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Approches critiques
La « définition » aristotélicienne de l’âme, par Dominique Demange, Le
Philosophoire, 2003/3 (n° 21), p. 65-85.
Extrait :
Qu’est-ce que l’âme ? À cette question, Aristote avoue d’emblée ne pas savoir répondre,
et doute même qu’on puisse y répondre de façon satisfaisante. Nul doute, en revanche,
que l’âme existe. Elle existe pour de multiples raisons, celle-ci d’abord que toute chose
dans la nature a son principe — « la nature ne fait rien en vain » ; si le vivant existe,
c’est donc en vertu d’un principe propre de la nature, principe qu’au temps d’Aristote
on appelait ???? — le souffle, l’âme. (…)
Pour ces raisons, et bien d’autres, il y a de l’âme. Mais ce qu’elle est, Aristote doute de
le savoir ; et s’il se voit obligé, à un certain stade de sa réflexion, de proposer une «
définition »(…).
Réponse de la Bible
Adam n’a pas reçu une âme ; il « devint une âme vivante ».
D’après la Bible, quand Dieu a créé le premier homme, Adam, celui-ci « devint une
âme vivante » (Genèse 2:7, Ostervald). Adam n’a pas reçu une âme. Il est devenu une
âme vivante, autrement dit une personne.
La Bible dit qu’une âme peut travailler, avoir faim, manger, obéir à des lois ou
toucher un cadavre (Lévitique 5:2 ; 7:20 ; 23:30 ; Deutéronome 12:20 ; Romains
13:1 [Bible avec notes et références]). Ce genre d’actions ou de sensations fait
intervenir la personne tout entière.
Non, l’âme peut mourir. Des dizaines de versets montrent que l’âme est mortelle. En voici
des exemples :
« L’âme qui pèche est celle qui mourra » (Ézéchiel 18:4, 20, Ostervald).
Dans l’antique Israël, quelle était la sanction pour les fautes les plus graves ?
L’« âme » du coupable devait être « retranchée » (Exode 12:15, 19 ; Lévitique 7:20,
21, 27 ; 19:8, Darby). En d’autres termes, il était « mis à mort » (Exode 31:14, Darby).
Dans certains versets, l’expression littérale « âme morte » désigne le corps d’une
personne après sa mort (Lévitique 21:11, note ; Nombres 6:6, note). Beaucoup de
traductions de la Bible emploient les mots « corps mort » ou « personne morte » dans
ces versets. Mais c’est le mot nèphèsh, c’est-à-dire « âme », qui est utilisé dans
l’hébreu original.
Dans la Bible, « âme » peut aussi être synonyme de « vie ». C’est le cas dans Job 33:22, où le
mot hébreu traduit par « âme » (nèphèsh) est utilisé en parallèle avec le mot « vie ». Dans le
même ordre d’idées, la Bible montre qu’on peut risquer ou perdre son âme, c’est-à-dire sa
vie (Exode 4:19, note ; Juges 9:17, note ; Philippiens 2:30, Bible avec notes et références).
Cet emploi du mot « âme » permet de mieux comprendre Genèse 35:18 où on lit que l’âme
« sortait » (Bible avec notes et références) ou « s’en allait » (Darby). Cette image indique que
la vie de la personne prend fin. Dans certaines traductions, l’expression de Genèse 35:18 est
rendue par « dans son dernier souffle » (Traduction Œcuménique de la Bible ; Bayard).
Les religions chrétiennes qui croient en l’immortalité de l’âme ne tirent pas cet
enseignement de la Bible, mais de la philosophie grecque. Voici ce qu’on peut lire dans une
encyclopédie : « Quand la Bible fait mention de l’âme, cela a trait au principe de la
respiration. Elle ne fait aucune différence entre l’âme immatérielle et le corps charnel. Les
notions chrétiennes d’une division entre l’âme et le corps trouvent leur origine chez les Grecs
de l’Antiquité » (Encyclopædia Britannica).
Dieu ne tolère pas qu’on mêle à ses enseignements des philosophies humaines comme la
croyance en l’immortalité de l’âme. Le message de la Bible est clair : « Prenez garde que
personne ne vous fasse prisonniers au moyen de la philosophie et d’une vaine tromperie
fondées sur la tradition humaine » (Colossiens 2:8).
L’âme et l’esprit sont les deux principaux aspects immatériels que les Écritures attribuent à
l’humanité. Leurs différences sont difficiles à discerner précisément. L’esprit fait uniquement
référence à la dimension immatérielle de l’homme. Les hommes ont un esprit, mais ne sont
pas des esprits. Cependant, d’après les Écritures, seuls les croyants sont en vie
spirituellement parlant (1 Corinthiens 2.11, Hébreux 4.12, Jacques 2.26), alors que les
incroyants sont spirituellement morts (Éphésiens 2.1-5, Colossiens 2.13). D’après les lettres
de Paul, la dimension spirituelle est cruciale dans la vie du croyant (1 Corinthiens 2.14, 3.1,
15.45, Éphésiens 1.3, 5.19, Colossiens 1.9, 3.16). L’esprit est l’élément qui nous permet d’avoir
une relation d’intimité avec Dieu. Chaque fois que ce mot est employé, il fait référence à la
partie immatérielle de l’homme, qui est reliée à Dieu, qui est lui-même esprit (Jean 4.24).
L’âme fait aussi bien référence aux aspects matériels qu’aux aspects immatériels de l’homme.
L’homme a un esprit, mais il est une âme. Le sens premier du mot « âme » est « vie, » mais la
Bible emploie ce terme dans de nombreux contextes différents, notamment pour décrire
l’empressement de l’homme à pécher (Luc 12.26). L’homme est naturellement mauvais et nos
âmes en sont souillées. Le principe de vie de l’âme est retiré au moment de la mort physique
(Genèse 35.18, Jérémie 15.2). L’âme, tout comme l’esprit, est au centre de nombreuses
expériences spirituelles et émotionnelles (Job 30.25, Psaumes 43.5, Jérémie 13.17). Ce terme
peut désigner aussi la personne dans son ensemble, pendant sa vie ou après sa mort.
L’âme et l’esprit sont liés, mais séparables (Hébreux 4.12). L’âme est l’essence de l’homme,
qui fait de nous ce que nous sommes. L’esprit est l’aspect de notre être qui nous relie à Dieu.
Âme et esprit
L’âme est rattachée à l’idée de vie. L’âme est ce qui produit et explique la
vie. Un être sans âme n’est pas vivant. Il est in-animé, c’est-à-dire sans âme
(du latin anima). Cette conception se rencontre dès l’Antiquité et reste
présente jusqu’au XIXe siècle. L’âme est ce qui distingue le vivant de
l’inerte.
L’esprit et la pensée sont en liens étroits avec l’âme. L’âme est souvent
tenue pour une cause de la pensée. Il faut posséder une âme pour penser, et
être capable de penser prouve que l’on a une âme. Les rapports âme / pensée
/ esprit sont toutefois souvent confus. La distinction nette entre âme et esprit
n’est pas toujours nette.
Cet usage s’intègre facilement dans une perspective dualiste. Il y aurait deux
types de réalités : d’un coté les réalités matérielles (le corps, la matière), de
l’autre les réalités immatérielles (l’âme, l’esprit). Si l’âme est principe de la
pensée, c’est parce que le corps ou la matière ne peuvent pasl’être.
Il faut noter que les sens d’âme sont souvent indistincts. Il n’y a pas une âme
source de vie, une autre source de pensée, et une troisième qui rendrait
immortel. On pense en général l’âme comme un élément unique. Un être
donné possède une âme, et celle-ci présente différents pouvoirs. Causer la
vie, la pensée et l’immortalité sont des pouvoirs distincts d’une seule réalité.
Religion
L'homme est souvent perçu comme un corps animé de vie et d'intelligence. Cette
vision est-elle juste ? Quelle est la nature réelle de l'homme ? Et qu'appelle-t-on
l'âme ?
L'homme est composé d'un esprit, d'une âme et d'un corps. L'âme et l'esprit
cohabitent dans le corps. L'esprit est ce que l'homme est vraiment, ce qu'il a
conscience d'être. L'âme guide l'esprit et donne vie au corps. Le corps est
l'habitacle de l'esprit dans le monde physique.
L'âme est aussi la vie. C'est l'énergie qui maintient le corps en vie. C'est ce qui fait
que les organes fonctionnent "tout seuls". C'est ce qui coordonne les fonctions
organiques dans un ensemble cohérent. C'est aussi ce qui les répare en cas de
perturbation (maladie ou blessure, par exemple). Si l'âme quitte le corps, nous
mourons. De même, la vie se manifeste au moment où l'âme intègre la matière,
avant que l'esprit ne s'incarne.
Chez un homme, l'âme est une sorte d'intermédiaire, de "médiateur" entre l'esprit et
le corps. L'esprit est immatériel, et le corps est matériel. L'âme permet à l'esprit de
pouvoir être relié à un corps, de l'habiter et de l'utiliser.
Le corps est la protection de l'esprit. Car l'esprit n'est pas d'une nature adaptée au
monde physique. Il lui faut donc une sorte de vêtement spécial, comme il en faut
un quand l'homme va dans un monde différent du sien (espace, fonds marins, etc.).
Le corps est aussi ce qui relie l'esprit au monde extérieur. C'est par son
intermédiaire que l'esprit en prend connaissance (par les perceptions telles que la
vue, l'ouïe, le toucher, etc.). Et c'est en utilisant le corps que l'esprit peut agir sur le
monde physique : déplacer des objets, transformer la matière, etc.
Chacun peut comprendre par un raisonnement ce que
sont l'esprit, l'âme et le corps en lui
Nous pouvons observer ce que nous sommes pour mieux nous comprendre.
Nous avons des opinions, des idées, des sentiments. Nous avons aussi des
souvenirs, une personnalité, un caractère. Nous pouvons évoluer et chercher à nous
améliorer. Nous avons la conscience d'exister. Cet être conscient est ce qu'on
appelle l'esprit.
Notre corps peut se transformer : nous pouvons vieillir, bronzer, nous blesser ou
perdre une main. Mais nous sommes pourtant toujours la même personne. Donc
nous ne sommes pas le corps.
Nous sommes vivants. Mais nous ne maîtrisons pas cette vie qui est en nous. Le
corps et les organes fonctionnent sans qu'on y pense. Nous pouvons très bien vivre
sans chercher à savoir comment ça se passe à l'intérieur. Donc, nous ne sommes
pas aux commandes de la vie qui anime le corps. Il y a autre chose, comme un chef
d'orchestre qui anime et gère les fonctions organiques.