’une des tours
de la cathédrale et va lui même rendre l’âme sur la tombe d’Esméralda, au
charnier de Montfaucon.
 
Réponse 226
C. un recueil de textes poétiques.
Faire revivre l’épopée est un vieux rêve des poètes romantiques depuis
Chateaubriand. Victor Hugo s’y essaie d’abord dans les Châtiments et y
arrive enfin dans la Légende des siècles, véritable épopée humaine. Il ne
s’agit pas d’un texte continu, mais d’un assemblage de petites pièces, de
petites épopées.
Le fil rouge en est le progrès qui fait avancer l’humanité depuis la création
jusqu’aux Temps Modernes. Cette œuvre retrace l’histoire de l’humanité,
transformée cependant au gré de l’imagination de l’auteur, avec la légende
qui se mêle à l’histoire. Le surnaturel est également présent, tout comme la
mythologie.
Le héros de cette épopée, c’est l’homme et le thème, son évolution.
 
Réponse 227
C. Les Misérables.
Ruy Blas est une pièce de théâtre et Notre-Dame, un autre grand roman.
Les Misérables ont remporté un succès inégalé  ; le roman a d’ailleurs été
traduit dans toute une série de langues.
Il a également subi des adaptations cinématographiques, théâtrales,
télévisées...
Il raconte l’histoire de Jean Valjean, ancien bagnard recueilli par un prêtre
et qui a retrouvé le droit chemin après avoir changé d’identité. Redevenu un
homme honorable, Valjean recueille une petite fille, Cosette, qu’il avait
confiée à un couple qui se révèle odieux : les Thénardier. Démasqué par le
policier Javert et réincarcéré, Valjean s’évade et récupère Cosette. Javert
retrouve sa trace, mais Valjean lui sauve la vie au cours d’une émeute.
Javert le retrouve à nouveau mais ne se résigne pas à arrêter l’homme qui
l’a sauvé et finit par se suicider.
En fin de compte, Valjean meurt après avoir retrouvé Cosette qui s’était
écartée de lui sur les conseils de son amoureux, le jeune étudiant que
Valjean avait également sauvé en le transportant sur ses épaules dans les
égouts parisiens.
 
Réponse 228
A. social.
Victor Hugo a exploité la veine du roman noir au début de sa carrière avec
Han d’Islande, un roman où l’hémoglobine coule à flots.
Dans les Misérables, il aborda le roman social.
Il croit en l’homme mais déplore la misère qui le pousse à commettre des
infamies. Pour lui, les causes du mal sont  : la misère, l’indifférence, la
répression trop sévère. Et il les dénonce dans son roman. Les remèdes qu’il
propose  : l’instruction, les vertus telles que la charité chrétienne, la
fraternité entre les hommes et le progrès, technique et social.
Au-delà de cette théorie, le roman est une immense fresque sociale de la vie
des bas-fonds parisiens.
 
Réponse 229
B. Musset,
l’enfant terrible du romantisme.
En 1828, il fréquente le Cénacle ; il a dix-huit ans et ne s’intéresse qu’à la
littérature. Il est très impressionné par le talent de victor Hugo. Inspiré par
ses Orientales, il publie Contes d’Espagne et d’Italie. Très vite, il se met en
marge du romantisme dont il se moque. L’art classique (Racine...)
l’émerveille et il publie plusieurs pièces de théâtre  : Les Caprices de
Marianne, Andrea del Sarto, Lorenzaccio, On ne badine pas avec l’amour,
etc.
Il brûle d’une passion dévorante pour George Sand ; leur liaison se termine
de façon orageuse et Musset se console en rédigeant La Confession d’un
enfant du siècle, la Lettre à Lamartine et Une soirée perdue.
 
Réponse 230
C. Musset n’a écrit que jusqu’à trente ans.
Nous avons donc affaire à un génie jeune et pur. Son œuvre n’est pas que
poétique, bien au contraire : le théâtre, le roman sont aussi des genres dont
il a tâté.
C’est un génie, au même titre que Mozart  ; tous deux nous laissent une
œuvre brute qui a franchi les siècles  ! D’ailleurs, si cette œuvre perdure,
c’est précisément parce qu’elle est authentique. Musset, en effet, se moquait
d’appartenir à une école plutôt qu’à une autre. Il a déclaré un jour : “Ouvrir
son cœur et pénétrer le cœur du lecteur.” Emouvoir en étant ému, telle était
sa doctrine.
Lorsqu’il atteint l’âge de trente ans, l’essentiel de son œuvre est terminée ;
il ne produit plus que quelques nouvelles et comédies.
Contrairement à Mozart, il ne meurt pas à trente ans mais son génie, lui, est
tari.
 
Réponse 231
C. la première fut sifflée, les autres ne furent même plus jouées.
Musset a vingt ans lorsqu’il propose sa première pièce à l’Odéon, La
Quittance du diable. Cette pièce ne se joue pas en raison des troubles
sociaux et de la révolution. Plus tard (fin 1830), il propose, au même
théâtre, La Nuit vénitienne. Cette fois, la pièce est jouée... et sifflée.
Injustement d’ailleurs.
Musset se détourne alors du public et décide de s’adresser aux seuls
lecteurs. Il publie ses pièces dans La Revue des Deux Mondes, évitant ainsi
de devoir rendre des comptes aux directeurs, aux acteurs, aux critiques et,
enfin, au public.
Certaines pièces paraissent en recueils séparés mais ne sont, elles aussi,
destinées qu’aux lecteurs  ; c’est le cas de Un spectacle dans un fauteuil
(1832) et de Lorenzaccio (1834) ; les autres sont publiées dans la revue.
 
Réponse 232
A. la pièce est créée en Russie et ramenée en France par une
comédienne qui ne connaissait pas la pièce française.
Une comédienne française, Mme Allan-Despréaux, en voyage à Saint-
Pétersbourg, a l’occasion d’assister à la représentation d’une courte pièce en
russe, L’esprit féminin vaut mieux que tous les raisonnements.
De retour à Paris, elle demande s’il est possible de traduire cette pièce en
français. Elle apprend alors qu’il s’agit, au départ, d’une pièce française
parue dans La Revue des deux mondes et écrite par un certain Alfred de
Musset.
La comédienne rêve de jouer le rôle ; Un Caprice est monté à la Comédie
Française : un triomphe.
Les autres pièces suivent : Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ; Les
caprices de Marianne  ; Il ne faut jurer de rien  ; Louison  ; Bettine et
Carmosine.
 
Réponse 233
C. c’est un personnage prémonitoire. Le drame moral de Lorenzo est
celui qu’a vécu Musset.
Lorenzo est un débauché, qui aime le vin et les femmes, qui n’hésite pas à
tuer son ami, le duc Alexandre, débauché lui aussi, pour, semble-t-il, une
sordide histoire d’argent. Il se pose en suite en libérateur.
Voilà les faits vus de l’extérieur, mais Musset en fait une sorte d’Hamlet.
Lorenzo était pur et, s’il plonge dans le vice, c’est pour y accomplir son
devoir  : libérer Florence de son tyran. Par la suite, il n’arrive plus à
retrouver le droit chemin. Une prémonition, sans doute, quand on connaît la
vie de l’auteur  ; Lorenzo, en effet, est ce que Musset va devenir  : le
prisonnier d’un vice.
De plus, le personnage est aussi désabusé que l’était l’auteur  ; il ne croit
plus en l’efficacité de son acte mais il l’accomplit malgré tout.
Bref, un personnage aussi riche et aussi complexe que Hamlet.
 
Réponse 234
C. On ne badine pas avec l’ amour.
Cette pièce reflète la vie en alliant drame et comédie. Perdican est un jeune
homme qui termine ses études ; il est le cousin de Camille, une jeune fille
qui sort du couvent. Ils se connaissent et s’aiment depuis l’enfance mais
Perdican connaît à présent la vie, tandis que sa cousine en ignore tout.
Ils se retrouvent après plusieurs années de séparation au château familial.
Cette rencontre n’est pas fortuite  ; le baron, père de Perdican, aurait
souhaité que les deux enfants se marient.
Camille redoute les hommes et l’amour. Elle préfère prendre le voile, ce qui
décuple l’amour de Perdican pour cette âme pure  ; mais Camille résiste.
Perdican, plus tard, fait la cour à Rosette, sœur de lait de Camille, ce qui,
immanquablement, provoque la jalousie de cette dernière.
Perdican et Camille se rendent alors enfin compte de leur amour réciproque
et s’embrassent sous les yeux de Rosette qui les épiait et qui, à la vue de ce
spectacle, tombe morte.
Ce drame sépare définitivement les deux amoureux. Le titre de la pièce en
est la morale.
 
Réponse 235
C. les règles édictées par Victor Hugo dans la préface de Cromwell.
Ces règles peuvent se résumer de la manière suivante : faire fi de la règle
des unités (temps - lieu - action) qui réduisent le drame à une simple
intrigue, lui ôtant tout dynamisme ; mélanger résolument les genres, c’est-
à-dire alterner les scènes comiques et les scènes tragiques  ; préférer au
style noble un style familier, comique, tragique et parfois épique.
Le drame romantique, toujours d’après Hugo, doit être l’œuvre d’un
penseur et faire montre d’une certaine philosophie. Tous les personnages
sont des symboles et ne distinguent pas seulement par leur côté pittoresque
(par exemple, Ruy Blas est le symbole du peuple  ; la reine représente la
femme ; don César et don Salluste évoquent la noblesse, etc...)
 
Réponse 236
C. Nerval.
Si vous vous promenez dans Paris, vous pourrez voir, au Châtelet, une stèle
reprenant ces vers.
La raison en est tragique. On retrouve Gérard de Nerval, rue de de la
Vieille-Lanterne, à deux pas du Châtelet, pendu à un réverbère, un matin
glacial de janvier 1855.
Ce sonnet se retrouve dans Les Chimères, recueil mystérieux de poésie
presque immatérielle.
L’intelligence n’est pas de mise pour aborder Nerval. Sa poésie tend parfois
à la pureté extrême que recherchait Mallarmé !
Très tôt, Nerval est attiré par la littérature allemande  ; il traduit Faust de
Goethe, lit les Contes fantastiques d’Hoffmann.
Agé d’environ trente ans, il connaît une passion tumultueuse avec une
actrice, Génie Colon qui lui inspire Aurélia ; mais cette histoire d’amour
qui tourne mal va jusqu’à provoquer, chez l’auteur, l’apparition de troubles
mentaux.
Plus tard, il traduit Le Second Faust, voyage en Orient et se passionne pour
l’ésotérisme (Voyage en Orient). Entre ses différents séjours en asiles et
maisons de santé, il compose ses œuvres maîtresses : Sylvie, Les Chimères,
Aurélia, La Pandora.
 
Réponse 237
B. Théophile Gautier.
Le Capitaine Fracasse raconte la vie des comédiens ambulants du 17e
siècle.
Gautier est également connu pour d’autres romans tels Arria Marcella ou
Le Roman de la momie et, surtout, Mademoiselle de Maupin ; cependant, il
reste avant tout poète.
Il cultive l’idée de l’art pour l’art. Ne déclara-t-il pas, dans la préface de
Mlle de Maupin  : “Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à
rien ; tout ce qui est utile est laid.”. On retrouve d’ailleurs ces thèmes dans
sa poésie (poème intitulé L’Art).
Par conséquent, quand Oscar Wilde déclarait beaucoup plus tard : “Tout art
est parfaitement inutile”, il n’inventait rien.
Ce culte de l’art pour l’art a jeté les bases de la nouvelle poésie
parnassienne. Gautier influence Baudelaire qui lui dédie ses Fleurs du
Mal.
 
Réponse 238
B. George Sand.
George Sand était une femme ! Cela explique sa liaison avec Musset, mais
aussi avec Chopin.
Elle fut une romancière importante, tant en quantité qu’en qualité. Elle
laisse, en effet, une centaine de livres : Indiana, Valentine, Leila, Mauprat,
écrits entre 1832 et 1837. En 1838, alors qu’elle fréquente les milieux
socialistes, son œuvre évolue vers des plaidoyers humanitaires  : Le
Compagnon du tour de France... Après 1847, date de sa rupture avec
Chopin, elle se tourne vers les romans campagnards  : La Petite Fadette,
François le Champi, La Mare au diable...
Le siècle avançant, le réalisme se manifeste dans son œuvre avec des
romans comme Le Marquis de Ville-mer et Mademoiselle Merquem.
Enfin, dans Elle et Lui qu’elle publiera après la mort de Musset, elle retrace
son idylle avec le poète.
 
Réponse 239
C. Balzac.
Balzac commence par écrire une tragédie en vers  ; c’est un échec. Il se
dirige alors vers le roman, maladroitement  ; il se lance ensuite dans les
affaires et perd tous ses biens ; il retourne finalement à la littérature et au
roman et connaît enfin le succès avec Les Chouans.
Par la suite, sa productivité est incroyable  : 90 romans et nouvelles, 30
contes, 5 pièces ! Le tout en vingt ans à peine.
Riche et célèbre, ayant acquitté les dettes qu’il avait contractées en se
lançant dans les affaires, il épouse Mme Hanska ; malheureusement, épuisé
par son importante production, il meurt trois mois plus tard, en appelant à
son chevet le médecin de La Comédie humaine  : le docteur Horace
Bianchon. Réalisme ! Réalisme !
 
Réponse 240
C. un ensemble de romans.
Déjà, en 1835, dans le Père Goriot, Balzac faisait intervenir des
personnages d’un précédent roman, voulant apparemment créer un cycle.
Son dessein était de voir dans la société une nature des espèces sociales
comme il y a des espèce zoologiques. Il étudie donc les individus au travers
de leur condition et crée ainsi des modèles qui tendent à l’universel.
Il établit un plan  : trois volets (Etudes de mœurs, Etudes philosophiques,
Etudes analytiques) et six parties (Scènes de la vie privée, Scènes de la vie
de province, Scènes de la vie parisienne, Scènes de la vie politique, Scènes
de la vie militaire et Scènes de la vie de campagne). Quatre éditeurs
s’associent pour assurer les frais de la publication de l’œuvre intitulée La
Comédie humaine.
Il parvient à boucler les trois premières Scènes, mais il n’écrit pas tous les
romans qui devaient figurer dans les trois suivantes. En fait, il prévoyait
137 romans pour sa Comédie humaine ; il n’en écrira que 91.
 
Réponse 241.
A. par les descriptions et les portraits.
Balzac aurait pu être commissaire-priseur, tant il s’attache à décrire les
choses, le cadre, l’atmosphère... Ses descriptions sont minutieuses et
extrêmement réalistes, presque photographiques. Il s’en explique  :
l’influence de l’environnement sur le comportement humain, et partant sur
le caractère de ses héros, est capitale. Il excelle dans la description de la
petite bourgeoisie de province mais se plaît également à commenter des
environnements moins précis.
Après la description du cadre, vient le portrait et, là encore, Balzac est
génial. Sa précision est telle que le célèbre graphiste Daumier a pu nous
laisser quelques croquis de ses personnages.
 
Réponse 242
B. non, c’est Stendhal.
Flaubert est l’auteur de Madame Bovary. Le Rouge et le Noir est de Henri
Beyle, dit Stendhal.
Le Rouge et le Noir est-il un roman réaliste  ? Oui, car le scénario a été
fourni à Stendhal par un fait divers réel : un jeune homme est condamné à
mort pour avoir tenté d’assassiner la femme de la maison dans laquelle il
était précepteur : c’est l’histoire de Julien Sorel.
Un autre élément de réponse est sans aucun doute le sous-titre du roman :
Chronique de 1830. Stendhal brosse le tableau de la société française
(noblesse provinciale, aristocratie parisienne et ecclésiastique) et dépeint le
climat politique de la Restauration.
Julien Sorel, d’origine modeste, désire s’élever dans l’échelle sociale (c’est
le Rastignac du Père Goriot de Balzac)  ; mais cette ambition, une fois
assouvie par un crime social, entraîne le héros à un revirement qui lui fait
tout perdre pour retrouver sa propre estime.
Héros romantique ? Peut-être, mais nous sommes loin de Chateaubriand !
Outre Le Rouge et le Noir, Stendhal est l’auteur de Lucien Leuwen (roman
inachevé), Vie de Henri Bru-lard, Mémoires d’un touriste, La Chartreuse de
Parme, Chroniques italiennes.
 
Réponse 243
C. une nouvelle.
Bien qu’il ait écrit pour le théâtre (Le Théâtre de Clara Gazul, etc.), c’est
dans ses nouvelles que Mérimée donne toute la mesure de son talent.
En 1829, il envoie à la Revue de Paris ses premières nouvelles  :
L’Enlèvement de la redoute, Tamango, Mateo Falcone, Le Vase étrusque,
La Double Méprise, La Vision de Charles XI, etc... et, bien sûr, Carmen en
1845 (qui paraît dans la Revue des Deux Mondes).
Ce genre littéraire est en rupture totale avec la production de l’époque ; en
effet, souvenons-nous que la mode, alors, est au gigantisme (Notre-Dame de
Paris de Hugo, La Comédie humaine de Balzac, etc...)
La nouvelle est un récit court, clair et efficace. Mateo Falcone fait dix
pages ! L’Enlèvement de la redoute en fait six !
Mérimée va donc à contre-courant du romantisme, ou plutôt, crée un
romantisme nouveau : le romantisme sec, sans larmes ni apitoiement.
Carmen est un chef-d’œuvre hautain — comme son héroïne et ceux de sa
race —  ; chef-d’œuvre pudique aussi, masquant l’émotion dans la rapidité
du style  ; chef-d’œuvre incompris enfin qui sera l’adieu de Mérimée à la
littérature.
 
Réponse 244
B. Michelet.
Taine et Sainte-Beuve sont des critiques littéraires plus que des historiens.
Sainte-Beuve est même un sévère détracteur de Michelet car celui-ci avait
une conception assez particulière de l’histoire.
En effet, son Histoire de France en 24 volumes in-8° est construite comme
une épopée. Pour lui, la France était une personne et il a voulu raconter son
histoire et surtout, la ressusciter.
Il part du principe que la France est avant tout une terre avec un climat, une
nourriture, etc... Il établit une véritable géographie humaine  : ainsi, les
Pyrénées, par exemple, deviennent le symbole du combat éternel entre la
France et l’Espagne, entre l’Europe et l’Afrique. Ce style poétique, chargé
d’images qui frappent l’imagination, est naturellement très subjectif. Son
histoire devient une épopée dramatique qui met en scène des personnages
historiques réels (Jeanne d’Arc) ou des personnifications (la foule, la peste,
les villes, la mort...).
 
Réponse 245
A. de la critique.
Cela ne pouvait pas être la poésie romantique classique, animée, elle, par
les grands maîtres qu’étaient
Lamartine, Musset, Hugo, etc.
Quant au symbolisme, il est un peu plus tardif.
Comme l’histoire, la critique tend, au 19e siècle, à devenir érudite et se
transformer, par là même, en une véritable science.
Renan déclara : “Le savant seul a le droit d’admirer” ; Taine, pour sa part,
tâche de découvrir les lois de la création et Sainte-Beuve recherche les
familles d’esprits.
Ce dernier était animé d’une curiosité intellectuelle et d’une finesse
psychologique rares, deux qualités qui ont fait de lui l’un des plus éminents
critiques de la littérature française. Il a rassemblé de nombreuses critiques
qu’il publie sous le titre de : Critiques et Portraits littéraires, Portraits de
femmes, Portraits contemporains.
Il est encore l’auteur du fameux Port-Royal (étude sur le jansénisme) ainsi
que d’un feuilleton qui paraissait tous les lundis dans Le Constitutionnel  :
Les causeries du Lundi et Nouveaux Lundis.
L’œuvre d’Hippolyte Taine présente une remarquable unité sous ses
différents aspects critiques, historiques et philosophiques. A la fin de ses
études, il publie sa thèse sur La Fontaine et ses fables, puis un Essai sur
Tite-Live, ensuite Les Philosophes français du 19e siècle. Il est encore
l’auteur d’une Histoire de la littérature anglaise dans l’introduction de
laquelle il expose son système critique. Il publie finalement Philosophie de
l’art et De l’intelligence.
 
Réponse 246
C. l’école poétique esthétique née après 1830.
Les romantiques avaient une vision presque mystique de la poésie (lyrisme
personnel et fonction sociale de la littérature). Après 1830, opposée à cette
définition, une nouvelle école poétique voit le jour, qui accordait une valeur
esthétique à la littérature : le Parnasse.
La formulation théorique du Parnasse ne paraît qu’en 1866 avec
l’anthologie Le Parnasse contemporain. Son principal représentant  :
Théophile Gautier.
Cette école propose également la doctrine de l’art pur, fort utilisée par
Charles Leconte de Lisle ; cette doctrine a produit des effets jusqu’au début
du 20e siècle. Pour Leconte de Lisle, la poésie n’avait (et ne pouvait avoir)
d’autres buts qu’elle-même. Elle ne possédait aucune vertu pédagogique ni
moralisatrice.
Parmi les poètes parnassiens, citons Catulle Mendès, Sully Prudhomme,
José Maria de Heredia, François Coppée, etc.
 
Réponse 247
B. oui, il reste Victor Hugo.
Mais il est le seul ; Musset n’écrivait plus et Lamartine écrivait pour vivre.
Victor Hugo a connu l’exil (Bruxelles, Jersey, Guernesay) et a encore écrit
Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856) et La Légende des
siècles (1859).
Il est le dernier à triompher dans ce type de poésie.
 
Réponse 248
B. Baudelaire.
Les deux monstres de la poésie de la fin du 19e sont deux authentiques
phénomènes, Rimbaud et Baudelaire.
Rimbaud est l’auteur d’Une saison en enfer et Baudelaire, des Fleurs du
Mal.
En dédicace de cet ouvrage  : “Au poète impeccable (...) maître et ami
Théophile Gautier (...) je dédie ces Fleurs du mal. Signé C.B.”
Il ne renie en rien ses origines, même si sa poésie est résolument nouvelle.
Ce recueil est inattendu et révolutionnaire, dans le bon sens du terme.
La poésie parnassienne était raide et guindée. Baudelaire en change le ton
et propose une nouvelle vision des choses. En agissant de la sorte, il ne
crée pas une nouvelle école mais en est assurément le pionnier, le
précurseur ; cette école est le symbolisme.
 
Réponse 249
A. l’évolution du Parnasse et de sa théorie de l’art pour l’art permettent
de plus en plus de licences aux poètes.
C’est véritablement l’évolution de l’esprit parnassien et de sa notion de l’art
pour l’art, mais le symbolisme va beaucoup plus loin.
Baudelaire en a été le précurseur  ; ses autres maîtres sont Mallarmé et
Verlaine. Rimbaud s’isole de cette école, comme un prophète maudit.
Mallarmé déclare “point de reportage” ; c’est une des lois du mouvement
symboliste : Symboliser, c’est évoquer, non dire et narrer et peindre (...) en
est une autre. Les symbolistes refusent le langage fonctionnel  ; ils
souhaitent exprimer une poésie intérieure et se servent des
“correspondances” qui font de l’image un symbole.
Toutes ces considérations permettent aux auteurs de s’écarter des règles
antérieures (versification, utilisation d’un nouveau vocabulaire, etc...)
 
Réponse 250
A. désir d’extraire la Beauté du Mal.
Ce recueil est une véritable quête. C’est la tragédie de l’homme dédoublé,
tiraillé entre Dieu et Satan, entre le désir de monter et celui de descendre.
Ce conflit est la ligne claire de l’œuvre.
Certaines parties laissent très clairement apparaître ces ces exaltations, cette
élévation vers l’idéal à laquelle succède la chute (le mal moral que
Baudelaire appelle “spleen”). Dans ce recueil composé de six parties, il
intitule la première Spleen et Idéal  ! Pour sortir de cette dualité, il se
propose alors de contempler la ville, ce qui donna lieu aux Tableaux
parisiens. Mais le spleen résiste ; il cherche alors la solution dans l’ivresse
que lui procure le vin. Toutes ses tentatives restent vaines  ; d’où,
finalement, la Révolte avant de terminer par l’ultime remède si violemment
exprimé dans son dernier poème “Au fond de l’Inconnu pour trouver le
Nouveau” : la Mort, ultime partie du recueil.
 
Réponse 251
B. il détestait Bruxelles, les Bruxellois et les Belges en général.
L’aversion de Baudelaire envers ce peuple nordique est légendaire. Les
quelques textes qu’il a écrits à propos de ce pays, de cette ville et de ses
habitants sont d’une méchanceté rarement atteinte en littérature. Des
femmes belges, il déclare :

Ces mollets sur ces pieds montés,


Qui vont sous des cottes peu
blanches,
Ressemblent à des troncs, plantés
dans des planches.
Les seins des moindres femmelettes,
Ici pèsent plusieurs quintaux,
Et leurs membres sont des poteaux,
Qui donnent le goût des squelettes.

Sa description de la ville n’est pas plus flatteuse :

Bruxelles sent le savon noir, les trottoirs sentent le savon noir, (...), les
lits sentent le savon noir (...)

Pas plus d’ailleurs que celle de ses habitants :

Le Faro est tiré de la grande latrine, la Senne  ; c’est une boisson


extraite des excréments de la ville (...)  ; ainsi depuis des siècles, la
ville boit son urine.

L’œuvre fourmille d’autres exemples du même acabit.


 
Réponse 252
C. Madame Bovary.
L’Assommoir est de Zola et Le père Goriot, de Balzac. La plupart des
romans de Flaubert s’inspirent de faits absolument réels (réalisme). Il
souligne ce qui, dans l’hérédité, dans le milieu, conditionne ses
personnages  ; il ne recourt qu’aux éléments concrets de la psychologie,
réduisant la fiction au strict minimum. Madame Bovary est l’œuvre qui
illustre le mieux cette technique. L’auteur s’y livre en effet à une description
presque clinique d’un fait réel. Tout y est : le décor : Yonville, c’est Le Ry,
petite bourgade où se trouvent effectivement une auberge du Lion d’Or, la
pharmacie, etc.
Mme Bovary est la copie conforme de Mme Delamare (ici les
ressemblances avec la réalité ne sont pas fortuites  !). Réalisme encore
lorsque l’auteur décrit les intérieurs sordides ou luxueux. Réalisme toujours
lorsqu’il relate les derniers moments d’Emma Bovary empoisonnée.
 
Réponse 253
A. en parlant d’une personne s’imaginant supérieure à ce qu’elle est, et
aboutissant à un échec.
Emprunté bien évidemment à Flaubert, le terme bovarysme ou, plus
couramment, l’expression “C’est une vraie Bovary” s’emploie en
psychologie et désigne un état d’insatisfaction, de mécontentement de soi,
dû au décalage entre l’illusion de supériorité qu’une personne a d’elle-
même et ce qu’elle est réellement. Cette attitude peut être à l’origine
d’aventures sentimentales qui, la plupart du temps, se soldent par un échec.
Telle est d’ailleurs la psychologie d’Emma Bovary qu’on pourrait résumer
en disant : “Le bovarysme, c’est la satire du romantisme féminin”.
 
Réponse 254
B. Zola.
C’est lui qui établit les principales règles de cette école. Il prétendait être un
savant, non un artiste. A ses yeux, le roman est une expérience, une
démonstration. L’auteur ne se borne pas à observer la réalité ; au contraire,
il entend créer des situations artificielles d’où il peut dégager une loi.
Or, ces lois n’apparaissent qu’en de rares occasions. Ainsi, nous
n’apprenons rien sur les lois de l’hérédité, par exemple, lorsque nous lisons
la saga des Rougon-Macquart (qui relate l’histoire d’une famille sous le
Second Empire, sur quelque cinq générations) ; or, ce sont précisément ces
lois de l’hérédité, issues d’un traité scientifique de l’époque (celui du Dr
Lucas) que Zola souhaite faire apparaître. Nous sommes en présence de
romans séparés, regroupés artificiellement sous un titre générique et qui
souhaitent dresser l’arbre généalogique d’une famille dont les branches vont
dans tous les sens.
Cela mis à part, Zola possède une puissance poétique extraordinaire qui fait
la valeur de son oeuvre  ; à distinguer tout particulièrement  : Germinal et
L’Assommoir.
 
Réponse 255
A. de nouvelles et de contes fantastiques.
Il est l’auteur de six romans (Bel Ami, Fort comme la mort, etc...) et de près
de trois cents contes et nouvelles (parmi lesquels Boule de suif), regroupés
en 18 volumes.
Après Flaubert, c’est sans doute chez Maupassant qu’on retrouve la plus
pure expression du naturalisme. Les deux hommes sont amis (peut-être liés
par des liens de sang) et c’est Flaubert qui amène Maupassant au
naturalisme en lui faisant observer la réalité sous un angle différent et en lui
imposant des exercices de style.
Son œuvre est foncièrement pessimiste  ; en fait, en fidèle disciple de
Schopenhauer, il dénigre absolument tout  : l’amitié est une odieuse
tromperie, le progrès, un leurre, les spectacles, des bêtises, l’homme, “un
animal à peine supérieur aux autres”, la providence est inexistante, Dieu
“est innocent de ce qu’il fait”.
Disons à sa décharge qu’il souffrait horriblement de névralgies  ; il
terminera d’ailleurs son existence dans une maison de santé, privé de
raison.
 
Réponse 256
A. Daudet.
Ces trois noms sentent bon la lavande et la garrigue, mais n’oublions pas
que nous ne sommes encore qu’à la fin du 19e siècle et qu’en 1900, Giono
et Pagnol n’avaient encore que cinq ans !
Le Petit Chose et Les Lettres de mon moulin correspondent à la première
partie de l’œuvre de Daudet, celle de la poésie fantaisiste, qui précède la
deuxième, le réalisme caricatural, illustré par son Tartarin de Tarascon.
Quant à la troisième, il s’agit de l’étape réaliste (ou naturaliste) avec des
œuvres comme Fromont jeune et Risler aîné ou Le Nabab. L’auteur prétend
avoir rencontré le vrai nabab ; il prétend aussi que tous les personnages de
Fromont existent réellement mais il se différencie de Zola par le fait qu’il
observe la réalité avec ironie ou émotion et ne cherche en aucune manière à
mener une expérience scientifique par le biais de l’écriture.
 
Réponse 257
C. Le Tour du jour en 80 mondes.
Ce titre est celui d’un recueil de nouvelles de Julio Cortázar. Les deux
autres sont de Verne.
Celui-ci est généralement considéré comme un auteur pour enfants. C’est
une opinion discutable. Quoi qu’il en soit, c’est sans doute, de tous les
auteurs du 19e, celui qu’on a le plus traduit et le plus édité.
Dès leur parution, les Cinq semaines en ballon remportent un énorme
succès  ; ce roman scientifique, fourmillant de personnages savoureux et
sympathiques, fait merveille. Il est traduit dans toutes les langues  ; on se
l’arrache en Amérique. Verne signe alors un contrat de vingt ans avec un
éditeur et il va de succès en succès. Il publie ainsi Le Désert de glace.
Aventures du Capitaine Hatteras, Voyage au centre de la terre, De la Terre
à la Lune, trajet direct en 97 heures 70 minutes, Les Enfants du capitaine
Grant, 20  000 Lieues sous les mers et son capitaine Némo, Le Tour du
monde en 80 jours et l’intrépide Philéas Fogg, pour n’en citer que quelques-
uns.
 
Réponse 258
B. Verlaine.
Sa vie est une sorte de mélodrame passionnant et émouvant  ; quant à son
œuvre, c’est assurément l’une des plus belles de la poésie moderne, avec
celle de Baudelaire et de Rimbaud.
Il se disait “saturnien” (né sous une influence maligne). Très tôt, il se met à
boire. En 1869, il rencontre Mathilde, une jeune fille de seize ans qui lui
rend espoir. Mais l’amélioration est de courte durée  ; Verlaine se remet à
boire et perd son emploi ; c’est alors qu’il rencontre Rimbaud qui le séduit
immédiatement ; il abandonne alors tout, y compris sa femme et son enfant,
pour suivre cet adolescent satanique avec lequel il va connaître la bohème
(Angleterre, Belgique...) et le drame : lors d’une querelle, il tire deux coups
de révolver sur Rimbaud et est condamné à deux années de prison qu’il
purge en Belgique, d’abord à Bruxelles, puis à Mons. Deux années de
réflexion qui le ramènent, semble-t-il, dans le droit chemin.
Malheureusement, sa femme l’a quitté. Il tente alors de mener une existence
normale mais, très vite, retombe dans l’alcoolisme et dans la déchéance. Il
meurt démuni, mais sa légende reste et beaucoup d’hommes de lettres
s’accordent à reconnaître en lui le prince des poètes.
 
Réponse 259
B. une nouvelle musicalité du vers.

De la musique avant toute chose Et pour cela préfère l’Impair

Ainsi commence son Art poétique. Il y mentionne “l’impair”, une règle qui,
naturellement, concerne le nombre de syllabes du vers. En effet, les vers
utilisés jusque là en poésie étaient presque toujours pairs (alexandrin  : 12
syllabes, décasyllabe, octosyllabe, etc...). Verlaine, lui, propose le vers
impair : onze ou treize syllabes, ou neuf, ou trois... Son objectif : détruire
l’architecture des vers existant (césure à l’hémistiche...) pour découvrir une
sonorité nouvelle. Claudel disait d’ailleurs des vers de Verlaine qu’ils
n’étaient pas faits de syllabes, mais de mesures.
Verlaine pratique aussi l’assonance, évite l’alternance des rimes, joue avec
les enjambements audacieux. N’entrons pas dans les détails techniques  ;
retenez surtout que Verlaine a complètement bouleversé les règles de la
versification.
 
Réponse 260
B. Rimbaud influença Verlaine.
Verlaine, un jour, reçoit des poèmes d’un jeune adolescent de Charleville.
Intéressé, il invite le jeune garçon à Paris.
Celui-ci le choque par ses manières grossières mais, un an plus tard,
lorsqu’il quitte Paris, Verlaine le suit, abandonnant tout. Commence leur
errance en Angleterre et en Belgique. Verlaine écrit Romances sans paroles
où il décrit ses impressions, une œuvre nettement en marge de l’influence
poétique de Rimbaud qui, en quelque sorte, a pour Verlaine fait office de
révélateur.
 
Réponse 261
C. il se détourne à jamais de la poésie avant ses 20 ans.
Chez Rimbaud, le poète naît très tôt et disparaît (l’expression n’est pas trop
forte) avant que l’homme n’ait atteint sa vingtième année.
Plus encore que chez Musset (qui cesse d’écrire à trente ans), le fait est
troublant.
Rimbaud se détourne donc très tôt de la poésie et embrasse une carrière
d’aventurier, vendeur d’armes en Afrique notamment !
Son génie n’aura donc duré que ce qui, chez le commun des mortels,
correspond à la crise d’adolescence. Son œuvre traduit l’intransigeance, la
révolte, la soif d’absolu. Après cette crise, l’homme se tait et disparaît. Il
reste un miracle, la trace d’un génie, un cri. Il n’avait pas la maturité des
ans mais son génie avait... l’âge du monde !
 
Réponse 262
C. parce qu’il y a dans son œuvre une dimension plus que simplement
poétique  ; elle possède, en effet, un caractère surhumain ou inhumain,
une sorte de voyance troublante.
Rimbaud est un voyant, comme il le dit lui-même  : “Qui était Voyant  ?”
demande-t-il un jour dans une lettre adressée à Démeny. “Baudelaire est le
premier voyant, un vrai dieu, mais il vécut dans un milieu trop artiste, et la
forme si vantée en lui est mesquine”, ajoute-t-il.
Charles Baudelaire parvient, en effet, à cet ultime constat à la fin des
Fleurs du mal (voir question 250), Plonger au fond du gouffre, Enfer ou
Ciel, qu’importe ; Au fond de l’Inconnu pour trouver le Nouveau.
Arthur Rimbaud fixe aussi son choix, l’Enfer  ; il l’assume par sa vie
déréglée, son rejet des convenances, volontairement halluciné, débauché,
etc... et donne ainsi le jour à son chef-d’œuvre, Une saison en enfer.
 
Réponse 263
A. Les Chants de Maldoror.
Les Histoires extraordinaires sont l’œuvre de l’américain Edgar Allan Poe,
partiellement traduites par Baudelaire ; Le Grand Meaulnes est le célèbre
roman d’ Alain-Fournier.
Les Chants de Maldoror forment une œuvre extraordinaire qui atteint la
limite d’investigation de la littérature. Elle est publiée en 1869, suivie des
Poésies en 1870. Le poète meurt la même année, à l’âge de 24 ans. Les
Chants sont un long poème en prose, composé de six monologues (chants)
dans lesquels Maldoror, avec une imagerie sans borne, chante le refus, la
rébellion contre Dieu et la Création. La construction de ce poème est
presque anarchique ; Lautréamont y franchit constamment la frontière entre
le réel et l’irréel, entre le dramatique et l’humour ou l’ironie, entre la raison
et le non-sens. Véritable délire à la manière de Byron ou Baudelaire, ces
Chants revêtent une importance considérable.
 
Réponse 264
B. un hermétisme de la poésie.
Mallarmé propose une poésie de plus en plus hermétique ; prenons-en pour
preuve les deux poèmes Hérodiade et L’Après-midi d’un faune.
Il aime la difficulté et s’efforce volontairement d’obscurcir son discours
poétique pour en faire un langage ésotérique, accessible seulement aux
poètes et aux initiés. Il ne comprend pas qu’on puisse apprécier un chef-
d’œuvre poétique sans initiation préalable alors que, pour jouer de la
musique, par exemple, il faut absolument pouvoir lire une partition
musicale. Il cherche donc à établir un code inaccessible au commun des
mortels et auquel seuls les véritables spécialistes pourraient avoir accès.
Il écrivit encore dans Artiste  : “Toute chose sacrée et qui veut demeurer
sacrée, s’entoure de mystère (...). J’ai souvent demandé pourquoi ce
caractère nécessaire a été refusé à un seul art, au plus grand. Je parle de la
poésie”.
 
Réponse 265
B. le symbolisme.
Décadentisme ou décadisme, deux termes synonymes d’un troisième, plus
familier : “symbolisme”.
Ce mouvement entend prendre le contre-pied du naturalisme et du Parnasse,
mais, outre cette opposition, il se définit avant tout par son apport ; en effet,
il est à l’origine de trois changements importants que nous allons détailler.
Primo, la liberté du vers  : ne plus s’astreindre à une rime ou à un
décompte syllabique classique (c’est ce que font Jules Laforgue, Gustave
Kahn et aussi Rimbaud dans Une saison en enfer).
Secundo, la pureté de la poésie : Mallarmé.
Tertio, la révolution romantique et parnassienne.
Tout cela ressemble fort à des signes avant-coureurs de décadence. C’est du
moins le nom que les animateurs de cette école ont donné à leur mouvement
en fondant, notamment, un journal appelé Le Décadent.
C’est pour éviter toute connotation péjorative que Jean Moréas inventa le
terme “symbolisme”.
 
Réponse 266
A. beaucoup de choses, et pas mal d’auteurs dans différents genres  :
comédies de mœurs, d’intrigue, théâtre naturaliste et symboliste.
L’ère du romantisme est passée (à quelques exceptions près (Rostand et son
Cyrano). Le théâtre, lui aussi, évolue et connaît des auteurs de qualité dans
des genres différents : Victorien Sardou (Madame Sans-Gêne ou La Tosca)
ou, plus célèbre encore, Eugène Labiche (Le Voyage de monsieur
Perrichon, satire des mœurs bourgeoises), tous deux auteurs de comédies
d’intrigue.
En ce qui concerne la comédie de mœurs, retenons le nom d’Emile Augier
et, pour le théâtre réaliste, celui d’Henry Becque avec son chef-d’œuvre
Les Corbeaux. Enfin, le théâtre symboliste est fièrement représenté par
Maeterlinck avec Pelléas et Mélisande ou encore L’Oiseau bleu quoique
cette dernière pièce date déjà de 1909.
 
Réponse 267
C. Prix Nobel.
L’œuvre d’Anatole France est couronnée par le prix Nobel en 1921. Après
cela, il connaît une longue période creuse pendant laquelle les surréalistes
ne ménagent pas leurs critiques.
Il s’essaie à la poésie, au théâtre, à l’essai, mais le succès lui vient grâce aux
romans  : Thaïs, Le Lys rouge, L’Histoire Contemporaine avec ses quatre
volumes dont Le Mannequin d’osier et L’Anneau d’améthyste. Lors de
l’affaire Dreyfus, il se range à gauche, aux côtés de Zola. Par la suite, il
devient académicien.
 
Réponse 268
B. Maurice Barrès, Paul Bourget, Anatole France, Romain Rolland
réagissent contre l’école naturaliste.
Ils ne réagirent pas tous de la même manière.
Les romanciers, en général, refusent de se limiter à peindre la vie en
tranches.
Maurice Barrès (Les Déracinés) et Paul Bourget (Le Disciple) par
exemple, se servent de leur talent pour défendre les valeurs morales et
religieuses, devenant ainsi les modèles de la société bourgeoise. Anatole
France (L’histoire Contemporaine) et Romain Rolland (Jean-Christophe),
pour leur part, défendent les valeurs sociales et adhèrent davantage aux
valeurs de la gauche (affaire Dreyfus), prônant la liberté et encourageant la
révolution sociale.
Les écrivains s’engagent donc dans les conflits d’idées. Certains se tiennent
à l’écart sans renouer pour autant avec le naturalisme : Alain-Fournier (Le
Grand Meaulnes), Valéry Larbaud (Fermina Marquez) ou Pierre Loti
(Pêcheur d’Islande).
 
Réponse 269
C. aux voyages.
Valéry Larbaud est un auteur de romans attachant (Fermina Marquez et
surtout le Journal d’A.O. Barnabooth qui conte l’histoire d’un milliardaire
parcourant le monde à la recherche d’une raison de vivre), mais a également
écrit des poésies.
Il passe sa jeunesse à voyager, se forgeant des souvenirs qu’il évoque
ensuite dans sa poésie. On lui doit les merveilleux versets de Images,
poème dans lequel il se souvient de trois femmes aperçues au cours de ses
voyages, qu’il croit connaître mais qui, elles, ne le connaîtront jamais et ne
liront pas ses vers. Ou encore ce très beau epoème qu’il envoie à M.
Tournier de Zamble et qu’il intitule Europe.
 
Le 20e siècle

Réponse 270
B. vivace en Belgique (Verhaeren et Maeterlinck) et plus discret, mais
toujours présent, en France (Albert Samain ou Henri Régnier).
Le symbolisme ne meurt pas avec le siècle, même si, en France, cette
doctrine s’assagit (Henri Régnier ou Albert Samain en sont de bons
exemples). Au-delà des frontières de l’hexagone, deux auteurs
d’importance  : Maeterlinck et Verhaeren qui, en ce 20e siècle, ne
représentent plus l’école symboliste mais néo-symboliste.
Quant aux poètes comme Paul Fort ou la comtesse de Noailles, ils
renouent avec les tendances romantiques, laissant libre cours à leur élan
lyrique.
Péguy ou James sont, quant à eux, les chantres du lyrisme chrétien.
 
Réponse 271
B. ils ont tous deux produit d’autres œuvres.
Maeterlinck nous a laissé une œuvre théâtrale avec ses trois chefs-
d’œuvre : L’Oiseau bleu, Pelléas et Mélisande, La Princesse Maleine. Il est
le grand poète des Serres chaudes et des Douze Chansons, poèmes qui nous
font immanquablement penser à Verlaine par leur musi calité et leur
symbolique, leur discours sur le destin (La Sagesse et la Destinée ou Le
Trésor des humbles).
Il en va de même pour Verhaeren, auteur de Villes tentaculaires, des Soirs,
des Flamandes, des Moines, des Flambeaux noirs, des Campagnes
hallucinées, des Heures du soir... Poèmes dans lesquels il use du vers libre
et de symboles immédiatement intelligibles, sa poésie se distinguant par sa
puissance et son universalité.
Il est aussi auteur de pièces de théâtre (Le Cloître) en d’essais critiques
(Rembrandt).
 
Réponse 272
C. Georges Rodenbach.
Benjamin Péret sera l’un des premiers compagnon d’André Breton dans le
mouvement surréaliste. Il dirigera avec celui-ci la revue du groupe, la
Révolution surréaliste.
Henri Michaux ne peut, lui non plus, être classé parmi les poètes
symbolistes, ne faisant partie d’aucune école. Nous en reparlerons plus tard.
Le “quatrième mousquetaire” symboliste belge se nomme Georges
Rodenbach. Il fonde avec Verhaeren la revue la Jeune Belgique. Auteur de
la Jeunesse blanche (1886), il s’impose comme un maître du nouveau
symbolisme. Il s’installe à Paris (venant de Bruxelles où il avait entreprit
une carrière de juriste), collabore aux meilleures revues françaises. Il se lie
d’amitié avec Mallarmé qui ne tarissait d’éloges à son égard  : “Monsieur
Rodenbach est un des plus absolus et des plus précieux artistes que je
sache. Son art est à la fois le plus subtil et le plus précis. Je le compare aux
dentelles et aux orfèvreries des Flandres”.
Outre ses recueils (le Règne du silence, le Miroir du ciel natal), il est encore
l’auteur de romans évoquants son amour des paysages flamands aux canaux
traquilles et aux villes assoupies ; ainsi le très beau Bruges-la-morte.
Ce grand auteur est mort à Paris en 1908.
 
Réponse 273
B. Charles Péguy.
Paul Fort était un poète au lyrisme simple et personnel. James est
également un chantre de la chrétienté mais c’est Charles Péguy qui écrit La
Tapisserie de Notre-Dame.
Péguy est animé d’un idéalisme double  : civique (qui s’oppose à la
politique - il le prouve lors de la fameuse affaire Dreyfus -) et religieux (il
souhaite une Eglise pour tous et ne se prive pas de critiquer les pompes de
l’Eglise au détriment d’une simplicité nue). Sa poésie est presqu’oratoire :

Comme elle avait gardé les moutons


à Nanterre
On la mit à garder un bien autre
troupeau,
La plus énorme horde où le loup et
l’agneau
Aient jamais confondu leur commune
misère
(La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc)
 
 
Cette largesse du vers donne une vigueur et un rythme particuliers, pesants,
obsédants. Les images superbes rendent ces poèmes sublimes.
 
Réponse 274
B. Charles Van Lerberghe.
Encore un Belge !
Poète d’une douceur extrême, presque féminine. La Chanson d’Eve est son
chef-d’œuvre  ; grâce à lui, il devient l’un des plus grands symbolistes
belges. C’est Van Lerberghe lui-même qui a le mieux défini sa pièce
maîtresse en la qualifiant de “brouillard de lumière”  ; c’est d’ailleurs
exactement l’impression qu’on en a. Dans ce poème, il retrace la légende
d’Eve s’éveillant à l’amour et au monde. Vient ensuite une série de Chants
dans lesquels tout est émerveillement et ineffable poésie.
Le prix Nobel couronne son œuvre en 1911 ; il a 49 ans.
 
Réponse 275
A. Alcools.
La Jeune Parque est un recueil de poèmes de Valéry et le Cimetière marin,
qui en est extrait, est son poème le plus célèbre.
Apollinaire, le plus grand poète du 20e siècle, sa démarche est celle d’un
novateur ou, plus simplement, d’un grand créateur.
Alcools est son recueil le plus important car on y retrouve tous les thèmes
chers à l’auteur  : états d’âme, saison de l’âme, amour mal vécu (l’éternel
Mal Aimé), idéalisation de la femme, mélancolie, regret du temps (qu’il
compare à l’eau qui coule sous le pont Mirabeau).
Tous ses textes émeuvent le lecteur jusqu’au plus profond de l’âme. Les
thèmes sont franchement romantiques mais, cela mis à part, Apollinaire est
essentiellement moderniste. Il rompt complètement avec tout ce qui
précède ; il libère le vers de toute ponctuation ; bien avant les surréalistes, il
s’essaie aux associations d’idée (“Mon verre s’est brisé comme un éclat de
rire” ou “Sa robe et ces roses ont les mêmes boutons”)  ; il se sert de sa
dictée intérieure, pratique un véritable cubisme poétique, dessine avec les
lettres (Calligrammes, un autre recueil).
Ses plus beaux poèmes : Zone, Le Voyageur, La chanson du Mal-Aimé, sans
oublier La Jolie Rousse, ses Poèmes à Lou.
 
Réponse 276
B. philosophe.
Poète devant l’éternel, auteur de chefs-d’œuvre de la poésie moderne
comme le Cimetière marin (“La mer, la mer, toujours recommencée”),
Ebauche d’un serpent (“Soleil  ! Soleil  ! Faute éclatante”), il n’en est pas
moins philosophe. On le sait moins.
Il s’interroge sur l’interaction entre l’intelligence et la création artistique.
Dans son Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, il n’aurait pu
trouver de meilleur exemple que celui d’un artiste doublé d’un ingénieur ! Il
rédige encore plusieurs essais qui sont autant de réflexions sur l’homme et
sur l’art.
 
Réponse 277
A. Cendrars.
Max Jacob était proche d’Apollinaire dans ses recherches esthétiques  ;
quant à Ségalen, la confusion était possible car lui aussi était un grand
voyageur - sa poésie en témoigne - mais c’est bel et bien Blaise Cendrars,
ce poète ami d’Apollinaire, émerveillé par son génie, n’hésitant pas à le
rappeler :

Pardonnez-moi de ne plus savoir l’ancien jeu


des vers
Comme dit Guillaume Apollinaire
(La prose du Transsibérien)

Ses poèmes sont des carnets de voyage, des photos, des souvenirs
recueillis par un authentique aventurier. Il perd un bras pendant la première
guerre mondiale, abandonne la poésie pour le roman (Moravagine, L’Or) et
ses récits autobiographiques (La Main coupée, L’Homme foudroyé).
Il ne fait partie d’aucune école ; il fixe la vie en poésie (ou la poésie de la
vie) ; il ne s’intéresse ni aux rimes ni au style, ne crée aucune image mais
transcrit immédiatement ses sensations, ses sentiments, les images aperçues.
La poésie de Cendrars possède cette qualité rare d’être en prise directe sur
l’existence !
 
Réponse 278
C. Feydeau et Courteline.
Claudel n’est pas à proprement parler un auteur de farce.
Quant à Octave Mirbeau, il fait partie des auteurs dramatiques du début du
siècle et écrit, entre autres, Les affaires sont les affaires, comédie
dramatique qui dépeint un Turcaret moderne : Isidore Lechat.
Henry Bataille et Henry Bernstein sont tous deux dramaturges de l’amour,
Bataille avec La Marche nuptiale, La Vierge folle, et Bernstein avec La
Griffe ou Le Voleur.
Les deux grands comiques sont évidemment Feydeau et Courteline.
Ce dernier est l’auteur de Boubouroche, mais aussi de La Paix chez soi, La
Peur des coups, Monsieur Badin,
Messieurs les ronds-de-cuir. Autant de comédies truculentes d’une rare
puissance comique.
Georges Feydeau et son Tailleur pour dames, Monsieur chasse, La Dame
de chez Maxim’s, Feu la mère de Madame, Mais n’te promène donc pas
toute nue... est, lui aussi, un comique de grande classe qui va plus loin
encore que Courteline, car, malgré la truculence bouffonne de ses pièces, il
les truffe de données psychologiques qui nous autorisent à le comparer au
Molière des Fourberies de Scapin.
Ajoutons encore à ce tandem comique Tristan Bernard (Les Pieds nickelés,
Le Sexe fort, L’anglais tel qu’on le parle, etc...) et, bien sûr, Alfred Jarry.
 
Réponse 279
A. Ubu roi.
Le scandale des scandales. Père Ubu, bourgeois vaniteux, se transforme en
roi et tourne en dérision toutes les formes de pouvoir politique et social.
L’unique ambition du personnage : devenir riche, tuer tout le monde et s’en
aller.
Tous les amis de Jarry l’aident à monter son spectacle  : Bonnard et
Lautrec peignent les décors, Claude Terrasse (qui avait composé la
musique originale du spectacle) se met au piano, Gémier et Louise France
supervisent les répétitions au théâtre de l’Œuvre.
Le jour de la première, tous les critiques importants sont dans la salle. Jules
Renard et Courteline sont là aussi.
La pièce fait scandale tant tout y est extravagant : les mots sont déformés
(“orneilles” pour “oreilles”, “merdre” pour...), les calembours sont grossiers
(“le combat des Voraces contre les Coriaces”), le personnage semble sorti
d’un guignol. Les spectateurs sont scandalisés, les critiques aussi ; seul un
journaliste vante le spectacle dans un article de L’Echo de Paris  ; il est
licencié le lendemain.
En fait, Jarry a écrit Ubu roi alors qu’il avait quinze ans  ; une farce
d’étudiant, en somme, et tout à la fois une satire perverse et sévère de la
société.
Ubu, c’est aussi un peu Jarry lui-même, un personnage absurde et trivial,
éternel adolescent révolté contre la bêtise du monde adulte.
Cette pièce avant-gardiste finit par obtenir du succès et exerce une influence
certaine sur le mouvement surréaliste.
 
Réponse 280
C. Paul Claudel.
Claudel est un phénomène. Après une enfance bourgeoise, il fait des études
qu’il réussit sans problèmes, découvre Rimbaud et Verlaine, a la révélation
de la foi catholique un 25 décembre à Notre-Dame, mène une carrière
diplomatique (New York, Boston, Shangaï...)
Ses premières œuvres datent de 1889 et sont encore marquées par le
symbolisme (Tête d’or, La Ville). Mais on y décèle déjà les thèmes chers à
Claudel : désespoir de l’homme privé de la foi, échec de la vie sans Dieu et
retour à la sérénité de l’âme grâce à la prière.
Claudel voyage d’un poste diplomatique à l’autre, en compagnie d’auteurs
qu’il ne quitte pas : Shakespeare, les tragédies grecques, la Bible sont ses
sources d’inspiration et sont aussi importantes que ses voyages.
C’est à Boston qu’il écrit L’Echange ; viennent ensuite Le Partage de midi,
L’Annonce faite à Marie, L’Otage, Le Pain dur, Le Père humilié et son
chef-d’œuvre : Le Soulier de satin.
Ses activités débordantes, administratives et littéraires, lui laissent malgré
tout le temps de fonder un foyer ; il connaît une vie de famille harmonieuse,
sort enviable peu courant chez les poètes.
 
Réponse 281
C. en versets.
Il n’a écrit ni en vers, ni en prose. Pourtant, comme disait Molière, “si nous
ne parlons pas en vers, nous faisons nécessairement de la prose”. Claudel
invente un rythme plus ample et plus souple : le verset.
Ce verset claudélien n’est pas une strophe de poème  ; il se rapproche
davantage de la phrase en prose en respectant exactement le rythme de la
respiration ; il semble qu’il ait été écrit pour être lu à voix haute. C’est en
effet à l’audition que le verbe claudélien prend toute sa valeur.
Voyez plutôt cet extrait du poème Faible Verlaine où il nous parle de
Verlaine dans sa prison de Mons :

L’intérieur où il est de ce lieu qui le préserve du


danger
De ce château par qui toute la misère humaine
est épongée.
Pénétré de douleur et de sang comme le linge de
la Véronique !

Réponse 282
C. le narrateur.
Swann était un voisin de Proust à Combray et c’est son histoire que relate
Un amour de Swann. Un jeune homme distingué, passionné d’art, s’éprend
d’Odette. Ce qu’il éprouve pour elle, c’est un désir physique mêlé
d’émotions artistiques. Cet amour n’aboutira pas et Swann estimera avoir
perdu son temps.
Charlus est une figure troublante de la littérature. Homosexuel, il ne
s’intéresse qu’à des personnages vils ou médiocres. Proust va jusqu’à la
caricature.
Les lieux décrits dans ses romans sont les lieux de son enfance (Combray) ;
les personnages sont ceux qui l’ont entouré durant sa jeunesse (sa tante
Léonie, Françoise, la cuisinière...). D’autres ressemblances existent  : le
narrateur (à l’instar de Proust) découvre l’art à Venise.
Un seul point ne concorde pas  : l’homosexualité. Proust n’était pas
explicitement homosexuel puisqu’il a connu plusieurs aventures féminines.
 
Réponse 283
B. Saint-John Perse.
Rainer Maria Rilke est un merveilleux poète allemand du début du siècle,
auteur des très belles Lettres à un jeune poète.
Considéré, à juste titre, comme un des plus grands poètes de la langue avec
Claudel et Ségalen, Saint-John Perse nous laisse une œuvre sans égal,
animée par un souffle et un mouvement extraordinaires :

C’étaient de très grands vents sur la Terre des hommes, de très grands
vents en marche, parmi nous ; (...)

Son œuvre apparaît comme une sorte de mythe où il sacralise le monde, le


côté grandiose est encore accentué par la longueur des phrases (véritables
périodes oratoires) montrant l’unité et la plénitude de l’univers qu’il célèbre
véritablement.
La plupart de ses narrations font allusion au passé  ; l’auteur, en effet, y
emploie systématiquement l’imparfait, le passé simple (c’étaient...)  ; il
utilise aussi les mots dans leur sens premier, forçant ainsi le lecteur à faire
de l’étymologie et à se souvenir des origines de la langue. Il nie ainsi
l’avenir, voire le présent qui ne saurait être qu’en fonction du passé.
Outre cette démarche intellectuelle, l’œuvre de Saint-John Perse est
sensible, émouvante, d’une beauté à couper le souffle.
Il obtient le prix Nobel de Littérature en 1960.
 
Réponse 284
C. ce mot a été choisi arbitrairement en glissant un coupe-papier entre
les pages d’un dictionnaire.
C’est ce que raconte l’histoire. Cette légende véritable (ou véritable
légende) correspond bien à l’état d’esprit des dadaïstes.
Par ce borborygme, les dadaïstes exprimaient assez clairement leur désir de
se moquer de tout. Ils ne faisaient plus confiance qu’au hasard et à
l’automatisme. Une seule devise : s’amuser !
S’amuser par exemple à mettre des moustaches à la Joconde  ; toutes les
folies sont bonnes pourvu qu’elles rompent avec la culture (ou la morale)
passéiste. Parmi ces dadaïstes : Max Ernst, de Chirico, Klee.
Le mouvement, né en Suisse sous l’impulsion de Tzara, émigre à Paris où
les dadaïstes rencontrent Breton, Picasso, Eluard, Aragon qui feront
évoluer ce mouvement en révolution artistique : le surréalisme.
 
Réponse 285
C. Apollinaire.
Chose étonnante car Apollinaire est mort en 1918 et le surréalisme passe à
l’action dans les années 20 ; c’est pourtant lui qui invente le terme.
Ce merveilleux magicien des mots est le premier qui qualifie une de ses
farces (Les Mamelles de Tirésias) de surréaliste !
Il n’est pourtant pas à l’origine du mouvement. Rimbaud, déjà, avait une
démarche surréaliste et c’est lui qui donne au mouvement sa première
impulsion. Car le surréalisme était une révolte contre la société, l’art et la
morale.
Historiquement, le courant est fondé par André Breton en 1924, mais Ubu
roi de Jarry, en 1888, n’était-il pas déjà surréaliste au plein sens du terme ?
Le surréalisme, en effet, est une réaction contre le réalisme, simplement.
Freud n’y est pas étranger lorsqu’il démontre que la personnalité est régie
par le conscient et le subconscient. Les surréalistes se fondent sur ses
découvertes.
 
Réponse 286
A. Eluard, Aragon, Desnos, Leiris,...
Tous les autres poètes cités dans la question se situent en marge du
mouvement surréaliste  : Saint-John Perse, Milosz (Oscar Vladislas de
Lubicz), auteur de nombreuses poésies et d’un drame inspiré de Don Juan,
Miguel Mañara, Supervielle qui s’est défendu d’appartenir à ce
mouvement, même si sa poésie était proche de celle d’Eluard, Reverdy
également (Les Epaves du ciel, Le Livre de mon bord).
Le groupe surréaliste se composait en fait d’Eluard, d’Aragon, de Leiris,
au début en tout cas.
Eluard (Capitale de la douleur  ; L’Amour, la poésie ; La Rose publique ;
Les Yeux fertiles) comme Aragon (Le Mouvement perpétuel, Traité de style)
se situent à la frontière imprécise du monde réel et du monde du rêve
(surréalisme)  ; tous deux évolueront vers une poésie plus engagée et
s’écarteront de l’inspiration spontanée. La poésie d’Eluard chantera
l’amour, la liberté  ; celle d’Aragon s’engagera politiquement, saluant
notamment la révolution bolchevique (Hourra l’Oural).
 
Réponse 287
B. Michaux.
Plume est une sorte de Pierrot terrestre. Personnage d’une poésie sans
borne, à qui le monde apparaît comme bien étrange.
Ce monde est, en effet, d’une cruauté rare vis-à-vis du personnage (Plume
voyage, Plume au restaurant, Plume avait un peu mal au doigt, etc.)
Michaux est un écrivain discret qui refuse de se mêler aux écoles littéraires.
C’est en quelque sorte un voyageur, un expérimentateur. Il est passé d’un
continent à l’autre, sur terre et dans son imagination et nous écrit toujours
“d’un pays lointain” : d’Equateur ou “de Grande Garabagne”, ou encore de
son “Lointain intérieur”. Explorateur de l’étrange, il découvre aussi le
monde psychique à l’aide de la drogue (mescaline).
Il expérimente aussi dans le domaine du langage : son écriture est à la fois
froide, précise, lyrique, humoristique, à nulle autre pareille.
 
Réponse 288
B. Icare.
Icare, dans le roman Le Vol d’Icare, est la création d’un auteur (“Hubert
Lubert, romancier de profession, de vocation et même d’un certain renom”).
M. Lubert venait donc d’entamer un roman quand, après qu’il ait rédigé une
dizaine de pages, son personnage principal (Icare) disparut. S’était-il
envolé  ? Il n’y aurait là rien d’étonnant. Où l’aurait-on dérobé  ? Hubert
Lubert penche davantage pour cette solution.
Ce personnage, sans passé, sans vêtements, sans amis erre dans Paris et
rencontre sa première amie “L.N.” ; il connaît, dans la capitale, toutes sortes
d’aventures rocambolesques, ce personnage en quête d’auteur !
Queneau, est aussi l’auteur de l’inénarrable Zazie dans le métro, des
Exercices de styles et de bien d’autres œuvres significatives où il apparaît
nettement qu’il a conservé de son adhésion au mouvement surréaliste le
goût de malaxer impitoyablement les mots et les phrases.
 
Réponse 289
B. Le Diable au corps et Le Bal du comte d’Orgel.
Les deux premiers titres sont d’André Gide  ; les deux derniers sont de
Proust.
Raymond Radiguet est un auteur qui aurait pu passer complètement
inaperçu : il a peu écrit et peu vécu. Pourtant, il figure dans tous les manuels
d’histoire de la littérature.
Très tôt, il est pris par une véritable rage de lire ; il dévore les écrivains du
17e et du 18e. Il se passionne pour la Princesse de Clèves  ; il lit Proust,
Rimbaud, Stendhal, Verlaine, Mallarmé, Lautréamont, etc.
Il écrit ses premiers poèmes, travaille dans différents journaux, fréquente les
cercles littéraires, rencontre Apollinaire (avec qui le courant ne passe pas)
et Max Jacob (avec qui il passe mieux) ; il travaille un temps aux côtés de
Cocteau avec qui il monte un opéra-comique sur une musique de Satie !
Il publie son premier recueil de poèmes Les Joues en feu, et plus tard, son
roman Le Diable au corps, édité chez Grasset qui lui promet une rente de
quinze mille francs mensuels. Le livre connaît un succès retentissant, de
même d’ailleurs que Le Bal du comte d’Orgel. Ces deux romans
s’inscrivent tout à fait dans la lignée du roman classique français.
 
Réponse 290
B. Gide.
N.R.F.  : trois initiales désormais célèbres qui sont aujourd’hui associées
aux prestigieuses éditions Gallimard. Gide fonde la N.R.F. avec Jacques
Coppeau, Jean Schlumberger et Henri Ghéon.
Malraux dit de lui qu’il est le “contemporain capital”. Il est vrai qu’il a
exercé une influence considérable sur la littérature française de l’entre-
deux-guerres.
En tant que fondateur de la N.R.F., il se consacre à la diffusion et à la
recherche de nouveaux talents  : il révèle ainsi Dostoïevski, Kafka et bien
d’autres encore. La fonction de la Nouvelle Revue Française était de faire
des notes de lecture et de ne pas négliger la publications d’œuvres inédites
(romans, poèmes ou essais).
 
Réponse 291
C. Le Livre de Monelle.
Le Livre de Monelle est un très beau poème en prose écrit par Marcel
Schwob (1867-1905) ; les deux autres œuvres sont d’André Gide.
S’il nous a laissé des écrits de jeunesse (Les Cahiers d’André Walter), le
vrai Gide commence avec Les Nourritures terrestres, hymne à la beauté en
même temps que traité d’éducation. Nathanaël reçoit des conseils de
sagesse, presque comme Nietzsche les distillait dans Ainsi parlait
Zarathoustra.
Gide est également auteur de soties : Paludes (qui est une satire du milieux
parisien)  ; il y a aussi le Gide autobiographique de la Porte étroite (où il
restitue le climat de son adolescence et dont Alissa, l’héroïne, n’est autre
que sa cousine, qu’il épousera plus tard) ; sans oublier le Gide romanesque
des Caves du Vatican, Les Faux-Monnayeurs  ; le Gide encore de La
Symphonie pastorale ; finalement, le Gide engagé de Retour d’U.R.S.S. ou
de Voyage au Congo.
L’ensemble de son œuvre est couronné en 1942 par le prix Nobel de
Littérature.
 
Réponse 292
C. une vaste chronique en plus de 20 volumes.
C’est l’apport le plus considérable de Romains à la littérature.
L’idée maîtresse qui guide sa carrière est l’unanimisme (l’individu est
solidaire de la collectivité).
Les Hommes de bonne volonté (27 volumes) est une entreprise à laquelle il
consacre quinze années de sa vie (de 1932 à 1947). C’est une vaste épopée
mêlant l’histoire à la fiction, dépeignant des caractères individuels à travers
les désordres de la France, entre 1908 et 1933 ; c’est aussi un compte-rendu
des différentes facettes de la société, des idéologies, de l’existence en
général.
Cette œuvre présente quelque six cents personnages plus ou moins
reconnaissables, dont une quarantaine occupent un rôle de premier plan. Il
décrit ainsi les milieux universitaires, politiques, ecclésiastiques, financiers,
etc...
Il existe d’autres chroniques du même style  : Roger Martin du Gard
propose en effet huit volumes des Thibault ; Georges Duhamel présente dix
volumes qui retracent, quant à eux, la Chronique des Pasquier qui, comme
les Thibault, narre les conflits de génération d’une famille bouleversée par
la guerre.
 
Réponse 293
A. Montherlant.
Très jeune, Henry de Montherlant parcourt l’Espagne où il s’initie à la
tauromachie  ; durant la première guerre il est gravement blessé  ; autant
d’expériences violentes qui expliquent en partie son œuvre.
Sa pensée se résume en ces termes : l’individu se réalise dans l’action, dans
l’exploit physique et sportif ; il lui faut affirmer sa force.
Dans Les Bestiaires, il utilise le thème de la corrida ; La Relève du matin est
un hymne à la gloire du collège ; Les Olympiques sont un chant de gloire au
sport ; Chant funèbre pour les morts de Verdun est un élan patriotique.
Montherlant est encore l’auteur d’une œuvre romanesque, Les Célibataires,
Les Jeunes Filles.
C’est toutefois au théâtre qu’il réalise le mieux son talent : L’Exil, Pasiphaé
et, plus tard, La Reine morte, La ville dont le prince est un enfant, Port-
Royal, Le Cardinal d’Espagne, etc.
 
Réponse 294
B. Giraudoux.
Plus que romancier ou dramaturge, Cocteau est avant tout poète. Parmi ses
romans, retenons Les Enfants terribles et Le Potomak qui, outre la prose,
rassemblent des dessins et des poésies.
Côté théâtre, il replace dans un contexte actuel les mythes anciens  : La
Machine infernale, Les Parents terribles, L’Aigle à deux têtes.
Ces thèmes mythiques se retrouvent dans son œuvre cinématographique  :
La Belle et la Bête, Orphée, L’Eternel Retour...
Mauriac écrit aussi pour le théâtre, une production qu’on connait sans
doute moins bien  : Asmodée, Les Mal Aimés et Le Feu sur la terre. Il est
surtout un grand romancier  : Thérèse Desqueyroux, Génitrix, Le Nœud de
vipères, Le Sagouin, Un adolescent d’autrefois, etc.
Imprégnés d’une foi brûlante, ses romans sont, la plupart du temps, les
récits des crises psychologiques de personnages complexes, dont la
personnalité est décortiquée dans les moindres détails.
Mauriac situe ses romans en province (lieu propice à la naissance des
crises), sur fond des pins de ses Landes natales.
Vers 1936, il entame une carrière de journaliste engagé contre le
franquisme, d’abord, puis la guerre d’Algérie... Il est élu prix Nobel de
Littérature en 1952. Enfin, Giraudoux réussit sur les deux tableaux : roman
et théâtre.
Ses romans sont d’inspiration poétique ou fantaisiste  ; les intrigues sont
ténues ; les personnages, attachants : Suzanne et le Pacifique est une sorte
de Robinson au féminin qui recourt à son monde intérieur pour peupler son
île vierge. D’autres romans, comme sa trilogie Siegfried et le Limousin,
Bella et Eglantine, sont d’inspiration politique : Siegfried relate la guerre et
le déchirement de deux nations.
Au théâtre, Giraudoux est extrêmement varié  : d’Ondine à La Guerre de
Troie n’aura pas lieu ou d’Electre à La Folle de Chaillot.
 
Réponse 295
B. Colette.
La production littéraire de Simone de Beauvoir date principalement d’après
1945.
Céline n’a rien d’une romancière. Cet auteur se nomme en fait Louis-
Ferdinand Destouches et reste surtout célèbre pour son audace littéraire
dans Voyage au bout de la Nuit, sorte de tableau de sa génération,
réquisitoire contre les injustices sociales narré sous une forme quasiment
autobiographique.
C’est donc Colette qui est cette romancière, la seule femme capable de
s’imposer dans ce milieu masculin. Si ses quatre premiers romans (intitulés
Claudine) sont signés Willy, c’est parce que son mari (qu’elle quittera plus
tard), Henry Gauthier-Villars (Willy), l’oblige à signer de son nom. Elle
racontera ces années de séquestration trente ans plus tard, dans Mes
apprentissages.
Elle décrit merveilleusement l’âme féminine aux prises avec le monde des
hommes. Elle dépeint le trouble de la femme mûre face à l’adolescence (Le
Blé en herbe), face au machisme (La Naissance du jour, Chéri et La Fin de
Chéri). Elle est encore un merveilleux peintre animalier. Pour elle, les chats,
les chiens étaient presque humains (La Chatte)  ; elle chante la nature (La
Retraite sentimentale, Les Vrilles de la vigne, Sido, etc.).
 
Réponse 296
C. Giono.
Charles Ferdinand Ramuz défend le retour à la vie naturelle, comme l’a fait
Colette.
Giono, auteur des trois romans cités dans la question (Regain, Les Vraies
Richesses et Le Hussard sur le toit), peint un monde relativement primitif.
C’est un utopiste dont la pensée se résume en une sorte de croyance en la
plénitude de la vie, Dieu étant partout. Ce panthéisme est sans doute
tellement convaincant que ses disciples intellectuels lui vouent une sorte de
culte et sont amenés à faire le déplacement jusqu’à Manosque pour venir
écouter ce fils de cordonnier.
Profondément antimilitariste, il fait de la politique dans les années 1938-39,
ce qui le mena en prison pour quelques semaines. Après sa libération, il
s’oriente davantage vers des récits romanesques (Le Hussard sur le toit).
 
Réponse 297
C. Dialogues des carmélites.
C’est le testament spirituel de Bernanos.
Le sujet des Dialogues des carmélites est un épisode de l’histoire (comme
pour le Port-Royal de Montherlant )  ; la condamnation et l’exécution de
seize carmélites de Compiègne en 1794. L’héroïne, sœur Blanche de La
Force, entre au couvent, habitée par une peur qui ne fait que grandir face
aux menaces de la Révolution. Blanche n’arrivera à se libérer de cette peur
qu’en gravissant les marches de l’échafaud.
Cette pièce a été adaptée pour le cinéma et a souvent été représentée au
théâtre.
Pour le reste, son œuvre est celle du pamphlétaire que nous évoquions dans
la question : dans Les Grands Cimetières sous la lune, il s’élève contre le
franquisme en Espagne  ; il laisse encore de nombreux essais politiques et
des romans dont le Journal d’un curé de campagne.
 
Réponse 298
B. obsession du mal.
“La foi chez Julien Green est un fil tendu sur un abîme d’horreurs.” (J.-L.
Ezine)
Nous avons affaire à un auteur croyant, les sujets de ses romans sont là pour
le confirmer : comme chez Mauriac, il traite presque toujours de l’éternel
conflit de la chair et de l’esprit, du corps et de la spiritualité.
Julien Green naît en France mais est d’origine anglicane, né de parents
américains. Il se convertit au catholicisme mais reste marqué par le
puritanisme.
Cette empreinte transparaît dans ses romans, trahie surtout par son
obsession de l’horreur  : Mont Cinère raconte comment deux femmes
arrivent au crime par avarice  ; Adrienne Mesurat montre une misère
sexuelle qui conduit également à l’assassinat  ; Le Léviathan expose un
crime et un suicide qui sont la conséquence d’une fatalité lourde, mais
incontournable.
C’est encore la solitude qu’il expose dans Chaque homme dans sa nuit.
 
Réponse 299
A. André Malraux.
Après ses études, Malraux accompagne en Asie (Cambodge) une mission
archéologique. De ce périple, il rapporte des réflexions qu’il consigne dans
Les Conquérants, La Voie royale et La Condition humaine. Ces trois
romans, écrits sur fond de révolution chinoise, expriment l’angoisse de la
mort qui ne peut se transcender que par l’héroïsme révolutionnaire. C’est
une réflexion sur la condition de l’homme et sur son existence. En cela, il
préfigure Camus, Sartre et le mouvement existentialiste.
Au cours de ses voyages en Asie, il s’initie à la politique, s’engage
personnellement contre toutes formes de fascisme  : il se rend en U.R.S.S.
pour assister au Congrès des écrivains soviétiques, et à Berlin (accompagné
d’André Gide) pour défendre les accusés communistes mêlés à l’incendie
du Reichstag. Cette expérience berlinoise lui inspire Le Temps du mépris. Il
reprend d’ailleurs ce thème dans L’Espoir, où il prend parti pour les
Républicains espagnols.
Pendant la guerre, il s’engage dans les blindés mais, blessé, devient chef
dans la résistance (Les Noyers de l’Altenburg).
 
Réponse 300
C. ministre de la Culture.
La dénomination exacte de sa fonction était Ministre d’Etat, chargé des
Affaires Culturelles. Malraux occupe ce poste de 1959 à 1969. C’est lui qui
crée les maisons de la culture en province. Il fait également beaucoup pour
améliorer l’image de marque de la France à l’étranger. Il accomplit en outre
un important travail en matière de restauration des monuments et sites
historiques.
 
Réponse 301
B. des romans relatant un noble idéal humain.
Outre l’aspect roman d’aventure, l’œuvre de Saint-Exupéry vaut surtout par
l’idéal qu’elle propose.
Il était en effet opposé à toute connaissance livresque et à la maudite
logique qui explique et démontre tout. L’important, pour lui, c’était l’action
qui permet à chacun de prendre part à une œuvre utile. Pour sa part, il a
choisi l’aviation (pilote, responsable du courrier - Terre des hommes).
Son style, précis, parfois elliptique dans les narrations, devient lyrique dans
les méditations.
Dans une toute dernière lettre, Saint-Exupéry écrivait :

Je fais la guerre le plus profondément possible... Si je suis descendu, je


ne regretterai rien.

Il ne reviendra jamais de sa mission de reconnaissance au-dessus de la


Méditerranée du 31 juillet 1944.
 
Réponse 302
C. Henri Bosco.
Henri Bosco n’a pas écrit pour le théâtre. Ses premiers romans n’intéressent
personne (L’Ane Culotte, Le Jardin d’Hyacinthe)  ; il obtient cependant le
prix Renaudot en 1946 pour Le Mas Théotime. Viennent ensuite Malicroix,
Un rameau de la nuit, L’Antiquaire.
Achard, lui, écrit pour le théâtre  : Voulez-vous jouer avec moâ, comédie
dont l’action se situe dans le monde du cirque et qui lui rapporte son
premier succès. Après cela, son talent se confirme avec Jean de la Lune qui
triomphe au Champs-Elysées, puis La belle marinière, Pétrus, Domino,
Noix de coco. Après 1939, il fournit des pièces moins intéressantes.
Pagnol est également un dramaturge. Bien sûr, il est le merveilleux
narrateur de ses souvenirs d’enfance avec La Gloire de mon père, Le
Château de ma mère ou ses romans comme Jean de Florette et Manon des
sources. Mais c’est sa production théâtrale qui le porte au pinacle ; qui, en
effet, ne se souvient pas de Marius, Fanny et César, trilogie théâtrale où
l’auteur fait toute la démonstration de son immense talent.
Fort de son succès, Pagnol se tourne vers le cinéma, avec un égal bonheur.
 
Réponse 303
A. Sacha Guitry.
Edouard Bourdet était un peintre de mœurs satirique :
La Prisonnière, Vient de paraître, Le Sexe faible, Les Temps difficiles, etc.
Armand Salacrou n’est pas non plus l’exemple type du boulevardier  ; il
s’est essayé à différentes formes de théâtre et son œuvre, en ce domaine, est
considérable : comédie légère (Histoire de rire), farce dramatique (La terre
est ronde), tragédie sociale (Les Nuits de la colère), drame métaphysique
(Dieu le savait) et satire (Une femme libre, L’Inconnue d’Arras, etc.).
Sacha Guitry, quant à lui, se spécialise dans le boulevard.
A partir de 1915, il devient l’enfant chéri du public parisien.
L’esprit boulevardier consiste à construire une pièce à partir d’un argument
très mince et d’en agencer les péripéties le plus habilement possible,
truffant le tout de mot d’auteurs, de morceaux de bravoure pour les
comédiens, de boutades, de paradoxes, d’impertinences bien choisies, ce en
quoi Guitry est passé maître !
Si toutes ses pièces partagent le même esprit, les genres, parfois, diffèrent
quelque peu, passant de la comédie gaie (Faisons un rêve, Mon père avait
raison, Désiré, etc.) à des amusements historiques (Deburau, Jean de La
Fontaine, Mozart, etc.)
Gardons-nous encore d’oublier Le diable boiteux ainsi que les talents
cinématographiques de cet auteur.
 
Réponse 304
C. celle de théoricien du théâtre, bien qu’il ait expérimenté le métier
d’acteur et de metteur en scène.
Il a été metteur en scène et acteur de la seule pièce qu’il ait écrite, Les
Cenci, tragédie ayant pour thème l’inceste, une pièce qui a fait scandale.
Dans Le Théâtre et son double, il s’oppose à ce que le théâtre serve
exclusivement à divertir. Il souhaite, au contraire, qu’il soit un acte magique
et propose pour cela l’idée du théâtre de la cruauté ; il entend par là le sens
gnostique de tourbillon de vie qui dévore les ténèbres. Il veut que le
dramaturge provoque un état de transe collective. Il faut, d’après lui,
débarrasser le théâtre du dialogue qui, sous raison de logique, est
impuissant à exprimer le mystère de la vie. Il propose de le remplacer par
l’incantation, etc.
Son œuvre limite pas au Théâtre et son double, loin s’en faut.
Comme un Nerval ou un Nietzsche, il s’ est lancé dans une quête
perpétuelle, si obsédante qu’il en consume son existence et sa raison.
Soigné à diverses reprises pour une maladie nerveuse inexpliquée qui le
prive de sa sa liberté de pensée et d’action, il publie des recueils de poèmes
(Tric-trac du ciel) et d’autres livres : Correspondance avec Jacques Rivière,
L’Ombilic des limbes, Le Pèse-nerfs, L’Art et la Mort.
 
Réponse 305
C. Antigone.
Les deux autres pièces sont respectivement de Giraudoux (Electre - 1938)
et de Cocteau (Orphée - 1927)
L’Antigone d’Anouilh date de 1943, une pièce écrite, donc, sous
l’occupation. Cette pièce s’inspire de la mythologie grecque, racontant
l’épisode dramatique de la lutte fratricide entre Etéocle et Polynice. Le roi
Créon permet que la dépouille d’Etéocle soit ensevelie mais refuse la
sépulture à Polynice, décidant que son corps serait la proie des oiseaux et
des chiens. Leur sœur Antigone brave l’autorité royale, donnant à Polynice
la sépulture à laquelle elle estime qu’il a droit.
Anouilh faisait ainsi d’Antigone l’incarnation de la, résistance française vis-
à-vis des forces d’occupation. Cette œuvre fait partie des pièces noires
d’Anouilh, avec Eurydice et Roméo et Jeannette. Par opposition, il écrit
également des pièces dites “roses” : Le Bal des voleurs, Le Rendez-vous de
Senlis. Il est encore l’auteur du Voyageur sans bagage, de La Sauvage, etc.
Après la guerre, Anouilh se renouvelle  : La répétition ou l’Amour puni,
Pauvre Bitos, L’Hurluberlu, L’Alouette, Becket ou l’Honneur de Dieu,... et
beaucoup d’autres encore.
 
Réponse 306
B. c’est une doctrine philosophique basée sur l’existence humaine (par
opposition à son essence) : l’homme est responsable de son existence.
L’existentialisme s’oppose à l’essentialisme, et représente une doctrine
selon laquelle l’homme n’a ni essence ni nature, mais est un pur existant.
Ce courant est avant tout une réaction contre l’esprit d’abstraction, un effort
vers le concret.
L’homme n’est pas déterminé d’avance par son essence  ; il est libre et
responsable de son existence.
Le fondateur de cette doctrine philosophique est Sören Kierkegaard (1813-
1855), un penseur danois. Il oppose à la dialectique hégélienne de l’idée,
celle de la réalité de la vie individuelle.
 
Réponse 307
A. Sartre.
Le nom de Sartre est définitivement associé à l’existentialisme, un
mouvement auquel prendront part ultérieurement Simone de Beauvoir, sa
compagne, et Albert Camus.
C’est avec La Nausée que Jean-Paul Sartre unit l’existentialisme
philosophique à l’existentialisme littéraire. En effet, de la théorie abstraite
de Kierkegaard (et de quelques autres comme Karl Jaspers et Martin
Heidegger), l’existentialisme devient une expérience concrète. Il s’exprime
chez Sartre, non seulement au travers de ses ouvrages purement
philosophiques, mais aussi, et surtout, dans ses romans et pièces de théâtre.
L’existentialisme est un effort vers le concret  ; il privilégie en effet les
situations tangibles (l’homme dans sa quotidienneté) et les expériences
affectives qui en découlent (la solitude, le désespoir, l’angoisse, la nausée).
Roquentin, le héros de la Nausée, vit son existence à travers une réaction
affective, et non pas en fonction de la logique  : il se crée au fil des
situations, lâche ou courageux, travailleur ou paresseux... Plus de
déterminisme, plus de destin, plus d’essence.
 
Réponse 308
C. oui : Les chemins de la liberté et quelques autres.
L’Etre et le Néant est un des ouvrages (au même titre que L’Imagination ou
Esquisse d’une théorie des émotions, etc.) dans lequel Sartre expose les
éléments de sa propre doctrine ; en revanche, Les Mains sales, Huis clos, La
Putain respectueuse, Les Séquestrés d’Altona, Les Mouches sont des pièces
de théâtre.
Ses romans et nouvelles sont avant tout La Nausée, Les chemins de la
liberté, Le Mur (recueil de nouvelles).
Dans ses romans, on retrouve la même volonté de concrétiser l’idéologie.
Roquentin, de la Nausée ou Mathieu, des Chemins de la liberté, découvrent
la même absurdité du monde de l’en-soi par rapport à celui du pour-soi.
 
Réponse 309
B. oui, car le théâtre est le meilleur véhicule de la pensée et Sartre s’en
sert pour appliquer, de manière concrète, sa doctrine philosophique.
Si Jean-Paul Sartre est attiré par le théâtre, c’est précisément parce qu’il
touche tous les soirs un public différent et qu’il constitue dès lors un
excellent moyen de diffuser ses idées.
Avant d’être un écrivain engagé, Sartre ne considère pas la littérature
comme une fin, mais bien comme un moyen d’exposer sa conception
idéologique. Que ce soit dans ses essais philosophiques, dans ses romans,
dans ses pièces, il développe systématiquement la même thèse.
De plus, le théâtre ne se justifie, à ses yeux, que par l’exposition et
l’utilisation de situations concrètes, ce qui lui convenait admirablement.
Dans Les Mouches, par exemple, où il utilise le mythe d’Oreste, il reprend
le thème de la liberté individuelle. Cette pièce témoigne autant de sa pensée
que ne l’a fait le roman La Nausée.
Dans Huis clos, la démonstration est identique  : quatre personnages dans
une pièce close  ; ils sont en enfer. Trois d’entre eux vont se justifier,
s’expliquer les uns aux les autres pour s’entraider. Peine perdue. L’enfer, ce
n’est pas un grand four  : “...c’est les autres”. Rien n’est pire que cette
souffrance morale du jugement d’autrui. Garcin, qui ne s’est pas confié, est
le seul qui pourra quitter cet endroit  : il existe seul  ! Les trois autres sont
inséparables pour l’éternité.
 
Réponse 310
A. Gabriel Marcel.
Les réponses ne proposaient en fait que deux solutions, Romain Gary et
Emile Ajar étant une seule et même personne. C’est d’ailleurs l’une des
plus fameuses mystifications de l’histoire de la littérature du 20e siècle.
Gabriel Marcel adopte, lui aussi, une démarche existentialiste à laquelle il
ajoute cependant le mystère de l’existence subjective.
Le corps est la subjectivité : pour Marcel, rien n’existe qui soit susceptible
d’entrer en relation avec le corps ; il réhabilite la sensation qui témoigne de
l’existence du monde extérieur et qui est donc un moyen d’ouverture sur le
monde et sur autrui. Il s’oppose en cela à Sartre et à sa légendaire réplique
de Huis Clos : “L’enfer, c’est les autres”.
 
Réponse 311
B. les mémoires
Et peut-être aussi dans une fiction : Les Mandarins.
Si Jean-Paul Sartre est un révolutionnaire, Simone de Beauvoir, sa
compagne et disciple, est une révoltée.
Elle reprend les arguments existentialistes dans ses romans (L’Invitée, Tous
les hommes sont mortels et surtout Le Sang des autres), dans sa pièce de
théâtre (Les Bouches inutiles) et dans ses essais (Pyrrhus et Cinéas, Pour
une morale de/’ambiguïté et Le Deuxième Sexe).
Dans ce gros ouvrage en deux volumes qu’est Le Deuxième Sexe, elle
applique les principes existentialistes aux problèmes de la femme et de la
féminité  : “On ne naît pas femme, on le devient”. Telle est, en résumé, la
pensée du livre.
Cependant, c’est dans ses mémoires qu’on trouve son expression la plus
personnelle et la plus profonde (Mémoires d’une jeune fille rangée, La
Force de l’âge, La Force des choses, Une mort très douce).
 
Réponse 312
C. un sentiment négatif de profonde impuissance.
Dans les Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir nous fait
part de sa jeunesse, de son adolescence et de la crise qu’elle traverse à
l’époque : la perte de la foi et la mort d’une de ses meilleurs amies. Vient
ensuite La Force de l’âge où elle décrit tout son cheminement intellectuel et
philosophique. Dans La Force des choses, l’idée de la mort est déjà
présente dans les derniers chapitres. Cette femme de cinquante ans regarde
son visage ridé et constate que ses rêves philosophiques ou politiques font
désormais partie du passé. “Je mesure avec stupeur à quel point j’ai été
flouée” conclut-elle.
Dans Une mort très douce, cette angoisse est encore plus tangible.
Pourtant, elle a réussi tout ce qu’elle a entrepris : succès littéraire, disciple
et compagne de Sartre, influence indéniable sur les mœurs de son temps !
 
Réponse 313
A. L’Etranger
Les œuvres de Camus sont toutes imprégnées de ce sentiment d’absurdité
dont le meilleur exemple figure dans ce court roman.
Meursault, le héros, est l’étranger : il ne ressemble pas aux autres. Un jour,
il tue gratuitement un arabe sur une plage. Il s’étonne car ses juges veulent
expliquer ce meurtre  ; ils cherchent le mobile, analysent les antécédents.
Comme, avant de commettre ce meurtre, Meursault ne se conformait pas à
la norme, il est accusé davantage pour son indifférence au monde que pour
son forfait.
Les critères de ses juges ne correspondent plus aux siens  ; il se sent
doublement étranger.
Cette situation individuelle crée l’absurde, au même titre que la conjonction
de deux autres principes  : le désaccord de l’homme avec lui-même et le
décalage qui sépare cet homme de ses semblables.
Chef-d’œuvre du roman objectif, L’Etranger révèle tout le génie d’Albert
Camus.
Ce sentiment de l’absurde se retrouve dans Le Malentendu ou Caligula
ainsi que dans Le Mythe de Sisyphe, pendant philosophique de L’Etranger.
Cette émergence de l’absurde provoque une révolte. Parmi la production de
Camus, les romans qui illustrent le mieux ce second cycle de l’œuvre sont :
La Peste et L’Homme révolté.
Dans La Peste, une épidémie envahit Oran (allégorie du nazisme). Le héros
(le Dr Rieux) n’a qu’une alternative : le mal ou la dépendance vis-à-vis de
ses semblables. Rieux prend le parti de la victime : ses semblables.
Ce roman ne fait que confirmer l’immense talent de l’écrivain.
 
Réponse 314
B. un destin absurde.
Une vie sans justification où l’homme répète chaque jour des actes dénués
de sens, sans variation, tel est notre sort. Sisyphe est condamné à rouler
éternellement, jusqu’au sommet d’une montagne, un rocher qui en
redescend toujours.
Vision épouvantable de l’existence  ? Peut-être que oui, mais sans doute
aussi une sorte de bonheur à partir du moment où Sisyphe (l’homme) est
conscient de l’inutilité de sa tâche.
Comment réagir ? Accepter ou se révolter ?
S’il opte pour la révolte, cela revient à se rebeller envers les dieux (ou
Dieu)  ; toute révolte, en effet, est forcément métaphysique puisque se
révolter consiste à nier les buts (les fins) de l’homme et de la création.
Mais si on exclut Dieu, il reste les hommes, qui prennent sa place  ;
l’homme doit alors se révolter contre l’homme (la révolte devient
historique), ce qui mène au meurtre.
Il faut trouver une réponse qui rejette l’impossible innocence ainsi que la
justification du meurtre  : conciliation et espoir pour retrouver fraternité et
amour.
 
Réponse 315
A. oui, ils connurent une querelle qui mit en évidence certaines
divergences.
Cette querelle éclate en 1951.
Pour Sartre, tout est simple  : l’homme est seul responsable, pas de Dieu,
pas de destinée, pas de notion de bien ni de mal.
Pour Camus, l’homme est également seul (sans Dieu) ; il vit dans un monde
absurde mais peut rêver au bonheur. Trop de liberté (comme chez Sartre)
l’entraîne vers la folie ou l’angoisse. Il faut, selon Camus, concilier
l’individu et le service de l’homme. Seule la solidarité est capable de venir
à bout de l’absurdité et du mal, provoqués par la violence des hommes
(c’est la démonstration de La Peste et de L’Homme révolté).
La personnalité des deux hommes était aussi sensiblement différente. Un
exemple  : tous deux ont été désignés pour recevoir le prix Nobel de
Littérature. Camus l’accepte (à 42 ans, un record) tandis que Sartre le refuse
quelques années plus tard (ce qui en est un autre  !) car ce prix lui est
décerné par une société bourgeoise qu’il a reniée : pas de compromis !
 
Réponse 316
A. du surréalisme à une poésie plus humaine.
On constate, chez Eluard comme chez Aragon, une rupture avec les
singularités du surréalisme au profit d’un retour à l’humain.
Il n’en est pas moins vrai que ces poètes se sont engagés politiquement ; le
communisme a compté pour eux. Après avoir pendant sept ans renoncé à la
poésie, Aragon se remet à chanter les valeurs fondamentales et les
traditions nationales (La Diane française). Le lyrisme resurgit, ainsi que la
rime et le vers régulier.
Il mêle alors le thème patriotique et le thème amoureux. Sa rencontre avec
Elsa Triolet est décisive à cet égard car Elsa n’est pas seulement sa
compagne, mais la dame de l’“amour courtois” (éternel retour des choses !).
Eluard, quant à lui, ne retourne pas à la rime mais retrouve malgré tout
l’association des thèmes Femme-Patrie (Rendez-vous des allemands). Et,
dans le plus célèbre de ses poèmes, Liberté, il identifie la femme aimée à la
liberté et finit par crier son nom.
Le communisme l’a, lui aussi, profondément marqué  : ses Poèmes pour
tous rencontrent un succès sans précédent. Il devient ce poète universel dont
la voix s’élève pour exprimer la douleur devant la perte d’un être aimé, les
joies et les peines du cœur, la conviction révolutionnaire. Ces années
d’après-guerre sont, à n’en pas douter, les meilleurs moments de la poésie
d’Eluard.
 
Réponse 317
C. Prévert.
Jacques Prévert, un poète que tout le monde a aimé. Qui ne se souvient du
célèbre “deux et deux  : quatre  ; quatre et quatre  : huit” chanté par Yves
Montand  ? Qui n’a en tête quelques vers de cette vieille chansoro
mélancolique  : Souviens-toi, Barbara, Il pleuvait sans cesse sur Brest ce
jour là (...) ?
Tous ces “tubes” sont l’œuvre de ce poète qui a su parler des choses simples
avec simplicité : Jacques Prévert.
Son originalité est qu’il capte la poésie de toutes les choses de la vie : une
table de multiplication est susceptible de lui inspirer un poème (La Page
d’écriture), au même titre qu’un drame social (La Grasse Matinée) ou
qu’une histoire d’amour (Je suis comme je suis). Tout, pour lui, est source
d’inspiration : la nature (La chanson des escargots qui vont à l’enterrement,
Pour faire le portrait d’un oiseau), l’école (Le Cancre), la prière (Le Pater
noster : Notre père qui êtes aux cieux, restez-y !), etc.
Norge était lui aussi un musicien de la langue (La Langue verte). Grand
poète vigoureux et drôle, il a laissé des œuvres fouillées ou graves telles Le
Vin profond ou Le Sourire d’Icare. Tendre par-dessus tout (son sourire dans
Les Oignons), ce grand poète belge est mort en cette fin d’année 1990.
 
Réponse 318
B. En attendant Godot.
Le Balcon est une pièce de Jean Genet et Le roi se meurt, de Ionesco.
Beckett a écrit En attendant Godot, bien sûr, mais aussi Fin de partie, Oh !
les beaux jours, etc...
La notion d’absurde est difficile à cerner ; elle apparaît surtout au travers de
la dérision du langage (lapsus, lieux communs, phrases toute faites,
parodies).
Il n’y a, pour ainsi dire, aucune action (élément flagrant dans La Cantatrice
chauve de Ionesco ou En attendant Godot). Les personnages sont, le plus
souvent, irréels  : ils n’ont aucune identité et cette lacune en fait les
représentants idéaux de l’humanité tout entière. L’humour est constamment
associé à l’angoisse, qu’il cherche à masquer ; les thèmes vont de la mort à
la violence, en passant par la parodie.
Les techniques de représentation employées sont souvent le mime, la
clownerie, l’improvisation.
Genet est aussi l’auteur de Haute Surveillance (décrivant l’univers
carcéral), des Nègres (dénonçant l’anticolonialisme), des Paravents (pièce
antimilitariste), de Querelle de Brest, Notre-Dame des Fleurs, Pompes
funèbres, ouvrages jugés scandaleux car traitant de vol, de trahison et
d’homosexualité.
A propos d’Ionesco, mentionnons encore les œuvres suivantes : Les Chaises
(tragédie comique), La Leçon (farce tragique), La Soif et la Faim, Jeux de
massacre, Voyage chez les morts, Ce formidable bordel, etc.
 
Réponse 319
 
C. il ne se passe rien car il n’arrive jamais.
Et pourtant, toute la pièce ne raconte que cette attente. Le rideau (s’il y en a
un) se lève sur deux clochards, Vladimir et Estragon, assis au bord d’une
route. Seul élément de décor souhaité par Beckett : un arbre.
Ils attendent Godot. Qui est-ce  ? Chacun est libre d’y apporter sa propre
réponse. Est-ce un homme ? Un chef ? Dieu (God) ? Comme il vous plaira.
Ces deux personnages n’ont pas d’état civil : ils parlent. Ils parlent autant
qu’ils peuvent pour meubler leur angoisse.
Lieux communs, phrases absurdes :
- Alors, te revoilà, toi.
- Tu crois ? (...)
- Allons-nous-en.
- On ne peut pas.
- Pourquoi ?
- On attend Godot.
- C’est vrai.
Mais personne ne viendra, ni aujourd’hui ni demain. Alors, ils bavardent
pour tuer le temps :
- On se pendra demain. A moins qu’il ne vienne.
- Et s’il vient ?
- Nous serons sauvés”.
Réponse 320
A. Boris Vian.
J’irai cracher sur vos tombes ne ressemble guère aux autres romans de
Vian, à la fois poétiques, tendres et fantaisistes. Celui-ci, qui a pour thèmes
la sexualité, la violence et le racisme, provoque un véritable scandale dès sa
publication.
Vian est aussi poète ; il laisse des recueils de poésies (Les Fourmis) et des
pièces de théâtre (Le Goûter des généraux, L’Equarrissage pour tous, Les
Bâtisseurs d’empire) ; il écrit même un opéra pour Darius Milhaud, Fiesta.
Il s’essaie avec succès aux différentes disciplines artistiques de son temps :
il écrit des chansons, fait du cinéma, joue du jazz. Son plus grand succès
reste naturellement L’Ecume des jours dont disait que c’est  : “l’histoire
d’amour la plus poignante de notre temps”.
Après sa mort, il devient un véritable mythe, tant pour ses œuvres que pour
sa vie et sa lutte antimilitariste.
 
Réponse 321
C. Chloé meurt parce qu’un nénuphar lui envahit les poumons.
Ce roman est l’un des récits les plus émouvants sur la beauté de la vie et la
monstruosité de la mort. C’est encore un roman où fantaisie est le maître-
mot.
Colin est un jeune homme heureux qui possède cent mille doublesons,
fortune qui le met à l’abri du besoin. Il rencontre Chloé et passe ses après-
midi à la patinoire avec un autre couple d’amis, Alise et Chick (qui se ruine
à acheter toutes les reliques possibles de son idole Jean-Sol Partre, fameux
auteur du Traité du dégueulis et de La Lettre et le Néon)  ; ensemble, ils
passent leurs soirées autour du “pianocktail” (piano qui fabrique des
cocktails fantaisistes en fonction des airs de jazz qu’on lui impose).
Tout se passe pour le mieux jusqu’à ce que Chloé tombe malade  : un
nénuphar grandit dans ses poumons. Seul remède  : respirer
quotidiennement des brassées de fleurs fraîches. Colin se ruine à acheter
des montagnes de fleurs. Il doit se séparer de son cuisinier car, à mesure que
la maladie progresse, la maison rétrécit.
Pour payer les fleurs, Colin est finalement contraint de trouver un travail :
annoncer les mauvaises nouvelles aux gens. Un matin, il découvre son nom
sur la liste des personnes à visiter : il doit s’annoncer à lui-même la mort de
Chloé.
A ce moment, le sol de leur maison a rejoint le plancher. Roman
prémonitoire ? Vian meurt d’une faiblesse cardiaque. Il avait 39 ans.
 
Réponse 322
B. un roman qui nie l’intrigue et le personnage.
Pour bien comprendre en quoi consiste le Nouveau Roman, il faut d’abord
se rappeler exactement ce qu’est le roman : un récit imaginaire présentant
une intrigue, une histoire vraisemblable, vécue par des personnages.
Souvent, les romans s’inscrivent dans le cadre d’une époque dont ils
dépeignent les mœurs et le climat politique ou social.
L’histoire peut être vécue par les personnages ; elle peut aussi être racontée
par un narrateur.
Le nouveau roman, bien sûr, prend le contre-pied du roman traditionnel.
Les nouveaux romanciers se fixent comme objectif d’éliminer toute intrigue
et de faire disparaître le personnage. Ainsi, ils évitent toute analyse
psychologique ou sociale et se perfectionnent dans la description de l’objet
qui révèle la vie ou l’absence de vie.
Ils tentent de bouleverser les rapports entre le livre et le lecteur, souhaitant
ardemment que celui-ci prenne une part active à l’action. Le lecteur ne
s’identifie donc plus aux personnages du livre, mais bien à l’auteur devenu
personnage, reconnu de l’intérieur et non plus par des signes extérieurs
comme c’était le cas dans le roman traditionnel.
 
Réponse 323
C. il est écrit à la deuxième personne du pluriel  : le personnage, c’est
vous !
Les premiers mots du roman sont les suivants :

Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre


épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau
coulissant.
Vous vous introduisez par l’étroite ouverture en vous frottant contre ses
bords, puis, votre valise couverte de granuleux cuir sombre couleur
d’épaisse bouteille, (...) vous l’arrachez par sa poignée collante (...).

Et vous voilà embarqué dans l’express Paris-Rome pour un voyage long et


solitaire. Tout au long de ce périple entre deux villes, mais aussi entre deux
femmes (vous en quittez une pour en rejoindre une autre), votre volonté et
votre désir vont se modifier.
Les descriptions sont vertigineuses. L’homme qui voyage dans ce
compartiment de troisième classe (vous) va s’abandonner à tout ce qui lui
passe sous les yeux. Ainsi, son passé et son avenir vont se fondre ; il ne sera
(vous ne serez) plus jamais le même.
C’est un roman réellement étonnant ; certes, l’artifice ne peut être employé
qu’une fois mais c’est à Butor que revient l’honneur d’y avoir recouru.
 
Réponse 324
A. Robbe-Grillet.
Alain Robbe-Grillet se fait connaître avec Les gommes (1953).
C’est une parodie de roman policier où le responsable de l’enquête est en
réalité le meurtrier  ! Mais les faits paraissent tellement complexes que le
lecteur s’y perd. Certes, ce qui prédomine dans cette œuvre, c’est la
description des lieux et des objets et la confusion du temps puisque passé,
présent et futur se mélangent allègrement. Toutefois, c’est surtout grâce à
son essai Une voie pour le roman futur (1956) qu’Alain Robbe-Grillet se
pose en théoricien du Nouveau Roman.
Toutes les caractéristiques dont nous venons de faire état (confusion du
temps, descriptions maniaques) se retrouvent dans ses autres romans, La
Jalousie et Le Voyageur.
Fortement attiré par le cinéma, Robbe-Grillet se fait scénariste et, dans ses
romans, recourt d’ailleurs, à maintes occasions, aux techniques
cinématographiques (“flash-back” et champ - contrechamp) : le héros voit
les choses puis, immédiatement après, est vu par le lecteur.
 
Réponse 325
B. non, c’est Nathalie Sarraute avec Tropismes.
C’est elle, en effet, qui innove en la matière. Elle se détourne très tôt du
roman classique, en 1939, date à laquelle elle propose son roman
Tropismes. Ce roman n’est pas un réel succès  ; il renferme pourtant déjà
l’essentiel de son œuvre.
Pendant la guerre, Nathalie Sarraute s’attelle à la rédaction de son premier
chef-d’œuvre, Portrait d’un inconnu. Ensuite, elle écrit Martereau (1953) et
l’Ere du soupçon, essai datant de 1956 (la même année que l’essai de
Robbe-Grillet, Une voie pour le roman futur). Il s’agit là d’un essai critique
dans lequel elle traduit sa vision de l’intrigue, du personnage, des buts de la
littérature, un essai qui a également servi de base au Nouveau Roman.
Elle rédige encore d’autres livres : Le Planétarium, Les
Fruits d’or, Vous les entendez ?
Elle écrit également des pièces : Elle est là, Isma, Le
Mensonge, Le Silence, Pour un oui ou pour un non. Elle reçoit le prix
international de Littérature pour Les Fruits d’or.
Dès son premier roman Tropismes, elle est saluée par Jean-Paul Sartre ; le
monde entier s’accorde aujourd’hui à reconnaître en elle l’un des plus
importants écrivains français du siècle en cours.
 
Réponse 326
B. Duras.
L’auteur de L’amant (1984) qui obtient le prix Goncourt est l’une des
grandes figures du Nouveau Roman. Moderato cantabile en est un bon
exemple. Certains trouvent ce roman ennuyeux, d’autres le trouvent
fascinant. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes en présence d’un roman
complexe.
Moderato cantabile (modéré et chantant), c’est la consigne que donne un
professeur de piano à son jeune élève. Celui-ci est le fils d’une bourgeoise
qui mène une existence paisible au bord de mer. Un jour, cette bourgeoise
est témoin d’un crime passionnel  : un homme tue une femme, puis
embrasse passionnément le cadavre. La jeune mère est troublée par ce
spectacle et s’en ouvre à un autre témoin. Tous deux vont se rencontrer tous
les jours suivants pour commenter l’événement en buvant du vin, de plus en
plus de vin.
Socialement, ces deux êtres sont très différents : elle est bourgeoise ; il est
ouvrier. A mesure que le temps passe, elle sombre dans l’alcoolisme et sa
relation avec l’ouvrier ressemble de plus en plus à celle qui unissait le
meurtrier à cette femme qu’il a tuée, malgré son amour pour elle. Le roman
se termine sur cette réplique de l’ouvrier : “Je voudrais que tu sois morte” -
à quoi elle répond : “C’est déjà fait”. L’amour et la mort se côtoient.
Marguerite Duras est encore l’auteur de Un barrage contre le Pacifique ;
Le Square  ; Les Petits Chevaux de Tarquina  ; Le Marin de Gibraltar  ;
Détruire, dit-elle.
Son goût prononcé du dialogue la pousse tout naturellement vers le théâtre
et le cinéma (Hiroshima, mon amour, réalisé par Alain Resnais).
 
Réponse 327
C. Marguerite Yourcenar.
Incroyable mais vrai  ! Une femme entre à l’Académie. Une femme
d’origine belge, de surcroît, qui s’expatrie pendant plusieurs années aux
Etats-Unis  ! Nous sommes en janvier 1981 et cette femme, c’est
Marguerite Yourcenar.
Auteur très éclectique, Yourcenar construit une œuvre essentiellement
composée de nouvelles, de poèmes en prose, de romans et d’essais.
Tout le monde connaît les Mémoires d’Hadrien (1951), œuvre dans laquelle
elle renoue avec le roman historique. Elle connaît la gloire avec L’Œuvre au
noir (1968) qui, la conduit jusqu’à la consécration  : elle siège désormais
parmi les immortels de l’Académie Française.
Son goût pour l’Antiquité est manifeste  ; dans Feux, par exemple, elle
utilise de longs poèmes en prose où elle fait monologuer plusieurs grandes
figures de l’Antiquité : Marie-Madeleine, Clytemnestre, Achille, etc.
Ce goût de l’hellénisme explique encore qu’elle traduise Sapho, Cavafy (La
Couronne et la Lyre), sans parler des Mémoires d’Hadrien qui retrace, de
manière historico-imaginaire, l’histoire de l’empereur Hadrien, successeur
de Trajan en 117 après Jésus-Christ.
Dans L’Œuvre au noir, elle situe l’action du roman à la Renaissance.
Elle nous laisse également ses mémoires personnelles : Souvenirs pieux et
Archives du nord. Elle meurt en 1987.
 
Réponse 328
A. Michel Tournier.
Alain-Fournier a écrit Le Grand Meaulnes et Tournier, Vendredi. Quant à
Georges Perec, nous l’aborderons dans la réponse suivante.
Tournier reprend le mythe de Robinson Crusoé, mais au lieu de
s’intéresser, comme Defoe, à la subsistance matérielle de son héros, il se
préoccupe davantage de sa survie spirituelle. Naufragé sur une île déserte,
Robinson analyse les conséquences qu’entraîne la privation de la
civilisation. Il inverse donc le rapport classique : ainsi, chez Daniel Defoe,
Robinson existait parce que la civilisation pouvait témoigner de son
existence ; chez Tournier, c’est l’inverse.
Son Robinson va donc accepter la disparition de la civilisation et se
confondre avec le cosmos qui l’entoure. Vendredi va l’aider dans cette
transformation en l’initiant aux secrets des forces naturelles.
Passionné de mythes et de légendes, Michel Tournier est encore l’auteur du
Roi des Aulnes, des Météores et du Coq de bruyères (nouvelles), de La
Goutte d’or (roman) et du Vent Paraclet (essai).
 
Réponse 329
B. il n’utilise jamais la voyelle “e”.
Ce n’est déjà pas mal ! Rien que dans le nom de l’auteur, il y en a quatre.
Essayez d’écrire une seule page en vous privant de cette voyelle. Elle est, je
crois, la plus utilisée de l’alphabet.
Il n’a pas écrit de bas en haut et de droite à gauche, mais il a écrit, par
contre, un roman, sous-titré Romans (au pluriel), que vous pouvez ouvrir à
n’importe quelle page  : vous y trouverez les histoires d’une centaine de
personnages, qui se croisent et se chevauchent. Le titre principal de cette
œuvre, c’est La vie mode d’emploi.
 
Réponse 330
B. Maigret.
Le commissaire Maigret et sa bonne vieille pipe.
Maigret n’est pas un super flic. Pas d’enquête sanglante menée à coups de
poing ou de révolver. Pas de folle poursuite en voiture à travers les rues de
Paris ou de San Francisco. Pas de verre de bourbon, siroté assis, les pieds
sur un bureau, le colt sous l’aisselle et le trench accroché à une fenêtre qui
donne sur un escalier d’incendie.
Non, le commissaire Maigret est un Français moyen, accoutumé à mener
tranquillement ses enquêtes, se fiant avant tout à son intuition. Son objectif
semble avant tout de comprendre la victime et son milieu, comme si
résoudre l’énigme policière passait au second plan. Ces milieux sont
souvent des ports, des bistrots, des petits villages, des endroits tranquilles.
Découvrir l’assassin devient presque accessoire tant l’accent est mis sur
l’analyse des rapports humains et sur la description de l’environnement.
Avec une remarquable économie de moyens, Simenon passe très aisément
du roman policier au roman tout court, tout en restant un des maîtres du
genre.
Le personnage de Maigret mène 19 enquêtes de 1931 à 1934 ! Il devient si
populaire que, lorsque Simenon décide de l’abandonner, le public s’offense
et intervient directement auprès de l’auteur.
 
Réponse 331
A. plus de cinq cent millions.
L’auteur le plus prolifique du siècle  ! Né rue Léopold, dans le quartier
d’Outre-Meuse à Liège (où il situe d’ailleurs Le pendu de Saint-Pholien), le
romancier belge est mondialement connu. Sous toutes les latitudes, de
l’Alaska à la Terre de Feu, de la Baltique au Cap de Bonne-Espérance.
Au Pont des Arches a été traduit dans plus de cinquante langues (dont
plusieurs dialectes).
Simenon vend, de son vivant, plus d’un demi milliard d’exemplaires
(sûrement 550.000.000 de livres vendus en une vie !)
Sa fortune est colossale, un véritable empire. Pour l’évaluer, on ne dispose
que du montant de ses revenus imposables évalués par le fisc suisse à trois
millions et demi de francs suisses pour la seule année 1987-1988 ! Il faut
ajouter à cela ses biens immobiliers (dont une propriété gigantesque de 25
pièces dans laquelle était installée une horloge planétaire pour ne manquer
aucun rendez-vous avec ses éditeurs éparpillés autour du globe).
Ce géant de la littérature contemporaine meurt le 5 septembre 1989, à l’âge
de 86 ans.
 
Réponse 332
B. Prévert
Prévert-Kosma. Une association de deux artistes qui fait merveille. C’est à
Saint-Germain-des-Prés, fréquenté par les existentialistes, les journalistes et
les intellectuels (plus précisément au cabaret de La Rose rouge) que de
nombreux poèmes, servis par des interprètes hors du commun (Cora
Vaucaire, Juliette Gréco, Yves Montand) entrent véritablement dans la
mémoire populaire.
Les textes de Prévert n’auraient sans doute jamais remporté un pareil
succès s’ils n’avaient été mis en musique par Kosma.
Barbara, En sortant de l’école, Sanguine, joli fruit, La Page d’écriture,
Dans ma maison, etc.
 
Réponse 333
A. Queneau.
Sans doute, vous êtes-vous dit, en lisant la question, que Sartre était trop
sérieux pour s’égarer dans la voie de la chanson française. Erreur, il a écrit
notamment la chanson Les Blancs Manteaux, également interprétée  : par
Juliette Gréco.
Queneau est l’auteur de Si tu t’imagines... ; Desnos, celui de Une fourmi.
Les interprètes font appel aux poètes de leur époque mais aussi aux
anciens : Villon, Apollinaire, Aragon, Baudelaire, Jean Genet, Hugo.
Brassens n’a d’ailleurs pas chanté que Brassens : il a en effet interprété,
avec talent et conviction, plusieurs textes de Victor Hugo.
 
Réponse 334
C. Apollinaire, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Aragon.
Il a chanté d’autres poètes encore, mais ceux-là sont ses préférés. Il est le
sublime chanteur-interprète de La Chanson du Mal-Aimé de Guillaume
Apollinaire, des textes d’Aragon (Est-ce ainsi que les hommes vivent ?), de
Baudelaire (L’Albatros, Recueillement), de Verlaine (Mon rêve familier,
Ecoutez la chanson bien douce), de Rimbaud (Les Poètes de sept ans, Ma
bohème) et encore Jean Genet, Hélène Martin, etc.
 
Réponse 335
B. pour certains auteurs, la chanson française est indéniablement une
voie de la poésie.
Pierre Seghers, dans sa célèbre collection Poètes d’aujourd’hui, met en
présence, d’une part Saint-John Perse, Eluard, René Char et, de l’autre,
Brassens, Trenet, Brel et Anne Sylvestre ; on ne peut pas lui donner tort.
Que dire alors d’auteurs comme Béart ou Gainsbourg, Barbara ou Ferré,
ou encore Nougaro, Jean Ferrat, Félix Leclerc, Bobby Lapointe, etc.
Pierre Seghers disait encore, à ce sujet, dans son introduction au Livre d’or
de la poésie  : “Quant à la chanson, (...), je dirai que la poésie populaire
existe, qu’elle a existé de tout temps, que ce serait injustice de lui
marchander sa place”.
A l’expression “voie mineure” de la poésie, préférons “voie marginale”.
 
Réponse 336
B. on commence par traduire des romans anglais ou américains  ;
ensuite, les auteurs français, fortement influencés, entament leur propre
production pour parvenir, finalement, à un véritable polar à la française.
En 1947, Marcel Duhamel crée la Série Noire, collection dont le titre finira
par devenir un nom commun.
Au début, il s’agissait de traduire des romans américains (ou anglais,
comme J.H. Chase ou Peter Cheyney) qui étaient des romans d’aventures,
des “thrillers” (littéralement : qui procure des émotions).
Milieux des bars, des politiciens, des gangs : le mythe américain dont ont
rêvé les Français après l’occupation. Apparaissent alors des auteurs comme
Raymond Chandler, Dashiell Hammet, Richard Burnett qui créent un
héros dont l’archétype est Philip Marlowe, incarné à l’écran par Humphrey
Bogart  ; le “private”, en butte aux gangs mais aussi aux prises avec la
police officielle, sirotant son bourbon, offrant ses services à des blondes
platinées, singulièrement attaché à certaines valeurs comme la dignité
personnelle, la vérité, l’amitié, le respect de la parole donnée, etc...
Les français n’ont pu échapper à cette influence ; en 1943, Le Grand Mur
de Léo Malet rassemble tous les ingrédients du thriller. Boris Vian, en
prenant le pseudonyme de Vernon Sullivan, imite d’ailleurs les américains
(dans J’irai cracher sur vos tombes ou Les morts ont tous la même peau).
Vient ensuite, on est tenté de dire “enfin”, la série noire à la française : Du
rififi chez les hommes d’Auguste Le Breton, Touchez pas au Grisbi
d’Albert Simonin qui met en scène les truands de Pigalle et de la côte
d’Azur. Tous ces romans sont écrits dans un argot qui laisse supposer que
leurs auteurs faisaient partie des milieux dans lesquels ils situent l’action.
 
Réponse 337
B. une deuxième collection de la Série Noire regroupant les romans à
suspense, les romans de terreur.
La Série Noire devint très rapidement une véritable institution, atteignant
parfois le chiffre astronomique de huit nouveaux romans par mois !
Cependant, le goût du public s’oriente lentement vers un autre genre  : le
roman terrifiant, le roman d’horreur, le roman à suspense. Les chefs-
d’œuvre cinématographiques d’Hitchcock n’y sont d’ailleurs pas étrangers.
La célèbre collection se double alors d’une Série Blême pour endiguer cette
concurrence, mais l’engouement du public est de courte durée et cette
collection ne compte que quelques traductions des chefs-d’œuvre de
William Irish et de quelques réussites françaises de Boileau et Narcejac
(D’entre les morts, Celle qui n’était plus, Les Visages de l’ombre).
 
Réponse 338
A. San Antonio.
C’est un pseudonyme. Il signe systématiquement ses livres : San Antonio.
C’est le plus connu des écrivains français et le plus lu dans toute les
couches de la société. C’est aussi l’auteur et le personnage principal d’une
série de romans mi-policier, mi-espionnage, dont l’intérêt réside
principalement dans la fantaisie verbale du personnage, la richesse de
l’argot, les jeux de mots polyglottes, et surtout la distance que prend
l’auteur par rapport à son texte, sollicitant à l’occasion l’avis du lecteur sur
le choix d’un terme ou la construction d’une phrase.
Les principaux compagnons de San Antonio sont l’infâme Bérurier (gros
pachyderme dégoûtant), Marie-Marie (une petite sœur de Zazie) et Félicie
(sa mère). On les retrouve de roman en roman, entourant systématiquement
le héros, l’ineffable San Antonio, agent secret et commissaire très spécial !
Frédéric Dard est encore l’auteur de romans noirs et de pièces de théâtre
policières (qu’il signe cette fois de son vrai nom).
 
Réponse 339
A. Jules Verne.
Naturellement  ! Il n’a pas fallu attendre le 20e siècle pour envisager
l’avenir. Car, c’est bien ce que fait Jules Verne  : imaginer qu’une fusée,
lancée depuis la Floride (il situe Cap Canaveral comme étant le lieu de
lancement - au 19e siècle  !  !  !) et emmenant trois hommes à son bord,
traverserait l’espace Terre - Lune et que ces hommes mettraient le pied sur
cette planète lointaine.
Ce n’est pas sa seule prémonition  : il avait également prévu la
communication télévisuelle transatlantique, et bien d’autres innovations.
Jules Verne a été (et est encore) considéré comme un auteur pour la
jeunesse. Une étiquette qu’on a aussi collée sur tous les ouvrages de
science-fiction.
Celle-ci nous fait pénétrer de plain-pied dans le monde de l’imaginaire ; elle
est à l’origine d’indiscutables chefs-d’œuvres (Fahrenheit 451 de
Bradbury, Fondation d’Asimov).
Malheureusement, la production française a toujours, à quelques exceptions
près, des relents de traduction. Parmi ces exceptions  : Gérard Klein (Un
chant de pierre), Barjavel (Ravages et La Nuit des temps), Car-sac (Terre
enfuite), ou encore Sternberg.
 
Réponse 340
C. c’est l’une des voies de la littérature et quelques œuvres littéraires
existent en version B.D.
Cette question pose le même problème que celui qu’a posé la chanson
française, même si d’aucuns prétendent que ces deux genres n’ont rien de
commun.
La bande dessinée était d’abord destinée aux enfants  : La Famille
Fenouillard, Le Sapeur Camembert de Christophe, Les Pieds nickelés de
Fronton, Bécassine de Cannery et Pinchon. Plus tard, Zig et Puce d’Alain
Saint-Ogan, Babar de Jean Brunhoff, Tintin d’Hergé, Lucky Luke de
Goscinny et Morris, Astérix de Goscinny et Uderzo.
Cette B.D. devint progressivement ce qu’elle est aujourd’hui  : un
phénomène culturel. Au début, elle ne touche qu’un nombre restreint
d’amateurs ; à l’heure actuelle, elle concerne un public beaucoup plus large.
Il existe d’ailleurs plusieurs musées entièrement consacrés à la bande
dessinée.
Comment expliquer cet engouement  ? Sans doute faut-il y voir l’une des
marques de notre temps. Les livres de bande dessinée, en effet, réunissent
deux caractéristiques de notre époque  : l’image et le texte, associés ici
comme nulle part ailleurs. Pourquoi, dans ces conditions, refuser à la B.D.
le statut de nouvelle forme littéraire ?
D’ailleurs, quelques œuvres se sont égarées dans cette nouvelle voie,
comme le premier roman classique, La Princesse de Clèves, ou encore
Zazie dans le métro.
La B.D. pour adultes existe et s’adresse à un public d’initiés. Savant dosage
de parodie, de science-fiction, d’érotisme,..., elle devient un moyen
d’expression et un courant littéraire en tant que tel.
 
Réponse 341
C. de romans à l’eau de rose.
Il ne faut surtout pas y voir de connotation péjorative. Le roman à l’eau de
rose est un roman dans lequel l’intrigue est dissoute dans une atmosphère
de rêve ou de fantasme. Cette atmosphère n’est réelle qu’en apparence,
troublée par des orages sentimentaux et des tempêtes psychologiques. Ce
n’est pas un genre littéraire à proprement parler  ; il s’agit plutôt d’une
tendance, dont il est néanmoins important de tenir compte vu le succès
populaire qu’elle rencontre. Sachez d’ailleurs que des auteurs comme Guy
des Cars (ou Delly) sont parmi les plus lus en France.
Le roman à l’eau de rose a mauvaise réputation car on le considère souvent
comme un genre mineur. Certains vont jusqu’à dire de lui qu’il est à la
littérature ce que la presse à scandale est à l’information.
 
Réponse 342
C. la littérature érotique est une longue tradition en France et existe
encore au 20e siècle, même si elle est parasitée actuellement par toute
une industrie du sexe qui n’a rien à voir avec le sujet.
La tradition des auteurs qui ont fait appel à la muse galante existe bel et
bien en France : de Sade à Bataille, sans oublier certains contes de Jean de
La Fontaine, ou encore Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars ou
Théophile Gautier.
Dans la littérature contemporaine, on trouve également de nombreux
exemples d’auteurs s’étant servi de l’érotisme  : Mandiargues, Robbe-
Grillet, etc.
Malgré cela, cette littérature a, elle aussi, mauvaise réputation. Elle
ressemble au sous-produit d’un sous-produit : elle dévoile, en quelque sorte,
les dessous du roman à l’eau de rose.
Il est vrai que ce domaine de la littérature a du mal à se défaire de son
image cochonne et vulgaire  ; distinguons malgré tout des auteurs comme
Emmanuelle Arsan
(Emmanuelle) ou Pauline Réage (Histoire d’O).
 
Réponse 343
B. Les Portes de la nuit.
Les Portes de la nuit est un film écrit par Jacques Prévert et réalisé par
Marcel Carné en 1946.
Les deux autres titres sont de Jean Cocteau.
Cocteau était une sorte de touche-à-tout génial. Il s’essaie dans tous les
domaines de la littérature (poésie, roman, théâtre), mais également à la
peinture, de la sculpture et... du cinéma.
Ses films se répartissent grosso modo en deux catégories : la première est
celle où le poète tente de donner vie à ses propres œuvres théâtrales, tandis
que la seconde correspond davantage aux créations originales, inspirées ou
non d’œuvres antérieures.
Son acteur fétiche, tout le monde s’en souvient, est Jean Marais. Qui
pourrait l’oublier après La Belle et la Bête  ? Ce dernier doit sa carrière à
Cocteau ; il lui rend d’ailleurs encore hommage dans un spectacle intitulé
Cocteau - Marais.
 
Réponse 344
B. Jacques Prévert.
Un des plus grands chefs-d’œuvres du cinéma français. Le film de Marcel
Carné est une réussite totale, tant sur le plan de l’histoire que sur celui des
dialogues, de l’interprétation (Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre
Brasseur, Maria Casarès)...
Ce film a été écrit par Jacques Prévert. Il signe d’ailleurs tous les films de
Marcel Carné (à deux exceptions près)  ; vous trouverez donc le nom de
Prévert aux génériques de Drôle de drame, Le jour se lève, Jenny
(dialogues), Les Visiteurs du soir, Les Portes de la nuit, et bien d’autres
encore.
Le film retrace les amours du célèbre mime Deburau (Sacha Guitry n’est
pas loin) et d’une courtisane (Barrault - Arletty à l’écran), sur fond de
théâtre populaire, boulevard du Crime.
C’est un discours sur les rapports qu’entretiennent l’art et la réalité, et sur la
comparaison des genres pantomime, tragédie, mélodrame, cinéma avec la
yie proprement dite. Prévert a écrit non seulement pour Carné, mais aussi
pour Claude Autant-Lara, Marc Allégret, Christian-Jacques, Pierre
Prévert, etc  ; il a encore adapté pour le cinéma Notre-Dame de Paris de
Victor Hugo pour le film de Jean Delannoy.
 
Réponse 345
A. Prévert.
La réponse était donnée dans la question précédente. Si vous saviez que
Quai des brumes a été réalisé par Marcel Carné en 1938, vous n’avez pas
hésité à répondre “Jacques Prévert”.
Le film a été écrit par Prévert, qui s’est lui-même inspiré d’un roman de
Pierre Mac Orlan.
Le récit de Mac Orlan se déroulait à Montmartre ; le film de Carné a pour
décor le port du Havre.
La distribution était, comme tous le films dont on parle encore,
prestigieuse  : Michèle Morgan, Jean Gabin, Michel Simon, Pierre
Brasseur.
 
Réponse 346
B. Hôtel du Nord.
C’est encore un film réalisé par Marcel Carné d’après un roman (du même
titre) d’Eugène Dabit.
L’adaptation et les dialogues ne sont pas signés Jacques Prévert ; c’est l’un
des rares films où Carné s’est privé du poète. L’adaptation est d’Henri
Jeanson et de Jean Aurenche ; les dialogues d’Henri Jeanson seul.
Bien que loin d’être exempt d’imperfections, ce film est un modèle du
genre par sa réalisation et par son interprétation (Arletty et Jouvet)  ; il
dépeint le Paris populaire et lui rend hommage.
 
Réponse 347
B. Alain Robbe-Grillet.
Alain Resnais travailla aussi avec Marguerite Duras (Hiroshima mon
amour - 1960). Voilà un film clé qui a fait couler beaucoup d’encre. Grâce à
un savant montage, il rassemblait des éléments cinématographiques
complètement disparates  : morceaux de documents d’archives, reportages
filmés par Resnais ou par d’autres...
Resnais, d’ailleurs, n’hésite pas à aller plus loin encore dans L’Année
dernière à Marienbad pour lequel il fait appel à Alain Robbe-Grillet, le
théoricien du Nouveau Roman.
Le scénario est obscur  ; les personnages sont quasiment des fantômes,
Robbe-Grillet reprenant les thèmes qui lui sont chers  : l’espace clos (en
l’occurrence un parc géométrique), l’intemporel (époques confondues) et le
doute  : l’homme prétend avoir rencontré une femme l’année dernière à
Marienbad. Dit-il la vérité ?
L’important, c’est que Robbe-Grillet a été attiré par l’écriture
cinématographique  ; souvenons-nous que la technique d’écriture qu’il
adopte dans ses romans en était déjà très proche (champ - contre champ,
abolition du temps, etc.).
 
Réponse 348
B. il adapta et réalisa plusieurs œuvres originales (soit déjà écrites, soit
rédigées spécialement pour le cinéma).
Pagnol est une figure attachante du cinéma français, sans, pour autant, être
un tout grand réalisateur. Il se met à écrire directement pour le cinéma des
œuvres originales (Angèle) et en adapte et réalise d’autres (Regain d’après
le roman de Giono, Le Schpountz en 1938, La Femme du boulanger en
1939, La Fille du puisatier en 1940, Nais en 1946, La Belle Meunière en
1948, Les Lettres de mon moulin d’après Daudet en 1954).
Ces films ont la valeur de leurs textes et de l’interprétation qui en est
donnée La réalisation est élémentaire, de même que la technique
cinématographique et la mise en scène.
Mais Pagnol avait pour lui ce merveilleux accent du midi, à une époque où
le cinéma sortait du muet. Une chance extraordinaire.
Sans compter que cet accent est formidablement servi par des acteurs
régionaux de grand talent : Fernandel, Raimu, Charpin, Poupon...
Pagnol avait créé sa propre maison de production  : les Films Marcel
Pagnol, associée à la Gaumont qui assurait la distribution.
 
Réponse 349
B. Les Champs d’honneur.
Jean Rouaud vend des journaux dans un kiosque ; c’est ainsi qu’il gagne se
vie, ou plus exactement qu’il la gagnait avant de recevoir le prix Goncourt
en 1990.
Les Champs d’honneur est un livre à découvrir, où l’auteur nous parle de
son père à travers l’histoire de toute sa famille. Il évoque les disparus, sans
que jamais le roman ne devienne morbide, s’exprimant dans une langue
superbe, avec un vocabulaire très choisi.
Quelques avis éclairés :

Les champs d’honneur est mieux qu’un livre réussi dont on discute les
vertus et qu’on range ensuite dans une hiérarchie serrée des mérites. Il
est l’un de ces rares, de ces très rares livres, qui emportent
l’immédiate conviction ; conviction qu’on brûle de faire part.
Tchékitarian (Le Monde)
 
Sans nostalgie, sans banalité, Jean Rouaud rend hommage à ces
Français qu’on dit moyens,... L’écriture, très belle, frappe par son
ampleur et sa grande justesse.
J. -M. de Montrémy (Lire)

Réponse 350
A. Octavio Paz
La question est hors sujet car Octavio Paz n’est naturellement pas un
écrivain français. Il est mexicain, né à Mixcoac en 1914. Ses origines
indiennes et l’engagement politique de sa famille le rendent très sensible
aux problèmes de son temps. Son grand-père est l’auteur d’un des premiers
romans indigénistes qui tente de faire revivre les racines pré-hispaniques.
Son père était avocat et a collaboré à la réforme agraire. Octavio se lance
dans une activité littéraire  : il fonde des revues et écrivit des poèmes  :
d’abord, Lune sylvestre, ensuite Les Racines de l’homme et A ton ombre
claire.
Il séjourne à Madrid en 1937 (pendant la guerre civile) où il se lie d’amitié
avec Cernuda (La Parole édifiante). De retour dans son pays, il se lance
dans la politique et collabora à des journaux et revues dans lesquels, par
exemple, il publie la première traduction espagnole de Lautréamont  ! Il
voyage aux Etats-Unis, puis en France où il fréquente les surréalistes
(Breton, Mandiargues, Supervielle et Michaux).
Il publia encore L’Arc et la Lyre, Le Labyrinthe de la solitude, Aigle ou
Soleil et Pierre de Soleil qui est l’une de ses œuvres majeures.
En 1960, il réédite Liberté sur parole qui réunit la presque totalité de ses
œuvres poétiques.
Il est ambassadeur jusqu’en 1968, date à laquelle il démissionne pour
protester contre le massacre des étudiants à Mexico. Il donne des cours dans
différentes universités à travers le monde (Mexique, Angleterre, Etats-
Unis).
Il est l’auteur de nombreux essais esthétiques, politiques, philosophiques et
anthropologiques.
Il vient d’être élu lauréat du prix Nobel de Littérature 1990.
 

Annexe

Points de repère de l’histoire de la littérature française

Moyen-âge

• Les chansons de geste


• Les romans bretons
• Les romans et poèmes de la Table Ronde
• Amour courtois
• Chroniques et vies de saints (XIIIe siècle)
• La poésie lyrique
• La littérature bourgeoise (roman de Renart)
• Fabliaux
• Du “miracle” au “jeu” (début du théâtre)
• Lyrisme bourgeois (poésie personnelle : Rutebeuf)
• Littérature didactique (Roman de la Rose)
• Chroniques, mémoires et journaux.
• François Villon (XVe siècle)
• Les grands rhétoriqueurs

Renaissance (XVIe siècle)

• L’humanisme
• Clément Marot, François Rabelais
• Les traducteurs (La Boétie)
• La révolution poétique de 1550
• La Pléiade
• Montaigne
XVIIe siècle

• Malherbe (fixation de la langue)


• L’esprit mondain (la marquise de Rambouillet)
• Préciosité
• L’académie française
• La littérature classique
• Corneille
• Les Mondains (La Rochefoucauld, Madame de Sévigné, le cardinal de
Retz)
• L’art poétique de Boileau
• Molière
• Racine
• La Fontaine
• Bossuet et l’éloquence
• La Bruyère

XVIIIe siècle ou le siècle des Lumières

• Querelle des anciens et des modernes


• Faiblesse de la poésie au XVIIIe siècle
• Décadence de la tragédie
• Théâtre de Marivaux
• Le drame
• La philosophie (Voltaire, Rousseau)
• Le roman (Voltaire, Montesquieu, etc...)
• La censure
• L’Encyclopédie (Diderot - d’Alembert)
• La presse
• Evolution de l’esprit philosophique

XIXe siècle

• Préludes romantiques
• Apport de l’étranger (Mme de Staël)
• Le mouvement romantique
• Le Cénacle
• La poésie romantique (Vigny, Lamartine, Hugo, Musset)
• Le théâtre romantique (Dumas, Hugo, Musset)
• Le roman romantique (Chateaubriand, Constant, Hugo)
• Le roman lyrique (Sand)
• Le roman réaliste (Balzac)
• Le roman psychologique (Stendhal)
• Le mouvement naturaliste
• Le roman naturaliste (Zola)
• La critique (Taine)
• Le Parnasse (poésie parnassienne)
• La comédie théâtrale (Labiche)
• Le symbolisme (poésie symboliste)
• Nerval, Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Laforgue,. Baudelaire...

Le XXe siècle

• Les années folles


• Le théâtre de Boulevard (Feydeau, Courteline)
• Fin du symbolisme (Maeterlinck)
• Verhaeren - Claudel
• Début de la poésie moderne (Apollinaire, Valéry)
• La Nouvelle Revue Française (Gide)
• Le roman (Proust)
• Mouvement Dada (Tzara)
• Mouvement surréaliste (Breton)
• Eluard, Aragon, Leiris, Desnos...
• Les dramaturges - romanciers (Montherlant, Giraudoux,...)
• Le mouvement existentialiste (Sartre, Camus, Beauvoir)
• La poésie et St-Germain-des-Prés (Prévert, Vian)
• Un nouveau théâtre (Beckett, Ionesco, Genet, Artaud)
• Le Nouveau Roman (Robbe-Grillet, Butor, Sarraute, Duras)
• Une nouvelle littérature (B.D., S.F., ciné, polars, chansons...)
 

Index

Les chiffres renvoient aux numéros des questions.

A
A la recherche du temps perdu
Académie Française
Achard (Marcel)
Adolphe,
Agrippa d’Aubigné
Ajar (Emile)
Alain-Fournier
Alchimie du verbe
Alexandrin
Anciens et modernes (Querelle des)
Andromaque
Anouilh (Jean)
Apollinaire (Guillaume)
Apologie de Socrate (L’)
Aragon
Aristote
Arsan (Emmanuelle)
Artaud (Antonin)
Asimov
Astrée (L’)
Atala
Athalie
Aubignac (abbé d’)
B
Bacon (Francis)
Baïf (Jean-Antoine de)
Balzac
Barbier de Séville (Le)
Baroque
Barrès (Maurice)
Baudelaire
Beaumarchais
Beauvoir (Simone de)
Beckett (Samuel)
Belleau (Rémy)
Bernanos
Bernardin de Saint-Pierre
Beyle (Henri)
Bèze (Théodore de)
Boileau
Boileau et Narcejac
Bosco (Henri)
Bossuet
Bourdet (Edouard)
Bourget (Paul)
Bradbury (Ray)
Brassens (Georges)
Breton (André)
Britannicus
Burnet (Richard)
Butor (Michel)
Byron (Lord)
C
Calvin (et le calvinisme)
Camus (Albert)
Candide
Cantilène de Sainte Eulalie (La)
Capitaine Fracasse (Le)
Caractères (Les)
Carmen
Camé (Marcel)
Céline (Louis-Ferdinand)
Cénacle (Le)
Cendrars (Blaise)
Chandler (Raymond)
Chanson de geste
Chants de Maldoror (Les)
Chapelain
Charles d’Orléans
Chartreuse de Parme (La)
Chase (J.H.)
Chateaubriand (François-René de)
Chatterton
Cheney (Peter)
Chénier (André)
Chrétien de Troyes
Christine de Pisan
Chroniques
Chroniqueurs
Cid (Le)
Claudel (Paul)
Clélie
Clément Marot
Cocteau (Jean)
Colette
Commedia dell’arte
Comédie Française (Théâtre français)
Comédie humaine (La)
Commynes (Philippe de)
Condition Humaine (La)
Confrérie de la Passion
Conrart
Constant (Benjamin)
Contemplations (Les)
Coppeau (Jacques)
Corneille (Pierre)
Corneille (Thomas)
Courteline
Cyrano de Bergerac

D
D’Alembert
Dada
Dadaïsme
Dard (Frédéric)
Daudet (Alphonse)
De honesta amandi
Décadentisme (ou décadisme, éco décadente)
Défense et illustration de la langue française
Derby (Comte de)
Des Cars (Guy)
Descartes
Desmoulins (Camille)
Desnos
Dialogue des carmélites (Le)
Diderot
Discours de la méthode
Don Juan
Dostoïevsky
Du Bellay
Dupin (Aurore Lucie, baronne du b Devant)
Duras (Marguerite)

E, F
Eco (Umberto)
Ecriture automatique
Ecume des jours (L’)
Eluard
Emile (L’)
En attendant Godot
Encyclopédie
Essais (Les)
Estienne (Charles)
Etranger (L’)
Existentialisme
Fabliaux
Farces
Feydeau
Flaubert
Fleurs du Mal (Les)
Fontenelle
Fourberies de Scapin (Les)
France (Anatole)
François Ier
François-Marie Arouet

G
Gary (Romain)
Gautier (Théophile)
Genest (l’abbé)
Genet (Jean)
Geoffroi de Villehardouin.
Géon (Henri)
Germaine Necker
Geste (une)
Gide (André)
Giono (Jean)
Giraudoux (Jean)
Goncourt
Grand Meaulnes (Le)
Green (Julien)
Guez de Balzac
Guillaume de Lorris
Guitry (Sacha)

H, I, J
Hammet (Dashiell)
Hardy (Alexandre)
Hernani
Hommes de bonne volonté (Les)
Hôtel de Bourgogne
Hugo (Victor)
Illustre Théâtre (L’)
Ionesco (Eugène)
Jansénisme
Jarry (Alfred)
Jean de Meung
Jocelyn
Jouvet (Louis)
K, L
Kafka
Klein (Gérard)
Kosma (Joseph)
La Bruyère (Jean de)
La Chaussée (Pierre Claude Nivelle de)
La Fontaine
La Ménardière
La quête du Graal 1
La Rochefoucault
Lac (Le)
Laclos (Choderlos de)
La Fayette (Mme de)
Lamartine
Lancelot ou la quête du Graal
Larbaud (Valery)
Lautréamont
Le Breton (Auguste)
Leconte de Lisle
Lefèvre d’Etaples (Jacques)
Légende des siècles (La)
Leiris
Lemaire de Belge (Jean)
Lesage (Alain-René)
Lettres persanes (Les)
Lettres philosophiques (Les)
Lettres portugaises (Les)
Liaisons dangereuses (Les)
Libertinage
Louis XIV
Lumières (Siècles des)
Luther (et le luthérianisme)

M
Mac Orlan (Pierre)
Maître Alcofrybas Nasier
Malade imaginaire (Le)
Mallarmé
Malet (Léo)
Malherbe (François de)
Malraux (André)
Manon Lescaut
Marcel (Gabriel)
Mariage de Figaro (Le)
Marie de France
Marivaux
Marlowe (Christopher),
Maeterlinck
Maupassant (Guy de)
Mauriac (François)
Maximes
Méditations (Les)
Mémoires d’outre-tombe (Les)
Mérimée (Prosper)
Michaux (Henri)
Michelet
Miracles de Notre-Dame (Les)
Misanthrope (Le)
Misérables (Les)
Mme Bovary
Moderato cantabile
Modification (La)
Molière
Montaigne
Montalte (Louis)
Montesquieu
Montherlant (Henri de)
Moyen-français
Musset
Mystères (représentations de)
Mythe de Sisyphe
N
N.R.F.
Nausée (La)
Nerval
Nietzsche
Nom de la rose (Le)
Norge
Notre-Dame de Paris
Nouveau roman (Le)
Nouvelle Héloïse (La)
O, P, Q
Oil et Oc
Pagnol (Marcel)
Parnasse (Le)
Pascal (Blaise)
Paul et Virginie
Paz (Octavio)
Péguy (Charles)
Pensées (Les)
Perceval
Perec (Georges)
Perrault (Charles)
Plaideurs (Les)
Platon
Pléiade
Poquelin (Jean-Baptiste)
Port-Royal
Pradon
Précieuses ridicules (Les)
Préciosité
Prévert (Jacques)
Prévost (abbé)
Princesse de Clèves (La)
Proust (Marcel)
Provinciales (Les)
Queneau (Raymond)
Quinault
R
Rabelais
Racan,
Racine (Jean)
Radiguet (Raymond)
Raleigh (Walter)
Rambouillet (Hôtel de)
Rambouillet (Marquise de)
Ramuz (Charles Ferdinand)
Réage (Pauline)
Réalisme
Réforme
Regnard
Resnais (Alain)
Renaissance
Renan
René
Retz (cardinal de)
Rhétoriques
Richelieu
Rimbaud (Arthur)
Robbe-Grillet (Alain)
Rodenbach (Georges)
Rolland (Romain)
Romains (Jules)
Roman d’Alexandre
Roman de la Rose (Le)
Roman de Renart (Le)
Romantisme
Ronsard
Rouaud (Jean)
Rouge et le Noir (Le)
Rousseau (Jean-Jacques)
Rutebeuf
S
Sade (Marquis de)
Saint-Exupéry (Antoine de)
Saint-John Perse
Saint-Simon
Sainte-Beuve
Salacrou (Armand)
Salmon de Garcin
Salons (les),
San Antonio
Sand (George)
Sarraute (Nathalie)
Sartre (Jean-Pol)
Schlumberger (Jean)
Scudéry (Mlle de),
Ségalen
Série Blême
Serie Noire
Sermons
Sévigné (Mme de)
Shadwell (Thomas)
Shakespeare (William)
Simenon (Georges)
Simonin (Albert)
Socrate
Sonnet
Soties et moralités
Staël (Mme de)
Stendhal
Stemberg
Sullivan (Vernon)
Surréalisme
Swift (Jonhatan)
Symbolisme
T
Taine
Tartuffe (Le)
Théâtre élisabéthain
Tournier (Michel)
Tragiques (Les)
Trois unités
Tropismes
Troupe du roi (la)
Turcaret
Turnèbe
Tzara (Tristan)

U, V, W
Urfé (Honoré d’)
Valéry (Paul)
Van Lerberghe (Charles)
Vaugelas
Vauvenargues (marquis de)
Vendredi ou les limbes du Pacifique
Verhaeren
Verlaine (Paul)
Verne (Jules)
Vian (Boris)
Viau (Théophile de)
Vigny (Alfred de)
Villon (François)
Voiture
Voltaire
Voyages de Gulliver (Les)

X, Y, Z
Yourcenar (Marguerite)
Zola
 

Notes
 

Notes
 

Notes
 

Notes
 

Notes
 

Notes
 

Notes
 

Notes
 
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(Mac IICX® et Laserwriter II NTX®).
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