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ORGANISMES « DIPLOIDES »
I. Introduction
Comparés aux organismes à cycle haplobiontique, les organismes à cycle diplobiontique
présentent deux différences majeures :
1- Les gènes responsables des caractères étudiés se trouvent chez chaque organisme en
double exemplaire:
𝑎𝑎+
Génotypes Hémizygote : a+ ou bien a Hétérozygote :
𝑎𝑎
(interaction entre les allèles du
même gène)
2- Il est impossible de travailler sur le produit de la méiose. Par conséquent, chez les
organismes à cycle diplobiontique en déduit les évènements de la méiose
indirectement par l’analyse de la descendance
Cycle de vie d’un organisme modèle à cycle diplobiontique : la drosophile
La drosophile est un insecte appartenant à l’ordre des diptère et famille drosophilinae
et genre Drosophila. Elle a été utilisée pour la première fois dans des expériences de génétique
par Thomas Hunt Morgan En 1909. La mouche Drosophila melanogaster, est une espèce
modèle grâce à sa manipulation facile et son cycle de vie rapide, en plus de la grande
fécondité.
La drosophile est caractérisée par un génome relativement simple avec 2n=8 avec un
dimorphisme sexuel chromosomique et phénotypique. Il est facile de distinguer les males des
femelles par simple observation sous loupe binoculaire. La figure ci-après résume le cycle de
vie de la drosophile :
Le choix de Mendel fut dicté par plusieurs considérations. D’une part, il était aisé de se procurer
tout un éventail de variétés différant par des caractères aussi facilement repérables que la couleur des
graines, la longueur des tiges, la position des fleurs ou la forme de la gousse. D’autre part, les pois
pouvant être fécondés par pollinisation croisée en transférant artificiellement le pollen d’un plant sur
un autre, il était aussi facile de contrôler le type de croisement et éviter ainsi l’autofécondation. Enfin,
leur temps de génération étant relativement court et leur descendance nombreuse, ils représentaient
un matériel de choix pour l’expérimentation.
Une des premières tâches de Mendel fut de disposer de lignées pures, c’est-à-dire de populations
homozygotes qui engendrent toujours des descendants identiques à eux-mêmes pour le caractère
considéré, en cultivant les différentes variétés qu’il avait choisies pendant deux ans. Il réussit ainsi à
sélectionner sept paires de lignées pures, chaque paire ne se distinguant des autres par un seul
caractère :
Ainsi, en croisant des plantes à graines jaunes entre elles, il n’obtenait que des descendants à graines
jaunes qui, à leur tour, ne produisaient que des pois à graines jaunes et ainsi de suite. De même pour
chaque caractère retenu. Il put alors commencer ses hybridations en croisant des lignées pures
différant par un seul caractère (monohybridisme), puis des lignées pures différant par deux caractères
(dihybridisme).
F1, F2, F3… les générations suivantes ou générations filiales désignées selon leur ordre
d’apparition.
Disposant de deux lignées pures : L1 à graines jaunes et L2 à graines vertes, Mendel a réalisé
en 1864 le croisement de ces deux lignées il a obtenu une première génération F1 à graines jaunes.
Une deuxième génération a été produite par l’autofécondation des plantes obtenue par la culture des
graines obtenue en F1. Cette deuxième génération F2 est ainsi constituée par 450 graines jaunes et
150 graines vertes.
Hypothèse : les deux lignées se diffèrent par un couple d’allèles (J,j), avec :
L’hypothèse émise prévoit une F2 constituée par ¾ de graines jaunes [J] et ¼ de graines vertes
[jaune] [jaune]
Test cross :
Au lieu d’une F2 classique (F1 x F1), on peut procéder à un test cross. L’appellation test
cross provient du fait que nous voulions tester le génotype des individus de la F1 (tester la
première loi de Mendel). Dans le test cross, le testeur est de phénotype récessif et le testé
est un individu de la F1, évidemment, hybride de phénotype jaune pour notre exemple, dont
on veut vérifier le génotype.
Le test cross est un croisement de "retour" ou "backcross" d’un individu F1 avec le
parent de phénotype Récessif P2. Le croisement d’un individu F1 avec le parent de phénotype
dominant P1 est aussi un backcross, mais non un testcross.
P1 F1
[vert] [jaune]
Test cross
Backcrosses
Figure :
Les résultats attendus du test cross seront évidemment, ½ [jaune] et ½ [vert]
3. Cas de la codominance :
Dans le cas de la codominance, chez l’hétérozygote les deux allèles, différents, s’expriment
avec la même force ce qui conduit à un phénotype intermédiaire entre les deux phénotypes
alternatifs présents chez les deux types d’homozygotes
Exemple : Le système sanguin MN est gouverné par deux allèles M et N. Ce système est
constitué par trois groupes sanguins du fait que l’hétérozygote exprime à la surface des
globules rouges les deux antigènes M et N. ce système est donc codominant :
La descendance d’un couple tous les deux de groupe sanguin [MN] c’est-à-dire hétérozygotes pour les deux
allèles M et N est comme suit :
1 1 1
[M], [MN], [N]
4 2 4
4. Cas de la létalité (gène létal récessif):
On dit qu’un allèle est létal lorsque sa présence (à l’état homozygote) est incompatible avec la
vie de l’individu ou de la cellule
Dans un élevage de souris à pelage gris, une souris femelle à pelage jaune est apparue. Le
croisement de cette femelle avec un mâle gris donne une descendance constituée
Le résultat rappelle ceux d’un test cross ou l’individu testé (la femelle jaune) est hétérozygote. Le
croisement d’une femelle jaune avec un mâle jaune donne les résultats suivants :
Les proportions phénotypiques s’écartent significativement des proportions prévues dans une
F2 dans le cas d’une transmission d’un couple d’allèles avec dominance absolue (¾ [Jaune], ¼
[gris]). L’hypothèse qui pourrait être émise est la suivante :
[Jaune] domine [gris] et les souris de génotype J//J meurent dans l’utérus (avortement précoce)
Vérification pratique : l’utérus d’une femelle gravide, contient ¼ des embryons morts.
Remarque : La coloration du pelage chez la souris est déterminée par le gène Agouti (Y, y)
l’allèle Y déterminant la couleur jaune. Cet allèle ‘Y’ est en fait associé à un allèle muté du gène
Raly étroitement lié au gène Agouti. Un homozygote YY est aussi forcément homozygote pour
l’allèle muté du gène Raly essentiel dans le développement de la souris. Un hétérozygote Yy
pour le gène Agouti est aussi hétérozygote pour le gène Raly (un seul allèle fonctionnel du gène
Raly est suffisant pour le développement) il se développera normalement et sera de couleur
jaune. Par contre, un homozygote YY est aussi homozygote pour le gène Raly, il a les deux copies
mutées du gène Raly ce qui cause la mort du souriceau jaune.
Donc la létalité n’est pas due au gène de la coloration mais plutôt au gène Raly qui lui est
étroitement lié. Le suivi phénotypique du gène Agouti a permis de mettre en évidence
l’existence du gène létal récessif Raly
Récapitulatif :
Hétérozygote x hétérozygote
Gène létal ½ et ½ 2/3 et 1/3
Exemple le système sanguin ABO : ce système est gouverné par trois allèles : IA , IB et i. dans
ce système on a des relations de dominance et de codominance.
Pour un locus multi-allélique a n allèles : le nombre total de génotypes est défini par :
(𝒏𝒏+𝟏𝟏) (𝒏𝒏−𝟏𝟏)
(𝒏𝒏 ), avec n homozygotes et (𝒏𝒏 ) Hétérozygotes.
𝟐𝟐 𝟐𝟐
6. Pénétrance et expressivité :
a. Notion de pénétrance : on définit la pénétrance par le pourcentage des individus
d’un génotype donné qui manifestent le phénotype associé à ce génotype.
b. Notion d’expressivité : l’expressivité est définie par le degré d’expression d’un
génotype au niveau phénotypique.