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Montage n° 24

Notion de capteur ; applications à la commande électronique d'un appareil


d'utilisation

Introduction
Une des tâches essentielles du scientifique est la mesure des grandeurs physiques, qui lui
permet de comprendre et d’interpréter des phénomènes (mesure de pH, mesure de
température, mesure de pression…). L’ingénieur a lui aussi besoin de mesurer des grandeurs
physiques pour réaliser par exemple des systèmes complexes de commande d’appareils. Nous
pouvons citer l’asservissement en température d’un four, la mise en route automatique des
essuie-glace en cas de pluie ou des phares en cas d’obscurité. Pour réaliser la mesure de ces
grandeurs physiques, on utilise des capteurs qui transforment l’information physique en
grandeur électrique, ce qui permet son exploitation ultérieure dans un circuit électronique.
Il existe 2 grandes familles de capteurs :
• Les capteurs actifs qui n’ont pas besoin d’une source extérieure pour fonctionner. La
grandeur physique mesurée créé directement une fem ou un courant en sortie de
capteur (ex : le thermocouple, la photopile, teslamètre)
• Les capteurs passifs qui eux, nécessitent une source extérieure pour fonctionner. La
grandeur physique mesurée modifie l’impédance du capteur. Un circuit de
conditionnement est nécessaire pour transformer cette variation d’impédance en tension
ou courant (thermistance, photorésistance…)
Il convient d’utiliser un capteur approprié à la grandeur que l’on désire mesurer (=mesurande) et
à l’exploitation des données que l’on désire faire derrière. Pour cela, on caractérise un capteur
par :
• précision : La précision d’un capteur est caractérisée par l’incertitude absolue obtenue
sur la grandeur électrique obtenue en sortie du capteur. Elle s’exprime en fraction de la
grandeur physique mesurée. Cette précision doit être en adéquation avec la précision
que l’on souhaite de la mesure : il ne sert à rien d’utiliser un capteur précis au millième,
si une précision au dixième nous suffit (pbl de coût)
• sensibilité : Ce paramètre caractérise l’aptitude du capteur à détecter la plus petite
variation de la grandeur à mesurer. (S=∆sortie/∆mesurande)
• linéarité : Un capteur est dit linéaire s’il présente la même sensibilité sur toute l’étendue
de sa plage d’emploi.
• étendue de mesure : cette caractéristique donne la plage de fonctionnement du capteur
pour la grandeur à mesurer. Elle est souvent notée E.M. (on n’utilisera pas une capteur
capable de mesurer une pression de 0 à 1 N pour mesurer la valeur de la pression
atmosphérique…)
• fidélité : Un capteur est dit fidèle si le signal qu’il délivre ne varie pas pour une série de
mesures concernant la même valeur de la grandeur d’entrée.
• Son temps de réponse : en régulation, un temps de réponse très long du capteur peut
être dommageable
• Etc…
Dans ce montage, nous allons étudier des capteurs de température, puis des capteurs de
luminosité, et nous allons réaliser avec chacun de ces capteurs, une application de commande
d’un appareil d’utilisation.

I. Capteurs de température
Dans un congélateur, un réfrigérateur ou un four, la température doit être régulièrement mesurée pour la contrôler
et éventuellement la réguler. La mesure de la température se fait à l'aide d'un thermomètre.
Ces capteurs sont sensibles à une variation de température. On peut mesurer une température
avec un thermomètre à dilatation (mercure ou alcool) ou avec un thermomètre de Galilée, mais
on ne récupère pas de grandeur électrique en sortie : ce ne sont pas des capteurs. Les
différents capteurs de températures que nous allons utiliser dans ce montage sont : la
résistance de platine (100Ω à 0°C), la thermistance CTN (Coeff de Température Négatif) (la
valeur annoncée par le constructeur correspond à la valeur de la résistance à 20°C ; 1 k Ω à
20°C) et le thermocouple. Les 2 premiers sont des c apteurs passifs, dont la résistance varie en
fonction de la température.
I.1 Caractéristique tension-courant I
I.1.1 Tracé de la courbe
Quaranta IV p.77 - Duffait capes p.143 - Quaranta IV p.466
Matériel : alimentation continue variable 0-30V ; résistance U
de protection réglable. Rp
Traçons, pour la CTN, la caractéristique I=f(U) à une A
température donnée (on ne trace que 3 points : c’est une
droite !!!). On peut le faire dans un bain d’eau glacée pour thermistance
E V
limiter l’échauffement (dissipation thermique due à RI2).
Conclusion : c’est un droite → Caractère résistif des
capteurs.
I.1.2 Evolution de la caractéristique en fonction de la température
Quaranta IV p.78 - Duffait capes p.143 T=50°C
Visualisation de la caractéristique à l’oscillo (montage avec transfo
d’isolement, ou fonction test de l’oscillo : Metrix 0X800) I T=20°C
Augmenter la température en utilisant un sèche cheveux (ou en
plongeant la CTN dans un bécher d’eau chaude).
Conclusion : la pente de la caractéristique (=1/R) augmente avec T : R U
diminue avec T. Pour la suite, nous allons pouvoir utiliser directement
un ohmmètre pour mesurer cette résistance.

I.2 Courbe d’étalonnage


Duffait capès p.143 - Duffait agreg p.111 – Bellier p.237 – Quaranta III p.432 - Quaranta IV
p.466
On vient de voir que R varie avec la température. Mais comment ?
Matériel : agitateur magnétique chauffant, thermocouple (=référence
de température), (tube en verre dans lequel mettre la) CTN, mélange
eau glace en équilibre, grand bécher, Ohmmètres numériques.
Attention : à faire dès le début de la préparation, car très long (il faut
attendre que la température se stabilise) : on parcourt la plage 0°C –
100°C. Mettre les capteurs sur des
supports. Il faut qu’ils soient assez
proches les uns des autres pour
mesurer la même température. Travailler sous agitation.
On mesure la résistance de CTN et Platine, et on mesure la
température avec un thermocouple (très précis)
On trace RCTN = f(t) et Rplat=f(t)
Conclusion : Rpt

• Pour la 140

résistance de 135

platine, R 130

augmente avec 125

la température. 120

En effet, la 115

conductivité σ d’un matériau (inverse de 110

la résistivité) est proportionnelle au 105

nombre n de porteurs et à leur mobilité µ.


Lorsque l’on augmente la température, la 20 40 60 80 100
Thermoco

mobilité diminue.
• Pour la CTN (semi-conducteur), quand la température augmente, la mobilité diminue
également, mais cet effet est très largement compensé par l’augmentation exponentielle
du nombre de porteurs (création de paires électrons-trous), donc R diminue.
• On remarque que la CTN n’est pas un capteur linéaire (la sensibilité, qui représente la
tangente à la courbe, n’est pas constante), contrairement à la résistance de platine.
• Par contre, la sensibilité de la CTN est meilleure pour des températures allant jusqu’à
40°C (pente plus importante)
• Comparer le temps de réponse des 2 capteurs

I.3 Applications
I.3.1 Mesure de température
Maintenant que l’on a tracé cette courbe d’étalonnage, on peut utiliser ces capteur pour mesurer une température.
On mesure la température d’un bain d’eau tiède (celui qui a servi à faire les mesures en
préparation) avec chacun des capteurs (CTN, platine, thermocouple, thermomètre à alcool)
On peut comparer la précision de chacun des capteurs.
I.3.2 Commande d’un ventilateur
Bellier p.237 (transistor) ou Duffait capes p.145 (AOP)
mise en route de la climatisation ou d’un ventilateur quand la température de la pièce atteint une température X
(ou thermostat : mise en route de la chaudière ou d’un radiateur quand la température de la pièce est en dessous
de X degré – dans ce cas, on fait le montage inverse)
Comme il s’agit de capteurs passif, il est nécessaire d’utiliser un circuit de conditionnement qui
est soit composé : A
• Un transistor (dans le cas de ∆R grand) (NPN
M
2N2222A) RCTN
• Un AOP (∆R petit) + C
B
• Pont de Wheastone (∆R très petit) E=6V A
On utilisera ici, un montage à transistor.
R2 : boîte de résistance. On règle R2 à 300 Ω environ. R2 V E
RCTN=1000Ω à 20°C. d’après la courbe d’étalonnage,
RCTN=550 Ω à 37°C
A température ambiante, le moteur ne tourne pas. Si la température iB
augmente (on met la CTN dans l’eau tiède), le moteur tourne : le
ventilateur est déclenché.
Réglage de R2 : régler R2 pour que le moteur ne tourne pas à
température ambiante (iB faible (<100µA) et iC faible (∼20mA)).
Plonger la CTN dans l’eau chaude. RCTN diminue, donc iB et iC
augmentent. Le moteur doit tourner. R2 permet en fait de régler le
seuil de température
Explication du montage : on utilise le transistor en dipôle commandé (= en
commutation). Si UBE < 0,6 V, alors iB=0. Le transistor est bloqué et se comporte uBE
comme un interrupteur ouvert entre C et E. L’appareil commandé est alors au
2
repos. UBE = E. A température ambiante, RCTN est élevée, donc UBE < 0,6 V.
2 
Quand on augmente la température, RCTN est + faible, donc UBE augmente. Le transistor devient passant.
Rq : si on fait la même chose avec la résistance de platine, le résultat ne sera pas très bon car R diminue très peu
avec la température. Il faudra alors utiliser un autre type de montage (à AOP).

II. Capteurs de luminosité


Les capteurs de lumière sont des composants qui réalisent la conversion d'un signal lumineux en signal
électrique. Les trois principaux photocapteurs son t:
- la photo-résistance ou LDR (Light Dependant Component) (R dépend de l’éclairement – capteur passif)
- la photodiode, le phototransistor
- La photopile.(u dépend de l’éclairement – capteur actif)
Les photocapteurs ont des applications très diverses: télécommandes de télévision, capteurs CDD dans les
appareils photo numériques, luminophores sur les écrans de télévision, détecteur de baisse d'éclairement ….
Comme pour les capteurs de température, pour pouvoir utiliser un capteur de lumière, il est nécessaire de
connaître les variations d'une grandeur physique, caractéristique du photocapteur, en fonction de l'éclairement.
II.1 Evolution de la caractéristique en fonction de la température
Quaranta III p.360 - Quaranta IV p.343
II.1.1 Photorésistance
Ces capteurs utilisent l’effet photoélectrique du silicium, semi-conducteur, dont la bande
interdite vaut 1,12 eV. L’énergie hν du photon sert à faire passer les électrons de la bande de
valence à la bande de conduction. Ainsi, la résistivité du matériau diminue quand le flux
lumineux augmente.
27 kΩ 1 kΩ 100Ω

Obscurité lumière ambiante lumière directe


II.1.2 Photopile
L’effet photovoltaïque a été découvert par Antoine Becquerel en 1839. Il est produit par
absorption de photons dans un matériau semi-conducteur qui génère en réponse une tension
électrique
En éclairant une jonction, on provoque l’apparition de paires électron-trou, donc de porteurs. Ce
phénomène est particulièrement mis en évidence lorsque la jonction est polarisée en inverse.
Le courant inverse, très faible dans l’obscurité, augmente considérablement en présence de
lumière. La photodiode fonctionne comme une source de courant proportionnelle au flux
lumineux. Contrairement aux photorésistances, ce sont des dispositifs lents. Les photodiodes
ont des temps de réponses de quelques dizaines de nanosecondes.
La photopile est une photodiode qui fonctionne en générateur. Contrairement à la photodiode,
c’est un dipôle actif. Lorsqu’on éclaire la jonction, on peut mesurer entre anode et cathode, une
tension à vide de l’ordre de la barrière de potentiel (0,6V). Cette fem ne dépend que de
l’intensité du rayonnement ; seule la puissance disponible est fonction de l’éclairement de la
photopile. Pour augmenter l’intensité du courant, on utilise une grande surface.

0V 0,5 V 1,9 V

Obscurité lumière ambiante lumière directe

II.2 Temps de réponse d’une photodiode et d’une photorésistance


Duffait capes p.292
On visualise le courant sur l’oscillo. On voit que le
courant reproduit la variation temporelle d’éclairement.
On voit aussi qu’après chaque flash (supposé +
suffisamment court), le photorécepteur reste
conducteur pendant une durée très courte de quelques E
microsecondes. Cela illustre la bonne réponse en R=1kΩ
fréquence de la photodiode.
On peut faire la même chose avec la photorésistance stroboscope
Y1
II.3 Application à l’allumage automatique de lampes
Bellier p.230 (AOP)
Il est possible d’utiliser ce type de capteur pour l’allumage automatique des phares de véhicules
ou l’allumage automatique des lampes de rue. R2 = seuil de déclanchement.
Vs=+Vsat donc V+>V- donc R2>R1. On choisit R2=150Ω car en pleine lumière, R1=50Ω et en
pleine ombre, R1=300Ω (comme on l’a établit en II.1.1)

Conclusion
Nous avons étudié dans ce montage, 2 types de capteurs : les capteurs de température et les
capteurs de luminosité. Nous avons étudié des capteurs actifs et des capteurs passifs. Nous
avons tracé les caractéristiques courant-tension et les courbes d’étalonnage de capteurs. Nous
avons mis en évidences certaines propriétés comme la linéarité, la sensibilité et le temps de
réponse. Les capteurs constituent le premier élément de la chaîne d’acquisition. Souvent, le
signal de sortie de capteur n’est pas suffisant. Il faut alors l’amplifier. Ensuite arrive la chaîne de
traitement de l’information.
BIBLIO
• Bellier
• Duffait capes
• Duffait agreg
• Quaranta III et IV

Questions
Q1 : quels sont les types de capteurs passifs ?
R1 : résistifs, capacitifs ou inductifs

Q2 : capteurs linéaires ou pas linéaire. Quelle différence ?


R2 : il est plus simple d’utiliser un capteur linéaire lorsqu’il s’agit d’exploiter la mesure derrière,
de façon automatique. Donc, on n’utilisera pas de thermistance CTN car elle n’est pas
linéaire. Cependant, elle a l’avantage d’être plus sensible.

Q3 : principe du thermocouple ?
R3 : cf annexe. Il existe plusieurs types de thermocouples. On utilisera un type plutôt qu’un
autre en fonction de la précision de la mesure que l’on souhaite et de la plage à mesurer.

Q4 : quelle est la thermistance la + précise ?


R4 : la CTN

Q5 : ventilateur : exploitation du montage


R5 : à Tambiante, iB=0,56 mA et iC=133 mA. β= iB/iC=250 (transistor =amplificateur de courant).
Quant T augmente, RCTN diminue, donc iB augmente, donc iC augmente. Le courant est
donc suffisant pour démarrer le moteur. Application : ventilation : quand ça chauffe, on fait
tourner le moteur. Si on veut faire un montage qui déclenche le moteur quand T<Tseuil, on
inverse R2 et RCTN sur le montage.

Q6 : types de thermocouples
R6 : ex : Fer-Constantin (58 µV/°K) ; Cuivre-Constantin (43 µV/°K) ; Platine-Platine Rhodium
(6,4 µV/°K)

penser à mettre des appareils de mesure sur les montage, pour voir ce qui se passe !!!

Capteurs de température
Résistances (r) métalliques ou thermistances.
Thermocouples ou couples thermoélectriques (effet Thomson, effet Peltier et effet Seebeck).
Dispositif formé de deux conducteurs de nature différente joints par soudure à chacune de leurs
extrémités, de façon à former un circuit fermé. L'une des jonctions est maintenue à une
température connue, tandis que l'autre est portée à la température que l'on veut connaître. ;
le courant apparaissant ainsi est fonction de la différence de ces deux températures.

Effet Thomson
Si tous les points d'un conducteur homogène et parcouru par un courant ne sont pas à une
température uniforme, ce conducteur est le siège d'échanges de chaleur avec l'extérieur.
(Cet effet, généralement très petit, s'ajoute à l'effet Joule). hAest le coefficient de Thomson,
fonction de T.

Effet Peltier
Si l'on fait passer un courant électrique dans un conducteur formé par la jonction bout à bout de
deux conducteurs de nature différente, il se produit à la jonction, selon le sens du courant,
un dégagement ou une absorption de chaleur. Si l'on constitue un circuit fermé en joignant
intimement par soudure, à chacune de leurs extrémités, deux conducteurs de nature
différente, le passage de courant provoquera, par effet Peltier, le refroidissement d'une des
soudures et l'échauffement de l'autre (l'effet Joule se superpose, indépendamment du sens
du courant. C'est un effet généralement minime, mais il peut devenir important avec
certains matériaux semi-conducteurs (différences de température suffisamment grandes
pour permettre leur emploi dans certains appareils de réfrigération). Loi de Volta : dans un
circuit isotherme constitué de conducteurs différents, la somme des f.é.m. de Peltier est
nulle.

Effet Seebeck thermopile (ou effet thermoélectrique)


Si les deux jonctions d'un circuit fermé formé par la soudure des extrémités de deux
conducteurs différents sont maintenues à des températures différentes, on constate
l'existence d'un courant électrique dans le circuit. Loi Magnus : une différence de
température entre deux points d'un conducteur fermé homogène ne donne naissance à
aucun courant.

- -

Sonde de température
résistance électrique du type CTN : la résistance décroît quand la température augmente.
résistance électrique du type CTP : la résistance croît quand la température augmente.

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