ÉPISODE – 1

France, orphelinat Saint-Georges, 20 Avril, elle se prépare pour enfin quitter l’endroit qu’elle
a toujours connu. Ashley est une jeune fille de 13 ans. Abandonnée par ses parents à sa
naissance, et réside depuis toute petite dans cet orphelinat. Elle a de longs cheveux noirs, de
beaux yeux marrons bridés et une magnifique peau claire. La veille, vers 21h, la directrice l’a
demandée dans son bureau. Sa demande d’adoption a été confirmée. Elle a sauté de joie et
pleuré au point de ne plus pouvoir dormir de la soirée. Le lendemain, elle fera la
connaissance de sa nouvelle maman. Toute la nuit Ashley s’est imaginée toutes les choses
qu’elle pourrait enfin faire, tous les amis qu’elle pourrait rencontrer. Elle rêvait d’une chose
insignifiante depuis peu : aller à un café boire un chocolat chaud avec des amis et Camille,
son meilleur ami, celui qu’elle connait depuis toute petite, on pourrait même l’appeler son
frère. Elle voudrait faire ça avec ses nouveaux parents, qu’elle ne connaissait pas encore.
21h, 22h, 23h puis minuit ? La nuit paraissait longue. Ashley ne pouvait pas dormir,
impossible. Cette adoption c’est le tournant de la longue route droite et ennuyante de sa vie.
C’est l’arc-en-ciel dans ce ciel gris et nuageux. Mais très vite, l’excitation disparut, elle pris en
compte les sacrifices de ce fameux tournant. Elle devrait abandonner Claire, Camille, Sophie,
Manon, Jade, Martial, Elisa, Emma, Lison et tous les autres. Tous ses frères et sœurs allaient
rester ici pendant qu’elle, allait profiter de sa nouvelle vie. Méritait-elle cet arc-en-ciel ? Et
laisser ces nuages à ses frères et sœurs ? Elle devint triste, cette excitation mélangée à ce
sentiment amer lui faisait une boule au ventre. Elle s’endormit, si on y regardait de plus près,
on aurait pu y voir une minuscule tache sur son coussin, au niveau de l’œil. Ces larmes
représentaient les liens tissés avec ces gens qui seront coupés à jamais grâce… ou plutôt à
cause de cette femme. Mme Deroseroche.

Le lendemain, Ashley ne savait pas quoi penser. Allait-elle continuer la longue route avec ses
amis d’enfance ou préférer suivre cette femme au tournant ? Et surtout, avait-elle le choix ?
Refuser une telle chose, aussi convoitée par d’autres serait regrettable. Elle se prépara et
tentait en même temps de se réconforter en s’imaginant toutes les nouvelles choses qu’elle
pourrait faire avec ses nouveaux parents. Elle fit ses adieux à ses amis. Pas une personne ne
fût épargnée par la tristesse de ces adieux bouleversants et émouvants. Elle pleurait et ils
pleuraient. Elle se dirigea vers le bureau de la directrice après avoir essuyé ses larmes.
Quand elle arrivât devant la porte, elle entendait vaguement la directrice et madame
Deroseroche parler. Elle hésitât et resta