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Chapitre 2

Les systèmes haut-parleurs,


2
les ensembles de haut-parleurs

Parce qu’un haut-parleur, tel quel, constitue une source dipolaire, il est néces-
saire de le baffler afin qu’il fonctionne correctement aux basses fréquences. Pour
ce faire, on le monte dans une enceinte. On distingue l’enceinte close, l’enceinte
ouverte à évent, l’enceinte ouverte à radiateur passif.
• Définitions : l’analyse d’un système haut-parleur consiste en l’étude de ses
propriétés, la synthèse d’un système haut-parleur consiste en le choix d’une
enceinte et d’un haut-parleur afin que le comportement du système remplisse un
cahier des charges.

Figure 2.1. Enceinte close, ouverte à évent, ouverte à radiateur passif.

2.1. Système à enceinte close

2.1.1. Circuit acoustique équivalent

Convention de signes : pour construire le circuit acoustique on est amené à


40 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

–p p p p
qd réalité convention qd

qd acoustique de schéma qb

Figure 2.2. Convention de signes pour le circuit acoustique.

écrire p , au lieu de – p , la pression acoustique sur la face arrière du diaphragme.


Cette convention revient donc à considérer, à partir de la face arrière, une pression
p et le débit q b entrant dans l’enceinte close. Sur la face avant, la pression est p
également (on représente donc les deux faces sur le même schéma acoustique) et
le débit sortant q d . On a donc : q b = – q d . On remplace dans la figure 1.20 la face
arrière par l’impédance équivalente, soit Z ar2 par Z ar2 + 1 ⁄ ( jC ab ω ) ( C ab com-
pliance acoustique de l’enceinte seule).
L’enceinte est une compliance : elle ajoute une force supplémentaire de rappel,
son module élastique vient s’ajouter au module élastique de la suspension du haut-
parleur. La compliance acoustique de l’enceinte close est donc donnée par :

–1 2 –1 –1
C ac = ( S C s ) + C ab [2.1]

2
( S C s compliance acoustique du haut-parleur seul et C ac celle de l’enceinte).
Toutes choses égales par ailleurs, on diminue l’encombrement de l’enceinte en
la garnissant de laine de roche : l’idée est de réaliser un régime isotherme au lieu
du régime adiabatique. Dans ces conditions, le module de compressibilité de l’air
2 2
passe de K = γ P o = ρ c (transformations adiabatiques) à K = P o = ρ c ⁄ γ
(transformations isothermes) ( P o pression atmosphérique, γ = c P ⁄ c V ≈ 1, 4 ,
voir cours d’Acoustique Physique). La compliance de l’enceinte (voir [1.4]) est
alors théoriquement, en régime isotherme, multipliée par γ , ce qui équivaut à mul-
tiplier le volume V b de l’enceinte par γ en l’absence de garnissage :

Vb γV b
C ab = --------------
2
- = --------2- [2.2]
ρc ⁄ γ ρc

Cependant, on ne parvient pas à réaliser des conditions isothermes parfaites et


le facteur multiplicatif β est, en pratique, de l’ordre de 1, 2 à 1, 3 au lieu de 1, 4 .
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 41

2 M qd
( Bl )
2 Rs ⁄ S ------2-s 2 Z ar1
----------------------------
- S Cs Z ar2
Bl 2 S
--------------------------U g S ( Rg + Re ) p qb
S ( Rg + Re )
C ab

Figure 2.3. Enceinte close : circuit acoustique équivalent,


schéma simplifié à basses fréquences.

La compliance de l’enceinte est donc, en fait, donnée par :

βV
C ab = ---------2b- [2.3]
ρc

Le circuit acoustique équivalent de l’enceinte close est le même que celui du


2
haut-parleur : il suffit d’y remplacer S C s par C ac que l’on obtient par [2.1].
• Définition : il est commode de considérer le rapport entre la compliance
acoustique du haut-parleur seul et celle de l’enceinte seule, rapport que l’on
appelle le facteur de compliance et que l’on note α . On a :

2
C as S Cs V as
α = --------
- = ---------------------------
- α = ---------
- [2.4]
C ab βV b ⁄ (ρc )
2 βV b

Le comportement de l’enceinte close se déduit donc de l’étude du haut-parleur


seul en remplaçant C as par C ac , soit C s par C c et V as par V ac :

C as Cs V as
C ac =  -------- + --------- = ------------
1 1 –1
- C c = ------------
- V ac = ------------
- [2.5]
 C as C ab 1+α 1+α 1+α

2.1.2. Analyse de l’enceinte close

Compte tenu de la diminution de compliance, la masse étant inchangée, la fré-


quence de résonance est augmentée et devient :

fc = fs 1 + α [2.6]
42 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

• Définition : lorsque α » 1 , on dit que l’on réalise une suspension acoustique.


En tenant compte de la résistance des fils d’amenée, le facteur de qualité élec-
trique est augmenté comme suit :

Rg + Re
Q ec = Q es ------------------ 1 + α = Q e 1 + α [2.7]
Re

La correction des fils d’amenée est petite : elle augmente le facteur de qualité
électrique de 10% typiquement. Il vient pour les facteurs de qualité :

–1 –1
Q ec = Q e 1 + α ≈ Q es 1 + α –1
Q tc = ( Q ec + Q mc )
[2.8]
mc = Q ms 1 + α = Q t 1 + α ≈ Q ts 1 + α

Pour la puissance rayonnée, les paramètres de la fonction de transfert sont modi-


fiés ( ω c et Q tc ), la valeur limite en moyennes fréquences P c étant grosso modo
inchangée. On trouve :

2 2
2 1 ρθ S ω c 2
〈 P ray〉 = P c G ( j ω ⁄ ω c ) Pc -Ug ≈ P s
= --- ------ --------------------- [2.9]
2 π c ( Bl ) Q 2 2
ec

2
( j ω ⁄ ωc )
avec G ( j ω ⁄ ω c ) = ----------------------------------------------------------------------
2 –1
- [2.10]
( j ω ⁄ ω c ) + Q tc ( j ω ⁄ ω c ) + 1

La fréquence de coupure à 3dB s’obtient par :

–2 –2 2
 Q tc – 2  Q tc – 2
f3 ⁄ fc =  ------------------ +  ------------------ + 1 [2.11]
 2   2 

Elle est abaissée par rapport à f c si Q tc > 1 ⁄ 2 , mais elle est nettement supé-
rieure à f s dans le cas où l’on réalise une suspension acoustique.
Le rendement, inchangé par rapport au montage sur un écran, s’écrit :

2 3
4 π f c V ac
η c ≈ --------
- ----------------- ≈ η s
3 Q
[2.12]
c ec
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 43

La puissance acoustique limitée par l’élongation vaut :

4 2
3
4π ρ f c V d Q tc 1
〈 P a ξ c〉 = ------------ --------------
- avec X max = ----------------------------
- pour Q tc > ------- [2.13]
c X2 –2 2
max 1 – Q tc ⁄ 4

4
On remarque qu’elle est fortement augmentée (comme ( f c ⁄ f s ) ) si on a une
suspension acoustique. La puissance électrique limitée par l’élongation est donnée
par :

2
f Q V
2 c ec d
〈 P e ξ c〉 = πρ c ---------------------
2
- [2.14]
V ac X max

2.1.3. Synthèse de l’enceinte close

Pour une enceinte close à usage domestique, on cherche généralement une fré-
quence de coupure la plus basse possible. L’examen de [2.10] conduit à la condi-
tion Q tc ≈ 1, 1 : on a alors f 3 ≈ 0, 76 f c et X max ≈ 1, 23 (valeurs optimales).
L’examen de [2.12] conduit à chercher une valeur aussi élevée que possible de
V ac . Or, d’après [2.4] et [2.5], il vient :

V ac 1 V as α
-------- = ------------- -------- = β ------------- [2.15]
Vb 1 + α Vb 1+α

Pour optimiser le rendement, il est intéressant de réaliser une suspension acous-


tique avec α » 1 . Dans ces conditions, on a V ac → 1, 2V b pour α → ∞ .
On peut exprimer η c et 〈 P a ξ c〉 ([2.12] et [2.13]) en fonction de f 3 , V b et V d .
Pour le système à enceinte close le mieux réalisé, en optimisant simultanément le
rendement et la puissance acoustique, l’expérience montre que l’on atteint, au
mieux, en réalisant une suspension acoustique, les égalités suivantes :

3 2
ηc = k η f 3 V b 〈 P a ξ c〉 = k p f 3 V d
4
〈 P e ξ c〉 = 〈 P a ξ c〉 ⁄ η c [2.16]
–6 –3 –3 –4 –6
k η ≈ 2.10 Hz .m k p ≈ 0, 85W.Hz .m
44 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

avec

Q tc = 1, 1 f 3 ≈ 0, 76 f c X max ≈ 1, 23 [2.17]

• Définition : k η s’appelle le facteur de mérite en rendement, k p le facteur de


mérite en puissance.
2
Deux des trois grandeurs η c , f 3 , V b ou 〈 P a ξ c〉 , f 3 , V d peuvent être fixées
par le cahier des charges : les relations [2.16] déterminent alors le minimum ou le
maximum de la troisième (voir annexe et Rossi pp. 307-308).
On peut utiliser un haut-parleur à rendement relativement élevé (basse valeur de
Q es et Q ts ) tout en gardant une réponse plate, ce qui ne serait pas le cas si ce haut-
parleur était monté sur écran (voir chapitre 1). Le filtre acoustique apporté par C ab
(voir figure 2.3) renforce le débit à basses fréquences, ce qui équilibre la réponse.
• Exercice : on dispose d’un moteur avec f s = 16Hz , Q ts = 0, 36 ,
3 3
V as = 700dm , V d = 500cm . Calculer, pour une enceinte close optimisée
(avec Q tc = 1, 1 ), α , V b , f c , f 3 , η c et 〈 P a ξ c〉 .
3
Réponse : α = 8, 3 , V b = 70dm , f c = 49Hz , f 3 = 37Hz , η c ≤ 0, 7% ,
〈 P a ξ c〉 ≤ 0, 4W (en utilisant [2.8], [2.4], [2.6], [2.17], [2.16], [2.16]).
• Exercice : on veut réaliser une enceinte close de faible encombrement pour un
usage domestique. Les exigences du cahier des charges sont : f 3 = 40Hz ,
3
V b = 25dm et 〈 P a ξ c〉 ≤ 0, 3W . On estime Q tc = 1, 1 , α = 5 , Q mc = 5 .
Déterminer les caractéristiques du moteur ( f s , V as , V d , Q es ), η c , 〈 P e ξ c〉 . Que
pensez-vous du rendement?
3
Réponse : f c = 53Hz , f s = 22Hz , Q ec = 1, 4 , V as = 150dm ,
3 3
V ac = 25dm , η c ≤ 0, 32% , 〈 P e ξ c〉 ≤ 93W , V d = 370cm , Q es = 0, 57 (en
utilisant [2.17], [2.6], [2.8], [2.4], [2.5], [2.5], [2.16], [2.16], [2.16], [2.8] et [1.25]).
Le rendement est faible, il est sacrifié au profit du faible encombrement. La distor-
sion reste acceptable puisque V d ⁄ V b ≈ 1, 5% (valeur tolérable quelques %).
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 45

2.1.4. Impédance d’entrée de l’enceinte close

L’impédance aux bornes de l’enceinte close est donnée (voir [1.33]) par :

–1
Z hpc Q es ( j ω ⁄ ωc )
z hpc - = 1 + ----------------- -----------------------------------------------------------------------
= ---------- - [2.18]
Re 1 + α ( j ω ⁄ ω ) 2 + Q –1 ( j ω ⁄ ω ) + 1
c mc c

Notons qu’il n’y a pas lieu de tenir compte ici, dans le facteur de qualité électri-
que, des fils d’amenée.
L’examen détaillé du relevé expérimental de Z hpc ( ω ) permet de déterminer les
paramètres de l’enceinte close quand Bl est connu. On estime la correction à
apporter (typiquement 10% ) pour évaluer Q ec compte tenu des fils d’amenée :

Rg + Re
Q ec = ------------------Q es 1 + α [2.19]
Re

En complétant par le relevé de Z hp ( ω ) (haut-parleur monté sur un écran), on


détermine α .

2.1.5. Performances du système à enceinte close

2.1.5.1. Puissance acoustique limitée par l’élongation

La comparaison de [2.13] et [1.53] montre l’intérêt, du point de vue de la puis-


sance acoustique limitée par l’élongation, qu’on a à monter le haut-parleur dans
une enceinte close plutôt que sur un écran. En effet :

〈 P a ξ c〉  f c 4 2
- ≈ ----- = ( 1 + α )
---------------- [2.20]
〈 P a ξ〉  f s 

La réalisation d’une suspension acoustique permet d’augmenter fortement la


puissance acoustique, à condition toutefois de fournir au système la puissance élec-
trique nécessaire (d’autant plus grande que le rendement est plus bas).
46 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

2.1.5.2. Élongation du diaphragme

Le gain de puissance acoustique est dû à l’élongation du diaphragme. En effet :

1
ξ c = ------------------------------------------ U g X ( j ω ⁄ ω c ) [2.21]
ω s ( Bl )Q e ( 1 + α )

Pour une même tension appliquée, l’élongation du diaphragme est grosso modo
divisée par 1 + α alors que la puissance acoustique rayonnée (voir [2.9]) est grosso
modo la même que sur écran.

2.1.5.3. Distorsion de l’enceinte close

La distorsion que l’enceinte close apporte doit rester petite devant les distorsions
propres au haut-parleur. Il faut que le volume d’air entrant dans l’enceinte close du
fait du débit q b reste petit par rapport au volume de l’enceinte. En pratique, il faut
que V d reste limité à quelques pour cent de V b .

2.1.5.4. Problèmes de construction de l’enceinte close

Il est important, lors de la construction, de réaliser une étanchéité parfaite de


l’enceinte, y compris au pourtour de la fixation du haut-parleur. En effet, la pré-
sence d’une fente apporterait une résistance mécanique qui dégraderait les perfor-
mances par diminution de Q mc . On tolère néanmoins un petit trou pour l’égalisa-
tion de la pression atmosphérique.
Le garnissage est effectué en laine de verre ou de roche.
Les fréquences propres de l’enceinte doivent perturber le moins possible le
fonctionnement du haut-parleur, ce qui n’est pas simple car elles sont situées dans
la bande passante. Il convient d’éviter les coïncidences de modes en éliminant les
formes symétriques (voir cours d’Acoustique Physique, dégénérescences de
modes). On donne souvent à l’enceinte une forme parallélépipédique, de bonnes
proportions étant 1/1, 202/1, 435 ou 1/1, 401/1, 863 . L’inclinaison de la paroi du
fond améliore la répartition des modes (mais complique la construction). Les pan-
neaux de bois aggloméré constituent un bon matériau de construction : ils vibrent
peu (masse élevée, grande raideur donc fréquences propres élevées). L’utilisation
de matériaux plus légers raidis avec des entretoises nécessite de grandes précau-
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 47

tions compte tenu de la propension marquée qu’ont les raidisseurs à augmenter le


rayonnement (au même titre que le barrage d’une table d’harmonie, voir cours
d’Acoustique Physique, fréquence de coïncidence) : il est alors nécessaire de revê-
tir la face interne d’un matériau antivibratile spécial présentant de fortes pertes par
frottement interne.
Enfin, la diffraction à l’émission perturbe le champ rayonné. Il est bon d’arron-
dir les arrêtes et les angles (faute de réaliser une forme extérieure sphérique) et de
décentrer le haut-parleur sur la face avant.

2.2. Système à enceinte ouverte à évent

L’idée est de coupler un résonateur de Helmholtz (voir figure 2.1) au haut-


parleur. En choisissant judicieusement la fréquence de ce résonateur, on va amé-
liorer, par ce couplage, les performances en basses fréquences.
Comme pour l’enceinte close, nous procédons d’abord à l’analyse de l’enceinte
ouverte à évent, ce qui nous permet ensuite d’effectuer la synthèse.

2.2.1. Circuit acoustique équivalent

Comme nous l’avons vu pour l’enceinte close, on est conduit à attribuer une
pression acoustique p à chaque face du diaphragme. On procède de la même façon
pour l’évent. On note q d le débit sortant du diaphragme, q p le débit sortant de
l’évent, q b le débit entrant dans le volume V b de l’enceinte de compliance acous-
tique C ab . Nous avons donc :

–qb = qd + q p [2.22]

p
p
qd
p p
qb
qp

Figure 2.4. Convention de signes pour le circuit acoustique.


48 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

Avec ces conventions, le débit q d traverse les impédances acoustiques de


rayonnement du diaphragme Z ar1 (face avant) et Z ar2 (face arrière), le débit q p
traverse les impédances acoustiques de rayonnement de l’évent Z ap1 (face avant)
et Z ap2 (face arrière), qui chargent la masse acoustique M ap de l’évent. On définit,
,
comme d’habitude, la masse équivalente M s de l’équipage mobile et la masse
,
acoustique équivalente M ap de l’évent.

qd

Rs ⁄ S
2 M Z ar1 Z ap2
------2-s 2
S Cs qp
Bl Z ar2
--------------------------U g 2 S
S ( Rg + Re ) ( Bl ) p M
----------------------------
2
- q b Z ap
S ( Rg + Re ) C ab ap1

, qd
2 Ms qp
Rs ⁄ S ------- 2
2 S Cs qb
Bl 2 S ,
--------------------------U g ( Bl ) p M ap
S ( Rg + Re ) ----------------------------
- C ab
2
S ( Rg + Re )

Figure 2.5. Enceinte ouverte à évent : circuit acoustique


équivalent, schémas simplifiés à basses fréquences.

2.2.2. Analyse de l’enceinte ouverte à évent

La puissance acoustique rayonnée est donnée par :

2
1 2 1 2 ρθω
〈 P ray〉 = --- R ar q d + q p = --- R ar – q b avec R ar = ------------- [2.23]
2 2 πc

À basses fréquences, en effet, le diaphragme et l’évent constituent une seule


source cohérente dont le débit est la somme des débits. À plus hautes fréquences,
la distance diaphragme-évent n’est plus petite devant la longueur d’onde, mais
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 49

alors q p ≈ 0 (voir [2.24]), si bien que [2.23] est valable dans tous les cas.
L’analyse du schéma conduit au système d’équations suivantes :

1 , 1
p = ---------------- ( – q b ) = jM ap ω ( – q p ) = -----------------------------------------------------
-q d [2.24]
jC ab ω , –1
( jM ap ω ) + ( jC ab ω )

Bl , 1
--------------------------U g = Z as q d + ---------------- ( – q b ) [2.25]
S ( Rg + Re ) jC ab ω

,
(on a noté Z as l’impédance équivalente du haut-parleur, la dernière égalité de
[2.24] provient de deux impédances en parallèle). En exprimant q d en fonction de
q b grâce à [2.24], [2.25] donne :

, ,
Z ah Bl , Z ah 1
- ( –qb )
q d = --------------------- --------------------------U g = Z as ---------------------
- + - ( –qb )
---------------
( jM ap ω )
, S ( Rg + Re ) ( jM ap ω )
, jC ab ω

On utilise les notations suivantes :

2
, , 1 1 S C ω
Z ah = jM ap ω + ---------------- ω b = ------------------------ α = ------------s h = -----b- [2.26]
jC ab ω , C ab ωs
C ab M ap

–1 –1 Re –1
Qt = Q ms + ------------------Q es [2.27]
Rg + Re

La puissance rayonnée est donnée par :

2 2
2 1 ρθ S ω s 2
〈 P ray〉 = P o G o ( j ω ⁄ ω s ) avec P o - U g = P s et
= --- ------ ------------------- [2.28]
2 π c ( Bl ) Q 2 2
e

–1
ω2
 j ----- –1 ω ω 2
- + Q t  j ------ + 1  j ----- - +1
ω  ω s  ω s  ω b α
G o  j ------ = -------------------------------------------------------
- -------------------------
- + ---------------- [2.29]
 ω s ω2
 j ----- ω
 j ----- 2 ω2
 j -----
- - -
 ω s  ω b  ω s
50 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

La fonction de transfert se met aussi sous la forme suivante

ω  4 –2
 j ----- - h
ω  ω s
G o  j ------ = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- [2.30]
 ω s ω4  ω3
 j -----  ω
- j ------ j ------
 ω s  ω s ω2 (1 + α)  ω s
---------------- + ---------------- 
+ j ------ 1 + ----------------- - + -------------- + 1
2 2  ω s 2 Qt
h h Q t h

On a un passe-haut du quatrième ordre qui s’écrit également :

ω 4
 j ----- -
ω  ω o
G o  j ------ = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- [2.31]
 ω o ω 4
 j -----  ω 3  ω 2  ω
- + a 1 j ------ + a 2 j ------ + a 3 j ------ + 1
 ω o  ω o  ω o  ω o

avec

–1
Qt (1 + α) –1
ωo = ωs h a 1 = --------
- a 2 = h + ------------------ a3 = Qt h [2.32]
h h

On utilise en général pour [2.31] une fonction de transfert issue de la théorie des
filtres du quatrième ordre. On en tire alors la fréquence de coupure basse. Par
exemple, pour la fonction de transfert Butterworth B4, on a : a 1 = a 3 = 2, 613 ,
a 2 = 3, 414 , ω 3 = ω o . Pour la fonction de transfert Tchebycheff T4, on trouve
ω 3 = 0, 74 ω o .
On remarque, d’après [2.29], que le débit de l’enceinte est essentiellement celui
du diaphragme pour ω > ω b (car alors q p ≈ 0 ) et celui de l’évent pour ω = ω b
(car alors q p = – q b = q d + q p donc q d = 0 ).
On remarque également que, pour h → 0 (masse de l’évent infinie), la fonction
de transfert [2.30] tend vers celle de l’enceinte close :
4
ω ( j ω ⁄ ωs )
G o  j ------ = ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
 ω s 4 3 –1 2
( j ω ⁄ ωs ) + ( j ω ⁄ ωs ) Qt + ( j ω ⁄ ωs ) ( 1 + α )
2
( j ω ⁄ ωc )
= ----------------------------------------------------------------------
2 –1
-
( j ω ⁄ ω c ) + ( j ω ⁄ ω c )Q tc + 1
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 51

avec ω c = ω s 1 + α et Q tc = Q t 1 + α .
Comme pour l’enceinte close, la puissance acoustique de la source (voir [2.28])
ne diffère de celle du haut-parleur sur écran que par la fonction de transfert. Le ren-
dement de l’enceinte ouverte à évent est donné par :

2 3
4 π f s V as
η c ≈ η s = --------
- -----------------
3 Q
[2.33]
c es

Nous évaluons le débit q d à partir de [2.25] et [2.24]. Nous en déduisons l’élon-


gation ξ du diaphragme par ξ = q d ⁄ ( j ω S ) .
Il vient :
Bl
--------------------------U g =
S ( Rg + Re )
, ,
( Bl )
2 Rs Ms 1 jM ap ω
----------------------------
2
- + ----
-
2
+ j -------
2
ω + ------------------
2
- + ----------------------------------------------------
,
- qd
S ( Rg + Re ) S S jS C s ω 1 + ( jC ab ω ) ( jM ap ω )

2 ,
Bl ( jS C s ω ) [ 1 + ( jC ab ω ) ( jM ap ω ) ]
q d = --------------------------U g ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
S ( Rg + Re )  ω  4  ω  3  ω
j ------ j ------ j ------
 ω s  ω s ω2 (1 + α)  ω s
---------------- + ---------------- 
+ j ------ 1 + ----------------- - + -------------- + 1
2 2  ω s 2 Qt
h h Qt h

ω
ξ = ------------------------ U g X  j ------
1
avec [2.34]
( Bl )Q e ω s ωs

ω 2 –2
1 +  j ------ h
ω  ω s
X  j ------ = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- [2.35]
 ω s ω4  ω3
 j -----  ω
- j ------ j ------
 ω s  ω s ω 2 (1 + α)  ω s
---------------- + ---------------- +  j ------ 1 + ----------------- - + -------------
-+1
2 2  ω s 2 Q
h h Q t h t

On remarque que l’élongation est nulle à la fréquence de résonance de


l’enceinte : seul l’évent rayonne alors. Il peut sembler paradoxal de produire du
rayonnement en l’absence de mouvement du diaphragme : le paradoxe provient du
fait que l’enceinte, supposée à pertes nulles, pourrait rayonner sans apport acous-
tique du diaphragme. L’élongation présente deux maximums, le premier situé au-
52 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

dessous de f b , l’autre au dessus et de moindre amplitude (voir Rossi p. 321). Le


premier maximum étant au-dessous de f 3 , on n’en tient pas compte pour calculer
la puissance acoustique limitée par l’élongation (on suppose que la musique ou la
parole à reproduire n’a pas de composantes en dessous de f 3 ).
La puissance acoustique limitée par l’élongation est donnée par :

4 2
3
4π ρ f s V d
〈 P a ξ o〉 = ------------ --------------
- [2.36]
c X2
max

Parce que l’élongation du diaphragme est nettement plus faible que lorsque le
haut-parleur est sur écran ou dans une enceinte close, on a un gain important en
puissance acoustique limitée par l’élongation. Pour chaque type de filtre, on cal-
cule la valeur correspondante de X max .

2.2.3. Synthèse de l’enceinte ouverte à évent

De [2.32] on tire :

a 2 1 ω3
h = ----3- α = a2 h – h – 1 Q t = --------------- ω s = ----------------------------
- [2.37]
a1 a1 a3 h ( ω3 ⁄ ωo )

On procède à l’alignement, c’est-à-dire la détermination des constantes selon


[2.37], en identifiant [2.31] à une fonction de transfert classique issue de la théorie
des filtres (Butterworth B4, Tchebycheff T4) ou par simulation à l’ordinateur, de
façon à obtenir une réponse en fréquence satisfaisante.
Comme nous l’avons fait pour l’enceinte close, après calcul de f 3 ⁄ f s et de
X max pour chaque type de filtre, on peut exprimer le rendement et la puissance
acoustique limitée par l’élongation au moyen de f 3 et V b . Pour les enceintes
ouvertes à évent les mieux réalisées, on est conduit aux limites suivantes :

3 2
ηo = k η f 3 V b 〈 P a ξ o〉 = k p f 3 V d
4
〈 P e ξ o〉 = 〈 P a ξ o〉 ⁄ η o [2.38]
–6 –3 –3
k η ≈ 3, 9.10 Hz .m k p ≈ 3W.Hz .m
–4 –6
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 53

–6
Le facteur de mérite en rendement vaut 3, 9.10 pour un alignement Tcheby-
–6
cheff T4, 3, 6.10 pour un alignement Butterworth B4. Le facteur de mérite en
puissance est en pratique de 3 à 2 mais il peut varier, pour certains alignements,
de 0, 3 à 10 .

Type h α Qt f3 ⁄ fs
B4 1 1,414 0,384 1
T4 ( k = 0, 5 ) 0,770 0,589 0,505 0,65
QB3 ( B = 3, 25 ) 1,414 4,46 0,259 1,77
HM 39 0,6 0,3 0,8 0,46
HM 50 1 1 0,447 0,87

Le tableau d’alignements ci-dessus est donné dans Rossi, les fonctions de trans-
fert correspondantes pour la puissance acoustique sont montrées sur les figures en
annexe, ainsi que la sensibilité aux différents paramètres.
En vue d’une synthèse globale, le cahier des charges spécifie par exemple V b ,
〈 P a ξ o〉 et f 3 . On choisit une fonction de transfert, ce qui fixe h , α , Q t , f 3 ⁄ f s ,
k p . On estime Q ms et on détermine les autres paramètres du moteur : Q es , V as par
,
V as = α V b , f s , V d par [2.38]. On calcule M ap par [2.26]. Il reste à déterminer
la longueur l p et le rayon r p de l’évent. Il vient :

, 1 ρc
2 ρ(l p + 2ξr p)
M ap = ---------------
2
- = ------------
2
- = ------------------------------
2
-
ω b C ab ωb V b πr p

2
πc 2
2
-r p – 2 ξ r p
l p = ------------ avec 2 ξ ≈ 1, 4 ou 2 ξ ≈ 1, 6 [2.39]
ωb V b

On prend 2 ξ ≈ 0, 8 + 0, 6 = 1, 4 si l’évent est un tube à paroi mince affleurant


sur la face avant et dépassant à l’intérieur de l’enceinte, 2 ξ ≈ 1, 6 si l’évent est une
ouverture découpée dans la paroi de l’enceinte (voir cours d’Acoustique Physi-
que). On choisit r p assez grand pour que la vitesse acoustique dans l’évent ne
devienne pas excessive, ce qui entraînerait un bruit d’écoulement et des pertes sup-
plémentaires (régime tourbillonnaire). La vitesse atteint son maximum u max à la
54 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

fréquence de résonance de l’enceinte, le volume à écouler sur une demi-période


π ⁄ ω b étant au plus égal à V d :

2 ωb 2
π r p u max = ------V d π r p = 2 f b V d ⁄ u max
π

On considère que la vitesse ne doit pas excéder 2, 5m/s , ce qui conduit à :

2
π r p ≥ 0, 8 f b V d [2.40]

On choisit r p compte tenu de [2.40] et on détermine l p par [2.39].


La synthèse d’une enceinte close avec un moteur donné n’est pas toujours pos-
sible. Il faut en effet obtenir un facteur de qualité total Q t égal à la valeur prévue
dans l’un des alignements connus. On est alors conduit à simuler l’influence d’un
écart à la valeur prévue sur le comportement du haut-parleur. Par ailleurs, les
dimensions nécessaires à l’évent peuvent se révéler irréalisables (évent trop long
ou section trop grande). On réalise une grande section en plaçant plusieurs tubes
proches les uns des autres.
• Exercice : déterminer les spécifications pour choisir le moteur afin de réaliser
une enceinte ouverte à évent de petit volume pour sonoriser une guitare basse. On
3
veut : V b = 125dm , 〈 P a ξ o〉 = 3W , f 3 = 38Hz , on estime Q ms = 5 . Pour
obtenir le meilleur rendement possible, on choisit un alignement Tchebycheff T4
avec h = 0, 77 , α = 0, 589 , Q t = 0, 505 , f 3 ⁄ f s = 0, 65 , k p = 2 . Détermi-
ner les dimensions de l’évent (voir Rossi).
3
Réponse : Q ts ≈ 0, 50 (compte tenu R g ), Q es ≈ 0, 56 , V as ≈ α V b ≈ 73, 5dm
(enceinte non garnie, voir [2.4] avec β ≈ 1 ), f s ≈ 58, 5Hz , η o ≈ 2, 64% par [2.33]
3
ou [2.38], 〈 P e ξ o〉 ≈ 110W par [2.38], V d ≈ 850cm par [2.38]. Dimensions de
l’évent : r p = 10cm , l p = 22cm (on peut mettre quatre tubes par exemple).

2.2.4. Impédance d’entrée de l’enceinte ouverte à évent

La construction du schéma électrique équivalent conduit à l’expression de


Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 55

, 2 2 ,
Rg Re M s 2 ( Bl )
2
( Bl ) S M ap
Ug ------------2- ( Bl ) C s ------------- ------------
2
- C ab ---------------
2
-
U hp ( Bl ) Rs S ( Bl )
Figure 2.6. Enceinte ouverte à évent : circuit électrique équivalent,
schéma simplifié à basses fréquences.

l’impédance d’entrée :

ω  –1  ω  2 –2
 j ----- - Q j ------ h + 1
Q ms  ω s ms  ω s
z hp = 1 + --------- ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- [2.41]
Q es  ω  4  ω  3 ω
 j ------
j ------ j ------
 ω s  ω s ω 2 (1 + α)  ω s
---------------- + ---------------- 
+ j ------ 1 + ----------------- - + -------------- + 1
2 2  ω s 2 Q ms
h h Q ms h

La courbe d’impédance présente deux pics qui proviennent des deux


résonances : celle du haut-parleur et celle de l’évent. Les pics se trouvent plus écar-
tés que ne le sont les fréquences de résonance, du fait du couplage qui existe entre
le haut-parleur et l’enceinte : nous examinerons cet effet de façon plus détaillée à
propos des microphones. L’examen détaillé de la courbe d’impédance d’entrée
permet de déterminer tous les paramètres mécaniques du système, en particulier le
volume de l’enceinte et la masse acoustique de l’évent, connaissant Bl et S . On
peut opérer par comparaison d’impédance en fermant l’enceinte (évent clos, avec
de la pâte à modeler par exemple) et en mesurant séparément le haut-parleur sur un
écran.

2.2.5. Performances de l’enceinte ouverte à évent

En ce qui concerne la puissance acoustique limitée par l’élongation, l’enceinte


ouverte à évent est plus performante que l’enceinte close et, a fortiori, que l’écran
infini. La raison en est que l’élongation maximale du diaphragme, d’après [2.34]
et [2.35], se trouve fortement réduite.
Les problèmes de construction sont analogues à ceux de l’enceinte close. Il con-
vient, notamment, d’assurer une parfaite étanchéité, y compris au niveau de la fixa-
tion du haut-parleur. Le garnissage se fait avec les mêmes matériaux, mais on se
contente en général de garnir les parois sans remplir toute l’enceinte, ce qui dimi-
nue les pertes. Pour la modélisation en tenant compte des pertes de l’enceinte, voir
Rossi pp. 325-326.
56 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

2.3. Les enceintes à plusieurs voies

Les haut-parleurs sont conçus pour optimiser leur performance dans une bande
de fréquence particulière, ce qui conduit à utiliser à des fins différentes un haut-
parleur de graves, un haut-parleur de médiums ou un haut-parleur d’aigus. Pour
un haut-parleur de graves, on obtient une valeur de ω s basse, voire très basse, en
réalisant une grande compliance. La puissance acoustique étant proportionnelle au
2 2
produit S ω s (d’après [1.40]), on est conduit à choisir un grand diamètre. Pour un
haut-parleur d’aigus, la pulsation ω s est beaucoup plus élevée, ce qui permet de
diminuer S d’autant, mais nécessite une très grande légèreté alliée à une grande
rigidité (calotte sphérique en aluminium, béryllium ou titane). De plus, l’induc-
tance L e doit être basse tout en gardant l (donc Bl ) élevée, ce que l’on obtient en
réalisant un bobinage de grand diamètre (on obtient un diamètre égal à celui de la
calotte en supprimant le spider, voir Rossi p. 348). Pour toutes ces raisons, on est
conduit à réaliser des enceintes à deux ou trois voies se partageant l’étendue spec-
trale. Le haut-parleur des graves est en général associé à une enceinte ouverte à
évent, celui des médiums et des aigus à une enceinte fermée. Un réseau séparateur
assure la répartition des fréquences du signal électrique selon les deux ou trois
voies. Le réseau séparateur peut être disposé en aval de l’amplificateur, ou en
amont (avant les amplificateurs de puissance). Dans un montage soigné, il convient
de compenser les écarts de l’impédance de chaque haut-parleur par rapport à R e .
Des exemples sont donnés dans Rossi pp. 351-354. Il convient, enfin, de compen-
ser les différences de phase entre voies, par exemple en reculant plus ou moins cer-
tains des haut-parleurs. Une non-coïncidence entraîne, en effet, l’existence d’un
doublet donc la présence d’un lobe anormal de directivité.
• Problème : On considère un haut-parleur électrodynamique dont les caracté-
ristiques sont les suivantes : R e = 6, 6Ω , L e = 0, 56mH , R s = 0, 789N.s/m ,
, 2
M s = 9, 3g , C s = 1, 53mm/N , surface émissive S d = 86,6cm , facteur de
force du moteur Bl = 6, 8T.m , élongation de crête maximale limitée par la dis-
torsion ξ h = 3, 2mm .
Donner les expressions de la fréquence de résonance f s ainsi que des facteurs
de qualité électrique Q es , mécanique Q ms et total Q ts du système en fonction des
données chiffrées ci-dessus (expressions littérales, applications numériques).
Avec ce moteur, on veut réaliser une enceinte ouverte à évent bien conçue.
Quelle valeur de résistance R g du générateur et des fils d’amenée faut-il utiliser
pour réaliser exactement un alignement B 4 ? Quel volume V b d’enceinte faut-il
réaliser et quelle fréquence de résonance de cavité faut-il obtenir pour cet aligne-
ment (on prendra β ≈ 1 )? Calculer la fréquence de coupure à 3dB , f 3 , de cette
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 57

enceinte. Évaluer le rendement de référence η o .


En prenant k p = 3 , exprimer la puissance acoustique limitée par l’élongation
〈 P a ξ o〉 ainsi que la puissance électrique correspondante 〈 P e ξ o〉 , en fonction des
données maintenant connues. Déduire de 〈 P a ξ o〉 l’expression de la pression
acoustique p ξ o limitée par l’élongation à 1m (on supposera la source omnidirec-
tionnelle dans une demi-sphère), ainsi que son niveau L ξ o en dB en utilisant la
–5
relation L ξ o = 20 log p ξ o ⁄ ( 2.10 ) .
Commenter les performances obtenues avec cette enceinte. Pour quel type
d’usage peut-on envisager une telle réalisation? En consultant les mesures du
constructeur (voir ci-après), dites si on peut envisager pour ce type d’usage un
couple d’enceintes deux voies, ou bien s’il faut nécessairement des enceintes trois
voies afin d’avoir une bande passante correcte dans la gamme 45Hz-15kHz
(argumentez votre réponse)?
On veut réaliser l’évent au moyen d’un tube circulaire affleurant sur la paroi
avant. Exprimer les dimensions du tube en fonction des données maintenant con-
nues (commentaires)?
• Correction : on pourra utiliser le programme suivant, qui tourne sous Matlab
5, ou toute autre version sous un autre logiciel

% PROGRAMME SOUS MATLAB

Alignement d'une enceinte ouverte à évent

% Variables du haut-parleur, en unités MKSA (j'entre ici les valeurs pour le 5NV4211)
Re=6.6;Le=0.56e-3;Bl=6.8;Rs=0.789;Ms=9.3e-3;Cs=1.53e-3;
Sd=86.6e-4;ximax=3.2e-3;
rhoc2=14e4;c=340;rho=1.2;

% calcul fs Qes Qms Vas Vd


fs=1/(2*pi*(Ms*Cs)^0.5)
Qes=((Bl)^2*Cs*2*pi*fs/Re)^-1
Qms=(Rs*2*pi*fs*Cs)^-1
Vas=Sd^2*rhoc2*Cs;Vd=Sd*ximax;Qts=(Qms^-1+Qes^-1)^-1
% (je compare fs, Qes, Qms et Qts avec donnée du constructeur, pour vérification)
% (les valeurs calculées sont dans une marge d'erreur raisonnable avec les données du
% constructeur)

% tracé |Zs|
fmin=10;fmax=5e3;
freq=logspace(log10(fmin),log10(fmax),300);w=2*pi*freq;W=i*w/(2*pi*fs);
Zs=Re+i*Le*w+Re*Qes^-1.*W./(W.^2+W/Qms+1);Zsmax=max(abs(Zs));
figure(1) % (voir figure 2.7)
semilogx(freq,abs(Zs),'b')
grid
58 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

70

60

50

40
|Zs|

30

20

10

0
1 2 3
10 10 10

f (Hz)

Figure 2.7. Variation de |Zs| en fonction de la fréquence.

0.8

0.6
|Go|2

0.4

0.2

0
1 2 3
10 10 10

f (Hz)

Figure 2.8. Variation de |Go|2 en fonction de la fréquence, effet de


la correction Rg (résistance électrique en amont du haut-parleur).
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 59

xlabel('f (Hz)'),ylabel('|Zs|')
axis([fmin fmax 0 Zsmax*1.1])
% (j’utilise le tracé de |Zs|, par comparaison avec la mesure de mon haut-parleur,
% pour corriger les variables à entrer au départ du programme, voir chapitre 1 p.20)

% choix alignement (au vu de Qts, mettre en dernière ligne l'alignement retenu)


h=0.6;alpha=0.3;Qt=0.8;f3=0.46*fs;% HM39
h=1;alpha=1;Qt=0.447;f3=0.87*fs;% HM50
h=0.770;alpha=0.589;Qt=0.505;f3=0.65*fs;% T4
h=1.414;alpha=4.46;Qt=0.259;f3=1.77*fs;% QB3
h=1;alpha=1.414;Qt=0.384;f3=fs;% B4 (le calcul me donne Qts=0.3163, je choisis B4)

% calcul Rg Vb f3 fb etas
Rg=Re*(Qes^-1/(Qt^-1-Qms^-1)-1) % (c'est la valeur en Ohms de la résistance à
% mettre en amont du haut-parleur pour aligner l'enceinte)
Vb=Vas/alpha % (détermine le volume à donner à l'enceinte, en mètres cubes)
f3 % (détermine la fréquence de coupure de l'enceinte)
fb=h*fs % (détermine la fréquence de résonance de l'enceinte)
etas=(pi^2*4/c^3)*(fs^3*Vas/Qes)

% calcul diamètre dp et longueur lp évent


rp=(0.8*fb*Vd/pi)^0.5
xi=1.4/2;rp=1.5e-2;% choisir xi=1.4/2 ou 1.6/2 et mettre une valeur arrondie de rp
dp=2*rp
lp=(pi/Vb)*(c*rp)^2/(2*pi*fb)^2-2*xi*rp

% tracél |Go|^2
G = W. ^ 4 . / ( W. ^ 4 + W. ^ 3 / Q t + W. ^ 2 * ( h ^ 2 + 1 + a l p h a ) + W * h ^ 2 /
Qt+h^2);G2=abs(G).^2;y1max=max(G2);
Go=W.^4./(W.^4+W.^3/Qts+W.^2*(h^2+1+alpha)+W*h^2/Qts+h^2);Go2=abs(Go).^2;
y2max=max(Go2);y3max=max([y1max y2max]);
y3=0.5;
figure(2) % (voir figure 2.8)
semilogx(freq,G2,'b-.',freq,Go2,'b',freq,y3,'r')
grid
xlabel('f (Hz)'),ylabel('|Go|^2')
axis([fmin fmax 0 y3max*1.1])

% tracé |Xo|
X o = ( h ^ 2 + W. ^ 2 ) . / ( W. ^ 4 + W. ^ 3 / Q t + W. ^ 2 * ( h ^ 2 + 1 + a l p h a ) + W * h ^ 2 /
Qt+h^2);X1max=max(abs(Xo));
figure(3) % (voir figure 2.9)
semilogx(freq,abs(Xo))
grid
xlabel('f (Hz)'),ylabel('|Xo|')
axis([fmin fmax 0 X1max*1.1])

% calcul Paximax Peximax pmaxdB


wX=2*pi*(logspace(log10(f3),log10(fmax),300));WX=i*wX/(2*pi*fs);
% (on filtre l’enceinte en dessous de f3)
60 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

0.9

0.8

0.7

0.6
|Xo|

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
1 2 3
10 10 10

f (Hz)

Figure 2.9. Variation de |Xo| en fonction de la fréquence.

70

60

50

40
|Zc| et |Zo|

30

20

10

0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

f (Hz)

Figure 2.10. Variation de |Zc| et |Zo| en fonction de la fréquence.


Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 61

Xo=(h^2+WX.^2)./(WX.^4+WX.^3/Qt+WX.^2*(h^2+1+alpha)+WX*h^2/Qt+h^2);
Xmax=max(abs(Xo));Paximax=(4*pi^3*rho/c)*(fs^4*Vd^2/Xmax^2);
Peximax=Paximax/etas % puissance électrique maximum
p=(Paximax*rhoc2/(2*pi*c))^0.5;
pmaxdB=20*log10(p/2e-5) % niveau de puissance acoustique maximum à 1m

% choix fréquence et tracé |Zc| |Zo| pour test enceinte (utiliser commande zoom)
fZmax=fmax/50;% choisir la fréquence
f=fmin:0.1:fZmax;ww=2*pi.*f;WW=i*ww/(2*pi*fs);
Z o = R e + i * L e * w w + R e * Q e s ^ - 1 * W W. * ( W W. ^ 2 + h ^ 2 ) . / ( W W. ^ 4 + W W. ^ 3 /
Qms+WW.^2*(h^2+1+alpha)+WW*h^2/Qms+h^2);
Z c = R e + i * L e * w w + R e * Q e s ^ - 1 * W W. / ( W W. ^ 2 + W W /
Qms+1+alpha);Z1max=max(abs(Zo));
Z2max=max(abs(Zc));Z3max=max([Z1max Z2max]);
figure(4) % (voir figure 2.10)
plot(f,abs(Zc),'b-.',f,abs(Zo),'b')
grid
xlabel('f (Hz)'),ylabel('|Zc| et |Zo| pour zoom')
axis([fmin fZmax 0 Z3max*1.1])

% prise en compte de l'erreur sur Vb, qui diffère sans doute de la valeur théorique
% l'erreur se voit en comparant |Zc| et la courbe expérimentale |Zce| évent bouché (utiliser
commande zoom)
alphae=1.27; % entrer ici l'ajustement alphae de alpha qui convient à |Zce|
Vbe=Vas/alphae % donne le volume effectivement réalisé
% (ici, le volume est trop grand de 10%)
Z c e = R e + i * L e * w w + R e * Q e s ^ - 1 * W W. / ( W W. ^ 2 + W W /
Qms+1+alphae);Z2max=max(abs(Zce));Z3max=max([Z1max Z2max]);
figure(5) % (voir figure 2.11)
plot(f,abs(Zc),'b-.',f,abs(Zce),'b')
grid
xlabel('f (Hz)'),ylabel('|Zc| et |Zce| pour zoom')
axis([fmin fZmax 0 Z3max*1.1])

% calcul de la correction lpe à apporter à lp pour conserver fb


lpe=(pi/Vbe)*(c*rp)^2/(2*pi*fb)^2-2*xi*rp

% performance de l'enceinte effectivement réalisée par rapport à la performance théorique


% (erreur sur Vb, valeur corrigée de lp)
G o e = W. ^ 4 . / ( W. ^ 4 + W. ^ 3 / Q t + W. ^ 2 * ( h ^ 2 + 1 + a l p h a e ) + W * h ^ 2 /
Qt+h^2);Goe2=abs(Goe).^2;
y2max=max(Goe2);y3max=max([y1max y2max]);
y3=0.5;
figure(6) % (voir figure 2.12)
semilogx(freq,G2,'b-.',freq,Goe2,'b',freq,y3,'r')
grid
xlabel('f (Hz)'),ylabel('|Goe|^2')
axis([fmin fmax 0 y3max*1.1])
62 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

|Zc| (théorique) et |Zce| (effectivement réalisé) 70

60

50

40

30

20

10

0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

f (Hz)

Figure 2.11. Détermination du volume réel de l’enceinte par mesure du


déplacement de la résonance de |Zce| (mesure sur l’enceinte, évent bouché).

0.8
|Goe|2

0.6

0.4

0.2

0
1 2 3
10 10 10

f (Hz)

Figure 2.12. Influence sur de l’erreur sur |Goe|2 le volume Vbe effectivement
donné à l’enceinte (après correction de la longueur lpe de l’évent).
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 63

Figure 2.13. Fiche technique du haut-parleur 5NV4211 de chez Focal.


64 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

RÉSULTATS AFFICHÉS DANS LA FENÊTRE


COMMAND WINDOW DE MATLAB

fs = 42.1923 (en Hz)


Qes=0.3519
Qms=3.1248
Qts =0.3163
Rg =1.6110 (en Ohms)
Vb =0.0114 (en m3, soit 11.4 litres, volume de l’évent et du haut-parleur non inclus)
f3 =42.1923 (fréquence de coupure en Hz)
fb =42.1923 (fréquence de résonance de l’enceinte seule en Hz)
etas =0.0034 (rendement 0.34%)
rp =0.0173 (rayon à donner à l’évent en m, soit 1.73cm)
dp =0.0300 (diamètre choisi pour le tube d’évent, soit 3cm)
lp =0.0813 (longueur à donner à l’évent 8.13cm)
Peximax =5.1980 (puissance électrique maximum en W)
pmaxdB =94.6730 (niveau de pression acoustique maximum à 1m en dB)
Vbe=0.0126 (volume de l’enceinte réellement réalisé 12.6 litres)
lpe=0.0709 (longueur corrigée à donner au tube d’évent 7.09cm pour 3cm de diamètre)

• Commentaires : ce haut-parleur convient bien pour réaliser une paire de toutes


petites enceintes portables. Il passe le médium et descend dans les basses fréquen-
ces à 42 Hz, ce qui est remarquable pour un volume aussi petit (une dizaine de
litres). La fiche technique montre que le haut-parleur n’est plus omnidirectionnel à
partir de 3 kHz. On adjoindra donc un tweeter, en raccordant à cette fréquence, afin
de réaliser un système deux voies. On peut attendre un niveau de qualité très bon,
mais il n’y aura bien sûr qu’une faible puissance.

2.4. Les réseaux de sonorisation

Pour la sonorisation de lieux d’écoute tels qu’une grande salle, un stade etc..., le
cahier des charges comporte en général des exigences sur la directivité : on
demande, par exemple, une directivité marquée dans le plan vertical mais faible
dans le plan horizontal. Pour de tels problèmes, les dimensions de la salle sont
grandes devant la longueur d’onde : on peut donc appliquer l’approximation des
rayons acoustiques (voir cours d’Acoustique Physique). On peut ainsi transposer
en acoustique des études et réalisations classiques en optique, notamment celles de
Fresnel ou de Fraunhofer concernant les réseaux. Par exemple, en optique, les
réseaux de Fresnel, circulaires concentriques, permettent de réaliser les faisceaux
extrêmement directifs que l’on utilise dans les phares comme signalisation pour la
navigation. Les sources sonores ainsi obtenues génèrent des ondes planes qui se
propagent sans atténuation, par opposition à une source à directivité sphérique,
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 65

2
pour laquelle l’intensité acoustique décroît en 1 ⁄ r . Avec une antenne rectiligne
infinie, on peut, en principe, réaliser une source à directivité cylindrique, pour
laquelle l’intensité acoustique décroît en 1 ⁄ r (afin que le flux de l’intensité à tra-
vers un cylindre, égal à la puissance acoustique, soit indépendant du rayon). En
champ lointain, la pression acoustique est donc en 1 ⁄ r pour une source à directi-
vité sphérique, en 1 ⁄ r pour une source à directivité cylindrique, indépendante de
r pour une source d’ondes planes.
On est ainsi amené à concevoir des sources sonores sous forme d’antennes de
géométries étudiée (sonars), ou leur approximation sous forme de réseaux consti-
tués d’un grand nombre de sources voisines disposées le long de ces mêmes lignes
géométrique.
• Définition : l’analyse d’un réseau consiste à déterminer sa directivité à partir
de ses spécifications, la synthèse consiste à déterminer les spécifications pour
satisfaire un cahier des charges incluant la directivité.
On ne dispose pas de méthode générale pour calculer la synthèse. On effectue
en général la synthèse par approches successives de solutions que l’on analyse.

2.4.1. Les antennes rectilignes

• Définition : on appelle antenne rectiligne une distribution continue de sources


acoustiques le long d’un segment de droite. Le cas le plus simple est celui de
l’antenne rectiligne uniforme élémentairement omnidirectionnelle, constituée
d’une répartition uniforme de monopôles de même amplitude émettant en phase.

2.4.1.1. L’antenne rectiligne uniforme élémentairement omnidirectionnelle.

L’analyse consiste essentiellement à calculer la directivité, qui est définie en


champ lointain (voir cours d’Acoustique Physique). La symétrie axiale permet de
nous placer dans un plan contenant l’antenne, supposée verticale.
On calcule la pression acoustique au point courant M (r,θ) , en notant p L une
pression par unité de longueur :
l⁄2
exp [ – jk ( r – x sin θ ) ]
p (r,θ ,t) = ∫ p L -------------------------------------------------- exp ( j ω t ) dx
k ( r – x sin θ )
–l ⁄ 2
66 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

x
M
l⁄2 r
θ r – x sin θ
O
≈θ
–l ⁄ 2

Figure 2.14. Calcul de la directivité d’une antenne rectiligne uniforme isotrope.

Il vient, de façon approchée :


l⁄2
exp ( – jkr )
p (r,θ ,t) ≈ p L ------------------------- exp ( j ω t )
kr ∫ exp ( jkx sin θ ) dx
–l ⁄ 2

L’approximation repose sur le fait que la variation du dénominateur donne un


2
terme en 1 ⁄ ( kr ) , dérivée de 1 ⁄ ( kr ) , d’ordre supérieur en champ lointain puis-
que kr » 1 (voir dipôle, cours d’Acoustique Physique). On néglige également la
variation de θ avec x (termes d’ordres supérieurs).
Dans l’axe de l’antenne, on a :

exp ( – jkr )
p (r,0 ,t) = p L l ------------------------- exp ( j ω t ) [2.42]
kr

En tenant compte de la symétrie de l’antenne par rapport à l’origine, il vient :

sin  --- kl sin θ


1
l⁄2
2 2 
p (r,θ ,t) ≈ p (r,0 ,t) ---
l ∫ cos ( kx sin θ ) dx = p (r,0 ,t) ---------------------------------
1
0 --- kl sin θ
2

La pression est maximale dans l’axe, on norme ainsi la directivité de l’antenne :

sin  --- kl sin θ


1
2 
p (r,θ ,t) = p (r,0 ,t)D ( θ ) D a ( θ ) = --------------------------------- [2.43]
1
--- kl sin θ
2

On observe (voir annexe et Rossi pp. 96-97), pour l’émission dans un plan con-
tenant l’antenne dès que la fréquence est suffisamment élevée, un lobe principal
entouré de lobes secondaires de faibles amplitudes (rappelons que l’émission est
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 67

omnidirectionnelle dans un plan perpendiculaire à l’antenne). La pression s’annule


de part et d’autre du lobe principal lorsque :

1 2π 2π
--- kl sin θ = ± π ↔ sin θ = ± ------ ↔ θ = ± asin ------ [2.44]
2 kl kl

2π c
à condition que k > ------ ↔ f > f min = -- [2.45]
l l

Pour kl < π ⁄ 2 , c’est-à-dire en dessous de la fréquence f min ⁄ 4 = c ⁄ ( 4l ) ,


l’émission devient omnidirectionnelle.
En plaçant l’antenne verticalement, on réalise ainsi, pour f > f min , une émis-
sion fortement concentrée au voisinage de l’horizontale, et omnidirectionnelle
dans ce plan, avec une atténuation de la pression acoustique en 1 ⁄ r .

2.4.1.2. Antenne rectiligne pondérée élémentairement omnidirectionnelle

On est amené à introduire dans la distribution des sources des pondérations en


amplitude ou en phase, c’est-à-dire à rendre les sources élémentaires dépendantes
de leur position x en multipliant p L par une fonction a ( x ) éventuellement com-
plexe. Avec la convention a ( x ) = 0 pour x > l ⁄ 2 et pour x < – l ⁄ 2 , la pression
en champ lointain est alors donnée par :


exp ( – jkr )
p (r,θ ,t) ≈ D o (θ,ϕ) p L ------------------------- exp ( j ω t )
kr ∫ a ( x ) exp ( jkx sin θ ) dx [2.46]
–∞

L’analyse de la directivité se fait par le calcul d’une transformée de Fourier. La


synthèse ne peut pas, malheureusement, s’obtenir par transformée inverse car il
faudrait intégrer sur les angles en faisant varier sin θ de – ∞ à ∞ , ce qui n’a pas de
sens.
Il est intéressant d’introduire une pondération sur la phase (antenne à
déphasage) :

1
sin --- l ( k sin θ + β )
2
a ( x ) = exp ( j β x ) → D ad ( θ ) = ----------------------------------------------- [2.47]
1
--- l ( k sin θ + β )
2
68 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

En faisant varier β , on modifie l’orientation du lobe principal (émission dans un


cône). Cette propriété est mise à profit dans les sonars et permet d’orienter le fais-
ceau sans avoir à tourner mécaniquement l’antenne. Pour les microphones, nous
verrons que l’utilisation d’une ligne à retard acoustique β = – k , constituée par un
tube dans lequel l’onde voyage, permet d’obtenir un lobe de directivité très pro-
noncée dans l’axe du tube θ = π ⁄ 2 :

1
sin --- kl ( sin θ – 1 )
2
a ( x ) = exp ( – jkx ) → D ad ( θ ) = ----------------------------------------------- [2.48]
1
--- kl ( sin θ – 1 )
2

Pour [2.43], la pondération en amplitude est une fenêtre rectangulaire. On peut


utiliser d’autres fenêtres (Hamming, Hanning etc...). On peut par exemple intro-
duire une pondération cosinusoïdale en amplitude :

a ( x ) = cos π x ⁄ l = [ exp ( j π x ⁄ l ) + exp ( – j π x ⁄ l ) ] ⁄ 2 →


1 1
sin --- l ( k sin θ + π ⁄ l ) sin --- l ( k sin θ – π ⁄ l ) [2.49]
2 2
D ac ( θ ) = ----------------------------------------------------- + -----------------------------------------------------
1 1
--- l ( k sin θ + π ⁄ l ) --- l ( k sin θ – π ⁄ l )
2 2

Ces pondérations sont principalement utilisées pour atténuer les lobes secondai-
res, au prix d’un élargissement du lobe principal (voir Rossi p. 99).

2.4.1.3. Antenne rectiligne élémentairement directive

La source élémentaire est maintenant affectée d’une directivité, ce qui a pour


conséquence de multiplier ρ L par une directivité élémentaire D e (θ,ϕ) fonction des
angles (θ,ϕ) (directions dans l’espace), mais indépendante de x :

ρL → ρ L D e (θ,ϕ) [2.50]

La directivité totale est alors le produit de la directivité élémentaire par celle de


l’antenne. Par exemple, pour l’antenne rectiligne élémentairement directive et à
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 69

déphasage, la directivité est donnée par :

1
sin --- l ( k sin θ + β )
2
D aed (θ,ϕ) = D e (θ,ϕ)D ad ( θ ) = D e (θ,ϕ) ----------------------------------------------- [2.51]
1
--- l ( k sin θ + β )
2

2.4.2. Réseau rectiligne uniforme

• Définition : un réseau rectiligne uniforme isotrope est composé d’un nombre


fini de monopôles identiques régulièrement espacés sur un segment de droite et
constitue une version discrétisée de l’antenne rectiligne uniforme. Les sources
peuvent être déphasées pour constituer un réseau à déphasage. On peut lever l’iso-
tropie en ajoutant une directivité perpendiculairement à l’antenne.

2.4.2.1. Réseau rectiligne uniforme élémentairement omnidirectionnel

Pour un réseau rectiligne uniforme composé de n sources élémentaires omnidi-


rectionnelles identiques (caractérisées par une pression acoustique p o ) espacées
d’une distance d , la longueur l du réseau est donnée par :

l = ( n – 1 )d [2.52]

On obtient la pression acoustique p (r,θ ,t) en champ lointain en sommant une

r +  ------------ – m d sin θ
m = n–1 n–1 M
•  2 

l = ( n – 1 )d

r θ

• n–1
• r + ------------ d sin θ
• 2
≈θ
m = 0•

Figure 2.15. Calcul de la directivité d’un réseau rectiligne uniforme isotrope.


70 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

série géométrique :
n–1
exp ( – jkr )
exp j  ------------ – m kd sin θ
n–1
p (r,θ ,t) ≈ p o ------------------------- exp ( j ω t )
kr ∑  2 
m=0
1 – exp ( – jknd sin θ )
= ------------------ exp  j ------------ kd sin θ --------------------------------------------------
p (r,0 ,t) n–1
n  2  1 – exp ( – jkd sin θ )

La pression est maximale dans l’axe, ce que l’on met à profit pour normer la
directivité du réseau :

sin  --- kd sin θ ⁄  --- kd sin θ


n n
2  2 
p (r,θ ,t) = p (r,0 ,t)D ( θ ) D r ( θ ) = ----------------------------------------------------------------- [2.53]
sin  --- kd sin θ ⁄  --- kd sin θ
1 1
2  2 

Si la distance d est faible et la fréquence f pas trop élevée, la directivité est sen-
siblement celle d’une antenne continue de longueur nd = l + d :

sin  --- kd sin θ


n 1
2  sin --- k ( l + d ) sin θ
2
D r ( θ ) ≈ ---------------------------------- = ----------------------------------------------- [2.54]
n 1
--- kd sin θ --- k ( l + d ) sin θ
2 2

π c c
valable pour kd < --- ↔ f < f max = ------ ↔ d < ------ [2.55]
2 4d 4f

En supposant [2.55] réalisée, la pression s’annule de part et d’autre du lobe prin-


cipal lorsque :

n 2π 2π
--- kd sin θ = ± π ↔ sin θ = ± --------- ↔ θ = ± asin --------- [2.56]
2 nkd nkd

2π c
à condition que k > ------ ↔ f > f min = ------ [2.57]
nd nd

En résumé, le lobe central est bien marqué à condition que

c c
f min = ------ < f < f max = ------ [2.58]
nd 4d
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 71

ce qui implique l’utilisation d’un très grand nombre de sources très serrées.

2.4.2.2. Réseau rectiligne à directivité élémentaire, réseau d’antennes

Si les sources élémentaires ont une directivité élémentaire D e (θ,ϕ) , la directi-


vité totale est le produit de celle des sources par celle du réseau :

D t (θ,ϕ) = D e (θ,ϕ)D r ( θ ) [2.59]

Si les sources élémentaires sont bafflées, il en est de même du réseau.


Un réseau [2.53] constitué d’antennes élémentaires [2.43] disposées longitudi-
nalement ( l < d ) a, par exemple, une directivité :

sin  --- kl sin θ sin  --- kd sin θ ⁄  --- kd sin θ


1 n n
2  2  2 
D t ( θ ) = --------------------------------- ----------------------------------------------------------------- [2.60]
1
--- kl sin θ sin  1--- kd sin θ ⁄  1--- kd sin θ
2 2  2 

2.4.3. Antenne circulaire, piston circulaire plan

La méthode est similaire.


Pour l’antenne circulaire de rayon a , l’intégration donne une fonction de
Bessel :

D ( θ ) = J o ( ka sin θ ) [2.61]

Pour le piston circulaire bafflé de rayon a , l’intégration donne une autre fonc-
tion de Bessel :

D ( θ ) = 2J 1 ( ka sin θ ) ⁄ ( ka sin θ ) [2.62]

La position du premier zéro de J 1 , qui est à 3, 83 , permet de déterminer le


rayon du piston équivalent pour un haut-parleur. On mesure la valeur de θ corres-
pondant à cette annulation, au bord du lobe principal, avant le premier lobe secon-
daire (à une fréquence suffisamment élevée pour que ces lobes existent). On utilise
72 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

alors l’équation suivante :

3, 83c
a = -------------------- [2.63]
2 π f sin θ

2.5. Les haut-parleurs à pavillon

Le faible rendement des haut-parleurs tient à la désadaptation d’impédance


entre l’onde plane qui existe à la surface du piston plan et l’onde sphérique rayon-
née qui en résulte. Cette désadaptation est responsable de la faible valeur de
l’impédance de rayonnement. Cependant, loin de son centre, l’onde sphérique a
une impédance acoustique spécifique qui tend vers celle ρ c de l’onde plane. Pour
adapter ces impédances, il faut raccorder l’onde plane en champ proche à l’onde
sphérique en champ lointain au moyen d’un conduit de forme appropriée, que l’on
appelle un pavillon. Nous supposons les dimensions de la bouche grandes devant
la longueur d’onde : on peut négliger l’onde réfléchie, l’onde incidente est intégra-
lement transmise, les effets de diffraction sont faibles, la directivité est normale à
la calotte sphérique qui limite la bouche.

bouche

gorge
piston

Figure 2.16. Principe d’un pavillon.

Le problème revient à trouver une forme de pavillon telle que l’impédance


acoustique spécifique à la gorge soit proche de ρ c sur toute la bande passante : on
réalise alors un gain important sur le rendement et, de plus, on ajuste la directivité.
Pour ce faire, nous devons étudier la propagation dans un pavillon et calculer
l’impédance de gorge.
La pression acoustique et la vitesse acoustique sont reliées (voir cours d’Acous-
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 73

tique Physique) par l’équation d’Euler et l’équation de continuité :

∂u ∂p
ρ = –∇ p = – K ( ∇•u ) [2.64]
∂t ∂t

Nous ne nous intéressons pas à la propagation transversale : nous supposons le


problème unidimensionnel (coordonnée x ). Le pavillon est caractérisé par l’aire
S ( x ) du front d’onde pour chaque valeur de x . Dans l’équation de continuité, on
calcule la divergence de la vitesse en évaluant le flux sortant, par unité de temps,
d’un volume élémentaire δV compris entre les sections S ( x + dx ) et S ( x ) :

1 1
∇•u = ------- ∫ ∇•u dV = ----------------- [ S ( x + dx )u ( x + dx ,t ) – S ( x )u ( x ,t ) ]
δV S ( x ) dx
V
1 ∂
= ----------- [ S ( x )u ( x ,t ) ]
S( x)∂ x

Par élimination de la vitesse entre les deux équations [2.64], on obtient l’équa-
tion de Webster pour les ondes de pression acoustique dans un pavillon :
2
∂ 1 ∂ ∂ 1 ∂ 1∂
p ( x , t ) = – K ----------- ( [ S ( x )u ( x , t ) ] ) = K ----------- S ( x ) --- p ( x ,t )
∂t
2 S( x) ∂t ∂ x S( x) ∂ x ρ∂x

2
∂ 2 1 ∂ ∂ K
p (x,t) = c ----------- S ( x ) p ( x ,t ) avec c = ---- [2.65]
∂t
2 S( x) ∂ x ∂x ρ

On introduit le rayon équivalent de la section :

2
S( x) → r( x) tel que πr ( x) = S( x) [2.66]

Il est commode de définir une pression réduite en procédant au changement de


fonction suivant :

ψ( x)
p ( x ,t ) → ψ ( x ) telle que p (x,t) = ------------ exp ( j ω t ) [2.67]
r( x)
74 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

On obtient alors l’équation de Salmon pour cette pression réduite :

1 d 2  1 , r ( x) 
2 ,
ω ψ( x)
– -----2- ------------ = ------------
- r ( x )  ---------- ψ ( x ) – ------------
- ψ
c r( x) r( x) r ( x) 
2 2
r ( x) dx

 ω 2 r''
ψ'' +  -----2- – ---- ψ = 0 [2.68]
c r

2.5.1. Pavillons coniques

Le cas le plus simple dans lequel on sait résoudre l’équation de Salmon [2.68]
est le cas r'' = 0 , soit r = ε x : le pavillon est un cône d’angle au sommet 2 ε . Les
solutions pour la pression s’écrivent :

ω exp ( – jkx )
ψ = ψ o exp ( – jkx ) k = ---- p = p o ------------------------- exp ( j ω t ) [2.69]
c kx

(en posant p o = k ψ o ⁄ ε ). On en déduit la vitesse par l’équation d’Euler [2.64]


et l’impédance acoustique spécifique :

∂u po 1 exp ( – jkx )
= – -----  – jk – --- ------------------------- exp ( j ω t ) u = ------  1 – j ----- p
1 1
∂x ρ x kx ρc  kx

1
1 + j -----
kx
Z ( x ) = ρ c ------------------------- Z (0) = 0 [2.70]
1
1 + ---------------
2 2
(k x )

L’impédance de gorge est nulle : ce type de pavillon ne convient pas au pro-


blème

2.5.2. Pavillons hyperboliques

2
On sait également résoudre l’équation de Salmon [2.68] lorsque r'' ⁄ r = κ
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 75

2
(constante positive) ou r'' ⁄ r = – κ (constante négative). Ce dernier cas corres-
pond à des pavillons sinusoïdaux ou cosinusoïdaux, à concavité tournée vers l’inté-
rieur, qui ne sont pas utilisés en électroacoustique. Nous ne nous intéresserons qu’à
la famille des pavillons à concavité tournée vers l’extérieur, en cosinus hyperboli-
que, sinus hyperbolique, combinaison des deux, pavillon exponentiel. C’est ce que
l’on appelle les pavillons hyperboliques, définis par :

2 2
r = r g ( cosh κ x + M sinh κ x ) r'' ⁄ r = κ Sg = πr g [2.71]

Une onde {ω, k} ne s’y propage que si :

2
ω 2 c 1
-----2- – κ > 0 ↔ ω > ω c = c κ = --------------- avec r ext = ---- [2.72]
c rr ext r''

En dessous de la fréquence de coupure f c = ω c ⁄ ( 2 π ) , l’onde est dite évanes-


cent (nombre d’onde imaginaire pur, décroissance exponentielle de ψ avec la dis-
tance). Au-dessus de la fréquence de coupure, il y a propagation avec la relation de
dispersion suivante :

2
ω
2
2 2 ω ω
-----2- – κ = k ↔ k = ---- 1 – -----c2- [2.73]
c c ω

Dans ce cas, les ondes de pression sont régies par :

2
ω ω exp ( – jkx )
ψ = ψ o exp ( – jkx ) k = ---- 1 – -----c2- p = ψ o ------------------------- exp ( j ω t ) [2.74]
c ω r

On en déduit la vitesse par l’équation d’Euler [2.64] et l’impédance acoustique


spécifique :

∂u ψo
= – ------  – jk – --- p
r' 1 2 2
u = ------ ( 1 – ω c ⁄ ω – j ( cr' ⁄ ω r ) ) p
∂x ρ r ρc

2 2
1 – ω c ⁄ ω + j ( cr' ⁄ ω r )
Z ( x ) = ρ c ------------------------------------------------------------
- [2.75]
2 2 2 2 2 2
1 – ω c ⁄ ω + c r' ⁄ ω r
76 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

Pour un pavillon hyperbolique [2.71], il vient au niveau de la gorge :


r' sinh κ x + M cosh κ x
--- = κ ----------------------------------------------- = κM
r x=0
cosh κ x + M sinh κ x x=0

2 2
1 – ω c ⁄ ω + jM ω c ⁄ ω
Z ( 0 ) = ρ c ----------------------------------------------------------
2 2 2
- Z ag = Z ( 0 ) ⁄ S g [2.76]
1 – ( 1 – M ) ωc ⁄ ω

On voit que, pour des fréquences supérieures à la fréquence de coupure, l’impé-


dance acoustique spécifique de gorge tend vers ρ c : il y a adaptation d’impédance
à la gorge et le pavillon joue le rôle d’adaptateur d’impédance souhaité.
Le comportement au voisinage de la fréquence de coupure (par valeurs supérieu-
res) est montré dans Rossi p. 172 : la coupure la plus raide sans sur-oscillation
gênante est obtenue pour 1 ⁄ 2 < M < 1 ⁄ 2 . La partie réactive est une masse :

ω » ωc → Z ( 0 ) ≈ ρ c ( 1 + jM ω c ⁄ ω ) [2.77]

2.5.3. Analyse du haut-parleur à pavillon

Le moteur est un haut-parleur à cône, de surface rayonnante S d , montée dans


une enceinte close. On note C d la compliance qui en résulte, ω d la pulsation de
résonance. Le moteur est relié à la gorge du pavillon par l’intermédiaire d’une
chambre de compression, qui introduit une compliance acoustique C ac et une
masse acoustique M ac . À basses fréquences, on peut enlever C ac du schéma. On
a alors un circuit résonnant à la pulsation ω d , avec un facteur de qualité total Q t :

, 2
ω d = 1 ⁄ ( M s + S d M ac )C d Q t = 1 ⁄ ( ω d S d C d R at ) [2.78]

La fréquence de coupure est inférieure à cette fréquence de résonance. On a :

2
ρc ( Bl ) Rs ρ c
Z ag ≈ -----2- R at ≈ ----------------------------
2
- + ----
- + -----2-
2
[2.79]
Sg Sd ( Rg + Re ) Sd Sg
Les systèmes haut-parleurs, les ensembles de haut-parleurs 77

La puissance acoustique rayonnée est donnée par :

2 2
1 ρc ω 2 1 ρ c ( Bl ) U g 1
= P p G p  j ------
2
〈 P ray〉 = --- ------ q d Pp = --- ------ -------------------------------2- ------- [2.80]
2 Sg  ω d 2 Sg 2 2
S d ( R g + R e ) at R

R M
,
2
M ac q d
Bl -------s2- -------s2- Sd C d
-----------------------------U g 2 Sd C ac
Sd ( Rg + Re ) ( Bl ) Sd
----------------------------
2
- Z ag
Sd ( Rg + Re )

Figure 2.17. Haut-parleur à pavillon : circuit acoustique équivalent.

–1
( j ω ⁄ ω d )Q t
avec G p ( j ω ⁄ ω d ) = -----------------------------------------------------------------------
2 –1
- [2.81]
( j ω ⁄ ω d ) + ( j ω ⁄ ω d )Q t + 1

La fonction de transfert est ici un passe bande du second ordre, ce qui oblige à
travailler autour de la fréquence de résonance, en contrôle résistif, avec une bande
passante réduite. On élargit la réponse dans les hautes fréquences, au moyen de la
chambre de compression, en ajustant C ac de façon à créer une seconde résonance
en haut de la bande passante. En bas de la bande passante, on utilise la sur-oscilla-
tion de l’impédance de gorge Z g pour étendre la réponse dans les basses fréquen-
ces.
On augmente P p en augmentant S d et en diminuant S g . Le rapport S d ⁄ S g est
en général de 4 à 10.
Au centre de la bande passante, la puissance totale fournie a pour expression :

1 2 R at
〈 P el〉 = --- R at q d = --------------- P p
2 ρc ⁄ Sg

Le rendement au centre de la bande passante est donc donné par :

ρc
η p = ------------- [2.82]
S g R at

Le rendement varie de 50% à 10%. Pour augmenter la bande passante, on est


78 ENSLL Cours de Claude Valette (version aôut 2001)

conduit à augmenter R at donc à diminuer η p . Une étude détaillée est faite dans
Rossi pp.358-367. On a intérêt à avoir le rapport S d ⁄ S g le plus grand possible.
ρc
Si R at ≈ -----2- , le rendement devient de l’ordre de 1 : η p ≈ 1 .
Sg
L’encombrement d’un pavillon de grave étant important, les haut-parleurs à
pavillon sont principalement utilisés pour le médium et l’aigu. Les réalisations les
plus courantes sont le mégaphone et la sonorisation de salles de projection de films.

2.6. Résumé

Dans ce second chapitre, nous avons abordé l’étude des réalisations qui permet-
tent d’utiliser les haut-parleurs dans les applications. Nous avons décrit de façon
assez détaillée la physique des systèmes haut-parleurs : celle de l’enceinte close,
puis celle de l’enceinte ouverte à évent. Nous avons appris comment conditionner
une enceinte close et une enceinte ouverte à évent connaissant les paramètres du
haut-parleur (nous avions vu comment mesurer ceux-ci dans le premier chapitre).
Nous avons enfin introduit les principes généraux de la sonorisation au moyen de
réseaux de haut-parleurs, ainsi que les idées principales sur lesquelles repose la
réalisation des haut-parleurs à pavillon.

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