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La Chaîne d'union de Paris :

journal de la maçonnerie
universelle / Hubert,
rédacteur en chef

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. La Chaîne d'union de Paris : journal de la maçonnerie universelle
/ Hubert, rédacteur en chef. 1889-09.

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SOMMAIRE
PREMIER PARIS.
— Lo Fr.\ ÀUDAIX, Directeur du Journal le Peuple de Porl-
au-Prlnce (Haïti) (259); — Notre satisfaction d'apprendre qu'il ait été arra-
ché à la prison, par la chute du Président LÉGITIME, et qu'il ait repris la
publication de sa vaillante feuille; —Notre contentement de l'élection et
de la réélection, comme Députés, do quelques-uns de nos Fi'.-. ; Ce
qu'impose aux Maçons Français la crise que traverse noire pays. —
259
CHRONIQUE DESTRAV.'. DES ATEL.-.FRANCMAÇONNV..
— Paris, Banlieue
et Environs. — L.-. le Héros de l'Ilwnaiili; — Conférence pir lo Fr.\ DB-
CEMBRE-ALONNIER;— « La question religieuse et les prochaines élections. »
260
DEUXIÈME PARTIE. DÉPARTEMENTS. BREST : L.\ le» Amis de Sully; —
— —
Don aux Ecoles laïques(260); —Extrait du discours du Maire de Hrcst; —
ROUEN :
— Historique de la Francmaçonnerie à Rouen, par le Fr.'. DSLA-
MARE(260). 260-201
TRAVAUX DES ATELIERS CAPITULAMES.
— PARIS-YAUGIRARD. — Chap.\
les Zèles Philanthropes;
— Question à l'ordre du jour; — « Quel doit être
le rôle de la Francmaçonnerie dans une Démocratie » (264);—NOUMÉA
(Nouvelle-Calédonie);
— Projet de constitution d'un Chapitre (265). 261-265
NOUVELLES ET FAITS DIVERS. L'Archevêque d'Aix et la Francmaçon-

nerie (265); — Salle des Conférences (39, boulevard des Capucines), mise
à la disposition de nos FF.-., pour Conférences; NANTES : Souscription

ouverte en faveur de la troupe du Cirque PRIAMI, par la L.\ Paix et Union ;
— BIBLIOGRAPHIE : — la Dix-huitième année de la République, par le
Fr/. Alexis SOHEINEDER (266) j — Histoire du Communismeet de Sociologie,
par L. B. BOUOTOT; — Promenade autour de mon Bureau, par le Fr.-. Léon
GCKY (267);
— L'inconduite dei, Prêtres, due à leur célibat, par BOURGOING-
LAGRANGB (268); MARIAGE : Mlle Emma FOCLDE; NÉCROLOGIE : Mort de
MM. GOUFFÉ, père;
— —
— CapitaineN.-D. Hurs; — GASTANÉDA, père; — ;FAIVRE,
33«;
— CLÉMENT, père; — Obsèques du Fr.\ DEHANOT, Membre du Supr.-.
— 25S —
Cons.\; — Discours sur la tombe de cet Fr.*., par le Fr.\ PAVARD;
111.-.
— Obsèques du Fr.\ DIOEON (2091; —
Extraits du discours duFr.'.u'HERis-
«ARD, sur la tombe du Fr.\ DIGEON\270); — Résumé du discours du Fr.\
RAYMOND (270); NOUMÉA : Obsèques du Fr.*. CHAPLRT : — Discours sur

la tombe du Fr.-. CHAPLKT, par M. SIMONIN et le Fr.\ DUPUY (271). 205-273
BULLETIN DE LA FRANCMAÇONNEME ÉTRANGÈRE. — 1" PARTIE. — Cor.
res],onilince de la Chaîne d'Union. — Lettre de LA HAYE : les Trav.\ du
Gr.-. Or.-. Néerlandais; —Son Bulletin et son Annuaire (2*3); — ALEXAN-
DRIE. — Résultat d'une souscription en faveur du Fr. 1.
MIVOS'LAW WLAM-
MIKOVICII (v;75); —le Fr.-. HUBERT, nommé
Membre Honoraire de la Resp.-.
li.'. n° 207, Delphes; — NOUMÉA (Nouvelle-Calédonie) : — L.-- Wtsler* Po-
lynesia : Banquet à l'occasion de l'Installation du nouveau Yen.-. (275); —
HUENOS-AYUES (République Argentine); — L.-. Egalité-Humanité et sa fêle
d'Adoption (270, ; — Faits divers intéressant la Maçonnerie Argentine en
général et loFr.-. PACAUI.T enparticulier (278). 273-2.80

DEUXIÈME PARTIE.
— Bulletin des
Collaloralcun. — ALLEMAGNE et AUTRI-
CHE-HONGRIE (2S0); — ANGLETERRE (241); — ESPAONE et PORTUGAL (282); —
AMÉHWUE-ESPAONOLE; — AMÉRIQUE DU NORD et. CANADA (28-lj; —Nouvelles
diverses (285). 280-285
TROISIÈME PAlVflE.
— Extraits des Publications, Journaux Maçonniques
et Journaux divers. —BBKNE (Suisse); —Journal VAlpina ; — les Juifs par
la Ma^onn.-. Hollandaise et laMaçonn.-. Prussienne (280); — lîrand acte
d Humanité par un Capitaine marin Danois; — la Francinaçonncrie a
Haïti. 280-^88
DEftNIÈIlES NOUVELLES.
— Obsèques de M. GOUFFË père, de YILLIERS-I.E-
2S8
BEL.

ANNONCES ET AVIS DIVERS. [A la Couverture du Journal.)


— 259 —
Paris, le 31 Septembre 1SS0.
Que je parle tout d'abord des bonnes Nouvelles.
Un Fr.\ et un Confrère qui me fut, des les premières relations Maçon-
niques, des plus sympathiques et qui m'inspira une sincère estime, \ient
d'échapper au plus grand des périls et d'être rendu à la liberté. C'est le
Fr.'. S. AUDAIH, Directeur du journal le Peuple, de Port-au-Prince (.Haïti).
Traîné en prison et mit aux f,rs sous le Président LÉGITIME, le 28 Mai, et
son journal suspendu, il devait ûlre exécuté le 7 Août, lorsqu'il fut sauvé
par une imposante manifestation populaire. Mais il eût infailliblement péri,
sans !i chute du Président LÉGITIME, amenée par la répulsion que LÉGITIME
inspirait à la majorité des Haïtiens et la \ictoirc du général, Président in-
térimaire, IIÏPPOI.ITE.
Je ne puis que me réjouir de ce fait. Le Fr.-. S. ACDAIX est au nombre des
Maçons les plus dévoués et les plus éclairés de l'a Maçonnerie Haïtienne, et
son journal le Peuple, fut constamment des premiers pour défendre les
idées libérales et propager les principes qui aident au Progrès et amènent
les améliorations sociales et économiques.
Le journal le Peuple a repris sa publication le 31 Août.
Si je m'intéresse à mes FF.', des autres pays que !a France, je prends
également un vif intérêt, et cela se conçoit, à tout ce qui concerne mes
\
FF de France, surtout quand ce qui leur arrive peut servir la cause patrio-
tique et humanitaire qui entre dans le programme de tout Maçon Français.
C'est à ce titre que j'applaudis à la réélection comme Députés notamment
de nos FF.-. DRISSOX (de Paris), DKSMONS, JAMAIS (du Uard>, et OKRVIILB
RÉACHE. de la Guadeloupe, et à l'élection du Fr.-. Paosr (de la Côtc-il'Or) :
Maçons que je connais personnellement.
La crise que traverse notre pays fera comprendre, je l'espère, à tons nos
FF.-. Maçons, qu'il est temps de reformer le faisceau. L'assaut, qui est
donné aux libertés conquises, et aux progrès acquis, démontre suffisam-
ment qu'il n'y a pas de trêve à accepte rentre ce qui constitue la Société
moderne et ce qui constituait la Société ancienne. La Société moderne
marche vers ce qui émancipe et éclaire ; la Société ancienne ne rêve que ce
qui asservit l'esprit et le corps.
La Maçonnerie peut aider puissamment au triomphe et à la consolidation
de la Société moderne, m travaillait pacifiquement, dans le silence closes
Temple, à l'étude et a l'élaboration de toutes les questions vitales, dont la
solution pratique assurera la constitution d'un Pouvoir satisfaisant toutes
les aspirations légitimes d'un Peuple libre, et recherchant tout ce qui
garantit h chacun le bien-être auquel il a droit de prétendre.
Pensez-y, mes FF.*., le moment est solennel et l'heure est urgente. Que
nos Ateliers reprennent force et \igueur. Serrer les rangs. Veillez aux com-
pagnons de lutte que vous vous donnez. Ne vous comptez pas, r.:ait jjeses-
toi'.s.Laissez de côté les préoccupations personnelles, il n'en est que temps.
N'allez plus en vue que rintérét général.
Je ne veux pas terminer cet article sans remercier mes amis et FF.-, du
Havre, en tète: les FF.-. BARBIER et KOUDERGUKS, de l'accueil qu'ils mo
firent lors de mon séjour dans leur ville aux derniers jours d'Août. Jo
fus très heureux et très flatté de faire, en celte circonstance, la connaissance
du nouveau Yen.-, de la L.\ l'Aménité, le Fr.-. DUCHESSE.
HUBERT.
— 260 —
CHRONIQUE DES TRAVAUX DES ATELIERS FRANCMAÇONN.*..
PREMIÈRE PARTIE. — PARIS, RANUEUE ET ENVIRONS.
La L.-. le Héros de l'Humanité avait sa Tenue mensuclledu mercredi.
Le Fr.\ DÉcEMBRE-Ar.oxxiKR y fait une causerie qui pourrait s'appeler : h
question religieuse et les prochaines élections.
Nous ne reproduisons pas cette causerie, faute de place; d'ailleurs nos
lecteurs connaissent assez les principes de notre Rédacteur en Chef sur la
question religieuse pour se faire une idée de ce qu'il a pu dire en celte cir-
constance [La Semaine Fraternelle).
DEUXIEME! PARTIE'. — DEPARTEMENTS.
BP.EST.
— L.*. n° 129. — Les Amis de Sully. Don aux Ecoles laïques. On
nous écrit :
Tr.\Ch.*.Fr.\ HI'BERT, J'ai la fav.\ de portera votre connaissance que, en
Tenue réglementaire du 19 Juin écoule", la L.-. les Amis de Sully tu décidé
qu'une somme de 110 francs serait offerte à la Municipalité de Urest pour
décerner aux onze écoles laïques des deux sexes, un livret de Caisse d'Epar-
gne de 10 francs à l'élève le plus méritant de chaque école.
M. le Maire de Drest en a officiellement remercié notre Tr.\ Ch.\ Yen.*.,
et, dans le discours prononcé par l'Adjoint, Président la distribution solen-
nelle des Ecoles réunies, il est un passage que nous vous adressons ci-joint,
détaché du Journal La Dépêche du 31 Juillet, avec prière de l'insérer dans un
prochain Numéro de la Chaîne d Union, si vous le jugez convenable.
Agréez, Tr.\ Ch.\ Fr.\, avec mes bons sentiments de frat.\, l'assurance
de ma parfaite sympathie.
Le Secret.*., MAIRET, 1S*.
EXTRAIT du discours.
Mais ce n'est pas tout encore, chers enfants, notre bonne fortune ne s'arrête pas
là, tant il est vrai qu'il y a aussi une généreuso émulation pour faire le bien. La
Loge .Maçonnique de Brest a voulu à son tour témoigner de l'intérêt qu'elle prend
à 1 Instruction, et, par une lettre que M. le Président adressait dernièrement au
Maire, il mettait h sa disposition une somme de 110 francs pour distribuer 11 li-
vrets de Caisse d'épargne de 10 francs chacun à ceux des meilleurs élèves de nos
on.'.e écoles communales qui n'auraient pas obtenu un livret GUKRIN.
Le Conseil Municipal a déjà témoigné de sa gratitude à la mémoire de M. GI'ÉRW.
Au nom de la ville de Brest, que J'ai l'honneur de représenter Ici, j'adresse tous
mes remerciements a M. le Président de la Logo Maçonnique pour sa générosité
envers nos écoles et je le prie do vouloir bien les transmettre aux Membres de
cette Société. Vous vous assocleret tous, Mesdames et Messieurs, je l'cspèro, à ces
sentiments de reconnaissance, et vous vous souviendrez toujours, chers enfants,
de vos Bienfaiteurs. Que leur souvenir resto gravé dans votre coeur, mais aussi
que par votre travail et votre assiduité vous rivalisiez d'efforts et de zèle pour être
dignes de mériter les récompenses que l'on multiplie en votre faveur.
ROUEN.
— La Frananaçonnerie et le Centenaire de 1189.
Ai'x Dernières Nouvelles do nolro numéro do juillet et d'août, nous
donnions un Compte rendu do la Solennité célébrée par la Francmaçon-
ncric en commémoration de 1789. Voici le discours que prononça, en
cette circonstance, le Fiv. DELAMAHË, 33', Très sage du Chap.*. les Arts
Héunis.
Historique de la Francmaçonnerie à Rouen, avant 1789 :
« Mes FF.-., 11 y a un siècle, un grand mouvement se préparait dan^ cette
France épuisée, par les folles dépenses de Louis XIV; la conduite Immorale
— 261 —
et scandaleuse de Louis XV, ces deux Rois dont le règne avait été de cent
vingt-deux ans, l'avait ruinée complètement.
La Noblesse, le Clergé n'avaient été atteints ni dans leur richesse, ni dans
leur privilège; le Peuple seul était le pourvoyeur des deniers qui devaient
solder toutes ces dépenses et remplir les coiTres vides du Gouvernement de
Louis XVI.
Un grand jour arriva, VOLTAIRE cl JEAN-JACQUES, desquels la Philosophie,
produisit cette pléiade de Philosophes et d'Encyclopédistes qui tous unis,
par une même pensée, haine à la superstition et au fanatisme, Union de tous
les hommes sous le drapeau de la liberté.
La Franemaçonncrie contribua puissamment à ce mouvement, et je viens
aujourd'hui, mes FF.*., dans ce grand Centenaire de 1789, vous faire con-
naître ce qu'était la Francmçonn.v à l'Orient de Rouen a celte époque.
11 existait a l'Or.*, de Rouen avant 17Î>9, onze Loges Symboliques : la Par-
faite Harmonie, la Céleste Amitié, Y Unité, la Parfaite Union, à laquelle était
affiliée la loge KaouldùYOr.'. de Pavilly, Y Ardente Amitié, la Paix Ecossaise,
les Bons Amis, YUnion des Arts, la Fidélité, la Félicité cl la Parfaite Egalité ;
toutes ces Loges ne furent constituées régulièrement qu'à partir de 17(3 1 par
la Grande Loge de France, l'époque où quelques-unes commencèrent leurs
travaux remonte vers l'année 1710, à ce moment la Francmaçonnerio était
persécutée par Louis XV qui menaçait de la Bastille quiconque se ferait
recevoir Francmaçon; mais aussi, d'un autre côté, les grands principes mis
aujourparla philosophie ne tardèrent pas ù prouver au pouvoir autori-
taire du Gouvernement qu'il y a une Puissance supérieure, qui échappe à
ses atteintes, qu'il no peut ni bâillonner, ni emprisonner, cest la pensée
produisant l'amour de la liberté, jusqu'à ce moment inconnue, l'Kgalito
anéantie par les privilèges des classes supérieures, la Fraternité qui n'exis-
tait que pour ces classes, afin do maintenir le Peuple par l'ignorance, dans
la superstition et une servitude honteuse pour l'Humanité; combien no
devons-nous pa3 rappeler avec bonheur après un siècle, le nom de ces
Loges dans lesquelles se réunirent nos aînés.
Ces Loges étaient composées d'hommes appartenant h toutes les classes
de la Société, nobles, prêtres, magistrats, officiers do l'arriée, commerçants
et négociants, d'où nous devons conclure, que ce qui se passa dans la nuit
du 4 au 5 Août 1789, fui l'oeuvre des Loges Maçonniques.
Quelques-unes do ces Loges conservèrent un caractère aristocratique, et
les FF.', qui les composaient n'admettaient que rarement et difficilement
des négociants et des commerçants sur-leurs Colonnes, tandis que d'autres
Loges étaient composées en totalité de bourgeois, cela ne dura que peu do
temps, les Loges aristocratiques ouvrirent leur Temple à leurs FF.-, des
autres Ateliers, en sorto que, vers 1783, la Fraternité la plus complète, la
mieux comprise existait entre toutes les Loges de l'Orient.
La loge les Dons Amis, do laquelle nous possédons un tableau des Mem-
bres pour l'année 1785, comptait -10 Membres actifs, 11 Membres affiliés,
appartenant à la Magistrature, au Darreau, quelques notaires et médecins, de
cette Loge faisait partie le Prieur des Uéiiôdiclins, la composition de celte
Loge nous est signalée comme Loge aristocratique.
La Parfaite Union, quipcul-ôtro à juste litre comme Loge aristocratique,
avait pour Vén.\ le Fr.\ CAMUS DK POSTCAKÉ, premier Président du Parle-
ment de Normandie. Son tableau qui date de 1785, comptait 55 Membres cl
une colonne d'harmonie do 7 FF.-., 2 cors, 2 bassons, 2 clarinettes .et une
basse; l'organiste de la Cathédrale était l'un do ces musiciens; c'est dans
cette Loge située dans le quartier Cauchoix, que, sur la demande de Mme i>a
POMCAUÉ, les demoiselles DËSCAKSINS donnèrent un Concert en I780;'c'cst
aussi dans cette Loge que fut agrégé le Fr.\ FI.EURY, ancien Officier, Secré-
taire de la loge l'Union du Palais, Loge de laquelle"nos Archives no possè-
— 262 —
dent aucune trace, ce qui porterait îi^2 le nombre des Loges ayant existé a
Rouen a\ani 17S9. f*
À celte Loge était affiliée la loge Raoul de 10r.\ de Pavilly, elle
ne comp-
tait <juc 18 Membres, elle avait petor Yen.-. LEROUX D'ESSEVAL, Président à
Mortier, au Parlement de Normandie, un autre Président à Mortier, Thomas
Louis César LAMBERT I>E FRONDEVU.I.K, fut Député de la noblesse de Rouen
aux Etals Généraux de 1789. Cette Loge se composait de 2 Présidents à Mor-
tier, 1 Chanoine, 3 Curés, 1 Conseiller au Parlement, 4 Officiers de l'Armée
et d'Avocats, celte. Loge travaillait encore en 1707, puisque nous possédons
le diplôme de Maîlre, délivré à Esprit Robert Marie LEROUX D'ESNKVAL, origi-
naire de Houen le 3 Août 1797, qui était probablement le fils du Vénérable
de 1785.
La Paix Ecossaise, dont le lableau pour l'année 1784, époque de sa fonda-
lion qui cul lieu le 11 Oclobre, nous fait connaître qu'ils étaient 22 fonda-
teurs, lous appartenant au commerce, PECQUET Jean Michel, Vénérable.
La Céleste Amitié cui pour Vénérable, en 1770, Nicolas PECQUET, Cheva-
lier de la Iloussctle. Gouverneur des Ville et Château de Caudebcc. Celte
Loge délivra le diplôme de Maître à Joseph Jean Baptiste BOUMNGER, Impri-
meur du Hoi en celle môme année 177^ clic cessa probablement ses Tra-
vaux en 178G, car à partir de celle épcKj•:>:, nous n'en avons plus de trace.
Là loge l'Unité fut fondée le 21 Janvier 1705, et recul ses Constitutions de
la Grande Loge de France. Les FF.-. GAMCORD, Vén.\, ROULLAUD et PAILLE
Surveillants, demandèrent des Constitutions pour l'Ardente Amitié, laquelle
travaillait irrégulièrement depuis le commencement de l'année l'Ql.L'Unité
complaît au nombre de ses Membres, Pierre LAUTOUR, Chanoine régulier
réformé de l'Ordre des Prémonlrès de l'Ile-Dieu. Cette Loge travaillait en-
core en 1774, puisqu'elle délivra à cette époque un diplôme de Maîlre à LK-
rouLANOER, Imprimeur du ltoi qui en reçut un également en 1770 de la
Céleste Amitié", ce qui laisserait penser que l'Unité avait cessé ses Travaux
avant l'année 1779.
La Parfaite Harmonie constituée par la Grande Loge de France en 1703,
reçut des Constitutions du Gr.-. Or.-, de France en 1778 et fut autorisée à
conserver sa date de fondation de 1703; clic cessa ses Travaux en 1780.
La Fidélité, Vén.\ le Fr.\ LECARFENTIIR.
La Félicité, Vén.-. les FF.-. BARTHÉLEMI, RUVK fils, commencèrent leurs
Travaux en 1705.
L'Un'ion des Arts fut la seule des Loges de Rouen qui reçut ses Constitu-
tions du Rite Ecossais en 1783, époque à laquelle clic fit son Règlement qui
contient 1*8 articles. Cette Loge faisait une obligation aux profanes avant
d'éîrc admis h l'Initiation de prendre tout ce dont ils auraient besoin chez
les FF.-, de l'Atelier exerçant une profession quelconque.
L'Ardente Amitiéûl son Règlement constitutif le 10 Juin 1701, il comprend
09 articles, son Vén.-. fut le Fr.'.GuÊRAiic, lesFF.-.RuELetI'icrrcGAir.i.Ai<D, 1"
et2' Surveillants, leFr.'. MICHEL occupait le plateau d'Orateur, 7 autres Mem-
bres signèrent le Règlement et ces 11 FF.*, furent les fondateurs de cet Atelier.
Celle Loge devait tenir une fois par mois et chaque fois il y avait un Ban-
quet, mais n'ayant pas de Servant, c'était un nommé BOURGEOIS, ïraileur, qui
devait tout faire.
Ce Règlement était assez singulier, chaque Loge avait alors le sien, la
Gr.-. L.\ de France n'en ayant point encore édile pour la Francmaçonnerie
Générale en France.
Le iour mémo, samedi 10 Juin, la Logo fut installée, par le Gr.-. Mail.-,
de la loge la Parfaite Union, accompagné du Fr.\ NOVARE, sans aucun titre
de la Gr.-. L.\ de Paris pour cette installation; dès leur installation, la Par-
faite Unioix et la Parfaite Harmonie la reconnurent et correspondirent avec
— 263 —
elle. La réception coûtait 36 francs, la cotisation était de 24 francs par mois,
niais dès le 11 Juillet 1765, elle fut fixée ît 4 fr. 10 par trimestre et a 6 francs
le 17 Décembre 1760.
L'Ardente Amitié désirant avoir des Constitutions de la Gr.\ L.*. de France,
pria les Loges de Rouen de les lui faire obtenir. Alors elle invita celle-ci à
venir la visiter. Les FF.*. CAHPESTIF.R, Vén.*. de la Fidélité, HUVÉ, do la Féli-
cité; CtiAMBARii, de ['Unité, suivis de 12 Membres de leur Loge, se rendirent à
cette invitation; ils furent reçus avec les cérémonies en usage, on fil à tous
les FF.*, qui composaient l'Atelier, différentes demandes, on les fit marcher
les pas Maçonn.*., répéter le catéchisme, après quoi le Fr.*. Secret.-, de la
Félicité (Désiré HUARD) recueillit les voix, l'avis fut unanime pour supplier
le Vén.*. de la L.*. de Paris,, do leur accorder Patentes et Constitutions,
nécessaires.
Depuis sa fondation, on festinait à chaque séance, le prix du feslin était
fixé à 12 sous et pour les Banquets de St-Jean d'Eté et St-Jean d'Hiver îi
deux livres 10 sous; le Fr.*. Très.*, était personnellement responsable do
l'Excédent, pour le cas où la somme fixée eût été dépassée; c'est sans doute
ce qui a fait dire a un critique de l'époque; les Francmaçons sont de bons
vivants, qui se réunissent entre eux pour jouir de la vie en bonne compa-
gnie, liés dévoués et sujets très loyaux, et pour s'enlr'aider et soulager les
pauvres.
L'Ardente Amitié continua ses Travaux jusqu'au 20 Mars 1774, époque à
laquelle, no voulant point reconnaître l'autorité du Gr.\ Or.*, de France,
qui venait de se fonder et fonctionnait depuis un an, elle se mit eu sommeil
et vendit son mobilier qui produisit une somme de 307 fr. 40.
A partir de cette époque, nous n'entendons plus parler de cet Atelier, nous
ignorons sous quelle Obédience il travailla, mais comme nous allons le
voir dans un moment, il dut se rallier au Gr.*. Or.-, de France.
LaGr.'.L.*. d'Edimbourgconstitua le premier en 17S6 uncGr.*. L.*. et un
Gr.\ Chap.*. de Jlerodom de liihcining à Itouen et désigna M. MATHKUS, Négo-
ciant distingué de celte ville, pour Gr.*. Maît.'. provincial de l'Ordre pour
tout le Royaume de France, ces deux Etablissements ont été installés le
26 Août 1780. La Gr.\ L.*. décida qu'il serait donné au Gr*. Or.*, de France,
une copie de son litre constitutif, ainsi que la délibération qu'elle avait prise
de tenir ses Travaux dans l'intérieur de la loge l'Ardente Amitié à Houcn;
celte communication donna lieu à beaucoup de débats, dont le résultat fut
la suppression de la Loge, du tableau de celles régulières de la Correspon-
dance du Giv. Or.*, do France.
Voici la décision de la Loge d'Edimbourg :
A Edimbourg, le {" Mol 178'*.
Lequel jour la Gr.\ L.'.dc l'Ordre Royal de Ifeivdnni de Ki'.winimj étpnt due-
nient assemblée, ouverte, et mise en vigueur par le Tr.*. Yen*. Chcv.*. William
Charles LITTL*-', Député Gr/. Mail.*, et Gouverneur de l'Ordre étant en chaire; la
Gr.*. L.*. ayant pris en considération la reijuète par leTiv. Itesp.*. Fr.-. .MATHEUS
et autres FF.*. Chevaliers de l'Ordre tloyal de Ilosc-Croix résidant à Rouen, eu
Normandie, a unanimement approuvé la dile requête, et ordonné qu'il fût expédié
à cet ell'et. une patente et un livre de registre, érigeant les dits FF.', en vin Cha-
pitre do l'Ordre et aussi constituant et nommant spécialement le dit Fr.*. .MATHEUS.
Gr,\ Malt.*, provincial de l'Ordre dans le Royaume de France, avec pouvoir h lui
de tenir une Gr.'. L.\ de l'Ordre, avoir inspection sur icclle et de présider tous
les Chapitres réguliers qui pourraient être constitués dans le Royaume. La Grande
Loge par ces présentes, et eu vertu de sa grande autorité, investit le dit Fr.'.M-iTHEUs
du titre caractéristique de H. L. F.
Extrait de3 registres de la Or,-. L.'. do Hérodom, par commandement du Député
Gr.-. Maît.\ et Gouverneur de l'Ordre.
Signé : Jean S. IL R, T. Y., Gr.*. Sccr.*..
Immédiatement la Gr.*. L.*. Provincial contesta au Gr.*.Or.\ de France
— 261 —
le droit de conférer les Hauts Grades, cl par une Circulaire en date du
20 Août 17S0, elle en informait toutes les Loges par une Circulaire signée
MATHECS, Gr.\ Malt.'. Provincial, CLAYKL, Député du Gr.-. Maît.\, PETIT,
Gr.-. 1" Survv. et GIVÈRARD, Secret.".. Celte Circulaire motiva un avis qui
fut adressé auv Loges en 1788, leur faisant connaître que les Loges Ecos-
saises qui tenaient leurs Constitutions de la Souw. Or.*. L.\ de l'Or.*. d'Edim-
bourg n'étaient qu'au nombre de six. A Paris, le Choix; à Strasbourg, les
Beaux Arts; a Laval, l'Union; à Aix, la Douce Harmonie, et Chateau-
Thiéry, la Douce Espérance, lesquelles avaient seules le droit de conférer les
Hauts Grades.
h'Ardente Amitié se rallia définitivement au Gr.-. Or.*, de France après la
Révolution en abdiquant ses titres de Gr.'. L.\ et Gr.*. Chap.\ et continua
ses Travauvsous cette Puissance Maçonnique jusqu'en 1S16.
La Parfaite Egalité reçut du Gr.\ Or.-, de France ses Constitutions le
17 Novembre 1780 et fut installée le 15 Avril 1786 par les FF.-. IIOITIERS DE
MONTAI.EAV, D'EsssvAt, et DE LUCENAY, Délégués par le Gr.*. Or.-, de France;
le tableau d'installation comptait 33 Membres actifs, 10 honoraires, i asso-
ciés libres et une colonne d'harmonie de7Membres; celte Loge eut dès son
début, de graves discussions, son Vén.-. PECQUET, voulant la faire passer
sous l'Obédience de la Gr.-. L.\ d'Edimbourg, s'empara de sa Constitution
et des Archives; la discorde existant dans cet Atelier, beaucoup de FF.*,
s'abstinrent de prendre part aux Travaux, en sorte que le tableau de 1787,
signé PECQUET, Yen.*. Officier de la Gr.-. L.\ et Or.-. Chap.-. de Hérodom ne
comptait plus que 15 Membres actifs et 3 affiliés.
Le 5 Juillet 1787, une plainte fut adressée au Gr.-. Or.-, de France signée
du Vén.-. LAMBERT cl de 22 Membres contre le Fr. 1. PECUUET et 7 FF.-, qui
étaient de son parti, alors elle cessa ses Travaux le 22 Juillet. A la suite
d'une enquête, la vérité des faits reprochés au Fr.-. PECQUET et constatés
dans un long rapport, étant reconnus, le Gr.-. Or.-, donna par DUPLICATA
une nouvelle Constitution; le 3 Mai 17S9 les Travaux reprirent leur activité
jusqu'en 1791 pour les suspendre jusqu'en 1803, époque a laquelle ils repri-
rent et se continuèrent jusqu'en 1801.
Maintenant, mes FF.-., que devons-nous conclure des hommes, nui il y a
un siècle, composaient les Loges Maçonniques de notre Orient, Nobles, Prê-
tres, Officiers, liourgeois, c'est que parmi eux, il y avait des coeurs géné-
reux qui savaient comprendre la position que tout nomme doit occuper dans
la Socété; il y avait ces déshérités de la noblesse, par la grâce du droit d'aî-
nesse, ce pclit Clergé victime des obsessions continuelles de son Kvénue,
celle armée fourmillante de mécontents à cause des privilèges des nobles.
Aussi avec quel empressement ne vinrent-ils pas se ranger sous la bannière
Maçonnique portant cette noble devise, laquellu devait être à bref délai,
celle de la République.
Liberté, Kgalité, Fraternité.
Ainsi donc, mes FF.-., conservons pour eux un souvenir de tendre aifec-
tion, et disons ensemble :
Honneur à nos aînés. »
TRAVAUX DE3 ATELIERS CAriTcxAiRES.
PARIS-YAUOLRARD. — Le S.'. Chap.'. les Zélés Philanthropes, vient d'avoir
une Tenue des plus intéressantes. 11 avait placé à son ordre du jour une
question actuelle : Quel doit è're le rAle de la Francraaçotm.'., dans une Dé-
mocratie?
Le Fr.-. DONNE-,, T.-. S.-, du Chap.'., a commencé l'étude de celte impor-
tante question par un exposé magistral de la Maçonn.\,do son rôle dans le
passé, le présent et l'avenir.
— 265 —
II a démontré que l'éducation des masses n'étant pas suffisamment faite,
c'était la raison des difficultés qu'éprouvait la République.
QueiaFrancmaçonn.-. avait donc pour devoir, non de l'aire de h politique
militante et de descendre dans l'arène des partis, niais d'éclairer les masses
sur ieurs droits et leurs devoirs; d'étudier les problèmes sociaux afin d'en
préparer la solution.
Plusieurs autres FF.', ont successivement présenté des développements
sur celte question, et cela avec des aperçus nouveaux.
La question est loin d'être épuisée, aussi d'un commun accord, les FF.*.
ont décidé qus la discussion continuerait à h prochaine Tenue (La Semaine
Fraternelle).
*

NOUMÉA (Nouvelle-Calédonie). —Nos FF.-, de Nouméa-sont en instance,


auprès du Gr.-.Or.-., pour la constitution d'un Chapitre de H.-. C.\.
NOUVELLES ET FAITS DIVERS
L'Arehesô'jue iVAix el la Francmaçormcrie. — On lit dans une lettre que
l'Archevêque d'Aix adresse à son ctergô, à propos des élections législatives :
Si vous êtes contents do vos élus, renouvelez leur mandat ; niais si vous trouvez
qu'ils vous out mal représentés, qu'ils oui obii a» mot d'ordre de la Franema-
çonntrie eli bien, avec votre terrible morceau de papier de quatre centimètres
carrés, dites-leur qu'ils ont été des serviteurs infidèles, et que vous leur donnez
congé; puisque vous êtes les maîtres, agissez en maîtres ; vous êtes les maîtres I
on vous lo répète sur toutes les places publiques, dans toutes les réunious, dans
tous les journaux.
Nous nous abstenons de toute réflexion, nous en laissons le soin à nos
lecteurs.
*
SALIE DES CONFÉRENCES, 39, llouievard des Capucines.— Propriétaire-
Directeur Docteur ROUVEAU. tic 3 heures cà 5 heures.
La salle des Conférences,35, boulevard des Capucines, est à la disposition
«le ceux de nos FF.-, qui voudraient venir y vulgariser nos idées.

NANTES.
— Souscription ouverte en faceur de la troupe du Cirque
PRIAMI. Circulaire de la L.\ Paix et Union, 23, Place de la Bourse.
Nantes, le 12 Septembre 1S80.
Tr.-. Ch.'. Fr.-., L'incendie du Cirque I'RIAMI a non seulement ruiné les
propriétaires de cet établissement, mais a encore réduit à la situation la
plus misérable tout le personnel de la troupe qui a perdu d'un seul coup
son avoir et son gagne-pain.
En présence du dénuement profond dans lequel se trouvent brusquement
plongés tous ces malheureux, la Presse de Nantes, sans distinction de parti,
fait appel a la Solidarité publique et organise une souscription, une tombola
et des représentations au bénéfice des incendiés.
La L.\ Paix et Union, dans sa Tenue d'hier, a volé 50 francs pour la sous-
cription, et une collecte faite entre les Membres présents a produit la somme
de 110 francs. Les 1G0 francs ainsi obtenus ont été immédiatemunt envoyés
il la souscription à litre de premier versement de li L.\ Paix et Union.
Je viens vous prier, Tr.'. Ch.-. Fr.-., de participera l'oeuvre de Solidarité
à laquelle la L.-. prend part et me faire parvenir le plus tôt possible, au local
delà L.-., votre souscription au profit des malheureux incendiés.
Je vous prie également d'assister, aillant que possible avec votre famille,
aux deux représentations qui seront données à la Renaissance le samedi 14
et le mardi 17 Septembre.
— 266 —
Agréez, Tr.\ Ch.\ Fr.\, l'expression de me3 sentiments les plus frat.-..
Le Yen.-., l'aul GRIVEAUD (1).
BIBLIOGRAPHIE. —La Dix-huitième Année de la République et la Révolution.
Notre Fr.-. Alexis SCHNEIDER prononça, le 30 juin, à la fôle Solst.". d'Eté dé
la L.\ Saint-Jean de Jérusalem, Or. 1, de Nancy, un discours, dont nous
faisons connaître plus haut le titre. Ce discours fut reproduit en bro-
chure, nous en donnons les dernières lignes.
Le 5mni dernier, la famille républicaine, a fêté avec émotion l'immortelle date
de sa naissance.
Le 15 juillet prochain et jours suivants, la Francinaçonneric Française réunira,
dans un Congrès .Maçonnique universel, les Maçons du monde entier.
Notre Exposition .est un succès indescriptible.
C'est dire (pie 1rs étrangers qui viennent, soit h l'Exposition, soit au Congrès
Maçonnique .., verront que le génie de la France n'a pas baissé, qu'elle est toujours
la grande artiste ingénieuse et puissante, le centre, le point lumineux de 1 hospi-
talité cordiale, de l'accueil fraternel...
Mes Frères, encore uu mot, et permettez, dans votre indulgence cordiale, que
ce mot suit personnel, personnel à. la Francmnçonncrie.
Notre joie est grande, mes Frères, niais clic est légitime dans cette dix-huitième
année...
Cor si la troisième République est entrée profondément dans nos moeurs, si elle
est aimée de la grande majorité des citoyens français, si elle est bénie par cer-
taines nations voisines, respectée par d'autres, si .entln elle est grande et pms-
père, généreuse et pacifique, c'est assurément grâce à. la Francmaçonnerie.
Je n'insiste pas, et au lieu de nous décerner, à nous Maçons, uu brevet de civisme
collectif, je vous prie, mes Frères, de me permettre do comparer la Francmaçoa-
nerie à la locomotive qui passe, l'immense et sainto locomotive du Progrès !
Où va-t-elle? Où entrnine-t-ellc la civilisation? Où ce puissant remorqueur em-
porte-t-il les peuples?
Le tunnel est long, obscur et terrible.
L'Humanité est bleu encore quelque pou sous terre, tant la matière l'enveloppe
et l'écrase, tant les superstitions, les préjugés et les tyrannies tonnent uuc voûte
épai , tant elie a de ténèbres au-dessus d'elle.
Hélas! depuis que l'homme existe. 1 histoire est souterraine.
Mais au MA* siècle, mais après la dévolution française, mais après la dix-hui-
tième année de notre chère Itépublique, il y a espoir, il y a certitude.
Là-bas, loin devant nous, so trace un point lumineux.
11 grandit, il grandit a, chaque instant.
C'est l'avenir!
C'est la réalisation de la triade Maçonnique :
LIUKRTK, ÉGALITÉ, M.VTKI NITÉ !
C'est la terre future où l'on n'aura plus autour de sol... que des Frères!
HISTOIRE nu COM'MCNISMH KT VU SOCIALISME, ÊTUDB VE SOCIOLOOIK, par
J.G. ItounoT (tome 1). Paris, Augusteun.o, 18sy.In.-18 do 403pages. 3 IV. 50.
Ce livre est— pour la partie didactique — un exposé des systèmes de
réforme sociale imaginés parles mécontents de tous les temps; c'est égale-
ment — on ce qui concerne la discussion critique — une oeuvre de conden-
sation et de \ulgarisalion. M. Uoucror, en effet, disciple déterminé de h
théorie économique des Loin v«t<uelk*t a moins pour hut de développer
ses conceiitions personnelles que d'offrir un tableau, aussi complet que pos-
sible, de l'élit de la science sociologique. S'il n'ajoute rien d'absolument
nouveau, quant au fonds, aux recherches des Maîtres contemporain? des
écoles tant Française qu'Anglaise, M. Jioicrot a, du moins, le mérite tiîn
réel de présenter leurs idées avec méthode et clarté.
Ce tome premier n'est qu'un début, servant d'introduction à une étude
(1) lteincltrc les souscriptions au Fr/. SERVANT en s'inscrivantsur la liste déposée
au Secrétariat ou envoyer un mandat-poste <\ l'adresso du Yen.', à la Lqge.
— 267 —
plu; approfondie sur les Socialistes modernes les plus connus : PROUDHOX,
F. LissAtAB, Karl MARX, — et à une Histoire détaillée du travail de décom-
position morale auquel se livrent, de nos jours, non seulement en France,
mais encore dans toute l'Europe, les ignorants qui, sous prétexte de suivre
leurs traces, compromettent 1 oeuvre géniale de la Révolution.
Voici la préface de ce livre.
PHÊFACE. — « L'homme ne commando a la nature qu'en lui obéissant I'HAO>N\ »
A une époque où, abandonnant les discussions théoriques, les revendications du
Proiet.iriat entrent peu è peu dans le domaine du fait et, envahissant toutes les
parties essentielles de l'organisme Gouvernemental, semblent prêtes à ébranler
jusque dans son fondement l'ancienne Constitution des peuples modernes, il n'est
pas sans Intérêt de jeter un coup d'oeil d'ensemble sur les systèmes de rénovation
proposés parles différentes écoles, de rechercher l'origine do leurs griefs, de peser
la valeur do leurs protestations et do se pénétrer de l'influence qu'ont pu exercer,
sur le développement de l'esprit publie contemporain, les écrivains qui se sont
donnés comme les défenseurs des déshéritas de tous.
Fidèle ii la méthode évolutionniste, en tant que conception historique, nous nous
contentons d'exposer les manifestations les plus saillantes du Communi-me: les
rêves de PLATON et des Moines du Moyen Age, les visions des premiers Chrétiens
et des Agitateurs de la Réforme, les'tenlatives de UAB<>XF, du CADET, de l'ierre
LÎBOUX et do Louis RLANC, inspirées de J.-J. ROI.SSEU', li propagande des Nihilistes
Russes, adeptes dévoyés du fatalisme quasi oriental de IIÉGKL.
Nous nous réservons d'examiner de plus près les doctriues scientifiques et éco-
nomistes auxquelles FOLHIER. SAINT SIMON, Auguste COMTE, I'ROCDON et COLINS en
France: K. LASSALI.K, Karl MAX et SI:IIITFFK, eu Allemagne, ont attaché leurs noms,
et de dégager des pratiques do l'Internationale et des professions de foi des Cou-
grès ouvriers, la véritable portée du Mouvement qui, — a entendre les Chefs du
Radicalisme intransigeant— doit emporter, à la première trombe politique, toutes
les traditions du Passé.
Notre but est de démontrer, qu'eu présence do l'amélioration incessante de la
condition humaine — impérissable honneur de notre temps — le Socialisme, désor-
mais sans objet, est finalement condamné à l'impuissance.
Dans l'opinion de tous les esprits équilibrés, il est aujourdhui admis que le
règne possible des violences matérielles ne saurait s'établir d'une "manière durable;
notre ambition serait de faire comprendre aux masses, leurrées par de vaines pro-
messes qu'il n'appartient pas à la puissance gouvernementale de contredire au
libre jeu des Lois naturelles, et que, si le | ropro de l'Ktat est de favoriser l'expan-
sion des Institutions de sauvegarde, de protection et de bienfaisance qui viennent,
chaque jour, consolider l'édifice daifranchissement fondé parla liévolution Fran-
çaise, l'intervention de la loi dans le domaino de la répartition des biens est une
utopie que les plus savantes combinaisons des Sophistes no sont pas capables de
faire définitivement prévaloir, ^ous voudrions éveiller la défiance de tous les
hommes do lionne fol contre les imitations pseudo germaniques vantées par la
Presse Révolutionnaire, et nous considérerions 1103 efforts comme couronnés s'il
nous était permis d'assisterun jour, sur notre terre. Française, à un retour éclatant
en faveur de ïlnitivùlualisme, dont un des plus éminents représentants de la race
Anglo-Saxonne, M. GLADSTONE a prédit le triomphe tout en laissant tomber cette
parole mémorable, résumé des aspirations légitimes do la classe la plus intéres-
sante et la plus nombreuse : « Le xix> Siècle csl le Siècle des Ouvrier) ».
PROMENADE AUTOUR DE MON DUREW.
— Je remercie vivement l'excellent et
estimable Fr.\ Léon OUIZY((1C Rouen), d'un dond'un exemplaire de son beau
et luxueux livre : « Promenade autour do mon bureau ». J'ai goûté un plai-
sir extrême à le lire. J'ai compris le sentiment délicat qui l'avait inspiré cl
qui se trouve si bien exprimé dans les premières lignes de la Préface.
«N'y a-l-il pas pour le travailleur, aux Heures mélancoliques delà vie,
« comme un véritable plaisir à évoquer le décor intérieur ou s'est écoulée
t son existence, ù revivre pour quelques instants les heures écoulées, en
« tisonnant ses souvenirs et en songeant aux figures disparues, aux époques
« oubliées, aux amis absents ? »
26S —
Nous AVONS REÇU ÉGALEMENT la brochure : « LTnconduite des Prêtres due à
leur cfUliat forcé », aperçu historique des désordres du Clergé catholique
depuis la fondation du Christianisme jusqu'à nos jours: suivie de la « Réfu-
tation du Manuel de la Ligue Anti-Maçonnique », par BOURGOIKG-LAGRANGE.
— Prix ; Ou c, clic/ l'auteur, rue Guy de la Brosse, à Paris.
MARIAGFS.
— Nos félicitations de leur mariage à Mademoiselle Emma
FOULDE et Vitale VITERUO, de Corfou.

NÉCROLOGIE. Nos regrets à notre* Fr.\


* GOUFFÉ, Maire de Yilliers-lc-Bcl,

et sa famille pour la mort de M. GOUFFÉ, pére, dans sa 87e année; —à
Madame veuve HUN et sa famille pour la mort de M. N. 1). Huis, capitaine
en retraite ; —à notre Fr.-. docteur CVSTANKDA, membre de la loge le Tem-
ple dus Amis ds l'Honneur Françaii, pour la mort de son pore ; — à la fa-
mille FAIVRE, pour la mort du Fr.*. FAIVRR,33%ancien Vén.\ de la L.\ Osiris;
— à notre "Fr.\ Jules CLÉMENT, percepteur des Contributions directes à
Thiomille, pour la mort de son pore.
Le Fr.-. DKIIANOT, Membre du Supr.'. Cons.'. de France. — Nous rece-
.
vons, le 10 septembre, concernant la mort de cet 111. Fr.*., la corres-
pondance suivante.Les obsèques duFiv.DEH.vsoTonl eu lieu le i septem-
bre. Retenu chez moi, par une indisposition, je n'ai pu me joindre, à
mon très grand regret, aux nombreux amis et FF. 1, qui ont rendu les
derniers devoirs à ce digne Maçon.(II.)
Mon Cli.-. Fr.\ HUBERT, tous ceux qui ont assisté aux obsèques du regretté
Fr.-. DEHANOT, membre du Supr.'. .Cons.*., ont entendu avec une réelle
émotion l'éloquent éloge qui en a été fuit par le Tr.\ 111.'. Fr.\ I'AVAUD.
L'acte de dévouement accompli en 1871 a inspiré à l'Orateur un saisissant
tableau de la Solidarité Maçonnique.
11 est bon (rue de pareils faits et de pareils discours soient répandus parmi
nos FF.-.. Si vous lo pensez comme moi, Tr.-. 111.\ Fr.\, vous donnerez
l'hospitalité de vos colonnes au discours dont j'ai eu la bonne fortune de
me procurer la copie et que je me fais un devoir de vous adresser.
Veuillez, etc. C. DF. M....
Mesdames, Messieurs. Mes TT.'i CC.'. Soeurs.Mcs TT.\ CC.\ FF.-.. C'est un bien
pénible devoir qui m'incombe, comme, un des doyens do la L.\ l'Union des Peu-
ples, de prendre la parole en si douloureuse circonstance.
Cependant, quelque profonde que soit mon affliction, quelque durement affecté
que soit mon coeur, ce m'est une sorte d'apaisement et une consolation, do songer
que je n'ai à exprimer loi que des éloges et do sincères regrets.
Ce fut un and dévoué, un grand caractèie, un démocrate estimé, Notre 111.••
Fr.-. DiMiA.xoT,
33* et membre actif du Supr.'. Cons.'., 11 possédait au suprême degré les vertus
d'un vrai fidèle Francinaç.\.
Sympathique à tous, conciliant pour tous, 11 était l'Ame de notre At.\ et c'est
une perle irréparable pour notre L.V l'Union des Peuples, dont, par 15 fois il
fut le Vénérable. N'ouslui avons succédé tour à tour, inds nous ne 1 avons jamais
remplacé.
Vétéran de notre grande Famille, amant passionné de l'OUuvro Maçonnique, son
bonheur était d'en parler, d'y travailler sans cesse.
Homme de devoir et de sacrifice, fortune, repos, santé, tout était chez lui au
service de la Maçonnerie en inèiiie ternis quo sa scienco appartenait (\ l'IIunn-
nlté. Car ce fut aussi un savant, notro cherFr. •. DF.HANOT : tout à la fols Chimiste,
Ingénieur, Pharmacien et quelquo peu Médecin.
11 appartenait a cette race studieuse et forte dc3 anciens Francs, qui s'assiinlli
si bleu à noire race gauloise.
Uclfort, l'héroïquo Cité, le vit n.iltro Belfortl dont l'emblème, ériçé sur un*
..
-- 2Ô9 —
de nés places publiques, est un Lion gigantesque ; Belfort ! la ville vaillante rcut
être fière de son fils.
Mille traits de dévouement et d'abnégation sont à citer dans sa longue carrière
Maçonn.'.
Il en est un que je no saurais passer sous silence.
Laissez-moi donc, mes FF.-., vous raconter une page do sa vie, pour vous sur-
tout jeunes Mac.'., qui l'avez à peine connu; et vous direz comme moi, qu'il fut
l'idéal du vrai Mac.-.
C'était a une époque triste et funeste, de pénible et douloureuse mémoire !
1871!!.
Dans ces jours sombres de nos discordes civiles. DEHANOT habitait la rue Saint-
Sabin, au siège de sa pharmacie. 11 y avait, en ce quartier, barricades sur barri-
cades ; beaucoup de blessés, des plaintes, des cris, des morts : car la lutte frati-
cide approchait de son terme et les vaincus étaient a leurs derniers retranchements.
Evoquez dans votre imagination, Jeunes FF.'., cet infernal tableau, que je vous
souhaite de no jamais voir, mais quo nous, les anciens, nous avons vu de trop
près, et que nous n'oublierons jamais I...
Eh bien, au plein de cette sinistre vision, de cette hécatombe exécrable, placez
une figure calme, sereine, Illuminée, que dis-je illuminée?., resplendissante de
l'idée fratcrnello.
En ccharpe, un cordon rouge de 18" — (Hélas on en fit une faute,., on en fit un
crime) ; à la main une trousse de pharmacien et les cordiaux nécessaires A'otre
Ch.". Fr.-. DEHA.NOT traversait ainsi les barricades, prodiguant ses soins aux
malheureux blessés, sans distinction d'uniforme. Il n'y avait la. pour lui, que des
citoyens souffrants, et son sublime coeur ne songeait qu'a, les soulager.
«"Fais ce que dois, advienne que pourra » disait-il! Et il emporta et soigna
chez lui un des vaincus, grièvement atteint h la cuisse.
Dénoncé comme ayant pris part a l'insurrection et ayant porté les rouges insi-
gnes (son cordon da 18") des chefs do la Commune, il resta pendant sept mois
dans les casemates des vainqueurs.
Combien, parmi ces bons voisins dénonciateurs ont ainsi acquitté leur note de
pharmacie?
i Fais ce que dois, advienne que pourra » répétait-il ; et le philosophe, Adèle à
la généreuse devise ne réclama rien !
De sa pharmacie effondrée par les obus ; do sa position perdue, il se releva
sans se plaindre, se remettant courageusement au travail malgré ses infirmités,
sans rien demander au Gouvernement. Et pourtant il avait été préfet de la Hépu-
bllque en 1818, avec LEDRU ROLLIN.
Voilà mes FF.*, celui que nous conduisons à sa dernière demeure ; l'ami,
le fidèle, avant toutes les vcrlus du parfait Franc. Mac.-.
Mes FF.-., jetons-lui celle branche d'acacia et rappelons-nous ses vertus.
Il nous a tracé le chemin ; suivons le môme sillon. Marchons toujours au
Progrès et répandons la Lumière pour le bonheur de l'humanité.
\,
Gémissons, Gém.\, Géra/., mes FF. mais espérons toujours.
Joignez-vous à moi, faisons, dès maintenant dans nolro pensée, la Batte-
rie de Deuil dont nous honorerons sa mémoire en noire Temple.
Adieu F.-. DEHASOT, adieu. Tuas rempli noblement cl dignement la lâche
ici Bas. Repose en Paix.
Loge Ecossaise, n° 147. — Le Héros de l'Humanité. — Le Fr.-. DIGEON.
Or/, de Paris le 3 Septembre 18S9.
Tr.\ Ch.*. Fr/. HUBERT, J'ai attendu jusqu'aujourd'hui que notre Fr/. C...
veuille bien m'envoyer le texte du discours qu'il a prononcé au nom du
Chap/. 72, les Fidèles Ecossais, sur la tombe de notre regretté Fr.-. DIOEON;
comme Je ne vois rien venir, je prends la résolution do vous faire parvenir
le texte des paroles quo j'ai prononcées nu nom de la R/. L/. le ilèros de
tHumanité, ainsi que le texte sommaire du discours qu'a prononcé notre
Tr.\ 111/. Fr/. RAYMOND.au nom de la Or/. L/. Ccnlr/. et du Supr/. Cons/.
de France.
Noire H/. Fr/. C..., au nom du Chap/., a rappelé les vcrlus Maçonn/.
— 270 —
de notre regretté l'r.\ DIOEOX, et la décision que lui avait fait prendre sa
longue maladie, de donner sa démission du Chap.-. : les Membres du dit
Chap.-., vu les services rendus par ce Fr.\, lui conférèrent l'honorariat.
Signé : D'HÉRISSARD. Yen.
Extraits de l'allocution du Fr.\ D'HÉBI-SARD.
Mesdames, Messieurs, mes FF/., Ce n'est pas sans une certaine émotion, qu'au
nom delà 1/.. !' lli'ros île l'ilumnniu',]?. vous demande la permission de dire un
mot sur le passe de notre Fr.-. et ami UIOEO.V.
Depuis longtemps, nous nous attendions à un dénouement fatal, cependant nous
espérions toujours que notre ami parviendrait peut-être à surmonter les souf-
frances terribles quil endurait; vaine espérance, nous devons nous incliner, il ne
uous reste plus qu'à nous rappeler que lils de ses oeuvres, il a su conquérir à force
de travail et d'énergie, une place marquante dans le professorat du dessin.
11 en a été do même du côté artistique, puisque tout eu travaillant pour subve-
nir aux besoins journaliers de la vie, tant pour lui que pour une grande partie de
sa famille, il a produit une oeuvre de gravure qui, au Salon, d'il y a quelques an-
nées, lui valait une mention honorable : il aurait voulu par la suite produire une
oeuvre qui lui valût une médaille, hélas la maladie est arrivée, et il a fallu laisser
de côté toute oeuvre h produire au Salon, et aussi abandonner un traité de dessin
qu'il espérait un jour voir mettre en pratique.
C'est qu'il avait l'ambition du bien et du beau, notre ami DIGEOX, ilaurait été le
plus heureux des hommes s'il avait pu faire tout le bien qu'il désirait.
Hou iils, excellent époux et père, Fr.\ et ami dévoué, doué d'un esprit sévère
mais juste, respectant la volonté et les idées de chacun, à la condition que l'on
respectât les sienness scrupuleux à l'excès dans l'accomplissement de ses devoirs,
tel est l'homme que. nous avons la douleur de conduire usa dernière demeure. Il
considérait, comme FF.-., tous les hommes, et déplorait le résultat de ces luttes
fratricides qui ensanglantent la terre et font tant de mal à l'Humanité; il estimait
que i école scolaire vaut mieux que l'école militaire dans tous les pays du inonde,
— non pas qu'il ne fût point patriote, loiu de là — mais il se plaçait à un point de
de vue plus liant et plus noble, il se plaçait au point do vuo Humanitaire.
Pour cette raison, il n'était pas antireligieux, il croyait à quelque ciiose de su-
périeur à l'homme, mais il était anti-cléiieal. en raison des"excès de toute sorte
qu'entraînent à leur suite, la superstition et le fanatisme.
li nimait la Fraucmaçonn.-. au sein de la vielle l'on discute mais l'on no
dispute lias,— il l'aimait la Francmaeonn.-., parce quelle travaille à l'émancipation
des peuples, — il l'aimait, parce (tue le principe essentiel de la Francmaçonn.-. est
de s'aimer les uns les autres, de s'éclairer, de mettre en pratique cette grande
maxime : « fais à ton prochain ce que tu voudrais qu'il te soit fait à toi-même », ce
qu'il pratiquait lui-même
Aussi, notre Fr.-. DMEON est-il mort avec le calme d'une conscience qui n'a rien
à se reprocher, rien à regretter Nous apprécions tous ses qualités, ses sen-
timents de large Fraternité.
Que ses qualités, mes FF.-., soient toujours présentes à notre esprit. Imitons-le
dans sou ambition du bien, du bon et ses aspirations Humanitaires. Nous aurons
connue lui bien mérité do nos FF.', et delaMar,onn.-.,et comme lui notre dernière
heure sera calme et sans regrets.
Ai-je besoin de rappeler qu'il fut notre Yén.\ actif, dévoué, vaillant après avoir
occupé d'une façon exceptionnelle, les postes de Secret.-., d'Orat.-. et de Surv.-..
C'est donc à nôtre ancien Yen.-., non seulement estimé, mais aimé de tous qu'au
nom de la L.-. le lli'ivs île l'Uumimib', je dis adieu, trois fois adieu.
Résumé du discours du Fr.\ RAYMOND.
Au nom du Supr.-. Cons.\ et de la Gr,-. L.-. Çentr.-. de Frauce, je salue dans
sa tombe notre vaillant et bien aimé Fr.-. DIGEOX.'
On vient de nous fairo connaître les vertus de cet homme de bien, on uous a
dit ou: si tout le dévouement qu'il a consacré à, la Francmaçonn.'. dont il fut l'un
des Membres les plus distingués.
Ici. je viens rendro hommage à l'esprit juste et profond, au caractère plein
d'aménité,' au zêlo constant de notre regrette Fr.\ qui fut, avec une grande mo-
destie, l'une des lumières do la 0r.'t L.'. Centr.-..
— 271 —
S'il était encore de ce monde, il ne me pardonnerait pas de louer ses mérites
pourtant très réels.
DI'ÎBO.I, élu plusieurs fois à d'importants offices par ses collègues de la Gr.\ L.\
Centr.-., les a toujours remplis avec une véritable- distinction.
Apprécié, aimé de tous, il était parvenu presque au sommet de notre Hiérarchie
MacoTin •..
I.e dernier degré seul lui restait à franchir et si la mort n'était venue nous l'en-
lever aussitôt, il n'aurait pas tardé a faire partie des Chefs de notre Ordre.
C'est une grande perte pour la Francmaçonn.-. dont il avait si bien compris l'es-
prit et dont il poursuivait si intelligemment le but.
Adieu, Fr.\ DIGEOX, je t'apporte le salut de tes FF.-, de la Gr.-. L.\ Corn.-.-, et le
témoignage d'affection frat.-. des Membres du Supr.-. Cons.-..
J'ai connu le Fr.-. DIGKON, j'entretins avec ce FV.\ les meilleures et
les plus sympathiques relations Maçonniques, je me fais alors un devoir
de déclarer qu'il est digne, à tous égards, des éloges et des regrets qui
l'ont ^alué dans sa tombe. IIIT,EP.T.
NOUMÉA {Nouvelle-Calédonie). Les obsèques du Fr.-. CIIAPLKT. — On
lit dans loe Colon île la Nouvelle-Calédonie du 2'û juillet iSS'j.
Hier matin oiit eu lieu les obsèques de M. L. CUAPI.EY. Un grand nombre
de personnes étaient venues témoigner par leur présence des regrets que
laisse l'homme de bien dont nous déplorons la perle.
Les obsèques ont été purement ehiles. Sur le drap mortuaire on avait
placé la branche d'acacia Maçonnique, la médaille militaire et la médaille
de Crimée. Un piquet de soldats commandé par un sergent rendait les
honneurs.
Sur la tombe M. SIMONIN-, président de la Société des anciens militaires et
marin?, a prononcé le discours suivant :
Messieurs, Au nom de la Société de Secours Mutuel*,d'Union des anciens mili-
taires et marins», nous venons dire un dernier adieu à notre camarade et suciétaire
CHAPI.F.r.
Membre fondateur et ancien président de notre société, il s'y fit remarquer par
son z-''le et son dévouement.
Comme soldat de Crimée, il fit son devoir.
Décoré de la médaille militaire à la suite de sa briliaute conduite et de ses bons
et loyaux services à la patrie, CHAH-ET vint en Calédonio s'y créer une position.
Pendant son long séjour dans la Colonie, il sut s'y faire aimer et respecter.
Tel est celui que nous venons saluer a sa dernière demeure et que la mort a
ravi trop tôt a 1 affection de tous.
CBAPLET, au nom des tiens, au nom do la Société des anciens militaires et ma-
rins, adieu.
L'.s nombreux Francrnacons présents ont alors revôtu leurs insignes et
M. DCPU Y, Vénérable de la Loge 1 Union Calédonienne a,à son tour,prononcé
les paroles suivantes :
« Mes Frères :
11 ne faut pas qu'une tombe serve de piédestal ; mais nous ne pouvons
confier i» la terre les dépouilles mortelles de nos frères sans rendre hom-
mage h leur mémoire. C'est sous l'inspiration do celle pensée que nous
sommes réunis dans ce champ de repos.
Interrogeons donc l'existence de notre Fr.-. CiurLET ! Quel plus bel élogo
à faire d'un homme de bien que de raconter sa vie î
Le Fr.-. CIIAPI.ET engagé volontaire dans les Compagnies d'ouvriers d'ad-
ministration ne tardait pas, grâce A son assiduité, ù sa belle conduite et à
son dévouement, à gagner les galons de Sergent-major et quelques mois
plus tard la médaille militaire, la médaille des braves était attachée à sa
poitrine.
Une vie active était nécessaire à cet honnête homme, et & peino libéré
— 272 -
du service militaire, emporté par les idées de liberté et de fraternité qui
furent la rô.ylc de son existence, il s'enrôlait dans une Compagnie de volon-
taires pour aller au secours de la Pologne, insurgée contre Je joug de ses
tyrans, c'était en 1S03. Après un rude voyage à bord d'un navire se rendant
dans la mer Hnltique, les volontaires arrivèrent devant le port de Itiga, mais
la Révolution Polonaise, trompée par les promesses de NAPOLÉON III était
vaincue et la Compagnie française dut reprendre le chemin de la Pairie sans
avoir pu prêter son concours aux opprimés.
C'est à l.i suite de cette expédition que le Fr.\ CHAPLET émigra en Nou-
velle-Calédonie.
Embarqué à bord de l'/«"«, il arriva à Nouméa au mois de février 18-34.
Ses débuts dans la Colonie ne furent pas heureux, car ayant obtenu une
concession de l'administration du côté de Païla, il dut renoncer à l'exploi-
ter, faute d'avances et de moyens do communications.
Je n'entreprendrai pas de raconter les succès et les déboires subis par le
Fr.\ CHAPLET: sa vie est connue de tout le monde; j'ajouterai seulement,
que colon à Yaté, il dirigeait quelques années plus tard la boucherie de
l'Ile des Pins et qu'il vint enfin se fixer à Nouméa où il occupa successive-
ment divers emplois publics.
Qui ne connaissait à Nouméa, le Fr.'. CHAPLET, quel est celui d'entre nous
qui igndre les sentiments généreux et charitables qui animaient cet homme
de bien, qui contribua à la fondation des deux Sociétés de Secours Mutuels
qui existent dans la Colonie, la Fraternelle et la Société des Anciens Mili-
taires et Marins.
C'est au mois de février 1S08 que le Fr.\ CHAPLET se fit initier ;\ la Franc-
Maçonnerie, dans la loge Y Union Calédonienne; toujours zélé et assidu, il
remplit pendant plusieurs années les délicates fonctions d'Hospitalier, qui
convenaient bien a son dévouement infatigable.
11 y a quinze ans, le Fr.\ CHAPLET proposait h notre Loge de voter des
récompenses aux indigènes qui fréquentaient les écoles françaises. Etrange
dérision du sort!.. Le Fr.\ CHAPLET devait s'éteindre sous les coups des
Canaques ! C'est bien là, la récompense souvent réservée à ceux qui entre-
prennent la lutte contre l'ignoranco.
Fr.'. CHAPLET, pourquoi faut-il que les derniers momentsdetatrop courte
existence aient été troublés par la souffrance et par d'amères déceptions!
Pourquoi faut-il que la Nature jalouse de ses droits et n'ayant pu vaincre
ton courage, ait fait d'une activité aussi dévorante la plus cruelle inertie.
Tu as largement payé ton tribut à la Société, Fr.'. CHAPLET, et ton nom
no sera pas facilement oublié. Puisse le souvenir de ton séjour en ce monde
servir d'exemple à tous et inspirer un légitime orgueil à tes enfants.
Fr.è. CHAPLET, tes frères, réunis autour de ta tombe, viennent le donner
un éclatant témoignage de leur profonde vénération cl de leur estime.
Reçois l'hommage que t'adresse leur coeur.
Puisse ce témoignage public adoucir la douleur do tes enfants et les
regrets de les amis.
Au nom de la logo.l'tfut'o» Calédonienne, adieu Fr.'. CHAPLET.
Mes FF.*, le Fr.#. CHAPLET n'est plus.Gémissons ! Gémissons ! Gémissons!
Un de nos frères nous quitte !
Un anneau de notre grande Chaîne Maçonnique est brisé.
Jetons nos bouquets de deuil en mémoire de notre regretté frère.
Mais avant de nous séparer de lui, avant de dire un dernier adieu, resser-
rons nos liens frat.\ reformons autour de son corps la chaîne qui a été rom-
pue et faisons circuler la parole de paix.
Adieu Fr.'. CHAPLET I adieu, adieu. »
Je me joins à la douleur que nos FF.\ de Nouméa ont éprouvée de la
— 273 —
mort du Fiv. CHAPLET. Le Fiv. CHAPLET était, depuis plusieurs annéesT
au nombre demes plus dévoués correspondants, pour la Nouvelle-Calé-
donie. Je n'eus jamais qu'à me louer de nos rapports. Je perds avec le
Fr.'. ami sincère et la Francmaçonnerie, un de ses adeptes
CHAPLET un
des plus convaincus et des plus vaillants. HUBERT.

BULLETIN DE LA FRANCMAÇONNERIE ÉTRANGÈRE '

irs Partie. — Correspondance de la CHAÎNE D'UNION.


(CORRESPONDANCE DE HOLLANDE).
La Haye, ce 31 Juillet 1880.
Ch.'. Fr.-. IILBERT, Si vous avez espéré recevoir dans cette Correspondance un
aperçu des Traw. du Gr.\ Or.-, des Pays-Bas, tenu lo 10 Juin dernier, vous subi-
rez une déception.
Toutefois, il n'y a ni oubli, ni négligence de ma part; j'ai cent raisons pour une
de ne pas en parler.
Après le récit d'un des Députés y ayant assisté et h lecture d'un article de la
Revue Y Union Fraternelle, dans lequel cette Assemblée fut résumée etjugéo; je
suis pénétré de la conviction qu'il vaut mieux dans l'intérêt de l'Ordre, passer
sous silence une journée si malencontreuse.
Dans ce Jour a jamais regrettable, on a trouvé le moyen d'appliquer la mort
sans phrases à une proposition on ne peut plus honnête."La loge i'osi Xiibiln Luc,
àl'0r.\ d'Amsterdam, avait adressé un amendement au Budget, ayant uniquement
la tendance de faire cesser un abus dans l'emploi des revenus d'un capital impor-
tant, légué sous certaines conditions à la Francmaç.\ Néerlandaise.
Au lieu d'accepter la tâche — bien difficile, sinon impossible d'ailleurs —, de
prouver que l'emploi contesté n'était pas contraire aux prescriptions de la testa-
trice, on a préféré étouffer tout débat pouvant devenir désagréable pour certaines •
personnalités.
On avait pris des mesures pour amener une majorité docile à déclarer que la
proposition ne serait pas prise en considération et serait simplement mise de côté
sous le peu sérieux motif— qu'elle n'était pas rédigée en termes suffisamment
Maçonn.'., •-- mais cette assertion était-ello bien exacte 1
Jaime mieux satisfaire votre désir de donner une relation de l'Annuaire pour
la Francmaçonn.-. Néerlandaise, année 1889.
Ce petit livre revenant chaque année, est plutôt la conséquence d'un précepte
légal que le produit d'inspirations littéraires ou poétiques ; il fautdonc, en .jugeant
son contenu, faire une large part îi la nécessité de sa publication à époque tlxe et
ne pas scruter trop sévèrement les articles au point de vue littéraire.
Ceci posé, on peut constater que la présente année ne le cède en rien aux pré-
cédentes; en vue de l'emploi du produit de la vente, — on verse lc3 bénéfices
nets à la caisse de notre Orphelinat —, c'est même une bonne oeuvre d'en favoriser
la propagation.
Comme toujours, la première partie s'occupe de l'organisation de l'Ordre chez
nous et un peu aussi à l'étranger.
D'après lénumération, le Gr.è. Or.'. Néerlandais compto 89 Ateliers sous son
Obédience. Les Institutions locales dépendantes des Loges, augmentent chaque
année en nombre et importance; non seulement on n'a pas eu ;\ constater aucune
perte mais toutes, elles prouvent toujours plus l'activité de la Fraternité sur le
terrain des OEuvres de bienfaisance et son intérêt dans tout ce qui touche à, l'En-
seignement.
L'aperçu chronologique a cette fois peu d'étendue. On v constate : l'achèvement
et l'installation de la nouvelle demeure pour nos Orphelins; l'Institution de trois
nouvelles I oges et d'un Cercle Maçonnique; on rend hommage a plusieurs VF.:
dont nous avons à regretter lo décès et enfin on y mentionne de* Conférences dé-
veloppées sur h question sociale dans les Atel.'. Y Union Ilnjulecl Hinnn Abi/f,
a l'Or.', do La Haye.
— X* 0. Ssptembro 188).
CHAÎNE DTXIJ.N-,
— 274 —
Le compte rendu de quelques événements survenus à l'étranger, emprunté am
Kcvucs et Journaux locaux.eomplète cette rubrique.
La deuxième partie consacrée à des aperçus historiques, contient plusieurs ar-
ticles de mérite incontestable. Au ressort de l'Histoire, on rencontre le Fr.-. VAIL-
LANT avec un travail sur « la Stricte Observance » aux Pays-Bas, suite des commu-
nications livrées dans l'année précédente et un peu plus loin ce Fr. •. donne une
relation des situations assez curieuses delà Francmaçonn.*. a Itotterc'tam dans le
courant du dernier Siècle; le Fr.\ Van BOVEN raconte le résultat de ses recherches
dans les Arcliivos relatives a l'Histoire dclAt.-. La Compagnie Durable, à l'Or.-, de
Middelburg. Le Fr.-. COHEN s'est occupé de même quant à l'Histoire de la loge et
du Chapitre La .Oien-Aim^e, à l'Or.-. d'Amsterdam, et le Fr.-. VALF.ITB donne une
élude sur la personne et les oeuvres du Fr.-. J. G. HENDEII, Maçon trop peu connu
et pas suffisamment apprécié.
Tous ces articles portent l'empreinte du désir dont les auteurs ont été pénétrés
d'apporter, chacun, selon ses moyens, des matières considérables et nécessaires à
quelque Historien de l'avenir.
Le domaine de la littérature et philosophie Maçonniquo a été exploré avec plus
ou moins de succès par les FF.-. EMLAAB, WALBLRGU SCUMIDT, BIIIGM. MES.NO Ilini-
ZINGA, SIMMEII, LANLISBHIO, LCURS, YVEUA et « Inst but net Icasl », parle Fr.-. IIELDER.
L'analyse et appréciation de toutes ces études dépasseraient de beaucoup l'es-
pace dont j'oserais disposer et partout je me borne a la déclaration de n'avoir nul-
lement regretté les heures mises à parcourir ces morceaux de littérature Maçon-
nique.
Après un rapport sur la solennelle Tenue de deuil vouée à la Mémoire du
Fr.-. J. A KoiiTbWEo, Vén.-. dont la loge De Edcimocdighcirt, à l'Or.-, de bois-k-
Duc,cui la douleur de pleurer la perte, l'Annuaire publie pour clôture deux pièces
de vers des FF.-. SCHOLTEN et Vontmanu GF.KLINGS et comme spécimen de l'art de la
poésie à lafin du xviii" Siècle, une reproduction de deux chansons trouvées dans un
petit livre de l'annéo 1777 intitula : SU Chansons Maçonniques.
Pendant que j'y suis, autant vaut en finir d'une autre dette envers vous, contrac-
tée déjà il 11 y a pas mal de temps. Il s'agit du compte rendu du douzième N» du
Bulletin du Gr.\ Or.-. .Néerlandais pour 1888.
Pour les Membres de la Fraternité aux Pays-Bas, le Bullotin représente le Re-
cueil officiel de toutes les pièces émanant de l'Administration Supérieure et comme
tel 11 a sa valeur réelle pour nous.
L'état actuel de la Francmaçonueiic Néerlandaise semble montrer beaucoup de
conformité avec la situation do la France dans l'annéo terrible. De soldats et de
vaillants soldats, nous n'en manquons point ; la bonne volonté, l'enthousiasme
même y font bien, mais ce qui nous tait défaut, c'est l'esprit organisateur, le génie
sachant conduire les masses a un but déterminé. Des prodiges do valeur et d'ac-
tivité individuelle, nous pouvons les constaterjournellement, mais lous ces efforts
séparés se perdent dans le vague et n'aboutissent point à créer quelque chose
d'Imposant et de durable, faute d'uue main assez forte pour assembler les forces
dispersécs,pour n'en faire qu'un seul faisceau,qut alors serait Irrésistible. De même
que la meilleure armée commandée par un Chef n'étant pas à la hauteur de sa
tache, restera inactive ; de même notre Fraternité, commo unité, restera terre a
terre jusqu'au moment fortuné où s'élèvera un nouveau Messie impatiemment
attendu.
De cet état de choses découle forcément dans le Bulletin, un défaut complet
d'initiative allant au-delii des limites de notre organisation Intérieure et partant
de pièces pouvant intéresser nos FF/, de lélranger.
Plus intéressant pourrait être le récit des grandes choses dont on s'est occupé
dans la grande Assemblée ; notre Gonvent qui ne se tient qu'uno fois dans l'année
et désigné comme le Gr.-. Or.-. Néerlandais. Fn prenant connaissance de l'Ordre
* du jour, vos lecteurs seront fi même d'apprécier la valeur des Travaux soumis à
l'étude, délibérations et décisions des 150 Délégués accourus de tous le3 points de
uotre Pays pour traiter nos plus hauts Intérêts.
Voici cet Ordre du jour comme je le trouve dans le Bulletin s
t° Hnpport sur les faits et gestes de la direction pendant l'annéo passée;
2» Compte rendu des recettes et dépenses en lB8t)8-7; 3° Budget pour 18^7-89;
4' Proposition de faire défrayer les Députés de leurs frais de voyage par la Caisse
générale; 5" Demande d'autoriser la loge Prins Alexander de se déplacer et se
— 275 —
fixer à Yminden ; 6" Sollicitations de Constitutions pour trois nouvelles Logos ;
7" Nomination de Garants d'Amitié ; H" Nomination do Membres dans l'Administra-
tion supérieure; 9" Nomination de tlégents de la Louiscsticliting.
La Réfaction donne en outre quelques informations sur ce qui se passe a l'étran-
ger et comme Mémoires littéraires un aperçu du livre de Kobert Kreke GOUCD :
The Hittoryof Freemasotis, quelques mots sur le Burufesbtatt, Berlin (SS7-S3 et le
ûibsterne zur ernentrwtg det Mawerlhums,par J. G. KLXDEL.
Toujours à vous do coeur. T. T. Q. N.
(CoRRESPOrvDANCE D'EGYPTE.)
Alexandrie, 20 Août 1SSO.
Tr.\ Ch.\ Fr.-. HUBERT, L'année dernière, j'ai ouvert une souscription en
faveur du Fr.*. MIVOSLAW WLADIMIROVICH, 18'.
Cette souscription a produit 38 Napoléons et demi que j'ai fait verser au
Fr.'. WLADIMIROVICH.
Ce Fr.-. m'en a accusé réception par la lettre dont traduction-ci-après :
Spljt, 5 Août 1880.
Mon Ch.-. et 111.'. Fr.-. NICHICMEVICH, « Le Fr.-. ANTOXOVICH m'a remis, à
son passage dans cette ville, la somme de 38 Napoléons et demi d'or, que
vous avez recueilli pour moi les diverses Loges.
« Votre intervention a été pour ma famille et moi une véritable Provi-
dence, aussi nous vous en strons reconnaissants jusqu'à la mort.
« Merci, mille fois merci pour votre
procédé vraiment Maçonn.-..
« Je ne puis continuer, car je suis très faible et la main me tremble.
« Je vous embrasse frat.-..
« Votre vieux cl malheureux Fr.-,,
M. WLADIMIROVICH, H.-. C.\ ».
Je vous serai très reconnaissant si vous aviez l'obligeance d'en faire men-
tion dans votre prochaine Hcvue pour ma décharge vis-à-vis des Loges qui
y ont contribué.
Merci et bien à vous frat.-..
I>E NlCHlChlEVICH, 33°.
EGYPTE, 0.'. d'Alexandrie. — LaL.-. n°297 DELPHES a bien voulu, dans
sa Tenue du 26 juillet, me nommer, à l'unanimité des voix, au litre d'un
de ses Membres Honoraires perpétuels.
Je me sens très flatté du témoignage fraternel de sympathie que me
donne la Itesp.-. L.\ DELPHES et je lui en exprime ma vive gratitude.
HUBERT.
(CORRESPONDANCE DELÀ NOUVELLE-CALÉDONIE.)
NOUMÉA (Nouvelle-Calédonie). — On nous écrit à la date du 1S Juin.
BAXQUET de la L.\ Western Polynesia, Or.-, de Nouméa (Nouvelle-Calé-
donie.
Le samedi,15 Juin 18S0, à l'occasion de l'installation du Vén.\, le Fr.-. S.
KEICHEMIACH, laL.*. Western Polyneiia (Obédience de la (Jr.\ L.\ do la Nou-
velle-Gallc du Sud) adonné sonBanquetdansle local de \a.ï..'.YUnion Calé-
donienne (Obéd.-. du Or.-. Or.-, do France à l'Or.-, do Nouméa).
Le Tr.-. Ch.-. Fr.-. E. L. LAYARD, Consul de S. M. Britannique y assistait,
ainsi que bon nombre de Membres de la L '. l'Union Calédonienne.
Au dessert, le Fr.*. REICIIBNHACII a bu h la lleine, à la Maçonn.-., au Prési-
dent delà République Française et au Or.-. Or.-, de France.
LeFr.-. CARTE», en portant un toast à la Loge Française, a rappelé que
l'Union Calédonienne avait coopéré à 1a fondation do la L.-. Western Poly-
nesia.
Le Fr.-.DupuY.Vén.-. de laL.-. l'Union Calédoniennen remercié en termes
émus et a rappelé que lorsque la L.-. Française fut mise en sommeil par
— 276 —
l'Amiral RIBOURT, envoyé extraordinaire du Maréchal de MAC-MÀHON, la
L.\ Western Polynesia avait alors ouvert ses portes aux Maçons Français qui
étaient venus se ranger en grand nombre sous sa bannière, en attendant la
réouverture de leur h.'..
Le Fr.\ DUPUY a ajouté que les Mac.*. Fiançais n'avaient point oublié le
Concours Frat.-. des Mac.-. Anglais et il a affirmé que si un jour la L.-. Wes-
tern I'olynesia avait besoin de décorer ses Col.*., hL/.YUnion Calédonienne
lui fournirait un grand nombre de truelles.
Bref, la Réunion a été pleine de cordialité et de gaieté et l'on s'est asso-
cié avec plaisir au Tyltr's toast : To the ncxt twppy meeting ».
(CORRESPONDANTE DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE).
Buenos-Ayrcs, le 5 Août 1888.
Tr.\ lll.-. Fr.\ HUBERT, En terminant votre dernière lettre datée du 3 Avril,
vous nie demandez si j'ai des nouvelles Maçonniques de la République
Argentine.
Nies occupations commerciales m'ont fait ajourner ma réponse jusqu'à
ce moment.
La Rcsp.\ L. 1. Egalité Humanité, dans sa Tenue du 10 Août 1883, nomma
une Commission afin de s'occuper de l'organisation et de la célébration
d'un Baptême Maçonn.-.. Cette Commission fut constituée comme suit :
1*111.-. Fr.\ I'ACAULT, G.-. 80e, Président; \
— leTr.-. Ch.\ Fr DOUCFDE, G.-.,
3«, Secret.-.;— IcTr.-. Ch.\ Fr.-. AUOAR, G.-. 3% Très.-.;— le Tr.\ Ch.\
Fr.-. UOMINICI-, G.-. 3e et le Tr.\ Ch.-. Fr.-. Marie ZACHARIE, G.-.,3e.
La première réunion de celte Commission eut lieu au domicile de 1111.-.
Fr.-. I'ACAULT, le 10 Octobre 1885, après avoir échangé plusieurs idées sur
la marche à suivre pour la célébration d'une Tenue de Lovtons, il fut décide
qu'elle aurait lieu ie dimanche 0 Décembre 1S88 (E.\ Y.-.).
La Resp -. L.\ Egalité Humanité s'est réunie au Temple rue Cangallo.
LcTr.-. Resp.-. Fr.-. GUÉBIAT, G.-. 25% dirige les Travaux; — le Tr.\ 111.-.
Fr.-. GUÉTRAT, G.-., 30», dirige la Colonne de l'Ouest; — le Tr.\ Ch.-. Fr.-.
ABADIE Firmin, G.-. 30e, tient le poste de 2* Sun.-. ; par intérim en rempla-
cement du Tr.\ R.\ Fr.-. Arthur D. DKOUSSAIX, absent a la Rioja; — le Tr.\
Ch.-. Fr.-. UoMiMci Octave remplit l'office d'Orat.-.; — le Tr.\ 111.-. Fr.-. Jo-
seph Benjamin PACAULT est à son poste de Secret.', et rédige le procès-
verbal.
L'Ordre du jour appelle l'installation des Officiers Dignitaires à une heure.
Les Commissions d'un grand nombre de LL/. venues en représentation
font leur entrée eUprcnnent place.
Ont été également reçus un grand nombre de FF.-. Visiteurs appartenant
à diverses LL.\.
La Commission d'Installation se fait annoncer et fait son entrée avec ic
Cérémonial d'usage. Les FF.-. Este-van GUAHELLO, G.-., 33*, Eugène TESSIER,
Q.\, 33° et JeanC.vuMONT, G.-., 33', prennent possession des postes de Yen.-.,
1" et 2" Surv.\, sous la présidence du Tr.\ IV. Fr.-. CIUMONT.LCS Officiers
Dignitaires élus prêtent le serment d'usage; celte cérémonie terminée, les
Officiers Dignitaires prennent possession de leur poste.
Les Travaux reprennent force et vigueur au 1" G.-. Symb.-., sous la Pré-
sidence du Tr.\ Resp.-. Fr.-. Louis GU£TRAT, Vén.-. élu.
LeTr.-. IV. Fr.-. CAUMONT et IcTr.*. P.-. Fr.-. Estcvan GUABELLO, 0.\,
33e, félicitent le Vén.-. et tous les FF.-, de la L.-.,de l'activité si heureuse
imprimée aux Travaux.
A 2 heures, adoption Maçonn.-. de 37 Lovions. No? Soeurs étant en grand
nombre, les Lowtons sont placés dans l'ordre suivant :
— 277 —
Noms et prénoms des Lowtons. Noms Maçonniques. Noms des KF.\ parrains.
Armand-Louis GUÉTRAT. ... Vertu Pierre GUÉTRAT.
Edgard - Benjamin - Marie -
Henry-Urbain PACAULT. .Sagesse DUCLOS (François).
.
Louis SCHOVBNBERGER Fraternité CORNILLON (Eugène),
Sébastien DERETS Persévérance DOUCHDE (Henry).
Pierre DERETS Bienfaisance M*RIE (Zacharie>.
Paul A. BIGAID Humanité MONDINK (Michel).
Léopold ROCELIN Respect DERETS lAntoine).
Raoul DEIXGUIDARD Liberté LADAT (Jean-Marie).
Eugène J.DUBBKTRAND Egalité FOURNI AL.
Victor COKNILLON Honneur SCHORKNKNBEROEK.
Eugène CORNILLON Générosité PACAULT (Joseph-Benjamin)
JulesCORXILLON Tendresse VIOSOLLES (Jules).
Louis CORNIIAON.. Bonté..., DOUCEDE (Henri).
Albert CORXILLON Illustrations AUOARDB (Victor).
Paul CORXILLON Délicatesse COUREr (Jean).
Henri M. YIGXOLLES Sagesse SAFFORES
Jules A. YIGXOLLES Vertu DAURIGNAC (Edmond).
Georges AUOARDE Energie COURET (Jean).
Arnold MICHELL,OT Réunion Fraternité. VIXAY (Jean).
Pierre LABAT. victoire DËINGLIDARD.
Auguste COXORT Bonté GUÉTRAT (Louis).
Léon P. COURET Sincérité ..... LEFÊVRE.
Edmond A. KUEES Puissance KTARD (Pellctan).
Edouard MARIE Force DOMIXICI (Octave).
François RADE Triomphe ROBAS (Alfred).
Auguste LATOUK Egalité MATRUCHOT.
Albert PEUCHOT C< tirage PACAULT (Joseph-Benjamin)
Alfred PEUCHOT Justice RICHARD (Octave).
Edouard PEUCHOT Droit GUÉTRAT (Louis)
Arthur H. VERRIER Persévérance ABADUS (Firmin). •
Pierre CAVILLON Espérance DEINGNIDAHD.
Marius MATTEUCCI Bravoure PACAULT (Joseph-Benjamin)
Charles A. EXELEN justice MATTURAS (Thomas).
Bertrand DUI-LEIX Charité PACAULT (Joseph-Benjamin)
PEREZ Bienveillance DUPLEIX (Bertrand).
Joseph CAVILLON. Dignité PACAULT (Joseph-Benjamin)
Firmin CAVILLON Dévouement....... VIGNOLLES (Jules).
Le Vén.\ confirme l'adoption Maçonn.*. et les enfants, nommés plus haut
étant proclamés Lowtons de laRcsp.'. L.'. Egalité-Humanité, il invite les
FF. 1, a les reconnaître en celle qualité et à leur donner aide et protection
en toutes circonstances. On applaudit par la Batterie d'usage.
Les diplômes et médailles sont remis à chaque Losvton.
Le Tr.'. Ch.'. Fr.'. DOMIXICI Octave s'excuse, en raison de l'heure avancée,
et renonce à la lecture de son discours qui retarderait les Travaux et demande
qu'un aulre Fr.\ prenne la parole.
Le Tr.\ Ch.*. Fr.*. LOUPY, G.'., 3e, adresse une éloquente allocution aux
Lowtons.
Le Tr.\ 111.'. Fr.'. prend la parole à la suite du Fr.'. LOCPY et
PACAULT
explique les devoirs à remplir par les parrains et Lowtons.
Le Tr.\ Ch.'. Fr.'. ROBAS Alfred ajoute quelques paroles comme Parrain
cl Instituteur et fait comprendre aux Lowtons le rôle de la Maçonn.'..
Le Tr.\ Ch.'. Fr.'. ABADIE prend également la parole.
LeTr.'. Rcsp.'. Fr.'. Yen.'. I.OUÎSGUÉTRAT remercie tous les FF.'. Visiteurs
— 378 —
cl. nos Soeurs cl Lowtons d'avoir bien voulu nous prêter leur Concours pen-
dant cette cérémonie qui fut très imposante.
Le Tr.\ P.\ Fr.-. MATTEIZE, G.-., 33% 2° Vice Gr„-. Malt.*, remercie le
Yen.*, cl tous les FF.-, de la L.-. d'avoir organisé une bonne el brillante
Fête Maçonnique.
La Tenue étant, terminée, les Lowtons Louis GUKTRAT et EdgardPACAULt
font circuler le tronc de Bienfaisance ; les Travaux sont fermés et tous les
assistants se retirent en paix pour se rendre an Banquet qui a lieu à
0 heures 12. 150 personnes étaient présentes. La Paix, la Concorde et ta
Galté n'ont cessé de régner, tous les assistants étaient très heureux, princi-
palement les Lowtons.
Au coup du milieu, les musiciens installés auprès du salon firent enten-
dre plusieurs morceaux de musique.
A 10 heures, le bal commence; on y remarque de brillantes toilettes entre
autre celles de nos Soeurs, GUKTRAT Louis el sa demoiselle, GUÉTRAT Pierre,
I'ACAIT.T. AIIWIIK, VERRIEZ, MATRCCHOT, etc., en un mot toutes les dames et
demoiselles sont très gracieuses, plusieurs demoiselles et Lowtons font la
vente de fleurs et de billets' d'une tombola organisée par la Commission.
A 11 heures, le mauvais temps empoche l'arrivée d'un grand nombre
d'invités ; le bal dure jusqu'au jour avec un entrain sans égal.Tout le monde
fort heureux se retire satisfait.
B. PACAULT, G.\. 30«.
Tr.\ 111--. Fr.\ HUBERT. La Rcsp.-. L.-. Egalittf-IIumanitt, dans sa Tenue
du 21 Février.
Le Tr.\ P.-, Fr.\ CAUMONT, G.-., 33», Gr.\ Inspecteur et Membre Hono-
raire de celte L. 1. avait été invité par la L.*. à venir diriger et présider la
cérémonie et la remise des médailles et diplômes; vu son indisposition,
1*111.-. Fi\\ CAUMONT confie ce soin, au Tr.\ IV. Fr.-. TESSIER, G.-.,
33«, Memlne du Supr.-. Cons.-..; ce Fr.-. était présent à l'Or/., il reçoit d«
notre Yen.*, la direction de la cérémonie. Le Fr.-. TESSIER adresse à la L.\
une bienveillante et sympathique allocution cl procède ensuite à la remise
des médailles et diplômes.
Le Tiv. Itesp.-. Fr.-. Yen.*, par quelques gracieuses paroles remercie cha-
leureusement el s'adressanl ensuite aux FF.-, de la L.-. qui lui ont mani-
festé leur sympathie par un souvenir aussi précieux, les remercie, avec une
émotion qu il ne peut dissimuler.
Le Tr.-. 111/. Fr.\ 1" Surv.-. remercie chaleureusement les FF.*, de la
L.\ de la reconnaissance particulière qu'ils ont eue pour lui ainsi que pour
tous les Membres de la Commission de la Fêle des Lowtons, cl termine en
invitant tous les FF.-, présents au nom de la dite Commission, à un petit
Lunch offert par eux h l'Ai.-..
LaTr.*. Resp.-. \..'.KyaUtè Humanité décerna au Tr.\ Resp.\ Fr.\ Yen.;.
Louis GUKTRAT une magnifique médaille d'or et un diplôme commémorïtif
ainsi conçu :
\
Diplôme décerné à notre Tr. IL*. Kr.\ Vén.-. Louis GIÉTRAT, G.-., 25% par les
Mcmbrc&dc cette Ilesp.-. L.-., dans leur Tenue du 20 Décembre 1838,accompagnant
une médaille d'or en souvenir fie la Cérémonie du Baptême des Lowtons dirigée
par lui et célébrée le 9 Décembre 18*3 (E.-. V.'.).
DifMmc ifhowteUf.
La Rcsp.'. L.'. Ëgalité-llumnnitè dans sa Tenue du jeudi 20 Décembre 1N«
(E.\ V.'.), a concédé à l'unanimité au Tr.-. 111.*. Fr.-. PACAULT, ;oseph Benjamin,
0.*., 30, Président de la Commission «tes Lowtons, le présent Diplôme en recon-
naissance du zèle et dévouement et l'abnégation qu'il a apportés dans les Travaux
préparatoires et pendant la grande Fètc Vaçonn.-.(Baptêmede 37 Lowtons) qu'elle
a célébrée le Si Décembre 1S88<K.\ V.*.).
Diplôme comm^moralif.
Dé«erné a l'unanimité par les FK.\ de cette Hesp.*. L.-, dans leur Tenue du
— 279 —
20 Décembre 1S83 (E.-. Y.\) accompagnant une médaille d'or au Tr.-. 111.•.
Kr.-. PA.IAI'LT Joseph Benjamin; au Tr.-. Ch.-. Fr.-. DOUCEDE Henri, G.-., 3<: au Tr.\
Ch.-. Fr.--, AL-GAROE Victor, (i.-., 3': au Tr.\ Ch.-. Fr.-. DOMI.MC.I Octave, G.-., 3';
auTr.\ Ch.-. Kr.-. Mario ZACUARIE, G/., 3% ea reconnaissance des services rendus
comme Membres de la Commission.
H. PACAI-LT, G.-., 30'.
Tr.-. 111. "• Fr.-. HUBERT, La Resp.-. L.-. Egalité-Humanité dans sa Tenue
du H Février, par suito do la démission du 1" Sun.-. GUKTRAT Pieire et
celle du Secret.-, du Tr.-. III.-. Fr.-. F-ACAULT, nomma le Tr.-. III.-. Fr.-. PA-
CAI-LT 1er Surv.-. et le Tr/. Ch.-. Fr.-. RODAS Alfred, Secret.-..
Buenos-Avres, le 21 Février 1839 (fi.-. V.\)i
AuTr.-. Ch.-. et III.-. Kr.-. PACULT Joseph Benjamin, G.*., 30', Secret.-, démis-
sionnaire do la Hesp.-. L.-. Egalité-Humanité.
Honneur au mérite.
Xous avons l'honneur de vous annoncer que c'est avec le plus profoii'l regret
que la Itesp.-. L.-. Egalité-Humanité dont vous êtes uu de ses plus dijrnoâ Mem-
bres, en tenant compte de vos nombreuses occupations, vient d'accepter avec
peine voire démission de Secret.-, de cette L.-..
.Nous devons vous faire savoir également et avec le plus vif plaisir que la Hesp.-.
L.-. a décidé, dans sa Tenue du 7 du courant, à l'unanimité des voix, de vous
adresser la présente pi.-, en vous remerciant des services Importants rendus par
vous, dans 1 intérêt de l'Institution Maçonn.-. en général et de l'At.-. en particu-
lier pendant les diverses époques dont vous avez été notre digne, zélé et dévoué
Secrétaire.
Recevez Tr.-. Ch.-. et 111.•. Kr.-. PACAI-LT, les félicitations particulières, bien sin-
cères et frat.-. des FF.-, qui ont l'avantage de signer cette VI.-. méritoire :
Le Vén.-., Louis GUÎTIUT, 25"; — le 1" Surv.-., Arthur D. Hnoi:ssuy, 18; —le
2' Surv.-., Louis de FONTEÏXES, 32"; — l'Or.-., G. DOMLMCI. 3e; —par Mandement do
la L.-.i le Secret.-., HOBAS Alfred.
N.-B. — Le Tr.-. H.\ Fr.-. Louis GIÊTIUT, G.-., 23% actuellement Vén.-. de la
M,-. L.-. EyuUté-Uuimnité, et le Tr.-. Hesp.-. F.-. Arthur D. BROLSSAIN, 2» Surv.-.
delà dite L.-. viennent d'être nommés Député* pour représenter ta itesp,-. L.-.
\
Strett'i Ugmliouza, Val delà Plata auprès du Gr.\ Or.'. Argentin.
Le Fr.-. Dr JOAQUIU V. Gonzalez. 18', actuellement Gouverneur delà Province do
la Hioja a été nommé à l'unanimité, Membre Honoraire de la L-. Egnlilé-IhMamlé.
B. PACAULT (i).
:i
Le Tr.-. Ch.-. Fr.-. Grcgorio Br.rum, Membre actif do la Hesp.-. L-. Egalité-
Humanité, vient d'être élevé a un poste qui certes, mérite des louangos.
Il vient d'êlro nommé Président du tribunal supérieur de Justice du Paraguay.
il fut à uno époquo antérieure, Ministre dos relations extérieures et fut envoyé
auprès des Gouvernements Français, Anglais, espagnols, Italiens, pour des affaires
importantes en faveur de la Hépubliquc du Paraguay oti il a toujours obtenu les
meilleurs résultats.
Le l-'n-. Il; l'ACAur/r qui est heureux d'être au nombre des amis du Fr/.
Gregorio UEMTEZ, s'est empressé d'envoyer à ce Fr.'. ses meilleures félici-
tations.
Tr.-. III.-. Fr.-. UUBEUT, J'ai reçu une lettre du Tr.-. Rcsp.\ Fr.-. Arthur
D. BnoussAiN.
Je vous prierais do bien vouloir l'insérer dans votre estimable journal,
afin do renseigner un peu vos lecteurs sur la Hioja, province de la Ré-
publique Argentine qui possède 8,000 habitants, et qui fut fondée en 1591
par don Juan RAMIREZ DE VKI.ASCO.
(1). Je suis heureux do
_____
mentionner
ici que, lo si dévoué Fr.-. PACAI-LT, YU son
grand zèle et la rare activité qu'il déplolo pour toutes les OEuvres philanthropes
de Bueno3-Ayre3, fut nommé Président Honoraire de la Commission externe de la
Fête de Salnt-Cloud, organisée par la Société Phllanthoplquo Française du Mo de
:1a Plata.
— 230 —
Rioja, le 21 Octobre 1SSS.
AuTr.-. lion.*. Fr.\ Joseph Benjamin PACAULT, Gr.\ 30*.
Buenos-Ayrcs.
Ch.-. ami el Fr.*., Voici aujourd'hui neuf jours que je suis h la lliojc;
mon voyage a 6t6 très long, car j'ai mis six jours pour arriver à la céleste
ville de lu Rioja. Jecrois queSTAXLEveti)EBK>7ZA, les célèbres explorateurs,
actuellement en x\friqur, n'ont jamais été impressionnés dans ces grands
déserts, comme je l'ai été ici, par l'aspect primitif de ce pays-ci. La distance
qui sépare Chambicha (nom d'un ancien Cacique) de la Kiojc, est de dix-
huit lieues, et cependant, — chose étrange — j'ai employé deux jours et
deux nuits pour faire ce grand trajet, avec une Messageria ou Oalera tirée
par 12 mules. J'ai parcouru 18 lieues de chemin sans habitants, sans ani-
maux, sans eau, sans agriculture, sin pasto, avec 50 centimètres d'une pous-
sière qui vous étouffe tout le long du trajet; voilà donc, en réalité, ce que
ce bon et majestueux pays, entouré de montagnes, offre d'agréable à ses
Visiteurs. C'est donc un pays où l'eau manque, et où les voies des commu-
nications sont presque nulles, car elles sont presque toutes impraticables.
11 y a environ neuf mois qu'il ne pleut pas ici, je vous laisse à juger delà
sécheresse régnante dans cet affreux pays, et pourtant malgré tous ces dé-
sagréments, le plus grand fut permettez-moi de vous le dire la perte dénia
malle où se trouvaient les objets les plus indispensables à une personne
qui voyage, — et mon insigne Maçonn.\, G."., 18', cadeau d'un Fr.\ et d'un
ami que j'estime entre tous.
Quoi qu'il en soit, les bons aliments, le bon vin, les bonnes liqueurs y
compris deux bouteilles de Champagne à chaque repas, nous consolent. Ce
régime, salutaire du reste, entre dans nos vieilles habitudes.
Le lendemain de mon arrivée, j'ai eu l'honneur de dincr en compagnie du
Gouverneur de la Province [charmant homme) ministre du Gouvernement et
le Chef polit;nuc. La musique de la Garde Provinciale jouait pendant notre
repas, les morceaux les plus jolis do son répertoire français, tels que Fra dia-
volo, les Cloches de Corneville, FAUST, la Fille de Mme ANGOT et tout particu-
lièrement con una maestria sublime la Marseillaise; après l'exécution magis-
trale de tous ces morceaux, je me demandais, en écoutant ces morceaux de
musique do nos meilleurs auteurs, exécutés d'une façon admirable et môme
à faire envie à la bonne musique des Pompiers do Buenos-Ayrcs, si je me
trouvais à Paris ou à la Rioja.
Au point de vue de l'Instruction, le pays est encore bien en retard, la
Maçonnerie est nulle, les églises nombreuses; les curés quiabondent, nefont
que sucer le plus pur do l'avoir de leurs fidèles; le commerce peu impor-
tant; l'Industrie brille par son absence, les écoles sont dépourvues d'un
enseignement libéral, et, pourtant il faut dire la vérité, le Gouvernement
actuel emploie tous ses efforts afin d'entrer dans la vole du Progrès, y par-
vlendra-l-il, malgré la guerre fanatique qui lui a été déchrée par l'iguoran*
tisme? Formons des voeux pour son triomphe I ! !
Bonne poignée de mains de votre tout dévoué ami et Fr.-..
Arthur U. BROUSSAIN, G.*., 18" (Rioja).

DEUXIÈME PARTIE.
— BULLETIN DES COLLABORATEURS
ALLEMAGNE ET AUTR1CHE-HON0R1E.
Dans un des derniers numéros do la Dauîiîtne, le Fr.'. FINDEL. Directeur
de cette savante revue Synib.'., traite « de l'influence do la politique sur la
Maçonnerie. > Après avoir cité la vieille maxime suivant laquelle la politi-
que doit être exclue des LogC3, il fait observer que ce principe est facile à
poser, mais difficile a suivre.
— 281 -
D'ailleurs, suivant un mot forl juste de LESSINO, « la Maçonnerie ne peut
se soustraire aux influences de la vie politique et sociale. » Ce qui revient
à dire que les Maçons, faisant partie intégrante de la société civile, doivent,
en suivre les courants.
pour quiconque a observé fidèlement les phases historiques de l'Ordre,
il est incontestable que la Maçonnerie a toujours été l'objet des sollicitations
des Pouvoirs profanes. Ses efforts ont tendu constamment, non pas à jouer
un rôle, mais a obtenir qu'on ne lui en attribuât pas un et qu'on respectât
son recueillement.
Ce qui a surtout contribué à accréditer certains préjugés touchant les
visées politiques de la Maçonnerie, c'est que, do son sein, ont surgi la plupart
des hommes qui ont imprimé une vive impulsion au progrès politique et
social.
Le môme auteur fait ailleurs un saisissant parallèle entre l'Eglise et la
Loge. Dans l'une, règne le dogme, dans l'autre, la loi scientifique. Un abtme
sépare ces deu\ Institutions.
La Maçonnerie Viennoise fêtait naguère la reine des (leurs ; un symbole
répondait h un symbole. Environ ceiit cinquante Frères et Soeurs se sont
réunis a Dubling, l'un des plus riants faubourgs de la capitale autrichienne.
Celle fétc des roses appelait naturellement des alloculions symboliques;
aussi divers Orateurs se sont ils attachés à faire ressortir la signification
que renferme la reine des fleurs clans les codes emblématiques. Les livres
les plus réputés de l'antique sagesse indoue sont semés de comparaisons oîi
la rose revient sans cesse; car elle résume en elle la gra:o et le parfum,
ces deux prérogatives du monde floréal, et, en outre, on s'est plu à lui
attribuer une sorte de vie sensitive où son aroinc remplit en quelque sorte
le rôle de l'âme. Ce vivant emblème est devenu l'expression imagée de
l'innocence.
La Loge Eintrachl a transféré son Orient de Neudoerfl à l'rcsbourg. A
Celte occasion, une fête a été donnée dans la cité hongroise. Un discours,
prononcé par le D' Ilippolylc TAUSCHISSKI, cl reproduit par le Xirkel do
Vienne, nous donne la caractéristique do celte fôte Symb.\. L'orateur a
surtout fait ressortir, dans le mouvement progressiste de l'époque, l'irrésis-
tible tendance de la Société à assurer le sort des individualités. Après avoir
travaillé à la sauvegarde collective de notre espèce, le progrès tend à proté-
ger l'individu pris isolément. C'est la phase complétive du mouvement
humanitaire.
Ajoutons que la réunion a porté 1a Santé de l'empereur François-Joseph.
Comme empereur, le souverain autrichien persécute les Maçons et leur in-
terdit toute Assemblée Symbolique sur la rive droite do la Leilha ; mais,
comme roi, il leur accorde la plus large et la plus paternelle protection, et
leur garantit une liberté entière sur la rive gauche de la Leilha, c'est-à-dire
dans toute l'étendue du royaume de Saint-Elicnnc. Jamais on n'avait trouvé
de plus saisissante illustration de la célèbre maxime du philosophe fran-
çais : « Vérité en deçà, erreur au-delà. »
ANGLETERRE.
Le Fteemtuon de Londres vient de subir la transformation annoncée. Lo
texte, moins compact et disposé suivant un ordre nouveau flatte l'oeil par
la remarquable élégance du caractère; le papier glacé et d'une pâte do choix
ajoute à 1 effet général. Sous l'aspccl qu'il offre actuellement, le Freemason
se place au premier rang des Ilcvucs hebdomadaires, tant de la presse pro-
fane que de la presse Symbolique.
Dans la rédaction, nous trouvons une série de modifications heureuses.
Le bulletin de tète a fait place à un premier Londres dont le titre indique
nettement l'objet. La presse Maçonnique étrangère fournit des chapitres
— 292 —
nombreux qui viennent accroître l'intérêt général. Des articles spéciaux
sont consacrés aux Obédiences d'outre-mer. 11 résulte de cet ensemble un
aperçu complet du mouvement symbolique dans les deux inondes.
Nous constaterons, en passant,*l'élat prospère de la Maçonnerie Ecossaise
aux Indes. D'autre part, notre Confrère de Londres dirige une critique spé-
cieuse contre la décentralisation Maçonnique en Australie, oiïles Grandes
Loges se multiplient. Après l'unification des Obédiences Anglaise, Ecossaise
et Irlandaise par la fondation d'une Grande Loge dans l'Australie méridio-
nale, la Colonie Anglaise a groupé successivement toutes les familles Ma-
çonniques des autres régions australiennes dans des centres indépendants.
Ce mouvement vient de s'étendre à la Tasmanie. Est-ce un mal? est-ce un
bien? II ne nous appartient pas de le décider.
ESPAGNE ET PORTUGAL.
Dans son numéro du 15 août dernier, le Bulletin officiel du Grand Orient
national d'Espagne public le compte rendu du Congrès international Franc-
niaçonnique qui a eu lieu à Paris les 10 et 17 juin dernier et auquel assis-
tait! pour le Grand Orient National d'Espagne, le Fiv. Ed. G. de PIGA. <_'O
Rapport est précédé d'une note émanée du Gr.\ Maître, le Fr.'. l'AXTOJA.qui
donne acte au Délégué espagnol de son Compte rendu et exprime sa haute
satisfaction sur la façon distinguée dont il a rempli son important mandat.
Le même journal contient un Bull.*, du Gr.\ M.\ adressé A toutes les
Puissances Maçonniques de l'étranger.concernantles Garants d'Amitié nom-
més réciproquement par les G.-. Cv. des diverses Obédiences. Entre
autres dispositions stipulées dans celto circulaire, nous remarquons les sui-
vantes : Les Garants d'Amitié ne pourront être nommés qu'après un échange
delistes contenant les noms des candidats proposés. Ces Garants d'Amitié
conserveront leurs pouvoirs et resteront en fonctions aussi longtemps qu'or,
ne procédera pas à un nouvel échange de listes.
La Corcorclia de Barcelone reproduit un discours étrange prononcé par
le Gouverneur do la Corogne à l'occasion de la fêle de Saint-Jacques.
« Saint-Apôtre, s'écrie ce digne homme, protège-nous contre la nouvelle
invasion des barbares du xix* siècle. C'est indubitablement la barbarie qui
inspire les ténébreux systèmes du panthéisme et du naturalisme, qui ont
pour conséquence do porter atteinte à la révélation et de mettre les coeurs.
en révolte contre l'Evangile en déchaînant du même coup la licence la plus
effrénée. Il en résulte un perpétuel désordre parmi les individus et une in-
curable anarchie au sein des classes. Quoi qu'il en soit, les puissances infer-
nales tenteront vainement de saper le trône de l'Eternel. Non, l'impiété ne
réussira pas à détruire l'oeuvre de l'apôtre d'Espagne. Nous avons lo bonheur
de posséder ses reliques, et avec ce secours nous déjouerons la lactique des
hérétiques qui nous attaquent. >
La Vcnlad d'Ovicdo met en pleine lumière la pernicieuse influence du
clergé sur l'éducation. Elle montre que, pour ces disciples d'Ignace et de
Machiavel, les hommes ne sont que dos instruments passifs dont il leur est
loisible de se servir suivant leur caprice pour atteindre le but mystérieux
qu'ils poursuivent.
La Acacia de Saragosse consacre son dernier numéro tout entier a la cé-
lébration du premier anniversaire de la L.\ Lumière et Travail. Elle s'ap-
plaudit hautement du beau résultat qui vient d'êtr« obtenu avec un petit
nombre de FF.*, animés de la foi au suet^s.
AMÉRIQUE ESPAGNOLE.
La République Argentine, et notamment la capitale de ce beau pays,
Bucnos-Ayres, qui joue à ectto heure un rôle analogue à celui de New-York,
est devenue la grande initiatrice de l'Amérique du Sud. La vie Maçonnique
— 283 —
sur le5 bords du Rio de la I'iata a pris, dans ces dernières années, un déve-
loppement merveilleux. Les colonnes de la Acacia de Bnenos-Ayres témoi-
gnent de cet incessan^ accroissement. Le beau journal que dirige notre
excellent Confrère Louis de FONTAINES, nous renseigne fidèlement sur les
créations nouvelles survenues au sein de la Maçonnerie Argentine et dans les
Etals voisins.
C'est ainsi que, dans son dernier numéro, la Acacia nous apprend qu'à
h Mata, la Loge de ce nom procède, dans chaque Tenue, à une moyenne de
douze initiations. Un fait, entre autres, donnera une idée du rapide accrois-
sement de ce centre Maçonnique. Au banquet qui a eu lieu à l'occasion du
dernier Solstice d'Hiver, lequel correspond au Solstice d'Eté dans notre Hé-
misphère, il a été décidé que l'on procéderait à la construction d'un Temple
Maçonnique à la Flata. L'emplacement a été fourni généreusement par des
FF.-, habitant cette ville. Les frais généraux de construction dépasseront
cent mille pesetas, c'est-à-dire près d'un demi-million de francs.
Suivant une maxime de la sagcssc'brahmano, « on connaît la valeur d'un
arbre à ses fruits. » La chronique Maçonn.'. do la République. Argentine nous
fournit une saisissante application de ce principe.
LcFr.v Louis de FONTAYNES, ayant eu connaissance delà détresse lamen-
table d'un Fr.\, membre de la Loge Candarf, Miguel BRID, 1S'.\, s'est préoc-
cupé de lui venir en aide. En pareil cas. il est d'usage d'adresser une de-
mande aux offi.*. spéciaux chargés de la dispensation des secours; mais
celte procédure menaçait de prendre un temps considérable, et, d'autre
part, le besoin était pressant. Le Fr.-. Louis de FONTAYNES résolut de rompre
avec la routine adnunisliativc et d'agir de son propre chef sans perdre une
minute. 11 fit une collecte à laquelle contribuèrent diverses notabilités Ma-
çonniques, entre autres les FF.\D' José F. SOU;R, D' ANGIX G. CARRANZA
MARMOL, Edouard de CHAPHAUROUOK, II. Joachim CRESFO et la L.#. Egatitè-
Humaniiê. Celle souscription produisit aussitôt une somme de 00 pesos, qui
permit de fournir au Fr.\ Miguel URID les moyens de se rendre dans le
Paraguay où le climat plus doux devait lui permettre, sinon de rétablir sa
santé trop profondément ébranlée, du moins de prolonger durant quelques
années encore une existence consacrée à l'instruction de la jeunesse.
Dans une lettre adressée au Fr.\ Grégoire DENITES, président du tribunal
supérieur de l'Assomption du Paraguay, le Fr.-. Louis de FONTAYNBS a chau-
dement recommandé l'infortuné maître d'école à la haute bienveillance des
autorités paraguayennes dont les sentiments humanitaires sont bien connus.
On sait que le général ESCOBAR, qui préside aux destinées de celte républi-
que, est un des esprits les plus nobles et les plus éclairés de l'Amérique du
Sud.
L&Retista Masonica du Péron revient sur la question si importante de
l'éducation de la femme. Elle fait ressortir à bon droit le rôle essentiel que
remplit la mère de famille dans la Société. Son action sur ses enfants est
féconde cl salutaire quand clic est dirigées par une Amo élevée; sinon elle
devient stérile et pernicieuse. Ce n'est pas sans raison que les ennemis tra-
ditionnels du progrès social ont de tout temps cherché à s'emparer de l'es-
prit de la femme et l'ont inféodée h leurs visées. Aussi longtemps que l'obs-
curantisme maintiendra son funeste empire sur la femme, et, par elle, fera
sentir sa tyrannie dans les familles, la réforme humanitaire se heurtera à
des obstacles presque insurmontables. Le Fr.\ Ed. LAVERONS dit excellem-
ment : « Une epouso qui ne préfère pas le bien do son époux et le bonheur
du foyer domestique aux exigences de la vanité et aux intrigues qu'entraîne
le fanatisme religieux, loin d'être la base solide de la famille,
sera un fer-
ment fatal de dissension cl de malheur. »
Dans son numéro de juin dernier, lo Uoletin Masonico du Supr.\ Gr.#.
— 284 —
Or.-, des Klnts-Unis du Mexique publie le texte de h constitution générale
de celte Puissance Symb.\ comprenant 131 articles.
Le même numéro contient un compte rendu fort intéressant de h der-
_

nière fête solsticiale du Supr.-. Gr.\ Or.-, du Mexique. Au cours de cette


Solennité, les membres les plus distingués de la Communauté ont pris suc-
cessivement la parole. I.c Fr.\ ALTAMIRANO secondé par les FF.-. Augustin
ABROYO de AUDAN, Ermilio G. CANTON et Aragon-Henri y PF.NA IGNACIO a
rehaussé par son éloquence communicalivc l'éclat de la cérémonie. Il a été
lu, entre autres pièces d'Architecture, une poésie du Fr.-.J. A. de LA PEJM,
33e. Cette ode au progrès est d'un souffle puissant. Des stances du Fr.\ Ed.
NORIF.OA, empreintes d'une grâce exquise, ont soulevé également des applau-
dissemenls unanimes. Citons encore une ode à « la Lumière », par le
Fr.\ Miguel RodriguezGAnuTTi.
Le lloletin Masonico de la République Dominicaine public la constitution
et les statuts du Supr.-. Cons.-.du Centre Amérique. Le chapitre IV, qui
traite des cas d'exclusion de la Maçonnerie, bannit de ce Corps tout homme
dont la moralité n'est pas au-dessus de tout soupçon, notamment les joueurs
avérés et généralement ceux qui demandent leur existence à des professions
condamnables par la morale publique.
El Oriente Espanml qui parait à la Havane nous communique un discours
prononcé dans la L.-. l'as par un Maçon Cubain. L'Orateur y fait observer
que la France a plus gagné par ses revers de 1871 que par ses victoires du
règne précédent. L'adversité est une grande école pour la nation, comme
pour les individus.
La Gran Logia de Cuba s'élève avec éloquence contre l'assertion de cer-
tains esprits superficielsqui proclament que la Maçonn.-. a accompli son oeuvre
et qu'elle peut se dissoudre. Notre confrère démontre avec une irréfutable
argumentation que l'Ordre est loin d'avoir achevé sa t;\cho auguste cl qu'il
est de l'intérêt des Cubains de s'y attacher opiniâtrement.
Le Bulletin du Gr.\ Or.\ du Brésil fait connaître les bases éminemment
équitables sur lesquelles est fondé le Mont-dc-Piété dont les Maçons Brési-
liens ont pris l'initiative.
La Maçonnerie Chilienne traverse une phase assez difficile; néanmoins
quelques Loges luttent encore avec une infatigable énergie. De ce nombre
est la Loge Lessing qui envoie 5 la Bauhûite une communication où sa vita-
lité se manifeste hautement.
AMÉRIQUE DU NORD ET CANADA.
Le Tyler, de Détroit, transféré aux Grands Rapides, s'applaudit de la
prospérité croissante de l'Ordre dans l'ouest du Micnigan. Ce prompt déve-
loppement est du à l'initiative et au zèle infatigable du Fr.\ P. INNÉS, qui a
imaginé une série d'innovations éminemment pratiques.
La Grande Loge du Canada a tenu son trente-quatriôm) Convcnt annuel
le 17 elle 18 juillet derniers. L'assistance comptait 400 nombres. LeGr.\
Matlre a prononcé A cette occasion une allocution oîi nous remarquons la
passage suivant :
« Nous sommes aujourd'hui dans une situation digne d'envie et
qui
ne le cède en rien a celle d'aucune autre Grande Loge du monde entier.
A l'intérieur règne une paix parfaite, et nos rapports avec les Obédi-
cences étrangères sont empreints d'une entière cordialité. Notre fonds
de bienfaisance est suffisant pour les besoins de nos oeuvres de charité. Ces
résultats sont dus à uno administration sagement conduite, et aux excel-
lentes dispositions des Règlements que nous ont légués nos devanciers. En
conséquence, il ne nous reste plus qu'a persévérer dans la voie où nous
nous sommes engagés. Nous ne voyons pas qu'il y ait lieu d'introduire des
— 285 —
modifications dans un ordre de choses dont les fruits sont aussi satisfai-
sants. »
Ces paroles du Fr.\ Richard T. WALKER ont produit une profonde im-
pression sur l'assistance.
Dans la séance suivante, on a procédé au renouvellement des Dignitaires
de l'année. La prochaine réunion annuelle aura lieu à Kingston. On avait
proposé Ottawa, Toronto et Hamilton; mais celte dernière ville a été choisie
par déférence pour le Grand Maître, qui y réside. La Gazette de Montrait,
dans ses numéros du 18 et du 19 juillet dernier, public un compte rendu
complet de ce Convent.
La Patrie, de Montréal, contient la relation des fêtes célébrées au Canada
en commémoration du Centenaire de la Prise de la Bastille. Dans un ban-
quet qui réunissait un grand nombre d1 Canadiens amis de la France, un
Alsacien immigré, M. Jules HIRTZ, a prononcé un discours dont voici l'élo-
quente péroraison :
o Français de Montréal, ou amis de la France, vous tous qui célébrez
au Canada le grand anniversaire de l'émancipation des peuples, suit
que vous y participiez par conviction politique, par sympathie, ou pour faire
la charité, que vous alliez entendre les accents mélodieux d'un des
meilleurs corps de musique de ce continent, ou encore que vous cherchiez
la fraîcheur sur les bords du Saint-Laurent, derrière la montagne, ou
attablés à des Banquets; quel que soit 1 endroit où vous vous trouviez
abrilés sous les plis du drapeau tricolore, ayez un petit souvenir 'le regret
pour ces malheureux opprimés dont l'esclavage s'accentue de jour en jour,
et dont le sort devient de jour en jour plus intolérable. El, en portant la
santé de la France, embrassez, dans une commune étreinte la France, oui.
la France toute entière. Vive la France! Vive la République ! »
En môme temps, les Français de la Nouvelle-Orléans fêlaient le Centenaire
delà Révolution dans des réunions auxquelles étaient conviés les Améri-
cains amis de notre pays. Un manifeste signé Yan de LESCA, et que publie
le l'rogrb', contenait cet appel :
« Travailleurs, célébrez la fête de la Révolution. Que son glorieux drapeau
flotte a vos fenêtres, et qu'en voyant ce frissonnement des trois couleurs,
loulcs vos pensées se reportent vers notre France bien-aiinée. 11 est si beau
ce cher drapeau, qui nous rappelle la Patrie loule entière, dont il est le
symbole. A lui nos coeurs, à lui nos bras. La main dans la main, Français,
mes Frères, jetons au vent,'avcc nos cris de liberté, ce cri de ralliement :
Vive la Révolution ! Vive la France ! »
'NOUVELLES HVERSES.
Le recueil annuel des documents de la Grande Loge de (Juébcc contenant
les pièces de chancellerie Maçonnique du dernier exercice nous oin-e le dis-
cours du Gr.\ Maître au trente-quatrième Convent de l'Obédience. Nous en
avons donné plus haut la substance, d'après les journaux canadiens. Néan-
moins, ce discours mérite d être lu ».>t extento, eu égard à la perfeclion de
la forme et au vivant intérêt des détails. La partie relative aux rapports de
la Grande Loge du Canada avec les Obédiences étrangères atteste la cordia-
lité parfaite des rapports entretenus par celle puissance avec les autres
grands centres Maçonniques.
La Loge Ghap.\ Fenum, à l'Orient de Saint-Domingue a réuni en une bro-
chure compacte la nomenclature de ses membres. Kilo accompagne celte
liste de discours où se rellôtc la haute culture intellectuelle des Maçons de
ce corps Symb. 1.
Le Victorian Fnematon de Melbourne fait l'historique de la fondation du
Temple qui a été le berceau de celte famille Maçonnique. La première con-
tribution fut versée en 1812 par le Fr/. OREENFIELD ,«hommed une condition
— 285 —
mode.-le el qui vivait du travail do ses mains ». Lo dollar qu'il donna alors
fut l'obole initiale des sommes considérables recueillies depuis, et dont le
total imposant permit do construire le superbe édifice qui abrite aujourd'hui
les réunions de la (îrandc Loge.
L'AljiôiLi, organe central de l'Union des Loges suisses publie la dernier.'
partie d'un discours 1res apprécié prononcé dans la Loge de la Chaïu-de-
Fonds par le Fr.\ G. MÉNOTKI.LK, Fr.*. Oral.*, de la L.*. Y Amitié. Dans ce
beau morceau d'archilcciure, le Fiv. HÉXOTRI.I.E me't en relief le rôle pro-
videntiel des Francmaçons k travers les siècles. 11 les suit pas à pas dm*
leurs luttes pour la défense de la Liberté et de l'Fgalité humaines. Signalons
ce passage magistral : « Le xvnr siècle commence et l'influence de la >h-
çonnerie devient inécusable. Une seule pensée anime ces âmes généieusc* :
la rénovation des idées humaines. La science, 1 histoire, l'économie, la poli-
tique, le théâtre, la morale, la poésie, tout est convoqué à la barre de leur
réforme; lout sert de véhicule ù leurs dogmes philosophiques... Le inonde
antique s'était affranclii au îiuin du Christ; le inonde moderne s'affranchis-
sait au nom de la raison et des droits que toute créature a reçus de Dieu.
11 adoptait avec passion la morale et le sens social du christianisme, en
proclamant le dogme le plus vrai, le plus complet, le plus divin qui soit sur
la terre, le dogme de la Fraternité.
La Révolution éclata avec cet idéal universel, el voilà pourquoi elle compta
de nombreux apôtres enthousiastes,au-delà mémo des frontières françaises,
el des alliés, même sur le trône. Elle était l'avènement, comme dît LAMAR-
TINE,de trois souverainetés morales :
La souveraineté du droit sur la force;
La souveraineté de l'intelligence sur les préjugés;
La souveraineté des peuples sur les gouvernements. »
Félix OOUTRIS-VERTAV.

TROISIÈME PARTIE.
— Extrait* des Publications, journaux Maçonniquet
et journaux divers.
Bi:nNF,(Suisse). — JournalTALPINA.—Nous trouvons dans cette excel-
lente et très Maçonnique Ilevuo des articles « Aux Faits Extérieurs » et
« Variétés », que nos lecteurs
liront avec intérêt.
Hollande. — Pour échapper à l'intolérance de beaucoup do Loges Prus-
siennes qui, appuyant sur le caractère Chrétien de la Maçonnerie, refusent
toujours encore l'entrée des Loges aux Candidats Israélites, ces derniers ont
trouvé une échappatoire en se faisant recevoir en Hollande pour devenir
alors Visiteurs permanents dans les Loges Prussiennes.Le «Compas «croit
savoir que les autorités supérieures Maçonniques Hollandaises auraient
l'intention d'interdire aux FF.*, initiés dans les Ateliers de leur Obédience,
de visiter les Ateliers de Prusse où l'on fait preuve d'intolérance.
Quand verrons-nous cesser des procédés de ce genre, excroissances ma-
ladives de l'Antisémitisme, et opposés en tout au principe essentiellement
Maçonnique de la tolérance?
Danemark. — Le Capitaine du steamer Danois « Danemark » a, le 7 Avril
dernier près des Açores, sauvé la vie ù 735 passagers en jetant par dessus
bord pour plus de 80,000 francs de cargaison.
VARIÉTÉS. — La Francmaçonnerie à Haïti. —Le Fr.*. CALLENSERG raconte
dans la « Bauhullo » pour les avoir vues et observées lui-même des choses
très curieuses sur la manière dont les nègres de Port-au-Prince et de l'Ile
d'Haïti pratiquent la Maçonnerie. Nous pensons être agréable à nos lecteurs
en leur en faisant connaître le résumé suivant :
— 2S7 —
«pendant les »i\ années do mon long séjour à Haïti, j'atappris ficonnntlrc
le jicuple d'assez, près, j'ai élu constamment on rapports étroits auv lui, i'c-n
ai p.irlé la langue, le créole, presque comme nu lnnguo maternelle, ce "qui
était indispensable pour traiter les aiïuires, cl je crois pouvoir affirmer que
l'on trouvera difficilement un peuplo qui, comme les Haïtiens, montre au-
tant d'intérêt qu'eux à la Francmaçonnerie. Il se trouve actuellement sous
l'Obédience du (îrand-Oriont d'Haïti, M Ateliers et a Port-au-Prince, une
ville de 10,000 habitants, tra\aillent trois Loge» ayant toutes trois inities
grand nombre do Membres.
Si, en Kurope.nous travaillons à la pierre brute, à notre propre améliora-
tion, à l'amélioration de nos semblables, de leur coeur, de leurs sentiments,
a Haïti, fiiez une tout autre race, nous trouvons les même vues, les mêmes
tendances et la même volonté, avec une grande différence, cependant. Chez
nos FF.*. d'Haïti, la pierre est encore plus brute que chez nous et le, travail
est, en conséquence, plus rude aussi.
Le devoir principal d'un Maçon Haïtien est d'aimer son Fr.\ comme soi-
même, de le protéger et de le secourir.
On ne se fait aucune idée de la fréquence du signe Maçonnique à Haïti.
Dans chaque auberge et a chaque verre, on se fait reconnaître en donnant
le signe et partout, même de la part de FF.-, qui vous sent totalement in-
connus, on rencontre une chaleureuse et amicale poignée de mains et des
paroles aimables.
Un des devoirs principaux de la Francmaçonnorie d'Haïti est de porter
aide et secours à son Fr.\. Combien de vies, notre Institution n'a-t elle pas
sauvées? Vous savez comme les Révolutions y sont fréquentes: il n'y a que
quelques semaines encore que nos Journaux nous racontaient les combats
ensanglantant lo Nord de l'île. Dans ces moments, la vie d'aucun Haïtien n'est
sûre, car tous sont politiciens et une dénonciation vous a bien vile conduit
àl'échafaud ou au gibet. C'est alors qu'un Fr.\ aide son Fr.\,cn lui fournis-
sant les moyens de fuir. Pendant mon séjour à Haïti, j'ai vu faire à plu-
sieurs reprises le signe de détresse : « A moi, les enfants de la Veuve », qui
n'est connu là que des Maîtres, et plusieurs ont été sauvés ! Kn ce qui con-
cerne les secours financiers, il est très rare que la Loge, comme telle, y par-
ticipe. La raison du procédé doit être cherchée peut-être dans le fait que les
Haïtiens en général, qu'ils soient Maçons ou non, sont très hospitaliers, que
les Indigènes ont très peu de besoins et que les blancs étrangers trouvent,
le cas échéant, des secours financiers ou les moyens do se repatrier soit chez
leurs compatriotes, soit dans leurs consulats. Pour donner une idée de 1 hos-
pitalité de ce peuple, citons le fait que pendant le séjour dans ce pays du
Fr.\ CAIXEKDERG (1870 à 1870), il n'y avait pas un seul hôtel à Haïti et que
l'on ne pouvait se loger que chez les particuliers. Il est probable que les
choses ont changé depuis lors, surtout à Port-au-Prince.
J'ai trouvé que les" Tenues de Loges étaient toujours très fréquentées. On
travaille à Port-au-Prince d'après deux systèmes, appelés la loge Bleue et
la loge Rouge; ces dénominations proviennent sans doute de la couleur des
tabliers et cordons. X l'époque de ma réception, dans la loge Bleue, j'étais le
seul blanc; peu de temps après, il en fut cependant reçu d'autres, ainsi
notre Fr.\LÉopoLi> qui avait été initié dans la loge Ronge. Il est assez diffi-
cile d'être reçu d'une Loge, les ballotages étaient très sérieux, et les boules
noires ne t'uvant pas comme chez nous être motivées, il n'arrive que trop
souvent que l'un ou l'autre des ballotants, surtout dans les Loges nom-
breuses, ne vous soit pas favorable.
Chaque boule noire a pour effet de reculer une nouvelle présentation d'une
année, il arrive ainsi qu'un candidat qui aurait eu une première fois trois
boules noires ne pourrait de nouveau frapper à la porte qu'après trois ans.
— 28S —
L'Ordre des Travaux d'une Tenue csl a peu près le même que cho* nous.
Ouverture selon le Hilucl, communications administratives, souhaits de'
bienvenue aux FF.\ Visiteurs, auxquels un siège a l'Orient est toujours
réservé, réceptions, conférences. Le catéchisme n'y est pas traité comme
chez nous. (Iliaque Maçon le reçoit imprimé, à sa réception, avec clnrgoile
l'étudier à fond. A l'occasion des augmentations de salaire, on Interroge le
Candidat et il doit savoir son catéchisme par coeur. On n'y fait absolument
ni politique ni religion.
Les cérémonies de la réception sont très saisissantes cl je veux vous ra-
conter comment j'ai été reçu dans la loge XEtoile d'Haïti. Très occupé par
nies affaires, je n'avais jamais pris la peine de penser sérieusement à h
Francm.içoiuierie, jusqu au moment où un indigène qui m'était bien connu
me demanda si je ne voulais pas entrer dans la Francmaçonnerie et dans si
Loge, en me faisant remarquer que cette démarche ne nie nuirait jauni--,
mais qu'au contraire, je pourrais en retirer quelque profil. Je nie décidai
ofllrmalivemenl cl signai sur le champ la demande. (A suia-e.)
lirmirrcs Xoucetlcs. — Dans noire article nécrologinue.page 2GS,nous relatons la
mort de M. I'ÏOUFFÉ père, nous trouvons, dans le n" du 22 Septembre du journal
Le Diorji'ne, le récit suivant des obsèques de ce regrettable citoyen.
VII.LIF.RS LK-HKL. — Un enterrement cirit. Jeudi 12 septembre, à H heures de

l'après-midi une fonle considérable de citoyens venus de l'aris et de toutes 1rs
principales Communes de notre Département accompagnait à sa dernière demeure
le corps du citoyen Gom£, le père de l'honorable Maire do notre Commune.
Des délégations des principaux Comités républicains, des différentes Loges Ma-
çonniques, de plusieurs Sociétés démocratiques et d'uu grand nombre ai groupes
de la Libre l'eusse avalent tenu h honneur de témoigner par leur présence dj la
profonde sympathie que tout le parti démocratique éprouve pour la famille du
vaillant Maire do Villiers-le-Iiel.— Notre Député, le citoyen PÉRILLIF.R,accompagna
de nombreux amis, avait fait trêve aux soucis de la lutte' électorale et malgré Sun
état de santé, était accouru un des premiers pour accompagner au champ du repos
éternel, le vieux lutteur de la Démocratie. C est, suivi d un 3 foule considérable et
recueillie que. le cortègo funèhie traversa nuire ville, précédé de 1* bannière rouge.
de nos amis les courageux lutteurs de la Mbre-Pcnséo do Deuil, ayant à leur
tête notre ami, le citoyen Grcnct — Au cimetière, quand la bière fut descendue
dans la fosse, au milieu de la foule groupée autour de la tombe et de nombreux
spectateurs que la solennité de cette triste cérémonio républicaine avait attiré,
notre Rédacteur en Chef, le citoyen HUFFIEH, prit la parole et, en quelques phrases
émues résuma la vie du courageux citoyen dont le parti républicain dans notre
canton déplore la perte. — Cetto existence d'un vieux lutteur de nos luttes politi-
ques, le citoyen BfFFiF.H, en fit l'esquisse en quelques phrases. 11 le montra comme
exemple à tous ceux qui étaient là ! 11 s'efforça d'exprimer quelle eut été la joie du
citoyen Gouil'é père en saluant le 22 septembre la victoire que la République rem-
portera sur le nom du citoyen 1'ÉRILLIF.R, Rappelant la vie toute de lutte, de coura-
geuse abnégation du défunt, l'Orateur, en traçant une discrète esquisse des dan-
gers que la factieuse coalition réactionnaire fait courir à la Répub ique du peu-
ple, évoquant l'esprit républicain du frère dont on honorait en ce jour la mort et
dont on déplorait la perte, démontra que le grand parti républicain est immortel,
parce qu'il est le peuple lui-même revendiquant, affirmant sa souveraineté.
Kt, détachant de sa boutonnière, l'écarlate fleur d'immortelle, le citoyen UCFFIEB
termina en ces ternies. •
« Citoyen GOÛTÉ Nous commettrions le crime d ingratitude si, vous abandon-
1

nant dans la terre d'éternel repos, nous ne vous adressions pas tous ici, nos plus
ferventes expressions de reconnaissance pour le noble et digue exemple que
vous nous donnez. Sur votre tombe, que ne souillera pas la présence d'un prêtre,
nous tous républicains réunis autour de vous, nous faisons le serinent solennel
d'imiter votre vie si noble et si digne et de combattre toujours et partout p)ur la
grande cause de la République ».
Un immense cri de « Vive la République! • retentit. Des enfants, des hommes
qui ont escaladéles barrières.otqui ont grimpé sur les murs du cimetière fontcuJ
aussi retentir ce cri de délivrance. Et la foule, s'écoule ensuite silencieuse et re-
cuelllie.
Pour les articles non s, nés, Le Gérant respontable, HCBZRT.

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