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journal de la maçonnerie
universelle / Hubert,
rédacteur en chef
DEUXIÈME PARTIE.
— Bulletin des
Collaloralcun. — ALLEMAGNE et AUTRI-
CHE-HONGRIE (2S0); — ANGLETERRE (241); — ESPAONE et PORTUGAL (282); —
AMÉHWUE-ESPAONOLE; — AMÉRIQUE DU NORD et. CANADA (28-lj; —Nouvelles
diverses (285). 280-285
TROISIÈME PAlVflE.
— Extraits des Publications, Journaux Maçonniques
et Journaux divers. —BBKNE (Suisse); —Journal VAlpina ; — les Juifs par
la Ma^onn.-. Hollandaise et laMaçonn.-. Prussienne (280); — lîrand acte
d Humanité par un Capitaine marin Danois; — la Francinaçonncrie a
Haïti. 280-^88
DEftNIÈIlES NOUVELLES.
— Obsèques de M. GOUFFË père, de YILLIERS-I.E-
2S8
BEL.
NANTES.
— Souscription ouverte en faceur de la troupe du Cirque
PRIAMI. Circulaire de la L.\ Paix et Union, 23, Place de la Bourse.
Nantes, le 12 Septembre 1S80.
Tr.-. Ch.'. Fr.-., L'incendie du Cirque I'RIAMI a non seulement ruiné les
propriétaires de cet établissement, mais a encore réduit à la situation la
plus misérable tout le personnel de la troupe qui a perdu d'un seul coup
son avoir et son gagne-pain.
En présence du dénuement profond dans lequel se trouvent brusquement
plongés tous ces malheureux, la Presse de Nantes, sans distinction de parti,
fait appel a la Solidarité publique et organise une souscription, une tombola
et des représentations au bénéfice des incendiés.
La L.\ Paix et Union, dans sa Tenue d'hier, a volé 50 francs pour la sous-
cription, et une collecte faite entre les Membres présents a produit la somme
de 110 francs. Les 1G0 francs ainsi obtenus ont été immédiatemunt envoyés
il la souscription à litre de premier versement de li L.\ Paix et Union.
Je viens vous prier, Tr.'. Ch.-. Fr.-., de participera l'oeuvre de Solidarité
à laquelle la L.-. prend part et me faire parvenir le plus tôt possible, au local
delà L.-., votre souscription au profit des malheureux incendiés.
Je vous prie également d'assister, aillant que possible avec votre famille,
aux deux représentations qui seront données à la Renaissance le samedi 14
et le mardi 17 Septembre.
— 266 —
Agréez, Tr.\ Ch.\ Fr.\, l'expression de me3 sentiments les plus frat.-..
Le Yen.-., l'aul GRIVEAUD (1).
BIBLIOGRAPHIE. —La Dix-huitième Année de la République et la Révolution.
Notre Fr.-. Alexis SCHNEIDER prononça, le 30 juin, à la fôle Solst.". d'Eté dé
la L.\ Saint-Jean de Jérusalem, Or. 1, de Nancy, un discours, dont nous
faisons connaître plus haut le titre. Ce discours fut reproduit en bro-
chure, nous en donnons les dernières lignes.
Le 5mni dernier, la famille républicaine, a fêté avec émotion l'immortelle date
de sa naissance.
Le 15 juillet prochain et jours suivants, la Francinaçonneric Française réunira,
dans un Congrès .Maçonnique universel, les Maçons du monde entier.
Notre Exposition .est un succès indescriptible.
C'est dire (pie 1rs étrangers qui viennent, soit h l'Exposition, soit au Congrès
Maçonnique .., verront que le génie de la France n'a pas baissé, qu'elle est toujours
la grande artiste ingénieuse et puissante, le centre, le point lumineux de 1 hospi-
talité cordiale, de l'accueil fraternel...
Mes Frères, encore uu mot, et permettez, dans votre indulgence cordiale, que
ce mot suit personnel, personnel à. la Francmnçonncrie.
Notre joie est grande, mes Frères, niais clic est légitime dans cette dix-huitième
année...
Cor si la troisième République est entrée profondément dans nos moeurs, si elle
est aimée de la grande majorité des citoyens français, si elle est bénie par cer-
taines nations voisines, respectée par d'autres, si .entln elle est grande et pms-
père, généreuse et pacifique, c'est assurément grâce à. la Francmaçonnerie.
Je n'insiste pas, et au lieu de nous décerner, à nous Maçons, uu brevet de civisme
collectif, je vous prie, mes Frères, de me permettre do comparer la Francmaçoa-
nerie à la locomotive qui passe, l'immense et sainto locomotive du Progrès !
Où va-t-elle? Où entrnine-t-ellc la civilisation? Où ce puissant remorqueur em-
porte-t-il les peuples?
Le tunnel est long, obscur et terrible.
L'Humanité est bleu encore quelque pou sous terre, tant la matière l'enveloppe
et l'écrase, tant les superstitions, les préjugés et les tyrannies tonnent uuc voûte
épai , tant elie a de ténèbres au-dessus d'elle.
Hélas! depuis que l'homme existe. 1 histoire est souterraine.
Mais au MA* siècle, mais après la dévolution française, mais après la dix-hui-
tième année de notre chère Itépublique, il y a espoir, il y a certitude.
Là-bas, loin devant nous, so trace un point lumineux.
11 grandit, il grandit a, chaque instant.
C'est l'avenir!
C'est la réalisation de la triade Maçonnique :
LIUKRTK, ÉGALITÉ, M.VTKI NITÉ !
C'est la terre future où l'on n'aura plus autour de sol... que des Frères!
HISTOIRE nu COM'MCNISMH KT VU SOCIALISME, ÊTUDB VE SOCIOLOOIK, par
J.G. ItounoT (tome 1). Paris, Augusteun.o, 18sy.In.-18 do 403pages. 3 IV. 50.
Ce livre est— pour la partie didactique — un exposé des systèmes de
réforme sociale imaginés parles mécontents de tous les temps; c'est égale-
ment — on ce qui concerne la discussion critique — une oeuvre de conden-
sation et de \ulgarisalion. M. Uoucror, en effet, disciple déterminé de h
théorie économique des Loin v«t<uelk*t a moins pour hut de développer
ses conceiitions personnelles que d'offrir un tableau, aussi complet que pos-
sible, de l'élit de la science sociologique. S'il n'ajoute rien d'absolument
nouveau, quant au fonds, aux recherches des Maîtres contemporain? des
écoles tant Française qu'Anglaise, M. Jioicrot a, du moins, le mérite tiîn
réel de présenter leurs idées avec méthode et clarté.
Ce tome premier n'est qu'un début, servant d'introduction à une étude
(1) lteincltrc les souscriptions au Fr/. SERVANT en s'inscrivantsur la liste déposée
au Secrétariat ou envoyer un mandat-poste <\ l'adresso du Yen.', à la Lqge.
— 267 —
plu; approfondie sur les Socialistes modernes les plus connus : PROUDHOX,
F. LissAtAB, Karl MARX, — et à une Histoire détaillée du travail de décom-
position morale auquel se livrent, de nos jours, non seulement en France,
mais encore dans toute l'Europe, les ignorants qui, sous prétexte de suivre
leurs traces, compromettent 1 oeuvre géniale de la Révolution.
Voici la préface de ce livre.
PHÊFACE. — « L'homme ne commando a la nature qu'en lui obéissant I'HAO>N\ »
A une époque où, abandonnant les discussions théoriques, les revendications du
Proiet.iriat entrent peu è peu dans le domaine du fait et, envahissant toutes les
parties essentielles de l'organisme Gouvernemental, semblent prêtes à ébranler
jusque dans son fondement l'ancienne Constitution des peuples modernes, il n'est
pas sans Intérêt de jeter un coup d'oeil d'ensemble sur les systèmes de rénovation
proposés parles différentes écoles, de rechercher l'origine do leurs griefs, de peser
la valeur do leurs protestations et do se pénétrer de l'influence qu'ont pu exercer,
sur le développement de l'esprit publie contemporain, les écrivains qui se sont
donnés comme les défenseurs des déshéritas de tous.
Fidèle ii la méthode évolutionniste, en tant que conception historique, nous nous
contentons d'exposer les manifestations les plus saillantes du Communi-me: les
rêves de PLATON et des Moines du Moyen Age, les visions des premiers Chrétiens
et des Agitateurs de la Réforme, les'tenlatives de UAB<>XF, du CADET, de l'ierre
LÎBOUX et do Louis RLANC, inspirées de J.-J. ROI.SSEU', li propagande des Nihilistes
Russes, adeptes dévoyés du fatalisme quasi oriental de IIÉGKL.
Nous nous réservons d'examiner de plus près les doctriues scientifiques et éco-
nomistes auxquelles FOLHIER. SAINT SIMON, Auguste COMTE, I'ROCDON et COLINS en
France: K. LASSALI.K, Karl MAX et SI:IIITFFK, eu Allemagne, ont attaché leurs noms,
et de dégager des pratiques do l'Internationale et des professions de foi des Cou-
grès ouvriers, la véritable portée du Mouvement qui, — a entendre les Chefs du
Radicalisme intransigeant— doit emporter, à la première trombe politique, toutes
les traditions du Passé.
Notre but est de démontrer, qu'eu présence do l'amélioration incessante de la
condition humaine — impérissable honneur de notre temps — le Socialisme, désor-
mais sans objet, est finalement condamné à l'impuissance.
Dans l'opinion de tous les esprits équilibrés, il est aujourdhui admis que le
règne possible des violences matérielles ne saurait s'établir d'une "manière durable;
notre ambition serait de faire comprendre aux masses, leurrées par de vaines pro-
messes qu'il n'appartient pas à la puissance gouvernementale de contredire au
libre jeu des Lois naturelles, et que, si le | ropro de l'Ktat est de favoriser l'expan-
sion des Institutions de sauvegarde, de protection et de bienfaisance qui viennent,
chaque jour, consolider l'édifice daifranchissement fondé parla liévolution Fran-
çaise, l'intervention de la loi dans le domaino de la répartition des biens est une
utopie que les plus savantes combinaisons des Sophistes no sont pas capables de
faire définitivement prévaloir, ^ous voudrions éveiller la défiance de tous les
hommes do lionne fol contre les imitations pseudo germaniques vantées par la
Presse Révolutionnaire, et nous considérerions 1103 efforts comme couronnés s'il
nous était permis d'assisterun jour, sur notre terre. Française, à un retour éclatant
en faveur de ïlnitivùlualisme, dont un des plus éminents représentants de la race
Anglo-Saxonne, M. GLADSTONE a prédit le triomphe tout en laissant tomber cette
parole mémorable, résumé des aspirations légitimes do la classe la plus intéres-
sante et la plus nombreuse : « Le xix> Siècle csl le Siècle des Ouvrier) ».
PROMENADE AUTOUR DE MON DUREW.
— Je remercie vivement l'excellent et
estimable Fr.\ Léon OUIZY((1C Rouen), d'un dond'un exemplaire de son beau
et luxueux livre : « Promenade autour do mon bureau ». J'ai goûté un plai-
sir extrême à le lire. J'ai compris le sentiment délicat qui l'avait inspiré cl
qui se trouve si bien exprimé dans les premières lignes de la Préface.
«N'y a-l-il pas pour le travailleur, aux Heures mélancoliques delà vie,
« comme un véritable plaisir à évoquer le décor intérieur ou s'est écoulée
t son existence, ù revivre pour quelques instants les heures écoulées, en
« tisonnant ses souvenirs et en songeant aux figures disparues, aux époques
« oubliées, aux amis absents ? »
26S —
Nous AVONS REÇU ÉGALEMENT la brochure : « LTnconduite des Prêtres due à
leur cfUliat forcé », aperçu historique des désordres du Clergé catholique
depuis la fondation du Christianisme jusqu'à nos jours: suivie de la « Réfu-
tation du Manuel de la Ligue Anti-Maçonnique », par BOURGOIKG-LAGRANGE.
— Prix ; Ou c, clic/ l'auteur, rue Guy de la Brosse, à Paris.
MARIAGFS.
— Nos félicitations de leur mariage à Mademoiselle Emma
FOULDE et Vitale VITERUO, de Corfou.
DEUXIÈME PARTIE.
— BULLETIN DES COLLABORATEURS
ALLEMAGNE ET AUTR1CHE-HON0R1E.
Dans un des derniers numéros do la Dauîiîtne, le Fr.'. FINDEL. Directeur
de cette savante revue Synib.'., traite « de l'influence do la politique sur la
Maçonnerie. > Après avoir cité la vieille maxime suivant laquelle la politi-
que doit être exclue des LogC3, il fait observer que ce principe est facile à
poser, mais difficile a suivre.
— 281 -
D'ailleurs, suivant un mot forl juste de LESSINO, « la Maçonnerie ne peut
se soustraire aux influences de la vie politique et sociale. » Ce qui revient
à dire que les Maçons, faisant partie intégrante de la société civile, doivent,
en suivre les courants.
pour quiconque a observé fidèlement les phases historiques de l'Ordre,
il est incontestable que la Maçonnerie a toujours été l'objet des sollicitations
des Pouvoirs profanes. Ses efforts ont tendu constamment, non pas à jouer
un rôle, mais a obtenir qu'on ne lui en attribuât pas un et qu'on respectât
son recueillement.
Ce qui a surtout contribué à accréditer certains préjugés touchant les
visées politiques de la Maçonnerie, c'est que, do son sein, ont surgi la plupart
des hommes qui ont imprimé une vive impulsion au progrès politique et
social.
Le môme auteur fait ailleurs un saisissant parallèle entre l'Eglise et la
Loge. Dans l'une, règne le dogme, dans l'autre, la loi scientifique. Un abtme
sépare ces deu\ Institutions.
La Maçonnerie Viennoise fêtait naguère la reine des (leurs ; un symbole
répondait h un symbole. Environ ceiit cinquante Frères et Soeurs se sont
réunis a Dubling, l'un des plus riants faubourgs de la capitale autrichienne.
Celle fétc des roses appelait naturellement des alloculions symboliques;
aussi divers Orateurs se sont ils attachés à faire ressortir la signification
que renferme la reine des fleurs clans les codes emblématiques. Les livres
les plus réputés de l'antique sagesse indoue sont semés de comparaisons oîi
la rose revient sans cesse; car elle résume en elle la gra:o et le parfum,
ces deux prérogatives du monde floréal, et, en outre, on s'est plu à lui
attribuer une sorte de vie sensitive où son aroinc remplit en quelque sorte
le rôle de l'âme. Ce vivant emblème est devenu l'expression imagée de
l'innocence.
La Loge Eintrachl a transféré son Orient de Neudoerfl à l'rcsbourg. A
Celte occasion, une fête a été donnée dans la cité hongroise. Un discours,
prononcé par le D' Ilippolylc TAUSCHISSKI, cl reproduit par le Xirkel do
Vienne, nous donne la caractéristique do celte fôte Symb.\. L'orateur a
surtout fait ressortir, dans le mouvement progressiste de l'époque, l'irrésis-
tible tendance de la Société à assurer le sort des individualités. Après avoir
travaillé à la sauvegarde collective de notre espèce, le progrès tend à proté-
ger l'individu pris isolément. C'est la phase complétive du mouvement
humanitaire.
Ajoutons que la réunion a porté 1a Santé de l'empereur François-Joseph.
Comme empereur, le souverain autrichien persécute les Maçons et leur in-
terdit toute Assemblée Symbolique sur la rive droite do la Leilha ; mais,
comme roi, il leur accorde la plus large et la plus paternelle protection, et
leur garantit une liberté entière sur la rive gauche de la Leilha, c'est-à-dire
dans toute l'étendue du royaume de Saint-Elicnnc. Jamais on n'avait trouvé
de plus saisissante illustration de la célèbre maxime du philosophe fran-
çais : « Vérité en deçà, erreur au-delà. »
ANGLETERRE.
Le Fteemtuon de Londres vient de subir la transformation annoncée. Lo
texte, moins compact et disposé suivant un ordre nouveau flatte l'oeil par
la remarquable élégance du caractère; le papier glacé et d'une pâte do choix
ajoute à 1 effet général. Sous l'aspccl qu'il offre actuellement, le Freemason
se place au premier rang des Ilcvucs hebdomadaires, tant de la presse pro-
fane que de la presse Symbolique.
Dans la rédaction, nous trouvons une série de modifications heureuses.
Le bulletin de tète a fait place à un premier Londres dont le titre indique
nettement l'objet. La presse Maçonnique étrangère fournit des chapitres
— 292 —
nombreux qui viennent accroître l'intérêt général. Des articles spéciaux
sont consacrés aux Obédiences d'outre-mer. 11 résulte de cet ensemble un
aperçu complet du mouvement symbolique dans les deux inondes.
Nous constaterons, en passant,*l'élat prospère de la Maçonnerie Ecossaise
aux Indes. D'autre part, notre Confrère de Londres dirige une critique spé-
cieuse contre la décentralisation Maçonnique en Australie, oiïles Grandes
Loges se multiplient. Après l'unification des Obédiences Anglaise, Ecossaise
et Irlandaise par la fondation d'une Grande Loge dans l'Australie méridio-
nale, la Colonie Anglaise a groupé successivement toutes les familles Ma-
çonniques des autres régions australiennes dans des centres indépendants.
Ce mouvement vient de s'étendre à la Tasmanie. Est-ce un mal? est-ce un
bien? II ne nous appartient pas de le décider.
ESPAGNE ET PORTUGAL.
Dans son numéro du 15 août dernier, le Bulletin officiel du Grand Orient
national d'Espagne public le compte rendu du Congrès international Franc-
niaçonnique qui a eu lieu à Paris les 10 et 17 juin dernier et auquel assis-
tait! pour le Grand Orient National d'Espagne, le Fiv. Ed. G. de PIGA. <_'O
Rapport est précédé d'une note émanée du Gr.\ Maître, le Fr.'. l'AXTOJA.qui
donne acte au Délégué espagnol de son Compte rendu et exprime sa haute
satisfaction sur la façon distinguée dont il a rempli son important mandat.
Le même journal contient un Bull.*, du Gr.\ M.\ adressé A toutes les
Puissances Maçonniques de l'étranger.concernantles Garants d'Amitié nom-
més réciproquement par les G.-. Cv. des diverses Obédiences. Entre
autres dispositions stipulées dans celto circulaire, nous remarquons les sui-
vantes : Les Garants d'Amitié ne pourront être nommés qu'après un échange
delistes contenant les noms des candidats proposés. Ces Garants d'Amitié
conserveront leurs pouvoirs et resteront en fonctions aussi longtemps qu'or,
ne procédera pas à un nouvel échange de listes.
La Corcorclia de Barcelone reproduit un discours étrange prononcé par
le Gouverneur do la Corogne à l'occasion de la fêle de Saint-Jacques.
« Saint-Apôtre, s'écrie ce digne homme, protège-nous contre la nouvelle
invasion des barbares du xix* siècle. C'est indubitablement la barbarie qui
inspire les ténébreux systèmes du panthéisme et du naturalisme, qui ont
pour conséquence do porter atteinte à la révélation et de mettre les coeurs.
en révolte contre l'Evangile en déchaînant du même coup la licence la plus
effrénée. Il en résulte un perpétuel désordre parmi les individus et une in-
curable anarchie au sein des classes. Quoi qu'il en soit, les puissances infer-
nales tenteront vainement de saper le trône de l'Eternel. Non, l'impiété ne
réussira pas à détruire l'oeuvre de l'apôtre d'Espagne. Nous avons lo bonheur
de posséder ses reliques, et avec ce secours nous déjouerons la lactique des
hérétiques qui nous attaquent. >
La Vcnlad d'Ovicdo met en pleine lumière la pernicieuse influence du
clergé sur l'éducation. Elle montre que, pour ces disciples d'Ignace et de
Machiavel, les hommes ne sont que dos instruments passifs dont il leur est
loisible de se servir suivant leur caprice pour atteindre le but mystérieux
qu'ils poursuivent.
La Acacia de Saragosse consacre son dernier numéro tout entier a la cé-
lébration du premier anniversaire de la L.\ Lumière et Travail. Elle s'ap-
plaudit hautement du beau résultat qui vient d'êtr« obtenu avec un petit
nombre de FF.*, animés de la foi au suet^s.
AMÉRIQUE ESPAGNOLE.
La République Argentine, et notamment la capitale de ce beau pays,
Bucnos-Ayres, qui joue à ectto heure un rôle analogue à celui de New-York,
est devenue la grande initiatrice de l'Amérique du Sud. La vie Maçonnique
— 283 —
sur le5 bords du Rio de la I'iata a pris, dans ces dernières années, un déve-
loppement merveilleux. Les colonnes de la Acacia de Bnenos-Ayres témoi-
gnent de cet incessan^ accroissement. Le beau journal que dirige notre
excellent Confrère Louis de FONTAINES, nous renseigne fidèlement sur les
créations nouvelles survenues au sein de la Maçonnerie Argentine et dans les
Etals voisins.
C'est ainsi que, dans son dernier numéro, la Acacia nous apprend qu'à
h Mata, la Loge de ce nom procède, dans chaque Tenue, à une moyenne de
douze initiations. Un fait, entre autres, donnera une idée du rapide accrois-
sement de ce centre Maçonnique. Au banquet qui a eu lieu à l'occasion du
dernier Solstice d'Hiver, lequel correspond au Solstice d'Eté dans notre Hé-
misphère, il a été décidé que l'on procéderait à la construction d'un Temple
Maçonnique à la Flata. L'emplacement a été fourni généreusement par des
FF.-, habitant cette ville. Les frais généraux de construction dépasseront
cent mille pesetas, c'est-à-dire près d'un demi-million de francs.
Suivant une maxime de la sagcssc'brahmano, « on connaît la valeur d'un
arbre à ses fruits. » La chronique Maçonn.'. do la République. Argentine nous
fournit une saisissante application de ce principe.
LcFr.v Louis de FONTAYNES, ayant eu connaissance delà détresse lamen-
table d'un Fr.\, membre de la Loge Candarf, Miguel BRID, 1S'.\, s'est préoc-
cupé de lui venir en aide. En pareil cas. il est d'usage d'adresser une de-
mande aux offi.*. spéciaux chargés de la dispensation des secours; mais
celte procédure menaçait de prendre un temps considérable, et, d'autre
part, le besoin était pressant. Le Fr.-. Louis de FONTAYNES résolut de rompre
avec la routine adnunisliativc et d'agir de son propre chef sans perdre une
minute. 11 fit une collecte à laquelle contribuèrent diverses notabilités Ma-
çonniques, entre autres les FF.\D' José F. SOU;R, D' ANGIX G. CARRANZA
MARMOL, Edouard de CHAPHAUROUOK, II. Joachim CRESFO et la L.#. Egatitè-
Humaniiê. Celle souscription produisit aussitôt une somme de 00 pesos, qui
permit de fournir au Fr.\ Miguel URID les moyens de se rendre dans le
Paraguay où le climat plus doux devait lui permettre, sinon de rétablir sa
santé trop profondément ébranlée, du moins de prolonger durant quelques
années encore une existence consacrée à l'instruction de la jeunesse.
Dans une lettre adressée au Fr.\ Grégoire DENITES, président du tribunal
supérieur de l'Assomption du Paraguay, le Fr.-. Louis de FONTAYNBS a chau-
dement recommandé l'infortuné maître d'école à la haute bienveillance des
autorités paraguayennes dont les sentiments humanitaires sont bien connus.
On sait que le général ESCOBAR, qui préside aux destinées de celte républi-
que, est un des esprits les plus nobles et les plus éclairés de l'Amérique du
Sud.
L&Retista Masonica du Péron revient sur la question si importante de
l'éducation de la femme. Elle fait ressortir à bon droit le rôle essentiel que
remplit la mère de famille dans la Société. Son action sur ses enfants est
féconde cl salutaire quand clic est dirigées par une Amo élevée; sinon elle
devient stérile et pernicieuse. Ce n'est pas sans raison que les ennemis tra-
ditionnels du progrès social ont de tout temps cherché à s'emparer de l'es-
prit de la femme et l'ont inféodée h leurs visées. Aussi longtemps que l'obs-
curantisme maintiendra son funeste empire sur la femme, et, par elle, fera
sentir sa tyrannie dans les familles, la réforme humanitaire se heurtera à
des obstacles presque insurmontables. Le Fr.\ Ed. LAVERONS dit excellem-
ment : « Une epouso qui ne préfère pas le bien do son époux et le bonheur
du foyer domestique aux exigences de la vanité et aux intrigues qu'entraîne
le fanatisme religieux, loin d'être la base solide de la famille,
sera un fer-
ment fatal de dissension cl de malheur. »
Dans son numéro de juin dernier, lo Uoletin Masonico du Supr.\ Gr.#.
— 284 —
Or.-, des Klnts-Unis du Mexique publie le texte de h constitution générale
de celte Puissance Symb.\ comprenant 131 articles.
Le même numéro contient un compte rendu fort intéressant de h der-
_
TROISIÈME PARTIE.
— Extrait* des Publications, journaux Maçonniquet
et journaux divers.
Bi:nNF,(Suisse). — JournalTALPINA.—Nous trouvons dans cette excel-
lente et très Maçonnique Ilevuo des articles « Aux Faits Extérieurs » et
« Variétés », que nos lecteurs
liront avec intérêt.
Hollande. — Pour échapper à l'intolérance de beaucoup do Loges Prus-
siennes qui, appuyant sur le caractère Chrétien de la Maçonnerie, refusent
toujours encore l'entrée des Loges aux Candidats Israélites, ces derniers ont
trouvé une échappatoire en se faisant recevoir en Hollande pour devenir
alors Visiteurs permanents dans les Loges Prussiennes.Le «Compas «croit
savoir que les autorités supérieures Maçonniques Hollandaises auraient
l'intention d'interdire aux FF.*, initiés dans les Ateliers de leur Obédience,
de visiter les Ateliers de Prusse où l'on fait preuve d'intolérance.
Quand verrons-nous cesser des procédés de ce genre, excroissances ma-
ladives de l'Antisémitisme, et opposés en tout au principe essentiellement
Maçonnique de la tolérance?
Danemark. — Le Capitaine du steamer Danois « Danemark » a, le 7 Avril
dernier près des Açores, sauvé la vie ù 735 passagers en jetant par dessus
bord pour plus de 80,000 francs de cargaison.
VARIÉTÉS. — La Francmaçonnerie à Haïti. —Le Fr.*. CALLENSERG raconte
dans la « Bauhullo » pour les avoir vues et observées lui-même des choses
très curieuses sur la manière dont les nègres de Port-au-Prince et de l'Ile
d'Haïti pratiquent la Maçonnerie. Nous pensons être agréable à nos lecteurs
en leur en faisant connaître le résumé suivant :
— 2S7 —
«pendant les »i\ années do mon long séjour à Haïti, j'atappris ficonnntlrc
le jicuple d'assez, près, j'ai élu constamment on rapports étroits auv lui, i'c-n
ai p.irlé la langue, le créole, presque comme nu lnnguo maternelle, ce "qui
était indispensable pour traiter les aiïuires, cl je crois pouvoir affirmer que
l'on trouvera difficilement un peuplo qui, comme les Haïtiens, montre au-
tant d'intérêt qu'eux à la Francmaçonnerie. Il se trouve actuellement sous
l'Obédience du (îrand-Oriont d'Haïti, M Ateliers et a Port-au-Prince, une
ville de 10,000 habitants, tra\aillent trois Loge» ayant toutes trois inities
grand nombre do Membres.
Si, en Kurope.nous travaillons à la pierre brute, à notre propre améliora-
tion, à l'amélioration de nos semblables, de leur coeur, de leurs sentiments,
a Haïti, fiiez une tout autre race, nous trouvons les même vues, les mêmes
tendances et la même volonté, avec une grande différence, cependant. Chez
nos FF.*. d'Haïti, la pierre est encore plus brute que chez nous et le, travail
est, en conséquence, plus rude aussi.
Le devoir principal d'un Maçon Haïtien est d'aimer son Fr.\ comme soi-
même, de le protéger et de le secourir.
On ne se fait aucune idée de la fréquence du signe Maçonnique à Haïti.
Dans chaque auberge et a chaque verre, on se fait reconnaître en donnant
le signe et partout, même de la part de FF.-, qui vous sent totalement in-
connus, on rencontre une chaleureuse et amicale poignée de mains et des
paroles aimables.
Un des devoirs principaux de la Francmaçonnorie d'Haïti est de porter
aide et secours à son Fr.\. Combien de vies, notre Institution n'a-t elle pas
sauvées? Vous savez comme les Révolutions y sont fréquentes: il n'y a que
quelques semaines encore que nos Journaux nous racontaient les combats
ensanglantant lo Nord de l'île. Dans ces moments, la vie d'aucun Haïtien n'est
sûre, car tous sont politiciens et une dénonciation vous a bien vile conduit
àl'échafaud ou au gibet. C'est alors qu'un Fr.\ aide son Fr.\,cn lui fournis-
sant les moyens de fuir. Pendant mon séjour à Haïti, j'ai vu faire à plu-
sieurs reprises le signe de détresse : « A moi, les enfants de la Veuve », qui
n'est connu là que des Maîtres, et plusieurs ont été sauvés ! Kn ce qui con-
cerne les secours financiers, il est très rare que la Loge, comme telle, y par-
ticipe. La raison du procédé doit être cherchée peut-être dans le fait que les
Haïtiens en général, qu'ils soient Maçons ou non, sont très hospitaliers, que
les Indigènes ont très peu de besoins et que les blancs étrangers trouvent,
le cas échéant, des secours financiers ou les moyens do se repatrier soit chez
leurs compatriotes, soit dans leurs consulats. Pour donner une idée de 1 hos-
pitalité de ce peuple, citons le fait que pendant le séjour dans ce pays du
Fr.\ CAIXEKDERG (1870 à 1870), il n'y avait pas un seul hôtel à Haïti et que
l'on ne pouvait se loger que chez les particuliers. Il est probable que les
choses ont changé depuis lors, surtout à Port-au-Prince.
J'ai trouvé que les" Tenues de Loges étaient toujours très fréquentées. On
travaille à Port-au-Prince d'après deux systèmes, appelés la loge Bleue et
la loge Rouge; ces dénominations proviennent sans doute de la couleur des
tabliers et cordons. X l'époque de ma réception, dans la loge Bleue, j'étais le
seul blanc; peu de temps après, il en fut cependant reçu d'autres, ainsi
notre Fr.\LÉopoLi> qui avait été initié dans la loge Ronge. Il est assez diffi-
cile d'être reçu d'une Loge, les ballotages étaient très sérieux, et les boules
noires ne t'uvant pas comme chez nous être motivées, il n'arrive que trop
souvent que l'un ou l'autre des ballotants, surtout dans les Loges nom-
breuses, ne vous soit pas favorable.
Chaque boule noire a pour effet de reculer une nouvelle présentation d'une
année, il arrive ainsi qu'un candidat qui aurait eu une première fois trois
boules noires ne pourrait de nouveau frapper à la porte qu'après trois ans.
— 28S —
L'Ordre des Travaux d'une Tenue csl a peu près le même que cho* nous.
Ouverture selon le Hilucl, communications administratives, souhaits de'
bienvenue aux FF.\ Visiteurs, auxquels un siège a l'Orient est toujours
réservé, réceptions, conférences. Le catéchisme n'y est pas traité comme
chez nous. (Iliaque Maçon le reçoit imprimé, à sa réception, avec clnrgoile
l'étudier à fond. A l'occasion des augmentations de salaire, on Interroge le
Candidat et il doit savoir son catéchisme par coeur. On n'y fait absolument
ni politique ni religion.
Les cérémonies de la réception sont très saisissantes cl je veux vous ra-
conter comment j'ai été reçu dans la loge XEtoile d'Haïti. Très occupé par
nies affaires, je n'avais jamais pris la peine de penser sérieusement à h
Francm.içoiuierie, jusqu au moment où un indigène qui m'était bien connu
me demanda si je ne voulais pas entrer dans la Francmaçonnerie et dans si
Loge, en me faisant remarquer que cette démarche ne nie nuirait jauni--,
mais qu'au contraire, je pourrais en retirer quelque profil. Je nie décidai
ofllrmalivemenl cl signai sur le champ la demande. (A suia-e.)
lirmirrcs Xoucetlcs. — Dans noire article nécrologinue.page 2GS,nous relatons la
mort de M. I'ÏOUFFÉ père, nous trouvons, dans le n" du 22 Septembre du journal
Le Diorji'ne, le récit suivant des obsèques de ce regrettable citoyen.
VII.LIF.RS LK-HKL. — Un enterrement cirit. Jeudi 12 septembre, à H heures de
—
l'après-midi une fonle considérable de citoyens venus de l'aris et de toutes 1rs
principales Communes de notre Département accompagnait à sa dernière demeure
le corps du citoyen Gom£, le père de l'honorable Maire do notre Commune.
Des délégations des principaux Comités républicains, des différentes Loges Ma-
çonniques, de plusieurs Sociétés démocratiques et d'uu grand nombre ai groupes
de la Libre l'eusse avalent tenu h honneur de témoigner par leur présence dj la
profonde sympathie que tout le parti démocratique éprouve pour la famille du
vaillant Maire do Villiers-le-Iiel.— Notre Député, le citoyen PÉRILLIF.R,accompagna
de nombreux amis, avait fait trêve aux soucis de la lutte' électorale et malgré Sun
état de santé, était accouru un des premiers pour accompagner au champ du repos
éternel, le vieux lutteur de la Démocratie. C est, suivi d un 3 foule considérable et
recueillie que. le cortègo funèhie traversa nuire ville, précédé de 1* bannière rouge.
de nos amis les courageux lutteurs de la Mbre-Pcnséo do Deuil, ayant à leur
tête notre ami, le citoyen Grcnct — Au cimetière, quand la bière fut descendue
dans la fosse, au milieu de la foule groupée autour de la tombe et de nombreux
spectateurs que la solennité de cette triste cérémonio républicaine avait attiré,
notre Rédacteur en Chef, le citoyen HUFFIEH, prit la parole et, en quelques phrases
émues résuma la vie du courageux citoyen dont le parti républicain dans notre
canton déplore la perte. — Cetto existence d'un vieux lutteur de nos luttes politi-
ques, le citoyen BfFFiF.H, en fit l'esquisse en quelques phrases. 11 le montra comme
exemple à tous ceux qui étaient là ! 11 s'efforça d'exprimer quelle eut été la joie du
citoyen Gouil'é père en saluant le 22 septembre la victoire que la République rem-
portera sur le nom du citoyen 1'ÉRILLIF.R, Rappelant la vie toute de lutte, de coura-
geuse abnégation du défunt, l'Orateur, en traçant une discrète esquisse des dan-
gers que la factieuse coalition réactionnaire fait courir à la Répub ique du peu-
ple, évoquant l'esprit républicain du frère dont on honorait en ce jour la mort et
dont on déplorait la perte, démontra que le grand parti républicain est immortel,
parce qu'il est le peuple lui-même revendiquant, affirmant sa souveraineté.
Kt, détachant de sa boutonnière, l'écarlate fleur d'immortelle, le citoyen UCFFIEB
termina en ces ternies. •
« Citoyen GOÛTÉ Nous commettrions le crime d ingratitude si, vous abandon-
1
nant dans la terre d'éternel repos, nous ne vous adressions pas tous ici, nos plus
ferventes expressions de reconnaissance pour le noble et digue exemple que
vous nous donnez. Sur votre tombe, que ne souillera pas la présence d'un prêtre,
nous tous républicains réunis autour de vous, nous faisons le serinent solennel
d'imiter votre vie si noble et si digne et de combattre toujours et partout p)ur la
grande cause de la République ».
Un immense cri de « Vive la République! • retentit. Des enfants, des hommes
qui ont escaladéles barrières.otqui ont grimpé sur les murs du cimetière fontcuJ
aussi retentir ce cri de délivrance. Et la foule, s'écoule ensuite silencieuse et re-
cuelllie.
Pour les articles non s, nés, Le Gérant respontable, HCBZRT.