Vous êtes sur la page 1sur 18

Université Ibn Zohr

Faculté Polydisciplinaire
Ouarzazate

Note de Cours
Électromagnétisme dans le Vide
Chapitre 1 : Courant Alternatif Sinusoïdal

Filière : SMI (S4)

Prof. Youssef HADDOUT


Département de Physique-Chimie

Année universitaire 2020-2021


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021

Sommaire
1. Généralité sur le courant alternatif .............................................................................................. 2
1.1. Définition ............................................................................................................................... 2
1.2. Courant alternatif sinusoïdal ................................................................................................ 2
1.3. Générateur à courant alternatif sinusoïdal ........................................................................... 4
2. Représentation complexe .............................................................................................................. 4
2.1. Rappel sur les nombres complexes ........................................................................................ 4
2.2. Notation complexe ................................................................................................................. 5
3. Dipôles passifs linéaires en courant alternatif sinusoïdal ........................................................... 6
3.1. Circuit purement résistif........................................................................................................ 6
3.2. Circuit purement inductif ...................................................................................................... 6
3.3. Circuit purement capacitif..................................................................................................... 8
3.4. Notion d’impédance complexe .............................................................................................. 9
3.5. Association des impédances ................................................................................................ 10
3.5.1. Impédances montées en série ....................................................................................... 10
3.5.2. Impédances montées en parallèle ................................................................................ 11
4. Réseaux électriques en courant alternatif sinusoïdal ................................................................. 11
4.1. Générateur en courant alternatif sinusoïdal ....................................................................... 11
4.1.1. Générateur de tension .................................................................................................. 11
4.1.2. Générateur de courant ................................................................................................. 12
4.2. Lois de Kirchhoff en courant alternatif sinusoïdal ............................................................. 12
4.2.1. Loi des nœuds ............................................................................................................... 12
4.2.2. Loi des mailles ............................................................................................................. 12
4.3. Exemple : Circuit RLC série ............................................................................................... 13
4.3.1. Etude en représentation trigonométrique .................................................................... 13
4.3.2. Etude en représentation complexe ............................................................................... 14
5. Puissance électrique en courant alternatif sinusoïdal................................................................ 15
5.1. Puissance active .................................................................................................................. 15
5.2. Puissance réactive ............................................................................................................... 16
5.3. Puissance complexe ............................................................................................................. 16
5.4. Méthode de Boucherot......................................................................................................... 17

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 1


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021

Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal

Ce chapitre se propose de (d’) :

➢ Étudier les circuits électriques linéaires dans le cas où des f.é.m. sinusoïdales sont
appliquées aux bornes de ces circuits (régime sinusoïdal forcé). Ces circuits sont en
général composés d’un élément actif (générateur à courant alternatif sinusoïdal) et des
éléments passifs (résistances 𝑅, capacités 𝐶 et inductances 𝐿). Dans ce cas, il est
intéressant d’introduire le concept d’impédance complexe. Les lois de l’électricité se
transforment alors en équations algébriques simples à résoudre.
➢ Déterminer les puissances en courant alternatif : Puissance active, puissance apparente
facteur de puissance, puissance réactive et puissance complexe.

1. Généralité sur le courant alternatif


1.1. Définition

On appelle courant alternatif un courant électrique dont le sens varie périodiquement et dont
l'intensité moyenne est nulle. De la même manière, une tension dont le signe s'inverse périodiquement
et de moyenne nulle est appelée tension alternative. Ces grandeurs sont souvent notées avec le
suffixe AC (pour Alternating Current) tandis que les grandeurs continues (courant ou tensions
constants) sont notées DC (Direct Current).
Des cas particuliers en pratique du courant alternatif sont :
➢ Le courant alternatif sinusoïdal.
➢ Le courant alternatif triangulaire.
➢ Le courant alternatif rectangulaire.
Dans ce chapitre on s’intéressera qu’au courant alternatif sinusoïdal.

1.2. Courant alternatif sinusoïdal

Le courant alternatif sinusoïdal est un cas particulier très utile en pratique. On dit qu’un courant
alternatif est sinusoïdal lorsque son intensité est une fonction sinusoïdale du temps.
𝜋
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖′ ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜑𝑖′ = 𝜑𝑖 − (1)
2
𝑖(𝑡) est la valeur instantanée de l'intensité du courant (mesurée en A); cette grandeur est
généralement marquée par une minuscule.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 2


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
Le courant alternatif sinusoïdal est caractérisé par les grandeurs suivantes :
➢ 𝐼𝑚 l'amplitude ou la valeur maximale du courant, mesurée en A.
➢ 𝜔 la pulsation, mesurée en 𝑟𝑎𝑑⁄𝑠.
➢ 𝜑𝑖 la phase initiale, mesurée en radians.

On définit également :
➢ Période : C’est le plus court intervalle de temps qui sépare deux états électriques identiques.
2𝜋
Elle est notée 𝑇, 𝑇 = et s’exprime en seconde.
𝜔
1
➢ Fréquence : Notée 𝑓 , c’est l’inverse de la période : 𝑓 = 𝑇. Elle s’exprime en Hz. Pour une

fréquence donnée, la pulsation électrique vaut 𝜔 = 2𝜋𝑓.


𝑇
➢ Alternance : également appelée demi-période, elle vaut et contient deux changements de
2

signe.
➢ Intensité efficace :
La valeur efficace d’un courant alternatif est définie comme la racine carrée de la moyenne
du carré de l’intensité calculée sur une période. Elle s’écrit :

1 𝑇
𝐼𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖 2 (𝑡)𝑑𝑡 (2)
𝑇 0

Dans le cas d’un courant alternatif sinusoïdal, on obtient :


𝐼𝑚
𝐼𝑒𝑓𝑓 = (3)
√2
La valeur instantanée du courant alternatif sinusoïdal est :
𝑖(𝑡) = √2 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) (4)
Remarque : les valeurs indiquées par les appareils de mesure de type voltmètre ou ampèremètre
sont toujours des valeurs efficaces.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 3


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021

1.3. Générateur à courant alternatif sinusoïdal

Les générateurs à courant alternatif sinusoïdal sont des appareils qui permettent d’obtenir une
différence de potentiel 𝑢(𝑡) qui varie d’une façon sinusoïdale dans le temps :
𝑢(𝑡) = 𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑈𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) (5)
Ces générateurs sont constitués d’une bobine de N spires qui tourne à une vitesse angulaire 𝜔
⃗.
constante dans un champs magnétique uniforme 𝐵

La différence de potentiel (𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ) est égale à la force électromotrice d’induction :


𝑑Φ
𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 = 𝑒 = − (6)
𝑑𝑡
⃗ à travers la bobine.
Où Φ est le flux de 𝐵
Or : ⃗ S 𝑛⃗ = 𝑁𝐵𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 )
Φ=N𝐵 (7)
Où N est le nombre de spires de la bobine, 𝑆 est la surface d’une spire, 𝑛⃗ est le vecteur unitaire
⃗ et 𝑛⃗ à l’instant 𝑡.
perpendiculaire à 𝑆 et 𝜑 l’angle entre 𝐵
Donc
𝑑Φ
𝑒=− = 𝜔𝑁𝐵𝑆 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) = 𝐸𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) (8)
𝑑𝑡
Il en résulte, aux bornes de la bobine une différence de potentiel, ou tension sinusoïdale 𝑢(𝑡)
de pulsation 𝜔 .
𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) ou 𝑢(𝑡) = √2 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) (9)
𝑈𝑒𝑓𝑓 est la valeur efficace de la tension 𝑢(𝑡).
𝑈𝑚
𝑈𝑒𝑓𝑓 = (10)
√2

2. Représentation complexe
2.1. Rappel sur les nombres complexes

Tout nombre complexe 𝑍̅ s’écrit de façon unique sous la forme, dite cartésienne, suivante :
𝑍̅ = 𝑥 + 𝑗𝑦 (11)
Avec 𝑥 la partie réelle et 𝑦 la partie imaginaire, et 𝑗 le nombre complexe vérifiant 𝑗 2 = −1.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 4


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
Dans le plan complexe dont les axes sont
les parties imaginaire (OIm) et réelle (ORe), le
nombre complexe 𝑍̅ est représenté par un
vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀, de composantes 𝑥 et 𝑦 faisant un
angle 𝜑 par rapport à l’axe ORe.

➢ Le module de 𝑍̅ noté |𝑍̅| a pour expression : |𝑍̅| = 𝑍 = √𝑥 2 + 𝑦 2


𝑥 = 𝑍 cos(𝜑) et 𝑦 = 𝑍 sin(𝜑)
𝑦
➢ Son argument 𝜑 est défini par : 𝜑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔 (𝑥 ).

➢ Un nombre complexe sous sa forme polaire s’écrit :


𝑍̅ = 𝑥 + 𝑗𝑦 = 𝑍(𝑐𝑜𝑠 𝜑 + 𝑗 𝑠𝑖𝑛 𝜑) = 𝑍𝑒 𝑗𝜑 (12)

2.2. Notation complexe

En courant alternatif, il est plus pratique de représenter les grandeurs électriques par des
expressions complexes.
Soit un signal sinusoïdal d’expression mathématique 𝑥(𝑡) = 𝑋𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) , on lui associe
une grandeur complexe :
𝑥̅ (𝑡) = 𝑋𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑) = 𝑋𝑚 𝑒 𝑗𝜔𝑡 𝑒 𝑗𝜑 (13)
On pourra également définir une amplitude complexe :
𝑋̅ = 𝑋𝑚 𝑒 𝑗𝜑 donc 𝑥̅ (𝑡) = 𝑋̅ 𝑒 𝑗𝜔𝑡 (14)
On travaillera donc en notation complexe mais il sera facile de revenir au signal réel :
➢ Retour au signal réel complet grâce à la partie réelle du complexe :
𝑥(𝑡) = 𝑅𝑒(𝑥̅ (𝑡)) (15)
➢ Retour à l’amplitude du signal réel grâce au module de l’amplitude complexe ou du
signal complexe :
𝑋𝑚 = |𝑋̅| = |𝑥̅ (𝑡)| (16)
➢ Retour à la phase initiale grâce à l’argument de l’amplitude complexe :
𝜑 = 𝐴𝑟𝑔(𝑋̅) (17)
Ainsi, toutes les informations dont nous avons besoin pour reconstituer le signal réel sont
contenues dans l’amplitude complexe.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 5


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021

3. Dipôles passifs linéaires en courant alternatif sinusoïdal


3.1. Circuit purement résistif

Le circuit le plus simple qu’on puisse étudier


en courant alternatif est composé d’une source de
tension et d’une résistance pure 𝑅. La tension
alternative appliquée est sinusoïdale soit :
𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 )

D’après la loi d’Ohm, à un instant quelconque 𝑖(𝑡) et 𝑢(𝑡) sont reliés par
𝑢(𝑡) = 𝑅 𝑖(𝑡) (18)
Soit
𝑢(𝑡) 𝑈𝑚
𝑖(𝑡) = = 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) (19)
𝑅 𝑅
Avec 𝑈𝑚 = 𝑅 𝐼𝑚 et 𝜑𝑢 = 𝜑𝑖

➢ En valeurs efficaces : 𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝑅 𝐼𝑒𝑓𝑓

➢ Déphasage : Δ𝜑 = 𝜑 = 𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 = 0.
Donc la tension 𝑢(𝑡) et le courant 𝑖(𝑡) sont en phase.
➢ En notation complexe, si on associe à 𝑢(𝑡 ) le complexe 𝑢̅(𝑡 )
𝑢(𝑡) ⟹ ̅ = 𝑈𝑚 𝑒 𝑗𝜑𝑢
𝑢̅(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) ⟹ 𝑈 (20)
Alors
𝑢(𝑡) 𝑢̅(𝑡) 𝑈𝑚 𝑗(𝜔𝑡+𝜑 )
𝑖(𝑡) = ⟹ 𝑖̅(𝑡) = = 𝑒 𝑢 = 𝐼
𝑚𝑒
𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖 )
⟹ 𝐼 ̅ = 𝐼𝑚 𝑒 𝑗𝜑𝑖 (21)
𝑅 𝑅 𝑅

D’où ̅ = 𝑅 𝐼 ̅ ⟹ {𝑈𝑚 = 𝑅 𝐼𝑚
𝑈 (22)
𝜑𝑢 = 𝜑𝑖
Cette dernière relation est analogue à la loi d’Ohm en courant continu.

3.2. Circuit purement inductif

Lorsqu’on applique une tension


alternative 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) aux
bornes d’une self pure (bobine idéale
d’inductance 𝐿 (en Henry H)), elle sera
parcourue par un courant alternatif d’intensité
𝑖(𝑡).

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 6


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
𝑑Φ
Loi de Faraday : 𝑒 = − 𝑑𝑡

Où ; 𝑒 est la force électromotrice (f.é.m) induite (ou d'induction) et Φ le flux magnétique variable.
➢ Si Φ ne dépend pas du temps ⟹ 𝑒 = 0
➢ Si 𝑖(𝑡) dépend du temps ⟹ Φ(t) dépend du temps ⟹ 𝑒(t) ≠ 0
Alors, la force électromotrice induite dans le circuit est égale et opposée à la tension appliquée.
Par conséquent, l'équation devient
𝑑Φ(𝑡)
𝑢(𝑡) = −𝑒(𝑡) = (23)
𝑑𝑡
Or 𝛷(𝑡) = 𝐿 𝑖(𝑡) ; donc
𝑑𝑖(𝑡) 1
𝑢(𝑡) = 𝐿 ⟹ 𝑖(𝑡) = ∫ 𝑢(𝑡)𝑑𝑡 (24)
𝑑𝑡 𝐿
Ce qui donne
𝑈𝑚 1 1 𝜋
𝑖(𝑡) = ∫ 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) 𝑑𝑡 = 𝑈𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) = 𝑈𝑚 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 − ) (25)
𝐿 𝐿𝜔 𝐿𝜔 2
Soit
1
𝐼𝑚 = 𝑈 ⟹ 𝑈𝑚 = 𝐿𝜔𝐼𝑚
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) ⟹ { 𝐿𝜔 𝑚 (26)
𝜋 𝜋
𝜑𝑖 = 𝜑𝑢 − ⟹ Δ𝜑 = 𝜑 = 𝜑𝑢 − 𝜑𝑖 =
2 2
𝝅
➢ La tension 𝑢(𝑡) est donc en avance de phase de 𝟐 sur l’intensité 𝑖(𝑡).

➢ La relation 𝑈𝑚 = 𝐿𝜔𝐼𝑚 est analogue à la loi d'Ohm, mais la résistance doit être remplacée
par le produit 𝐿𝜔, qui porte le nom d'inductance, qu'on note 𝑍𝐿 = 𝜔𝐿. Contrairement à la
résistance R, l'inductance augmente avec la fréquence du courant alternatif ; pour un
courant d'amplitude constante, l'amplitude de la tension aux bornes de la self sera d'autant
plus grande que la fréquence sera élevée.
➢ En valeurs efficaces :
𝑈𝑚 = 𝐿𝜔𝐼𝑚 ⟹ 𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝐿𝜔𝐼𝑒𝑓𝑓 (27)

➢ En notation complexe, si on associe à 𝑢(𝑡 ) le complexe 𝑢̅(𝑡 )


𝑢(𝑡) ⟹ 𝑢̅(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) (28)
Alors
1 1 1 1
𝑖(𝑡) = ∫ 𝑢(𝑡)𝑑𝑡 ⟹ 𝑖̅(𝑡) = ∫ 𝑢̅(𝑡)𝑑𝑡 = 𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) = 𝑢̅(𝑡) (29)
𝐿 𝐿 𝑗𝜔𝐿 𝑗𝜔𝐿
Soit

𝑢̅(𝑡) = 𝑗𝜔𝐿 𝑖̅(𝑡) ⟹ ̅ = 𝑗𝜔𝐿𝐼 ̅ = 𝑍̅𝐿 𝐼 ̅


𝑈 (30)

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 7


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
Avec 𝑍̅𝐿 = 𝑗𝜔𝐿 est l’impédance complexe de la bobine. Si l’on compare cette expression à celle de
la formule 𝑍𝐿 = 𝜔𝐿, on voit qu’elle est identique, à l’exception du facteur 𝑗. C’est que l’impédance
complexe représente deux choses à la fois :
• L’amplitude, donnée par le facteur 𝜔𝐿
𝜋
• Le déphasage de 2 , qui résulte de la multiplication par 𝑗.
𝜋
𝜋
On sait en effet que 𝑒 𝑗 2 = 𝑗 . Multiplier par 𝑗 revient donc à ajouter 2 à la phase du nombre complexe.

Remarque : Une bobine réelle est équivalente à une bobine idéale en série avec une résistance 𝑟 (qui
représente la résistance du fil constituant la bobine) qui est très faible.

3.3. Circuit purement capacitif

Lorsqu’on applique une tension


alternative 𝑢(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) aux
bornes d’un condensateur pur de capacité 𝐶 (en
Farad F), il sera parcouru par un courant
alternatif d’intensité 𝑖(𝑡).

La charge du condensateur à tout instant est donnée par


𝑞(𝑡) = 𝐶 𝑢(𝑡) (31)
Le courant circulant dans le circuit est donné par l'équation
𝑑𝑞(𝑡) 𝑑𝑢(𝑡)
𝑖(𝑡) = =𝐶 (32)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Soit
𝜋
𝑖(𝑡) = −𝐶𝜔𝑈𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 ) = 𝐶𝜔𝑈𝑚 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 + 𝜑𝑢 + ) (33)
2
Donc
1
𝐼𝑚 = 𝐶𝜔𝑈𝑚 ⟹ 𝑈𝑚 = 𝐼
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑𝑖 ) ⟹ 𝐶𝜔 𝑚 (34)
𝜋 𝜋
{𝜑 𝑖 = 𝜑𝑢 + ⟹ Δ𝜑 = 𝜑 = 𝜑𝑢 − 𝜑 𝑖 = −
2 2
𝝅
➢ La tension 𝑢(𝑡) est donc en retard de phase de 𝟐 sur l’intensité 𝑖(𝑡).
1
➢ La relation 𝑈𝑚 = 𝐶𝜔 𝐼𝑚 est analogue à la loi d'Ohm, mais la résistance doit être remplacée
1 1
par la quantité 𝐶𝜔, qui porte le nom de capacitance, qu'on note 𝑍𝐶 = 𝜔𝐶. Elle diminue avec

la fréquence du courant alternatif ; pour un courant d'amplitude constante, l'amplitude de

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 8


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
la tension aux bornes du condensateur sera d'autant plus petite que la fréquence sera
élevée.
➢ En valeurs efficaces :
1 1
𝑈𝑚 = 𝐼 ⟹ 𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝐼 (35)
𝐶𝜔 𝑚 𝐶𝜔 𝑒𝑓𝑓
➢ En notation complexe, si on associe à 𝑢(𝑡 ) le complexe 𝑢̅(𝑡 )
𝑢(𝑡) ⟹ 𝑢̅(𝑡) = 𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) (36)
Alors
𝑑𝑢(𝑡) 𝑑𝑢̅(𝑡)
𝑖(𝑡) = 𝐶 ⟹ 𝑖̅(𝑡) = 𝐶 = 𝐶 𝑗𝜔𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) = 𝑗𝜔𝐶𝑢̅(𝑡) (37)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Soit
1 1
𝑢̅(𝑡) = 𝑖̅(𝑡) ⟹ ̅=
𝑈 𝐼 ̅ = 𝑍̅𝐶 𝐼 ̅ (38)
𝑗𝜔𝐶 𝑗𝜔𝐶
1 −𝑗
Avec 𝑍̅𝐶 = 𝑗𝜔𝐶 = 𝜔𝐶 est l’impédance complexe du condensateur de capacité 𝐶 où le facteur −𝑗
𝜋
exprime ici un déphasage de − 2 entre la tension et le courant.

Remarque : Un condensateur réel est équivalent à un condensateur idéal en parallèle avec une
résistance 𝑅 (qui représente la résistance de l’isolant situé entre les deux armatures) qui est très
grande.

3.4. Notion d’impédance complexe

Il est donc possible, et souvent préférable, de représenter la tension et le courant alternatifs sous
̅ et 𝐼 .̅
leurs formes complexes 𝑈
On définit également la notion d’impédance complexe comme une généralisation de la notion
de résistance. Elle représente la faculté du composant à s’opposer au passage du courant (résistance),
mais également à créer un champ magnétique lors du passage d’un courant (inductance) ou à stocker
les charges électriques (capacité).
La loi d’Ohm en régime alternatif devient alors :
̅ = 𝑍̅ 𝐼 ̅
𝑈 (39)
̅ = 𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) et si 𝐼 ̅ = 𝐼𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖 ) , alors l’impédance vaut :
Si 𝑈
𝑈𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑢) 𝑈𝑚 𝑗(𝜑 −𝜑 )
𝑍̅ = = 𝑒 𝑢 𝑖 (40)
𝐼𝑚 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝜑𝑖 ) 𝐼𝑚
Le module de l’impédance est donc égal au rapport des modules de la tension et de l’intensité.
Son argument ou déphasage est égal à la différence des arguments de la tension et de l’intensité.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 9


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
L’impédance complexe d’un circuit électrique s’écrit, sous forme cartésienne :

𝑍̅ = 𝑅 + 𝑗𝑋 (41)
où R est sa résistance et X sa réactance, ou bien sous forme polaire:

𝑍̅ = 𝑍 𝑒 𝑗 𝜑 (42)
𝑋
avec 𝑍 = |𝑍̅| = √𝑅 2 + 𝑋 2 et 𝜑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔 (𝑅 ) le déphasage, entre la tension et le courant, introduit
1
par l’impédance 𝑍. L’inverse de l’impédance est appelé admittance et est noté 𝑌̅ = 𝑍̅ (en Siemens
S).
On pourra naturellement combiner dans le même circuit des résistances pures, des
condensateurs et des selfs en nombre quelconque. Il suffira de prendre chaque fois l’impédance
complexe correspondante. Le tableau résume les différentes formules utilisées
Résistance 𝑹 Inductance 𝑳 Capacité 𝑪
𝑑𝑖(𝑡) 𝑑𝑢𝐶 (𝑡)
Equation fondamentale 𝑢𝑅 (𝑡) = 𝑅 𝑖(𝑡) 𝑢𝐿 (𝑡) = 𝐿 𝑖(𝑡) = 𝐶
𝑑𝑡 𝑑𝑡
1
Impédance 𝒁 𝑍𝑅 = 𝑅 𝑍𝐿 = 𝜔𝐿 𝑍𝐶 =
𝜔𝐶
−𝑗
̅
Impédance complexe 𝒁 𝑍̅𝑅 = 𝑅 𝑍̅𝐿 = 𝑗𝜔𝐿 𝑍̅𝐶 =
𝜔𝐶
Relation entre les valeurs 1
𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝐿𝜔𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑈𝑒𝑓𝑓 = 𝐼
efficaces 𝐶𝜔 𝑒𝑓𝑓
𝜋 𝜋
𝜑𝑅 = 0 : la tension 𝜑𝐿 = + 2 : la tension 𝜑𝐶 = − 2 : la tension
Déphasage 𝝋 et le courant sont est en avance sur le est en retard sur le
en phase courant courant

3.5. Association des impédances

Les lois, relatives aux associations des résistances en courants continus, restent valables en
courants sinusoïdaux lorsqu’on utilise les impédances complexes.

3.5.1. Impédances montées en série

La figure ci-contre montre que


̅=𝑈
𝑈 ̅𝐴𝐵 = 𝑈
̅𝐴𝑀 + 𝑈
̅𝑀𝑁 + 𝑈
̅𝑁𝐵
Toutes les impédances sont traversées par le même
courant 𝑖(𝑡).

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 10


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
̅ = 𝑍̅𝐼 ̅ = 𝑍1̅ 𝐼 ̅ + 𝑍̅2 𝐼 ̅ + 𝑍3̅ 𝐼 ̅ = (𝑍1̅ + 𝑍̅2 + 𝑍̅3 )𝐼 ̅
𝑈
Dans le cas de 𝑛 impédances, on obtient :
𝑛

𝑍̅𝑒𝑞 = ∑ 𝑍̅𝑖 (43)


𝑖=1

3.5.2. Impédances montées en parallèle

La figure ci-contre montre que


̅ = 𝑍̅𝐼 ̅ = 𝑍1̅ 𝐼1̅ = 𝑍̅2 𝐼2̅ = 𝑍̅3 𝐼3̅
𝑈
L’équation du nœud en 𝐴 donne ;
𝐼 ̅ = 𝐼1̅ + 𝐼2̅ + 𝐼3̅
̅[1 + 1 + 1]
D’où, 𝐼 ̅ = 𝑈 𝑍̅ 𝑍̅
1 𝑍̅ 2 3

Dans le cas de 𝑛 impédances, on obtient :


𝑛
1 1 1 ̅
𝑈 1 1
𝐼̅ = 𝑈
̅[ + + ⋯+ ] = ⟹ =∑ (44)
𝑍1̅ 𝑍̅2 𝑍̅𝑛 𝑍̅𝑒𝑞 𝑍̅𝑒𝑞 𝑍̅𝑖
𝑖=1

4. Réseaux électriques en courant alternatif sinusoïdal

En courant alternatif, les mots réseau, maille, branche et nœud gardent les mêmes définitions
qu’en courant continu. Puisqu’en représentation complexe, les éléments passifs en courant alternatif
se comportent comme des résistances en courant continu, l’étude des réseaux en courant alternatif est
régie par les mêmes lois que celles utilisées en courant continu à condition de considérer les grandeurs
complexes.

4.1. Générateur en courant alternatif sinusoïdal


4.1.1. Générateur de tension

Un générateur de tension en courant alternatif est caractérisé par sa f.é.m. sinusoïdale 𝑒(𝑡) et
son impédance interne 𝑧 en série. 𝑒(𝑡) = 𝐸𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) ⟹ 𝐸̅

̅ entre ses bornes et donnée par :


En notation complexe, la tension 𝑈
̅ = 𝐸̅ − 𝑧̅𝐼 ̅
𝑈 (45)

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 11


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
̅ = 𝐸̅ quelque soit l’impédance de l’élément branché entre A et B : le générateur de
Si 𝑧̅ = 0, 𝑈
tension est dit idéal.

4.1.2. Générateur de courant

Un générateur de courant alternatif est


caractérisé par son courant de court-circuit
𝑖𝑐𝑐 (𝑡) et son impédance interne z en parallèle.
̅ et 𝑧̅ en notation complexe.
Soit 𝐼𝑐𝑐

Si on branche entre les bornes A et B du


générateur un élément d’impédance complexe
𝑍̅, le courant 𝐼 ̅ dans cet élément est donné par :
𝑧̅
𝐼̅ = ̅
𝐼𝑐𝑐
𝑧̅ + 𝑍̅
(D’après la règle de diviseur de courant)
Si 𝑧̅ ⟶ ∞ alors 𝐼 ̅ = 𝐼𝑐𝑐
̅ et par suite 𝑖𝑐𝑐 (𝑡) = 𝑖(𝑡) quelque soit l’impédance de l’élément branché entre
A et B : le générateur de courant est dit idéal.

4.2. Lois de Kirchhoff en courant alternatif sinusoïdal

Les lois de Kirchhoff en courant continu restent valables en courant alternatif pour les valeurs
instantanées et les grandeurs complexes.

4.2.1. Loi des nœuds

A un instant 𝑡 quelconque, la somme


algébrique des courants dans un nœud est égale
à zéro :

∑ 𝜀𝑛 𝑖𝑛 (𝑡) = 0 ⟹ ∑ 𝜀𝑛 𝐼𝑛̅ = 0
𝑛 𝑛

Avec 𝜀𝑛 = 1 si le courant arrive au nœud et 𝜀𝑛 = −1 si le courant part du nœud.

4.2.2. Loi des mailles

A un instant 𝑡 quelconque, la somme algébrique des tensions aux bornes des différents éléments
d’une maille du réseau est nulle :

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 12


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021

∑ 𝜀𝑛 𝑢𝑛 (𝑡) = 0 (46)
𝑛

Avec 𝜀𝑛 = 1 si le sens de parcours de la maille est le même que le sens d’orientation de la tension et
𝜀𝑛 = −1 si le sens de parcours de la maille est le sens contraire du sens d’orientation de la tension.
En notation complexe :
̅𝑛 = 0
∑ 𝜀𝑛 𝑈 (47)
𝑛

Remarque :
Les théorèmes de superposition, de Thevenin et de Norton en courant continu restent valables en
courant alternatif.

4.3. Exemple : Circuit RLC série


Considérons l’exemple d’un circuit
composé d’une résistance, une capacité pure et
une inductance pure branchées en série aux
bornes d’un générateur de tension sinusoïdale
𝑒(𝑡) = 𝐸𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡)

4.3.1. Etude en représentation trigonométrique

D’après la loi des mailles


𝑑𝑖(𝑡) 1
𝑒(𝑡) = 𝑢𝑅 (𝑡) + 𝑢𝐿 (𝑡) + 𝑢𝐶 (𝑡) ⟹ 𝑒(𝑡) = 𝑅𝑖(𝑡) + 𝐿 + ∫ 𝑖(𝑡)𝑑𝑡 (48)
𝑑𝑡 𝐶
Or 𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑), soit
1
𝐸𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) = 𝑅𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) − 𝐿𝜔𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑) + 𝐼 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑) (49)
𝐶𝜔 𝑚
1
⟹ 𝐸𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) = 𝑅𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) + ( − 𝐿𝜔) 𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑) ∀𝑡 (50)
𝐶𝜔
𝜋 𝜋
En particulier pour 𝑡 = 0 et 𝑡 = 2𝜔 (𝑡𝜔 = 2 ), on obtient donc :

1
➢ Si 𝑡 = 0 : 𝐸𝑚 = 𝑅𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜑) + (𝐶𝜔 − 𝐿𝜔) 𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜑) (𝟏)
𝜋 1
➢ Si 𝑡𝜔 = : 0 = −𝑅𝐼𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜑) + (𝐶𝜔 − 𝐿𝜔) 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜑) (𝟐)
2
1−𝐿𝐶𝜔 2
➢ (𝟏) × 𝑠𝑖𝑛(𝜑) + (𝟐) × 𝑐𝑜𝑠(𝜑) ⟹ 𝐸𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜑) = ( ) 𝐼𝑚 (𝟑)
𝐶𝜔

➢ (𝟏) × 𝑐𝑜𝑠(𝜑) − (𝟐) × 𝑠𝑖𝑛(𝜑) ⟹ 𝐸𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜑) = 𝑅𝐼𝑚 (𝟒)

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 13


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
1−𝐿𝐶𝜔 2 𝐼
➢ (𝟑) ⟹ 𝑠𝑖𝑛(𝜑) = ( ) 𝐸𝑚
𝐶𝜔 𝑚

𝐼𝑚
➢ (𝟒) ⟹ 𝑐𝑜𝑠(𝜑) = 𝑅 𝐸
𝑚

Ce qui donne

𝑠𝑖𝑛(𝜑) 1 − 𝐿𝐶𝜔2 1 − 𝐿𝐶𝜔2


𝑡𝑎𝑛(𝜑) = = ⟹ 𝜑 = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔 ( ) (51)
𝑐𝑜𝑠(𝜑) 𝑅𝐶𝜔 𝑅𝐶𝜔

2
2 (𝜑) 2 (𝜑)
𝐼𝑚 2 2 1 − 𝐿𝐶𝜔2
𝑐𝑜𝑠 + 𝑠𝑖𝑛 =1 ⟹ ( ) [𝑅 + ( ) ]=1 (52)
𝐸𝑚 𝐶𝜔

𝐸𝑚
⟹ 𝐼𝑚 = (53)
2
√𝑅 2 + (1 − 𝐿𝐶𝜔 2
)
𝐶𝜔

4.3.2. Etude en représentation complexe

𝑒(𝑡) = 𝐸𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) ⟹ 𝐸̅ = 𝐸𝑚 𝑒 𝑗0
𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑) ⟹ 𝐼 ̅ = 𝐼𝑚 𝑒 𝑗𝜑

D’après la loi des mailles


𝐿𝐶𝜔2 − 1
̅ ̅ ̅ ̅ ̅ ̅
𝐸 = 𝑅𝐼 + 𝑍𝐿 𝐼 + 𝑍𝐶 𝐼 = [𝑅 + 𝑗 ( )] 𝐼 ̅ (54)
𝐶𝜔

𝐸̅
⟹ 𝐼̅ = (55)
𝐿𝐶𝜔 2 − 1
𝑅 + 𝑗 ( 𝐶𝜔 )

𝐸𝑚 𝐸𝑚
𝐼𝑚 = =
2 2 2 2
√𝑅 2 + (𝐿𝐶𝜔 − 1) √𝑅 2 + (1 − 𝐿𝐶𝜔 )
⟹ 𝐶𝜔 𝐶𝜔 (56)
𝐿𝐶𝜔2 − 1 1 − 𝐿𝐶𝜔2
𝜑 = 0 − 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔 ( ) = 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑔 ( )
{ 𝑅𝐶𝜔 𝑅𝐶𝜔
On obtient donc le même résultat que celui obtenu à l’aide de la représentation trigonométrique. La
représentation complexe permet de déduire 𝑖(𝑡) plus rapidement que la représentation
trigonométrique.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 14


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021

5. Puissance électrique en courant alternatif sinusoïdal

La puissance est la quantité d’énergie par unité de temps, elle est exprimée en Watt (W).
Dans un dipôle électrique, la puissance s’écrit sous la forme
➢ Régime continu : 𝑃 = 𝑈𝐼
➢ Régime variable : 𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡) 𝑖(𝑡)
𝑝 en Watt (W), 𝑢 en Volt (V) et 𝑖 en Ampère (A).
En régime alternatif, les grandeurs électriques (tension, intensité) sont variables. La puissance
instantanée, 𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡) 𝑖(𝑡), est aussi variable.
On définit plusieurs grandeurs physiques, homogènes à une puissance :
➢ La puissance active ou réelle ;
➢ La puissance apparente ;
➢ La puissance réactive.
➢ La puissance complexe ;

5.1. Puissance active

On considère, sur la figure ci-contre, un dipôle


en régime sinusoïdal, parcouru par un courant
𝑖(𝑡) et une tension 𝑢(𝑡). On note
𝑢(𝑡) = √2𝑈𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡)
{
𝑖(𝑡) = √2𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝜑)

On a la puissance instantanée
𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡) 𝑖(𝑡) = 2𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝜑) (57)
1
Or, on a : 𝑐𝑜𝑠(𝑎) 𝑐𝑜𝑠(𝑏) = 2 [𝑐𝑜𝑠(𝑎 − 𝑏) + 𝑐𝑜𝑠(𝑎 + 𝑏)]

Donc
𝑝(𝑡) = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 [𝑐𝑜𝑠(𝜑) + 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 − 𝜑)] (58)
On a deux contributions : la puissance active 𝑃𝑎 et la puissance fluctuante 𝑝𝑓 (𝑡) (partie variable
dans le temps de la puissance instantanée).
𝑝𝑓 (𝑡) = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(2𝜔𝑡 − 𝜑) (59)
1 𝑇
𝑃𝑎 = 〈𝑝(𝑡)〉 = ∫ 𝑝(𝑡) 𝑑𝑡 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(𝜑) (60)
𝑇 0
➢ Le déphasage 𝜑 joue donc un rôle crucial dans la puissance active.

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 15


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
➢ Le produit 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 est appelé puissance apparente : 𝑃𝑎𝑝𝑝 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 (mesurée en Volt-
Ampère (VA)).
𝑃𝑎 𝑃𝑎
➢ Le rapport 𝑈 = 𝑐𝑜𝑠(𝜑) est appelé facteur de puissance : 𝑃 = 𝑐𝑜𝑠(𝜑) = 𝜆
𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑎𝑝𝑝

Si 𝑍̅ = 𝑅 + 𝑗𝑋 est l’impédance complexe de la branche AB considérée, alors : 𝑈𝑚 = |𝑍̅|𝐼𝑚 et


𝑅
𝑐𝑜𝑠(𝜑) = |𝑍̅|

D’où :
2 2
𝐼𝑚 𝑅 𝐼𝑚
𝑃𝑎 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(𝜑) = |𝑍̅| =𝑅 2
= 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓 (61)
2 |𝑍̅| 2
Remarque :
Cette dernière expression de 𝑃𝑎 qui n’est autre que la puissance dissipée par effet joule dans
une résistance 𝑅, est à l’origine de la définition de la valeur efficace. En effet, la valeur efficace d’un
courant (ou d’une tension) sinusoïdale est la valeur du courant (ou de la tension) continu qui demeurait
la même puissance, que la puissance active dissipée par effet joule aux bornes de 𝑅.

5.2. Puissance réactive

La puissance réactive n’est définie qu’en régime sinusoïdal, c’est l’amplitude de la composante
alternative de la puissance instantanée. On la définit symétriquement à la puissance active selon
𝑃𝑟 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑖𝑛(𝜑) (62)
Si 𝑍̅ = 𝑅 + 𝑗𝑋 est l’impédance complexe de la branche AB considérée, alors : 𝑈𝑚 = |𝑍̅|𝐼𝑚 et
𝑋
𝑠𝑖𝑛(𝜑) = |𝑍̅|

D’où :
2 2
𝐼𝑚 𝑋 𝐼𝑚
𝑃𝑟 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑖𝑛(𝜑) = |𝑍̅| =𝑋 2
= 𝑋𝐼𝑒𝑓𝑓 (63)
2 |𝑍̅| 2
La partie imaginaire 𝑋 de 𝑍̅ est appelée réactance de la branche AB.
L’unité de puissance réactive est le VOLT-AMPÈRE-RÉACTIF (VAR), son signe dépend de
l’angle de déphasage produit par le récepteur considéré :
➢ Pour un récepteur inductif (𝜑 > 0) la puissance réactive est positive,
➢ Pour un récepteur capacitif (𝜑 < 0) la puissance réactive est négative.

5.3. Puissance complexe

On appelle la puissance complexe 𝑃̅ le complexe dont la partie réelle est la puissance active 𝑃𝑎
et la partie imaginaire est la puissance réactive 𝑃𝑟 :

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 16


Chapitre 1 : Courant alternatif sinusoïdal Année universitaire 2020-2021
𝑃̅ = 𝑃𝑎 + 𝑗𝑃𝑟 (64)
Elle permet de regrouper les différentes puissances définies précédemment :
𝑃𝑎 = 𝑅𝑒(𝑃̅) ; 𝑃𝑟 = 𝐼𝑚(𝑃̅) 𝑒𝑡 𝑃𝑎𝑝𝑝 = √𝑃𝑎2 + 𝑃𝑟2 = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 (65)
On peut exprimer la puissance complexe 𝑃̅ sous la forme suivante
𝑈𝑚 𝐼𝑚 𝑗𝜑 1 ∗
𝑃̅ = 𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑐𝑜𝑠(𝜑) + 𝑗𝑈𝑒𝑓𝑓 𝐼𝑒𝑓𝑓 𝑠𝑖𝑛(𝜑) = 𝑒 = 𝑈 ̅𝐼 ̅ (66)
2 2
Où 𝐼 ∗̅ est le complexe conjugué de 𝐼 ̅
̅ = 𝑍̅𝐼 ̅ ; soit
Or on a 𝑈
1 ∗ 1 2
𝑈 𝑃̅ =
̅𝐼 ̅ = 𝑍̅𝐼𝑀 = 𝑍̅𝐼𝑒𝑓𝑓
2
(67)
2 2
̅ = 𝑅𝐼 ̅
➢ Pour une résistance pure : 𝑈 ⟹ 𝑃̅ = 𝑅𝐼𝑒𝑓𝑓
2
= 𝑃𝑎 𝑒𝑡 𝑃𝑟 = 0
̅ = 𝑗𝐿𝜔𝐼 ̅ ⟹ 𝑃̅ = 𝑗𝐿𝜔𝐼𝑒𝑓𝑓
➢ Pour une inductance pure : 𝑈 2 2
= 𝑗𝑃𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑃𝑎 = 0 𝑒𝑡 𝑃𝑟 = 𝐿𝜔𝐼𝑒𝑓𝑓
2
𝐼𝑒𝑓𝑓
̅ = −𝑗 𝐼 ̅
➢ Pour une capacité pure : 𝑈
−𝑗 2
⟹ 𝑃̅ = 𝐶𝜔 𝐼𝑒𝑓𝑓 = 𝑗𝑃𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑃𝑎 = 0 𝑒𝑡 𝑃𝑟 = −
𝐶𝜔 𝐶𝜔

Remarque : 𝑃𝑎 est toujours positive (c’est une vraie puissance) alors que 𝑃𝑟 peur être aussi bien
positive que négative (c’est une puissance fictive qui n’a pas de réalité physique).

5.4. Méthode de Boucherot

Théorème de Boucherot : Si un circuit contient N composants, absorbant chacun une puissance


active 𝑃𝑎𝑖 et une puissance réactive 𝑃𝑟𝑖 , alors les puissances actives et réactives totales sont
respectivement les sommes des puissances actives et réactives du circuit :

𝑃𝑎𝑡𝑜𝑡 = ∑ 𝑃𝑎𝑖 𝑒𝑡 𝑃𝑟𝑡𝑜𝑡 = ∑ 𝑃𝑟𝑖 (68)


𝑖 𝑖

Remarque
La puissance apparente totale peut s’exprimer en fonction des puissances active et réactive :

2 2
𝑃𝑎𝑝𝑝𝑡𝑜𝑡 = √𝑃𝑎𝑡𝑜𝑡 + 𝑃𝑟𝑡𝑜𝑡 (69)

En revanche, elle n’est pas égale à la somme des puissances apparentes :

𝑃𝑎𝑝𝑝𝑡𝑜𝑡 ≠ ∑ 𝑃𝑎𝑝𝑝𝑖 (70)


𝑖

Prof. Y. HADDOUT Électromagnétisme dans le Vide 17

Vous aimerez peut-être aussi